Expédition Antarctique Française
(1903-1905)
COMMANDÉE PAR LE
D-^ Jean CHARCOT
CARTE DES RÉGIONS PARCOURUES ET RELEVEES
PAR L'EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE
Membres de l'État-Major ;
Jean Charcot — A. Matha. — J. Rey — P. Pléneau — J. Turquet — E. Gourdon
OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
sous LA DIRKCTION DE
L. JOUBIN. Prolcsscur au Muséum d'Histoire Niturcllc
EXPEDITION
ANTARCTIQUE FRANÇAISE
(1903-1905)
COMMANDEE PAR LE
D' Jean CHARCOT
SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES
HYDROÏDES
Armand BILLARD
Agrégé de l'Université, Docteur es sciences
PARIS
MASSON ET C'% ÉDITEURS
120, Boulevard Saint-Germain, 120
Tous droits de traduction el de reproduction réservés pour tous pars,
lîâfîo în France
LISTE DES COLLABORATEURS
Les mémoires précédés d'un astérisque ont paru.
MM . Trouessart Mammifères.
MÉNÉGAUX Oiseaux.
* Vaillant Poissonn.
. Sluiter Tuniciers.
* Vayssière Nudibranc/ies.
* JouBiN Céphalopodes.
* lamy Gastropodes et Pélécypodes.
* Thielk ^ mpliineures.
Cari Collemboles.
RoLBAUD Diptères.
Trouessahi- Âcarietis.
Bouvier Pycnogonides.
* CouTiKRE Crustacés Scfiisopodes et Décapodes.
M'" * RicHARDSON Isopodes.
MM. * Chevreux Amphipodes.
* QiuDOR Copépodes.
j^obili (Jstracodes.
Œhlert Brachiopodes.
Calvet Bryozoaires.
Gravier Polycfiètes.
liÉRUBEL Géphyriens.
JÀGERSKIÔLD Nématodes libres.
Railliet Nématodes parasites.
Blanchard Cestodes .
GuiART Trématodes .
Joubin Némertiens.
Hallez Planaires .
Ed. Perrier Crinoïdes.
* KcEHLER Stellérides, Ophiures et Echinides.
, Vaney Holothuries .
Roule Alcyonaires.
jjtDOT Siphonophores .
* Billard HydroUes.
TopsENT Spongiaires .
TuRQUET Phanérogames.
Cardot Mousses.
Hariot Algues.
Petit Diatomées .
GouRDON Géologie, Minéralogie, Glaciologie.
H YI) R 0 1 1) E S
Par ARMAND BILLARD
AGRÉliÊ DE I.'UMVERSITb:, UUCTEl'R ES SCIENCES
Los Hydroïdes récoltés par le D' J. Turquet, pendant l'Expédition du
D"" Charcot au pôle Sud, ne comprennent que 8 espèces, dont une nou-
velle (H une douteuse, llsproviennent tous de l'île Booth-Wandel (l)etde
la Itaic des Flandres, creusée dans la terre de Danco; pour la plupart, ils
ont été recueillis à marée basse. Les résultats fournis par cette expédition
corroborent ceux des expéditions précédentes : à savoir que la faune des
Hydroïdes n'est pas très riche en espèces dans ces régions australes, pas
j)lus sur le littoral que dans les profondeurs.
La collection des Hydroïdes antarctiques de la « Belgica » déterminés
par Hautlaub [1004] comprend M espèces, qui se répartissent ainsi:
9 nouvelles, 1 déjà connue, 4 douteuses. Toutes ces espèces pro-
viennent de dragages efTeclués entre 100 et î)50 mètres; les latitudes
sont comprises entre les parallèles 70° et 71" 10', et les longitudes
entre les méridiens 80°48' et 91° tU' ouest; les localités sont donc-
plus australes que celles explorées par les Expéditions suédoise et
française.
lîien que le travail de Jaderholm [190o]sur les Hydroïdes de l'Expédi-
tion suédoise dans les mers australes renferme 50 espèces, il n'y en a
que 14 qui ont été draguées dans les régions antarctiques (9 sont
nouvelles et 5 déjà connues); les autres proviennent des régions
(1) CeUe île seU'ouveau sud de l'ile d'Anvers, à la même latitude que la baie des Flandres.
E.ipédition Chanul. — Billard. — HyiJioïdes. •
2 HYDROÏDKS.
subanlat-ctiques (Géorgie du Sud, îles Falkland, Terre de Feu). Les
localités antarctiques qui ont fourni les Hydroïdes se trouvent toutes,
sauf une, à l'est ou au nord-est de cette bande de terre qui comprend la
Terre de Danco, la Terre du roi Oscar, laTerre de Palmer ; ce sont les îles
Joinville et Paulet, le golfe Erebus et Terror, l'île Seymour, le sud de
l'île Snow Hill et l'île Robertson. L'autre localité est l'île Nelson, qui se
trouve au nord et qui n'a d'ailleurs fourni qu'une seule espèce.
Le nombre des espèces d'Hydroïdcs actuellement connues provenant
des régions antarctiques n'est que de 32 (1). En voici la liste com-
plète :
Hydractinia parvispina Hartl. (Expédition suédoise) ;
Hydractinia antarctica Hautl. (« Belgica ») ;
Hydractinia clavata Jàderh. (Expédition suédoise) ;
Perigonnmis sp.? Hautl. (« Belgica »);
Perigonimus sp. ? Hartl. (« Belgica »);
Eiulendriuin ramosum? (L.) (« Belgica »);
Endendrinm capillare? (Alu.) (« Français ») ;
Mijriothein austro-georgise Jaderh. (Expédition suédoise, « Français ») ;
Halecium tenellu)nlii\c¥.s{^i Belgica », Expédition suédoise, « Français»);
Halecium secundum Jàderh. (Expédition suédoise) ;
Halfichim gyvtcile Bale (« Français ») ;
Obelia longissima Pall. (« Français »);
Si/icu/û/'ia pedimcn/ata iAmm. (Expédition suédoise) ;
Campanulina belgicae Hartl. (« Belgica ») ;
CainpdnuHna chilemis Hartl. (« Français »);
Cdmpanularia suhrufa Jaderh. (Expédition suédoise) ;
Cri/ptolaria conferta'} khh\\. (« Belgica ») ;
Lafœa antarctica Hartl. (« Belgica »);
Lafœa plicata Hartl. (« Belgica »);
Lictorella operculata Hartl. (« Belgica »):
(1) Les ivsultals scientifiques de l'expédilion an{,'laiscù bord du navire « Discovery » ne sont pas
encore publiés, mais Hokcson [1905], dans un rapport préliminaire, annonce que les Hydroïdes
sont peu nombreux, bien que les Méduses soient abondantes.
HYDKOÏDES. 3
Sertularella fallax Hahtl. (« Helgica »);
Sertularella glacialis .I'^dehii. (Expédition suédoise) ;
Sertularella biformis Jadkiui. (Expédition suédoise);
Serlulan'f/à articulata Allm. (Expédition suédoise) ;
Ser(tdare//a giffonfca Meresci\k. (« Français »);
Sertularia stolonifera Hautl. (« Belgica », Expédition suédoise) ;
Selaginopsis pachyclada Jadeiui. (Expédition suédoise);
Staurotheca antarctica Hautl. (« Belyica ») ;
Slaurotheca dicliotoma Allm. (Expédition suédoise);
Schizotricha bifurca Haktl. (« Belgica»);
Schizotricha antarctica Jàdehii. (Expédition suédoise " i'rnnrais »);
Schizotricha Turqueti Bux. (« Français »);
Les espèces qui jusqu'àprésent n'ont été signalées que dans les régions
antarctiques sont inscrites en caractères gras, on en compte 1(3; j'ai
excepté les deux espèces de Perigonimus indéterminées. Certaines espèces
de cette liste se rencontrent dans les régions subantarctiques voisines
(Géorgie du Sud, détroit de Magellan, côtes du Chili), et Hartlalb [lOOo]
vient de consacrer un important mémoire aux liydroïdes des régions ma-
gellaniques ot chiliennes. J'indiquerai comme espèces communes aux
régions antarctiques et subantarctiques, d'après ce mémoire et daprès
celui de Jaderholm [I90."i] :
Hi/dracliuia parvispina ;
Myriolliela austro-ycorgiœ ;
Halecium tcnellum ;
Obclia lougissiina ;
SUicidaria pcduiiculata ;
Campan ulina ch ilensis ;
Canipamilariasuhrufa;
Sertularella articidata ;
Slaurotheca dichotoma .
Deux espèces ont été antérieurement trouvées à l'île de Kerguelen :
Sertularella articulata ;
Staurotheca dichotoma.
i IIYDHOÏDKS.
Enfla ccIIps (lui restent onl une aire de distribulion beaucoup plus éten-
due. Les unes peuvent être considérées comme des espèces bipolaires :
Ohelia lomjissima ;
Sertularella giganlea.
tandis que les autres sont cosmopolites :
Etulendriam i-amosum :
Halecium tencllnm ;
Halecium gracile.
Eudendrium capillare (?) Aldeei.
EudendriuiH capillare Aldeh [18571, p. 105, Ug. 9-12.
Eudendrium capillare Hincks [1868]. p. 84, pi. XIV, fig. 2.
Eudendrium cnpillare Allman [1872], p. 335, pi. XIV, fig-. 1-3.
L'hydrocaule présente les caractères de l'espèce, mais, en l'absence
des hydranthes et du gonosome, on ne peut guère être affirmalif.
Loca/i/c. — Ile Booth-Wandel, marée basse, 13 septembre 1904.
Distribulion (jéogriqihique. — Grande Bretagne (Hincks [1868]) ; Bal-
tique : près de Sprogoe (Schulze [1874], p. 127); sud de Terre-Neuve :
Saint-Georges' Bank (S.mith et 0. 1I.\rger [1870]) ; côte ouest du Groen-
land (Levinsen [1893], p. Ijoj; Ilelgoland (IIartlaub [1894], p. 167); Fas-
de-Calais (Bétencourt [1899], p. 3) ; Woods Hole (Nutting[1901], p. 334) ;
Moldoën (Bonneyie [1901], p. 7); Drontheimsfjorde (Swenander [1903],
p. 15); Saint- V'aasl (Billard [1901], p. 1^)3); côte de Mauritanie (Billard
[1906];.
Myriothela austro-georgise Jàderholm.
Myriolhela austro-georgia: Jàdebholm [1904], p. II.
_ — JÂDERHOLM [1905], p. G, Taf. I-ll, Taf. III, fig. 1-3.
Les exemplaires delà collection sont très rétractés et n'atteignent })as
la taille de ceux décrits par Jaderholm ; le plus grand n'a, en effet, que
3"", 5 de longueur. (Cependant l'attribution de ces formes à cette espèce
n'est pas douteuse, car elles possèdent les mêmes caractères : les tenta-
cules capités sont disséminés irrégulièrement sur tout le corps, même
HYDROÏDES. 5
entre les gonomérides (l)lastostyles) ; ceux-ci occupent seulement la
région proximale et sont très densément distribués; ils présentent
à leur sommet un seul gros ou plusieurs petits tentacules et, au-dessous,
soit des gonophores mâles, soit des gonophores femelles sphériques.
Je donnerai quelques détails histologiques complémentaires, qui n'ont
pas été signalés par Jâdiciuiol.m.
(lomme on le sait, les replis longitudinaux endodcrmiques de la cavité
digestivc sont formés, sauf à leur base, de deux couches de cellules
séparées par une mince lamelle de soutien. Ces cellules, dans toute la
région moyenne du repli, sont vacuolaires, tandis que les cellules situées
à la base du repli renferment un protoplasme granuleux ; dans la région
dislale, les cellules sont aussi granuleuses, et l'on y distingue des sphé-
rules qui sont des produits de la digestion. J'ajouterai que, dans cette
région, les feuillets sont souvent séparés l'un de l'autre. On rencontre des
cellules glandulaires surtout abondantes à la base du repli : ce sont de
grosses cellules, piriformes (fig. 1 A), à pointe externe n'atteignant pas
la lamelle de soutien ; leur protoplasme, dans la partie profonde et autour
du noyau, est fortement coloré par l'hématoxyline au fer ; dans la partie
interne, dont le bord sert à limiter la cavité digestive, existent, sur une
étendue plus ou moins grande, des vacuoles séparées par un réseau proto-
plasmique.
(]hez les individus jeunes, dans l'intervalle des replis, l'endoderme
comprend une seule couche de cellules, tandis que, chez les individus
âgés, il est formé de plusieurs assises. Ces cellules ont un protoplasme
granuleux dense et montrent des noyaux en voie de division directe. On
voit aussi dans cette région quelques cellules glandulaires.
La structure du tentacule, comme l'a montré Jauerholm [IDOo], est en
tous points comparable à celle du tentacule de laMyriothèle bien étudiée
par Allman [1875] (1). La couche fibrillaire dépendant de la lamelle de
soutien est d'autant plus épaisse que le tentacule est plus développé. Les
cnidoblastes sont de deux sortes et comparables à ceux que décrit Allman.
(1) L'espèce qui a fait l'objet des recherches d'Ai.LMAS serait, d'après Bonnevie [ 1899', le Mjrio-
thcld Cooksii Vu.vrs. et non le M. phrijuia l'um.; la même remarque s'applique aux travaux de
KoBoT>EFK [1888] et Labbf. [1899J.
6 HYDROÏDES.
D'après les recherches de cel auteur faites sur des animaux frais, on peut
inférer que les uns sont des cnidoblastes ordinaires à filament pénétrant ;
les autres, munis d'un pédoncule, sont semblablesà cequ'ALLMAN appelle
(( pedunculated capsule » (fig. 1 B et C) et dont il nous fait connaître la
structure. Allman hésite, à cause de cette structure, à considérer ces
corps comme de vraies cellules urticantes (1) : en effet, le filament enfer-
mé dans la capsule est gros, court, dediamètreégal dans toute sa longueur
au lieu d'être fin et effilé ; de plus il s'enroule
en spirale (fig. 1 6' ), au lieu d'être droit et
rigide comme dans les vrais cnidoblastes.
J'ajouterai que, sur des coupes, on voit
très bien, chez le Myriothela aiistro-georgiœ,
les différentes parties du cnidoblaste (fig. 1 />),
son cnidocil, son noyau, son pédoncule (2);
celui-ci s'attache, d'une part, à la capsule
(nématocyste), qui en est pour ainsi dire
l'épanouissement, et il se résout à son extré-
mité interne en un certain nombre de fibrilles
qui viennentse fixer solidement sur les fibrilles
de la lamelle de soutien. Dans l'intérieur de la
capsule, on aperçoit le filament entortillé, for-
tement coloré. Ces cnidoblastes se trouvent
surtout à la périphérie ; mais ils se forment
profondément aucontact mèmedc la lamelle de soutien, où on peut les
voir sans pédoncule ou avec un pédoncule très court.
Ces cnidoblastes parliculiers ont les plus grandes analogies avec
ceux que j'ai signalés [1905] chez le Clava squamata, VHijdractinia echi-
nata^ le ('ladonema radiatum\ ce sont alors très probablement des cnido-
(1) But with ail this the ressemblanre bel«een lliese iiciiuncuIaU'd capsules and Iruo thiead
cells cannol be ignorod, and indi'ed makes us hesilate, even iiioïc tban we may havo bithcrio
donc, in reganiing Ibe laltcr mciidy as uiticating organs. It is possible tbat Ibo ]>cdunculated
capsubis may liuow new liglil du Ibe futirlion and signiliance ol Ibread relis; bul wilb no facls
beyond lliose at présent before us, we are scarcely in a position to speculate l'ui'ther on Ibis
subject.
(2) Pour ce qui est relatif à l'opinion des auteurs sur la nature du prolongement des cellules
urticantes, voir 1\va>zoff [1896], p. 148. ("el auleur, dans son important mémoire, donne également
une bibliographie complète de la question des cnidoblastes.
cellule glandulairu
lie Icniloileriiic. X lOoO. B, T, /(,
cnidoblastes pcdonculiîs : B. C,
d'après Allman. /', coupe longi-
tudinale, X 1120.
HYDROlDES. 1
blastes à filament adhésif. Ce filament doit pouvoir s'enrouler autour des
proies, comme je l'ai étudié chez les espèces citées plus haut ; l'arracho-
inent du nématocyste est rendu ditUcile par la présence du pédoncule, et
la proie est ainsi fortement maintenue.
Ces sortes de cnidoblastes ne sont pas sans analogie avec ceux que
Bedot [1889-18901 a appelés» spirocystes » elqui se rencontrent chez les
Zoanlhaires ; ils s'en rapprochent par leur filament lisse, dépourvu de
hampe, de crochets et de barbelures; mais ils s'en distinguent par ce que
ce filament est fixé à la capsule.
Les noyaux des cellules ectodermiques de la tète du tentacule sont
situés au voisinage de la lamelle de soutien.
Dans la région inférieure du corps existent des sortes de tentacules qui
servent à fixer l'animal au substratum. JÀDEiiHOLMen a donné une descrip-
tion et en a figuré une coupe ; mais son des-
sin ne correspond pas tout à fait aux coupes
que j'ai observées, aussi en donnerai-je une
nouvelle figure. Les cellules glandulaires
forment au sommet du tentacule une masse
globulaire excavée dans sa partie supérieure
(fig. 2): les cellules périphériques sont alors
fortement courbées en arc, et la courbure s'at-
ténue de la périphérie vers le centre. Les
noyaux sont en général allongés en forme de
bâtonnets et situés dans la partie profonde de chaque cellule. Ils
se colorent en totalité très fortement par l'hématoxyline, tandis
que, dans les autresnoyaux on peut distinguer un karyosome entouré d'une
zone claire. La partie profonde des cellules montre un protoplasme granu-
leux qui se colore bien par l'hématoxyline au fer ; la région externe
reste incolore, et la limite des cellules est peu distincte.
Korutneff[1888] et Bonnevie [1899] ont démontré l'origine ectodermi-
que des produits sexués chez différentes espèces de Myriothèles. Je n'ai
pas observé, chez le Myriothela mistro-georgix^ les stades de début des go-
nophores correspondant aux figures 1 et2 (PI. I) de Kouotnekk, et les stades
les plus jeunes sont analogues à ceux représentés dans les figures 3 et 4
Fig. 2. — Coupe d'un tentacule
adtiésif, X 200.
8 HYDROÏDES.
de la même planche. Ces gonophores montrent les différentes parties
d'un gonophore médusoïde typique. Au-dessous de l'ectoderme (fig. 3, e),
on trouve la lame endodermique (/) ; plus intérieurement, une couche de
cellules [e') formant la voûte de la cavité du noyau do l'onibrelle, c'est la
couche supérieure de Korotneif, ou la couche ectodermique interne de
l'ombrelle de Weismann 11883]. Enfin le plancher de cotte cavité, qui
persiste très longtemps, est formé par les cellules sexuelles (s). La
dérivation ectodermique du noyau de l'ombrelle [Glockeiikeni de
Weismann) n'est pas douteuse, car dans des gonophores plus ou moins âgés
on voit l'ectoderme se continuer dans la couche supérieure à travers
Sâ®6>ô0.^û;
<^-'2 -■ /
''•^l ^-s jù s.-' a'.-''
Fig. 3. — Cnupe d'un gonoplioro médusoïde iiialc passant par lu pôle apical, x 200.
l'ouverture laissée libre au sommet par la lame endodermique, plus
épaisse autour de cette ouverture (fig. 3). Dans les gonophores âgés, très
près de leur maturité, on observe les mêmes rapports, et de plus l'ecto-
derme à ce niveau montre une dépression plus marquée. La lame endo-
dermique et la couche supérieure partout ailleurs sont fortement aplaties
et difficilement discernables.
Lorsque la transformation des spermatogonies en spermatocyles et
môme en spermatides est achevée, on voit encore à lu périphérie quelques
noyaux qui n'ont pas subi cette évolution (fig. 3, n).
Chez les gonophores jeunes, l'ectoderme est épais; il est formé de cel-
lules à protoplasme granuleux se colorant bien par l'hématoxyline. La
paroi ectodermique des gonophores âgés n'est pas moins épaisse, mais les
cellules sont devenues vacuolaires,les noyaux sont situés du côté interne
(fig. 3, e). On voit dans cette paroi de rares cnidoblastes [c] d'une seule
espèce, les cnidoblastes pédoncules faisant défaut.
Les gonophores femelles montrent des faits analogues; je n'ai pas
observé les plus jeunes stades; mais, dans des stades plus ou moins
HYDROÏDES. 9
avancés, on voit de même l'ectoderme se continuer au sommet dans la
couche supérieure à travers l'ouverture laissée libre par la lame eiido-
dermique; les gonophores âgés montrent à ce niveau une dépression
ectodermique profonde.
La formation de l'œuf chez la Myriothèle a été étudiée par dill'érents
auteurs (Allman, Korotneff...) et en dernier lieu par Labbé [1899]. Ce
dernier a montré que les nombreux oocytes se fusionnent pour former
un plasmndiuni ^ qui deviendra l'œuf définitif, tous les noyaux sauf un
entrant en dégénérescence et devenant les corps désignés sous le nom
(le Pseudozellen ou globules vitellins.
Autant que j'ai i)u on juger par les coupes faites dans un matériel
insuffisamment bien fixé, les choses se passent de la même façon chez
l'espèce antarctique. Quoi qu'il en soit, le gonophoro mûr loge un seul
œuf énorme, où l'on peutdistinguer, comme chez le Myriothela Caoksii (1 ),
une couche corticale (ectoplasme) dépourvue de globules vitellins,
d'épaisseur uniforme, mais présentant de place en place des invaginations
qui pénètrent à l'intérieur de l'endoplasme, caractérisé pai' la présence
des Pseudozellen.
Localité. — Raie des Flandres (15 février 1904) ; île Booth-Wandel (26-
30 septembre, 28 octobre 1904), à marée basse.
Distrihntioti (iéoijrnijhi<p(i-. — Géorgie du Sud, devant ('.umberlaiid,
252-310 mètres, et Branslîeldstrasse, 719-849 mètres (Jadekholm).
Halecium tenellum Hincks.
Halecium tenellum Hincks [1861], p. 252, PI. VI, tig. 1-4.
Halecium tenellum Hincks (18G8], p. 220, PI. XLV, fig'. 1.
Les échantillons correspondent à la description des auteurs. Les
dimensions des hydrothèques et des hydranthophores sont plus grandes
que celles de l'espèce récoltée par les Expéditions du « Travailleur » et
du <( Talisman » au voisinage des côtes du Maroc. Elles corres[)ondent
d'ailleurs à celles qu'on peut déduire des figures données par Haktlaub
[1904|etJADEniioLM [1905].
(1; Voy. la note p. .'i.
ExpédilioH Cfiarcut. — Billard. — Hydroldes. *
10 HYDROÏDKS.
Dimensions :
Espèce Espèce. tu «Travailleui'»
nntarctique. et du u Talisman ».
Larg-eur de rhydrantliophore 110-130 jx 55-70 [i.
— de l'hydrothèqiie (à rorilice). . . 190-220 (x 120-135 [x
Localité. — Ile Booth-Wandcl, marée basse sur \e Sertu/are//a yù/anten.
Distribution géographique. — Grande-Bretagne (Hincks) ; sud de Terre-
Neuve : Saint-Georges' Bank (Smith et 0. Harger [1876]); San Diego
Cal. (Clarke [1876„], p. 255); Cuba (Clarke [1879], p. 244); Kara-Havet
(Bergh [1886], p. 334), sous le nom de H. niarmpialp; Jan Mayen (Maric-
TANNER [1890], p. 218) ; côte ouest du Groenland (Levinsen [1893], p. 204) ;
Helgoland(HARTLAUB)[1894], p. 178); Açores (PicTETet Bedot[1900], p. 8);
Woods Hole (Nutting [1901], p. 357, fig. 52); mer Blanche (Schyd-
LOwsKY [1902], p. 232); Palagonie (Jàderholm [1903], p. 267); Navarin,
Puerto Toro (Hartlaub [1905], p. 609).
Halecium gracile Bale.
Halecium gracile Bale [18881, p. 759, PI. XIV, ti,^■. 1-5.
Les échantillons concordent parfaitement avec la description qu'en
donne Bale; mais, présentant quelques tubes accessoires à la base, ils
correspondent au type H. paroutum Bale, qui doit entrer en synonymie,
ainsi que le fait justement remarquer Jàderholm [1903]. D'ailleurs Bale
[1893] (|). 100) n'était pas lui-même si éloigné de cotte opinion lorsqu'il
écrit : « It is not impossible that Halecium gracile and H. parvulnm may
ultimately prove identical, but so far ail my spécimens of the former hâve
been monosiphonic, while the opposite condition characterises those of
H. parvulum.
Je pense, en effet, comme Hartlaub [1905] que V Halecium gracileHALE
eiVH. flexile Allman [1888] ne sont qu'une seule et même espèce; mais je
conserverai cependant le nom d'//. gracile créé la même année par Bale
[1888], la description de cet auteur étant plus complète et plus adéquate
que celle d'ALLMAN.
VHaleciumgeniculatum^m'ïmG[\m{)]{\^.l\^, PI. LXITI, tig. I , A-D)
paraît être une espèce très voisine. Huant à 1'//. gracile Verrill [1874],
TlYDRnÏDRS. 11
on peut, je crois, le considérer comme une variété de V/f. /m/eci/tm
(V. NuTTiNG [1001 i, |). 358, fig. 4).
Les dimensions de l'espèce antarctique sont plus fortes que celles de
la même espèce récoltée par le « Talisman » sur les côtes du Maroc.
Dimensions : t^^ta E»p*ce
antarctique. du u TaliMiiaii ».
Long-ueurdeshydranthophoresprimaires (1) 210-2'i5 (jl 150-170 jj.
r.argcur " — — 105-120 [i. 70-SO |j.
I.,arg-ciir des hydrothèqucs (à rorifice") 210 |a 105-1 iO y.
[jongiiciir des entre-nœuds n()0-1225 [i 010-700 u.
Largeur — 105-120 (i 'M y.
Longueur des g-onol hi'ques OOO |a
Largeur — 010-(JG5 [x
La hauteur totale de la plus grande colonie atteignait 3"^, 5.
Localité. — Port Charcot (île Bootli-Wandel). Dragage à 40 mètres,
4 avril 1904.
Distributùm gôofjraphiqrip.. — Port-Stephens, Port-Jackson (Bale
[1888]); Auckland (Makktannkr [1890], p. 218, Taf III, fig. 22, sous le
nom d'^. parvxlnm); Nicaragua (C-larkk [1894], p. 74); Patagonie
(.lADEiiiioLM [1903], p. 265-26G, PI. I, fig. 2, 3) ; Punta-Arenas (Hartlaub
[1905 I, sous le nom à'H. flexile, p. 611, fig. J', Iv^). L'//. geniadatum
NuTTiNG provient de Puget Sound.
Obelia longissima Pallas).
Srrtularia /onr/Usima Pallas [17(501, p. 110.
Obtiiii Iniiijissiiita IbNCKs ilSOSl, p. 15i, pi. XXVII.
{'a'Hc espèce, très abondante sur les galets à marée basse, est très recon-
naissable aux sinuosités du bord des hydrothèques. Les colonies ne
portaient pas de gonanges.
Les plus grands échantillons ne dépassent pas 4"°, 5 en hauteur. Les
dimensions des hydrothèques sont un peu plus grandes que chez l'espèce
de Saint- Vaast.
Dimensions : Esi.«e Esp.w
nnlurdique. df Sainl-V.iasL
Long-ueur des hydrothèques 700-800 [a TAO-TM ia
Largeur — -440-525 jx 330-470 (x
(1) Y compris l'hydrothèque.
15 HYDROÏDES.
Localité. — Baie des Fl,indes, 12 février 1904; île Booth-Wandel,
13 seplembre, 29 octobre 1904.
Distrihiition géographique. — (irande-Brotagne (Hincks [1868]); Zuy-
derzée (Schulze [1874], p. 129); Alaska (Clarke [1876], p. 212; baie de
Kalioutchin (Thompson d'Arcy [1887], p. 392); côte ouest du Groën-
land(LEviNSEN[1893],p. 169) ; Uelyoland (Hartlaub[1894]) ; Pas-de-Calais
(Bétencourt [1899], p. 7); Sainl-Vaast (Billard [1904], p. 168); mer
Rouge : golfe de Tadjourah (Billard [1904„], p. 482); détroit de
Magellan, Punta-Arenas (Hartlaub [1905], p. 582).
Campanulina chilensis HAnTLAUB.
Campamdina chilensis Hartlaub [1905], p. 5S9, fig'. L-, MS N-.
Campanulina chilensis Jàdehholm i1905], p. 20, Taf. VII, fig-. 11, 12.
Les échantillons que j'ai examinés diffèrent un peu de l'espèce de
Hartlaub; d'abord ils ne sont pas ramifiés, ou bien ne portent qu'une
simple branche; les dimensions des hydrothèques sont plus grandes que
celles déduites des figures de Hartlaub et de Jauerholm ; cependant j'iden-
tifie les deux formes à cause des hydranthophores annelés sur toute leur
longueur.
Dimensions:
Longueur des hydranthophores simples 540-1240 p
Largeur — 55-65 [t
Longueur des hydrothèques 420-400 [x.
Largeur — (maxima) 150-240 jx
Localité. — Baie des Flandres, sur VOhelia longisniina ; ile Booth-Wandel,
sur le Sertulavella gignntea, marée basse.
Distribution géographique. — Calbuco (Hartlaub) ; lies Falkland,
137-150 mètres (.IÀderholm).
Sertularella gigantea Mekeschkowsky.
Sertularella gigantca Mereschkowsky [1878], p. 330, PI. XIV, (ig. 0-7.
Uaiis la l'orme antarctique, les hydrothèques ont des dimensions plus
HYDROÏDKS. 13
faibles qnf dans la forme arcliquf : les entre-nœuds sont un peu plus
allongés, mais leur longueur est variable, comme il ressort de la conipa-
Fig. i. — Sertularella i)if}antea Mereschk.
raison des deux dessins (fig. 4 A et B). Autrement les caractères généraux
sont ceux de l'espèce. Les hydrollièques montrent des stries d'accroisse-
ment, et les colonies présentent des rameaux stoloniques. Il n'y avait pas
de gonothèques.
Dimensions :
Long-ueur de la partio externe des hydrothèques lf)()-700 |x
libre " — 525-610 li
~ soudée — 260-:U5(A
Larg-cur de rhydrothèque (à l'orifice) 260 |x
Intervalle entre deux hydrothèques successives 010-'.)00 |x
Largeur de l'hydrocaule 175-210 |x
NuTTiNr, [1004] ('p. 87) admet que \{i Serltdni^ella polyzonias giganlea
HiNCKS [1874] (p. loi, PI. VII, fig. 11-12) et[1877]n'eslpas identique au
14 IlYnilOÏDKS.
S. gigantea Mereschk. Hincks lui-même a d'ailleurs soutenu la même
opinion, contrairement à Mereschkowsky. Nutting n'est pas de l'avis de
Hartlauh I 1900] (p. 90), qui considère le S. qnadricornuta Hincks [I880J
(p. 277, PI. XV, fig. 1, 1 a), comme synonyme du 'S. gigantea Mereschk.
Enfin il a examiné le S. vohusta de Clahke [1876] (p. 224, PI. Xlll,fig 34-
35), et c'est, dit-il, un S. pnlgzonim typique.
Si ces espèces doivent être séparées, elles n'en sont pas moins très
rapprochées et, dans tous les cas, la présence de stries le long du bord
de l'hydrotlièque ne peut être invoquée comme un caractère spécifique.
Localité. — lie Booth-Wandel, sur le Schizotricha Tvrqueti.
Distribution géographique. — Mer Blanche (Mereschkowsky [1878],
p. 330) ; Merde Barent (Thompson d'Arcy [1884], p. 5, PI. I, fig. 4-8) ; Mer
Nordenskjold (Thompson d'arcy [1887], p. 393) ; Détroit de Corée (.IÀderholm
[1895], p. 10); Mer Blanche. Iles Solowetzky (SriiYDLowsKY[1902], p. 197).
Schizotricha (1) antarctica .iadeiiholm
Schizotririm niitarcf ira .\'inEnHOLM [lUU'jj, |i. Xil.
Schisolrichd anlarclica Jàderholm [1905], p. 35, Tal'. XIV, liy. (J-8.
Les échantillons que j'ai examinés correspondent parfaitement à la
description de Jderholm. Je n'ai pas observé la dactylothèque médiane
inférieure des articles de l'iiydroclade (cette dactyiotlièque est d'ailleurs
très réduite); mais le bourrelet sur lequel elle est située, d'après Jaderholm,
est très nettement marqué.
Comme particularité n'ayant pas été signalée par cet auteur, je signa-
lerai !a présence de deux dactylothèques, sous la forme de deux saillies
percées d'une ouverture, placées côte à côte sur l'apophyse au-dessous de
la ligne d'articulation avec l'hydroclade.
La plus longue des colonies atteint 10 centimètres ; la taille que peut
atteindre cette espèce est donc |)lus grande que celle indiquée par Jàder-
holm (3 c(!ntimètrcs).
(1) Le geni-o Srhiznin'chn ne diffère du genre Voh/pliniinria que par la position des gonnlhrques.
("ielles-ci se trouvent sur l'hydrocaule riiez le premier el sur les hranrhes prinripale.i rlic/ le
second. Ce caractère est, peu impoiianl et a d'autant moins de valeur qu'il n'est valable que
lorsque les gonothèques sontpréscnles, ce qui n'est pas toujour's le cas. D'après cela, il vaudiait
mieux, je crois, réunir ces deu.x genres en un seul sous le nom de Polyphitnaria, qui a la priorité.
HYDROÏDISS. 15
Dimensions :
Longueur des articles de l'hydrocaule 000-1 iOO u.
Largeui- — — 2'iT>-\70 (i
Longueur — do riiyiJroclade 770-875 [x
Largeur — — (base) 00 |x
— — — (sommet; l'i()[ji.
Longueur de riiydrolliùque (partie externe) 300-315 fA
Larg-eur — (à l'orilïce) 120-100 [x
Celte espèce ne dillei-edu Sc/iizo/richn bifurca IIartlaub [1904] que par
l'absence d'une dactylotlièque supraliydrothécale. L'auteur ne ligure
qu'une seule dactylotlièque à l'aisselle de l'hydroclade.
Lncdiité. — Baie des Flandres, 1 niMro de profondeur, 13 février 1904.
Dislnhiitiua [jéoijraphlqiv. — Ile Seymour, Cap Seymour (150 mè-
tres) ; Golfe d'Erebus et Terror (360 mètres) (Jaueiuiolm).
Schizotricha Turqueti n. sp.
Cette espèce n'est représentée dans la collection récoltée parle D' Tur-
quet, auquel elle est dédiée, que par un échantillon unique de 20 centi-
mètres de longueur. L'hydrocaule non ramifiée est composée jusqu'au
sommet ; les tubes accessoires non articulés montrent des dactylo-
thèques et des perforations qui les font communiquer entre eux ou avec le
tube hydrocladlal. Celui-ci est articulé ; chaque article à son extrémité
dislale présente une apophyse latérale (Hg. 5 A, «), qui supporte l'hydroclade
et qui est munie d'une dactylotlièque médiane. Au niveau de l'insertion de
l'apophyse existe une hydrothèque (A) réduite, llanquée de deuxdaclylo-
Ihèques ; l'article présente en outre une ou deux dactylothèques situées
au-dessous. Dans les parties âgées, on peut avoir sur chaque article, et
en des points divers, un ou deux trous traversant le périsarque : c'est
par ces orifices que le tube hydrocladlal communique avec les tubes
accessoires. Ces perforations manquent aux articles jeunes supérieurs.
Le tube hydrocladlal montrait dans le haut une cassure suivie d'un court
article de réparation.
L'hydroclade primaire débute directement parmi ai-licle hydroihécal
aveeunedaclylothèque médiane inférieure et deux dactylothèques de cha-
16 HYDHOÏDES.
que Côté de l'hydrothèque. Latéralement au niveau de celle-ci l'article
donne naissance à une apophyse latérale (fig. ;> B, a), qui su|)porte l'hy-
droclade secondaire. Le premierarticle de celui-ci est un article basai (//)
r.
C
Fig. .■). — Schizoliicha Turqueli n. sp. — A. Deux articles de l'hydioeaule ; a, apophyse; h, liydrottiètiues
axillaires. B, Premiers articles des hydroclades priiuaire et secondaire; a. apupliyse; A, article
basai de l'hydroclade secondaire. C, Fragment de l'Iiydroclade ; c, cassure; r, article de séparation.
dépourvu d'hydrolhèque, mais muni d'une dactylolhèque; l'apophyseporte
également une dactylotlièque.
Les hydroclades normalement sont formés d'une succession d'articles
hydrothécaux sans articles intermédiaires ; ces articles présentent le
même nombre de dactylothèques que le premier, et leur disposition est
identique. Les dactylothèques latérales s'insèrent au tiers supérieur en-
viron de l'hydrothèque.
Parfois la ligne d'articulation entre deux articles hydrothécaux n'est
pas marquée, et l'on a alors un article hydrolhécal double.
Cette succession normale d'articles hydrothécauxest quelquefois trou-
blée par suite de cassures suivies de régénération. Par exemple, à un
HYDROÏDKS. 17
article cassé au-dessous de l'hydrothèque et muni do sa dactylolhèque,
fait suite ordinairement un article de réparation avec ou sans dactylo-
thèque (fig. 6', /•) ; on a ainsi l'apparence de deux articles intermédiaires.
Parfois il existe deux cassures successives, et l'on compte alors quatre
articles intermédiaires anormaux.
Lorsqu'une ou plusieurs cassures intéressent l'article basai de l'hydro-
clade secondaire, on a une succession de plusieurs articles basaux anor-
maux.
Je n'ai pas observé les gonothèques.
Dimensions :
Longueur des articles distaux du tube hydrocladial. . . . 735-960 |a
Largeur — — .... 245-260 [x
Longueur de l'article basai 440 fx.
— des articles hydrolhécaux simples 770-860 ja
— " — doubles 1450-i610pt
Largeur — (base) 100-175 [x
Ijongueur des hydrothèques (partie externe) 280-315 y.
Largeur — (à Forifice) 175-190 [<.
Cette espèce est très voisine du Schizotricha unifurcata Allman [1883]
(p. 28, PI. VII, fig. 1,3); mais cette dernière en diffère par ce caractère
important qu'il n'y a pas d'hydrothèque à l'aisselle de l'apophyse sup-
portant l'hydroclade primaire; celui-ci débute par un article basai ; la
partie inférieure du premier article hydrothécal est plus allongée; déplus,
cet article manque totalement de dactylothèques ; enfin les dactylothèques
latérales des autres articles s'insèrent à mi-hauteur de l'hydrothèque. Le
Schizotricha unifurcata est, à mon avis, une espèce plus évoluée que le
S. Turqueti^ dont il dérive par disparition de l'hydrothèque axillaire
et des dactylothèques du premier article hydrothécal. J'ai déjà constaté
[1904] de semblables réductions chez les Plumulaires, et l'on en ren-
contre aussi chez les Atjlaophenia (Voy. Hydroïdes du « Travailleur » et du
« Talisman »).
Localité. — Ile Booth-Wandel (marée basse).
Paris, le 2 juillet 1906.
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,>
OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MIMSTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
sous 1. A UIRKCTION Ut
L. JOUBIN, Professeur au Muséum d Histoire Naturelle
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