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in 2009 with funding from
University of Ottawa
http://www.archive.org/details/etudessurlago08leco
ETUDES
U GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE.
ET EN PARTICULIER
SUR LA VÉGÉTATION
PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE.
CIL.EBiMOII>T.FEBBAI«ID ,
IMPIUMERIE DB FERDINAND TBIBÀUD.
ÉTUDES
SUR I.A
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE
DE L'EUROPE
ET EN PARTICULIER
m LA VÉGÉTATION DU PLATEAU CEÏÏRAL DE LA FRANCE;
Henri 1iE€OQ,
Professeur d'Histoire naturelle de la -ville de Clermont-Ferrand*
TOME HUITIEME.
►®^®^®«-
A PARIS,
CHEZ J.-B. BAILLIÈRE,
LIBRAIRE DE L* ACADÉMIE IMPÉRIALE DE MEDECINE, 19, RUE IIAUTEFEUILLE.
A LONDRES, chez H. BAILLIÉRE, 219, regent-street.
A NEW-YORK, chez H. BAILLIÉRE, 290, broad-wat.
A MADRID, CHEZ C. BAILLY-BAILLIÉRE, calle del principe, li.
J858.
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LÏBUAKY
UNIVEKSr.'y ""■' {'ALÏFOKNIA
SANTA r •■ '^r.ARA
^ ^' CONTENU DU HUITIÈME VOLUME.
v.^
Famille des Labiées p. 1
Genres : Lavandula , p. ô. — Menlha, j^. 1. — Ly-
copus , /;. 16. — Salvia , p. 17. — Origanum , p. 25. —
Thymus, p. 27. — Satureia , p. 31. — Calaminlha,
p. 34. — Hyssopiis , p. 43. — Nepeta , p. 45. — Melit-
tis, p. 49. — Lamium , p. 50. — Galeobdolon , p. 57.
— Galcopsis , p. 58. — Stachys, p. 63. — Sideritis,
p. 75. — Marrubium , p, 77. — Ballota , p. 79. —
Leonurus, p. 81. — Plilorais, p. 82. — Scutellaria,
p. 85. — Pninella, p. 88. — Ajiiga, p. 93. — Teu-
crium , p. 99.
Famille des Verbénacées p. 108
Genre : Verbena, p. 108.
Famille des Primulacées p. 111
Genres : Pingiiicula , p. 114. — Utricularia , p. 118.
— Coris , 'p. 122. — Lysimachia , p. 123. — Anagallis ,
p. 129. — Centunculus, p. 134. — Androsace , p. 135.
— Primula, p. 138. — Hottonia, p. 145. — Solda-
nella, p. 147. — Cyclamen, p. 149. — Samolus,
p. 151. — Glaux,7J. 154.
Famille des Globidariées p. 156
Genre t Globularia,/). 156.
Famille des Plumbaginées p. 158
Genres : Plumbago,;?. 161. — Statice,^. 162.
Famille des Plantaginées p. 165
Genres : Littorella , p. 168. — Plantago , p, 169.
Famille des Amaranthacées p. 183
Genre : Amaranthus, p. 183.
Famille des Chénopodées p. 188
Genres: Salsola, j). 191. — Polychneraum, ;j. 193.
— Chcnopodiiim, 7?. 194. — Blitum , 2^. 202. — Beta,
p. 207. — Atriplei,/;. 208.
Hj CONTENU
Famille des Polygonées p, 213
Genres : Rumex, p. 216. — Polygonum , p. 235.
Famille des Tiiymélées p. 253
Genres: Stellera,/?. 254. — Daphne,^. 255.
Famille des Santalacées p. 262
Genre : Thesium,;;. 262.
Famille des Aristolochiées p. 266
Genres : Aristolochia, p. 266. — Asarura, j9. 270.
Famille des Empêtrées p. 272
Genre : Empetrum , p . 272 .
Famille des Euphorbiacées p. 275
Genres : Croton, p. 278. — Buîus, p. 280. — Eu-
phorbia , p . 283 . — Mercurialis , p . 306 .
Famille des Urticées p, 310
Genres : Urtica,^. 314. — Parietaria, p. 318. —
Humulus,;). 321. — Cellis, ;). 323.— Ulmus, p. 325.
Famille des Amentacées p. 331
Genres : Fagus , p. 335. — Caslanea, p. 345. —
Quercus, p. 349. — Corylus, p. 359. — Carpinus ,
p. 362. — Salix,p. 364. — Populus, j). 387. — Be-
tula , /). 394. — Alnus , p. 402.
Famille des Conifères p. 405
Genres : Juniperus, p. 409. — Pinus, p. 417.
Famille des Alismacées p. 428
Genres : Alisma, p. 428. — Damazonium , p. 433.
— Sagittaria, p. 434.
Famille des Butomacées p. 437
Genre : Batomus , p. 437.
Famille des Juncaginées p. 439
Genres: Scheuchzeria,|). 439. — Triglochin,/). 441.
Famille des Potamées p. 444
Genres : Potamogelon , p. 447. — Zanichellia ,
p. 458.
Famille des Lemnacées p. 460
Genre : Lemna , p . 461 .
DU HUITIÈME VOLUME. Ylj
Famille des Typhacées p. 467
Genres : Typlia , p . 467 . — Sparganium , p . 469 .
Famille des Aroïdées p. 473
Genre : Arum , p . 473 .
Famille des Orchidées p . 477
Genres : Orchis, p. 480. — Gymnadenia , p. 496.
Himantoglossum, p. 500. — Cœloglossum, p. 501.
— Platanthera, p. 503. — Nigritella, p. 505. —
Ophrys, p. 507. — Serapias,p. 512. — Limodorum,
p. 514. — Cephalanthera, p. 516. — Epipactis,
p. 519. — Listera, p. 522. — Neoltia, p. 525. —
Goodiera , p . 527 . — Spiranthes , p . 529 .
Famille des Iridées p- 532
Genres : Crocus, p. 535. — GladioUis, p. 537. —
Iris , p . 540 .
Famille des Amaryllidées p- 545
Genres : Narcissus, p. 548. — Galanthus, p. 551.
Famille des Asparaginées p . 553
Genres : Asparagus, p. 556. — Streptopus, p. 559.
— Paris, p. 561. — Convallaria, p. 563. — Maïan-
themum, p. 569. — Smilax , p. 571. — Ruscus,
p. 573.
Famille des Dioscorées p . 575
Genre : Tamus,^. 575.
Famille des Liliacées p. 578
Genres : Tulipa,;?. 581. — Lilium, p 583. —
Erythronium,^. 585. — Asphodelus, p. 587. — An-
thericum , p. 589. — Paradisia,p. 592. — Ornitho-
galam,p. 594. — Gagea, p. 597. — Scilla,p. 599.
— Muscari, p. 605. — AUium, p. 608. — Narthe-
cium, p. 622.
Le tome 9^ qui terminera notre travail , est sous presse et
paraîtra comme celui-ci dans le courant de 1858. 11 contiendra la
fin de la géographie des familles européennes , et les conclusions
générales tirées de ces études géographiques. 11 renfermera
également une table alphabétique , et quelques cartes relatives
à la distribution des familles et des espèces.
GÉOGRAPHIE BOTANIQUE DE L'EUROPE
ET EN PARTICULIER
SUR CELLE DU PLATEAU CENTRAL DE LA FRANCE.
SUITE DES COROLLIFLORES.
■*T^^©ocr-—
FAMILLE DES LABIEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude.
Nigritie O^à 10»
Abyssinie 10 à 10
Algérie. . 33 a 36
Roy. de Grenade. . . 36 à 37
Sicile 37 à 38
Portugal 37 à 4-2
Royaume de Naples. 38 à 42
Caucase 40 à 44
Tauride 43 à 46
Plateau central .... 44 à 47
VIII
Long
tude.
18» 0.
à 50E.
67
32 E.
à 41 E.
29
5 0.
à 0 E.
21
5 0.
à 8 0.
19
10 E.
à 13 E.
22
9 0.
à 11 0.
22
11 E.
à 16 E.
19
35 E.
à 48 E.
24
31 E.
à 34 E.
: 19
0
à 2 E.
25
2 LABIÉES.
Latitude. Longitude.
France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1
Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E. 1
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1
Carpalhes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1
Angleterre .50 à 58 1 O. à 7 0. 1
Russie moyenne ... 50 à CO 17 E. à 58 E. 1
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1
Gotbie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55 à G9 10 E. à 22 E. 1
Norvège 58 à 71 2 E à 10 E. 1
Russie septentr»^.. 60 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1
EOROPE ENTIÈRE 1
2g
25
30
24
28
24
32
28
29
35
34
35
36
65
24
Tableau des jJroportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude.
Irlande é 5l«à 55°
Angleterre 50 à 58
Allemagne 45 à 55
Russie moyenne . 50 à 60
Sibérie de rOural. 44 à 67
Sibérie altaïque. . 44 à 67
Sibérie du Baïkal. 49 à 67
Daburie 50 à 55
Sibérie orientale. 56 à 67
Sibérie arctique. . 67 à 78
Kamtscbatka .... 46 à 67
Pays des Tscbukhis. »
llesdel'Océanor". 51 à 67
Amérique russe. . 54 à 72
Longitude.
7°0. à 13°
0.
23
1 0 à 7
0.
: 28
2 E. à U
E.
: 30
17 E. à 58
E.
: 24
55 E. à 74
E.
26
66 E. à 97
E.
26
93 E. àll6
E.
36
110 E. à 119
E.
42
111 E. à 163
E.
: 41
60 E. à 161
E.
0
: 0
148 E. hl70
E.
1
: 50
155 E. à 175
0.
0
: 0
170 E. h 130 0.
0
. 0
170 0. à 130
E.
0
0
PROPORTIONS RELATIVES. 3
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.deGr''%rég.alp.etniv. 36oà37o 1500 à 3500 1 : 21
RoY.cleGrenade,rcg.niY.. 36 à 37 2500 à 3500 1: 61
Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 37
Pyrénées élevées 42 à 43 15C0 à 2700 1 : 64
Pic du Midi de Bagnères... » » 1 : 75
Plat, central, rég.niontagn. 44 à 47 500 à 1900 1: 62
Plateau central, sommets.. 44 à 47 1500 à 1900 0 : 0
Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 55
Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 116
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude.
Iles du Cap-Vert. . 12»à 14°
Canaries 28 à 30
Hébrides 57 à 58
Orcades 59
Shetland 60 à 61
Feroë 62
Islande 64 à 66
Mageroë 71
Spitzberg 79 à 80
lie Mel ville 76
lie J. Fernandez. . 33 h 40 S.
Nouv. Zélande(nord). 35 à 42S.
Malouines 52 S.
La nombreuse et remarquable famille des Labiées est
dispersée dans toutes les parties du monde , mais surtout
dans l'hémisphère boréal. Elle attei.nt son maximum en
L
ongi
tude.
24" 0.
à
27° 0.
22
15 0.
à
20 0.
: 17
8 0.
à
10 0.
25
5 0.
à
6 0.
: 28
3 0.
à
4 0.
39
9 0.
49
16 0.
à
27 0.
59
24 E.
194
10 E.
à
20 E.
0
0
114 0.
0:
0
76 0.
0
0
171 0.
à
176 0.
1
205
59 0.
à
65 0.
0:
0
4. LABIÉES.
Europe , dans les parties chaudes de la 7one tempérée , dans
le royaume de Grenade,dans le raidi de l'Italie, en Crimée,
où elle forme 1;19; en Sicile, en Portugal, où elle fait
1/22. En Algérie, ces plantes offrent encore une propor-
tion très-élevée comme tout autour de la Méditerranée ,
puis elles s'éloignent de la moyenne européenne qui est î/24,
soit au sud , soit au nord , au point de présenter seulement
1/67 en Abyssinie, et 1/G5 en Laponie. Elles disparaissent
presqu'entièrement de l'Afrique tropicale, à moins que le
climat ne soit tempéré par des montagnes. — Elles devien-
nent très-rares dans l'Amérique du sud et dans l'Océanie.
Elles font pourtant 1/48 à Timor.
Dans le sens des longitudes, la proportion des Labiées
diminue à mesure que l'on avance vers l'orient, et quand
une haute latitude s'ajoute à la longitude , elles disparais-
sent tout-à-fait. On ne connaît aucune Labiée dans l'Amé-
rique russe, et déjà au Kamtschatka elles ne font plus que
1/50. Mais il faut observer, à l'égard de ces plantes, qu'à
latitude égale, l'Amérique est bien moins riche que l'Eu-
rope. Ainsi les États-Unis, au nord de la Virginie, de 39**
à 46° latitude nord , ont 1/36 ; la Géorgie et lu Caroline,
de 31° à 35° latitude nord , 1/33 , et le centre de l'Amé-
rique septentrionale, de 35° à 42° latitude nord, 1/25;
tandis que les Oores des contrées situées en Europe, sous
les mêmes latitudes, en accusent 1/19 à 1/22. L'Asie pré-
sente à peu près les mêmes proportions que l'Amérique.
Ainsi rinde anglaise, de 1 à 35° latitude nord, offre 1/50,
la Chine 1/37, le Japon 1/23; mais l'Arabie-Pétrée et le
montSinaï, qui font partie de la région méditerranéenne,
donnent la proportion très-forte de 1/18.
L'altitude est une cause d'affaibhssement dans la pro-
jortion des Labiées; notre troisième tableau le démontre
LAVA>DULA . 5
de la manière la plus évidente; mais si en Europe et dans
les zones tempérées l'élévation est un obstacle à leur déve-
loppement, cette élévation leur devient au contraire favo-
rable sous la zone équatoriale. C'est à celte cause qu'il faut
attribuer la proportion de 1/31 dans le Pérou septentrional,
entre 4 et 12" latitude sud; 1/38 autour du Cliimboraço,
1° latitude sud , et 1/25 pour la partie centrale et tempé-
rée du Mexique.
Les îles nous montrent égalité de nombre et même aug-
mentation dans les pays chauds; ainsi les Canaries ont 1/17,
le groupe du cap Vert 1/22 , les Baléares 1/18 , tandis que
dans les pays froids les Labiées diminuent ou disparaissent
dans ces conditions insulaires.
En résumé, M. de Ilumboldt donne comme proportion
moyenne pour la zone torride 1/40, pour la zone tempé-
rée 1/25 et 0 pour la zone glaciale.
G. XtAVAVSiyVIiA. , Lin.
Distribution géographique du genre. — Ces plantes,
au nombre de 15 , sont presque également partagées entre
l'Europe et l'Afrique. Elles sont à peu près toutes du
bassin de la Méditerranée. — 7 sont africaines, de l'E-
gypte, des Canaries, des îles du cap Vert, de Madère
ou de la Barbarie. — 6, européennes, sont de l'Espagne ,
de l'Italie ou des îles de la 31éditerranée. — 2 seulement
sont asiatiques. L'une habite le mont Sinaï, l'autre les Indes
orientales.
Lavandula Stoechas, Lin. — Ce petit arbuste est abon-
damment répandu dans les heux secs et pierreux, sur les
coteaux , avec le Thymus vulgaris, le Salureia montana,
6 LABIÉES.
et plusieurs autres Labiées qui recherchent comme lui les
localités chaudes et bien exposées. — Il forme de petits
buissons à tiges rameuses et à feuilles blanchâtres, un peu
cotonneuses. Ses fleurs naissent au sommet des rameaux,
entourées de bractées élargies qui s'écartent pour leur livrer
passage , et surmontées de bractées colorées qui ajoutent
encore à l'élégance de cette espèce. — Les fleurs sont d'un
beau bleu violacé; la dent supérieure du calice porte un
petit appendice ; la corolle est grande. Elle contient 4 éta-
mines, dont les 2 inférieures atteignent plus haut que les
2 autres. La fécondation a lieu un peu avant l'épanouisse-
ment , et les anthères répandent leur pollen orangé sur un
stigmate bilamcllaire qui paraît perforé. — Les akènes sont
glabres. — Il fleurit en avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
siHceux et graveleux, les aliuvions contenant du sable et des
galets quartzeux. — Il habite la plaine et peut s'élever jus-
qu'à 1,000™ dans les pays chauds.
Géographie. — Au sud , il croît en Provence , en Es-
pagne , aux Baléares, en Algérie, à Madère, aux Canaries.
— Au nord , il arrive sur le bord du plateau central. —
A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, il végète
en Italie, en Sicile, en Grèce, en Turquie, dans l'Asie
mineure et tout autour du bassin de la Méditerranée.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Canaries SO*» | Écart en latitude :
Nord, France., 44 ) 15°
Occident , Madère 19 0. "i Ecart en longitude :
Orient , Asie mineure 35 E. j 54°
Carré d'expansion 810
MENTHA. 7
Lavandula Spica, Lin. — Cette lavande (orme, comme
la précédente, de petits arbustes à la souche ligneuse, aux
rameaux redressés et aux feuilles blanchâtres et fortement
odorantes. Elle vit dans les mêmes lieux, mais on la dis-
tingue aux longs pédoncules dénudés qui soutiennent ses
épis presque toujours interrompus. Ses calices à cinq dents
offrent aussi un appendice à la dent supérieure ; ils sont vio-
lacés, pulvérulents et striés. La corolle est bleue, élargie vers
son ouverture, offrant une lèvre supérieure bifide et une
inférieure trifîde, — Elle fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et
ï;e trouve en plaine sur tous les terrains ; mais elle peut aussi
s'élever, car Requien Ta trouvée sur le mont Ventoux , au
sud, de 672 à 1,646°^, et au nord, de 495 à 1,400"^.
Géographie. — Cette lavande, à laquelle nous réunissons
ici comme variété le L. vera^ DC., est commune, au sud, en
Provence, en Espagne, en Algérie. — Au nord, elle s'arrête
aussi sur le plateau central. — A l'occident, elle est en
Portugal. — A l'orient, elle existe aux Baléares , en Italie,
en Sicile , en Grèce, en Turquie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Algérie 35° "i Ecart en latitude :
iVorrf, France 44 ^ 9°
Occident, Portugal 12 0.) Ecart en longitude :
Orie7it , Grèce 22 E. j 34'^
Carré d'expansion 306
G. nzENTSA, Lin.
Distribution géographique du genre. — Le nombre des
espèces de ce genre est très -variable dans les flores , car on
8 LABIÉES.
a considéré comme espèces distinctes une foule de formes
qui ne sont réellement que des variétés , en sorte que l'on
peut réduire à 30 les types spécifiques. — Près de 20 ha-
bitent l'Europe et surtout l'Europe centrale , fuyant égale-
ment les pays chauds et les contrées trop froides. — 5 es-
pèces sont asiatiques, des Indes orientales, de la Sibérie et
de Ceylan. — En Afrique , 2 sont originaires de la Barba-
rie et 1 du cap de Bonne-Espérance. — On ne connaît que
2 menthes américaines, une du nord , et l'autre du midi de
ce vaste continent. — Une seule vit à Java.
Memha ROTUNDiFOLiA , Lin. — Cette menthe recherche
les bords des fossés et des chemins, les lieux incultes, un peu
humides. Elle y vit en sociétés nombreuses , car ses racines
sont vivaces et traçantes. Les tiges sont droites, garnies de
feuilles sessiles, épaisses, très-ridées, bosselées, crénelées,
arrondies au sommet , et très-odorantes. Les fleurs sont
disposées en épis assez grêles accompagnés de bractées
ovales, lancéolées, pointues. Le calice est campanule, sans
stries , la corolle est rose ou blanche. — Elle fleurit en
juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente ,
pourvu que le sol soit humide. — Elle vit en plaine ou dans
les montagnes , mais sans s'élever à une grande hauteur.
M. Boissier la cite dans le midi de l'Espagne jusqu'à 1 ,000™,
et M. Cosson, en Afrique, dans les montagnes de l'Aurès.
Géographie. — Au sud , elle habite la France , l'Es-
pagne, l'Algérie, Madère, les Canaries. — Au nord , elle
croît en France, en Belgique, en Allemagne, en Dane-
marck dans l'île de Bornholm seulement, en Angleterre et
en Irlande. — A l'occident, elle vit en Portugal. — A
l'orient, elle existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en Grèce,
MENTHA. 9
en Turquie , à l'île de Crète , en Transylvanie , dans le du-
ché de Varsovie et dans la Sibérie altaïque.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30'» "j Écart en latitude :
JVorc?, Danemarck 55 j 25^*
Occident , Canaries 18 O. , Ecart en longitude :
Orient y Sibérie altaïque 72 E. j 90° '
Carré d'expansion 2250
Mentha sylvestris, Lin. — Si la plupart des Labiées
recherchent les lieux secs et les coteaux exposés à toute
l'ardeur du soleil , il existe aussi dans cette grande famille
des espèces qui préfèrent les bords des ruisseaux et qui
vivent à l'ombre des aulnes et des peupliers qui en habitent
les rives. Telles sont les menthes au feuillage odorant. Le
M. sylvestris qui s'étend si facilement par ses racines tra-
çantes, est peut-être l'espèce la plus répandue. Elle vit en
groupes nombreux , souvent associée à Vlnida dysenlerica,
à Y Eupatorium cannahinunij et à cette foule de plantes qui
affectionnent les lieux frais et humides , et notamment les
sables de rivières. — Ses tiges élevées , garnies de feuilles
oblongues, blanchâtres ou même cotonneuses, selon les va-
riétés, sont terminées par de longs épis de petites (leurs pur-
purines qui donnent à cette espèce un aspect très-élégant. —
Ces fleurs sont presque régulières , corpme dans toutes les
menthes , et il n'est pas rare d'y trouver, comme dans les
autres espèces du genre, des fleurs à étamines plus saillantes,
dont les stigmates sont avortés, tandis que d'autres offrent
tous les caractères de fleurs femelles bien conformées. Les
10 LABIÉES.
étamines des menthes sont presque égales et ne présentent
pas les caractères didynamiques des autres Labiées. La
fécondation directe ou indirecte semblerait presque assurée
par la multitude des fleurs qui commencent à s'épanouir
à la base des épis, et qui continuent ensuite pendant très-
longtemps jusqu'à ce que l'épi terminal et les nombreux
épis latéraux aient fini d'ouvrir leurs fleurs. Malgré ces
circonstances^ on trouve assez souvent des calices qui ne
contiennent pas de semences ou dont une partie des akènes
ont avorté. — Elle fleurit en juillet et en août.
Nature du soL — Altitude. — Elle est indifférente,
recherche l'eau et vit en plaine et dans les montagnes. Nous
la rencontrons encore en Auvergne à 1,000"" d'altitude.
Wahlenberg l'indique en Suisse jusqu'au-dessus de la
limite supérieure des hêtres. M. Boissier l'a trouvée dans
le midi de l'Espagne, depuis 600 jusqu'à 1,150™. Lede-
bour l'indique dans le Caucase entre 400 et 800™ , et ,
dans le Taliisch , jusqu'à 1 ,300™.
Géographie. — Cette menthe se trouve, au sud, en Es-
pagne, dans les plaines et les montagnes de l'Algérie, en
Egypte , à Madère , au? Canaries et sur le bord des ruis-
seaux de toute l'Abyssinie. — Au nord, elle est répandue
dans toute l'Europe centrale et s'arrête en Danemarck et
dans la Gothie australe, arrivant aussi en Angleterre et en
Irlande. — A l'occident, elle est aussi en Portugal. — A
l'orient, on la trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en
Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Dalmatie , en
Grèce , en Turquie , dans les Russies moyenne et australe ,
dans le Caucase , la Géorgie , le Taliisch et dans les Sibéries
de l'Oural et de l'Altaï. — Elle est encore citée au cap
de Bonne-Espérance.
MENTHA . 1 1
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Abyssinie 10" 1 Ecart en latitude :
A^ortZ, Saint-Pétersbourg 60 j oO''
Occident , Madère 19 O.^j Ecart en longitude :
Orient , Sibérie altaïque 96 E. j 115»
Carré d'expansion 5750
Me>tîi.v aquatica, Lin. — Cette espèce abonde au bord
des eaux , le long des fossés et des ruisseaux où elle déve-
loppe ses racines traçantes , ses tiges quadrangulaires et ses
feuilles vertes et parfumées. — Ses fleurs, nombreuses et lila-
cées comme celle des autres menthes, naissent en verticilles
serrés , ou plutôt en paquets à l'aisselle des feuilles supé-
rieures, et semblent terminer sa tige. Le tube du calice est
oblong, strié, à dents triangulaires à la base, et terminées en
pointes allongées. — Cette espèce fleurit en juillet et en août.
Elle offre de nombreuses variétés , et surtout une forme hir-
suta, considérée comme une espèce, et qui est assez fréquente
dans les lieux desséchés , mais qui ont été inondés pendant
l'hiver.
Nature du sol. — Altitude. — Indifférente et restant
dans la plaine.
Géographie. — Au sud , on la rencontre en France , en
Espagne , dans les ruisseaux de l'Algérie , à Madère , aux
Açores. — Au nord , elle existe dans toute l'Europe cen-
trale, dans la Scandinavie, jusqu'aux frontières de la La-
ponie, en Angleterre et aux Orcades , ainsi que dans la
Finlande australe. — A l'occident, elle croît aussi en Por-
tugal, et a été mentionnée sur quelques points de l'Amé-
rique septentrionale. — A l'orient , on la rencontre en
12 LABIÉES.
Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie ,
en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans
le Caucase , en Géorgie , en Palestine , sur les bords du
Jourdain , dans les Russies septentrionale, moyenne et aus-
trale, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal et
orientale. — Elle est indiquée aussi au cap de Bonne-Espé-
rance et à la Nouvelle-Zélande.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Madère 33- j Ecart en latitude :
Nord , Finlande C2 29<*
Occident , Açores 30 0. ^ Ecart en longitude :
One«; , Sibérie orientale 103 E.j 193»
Carré d'expansion 5597
Mentha SATivA , Lin. — Cette espèce croît dans les
champs humides , sur le bord des étangs et des ruisseaux.
Elle est vivace comme les précédentes, très-variable , et res-
semble au 31. aquatica. Elle en diffère par ses verticilles
de fleurs axillaires ou plus espacés : son calice est cylindri-
que, non campanule , à dents lancéolées, subulées et dres-
sées. — Elle fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — On la trouve sur tous
les terrains pourvu qu'ils soient humides , et elle reste dans
la plaine ou dans les vallées peu élevées.
Géographie. — Elle yégète , au sud , sur le plateau cen-
tral, aux environs de Lyon, en Lombardie. — Au nord,
en Allemagne, en Bavière, en Danemarck, en Gothie,
dans la Norvège australe, et en Angleterre où elle a sa limite
occidentale. — A l'orient, en Suisse, en Hongrie, en
Croatie, en Transylvanie.
MENTHA . 1 3
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Lombardie 45° | Ecart en latitude :
Nord, Norvège australe 59 j IV
Occident , Angleterre 7 0. ) Ecart en longitude:
Orient , Transylvanie 21 E. j 28«
Carré d'expansion 392
Mentha gextilis, Lin. — Elle habite, comme les autres
menthes, les champs humides et les bords des ruisseaux.
Elle est vivace ; sa tige est droite , très-rameuse , un peu
pubescente, garnie de feuilles pétiolées, ovales, dentées
et pubescentes sur leurs deux surfaces. Les fleurs sont réu-
nies en Ycrticilles axillaires , à pédicelles glabres et purpu-
rins. Son calice est oblong, à dents lancéolées, subulées et
dressées. — Elle fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Attitude. — Elle végète sur tous les
terrains humides de la plaine et des montagnes peu élevées.
Géographie. — Au sud, elle se trouve en France, en
Espagne , en Italie et en Sicile. — Au nord , en Belgique,
en Allemagne, en Danemarck , en Gothie , en Suède , eu
Norvège, en Finlande et en Angleterre. — A l'occident,
elle est en Portugal. — A l'orient , elle vit en Suisse , en
Autriche, en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Sicile 37° | Ecart en latitude :
A'orf/, Finlande 61 i 24°
Occident , Portugal 10 0. 1 Ecart en longitude :
Orient , Transylvanie 22 E. i 32o
Carré d'expansion 768
i4 LABIÉES.
Mentha arvessis, Lin. — On trouve cette espèce vivace
dans les champs humides, sur les bords des fossés, sur les
sables des rivières. Ses liges sont carrées , très-ramifiées et
souvent couchées sur le sol. Ses feuilles, d'un vert blanchâtre,
sont velues, dentées. Les fleurs, qui naissent en glomérules
axillaires sont lilacées. Le calice est court , en forme de clo-
che, et hérissé ainsi que le pédicelle de poils horizontaux.
— Cette menthe fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Elle est aquatique,
presque indifférente, mais plus fréquente sur les terrains si-
liceux et sablonneux. Elle reste en plaine , ou s'élève au
plus à 700 ou 800™.
Géographie. — Au sud , elle croît en France et en Es-
pagne. — Au nord , dans toute l'Europe centrale , toute la
Scandinavie, y compris la Laponie, en Finlande , en Angle-
terre, en Irlande, aux Orcades et aux Feroëoii elle a sa limite
occidentale. — A l'orient, elle habite la Suisse , l'Italie, où
Andrejiwski la cite haute de 5 pouces , seulement à la
source thermale d'Abano , près Padoue, la Hongrie, la
Croatie , la Transylvanie , la Turquie , le Caucase , la Géor-
gie , les Russies septentrionale , moyenne et australe ; les
Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale, la
Dahurie et le Kamtschatka.
Limites d'extension de Vespèce.
Swrf, Royaume de Grenade... . 36° | Écart en latitude:
Nord , Laponie 69 j 33°
Occident , Feroë 9 ) Écart en longitude :
Orient, Kamtschatka 170 E.-' 179"
Carré d'expansion 5907
Mentha PuLEGiuM , Lin. — Cette jolie menthe forme
MENTHA . 1 5
des buissons couverts de fleurs, sur les sables des rivières,
sur le bord des chemins, des étangs et des fossés, partout
où les eaux ont séjourné pendant l'hiver. Elle est vivace.
Ses tiges sont grêles et rougeàtres , un peu velues, souvent
couchées à la base et dressées au sommet. Ses feuilles sont
presque rondes et glabres , nerveuses , dentelées et portées
sur de courts pétioles. Les fleurs , d'un joli rose lilas , sont
réunies en glomérules compactes aux aisselles des feuilles
et forment des épis interrompus. Le calice, fermé par des
poils après la floraison, retient longtemps les akènes prison-
niers. Toute la plante a une odeur très-forte. — Elle fleurit
en juillet , août et septembre.
Aalure du sol. — Altitude. — Elle est indifférente
et préfère la plaine aux régions montagneuses.
Géographie. — Au sud , elle croît en France , en Es-
pagne , aux Baléares , aux Canaries , dans les marais et sur
les montagnes de l'Algérie jusque dans l'Aurès (Cosson) ;
sur les bords des étangs près d'Adona , et dans la province
de Chiré en Abyssinie. — Au nord , elle est disséminée
dans l'Europe centrale , en Belgique , en Allemagne , en
Danemarck , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident,
elle est en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, elle
croît en Suisse , en Italie, en Sicile , en Hongrie , en Croa-
tie , en Transylvanie, en Turquie, en Grèce, à l'île de
Crète, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans
les Russies moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Ou-
ral. — Elle est citée encore au ChiH , à la Conception et
dans l'Inde septentrionale.
Limites d'extension de l'espèce.
5mc^, Abyssinie JO'' I Écart en latitude :
^ord , Angleterre 55 j 45°
16 LABIÉES.
Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude:
Omn^ Sibérie 60 E.j 78°
Carré d'expansion 3510
G. iiircopus , Lin.
Distribution géographique du genre. — On en connaît
10 espèces dont 6 habitent rAmcrique septentrionale, attei-
gnant au nord jusqu'à lu baie d'Hudson. — 2 espèces seule-
ment se trouvent en Europe, — Une autre vit dans la Sibé-
rie du Baïkal — et la dixième est originaire de la Nouvelle-
Hollande.
Lycopus EUROPJEUS , Lin. — - On rencontre cette plante
commune, le pied dans l'eau, à la queue des étangs et sur
leurs bords , le long des fossés. Elle se multiplie par ses
racines traçantes et forme des touffes à rameaux redressés
et tétragoncs , un peu velus , garnis de feuilles lancéolées ,
dentées , à l'aisselle desquelles se trouvent des paquets de
petites fleurs plus ou moins régulièrement verticillées. La
corolle est blanche , souvent tachée de rose , presque régu-
lière, et contient de 2 à 4 ctamines; tantôt ces étamines
sont saillantes , tantôt elles sont incluses , et l'on trouve
même des fleurs unisexuées. — L'épanouissement a lieu le
matin , et bientôt après la fécondation commence par l'ou-
verture des anthères qui répandent un peu de pollen blanchâ-
tre sur les stigmates placés le long de la lèvre supérieure
de la corolle. — Lors de la dissémination , les calices s'éta-
lent et les akènes, souvent au nombre de 4, lisses et trigo-
nes , se montrent comme saupoudrés d'une poussière ré-
sineuse. — Fleurit en juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et in-
SALVIA. 17
différent , préférant la plaine aux montagnes. \Yahlenber<T
l'indique en Suisse jusqu'à la limite du noyer. Ledebbur
le cite à 800™ dans le Breschtau.
Géographie. — Au sud , il habite la France, l'Espagne
et l'Algérie. — Au nord , il existe dans le centre de l'Eu-
rope , en Belgique , en Allemagne , dans la Scandinavie, la
Laponie exceptée, en Finlande, en Angleterre et en Irlande.
— A l'occident, il vit en Portugal. — A l'orient, il se
trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en
Hongrie, en Croatie , en Transylvanie , en Grèce, en Tur-
quie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie, au mont
Liban, dans les Russies septentrionale, moyenne et australe,
dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et
orientale.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 35° | Ecart en latitude :
AW(/, Finlande centrale 62 i 27«
Om(/en^ Irlande Il O.) Écart en longitude :
OnVn; , Sibérie orientale 163 E.-' 1740
Carré d'expansion 4698
G. SALVIA , Lin.
Distribution géographique du genre. — Les sau^^es
constituent un des grands genres du règne végétal , et
aussi un des plus beaux. A l'exception de l'Océanie, ces
plantes sont disséminées partout , et il est probable que la
liste, qui s'élève aujourd'hui à 332, est loin d'être com-
plète. — C'est en Amérique que se trouve leur grand centre
de réunion. On en connaît 184 espèces dans le Nouveau-
Monde. — L'Amérique septentrionale en possède 93 ,
viii 2
18 LABIÉES.
presque toutes équatorlales , du Mexique , de la Nouvelle-
Grenade, de la Nouvelle-Espagne, des Antilles, et quel-
ques-unes seulement des Etats-Unis. — On en connaît 91
dans l'Amérique du sud , toutes rassemblées au Pérou et
au Brésil. On voit que sur ce continent elles sont réunies
dans la partie équinoxiale. — L'Europe est aussi très-bien
partagée en Salvia; on y cite 51 espèces presque toutes de
l'Europe australe : de l'Espagne, de l'Italie, de la Grèce, de
l'île de Crète, de la Crimée, de la Turquie, de la Hongrie, de
la Provence, et quelques-unes même de la Russie. — 43 es-
pèces font le contingent de l'Asie : 12 habitent les grandes
Indes et l'Himalaya , 4 la Chine et le Japon , toutes les
autres sont du Caucase ou de l'Asie mineure , de la Syrie ,
de la Perse ou de l'Arménie. — L'Afrique en possède
aussi 43 ; 27 vivent au cap de Bonne-Espérance ou dans
l'Afrique australe, 12 habitent le nord de ce continent, la
Barbarie , l'Egypte, 1 croît en Abyssinie , 3 sont dis-
persées aux Canaries et à Madère. — Enfin , on indique
un Sahia à la Nouvelle-Hollande.
Salvia officinalis. Lin. — Les coteaux pierreux ex-
posés au midi sont fréquemment décorés par cette plante odo-
rante, dont les souches ligneuses, à écorce légère et fendillée,
se divisent en rameaux quadrangulaires munis de feuilles
grises et ridées. Les fleurs, qui paraissent en mai et en juin,
forment des épis verticillés, d'un beau bleu, dont les an-
neaux s'épanouissent successivement. Le calice est coloré en
violet et la corolle semble chercher la lumière et s'incliner
de ce côté. Elle n'offre que les 2 étamines inférieures fertiles,
et même chacune de ces étamines n'a-t-elle qu'une seule
loge insérée à l'extrémité d'un seul connectif allongé , dont
l'autre extrémité offre quelquefois une poche vide ou con-
SALVIA. 19
tenant rarement un peu de pollen. Le style bifide se ter-
mine par 2 stigmates inégaux. Le tube de la corolle est
enflé et velu. Après la fécondation , qui ne dure qu'un jour ,
les calices s'inclinent , et plus tard ils répandent des akènes
un peu anguleux qui étaient attachés sur une large glande
nectarifère. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
calcaires et rocailleux de la plaine.
Géographie. — La sauge est méridionale ; elle habite la
région des oliviers , l'Espagne et l'Algérie , Madère , mais
peut-être est-elle remplacée dans quelques-unes de ces
contrées par le S. hispanorum , Boiss. , qui lui ressemble
beaucoup. — Au nord, elle arrive sur le bord du plateau cen-
tral, à Ampuis près Vienne en Dauphiné, et en Suisse dans
le Tessin. — A l'occident , elle vit en Portugal et à Madère.
— A l'orient, elle croît en Italie, en Corse , en Dalmatie ,
en Croatie , en Transylvanie , en Grèce.
Limites d'extension de Vespéce.
Sud, Madère 33° ^ Ecart en latitude :
Nord , Suisse 45 j 12<>
Occident , Madère , . . . 19 O. ) Ecart en longitude :
Orient , Grèce 22 E. ) 41**
Carré d'expansion 492
Salvia GLUTiNosA , Lin. — Cette belle espèce se rencon-
tre par petits groupes dans des stations très-différentes ;
tantôt sur le bord des eaux ou sous l'ombrage des forêts ,
tantôt sur le sol scoriacé des volcans, mêlée au Digitalis lutea
et au Sarothamnus vulgaris. — Elle s'élève beaucoup et
présente de belles et larges feuilles d'un vert jaunâtre, has-
20 LABIÉES.
lées et glutineuses, — Les fleurs, d'un jaune pâle , forment
au sommet des tiges des épis interrompus. La lèvre supé-
rieure du calice est tronquée ; le tube de la corolle est annelé,
la lèvre supérieure grande et arrondie est courbée en voûte,
comme celle du S. pralensis. — Elle fleurit en juillet et
en août.
Nature du soi. — Altitude. — Elle est indifférente ; elle
croît aussi en plaine et dans les montagnes, jusqu'à SOO'"
dans l'Ardèche. Wahlenberg la cite, en Suisse , au-dessous
de la limite du noisetier. Ledebour l'indique dans le Bresch-
taude 100 à 1,600«>.
Géographie. — Au sud , on la rencontre dans le midi
de la France , en Espagne , en Grèce et dans le midi de
l'Italie. — Au nord , elle croît dans les forets ombreuses de
la Volhynie. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A
l'orient , elle végète en Suisse , en Italie , en Dalmatie, en
Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans
le Caucase et en Géorgie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Grèce 38° lEcart en latitude ;
Nord , Yolhynie 52 i 14»
Occident , Espagne 5 0. 1 Écart en longitude :
Orient, Géorgie 47 E. ) 52«
Carré d'expansion 728
Salvia iETHiopis , Lin. — Dès l'automne et pendant les
belles journées d'hiver, quand la neige vient de disparaître ,
on trouve sur quelques coteaux et sur le bord des chemins,
d'élégantes rosettes de feuilles incisées , à bords ondulés, à
surface laineuse, qui sont exactement appliquées sur le sol.
SALVIA. 21
Ce sont déjeunes Saîvia œthiopis qui attendent le printemps
pour se développer. Alors il sort du milieu de chacune de ces
rosettes, une tige feuillée couverte de longs poils blancs, lai-
neux et entremêlés. Ces tiges se développent rapidement et se
divisent en nombreux rameaux opposés , garnis de bractées
bleuâtres, à l'aisselle desquelles naissent successivement des
fleurs pâles et d'un bleu lilacé. La plante ressemble alors à une
pyramide quadrangulaire de la plus grande régularité. — Le
calice est campanule, le tube de la corolle est renflé , la lè-
vre supérieure à trois dents , est aplatie et recourbée en faux.
— Ses akènes , plongés dans l'eau , développent un réseau
très-apparent, à mailles mucilagineuses, qu'ils offrent tou-
jours lors de leur germination. — 11 fleurit en juin et juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons cette
plante que sur les calcaires compactes, en plaine ou sur les
montagnes , jusqu'à 600 et 800" en Auvergne, et jusqu'à
1,600"° au mont Genièvre selon de^Candolle.
Géographie. — Elle est méridionale et se trouve, au
sud, en France, en Espagne et dans les champs de la
Barbarie. — Au nord , elle croît en Allemagne dans la
Hesse. — A l'occident, en Portugal. — A l'orient, elle
végète en Piémont, en Lombardie, en Dalmatie, en Croatie,
en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , en Tauride ,
dans le Caucase , en Géorgie et dans le Taliisch.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Barbarie 35° ^Ecart en latitude :
Nord , Hesse 51 1 10°
Occident , Portugal 10 0. | Ecart en longitude :
On>M^, Taliisch 47 E.) 57^
Carré d'expansion 912
22 LABIÉES.
Salvia Sclarea, Lin. — Cette sauge habite, comme
la précédente, les lieux secs, les bords des chemins,
la hsière des vignes. Elle est aussi bisannuelle , montre
de bonne heure ses rosettes étalées sur le sol , et , dès
le printemps , elle développe ses tiges munies de belles
feuilles rugueuses , finement bosselées , velues , hérissées ,
d'un vert jaunâtre et pétiolées. — Ses tiges sont pen-
chées avant la floraison , et garnies de nombreuses bractées
d'un rose pâle ou lilacé , à l'aisselle desquelles se trouvent
des fleurs de même couleur, dont l'ensemble constitue un
épi tétragone. Les bractées sont concaves , les supérieures
violacées. Les divisions du calice sont terminées par une
pointe dure et acérée. — Elle fleurit en juin , juillet et
août.
Nature du sol. — AUitude. — C'est une plante des ter-
rains calcaires, compactes et argileux, qui s'élève peu dans
les montagnes, et que Tenore indique en Italie, entre 100
et 300"". M. l^oissier la cite, dans le midi de l'Espagne,
entre 800 et 1,300"» , et Ledebour dans le Talûsch, entre
700 et 1,300"\
Géographie. — Au sud, elle se trouve en France et dans
le midi de l'Espagne. — Au nord , on la connaît en France,
en Belgique et dans l'Allemagne méridionale. — A l'occi-
dent, elle reste en Espagne. — A l'orient , elle habite l'Ita-
lie, la Sicile, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la
Servie, la Mœsie supérieure , la Bulgarie orientale, la Syrie,
l'Arménie , la Perse et l'Arabie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Arabie 29° \ Ecart en latitude :
Nord, Belgique 49 i 20»
SALVIA. 23
Occident, Espagne 7 j Ecart en longitude :
Orient , Perse 49 E. j 56"
Carré d'expansion 1120
Salvia pratensis , Lin. — Les prairies, si fraîches et si
belles quand le mois de mai vient développer leur parure ,
doivent en partie leur éclat aux Salvia pratensis dont les
magnifiques épis bleus s'élèvent au-dessus des corolles dorées
du Rammcuïus acris , près des calatliides soufrées du Tra-
gopogon pratensis , ou se mélangent aux franges roses et
délicates du Lychnis flos-cuculi , variant quelquefois la
nuance de sa fleur qui, après avoir épuisé la gamme de l'azur,
passe à l'albinisme ou au rose. Sa floraison se prolonge et
dure assez longtemps pour figurer encore au milieu des
disques argentés des chrysanthèmes et des grappes légères
du Galium verum. — Cette sauge est vivace et habite non-
seulement les prairies, mais le bord des chemins, la lisière
des bois , les environs des sources minérales. Sa tige est
haute, velue , carrée , simple ou rameuse et peu feuillée. Ses
feuilles radicales , assez nombreuses , sont étalées sur le sol
en forme de rosette. Elles sont pétiolées, ovales, oblongues,
échancrées en cœur à la base et très-ridées; celles de la tige
sont sessiles, embrassantes et pointues. Le calice est cam-
panule , à lèvre supérieure concave et marquée de deux
sillons. La lèvre supérieure de la corolle est aplatie et
voûtée , sa lèvre inférieure a ses lobes latéraux arrondis
et un peu tordus. Le style sort par le sommet de la lèvre
supérieure et se recourbe ensuite. — Elle fleurit en mai ,
juin et juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et
croît dans la plaine et dans les montagnes jusqu'à 1,000
24 LABIÉES.
OU 1 ,200™ en Auvergne, et de 700 à 1 ,400™ dans le Cau-
case , d'après Ledebour.
Géographie. — Cette plante n'est pas très-méridionale,
bien que la plupart des sauges le soient. — Au sud , on la
trouve en France , dans une partie de l'Espagne et dans le
midi de l'Italie. — Au nord , elle est assez répandue dans
tout le centre de l'Europe , en Belgique , en Allemagne et
en Suède où elle s'arrête, ou devient sporadique près d'Upsal.
Elle habite aussi l'Angleterre où elle trouve sa limite occiden-
tale. — A l'orient, elle occupe la Suisse, l'Italie, la Hon-
grie , la Croatie, la Transylvanie , la Turquie , le Caucase ,
les Russies moyenne etaustrale et la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Midi de l'Italie 40° | Ecart en latitude :
iVord, Suède 60 i 20°
Occident, Angleterre 6 O. | Ecart en longitude :
Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. ) 66«
Carré d'expansion 1320
Salvia verbenaca, Lin. — Cette espèce vivace forme
de petits groupes sur le bord des champs et le long des
chemins , quelquefois aussi au milieu des prairies. Elle est
moins élégante que les autres espèces dont nous avons parlé;
ses tiges sont très-souvent couchées. Ses feuilles, d'un
brun vert sombre , sont dentées, et ses fleurs bleuâtres sont
réunies en petits bouquets verticillés à l'aisselle des feuilles
supérieures. Son calice est aussi campanule ; sa corolle non
annelée au sommet , ne s'ouvre pas complètement, et lors
de la maturation , le calice laisse facilement échapper ses
akènes noirs et un peu anguleux. — Elle fleurit en été et
ORIGANUM. 25
continue très-longtemps sa floraison. Nous l'avons rencontrée
associée au Coronilla minima , à V Astragalus monspessu-
lanus, 'dVIIelianthemiim puîverulentum , au Thymus Ser-
pyllimiy etc.
Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter-
rains calcaires, argileux et marneux, ou les sables mariti-
mes , qui remplacent alors par les matières salines le calcaire
qui paraît lui être nécessaire. — Elle croît en plaine et
dans les montagnes. M. Boissier la cite entre 600 et 1 ,600™.
Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en
Corse, en Espagne, dans les champs de l'Algérie, aux Ca-
naries et à Madère. — Au nord , elle vit en Belgique , en
Allemagne , en Bavière , en Angleterre et en Irlande. —
A l'occident, elle est aussi en Portugal. — A l'orient, elle
habite la Suisse , l'Itahe , les Baléares , la Sicile , la Hon-
grie , la Croatie , la Transylvanie , la Turquie, le Caucase ,.
la Syrie, l'Asie mineure, les bords de la Caspienne. — Elle
est citée aussi au cap de Bonne-Espérance.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Canaries 30^ "| Ecart on latitude :
Nord, Angleterre 57 j 27"
Occident , Madère 19 0. "j Ecart en longitude ;
Orient , Mer Caspienne 48 E. i 67 **
Carré d'expansion 1809
G. oaiGAsruM, Lin.
Distribution géographique du genre. — On connaît en-
viron 13 espèces de ce genre. 8 habitent les parties chaudes
de l'Europe : la Grèce , l'île de Crète, les Baléares et l'Ita-
26 LABIÉES.
lie. — 3 sont asiatiques, des Indes orientales et de la Pa-
lestine. — 2 autres sont africaines, l'une de la Guinée,
l'autre de l'Afrique boréale.
Origanum vulgare , Lin. — Les lieux secs et les bords
des champs se couvrent d'origan dont les racines traçantes
font une plante éminemment sociale. Ces jolies touffes, aux
tiges ailées et purpurines , aux feuilles glanduleuses et odo-
rantes, se mêlent à la végétation commune des bords des
chemins , et fleurissent au milieu de l'été. Les fleurs sont
terminales et nombreuses, situées à l'aisselle de feuilles
avortées, et accompagnées de bractées en partie vertes et en
partie violettes , qui donnent aux bouquets de fleurs l'appa-
rence de panachures. Le calice, caché par les bractées, est
strié et à 5 dents, la corolle presque régulière est blanche,
lavée de rose, et les étamines, assez régulièrement espacées,
répandent un pollen blanchâtre sur un stigmate à 2 lobes.
— Il arrive assez fréquemment que Torigan est dioïque. Les
mâles ont les anthères saillantes et le stigmate avorté ; les
femelles ont la corolle plus petite, le stigmate développé, et
elles manquent nécessairement d'étamines. Le fruit est
composé de 4 akènes arrondis , portés sur une glande nec-
tarifère, et protégés par le calice dont les poils obturateurs
s'allongent et se relèvent lors de la dissémination.
Nature du sol. — Altitude. — L'origan végète sur
tous les sols, mais il semble préférer ceux qui sont calcaires
ou volcaniques. Il s'élève en Auvergne jusqu'à 800 ou
1,000™. Ledebour l'indique dans le Breschtau jusqu'à
1 ,600™ , et dans le Taliisch , entre 800 et 1 ,000™.
Géographie. — Au sud , il végète dans le midi de la
France, en Espagne, à Madère et aux Canaries. — Au
nord , il croît dans toute l'Europe , en Scandinavie, la La-
THYMUS. 27
ponie exceptée, en Finlande, en Angleterre et en Irlande.
— A l'occident , il est aussi en Portugal. — A l'orient , il
vit dans toute l'Europe , dans le Caucase , en Géorgie, dans
les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal , orientale et
dans la Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
5M(f, Canaries 29° I Écart en latitude :
Nord , Finlande 63 j 34°
Occident, Madère 19 0. ) Écart en longitude :
Oncn/, Sibérie orientale 163 E.) 182°
Carré d'expansion 6188
G. THYMUS, Lm.
Distribution géographique du genre. — Les thyms,
presque tous un peu ligneux , et au nombre de 43 à 45 ,
recherchent les pays chauds des zones tempérées. — On
en connaît 32 en Europe : de l'Espagne , du Portugal , de
la Grèce, de l'Italie , de la Corse , des Baléares , de la Sicile
et de la Provence. — 7 à 9 vivent en Asie , 1 aux Indes
orientales et tous les autres dans le Caucase, l'Asie mi-
neure et l'Arabie. — 3 seulement ont été cités dans l'Afrique
méditerranéenne. — Un seul , connu en Amérique, habite
le Brésil.
Thymus vulgaris. Lin. — Quoique n'ayant ni stolons
ni racines traçantes , ce petit arbuste est abondamment ré-
pandu et vit en société nombreuse sur tous les coteaux secs
et exposés à la chaleur. Comme plusieurs autres Labiées , il
résiste aux plus hautes températures de nos contrées et aux
28 LABIÉES.
sécheresses prolongées qui en sont la conséquence. Ses tiges
très-rameuses sont munies de petites feuilles grisâtres, arti-
culées, très-odorantes, et les fleurs, très-abondantes,
naissent par petits groupes à l'aisselle des feuilles supérieures.
Leur calice marqué de 13 stries est velu à l'intérieur ; la
corolle est rose, presque régulière, mais pourtant partagée
en deux lèvres , dont la supérieure bifide et l'inférieure tri-
fide. Les étamines sont écartées. — Après la fécondation,
la jolie manchette de poils écailleux qui étaient couchés
contre la paroi du calice , se redresse peu à peu et forme une
voûte grillée sous laquelle les graines naissent à l'abri, et
qui s'ouvre plus tard pour leur livrer passage. — Il fleurit
au printemps et pendant tout l'été.
Nature du soL — AUitude. — Il est indifférent à la na-
ture chimique du sol, et recherche les terrains rocailleux des
coteaux et des montagnes. De Candolle l'indique à 0™ à
Montpellier et à 2,000™ au pic d'Eredlitz.
Géographie. — Au sud , il croît en Provence , dans les
Pyrénées, en Corse, en Espagne, aux Baléares. — Au
nord , il atteint le bord du plateau central de la France. —
A l'occident , il existe en Portugal. — A l'orient , il est dans
toute l'Italie , en Sicile et en Grèce.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Royaume de Grenade 36° \ Ecart en latitude :
Nord , France 44 } 8»
Occident, Portugal 10 O. j Ecart en longitude:
Orient, Grèce 21 E. ) 31«
Carré d'expansion 248 ^
Thymus Serpyllum , Lin. — Le serpolet est une char-
mante espèce , dont les tiges filiformes et rampantes, garnies
THYMUS. 20
de petites feuilles arrondies et parfumées, forment de brillants
gazons sur les pelouses et sur tous les sols arides et rocail-
leux. Ses tiges s'enlacent, et la plante entière forme un
coussin bombé , sur lequel , à la fin du printemps et pendant
tout l'été, de jolies fleurs roses ou carminées se succèdent sans
interruption. Munies de taches mellifères , ces fleurs, plus
encore que celles des autres Labiées , sont constamment
courtisées par une multitude d'insectes différents , qui pui-
sent leur nourriture dans leurs corolles béantes. — Le ser-
polet, dont les fleurs et les fruits offrent , au reste, les mêmes
caractères que le Thymus vidgaris, a, comme ce dernier, des
fleurs presque toujours dioïques. « La fleur mâle, ditVau-
cher, qui a remarqué cette dioëcie , renferme 4 étamines, dont
la paire supérieure a ses filets très-écartés et ses anthères fort
saillantes, tandis que l'inférieure les a moins saillantes mais
plus rapprochées ; le style manque souvent, et le stigmate est
toujours plus ou moins avorté ; aussi les semences sont-elles
à peu près stériles. La fleur femelle , de son côté, a 2 stig-
mates papiUaires , étalés et assez égaux , les filets demi-avor-
tés , et les anthères dépourvues de pollen , mais des semences
bien conformées ; l'on peut même reconnaître les deux
sexes à la simple inspection et sans aucun examen ; les touf-
fes des fleurs mâles , qui bordent tous nos chemins , sont dif-
fuses , élevées, à fleurs grandes et d'un rose clair; celles
des fleurs femelles sont , au contraire , plus serrées et moins
élevées, et leurs fleurs beaucoup plus petites, sont d'un
rouge beaucoup plus foncé. » (Vaucher , t. 3 , p. 600.) —
Un peu plus loin , Vaucher fait remarquer que les Labiées
polygamiques ou dioïques, telles que lesUJentha, Origanum
et Thymus , sont toutes des plantes à corolles à peu près ré-
gulières , ou dont les lèvres sont tellement étalées , que le
pollen de leurs anthères peut aisément se répandre à distance,
30 LABIÉES.
tandis que toutes les Labiées hermaphrodites, comme les Za-
mium, les Gahopsis, les Stackys, les Dracocephalum ont au
contraire leur lèvre supérieure prolongée en une voûte destinée
à abriter , comme sous un toit , les anthères cachées au-des-
sous. Ces faits sont certainement très-curieux , mais pour-
quoi les Teucrium et les Ajuga , qui sont hermaphrodites ,
manquent-ils de lèvre supérieure et ont-ils leurs organes
sexuels entièrement nus? — Le serpolet offre un grand
nombre de variétés : tantôt ses feuilles sont entièrement gla-
bres, tantôt elles sont plus ou moins velues, plus ou moins ci-
liées. L'odeur qu'elles répandent lorsqu'on les froisse est aussi
très-variable, et rappelle celle de la térébenthine du thym
ou du citron , ainsi que tous les intermédiaires. On rencontre
sur le sommet du puy de Dôme une variété à larges feuilles
et à odeur de citron que Ramond avait déjà remarquée : — il
fleurit dès le mois de juin , et sa floraison continue pendant
une grande partie de l'été. Linné le cite en fleur à Upsal ,
le l^'^juin 1748.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et ha-
bite aussi la plaine et les montagnes. Nous le trouvons
jusque sur le sommet de nos plus hautes montagnes , à
1 ,880>°. De Candolle le cite à 0'" en Hollande et à 3,000™
au mont Calm. Sur le mont Ventoux, il commence à 1 ,240™
au midi et à 919 au nord , et continue, selon M. Martins,
jusqu'au sommet de la montagne. M. Boissier l'indique en-
tre 1,300 et 2,900™ dans le midi de l'Espagne. Dans les
Pyrénées , il s'élève très-haut. Ramond l'a recueilli sur le
Vignemal , à 3,000™ , il l'a vu monter jusqu'au sommet du
pic du Midi, où il l'a trouvé en fleurs du 11 septembre au
22 octobre 1810. 11 y est représenté par une variété à fleurs
très-petites , en petites têtes peu garnies ; ses étamines sont
h peine saillantes, et ses feuilles fortement ciliées ettrès-odo-
SATUREIA. 31
rantes. Le même savant a vu encore ce serpolet des mon-
tagnes à la brèche de Roland , à plus de 3,000"^ d'é-
lévation absolue , vivant en société avec le Taraxacum
officinale , avec VApargia pyrenaica , le Filago leonto-
podium, le Viola biflora et le Saxifraga Aizoon. Wah-
lenberg l'indique aussi dans les Alpes à une très-grande
altitude , jusque parmi les neiges éternelles , à 3,500™. En-
fin , Ledebour mentionne dans sa flore plusieurs variétés qui
dans le Taliisch ou dans le Caucase s'élèvent de 1,000 à
2,000" et au delà.
Géographie. — Une plante qui offre un si grand nombre
de variétés et qui peut supporter un si grand écart d'altitude,
doit avoir une aire d'expansion très-large. Nous pouvons d'a-
bord lui assigner l'Europe entière. — Au sud , elle existe dans
l'Afrique septentrionale, à Madère et dans diverses parties de
l'Abyssinie. — Au nord, elle atteint la Laponie, les archi-
pels anglais, les Feroë et l'Islande. — A l'occident, on la
trouve au Groenland, et naturalisée sur quelques points des
Etats-Unis. — A l'orient, elle habite le Caucase, la Géorgie,
le Taliisch , l'Himalaya , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï,
du Baïkal et orientale , la Dahurie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Abyssinie 10" ) Ecart en latitude :
Nord, Laponie 70 ) (jO"
Occident , Gro'énhnô 54 1 Ecart en longitude :
Orient, Sibérie orientale 163 E. i 217°
Carré d'expansion 13020
G. SATUREIA , Lin.
Distribution géographique du genre. — Il est com-
32 LABIÉES.
posé d'environ 25 espèces. — 16 européennes, sont dis-
séminées comme la plupart des Labiées dans la partie aus-
trale du continent : en Sicile , en Italie, en Espagne, en
Grèce , en Istrie et en Dalmatie. — L'Afrique en pos-
sède 6 dont 4 de ses rivages septentrionaux ou de l'Atlas ,
et 2 de Ténériffe. — 2 seulement sont connus en Asie
et habitent le Caucase. — Une seule croît dans l'Amérique
septentrionale.
Satureia hortensis. Lin. — On trouve cette espèce dans
les champs et dans tous les lieux cultivés où elle semble natu-
ralisée. Elle croît aussi presque spontanément dans les jardins.
C'est une petite plante rameuse, à feuillage d'un vert sombre
et très-odorant , dont les branches portent de petites fleurs
lilacées disposées en verticilles écartés et formés d'un petit
nombre de fleurs qui se tournent vers la lumière. — Les dents
du calice sont profondes et inégales, les anthères, dans les
(leurs hermaphrodites, restent dans l'intérieur de la corolle ,
mais elles font saillie dans les mâles , la plante étant sou-
vent polygame comme les précédentes. Le pollen est blan-
châtre , la lèvre inférieure de la corolle offre 3 taches metti-
fères. Le fruit est composé d'akènes nus. — Elle fleurit
pendant tout l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Indifférente , elle ha-
bite la plaine et plus rarement les montagnes. Ledebour la
cite dans le Caucase entre 600 et 800" , et dans le Ta-
liisch jusqu'à 1,300'".
Géographie. — Au sud et au couchant , le midi de la
France , l'Espagne et le Portugal. — Au nord et au levant,
le plateau central , le Tyrol , le Piémont, l'ItaHe , la Dal-
matie, la Turquie, le Caucase, la Géorgie , le Taliisch, les
Sibéries de l'Altaï et du Baïkal.
SATtRElA. 33
Limites d' extension de l'espèce.
Sud, Espagne 40° ) Ecart en latitude :
Nord, France 45 i 5**
Occident , Portugal 10 0. ^ Ecart en longitude :
On>n^ Sibérie du Baïkal 116 E.j 126«
Carré d'expansion 630
Satdreia MONTANA, Lin. — Les rochers exposés au so-
leil et les coteaux pierreux offrent les touffes demi-ligneuses
de cet arbuste. Sa racine est grosse et très-dure ; la tige est
rameuse, garnie de rameaux redressés et très-raides. Ses
feuilles sontodorantes, glabres, entières, piquantes à leur ex-
trémité et ponctuées en-dessous. Les fleurs naissent aux ais-
selles des feuilles supérieures. Le pédoncule se bifurque ,
puisse subdivise encore, et les fleurs paraissent à l'angle de
chaque division , mais comme ces fleurs recherchent la lu-
mière , elles forment de jolis épis bleus unilatéraux. — Les
divisions du calice sont à peu près égales, mais dans l'in-
florescence , dit Vaucher , elles se disposent en deux lèvres ,
et après la chute de la corolle elles reprennent leur première
situation, et l'on remarque alors quelques poils rares et allon-
gés qui grillent l'ouverture du tube calicinal redressé. Les
anthères à lobes divariqués, et imitant un fera cheval,
s'ouvrent par leur bord supérieur , et Ton peut voir ici
comme dans les Thymus , deux sortes de fleurs , les unes à
anthères avortées à l'entrée du tube et à stigmate très-dé-
veloppé au-dessous de la lèvre supérieure, les autres à an-
thères bien conformées au-dessous de la même lèvre, et à
stigmate avorté placé au-dessous. — Il fleurit en juillet
et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce paraît
VIII 3
34 LABIÉES.
spéciale aux terrains calcaires et rocheux. — Elle s'élève
sur les montagnes dans les contrées très-chaudes. De Can-
dolle l'indique à 50™ à Agen et à 1,400™ à la butte de
Sars et à Limoné. Elle commence sur le Venteux à 470™
au nord, à 420™ au sud, et s'y élève à 1,590™. M.Boissier
l'a recueillie entre 2,100 et 2,200™ dans le midi de l'Es-
pagne.
Géographie. — Au sud, elle habite le midi de la France,
l'Espagne et l'Algérie. — Au nord , elle atteint le pla-
teau central , le Tyrol et elle est citée en Belgique près de
Spa. — A l'occident, elle existe en Portugal. — A l'orient,
on la rencontre en Italie, en Dalmalie, en Croatie, en
Turquie , dans l'Epire , au mont Athos , dans le Caucase et
la Géorgie.
Limites d'extension de Vespèce,
JSMrf, Algérie 35** ) Ecart en lotitud»? :
Nord , Belgique? 49 i 14»
Occident , Portugal 10 ) Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 48 E. ) 58°
Carré d'expansion 812
G. CAIiAMIIOTHA Mœuch.
Distribution géographique du genre. — Nous réunis-
sons sous cette dénomination les Melissa et\es Clinopodium.
Il résulte de cette réunion environ 32 espèces , dont la moi-
tié fait partie de la végétation européenne. Elles sont origi-
naires de l'Europe australe : de l'Espagne, de l'Italie, de
la Sicile , de la Corse , de l'île de Crète et des Pyrénées ;
une espèce croît en Carniole. — Après l'Europe, c'est
l'Asie qui nourrit le plus grand nombre de ces plantes.
CALAMINTHA. 35
11 existent dans cette partie du monde : 6 aux Indes orien-
tales, les autres au Népaul , à la Chine, à la Cochinchine ,
dans la Sibérie altaïque et au Liban. — 5 Calamintha crois-
sent dans les parties chaudes de l'Amérique septentrionale,
une espèce vit en Abyssinie. — Une autre est citée à Java.
Calamintha Acinos , Claiv. — Les champs en friche, les
coteaux et les bords des chemins sont quelquefois couverts
de cette petite plante annuelle, dont les touffes rameuses
sont étalées sur la terre. Elle est assez fréquemment associée
à VHeUoiropîum europœum , à VAphanes arvensîs , et à
cette multitude de plantes qui couvrent la terre dès qu'elle
est dépouillée de ses moissons. — Sa tige est droite et ra-
meuse. Ses feuilles sont arrondies, petites, un peu cen-
drées, et les fleurs, d'un rose lilacé , naissent par petits
verticilles aux aisselles supérieures. Les pédoncules sont
courts et raides , mais ils grandissent pendant la floraison.
La fécondation a lieu après l'épanouissement. Les anthères
ont leurs lobes écartés et le stigmate est placé entre les an-
thères supérieures. Après la fécondation , le pédoncule gran-
dit encore et s'applique contre la tige, puis , à la maturité , le
calice qui ne s'ouvre pas et qui même est resserré au som-
met, se désarticule et tombe, conservant au point d'articula-
tion une ouverture qui s'agrandit et par laquelle les
graines peuvent se disséminer. — Il fleurit pendant l'été et
l'automne.
Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur tous
les terrains , mais il a une préférence pour ceux qui sont
calcaires et marneux et préfère la plaine aux montagnes; il
monte cependant à 1,000™ dans le centre de la France, et
s'élève à la même hauteur dans le Breschtau, d'après la
flore de Ledebour.
36 LABIÉES.
Géographie. — Au sud , on connaît cette plante en
France , en Espagne et en Barbarie. — Au nord , elle existe
dans toute l'Europe centrale , jusque dans la Laponie et la
Finlande australes , ainsi qu'en Angleterre. — A l'occident,
elle croît en Portugal. — A l'orient, elle habite la Suisse,
l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie , la Hongrie, la
Transylvanie, la Mœsie supérieure, l'Epire , la Grèce, la
Tauride,le Caucase, la Géorgie, le Talusch , les Russie»
septentrionale, moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 35° | Ecart en latitude :
Nord, Laponie 66 | 31"
Occident , Portugal 11 0. | Ecart en longitude :
Orient , Russie moyenne 58 E.) 69**
Carré d'expansion 2139
Calamintha GRANDiFLORA , Mœnch. — Les majes-
tueuses forêts de hêtres ou de sapins qui couvrent les pen-
tes des montagnes et qui pendant l'été servent de retraite
aux oiseaux chanteurs et à la plupart des animaux, ont
aussi parmi les végétaux quelques espèces qui, par l'éclat de
leurs fleurs, ajoutent encore aux charmes de leur solitude.
Tel est le C. grandiflora, aux racines traçantes, au large
feuillage et aux belles fleurs pourprées. Ses racines tracent
dans le terreau formé par la chute des feuilles, et son feuillage
odorant laisse voir dans tout leur éclat ses fleurs tardives qui
ne se montrent qu'à la fin de l'été. Les feuilles sont d'un vert
foncé, avec de profondes dentelures qui répondent chacune
à une nervure qui rend la surface de chaque feuille réguliè-
rement sillonnée. Les fleurs naissent en petits verticilles
unilatéraux , qui ne donnent que 4 à 5 fleurs à corolle ren-
CALAMIMHA. 37
fiée à leur ouverture. Les deux paires d'étamines n'ouvrent
pas en même temps leurs anthères; les 2 supérieures ac-
compagnent les stigmates et répandent leur pollen par le
côté; les 2 autres, plus courtes, s'ouvrent en-dessous du
stigmate. — Le calice grandit un peu pendant la matura-
tion , et les akènes miînssent abrités sous les larges feuilles
de la plante.
Nature du sol. — Altitude. — Ce Calamintha recher-
che les terrains siliceux et détritiques des montagnes, sans
être exclu des sols calcaires. De Candolle l'indique à 0 à
Nantes et à 2,000'" au Lautaret. Il croît à 1,400™ sur le
mont Ventoux. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à la
limite supérieure du sapin.
Géographie. — Au sud, il existe dans les Pyrénées, en
Italie et en Sicile. — Au nord , il est en Suisse et dans la
France centrale, où il trouve aussi sa limite occidentale. —
A l'orient, il végète en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie,
en Transylvanie, dans la haute Albanie, laThrace, la Ma-
cédoine, le Caucase et la Géorgie.
Limites d'extension de Vesjjèce.
Sud , Sicile 37° \ Ecart en latitude :
iVorc?, Suisse 48 j 11°
Occident , France 0 ] ?xart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. ' 47**
Carré d'expansion 51*7
Calamintha officinalis, Mœnch. — Cette espèce fait
partie de la végétation des haies, des décombres et des
lieux habités. C'est une plante vivace, dont les racines sont
traçantes et dont les feuilles , molles et arrondies, sont cou-
vertes en-dessous de glandes ponctuées. Les fleurs naissent
38 LABIÉES.
en grappes cachées en partie, unilatérales, et qui sont
formées de cymes dichotomes. Le calice est velu intérieure-
ment. La corolle est d'un rose violacé plus ou moins foncé.
Le limbe de sa lèvre supérieure est redressé , et la lèvre in-
férieure est plane et divisée en 3 lobes. Les 4 étamines sont
abritées par la lèvre supérieure; les deux plus grandes ont
au milieu d'elles le stigmate , dont la division inférieure est
exactement plongée dans un pollen blanchâtre et onctueux ,
tandis que les deux autres anthères , situées plus bas, ne
paraissent pas utiles à la fécondation , et font partie de ces
réserves que la nature fait si souvent , comme pour nous
donner des exemples de prudence et de sagesse. — Après
la fécondation , le calice ne se ferme pas , mais les poils
dont il est pourvu protègent jusqu'à leur maturité les akè-
nes secs et lisses de cette espèce. — Vaucher fait remarquer
que cette plante a deux espèces de (leurs. Dans la première,
les étamines sont agrandies et les anthères arrivent jus-
qu'au sommet de la lèvre supérieure. Dans la seconde, dont
les tiges sont plus faibles et les fleurs plus petites , le stig-
mate atteint bien à peu près la même hauteur et se partage
également en deux lobes stigmatoïdes, mais les anthères
restent engagées dans l'intérieur du tube , oii souvent elles
avortent. Ainsi donc, des deux pieds, l'un est hermaphro-
dite, et Taulre seulement femelle. — Il fleurit en juillet,
août et septembre.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et s'é-
lève à peine dans les montagnes .
Géographie. — Au sud , il existe en France, en Es-
pagne, en Barbarie, aux Açores et aux Canaries. — Au
nord , il croît en France , en Belgique , en Allemagne , en
Bavière, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il
est aussi en Portugal. — A l'orfent, il habite la Suisse,
CALAMINTHA. 39
l'Italie , la Sicile , la Corse , les Baléares , la Hongrie , la
Transylvanie , la Croatie , la Dalmalie , la Turquie , la Li-
vonie, le Caucase, la Géorgie et l'Arménie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Canaries 29« ) Ecart en latitude :
iVort/j Angleterre 55 j 26°
Occident , Açores 30 0.1 Ecart en longitude :
Orient, Géorgie 47 E. j 77«
Carré d'expansion 2002
CalaminthaNepeta, Clairv. — Voisine de la précédente,
cette espèce habite aussi les lienx secset pierreux. Ses racines
sont également vivaces; ses tiges,souvent rameuses et couchées
sur le sol, sont garnies de feuilles rondes, molles, blanchâtres
et velues. Les fleurs, petites et d'un lilas plus ou moins
foncé, sont disposées en grappes unilatérales. Les 5 divi-
sions du calice sont presque égales. — Elle fleurit en juillet
et en août. — Elle offre une variété ou plutôt une espèce
[C.meniœfolia , Boreau) que nous lui réunissons, à cause
de l'impossibilité où nous nous trouvons de séparer son
aire géographique de celle du type.
Nature du sol. — Altitude. — Elle se trouve sur les
terrains calcaires et rocailleux de la plaine. Elles'élève à 460"*
sur le versant sud du mont Ventouv. — Vahlenberg l'in-
dique en Suisse, dans les vallées chaudes, jusqu'à la hmite
du noyer.
Géographie. — Au sud, elle existe en France, en Corse,
en Espagne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord, elle
croît dans une grande partie de la France, en Belgique, en
Angleterre et en Irlande. — A l'occident , en Portugal et
aux Canaries. — A l'orient, elle végète en Suisse , en Italie,
4-0 LABIÉES.
en Sicile, aux Baléares, en Dalmatie , en Hongrie, en
Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tau-
ride , dans la Russie australe et dans la Géorgie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30» ^ Écart en latitude :
Nord , Angleterre 55 j 25«
Occident, Canaries 18 0. j Ecart en longitude :
Orient, Géorgie 47 Y..] 65»
Carré d'expansion 1625
Calamintha Clinopodium , Benth. — Le clinopode
est une de ces espèces vulgaires que nous sommes habitués
à rencontrer partout , le long des chemins, dans les haies,
sur les décombres. Ses longues tiges , munies de feuilles
distantes, se ramifient à leur base et fleurissent successive-
ment. Elles montrent depuis le mois de juin jusqu'au milieu
de l'automne de jolis verticilles de fleurs carminées. Ces
fleurs sont sessiles, et le dernier verticille couronne et termine
chaque rameau . Il en résulte des anneaux serrés et globuleux
dans lesquels la fleur centrale paraît la première. La fleur
est protégée, pendant son développement, par les poils blancs
qui bordent les divisions du calice.Vaucher nous donne encore
d'intéressants détails sur la fécondation de cette espèce :
« Elle présente , dit-il , aussi deux espèces de fleurs. Dans
les premières, les étamines sont saillantes et les stigmates
souvent mal conformés et cachés dans l'intérieur du tube.
Dans les secondes , les stigmates sont saillants et les anthères
avortées dans l'intérieur de la corolle ; mais il y a ici plus
qu'ailleurs un grand nombre d'intermédiaireset l'on rencon-
tre souvent des fleurs hermaphrodites très-bien conformées.
A l'époque de la fécondation , les anthères à connectif ren-
CALAMINTHA. 41
fié et glanduleux , sont rapprochées par paires sous la lèvre
supérieure, et leurs deux lobes s'écartent assez pour former
une croix avec les deux lobes de l'anthère correspondante.
Elles s'ouvrent antérieurement sur le côté , et couvrent de
leur poussière blanche le lobe inférieur, allongé, roulé et
aplati du stigmate , de même que les 2 rangées de poils pa-
rallèles et humides de la lèvre inférieure de la corolle. Le
nectaire jaunâtre, très-apparent, remplit le fond de la co-
rolle de son humeur miellée » qui semble sortir de pores
placés sur les bords renflés de la glande. Lorsque les pluies
sont abondantes et continues , les anthères découvertes ne
s'ouvrent pas, mais elles se renflent et deviennent transpa-
rentes. Le lobe supérieur du stigmate est à peu près avorté
(t. 3 , p. 613). » Pendant la maturation , es calices restent
horizontaux et fermés par des poils, mais quand arrive l'é-
poque de la dissémination , les akènes écartent ces poils et
sortent des calices qui se sont un peu inclinés , mais qui se
redressent et persistent quand ils sont débarrassés de leurs
semences.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit
en plaine ou dans les montagnes peu élevées. Ledebour le
cite cependant jusqu'à 600™ dans le Caucase.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, dans
le midi de l'Espagne et en Barbarie. — Au nord , il s'étend
dans tout le centre de l'Europe , en Scandinavie , la Laponie
exceptée, en Finlande , en Angleterre et en Irlande. — A
l'occident, il vit aussi en Portugal et il est indiqué sur plu-
sieurs points de l'Amérique du nord où il a été naturalisé. —
A l'orient, il occupe la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dalma-
tie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la
Thrace, l'île de Crète, la Tauride, le Caucase, la Géorgie ,
l'Arménie, le Taliisch , les llussies septentrionale , moyenne
42 LABIÉES.
et australe, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï etduBaïkal,
et le Japon.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Barbarie 35<> | Écart en latitude :
.VorJ, Finlande 64 i 29»
Occident , UhnAe 12 0.| Ecart en longitude:
Orient, Japon 136 E.j 148«
Carré d'expansion 4292
Calamintha Melissa. — Si les climats des régions tro-
picales ont la puissance de développer les parfums dans les
tissus des plantes , nos régions tempérées ne sont pas com-
plètement dépourvues des mêmes avantages. La mélisse est
une des plantes les plus parfumées que nous connaissions, et
ses racines vivaces et traçantes, qui donnent à chaque ins-
tant des pousses nouvelles, en font une espèce sociale qui
vit en abondance au milieu des buissons, dans les lieux
pierreux , mais pourtant humides et à demi-ombragés. • —
Ses belles feuilles, un peu réticulées, sont parsemées de
glandes qui se brisent fiicilement et d'où s'échappe alors
cette suave odeur de citron, mêlée d'un parfum indéfinissa-
ble. — Les fleurs naissent encore aux aisselles supérieures
des feuilles, en verticilles peu garnis que la lumière ap-
pelle d'un seul côté, mais les pédoncules se redressent con-
tre la tige et forment ainsi un angle droit avec le calice , qui
reste constamment horizontal et ouvert. La corolle est blan-
che. Lors de l'épanouissement , les anthères se rapprochent
par paires, et leurs loges, qui auparavant étaient parallèles ,
s'écartent et finissent par prendre une position presque ver-
ticale, et c'est alors seulement qu'elles répandent leur
pollen blanchâtre comme celui delà plupart des Labiées. Le
HYSSOPUS. 43
calice s'ouvre un peu plus à l'époque de la dissémination, et
malgré les poils dont il est alors garni , les graines se répan-
dent avec facilité. — Elle fleurit en juin et juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains
calcaires et rocailleux , sur les basaltes, et devient presque
indifférente en se rapprochant des habitations. Elle reste en
plaine et s'élève à peine de 500 à l.OOO"" dans les pays
chauds.
Géographie. — Au sud , elle habite la France , la Corse ,
le midi de l'Espagne et l'Algérie. — Au nord, elle croît en
France et en Allemagne. — A l'occident , elle est en Por-
tugal. — A l'orient , on la connaît en Suisse , en Italie, en
Sicile, en ûalmatie, en Croatie, en Transylvanie, en
Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géor-
gie, dans le Tafiisch, en Arménie, et jusque dans le sud
de la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Algérie 35° j Ecart en latitude :
AVt/, Allemagne 46 ^ 11°
Occident, Portugal JO 0. ] Ecart en longitude :
On>n?, Sibérie de l'Oural 62 E.i 72»
Carré d'expansion 792
G. HYSSOPUS, Lin.
Ce petit genre ne contient que 4 espèces : 2 sont égyp-
tiennes ; les 2 autres, européennes, habitent la Crimée et
le centre du continent , et l'une d'elles arrive en Sibérie.
Hyssopcs OFFiciNALis, Lin. — L'hysope forme des
touffes puissantes et quelquefois très-multipliées sur les
44 LABIÉES.
vieux murs et sur les coteaux pierreux. Ses rhizomes s'éten-
dent dans leurs fissures et donnent continuellement de nou-
velles pousses , garnies de feuilles étroites , luisantes , comme
si elles étaient vernies, recouvertes sur leurs deux faces de
glandes résineuses et odorantes , qui existent aussi sur les pé-
doncules et les calices. — Les fleurs forment au sommet
des rameaux de longs épis bleus ou violets , composés d'une
multitude de petits verticillesqui se tournent du côté de la
lumière et rendent les épis unilatéraux. Le calice , à 5 dents ,
est marqué de 15 nervures; la corolle a la lèvre supérieure
échancrée , et l'inférieure étalée, allongée et trifide. La
paire inférieure d'étamines est la plus allongée. Ces éta-
mines sont d'abord réunies et soudées , mais un peu après
l'épanouissement , lorsque la fécondation a lieu , elles s'é-
cartent, deviennent bientôt verticales, et s'ouvrent dans
leur longueur pour répandre un pollen formé de grains
sphériques, très-visibles sur les deux lobes recourbés du
stigmate. — Les dents du calice se rapprochent et se fer-
ment jusqu'à la dissémination , mais alors elles s'ouvrent et
laissent sortir 2 akènes, rarement plus. — L'hysope, com me
plusieurs autres Labiées , offre souvent des fleurs polyga-
mes. — Il épanouit ses fleurs pendant tout l'été.
Nature du sol. — Altitude. — 11 recherche les ter-
rains calcaires et rocheux, et devient très-facilement do-
mestique, occupant les ruines et les décombres. — Il peut
atteindre une assez grande altitude. M. Boissier le cite,
dans le midi de l'Espagne, entre 1,900 et 2,400™. Le-
debour l'indique entre 800 et 1,200'" dans le Caucase.
Géographie. — Au sud , on trouve l'hysope en France
et dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il se trouve dans
la France centrale, dans la Russie moyenne, à Varsovie
et eu Voihynie. — A l'occident, il reste en Espagne. —
KEPETA . 45
A l'orient, il végète en Suisse, en Italie , en Dalmatie, en
Croatie, en Transylvanie , en Tauride, dans le Caucase, en
Géorgie, dans la Russie australe, dans l'Asie septentrio-
nale, en Turquie, en Perse, dans les Sibéries de l'Oural et
de l'Altaï.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Midi de l'Espagne 37» j Écart en latitude :
Nord , Pologne 54 1 17»
Occident , Espagne 7 O. j Écart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Altaï 92 E. j 99*
Carré d'expansion 1683
G. NEPETA, Lin.
Distribution géographique du genre. — En réunissant
les Glechoma et les Nepela , on trouve environ 72 espèces.
Ce genre est principalement asiatique ; on en compte 50 es-
pèces dans cette partie du monde; leur centre principal est
aux Indes orientales, ou les catalogues en indiquent 23 :
7 sont de la Sibérie , 9 du Caucase ; les autres dispersés en
orient, en Arménie , en Perse , au Népaul et au Japon. —
L'Europe a 17 Nepeta : de la Grèce, de l'Archipel, de
l'île de Crète , de l'Espagne , de l'Italie , de la Sicile , de la
Sardaigneetdes Pyrénées. — On n'en cite que 4 en Afri-
que : de l'Atlas , de l'Egypte, de l'Abyssinie et de Mada-
gascar. — On n'en connaît qu'une espèce en Amérique , elle
habite le Pérou.
Nepeta Cataria , Lin. — Il abonde dans les broussail-
les, sur le bord des chemins et surtout autour des habita-
tions. C'est une plante domestique qui suit l'homme dans
une foule de localités. Ses tiges s'élèvent assez haut et sont
46 LABIEES.
garnies de feuilles blanchâtres, ridées et odorantes. Les
tleurs forment des grappes terminales d'un bleu sale ou rosé,
dont les cymes inférieures sont pédonculées , tandis que les
supérieures sont rapprochées en verticilles uniflores mais uni-
latéraux. Le calice est strié. Le tube de la corolle est aminci
et saillant , et la lèvre supérieure est concave. Les anthères,
rapprochées par paires, ont leurs lobes d'abord divergents,
ensuite placés verticalement l'un sur l'autre, et elles répan-
dent alors leur pollen blanchâtre sur le stigmate bifide. Le
fruit est formé d'akènes lisses et secs. — Il fleurit en juin ,
juillet et août.
Nature du sol. — AlfÀtude. — Il végète dans tous les
terrains salifères, autour des habitations , plutôt en plaine
que dans les montagnes. Ledebour le cite dans le Breschtau
à 500"™, et M. Boissier l'indique en Espagne entre 600 et
1,200'".
Géographie. — Au sud , il végète en France et dans le
midi de l'Espagne. — Au nord, en France, en Belgique,
en Allemagne, en Scandinavie, la Laponie exceptée, en
Finlande, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il
reste en Irlande. — A l'orient , on le trouve en Suisse , en
Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en
Transylvanie , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase, en
Géorgie , dans les Russies septentrionale , moyenne et aus-
trale, dans les Sibériesde l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Espagne 37» ^^ Ecart en latitude :
Nord, Finlande 61 j 24°
Occident, Irlande 12 0.\ Ecart en longitud**:
Orient , Sibérie de l'Altaï 91 E. j 103«
Carré d'expansion 2472
NEPETA . 47
Nepeta Glechoma , Benth. — Longtemps avant que ies
hirondelles ne soient venues nous annoncer le printemps ,
le lierre terrestre a montré sestleurs azurées sur le bord des
chemins et le long des haies des prairies. Il est accompagné
au Lamtnum album, du Raiumcuhis Ficaria, du Viola
odorata, et souvent aussi le bleu marbré de ses charmantes
corolles se montre auprès des diadèmes empourprés du
Bellis perennîs. Ce sont de fraîches parures , des décorations
vernales , sur lesquelles le papillon citron , échappé aux ri-
gueurs de l'hiver, vient ouvrir ses ailes anguleuses, et oii
les diptères éveillés viennent faire entendre les premiers
bourdonnements de la saison. Alors le Glechoma dresse ses
rameaux couchés par le bas, et montre ses feuilles festonnées,
encore rougies par les froids de l'hiver. Ces feuilles sont d'a-
bord appliquées l'une contre l'autre et s'écartent à mesure
qu'elles se développent, pour donner à leur aisselle de pe-
tits verticilles de 2 à 3 fleurs. Pendant que la floraison s'o-
père , des rejets s'échappent de la racine , tantôt rampants
sur le sol, tantôt s'allongeant outre mesure et montant dans
les haies et les buissons. Ils s'accrochent alors par leur tige
ou par les pétioles tordus de leurs feuilles. Ces dernières
n'acquièrent tout leur volume qu'après la floraison. Elles
forment des séries régulièrement espacées , d'un beau vert.
EHes sont, comme celles des tiges fertiles, arrondies et créne-
lées, munies de glandes à l'extrémité de leurs crénelures,
et de points résineux sur toute leur face inférieure. — Dans
les belles matinées du printemps, la fécondation s'opère ;
la fleur du miHeu du verticille terne s'épanouit la première
en se tournant comme les autres du côté de la lumière. Les
anthères se disposent en une double croix au-dessus du
stigmate, et le pollen, sortant lentement par la fente longi-
tudinale des loges , maintient la fleur épanouie pendant
48 LABIÉES.
plusieurs jours. — Plus tard , le calice se déjette , et les
akènes se disséminent en tombant des pieds femelles , car
malgré la fécondation tout intérieure , il existe souvent
dans cette espèce des individus unisexués. — Il fleurit de
très-bonne heure. — l*'"" avril 1840, environs de Cler-
mont ; — 25 avril 1 829 , près de Riom ; — 1 2 mai 1 836,
bords de l'Allier; — 13 mai 1841, base du puy de Dôme;
— 7 mai 1748, à Upsal (Linné); — le 7 mai 1771, sur
les bords du Carassoum , près Korkina, en Sibérie (Pallas).
Nature du sol. — Allitude. — Il est indifférent et croît
sur tous les sols humides et ombragés. — Il s'élève peu dans
tes montagnes, à 1,000™ environ dans les pays chauds.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France ,
dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il est plus répandu
€t vit en France , en Belgique , en Allemagne , en Scandi-
navie, en Laponie où il recherche les bords des chemins , et
les rochers les plus secs jusque dans la région subalpine. Il
existe aussi en Finlande , dans le pays des Samoyèdes , en
Angleterre, aux Orcades et en Irlande. — A l'occident,
il croît en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse,
l'Italie , la Sicile , la Dalmatie, la Croatie , la Hongrie , la
Transylvanie, la Grèce, la Turquie, l'Epire, l'Olympe
bithynique , la Tauride , le Caucase, la Géorgie , lesRussies
septentrionale, moyenne et méridionale , les Sibéries de
l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal oriental et le Kamtschatka.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Midi de l'Espagne 37^ ) Ecart en latitude :
A^on/, Pays des Samoyèdes, . . 71 i 34°
Occident, Irlande 12 | Ecart en longitude:
Orient , Kamtschatka 170 E. j 182»
Carré d'expansion 6188
MELITTIS.
MEIITTIS, Lin.
Ce genre contient 2 espèces , Tune de i'Europe , l'autre
du Japon.
Melittis Melissophylloi , Lin. — Lorsque les taillis
sont peu élevés et que le Campanida persicifolia , le Dian-
iJms Segiiieri, le Cirsium erinythahs peuvent encore s'y dé-
Aelopper, on rencontre aussi çà et là , parmi ces Heurs de la
forêt, de belles touffes de Meliltis dont les fleurs blanches et
roses attirent immédiatement les regards. — La racine de
cette belle espèce pénètre obliquement dans la terre, puis eiie
devient traçante et donne naissance à des tiges garnies de lar-
ges feuilles dentées et réticulées comme celles de la mélisse.
— Lestleurs, géminées et plus souvent ternées, naissent aux
aisselles supérieures , et comme elles se dirigent constam-
ment vers le point le plus éclairé , elles forment des épis
unilatéraux. — Le calice est membraneux , irrégulièrement
veiné , large , et ne se referme jamais comme les calices à
nervures parallèles et non réticulées , le tube de la corolle
est enflé et saillant. La lèvre supérieure est entière , l'infé-
rieure trilobée et étalée. Les 2 étamines inférieures sont les
plus courtes; les anthères sont dydimes; le style a ses 2
lobes courts , ovales et stigmatoïdes. Nous devons encore à
Vaucher de curieuses remarques sur la fécondation de cette
espèce. « Les lobes de ses anthères , dit ce grand observa-
teur , sont d'abord parallèles, mais ensuite un des deux se
retourne , de manière à se placer immédiatement sur l'autre,
et en même temps, le sommet des filets se retourne en
dehors et les 2 lobes se trouvent alors disposés en demi-
croix : c'est dans cette position que s'opère la fécondation ;
les anthères s'ouvrent sur leurs 2 lobes, et renferment alors
50 LABIÉES.
entr'elles les 2 lobes tronqués des stigmates. Il y a ici un
mouvement spontané de l'extrémité des filets , qui appar-
tient à la plupart des Labiées à lèvre voûtée , qui mérite
d'être observé. » (t. 3, p. 638.) — Les akènes sont lisses
et finement réticulés à la loupe. — Cette espèce fleurit de
bonne beure : — 13 mai 1830, bois de Royat; —
25 mai 1846, près Billom ; — 9 juin 1836 , à Durtol ; —
22juin 1839, bois du petit puy de Dôme; — 26 juin 1826,
près Aydat ; — 13 juillet 1843 , bois du puy de Dôme.
Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les
terrains graveleux , mais paraît indifférente à la nature
chimique du sol. — Elle préfère les coteaux et les monta-
gnes, atteignant jusqu'à 1,000"', et les dépassant rarement.
Géographie. — Au sud, on la trouve en France, en
Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle existe
en France, en Belgique, en Allemagne, en Bavière, en
Angleterre et en Lithuanie. — A l'occident , elle est en
Portugal. — A l'orient , elle croît en Suisse , en Dalmatie,
dans la Bulgarie orientale , dans la Macédoine , au mont
Athos et en Volhynie.
* Limites d'extension de Vespèce.
Sud y Midi de l'Italie 40° i Ecart en latitude :
Nord , Angleterre 53 i 13«
Occident, Portugal 10 O. ^ Ecart en longitude :
Orient , Yolhynie 26 E. ) 36«
Carré d'expansion 468
G. IiADSIUDE, Lin,
Distribution géographirjue du genre. — Ce genre ,
composé de 24 espèces , est en grande partie européen. —
LAMIUM. 51
17 Lamium croissent en Europe : en Italie , en Grèce,
en Autriche, en Allemagne et en France. — 6 sont asia-
tiques : 2 des Indes orientales, les autres du Caucase, de
l'Asie mineure et de l'Orient. — Un seul, américain, est
du Brésil.
Lamium amplexicacle , Lin. — II vit dans les lieux
cultivés, dans les vignes, les jardins, les décombres ou sur les
vieux murs. Annuel et printanier , on le voit de bonne
heure montrer ses petites touffes rameuses, composées de
rameaux dont les uns sont fertiles et les autres stériles , les
uns et les autres garnis de feuilles opposées et sessiles qui
semblent former sur les tiges une série de corbeilles étagées.
Les feuilles supérieures sont rapprochées 2 à 2 , plissées
sur leur nervure et sur leurs bords qui présentent un liséré
rouge qui s'efface pendant leur développement. On voit
sortir de ces corbeilles des verticilles de fleurs d'un beau
carmin velouté , à tube allongé , à lèvre supérieure dilatée,
dans laquelle la fécondation s'opère comme dans la lleur
du L. purpureum. — Le calice, dont les dents ne sont
pas piquantes , se dilate à la maturité pour faciliter la dis-
persion des akènes. — Le L. intermedium de la Scandi-
navie lui est parallèle. — Il fleurit depuis le printemps jus-
qu'en automne.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent , et
végète sur tous les terrains et à toutes les hauteurs , oîi il
suit l'habitation des hommes et leurs cultures. — M. Boissier
le cite en Espagne entre 1,600 et 1,900™, et Ledebour
l'indique à 1,800"^ dans le Caucase.
Géographie. — Il existe, au sud , en France , en Espa-
gne, aux Baléares, en Algérie dans la plaine et sur les
montagnes jusque dans l'Aurès , aux Canaries. — Au nord,
52 LABIÉES.
ii est assez commun dans toute l'Europe centrale , dans la
Scandinavie, laLaponie exceptée , la Finlande, l'Angleterre,
l'Irlande, les Hébrides et l'Islande. — A l'occident, il est
en Portugal est s'est naturalisé aux États-Unis. — A
l'orient, il existe en Suisse, en Italie , en Sicile, en Dal-
matie, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Grèce,
en Turquie , enTauride, dans le Caucase, en Géorgie,
dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans
les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal , dans le
Caboul et toute la chaîne de l'Himalaya.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 'iO^ ) Écart en latitude :
Nord , Finlande 65 j 35«
Occident, Islande 24 O. ) Écart en longitude :
On>n^ Sibérie du Baïkal 116 F.) 140»
Carré d'expansion 4900
Lamium purpureum , Lin. — Les Lamium vivent rare-
ment solitaires, et celui-ci se réunit en sociétés nombreuses
qui forment d'élégants tapis dans les champs et les lieux
cultivés , sur le bord des chemins et près des habitations.
Il est souvent associé au Senecio vidgaris , au Capsella
hursa-pasioris, au SleUaria media^ au Fumaria offtcinalis,
à Vllolosteum umbellatum, au Tldaspi perfoUaium, et ses
feuilles veloutées et souvent rougeûtres sont serrées les unes
contre les autres, et par la diminution régulière de leurs di-
mensions, depuis le bas de la tige jusqu'à son somm.et, elles
donnent à la plante une apparence étagée très-remarquable
et qui simule de petites pyramides quadrangulaires dont
l'axe, également à 4 angles, est bien plus mince à la base
qu'au sommet. Annuel ou plutôt bisannuel , il végète en
LAMIUM. 53
automne et se montre pendant tout l'hiver avec une nuance
de rouge foncé par le froid , que la plante conserve sou-
vent pendant toute sa vie. Dès le mois de février on aper-
çoit quelques fleurs qui ne tardent pas à devenir plus nom-
breuses, et la plante offre alors des touffes purpurines qui
font d'autant plus d'effet que souvent la neige , à demi-
fondue, contraste encore avec le carmin velouté de ses co-
rolles. Les fleurs sont verticillées, mais elles se disposent
ordinairement sur 2 rangs. Le calice est tubulé et strié ; la
corolle a la lè\re supérieure voûtée et la gorge porte 2 dents
latérales. Les anthères sont à 2 loges verticales et velues, et
s'ouvrent sur deux stigmates papillaires. — Après la fécon-
dation , les feuilles s'abaissent et abritent successivement les
calices persistants remplis d'akènes, comme si cette plante,
qui fleurit à la fin de l'hiver , craignait même, pour la ma-
turité de ses graines, les chaleurs du printemps. Dès le
mois de mai elle jaunit , répand des akènes bordés à leur
base d'une petite frange et disparaît de la scène des fleurs.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent, domes-
tique , et suit l'homme à une grande altitude.
Géographie. — Au sud, il végète en France , en Corse,
en Espagne, aux Canaries. — Au nord, il est commun
dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie,
jusque dans TAltenfiord, en Finlande, en Angleterre, en
Irlande, dans tous les archipels anglais et danois, et en
Islande. — A l'occident, il est en Portugal, en Islande
et aux Canaries. — A l'orient, on le trouve en Suisse, en
Italie, en Dalmatie , en Hongrie, en Croatie, en Tran-
sylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le
Caucase , la Géorgie , dans les Russies septentrionale ,
moyenne et austra'e , dans les Sibéries de l'Oural , de
l'Altaï et du Baïkal.
54 LABIÉES.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30*^ \ Ecart en latitude :
iVorrf, A Itenfiord 70 j 40«
Occident , Islande 21 0.\ Ecart en longitude :
Onen^ Sibérie du Baïkal 116 E.) 137»
Carré d'expansion 5480
Lamium incisum , Willd. — Voisin des espèces précé-
dentes, il a des rapports avec les deux , de là, peut-être, le
nom de L. hybridum. Il est un peu moins domestique que
les autres , il vit le long des chemins , quelquefois le long^
des ruisseaux , et se trouve moins souvent dans les jardins et
sur les décombres. Il a le port du L. atnplexicaule ; ses
feuilles florales sont incisées, et la fécondation est la même
que celle des autres Lamium. — Il fleurit pendant tout le
printemps.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit
disséminé sur tous les sols , atteignant aussi les montagnes.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France et en
Lombardie. — Au nord , il croît en Belgique , en Allema-
gne , en Bavière , en Westphalie, dans le Mecklembourg ,
en Angleterre, en Irlande , aux Hébrides et aux Shetland.
— A l'occident, il reste en Irlande. — A l'orient, il vé-
gète dans une partie des Russies moyenne et australe.
Limites d^extension de l'espèce.
Sudy France 45° \Ecart en latitude :
iVor</, Saint-Pétesbourg 60 ] 15°
Occident, Irlande 12 0.) Ecart en longitude :
Orient, Russie méridionale. .. . 43 E.-^ 55*
Carré d'expansion . 825
LAMIIJM. 55
Lamium MACULA TUM, Lin. — Celte espèce s'éloigne aussi
des lieux habités. On la rencontre bien dans les haies des
villages et autour des habitations, mais elle se trouve encore
dans les bois, sur le bord des ruisseaux, dans des heux
entièrement sauvages. Elle est vivace , et ses racines tra-
çantes émettent en automne des rameaux stériles qui res-
tent verts pendant l'hiver. Dès le commencement du
printemps , ses tiges fertiles paraissent avec un feuillage
rougeâtre qui plus tard devient d'un vert sombre. Ses tiges
sont faibles et couchées dans le bas. Ses feuilles sont gran-
des et dentées. Il fleurit en avril et ses tiges, continuant de
s'allonger, donnent de nouvelles fleurs pendant une partie
de l'été. Le calice a des dents aiguës. La corolle, rose^ plus
ou moins foncée et admirablement marbrée par plusieurs
tons de carmin , a son tube contracté en-dessous de l'an-
neau qui en rétrécit l'entrée , et, au contraire , dilaté en-
dessus. Les anthères sont velues, et les calices s'aplatissent
pendant la maturation.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et
croît dans la plaine et sur les montagnes basses.
Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa-
gne et en Algérie. — Au nord , il habite la France , la
Belgique , l'Allemagne , la Bavière , le Danemarck et la Go-
thie. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l'orient, il
habite la Suisse, l'Itahe , la Dalmatie, la Hongrie, la
Croatie , la Transylvanie , le Péloponèse , la Turquie , la
Tauride , le Caucase , les Russies moyenne et australe , et
la Sibérie arctique, au détroit de Karik, sur la mer Glaciale.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Algérie ;i5» ) Ecart en latitude :
Nord y Sibérie arctique 71 ) 36»
56 LABIÉES.
Occident , Portugal 10 O. | Ecart en longitude :
Orient, Sibérie arctique 145 E. j 155°
Carré d'expansion 5580
Lamium ALBOi, Lin. — Très-voisin du précédent, ce
Lamium h racines vivaces y'\i en sociétés très-nombreuses,
le long des haies et des murailles, sur le bord des chemins,
des champs et des fossés. Il accompagne l'ortie , dont il
semble avoir emprunté le feuillage , mais il est dépourvu de
ses poils vénéneux. Ses belles (leurs blanches naissent au
sommet des tiges en verticilles réguliers , se mêlent aux co-
rolles bleues du Veronica Chamœdrys , au\ ileurs jaunes des
renoncules ou du Primula officinalis , et concourent par
leur précocité, à l'ornement des campagnes dès le commen-
cement du printemps. — Ses corolles sont droites, à lèvre
supérieure dilatée et voûtée. Ses anthères sont velues et ré-
gulièrement disposées par paires les unes au-dessus des au-
tres. — Pendant la maturation , les calices se resserrent ; en
grossissant les uns à côté des autres, ils s'aplatissent et
cachent les akènes , presque toujours au nombre de 4 , un
peu triquêtres et tronqués au sommet. — II ileurit en mars,
avril et mai.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent. Il vit
en plaine et dans les montagnes , jusqu'à 1 ,000 et 1 ,200°*.
Ledebour le cite même à 1 ,600'" dans le Taliisch.
Géographie. — Au sud , on le rencontre rarement et
toujours disséminé en France , en Espagne et en Algérie ,
au sommet de l'Atlas, près Beiida. — Au nord, il est
beaucoup plus commun et répandu dans toute l'Europe cen-
trale, dans toute la Scandinavie, la Laponie exceptée, dans
les haies et les lieux incultes, en Angleterre et en Irlande.
— A l'occident , il reste en Irlande. — A l'orient, il existe
GALEOBDOLON. 57
en Suisse , en Italie , en Croatie , en Hongrie , en Transyl-
vanie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans les
Russies septentrionale, moyenne et australe, dans lesSibéries
de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale, et en Da-
hurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 36° 1 Ecart en latitude :
Nord, Finlande 64 ( 28«
Occident , Irlande 12 0. [Ecart en longitude :
Orient, Sibérie orientale 162 E. | 174®
Carré d'expansion 4872
G. GAi,s:cBDOi:.oiv , Adans.
On n'en connaît qu'une seule espèce qui est d'Europe.
Galeobdolon LUTEUii, Huds. — Lorsque l'on voit la pro-
l'usion de Labiées (jui lleurissent en été et en automne, on est
étonné que la nature en ait aussi réservé pour l'ornement du
printemps; celle-ci fait partie de cette fraîche végétation des
bois qui reçoit les rayons solaires brisés par la cime ramifiée
des arbres, ou filtrés à travers les feuilles naissantes et
translucides du hêtre, à cette époque roi des forêts. Alors
le sol des bois est un véritable parterre où le Galeobdoîon
élève ses longs épis de verticilles orangés, où les Myosotis
montrent le bleu pur de leurs corolles , où le Stellaria Ho-
lostea incline ses étoiles de neige sur les massues pourprées
à^?, Arum, tandis que VOxalis Acetoselhi se réfugie au pied
des vieux arbres, et que Vlsopyrnm thalictroides étale son
feuillage léger près des épis d'azur de YAjuga reptans.
Telles sont les compagnes ordinaires de notre gracieuse La-
58 LABIÉES.
biée. — Sa racine jaunâtre s'étend dans le terreau des
bois et propage la plante par des rejets rampants. Ses feuilles
sont en cœur, irrégulièrement dentées, d'un vert sombre,
glabres et ridées. Le tube de la corolle est rétréci, et le
limbe , au contraire, est élargi en une voûte redressée qui
forme la lèvre supérieure, et en une lèvre inférieure trifide.
Nature du sol. — Altitude. — II est indifférent , croît
sur tous les sols , mais plus particulièrement sur les terrains
détritiques. — Il habite la plaine et les montagnes. Nous le
trouvons auMont-Doreà 1,200™, avec Streptopus amplexi-
folius , Stellaria nemorum et Abies peclinata. Wahlea-
berg l'indique en Suisse dans les lieux ombragés et humi-
des , jusqu'à la limite supérieure du hêtre.
Géographie. — Au sud , la France, l'Espagne et le midi
de l'Italie. — Au nord , la France , la Belgique, l'Allema-
gne , le Danemarck , la Gothie , la Norwége centrale , l'An-
gleterre et l'Irlande , oii il trouve sa limite occidentale. —
A l'orient, la Suisse, le Piémont, la Lombardie, la Dal-
matie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Servie ,
la Thrace, les Balkans , les Russies moyenne et australe , et
la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Espagne 40» ) Ecart en latitude :
iVort/, Norwége 61 i 21«
Occident, Irlande 13 0.| Ecart en longitude:
Omn^ Sibérie de l'Oural 62 E.) 75«
Carré d'expansion 1575
G. GAi.i:oFSis, Lin.
Distribution géographique du genre. — Il contient 12
GALEOPSIS. 59
à 15 espèces, toutes de TEurope centrale et moyenne.
L'une d'elles végète aussi dans l'Araérique septentrionale.
Galeopsis Ladânum, Lin . — Un peu moins commune que
la suivante , cette espèce vit comme elle près des habita-
tions , sur le bord des chemins , et elle couvre quelquefois
les champs après que la moisson en a été enlevée. Elle est
alors en société avec VHeliotropiwm europœum, VAlche-
mi lia arvensis , V Euphorbia exigua , et quelquefois le Del^
phinium Consolida qui reparaît , ou le Daucus Carotta
qui développe ses ombelles blanches. — Sa racine est lon-
gue et peu profonde. Sa tige unique se ramifie dès la base ,
et produit plusieurs branches horizontales dont la longueur
va en diminuant près du sommet de lu plante. Ses feuilles
sont glabres, ovales, lancéolées. Ses fleurs, assez grandes,
colorées en rouge violet ou en blanc jaunâtre, ont les
anthères brunes et le pollen jaune. Elles offrent, dans leur
fécondation, les mêmes caractères que cellesduG. Tetrahil.
— Il fleurit pendant tout l'été et tout l'automne.
Nature du sol. — Altitude. — On rencontre ce Ga-
leopsis sur tous les terrains , et peut-être plus abondamment
sur les sols siliceux et graveleux , sur les décombres et près
des lieux habités ou cultivés. Au reste, il y a probablement
plusieurs espèces réunies sous cette dénomination , et dont
l'une affectionnerait le calcaire, l'autre les terrains siliceux.
— Ce sont des plantes de la plaine ou des montagnes peu
élevées.
Géographie. — Il est très-difficile d'établir avec certitude
l'aire d'expansion des Galeopsis. Ils ont été transportés par-
tout avec les cultures. — Au sud , on trouve celui-ci en
France, en Espagne et dans le midi de Tltahe. — Au nord,
il existe dans tout le centre de l'Europe , dans tout le Da-
00 LABIÉES.
lîetïiarck , la Gothie , la Norvège , dans la Suède et la Fin-
lande australes, en Angleterre, en Irlande, aux Feroë et
en Islande. — A l'orient, il croît en Suisse , en Dalmatie,
en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie,
dans le Caucase, en Géorgie , en Arménie , dans lesSibéries
de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Midi de l'Italie 40» ) Ecart en latitude :
Nord , Islande 65 j 25«
Occident, Islande 24 | Écart en longitude:
Orient, Sibérie du Baïkal 112 E. j 136«
Carré d'expansion 3400
Galeopsis ochrolecca , Lam. — C'est encore dans les
champs cultivés qu'il faut chercher cette espèce qui se trouve
aussi , mais plus rarement , sur la hsière des bois, sa vérita-
ble patrie ; mais la terre remuée plaît tellement à ces plan-
tes, qu'elles abandonnent leur station primitive, pour pro-
fiter des soins que l'homme donne à d'autres cultures. —
Annuelle comme les autres , celle-ci s'élève peu , se ramifie
plus ou moins, selon la richesse du sol , et se fait remarquer
par la grandeur et le coloris de ses belles corolles. — Sa tige
est droite, non renllée sous les nœuds. Ses feuilles sont
molles, velues et presque tomenteuses en-dessous, ovales
ou lancéolées , dentées en scie. Les fleurs forment de petits
gîomérules distincts , munis de petites bractées linéaires
et pointues. Le cahce est couvert de poils mous et glandu-
leux. La corolle , jaune , purpurine et marbrée , a son tube
beaucoup plus long que le calice. — Il tleurit en été et en
automne.
Nature du sol. — Altitude. — Il [croît sur les terrains
GALEOPSIS. 61
siliceux et graveleux de la plaine et des montagnes peu
élevées.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France et
enLombardie. — Au nord , il croît en France , en Belgi-
que, en Allemagne, en Bavière, en Danemarck , en An-
gleterre, en Irlande et à St-Pétershourg. — A l'orient, on
le rencontre en Suisse, en Autriche , en Croatie, en Hon-
grie , en Transylvanie et en Lithuanie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, France 44** "i Ecart en latitude :
iVorc? , Saint-Pétersbourg 60 ) 16°
Occident , Irlande 12 0. | Ecart en longitude :
Orient, Russie 28 E. j 40«
Carré d'expansion 640
Galropsis Tetuahit, Lin. — Dès que le sol a été fouillé
par l'homme, soit pour creuser des fossés, soit pour labourer
des champs ; aussitôt que des forêts séculaires ont été abat-
tues , et si même sur le bord d'une clairière le vent abat
un arbre et remue la terre qui depuis plusieurs siècles était
accumulée sur ses racines , aussitôt on voit paraître de jeunes
plantes en germination. Elles étalent deux larges cotylédons
verts et s'empressent de grandir avec rapidité. Ce sont des
Galeopsis Telrahit dont les graines semblent exister partout
en réserve et attendetit pour germer que les circonstances
leur deviennent favorables. La plante devient rameuse, hé-
rissée de poils raides et piquants. Ses rameaux sont ouverts ;
ses feuilles sont grandes , pointues , à dentelures aiguës et
d'un vert sombre. Ses (leurs se montrent depuis l'été jusqu'à
a fin de l'automne ; elles sont sessiles et réunies en paquets
62 LABIÉES.
à l'aisselle des feuilles supérieures. Les calices sont ordinai-
rement d'un brun rouge à dents très-aiguës , divergentes
et piquantes quand elles ont vieilli. Les corolles sont roses ,
violacées , blanches ou même jaunâtres , variant de couleur
selon les localités et présentant parfois toutes leurs variétés
dans le même lieu. Le tube de la corolle est saillant et
non dilaté au sommet ; les étamines sont recourbées sur
la lèvre inférieure, les filets sont engagés dans le tube de
la corolle , tandis que le style est roulé en spirale à sa
base. — A cette singulière structure , il faut ajouter celle
des anthères bien décrites par Vaucher. « Elles ont leurs
2 lobes disposés d'abord parallèlement, puis verticalement
l'un au-dessous de l'autre ; au moment où elles commencent
à répandre leur pollen , ce qui a lieu un peu avant la florai-
son, on observe que chaque lobe a sa surface antérieure for-
mée de 2 valvules; l'une triangulaire, bordée de poilsà sa ligne
d'ouverture , est placée à la base du lobe supérieur et immé-
diatement au-dessus du lobe inférieur ; l'autre, dont la ligne
d'ouverture est nue , occupe le sommet des 2 lobes; la pre-
mière, en conséquence, s'ouvre de haut en bas, et la seconde
de bas en haut, en sorte qu'elles se rencontrent et s'arrêtent
mutuellement, en développant les poils qui bordent alors toute
l'ouverture. » (Vaucher, t. 3, p. 648.) Ces anthères sont
glauques et répandent un pollen jaune sur les 2 lobes stig-
matifères du style. — Les akènes, triangulaires, mûrissent
au fond des calices et se répandent en abondance. Ils con-
tiennent une grande quantité d'huile qui ne les empêche
pas dese conserver sous terre très-longtemps. — Cette espèce
très-sociale , comme nous l'avons dit , vit aussi avec beau-
coup d'autres espèces ; avec le Lapsana vulgaris , les
bardanes et toutes les plantes des décombres , avec les
Polygonwn sur les sables des rivières , avec les avoines et
STACHYS. 63
les seigles dans les champs ; avec le Soïidago virga-aurea,
VAira flexuosa dans les bois défrichés , etc. , etc.
Nature du sol. — AUilude. — Ce Galeopsis est in-
différent et recherche surtout les lieux habités. Il s'élève
comme les habitations , très-haut dans les Alpes auprès des
chalets et des cabanes des pâtres. Ledebour l'indique jus-
qu'à 2,600° dans le Caucase.
Géographie. — Son aire est artificielle. Il est originaire
des forêts dont il habite les clairières, mais aussitôt que des
terres voisines sont cultivées, il s'en empare immédiatement.
— Au sud , il croît en France, en Espagne , dans le midi
de l'Itahe. — Au nord , il est commun dans toute l'Europe
centrale , dans toute la Scandinavie , y compris la Laponie
oîi il reste aussi dans les cultures. On le connaît en Angle-
terre , en Irlande, dans les archipels , aux Feroë et en Is-
lande oui il s'arrête aussi à l'occident, quoique déjà il soit
naturalisé en Amérique , à Terre-Neuve et au Canada. —
A l'orient , il habite la Suisse , l'Italie , la Dalmatie , la
Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , le Caucase , la
Géorgie , l'Arménie , toutes les Russies , les Sibéries de
l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et orientale , la Dahurie et
le Kamtschatka.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 40» \ Ecart en latitude :
Nord , Mageroë 71 j 31<*
Occident , Islande 25 O. ^ Ecart en longitude :
Orient , Kamtschatka 170 E. ) 195°
Carré d'expansion 6045
G. STACH7S , Lin.
Distribution géographique du genre. — Les Stachijs
64 LABIÉES.
constituent un genre nombreux et très-dispersé , habitant
toutes les parties du ntionde excepté l'Océanie. — Sur 125
à 130 espèces connues, 40 environ sont européennes et vé-
gètent dans le midi ou dans le centre du continent : en Grèce,
en Dalmatie , en Italie , en Espagne , en Corse , en Crimée ,
à l'île de Crète , en France et en Allemagne. — 32 à 33
Slachys sont africains, presque tous du Cap et de la pointe
australe de l'Afrique , car sur ce nombre 2 seulement habi-
tent Madagascar , 5 l'Egypte ou les côtes de l'Afrique bo-
réale. — 25 espèces asiatiques se trouvent en grande partie
groupées dans le Caucase , la Syrie , l'Arabie et l'Orient ,
les autres aux Indes orientales , à la Chine , en Sibérie , en
Dahurie et au Kamtschalka. — L'ainérique a aussi ses
Stachijs , au nombre de 20 dans le nord et 12 dans le
midi de ce grand continent ; les premières sont surtout
au Mexique et en Californie , les autres au Chili , au
Brésil et au Pérou.
Stachys germamca , Lin. — Cette plante qui habite le
bord des chemins , les lisières des champs et quelquefois les
prairies , se fait remarquer par ses feuilles entières ou un peu
dentées, ovales , recouvertes comme ses tiges par une laine
feutrée , très-douce au toucher. Toute la plante est grise ou
blanche, sans nuance de vert; elle est bisannuelle. — Ses
tieurs sont réunies comme celle de l'espèce suivante, eu
verticilles à plusieurs rangs, formantdes couronnes écartées,
séparées par des bractées également cotonneuses. — Les ca-
lices sont engagés dans ce duvet; la corolle est d'un rose
violacé et la fécondation est la même que celle du 5. alpina.
Le calice est fermé par des poils qui se relèvent dès que la co-
rolle s'est détachée , et qui se disposent en un tube conique et
fermé. Puis, à l'époquede la dissémination, le cône s'ouvre au
STACHYS. 65
sommet et laisse passer leurs akènes. — Elle fleurit en juillet
et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Elle croît sur les terrains
calcaires et marneux et reste dans la plaine.
Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en Es-
pagne , aux Baléares. — Au nord , elle est en France , en
Belgique , en Allemagne , en Angleterre et en Russie jusque
dans l'île d'Osilie. — A l'occident, elle vit en Portuiral. —
A l'orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Dalmatie,
en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en
Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie , dans
lesRussies moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Ou-
ral , de l'Altaï et du Baïkal.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Grèce 38» j Écart en latitude :
iVor(/, lie d'Osilie 53 i 15"
Occident , Portugal 10 O.^Ecart en longitude :
Orient, Sibérie du Baïkal 112 E.^ 122»
Carré d'expansion ♦ . 1830
Stachys Heraclea , AH. — Ce Stachys est vivace et
croît en sociétés plus ou moins nombreuses dans les champs
incultes , sur les coteaux et sur le bord des chemins. Sa ra-
cine est presque ligneuse , et l'on remarque au sommet,
non-seulement la tige florifère qui va se développer, mais
encore le rudiment de celle de l'année suivante. Les feuilles
radicales sont pétiolées , oblongues , crénelées , couvertes
comme la tige et le reste de la plante de poils longs, mous et
hérissés. Les fleurs, de couleur purpurine, sortt disposées en
verticilles d'autant plus rapprochés qu'ils sont situés plus près
du sommet. Les bractées sont sessiles, étalées ou réfléchies.
Mil 5
66 LABIÉES.
ovales à la base et rétrécies en pointe au sommet. La lèvre
supérieure de la corolle est entière et cachée dans de longs
poils. — Il fleurit en juin el en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
calcaires et marneux de la plaine.
Géographie. — Au sud et à l'est , il existe en France ,
en Corse , en Sardaigne , en Espagne , en Italie et en Sicile.
— Au nord et à l'ouest , il s'arrête aux environs de la Ro-
chelle et dans le Cher.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Sicile 37" ) Ecart en latitude :
iVort/, France 46 j 9**
Occident, France 4 0. i Ecart en longitude :
Oncn^ Italie 15 E. ) 19°
Carré d'expansion , 171
Staciiys alpina, Lin. — Bien que les forêts nourrissent
peu de Labiées, celle-ci les habite de préférence , pourvu
qu'elles ne soient pas trop fourrées. Elle y forme des touffes
épaisses et vigoureuses aux larges feuilles molles et velues,
et termine ses tiges par des épis composés de plusieurs rangs
de verticilles séparés par des bractées , épis dont le sommet
est fréquemment penché. — Le calice offre des dents poin-
tues ; la corolle, d'un violet pâle , agréablement maculée de
carmin , renferme les 4 étamines , mais 2 d'entre elles s'ou-
vrent avant la floraison, et s'empressent , aussitôt après l'épa-
nouissement, de tordre leurs filets et de sortir d'une prison
dans laquelle elles n'ont plus aucune fonction à remplir. Les
2 autres s'ouvrent plus tard et restent enfermées sous la lè-
vre supérieure où la fécondation s'opère par le contact d'un
pollen blanchâtre et à petits grains. Le calice, velu à l'inté-
STACHYS. 67
rieur, redresse ses poils à la maturité et laisse tomber des
akènes obtus. — Toute la plante est couverte de poils trans-
parents, capités , glanduleux , de longueur inégale. Les ca-
lices surtout sont plus glanduleux que les autres organes.
Ces mêmes poils blancs existent encore sur la lèvre supé-
rieure de la corolle. Les anthères sont violettes. — Elle fleu-
rit en juillet et en août.
Nature du sol. — AUitude. — Ce Stachys est indiffé-
rent et se trouve sur tous les terrains , dans les plaines et
sur les montagnes. De Candolle le cite à 40™ à Liège et à
1 ,400°^ dans les Alpes. Ledebour l'indique depuis 400 jus-
qu'à 2,000™ dans le Caucase, le Breschtau et le Taliisch.
Géographie. — Il existe, au sud, en France, en Espagne,
et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il croît en France,
en Belgique, en Allemagne, et en Russie près de Saint-Pé-
tersbourg. — A l'occident , il reste en Espagne. — A l'o-
rient , on le rencontre en Suisse , en Dalmatie , en Croatie ,
en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, dans le Caucase et
en Géorgie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Espagne 40° ] Ecart en latitude :
iVorc?, Saint-Pétersbourg 60 ) 20°
Occident , Espagne 6 O. j Ecart en longitude :
Orient f Géorgie 47 E. j 53°
Carré d'expansion 1060
Stachys sylvatica , Lin. — De tous les Stachys, ce-
lui-ci est le seul qui cherche l'ombre et les lieux abrités.
C'est sur la lisière des bois , à l'abri des haies et au sein
même des forêts qu'il enfonce ses racines vivaces, tortueuses
68 LABIÉES.
et rampantes , qu'il développe ses belles feuilles pétiolées ,
triangulaires , dentées et d'un vert pur , qu'il élève ses liges
quadrangulaires garnies comme ses feuilles de poils étalés ,
et qu'il laisse épanouir ses longs épis de fleurs carminées. —
Ses verticilles ne sont formés que d'un petit nombre de fleurs
qui s'épanouissent successivement de la base au sommet de
l'épi. La corolle, d'un carmin violet, offre dans son intérieur
des macules blanches qui contrastent avec sa couleur foncée,
et ses filets extérieurs, aplatis, se déjettent en dehors comme
dans tous les vrais Slachys. — Les racines traçantes et sto-
lonifères de cette espèce contribuent à la rendre sociale ;
aussi la trouvons-nous par petits groupes, souvent associée
au Galeobdolon luleum, au Circea luteliana, à V Impa-
tiens noli tangere , au Géranium Rohcrlianum et à toutes
les espèces qui recherchent aussi les lieux frais et ombragés.
— 11 fleurit en juin , juillet et août.
Nature du sol. — AUilude. — Il préfère les calcaires
et les sols détritiques, et croît également bien sur les terrains
volcaniques. Nous le trouvons jusqu'à 1,200™. Ledebour
l'indique dans le Breschtau à la même altitude.
Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne,
et le midi de l'Italie. — Au nord , il est répandu dans toute
l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, en Laponie,
dans les vallées inférieures du Nordiand méridional , dissé-
miné, mais abondant ; il existe aussi en Finlande, en Angle-
terre, dans les 3 archipels anglais , non aux Feroë , mais en
Islande oii il trouve sa limite occidentale, s'il n'existe pas
en Amérique. — A l'orient , il occupe la Suisse, l'Italie, la
Sicile , la Hongrie , la Croatie , la Dalmatie , la Transyl-
vanie, le Péloponèse , la Turquie, la Tauride , le Caucase ,
la Géorgie , les Russies septentrionale , moyenne et australe,
les Sibériesde l'Oural et de l'Altaï.
STACHYS. 69
Limites d'extension de Vespèce,
Sud , Grèce 37" j Écart en latitude :
Nord, Laponie 70 j 33«
Occident, Islande 26 O."/ Écart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E. ) 123«
Carré d'expansion 4059
Stachys PALUSTius, Lin. — La nature a répandu les
espèces de ce genre dans toutes les stations. Celle-ci croît
dans les marais, le long des fossés et des cours d'eau. C'est
une plante vivace, à racines traçantes, qui se multiplie abon-
damment et qui vit associée au Lythnim Salicaria , au
Lysimachia vulgaris , au Scirpus maritimus , et à divers
Polygonum. — Sa tige est simple, droite, un peu rou-
geâtre et velue. Ses feuilles sont allongées, pointues, den-
tées en scie , d'un vert sombre. Ses fleurs, d'un rose violacé,
sont réunies en épi verticillé. Elles offrent les caractères des
vrais Stachys; elles ont leurs filets extérieurs aplatis et
déjetés. — Elle fleurit en juillet et en août. — Nous men-
tionnons ici le S. amhigua, Smitb., qui paraît être une hy-
bride des S. paluslris et S. sylvatica; ou s'il constitue une
espèce distincte et non une hybride , il a été trop souvent
confondu avec le S. paluslris pour que nous puissions sépa-
rer son aire géographique.
Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce est indiffé-
rente ; elle accepte tous les terrains et s'élève peu dans les
montagnes.
Géographie. — Au sud , elle vit en France, en Espagne,
dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle végète dans tout
le centre de l'Europe , et dans toute la Scandinavie , jusque
70 LABIÉES.
dans la Laponie australe, en Finlande, en Angleterre, en
Irlande, aux Orcades, aux Hébrides et aux Shetland. — A
l'occident, elle existe en Portugal, dans l'Amérique du nord,
dans tout le Canada jusqu'au fort Francklin sur la rivière
de Makensie , sur les bords de la Colombie , sur la côte nord-
ouest et à Terre-Neuve. — A l'orient, elle occupe la Suisse,
la Dalmatie , la Thrace , la Macédoine , le Péloponèse , la
Tauride , le Caucase , la Géorgie, les Russies septentrio-
nale , moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural , de l'Al-
taï, du Baïkal et orientale, ainsi que la Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Grèce 37'* | Ecart en latitude :
Nord , Laponie 66 ) 29«
Occident , Amérique 130 O, ) Ecart en longitude :
Omw^ Sibérie orientale 100 E.j 290»
Carré d'expansion 8410
Stachys ARVENSis, Lin. — Petite plante annuelle ré-
pandue dans les champs et vivant au milieu des moissons,
quand celles-ci laissent des clairières. Elle y forme de petites
touffes plus ou moins rameuses, dont les branches ou les tiges
portent à l'aisselle des feuilles supérieures une série de ver-
ticilles composés chacun de 6 fleurs. La corolle est blan-
che ou rosée , et déjà les 2 étamines extérieures ont ouvert
leurs anthères avant l'épanouissement, et se déjettent aus-
sitôt que la floraison s'opère. — Les calices, renflés à leur
base, s'inclinent lors de la maturité, pour répandre les
akènes. — Elle fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et
croît partout dans les plaines.
STACHYS. 71
Géographie. — Au sud , elle végète en France , en
Espagne, en Algérie , à Madère, aux Canaries et aux îles
du Cap-Vert. — Au nord , elle est disséminée dans une
grande partie de l'Europe centrale et dans la Scandinavie,
oii elle croît aussi dans les moissons du printemps , jusque
dans la Norvège australe. On la trouve aussi en Finlande, en
Angleterre, en Irlande et aux Orcades. — A l'occident,
nous ajouterons le Portugal aux localités citées. — A
l'orient , elle occupe la Suisse, l'Italie , la Sicile , les Ba-
léares, la Corse, la Sardaigne, la Dalmatie, la Hongrie, la
Galicie , la Grèce, l'île de Crète, la Turquie, le Caucase,
les Russies moyenne et australe , et la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Iles du Gap- Vert 13» | Ecart en latitude :
Nord , Norvège . . ^ 00 ) 47®
Occident , Iles du Cap-Vert 26 O. | Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Oural 71 E. j 97°
Carré d'expansion 4559
Stachys annca , Lin. — Cette petite espèce est extrê-
mement commune dans les champs lorsque la moisson a été
récoltée. Elle y croît avec V lleliotropium europœmn ,
V Aphanes arvensis y VEuphorbia exigua , le Galeopsis La-
danum, etc. Elle est annuelle; sa tige est droite et rameuse;
ses feuilles sont pétiolées , légèrement ridées et d'un vert
jaunâtre; les inférieures, ovales, oblongues, crénelées et
un peu obtuses ; les supérieures plus étroites , pointues
et dentées en scie. Les fleurs sont réunies en verticilles aux
aisselles supérieures; elles sont assez grandes, d'un jaune
pâle. Le calice se ferme après la chute de la corolle, et ne
72 LABIÉES.
s'ouvre qu'après la maturation complète des akènes. — Elle
fleurit pendant l'été et l'automne.
Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter-
rains calcaires de la plaine et des montagnes peu élevées.
Lcdebour l'indique dans le Taliisch, depuis 600 jusqu'à
1,300'".
Géographie. — Au sud , elle habite la France, une par-
tie de l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , elle
croît en France, en Belgique, en Allemagne en Dane-
marck et en Angleterre. — A l'occident, elle vit en Por-
tugal. — A l'orient , on la cite en Suisse, en Dalmatie , en
Hongrie, en Croatie, en Transylvanien, en Turquie au mont
Athos, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans les
Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Midi de l'Jtalie 40*^ ) Ecart en longitude :
jYon/, Saint-Pélersijourg 00 i 20"
Occident, Portugal 11 O. j Ecart en latitude :
Orient , Géorgie 47 E. ) 58»
Carré d'expansion 1160
Stachys recta. Lin. — C'est encore une plante des
champs, mais des lieux incultes, des pelouses sèches, des
rochers et des bords des chemins. Elle y forme des touffes
raides , d'un vert jaunâtre , munies de verticilles qui se suc-
cèdent pendant tout l'été. — Sa racine, vivace , est dure et
ligneuse. Ses tiges, ordinairement droites, sont quelquefois
couchées ou obliques. Ses feuilles sont allongées, velues et
légèrement dentées. Les calices ont leurs divisions très-poin-
tues; la corolle est d'un jaune pâle, marquée de taches et
STACHYS. 73
de veines purpurines ou briquetées. La lèvre supérieure est
droite, redressée et très-écartée de l'inférieure. Les étn-
mines sont déjetées , et les calices restent ouverts pendant la
maturation. — Eile fleurit pendant tout l'été.
Nature du sol. — AUitude. — On la trouve sur tous
les terrains, mais elle préfère les calcaires. Elle croît ordi-
nairement en plaine. Ledebour la cite dans le Taliisch jus-
qu'à 1,200'".
Géographie. — Au sud, elle habite la France, l'Espagne
et le midi de l'Italie. — Au nord, la France , les Ardennes,
l'Allemagne, la Lithuanie et l'île d'Osilie. — A l'occident,
elle reste en Espagne. — A l'orient, elle habite la Suisse,
la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie, la
Turquie , l'île de Crète, le Péloponèse , la Tauride , le Cau-
case , la Géorgie , le Taliisch , les Russies moyenne et aus-
trale.
Lîmiles d'exlcnsion de Vespèce.
Sud, Ile de Crète ijô** | Kcart en latitude :
iVor(/, lie d'Osiiie 57 ) 22"
Occident, Espagne 5 0.) Ecart en longitude:
Or/cn^, Russie moyenne 58 E. ) 63"
Carré d'expansion 1386
STACHYsBETOMCA,Benth. — Jolie plante vivace qui habite
les pelouses des heux montagneux où elle étale ses feuilles
pétiolées et garnies de festons arrondis et glanduleux. Quel-
ques feuilles sessiles naissent aussi sur la tige rarement rami-
fiée et qui se termine par un épi purpurin , formé de verti-
cilles serrés et munis de petites bractées colorées. — Le
calice est velu , la lèvre supérieure de la corolle est voûtée ,
l'inférieure est trifide. Les 2 étamines extérieures se peu-
74 LABIÉES.
chent à l'iiilérieur et rapprochent leurs anthères qui s'ou-
vrent en dedans, du côté du stigmate qui s'est allongé et est
venu se placer au milieu des anthères. Ce stigmate cepen-
dant ne devient apte que plus tard, et il n'étale ses deux
branches papillaires qu'après l'ouverture des anthères. —
Le calice , renfermant les akènes, reste nu et ouvert, et les
semences , recouvertes de glandes brillantes et résineuses ,
en sortent successivement. — La bétoine vit en sociétés assez
nombreuses au miHeu des graminées et des autres espèces
des stations sèches. On voit souvent ses élégants épis asso-
ciés aux panicules légères du Briza média , aux corolles
azurées des campanules, au Lotus coruiculatus , etc. —
Cette plante fleurit pendant tout l'été. — Dans cette espèce
comme dans tous les Betonica , dit M. Gay, l'axe cauli-
naire primaire ne s'allonge jamais en tige. Ce sont les ra-
meaux , nés à l'aisselle des feuilles de la rosette , qui , dans
ces plantes , jouent le rôle de tiges florifères ( Bull, de la
Société bot. de France, t. II, p. 586). C'est un exemple
nouveau et curieux de la génération alternante, comme
celui qui a été indiqué par M. Fabre , dans le Vicia amphi-
carpa.
Nature du sol. — Altitude. — Indifférente à la nature
chimique , elle recherche les terrains secs et graveleux des
plaines et des montagnes. Nous la trouvons en Auvergne
jusqu'à 1,200 et 1,500'°. Ledebour la cite à 800m dans Je
Breschtau , et Wahlenberg l'indique jusqu'à 2,500™ dans
les Alpes de la Suisse.
Géographie. — Au sud, la bétoine vit en France, en
Espagne et en Algérie. — Au nord , elle est commune dans
toute l'Europe centrale, dans le Danemarck, la Gothie et
la Finlande australes, en Angleterre et en Irlande. — A
l'occident, elle vit aussi en Portugal. — A l'orient, on la
SIDERITIS. 75
connaît en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie, en
Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans le Péloponèse
et la Tauride, dans le Caucase, la Géorgie, dans les Russies
septentrionale, moyenne et australe, dans la Sibérie de
l'Oural.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Algérie 35° | Écart en latitude :
Nord, Finlande 61 i '26»
Occident, Irlande 14 0. j Écart en longitude :
One/?;, Sibérie de l'Oural 72E. j 86°
Carré d'expansion 2236
G. SIDEBXTIS , Lin,
Distribution géographique du genre. — Il comprend
environ 50 espèces , dont 30 à 32 européennes. Ces plantes
sont surtout concentrées dans l'Europe australe , et princi-
palement en Espagne , en Sicile, à l'île de Crète , en Grèce,
en Italie et en Crimée ; quelques-unes habitent les Alpes
australes. — 9 à 10 espèces seulement sont asiatiques,
toutes de l'Orient , de la Syrie , de la Palestine ou de l'Asie
mineure, excepté une qui croît au Japon. — L'Afrique
possède 8 Sideritis : 3 des Canaries, 2 de Madère, 2 de
l'Egypte et 1 du cap de Bonne-Espérance. — Une seule
espèce américaine a été trouvée au Pérou.
Sideritis ROMAXA, Lin. — Commebeaucoup d'autres La-
biées , celle-ci se développe dans les lieux arides et incultes
bien exposés au soleil. Elle y forme de petites touffes d'un
vert jaunâtre. Sa tige est rameuse , et se ramifie d'abord
près de la racine qui est annuelle. Le rameau intermédiaire
est droit et reste très-court. Les latéraux s'étendent en
76 LABIÉES.
rampant et sont 3 ou 4 fois plus longs. — Ses lleurs, réunies
par verticilles rapprochés, sont disposées en épi. Le calice
est terminé par 5 dents épineuses. La corolle , d'un jaune
pâle bordé de noir , a la lèvre supérieure droite , tandis que
l'inférieure est déjetée par en bas. Lors de l'épanouisse-
ment, c'est la lèvre supérieure qui se développe la première,
et ses 2 lobes sont placés l'un au-dessus de l'autre, tandis
que le lobe moyen de la lèvre inférieure reste engagé
dans le tube longtemps encore après que les 2 latéraux se
sont dégagés. Les étamines ne sortent pas du tube. Les
supérieures sont très-courtes ; les inférieures, plus longues,
ont leurs anthères uniloculaires. Lorsque la fécondation a
lieu , le stigmate est formé de 2 lobes dont l'inférieur est
un demi-cylindre creux enveloppant le supérieur en forme
de languette. Les loges des anthères supérieures, d'abord
parallèles , sont fixées sur un petit disque qui , par un mou-
vement de torsion , amène la loge extérieure au-dessus de
l'autre , et c'est alors que le pollen se répand. — Après la
floraison, le calice reste ouvert, mais garni intérieurement
d'une petite manchette de poils qui protège des akènes lisses,
un peu triangulaires et amincis au sommet. — Le Sideritis
fleurit pendant tout l'été.
Nature du sol. — Allilude. — Il végète sur tous les
terrains calcaires et rocailleux , et ne s'élève que dans les
pays très-chauds. M. Boissier le cite depuis 0 jusqu'à 1 ,600™
dans le midi de l'Espagne.
Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne
et l'Algérie. — Au nord , il est beaucoup plus rare , et at-
teint à peine le plateau central de la France. — A l'occi-
dent , il existe en Portugal. — A l'orient, on le trouve en
Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Grèce, dans la Macédoine,
aux îles deMéHta et de Leri, en Syrie et dans l'Asie mineure.
MAURLBirM. 77
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Syrie 34» ") Écart en latitude :
Nord , France 44 ^ 10"
Occident , Portugal 10 0. ) Ecart en longitude :
Orient , Syrie 34 E J 44"
Carré d'expansion 440
G. MABRUBIUM^ Lin.
Distribution géographique du genre. — Il contient
26 espèces, dont la moitié habite les parties chaudes de l'Eu-
rope : l'Espagne , la Grèce , l'Italie , la Sicile et l'Allemagne
méridionale. — 12 Murrubium asiatiques se trouvent dans
le Caucase , la Perse , la Syrie et la Géorgie , ainsi que dans
la Sibérie. — L'Afrique et l'Océanie en sont dépourvues.
— J espèce vit en Amérique à la Nouvelle-Espagne.
Marrl'bium vuLGAiiE, Lin. — Les plantes communes
offrent un intérêt tout particulier ; nous les rencontrons
partout , nous les avons constamment sous les yeux , et si
quelques-uns des phénomènes physiologiques qu'elles pré-
sentent nous échappent , nous ne devons nous en prendre
qu'à notre indifférence. Nous assistons à leur naissance et
à leur mort, à toutes les phases de leur vie. Le marrube
est évidemment dans cette catégorie ; nous le vovons abon-
dant sur le boni des chemins , produisant au printemps de
petites touffes serrées et cotonneuses qui ne tardent pas à
grandir et à montrer des feuilles grises, ridées , odorantes,
fixées à des tiges également blanches et cotonneuses. — Les
fleurs naissent par paquets verticillés aux aisselles de pres-
que toutes les feuilles, excepté des inférieures. Le calice,
78 LABIÉES.
également laineux, est terminé par 10 dents crochues.
La corolle est petite et blanchâtre. Avant l'épanouissement,
la lèvre supérieure recouvre l'inférieure contre laquelle sont
appliqués extérieurement les deux lobes latéraux. — Les
filets des étamines sont insérés à des hauteurs différentes
au tube de la corolle , et le stigmate a son lobe inférieur
élargi et étalé. Le pollen est blanchâtre, épais et parsemé
de points brillants. — Le style persiste après la fécon-
dation et la chute de la corolle. Le calice recourbe forte-
ment ses dents , et les fleurs sont si serrées que ces dents
s'enchevêtrent , et tout le verticille se détache à la fois ,
en sorte que les akènes, obtus et non tronqués, ne sortent
qu'après la destruction des calices. — 11 fleurit pendant
tout l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et
recherche les lieux secs et rocailleux. 11 habite également
la plaine et les montagnes. 11 remonte en Auvergne sur les
coulées de lave jusqu'à 1^200". M. Boissier le cite dans
le midi de l'Espagne de 0 à 1,600™, en remontant le lit
desséché des torrents. Ledebour l'indique dans le Taliisch
à 1,350™.
Géographie. — Plante des plus communes qui s'étend ,
au sud , en Espagne, en Algérie , aux Canaries, à Madère ,
en Syrie et dans toute la région méditerranéenne , excepté
l'Egypte. — Au nord , on trouve le marrube dans l'Europe
centrale , dans le Danemarck , la Gothie , la Norvège et la
Suède australe ; il évite la Finlande et existe en Angleterre
et en Irlande. — A l'occident, il est en Portugal, et il est
surtout très-abondant au Canada où, malgré cela, on doit
le considérer comme introduit. — A l'orient, il habite la
Suisse , l'Italie , la Sicile , les Baléares , la Dalmatie , la
Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce , la Turquie,
BALLOTA. 79
la Tauride , le Caucace , la Géorgie , la Syrie , la Servie ,
l'Arabie-Heureuse, Cachemire, les Russies moyenne et aus-
trale.
Limites d'extension de Vespèce,
Sud, Canaries 29« j Écart en latitude :
Nord , Suède 56 i 27»
Occident, Madère 19 0. 1 Écart en longitude :
Orient , Cachemire 78 E. ( 97<*
Carré d'expansion 2619
G. BAIiLOTA, Lin.
Distribution géographique du genre. — Les Ballota ,
au nombre de 22, appartiennent presque tous à l'Europe et
à l'Asie. — On en connaît il dans cette dernière partie
du monde : 2 aux Indes orientales , 3 de l'Arabie, les autres
de l'orient , de la Syrie et de la Perse. — Les 9 espèces eu-
ropéennes sont réparties : en Grèce, en Espagne, à l'île
de Crète, à l'île de Chypre, en France et en Bohême. —
2 africaines habitent l'une l'Afrique australe , l'autre l'Afri-
que boréale.
Ballota nigra , Lin. — Ce que nous venons de dire du
Marrubium vulgare s'applique également au Ballota nigra.
Ces deux plantes se trouvent souvent ensemble sur le bord
des chemins, an pied des murailles, sur les décombres.
Toutes deux sont presque domestiques. Le Ballota pousse
de bonne heure en touffes serrées comme le marrube. Ses
feuilles , dans leur développement, sont repHées et non ap-
pliquées sur la nervure moyenne. Leur partie supérieure ,
80 LABIÉES.
d'un vert foncé, est bosselée, tandis que l'inférieure est
parsemée, comme les tiges et le calice, de petites glandes
libres, arrondies, qui communiquent à la plante son odeur
forte et désagréable. — Les fleurs sont disposées en verti-
cilles assez serrés que la lumière paraît rendre unilatéraux.
Les calices portent 5 dents. La corolle est d'un rose violet
sale, à tube annelé intérieurement, à lèvre supérieure
droite et concave, à lèvre inférieure étalée et trifide. Les
étamines sont saillantes ; efles s'ouvrent le matin et répan-
dent un pollen blanc et onctueux sur un stigmate bilobé. —
Après la floraison , le calice s'étale et s'élargit, formant une
sorte de corbeille à 5 dents écartées, d'un tissu cartilagi-
neux, et il en sort facilement, à l'époque de la maturité, des
akènes allongés et brillants. — Le B. urticœfolia, de la
Bohême, est une espèce entièrement parallèle à celle-ci. —
Il fleurit pendant tout l'été.
Nature du sol . — Allitude. — Il est indifférent et do-
mestique, de la plaine et des basses montagnes. 11 croît en
Auvergne jusqu'à 1,000'". M. Boissier l'indique jusqu'à
ôOO'" en Espagne, et Ledebour jusqu'à 1,200™ dans le
Caucase.
Géographie. — Au sud , le Ballota croît en France ,
en Corse , en Espagne , aux Baléares , en Algérie et à Ma-
dère. — An nord , il végète dans tout le centre de l'Europe,
en Danemarck, en Gothie , dans la Norvège boréale, dans la
Suède et la Finlande australes, en Angleterre et en Irlande.
— A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, on le
trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalmatie , en
Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Romélie, en
Tauride, dans le Caucase et le Taliisch, en Géorgie, en
Arménie, dans les Russies moyenne et australe.
LEONTRIS. 81
Limites d'extension de r espèce.
Sud, Madère 33" ) Ecart en latiluile :
Nord , Norvège 64 ) 3lo
Occident , Madère 19 0.) Ecart en longitude •
Orient , Russie moyenne 53 E. ^ 72"
Carré d'expansion 22'.V2
G. LSONURUS , Lin,
Distribution géographique du genre. — On connaît seu-
lement 16 espèces de ce genre. 9 sont asiatiques, et se
trouvent surtout dans la Sibérie , aux grandes Indes et au
Népaul. — 4 habitent le midi ou le centre de l'Europe. — ■
2 végètent à Java. — Ijne seule dans l'Amérique australe.
Leonurcs Cardiaca , Lin. — Cette espèce appartient
encore à la longue série des Labiées domestiques. Si elle
quitte le voisinage des habitations, les haies des jardins,
c'est pour pénétrer dans ces groupes variés qui habitent les
sables des rivières où elle acquiert un grand développement.
C'est en effet une plante élevée, dont les racines vivaces,
traçantes , se multiplient à l'infini , et rendent ainsi le Leo-
nurus très-social. Ses feuilles, incisées profondément en
3 lobes, sont souvent pendantes ou au moins inclinées sur
leurs longs pétioles. Les supérieures portent à leurs aisselles
•es verticilles de fle-irs qui forment un long épi interrompu.
Chaque fleur, munie d'une corolle purpurine à lèvre oblonf^ue
et entière, reste assez longtemps épanouie. La paire infé-
rieure des étamines est plus longue que la supérieure. Le
pollen est blanchâtre et sort d'anthères velues, recouvertes
de pointes brillantes particulières. Lors de la maturation ,
les dents du calice se réfléchissent , et les akènes secs, lisses,
VIII 6
82 LABIÉES.
tronqués au sommet et presque toujours au nombre f^e 4 ,
tombent et se disséminent. — Fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — C'esl une espèce indif-
férente comme toutes les plantes domestiques. Elle habite
la plaine et les montagnes peu élevées. Ledebour la cite
jusqu'à 1,200™ dans le Caucase, et jusqu'à 1,300™ dans
le Taliiçch.
Géographie. — Au sud, on la rencontre en France,
en Espagne , dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle ha-
bite toute l'Europe centrale, le Danemarck , la Gothie, la
Norvège, la Suède et la Finlande australe, l'Angleterre et
l'îrlande, et partout elle est domestique. — A l'occident,
elle reste en Irlande. — A l'orient , on la trouve en Suisse ,
en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie ,
en Turquie, en TauriJe, dans le Caucase , eu Géorgie, dans
les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les
Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal.
Limites d'extension de Ves^èce.
Sud, midi de l'Italie ^0'^ ■ Ecart en latitude :
jYor^, Finlande 01 ) 21»
Occident ,\r\ai\de 12 O. ) Ecart en longitude :
Orient, Sibérie du Baïkal.. . . 116 E. \ 128«
Carré d'expansion 2688
G. FHLOfiUS , Lin.
Distribution géographique du genre. — Ce genre très-
méridional est en grande partie asiatique, car sur 42 espèces
qui le composent, 24 appartiennent à l'Asie , où les Phlo-
mis sont partagés en 3 groupes; 9 sont des Indes orientales
et de l'Himalaya ; 3 habitent la Sibérie ; le dernier groupe,
PHLOMIS. 83
le plus considérable , est formé de 12 espèces dispersées en
orient , en Arabie , en Syrie, en Arménie , en Perse et sur
divers points de l'Asie mineure. — L'Europe en possède
14 espèces, toutes des pays chauds : de l'Italie , de l'Es-
pagne , de la Grèce, de l'île de Crète. — 3 seulement sont
africaines : de l'Egypte, de l'Atlas et de la Lybie. — Enfin
on cite au Brésil une seule espèce de ce genre.
Phlomis Lychmtis , Lin. — Cette jolie plante ligneuse
croît sur les coteaux arides oîi Ton remarque ses tiges car-
rées, velues et blanchâtres ; ses feuilles sont étroites, lan-
céolées, pointues, sessiles, ridées, blanchâtres par le duvet
dont elles sont couvertes, surtout à leur surface inférieure.
Les fleurs sont réunies en verticilles velus , et paraissent
plongées dans le duvet ; elles sont grandes, axillaires, d'un
beau jaune. Le calice est tubulé, tronqué mais spinescent.
La corolle a son tube fermé, à peine saillant. La lèvre supé-
rieure est allongée en casque aplati, l'inférieure est étalée et
trifide. La paire inférieure des étamines est plus longue que
l'autre ; les loges sont verticales et obtuses. — Les akènes sont
secs , triangulaires et obtus. — Elle fleurit en mai et en juin .
Nature du sol. — Altitude. — Ce Phlomis recherche
les terrains calcaires et rocailleux. Il végète en plaine et sur
les coteaux ; mais dans le midi de l'Espagne il atteint jus-
qu'à 1,150".
Géographie. — Il est méridional, et n'est connu qu'en
France , en Espagne et en Portugal.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Royaume de Grenade. . . . 36° ) Écart en latitude :
Nord , France 44 ) 8»
84 LABIÉES.
Occident, Portugal 11 0. J Écart en longitude:
Omn^, France 0 j 11"
Carré d'expansion 88
Phloîuis herba-venti. Lin. — Plante vivace qui croît
dans les lieux incultes , sur les coteaux arides et sur le bord
des chemins. Sa racine est noirâtre, ses tiges sont nom-
breuses , fermes , velues et rougeâtres. Ses feuilles sont
larges, ovales, obiongues , dentées, d'un vert foncé en
dessus, et un peu blanchâtres au-dessous. Les fleurs naissent
en verticilles , réunies 8 à 10 ensemble. Les calices et les
bractées sont hérissés de poils. Les divisions du calice sont
droites et laiicéolées, la corolle est grande, d'un rouge vio-
lacé. — Elle fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche aussi les
terrains calcaires et rocailleux , et reste dans les plaines,
s'élevant cependant à plus de 1,000" dans les contrées
chaudes et surtout en Afrique.
Géographie. ~ Au sud , on la trouve en France , en
Espagne et en Algérie. — Au nord, elle reste sur le bord du
plateau central. — A l'occident , elle est en Portugal. — A
l'orient , elle est indiquée en Italie , en Sicile , en Dalmatie ,
en Thrace , au nord et au sud de l'Hœmus, dans l'Attique ,
en Tauride, en Syrie , dans l'Asie mineure et en Perse.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 35** \ Ecart en latitude :
Nord , France 44 j 9°
Occident, Espagne 8 O.) Ecart en longitude :
Orient , Perse 46 E. ^ 54°
Carré d'expansion 486
SCUTELLARIA. 85
G. SCUTEXI.ABIA i Lin.
Dtslribulion géographique du genre. — On en connaît
environ 75 espèces dispersées sur le globe entier, à l'excep-
tion de l'Afrique. — 25 Scutellaria sont asiatiques , et
leur grand centre , en Asie , est aux Indes orientales où l'on
en cite 10 , et 1 à Ceylan. On en mentionne 6 en Sibérie,
3 à la Chine et au Japon ; les autres sont de l'Orient, de
l'Asie mineure et de la Perse. — 25 espèces habitent l'Amé-
rique du nord , et principalement le Mexique, la Californie,
la Nouvelle-Espagne , la Nouvelle-Grenade et Cuba. —
7 ou 8 seulement font partie de la végétation de l'Amé-
rique du sud et vivent au Brésil et au Pérou. — L'Europe
a J4 ou 15 Scutellaria, presque tous de la partie australe
ou moyenne : de la Grèce, de l'île de Crète , de la Crimée
ou de la Russie méridionale. — Enfin , on en connaît 3 ori-
ginaires de la Nouvelle-Hollande.
SciTELLARiA GALERiciLATA , Lin. — Cette curieuse
Labiée se rencontre sur le bord des eaux avec le Lythrum
Salicaria, h Lotus tdiginosus, le Lycopus europœus, et tout
ce cortège de plantes aquatiques qui ne quittent pas les
rivières et les étangs. Elle fleurit tard comme les espèces
qui l'accompagnent le plus ordinairement. — Ses racines
traçantes sont munies de radicelles verticillées ; ses tiges
rameuses sont garnies de feuilles lancéolées , et ses fleurs
géminées sortent de l'aisselle des feuilles supérieures qui
dégénèrent en bractées , de plus en plus courtes à mesure
qu'elles approchent du sommet. « Le calice est un tube
presque tronqué , comprimé à son orifice et surmonté , dans
sa partie supérieure , d'un appendice aplati et presque orbi-
86 LABIÉES.
ruiaire ; le tube calicinal s'entr'ouvre pour donner passage
à une corolle exactement fermée , qui s'allonge en se recour-
bant , et qui dégage d'abord sa lèvre supérieure, et ensuite
rinférieure, dont le lobe moyen était recouvert par les 2 la-
téraux , souvent réunis à la lèvre supérieure ; cette corolle
reste entr'ouverte en dérobant aux regards les organes
sexuels , qui arrivent à peine sur les bords extérieurs ; lors-
que la fécondation a eu lieu , la corolle tombe et le calice
ne tarde pas à se refermer; en même temps l'appendice
orbiculaire, qui n'était qu'un capuchon aplati , se renfle in-
térieurement , et devient la loge qui reçoit dans son sein
le gynobase conique et allongé , et les 4 akènes disposés ,
non point horizontalement mais verticalement , sur la face
latérale et antérieure du gynobase ; peu à peu les akènes
grossissent , et lorsqu'ils sont mûrs , et qu'on ne comprend
pas comment ils sortiront, on voit le cahce se séparer hori-
zontalement en deux pièces, la supérieure qui fermait le
capuchon et qui se détache comme un couvercle, et l'in-
férieure qui subsiste jusqu'à la fin , et sur laquelle le gyno-
base reste courbé ( Vaucher , t. 3 , p. 621). — Elle fleurit
en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indifférente,
recherchant la vase détritique des lieux humides , dans la
plaine et sur les montagnes basses.
Géographie. — Au sud , on la trouve dans le midi de
la France et de l'Italie, dans le nord de l'Espagne. — Au
nord, elle croît en France, en Belgique, en Allemagne ,
dans toute la Scandinavie; en Laponie même elle embellit
les bords des lacs et des ruisseaux, se mêle aux plantes des
marais , et ajoute à la variété du tableau par sa fraîche
verdure et le bleu vif de ses corolles ; elle ne s'arrête qu'à
la frontière de la Laponie uméenne. Elle vit aussi en An-
SCUTELLARIA. 87
gleterre, en Irlande et aux Hébrides. — A l'occident, on la
rencontre en Amérique , aux Etats-Unis et dans les con-
trées arctiques du Canada où elle s'étend jusqu'au 66". —
A l'orient, elle habile la Suisse, la Dalmatie, la Croatie, la
Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, l'Olympe bithynique,
le Caucase , la Géorgie, les Russies septentrionale, moyenne
et australe , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et
le Kamtschatka.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Midi de l'Italie h.0^ j Écart en latitude :
Nord , Canada 66 ^ 26»
Occident, Amérique 130 O. i Ecart en longitude :
Orient, Kamtschatka 170 E.-^ 300°
Carré d'expansion 7800
ScuTELLARiA MiNOR , Lin. — Cette miniature habite
aussi le bord des eaux et se trouve dans les terrains tour-
beux avec d'autres espèces aussi jolies et aussi délicates.
Telles sont le Wahlenbergia hederacea, VAnagaUis lenella,
qui disputent aussi aux Sphagnum les sols tourbeux sur les-
quels VErica Tetralix élève ses buissons fleuris. — Elle
appartient à la même section que la précédente, elle offre
les mômes particularités dans sa floraison et dans son déve-
loppement. Sa tige est grêle et très-rameuse ; ses feuilles
inférieures sont ovales, cordiformes et obtuses; les supé-
rieures sont étroites et entières. Les fleurs, petites et d'un
bleu pâle ou rougeâtre , naissent aussi géminées à l'aisselle
des feuilles supérieures. — Elle fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et préférant
les terrains siliceux et détritiques. Elle recherche les lieux
88 LABIÉES.
lin peu monlagneux et se tient sou\ent en Auvergne entre
800 et 1,000'".
Géographie. — Au sud , cette petite plante ne dépasse
pas le Portugal. — Au nord , elle croît en France , en Bel-
gique , en Allemagne, en Bavière, dans ie Holstein , en
Angleterre et en Irlande oii elle a sa limite occidentale. —
A l'orient, elle \it en Autriche, en Piémont, en Lombardie,
en Transylvanie, en Lithuanie, puis elle parvient tout à
coup , comme le fait observer M. deCandolle, dans la Si-
bérie du Baikal , sautant un espace de plus de 80 degrés.
Limites d'extension de r espèce.
Sud , Portugal 41" ) Ecart en latitude :
iVorf/, Angleterre 56 j 15"
Occident , it\ani\p 12 O ^ Ecart en longitude:
Orient , Sibérie du Baïkal 110 E. ) 122«
Carré d'expansion 1830
G. PaUDJELLA , Lin.
Distribution (jêographique du genre. — 12 à 15 es-
pèces composent ce genre , et 5 ou 6 seulement sont euro-
péennes. — On en cite 4 dans l'Amérique du nord. —
3 vivent en Asie, c'est-à-dire; 1 aux Indes orientales,
1 dans l'île d'Unalaska , 1 dans le Caucase , et par consé-
quent toutes trois très-éloignées. — Une espèce habite la
Nouvelle-Hollande.
Prunella vulgaius , Lin. — Nous pouvons citer celte
espèce comme une plante des plus communes , répandue
partout sur les pelouses , le long des chemins, sur le bord
PRUNELLA. 89
des champs. Ses racines sont vivaces et les liges, couchées à
leur base, se propagent et s'enracinent de manière à former
de joHs gazons. Ses feuilles sont ovales, glanduleuses et sans
odeur , d'un vert foncé. Les fleurs sont réunies au sommet
des tiges où elles forment des épis serrés et verticillés. Elles
sont entremêlées de bractées opposées, violacées ou pur-
purines , garnies de cils sur leurs bords , et au sommet de
l'épi , on remarque plusieurs paires de petites bractées tou-
jours ciliées et colorées , mais qui ne donnent plus de fleurs
à leur aisselle. Les calices sont violets, striés et ciliés. Les
anthères sont d'un jaune pâle. La corolle est d'un beau bleu,
à deux lèvres, la supérieure arrondie et voûtée, l'inférieure
a 3 lobes latéraux réfléchis, dont le moyen arrondi est cré-
nelé. Avant l'épanouissement, la lèvre supérieure recouvre
entièrement l'inférieure, et les filets des étamines sont roulés
sur le bas ; mais ils se déroulent à l'époque de la féconda-
tion, et les anthères se rapprochent d'un stigmate à 2 lobes.
— La dissémination, observée par Vaucher, a lieu d'une
manière très-remarquable. « Après la fécondation , la co-
rolle tombe, et le calice, resté nu, est entr'ouvert pendant
tout le cours de la maturation ; ensuite la lèvre inférieure ,
qui s'est fendue sur les côtés presque jusqu'à la base, s'éloi-
gne de la supérieure, dont les deux bords s'écartent et les
graines sortent ; lorsqu'elles sont répandues , cette lèvre in-
férieure vient s'appliquer exactement contre la supérieure
qui l'enveloppe encore de ses bords. Cette forme de dissé-
mination rapproche les Pruneîla des ScuteUaria, et ne s'exé-
cute que lorsque la saison est favorable ( t. 3 , p. 617). »
— Elle fleurit pendant tout Tété.
\alure du soî. — Altitude. — Elle est indifférente et
>it aussi dans la plaine et sur les montagnes. M. Boissier la
cite entre 600 et 1,300"" dans le midi de l'Espagne, et
90 LABIÉES.
Ledebour h 1,400™ dans le Caucase, et à 1,000'" dans
le Taliisch.
Géographie. — On rencontre ce Prunella, au sud, en
France, en Espagne, en Algérie, aux Canaries. — Au nord,
il existe dans toute l'Europe centrale , dans la Scandinavie,
dans les prés et sur les pelouses , dans la Laponie , sur les
pentes mêmes des montagnes et sur les bords humides des
rivières, aux îles Loffoden , sur les bords de la mer, en
Finlande , en Angleterre et en Irlande, aux Orcades, aux
Hébrides, aux Shetland, aux Feroë et en Islande. — A
roccident , il croît en Portugal , dans le nord-est de l'Amé-
rique septentrionale , à Terre-Neuve , dans la Carohne du
sud, au Canada, au Saskatchawan , aux sources de la Co-
lombie sur la côte nord-ouest , dans les montagnes du Me-
xique et de la Nouvelle-Grenade. — A l'orient, il habite la
Suisse, l'Italie, la Sicile, la Croatie, la Dalmatie, la Hon-
grie , la Transylvanie , la Turquie , la Tauride , le Caucase,
la Géorgie, le Taliisch, les Russies septentrionale, moyenne
et australe, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï , du Baïkal
et orientale , l'île de Sitcha , la Perse , la Chine , le Japon ,
Cachemire et l'Himalaya ; dans l'hémisphère austral , la
terre de Van Dicmen et la Nouvelle-Galles du sud.
Limites d'extension de Vespèce.
5Mr/, Nouvelle-Grenade 9^ 1 Ecart en latitude :
Nord, Loffoden 67 1 58°
Occident , Amérique 130 O.^ Ecart en longitude :
Orient , îles Aléoutiennes 180 E. ) 310»
Carré d'expansion 17980
Prunella grandiflora , Jacq. — Les pelouses et les
lieux secs des montagnes présentent souvent de gracieuses
PRCNELLx\. 91
associations de végétaux. Elles se couvrent au milieu de l'été
de Galium verum aux panaches dorés , de Jasione perennis
aux capitules d'azur, et d'une multitude d'autres espèces
parmi lesquelles figure le Prunella grand iflora. Sa tige est
droite ou couchée; ses feuilles sont pétiolées , entières ou
un peu découpées, quelquefois munies d'oreillettes à leur
base. Les fleurs forment de beaux épis courts , serrés et
accompagnés de bractées colorées. Ces fleurs sont très-
grandes , veloutées , bleues , violettes , quelquefois couleur
de chair et rarement blanches. La corolle offre un renfle-
ment placé au-dessous de la lèvre inférieure, tandis que la
lèvre supérieure se coude vers le milieu , et devient parallèle
à la lèvre inférieure. Son mode de fécondation est le même
que celui des autres Prunella. Ses akènes sont lisses et
oblongs. — !1 fleurit pendant tout l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent à la
nature du sol , et préfère la montagne à la plaine. Walhen-
berg le cite jusqu'au-dessus de la limite du sapin. Nous le
trouvons en Auvergne de 800 à 1,200™. Ledebour l'indique
dans leBreschtau à 1,300™.
Géographie. — Il végète, au sud, en France, en Espagne
et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il habite la France,
la Belgique, l'Allemagne , le Danemarck et la Gothie. — A
l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient, il est en
Suisse , en Dalmatie, en Croatie, en Transylvanie, dans le
Caucase , dans les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, midi de l'Italie 40° ) Écart en latitude :
iVorrf, Gothie 59 ^ 19«
92 LAUIEES.
Occident , Portugal 10 0. j Écart en longitude :
Onmf, Russie moyenne 56 E.^ 66*^
Carré d'expansion 1254
Prunella alba, Pall. — Cette plante se trouve, comme
les précédentes , sur les pelouses , dans les clairières des
bois et dans les lieux secs et arides. Elle estvivace; sa tige
est dure, rameuse; ses feuilles sont plus ou moins velues,
plus ou moins découpées. La lèvre supérieure du calice est
large, à 3 lobes courts et arrondis; la corolle est allongée,
blanche ou jaunâtre , et quelquefois bleuâtre ou lilas. — Elle
fleurit en juin , juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — Elle préfère les terrains
calcaires , mais se développe aussi très-bien sur les sols vol-
caniques , dans la plaine et sur les montagnes peu élevées;
jusqu'à 1 ,000 à 1 ,200™ en Auvergne.
Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne. — Au
nord, la Belgique, l'Allemagne. — A l'occident, l'Es-
pagne. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dal-
matie , la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie, la Grèce ,
la Turquie, l'île de Crète, laTauride.
Limites d'extension de Vespèce,
Sud, île de Crète 35o | Écart en latitude :
iVorrf, Belgique 50 ] 15«
Occident, Espagne 8 0.| Écart en longitude:
Orient , Tauride 32 E. j 40°
Carré d'expansion 600
Prunella hyssopifollv , Lin. — Il est commun le long
des chemins, sur les pelouses et sur les coteaux. Il est vi-
AJUGA. 93
vace ; sa tige est droite , un peu velue et rameuse ; ses feuilles
sont sessiles , entières , étroites et ciliées. Ses fleurs, réunies
en épi terminal, sont bleues, lilas ou blanches, accompa-
gnées de bractées pourprées. Le limbe de la corolle et sa
lèvre supérieure sont munis de poils blancs. — Il fleurit en
mai , et continue sa floraison pendant une grande partie de
l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les sols cal-
caires et marneux de la plaine.
Géographie. — Il existe dans le midi de la France , en
Espagne , en Corse , en Ligurie , et sur les rivages du Bos-
phore.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Espagne 39<* (Ecart en latitude :
Nord , France 44 * 5»
Occident , Espagne 7 0.) Écart en longitude :
Orient , Turquie 27 E ) 34"
Carré d'expansion 170
G. AJUGA, Lin.
Distribution géographique du genre. — Ce joli genre
comprend plus de 30 espèces , dont 16 , ou la moitié , se
trouvent en Asie. On en connaît 6 aux grandes Indes, 2 au
Népaul , 3 en Chine et au Japon ; les autres dans le Cau-
case, l'Orient, l'Arménie, la Perse et la Palestine. — 9 ou
10 habitent ksj)arties chaudes ou tempérées de l'Europe, les
lieux frais et les montagnes. — On en connaît 3 espèces à
la Nouvelle-Hollande et 1 à la terre de Diémen. — 2 espèces
habitent l'Afrique australe.
Ajuga reptans , Lin. — Lorsque le bleu du ciel paraît
94 LABIÉES.
au milieu des nuées que les brises du printemps éloignent de
nos climats , quand déjà les renoncules ont couvert les prai-
ries de leurs bassins dorés , la bugle se montre aussi et vient
rehausser par ses épis d'azur l'or des renoncules et les
rayons argentés des pâquerettes. C'est une de ces plantes
communes que le printemps nous ramène et qui vient orner
ses premiers tableaux. Elle est vivace , ses racines sont fi-
breuses. Ses feuilles, entières, sont d'un vert luisant et
foncé. Sa tige solitaire se présente sous la forme d'une belle
pyramide quadrangulaire où chaque fleur est abritée sous
une bractée colorée. Cette pyramide est formée par une
série de verticilles , dont chacun présente à la fois quelques
fleurs épanouies, en sorte que l'épi reste pendant longtemps
chargé de ses belles corolles, qui du reste se dessèchent sans
tomber. — Le calice est campanule, à 5 dents ; la corolle a
la lèvre supérieure petite , échancrée , à peine apparente et
comme remplacée par la bractée de la fleur supérieure. La
lèvre inférieure est allongée et trifide , et le lobe du milieu ,
plus grand et échancré, constitue presque seul le brillant
coloris de cette espèce. — Les 2 étamines inférieures sont
plus grandes que les 2 autres ; leurs loges sont superposées et
inégales, et s'ouvrent à leur point de jonction. La fécon-
dation est extérieure et s'opère au moment même de la flo-
raison , quand la lèvre inférieure , qui était roulée sur la
lèvre supérieure , se dégage et s'étale. — Le calice reste
ouvert pendant la maturation , et la corofle se dessèche peu
à peu , de manière à abandonner les graines qui , insérées
latéralement sur le réceptable, ne se séparent cependant
qu'à sa destruction. — A peine cet Ajuga commence-t-il à
fleurir, qu'il part du collet de sa racine des rejets rampants,
qui s'éloignent en divergeant , portant quelques paires de
feuilles qu'ils étalent sur le sol , puis ils émettent des ra-
AJIGA. 95
cines qui affranchissent chaque drageon et le rendent indé-
pendant de la plante mère, qui périt dès que ses graines se
sont répandues.
Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente à
la nature du sol et à son altitude. On la trouve jusqu'au-
dessus de la limite des hêtres dans les prairies des hautes
montagnes.
Géographie. — Au sud , on la rencontre en France , en
Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord ,
dans toute l'Europe centrale, en Danemarck , en Gothie ,
en Angleterre, en Irlande, aux Hébrides et aux Orcades.
— A l'occident, elle végète en Portugal. — A l'orient,
elle croît en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie ,
en Transylvanie , en Thrace, dans le Balkand'Estrapol, à
Constantinople , à l'île de Zante , dans le Péloponèse , dans
le Caucase , en Géorgie , dans les Russies moyenne et
australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Sicile. 37» ) Ecart en latitude :
Nord, Saint-Pétersbourg GO j 23"
Occident, \r\ande 12 0.}Ecart en longitude:
Orjen/, Russie moyenne 58 E.' 70"^
Carré d'expansion 1610
Ajuga genevensis, Lin. — Quoique les caractères de
cette espèce dini-rent à peine de ceux de la précédente, elle
en est évidemment distincte par son port et par ses habitudes.
Elle croît rarement au milieu des prairies, mais souvent sur
le bord des chemins^ sur les sables des rivières, accompagnée
de VEuphorbia Cyparissias, du Bellisperennis. Elle est un
peu moins vernale que la précédente ; ses fleurs sont plus
9G LABIÉES.
grandes, d'un bleu plus pur; son calice est cotonneux, ses
bractées sont plus développées et presque toujoursd'un beau
violet. — Tandis que 1'^. reptans , s'entoure, par ses rejets
rampants , d'une postérité nombreuse , celle-ci qui , au pre-
mier abord , paraît privée de ce moyen de reproduction ,
émet des stolons souterrains, très-grêles, très-allongés, qui
tracent près de la surface , et qui bientôt manifestent leur
présence par des bourgeons qui se développent et étalent sur
la terre 2 ou 3 feuilles radicales. C'est ainsi que se multi-
plient ces groupes â'Ajuga qui teignent d'azur des espaces
plus ou moins étendus. — Elle fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente et
croissant aussi dans la plaine et dans les montagnes. Lede-
bour l'indique dans le Caucase entre 1,200 et 2,000™, et
dans le Talûsch entre 1,800 et 2,000™.
Géographie. — On trouve cet Âjuga, au sud, en France,
en Italie , en Turquie, en Macédoine. — Au nord, il est
plus commun et répandu, en Belgique, en Allemagne, dans
le Danemarck et la Gothie australe. — A l'occident, il
reste en France. — A l'orient, il végète en Suisse, en
Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en
Tauridc , dans le Caucase , dans les Russies moyenne et
australe , et en Géorgie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Macédoine 40" ) Ecart en latitude :
iVort/, Livonie 56 ) 16"
Occident , France 4 O. "| Ecart en longitude :
Orient , Géorgie M E.) 51«
Carré d'expansion 816
Ajlga PYRAMiDALis, Lin. — Cette belle espèce vit plus
AJLGA. £7
dispersée encore que VA. reptans. On la renrontre çà et là
au milieu des gazons des montagnes, n'affectant aucune
société particulière et paraissant surtout fuir la sienne. Ce-
pendant, si lors de la floraison elle n'a pas de pousses laté-
rales, après cette époque elle produit une quantité de stolons
plus courts et plus robustes que ceux de 1'^. reptans. Outre
ces stolons, 1'^. pyramidalis émet des racines rampantes
qui produisent des bourgeons adventifs dont sortent des
feuilles et des plantes nouvelles. Dans tous les cas, elle forme
une magnifique pyramide quadrangulaire, entièrement cou-
verte de fleurs bleues , roses et quelquefois blanches , sépa-
rées par des bractées dont la nuance est en rapport d'inten-
sité avec la couleur des fleurs, mais qui sont le plus ordi-
nairement d'un beau rose. — C'est une de ces plantes que
la nature semble avoir jetées au hasard sur les pelouses si
variées des montagnes , pour nous montrer qu'elle sait répé-
ter, en les variant, ses types de la plaine et les approprier
aux différences du climat des lieux qu'elle leur assigne.
— Elle fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce recherche
les terrains siliceux et délritiques , et croît habituellement
dans les montagnes, excepté dans les contrées septentrio-
nales. Nous la trouvons depuis 1,200 jusqu'à 1,S00"\ De
Candolle l'indique à 1,500™ à Montlouis; Wahlenberg, qui
la réunit à VA. alpina , dit qu'elle arrive en Suisse jus-
qu'aux neiges éternelles. Ledebour la mentionne dans sa
flore comme atteignant 1,800™ sur le Caucase.
Géographie. — Au sud, elle habite les Pyrénées, peut-
être l'Espagne , et le midi de l'Italie. — Au nord , elle vit
disséminée en Belgique , en Allemagne , en Scandinavie »
jusque dans la Laponie australe et aux Loffoden , en Angle-
terre, aux Hébrides et aux Orcades — A l'occident, elle
MU "^
98 LABIÉES.
existe en Portugal , au Groenland , mais seulement jus-
qu'au 60*^. — A l'orient, on la rencontre en Suisse, en
Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, au
mont Ilœmus , dans la Servie et les Balkans , dans le Cau-
case , en Géorgie , dans les Russies septentrionale, moyenne
et australe.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Midi de ITtalie 40» j Ecart en latitude :
Nord, lies Loffoden 67 j 27«
Occident, Groenland 29 0. i Ecart en longitude :
Orient, Géorgie 47 E. j 76«
Carré d'expansion 2052
Ajcga Cham^pitys , Schreb. — Le port de cette petite
plante annuelle rappelle celui du Teucrium Botrys. Elle
croît comme lui dans les champs , préférant ceux qui sont
incultes mais qui ont été momentanément cultivés. Elle
forme de petits buissons rameux à feuilles profondément
découpées et très-odorantes , à l'aisselle desquelles naissent
des verlicilles de quelques fleurs d'un beau jaune. — Les
anthères ont d'abord leurs 2 loges parallèles et très-dis-
tinctes , ensuite leurs bords se soudent par leurs grandes
faces. Elles se creusent insensiblement dans leur milieu ,
selon Vaucher ; enfin , la face supérieure se renverse comme
un couvercle, et met le pollen à découvert. Les akènes sont
ponctués , recouverts de glandes résineuses , et sortent
par la destruction du caHce. — Elle fleurit pendant tout
l'été.
Nature du sol. — Altitude. — C'est une plante des ter-
rains secs et rocailleux , qui ne végète que sur les cal-
caires ou sur l'argile; Andrejewski en cite près Padoue, aux
TECCRIUM. 99
eaux d'Abano , une variétée naine , croissant sur des
terrains arrosés par ces eaux thermales. — Elle s'élève peu.
M. Boissier ne la cite que dans sa région montagneuse infé-
rieure, et Ledebour dans le Taliisch jusqu'à 1,300'".
Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en Es-
pagne et en Algérie où elle est indiquée par M. Cosson
dans les moissons de Sidi-Meid , dans les bois des environs
de Lambèze et sur le Djebel-Tougour. — Au nord , elle
est disséminée en France, en Belgique, en Allemagne et en
Angleterre où probablement elle a été introduite par les
cultures. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A
l'orient, elle habite la Suisse, l'Italie, la Dalmatie, la
Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie, l'Olympe
bithynique , le Péloponèse , la Tauride , le Caucase , la
Géorgie, les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Algérie 35® ^ Ecart en latitude :
Nord , Russie 53 j 18"
Occident , Espagne 6 0.) Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. i 53»
Carré d'expansion 954
G. TEUCRIUM , JLi'n.
Distribution géographique du genre. — Ce grand genre
contient au moins 100 espèces , dont près de 60 sont euro-
péennes. Presque toutes sont de l'Europe australe : 30 sont
espagnoles; les autres de la Grèce , de l'île de Crète, des
Baléares ou de la Provence. — 17 habitent TAsie ; 8 sont
des Indes orientales ; 9 sont disséminées dans le Caucase »
100 LABIÉES.
l'Orient , l'Arabie, l'Arménie , la Chine , la Cochincliine et
le Japon. — Les espèces africaines sont moins nombreuses ;
on en mentionne 10, très-disséminées , dans la Barbarie,
l'Egypte, Madère, les Canaries et le cap de Bonne-Espé-
rance. — Les Teucriiim sont moins répandus en Amé-
rique; il y en a 6 dans la partie australe du continent : au
Chili, au Brésil et au Pérou. — 4 seulement vivent dans
l'Amérique septentrionale. — Il en existe 4 espèces à la
Nouvelle-Hollande et 1 à Java.
Teucrium Scorodonia , Lin. — Cette Labiée vit en so-
ciété très-nombreuse sur les pentes arides des coteaux, dans
les lieux incultes, au milieu des pierres. Elle offre des tapis
d'un vert sombre, dus à ses feuilles crénelées, bosselées
et noirâtres , qui répandent , quand on les froisse , une forte
odeur de houblon. — Ses fleurs sont disposées en longs
épis qui terminent la tige, et ses pédoncules tordus les ra-
mènent toutes du côté où les appelle la lumière. Sesverticilles
rapprochés sont biflores, et ses épis, parfois rameux , peuvent
devenir de véritables grappes àrameaux serrés. La dent supé-
rieure du calice est ovale et élargie ; la corolle est jaunâtre et
paraît comraeles autres rcMcrmw privée de lèvre supérieure,
bien qu'elle existe , mais à divisions petites et étroites , dont
les 2 latérales semblent appartenir à la lèvre inférieure, tan-
dis que celle-ci est arrondie et concave. Les étaminessont
saillantes hors de la corolle pendant tout le temps de la
fécondation, qui dure plusieurs jours. Les anthères sont
percées d'un petit trou comme dans les autres espèces du
genre , et leur pollen est orangé. — Plus tard les pédon-
cules se redressent contre la tige , mais le calice, horizontal,
se ferme pendant la pluie , resserre les poils qu'il porte à son
ouverture, et ne les écarte qu'à l'époque de la maturité
TEUCRILM. loi
pour laisser tomber des akènes ridés. — Il fleurit en juillet
et en aoiit.
Nature du sol. — Altitude. — Ce Teucrium est in-
différent et s'élève peu dans les montagnes , atteignant ra-
rement 800 à 1,000°».
Géographie. — Au sud , il croît en France, en Corse,
en Espagne, dans le Maroc, en Algérie et à Madère. — Au
nord, il végète en Belgique, en Allemagne , enDanemarck ,
dans la Norvège australe, en Angleterre, en Irlande , aux
Hébrides et aux Orcades. — A l'occident, il vit en Portu-
gal.— A l'orient, on le connaît en Suisse, en Italie, en Si-
cile, en Grèce, dans le Péloponèse, aux Cyclades.
Limites d^exiension de l'espèce.
Sud , Madère 33» \ Écart en latitude :
Nord , Norvège 59 j 26°
Occident , Madère 19 0. | Ecart en longitude :
Orient, Grèce 23 E.j 42»
Carré d'expansion 1092
Teucrium Botrys, Lin. — Cette plante croît dans les
champs, où elle devient parfois très-abondante après la mois-
son. Elle habite aussi les pelouses, la lisière des vignes, et se
présente sous la forme de petites pyramides verdoyantes et
rameuses , dont les branches se raccourcissent à mesure
qu'elles approchent du sommet, et dont les feuilles, profon-
dément découpées et velues, sont parsemées en-dessous de
petites glandes blanchâtres. — Les fleurs sont axillaires,
assez distantes les unes des autres, et leur fécondation a
lieu comme dans les autres Teucrium. — Le calice est ren-
flé à la base, et une bosselure nectarifère de la corolle corres-
102 LABIÉES.
pond à ce reiiilement. Les akènes restent enfermes dans ce
calice , dont le pédoncule se brise , et avant leur maturité ils
sont eux-mêmes recouverts d'une espèce d'arille qui disparaît
par la dessication. — Il fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Plante des terrains cal-
caires et marneux de la plaine.
Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en
Espagne , aux Baléares et en Barbarie. — Au nord , en
France , en Belgique , en Allemagne , en Angleterre et à
Moscou. — A l'occident, elle reste en Espagne. — A l'o-
rient, elle est citée en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dal-
matie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Barbarie 35" \ Ecart en latitude :
Nord , Moscou 56 ) 21»
Occident , Espagne 5 0. 1 Ecart en longitude :
Orient , Moscou 35 E. j 40"
Carré d'expansion 840
Teucuiem Scoudium , Lin. — Il fait partie des Labiées
marécageuses qui recherchent, comme les Mentha, les Ly-
copus et les Scutellaria, les lieux humides des prairies, les
marais ou le bord des eaux. Ses racines tracent dans la vase
ou la terre humide , et émettent des tiges garnies de feuilles
ovales et crénelées très-odorantes. Les ileurs sont axillai-
res , réunies le plus souvent 2 à 2. Le calice est campa-
nule ; la corolle, d'un rose violacé, à divisions supérieures
oblongues et crénelées. La fécondation s'opère comme dans
le 1\ Scorodonia ^ et plus tard, lors de la maturation , les
akènes sortent par une ouverture latérale du calice ou par la
destruction de ce dernier. — Il fleurit en juillet et en aoiît.
TEUCRILM. 103
Nature du sol. — Altitude. — Comme toutes les plantes
aquatiques , le Scordium croît sur la plupart des terrains ,
mais il préfère les calcaires ou les lieux un peu salifères , et
reste dans la plaine.
Géographie. — Au sud , il vit en France , en Corse , en
Espagne, aux Baléares et dans les prés humides de l'Abys-
sinie. — Au nord , il cfoît en Belgique , en Allemagne ,
dans le Danemarck, la Gothie australe, l'Angleterre et
l'Irlande. — A l'occident , il reste en Irlande. — A l'orient,
en le trouve en Suisse , en Italie, en Sicile , en Dalmatie ,
en Grèce, en Turquie, à l'île de Crète , dans le Caucase,
en Géorgie , dans l'Asie mineure , dans les Russies moyenne
et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce.
5m(/, Abyssin ie 12*^ | Ecart en latitude:
Nord, Gothie 56 \ 44°
Occident , Irlande 12 0. | Ecart en longitude :
Orient, Sibérie altaïque 92 E. 1 104*
Carré d'expansion 4576
Teucril'm Cham^dris , Lin. — Il n'est pas rare de voir
les Labiées rechercher les lieux secs et bien exposés au soleil,
mais cette espèce est une de celles qui supportent le plus faci-
lement Id sécheresse et la chaleur. On voit ses tiges et ses
racines demi-ligneuses s'étendre en gazonnant sur les co-
teaux les plus arides. Ses feuilles lisses et crénelées sont sèches
et coriaces , et ses Ileurs naissent 2 à 2 aux aisselles supé-
rieures, formant de jolis épis purpurins. Elles sont grandes,
leurs calices incHnés portent 5 dents à peu près égales , les
divisions supérieures de la corolle sont oblongues et incli-
104 LABIÉES.
nées. — Lors de la maturation , les akènes restent empri-
sonnés par des poils dans leur calice campanule, et ces poils
s'écartent lors de la dissémination pour leur livrer passage.
— H fleurit en juillet et en aoiît.
Nature du sol. — Altitude. — Ce Teucrium recherche
les terrains calcaires et rocailleux , et reste dans les plaines
ou dans les montagnes peu élevées. Wahlenberg dit qu'il
peut dépasser, en Suisse, la limite du noyer, et Ledebour
le cite dans le Caucase à 900™ , et dans le Taliisch entre
800 et ^aOO-".
Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne,
la Corse , les Baléares et l'Algérie oiiM. Cosson l'a trouvé
dans les bois des environs deLambèze, sur le Djebel-Cheliah,
le Djebel-Tougour , etc. — Au nord, il est en Belgique,
en Allemagne, en Livonie, dans l'île d'Osilie , et en Irlande
où il a sa limite occidentale. — A l'orient, il vit en Suisse,
en Italie , en Sicile, en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie ,
en Transylvanie , en Grèce, en Turquie , en Tauride , dans
le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et aus-
trale , et dans la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Algérie 35® ^ Ecart en latitude :
Nord, Livonie 57 j 22°
Occident , Irlande 12 0. jEcart en longitude :
Oncn^ Sibérie de l'Oural 60 E. j 72»
Carré d'expansion 1584
Teccricm montanum , Lin. — Il végète sur les coteaux,
dans les lieux secs et pierreux, au milieu des buissons. Il est
vivace et presque ligneux. Sa tige est rameuse, couchée ou
étalée sur le sol en forme de gazon. Ses feuilles sont poin-
TECCRILM. 105
tues, lisses, d'un vert pâle en dessus, un peu blanchâtre en
dessous. Ses fleurs, d'un jaune pâle, sont réunies en verti-
cilles capités, et sinîulant un coryrabe aplati. — Il fleurit en
juin , juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — 11 vit sur les terrains cal-
caires et rocailleux , et cela d'une manière presqu'exclusive;
s'il se montre à Fontainebleau, c'est, comme l'a fait remar-
quer M. de Schœnefeld , sur les pointes calcaires qui domi-
nent les grès. — Il croît en plaine et dans les montagnes,
quelquefois même presqu'à la limite supérieure du sapin,
ce qui a lieu en Suisse , selon Walilenberg ; à 0 à 31ontpel-
lier , et à 1 ,500™ dans le Jura , selon de Candolle.
Géographie. — Au sud , il végète en France et en Espa-
gne. — Au nord , en Belgique , en Allemagne , en Volhynie.
— A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient, on le
cite en Suisse , en Italie, en Sicile , en Dalmatie, en Croatie,
en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Roumélie, en
Albanie , au mont Athos , sur l'Olympe bithynique , en
Tauride, en Podolie et dans la Sibérie de l'Altaï.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Grèce 38° ^ Ecart en latitude :
Nord, Volhynie 51 j 13°
Occident , Espagne 5 0.) Ecart en longitude :
Orient , Sibérie altaïque 90 E. ( 95°
Carré d'expansion . . 1235
Teccrioi Polium, Lin. — Cette espèce se trouve dans
les mêmes conditions que les autres , sur les coUines sèches
et pierreuses. Ses tiges ligneuses et à demi-couchées donnent
naissance à des rameaux redressés, garnis de feuilles étroites
plus ou moins roulées, blanches et tomenteuses. C'est une
106 LABIÉES.
plante très-variable par ses feuilles et par ses fleurs. Celles-ci,
en verticilles peu nombreux , sont réunies en têtes terminales ,
velues et cotonneuses. Les dents du calice sont à peu près
égales, les divisions supérieures de la corolle inclinées, les
latérales plus petites. La couleur varie du blanc au jaune et
du rose au violet, mais ces corolles, qui sortent d'un duvet
blanc, produisent, quoique petites, un très-bel effet sur ces
plantes. — Les calices enferment les akènes par les poils
nombreux dont ils sont garnis, et les abandonnent à la ma-
turité. — 11 fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — 11 se trouve sur les ter-
rains calcaires et rocailleux de la plaine, des coteaux et des
montagnes. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne,
jusqu'à 1,600™, sa variété mon/a?îMm jusqu'à 2,400™, et sa
variété aureum entre 1,600 et 2,900™. Ledebour le cite
dans le Taluscli entre 1 ,000 et 1 ,300™.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en
Espagne , en Egypte , en Algérie où M. Cosson l'indique
depuis les cultures arrosées des oasis , jusque sur les mon-
tagnes de l'Aurès. — Au nord , il existe sur le bord du
plateau central de la France , et, dans la Russie moyenne ,
à Saratow et à Orembourg. — A l'occident , il vit en Por-
tugal. — à l'orient, il habite l'Italie, les Baléares, la Si-
cile , la Dalmatie, la Grèce, la Turquie, la Tauride , le
Caucase, la Géorgie, les Russies moyenne et australe, les
Sibéries de l'Oural et de l'Altaï, la Syrie, le mont Sinaï ,
l'Asie mineure et la Perse australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Egypte 30° ) Écart en latitude :
Nord , Orembourg 52 ^ 22»
TEL'CKIUM. 107
Occident , Portugal 10 O. ^ Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Altaï 90 E.) 106"
Carré d'expansion 2332
Teucricm flavdm , Lin. — Il vit encore sur les coteaux
et dans les lieux secs. Sa tige est ligneuse , grêle , rameuse
et pubescente. Ses feuilles sont pétiolées, ovales , arrondies,
crénelées, un peu épaisses , vertes en dessus et blanchâtres
en dessous. Les tleurs sont disposées en épis terminaux ,
formés de petits verticilles à 3 fleurs, séparés par de courtes
bractées. Ces fleurs sont jaunes, et la fécondation s'y opère
comme dans les autres Teucrium. — Il fleurit en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
calcaires et rocheux les plus exposés au soleil , et n'habite
les montagnes que dans les pays très-chauds.
Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , les
Baléares et les collines de la Barbarie. — Au nord, les
bords du plateau central de la France. — A l'occident,
l'Espagne. — A l'o.ient, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie,
la Turquie et la Grèce.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Barbarie 35° | Ecart en latitude :
Nord , France 44 i 9«
Occident , Espagne 6 0.) Ecart en longitude ;
Orient, Grèce 23 E. i 29«
Carré d'expansion 261
108 VEUBÉNACÉES.
FAMILLE DES VERBENACEES.
Les Verbénacées forment un petit groupe qui appartient
encore à la zone tropicale , et surtout à l'Amérique équi-
noxiale. Elles atteignent à peine quelques parties des zones
tempérées , et fuient presque totalement le centre et le nord
de l'Asie, les régions polaires et les montagnes. — Il n'existe
en Europe qu'un très-petit nombre de Verbénacées. La flore
la plus riche, celle de la Sicile , n'en a que 6 espèces, celle
du midi de l'Italie et celle du Caucase n'en ont que 4 es-
pèces chacune , et les autres llores sont réduites à 2 ou à
une seule espèce.
G. VSHBlSXffA , Lin.
Distribution géographique du genre. — On compte en-
viron 110 à 120 espèces de verveines, et à l'exception de
4 d'entr'elles, toutes appartiennent à l'Amérique. — La
partie sud du Nouveau-Monde en possède à peu près 70,
dont le plus grand nombre habite le Pérou , le Brésil et le
Chili. Les autres sont à Monte-Vidéo, Buénos-Aires , au
Paraguay, et l'une d'elles arrive jusqu'aux Malouines. —
40 Verbena croissent dans l'Amérique du nord , partie au
Mexique , à Panama , et en Californie , ou dispersés à la
Nouvelle-Grenade , à Saint-Domingue et dans la Caroline.
— On en cite 2 en Asie, aux Indes orientales et auNépaul.
— 2 seulement en Europe, et encore l'une d'elles végète
aussi dans d'autres parties du monde.
Verbena officiisalis , Lin. — La verveine ne doit la
VERBENA. 109
haute réputation dont elle a joui longtemps ni à sa beauté,
ni à ses vertus. Aujourd'hui complètement oubh'ée, elle vé-
gète humblement le long des chemins , mêlée aux plantes
les plus vulgaires, aux Carduacées, aux Urlica, à VErin-
gium campestre. — Ses racines sont traçantes, et ses tiges
quadrangulaires sont munies de feuilles opposées , incisées ,
d'un vert foncé. « Tous les rameaux, dit Vaucher, se ter-
minent par un épi allongé et étroit de fleurs violettes , char-
gées chacune d'une bractée courte et persistante; le tube
corollaire est coudé en dessous par l'effet de la lumière , et
garni au sommet d'une collerette de poils qui en ferment
exactement Tentrée; les anthères petites, sessiles et intorses,
sont rapprochées par paires. — La floraison a lieu dès le
commencement du jour; on remarque sur chaque épi à peu
près 3 fleurs en pleme vie , 3 autres plus bas qui se flétris-
sent, et 3 autres plus haut qui doivent s'épanouir le len-
demain. La fécondation s'opère dans l'intérieur renflé du
tube qui reste fermé au sommet; les anthères répandent leur
pollen sur les poils placés au haut du tube et sur les stig-
mates , dont la lèvre supérieure est avortée, mais dont l'in-
férieure est visqueuse et déjetée. Le nectaire qui supporte
l'ovaire rempht alors le tube d'humeur miellée. — Pendant
la maturation , le cahce reste appliqué sur le fruit ; mais
aux approches de la dissémination, il se fend en deux pièces,
renfermant chacune deux pyrènes qui ne tardent pas à se
séparer sans qu'on aperçoive aucune trace de l'enveloppe
qui les avait réunis. La bractée qui accompagne le fruit per-
siste jusqu'à la fin. » (Vaucher, t. 3, p. 693.) — Elle fleurit
pendant tout l'été.
Nature du sol. — Altitude. — La verveine est indif-
férente et presque domestique ; mais elle reste dans les
plaines, et s'élève au plus de 800 à 1,000'".
110 VERBÉNACÉES.
Géographie. — C'est une plante très-comntiune et très-
répandue. Au sud, elle existe en Espagne, aux Baléares,
en Algérie, sur le Djebel-Tougour , dans les montagnes de
l'Aurès, et dans les champs aux Canaries, à Madère, en
Abyssinie, dans la province de Chiré où elle fleurit en août,
et près d'Adona , aux îles du cap Vert, à Saint-Jacobi ,
dans la vallée de Saint-Dominique. — Au nord, elle se
trouve en France, en Belgique, en Allemagne, en Dane-
marck , dans la Gothie australe, en Angleterre et en Irlande,
— A l'occident , elle croît en Portugal , et a sans doute été
naturalisée au Mexique et au sud-est des Etats-Unis, oii
la cite M. A. de Candolle, d'après Beechey, mais oij il dit
ensuite (page 1153), qu'elle n'a pas encore pénétré. Elle
croît du reste à Cuba , aux îles Galapagos, au Brésil méri-
dional et à Buénos-Aires. — A l'orient, elle habite la Suisse,
l'Italie, la Sicile, laDalmatie, la Croatie, la Hongrie, la
Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride, le Caucase,
la Géorgie , le Taliisch, les Russies moyenne et australe , la
Chine , le Japon et les bords du Gange. — Elle est indiquée
aussi au cap de Bonne-Espérance. Nous négligerons les loca-
calités de l'hémisphère austral et celles de l'Amérique, qui
sont dues peut-être à des cultures ou à un transport artificiel.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Abyssinie 10** ) Ecart en latitude :
iVorrf, lie d'Osilie 57 j 47°
Occident , Madère 19 0.^ Ecart en longitude :
Orient , Japon 135 E. ) 154°
Carré d'expansion 7238
PRIMULACÉES. 1 1 1
FAMILLE DES PRIMULACEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie O^à 10° 18° 0. à 5« E. 0
Abyssinie 10 à 16 32 E. h 41 E. 1
Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. 1
Roy. de Grenade. . . 36 à 37 5 O. à 8 O. 1
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1
Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O. 1
Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1
Plateau central .... 44 à 47 0 à 2 E. 1
France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1
Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1
Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 O. 1
Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1
Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1
Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1
Russie seplentri«. . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1
Europe entière 1
0
333
186
143
184
117
123
132
115
78
75
111
52
59
56
96
60
59
59
61
58
54
67
54
93
112 PRIMCLACÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude.
Irlande 51» à 55«
Angleterre 50 à 58
Allemagne 45 à 55
Russie moyenne . 50 à 60
Sibérie de rOural. 44 à 67
Sibérie altaïque. . 44 à 67
Sibérie du Baïkal . 49 à 67
Dahurie 50 à 55
Sibérie orientale. 56 à 67
Sibérie arctique. . 67 à 78
Kamtschatka. ... 46 à 67
Pays des Tschukbis. »
llesderOcéanor"'. 51 à 67
Amérique russe.. 54 à 72
Longitude.
7°0. à 13» 0.
51
1 0 à 7 0.
56
2 E. à 14 E.
52
17 E. à 58 E.
96
55 E. à 74 E.
71
66 E. à 97 E.
95
93 E. àl16 E.
60
110 E. à 119 E.
59
111 E. à 163 E.
34
60 E. à 161 E.
: 52
148 E. à 170 E.
: 64
155 E. à 175 0.
: 29
170 E. à 130 0.
: 45
170 0. à 130 E.
: 37
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.deGr%rég.alp.etniv. 36oà 37» 1500 à 3500 1: 81
Roy.deGrenade,rég.niv, 36 à 37 2500 à 3500 1 : 41
Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 27
Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1:13
Pic du Midi de Bagnères. . » » 1 : 18
Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1 : 62
Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 1 : 34
Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 27
Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 13
PROPORTIONS IIELATIVES. 113
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
lies du Gap- Vert. . 12"à 14° "ii^O. à 27°0. 1:124
Canaries 28 à 30 15 O. à 20 O. 1:251
Hébrides... 57 à 58 8 O. à 10 O. 1 : 47
Orcades 59 5 O. à 6 O. 1 : 45
Shetland 60 à 61 3 0. à 4 0. 1 : 51
Feroë 62 9 0. 1 : 74
Islande 64 à 66 16 0. à 27 0. 1 : 82
Mageroë 71 24 E. 1 : 97
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0
lie Melville 76 114 0. 0:0
lie J. Fernandez. . 33 à 40S. 76 0. 0: 0
Nouv.Zélande(nord). .35 à 42S. 171 O. à 176 O. 1 : 308
Malouines 52 S. 59 0. à 65 O. 1 : 62
Les Primulacées constituent une charmante famille qui
fait l'ornement des zones tempérées de l'ancien monde. Elles
ne sont pas exclues de la zone tempérée de l'hémisphère
austral , mais elles y sont plus rares et se rencontrent aussi
disséminées sur les montagnes de la zone torride. Elles ap-
partiennent en grande partie à l'Asie. L'immense chaîne de
l'Himalaya , ainsi que la Sibérie , sont les contrées les plus
favorisées dans la distribution des plantes de cette famille.
Les pays chauds qui entourent la Méditerranée ont aussi un
certain nombre d'espèces, puis vient le nord de l'Amérique,
et enfin l'Amérique méridionale , le cap de Bonne-Espé-
rance etl'Océanie.
Les Lentibulariées ou Primulacées aquatiques que nous
réunissons ici, sont dispersées sur le globe entier, dans les
eaux stagnantes ou peu rapides, et dans les lieux humides
et arrosés. Elles abondent surtout dans la zone subtropi-
Vlll 8
114 PRIMCLACÉKS.
cale du Nouveau-Monde et à la Nouvelle-Hollande, et sur
l'ancien continent elles préfèrent aussi la zone tropicale ou
subtropicale.
Notre premier tableau nous montre pour la famille desPri-
mulacées une augmentation très-sensible en allant de
l'équateur au pôle , et les irrégularités que nous trouvons
dans la série des contrées distribuées dans le sens des lati-
tudes , tiennent à la présence ou à l'absence des montagnes,
qui apportent une perturbation dans leurs rapports. L'in-
fluence de la latitude est si considérable, que del'Abyssinie
à la Laponie, deux contrées montagneuses, on trouve pour
le premier pays 1/186, et pour le second 1/54.
Notre second tableau présente de très-grandes inégali-
tés, mais il nous montre l'accroissement très-considérable
des Primulacées dans la Sibérie , dans la Dahurie, et dans
toute l'Asie orientale, ainsi que dans l'Amérique russe. Ces
plantes sont, comme les Renonculacées, plus abondantes dans
le nord de l'Asie.
Quant à leur augmentation rapide dans les montagnes,
elles ont cela de commun avec les Campanulacées; elles con-
courent comme elles à l'ornement des pelouses élevées, à
la décoration des rochers, et noire troisième tableau est trop
significatif pour que nous insistions davantage sur cette ten-
dance , qui du reste concorde avec leur préférence pour les
régions du nord.
Les lies, à l'exception des archipels anglais, qui font ex-
ception en sens contraire, sont moins riches en Primulacées
que les continents dont elles sont voisines.
G. PEMGI7ICUI.A , Lin.
Distribution géographique du genre. — Ces plantes
PINGCICCLA. 115
sont partagées en 3 centres principaux qui sont : l'Amérique
septentrionale , l'Europe et l'Asie. Sur 27 espèces connues,
10 croissent dans la partie nord du Nouveau-Monde : au
Mexique , à la Nouvelle-Guinée , en Caroline et en Géorgie.
— 2 seulement sont de l'Amérique du sud , et ont été trou-
vées à de grandes distances, l'une au Pérou, l'autre sur les
terres Magellaniques. — L'Europe a 9 Pinginctila très-
disséminés , en France, en Italie, en Portugal , en Livonie,
en Laponie et à l'île de Chypre. — On en connaît 6 en
Asie, tous du nord : de la Sibérie, de la Dahurie, du
Kamtschalka et des îles Aléoutiennes.
PiNGCiCTLA vuLGARis , Lin. — Si la famille des Lenti-
bulariées n'est représentée dans nos climats que par un très-
petit nombre d'espèces, ces plantes nous offrent des carac-
tères qui méritent toute notre attention. Les Pinguicula
ne sont pas précisément aquatiques comme les Utricularia ,
mais ils ne quittent pas les lieux humides, les bords des
sources et des fontaines. On voit leurs rosettes de feuilles
jaunâtres étalées au milieu des mousses , et surtout associées
au Barthramia fonlana , au Saxifraga slellaris, au Trifo-
lium spadiceum, contribuer à l'embellissement de ces par-
terres si frais et si remarquables que nous présentent les
montagnes et les contrées du nord. Les racines du Pingui-
cula vulgaris sont de véritables tiges traçantes, des rhizomes
qui rappellent tout à fait ceux des fougères, et parfois, comme
dans la variété ^randi7?ora, ces rhizomes émettent des ramifi-
cations qui s'étendent aussi sous la mousse et sous le sol hu-
mecté et qui reproduisent la plante. Pendant que la tige souter-
raine se détruit d'un côté, elle avance de l'autre et produit
chaque année une jolie rosette de feuilles grasses et lustrées
très-entières qui, sont roulées dans le bourgeon sur leur face
116 PRIMUI.ACÉES.
supérieure. Elles sont formées de larges cellules , et dès
qu'elles se développent , on voit sur leur surface de petits
poils glanduleux qui concourent peut-être, par leur sécrétion,
à donner à ces feuilles une apparence grasse et lustrée, qui les
rend aussi insensibles à l'action de l'eau que les plumes
constamment huilées des oiseaux aquatiques. — Dès le mois
de juin on voit sortir de l'aisselle des feuilles des pédoncu-
les purpurins garnis , ainsi que le calice et l'ovaire , de poils
glanduleux. Chaque pédoncule est uniflore; le calice est à 2
lèvres , la supérieure trifide , l'inférieure à 2 lobes ; la corolle
est à 2 lèvres, dont la supérieure se termine en un éperon
nectarifère. Il n'y a que 2 étamines, dont les filets tordus à
la base enveloppent l'ovaire, et ouvrent leurs anthères sur
un stigmate bilabié, mais dont la lèvre inférieure, élargie en
une membrane papillaire, paraît seule apte à recevoir la
poussière fécondante. — Un peu plus tard la corolle se dé-
tache, et l'ovaire se change en une capsule uniloculaire qui
se fend à moitié et répand un grand nombre de graines très-
fines. — Pendant que la fécondation des premières fleurs et
la maturation des fruits qui leur succèdent s'accomplis-
sent, de nouveaux pédoncules s'élèvent et la floraison con-
tinue pendant longtemps. Mais déjà tout est prêt pour l'an-
née suivante ; un bourgeon est au centre de la rosette de
feuilles, il est destiné à passer l'hiver; aussi les feuilles se
recouvrent et s'emprisonnent, et si l'on écarte ces petites
feuilles concaves et transparentes , on trouve au centre du
bourgeon des pédoncules et des fleurs rudimentaires qui
vont passer l'hiver avec leurs vêtements sous une couche
puissante de neige, et se réveiller quand cette neige fondue
abandonnera les montagnes et quand les filets d'eau glacée
descendant vers les vallées, donneront de nouveau aux campa-
gnes leur vie et leur animation.
PINGUICULA. 1 17
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et presque
indifférente , elle montre cependant de la prédilection pour
les terrains siliceux et volcaniques. — Elle ne descend en
plaine que dans les pays du nord. Ailleurs elle vit dans les
montagnes, oîi nous la trouvons jusqu'à 1,600™. De Can-
doUe l'indique à 1 ,000™ dans les Pyrénées occidentales , et
à 2,400 à Néouvielleet au montViso.
Géographie. — Nous réunissons ici le P. vulgaris. Lin.,
et le P. grandiflora, Lam., et la variété tetniior , Wahl.
Enfin , nous y ajoutons encore le P. longifolia , Ramond ,
qui est une espèce distincte, mais que nous ne pouvons pas en
séparer géographiquement. — Au sud , on rencontre cette
plante en France, dans les Pyrénées, en Espagne, dans
le midi de l'Italie . — Au nord, elle croît en France, en
Belgique, en Allemagne, dans toute la Scandinavie, en
Laponie, même sur les montagnes , à Hammerfest, dans
l'Altenfîord, aux Loffoden et à Mageroë. C'est surtout la
variété tenuior ^ Wahl., qui habite les montagnes de la
Laponie; là, comme au mont Dore, elle est accompagnée
du Salix lapponum , de V Eriophorum vaginatum , du
TroUius europœus , et du Viola epipsila qui y remplace notre
Viola palustris. L'espèce est encore indiquée en Angleterre,
en Irlande, aux 3 archipels anglai?, aux Feroë et en Islande.
— A l'occident, on la trouve dans les Asturies , dans l'Amé-
rique septentrionale, au Groenland, dans les contrées boisées
et sauvages de la rivière de Makensie , dans les montagnes
Rocheuses , au Labrador , à Terre-Neuve , dans les parties
élevées de la Colombie. — A l'orient, elle habite la Suisse,
la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie , la Thrace, la Ma-
cédoine , les Russies arctique , septentrionale et moyenne,
la Sibérie du Baïkal et l'île de Sitcha.
118 PUIMULACÉES.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Midi de l'Italie. ....... 40 j Ecart en latitude :
Nord, Laponk 71 j 31«
„ ., , ^ . rtar. (Ecart en longitude:
Occident et Orient ooO { .,^r.«
Carré d'expansion 11160
G. UTRICULAAIA, Lin.
Distribution géographique du genre. — Ces plantes
constituent un grand genre formé d'environ 100 espèces,
la plupart aquatiques et très-inégalement dispersées sur la
terre. Les 3 centres principaux sont : la Nouvelle-Hollande,
les Indes orientales et les Antilles. — On en connaît à peu
près 30 en Océanie, 28 de la Nouvelle-Hollande , 1 de Java,
1 de Van Diemen. — 29 espèces habitent l'Asie, et sur ce
nombre 25 sont des Indes et du Népaul , 3 de la Cochinchine
et l de Ceyian. — 25 sont connues dans l'Amérique septen-
trionale, et la moitié de ce nombre vit aux Antilles , les
autres sont très-dispersées dans la Caroline , la Virginie, la
Géorgie et sur quelques autres points des Etats-Unis. —
L'Amérique méridionale en a 5 : du Brésil, du Pérou ou du
Chili. — En Europe, le genre n'est représenté que par
4 espèces assez semblables et moins brillantes que celles qui
appartiennent aux autres contrées.
Utricclaria vuLGAUis, Lin. — La puissance des milieux
agit d'une manière très-intense sur les êtres organisés, et les
plantes aquatiques nous montrent tous les jours l'influence
de cette action. Quoique appartenant à des familles très-
UTRICULARIA. H 9
difïïVentes, elles ont toujours quelques traits communs
d'organisation , des moyens singuliers de s'élever au-
dessus des eaux , un mode de fécondation particulier, une
puissance excessive de reproduction , etc. \J Ulricularia est
peut-être, sous ces divers rapports , une des espèces le plus
intéressantes. Ses longues tiges , attachées par leurs racines
à la vase des marais , sont garnies de ces petits aiguillons
que l'on remarque aussi sous les feuilles du Trapa natans
et qui prennent dans le Victoria regia de si grands dé-
veloppements. Ses tiges se divisent à l'infini, en sorte qu'il
devient très-difficile, comme dans les plantes grasses , de dis-
tinguer les feuilles des véritables tiges. On remarque sur
ces organes de petites vésicules transparentes , et la plante
entière est immergée ; mais cette espèce doit paraître à la
surface des eaux, élever, sur l'azur des lacs et des étangs,
des groupes de fleurs orangées ; elle doit apporter son contin-
gent de parure à ces plaines liquides oii sur d'autres points le
Nymphœa étale ses lys d'albâtre , et où le Polygoniim am-
phibium balance ses épis d'un rose pur. Alors ces vésicules
que l'on apercevait à peine et qui étaientmunies d'une ou-
verture latérale fermée par des poils feutrés, se remplissent
de gaz comme la vessie natatoire des poissons ; la plante
s'élève et vient surnager, soutenue par ses flotteurs. Des
pédoncules se montrent ; ils sont verts ou purpurins , et
supportent 3 ou 4- fleurs d'un beau jaune orangé, sur les-
quelles on distingue de petite veines rougeâtres, disposées
en caractères hébraïques et rappelant les corolles de quelques
calcéolaires. Le calice est formé de 2 pièces, et la corolle,
personnée, a sa lèvre inférieure enveloppée par la supérieure,
tandis que l'éperon est roulé en dehors. Ces fleurs qui pa-
raissent vers le milieu de l'été ne durent guère qu'un jour, et
souvent même elles ne s'épanouissent que pour un simulacre
120 PRIMULACÉES.
de fécondation. Cependant la corolle s'entr'ouvre, ses 2 éta-
mines se courbent vers le stigmate, et celui-ci déploie 2 lames
dont une paraît stérile, tandis que l'autre, élégamment fran-
gée, se présente sous la forme d'une membrane plissée qui
doit recevoir le pollen des anthères. — La corolle tombe
bientôt après , le calice persiste , et quand toutes les fleurs
se sont épanouies , le pédoncule se retire sous l'eau avec la
plante entière qui s'y replonge. Le calice accompagne une
capsule indéhiscente , dont les graines sont presque toujours
avortées. Mais pendant que ces tiges flottantes élèvent leurs
fleurs au-dessus des eaux , on remarque aux extrémités de
leurs ramifications des bourgeons compactes et verdoyants
qui restent aussi à l'état latent, comme ceux des Myriophyl-
lum, des Ceralophyllum , etc., pendant toute la durée de
la belle saison. A l'automne quand les tiges périssent, ces
nombreux bourgeons se détachent, et, abrités sous une es-
pèce d'enduit résineux et insoluble dans l'eau, ils restent
pendant tout l'hiver plongés dans la vase, engourdis comme
les reptiles, et se réveillent au printemps pour donner nais-
sance à des tiges, à des racines, et pour recommencer ce
cercle curieux de phénomènes que nous venons de parcourir.
Il y a ici lutte évidente entre la génération gemmipare
toujours assurée, et la génération sexuelle qu'une tempête ou
une inondation peuvent détruire.
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indiffé-
rente, elle s'élève peu dans les montagnes.
Géographie, — Au sud, on trouve cette plante en France,
dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, elle habite
la Belgique, l'Allemagne, la Bavière, toute la Scandinavie,
la Finlande, l'Angleterre, l'Irlande et les archipels anglais.
— A l'occident , elle vit en Portugal et en Irlande. — A
l'orient, elle croît en Suisse, en Dalmatic , en Croatie, en
LTRICCLARIA. 121
Hongrie, en Transylvanie, dans le Péloponèse, dans les
Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les Si-
béries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et dans la Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Sicile 37° ) Ecart en latitude :
A'orrf, Laponie 68 ^ 31«
Occîrfé'n;, Irlande 12 0. "i Ecart en longitude :
Orient , Dahurie 1 19 E. ) 1 31«
Carré d'expansion 4061
Utricularia aiiNOR, Lin. — Tout ce que nous venons
de dire de l'espèce précédente, s'applique également à
celle-ci , mais elle est plus petite dans toutes ses parties.
Elle est aussi moins exigeante sous le rapport de l'eau. Elle
peut vivre parmi les Sphagnum , sur la vase, dans les lieux
accidentellement inondés, oîi elle se reproduit facilement par
ses bourgeons. Elle ne fleurit toutefois que si ses tiges sont
plongées dans l'eau, etses fleurs paraissent en juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique , et pré-
férant les terrains siliceux des plaines et des montagnes.
Géographie. — Au sud , on la trouve en France et en
Italie. — Au nord, en Bohême, en Allemagne, en Ba-
vière, dans toute la Scandinavie , y compris la Laponie; en
Finlande, en Angleterre, en Irlande et aux Hébrides. —
A l'occident , elle reste en Irlande. — A l'orient , elle
existe en Suisse , en Transylvanie, dans les Russies moyenne
et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Italie 41° ) Écart en latitude :
Nord, Eaponip 68 I 27«
122 PRIMULACÉES.
Occident , Irlande 12 0."i Ecart en longitude:
Orient , Sibérie altaïque 97 E. i 109«
Carré d'expansion 2943
G. coais , Lin.
Il n'est formé que d'une seule espèce.
CoRis MONSPELiENsis , Lin. — Tous les genres de beau-
tés sont réunis dans l'élégante famille des Primulacées. Les
unes sont humbles et rampantes, d'autres grandes et dres-
sées. H en est qui habitent les eaux et s'y plongent en entier,
d'autres se plaisent sur leurs bords arrosés, tandis que le
Coris recherche les Heux secs, les coteaux pierreux, et brave
impunément les feux du soleil qui anéantiraient les Primu-
lacées des forêts et des lieux humides. Toutefois le Coris
semble au premier abord s'écarter un peu de la famille à la-
quelle on l'a réuni. ïl est presque ligneux. Ses racines tra-
çantes sont de véritables tiges souterraines, qui émettent
des rameaux florifères. Ceux-ci sont garnis de feuilles un
peu épaisses, linéaires et réfléchies, et les fleurs, qui parais-
sent en mai , naissent presque sessiles en épis rameux aux
aisselles supérieures de ses feuilles. Le calice est ventru , à
5 dents bordées d'autant de pointes épineuses; chaque
dent porte aussi sur le dos une tache rougeâtre et glandu-
leuse. La corolle est tubulée, comme celle des Primevères,
d'un beau rose violacé, qui se conserve après la dessi-
cation ; ses 5 étamines sont déjetées , le stigmate est sim-
ple. — Quand la fécondation est opérée, le calice se re-
ferme très-exactement et la capsule mûrit sousson enveloppe.
— Plus tard le calice s'ouvre , et la capsuh se partage en 5
valves , laissant tomber 5 semences qui paraissent presque
LYSIMACUIA. 123
séparées par des traces de cloison. — Il fleurit en avril et
en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Il végète sur les terrains
calcaires et rocailleux de la plaine et des montagnes.
M. Boissier l'indique de 160 à 1,900™ dans le midi de
l'Espagne, et M. Cosson l'a trouvé sur les montagnes de
l'Aurès en Algérie.
Géographie. — Il croît au sud , en France , en Espa-
gne, aux Baléares, en Algérie dans le Sahara, dans les
cultures arrosées des oasis et sur les montagnes (Cosson),
dans le Maroc et en Egypte. - — Au nord , on le rencontre
en France, sur le bord du plateau central , dans la vallée
du Rhône. — A l'occident , il reste en Espagne et dans le
Maroc. — A l'orient, il habite l'Italie, la Sicile, les Ba-
léares et la Grèce.
'Limites d'extension de V espèce.
Sud , Egypte 30° ] Écart en latitude :
iVorrf, France 44 i 14°
Occident , Maroc 11 O. I Écart en longitude :
Orient, Grèce 22 E.^ 33°
Carré d'expansion 462
G. LTSXniACHIA , Lin.
Distribution géographique du genre. — Ce genre est
formé d'environ 45 espèces dispersées dans toutes les parties
du monde, mais surtout en Asie, en Europe, et dans
l'Amérique septentrionale. — 15 lysimaques vivent en
Asie : 6 aux grandes Indes , 2 au Népaul , 2 en Chine ; les
autres espèces, au Japon, dans la Sibérie, la Dahurie,
124 PRIMCLACÉES.
le Caucase et dans l'Asie mineure. — 1 1 se trouvent en Eu-
rope , depuis la Tauride et l'île de Crète jusqu'aux Hébrides
et à la Belgique. — 1 1 aussi habitent l'Amérique du nord,
les Etats-Unis et le Canada. — 1 seulement de l'Amérique
dusudestàBuenos-Aires. — On en connaît 4 en Afrique :
2 aux Açores , 1 en Egypte , 1 en Abyssinie. — Enfin 4
sont indigènes de l'Océanie : 3 de Java et 1 de la Nou-
velle-Hollande.
Lysimachia vulgaris, Lin. — Parmi les plantes qui
ornent le bord des eaux , la lysimaque est certainement
une de celles qui produisent le plus d'effet; solitaire ou
groupée, elle élève sur les sables des rivières, sur le bord
des étangs et des fossés , ses longues tiges aux feuilles ver-
ticillées , et les bouquets dorés de ses fleurs régulières, élé-
gamment posées aux aisselles supérieures des verticilles.
Elle accompagne les saules et la salicaire, V Eupatorium can-
nabimim, Vlnula dyssenterica^et ces nombreuses espèces qui
cherchent comme elle la fraîcheurdes cours d'eau et l'ombre
de leurs fourrés. Les racines traçantes de cette espèce don-
nent un grand nombre de rejets qui sortent de terre et s'y
étalent en plaçant leurs feuilles sur le même plan , comme
celles du L. nummidaria , mais dans les tiges florales les
feuilles sont ordinairement ternées. — Les calices sont garnis
de petites glandes couleur de minium, dont les feuilles sont
aussi parsemées. La corolle , d'une admirable pureté, s'étale
en étoile , et les 5 étamines , un peu soudées par leur base,
sont aussi garnies de glandes visqueuses. — Cette espèce
fleurit tard et souvent une partie des fleurs avortent. Les
autres se transforment en capsules globuleuses , polys-
permes, qui s'ouvrent en 5 valves et répandent des graines
nombreuses détachées d'un placentaire central.
LYSIMACHIA. 125
Nature du sol. — Altitude. — Elle estindifl'érente, reste
dans les plaines ou à la base des montagnes. Ledebour la cite
à 1,000'^ dans leBreschtau.
Géographie. — Au sud, elle croît en France, dans le
nord de l'Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile, oii
elle s'approche des rivages. — Au nord, elle vit disséminée
dans toute l'Europe centrale , en Scandinavie, sur les bords
des ruisseaux à demi-ombragés et même en Laponie oii
elle devient très-rare ; elle est en Angleterre et en Irlande.
— A l'occident, elle végète en Portugal. — A l'orient,
on la connaît en- Suisse, en Italie^ en Dalmatie, en Hon-
grie, en Croatie , en Transylvanie , en Thrace, en Tauride,
dans le Caucase, dans les Russies septentrionale, moyenne
et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du
Baïkal et orientale.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Sicile. 37» ) Ecart en latitude :
Nord, Laponie 68 j 31"
Occident, Irlande 12 O. | Ecart en longitude:
Orient, Sibérie orientale 160 E. j 172°
Carré d'expansion 5332
Lysimachia ncmmularià. Lin. — Cette espèce se ren-
contre partout où le sol humide et frais est ombragé par
quelques arbres. Le bord des fossés et des étangs, la lisière
des haies et les sables des rivières sont les lieux qu'elle pré-
fère et qu'elle embellit. Ses longues tiges souterraines et
rameuses tracent sous le sol humide , avancent par l'ex-
tension de leurs rameaux , et se détruisent par le côté op-
posé. Les extrémités de ses rameaux souterrains sortent
126 PRIMULACÉES.
de terre, mais restent constamment appliqués sur le sol. Elles
montrent partout de petits nœuds d'où partent à la fois des
feuilles et des racines , et la plante fleurie se présente sous
l'aspect d'une guirlande aux feuilles serrées et arrondies
qui portent à presque toutes leurs aisselles de belles fleurs
jaunes, étoilées. Le tube de la corolle est parsemé de glan-
des brillantes, les filets des étamines sont aussi glanduleux,
et se réunissent en une sorte de godet , tandis que le style,
incliné lors de la fécondation , se redresse quand elle est
opérée. Pendant l'hiver ses feuilles rougissent , et déjà on
voit à leur aisselle de petits bourgeons qui naissent rare-
ment des deux côtés à la fois. Ces bourgeons sont d'un
beau vert, se dressent immédiatement, puis s'inclinent, et
les branches qui en sortent s'appliquent sur le sol. — Elle
fleurit pendant tout l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Indifférente et restant
dans la plaine.
Géographie. — Au sud , elle habite la France, l'Espagne
et l'Italie. — Au nord, elle croît en Belgique, en Alle-
magne, en Danemarck , en Gothie, en Norvège, dans la
Suède australe , dans les prés humides et accidentellement
inondés , et près des rivages de la mer. Elle entre à peine
en Finlande et se trouve en Angleterre et en Irlande. —
A l'occident, elle est indiquée en Portugal. — A l'orient,
elle existe en Suisse , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie,
en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, dans les Russies
moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Espagne 38° ) Écart en latitude :
iVor^f, Norvège 60 ) 22»
LYSIMACHIA. 127
Occident , Irlande 12 | Ecart en longitude :
Orient , Russie moyenne 51 E. ) 63°
Carré d'expansion 1386
Lysimachia nemorum, Lin. — Encore une de ces plantes
charmantes , d'une délicatesse extrême, qui se cache à l'om-
bre des forêts humides , et dont les tiges couchées sur le sol
accompagnent le Pyrola minora VOxalis AceloseUa, et la
fraîche végétation des bois. Ses feuilles sont Hsses et entières,
ses tiges rosées émettent do petites racines qui fixent la plante
sur l'humus produit par la décomposition des feuilles , et la
multiplient au point qu'elle forme parfois des gazons éten-
dus. — Ses fleurs sont toujours axillaires et solitaires , d'un
jaune pur , et sa corolle, sensible à la lumière , se f^rme tous
les soirs et s'ouvre le matin; mais si la pluie survient, le
pédoncule s'abaisse, les pétales se rapprochent, et la fleur ,
ainsi protégée, attend que le ciel devienne azuré et qu'un
rayon de soleil , passant au milieu du feuillage, vienne l'aver-
tir qu'elle peut ouvrir sa pure corolle et se livrer à ses amours.
Ensuite le pédoncule se recourbe et applique sur le sol une
capsule arrondie. — Elle fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Âllilude. — Elle recherche les ter-
rains irais, siliceux et détritiques, et s'élève très-facilement
dans les montagnes. Wahlenberg l'indique en Suisse, au-
dessus de la limite des sapins. De Candolle la cite à 0 à
Nantes, et à l.GOO"" au port de Paillère et dans les Alpes.
Nous la trouvons en Auvergne depuis 800 jusqu'à 1,500"'.
Géographie. — Au sud , elle vit dans les Pyrénées , en
Espagne , en Italie et en Sicile. — Au nord , elle croît en
Belgique , en Allemagne , en Danemarck , dans la Gothie
et la Norvège australes, en Angleterre et en Irlande. — A
l'occident elle existe en Portugal. — A l'orient, elle habite
128 PRIMULACÉES.
la Suisse , la Hongrie, la Croatie , la Transylvanie, et, selon
Ledebour, le Kamtschatka , sans toucher aux points inter-
médiaires.
Limites d^ extension de V espèce.
Sud, Sicile 38" ) Ecart en latitude :
JVorrf, Norvège 59 ^ 21o
Occident , Portugal 11 0.1 Ecart en longitude :
Oncw^, Kamtschatka 150 E. i 161^
Carré d'expansion 3381
Lysimachia LiNUM STELLATLM, Lin. — Cette plante est
bien différente des lysimaques. Haute de quelques centi-
mètres , c'est à peine si on la voit sur les coteaux arides et
sur les pelouses sèches où elle disparaît de bonne heure , et
oii il est toujours difficile de l'apercevoir. Quoiqu'annuelle,
elle paraît très-vernale , et montre ses tiges et ses feuilles
lisses et d'un beau vert. Dès le mois d'avril, on re-
marque à l'aisselle de ses feuilles , de petites fleurs portées
sur de courts pédoncules. Les calices sont grands, les pé-
tales petits, rosés et obtus. La fécondation s'opère rapide-
ment , et chaque pédoncule porte alors une petite capsule
arrondie, à 5 valves , contenant seulement 2 ou 3 graines
striées, étoilées et ombiliquées. — Elle fleurit en avril.
Nature du sol. — Altitude. — Nous la trouvons sur
les terrains calcaires et rocailleux, mais elle croît en Bretagne
sur le sol siliceux , à Nantes sur les sables maritimes. Elle
s'élève peu ; elle est pourtant citée par M. Boissier, entre
450 et 1 ,300™ dans le raidi de l'Espagne.
Géographie. — Au sud , elle vit en France , en Espagne,
en Algérie où M. Cosson l'a recueillie sur le Djebel-Tougour,
et aux Canaries. — Au nord, elle s'avance en France
A^AGALUâ. 129
jusqu'à Nantes et â l'île de Noirmoutiers. — A l'occident,
elle est en Portugal. — A l'orient, elle habite l'Italie, la
Sicile, la Dalmatie, le Péloponèse, l'Archipel, l'île de
Chypre, le Caucase , l'Asie mineure et la Géorgie , jusqu'à
Bakou.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Canaries 30» I Écart en latitude :
Nord , France 47 ( IT®
Occident, Canaries 18 0. (Ecart en longitude:
Orient y Bakou 47 E. * 65°
Carré d'expansion 1 1 Oô
G. ▲igAOAi.z.is, Lin.
Distribution géographique du genre. — On ne connaît
que 17 à 18 plantes de ce genre, et 12 d'entr'elles sont
européennes: de l'Espagne, du Portugal, de la Sardaigne
et de l'Europe centrale. — 3 habitent l'Anaérique du sud : le
Brésil , le Pérou et le Chili. — On en connaît 1 seule dans
l'Amérique du nord, à la Jamaïque, — et les 3 espèces
asiatiques se trouvent : l'une au Kamtschatka , les 2 autres
aux Indes orientales.
Anagallis ARVENSis , Lin. — Les champs, les lieux
cultivés et même les sables des rivières sont embellis par
cette jolie plante annuelle. Ses tiges rameuses et presque
articulées s'étendent sur le sol. Elles sont quadrangulaireset
munies de feuilles opposées ou ternées , dont les cellules vo-
lumineuses se détachent sur les bords en petites vésicules
glanduleuses. Les fleurs naissent solitaires à l'aisselle des
feuilles , portées par des pédoncules déliés et dressés , assez
VIll ^
130 PUIMCLACÉES.
courts d'abord, mais qui s'allongent rapidement à l'époque de
la Iloraison. Dès le mois de juin les fleurs paraissent; elles
sont d'un rouge de brique, s'ouvrent le matin et se ferment
le soir de bonne heure , pendant plusieurs jours. Les filets des
étamines sont garnis de poils violets transparents , articulés ,
de la plus grande beauté, et les anthères, d'un jaune d'or ,
droites avant la fécondation, deviennent horizontales quand
elles ont émis leur pollen. — Dès que la fécondation est
opérée , le pédoncule s'incline, se courbe , se tord , et amène
enfin vers la terre la capsule globuleuse , surmontée de son
style. Cette capsule se développe avec rapidité , accompa-
gnée du calice qui s'étale encore le matin pour se reîermer
le soir, comme s'il avait la corolle à protéger. La trace des
5 valves reste marquée sur cette capsule, mais elle s'ouvre
transversalement comme celle du Cenlunculus et répand de
petites graines déjà rapprochées du sol par la courbure des
pédoncules. — Pendant longtemps les fleurs se succèdent et
les fruits les remplacent , en sorte que la végétation est con-
tinue pendant toute la belle saison.
Nature du sol. — Altitude. — On trouve cette plante
sur tous les terrains, bien qu'elle préfère ceux qui-sont sili-
ceux et sablonneux. Elle préfère la plaine aux montagnes,
et s'élève au plus à 1,000"^ dans les pays chauds.
Géographie. ~ — Cet Anagallis est très-répandu dans toutes
les directions , mais sans doute naturalisé dans de nombreu-
ses localités. — Au sud , il existe en Espagne , en Corse ,
aux Baléares, en Algérie dans les moissons , sur les mon-
tagnes et jusque dans les cultures arrosées des oasis , en
Egypte , à Madère , aux Açores , aux Canaries et en Abys-
sinie où il est commun dans les champs. — Au nord, il est
aussi très-commun dans toute l'Europe centrale, en Dane-
raarck, enGothie, dans la Norvège et la Suède australe, eu
AHAGALLIS. 131
Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il croît en Por-
tugal , et il est indiqué dans la majeure partie de rAmcri-
que du nord et du sud , où il a sans doute été transporté. —
A l'orient, on le trouve en Suisse, dans toute l'Italie , en
Sicile, en Turquie, en Grèce , en Dalmatie, en Hongrie,
en Croatie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase ,
en Géorgie, au mont Sinaï, dans les Russies m )yenne et
australe, et dans la Sibérie de l'Oural. — On le connaît
encore à la Nouvelle-Zélande , au cap de Bonne-Espérance,
à la Nouvelle-Hollande , nu Japon , etc.
Limites d'extension de l'esplcc.
Sud, Abyssinie 10° ) Écart en iatitud»? ;
Nord , Norvège. , Gl j 5P
Occident , Açores 30 •) Ecart en longitude :
Orie?it , Sibérie de l'Oural C8 E. » 08°
Carré d'expansion 4998
Anagallisc.erci.ea , Schreb. — Cette espèce , consi-
dérée par Linné et par plusieurs botanistes comme une sim-
ple variété de la précédente, croît dans les mêmes lieux et
présente à peu près les mêmes caractères. Elle en diffère par
ses fleurs toujours bleues, et par ses feuilles ordinairement
plus larges et plus souvent ternées. — Elle fleurit également
pendant la majeure partie de l'année.
Nature du sol. — Altitude. — Comme la précédente.
Géographie. — Au sud , elle croît en France , en Espa-
gne , aux Baléares , en Barbarie, aux Canaries et à Saint-
Jacobi , l'une des îles du cap Vert. — Au nord , on la trouve
dans toute l'Europe centrale , en Danemarck, en Gothie ,
132 PRIMULACÉES.
OÙ elle est rare; en Angleterre et en Irlande. — A Tocci-
dent, nous ajouterons le Portugal aux Canaries. — A
l'orient, elle habite la Suisse , l'Italie, la Sicile, la Dalma-
tie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la
Tlirace , la Tauride , le Caucase , la Géorgie , l'Arménie , la
Russie moyenne et la Sibérie de l'Oural.
Limites d*extension de Vespèce.
Sud, lies du Cap-Vert 13» ^ Écart en latitude :
Nord , Angleterre , 58 ; 45°
Occident , lie du Cap-Vert 26 0. | Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Oural 68 E.j 9X'>
Carré d'expansion 4230
Anagallis tenella , Lin . — S'il est des plantes qui com-
mandent notre admiration par la majesté de leur port, parla
magnificence de leurs lleurs ou la beauté de leur feuillage ,
il en est aussi qui n'attirent notre attention que par la délica-
tesse de leurs formes, par la pureté de leurs corolles. Tel est
ce charmant Anafjaîlis dont les tiges, d'une extrême débi-
lité, rampent sur la terre humide, sur les rochers mouillés
par la poussière vaporeuse des cascades , sur les mousses ve-
loutées dont les filets d'eau pure entretiennent la fraîcheur.
D'autres tiges, fructifères, s'élèvent à peine au-dessus du sol,
mais se redressent garnies , comme les précédentes, de pe-
tites feuilles arrondies, opposées, presque sessiles , absolu-
ment glabres , et formées de grosses cellules. Elles ne sont
plus opposées au sommet des rameaux, et de leur aisselle
sort un pédoncule filiforme , qui porte une fleur d'un rose
tendre et veiné. Les anthères sont d'un jaune pâle et les
ANAGALLIS. 133
filets sont entourés de beaux poils blancs, formés eux-mê-
mes de cellules globuleuses et placées bout à bout. — Elle
épanouit ses fleurs en juillet et en août et s'associe presque
toujours au Wahlenbergia hederacea qui rampe avec elle,
et dont les fleurs , comme les siennes , restent dominées par
les capsules des Barlhramia et des grandes mousses des fon-
taines.
Nature du sol. — Altitude. — Nous rencontrons cette
plante sur les terrains siliceux et tourbeux, mais elle croît
sur tous les terrains pourvu qu'ils soient arrosés. — Elle
aime les lieux élevés. De Candolle la cite à 0 aux Sables
d'Olonne, et à 1,400™ sur les montagnes de l'Aubrac.
M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 650
et 1,300".
Géographie. — Au sud , elle habite la France , l'Espa-
gne et l'île de Crète. — Au nord , on la trouve en Belgique,
en Allemagne, en Bavière, en Danemarck, en Angleterre,
en Irlande , dans tous les archipels anglais et aux Feroë. —
C'est évidemment une espèce occidentale qui vit aussi en
Portugal. — A l'orient , elle existe en Suisse, enTyrol, en
Piémont, en Lombardie,en Sardaigne , à l'île de Crète. —
Une espèce ou une variété filiformis , remplace notre plante
au Brésil ; elle fleurit en novembre et croît aussi dans les
marais (Auguste de Saint-Hilaire).
Limites d^ extension de l^ espèce.
Sud , lie de Crète 35® ] Ecart en latitude :
Nord, ¥eroé 62 } 27°
Occident , Irlande 1 2 0. | Ecart en longitude
Orient, Ile de Crète 22 E. J 34«
Carré d'expansion 908
134 PKIMLLACÉES.
G. cEErTur:cui.us, Lin.
2 espèces SGulemont le composent. L'une est européenne,
l'autre de la Caroline.
CrNTUNcrîxsMiNiMUS, Lin. — La plus petite sans doute
de toutes les Primulacr-cs , elle croît sur les terres humides
des bords des étangs et des fossés. Elle est annuelle et si
fugace, QWQ c'est à peine si on peut la saisir au passage,
bien cpî'elle attende ordinairement le mois de juin pour pa-
raître et fructifier. Elle vit en petites sociétés. Ses feuilles sont
alternes , tendres et délicates , ponctuées en dessous et gar-
nies sur leur bord de petites glandes noires. Les Heurs sont
axillaires , blanclies, mais ne s'ouvrent complètement qu'au
soleil, h sépales au calice, 4 divisions à la corolle entraînent
aussi ce nombre Y pour les étamines. Q^^nd la fécondation
est opérée , la corolle se dessèche et persiste ; le calice se res-
serre, et, à la maturité, ce calice s'écarte et laisse voir une
capsule globuleuse qui s'ouvre transversalement comme celle
des Plantago , et qui porte encore le style et la corolle des-
séchés. — Eile ileurit en juin et en juillet.
Nalure dit so/. — Allidide. — Le Cenluncuhis est
iiidiiTércnt et croît partout , mais en plaine.
Giographir. — Au sud , il vit en France et aux Açores.
— Au nord , il habile la France, la Belgique, l'Allemagne,
la Bavière, le Danemarck , la Gothie et la Norvège aus-
trales, l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, il est en
Porlugid. — A l'oiient, on le connaît en Suisse, en Au-
triche, dans le Tyrol , en Bohème, dans le Piémont, en
Lombardie, en Transylvanie, dans les Russies moyenne et
australe , et dans la Sibérie du Baïkal. — Auguste de Saint-
ANDHOSACE. 135
Hilaire l'a trouvé au Brésil , et , près d'un lac daus la ré-
publique Argentine.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Açores 30° ) Ecart en latitude :
Nord , Norvège 59 ^ 29°
Occident , Açores 30 0. ) Écart en longitude :
Orient, Sibérie du Baïka!.... 116 eJ 146»
Carré d'expansion 4234
G. AWDmOSACEt Lin.
Distribution géographique du genre. — Les espèces
de ce genre , au nombre de plus de 40 , embellissent les
régions élevées ou celles qui'avoisinentles pôles. — 19 sont
européennes : des Alpes, des Pyrénées, des montagnes de
la Grèce ou de la Carinthie. — Un nombre égal vit er
Asie, surtout en Sibérie, puis aux grandes Indes, au Népaul,
en Chine, dans le Caucase, en Perse et en Orient. —
4 Androsace sont connus dans l'Amérique du nord , jusque
dans la partie arctique du continent. — Une seule espèce
vit dans l'Amérique du sud.
Androsace carnea, Lin. — Quel est l'étonnement et
l'admiration des botanistes qui atteignent pour la première
fois les pelouses et les rochers élevés des montagnes, en y
rencontrant ces espèces sauvages qui refusent la civilisation
de nos jardins, les soins protecteurs de l'homme, et qui ,
craignant de perdre leur liberté, ne descendent pas môme
sur la lisière des terrains cultivés des montagnes. Sur ces
pelouses le botaniste est frappé de la multitude des fleurs de
13G PUIMLLACÉES.
VAJiemone alpina, du Geum montanum, du TIaspi des
montagnes, de l'azur des Gentiana verna; et si une petite
pointe de rocher fait saillie , il y voit des gazons étalés aux
bouquets de Heurs roses et carnées , et il reconnaît VAndro-
sace carnea , entourée de plaques de neiges à demi-fondues
et donnant le signal du printemps pour sa station privilégiée.
— Ses rhizomes ne sont pas seulement protégés par une
couche épaisse de neige , ils s'insinuent dans les fentes des
rochers , ils conservent les feuilles flétries de leurs élégantes
rosettes, tandis que les feuilles nouvelles, sorties d'un bour-
geon central, s'étalent en divergeant. Elles sont linéaires,
d'un vert sombre et rembruni, roses à leur base, hérissées
de poils simples sur leur nervure, et de leurs aisselles sor-
tent quelques pédoncules rougeâtres qui se terminent par des
bouquets de fleurs carnées. Ces fleurs sont presque sessiles
au sommet des pédoncules communs. Leur calice est per-
sistant, pentagone, à 5 dents. La corolle est en roue, à
5 lobes entiers , et porte , pour fermer son tube , 10 petites
écailles qui enferment les 5 étamines. La fécondation s'opère
dans l'intérieur de la corolle , qui persiste quelque temps.
— Le fruit est une capsule qui s'ouvre en 5 valves et ré-
pand un petit nombre de semences.
Nature du sol. — Allilude. — Elle recherche les ter-
rains siliceux et détritiques des montagnes. Nous la trou-
vons en Auvergne entre 1,600 et 1,880", et par consé-
quent jusque sur nos sommets les plus élevés. De Candolle
la cite à 1,500° sur les ballons des Vosges, et à 3,500™
dans les Alpes. Elle est aussi une des jolies espèces de la
flore du pic du Midi. Ramond l'y a rencontrée sur les deux
sommets le 8 août 1792, et le 28 juillet 1797. Il n'a vu ,
dit-il , que la variété Ilalleri, à leuilles ciliées, qui varie elle-
même à fleurs blanches.
ANDROSACE. 137
Géographie. — Au sud , elle végète dans les Pyrénées
françaises et espagnoles. — Au nord , elle est en Suisse et
dans les Vosges. — A Toccident , elle reste dans les Pyré-
nées. — A l'orient , elle vit en Tyrol , en Piémont et en
Lombardie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Pyrénées 42« \ Ecart en latitude :
Nord, Vosges 48 ) 6«
Occident , Pyrénées 3 O. | Ecart en longitude :
Orient , Lombardie 5 E. ) 8®
Carré d'expansion 48
Androsace MAXIM a , Lin. — Si l'espèce précédente ha-
bite exclusivement les lieux sauvages, il semble au contraire
que celle-ci ait voulu montrer les caractères des androsaces
aux botanistes qui n'ont pas eu le bonheur d'atteindre les
grands jardins de la nature, à ceux qui habitent des con-
trées privées de montagnes. Celle-ci n'existe que dans les
champs cultivés; elle vit dans les moissons, et s'y présente
de bonne heure au printemps, avec le Veronica tripIujUos ,
V Erisymum orientale, le Gagea arvensis, les jeunes pousses
du Bunium hulbo-caslanum , etc. — Quoiqu'annuelle ,
elle montre dès le mois d'avril sa rosette de feuilles den-
tées, régulièrement disposées , et dès le mois de mai elle
a élevé son pédoncule qui , parti du centre étoile formé par
ses feuilles, se partage au sommet en 5 rayons qui se ter-
minent par des fleurs. — Son calice est très-développé , un
peu épais et se présente sous la forme d'une jolie corbeille
au milieu de laquelle se trouve posée une petite corolle
blanche ou rosée. Le tube de la corolle est nu, et la fécon-
dation s'opère le matin , quand le soleil vient frapper la
138 PRIMLLACÊES.
lleur et la forcer de s'ouvrir. La corolle persiste , mais
l'ovaire grossit et finit par la faire disparaître. Alors la capsule
jaunit, s'ouvre en 5 valves, réjiand un petit nombre de graines
anguleuses , et la plante desséchée abandonne le terrain.
Nature du sol. — Allilude. — Celte androsace croît sur
les terr;iins calcaires et marneux, et reste en plaine dans nos
climats. En Espagne et en Algérie elle atteint les monta-
tagnes. M. Boissier l'indique, dans le midi de l'Espagne,
entre 1,900 et 2,100'", et M. Cosson l'a rencontrée en
Algérie sur les montagnes de l'Aurès. Dans le Taliisch elle
se trouve entre 1,600 et 1,800™, selon Ledebour.
Géographie. — Au sud , elle vit en France , en Espagne,
en Algérie. — Au nord , elle croît en France, en Belgique ,
en Allemagne, sur les bords du Rhin, dans la Russie
moyenne et à Kasan. — A l'occident, elle reste en Es-
pagne. — A l'orient, elle habite la Suisse , le Piémont, la
Lombardie, la Hongrie, la Transylvanie, la Turquie , la
Tauride, le Caucase, la Géorgie, jusque sur les bords de la
Caspienne où Pallas trouva cette espèce , l'Arménie , le Ta-
liisch , la Syrie et la Perse, les Russies moyenne et australe,
les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale.
Limites d'extension de Vespèce.
5Mrf, Perse 32° | Ecart en latitude:
Nord, Kasan 57 i 25"
Occident, Espagne 7 0. | Ecart en longitude :
On>«?, Silférie orientale 160 E.) 167°
Carré d'expansion 4175
G. i»2iirœui.A, Lin.
Distribution géographique du genre. — Les primevères,
PRIMULA. 139
au nombre d'environ 80 , sont presque également et exclu-
sivement distribuées entre l'Europe et l'Asie. — On en con-
naît 37 en Europe , et leur centre principal est sur les mon-
tagnes des Alpes, en Suisse, en Piémont et en Carintliie,
en Italie, et l'on en trouve aussi quelques-unes en France,
dans les Pyrénées, en Espagne, en Grèce, et d'autres en
Ecosse, en Norvège et en Laponie. — En Asie on cite
aussi 37 Primula . dont 10 aux Indes orientales, 7 au
Né()aul , 10 en Sibérie, 1 en Dahurie, 2 aux îles Aléou-
tiennes , les autres à la Chine , au Caucase , en Arabie et en
Perse. — L'Amérique du nord n'a qu'un petit nombre
d'espèces , dans ses régions froides , au Canada et au Groen-
land. — Une primevère croît à l'extrémité de l'Amérique
australe, sur la terre de Magellan.
Primcla gffictnalts, Jacq. — Lorsqu'après la fonte
des neiges l'herbe des prairies commence à \erdir , et que
déjà la pâquerette a montré ses lleurs blanches teintées de
carmin, le printemps s'annonce d'une manière plus certaine
encore par l'apparition des primevères. Messagère fidèle ,
quia reçu , comme les astres de l'espace, les ordres du Dieu
de l'univers, elle vient épanouir ses fleurs aux premiers beaux
jours; elle laisse échapper de sa corolle l'odeur douce et
légère du printemps et nous rappelle le bonheur de l'enfance,
l'insouciante existence de nos premières années. — Dès
l'automne, cette plante a montré le bourgeon terminal de
sa tige souterraine, et rhi\er est à peine écoulé, que ses
feuilles tendres, d'un beau vert, ridées à la surface et rou-
lées en dehors sur leurs deux bords , se déroulent et s'éten-
dent sur la terre. De nouvelles racines partent de leurs
aisselles et fixent la primevère sur le sol des prairies ou sur
la lisière des bois. C'est là qu'elle attend le Cardamine pra-
140 PIUMCLACÉES.
tensis,\e Luzula campestris , le Ranunculus ficaria, le
Planlago lanceolata , et, toutes ensemble , ces espèces ver-
nales montrent leurs premières fleurs. — La primevère élève
les siennes sur une hampe allongée, au sommet de laquelle
les pédoncules articulés forment une ombelle simple et pen-
chée. C'est dans cette position que la fleur s'épanouit. Son
calice blanchâtre et tomenteux à 5 angles prononcés , s'ou-
vre au sommet, et la corolle découvre les 5 divisions qui
terminent son tube allongé. Le limbe est d'un jaune pur ,
marqué de 5 taches orangées qui l'embellissent encore. Tan-
tôt les 5 étamines viennent fermer l'entrée du tube, tantôt
elles y sont incluses, et le style plus ou moins allongé,
laisse le stigmate en-dessous des anthères ou l'élève au-dessus
des organes qui doivent le féconder. Quelles que soient du reste
les différences de position de l'organe femelle, la fécondation
est presfjue toujours assurée. Alors les calices persistants se
redressent , la capsule s'ouvre au sommet en 5 valves bifides,
et les graines roussàtres et légèrement tuberculées se répan-
dent. La primevère se perd dans l'herbe des prairies quand
sa fleur est passée, ses feuilles se flétrissent , elle abandonne
aux autres végétaux l'espace qu'elle occupait, mais elle con-
serve sous le sol un bourgeon latent, dans lequel les hampes
florifères du printemps suivant sont déjà indiquées ; elle s'en-
dort, la neige arrive; au printemps, le réveil.
Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et
végète sur tous les terrains, dans la plaine et dans les mon-
tagnes. En Auvergne elle dépasse à peine 1,000". Wahlen-
berg dit aussi qu'en Suisse elle atteint à peine la limite
du hêtre ; de Candolle la cite cependant à 1 ,500™ à Villars-
d'Allos et M. Boissier à 1,600™ dans le royaume de Gre-
nade. Ledebour mentionne l'altitude de 1 ,000™ dans le
Breschluu et dans le Taliisch.
PKIMULA. 141
Géographie. — Au sud, et au moyen des montagnes , la
primevère atteint le midi de l'Espagne et l'Algérie. — Au
nord , elle est plus commune ; elle existe dans toute l'Europe
centrale , en Danemarck , en Gothie , en Norvège , en Fin-
lande , en Suède , où Linné la cite en fleur à Upsal le 6 mai
1748 ; elle est encore en Angleterre, en Irlande, aux Orca-
des et aux Feroë. — A l'occident , elle vit aussi en Por-
tugal. — A l'orient , elle s'étend très-loin , en Suisse , en
Italie 011 elle devient le P. suaveoîens , Boiss.; en Hongrie,
en Croatie, en Transylvanie, en Turquie, dans la région
alpine surtout; en Grèce, en Tauride , dans le Caucase,
en Géorgie , dans le Taliisch , dans les Russies septentrio-
nale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et
de l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 35^ ) Ecart en latitude :
Nord , Norvège 68 j 33«
Occident, Irlande 12 ") Ecart en longitude:
Onew^ Sibérie de l'Altaï 97 E. ' 109«
Carré d'expansion ^3597
Primula elatior, Jacq. — Lorsque le feuillage des
forêts est encore enfermé dans les bourgeons écailleux qui le
protègent contre les derniers froids de l'hiver, le soleil arrive
librement sur le sol et vient échauffer la couche de terreau
dont il est recouvert. Alors une foule de germes ensevelis se
réveillent. Abrités des vents froids de la plaine, sollicités
par une douce température , les premiers signes de la végé-
tation se montrent dans les bois ; c'est alors que se développe
le beau Primula elatior qui ressemble un peu au précédent
mais qui en diffère à la fois par sa station , par l'époque un
142 FR13IULACÉES.
peu [)!us reculée de sa floraison , par ses feuilles molles et
cotonneuses, et surtout par l'ampleur de ses corolles et leur
belle couleur soufrée. — 1! y a toujours dans chaque om-
belle un grand nombre de Heurs épanouies en môme temps,
non qu'elles s'ouvrent toutes ensemble, maiscommechacune
d'elles dure longtemps, elles s'attendent et forment au
sommet de la hampe un magnifique bouquet. Plus tard , les
fleurs, moins penchées que celles du P.officinnlis, se redres-
sent encore, et la capsule, cylindrique et cartilagineuse, s'ou-
vre en 10 segments roulés en dehors. — Quoique la fécon-
dation soit presque assurée dans les plantes vernales par la
multitude d'insectes qui viennent butiner sur leurs fleurs, elle
manque assez souvent dans celte espèce sans qu'on puisse en
découvrir la cause. — Ses compagnes ordinaires sont le
S'ailla lifolia, V Anemoue nemorosa, le Corijdalis bulbosa,
et souvent le Daphne AJezercinn c\u\ étend ses rameaux cou-
verts de fleurs pourprées au-dessus des larges ombelles du
Pritnula.
ISalure du sol. — AUllude.— Cette primevère est indif-
férente et croît sur tous les terrains, surtout s'ils sont re-
couverts d'une couche détritique. Elle vit en plaine et dans
les montagnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à
1,200™. DeCandolle l'indique à 30™ à Angers et à 1,600™
à Villars-d'AIIos. Elle s'élève en Suisse, selon Wallienberg
bien au delà de la limite des sapins, jusqu'à 2,000'" dans le
Caucase; d'après la flore de Ledebour , son altitude serait
entre 2,000 et 3,000™.
Géographie. — Au sud, elle manque dans la région mé-
diterranéenne mais se trouve dans les Pyrénées, dans le
nord de l'Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord ,
elle habite la France, quoiqu'elle manque sur plusieurs
points et notamment à Rocroy et à Vervins (comme les au-
PHIMDLA. 143
très Primula, selon M. de Lafont) la Belgique, TAIIema-
gne , la Bavière , le Danemarck boréal, la Gothie australe,
l'Angleterre, l'Irlande et l'Islande où elle a sa limite occi-
dentale. — A l'orient, elle existe en Suisse, en Hongrie, en
Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie,
dans les Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de
l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Midi de l'Italie 40« ) Ecart en latitude :
Nord, Islande 65 î 25"
Occident , \s\aoc\e 22 j Ecart en loTigitude:
Onm/, Sibérie de l'Altaï 89 E. j 111»
Carré d'expansion 2775
Primula acaut.ts. — Jacq. — Plus vernale encore que
les autres, cette espèce abonde le long des ruisseaux , dans
les pmiries humides, dans les bosquets; elle se couvre de
fleurs dressées qui, à l'époque oii elles paraissent, portées sur
les pédicelles d'ombelles radicales, dépassent les touffes ar-
rondies de leur feuillage et les couvrent de leurs amples co-
roUtîS. Presque toujours la fleur est d'un jaune soufré, mais
on en trouve aussi des variétés à fleurs roses , à fleurs saumo-
nées , etc. — Elle est plus sociale encore que les précéden-
tes ; ses touffes sont ordinairement rapprochées et ses belles
fleurs contrastent avec le Cardamine pratensis et le Callha
palustris le long des ruisseaux, avec le bleu de la perven-
che dans les bosquets ou avec le feuillage rouge et les ra-
meaux rampants du lierre. — Tandis que les autres, à fleurs
penchées, redressent leurs capsules pendant la maturation,
celle-ci les abaisse , les applique sur le sol en allongeant ses
144 PRIMULACKES.
pédoncules , comme pour les soustraire à l'ombre de son
feuillage qui grandit promptement après la Uoraison.
Nature du sol. — • Altitude. — Tous les terrains lui con-
viennent pourvu qu'ils soient frais, et quoiqu'elle préfère la
plaine, on la trouve aussi dans les montagnes à 1,500"" à
Villars-d'Allos selon de Candolle, à 1,200°» dans le Taliisch
selon la ilore de Ledebour.
Géographie. — Au sud , elle manque à la Provence ,
mais se trouve dans l'ouest jusqu'aux Pyrénées ; elle existe
en Espagne, en Corse, et jusqu'en Algérie, oiî M. Reuter
l'a indiquée comme abondante près de la fontaine d'Ain-
tel-Azir , sa seule localité connue. — Au nord, elle est com-
mune en France , mais elle manque à l'Auvergne , à Ver-
vins et à Rocroy selon M. de la Font. Elle est indiquée en
Belgique, mais nous ne l'avons pas vue à Saint-Hubert ni dans
la majeure partie du duché du Luxembourg ; elle est en Alle-
magne , en Danemarck , en Norvège , dans la Gothie aus-
trale , en Angleterre , en Irlande , dans les archipels anglais
et aux Feroë. — A l'occident , elle vit aussi en Portugal. —
A l'orient, elle végète en Suisse, en Italie, en Sicile, en
Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans
le Péloponèse , la Thrace et la Macédoine , en Tauride ,
dans le Caucase , en Géorgie , dans le Taliisch et dans la
Russie australe.
Limites d'extension de V espèce.
Écart en latitude
31«
Sud, Algérie 37»
Nord , Norvège 68
Occident , Irlande 21 0.1 Écart en longitude
Orient , Géorgie 47 E. j 68«
Carré d'expansion 2108
HOTTONIA. 145
G. HOTTONIA, Lin.
On ne connaît que 3 llottonia : 1 d'Europe , 1 des Inde?
orientales , et 1 de la Géorgie dans l'Amérique septen-
trionale.
HoTTONiA PALCSTRis, Lin. — Que de beautés dans les
plantes aquatiques , que de mystères cachés au fond de ces
eaux stagnantes où la vie se présente sous des formes si dif-
férentes et si multipliées ! Les tiges submergées de cette es-
pèce, ses panaches de feuilles verticillées, forment des forets
aquatiques où de nombreuses espèces d'animaux trouvent
des retraites impénétrables. On y voit en abondance les
hmnées et les planorbes , le Cypris faha , des infusoires
sans nombre , cette poussière de vie qui s'agite sous l'in-
fluence de la lumière , qu'un rayon de soleil appelle à la sur-
face et qu'une ride de l'eau fait plonger dans ses ténébreux
asiles. Le IloUonia forme en effet de véritables forêts
dans les eaux calmes et tranquilles. Ses longues tiges qui
partent d'une rosette centrale amarrée dans la vase par de
puissantes racines , se divisent et se subdivisent au moyen de
bourgeons axillaires qui se développent pendant tout le cours
de l'année, et qui, semblables à ceux des Utricularia et des
MyriophyUutn, se détachent à l'entrée de l'hiver et se con-
servent sous l'eau. Ses feuilles, transparentes et pectinées,
sont réunies en longs plumets submergés que le moindre
mouvement des eaux fait onduler. Tantôt elles sont d'un
vert pur, d'autres fois et plus souvent d'un rouge brun comme
la plupart des plantes aquatiques. Le HoUonia se reprodui-
sant à profusion par cette génération gemmipare, fleurit rare-
VIII 10
146 PRIMULACÉES.
ment , mais si une fois la floraison s'annonce , chaque verti-
cille de feuilles s'approche de la surface de l'eau, de longs
pédoncules s'élancent dans les airs, 4 à 5 couronnes de fleurs
blanches ou carnées se superposent, et la surface de l'eau
dormante se change en une vaste prairie oii les fleurs se ba-
lancent sous l'impulsion des eaux comme le font les pani-
cules des graminées poussées par les courants aériens. —
Chaque fleur offre un calice à 5 divisions , 5 pétales soudés
par la base , 5 étamines situées, comme dans les Primula,
tantôt au-dessus, quelquefois au-dessous d'un stigmate pa-
pillaire. Le fruit mûrit au-dessus de l'eau. Son pédoncule se
recourbe, et plus tard sa capsule se partage en 5 valves pour
répandre ses graines qui descendent lentement dans la vase.
— Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. ■ — Altitude. — Aquatique, indifférent,
et recherchant les plaines.
Géographie. — Au sud , il vit en France (excepté dans
la réf^ion des oliviers) et dans le midi de l'Italie. — Au
nord , on le trouve en France , en Belgique, en Allemagne ,
en Bavière, en Angleterre, en Irlande et aux Shetland ,
dans la Suède méridionale. — A l'occident, il reste en Ir-
lande. — A l'orient, on le rencontre en Suisse mais rare-
ment, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie, dans les
Russies moyenne et australe et dans la Sibérie de l'Oural,
Limites d'extension de Vespèce.
Sud y Midi de l'Italie 40° j Ecart en latitude :
iVord, Saint-Pétersbourg 60 ( 20»
Occident, Irlande 21 0. | Ecart en longitude :
Omn/ , Sibérie de l'Oural 66 E.) 87»
Carré d'expansion 1740
fOLDANFLI.A. 147
G. sox.r)ANEi.i:.A , L'H.
On ne connaît encore que 4 Soldanella qui sont tons de»
plantes des montagnes de l'Europe.
Soldanella alpina , Lin. — Ceux qui n'ont jamais
parcouru les pelouses des hautes montagnes que lu neige
n'abandonne que quelques mois de l'année, n'ont aucune
idée de la promptitude avec laquelle la végétation s'y mani-
feste dès que le sol se dépouille de son linceul d'hiver.
Presque toutes les plantes de ces hautes ré.^'ions, averties
qu'elles n'auront que quelques jours de bonheur et de li-
berté, sont constamment prêtes à éclore. La soldanelle,
comme beaucoup d'autres, pouvant végéter sous une basse
température, prépare ses feuilles à l'extrémité de son rhi-
zome ; elle couche ses pédoncules floraux , plie les franges
de sa corolle, enveloppe le tout de quelques écailles, et, blo-
tie sous la neige , elle attend quelquefois plusieurs années
que les frimas protecteurs qui la couvrent soient fondus'par
les feux du soleil. -^—Lorsque tout a verdi sur ces pelouses
des montagnes et que des tleurs nombreuses s'étalent sur
les gazons , il reste encore des plaques de neige dont les
bords irréguliers se fondent et se rétrécissent tous les jours.
Là l'herbe est jaunie , les bourgeons roses ou jaunes des
grands végétaux ressentent pour la première fois l'influence
du soleil , mais une petite plante suit régulièrement les pro-
grès de cette fusion de la neige et entoure chaque lambeau
glacé d'une brillante bordure; c'est la soldanelle. Sa racine
est un rhizome du sommet duquel partent de petites feuil-
les épaisses, lisses et réniformes, peu nombreuses, et qui
ne prennent leur développement qu'après l'apparition des
148 PRIMULACÉES.
fleurs. Avant cette époque, elles sont courbées sur leur
pétiole, privées d'écaillas, et plus tard seulement glandu-
leuses sur les bords et ponctuées sur leur surface. Des ham-
pes latérales portent des (leurs, toujours en petit nombre,
qui résistent assez longtemps sur la même plante et qui con-
tinuant pendant très-longtemps sur des pieds différents
suivent la marche rétrograde des neiges, en rétrécissant
toujours la courbe fermée et irrégulière dont elles habitent
la lisière. — Le calice est à 5 dents , les 5 pétales vio-
lets de la corolle sont frangés comme ceux du Lychnis
flos-cuculi. Leur tissu est d'une délicatesse extrême et
parsemé de glandes brillantes. Les étamines, insérées au
fond d'une corolle évasée, ont des anthères qui se prolon-
gent en arêtes, tandis que les filets se dilatent à leur base
en une membrane frangée dont la réunion forme un godet
nectarifère. Les parois extérieures des anthères sont épais-
ses et cartilagineuses , mais elles s'auvrent en dedans par
une fente longitudinale autour de laquelle ses bords mem-
braneux restent un peu flottants. Vaucher à qui l'on doit cette
observation, ajoute que la fécondation a lieu au moment oiî
la lleur est encore redressée et où le stigmate traverse le
fourreau des anthères qui le recouvrent de leur pollen bleuâ-
tre ; ensuite la ileur se renverse et le stigmate peut encore
recevoir le pollen. La capsule est cylindrique, striée en spi-
rale, munie d'un opercule , et s'ouvre ensuite en 5 segments
bifides. Le pédoncule desséché persiste jusqu'au printemps
suivant, puis il tombe en laissant sa trace sur la tige sou-
terraine comme les feuilles y laissent aussi leur cicatrice.
Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains
siliceux et détritiques des hautes montagnes. Nous le trou-
vons en Auvergne entre 1,300 et 1 ,800". De Gandolle lui
assigne pour limite inférieure 1 ,000™ dans les Alpes et
CYCLAMEN. 149
pour limite supérieure 3,000™ dans les mêmes localités.
Wahlenberg dit qu'on le voit en Suisse, depuis la zone su-
périeure du hêtre jusqu'à la limite des neiges, où il fleurit
en suivant leur fusion jusqu'au mois de septembre. Tenore
l'indique en Italie entre 1,600 et 1,800°^.
Géographie. — Au sud , ce Soldanella croît dans les
Pyrénées françaises et espagnoles et dans le midi de l'Italie.
— Au nord , il se trouve dans le Jura. — A Toccident, en
Espagne. — A l'orient , en Suisse , en Hongrie , en Croatie
et en Transylvanie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Royaume de Naples 40" ] Ecart en latitude :
Nord , Jura 47 ( T*»
Occident , France 3 0. 1 Ecart en longitude :
Orient, Transylvanie 22 E. ' 25**
Carré d'expansion 175
G. CY-CI.AMEM, Lin.
Distribution géographique du genre. — Ces plantes,
aunombre de 16, sont presque toutes européennes, à l'ex-
ception de 2 espèces , dont une habite la Syrie et l'autre la
Géorgie. — Les 14 espèces d'Europe se trouvent dans le
midi : en Grèce , en Italie , en Corse ou en France , occu-
pant surtout la partie orientale de ce continent.
Cyclamen repandum , Sibth. — Le port si remarquable
des Cyclamen les distingue facilement de toutes les autres
Primulacées. Cette espèce habite les buissons , la lisière des
bois, et présente un bulbe aplati ou arrondi, noirâtre en
dehors , blanc en dedans , qui persiste intact et végète en
150 PUIMDLACÉES.
grossissant pendant un grand nombre d'années. Aucun re-
jet ne part de ce bulbe, il ne donne pas decayeux , périt
s'il est conpé dans son centre, et par conséquent la plante
vit dispersée ou entourée seulement de jeunes individus pro-
venant de la dispersion de ses graines. — Au premier prin-
temps, le Cyclamen laisse sortir quelques feuilles du centre
de ce bulbe ou plutôt d'une tige courte et souterraine qui
le surmonte et qui conserve les cicatrices des feuilles des
années précédentes. Ces jeunes feuilles, généralement pur-
purines , sont à peine déroulées que paraissent aussi des pé-
doncules rougeâtres au sommet desquels une ileur unique se
renverse. Le calice est campanule, la corolle, rose, a le tube
renflé; le limbe a 5 lobes qui se réfléchissent et donnent à
la fleur une apparence singulière et élégante à la fois. Cette
corolle est tordue pendant l'estivation. Les 5 anthères, pres-
que sessiles et rapprochées, sont tuberculéesen dehors, lisses
en dedans , et s'ouvrent à l'intérieur par une fente qui ré-
pand un pollen jaunâtre. Le stigmate n'est pas encore apte
à le recevoir, et il se peut que la fécondation soit dioïque ou
monoïque. — Dès que les fleurs sont flétries, les feuilles
grandissent; elles sont arrondies, crénelées sur les bords,
roses-carminées ou violacées en-dessous, et très-élégamment
marbrées en-dessus de taches blanches ou d'un vert plus
pâle. Pendant que les feuilles grandissent, l'ovaire, accom-
pagné du calice, se transforme en une capsule globuleuse
dans laquelle les graines sont plongées dans une masse pul-
peuse qui fuit paraître le fruit un peu charnu. Longtemps
avant sa maturité , cette capsule se rapproche du sol par la
courbure du pédoncule qui s'incline avec tendance à la spi-
rale de gauche à droite ; bientôt la spirale se dessine , le pé-
doncule se contracte davantage , forme un second tour de
spire , puis un troi}>ième , et enfin les spires se rapprochent ,
SAUOLUS. 12^1
amènent la capsule sur le sol , où elle achève de mûrir, et
souvent môme, si la terre est meuble, l'entraînent au-dessous
de sa surface oii elle répand ses semences. — Il arrive à cette
curieuse espèce de fleurir deux fois , au printemps et en
automne.
Nature du sol. — Altitude. — 11 semble préférer les
terrains calcaires et marneux , mais on le trouve aussi sur
ceux qui sont siliceux. Il s'élève peu dans les montagnes.
Géographie. — 11 est méridional et végète, au sud , en
France, en Corse, en Sardaigne, en Espagne, aux Baléa-
res et en Algérie. — Au nord , il arrive jusqu'au bord du
plateau central de la France. Sa limite occidentale est en
Espagne. — A l'orient, il existe en Italie, en Sicile, en
Dalmatie, dans le Péloponèse, en Turquie.
Limites d^extension de Vespèce.
Sud , Algérie 35o 1 Ecart en latitude :
Nord , France 44 j 9®
Occîc^enf, Espagne 4 0. Ecart en longitude:
Onen^ Grèce 22 E. j 26°
Carré d'expansion 234
G. SAMOLUS, Lin.
8 espèces sont connues jusqu'à ce jour. — 4 habitent la
Nouvelle-Hollande, — 1 est au cap de Bonne-Espérance,
— 1 vit à l'île de Cuba, — Une autre dans l'Amérique
australe, — Une dernière occupe presque toute la terre et
par conséquent l'Europe.
Samolus Valerandi, Lin. -- Déjà le genre Glaux sem-
152 PRIMULACÉES.
ble s'éloigner desPrimulacées, et le Samoîus offre aussi une
organisation assez différente. Ce n'est pas à proprement dire
une plante maritime comme le Glaux, mais une espèce qui
cependant préfère les eaux un peu saumatres aux ruisseaux
purs et rapides, sur le bord desquels on le rencontre quel-
quefois. Il y forme de fraîches rosettes d'un vert pur ou un
peu glauque, composées de feuilles ovales et glanduleuses.
La tige qui sort de ces rosettes se divise en rameaux grêles,
qui se subdivisent eux-mêmes en pédoncules alternes ou gé-
minés, et munis d'une petite bractée à l'angle de leurcour^
bure. — Les fleurs, qui se succèdent pendant plusieurs mois,
sont petites et blanches. — Leur calice est persistant , adhé-
rent, divisé en 5 lobes. Entre les 5 lobes de la corolle rota-
cée, se trouvent 5 écailles qui en ferment l'entrée. — -
Les 5 anthères, jaunes et sagittées, sont enfermées sous ces
écailles; elles entourent un stigmate en tête, sur lequel elles
répandent en abondance leur pollen orangé. — Après la fé-
condation la corolle se détache, le calice serre plus étroi-
tement l'ovaire, et bientôt la capsule, arrondie, s'ouvre au
sommet en 5 valves et répand les petites semences qui cou-
vrent son placentaire central. — Quoique munie de rejets
rampants, cette plante , au moins dans notre contrée , vit le
plus souvent isolée et disséminée le long des ruisseaux et des
fossés. — Elle fleurit pendant l'été et l'&utomne.
Nature du sol. — Altitude. — Tous les terrains lui
permettent de se développer, mais elle préfère les lieux salés,
les sables, et est maritime comme ses congénères delà Nou-
velle-Hollande. Andrewjeski l'indique à la source thermale
d'Abano près Padoue , croissant à 54 degrés, tempéra-
ture de l'eau. Elle végète aussi en Siennois, autour du grand
bassin de Bagno-Vignone , et dans tous les prés salés de la
Lorraine. Elle croît-en plaine et sur les montagnes. De Can-
SAMOIX'S. 153
dolle la cite à 0 en Hollande et à 1,400°' à Mont-Louis.
Ledebour ne l'indique qu'à 400™ dans le Caucase.
Géographie. — Il est peu de plantes qui aient une aire
aussi vaste. — Au sud , on rencontre le Samolusen France,
en Espagne, aux Baléares, en Afrique, aux Canaries, à
Madère, aux Açores , en Algérie, dans les cultures arro-
sées des oasis et dans les montagnes de l'Aurès , dans les
lieux tourbeux de rAbyssinie,aux îles du cap Vert , dans les
lieux aqueux de l'île Saint-Vincent, à partir de 160™ d'al-
titude. — Au nord, il occupe toute l'Europe centrale, le
Danemarck , la Gothie , la Suède où il préfère les rivages ,
l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident, il se rencontre
en Portugal, en Amérique , au Canada, dans tous les fonds
humides , près des sources et le long des eaux courantes, de
la mer Atlantique à l'océan Pacifique , sur la côte nord-
ouest, etc. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Italie, la
Sicile, la Dalmatie , la Hongrie, la Grèce, l'île de Crète ,
le mont Athos , la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les
Russies moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural et
orientale, le Kamtschatka , la Perse et la côte de Coro-
mandel. — Il est aussi assez répandu dans l'hémisphère
austral, sur les bords du Rio de la Miquelette, près de
Montevideo; au Chili, à la Nouvelle-Galle du sud et au
cap de Bonne-Espérance.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Abyssinie lO** | Ecart en latitude
.Yon/, Suède 66 ) 56o
Occident, et Onent 360 \ "^'"'^ '" '""§'^"^'
( 360"
Ciirrc d'expansion :20t60
154 FRIMCLACÉES.
G. GLAUX, Lin.
Ce genre ne contient qu'une seule espèce.
Glacx MARiTiMA, Lin. — Les Primnlacées n'habitent
pas seulement les bois, les prairies et les rivages, on en
trouve aussi qui quittent ces rivages salés de l'Océan si elles
trouvent dans l'intérieur des terres des sources minérales
<jui leur fournissent les principes chimiques dont elles ont
besoin pour végéter. Tel est le Glaux marilima. Ses racines
TJvaces émettent des tiges rameuses et traçantes toutes gar-
nies de feuilles épaisses, opposées , glauques et très-rappro-
chées , en sorte que la plante , redressant l'extrémité de ses
rameaux et vivant en société nombreuse, couvre de grands
espaces de sa fraîche verdure. — Ses Heurs, petites et roses,
sont multipliées comme ses feuilles , mais ce sont les calices
qui sont colorés , car la corolle manque comme dans les
Atriplicées, qui vivent avec elle dans les lieux salés. Les 5
étamines sont insérées sous l'ovaire, le stigmate est capité,
et la capsule, uniloculaire, s'ouvre en 5 valves et répand un
nombre égal de semences globuleuses, attachées à un pla-
centaire central. — C'est à la fin de mai que commence la
floraison du Glaux, elle continue longtemps et produit un
joli spectacle sur le bord des fontaines minérales , sur les
rochers ou dans les prairies arrosées par leurs eaux. Le
Triglochin marilimum , le T. palustre , le Lepidium rude-
raie, VArenariamargir)ata,\e Glyceria dislans et \e Plan-
tago marilima sont les espèces avec lesquelles le Glaux se
trouve le plus généralement associé.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terraini
salifères des plaines.
GLACX. 155
Géographie. — Au sud, on le rencontre en France, en
Espanjneet dans le midi de l'Italie. — Au nord , il croît en
Bel<;i(jue, en Allemagne, en Bavière , dans toute la Scandi-
navie, jusque sur les rivages septentrionaux du Nortland et
du Finmark, en Angleterre, en Irlande, dans les archipels
anglais, non aux Feroë , mais en Islande et dans l'île de
Leyran , près l'Islande. — A l'occident, il végète dans
l'Amérique septentrionale, dans les marais salés du Canada,
à la baie de Murray , à Terre-Neuve, sur la côte nord-ouest
delà Colombie, dans les marais salifères du Saskalchawan.
— A l'orient , il habite la Dalmatie , la Transylvanie, le
Caucase, les plaines de la Caspienne et de l'Arménie, les
Russies septentrionale , moyenne et australe , la Sibérie de
l'Oural , où il s'éloigne beaucoup des bords de la mer et par-
vient dans l'intérieur des terres où il indique toujours la
présence du sel. — Pallas le cite dans ces conditions, associé
à diverses espèces, telles que : Inula hrilannica , Anthémis
Coiula, PolendUa fragariastrum, Peganiim Uarmala, etc.
I.edebour l'indique encore dans les Sibériesde l'Altaï et du
Baïkal, dans la Sibérie orientale, en Dahurie et dans l'île
de Sitcha.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 40" ) Ecart en latitude :
Nord, Laponie 69 ) 29°
, , r> ■ . nrr. , Ecart en
nf et Orient 360
Carré d'expansion 10^40
r\ j , . /m • . 0/-A i Écart en longitude
Occident et Orient 360 ^
i 360O
156 GLOBULARIÉES.
FA3IILLE DES GLOBULARIEES.
Les Globulariées sont réduites à un seul genre que l'on pla-
çait autrefois avec les Primulacées et dont il diffère par de
nombreux caractères. Leur géographie est celle du genre
Globularia .
O. GLOBULARIA, Lin.
Distribution géographique du genre. — 12 espèces le
composent. 8 sont européennes : de l'Espagne, de la Grèce,
de l'Italie, de la Provence ou des Alpes. — 3 espèces asia-
tiques habitent les Indes orientales, l'Asie mineure et l'A-
rabie-Pétrée. — Une seule, africaine, est originaire de l'île
de Madère.
Globularia vulgaris. Lin. — Les prés secs et un peu
montagneux sont la station de cette espèce dont les rhizo-
mes traçants s'épanouissent à leur extrémilé en une rosette
de feuilles ovales spatulées et consistantes. — Les fleurs
se montrent en têtes terminales et globuleuses comme celles
des Dipsacées et des Synanthérées; elles sont d'un bleu
pur et paraissent en mai. La floraison se prolonge parce que
les fleurs extérieures s'épanouissent les premières, puis se
déjettent en dehors pour faire place à la rangée suivante, et
ainsi de suite jusqu'à ce que le capitule entier ait accompli
sa fécondation. Un involucre protège ce capitule, des brac-
tées colorées accompagnent ses fleurs. Le calice est simple ,
la corolle hypogyne et à deux lèvres; la supérieure offre 2 di-
GLOUL'LARIA. 157
visions courtes ou avortées , et rinférieure 3 plus déve-
loppées et allongées. Lesétamines, dydinames, ont la paire
supérieure plus courte comme dans la plupart des Labiées.
Les anthères sont bleues comme la corolle, et le pollen qui a
la même couleur, tombe sur un stigmate allongé et bifide,
apte bien avant la rupture des anthères, et qui, selon toute
apparence , est fécondé par les fleurs antérieurement épa-
nouies. Le fruit est monosperme , surmonté d'un style per-
sistant , enveloppé par le calice , défendu par les poils qui
ferment son entrée. Il ne contient qu'une seule graine.
Nature du sol. — Altitude. — Ce (j/oÔM/arm croît sur
les terrains calcaires , rocheux ou marneux , et préfère la
plaine et les coteaux aux montagnes.
Géographie. — On le rencontre en France , en Espa-
gne, dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, il
végète en Belgique, en Allemagne, dans l'île de Gothland et
en Russie. — A l'occident, on le trouve en Portugal. —
A l'orient, il existe en Suisse, en Dalmatie , en Croatie,
en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , sur l'Olympe
bithynique, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, en
Arménie , dans les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Sicile 38** ) Écart en latitude :
Nord , Russie 60 ^ 22°
Occident , Portugal 10 O. j Écart en longitude :
Orient, Géorgie 47 E. j 57°
Carré d'expansion 1 254
158 PLUMBAGIKÉES.
FAMILLE DES PLUMBAGIAEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie 0°à lO» IRoQ. à 5°E. 1
Abyssiiiie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1
Algérie 33 à 36 5 0. à 6 E. 1
Roy. de Grenade... 36 à 37 5 0. à 8 0. 1
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1
Portugal 37 à 42 9 0. à 11 0. 1
Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1
Plateau central .... 44 à 47 0 à 2 E. 1
France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1
Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1
Allemagrie 45 à 55 2 E. à 14 E. 1
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 0
Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1
Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. a 29 E. 1
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1
Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1
Norvège 58^71 2 E. à 10 E. 1
Russie seplentrie... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1
Europe entière. 1
937
834
129
156
99
152
181
275
249
941
106
185
301
0
271
484
351
260
252
1157
408
867
945
712
97
rKOPORTIONS RELATIVES. 159
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude.
rlande 51° à 55°
Angleterre 50 à 58
Allemagne 45 à 55
Russie moyenne.. . 50 à 60
Sibérie de l'Oural. 44 à 67
Sibérie altaïque. . . 44 à 67
Sibérie du Baïoal. . 49 à 67
Dahurie 50 à 55
Sibérie orientale... 56 à 67
Sibérie arctique.. . 67 à 78
Kamtschatka 46 à 67
PaysdesTschukhis. » ))
Ilt's de l'Océan or''. 51 à 67
Amérique russe.. . 54 à 72
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.deGr^rég.alp.etniv. 36oà37° 1500 à 3500 1 : lé2
Roy.deGrenade,rcg.niv.. 36 à 37 2500 à 3500 1 : 122
Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 486
Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 0 : 0
Pic du iMidi de Bagnères... » » 1 : 75
Plat, central, rég.monlagn. 44 à 47 500 à 1900 1:499
Plaieau central, sommets. . 44 à 47 1500 à 1900 0 : 0
Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 524
Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 0 : 0
Longitude.
7°0. à 13°
0.
323
1 0. à 7
0.
271
2 E. à 14
E.
301
17 E. à 58
E.
484
55 E. à 74
E.
135
66 E. à 97
E.
133
93 E. à 116
E.
242
110 E. à 119
E.
336
111 E. à 163
E.
709
60 E. à 161
E.
157
148 E. à 170
E.
0
0
155 E. à 175
0.
J47
170 E. à 130
0.
498
170 0 à 130
E.
296
160 PLUMUAGINÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
Iles du Cap-Vert. .. . 12» à 14» 24° 0. à 27° 0. 1: 62
Canaries 28 à 30 15 O. à 20 0.1:112
Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 O. 1 : 331
Orcades 59 5 O. à 6 O. 1 : 365
Shetland 60 à 61 3 0. à 4 0. 1 : 309
Feroë 62 9 0. 1 : 297
Islande 64 à 66 16 O. à 27 0.1:413
Mageroë 71 24 E. 0. 0
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0
IleMelville 76 114 0. 0: 0
Ile J. Fernande/ 33 à 40 S. 76 0. 0: 0
Nouv.Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 O. à 176 0. 0: 0
Malouines 52 S. 59 O. à 65 0. 1:125
Cette famille est presque entièrement littorale et appar-
tient en grande partie aux rivages de la Méditerranée et
aux terres découpées de l'Europe, baignées par les eaux de
^'Océan. Ses espèces sont aussi assez abondantes en Asie,
dans les lieux salés , autrefois couverts par la mer, où les
Plumbaginées sont souvent associées aux Chénopodées. —
Elles préfèrent, en Europe, les pays chauds et maritimes ; la
Sicile, le royaume de Grenade, le Portugal, et la Russie
méridionale sont les contréesles plus riches. Les Plumbaginées
disparaissent des pays froids ou y sont à peine représentées.
— Leur distribution, dans le sens des longitudes, montre seu-
lement un accroissement dans le centre de l'Asie. — Les
montagnes ne leur sont pas favorables, puisque ce sont des
plantes en partie maritimes. — Par cette même raison elles
PLUMBAGO. 161
sont plus abondantes dans quelques îles ; mais en général
leur nombre, relativement à l'ensemble delà ilore, est trop
petit pour que l'on puisse y reconnaître leurs tendances par-
ticulières.
G. PÎ.UMBAGO. Lin.
Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au
nombre de 14 à 15 vivent très-disséminées sur la terre. —
5 espèces se trouvent en Asie : 3 aux Indes orientales , 1 en
Sibérie, 1 en Orient. — On en connaît 3 en Afrique : une
en Abyssinie et 2 au cap de Bonne-Espérance. — 3 Pîum-
bago végètent dans l'Amérique du nord , au Mexique et à
la Nouvelle-Grenade. — 2 autres se trouvent au Pérou. —
Une seule espèce existe en Europe et seulement dans la
partie australe du continent.
Plcmbago EUROP.EA, Lin. — Cette plante vivacc croît
dans les lieux incultes et pierreux. Ses tiges, rameuses, dures
et anguleuses, sont garnies de feuilles sessiles , oblongues et
glanduleuses. Ses Heurs terminales ne se montrent qu'au mi-
lieu de l'été. — Le calice est tubulé, à 5 dents, garni de petites
glandes pédicellées et visqueuses. La corolle, d'un rouge
sale et vineux, est monopétale, et les étamines, au nombre
de 5 , à filets dilatés à la base , correspondent à 5 stigmates
couronnant un seul style et déjà développés dans le tube de la
corolle, quand les anthères répandent un pollen visqueux et
peu abondant. — Le calice persiste pendant la maturation;
il devient même un peu adhérent à l'ovaire, puis la capsule
s'ouvre au sommet en 5 valves pour mettre à nu une seule
graine suspendue à un cordon filiforme de vaisseaux nour-
riciers. — Tl fleurit en juillet et en août.
vin 41
162 PLtMBAGlNÉES.
Nature du sol. — AUitude. — Le Plumbago recherche
les terrains calcaires et rocailleux de la plaine et des mon-
tagnes. Il croît sur le mont Ventoux à 445"^ du côté
sud ; M. Boissier le cite entre 1,000 et 1,800'» dans le
midi de l'Espagne; Ledebour à 1,000™ dans le Taliisch. Il
a été trouvé par M. de Tchihatcheff sur le plateau basaltique
du mont Argée, dans l'Asie mineure, à la grande éléva-
tion de 2,128"™.
Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espagne,
en Algérie et à Tunis. — Au nord , il s'arrête sur le bord
du plateau central. — A l'occident, il est en Portugal. —
A l'orient, il habite l'Italie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie,
le Péloponèsc , l'Archipel , la Turquie, le Caucase, la Géor-
gie et une bonne partie de l'Asie mineure.
Limites d'extension de l'espèce.
Stid , Algérie 35» i Ecart en latitude :
Nord , Dalmatie 45 I 10°
Occident , Portugal 10 0.) Ecart en longitude :
Orient y Géorgie 47 E J 57»
Carré d'expansion 570
G. STATICE , Lin,
Distribution géographique du genre. — Les Statice ,
auxquels nous réunissons les Armeria , sont des plantes
des rivages et des terrains salés , dont on compte maintenant
plus de 150 espèces. — 100 environ sont européens et
sont presque tous rassemblés sur les côtes de la Méditerra-
née et dans ses îles , en Grèce , en Sardaigne , en Espagne,
en Italie , en Sicile , en Corse , en Dalmatie , en Provence,
STATICE. 103
en Tauride et même en Angleterre. — Les espèces asia-
tiques, au nombre d'environ 26 , vivent surtout en Sibérie
et au Caucase, dans l'Altaï, en Chine, en Arabie, en
Perse et dans l'Asie mineure. — On cite aussi 26 Slatice
en Afrique , la plupart encore sur les bords de la Méditer-
ranée, en Egypte, en Barbarie , dans le Maroc, puis aux
Canaries et aux Açores, et un groupe nombreux existe à
la pointe australe de ce même continent. — Enfin on cite
un Statice en Caroline , 1 autre au Brésil. — 1 seul à la
Nouvelle-Hollande.
Statice plantagtnea , AH. — II est bien facile de re-
connaître ce joli Stalicc à ses touffes nombreuses et d'un
vert sombre, et à ses têtes de (leurs roses, quelquefois si
nombreuses et si rapprochées , qu'elles rappellent tout à fait
les charmantes bordures de gazon d'Espagne qui entourent
nos parterres. Il habite les pelouses, les prairies des mon-
tagnes, les bords sablonneux des rivières. Ses tiges, à demi-
souterraines et rameuses, émettent de belles rosettes de
feuilles linéaires, d'un vert foncé, et roses ou violacées à
leur origine. De l'aisselle de ces feuilles sortent des hampes
entièrement nues, et remarquables par une gaine qui res-
semble à un involucre rabattu et qui descend du capitule
des fleurs. Cette gaine est rousse , allongée et souvent fran-
gée ou déchirée vers le point où elle vient s'arrêter. — L'in-
florescence est aussi très-curieuse. « Chacune des bractées
principales du capitule, disent MM. Gaillard , a son ouver-
ture ou ses deux bords tournés en dedans, et renferme plu-
sieurs boutons pourvus aussi de leur propre bractée, et dis-
posés de manière à ce que les plus jeunes, logés à la base et
en dehors des plus grands , forment ainsi , en se dévelop-
pant, une véritable cyme unilatérale, ce qui explique la longue
164 PLD3IBAG1NÉES.
durée de la môme tête florale (1). » Chaque Heur offre un
calice scarieux à 5 sépales , une corolle à 5 pétales soudés.
Les étaraines, au nombre de 5, portent de petites houppes
de poils qui s'entre-croisent et forment un joli réseau, qui
reçoit les globules du pollen. Ceux-ci peuvent aussi s'atta-
cher aux stigmates portés par 5 styles. Le fruit est une petite
capsule indéhiscente. — Sa floraison, qui commence en juin,
continue quelquefois pendant une partie de l'automne.
Nature du sol. — Altitude. — II recherche les terrains
siliceux , volcaniques et graveleux , sans être exclu d'une
manière absolue des calcaires. Il croît en plaine et dans les
montagnes, des bords de l'Allier à 1,000™ en Auvergne;
à 0 aux sables d'Olonne; à 2,000" au mont Viso, selon
de Candolle ; M. Boissier le cite seulement en plaine ou sur
les coteaux dans le midi de l'Espagne.
Géographie. — Au sud, il habite la France et l'Espagne.
— Au nord , il croît en Belgique et en Allemagne. — A
l'occident, il est en Portugal. — A l'orient , on le rencontre
en Suisse, en Italie et en Dalmatie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Midi de l'Espagne 'SQ^ \ Ecart en latitude
Nord , Belgique 49 j i;]*»
Occident, Portugal 10 j Ecart en longitude
Orient , Dalmatie 15 E. | 25»
Carré d'expansion 325
(1) Mémoire sur le développement cl la formation des organes floraux,
Paris, 1835.
PLANTAGINÉES. 165
FAMILLE DES PLANTAGINEES.
lableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie 0° à 10° 18° 0. à 5» E. 0
Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1
Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. 1
Roy. de Grenade. . » 36 à 37 5 O. à 8 O. 1
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1
Portugal 37 à 42 9 0. à 11 O. 1
Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1
Plateau central .... 44 à 47 0 à 2 E. 1
France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1
Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E. 1
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1
Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 0. 1
Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1
Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1
Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1
Russie seplentr'^. . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie 65 à 71 14 £. à 40 E. 1
Europe entière. . . . , 1
0
555
88
138
143
117
154
330
249
171
168
278
194
354
226
276
251
215
194
231
204
216
188
142
263
iiîii l'LANTAGlNÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude.
Irlande 51» à 55»
Angleterre 50 à 58
Allemagne 45 à 55
Russie moyenne . 50 à 60
Sibérie (le rOural. 44 à 67
Sibérie altaïque. . 44 à 67
Sibérie du Baïkal. 49 à 67
Uahurie 50 à 55
Sibérie orientale. 50 à 67
Sibérie arctique.. 67 à 78
Kamtschatka. . . . 46 à 67
Pays des Tschukhis. »
llesde l'Océan or". 51 à 67
Amérique russe. . 54 à 72
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Longitude.
7«0. à 13«0.
162
1 0 à 7 0.
226
2 E. à U E.
: 194
17 E. à 58 £.
276
55 E. à 74 E.
149
66 E. à 97 E.
159
93 E. àll6 E.
242
110 E. à 119 E.
252
111 E. à J6;j E.
236
60 E. à 161 E.
: 157
148 E. à 170 E.
: 225
155 E. à 175 0.
0
: 0
170 E. à 130 0.
166
170 0. à 130 E.
: 148
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.deGr'%rég.alp.etniv. 36" à 37» 1500 à 3500 1
Roy. de Grenade, rég. ni V. 36 à 37 2500 à 3500 1
Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1
Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1
Pic du Midi de Bagnères. . » » 1
Plat. central, rég. montagn. 44 à 47 500 à 1000 1
Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 1
Alpes 45 à 46 500 à 2700 1
Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1
162
61
243
159
75
499
103
262
175
PKOPOttTlONS KELATIVES. 167
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
lies du Cap- Vert. . 12oà 14° 24°0. à 27°0. 1:125
Canaries 28 à 30 15 0. à 20 0.1:111
Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 0. 1 : 66
Orcades 59 5 0. à 6 O. 1 : 91
Shetland 60 à 61 3 0. à 4 O. 1 : 62
Feroë 62 9 0. 1 : 42
Islande 64 à 66 16 O. à 27 O. 1 : 103
Mageroë 71 24 E. 0: 0
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0
lie Melville 76 114 0. 0:0
lie J. Fernandez. . 33 à 40S. 76 O. 0: 0
Nouv.Zélande(nord). 35 à 42S. 171 0. à 176 O. 1 : 308
Malouines 52 S. 59 O. à 65 0. 1 : 125
Les Plantaginées ne sont exclues d'aucune partie de la
terre; mais elles préfèrent les régions tempérées de l'hémis-
phère boréal et suivent les rivages de la Méditerranée et de
l'Amérique septentrionale, — En Europe , c'est, comme
nous venons de le dire , près de la Méditerranée qu'elles
atteignent leur maximum, en Sicile ou sur les bords de
l'Océan, en Portugal, en Espagne. En Algérie, elles font
1/88 de la flore. C'est la proportion connue la plus consi-
dérable. En Laponie, elles font encore 1^142; mais ce
rapport est dû à la persistance de quelques espèces très-
répandues et à la diminution rapide du chiffre qui repré-
sente l'ensemble des espèces de la flore. — Le tableau qui
nous indique les rapports dans le sens des longitudes ne
nous offre rien de particulier. — Le 3^ tableau , au con-
traire , nous démontre que la proportion des Plantaginées
augmente rapidement dans les montagnes, et cela sans ex-
168 PLANTA GINÉES.
ception. — Enfin, dans les îles , nous remarquons une
augmentation réelle du chiffre relatif de ces plantes , au-
tant par leur tendance à vivre sur les rivages que par la
facilité de dispersion que présentent leurs graines très-fines
et recherchées des oiseaux.
G. UTTOKELLA.
On n'en connaît qu'une seule espèce.
LiTTOuELLA LACUSTRis , Lin. — Les bords des lacs et
des étangs nous montrent souvent de larges bordures d'un
gazon uniforme et d'un beau vert, qui s'étendent jusque
sous l'eau et qui appartiennent à cette espèce. Ce sont de
petites feuilles linéaires et pointues qui prennent sous l'eau
un assez grand développement et qui naissent de rhizomes
ensevelis et rameux. — Quand les eaux se retirent ou que
le Lillorella s'en échappe pour végéter à l'air, il ne tarde
pas à fleurir. Il offre de petites fleurs blanchâtres et soli-
taires formées par un calice à 4 sépales, une corolle à
4 pétales, et 4- étaminesdont les anthères, jaunâtres et va-
cillantes, sont portées sur de très-longs filets. Ce sont les
fleurs mâles ordinairement accompagnées de fleurs femelles
qui n'offrent que 3 sépales et un stigmate papillaire égale-
ment très-long, souvent apte avant l'ouverture des anthères,
et qui vient se placer près d'elles pour en recevoir le
pollen. Le vent agite si fréquemment les anthères longue-
ment suspendues des fleurs mâles que la fécondation mo-
noïque ou dioïque paraît assurée. — Le fruit est une capsule
monosperme qui renferme une semence allongée et osseuse.
— Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — AUituâe. — Le Littorella recher-
PLANTAGO. 169
che les terrains aquatiques et siliceux de la plaine et des
montagnes jusqu'à l'altitude de 800 à 1,000°^.
Géographie. — Au sud , il croît dans le midi de la France
sans en atteindre les limites. — Au nord , on le rencontre en
France , en Belgique, en Allemagne , dans toute la Scan-
dinavie, jusque dans la Laponie australe , en Angleterre, en
Irlande , dans les archipels anglais et aux Feroë. — A l'oc-
cident, il reste en Irlande. — A l'orient, il habite la
Suisse, la Hongrie, la Croatie, la Transylvanie et la Russie
moyenne.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, France 44° "iEcart en latitude :
iVon/, Laponie 66 i 22«
Occident, Irlande 13 0.| Ecart en longitude :
Onewf, Russie moyenne 46 E.) 59°
Carré d'expansion 1298
G. PX.ANTAGO, Lin.
Distribution géographique du genre. — Ce genre très-
naturel est très-répandu sur la terre et se trouve représenté
dans toutes les parties du monde. C'est en Europe qu'il do-
mine , car sur 150 espèces, 50 vivent dans le midi de ce
continent, sur les bords de la Méditerranée , en Italie , en
Espagne, en Sicile, en Grèce, en Tauride, en Dalmatie,
en Provence ou bien en Portugal , en Hongrie , et quelques-
unes môme sur les hautes montagnes de la Transylvanie.
— On connaît 26 Plantago dans l'Amérique du sud ; ils
sont surtout au Chili et au Pérou , puis au Brésil , à Monte-
Vidéo , à Buénos-Aires et enfin ils arrivent au détroit de
Magellan et à la Tcrre-de-Feu. — Il y en a moins de con-
170 PLANTAGINÉES.
nus, 17 à 18, dans l'Amérique septentrionale. Ils en occupent
les parties tempérées, les Etats-Unis et le Canada , à l'ex-
ception de quelques espèces qui croissent au Mexique et à la
Nouvelle-Grenade. — 24 espèces sont citées en Asie ; elles
ont pour centres principaux la Sibérie , d'où elles s'éten-
dent en Mongolie , à la Chine , au Kamtschatka , et aux
îles Aléoutiennes, puis aux Indes orientales et au Népaul.
Un troisième centre se trouve dans le Caucase , en Armé-
nie , en Syrie et dans l'Asie mineure. — L'Afrique a aussi
ses plantains ; on y en connaît 25 , dont 8 sont disséminés
dans les îles : aux Canaries , aux Açores , à Madère , à l'île
Maurice et à Sainte-Hélène ; 4 vivent au cap de Bonne-
Espérance et les autres dans la partie boréale du continent,
en Egypte et en Barbarie, 3 seulement atteignent la Numi-
die et l'Abyssinie. — L'Océanie n'est pas dépourvue non
plus des espèces de ce genre ; on en mentionne 7 : 4 à la
Nouvelle-Hollande, 1 aux Philippines, 1 aux îles Sand-
wich et 1 à la Terre-de-Diémen.
Plantago major, Lin. — Il est bien difficile de savoir
quelle est la véritable patrie du plantain. Nous le trouvons
partout où l'homme a pénétré. Il envahit ses jardins et la
lisière de ses champs , il croît entre les pavés de ses rues et
se plaît surtout sur le bord des sentiers fréquentés où il sem-
ble attendre comme une faveur que l'homme le piétine et
essaie de l'écraser. Il résiste à la sécheresse par sa racine
puissante et fibreuse , par ses larges feuilles souvent creusées
en cuillère, mais entières ou simplement froncées, ondulées,
et traversées par de grosses nervures très-saillantes et très-
résistantes au nombre de 9 à 11. — Dès le mois de mai ,
on voit sortir des épis de l'aisselle des feuilles. Ils s'allon-
gent assez rapidement et portent plusieurs centaines de (leurs,
PLANTAGO. 171
sessiles sur le prolongement du pédoncule, très-serrées dans
le haut de l'épi , espacées dans le bas. La iloraison d'un épi
aussi allongé dure très-longtemps et déjà des graines sont
mûres à la base que des boutons existent encore au sommet.
— Chaque ileur a un calice à 4 divisions , une corolle sca-
rieuse et persistante à 4 lobes, et 4 étaminesdont les anthè-
res purpurines ou orangées sont la seule décoration de l'épi.
Le stigmate est saillant et papillaire, et dès que la féconda-
tion , toujours certaine , est opérée , la capsule polysperme
grossit et s'allonge, puis elle se brise en travers et répand les
graines nombreuses qui étaient renfermées dans ses deux
loges. C'est le plus fécond de tous les plantains , dit
M. Barnéoud , dans sa Monographie; chaque capsule con-
tient jusqu'à 22 graines.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et se
trouve partout près des lieux habités , dans les plaines et sur
les montagnes. De Candolle le cite à 2,000™ dans les Alpes,
près des habitations, et Walhenberg dit qu'il monte jusque
au-dessus de la limite des sapins , au-dessus des chalets.
Géographie. — Le plantain habite une grande partie
de la terre. — Au sud , il vit en Espagne , en Algérie ,
dans le Sahara , dans les cultures arrosées des oasis , à Ma-
dère, aux Canaries, dans les lieux aqueux du mont Viride
à l'île Saint-Vincent, à l'altitude de 500'" dans l'île Saint-
Antoine dans l'archipel du cap Vert, dans les champs in-
cultes autour d'Adona en Abyssinie. — Au nord , on le
trouve dans l'Europe entière , jusque dans la Laponie, dans
l'Altenfiord , en Angleterre, en Irlande, dans les archipels,
aux Feroë et en Islande, où il vit près de sources si chaudes
que ses feuilles en sont crispées. — A l'occident, le Por-
tugal et une grande partie de l'Amérique du nord , à Terre-
Neuve, cuix Élats-rnis, au Canada et dans les terres boi-
Î72 PLANTAGINÊES.
îjées du nord jusqu'au 58°, à la côte nord-ouest. — A l'o-
rient , il occupe toute l'Europe , toutes les Russies, le Cau-
case , la Géorgie, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du
Baïkal et orientale, la Daliurie, leKamtschatka , les Aléou-
tienneset l'Amérique russe. — On le cite encore au Chili,
à la Nouvelle-Zélande et au cap de Bonne-Espérance.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Abyssinie 10® [Écart en latitude :
iVorc?, Altenfiord 70 j 60°
Occident et Orient 360 l^'^'^ '" ^""Situdc :
( 3C0«
Carré d'expansion 21600
Plantago MEDIA, Lin. — C'est le plus élégant des plan-
tains. Il habite non-seulement- le bord des chemins et les
lieux cultivés , mais encore les pelouses, les prairies et même
la lisière des bois. Il vit en société avec le Betonica of/ici-
7ialis, le Lotus corniculatus , le Briza mcdia^ et avec les
graminées qui ne s'élèvent pas assez pour l'étouffer. Sa ra-
cine est fusiforme ; ses feuilles sont étalées sur le sol en une
élégante rosette blanchâtre ou d'un vert grisâtre , velues, à
nervures sohdes et saillantes. Il existe à l'aisselle de ces
feuilles, d'oii sortent les hampes (lorifères , des poils longs et
blanchâtres; Vaucher pense qu'ils sont destinés à protéger
les fleurs, non encore développées, contre l'humidité en gé-
néral, et en particulier contre l'eau qui, en s'insinuantdans
les aisselles, pourrait altérer les jeunes fleurs. Il appuie cette
explication sur ce que ces poils, qui remplissent ici les fonc-
tions du vernis résineux ou gluant si commun sur les bou-
tons ou les calices des fleurs , manquent presqu'entièrement
dans les aisselles stériles et sont au contraire très-allongés ù
PLANTAGO. 17S
la base des feuilles fertiles. — Au mois de mai les pédoncu-
les s'allongent et montrent bientôt des épis serrés , roses ou
lilas, bien plus courts que ceux du P. major, mais fleu-
rissant comme eux de la base ausommet et répandant une
odeur suave d'héliotrope. Le matin, au lever du soleil, les
longs filets des étamines, d'une jolie nuance de lilas, plies en
deux et resserrés dans les enveloppes florales , se détendent,
les anthères lancent leur pollen , puis deviennent vacillantes,
et des stigmates papillaires le recueillent; plus tard la cap-
sule se brise en travers, comme celle de tous les plantains, et
répand ses semences qui sont géminées dans chaque loge.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît partout , mais
il semble préférer les calcaires. Il peut s'élever très-haut, et
on le rencontre sur le montVentoux, à 14-30™ sur le ver-
sant nord. M. Boissier le cite en Espagne entre 1300 et
1900°^. Ledebour l'indique dans le Caucase, entre 800 et
1300™ , et Wahlenberg l'indique aussi au-dessus de la H-
mite des sapins.
Géographie. — Au sud, il s'arrête dans le midi de l'Es-
pagne. — Au nord, il habite toute l'Europe, jusque dans la
Laponie australe, mais il manque aux archipels anglais et à
l'Islande, bien qu'il croisse aux Feroë. — A l'occident, il est
cité en Amérique , mais seulement au nord et dans les pro-
vinces russes. — A l'orient , il occupe encore l'Europe en-
tière , toutes les Russies , le Caucase , la Géorgie , les Sibé-
ries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal, orientale, la Dahurie
et l'Amérique russe.
Limites d* extension de V espèce.
Sud, Midi de l'Espagne 37° ] Ecart en latitude :
Nord, Laponie 66 ^ 29o
174 PLAKTAGINÉES.
Occident , Irlande 12 O. ] „
n ■ . A • ^OA (Ecart en longitude
Orient , Amérique russe 180 > "
-4-20=: 200 E.)
Carré d'expansion 6148
Plantago lanceolata, Lin. — Une des plantes les plus
communes des prairies, ce plantain paraît dès que la neige est
fondue. Ses feuilles allongées et lancéolées se dressent au-
dessus du gazon , et les bractées noires qui accompagnent
ses fleurs les font remarquer dans tous les lieux gazonneux où
cette espèce fait sa résidence habituelle. On le voit au prin-
temps avec le Liizuîa campestris, le Primula officinaUs, etc.
Ses hampes ou pédoncules striés, anguleux et souvent con-
tournés, s'allongent très-vite et de très-bonne heure. Dans
presque toutes les plantes , l'apparition des organes mâles
précède ceux des organes femelles. C'est l'inverse dans ce
plantain. Bien longtemps avant l'épanouissement des fleurs
on voit les styles saillants, garnis de stigmates papillaires,
qui se distinguent sur les bractées noires dont l'épi de fleurs
est accompagné. Plus tard la floraison commence par le
bas de cet épi. Chaque fleur laisse sortir 4 anthères d'un
blanc jaunâtre qui vacillent sur de longs filets et dont le
pollen s'échappe par jets. Mais alors les stigmates et les sty-
les sont flétris ; l'ovaire est fécondé et le pollen de ses éta-
mines, emporté par le vent, n'opère que des fécondations
dioïques. La capsule a les plus grands rapports avec celle de
l'espèce précédente.
Nature dtisol. — Altitude. — Il est indifférent et, quoi-
que souvent sauvage dans les prairies et dans les bois, il suit
l'homme dans ses habitations jusqu'à 2,000™ d'altitude, dans
les Alpes, près des chalets.
Géographie. — Au sud, il vit en Franco, en Espagne,
PLAXTACO- 175
en Algérie et sur divers points de l'Abyssinie — Au nord ,
il habite toute l'Europe, y compris toute la Laponie et l'Es-
lande, à l'exception des Orcades. — A l'occident, il existe
en Portugal et dans l'Amérique du nord , au fort Nor-
mand , sur les bords de la mer Arctique , dans les plaines du
Saskatchawan, près de la rivière Rouge, dans les terres boi-
sées au nord du Canada. — A l'orient, l'Europe entière ,
les Russies septentrionale , moyenne et australe , le Caucase,
la Géorgie , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Abyssinie. 10<* ) Ecart en latitude :
Nord, Laponie 69 j 59°
Occ{(/e«/, Canada 110 0. 1 Ecart en longitude:
Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. j 226»
Carre d'expansion 13334
Plantago alpixa. Lin. — Dès que l'on arrive dans
les hautes montagnes à une certaine élévation , on en est
averti par plusieurs espèces de plantes , et notamment par
le Plantago alpina et par le Trifolium alpinum , qui sont
fréquemment associés. Ce plantain, dont les rhizomes rameux
et traçants sont à demi-souterrains, forme des gazons com-
posés par l'assemblage de rosettes de feuilles linéaires, d'un
vert sombre , un peu charnues et souvent rougies à la base
par le froid des montagnes. De ces rosettes naissent des
hampes velues , terminées par des épis assez courts, garnis
de bractées violacées. Les fleurs sont verdàtres, munies
d'étamines orangées ou violettes. Les capsules sont lisses.
— Il fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur les
terrains siliceux, volcaniques ou détritiques , où il vit en
176 PLANTAGINÉES.
jpetites touffes disséminées et toujours à une grande hau-
teur. Nous le trouvons en Auvergne depuis 1,400™ jus-
qu'à 1,800"'. De Candolle le cite jusqu'à 3,000™ dans les
Pyrénées où il est aussi indiqué à cette altitude, sur le Vigne-
mal , par Labaumelle. Ramond l'a trouvé en petites touffes
éparses au sommet du pic du Midi. Il y est seul et non
accompagné du TrifoUum alpimim qui, dans nos mon-
tagnes d'Auvergne , est son compagnon ordinaire , mais un
peu plus bas et dans toutes les Pyrénées , ces plantes sont
associées et forment des pelouses d'une extrême finesse et
souvent d'une grande étendue. Les pâturages où ces deux
plantes se rencontrent , sont réputés les meilleurs pour les
moutons. En Suisse , il ne descend jamais sur les pentes in-
férieures des montagnes, selon Wahlenberg , mais il monte
même au-dessus de la limite des neiges éternelles. Il croît
aussi très-haut sur les montagnes de la Corse et de l'Italie,
et il atteint son minimum d'altitude en France , dans le
canton de Figeac (Lot), où il a été indiqué par M. Puel.
Géographie, — Au sud , il végète dans les Pyrénées ,
dans le centre de l'Espagne , en Corse et dans le midi de
l'Italie. — Au nord , il vit en Suisse, dans le Tyrol, puis
il est cité en Islande et aux Feroë , quoique manquant dans
le vaste intervalle qui sépare ces localités. — A l'occident ,
nous avons cité l'Islande. — A l'orient, il existe en Italie,
en Turquie , en Transylvanie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 40» ^ Ecart m latitude ;
Nord , Islande C5 j 25»
Occident y Islande 24 | Écart en longitude:
Orient , Transylvanie 22 E.\ 46»
Carré d'expansion 1150
PLANTAGO. 177
Plantago MARiTiMA , Lin. — Variable comme beau-
coup de plantes maritimes , cette espèce vivace se montre
sous toutes les dimensions , avec des feuilles entières ou dé-
coupées , linéaires ou élargies , mais toujours grasses et
consistantes, et s'élargissant au point où elles viennent s'insé-
rer sur des rbizomes rampants. Ses hampes, assez liautes ,
s'élèvent au-dessus des feuilles. Elles sont cylindriques ,
droites et pubescentes , terminées par un épi cylindrique,
serré et allongé. Les bractées sont concaves, obtuses et gla-
bres. Les étamines sont moins saillantes que dans les autres
plantains. — Il fleurit pendant l'été et pendant l'automne.
Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce n'habite
que les terrains salés, arrosés ou imprégnés de sel ou d'eaux
minérales. Il y ramifie ses tiges souterraines et se développe
en quantité quelquefois si grande qu'il forme de véritables ga-
zons. Il reste dans les plaines et presque toujours sur les rivages.
Géographie. — Il habite une grande partie de la terre.
Au sud , il croît en France, en Espagr^, en Algérie et
dans toute la région méditerranéenne. — Au nord, il habite
toute l'Europe, y compris la Laponie où il est commun sur
tout le rivage de l'Océan septentrional, du Nordland et du
Finmark jusqu'au cap Nord. Là il s'éloigne quelquefois des
rivages , mais il n'atteint jamais la région montagneuse. Il
existe aussi en Angleterre , en Irlande , dans les archipels
anglais et danois, en Islande. — A l'occident, il occupe le
Portugal , une grande partie de l'Amérique du nord , Terre-
Neuve , le Labrador, le Canada, la côte nord-ouest de la
Colombie, et Unalaska. — A l'orient, on le trouve aussi
dans toute l'Europe, dans toutes les Russies, toutes les
Sibéries, même dans la Sibérie arctique, et souvent au mi-
lieu des terres chargées de sels comme près du lac salé
de Koriiakofskoë , où Pallas le rencontra le .5 juin 1771
VIII 12
178 PLANT AGïNÉÉS.
parmi des Salsoîa. Il vit aussi dans la Dahurie , auKamts-
chatka et sur les îles Aléoutiennes d'oiî il va joindre l'Amé-
rique. — Dans l'hémisphère austral , on le cite aussi sur un
grand nombre de points : au cap Horn , au détroit de Ma-
gellan , au port Famine et au port de Grégory, et à la Nou-
velle Zélande.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud y Algérie 35<> | Ecart en latitude :
Nord, Cap^ord 71 ( 36«
Occident et Orient 360 ( „^^
I 360°
^o
Carré d'expansion 12960
Plantago serpentina, Lam. — Ce plantain vivace, à
racine dure et presque ligneuse , croît en touffes sur les
rochers et dans les heux les plus arides. Ses feuilles sont
glabres, subulées , serrées les unes contre les autres, et for-
ment parfois des gazons considérables. Elles sont entières ou
dentées. La hampe est terminée par un épi de fleurs oblong,
souvent penché ou incliné. — Il fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur les
micaschistes , sur les granits , sur les arkoses et sur presque
tous les terrains siliceux. Il n'est pas exclu des calcaires
puisqu'on le cite sur le mont Ventoux à 1,430™. M. Bois-
sier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 2,000 et
3,000" ; il habite aussi les montagnes de la Corse.
Géographie. — Au sud, le midi de la France et de l'Es-
pagne , la Corse et l'Algérie. — Au nord , il arrive dans le
Tyrol et la Carniole. — A l'occident , il vit en Portugal. —
A l'orient, il est en Italie, en Sicile, en Hongrie, en Croatie,
en Transylvanie, en Dalmatie , en Turquie.
PLAMTAGO. 179
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Algérie 36° \ Ecart en latitude :
Nord, Transylvanie 49 i 13"
Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude :
Orient , Transylvanie 22 E J 32**
Carré d'expansion 416
PlantagoCoronopus, Lin. — II recherche, comme beau-
coup de plantains, le bord des chemins, les lieux incultes.
Il est annuel, parfois bisannuel , et étale sur la terre une ro-
sette de feuilles dont les incisions et les découpures varient à
l'infini. L'épi florifère part du centre et porte un assez grand
nombre de fleurs qui offrent la structure ordinaire des fleurs
des plantains. Les calices sont ciliés; les laciniures delà co-
rolle sont très-aiguës ; les anthères jaunes sont leur seul orne-
ment. Le fruit est une capsule dont la cloison porte des deux
côtés une aile qui la fait paraître tétragone. Cette capsule
esta 2 loges qui contiennent chacune 2 graines. — Il fleu-
rit pendant la majeure partie de l'année.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
siliceux et sablonneux de la plaine.
Géographie. — Au sud, il est répanda en France, en
Espagne , aux Baléares , en Algérie , jusque dans les cultures
arrosées des oasis , aux Canaries , à Madère et dans toute la
région méditerranéenne. — Au nord, il est aussi très-ré-
pandu en France , en Belgique , en Bavière , en Danemarck,
en Gothie , dans la Norvège australe , en Angleterre , en Ir-
lande, aux Hébrides , aux Orcades , au Shetland , aux Feroë
et en Islande. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A
l'orient , il croît en Suisse , en Italie, en Sicile, en Dalmatie ,
en Grèce , en Turquie , dans le Caucase et en Géorgie.
180 PLANTAGINÉES,
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Canaries 30^ ) Écart en latitude :
Nord , Islande 66 ^ 36°
Occident, Islande 26 0. ) Ecart en longitude :
Omw^ Géorgie 47 E.) 73«
Carré d'expansion 2628
Plantago Psyllium, Lin. — Espèce annuelle qui habite
les lieux secs , les coteaux arides, et dont la tige , simple à
la base et rameuse au sommet , est toujours un peu velue.
Ses feuilles sont opposées , fasciculées , linéaires , planes ,
arquées en dehors et un peu visqueuses au toucher. L'épi
est globuleux et comprimé, accompagné de bractées étroites
et pointues. La capsule est ovoïde , à deux loges monosper-
mes. — Il fleurit en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains
calcaires de la plaine ou les sables maritimes.
Géographie. — Au sud , il est répandu en France dans
la région des oliviers , en Corse, en Espagne , aux Baléares,
en Barbarie dans les moissons, et jusque dans les cultures
arrosées des oasis, dans toute la région méditerranéenne, ex-
cepté l'Egypte , aux Canaries , aux îles du cap Vert et dans
les lieux sablonneux autour d'Adona en Abyssinie. — Au
nord , il ne va pas au delà du plateau central de la France.
— A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, il vit
en Suisse , en Italie , en Sicile , en Sardaigne, en Tran-
sylvanie , en Dalmatie , en Grèce , eu Turquie , en Syrie ,
Sur le mont Sinaï et dans l'Asie mineure.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Abyssinie 10" ) Ecart en latitude :
Nord , France 45 ^ 35°
PLANTAGO. 18Î
Occident, Iles du Cap- Vert. ... 25 O. | Ecart en longitude :
Orient , Asie mineure 46 E. ) 71"
Carré d'expansion 2485
Plantago arenauia , W. et K. — Il est annuel et croît
souvent en abondance dans les lieux arides et sur les sables
des rivières. Il se montre parfois tout-à-coup, quand on creuse
des canaux et des rivières, sur les terres remuées qui reçoi-
vent l'influence de l'air. Il a paru en quantité sur les berges
du chemin de fer dans le département de l'Allier. Le même
fait s'est reproduit en Angleterre et dans plusieurs autres lo-
calités. — La racine est pivotante et donne naissance à plu-
sieurs tiges droites et herbacées , hérissées , comme le reste
de la plante , de poils blancs et visqueux. Les feuilles sont
opposées , linéaires, étroites et généralement entières. Les
pédoncules, axillaires et redressés, portent des épis conoïdes et
compactes, entourés d'un involucre formé par le développe-
ment des bractées inférieures. — Il fleurit en juillet et août.
Nature du sol. — AUilude. — Il recherche les terrains
siliceux et sablonneux de la plaine.
Géographie. — Au sud , il croît en France et dans le
midi de l'Italie. — Au nord , il vit en France , en Belgique,
sur les bords du Rhin, en Lithuanie. — A l'occident, il
reste en France et en Belgique. — A l'orient , il végète en
Autriche , en Croatie, en Transylvanie , en Turquie, en Tau-
ride , dans le Caucase , en Géorgie, dans les llussies moyenne
et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 40'» / Ecart en latitude :
iVorrf, Lithuanie 53 i VV*
Occident, France 4 0.) Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Altaï 92 E. ^ Or)"
Carré d'expansion 12Y8
182 PLANTAGINÉES.
Plantago Cynops, Lin. — Sous-arbrisseau à tiges du-
res et tortues , à feuilles étroites , épaisses , opposées , for-
mant de petits buissons dans les champs incultes et sur le
bord des chemins. Les rameaux se terminent par des bour-
geons dépourvus d'écaillés, qui résistent à l'hiver et empê-
chent cette plante de s'avancer dans les régions septentrio-
nales. Les fleurs sont réunies en capitules portés par de
longs pédoncules qui naissent de l'aisselle des feuilles ;
elles sont accompagnées de bractées larges et souvent folia-
cées ; la capsule s'ouvre horizontalement, plus près de la
base que d u sommet. Elle est à deux loges , et chacune
d'elles contient une semence cornée et concave. — Il fleurit
pendant tout l'été.
Nature du sol. — Altitude. — 11 croît sur les calcaires,
dans les terrains compactes et rocailleux de la plaine. Il s'é-
lève un peu dans les pays très-chauds et atteint, selon
M. Boissier, jusqu'à 1,600'" dans le midi de l'Espagne.
Géogra'phie. — Il est méridional et se trouve, au sud, en
France, en Espagne, en Algérie et aux Canaries. — Au
nord , il existe en Suisse , en Autriche , et en France jusque
dans le Jura. — A l'occident, il est aux Canaries. — A
l'orient, il croît en Italie et en Sicile , en Transylvanie,
en Turquie et dans l'Asie mineure.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30" ) Écart en latitude :
iVord, France 48 j 18»
Occident , Canaries 18 0.) Écart en longitude :
Orient , Asie-Mineure 32 E.) 50«
Carré d'expansion 900
AHÂRANTUÂCÉES. 183
MONOCHLAMIDÉES.
FAMILLE DES AMARANTHACEES.
Ces plantes, assez nombreuses, sont très-abondantes dans
la zone équatoriale des deux continents. Elles deviennent
moins communes dans les zones subtropicales ; elles dimi-
nuent encore dans les zones tempérées et s'effacent complète-
ment des pays froids. — L'Europe ne possède qu'un petit
nombre d'Amaranthacées : 7 en Sicile, 9 dans le midi de
l'Italie , 3 ou 4 seulement dans quelques autres flores. —
Elles disparaissent entièrement dans le sens des longitudes,
c'est-à-dire , vers l'orient, ainsi que dans les montagnes et
dans les îles. Le rapport des Amaranthacées d'Europe au
reste de la végétation de celte même contrée est 1 : 648.
G. ARIABANTHUS, Lin.
Distribution géographique du genre. — Les Amaran-
thus constituent un genre assez nombreux , composé de 66
espèces , dont la moitié habite l'Asie. 25 sont des Indes
orientales ou du Népaul , et les autres sont dispersées en
Chine , au Japon, au Caucase et en Géorgie. — 17 vivent
dans l'Amérique septentrionale , depuis la Jamaïque jusqu'à
la Virginie et la Pensylvanie. — 4 seulement , de l'Améri-
184 AMAUANÏUACÉES.
que méridionale, croissent au Pérou et au Brésil. — L'Eu-
rope n'a que 10 Amaranlhus , tous de ses régions méridio-
nales et australes. — 4 espèces sont indiquées à la Nouvelle-
Hollande. — Une seule, africaine, végète dans la Guinée.
Amaranthus SYLVESTRis , Dcsf. — Cette espèce est
presque domestique ; elle vit sur les décombres, autour des
habitations, sur le bord des chemins. Elle est annuelle et
lève en grande quantité au printemps. Une partie des jeunes
plantes périssent pendant la chaleur de l'été ; les plus vi-
goureuses survivent et montrent des tiges élevées, garnies
de feuilles alternes , entières , qui sont presque pendantes
pendant les chaleurs et pendant la nuit. Les fleurs , mo-
noïques, sont axillaires, réunies par petits pelotons, et la
partie supérieure des tiges continue de se garnir de feuilles.
— Les fleurs sont très-petites , vertes, sans éclat. Leur pé-
rigone est foliacé, et leurs étamines, dont les anthères
s'ouvrent aussitôt que la fleur s'épanouit, répandent un
pollen abondant sur un stigmate aigrette. La fleur se flétrit
le jour même de sa fécondation et d'autres lui succèdent.
Les fruits sont de petits utricules monospermes , munis
d'un couvercle qui s'ouvre à la maturité, et la plante reste
garnie de petites capsules béantes dont les graines se sont
répandues. — Il fleurit en été et pendant une partie de
l'automne.
Nature du sol, — Allilude. — Il recherche les lieux
habités et les terrains salifères , indifférent à leur nature
physique. Il reste dans la plaine et s'élève à peine sur les
pentes des montagnes dans les pays très-chauds.
Géographie. — Au sud , il habite l'Espagne , la Barba-
rie, les cultures arrosées des oasis et les Canaries. — Au
nord, il vit en France, en Belgique, en Allemagne, en
AMARANTHLS. 185
Bavière et en Russie jusqu'à Saint-Pétersbourg , mais tou-
jours disséminé. — A l'occident , l'Espagne et les Cana-
ries. — A l'orient, il croît en Autriche , en Italie, en Si-
cile, en Dalmatie , dans le Péloponèse, la Tauride , le Cau-
case, la Géorgie, dans les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30° \ Ecart en latitude :
Nord, Russie 60 j 30«
Occident , Canaries 18 0. | Ecart en longitude :
Orient, Russie moyenne 52 E.) 70**
Carré d'expansion c 2100
Amaranthus Blitum, Lin. — C'est toujours le môme
type qui domine dans les Amaranthus ; des tiges simples
ou rameuses et des feuilles entières ; mais dans cette espèce
les feuilles sont presque rondes , d'un vert noirâtre et sou-
vent marquées d'une tache brune en dessus. Les fleurs,
quoique axillaires, se rapprochent au sommet de la plante
où elles semblent former un épi. — Les fleurs femelles ont
de jolis stigmates aigrettes et saillants pour recueillir le pollen
des fleurs mâles. — Elle fleurit en été et en automne.
Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter-
rains salifères de la plaine.
Géographie. — Au sud, cette plante vit en France , en
Espagne, à Madère et aux Canaries. — Au nord , elle est
en Belgique , en Allemagne, en Danemarck , en Gothie et
en Suède oii elle devient sporadique. — A l'occident , elle
croît en Portugal , à Madère. — A l'orient, on la rencon-
tre en Suisse, en Italie, en Dalmatie, en Hongrie , en
Croatie, en Traiisvlvaîiie , en Grèce, à Athènes, en Tur-
186 A^klAKANTUACÉES.
quie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans les
Russie» moyenne et australe. — Elle est indiquée aussi au
Pérou, au Chili, à Buénos-Aires et au cap de Bonne-
Espérance.
Limites d^ extension de l'espèce.
Sud^ Canaries SO® ^Éca^t en latitude :
Nord, Russie 60 j 30«
Occident, Madère 19 0.-) Ecart en longitude:
On'en/ , Russie moyenne 49 E.j 6S^
Carré d'expansion 2040
Amaranthus prostratus, Balb. — Commun le long des
murs , sur le bord des chemins , cet Amaranthus a des ti-
ges rameuses, rougeâtres et couchées, qui se terminent,
comme dans l'espèce précédente , par des épis de fleurs
formés par de petits pelotons ramassés. C'est une de ces
plantes sans élégance que le botaniste seul distingue au
milieu des Cardiiacéeselâes Polygonées qui, à la fin de l'été
et pendant l'automne , lui disputent les décombres.
Nature du sol. — Allitude. — Il croît sur les terrains
salilères et siliceux de la plaine.
Géographie. — Au sud , il croît en France, en Espagne,
aux Baléares , en Algérie. — Au nord , il ne dépasse pas la
Belgique. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l'orient,
on le trouve en Autriche, en Italie, en Sicile , en Dalmatie,
en Croatie , en Hongrie et en Turquie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Algérie 35° | Ecart en latitude ;
Nord, Belgique 49 ( 14''
AMARANTUL'S. 187
Occident, Portugal 10 0."| Ecart en longitude :
Orient , Turquie 29 E. j 39°
Carré d'expansion 546
Amaramhus retroflexus, Lin. — Il est annuel et
végète sur les berges des chemins , sur le bord des champs
et sur les décombres. Ses tiges sont droites et fermes, à
rameaux courts, garnies de feuilles longuement pétiolées ,
d'un vert pâle, à bords ondulés. Les fleurs sont verdâtres
et réunies en glomérules rapprochés et formant ainsi une
espèce de panicule. Les mâles ont 5 étamines ; les femelles,
placées à la base de l'épi, restent constamment fermées,
tandis que les mâles étalent leur périgone. — Il fleurit en
été et en automne.
Nature du sol. — Aîlitude. — Plante des terrains sali-
fères et de la plaine.
Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne,
en Algérie. — Au nord , en Belgique , en Allemagne , en
Lithuanie. — A l'occident, il existe en Portugal. — A
l'orient, il habite la Suisse, l'Autriche, l'Italie, la Sicile, la
Dalmatie, la Croatie, la Transylvanie, la Hongrie, la Grèce,
la Turquie , la Tauride, le Caucase , la Géorgie , les Russies
moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Algérie 35" | Ecart en latitude :
iVord, Lithuanie 54 J 19«
Occident , Espagne 6 O. I Ecart en longitude :
Orient , Sibérie altaïque 96 E. j 102"
Carré d'expansion ♦ . 1938
188 CHÉNOPODÉES.
FAMILLE DES CHENOPODEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le seîis
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie 0»àlO«18oO. à 5«E. 1
Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. l
Algérie 33 à 36 5 0. à 6 E. 1
Roy. de Grenade... 36 à 37 5 0. à 8 O. 1
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1
Portugal 37 à 42 9 O. à 11 0. 1
Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1
Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1
France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1
Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1
Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 0. l
Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1
Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1
Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1
Russie septentr'^ . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1
Europe entière 1
468
416
58
60
58
61
77
36
37
99
85
25
72
118
54
46
62
48
50
72
64
57
63
142
85
PROPORTIONS RELATIVES. 189
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude. Longitude.
Irlande 510 3 55" 7°0. à 13°0. 1 : 54
Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. 1 : 54
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 72
Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 46
Sibérie de l'Oural . 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 : 15
Sibérie altaïque. . . 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : 20
Sibérie du Baïcal.. 49 à 67 93 E. à 116 E. 1 : 47
Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 1: 56
Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 70
Sibérie arctique.. . 67 à 78 60 E. à 161 E. 1 : 157
Kamtschatka 46 à 67 148 E. à 170 E. 0 : 0
PaysdesTschukhis. » « 155 E. à 175 O. 0 : 0
lies de l'Océan or". 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 498
Amérique russe.. . 54 à 72 170 O à 130 E. 1 : 72
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.deGr'%rég.alp.etniv. 36oà37o 1500 à 3500 0 : 0
Roy. deGrenade, rég. niv. . 36 à 37 2500 à 3500 0 : 0
Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 0 : 0
Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 0 : 0
Pic du Midi de Bagnères. . . » » 0 : 0
Plat, central, rég. monlagn. 44 à 47 500 à 1900 0:0
Plateau central, sommets. . 44 à 47 1500 à 1900 0 : 0
Alpes 45 à 46 500 à 2700 0 : 0
Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 0 : 0
190 CHKNOl'ODÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles,
Lalilude. Longitude.
Iles du Cap-Vert.... 12oà li*' 24° 0. à 27oO. 1: 89
Canaries 28 à 30 15 O. à 20 O. 1 : 48
Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 0. 1 : 66
Orcades 59 5 O. à 6 0. 1 : 121
Shetland 60 à 61 3 O. à 4 0. 1 : 44
Feroë 62 9 0. 1 : 74
Islande 64 à 66 16 O. à 27 0.1:137
Mageroë 71 24 E. 1.194
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0
IleMelville 76 114 O. 0: 0
lie J. Fernandez 33 à 40 S. 76 0. 0: 0
Nouv.Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 0. à 176 0. 1 : 13
Malouines 52 S. 59 O. à 65 0. 0 ; 0
Les Chénopodées constituent une très-nombreuse famille
qui appartient en grande partie aux régions maritimes de
l'Europe et de l'Asie , ou dont les espèces s'attachent aux
pas de l'homme et s'éloignent rarement de ses habitations
ou de ses cultures. Quoique voisines des Amaranthacées,
qui abondent sous les tropiques, ces plantes sont rares dans
la zone équinoxiale. — Dans le sens des latitudes , nous
les voyons offrir leur maximum dans la zone moyenne , en
Russie , en Tauride , dans le Caucase, puis diminuer à me-
sure que l'on s'avance vers le sud ou vers le nord. — Dans
le sens des longitudes , elles acquièrent une prépondérance
extrême à l'est , en Asie , dans les plaines de la Sibérie ,
dont le sol salifère paraît avoir subi l'influence des eaux
marines. C'est à tel point que, dans la Sibérie de l'Oural,
elles forment le 1/15 et dans la Sibérie de l'Altaï le 1/20,
tandis que la moyenne pour toute l'Europe est 1/85. — Les
SALSOLA. 191
Chénopodées manquent totalement dans les montagnes.
Elles ne s'y élèvent qu'en suivant l'homme dans ses ascen-
sions ; elles marquent quelque temps le lieu de son séjour
momentané, puis elles disparaissent comme lui. — 11 n'en
est pas de même dans les îles. Le voisinage de la mer en
retient quelques-unes , et elles s'y présentent à peu près
dans la même proportion que sur les continents voisins.
G. SALSOLA, Lin.
Distribution géographique du genre. — On connaît en-
viron 50 Saîsoîa qui tous sont des plantes sans beauté et
sans fraîcheur. Ils constituent en partie la végétation des
rivages et des lieux salés. — L'Asie est leur principale pa-
trie ; on en compte 30 espèces, dont les centres principaux
sont aux grandes Indes, dans la Sibérie de l'Altaï et dans
le Caucase. Quelques-unes vivent en Arabie. — Après l'Asie,
vient l'Afrique où l'on en cite 12 espèces qui se trouvent
presque toutes en Egypte : 1 Salsola vit à Mogador , 1 à
Sainte-Hélène et 1 autre le long du canal de Mozambique.
— 12 espèces aussi vivent en Europe , toutes sur les côtes
de la Méditerranée ou de l'Océan, en Espagne, en Portugal,
en Sicile, en Provence ou en Dalmatie. — 3 se trouvent au
Chili. — 3 autres aux Etats-Unis d'iVmérique. — 3 encore
sont confinées à la Nouvelle-Hollande.
Salsola Kali , Lin. — Annuelle comme le plus grand
nombre des Chénopodées , cette plante croît en sociétés
nombreuses dans les lieux cultivés et dans ceux qui , de près
ou de loin , sont exposés aux émanations maritimes ou aux
irrigations d'eau salée. Sa tige est dure et rameuse; ses
feuilles étalées , subulées et même épineuses au sommet.
192 CHÛNOPODKES.
Les fleurs , verdàtres , naissent solitaires aux aisselles des
feuilles supérieures. Elles sont remarquables par leur péri-
gone qui semble formé d'un plateau sur lequel les 5 sépales
sont insérés. 5 étamines partent aussi de la base du périgone.
Les stigmates sont allongés. Après la fécondation la base du
périgone prend de l'accroissement, s'épaissit et forme une
petite couronne à 5 loges membraneuses. — Il fleurit en
automne.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les lieux
salés et maritimes de la plaine , remontant jusque dans le?
Alpes et les Pyrénées. Nous l'avons trouvé près d'Aiiduze
(Gard) sur des dolomies décomposées avec Trihulus terres-
tris et [heris Prostii. Il semble que la magnésie ou le cal-
caire puisse dans quelques cas remplacer les émanations ma-
ritimes.
Géographie. — Au sud cette espèce occupe une partie
du littoral de la Méditerranée , en France, en Espagne, aux
Baléares , en Algérie et aux Canaries. — Au nord, elle suit
également les rivages , en France , en Belgique , en Alle-
magne , en Angleterre , en Irlande et dans toute la Scandi-
navie jusque près de la Laponie. — A l'occident, elle est
en Portugal et aux Canaries. — A l'orient, elle existe en
Autriche, en Italie , en Dalmatie, en Grèce , en Turquie,
en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, en Arménie, dans
les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans les
terrains salés de toutes les Sibéries , à l'exception de la Si-
bérie arctique.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Canaries 30° ) Ecart en latitude :
Nord , Finlande 63 j 330
POLYCHNEMIM. 193
Occident, Canaries 18 O. ^ Ecart en longitude :
Orj'en/, Sibérie orienlale ICO E. ) 178®
Carré d'expansion 5874
G. POLTCHiaEiaura , Lin.
On n'en connaît que 7 espèces dont 4 sont dispersées en
Europe. — 1 habite la Sibérie. — 1 autre l'Amérique cen-
trale , Buénos-Aires. — La dernière , rAmérique du nord ,
dans l'Etat de Missouri.
PoLYCHNEMUM ARVENSE , Lin. — Il se trouve assez com-
munément dans les champs. Il est annuel et ne paraît qu'as-
sez tard. Ses tiges sont couchées, rameuses, rouj^eàtres et
comme articulées; les feuilles, disposées en séries quater-
naires, sont allongées, subulées, et s'élargissent à leur base
en une membrane transparente qui embrasse la tige. — Les
fleurs sont sessiles aux aisselles supérieures, une ou deux
ensemble, et protégées par 3 bractées. — Le périgone est
à 5 folioles qui s'écartent sous l'influence de la lumière so-
laire , et montrent 3 étamines dont les anthères sont car-
minées. Ces étamines, insérées sur un disque hypogyne, ne
tardent pas à répandre leur pollen sur les deux stigmates.
Aussitôt la fécondation opérée, la fleur se referme. Le fruit
est un utricule ouvert au sommet, mais pourvu d'un opercule.
II se détache avec son périgone. — II fleurit pendant tout
l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains
calcaires et argileux et reste dans les plaines.
Géographie. — Nous réunissons géographiquement les
P. arvense et P. majus , Braun , bien que ces plantes nous
paraissent différentes. — Au sud , on les trouve en F'rance ,
viii ^3
104 aiÉKOPODÉES.
en Espagne , dans le midi de l'Italie. — Au nord , elles
existent, au moins le P. arvense , en France , en Belgique,
en Allemagne et en Lithuanie. — A l'occident, elles res-
tent en France et en Espagne. — A l'orient, elles croissent
en Suisse, en Italie , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie,
en Transylvanie, en Turquie , en Tauride , dans le Caucase,
dans les Russies moyenne et australe et dans la Sibérie de
l'Altaï.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Midi de l'Italie 40» ) Écart en longitude :
iVorrf, Lithuanie 54 j 14»
Occident, Espagne 5 0. 1 Écart en latitude :
Orieiit , Sibérie altaïque 92 E. ) 97»
Carré d'expansion 1358
ù, CHENOPODinm , Lin.
Distribution géographique du genre. — On rencontre
aussi les formes peu élégantes des Chenopodium dans toutes
les parties du monde, et l'on en connaît déjà plus de 60 es-
pèces.— 22 vivent en Europe, très-dispersées , ayant
une tendance vers les rivages et les lieux salifères , mais al-
lant presqu'indistinctement du sud au nord, quoique moins
répandues dans la Scandinavie. — 15 habitent l'Asie et sont
concentrées aux Indes orientales et au Népanl , en Sibérie,
en Chine et au Japon. — L'Amérique du sud n'a que 10
espèces : du Chili , du Brésil et du Pérou. — On n'en
compte que 6 dans l'Amérique septentrionale , au Mexique
et aux Etats-Unis. — 6 appartiennent à l'Afrique et sur-
tout au Cap et à l'Egypte; 1 croît en Guinée , 1 autre aux
Canaries. — Dans l'Océanie, on en connaît 3 à la Nouvelle-
Hollande et I à la Nouvelle-Zélande,
CHENOPODIUM. 195
CnE>oroDiUM HYBRiDUM, Lin. — Il est annuel et croît
dans les lieux cultivés, sur le bord des champs, dans les vi-
gnes et les jardins. Sa tige est droite , glabre et cannelée ,
souvent simple et garnie de feuilles tendres, très-anguleuses,
d'un vert foncé. Les lleurs sont terminales, réunies en glo-
mérules, disposés eux-mêmes en une sorte de panicule. —
Il fleurit pendant l'été et pendant l'automne.
Nature du sol. — Altitude. — Il végète sur les terrains
salifères de la plaine, et remonte jnsque dans les hautes val-
lées des montagnes , où on le trouve autour des chalets et
des burons.
Géographie. — Au sud , il vit en France et dans le midi
de l'Italie. — Au nord , il existe dans tout le centre de
l'Europe, en Danemarck, en Golhie, en Norvège, en
Suède, en Finlande et en Angleterre. — A l'occident, il
reste en Angleterre. — A l'orient, on le rencontre en Hon-
grie, en Croatie, en Transylvanie, en Tauride, dans le
Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale,
moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Al-
taï, du Baïkal, orientale, et dans la Dahurie.
Limites d'extension de r espèce.
Sud, Midi de l'Italie 40° i Ecart en latitude :
Nord , Finlande 62 ) 22o
Occident , Angleterre 7 O. | Ecart en longitude :
Orient , Sibérie orientale 163 E. j 170<*
Carré d'expansion 3740
CiiENOPODiuM URBicoi, Lin. — Annuel et commun sur
les bords des chemins et des fossés , dans les rues des villa-
ges, sur les sables des ri\ières. Sa tige est haute, droite.
196 CIIÉNOPODÉES.
glabre et striée, ordinairement simple et garnie de feuilles
pétiolées, deltoïdes, dentées, épaisses, d'un beau vert, et
glabres des deux côtés. Les fleurs sont réunies en gloméru-
les, eux-mêmes disposés en grappes droites , axillaires et
redressées contre la tige. — Il fleurit en été et en automne.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
salifères des plaines et peut s'élever à 1,000 à 1,200™ dans
les montagnes.
Géographie. — Au sud, il croît en France, en Espa-
gne et aux Canaries. — Au nord , dans tout le centre de
l'Europe, dans toute la Scandinavie , la Laponie exceptée ,
en Finlande , en Angleterre et en Irlande. — A l'occident ,
on le trouve en Portugal et aux Canaries. — A l'orient , il
habite la Suisse, l'Italie , laDalmatie, la Croatie, la Hon-
grie, la Transylvanie, la Tauride, le Caucase , la Géorgie,
les Russies septentrionale , moyenne et australe , les Sibé-
ries de l'Oural et de l'Altaï, et la Dahurie.
Limites d'extension de Vesyàce.
Sud, Canaries 30° J Ecart en latitude :
iVorrf, Finlande 62 \ 32«
Occà/en/, Canaries 18 0. ) Ecart en longitude:
Omni, Dahurie 119 E.j 137°
Carré d'expansion 4384
Chenopodiûm MURALE , Lin. — Annuel et très-commun
dans le voisinage des habitations. Sa tige est droite, souvent
rameuse à la base , verte , striée , offrant quelquefois des
angles rouges. Les feuilles sont triangulaires, pointues,
d'un vert foncé, les plus jeunes un peu glauques. Les fleurs
sont réunies en glomérules qui forment des grappes axillaires
CHENOPODIL'M. 197
et unies , qui s'écartent obliquement en dehors et s'élèvent
un peu au-dessus du feuillage. — 11 fleurit en été et en
automne.
Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains
salifèrcs de la plaine.
Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne,
aux Canaries, à Madère, en Egypte, en Algérie dans les
champs , dans les jardins , jusque dans les cultures arrosées
des oasis, aux îles Saint-Jacobi et Saint-Vincent au cap
Vert , dans les lieux incultes autour d'Adona en Abyssinie ,
où il fleurit en novembre. — Au nord , il croît dans la ma-
jeure partie de l'Europe et arrive jusqu'en Suède , ainsi
qu'en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il végète
en Portugal, à Madère et aux Canaries. — A l'orient, il
occupe la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dalmatie , la Croa-
tie , la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce , la Turquie , la
Tauride, le Caucase, la Géorgie, l'Arabie, les Russies
moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Abyssinie. 10° 1 Ecart en latitude :
iVorrf, Suède 58 j 48»
Occident, Madère 19 0.] Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. i 66»
Carré d'expansion 3168
Chenopodidm album , Lin. — Cette plante est une des
plus répandues dans les champs, dans les jardins, sur les
décombres, sur les sables des rivières, autour des sources
minérales, etc. Annuelle comme les précédentes, elle varie
à l'infini parla dimension de ses tiges généralement élevées
et peu rameuses , et par la forme de ses feuilles qui, cepen-
198 cnÉxopoDÉEs.
dant , restent ovoïdes , tronquées à la base , quelquefois en-
tières, quelquefois sinuées et jamais divisées en 3 lobes.
Leur surface inférieure est recouverte , dans cette espèce
comme dans quelques autres, d'une poussière glauque dont
les globules sont visibles à l'œil nu , à peu près sphériques
et d'un diamètre très-varié. On aperçoit surtout ces globu-
les dans le premier développement de la plante. Les fleurs
naissent aussi en glomérules disposés en grappes ou en épis
sur les rameaux. Les graines sont lisses et jamais chagrinées.
— Elle fleurit pendant la majeure partie de l'année.
Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche aussi les
terrains salifères et suit l'homme dans les montagnes jusque
dans ses stations les plus élevées.
Géographie. [ — Ce Clienopodium est répandu sur la
majeure partie de la terre. — Au sud , il croît en France,
en Espagne, en Barbarie, aux Canaries, à Suint-Thomas
en Nigritie , dans les lieux incultes autour d'Adona en
Abyssinie , où il fleurit en octobre. — Au nord , il est ré-
pandu dans toute l'Europe, dans toute la Scandinavie, en
Laponie où il^trouve sa limite à 70° 30', en Angleterre , en
Irlande, aux Hébrides, aux Shetland, auxFeroë et en Is-
lande. — A l'occident', il est aussi en Portugal et à l'île de
Cuba, ainsi que dans une grande partie de l'Amérique du
nord , du lac Iluron au Saskatchawan , aux montagnes Ro-
cheuses et au lac de l'Ours. — A l'orient, il végète en
Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en
Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tau-
ride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies sep-
tentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Ou-
ral , de l'Altaï, du Baïkal et orientale, et dans la Dahurie.
— Dans l'hémisphère austral il est cité au Chili et au cap
de Bonne-Espérance.
CHENOPODICM. 19^
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Nigritie 0" ) Ecart en latitude :
Nord , Laponie 70 ) 70°
Occî'rfen/, Montag. Rocheuses. 160 O.) Ecart en longitude:
Omn/, Sibérie orientale 163 E.j 323*^
Carré d'expansion 22610
Chenopodium polyspermum , Lin. — : Il habite , comme
les autres, les lieui cultivés et humides, les rues et les abords
des villages. Ses tiges sont rameuses, ses feuilles lisses et
entières. — Ses grappes de (leurs sont réunies aux aisselles
et à l'extrémité des rameaux. Le périgone est à 5 divisions ,
les étamines sont au nombre de 5. Il y a 2 stigmates. Son
périgoîie ne recouvre pas le fruit ; il s'entr'ouvre, dit Vau-
cher, avant sa maturité et laisse voir une petite baie sèche
dépourvue d'utriculc et qui achève de mûrir à l'air libre ; la
dissémination a lieu pendant tout le cours de l'été, et les
tleurs , les unes mâles , les autres femelles , se succèdent con-
tinuellement. Elles sont disposées en cyme, et celle qui s'é-
panouit la première est placée à l'angle de la première di-
chotomie ; ensuite vient celle de la seconde et ainsi de suite.
— Il fleurit pendant l'été et l'automne.
Nature du soL — r Altitude. — Terrains salifères de la
plaine.
Géographie. — Au sud , on le trouve dans le midi de la
France et de l'Italie. — Au nord , il habite le centre de
l'Europe , le Danemarck , la Gothie , la Norvège , la Suède
€t la Finlande australe, ainsi que l'Angleterre où il rencon-
tre sa limite occidentale. — A l'orient , il vit en Suisse , en
Autriche , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , on Tran-
sylvanie , en Turquie, eu Tauride, dans le Caucase, en
200 CHÉNOPODÈES.
Géorgie , dans les Russies septentrionale , moyenne et aus-
trale , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal et
orientale.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Midi de ritalie 40» | Écart en latitude :
Nord, Norvège 68 ^ 28«
Occident , Angleterre 7 0.) Ecart en longitude :
Orient , Sibérie orientale 163 eJ 170"
Carré d'expansion 4760
Chenopodium Vulvaria, Lin. — Cette plante infecte
abonde le long des murs, dans les rues des villages et sur
les décombres et les ruines des lieux habités. Elle traîne de
longues tiges rameuses , garnies de feuilles ovales, entières,
ayant un aspect glauque dû à une infinité de globules gras
ou résineux qui sont sans doute la cause de son odeur insup-
portable. Ses fleurs sont ramassées aux aisselles supérieures
des feuilles, et finissent par former des épis interrompus. Ses
graines sont brillantes et ponctuées. — Elle fleurit pendant
l'été et l'automne.
Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères et
graveleux de la plaine et des montagnes peu élevées.
M. Boissier la cite en Espagne dans sa région monta-
gneuse et Ledebour l'indique dans le Taliisch entre 800
et 1,300"'.
Géographie. — Au sud , elle est commune en France ,
en Espagne et surtout en Algérie. — Au nord , elle habite
la France , la Belgique , l'Allemagne , le Danemarck , la
Gothie , et atteint à peine la Suède ; elle est en Angleterre.
— A l'occident , elle croît en Portugal. — A l'orient , elle
végète en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en
CHENOPODIOI. 20 i
Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Tur-
quie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans les
Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Algérie 34® ) Écart en latitude :
Nord, Golhie 56 i 22°
Occident, Portugal 10 0. | Écart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. ) 57»
Carré d'expansion 1254
Chenopodium Botrys, Lin. — Annuel comme les autres,
il paraît moins domestique et s'éloigne des habitations pour
vivre le long des chemins et surtout sur les alluvions des ri-
vières ; il forme, par les nombreuses ramifications de ses ti-
ges, de petits buissons ou de petites pyramides assez élégan-
tes, à feuilles pinnatifides, couvertes de petites glandes
pubescentes qui lui donnent une odeur aromatique assez
agréable. Ses lleurs sont disposées en cymes sur des grappes
allongées. — Il lleurit en été et en automne.
Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains
siliceux et sablonneux de la plaine , mais il remonte dans
les vallées à une assez grande altitude ; M. de Candolle le
cite à 1,600™ dans le val Saint-Nicolas.
Géographie. — Au sud , il végète en France , en Espa-
gne et en Algérie. — Au nord , il habite quelques parties
de l'Allemagne etatteint même la Podolie. — A l'occident,
il vit en Portugal. — A l'orient, on le rencontre en
Suisse , en Autriche , en Italie , en Sicile , en Croatie , en
Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie, en Tau-
ide, dans lo Caucase, en Géorgie, en Arménie, dans les
202 XllÉNOPODÉES.
Russies moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural
et de l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce,
Sud , Algérie. .....,,.. 35° ) Ecart en latitude :
Nord, VoôoVie 49 i U°
Occident, Portugal ...» 11 0. j Ecart en longitude :
Orient , Sihérie allaïque 90 E. j 101°
Carré d'expansion 14l4
G. BLITOM, Lin.
Distribution géographique du genre. — On connaît
1 1 lilitum dont 5 croissent en Europe , surtout dans le sud
et le centre. — 2, asiatiques, sont indigènes de la Sibérie et
de la ïartarie. — 2 croissent à la Nouvelle-Hollande. —
Et 2 dans l'Amérique du nord , dans l'Etat du Missouri.
Blitum virgatum. Lin. — Il est annuel et croît dans
les champs et sur le bord des chemins. Ses tiges sont dres-
sées, un peu faibles, glabres, anguleuses et feuillées dans
toute leur longueur. Les feuilles sont alternes, lisses, d'un
vert foncé , lancéolées , un peu triangulaires , ponctuées ,
dentées , et dégénèrent en bractées placées sous des glo-
mérules axillaires qui réunissent les fleurs. Ces glomérules
sont composés de fleurs monoïques dont les femelles sont
placées près du sommet et les mâles en dessous. —
Immédiatement après la fécondation , les périgones rou-
gissent, deviennent succulents, et forment, par leur réunion,
un fruit composé qui a l'apparence d'une fraise; après la
maturation , la semence se dégage du périgone charnu et
coloré ; elle mûrit ensuite à découvert , en prenant une
BLITDM. 203
teinte noire ; enfin elle se sème séparée de toute enveloppe.
— Il fleurit en juin , juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères ou
sablonneux de la plaine et des montagnes. De Candolle l'in-
dique à 0 à Abbe\ille et à Montpellier, à 1,400™ à Lans-
le-Bourg. Ledebour le cite dans le Caucase, entre 1,200
et 2,700™ , et dans le Taliisch entre 1 ,600 et 2,000™.
Géographie. — Au sud , ce Blilum existe en France ,
en Espagne , en Algérie jusque dans les cultures arrosées
des oasis. — Au nord, il se trouve en Belgique , en Alle-
magne , en Danemarck , en Gothie, en Norvège , en Suède,
en Finlande. — A l'occident, il reste en Espagne et en
Algérie. — A l'orient , il croît en Suisse , en Autriche , en
Piémont, en Transylvanie, en Tauride , dans le Caucase,
en Géorgie, dans le Taliisch, dans les Russies septentrio-
nale, moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural et de
l'Altaï. — Pallas cite celle plante le 17 juin 1774,
près de Moscou , à Novo-Choperskaïa-Kriepost ; elle était
accompagnée des Gypsophila muralis, Linum perenne , Hes-
jieris tristis. Géranium sanguineum , G. palustre.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude :
Nord , Finlande 61 j 26«
Occident , Espagne 6 0.) Ecart en longitude :
Orient, Sibérie altaïquc 00 E. j 96**
Carré d'expansion 2406
Blitum bgnus-Henricus , Meyer. — Si cette espèce est
aussi commune que les autres Chénopodées le long des che-
mins et autour des habitations, on la trouve aussi loin du
féjour dos hnmmrs, dntis les bois et dans les hautes vallées
204 CllÊNOPODÉES.
des montagnes. C'est une plante vivace , à racines vigou-
reuses , qui pousse plusieurs tiges fermes et striées , garnies
(le feuilles triangulaires et hastées. Ses fleurs naissent en
épis axillaires et en épis terminaux non feuilles. Les stig-
mates, papillaires, sont saillants hors du périgone long-
temps avant que les 5 étamines des fleurs mâles soient en
état de répandre leur pollen. Après la fécondation , le péri-
gone des fleurs femelles se resserre et les semences sont
toutes redressées. — Il fleurit pendant une grande partie
de l'année.
Nature du sol, — Altitude. — Il recherche les ter-
rains gras, fertiles et salifères, et croît en plaine près des
habitations. Il est essentiellement domestique , et suit
l'homme et les animaux partout, même à une grande élé-
vation. Nous le trouvons en Auvergne à 1,600™ dans les
vallées du Mont-Dore , et à 1 ,860™ sur le plomb du Cantal.
De Candolle le cite à 30™ à Angers et à 2,000™ dans les
Alpes et les Pyrénées. Wahlenberg dit aussi que dans la
Suisse on le trouve jusque près des chalets les plus élevés, et
à l'entrée des grottes et des cavernes où les troupeaux s'abri-
tent pendant la nuit.
Géographie. — Au sud , il croît en France , dans les
Pyrénées, en Espagne, dans le midi de l'Italie et en Sicile.
— Au nord , il est répandu dans toute l'Europe centrale ,
dans leDanemarck , la Gothie , la Norvège, dans la Suède et
la Finlande australes, en Angleterre et en Irlande où il a
sa limite occidentale, et où déjà, pent-ètre , il est natura-
lisé comme d.ins l'Amérique du nord. — A l'orient, il
occupe la Suisse , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la
Transylvanie, la Grèce , la Turquie, les Russies septentrio-
nale, moyenne et australe, la Sibérie de TOural et la Da-
hurio.
BLITUM. 205
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Sicile 38'' | Ecart en latitude :
Nord , Norvège 62 j 24°
Occident, Irlande 12 O. j Ecart en longitude:
Orient, Dahurie 112 E. J 124°
Carré d'expansion 2976
Blitcm rubrum , Rchb. — Il s'éloigne souvent des ha-
bitations, et vit dispersé sur les sables des rivières. Il est
annuel ; sa tige est droite , glabre , striée ; ses feuilles sont
rhomboïdales,rougeâtresetprofondémentdentées, brillantes.
Ses lleurs sont réunies en épis entremêlés de feuilles plus
petites ou de bradées qui s'écartent de la tige centrale ,
surtout dans le bas de la plante. La semence est placée ho-
rizontalement dans la fleur terminale de chaque glomérulc.
— Il fleurit en été et en automne.
Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains sa-
blonneux de la plaine et les sables maritimes.
Géographie. — Au sud , il croît en France, en Corse ,
en Italie et en Grèce. — Au nord , il est répandu dans tout
le centre de l'Europe , en Dcnemarck , en Gothie , en Nor-
vége , dans la Suède et la Finlande australes, en Angle-
terre et en Irlande. — A l'occident, on le trouve en Amé-
rique , dans le Saskatchawan , à Terre-Neuve , à la côte
nord-ouest. — A l'orient , il vit en Suisse , en Autriche ,
en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Grèce , en
Turquie , dans le Caucase, dans les Russies septentrionale,
moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï,
du Baïkal , et dans la Dahurie.
200 CHÉNOIODKES.
Limites (Texlension de l'espèce.
Sud , Grèce 39° •\ Ecart en latitude :
Nord , Norvège 62 ) 23®
Occident, Amérique 160 O. ) Ecart en longitude :
Orient , Dahurie 118 eJ 278«
Carré d'expansion 6394
Blitum GLAUciJM , Koch. — On le rencontre sur les
bords des chemins, près des lieux habités, dans les rues
des villages et dans les marais salés. Il est annuel ; ses tiges
sont longues, un peu couchées, rameuses, cannelées, et
rayées de vert et de blanc , quelquefois striées de rouge et
luisantes. Ses feuilles sont obtuses , entières ou légèrement
sinuées , vertes en dessus et glauques en dessous. Les (leurs,
réunies en glomérules , forment tantôt de petites grappes
rameuses et axillaires , tantôt des épis terminaux qui dé-
passent les feuilles. Les semences situées horizontalement,
sont plus nombreuses que celles qui sont verticales. — Il
fleurit à la fin de l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
sablonneux et salés des plaines, et s'élève peu dans les mon-
tagnes.
Géographie. — Au sud on le trouve en France et dans
le midi de l'Espagne. — Au nord , il végète en France , en
Belgique, en Allemagne, en Danemarck , en Gothie, dans
la Norvège, la Suède et la Finlande australes ; il existe aussi
en Angleterre oii il trouve sa limite occidentale , quoique
naturalisé sur quelques points de l'Amérique du nord. —
A l'orient, il est en Suisse, en Autriche, eh Italie, en
Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Tauride , dans
le Caucase, dans les Russies septentrionale, moyenne et
BETA . 207
austraîe; dans les Sibériesde l'Oural, de l'Altaï et do Baïkal,
et dans la Dahurie. Il croît aussi au cap de Bonne-Espérance
et à la Nouvelle-Zélande.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, midi de l'Espagne 36o | Écart en latitude :
Nord, Finlande. 61 i 25^
Occident, Angleterre 7 0. [Écart en longitude:
Orient , Dahurie 193 E. ( SOO»
Carré d'expansion 5000
o. BETA , Lin.
Ce petit genre ne renferme que 7 espèces , dont 5 sont
européennes. — 2, asiatiques, croissent dans le Caucase et
aux [ndcs orientales. — La septième est originaire de
Madère.
Beta vulgaris , Lin. — Nous n'avons que la variété
maritima de cette espèce. Elle croît dans les lieux arrosés
par les eaux minérales, où elle enfonce sa racine pivotante
et bisannuelle. Elle donne d'abord des feuilles radicales
vertes , ovales , épaisses et fortement nervées et pétiolées ,
et, plus tard, une tige dressée, sillonnée, peu rameuse, qui
est terminée par de petites (leurs verdàtres , réunies en
glomérules sessiles qui sont eux-mêmes disposés en épis,
et entremêlés de feuilles dont les dimensions vont en dimi-
nuant à mesure qu'elles approchent de l'extrémité des ra-
meaux. — Lors de la lloraison, les anthères restent abritées
sous les lobes du périgone et attachées sur un disque charnu :
elles répandent leur pollen sur deux stigmates papillaires.
208 CnÉXOPODLES.
presque sessiles sur l'ovaire. Dès l'épanouissemcnl, les fleurs
se soudent enlr'elies, et pendant la maturation la soudure
augmente , le glomérule devient presque charnu ; la base du
périgone est réuni intimement au fruit, qui tombe soudé et
qui contient, pour chaque fleur, une semence aplatie et
horizontale. — Il fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Allilude. — Il recherche les terrains
salifères de la plaine.
Géographie. — Au sud , on rencontre ce Bêla en France,
en Espagne, en Algérie dans un grand nombre de loca-
lités, en Egypte et aux Canaries. — Au nord , il croît en
Belgique , en Allemagne, en Danemarck et en Russie jus-
que près de Saint-Pétersbourg; il est aussi en Angleterre ,
en Irlande, aux Orcades et aux Shetland. — A l'occident,
il reste en Irlande et en Portugal. — A l'orient, il végète
en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Grèce, en Turquie ,
dans le Caucase, en Géorgie , sur les bords de la Caspienne
et dans les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Egypte 30° | Ecart en latitude :
Nord , Russie ô9 i 29«
Occident, Irlande 12 0.) Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 4" E. i o9°
Carré d'expansion 1711
G. ATSIFLEXi Lin.
Distribution géographique du genre. — Plus de 60 Atri-
plex sont dispersés sur la terre. — 21 , européens, recher-
chent surtout les rivages de l'Europe australe, de l'Espagne,
du Portugal , de la Provence, de la Grèce et de l'Italie. —
ATRIPLEX. 209
16 espèces asiatiques croissent en grande partie dans les
terrains salifères de la Sibérie , aux Indes orientales et dans
le Caucase. — L'Amérique septentrionale en a 7, du Mexi-
que , de la Nouvelle-Grenade et. des Etats-Unis. — On n'en
connaît encore que 3 dans l'Amérique méridionale , du
Chili et de Monte- Video. — On en cite 7 en Afrique : aux
Canaries , en Egypte , en Lybie , en Numidie et au cap de
Bonne-Espérance. — 1 espèce vit aux îles Sandwich et 6 à
la Nouvelle-Hollande,
Atriplex PATULA , Lin. — On le trouve, comme les au-
tres Chénopodées, au milieu des décombres, sur le bord des
chemins et des fossés , autour des habitations et des fumiers.
Il est annuel, et ses tiges rameuses, à rameaux divariqués,
s'étendent sur le sol. Ses feuilles sont étroites, sagittées,
lancéolées, linéaires, entières ou irrégulièrement dentées.
La plante est tantôt monoïque , tantôt et plus souvent
dioïque ; ses fleurs sont petites et disposées en épis grêles
au sommet de la tige ou des rameaux. Lors de la dissémi-
nation , on distingue , dit Vaucher , deux sortes de semences
dans cette espèce à' Atriplex , les unes renfermées dans des
périgones bivalves, allongés, triangulaires et fortement
dentés; les autres contenues jusqu'à pleine maturité dans
leur périgone seulement eutr'ouvert , avec lequel elles tom-
bent, et qui appartiennent aux fleurs hermaphrodites restées
fertiles. La dissémination a lieu en automne. La semence
de la fleur hermaphrodite tombe avec son périgone à 3 à
5 divisions et son utricule comprimée, et la fleur femelle
avec ses deux valves et sa semence comprimée. — C'est
une forme bien remarquable , continue Vaucher , que celle
des fleurs des Atriplex de cette division , les unes ayant
un périgone bifide , les autres ayant un périgone de 3 à
VIII 1'*
210 CUÉNOI'ODÉES.
5 divisions; les unes mâles, sans ovaire visible ; les autres
hermaj)lirodites, à semences plus ou moins ovoïdes, les der-
nières femelles avec des semences comprimées ; mais au mi-
lieu de ces formes bizarres et qui dépendent d'avortements
nombreux , la semence conserve sous ses deux formes la
môme organisation intérieure. » (T. 4-, p. 26). — 11 fleurit
en été et en automne.
Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères de la
plaine, mais pouvant s'élever dans les montagnes avec
l'homme et les animaux jusqu'aux chalets les plus hauts.
Géographie. — Au sud, on le trouve en France, en
Espagne et en Barbarie. — Au nord, il existe dans toute
l'Europe centrale et dans toute la Scandinavie, la Laponie
exceptée , en Angleterre , en Irlande , aux archipels anglais ,
aux Feroë et en Islande. — A l'occident, il vit en Portugal ,
en Amérique sur les bords de la Walla-Wallah , dans les
vallées des montagnes Bleues et sur la côte nord-ouest. —
A l'occident , il habite la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dal-
matie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce, la
Turquie, la Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Russies
septentrionale, moyenne et australe , les Sibéries de l'Ou-
riil , de l'Altaï et du Baïkal.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 34" | Écart en latitude .
iN^orrf, Islande GG 1 32°
* Occident , Amérique IGO O. ^ Écart en longitude :
Orient , Sibérie du Baïkal. . . . ilG E. | 276°
Carré d'expansion 8832
Atriplex LATiFOLiA, Wahl. — Plante annuelle qui
végète sur le bord des fossés, dans le voisinage des eaux
ATRIPLEX. 21 t
minérales et des fumiers. Sa tige est droite, anguleuse, ra-
meuse et diffuse, garnie à sa base de longs rameaux très-
ouverts et couchés sur le soi. Ses feuilles sont pétiolées,
larges, triangulaires, dentées et très-glabres. Ses fleurs
sont réunies en glomérules , et sont munies de valves sémi-
nales très-grandes, deltoïdes, et denticulées sur leur ner-
vure dorsale. — Elle fleurit en été et en automne.
Nature du sol. — Allilude. — Terrains salifères de la
plaine.
Géographie, — Au sud, on la trouve en France, en Es-
pagne , en Italie et en Sicile. — Au nord elle est dissémi-
née dans l'Europe centrale , dans toute la Scandinavie , jus-
qu'à Hammerfest et à Mageroë , sans aborder ni l'Angle-
terre ni ses îles , mais elle se trouve aux Feroë. — A l'occi-
dent, elle croît en Portugal . — A l'orient, elle se rencontre en
Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce,
en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie, dans
les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les
Sibérie de l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Sicile 38» ^ Écart en latitude :
Nord , Mageroë 71 j 33'
0
e:
Occident , Feroë 9 O. | Écart en longitud
Orient , Sibérie de l'Altaï 97 E. j 106«
Carré d'expansion 3498
Atrïplex rosea, Lin. — Il est annuel et habite, comme
les •àuiiQ?» Atriflex , le voisinage des eaux minérales et des
fumiers, ainsi que les lieux cultivés. Sa tige, ligneuse à la
base , est ronde, rameuse et couchée sur le sol. Ses feuilles
sont glauques et presque blanches, éparses, à peine pétio-
212 CHÉNOPODÉES.
lées , ovales ou rhomboïdales, et très-inégalement dentées.
Les fleurs sont petites et groupées sur les dernières divisions
de la tige. Les fruits sont verticillés , blanchâtres , composés
de 2 valves dentées et contenant une seule graine orbicu-
laire et comprimée. — 11 fleurit en automne.
Nature du sol. — AJlilude. — 11 préfère les terrains
salifères, gras et fertiles de la plaine , mais il peut s'élever
jusqu'à 1,000™ dans les contrées les plus chaudes de l'Eu-
rope.
Géographie, — Au sud , cet Atriplex est assez commun
en France, en Espagne et en Barbarie. — Au nord , il est
disséminé en France, en Belgique, en Allemagne, en Da-
nemarck , en Finlande , en Gothie , en Angleterre , aux Hé-
brides et aux Shetland. — A l'occident, il croît en Portugal.
A l'orient, on le trouve en Autriche, en Italie , en Sicile,
en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Grèce , en
Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, en
Arabie , en Syrie, dans le désert de El-Tor près du Sinaï,
dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans
les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï.
Linàles d'extension de V espèce.
Sud , Syrie 32» ) Écart en latitude :
Nord , Finlande G1 i 29°
Occident , Portugal 10 0.) Écart en longitude :
Orient , Sibérie altaïque 97 E, ( 107*^
Carré d'expansion 3103
POLYGONÉES. 213
FAMILLE DES POLYGONEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
NigntJe 0" à 10» 18° 0. à 5» E. 1
Abyssitiie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1
Algérie. . 33 à 36 5 O. à 6 E. 1
Roy. de Grenade. . . 36 à 37 5 0. à 8 O. 1
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1
Portugal 37 à 42 9 0. à 11 0. 1
Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1
Plateau central .... 44 à 47 0 à 2 E. 1
France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1
Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E. 1
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1
Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1
Russie moyenne — 50 à 60 17 E. à 58 E. 1
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1
Golbie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1
Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1
Russie septentr'''. . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie 65 à 71 14 £. à 40 E. 1
Europe entière.. , 1
937
139
129
111
92
94
85
82
88
63
106
60
89
71
59
52
58
52
48
44
64
58
55
65
131
214 FOLYGONÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude. Longitude.
Irlande 51° à 55° 7°0. à 13»0.
Angleterre 50 à 58 1 0 à 7 0.
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E.
Russie moyenne . 50 à GO 17 E. à 58 E.
Sibérie de lOural. 44 à 67 * 55 E. à 74 E.
Sibérie altaïque.. 44 à 67 66 E, à 97 E.
Sibérie du Baïkal. 49 à 67 93 E. àl16 E.
Daburie 50 à 55 110 E. à 119 E.
Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 E.
Sibérie arctique.. 67 à 78 60 E. à 161 E.
Kamtscbatka 46 à 67 148 E. à 170 E.
Pays des Tscbukbis. » 155 E. à 175 O.
Iles de l'Océan or^^ 51 à 67 170 E. à 130 O.
Amérique russe.. 54 à 72 170 O. à 130 E.
Tableau des proportions relaiives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude.
Roy.deGr"'%rég.alp. etniv. 36° à 37°
Roy.deGrenade,rég. niv. 36 à 37
Pyrénées 42 à 43
Pyrénées élevées 42 à 43
Pic du Midi de Bagnères. . »
Plat, central, rég.montagn. 44 à 47
Plateau central, sommets, 44 à 47
Alpes 45 à 46
Alpes élevées 45 à 46
46
59
89
52
46
47
41
39
35
. 15
. 64
: 37
: 49
: 37
Altitude en mètres.
1500 à 3500 1 •
162
2500 à 3500 1 •
122
500 à 2700 1
108
1500 à 2700 1
79
» 1
: 75
500 à 1900 1
71
1500 à 1900 1
51
500 à 2700 1
131
1500 à 2700 1
. 88
PKOi'ORTIONS RELATIVES. 215
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
Iles du Cap-Yert. . 12»à 14° 240O. à 27°0. 1:269
Canaries 28 à 30 15 O. à 20 0. 1 : 67
Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 O. 1 : 37
Orcades 59 5 O, à 6 0. 1 : 36
Shetland 60 à 61 3 0. à 4 0. 1 : 28
Feroë 62 9 0. 1 : 27
Islande 64 à 66 16 O. à 27 0. 1 : 37
IMageroë 71 24 E. 1 : 37
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 1 : 38
lie Melville 76 114 O. 1 : 33
lie J. Fernandez. . 33 à 40S. 76 0. 0: 0
Nouv.Zélande(nord). 35 à 42S. 171 O. à 176 0. 1 : 101
Malouines 52 S. 59 O. à 65 O. 1 : 41
Les Polygonées sont assez nombreuses, et s'étendent dans
toutes les régions tempérées du globe. Elles sont cependant
plus abondantes sur l'ancien continent que sur le nouveau,
où plusieurs espèces tropicales deviennent arborescentes. —
En Europe, où elles font 1/131 de la végétation, elles attei-
gnent leur maximum 1 /44 , et 1 /48 en Suède et en Gothie,
et elles restent encore prépondérantes en Russie, en Finlande
et en Angleterre. Elles diminuent plus rapidement vers le midi
que vers le nord, et disparaissent dans l'Afrique tropicale.
— Dans le sens des longitudes, elles se comportent un peu
comme les Chénopodées, c'est-à-dire que leur nombre
augmente à l'est, mais en même temps la latitude élevée
vient y ajouter son iniluence à tel point , que de 1/131 , la
moyenne de l'Europe, ces plantes arrivent à 1/47, 1/46
et à 1/41 dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du
Baïkal , à 1/39 en Dahurie et même à 1/15 dans la Sibérie
216 POLl'GONÉES.
arctique, en sorte que leur plus grand développement numé-
rique est dans le nord de l'Asie. — Dans les montagnes,
les Polygonées remplacent les Chénopodées qui n'y parvien-
nent pas, et leur nombre augmente, sans exception, à
mesure que l'on s'élève. — Dans les îles, ces plantes se
trouvent aussi en nombre plus considérable que sur les con-
tinents voisins , les îles océaniques agissant dans le même
sens que les îles atmosphériques.
G. RUMEX , Lin.
Distribution géographique du genre. — Le nombre des
Rumex connus est d'environ 120, et c'est l'Europe qui est
leur principale patrie. On y compte 44 espèces, très-dis-
persées partout, depuis les bords de la Méditerranée jus-
que dans les régions arctiques. — Après l'Europe, vient
l'Afrique, avec 28 à 30 Rumex, dont une moitié est groupée
au Cap, tandis que les autres sont en Egypte, en Abyssinie,
en Barbarie et aux Canaries. — Les asiatiques , au nombre
de 23, sont principalement des parties froides de ce grand
continent : de la Sibérie, du nord de la Chine, du Kamts-
chatka, ou de l'Asie mineure, de l'Orient, de l'Arabie,
d'Alep ou du Caucase. Quelques-uns seulement croissent
aux grandes Indes et au Népaul. — L'Amérique du sud en
a 11 : du Brésil , du Pérou, du Chili , de Buenos-Aires et
même de Magellan. — 10 seulement sont connus dans
l'Amérique du nord, dans la Californie, la Louisiane et
les autres parties des Etals-Unis. — 4 Rumex existent à la
Nouvelle-Hollande, à la terre de Van-Diemen et à la Nou-
velle-Zélande.
Rumex maritimis. Lin, — Il végète sur le bord des
RUMEX. 217
eaux , sur le sable des rivières , dans les lieux qui ont été
inondés pendant l'hiver. Il est annuel ou bisannuel ; sa
racine est dure et d'un beau rose. Sa tige est droite et
rameuse ; ses feuilles sont lancéolées , linéaires , entières et
presque sessiles. Les fleurs sont nombreuses , verdàtres ,
axillaires, et occupent à peu près toute l'étendue de la tige.
Les valves séminales ont des dents allongées en forme de
scie, qui font paraître les glomérules hérissés. — Il fleurit
en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Il accepte tous les ter-
rains, mais il préfère ceux qui sont siliceux et sablonneux, et
reste dans les plaines.
Géographie. — Au sud , on trouve ce Rumex en France,
en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il végète
en France, en Belgique, en Allemagne, en Danemarck,
en Gothie, en Norvège, dans la Suède australe où il vit
sur les bords de la mer, en Angleterre et en Irlande où il
a sa limite occidentale. — A l'orient, il est en Suisse, en
Autriche, en Hongrie, en Transylvanie , en Tauride, dans
le Caucase , dans les Russies moyenne et australe , dans les
Sibéries de l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, midi de l'Italie 40*^ 1 Ecart en latitude :
Nord , Norvège 68 ) 28»
Occident , Irlande 12 O. ^ Ecart en longitude :
Orient , Sibérie altaïque 93 E.j 101^
Carré d'expansion 2996
Rumex conglomérâtes, Murr. — On le rencontre sur le
bord des fossés et des ruisseaux, dans les lieux humides. Il
218 POLYGONÉES
est vivace; sa racine est droite, ligneuse et profonde; sa
tige est striée , peu rameuse ; ses feuilles sont lancéolées ,
très-aiguës , et dégénèrent en pétiole. Les fleurs , verdâ-
tres ou rougeâtres , sont verticillées sur les rameaux supé-
rieurs 011 elles simulent des couronnes suspendues. Les
valves intérieures du périgone sont dentées sur les bords
et tuberculeuses à leur base. — [I fleurit à la fin de l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et re-
cherche les sols mouillés des plaines et des basses montagnes.
M. Boissier le cite jusqu'à 1,000'" dans le midi de l'Es-
pagne.
Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne,
en Algérie dans la plaine de Lambèze et dans les cultures
arrosées des oasis (Cosson). — Au nord, il croît en Belgique,
en Allemagne , en Danemarck , en Gothie , en Angleterre ,
aux Orcades et aux Shetland. — A l'occident, il se trouve en
Portugal ; il est aussi naturalisé en Amérique. — A l'orient,
il existe en Suisse, en Autriche, en Italie, en Sicile, en
Hongrie , en Dalmatie , en Croatie , en Transylvanie , dans
le Caucase , dans les llussies moyenne et australe.
Limites d^exiension de Vespèce.
Sud, Algérie 2X^ | Écart en latitude :
Nord , Saint-Pétersbourg CO 1 26°
Occident , Portugal 1 0 0. i Écart en longitude :
Orient , Caucase 46 E. i 56»
Carré d'expansion 1456
UuMEx SANGUiNEus, Lin. — II habite les fossés, les bords
des étangs et des rivières , les bois ombragés et marécageux.
II est vivace ; sa tige est droite , d'un brun pourpré , simple
RUMEX. 219
OU rameuse au sommet seulement. Ses feuilles sont alternes,
lancéolées , ponctuées , à pétiole rougeâtre et à nervures
très-ramifiées. Les (leurs, petites, verdàtres ou rougeâtres,
sont disposées en épis allongés, composés eux-mêmes de
verticilles superposés. — Il lleurit à la fin de l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indifférent,
reste en plaine ou dans les montagnes peu élevées.
Géographie. — Au sud , il habite la France et la Grèce.
— Au nord, il se trouve en France , en Belgique , en Alle-
magne, en Bavière , en Danemarck, en Gothie , en Angle-
terre et en Irlande. — A l'occident, il existe en Amérique ,
à Terre-Neuve , en Virginie, en Pensylvanie, au Canada,
jusqu'au 64®. — A l'orient, il végète en Suisse, en Autriche,
en Croatie, en Transylvanie , dans le Caucase, en Géorgie,
dans le Taliisch, dans les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Grèce 38" < Écart en latitude ;
Nord , Canada 64 ' 26°
Occident , Canada 75 0. | Ecart en longitude ;
Orient, Talûsch 47 £. j 122»
Carré d'expansion. . . 3172
RuMEX PULCHER, Lin. — On le rencontre dans les fossés,
sur le bord des chemins, et souvent près des lieux habités et
sur les décombres. II est bisannuel; sa tige est basse, ra-
meuse et diffuse. Ses feuilles inférieures sont elliptiques et
fortement échancrées à la base, ayant un peu la forme d'un
violon. Les fleurs sont petites, verdàtres, et disposées en
nombreux verticilles superposés et distincts. Le périgone
intérieur est élégamment frangé. Les fleurs supérieures sont
mâles , elles s'ouvrent le matin et répandent leur pollen sur
les fleurs inférieures dont les unes sont hermaphrodites et
les autres femelles. Les houppes des stigmates de ces der-
nières sont bien plus étalées que celles des fleurs herma-
phrodites. Lors de la maturité des graines , le pédoncule se
désarticule, et la graine se détache avec le périgone desséché,
comme cela a lieu dans un grand nombre de Rumex. — Il
fleurit en juin, juillet et août.
Nature du sol. — Allitude. — Il est indifférent; il vit
également en plaine et dans les montagnes. Nous le trou-
vons en Auvergne presqu'à 900'°. M. Boissier le cite en Es-
pagne de Oà 1,600™.
Géographie. — Ce /Jttweo; s'avance, au sud*, en France,
en Espagne , dans les champs de l'Algérie , dans les cultures
arrosées des oasis , à Madère , aux Canaries. — Au nord, il
croît en France, en Allemagne , en Angleterre et en Irlande.
— A l'occident, il est en Portugal et à Madère. — A l'o-
rient , on le trouve en Suisse , en Italie, en Sicile , en Grèce,
en TuHjuic , en Tauride, dans le Caucase, et en Géorgie où
il est très-commun.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Canaries 30» | Ecart en latitude :
Noi'd, Angleterre 54 \ !24''
Occident , Madère 19 0.) Ecart en longitude •
Orient , Géorgie 47 E.) 66»
Carré d'expansion 1584
Rumex obtusifolius , Lin. — Il se trouve dans les prai-
ries et dans les lieux humides , sur le bord des ruisseaux et
des rivières. Il est vivace , à racine jaune, à tiges droites et
RUMEX. 221
peu rameuses. Ses feuilles , longuement pétiolées, sont lan-
céolées, échancrécs en cœur à leur base, et marquées de ner-
vures saillantes et quelquefois brunes ou rougeâtres. Les
fleurs sont disposées en une panicule assez resserrée ; les
valves intérieures du périgone sont dentées et tuberculeuses.
— Il fleurit en été et en automne.
Nature du sol. — Altitude. — 11 est aquatique et in-
différent, et peut s'élever sur les montagnes. Nous le trou-
vons jusqu'à 1,200™ en Auvergne, et de Candolle l'indique
aussi à 1,200™ dans les Cévennes.
Géographie. — Au sud, ce Rumex vit en France, en
Espagne et aux Canaries. — Au nord , il habite la Bel-
gique, l'Allemagne, la Scandinavie , la Laponie exceptée,
l'Angleterre , l'Irlande, les Hébrides et les Orcades. — A
Toccident , il croît en Portugal , et se trouve naturalisé dans
l'Amérique du nord. — A l'orient , il est en Suisse, eu Ita-
lie , en Croatie , en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce,
en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , dans le Taiiisch,
dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans
les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale.
Limites d'extension de f espèce.
Sud , Canaries 30» \ Ecart en latitude :
Nord , Norvège 04 ) 34°
Occident, Canaries 18 0. | Ecart en longitude:
Orient , Sibérie orientale 163 E. ) 181°
Carré d'expansion 6154
Rumex pratensis, Mert. etKoch. — Il habite les prai-
ries humides , les bords des fossés et des étangs ; sa racine
est vivace, pivotante; sa tige est droite, striée, peu ra-
222 POLYGONÉES.
meuse; ses feuilles sont pétiolées, lancéolées, non échan-
crées à leur base : le limbe est un peu décurrcnt sur le pé-
tiole et très-aigu au sommet. Les lleurs , vcrdâtres ou rou-
geàtres , sont verticillées sur les rameaux supérieurs où elles
sont suspendues. Les valves intérieures du périgone sont
dentées sur les bords et tuberculeuses à leur base. — Il
lleurit en été et en automne.
Nature du sol. — Alliiudc. — Aquatique , indifférent,
et s'élevant très-haut sur les montagnes.
Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa-
gne. — Au nord , il croît en Belgique , en Allemagne , en
Danemarck , en Gothie, en Norvège, dans la Suède australe
et en Angleterre. — A l'occident, il reste en Espagne et
en Angleterre; il est aussi indiqué dans le nord de l'Amé-
rique. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Autriche, la
Croatie , la Hongrie, la Transylvanie, les provinces du Cau-
case, la Lithuanie et la Podolie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Espagne 40'' | Ecart en latitude :
Nord , Norvège 63 ) 23"
Occident , Espagne 7 0.) Ecart en longitude :
Orient , Lithuanie 30 E. ^ 37«
Carré d'expansion 851
Rlmex crispus, Lin. — Il est vivace et croît dans les
champs humides, dans les prés et sur le bord des eaux. Sa
tige est droite , élevée , cannelée et peu rameuse ; ses feuilles
sont étroites , lancéolées , ondulées et frisées sur leurs bords.
Les feuilles inférieures sont un peu obtuses au sommet. Les
fleurs, verticillées aux aisselles des feuilles supérieures , for-
ment des épis rameux et touffus, rapprochés en forme de
RCMEX. 223
grappe. Elles sont polygames ou monoïques. Les étamines
sont insérées 2 à 2 à la base des divisions internes du pé-
rigone , divisions qui restent sans changement , tandis que
les divisions extérieures grandissent pendant la maturation ,
et s'appliquent contre les 3 faces du fruit avec lequel elles
tombent et se disséminent. — II fleurit en juin, juillet et août.
Nature du soL — Altilude. — Aquatique et indiffé-
rent, vivant en plaine et dans les montagnes .31. Boissier le
cite dans le midi de l'Espagne jusqu'à 1,300". Wahlen-
berg dit qu'il est commun en Suisse près des villages de la
])laine et de la montagne , oii il monte très-haut, près des
chalets, jusqu'au-dessus de la limite des hêtres. Il occupe
souvent en Suisse les mêmes stations que le R. alpinus en
Auvergne.
Géographie. — Au sud , il existe en France, en Es-
pagne, en Afrique , dans la plaine de Lambèze et sur les
montagnes de l'Aurès (Cosson). — Au nord, il habite
toute l'Europe centrale jusqu'à l'extrémité de la Laponie ,
l'Angleterre, l'Irlande, les archipels anglais, les Feroë et
l'Islande. — A l'occident, il végète en Portugal, à Terre-
Neuve et au Canada. — A l'orient , on le trouve en Suisse,
en Autriche , en Italie , en Sicile , en Hongrie , en Dal-
matie , en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Tur-
quie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans le
Taliisch , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Al-
taï et du Baïkal. — Ce Rumex est indiqué encore à la
Nouvelle-Zélande.
Limites d'extension de Vespéce.
Sud , Algérie .34° ) Ecart en latitude :
Nord, Altenhord 70 \ 36°
224 POLYGONÉES.
Occident, Canada C5 0. ) Ecart en longitude :
Orient, Sibérie du Baïkal. ... 116 E j 181»
Carré d'expansion 6516
RuMEX MAxiMus , Schrcb. — Il est vivace et habite les
prairies et les lieux humides. Sa lige est droite , ferme et
cannelée , rameuse à sa partie supérieure , à rameaux dres-
sés et allongés. Ses feuilles radicales sont amples , lon-
guement pétiolées, assez épaisses , à Lords crénelés et on-
dulés; les caulinaires sont lancéolées et rétrécies en pétiole.
Les fleurs sont verdâtres, réunies en verticilles incomplets
et très-rapprochés , formant par leur réunion une espèce de
panicule ; les divisions intérieures du périgone sont triangu-
laires , cordiformes et denticulées à leur base. — Il fleurit
en juin, juillet et août.
Nature du sol, — Altitude. — Indifférent et habitant
la plaine.
Géographie. — Au sud , on le trouve dans la France
centrale. — Au nord , en Belgique , en Allemagne , en
Bavière, en Danemarck, en Gothie , en Suède. — A l'oc-
cident, il reste en France. — A l'orient, il est en Suisse ,
en Transylvanie, dans le Caucase, dans les Russies moyenne
et australe.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Caucase 440 | Ecart en latitude :
Nord , Suède 56 -' 12o
Occident , France 0 1 Ecart en longitude :
Orient , Caucase 48 E. J 48''
Carré d'expansion 576
RuMEX HYDROLAPATHUM , Huds. — On le trouve dans
RoiEx. 225
les fossés , sur le bord des étangs et des mares d'eau délais-
sées par le débordement des rivières. Il est vivace ; sa tige
est droite, forte, cannelée, rameuse à sa partie supérieure.
Ses feuilles sont lisses , coriaces , ondulées et crénelées sur
les bords ; les radicales sont très-grandes , longuement pé-
tiolées , atténuées aux deux extrémités et décurrentes sur le
pétiole. Les fleurs sont disposées en verticilles incomplets,
très-rapprochés et très-fournis, formant ensemble une pani-
cule dense , volumineuse et dépourvue de feuilles. Les divi-
sions intérieures du périgone sont ovales, triangulaires, ai-
guës, munies sur le dos d'un granule oblong. — Il fleurit en
juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Indifférent et aqua-
tique ; il reste dans les plaines.
Géographie. — Au sud , la France centrale et l'Italie. —
Au nord , l'Allemagne , la Bavière, le Danemarck , la Go-
thie , la Suède australe et l'Angleterre , où il trouve sa limite
occidentale. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Croatie, la
Hongrie, la Transylvanie, les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Italie 4^° | Ecart en latitude :
Nord , Saint-Pétersbourg 60 j 18°
Occident y Angleterre 6 0. \ Ecart en longitude :
Orient, Russie moyenne 44 E. ) 50<^
Carré d'expansion 900
RuMEX AQUATicus , Lin. — Il croît aussi dans les lieux
humides, sur le bord des rivières ; il est généralement très-
dispersé. Sa racine est vivace, profonde et jaunâtre ; sa tige
est haute , très-ferme et cannelée. Ses feuiUes radicales sont
très-grandes , oblongues, très-lisses, glabres, et échancrées
VIII 15
226 POLYGONÉES.
en cœur à la base. Les caulinaires sont longues , pointues
et ondulées. Les fleurs sont disposées en épis formés de
verticilles étages. Les divisions du périgone sont chargées
de tubercules oblongs, rouges ou bruns , dont le volume est
très-variable. — Il fleurit à la fin de l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Il végète sur les terrains
mpuillés delà plaine, et paraît indifférent à la nature du sol.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France et dans
le Péloponèse. — Au nord , il est disséminé dans toute l'Eu-
rope centrale et dans toute la Scandinavie jusqu'en Laponie ;
il est aussi en Angleterre , aux Hébrides et aux Shetland. —
A l'occident , on l'indique dans l'Amérique du nord , en
Virginie et en Pensylvanie. — A l'orient , il existe en
Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transyl-
vanie , en Grèce , en Turquie , dans le Caucase , en Géorgie,
en Arménie , dans toutes les Russies et dans la Sibérie de
l'Oural.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Péloponèse 38» j Ecart en latitude :
Nord , Laponie 68 j 30»
Occident , Pensylvanie 80 0. ) Ecart en longitude :
Orient , Sibérie de l'Oural 71 E. j 151»
Carré d'expansion 4550
RuMEX ALPiNCS, Lin. — Ce Rumex est une des plantes
les plus remarquables des montagnes. Sa station naturefle
est dans les lieux humides des forets de sapins, avec le
Sonchus Plumieri^ le S.alpinus, le Ranunculus aconiti-
folius , le Doronicum austriacuni , etc. ; mais il sort des
bois et s'établit sur les pelouses , le long des ruisseaux , et
quand il rencontre des lieux habités , des cases construites
RLMEX . 22T
par les pâtres, des parcs où les bestiaux ont passé la nuit>
il s'y développe en quantité prodigieuse. Alors il devient
social , serre ses rangs et exclut tous les autres végétaux , à
l'exception du Poa annua qui , profitant des mêmes circons-
tances, lutte contre lui et se glisse au milieu de ses tiges»
Longtemps après que les pâtres ont abandonné leur séjour
élevé et temporaire , ce Rumex en marque la place et s'y
maintient presque indéfiniment. — C'est une plante vigou-
reuse, à racines vivaces et puissantes, à tiges épaisses, striées,
trapues et rameuses. Les feuilles radicales sont très-grandes,
ovales, lancéolées ou arrondies, échancrées à leur base,
très-nerveuses et portées sur de longs pétioles. Celles de la
tige sont plus allongées et toutes pétiolées. Les stipules de
la tige ne forment pas, comme celles des Pohjgonum, des
cylindres engainés , mais après avoir protégé la jeune feuille
par leur enveloppe transparente et scarieuse , elles se déchi-
rent irrégulièrement et flottent longtemps adhérentes au
nœud ou même au pétiole, et elles se dilatent vers le bas
pour protéger les feuilles non encore développées et toujours
roulées sur leurs bords. Les fleurs sont très-nombreuses ,
réunies en nombreux verticilles serrés les uns contre les au-
tres , et formant des épis très-denses composés de fleurs po-
lygames. Les mâles sont généralement placées au sommet ;
les femelles sont en dessous. Tous les matins, peu après le
lever du soleil , on voit les étamines répandre des nuages de
pollen qui atteignent de jolis stigmates étalés et plumeux.
Les valves du périgone sont dépourvues de tubercules. Dès
le mois de juillet la plante se couvre de graines qui restent
longtemps fixées sur les rameaux et qui sont colorées en
rouge brun. — Elle fleurit en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Presque domestique et
aquatique , il préfère cependant les terrains siliceux et dé-
!228 l'OLYGONÉES.
tritiques , et reste dans les montagnes. Nous le trouvons en-
tre 800 et 1,600". De Candolle l'indique à 2,000™ dans
les Alpes.
Géographie. — Au sud, on le trouve en France, dans
les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, en
Allemagne et en Suisse. Est-ce bien le R. alpinus que
Pallas cite sur les bords de la Samara, le 1 1 juin 1769, dans
les fonds humides? — A l'occident , il reste dans les Pyré-
nées. — A l'orient, on le rencontre en Italie, en Croatie,
en Hongrie, en Transylvanie , en Grèce et en Turquie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Midi de l'Italie 40° ) Ecart en latitude :
Aor^i, Allemagne 50 i 10°
Occident, France 5 0. ) Ecart en longitude :
Orient , Grèce 22 E. i 27»
Carré d'expansion 270
llcMEX scuTATCS, Lin. — Cette plante vit toujours
dans les lieux rocailleux, sur les vieux murs , sur les cailloux,
au milieu des roches éboulées. Elle vit en société, et ses ra-
cines vivaces, presque ligneuses, s'étalent à la surface du sol
où ses tiges sont elles-mêmes couchées à leur base. Ces ti-
ges se redressent et sont alors cylindriques et herbacées. Ses
feuilles sont très-variables , lancéolées , obtuses ou pointues,
munies à leur base de 2 oreillettes plus ou moins prolongées,
vertes ou glauques , mais toujours acides et un peu épaisses.
Leurs aisselles inférieures sont chargées de petits rameaux à
l'extrémité desquels s'étalent de petites rosettes qui émet-
tent quelquefois des racines et constituent une véritable gé-
nération alternante. Les fleurs sont clairsemées , disposées
RUMEX. 229
en épis grêles ou rameux , hermaphrodites ou polygames ,
à valves séminales entières et arrondies. Les semences sont
triangulaires et suspendues. — Il fleurit en juin et en juillet.
JSalure du sol. — AUitude. ~ Il semble qu'il y ait 2
espèces confondues dans ce type. L'une, à feuilles glauques,
qui recherche les régions méridionales , les terrains calcaires
et les plaines; l'autre, à feuilles vertes, qui s'avance très-loin
vers le nord , qui s'élève très-haut sur les montagnes et qui
préfère les terrains siliceux et rocailleux. La première est in-
diquée par Tenore entre 100 et 300"» dans le midi de
l'Italie. La seconde croît en Auvergne jusqu'à 1,8G0™ sur
le sommet du plomb du Cantal. De Candolîe l'indique à
1,200" dans les Cévennes; Wahlenberg la cite en Suisse
entre les pierres éboulées , bien au-dessus de la limite supé-
rieure du sapin. Ledebour la mentionne dans le Caucase
entre 800 et 1 ,600™ , et dans le Talûsch à 1 ,000'».
Géograjihie. — Au sud , ce Rumex vit en France , dafis
les Pyrénées, en Espagne et en Algérie. — Au nord , il
habite la France , la Belgique , la Bavière , quelques parties
de l'Allemagne, la Gothie , la Suède et l'Irlande, mais
sporadique dans ces dernières localités. — A l'occident, il
est en Portugal. — A l'orient il vit en Suisse , en Italie , en
Sicile , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie , en Tran-
sylvanie, en Grèce à Mélos près du Monastère, en Tau-
ride, dans le Caucase, dans le Taliisch, en Géorgie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Algérie 35° j Ecart en latitude :
Nord, Suède 55 j 20'^
Occident, Portugal 10 0. ) Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. | 57o
Carré d'expansion 1 140
230 POLYGONÉES.
RuMEX ARiFOLics, Ail. — Cette plante vit dans les bois,
dans leurs clairières et dans les hautes prairies qui en sont
voisines. Tantôt elle s'abrite sous les hêtres avec le Steîla-
rianemorum, le Doronicum austriacum, le Prenanthes pur-
piirea ^ tantôt elle profite de l'ombrage des sapins^ et se
développe à côté du Senecio Cacaliastery de VAconitum Ly-
coctonum , des myrtilles et des framboisiers. Elle est vivace
et dioïque. Sa tige est droite , élevée , cannelée et souvent
rougeâtre. Ses feuilles sont d'un vert foncé, ovales, pointues,
échancrées à la base , et munies de 2 oreillettes divergentes.
Les gaines de la base des pétioles sont tronquées , et les
nervures partent en rayonnant du sommet du pétiole. Les
fleurs sont disposées en panicules vertes ou rougeâtres. Les
anthères s'ouvrent le matin très-rapidement , et lancent au
loin des jets de pollen, ce qui n'empêche pas bon nombre
de fleurs femelles de rester stériles. — Elle fleurit en juil-
let et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce habite les
terrains siliceux , volcaniques et détritiques des montagnes.
Nous la trouvons entre 1,200 et 1,700".
Géographie. — Au sud , on la trouve en France, dans les
Pyrénées , en Corse et dans le midi de l'Italie. — Au nord ,
efle existe en Suisse et sur quelques points de l'Allemagne.
— A l'occident, elle ne dépasse pas les Pyrénées. — A
l'orient , elle végète en Croatie , en Hongrie et en Transyl-
vanie.
Limites d'extension de Vespcce.
Sud, Midi de l'Italie 40° | Ecart en latitude :
Nord , Allemagne 49 j 9®
Occident , Pyrénées 4 0.) Ecart en longitude :
Orient, Transylvanie 22 E. ) 26°
Carré d'expansion 234
RCMEX. 231
RuMEX AcETOSA, Lio. — C'est une des plantes les plus
communes, dont la véritable station est dans les bois, comme
celle du R. arifolius, mais qui, depuis longtemps, préfère
nos prairies , et s'y mêle à toutes les graminées et à tous
les végétaux qui 'es composent , élevant ses pédoncules pur-
purins au-dessus des renoncules dorées et des élégants myo-
sotis, dépassant les légers panaches des brizes et les épis
noirâtres du Plantago îanceolala. — Elle est vivace; ses
racines sont amincies et forment de petits rhizomes ram-
pants , dont les cicatrices marquent les pousses annuelles et
successives. La tige est droite, striée, garnie de feuilles d'un
vert sombre, un peu épaisses, acides, peu nombreuses,
obtuses et sagittées. Les gaines ou stipules sont acérées , un
peu déchiquetées au sommet. Les fleurs, quelquefois dioï-
ques, sont disposées en grappes rameuses. Les 3 premières
divisions du périgone s'appliquent immédiatement sur
l'ovaire , tandis que les 3 autres , qui sont extérieures ,
portent à leur base 6 étamines distribuées 2 à 2 entre les
3 divisions. Les anthères offrent souvent des nuances d'un
rouge vif carminé à l'extérieur , où elles sont frappées par
la lumière. Elles répandent un pollen abondant et devien-
nent bicornes dès que le pollen est sorti ; les 2 loges s'écar-
tent et se dessoudent par en haut. Malgré cette émission du
pollen , les styles s'étendent le long des angles de l'ovaire ,
et font passer leurs stigmates pénicellés entre les divisions
du périgone pour aller au devant des étamines , et comme
les 3 divisions extérieures sont déjetées pour mettre à nu
les stigmates, rien ne s'oppose au contact du pollen. — Elle
fleurit au printemps , et prolonge souvent sa floraison pen-
dant l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Indifférent , croissant
partout , sur tous les sols , dans les plaines et sur les mon-
232 POLYGONÉES.
tagnes. Nous trouvons cette oseille jusqu'au sommet des nos
plus hautes montagnes, à 1,800"". De Candolle la cite à
1,600™ dans les Alpes; M. Boissier entre 1,300 et 2,100'°
dans le midi de l'Espagne; Ledebour, entre 800 et 1,200™
dans le Taliisch, et Lessing la cite encore à 600" aux îles
Loffoden.
Géographie. — Au sud , elle a ses limites dans le midi
de l'Espagne. — Au nord, elle occupe toute l'Europe, toute
la Scandinavie , y compris la Laponie oii elle croît dans les
lieux cultivés de la plaine et dans les montagnes au milieu
des saules alpins , arrivant aux Loffoden , à Mageroë et au
cap Nord; elle existe en Angleterre , en Irlande, dans les
archipels anglais , aux Feroë et dans les dunes de l'Islande.-
— A l'occident, on la rencontre en Portugal , dans l'Amé-
rique du nord , au Groenland , à Terre-Neuve, au Canada,
dans les prairies des montagnes Rocheuses. — A l'orient,
elle occupe la Suisse , l'Italie , la Dalmatie , la Hongrie , la
Croatie , la Transylvanie, la Grèce , la Turquie, le Caucase,
la Géorgie , toutes les Russies , toutes les Sibéries, la Da-
hurie , le Kamtschatka , les îles Aléoutiennes et l'Amérique
russe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Espagne 36° j Ecart en latitude :
Nord , Cap Nord 71 ( 35«
Occident et Orient 360 \ ^'''' ^«'«"S^tude :
i 360»
Carré d'expansion 1 2600
RiJMEX AcETosELLA, Liu. — Ce Rumex est vivace et
croît en sociétés très-nombreuses dans les champs en friche ,
au milieu des bruyères , sur les places oii l'on a charbonné
BIMEX. 233
le bois et surtout sur les sols écobués. Tl se mélange à VHy-
pericumhiimifusum, au Draba verna, au Dia^anum jnir-
pureiim , au Pohjtrichum piliferum , etc. Il est parfois si
abondant qu'il colore les champs en rouge. — Ses tiges sont
grêles et garnies d'articulations d'autant plus rapprochées
qu'elles sont situées plus près du sommet des rameaux
supérieurs ; les feuilles sont pétiolées, lancéolées, pointues,
sagittées et comme divisées en 3 lobes, dont les 2 laté-
raux s'écartent à angles droits , de celui du milieu. Aux ar-
ticulations naissent de petits paquets de fleurs suspendues.
D'autres fleurs sont réunies en épis ou en grappes au som-
met des tiges. Ces fleurs, qui sont ordinairement dioïques,
sont munies d'un ovaire triangulaire ordinairement coloré en
rose, et de 3 jolis stigmates étoiles et plumeux. Les graines
qui leur succèdent sont aussi triangulaires et vivement co-
lorées. — Elle fleurit au printemps et en été.
Nature du soî. — Altitude. — Ce Rumex recherche
les terrains siliceux , graveleux et sablonneux des plaines et
des montagnes. Nous le trouvons très-abondant en Auver-
gne, entre 800 et 1,000™. Wahlenberg le cite en Suisse
sur les plus hauts sommets; nous l'avons trouvé à 1,400™
dans les montagnes du Forez. M. Boissier dit qu'il croît
dans le midi de l'Espagne depuis 0 jusqu'à 2,300™. Lede-
bour le mentionne dans le Taliisch entre 400 et 800™, et
Lessing aux Loffoden entre 215 et 350™.
Géographie. — Son aire est aussi très-vaste. Au sud ,
il occupe la France , l'Espagne et les Canaries. — Xu nord,
toute l'Europe, y compris la Scandinavie et même laLapo-
nie , ou Wahlenberg l'indique dans les lieux brûlés, culti-
vés et fumés, même dans les montagnes, mais abondant
surtout autour des parcs des rennes; il est aussi en Angle-
terre, en Irlande, aux archipels anglais, aux Feroë et en
234 POLYGONÉES.
Islande. — A l'occident, il croît en Portugal , en Amérique
à Terre-Neuve , au Groenland , au Canada , dans le Sas-
katchawan et sur la côte nord-ouest. — A l'orient, il existe
en Suisse , en Italie et dans tout le reste de l'Europe , dans
le Caucase , en Géorgie , en Arménie , dans toutes les Rus-
sies, dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et
orientale et dans la Daliurie. — On le cite encore au Cap et
aux Malouïnes où il a certainement été introduit.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Canaries 30" | Ecart en latitude :
jVon/, Laponic 71 i 41*^
Occident , Amérique 180 O. | Ecart en longitude :
Onewf, Sibérie orientale 163 E.i 343"
Carré d'expansion 14063
RuMEx iNTERMEDius, DG. — Plante vivace , souvent
confondue avec la précédente et qui croît aussi dans les
cbamps incultes , dans les vignes et sur les coteaux pierreux.
Ses racines fibreuses se renilent quelquefois en tubercu-
les allongés ; ses tiges sont droites, simples; ses feuilles
radicales sont nombreuses , longuement pétiolées ; les cau-
linaires sont oblongues ou lancéolées, à oreillettes longues et
un peu divergentes. Les gaines sont membraneuses, allon-
gées, incisées et ciliées. Les fleurs sont réunies en demi-ver-
ticilles très-rapprocbés , formant une panicule; elles sont
portées par des pédicelles déliés et articulés. — Elle fleurit
en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Elle recherche les ter-
rains calcaires des plaines et des montagnes peu élevées.
M. Boissier la cite jusqu'à 650™.
POLYGONUM. 235
Géographie. — On la trouve, au sud , en France , en
Corse , en Espagne et en Algérie. — Au nord , sur le bord
du plateau central de la France. — A l'occident, en Espa-
gne. — A l'orient , en Piémont et en Sicile.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 35° | Ecart en latitude :
Nord, France 44 1 9°
Occident , Espagne 6 0. | Ecart en longitude :
Onmf, Sicile 12 E. j 18»
Carré d'expansion 1C2
G. FOS.7GOKUM , Lin.
Distribution géographique du genre. — Ils constituent
un genre nombreux formé d'environ 190 espèces dispersées
dans toutes les parties du monde. — L'Asie seule en a 90,
et sur ce nombre 32 habitent les Indes orientales , 24 le
Népaul et 16 sont disséminées dans toute l'étendue de la
Sibérie. Les autres végètent à la Chine , à la Cochinchine ,
au Japon , en Perse , en Géorgie , en Arménie et sur le
Caucase. Une espèce est citée à Ceylan. — On connaît en
Europe 28 à 30 Pohjgonum préférant en général la partie
australe à la région moyenne , et fuyant le nord de ce con-
tinent à peu d'exception près. L'Espagne , la Corse , l'Ita-
lie , la Grèce et la Sicile sont les pays qui en sont le mieux
pourvus , puis viennent la Hongrie , la France et l'Allema-
gne. — 25 espèces croissent à la Nouvelle-Hollande, à Java
et aux Moluques. — 18 occupent l'Amérique du nord , le
Mexique, la Nouvelle-Grenade, les Etats-Unis et la Cali-
lornie, — 15 vivent dans la partie sud du Nouveau-3Ionde,
236 POLYGONÉES.
presque toutes au Brésil , quelques-unes au Chili et au Pé-
rou. — Enfin l'Afrique a aussi ses Polygonum : en Egypte ,
au Sénégal , en Abyssinie , en Barbarie et môme au cap de
Bonne-Espérance. Ces diverses localités en fournissent 14
espèces. — La plupart des espèces de la section des avi-
culare appartiennent à l'Asie tempérée et à la Nouvelle-
Hollande. Il est très-remarquable que plusieurs d'entr'elles
représentent les formes anormales des Casiiarina , formes
que l'on retrouve en Corse dans le P. cquiseli forme.
PoLYGONCM BisTORTA , Lin. — Lorsque les pluies du
printemps ont humecté la terre, et que l'eau provenant de la
fusion des neiges des montagnes s'écoule avec rapidité sur
leurs pentes , on voit partout de brillantes associations où
régnent les épis roses de la bistortejes tiges verticillées de
V Equisetum sylvalkum , les fleurs globuleuses du TroUius,
ou les touffes vigoureuses du Rammculus acomlifoUus. Le
véritable printemps pour les montagnes est l'époque où ce
beau Polijgonum se couvre de fleurs et se charge de décorer
pendant longtemps les prairies et les clairières des bois. —
Ses racines sont de profonds rhizomes à chair rouge, ordi-
nairement contournés sur eux-mêmes, et qui chaque année,
produisent de bonne heure un bourgeon central qui ne
donne que des feuilles, et des bourgeons latéraux, dont
chacun produit une tige fertile, simple et sans rameaux. —
Ses feuilles allongées , plus ou moins larges , sont d'un beau
vert en-dessus, souvent glauques en-dessous, et traversées
par une grosse nervure dont la couleur carminée tranche or-
dinairement avec le vert du limbe ; quelquefois même ces
feuilles deviennent d'un rouge vif, et ressemblent de loin à
des fleurs éclatantes disséminées sur la verdure des prés.
Une ou deux feuilles caulinaires embrassent la tige, qui se
POLYGONCM. 237
termine par un épi serré, entremêlé de bractées colorées. —
Ses fleurs ne s'ouvrent jamais entièrement; leurs 3 stig-
mates sont saillants, et des 8 étamines qui les entourent, il y
en a 3 qui répandent leur pollen en dehors. Le fruit est un ca-
riopsequi sesèmeaveclepérigone. Après la dissémination, la
tige fournie par le bourgeon foliacé persiste , elle se recourbe
sur elle-même et produit au printemps suivant des pousses
nouvelles, dont celle du milieu est encore foliacée. Ainsi se
perpétue , jusque dans les contrées oii sa graine ne peut
mûrir, cette belle espèce qui , par ce moyen, occupe de
grands espaces et devient une plante éminemment sociale.
Nature du sol. — Altitude. — On rencontre la bistorte
sur tous les terrains , mais elle préfère ceux qui sont siliceux.
Elle habite la plaine et les montagnes. Nous la trouvons en
Auvergne jusque sur les sommets les plus élevés : sur le
puy de Dôme, sur le sommet de Montoncelle et sur le
plomb du Cantal à 1,860*". De Candolle la cite à 20" sur
les bords du Loiret et à 1,800"^ dans les Alpes et dans les
Pyrénées. C'est une des espèces les plus communes des hautes
prairies du mont Cenis , à 2,000™, oii elle est associée au
Centaurea montana, au Campanula barhata, et à plusieurs
centaines d'espèces alpines. Ledebour l'indique dans tout le
Caucase entre 1,400 et 3,000°^.
Géographie. — Elle s'étend sur une grande partie de la
terre. — Au sud, en France, dans les Pyrénées, en Espa-
gne , dans le midi de l'Italie. — Au nord , elle existe dans
toute l'Europe , excepté en Laponie oii sa présence est dou-
teuse , mais elle habite le pays des Samoïèdes, l'Angleterre ,
l'Islande , oiielle croît abondamment dans la vallée de Raar-
darval. — A l'occident, elle habite aussi l'i^mérique du
nord , le Missouri et l'intérieur du nord-ouest de ce conti-
nent, oii M. Hooker dit qu'elle tient le milieu entre le
238 POLYGONÉES.
P. Bistorta et P. viviparwn. — A l'orient, on la ren-
contre en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylva-
nie , en Grèce , en Turquie sur le Balkan d'Etropol , dans
le Caucase , en Géorgie , en Arménie , dans toutes les Rus-
sies , dans toutes les Sibéries , au Japon , dans le pays des
Tschukhià , en Dahurie , au Kamtschatka , dans les îles
Aléoutienneset dans l'Amérique arctique. — Pallas cite ce
Polygomim en Sibérie, associé aux espèces suivantes : Ado-
nis apemima, Orobus luleus , Anémone narcissiflora , Ca-
calia haslata , Buplevrum longifolium , Lathyrus pisifor-
mis , etc.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Midi de l'Italie 40° | Écart en latitude :
Nord , Sibérie arctique 74 ^ 34°
Occident et Orient 360
Écart en longitude:
3600
Carré d'expansion 12240
PoLYGOMJM VIVIPARU3I , Lin. — Lorsque l'on s'élève
dans les montagnes et que l'on a dépassé la zone oii la bis-
torte cesse de croître , on la trouve remplacée par une es-
pèce voisine , vivace comme elle , au milieu des pelouses, et
souvent associée au Pîantago alpina , au Trifolium alpi-
num, à VOrchis alhida, auLycopodium Selago. Elle ressem-
ble au P. Bistorta , mais ses feuilles sont plus étroites , ses
tiges moins élevées, et ses fleurs également réunies en épis,
mais moins serrées, sont loin d'avoir autant d'éclat. Elles
sont d'un rose pâle, ou blanches, ou verdâtres , accompa-
gnées de bractées cylindriques et tronquées. — Souvent une
partie de ces lleurs avorte et l'autre ne mûrit pas ses grai-
nes ; mais le pédicelle se renfle et se transforme en une vé-
POLYGONCM. 239
ritable bulbille sessile dans une bractée scarieuse , qui se
détache comme les semences pour reproduire cette espèce.
C'est surtout dans les pays froids que l'on remarque ce phé-
nomène des fleurs remplacées par des bulbilles, comme si la
nature avait prévu que la rigueur du climat s'opposerait à la
maturité des semences. En effet, dans les régions arctiques
et sur les hautes montagnes, il est impossible de rencontrer
des graines. — Ce Pobjgonum fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. - — Attitude. — Il croît sur les terrains
siliceux et détritiques de la plaine dans les régions arctiques,
et sur les hautes montagnes dans les autres contrées. Nous le
trouvons en Auvergne jusqu'à 1,880°^, c'est-à-dire, sur les
plus hauts sommets. Il arrive dans les Alpes jusqu'au mi-
lieu des neiges éternelles à 2,500™, et ne descend jamais
au delà de la limite supérieure des sapins. En Italie, Tenore
l'a rencontré entre 1,800 et 2,000". Ledebour l'indique
dans le Caucase entre 1,800 et 3,000°^. M. JMartins l'a
vu à 690 et à 700™ au sommet de la montagne de 3Ial-
lingsfall à Vinderoë, une des Feroë ; Lessing le mentionne
à 620™ aux îles Loffoden.
Géographie. — Au sud , il se trouve en France , dans les
Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il existe
sur toutes les montagnes de l'Europe, dans les prés et les
pâturages élevés , en Scandinavie et même en Laponie ;
mais dans les montagnes élevées et dans les Alpes mariti-
mes jusqu'au cap Nord; c'est, dit Wahlenberg, la variété
alpinum, dont les feuilles inférieures sont elliptiques et les
fleurs roses très-élégantes ; la racine de cette variété est
aussi beaucoup plus grosse et noueuse. On rencontre encore
ce Pohjgonumen Angleterre, aux Shetland , aux Feroë , en
Islande et au Spitzberg. — A l'occident, il habite diverses
parties de l'Amérique, le Canada, le Groenland, les côtes
240 POLYGONÉES.
et les îles de la mer Arctique , l'île Melville , les terrains
tourbeux des montagnes Rocheuses, le Labrador, la cote nord-
ouest et le détroit de Behring. — A l'orient , il vit dans
les montagnes de la Suisse, des Carpatlies, du Caucase, de
la Géorgie et de l'Arménie , dans toutes les Russies , dans
toutes les Sibéries, en Dahurie, au Kamtschatka, aux îles
Aléoutiennes et dans l'Amérique arctique.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Midi de l'Italie 40" (Écart eu latitude :
Nord, Spitzberg 80 i 40«
Occident et Orient 360 | «,.^ °
Carré d'expansion 14400
PoLiGONUM AMPHiBiiM, Lin. — Sur un vaste bassin
d'eau tranquille , dont le miroir azuré reflète les collines
d'alentour , au milieu d'une troupe brillante d'oiseaux aqua-
tiques qui s'agitent en tous sens , s'élèvent des parterres li-
mités dont les (leurs disposées en épis carminés viennent
rehausser les corolles blanches des Nymphœa. Ce sont des
Pohjgonum amphibium dont la brise qui ride la surlace des
eaux balance doucement les fleurs. — De ses racines im-
plantées dans la vase s'élèvent des tiges creuses et renflées
qui portent des feuilles allongées , glabres et longuement
pétiolées. Ces feuilles viennent nager sur les eaux, et les pé-
doncules coudés amènent au-dessus de leur niveau de char-
mantes fleurs dont la fécondation s'opère dans l'aimosphère.
Son périgone est à 5 divisions, ses étamines sont au nombre
de 5 et son ovaire unique est entouré de 5 glandes. — Si
l'eau vient à manquer à ce Polygonum , il est assez flexible
Î'ÔLYGONUÏÏ. ^41
|)our accepter de vivre sur la terre; alors il se modifie; ses
'îiges ne sont plus creuses, elles sont pleines; ses feuilles
sont velues, et ses fleurs sont loin d'offrir des épis aussi
serrés que lorsqu'il habite leseaux, 11 est vrai qu'il reste or-
dinairement stérile et se reproduit par les rejets de sa racine.
— 11 fleurit en juin, juillet et août. Le P. vaccinifolium, de
l'Himaiaya, semble lui être parallèle; mais c'est une espèce
terrestre dont le port participe à la fois des P. amphibium ,
P. Persicaria et P. aviculare.
Nature du sol. — Altitude. — Indifférent, il croît
dans les eaux tranquilles de la plaine.
Géographie. — On le rencontre , au sud , en France ,
d ans le midi de l'Italie , en Sicile , dans les étangs et les eaux
dormantes de l'Abyssinie. — Au nord , il végète dans toute
l'Europe, y compris la Scandinavie, la Laponie', l'Angle-
terre, ses archipels et l'Islande. — A l'occident, il est en
Portugal , dans l'Amérique du nord , au Canada , au Sas-
katchavsan , au lac de l'Esclave , à la côte Nord-Ouest , au-
tour du fort Vancouvert et de Wallah-Wallah , au détroit
de Fura. — A l'orient, il est indiqué en Suisse , en Autri-
che, en Hongrie, en Croatie, en Dalmatie, en Transylva-
nie , en Turquie, en Tauride, dans les provinces du Cau-
case, dans toutes les Russies, toutes les Sibéries, aux In-
des orientales , à la Chine , au Japon et en Dahurie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Abyssinie 10° ] Ecart en latitude :
Nord , Laponie 70 ) 60°
Occident , Amérique. 180 O.] Ecart en longitude :
On>7i^, Sibérie orientale 163 E.) 343°
Carré d'expansion 20580
viii ^^
242 POLYGONÉES.
PoLYGONUM LAPAxniFOLiUM , Llfi. — Il CFOÎt en sociétés
nombreuses le long des fossés et sur les sables des rivières.
Il s'y développe quelquefois en si grande quantité que ses ti-
ges, pressées les unes contre les autres et ses branches enla-
cées, forment de petites forets herbacées qu'il est difficile de
traverser. Si les individus s'écartent sur quelques points, les
clairières sont envahies par des menthes , par Y Evpalorium
cannahlnum, par 17/tu/a dissenlerica , VArlcmisia vuhja-
ris, etc. C'est une plante annuelle qui lève à la fin du prin-
temps, qui grandit ets'allonge avec rapidité, et dont les fleurs
paraissent à la fin de l'été. — Ses tiges, rouges et rameuses,
sont garnies de feuilles allongées qui y sont fixées par des
stipules soudées, formant une véritable gaîne qui recouvre et
enferme les jeunes pousses. — Les fleurs, roses ou blanches,
naissent en épis serrés, d'abord presque droits, mais bien-
tôt penchés par le poids des semences qui mûrissent successi-
vement abritées sous le périgone persistant. Pendant long-
temps de nouvefles fleurs se montrent sur les épis, et de nou-
veaux épis naissent anx aisselles des feuilles. Le périgone,
blanc ou d'un rose pâle, se fonce de plus en plus, après s'être
refermé sur la graine , de telle sorte que la plante semble
toujours chargée de fleurs. Ses graines, aplaties et concaves
sur les deux faces, se sèment avec le périgone.
Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , et vé-
gète sur tous les sols pourvu qu'ils soient humides. Il reste
dans les plaines ou sur les montagnes peu élevées.
Géographie. — Au sud, il vit en France, et atteint le
midi de l'Espagne. — Au nord , il croît en France, en Bel-
gique, en Aflemagne, en Scandinavie, même en Laponie,
en Finlande , en Angleterre et en Irlande. — A roccident,
il reste en Espagne. — A l'orient , il existe en Suisse, eu
Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , eu
POLYGONCM. 243
Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans
^e Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale ,
moyenne et australe; dans les Sibéries de l'Oural , de l'Al-
taï, du Baïkal et dans la Dahurie.
Limites d^ extension de V espèce.
Sud, Midi de l'Espagne 36"^ ) Ecart en latitude :
Nord, Laponie C5 ) 29^
Occident , Espagne 6 0. 1 Ecart en longitude :
Orient , Dahurie 119 E. ) 125»
Carré d'expansion 3625
PoLYGONUJU Persicaria , Lin. — Annuel comme tous
ceux de sa section , il croît en abondance le long des fossés,
sur le bord des eaux, autour des habitations, et devient,
pour ainsi dire , une plante domestique. — Ses tiges sont
souvent rouges et rameuses; ses feuilles, sont lancéolées,
presque toujours marquées d'une tache noire ou brune en
fer de lance, et ses épis , roses et dressés, persistent pen-
dant longtemps avant de répandre des graines dont les
angles sont arrondis. — Ces graines se conservent presque
indéfiniment dans le sol ou dans la vase des étangs et des
lieux humides , et c'est une des plantes que l'on voit paraître
le plus promptement sur les terres remuées ou sur le sol
des étangs que l'on met en culture. — Elle commence à
lleurir en été.
Nature du sol. — Altitude. — La persicaire est indif-
férente , et vit sur tous les sols humides des plaines et des
montagnes peu élevées ; elle monte cependant avec les cul-
tures, et suit l'homme dans ses migrations. Elle arrive ainsi
autour des chalets dans les hautes régions.
244 POLYGONÉES.
Géographie. — Au sud , on la rencontre en France, en
Espagne, en Algérie, dans l'île de Crète, à Madère, aux Ca-
naries. — Au nord, dans toute l'Europe, dans toute la
Scandinavie jusqu'au 70" 30', où elle vit dans les champs et
près des habitations. Elle est aussi en Angleterre, en Irlande,
dans les archipels anglais, aux Feroë et en Islande. — A
l'occident, outre le Portugal, Madère et les Canaries, elle est
citée par Ilooker sur plusieurs points de l'Amérique du nord,
mais nous présumons qu'il a confondu avec notre P. Persi-
caria, des types particuliers comme il le fait lui-même pres-
sentir.— A l'orient, elle habite la Suisse, l'Italie, la Dal-
matie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Grèce,
la Turquie , la Tauride , le Caucase , la Géorgie, toutes les
Russies , les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et
orientale, et la Dahurie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30» ) Écart en latitude :
Nord , Altenliord 70 i 40°
Occident , Islande 26 O. I Ecart en longitude :
Onenf, Sibérie orientale 163 E.-' ISO»
Carré d'expansion 7560
PoLYGONUM MITE, Schrank. — Cette espèce commune
se trouve dans les lieux frais , sur le bord des rivières , le
long des fossés oii elle vit en sociétés souvent très-nom-
breuses. Elle est annuelle; sa tige est droite, simple ou
rameuse , souvent rougeâtre ; ses feuilles sont lancéolées ,
non tachées, et les gaines sont velues et ciliées. Les Heurs,
roses ou blanches, sont disposées en épis grêles et interrom-
pus, ordinairement penchés, munis de bractées ciliées. Les
POLYGO^UM. " 2i5
graines sont noires, très-luisantes et plus ou moins trigones.
— Elle fleurit à la fin de l'été.
Nature du sol. — AUilude. — Aquatique, indifférent
et habitant les plaines.
Géographie. — Au sud , la France et le midi de l'Italie.
— Au nord, la Belgique, l'Angleterre, l'Allemagne, le
Danemarck et la Gotiiie. — A l'occident , l'Angleterre. —
A l'orient, la Suisse, l'Autriche, la Hongrie , la Dalmatie ,
la Transylvanie, le Caucase et la Lithuanie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 40° | Écart en latitude :
Nord, Gothie 59 j 19»
Occident , Angleterre 0 i Ecart en longitude :
Orient , Caucase 46 E. ) 52»
Carré d'expansion 988
PoLYGONUM Hydropiper , Lin, — Il est bien rare qu'à
la fin de l'été les fossés où s'épanchent des eaux de fumier
ou ceux même qui bordent les champs cultivés , ou qui avoi-
sinent les habitations , ne soient pas peuplés de ce Polijgo-
num, qui vit avec les Bidens , avec le Panicum Crus-galli,
avec les J/tsma ouïe Potentilla anserina. — Ses tiges sont
grêles et vertes, ses feuilles allongées et d'une saveur poi-
vrée , non tachées , et ses épis allongés , moins serrés que
ceux du P. Persicaria, sont toujours inclinés. — Ses feuil-
les, comme celles des autres Polygonum , sont redressées
dans le bourgeon , roulées en dehors et enveloppées d'une
stipule scarieuse qu'elles percent ensuite. — Il fleurit en été
et en automne.
Nature du soL — Altitude. — Aquatique et indiffé-
246 rOLYGONÉES.
rent ; vit en plaine et dans les montagnes près des lieux
habités et dans les champs après la moisson.
Géographie. — Au sud , la France , le centre de l'Es-
pagne , l'Algérie et Madère. — Au nord , toute l'Europe,
y compris le Danemarck, la Gothie , la Norvège , la Suède
et là Finlande australe , l'Angleterre , l'Irlande , les Orca-
des, les Shetland, les Feroë et l'Islande. — A l'occident,
le Portugal , Madère , le Canada et le Saskatchawan. — A
l'orient, la Suisse, l'Italie , la Sicile , la Croatie , la Hon-
grie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, le Caucase,
toutes les Ru^sies , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du
Baïkal, orientale, et la Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Madère 33® ) Écart en latitude :
Nord , Finlande 62 i 29«
Occident , Canada 64 ] Ecart en longitude :
Orient , Sibérie orientale 163 E. ) 227»
Carré d'expansion 4583
PoLYGONTM MINUS , Huds. — Ou le trouvc dans les lieux
marécageux et en partie inondés, sur le bord des étangs et
des mares. Il est annuel ; ses tiges sont diffuses , très-ra-
meuses et d'un beau rouge. Ses feuilles sont lancéolées-
linéaires , arrondies à la base et rétrécies au sommet. Les
gaines sont munies de longs poils ciliés. Les fleurs sont
d'un beau rouge et disposées en épis grêles et lAches. Les
graines sont noires, très-luisantas , trigones ou arrondies.
— Il fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Terrains aquatiques et
siliceux des plaines.
POLYGONUM. 247
Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne et le
midi de l'Italie. — Au nord , la Belgique, l'Allemagne, la
Scandinavie, la Laponie exceptée, l'Angleterre et l'Irlande.
— A l'occident, le Portugal. — A l'orient, la Suisse, la
Hongrie , la Croatie , la Transylvanie , le Caucase , la Géor-
gie, lesRussies moyenne et australe, les Sibéries de l'Ou-
ral , de l'Altaï , du Baïkal et orientale.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, ]^îidi de l'Italie 40° | Ecart en latitude :
Nord , Norvège 62 j 22°
Occident, Portugal 10 'i Ecart en longitude :
Orient, Sibérie orientale 163 E. j 173o
Carré d'expansion 3806
PoLYGOXUM AvicuLARE, Lin. — Vu des faits les plus
curieux de l'élude des végétaux et de leurs rapports, est cer-
tainement de trouver dans un même genre de plantes , des
Heurs et des fruits dont les ressemblances sont telles, qu'il
est impossible de les séparer, et de voir ces principaux or-
ganes de la plante accompagner des parties essentielles à la
végétation et qui n'ont plus aucun rapport. C'est ainsi que
dans le genre qui nous occupe le P. avicidare a un port en-
tièrement différent des autres. Il se présente lui-même avec
des caractères tellement distincts, que l'on doit sans doute
reconnaître qu'il constitue un groupe plutôt qu'une espèce
unique. Tantôt, en effet, c'est une plante rampanle, à tige
très-rameuse, à feuilles vertes et ovales , sortant, comme
les fleurs qu'elles portent à leurs aisselles ,de stipules plus ou
moins larges, transparentes et bilobées; tantôt ce sont des
tiges dressées , à larges feuilles ovales, ou bien des rameaux
2iS paLVGo>EEs.
aphyîles, ressemblant à des liges d'Equisetum, et s' a\\on~
géant indéfiniment sur la terre. Toutes ces variétés ou espè-
ces sont annuelles ; les unes vivent en société sur la terre pié-
tinée , le long des chemins, entre les pavés des rues, les
autres se dressent dans les champs , sur le Lord des fossés ,
ou s'étalent en gazon? enlacés sur les sables des rivières. —
Dans toutes ces plantes» les fleurs sont petites , blanches ou
rosées, et elles naissent réunies en petits paquets dans les ais-
selles, d'où elles sortent une à une pour s'épanouir, pen-
dant très-peu de temps. — Les anthères extérieures s'ouvrent
en dehors, les autres en dedans, et les 3 stigmates, sur-
montés de papilles , sont immédiatement fécondés. Les
graines sont noires , brillantes, et tombent accompagnées du
périgone. — !1 fleurit pendant toute l'année.
Nature du sol. — Allilude. — Quoique indifférent, il pré-
fère les terrains salifères, les rues et les promenades publiques,
le voisinage des habitations. Il vit en plaine et dans les mon-
tagnes où i! suit l'homme , ses chalets et ses cultures , jus-
qu'à 2,400'", altitude qu'il atteint d^ns les Alpes, selon
de (^andolle. M. Boissier en cite une variété qui, dans le
midi de l'Espagne, atteint jusqu'à 3,200",
Géographie. — C'est une des pfantes les plus répandues-
sur la terre. — Au sud, elle vit en France , en Espagne,
en Algérie , en Egypte , à Madère, aux Canaries et dans di-
verses parties de l'Abyssinie. — Au nord , elle occupe toute
l'Europe jusqu'à la Laponie australe , l'Angleterre et ses
archipels, l'Irlande, lesFeroe et l'Islande. — A l'occident,,
on la rencontre en Portugal , en Amérique , au Groenland ,
au Canada, à Terre-Neuve, où, selon de La Pilaye, elle
offre une variété à feuilles panachées de pourpre ; au Labra-
dor, dans le nord-ouest de TAmérique , où elle varie
comme en Europe, selon M. lïooker, et renferme proba-
POLYGONCM. 249
blement oussî picsiears espèces distinctes. — A l'onent,
elle vit dans toute l'Earope , dans le Caucase , la Géorgie ,
les grandes Indes et presque toute l'Asie tempérée, dans
toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï,
du Baïkal, orientale, dans la Dahurie et l'île de Sitcha. —
Elle est encore indiquée sur plusieurs points de l'Australie,
au cap de Bonne-Espérance, etc.
Limites d'extension de Fespèce,
Sud, Abyssinic ÎO" ^ Ecart en latitude ;
Nord , Laponie 06 j 5 "*^
Occide^it el Orient 3G0 J ^-''''' ^" '^"S'^"^*^ '
( 360«
Carré d'expansion 231 GG
PoLYGOMM Bellaudi, Ail. — Il croît dans champs , le
long des fossés, dans les lieux salifères et humides. Il est
annuel et ressemble au P. maritimum. Sa tige est droite^
ferme et striée. Ses stipules sont très-grandes, membra-
neuses^ blanches et déchiquetées sur leurs bords. Les feuilles
inférieures sont oblongues , les supérieures linéaires et
pointues. Les fleurs , petites et d'un blanc rosé , sont axil-
laires. — Il fleurit en juillet et en août.
Nature du soi. — Altitude. — I! recherche les terrain»
aquatiques , salifères et marneux de la plaine.
Géographie. — Âa sud, il vit en France, en Espagne,
en Algérie jusque dans l'xAurès. — Au nord, il atteint b
Belgique, TEsthonie et la Lithuanie. — A l'occident , il
reste en France. — A l'orient, il habite l'Italie , la Sicile,
la Dalmatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce , h
Tiiuride , le Caucase , la Géorgie , le Taliisch , les Russief.
250 POLYGONÉES.
moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et
orientale.
Limites cV extension de l'espèce.
Sud , Algérie> 34° ] Ecart en latitude :
Nord , Esthonie o9 ) 25"
Occident , France 2 i Ecart en longitude :
Orient , Sibérie orientale 160 E. ) 162"
Carré d'expansion 4050
PoLYGONCM Co>voLVULUS, Lin. — La terre recèle dans
son sein une foule de semences qui restent dans un som-
meil létbargitjue jusqu'à ce que des circonstances favorables
se présentent pour leur développement. Le P. Convolvulus
se trouve dans ces conditions. Ses graines dispersées dans
les champs lèvent à l'abri d'une vive lumière , sous la pro-
tection des céréales qui verdissent et s'élèvent. Les jeunes
plantes . munies de quelques feuilles sagittées, restent long-
temps sans prendre d'accroissement, et les plus précoces s'en-
roulent autour des chaumes, cherchant, en contournant leurs
pétioles , à profiter le plus possible de la lumière qui pé-
nètre sous le feuillage des moissons. A peine leurs (leurs
verdàtres, réunies en petites grappes axillaires , commen-
cent à paraître, que la faux, en détruisant leurs supports, les
entraîne avec eux. Mais ce Potygonum repousse de sa base,
et d'ailleurs, de nombreux individus qui languissaient étiolés
sous les chaumes, croissent alors avecproniptitu.de. Ils pren-
nent un feuillage brun ou rouge, ils s'élèvent peu, privés
de point d'appui, et les fleurs, qui naissent à cette époque,
donnent aussi naissance à des cariopses triangulaires , sur
lesquels le périgone reste appliqué sans changer de forme,
comme cela a lieu dans le P. dumetorum, — C'est toujours
POLYGONCM. 251
à la fin de l'été que cette plante lleurit, mêlée au Galeop-
sis Ladaniim, à Vlleliothropinm europœiim, et à ces végé-
taux tardifs qui attendent que les campagnes soient dé-
pouillées de leurs richesses pour y croître en pleine liberté.
Nature du sol. — AUilude. — Il est indifférent, et
croît dans les plaines et sur les montagnes. Ledebour le
cite dans le Caucase jusqu'à 2,000'".
Géographie. — Plante très-répandue, comme toutes
celles des moissons. Au sud , elle occupe la France, l'Es-
pagne , l'Algérie , Madère et les Canaries. — Au nord , on
la trouve dans tout le centre de l'Europe , jusque dans la
Laponie où elle se rencontre dans les champs des colons ,
en Irlande et en Islande. — A l'occident, elle existe aussi
en Portugal. — A l'orient, elle est en Suisse, en Italie, en
Sicile , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie , en Transyl-
vanie, en Grèce, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie,
aux Indes orientales, en Chine et au Japon, dans toutes
les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du
Baïkal et orientale, dans la Dahurie et le Kamtschatka.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Canaries 30" ) Écart en latitude :
Nord, Laponie 08 j 38»
Occident , Canark's 18 O. I Ecart en longitude:
Om«/, Kamtschatka 170 E. ^ 188»
Carré d'expansion 7144
PoLYGOXDM DCMETORCM, Lin. — Quoique nous soyons
bien loin dans nos climats d'avoir ce grand nombre de plantes
grimpantes et enlaçantes qui rendent les forets des régions
tropicales impénétrables , nous avons cependant des espèces
252 POLYGOJiÉES.
qui, par la rapidité de leur croissance et la faculté ({u'eiics
ont de s'enrouler autour des corps voisins , jouent le
rôle de ces lianes multipliées sous les tropiques et qui man-
quent à nos contrées. De ce nombre est le P. dumetorum.
— Ses longues tiges , rondes et non anguleuses comme
celles de l'espèce précédente , pénètrent dans les haies et
les buissons ; elles s'enrouleiit de droite à gauche sur toutes
les branches qu'elles rencontrent, elles s'y attachent, et
leurs feuilles sagittées, portées sur des pétioles assez longs,
se mêlent à celles des arbrisseaux qui leur prêtent leur appui.
Les fleurs sont axillaires et réunies par petits bouquets qui
poussent à la fin de l'été au-dessus des haies qui sont cou-
ronnées par cette plante sarmenteuse. Ces ileurs sont vertes,
sans éclat, et s'ouvrent seulement quelques heures dans la
matinée. Les étamines sont au nombre de 8 , et l'ovaire
triangulaire, presque soudé au périgone, porte 3 styles et 3
stigmates. — Après la fécondation , les carènes des 3 sépales
extérieurs se relèvent en ailes membraneuses et blanchâlres;
elles restent fixées à des semences (rianf:ulaires et noires qui
tombent avec elles quand l'articulation qui les attachait
à lagra pe si' brise et i^ur donne la liberté. — Il fleurit en
juillet et en août.
NaUiredu soL — Altitude, — ïl est indifférent à la na-
ture du sol, et préfère la plaine aux montagnes.
Géographie. — Au sud , il végète en France , dans le
midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord, dans toute l'Eu-
rope centrale, dans la Scandinavie jusqu'en Suède et dans
la Finlande australe. Il est indiqué comme naturalisé en An-
gleterre. — A l'occident, il reste en France. — A l'orient,
il s'étend en Suisse , en Dalmatie, en Croatie, en Mongriey
en Transylvanie , dans la Thrace septentrionale , la Tauride,
le Caucase , la Géorgie, les Russies septentrionale , moyenne
THYMÉLÉES. 253
et australe , les Sibéries de l'Oura! , de l'Altaï , du
Baïkal et orientale.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Sicile 39'' ^i Ecart en latitude :
Nord , Finlande 62 j ^ 23°
Occident , France 4 0."| Ecart en longitude :
On e?2Y, Sibérie orientale 1(33 E.i 167°
Carré d'expansion 384-1
FAMiLLE DES THYMELEES.
Ces plantes appartiennent aux deux hémisphères, et re-
cherchent les régions tropicales ou les parties des zones
tempérées qui en sont voisines. Elles sont assez rares en
Amérique, mais prépondérantes au cap de Bonne-Espé-
rance et à la Nouvelle-Hollande. Un petit nombre seule-
ment vit en Europe et fait seulement 1/314 de sa flore.
Les pays chauds de ce continent sont ceux qui sont le plus
favorisés ; ainsi la Sicile en a 8 espèces , le royaume de Na-
ples en a 9 , le midi de l'Espagne en a 1 1 , et toutes les
autres flores se réduisent au chiffre de 2 à 4, et même à
une seule espèce dans les régions du nord. — Cette pau-
vreté se maintient à l'est en avançant en Asie. — Elle se
manifeste également dans les montagnes et plus encore dans
les îles de l'hémisphère boréal , qui sont à peu près toutes
dépourvues de Thymélécs.
251 THYMÉLÉES.
G. STELLERA, Lin.
Très-petit genre , composé seulement de 4 espèces , tou-
tes originaires de la Sibérie et de la Dahurie , et dont une
seule arrive en Europe.
Stellera Passerina, Lin. — Cette espèce annuelle
passe souvent inaperçue dans les champs et sur le bord des
vignes , où elle devient quelquefois très-commune. — Ses
tiges sont grêles , simples ou rameuses , et garnies de feuilles
glauques , un peu visqueuses à cause des glandes blan-
châtres dont leurs deux surfaces sont parsemées. Les fleurs
naissent aux aisselles des feuilles supérieures, réunies en
glomérules sessiles , entourés de poils cotonneux et de brac-
tées. Le périgone est tubulé , quadrifide, et les 8 étamines
entourent un ovaire surmonté d'un style court et d'un stig-
mate en tète. Ces petites fleurs, à peine apparentes , s'ou-
vrent le soir, sont fécondées pendant la nuit, et se refer-
ment le matin suivant. Quelques fleurs femelles sont presque
toujours mêlées à celles qui sont hermaphrodites. — La
fleur fécondée ne s'ouvre plus, son périgone est soudé à l'o-
vaire , qui s'allonge et se transforme en une petite baie
verte à l'extérieur, et renfermant une seconde enveloppe
noire et crustacée, — Il Ileurit à la fin de l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce recherche
les terrains calcaires et marneux de la plaine , et peut aussi
s'élever dans les montagnes. — M. Boissier la cite entre
800 et 1 ,300» dans le midi de l'Espagne.
Géographie. — Au sud , elle habite la France , l'Espa-
pagne et l'Algérie. — Au nord , on la trouve en France ,
en Belgique , en Allemagne et en Volhynîe. — A l'occi-'
DAPHNE. 255
dent, elle reste en Espagne. — A l'orient, elle \it en
Suisse, en Autriche, en Italie, en Hongrie, en Dalmatie,
en Croatie , en Transylvanie , en Grèce , en Tauride , dans
le Caucase, en Géorgie, en Perse, dans la Russie australe
et dans la Sibérie de l'Altaï.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Algérie aô*^ 1 Ecart en latitude :
Nord , A'oihynie 51 j 16°
Occident, Espagne 7 O. j Ecart en longitude :
Orient, Sibérie allaïque 92 E. j 99°
Carré d'expansion 158i
G. BAFHNE , Litl.
Distribution géographique du genre. — On connaît en-
viron 50 espèces de ce genre, très-disséminées sur la terre.
— 20 appartiennent à l'Asie et se trouvent surtout aux
Indes orientales et au Xépaul ; quelques-unes existent en
Chine, au Japon et en Sibérie, quelques autres dans le
Caucase et dans l'Asie mineure. — L'Europe a 17 à 18
Daphne qui végètent presque tous dans ses régions austra-
les : en Italie, en Provence , en Grèce, à l'île de Crète , en
Corse, ou bien dans les montagnes des Alpes. — L'Amé-
rique n'est pas très-riche; 7 ont été rencontrés dans sa
partie nord , au Mexique , à la Nouvelle-Grenade et aux
Antilles. — En seulement est connu dans le sud du nou-
veau monde , dans les Andes de Quito. — On en indique 3
espèces en Océanie : 2 à Java , 1 aux îles des Amis. — En
Afrique une seule est mentionnée; elle est du cap de Bonne-
Espérance.
256 TUYMÉLÉES.
Daphne Gmdium , Lin. — Abondammsnt répandu sur
les collines sèches et rocailleuses , ce Daphne forme des
groupes élégants qui se mêlent aux romarins et aux lavan-
des , aux cistes et à toute cette série de végétaux qui s'em-
pressent au printemps de jeter leur voile de verdure et de
fieurs sur l'aridité des rochers. — - Ses tiges , presque sim-
ples , marquées de cicatrices , portent un grand nombre de
feuilles éparses et lancéolées. Les fleurs sont réunies en
grappes jaunâtres au sommet des rameaux; elles paraissent
au printemps, et pendant que les baies auxquelles elles don-
nent naissance commencent à mûrir , les aisselles inférieures
émettent de nouvelles branches qui se dressent et s'allon-
gent avec rapidité et dépassent bientôt la hauteur de la tige
principale dont la floraison a arrêté la croissance. C'est un
arbrisseau charmant dont l'élégance consiste particulière-
ment dans le feuillage et dans les baies globuleuses et d'un
beau rouge qui contrastent avec lui.
Nature du sol. — AUilude. — Il recherche les terrains
siliceux et graveleux de la plaine et des coteaux. Dans le
midi de l'Espagne il se trouve entre 600 et 1,600"^, selon
M. Boissier.
Géographie, — Au sud , il habite la France , l'Espagne,
l'Algérie, les Canaries et toute la région méditerranéenne à
l'exception de l'Egypte. — Au nord , il arrive sur le bord
du plateau central de la France. — A l'occident, il est en
Portugal et aux Canaries. — A l'orient, il végète en Italie,
en Sicile , en Dalmatie et en Grèce.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Canaries 30^ \ Ecart en latitude :
Nord , France 44 ) 14®
DAPHNE, 257
Occident , Canaries 18 0. J Ecart en longitude :
Orient, Grèce 22 EJ 40«
Carré d'expansion 560
Daphne Cneoroi , Lin. — Ses tiges ligneuses et ram-
pantes se cachent sur les pentes herbeuses des montagnes,
dans les lieux battus par les vents ; mais elles sont fixées
par de puissantes racines. Ses rameaux dressés sont garnis
de petites feuilles consistantes et rapprochées, et se terminent
par de jolis bouquets de fleurs roses et odorantes , sessiles au
centre de la rosette foliacée. Ce n'est que dans les mois de
mai ou de juin que ces fleurs paraissent , car elles étaient
primitivement enfermées avec les feuilles dans des écailles
qui formaient un bourgeon terminal. Les fleurs ont un pé-
rigone velu et quadrifide, dans l'intérieur duquel les 8 éta-
mines répandent leur pollen orangé. Le fruit est une baie
uniloculaire et monosperme.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains
calcaires et rocheux, depuis 0 dans les Landes jusqu'à 2,400°*
dans les Pyrénées, selon de Candolle. II existe dans la Lo-
zère à 800™ environ. Walhenberg le cite dans la Suisse
septentrionale, dans la région alpine inférieure, au-dessus de
la limite de.* sapins, jusqu'à 2,200™, où il est abondant.
Géographie. — Au sud , il habite les Pyrénées, le centre
de l'Espagne et le midi de l'Italie. — Au nord , il existe dans
le midi de l'Allemagne et en Lithuanie. — A l'occident, il
reste en Espagne. — A l'orient, on le rencontre en Suisse,
en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie et en Volhynie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Midi de l'Italie 40" j Écart en latitude :
iVor(/, Lithuanie 54 ( 14"
VIII 17
2258 ÏUVMÉLÉES.
Occident , Espagne 4 O. | Écart en longitude :
Orient , Volhynie 27 E. j SI®
Carré d'expansion 434
Daphne alpina , Lin. — C'est au milieu des montagnes,
dans les fentes des rochers , aux lieux pierreux et escarpés ,
qu'il établit son séjour. Il se présente sous la forme d'un
arbrisseau rameux , raccourci et tortueux, dont les branches
forment de petits buissons dénués de feuilles à leur base , et
montrant une écorce cendrée. Les feuilles sont presque tou-
tes réunies au sommet des rameaux; elles sont d'un vert
pâle, et pubescentes dans leur jeunesse seulement. Les (leurs,
d'un blanc jaunâtre et parfumées, naissent à l'aisselle des
feuilles et sont remplacées par des baies noires et arrondies.
— Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
calcaires et rocheux des montagnes. Nous le trouvons à
700™ dans la Lozère. De Candolle le cite à 300™ à Greno-
ble et à 1,400™ à Briançon.
Géographie. — Au sud et à l'orient , on le trouve dans
les Pyrénées, dans les Apennins, en Grèce, sur le Par-
nasse et sur l'Olympe , et à l'île de Crète. — Au nord et
à l'occident , il atteint le Jura , le Tyrol , la Croatie , la
Hongrie , la Transylvanie.
Limites d'extension de Vespèce,
Sud , lie de Crète 35« | Écart en latitude :
Nord , Transylvanie 47 i 12»
Occident , France 3 0.^ Ecart en longitude :
Orient, lie de Crète 23 E.j 26«
Carré d'expansion 312
DAPHNE. 259
Daphne Mezereum , Lin. — Lorsque les fleurs du prin-
temps, qui s'abritaient l'hiver sous les feuilles mortes des bois,
les soulèvent et viennent timidement présenter leurs corolles
aux premiers rayons du soleil ; dans cette saison oii chaque
jour amène un progrès de la nature et ajoute à nos sens une
jouissance nouvelle , déjà un arbrisseau rameux montre sur
son écorce grise des boutons qui essaient aussi de se dégager
de leurs écailles. Il présente des pousses annuelles super-
posées, et au-dessous du bourgeon vert et terminal qui ren-
ferme encore les feuilles , on voit dispersés sur le bois des
deux années précédentes les groupes de fleurs qui vont
s'épanouir. Elles sont réunies 3 ou 4 ensemble et leur dou-
ble enveloppe purpurine s'entr'ouvre et parfume la forêt. Le
Samhucus racemosa se développe auprès de ce Daphne, le
Dentaria pinnata élève ses fleurs lilacées au niveau des
siennes, le Scilla bifolia , V Anémone w^morosa s'empres^
sent aussi de s'ouvrir; mais il les domine et attire tous
les regards sur ses girandoles carminées. Ses fleurs conti-
nuent de s'épanouir, et le bourgeon supérieur se développe;
ses jolies feuilles ovales, d'un vert gai, se montrent en une
rosette élégante, et lorsque le feuillage est entièrement déve-
loppé , lorsqu'une pousse nouvelle s'est en quelque sorte
ajoutée aux anciennes , des baies ovales et d'un rouge écla-
tant apparaissent au-dessous du feuillage et donnent encore
au séjour que le Daphne a choisi un ornement plus dura-
ble que les fleurs qui l'embellissaient au printemps. — Voici
quelques dates précises défloraison. — l*""" avril 1839, à
la Chartreuse de Pontgibaud ; — 3 avril 1852, bois de la
Goulie; — 8 avril 1827, base du puy de Dôme; —
28 avril 1 833 , au puy de Côme ; — 1 2 mai 1 833 , bois au
bas du puy de Dôme. — 24 mai 1842, au puy de Pariou;
2G0 TUYMÉLÉIiS.
— 2 avril , moyenne de 4 ans pour leTyrol septentrional ,
selon Unger.
Nature du sol. — AUilude. — Il est indifférent et croît
sur tous les terrains , bien qu'il semble préférer les sols dé-
triti'jues des forêts. Il babite la plaine dans le nord , et par-
tout ailleurs il préfère les montagnes. Nous le trouvons en-
tre 800 et 1,200™. De Candolle l'indique à 400™ à Autun
et à Genève, et à 2,000™ dans les Pyrénées et dans les
Alpes. En Suisse, dit Wablenberg, il abonde dans toutes
les forêts subalpines et il monte quelquefois jusqu'à 1 ,800™.
Tenore l'indique, en Italie, entre 800 et 1,200™. '
Géographie. — Au sud , il existe en France , dans les
Pyrénées, en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au
nord , il habite la France, la Belgique, l'Allemagne, toute
la Scandinavie y compris la Laponie où il vit dans les
bois épais , et l'Angleterre où il a sa limite occidentale.
— A l'orient , il est cité en Suisse , en Dalmatie, en Hon-
grie, en Croatie, en Transylvanie, dans le Caucase, dans
toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Al-
taï et du Baïkal.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Midi de l'Italie 40« j Ecart en latitude :
Nord, Laponie C8 j 28°
Occident, Angleterre 6 O. ) Écart en longitude :
On>/2^ Sibérie du Baïkal.... 116 E.i 122»
Carré d'expansion 3416
Daphne Laureola, Lin. — C'est encore dans les bois,
au milieu des buissons , près du houx , du Sambucus race-
mosa ou du Rubus idœus , que l'on aperçoit les tiges élan-
DAPHNE. 261
(éeset quelquefois rameuses de ce Daphne. Il conserve en
hiver son élégant feuillage. Le vernis qui recouvre ses feuil-
les entières et épaisses le met à l'abri de l'eau du ciel et de
celle qui résulte de la fonte des neiges. Sous la rosette de
feuilles qni termine chacun de ses rameaux, naissent éparses
de petites fleurs vertes dont les anthères orangées relèvent
la couleur foliacée , et, pendant que les fruits commencent à
grossir, on voit au milieu de ces rosettes le jeune bourgeon
qui doit continuer la branche et la surmonter , comme cela
a lieu dans le D. Mesereum. Ses baies sont ovales et noires
quand elles sont mûres. — Il fleurit en février et en mars.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains
calcaires et détritiques, préférant les montagnes aux p!aines.
Nous le trouvons entre 900 et 1,200™. Ramond le cite à
300™ dans les Pyrénées , de Candolle à 400™ à Autun et à
2,000™ dans les Alpes et dans les Pyrénées. M. Boissier
l'a rencontré en Espagne, entre 1,000 et 2,000™.
Géographie. — Au sud , il habite la France , les Pyré-
nées et l'Espagne. — Au nord, il végète en Belgique et en
Angleterre. — A l'occident , il est en Portugal. — A l'o-
rient , on le trouve en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dal-
matie, en Croatie, en Transylvanie , en Grèce sur l'Olympe
bithy nique.
Limites d^ extension de l^ espèce.
5urf, Midi de l'Espagne 36" ^ Écart en latitude:
AVJ, Angleterre 57 j 21°
Occident , Portugal 10 0. | Ecart en longitude :
Orient, Grèce. 22 E. j 32°
Carré d'expansion 672
262 SANTALACÉES.
FAMILLE DES SANTALACEES.
Ces plantes forment un petit groupe dont les espèces ne
son nulle part abondantes , quoique disséminées partout
à l'exception de l'Afrique et de l'Amérique tropicales. Le
cap de Bonne-Espérance et la Nouvelle-Hollande sont leurs
centres de prédilection , et elles se retrouvent aussi dans
l'Asie; souvent môme, dans les contrées chaudes et dans
l'hémisphère austral, elles sont représentées par des espèces
ligneuses. En Europe , les Santalacées sont peu nombreuses
et peu répandues; elles font seulement 1;648 de la végé-
tation, et c'est à peine si l'on en compte 8 à 10 espèces
dans chaque dore. Elles disparaissent au nord, n'augmen-
tent pas dans le sens des longitudes , existent à peine dans
les montagnes, et s'effacent presque complètement des îles.
G. THESIUM. Lin.
Distribution géographique du genre. — Ces plantes ,
au nombre de 50 environ , appartiennent toutes à l'ancien
continent et à l'Océanie ; on n'en connaît aucune en Amé-
rique. — L'Afrique est leur principale patrie; car, sur 50 es-
pèces, 25 l'habitent; c'est-à-dire, que 23 sont originaires
du cap de Bonne-Espérance et 2 de l'Abyssinie. — 14 es-
pèces sont connues en Europe: en Grèce, en Sicile, en
Italie , en Hongrie, en France et en Allemagne. — 10 vi-
vent en Asie , presque toutes de la Sibérie altaïque et de la
THESIUM. 263
Dahurie ; 1 des Indes orientales, 1 du Caucase, 1 de l'Asie
mineure. — 2 seulement habitent l'Océanie, une à Java,
l'autre à la Nouvelle-Hollande.
Thestum HUMiFUSUM, DC — Le rhizome souterrain de
cette espèce donne naissance à de nombreuses racines qui
chercheut celles des plantes voisines , y implantent leurs
suçoirs , et vivent en parasites. Leurs tiges sont grêles et
couchées, souvent rameuses, garnies de feuilles nombreuses,
étroites , épaisses et glauques , recourbées d'abord sur leur
face supérieure , et se redressant ensuite. Les pédoncules
sont axillaires, simples ou rameux , adhérant quelquefois
par leur base aux pétioles des feuilles, et munis comme eux
de petits renflements articulaires qui permettent leurs mouve-
ments. Les fleurs sont petites, vertes en dehors, blanches
en dedans ; elles s'épanouissent dans les mois de juin et de
juillet, et restent ouvertes jusqu'à ce que le pollen de leurs
5 étamines, entourées d'un faisceau de poils, soit tombé sur
le stigmate papillaire. Alors le limbe du périgone se redresse,
couronne le fruit qui est strié longitudinalement et tombe
désarticulé. Ce fruit est une capsule monosperme et indé-
hiscente.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
calcaires et marneux des plaines et des montagnes. De Can-
doUe le cite jusqu'à 1,600™ dans le Jura. M. Boissier l'in-
dique entre 000 et 2,100™ dans le midi de l'Espagne. Nous
le trouvons en x\uvergne, jusqu'à 1,200™.
Géographie . — Au sud , il croît en France , en Espagne
et en Algérie. — Au nord , il végète en France, en Bel-
gique et en Angleterre. — A l'occident, il reste en Espa-
gne. — A l'orient , il vit en Suisse , en Italie, en Carniole,
en Dalmatie et en Transvlvanie.
264 SANTALACÉES.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Algérie 35® ) Ecart en latitude :
iVorc?, Angleterre 53 i 18»
Occident , Espagne 6 0. | Ecart en longitude :
On>n^ , Transylvanie 22 E. i 28<*
Carré d'expansion 504
Thesium pratense , Ehrli. — Il habite les bois, les pâ-
turages , les pentes herbeuses des montagnes oii il croît au
milieu des graminées. 11 est vivace ; ses tiges sont nom-
breuses, à demi-dressées jusqu'à l'époque de la floraison,
puis couchées sur le sol. Ses feuilles sont linéaires, un peu
glauques et assez nombreuses. Ses fleurs , petites et ver-
dâtres, sont disposées en une grappe étalée, jaunes, unila-
térales et solitaires au sommet de pédicelles allongés. Les
fruits sont globuleux et striés longitudinalement. — 11 fleu-
rit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il végète sur les terrains
siliceux et détritiques des montagnes. Nous le trouvons en
Auvergne jusqu'à 1,200 et 1,300™.
Géographie. — Au sud , il existe en France et dans
le nord de l'Espagne. — Au nord , il vit en Allemagne , en
Bohême. — A l'occident , dans les Asturies. — A l'orient,
en Suisse , en Tyrol, en Lombardie , dans le Caucase.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Espagne 41** i Écart en latitude :
Nord , Bohême 50 i 9«
Occident, Asturies 8 O. | Écart en longitude:
Orient, Caucase 43 E. ) 51»
Carré d'expansion 459
THESICM. 265
Thesium alpinum, Lin. — Il est vivace et habite les
pentes herbeuses des montagnes, vivant souvent en société
du Buplevnim longifoUum , du Gnaplialium norvegicum ,
du Fesluca spadicea, du Crépis grandiflora , etc. Ses tiges
sont grêles , simples , nombreuses , entièrement garnies de
feuilles étroites , linéaires, et au moins aussi longues vers le
sommet des tiges que dans le bas. Les (leurs sont petites ,
verdâtres , souvent à 4 divisions , unilatérales , sessiles ou
portées sur de courts pédoncules accompagnés d'une longue
feuille. — Il fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — AUilude. — Nous le trouvons en
Auvergne sur les terrains siliceux, volcaniques et détritiques
des montagnes, jusqu'à l'altitude de 1,600™. Il vit aussi
sur le calcaire, puisqu'il est cité sur le mont Ventoux. Wah-
lenberg l'indique un peu au-dessus de la limite des sapins ,
et de Candolle lui assigne son minimum à 30™ à Angers,
et son maximum à 2,000™ dans les Alpes.
Géographie. — Au sud, il se rencontre en France, en
Espagne et dans l'Atlas, près de Mascara. — Au nord, on
le trouve en France , en Allemagne et dans la Gothie bo-
réale. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient,
il existe en Suisse, en Italie, en Croatie, en Hongrie , en
Transylvanie, dans les Russies moyenne et australe, et dans
la Sibérie du Baïkal.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Algérie 30° ) Ecart en latitude :
Nord , Gothie 59 } 23°
Occident , Espagne 6 0.) Ecart en longitude :
Onen<, Sibérie du Baïkal 110 E.^ 116°
Carré d'expansion. 2668
266 AUISTOLOCHIÉES.
FAMILLE DES AKISTOLOGHIEES.
Celte famille , composée seulement de quelques genres,
atteint son jjIus grand développement dans l'Amérique équi-
noxiale. On rencontre aussi quelques types autour du bassin
de la Méditerranée; quelques espèces sont disséminées dans
les zones tempérées des deux hémisphères , mais ces plantes
sont rares en Asie et manquent au cap de Bonne-Espérance
et à rOcéanie extra-tropicale. — En Europe, où elles font
seulement 1/572 , les flores les plus riches n'en ont pas plus
de 6 espèces , et ce sont des flores méridionales , car au nord
les Aristolochiées diminuent et disparaissent. — Elles s'éloi-
gnent plus encore des régions orientales , des montagnes et
des îles.
G. ARISTOX.OCHIA, Lltl.
Distribuliun géographique du genre. — Les Aristolo-
ches , au nombre de 90 espèces environ , ont une grande
influence sur les paysages tropicaux. La plupart ont des ti-
ges ligneuses , grimpantes et volubles , dont l'accroissement
est si rapide que l'on pourrait, pour ainsi dire, suivre de
l'œil le développement de leur extrémité. Quelques-unes
d'entre elles offrent des fleurs d'une grandeur démesurée , et
tout, dans ces plantes singulières, offre aux botanistes un
puissant intérêt. — 60 espèces sur 90 vivent dans le Nou-
veau-Monde. 36 font partie de la végétation de l'Amérique
du nord , mais elles en recherchent les parties chaudes : les
Antilles , la Nouvelle-Grenade , le Mexique , l'île de Cuba,
et quelques-unes vivent à la Louisiane , à la Caroline et en
ARiSTOLOCHIA. 267
Virginie. 24 aristoloches croissent dans l'Amérique du sud ;
presque toutes au Brésil , un petit nombre au Pérou et au
Chili. — On connaît en Europe 12 espèces de ce genre ,
toutes de l'Europe australe : de la Grèce , de l'île de Crète,
de l'Espagne, du Portugal et de l'Italie. — 12 aussi sont
originaires de l'Asie, et surtout des Indes orientales, de Su-
rinam et de Sumatra. On en cite aussi quelques-unes à la
Chine , au Japon , et dans l'iVsie mineure. — 4 se trouvent
en Océanie , à Timor , à Luçon et à la Nouvelle-Calédonie.
— 2 seulement sont indiquées en Afrique , à l'île de Mas-
careigne.
Aristolochia rotunda , Lin. — 11 est vivace et croît
dans les lieux rocailleux , sur les coteaux. Sa racine est ar-
rondie, charnue; elle donne naissance à des tiges faibles,
anguleuses et rameuses, garnies de feuilles sessiles, alternes,
échancrées en cœur à leur base et obtuses au sommet. Les
fleurs sont grandes, jaunâtres, munies d'une languette pur-
purine , solitaires et axillaires. — Il fleurit en juin et en
juillet.
Nature du sol. — AUitude. — Il croît sur les terrains
calcaires et marneux de la plaine.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France, en Es-
pagne, en Algérie. — Au nord, il s'arrête sur le bord du pla-
teau central , dans le Tessin et en Carniole. — A l'occident,
il reste en Espagne. — A l'orient , il végète en Suisse , en
Italie, en Dalmatie , en Sicile, en Grèce , en Servie , en
Bulgarie.
Limites d^extension de Vespèce.
Sud, Algérie 35" ) Ecart en latitude :
,Vorrf, Carniole 47 ) 12»
208 AIUSTOLOCHIÉES.
Occident , Espagne 4 0.) Ecart en longitude :
Orient , Bulgarie 25 EJ 29"
Carré d'expansion 31-8
Aristolochia Pistolociiia , Lin. — Cette espèce vé-
gète sur les coteaux arides, parmi les pierres éboulées, où
elle est souvent accompagnée de Y Aslragalus jmrpureus.
Elle est vivace; sa racine est fasciculée, à fibres nombreuses et
cylindriques. Ses tiges sont grêles, faibles, anguleuses et
souvent ramifiées; ses feuilles sont pétiolées, cordiformes ,
crénelées sur les bords et d'un vert jaunâtre. Les fleurs
naissent solitaires à l'aisselle des feuillls; elles sont jaunâ-
tres avec la lèvre supérieure recourbée et d'un brun pour-
pré. — Elle fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — AUiludc. — Elle préfère les terrains
calcaires et rocailleux des plaines.
Géographie. — Au sud , elle habite la France , l'Es-
pagne, la Sardaigne et le Portugal. — Au nord, elle atteint
le bord du plateau central de la France. — A l'orient ,
elle arrive dans la Servie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Espagne 30*^ ) Ecart en latitude :
Nord , France 44 ^ 8"
Occident, Portugal 10 i Ecart en longitude :
Orient , Servie 19 E. ) 29"
Carré d'expansion 232
AiusTOLOCiiiA Clematitis, Lin. — C'est seulement vers
le milieu du printemps que les racines fibreuses decette espèce
produisent de jeunes pousses que l'on voit sortir du sol , le
long des haies, dans les buissons et les lieux incultes. Ces
ARISTOLOCHIA. 269
pousses, d'un vert jaunâtre, offrent un bon nombre de feuilles
enroulées les unes sur les autres. Mais à mesure que la tige,
mince et fortement striée, s'allonge, les feuilles se déroulent
et s'étendent; elles sont échancrées en cœur, marquées de
nervures saillantes et disposées d'une manière toute parli-
culière. Aux aisselles supérieures naissent des bouquets de
fleurs jaunàlres et pédonculées , à périgone allongé et fermé
par une languette recourbée qui rappelle les opercules des
Nepenlhes. Lors de l'épanouissement, cette languette se
redresse, et le tube évasé de la (leur est ouvert aux insectes
qui viennent bientôt savourer le miel que sécrètent les nec-
taires. Les 6 étamines, placées sur le pistil, et qui s'ouvrent
en dehors des stigmates , abandonnent leur pollen que les
insectes dispersent et répandent sur une colonne papillaire
où ces stigmates sont fixés. Malgré ce puissant concours
de messagers ailés , des fleurs nombreuses restent sté-
riles, et dans quelques-unes seulement, l'ovaire , qui était
placé sous la Heur, grossit et s'incline. Il devient charnu,
offre 6 angles plus ou moins marqués et 6 loges qui ren-
ferment un nombre très-variable de semences. — Il fleurit
en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Cette aristoloche recher-
che les terrains calcaires et marneux de la plaine et des mon-
tagnes peu élevées.
Géographie. — Au sud, elle se trouve en France, dans
le midi de l'Italie , en Sicile. — Au nord , elle croît en Bel-
gique , en Allemagne, en Danemarck , en Gothie. — A
l'occident, elle reste en France. — A l'orient, elle est en
Suisse , en Autriche , en Hongrie , en Dalmatie, en Croatie,
en Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie,
dans les Russies movenne et australe.
270 ARISTOLOCHIÉES.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Sicile SS*» |Ecart en latitude :
Nord , Gothie 56 I 18°
Occident, Vrance 3 0.\ Ecart en longitude:
Orient, Russie moyenne 54 E.j 57**
Carré d'expansion 1026
G. AS ARUM, Lin.
On n'en connaît que 5 espèces , dont 4 de TAmérique
septentrionale et 1 de l'Europe.
AsARLM EUROP^oi , Lin. — Il est un certain nombre de
plantes qui n'excitent aucun intérêt chez les personnes
étrangères aux beautés de la nature , tandis que ces mêmes
plantes ont au contraire un grand attrait pour ceux qui
cherchent à soulever un coin du voile qui nous dérobe en-
core tant de mystères. Il semble que 1'^. europœum cherche
lui-même à se cacher à nos yeux. Il tapisse dans les bois les
sols un peu humides , ombragés et rocailleux; quelquefois la
pervenche aux longues tiges rampantes , se glisse parmi ses
feuilles et relève leur sombre verdure par le doux éclat de
ses fleurs bleues. Ces deux plantes réunies, entremêlées,
forment des tapis agrestes, qui , par leur harmonie avec le
silence et l'obscurité des forêts, portent dans tous les sens le
calme du bonheur. L'asaret conserve sa verdure presque
toute l'année. Il a pour racine une souche rampante qui pré-
pare dès l'automne le bourgeon qui doit naître au printemps ;
déjà l'on distingue ce bourgeon allongé dans lequel le bouton
ASARCM. 271
florifère est entouré de bractées et de ses deux feuilles nou-
velles. Au printemps les écailles s'écartent , les deux feuilles
réniformes grandissent et montrent leur limbe d'un vert som-
bre. La fleur est solitaire , d'un brun rouge ; « son péri-
gone , dit Yaucher , est un godet verdâtre , velu en dehors,
et tapissé en dedans d'une membrane épaisse, d'un rouge
livide , recouverte de poils noirs et de renflements glan-
duleux ; ses 3 lobes valvaires et nectarifères s'entr'ouvrent
à la fécondation et laissent voir un style épais et central ter-
miné par un stigmate à 6 rayons étoiles , autour duquel
sont rangées 12 étamines , insérées au fond de la fleur, pro-
longées en filets et chargées chacune d'une belle anthère
noirâtre à 2 loges séparées. — A la fécondation , c'est-à-
dire à l'entrée du printemps, et lorsque les deux feuilles ca-
chent encore la fleur, on voit sortir de l'extrémité des 6
lobes, dont est formé le chapiteau stigmatoïde , un stigmate
floconneux et rougeâtre ; en même temps 6 des anthères, dé-
jetées au fond de la fleur et alternes aux lobes du chapi-
teau , se relèvent contre le pistil qu'elles recouvrent en ré-
pandant sur leurs stigmates plumeux leur pollen formé
de petites molécules sphériques et blanchâtres ; lorsque l'o-
pération est achevée, les 6 autres se relèvent à leur tour et
se serrent de même contre le pistil , et il ne reste au centre de
la fleur que le chapiteau étoile. — Après la fécondation , la
fleur se penche vers la terre , et, à la dissémination, la cap-
sule se fend en 3 lobes et découvre ses 6 loges , formées de
parois détruites dans leur milieu, et portant sur leur bord
central 3 ou 4 semences allongées. » (T. 4, p. 80.)
Nature du sol. — Altitude. — Il paraît indifférent à la
nature du sol. — Nous le trouvons sur les terrains détriti-
ques et siliceux des montagnes, vers 1,000 à 1,200".
Tenore l'indique dans le midi de l'Italie entre 800 et
272 EMPÊTRÉES.
1,200'", dans les vallées , au milieu des bois. Ledebour le
cite à 1 ,000"" dans le Caucase.
Géographie. — Au sud , il vit en France et en Grèce. —
Au nord, il croît en France , en Belgique , en Angleterre,
en Danemarck, en Gothie et en Suède , toujours dans les
buissons. — A l'occident , il reste en France et en Belgique.
— A l'orient , il se trouve en Suisse, en Italie , dans le Cau-
case, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe , et
dans la Sibérie de l'Oural, où Pallas l'a trouvé commen-
çant à fleurir le 16 mai 1770 , en société du Paris qiiadri-
folia et du Viola mirabilis.]
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Grèce 38® | Écart en latitude :
Nord , Suède 01 j 23°
Occident , Belgique 0 ) Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Oural 08 E. j 68»
Carré d'expansion 1564
FAMILLE DES EMPETREES.
Tout petit groupe dont les espèces habitent les montagnes
ou les régions froides , l'Amérique boréale ou les terres Ma-
gellaniques. Une seule espèce parvient en Europe.
G. sr^FETKUM , Lin.
On n'en connaît jusqu'ici que deux espèces, dont l'une
habite les hautes montagnes et les régions septentrionales
EMPEÏRUM. 273
de l'hémisphère boréal , et l'autre les régions froides de l'hé-
misphère austral.
Empetrum nigrum, Lin. — Cet arbrisseau, très-rameux
et rampant, se glisse au milieu des herbes des montagnes ou
parmi les plantes des marais. Ses branches sont garnies de
feuilles nombreuses , oblongues ou linéaires, et un peu rou-
lées sur leurs bords. Les fleurs, petites et blanchâtres, pa-
raissent aux aisselles supérieures des rameaux ; elles sont
unisexuelles. Le calice est à 3 divisions , et la corolle for-
mée de 3 pétales alternes aux sépales; 3 étamines à anthères
biloculaires qui s'ouvrent par 2 fentes. L'ovaire est libre et
posé sur un disque charnu ; il est surmonté d'un style dont le
stigmate est étoile et à 9 rayons. — Le fruit est une espèce
de baie noire dans laquelle on rencontre 9 loges qui chacune
contiennent une semence. — VE. rubrum, du détroit de
Magellan , est parallèle à cette espèce. — Il fleurit en juin
et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons
que sur les terrains volcaniques , siliceux et rocheux. Nous
le trouvons en Auvergne sur nos plus hauts sommets, jus-
qu'à 1,800™. DeCandolle le cite à 1,600™ dans le Jura,
et à 3,000™ au mont Calm. Wahlenberg dit qu'on le trouve
en Suisse sur les sommets qui s'élèvent au-dessus des neiges
éternelles, au Saint-Gothard à partir de 2,400™, limite
de ces neiges, et il descend dans les marais à 1,800™.
M. Watson l'indique dans les monts Grampiens à 1,350™,
à Vinderoë il atteint encore 700™. Ledebour le mentionne
entre 2,400 et 3,000™ dans le Caucase.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France, dans
les Pyrénées , en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au
nord, on le rencontre en France, en Belgique, en Alle-
274 EMPÊTRÉES.
magne, dans toute la Scandinavie, tantôt dans les marais,
tantôt sur les montagnes les plus élevées. En Laponie, il
est extrêmement commun, dans les champs et sur les col-
lines les plus sèches des régions sylvatique et subalpine , sur
les Alpes maritimes , mais il devient rare sur les sommets
où il est toujours dépassé par VAndromeda tetragona. Il
atteint, du reste , l'Altenfiord , le cap Nord , et arrive même
au Spitzberg. Il existe en Angleterre, en Irlande, aux Hé-
brides, aux Orcades, aux Feroë et en Islande. — A l'oc-
cident , il vit dans les Asturies et dans l'Amérique du nord,
à Terre-Neuve où il croît avec VAndromeda cahjculata , et
où il fleurit sous la neige quand le dégel a commencé , au
Groenland , sur les côtes du Canada , à la baie de Murray ,
sur les bords de la mer Arctique et dans ses îles. — A l'o-
rient, on le connaît en Suisse, en Croatie, en Hongrie,
en Transylvanie , en Turquie , dans le Caucase , dans
toutes les Russies , dans toutes les Sibéries, dans le pays
des Tschukhis , au Kamtschatka , aux îles Aléoutiennes
et dans l'Amérique russe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Midi de l'Italie 40» ) Écart en latitude :
Nord , Spitzberg 80 j 40»
Occident et Orient 3C0 I ,^^®
'^ 360°
Carré d'expansion 14400
EUPHORBIACEES.
275
FAMILLE DES EUPHORBïACÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie 0° à 10° 18°0. à 5° E.
Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E.
Algérie 33 à 30 5 0. à 6 E.
Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O. à 8 O.
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E.
Portugal. 37 à 42 9 O. à 11 0.
Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E.
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E.
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E.
Plateau central .... 44 à 47 0 à 2 E.
France 42 à 51 7 0. à 6 E.
Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E.
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E.
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E.
Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 O.
Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E.
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E.
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E.
Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E.
Suède 55 à 69 10 E. à 22 E.
Norvège 58 a 71 2 E. à 10 E.
Russie septentr>e,.. 60 à 66 19 E. à 57 E.
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E.
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E.
Europe entière
26
55
65
81
69
101
71
94
79
72
103
85
87
106
90
84
219
216
194
231
245
433
189
712
79
276 EUPHORBIACÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude. Longitude.
Irlande 51° à 55» 7«0. à 13»0. 1
Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. 1
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1
Russie moyenne... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1
Sibérie de rOural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1
Sibérie altaïque. . . 44 à 67 66 E. à 97 E. 1
Sibérie du Baïcal . . 49 à 67 93 E. à 116 E. 1
Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 1
Sibérie orientale... 56 à 67 111 E. à 163 E. 1
Sibérie arctique... 67 à 78 60 E. à 161 E. 0
Kamtschatka 46 à 67 148 E. à 170 E. 0
PaysdesTschukhis. » » 155 E. à 175 0. 0
Iles de l'Océan of'. 51 à 67 170 E. à 130 O. 0
Amériquerusse. . . 54 à 72 170 0 à 130 E. 0
121
90
87
84
62
82
181
168
354
0
0
0
0
0
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.deGr'Srég.alp.etniv. 36°à37o 1500 à 3500 1
Roy.deGrenade,rég.niv.. 36 à 37 2500 à 3500 0
Pyrénées 42 h 43 500 à 2700 1
Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 0
Pic du Midi deBagnères... » » 0
Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1
Plateau central, sommets.. 44 à 47 1500 à 1900 0
Alpes 45 à 46 500 à 2700 1
Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 0
121
0
243
0
0
124
0
524
0
PROPORTIONS RELATIVES. 277
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude. •
Iles du Cap- Vert 120 0 14° 24«0. à 27° O. 1: 26
Canaries 28 à 30 15 0. à 20 O. 1 : 38
Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 O. 1 : 331
Orcades 59 5 0. à 6 0. 0 : 0
Shetland 60 à 61 3 0. à 4 0. 1 : 309
Feroë 62 9 0. 0:0
Islande 64 à 66 16 O. à 27 O. 0 : 0
Mageroë 71 24 E. 0. 0
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0
lie Melville 76 114 0. 0:0
lie J. Fernandez.... 33 à 40 S. 76 0. 1: 60
Nouv.Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 0. à 176 0. 1:616
Malouines 52 S. 59 0. à 65 0. 0: 0
La nombreuse et singulière famille des Euphorbiacées
imprime aux contrées où elle domine un caractère particu-
lier. C'est surtout dans l'Amérique équinoxiale que ces
plantes abondent et se présentent sous les apparences les
plus singulières. Elles sont aussi très-répandues dans l'Afri-
que tropicale, où elles forment jusqu'à 1/28 de la végéta-
tion , puis dans les Indes et dans l'Australie équatoriale ,
où elles font 1/30. En somme , M. de Humboldt indique
1/35 pour l'ensemble de la zone torride , 1/80 pour la zone
tempérée boréale et 1/500 pour la zone glaciale. On voit
que leur proportion diminue rapidement de l'équateur au
pôle. — Eu Europe, où notre premier tableau indique une
moyenne de 1/79 , les Euphorbiacées atteignent leur maxi-
mum en Sicile et dans le royaume de Naples , 1/69 et 1/71 ,
et il y a ensuite assez d'irrégularités dans leurs proportions.
278 EUPHORBIACÉES.
Mais aussitôt que l'on atteint la Scandinavie , cette propor-
tion s'abaisse avec rapidité , et en Laponie il ne reste plus
qu'une seule euphorbiacée. Dans le sens des longitudes elles
ne nous présentent rien de particulier ; la latitude semble
seule agir sur elles et les exclure des régions arctiques ou
voisines du cercle polaire. — Les montagnes sont loin
d'être favorables aux Euphorbiacées ; ces plantes diminuent
sur leurs pentes et disparaissent de leurs sommets. — Les
îles ne leur conviennent qu'autant qu'elles sont situées sous
des latitudes assez basses , car dans le nord elles conservent à
peine 1 ou 2 espèces ; ainsi l'Angleterre , qui nous donne la
proportion de 1/90 , n'a plus qu'une seule euphorbiacée
aux Hébrides et aux Shetland , et aucune aux Orcades.
G. CHOTON, Lin.
Distribution géographique du genre. — On connaît plus
de 210 espèces de Croton, dont les trois quarts sont amé-
ricains. On en compte plus de 80 dans l'Amérique du nord
et presque tous des contrées chaudes , des Antilles surtout,
du Mexique et de la Nouvelle-Grenade, — 60 vivent dans
la partie méridionale du nouveau monde et plus particuliè-
rement au Brésil et au Pérou ; 3 espèces sont originaires du
Chili, 3 autres de Monte-Video. — L'Asie possède 28 à
30 Croton , dont le centre est aux Indes orientales et à
Ceylan. Un autre groupe moins nombreux habite la Chine,
et quelques espèces seulement se trouvent en Palestine. —
L'Afrique en a 16 , très-disséminés : à Madagascar, à Mas-
careigne, au cap Vert, à la Sénégambie, en Guinée, en
Abyssinie , en Egypte , et même au cap de Bonne-Espé-
rance. — 15 espèces vivent en Océanie , presque toutes à
Java et à la Nouvelle-Hollande ; 1 est aux Moluques ,
CROTON. 279
1 autre à la Nouvelle-Calédonie. — Enfin 3 Crolon seule-
ment ont été rencontrés dans l'Europe australe.
CrotoxN TiNCTORiUM , Lin. — Les sables des rivières ,
les bords des chemins et la lisière des champs nous présen-
tent souvent cette espèce annuelle , dont les feuilles lar-
ges et cotonneuses sont munies de 2 glandes à leur base.
Ses fleurs sontmonoïques, en épis pédoncules, et opposées aux
feuilles alternes. Les fleurs mâles sont sessiles et portent un
double périgone à cinq lobes dont l'intérieur est pétaloïde ,
et un nombre indéterminé d'étamines à filets soudés. Ces
fleurs disparaissent dès que la fécondation est opérée. Les
fleurs femelles ont aussi un périgone et six stigmates papillai-
res. Après la fécondation leurs pédicelles s'épaississent ,
s'allongent et se recourbent , de telle sorte que ses fruits, à
3 coques tuberculées, sont suspendus à l'époque de la matu-
rité. — Il fleurit en mai, juin et juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur
les terrains siliceux et sablonneux de la plaine.
Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne et
en Algérie. — Au nord , il arrive sur le bord du plateau
central de la France. — A l'occident, il est en Portugal.
— A l'orient , il végète en Corse, en Sardaigne, en Italie,
en Sicile , en Dalmatie , en Grèce , en Turquie , dans le
Caucase et la Géorgie , jusque près d'Élisabethpol et de
Lenkoran.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Barbarie 35» \ Ecart en latitude :
Nord , France 44 i 9°
Occident , Portugal 11 0. ) Ecart en longitude :
Orient , Lenkoran 47 E. ) 58»
Carré d'expansion 522
280 EDPHORBIACÉES.
G. Buxus , Lin.
On ne connaît encore que 7 espèces de ce genre ; 2 ha-
bitent l'Europe. — 2 végètent dans l'Amérique australe.
— 1 à la Jamaïque. — 1 à la Nouvelle-Hollande. — 1 en
Chine. C'est un de ces genres peu nombreux dont les espè-
ces sont très- dispersées , mais qui croissant presque toujours
en société , ont une grande importance dans la végétation.
Bdxus semperviuens , Lin. — Les végétaux qui, par
leur organisation spéciale peuvent, conserver pendant l'hiver
une parure dont les autres sont alors dépourvus , ont sur
ceux-ci de bien grands avantages. Ils ne peuvent , il est
vrai, se présenter au printemps avec cette fraîche verdure qui
est l'apanage des régions tempérées et des contrées du nord,
mais lorsque les arbres sont dépouillés, ceux-ci persistent
avec leurs branches feuillées , ils percent la neige qui couvre
la terre et rendent moins triste le paysage de l'hiver. —
Le buis est tellement répandu dans certaines contrées dans
les lieux secs et pierreux des montagnes, ses individus sont
si nombreux et si serrés, qu'il imprime aux régions où il
abonde un caractère tout particulier. — Son tronc tortu et
noueux acquiert une grande dureté par suite de la lenteur
de son accroissement. Son écorce est d'un jaune verdâtre,
et ses feuilles, solides et vernissées, sont jaunâtres en dessous
et d'un vert foncé en dessus. La pluie glisse sur elles sans
les mouiller. — Tous les ans ces feuilles se renouvellent; on
les voit sortir au printemps de bourgeons enveloppés d'é-
cailles scarieuses sous lesquelles ces feuilles opposées sont
appliquées sans plissement. — Les feuilles du buis tombent
comme celles des autres arbres , mais fortement constituées
Bcxus. 281
pour braver les frimas, solidement fixées par une sorte d'em-
pâtement sur des rameaux que la légère décurrence de leur
pétiole rend quadrangulaires,ce n'est qu'à la fin de la troi-
sième année que ces organes se détachent et abandonnent
leurs supports. De là cette abondance de feuillage qui sem-
ble rendre sa végétation éternelle. — Les boutons à fleurs
naissent aux aisselles des feuilles de l'année précédente, et
chacun d'eux donne naissance à une seule fleur femelle , en-
tourée, comme celle des euphorbes, par un certain nombre de
fleurs mâles, 4 ou 5, munies d'un périgone trifide, tandis qu'il
a 4 divisions dans la fleur femelle. Chaque fleur mâle offre,
aussi deux pétales , une petite écaille bilobée et 4 éta-
mines appliquées contre un ovaire avorté. La fleur femelle a
3 pétales et 1 ovaire surmonté de 3 stigmates. — Dès le
commencement du printemps la floraison s'opère, et la fleur
femelle , entourée d'étamines nombreuses , peut d'autant
moins échapper à une fécondation certaine, que le buis vit tou-
jours en société et que ses anthères saillantes répandent un
pollen sec et granuleux, qui s'attache facilement sur les trois
stigmates étalés. — Bientôt les fleurs mâles, devenues inu-
tiles se désarticulent et tombent. L'ovaire grossit et se trans-
forme en une capsule arrondie, à trois pointes , qui s'ouvre
au commencement de l'automne, en trois valves bicornes par-
tageant l'axe central en trois portions et contenant chacune
une coque disperme. Ces coques elles-mêmes s'ouvrent
ensuite avec élasticité en 2 valves, et projettent des semen-
ces noires et brillantes qui couvrent le sol environnant.
Nature du sol. — AUilude. — Le buis est généralement
cité sur le calcaire compacte^ et l'on sait qu'il couvre le Jura
et toutes les collines calcaires de l'est de la France. Il est
tout aussi commun sur les causses calcaires de la Lozère.
Dans celte dernière contrée on le trouve aussi sur les mi-
282 EUPHORBIACÉES.
caschistes , mais en dessous des calcaires et par conséquent
sur des terrains arrosés par des eaux calcarifères. On le ren-
contre fréquemment en Auvergne , sur les basaltes, dont la
base est le pyroxène, et qui contiennent encore du calcaire;
mais il existe également en abondance sur le plateau cen-
tral, sur du granit compacte ou sur des porphyres; nous l'a-
vons trouvé en Auvergne sur ce terrain de porphyre, très-
vigoureux , s'élevant à 3 à 4 mètres de hauteur , et associé,
lui , plante des terrains compactes , au Sarothamnus vidgaris
qui caractérise les terrains détritiques , à l'alisier , au Stcl-
laria llolostea, à VAcercampestre, au Belulaalha. A Bes-
sège , dans le Gard , nous avons vu du buis de toute beauté
sur le grès houiller et sur les sables d'alluvions. — En Au-
vergne nous le rencontrons en plaine ou plutôt sur les co-
teaux , et à une faible élévation ; dans le Jura il monte
jusqu'à 1 ,200™. Il existe sur le mont Ventoux entre 540 et
1,330™; il y commence en général oii le Quercus Ilex
finit , et c'est vers 1 ,000™ qu'il est le plus abondant. Lede-
bour le cite dans le Taliisch à 1,000™. Il s'associe aux
pins et aux sapins et monte à 1 ,000™ dans les montagnes
de la Thessalie , telles que l'Olympe , mais non en Bosnie ,
en Servie , dans le Balkan , ni dans la Macédoine orientale.
( Boue. ) « Cet arbrisseau si robuste , dit Ramond , se com-
porte dans les montagnes comme les arbustes les plus déli-
cats. Sur les premiers degrés des Pyrénées , il couvre tous
les coteaux , tant du côté de la France que du côté de l'Es-
pagne. Là s'ouvrent devant lui les grandes vallées orientées
du nord au midi; il s'y jette, mais c'est pour n'en plus
sortir ; en vain les embranchements de ces vallées lui of-
frent de toutes parts d'autres vallons à peupler, il franchit
ces ouvertures, et continuant sa route dans la direction qu'il
a adoptée , il monte du nord au midi , s'arrête au pied de la
ECPHORBIA. 283
crête de la chaîne, vers 2,000 mètres d'élévation absolue ,
et, reparaissant de l'autre côté à la même hauteur, il descend
au midi dans cette même direction dont il a constamment
refusé de s'écarter. » ( Ami. du Muséum , t. 4 , p. 4-02. )
Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en
Espagne, aux Baléares, dans le midi de l'Italie, en Grèce.
— Au nord, il croît en France jusque sur le rocher cal-
caire de Charlemont (Ardennes) , et sur les rochers près
d'Avesnes (Nord) ; en Belgique et en Angleterre. — A
l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient , outre les lo-
calités citées, il habite la Suisse, la Dalmatie , l'Epire , la
Thessalie, le Caucase, la Géorgie et la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Grèce 38° ) Ecart en latitude ;
Nord , Angleterre 52 ^ 14°
Occident, Portugal 10 O. i Ecart en longitude:
Orient , Sibérie de l'Oural 68 E. j 78°
Carré d'expansion 1092
G. EUFHORBZA, Lin.
Distribution géographique du genre. — Les euphorbes,
très-répandues sur la terre puisqu'on en connaît à peu près
360 espèces, constituent un genre dont le rôle est très-im-
portant dans les scènes de la nature. Les unes sont des her-
bes sans éclat, mais dont le port original appelle l'atten-
tion ; les autres sont munies de bractées colorées qui simu-
lent des fleurs brillantes ; il en est qui sont arborescentes et
forment des bosquets, tandis que d'autres encore habitant
les rochers ou les sables arides, se montrent comme des co-
284 EUPHORBIACÉES.
lonnes ou de grands candélabres , offrant de loin l'appa-
rence des Cactus. — On connaît des euphorbes dans toutes
les parties de la terre, et dans l'Europe seulement on en
cite 100 espèces. Elles sont dispersées partout, mais elles
sont plus nombreuses dans l'Europe australe ; l'Espagne ,
le Portugal, l'Italie , la Grèce , l'île de Crète et la Provence
sont les contrées oij elles abondent. D'autres vivent en Corse,
en Dalmatie, en Tauride , en Autriche, en Hongrie et en
France. Un petit nombre est propre au Bannat , à la
Russie et à l'Angleterre, mais leur proportion diminue à
mesure que l'on avance vers la zone glaciale. — Après
l'Europe , c'est l'Afrique qui nourrit la plus grande quantité
d'espèces. On y en cite 80, et la moitié existe au cap de
Bonne-Espérance ou à la pointe australe et dans ses envi-
rons. Les îles africaines en ont aussi beaucoup d'espèces spé-
ciales, car 17 à 18 croissent à Madagascar, à Mascareigne,
à l'île Bourbon , à Madère et aux Canaries. Les autres sont
indigènes de la Numidie, de la Guinée, de l'Abyssinie, de
la Mauritanie et surtout de l'Egypte. — L'Asie en possède,
comme l'Afrique à peu près 80. Ellesy sont comme groupées,
car 30 végètent aux Indes orientales et au Népaul , 13 à
14 dans la Sibérie , 20 dans le Caucase ou dans l'Asie mi-
neure, la Judée, l'Orient et l'Arabie. Les autres, peu nom-
breuses, sont disséminées à la Chine et à Ceylan. — Le
Nouveau-Monde est également riche en euphorbes; on en
a décrit 54 dans l'Amérique du nord ; elles en habitent les
parties chaudes, les Antilles d'abord, puis la Nouvelle-
Espagne, la Nouvelle-Grenade, le Mexique et ensuite la
Californie et les Etats-Unis. — 35 sont indiquées dans l'A-
mérique du sud et toutes sont réunies au Pérou , au Brésil et
au Chili; 1 seulement à Monte-Video. — 12 espèces jus-
qu'à présent ont été citées en Océanie , 4 aux îles Sand-
EUPHORBIA. 285
wich , 4 à Java , 2 aux îles de la Société , 1 à Norfolk et 1 à
la Nouvelle-Zélande.
EuPHORBiA. Cham^esyce, Lin. — Petite plante annuelle
qui croît dans les champs et sur le bord des chemins. Sa tige
est droite d'abord, mais bientôt il en sort des rameaux se-
condaires qui la font périr, et ceux-ci s'étendent sur le sol ,
se divisent et se subdivisent de manière à former une espèce
de réseau de branches rougeâtres cylindriques , garnies de
petites feuilles ovales, arrondies, opposées, un peu denti-
culées , parfois échancrées au sommet et munies de stipules.
Les Heurs sont petites , axillaires , ordinairement soHtaires
et rougeâtres. Les capsules sont glabres et les graines tuber-
culeuses et striées. — Il fleurit en juin , juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — Il végète indistinctement
sur les calcaires et sur les sables, et reste dans les plaines.
M. Boissier le cite jusqu'à 2,000™ dans le midi de l'Espagne.
Géographie. — Au sud , il existe en France , en Corse,
en Espagne , en Algérie , sur les sables et dans les cultures
arrosées des oasis , et jusque dans les vallées sablonneuses
de Saint-Vincent , aux îles du cap Vert. — Au nord , il
reste dans le midi de la France , en Dalmatie , et atteint en
Russie Kasan et le Simbirsk. — A l'occident , il est en Por-
tugal et aux îles du cap Vert. — A l'orient , on le trouve en
Italie , en Sicile , en Turquie , en Transylvanie , en Grèce , à
l'île de Crète , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , en
Syrie, en Palestine, en Perse , dans les Russies moyenne et
australe et dans la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de Vespece.
Sud, Iles du cap Vert IS*^ ] Ecart en latitude :
Nord, Russie 53 i 40»
286 EUPHORBIACÉES.
Occident, lies du cap Vert. ... 26 O. ) Ecart en longitude :
Orient , Sibérie de l'Oural 62 E. ) 88°
Carré d'expansion 3520
EuPHORBiÀ HELioscopiA, Lin. — La symétrie est ce qui
frappe le plus dans cette espèce. Ses ombelles régulières,
leur évolution dichotomique , le vert pur de la plante et
son développement précoce, lui font jouer un rôle assez
actif dans le cortège du printemps. Il est annuel et se trouve
abondamment répandu dans les champs et dans les jardins ,
dans tous les lieux cultivés et jusque dans les rues des villa-
ges où on le voit en société des Alriplex , du Chenopodium
vuîvaria et de VHordeum murinum. Ses feuilles sont vertes,
arrondies, larges et crénelées. Ses ombelles régulières sont
quinquéfîdes etglabres; les ombelles des rameaux sont d'abord
trifides , ensuite une ou deux fois bifides. Il n'y a dans cette
espèce , comme dans toutes celles où l'ovaire s'incline , que
4 bractées nectarifères au lieu de 5. La 5*^ avorte et se trouve
remplacée par l'ovaire couché. Les bractées sont entières et
les fruits sont hsses. — Il lleurit pendant toute l'année.
Nature du sol. — AUilude. — Il est indifférent et ha-
bite la plaine ou les montagnes peu élevées et reste autour
des lieux habités.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en
Espagne , en Algérie jusque dans les montagnes de l'Aurès,
à Madère, aux Canaries. — Au nord , il existe dans toute
l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, la Laponie
exceptée, en Finlande, en Angleterre, en Irlande, aux Hé-
brides et aux Shetland . — A l'occident , il est en Portugal ,
aux Canaries et à Madère. — A l'orient, dans toute l'Eu-
rope , dans le Caucase , la Géorgie , les Russies septentrio-
nale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et
de l'Altaï.
ECPIIORBIA. 287
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30° ) Ecart en latitude :
Nord, Finlande 66 ) 36°
Occident , Madère 19 O.
Orient, Sibérie altaïque 112 E.
Ecart en longitude
131«
Carré d'expansion 4716
EuPHORBiA PLATYPHYLLA , Lin. — On le trouve sur le
bord des champs humides et des fossés. II est annuel ; sa
tige est simple, droite, élevée , garnie de feuilles lancéolées,
denticulées et déjetées vers le bas de la plante, et velues
ainsi que les bractées. Les fleurs naissent aux aisselles des
feuilles et au sommet de la plante qui se ramifie beaucoup.
L'ombelle est à 5 rayons. L'involucre a ses bractées exté-
rieures jaunâtres et arrondies. Les fruits sont hérissés et
marqués de 3 bandes longitudinales lisses. — Il fleurit à la
fin de l'été et en automne.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et
reste dans la plaine.
Géographie. — On rencontre cette euphorbe, au sud ,
en France , en Espagne , en Algérie et aux Canaries. — Au
nord , elle existe, en Belgique, en Allemagne, en Bavière et
en Angleterre. — A l'occident, nous avons cité les Canaries.
— A l'orient, elle vit en Suisse, en Italie, en Sicile, en Dalma-
tie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce ,
en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans
les Russics moyenne et australe.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30» ) Ecart en latitude :
Nord , Angleterre 53 j 23°
288 ECPHORBIACÉES.
Occident , Canaries 18 O. | Ecart en longitude :
Orient, Géorgie 47 E. j 65»
Carré d'expansion 1495
EuPHOBiA STRiCTA, Lin. — Il végète sur le bord des
champs humides, le long des fossés, sur les sables des
rivières. Il est annuel , comme E. platijphylla auquel il
ressemble et dont il diffère par sa tige moins haute et moins
forte , par ses feuilles plus petites et plus minces , par ses
fleurs, ses capsules et ses graines également plus petites.
La capsule a 3 sillons profonds couverts de tubercules sail-
lants. — Il fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent, et
vit dans les plaines.
Géographie. — Au sud , la France centrale, la Géorgie.
— Au nord , la Belgique , l'Allemagne, la Bavière et l'An-
gleterre. — A l'occident, l'Angleterre. — A l'orient, la
Lombardie, la Dalmatie, la Transylvanie, le Caucase et la
Géorgie.
Limites d'extension de Vespèce,
Sud , Géorgie 42» ) Écart en latitude :
iVorrf, Angleterre 52 j 10°
Occident , Angleterre 6 0.1 Écart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. | 53°
Carré d'expansion 530
Elpiiorbia hyberna , Lin. — Cette belle espèce se
trouve sur les pelouses , dans les clairières des bois , au mi-
lieu des buissons où elle naît toujours en touffes volumi-
neuses et produit beaucoup d'effet. Elle est vivace ; sa tige
est simple, Hsse , garnie de feuilles sessiles, larges, obtuses
EIPHOIIBIA. 289
et très-glabres , d'un vert d'autant plus jaune qu'elles ap-
prochent davantage du sommet de la plante. L'ombelle est
composée de 5 à 6 rayons courts et bifides. A l'aisselle de
ces rayons et à leur bifurcation naît une fleur solitaire et
pédicellée. Les feuilles florales sont ovales , d'un jaune ver-
dâtre. Les 5 bractées de l'involucre sont longues et obtuses.
La capsule est volumineuse , couverte de petites écailles, et
contient des graines lisses et brunâtres. — 11 fleurit en mai
et en juin.
Nature du sol. — - Altitude. — Cette plante croît sur
les terrains siliceux et détritiques, en plaine à Saint-Calais ,
en Irlande, selon de Candolle, et à 1,600'" à Esquiéry,
dans les Pyrénées, où nous l'avons vue très-abondante. En
Auvergne elle croît entre 800 et 1,400'".
Géographie. — Au sud , on la trouve en France , dans
les Pyrénées, en Corse et en Sardaigne. — Au nord, elle
vit en France , en Angleterre et en Irlande où elle trouve
aussi sa limite occidentale. — A l'orient, elle existe en
Suisse et en Galicie.
Limites d' extension de Vespèce.
Sud, Sardaigne 40° ) Ecart en latitude :
A^orrf , Angleterre. 52 j 12*
Occident, Irlande 12 0."| Ecart en longitude :
Orient , Galicie 21 E. j 33"
Carré d'expansion 390
EupnoRBiA DULCis, Jacq. — Il habite les lieux frais et
ombragés , les haies , les bois couverts et les prairies des
montagnes voisines des forêts. Sa racine vivace est noueuse
et traçante; ses tiges droites, garnies de feuilles obtuses et
VllI i9
290 ElPnOUBlACÉES.
toujours glabres. L'ombelle est à 5 rayons 2 fois bifurques.
Les divisions extérieures de l'involucre sont entières et d'un
pourpre foncé. Les capsules sont jaunes, et hérissées de poils
blancs et plus tard de petits tubercules saillants. — Il
fleurit en mai et en juin.
Nature du soL — Altitude. — Il est presque indiffé-
rent et semble pourtant avoir une prédilection pour les cal-
caires; il vit en plaine et peut s'élever dans les montagnes.
On le trouve à 480'" sur le versant sud du mont Ventoux, et
de Candolle le cite à 1,200'" dans les Cévennes.
Géograpliie. — Au sud , il vit en France , en Espagne ,
dans le midi de l'Italie. — Au nord , en France , en Belgi-
que , en Allemagne, en Bavière , en Thuriiige et en Lithua-
nie. — A l'occident, il reste en Espagne. — A l'orient ,
il est en Suisse, en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie,
en Turquie , dans les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Midi de l'Italie 40" i Écart en longitude :
Nord, Lithuanie 54 i 14°
Occident, Espagne 4 0.) Ecart en latitude :
Orient , Russie moyenne 58 E. ) G2*'
Carré d'expansion 868
EuPHORBiA DuvALii , Lec. et Lamt. — On le rencontre
sur les débris des rochers, dans les lieux secs et arides. Il est
vivace et paraît intermédiaire entre £*. angulata, Jacq., et
E. verrucosa, Lam. Il diffère du premier par ses tiges non
ailées, anguleuses , et par les tubercules de sa capsule , al-
longés-cylindriques; du second, par les foHoles des involu-
celles, rhomboïdalcs, aussi larges que longues, par les rameaux
EUPIIORBIA. 291
florifères qui naissent à l'aisselle des feuilles supérieures , par
ses feuilles plus petites et ses rayons plus allongés. — 11
fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et
rocailleux des plaines et des coteaux.
Géographie. — On ne connaît cette espèce que dans les
départements du Gard et de la Lozère sur un espace de 2 de-
grés environ.
EuPHORBiA VERRUcosA, Lam. — Il habite les bords des
chemins, les broussailles, les prés secs et les coteaux. Sa
racine est vivace, grosse, charnue, jaunâtre et ligneuse dans
son intérieur. Il en sort plusieurs tiges simples , faibles et
couchées sur le sol où la plante forme une espèce de gazon.
Les feuilles sont larges , un peu velues et à peine dentées.
L'ombelle est petite, à folioles d'un beau jaune. Les brac-
tées de l'involucre sont entières et quelquefois réduites à 2
seulement. La capsule est hérissée de tubercules mamelonnés.
— Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
calcaires et marneux de la plaine et des basses montagnes.
Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne et TAl-
gérie jusque dans l'Aurès, et Madère. — Au nord, en Bel-
gique et dans l'Allemagne méridionale. — A l'occident,
l'Espagne et Madère. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la
Sicile , la Hongrie , la Transylvanie et la Grèce.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Algérie 33o ) Écart en latitude :
Nord , Belgique 49 ^ 1G«
292 EUPnORBIACÉES.
Occident, Madère. 19 O. ) Ecart en longitude :
Orient, Grèce 22 E. J 41'»
Carré d'expansion . . . ., 656
EuPHORBiA siFFRCTicuLOSA , Lcc. et Lamt. — Il végète
dans les lieux rocailleux , sur le bord des chemins et sur les
coteaux. Il est vivace et ressemble par le port à VE. verru-
cosa; mais il en est très-dil'férentparla forme des tubercules
de la capsule et par sa tige ligneuse. Ce dernier caractère le
rapproche de VE. spinosa , dont il diffère par sa capsule
couverte de tubercules hémisphériques, par ses branches non
rameuses , velues , plus grosses et moins raides, et par ses
feuilles réfléchies , de forme différente. — Il fleurit au prin-
temps.
Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et
rocailleux de la plaine. Cependant M. Boissier le cite sous
le nom deE. flavescens entre 600 et 1,900™ dans le midi
de l'Espagne.
Géographie. — Il croît dans les départements du Gard,
du Var, de l'Hérault et de Vaucluse, et dans le midi de
l'Espagne.
Limites d'extension de l'espèce
Sud , Espagne 36<» ^ Ecart" en latitude :
Nord,GaT(\ 44 1 8°
Occident , Espagne 7 O.) Ecart en longitude :
Oncnf, Département du Var. . . 4 E.-' 11°
Carré d'expansion 88
EuPHORBiA PROCERA , Bieb. — On le rencontre dans les
bois et dans les lieux marécageux. Il est vivace; sa racine
est forte , épaisse ; sa tige droite et vigoureuse ; ses feuilles
EUPHORBIA 293
sont oblongues, lancéolées , obtuses ou un peu pointues dans
le haut de la plante, velues sur les deux surfaces, denticulées
et sessiles. L'ombelle est à 5 rayons qui offrent chacun
3 branches bifurquées. Les bractées florales sont ovales et
jaunâtres ainsi que les fleurs. Les bractées de l'invoiucresont
entières et les capsules hérissées de poils lon^s et épars, et
quelquefois entièrement lisses. — 11 fleurit en juin et juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons
cette plante que sur les terrains siliceux , tourbeux et détri-
tiques des montagnes, vers 1,000 à 1,200™; elle descend
dans le département de la Creuse à GOO™, et se trouve en
plaine sur plusieurs points de la France.
Géographie, — Au sud , il existe en France , en Espa-
pagne , en Grèce , dans le Péloponèse. — Au nord , en Al-
lemagne , en Autriche, en Podolie. — A l'occident, en
Espagne. — A l'orient, dans les Russies moyenne et aus-
trale , dans le Caucase, la Tauride, la Géorgie et la Sibérie
de rOural.
Limites d'extension de Vespcce.
Sud , Grèce 38*^ ) Ecart en latitude :
iWfi, Podolie 49 ) 11»
Occident, Espagne 4 0. < Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Oural 62 E. ) GO»
Carré d'expansion 726
EcpiiORBiA Gerardiana , Jacq. — Espèce vivace qui
croît dans les lieux incultes et pierreux, le long des che-
mins, sur les pelouses sèches. Ses tiges sont herbacées,
simples et droites , et s'échappent de rhizomes rameux. Les
feuilles sont alternes, glauques , lancéolées-linéaires et poin-
tues. L'ombelle offre plusieurs rayons bifurques, accorapa-
294 EUPHORBIACÉES.
gnés de feuilles florales jaunes , larges, arrondies et obtu-
ses. Les bractées de l'involucre sont entières , au nombre de
4, et l'ovaire, déjeté, est souvent fécondé indirectement
comme dans plusieurs autres espèces de ce genre. La cap-
sule est glabre et lagraine très-lisse. 11 fleurit au printemps.
Nalure du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et ro-
cailleux de la plaine. Ledebour l'indique dans le Taliisch
entre 1,400 et l.OOO'".
Géographie. — Au sud, cet eupborbe vit en France , en
Corse, en Grèce. — Au nord , il croît en France , en Bel-
gique, en Allemagne, en Bavière, en Voihynie. — A l'oc-
cident, il reste en France. — A l'orient, il existe en Suisse,
en Italie', en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en
Turquie, dans le Caucase, en Géorgie, dans les Russies
moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Grèce 38" ] Ecart en latitude :
AWrf, Yolhynie 51 i 13«
Occident , France 0 | Ecart en longitude :
Orient , Sibérie de l'Oural 72 E. ) 72"
Carré d'expansion. . . . , 936
EupnoRBiA AMYGDALOÏDES , Lin. • — Il existc parmi les
plantes des genres qui, plus que les autres, concourent à don-
ner au paysage un aspect caractéristique. Tels sont les"
Genista f\Q% Ericay les Euphorbia. Par leur multitude , par
leur port, ces genres décorent et embellissent les campa-
gnes et les forêts. C'est surtout dans cette dernière station
que se trouve l'ii. amygdaloïdes , associé par conséquent
aux espèces némorales ; mais on le rencontre aussi le long des
chemins, parmi les broussailles, mêlé à Vllelleborus fœtidus,
EUPHoiyiiA. 295
à YEvphorbia Cyparissias , etc. Il est vivace; ses racines
sont longues et vigoureuses; on y distingue deux sortes de
tiges , les unes fertiles , les autres stériles ; ces dernières re-
poussent du sommet dès le milieu de l'hiver, et sont rem-
placées , Tannée suivante , par d'autres qui présentent le
même mode de végétation. La tige est ordinairement d'un
rouge vif et carminé du côté oii elle reçoit la lumière. Les
feuilles , régulièrement disposées en spirale, se rapprochent
au sommet et simulent une rosette , du milieu de laquelle
la hampe florifère s'élève. Presque nue d'abord , elle se gar-
nit peu à peu de petites feuilles molles , pubescentes , surtout
à leur base, et un peu réfléchies, qui produisent chacune à
leur aisselle des pédicelles filiformes et dressés, qui tous
portent des fleurs et d'élégantes bractées. Au sommet on
voit un involucre de 5 bractées et une ombelle de cinq
rayons , dont chacun se termine , comme les pédicelles
inférieurs, par une fleur souvent mâle et stérile, posée au
centre d'une coupe élégante et foliacée, et par 2 coupes plus
petites, contenant chacune une fleur, dont le pistil à 3
branches et à 6 stigmates est toujours bien conformé. La
première fleur épanouie est celle qui termine la tige , au
centre de l'ombelle générale ; elle est remplacée par les 5
autres, qui occupent lecentrede la seconde ombelle; à celle-
ci succèdent les 10 autres de l'ombelle tertiaire , et ainsi
de suite. Les fleurs des rameaux suivent le même ordre d'é-
volution , mais la fleur centrale paraît un peu plus tard que
celle de la tige. — Dans tous les euphorbes, dit Vaucher,
les pistils et les étamines se succèdent dans un ordre cons-
tant ; au moment où le pistil sort d 'une fleur , on voit égale-
ment paraître tous les pistils des fleurs du même rang, et
l'on peut être à peu près certain que les fleurs correspondantes
ont aussi le même nombre détamines saillantes. — Le rouge
296 EUPHORBIACÉES.
vif de la tige , le jaune pâle des bractées , les appendices des
fleurs en forme décroissant, et l'admirable régularité de
toutes les parties de cette plante, la rendent très-remarqua-
ble. — Elle fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Espèce indifférente à la
nature du sol, habitant également la plaine et les monta-
gnes. Nous la trouvons en Auvergne jusqu'à 1,200'". Le-
debour la cite dans le Caucase entre 1,800 et 2,200™.
Géographie. — Au sud , elle végète en France, en Es-
pagne , dans le midi de l'Italie , en Sicile. — Au nord , elle
est en Belgique , en Allemagne , yf l'île d'Osilie , en Angle-
terre et en Irlande. — A l'occident, elle croît aussi en Por-
tugal. — A l'orient , elle existe en Suisse, en Dalmatie, en
Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Turquie , au
mont Athos , dans le Caucase, la Géorgie, la Tauride, la
Russie australe et la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Sicile 38» | Ecart en latitude :
iVorrf, lie d'Osilie 59 j 21»
Occident , Irlande 12 0. | Ecart en lorjgitude :
Onen^ Sibérie de l'Oural 72 E.) 84»
Carré d'expansion 1764
EuPHORBiA CHARACiAS, Lin. — II croît sur les rochers,
sur les coteaux incultes et le long des chemins, oii il forme
des touffes vigoureuses à souches frutescentes et dures. Ses
tiges atteignent parfois un mètre de hauteur ; elles sont du-
res , cylindriques , velues , tuberculeuses , rougeàtres et gar-
nies de feuilles nombreuses, lancéolées, spatulées, molles
et couvertes de duvet. Ces tiges sont terminées par des om-
EIPHORBIA. 297
belles multifides, à rayons plusieurs fois bifides, et compo-
sent une ombelle compacte et ramassée, au-dessous de la-
quelle on remarque un grand nombre de fleurs solitaires, axil-
laires et longuement pédonculées. Les bractées de l'involu-
cre sont larges, obtuses, tronquées au sommet et d'un
brun rouge. Sa capsule est recouverte de poils denses ; les
graines sont grosses, ovoïdes et luisantes. — Il fleurit en
mai et en juin.
Nature du sol. — AUilude. — Il se rencontre sur tous
les terrains rocailleux et paraît préférer le calcaire. — Il vit
en plaine et dans les montagnes ; à 480™ sur le versant sud
du mont Ventoux ; à 965™ sur l'Etna , entre 650 et 950™
dans le midi de l'Espagne.
Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne
et les Baléares. — Au nord, il s'arrête sur le bord du pla-
teau central. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'o-
rient, en Italie, en Sicile, en Turquie.
Limites d'extension de Vespèce,
Sud, Midi de l'Espagne 3G<^ ) Écart en latitude :
Nord , France 44 8°
Occident , Portugal 10 0. 1 Écart en longitude ;
Orient , Turquie 20 E. | 30»
Carré d'expansion , 240
Elphorbta Cyparissias, Lin. — Il est vivace et vit en
sociétés nombreuses sur les coteaux incultes, dans les champs
pierreux , sur les sables des rivières et sur le bord des che-
mins. Il est souvent accompagné de VHellehorus fœtidus ,
du Linaria vulgaris et de nombreuses carduacées. Il a la
forme d'un petit arbre vert dont le feuillage et parfois même
la plante entière rougissent fortement en automne et simu-
298 tUPUOllBIACÉI-S.
lent de loin des tleurs qui seraient éparses sur les pelouses
décolorées. — Sa racine est traçante ; ses tiges sont droites ,
simples , garnies surtout au sommet de feuilles nombreuses,
étroites, linéaires et glauques. Du centre de la rosette su-
périeure naît une ombelle multifide, à rayons plusieurs fois
bifides , au-dessous de laquelle naissent presque toujours
des rameaux stériles et feuilles qui la dépassent. Les brac-
tées sont jaunes et échancrées en forme de croissants. Il ar-
rive souvent que les (leurs extérieures sont les seules fertiles
et que celles du milieu de l'ombelle avortent. Dans tous les
cas, dès que le fruit, d'un beau vert et tuberculeux, com-
mence à grossir , les bractées de l'involucre deviennent oran-
gées. — Il lleurit en avril , mai et juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit
sur tous les sols, mais il est plus fréquent sur les calcaires,
sur les sables maritimes et sur les terrains volcaniques. Il
vit en plaine et sur les montagnes peu élevées , atteignant
facilement 1,000'°. Walilenberg l'indique en Suisse jus-
qu'au-dessus delà limite des sapins.
Géographie. — Au sud , il végète en France , dans le
nord de l'Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord ,
il est assez répandu, en Belgique, en Allemagne, et s'ar-
rête en Lithuanie et dans la Gothie australe. — A l'occident,
il reste en Espagne. — A l'orient , il croît en Suisse, en
Dalmalie , en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en
Turquie , dans le Caucase , dans les Kussies moyenne et aus-
trale , dans les Sibéries de l'Altaï et du lîaïkal et dans la
Dahurie.
Limites d'extension de Vcspèce.
Sud, Midi de l'Italie 40° ) tcart en latitude :
Nord, Gothie 50 j 16*»
EUPHOUBIA. 299
Occident , Espagne 4 0.) Ecart en longitude:
Orient , Dahurie 119 E. ) 123«
Carré d'expansion 19C8
EuPHORBiA PORTLANDiCA , Lin. — On le trouve sur le
bord des champs , dans les lieux salifères. Sa station ordi-
naire est sur les sables maritimes. II est vivace; sa tige est
un peu ligneuse à la base , garnie de rameaux alternes ,
presque tous florifères, et de feuilles linéaires, oblongues, gla-
bres et ponctuées. Le sommet delà plante est divisé en 3 à
5 rameaux plusieurs fois dichotomes. Les bractées sont lar-
ges, cordiformes, un peu ponctuées; celles de l'involucre
sont jaunes, lancéolées, au nombre de 4. La capsule offre des
tubercules sur ses angles ; les graines sont réticulées. — Il
fleurit en avril et en mai.
Nature du sol. — Allilude. — Terrains salifères de bi
plaine.
Géographie. — Il est confiné sur les côtes de la France,
à Nantes , à Cherbourg , à Bordeaux, à Dunkerque , en An-
gleterre et en Irlande, et se retrouve près d'Anduze dans le
département du Gard.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, France 44" -v Ecart en latitude :
Nord, Angleterre 5 ) 11°
Occident, Irlande 12 0."| Ecart en longitude :
Orient , France 0 j 12°
Carré d'expansion 132
EcPHORBiA MC^ENSis, Ail. — Ilest vivace et forme des
touffes dans les lieux secs et pierreux , sur les pentes rocail-
leuses des coteaux. Sa souche est ligneuse; ses tiges sont
300 EUPIIOUBIACÉES.
droites, élevées, rougeûtres et glabres. Ses feuilles, un peu
épaisses , sont espacées, glauques , ovales ou oblongues,et
terminées en pointe. L'ombelle est composée de 5 à 1 0 rayons
une seule fois bifides. Les feuilles florales sont ovales; les
supérieures semi-orbiculaires et entières. La capsule et les
graines sont glabres et lisses. — Il lleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
calcaires et rocailleux de la plaine et des montagnes. Il pa-
raît atteindre en Asie une prodigieuse élévation. M. de
Tchiatchcff l'a rencontré sur le mont Argé, en Asie mineure,
et il remonte jusque sur le cône même du volcan, sur
des rapilli entremêlés de bandes de neige et jusqu'à la hau-
teur de 3,841"*, sommet de la montagne. Est-ce bien
VE. nicœensis? M. Balansa ne l'a pas vu dans les mêmes
lieux et m'a affirmé qu'aucune plante ne croît sur le
mont Argé à cette altitude. M. Boissier l'indique dans le
midi de l'Espagne entre 1 ,300- et 2, 100™.
Géographie. — Au sud, il végète en France, en Espagne
et en Algérie jusque sur les montagnes de l'Aurès. — Au
nord , il s'arrête sur le versant des Cévennes. — A l'occi-
dent , il est en Portugal. — A l'orient, en Italie, en Dal-
matie , en Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, en Grèce,
en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, dans l'Asie mi-
neure, et dans la Russie australe.
Limites d'extension de l'espèce.
Suûf, Algérie 34° ) Ecart en latitude:
Nord , France , 44 ^ lO''
Occident, Portugal 10 0.| Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. ) 57'*
Carré d'expansion 570
EIPIIORBIA. 301
EiPHORBiA SF.RRATA, Lin. — Il croît aussi dans les
lieux secs et pierreux, dans les champs incultes. Il est vivace ;
sa tige est droite , ses feuilles sont sessiles , ovales , ponc-
tuées, à dentelures fréquentes et aiguës. Celles des rameaux
stériles sont étroites et presque linéaires. Les feuilles tlo-
rales sont très-larges et cordiformes. Les bractées exté-
rieures de l'involucre sont rougeàtres, et terminées chacune
par 2 dents courtes et épaisses. Les capsules sont glabres.
— Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. - — AUilude. — Il préfère les terrains
calcaires et rocailleux de la plaine.
Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne,
les Baléares , la Barbarie, l'Egypte et les Canaries. — Au
nord , il s'arrête sur le versant des Cévennes. — A l'occi-
dent, il est en Portugal. — A l'orient , en Italie.
Limites d' extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30'> | Ecart en latitude :
Nord , France 44 j 14**
Occident , Canaries 18 O. ") Ecart en longitude :
Orient, Italie 15 E.) 33«
Carré d'expansion » 462
EupiiORBiA SEGETALis , Lin. — Espèce annuelle qui se
trouve dans les champs cultivés; sa tige est droite ou ra-
meuse, garnie de feuilles glabres et linéaires qui se détachent
souvent dans le bas de la plante, et tombent sur le sol.
Ces feuilles ont des formes très-variables. Les fleurs sont dis-
posées en ombelles quinquéfides , à rameaux plusieurs fois
bifides. Les feuilles florales sont larges, demi-orbiculaires et
cordiformes. Le fruit est triangulaire, lisse entre les angles,
302 .KIPIIORBIACÉES.
et un peu rude sur ces derniers. — Il fleurit en mai , juin
et juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Cet euphorbe recherche
les terrains calcaires et marneux, préférant la plaine aux
montagnes. M. Boissier le cite depuis 0 jusqu'à 2,100™
dans le midi de l'Espagne.
Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa-
gne , en Algérie , à Madère et aux Canaries. — Au nord ,
il arrive sur le versant des Cévennes ; il est cité aussi en Bel-
gique et dans le Hainaut oii je ne l'ai jamais rencontré ,
ainsi que dans le Valais. — A l'occident, il est en Portu-
gal. — A l'orient, il vit en Italie, en Dalmatie , en Hon-
grie , en Croatie , en Transylvanie , à l'île de Crète.
Limites d'extension de Vespece.
Sud , Canaries 30° ) Écart en latitude :
Nord , Valais 47 ^ 17°
Occident , Madère 19 0. ) Ecart en longitude :
Orient , Ile de Crète 22 E. j 41»
Carré d'expansion 697
EcpiiORBiA Peplus , Lin. — Petite plante annuelle d'un
beau vert, qui abonde dans les lieux cultivés, dans les
champs, les vignes et les jardins. Sa tige est glabre, cylin-
drique et rameuse. Ses feuilles sont ovales, arrondies , ob-
tuses, très-entières. Sa tige se divise en 3 rameaux soute-
nus par 3 feuilles semblables aux autres, et plusieurs fois
bifides. Les 4 bractées extérieures de l'mvolucre sont d'un
jaune verdâtreetà2 pointes. Le fruit est lisse, glabre, obtus,
à angles saillants, et marqués d'une rainure. — Il fleurit
pendant la majeure partie de l'année.
EtPlIORBIA. 303
Nature (In soL — Altitude. — Presque domestique,
tous les terrains lui conviennent, et il atteint les hauteurs
moyennes auxquelles l'homme transporte ses habitations.
Géographie. — Comme les plantes annuelles et domes-
tiques, celle-ci est très-répandue. Au sud, elle existe en
France , en Espagne , en Algérie jusque dans les cultures
arrosée des oasis, à Madère et aux Canaries. — Au nord ,
elle est dans toute l'Europe, la Laponie exceptée, en An-
gleterre et en Irlande. — A l'occident, elle est mentionnée
en Portugal. — A l'Orient, elle se trouve en Suisse, eu
Italie, en Sicile, aux Baléares, en Hongrie, en Dalma-
tie , en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie,
dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , et
dans lesSibérics de l'Oural et du Baïkal.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Canaries 30'' ) Ecart en latitude :
Nord, Finlande C6 -' 36"
Occident, Madère 19 0.) Ecart en longitude :
Orient, Sibérie du Baïkal 110 E.^ 129"
Carré d'expansion 4G44
EuPHORBiA FALCATA, Lin. — Il est très-abondaut dans
les champs cultivés, surtout après l'enlèvement des moissons,
le long des chemins , etc. Il est annuel, à tige basse et très-
rameuse. Les feuilles sont linéaires , oblongues , ovales ou
spatulées , toujours terminées par une pointe acérée et plus
ou moins glauques. Celles de la tige qui, du reste, sont très-
courtes, tombent facilement, mais il en naît constamment
de nouvelles sur les rameaux qui d'abord naissent au nom-
bre de 3 , puis qui se bifurquent à l'infini , en sorte que
304 EUPIIORBIACÉES.
la plante a l'apparence d'un petit buisson. La fleur n'a que
4 bractées à son involucre , dans l'intervalle desquelles
l'ovaire pédicellé se déjette , mais à l'époque de la matu-
rité, le pédicellé de la capsule se redresse, et les graines
s'échappent entre les valves élastiques du fruit; puis ce même
pédicellé redressé reste en saillie , et surmonté de l'axe
desséché de la capsule. — Il fleurit en été et en automne.
Nature du sol. — AllUude. — 11 recherche les ter-
rains calcaires, compactes, marneux et argileux de la plaine.
Ledebour en cite une variété, acuminata, jusqu'à 1,000"
dans le Taliisch.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en
Espagne, en Algérie jusque dans le Sahara. — Au nqrd,
il habite en Thuringc, sur les bords du Rhin. — A l'occi-
dent , il reste en Espagne. — A l'orient , il est en Suisse , en
Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en
Transylvanie , en Grèce , en Tauride , dans le Caucase et en
Géorgie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie | Ecart en latitude :
AVc?, Allemagne 49 ) 15»
Occident , Espagne 6 0. | Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. j b'S^
Carré d'expansion 795
EupnoRBiA ExiGUÂ. Lin. — Très-petite plante annuelle,
commune dans les cultures et dans les champs, sur le bord
des chemins et sur les sables des rivières. Sa tige est simple
ou rameuse , garnie de feuilles linéaires, épaisses, ponc-
tuées, d'un vert glauque et un peu élargies à leur base.
L'ombelle est formée de 3 rayons ( parfois de 2 ou de 4 ) ,
EUPHORBIA. 305
plusieurs fois bifurques. L'involucre est partagé en 8 brac-
tées , dont les 4 extérieures sont purpurines et en forme de
croissant. La capsule est lisse; les graines sont petites, tu-
berculeuses et presque carrées. — Il fleurit en été et en
automne.
Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains cal-
caires et marneux, et reste ordinairement dans les plaines
ou dans les montagnes peu élevées.
Géographie. — Il est très-répandu , comme la plupart
des plantes des moissons. On le rencontre , au sud , en
France, en Espagne, en Algérie jusque dans les cultures
des oasis , et aux Canaries. — Au nord , il se trouve en Bel-
gique, en Allemagne, en Danemarck, dans la Gothie australe,
en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il est en
Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Italie, la Si-
cile, la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie,
la Grèce , la Turquie , la Tauride , le Caucase , la Géorgie ,
la Lithuanie et la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30" ) Écart en latitude :
Nord, Gothie 56 ) 26«
Occident , Canaries 18 0. | Ecart en longitude :
Orient , Sibérie de l'Oural 60 E. i 78»
Carré d'expansion 2028
EuPHORBiA Lathyris, Liu. — Ce grand euphorbe vit
clans les champs , le long des vignes , et reste souvent au-
tour des habitations. Il est bisannuel ; sa racine est droite et
profonde; sa tige est élevée et fistuleuse ; ses feuilles sont
oblongues , sessiles, glauques ou cendrées, et régulièrement
viu 2<^
306 EUPHORBIACÉES.
opposées en formant 4 rangs très-distincts. L'ombelle est
quadrifide , à rameaux plusieurs fois bifides. Les capsules ,
assez volumineuses et lisses , se renflent pendant la matu-
ration , et deviennent spongieuses , puis elles se rident par
la dessication. — Il fleurit en mai , juin et juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent à la
nature du sol et préfère la plaine aux montagnes.
Géographie. — Il existe, au sud, en France, en Espagne,
à Madère, aux Canaries. — Au nord, il croît en France,
en Belgique et en Angleterre , mais il y est évidemment
naturalisé. — A l'occident , il vit en Portugal. — A l'o-
rient, il végète en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalraa-
tie,en Croatie, en Transylvanie , dans l'Ukraine et la Si-
bérie de l'Oural où il est cité avec doute par Ledebour.
Limites d'extension de l'espèce.
5Mf/ , Canaries 30** | Ecart en latitude:
iVorr/, France 45 j 15»
Occident, Canaries 18 O. | Ecart en longitude :
Orient , Russie méridionale. ... 28 E. ) 46®
Carré d'expansion 690
G. MEacuniALis , Lin.
Ce petit genre est composé seulement de 8 espèces, dont
6 habitent l'Europe , et plus particulièrement l'Europe aus-
trale , à l'exception de 2 espèces qui s'avancent vers le
nord. — 1, asiatique, croît à la Cochinchine. — 1, afri-
caine, végète au cap de Bonne-Espérance.
Mercurialis perenms, Lin. — Les bois et les pelouses
herbeuses sont parsemés de cette espèce, dont les individus ne
MERCURIALIS. 307
vivent jamais solitaires, mais réunis en nombreuses sociétés.
Il est facile de les reconnaître à leur rhizome rampant qui
trace sous le sol et s'allonge toujours. C'est la tige elle-même
qui s'incline et émet des racines à ses articulations inférieu-
res; tous les ans le même phénomène se renouvelle, tous
les ans de nouvelles ramifications partent de ces rhizomes qui
sont formés de nœuds rapprochés. Les tiges , ordinairement
fertiles , naissent en abondance de ces rhizomes. Elles sont
déjà préparées à l'entrée de l'hiver, mais des stipules blan-
châtres, et réunies 4 ensemble , les protègent jusqu'au prin-
temps ; à cette époque , ces tiges s'élèvent; elles sont garnies
de feuilles opposées et dentées , qui bleuissent en séchant ,
et sont accompagnées de stipules blanchâtres et membra-
neuses qui tombent de bonne heure. — Les fleurs sont
axillaires, et leurs sexes sont séparés sur des individus dif-
férents. Les fleurs femelles naissent soHtaires sur des pédon
cules raccourcis; le périgone est à 3 divisions, etl'ovaiit
est divisé en deux lobes par un profond sillon. — Les fleurs
mâles , disposées en épis peu garnis , offrent ce même péri-
gone et contiennent un certain nombre d'étamines , dont les
anthères dydimes répandent leur pollen sur 2 stigmates
frangés. — Le fruit est formé de 2 coques qui s'ouvrent à la
maturité , et dont les graines sont chassées avec élasticité.
— Ilfleuriten avril et en mai.
Nature du sol. — Allitude. — Ce Mercurialis préfère
les terrains calcaires , volcaniques et détritiques de la plaine
et des montagnes. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à
1,300°^ sur les pentes du puy de Dôme. Wahlenberg l'in-
dique en Suisse jusqu'à la limite du hêtre.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en
Espagne , en Grèce, en Italie et en Sicile. — Au nord , il
se trouve dans toute l'Europe australe, en Danemarck, en
308 EUPHORBIACÉES.
Gothie , dans la Norvège , la Suède et la Finlande australes,
en Angleterre et en Irlande , où il a sa limite occidentale.
— A l'orient, il végète en Suisse, en Dalmatie, en Tau-
ride , en Turquie , dans le Caucase, dans les Russies sep-
tentrionale , moyenne et australe, et dans la Sibérie de
l'Oural.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud y Sicile 38° | Ecart en latitude-.
Nord, Finlande 66 i 28«
Occident , Irlande 12 O. '\ Ecart en longitude :
Orieîit, Sibérie de l'Oural 60 E.j 72»
Carré d'expansion 2016
Mekccrialis annua, Lin. — Extrêmement commune
dans les lieux cultivés , cette plante se propage abondam-
ment dans les jardins , le long des haies, et paraît être en-
tièrement domestique. Ses graines, répandues sur le sol en
très-grande quantité , lèvent à des époques très-différentes,
selon la profondeur à laquelle elles se trouvent accidentelle-
ment enfouies. Ses tiges , presque quadrangulaires, sont fai-
bles, herbacées; ses feuilles arrondies, dentées et d'un vert
jaunâtre. Ses fleurs femelles sont sessiles , mais les mâles
sont disposées en épis lâches et interrompus sur un axe al-
longé et fdiforme. Ces fleurs ont un périgone membraneux et
valvaire qui persiste dans la fleur femelle et tombe avec l'épi
dans la fleur mâle. Les 3 lobes du périgone de ces fleurs
s'ouvrent le matin avec élasticité et restent étalés pendant
que ses étamines se redressent. Alors elles ouvrent leurs an-
thères par le milieu de leurs deux lobes sphériques. Cet
épanouissement des fleurs mâles ne dure qu'un jour. Le len-
demain un autre lui succède, et ainsi de suite pendant long-
MERCURIALIS. 309
temps , en sorte que les pieds femelles sont presque cons-
tamment enveloppés dans un nuage de pollen. — Les deux
coques du fruit sont monospermes , soudées à un axe central
et s'ouvrent aussi avec élasticité. — Elle fleurit pendant
toute l'année à l'exception de l'hiver pendant les gelées.
JSature du sol. — Altitude. — Espèce essentiellement
domestique, indifférente et suivant l'homme partout.
Géographie. — Cette espèce s'est répandue sur un vaste
territoire sans que l'on puisse savoir au juste de quelle con-
trée elle est originaire. Au sud , on la trouve en France , en
Espagne , aux Baléares , en Algérie jusque dans le Sahara,
aux Canaries. —Au nord, elle vit en Belgique, en Alle-
magne, en Danemarck et en Angleterre oii elle a été aussi
importée. — A l'occident, elle existe en Portugal. — A
l'orient, en Suisse , en Italie , en Sicile, en Dalmatie, en
Croatie, en Hongrie , en Transylvanie, en Grèce , en Tur-
quie , en Tauride et dans la Russie australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Canaries 30° | Écart en latitude :
Nord, An^]eteTTe 57 J 27"
Occident , Canaries 18 0.| Ecart en longitude :
Orient , Tauride 34 E. i 52*'
Carré d'expansion 1404
310 rRTICÉES.
FAMILLE DES URTICEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie. O^à 10» 18° O. à 5°E. 1
Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1
Algérie.. 33 à 36 5 0. à 6 E. 1
Roy. de Grenade... 36 à 37 5 0. à 8 O. 1
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1
Portugal 37 à 42 9 0. à 11 0. 1
Royaume de Naples. 38 ^42 11 E. à 16 E. 1
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1
Tauride 43 h 46 31 E. à 34 E. 1
Plateau central .... 44 à 47 0 à 2 E. 1
France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1
Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1
Allemagne 45 h 55 2 E. à 14 E. 1
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1
Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 0. 1
Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1
Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55 h 69 10 E. à 22 E. 1
Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1
Russie seplentri«... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1
Europe entière 1
39
50
168
208
151
152
220
220
125
171
268
222
368
266
226
387
251
187
194
231
306
217
189
355
270
PROPORTIONS RELATIVES. 311
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude.
Irlande ol°à 55»
Angleterre 50 à 58
Allemagne 45 à 55
Russie moyenne . 50 à 60
Sibérie de rOural. 4i à 67
Sibérie altaïque. . 4i à 67
Sibérie du Baïkal. 49 à 67
Dahurie 50 à 55
Sibérie orientale. 56 à 67
Sibérie arctique. . 67 à 78
Kamtschatka. ... 46 à 67
Pays des Tschukhis. »
llesdel'Océanor''. 51 à 67
Amérique russe.. 54 à 72
Longitude.
7°0. à 13°
0.
; 121
1 0 à 7
0.
: 226
2 E. à 14
E.
; 368
17 E. à 58
E.
; 387
55 E. à 74
E.
; 213
66 E. à 97
E.
; 478
93 E. àl16
E.
290
110 E. à 119
E.
0 :
0
111 E. àl63
E.
1 ;
: 179
60 E. à 161
E.
0 ;
0
148 E. àl70
E.
0 :
0
155 E. à 175
0.
0
0
170 E. à 130
0.
1 :
; 498
170 0. à 130
E.
0 ;
0
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.deGr*%rég.alp.etniv. 36°à 37» 1500 à 3500 0: 0
Roy. de Grenade, rég.niv. 36 à 37 2500 à 3500 0: 0
Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 0 : 0
Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 0 : 0
Pic du Midi de Bagnères. . » » 0 : 0
Plat. central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 0: 0
Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 0: 0
Alpes 45 à 46 500 à 2700 0 : 0
Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 0 : 0
312 €RTICÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude.
lies du Cap-Vert. , 12^k U'^
Canaries 28 à 30
Hébrides 57 à 58
Orcades 59
Shetland 60 à 61
Feroë 62
Islande 64 a 66
Mageroë 71
Spitzberg 79 à 80
lleMelville 76
lie J. Fernandez. . 33 à 40 S.
Nouv.Zélande(Dord). 35 à 42 S.
Malouines 52 S.
Longji
tude.
24° 0. à
27«0.
1:
67
15 0. à
20 0.
1 :
91
8 0. à
10 0.
1 :
110
5 0. à
6 0.
1 :
182
3 0. à
4 0.
1 :
154
9 0.
1 :
297
16 0. à
27 0.
1 :
; 206
24 E.
1:
; 194
10 E. à
20 E.
0;
: 0
114 0.
0:
0
76 0.
1
: 30
171 0. à
176 0.
1;
: 102
59 0. à
65 0.
1;
: 62
Nous réunissons, sous la dénomination générale d'Urticées^
plusieurs ordres distincts mais si peu répandus en Europe
que nous avons cru ne devoir en faire qu'une seule famille ;
ce sont : les Urticées proprement dites, les Artocarpées, les
Cannabinées , les Morées , les Celtidées et les Ulmacées. Le
nombre de ces espèces s'élèverait à plus de 1,200. Mais les
véritables Urticées sont réduites à 500, et M. Weddell, qui
s'est occupé de la distribution géographique de cette famille,
dit que le Nouveau-Monde a 1/3 de ce nombre , l'Asie avec
la Malaisie un autre tiers, et l'Océanie et l'Afrique , à parts
égales, les 9/10 du tiers restant. L'Europe n'en revendi-
que qu'une douzaine d'espèces. Les Urticées sont donc des
plantes des régions tropicales ou subtropicales , qui s'avan-
cent peu dans les zones tempérées. Quelques espèces seule-'
ment paraissent domestiques et suivent l'homme et ses ha-
l'IlOl'ORTIONS RELATIVES. 313
bitations, mais le nombre en est très-restreint ; c'est une
exception dans cette famille. Il est vrai que ces Urlicées
cosmopolites sont en même temps très-sociales , à tel point
que , d'après M. Weddell , il n'y aurait peut-être pas beau-
coup d'exagération à dire : « que les 5 ou 6 espèces d'orties
et de pariétaires qui pullulent autour de nos demeures, cou-
vrent presqu'autant de terrains que les nombreuses espèces
répandues sous les climats équatoriaux. »
« Un des points les plus intéressants à constater dans
cette distribution, continue M. Weddell, c'est l'inégale
répartition des espèces entre les continents et les îles : effec-
tivement , la proportion entre les Urticées et les autres pha-
nérogames , dans les archipels équatoriaux, est souvent de
5 à 6 pour 100, tandis que sur les continents voisins , cette
proportion n'est plus que de 2 pour 100. Ces données per-
mettraient presque d'assigner à priori, aux Urticées, un
double foyer d'irradiation ; l'un au Nouveau-Monde, dans
les Antilles ; l'autre dans l'ancien, parmi les îles de l'archi-
pel indien ; hypothèse que la flore de ces pays viendrait
pleinement confirmer. »
Les Cannabinées sont originaires de l'Asie , de l'Europe
moyenne et de l'Amérique boréale.
Les Celtidées appartiennent surtout à l'Asie et à l'Amé-
rique tropicale et subtropicale.
Les Ulmacées sont disséminées dans toutes les régions
tempérées de l'hémisphère boréal.
Considérées dans leur ensemble , les Urticées vont en di-
minuant de l'équateur au pôle , et n'entrent que pour une
très-faible part dans lu végétation de l'Europe. — Les
longitudes ne paraissent pas avoir une grande influence
sur leur distribution. C'est toujours la latitude qui l'em-
porte. — Elles sont nulles dans les montagnes. — Et
314 URTICÉES.
nous avons indiqué ce qu'elles offrent de particulier dans les
îles.
O. UBTZCA , Lin.
Distribution géographique du genre, — Ce genre est
extrêmement répandu sur le globe, car on en connaît main-
tenant près de 250 espèces appartenant pour la plupart à la
zone torride etaux régions subtropicales. Les Uriica, quoique
très-répandus, ont des centres où ils sont groupés en très-
grand nombre. — On en cite 65enOcéanie, dont 42 à Java,
4 aux îles de la Société , 4 à la Nouvelle-Hollande , 3 aux
Moluques, 2 aux îles Sandwich , 3 à Timor ; les autres aux
Philippines, à la Nouvelle-Calédonie, à la Nouvelle-Zélande,
etc. — L'Asie est aussi très-riche en Urtica ; sur 62 espèces,
45 sont réunies aux Indes orientales, 3 au Népaul , 3 en
Chine et au Japon , très-peu dans la Sibérie et la Dahu-
rie, et 6 à 7 espèces dans le Caucase, l'Asie mineure et
l'Arabie. — 90 habitent les deux Amériques ; 50 font par-
tie de la végétation de l'Amérique du nord , et la moitié
croît aux Antilles, puis à la Nouvelle-Grenade, au Mexi-
que, et enfin quelques-unes aux Etats-Unis. — 40 vivent
dans l'Amérique du sud , réunies au Pérou, au Brésil et au
Chili. Quelques-unes cependant atteignent les terres de Ma-
gellan. — L'Afrique est moins riche, on n'y compte qu'une
vingtaine d'orties; un groupe de 6 est à Mascareigne, 3 à
Madagascar , 3 à Maurice , 1 à Madère , 1 aux Canaries ,
les autres au cap de Bonne-Espérance et en Abyssinie;
presque toutes, comme on le voit, se trouvent dans les
îles. — L'Europe est bien plus pauvre ; ses Uriica sont
réduits à 7, tous, excepté 2, de l'Europe australe.
Urtica pilclifera, Lin. — Il recherche le voisinage
URTICA, 315
des habitations et croît aussi dans les lieux incultes et pier-
reux. Il est annuel, et vit souvent en société. Sa tige est
faible, simple ou rameuse; ses feuilles opposées, pétiolées,
ovales, ponctuées, fortement dentées, et munies, comme les
autres orties , de poils piquants et brûlants; ses fleurs sont
aussi monoïques, les femelles constituent des glomérules ar-
rondis flottant sur les pédoncules , et les mâles sont sessiles,
en petits pelotons, tantôt dans les aisselles supérieures, et
tantôt entremêlées aux femelles. Dans la dissémination, les
femelles se séparent en laissant échapper une semence len-
ticulaire et brillante. — Il fleurit au printemps et en été.
Nature du soL — Altitude. — Il préfère les terrains
calcaires et rocailleux des plaines.
Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne ,
à Tunis , en Algérie. — Au nord, on le trouve en Thuringe
et en Irlande où il a sa limite occidentale. — A l'orient, il
croît en Italie, en Dalmatie, en Transylvanie, en Grèce,
en Turquie, en Tauride, dans le Caucase et en Géorgie,
Limites d^extension de l'espèce.
Sud, Barbarie 35» ^ Écart en latitude :
Aï)rrf, Irlande 53 j 18"
Occident , Irlande 11 0. 1 Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. 1 58°
Carré d'expansion ». . 1044
Urtica TRENS , Lin. — Cette espèce, plus commune
encore que VU.dioica, s'élève moins et se ramifie davantage.
Elle est annuelle et d'un beau vert. Ses feuilles sont moins
grandes , plus nombreuses, et garnies, comme toutes les or-
ties, de poils à suc brillant et vénéneux. Elle est monoïque.
316 LRTICÉES.
Les fleurs des deux sexes naissent à l'aisselle des feuilles su-
périeures et continuent de se produire à mesure que la tige
s'élève ; ces fleurs sont irrégulièrement entremêlées. Après
la fécondation, la fleur mâle se détache et tombe, la fleur
femelle perd ses élégants stigmates disposés en panache ,
elle resserre son périgone et ne l'ouvre plus que pour ré-
pandre la graine unique qu'il protège. — Elle fleurit pen-
dant l'été et l'automne.
Nature.du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et
domestique ; elle croît en plaine ou dans les montagnes ; elle
y suit l'homme, ses habitations et ses cultures, jusqu'à
2,000'" et au delà.
Géographie, — Son aire est en partie artificielle, comme
celle de toutes les plantes domestiques. — Au sud , on la
rencontre en France , en Espagne , en Algérie , aux Cana-
ries et en Abyssinie. — Au nord , elle est dans toute l'Eu-
rope, jusque dans l'Altenfiord, à Hammerfest, en An-
gleterre, en Irlande , dans les archipels anglais, en Islande
et non aux Feroë. — A l'occident , elle croît en Portu-
gal , et elle est citée sur les plateaux habités du Mexique et
au Canada, localités où elle a certainement été introduite.
— A l'orient, elle est dans toute l'Europe, dans le Caucase,
en Géorgie , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du
Baïkal , orientale et en Dahurie. — Elle est citée encore à
la Nouvelle-Zélande et aux Malouines.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Abyssinie 10° ) Ecart en latitude :
Nord , Altenfiord 70 ( 60«
Occident , Islande 24 O. I Ecart en longitude :
Orient, Sibérie orientale 163 E. ( 187°
Carré d'expansion 11220
t'RTICA. 317
Urtica dioica , Lin. — S'il est une plante qui s'attache
à l'homme et le suive dans ses migrations lointaines , c'est
sans contredit cette espèce. On la trouve partout, le long
des chemins , au pied des murs , dans les lieux habités
comme dans ceux qui sont abandonnés depuis longtemps.
Elle est vivace , et , dès que le printemps arrive , on voit ses
touffes épaisses, d'un vert sombre , qui sortent du sol avec
vigueur. Ses tiges sont rougeâtres, souvent carrées et ve-
lues. Elles s'élèvent avec rapidité et bientôt elles sont gar-
nies de feuilles opposées et dentées, munies, sur leur ner-
vure , de poils blancs et transparents. Chacun de ces poils ,
creux dans l'intérieur, est fixé sur une glande à venin qui
verse dans la plaie sa liqueur corrosive , et produit la sensa-
tion brûlante et douloureuse qui se manifeste dès qu'on est
piqué par des orties. Au mois de juin , cette plante com-
mence à montrer ses fleurs. Elle estdioïque , et chacun de
ses groupes, né originairement d'un seul individu et pro-
pagé par bourgeons, n'offre jamais qu'un seul sexe. Les
fleurs sont disposées en petites grappes rameuses et axillaires,
munies d'un périgone verdâtre et foliacé ; tantôt elles renfer-
ment un ovaire simple, surmonté d'un stigmate plumeux ;
tantôt 4 étamines , dont les filets courbés en arc ont leurs
anthères emprisonnées dans les lobes du périgone. Tous les
matins , au lever du soleil , un grand nombre de ces fleurs
mâles s'épanouissent , les 4 filets se détendent avec élas-
ticité, les anthères abandonnent en même temps leur pollen ,
et un nuage de poussière fécondante s'élève au-dessus des
plantes et se trouve entraîné par la brise. — Les fruits ,
qui avortent rarement, sont de petites capsules sèches, qui
s'ouvrent et répandent une seule graine aplatie.
Natuî^e du sol. — AUilude. — Elle recherche les lieux
habités ou les terrains calcaires et volcaniques de la plaine
318 UIITICÉES.
et des montagnes, où elle s'élève jusqu'à 2,000™ dans les
Alpes et les Pyrénées. Nous l'avons trouvée au mont Cenis
à 2,200™. Nous l'avons] jue au mont Dore, évidemment
sauvage , dans les forêts de sapins, vers 1,400™, en société
du Sonchus alpimis , du Rumex alpinus , au. Doronicum
austriacum, etc. Nous [l'avons rencontrée également sponta-
née, croissant en société du Scolopendrium officinale, sur
des basaltes et des travertins calcaires, aux environs de Vic-
ie-Comte. M. Martins la cite sur le montVentoux, entre
1,240 et 1,910™ sur le versant sud , et à 1,996'" sur le
versant nord, c'est-à-dire jusqu'au sommet. Ledebour l'in-
dique aussi à 1,800™ dans le Caucase.
Géographie. — Cette ortie existe dans toute l'Europe.
Au sud , elle croît aussi en Algérie. — Au nord , elle est ré-
pandue dans les cultures et autour des habitations des La-
pons, au pied des montagnes, sur les rochers du Northland ;
elle est en Angleterre et en Irlande , dans les archipels , aux
Feroë, en Islande où elle a sa limite occidentale. — A
l'orient , toute l'Europe , le Caucase , la Géorgie, les Sibéries
de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal , orientale , et la Dahurie.
Limites d'extension de Vespéce.
Sud, Algérie 35« | Ecart en latitude :
Nord, Laponie 71 ) 36»
Occident, Islande 22 0. (Ecart en longitude:
On>w^, Sibérie orientale ... . 163 E. ) 185»
Carré d'expansion 6660
G. PARIETAHIA, Lin.
Distribution géographique du genre. — Les pariétaires,
au nombre de 25 espèces, sont très-dispersées sur le globe.
PARIETARIA. 319
et se trouvent en nombre plus grand en Europe que par-
tout ailleurs. 10 espèces y végètent dans sa partie aus-
trale , en Italie, en Sicile, en Grèce et en Portugal. —
8 existent en Afrique , disséminées en Egypte , à Ténériffe,
à Madère , à l'île de France , à Mascareigne et au cap de
Bonne-Espérance. — 3 espèces asiatiques ont été recueil-
lies aux Indes orientales , en Sibérie et en Arménie. — Un
Parietaria croît à Timor , 1 autre à la Nouvelle-Zélande.
— On n'en connaît que 2 en Amérique, le premier dans la
Floride, le second dans la Pensylvanie.
Parietaria erecta, Mert. et Koch. — H y a non-
seulement rapport d'organisation entre les pariétaires et les
orties, mais encore rapport de station. Le P. erecta croît
sur les vieux murs ou à leur pied , sur les décombres où il
implante ses racines vivaces , et où il montre au printemps
ses feuilles d'un beau vert, ovales et amincies au sommet,
rétrécies à la base en longs pétioles qui viennent s'attacher
à des tiges vertes et transparentes. Ses fleurs, polygames,
sont réunies aux aisselles supérieures, en petits glomérules
disposés sur des pédoncules dichotomes. Les fleurs femelles
sont placées aux dichotomies et protégées par une bractée
sessile , les hermaphrodites naissent solitaires au sommet
des divisions du pédoncule , ou bien aux points où il se
courbe , et sont toujours entourées de 3 bractées ; les
mâles ont 4 étamines à filets élastiques qui se redressent
tout à coup comme ceux des orties, et produisent comme
elles, dès le matin, un nuage de poussière vivifiante ; un
stigmate en pinceau reçoit ce pollen qui se dissémine dans
l'air , et , quand la fécondation a eu lieu , le pcrigone
quadrifide des fleurs hermaphrodites s'allonge et se dilate;
celui des fleurs femelles reste plus court et plus étroit. Mal-
320 i UT ici' ES.
gré ces différences, la maturation s'ojjôrc de même , le péri-
gone reste adhérent, et quand la graine, d'un noir brillant
et lisse, a acquis toute sa perfection, elle se détache et tombe
entraînant avec elle son périgone velu qui lui facilite sans
doute les moyens de s'accrocher aux murs et aux rochers ou
elle fixe sa résidence. — La pariétaire fleurit pendant la
majeure partie de l'été.
Nature du sol. — AUiludc. — Elle végète sur les ter-
rains salifcres ou calcaires , près des habitations , et s'élève
très-peu dans les montagnes.
Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en
Espagne et en Algérie. — Au nord, elle existe en Belgique,
en Allemagne , en Bavière , en Danemarck , dans la Gothie
australe, en Angleterre et en Irlande. — A l'occident,
elle est en Portugal. — A l'orient, elle végète en Suisse,
en Italie, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en
Turquie , en Tauridc , dans le Caucase , en Géorgie , dans
le Taliisch , dans les Ru&sies moyenne et australe , et dans
la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de Vetpèce.
Sudy Algérie 35*> ) Ecart en latitude :
Nord , Golhie 5G î 21«
Occident , Irlande 12 0. | Écart en longitude :
Onen^ Sibérie de l'Oural 60 E.j 72»
Carré d'expansion 1512
Parietaria diffusa , Mert. et Kock. — On le trouve
aussi sur les vieux murs, snr les décombres et sur les rochers.
Il diffère peu du précédent, dont il est même considéré
comme une variété par M. Weddell. Il est vivace ; ses tiges
sont rameuses et très-diffuses ; ses feuilles sont velues, ponc-
PABIETARIA. 321
tuées et d'un vert foncé ; ses bractées décurrentes sur le ra-
meau. Les fleurs sont réunies en petits glomérules sur la
tige et ses divisions. La graine est ellipsoïde. — Il fleurit aussi
pendant tout l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Espèce des terrains sali-
fères, presque domestique, mais croissant aussi sur les rochers
granitiques, schisteux, basaltiques, sur les travertins et les
calcaires jurassiques , ^n plaine ou à une faible altitude.
Géographie. — Au sud , elle existe en France , en Es-
pagne , sur les rochers maritimes des Baléares , en Algérie ,
à Madère et aux Canaries. — Au nord , elle croît en Alle-
magne, en Bavière. — A l'occident , elle est en Portugal
et aux Canaries. — A l'orient, elle habite la Suisse, l'Italie,
la Sicile, la Dalmatie, la Transylvanie, la Grèce, la Tur-
quie , la Tauride , le Caucase et la Géorgie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Canaries. . , 30» ) Ecart en latitude :
iVorti, Allemagne 49 j 19»
Occident , Canaries 18 0.) Ecart en longitude:
Orient , Géorgie 47 E. ) 65»
Carré d'expansion 1235
G. HUSXULUS^ Lin.
Il ne contient qu'une seule espèce.
HcMULCs LcpuLus , Lin. — Le houblon, tout en con-
servant les caractères des Urticées , s'en éloigne par son port
et par la beauté de ses guirlandes envahissantes. Il végète
avecune rapidité extrême, et chaque année, au printemps ,
on voit sortir de ses racines traçantes de jeunes pousses rou-
geétres ouviolacées qui s'élancent dans l'air. On y remarque
VllI 21
322 miTicÉEs.
la trace de feuilles opposées et de stipules soudées , mais
rien ne se développe et le sarment dressé semble osciller au
hasard pour chercher un point d'appui. Dès qu'il l'a trouvé,
cette tendance que l'on remarquait déjà à s'enrouler de
droite à gauche, se manifeste plus fortement encore; ses
larges feuilles palmées, à pétioles enflés à la base , et oppo-
sées 2 à 2 sur la tige , se déploient dans toute leur beauté ,
et la plante se transforme alors en une liane sarmenleuse qui
atteint la cime des aulnes et des saules qui bordent les ri-
vières , qui monte sur les charmes et les érables des haies,
et qui souvent laisse flotter au gré du vent les longues spi-
rales onduleuses de ses tiges stériles ou fructifères. Ces
dernières sont dioïques , les unes ont des grappes de fleurs
mâles , les autres des cônes de fleurs femelles disposés en pa-
nicule. Les premières ont un périgone membraneux, verdAtre
et étalé, et 4 étaraines dont les anthères pendantes sont
couvertes de petites glandes dorées. Elles s'ouvrent au som-
met et répandent des jels de pollen. Les fleurs femelles for-
ment des cônes pédoncules dont chaque écaille est chargée
à son aisselle d'un ovaire terminé par 2 styles. A mesure
oue la maturation s'approche, les cônes , formés d'écaillés
opposées, grandissent et prennent une forme quadrangulaire,
ils se suspendent à leur pédoncule, et le houblon qui répand
alors, une odeur forte et aromatique devient une plante
d'une grande élégance. Il forme de véritables berceaux sur la
cime des arbres, passant de l'un à l'autre comme les lianes
des grandes forêts équatoriales , et laisse pencher ses cônes
parfumés sur les ihurs jmnesûeVInuIadysenterica, sur les
bouquets pourpres de VEupalorium cannahinum, sur les
thyrses dorés du Lysimachia viilgaris ou sur les touffes pur-
purines des menthes aquatiques. Une partie de ses petites
fleurs, protégée par les écailles du cône, avorte le plus ordi-
CELTIS. 323
nairement, et celles qui persistent se transforment en petites
semences épaisses et aplaties, portant à leur sommet un om-
bilic écailleux et à leur intérieur un embryon spiral. — Il
fleurit en juillet et en août.
Nature du sol, — Aîtiliide. — Il paraît indifférent à la
nature du sol ; il vit en plaine et dans les montagnes peu
élevées. Ledebour le cite jusqu'à 1,000" dans le Caucase.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en
Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord,
on le rencontre en Belgique, en Allemagne, dans toute la
Scandinavie , la Lcponie exceptée , en Angleterre et en Ir-
lande. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'orient,
il croît en Suisse , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie ,
en Transylvanie , en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie ,
dans les Russies septentrionale, moyenne et australe, dans
les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et orientale.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Sicile 38^ ) Ecart en latitude :
Nord , Norwége 98 -' 30**
Occident , Irlande 110) Ecart en longitude :
Orient, Sibérie orientale 163 £. | 174"
Carré d'expansion 5220
G. CELTIS, Lin.
Distribution géographiqne du genre. — Les Celtis, au
nombre de 19, sont presque tous de grands arbres originaires
de l'Asie et de l'Amérique. Les 9 espèces asiatiques sont
presque toutes réunies aux Indes orientales : une seule vit
en Arménie, une autre sur le Caucase. — 9 Celtis sont
américains ; 8 du Mexique ou des Etats-Unis et un seul du
Brésil. — Enfin une espèce est européenne ou africaine.
324 IRTICÉKS.
Celtis australis , Lin . — Le Celtis est un grand arbre
à écorce grise et à cime rameuse, qui croît disséminé dans
les lieux pierreux. Quoique muni de bourgeons écailleux, il
s'avance peu vers le nord, et ses feuilles, qui tombent en au-
tomne, sont remplacées au printemps par un feuillage qui ne
conserve pas longtemps sa fraîcheur. Ces feuilles, plissées sur
leur nervure moyenne, se déploient au mois d'avril et se dis-
posent alternativement sur les rameaux avec une admirable
régularité. Elles sont inégales à leur base, dentées et à
triples nervures , rudes au toucher, et sont accompa-
gnées de stipules colorées qui tombent à leur naissance. Les
fleurs naissent aux aisselles des feuilles ; elles sont verdâtres
et sans éclat, et portées sur de longs pédoncules. Les mâles
occupent la base des jeunes rameaux et les hermaphrodites
le sommet. Aussi , dans cette espèce comme dans beau-
coup d'autres , la fécondation est indirecte et les Heurs d'un
rameau sont souvent fécondées par celles d'un autre , car les
stigmates des fleurs hermaphrodites sont aptes avant leur
propres étamines. Le fruit est un drupe bleuâtre et pédon-
cule, qui persiste en hiver et ne tombe le plus ordinairement
qu'au printemps suivant. — Il lleurit en avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Il paraît indifférent à la
nature du sol et croît dans les plaines et sur les montagnes
peu élevées. Tenore dit qu'il vit isolé dans les bois de sa
région némorale entre 300 et 800™, et qu'il descend jus-
qu'aux plaines maritimes du royaume de Naples. Dans les
montagnes de l'Aurès il s'associe au Nerium Oleander , et
forme d'épais massifs dans le lit des rivières (Cosson).
Géographie. — C'est un arbre méridional répandu en
Espagne et dans l'Algérie. — Au nord, il s'avance jusque
sur le bord du plateau central de la France et en Tyrol. —
A l'occident, i! vit en Portugal. — A l'orieni, il se rencon-
CLMis. 325
tre en Italie , en Sicile , en Hongrie, en Croatie, en Dal-
matie , en Grèce, en Turquie, dans le Caucase et en Géorgie.
Limites cVextension de l'espèce.
Sud, Algérie 3V | Ecart en latitude :
iVort/, Tyrol 45 j 11»
Occident, Portugal 10 O. | Ecart en longitude:
Orient, Géorgie 47 E. j 57®
Carré d'expansion G27
G. UEiMUS, Lin.
Distribution géographique du genre. — 30 espèces de C8
genre habitent l'Europe, l'Asie et l'Amérique septentrio-
nale. Ce sont de grands arbres dont 14 sont indiqués en
Europe oii ils sont presque toujours disséminés et forment
rarement des forêts. Quelques-unes de ces espèces ne sont
probablement que des variétés ; on les trouve dans toute
l'Europe tempérée. — 8 espèces vivent en Asie, aux In-
des orientales surtout, en Sibérie, à la Chine et dans le
Caucase. — 7 font partie de la belle végétation arbores-
cente de l'Amérique du nord . — Une seule croît dans l'Amé-
rique australe.
Ulmus campestris, Lin. — L'orme, dans nos contrées,
n'est pas un arbre forestier ; c'est à peine si on le rencon-
tre dans les bois. 11 est commun dans les haies, sur le bord
des chemins , où souvent il a été planté, mais oîi souvent
aussi il naît de graines transportées par les vents. Il consti-
tue un grand arbre à la cime très-rameuse , à laquelle les
derniers rameaux, divisés à l'infini, donnent un aspect léger
326 URTICÉES.
et aérien. En effet, on le distingue pendant l'hiver aux ra-
mifications infinies de ses branches qui sont garnies de bour-
geons alternes et d'un bourgeon latéral supérieur qui pro-
longe chaque rameau. Ces bourgeons sont petits et rougeâ-
tres, et leur développement est tardif. Avant qu'ils n'ouvrent
leurs écailles, on en voit d'autres plus gros et plus précoces,
placés sur la même branche , enveloppés de bractées brunes
et arrondies et qui renferment des glomérulesde fleurs. Ces
bourgeons fertiles s'ouvrent à la fin de l'hiver; alors l'orme
change d'aspect, il se couvre de fleurs d'un rouge brun foncé.
Chaque bouton en renferme 15 ou 20, dont le périgone
à 5 lobes s'ouvre avec rapidité. Par un beau jour de soleil
toutes les fleurs d'un orme sont épanouies et leurs 5 anthè-
res également rougeâtres répandent des nuages de pollen.
Un grand nombre de fleurs mâles accompagnent les fleur»
hermaphrodites , et leurs anthères saillantes fécondent tout
autour d'elles les pistils surmontés de 2 stigmates papillaires.
— La floraison des ormes dure quelquafois très-longtemps,
car si le soleil en fait éclore !es flears ; '' ^rrive souvent que
le froid survient et les maintient longtempc dans un état
complet d'inaction. — Aussitôt que l'ovaire aplati est fé-
condé, il grandit sans se séparer du périgone qui se dessèche
et forme comme une collerette à sa base ; il prend une cou-
leur d'un vert tendre avec une tache rose vers son centre, et
cet ovaire est alors transformé en une samare aplatie ,
échancrée au sommet et contenant primitivement 2 graines
dont une est constamment avortée. — L'orme , à l'époque
de sa fructification, est couvert de verdure, avant môme que
les bourgeons ne soient éclos. Ce sont ses samares si nom-
breuses qui lui donnent l'aspect feuille, et avant que les au-
tres arbres n'aient acquis leur feuillage , l'orme a pris déjà
deux aspects différents. — Enfin ses feuilles paraissent pen-
ULMCs. 327
dant que le vent détache et entraîne ses fruits élargis qui
tourbillonnent un instant dans les airs et retombent sur le
sol à de grandes distances. Les feuilles étaient pliées sur leur
nervure ordinaire et plissées en éventail sur leur nervure se-
condaire. Elles sont deux fois dentées , inégales à leur base,
rudes au toucher et régulièrement alternes. Ces feuilles
nombreuses changent une troisième fois le port de l'arbre
qui les porte. Elles sont d'un vert sombre; elles jaunissent
sans rougir à l'automne , et le vent qui vient siffler dans la
cime touffue de cet arbre en emporte au loin les feuilles
mourantes et décolorées, — Une de ses formes, VUlmus
suberosa , diffère à peine de VU. car}ipestri& , et n'en est
peut-être qu'une variété. Mais si ses caractères botaniques
ne sont pas assez tranchés pour le Faire considérer comme
une espèce distincte , il joue dans le paysage un rôle tout
particulier parles ailes subéreuses qui naissent sur ses bran-
ches. On le remarque comme VÂcer campestris dans les
paysages d'hiver, lorsque les arbres privés de leur feuillage
n'impressionnent plus que par :a variété de leurs cimes et
la couleur ou les appendices de leur écorce.
Nature du sol. — Altitude. — îl n'est exclu d'aucun
terrain , mais ii semble préférer les calcaires. 2 croît dans
la plaine et dans les montagnes. M. Soissier le cite dans le
midi de l'Espagne entre 850 et 1,300™. Ledebour l'in-
dique dans îe Caucase et dans le Taliisch jusqu'à 2,200'".
En Suisse , selon VVahlenberg , i! n'atteint pas la limite su-
périeure du hêtre.
Géographie. — L'orme est assez méridional ; il existe
dans le midi de la France, en Espagne et en Algérie, oii il
semble se trouver dans sa véritable patrie, car il y forme
des forêts ou au moins des bosquets , souvent associé au
Fraxinus australis. — Au nord, il n'est peut-être pas
328 rRTicÉES.
complètement indigène et il est disséminé dans toute l'Eu-
rope, jusque dans les îles de la Baltique, en Danemarck et
en Suède où il est seulement sporadique ; il est aussi en An-
gleterre et en Irlande. — A l'occident, il vit en Portugal.
— A l'orient, on le connaît en Suisse , en Italie, en Sicile,
en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie , en Transylvanie ,
en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en
Géorgie, dans le Taliisch, dans les Russies moyenne et
australe , dans les Sibéries de l'Altaï , du Baïkal et dans la
Daliurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 35'' ] Ecart en latitude :
iNVi, Suède 56 ) 21°
Occident , Portugal 10 0- 1 Ecart en longitude :
Orient, Dahurie 119 E. 1 129«
Carré d'expansion 2709
Ulmus MONTANA, Smith. — On le trouve partout dans
les lieux montagneux , dans les haies , sur les rochers et
quelquefois sur la lisière des bois. Son tronc droit s'élance à
une certaine hauteur, puis il se divise en rameaux réguliers
recouverts d'une écorce hsse et grise. Ces branches, quand
elles ne sont pas contrariées, atteignent de grandes dimen-
sions et donnent naissance à d'autres rameaux qui finissent
aussi par se pencher vers la terre et donnent à l'arbre un
aspect pleureur. Il arrive même que ces branches, garnies
lie leur large et beau feuillage , s'inchnent au point de tou-
cher le sol et forment ainsi de vastes berceaux de verdure,
sous lesquels on peut s'abriter du soleil ou de la pluie. —
Ses fleurs précèdent aussi ses feuilles ; elles sont plus gran-
des que celles de VU. cantpestris, elles ont plus souvent
uLMus. 329
u etamines que 5, et répandent aussi, lors de leur épanouis-
sement vernal , des nuages de poussière qui pourraient fé-
conder au loin tous les ormes de la contrée. Presque toutes
les fleurs sont pourtant hermaphrodites. Les samares mû-
rissent plus lentement que les autres , elles attendent les
feuilles, et il n'est pas rare de voir, dans le mois de juin ,
VU. montana portant à la fois ses fruits ailés et ces belles et
larges feuilles qui en font une espèce tout à fait distincte.
Nature du soi. — Altitude. — Il se trouve principale-
ment sur les terrains siliceux et volcaniques. Un individu
magnifique existe à Peyralade , entre Saint-Flour et Chau-
des-Aiguës, sur la Dolérite. Un autre, qui mesure 7 mètres
de circonférence à hauteur d'homme, vit à Allagnat, sur
le basalte , à la base du puy de Dôme. 11 se développe
admirablement sur les coulées de laves. Il préfère les mon-
tagnes aux plaines et atteint facilement 1,000 à 1,200™.
Géographie. — Au sud, on le trouve en France, dans
les F) rénées, en Espagne et en Grèce. — Au nord , il est
disséminé dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en
Gothie , en Norvège , en Suède , en Finlande , en Angle-
terre , en Irlande et aux Hébrides. — A l'occident, il vit
en Portugal. — A l'orient, il croît en Suisse , en Italie, en
Dalmatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans les parties
basses de la vallée de l'Aspropotamos et dans les vallées des
montagnes de Bosnie et de l'Herzégovine (Boue).
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Grèce 39° "j Ecart en latitude :
iVorcf, Finlande G6 j 27°
Occident , Irlande 11 0. | Ecart en longitude :
Orient, Grèce 21 E.^ 32°
Carré d'expansion 864
330 L'RTICÉES.
Ulmcs effusa, Wild. — Tout ce que nous venons de
dire des espèces précédentes peut aussi s'appliquera celle-ci.
A peine la connaît-on dans quelques forets à l'état sau-
vage. Son aspect et son port sont les mêmes que ceux des
autres ormes , sa structure est la même comme sa précocité,
mais ses fleurs pendantes et longuement pédicellées, et ses
samares plus petites et suspendues , le distinguent essentiel-
lement des autres. — Il fleurit en mars et en avril.
Nature du sol. — Alli/ude. — On le trouve sur les
terrains siliceux et volcaniques des plaines et des mon-
tagnes.
Géographie. — Cet orme ne s'avance pas au sud et ne
dépasse guère le plateau central de la France. — Au nord,
il est plus répandu : en Belgique, en Allemagne, en Da-
nemarck et [dans les îles de la Baltique ; il atteint la Fin-
lande. — A l'occident, on ne le connaît qu'en France, à
moins d'admettre que \'U. americana , Wild., rui existe
en Pensylvanie et sur plusieurs points de l'Amérique du
nord, n'en soit une variété. — A l'orient, en I3 rencontre
en Suisse , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en
Tauride, dans le Caucase et dans les Russies septentrio-
nale, moyenne et australe; il est limité par l'Oural.
Limites d'extension de Vespèce,
Sud, Caucase 4'i.» | Ecart en latitude :
iVorf/, Finlande 62 i IS»
Occident , France 0 O. j Ecart en longitude :
Orient, Oural 58 E. ) 58«
Carré d'expansion 1044
AMENTACÉES. 331
FAMILLE DES AMEXTACEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie 0° à 10" IS^O. à ô^E. 0
Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1
Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. 1
Roy. de Grenade. . . 36 à 37 5 O. à 8 O. 1
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1
Portugal 37 à 42 9 0. à 11 O. 1
Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1
Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1
France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1
Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1
Allemagne........ 45 à 55 2 E. à 14 E. 1
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1
Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 O. 1
Russie moyenne ... 50 à 60 17 £. à 58 E. 1
Scandinavie entière. 55 à 71 3 Z. a 29 E. 1
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1
Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1
Norvège .58 à 71 2 E. à 10 E. 1
Russie septentr^e. .. 60 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1
Europe entière 1
0
417
129
104
85
54
67
100
93
61
71
69
44
35
33
38
29
36
34
24
27
28
28
21
75
332 AMENTACÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude.
Irlande 51° à 55°
Angleterre ...... 50 à 58
Allemagne 45 à 55
Russie moyenne.. . 50 à 60
Sibérie de rOural. 44 à 67
Sibérie altaïque. . . 44 à 67
Sibérie du Baïcal. . 49 à 67
Dahurie 50 à 55
Sibérie orientale... 56 à 67
Sibérie arctique.. . 67 à 78
Karptschatka 46 à 67
PaysdesTscbukhis. » »
IlesdeTOcéanor"'. 51 à 67
Amérique russe.. . 54 à 72
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.deGr'%rég.alp.etniv. 36oà37o 1500 à 3500 1:121
Roy.deGrenade,rég.niv.. 36 à 37 2500 à 3500 1 : 122
Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 40
Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 : 35
Pic du Midi de Bagnères... « » 1 : 75
Plat, central, rég.monlagn. 44 à 47 500 à 1900 1: 38
Plateau central, sommets.. 44 à 47 1500 à 1900 1: 25
Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 31
Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 . 3S
Longitude.
7°0. à 13°
0.
28
1 0. à 7
0.
33
2 E. à U
E.
44
17 E. à 58
E.
38
55 E. à 74
E.
64
66 E. à 97
E.
43
93 E. à 116
E.
33
110 E. à 119
E.
40
111 E. à 163
E.
54
60 E. à 161
E.
: 9
148 E. à 170
E.
. 20
155 E. à 175
0.
24
170 E. à 130
0.
: 38
170 0 à 130
E.
: 27
PROPORTIONS RELATIVES. 333
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
IlesduCap-Yert 1:i»à 14» 2V0. à 27''0. 0: 0
Canaries 28 à 30 15 0. à 20 0. 1 : .503
Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 O. 1 : -51
Orcades 59 5 O. à 6 O. 1 : 40
Shetland 60 à Ci 3 O. à 4 0.1:103
Feroë 62 9 0. 1 : 49
Islande 64 à 66 16 O. à 27 O. 1 : 23
Mageroë 71 24 E. 1; 16
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 1 : 38
lie Mel ville 76 114 0. 1: 67
lie J. Fernandez.... 33 à 40 S. 76 0. 0: 0
Nouv.Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 O. à 176 0. 1:154
Malouines 52 S. 59 O. à 65 0. 0: 0
La grande famille des Amentacées est celle qui a le plus
d'importance en Europe, non par le nombre de ses espèces,
mais [»ar leur grand développement, et surtout par l'asso-
ciation de ses nombreux individus. Presque toutes les forêts
européennes sont formées par des Amentacées; les bois, les
taillis , les pentes des montagnes leur doivent leur fraîcheur
et leur manteau de verdure. Sans ces végétaux, les zones
tempérées seraient privées de leur plus bel ornement; la
terre y serait sans ombrage et les animaux sauvages sans
retraites et sans abris; sans eux , les régions polaires sem-
bleraient livrées à une affreuse stérilité. Dans ces tristes
contrées, quand le vent des hivers vient emporter les feuil-
les , les campagnes sont encore ornées par quelques arbres,
sur lesquels vient s'attacher un givre soyeux qui étincelle
sous les feux éclatants de l'aurore polaire, et que le soleil dé-
coloré ne peut anéantir.
334 - AMENTACÉES.
Nous réunissons sous la dénomination à' Ameniacées
trois familles distinctes : les CupidifcreSy les Saîicinées et
les BéluUnécs.
Les Cupulifères appartiennent pour la plus grande partie
aux régions tempérées de l'hémisphère boréal et surtout à
l'Amérique septentrionale. Elles manquent dans le nord de
l'Asie, et si elles se retrouvent sous la zone torride, ce
n'est jamais qu'à une grande élévation; l'Afrique n'en pos-
sède qu'un petit nombre d'espèces, et l'hémisphère austral
n'en offre aussi qu'une très-faible proportion.
Les Saîicinées sont surtout abondantes dans les zones
tempérées et froides de l'hémisphère boréal, surtout en Eu-
rope et en Amérique. Elles sont plus rares en Asie et man-
quent à peu près complètement sous les tropiques, si ce
n'est sur les hautes montagnes ; quelques-unes se trouvent
dans l'Afrique boréale.
Les Bétulinées préfèrent aussi les parties tempérées et
froides de notre hémisphère, mais quelques-unes atteignent
les lieux élevés de l'Asie et de l'Amérique tropicale.
En somme , les Amentacées font partie de la végétation
arborescente de notre hémisphère et vont en augmentant en
nombre de l'équateur aux régions polaires. En Europe ,
leur proportion moyenne 1/75 est à peu près atteinte en
France , puis ce nombre diminue au point d'arriver à
1/104 dans le midi de l'Espagne , malgré les montagnes;
1/129 en Algérie, 1/417 en Abyssinie, à cause des mon-
tagnes , et 0 en Nigritie. — Au contraire, en allant au
nord, nous trouvons 1/33 en Angleterre, 1/29 en Scandi-
navie et 1/21 en Laponie. — M. de Humboldt donne les
proportions 1/800 pour la zone torride, 1/45 pour la zone
tempérée , 1/20 pour la zone glaciale.
Dans le sens des longitudes , nous voyons la proportion
FAGLS. 335
des Amentacées varier d'un lieu à un autre, mais se tenir
pourtant au-dessus de la moyenne de l'Europe. Cette pro-
portion arrive même à 1/20 pour le Kamsclialka, et à 1/9
pour la Sibérie arctique, 3Iais si nous comparons l'ensemble
de l'Amérique du nord à l'ensemble de l'Europe , les rap-
ports sont bien différents, 1/75 pour l'Europe, 1/25 pour
l'Amérique.
Notre troisième tableau nous montre que l'altitude a
moins d'inlluence que la latitude , puisque les rapports res-
tent à peu près les raêniies.
Nous ne trouvons pas non plus de jurandes différences
entre les îles et les continents, et d'ailleurs leur peu d'éten-
due ne permet pas de tirer des conclusions bien précises re-
lativement à leurs proportions.
G. PAGUS, Lin.
Les hêtres sont bien moins répandus que les chênes, car
on n'en connaît encore que 7 espèces, dont une seule est
européenne. — 2 habitent Java. — 2 autres l'Amérique
septentrionale. — Il en existe 2 aussi dans l'Amérique du
sud, l'une au Chili, l'autre à la Terre-de-Feu et au détroit de
Magellan.
Fagus sylyatica. Lin. — La majesté du hêtre, son
port élancé et l'ombre épaisse de ses mystérieuses forêts lui
attirent l'admiration des hommes sensibles au grand spec-
tacle de la nature. Habitant de la terre plus d'un siècle avant
nous, il nous reporte à l'existence de ceux qui nous ont
précédés dans l'ordre des temps, qui comme nous se sont
reposés à la fraîcheur de son feuillage ; il lie par de doux
souvenirs le passé au présent de la vie, et nous montre
dans le développement annuel de ses bourgeons un symbole
336 AMENTACÉES.
d'avenir et d'espérance. Le hêtre doit partager avec le chêne
le sceptre des forêts. Il est un des arbres qui ont le plus de
majesté. Son tronc, droit à la base, se divise bientôt en
branches vigoureuses et étagées, dont l'écorce lisse et grise
annonce toute la vigueur. Ses rameaux divisés et flexueux,
ses bourgeons allongés et symétriquement protégés par des
écailles brunes et demi-transparentes, le distinguent en hiver
des autres arbres avec lesquels il est parfois associé. Il at-
teint des hauteurs énormes, un volume prodigieux. En exa-
minant avec attention les bourgeons qui sont situés sur ces
branches, on voit qu'ils sont de grosseur inégale. Celui qui
termine le rameau et qui est destiné à l'allonger , ne contient
que des feuilles, les autres ont souvent, au milieu de leur
jeune feuillage , les rudiments des fleurs. Ceux-là sont plus
volumineux et moins allongés que les autres. Les jeunes
feuilles sont plissées avant leur développement sur leur ner-
vure moyenne, et froncées sur leurs nervures latérales. Cha-
cune d'elles s'appuie aussi sur celle qui en est le plus rappro-
chée. — Vers la fin d'avril ou dans le commencement de
mai , selon l'altitude ou la température, les bourgeons s'en-
tr'ouvrent , et l'on aperçoit le vert pur des feuilles souvent
rehaussé par le rose tendre de stipules caduques ou d'écaillés
intérieures. Ces feuilles , qui étaient restées longtemps in-
décises sur le jour de leur épanouissement , se développent
alors avec rapidité, et bientôt l'arbre offre le spectacle impo-
sant d'une voûte feuillée impénétrable à la pluie, et sous
laquelle la lumière solaire n'arrive qu'en filtrant ses rayons
à travers un feuillage demi-transparent. Les feuilles et les
jeunes pousses sont velues , mais plus tard ces feuilles sont
hsses et lustrées et peuvent persister pendant longtemps.
C'est à l'aisselle de ces jeunes feuilles que naissent les fleurs
qui sont monoïques. Les mâles, réunies en tête globuleuse^
FAGIS. 337
sont placées aux aisselles inférieures , sur des pédoncules al-
longés qui se recourbent et en suspendent les chatons arron-
dis. Les femelles sont géminées ou ternées aux aisselles supé-
rieures, fixées par de courts pédoncules, droites et jamais in-
clinées. Chaque fleur mâle est formée d'un périgone à 6 di-
visions profondes, scarieuses et velues, et de 8 à 9 étamines
à anthères verdâtres qui abandonnent promptement un
pollen abondant. Chaque fleur femelle offre un involucre à
4 divisions duvetées à l'intérieur, et recouvertes d'épines
molles et presque semblables aux stigmates qu'elles entou-
rent. Les deux ovaires sont trigones et terminés chacun par
3 styles dont les stigmates sont papillaires sur les bords.
Chacun de ces ovaires renferme 3 loges à 2 semences cha-
cune, mais 2 de ces loges s'oblitèrent, et celle qui reste
n'amène le plus ordinairement qu'une seule graine à matu-
rité. Le péricarpe est presque épineux, il s'ouvre et laisse
tomber cette graine volumineuse, triangulaire, dont les co-
tylédons épais sont remplis d'huile. — Dans le hêtre comme
dans beaucoup d'autres Amentacées , les fleurs mâles sont
situées en dessous des fleurs femelles, et de plus suspendues
de telle manière que la fécondation est indirecte et que le
pollen d'une branche féconde nécessairement les fleurs d'une
branche intérieure. — Le sol des forêts est jonché de fleurs
mâles qui se détachent après leur courte apparition. Plus
tard , une partie des fruits avorte, se désarticule et tombe ,
et ensuite les faînes , aux enveloppes brunes , précèdent la
chute des feuilles. Celles-ci prennent , avant de mourir ,
des nuances de brun et de pourpre qui contrastent avec la
sombre verdure des autres arbres de la forêt , avec le rouge
vif des cerisiers ou le jaune d'or que prend la cime mourante
des bouleaux. Puis ces feuilles abandonnent leurs rameaux,
et contribuent puissamment à former la couche de terreau
VIII 22
338 AMENTACÉES.
fertile dans laquelle les graines, ensevelies pendant l'hiver,
germent au printemps et ouvrent leurs larges cotylédons
plissés, d'un beau vert en dedans et d'un blanc satiné en
dehors. Quelquefois ces feuilles séminales sont d'un jaune
pur et paraissent étiolées ; elles ne verdissent pas ^ leur tissu
paraît sans vie, il ne prend pas de bleu; il est analogue
aux taches jaunes des feuilles panachées. — Mais le terreau
si abondant formé par la décomposition des feuilles de cet
arbre , ne profite pas seulement au développement de ses
graines, il abrite pendant l'hiver une foule de germes qui se
développent au printemps, et parmi lesquels nous citerons seu-
lement : Prenanlhes purpurea, Conjdalis solida, Slellaria
nemorum, Isopyrum ihaliciroïdesy AlUiim ursinwriy Scilla
Lilio-IJyacinthus, Ilex Aquifolium , Monotropa Hypopilis,
Neollia nidus-avis , Asperula odorata , Phallus impudi-
cus, et cette admirable série de champignons charnus qui
font en automne l'ornement des forêts.
Nature du sol. — Le hêtre croît sur tous les terrains,
et en Auvergne il se trouve partout, excepté sur les calcai-
res , dont la région n'est pas assez élevée et où il ne ren-
contrerait pas une humidité suffisante. II se développe très-
bien sur les granits et y acquiert de très-grandes dimen-
sions. Les terrains volcaniques lui conviennent peut-être
plus que les autres. Un des plus beaux , et peut-être le plus
beau du plateau central , se voit à Juilles , dans le canton
de Latour , sur un plateau basaltique ; ses branches sont
immenses et occupent un espace considérable. En général
ces hêtres isolés, de même que tous les arbres, ont un as-
pect tout différent de celui qu'ils offrent dans les forêts. Libres
dans leur développement, débarrassés des entraves de
l'association qui les gêne et les maintient dans un état de
luttes continuelles , ils prennent de très-grandes dimensions
FAGUS. 339
et le tronc n'est plus la partie principale de l'arbre. En effet,
si on pouvait réunir en un seul faisceau les branches multi-
pliées qui forment la cime du hêtre de Juilles, on aurait, au
lieu d'un tronc conique que l'on attribue aux grands arbres,
un cône renversé comme dans plusieurs palmiers. L'absence
des branches dans ces derniers est sans doute la cause de
la forme de leur stipe. Nous pourrions citer une multitude
d'autres exemples. Les scories des volcans modernes de la
chaîne des monts Dômes nous m.ontrent partout les res-
tes des magnifiques forêts de hêtre qui les couvraient autre-
fois. L'Etna en a aussi de très-beaux , cependant on consi-
dère en général le hêtre comme un arbre des terrains calcaires.
Dans le Jura il est très-vigoureux , mais on le trouve aussi
partout dans les Vosges. Il abonde dans le Siennois, sur les
terrains volcaniques du Montamiata , oii ses feuilles ont at-
taquées, comme sur le plateau central , parle Cympsfagi^
qui y développe des galles aux tubercules roses. A Châ-
teauneuf, Puy-de-Dôme , il croît très-bien sur le porphyre
le plus compacte; ^Yahlenberg dit bien qu'il est abon-
dant dans les Carpathes, sur les terrains calcaires , et qu'il
devient rare sur les granits ; mais les localités citées en Suède
par Wahlenberg lui-même, et par plusieurs autres auteurs,
et les observations discutées par M. Alphonse de Candolle,
dans sa géographie botanique, doivent faire considérer le
hêtre comme dépendant beaucoup plus du degré d'humi^
dite du sol et de l'atmosphère que de la nature chimique ou
physique du terrain.
Altitude. — Cet arbre habite la plaine dans le centre et
dans le nord de l'Europe, où il s'arrête vers le 60^ degré.
Mais, à mesure que l'on avance vers le sud, il s'élève sur
les montagnes , quoique dans le centre de la France on le
rencontre en plaine , jusque dans le Bourbonnais ; tandis
340 AMENTACÉES.
qu'à l'est il s'élève davantage. Voici du reste une série d'al-
titudes que nous avons recueillies dans le travail de M. Ch.
Martins , sur le mont Venloux (Annales des sciences natu-
relles ^ botanique, t. 10, p. 237), dans la géographie bo-
tanique de M. A. de Candolle (t. 1, p. 273), ou d'après
nos propres recherches et observations :
A Ghristiana , par 59** sur le bord de la mer 0
A Kiel , Danemarck, sur le bord de la Baltique réuni
en forêts 0
Montagnes de l'Angleterre 91 à 182
Forêt noire 710
Carpathes (Wahlenberg.) 1256
Albanie (Boue) 950 à 1300
Jura (de Candolle) 1600
Jura, au Chasserol (Thurmann) 1500
Alpes bavaroises , limite supérieure 1381
Alpes, Grimsel (Martins) 985
Riesengebirge , Silésie autrichienne (Schneider). . . 747
Hochgebirge , Silésie (Wimmer) 1299
Alpes Algauer, côté occidental (Sendtner) 1381
Id., côté oriental (Ser.dtner) 1348
Suisse septentrionale , limite supérieure ( Hegetsch-
weiler et Heer) 1364
Suisse centrale, moyenne (Wahlenberg) 1322
Terrain calcaire du nord de la Suisse , pentes exposées
au soleil (Heer) 1478
Id., pentes septentrionales (Heer) 1267
Id., moyenne (Heer) 1380
Suisse septentrionale , Tyrol ( Unger) 1315
Salève (A. de Candolle) 1600
Oberland Bernois , forêts (Kasthoffer) 1202
FAGDS. 341
Oberland Bernois , individus isolés ne mûrissant plus
leurs fruits (Kasthoffer) 1462
Suisse méridionale (Wahlenberg) 1428
Vallée d'Uri (Wahlenberg) 942
Vallée de Hasli ( Wahlenberg ) , 974
Alpes des Grisons, côté septentrional (Moritzi).. . . 1299
Alpes du Tessin (Heer) 1516
Col de Tende ( Schouw ) , moyenne 1 567
Bugey (Thurmann) 1200
Dauphiné (Thurmann) 1300
Mont Cenis, côté de l'Italie (Schouw) 1598
Scheeberg, au nord de Fiume , montagnes cotières
d'Istrie (Hen(ler) 1559
Nord de Venise , sur Dolomie (Fuchs), limite supé-
rieure 1 624
Apennins (Schouw), moyenne 1836
Midi de l'Italie (Tenore) , minimum 800
Id., (Tenore), maximum 1200
Etna , nord (Gemellaro) 1770
Id., sud (Gemellaro) 2085
Id., ( Schouw) 1949
Id., (Prestl et Philippi) 1927
Auvergne , maximum 1500
Id. , minimum 700
Mont Ventoux , sud ( Martins ) 1666
Id., nord (Martins) 1576
Versant septentrional des Pyrénées (Parrot) 1591
Canigou , limite supérieure (Massot) 1623
Caucase , minimum ( Meyer) 600
Id., maximum (Meyer) 1400
Taliisch , minimum (Ivleyer) 800
Id., maximum (Meyer) 1900
342 AMENTACÉES.
On voit , par cet exposé, que le hêtre peut s'accommoder
d'altitudes très-différentes et que souvent il dépasse les
moyennes indiquées , mais alors il reste rabougri , à l'état
de buisson, et ne fructifie plus. Ses écarts , selon l'exposi-
tion et les versants des montagnes , sont quelquefois assez
considérables ; cet écart est en moyenne de 279™ pour les
Alpes, de 289™ pour le mont Ventoux, et il atteint jusqu'à
400™ sur l'Etna.
A ces diverses altitudes, et surtout à ses limites moyenne
et supérieure , le hêtre est souvent en lutte avec le sapin
Abies pectinata et A. exceîsa). Sur les montagnes de l'Au-
vergne, le sapin domine ordinairement le hêtre et lui per-
met seulement d'aborder ses clairières, mais il semblerait
que peu à peu le hêtre devienne dominant, et ce fait curieux a
été confirmé , au mont Dore même, lors de la réunion de la
société Botanique de France , par un savantsuédois, M. Vau-
pell, de Copenhague. « S'il est vrai, dit-il, comme l'assurent
les habitants , que le hêtre ne s'est introduit dans les sapins
que depuis peu de temps et qu'il tend toujours à ^gagner , il
y a une grande analogie avec ce qui se passe dans d'autres
pays. En effet, en Danemarck , un examen attentif des ar-
bres ensevelis dans les tourbières a permis de constater que
c'est depuis 2,000 ans environ, que le hêtre qui , aujour-
d'hui , constitue essentiellement les forêts naturelles, a en-
vahi ces forêts composées jadis uniquement de pins fPinus
syhestnsj , de chênesoude bouleaux. La destruction du pin
a été si complète, que de nos jours il ne reste plus dans le
pays un seul pied de cette essence qui soit réellement sau-
vage. Pour trouver des pins, il faut fouiller les tourbières,
d'où on retire chaque année (surtout dans l'île de See-
land), une énorme quantité de troncs et de cônes apparte-
nant au P. syîvesiris; par contre, dans ces mêmes tour-
FAGCS. 343
bières, on ne rencontre jamais ni branches, ni feuilles, ni
fruits de hêtre.» — « En Hollande, continue M. Vaupell ,
on a constaté les mêmes faits. A l'époque oii César péné-
tra dans la Bretagne (aujourd'hui l'Angleterre), il n'y trouva
pas le hêtre qui y est si répandu de nos jours. Enfin , il est
probable que les forêts de hêtres qui existent en Normandie,
résultent aussi de l'envahissement de cet arbre. Dans tous
ces pays, le hêtre est un intrus. Sa marche envahissante se
dirige toujours de l'ouest vers l'est, et dans cette migration,
il a déjà atteint les limites de la Russie d'Europe. A l'île de
Moen , en Danemarck , le hêtre a succédé au chêne et au sa-
pin. Comment expliquer de pareils faits ? Quelques natura-
listes , dit M. Vaupell , sont d'avis que la végétation des
orêts subit, de siècle en siècle, des alternances régulières ,
analogues à celles que l'on appelle en agriculture des asso-
lements. Mais l'envahissement du hêtre me paraît un phé-
nomène tout différent. Il remonte à 1,000 ou 2,000 ans,
et j'aimerais mieux , quant à moi , le regarder comme une
migration assimilable à celle des plantes qui émigrent des
formations anciennes , pour s'établir sur de récents terrains
d'alluvion. » (Bulletin de la soc. bot. de France, t, 3, p.
483 . ) Il semble , malgré cette note intéressante de M. Vau-
pell , que cet arbre subisse quelquefois les effets de l'alter-
nance ; ainsi M. de Candolle rapporte l'observation faite par
M. Mengy de la probabilité de la disparition du hêtre dans
\a fagîie de Trelon (nord); mais j'ai pu dans ma jeunesse
constater dans cette belle forêt que le chêne envahit aujour-
d'hui, la présence de vieux hêtres, qui, presque seuls, cons-
tituaient la futaie sous laquelle je récoltais de magnifiques
espèces de champignons charnus. J'ai vu le même fait se re-
produire dans la forêt des Ardennes et le hêtre chassé de
ses antiques domaines parle bouleau et le genévrier.
344 AMENTACÉES.
Géographie. — Un arbre qui s'élève aussi haut sur les
montagnes , ne peut atteindre des contrées bien méridio-
nales; cependant, au sud, on a rencontré le hêtre en
France , dans une partie de l'Eepagne , dans le midi de
l'Italie et en Sicile , s'échelonnant , dans ces divers pays à
des altitudes différentes , et c'est à peine si, en plaine et
dans les conditions les plus favorables, il atteint 43 degrés.
— Au nord , il est commun en France , en Belgique , en
Allemagne, en Scandinavie, oii sa limite existe à Alver-
sund, en Norvège, par ôO^Sl'; en Suède il arrive à bS'^
sur la côte sud-ouest , et à 57® sur la côte sud-est ; il existe
en Angleterre , en Irlande, en Ecosse, jusqu'au 57". — A
l'occident, il reste en Irlande et dans les Asturies. — A
l'orient, il croît en Suisse, en Italie, en Dalmatie,en
Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , sur l'Olympe by-
thinique, en Tauride , dans le Caucase, en Géorgie, jus-
que sur les bords de la Caspienne ; dans les Russies moyenne
et australe ; en s'avançant ainsi à l'est , le hêtre s'abaisse en
latitude , comme le démontre très-bien la carte publiée par
M. A. de Candolle , et il s'abaisse à tel point , qu après avoir
dépassé le GO*' parallèle , il descend en Tauride au 45"^ et le
suit jusqu'à la Caspienne. — La courbe formée par les li-
mites du hêtre dans les plaines de l'Europe suit à peu près
la même ligne isothermede 7,5 centigrades. Sa limite la plus
septentrionale, sur la côte orientale delà Norvège, n'atteint
pas celle de 4,9 , tandis que sur les bords de la Caspienne
elle descend presque à l'isotherme de JO.(Ch. Martins,
Ann. des sciences nat.,i. 10, p. 237. ) — Quant à la com-
pensation entre la latitude et l'altitude , on peut calculer
que 168" égalent 1 degré , et que 242'" correspondent en
latitude à un décroissement en température de l*' pour la
moyenne de l'année.
fl CASTANEA. 345
Limites d^extension de Vespèce.
Sud , Sicile 38<* \ Ecart en latitude :
Nord , Norvège GO j 22°
OcctWe/i?, Irlande 12 0.| Ecart en longitude:
Orient , Mer Caspienne 45 E. ) 57"
Carré d'expansion 1254
G. CASTANEA, MUlcr.
Distribution géographique du genre. — Les châtaigniers
sont pour la plupart de grands arbres dont on connaît 1 5 es-
pèces, distribuées en 2 centres principaux. — Le premier
et le plus nombreux , est formé de 6 espèces des Indes
orientales et 1 de la Chine. — Le second se compose de
5, originaires de Java. — 2 châtaigniers vivent dans l'Amé-
rique du nord, et un seul, végétal gigantesque, vit dans
l'Europe méridionale.
Castanea vulgarts, Lam. — Près du hêtre se place
le châtaignier, qui est aussi un des plus beaux arbres du
continent européen. Plus que le hêtre encore, il devient
énorme, et son tronc, entouré d'une écorce grise et
gercée , offre presque toujours les indices d'une torsion in-
décise dans un sens ou dans un autre. Ses branches sont
largement étagées , et ses bourgeons volumineux, qui s'ou-
vrent très-tard , laissent sortir des feuilles allongées et régu-
lièrement dentées, couvertes, dans leur jeunesse , d'une
poussière résineuse, et qui deviennent ensuite d'un beau
vert et cartilagineuses. Lorsqu'à la fin de juin toutes ces feuil-
les se sont entièrement développées, on voit paraître sur les
346 A3IEINTACÉES. *
branches fertiles et au sommet de l'arbre, une multitude de
(leurs , dont les mâles, disposées en brillants panaches, font
du châtaignier la plus belle décoration des vallées sauvages
des montagnes. Là encore , les fleurs mâles naissent de
boutons particuliers, situés en-dessous des femelles, mais
elles sont dressées en longs chatons , d'un blanc jaunâtre et
d'une odeur désagréable. Elles sont réunies le long de leur
axe par petits faisceaux composés de plusieurs fleurs. Cha-
cune d'elles offre un calice à 6 divisions et 15 à 20 éta-
mines , dont les longs filets , repliés sur eux-mêmes , se dé-
bandent instantanément et lancent des nuages de pollen
jaunâtre. Ces fleurs sont si nombreuses , que souvent elles
tombent sans s'épanouir, ou du moins avant que plusieurs
de leurs étamines n'aient ouvert leurs loges ou déployé leurs
filets. Les fleurs femelles , au nombre de 3 à 4, à la dernière
aisselle, occupent la base d'un axe qui porte aussi quelques
fleurs mâles , mais qui se désarticule et tombe peu après
qu'elles sont épanouies. Elles sont enfermées dans un in-
volucre hispide, qui s'accroît après la*fécondation et de-
vient un péricarpe épineux. Chacune d'elles a un périgone
coriace et quinquéfide ; l'ovaire est à 6 loges, à 2 ovules
chacune , et se termine par 6 styles cornés et fisses qui peu-
vent cependant retenir leur pollen et le transmettre à des
stigmates peu apparents. De nombreux avortements ont
lieu comme dans le hêtre , car, à l'époque de la dissémina-
tion , l'involucre, d'un beau vert jaunâtre et fortement
hérissé, s'ouvre en 4 valves satinées à l'intérieur , et met à
découvert 3 châtaignes , dont 2 extérieures , plus grosses ,
et une intérieure , aplatie et pressée par les 2 autres. Cette
graine, d'un beau brun, est toujours marquée d'un large
ombilic, et ses cotylédons, soudés, restent enfouis pen-
dant la germination, et se transforment en une matière su-
CASTANEA. 347
crée et nutritive qui alimente le grand arbre dans le pre-
mier mois de son existence.
Nature du sol. — Altitude. — Le châtaignier est pres-
que complètement exclu des terrains calcaires , mais il vé-
gète très-bien sur les granits , sur les micaschistes , les
grès houillers , les grès du lias , les alluvions siliceuses , les
molasses et les laves des volcans modernes. En Auvergne ,
où il n'est pas commun, on le trouve sur les falaises graniti-
ques qui bordent le bassin de la Limagne ; on ne trouve plus
que le noyer sur les terrains calcaires dont les bords viennent
s'appuyer sur ces falaises ; mais si un courant de laves sépare
les deux terrains , les deux arbres vivent mêlés sur cette lave.
Le terrain granitique lui convient parfaitement. Près de Vis-
contat , canton de Saint-Rémy ( Puy-de-Dôme), on voit un
énorme châtaignier dont les branches sont mutilées. Il a
9 mètres de circonférence à hauteur d'homme. Son tronc
est creux et six personnes pourraient y dîner autour d'une
petite table. Trois autres châtaigniers d'une grande beauté et
surtout d'une grande vigueur existent aussi à Frissonet, prés
de Vollore. Ils sont aussi sur le granit. On voit le châtai-
gnier sur le lias ferrugineux d'Alais oiî il vit avec le chêne
vert. Il est très-commun dans la Lozère, oii il prospère sur
les granits et surtout sur les micaschistes. Il végète dans les
vallées creusées dans le terrain primitif et s'élève presque
jusqu'au calcaire dont il marque la limite. Si une montagne
est entièrement schisteuse, les châtaigniers en couvrent le
sommet ; si elle a , au contraire , un chapeau calcaire, l'ar-
bre fuit ce terrain et n'atteint pas même sa limite, comme
si les éboulis calcaires lui étaient contraires. Aussi ces pla-
teaux ou causses sont presque désolés , privés de végétation
arborescente, tandis que des châtaigniers touffus ornent
tous les sols schisteux. Il constitue , près de Florac , sur tou-
348 AMENTACÉES.
tes les pentes des montagnes, de magnifiques bosquets. Une
jolie pelouse s'étend sous ces beaux arbres, et le soleil qui se
glisse dans les éclaircies de leurs branches vient échauffer la
terre et lui faire produire quelques fleurs. Le Bellisperennis^
le Veronica Chamœdris , VAjuga genevensis, le Dianthus
carMwsmnorwm, rompent l'uniformité de la verdure. Quand
le sol est moins uni , que le gazon n'a pu le couvrir, on y
voit les touffes vigoureuses et multipliées de Vllelleborus
fœtidus, de VAsclepias Vinceloxicum , du Silène in flala ,
de VEuphorbia cyparissias, et çà et là le Digilalis purpurea .
De très-beaux châtaigniers vivent encore sur le granit au Vi-
gan. On trouve cependant de vastes terrains primitifs si-
tués dans les mêmes conditions et qui sont dépourvus de
châtaigniers. De Candollc a fait depuis longtemps cette re-
marque dans le centre de la France. « Les départements de
la Creuse , du Puy-de-Dôme , de la Corrèze et de la Haute-
Vienne , forment , dit-il , un plateau granitique fort sembla-
blement homogène ; si les deux premiers de ces pays sont
complètement dépourvus de châtaigniers, les deux autres en
sont entièrement couverts. »
AUilude. — Cet arbre croît en plaine et sur les
montagnes, mais toujours à une faible altitude. De Can-
dolle l'indique à 1,400'" dans les Apennins. M. Boissier
entre 800 et 1,600™ dans le midi de l'Espagne. Tenore le
cite dans le royaume deNaples entre 300 et 800™. En Tur-
quie, selon M. Boue (Voyages, t. 1, p. 426), il forme çà et
là de petits bois, surtout dans la Turquie occidentale , à des
niveaux au-dessous de 600™. Mais il s'élève bien plus haut
dans le sud. Il abonde principalement dans la Croatie tur-
que, à l'ouest du Verbas à 5 à 600™, dans l'Albanie supé-
rieure il se tient vers 500™. Mais sur la pente méridio-
nale du Schad , il s'élève jusqu'à 800™.
QUERCUS. 349
Géographie. — Au sud, il se trouve en France , dans le
midi de l'Espagne , en Corse , en Sardaigne. — Au nord ,
il croît en France , peut-être spontanément en Belgique et
dans le raidi de l'Angleterre. — A l'occident , il est en Por-
tugal. — A l'orient , il existe en Italie , en Sicile , en Dal-
matien en Croatie, en Turquie, en Grèce, en Tauride ,
dans le Caucase et en Géorgie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Espagne 36« | Ecart en latitude :
Nord, Angleterre? 50 i 14»
Occident , Portugal. 10 0. i Ecart en longitude :
Orient, Géorgie 47 E. ) 57^
Carré d'expansion 798
G. QUERCUS^ Lin.
Distribution géographique du genre. — Les chênes
sont pour la plupart de grands et beaux arbres , vivant en so-
ciété et composant de magnifiques forêts. Ce sont eux sur-
tout qui décorent la zone tempérée de l'hémisphère boréal.
Leur nombre s'élève aujourd'hui à environ 200. — Leur
patrie principale est l'Amérique du nord , où plus de 80 es-
pèces sont distribuées sur les montagnes du Mexique, de la
Nouvelle-Espagne , de la Nouvelle-Grenade , et dans les
plaines; de la Caroline , de la Virginie , des autres parties
des Etats-Unis et du Canada. La beauté des forêts de
l'Amérique du nord est due en grande partie à ces arbres
majestueux. — Après l'Amérique , un autre centre est aux
Indes orientales , car sur 52 espèces qui se trouvent en Asie,
33 croissent aux grandes Indes ou dans le Népaul , s'éle-
350 A3IENTACÉES.
vantjusqu'à uneassez grande hauteur sur les flancs des monta-
gnes. Un autre groupe de 10 à 12 espèces vit à la Chine et
au Japon ; les autres chênes asiatiques croissent sur le Cau-
case , en Syrie ou dans l'Asie mineure. — Les chênes euro-
péens , au nombre de 40 environ, sont très-dispersés , mais
la majeure partie reste dans l'Europe australe, en Espagne,
en Italie , en Sicile , en Portugal ; quelques-uns en Hon-
grie , en France et en Allemagne. — Ces arbres sont aussi
très-abondants sur les montagnes de Java, oii Ton en a re-
connu 17 espèces. — Enfin , 2 seulement sont spéciale-
ment propres à l'Afrique, l'un croît à Madère, l'autre en
Mauritanie.
QuERCus SESsiLiFLORA , Ehrh. — Grandeur, puissance
et majesté, tels sont les attributs du roi de nos forêts , de
ces arbres gigantesques qui voient s'écouler plusieurs généra-
tions dans leur vie bien plus que séculaire. Leur tronc , sim-
ple d'abord et quelquefois tortuej^x dès son origine, recou-
vert d'une écorce lisse et comme vernissée dans sa jeunesse ,
se divise en une cime étendue. Des bourgeons bruns et
écailleux sont disposés sur ses branches, et l'un d'eux est
toujours situé à leur extrémité , chargé de continuer les
pousses de l'année précédente. A la fin d'avril , dans nos
climats, ces bourgeons s'entr'ouvrent et de jeunes feuilles
d'un vert tendre paraissent en abondance et sont parfois
surprises parles gelées du printemps. A peine le chêne a-t-
il revêtu cette parure si fraîche , que ses Heurs se montrent
à l'aisselle de ses feuilles ; les unes sont mâles et nombreu-
ses , réunies par petits paquets le long d'un axe allongé
et filiforme qui (lotte au gré du vent. Un petit périgone,
plus ou moins découpé , s'ouvre pour laisser sortir un
nombre déterminé d'étaraines, qui aussitôt répandent dans
QUERCDS, 351
l'air des nuages d'un pollen abondant. A la môme épo-
aue , des fleurs femelles naissent au-dessus des fleurs mâles
et retiennent le pollen qui tombe des branches supérieures
sur leurs stigmates en massues glutineuses. Ces fleurs sont
formées de petites écailles scarieuses , au milieu desquelles
est un ovaire à 3 loges dispermes. — Dès que la féconda-
tion est opérée, les chatons mâles se détachent et tombent,
l'ovaire grossit, ses loges s'atrophient, les semences avor-
tent , une seule persiste et grossit pendant que l'involucre
écailleux agrandit et soude ses bractées et les transforme
en une cupule élégante oîi le gland reste fixé jusqu'à l'é-
poque de sa maturité. Les feuilles, qui tous les jours se fon-
cent davantage , se développent entièrement pendant la
maturation ; elles sont larges et sinueuses sur leurs bords,
à nervures très-saillantes en dessous , et généralement dis-
colores et plus pâles à leur partie inférieure; mais rien n'est
plus variable que leur forme et leur grandeur. A la fin de
l'automne , ces feuilles se flétrissent et se dessèchent sans
tomber ; elles persistent pendant l'hiver, et au printemps ,
le jeune bourgeon qui grossit à leur aisselle, fait l'effet d'un
levier , et , s'appayant à la fois sur le pétiole roidi et sur le
rameau qui le supporte , il renverse les feuilles qui disparais-
sent pour permettre à l'arbre de reprendre sa fraîche et
nouvelle parure. — Sa floraison, dans nos climats, a lieu
en avril et en mai. Sa foliation ne commence qu'à la
fin d'avril, après un repos absolu de 110 jours environ,
tandis que le hêtre , placé dans les mêmes conditions , se
repose 149. M. Quetelet a calculé l'ouverture de ses bour-
geons pour Bruxelles, pour une moyenne de 10 années,
au 25 avril ; M. Heer indique la même phase à Madère ,
le 20 février.
Nature du sol. — Altitude. — Ce chêne est presque
352 AMENTACÉES.
indifférent et se trouve à peu près sur tous les terrains. —
Il ne s'élève pas très-haut ; en Auvergne , il atteint à peine
600"; de Candolle le cite à 1,200™ dans les Alpes et dans
le Jura. Wahlenberg dit cependant que dans la Suisse sep-
tentrionale il constitue des forêts assez clairsemées sur le
versant des montagnes basses et se trouve partout , mais
qu'il devient rare au-dessus de la limite supérieure du ceri-
sier. On trouve pourtant encore le (?.sesst7i/?ora à 1,1 00*", le
Q. pedunculata ne s'élève pas aussi haut. Sur le mont
Ventoux, il croît à 520™ au sud , à 700™ au nord; il se
trouve encore rabougri à 1,130™ sur le versant sud (Mar-
tins). Ledebour le mentionne à 800™ dans le Caucase, et
il cite une variété ibcrica comme vivant dans le TalUsch,
entre 300 et 2,200™. Tenore cite le Q. robur (sans autre
désignation) entre 300 et 800™, dans le royaume de Na-
ples. M. Martins lui assigne 800™ comme maximum sur le
Grimsel. Le chêne {Q. robur, lequel?) monte sur l'Etna
à 1,700™ au nord et à l'ouest, el à 2,100™ au sud et à l'est.
En Auvergne, le Q. sessiliflora le plus élevé que nous ayons
vu, croissait sur le granit à la Forêt près de Seychalles, can-
ton de Saint-Rémy , à 650™ environ ; il était isolé et d'un
volume prodigieux.
Géographie. — Au sud , on trouve ce chêne en France,
dans le nord de l'Espagne, en Italie, en Sardaigne et en
Grèce. — Au nord , il est répandu en France , en Belgique ,
en Allemagne , oii il forme de magnifiques forêts ; il atteint
le Danemarck , la Gothie et la Norvège , où il s'arrête au
60° 57'. — A l'occident, il vit en Portugal, en Angle-
terre et en Irlande, jusqu'au 59°. — A l'orient, il existe
en Suisse , en Italie , en Croatie , en Hongrie , en Transyl-
vanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le Cau-
case, la Géorgie, le Taliisch ; dans la Russie moyenne jus-
QUERCUS. 353
qu'à Saint-Pétersbourg et dans l'île d'Osilie, à Moscou et
dans la Russie australe.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Grèce 39® ) Écart en latitude :
iVorrf , Norvège 61 i 22«
Occident , Irlande 11 0. ) Écart en longitude :
Orient , Woiga 45 E. j 56°
Carré d'expansion 1232
QuERCcs PEDUNCULATA. Ehrli. — Roi comme le précé-
dent, majestueux comme lui et longtemps confondu sous le
nom linnéen de Q. robur, avec le Q. sessiliflora, ce bel
arbre offre les mômes caractères , mais ses glands , portés sur
de longs pédoncules , le font distinguer. Il fleurit comme le
Q. sessiliflora dans le courant du mois de mai, et ses fruits
mûrissent aussi en automne et se détachent par un large
ombilic de leur capsule protectrice.
Nature du sol. — Il est aussi assez indifférent; mais sur
le plateau central il habite surtout les granits , les argiles
sableuses et les laves. On en voit à Pontgibaud un grand
nombre sur la lave du puy de Corne et sur le bord de la
Sioule, qui offrent des formes très-différentes. Le port et le
feuillage diffèrent peu , mars les glands sont loin d'être sem-
blables. On trouve beaucoup de diversité dans leur grosseur
et dans leurs formes , dans les dimensions de la cupule , dans
le nombre de fruits portés sur chaque pédoncule. On voit de
gros glands courts et arrondis dans de petites cupules,
d'autres à demi-enfoncés dans cet involucre qui s'est beau-
coup agrandi. Il y a des glands ovales, allongés, et parfois
les cupules sont si larges que le gland semble plutôt posé
VIII 23
354 AMENTACÉES.
qu'entouré et serré par ces petites bractées. Ordinairement
il n'y a qu'un gland sur chaque pédoncule et un second
avorté , mais certains arbres amènent à la fois leurs deux
fruits à une complète maturité. Les pédoncules sont quel-
quefois si longs que le gland est pendant; d'autres fois le fruit
est dressé parce que son support est très-court, et ce dernier
vient même à manquer totalement. On ne peut voir que de
simples variétés dans toutes ces différences. — Près deChâ-
teauneuf (Puy-de-Dôme) , on trouve sur le granit compacte
et peut-être sur le porphyre , un chêne magnifique dont les
branches sont immenses. — On en voit de plus beaux en-
core sur les argiles sableuses , près de Thiers et notamment
au château de Lavaure. — Un autre également admirable
végète sur le granit, aux Granges, canton d'Olliergues.
Altitude. — Cet arbre s'élève un peu moins que le précé-
dent, cependant de Candolle le cite à 1,200"^ dans le Jura.
Nous ne le trouvons pas en Auvergne au-dessus de 700™.
Ledebour l'indique dans sa flore à 800™ dans le Caucase.
Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espa-
gne jusque dans le centre , en Sardaigne et en Grèce. —
Au nord , il arrive comme le précédent en Suède et en Nor-
vège, même en Finlande , et en Angleterre jusqu'au 58*^.
— A l'occident, il se trouve en Portugal. — A l'orient, il
est en Suisse , en Itahe , en Dalmatie , en Croatie , en Hon-
grie , en Transylvanie , en Turquie , en Tauride , dans le
Caucase, en Géorgie, dans le Taliisch , dans les Russie»
septentrionale , moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Grèce 39** ] Écart en latitude :
Nord, Norvège 63 ) 2i«
QLERCCS. 355
Occident , Portugal 10 O. '| Écart en longitude :
Orient j Russie moyenne. ..... 50 E. j 60**
Carré d'expansion 1440
QuERCUS ptJBESCENs, Wild. — Même type que le pré-
cédent ; il forme peut-être un arbre moins élevé et plus
rameux. Ses bourgeons laissent épanouir des feuilles ten-
dres et pubescentes , d'un vert grisâtre, qui sont mêlées
à de nombreux chatons suspendus, mais en vieillissant
ces feuilles prennent aussi de la consistance et se fon-
cent en couleur comme celles des autres espèces. Ses fruits
sont sessiles, ordinairement réunis par petits groupes et
moins gros que ceux des chênes précédents. — Il fleu-
rit en avril.
Nature du sol. — Altitude. — Il vit sur tous les ter-
rains, mais il semble préférer ceux qui sont calcaires et mar-
neux. Nous le trouvons aussi en Auvergne sur les basaltes, et
nous l'avons vu au Vigan constituer avec des Cistus des
bosquets sur le terrain primitif. Il s'élève peu dans les mon-
tagnes. Il ne dépasse pas 500™ sur le plateau central de la
France. M. de Candolle l'indique , d'après Philippi , entre
1,000 et 1,600" sur l'Etna.
Géographie. — Au sud , on le rencontre assez commu-
nément en France, en Espagne, jusque dans le centre,
dans le midi de l'Italie , en Sicile. — Au nord , il est moins
répandu ; il atteint cependant la Belgique, les bords du
Rhin, et la Podolie. — A l'occident , il végète en Portugal.
— A l'orient , il est en Suisse, en Dalmatie, en Croatie ,
en Hongrie , en Transylvanie , dans l'Albanie , la Haute-
Mœsie , la Bulgarie, la Servie , le Péloponèse , la Tauride,
dans le Caucase et la Géorgie , dans les Russies moyenne et
australe.
356 AMEMACÉES.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Sicile 38" I Ecart en latitude ;
Nord, Podolie 50 12°
Occident , Poitugal 10 0. ) Écart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. j 57"
Carré d'expansion 684
QcERCUS Ilex , Lin. — Très-différent de nos chênes à
feuilles caduques , celui-ci constitue des forêts qui conser-
vent pendant l'hiver un feuillage terne et monotone qui sem-
ble éternel. Jamais il n'offre ce caractère de fraîcheur que
présentent nos forêts , quand les arbres qui les composent
ouvrent leurs bourgeons écailleux. Son tronc est peu élevé et
rameux ; ses (euilles ovales , entières ou dentées, sont très-
souvent blanchâtres et cotonneuses en dessous et d'un
vert sombre en dessus. Ca* feuilles varient à l'infini, et il en
est de même des fruits qui sont de toute grosseur et mon-
trent la forme arrondie jusqu'à l'ovale le plus allongé ; tou-
tes ces variétés sur un très-petit espace et quelquefois sur le
même arbre. — Il lleurit en mai et en juiu.
— Nature du sol. — AUitude. — Ce chêne est indiffé-
rent , mais on le rencontre en France plus souvent sur les
calcaires que sur tout autre sol. Il constitue à peu près tous
les bois du département du Gard et d'une grande partie du
midi de la France. On le trouve pourtant mélangé au chêne
ordinaire, qui atteint de très-grandes dimensions dans le
midi comme dans le nord ; le Q. Ilex ne devient jamais
aussi grand, mais on en voit de très-gros sur les causses, en-
fonçant leurs solides racines au milieu des blocs calcaires. Il
y est ordinairement associé aux Phyllirea , au Jimiperus
OxicedruSy au llosa sempervirens , au Pistacia Terehen-
QUERCUS. 357
thuSy etc. ■ — Il croît en plaine et sur les montagnes ; dans le
midi de la France il atteint ÔSS"" sur le versant sud du
mont Ventoux, et 618"" sur le versant nord. Il dépasse
1,000'a dans le midi de l'Espagne, et atteint 1,300™ sur
les flancs de l'Etna. Tenore lui assigne seulement 300™ dans
le midi de l'Italie. D'après M. Martins , le nombre de mè-
tres d'altitude qui doit compenser un degré de latitude, est
pour cet arbre de 216, et ce chiffre est de 284 pour faire
l'équivalent de 1 degré de décroissement en latitude sur la
moyenne annuelle.
Géographie. — Au sud , le chêne vert croît en France ,
en Espagne , en Algérie jusque sur les montagnes de l'Au-
rès , dans toute la région méditerranéenne , l'Egypte ex-
ceptée, en Palestine au désert de Saint-Jean-Baptiste,
près de Jérusalem (Bové). — Au nord, il arrive sur le re-
vers méridional du plateau central de la France, entre
Alais et Villefort , et sur les bords de la mer à Nantes , et
à l'île de Noirmoutiers , oii il forme un bosquet mêlé au
Rhamnus Alalernus. A l'occident , il existe en Portugal ,
— A l'orient , il végète en Italie , en Sicile , en Dalmatie ,
en Hongrie, en Grèce , en Turquie, dansl'Albanie moyenne,
en Thessalie , dans toute la Macédoine maritime et la Syrie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Jérusalem 32'' | Écart en latitude :
Nord , France 47 1 15«
Occident, Portugal 1 0 O. ) Écart en longitude :
Orient , Syrie 33 E. -^ 43«
Carré d'expansion 045
QuERCUs cocciFERA , Lin^ — Il croît dans les lieux secs
358 AMENTACÉES.
et incultes , où, loin de s'élever comme les précédents, il ne
forme que des buissons bas et rameux. Ses feuilles sont pe-
tites, minces, nombreuses, glabres, luisantes, ovales,
bordées de dents allongées et épineuses. Les glands sont pe-
tits et ovales, enfermés dans une cupule hérissée en de-
hors de pointes raides , ouvertes et très-dures. Ce gland
ne grandit sensiblement qu'une année après sa fécondation,
et il ne tombe qu'au bout de 18 mois. — 11 fleurit en
avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur tous les ter-
rains, mais il préfère les calcaires.il habite la plaine et les
montagnes. M. Boissier le cite dans le midi de l'Espagne
entre 300 et 1,600°».
Géographie. — Il est plus méridional que le précédent.
Au sud , il végète en France , en Espagne , en Corse , en Al-
gérie , en Syrie près de Jérusalem , dans le désert de
Saint-Jean-Baptiste, oii*Bové l'a vu mêlé au Q. llex.
— Au nord , il se tient à une petite distance au sud du
plateau central de la France , n'atteignant même pas
Alais ; il est en Dalmatie. — A l'occident, il croît en Por-
tugal. — A l'orient, il existe en Italie, en Sicile, en
Grèce , au mont Athos , en Albanie, en Thrace et en Syrie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Jérusalem 32» | Écart en latitude :
Nord , Dalmatie 44 i 12»
Occident, Portugal 10 O."! Ecart en longitude:
Orient , Syrie.. .' 33 E. j 43°
Carré d'expansion 516
G. CORTI.US, Lm.
Distribution géographique du genre. — Les noisetiers
CORYLBS. 359
sont de jolis arbrisseaux peu nombreux sur la terre , mais
vivant souvent en société , et formant les taillis des forêts et
les buissons des montagnes. On n'en connaît que 10 espè-
ces. 4 sont européennes, du centre et du midi de ce continent.
— 3 sont asiatiques : 2 des Indes orientales , 1 de la Si-
bérie. — 3 habitent l'Amérique septentrionale, contrée oii
presque tous les arbres et arbrisseaux de l'Europe ont leurs
espèces parallèles.
CoRYLrs AvELLANA, Lin. — Il existe dans les forêts des
arbres dont les cimes élevées et largement feuillées , consti-
tuent des voûtes de verdure , sous lesquelles les rayons brû-
lants du soleil ne peuvent pénétrer. Il en est d'autres, de
taille moins élevée, qui, craignant l'ombre de ces futaies,
restent sur la lisière des bois, ou s'aventurent dans leurs clai-
rières , ou forment ailleurs des taillis fourrés et buissonneux.
De ce nombre est le noisetier, dont les branches, longues et
(lexibles, paraissent en hiver, recouvertes d'unépiderme
fauve et léger , sous lequel la moelle corticale s'étend sous
la forme d'une lame verte etcelluleuse. Avant que le prin-
temps n'ait signalé son arrivée , et quelquefois même en
janvier ou février, le noisetier, stimulé par quelques beaux
jours, allonge des chatons mâles, qui bientôt suspendus,
écartent leurs écailles qui portent chacune 8 étaminesuni-
loculaires, et jettent dans l'air de petits nuages d'un pollen
inutile, puisque les fleurs femelles n'ont pas encore paru.
Plus tard , de nouveaux chatons fleurissent encore , mais
alors des bourgeons écailleux , assez gros et arrondis, situés
en dessous des fleurs mâles, laissent sortir du milieu des jeu-
nes feuilles qui sont encore complètement endormies , de
petites houppes d'un carmin très-vif, qui sont les stigmates
géminés de plusieurs ovaires réunis. Le noisetier offre alors
360 AMENTACÉES.
un aspect très-singulier , il est couvert de chatons allongés et
i-uspendus , que le moindre vent fait osciller , et à moins que
des froids très-rigoureux ne surviennent, la fécondation est
assurée. Peu après , les chatons mâles sont llétriset se déta-
chent , les stigmates sont desséchés , et les ovaires fécondés
restent plus d'un mois, et quelquefois deux, ensevelis au
milieu des jeunes feuilles et des écailles, sans donner signe de
vie. Enfin , le printemps arrive , et le noisetier , comme les
autres arbres , s'empresse d'ouvrir ses bourgeons et de mon-
trer ses feuilles et ses jeunes pousses de l'année. Ces orga-
nes sont velus, et parfois couverts, dans leur jeunesse, de
poils rouges et transparents. De belles feuilles arrondies ,
dentées, à nervures saillantes, garnissent les rameaux, et
dès le mois de juillet, on voit à leur aisselle les fleurs mâles
qui doivent s'ouvrir pendant l'hiver. Elles se présentent sous
la forme de chatons raccourcis, entourés d'un duvet grisâtre,
et restent ainsi très-longtemps sans prendre d'accroisse-
ment; mais alors cesse l'inertie des ovaires fécondés. Ils
grossissent ; les 2 stigmates correspondent à 2 ovules, dont
l'un avorte presque constamment, et le péricarpe osseux est
entouré d'un périgone développé et accrescent, qui le couronne
d'une membrane élargie et découpée sur ses bords. L'inté-
rieur du fruit est entièrement rempli d'une moelle blanche
et spongieuse , qui diminue et disparaît à mesure que la ma-
turation s'avance, puis enfin les noisettes sont miîres, elles
brunissent , leur embryon remplit le noyau , et elles se déta-
chent de leur cupule en conservant la trace du large ombilic
par lequel elles y étaient fixées.
Nature du sol. — Altitude. — Le noisetier croît sur
tous les terrains , dans les plaines et sur les montagnes. Nous
le trouvons très-abondant en Auvergne sur les sols volcani-
ques où il arri\e à 1,200'^ d'altitude. M. Massotle cite au
CORYLUS. " 361
Canigou à 1,623™. M. Martins, sur le mont Ventoux à
995"' et sur le Grimsel à 1 ,060'°, M. Wattson à 450™ dans
les monts Grampians et M. Sendtner à 1 jSTS'" dans les Al-
pes bavaroises. Wahlenberg le mentionne en Suisse dans les
haies et sur la lisière des bois , partout jusqu'à la limite su-
périeure du cerisier à 1,060'°. Sur quelques points , ajoute-
t-il , il monte beaucoup plus haut que la limite du hêtre, à
1,350™. Il recherche plutôt qu'il ne fuit le voisinage des
hautes montagnes. En Turquie, il forme çà et là de petits
bois , surtout dans la moyenne Albanie , le Balkan et la
Mœsie supérieure. Ils abondent dans les régions basses et
s'élèvent quelquefois à un niveau supérieur, à 1,000'" (Boue,
voy. t. i, p. 427). Ledebour l'indique dans le Caucase en-
tre 400 et 1,300'°.
Géographie. — Au sud , on trouve cet arbrisseau en
France , en Espagne , dans le royaume de Naples , en Sicile.
Il est cité en Algérie, mais il y est très-probablement natu-
ralisé. — Au nord , il habite tout le centre de l'Europe, la
Scandinavie, y compris le sud de laLaponie, la Finlande,
l'Angleterre, l'Irlande, les Hébrides, les Orcades, et il a
laissé des débris dans la tourbe aux Shetland où il n'existe
plus. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'o-
rient , il vit en Suisse , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie,
en Transylvanie, en Grèce, en Turquie , en Tauride, dans
le Caucase, en Géorgie , dans les Russies septentrionale ,
moyenne et australe. Ledebour cite en Dahurie une variété
daliurica qui peut-être est une espèce.'
Limites cVextension de Vespèce.
Sud , Sicile 38° ) Ecart en latitude ;
Nord, Laponie 65 j 27"
362 AMENTACÉES.
Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude :
Orient , Russie moyenne 58 E.\ 68*^
Carré d'expansion 1836
G. CARPINUS, Li7l.
Distribution géographique du genre. — 7 espèces seule-
ment composent ce petit genre. Ce sont des arbres très-élé-
gants dont 3 appartiennent à l'Europe , 2 aux Indes orien-
tales et 2 à l'Amérique septentrionale. — On nepeut mécon-
naître le parallélisme qui existe dans presque tous les genres
de la famille des Amentacées, entre l'Europe, l'Amérique
septentrionale et les montagnes de l'Himalaya. La flore fos-
sile elle-même rappelle ce parallélisme.
Carpincs Betulcs , Lin. — Le charme végète dans les
bois , sur leur lisière et dans les haies. Son écorce est grise et
peu fendillée, sa cime très-rameuse et ses branches garnies
de bourgeons plus ou moins allongés, selon les organes qu'ils
renferment, et toujours recouverts d'écaillés brunes et stipu-
laires. Ces bourgeons s'ouvrent au printemps en même temps
que ceux du hêtre et de la plupart des arbres des forêts. On
voit alors de jeunes feuilles d'un vert pur , élégamment plis-
sées, accompagnées de stipules roses et caduques, et le charme
prend place parmi ces arbres au feuillage naissant qui donne
aux forêts leur plus fraîche et leur plus belle parure. A peine
ses feuilles commencent-elles à paraître que les fleurs se
montrent aussi. Elles sont monoïques. Les mâles sortent de
boutons particuliers placés près du sommet des rameaux sur
les brindilles de l'année précédente. Elles sont disposées en
nombreux chatons qui s'incHnent et écartent leurs écailles
pour mettre les étamines au jour. Chaque écaille , ciliée à
CARPINUS. 363
sa base, porte ordinairement 10 à 12 étamines, dont les filets
sont courts et les anthères velues. Elles s'ouvrent en 2 val-
ves et répandent un pollen abondant. — Les chatons fe-
melles sont placés au-dessus des mâles et contiennent dans
l'intérieur de chaque écaille 2 ovaires terminés chacun par
2 styles pourprés et papillaires. D'autres écailles, plus petites
et glanduleuses au sommet, sont placées à l'intérieur de la
première et destinées à prendre de l'accroissement et à ac-
compagner les fruits. Lorsque la fécondation doit avoir lieu,
les fleurs femelles s'élèvent au-dessus des boutons où elles
étaient enfermées, leurs écailles s'écartent pour découvrir les
stigmates , puis elles se redressent et s'agrandissent après
la fécondation pour protéger les jeunes fruits. — C'est
alors seulement que le charme se couvre de son élégant feuil-
lage et montre ces feuilles ovales et dentées, gaufrées sur
leurs nervures secondaires et fixées à de courts pétioles. L'o-
vaire devient uniloculaire par avortement. Les écailles qui
l'accompagnent s'allongent du côté extérieur, et le fruit, qui
est une espèce de nucule , se présente avec une enveloppe
osseuse et fortement striée qui en recouvre une autre d'un
beau vert.
Nature du sol. — AHilude. — Le charme est indiffé-
rent à la nature du sol. Il vit dans les plaines et dans les
montagnes. En Auvergne, il ne dépasse pas 800". Wah-
lenberg le cite en Suisse jusqu'à la limite supérieure du
noyer. M. Boue dit qu'en Turquie il reste dans les basses
montagnes, et que dans l'Epire il est remplacé par le Car-
piuus orienialis. Ledebour l'indique dans le Caucase entre
700 et 1,400" ; dans leBreschtau, entre 400 et 800™, et
dans le Taliisch à 1,000™.
Géographie. — Au sud, il se trouve en France, dans
le midi de l'Italie , en Grèce. — Au nord , on le rencontre
364 AMENTACÉES.
dans toute l'Europe centrale , en Danemarck , dans la Gothie
australe, en Angleterre et en Irlande, où il atteint sa limite
occidentale. — A l'orient , il vit en Suisse , en Dalmatie ,
en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Turquie,
dans la haute Albanie, en Tauride, dans le Caucase, en
Géorgie , en Mingrélie oii il habite les forêts et où d'Ur-
ville a rencontré des arbres de la plus grande beauté , dans
les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Grèce 39** ) Ecart en latitude :
Nord , Danemarck 57 ^ 18»
Occident , Irlande 12 0.) Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 40 E. ^ 58®
Carré d'expansion 1044
G. SALix, Lin,
Distribution géographique du genre. — Les saules ,
destinés par la nature à orner les contrées les plus froides de
la terre, répandent un charme particulier sur les régions
polaires qui sans eux seraient privées de toute végétation
arborescente. Tous cependant sont loin de s'élever en ar-
bres élégants ou en arbrisseaux verdoyants ; plusieurs d'en-
tre eux , quoique ligneux , rampent sur le sol , y ensevelis-
sent leurs tiges, s'endorment sous la neige pendant de longs
hivers, et ne montrent au printemps que déjeunes rameaux
redressés qui cherchent à jouir de la douce influence de la
courte saison des fleurs. Ce genre difficile, « la croix et le
scandale des botanistes, » dit Endlicher, est loin d'être
entièrement connu. Ses espèces , souvent confondues ou
sALix. 3G5
réunies , ne diffèrent quelquefois que par des caractères in-
saisissables, et, en attribuant au genre, comme le faitSteudel,
180 à 190 espèces, on est peut-être bien loin encore d'en
atteindre le chiffre réel. — L'Europe est la partie du monde
qui en nourrit le plus ; 85 à 90 espèces y sont dispersées ,
mais la plupart appartiennent aux régions boréales , à la
Scandinavie et surtout à la Laponie , à l'Angleterre et à
l'Ecosse ; d'autres vivent en France , en Belgique , en Alle-
magne, en Russie; quelques-unes en Hongrie, en Autri-
che , en Italie, et d'autres se réfugient sur les hautes mon-
tagnes des Alpes et des Pyrénées. — L'Asie a aussi un
nombre assez considérable de ces arbres ; on en mentionne
45 partagés en deux centres principaux : les grandes Indes
d'abord , où l'on en connaît 1 5 espèces , et la Sibérie où l'on
en cite 18. Les autres se trouvent en Chine, au Japon , en
Dahurie , aux îles Aléoutiennes. — L'Amérique du nord
est encore la patrie des saules. 36 espèces croissent au Mexi-
que , aux Etats-Unis , au Canada et jusque dans l'Amérique
arctique , car les saules recherchent toujours les pays froids
et les montagnes. — On n'en cite que 4- dans l'Amérique du
sud, au Pérou , où M. d'Orbigny en indique une espèce qui
lui rappelait , par sa forme élancée , les peupliers de l'ancien
monde, au Chili et en Patagonie. — L'Afrique n'est pas riche
en ce genre, mais pourtant on y cite 12 espèces : en
Egypte , en Barbarie , dans les montagnes de l'Abyssinie ,
au Sénégal , au cap de Bonne-Espérance, à Sainte-Hélène,
à Madagascar et aux Canaries. — Un seul Salix est indiqué
à Java.
Salix pentandra. Lin. — Ce bel arbre croît dans les
lieux humides des montagnes, dans les forêts de sapins,
dans les prairies , où il s'arrondit en magnifiques buissons
366 AMENTACÉES.
qui indiquent de loin le cours sinueux des ruisseaux et des
torrents qui descendent avec bruit des hauteurs voisines. Il
borde les prairies marécageuses , ombrageant les TroUius et
les narcisses qui croissent à ses pieds et parfumant les
vallées de son feuillage odorant. Tantôt c'est un arbrisseau
dont la cime arrondie simule un oranger, tantôt c'est un
grand arbre dont l'écorce grise est fendillée. Ses feuilles
sont vertes des deux côtés , finement réticulées , un peu
visqueuses et dentées. Elles sont pétiolées sur des rameaux
à écorce verte et lisse. Les fleurs naissent après les feuilles
et sont disposées en chatons odorants et courts. Les mâles
ont 5 étamines ; les femelles , moins nombreuses que les
mâles , se transforment en capsules courtes et pédicellées
qni s'entr'ouvrent et livrent au vent des montagnes des se-
mences couronnées par de légères aigrettes argentées. —
Il fleurit en ma^et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains
siliceux, tourbeux et volcaniques des montagnes. En Au-
vergne, on le trouve depuis TOO'" jusqu'à 1,400"'. DeCan-
dolle le cite au mont Cenis à 2,000™. Tenore dit au con-
traire que dans le midi de l'Italie il reste au niveau de la
mer. Wahlenberg le cite çà et là , en Suisse , dans les lieux
subalpins.
Géographie. — Au sud , on le rencontre dans la France
centrale , dans les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. —
Au nord, il existe en Belgique, en Allemagne, dans toute
la Scandinavie y compris la Laponie, jusqu'au 70° 27'. Sa
véritable patrie, dit Wahlenberg, paraît être le Nordiand
suédois. On l'y trouve ayant un tronc de la grosseur du
corps d'un homme. Les chatons femelles sont épais et courts,
les feuilles sont le plus souvent oblongues ; la plupart ce-
pendant sont tellement élargies dans le milieu du limbe
SALix. 367
qu'elles prennent la forme elliptique. On trouve encore ce
saule en Angleterre , en Irlande et en Islande , et nullement
dans les archipels qui semblent autant de relais entre ces
diverses contrées. — A l'occident , il reste en Islande. —
A l'orient, il croît en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en
Transylvanie , en Turquie , dans le Caucase , dans toutes
les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du
Baïkal et orientale, dans la Dahurie et le Kamtschatka.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 40» | Ecart en platitude :
AVi/, Altenfiord 70 ) 30°
Occident, Islande 22 0. ") Ecart en longitude :
Onenf , Kamtschatka 170 E.) 192«
Carré d'expansion 5760
Salix FRAGiLis. Lin. — Ce saule est commun sur le bord
des rivières et des ruisseaux , oii il s'élève en arbres de
moyenne grandeur et où il reste aussi sous forme de buis-
sons rameux. Ses rameaux sont nombreux, un peu étalés,
fragiles à leur point d'attache et couverts d'une écorce verte.
Ses feuilles sont oblongues , lancéolées , denticulées , très-
lisses, et se terminent en pointe allongée. Les feuilles in-
férieures de chaque pousse sont plus petites et plus obtuses.
Ses fleurs paraissent après les feuilles en chatons cylindri-
ques , allongés et clairsemés. Le pédoncule porte 3 à 5 feuil-
les dont la supérieure est plus longue que les autres. L'axe
du chaton est velu. Les fleurs mâles ont 2 , 3 et rarement
4 étamines. Les capsules sont allongées , pédicellées et en-
tièrement glabres. — 11 fleurit en avril et en mai.
Nature du sol, — Altitude. — Il recherche les terrains
368 AMENTACÉES.
humides et siliceux de la plaine et des montagnes. DeCan-
dolle le cite à 0 à Abbeviile et à 1 ,500™ dans les Alpes et le
Jura. Tenore l'indique au niveau delà mer seulement, et
en Auvergne il se tient aussi entre 300 et 800™. Ledebour
le mentionne entre 400 et 800™ dans le Caucase.
Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espa-
gne, en Italie, en Sicile. — Au nord, il existe en Belgi-
que , en Allemagne , en Danemarck , en Gothie , dans la
Suède et la Finlande australes, en x\ngleterre et en Irlande.
— A l'occident, il est en Portugal. — A l'Orient, il ha-
bite la Suisse , la Dalmatie , la Croatie , la Hongrie , la
Transylvanie , la Grèce , la Turquie , la Tauride , le Cau-
case, la Géorgie, les Russies septentrionale, moyenne et
australe, les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Sicile 38" | Ecart en latitude :
Nord, Finlande G3 ' 25«
Occident, Portugal 10 ) Ecart en longitude :
Orient , Sibérie du Baïkal . . . . 1 IG E. j 1 26»
Carré d'expansion 3150
Salix alba. Lin. — Les bords des rivières et des fossés,
les prairies humides , les îles des lacs , des étangs et des
cours d'eau nous offrent cet arbre magnifique , le plus beau
de tous les saules , mais que nous trouvons rarement dans
toute la plénitude de sa végétation. C'est alors un grand
arbre dont l'écorce est lisse et cendrée , souvent verte ou
rouge sur les jeunes rameaux. Il s'élève en pyramide comme
les peupliers , et ses branches llexibles , presque toujours
agitées par le moindre vent , nous montrent alternativement
sALix. 369
ie vert pur ou le duvet argenté de ses feuilles. Ses feuilles
sont allongées , pointues , denticulées. Ses fleurs , qui nais-
sent aussi après l'apparition des feuilles, sont disposées en
chatons jaunes, odorants, oblongs, clairsemés et flexibles.
Les fleurs mâles ont 2 étamines velues à leur base. — Il
fleurit en avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et
végète sur tous les sols mouillés de la plaine et des monta-
gnes peu élevées. De Candolle l'indique jusqu'à 1,500",
dans les Alpes et dans le Jura ; Ledebour le cite dans le
Caucase, entre 400 et 1,000™.
Géographie. — Cet arbre est très-répandu sur le plateau
central de la France, oii les mâles sont bien plus communs
que les femelles, ce qui est l'inverse de ce qui a lieu pour le
S. pentandra. Nous doutons cependant qu'il y soit bien
spontané. — Au sud , il vit en Espagne, en Italie , en Si-
cile. — Au nord , dans toute l'Europe centrale , en Dane-
marck , en Gothie , dans la Suède et la Norvège aus-
trales, à Saint-Pétersbourg, en Angleterre et en Irlande.
— A l'occident, il existe en Portugal. — A l'orient,
dans toute l'Europe , dans le Caucase , la Géorgie , les
Russies moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural,
de l'Altaï et du Baïkal.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Sicile 38^ ) Ecart en latitude :
Nord , Russie 60 j 22»
Occident, Irlande 11 \ Ecart en longitude :
Orient , Sibérie du Baïkal 1 16 E. i 127°
Carré d'expansion 2794
Salix AMYGDALiNA , Lin. — Ce joli Salix est commun
VIII
24
370 AMENTACÉES. *
sur le bord des eaux , dans les fourrés des bords des rivières
et des ruisseaux, oii il forme quelquefois, à lui seul, de petits
bosquets. Il reste le plus souvent à l'état d'arbrisseau. Son
écorce est grise et se détache chaque année par plaques
minces; celle des jeunes rameaux est d'un pourpre foncé et
presque noir. Les feuilles sont minces, oblongues, fermes,
dentées , lisses des deux côtés , et accompagnées de 2 sti-
pules dentées ou réniformes. Les fleurs sont en chatons
oblongs, nombreux, bien garnis, d'un beau jaune et à 3 éta-
mines. Ses capsules sont ovales, obtuses, et les stigmates
sessiles. — 11 fleurit en mai.
Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur tous
les sols humides ; il préfère cependant les terrains siliceux
et sablonneux et reste dans les plaines ou dans les monta-
gnes peu élevées.
Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne ,
en Grèce. — Au nord , il est disséminé dans toute l'Europe
centrale , jusque dans la Scandinavie où il croît aussi le long
des rivières et surtout dans les lits rocailleux abandonnés
par les eaux torrentielles. Il s'arrête aux limites de la La-
ponie et se trouve aussi en Angleterre et en Irlande. — A
l'occident , il végète en Portugal. — A l'orient , on le ren-
contre dans la Suisse basse , en Italie , en Dalma'tie , en
Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Turquie , dans
le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale ,
moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Al-
taï et du Baïkal.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Grèce 39° ) Ecart en latitude
Nord , Laponie 65 ^ 26"
s ALIX. 371
Occident , Portugal 10 0. | Ecart en longitude :
Orient, Sibérie du Baikal 116 E. j 126»
Carré d'expansion 3276
Salix pcrpurea , Lin. — Cet arbrisseau est très-répandu
le long des eaux, dans les lieux humides où il forme des
buissons aux rameaux allongés et presque simples. L'écorce
des vieux pieds est cendrée , celle des jeunes branches est
hsse , quelquefois verdâtre et presque toujours d'un rouge
purpurin. Les chatons naissent avant les feuilles. Ils sont
courts , très-serrés et cotonneux. Ils sont situés sur les bran-
ches de l'année précédente. Les fleurs mâles offrent une
seule anthère à 4 loges formée de 2 étamines soudées.
Cette anthère, d'abord rouge, devient jaune quand elle est
couverte de pollen , noire quand elle est défleurie. Efle s'ou-
vre en 4 valves. La capsule s'ouvre en 2 parties creusées
en nacelle et met à découvert des graines munies de soie
blanche et argentée. Pendant ce temps, les feuilles se dé-
veloppent ; elles sont presque opposées , presque sessiles,
lancéolées-linéaires , un peu dentées en scie vers le sommet ,
glabres et souvent glauques en dessous. Après la chute des
chatons , on voit naître sur le point même qui portait le
chaton desséché 1 ou 2 bourgeons foliacés qui se dévelop-
pent et regarnissent la branche. — Il fleurit en avril et mai.
Nature du sol. — Altitude. — II végète sur tous les
terrains mouillés , mais il semble préférer ceux qui sont si-
liceux et sablonneux. II vit en plaine et dans les montaf^nes.
M. Boissier le cite entre 1,300 et 1,900™ dans le midi de
l'Espagne.
Géographie. — Il est plus méridional que les précé-
dents. — Au sud , il atteint le midi de l'Espagne et l'Al-
gérie. — Au nord , il est répandu dans tout le centre de
372 AMENTACÉES.
l'Europe , en Danemarck , en Gothie , dans la Norvège aus-
trale où il devient un peu domestique, en Angleterre, en
Irlande et en Islande. — A l'occident , il vit encore en
Portugal. — A l'orient, on le rencontre en Suisse, en
Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie,
en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans
le Caucase , en Géorgie , dans les Russies moyenne et aus-
trale , dans les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal.
Limites d'extension de V espèce.
Sud y Algérie 35" | Ecart en latitude :
Nord, Islande 65 ) 30°
Occident , Islande 22 O. ) Ecart en longitude :
On>n/, Sibérie du Baïkal.. . 116 E.j 138«
Carré d'expansion . 4H0
Salix rubra , Huds. — Il croît comme les autres sau-
les dans les lieux humides , sur les bords des ruisseaux et
des rivières. C'est un arbrisseau peu élevé, dont l'écorce est
grise, cendrée ou rougeâtre, selon l'âge des rameaux. Ses
feuilles sont longues , lancéolées , linéaires , très-légère-
ment dentelées, un peu pubescentes en dessous et accom-
pagnées de stipules linéaires et aiguës. Les chatons, qui se
développent avant les feuilles, sont cyhndriques, sessiles, et
portent à leur base quelques bractées. Les fleurs mâles ont
2 étamines un peu soudées parles filets, et les périgones sont
bruns, ovales et velus. Les ovaires, sessiles et soyeux, sont
surmontés de styles allongés munis de stigmates aplatis. —
Il (leurit en avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indif-
férent et habite les plaines ou les montagnes peu élevées.
sALix. 373
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France et
en Lombardie. — Au nord , il existe en Belgique , en Al-
lemagne , en Danemarck , en Gothie et en Suède où il est
seulement sporadique , en Angleterre , où il trouve sa li-
mite occidentale. — A l'orient, il est cité en Suisse, en
Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , dans le Caucase et
dans les Russies moyenne et australe.
Limites cV extension de l'espèce.
Sud , Lombardie 45° ^ Ecart en latitude :
Nord , Angleterre 56 j 11"
Occident, Angleterre 6 0. \ Ecart en longitude :
Orient, Caucase.. 46 E. ) 52»
Carré d'expansion 572
Salix viminalis, Lin. — On le trouve sur le bord des
rivières ou planté dans les lieux humides. Il ne forme jamais
un arbre , mais un arbrisseau dont l'écorce de la tige est
brune, verte ou pointillée , tandis que celle des rameaux, qui
sont très-flexibles, est d'un pourpre presque noir. Ses feuilles
sont minces, très-longues, un peu soyeuses en dessous et
légèrement roulées sur leurs bords. Les chatons mâles sont
oblongs, cylindriques, sessiles et clairsemés. Les styles des
fleurs femelles sont allongés. — Il fleurit en avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur tous les ter-
rains pourvu qu'ils soient humides, et reste en plaine ou dans
les montagnes peu élevées.
Géographie. — Au sud, il végète en France et en Espa-
gne. — Au nord , en Belgique , en Allemagne , en Dane-
marck , dans la Gothie et la Norvège australes , en Angle-
terre et en Irlande. — A l'occident, il est en Portugal. —
374" AMENTACÉES.
A l'orient , il existe en Suisse , en Italie, en Dalmatie, en
Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , en Grèce, en Tur-
quie , dans les Russies septentrionale , moyenne et australe,
dans les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal et en Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Espagne 39° | Écart en latitude :
Nord, Finlande Gl j 22«
Occident , Portugal 11 ") Écart en longitude •
Orient , Dahurie 119 eJ 130«
Carré d'expansion 2860
Salix Seringeana, Gaud. — Arbrisseau qui croît dans
les lieux humides et pierreux et reste ordinairement sous la
forme de buisson. Ses rameaux très-flexibles sont munis de
feuilles lancéolées , minces , réticulées avec stipules lan-
céolées. Ses chatons sont précoces et cylindriques. — Il fleu-
rit en avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons
que sur les terrains calcaires et rocailleux.
Géographie. — Au sud , il a sa limite dans la Lozère. —
Au nord , il croît en Belgique , près de Luxembourg. — A
l'occident, il reste en France. — A l'orient, on le connaît
en Tyrol , en Carniole et en Suisse ; dans cette dernière con-
trée, la femelle a été trouvée dans le Simmenthal , sur les
bords du lac deThoun à l'embouchure de la Kandel , et le
mâle uniquement aux environs de Vevey.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, France 44** \ Ecart en latitude :
Nord , Belgique 51 ( 13°
SALix. 375
Occident , France 0 0.) Ecart en longitude :
Orient, Tyo\ 10 E. j 10«
Carré d'expansion J 30
Salix incana, Schrank. — Il végète en abondance le
long des rivières et des torrents , où il vit en société et où
il ("orme de charmants bosquets; il reste le plus ordinaire-
ment très-près des eaux , et c'est à lui que l'on doit , en
grande partie , cette fraîche verdure qui annonce le prin-
temps sur les rives des fleuves et de leurs îles , dans les
régions méridionales. Il ne s'élève pas en arbre , mais il
constitue de grands arbrisseaux dont l'écorce , d'un vert
brun, est assez souvent ponctuée. Les feuilles sont nom-
breuses , très-longues , presque entières , d'un vert assez
foncé en dessus, cotonneuses en dessous et à bords légère-
ment roulés. Les chatons paraissent avant les feuilles. Ils
sont minces , allongés et toujours un peu courbés à l'épo-
que de la fécondation; leur axe est velu, garni d'écaillés
allongées et couchées les unes sur les autres. Les éta-
mines , au nombre de 2 , sont soudées par leurs filets , et
répandent , au moment même où elles apparaissent , un
pollen glutineux comme celui de tous les saules. Les stig-
mates sont libres, verdàtres. La capsule est glabre , verte,
puis jaunâtre , allongée et pédicellée. — Il fleurit en
avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et re-
cherche les terrains vaseux , détritiques ou sablonneux de
la plaine et des montagnes peu élevées.
Géographie. — Au sud , il vit en France, dans les Py-
rénées , en Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord,
il existe en Belgique, en Allemagne , en Bavière. — A l'oc-
cident, il reste en Espagne. — A l'orient , on le trouve en
376 AMENTACÉES.
Suisse, enDalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Transylva-
nie , en Turquie. ^
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Midi de l'Italie 40« j Écart en latitude :
iVorrf, Belgique 50 10°
Occident , Espagne 5 0. | Ecart en longitude :
Orient, Transylvanie 22 E. i 27«
Carré d'expansion 270
Salix cinerea , Lin. — Arbrisseau plus petit que le S.
caprœa , mais plus répandu encore , et formant des buissons
et quelquefois des cimes arrondies dans les haies , dans les
bois humides et sur le bord des eaux oiî il contraste par son
feuillage d'un gris cendré avec le vert pur des autres arbres.
Son écorce est grise ou verdûtre , celle des rameaux est
brune , et les branches sont fréquemment pubescentes au
sommet. Ses feuilles sont ovales, un peu oblongues , rétré-
cies a la base, pointues, un peu crénelées et ondulées sur
les bords et couvertes, surtout en dessous, de poils courts et
serrés qui leur donnent une couleur cendrée. Elles offrent
des nervures réticulées, de couleur rousse, dans une variété
décrite par de Candolle sous le nom de S. rufinervis, et
qui est peut-être une espèce tranchée. Les stipules sont
arrondies, un peu dentées. Les fleurs, un peu moins précoces
que celles du S. caprœa, naissent pourtant de très-bonne
heure. Les chatons mâles sont ovoïdes, presque sessiles, garnis
d'écaillés brunes , obtuses et de longs poils soyeux. Les filets
des étaraines sont glabres et très-longs après l'anthèse.
Les chatons femelles sont oblongs, moins soyeux que les
mâles , garnis d'ovaires coniques et velus. Le style est court
s ALIX. 377
et terminé par 2 stigmates aplatis. — Il fleurit en avril et
en mai.
Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur tous les
terrains frais et humides, mais il préfère les sols siliceux. Il
existe également dans les plaines et dans les montagnes.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France , dans
le nord de l'Espagne , dans le midi de l'Italie. — Au nord,
i! existe dans toute l'Europe centrale, dans toute la Scan-
dinavie , jusqu'à la Laponie australe , en Finlande , en An-
gleterre , en Irlande et dans les archipels anglais. — A l'oc-
cident, il vit aussi dans les Asturies. — A l'orient, on le
connaît en Suisse , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie ,
en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , dans le Caucase ,
en Géorgie , dans les Russies septentrionale, moyenne et
australe , dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal
et au Kamtschatka.
Limites d'extension de Vespèce.
5mc^, Midi de l'Italie 40® | Écart en latitude:
Nord, Laponie 66 ( 26°
Occident , Asturies 10 0. ) Ecart en longitude :
Orient , Kamtschatka 170 E. * 180»
Carré d'expansion 4680
Salix CAPiLŒiA, Lin. — Ce saule est un des plus communs;
il est répandu partout dans les bois humides , oii souvent il
se mêle aux hêtres et aux sapins , sur le bord des rivières
et des torrents des montagnes , dans les haies , dans les
buissons et même sur les coteaux. 11 s'élève en arbre et
offre alors une écorce grise et fendillée sur le tronc , une
écorce verte et lisse sur ses rameaux. Ou voit de très-bonne
378 AMENTACÉES.
heure , sur les branches de l'année précédente , de gros-
boutons dont l'enveloppe extérieure est formée d'une seule
écaille. C'est une tunique conique parfaitement close , sou-
dée à sa base tout autour du cône qu'elle renferme. Cette
écaille est brune et comme vernissée au dehors pour défen-
dre et protéger les fleurs qui sont toutes formées pendant
l'hiver. Cette saison finit à peine que ces enveloppes se dé-
sarticulent et tombent , et l'on voit sortir des poils soyeux
qui entourent les fleurs, de nombreuses étamines qui s'allon-
gent presque instantanément sous l'influence du soleil. C'est
au sommet du chaton que les premières fleurs s'épanouis-
sent. La floraison continue en descendant ; mais elle a heu.
d'une manière inégale par la situation môme du chaton ,
car les fleurs supérieures, tournées du côté de la lumière
quand le chaton est incHné , s'ouvrent avant celles qui sont
moins éclairées , en sorte que l'épanouissement a heu par
couronnes obliques, dont la portion la plus élevée est toujours
la plus éclairée. Le pollen des saules ne s'échappe pas en
nuages de poussière comme celui des peupliers ; il est lourd
et visqueux , et la brise du printemps qui , à cette époque ,
emporte le parfum des fleurs qui éclosent en abondance , ne
peut entraîner dans les airs la poussière vivifiante des an-
thères. Ce sont les insectes qui sont chargés de ce soin ; aussi
voit-on constamment les chatons entourés d'essaims qui
bourdonnent, et sous le ciel glacé de la Laponie, comme
sur les zones élevées des montagnes , le réveil des insectes
coïncide avec la floraison de ces saules qui , les premiers ,
signalent la vie au sein des forêts depuis si longtemps silen-
cieuses. Les chatons femelles sont oblongs , portés sur un
pédicelle un peu plus long et garni de quelques feuilles
soyeuses ; la capsule est pubescente , pédicellée et renflée
à la base. — Au-dessous des boutons à fleur se trouvent
SALix. 379
des bourgeons plas petits et pointus , d'un jaune verdâtre ,
appliqués contre l'écorce verte des branches, et qui ne mon-
trent leurs feuilles qu'après la floraison. Ces feuilles sont
épaisses , ovales , ridées , larges , un peu dentées ou ondu-
lées sur les bords, velues, blanchâtres ou cotonneuses en
dessous. — Les graines aigrettées de ce saule et des autres
espèces , comme celles des peupliers , germent en général
très-vite et lèvent en quelques jours , lorsque le vent les
dépose sur la terre humide des bords des rivières , et sur-
tout si d'autres végétaux les ombragent. Il n'est pas rare
de voir, à la fin de l'automne , ces lieux couverts de jeunes
arbres qui déjà ont atteint 10 à 15 centimètres de hauteur.
— Le saule marceau fleurit en mars et en avril, quelquefois
en février.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent, croît
sur tous les terrains , et s'élève aussi dans les montagnes.
Tenore ne l'indique en Italie que de 100 à 300™, tandis
que M. Boissier le cite en Espagne entre 1,900 et 2,100™;
dans le Caucase il atteint 2,400, et 1,400™ dans le Ta-
liisch. En Auvergne, il ne dépasse pas 1 ,200™. M. E. Robert
le mentionne en Islande avec le bouleau , et il dit que le
saule s'élève plus haut sur les montagnes , et qu'il arrive à
la limite des neiges perpétuelles.
Géographie. — Il croît , au sud , en France et jusque
dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il existe dans
toute l'Europe , même en Laponie , dans les lieux secs et
fertiles de la région sjlvatique ; ses jeunes feuilles , dit
Vahlenberg , y brillent par la présence d'un duvet très-
dense. Il est aussi en Angleterre , en Irlande , aux Feroë
et en Islande. — C'est dans cette dernière contrée qu'il
rencontre sa limite occidentale. — A l'orient , il vit aussi
dans toute l'Europe, dans le Caucase, la Géorgie, l'Ar-
380 AMENTACÉES.
ménie, toutes les Russies, les Sibéries de l'Oural, de l'Al-
taï, du Baïkal et orientale.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Midi de Espagne 36» ^ Ecart en latitude :
Nord , Laponie 69 j 33°
Occident , Islande 21 0. ) Ecart en longitude :
On'enf, Sibérie orientale 163 E. » 184*^
Carré d'expansion 6072
Sàlix aurita , Lin. — On le rencontre dans les bois ,
dans les prés tourbeux , sur les bords marécageux des lacs
et des étangs, 11 ressemble au précédent, mais il s'élève
moins. Il est plus buissonneux . Il lleurit aussi avant de feuiller.
Ses chatons sont ovales ; les filets des étamines sont soudés
et les fleurs accompagnées d'écaillés lancéolées et velues. La
capsule est oblongue, les feuilles sont ovales, un peu lan-
céolées, accompagnées de stipules larges et persistantes. — Il
fleurit en avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
humides, siliceux et détritiques, préférant les montagnes
aux plaines. Nous le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,200"".
Ledebour le cite dans le Caucase jusqu'à 2,200"".
Géographie. — Au sud , il >it en France et dans le
midi de l'Italie. — Au nord , dans toute l'Europe jusque
dans les forêts humides de la Laponie , en Angleterre , en
Irlande et dans les archipels anglais. — A l'occident , il
ne dépasse pas l'Irlande, — A l'orient, il existe en Suisse,
en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Turquie , dans
le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies et dans la
Sibérie de l'Altaï.
SALIX. 381
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Midi de l'Italie 40« ) Ecart en latitude :
Nord, Laponie 68 j 28'»
Occident , Irlande 1 2 O. "^ Ecart en longitude :
Orient , Sibérie altaïque 97 E. j 109»
Carré d'expansion 3052
Salix phylicifolia , Lin. — Ce saule , qui constitue
des buissons rameux et souvent rabougris , croît abondam-
ment dans les lieux tourbeux et marécageux , le long des
ruisseaux et sur les pentes des montagnes. Son écorce est
glabre , mince , d'un beau rouge ; ses feuilles sont pétiolées,
obtuses, un peu ondulées, dentées , très-glabres et un peu
glauques en dessous. Les chatons paraissent peu de temps
après l'épanouissement des feuilles ; ils sont assez longs ,
cylindriques ; leur axe est pubescent ; les étamines , au nom-
bre de 2, 3 ou 4, ont les filets jaunes et allongés. Les ovaires
sont allongés , glabres , d'un vert foncé et se transforment
en capsules pédicellées. — lUleurit en mai , en juin , ou en
juillet , selon son altitude.
Nature du sol. - — Altitude. — Terrains tourbeux , si-
liceux et détritiques des montagnes. Il atteint en Auvergne
1,500™.
Géographie. — Au sud , on le trouve dans le centre de
la France et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est
disséminé dans l'Europe centrale , dans la Scandinavie , et
arrive en Laponie oùil est commun dans les lieux ombragés;
il vit aussi en Angleterre où il a sa limite occidentale. — A
l'orient, il végète en Suisse , dans les buissons humides de la
plaine et de la montagne, en Hongrie , dans toutes les Rus-
sies, dans la Sibérie du Baïkal et au Kamtschatka.
382 AJIENTACÉES.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Midi de l'Italie 40» | Ecart en latitude .
Nord, Laponie 70 i 30»
Occident , Angleterre 7 O. | Ecart en longitude :
Onew/ , Kamtschatka 170 E. î 177o
Carré d'expansion 5310
Salix repens, Lin. — Comme l'indique son nom, ce
saule offre des tiges rampantes souvent cachées dans les
Sphagmim ou dans les herbes des marais et des lieux tour-
beux où il végète. Ses rameaux, munis d'une écorce grise
ou jaunâtre, se redressent au-dessus des mousses. Ils sont
munis de feuilles, dont les inférieures sont opposées et les
supérieures alternes ; ces feuilles, portées sur des pétioles
très-courts, sont ovales, entières, légèrement velues en des-
s s, et couvertes en dessous d'un duvet serré qui les fait pa-
raître soyeuses , glauques ou argentées. Les jeunes pousses
de l'année sont velues. Les chatons sont petits, elliptiques ,
presque sessiles , accompagnés de 2 ou 3 feuilles florales. La
fleur mâle a 2 étamines. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il végète sur les terrains
siliceux, tourbeux et détritiques des montagnes et des plaines,
car M. Lloyd l'indique à Nantes sur les sables maritimes où
il joue un grand rôle. En Auvergne nous le rencontrons en-
tre 1,200 et 1,500™.
Géographie. — Au sud, il existe en France, dans les
Pyrénées. — Au nord , il croît en Belgique , en Allemagne ,
dans une grande partie de la Scandinavie, en Angleterre,
en Irlande et en Islande où il habite les prairies herbeuses,
et où il trouve sa limite occidentale. — A l'orient , il vit
en Suisse, en Autriche , en Hongrie , en Croatie , en Tran-
sALix. 383
sylvanie, dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Ou-
ral, de l'Altaï, du Baïkal et en Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Pyrénées 43° , Écart en latitude :
Nord , Islande 65 j 22®
Occident , Islande 20 O. ^ Écart en longitude :
One/?/, Dahurie 119 E.} 139°
Carré d'expansion 3058
Salix lappoxum , Lin. — Ce saule est abondamment
répandu dans les marais des montagnes , dans les lieux tour-
beux et arrosés parles eaux froides qui résultent de la fonte
des neiges. Il forme de nombreux buissons toujours peu
élevés et souvent rabougris par la masse pesante des neiges
qui les compriment pendant une partie de l'année. Il est
généralement accompagné du Cardamine pratensis , du
Caltha jmhistns , du Saxifraga stellaris , du Narcissus
pseudo-Narcissus, de Y Eriophorum vaginatum, et plus tard
du Swertia perennis et an Menyanthes trifoliata. Son écorce
est grise ou jaunâtre ; ses feuilles sont étroites , presque
lancéolées, plutôt canescentes que glauques, garnies de
poils argentés, surtout en dehors, et quelquefois velues des
2 côtés. Les chatons sont pédoncules. Les mâles sont ova-
les, munis d'étamines d'un rouge orangé ou briqueté, entou-
rées d'écaillés brunes. Les femelles, un peu plus allongées, ont
le stigmate sessile et bilobé, couché dans le duvet qui re-
couvre l'ovaire. Les capsules sont sessiles, épaisses, obtuses,
couvertes d'un coton dense. — Il fleurit en mai , en juin et
en juillet, selon l'altitude.
Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons en
384 AMENTACÉES.
Auvergne sur les terrains siliceux , tourbeux , volcaniques
et détritiques des montagnes, depuis 1 ,200 jusqu'à 1 ,700™.
Il recouvre à cette hauteur de petits espaces circonscrits , et
forme un grand nombre de groupes distincts, et, comme
cela arrive presque toujours , chaque groupe est formé par
un seul sexe. Un fait curieux est que les groupes mâles sont
toujours plus rapprochés des lieux où la neige persiste pen-
dant l'été , de telle sorte que des femelles ont déjà laissé
échapper leurs graines cotonneuses, quand des groupes de
mâles se dégageant lentement des dernières masses de neige
sous laquelle ils étaient ensevehs , montrent seulement alors
leurs étamines briquetées. Il est certain que ce ne sont pas
ces plantes tardives qui peuvent féconder les femelles déjà
fructifiées , mais comme ce saule est étage sur une zone de
300 à 400™ et è des expositions diverses , les premiers mâ-
les qui fleurissent suffisent , sans doute , pour répandre le
pollen à de grandes distances, et les mâles frileux qui
restent si longtemps abrités sous leur manteau de neige , ne
sont plus qu'un luxe inutile , une partie de ce superflu que
la nature prodigue dans certaines circonstances. — En Lapo-
nie , il reste également dans les montagnes , dépassant 600™
avec les genévriers. Il y habite les hautes vallées, dit
Walhenberg, et il constitue les derniers arbrisseaux qui for-
ment aussi sur les plateaux des saussaies au feuillage ar-
genté. De là , il descend le long des rivières dans les ré-
gions sylvatique et sous-sylvatique.
Géographie. — Au sud , il existe sur le plateau central
de la France et dans les Pyrénées. — Au nord , en Suisse
oiî il est très-rare, dans la Scandinavie, dans la Laponie,
jusqu'au cap Nord, en Angleterre, aux Orcades, aux Feroë,
en Islande. — A l'occident , il végète sur les terres septen-
trionales de l'Amérique. — A l'orient , il croît en Lom-
SALix. 385
bardie? en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, dans
toutes les Russies , dans toutes les Sibéries et dans l'Amé-
rique russe.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Pyrénées 43° ] Écart en latitude :
Nord , Cap Nord 71 | 28»
Occident et Orient 360 ^'^'^ '"^ '""8'*"^' "•
j 360'>
Carré d'expansion 10080
Salix herbacea , Lin. — C'est encore sur les mon-
tagnes et dans les régions polaires de notre hémisphère qu'il
faut aller chercher ce saule si différent de ces beaux arbres
que nous avons décrits. Toujours gêné par le froid , toujours
défiant d'un hiver qui, pour lui, dure 9 mois de l'année, il
enfonce sous les végétaux herbacés et sous les pierres ébou-
lées, sa tige traçante et rameuse. A mesure que les neiges
se fondent , il hasarde au dehors quelques rameaux qui se
dressent à peine et sur lesquels on aperçoit quelques feuilles
lisses, presque rondes, sessiles, transparentes et quelquefois
un peu échancrées au sommet , veinées en dessous. Les
chatons terminent les rameaux. Ils sont protégés dans leur
jeunesse par le pétiole dilaté de la feuille avortée , et sont
formés d'une seule écaille capuchonnée. Les chatons mâles,
accompagnés de quelques petites feuilles laurinées, et com-
posés d'écaillés foHacées , s'ouvrent dès que la neige les
abandonne , mais successivement et lorsque la température
le permet , de manière que le pollen ne reste pas exposé
aux intempéries de la saison. Tous les chatons sont pau-
ciflores ; les femelles ont encore moins de fleurs que les
mâles , 2 , 3 , 4 ou 5 seulement , dont le stigmate est
386 AMENTACÉES.
souvent quadrifide, et il en résulte autant de capsules lisses,
assez grandes , presque sessiles , et qui prennent généra-
lement des teintes de rouge. Après la floraison , il sort ,
près du chaton , un nouveau rameau revêtu de feuilles qui
portent des bourgeons à leur aisselle , bourgeons qui doi-
vent se développer l'année suivante en rameaux destinés
aussi à porter des fleurs. Il résulte de ce mode de végé-
tation de jolis gazons verdoyants formés par ce saule
sur les pelouses des montagnes, et associés aux nombreuses
espèces qui végètent pendant l'été si court de ces liantes
régions.
Nature du sol. — AUitude. — Il végète sur les terrains
siliceux et détritiques des montagnes , presque toujours à
une grande élévation. Nous le trouvons en Auvergne à
1,700™. De Candolle lui donne pour minimum , dans les
Alpes et les Pyrénées, 2,000'", et pour maximum , dans
les mômes localités, 3,000™. VVahienberg le cite jusqu'à
2,100"' au milieu des neiges du sommet du Saint-Gothard.
M. Marlins l'a trouvé de 326 à 700"' dans l'île de Vinde-
roë , et Lessing jusqu'à 020'" aux Loffoden.
Géographie. — Au sud , il arrive sur les hautes mon-
tagnes, jusque dans les Pyrénées. — Au nord , il est plus
commun et se trouve en Allemagne, dans toute la Scan-
dinavie, jusque dans l'Altenfiord , en Angleterre, en Ir-
lande , aux Hébrides , aux Orcades , aux Feroë , en Islande
et au Spitzberg. — A l'occident, il existe au Groenland,
au Labrador, à la côte nord-ouest de l'Amérique et dans
les îles arctiques du Nouveau-Monde. — A l'orient , il ha-
bite la Suisse , la Lombardie , la Croatie , la Hongrie , la
Transylvanie , les Russies arctique et septentrionale , la Si-
bérie arctique , les Sibéries de l'Altaï et du Baïkal, et la
Dahurie.
popuLcs. 387
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Pyrénées 43° ^ Ecart en latitude :
Nord , Spitzberg 80 i 37»
Occident, Amérique 180 0.) Ecart en longitude :
Omwi, Sibérie arctique 161 eJ 341°
Carré d'expansion 1 2617
G. FOPULUS, Lin.
Bistrihulion géographique du genre. — Les peupliers
sont peut-être de tous les arbres ceux qui diversifient le plus
les scènes de la nature. Tantôt c'est leur forme élancée et
pyramidale, tantôt c'est leur ample feuillage, et d'autres fois
l'extrême mobilité de leurs feuilles qui les font distinguer
dans les groupes ou dans les forêts. — On en connaît 25 es-
pèces, dont plus de la moitié, 14 , font l'ornement des par-
ties boisées de l'Amérique septentrionale. — 8 Populus
sont originaires de l'Europe , de l'Italie , de la Grèce ou du
centre. — 3 espèces asiatiques habitent , l'une les Indes
orientales , une autre la Syrie , et la troisième la Sibérie.
PopuLCS ALBA , Lin. — Le règne végétal a ses colosses
comme le règne animal , et certains arbres par leur volume
prodigieux et leur longue existence dépassent la grosseur et
la longévité des animaux. Tel est le P. alha, quand il peut
enfoncer ses racines dans les alluvions mouillées des rivières,
'et s'élever en pleine liberté sous l'influence du soleil du midi.
Son tronc s'élance couvert d'une écorce grise et lisse d'abord,
mais qui bientôt se fendille et s'écaille comme celle des vieux
chênes. Des branches noueuses , en rapport d'étendue avec
388 AMENTACÉES.
le volume du tronc , constituent une cime arrondie ou étalée
qui fait la beauté de cette espèce. Elle est dioïque , et ses
branches sont chargées de deux sortes de bourgeons. Les
uns, stériles, doivent donner des feuilles ; les plus précoces
sont fertiles et contiennent les fleurs. Au mois de mars et
d'avril , les chatons velus sortent de leurs écailles et restent
suspendus et flottants. Ils s'échappent, comme toutes les
fleurs hâtives , du bois de l'année précédente ; chaque
écaille , chez les individus mâles, offre un assez grand nom-
bre d'étamines situées dans une coupe membraneuse , et
chaque fleur femelle, semblablement conformée, montre un
ovaire surmonté de 4 stigmates papillaires et glutineux. Les
anthères s'ouvrent longiludinalement par le milieu de leurs
loges , et répandent un pollen grisâtre si abondant que le
sol de la forêt en est couvert au pied des arbres. Les arbres
mâles ou femelles se distinguent alors à leur port. Les mâles
sont plus chargés de chatons. Dans les femelles ces organes
sont moins nombreux et plus grêles, et dans tous deux ils
naissent de préférence sur les extrémités des branches su-
périeures. Lorsque les chatons mâles jonchent le sol , et
que les femelles s'allongent et verdissent, les bourgeons
écailleux , mais non résineux de ce peuplier, s'entr'ouvrent,
et il en sort de jeunes feuilles presque perdues dans un coton
très-dense. Peu à peu elles se développent; leur surface
supérieure devient lisse et d'un vert brun , l'inférieure, ve-
loutée, est grise ou éclatante de blancheur. L'arbre est alors
le plus bel ornement des lieux oii il se rencontre. Ses larges
feuilles anguleuses se multiplient. Souvent même le bour-
geon terminal se développe et continue si la branche est vi-
goureuse, et des feuilles dont la forme est parfois différente
de celle des premières , se montrent en automne sans que
les premières soient tombées. Plus ordinairement, la branche
popuLcs. , 389
s'arrête au sommet, et un bourgeon latéral contient le ra-
meau de l'année suivante. Pendant ce développement, les
capsules sont mûres , elles s'ouvrent en deux valves , et les
graines paraissent couronnées de petites masses cotonneuses
et légères. Une fois dégagées de la compression qui agissait
sur elles , ce coton étend ses filets , se détache des graines
et forme des flocons semblables à la neige que le vent en-
traîne dans les airs. La graine, séparée et très-fine , tombe
sur le sol ou s'envole à son tour, et parfois aussi, libre et
mollement enveloppée du léger coton qui l'entoure et l'em-
prisonne, elle part au souflle du vent et s'arrête au gré du
hasard.
Nature du sol. — Altitude. — Cet arbre végète sur
tous les terrains , mais il préfère les sols sablonneux et hu-
mides et s'élève peu dans les montagnes.
Géographie. — Au sud, il est répandu dans le midi de
la France , en Espagne , et, dans le midi de ce royaume,
c'est à peu près le seul arbre , dit M. Coissier , que l'on
trouve spontané dans les parties chaudes du littoral. Il
existe en Afrique, dans l'Atlas, près de Blidah ; il est
magnifique aux environs de Philippeville (Cosson). — Au
nord, il vit en Belgique, en Allemagne, en Danemarck,
eu Gothie , dans la Suède australe , en Angleterre et en
Irlande. — A l'occident , on le cite en Portugal. — A l'o-
rient, il est rare en Suisse , mais assez répandu et quelque-
fois énorme, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie,
en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, en Grèce, en
Turquie , dans le Caucase , en Géorgie , autour de la mer
Noire et sur les bords de la Caspienne, dans les Russies
moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Al-
taï, duBaïkal, en Dahurie et au Ramtschatka.
390 AMENTACÉES.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Barbarie 35** I Ecart en latitude :
Nord, Suède 56 ) 21«>
Occident , Portugal 11 0. ) Ecart en longitude :
Orient, Kamtschatka 170 E J 181»
Carré d'expansion 3801
PopuL€s Tremula, Lin. — Le peuplier blanc n'est pas
le seul arbre de ce genre qui se mêle à la végétation
vigoureuse des forêts. Le tremble se mélange à la futaie ,
il en occupe les clairières, et souvent on le voit seul essayer,
au milieu des bruyères , les prémices d'une forêt , et faire
osciller son jeune feuillage rougi par les fraîches matinées.
Cet arbre croît avec rapidité ; sonécorce, verte et tendre, se
détache facilement; elle brûle avec flamme sans être dessé-
chée. Ses branches offrent deux sortes de boutons résineux,
dont les uns s'ouvrent dès la fin de l'hiver pour livrer pas-
sage aux fleurs , tandis que les autres se montrent plus tard
et laissent sortir ces feuilles arrondies et crénelées aux pé-
tioles aplatis qui animent les bois et les campagnes de leurs
perpétuelles agitations. En effet, quand tout semble calme et
silencieux dans les forêts, quand les feuilles des autres
arbres sont immobiles sur leurs rameaux , on entend tout
à coup un bruissement léger ; c'est la brise qui voyage mys-
térieusement , mais qui frémit sur le feuillage tremblant du
peuplier. — Ses graines suspendues mûrissent et s'envolent
comme celles du précédent.
Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur tous
les terrains , mais il semble préférer ceux qui sont siliceux
popcLcs. 391
et volcaniques. Nous le trouvons en Auvergne sur les pouz-
zolanes pures, sur les alluvions , sur les laves modernes. Il
atteint facilement 1,000 à 1,200"^ d'altitude, parmi les
bois et les bruyères , et se développe abondamment dans les
terres écobuées et sur les places où l'on a fait du charbon.
M. Massot le cite à 1,640™ sur le Canigou , et M. Sendlner
à 1,308™ dans les Alpes bavaroises. Tenore l'indique en
Italie dans les dunes de sable , au niveau de la mer. Wah-
lenberg dit qu'en Suisse il habite les forets de la plaine et
des montagnes , qu'il s'élève à peine à la hmite supérieure
du hêtre , mais qu'il reste toujours moins grand qu'en La-
ponie , et d'autant plus rabougri qu'on s'élève davantage.
Ledebour l'indique dans le Caucase entre 500 et 1,300™.
Géographie. — Au sud, on le rencontre en France , dans
une partie de l'Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile.
— Au nord , il est répandu dans toute l'Europe centrale
et dans toute la Scandinavie , y compris la Laponie oii il
croît dans les lieux humides et surtout au pied des mon-
tagnes jusqu'à Hammerfest, et môme jusqu'au 70° 40'. On
le trouve aussi en Angleterre , en Irlande , aux Hébrides
et aux Orcades. — A l'occident, il existe en Portugal.
— A l'orient, en Suisse, en Dalmatie, en Croatie, en
Hongrie, en Transylvanie , en Turquie, en Bulgarie, au
mont Athos , en Thrace , en 31acédoine , en Tauride, dans
le Caucase, en Géorgie, à Elisabethpol, dans toutes les
Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï , du Baïkal ,
orientale, et dans la Dahurie.
Limites cVexlension de l'espèce.
Sud, Sicile 38" ) Ecart en latitude :
Nord , Laponie 70 j 32»
392 AMENTACÉES.
Occident y Portugal 10 0. ) Écart en longitude :
On'm^ , Sibérie orientale 163 eJ 173»
Carré d^expansion 5536
PopuLLS MGRA, Lin. — La rapidité et la lenteur dans
le développement sont deux caractères opposés que l'on
remarque dans les arbres. Les peupliers, et notamment le
P. nigra qui recherche les lieux humides , les bords des ri-
vières et des ruisseaux , s'y développe avec vigueur. Ses
graines y lèvent très-vite, et de petits taillis de saules et de
peupliers se forment au bord des eaux si rien ne vient arrê-
ter leur essor. — Cet arbre, dont l'écorce est d'un gris jau-
nâtre , assez pâle , offre à la fois des bourgeons pointus ,
rapprochés des branches, et d'autres situés au sommet des
rameaux , plus gros et plus arrondis ; ces derniers renfer-
ment les fleurs. Au printemps les bourgeons fertiles s'ou-
vrent les premiers, et déjà, depuis quelques temps, les écailles
des fleurs mâles se sont détachées, quand celles-ci, portées
sur un axe flexueux se suspendent aux rameaux. Alors leurs
étamines s'allongent et les anthères restent pendantes à l'ex-
trémité de leurs fdets. Les moindres vents en enlèvent des
ondes de pollen dont quelques parcelles, tombant sur les stig-
mates charnus et glutineux, assurent leur fécondité.— Peu
de temps après, le soleil fond la résine abondante dans la-
quelle les bourgeons stériles sont immergés , une odeur bal-
samique est répandue dans les campagnes, c'est le parfum
du printemps que les jeunes feuilles conservent encore pen-
dant quelques semaines. Elles sont jaunes et transparentes,
imprégnées de résine qui leur permet de résister aux brouil-
lards et aux pluies , ou à la neige fondue qui vient quelque-
fois les inonder. Peu à peu ces feuilles verdissent et s'éten-
dent. Le vent les agile à chaque instant en imprimant un
popuLLS. 393
léger mouvement de torsion à leur pétiole aplati. Les cap-
sules, espacées sur un pédoncule allongé, gonflées par leurs
aigrettes , flottent au milieu du feuillage , et la saison n'est
pas encore avancée que ces capsules s'entr'ouvrent et que l'air
se charge de flocons d'une extrême finesse qui sont les voiles
aériennes de ce peuplier des rivages. — Ses feuilles , à cette
époque, ont atteint tout leur développement, elles ne se fon-
cent plus en couleur ; elles perdent , au contraire , le bleu
qu'elles ont acquis ; elles deviennent d'un beau jaune comme
celles du bouleau, et jonchent le sol des prairies où le col-
chique montre encore quelques fleurs tardives.
Nature du sol. — Altitude. — Ce peuplier est indiffé-
rent et croît sur tous les sols , pourvu qu'ils soient humides.
Il s'élève peu dans les montagnes, et c'est à peine si en Au-
vergne il atteint 800 à 1,000"". Dans le midi de l'Espagne,
M. Boissier le cite entre 650 et 1,600™.
Géographie. — Au sud , il végète en France et jus-
que dans le midi de l'Espagne. — Au nord, on le trouve
dans tout le centre de l'Europe, en Lithuanie, en Angle-
terre , mais il n'entre pas en Scandinavie. — A l'occi-
dent, il est en Portugal. — A l'orient, il existe en Suisse,
en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hon-
grie , en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tau-
ride, dans le Caucase , dans toute la Géorgie, dans les Russies
moyenne et australe, et dans les Sibéries de l'Oural et de
l'Altaï.
Limites d'extension de l'espèce.
Swrf, Midi de l'Espagne 36° ) Ecart en latitude:
iVorrf, Angleterre 56 j 20°
Occident, Portugal 11 0. j Ecart en longitude :
Orient, Sibérie allaïque 97 E. | 1 18°
Carré d'expansion 2360
394 ameivtâcées.
O. BETULA, Lin.
Distribution géographique du genre. — Les bouleaux,
comme les saules , font l'ornement des paysages des mon-
tagnes et des régions polaires , où ils se présentent au prin-
temps avec leur fraîche verdure et oii ils contrastent en au-
tomne par leurs feuilles jaunissantes. On en connaît 32 es-
pèces, dont 12 américaines habitent les plaines et les mon-
tagnes des Etats-Unis, du Canada et de l'Amérique arcti-
que ; une seule végète dans les montagnes du Mexique. —
Une autre lui est parallèle à la Terre-de-Feu , à la pointe
australe du Nouveau-Monde. — 11 Beluïa sont originaires
de l'Asie , des Indes orientales , du Népaul , de la Sibérie et
du Kamtschatka. — 8 espèces vivent en Europe : en Italie ,
en Sicile , en Allemagne et en Suisse.
Betula alba , Lin. — Arbre des neiges et des hivers ,
le bouleau semble annoncer, par sa blanche ccorce, sa force
de résistance à l'inclémence des saisons. Son bois tendre et
peu coloré est abrité par plusieurs couches superposées d'un
épiderme épais et résineux qui s'enlève transversalement
comme celui du cerisier, et qui , laissant parfois une petite
couche d'airentre ses feuillets , empêche le froid de pénétrer
jusqu'au cœur de l'arbre. Sa cime rameuse est formée de
branches llexibles et suspendues qui rappellent quelquefois
l'aspect du saule pleureur. Tantôt les bouleaux croissent so-
litaires sur les pentes élevées des montagnes, d'autres fois ils
se réunissent en bosquets ou en véritables forêts, et partout
ils ont la plus grande influence sur le paysage. Ils se mélan-
gent aux hêtres , aux chênes et aux saules des bois ; ils s'é-
lèvent en bocages daus les marais tourbeux. Ils s'associent
BETULA. 395
au Juniperus communis, nuPinussylvestris, au Sarotham-
nusvulgaris, et l'hiver, quand le brouillard congelé se trans-
forme en givre qui remplace le feuillage , le bouleau est alors
l'arbre des frimas ; ses rameaux sont garnis de blancs pana-
ches, ses branches principales sont couvertes de glaçons, et le
soleil qui vient briller un instant dans les cristaux frangés de
sa cime , détruit cette parure hivernale , magnifique et
triste emblème de deuil et de désolation. Mais si le bouleau
prête à l'hiver sa cime vacillante pour y suspendre ses glaces
soyeuses , le printemps lui apporte en échange une de
ses plus fraîches parures. Ses bourgeons résineux sont en-
tr'ouverts , ses feuilles plissées sortent de leur prison et éta-
lent au soleil leurs tissus transparents et délicats. C'est le
luxe des climats du nord et l'annonce aérienne des beaux
jours, alors que la terre est encore cachée sous un voile de
neige. Ces feuilles résineuses enduites d'un vernis imper-
méable , sont à l'abri de l'eau dégelée qui s'écoule sur elles,
et dès qu'elles paraissent la floraison commence. Les fleurs
mâles et les fleurs femelles sont séparées sur des chatons dis-
tincts. Les premiers, qui terminent les rameaux, sortent de
boutons formés dès l'année précédente. Ce sont ordinaire-
ment 2 chatons allongés et suspendus qui portent une série
de fleurs à 3 écailles dont la centrale est uniflore et arrondie
et dont les latérales sont stériles. 6 étamines sont placées
sur l'écaillé principale; elles ont leurs filets courts qui por-
tent chacun 2 anthères uniloculaires. — Les fleurs femelles,
également disposées en chatons, sortent des bourgeons de
l'année. Ces chatons sont formés d'écaifles rapprochées, à
3 lobes caduques, et abritant 3 fleurs. Chaque ovaire
porte 2 stigmates papillaires d'un rouge vif. — La dispo-
sition des chatons mâles et des chatons femelles est telle,
que les fleurs mâles d'un rameau ne peuvent féconder les
396 AMENTACÉES.
fleurs femelles de ce même rameau. Leur fécondation est
indirecte , mais les branches du bouleau sont étagées et le
pollen qui descend des branches supérieures tombe nécessai-
rement sur les chatons femelles qui sont situés au-dessous
d'elles , en sorte que les chatons mâles des dernières bran-
ches paraissent seuls inutiles. Pendant que la fécondation
s'opère, les feuilles grandissent et se multiplient. Suspendues
comme celles des trembles par un pétiole aplati , le moindre
vent les fait osciller, et ce bruissement des feuilles qui anime
si fortement les campagnes que parcourent les brises et le zé-
phir, appartient surtout à cet arbre si abondamment répandu
dans les lieux aérés. — Les fleurs mâles se détachent du
sommet des branches; l'ovaire des fleurs femelles grossit
pendant que les écailles qui les accompagnent s'élargissent,
et il se transforme en une petite samare uniloculaire et mo-
nosperme par l'avortement d'un des ovules préexistants. —
Vers le milieu de l'automne, les feuilles des bouleaux de-
viennent d'un jaune pur et contrastent alors avec le feuil-
lage brun du hêtre, avec les feuilles rouges des cerisiers et des
viormes et surtout avec le feuillage toujours vert du genévrier
et du Pinus sylvestris. Au printemps la dissémination com-
mence. Les cônes remplis de graines sont pendants; les
écailles supérieures se détachent en môme temps que les
graines, et après quelques jours il ne reste plus sur les bran-
ches fertiles que l'axe fihforme sur lequel ces écailles étaient
implantées. — C'est vers le 20 du mois d'avril que le bou-
leau montre ses feuilles sous notre chmat. Pallas cite les
bouleaux de Sarapoul, situés à de bonnes expositions, qui
montraient leurs boutons le 7 avril 1773 (t. 5, p. 49),
et il dit ailleurs que cet arbre bourgeonnait seulement le
11 juin 1772 vers Obderskoï, près la mer Glaciale (t. 4 ,
p. 24). Les saules et les bouleaux ne commencent à mon-
BETULA. 397
trer leurs feuilles, en Sibérie, sur les bords du lenissei qu'à
la fin de juin (t. 4, p. 458). Tandis qu'aux environs
d'Uléaborg, d'après Acerbi , il prend ses feuilles le 25 mai
et les perd vers le 25 septembre.
ISature du sol. — Le bouleau végète sur tous les ter-
rains, mais il a une préférence marquée pour ceux qui sont sili-
ceux , sablonneux, volcaniques ou détritiques. Il recherche
aussi les sols tourbeux.
Altitude. - Il est échelonné en Europe sur une ligne
verticale de 3, OOO^.DeCandolle lui assigne ce maximum dans
les Alpes. Mais à cette hauteur il ne se présente plus qu'en
buissons rabougris. Voici, du reste, un certain nombre d'al-
titudes qui ont été réunies par M. A. de Candolle dans sa
Géographie botanique (t. 1, p. 280), M. Schouw a re-
cherché sa hauteur degré par degré, depuis le 70" jusqu'au
59° ; il donne les chiffres suivants , tous applicables aux
montagnes de la Scandina\ie :
uleliM.
70 degrés 480
67** , sur le Sulitelma à l'ouest 375
— — à l'est 682
On voit combien est grande l'influence de l'exposi-
tion sous les hautes latitudes.
Entre la mer Glaciale et legolfede Bothnie, les bou-
leaux,selonMM. Bravais etMartins,cessentdecroîtreà 380
A cette élévation , ils deviennent rabougris et s'ar-
rêtent entièrement à 432
Dans les mêmes contrées, L. de Buch assigne pour
limite supérieure 504
63 à 64 , Scandinavie 806
62 à 63 — 1011
6* — 1071
398 AMENTACÉES.
60, Scandinavie 1098
60 — à l'ouest 597
59 à 60 — 932
Ecosse , monts Grampians 640
Montagnes de la Silésie , maximum 1300
— — minimum 845
Monts Carpathes , moyenne 1110
— — minimum 845
Alpes orientales , maximum 1550
Suisse centrale et septentrionale, maximum 1787
— — — moyenne 1300
— occidentale , maximum 1980
— — moyenne 1785
— italienne 1950
Pyrénées , Canigou , côté ouest , moyenne 1987
Caucase méridional , moyenne 2340
Etna , revers nord et ouest, minimum 1981
— revers sud et est, maximum 2176
— moyenne 2080
Turquie d'Europe 1040
Aux îles Loffoden il atteint encore 340
Le bouleau , dit Wahlenberg , est très-commun dans les
montagnes basses delà Suisse ; il monte jusqu'à la limite du
hêtre et vit alors dans les marais ; il atteint jusqu'à 1,700"" et
à ces hauteurs il devient rabougri. En Auvergne, on le trouve
depuis 300 jusqu'à 1,400°».
Géographie. — Cet arbre est peu méridional, et quoique
commun dans le centre de la France , sur le plateau cen-
tral, il est arrêté dans la direction du sud par la température,
et la présence des calcaires ; il n'arrive pas à Mende. Il se
montre plus au sud dans les montagnes , en Espagne, en
Italie , en Sicile. — Au nord , il est commun et disséminé
BETULA. 399
par petits groupes formant souvent des bosquets dans tous
les terrains sablonneux du nord oii il est surtout associé au
Pimis sylvestris et au Jiiniperus communis. On le trouve
dans toute la Scandinavie jusque vers le 70° 40'. Dans ces
localités de la Laponie , il monte encore dans les régions
subalpines , il s'approche de la limite des neiges où il est,
dit Wahlenberg , le seul arbre qui forme des bosquets clair-
semés et épars. Il monte jusqu'aux cols des montagnes en
suivant les ruisseaux. On le trouve aussi dans la région in-
feralpine duNordland , au pied des montagnes, sur les pen-
tes desquelles il monte davantage, et se rencontre plus rare-
ment que sur le versant suédois. Il se montre aussi dans
toutes les vallées intérieures du Finmarck et sur les flancs des
Alpes maritimes. Mais les derniers que l'on rencontre , en
s'élevant sur les sommets de la Scandinavie, ne sont que des
arbrisseaux faibles et rabougris. Un peu plus au sud, dans la
Laponie, les bouleaux offrent un autre caractère. « La ri-
vière d'Alten , dit Acerbi , nous parut être une des plus belles
que nous eussions vues dans le cours de nos voyages au nord.
Elle est formée à son commencement par une suite de lacs
d'étendue et de forme différentes , entremêlés d'îlots cou-
verts de bouleaux, espèce de paysage qui, loin d'avoir une
apparence âpre et sauvage, serait de nature à plaire encore
dans un climat tempéré (Acerbi , t. 2, p. 341).» — Il existe
une grande différence entre la limite des arbres sur l'ancien
et sur le nouveau monde , car, d'après les relations du capi-
taine Back , les dernières apparences d'arbres , de broussail-
les et de pins rabougris se montrent à 63° 15' latitude nord,
sur le bord des eaux méridionales qui tombent dans le grand
lac de l'Esclave , tandis que sur la côte occidentale de la
Norvège, comme nous venons de le voir, on suit les bou-
leaux jusque sous le 70° parallèle (Back, expéd. dans les
400 AMENTACÉES.
régions arctiques, revue Britan., avril 1836). — Le bou-
leau est répandu en Angleterre et en Irlande, mais il n'existe
plus que dans les tourbières des Shetland et des Feroë. Tou-
tefois il s'est conservé en Islande où on le rencontre dans
les golfes, dans les fiords , sur les pentes des vallées qui
viennent aboutir à la mer. Ces arbres sont presque tous
rampants et contournés. Dans l'intérieur des terres, ils for-
ment de petits groupes dans les lieux les plus abrités, et quoi-
que les Irlandais , dit M. E. Robert, décorent ces brous-
sailles du nom de forêt , il est impossible de s'y égarer. On
trouve encore cet arbre dans le voisinage des glaciers, mais
partout il cache son tronc tortueux sous les pierres et sous
la mousse pour s'abriter du froid ; il élève à peine quelques
rameaux, qui plus tard se recourbent, deviennent ram-
pants et contribuent à augmenter les ramifications delà tige
qui n'est plus qu'un rhizome souterrain. Dans ces condi-
tions, il est presque toujours mêlé au B. nana , qui parfois
le remplace complètement. — A l'occident, outre l'Islande,
on le rencontre en Portugal oii il est très-rare et réfugié sur
les montagnes, et au Groenland. — A l'orient , il existe en
Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie; il forme
de petits bois dans le sud de la Servie , il est disséminé en
Bosnie et sur le pied méridional du Balkan ; il est aussi dans
le Caucase , dans toute la Géorgie , dans toutes les Russies,
dans toutes les Sibéries et en Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Sicile 38° \ Ecart en latitude :
Nord , Laponie 70 \ 32°
Occident , Groenland 45 O. I Ecart en longitude :
Orient y Sibérie orientale 163 E. i 208°
Carré d'expansion 6656
BETULA. 401
Betula pubescens, Ehrh. — On le rencontre dans les
bois et dans les marais élevés. C'est un arbre moins haut que
le précédent, se présentant assez souvent en buissons ou en
touffes rameuses plus ou moins rabougries , selon l'altitude.
L'écorce des branches est fauve ou rougeâtre , et ses jeunes
rameaux dressés, sont tantôt glabres, tantôt velus ou pubes-
cents. Les feuilles sont ovales, quelquefois un peu rliom-
boïdales , aiguës et dentées en scie, d'un vert sombre en
dessus, et d'un vert plus pâle en dessous, oiî les nervures
sont un peu saillantes et réticulées. Celles des jeunes bran-
ches sont enduites à leur naissance d'une sorte de vernis
glutineux. Les chatons femelles sont dressés. — Il fleurit
en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains
siliceux et rocailleux , les sols volcaniques , détritiques et
tourbeux. Il recherche les lieux élevés. Nous le trouvons
en Auvergne jusqu'à 1,500™. De Candolle l'indique aussi
à cette altitude dans le Jura et à Baréges.
Géographie. — Au sud, il existe dans les Pyrénées et
dans le midi de l'Italie. — Au nord, on le trouve dans
une grande partie de l'Europe , dans toute la Scandinavie ,
dans les lieux rocailleux et dans les marais , même en Lapo-
nie jusqu'au 70° 40'. Pallas cite aussi un bouleau à larges
feuilles près de la mer Glaciale, dans des marais où il est
mêlé à VAndromeda polifolia comme sur les bords des
lacs élevés de l'Auvergne. — A l'occident , il est en Portu-
gal. — A l'orient, il est indiqué en Suisse, en Croatie, en
Hongrie, en Transylvanie, dans le Caucase, en Géorgie,
dans les Russies septentrionale , moyenne et australe , et
dans le Kamtschatka , sans qu'il soit cité par Ledebour dans
aucune des Sibéries.
VIII 26
402 AMENTACÉES.
Limites d'extension de V espèce.
Sud > Midi de l'Italie 40° I Ecart en latitude :
Nord, Laponie 70 j 30»
Occident, Portugal 10 O. ^ Ecart en longitude :
Orient , Kamtschatka 170 E.) 180«
Carré d'expansion 5400
G. AiiBins, Lin.
Distribution géographique du genre. — Ces arbres et
arbrisseaux , au nombre de 24 , appartiennent en nombre
presqu'égal à l'Asie , à l'Europe et à l'Amérique septen-
trionale. — , Les 9 espèces asiatiques sont très- dispersées :
4 sont du Caucase, 1 de la Syrie, 1 du Japon , 1 du Né-
paul , 1 de la Sibérie et la dernière des îles Aléoutiennes.
— 8 croissent en Amérique , au Mexique , aux Etats-Unis,
au Canada ; une seule est de la partie australe du conti-
nent. — L'Europe a 7 Alnus : de l'Italie , de la Bohême ,
de la France ou de l'Allemagne.
Alnus glutinosa, Gœrtn. — L'aulne, répandu partout
à profusion, habite à la, fois les forêts et les bords des cours
d'eau. Il s'élève sous la forme de pyramides élégantes , aux
branches étagées, à l'écorce noire et au sombre feuillage.
Quelquefois il forme à lui seul de véritables bosquets , ou
bien il se mêle au peuplier noir , aux diverses espèces ,de
saules et embellit avec eux le bord des rivières et des ruis-
seaux. Ses racines sont fréquemment garnies de tubercules
ligneux et rougeôtres ; son bois, incorruptible, rougit dès
qu'il a le contact de l'air, et la longévité de cet arbre est
ALNUS. 403
excessive. — On le distingue en hiver à son écorce d'un
brun violacé, toute parsemée de lenticelles, à ses bourgeons
violets très-durs et couverts de cire, à ses chatons qui
prennent la même nuance , et se couvrent aussi de cette
couche résineuse qui les met complètement à l'abri de
l'humidité. Dès le commencement du mois de juillet , on
aperçoit sur les aulnes les chatons qui doivent fleurir après
l'hiver. Les premiers jours du printemps excitent leur déve-
loppement bien avant celui des feuilles. Les chatons mâles
s'allongent et restent suspendus. Ils sont nombreux, pana-
chés de jaune et de violet. Leur axe s'allonge , et permet
de distinguer des écailles peltées , plus ou moins crénelées
sur les bords, et sous chacune desquelles on distingue 3 fleurs
munies d'une espèce de périgone à 4 divisions et de 4 éta-
mines. Les chatons femelles , réunis 4 à 4 sur des pédon-
cules rameux, se redressent et forment de petits cônes écail-
leux, où chaque écaille montre une fleur à deux styles pur-
purins. La masse du pollen qui tombe des chatons mâles
est considérable, et lorsque, dans les mois de mars et d'avril,
l'aulne est couvert de cette multitude de chatons , il cons-
titue un des types les plus remarquables et des plus étranges
que nous ayons dans nos contrées. — A peine la féconda-
tion est-elle opérée que les feuilles visqueuses et odorantes
de l'aulne sortent de leurs bourgeons. Elles sont arrondies ,
larges et d'un vert foncé. A mesure que la saison avance ,
de nouvelles feuifles , qui étaient pliées et enveloppées dans
leurs stipules résineuses, se développent successivement, et
cette végétation continue ne s'arrête qu'à l'entrée de l'hiver,
quand la chaleur devient insuffisante pour l'exciter; aussi
le feuillage de l'aulne ne prend pas , comme celui des autres
arbres, une livrée d'automne; il reste vert et luisant, et
persiste jusqu'aux gelées sans perdre de son éclat. — Les
404 AMENTACÉES.
lleurs mâles sont tombées depuis longtemps , mais les cha-
tons femelles ont grandi , ils se sont transformés en petits
cônes d'un vert foncé, courts et ovales, dont chaque écaille
s'est épaissie. Ces fruits, au nombre de 4 sur le même pé-
doncule , sont inclinés et recourbés de telle manière que
l'inférieur est terminal et le plus gros. Ces cônes noircis-
sent à l'automne , ouvrent leurs écailles à la fin de cette
saison, et répandent des graines anguleuses et aplaties. Le
pédoncule qui soutient ces cônes se raidit et devient ligneux.
Aussi persistent-ils jusqu'au delà du printemps suivant, et
il n'est pas rare de voir sur la même branche les cônes
noircis et desséchés de l'année précédente et les chatons
nouveaux et suspendus dont le vent entraîne des nuages
de pollen.
Nature du soL — Altitude. — On le rencontre sur tous
les terrains un peu mouillés , mais principalement sur les
sols siliceux et graveleux. Lorsque les ruisseaux descendant
des terrains primitifs déposent leurs alluvions sur des terrains
calcaires, on voit l'aulne indiquer par sa présence la disper-
sion de ce sol entraîné. — Il végète du reste dans la plaine
et dans les montagnes. En Auvergne , il s'élève jusqu'à
1,000". Wahlenberg le cite en Suisse dans les lieux hu-
mides de la plaine et des basses montagnes , commun jus-
qu'à la limite supérieure du noyer , et montant même à
900™. Ledebour en cite des variétés dans le Caucase et
dansleTaliisch, qui atteignent aussi 1,000™; M. Wattson
donne sa limite dans les monts Grampians à 480™.
Géographie. — Au sud , il se trouve en France , en
Espagne , et il est indiqué par Desfontaines le long des ruis-
seaux près delaCalie, en Algérie. — Au nord , il est très-
répandu dans le centre de l'Europe , en Danemarck , en
Gothie , dans la Norvège , la Suède et la Finlande austra-
CONIFÈRES. 405
les. En Laponie , il est remplacé par l'^. incana qui prend
son aspect et devient presque glabre. Il habite l'Angleterre,
l'Irlande et les Hébrides. — A l'occident, il croît en Portu-
gal , et VAlnus indiqué au Canada et à la côte nord-ouest
de l'Amérique, est probablement une espèce différente.—
A l'orient , il se trouve en Suisse , en Italie, dans le royaume
de Naples, oii il se montre près des étangs, n'occupant ja-
mais que de petites étendues et remplacé, selon Tenore, par
1'^. cordifolia, Ten. Il est aussi en Sicile , en Croatie , en
Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , dans le
Caucase , en Géorgie, dans le Taliisch, dans les Russies sep-
tentrionale , moyenne et australe, dans les Sibéries de l'Ou-
ral , de l'Altaï et du Baïkal.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Algérie 35" ^ Ecart eu latitude :
iVorf/, Finlande 62 ) 27»
Occident , hhnde 12 0. | Ecart en longitude:
Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. j 128«
Carré d'expansion 3456
FAMILLE DES CONIFERES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie. O^à 10° 18° 0. à 5° E.
Abyssinic 10 à 16 32 E. à 41 E.
Algérie. . 33 à 36 5 0. à 6 E.
Roy. do Grenade. . . 36 à 37 5 0. à 8 O.
0
0
1
833
1
168
1
156
406 CONIFÈRES.
Latitude. Longitnde.
Sicile 37«à 38« 10° E. à 13« E. 1
Portugal 37 à 42 9 0. à 11 O. 1
Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1
Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1
France 42 h 51 7 0. à 6 E. 1
Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E. 1
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1
Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1
Russie moyenne . . 50 à 60 17 E. à 58 E. 1
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1
Golhie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1
Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1
Russie septentr'«. . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie ......... 65 à 71 14 E. à 40 E. 1
Europe entière. 1
184
166
171
236
249
267
201
371
195
133
339
193
351
1300
339
231
245
96
236
178
237
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude. Longitude.
Irlande 5l«à 55« 1^0. h 13«0. 1 : 323
Angleterre 50 à 58 1 0 à 7 0. 1 : 339
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 195
Russie moyenne . 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 193
Sibérie de rOural. 44 à 67 55 E. à- 74 E. 1 : 149
Sibérie altaïque. . 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : 159
Sibérie du Baikal. 49 à 67 93 E. àll6 E. 1 : 132
Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 1 : 92
Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 88
PKOl'ORTIONS RELATIVES. 407
Latitude. Longitude.
Sibérie arctique.. 67« à 78« 60« E. à 161" E. 1: 39
Kamtschatka.... 46 à 67 148 E. à 170 E. 1 : 150
Pays des Tschukhis. » 155 E. à 175 0. 0 : 0
llesde l'Océan or^'. 51 à 67 170 E. à 130 0. 1 : 62
Amérique russe.. 54 à 72 170 O. à 130 E. 1 : 148
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.deGr"'%rég.alp.etniv. 36«à 37» 1500 à 3500 1: 81
Roy. de Grenade, rég. ni V. 36 à 37 2500 à 3500 1: 61
Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1 : 139
Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1 : 160
Pic du Midi de Bagnères. . » » 0 : 0
Plat, central, rég. montagn. 44 à 47 500 à 1900 1 : 99
Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 1 : 103
Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 104
Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 1 : 116
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
Iles du Cap-Vert. . 12»à 14° 24°0. à 27«0. 0: 0
Canaries 28 à 30 15 0. à 20 0.1:159
Hébrides 57 à 58 S 0. h 10 0. 1 : 165
Orcades 59 5 0. à 6 0. 1 : 182
Shetland 60 à 61 3 0. à 4 0.1:154
Feroé 62 9 0. 1 : 297
Islande 64 à 66 16 O. à 27 0.1:413
Mageroë 71 24 E. 1 : 194
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0
lie Melville 76 114 0. 0:0
Ile J. Fernandez. . 33 à 40S. 76 0. 0: 0
Nouv.Zélande(aord). 35 à 42S. 171 0. à 176 O. 1 : 47
Malouines 52S. 59 O. à 65 O. 0 : 0
408 CONIFÈRES.
Nous réunissons sous la dénomination générale de Coni-
fères des plantes qui ont entr'elles les plus grands rapports,
mais que les botanistes modernes ont séparées en plusieurs
ordres sous les noms de : Ciipressinées, AbiétinéeSy Taxi-
nées et Gnélacées ou Ephédrées.
Les Cupressinées recherchent plutôt les pays chauds que
les régions froides; elles habitent l'Europe moyenne et mé-
diterranéenne , l'Asie orientale, l'Amérique boréale , le cap
de Bonne-Espérance et la Nouvelle-Hollande.
Les Abiétinées sont répandues dans toute la zone tem-
pérée de l'hémisphère boréal.
Les Taxinées se trouvent dans les deux zones tempérées
du globe , mais elles sont bien plus fréquentes dans l'hémis-
phère austral.
Enfin les Gnétacées sont dispersées partout, mais cepen-
dant plus répandues dans l'hémisphère austral.
Ces groupes, réunis et composant la famille des Conifères,
ont une grande importance dans l'aspect des contrées oi»
vivent leurs espèces. Ce sont en général de grands arbres qui
croissent en société et forment d'immenses forêts ténébreu-
ses oii souvent la lumière peut à peine pénétrer. Ces arbres
conservent une verdure éternelle qui , pendant l'hiver, con-
traste avec la neige qui couvre les montagnes et les régions
du nord, et qui pendant l'été se détache de l'azur du ciet
ou du vaporeux lointain du paysage. Ailleurs des groupes
isolés étendent au-dessus des prairies leurs branches régu-
lières et étagées , ou bien se réunissent pour ceindre des
montagnes , pour orner les pentes des vallées , et quelques
espèces finissent même par arriver jusqu'aux neiges éter-»
nelles.
Dans le sens des latitudes , on voit en Europe les Coni-
(ères diminuer en nombre à mesure que l'on approche de
JCNIPERUS. 409
l'équateur , à moins que des montagnes ne viennent com-
penser la latitude. — Aussi la moyenne de l'Europe étant
1/237, nous arrivons à 1/96 dans la Russie septentrionale,
à 1/178 en Laponie et à 1/133 dans les Carpathes; mais
le Danemarck , malgré sa situation , n'a qu'un seul conifère
parce qu'il n'a pas de montagnes , tandis que l'Algérie en a
1/168 à cause de l'Atlas, et le royaume de Grenade 1/156
à cause de la Sierra qui le traverse.
Dans le sens des longitudes le nombre des Conifères va en
angmentant à mesure que l'on se dirige vers l'orient, et ce
fait est si évident, que dans le nord de l'Amérique la propor-
tion est 1/103, tandis que pour l'ensemble de l'Europe
elle n'est que 1/237.
Dans les montagnes , la proportion est toujours relati-
vement plus forte que dans les plaines, mais si on dépasse
une certaine élévation, cette proportion va en s'abaissant,
ce qui était facile à prévoir , puisque les espèces arborescen-
tes cessent plus tôt que les plantes vivaces et herbacées.
Les îles ne nous offrent rien de particulier, si ce n'est la
forte proportion de ces plantes à la Nouvelle-Zélande.
G. JUSJXFERUS, Lin.
Distribution géographique du genre. — Les Juniperits
constituent des arbres ou des arbrisseaux plus ou moins éle-
vés, au feuillage sombre et persistant, qui ont une très-grande
influence sur le spectacle des grandes scènes de la nature.
Leurs fruits , généralement colorés en rouge ou en noir ,
presque toujours très-nombreux , les rendent parfois très-
élégants. On en connaît aujourd'hui près de 40 espèces
échelonnées sous toutes les latitudes , depuis la pointe aus-
trale de l'Amérique jusqu'au cap Nord. — On en compta
410 CONIFÈRES.
13 en Asie, dont 6 à la Chine , 1 au Japon , 2 au Népaul,
I en Dahurie, 1 dans le Caucase, 1 en Syrie, 1 en Armé-
nie. — On en cite une douzaine en Europe, vivant en Es-
pagne , en Grèce , en Sicile , en Provence , ou bien dans
l'Europe boréale et sur les hautes montagnes. — 8 Jimipe-
rus font partie de la végétation arborescente de l'Amérique
du nord , des montagnes du Mexique , des Etats-Unis et du
Canada. — Un seul croît dans l'Amérique du sud , au cap
Horn. — Un seul aussi est africain et se trouve au cap de
Bonne-Espérance.
JcNiPERUS NANA, Willd. — Peut-étre existe-t-il des in-
termédiaires entre cette espèce et la suivante , mais il est
douteux pourtant que leurs stations peu différentes puissent
produire dans le port des changements aussi considérables.
II forme dans les lieux élevés de larges buissons étalés sur le
sol , dont les branches tortueuses divergent d'un centre com-
mun et s'étalent sur les pelouses ou sur les bruyères qu'elles
forcent à la retraite. Ses feuilles sont nombreuses et serrées
les unes contre les autres , glauques au moins dans leur jeu-
nesse, et quand les neiges qui persistent si longtemps se
sont retirées , ce genévrier, qui a beaucoup d'analogie avec
le J. communis , se couvre aussi de fleurs dioïques et ne
miîrit ses fruits , très-gros et bleuâtres , qu'après deux années
révolues. — Il fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Ce genévrier croît sur
tous les terrains , mais , en Auvergne , nous ne le trouvons
que sur les sols siliceux et volcaniques où il acquiert une
grande vigueur. Les plus beaux buissons que nous ayons
rencontrés , étaient sur le trachyte ou sur le phonolite. Ils
couvraient entièrement les rochers et la pelouse , formant
des rosaces étalées de 3 à 4 mètres de diamètre, toujours
JUNIPERrS. 411
arrondies , aplaties , déprimées à la fois par leur mode de
croissance et par le poids des neiges qu'elles ont à suppor-
ter pendant l'hiver. Ces larges touffes se dégarnissent dans
le centre , tout en restant très-vigoureuses à leur circonfé-
rence. — Il recherche les montagnes élevées et nous le
voyons en Auvergne entre 1,500 et 1,800™. M. Cosson le
cite en Afrique sur le sommet du Djebel-Cheliah , dans
l'Aurès, et M. Durieu*dans la zone supérieure duDjurjura
qui atteint 2,000™. Ramond en cite un individu à 200™ au-
dessous du sommet du Pic-du-Midi de Bagnère. « C'est,
dit-il , l'arbrisseau qui s'est le plus hasardé sur la pente. Il
est vieux, tordu, rabougri, tout couché et collé contre
terre à environ 2,760 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Il y est demeuré seul depuis des siècles , dominant à peine
les touffes du Vaccinium uliginosum qui rampent autour
de lui. » Sur le mont Argée , qui est la plus haute monta-
gne de l'Asie mineure, et dont le sommet est défendu par
un escarpement trachytique , M. de Tchihatcheff , a trouvé
le J. 7«a»a jusqu'à l'altitude de 2,600 mètres. Il remplace le
Quercus nana qui croît au-dessous et termine la végétation
arborescente de cette montagne de la Cappadoce. M. Boissier
l'indique aussi dans le royaume de Grenade, dans la zone al-
pine et nivale, entre 1 ,600 et 2,800™. En Sibérie il atteint
encore 600™, et dans les Alpes il se tient ordinairement
entre 1,700 et 2,500™. En Turquie, d'après M. Boue, il
vit dans la région alpine associé aux pins et aux sapins.
Géographie. — Au sud, les montagnes lui permettent
d'arriver sur les Pyrénées , dans le midi de l'Espagne et en
Afrique dans l'Aurès. — Au nord , il s'étend très-loin , sur
les montagnes de l'Allemagne , de la Norvège, de la Suède ,
en Laponie , en Angleterre , aux Hébrides , aux Orcades ,
aux Shetland et en Islande où il est seul de sa famille et où
412 CONIFÈRES.
il ne croît qu'au milieu des accidents de terrain et des aspérités
protectrices que lui offrent les courants de lave moderne.
On le trouve plus particulièrement dans l'île de Thingoë
qui est formée par les deux branches de la rivière de Skial-
fande, et là il mûrit ses fruits. — A l'occident , de La Py-
laie le cite à Terre-Neuve, enfoui et rampant sous la mousse
et les lichens. — A l'orient , il existe en Suisse , en Italie ,
en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie , en Turquie , dans
les Russies arctique et septentrionale , dans les Sibéries do
l'Oural, de l'Altaï et duBaïkal, en Dahurie, au Kamts-
chatka , et à l'île de Sitcha.
Limites d^ extension de l'espèce.
Sud , Algérie 34** ^ Ecart en latitude :
Nord , Laponie 70 j 30»
Occident , Terre-Neuve 58 0. 1 Ecart en longitude :
Orient , Aléoutiennes 180 E. | 238«
Carré d'expansion 8568
JuNiPERUS coMMUNis, Lin. — Quand l'hiver a ramené la
neige dans nos contrées et qu'elle cache sous un voile épais
les plantes desséchées que la saison a flétries , on rencontre
avec plaisir les buissons toujours verts du genévrier, dont les
cimes sont souvent les seules parties qui sortent des fri-
mas qui recouvrent le sol. C'est en quelque sorte un
gage d'avenir que l'hiver nous laisse au milieu de ses ri-
gueurs. L'aspect du genévrier est très-variable ; tantôt il forme
des buissons rabougris , aux tiges tortueuses et rougeûtres ,
aux rameaux étalés. Tantôt il s'élève en arbrisseau pyra-
midal, ou bien il inchne ses branches et semble imiter les
rameaux flottants du bouleau avec lequel il se trouve sou-
^ JUSIPERCS. 413
vent associé. Sous l'un ou l'autre de ces états, il rompt la
monotonie des landes et des bruyères , il forme des groupes
avec les genêts, la digitale et le Ptcris aquiUna. Sa tige se
ramifie par de petits bourgeons que l'on trouve en hiver aux
aisselles des feuilles supérieures. Ses feuilles acérées , nom-
breuses et pointues, d'un vert sombre et quelquefois rou-
geâtres en dessus , grises ou marquées en dessous de deux
lignes argentées , sont presque décurrentes sur les rameaux
et accompagnées à leur base d'une glande résineuse. — Dès
le commencement du printemps le genévrier fleurit. Les
individus mùlcs , ordinairement plus nombreux que les fe-
melles, sont munis de petits chatons écailleux , dont les
écailles verticillées cl peltéec renferment un nombre indéter-
miné, souvent 6 à 8, d'anthères uniloculaires. Les femelles
sont formées de 3 écailles concaves et rapprochées en une
petite sphère. — Quand la fécondation a eu lieu par suite
de l'émission d'un pollen très-abondant , les écailles pren-
nent de l'accroissement , elles se soudent , et le genévrier
femelle se couvre de baies vertes qui restent ainsi pendant
plus d'une année. Dans le courant de la seconde année elles
bleuissent, puis se couvrent d'une poussière glauque et ci-
reuse, et enfin, au bout de deux années , elles s'ouvrent un
peu au sommet et laissent voir trois cariopses osseux et mo-
nospermes , enfermés sous des écailles épaissies et parfu-
mées. Ces baies vertes ou mûres sont marquées, à leur par-
tie supérieure , d'une petite étoile à 3 rayons divergents
qui rappelle la bouche des sangsues.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur tous les ter-
rains, en plaine et dans les montagnes. Nous le rencontrons
en Auvergne jusqu'à 1,500™, mais au-dessus il est rem-
placé par le J. nana. De Candolle le cite à 0 à Montpellier, et
à 3,000"^ dans les Alpes et dans les Pyrénées, mais c'est à
414 COMPÈRES.
l'espèce précédente qu'il faut rapporter cette dernière me-
sure. Sur le mont Ventoux il arrive, au sud , de 1,240 à
1,800"; au nord, de 920 à IjSSO"". Schouw dit qu'il est
très-commun dans les Alpes jusqu'à 1,700™, et au-dessus ,
il est aussi remplacé par le J. nana. Ledebour l'indique dans
le Caucase, entre 800 et 1,800™; et Lessing l'a trouvé
aux Loffoden, jusqu'à 325™.
Géographie. — Au sud , il existe dans les Pyrénées , en
Espagne, dans le midi de l'Italie et en Grèce. — Au nord,
il est commun dans toute l'Europe , même en Laponie, en
Angleterre , en Irlande , dans tous les archipels et aux
Feroë. — A l'occident , il croît en Portugal , au Groenland ,
à Terre-Neuve, au Canada près du lac Huron et sur la
côle occidentale de l'Amérique du nord , jusqu'à Sitclia ;
mais il est très-probable qu'il existe dans ces indications
quelque confusion avec l'espèce précédente. — A l'orient, il
se trouve en Suisse , en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie,
en Transylvanie , en Turquie , en Tauride, dans le Caucase,
en Géorgie, sur le Taliisch , dans toutes les Russies, dans
les Sibéries de l'Oural, de TAItaï, du Baïkal et orientale,
et dans la Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Grèce 38** 1 Ecart en latitude :
Nord , Mageroë 71 j 33«
Occident , Amérique 160 0. ) Ecart en longitude :
Onm«, Sibérie orientale 163 E.i 323'*
Carré d'expansion 10059
Jns'iPERUs OxYCEDRCS, Lin. — Il forme en général un
arbre plus élevé que les précédents , il est moins buisson-
neux, et prend sa place sur les coteaux arides avec les chênes
JUNIPERUS. 415
verts, les cistes et les PlnjUirea. Sa verdure est aussi per-
pétuelle , mais sombre et quelquefois rougeâtre , et l'arbre ,
en s'élevant sur une seule tige et portant une cime ar-
rondie , forme souvent à lui seul de petites forets. Ses
feuilles acioulaires sont comme ternées sur les rameaux , et
marquées en dessous de 2 raies glauques. Ses fleurs, qui
s'épanouissent en automne et qui sont dioïques, produisent
des fruits rouges et volumineux qui donnent à cette espèce
un aspect tout particulier.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et se
trouve sur tous les terrains secs et rocailleux des plaines et
des montagnes. Tenore l'indiquQ seulement au niveau de la
mer, sur les dunes et les sables, dans le midi de l'Italie,
tandis que dans le midi de l'Espagne , M. Boissier le cite
entre 450 et 1,800"\ Il croît à 540°» sur le versant sud
du montVentoux, et à peu près à la même altitude sur les
causses des départements du Gard et de l'Hérault. Il est
encore indiqué par Schouw, dans les Appennins, entre 350
et 1,000°».
Géographie. — Au sud , il se trouve en France , en Es-
pagne , aux Baléares et en Afrique jusque sur les mon-
tagnes de l'Aurès (Cosson) , à Madère et aux Canaries. —
Au nord , il s'arrête sur les bords du plateau central de la
France et en Dalmatie. — A l'occident , il vit aussi en
Portugal. — A l'orient , on le rencontre en Italie , en Sicile,
en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase , en
Géorgie , et dans l'Asie mineure.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Canaries 30® ■) Ecart en latitude :
iVorf/, France 44 ] I40
416 CONIFÈRES.
Occident , Madère 19 0.) Ecart en longitude :
Onm^ Géorgie 47 E.j 47«
Carré d'expansion 024
JcNiPERUS Sabina, Lin. — Celui-ci habite encore les
coteaux, les lieux arides, et se présente sous des aspects très-
différents. Tantôt il rampe sur le sol et redresse ses ra-
meaux , tantôt son tronc s'élève et ses branches étendues
forment une cime étagée. Ses feuilles sont opposées , rap-
prochées, et présentent au sommet des rameaux des imbrica-
tions à 4 rangs de feuilles obtuses. Les fleurs naissent en
chutons , mais les baies bleuâtres qui succèdent aux fleurs
femelles sont penchées et souvent pédicellées. Toute la
plante a une odeur très-désagréable. — Elle fleurit en
avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Cette espèce recherche
les terrains calcaires, rocaifleux, et vit également dans les
plaines et sur les montagnes. Nous la trouvons dans l'Ardè-
che à une faible altitude. De CandoUe la cite à 0 à Pise et
à 2,000" dans les Alpes du Dauphiné. M. Boissier l'indi-
que entre 1,700 et 2,700"'. Selon Tenore, elle végète dans
le midi de l'Italie entre 1 ,200 et 1,600'», et, d'après Le-
debour , elle atteint 2,600™ dans le Caucase.
Géographie. — Au sud, la sabine habite la France et
le midi de l'Espagne oii elle vit à une grande élévation,
associée au Juniperus nana. — Au nord , on la trouve dans
le Tyrol, dans le Canada , dans la Sibérie orientale. — A
l'occident, en Portugal , dans l'Amérique du nord, dans
tout le Canada jusqu'au Saskatchawan , sur les montagnes
Rocheuses, au lac Huron. — A l'orient, nous pouvons
citer la Suisse , la Dalmatie , la Transylvanie , la Grèce , le
Caucase , l'Asie mineure, les Russies moyenne et australe,
PINUS. 417
les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale,
et la Dahurie. — Il est remarquable que cette espèce (si
toutefois la plante américaine est bien identique), s'avance
bien plus vers le nord en Asie et en Amérique que sur le
continent européen. C'est précisément le contraire de ce qui
a lieu le plus ordinairement.
Limites d'extension de V espèce.
5M(i, Midi de l'Espagne 36" )Ecart en latitude:
iVorrf, Sibérie orientale, .... . 56 ^ 20"
Occident , mont, rocheuses. . . 125 O. ) Ecart en longitude :
Orient , Sibérie orientale 163 E. j 288"
Carré d'expansion 5760
G. FIMUS, Lin>
Distribution géographique du genre. — En conservant
le genre Pmws tel qu'il a été formé par Linné, c'est-à-dire
en y laissant les Abies et les Larixy nous y trouvons plus
de 100 espèces, presque toutes sociales, gardant pour la
plupart leur feuillage pendant l'hiver , atteignant quelque-
fois d'énormes dimensions et ayant toujours la plus grande
importance dans la décoration des scènes de la nature. La
forme pyramidale des uns, les dispositions en parasol de plu-
sieurs d'entr'eux, le feuillage glauque ou argenté des autres,
leurs cônes dressés ou étalés sont autant de caractères qui les
différencient et qui les éloignent de la forme commune aux
autres végétaux arborescents. — Le Nouveau-Monde est la
principale patrie desPmws, et l'Amérique du nord, si re-
marquable déjà par le nombre de ses chône«, de ses Magno^
lia , de ses SaliXj en nourrit seule au moins 50 espèces. Ce
Vlll -"^
418 CONIFÈUES.
sont des arbres quelquefois très-élevés, immenses, qui habi-
tent princi(3alement les montagnes de la Californie et du
Mexique , la Caroline , les autres contrées des Etats-Unis et
les plaines du Canada. — L'Amérique du sud n'en a que 2 ou
3 espèces : au Brésil et au Chili. — L'Asie a aussi des pins
qui lui sont propres , au nombre de 24 environ : 6 habitent
la Sibérie , 5 les Indes orientales , 4 le Népaul , quelques-
uns vivent dans les monts Himalaya , d'autres à la Chine ,
en Orient, en Syrie. Une espèce végète à l'île de Sitcha.
— L'Europe a aussi 24 à 25 Pinus , les uns de l'Europe
australe, les autres de l'îlalie, presque tous des régions
montagneuses, et plusieurs d'entr'eux atteignent le centre et
même les zones les plus froides du continent. — 2 espèces
seulement sont citées en Afrique , aux Canaries. — Une
seule croît à Timor. On voit que ces arbres fuient l'hémis-
phère austral, où ils sont remplacés par de plus belles espè-
ces , les Araucaria , les Podocarpus , etc.
PiNUS SYLVESTRis , Lin. — La nature a destiné cette es-
pèce à habiter les contrées les plus sauvages de la terre ;
elle lui a donné une énorme puissance de vie et de végéta-
tion, et l'a organisée pour supporter à la fois les chaleurs de
l'été et les rigueurs de l'hiver. A toutes les époques de l'an-
née on le reconnaît à son feuillage toujours persistant,
mais son port varie avec l'âge. Jeune , il est couvert de ra-
meaux réguliers qui lui donnent un peu l'aspect d'une pyra-
mide , mais bientôt il perd ses branches les plus basses, son
tronc s'élève droit ou légèrement courbé, couvert d'une
écorce rouge qui se détache en plaques écailleuses, et l'arbre
arrivé à sa grande période de développement se montre avec
une cime aplatie , des branches tortueuses et des feuilles aci-
culaires et dressées. C'est ainsi qu'il forme ces bouquets
piNus. 419
dispersés qui tranchent par leur feuillage sur les campagnes
nivelées par la neige; c'est ainsi qu'il revêt les plateaux et
les pentes des montagnes , tantôt seul de son espèce , tantôt
réuni aux hêtres et aux bouleaux , plus rarement au sapin
qui cherche à s'élever davantage. Ses feuilles dures , ar-
rondies d'un côté, aplaties de l'autre, sont réunies et ap-
pliquées 2 à 2 dans une petite gaine; elles sont d'un vert
sombre et marquées de petites [séries blanches formées par
les stomates. Ces feuilles sont d'abord réunies au sommet
des rameaux et recouvertes d'écaillés roussâtres enveloppées
de résine. Elles passent ainsi l'hiver sous la protection d'un
tissu et d'un vernis qui les abritent du froid et de l'humidité.
D'autres boutons, également enveloppés d'écaillés brunes,
sont situés sur le bois de l'année qui vient de s'écouler,
en dessous du faisceau de feuilles terminal. Ce sont les bou-
tonsquirenfermentjsousuneenveloppecomraune , toute lasé-
rie des chatons de fleurs mâles. A la fin de mai, quand l'allon-
gement des jeunes pousses déchire les écailles protectrices et
les emporte dans leur croissance, les fleurs mâles brisent
aussi leur enveloppe. On voit alors de nombreux chatons
qui forment un faisceau et qui sont composés d'écaillés por-
tant 2 anthères uniloculaires. Ces anthères s'ouvrent et ré-
pandent des nuages de pollen jaune et soufré. En même
temps paraissent les fleurs femelles situées à la base des jeu-
nes pousses de l'année. Ce sont de petits cônes roses ou
purpurins formés d'écaillés pointues, et portant chacune à leur
base 2 ovaires à stigmates glanduleux. Ces fleurs femelles,
toujours situées au-dessus des mâles, sont fécondées par les
chatons mâles des branches supérieures. Pendant que cette
fécondation s'opère, les écailles des fleurs femelles s'écartent
pour recueillir plus facilement le pollen. Alors la féconda-
tion est terminée , les chatons mâles se détachent en lais-^
420 CONIFÈRES.
sant leurs cicatrices sur la branche , les jeunes pousses s'al-
longent avec rapidité et laissent sortir de leur gaîne trans-
parente leurs fcuiiies géminées; les écailles des fleurs fe-
melles se resserrent et prennent du développement , le pé-
doncule qui soutenait le cône se courbe et s'incline , et le
pin entre dans une phase nouvelle de sa vie , dans celle de
la maturation. Le cône vert présente ses écailles devenues
ligneuses ; il résiste à l'hiver et il continue de grossir au
printemps. A la fin de la seconde année les graines sont
mûres. Les cônes, inclinés, bruns et tout-à-fait ligneux, ou-
vrent leurs écailles sous l'influence de la chaleur solaire en
commençant par le sommet , et les graines , revêtues d'une
membrane mince et ailée, tombent au pied de l'arbre ou sont
emportées par les vents. — Tant que cet arbre est jeune,
il ne donne que des fleurs femelles qui sont fécondées dioï-
quement. Plus tard , il a des fleurs des 2 sexes, et quand il
devient vieux , il arrive très-souvent qu'il ne donne plus que
des fleurs mûIes.
Nature du sol. — Il recherche les terrains siliceux , ro-
cheux , rocailleux , graveleux ou sablonneux , oiî il vit géné-
ralement en société et où il constitue souvent des forêts
trés-étendues.
Altitude. — Le pin sylvestre croît en plaine et dans les
montagnes, mais ses limites en altitude sont très-variables.
En Auvergne on ne le trouve pas au-dessous de 700 à 800™,
à moins qu'il n'ait été planté, et il arrive jusqu'à 1,050 et
1,100™, se laissant dépasser parla plupart des autres arbres,
à l'exception du chêne , et restant toujours au-dessous du
sapin , du hêtre et du bouleau ; bien que souvent il se mé- ^
lange avec eux , il les abandonne dès qu'ils s'élèvent. De
Candolle lui donne pour limite 400" à Genève et 1 ,600™ dans
les Alpes et les Pyrénées. Ramond dit que dans cette der-
piNUS. 421
nière chaîne il arrive à 2,150", et qu'il est le dernier ar-
bre en altitude. Wahlenberg le dit abondant dans la Suisse
septentrionale , sur les montagnes inférieures , plus rare dans
les hautes montagnes, arrivant pourtant à la limite du hôtre,
quelquefois à la limite supérieure du sapin. Il atteindrait au
Grimsel 1,810™ comme maximum, et seulement 1,400™,
comme moyenne, dans les Alpes bavaroises. Sa limite su-
périeure sur la pente méridionale des Alpes est , selon
Schouw, en moyenne, à 1,670™, mais elle atteint 2,000™,
et sur la pente septentrionale elle ne dépasse guère 1 ,330™.
Il peut descendre à 700™ et même à 350™ comme sur
les bords du Tagliamento. Dans les diverses parties du
Caucase on le trouve indiqué dans la flore de Ledebour
entre 800 et 2,400™. Tenore l'a rencontré dans le midi
de l'Italie entre 800 et 1,200™. Il croît sur l'Etna à
2,000™ sur les versants nord et ouest, et à 2,250™ sur les
pentes sud et est. M. Boissier l'a vu dans le midi de l'Es-
pagne, constituant des forêts entre 1,600™ et 2,100™.
Dans le nord de l'Europe le pin vit en plaine, formant des
bois étendus ou des bosquets et s'élevant encore sur les
collines à 200 ou 300™.
Géographie, — Nous avons cité cet arbre sur les mon-
tagnes du midi de l'Espagne oiî il a sa limite méridionale.
— Au nord , il est très-répandu dans l'Europe centrale
et dans toute la Scandinavie. Il a sa limite en Norvège à
70° et dans la Russie occidentale à 69**. Wahlenberg le dit
très-commun dans la région sylvatique et sous-sylvatique de
toutes les Laponies. Ses cônes y sont toujours solitaires,
presqu'opposés sur les rameaux. Tous sont penchés même
à leur maturité. Dans les parties hyperborées de la Scandi-
navie, les derniers pins restent rabougris, épars au miheu
des bouleaux plus élevés. Jamais cependant on ne les trouve
422 CONIFÈRES.
rampants ou couchés , ce qui tient sans doute , dit Wahlen-
terg , à ce que le froid les arrête avant que le vent , par sa
violence, ne les empêche de croître; dans la Dalécarlie, sur
les montagnes subalpines , on ne voit que des pins tor-
tueux , croissant au-dessus des bouleaux et contournés par
les tempêtes. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'on ne rencon-
tre plus aucun bouquet de pins dans la région alpine de la
Laponie et à peine peut-on dire que cet arbre existe dans la
région subalpine méridionale de cette contrée, II végète en
Angleterre et en Irlande et y trouve sa limite occidentale.
• — A l'orient , on le connaît en Suisse , en Italie , en
Lalmalie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie ,
en Grèce, en Turquie, sur l'Olympe bithynique, en Tau-
ride , dans le Caucase , en Géorgie , dans toutes les Russies ,
dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï oii il ne dépasse
pas en latitude le 66° degré , dans les Sibéries du Baïkal
et orientale , et dans la Dahurie.
Limites d^exlension de l'espèce.
Sud , midi de l'Espagne 37** ) Ecart en latitude .
Nord, Norvège 70 f 33«
Occident , Irlande 12 0.^ Ecart en longitude :
Orient, Sibérie orientale 163 E.i 175"*
Carré d'expansion 5775
Pmus PYRENAiCA, Lap. — On rencontre ce bel arbre
dans les Cévennes , oii il forme seul , ou mélangé au châtai-
gnier , d'assez vastes forêts , occupant de préférence la zone
élevée au-dessus de ces châtaigniers. Plusieurs de ces arbres
atteignent 45™ de hauteur et présentent une cime bien
fournie, munie de rameaux dressés. Les feuilles sont aussi
piNus. 423
dressées, efc presque appliquées sur les rameaux. Elles offrent
à leur base des écailles allongées recouvrant toujours le point
d'insertion de leur feuille, sur les branches de l'année, et
surtout sur celles de l'année précédente. Les arbres les
plus jeunes n'ont que des fleurs femelles , et souvent
même la première année de leur floraison il n'y a qu'un
seul cône de pistils au sommet de la flèche centrale. Les
années suivantes on en voit plusieurs , mais il y a très-peu
d'arbres jeunes qui donnent des fleurs mâles. Ces dernières
se montrent sur des arbres déjà âgés , et les rameaux qui
supportent les chatons d'étamines sont loin de présenter le
même développement que ceux qui portent les fleurs fe-
mefles. Quelques pieds assez rares ne donnent que des fleurs
mâles. Les cônes sont solitaires ou géminés, presque ses-
siles , formés d'écaillés ovales , à écusson rhomboïdal et ca-
rénées en travers, qui s'ouvrent pour répandre des graines
elliptiques, juste deux ans après l'apparition des fleurs fe-
melles. — Il fleurit à la fin de mai.
Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connais-
sons que sur le terrain siliceux et rocailleux , sur les
gneiss, le micaschiste et le grès houiller, à la hauteur de
400 à 800™.
Géographie. — Si , comme nous pensons qu'on doit le
faire, on sépare cette espèce du P. Laricio, elle reste conCnée
dans les Cévennes et dans les Pyrénées espagnoles, occupant
au plus 4 à 6 degrés carrés.
PiNCS PiCEA, Lin. {Abies pectinata, DC.) — Il est de
tous les arbres celui qui constitue les forêts les plus sombres
et les plus ténébreuses ; il s'associe par milliers d'individus,
et offre souvent dans un espace restreint tous les âges de la
vie , depuis le jeune sapin qui lève avec son verticille de
424 CONIFÈRES.
cotylédons jusqu'à la pyramide élégante dont les bran-
ches inclinées viennent toucher la terre et ombrager le vieux
tronc abattu par le temps, et que les mousses viennent en-
vahir. C'est à peine si quelques plantes peuvent vivre sous
leur ombre mystérieuse ; le Vaccinium Myrtillus , le 31e-
lampyrum pratense , les pyroles et le Listera cordata
sont à peu près les seules espèces qui fructifient sous ces
sombres arceaux de verdure. Des lichens filamenteux, des
Usnea , des Cornicularia , des Physcia , pendent de leurs
branches ou s'attachent à leurs troncs. C'est un admirable
spectacle de suivre dans ces forets toutes les phases de la
vie de ces arbres, depuis l'époque de leur naissance jusqu'à
leur adolescence séculaire, et depuis leur plus beau déve-
loppement jusqu'à l'époque de leur décrépitude. Leurs ra-
meaux^ régulièrement étages et souvent verticillés, sont gar-
nis de feuilles solitaires , rapprochées et disposées sur deux
rangs. Elles sont d'un vert sombre en dessus, rayées en
dessous de deux lignes argentées, et presque sessiles sur
leurs rameaux. Ces feuilles persistent pendant plusieurs an-
nées , puis elles tombent en laissant sur les branches des
cicatrices disposées en spirales et formant des lignes plus
ou moins régulières. Au printemps , ces arbres fleurissent ,
et leurs nouveaux bourgeons éclosent ; les jeunes feuilles
s'échappent d'écaillés résineuses sous lesquelles elles étaient
arrangées en faisceaux symétriques , et bientôt elles se dis-
posent sur deux rangs. Les fleurs mules sont réunies en petits
chatons solitaires , et chaque écaille offre 2 anthères qui
s'ouvrent au sommet et répandent en abondance un pollen
jaune et très- fin. Tout le sol de la forêt est couvert de cette
poussière fécondante que le vent enlève et transporte quel-
quefois à de grandes distances. Les fleurs femelles naissent
aux sommets des arbres, mais au lieu d'être unies, comme
PINDS. 425
dans les pins , aux bourgeons foliacés , elles sortent une à
une de boutons séparés. Elles forment de jolis cônes dres-
sés, d'un beau vert, dont les écailles arrondies s'écartent
pour que le pollen puisse pénétrer sur les stigmates. Chaque
écaille est chargée de deux ovaires à stigmates globuleux. —
C'est à la fin de mai que la floraison s'opère. Dès que la
fécondation est terminée, les écailles se resserrent contre leur
axe. Elles grandissent, deviennent ligneuses, et les cônes
dressés mûrissent à la fin de l'année. Au printemps suivant ,
ces écailles se détachent , entraînent avec elles les deux
graines ailées qui étaient à leur base , et l'axe du cône reste
dressé jusqu'à ce que la chute soit complètement accomplie.
— Le sapin n'est pas toujours seul pour constituer des forêts;
on le trouve quelquefois associé au hêtre , au bouleau , au
tremble et à quelques saules, mais le plus ordinairement il
est seul , et ses individus serrés laissent le sol libre à leur
pied. C'est sous l'obscurité protectrice de leurs branches
superposées , que se développent en automne cette multi-
tude de champignons charnus , dont les vives couleurs et
les formes variées changent la forêt en un véritable jardin
interdit aux rayons du soleil.
Nature du sul. — Altitude. — Il croît sur tous les ter-
rains, mais en Auvergne il est constamment sur les sols
primitifs et volcaniques , les terrains calcaires ne lui offrant
pas une altitude suffisante. C'est en effet un arbre des hautes
montagnes, dont la zone est comprise sur le plateau central
de la France, entre 600 et 1,500™, et qui trouve entre
1,200 et 1,300™ son maximum de bien-être. De Candolle
lui assigne-, comme minimum, 200™ dans le Palatinat, et
comme maximum , 1 ,600™ dans les Alpes et les Apennins.
Schouw dit qu'il est répandu sur toute la masse des Alpes ,
^"26 CONIFÈRES.
de l'est à l'ouest , et qu'on le trouve surtout à la hauteur de
700 à 1,400", mais il descend jusqu'à 350™. Il croît dans
la chaîne entière des Apennins ; dans la partie nord de cette
chaîne , la région de cet arbre occupe de 350 à 1,500™ ;
dans la partie sud, de 700 à 1,800™ {Ann.des sciences nat.
bot., 3^ série, t. 3 , p. 239). Beaucoup d'autres mesures
ont été données pour les diverses parties de la chaîne des
Alpes, elles sont toutes entre les extrêmes indiqués par
Schouw. Dans les Carpathes, Wahlenberg indique une zone
comprise entre 974 et 1,169™. 11 est, d'après Thurmann,
une des plantes directrices des altitudes dans le Jura , et
c'est de 700 à 1,100™ qu'il forme le plus de forêts à lui
seul. Dans le nord , vers sa limite , près de Dresde ou de
Breslau , il descend à peu près dans la plaine , et se tient
entre 100 et 200™; mais dans le midi il s'élève beaucoup,
puisqu'il est cité sur le mont Athos jusqu'à 1,700™, et
sur le Canigou, dans les Pyrénées, à 1950™ , et c'est le
point le plus élevé où on le connaisse. Tenore l'indique dans
le midi de l'Italie , entre 800 et 1 ,200°. Il mentionne sur-
tout ceux qui croissent sur les flancs orientaux du Siles. « Ils
atteignent de 130 à 150 pieds de hauteur, et leurs cimes
noirâtres semblent vouloir disputer aux nues l'empire des
régions aériennes. »
Géographie. — Au sud , on le rencontre dans le centre
de la France , dans les Pyrénées , dans le midi de l'Italie , en
Grèce et en Sicile. — Au nord , il existe dans les Vosges ,
dans le Jura , en Silésie , à Dresde et sur quelques au-
tres points de l'Allemagne, et sur les Carpathes. — A
l'occident, il reste dans les Pyrénées. — A l'orient, on le
trouve en France , en Suisse , où il est bien moins répandu
que le P. Abies; en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie,
PiKus. 427
en Grèce, en Turquie, dans le Caucase et dans l'Asie-Mi-
neure septentrionale.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Sicile 38" | Ecart en latitude :
A'orc^, Principauté de Waldeck. 51 -' 13°
Occident , Pyrénées 5 0. | Ecart en longitude :
Orienta Caucase , 46 E.j 51°
Carré d'expansion 663
428 ALISMACÉES.
MONOCOTYLÉDONES.
FAMILLE DES ALIS3IACEES.
Cette famille ne renferme qu'un petit nombre de plantes
disséminées sur toute la terre, mais habitant de préférence
les eaux stagnantes des régions tropicales et tempérées.
Nulle part elles ne sont abondantes , moins encore en Eu-
rope qu'ailleurs , car les flores les plus riches de cette partie
du monde , telles que celles de la France et de la Russie
moyenne , n'en ont pas plus de 6 espèces , et la proportion ,
relativement à l'ensemble de la végétation européenne , est
seulement de 1 à 648.
G. ALXSMA , Lin.
Distribution géographique du genre. — Les Aîisma sont
des plantes aquatiques qui recherchent les lieux tourbeux et
les marécages , et dont quelques-unes nagent à la surface
des eaux. On en connaît 24 espèces : 6 sont eu-
ropéennes, la plupart de l'Europe australe , mais quelques-
unes cependant s'avancent très-loin vers îe nord. — 6 sont
asiatiques : des Indes orientales et du Népaul, — 8 habitent
le Brésil. — 3 seulement ont été indiquées dans l'Amérique
du nord. — Une seule, africaine, croît en Guinée.
ALISMA. 429
Alisma Plantago , Lin. — Les plantes aquatiques sont
profondément modifiées selon le milieu dans lequel elles se
développent, et les organes qui sont destinés , selon les cir-
constances, à végéter dans l'eau ou dansFair atmosphéri-
que, changent de forme comme de fonction , selon cette
alternative. L'A. Plantago est vivace, et ses graines, qui
tombent dans l'eau, descendent sur la vase oui elles ne
lardent pas à germer; on voit alors les jeunes plantes qui
élèvent leurs feuilles et viennent flotter à la surface , jusqu'à
ce que la gelée saisisse le liquide qui les soutient. Le
printemps suivant l'accroissement continue, et V Alisma,
dès la seconde ou la troisième année , se présente avec une
sorte de bulbe allongé, formé par la base fibreuse des an-
ciennes feuilles , et d'où partent des racines ramifiées qui
s'enfoncent dans la vase. Ses feuilles radicales , variables
dans leur forme , sont pétiolées , munies de grosses nervu-
res parallèles , de petites nervures transversales , et bordées
par un filet fibreux qui les maintient toujours dans une com-
plète intégrité. Avant leur entier développement, ces feuil-
les sont roulées sur leurs deux bords supérieurs, et logées,
à la base des feuilles déjà développées, dans un sillon bordé
de deux prolongements membraneux. Les feuilles, dressées,
sont presque toujours portées hors de l'eau par des pétioles
renflés etlacuneux qui renferment beaucoup d'air dans leurs
tissus. Quelquefois plusieurs de ces feuilles , qui restent sub-
mergées, sont transparentes et amincies à leur base. Du mi-
heu des feuilles s'élève une hampe verte et légèrement tri-
gone , nue à sa base , et qui plus haut est garnie de 4 ou 5
verticilles de fleurs. De chacun de ces nœuds partent 3 pé-
doncules principaux , et 3 autres moins développés ; ces 6
pédoncules sont verticilles à leur tour , mais ces verticilles
secondaires sont moins garnis, et le dernier ressemble un peu
430 ALISMACÉES.
à une ombelle simple. Chaque nœud fournit encore plu-
sieurs pédicelles uniflores qui s'élèvent à des hauteurs dif-
férentes et se développent successivement; enfin tous les
verticilles primitifs ou secondaires sont, de plus , garnis d'in-
volucres protecteurs. — La fleur est formée de 3 sépales
rayés, blanchâtres, à rebords membraneux , et de 3 pétales
demi-transparents, à teinte rosée et à onglet blanchâtre;
entre chaque pétale sont placées 2 étamines qui s'ouvrent
en dehors et fécondent, sur les fleurs voisines, les stigmates
papillaires. Les fleurs qui s'ouvrent les premières sont celles
du verticille inférieur, mais dans chaque verticille la fleur ter-
minale commence à s'épanouir , et les autres successivement
et assez tard pour qu'on puisse y remarquer des fleurs qui ré-
pandent déjà leurs graines, d'autres qui les mûrissent, et
d'autres enfin qui ne sont pas encore développées. Ce mode
de floraison fait que cet Alisma reste longtemps garni de
fleurs ; chacune d'elles s'ouvre le matin et se referme pour
toujours avant le coucher du soleil. Les pétales se roulent
sur eux-mêmes, tandis que les calices restent étalés , et
pendant que les fleurs avenir dégagent insensiblement leurs
pétales , dont les bords se recouvrent, et les préparent à l'é-
panouissement du lendemain. — Après la fécondation, les
carpelles, triangulaires, sillonnés, et comme bilobés , se
disposent en verticille régulier sur le réceptacle , puis ils se
détachent et tombent à la surface de l'eau ( Vaucher , t. 4 ,
p. 220 ). \J Alisma vit dans les eaux en petites sociétés ou
en touffes séparées. 11 est souvent uni au Veronica Jiecca-
bunga^aiVL Ghjceria fluitans ^ et à toutes les espèces qui
cherchent comme lui les eaux dormantes ou le bord vaseux
des rivières et des étangs.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit
dans les eaux ou sur les sols vaseux. 11 reste ordinairement
ALISMA . 43 1
dans les plaines , mais il peut s'élever dans les montagnes
jusqu'à la limite supérieure du hêtre.
Géographie. — Son aire est très-vaste. Au sud , il existe
en France , en Espagne , en Algérie et en Abyssinie sur le
bord des étangs et dans les lieux inondés de la province de
Chizé. — Au nord , il atteint la Laponie , TAngleterre et
l'Irlande sans entrer dans les archipels. — A l'occident , il
vit en Portugal , au Canada et dans le Saskatchawan. — A
l'orient , il végète en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalma-
tie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Grèce ,
en Turquie, en Tauride, dans le Caucase , en Géorgie, dans
toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï ,
du Baïkal et orientale , dans la Dahurie et le Kamtschatka.
— On cite encore cet AUsmak la Nouvelle-Hollande.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Abyssinie lO'* | Ecart en latitude :
Nord , Laponie 69 j 59»
Occident , Canada 75 0. ) Ecart en longitude :
OrîVn^, Kamtschatka 170 E. j 245»
Carré d'expansion 14455
Alisma natans, Lin. — Cette espèce devient parfois très-
commune dans les lacs, les fossés et les eaux peu profondes.
Elle offre deux sortes de feuilles , les unes fixées au fond de
l'eau près des racines et d'autres ovales et flottantes aux-
quelles de longs pétioles filiformes permettent de monter ou
de descendre suivant le niveau du liquide qui les soutient.
Ses fleurs, blanches et grandes, solitaires ou réunies en om-
belles très-lâches , viennent ordinairement s'épanouir dans
l'air , et restent quelquefois plongées dans le liquide où elles
-432 ALISMACÉES.
ouvrent néanmoins leurs corolles. D'autres fois, au contraireja
plante devient terrestre et végète entièrement dans l'air atmos-
phérique; aussi cette espèce, dit M. Chatin , peut, avec le
Trapa natans et quelques autres, être considérée comme
« le type d'une série de plantes flottantes, dont les feuilles
ont l'épiderme de la face supérieure (à la fois cliromulifère
et stomatifère), organisé pour la vie amphibie , c'est-à-dire,
pour respirer aussi bien dans l'eau que dans l'air. » (Bullet*
de la soc. Bot. de France , t. 2, p. 675).
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît
dans les eaux tranquilles des plaines et des montagnes. Nous
le trouvons en Auvergne entre 800 et 1,500™.
Géographie. — Au sud , il reste sur le plateau central
de la France et dans la Gironde. — Au nord , il existe en
France, en Belgique , en Allemagne, en Bavière, en Da-
nemarck et dans la Norvège australe , en Angleterre et en
Irlande.— A l'orient, il est cité en Autriche et en Russie,
en Lithuanie et en Livonie. C'est une espèce occidentale.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, France 440 |Ecart en latitude !
Nord, Norvège 59 j lo»
Occident , Irlande 12 O. j Ecart en longitude :
Orient , Lithuanie 30 E. j 42»
Carré d'expansion. , , 630
Alisma ranunccloides. Lin. — Il croît en sociétés nom-
breuses sur le bord des eaux et offre des feuilles linéaires ,
radicales, pointues, et portées sur de longs pétioles, et des
tiges allongées , terminées par quelques fleurs grandes et ro-
ses qui ne s'ouvrent que pendant peu de temps. Les pédon-
DAMAZONirM. 433
cules sont très-longs , ses capsules sont anguleuses , réunies
en petites têtes , mais non verticillées. — Elle fleurit en été.
Nature du sol. — AUilude. — Elle est aquatique , in-
différente à la nature du sol, et reste dans la plaine.
Géographie. — Au sud, la France , l'Espagne et l'Al-
gérie.— Au nord , l'Allemagne , la Bohême , le Danemarck,
la Gothie , l'Angleterre et l'Irlande. — A l'occident , le Por-
tugal. — A l'orient, la Suisse, l'Italie, la Sicile, la Dal-
raatie, la Croatie et la Lithuanie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 35° ') Ecart en latitude :
Nord , Danemarck 56 ) 21^
Occident , Irlande 12 0. | Ecart en longitude :
Orient , Lithuanie 30 E. j 4'i<»
Carré d'expansion 882
G. DAMAZOSffZUni.
On n'en connaît que 2 espèces , dont une habite à la fois
l'Europe et l'Afrique boréale, tandis que l'autre est à la
Nouvelle-Hollande.
Damazomoi stellâtum, Delarbre. — Il est vivace
et croît sur le bord des étangs et dans l'eau dormante des
fossés. Ses feuilles radicales sont pétiolées , ovales , oblon-
gues, échancrées en cœur à leur base, et entourent des
hampes courtes portant à leur sommet 1 ou 2 verticilles de
fleurs petites et blanches accompagnées d'un involucre de
3 folioles membraneuses. Les carpelles, aplatis et terminés
en pointe , sont disposés en une étoile régulière. — Il fleurit
pendant la majeure partie de l'été.
vni 28
434 AUSMACÉES.
Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique , indiffé-
rent et reste dans la plaine.
Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne
et en Algérie. — Au nord , en France , en Angleterre et en
Russie. — A l'occident, en Portugal. — A l'orient, il est
en Italie , en Sardaigne , en Sicile , en Dalmatie , dans le
Caucase et dans les plaines salifères près de la Caspienne.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Algérie 36® ) Ecart en latitude :
Nord , Moscou 56 ) 20»
Occident , Portugal 11 O. ) Écart en longitude :
Orient , Mer Caspienne 47 E. j 58«
Carré d'expansion 1160
G. SAGITTARIA, Lin.
Distribution géographique du genre. — Ces jolies plan-
tes, dont le nombre dépasse aujourd'hui 30 espèces, sont
à peu près toutes étrangères à l'Europe et se présentent
surtout dans les eaux de l'Amérique du nord. On en cite
17 qui , presque toutes, à l'exception de 1 ou 2 du Mexi-
que et de la Nouvelle-Grenade , croissent dans la partie
tempérée du Nouveau-Monde , aux Etats-Unis et au Ca-
nada. — 7 espèces végètent dans l'Amérique du sud, au
Brésil, au Chili et à Monte-Video. — 8 sont citées en Asie :
aux Indes orientales , à la Chine , au Népaul , en Dahurie et
à Surinam.
Sagittaria SAGiTT^FOLiA , Lin. — Cette espèce est
une des plus élégantes parmi celles que la nature a chargées
SAGITTARIA. 435
(le décorer le bord des eaux et de cacher la fange des étangs.
Ses racines, tubéreuses et blanches, produisent des espèces de
bourgeons formés de membranes superposées qui s'ouvrent
par le côté et reproduisent abondamment la plante ; aussi
elle vit en sociétés nombreuses , dont les individus , serrés
les uns contre les autres, couvrent de grands espaces sur le
bord des eaux. Les premières feuilles sont simples, demi-
transparentes, allongées, et restent submergées. Ce sont
ordinairement les seules que possède la plante dans sa pre-
mière période de croissance, c'est-à-dire dans sa première
année. Dès le commencement de la seconde, d'autres feuilles ,
à limbe sagitté et porté sur un long pétiole spongieux et trian-
gulaire, s'élèvent au-dessus du liquide , et au milieu d'elles ,
naît la tige également à 3 angles et qui se termine par un
épi de fleurs verticillées 3 à 3. Ces fleurs sont monoïques.
Chacun des verticilles est entouré de 3 bractées. Les fleurs
mâles , plus nombreuses, sont placées au-dessus des autres.
Elles offrent, comme les femelles, un périgone à 6 divisions,
dont 3 extérieures persistantes et calicinales, et 3 intérieu-
res blanches et pétaloïdes, roses à leur base, qui persistent long-
temps sans se fermer et sans se rouler comme ceux des Alisma.
Les étamines sont nombreuses, à filets élargis, à anthères bru-
nes qui s'ouvrent en dehors et laissent tomber leur pollen oran-
gé sur les stigmates en lamelles papillaires des fleurs femelles
situées aux verticilles inférieurs. Ces fleurs ont en effet des
ovaires nombreux, ramassés en tête , qui se transforment en
petites capsules aplaties, bordées et monospermes. — Les
feuilles du Sagittaria deviennent quelquefois flottantes, ainsi
que la plante entière. M. Kirschleger a trouvé , près de
Strasbourg , cette plante avec des feuilles longues de 2 mè-
tres , larges de 2 à 3 centimètres, presque transparentes , et
il a vu aussi sa tige florifère flexueuse , longue de 1 à 2 mè-
436 ALISMACÉES.
très et également flottante (Bull, de la Soc. bot. de France,
t. 3, p. 542). — M. Germain a cité le Sagiltariaf ainsi
que le Convolvidus sepium , comme ayant des tiges descen-
dantes. « Cette espèce , dit-il, émet à l'aisselle de ses feuil-
les deux sortes de rameaux ; les uns sont ascendants, aériens,
florifères et fructifères ; les autres sont de couleur blanche
nacrée et d'aspect radiciforme ; ils présentent des feuilles
réduites à des écailles membraneuses ; leur longueur dépasse
quelquefois 5 à 8 décimètres et est en rapport avec la pro-
fondeur du terrain et de l'eau. Ces rameaux ou rhizomes, qui
s'enfoncent verticalement de haut en bas dans le sol, sont,
pendant leur premier état, cylindriques dans toute leur éten-
due ; ils se terminent par une extrémité aiguë, qu'une coupe
longitudinale montre constituée par déjeunes feuilles emboî-
tées, et qui constitue un bourgeon terminal. L'axe de ce
bourgeon se renfle insensiblement , devient charnu et prend
une forme globuleuse ; cet accroissement de volume a lieu
dans le courant de l'automne : dès les premiers froids, la
plante mère , frappée de mort , disparaît après avoir dissé-
miné ses graines ; les rhizomes radiciformès eux-mêmes , se
détruisent, et leur bourgeon terminal charnu, enfoncé de
haut en bas dans la vase , est la seule partie de la plante qui
reste vivante. Ces corps charnus, d'aspect bulbiforme, repro-
duisent chacun la plante au printemps suivant , le bourgeon
qui la termine s'aUonge en se recourbant de bas en haut et
s'épanouit en une rosette de lames foliacées qui émet des
fibres radicales à sa base. Une nouvelle plante mère est dès
lors constituée et joue le môme rôle que la plante de l'année
précédente. » (Inslitut, 23 janvier 1856, p. 31.)
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et indifférent,
il reste en plaine ou dans les lieux peu élevés.
Géographie. — Au sud , cette plante croît en France et
BUT03IACÉES. 437
dans le centre de l'Espagne. — Au nord , elle est disséminée
dans toute l'Europe centrale, en Danemarck, en Gothie, en
Norvège, en Finlande , dans la Suède australe, en Angle-
terre et en Irlande. — A l'occident, elle vit aussi en Portu-
gal et dans l'Amérique du nord le long de la rivière de
Colombie et de Walla-Wallah , sur la côte nord-ouest ; au
Canada , à Terre-Neuve et au Saskatchawan. — A l'orient,
on la connaît en Suisse , en Lombardie, en Croatie, en Hon-
grie , en Transylvanie , en Turquie , en Géorgie , dans toutes
les Russies, dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du
Baïkal, orientale, dans la Dahurie et au Kamtschatka.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Espagne 40° I Écart en latitude :
Nord , Finlande 62 ) 22o
Occident, Amérique 125 O. ^ Ecart en longitude :
Orient , Kamtschatka. 170 E. ) 295°
Carré d'expansion 6490
FAxlIlLLE DES BUT03IACEES.
Les plantes de cette famille sont moins nombreuses en-
core que celles de la précédente , elles vivent aussi dans les
eaux stagnantes des régions tempérées et tropicales. Une
seule espèce habite l'Europe.
G. BUTOMUS I Lin.
4 Butomus sont décrits dans les ouvrages de botanique ;
438 BCTOMACÉES.
tous 4 sont asiatiques, des Indes orientales , du Népaul , de
la Sibérie, et l'une de ces espèces habite aussi l'Europe.
BuTOMUS UMBELLATUS, Lin. — Pendant que la surface
des eaux tranquilles ou doucement agitées offre les par-
terres flottants des Nymphœa et des Potamogeton, leurs bords
sont ornés de l'élégant Bulomiis qui laisse épanouir ses om-
belles colorées près des Sparganiiim et des fourrés d'Equi-
setum. Ses racines traçantes et horizontales , blanches et
charnues, sont enfouies dans la vase et donnent tous les ans
de nouveaux rejets. Ses feuilles radicales sont allongées ,
étroites, et ses hampes élevées, remplies de moelle à l'in-
térieur, paraissent au-dessus des autres végétaux. Elles sont
terminées par un bouton fermé , dont les bractées scarieuses
et demi-transparentes laissent apercevoir les fleurs qui
doivent bientôt se développer. En effet , cette espèce de
spathese divise, et 15 à 20 fleurs, disposées en une gracieuse
ombelle, s'épanouissent successivement. Elles sont brunes et
roses , formées de 3 sépales extérieurs d'un brun rouge et
de 3 sépales intérieurs roses , concaves et arrondis. Les
étamines sont au nombre de 9, dont 3 intérieures, et répan-
dent un pollen orangé sur 6 stigmates en languettes papil-
laires. Le fruit est formé par 6 petites capsules uniloculaires.
— 11 est vivace et fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Presqu'indifférent , il
recherche un peu les vases calcaires et reste dans les plaines.
Géographie. — Au sud , il vit en France et dans le midi
de l'Italie. — Au nord , il habite la Belgique , l'Allemagne,
la Bavière , le Danemarck , la Gothie , la Norvège , la Fin-
lande , la Suède australe , l'Angleterre et l'Irlande. — A
l'occident, il croît en Portugal. — A l'orient, il végète en
Suisse, en Dalmatie , en Croatie, en Hongrie, en Transyl-
JCNCAGIN'ÉES. 439
vanie , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase, en Géor-
gie , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de l'Oural ,
de l'Altaï, du Baïkal , et dans la Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce,
Sud , Midi de l'Italie 40° J Ecart en latitude :
Nord , Norvège 66 i 26*»
Occident, Irlande 12 O. I Ecart en longitude :
Orient, Dahurie 119 E. | 131°
Carré d'expansion 3406
FAMILLE DES JUNCAGINEES.
Les espèces peu nombreuses de cette petite famille vivent
dans les marais tourbeux de l'Amérique et de l'Europe ,
mais cette dernière contrée n'en nourrit qu'un petit nombre ,
car les flores les plus riches n'en possèdent que 3 espèces.
G. SCBSUCEZEKIA , Lin.
Genre formé d'une seule espèce qui habite à la fois l'Eu-
rope , l'Asie et l'Amérique.
ScHECCHZERTA PALUSTRis, Lin. — C'cst à peine si l'on
distingue cette espèce au milieu des joncs et des Sphagnuni
où. elle fait sa résidence. On la trouve toujours dans les lieux
tourbeux , sur le bord des lacs ou sur leurs îles flottantes.
Ses longues racines, que l'on peut considérer comme des
rhizomes, tracent dans la vase et émettent des tiges assez
440 JUNCAGINÉES.
courtes et noueuses, fléchies alternativement à chaque nœud
et munies de feuilles simples et rétrécies qui sont fixées par
des gaines courtes et renflées. Les fleurs, verdâtres sans
éclat , naissent au sommet de la tige en une petite grappe
peu garnie entremêlée de quelques bractées. Les étamines ,
au nombre de 6 , sont extrorses , allongées , portées sur de
courts filets et opposées aux 6 divisions du périgone. Elles
répandent leur pollen ou sur leurs propres fleurs ou sur les
fleurs voisines et fécondent des stigmates adnés au sommet
des ovaires. — Le fruit est formé de petites capsules di-
vergentes , aplaties, à deux valves, et contenant chacune un
petit nombre de graines. — Il est vivace et fleurit en juin
et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Terrains aquatiques, si-
liceux et détritiques de la plaine et des montagnes. Nous le
trouvons en Auvergne jusqu'à 1,300°*. M. de Candolle l'in-
dique à 1,400™ dans le Jura.
Géographie. — Au sud , on le rencontre dans les Pyré-
nées. — Au nord , il vit en AHemagne, en Bavière , en Da-
nemarck, en Gotliie, en Norvège, en Suède, en Finlande,
en Laponie dans les marais froids et profonds mêlé à une
multitude de Carex; il est aussi en Angleterre. — A l'occi-
dent, il habite l'Amérique du nord^ la baie d'IIudson, les
points élevés des montagnes Rocheuses. — A l'orient , il
existe en Suisse , oii déjà il fructifie rarement dans le nord
de cette contrée , selon Wahlenberg ; en Croatie , en Hon-
grie, en Transylvanie, dans toutes les Russies et dans les
Sibéries de l'Oural et de l'Altaï jusqu'au Ienisseï.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Pyrénées 43» ] Écart en latitude :
Nord , Laponie 69 ^ 26»
TRIGLOCHTN. 441
Occident , Amérique 125 0. i Écart en longitude :
Orient , Ienisseï 90 E. j 215«
Carré d'expansion , 5590
G. THIGLOCHIN , Lin,
Dislribution géographique du genre. — Il est formé de
18 espèces qui recherchent les Heux tourbeux et maréca-
geux. 5 croissent dans ces conditions à la Nouvelle-Hollande.
— 4 européennes végètent en Sicile , en Italie ou dans le
centre. — 4 de l'Amérique du sud habitent le Pérou et le
Chili. — 3 de l'Amérique du nord ont été rencontrées au
Mexique et à la Caroline. — Enfin 2, africaines, font partie
de la végétation du cap de Bonne-Espérance.
Triglociiin MARITIMU3I, Lin. — Cette espèce vivace
habite les bords de la mer et les lieux arrosés par les eaux
minérales. Elle vit en société nombreuse et forme des touffes
d'un vert sombre dont les feuilles, longues et presque cylin-
driques, sont élargies à la base en gaines superposées et
forment comme une espèce de bulbe à tuniques. Les pé-
doncules ou les hampes portent un grand nombre de Ceurs
vertes , disposées en un épi serré , dont la floraison , qui
commence à la base, continue pendant longtemps. Son fruit
arrondi est à 6 loges distinctes. — Cette espèce est souvent
associée au Glyceriadislans, à VArenaria média, au Glatix
maritima, au Trifolium inaritimum, etc. — Elle fleurit en
juin , juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — Terrains sahfères de la
plaine.
Géographie. — Au sud , ce Triglochin croît en France
et en Espagne. — Au nord , il est beaucoup plus répandu ,
442 JUNCAGINÉES.
le long des rivages et dans les lieux salés de toute l'Europe ,
jusque dans la Laponie, dans l'Altenfiord et dans la plupart
des fiords intérieurs duFinmark, en Angleterre, en Irlande
et dans tous les archipels , y compris les Feroë et l'Islande.
— A l'occident, il existe en Portugal, dans l'Amérique sep-
tentrionale , à Terre-Neuve , au Labrador , au Canada , à la
côte nord-ouest, au Saskatchawan et aux montagnes Rocheu-
ses. — A l'orient, il se trouve en Suisse, dans le nord de
l'Italie , en Dalmatie, en Hongrie , en Transylvanie, dans
les déserts de la Caspienne , dans toutes les Russies , dans
les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal et orientale,
dans la Dahurie et dans l'île de Sitcha.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Espagne 41° ) Ecart en latitude :
Nord, Altenfiord 70 j 29«
Occident et Orient 360 J «^ J
Carré d'expansion 10440
Triglochin palustre , Lin. — On le rencontre sur le
bord des eaux, dans les lieux marécageux , avec les joncs et
les autres plantes aquatiques. — Ses racines sont vivaces et
traçantes ; elles donnent continuellement des pousses for-
mées de feuilles étroites, creusées en gouttière, et engaînées
à leur base. Les individus qui doivent fructifier laissent sortir
des hampes très-minces, sur lesquelles une vingtaine de
fleurs sont disposées en épis. Chacune d'elles est portée sur
un pédoncule solitaire et dépourvue de bractées. Le périgone
est caduc, à 6 divisions, dont 3 extérieures étalées, et 3 in-
térieures redressées ; les 6 étamines sont opposées à ces di-
TRIGLOCHIN, 443
visions ; elles s'ouvrent en dehors et répandent un pollen
blanchâtre sur 3 stigmates plumeux. Après la fécondation ,
les ovaires grossissent et se transforment en un fruit à trois
pointes recourbées. — Il fleurit en juin , juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — Terrains salifères de la
plaine et des montagnes peu élevées.
Géographie. — Son aire est aussi très-étendue. Au sud ,
il croît en Espagne et dans les prés humides de l'Algérie. —
Au nord , il existe dans toute l'Europe , jusque dans les
lieux marécageux de la Laponie et du pays des Samoïèdes ;
il est aussi en Angleterre, en Irlande, dans les archipels,
aux Feroë et en Islande , où il végète souvent avec une
grande vigueur autour des sources minérales, soumise une
température de 21 degrés. — A l'occident, on le trouve en
Portugal et dans l'Amérique septentrionale , à Terre-Neuve,
au Labrador et sur le Saschatkawan , dans le nord du Ca-
nada. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Italie , la Croatie ,
la Hongrie , la Transylvanie , la Tauride , le Caucase , la
Géorgie , toutes les Russies , toutes les Sibéries , la Sibérie
arctique exceptée , la Dahurie , le Kamtschatka et l'île
d'Unalaska.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Algérie 35'' ) Ecart en latitude .
Nord , Laponie 70 j 35"
Occident , Canada 130 0. ) Écart en longitude :
Orient, Aléoutiennes 180 E. j 310»
Carré d'expansion 10850
444 POTAMÉES.
FAMILLE DES POTAMEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le cens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie 0° à 10« ISoQ. à 5» E. 0 : 0
Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1 : 555
Algérie 33 à 30 5 0. à 6 E. 1 : 187
Roy. de Grenade... 36 à 37 5 0. à 8 O. 1 : 310
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 : 151
Portugal 37 à 42 9 O. à 11 0. 1:190
Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 : 206
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 : 301
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 : 499
Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 : 157
France 42 à 51 7 O. à 6 E. 1 : 201
Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 : 202
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 107
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 1 : 211
Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 O. 1 : 01
Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 72
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 51
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 : 43
Gothie 55 à 59 10 E. è 15 E. 1: 50
Suède 55 à 69 10 E. à £2 E. 1: 52
Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1: 63
Russie septentrie... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 : 51
Finlande 60 à 70 18 E. a 28 E. 1 : 47
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1 : 71
Europe entière 1 : 221
PROPORTIONS RELATITES. i45
Taobczi des proportions relatives des espèces dans le sens
, des longitudes.
Latitude.
Irlande 51° à 55"
Angleterre 50 à 58
Allemagne 45 à 55
Russie moyen ne.. . 50 à GO
Sibérie de l'Oural. 44 à 67
Sibérie altaïque. . . 44 à 67
Sibérie du Baïcal . . 49 à 67
Dahurie 50 à 55
Sibérie orientale... 56 à 67
Sibérie arctique. . . 67 à 78
Kamtschatka 46 à 67
Pays des Tscbukhis. » »
lies de l'Océan or"'. 51 à 67
Amérique russe. . . 54 à 72
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude.
Roy.deGr"'%rég.alp.etniv. 36° à 37°
Roy. deGrenade,rcg, niv. . 36 à 37
Pyrénées 42 à 43
Pyrénées élevées 42 à 43
Pic du Midi de Bagnères. . . »
Plat, central, rég.montagn. 44 à 47
Plateau central , sommets. . 44 à 47
Alpes 45 à 46
Alpes élevées. 45 à 46
Longitude.
7«0. à 13°
0.
: 88
1 0. à 7
0.
: 61
2 E. à 14
E.
: 107
17 E. à 58
E.
: 72
55 E. h 74
E.
: 149
66 E. à 97
E.
; 239
93 E. à 116
E.
: 181
110 E. à 119
E.
: 252
111 E. àl63
E.
; 142
60 E. à 161
E.
0 :
0
148 E. à 170
E.
0 ;
0
155 E. à 175
0.
0 :
0
170 E. à 130
0.
1 ;
: 166
170 0 à 130
E.
0 ;
0
Altitude en mètres.
1500 à 3500 0 :
: 0
2500 à 3500 0 :
: 0
500 à 2700 0 ;
: 0
1500 à 2700 0 :
: 0
» 0 :
: 0
500 à 1900 0 ;
: 0
1500 à 1900 0 :
: 0
500 à 2700 0 ;
: 0
1500 à 2700 0 :
: 0
446 POTAMÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
Iles du Gap- Vert 12«>à 14° 24" 0. à 27"0. 1:269
Canaries 28 à 30 15 0. à 20 O. 1 : 172
Hébrides 57 à 58 8 0. h 10 0. 1 : 66
Orcades 59 5 O. à 6 0. 1 : 33
Shetland 60 à 61 3 0. à 4 O. 1 : 44
Feroë 62 9 0. 1: 59
Islande 64 à 66 16 O. à 27 O. 1 : 46
Mageroë 71 24 E. 0. 0
Spitzberg , . 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0
lleMelville 76 114 O. 0: 0
lie J.Fernandez.... 33 à40S. 76 0. 0: 0
Nouv.Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 0. à 176 0. 0: 0
Malouines 52 S. 59 O. à 65 0. 0: 0
La famille des Potamées ou Nayades habite les eaux dpu-
ccs ou salées , préférant celles qui sont stagnantes ou peu
animées, à celles qui coulent avec vitesse, sans cependant
être totalement exclues des cours d'eau rapides. Elles se trou-
vent , comme la plupart des plantes aquatiques , dans toutes
les parties du monde et surtout dans les zones tempérées.
Comme leur nombre reste à peu près le même dans toutes
les parties de l'Europe , il en résulte que leur proportion
augmente à mesure que le chiffre d'une tlore diminue. C'est
ainsi que nous trouvons 1/61 en Angleterre, 1/51 en Scan-
dinavie, 1/43 en Danemarck, tandis que pour l'Europe
entière le rapport est 1/221. La proportion s'abaisse dans
les pays chauds , parce que les eaux y sont généralement
moins abondantes , et dans les pays très-froids parce
qu'elles sont trop longtemps congelées. — Le tableau rela-
POTAMOGETON. 447
tif aux longitudes ne nous apprend rien. — Celui qui
indique leur proportion dans les montagnes est réduit à 0,
ce qui devait avoir lieu , puisque les cours d'eau des ré-
gions élevées sont trop rapides et trop souvent congelés.
— Leur proportion dans les îles est à peu près la môme
que sur les continents.
G. POTAMOGETON , Lin.
Distribution géog^^aphique du genre. — On a décrit 65
à 70 Potamogeton. Ce sont tous des plantes aquatiques,
vivant en sociétés nombreuses, couvrant quelquefois les eaux
de leurs feuilles nageantes , ou se laissant doucement ba-
lancer par les courants. 40 espèces vivent en Europe et
surtout dans le centre du continent, dispersées dans toutes
les contrées. — 12 croissent en Asie, moins éparses que
celles d'Europe : 6 aux Indes orientales , 3 en Sibérie , 1 à
la Cochinchine, 1 à l'île d'Unalaska, 1 en Syrie. — On en
connaît 6 dans l'Amérique du nord : aux Antilles , au
Mexique, à la Nouvelle-Grenade et aux Etats-Unis. — 3
seulement de l'Amérique australe sont du Brésil et du Chili.
— 3 autres végètent en Afrique : aux Canaries , au cap de
Bonne-Espérance et à Madagascar.
Potamogeton natans , Lin. — Les eaux tranquilles des
lacs et des étangs peu profonds sont presque toujours cou-
vertes des feuilles ovales et nageantes de cette curieuse es-
pèce. Elle fixe , comme les autres Polamogetony ses raci-
nes vivaces dans la vase , et de là s'élèvent des liges ordinai-
rement rameuses, articulées etlacuneuses dans leur intérieur,
comme celles de presque toutes les plantes aquatiques. Des
feuilles submergées , membraneuses et allongées , presque
448 POTAMÉES.
toujours transparentes , restent fixées aux articulations de
la tige; d'autres, roulées sur leurs bords, entourées d'abord
de stipules translucides, s'approchent lentement de la sur-
face , ouvrent les spathes stipulaires qui les retiennent capti-
ves, et, allongeant leurs pétioles, viennent llotter sur le li-
quide. Elles s'y appliquent exactement; elles sont vertes ou
brunes, ovales , à nervures parallèles , et persistent entières
ou rongées par les insectes, pendant toute l'année. Les tleurs
sont disposées le long d'un axe qui est aussi protégé par
des membranes qui s'ouvrent lors de la floraison , et laissent
voir tous ces épis, qui font saillie au-dessus des eaux et qui ,
soutenus par leurs larges feuilles et par leurs tiges lacuneuses,
fleurissent dans l'atmosphère. Chacune de ces fleurs sessiles
est composée d'un périgone à 4 divisions , de 4 anthères ses-
siles , alternes aux divisions du périgone , et de 4 ovaires
qui , à l'époque de la maturité , sont transformés en 4 nu-
cules monospermes. — Cette plante est presque toujours
associée à plusieurs espèces aquatiques , elle est en lutte
continuelle avec elles, et voudrait posséder seule le sceptre
des eaux tranquilles. Ses individus sont quelquefois si nom-
breux , qu'ils couvrent la surface entière des étangs.
Nature du sol. — Altitude. — Eaux calmes de la
plaine et des montagnes.
Géographie. — Aucune plante n'est plus généralement
répandue. Elle habite toute l'Europe sans aucune excep-
tion. — Au sud, elle se trouve en Afrique, en Barbarie,
à Madère , aux Canaries et dans les eaux stagnantes de
l'Abyssinie. — A l'occident , on la rencontre en Amérique,
au Canada jusqu'à la baie d'Hudson , à la côte nord-
ouest, aux Antilles. — A l'orient, elle existe dans toutes
lès Sibéries, la Sibérie arctique exceptée, en Dahurie et
aux Aléouticnnes. — On cite encore cette espèce dans
POTAMOGETON. 4-49
l'Inde, au cap de Bonne - Espérance , au Chili et à la
Nouvelle-Zélande.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Abyssinie 10° j Écart en latitude :
Nord y Laponie 68 j 58°
Occident et Orient 360 ) ^'^''* ^" longitude :
j 360°
Carré d'expansion 20880
PoTAMOGETON RUFESCENS , Schrad. — Plante vivace et
submergée qui vit dans les eaux tranquilles , à fond vaseux.
Ses tiges sont longues et cylindriques ; ses feuilles sont
minces, alternes , oblongues et rétrécies aux 2 extrémités,
presque sessiles , garnies d'un grand nombre de nervures
parallèles, très-entières, de couleur brune ou rousse, et
transparentes. Les feuilles supérieures, également submer-
gées, sont un peu plus fermes et plus longues ; toutes sont
accompagnées de stipules élargies et lancéolées. L'épi est
serré, cylindrique et saillant au-dessus des eaux. — Il fleurit
en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît dans les eaui
calmes des montagnes.
Géographie. — Au sud , il ne dépasse pas le plateau
central de la France et Bordeaux. — Au nord , il croît en
Belgique , en Allemagne , en Angleterre , en Islande et
dans toute la Scandinavie, dans les eaux les plus froides
des plaines et des montagnes. _ H a sa limite occidentale
en Islande. — A l'orient , il est cité en Suisse , en Au-
triche , en Croatie , dans les Russies septentrionale et
moyenne, dans les Sibéries de l'Oural, de TAItaï, du Baïkal
et orientale , dans la Dahurie et à l'île d'Unalaska.
VIII 29
450 POTAMÉKS.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, France 45*' ) Ecart en latitude :
iVorrf, Laponie 68 j 23»
Occident , Islande 25 O. ) Ecart en longitude :
On>«f, lies Aléoutiennes. .. . 180 E, ) 205*
Carré d'expansion 4715
PoTAMOGETON HETEROPHYLLUS , Schrcb. — On le tfouve
comme le précédent dans les lacs froids et peu profonds. Il
offre des tiges grêles , articulées et rameuses ; des feuilles
inférieures sessiles , membraneuses, oblongues et presque
linéaires, tandis que les supérieures sont coriaces, pétiolées,
ovales, lustrées en dessus, d'un vert brun, et flottantes à la
surface de l'eau. Les fleurs sont réunies en épi serré. — Il
fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Eaux stagnantes des
plaines et des montagnes.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France et dans
le midi de l'Italie. — Au nord , il est très-disséminé dans
l'Europe centrale , en Scandinavie , en Angleterre , en Ir-
lande , aux Orcades et aux Shetland. — Il a sa limite occi-
dentale en Irlande et peut-être en Amérique. — A l'orient,
il végète en Suisse , en Italie , en Turquie , et dans les Rus-
sies septentrionale et moyenne.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Midi de l'Italie 40 ) Ecart en latitude :
Nord , Laponie 66 j 26"
Occident , Irlande 12 0. | Ecart en longitude :
Orient , Russie moyenne 55 E. ) 67°
Carré d'expansion 1742
POTAMOGETO!». 451
PoTAMOGETON LUCENs , Liii. — Il est commun dans les
lacs et les étangs. Ses tiges sont très-longues , articulées,
garnies de feuilles larges, luisantes et transparentes, dont
le sommet est rétréci en une pointe allongée. Les stipules
sont très-grandes , aussi longues que les articulations de la
tige. L'épi est cylindrique et pédoncule. — Il fleurit en
juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Eaux dormantes ou
courantes, à fonds vaseux, argileux ou calcaires.
Géographie. — Au sud , la France, le midi de l'Italie,
la Sicile et l'Algérie. — Au nord , le centre de l'Europe ,
le Danemarck , la Golhie, la Norvège, la Finlande, la
Suède australe, l'Angleterre, l'Irlande, les Orcades , les
Shetland, les Feroë et l'Islande. — A l'orient, la Suisse,
la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la
Grèce , la Turquie , toutes les Russies , les Sibéries de
l'Oural, de l'Altaï , du Baïkal et orientale.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 35° \ Ecart en latitude :
AV(i, Finlande 66 j 31»
Occident , Islande 25 0. ^ Ecart en longitude :
On'enf , Sibérie orientale 163 E. j 188°
Carré d'expansion 5828
PoTAMOGETOiN PERFOLiATUs, Lin. — Il habite les étants,
les rivières et les fossés profonds. Ses tiges sont grêles , ra-
meuses, garnies de feuilles assez nombreuses, ovales,
échancrées en cœur à leur base, embrassantes, très-nervées
et d'un vert foncé. Les épis, qui naissent successivement aux
aisselles des feuilles supérieures, sont soutenus par des
AÔ2 POTAMÉES.
pédoncules qui dépassent les feuilles , et composés chacun
de 10 à 15 fleurs. — Il fleurit en juin , juillet et août.
Nature du sol. — AUilude. — Aquatique et indifférent,
il préfère les eaux tranquilles ou peu agitées de la plaine à
celles des montagnes.
Géographie. — Au sud , il existe en France, en Espagne
et en Algérie. — Au nord, on le rencontre dans toute l'Eu-
rope, y compris l'Angleterre, l'Irlande, les Hébrides, les Or-
cades, les Feroë et l'Islande. — A l'occident, il croît en Portu-
gal et en Amérique, dans la rivière de l'Esclave et dans diverses
localités du nord du Canada. — A l'orient , il est en Suisse,
quoique peu abondant , ainsi que les autres Pofamogeion ,
à cause de la rapidité des cours d'eau des montagnes ; en
Italie , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transyl-
vanie, en Turquie , en Géorgie , dans toutes les Russies ,
dans les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal, orientale,
et dans la Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 35® ^ Ecart en latitude :
Nord , Laponie 66 j 31«
Occident, Canada 75 0. | Ecart en longitude :
Onew^ , Sibérie orientale 163 E.j 238<*
Carré d'expansion 7378
PoTAMOGETON CRispus. Lin. — Il croit dans les eaux
peu dormantes et plus ou moins agitées, dans les étangs,
sur les bords des rivières oh il forme d'épais tapis d'un beau
vert, et constitue de véritables forêts submergées, habitées
par les mollusques d'eau douce et les insectes aquatiques.
Ses tiges sont longues , un peu rameuses , garnies de feuilles
lancéolées, oblongues, traversées par une nervure saillante.
POTAMOGETON. 453
luisantes, translucides et ondulées. Les feuilles inférieures
sont distantes et alternes , les supérieures, rapprochées,
paraissent opposées. Les stipules sont courtes, membraneu-
ses et ciliées au sommet. Les pédoncules axillaires amènent
au-dessus des eaux des épis courts et arrondis composés
seulement de 5 à 7 fleurs. — M. Clos a décrit avec soin, dans
le Bulletin de la Soc. bot. de France (t. 3, p. 351), le
singulier mode de reproduction gemmipare de cette espèce.
Des bourgeons cornés se séparent de la plante , ils gagnent
le fond de l'eau, mais ces bourgeons restent stationnaires,
ne se développent pas et donnent naissance à un bourgeon
axillaire qui constitue une plante nouvelle , offrant ainsi
l'exemple d'une génération alternante des mieux caractéri-
sées. — Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique, indifférent,
il vit en plaine ou dans les montagnes peu élevées.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France, en
Espagne, en Italie et en Sicile. — Au nord, il existe dans
tout le centre de l'Europe , dans la Scandinavie où il vit
dans les rivières et dans les eaux courantes , mais il n'en-
tre pas en Laponie. Il est aussi en Finlande , en Angleterre,
en Irlande, aux Shetland et en Islande. — A l'occident, il
croît en Portugal. — A l'orient, il existe en Suisse , en Dal-
matie , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Tau-
ride, en Turquie, en Géorgie, dans le Taliisch , dans toutes
les Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du
Baïkal.
Limites d^ extension de V espèce.
Sud , Sicile 38» ] Ecart en latitude :
A'ort/, Islande 66 i 28»
454 POTAMÉES.
Occident , Islande 26 0. \ Ecart en longitude :
Orient , Sibérie du Baïkal 116 E. î 142°
Carré d'expansion 3976
PoTAMOGETON DENSUS. Lin. — Il diffère de la plupart
de ses congénères en ce qu'il préfère , aux eaux calmes et
tranquilles , celles qui sont animées d'une certaine vitesse.
Ses longues tiges sont dirigées dans le sens du courant, et
comme le mouvement du liquide ne permettrait pas à des
feuilles nageantes de s'étaler, la plante en est privée, et toutes
ses feuilles sont nues , submergées et privées de stomates.
Ces feuilles sont sessiles, d'un beau vert lustré, engainantes
à leur base. Les pédoncules naissent à la bifurcation des
branches, entourés de spathes qui tombent quand les fleurs
arrivent à la surface de l'eau. L'épi ne porte ordinairement
que 5 fleurs, dont 4 latérales et une supérieure, disposées
à peu près comme celles de VAdoxa. Après la floraison, les
tiges, qui continuent de s'allonger, font enfoncer les épis
dans l'eau oii les graines mûrissent et se disséminent. Mais
cette espèce possède encore un autre mode de reproduction.
Ses tiges se brisent, leurs fragments sont emportés par le cou-
rant et bientôt ils se fixent dans la vase par déjeunes raci-
nes axillaires et deviennent autant de plantes distinctes. —
Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique, indifférent,
des plaines ou des montagnes peu élevées.
Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa-
gne , dans les rivières de l'Algérie , dans l'Oued Batna, etc.
— Au nord, il est assez commun dans toute l'Europe centrale
et il entre en Danemarck et en Angleterre. — A l'occident,
il vit en Portugal. — A l'orient , il est indiqué en Suisse, en
POTAMOGETON i 455
Italie, en Sicile, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce,
en Turquie et dans la Russie moyenne.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Algérie 35° i Ecart en longitude :
iVorrf, Danemarck 56 ) 21°
Occident, Portugal 11 0. 1 Ecart en latitude :
Orient , Russie moyenne 53 E. ) 64"
Carré d'expansion 1344
PoTAMOGETON PUSiLL€S. Lin. — Il est vivace et vit en
sociétés nombreuses dans les fossés et dans presque toutes les
eaux dormantes. Ses tiges sont grêles, cylindriques, très-
faibles et rameuses. Elles semblent articulées et sont garnies
de feuilles linéaires ressemblant à de minces filets et dépour-
vues de gaines. Les stipules sont caduques, embrassantes
et plus larges que les feuilles. Ces stipules enveloppent à leur
naissance les fleurs disposées en épis latéraux. Ces épis s'élè-
vent comme une petite forêt au-dessus des eaux ; les fleurs ,
peu nombreuses , y sont disposées par étages ; elles s'ouvrent
toutes en même temps, et au lever du soleil on aperçoit les
jets de pollen qui s'échappent des anthères pour imprégner
des stigmates papillaires et spongieux , et l'eau reste couverte
de ce pollen blanchâtre. — Il fleurit en juin , juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique, indifférent,
reste dans la plaine.
Géographie. — Au sud , ce Potamogeton végète en
France , en Espagne , en Rarbarie , à Madère , aux Canaries,
aux îles du Cap-Vert, dans les eaux de l'Abyssinie, au cap
Coast, à Angola, en Nigritie. — Au nord, il existe dans
tout le centre de l'Europe , en Scandinavie et même en La-
456 POTAMÉES.
ponie , où Wahlenberg le cite dans le fond des lacs et des
rivières de la Laponie sylvatique , dans le fleuve Luleâ. Il y
croît ordinairement dans les eaux profondes , à la manière
des conferves, et n'atteint jamais la surface; cependant il
fructifie. On le trouve encore en Angleterre , en Irlande, aux
Orcades, aux Feroë et en Islande. — A l'occident, nous avons
cité le Cap-Vert. — A l'orient , il est indiqué en Suisse , en
Italie, en Sicile, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en
Turquie, en Géorgie, dans toutes lesRussies, dans les Sibéries
de l'Oural, de l'Altaï et du Baïkal. — On le cite encore au
Brésil et au cap de Bonne-Espérance.
Limites d'extension de V espèce.
5MfZ, ^ig^itie 0" ) Ecart en latitude:
iVorû^, Laponie 67 i 67"
Occident, Iles du Cap-Vert, . . 26 0 ( Ecart en longitude :
Orient , Sibérie du Baïkal 116 E.i 142"
Carré d'expansion 9514
PoTAMOGETON MONOGYMS , Gay. — Il croît comme les
autres dans les eaux dormantes et tranquilles , et ressem-
ble beaucoup au P. pusitlus , avec lequel il a été certaine-
ment confondu , mais il en diffère par ses rameaux fascicules
à l'aisselle des feuilles alternes , et surtout par ses fleurs mo-
nogynes. — Il fleurit en juin , juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — Eaux tranquilles et fonds
vaseux , argileux ou calcaires de la plaine.
Géographie. — Au sud , la France, probablement l'Es-
pagne et les Canaries. — Au nord, la France, la Belgi-
que, l'Angleterre , l'Allemagne et la Russie jusqu'à Saint-
Pétersbourg. — A l'occident, les Canaries. — A l'orient.
POTAMOGETOK . 457
l'Autriche , la Lombardie , la Hongrie , la Russie près de
Saint-Pétersbourg.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Canaries 30° ) Ecart en latitude :
Nord , Russie 60 ) 30*^
Occident , Canaries. 18 O. /Ecart en longitude:
Orient], Russie 27 E. j 45°
Carré d'expansion 1350
PoTAMOGETON PECTINATUS , Lin . — Il habite les fossés
profonds et tranquilles , oii il étale de longues tiges filifor-
mes, rameuses et articulées , garnies de feuilles linéaires,
engainantes à leur base , alternes, mais opposées au nœud
supérieur; l'épi est grêle, pédoncule , et assez souvent
formé de petits verlicilles superposés. — Il fleurit en juillet
et en aoiit.
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique et préfé-
rant les fonds vaseux et calcaires de la plaine.
Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , et les
eaux de l'Abyssinie, où il fleurit en novembre. — Au nord,
toute l'Europe centrale , toute la Scandinavie , jusque sur
les rivages , dans les mares d'eau marine , y compris la La-
ponie ; en Angleterre , en Irlande , aux Orcades , au Shet-
land et en Islande. — A l'occident , en Amérique , du Ca-
nada à la rivière des Anglais , et de la baie d'Hudson aux
lacs Alpins des montagnes Rocheuses; à la côte nord-ouest
et à la rivière de Colombie. — A l'orient , la Suisse , l'Ita-
lie, la Sicile, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie , la Tran-
sylvanie , la Grèce , la Turquie, la Géorgie , toutes les Rus-
sies, les Sibériesde l'Oural, deTAItaïetdu Raïkal,
458 POTAMÉES.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud y Abyssinie 10" ) Ecart en latitude :
Nord, Laponie 68 i 58«
Occident, Amérique 160 0.^ Ecart en longitude:
Orient, Sibérie du Baïkal 110 E. ) 276«
Carré d'expansion 16008
G. ZANICHEI.I.IA,£m.
Distribution géographique du genre, — Ces plantes ,
dont on ne connaît que 9 espèces, vivent dans les eaux peu
profondes, et réunies en touffes denses et très- fournies. 6
sont européennes: de l'Allemagne, de l'Italie ou de la Go-
thie. Elles préfèrent le nord au sud. — 2, asiatiques, se trou-
vent, l'une Qux Indes orientales, l'autre à la Cochinchine.
— La dernière est de l'Afrique boréale.
Zanichellia PALUSTRis , Lin. — Si les espèces qui peu-
plent les eaux ne sont pas toutes brillantes par leurs fleurs
ou remarquables par la beauté de leur feuillage , elles sont
au moins très-intéressantes par leur manière de vivre et de
se propager. Ce Zanichellia a des racines vivaces, fixées
dans la vase, et de ces racines partent des tiges nombreuses
et rameuses , cylindriques , amincies et articulées ; ses feuil-
les inférieures sont alternes et engaînées, mais les supérieures
sont opposées , et toutes sont linéaires , transparentes et
constamment submergées. Ses racines se renouvellent conti-
nuellement en sortant de l'aisselle des feuilles inférieures , et
fixent la plante, qui avance ainsi lentement dans le sens où
le courant l'entraîne. — Lestleurs, monoïques, naissent
ZANICHELLIA. 459
aux aisselles supérieures, abritées parla dilatatioQ de la
base des feuilles et par une double spathe membraneuse.
L'extérieure contient la fleur mâle, formée par une écaille et
une seule étamine, dont l'anthère a de 2 à 4 loges. Les
fleurs femelles sont placées dans la seconde spathe ; elles ont
un périgone campanule et renferment de 2 à 6 ovaires ter-
minés par des stigmates allongés, et s'élargissant au som-
met en une surface papillaire. A l'époque de la fécondation,
le filet de l'étamine s'allonge au point de placer l'anthère
près du stigmate, et la fécondation s'opère sous l'eau au
moyen d'un pollen blanchâtre. Les capsules sont monosper-
mes, sessiles et aplaties. — Il fleurit pendant tout l'été.
Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique el pré-
fère les fonds vaseux de la plaine. .
Géographie. — Au sud , il yégète en France , en Algé-
rie , en Egypte et aux Canaries. — Au nord , il existe dans
toute l'Europe tempérée , en Danemarck, en Gothie , dans
la Norvège et la Suède australes, en Angleterre et en Ir-
lande. — A l'occident, en Portugal, aux Canaries, et, selon
Hooker , dans le nord-ouest de l'Amérique , dans la rivière
de Colombie. — A l'orient, il est en Suisse , en Italie, en
Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Transylva-
nie , en Turquie , en Géorgie , dans les Russies septentrio-
nale, moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de
l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Canaries 30° ) Ecart en latitude :
iVord, Finlande 61 ) 31»
Occident, Amérique du nord. . 130 0. ) Ecart en longitude :
Onmï, Sibérie de l'Altaï 97 E. ( 227«
Carré d'expansion 7037
160 LEMNACÉES.
Zanichellia PEDiCELLATA, Ffies. — II ressemble beau-
coup au précédent et constitue comme lui des touffes épaisses
fixées sur la vase des mares et complètement submergées.
Ses tiges sont très-longues, fines, roussâtres et striées.
Ses feuilles sont vertes, aciculaires etternées. Les fruits sont
pédoncules, souvent tuberculeux sur le ventre, c'est-à-dire
sur la partie saillante, et munis d'un style allongé, surmonté
lui-même d'un stigmate obtus. Ils sont roussâtres quand ils
sont mûrs. — 11 lleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Celte espèce aquatique est probable-
ment indifférente. Nous ne la connaissons que sur les fonds
vaseux et calcaires de la plaine.
Géographie. — Au sud , la France et l'Espagne. — Au
nord, l'Europe centrale, le Danemarck et la Gothie aus-
trale. — A l'occident, l'Espagne. — A l'orient, la Suisse,
la Croatie, la Hongrie , la Russie moyenne et la Géorgie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Espagne. . , : 40» ) Écart en latitude :
Nord , Gothie 56 j 16"
Occident , Espagne 5 0.) Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. -^ 52»
Carré d'expansion 832
FA3IILLE DES LEMNACEES.
Ces petites plantes vivent à la surface des eaux stagnan-
tes sous la zone tempérée, et s'avancent un peu vers les ré-
LEMNA. 461
gions froides. Elles sont peu nombreuses , et 5 espèces seu-
lement se trouvent en Europe , fuyant généralement les
montagnes comme un grand nombre de plantes aquatiques.
G. IiEMNA, Lin.
Les Lemna, qui sont si multipliés à la surface des eau^
dormantes , sont au nombre de 8 seulement. 4- sont assez
répandus dans toutes les contrées de ce continent; un est
propre à la Hongrie, un autre à l'Italie. — Un seul ,
asiatique , vit à Surinam. — Un seul, africain, a été
trouvé en Egypte.
Lemna minor, Lin. — La nature a non-seulement des
plantes qui, fixées dans la vase, se développent au sein des
eaux et embellissent leur surface de leurs fleurs , mais elle a
destiné aussi des espèces à flotter librement sur les plaines
liquides , comme elle a suspendu dans l'air ces orchidées
tropicales qui se balancent au sommet des branches. Les
Lemna couvrent les eaux , ondulent avec elles sous l'impul-
sion du vent, et transforment en prairies aquatiques des ma-
rais remplis d'eaux croupissantes. Le Lemna minor est un
des plus communs, c'est aussi la plus petite de toutes les es-
pèces. Chaque plante consiste en une feuille ovale ou arron-
die. Il sort d'une petite fossette, placée au-dessous de cette
expansion foliacée , des racines d'abord courtes, renfermées
dans une gaîne et qui s'allongent ensuite et se terminent
par un bouquet de spongioles. Ces racines sont entièrement
libres, et l'on se demande comment ces organes peuvent s'en-
foncer perpendiculairement dans le liquide, au lieu de res-
ter flottants comme les feuilles. Ici , comme dans certaines
plantes grasses, la feuille n'est à proprement parler qu'une di-
462 LEMNACÉES.
latation de la tige, et quand la plante se multiplie par gem-
mes ce sont de véritables expansions qui s'en détachent. La
nouvelle plante sort d'entre les deux surfaces de cette masse
foliacée et devient bientôt libre de toute adhérence. Les in-
dividus se multiplient ainsi avec une extrême rapidité jus-
qu'à ce que toute la surface de l'eau soit couverte. — Lors-
que la plante fructifie , c'est à la fin du printemps ; alors ,
dit Vaucher qui l'a observée avec soin , on aperçoit sur le
bord de la feuille une petite étamine chargée d'une anthère
biloculaire ou de 2 anthères blanchâtres et uniloculaires ; elle
est bientôt suivie d'une seconde semblablement conformée,
et qui sort, comme la première, d'un petit sac membra-
neux ; vis à vis de ces étamines et à l'extrémité opposée , on
voit paraître le pistil , dont le stigmate papillaire et presque
transparent , a la forme d'un petit entonnoir , en sorte que
ce Lemna serait monoïque s'il portait toujours , lors de la
fécondation , des étamines d'un côté et des pistils de l'autre,
mais Vaucher a trouvé des individus stériles et d'autres qui
n'avaient que des fleurs mâles ou des fleurs femelles. Si l'on
observe avec attention les Lemna , à l'approche de l'hiver,
on voit, continue Vaucher , qu'ils descendent au fond de
l'eau 011 ils s'accumulent quelquefois en couches très-épais-
ses, et en visitant au printemps ces divers amas, on recon-
naît à leur surface , des lentilles qui ne sont plus que des
pellicules blanchâtres et au-dessous des lentilles vertes qui
ont résisté à la gelée, et qui, soulevées par la dilatation de l'air
qu'elles renferment , viennent bientôt nager à la surface de
l'eau. Cette plante vit aussi sur les pierres , sur les murs hu-
mides contre lesquels elle applique alors ses racines. — Elle
fructifie au printemps.
Nature du sol. — Altitude. — Eaux croupissantes de
la plaine.
LEMNA . 463
Géographie. — Au sud , on rencontre cette plante , en
Espagne, en Algérie, à Madère, aux Açores, aux Cana-
ries, et jusque sur les eaux de l'Abyssinie. — Au nord,
elle croît daus toute l'Europe, excepté en Laponie; elle ne
se trouve pas non plus en Angleterre, ni dans les archipels,
mais seulement en Irlande. — A l'occident , on la cite en
Portugal , dans l'Amérique du nord , au Canada , à la Nou-
velle-Angleterre , dans la Caroline du sud et même à la
Nouvelle- Grenade. — A l'orient, on la rencontre en Suisse,
en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie,
en Transylvanie, en Grèce, en Turquie , en Tauride, en
Géorgie , dans toutes les Russies , dans les Sibéries de
l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal ; elle est encore mention-
née au Chili, à la Nouvelle-Galles du sud, à la terre de
Diémen , à la Nouvelle-Zélande.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Abyssinie 10° ) Ecart en latitude :
Nord, Finlande 62 i 52»
Occident, Canada 76 0. | Ecart en longitude :
Orient, Sibérie du Baïkal 116 E.) 192°
Carré d'expansion 9984
Lemna trisdlca. Lin. — Comme la précédente, cette
espèce recouvre la surface des eaux et y forme de vastes
tapis flottants au milieu desquels les limnées, les physes
et les planorbes viennent chercher le soleil et passer douce-
ment leur vie. Ses frondes sont d'un beau vert, minces,
oblongues , lancéolées, un peu sinuées, munies d'une ner-
vure médiane et réunies le plus ordinairement par 3. Ces
frondes sont vivipares, et les jeunes feuilles qu'elles produi-
464 LEMNACÉES.
sent partent tantôt de leur pointe , tantôt de leurs parties
latérales. Les deux jeunes feuilles latérales qui donnent à
cette plante une apparence ternée , sont fixées à un pétiole
blanchâtre qui subsiste encore lorsque ces frondes produi-
sent à leur tour de nouvelles feuilles , en sorte que souvent
bon nombre de frondes restent soudées et forment de lar-
ges rosettes à la surface de l'eau.
Nature du soL — Altitude. — Elle habite les eaux
calcaires ou celles qui reposent sur des terrains calcaires, et
reste dans les plaines.
Géographie. — Son aire est aussi très-étendue. Au sud,
elle végète en France, en Espagne, en Italie, en Sicile.
— Au nord , elle est disséminée dans toute l'Europe jusque
dans la Laponie méridionale , en Angleterre et en Irlande.
— A l'occident, elle croît en Portugal , en Amérique, dans
le nord des États-Unis et au Canada jusqu'au 58° de la-
titude. — A l'orient, on la connaît en Suisse, dans les
eaux de la plaine, en Croatie, en Hongrie, en Transylva-
nie, en Grèce , en Turquie , en Géorgie , dans toutes les
Russies , dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï et du Baï-
kal. — On la cite aussi au Bengale , à la Nouvelle-Galles du
sud et à la terre de Diémen.
Limites d*extension de Vespèce.
Sud , Sicile 38» | Ecart en latitude :
JVord, Laponie 66 ] 28»
Occident , Canada 80 O. ^ Ecart en longitude :
Orient, Sibérie du Baïkal 116 E. J 196°
Carré d'expansion 5488
Lemna polyrhiza. Lin. — Cette curieuse espèce
LEMNA. 465
flotte comme les autres à la surface des eaux tranquilles et
presque toujours disséminée , mais associée au L. minor
ou au L. gibba. Ses frondes sont relativement grandes ,
planes des deux côtés , ovales ou presque orbiculaires, ver-
tes en dessus, brunes ou violacées en dessous et munies de
fibrilles fasciculées. — Dans cette espèce, selon Vaucher, le
pétiole que l'on remarque dans le L. trisulca, se trouve ap-
pliqué sur la face inférieure , quoiqu'il naisse entre les deux
surfaces. Il paraît en juin, et il ressemble à un style; en le
suivant dans l'intérieur de la lentille , on remarque à sa base
plusieurs lenticelles superposées, enveloppées séparément
par une membrane transparente, et placées des deux côtés
du pétiole aplati et blanchâtre. — Il fleurit au printemps.
Nature du sol. — ÂUilude. — Espèce aquatique, in-
différente et habitant la plaine.
Géographie. — Au sud , elle vit en France et dans le
midi de l'Italie. — Au nord , elle est dispersée dans le centre
de l'Europe et pénètre dans toute la Scandinavie sans entrer
en Laponie. Elle est indiquée en Angleterre et aux Feroë.
■ — A l'occident, elle reste en Angleterre , car il n'est pas
certain qu'elle se trouve en Amérique. — A l'orient, elle
végète en Suisse , en Croatie , en Hongrie , en Transylva-
nie , en Géorgie, dans les Russies septentrionale, moyenne
et australe, et dans la Sibérie de l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 39« | Ecart en latitude :
Nord , Norvège » 63 j 24<>
Occident, Angleterre 6 0. | Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de rAItaï 97 E. | 103»
Carré d'expansion 2472
Vlll
30
4G6 LEMNACÉES.
Lemna GiBBA, Lin. — Cette espèce est peut-être plus
commune encore que le L. minor, et tout ce que nous avons
dit de cette dernière peut aussi convenir à celle-ci. Elle a
pour caractères des frondes vertes , épaisses , planes en
dessus, mais très-bombées, spongieuses et lacuneuses en des-
sous. Elles sont arrondies ou ovales , non pétiolées , sans
apparence de nervure; elles sont munies d'une fibrille soli-
taire, et ne se soudent que momentanément 2 ou 3 ensemble.
— On la trouve au printemps.
Nature du sol. — Altitude. — J^lle est aquatique, in-
différente , et reste dans les plaines.
Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne, les Ca-
naries, et sur l'eau des puits en Algérie (Cosson). — Au
nord , l'Europe centrale, le Danemarck, la Gothic , la Nor-
vège , la Suède et la Finlande australe , l'Angleterre et l'Ir-
lande.— A l'occident, le Portugal et le nord des Etats-
Unis. — A l'orient, la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dalma-
tie, la Croatie, la Hongrie, la Transylvanie, la Géorgie,
les Russies moyenne et australe, et la Sibérie duBaïkal.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Canaries 30° ) Ecart en latitude :
AVrf, Finlande 62 i 32»
Occident , Amérique 48 O. ) Ecart en longitude :
Onen^, Sibérie duBaïkal 116 E.i 164°
Carré d'expansion 5248
TYPHACÉES. 467
FAMILLE DES TYPHACEES.
Les T\ phacées sont encore des plantes des terrains aqua-
tiques ou très-marécageux, qui sont dispersées sur tous les
points du globe. L'Europe cependant n'en possède qu'un pe-
tit nombre , mais leurs individus sont tellement abondants,
qu'ils impriment souvent un cachet très-original aux lieux où
ils ont fixé leur séjour. Les pays froids ou tempérés leur
conviennent mieux en Europe que les régions plus chaudes.
— La longitude paraît sans action sur elles. — Elles sont à
peu près nulles dans les montagnes et peu abondantes dans
les îles.
G. rrrPHA , Lin.
Distribution géographique du genre. — On connaît jus-
qu'à présent 9 espèces de ce genre. Ce sont des plantes
aquatiques , élevées et d'un vert glauque , qui jouent un
grand rôle dans la nature par leur masse et l'étendue du
terrain qu'elles recouvrent. 5 espèces sont européennes ,
plutôt septentrionales que méridionales. — 1 est africaine
et vit en Egypte. — 2 habitent le Pérou. — Une autre
Saint-Domingue.
Typha latifolia, Lin. — Les plantes aquatiques sem-
blent plus variées encore que celles qui vivent sous la dépen-
dance exclusive de l'atmosphère , et comme le plus souvent
elles se réunissent en sociétés nombreuses , elles ont sur le
paysage une très-grande influence. Le Typha est sans con-
468 TYPHACÉES.
. tredit une des plus apparentes ; il croît en abondance dans
les eaux peu profondes , sur le bord des étangs , le long des
rivières à cours peu rapide. Là , il enfonce dans la vase de
puissants rhizomes rameux, qui s'étendent en tous sens par
des rejets souterrains , et qui émettent de jeunes pousses
entourées de membranes protectrices. Il en sort de petits
faisceaux de feuilles allongées, glauques, qui, serrées les
unes contre les autres , s'écartent au sommet et forment de
vastes forêts aquatiques. Une tige cylindrique , lisse et sans
nœud , sort du milieu de ces feuilles et se termine par 2 épis
serrés et superposés , enveloppés de plusieurs spathes qui
sont très-caduques ; la plus longue entoure entièrement l'épi
femelle, et, chose rare dans les monocotylédones , elle est
articulée. Dès que l'épi, ou les épis mâles, quelquefois au
nombre de 2 et enveloppés chacun d'une petite spathe,
sont sur le point de répandre leur pollen , opération qui
dure longtemps, la spathe de l'épi femelle tombe immédia-
tement et il reste nu. Les fleurs sont du reste d'une admira-
ble simplicité ; les femelles forment l'épi inférieur, tandis
que les supérieures sont mâles. Toutes sont très-rapprochées :
les mâles formées d'une seule étamine, ou plutôt d'un seul
filet à 2 anthères; les femelles formées d'un ovaire pédi-
cellé et aigrette. Un pollen jaune et abondant sort des éta-
mines , et tombe doucement et longtemps sur les stigmates,
couvrant quelquefois les feuilles de la plante et la surface de
l'eau. Un peu plus tard , cet épi supérieur de fleurs mâles se
détruit et disparaît , tandis que les fleurs femelles, réunies,
forment une massue brune etallongée , composée d'une infi-
nité de semences aigrettées. Alors la dissémination commence
par le haut de l'épi , et ses aigrettes des plus délicates , et des
plus légères , cédant à la moindre action du vent , se préparent
aux plus lointains voyages. — Il fleurit en juillet et en août*
SPARGANIUM. 469
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique , indifférent,
le Typha croît partout , mais ne s'élève pas dans les hautes
montagnes. Ledebour le cite sur le promontoire septentrio-
nal du Caucase, entre 400 et l.OOO"».
Géographie. — Au sud , il se trouve en France , en Es-
pagne et en Algérie. — Au nord , il vit dans toute l'Europe
centrale, en Danemarck, en Gothie , en Norvège, en Suède
et en Finlande australes, en Angleterre et en Irlande jus-
qu'au 58°. — A l'occident, il végète en Portugal, dans
l'Amérique du nord , à Terre-Neuve , dans tout le Canada,
jusqu'à la côte nord-ouest , au fort Franklin, aux Etats-
Unis jusque dans la Caroline du sud. — A l'orient , il ha-
bite la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dalmatie, la Croatie, la
Hongrie, la Transylvanie, la Grèce, la Turquie, la Tau-
ride , le Caucase , la Géorgie , Elisabethpol et Lenkoran ,
les Russies moyenne et australe , les Sibéries de l'Oural, de
l'Altaï , du Baïkal et orientale. — Ce Typha est encore in-
diqué à la Nouvelle-Zélande.
Limites d'extension de Vespéce.
Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude :
Nord , Finlande 62 } 27«
Occident, Amérique 125 O. | Ecart en longitude :
Orient , Sibérie orientale 163 E. j 288»
Carré d'expansion 7776
G. SFARGANIUra, Lin.
Ce que nous avons dit des Typha s'applique aussi aux
Sparganium ; ce sont des plantes aquatiques et très-sociales
dont on connaît seulement 6 espèces. 3 vivent dans les eaui
470 TYPHACÉES.
et les marais de l'Europe. — 2 sont asiatiques et croissent
l'une aux Indes orientales , l'autre en Dahurie. — Une
dernière végète dans l'Amérique septentrionale.
Sparganium ramosum. Huds, — La famille des Typha-
cées nous rappelle des formes tout à fait étrangères , et les
Sparganium , aquatiques comme les Typha , sont plus cu-
rieux encore par leur mode d'inflorescence et par des rap-
ports éloignés avec la famille exotique des Pandanées. Ils
vivent en nombreuses sociétés dans les eaux peu profondes
et tranquilles , dans les fossés , à la queue des étangs , et
leurs rhizomes s'enfoncent dans la vase , où ils se ramifient
et produisent quelques rejets rampants. La plante reste en-
sevelie pendant tout l'hiver, souvent protégée par une couche
puissante de glace. Au printemps, on voit paraître de gros
turionsd'oii sortent des feuilles triangulaires à la base, en-
gaînées, creusées en gouttière, à limbe allongé et souvent
un peu fléchi. Le tissu de ces feuilles offre un grand nombre
de lacunes séparées par de petits diaphragmes médullaires,
en sorte que la partie plongée dans l'eau reste toujours gon-
flée d'air. Le pédoncule fructifère sort du milieu des feuilles
et porte à son sommet une espèce de grappe aplatie , formée
de capitules arrondis , dont les uns, inférieurs sont femelles,
les autres mâles et supérieurs, et tous ordinairement placés
aux points de flexion de ce pédoncule. Toutes ces fleurs sont
sessiles et forment des gloraérules arrondis. Les étamines sont
presque nues et à peine accompagnées de quelques écailles
irrégulières. Chaque anthère est biloculaire et répand une
assez grande quantité de pollen. Les fleurs femelles ont une
espèce de périgone peu saillant, et présentent un stigmate
blanc et papillaire qui reçoit le pollen des capitules supérieurs.
Alors les fleurs mâles disparaissent , les ovaires se dévelop-
SPARGANIOI. 471
pent et offrent de grosses têtes arrondies, formées de pe-
tits drupes sessiles et ponctués ♦ verts d'abord , puis jaunes
et lustrés lors de la maturation. Il n'y a ici aucune spalhe
pour protéger les fleurs, mais un simple enduit résineux
qui s'oppose à l'action nuisible que l'humidité pourrait exer-
cer sur elles et qui disparaît lors de la floraison. 11 n'y a pas
d'aigrette pour transporter les graines , mais une enveloppe
durable qui leur permet de séjourner longtemps dans l'eau.
— 11 lleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Aquatique , indifférent,
reste en plaine.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France ,
dans le midi de l'Espagne et en Algérie. — Au nord , il vé-
gète dans toute l'Europe centrale, en Danemarck , en Go-
thie , dans la Suède , la Norvège et la Finlande australes , en
Angleterre et en Irlande. — A l'occident, il est en Portu-
gal. — A l'orient , il habite la Suisse , l'Italie , la Sicile , la
Dalmatie , la Croatie, la Hongrie , la Transylvanie, la Grèce,
la Turquie, laTauride, le Caucase, leTaliisch, la Géorgie,
les Russies septentrionale , moyenne et australe, les Sibéries
de l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Algérie 35° | Écart en latitude :
Nord, Finlande 62 j 27°
Occident, Portugal 10 0.| Ecart en longitude:
0^J>/^^ Sibérie du Baïkal 116 E.i 126° -
Carré d'expansion 3402
Sparganium siMPLEX. Iluds. — Il diffère du précédent
par ses tiges simples et non rameuses , par ses feuilles planes
472 TYPHACÉES.
et non triangulaires ou carénées. Il est plus petit dans toutes
ses parties; il croît aussi dans la vase, sur le bord des lacs
et des étangs. Il devient quelquefois flottant et stérile, avec
des feuilles longues de 80 à 120 centimètres, étalées sur
l'eau , et il a été confondu dans cet état avec le S. natans.
Il en diffère par ses fruits munis de styles persistants et allon-
gés. — Il fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Il vit sur tous les ter-
rains , préférant cependant les fonds siliceux et détritiques :
nous le trouvons, en plaine et dans les montagnes, jusqu'à
1,200™ d'altitude.
Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne et
dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est en Belgique, en
Allemagne , dans toute la Scandinavie, la Laponie exceptée,
en Angleterre et en Irlande. — A l'occident, on le cite en
Amérique , à Terre-Neuve , depuis le Canada jusqu'au fort
Franklin. — A l'Orient, il vit en Suisse, en Croatie, en
Hongrie , en Transylvanie , en Bosnie , dans les Russies sep-
tentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Ou-
ral, de l'Altaï, du Baïkal , et au Kamtschatka.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Midi de l'Italie 39<> ) Ecart en latitude :
Nord , Norvège 64 j 25®
Occident , Amérique 120 0.|Ecart en longitude:
Orient , Kamtschatka 170 E. ) 290»
Carré d'expansion 7250
A RO IDÉES. 473
FAMILLE DES AROIDEES.
Grande et magnifique famille qui décore de son large et
plantureux feuillage les forêts vierges de la zone torride , et
qui se présente dans tout son luxe dans l'Amérique équi-
noxiale. Les Aroïdées deviennent beaucoup plus rares dans
les zones tempérées, et s'effacent des régions polaires. L'Eu-
rope n'en possède qu'un petit nombre : 9 en Sicile, la con-
trée la plus riche, 8 en Italie, 5 en Allemagne; et leur
proportion, relativement à l'ensemble de la végétation, est de
1 : 487. — Dans le sens des longitudes, leur nombre se
soutient en Europe et en Asie ; mais si ces plantes sont abon-
dantes sur les montagnes des Andes , dans les belle? et pro-
fondes forêts qui en tapissent les flancs, elles ne croissent
pas sur nos montagnes européennes. — Elles disparaissent
à peu près complètement dans les îles de l'Europe.
G. ARuni, Lin.
Distribution géographique du genre. — 60 espèces sent
réparties sur différents points du globe , mais , comme les
autres Aroïdées , elles se rencontrent surtout dans les pays
chauds ou au moins très-tempérés. — 30 Arum vivent en
Asie , et, sur ce nombre , 15 sont mêlés à la riche végéta-
tion des Indes orientales ; d'autres croissent au Népaul , à
la Chine , au Japon , à Ceylan , et quelques-uns seulement
dans le Caucase, la Svrie , la Palestine, ou l'Arabie. —
474 AROÏDÉES.
On en connaît en Europe 9 espèces toutes de l'Europe aus-
trale , et dont 1 ou 2 seulement s'avancent dans les pays
froids sans dépasser le cercle polaire. — 8 sont mention-
nées dans l'Amérique du nord , aux Antilles, au Mexique,
aux Etats-Unis. — 10 habitent le sud du Nouveau-Monde
et sont presque toutes confinées dans les belles forêts du
Brésil. — Une seule espèce est citée en Afrique, dans la
Sénégambie.
Arum vulgare, Lin. — C'est encore une espèce com-
mune, où la nature s'est plue à nous montrer les combinai-
sons les plus ingénieuses et les plus inattendues. A peine
la graine commence-t-elle à germer, que l'embryon , cylin-
drique , allonge sa radicule et que la plumule sort par une
lente longitudinale. Bientôt un petit tubercule se forme à
la base de la première feuille , et commence à prendre de
l'accroissement. Il devient, dès la seconde année , une espèce
de bulbe, et les années suivantes, il se détruit à sa base,
pendant que le sommet produit une nouvelle plante, et que
sa circonférence donne une multitude de tubercules nou-
veaux qui se séparent ensuite de la plante mère. La pousse
qui doit fructifier sort de terre dès le commencement du
printemps , abritée sous des membranes transparentes qui
se déchirent et laissent sortir des feuilles sagittécs qui étaient
roulées sur elles-mêmes , de droite à gauche. Ces feuilles
sont d'un beau vert, lustrées et souvent marquées de taches
noires. Elles ont leurs bords limités par deux nervures dont
l'une , extérieure, moins visible que l'autre , reçoit les ner-
vures diverses qui traversent le limbe. Après le développe-
ment des feuilles, on voit paraître la spathe , verte, mem-
braneuse et quelquefois pourprée, roulée sur elle-même de
droite à gauche, et terminée par une pointe plus ou moins
ARUM. 475
allongée. Dans les beaux jours de mai, la spathe , d'un tissu
réticulé, se déroule entièrement , sa base s'échauffe et la fé-
condation commencedans son intérieur. On ne voit en dehors
qu'un spadice allongé et terminé en massue , coloré en un
pourpre livide. En dessous de la massue se trouvent de nom-
breuses fleurs mâles, formées chacune d'une seule anthère à
4 loges . et disposées en spirale régulière. En dessous se
trouve une couronne de poils blancs, et plus bas encore
des verticilles d'ovaires, surmontés chacun d'une petite ca-
vité ciliée et remplie de liqueur miellée. C'est sur cet ap-
pareil , clos de toutes parts par la base renflée de la spathe ,
que tombe à profusion le pollen des anthères. Dès lors les
ovaires grossissent lentement , recevant peut-être quelque
nourriture du spadice qui disparaît peu à peu. Les feuilles
grandissent aussi , le pédoncule très-court qui soutenait
la spathe , s'allonge , puis la spathe se détruit peu à peu.
Enfin on voit de gros épis d'un beau vert, portés sur de longs
pédoncules privés de feuilles et composés de baies sessiles
et serrées. Peu à peu ces baies jaunissent ; elles de\iennent
orangées , et enfin d'un beau rouge écarlate. C'est ainsi
qu'elles se montrent en automne au milieu des bois, parmi
les pervenches , ou sous les berceaux de clématite , dans
les haies, dans les buissons et dans tous les lieux où V Arum
nous rendait témoins au printemps du curieux spectacle de
sa naissance , de son développement et de ses amours.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît
partout, dans les prairies et les montagnes. Nous le trouvons
en Auvergne jusqu'à 1,000'".
Gc'orjrapliie. — Au sud , il habite la France, l'Espagne
et la Barbarie. — Au nord , on le trouve en Belgique , en
Allemagne , en Danemarck , en Gothie , en Angleterre et
en Irlande. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A
476 AROÏDÉES.
l'orient, on le connaît en Suisse, en Italie, en Croatie, en
Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en Turquie et dans la
Russie moyenne jusqu'en Lithuanie , à Varsovie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Barbarie 35» ) Écart en latitude :
Nord , Danemarck 57 ^ 22»
Occident, Portugal 11 0. 1 Ecart en longitude :
Orient , Grèce 24 E. j 34»
Carré d'expansion ♦ . 748
Arum italtcum, Mill. — Cet Arum ressemble au pré-
cédent, mais il en diffère par ses dimensions plus grandes
et par sa précocité qui fait remarquer , pendant l'hiver ,
et quelquefois même avant cette saison , les jeunes pousses
de son feuillage. Ses feuilles , parfois marbrées de blanc et
jamais tachées de brun, sont échancrées à leur base en
2 oreillettes grandes, pointues et divergentes. La spathe est
grande, d'un vert jaunâtre , très-étalée et munie d'un spa-
dice d'un beau jaune et non pourpré. Les anthères répan-
dent leur pollen par des pores latéraux. — Il fleurit en avril,
15 jours au moins avant le précédent.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît
en plaine ou à une faible altitude.
Géographie. — Au sud, il est indiqué en France, en
Espagne et en Algérie. — Au nord , il atteint la Normandie
et la Carniole. — • A l'occident, il est en Portugal. — A
l'orient, on le trouve en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en
Croatie, en Hongrie, en Transylvanie et en Grèce. — Il
est remplacé dans le Caucase par VA. albospathum, Stev. ,
qui lui est entièrement parallèle.
ORCHIDEES. 477
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Algérie SS** | Ecart en latitude :
iVord, France 48 j 13»
Occident, Portugal 11 0. ) Ecart en longitude :
Orient , Grèce 22 eJ 33»
Carré d'expansion 429
'- - -.. ■ — . . — - . . ^ ■ ■ -i
FAMILLE DES ORCHIDÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie 0°à lO*» 18° O. à 5° E.
Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E.
Algérie 33 à 36 5 0. à 6 E.
Roy. de Grenade. . . 36 à 37 5 O. à 8 O.
Sicile 37 èi 38 10 E. à 13 E.
Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O.
Royaume de Naples. 38 ^ 42 11 E. à 16 E.
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E.
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E.
Plateau central .... 44 à 47 0 à 2 E.
France 42 à 51 7 O. à 6 E.
Russie méridionale. . 47 à 50 22 E. à 49 E.
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E.
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E.
Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 O.
Russie moyenne . . 50 à 60 17 E. à 58 E.
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E.
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E.
Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E.
72
49
58
64
40
66
47
62
48
. 46
: 75
: 79
: 54
: Mi
: 38
: 40
: 41
: 42
: 40
478 ORCHIDÉES.
Latitude. Longitude.
Suède 55» à 69» lO» E. à 22» E. 1
Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1
Russie seplentr'^. . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1
Europe entière. 1
41
40
41
35
40
87
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude.
Irlande 5l«à 55»
Angleterre 50 à 58
Allemagne 45 à 55
Russie moyenne . 50 à 60
Sibérie de rOural. 44 à 67
Sibérie altaïque. . 44 à 67
Sibérie du Baïkal. 49 à 67
Dahurie 50 à 55
Sibérie orientale. 56 à 67
Sibérie arctique.. 67 à 78
Kamtschatka. ... 46 à 67
Pays des Tschukhis. »
llesde l'Océan or"'. 51 à 67
Amérique russe.. 54 à 72
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Longitude.
7»0. à 13«
0.
1
51
1 0 à 7
0.
1
38
2 E. à 14
E.
1
. 54
17 E. à 58
E.
1
40
55 E. à 74
E.
1
48
66 E. à 97
E.
1
108
93 E. àl16
E.
1
60
110 E. à 119
E.
1
48
111 E. à 163
E.
1
35
60 E. à 161
E.
0
0
148 E. à 170
E.
1
41
155 E. à 175
0.
0
0
170 E. à 130
0.
1
: 37
170 0. à 130
E.
1
: 148
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.deGr'%rég.alp.etniv. 36»à 37» 1500 à 3500 1
Roy.deGrenade,rég.niv. 36 à 37 2500 à 3500 0
Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 1
Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 1
Pic du Midi de Bagnères. . » » 0
Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 1
243
0
54
80
0
41
PROPORTIONS RELATIVES. 479
Latitude. Altitude en mètres.
Plateau central, sommets, ii^à 47" 1500 à 1900 1 : 25
Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 55
AFpes élevées 45 à 40 1500 à 2700 1 : 87
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
Iles du Cap-Vert. . 12» à 14° 24° 0. à 27° 0. 1:269
Canaries 28 à 30 15 O. à 20 0.1:201
Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 O. 1 : 110
Orcades 59 5 O. à 6 O. 1 : 60
Shetland .'.. 60 à 61 3 0. à 4 0. 1 : 44
Feroë 62 9 0. 1 : 42
Islande 64 à 66 16 O. à 27 0.1: 37
Mageroë 71 24 E. 1 : 64
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0
lie Melviile...'... 76 114 O. 0:0
lie J. Fernandez. . 33 à 40S. 76 0. 0: 0
]Souv.Zélande(nord). 35 à 42S. 171 O. à 176 O. 1 : 61
Malouines 52 S. 59 O. à 65 O. 1 : 62
Les Orchidées semblent avoir été créées pour embellir la
terre, pour couvrir de ileurs éclatantes les troncs décrépits
des forets tropicales, pour émailler nos prairies et orner nos
bosquets du printemps. Ce sont des plantes qui souvent dé-
daignent la terre et se suspendent aux branches des végé-
taux ligneux. Les Monocotylédones nous offrent de grandes
différences dans leurs diverses familles. A peine reconnais-
sons-nous les. fleurs des Graminées, des Joncées et des Cy-
péracées, qui sont petites et sans éclat, et voilà dans les Or-
chidées les couleurs les plus belles et les plus variées , les
formes les plus ravissantes et les plus suaves parfums. Elles
empruntent à la fois l'ampleur des Iridées , les formes anor-
males des Scitamminées , l'éclat des Amaryllidées. — Les
480 ORCHIDÉES.
Orchidées sont dispersées sur le globe entier, mais elles ha-
bitent surtout les forêts humides et ténébreuses des zones
tropicales oii elles vivent parasites sur les arbres. Dans les
zones tempérées , ces plantes sont moins répandues et ordi-
nairement elles vivent sur la terre ou paraissent sur les raci-
nes d'autres végétaux. En dehors des tropiques, elles sont
bien plus nombreuses dans l'hémisphère austral que dans le
boréal. Ainsi le Codonorchis Lessonii est une charmante
orchidée portant une seule et grande fleur comme les Cy-
pripedium et croissant sur les terres les plus australes.
L'Europe ne présente pas un très-grand nombre d'Or-
chidées, puisque la proportion , pour le continent entier, est
seulement 1/87. Leur nombre, cependant, est proportionnel-
lement plus grand en allant vers le pôle que vers l'équateur,
car, tandis qu'elles ne font que 1/75 en France, elles font
1/40 en Laponie , 1/35 en Finlande. — Leur distribution
dans le sens des longitudes , pour les latitudes élevées , ne
présente rien de particulier et accuse plutôt une augmen-
tation qu'une diminution , puisqu'elles font 1/37 dans les
îles de l'Océan oriental. — Dans les montagnes leur pro-
portion diminue avec l'altitude. — Leur dispersion dans les
îles n'offre rien de particulier.
G. ORCBIS, LUI.
distribution géographique du genre. — Les Orctiis
forment le type le plus européen de la grande famille des
Orchidées. Leur nombre dépasse 85, et 60 espèces sont eu-
ropéennes. On les rencontre dans les bois, dans les prairies
et sur les coteaux de toutes les régions de ce continent. Ce-^
pendant l'Europe australe et surtout l'Italie , la Sicile , l'Es-
pagne , le Portugal , la Grèce , l'île de Crète et la Provence j
ORCHIS. 481
sont les pays qu'ils préfèrent. Bon nombre d'espèces se dé-
veloppent aussi dans les prairies de la France, de l'Alle-
magne, de l'Angleterre et même de la Suède. — L'Asie a
environ une douzaine d'Orchis que l'on rencontre surtout
dans les parties les plus rapprochées de l'Europe, dans le
Caucase , dans l'Orient , en Palestine , et quelques-unes aux
Indes orientales, au Népaul , en Sibérie, au Kamtschatka
et jusque dans l'île d'Unalaska. — On ne connaît en Afrique
que 6 plantes de ce genre : 2 de l'Afrique boréale , 2 de
l'île Maurice, 1 des Canaries et 1 de Madère. — H y a peu
à'Orchis en Amérique; on en cite 5 dans la partie nord :
3 dans la Caroline , 1 à la Martinique, 1 à la Cruyane. —
4 dans la partie sud , dont 3 au Brésil et 1 aux Malouines.
Orchis fusca, Jacq. — Une des plus grandes jouissan-
ces que nous puissions éprouver dans la recherche des plan-
tes consiste dans l'étonnement et l'admiration que les fleurs
excitent en nous , par la variété innombrable de leurs formes,
par la distribution et les nuances de leurs couleurs; on peut
dire que la nature se montre inépuisable dans ses inven-
tions ; on peut le dire surtout en parlant de ces brillants
Orchis si répandus dans nos campagnes. Celui-ci est le plus
beau. Il habite les bosquets, les bois taillis, les coteaux
buissonneux , les lieux à demi-ombragés. Ses bulbes sont en-
tiers, volumineux ; ses feuilles sont lisses, oblongues, d'un
beau vert. Sa tige est droite et élancée, et se termine par
une magnifique pyramide de fleurs blanches et brunes , avec
des nuances de pourpre. Les divisions supérieures du péri-
gone sont droites , aiguës ; l'inférieure est divisée en 4 la-
nières opposées ou rapprochées , souvent séparées par une
petite pointe, d'un liîas pâle pointillé de pourpre. Dans cette
espèce comme dans les autres , la fécondation s'opère d'une
111
31
482 ORCHIDÉES.
manière toute particulière. Les loges anthérifères s'ouvrent
plusieurs jours après que la fleur est tout-à-fait épanouie, et
les anthères elles-mêmes se redressent sur leur support pour
se rejeter ensuite sur le stigmate , ou quelquefois même elles
tombent tout entières sous la forme de petites massues glu-
tineuses. La floraison dure assez longtemps. L'axe de l'épi
s'allonge et les dernières fleurs avortent. — 11 fleurit en
mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains
calcaires, argileux et marneux des plaines et des coteaux.
Géographie. — Au sud, cet Orcliis vit en France, en
Espagne et en Algérie. — Au nord , on le trouve en Belgi-
que , en Allemagne, dans les îles de Gothland et d'OEland ,
et en Angleterre. — A l'occident, il vit en Portugal. —
A l'orient , on le rencontre en Suisse , en Autriche , en Italie,
en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Tran-
sylvanie, en Turquie, en Tauride , dans le Caucase, en
Géorgie, dans les Uussies moyenne et australe, dans les Si-
béries de l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud y Algérie 35" ) Ecart en latitude :
Nord , Ile d'Osilie 59 i 2i«
Occident , Portugal 10 0. | Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Altaï 90 E.) 100°
Carré d'expansion 2400
Orchis galeata, Lam. — On le trouve dans les bois
taillis , parmi les broussailles , sur les coteaux , oii il vit or-
dinairement dispersé. Ses bulbes sont ovoïdes ; ses feuilles
sont oblongues ; sa tige est droite , ferme , et terminée par
un bel épi de fleurs roses et carminées. Ses bractées sont
OKCHis. 483
plus courtes que l'ovaire. Les divisions externes du périgone
sont pointues, conniventes, et réunies en une espèce de cas-
que d'un rose pâle. Le labelle est à 3 lobes latéraux et li-
néaires ; l'éperon est courbé , moitié moins long que l'ovaire.
— Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
calcaires et marneux de la plaine , il peut cependant s'élever
dans les montagnes. Wahleriberg le cite en Suisse jusqu'à la
limite supérieure des sapins.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , dans
les montagnes de l'Espagne et du midi de l'Italie. — Au
nord , il végète en Belgique , en Allemagne , en Bavière , en
Danemarck, en Gothie , à Saint-Pétersbourg et en Angle-
terre. — A l'occident , il reste en Espagne. — A l'orient , il
végète en Suisse , en Croatie, en Hongrie , en Transylva-
nie , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géor-
gie , dans les Russies moyenne et australe , dans la Sibérie
de l'Oural jusqu'au 55° de latitude, dans les Sibéries de l'Al-
taï , du Baïkal , orientale , et dans la Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Royaume deNaples.... 40** |Ecart en latitude:
Nord, Russie 60 ] 20°
Occident, Espagne 6 0. ^ Ecart en longitude :
On>n^ Sibérie orientale 163 E.j 169®
Carré d'expansion 3380
Orchis tSTLLATA, Lin. — Il habile les prés où l'herbe
est courte, les coteaux et les pelouses. Ses tubercules sont
entiers; ses feuilles sont étroites, d'un vert glauque et ar-
genté. Sa tige est droite, peu feuillée, et terminée par un
épi dense de fleurs petites et sessiles. La partie supérieure de
484 ORCHIDÉES.
l'épi, composée de boutons, est d'un pourpre foncé et
presque noir, et paraît comme brûlée. La partie inférieure,
formée par les fleurs épanouies , est panachée de lilas pâle
et de pourpre violacé. La division inférieure du périgone
est partagée en 3 lobes principaux , dont celui du milieu
est plus allongé et divisé en deux. — 11 fleurit en mai et
en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît le plus ordinai-
rement sur les calcaires , mais nous le trouvons en Auvergne
sur les terrains siliceux, primitifs et volcaniques , depuis la
plaine jusqu'à 1,000" d'altitude. Wahlenberg l'indique en
Suisse jusqu'à la limite du sapin , partout , mais rare et dis-
séminé.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France et
dans le midi de l'Italie. — Au nord , il vit en Belgique , en
Allemagne, en Danemarck, en Gothie, en Angleterre et à
Saint-Pétersbourg. — A l'occident, il reste en Angleterre.
— A l'orient, il existe en Suisse , en Dalmatie , en Croatie,
en Hongrie , en Transylvanie , en Bosnie , dans les Russies
moyenne et australe , et dans la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Midi de Tltalie 40" | Ecart en latitude :
Nord, Saint-Pétersbourg 60 i 20«
Occident , Angleterre. » 6 O. | Ecart en longitude :
Orient , Sibérie de l'Oural 70 E. ) 70»
Carré d'expansion 1520
Orchis coriophora , Lin. — On le trouve dans les prai-
ries et sur les pelouses. Ses tubercules sont entiers et arron-
dis ; ses feuilles sont lancéolées , linéaires , et sa tige peu
élevée porte un épi serré d'un pourpre un peu livide , ré-
oRCHis. 485
pandant la plus détestable odenr de punaise. Les divisions
supérieures du périgone sont rapprochées et d'un rouge sale ;
l'inférieure est verdâtre, recourbée et à 3 lobes, dont les
2 latéraux sont dentés. L'éperon est recourbé et dirigé vers
la terre. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Nous le rencontrons sur
les terrains siliceux et graveleux jusqu'à 1 ,000"™ d'élévation ;
mais dans d'autres contrées , il vit aussi sur le calcaire.
Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne et la Bar-
barie. — Au nord, la Belgique et l'Allemagne méridionale.
— A l'occident, le Portugal. — A l'orient, la Suisse,
l'Italie, la Dalmatie, la Croatie , la Hongrie, la Transyl-
vanie, la Grèce, la Turquie, la Tauride , le Caucase, la
Géorgie, les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Barbarie 35" ) Écart en latitude :
Nord , Lithuanie 55 i 20"
Occident, Portugal 1 0 O. | Écart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. t 57°
Carré d'expansion 1140
Orchis globosa , Lin. — On voit cet Orchis sur les pen-
tes herbeuses des montagnes, au milieu de toutes les espèces
fleuries qui constituent ces brillants tapis de verdure. Ses
tubercules sont entiers et oblongs. Sa tige est élevée et gar-
nie de feuilles oblongues. Les fleurs réunies en un épi,
dont l'axe est très-court forment un capitule presque glo-
buleux , d'un rose carminé et très-élégant. Ces fleurs sont
nombreuses , assez petites. La division inférieure du périgone
est courte , à 3 lobes , dont celui du milieu a 3 dents. L'é-
486 ORCHIDÉES.
peron est plus court que l'ovaire. Les fleurs offrent des situa-
tions différentes; celles du bas de l'épi ont conservé leur
forme ordinaire, avec l'ovaire contourné et la lèvre infé-
rieure pendante ; les latérales ont la lèvre inférieure tour-
née tantôt à droite , tantôt à gauche , et les fleurs supé-
rieures ont cette même lèvre supérieure. — Il fleurit en
juin , juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons en Au-
vergne sur le terrain siliceux , volcanique et détritique , à
l'élévation de 1,200 à 1,500'". Mais il croît ailleurs sur les
calcaires , car de Candolle le cite à 1 ,200"" dans le Jura et
à 1,800" au col de l'Arche. Wahlenberg dit qu'il vient en
Suisse, dans les Heux exposés au midi, jusque vers la limite
des sapins à 2,000™. Ledebour le mentionne dans le Cau-
case entre 1,500 et 2,400'".
Géographie. — Au sud , il vit en France et dans le midi
de l'ItaHe. — Au nord , on le rencontre en Belgique , en
Allemagne et en Voihynie. — A l'occident, il est en Por-
tugal. — A l'orient, il végète en Suisse, en Croatie, en
Hongrie , en Transylvanie , en Bosnie , dans le Caucase, en
Géorgie et dans les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 40° | Écart en latitude :
iVorrf, Voihynie 51 ) 11»
Occident , Portugal 10 0. | Écart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. ) 57o
Carré d'expansion 627
Orchis morio , Lin. — C'est un des Orchis les plus com-
muns. On le rencontre dans tous les prés secs, parmi les buis-
ORCHis. 487
sons , dans les clairières des bois. Il vit le plus ordinairement
en société, et présente dans ses fleurs toutes les nuances de
pourpre , de rose , de lilas , de carné, et passe môme entière-
ment à l'albinisme dans quelques variétés. Ses tubercules
sont entiers et ovoïdes ; ses feuilles radicales sont lancéolées,
celles de la tige sont étroites et peu nombreuses. Les fleurs,
assez grandes, forment un épi court et peu garni. La divi-
sion inférieure offre 4 lobes, dont 2 latéraux crénelés et ré-
fléchis. Ces fleurs répandent quelquefois une odeur de vanille
très-prononcée. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent, on le
trouve sur tous les terrains , dans les plaines et sur les co-
teaux. Nous ne le trouvons plus au-dessus de 1,000™. Le-
debour l'indique à cette même altitude dans le Taliisch.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France et
jusque dans le midi de l'Espagne. — Au nord, il est ré-
pandu en France, en Belgique, en Allemagne, en Dane-
marck , en Gothie , jusque dans la Norvège australe , l'An-
gleterre, l'Irlande , les Orcades, les Shetland et l'Islande.
— A l'occident, il vit en Portugal. — A l'orient, il habite
la Suisse, l'Italie, la Sicile, les Baléares, la Dalmatie , la
Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce , la Turquie ,
la Tauride , le Caucase , la Géorgie , les bords de la Cas-
pienne , les Russies moyenne et australe , les Sibéries de
l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Midi de l'Espagne 37° j Écart en latitude :
iVorrf, Islande 66 S 29o
Occident , Islande 25 0. ] Écart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Altaï 97 E. ) 122«
Carré d'expansion 3538
488 ORCHIDÉES.
Orchis mascula, Lin. — Quand les prairies ont repris
leur parure du printemps et que les bourgeons des arbres des
forêts commencent à s'ouvrir , on voit paraître sur ces fonds
de verdure les fleurs purpurines des Orchis. Déjà , depuis
l'automne précédent, le tubercule de cette plante a com-
mencé à se développer près du bulbe flétri qui a donné la fleur
et qui s'est épuisé par son dernier effort lors de la matura-
tion des graines. Dès la fin de l'hiver, des feuilles ovales et
lustrées, souvent tachées de macules noires rapprochées,
s'étalent sur le sol et y forment une élégante rosi&tte. De son
milieu , il sort, dès le mois d'avril , une hampe abritée sous
des feuilles avortées et demi-transparentes , qui s'ouvrent
sur le côté et laissent sortir leurs éclatants épis de fleurs
pourprées et presque sessiles. Chacune de ces fleurs se ter-
mine par un éperon ; toutes restent longtemps épanouies jus-
qu'à ce que les masses polliniques glutineuses s'en soient
échappées et se soient fixées sur le stigmate , soit naturelle-
ment , soit par le concours des insectes qui transportent in-
volontairement ces masses fécondantes et ne s'en débarrassent
que par l'action glutineuse du stigmate. Bien avant que la
fleur ne se flétrisse , l'ovaire grossit et perd lentement sa tor-
sion. « Le péricarpe paraît alors formé de 3 pièces rappro-
chées , dont les lignes de suture sont recouvertes par autant
de bandes longitudinales , plus étroites et plus minces que
les valves proprement dites. Ces bandes restent étroitement
appliquées sur les sutures jusqu'à la maturité. Alors elles se
soulèvent en même temps que les valves des péricarpes s'é-
cartent les unes des autres et laissent échapper leurs graines
qui se répandent au gré du vent ; ces graines , attachées à
3 réceptacles longitudinaux placés au milieu de chaque valve,
sont très-petites, scrobiformes et formées d'un petit sac ré-
ticulé renfermant la graine proprement dite (Vaucher,
oRCHis. 489
t. 4, p. 243). » Les autres espèces ont les fruits conformés
de la même manière et répandent de même leurs graines
presqu 'imperceptibles. — Le tubercule de cet Orchis, comme
celui des autres , prend naissance sur le bord de l'ancien et
toujours du même côté , en sorte que la plante change de
place tous les ans et avance toujours du même côté. Dans
l'espace de 30 années, elle a parcouru au plus 1 mètre, en
sorte qu'il lui faut environ 30,000 ans pour faire un kilo-
mètre. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent , on
le trouve sur tous les terrains, et, en Auvergne, principa-
lement sur ceux qui sont siliceux et détritiques. Il habite
la plaine et les montagnes. Nous le trouvons jusqu'à 1,000™.
M. Boissier le cite entre 600 et 1,600™ dans le midi de
l'Espagne; Wahlenberg l'indique en Suisse, jusqu'à la limite
supérieure du sapin.
Géographie. — Au sud , il existe en France, en Espagne
et en Barbarie , dans les prés humides et sur les montagnes.
— Au nord , il occupe tout le centre de l'Europe , le Dane-
marck, la Gothie , la Norvège australe, l'Angleterre, l'Ir-
lande, les Orcades , les Shetland, les Feroë et l'Islande.
— A l'occident, il existe aussi en Portugal. — A l'orient,
il est indiqué en Suisse, enitahe, en Corse, en Dalmatie,
en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en
Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie ,
dans les Russies moyenne et australe , et dans la Sibérie
de l'Oural.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Algérie 35° ) Écart en latitude :
Nord , Islande 65 ^ 30»
490 ORCHIDÉES.
Occident , Islande 24 0. | Écart en longitude :
Orient , Sibérie de l'Oural 62 EJ 86«
Carré d'expansion 2580
Orciiis LAXiFLORA, Lam. — On le trouve dans les
prés humides , au milieu des graminées , sur le bord des
ruisseaux d'irrigation et quelquefois dans les bois un peu
mouillés. Ses bulbes sont entiers, ses feuilles sont allongées,
étroites et pliées en gouttières. La tige est élevée et se ter-
mine par un épi très-lûche de fleurs d'un beau rouge , quel-
quefois roses ou blanches. La division inférieure du périgone
est à 3 lobes , dont les 2 latéraux très-grands et crénelés ,
dépassant de beaucoup celui du miheu qui est raccourci et
à peine échancré. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur tous
les terrains , pourvu qu'ils soient humides , dans les plaines
et sur les coteaux.
Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne ,
à l'île de Crète. — Au nord , on le rencontre en Belgique,
dans quelques parties de l'Allemagne , en Danemarck et en
Gothie. — A l'occident , il reste en Espagne. — A l'orient ,
il existe en Suisse, en Itahe, en Sicile, en Dalmatie, en
Transylvanie , en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le
Caucase et en Géorgie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, lie de Crète 35° | Écart en latitude :
Nord, Gothie. 56 j 21°
Occident , Espagne 7 0.^ Écart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. j 54°
Carré d'expansion 1134
ORCiiis. 491
Orchis palcstris , Jacq. — On le trouve dans les prés
marécageux où il vit dispersé. Il ressemble un peu au précé-
dent, mais il en diffère par ses fleurs plus serrées, près du
double plus grandes, à labelle très-large , ayant le lobe du
milieu émarginé, tantôt plus long, tantôt plus court, ou
égalant les latéraux , à éperon un peu plus court que l'ovaire,
dirigé en bas ou horizontai ; par ses bractées toutes plus lon-
gues que l'ovaire, les inférieures les surpassant 2 ou 3 fois,
par sa tige plus élevée , plus robuste, et par sa floraison plus
tardive. — Il fleurit en juin.
Nature du sol. — Altitude, — Nous ne le connaissons
que sur le terrain calcaire et marneux de la plaine.
Géographie. — Au sud , la France , le midi de l'Italie , la
Sicile et la Sardaigne. — Au nord , la Belgique , quelques
parties de l'Allemagne et l'île de Gothland. — A l'occident ,
la France. — A l'orient , la Suisse , la Dalmatie , le Bannat,
la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce et la Tauride.
Limiles d'extension de l'espèce.
Sud , Sicile 38*^ | Ecart en latitude
Nord , Gothland 57 ] 19«
Occident, France 0 ) Ecart en longitude :
Orient , Tauride 34 E. ) 34**
Carré d'expansion 646
Orchis sambucina. Lin. — Il se trouve dans les prés secs,
sur les pelouses, parmi les bruyères, et souvent il est accom-
pagné de V Orchis mascula, du Saxifraga granulata, de
V Anémone montana, etc. Il offre 2 variétés très-distinctes,
l'une à fleurs d'un jaune pâle beaucoup plus commune, l'autre
à fleurs d'un beau rouge et beaucoup plus rare. Quelquefois
492 ORCHIDÉES.
ces variétés vivent isolées, d'autres fois elles se mélangent,
mais la variété jaune est presque toujours dominante. — Ses
tubercules sont palmés ou bifides et mt^me entiers. Les feuil-
les inférieures sont obtuses et les supérieures pointues. L'épi
est assez court. Les bractées sont lancéolées , plus ou moins
colorées, selon la couleur des fleurs. Les divisions supérieures
du périgone sont courtes et ouvertes ; l'inférieure est presque
plane et divisée en 3 lobes arrondis et peu prononcés ; l'épe-
ron est épais , obtus et plus court que l'ovaire. — 11 fleurit au
printemps. Voici quelques dates précises de floraison : 27
avril 1828 , bois du puy de Dôme; — 5 mai 1836, bois de
Royat; — 6 mai 1827,au puy deChopine; — 12 mai 1842,
à Combrondc ; — 12 mai 1833 , bois du puy de Dôme ; —
27 mai 1841 , puy de Pariou ; — 15 juin 1845 , puy de
Corne ; — 3 juillet 1845 , bois du puy de Dôme.
Nature du sol. — Altitude. — Nous rencontrons cet Or-
chis sur les terrains siliceux et détritiques des montagnes.
Nulle part nous ne l'avons vu mieux développé que sur les
basaltes et les trachytes ou sur les scories des volcans. Nous
le trouvons entre 500 et 1 ,500™. De Candolle le cite à 0 à
Abbeville et à 1 ,600"" à VilIard-d'Alos et au port d'Oo.
Géographie. — Au sud , il végète en France, dans les
Pyrénées , en Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile.
— Au nord , il croît en Belgique , en Allemagne , en Dane-
marck, enGothie, en Suède, en Norvège, en Finlande et
jusque dans la Laponie australe , se tenant principalement
dans les parties maritimes de la Scandinavie. Il n'est pas
indiqué en Angleterre mais aux Feroë. — A l'occident, il est
en Portugal. — A l'orient, il existe en Suisse, en Dalmatie,
en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en
Turquie , dans le Caucase , en Géorgie, dans les Russies sep-
tentrionale, moyenne et australe.
oRCHis. 493
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Sicile 38" ^ Ecart en latitude :
Nord,Upome 66 ) 28»
Occident , Portugal 10 0. ) Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. ) 57°
Carré d'expansion 1596
Orchis maculata, Lin. — Les prairies, les pelouses,
les bois , les bruyères , sont le séjour de cette espèce qui
montre partout ses fleurs réunies en élégantes pyramides et
offrant toutes les nuances du lilas , du blanc et du violet , dis-
posées de mille manières différentes , en points , en lignes ,
en zigzag ou en réseau. — Ses racines sont palmées ; sa tige
est assez haute, garnie de feuilles étroites et presque tou-
jours couvertes de macules noires disposées avec plus ou
moins de symétrie. La division inférieure du périgone est
presque plane et partagée en 3 lobes, dont les 2 latéraux
sont dentés. Les bractées ne dépassent pas la fleur. — Il
fleurit en mai et en juin.
Nature du soL — Altitude. — On le rencontre sur tous
les terrains, mais il semble préférer ceux qui sont siliceux.
Il croît en plaine et sur les montagnes oîi il atteint souvent
1,000 à 1,200".
Géographie. — Au sud , il végète en France , en Espa-
gne , en Italie et en Sicile. — Au nord , dans toute l'Europe
centrale , dans toute la Scandinavie , môme en Laponie , jus-
jusqu'à Hammerfest, en Angleterre, en Irlande, aux Hé-
brides , aux Shetland , aux Feroë et en Islande. — A l'occi-
dent, il est aussi en Portugal. — A l'orient, il est assez
rare en Suisse et plus commun en Hongrie, en Transylvanie
494 ORCHIDÉES.
et dans le Bannat ; on le trouve aussi en Grèce , en Turquie,
dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies, dans
les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale,
dans la Dahurie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Sicile 38" ) Ecart en latitude :
Nord, Altenfiord 70 i 32o
Occident , Islande 25 0. 1 Ecart en longitude :
Orient , Sibérie orientale 163 E. ' 188''
Carré d'expansion 6016
OiiCHis LATiFOLiA, Lin. — Cet Orchis est peut-être le
plus commun ; il abonde dans toutes les prairies marécageu-
ses, dans les clairières bumides des forêts. Il vit associé au
TroUius europœns, au Narcissus poeticus , au Pedicularis
paluslris, au Cirsium palustre, au Veratrum alhum, au
Lychnis flos-cuculi, etc. Ses fleurs, disposées en longs épis
très-garnis, munis de longues bractées colorées, offrent
toutes les nuances de pourpre et de violet, et descendent
jusqu'à l'albinisme. — Ses racines sont palmées ou au moins
divisées à leur extrémité inférieure. Sa tige est assez élevée,
fistuleuse et garnie de feuilles oblongues , lancéolées et poin-
tues ; les inférieures plus larges et souvent tachées de noir
ou de brun; la division inférieure du périgone est large , à
3 lobes peu marqués , dont les 2 latéraux sont réfléchis et
dentés. L'éperon est conique. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
siliceux, tourbeux et détritiques; mais on le rencontre aussi
sur les calcaires. Il habite la pliiine ou les montagnes. Nous
le trouvons en Auvergne entre 500 et 1 ,200"". Ledebour le
ORCHis. 495
cite dans le Caucase à 1,500°^. En Suisse, Wahlenberg ne
l'indique que dans les prés marécageux de la plaine.
Géographie. — Au sud , il existe en France, en Espa-
gne et en Algérie jusque dans les montagnes de l'Aurès,
sur le Djebel-Cheliah (Cosson). — Au nord , il est répandu
dans toute l'Europe, en Laponie, aux Loffoden , dans les
marais près du temple d'Enonteckis , en Angleterre , en
Irlande , dans tous les archipels anglais et danois , et en
Islande. — A l'occident, il est aussi en Portugal. — A
l'orient, il se trouve en Suisse, en Italie, en Sicile, en
Hongrie, en Transylvanie, dans le Bannat, en Grèce, en
Turquie , dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Rus-
sies, dans toutes les Sibéries, la Sibérie arctique exceptée ,
dans la Dahurie, au Kamtschatka et à l'île d'Unalaska.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Algérie 34° ] Écart en latitude :
iVorc?, Laponie C6 i 32»
Occident , Islande 24 0. | Ecart en longitude :
Orient, Aléoutiennes 180 E. j 104°
Carré d'expansion 6528
Orchis incarnata, Lin. — Il vit dans les prés maréca-
geux , sur le bord des lacs , parmi les Caîtha palustris ,
le Carex îimosa, etc., et toujours isolé et disséminé. Il
ressemble beaucoup à VO. latifoUa. Ses tubercules sont
divisés , ses feuilles sont allongées , lancéolées et serrées
contre la tige qui est fistuleuse. Ses fleurs, souvent de cou-
leur blanche , forment un épi allongé , serré , muni de lon-
gues bractées et présentent à peu près les caractères de
celles de VO. latifolia. — Il fleurit en juin et en juillet.
496 ORCHIDÉES.
Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons
que dans les terrains imbibés et tourbeux des régions volca-
niques. M. Mougeot l'indique sur calcaire dans les Vosges.
— Il croît en Auvergne de 1,000 à 1,200™ d'altitude.
Géographie — Au sud , la France , l'Espagne. — Au
nord, la Belgique, l'Allemagne, toute la Scandinavie jus-
qu'à la Laponie australe , et l'Angleterre. — A l'occident,
le Portugal. — A l'orient, la Suisse, le nord de l'Italie,
la Dalmatie, la Transylvanie, le Peloponèse , la Géorgie et
la Russie moyenne.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Espagne 39° ) Ecart en latitude :
iVord, Laponie. . , 66 j 27"
Occident , Portugal 10 O. ) Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. ^ 57°
Carré d'expansion 1539
G. GYMNADENIA , R. Brown.
Distribution géographique du genre. — Ce genre con-
tient 27 à 30 espèces , dont 10 à 12 africaines : 8 espèces
sont réunies à l'île Maurice , 2 à Madagascar et 1 en Nu-
midie. — 7 sont asiatiques : 5 des Indes orientales, 1 de
la Sibérie , 1 de la Dahurie. — 7 à 8 sont européennes et
se trouvent en Espagne , en Italie , en Tauride ou dans le
centre de l'Europe. — On en connaît 3 dans l'Amérique
septentrionale.
Gymnadema CoNOPSEA , R. Brown. — Quand les scènes
brillantes que nous olfrent les Orchis ont disparu des
GYMNADENIA. 497
prairies et des forêts où résident ces admirables végétaux ,
on trouve encore sur les pelouses, au milieu des bruyères,
une espèce plus tardive qui vient clore la série des gracieux
tableaux que nous présente cette famille, c'est le G. Co-
nopsea , dont le bulbe palmé produit des feuilles étroites ,
une tige mince , élancée , terminée par un long épi de fleurs
roses et parfumées. Ces fleurs sont serrées les unes contre
les autres , terminées par un long éperon recourbé et aminci.
La base de leur labelle est rétrécie, et présente deux ren-
flements allongés contre lesquels s'appuient intérieurement
les plaques visqueuses du stigmate. — Il fleurit en juin et
en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur tous les
terrains, et préfère ceux qui sont siliceux, graveleux et sur-
tout volcaniques. Il végète en plaine et sur les montagnes.
En Auvergne , on le trouve principalement entre 800 et
1,000™. Ledebour le cite dans le Breschtau entre 1,600
et 2,400™, et dans le Taliisch entre 1,000 et 2,200™.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en
Espagne , en Italie et en Sicile. — Au nord , il habite tout
le centre de l'Europe , y compris la Laponie jusque dans
l'Altenfîord, l'Angleterre, l'Irlande, les Orcades et les
Shetland. — A l'occident, il vit en Portugal. — A l'o-
rient, il occupe la Suisse , la Dalmatie, la Croatie, la Hon-
grie , la Transylvanie , la Grèce , la Turquie, la Tauride , le
Caucase , la Géorgie , toutes les Russies, toutes les Sibéries,
la Sibérie arctique exceptée, et la Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Sicile 38® (Écart en latitude :
Nord , Altenfiord 70 ^ 32»
VIII 32
498 oRcniDÉEs.
Occident, Portugal 11 0. | Écart en longitude i
Orient, Sibérie orientale 163 E. j 174**
Carré d'expansion 5568
Gymnadema albida , Rich. — A peine aperçoit-on
celte petite espèce nu milieu des plantes vigoureuses qui
forment le fond de la végétation dans les prairies des mon-
tagnes. Ses tiges allongées, garnies de quelques feuilles,
élèvent cependant des épis de petites fleurs blanches ou
verdâtres au-dessus des graminées , et l'on distingue alors
cette orchidée souvent accompagnée du TrifoUiim aljn--
nnm , du Lycopodium Selago, du Plantago alpina , du
Polygonum vivipanim , etc. Au reste, le parfum de vanille
qu'elle exhale suffit souvent pour déceler sa présence. — -
Sa racine est formée d'un seul bulbe appliqué contre la
tige et enveloppé d'une membrane blanchâtre. Ce bulbe
est souvent profondément enfoui, et donne naissance à 3 ra-
cines cylindriques et allongées au-dessous desquelles on
aperçoit celles de l'année précédente. Les fleurs ont un
labelle trifide et deux poches anthcrifères. — Il fleurit en
juillet et en aoîit.
Nature du soi. • — Altitude. — Il préfère les terrains
siliceux et détritiques, les sols volcaniques oii il vit toujours
très-dispersé. Nous le trouvons entre 800 et 1,800'" sur le
plateau central. De Candolle l'indique à 200™ dans les fa-
gnes des x\rdennes, et à 1,800™ à Esquierry dans les Py-
rénées, et sur le Cantal. Il est mentionné à 350™ dans les
marais de Rocroy, à 360™ aux îles Loffoden. Wahlenberg
l'indique dans la Suisse septentrionale jusqu'à 2,100™ , et
en Laponie dans les alpes Luléennes , aux lieux herbeux et
humides les mieux exposés. « La plante lapone est très-
remarquable , dit le savant auteur que nous citons ; sa racine
GYMNADENIA. 499
est formée de radicelles lombricoïdes , atténuées et réunies
sous forme de mains. Une autre griffe, placée au-dessus, est
destinée à la plante de l'année suivante , et chaque année
il naît ainsi un nouveau bourgeon. Ses feuilles sont oblon-
gues et plus pointues que dans la plante suédoise; son épi
est plus lâche et plus court ; ses fleurs un peu plus grandes j
ses pétales plus pointus , entièrement blancs, à labelle jau-
nâtre; l'éperon est cylindrique et obtus. »
Géographie. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées
et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il est disséminé
dans toute l'Europe jusque dans la Laponie et à l'île de Ma-
geroë , en Angleterre , en Islande, aux Orcades, aux Shet-
land , aux Feroë et probablement en Islande , car nous pen-
sons que c'est lui qui est indiqué dans le Voyage en Islande,
(t. 1, p. 330), par cette phrase : « VOrchis à fleur blan-
che, que l'on ne voit que dans la lande occidentale de Skard,
et sur presque tous les coteaux, qui en sont tapissés; il
répand aux alentours le parfum le plus agréable : Ton-
gle des pétales est rouge. La plante a trois feuilles à sa tige,
opposées l'une à l'autre à des distances égales. » — A l'oc-
cident, outre l'Islande, il est mentionné au Groenland. —
A l'orient, il habite la Suisse, la Dalmatie , la Croatie , la
Hongrie , la Transylvanie , les Russies arctique , septentrio-
nale et moyenne , et la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de Ves'péce,
Sud, Midi de l'Italie 40<> ^ Ecart en latitude :
iVor(/, Mageroë 71 j 31»
Occident , Groenland 65 O. ) Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Oural 74 E. ) 139«
Carré d'expansion i309
500 ORCHIDÉES.
G. BIMAMTHOGI.OSSUM , Spreng.
On ne connaît que 4 espèces de ce genre : 3 européennes
du sud et du centre de ce continent. — 1 asiatique habite
la Géorgie.
HiMANTHOGLossuM HiRCiNUM , Rich. — Quand les cha-
leurs du mois de mai ont réveillé les germes engourdis que
renferme la terre , on trouve cette plante singulière dissémi-
née sur les pelouses et les pentes arides des coteaux , au
milieu des taillis clairsemés des forets. Sa racine, qui avait
donné naissance à des feuilles ovales et luisantes, produit
alors une tige enveloppée de feuilles engainantes, puis enfin,
un long épi couvert de fleurs d'un brun livide ou violacé,
qui s'annonce de loin par la forte odeur de bouc qu'il ré-
pand. Ses fleurs, très-nombreuses, naissent à Taisselle de
bractées aiguës. Les 5 divisions supérieures du périgone sont
redressées, puis un peu voûtées, tandis que l'inférieure ,
ou labelle , est allongée, étroite, ponctuée et maculée de
violet. Celle-ci se subdivise en 3 lanières, dont les 2 latérales
sont petites , ondulées, et celle du milieu très-longue et tor-
tillée en un ruban qui n'est que le développement en spirale
de cette lanière roulée sur elle-même dans la lleur avant
son épanouissement. — Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude, — Il recherche les terrains
calcaires et marneux des plaines et des coteaux.
Géographie, — Au sud , il croît en France et jusque dans
le midi de l'Espagne. — Au nord , il se trouve en Belgi-
que, en Allemagne , en Angleterre , en Lithuanie, à l'île
d'Osilie. — A l'occident, il ne va pas au delà de l'Espa-
gne. — A l'orient , il végète en Suisse , en Italie , en Corse,
COELOGLOSSUM. 501
en Sicile, en Dalmatie, en Croatie, en Hongrie, en Tran-
sylvanie , en Grèce , en Turquie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Espagne 36» ^ Ecart en latitude :
iVorrf, Ile d'Osilie 59 j 23«
Occident , Espagne 7 0.| Ecart en longitude :
Orient , Turquie 23 E. j aO"
Carré d'expansion 690
G. cœ:]:.ogi.ossuiii , Hartm.
Distribution géographique du genre. — Ce genre, dans
lequel nous comprenons les Habenaria et les Peristylus ,
contient 24 espèces, dont 11 sont asiatiques. C'est encore
aux grandes Indes qu'elles se trouvent concentrées , car 9 y
végètent ; 1 est au Népaul et la dernière à l'île d'Unalaska.
— 5 vivent en Europe dans le midi, dans le centre et 1 en
Islande. — On en cite 3 dans l'Amérique du nord. — 3 en
Afrique : 1 de l'Atlas et 2 de l'île Bourbon. — Enfin 2 es-
pèces croissent à Java.
CoELOGLossuai vmiDE, Hartm. — On aperçoit difficile-
ment cette plante au milieu des pelouses sur lesquelles elle
est disséminée parmi les Graminées et les autres espèces
de cette station. Sa couleur verte permet à peine de la dis-
tinguer. Ses bulbes sont en partie palmés , ses feuilles, ova-
les et peu nombreuses ; son épi est formé de fleurs vertes
assez serrées les unes contre les autres , portées sur un
ovaire tordu , et munies d'un périgone à divisions redressées
en casque , vertes et quelquefois nuancées de rouge brun et
entremêlées de bractées assez longues et saillantes au-dessous
502 ORCHIDÉES.
des (leurs; le labeile est étalé, terminé par un éperon, et les
loges qui contiennent le pollen sont éloignées l'une de l'au-
tre. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît en Auvergne
sur les terrains siliceux , détritiques et volcaniques. Mais on
le trouve aussi sur le calcaire , car M. J. Rémy le cite à
Charlemont (Ardennes) , à 231™. — Nous ne le trouvons
que sur les montagnes entre 800 et IjOGO"*. De Candolle
le cite à 50"^ à Orléans et à Liège , et à 2,200'" à la Tour-
rette. Aux Lolfoden, il atteint encore 360™, selon Lessing;
dans le Caucase, Ledebour l'indique entre 1 ,600 et 2,400™,
et dans le Breschtau jusqu'à 2,900™.
Géographie. — Au sud, il habile la France, le nord de
l'Espagne , le midi de l'Italie et la Sicile. — Au nord , if
existe dans toute l'Europe jusqu'en Laponie. Il s'y trouve,
dit Wahlenberg, dans les lieux herbeux inferalpins du Nord-
land , et aussi , mais plus rarement , sur les pentes humides
des Alpes Luléennes. Dans ces localités élevées, il se montre
avec des fleurs plus grandes et rougeâtres, et quelquefois
l'épiderme des feuilles et des bractées est soulevé en forme
de vésicules à leur surface inférieure. Il arrive en Laponie ,
jusqu'à Mageroc ; il vit aussi en Angleterre , en Irlande ,
anx Hébrides , aux Shetland , aux Feroë et en Islande où il
a sa station la plus occidentale. — A l'orient, il est en
Suisse , en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Tur-
quie , dans le Caucase , en Géorgie , dans toutes les Russies,
dans les Sibéries de l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal, et dans la
Dahurie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Sicile 38® | Ecart en latitude :
A^orrf, Mageroë 71 ) 33®
PLATANTHERA. 503
Occident, Islande 26 | Ecart en longitude :
Orient , Dahurie 119 E. ! l/j.S'»
Carré d'expansion 4785
O. PLATANTSERA , Rich.
Distribution géographique du genre. — Il existe plus
de 50 espèces de ce genre, et presque toutes sont asiatiques
ou américaines. — Ces dernières, au nombre de 24, se
trouvent dans l'Amérique septentrionale, et s'avancent jus-
que dans les régions boréales. — On en connaît 20 en Asie,
dont 12 aux Indes orientales, 1 au Népaul, 2 au Japon,
1 à la Chine , 3 au Kamtschatka , 1 à Unalaska et 1 en
Arabie. — 5 seulement vivent en Europe, dans le midi et
dans le centre. — 2 sont à Java. — là Madagascar.
Platanthera bifolia , Rich. — On trouve au milieu
de l'été, dans les bois taillis, sur les pelouses et parmi
des bruyères, cette curieuse espèce dont les deux feuilles,
ovales et d'un vert jaunâtre, s'étaient déjà montrées depuis
longtemps. La tige se termine par un épi assez lâche de
fleurs d'un blanc verdàtre , qui répandent souvent une
odeur de vanille. Son éperon est allongé , mais sans ren-
flement et filiforme ; l'anthère est à loges divergentes et à
glandes nues; les masses de pollen, jaunâtres et très-élas-
tiques, sortent entièrement des enveloppes et s'attachent au
stigmate couvert de liqueur miellée. — Il fleurit en juin
et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il se trouve sur tous
les terrains, mais il semble préférer ceux qui sont siliceux ,
détritiques et volcaniques. Il vit dans les plaines et sur les
montagnes. En Auvergne , il occupe une zone située entre
504 ORCHIDÉES.
800 et 1,200". Ledebour l'indique dans le Caucase entre
1,800 et â.OOO"», et dans le Taliisch jusqu'à 1,000».
Géographie. — Au sud , il vit en France et jusque dans
le midi de l'Espagne. — Au nord , il existe dans toute
l'Europe centrale, dans toute la Scandinavie, jusque dans
la Laponie méridionale , oii il occupe les localités les plus
exposées au midi. Il est aussi en Angleterre et en Irlande
oii il a son habitation la plus occidentale. — A l'orient ,
il végète en Suisse, en Italie , en Dalmatie , en Croatie, en
Hongrie , en Transylvanie , en Tauride , dans le Caucase ,
dans toute la Géorgie , toutes les Russies , dans les Sibérie»
de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal , orientale , dans la Da-
hurie et le Kamtschatka.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud y Midi de l'Espagne 37® | Ecart en latitude :
Nord, Laponie 66 i 29"
Occident , Irlande 12 0.| Ecart en longitude :
Onm^, Kamtschatka....... 170 E. 1 182®
Carré d'expansion 5278
Platanthera chlorantha , Cust. — On trouve cette
orchidée dans les mêmes localités que l'espèce précédente ,
dans les bois et les bruyères, sur les pelouses des montagnes.
Elle a absolument le même port que le P. hifolia ; elle en
diffère seulement par sa fleur verdâtre , par sa colonne sta-
minifère épaissie, par les loges divergentes de ses anthères,
et par son nectaire renflé. — Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons aussi
sur les terrains siliceux et détritiques , entre 800 et 1,200'"
d'altitude.
NIGRITELLA. 505
Géographie. — Au sud, la France, l'Espagne, le midi
de l'Italie et la Sicile. — Au nord , la Belgique , l'Alle-
magne , la Bavière , l'Angleterre et la Scandinavie , jus-
qu'aux limites de la Laponie. — A l'occident, l'Angleterre.
— A l'orient, la Suisse, la Sardaigne, la Dalmatie , la
Turquie , le Caucase , la Géorgie , la Finlande et la Sibérie
de l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Sicile 38** ) Ecart en latitude :
Nord , Norvège 65 I 27»
Occident , Angleterre 6 0.) Ecart en longitude :
Orient , Sibérie altaïque 95 E. i 101®
Carré d'expansion 2727
G. BirXGaiTEI.I.A , Rich.
Ce très-petit genre ne renferme que 3 espèces , toutes
rois européennes.
NiGRiTELLA ANGUSTiFOLiA , Rich. — II est rare de ren-
contrer parmi les vives couleurs dont sont ornées les
fleurs de nos montagnes, ces tons rembrunis qui n'appar-
tiennent pas ordinairement aux brillantes enveloppes des or-
ganes de la fécondation. C'est pourtant le contraste qui nous
est offert par cette espèce , quand elle croît sur les pelouses,
entourée des fleurs orangées du Potentilla aurea , des co-
rymbes verdoyants et des feuilles satinées de V Âlchemilla
alpina, et des épis bleus du Polygala vuïgaris. — Ses
bulbes sont blancs et régulièrement palmés , ses feuilles
étroites ; ses fleurs d'un brun noir , réunies en un épi res-
serré et presque globuleux , répandent dans l'air le suave
506 ORCHIDÉES.
parfum de la vanille , ou rappellent à la fois l'odeur de la
rose et celle du benjoin. Chaque fleur possède un périgone
membraneux dont le labelle est concave et un peu éperonné;
Tanthère a ses loges séparées , divergentes à la base et sou-
vent allonf^ées. Son ovaire n'est pas contourné, et ses graines
sont arrondies et beaucoup plus grosses que celles des Or-
chis. — Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons
en Auvergne que sur les terrains siliceux, détritiques et
volcaniques des montagnes, vers 1,200 à 1,300™, mais
il croît ailleurs sur le calcaire , puisque de Candolle le cite
à 1 ,000™ dans le Jura , et à 2,000™ dans les Alpes. Wah-
lenberg dit que, dans la Suisse septentrionale, il est com-
mun au-dessus des sapins, jusqu'aux neiges éternelles, et
qu'il descend jusque dans des localités où les sapins ne peu-
vent plus vivre. Cet auteur ajoute que l'odeur de cette plante
paraît duc à des glandes pédicellées , qui sont situées sur le
bord des bractées.
Géographie. — Au sud , il végète dans les Pyrénées et
dans le midi de l'Italie. — Au nord, il occupe quelques
points de l'Allemagne, la Norvège, la Suède et l'Islande
cil il trouve sa limite occidentale. — A l'orient, il existe
en Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en
Grèce , en Turquie , en Livonie , en Lithuanie et dans la
Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 38° j Écart en latitude :
Nord , Islande (56 ^ 28°
Occident , I«.lande 22 O. ^Ecart en longitude :
Orient , Sibérie de l'Oural 70 E. } 92°
Carré d'expansion 3576
OPHRYS. 507
G. OPHR7S , Lin.
Distribution géographique du genre. — Ces espèces ,
des plus curieuses dans cette intéressante famille , sont au
nombre de 40 environ. 26 habitent l'Europe et se trouvent
dans toute sa partie australe : en Italie , en Corse , en Es-
pagne , en Portugal , en Tauride, en Grèce , à l'île de Crète
et en Provence. — 5 appartiennent au Brésil et au Pérou.
— 2 à la Guyane et à la Caroline. — 4 Ophrys vivent en
Barbarie. — 2 dans l'Asie mineure. — là Java.
Ophrys muscifera, Huds. — On le rencontre dans les
bois taillis et dans les lieux à demi-ombragés, où il vit
toujours isolé et dispersé. — La racine est formée de 2 tu-
bercules presque globuleux ; sa tige est faible , verte ; ses
feuilles sont oblongues , étroites , lisses et d'un beau vert.
Ses fleurs, peu nombreuses , ressemblent comme celles des
autres Ophrys à des insectes suspendus. Elles représentent des
mouches panachées de vert et de violet bleuâtre. Les 3 di-
visions supérieures du périgone sont verdâtres ; les 2 moyen-
nes très-petites et brunes ; l'inférieure, pendante, simule le
corps de l'insecte et se trouve marquée d'une tache bleuâtre.
Ses masses polliniques sont retenues par un globule gluti-
neux. Le stigmate, couvert d'une substance visqueuse, est
situé dans une poche verticale ; l'ovaire n'est pas contourné.
— Fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains
calcaires et argileux de la plaine et des coteaux.
Géographie. — Au sud , il habite la France , le nord de
l'Espagne , l'Italie et la Sicile. — Au nord , il est disséminé
dans le centre de l'Europe, en Angleterre, et dans une
508 ORCHIDÉES.
grande partie de la Scandinavie oii il croît dans les prés hu-
mides et calcaires. — A l'occident, il reste en Angleterre.
— A l'orient , on le trouve en Suisse dans les prés humides
de la plaine et des montagnes, en Croatie , en Hongrie, en
Transylvanie , en Grèce , et dans la Russie moyenne.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Sicile 38" ]Ecart en latitude:
Nord , Norvège 63 ^ 25»
Occident , Angleterre 6 0.) Ecart en longitude :
On'ewf, Kussie moyenne 30 E.i 36«
Carré d'expansion 900
Ophrys APiFERA , Huds. — Cette curieuse espèce se
trouve dispersée, ou réunie en petits groupes sur les coteaux
pierreux et sur les pelouses. Sa racine consiste en 2 tuber-
cules globuleux. Ses feuilles sont oblongues, lancéolées, et ses
fleurs, qui rappellent la forme d'une abeille, sont peu nom-
breuses et réunies en épi lâche accompagné de bractées.
Le labelle est brun, couvert de petites papilles qui le font
paraître velouté , et il est marqué sur son milieu de deux
petites taches qui paraissent un peu luisantes. Dans le bou-
ton, ce labelle est roulé en dedans sur lui-même, et ses deux
taches vertes sont miroitantes. Plus tard, il se roule, au
contraire , en dehors. — 11 fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur les
terrains calcaires et marneux de la plaine.
Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espa-
gne et en Algérie. — Au nord, il existe en France , dans
une partie de l'Allemagne, en Angleterre et en Irlande. —
A l'occident, il vit en Portugal. — A l'orient, il est en
OPHRYS. 509
Suisse, en Italie, en Corse, en Sicile, en Dalmatie, en
Transylvanie, en Grèce et en Turquie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Algérie 35<> i Ecart en latitude :
iVort/, Angleterre 55 j 20°
Occident , VoT\u^â\ 11 0. ) Ecart en longitude :
Orient , Grèce 23 E. ) 34°
Carré d'expansion 680
Ophrys arachxites , Reich. — Il végète dans les prés
secs et sur les coteaux incultes. Sa racine est formée de 2 tu-
bercules presque globuleux ; ses feuilles sont oblongues et
pointues; sa tige porte au sommet 4 à 5 fleurs assez grandes
et tout aussi curieuses que celles des espèces précédentes.
Les divisions du périgone sont étalées, blanchâtres, avec
une raie verte dans le milieu , et prennent une teinte brune
en vieillissant. Le labelle est entièrement couvert de poils
soyeux et luisants ; il est bombé et divisé en 3 lobes arron-
dis, de couleur brune, et marqué d'un réseau à mailles po-
lygones. La colonne qui porte les organes de la reproduction
est allongée et terminée en bec. L'anthère est formée de
deux masses polliniques portant chacune à leur base un ren-
flement glanduleux. Ces 2 masses sortent de leur enveloppe
lors de la fécondation, et tout en restant fixées au renflement
par leurs filets, elles se déjettent sur le stigmate , y adhèrent ,
s'y soudent et disparaissent peu à peu. — Il fleurit en juin
et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur les ter-
rains calcaires et marneux des plaines et des coteaux.
Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne ,
510 OUCHIDÉES.
en Italie et en Sicile. — Au nord , il est en Belgique , en
Allemagne et en Angleterre , et à l'île d'Osilie. — A l'occi-
dent, il végète aussi en Portugal. — A l'orient, il existe
en Suisse , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie , en Tran-
sylvanie et en Turquie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Sicile 38** I Écart en latitude :
Nord , lie d'Osilie 59 î 21»
Occïrfewf, Portugal 10 O.n Ecart en longitude :
Orient , Turquie 24 E. j 36»
Carré d'expansion 756
Opiirys ARANiFERA , Iluds. — 11 habite aussi les pelou-
ses et les coteaux où il vit dispersé. Ses tubercules sont
globuleux ; ses feuilles inférieures sont oblongues, lancéolées
etétalées; les supérieures étroites et engainantes. Les fleurs,
peu nombreuses, formant un épi très-lûcbe, rappellent la
forme d'une araignée. Les divisions du périgone sont pla-^
nés, très-étalées , vertes et oblongues. Lelabelle est ovale,
muni à sa base de 2 petites saillies, bombé, couleur de
rouille, velu, mais marqué de petites raies glabres et pa-
rallèles. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Comme presque tous les
Ophrys , il affectionne les terrains calcaires et marneux de
la plaine et des coteaux.
Géographie. — Au sud , il se trouve en France , en Es-
pagne , à l'île de Crète. — Au nord , il habite la Belgique ,
l'Allemagne et l'Angleterre. — A l'occident , il vit en
Portugal. — A l'orient, on le rencontre en Suisse, en
Italie , en Corse , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en
OPHRYS. 511
Hongrie , en Transylvanie , en Grèce, en Turquie et dans
le duché de Warsovie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, rie de Crète 35® | Ecart en latitude :
Nord , Angleterre 54 j 19°
Occident , Portugal 10 O. ^ Ecart en longitude :
Orient , Turquie 23 E. j 33°
Carré d'expansion 627
Ophrys amropophora. Lin. — C'est toujours avec un
étonnement raêlé d'admiration que l'on contemple les formes
bizarres des Orchidées, qui sont bien loin pourtant d'offrir
dans nos climats toutes les beautés qu'elles déploient dans
les régions tropicales. On est surpris cependant de trouver
cet Orphys dans les taillis, sur le bord des bois, oii il étale à
la fin de mai ses fleurs verdâtres et singulières. Ses deux
bulbes sont arrondis et couronnés de grosses radicules.
Ses feuilles sont ovales et jaunâtres , et ses fleurs , disposées
en épi , ont un périgone dont les parties supérieures sont
relevées en forme de casque, tandis que le labelle offre 4 di-
visions que l'on a comparées aux 4 membres d'un homme
suspendu. Son ovaire, sessile , est fortement tordu. Lors
de la fécondation , les masses polliniques sortent de leur
enveloppe et adhèrent à un stigmate glutineux; puis le fruit
mûrit, les péricarpes s'ouvrent, et des graines, d'une extrême
finesse comme celles des autres Orchidées, se disséminent
au moindre vent. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il vit sur les terrains
calcaires et marneux de la plaine et des coteaux. M. Boissier
le cite jusque près de 1,000"' dans le midi de l'Espagne»
512 ORCHIDÉES.
Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne et l'Al-
gérie, où il est cité sur le Djebel Tougour par 31.Cosson. —
Au nord, la Belgique, l'Allemagne et l'Angleterre. — A
l'occident, le Portugal. — A l'orient, la Suisse, l'Italie,
la Sicile , la Dalraatie , la Grèce, la Turquie et la Lithuanie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Algérie 35*^ ) Ecart en latitude :
Nord , Angleterre 54 j 19°
Occident, Portugal 10 0. jEcarten longitude:
Orient , Lithuanie 30 E. -^ 40»
Carré d'expansion 760
G. SERAFIAS , Lin.
Distribution géographique du genre. — Il contient plus
de 20 espèces, toutes de l'Europe ou du Brésil; 12 vivent
ensemble dans ce dernier empire. — 9, indiquées en Eu-
rope , se trouvent en Italie , en Espagne , en Portugal , en
Grèce, en Autriche, en France ou en Belgique.
Serapias pseudo-cordigera , Moric. — Il croît dans
les prés secs et sur les coteaux. Sa racine offre 2 tuber-
cules arrondis ; ses feuilles sont lancéolées-linéaires , et les
fleurs sont disposées en un épi allongé , accompagnées de
grandes bractées lancéolées et ponctuées ; les 3 divisions
externes du périgone sont soudées dans toute leur lon-
gueur ; les 2 intérieures sont ovales et traversées par 3 ner-
vures. Le labelle est d'un pourpre foncé, presque noir,
divisé en 3 lotes , dont le médian est très-long et pubes-
cent. — Il fleurit en mai.
SERAPIAS. 513
Nature du soi. — Altitude. — Nous ne le counaissons
que sur les terrains siliceux et sablonneux de la plaine.
Géographie. — Au sud , le midi de la France et l'Es-
pagne. — Au nord, le Tessin , le Tyrol. — A l'occident,
l'Espagne. — A l'orient, l'Italie, la Grèce, la Turquie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Espagne 38® \ Ecart en latitude :
Nord, Tyrol 4-6 j 8°
Occident , Espagne 7 0.1 Ecart en longitude :
Orient , Grèce 22 E ^ 29°
Carré d'expansion .. 232
Serapias LiNGUA, Lin. — Cette jolie orchidée vit isolée
sur les pelouses et sur les sables des rivières, oii elle enfonce
ses 2 bulbes , celui de l'année , qui est sessile , et celui de
l'année «snîvante, qui paraît pédicellé. Mais ce pédicelie
n'est autre chose qu'un Hen de communication qui relie ces
2 bulbes et permet au second de s'éloigner un peu du pre-
mier. Ses feuilles , assez nombreuses , pliées en gouttière et
engainantes, ne sont plus au sommet que de véritables
gaines , d'où s'échappe un épi composé d'un très-pelit nom-
bre de fleurs, quelquefois de 2 seulement. Ces fleurs, d'un
rouge violacé , ont un grand labelle purpurin , très-appa-
rent , terminé encore par une lèvre pendante. L'anthère ,
située au sommet du style , a 2 masses polliniques logées
dans 2 petites cavités operculées. L'ovaire est droit , jamais
tordu. — Il fleurit au mois de mai.
Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les
terrains siliceux et sablonneux delà plaine.
Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa-
VIII 33
514 ORCHIDÉES.
gne et en Algérie. — Au nord , il arrive jusque dans la Bre-
tagne, où il a été détruit sur quelques points, et entr'autres
dans la vallée du Chetif, bourg d'Urgola, où il croissait dans
les prairies au bord de la route de Quimper ( de la Pilaye).
— A l'occident , il est en Portugal. — A l'orient, il vé-
gète en Italie , en Sicile, en Corse , en Dalmatie , en Grèce
et à l'île de Crète.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Ile de Crète 35° ) Ecart en latitude :
iVor^i, Bretagne ^8 ) 13»
Occident , Portugal 10 ] Ecart en longitude :
Onent, Grèce 22 E. ' 32«
Carré d'expansion 416
G. LIMODOnUM, Lin.
Distribution géograr)hiqne du genre. — Sur 10 espèces,
4 sont européennes : de l'Espagne , de la Corse et de la
Tauride. — 4 sont asiatiques : des Indes orientales, du
Népaul et du Japon. — 1 vit au Brésil. — 1 autre à Saint-
Domingue.
Ltjiodorum ABouTivuM , Lin. — C'est toujours un spec-
tacle intéressant pour un botaniste que la rencontre d'une
espèce sans feuillage , sans nuance de verdure, et que l'on
est tenté de considérer pour cette raison comme plante pa-
rasite. Il n'a pas été constaté cependant que le L. abortivum
tienne aux racines d'autres végétaux; il croît, il est vrai ,
dans les bois , sur les coteaux , au milieu des buissons , sou-
vent réuni en petits groupes , mais ses racines ne paraissent
LIMODORUM. 515
nullement adhérentes. Cette racine est un corps allongé et
solide d'oii sortent des radicules plus ou moins nombreuses.
La partie inférieure de ce bulbe se détruit , mais la partie
supérieure offre toujours le germe de la prochaine tige qui
doit se développer , puis une autre destinée à survivre à la
première et ainsi de suite. Les tiges sont épaisses , viola-
cées , ou même d'un brun violet , dépourvues de feuilles ,
mais pourvues de gaines membraneuses de la même couleur.
Les fleurs , accompagnées de bractées et souvent unilatérales,
sont au nombre de 8 ou 10, quelquefois plus; elles sont
grandes, violettes, et redressées sur un pédoncule court et
tordu. Le labelle est coudé et éperonné en dessous, les an-
thères , rapprochées par le haut et écartées par le bas , sont
logées dans deux petites cavités operculées; elles en sortent
pour donner issue à leur pollen onctueux et pulvérulent, qui
s'attache au stigmate couvert d'une sécrétion visqueuse. —
Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et croît
dans les plaines ou sur les montagnes peu élevées.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France , en
Espagne, et en Algérie sur les coteaux boisés de la plaine
de Lambèze (Cosson). — Au nord , il est plus rare et très-
disséminé, en France, en Belgique, dans le grand duché de
Bade, en T) roi. — A l'occident, il croît en Portugal. —
A l'orient , il existe en Suisse , en Italie , en Corse , en Si-
cile , en Grèce, en Turquie , en Tauride , dans le Caucase ,
en Géorgie et sur quelques points de la Russie moyenne.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Âlgéri e 35" j Ecart en latitude :
Nord Russie moyenne 51 | 16*>
516 ORCHIDÉES
Occident , Portugal 10 0 ] Ecart eh longitude :
Orient , Géorgie 47 E. j 57«
Carré d'expansion 912
G. CEFHALANXHEBA , Rich.
On n'en connaît que 7 espèces, dont 6 sont indigènes
de l'Europe et 1 des Indes orientales.
Cephalanthera PALLENS , Rich. — Cette Orchidée ha-
bite les bois à demi-ombragés, où elle vit solitaire ou réunie
en petits groupes. Ses racines sont fibreuses; ses feuilles
sont ovales , lancéolées ; ses fleurs , d'un blanc jaunâtre , sont
réunies au sommet de la tige. Les divisions du périgone
sont presque régulières ; le labelle est dépourvu d'éperon,
et l'anthère terminale est libre. L'ovaire est glabre et tordu.
« On trouve dans cette espèce , dit Vaucher , une columelle
terminée par une demi-voûte épaisse , charnue et d'un beau
blanc ; sous cette voûte sont placées deux loges , qui s'ou-
vrent en 2 pièces , renfermant chacune une masse très-fria-
ble, qui se partage en deux massules allongées, et sortent
de leur loge pour laisser tomber leur pollen sur une petite
conque inférieure, toute recouverte d'humeur miellée; le
stigmate est sans doute la languette saillante qu'on voit au
milieu de la conque. » — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Allilude. — On le trouve sur tous les
terrains, mais il préfère ceux qui sont calcaires, argileux
ou marneux. Il peut s'élever dans les montagnes ; Ledebour
l'indique dans le Talijsch jusqu'à 1,200*^.
Géographie. — Au sud, il croît en France, en Espa-
gne , en Italie , en Sicile. — Au nord , il vit disséminé dans
l'Europe centrale , jusque dans le nord du Danemarck , en
CEPHALANTHERA. 517
Angleterre età rîled'Osilie. — A l'occident, il est en Por-
tugal. — A l'orient , il est indiqué en Suisse , en Dalraatie,
en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en
Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans
lesRussies moyenne et australe.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Sicile 38" ^ Ecart en latitude :
iVorrf, Ile d'Osilie 59 j 21«
Occident , VoTtuga] 11 0. ] Écart en longitude :
Ori>n/, Géorgie 47 E.i 58**
Carré d'expansion , ... 1218
Cephalamhera ENSiFOLiA , Ricb. — C'est encore dans
les bois taillis des montagnes et parmi les buissons que l'on
rencontre cette Orchidée ; elle y vit très-dispersée. Ses raci-
nes sont fibreuses; ses feuilles allongées, pointues, nervées
et disposées sur 2 rangs. Les fleurs sont blanches, dres-
sées, assez nombreuses, munies de quelques bractées, dont
les 2 inférieures les dépassent en longueur. La division infé-
rieure du périgoneou labelle est plus courte que les autres et
rayée de pourpre. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent; nous
le trouvons sur les terrains siliceux , volcaniques et détriti-
ques vers 800™ d'altitude. Il est indiqué sur le calcaire, dans
le Tyrol , par Unger. On le rencontre dans les Ardennes
sur le sol schisteux.
Géographie.— Au sud, la France, l'Espagne, l'Italie
et la Sicile. — Au nord , l'Europe centrale , le Danemarck,
la Gothie, la Norvège, la Suède australe, et l'Angleterre où
se trouve sa limite occidentale. — A l'orient, la Suisse, la
518 ORCHIDÉES.
Dalraatie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie, la Grèce,
la Turquie, la Tauride , le Caucase , la Géorgie , les Russie*
moyenne et australe , et la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Sicile 38» "j Ecart en latitude :
iVort/, Norvège 60 ) 22°
Occt'rfen/, Angleterre 7 0. ") Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Oural 65 E.l 72°
Carré d'expansion 1584
Cephalanthera rcbra , Rich. — Cette jolie plante ,
dont la lleur rappelle un peu celle de certaines Orchidées des
tropiques, vit dans les taillis et quelquefois sur les pelouses
et dans les champs, sur la lisière des hois. Ses feuilles sont
étroites, lancéolées, disposées sur 2 rangs, et les inférieures
sont réduites à des gaines. Ses Ileurs, d'un joli rose, sont réu-
nies en grappes lâches au sommet des liampes. L'ovaire est
pubescent , le labelle est aigu et strié ; chaque masse anthé-
rifère est divisée dans sa longueur en 2 lobes plus petits ,
qui se déjettent souvent et s'accrochent au stigmate immé-
diatement placé au-dessous. — Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il habite les terrains
calcaires et volcaniques de la plaine, et des montagnes peu
élevées jusqu'à la limite supérieure du hêtre. Ledebour le
cite dans le Taliisch entre 700 et 1,200™.
Géographie. — Au sud , il croît en France , et dans le
midide l'Espagne. — Au nord , on le trouve disséminé dans
toute l'Europe centrale , en Danemarck , en Gothie sur
terrain calcaire, et en Angleterre où il a sa limite occidentale.
— A l'orient, il habite la Suisse, l'Italie, la Sicile, la
EPIPACTIS. 519
Dalmatie, la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Grèce
sur le mont Parnasse, la Turquie, la Tauride, le Caucase,
la Géorgie, les Rnssies moyenne et australe, et la Sibérie
de l'Oural.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, iMidi de l'Espagne 36° I Ecart en latitude :
Nord , Gothie 59 I 23°
Occîrfcnï , Angleterre G 0. 1 Ecart en longitude:
Omn^, Sibérie de l'Oural 65 E.i 71°
Carré d'expansion 1633
G. SFIPACTIS, Crantz.
Distribution géographique du genre. — 9 espèces le
composent, et 6 croissent en Europe dispersées dans le centre
et dans le sud. — 2 sont asiatiques, des Indes orientales et
duNépaul. — 1 seule, américaine, habite les terres de Ma-
gellan.
Epipactis latifolta , Ail. — La plupart des Orchidées
sont des plantes sauvages qui s'éloignent des lieux cultivés,
et celle-ci comme les autres se trouve au milieu des buissons
et dans les taillis des forêts. Ses racines sont traçantes, très-
profondes, et la tige qu'elles produisent offre à sa base un
bourgeon destiné à produire une plante nouvelle. Les feuilles
sont assez larges , ovales , engainantes , à nervures parallèles.
Les fleurs sont verdètres , assez nombreuses; l'oNaire est
aminci à sa base en un pédoncule tordu , et le périgone est
très-étalé. — Cette plante fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et
végète sur tous les terrains. Nous la trouvons , en Auver-
520 ORCHIDÉES.
gne, en plaine ou sur les coteaux , mais elle peut s'élever.
Wahlenberg l'indique en Suisse jusqu'à la limite du hêtre.
Géographie. — Au sud , elle végète en France , dans le
midi de l'Espagne , en Algérie dans les hois des environs de
Lambèze (Cosson). — Au nord , elle existe dans toute
l'Europe centrale, et dans toute la Scandinavie jusque dans
l'Allenfiord; elle est aussi en Angleterre et en Irlande. —
A l'occident, elle vit en Portugal. — A l'orient, en Suisse,
en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Croatie , en Hongrie ,
en Transylvanie, en Grèce, en Turquie, en Tauride, dans
le Caucase, en Géorgie, dans les Russies septentrionale,
moyenne et australe , dans les Sibéries de l'Oural et de
l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Algérie 35° "i Ecart en latitude :
Nord, Altenfiord 70 1 35»
Occident , Portugal 10 0. 1 Ecart en longitude :
Orient, Sibérie altaïque 92 E. i 102°
Carré d'expansion 3570
Epipactis rubiginosa , Gaud. — Il se trouve dans les
lieux buissonneux, sur les coteaux. Sa racine est fd)reuse ; sa
tige est droite, un peu inclinée , garnie de feuilles ovales
dont les nervures sont garnies, comme le haut de la tige, de
petites aspérités. Les lleurssont disposées en grappes assez
denses, verdâtres, et munies de bractées dont les inférieures
sont aussi longues que les pédicelles qui soutiennent ces fleurs.
Le périgone est étalé , et ses 3 divisions externes sont fur-
furacées. — Il fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et
reste ordinairement en plaine.
EPIPACTIS. 521
Géographie . — Au sud , on le trouve en France et jus-
que dans le midi de l'Espagne. — Au nord , il est disséminé
et reste dans le centre de l'Europe , atteignant cependant
la Russie moyenne, Saint-Pétersbourg et l'île d'Osilie. —
A l'occident, il est en Angleterre et peut-être en Portugal.
A l'orient , il habite la Suisse , l'Italie , la Croatie , la Hon-
grie , la Transylvanie, la Grèce, le Caucase, les Russies
moyenne et australe , et la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , IVlidi de l'Espagne 36° 1 Ecart en latitude :
iVort/, Saint-Pétersbourg 60 | 24<*
Occident , Angleterre 6 0. 1 Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Oural 60 E. j 66«
Carré d'expansion 1584
Epipactis palustrts , Crantz. — Il se trouve dans les
prés marécageux, souvent accompagnédu Sivertiaperennis,
du Veratrum album , du Comarum palustre , etc. Il vit
réuni en petits groupes assez circonscrits. Sa racine est
fibreuse ; sa tige est droite , un peu pubescente , garnie de
feuilles étroites, lancéolées, glabres et nervées. Les (leurs
sont verdâtres, disposéesen épi lâche au sommet de la plante.
Le labelle est arrondi, obtus, égal aux divisions du périgone.
L'ovaire est tomenteux. — Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il est aquatique et indif-
férent, vivant en plaine ou dans les montagnes. Nous le
trouvons dans la Lozère et dans l'Aveyron entre 600 et
800™. Wahlenberg dit qu'en Suisse il monte à peine jus-
qu'à la limite du noyer.
Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espagne
522 ORCHIDÉES.
et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est dispersé dans
toute l'Europe, jusqu'à la frontière méridionale de la La-
ponie. Il est aussi en Angleterre et en Irlande où il a sa li-
mite occidentale. — A l'orient , il habile la Suisse , la Dal-
matie , la Croatie , la Hongrie , la Transylvanie , la Tauride ,
le Caucase, la Géorgie, les Russies moyenne et australe,
les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Midi de l'Italie 40® | Écart en latitude :
Nord , Norvège 65 j 25"
OcciV/en/, Irlande 12 0. | Ecart en longitude:
Orient^ Sibérie orientale 163 E. J 175°
Carré d'expansion 4375
G. I.XSTERA, R. Brown,
On ne connaît que 3 espèces de ce genre. 2 sont de l'Eu-
rope centrale , et 1 des Indes orientales.
Listera ovata , R. Brown. —Cette plante est commune
dans les pâturages , dans les taillis et sur le bord des bois.
Elle se fait immédiatement remarquer à ses deux grandes
feuilles ovales , d'un beau vert, et presqu'opposées , du mi-
lieu desquelles s'élève une hampe nue et très-longue , qui
porte un grand nombre de fleurs d'un vert jaunâtre. Cha-
cune de ces fleurs est munie d'un périgone à deux lèvres,
dont les divisions supérieures sont réunies en forme de ras-
que, et d'un labelle déjeté et bifide, dépourvu d'éperon.
L'anthère est libre , sessile et persistante , le pollen est fari-
neux. Sa racine est fibreuse et très-divisée. — Elle fleurit
en mai et en juin.
LISTERA. 523
Nature du sot. — Altitude. — Elle est indifférente et
vit dans la plaine ou sur les montagnes. Nons la trouvons
eu Auvergne jusqu'à 800™. M. Boissier la cite dans le midi
de l'Espagne à 1,700™. Wahlenberg l'indique en Suisse
dans les prés sylvatiquesjusqu'à la limite supérieure du sapin.
Géographie. — Au sud , elle habite la France et l'Es-
pagne. — Au nord , elle croît dans toute l'Europe jusque
dans la Laponie et la Finlande australes, en Angleterre, en
Irlande et en Islande oii elle a sa limite occidentale. — A
l'orient, elle vit en Suisse , en Italie, en Sicile , en Corse,
en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Grèce, en
Turquie , en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie , dans
les Russies septentrionale , moyenne et australe , dans les
Sibéries de l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Espagne 37° / Ecart en latitude :
Nord, Laponie 66 j 29»
Occident, Islande 22 0. ) Écart en longitude :
Orient, Sibérie altaïque 90 E. i 112»
Carré d'expansion 3248
Listera cordata , R. Brown. — Lorsque l'on pénètre
dans les forêts de sapins, et que l'on arrive sous les arbres
séculaires qui , par l'entrecroisement de leurs branches , for-
ment les voûtes les plus ténébreuses , le sol est presque dé-
pourvu de végétation , et si parfois des tapis d'une fraîche
verdure s'étendent sous ces ombrages, ils sont dus à des
mousses, à des Ilypman enlacés, ou à quelques groupes
d'Oxalis Aceloseîla , à de petites sociétés de Circœa alpina.
Mais si l'un de ces vieux géants de la forêt s'est affaissé
524 ORCHIDÉES.
SOUS la puissance du temps , son cadavre à demi-décomposé
gît sur le sol , les mousses le revêtent de leur manteau de
velours, les jungermanes luttent avec elles pour l'envahir,
et sur le léger gazon que forment ces plantes , on voit avec
surprise le Listera cordata, le seul qui, dans nos climats,
représente la riche tribu des Orchidées parasites des régions
tropicales. Cette plante est d'une délicatesse extrême ; sa
tige est brune , ses racines fasciculées s'étendent sur le bois
mort, au milieu des mousses, ou sur la couche mince de
terreau que le bois a fourni par sa décomposition. La base de
la tige est chargée d'un petit bourgeon protégé par une seule
écaille, et deux feuilles cordiformes et presqu'opposées nais-
sent vers son milieu. Puis la hampe se prolonge et se ter-
mine par un épi de quelques fleurs brunAtres , frêles et déli-
licates. Ces petites fleurs ont un labella trifide qui fait partie
d'un périgone persistant. Après la fécondation l'ovaire gros-
sit, il atteint plus tard sa maturité, et il s'ouvre par des
fentes. Pendant tout ce temps le périgone reste intact , et il
semble que la plante soit encore en fleur quand déjà ses grai-
nes presqu'imperceptibles se sont répandues dans l'air calme
de leur séjour. — Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Presque parasite sur le
bois décomposé , ce Listera habite les montagnes. Nous le
trouvons en Auvergne dans toute la région des sapins ; il est
surtout abondant vers 1 ,200'". De Candolle le cite à 1 ,200"^
dans le Jura, et à 1,600"^ à Voiron et au Saint-Bernard.
Géographie. — Au sud, cette espèce vit en France, dans
les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord, elle
se trouve disséminée dans une partie de l'Europe, laissant
de grands espaces libres sans les occuper. Elle végète en
Scandinavie , en Suède , dans les marais couverts de mousse,
dans les forêts , en Laponie, dans les bois ombragés et tour*
NEOTTIA. 52 a
beux, jusque dans l'Ailtenflord ; elle est en Angleterre, en
Irlande et aux Orcades. — A l'occident, elle existe dans
les forêts américaines, à Terre-Neuve , au Labrador, au lac
Winipeg, au Saskatchawan et à la côte nord-ouest ; selon
Nuttal, elle s'avancerait au raidi jusqu'à New-Jersey dans
les Etats-Unis. — A l'orient , elle habite la Suisse , la Croa-
tie, la Hongrie, la Transylvanie, la Bosnie, le Caucase, la
Géorgie , les Russies arctique , septentrionale et moyenne ,
les Sibéries de l'Oural et orientale, et les îles Aléou-
tiennes.
Limités d'extension de l'espèce.
Sud, Midi de l'Italie 40° ]Écart en latitude î
Nord, Laponie 70 ' 30"
Occident et Orient 360 f ^'^'^ ^'^ '^"^^^^^'^ '-
\ 360°
Carré d'expansion 10800
G. MEOTTXA.
Distribution géographique du genre. — Les Neoltia
sont des Orchidées peu brillantes , dont les espèces , au
nombre de 13 à 14 seulement, sont très-disséminées. — ■
5 vivent en Asie , à Ceylan , aux grandes Indes , à la Chine ,
au Kamtschatka et à Unalaska. — 3 habitent le centre
de l'Europe. — 2 se trouvent dans les îles africaines , à
Bourbon et à la Trinité. — 2 végètent dans l'Amérique du
sud. — Une seule est indiquée au Brésil.
Neottia nidus-avis, Rich. — Celui qui, dans les mois
de juin et de juillet, herborise pour la première fois sous
les voûtes assombries des vastes forêts de hêtres ou de sapins,
526 OUCHIDÉES.
est surpris de rencontrer , parasite sur les racines les plus
déliées de ces arbres , une plante presque nue , sans feuilles
et sans verdure , et qui dès sa naissance a pris la triste cou-
leur fauve que les feuilles acquièrent en automne quand elles
jonchent le sol de leurs tissus desséchés. Si l'on fouille la terre
autour de cette singulière espèce , on trouve , dans le terreau
formé par la décomposition des feuilles, une masse arrondie
composée de grosses fibres attachées à un centre. Rarement
cette plante est solitaire, mais elle est réunie par petits
groupes peu nombreux qui proviennent sans doute de la re-
production gemmipare des premiers individus. Il est souvent
difficile ici, comme pour les Orobanches, de trouver le con-
tact du parasite et de la racine nourricière. Vaucher pense
même que ce JSeollia est indépendant. « Lorsqu'on examine
ses racines , dit-il , qui présentent dans leur ensemble comme
un nid d'oiseau , on voit quelques-unes d'entr'elles s'allon-
ger et se ramifier en étoiles au sommet , pour émettre de ce
centre étoile une petite tige conique et toute recouverte de
radicules non encore développées; c'est cette tige, déjà
renflée en bulbe et remarquable par sa blancheur, qui est
destinée à former la plante nouvelle de la nouvelle année. »
Les feuilles, dans cette espèce, sont remplacées par des gaines
lancéolées, couleur de feuille morte; les fleurs sont dispo-
sées en épi accompagné de bractées ; elles sont serrées les
unes contre les autres , de la même couleur fauve que le reste
de la plante. L'éperon n'existe pas ; l'anthère est terminale
et lisse, remplie de pollen farineux et non glutineux comme
celui de la plupart des Orchidées. — Plus tard les fleurs dis-
paraissent , les capsules grossissent et elles persistent dessé-
chées jusqu'à l'époque où les tiges nouvelles viennent placer
leurs fleurs sous ces épis mûris de l'année précédente. —
Il fleurit en juin et en juillet.
GOODIERA. 527
Nature du sol. — Altitude. — II est indifférent à la
nature du sous-sol, et végète dans la couche détritique qui
le recouvre. Nous le trouvons entre 800 et 1,000™. Wah-
lenberg le cite en Suisse jusqu'à la limite du hêtre , et Le-
debour à 700™ dans le Taliisch.
Géographie. — Au sud , on le trouve ^ en France , dans
le nord de l'Espagne, dans le midi de l'Italie, et en Sicile.
— Au nord , il vit aussi disséminé dans les forêts de la Bel-
gique , de l'Allemagne et de la Scandinavie, la LajDonie
exceptée ; il habite aussi l'Angleterre, et l'Islande oiî il trouve
sa limite occidentale. — A l'orient, il existe en Suisse, en
Dalmatie , en Hongrie, en Croatie , en Transylvanie, en
Grèce, en Turquie, enTauride, dans le Caucase, en Géor-
gie , dans les Russies septentrionale, moyenne et aus-
trale, et dans la Sibérie de l'Oural.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Sicile 38° ) Ecart en latitude :
Nord , Islande 65 i 21^
Occident , Islande 24 0. j Ecart en longitude :
Orient, Sibérie de l'Oural 70 E. j 94»
Carré d'expansion 2538
G. GOODIEBA , R. Brown.
Distribution géographique du genre. — Ses 10 espèces
sont très-disséminées : 3 sont asiatiques , des Indes orien-
tales et du Népaul. — 3 sont des îles africaines : de Mas-
careigne et de Madère. — 2 existent dans l'Amérique sep-
tentrionale. — 1 au Brésil. — 1 seule en Europe.
GooDiERA REPENs, R. Brown. — Cette curieuse espèce
528 ORCHIDÉES.
croît sur le sol détritique des forêts d'arbres verts et notam-
ment dans celles du Pinus sylvestris. Son rhizome rampe à
la surface du sol , entre la terre elle-même et la couche de
mousse ou de débris de feuilles qui la recouvrent. Elle re-
cherche , comme la plupart des Orchidées , un sol spongieux
où l'air puisse facilement pénétrer. Ce rhizome se ramifie, et
chacun des bourgeons qui termine un rameau vient s'épa-
nouir en une rosette de feuilles radicales, pétiolées, dont les
nervures, apparentes, forment un joli réseau à leur surface.
Ces feuilles, d'un beau vert, laissent sortir de gaines tu-
bulées, glanduleuses et pubescentes, une tige qui se ter-
mine par un épi de fleurs blanches disposées en spirale.
Le labelle est dépourvu d'éperon , mais bossu en dessous.
Son anthère est libre, mobile et operculée. — Fleurit en
juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude, — Cette plante est pres-
que parasite comme le Listera cordata; le sous-sol lui est
indifférent, pour>u qu'elle trouve une couche suffisamment
épaisse de débris d'arbres verts. Ces deux plantes paraissent
représenter, dans les forêts de conifères , la brillante série
des Orchidées parasites de la zone lorride. — Celle-ci recher-
che les coteaux et même les montagnes. Nous la trouvons en
Auvergne, très-rare, vers 600'". De Candolie la cite à
300"" à Raiserslautern et à 1,400'" à Lans-le-Bourg.
Géographie. — Au sud , ce Goodiera végète en France
et dans le midi de l'Italie. — Au nord , on l'indique très-
disséminé en Allemagne , en Scandinavie , en Angleterre.
Il vit dans les bois épais et moussus de la Laponie , oii il
arrive jusque dansl'Altenfiord. — A l'occident, on le cite
à Terre-Neuve , dans les bois des montagnes Rocheuses , au
Saskatchawan, au fort Franklin. — A l'orient, il habite la
Suisse, la Dalmatie, la Croatie, la Hongrie, laTransylva-
SPIRANTHES. 529
nie, le Caucase, les Russies arctique, septentrionale et
moyenne , et les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï , du Baïkal et
Orientale.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 40*» j Écart en latitude :
Nord, Lapon'ie 70 30"
Occident , Amérique 125 0. ) Ecart en longitud<* :
Orient , Sibérie orientale 163 eJ 288°
Carré d'expansion 8640
G. SFIBANTHES, Rich.
Distribution géographique du genre. — Ces curieuses
Orchidées , au nombre de 28 à 30, sont aussi très-dissé-
minées. L'Asie en a 10 : aux Indes orientales , au Népaul ,
à la Chine, en Sibérie et à Unaiaska. — 8 se trouvent
dans l'Amérique du sud et surtout au Pérou ; les autres au
Brésil et au Chili. — 4 seulement sont connues dans l'Amé-
rique du nord. — En Afrique 3 ou 4 Spiranthes sont en-
core situés dans les îles, à la Trinité et à Mascareigne. —
2 sont européennes. — Une seule habite la Nouvelle-
Hollande.
Spiranthes ^stivalis , Rich. — C'est une plante des
prairies humides où elle se montre en été , en juin et en
juillet. Ses bulbes allongés et cylindriques sont au nombre
de 3 ou 4. Ceux qui doivent fournir les tiges nouvelles sont
fusiformes, cachés dans la base intérieure de la pousse de
l'année, et placés à côté des bulbes plus ou moins dessé-
chés de l'année ou même des années précédentes. Les
feuilles radicales sont lancéolées-linéaires, en rosette.
VllI
3i
530 oRcniikES.
et les feuilles caulinaires ont presque la mi^mc forme. Les
leurs, petites, d'un blanc verdàtre, sont disposées en un épi
ipiral, qui doit cette disposition à la torsion de la tige. Le
périgone est à 2 lèvres, il est dépourvu d'éperon. Lors de
la fécondation, l'anthère, formée de deux petites masses de
pollen onctueux et pulvérulent, se répand sur le stigmate qui
est visqueux et nectarifère.
Nature du sol. — Altitude. — On le trouve sur les ter-
rains siliceux et graveleux de la plaine, mais il est probable
qu'il est indifférent.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en Corse et en
Grèce. — Au nord, il croît en France, en Belgique, en
Allemagne et en Angleterre. — A l'occident, il vit en
Portugal et à Terre-Neuve. — A l'orient , il est en Suisse ,
en Piémont , en Lombardie et en Croatie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Grèce 39° \ Ecart en latitude :
TVorrf, Angleterre 51 j 12»
Occident, Terre-Neuve 57 O.) Ecart en longitude :
Orient , Grèce 22 E.j 79«
Carré d'expansion 048
Spiranthes actcmnalis , Rich. — On le rencontre dans
les prairies lorsque déjà l'herbe flétrie permet aux espèces
tardives de se développer à l'air libre. Ses feuilles radicales
sont ovales, courtes, disposées en un faisceau latéral; les
caulinaires sont petites, bractéilormes. Sa hampe estaxillaire
et garnie dans toute sa partie supérieure de petites fleurs blan-
châtres, disposées en spirales, et placées de telle manière
que la première correspond à la 4% la 2»^ à la 5^ et ainsi de
SHRANTHES. 531
suite. Ces fleurs sont sessiles. La fécondation a lieu comme
dans l'espèce précédente. — Il fleurit en août et en sep-
tembre.
Nature du sol. —Altitude. — 11 est indifférent, et croît
sur les sols détritiques des plaines et des montagnes. Lede-
bour le cite dans le Caucase entre 1,600 et 1,800™.
Géographie. — Au sud , il habite la France , l'Espagne
et l'Algérie. — Au nord, il est disséminé dans le centre de
l'Europe, jusque dans le Danemarck et à Saint-Péters-
bourg. Il est aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'oc-
cident , on le trouve en Portugal. — A l'orient , il végète en
Suisse , en Italie, en Sicile , en Dalmatie, en Croatie, en
Hongrie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie , au mont
Athos, à l'île de Crète, dans le Caucase, en Géorgie et
dans la Russie moyenne.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Algérie 35° ) Ecart en latitude :
AV(/, Saint-Pétersbourg 60 i 25°
Occident , Irlande 12 0. 1 Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 46 E. j 58°
Carré d'expansion . - 1450
532 IRIDÉES.
FAMILLE DES IRIDEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie 0oàl0oi8°O. à S^E. 0: 0
Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1 : 166
Algérie 33 à 36 5 0. à 6 E. 1 : 1:20
Roy. de Grenade... 36 h 37 5 O. à 8 0. 1 : 186
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1 : 103
Portugal 37 à 42 9 0. à 11 O. 1:126
Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1 : 128
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1 : 118
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1 : 164
Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1 : 269
France 42 à 51 7 0. à 6 E. 1 : 201
Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1 : 131
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 144
Carpathes 40 à 50 19 E. à 22 E. 1 : 532
Angleterre 50 à 58 1 0. à 7 0. 1 : 452
Russie moyenne ... 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 193
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1 : 439
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1 : 433
Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1 : 679
Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 0 : 0
Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 0 : 0
Russie septentrie... 60 à 66 19 E. à 57 E. 1 : 430
Fmlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 0: 0
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 0 : 0
Europe entière 1 : 111
PROPORTIONS RELATIVES. 533
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Longitude.
7°0. à 13«0.
1
: 480
1 0. à 7 0.
1
: 452
2 E. à 14 E.
1 :
144
17 E. à 58 E.
1 :
: 193
55 E. à 74 E.
1
: 186
66 E. à 97 E.
1 ;
: 217
93 E. à 116 E.
1
: 121
110 E. à 119 E.
1
: 92
111 E. àl63 E.
1 :
: 177
60 E. à 161 E.
0 ;
0
148 E. à 170 E.
1
: 225
155 E. à 175 0.
0 :
0
170 E. à 130 0.
1
: 249
170 0 à 130 E.
0 ;
0
Latitude.
Irlande 51° à 55"
Angleterre 50 à 58
Allemagne 45 à 55
Russie moyen ne.. . 50 à 60
Sibérie de l'Oural. 44 à 67
Sibérie altaïque. . . 44 à 67
Sibérie du Baïcal. . 49 à 67
Dahurie 50 à 55
Sibérie orientale... 56 à 67
Sibérie arctique. . . 67 à 78
Kamtschatka 46 à 67
Pays des Tschukhis. » »
Iles de l'Océan or''. 51 à 67
Amérique russe. . . 54 à 72
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude.
Roy.deGr''%rég.alp.etniv. 36° à 37°
Roy.deGrenade, rég.niv. . 36 à 37
Pyrénées 42 à 43
Pyrénées élevées 42 à 43
Pic du Midi de Bagnères. . . »
Plat, central, rég.montagn. 44 à 47
Plateau central , sommets. . 44 à 47
Alpes 45 à 46
Alpes élevées 45 à 46
Altitude en mètres.
1500 à 3500 1
:243
2500 à 3500 0
: 0
500 à 2700 1 ;
:243
1500 à 2700 1 :
160
» 0:
: 0
500 à 1900 0 :
: 0
1500 à 1900 0 :
; 0
500 à 2700 1 :
:524
1500 à 2700 1 ;
: 350
534 miDÉEs.
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
Iles du Cap-Vert. .. . 12° à 14° 24° 0. à 27°0. 0
Canaries 28 à 30 15 O. à 20 O. 1
Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 O. 0
Orcades 59 5 0. à 6 O. 0
Shetland 60 à 61 3 0. à 4 0. 0
Feroë.... 62 9 0. 0
Islande 64 à 66 16 0. à 27 0. 0
Mageroë 71 24 E. 0
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0
lleMelville 76 114 0. 0
Ile J. Fernandez 33 à 40 S. 76 0. 0
Nouv. Zélande (nord) . 35 à 42 S. 171 0. à 176 0. J
Malouines 52 S. 59 O. à 65 0. 0
0
167
0
0
0
0
0
0
0
0
0
200
0
Le beau groupe des Iridées, si remarquable par l'am-
pleur et le magnifique coloris de ses fleurs , a dispersé ses
espèces sur toutes les parties de la terre , mais c'est surtout
dans les parties tempérées les plus voisines des tropiques
qu'elles se rencontrent en plus grande abondance. Ces plan-
tes sont assez rares sous les tropiques, et sont nulles sous les
zones glaciales. La pointe australe de l'Afrique est la partie
du globe oii leur proportion est la plus forte. — En Europe,
le rapport des Iridées est seulement de 1/11 1 , et nulle part,
ci ce n'est en Sicile , dans le sens des latitudes , cette propor-
tion n'est dépassée. — Dans le sens des longitudes, c'est
en Dahurie seulement que le rapport devient plus grand et
atteint 1/92. — Dans les montagnes, les Iridées disparais-
sent presque entièrement , et il en est à peu près de môme
dans les îles.
CROCUS. 535
G. CROCUS, Lin.
Distribution géographique du genre. — Les Crocus ,
dont les variétés sont multipliées à l'infini dans les jardins,
ne sont pas très-nombreux en espèces. 30 au plus ont une
origine certaine, et presque tous sont européens. Leur sé-
jour est dans l'Europe australe , en Italie , en Sicile , en
Corse , en Tauride , en Grèce , en Hongrie. — 4 seule-
ment habitent l'Asie , et ont été trouvés en Syrie et sur-
tout dans l'Asie mineure.
Crocus vernus , Ail. — II y a bien peu de plantes plus
printanières que celle-ci; elle attend à peine la fonte des
neiges , et souvent elle s'y trouve ensevelie quand de beaux
jours trompeurs l'appellent à la lumière avant que les nua-
ges chargés de frimasn'aient abandonné les contrées qu'elle
habite. C'est alors un joli spectacle de voir les pelouses et les
prairies se couvrir de Ileurs avant que les graminées n'aient
montré leurs premières feuilles. Ce Crocus , il est vrai, ne
laisse pas encore sortir son feuillage , mais son périgone
blanc ou violet , souvent strié par ces deux couleurs , s'ouvre
au soleil et se ferme la nuit ou sous l'influence d'un ciel
nuageux. Chacune de ces fleurs naît d'un bulbe ovoïde, en-
touré de tuniques réticulées. Un bulbe nouveau se forme,
comme dans les glaïeuls, au sommet de celui qui existe ; le
plus ancien s'entoure de bulbillesqui ne tardent pas à acqué-
rir une existence indépendante^ et c'est du sommet et pres-
que du milieu de ce bulbe ancien , que sort la pousse qui
doit d'abord fleurir et ensuite se développer. — La féconda-
tion a lieu dans le bouton plusieurs jours avant l'épanouis-
sement. Les stigmates , d'une belle couleur orangée , ont
536 IRIDÉES.
leurs crêtes frangées appliquées contre les commissures des
trois anthères , et ces franges sont garnies , dans le bouton
môme, de gros grains de pollen globuleux. Ces franges ce-
pendant restent serrées les unes contre les autres, et ne s'é-
talent que lors de l'épanouissement , qui dure plusieurs
jours; ensuite la corolle se flétrit; l'ovaire , pédicellé, reste
abrité sous le sol, et les feuilles, qui sortaient à peine d'une
gaine transparente , grandissent et viennent au jour. Elles
sont vertes, linéaires, marquées d'une ligne blanche dans
leur milieu. Quand elles ont atteint tout leur développement,
elles s'écartent puis s'étalent , et l'ovaire , dont le pédoncule
s'allonge , arrive à la lumière. Il est alors transformé en une
capsule blanche , à 3 loges, qui s'ouvre en 3 valves, et qui
répand des graines fauves, arrondies et assez grosses. —
L'époque de la floraison est très-variable , elle commence en
mars et se perpétue jusque dans le mois de juin, en suivant
les zones d'altitude. Nous l'avons vu en fleur dans les prairies
de Langogne dès les premiers jours d'avril, et nous l'avons
trouvé le 18 juin 1845, sur les pentes méridionalesde la mon-
tagne de la Lozère , ouvrant sa corolle à mesure que la neige
disparaissait.
Nature du sol — Altitude. — Il végète sur les terrains
siliceux, mais volcaniques et détritiques des montagnes.
Nous le trouvons en Auvergne sur nos plus hauts sommets ,
sur le plomb du Cantal à 1,850'". Il y fleurit en juin, à
mesure que la neige fond, et y présente ses variétés blanches
et violettes; il ne descend pas au-dessous de 600™. Thur-
man dit qu'il abonde dans le Jura , sur le calcaire, et qu'il
est nul dans les Vosges. De Candolle le cite à 200™ à Turin
et à 2,000™ dans les Alpes. Wahlenberg l'indique en Suisse,
depuis la limite supérieure du hêtre jusque bien au-dessus
de la limite du sapin. Gussone le mentionne aussi en Sicile,
GLADIOLtS. 537
sur les flancs de l'Etna où il fleurit en avril , et où la variété
blanche est aussi plus commune que la variété violette.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France , dans
les Pyrénées, en Espagne et en Algérie. — Au nord, il
existe au Wurtemberg , en Bavière et atteint à peine le
Danemarck. — A l'occident, il est en Portugal. — A l'o-
rient, il croît en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie,
en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Bosnie ,
en Servie , en Macédoine.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Algérie 35° | Ecart en latitude :
iVorc?, Danemarck 52 j 17°
Occident, Portugal 9 0. jEcarten longitude :
Orient , Turquie 23 E. ) 32«
Carré d'expansion 544
G. GLADIOLUS ;, Lill.
Distribution géographique du genre. — Les glaïeuls
sont d'admirables plantes aux fleurs vivement colorées pour
la plupart , et qui presque tous ajoutent leur éclat à la belle
végétation du cap de Bonne-Espérance. En effet, on con-
naît maintenant près de 100 Gladiolus , et 90 au moins
sont du Cap. Un seul est indiqué à Madagascar. — On
en cite 7 en Europe , des parties australes et orientales
de ce continent, de la Grèce , de l'Italie, de la France, de
la Tauride et de l'Autriche. — Un seul a été trouvé en
Amérique dans la Patagonic.
Gladiolus segetcm , Gawler. — Vers la fin du mois de
538 IRIDÉES.
mai , avant que les moissons ne soient encore couronnées
de leurs épis, on distingue, au milieu de la verdure des cé-
réales , des fleurs d'un rouge éclatant et disposées sur
deux séries presque parallèles. Ce sont des glaïeuls qui
naissent ainsi dans les champs et s'y perpétuent malgré les
labours qui viennent chaque année déranger leurs bulbes.
Ces derniers, déprimés, enveloppés d'un réseau fibreux,
périssent comme les tubercules des colchiques , après avoir
donné une tige florifère , mais un autre bulbe naît au-dessus
du premier, et des bulbilles naissent encore en abondance,
soit du bulbe lui-même, soit des radicules qui s'en échappent.
La tige est simple , munie de feuilles plissées, ensiformes et
engainantes , et les fleurs offrent un périgone à 6 divisions
irrégulièrement disposées. 11 semble que cette fleur ait deux
lèvres, une supérieure, l'autre inférieure. Les étamines sont
au nombre de 3 ; les anthères sont allongées. Le style se
divise en 3 stigmates dont les lames sont plissées en deux
jusqu'au moment de la fécondation ; alors elles se déploient
en cuillerons élégamment frangés sur les bords, et se déjet-
tent contre la lèvre supérieure, tandis que les anthères, ex-
troses,s'incHnent sur l'inférieure pour s'ouvrir. Chaque fleur
naît accompagnée de 2 bractées qui persistent pendant la
maturation, et le fruit est une capsule trigone , à trois loges,
renfermant un assez grand nombre de semences. — Il fleurit
en mai.
Nature du sol. — AUilude. — Il recherche les terrains
calcaires et marneux de la plaine.
Géographie, — Au sud , il vit en France , en Espagne,
en Algérie et aux Canaries. — Au nord, il reste dans le
centre de la France, et atteint Noirmoutiers. — A l'occi-
dent , il se trouve aussi en Portugal. — A l'orient, on le
cite en Italie , en Sicile , en Corse, en Dalmatie, en Croatie,
GLADiotrs. 539
en Grèce , en Turquie , en Tauride , dans le Caucase , en
Géorgie , dans le Taliisch.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Canaries 30° ) Ecart en latitude :
Nord, France 47 ' 17»
Occident, Canaries 18 0.| Ecart en longitude:
Orient, Talusch 47 E. i 65»
Carré d'expansion 1105
Gladiolus communis, Lin. — Ce glaïeul croît dans les
prairies et non dans les moissons, et ressemble beaucoup
au précédent. Sa tige est droite , cylindrique , et son bulbe
est entouré d'un tissu formant au sommet quelques mailles
étroites et allongées. Ses feuilles sont linéaires , aiguës; ses
lleurs sont disposées en épi unilatéral sur un pédoncule
flexueux. Les stigmates sont étroits, glabres dans leurs deux
tiers inférieurs, et s'élargissent en un limbe papillaire. La
capsule est 5 3 angles et contient des semences brunes et
bordées d'une large membrane. — Il lleurit en mai.
Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent et
reste ordinairement dans les plaines. Ledebour le cite à 800""
dans le Caucase.
Géographie. — Au sud, il croît en France, en Corse,
aux Baléares , à Madère. — Au nord , on le trouve en Alle-
magne , à Francfort , à Stettin , en Russie , en Lithuanic
et en Voihynie. — A l'occident, il est à Madère. — A
l'orient, on le trou\e en Italie, en Dalmatie, on Croatie,
en Hongrie, en Transylvanie, en Tauride, dans le Caucase,
en Géorgie , dans les Russics moyenne et australe.
540 IRIDÉES.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Madère 33® | Écart en latitude :
A^orrf, Lithuanie 55 i 22»
Occident , Madère 19 O. | Ecart en longitude :
Orient , Simbirsk 46 E. j 65°
Carré d'expansion 1430
G. IRIS , Lin.
Distribution géographique du genre. — Les iris, dont
on connaît environ 100 espèces, constituent un genre aux
fleurs éclatantes, que la nature a distribué principalement
en Europe et en Asie. — On en cite 40 dans cette dernière
partie du monde , et la majeure partie de ce contingent
végète dans les diverses parties de la Sibérie , en Dahurie,
à la Chine et au Japon. Quelques espèces sont réparties aux
Indes orientales et au Népaul , dans le Caucase, en Géorgie,
en Perse et en Orient. — L'Europe a 34 à 35 iris qui occu-
pent surtout ses parties australe et moyenne : l'Italie , l'Es-
pagne , le Portugal , la Grèce , Tîle de Crète , la Hongrie,
la Bohème , le centre de l'Allemagne et de la France et
même la Russie. — L'Amérique, quoique moins riche, en
possède aussi quelques espèces, 1 1 environ : de la Californie,
de la Géorgie , de la CaroUne , de la Virginie et même du
Canada. — On n'en connaît que 2 dans l'Amérique méri-
dionale ; elles sont du Brésil. — L'Afrique en a 11 , dont
5 du cap de Bonne-Espérance, 4 de la Mauritanie et 2 de
l'Egypte.
Iris GEUMANiCA , Lin. ~ C'est sur les rochers et sou-
IRIS. 541
vent sur les vieux murs que l'on rencontre cette espèce aux
larges fleurs. Ses rhizomes noueux , rameux et traçants la
réunissent en sociétés nombreuses , et végètent avec une
telle vigueur, que s'ils permettent à l'iris de déployer toutes
les richesses de son périgone, ils détournent à leur profit la
nourriture destinée à former ses graines, et la plante est
généralement stérile. Ses larges feuilles engaînées , ensi-
forraes et nervées , forment des touffes d'un vert glauque,
et dans le mois de mai on en voit sortir des tiges lisses et cy-
lindriques , un peu flexueuses , qui ne tardent pas à offrir
quelques fleurs. Celles-ci sont enveloppées dans des spathes
superposées, qui s'ouvrent par un de leurs côtés, et qui
laissent épanouir, pour quelques jours seulement, les brillants
tissus de leur corolle. La couleur varie du bleu pâle au viohît
foncé , et les 3 pétales extérieurs, réfléchis, sont munis de
belles séries de poils collecteurs orangés qui reçoivent le
pollen de 3 anthères extrorses. — Il fleurit en avril et en mai.
Nature du sol. — Aïlitude. — Cet iris recherche les
sols rocheux de la plaine , et ne s'élève pas dans les mon-
tagnes.
Géographie. — Au sud , il végète en France , en Es-
pagne, en Algérie et aux Canaries. — Au nord , il atteint
l'Allemagne méridionale , le nord de la France et même la
Lithuanie. — A l'occident, le Portugal et les Canaries.
— A l'orient, il est indiqué en Suisse, en Autriche, en
Itahe , en Sicile , en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie,
en Grèce, en Tauride, dans les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30° ) Ecart en latitude !
Nord , Lithuanie 54 ) 24"
542 1 RIDÉ ES.
Occident , Canaries 18 0. j Écart en longitude :
Orient, Tauride 34 E. j 52°
Carré d'expansion 1248
Iris olbiensis, lïénon. — Il croît en touffes très-serrées
sur les rochers; il enfonce ses rhizomes rameux dans leurs fis-
sures ou les laisse ramper à leur surface. Sa tige est droite,
très-ferme , un peu plus longue que les feuilles. Celles-ci
sont ensiformes et pointues. Les fleurs, au nombre de 1 ou 2,
jaunes , violettes et quelquefois blanches , sont portées sur
des pédoncules courts et fermes. Les stigmates sont beaucoup
plus courts que les divisions du périgone. La capsule est
grosse , ovoïde et trigone. — Il fleurit en avril.
Nature du soL — Allilude. — Nous ne le connaissons
que sur les terrains calcaires et rocheux de la plaine.
Géographie. — Il occupe une partie du midi de la France,
depuis Ilyères jusqu'à Anduze, c'est-à-dire une surface d'en-
viron 4 degrés.
Iris pseudo-Acorus , Lin. — Un des plus beaux spec-
tacles que nous présentent les campagnes est la vue d'un
lac azuré dont les eaux doucement agitées balancent les
fleurs du nénuphar et les feuilles flottantes des Potamogeion,
et dont les lames soulevées par le vent viennent expirer sur les
rives parmi les Typha aux lourdes massues , et les touffes
à' Iris aux larges fleurs soufrées. Cette dernière espèce est
en effet une de celles que l'on rencontre le plus souvent sur
le bord des ruisseaux, dans les prés humides et marécageux,
le long des rivières et des étangs. Ses puissants rhizomes
sont solidement implantés dans la vase ; ses feuilles ensi-
formes, emboîtées les unes dans les autres, se développent
activement dès les premiers jours du printemps , et bientôt
IRIS. 543
après, une tige verte et solide s'élève du milieu de ce feuil-
lage. Elle porte encore quelques feuilles demi-avortées ,
puis enfin les spatlies qui la terminent s'entr'ouvrent et les
fleurs s'en échappent. Elles développent leur périgone d'un
jaune pur, brillent quelques jours au-dessus des eaux, et
des capsules pesantes , exactement remplies par des graines
fauves et aplaties, se suspendent aux pédoncules qui main-
tenaient les fleurs dressées, s'inclinent peu à peu, finissent
par toucher la surface de l'eau , puis elles s'y plongent et y
disséminent leurs graines. — 11 fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — AUilude. — 11 est aquatique , indif-
férent, et vit en plaine ou sur les montagnes peu élevées.
En Auvergne il ne dépasse pas OOO'".
Géographie. — Au sud , ce bel iris croît en France, en
Espagne, en Algérie et à Madère. — Au nord, il est ré-
pandu dans toute l'Europe centrale , dans toute la Scandi-
navie, la Laponie exceptée, en Angleterre, en Irlande, dans
les archipels anglais et danois. — A l'occident , il est aussi
en Portugal. — A l'orient, il habite la Suisse, l'Italie, la
Sicile, la Dalmatie, la Hongrie, la Croatie , la Transylvanie,
la Grèce , la Turquie , le Caucase , la Géorgie , les llussies
septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural,
de l'Altaï et du Baïkal.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Madère 33° \ Ecart en latitude :
iV^orrf, Norvège 64 j 31°
Occident, Madère 19 0. ) Ecart en longitude :
Orient , Sibérie du Baïkal IIG E. j 135»
Carré d'expansion 4185
Iris fjetidissima , Lin. — On rencontre cet Iris dans
54i IRIDÉES.
les haies, dans les bosquets, au milieu des buissons. Il
forme des touffes d'un vert sombre, dont les feuilles sont
étroites, nervées, et exhalent une mauvaise odeur lors-
qu'on les froisse. Ses fleurs sont peu apparentes , d'un lilas
bleuâtre, sale et veiné. Ses graines, d'un beau rouge orangé,
persistent pendant tout l'hiver, fixée sa la capsule qui s'ouvre
en trois valves. Elles contribuent à orner les bosquets pen-
dant que la neige couvre encore la terre , et contraste par sa
blancheur avec leur éclat. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — II recherche les terrains
argileux et calcaires , mais ne les exige pas d'une manière
absolue. 11 reste en plaine ou sur les coteaux peu élevés,
excepté dans les contrées très-chaudes ; car M. Boissier le
cite à 1,000'» dans le midi de l'Espagne.
Géographie, — Au sud, il existe en France, en Espagne,
sur les collines de l'Algérie et aux Canaries. — Au nord,
il est rare en France , mais se retrouve dans l'ouest, en An-
gleterre et en Irlande. — A l'occident, il vit aussi en Por-
tugal. — A l'orient , il est en Italie, dans le Tyrol , en Si-
cile , en Hongrie , en Turquie et dans le Caucase.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30° [Écart en latitude :
Nord, Angleterre 55 ) 25"
Occident , Canaries 18 O. | Ecart en longitude ;
Orient, Caucase 46 E. j 64"
Carré d'expansion 1600
ÀiUARYLLIDÉES,
54o
FAMILLE DES AMARYLLIDEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie 0° à 10« 18°0. à 5« E. 0
Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1
Algérie 33 à 36 5 O. à 6 E. 1
Roy. de Grenade... 36 à 37 5 O. à 8 0. 1
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1
Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O. 1
Royaume de Naples. 38 à 42 11 E. à 16 E. 1
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1
Plateau central 44 à 47 0 à 2 E. 1
France 42 à 51 7 O. à 6 E. 1
Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1
Carpathes 49 à 50 19 E. à 22 E. 0
Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 O. 1
Russie moyenne..* 50 à 60 17 E. à 58 E. Q
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. a 29 E. 1
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. l
Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1
Norvège 58 a 71 2 E. à 10 E. 1
Russie septentrie. .. 60 à 66 19 E. à 57 E. 0
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 0
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 0
Europe entière 1
VIII 3."i
0
416
280
186
184
108
280
472
499
471
144
1113
365
0
678
0
586
433
675
600
612
0
0
0
141
546 AMARYLIDÉES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
> Latitude.
Irlande 51° a 55*»
Angleterre 50 à 58
Allemagne 45 à 55
Russie moyen ne.. . 50 à 60
Sibérie de l'Oural . 44 à 67
Sii)érie altaïque. . . 44 à 67
Sibérie du Baïcal . . 49 à 67
Dahurie 50 à 55
Sibérie orientale... 56 à 67
Sibérie arctique. . . 67 à 78
Kamtschatka 46 à 67
Pays des Tschukhis. » »
Iles de l'Océan or^ 51 à 67
Amérique russe.. . 54 à 72
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.dcGr'%rég.alp.etniv. 36»h37» 1500 à 3500 0 : 0
Roy.deGrenade,rég.niv.. 36 à 37 2500 à 3500 0 : 0
Pyrénées 42 à 43 500 à 2700 0 : 0
Pyrénées élevées 42 à 43 1500 à 2700 0 : 0
Pic du Midi de Bagnères... » » 0 : 0
Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 0 : 0
Plateau central, sommets.. 44 à 47 1500 à 1900 0 : 0
Alpes 45 à 46 500 à 2700 0 : 0
Alpes élevées. 45 à 46 1500 à 2700 0 : 0
Longitude.
7«0. à 13°
0.
1
. 322
1 0. à 7
0.
1
678
2 E. à 14
E.
1
365
17 E. à 58
E.
0 :
0
55 E. à 74
E.
0
0
66 E. à 97
E.
1
1200
93 E. à 116
E.
0
0
110 E. à 119
E.
0
0
111 E. àl63
E.
0
0
60 E. à 161
E.
0
0
148 E. à 170
E.
0
0
155 E. à 175
0.
0
0
170 E. à 130
0.
0
0
170 0 à 130
E.
0
0
PROPORTIONS RELATIVES. 547
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
Iles du Cap-Vert... . 12» à 14» 24^0.3 27°0. 0
Canaries 28 à 30 15 0. à 20 0. 1
Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 O. 0
Orcades 59 5 0. à 6 0. 0
Shetland 60 à 61 3 0. à 4 O. 0
Feroë 62 9 0. 0
Islande 64 à 66 16 0. à 27 0. 0
Mageroë . 71 24 E. 0
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0
lleMelville 76 114 O. 0
Ile J. Fernandez 33 à 40 S. 76 0. 0
Nouv. Zélande(nord). 35 à 42 S. 171 0. à 176 0. 0
0
833
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
Malouines ........ 52 S. 59 O. à 65 O. 0 ; 0
La famille des Amaryllidées a des représentants sur
toute la terre , mais ils sont évidemment plus abondants
dans l'hémisphère austral que dans l'hémisphère boréal.
— L'Europe n'en possède qu'un petit nombre , dont le
rapport au total de la végétation est de 1 : 141. Ce sont
les parties australes de ce continent qui en nourrissent la
plus grande partie, et le Portugal seul dépasse la moyenne
européenne. Cette moyenne est à peu près atteinte pour
la France, 1;144, mais les pays du nord en restent très-
éloignés. — La longitude n'a pas d'induence sur leur dis-
tribution , ou si elle en exerce une , c'est dans le sens de
leur diminution vers l'orient. — Les Amaryllidées dispa-
raissent totalement des montagnes, et des îles situées aune
latitude élevée.
548 AMARYLLlDÉESi
G. VARCISSnS, Lin.
Distribution géographique du genre. — Il est très-dif-
ficile de fixer le nombre des Narcissus. Leurs espèces sont
assez naal déterminées, et certaines formes, considérées par
quelques auteurs comme de simples variétés , sont pour
d'autres des types distincts. En supprimant ces variétés , et
quelques espèces cultivées dont on ne connaît pas l'origine,
il reste environ 56 espèces de ce genre. — Presque toutes ,
50 au moins , sont européennes et à peu près toutes de
l'Europe australe : de l'Espagne , du Portugal , des Pyré-
nées , de la Provence , de l'Italie , de la Sicile , de la Grèce,
de Chypre ; c'est à peine si 2 ou 3 de ces espèces arrivent
dans l'Europe centrale. — On connaît 4 narcisses dans le
nord de l'Afrique. — 2 en Orient.
Narcissus psecdo-Narcissus , Lin. — Il existe un cer-
tain nombre de plantes toujours prêtes à fleurir quand le
printemps arrive. Ce sont celles dont la végétation est au-
tomnale, qui préparent leur nourriture et leurs bourgeons
pendant que les feuilles des arbres se détachent , et qui , en-
foncées plus ou moins profondément dans la terre , s'ac-
croissent et se nourrissent à l'époque où les végétaux aériens
entrent dans la plus complète inaction. Alors les bulbes de
ces plantes émettent leurs racines , et déjà dans leur centre
de nouveaux bourgeons se préparent pour remplacer celui
qui va fructifier et périr. Les bois et les pacages se couvrent
de bonne heure des grandes fleurs de ce narcisse. Il y vit en
société , souvent uni à VEndymion nutans , ou au Scilla
Lilio-Hyacinlhus , au Luzula pilosa et au Viola odorata.
NARCISSUS. 549
Son périgone est d'un jaune soufré , et sa grande couronne,
à bords ondulés, est du jaune orangé le plus beau et le plus
pur. Ce large godet abrite les étamines et le pistil, et la fé-
condation s'opère comme dans l'espèce suivante. — Il fleurit
depuis le commencement d'avril jusqu'à la fm de juillet et
même d'août, selon les altitudes.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les sols sili-
ceux , détritiques et volcaniques. Nous le trouvons en plaine
et sur le sommet de nos plus hautes montagnes jusqu'à
1,850'°.
Géographie. — Au sud, il existe en France, en Espa-
gne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au nord , il est
commun dans toute l'Europe centrale, et il arrive en Dane-
raarck , en Gotliie , et même en Norvège et en Suède ; il est
aussi en Angleterre et en Irlande. — A l'occident , il vit en
Portugal. — A l'orient , il habite la Suisse , la Dalmatie , la
Croatie , la Hongrie , la Transylvanie et le Caucase.
Limites d'extension de Vespèce,
Sud, Sicile 38° ) Ecart en latitude :
Nord , Norvège 60 ! 22°
Occident, Irlande 12 0. 1 Ecart en longitude :
Orient , Caucase. 46 E. j 58^*
Carré d'expansion 1276
Narcisses poeticcs , Lin. — Quand les prairies se cou-
vrent de fleurs et nous annoncent la plus belle saison de
l'année, le narcisse abandonne au zéphir les doux parfums
qui s'échappent de son périgone d'un beau blanc. Il se mon-
tre en abondance , en société nombreuse , à côté des TroUius
aux fleurs jaunes et globuleuses, près du Géranium sylvati-
550 AMARYLLIDÉES.
cum à l'élégant corymbe , mêlé au Daclylis glomerata , h
VAvena satîva,ai\i Lychnis flos-cucuU , et à ces brillantes
Orchidées qui viennent partager avec lui le sol humide et à
demi-tourbeux des prairies. — Le bulbe de cette espèce est
.ovale et allongé; il produit dès l'automne des racines fi-
breuses et abondantes , et sa végétation commence ; mais
aussitôt que les gelées de l'hiver viennent à cesser , ses
feuilles, au nombre de 3 à 4, d'un vert glauque et allongées,
montrent leur pointe au sommet d'une enveloppe membra-
neuse. Elles se développent, et, en même temps, une
hampe fistuleuse et striée s'élève , terminée par une spathe
monophylle , qui s'ouvre par le côté et laisse sortir la fleur.
Celle-ci s'incline, par la torsion de sa hampe, du côté où elle
peut recevoir le plus de lumière ; son périgone s'étale et laisse
voir un élégant godet d'un jaune verdètre,que relève un liséré
rouge et ondulé. Les 6 étamines, insérées sur 2 rangs, font à
peine saillie au dehors du tube de la corolle, et les 3 stigma-
tes en sont trop rapprochés pour que la fécondation ne soit
pas assurée; aussi l'ovaire grossit, se penche vers la terre,
et se transforme en une capsule à 3 loges et à 3 valves , ren-
fermant des graines noires , brillantes et globuleuses. — Il
fleurit depuis la fin d'avril jusqu'à la fin de juin , selon l'al-
titude.
Nature du sol. -- Altitude. — Nous trouvons ce nar-
cisse sur les terrains siliceux , volcaniques et détritiques de
la plaine et des montagnes, jusqu'à l'altitude de 1,200™.
Géographie, — Au sud, il croît en France , dans le midi
de l'Italie , en Grèce sur l'Hélicon. — Au nord , il atteint
la Belgique , la Bavière. — A l'occident , il reste en France.
— A l'orient, on le trouve en Dalmatie , en Croatie, en
Hongrie, en Transylvanie et en Turquie.
GALANTHCS. 551
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Grèce 38° 1 Ecart en latitude :
iVort/, Belgique 50 12«
Occident , France 4 O. | Écart en longitude :
Orient, Turquie 24 E.i 28°
Carré d'expansion 336
Narcissus JCNCiFOLirs, Req. — Cette espèce habite les
lieux secs et escarpés , les rochers dans lesquels l'eau a
creusé des cavités où la terre végétale s'est rassemblée. Ses
bulbes sont bruns et ovales ; ses feuilles, allongées et cylin-
driques, ne sont pas enveloppées d'une membrane transpa-
rente comme celle des espèces précédentes. La fleur est
aussi solitaire, d'un beau jaune, et légèrement penchée. —
Il fleurit en avril.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
calcaires et rocailleux de la plaine et des montagnes peu
élevées.
Géographie. — On ne connaît encore cette plante que
dans le midi de la France , en Espagne et en Portugal.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Espagne 40° ) Écart en latitude :
Nord , France 44 ^ 4°
Occident , Portugal 10 O. I Écart en longitude:
Orient , France 2 E. I 12°
Carré d'expansion 48
G. GALANTHUS, Lin.
On ne connaît que 2 espèces de ce genre, dont une habite
le centre de l'Europe et l'autre la Tauride.
552 AMAilYLLIDÉES.
Galanthus nivalis, Lin. — Charmante messagère des
beaux jours , cette espèce les précède et ne les attend
pas. Ses bulbes , enfouis sous le sol et groupés par petites
touffes , sont disposés pendant tout l'hiver à profiter
des premières éclaircies. Dès l'automne , des radicules
blanches sortent de la base de ces bulbes , et sous la
neige , qui dans le mois de février recouvre la terre , deux
feuilles, entourées d'une spathe transparente, renfermant
le bouton entre leurs deux faces intérieures , arrivent au
niveau du sol , et attendent patiemment que la tempéra-
ture s'élève ; alors la hampe se développe pendant que les
feuilles s'allongent ; le bouton , d'abord dressé , entouré
d'une spathe hermétiquement fermée, sort de sa prison pro-
tectrice , porté sur un pédoncule flexible , qui s'incline et
suspend la fleur. Elle ouvre les 3 blanches divisions de son
périgone et laisse voir les 3 intérieures, blanches et striées
de vert, et ses 6 étamines orangées. Après la fécondation,
Tovaire, globuleux, grossit, la spathe se détache, et le fruit
«'inclinant successivement à mesure que sa pesanteur aug-
mente , achève de mûrir sur le sol et s'ouvre en 3 valves
pour répandre ses graines.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vé-
gète en plaine et dans les montagnes. Nous le trouvons en
Auvergne jusqu'à 1 ,000"" d'altitude.
Géographie. — Au sud , il existe en France , dans les
Pyrénées , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au
nord , il vit disséminé dans l'Europe centrale , jusque dans
le Danemarck , la Gothie , la Norvège et la Suède. Il est
aussi en Irlande où il a sa limite occidentale. — A l'o-
rient , il habite la Suisse, la Dalmatie , la Croatie , la Tran-
sylvanie , le Péloponè^e , la Turquie , la Volhynie , la Po-
dohe et la Géorgie.
ASPARAGINÉES. 553
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Sicile. 38° ] Ecart en latitude :
Nord , Norvège 59 i 21»
Occident, Irlande 11 O. ) Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. ) 58°
Carré d'expansion 1218
FAMILLE DES ASPARAGIIVEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude.
Nigritie O^à lO»
Abyssinie 10 à 16
Algérie 33 à 36
Roy. de Grenade. . . 36 à 37
Sicile 37 à 38
Portugal 37 à 42
Royaume de Naples. 38 & 42
Caucase 40 à 44
Tauride 43 à 46
Plateau central .... 44 à 47
France 42 à 51
Russie méridionale.. 47 à 50
Allemagne 45 à 55
Carpatlies 49 à 50
Angleterre 50 à 58
Russie moyenne ... 50 à 60
Scandinavie entière. 55 à 71
Long
'tude.
18° 0.
à 5°E.
0
0
32 E.
à 41 E.
333
5 0.
à 6 E.
210
5 0.
à 8 0.
372
10 E.
à 13 E.
199
9 0.
à 11 0.
190
11 E.
à 16 E.
205
35 E.
à 48 E.
184
31 E.
à 34 E.
149
0
à 2 E.
157
7 0.
à 6 E.
252
22 E.
à 49 E.
202
2 E.
à 14 E.
236
19 E.
à 22 E.
152
1 0.
à 7 0.
193
17 E.
à 58 E.
242
3 E.
à 29 E.
251
554 ASPARAGINÉES.
Latitude. Longitude.
Danemarck 52 à 57» 7» E. à 12» E. 1
Golhie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55«à 69 10 E. à 22 E. 1
Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1
Russie seplentr"^. . . 60 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1
Europe entière. 1
186
194
165
175
173
189
178
374
Tableau des 'proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude. Longitude.
Irlande 5l»à 55» 7»0. à 13«0. 1 : 971
Angleterre 50 à 58 1 O à 7 0. 1 : 193
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1 : 236
Russie moyenne . 50 à 60 17 E. à 58 E. 1 : 242
Sibérie de rOural. 44 à 67 55 E. à 74 E. 1 : 163
Sibérie altaïque. . 44 à 67 66 E. à 97 E. 1 : 217
Sibérie du Baïkal. 49 à 67 93 E. àl16 E. 1 : 161
Dahurie 50 à 55 110 E. à 119 E. 1 : 112
Sibérie orientale. 56 à 67 111 E. à 163 E. 1 : 142
Sibérie arctique.. 67 à 78 60 E. à 161 E. 0 : 0
Kamtscbatka.... 46 à 67 148 E. à 170 E. 1 : 113
Pays des Tscbukbis. w 155 E. à 175 0. 0 : 0
IlesderOcéanor='\ 51 h 67 170 E. à 130 O. 1 : 124
Amérique russe.. 54 à 72 170 0. à 130 E. 1 : 98
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude. Altitude en mètres.
Roy.deGr%rég.alp.etniv. 36«à 37o 1500 à 3500 0
Roy.deGrenade,rég.niv. 36 à 37 2500 à 3500 0
Pyrénées 42 à 43 500 a 2700 1
0
0
162
PROPORTIONS RELATIVES. 555
Latitude. Altitude en mètres.
Pyrénées élevées 42° à 43" 1500 à 2700 0 : 0
Pic du Midi de Bagnèies. . » » 0 : 0
Plat, central, rég.montagn. 44 à 47 500 à 1900 J : 83
Plateau central, sommets. 44 à 47 1500 à 1900 0: 0
Alpes 45 à 46 500 à 2700 1 : 174
Alpes élevées 45 à 46 1500 à 2700 0 : 0
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
Iles du Cap- Vert. . 12«à 14<* 24<'0. à 27oO. 0
Canaries 28 à 30 15 O. à 20 O. 1
Hébrides 57 à 58 8 O. à 10 O. 0
Orcades 59 5 0. à 6 0. 0
Shetland 60 à 61 3 0. à 4 O. 0
Feroë 62 9 O. 0
Islande 64 à 66 16 O. à 27 O. 0
Mageroë 71 24 E. 0
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0
lie Melville 76 114 0. 0
lie J. Fernandez.. 33 à 40S. 76 0. 0
Nouv. Zé lande (nord). .35 à 42S. 171 0. à 176 O. 1
Malouines 52 S. 59 0. à 65 O. 0
0
100
0
0
0
0
0
0
0
0
0
308
0
Les Asparaginées ou Smilacinées constituent un groupe
nombreux , dont les espèces sont très-dispersées , mais dont
la plus grande partie habite le Nouveau-Monde et surtout
l'Amérique boréale. Une autre partie de cette famille végète
dans rinde tropicale et en Australie. Enfin une portion se
trouve en Europe et dans l'Asie boréale. — Les Asparagi-
nées européennes ne sont pas très-nombreuses , car les flores
les plus riches n'en mentionnent pas plus de 16 à 18 , et la
proportion pour l'Europe entière n'est que 1 : 374. Quel-
556 ASPARAGINÉES.
ques-unes de ces espèces sont si généralement répandues ,
que toutes les flores locales présentent une proportion plus
grande que la moyenne , mais il n'y a du reste rien de cons-
tant dans la graduation de ces proportions du sud au nord ,
car nous trouvons 1^199 en Sicile, et 1/178 en Laponie.
— Dans le sens des longitudes on remarque une progression
irrégulière mais constante vers l'orient , à tel point , que
l'Irlande n'a que 1/971 , c'est-à-dire une seule Asparaginée,
et l'Amérique russe en possède 1/98. — Dans les monta-
gnes , les zones moyennes conservent leur proportion , mais
les zones élevées sont dépourvues d'Asparaginées. — Les îles
se comportent comme les zones élevées des montagnes.
G. ASPARAGUS , Lin.
Distribution géographique du genre. — Les Asparagus
forment un type tout particulier , qui appartient presque en
entier à l'ancien continent. On en connaît 55 espèces , dont
30 sont africaines, et presque toutes du cap de Bonne-Es-
pérance. En effet, 20 font partie de la curieuse végétation
de la pointe australe de l'Afrique; 5 vivent aux Canaries,
et les autres à Madère , à l'île Maurice, à l'île de France et
en Barbarie. — 15 espèces sont asiatiques : des Indes orien-
tales , de la Sibérie , de la Chine , du Japon , de la Dahurie
et de l'Arabie. — L'Europe n'en a que 8, des bords de la
Méditerranée , de la Tauride , de l'Italie et de la Provence.
— 2 seulement sont citées dans toute l'Océanie, 1 à Timor,
1 à la Nouvelle-Hollande.
Asparagus officinalis, Lin. — Il est dispersé dans les
buissons , sur le sable des rivières, presque toujours solitaire.
Ses racines, ou plutôt ses tiges souterraines, consistent dans
ASPARAGUS. 557
une souche ou une sorte de plateau , qui chaque année
donne de jeunes pousses de son centre et émet également
de nouvelles racines qui remplacent celles de l'année précé-
dente. Les bourgeons , recouverts d'écaillés , et toujours vo-
lumineux, sortent de terre au printemps; ils grandissent
très-rapidement, et bientôt on remarque une lige élancée ,
d'oii s'échappent de nombreux rameaux, minces , étages et
garnis de feuilles linéaires , qui donnent à la plante une ex-
trême légèreté. De petites fleurs, verdâtres et portées sur un
pédoncule incliné , naissent solitaires , mais rapprochées 2
ou 3 ensemble à l'aisselle des feuilles. Elles sont dioïques ;
les mâles se désarticulent et tombent; les femelles donnent
naissance à des baies arrondies , vertes d'abord , mais bien-
tôt d'un rouge vif, dont la nuance contraste avec le beau
vert du feuiUage. — Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
siliceux et sablonneux des plaines.
Géographie. — Au sud , la France , l'Espagne , les Ba-
léares , l'Algérie et Madère. — Au nord , toute l'Europe
centrale, le Danemarck, la Gothie, la Norvège australe et
l'Angleterre. — A l'occident, l'Espagne et Madère. — A
l'orient , la Suisse , l'Italie , la Sicile , la Dalmatie , la Croa-
tie, la Hongrie , la Transylvanie, la Turquie , la Grèce , la
Tauride, le Caucase, la Géorgie, les Russies moyenne et
australe, les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Madère 33° j Ecart en latitudf :
Nord , Norvège 60 i 27°
Occident, Madère 19 0. | Ecart en longitude ;
Onmi, Sibérie de l'Altaï 97 E. j 116°
Carré d'expansion 3132
558 ASPARAGINÉES.
AsPARAGCS TENUiFOLius , Lam. — On le rencontre dans
les lieux incultes , sur les coteaux pierreux oii il vit ordinai-
rement solitaire. Sa souche ressemble à celle de la précédente
et donne également naissance à des turions écailleux qui se
développent très-rapidement. Ses feuilles , aciculaires , sont
disposées par petits faisceaux de 15 à 20 , et situées à !a fois
sur la tige et les rameaux. Les fleurs sont verdatres, ordi-
nairement solitaires et hermaphrodites; elles produisent des
baies d'un rouge pâle. — 11 fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Terrains calcaires et
marneux de la plaine.
Géographie. — Au sud , cet Asparagus vit en France,
dans le midi de l'itahe et en Sicile. — Au nord, il est rare ,
et atteint le Tyrolet la Podolie. — A l'occident, il reste en
France. — A l'orient, il croît en Dalmatie, en Croatie, en
Hongrie , en Transylvanie et en Podolie.
Limites d^extension de Vespece.
Sud , Sicile 38° ^ Écart en latitude :
Nord , Podolie. 49 j 11«
Occident , France 0 ) Ecart en longitude :
Orient , Podolie 26 E. ( 26«
Carré d'expansion 286
Asparagus acutifolius, Lin. — Cette plante se pré-
sente communément au milieu des buissons , dans les Heux
pierreux et arides , où elle enfonce ses souches puissantes et
vigoureuses. Ses tiges sont munies de petites feuiUes courtes
et linéaires, et ses fleurs, dioïques , ne diffèrent en rien
de celles des autres espèces. Chaque année il sort delà sou-
che souterraine de nouvelles tiges , qui doivent porter des
STREPTOPUS. 559
fleurs, et les anciennes n'en continuent pas moins d'exister
pendant longtemps , mais sans fructifier de nouveau. Il cons-
titue un arbrisseau branchu , à feuilles piquantes , vertes ,
nombreuses, et réunies en faisceaux très-rapprochés. Le»
fleurs sont solitaires , d'un blanc jaunâtre , et portées sur de
courts pédoncules. — II fleurit en août.
Nature du sol. — Altitude. — Il végète sur les terrains
calcaires et marneux de la plaine. De Candolle le cite à
900°^dansleRoussinon.
Géographie. — Au sud, on le trouve dans le midi de la
France, en Espagne, en Corse, aux Baléares, dans les
champs et sur les collines de la Barbarie. — Au nord , il
atteint le Tyrol et la Carniole. — A l'occident, il est en
Portugal. — A l'orient, il existe en Italie, en Sicile, en
Dalmatie , en Croatie , en Grèce , en Turquie et dans l'Asie
mineure.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Barbarie S.")** 1 Ecart en longitude :
iVord, Tyrol 48 i 13»
Occident, Portugal 11 O. j Ecart en latitude :
Orient , Asie mineure 33 E. j 45»
Carré d'expansion 585
G. STBEFTOPUS, Mich.
On n'en connaît que 5 espèces. 3 sont de l'Amérique du
nord, et, sur ces 3, une espèce parvient en Europe. — Les
2 autres sont asiatiques, des Indes orientales et du Népaul.
Streptopus AMPLEXiFOLius , DC. — Quoique cette es-
pèce n'offre rien d'éclatant , c'est une de ces plantes que les
560 ASPARAGIISÉES.
botanistes rencontrent avec le plus de plaisir et qui leur
montre ce vert tendre , ces tissus délicats qui appartiennent
aux espèces qui fuient le grand soleil et vont demander pro-
tection aux arbres des forêts. C'est sous la couche épaisse
de leurs feuilles décomposées, et parfois au milieu des dé-
bris de roches amoncelées, que ceStreptopus ramifie ses rhi-
zomes. Ces derniers donnent naissance à des tiges simples ou
rameuses , noueuses et fléchies alternativement de droite à
gauche et de gauche à droite. A chaque inflexion naît une
feuille ovale , arrondie , alterne , dilatée à sa base et embras-
sant la tige par deux oreillettes arrondies. De l'aisselle de
ces feuilles sortent des pédoncules solitaires et allongés,
coudés et presque divisés en deux , mais ne portant qu'une
seule fleur qui , suspendue comme celle des Polygonalum ,
vient s'ouvrir sous les feuilles. Elle est blanchâtre , à 6 di-
visions dont 3 externes , creusées à leur base de fossettes
nectarifères, et 3 intérieures, marquées de sillons qui sécrè-
tent aussi de l'humeur miellée. Les anthères, au nombre de
6 , portées sur de courts filets, s'ouvrent en dehors, et le
stigmate , en forme de tube et bordé de papilles , semble ne
pouvoir être facilement imprégné sans le concours des insec-
tes. Ceux-ci , à ce qu'il paraît , ne lui font pas défaut , car
la plupart des fleurs sont fécondes, et dans le mois de juillet
cette espèce s'est embellie par la présence de baies ovales,
luisantes et toujours suspendues, d'un rouge éclatant et
contenant 3 loges à 2 graines chacune. — Cette plante vit
assez dispersée. Nous l'avons trouvée associée à VÂrabis ce-
bennensis , au Ranunculus platanifoHus , au Bosa aJpina,
au Saxifraga rolundifolia, etc., presque toujours au pied
de VAbies pectinala. — Elle fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Nous ne la connaissons
que sur terrains primitifs et volcaniques, siliceux et rocail-
PARIS. 561
leux, et toujours dans les montagnes entre 1 ,000 et 1 ,500™
d'altitude. Wahlenberg l'indique aussi dans les forêts de
sapins vers 1,600".
Géographie. — Au sud , on le trouve en France , dans
les Pyrénées et dans le midi de l'Italie. — Au nord , il vé-
gète dans les Alpes allemandes. — A l'occident, il est au
Groenland , à Terre-Neuve , oii il remplace avec le S. roseus
notre Convallaria Polygonatum. — A l'orient, il existe
en Suisse, en Croatie, en Transylvanie, au Kamtschatka
et aux îles Aléoutiennes. C'est une des plantes les plus dis-
séminées que l'on connaisse.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 40 j Ecart en latitude :
Nord, Groenland 60 j 20°
Occident , Groenland 55 0. | Ecart en longitude :
Orient , Aléoutiennes 180 E. j 235«
Carré d'expansion 4700
G . PARIS , Lin.
On ne connaît encore que 6 espèces de ce genre singu-
lier. 5 sont disséminées en Asie : en Sibérie , au Népaul,
au Caucase et en Arménie. — Une seule est européenne.
Paris quadrifolia , Lin. — Quel est celui qui, dans ses
promenades solitaires au milieu des forêts, n'a pas été
frappé de l'originalité de cette espèce ? Sans couleur et sans
éclat elle attire l'attention et se distingue parmi VAsperula
odorata , \e Monotropa llypopitys ^ VAllium ursinum, le
Galeobdulon hiteiim et les autres plantes némorales dont elle
est entourée. Son rhizome trace et s'avance sous le sol de la
VIII 36
562 ASPARAGINÉES.
forêt , et dès le printemps son extrémité sort de terre ,
traçant encore et protégée par une simple écaille. Alors la
tige se montre et porte au sommet un cornet de 4 feuilles
enroulées, tandis qu'à sa base un jeune bourgeon solitaire
paraît inactif et attend l'année suivante pour se réveiller
et grandir. Quand ses 4 feuilles (quelquefois 5) ovales,
pointues , larges et veinées , se sont tout-à-fait épanouies ,
elles laissent apercevoir , au milieu d'elles , un bouton soli-
taire qui s'ouvre régulièrement en 8 parties, dont 4 plus
grandes et calicinales , 4 plus étroites et intérieures ; 8 éta-
mines à anthères sagittées accompagnent ce périgone ; elles
se redressent , se retournent et viennent placer leur pollen
en face des 4 stigmates papillaires que supporte un ovaire à
4 loges. Cet ovaire grossit , il devient une baie noire que les
divisions du périgone accompagnent souvent, et chacune de
ses loges renferme 6 à 8 graines. — Elle fleurit en mai et
en juin.
Nature du sol. — Altitude. — La parisette est indiffé-
rente a la nature chimique du sol, mais elle recherche les
terrains détritiques des plaines et des montagnes. Nous la
trouvons encore en Auvergne à 1 ,000™ d'élévation. Wahlen-
berg dit que dans la Suisse septentrionale elle vitdans les heux
ombragés à la base des montagnes, et qu'elle atteint à peine
la limite du hêtre.
Géographie. — Au sud , elle vit dans les Pyrénées fran-
çaises et espagnoles et dans le midi de l'Italie. — Au nord,
elle est commune dans toute l'Europe centrale, et se trouve
dans toute la Scandinavie jusque dans la Laponie, dans
les bois bien fournis de terreau. Elle est citée en fleur à Uléa-
borg le 30 juillet 1795, et le 12 juillet 1797 (Acerbi).
Elle est aussi en Angleterre , en Irlande et dans le midi de
l'Islande, où elle est rare et oii elle trouve sa limite occi-
CONVALLARIA. 563
dentale. — A l'orient , elle habite la Suisse , la Dalmatie ,
la Hongrie , la Croatie , la Transylvanie , la Turquie , le
Caucase, la Géorgie, toutes les Russies, les Sibéries de
l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Royaume de Naples 40» | Écart en latitude î
Nord, Altenfiord 70 i 30«
Occident, Islande . . 26 0. ) Ecart en longitude :
Omn^, Sibérie al laïque 97 E. ) 123®
Carré d'expansion 3690
6. COXaTAIiLABIA , Lin.
Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au
nombre de 26 environ , sont très-dispersées : 1 1 sont asia-
tiques et vivent aux Indes orientales et au Népaul , en Si-
bérie , au Japon , dans le Caucase et en Orient. — L'Eu-
rope en a 7 espèces , dont 1 ou 2 méridionales , les autres
du centre ou du nord. — 6 habitent l'Amérique du nord et
principalement les Etats-Unis où elles sont parallèles aux
nôtres. — 2 seulement sont connues dans l'Amérique du
sud , toutes deux du Rrésil.
CoNVALLARiA VEUTiciLLATA , Lin. — On voit daus les
bois élevés et sur les pentes herbeuses des montagnes cet
élégant muguet dont les tiges, munies de feuilles glauques,
étagées et verticillées , rappellent un peu les formes des
Equisétacées. Ses racines sont traçantes, et ses fleurs, sus-
pendues sur des pédoncules qui naissent entre les feuilles ,
564 ASPARAGLNÉES.
restent cachées sous le feuillage. Ses fleurs, cylindriques et
verdâtres, ont un périgone à 6 divisions , dont 3 extérieures
et 3 intérieures, toutes garnies intérieurement au sommet
de petits amas de poils blanchâtres et feutres. Les 6 éta-
mines sont serrées contre le pistil, et quoique la féconda-
tion semble assurée , il arrive souvent que les fruits avortent
et que les fleurs ne sont remplacées que par un petit nom-
bre de baies rouges, suspendues comme elles. — Il fleurit
en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — ïl préfère les terrains
primitifs et volcaniques , schisteux , siliceux et détritiques. Il
vit dans les montagnes et atteint, en Auvergne, 1,600™.
Ledebour le cite dans le Caucase à 1,400™. Aux Loffoden,
il monte encore à 360™ , selon Lessing.
Géographie . — Au sud, il habite la France, les Pyrénées,
le nord de l'Espagne et le midi de l'Italie. • — Au nord, il
vit très-disséminé dans l'Europe centrale , dans la Scandi-
navie , et il arrive en Laponie. On le trouve, dit Wahlen-
berg, dans les lieux très-ombragés et dans les vallées étroites,
au pied des hautes montagnes du Nortland. Il est disséminé,
mais abondant. On le rencontre aussi, mais plus rarement,
dans le Finmarck. Cette plante, méridionale pour la Laponie,
reste confinée dans les vallées les plus sauvages , d'un accès
presqu'impossible aux botanistes, et qui sont seulement fré-
quentées par les ours. — A l'occident, il est en Angleterre.
— A l'orient , on le rencontre en Suisse, en Croatie, en
Hongrie, en Transylvanie, en Turquie, en Tauride , dans
le Caucase , en Géorgie , dans les Russies septentrionale et
moyenne , dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï. Est-ce
bien la môme plante que cite Pallas sur les rochers de Kiatka
enDahurieJt. 4, p. 379)?
CONVALLARIA. 565
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Midi de l'Italie 39° | Ecart en latitude :
Nord , lies Loffoden 68 j 29°
Occident, Angleterre 6 O.) Ecart en longitude :
Orient , Sibérie altaïque. ...... 97 E. ) 103°
Carré d'expansion 2987
CoxvALLARiA PoLYGONATrM , Lin. — A cctte brillante
époque de l'année oii les primevères et les violettes ornent
et parfument la lisière des bois , on voit sortir sur le sol
ameubli des forêts déjeunes pousses glauques et enroulées
qui partent d'un rhizome souterrain , et qui plus tard lui
laisseront une cicatrice comme trace de leur naissance. Ce
sont les bourgeons du C. Polygonatum. Bientôt ces feuilles
ovales, arrondies et nervées, s'étalent en restant sessiles
et fixées sur la tige parleurbase élargie en anneau. Elles sont
glauques et régulièrement alternes sur une tige gracieuse-
ment inclinée. Ces feuilles offrent à la lumière leuf face su-
périeure,et cachent des fleurs, souvent solitaires, qui sortent
de l'aisselle des feuilles à mesure que celles-ci se déroulent
du bas en haut de la tige. Ces fleurs , assez grandes et
suspendues, sont d'un vert jaunâtre et persistent longtemps.
Elles sont remplacées par des baies d'un bleu foncé. —
Celte espèce vit solitaire* ses individus sont rarement rap-
prochés , mais elle admet près d'elle une foule de plantes
iiémoralesqui recherchent aussi la lumière diffuse des forêts.
— Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — II est indifférent à la na-
ture chimique des terrains , mais il recherche les sols détri-
tiques et ameublis. On le trouve en plaine et dans les mon-
tagnes. Nous le rencontrons, en Auvergne comme en Suisse,
566 ASPARAGINÉES.
jusqu'à la limite des hêtres. M. Boissier le cite dans le midi
de l'Espagne vers 1,600™. Ledebour l'indique entre 200
et 1,000™ dans le Caucase.
Géographie. — Au sud , il vit en France et en Espagne.
— Au nord, il existe dans toute l'Europe centrale, dans
toute la Scandinavie, la Laponie exceptée, et en Angle-
terre.— A l'occident, il est aussi en Portugal. — A l'orient,
on le rencontre en Suisse, en Italie; il est remplacé en Sicile
par le C. Broteri , Guss. ; il est indiqué en Dalmatie , en
Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Grèce, en Tur-
quie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie, dans les
Russies septentrionale, moyenne et australe , dans les Sibé-
ries de l'Oural , de l'Altaï, du Baïkal, et dans la Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Espagne 36<» | Ecart en latitude :
iVord, Norvège 63 1 27»
Occident, Portugal 10 0. | Ecart en longitude :
Onew^, Sibérie orientale 163 E.) 173"
Carré d'expansion 467 1
CoNVALLARiA MULTiFLORA , Lin. — Cette plante, bien
voisine de la précédente, croît aussi dans les mêmes lieux.
Elles s'élève davantage, elle est plus glauque; ses feuilles
sont plus nombreuses, encore plus régulièrement disposées.
Sa tige forme un arc plus courbé à son sommet. Ses fleurs,
suspendues, naissent plusieurs ensemble à l'aisselle des
feuilles. Elles sont plus petites et plus vertes que dans l'es-
pèce précédente. Une partie des fleurs avorte et tombe , et
les fruits sont des baies rouges et suspendues. — Elle fleurit
en mai et en juin.
CONVALLARIA. 567
Nature du sol. — AUitude. — Elle est indifférente à
la nature du terrain , et vit sur le sol détritique des plaines
et des montagnes peu élevées.
Géographie. — Au sud, elle croît en France et dans le
midi de l'Italie. — Au nord , on la trouve dans toute l'Eu-
rope centrale , en Danemarck, en Gothie , dans la Norvège,
la Suède et la Finlande australes , ainsi qu'en Angleterre.
— A l'occident, on la cite dans l'Amérique du nord , du
Canada au Saskatchawan. — A l'orient, elle habite la Suisse,
la Dalraatie, la Hongrie , la Croatie, la Transylvanie, la
Turquie , la Tauride , le Caucase , la Géorgie , les Russies
septentrionale, moyenne et australe, les Sibéries de l'Oural,
de l'Altaï, du Baïkal , et la Dahurie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Midi de l'Italie 40» | Ecart en latitude :
iVurrf, Norvège 62 j 22«
Occident, Amérique 80 0. | Ecart en longitude :
Orient, Dahurie 119 E. j 199«
Carré d'expansion 4378
CoNVALLARiA MAiALis, Lin. — Quand le souffle du prin-
temps a ramené la fraîche verdure des forêts, et que les oi-
seaux chanteurs ont repris possession de leurs bosquets , la
nature achève son œuvre de magnificence en faisant éclore
le muguet , parfum délicieux que la brise enlève et qu'elle
transporte en ondes invisibles pour annoncer partout la vic-
toire des beaux jours sur la saison des frimas. Alors tout
s'anime dans la forêt , et les corolles transparentes du mu-
guet deviennent le signal de la vie , le réveil de tous les
germes engourdis. C'est en effet dans les bois que cette
plante a fixé son séjour. Ses tiges souterraines et ses racines
568 ASPARAGINÉES.
souvent verttcillées s'étendent et se ramifient dans la couche
d'humus que les siècles ont accumulé. Le sommet de cha-
cune de ces branches souterraines se termine par deux feuil-
les emboîtées. L'extérieure a un pétiole demi-cylindrique
où s'engaîne celui de la feuille intérieure, et déjà, à la base
de ces deux feuilles, existe le bourgeon qui prépare ses or-
ganes pour paraître l'année suivante. La hampe, qui porte
les fleurs et qui naît séparée et en dehors des feuilles, est
demi-cylindrique; elle s'allonge pendant que ses deux belles
feuilles ovales se déroulent, et enfin chaque fleur, en grelot
translucide, accompagnée d'une petite écaille, s'ouvre penchée
vers la terre. Les 6 anthères sont serrées près du stigmate ,
la fécondation s'opère ; ensuite les feuilles s'agrandissent
encore , et quelques baies rouges , à 2 ou 3 graines , nous
annoncent que tout passe avec le temps , le parfum , le prin-
temps et son gracieux cortège.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent à la na-
ture du sous-sol , et vit sur le terrain détritique des forêts.
Il recherche les coteaux et les montagnes peu élevées. Nous
le trouvons en Auvergne jusqu'à 1,400"". Ledebour l'in-
dique dans le Caucase entre 600 et 800™. Wahlenberg le
cite dans la Suisse septentrionale, dans les forêts sèches des
vallées des montagnes, jusqu'à la limite supérieure du hêtre,
et jamais au-dessus.
Géographie. — Au sud , le muguet croît en France , en
Espagne et dans le midi de l'Italie. — Au nord, il vé-
gète dans les bois de l'Europe centrale et dans toute la
Scandinavie , ainsi qu'en Angleterre; « en Laponie,dit
Wahlenberg , on le rencontre sur les pentes méridionales
des montagnes où il est rare , et toujours placé sur le bord
des eaux et dans les îles basses des rivières. C'est en s'a-
brilant ainsi sur le bord des fleuves, dont le courant rapide
MAIANTHEMUM. 569
et les eaux abondantes impriment à l'atmosphère ambiante
un mouvement continuel , que cette espèce parvient à se
maintenir sous un climat trop froid pour elle. » — A l'occi-
dent, il habite le Portugal. — A l'orient, on le trouve en
Suisse, en Croatie, en Hongrie, en Transylvanie, en Tau-
ride , dans le Caucase, en Géorgie, dans toutes les Russies,
dans les Sibéries de l'Oural, du Baïkal et en Dahurie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 40» | Ecart en latitude :
AVrf, Laponie 67 i 27«
Occident , Portugal 10 0. -^ Ecart en longitude :
Orient, Dahurie 119 E.j 129°
Carré d'expansion 3483
G. MAiANTHEianiH , Wig.
Distribution géographique du genre. — Les 14 espèces
de ce genre sont partagées presque exclusivement entre
l'Amérique et l'Asie. Les 7 espèces asiatiques sont disper-
sées en Sibérie, en Dahurie , aux Indes orientales, en
Arabie, et l'une d'elles arrive en Europe. — Les améri-
caines , au nombre de 6 , végètent dans le nord de l'Amé-
rique. — L'Afrique n'en a qu'une , de l'île Saint-Jacobi
de l'archipel du cap Vert.
Maianthemum bifolium, DC. — Parmi les plantes so-
ciales qui recherchent l'ombre des forêts, on distingue le
lé'^er Maianthemum , dont les rhizomes , munis déracines
verticillées , s'étendent en traçant dans l'humus qui recouvre
le sol. Au commencement du printemps ses deux feuilles
sortent de terre et se déroulent; elles sont d'un beau vert,
570 ASPARAGINÉES.
alternes , pétiolées et cordiformes , ayant quelque ressem-
blance avec celles des Smilax. La tige se termine par un
petit épi dont les pédicelles sont blancs comme les fleurs.
Le périgone offre 4 divisions blanches , réfléchies , qui lais-
sent à découvert 4 étamines , dont le pollen jaune s'échappe
lors de l'épanouissement et féconde 2 stigmates papillaires.
Un petit nombre de fruits succède à ces fleurs rapprochées
et nombreuses; ce sont des baies rougeâtres et dispermes
qui se détachent au milieu de l'été. — Cette espèce fleurit
dès le mois de mai et se mêle à VOxalis Acetosella , à VAl-
Uum ursinum , au Paris quadrifolia , etc. Elle est rempla-
cée dans les bois du Canada par le M. canadense, et dans
ceux de la Sibérie par le 31. trifoUalum , qui lui sont pa-
rallèles. — Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent à la
nature chimique du terrain , mais il recherche les sols dé-
tritiques des forêts des montagnes. En Auvergne on le trouve
entre 800 et 1,500'°.
Géographie. — Au sud , il existe en France et en Es-
pagne. — Au nord , il occupe toute l'Europe centrale et
toute la Scandinavie , y compris la Laponie. — A l'occi-
dent, il est indiqué à Terre-Neuve et dans le nord du Ca-
nada ; est-ce bien le 31. bifolium ? — A l'orient , il croît
en Suisse, en Piémont, en Lombardie, en Croatie, en
Hongrie , eu Transylvanie , dans toutes les Russies , dans
les Sibéries de l'Oural, de l'Altaï, duBaïkal et orientale,
en Dahurie , au Kamtschatka et dans l'île de Sitcha.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Espagne 42° ^ Ecart en latitude :
Nordy Laponie 70 ) 28°
SMILÂX. 571
Occident , Canada 60 0. | Ecart en longitude :
OnenMIe Sitcha 180 E.j 240»
Carré d'expansion 6720
G. SMILAX, Lin.
Distribution géographique du genre. — Les Smilax ,
au nombre de 112 environ, sont dispersés sur toutes les
parties de la terre, mais leur principale patrie est l'Améri-
que. En effet, on en connaît 65 dans le Nouveau-Monde.
46 font partie de la végétation de l'Amérique du nord , et
presque tous habitent la zone équatoriale ou les pays qui en
sont voisins ; les 2/3 vivent aux Antilles et à Cuba, à
Saint-Domingue , à la Jamaïque , à la Guyane ; les autres
au Mexique , à la Nouvelle-Grenade et dans les Etats-Unis
du sud. — 19 se trouvent dans l'Amérique du sud et sur-
tout au Brésil et au Pérou ; un très-petit nombre au Chili et
à Monte-Video. — Les Smilax ont encore un autre cen-
tre en Asie , oii l'on en a mentionné 30 espèces , dont 23
appartiennent aux grandes Indes; les autres se trouvent au
Népaul , en Chine , à la Cochinchine , dans le Caucase et en
Syrie. — 8 existent en Océanie : à la Nouvelle-Hollande,
à la Nouvelle-Calédonie et aux Philippines. — L'Europe
n'en a que 5 , toutes de sa partie australe : de l'Espagne,
de la Grèce et de l'Italie. — Enfin , 4 espèces africaines ha-
bitent la Barbarie , Madère , Ténériffe et Mascareigne.
Smilax aspera , Lin. — Quoiqu'il existe sous la zone
tempérée bien moins de plantes grimpantes et épineuses que
dans les pays chauds, on en trouve cependant quelques es-
pèces si communes et si enlaçantes , qu'elles obstruent la
marche etrelient d'autres plantes en fourrés impénétrables.
572 ASPARAGINÉES.
Ce Smilax est de ce nombre ; ses tiges minces et longues
s'insinuent à travers les branches des arbres , se mêlent aux
buissons, envahissent les haies, et semblent n'avoir aucune
limite à leur croissance. Il est dioïque ; les mâles sont
bien plus communs que les femelles, mais , dans les deux
sexes, les tiges sont munies d'aiguillons recourbés et forte-
ment piquants, et de feuilles en cœur, luisantes en dessus,
à nervures saillantes en dessous et parfois même épineuses.
A la base de ces feuilles se trouve une stipule qui serre le
pétiole et se prolonge de chaque côté en une vrille qui
permet au SmtVao; de s'accrocher aux arbres, dese suspendre
à leurs branches et déjouer le rôle pittoresque de ces lianes
qui tombent en guirlandes des arbres de la zone torride. —
Deux sortes de tiges sortent de ses racines fasciculées : les
unes sont stériles et s'allongent avec une grande rapidité,
ce sont celles qui montent si vite sur les arbres ; les autres
sont fertiles et s'arrêtent dans leur développement ; les vril-
les y manquent ou sont réduites à desimpies filets avortés.
Dans l'intérieur de la stipule, sur ces dernières tiges, se
trouve le bourgeon de l'année suivante , et dans le pétiole
dilaté et creusé en gouttière qui porte la feuille , le pédon-
cule roulé de bas en haut et dilaté au sommet , comme celui
du lierre, pour porter une ombelle de fleurs. Ces dernières
sont petites, herbacées et blanchâtres; leur périgone offre
6 divisions réfléchies, qui laissent à découvert les 6 étamines
des fleurs mâles et les 3 stigmates papillaires et étalés des
fleurs femelles. — Après les fleurs, on remarque de jolies
ombelles de baies rouges ou noires qui restent longtemps
fixées sur leurs pédicelles et qui contiennent chacune 2 ou 3
graines. — 11 fleurit en septembre eten octobre.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit
sur les terrains rocailleux des plaines.
Rcscts. 573
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France , en
Corse, aux Baléares et jusque dans le midi de l'Espagne et
à Madère. — Au nord , il s'arrête sur le bord du plateau
central delà France eten Carniole. — A l'occident, il vit
en Portugal. — A Torient , il habile l'Italie, la Sicile , la
Dalmatie , la Croatie, la Grèce , la Turquie, l'île de Chy-
pre et la Géorgie.
Limiles d'extension de l'espèce.
Sud, Madère 33° ] Ecart en latitude :
Nord, Carniole 46 i 13°
Occident, Madère 19 0. / Ecart en longitude .
On'en^, Géorgie 47 E.-' 66"
Carré d'expansion 858
G. KUSCUS. Lin.
Distribution géographique du genre. — 11 en existe au
moins lia 12 espèces. 7 sont européennes et toutes de la
Grèce ou de l'Italie, l'une d'elles s'avançant dans l'Europe
centrale. — 3 sont africaines, du cap de Bonne-Espérance
et des Canaries. — Une seule, américaine, croît à la Nou-
velle-Espagne.
Ruscus ACCLEATUS , Lin. — La nature semble avoir
épuisé toutes les combinaisons pour varier les formes avec les
mêmes organes, et la plante dont nous parlons est un nouvel
exemple de ces types particuliers qui excitent à juste titre
toute notre admiration. Nous trouvons ce Ruscus, qui toute
l'année conserve sa verdure, dans les bois à demi-ombra-
gés, sur les coteaux pierreux. Ses racines sont traçantes, ou
574 ASPARAGINÉES.
plutôt ses tiges sont souterraines et abritées sous le sol comme
celles des fougères et de presque toutes les plantes mono-
cotylédones vivaces. Cette tige donne tous les ans naissance
à de nouveaux bourgeons qui existent en même temps que
ceux des années précédentes. Ces jeunes bourgeons sont en-
veloppés à leur naissance d'écaillés ou de stipules blanchâ-
tres et demi-transparentes, et bientôt ces tiges, molles et her-
bacées, montrent des feuilles souples, ovales, lancéolées,
d'un vert clair qui se fonce de plus en plus à mesure que
leur tissu s'endurcit. Ces feuilles sont tordues à leur base et
dirigées dans tous les sens. Lorsque ces plantes ont passé
l'hiver, on remarque au printemps, sur la face de la feuille
opposée à la lumière, un bouton qui s'épanouit en avril ou
en mai, et offre le singulier spectacle d'une fleur blanchâtre
et étoilée posée près du milieu de la feuille. Ces fleurs
sont dioïques. Leur périgone est à 6 divisions; les mâles
ont 6 étamines à anthères uniloculaires ; les femelles un
ovaire simple comme son style et son stigmate. Le pollen,
qui est onctueux, ne peut que bien difficilement être em-
porté par lèvent: il faut ici, comme dans beaucoup d'autres
espèces, le contact de ces insectes printaniers empressés de
butiner sur les premières fleurs de la saison. Il arrive que
plusieurs de ces fleurs femelles avortent; maisbeaucoupd'au-
tres sont fécondes et l'on voit alors des baies assez volumi-
neuses, d'un rouge vif, à 3 loges dispermes, posées sur les mê-
mes feuilles où les fleurs sont écloses au printemps. Pendant
l'hiver ces fruits se détachent et tombent sur la terre. Le ra-
meau aérien qui a donné ses fruits persiste encore longtemps,
conservant sa verdure, puis il finit par se dessécher et périr,
pendant que la tige souterraine continue à montrer de nou-
veaux bourgeons.
Nature du sol. — Altitude, — Il croît sur les terrains
DIOSCORÉES. 575
calcaires, argileux et rocailleux, ainsi que sur les basaltes. Il
n'atteint les montagnes que dans les pays chauds. M. Bois-
sier le cite entre 1 ,000 et 1 ,300™ dans le midi de l'Espagne.
Géographie. — Au sud , il vit en France, en Espagne
et en Algérie. — Au nord , il atteint la Belgique et l'An-
gleterre. — A l'occident , il est en Portugal. — A l'orient,
il végète en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmalie , en
Hongrie , en Croatie , en Transylvanie , en Grèce , en Tur-
quie, enTauride , en Géorgie et dans le Taliisch.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Algérie 35° ) Ecart en latitude :
Nord , Angleterre 55 j 20°
Occident , Portugal 11 O.) Ecart en longitude :
Orient, Talûsch 47 E. ) 58»
Carré d'expansion 1160
FAMILLE DES DIOSCOREES.
Ces plantes sont assez répandues dans les régions tropi-
cales et subtropicales du monde entier, mais elles sont très-
rares dans les zones tempérées. La flore de l'Europe n'en
possède que 2 espèces.
G. TAMUS , Lin.
On n'en connaît que 2 espèces ; l'une est de l'île de Crète
et l'autre de l'Europe centrale.
576 DIOSCORÉES.
ÏAMUS coMMUMS , Lin. — Le Tamus, commun dans
nos taillis, sur la lisière des bois ou dans les buissons , sur
le bord des eaux , est pour nos climats le seul représentant
d'une famille des régions chaudes de la terre. Ses mœurs
sont des plus curieuses à connaître. Dutrochet, qui a étudié
avec soin sa germination , dit qu'il sort de terre avec un
seul cotylédon foliacé , transparent et promptement caduc ;
de la base de l'embryon qui est sphérique , sort une radi-
cule velue , et du sommet une petite feuille longuement
pétiolée qui disparaît bientôt avec la feuille cotylédonaire
et la racine; il ne reste plus que l'embryon qui s'épaissit , et
là se termine le travail d'évolution de la première année.
La seconde , cet embryon s'allonge en une tige souterraine
qui s'étend assez loin et se bifurque ; cette tige produit de
son sommet et de l'aisselle de sa feuille caduque des tiges
annuelles. Alors la plante est formée, mais elle n'a pas
encore fleuri. La troisième année, comme les suivantes, le
Tamus est formé d'un tubercule arrondi, assez volumineux,
qui présente de la manière la plus régulière la génération
alternante. Il en sort au printemps une pousse à jets cylin-
driques et sans feuilles jusqu'à une grande hauteur. La
tige principale, ainsi produite par génération gemmipare ,
se détruit, mais auparavant elle donne naissance, aux ais-
selles qui sont à sa base, à de jeunes individus qui la rem-
placent et qui prennent un accroissement très-rapide. Ils
s'enroulent de droite à gauche sur tous les végétaux voisins,
en pendant que le tubercule émet aussi des radicelles verti-
cillées et des rejets souterrains , les feuilles se développent.
Celles-ci sont d'abord très-petites, appliquées les unes sur
les autres sans pli et sans croisement , puis elles grandissent
et deviennent cordiformes et d'un vert lustré, marquées de
nervures convergentes au sommet ; leur pétiole est souvent
TAMUS. 57"/
voluble , et de plus elles ont encore à leur base deux petits
organes qui tiennent la place de vrilles. Ce pétiole est ren-
flé à son point d'articulation ; aussi ces feuilles exécutent-
elles divers mouvements pour s'étaler au jour et sortir des
buissons sur lesquels la plante s'appuie. Lorsque le Tamus
a acquis tout son développement, les (leurs paraissent en pe-
tites grappes aux aisselles des feuilles supérieures. Elles sont
dioïques. Les mâles, plus nombreuses, forment des grappes
plus lâches et plus allongées que les femelles; leur périgone est
à 6 divisions qui restent ouvertes et réfléchies pendant que les
6 anthères , d'un jaune verdâtre et à 2 loges très-distinctes,
s'ouvrent en dehors et se couvrent d'un pollen adhérent. Les
femelles sont réunies en grappes plus courtes et plus serrées;
elles ont un ovaire infère, surmonté d'une style trifide et de
3 stigmates réfléchis et papillaires. Ces fleurs femelles sont
météoriques, elles se ferment la nuit, et quoique les in-
sectes soient probablement chargés de la fécondation , c'est
dans leurs courses diurnes qu'ils doivent l'opérer. Dès qu'elle
est effectuée , les fleurs mâles se détachent et tombent, les
feuilles se flétrissent bientôt et les tiges se dessèchent, tan-
dis que les plantes femelles, prenant une nouvelle vigueur,
acquièrent un feuillage plus large et plus lustré , se suspen-
dent en élégantes girandoles aux arbres et aux buissons et
soutiennent de longues grappes de baies d'un rouge vif, qui
font le plus magnifique contraste avec le vert des feuilles.
Ces baies ont 3 loges qui souvent renferment chacune deux
semences et elles se détachent entières de leurs pédoncules.
— Ainsi ce ne sont "pas les premières tiges qui sortent du
tubercule qui reproduisent la plante, mais des individus de
forme différente qui naissent entre leurs écailles avant que ces
tiges ne périssent, comme cela a lieu dans plusieurs espèces
de Vicia, — 11 fleurit en mai et en juin.
VIII 37
578 LILIACÉES.
Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent et reste
dans les plaines. Cependant Wahlenberg dit que dans la
Suisse il monte un peu sur les pentes des montagnes.
Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espa-
gne, aux Baléares, en Barbarie, à Madère, aux Canaries.
— Au nord , il végète sur quelques points de l'Allemagne,
en Belgique et en Angleterre. — A l'occident , il vit aussi
en Portugal. — A l'orient, on le trouve en Suisse, en
Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Hongrie , en Croatie ,
en Transylvanie, en Grèce, à l'île de Crète, en Turquie,
en Tauride , en Géorgie et dans le Taliisch.
Limites d^ extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30<> ) Ecart en latitude :
Nord , Angleterre 55 i 24«
Occident , Madère 19 0. "| Ecart en longitude
Orient , Géorgie 45 E. ) 64"
Carré d'expansion 1600
FAMILLE DES LILIACEES.
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des latitudes.
Latitude. Longitude.
Nigritie 0»àl0«18°O. à 5«E. 1
Abyssinie 10 à 16 32 E. à 41 E. 1
Algérie 33 à 36 5 0. à 6 E. 1
Roy. de Grenade.. . 36 à 37 5 O. à 8 0. 1
Sicile 37 à 38 10 E. à 13 E. 1
Portugal 37 à 42 9 O. à 11 O. 1
937
72
40
69
33
36
PROPORTIONS RELATIVES. 579
Latitude. Longitude.
Royaume de Naples. 38° à 42° 11»E. àl6"E. 1
Caucase 40 à 44 35 E. à 48 E. 1
Tauride 43 à 46 31 E. à 34 E. 1
Plateau central .... 44 à 47 0 à 2 E. 1
France 42 à 51 7 O. à 6 E. 1
Russie méridionale.. 47 à 50 22 E. à 49 E. 1
Allemagne 45 à 55 2 E. à 14 E. 1
Carpathes 49 a 50 19 E. à 22 E. 1
Angleterre 50 à 58 1 O. à 7 0. 1
Russie moyenne . . 50 à 60 17 E. à 58 E. 1
Scandinavie entière. 55 à 71 3 E. à 29 E. 1
Danemarck 52 à 57 7 E. à 12 E. 1
Gothie 55 à 59 10 E. à 15 E. 1
Suède 55 à 69 10 E. à 22 E. 1
Norvège 58 à 71 2 E. à 10 E. 1
Russie seplentr"^. . . 00 à 66 19 E. à 57 E. 1
Finlande 60 à 70 18 E. à 28 E. 1
Laponie 65 à 71 14 E. à 40 E. 1
Europe entière. 1
39
39
42
57
46
42
46
76
97
56
65
59
59
72
81
144
118
178
42
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des longitudes.
Latitude.
Irlande 51°à 55«
Angleterre 50 à 58
Allemagne 45 à 55
Russie moyenne . 50 à 60
Sibérie de rOural. 44 à 67
Sibérie altaïque. . 44 à 67
Sibérie du Baïkal. 49 à 67
Dahurie 50 à 55
Sibérie orientale. 56 à 67
Sibérie arctique. . 67 à 78
Longitude.
7°0. à 130 0.
138
l 0 à 7 0.
97
2 E. à 14 E.
46
n E. à 58 E.
56
55 E. à 74 E.
38
66 E. à 97 E.
33
93 E. àl16 E.
57
110 E. à 119 E.
56
111 E. àl63 E.
88
60 E. à 161 E.
: 157
580 LILIACÉES.
Latitude. Longitude.
Kamtschatka 46» à 67° 148» E. à 170» E. 1 : 56
Pays des Tschukhis. » 155 E. à 175 O. 1 : 73
Ilesdel'Océanor'^ 51 à 67 170 E. à 130 O. 1 : 249
Amérique russe.. 54 à 72 170 0. à 130 E. l : 99
Tableau des proportions relatives des espèces dans le sens
des altitudes.
Latitude.
Roy.deGr"'%rég.alp.etniv. 36» à 37»
ïJoy. deGreiiade,rég. niv. 36 à 37
Pyrénées 42 à 43
Pyrénées élevées 42 à 43
Pic du Midi de Bagnèies. . »
Plat, central, rég.montagn. 44 à 47
Plateau central, sommets. 44 à 47
Alpes 45 à 46
Alpes élevées. 45 à 46
Tableau des proportions relatives des espèces dans les îles.
Latitude. Longitude.
Iles du Cap- Vert. . 12»à 14» 24*'0. à 27»0. 0: 0
Canaries 28 à 30 15 O. à 20 O. 1 : 43
Hébrides 57 à 58 8 0. à 10 O. 1 : 165
Orcades 59 5 0. à 6 0.1:176
Shetland 60 à 61 3 0. à 4 0. 1 : 154
Feroë 62 9 0. 1 : 297
Islande 64 à 66 16 O. à 27 0. 0 : 0
Mageroë 71 24 E. 1 : 194
Spitzberg 79 à 80 10 E. à 20 E. 0 : 0
lleMelville 76 114 0. 0:0
lie J. Fernandez. . 33 à 40S. 76 0. 0: 0
Nouv.Zélande(nord). 35 à 42S. 171 0. à 176 0. 1 : 125
Malouines 52S. 59 0. à 65 O. 1 : 77
Altitude en mètres.
1500 à 3500 1
69
2500 à 3500 1
. 122
500 à 2700 1
39
1500 à 2700 1
106
» 0
0
500 à 1900 1
33
1500 à 1900 1
103
500 à 2700 1
65
1500 à 2700 1
113
TULIPA. 581
Cette éclatante famille , remarquable par la beauté de ses
fleurs et souvent par leur soudaine apparition lorsque les
pluies vernales viennent éveiller la végétation, a des repré-
sentants sur le globe entier. Cependant les régions voisines
des tropiques sont plus riches que les autres , et en Europe ,
oii la proportion des Liliacées est de 1;42, nous voyons cette
proportion réduite à 1/178 en Laponie, et portée au con-
traire à 1/39 dans le Caucase et dans le midi de l'Italie ,
atteindre 1/36 enPortugal et même 1/33 en Sicile. — Notre
second tableau nous montre que ces plantes deviennent pré-
pondérantes dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï , oij
elles font partie de la brillante végétation printanière de ces
contrées. — Dans les montagnes elles diminuent avec l'alti-
tude.— Dans les îles, elles disparaissent tout à fait ou se
trouvent en moindre proportion que sur les continents.
G. TULIPA , Lin.
Distribution géographique du genre. — Ses espèces,
au nombre de 25 , se trouvent exclusivement en Asie et en
Europe. Cette dernière partie du monde en a 14 , qui sont
toutes du midi, et végètent : en Italie, en Grèce, en
Espagne, à l'île de Crète et en Provence. — Les tulipes
asiatiques , au nombre de 11, ont leur centre principal en
Sibérie, et les autres sont en Perse, dans le Caucase, en
Géorgie et aux Indes orientales.
TcLiPA SYLVESTRis , Lin., et T. Celsiana, DC. — Si
quelques espèces de ce beau genre ont été transportées dans
nos jardins et sont devenues l'ornement de nos parterres , il
en est d'autres qui ont conservé toute leur simplicité et qui
582 LILIACÉES.
croissent encore dans les champs et dans les prairies. Telles
sont les T. syîvestris et T. Celsiana , longtemps confondues,
et dont la dernière diffère de la première en ce qu'elle est
plus petite dans toutes ses parties, et que sa ûeur est droite
au lieu d'être inclinée avant la floraison. Leur bulbe est so-
lide et compacte comme celui de toutes les tulipes, il en
sort, un peu sur le côté , une tige munie de quelques feuilles
glauques et allongées , et qui se termine par une fleur jaune
et solitaire. Les 6 divisions du périgone sont pointues, les
3 extérieures sont roulées sur leurs bords pendant l'estiva-
tion ; les 3 intérieures se recourbent. Les 6 étamines ont
les filets velus à la base et les anthères vacillantes sur l'extré-
mité des filets. La fleur ne s'ouvre que pendant le milieu du
jour sous l'influence de la lumière solaire, et le pollen se
répand sur 3 stigmates papillaires et sessiles. Le fruit est
une capsule à 3 loges , qui s'ouvre en 3 valves et répand
des graines nombreuses et aplaties , disposées dans chaque
loge en deux séries parallèles. — Cette tulipe fleurit en
avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Elle est indifférente et
reste dans les plaines.
Géographie. — Au sud , on la trouve en France , en Es-
pagne et en Algérie. — Au nord , on la cite en Belgique,
en Angleterre, en Danemarck, en Gothie et dans la Nor-
vège méridionale , mais ces localités du nord sont peut-être
un peu douteuses; la plante y est-elle bien spontanée? —
A l'occident, elle est en Portugal. — A l'orient , elle vé-
gète en Suisse, en Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Hon-
grie , en Croatie , en Transylvanie , en Grèce , en Turquie ,
en Tauride , dans le Caucase , en Géorgie , dans les Russies
moyenne et australe, et dans la Sibérie de l'Oural.
LILICM. 583
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Barbarie 35» | Écart en latitude :
iVor^i, Lithuanie 55 ) 20»
Occident, Portugal 10 0.| Écart en longitude:
Orient, Sibérie de l'Oural 72 E.) 82«
Carré d'expansion c 1G40
G. LILIUM, Lin.
Distribution géographique du genre. — Il existe plus
de 50 espèces de ce beau genre , qui est partagé entre l'Eu-
rope , l'Amérique du nord et l'Asie. — Le grand centre est
dans cette dernière partie du monde ;, oii l'on en compte au
moins 30, dontlO figurent dans la llore du Japon. Les autres
sont au Népaul, en Sibérie, en Dahurie, en Chine, dans
le Caucase, en Perse et en orient. — L'Europe a 10 à 12
espèces de lis, préférant, comme la plupart des Liliacées,
les climats du sud aux régions du nord. Ils vivent en Italie ,
en Espagne , dans les Pyrénées , en Provence , et quelques
espèces se tiennent dans la Russie méridionale. — 9 à 10
Lilium font partie de la tlore de l'Amérique septentrionale.
LiLiUM Martagon, Lin. — Les bois taillis et les prairies
fertiles qui les avoisinent nous montrent ce beau lis dispersé
avec les plantes némorales. h'Orobus niger, le Melittis Me-
lissophyJhun , VAUium victoriale , le Centaurea monlana
sont souvent ses compagnons et contribuent comme lui à
l'ornement de ces lieux sauvages. Le bulbe est jaune et
écailleux, et, dès le printemps, il laisse sortir de terre le
bourgeon foliacé d'où la tige doit bientôt s'élancer. A côté
de ce bourgeon , à sa base , paraît déjà le germe qui l'année
584 LILIACÉES.
suivante remplacera la plante qui va se développer. La tige
est garnie de plusieurs étages de feuilles ovales , luisantes
et verticillées, et elle se termine par un épi de fleurs dont
les boutons, d'abord redressés, se penchent pour fleurir.
Alors le périgone , quelquefois entouré de poils lanugineux,
s'entr'ouvre; ses 6 divisions, d'un joli rouge de laque, parse-
mées de points bruns, quelquefois roses ou blanches, s'écartent
un peu , s'étendent, se réfléchissent, et finissent par se
rouler sur elles-mômes. Elles restent longtemps dans cet
état , et les 6 étamines, à anthères vacillantes , répandent
leur pollen briqueté sur les 3 stigmates que le style amène
au-dessous de leur niveau. Chaque division du périgone est en
outre marquée d'un sillon nectarifère. Après la fécondation ,
le périgone se désarticule , le pédoncule se coude en se re-
dressant et présente des capsules presque hexagonales. A
leur maturité, ces capsules s'ouvrent en 3 valves et répan-
dent des graines nombreuses, fauves, aplaties et presque
ailées, qui y sont disposées sur deux rangs dans chaque
loge. — Voici quelques dates précises de floraison : 26 juin
1836 , bois de Saint-Saturnin ; — 14 juillet 1835, bois
de Royat; — 21 juillet 1839, Pessade, près le Mont-Dore;
22 juillet 1825, pentes du puy de Dôme; — 25 juillet 1841,
cratère de Pariou.
Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons en
Auvergne sur les terrains siliceux , volcaniques , primitifs et
détritiques, entre 600 et 1,600™ d'altitude; mais il croît
ailleurs sur le calcaire. De Candolle le cite à 0 à Nice,
à 400™ à Genève et à 1,600™ dans le val d'Eynes. Te-
nore l'indique en Italie, dans les vallées, au milieu des bois,
entre 800 et 1,200™. M. Pucl l'a trouvé préside Figeac à
300™ seulement.
Géographie. — Au sud , ce lis croît en France , dans le
ERYTHROMCM. 585
nord de l'Espagne , dans le midi de l'Italie et en Grèce.
— Au nord , il est assez rare , mais il existe dans la Russie
moyennejusqu'à l'île d'Osilie, et en Sibérie jusqu'au 61° 30'.
— A l'occident, il est en Portugal. — • A l'orient, on le
rencontre en Suisse , en Hongrie , en Croatie , en Tran-
sylvanie , en Turquie , dans le Caucase , en Géorgie, dans
les Russies moyenne et australe , dans les Sibéries de
l'Oural , de l'Altaï , du Baïkal , orientale , dans la Dahu-
rie et au Kamtschatka.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Grèce 38*^ | Ecart en latitude :
Nord, Sibérie 61 ) 23°
Occident , Portugal 10 O. "l Ecart en longitude :
Orient , Kamtschatka 170 E. i 180°
Carré d'expansion 4140
G. saTTHaoNiura ; Lin.
Ce genre , peu nombreux , ne contient que 8 espèces.
7 se trouvent dans l'Amérique du nord et principalement
aux Etats-Unis , la 8^ est européenne.
Erythronium dens-canis, Lin. — Création du prin-
temps , beauté passagère , cette espèce se montre dans les
bois et dans les prairies où elle est très-commune, mais tou-
jours dispersée et en société du Corydalis bidbosa , du Viola
odorata , du Scilla Lilio-Hyacinthus , du Scilla bifolia
et surtout de V Anémone nemorosa. Son mode de repro-
duction ou plutôt de substitution, par sa racine, a été très-
bien observé par Vaucher. « Sa racine, dit-il, est un
586 ULIACÉES.
bulbe allongé, non écailieux, qui porte au-dessous de sa base
4 à 5 disques aplatis , liés entr'eux et chargés de radicules
sur leur face infère et bombée ; ces petits corps lenticulaires
sont les bases d'autant de bulbes qui se sont succédé et
s'implantent les uns sur les autres , et l'on voit encore à la
base de la plante de l'année un disque semblable aux au-
tres et garni de ses radicules. En ouvrant le bulbe de l'an-
née , on y trouve une bulbille intérieure qui en renferme elle-
même une autre , dont l'on observe distinctement la forme,
en sorte qu'un Enjlhronium vivant porte à sa base extérieure
les restes de 4 à 5 bulbes , et dans son intérieur les rudi-
ments de 3 à 4 nouveaux bulbes non encore développés.
Dans les jeunes plantes qui n'ont encore que des feuilles ,
on n'aperçoit aucun de ces disques extérieurs qu'on trouve
dans celles qui donnent actuellement des ileurs (t. 4, p.
338 ). » Mais cette plante se perpétue par sa racine sans se
multiplier, et cela explique pourquoi on ne la trouve jamais
en touffes. — 2 feuilles qui semblent provenir des tuniques
du bulbe qui se développera l'année prochaine, accompa-
gnent la ileur tardive de l'année précédente. Ces 2 feuilles,
engaînées l'une dans l'autre , se déroulent et montrent alors
un large Hmbe arrondi, panaché de vert glauque et de brun,
et offrant souvent une grande élégance dans l'irrégularité de
ses macules. La Ileur, toujours solitaire, est penchée sur
son pédoncule , mais elle est à peine épanouie , que les di-
visions de son périgone se réfléchissent comme les pétales
des Cyclamen. Ses fleurs sont blanches ou roses ; chacune
des divisions intérieures offre à sa base un renflement frangé.
Les 6 étamines sont pendantes , leurs anthères pivotent, et
le pollen, pourpré et adhérent, vient presque toucher les
3 stigmates papillaires portés par le style. — Après la fé-
condation , le périgone se détache , le pédoncule redresse la
ASPHODELCS. 587
capsule, et celle-ci, presque triangulaire, s'ouvre en 3 valves
et montre des semences ovales et cornées , attachées à un
axe central situé dans le fond de la capsule. En juin toute la
plante a disparu.
Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les
terrains siliceux, primitifs et volcaniques des montagnes.
Il recherche les sols détritiques. Il ne dépasse pas en Au-
vergne l'altitude de 800°». De Candolle le cite à 0 à
Bayonne et à Pise , et à 2,000™ dans les Pyrénées à la
Maladetta.
Géographie. — Au sud , il végète en France et en Espa-
gne. — Au nord, il reste dans la France centrale et dans
la Suisse occidentale. — A l'occident, il croît en Portugal.
— A l'orient , il se trouve en Piémont , en Lombardie , en
Dalmatie, en Hongrie, en Croatie, en Transylvanie , en
Bosnie , dans le Caucase , en Géorgie et dans la Sibérie de
l'Oural.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Espagne. 40<* | Ecart en latitude :
Nord , France 40 j 6"
Occident, Portugal 10 O. ) Ecart en longitude:
OnVn^ Sibérie de l'Oural 74 E.i 84«
Carré d'expansion 504
G. ASFHOSSLUS , Liu.
Distribution géographique du genre. — On en connaît
environ 17 espèces, dont 10, européennes, se trouvent dans
les régions méridionales : en Grèce, en Italie , en Espagne ,
à l'île de Crète , en Portugal , en Istrie , en Dalmatie, en
Tauride. — 4 sont asiatiques et dispersées, aux Indes orien-
588 LILIACÉES.
taies, dans le Caucase et en Géorgie. — 3, africaines, exis-
tent en Barbarie , à Mogador et aux Canaries.
AsPHODELUs ALDUS, Mill. — Cette cspèce , rare et dis-
séminée dans notre circonscription , se trouve dans les lieux
incultes et pierreux. Ses racines sont volumineuses et for-
mées d'une espèce de souche , de laquelle s'échappe de
nombreuses radicelles en fuseau. Les feuilles sont radicales,
assez nombreuses , allongées, et de leur centre sort une tige
peu élevée , terminée par un épi de fleurs blanches. De pe-
tites bractées , courtes , d'un brun foncé et dentées , sont
entremêlées à ces fleurs , qui s'éloignent un peu de la tige
pour fleurir. Elles offrent alors un périgone à 6 divisions ,
marquées d'une ligne brune ou rougeâtre dans le milieu;
6 étamines, dont les filets élargis entourent l'ovaire globu-
leux, el dont les 6 anthères se rapprochent avec le style de
la division supérieure du périgone. Le fruit est une capsule
renflée, un peu ellipsoïde, à 3 loges, qui ne renferment
chacune que 1 ou 2 graines anguleuses. — 11 fleurit en
mai et en juin.
Nature du sol. — Allitude. — Il est indifférent et vé-
gète dans les plaines et sur les montagnes. De Candolle l'in-
dique à 0 dans le Languedoc et à 1,600™ dans les Pyré-
nées. Nous l'avons trouvé en Auvergne à 1,200™, et
M. Boissier l'indique à 1,650™ dans le midi de l'Espagne.
Géographie. — Nous réunissons sous le même titre 2
formes qui constituent sans doute 2 espèces : A. albus et
A. ramosus , et qu'il nous est impossible de séparer avant
que M. J. Gay n'ait publié le travail qu'il prépare en ce mo-
ment sur ce genre. Au sud , il existe en France, dans toute
l'Espagne , en Barbarie et aux Canaries. — Au nord , il
ne dépasse pas le plateau central en France , mais il arrive
ANTHERICIM. 589
dans le Tyroletdansla Carniole. — A l'occident , il est en
Portugal et aux Canaries. — A l'orient, il habite la Suisse
italienne, l'Italie, la Sicile, la Hongrie, la Croatie, la
Dalmatie , la Grèce, la Turquie , le Balkan , l'Epire et le
Parnasse.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Canaries 30° | Ecart en latitude :
Nord, Tyrol 46 ) 16°
Occident, Canaries 18 O. ) Ecart en longitude:
Orient , Grèce 22 E. j 40»
Carré d'expansion 640
G. ANTHEniCUM, Lin.
Distribution géographique du genre. — Sur 60 espèces
qui le composent 35 sont africaines , et à l'exception d'une
seule, citée dans l'Afrique boréale , toutes sont groupées au
cap de Bonne-Espérance. — L'Asie en possède 8 très-dis-
séminées : aux Indes orientales , au Népaul , en Sibérie ,
au Japon, en Arabie, en Syrie et à l'île de Rhodes. —
6, européennes, habitent : la Grèce, l'Espagne, la Sardai-
gne et la Valachie. — 6 Anthericum vivent dans l'Amé-
rique du nord : au Mexique , à la Nouvelle-Grenade et aux
Etats-Unis. — 5, de l'Amérique du sud , occupent le Bré-
sil , le Pérou et Buenos- Ayres.
A>THERicu3i LiLiAGO, Lin. — Cette plante croît sur les
pelouses , dans les lieux secs , sur les coteaux pierreux, dans
les buissons. Ses racines sont épaisses et rameuses. Sa hampe,
nue et cyHndrique, porte un certain nombre de grandes
(leurs blanches , disposées en une grappe lâche unilaté-
rale , et dont l'épanouissement éphémère se termine pour
590 LILIACÉES.
chacune d'elles dans la même journée. Ses feuilles radicales
sont longues et pliées en gouttières. — Elle fleurit en mai
et en juin.
Nature du sol. — Âllitiide. — Cet Ânthericum est
indifférent et recherche seulement les lieux rocailleux ; il
habite la plaine et les montagnes. Nous ne le trouvons pas
au-dessus de 800™, maisde CandoUe le cite à 1,200" dans
les Alpes et dans le Jura. Wahlenberg l'indique en Suisse
jusque près de la limite supérieure du sapin.
Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espagne
et en Barbarie , mais il est remplacé dans le royaume de
Grenade par une espèce parallèle, À. bœlicum, Boiss., qui
probablement existe aussi en Afrique. — Au nord , il est en
France, en Belgique , en Allemagne, en Danemarck, en
Golhie. — A l'occident , il reste en France. — A l'orient ,
il habite la Suisse, l'Italie, la Dalmatie,la Hongrie, la
Croatie , la Transylvanie, les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Ecart en latitude
21»
Sud, Barbarie Sô**
Nord, Gothie 56
Occident , France 4 0.| Ecart en longitude:
Orient , Russie 42 E. j 46"
Carré d'expansion 966
Anthericum ramosum , Lin. — Il croît parmi les buis-
sons, sur les coteaux et sur la lisière des taillis. Ses racines
sont allongées , réunies en faisceaux ; ses feuilles , longues ,
à demi-pliées et creusées en gouttière. Ses tiges rameuses ,
munies de petites bractées, se subdivisent en pédicelles ar-
ticulés, dont chacun porte une fleur blanche à 6 divisions
étalées. Les 6 élamines offrent des filets en alêne et des
AMHERICOI. 591
anthères attachées par le dos. Le style est simple , le stig-
mate trifide. « La fécondation, dit Vaucher, s'accomplit
dans la journée; la fleur s'étale le matin, et en quelque
temps , ses anthères se tournent vers le stigmate légèrement
penché, et saupoudrent de leur pollen jaune les 3 goutte-
lettes d'humeur miellée placées sur les rainures de l'ovaire;
lorsque l'opération est achevée , la fleur se referme lente-
ment en rapprochant ses anthères du stigmate saillant et
fortement papillaire; la fécondation s'accomplit ainsi, et le
lendemain , les fleurs de la veille forment une tubulure
étroite, imprégnée d'humeur miellée , et parachèvent ainsi
la fécondation. » Après cet acte l'ovaire grossit et se trans-
forme en une capsule redressée, à 3 loges, à 3 valves et à
graines anguleuses. — Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altilude. — Il recherche les ter-
rains calcaires etrocaifleux des plaines.
Géographie. — Au sud , il existe en France , en Espa-
gne et dans le raidi de l'Italie. — Au nord , il se trouve
en France , en Belgique , en Allemagne , en Danemarck et
en Gothie. — A l'occident, il reste en France. — A l'o-
rient, il vit en Suisse, en Dalmatie , en Hongrie, en Croa-
tie , en Transylvanie , en Tauride , dans le Caucase , en
Géorgie , dans les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie SO" ) Ecart en latitude ;
Nord, Golhie 58 \ 19°
Occident , France 0 1 Ecart en longitude :
Orient, Géorgie ... .... 46 E. ( 46®
Carré d'expansion 874
Anthericcm PLANiFOLiCM, Lin. — On le trouve dans
592 LILIACÉES.
les lieux marécageux , dans les prairies. Ses racines sont
formées de fibres épaisses. Ses feuilles sont allongées, pla-
nes et quelquefois tortillées. La hampe est nue, et les fleurs,
d'un beau blanc à l'intérieur et d'un rose violacé en dehors,
sont disposées en une panicule lâche , accompagnée de brac-
tées caduques. Les filets sont barbus, géniculés et munis
d'appendices au sommet. Les anthères sont versatiles ; la
capsule, arrondie, renferme des semences globuleuses. —
Il fleurit en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vé-
gète en plaine.
Géographie. — Au sud, il existe en France et en Al-
gérie. — Au nord , il est cité en Angleterre. — A l'occi-
dent, il vit en Portugal. — ^A l'orient, en Corse etenSar-
daigne. C'est une espèce occidentale.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Algérie 35» | Ecart en latitude :
iVorrf, Angleterre 51 j 16»
Occident, Portugal 12 O.) Ecart en longitude:
Orient , Sardaigne 6 E. •' 18"
Carré d'expansion 288
G. FARADISIA; MaZZUg.
Il est formé d'une seule espèce européenne.
Paradisia LiLiASTRUM, Bcrt. — On aperçoit de loin,
sur les pentes herbeuses des montagnes, les grandes fleurs
blanches de celte espèce. Elle fait partie de cette élégante
végétation qui déploie son luxe dans les mois de juin et de
juillet, et offre simultanément la plus grande partie de ses
PAKADISIA. 593
richesses. Ses racines sont des rhizomes qui laissent échapper
à leur extrémité des feuilles allongées et creusées en gout-
tière, du centre desquelles s'élève une tige qui porte, sur un
seul côté, ses belles fleurs d'un blanc de lis. Le périgone est
à 6 divisions inégales, marquées chacune de 3 nervures qui
se réunissent en une petite pointe; les étamines , au nom-
bre de 6 , alternativement grandes et moyennes, se redres-
sent vers le haut de la (leur avec le stigmate, et, pendant
ce temps , la fleur elle-même se place horizontalement à
l'extrémité de son pédoncule. Alors, de petites masses de
pollen orange tombent sur ce blanc périgone qui , peu
de temps après se flétrit et enveloppe , en se roulant , le stig-
mate peut-être déjà fécondé, mais bien sur de l'être par
le contact de ce pollen mûri sous l'influence du soleil.
Après cette fécondation le pédoncule se redresse, l'ovaire
devient une capsule allongée, à 6 angles; elle s'ouvre en
3 valves et répand des semences anguleuses.
Nature du sol. — Altitude. — Cette belle plante re-
cherche les terrains siliceux , volcaniques et détritiques des
montagnes. Nous la trouvons dans la Haute-Loire de 1 ,200
à 1,400" d'altitude. De Candolle l'indique à 1,000™ dans
les Alpes de Tende et à 2,000™ au col d'Allos. ^yahlen-
berg la cite , en Suisse, dans les prairies alpines , entre la
limite des sapins et 2,100™.
GéugrajjJiie. — Au sud , la France et l'Espagne. — Au
nord, le Tvrol et la Suisse. — A l'occident, le Portugal. —
A l'orient, le Piémont et la Lombardie.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Espagne 40° / Écart en latitude :
Nord, Tyrol 46 ] 6»
VIll 38
594 LILIACÉES.
Occident, Portugal 12 O. | Ecart en longitude :
Orient , Lombardie 10 E.) 22»
Carré d'expansion 1 32
G. ORNITHOGALUM , Lin.
Distribution géographique du genre. — Ces plantes, au
nombre de 78 à 80, sont inégalement partagées sur le
globe. La plus grande partie, 42 à 44 , appartient à l'A-
frique, et, à l'exception de 1 espèce qui vit dans l'Atlas, et
de 3 qui croissent en Egypte, toutes les autres sont origi-
naires du cap de Bonne-Espérance. — L'Europe possède
20 ornithogales : de la Grèce , de l'Italie , de la Sicile , de
la Provence , de l'Espagne , du Portugal , de la Hongrie ,
de la Dalmatie , de l'Autriche et de la France. — 8 seule-
ment sont connus en Asie : aux Indes orientales , dans la
Sibérie de l'Altaï , en Dahurie , dans le Caucase , en Arabie
et en Syrie. — On en cite 7 espèces dans l'Amérique mé-
ridionale : 5 au Chili , 2 au Pérou. — Une seule est indi-
quée dans l'Amérique du nord , en Californie.
Ornithogalum pyrenaïcum , Lin. — Il habite les bois
oii il vit toujours solitaire et dispersé. Son bulbe est ovoïde;
ses feuilles sont étroites , linéaires , un peu canaliculées ,
étalées sur le sol. Elles ont peu de durée, et dès qu'elles sont
flétries , on voit une hampe entièrement nue s'élever avec
rapidité. On n'aperçoit aucune bulbille extérieure , mais la
hampe centrale donne un nouveau bourgeon de sa base in-
térieure. Un peu plus tard , les fleurs se montrent en un épi
solitaire qui occupe le tiers supérieur de la hampe. L'épi est
presque cylindrique ; mais à mesure qu'il fleurit les pédon-
cules s'écartent de la tige, et ils s'en rapprochent après la
ORNITHOGALUM. 595
floraison. Les bractées , élargies à leur base , sont subulées ,
très-aiguës; les segments du périgone sont étroits, d'un vert
jaunâtre dans le milieu, d'un blanc sale sur les bords. Après
la fécondation , le périgone se rapproche et persiste assez
longtemps autour delà capsule. — Il fleurit en juin eten juiflet.
Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains
calcaires et marneux de la plaine et des montagnes peu éle-
vées. Nous le trouvons jusqu'à 800™. Ledebour le cite dans
le Talûsch entre 800 et 1,300™.
Géographie. — Au sud , il habite la France , le nord de
l'Espagne , la Grèce, l'île de Crète et Tunis. — Au nord ,
il existe en Belgique, en Allemagne et en Angleterre. — A
l'occident, il reste en Angleterre. — A l'orient, on le
trouve en Suisse , en Italie , en Croatie , en Hongrie , en
Transylvanie , en Turquie , en Tauride , en Géorgie et dans
le Taliisch.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Ile de Crète 35® ^ Écart en latitude :
Nord , Angleterre 53 \ 18°
Occident, Angleterre 7 0. 1 Ecart en longitude :
Orient, Taliisch 47 E. i 54»
Carré d'expansion » . 972
Ornithogalum umbellatum , Lin. — Espèce commune
dans les champs, dans les prairies, dans les sables d'alluvions,
et se multipliant par ses bulbilles avec une incroyable rapi-
dité. Cesbulbilles, pédonculées, naissent non-seulement à la
base et à l'extérieur du bulbe principal , mais encore de son
intérieur et de l'extrémité des racines fasciculées. Tous ces
bulbes sont blancs et formés de tuniques superposées. Les
feuilles sont étroites , radicales, d'un vert sombre et traver-
596 LILIACÉES.
«ées par une large nervure blanche. La hampe se termine
par une ombelle irrégulière dont les fleurs extérieures sont
éloignées du centre par de longs pédoncules étalés, tandis
que l'intérieure, brièvement pédonculée, reste droite au mi-
lieu des autres. Les (leurs sont blanches en dedans et vertes
en dehors, comme si elles étaienl formées de deux enveloppes
soudées. Elles sont très-météoriques , s'ouvrent à 11 heures
du matin, se ferment à 2 ou 3 heures du soir, ou restent closes
si la pluie survient, si le soleil se cache. 3 de leurs 6 éta-
mines ont les filets dilatés ; le style est simple, le stigmate
est obtus. Le fruit est une capsule à 3 loges qui renferme des
semences globuleuses. — Elle fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Cet ornithogale préfère
les terrains calcaires, mais il n'est pas exclu des autres sols.
Il croît en plaine et dans les montagnes. De Candolle le
cite à 1,600™ dans la Lozère, et M. Boissier entre 900 et
1,300"" dans le midi de l'Espagne.
Géographie. — Au sud , il végète en France , en Espa-
gne , en Algérie jusque dans les montagnes de l'Aurès , à
Madère. — Au nord , il existe en Belgique , en Allema-
gne, en Danemarck, en Gothie , en Norvège et en Suède.
Il est en Angleterre , mais probablement naturalisé. — A
l'occident , il existe en Portugal et à Madère. — A l'orient,
on le trouve en Suisse , en Itahe , en Sicile , en Dalmatie ,
en Hongrie , en Croatie, en Transylvanie, en Grèce, en
Turquie, en Tauride, dans la Géorgie, dans le Taliisch,
dans les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Madère 33» \ Écart en latitude :
iVorrf, Suède 64 ) 31«
GAGEA. 597
Occident , Madère. 19 O. "j Ecart en longitude :
Orient , Kazau 49 E. j 68«
Carré d'expansion 2108
G. GAGEA , Salisb.
Distribution géographique du genre. — Ces plantes ,
longtemps réunies aux Ornilhogalum , sont au nombre de
30 , et 19 d'entr' elles font partie de la végétation de l'Eu-
rope. Elles sont disséminées dans l'Europe centrale , en Al-
lemagne , en France , en Bohême , en Russie , en Tauride
et en Espagne. — L'Asie n'en a que 8 , des Indes orien-
tales, de la Sibérie et du Caucase. — On en cite 1 espèce
dans l'Afrique boréale , 1 à Buenos-Ajres, 1 dans l'Amé-
rique septentrionale.
Gagea arvensis , Schiilt. — On remarque de très-bonne
heure, dans les champs cultivés, cette petite espèce qui sort à
peine de terre et qui montre ses fleurs jaunes et étoilées. Ses
bulbes sont doubles, redressés et enfermés dans une tunique
commune du milieu de laquelle sort la hampe. L'un de ces
bulbes porte des feuilles radicales , c'est le principal ; l'autre
ne fleurit que l'année suivante. Chacun de ces petits bulbes
est donc annuel ou bisannuel. Dans cette espèce les feuilles
radicales sont géminées et creusées en gouttières ; les feuilles
florales sont aussi géminées et presque opposées à la base
de pédoncules rameux, velus, et formant une espèce de
corymbe. Les fleurs sont jaunes en dedans et vertes en dehors.
Les anthères sont redressées et insérées par leur base au
sommet des filets. Le style est entier , le stigmate trigone,
et la capsule , qui s'ouvre en 3 valves , répand des graines
arrondies et brunes qui , l'année de leur' germination , ne
508 LILIACÉES.
développent absolument que leur cotylédon. — 11 fleurit en
mars et en avril.
Nature du sol. — Altitude. — Il croît sur les terrains
calcaires et marneux des plaines et des coteaux. Il végète
aussi très-bien sur les basaltes.
Géographie. — Au sud , il existe en France , dans le
midi de l'Italie, en Grèce et en Sicile. — Au nord, on
le trouve en Belgique , en Allemagne et en Danemarck oii
il est sporadique. — A l'occident , il reste en France. —
A l'orient, il habite la Suisse, la Dalmatie , la Hongrie ,
la Croatie , la Transylvanie , la Tauride , les provinces du
Caucase , la Géorgie , les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Grèce. 36« | Ecart en latitude :
Nord , Russie 56 j 20»
Occident , France 4 ) Ecart en longitude:
Orient , Tauride 47 E. ) 51«
Carré d'expansion 1020
Gagea lbtea , Schiilt. — Moins répandue que la pré-
cédente, cette plante habite les bois, les bords sablon-
neux des rivières , et se développe aussi dès le premier prin-
temps, dispersée, et souvent accompagnée de VIsopyrum
thalictroïdes , de ï Anémone ranunculoïdes ^ de VOxalis
Acetosella, etc. Sa racine est un bulbe ovale, solide, re-
dressé , qui entoure la base de la hampe et porte une feuille
solitaire sans bulbe accessoire. Les feuilles florales sont gé-
minées, presque opposées, et les fleurs, peu nombreuses,
sont réunies en une espèce d'ombelle. — Il fleurit en avril
et en mai. Linné le cite en fleur àUpsal le 26 avril 1748.
SCILLA. 599
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent, et
recherche les terrains détritiques des plaines et des mon-
tagnes. Nous le trouvons en Auvergne entre 600 et 1 ,000".
De Candolle l'indique à 1,500°» à Esquiéry, et à 2,500™
dans l'Allée blanche. Wahlenberg le cite seulement jusque
dans la région alpine.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France ,
en Espagne et en Grèce. — Au nord , il est très-disséminé
dansTEurope centrale et dans la majeure partie de la Scan-
dinavie, dans la Finlande australe et en Angleterre. — A
l'occident, il est en Portugal, — A l'orient, on le ren-
contre en Suisse, en Itahe, en Croatie, en Hongrie, en
Transylvanie , en Turquie , en Géorgie , dans les Russies
septentrionale , moyenne et australe , dans les Sibéries de
l'Oural , de l'Altaï et du Baïkal , dans la Dahurie et au
Kamtschatka.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Grèce 37» ) Écart en latitude :
Nord, Norvège 64 ) ^ 27»
Occident, Portugal 10 0.| Écart en longitude :
On■e«^ Kamtschatka 170 E.) 180«
Carré d'expansion 4860
G. SCII.LA , Lin.
Distribution géographique du genre. — Ce genre, re-
marquable par la beauté de ses fleurs bleues , contient 50
espèces. 30 vivent en Europe et particulièrement dans sa
partie australe : en Portugal , en Espagne , en Italie , en
Sicile , en Corse , en Provence , en Sardaigne , en Tauride
600 LILIACÉES.
et en Croatie. — 12 habitent l'Afrique, et sur ce nombre 4
sont du cap de Bonne-Espérance , 6 se trouvent en Barbarie,
1 en Numidie et 1 à Ténériffe. — On cite 6 Seilla en
Asie : aux Indes orientales, au Japon , en Sibérie, dans le
Caucase et en Géorgie. — Un seul est indiqué au Pérou.
— Un seul à la Nouvelle-Hollande.
SciLLA ACTUMNALis , Lin. — Il fait partie de la végéta-
tion des pelouses sèches , des coteaux , où il se montre très-
tard, en juillet et en août, quand le soleil a brûlé toutes les
plantes du printemps. Le bulbe est ovoïde et peu profondé-
ment enfoui; il donne naissance à quelques feuilles radica-
les, tenues , filiformes, plus courtes que la tige, et qui sont
ordinairement flétries quand celle-ci se présente. Elle est
grêle et lisse , et se termine par un petit corymbe irrégu-
lièr de fleurs d'un bleu pâle ou HIacé. Les divisions du pé-
rigone sont étalées et persistent jusqu'à la maturité, accom-
pagnant une capsule déprimée , qui renferme des graines
noires et chagrinées.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et vit
sur toutes les pelouses des plaines et des coteaux.
Géographie. — Au sud , il végète en France , en Espa-
gne et en Algérie. — Au nord , on le rencontre en Belgique,
en Allemagne et en Angleterre. — A l'occident, en Portu-
gal. — A l'orient, en Italie, en Sicile, en Dalmatie, en
Grèce , en Turquie , en Tauride , en Géorgie , en Orient sur
les sables maritimes de Beyrouth.
Limites d'extension de V espèce.
Sud , Algérie So** | Ecart en latitude :
Nord , Angleterre 52 i 17«
SCILLA. 601
Occident , Portugal 10 O. | Écart en longitude :
Orient , Géorgie 46 E. i 56»
Carré d'expansion 952
SciLLA VERNA , Huds. — On le trouve dans les lieux in-
cultes , dans les prés secs et les coteaux. Son bulbe est ovoïde
et laisse sortir 3 à 5 feuilles épaisses , légèrement courbées
en gouttière, dressées et moins hautes que la tige. Celle-ci
est ferme, lisse et cylindrique, et porte au sommet 4 à 8
fleurs que des pédicelles allongés réunissent en une espèce
d'ombelle accompagnée de bractées allongées. Les divisions
du périgone sont d'un bleu pâle, marquées d'une nervure
bleue plus foncée. L'ovaire et les étamines sont d'un beau
bleu; la capsule est presque globuleuse.
Nature du sol. — Altitude. — Nous ne le connaissons
que sur les terrains primitifs de la plaine.
Géographie. — Au sud , les Pyrénées et l'Espagne. —
Au nord , l'Angleterre et les Feroë, les Orcades et les Shet-
land. — A l'occident, les Asturies. — A l'orient, la
France.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Midi de l'Espagne 3G<» ) Ecart en latitude :
Nord, Feroë 62 i 26»
Occident, Feroë 9 0. ) Ecart en longitude :
Orient , France 0 ) 9»
Carré d'expansion 234
SciLLA BiFOLiA , Lin. — Fille du printemps , compagne
inséparable de l'anémone des bois, du Daphne Mezereum y
de V Erythronium dens canis et du cortège brillant que les
beaux jours nous ramènent , cette plante ne quitte le séjour
602 LILIACÉES.
des forêts que pour celui des prairies qui s'y trouvent encla-
vées et dont les arbres ont disparu Son bulbe, blanc et peu
volumineux, est arrondi et formé de tuniques superposées.
Il en sort, à la fin de l'hiver, 2 feuilles qui s'étalent sur la
terre après avoir protégé un épi de charmants boutons ré-
gulièrement alternes, que le développement de leurs pédi-
celles dispose en une grappe lèche et écartée; alors ils s'épa-
nouissent et présentent l'azur le plus vif, le bleu de la tur-
quoise passant à l'outremer. Les ovaires et les étamines sont
bleus; le stigmate, glanduleux, est apte avant les anthères.
Après la fécondation, l'ovaire grossit promptement; la hampe
s'allonge et s'affaiblit, et les fruits l'entraînent et la couchent
avec eux sur le sol. Plus tard , ces fruits verts , spongieux et
arrondis, s'ouvrent en 3 valves, et l'on trouve dans cha-
que loge 1 ou 2 graines assez grosses, munies à leur base
d'un arille épais et comme gélatineux. — Il fleurit en avril
et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — C'est une plante indiffé-
rente, qui recherchecependant les terrains détritiques et qui,
en Auvergne, atteint facilement 1,200™ d'altitude. Elle
croît en Grèce , sur le sommet du Taygète.
Géographie. — Au sud , elle vit dans les Pyrénées , en
Espagne , à l'île de Crète. — - Au nord , elle habite la Bel-
gique , l'Allemagne , la Volhynie. — A l'occident , elle
reste en Espagne. — A l'orient, on la trouve en Suisse, en
Italie , en Sicile , en Dalmatie , en Hongrie, en Croatie , en
Transylvanie , en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans le
Caucase , en Géorgie , dans les Russies moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce,
ZïHe 35<* . Écart
Nord, Volhynie 51 i 16«
Sud , Ile de Crète 35<* . Écart en latitude :
SCILLA. '603
Occident , Espagne 3 0. | Écart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. j 50"»
Carré d'expansion. 800
SciLLA Lilio-Hyacinthus , Lin. — Cette espèce, la
plus sociale de tous les Scilla, couvre de grands espaces dans
les forêts , et tapisse leur sol d'une verdure fraîche et lustrée.
Ses individus se touchent et s'étendent en tapis avant que
les arbres ne se soient encore couverts de leur feuillage , et
quand leurs fleurs bleues ou hlas s'épanouissent, elles for-
ment le fond d'un parterre auquel viennent s'associer les
belles fleurs blanches du Denlaria pinnata , les corolles
soufrées du Primuïa e/atior , V Anémone nemorosa, VAdoxa
moscalellina, déjeunes feuilles roulées de VAthyrium Fiîix
fœmina, des groupes de houx , de framboisier et de Sam~
bucus racemosa. Ses bulbes, enfouis sous les feuilles mortes
à demi-décomposées, sont jaunes et écailleux ; ses feuilles
sont radicales , allongées et luisantes. La hampe qui sort
du centre de leur rosette porte 10 à 12 fleurs, d'abord
réunies en un faisceau, mais dont les pédicelles s'écartent
avant l'épanouissement. Le périgone est ouvert, à 6 divisions;
les 6 étamines ont leurs fdets dilatés, les anthères oscillantes.
L'ovaire, à 3 angles, se transforme en une capsule trian-
gulaire et à 3 loges. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Nous ne connaissons ce
Scilla que sur les terrains siliceux , primitifs, volcaniques et
détritiques des montagnes, entre 800 et 1,400"™. De Can-
dolle le cite à 0 à Dax et à Orléans, et à 1,600'° à Es-
quierry.
Géographie. — Au sud , cette plante entre à peine en
Espagne , et reste dans les Pyrénées françaises et espagnoles.
- - Au nord , elle ne dépasse pas les départements de la Creuse
604 LILIACÉES.
et de l'Allier. — A l'occident , elle atteint Bayonne. — A
l'orient, elle est limitée par le plateau central de la France.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Pyrénées, 42** | Écart en latitude:
Nord , France 46 j 4®
Occident , Bayonne 4 0.^ Ecart en longitude :
Orient , France 1 E. j 5"
Carré d'expansion 20
SciLLA NCTANS, Smith. — Chaque contrée de l'Europe
possède au moins une espèce de scille pour décorer le sol de
ses forêts avant que le feuillage des arbres ne vienne ar-
rêter les rayons du soleil, mais aucune ne produit un plus
bel effet que le S. milans. Elle vit en société, ou plutôt ses
individus presque solitaires , mais rapprochés , s'étendent
sur de vastes espaces, mêlant leurs grappes bleues aux
fleurs orangées du Narcissus pseudo-Narcissiis et aux co-
rolles étoilées de V Anémone nemorosa. Ses bulbes, assez
gros, donnent naissance à des feuilles nombreuses, allongées,
étalées en rosette sur le sol, et du milieu desquelles sort
une hampe penchée à son extrémité, qui se déploie lente-
ment et finit enfin par se dresser pour ouvrir ses fleurs.
Celles-ci sont bleues; les 3 divisions extérieures du péri-
gone sont roulées en dehors. Le pollen est blanchâtre ;
chaque pédicelle est muni à sa base de 2 bractées. — Ses
bulbes sont enveloppés d'une tunique blanche , très-épaisse,
sous laquelle se trouvent des bulbilles qui finissent par la
percer et se faire jour à l'extérieur. — Elle fleurit en avril
et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Elle vit sur les terrains
MUSCARI. 605
primitifs et détritiques des plaines et des montagnes peu
élevées.
Géographie. — Cette plante est trés-disséminée dans ses
stations. Elle existe , au sud , dans les Pyrénées et en Es-
pagne. — Au nord , elle se trouve en France, en Belgique,
en Allemagne , en Bavière , en Angleterre , en Irlande et
aux Hébrides, où elle a sa limite occidentale. — A l'orient,
elle habite la Lombardie et l'Illyrie.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Espagne 40*^ | Écart en latitude :
Nord , Hébrides 58 i 18°
Occident, Hébrides 10 O. -.Ecart en longitude :
Orient, lllyrie 12 E. j 22»
Carré d'expansion 396
G. rauscAHi, Mill.
Distribution géographique du genre. — On n'en connaît
que 11 espèces, dont 7 sont européennes , de la Sicile , de
l'Italie et du centre de l'Europe. — 3 sont asiatiques , de la
Perse, de l'Orient et de l'Asie-Mineure. — 1 est africaine,
de la Barbarie.
McscART COMOSUM , Mill. — Cette plante curieuse
abonde dans les champs, sur les pelouses et les coteaux oii
elle fleurit en mai et en juin. Elle offre des bulbes volumi-
neux et rougeâtres, d'une forme régulière, et qui rappellent
ceux de la jacinthe des jardins. Ce bulbe porte entre ses
tuniques intérieures un grand nombre de bulbilles pédon-
culéesqui, chaque année, reproduisent la plante indépen-
damment de la bulbilic qui se trouve à la base de la hampe
606 LILIACÉES.
centrale. Cette hampe, élevée et munie de quelques feuilles
allongées et pliées en gouttière , sort du bulbe principal,
et se termine par un long épi de fleurs dont l'épanouisse-
ment commence à la base pour s'arrêter avant d'être au
sommet. En effet , les fleurs inférieures sont fertiles , elles
offrent un périgone ovale, renflé dans son milieu, et partagé
au sommet en 6 dents. Les fleurs supérieures manquent
d'organes de la reproduction ; leurs pédicelles violets sont
redressés au lieu d'être rabattus, et leur ensemble forme
comme un élégant bouquet au sommet de la tige. Après la
fécondation, l'ovaire, triangulaire, grossit et se transforme
en une capsule trigone, à angles saillants, presqu'ailée. Elle
s'ouvre au sommet, ses 3 valves se fendent par le milieu, et
les graines noires qui étaient réunies 2 à 2 dans chaque loge
se dispersent sur le sol. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — II est indifférent et vit
dans les plaines ou dans les montagnes. Ledebour le cite
dans le Taliisch, entre 1,000 et 2,000"".
Géographie. — Au sud, il végète en France, en Espagne
et en Algérie. — A nord , il existe dans l'Allemagne méri-
dionale et en Belgique oii il est rare. — A l'occident , il est
en Portugal. — A l'orient, on le trouve en Suisse, en
Itahe, en Sicile, en Dalmatie, en Hongrie, en Croatie,
en Transylvanie , en Tauride , en Géorgie , dans le Taliisch,
dans la Russie australe.
Limites d'extension de V espèce.
Sud^ Algérie 35" ") Ecart en latitude :
iVorrf, Belgique 50 ^ 15«
Occident , Portugal 10 0. 1 Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 48 E. ) 58^
Carré d'expansion 870
MCSCARI. 607
MuscARi RACEMosuM, Mill. — Cette jolie espèce abonde
dans les champs , dans les vignes , sur le bord des chemins
cil ses individus sont nombreux et souvent mêlés au Tussi-
lago Farfara , au Thlapsi perfoUatum , au Fumaria offi-
cinalis , etc. Ses bulbes rougeâtres portent à leur base et à
l'extérieur un grand nombre de petites bulbilles. Du milieu
du bulbe principal sortent quelques feuilles allongées, étroi-
tes, cylindriques et roulées sur elles-mêmes, puis une hampe
nue , verte ou rougeâtre , qui est terminée par un épi serré
de charmants grelots bleus liserés de blancs et répandant
une odeur suave. Les dernières fleurs du sommet de l'épi
avortent comme celles du 31. comosum , mais l'axe ne s'al-
longe pas pour les élever au-dessus des autres. — Il fleurit
en avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Il préfère les terrains
calcaires et marneux, et vit dans les plaines et dans les mon-
tagnes. M. Boissier le cite à 1,800"" dans le midi de l'Es-
pagne. Ledebour l'indique entre 800 et 2,600i" dans le
Breschtau.
Géographie. — Au sud , il est commun en France , en
Espagne et en Barbarie. — Au nord , on le rencontre en
Allemagne, en Belgique et en Angleterre, où il est pro-
bablement naturalisé. — A l'occident, il vit en Portugal.
— A l'orient , il est en Suisse , en Italie , en Hongrie ,
en Dalmatie , en Croatie , en Transylvanie , en Grèce , en
Turquie, en Tauride, dans le Caucase, en Géorgie et dans
la Russie australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Barbarie 34° ) Ecart en latitude :
Nord , Belgique 49 i 15»
608 LILIACÉES.
Occident , Portugal 11 0. | Ecart en longitude:
On>«^ Géorgie 47 E.) 58«
Carré d'expansion 870
MuscARi BOTRYOÏDES, Mill. — Cette espèce croît aussi
dans les champs et dans les lieux incultes. Elle ressemble à
la précédente, mais elle en diffère par ses feuilles plus larges,
redressées et dépassant les épis florifères. Les fleurs sont ino-
dores. — Elle fleurit en avril et en mai.
Nature du sol. — Altitude. — Elle végète sur les ter-
rains calcaires et marneux de la plaine.
Géographie. — Au sud , elle se trouve en France, en
Italie et en Sicile. — Au nord, on la rencontre disséminée
en Allemagne, en Bavière , en Belgique, en Danemarck,
en Gothie, et sporadique en Suède et en Norvège. — A
l'occident, elle reste en France, — A l'orient, elle est en
Suisse, en Dalmatie, en Hongrie, en Transylvanie, en
Croatie, en Bosnie et en Géorgie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Sicile 38" 1 Ecart en latitude :
Nord , Gothie 58 ) 20"
Occident , France 0 ] Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 47 E. ) 47»
Carré d'expansion 940
G. ALLiuai, Lin.
Distribution géographique du genre. — Parmi les
200 espèces qui composent ce grand genre , on en compte
110 qui habitent l'Europe, et si quelques-unes s'avancent
ALLICM. 609
en Allemagne et en Russie, presque toutes restent dans
l'Europe australe : en Grèce , en Italie , en Sicile , en Espa-
gne , en Portugal, à l'île de Crète, en Tauride, en Corse,
en Provence , en Dalmalie et en Hongrie. — L'Asie a 60
^//à<m, dont les deux tiers appartiennent aux diverses régions
de la Sibérie, et l'autre tiers aux Indes orientales, à la
Chine, au Japon , au Caucase , à la Géorgie et à l'Asie mi-
neure. — 15 sont mentionnés dans l'Amérique du nord,
quelques-uns au Mexique, la plus grande partie aux Etats-
Unis et au Canada. — On en cite seulement 4 dans le sud du
Nouveau-Monde , 3 au Chili, 1 au Brésil. — L'Afrique a
aussi ses AlUum , et ses 10 espèces, à l'exception de 4
qui sont du cap de Bonne-Espérance , appartiennent à l'Afri-
que boréale, à la Barbarie et à l'Egypte.
Alltijm victoriale. Lin. — Les pentes herbeuses des
montagnes nous offrent cette grande espèce qui tantôt vit
solitaire et d'autres fois forme de vastes tapis. Quelques vé-
gétaux lui sont associés, et l'on distingue parmi eux le Gé-
ranium sylvaticum , le Pedicularis foliosa , le Centaurea
montana , le Luzula maxima , le Ranunculus platanifo-
lius , etc. Ses racines sont des espèces de rhizomes munis
d'un plateau d'oii s'échappent d'un côté des radicelles, et
qui de l'autre s'allongent en un bulbe recouvert d'un tissu
fibreux. Ce tissu est formé par les fibres desséchées et super-
posées de la base des anciennes feuilles. De ce plateau part
la tige florifère , et à côté d'elle se trouvent des bourgeons
qui doivent se développer dans les années suivantes. Les
feuilles sont engainantes, larges, arrondies et plissées en
éventail. Les fleurs, d'un blanc verdâtre, sont enfermées
dans une spathe scarieuse qui se déchire pour les laisser
sortir. Les étamines sont saillantes et dilatées à la base.
VIll '^^
610 LILIACÉES.
La capsule s'entr'ouvre au sommet et contient dans chaque
loge 2 semences noires et dures. — Il lleurit en juin et en
juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Cet Allium se trouve
en Auvergne sur les terrains siliceux , volcaniques et détri-
tiques des montagnes, entre 1,000 et 1,700"". De Can-
dolle le cite sur le calcaire dans le Jura à OOO"" comme mi-
nimum d'altitude. Unger l'indique dans le Tyrol sur le cal-
caire. Ledebour le mentionne dans le Caucase entre 700 et
1,700'".
Géographie. — Au sud, il croît en France, dans les
Pyrénées, en Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile.
— Au nord , il végète en Suisse et dans les Vosges. —
A l'occident, il est en Portugal. — A l'orient, on le trouve
en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , dans la Thrace
orientale, dans le Caucase, dans les Sibéries de l'Oural,
de l'Altaï, du Baïkal et orientale, dans la Dahurie et le
Karatschatka.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Sicile 38» ■\ Ecart en latitude :
A^(9r(/ , Sibérie orientale 57 ; 19**
Occident , Portugal 10 O. | Écart en longitude :
Orient , Kamtschatka 170 E. ) 180°
Carré d'expansion 3420
Allium ursinum , Lin. — Cette curieuse espèce vit dans
les forêts , dans les lieux frais et ombragés où elle se déve-
loppe en abondance. Elle forme des groupes d'un beau vert,
au milieu desquels se montrent des fleurs d'un blanc de
lait. Ses bulbes croissent dans le terreau formé par la décom-
position des feuilles, et présentent une organisation toute
ALLIUM. 611
particulière. Vaucher, qui a observé avec soin leur déve-
loppement , le décrit ainsi : « Première année ; germina-
tion , feuille séminale chargée à sa base d'une bulbe. 2^ an-
née; cette bulbe donne de son centre une nouvelle bulbe
dont on aperçoit le rudiment dès la première année. 3*^ an-
née ; la bulbe de la seconde année développe de son centre
2 ou plusieurs bulbes , les unes chargées d'une et quelque-
fois de deux feuilles , dont une toujours renflée et bulbifère
à sa base , les autres florifères renfermant une hampe laté-
rale , une feuille enveloppant et une feuille bulbifère , et
ainsi à l'indéfini (t. 4, p. 373). » Ses feuilles, toutes radi-
cales, sont larges et d'un beau vert, portées sur un long pé-
tiole qui forme à sa base une gaine cylindrique. La hampe
est nue , latérale et lisse. Ses fleurs sont étalées , d'un beau
blanc , et ses étamines sont plus courtes que le périgone.
— Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les
terrains siliceux , primitifs , volcaniques et détritiques des
coteaux et des montagnes, jusqu'à l'altitude de 1,200'".
Wahlenberg le cite aussi en Suisse, dans les bois de la
plaine et des montagnes, jusqu'à la limite supérieure du
hêtre , et ajoute qu'il atteint quelquefois la gbne supérieure
des sapins.
Géographie. — Au sud , il se trouve dans les Pyrénées ,
en Espagne , dans le midi de l'Italie et en Sicile. — Au
nord , il existe dans l'Europe centrale, jusque dans la Suède
et la Norvège australes, aux îles d'Aland et d'Osilie, en
Angleterre et en Irlande oîi il a sa limite occidentale. —
A l'orient , il habite la Suisse , la Dalmatie , la Hongrie ,
la Croatie, la Transylvanie, la Géorgie, les Russies moyenne
et australe, les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï, et le
Kamtschatka.
612 LILIACÉES.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Sicile 38° ) Ecart en latitude :
TVorrf , Iles d'Aland 60 \ 22»
OccAdcnt , hhnàe 12 O.j Ecart en longitude:
Orient, Kamtschalka 170 E. j 182o
Carré d'expansion 4004
Allium roseum , Lin. — Elégante espèce qui végète
dans les champs et dans les vignes, sur le bord des chemins.
Il sort de sa racine bulbeuse et arrondie, des feuilles planes,
engainantes et plus courtes que la tige. Celle-ci est cylin-
drique , et terminée par une ombelle de Heurs roses , enfer-
mée d'abord dans une spathe d'une seule pièce et persistante,
qui se partage en deux pour laisser sortir les fleurs. L'om-
belle est presque plane, bien fournie. Le périgone a ses
divisions obtuses, il s'ouvre le matin et se referme le soir.
— Il fleurit en avril et en mai.
Nalure du sol. — Allilude. — Terrains calcaires et mar-
neux de la plaine.
Géographie^ — Au sud, cet ail vit en Provence, en
Corse, en Espagne , aux Canaries, et en Barbarie jusque
dans le Sahara. — Au nord , il atteint à peine le bord du
plateau central de la France et la Dalmatie. — A l'occident,
il reste en Espagne. — A l'orient , il végète en Corse, en
Italie, en Sicile , en Grèce et à l'île de Crète.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Canaries 30<* (Ecart en latitude :
Nord , Dalmatie 44 ^ 14"
ALLILM. 613
Occident , Canaries 18 0. ^ Ecart en longitude :
Orient , Ile de Crète 23 E. j 4l«
Carré d'expansion 574
Allidm fallax , Don. — On le trouve sur les coteaux,
dans les lieux arides et dans les fentes des rochers. Sa racine
est une espèce de rhizome rameux, au sommet duquel s'im-
plante un bulbe allongé qui donne naissance à la hampe
latérale de l'année et aux feuilles carénées de l'année sui-
vante. Ce rhizome s'accroît encore par sa base spongieuse
de bulbes qui naissent successivement. Les feuilles sont dis-
tiques et se flétrissent promptement. La hampe est angu-
leuse, recouverte près de sa base par les gaines raccourcies
des feuilles latérales. Les fleurs sont disposées en ombelles
penchées avant la floraison, et entourées d'une spathe courte
et persistante qui se fend en 2 ou 3 lobes. Le périgone est
rose et campanule ; les anthères sont saillantes , mais la
fécondation est indirecte , car le stigmate est toujours en
retard sur l'ouverture des anthères. — 11 fleurit en juillet
et en août.
Nature du sol. — Altitude. — 11 est indifférent , et
croît sur le sol rocheux des coteaux et des montagnes. De
Candolle le cite àO à Marseille , et à 2,400™ au pic d'E-
reslitz, dans les Pyrénées.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France et
dans le midi de l'Italie. — Au nord , il est disséminé
dans une grande partie de l'Europe, en Danemarck , en
Gothie. — A l'occident , il reste en France. — A l'orient ,
il existe en Suisse , en Autriche , en Dalmatie , en Croatie ,
en Hongrie, en Transylvanie, dans les Russies moyenne et
australe.
614 LILIACÉES.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 39" ) Écart en latitude :
Nord, Golhie 55 j 16»
Occident , France 0 \ Ecart en longitude :
Orient, Russie moyenne 42 E. j 42°
Carré d'expansion. ...» 672
Allicm suaveolens , Jacq. — On le rencontre dans les
lieux frais , sur le bord des ruisseaux et quelquefois dans les
marais. — Son rhizome est entièrement recouvert de gaines
superposées , fournies par les anciennes et par les nouvelles
feuilles dont la base est élargie. Il repousse chaque année de
son sommet, et produit des feuilles linéaires , planes, mar-
quées en dessous de nervures saillantes, et une tige arrondie
qui se termine par une ombelle serrée, globuleuse, penchée,
protégée par une spathe qui se divise en deux segments ova-
les. La base des filets des étamines est munie de 2 appen-
dices latéraux. Lors de la fécondation , le périgone s'étale
et les anthères s'approchent alternativement du stigmate
qui est porté sur un long style. — Il fleurit en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et reste
dans les plaines.
Géographie. — Au sud, les Pyrénées et le midi de l'Ita-
lie. — Au nord , le Valais , le Tyrol et l'Allemagne méri-
dionale. — A l'occident, la France. — A l'orient, la Hongrie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Italie 40° (Ecart en latitude :
Nord, Suisse 47 ) 7°
ALLIUM. 615
Occident , France 0 ) Ecart en longitude :
Orient , Hongrie 20 E. j 20«
Carré d'expansion 140
Allitjm MULTiFLORCM , DC. — On le trouve dans les
vignes et sur le bord des chemins. Son bulbe est ovoïde et
recouvert de nombreuses tuniques superposées qui séparent
les cayeux. Sa tige est droite, cylindrique , garnie à sa base
de feuilles planes et glabres , plus courtes que la tige. L'om-
belle est arrondie , très-fournie , enveloppée d'une spathe
membraneuse et caduque. Le périgone , d'un rose plus ou
moins foncé, a ses divisions lancéolées et pointues, les
étamines ont leurs filets alternativement simples ou tricus-
pides. — Il fleurit en mai et en juin.
Nature du sol. — Altitude. — Nous le trouvons sur les
calcaires et les terrains marneux de la plaine.
Géographie. — Au sud , on le rencontre en France et
en Algérie. — Au nord et à l'occident, il reste en France.
— A l'orient, il est indiqué en Grèce.
Limites d'extension de V espèce.
Sud, Algérie 35** i Ecart en latitude :
Nord, Yrance 46 ( 11»
Occident , France 0 | Ecart en longitude :
Orienty Grèce 22 E.) 22»
Carré d'expansion 242
Allium sPHiEROCEPHALUM , Lin. — Il est commuu dans
les champs, dans les vignes, sur les coteaux. Son bulbe,
qui paraît simple , est formé de 2 ou 3 bulbilles , dont les
supérieures sont pédicellées. La hampe latérale est soudée à
la base du bulbe, et l'on aperçoit de bonne heure dans les bul-
616 LILIACÉES.
billes la hampe future. La tige est garnie de feuilles minces,
fistuleuses et à peu près cylindriques. Les fleurs forment une
tête serrée, enfermée dans une spathe courte, membraneuse
et qui s'ouvre en 2 pièces. Ces fleurs sont roses ou purpu-
rines ; les filets des étamines sont alternativement tricuspides,
et à la base de l'ovaire se trouve un nectaire en godet. Les
pédicelles , très-courts , rendent l'ombelle sphérique , mais
peu à peu les supérieures s'allongent et donnent à l'ombelle
la forme d'un cône. — Il fleurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent et se
trouve sur tous les terrains, souvent sur les calcaires. M. Lloyd
le cite comme jouant un grand rôle sur les sables maritimes
de Nantes. — En Auvergne, nous le trouvons en plaine.
De Candolle le cite à 0 à Nantes et à Gènes , et à 1,500'»
à Montlouis. M. Boissier l'indique dans le midi de l'Espa-
gne de 0 à 1,900™. Ledebour le mentionne dans le Ta-
lùsch à 2,200™.
Géographie. — Au sud , il vit en France , en Espagne ,
en Algérie, aux Canaries. — Au nord, il occupe la ma-
jeure partie de l'Europe centrale , le Danemarck et l'Angle-
terre. — A l'occident , il est aussi en Portugal. — A l'o-
rient , il existe en Suisse , en Italie , en Sicile , en Dalmatie ,
en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, en Turquie, dans
le Caucase, en Géorgie, dans les Russies moyenne et australe .
Limites d'extension de l'espèce.
Sud, Canaries 30» ) Ecart en latitude :
Nord , Angleterre 52 ) 22»
Occi(/e«^, Canaries 18 0.| Ecart en longitude:
Orient , Ta\\isài 47 E. î 65»
Carré d'expansion 1430
ALLIUM. 617
Alliem vineale, Lin. — On le trouve dans les vignes
et dans les moissons où il vit dispersé. Son bulbe est ovoïde
etd'une structure très-remarquable. 11 porte à sa base, après
l'époque de la floraison , 3 à4bulbilles longuement pédon-
culées et logées dans les enveloppes superposées de la base
de la tige. Ce bulbe contient encore, sous une enveloppe
cartilagineuse , la hampe qui est latérale et aplatie. Les
feuilles sont cylindriques et fistuleuses. L'ombelle est bul-
bifère, souvent partagée en deux et protégée par une spathe
tapissée à l'intérieur d'un duvet blanchâtre. — 11 fleurit en
juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — On le rencontre sur
tous les terrains , mais il préfère les calcaires et reste dans
les plaines.
Géographie. — Au sud , il croît en France , en Espa-
gne , aux Canaries. — Au nord , dans tout le centre de l'Eu-
rope , en Scandinavie , la Laponie exceptée , en Angleterre
et en Irlande. — A l'occident, il est aussi en Portugal. —
A l'orient, il existe en Suisse, en Italie, en Sicile, en
Croatie, en Dalmatie , en Hongrie, en Transylvanie, en
Turquie , et dans la Russie moyenne.
Limites d'extension de l'espèce.
Sud , Canaries 30° ) Ecart en latitude :
Nord , Norvège 62 ' 32»
Occirfen^, Canaries 18 0. ) Ecart en longitude :
Oriewf, Russie moyenne 55 E. j 73°
Carré d'expansion 2336
Allium oleraceum , Lin. — 11 croît dans les haies, dans
les taillis et sur le bord des chemins. Son bulbe est solitaire
618 LILIACÉES.
et donne naissance à une tige droite et feuillée , toujours un
peu tordue avant la floraison. Ses feuilles sont marquées en
dessous de 7 à 9 nervures un peu saillantes. Les fleurs, pres-
que toujours mêlées à des bulbilles et quelquefois remplacées
par elles, souvent pendantes lors de l'épanouissement , sont
renfermées dans une spathe qui s'ouvre en 2 pièces , dont
l'une est terminée par une longue pointe. Les étamines sont
subulées , réunies à leur base par une membrane. Lors de la
fécondation et avant que les stigmates ne soient nubiles ,
chaque anthère s'en approche et y répand un pollen blan-
châtre. Les bulbilles de l'ombelle sont terminées par une
pointe verte et très-courte. — Il fleurit en juin, juillet et août.
Nature du sol. — Altitude. — Il est indifférent à la
nature du sol et préfère la plaine aux montagnes.
Géographie. — Au sud , il se trouve en France et dans
le midi de l'Italie. — Au nord , il est disséminé dans toute
l'Europe , dans toute la Scandinavie, jusque dans la Lapo-
nie australe , et en Angleterre. — A l'occident , il reste en
Angleterre. — A l'orient , il vit en Suisse , en Hongrie , en
Croatie , en Transylvanie , dans les Russies septentrionale ,
moyenne et australe , et dans la Sibérie du Baïkal.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Royaume de Naples 40® ^ Ecart en latitude :
A^orrf, Laponie 66 j 26»
Occident, Angleterre 6 0.-\ Ecart en longitude :
Onm^ Sibérie du Baïkal 110 E.j 116»
Carré d'expansion 3016
Allium flavum, Lin. — On rencontre cet ail dans les
lieux pierreux , dans les champs , sur les coteaux incultes et
ALLICM. 619
sur les rochers. II s'y trouve ordinairement en sociétés assez
nombreuses. Sa racine est bulbeuse ; sa tige est cylindrique,
garnie de feuilles étroites , demi-cylindriques , un peu fis-
tuleuses et d'un vert glauque. Ses fleurs , d'un beau jaune,
sont disposées en une ombelle lâche , protégée par une spa-
the qui s'ouvre en 2 parties et dont une des pièces est ter-
minée par un long appendice. Les étamines sont simples et
font saillie hors du périgone. — Il fleurit en juillet et en août.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
calcaires et rocailleux de la plaine et des coteaux. Nous le
trouvons aussi en Auvergne sur le basalte.
Géographie. — Au sud , il existe en France , en Italie ,
en Sicile et en Grèce. — Au nord , il croit en France et
dans la Podolie australe. — A l'occident , il reste en France.
— A l'orient, on le rencontre en Autriche , en Dalmalie,
en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie , en Tauride , dans
le Caucase, en Géorgie, dans lesRussies moyenne et australe.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud , Grèce 37*^ ] Ecart en latitude :
iVord, Podolie 48 i 11«
Occident , France 0 ) Ecart en longitude :
Orient , Géorgie 48 E. j 48»
Carré d'expansion 528
Allium PANicuLATUM , Lin. — Il vit aussi dans les
champs et sur les coteaux arides , très-disséminé. Sa racine
est bulbeuse ; sa tige est cylindrique , garnie de feuilles al-
longées, menues, demi-cylindriques. Les fleurs sont dis-
posées en une ombelle très-lâche et comme paniculée, que
protège une spathe à deux divisions , dont l'une se prolonge
620 LILIACÉES.
en pointe. Les fleurs extérieures sont suspendues sur leur
pédoncule. Le périgone est purpurin ou violacé. Les filets
des étamines sont réunis à leur base par une membrane, et
les anthères font saillie hors du périgone. — Il fleurit en
juin et en juillet.
Nature du sol. — Allilude. — 11 croît sur les terrains
siliceux et détritiques des plaines et des montagnes. De
Candolle le cite à 0 à Narbonne et à 1 ,600"^ dans le Jura.
Ledebourle mentionnedans leCaucase à 1 ,600 et à2,000™.
Géographie. — Nous réunissons à cette espèce VA. in-
terniedium , DC, que nous considérons comme distincte,
mais dont il nous est impossible de séparer l'aire géographi-
que par suite de la confusion des 2 espèces. — Au sud , il
croît en France et en Algérie. — Au nord , on le trouve
dans la France centrale , en Tyrol et dans la Yolhynie.
— A l'occident , il et.t en Portugal. — A l'orient , il végète
en Italie , en Sicile , en Corse , en Hongrie, en Transylva-
nie, en Galicie , en Grèce, en Turquie, en Tauride , dans
le Caucase , en Géorgie , dans les llussies moyenne et aus-
trale, dans les Sibéries de l'Oural et de l'Altaï.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Algérie 35" ) Ecart en latitude :
Nord , Yolhynie 50 i 15°
Occident, Portugi! 10 0. ) Ecart en longitude:
Orient, Sibérie altaïque 90 E. j 100»
Carré d'expansion 1500
Allicm sch^noprâsum , Lin. — Il croît sur les rochers
mouillés par les eaux et dans les lieux humides , dans les
prairies. Il forme de jolies touffes d'un beau vert, au mi-
ALLIUM. 621
lieu desquelles se distinguent ses ombelles violettes ou lila-
cées. Son rhizome, peu apparent, donne naissance à plu-
sieurs bulbes rapprochés. Ses feuilles , très-menues, filifor-
mes , pointues et fistuleuses , sont aussi longues que la tige.
Les fleurs naissent en têtes serrées, accompagnées d'une
spathe de 2 pièces plus courtes que l'ombelle. Ses étamines
sont simples , réunies à la base par leurs filets. Les anthères
se retournent et répandent successivement leur pollen au-
dessus du stigmate. — Il (leurit en juin et en juillet.
Nature du sol. — Altitude. — Il recherche les terrains
siliceux et rocailleux des collines et des montagnes. M. Bois-
sier l'indique dans le midi de l'Espagne entre 2,100 et
2,500"". Ledebour lecite dans le Caucase jusqu'à 2,300™.
Wahlenberg le mentionne dans sa flore de la Suisse, dans
les lieux humides, sur les pentes des Alpes, depuis la limite
supérieure du sapin jusqu'à 2,200"°.
Géographie. — Au sud, il atteint le midi de l'Espagne.
— Au nord, ilesttrès-disséminé, mais il arrive jusque dans la
Laponie oii Wahlenberg l'indique sur les rivages herbeux et
humides de toutle Finmarck et assez commun dans les îles
du Nordland septentrional. Il est aussi en Angleterre. — A
l'occident, il est cité dans l'Amérique du nord, dans les con-
trées boisées du Canada , depuis le lac de l'Ours jusqu'aux
montagnes Rocheuses, dans les prairies à Terre-Neuve,
près de la rivière de Wallah-Wallah , sur la côte nord-ouest.
— A l'orient , on le trouve en Suisse , en Italie , en
Corse, en Croatie , en Hongrie , en Transylvanie, dans le
Caucase , en Géorgie , dans toutes les Russies , dans les Si-
béries de l'Oural, de l'Altaï, du Baïkal et orientale, dans
la Dahurie , au pays des Tschukhis , au Kamlschatka et
dans l'Amérique russe.
622 LILIACÉES.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Midi de l'Espagne 36" | Écart en latitude
Nord , Altenfiord 70 j 34°
Ecart en longitude
3G0°
Carré d'expansion 12240
Occident et Orient 360 j*^^'»"' *^" '""»
G. NAHTHECIUIIS , Suds.
On n'en connaît que 3 espèces , dont 2 de l'Amérique du
nord et la 3" européenne.
Narthecium ossiFRAGUM , Huds. — On ne rencontre
cette espèce que dans les lieux marécageux , touroeux , en
partie inondés, où elle croît souvent en très-grande quantité,
associée aux Carex , aux Eriophorum , au Drosera rotun-
difolia, au D. intermedia, au Lycopodium immdalum, au
Veronica scutellata,, etc. Ses rhizomes tracent dans la tourbe
ou dans la vase, et de leur extrémité sortent des feuilles allon-
gées, engaînées, et rappelant en petit celles des Iris. Du
milieu de ces feuilles sort une hampe terminée par un épi de
fleurs jaunâtres, presque sessiles, et offran tun périgone à 6
divisions. Les étamines, au nombre de 6, ont les filets lai-
neux et persistants , les anthères jaunes ; l'ovaire est pyra-
midal , surmonté d'un style court. Le fruit est une capsule
pointue , assez fréquemment colorée en rouge vif. Elle
s'ouvre en 3 valves et réj»and des graines enveloppées dans
un petit sac membraneux, dont les 2 extrémités dépassent
la graine et la rendent ovale. — Il fleurit en juillet et en août.
NARTHECIUM. 623
Nature du sol. —Altitude. — Il recherche les sols aqua-
tiques, siliceux et tourbeux des montagnes. Nous le trou-
vons de 800 à 1,000°^ d'altitude. De Candolle le cite à
0 à Dax et à 1,400"! au port de l'Erce.
Géographie. — Au sud , on le trouve en France , dans
les Pyrénées , en Corse et dans le nord de l'Espagne. — Au
nord , il existe dans toute l'Europe centrale , dans toute la
Scandinavie et même dans la Laponie , dans les lieux arrosés
au pied des rochers exposés au midi, dans les vallées subal-
pines du Nordland méridional. Il est aussi en Angleterre ,
en Irlande et dans tous les archipels anglais et danois, mais
non en Islande. — A l'occident, il existe en Portugal.
A l'orient, il habite l'Autriche , la Hongrie et la Livonie.
Limites d'extension de Vespèce.
Sud, Portugal 40° j Écart en latitude :
Nord , Laponie 68 J 28°
Occident , Portugal 10 0. ) Écart en longitude :
Orient , Livonie 26 E. ' 36°
Carré d'expansion 1008
FIN 1)U TOME EUITIÈME.
Ucrmonl, iinpr. ilt Ferdinand lliibuud'
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THE LIBRARY
UNIVERSITY OF CALIFORNIA
Santa Barbara
THIS BOOK IS DUE ON THE LAST DATE
STAMPED BELOW.
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