Expédition Antarctique Française
(1903-1905)
COMMANDEE PAR LE
D-^ Jean CHARCOT
68° L 0. de Pans
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P^deGerîaû\e ^-^"^ Sorpmei
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lû^ujc et potntï rcl^o&ï par l 'Sspédùixai'.
PORT D'HIVERNAGE ( ILL WANDEL >
689
CARTE DES RÉGIONS PARCOURUES ET RELEVEES
PAR L'EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE
Membres de l'État-Major :
Jean Chabcot — A. Matha — J. Rey — P. Pléneau — J. Tubquet — E. Gourdon
J
OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
sous 1. A DIRECTION DE
L. JOUBIN, Profosscur au Muséum d'Histoire Naturelle
Sé>û,ât
EXPEDITION
ANTARCTIQUE FRANÇAISE
(1903-1905)
COMMANDEE PAR LE
D' Jean CHARCOT
SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES
VERS et BRACHIOPODES
Némertiens
L. JOUBIN
Professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris.
Qéphyriens
Marcel-A. HERUBEL
Docteur es sciences.
Brachiopodes
PAR
D.-P. ŒHLERT
Correspondant de linslitut.
PARIS
MASSON ET 0% ÉDITEURS
120, Boulevard Saint-Germain, 120
Tous droits de traduction et de reproduction réaen'ès.
Hîade In Fraixe
LISTE DES COLLABORATEURS
Les mémoires précédés d'un astérisque sont publiés.
MM. *Trouessart Ma m mi /'ères.
* Menegaux Oiseaux.
* Anthony Documents embryogéniques .
* Vaillant Poissons. "
* Sluiter Tuniciers.
* Vayssière Nudiljranches.
« JouBLN Céjihalupodes.
* Lamy Gastropodes et Pélecypodes.
* ÏHiELE A mphineures.
* Brolemann Myriapodes.
* Carl Collemholes.
* RouBAUD Diptères.
* Du BuYSSON Hyménojjtères.
* Lesne Coléoptères.
* Trouessart et Ivar 'Tràgardii . Acariens.
*Neumann Pédiculines.MallophagesJxodides.
* Simon Scorpion ides.
* Bouvier Pycnoyonides.
* CouTiÈRE CruslacésSchizopodeset Décapodes.
M'"' * RicHARDSON Isopodes.
* De Daday Ostracodes marins.
MM . * Chevreux Amphipodes.
* QuiDOR Copépodi's.
* Œhlert Bracliiopodes.
Calvet Bryozoaires.
* Gravier Polychètes.
* Hérubel Géphyriens.
JÀGERSKiÔLD Néinatodes libres.
* Railliet et Henry Néniatlielminthes parasites.
Blanchard Cestodes.
Guiart Trématodes .
« JouBiN Aémcrtiens.
* Hallez Polyclades el Triclades maricoles.
* KoEiiLER Stellérides, Ophiures et Echinides.
« Vaney Holothuries .
* Roule Alcyonaires .
» Bedot Animal pélagique.
* 0. Maas Méduses.
* Billard Hydro'ides .
* Topsent Spongiaires .
* Cardot Mousses .
* H ariot A Igues .
« Petit Diatomacées .
* Hue Lichens.
» GouRDON Géographie physique, Glaciologie,
Pétrographie.
M"'' * Tsiklinsky Flore microbienne.
* J-B. Charcot Journal de l'Expédition.
NÉMERTIENS
Par L. JOUBIN
PROFESSEUR AU MUSÉUM d'iIISTOIRE NATURELLE DE PARIS
La collection de Némertiens de l'Expédition antarctique française com-
mandée par le D' Charcot ne comprend pas un grand nombre d'espèces;
mais plusieurs d'entre elles sont représentées par un grand nombre d'é-
chantillons, ce qui permet de se rendre compte de la répartition de ces
êtres au point de vue de la composition de la faune.
Toutes ces Némertesont été recueillies sur le rivage, sous le sable, sous
lespierres, ou draguées àfaible profondeur , dont le maximum est 40 mètres,
ou prises à la ligne dans les mêmes localités. Ce sont donc des repré-
sentants exclusifs de la faune littorale formant une série bien diffé-
rente des espèces recueillies par la « Belgica », qui sont des Némertes de
grandes profondeurs et dont le nombre des individus récoltés est bien plus
restreint.
De l'examen de ces matériaux, il résulte que la faune des Némertiens
de cette région est un mélange d'espèces spéciales et d'espèces magella-
niques.
Les descriptions d'espèces recueillies par le « Gauss », la «Discovery»,
la «Scotia», l'Expédition suédoise, ne sont pas encore, à ma connaissance,
du moins, publiées, ce qui ne me permet pas de donner un aperçu
d'ensemble sur lafaune des Némertes antarctiques. Je me bornerai donc à
la description des espèces de l'Expédition antarctique française, avec un
court résumé de nos connaissances actuelles sur ce sujet.
Expédition CIturcol. — Joudin. — Némertiens.
459S5
NEMERTIENS.
SCIIIZONEMERTIENS.
Genre CE RE BRAT V LUS .
Cerebratulus Gharcoti Joubin.
Cerebratulus Charcoli Joubin, Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 190j, n" 6,
p. 431.
C'est une des espèces les plus abondantes de la zone littorale dans la
région exploréepar le «Français ». Elle a été recueillie à marée basse sous
les pierres, à la ligne, à la drague.
J'ai pu observer une trentaine d'exemplaires de tailles très diverses,
allant de S centimètres à plus de 50 une fois conservés. Lesjeunes parais-
sent avoir une légère pigmentation brunâtre, qui devient plus pâle à me-
sure qu'ils grandissent. Les individus adultes sont complètement blancs
sur leur face dorsale ; ils paraissent avoir une légère teinte rosée sur la
face ventrale. Cette teinte est peut-être due à une infiltration du corps par
le sang plutôt qu'à une pigmentation épidermique.
M. le D'' Turquet, naturaliste de l'Expédition, a noté que plusieurs
individus mesuraient vivants de 60 à 80 centimètres de long sur 3 à
4 centimètres de large; ils avaient une teinte analogue à celle qu'ils ont
une fois conservés, blanc pur sur le dos, légèrement rosée sur le ventre.
M. le D' Charcot m'a confirmé cette observation. Elle a une certaine impor-
tance, car elle établit la différence la plus caractéristique entre cette
espèce et le Cei^ebratulus corrugatus M. Int., qui en est voisin.
Les renseignements biologiques que j'ai pu obtenir sont intéressants,
car ils montrent que ces Némertes ont un genre de vie très différent de
toutes les autres. Elles rampent sur le fond, parmi les algues et les galets,
à la recherche de leur nourriture, qui est animale ; elles se jettent avec
avidité sur toutes les pièces animales qu'on leur présente, et on en prend
tant qu'on veut à la ligne. Le fait suivant le prouve.
Parmi les exemplaires de grande taille que j'ai eus entre les mains, l'un
deux m'intriguait par une déformation de son tiers postérieur tout à fait
anormale chez les Némertiens ; l'ayant ouverte, j'y trouvai une masse
charnue grosse comme le doigt recouvrant presque complètement un
NÉMERTIENS. 3
objet métallique. C'était un gros hameçon en fer galvanisé, attaché à un
bout de corde de cuivre, portant un morceau de viande de Phoque, en
partie digéré. La Némerte avait ingurgité le tout par la bouche, qui est
énorme, et l'on avait dû couper le fil de cuivre qui sortait pour la con-
server. Je m'étais assuré, avant d'ouvrir l'animal, que sa peau ne présen-
tait aucune déchirure accidentelle par laquelle l'hameçon aurait pu
pénétrer dans le corps.
Ce fait est intéressant à signaler, car les Némertes ne sont pas habi-
tuellement considérées comme des animaux carnassiers ou, pour être plus
exact, elles passent pour se nourrir de toutes petites proies vivantes, telles
que des Copépodes, mais non de grosses proies ou de morceaux de chair
décomposée ; cette espèce, au contraire, semble être fort bien douée à ce
point de vue.
La figure ci-contre montre, réduits d'un tiers, l'animal et la proie qu'il
avait avalée. La fente figurée en noir à droite de la figure a été faite artifi-
ciellement pour retirer l'hameçon.
Quelle que soit leur taille, ces Cerebratidm sont caractérisés par leur
tête excessivement réduite par rapport au volume du corps ; elle est aussi
très pointue, la peau en est assez ridée.
Les fentes céphaliques ont environ 1 centimètre de long dans les plus
grands exemplaires ; elles sont profondes, nettement délimitées, abords
rectilignes. La surface frontale qui les sépare est triangulaire, étroite,
allongée, aplatie et dépourvue d'yeux.
La bouche est très développée. Sur le plus grand exemplaire conservé,
elle dépasse 35 millimètres de long. Ses bords en forme de bourrelets sont
musculeux, ondulés, et permettent vraisemblablement une protraction
accentuée et une très facile dilatation. Elle commence immédiatement
en arrière des fentes céphaliques, et même la commissure antérieure doit
pouvoir, chez le vivant, s'avancer presque jusqu'à la pointe de la tête.
Le corps est arrondi dans la moitié antérieure, qui est plus musculeuse
que la moitié postérieure ; celle-ci est très plate, peumusclée, etl'intestin
l'occupe presque entièrement.
La région caudale est courte ; elle termine brusquement, presque sans
transition, la portion plate du corps ; elle estdépourvue de filament caudal
4 NÉMERTIENS..
et porte un anus très développé. La portion préanale paraît destinée à
l'accumulation des matières fécales dont elle était remplie, sur tiuelques
centimètres, chez plusieurs exemplaires.
L'intestin, au moins dans la moitié postérieure du corps, est très large.
Fig. 1. — Cerebralulns Charcoti. — Exemplaire d'environ 40 centimètres, réduit d'un tiers. — La figure
centrale représente l'hameçon et l'appât, réduits également d'un tiers, retirés du corps de la Némerte
par la fente que l'on voit à droite sur la face ventrale.
et les cloisons qui, chez beaucoup de Némertes, le divisent en une série
de poches sont ici très peu développées; aussi est-il tout d'une venue,
avec seulement de minces et étroites lamelles transversales parallèles,
dorsales, partant d'une arête saillante située sous la trompe et occupée
probablement par un vaisseau.
Je n'ai pu élucider d'une façon précise les rapports de l'intestin et de
NftMERTIENS. 5
la trompe, dont je n'ai vu que des portions rejetées par divers individus.
Ce dernier organe est grêle et n'est pas en rapportavec le développement
considérable des autres parties du corps. On remarque sur la peau de
nombreux plis, longitudinaux sur la face ventrale, transversaux sur le
dos, où il y a en outre un long sillon médian rectiligne, très net, corres-
pondant probablement à un vaisseau ou à un nerf.
L'ensemble des caractères de cet animal en fait un membre incontestable
du groupe si homogène dont le type le plus franc est le Cerebratulus
mnrgmatm Renier; presque toutes les espèces atteignent des dimensions
considérables ; elles sont assez voisines les unes des autres et paraissent
n'être que des adaptations à des conditions biologiquesvariées d'un même
type primitif. C'est ainsi que ce C. marginatus prendun aspect tout spécial
dans la vase du Pouliguen, au point d'avoir pu être considéré comme une
espèce et même un genre distinct ; on le retrouve avec une autre apparence
dans la Méditerranée, et l'on peut y rattacher encore le Cerebratulus pan-
theinnus Hubrecht, de Naples. Il est probable que XeCerebi^atulus grandis
Sars, de Norvège, est une variation du type C. marginatus, ainsi que le
C. lacteus Leydy des côtes atlantiques des États-Unis et le C. Barentzi
Bûrger de la mer de Kara.
Bûrger a décrit, dans un mémoire sur les Némertiens de la Géorgie du
Sud, une forme voisine de celle rapportée par le D'Charcot, le Cerebratu-
lus Steineni Bûrger ; elle aussi est de grande taille ; mais divers caractères
secondaires et sa coloration brun rouge la différencient de notre espèce.
Cette espèce est certainement voisine du C. Steineni Bûrger ; elle a
avec elle des caractères communs, tels que l'aplatissement de la tête, la
grande dimension de la bouche, le développement général du corps. Elle
en diffère d'abord par la coloration absolument blanche, tandis que
C. Steineni est rouge brun ; par la forme cylindrique de la moitié anté-
rieure du corps aplati dans sa moitié postérieure, caractères inverses de
l'espèce de Bûrger; par l'exagération encore plus marquée de la bouche,
qui est d'un tiers au moins plus grande que 'dans C. Stei?ieni, enfin par
l'absence des yeux, qui sont assez nombreux dans C. Steinetii.
Il faut enfin rattacher à ce type général le Cerebratulus cnrragatus
Mac Intosh, des îles Kerguelcn, qui est la forme la plus voisine du
6 NÉMERTIENS.
C. Charcoti et fait la transition la plus caractéristique à l'adaptation antarc-
tique du type marginalus. Il me paraît, en outre, possible d'admettre que
le C. Steineni de Bûrger n'est qu'une variété du Corrugatus de Mac Intosh.
Les difîérences sont assez nettes et assez importantes entre ces di-
verses espèces pour justifier la création d'une espèce nouvelle à laquelle
je donne le nom du D'Charcot : Cerebratulus Charcoti.
Ces considérations permettent de considérer dès maintenant cette
espèce comme représentant dans la région antarctique les formes diverses
de grande taille gravitant autour du type C. mar(jmatus .
Voici les localités où des échantillons de cette espèce ont été
recueillis :
Port-Charcot, drague, 40 mètres; à la ligne, 20 mètres.
Ile Booth-Wandel, sous les galets du rivage en plusieurs gisements ;
à la ligne, 15 mètres.
Baies des Flandres, à marée basse, plusieurs gisements d'exemplaires
de 5 à 20 centimètres.
Cerebratulus corrugatus Mac Intosh.
Lineus corrugatus Mac Intosh, 1879.
J'ai trouvé un seul exemplaire de cette grande Némerte qui ressemble
beaucoup à Cerebratulus Charcoti. Elle en diffère par sa couleur brune
avec une bande blanche tranversale sur la tète, par son corps plus rond
dans toute sa longueur, moins aplati surtout en arrière que dans
C. Charcoti. Cette espèce est évidemment très voisine de C. Charcoti ; elle
se rattache à la série des formes dont il a été question dans le chapitre
précédent.
Ile Booth-Wandel sous les pierres du rivage.
Cerebratulus magelhaensicus Burger.
Cerebratulus magelfiaensicus Burger, 1895.
Ce Cerebratulus est extrêmement abondant au sud du détroit de
Gerlache, dans la zone du plateau continental ; j'en ai étudié des exem-
plaires depuis 5 millimètres jusqu'à 20 centimètres.
La description qu'en a donnée Burger est très incomplète.
NÉMERTIENS. 7
Cette espèce se trouve dans le détroit de Magellan, d'où provenaient les
individus étudiés par Biirger ; elle a été trouvée aussi à la Terre de Feu et
aux îles de Falkland et Ghatam ; l'expédition de la « Belgica » l'a rapportée
de la même région. Elle a été également
signalée à l'île Londonderry, à l'île Navarin,
dans le canal du Beagle, où on l'a récoltée
sous les pierres à marée basse. Elle remonte
dans ces parages jusqu'au 42' degré de lati-
tude Sud. La découverte de cette espèce
par l'Expédition Charcot étend donc énormé-
ment sa dispersion géographique, puisqu'elle
descend jusqu'au 06' degré. Elle peut être
considérée comme magellanique et antarc-
tique.
Parmi les individus que j'ai examinés, il y
en a un (|ui avait avalé une patelle avec sa
coquille, dont le diamètre est au moins du
double de celui de son corps. J'ai figuré cet
individu (fig. 2), qui montre jusqu'où va le
régime Carnivore des Némertiens antarctiques,
ainsi que je l'ai fait remarquer précédemment pour Cerebratulus Charcoli.
(^elte espèce a été trouvée aux points suivants : île Wyenke, drague,
30 mètres ; île Bootli-Wandel, plage, sous les galets ; baie des Flandres,
plage; Port-Charcot, drague, 46 mètres, 40 mètres, 20 mètres, nombreux
gisements.
Genre LINEUS.
Lineus Autrani L. Joubin.
Lineus Au/rani L. Joubin. linllctin du Muséum (Thisloire naturelle, 1905, n. G, p. 432.
J'ai trouvé deux exemplaires de cette petite Némerte, ayant environ
35 millimètres de long et une couleur jaune orangé uniforme.
La tête est caractérisée par des fentes rectilignes, par le renflement
postérieur qui la surmonte et le cou très étroit qui la sépare de la région
buccale.
Fig. 2. — Cere/jraliilus maga-
Ùiaensicus. Figure de grandeur
naturelle d'un individu ayant
avalé une patelle plus grosse
que lui.
Fis. 3.
8 NÉMERTIKNS.
La bouche est remarquable par la régularité et la symétrie de son con-
tour ; des plis rayonnants partent de son angle inférieur et forment deux
sillons parallèles séparés par une crête, en occupant la ligne médiane
sur la voûte. Cette grande bouche est
située dans un renflement très marqué
de la région antérieure du corps.
L'animal est sensiblement cylin-
drique, et je n'ai trouvé à sa surface
ni pli, ni sillon, ni trace de lignes
colorées ou d'ornements.
Un des exemplaires a été pris à la
drague par 40 mètres de fond : île
Booth-Wandel, Port-Charcot. L'autre
exemplaire a été pris dans la même
localité, probablement sur la plage.
J'ai trouvé un autre exemplaire
d'une Némerte qui peut être rattachée
à cette espèce ; elle est malheureusement en mauvais état ; on dis-
tingue sur la face dorsale de la tête un pigment brun séparé vaguement
en trois taches par deux bandes transversales blanches. Le dos paraît
aussi plus foncé que le reste du corps. Les autres caractères sont ceux
qui viennent d'être décrits. Dragué à 20 mètres (Port-Charcot).
Lineus Turqueti L. Joubin.
Lîneus Turqueti L. Joubin. Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1905, p. 433.
Un seul échantillon recueilli à la station 110, île Booth-Wandel, ne
permet pas de faire une description complète de cette espèce.
Le corps est court et large ; il est difficile d'en donner une mesure bien
exacte, parce qu'il a été fixé à l'état d'enroulement ; il avait approxima-
tivement 15 millimètres de long sur 2 à 2"°", 5 de large.
Son dos porte des traces d'une coloration jaune plus foncée que celle
de la face ventrale ; le dessous de la tète est aussi plus foncé. Des deux
côtés de la région antérieure de la tête se voient les vestiges de deux
taches qui étaient probablement colorées dilTéremment.
Lineus Aiitrani, grossi sept fois
environ.
NÉMERTIENS. 9
Le corps est de section ronde ; il est très lisse, les plis que forme la peau,
à peine marqués, ne modifient pas la ligne de contour du corps.
Les fentes céphaliques sont courtes, paraissent peu profondes et ne
portent aucun bourrelet ou pli sur leurs bords.
Ces fentes sont aussi nettes que si elles avaient
été faites d'un coup de rasoir. La tête est assez
grande, non pointue et tronquée en avant.
La bouche est de taille moyenne ; sa commis-
sure antérieure est située en arrière du niveau
du fond des sillons céphaliques, dont elle est
séparée par une hauteur égale à la longueur de
la bouche elle-même.
Des débris de tube membraneux se voient au-
tour de l'animal.
Cette espèce me paraît se rapprocher du
Lineus glandulosus Biirger; mais la description de cet auteur est si
incomplète et si peu précise, sans figure d'extérieur, qu'il est impossible
d'établir une assimilation ; en tout cas, la couleur et la forme des fentes
céphaliques sont différentes.
Fig. 4. — Lineus Turqueli, vu
par la face dorsale, grossi
7 fois environ.
HOPLONEMERTES.
Genre TETRASTEMMA.
Tetrastemma Rollandi L. Joubin.
Tetrustemma Rollandi L. Joubin, Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1905, p. 434.
Un seul exemplaire de cette espèce a été trouvé à l'île Booth-Wandel,
sur la plage, le 1" octobre 1904.
Sa couleur est complètement blanche; les quatre yeux sont très gros.
L'espace qui sépare les deux yeux d'un même côté est moindre que la
distance qui sépare le groupe de droite de celui de gauche. La forme du
corps est aplatie, surtout en arrière, où les tissus transparents laissent
voir une grande quantité de glandes génitales blanches.
La longueur totale est d'environ 15 millimètres sur 2, en moyenne,
de large.
Expédition Charcol. — Joibi.n. — Némertiens. 2
10 NÉMERTIENS.
La trompe était en extension ; elle est courte et peu allongée ; elle
renferme un stylet médian de petite taille, monté sur un socle cylin-
drique, à peu près de même longueur
que le stylet. De chaque côté, et très
près du stylet central, se trouve une
poche renfermant un seul stylet acces-
soire.
La bouche est située bien en arrière
Fig. 5. - Teimstemma RoUandi. - La Je l'orifice dc la trompe ; elle est petite
tête vue de profil. * ' '
et ronde, difficile à découvrir.
Les sillons céphaliques consistent en deux fortes rainures courbées,
partant de l'angle de l'orifice de la trompe, de chaque côté, et remontant
assez loin derrière l'œil postérieur. Je n'ai pas vu de plis dans ce
sillon.
Genre AMPHJPORUS.
Amphiporus Mathai L. Joubin.
Amphiporus Mathai L. Joubin. Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1905, p. 434.
Un échantillon de cette grande Némerte a été trouvé sous les galets, à
marée basse, à l'île Booth-Wandel, le 1" octobre 1904. Un autre plus
petit (station 286) a été dragué au Port-Charcot par 46 mètres de fond.
L'individu que j'ai examiné est en mauvais état et complètement déco-
loré, ce qui ne permet pas d'en donner une description suffisante.
Le corps est arrondi, la tête petite et les sillons céphaliques difficiles
à distinguer. La longueur totale est de 1 1 centimètres. Étant donnés la
longueur totale et le plissement considérable de la musculature, je pense
que l'animal vivant devait avoir un tiers de longueur en plus (fig. 6).
La peau de la tête est grenue, d'aspect chagriné, mais je ne puis dire
si cette disposition correspond à des yeux sous-cutanés.
Les sillons céphaliques consistent en deux rainures partant de la
commissure inférieure de la bouche et se courbant en S. Elles deviennent
plus profondes sur le bord latéral du cou. Deux légers prolongements en
partent autour de la bouche et auprès du bord du corps.
NÉMERTIENS. 11
La trompe était intacte, et elle est remarquablement large; sa longueur
est d'environ la moitié de celle du corps.
Le stylet central est porté sur un support très élargi, piriforme (fig. 7).
J'ai compté environ 12 stylets accessoires de dimensions variées,
Fig. fi. — Amphiporuf! MdUiai. — A gauclje, Fit;.'!. — Amp/d/iorits Malhai. Fig. 8. — Amphiporus
U'-li- vue par la faccî inférieure; à droite, — Stylet central, x IKO. Malliai. — Stylet de
ranimai réduit de moitié. réserve. X 150.
répartis en cercle autour du stylet central ; deux petits stylets portaient
autour de leur tige des excroissances mamelonnées, qui lui donnaient
un aspect très spécial (fig. 8j ; ces protubérances régulières étaient
solides, de même réfringence que le stylet qui les portait. Cette disposi-
tion ne paraît exister chez aucune autre Némerte.
Deux autres Némertesde2 centimètres de long, entièrement blanches,
ressemblent beaucoup à cette espèce, mais, comme il est impossible de
distinguer les sillons, je ne peux préciser cette détermination.
Amphiporus Michaelseni Biirger.
Amphiporus Michaelseni Bijrg-er.
L. Joubin, Bulletin du Muséum d'histoire naturelle, 1905, p. 436.
J'ai examiné un grand nombre d'échantillons de cette jolie espèce, dont
les plus grands atteignent environ i centimètres ; ils devaient en avoir au
moins '6 chez l'animal vivant. La description de cette espèce, qui n'a pas
encore été figurée, étant très incomplète dans le mémoire de Bùrger,
je crois devoir donner quelques détails nouveaux.
Le corps, bombé sur la face dorsale, est aplati sur la face ventrale ; la
tète est plate; elle est plus étroite que le corps, qui est fusiforme.
La teinte du dos est violet rouge ; celle de la face ventrale est blanc jau-
Fig. 9. — Amphipoi~us Michaelsem. — Au milieu, 1 animal de
grandeur naturelle, vu par la face dorsale; à droite, la tète
vue de profil; à gauche, la face ventrale de la même grandeur
antérieure.
12 NÉMERTIENS.
nàtre. Derrière la tête, on remarque, incluses dans la partie violette, deux
taches blanches contiguës aux sillons céphaliques, très constantes dans
tous les individus.
Les sillons sont constitués par deux lignes sinueuses compliquées qui
viennent se rencontrer sur la ligne médiane, derrière la tête, en formant
un angle aigu à pointe pos-
térieure. Sur la face ven-
trale, les deux lignes vien-
nent se rencontrer tout
contre la bouche, près de
la pointe de la tête, où elles
forment un angle à pointe
antérieure. Un second sil-
lon se voit sur la face ven-
trale, à peu près parallèle
au premier, et c'est entre les deux que se trouve enclavée la tache
blanche dont il vient d'être question.
La trompe, dont l'orifice est très voisin de la bouche, était sortie chez
beaucoup d'échantillons; elle est à peu près aussi longue que le corps; la
partie antérieure, à longues papilles, est très grosse. Son stylet central est
emmanché dans un socle court, large, et peut être pourvu d'ailerons. Il y
a deux poches à stylets de réserve contenant chacune trois pointes de
même taille que le stylet central.
L'un des échantillons avait été recueilli avec le tube parcheminé, trans-
parent, que l'animal sécrète, et qui contenait une centaine d'œufs agglu-
tinés en une ponte allongée, fixée à l'intérieur du tube. Ces œufs ont
environ deux tiers de millimètre de diamètre.
Cette espèce a été trouvée dans plusieurs localités : baie des Flandres,
Port-Charcot, île Booth-Wandel, tantôt sous les galets du rivage, tantôt à
la drague, par 20 mètres de fond.
Je rapporte à cette espèce un très petit exemplaire de 4 à 3 millimètres,
complètement blanc, qui me paraît être un jeune venant d'éclore.
Cette espèce a été décrite par Bûrger sur deséchantillonsprovenantde
Punta-Arenas. C'est donc une espèce magellanique dont l'aire de dispersion
NÉMEKTIENS. 13
sétend maintenant jusqu'au sud du détroit de Gerlache, au delà du 65°
de latitude.
Amphiporus sp. ?
Deux très petits échantillons brunâtres, de 5 à 6 millimètres de long,
sur 1 de large, ont été recueillis à la station 104. Gesontdes Amphiporus
jeunes, mais il est impossible de préciser davantage, car on ne peut voir
de détails assez nets ; leur dos est rouge brun, la face ventrale blanche ;
peut-être se rattachent-ils à l'espèce précédente.
Amphiporus sp. ?
Ce Némertien, de 4 à 5 centimètres, trouvé sur la plage à l'ib» Mour,
est en trop mauvais état pour qu'il soit possible d'en donner une descrip-
tion détaillée. 11 parait appartenir au genre Amphiporus, mais la tête
manque presque complètement. La couleur est brune sur la face dorsale,
coupée d'anneaux plus clairs.
11 n'est pas sans intérêt de placer à la suite de cette brève énumération
la liste des espèces décrites par 0. Bûrger provenant de l'Expédition de la
" Belgica ». Elles sont au nombre de six.
Deux appartiennent à la province magellanique, région subantarctique :
Cerebratulus magelhnensicus Biirger;
Ampliiporus Racovitzai Biirger.
Les quatre autres sont purement antarctiques :
Carinina antarcticn Biirger ;
A mphiporus gerlachei Burger ;
Amphiporus Lecointei Burger;
Tetraslemma Belgicœ Bùrger.
Sur cette liste, nous ne retrouvons dans la collection de l'Expédition
Charcotque le Cerebratulus marjelhaensicm Burger. En revanche, nous
avons à faire figurer une espèce magellanique que Burger n'a pas retrou-
vée dans l'Antarctique, ce^i Amphiporus iMichae/setii Bûrger.
Les deux Némertes magellaniques de Burger sontdes espèces littorales
14 NÉMERTIENS.
qui ont été recueillies à basse mer. Au contraire, les espèces franchement
antarctiques sont des Némertes de grande profondeur, de 500 à569 mètres,
sauf le Tetrastemma Belgicœ^ qui vit sur des Algues vertes du littoral.
On voit qu'il y a une différence sensible entre les collections recueillies
par les deux expéditions au point de vue de l'habitat des Némertes, la
profondeur, les espèces et la distribution géographique.
Bûrger avait établi en 1899 un tableau de la répartition des Némertiens
dans la province magellanique, en y comprenant le sud du Chili, les îles
Marion et Kerguelen. Ce tableau intéressantabesoin d'être complété d'après
les données fournies par l'Expédition de la << Belgica » et du « Français »,
en faisant remarquer que les espèces de la « Belgica » sont presque
toutes de grande profondeur, tandis que celles du « Français » sont surtout
littorales.
NEMKIITIENS.
ESPÈCES.
z ^
m
(rt — .
. » à
^ a <
s; — u
* fù j
1 a
•il
II
z
lA
— 51 -
EXlPÉDlTION
du
" FRANÇAIS ».
Carinoma patayonica Uùrg
J
4-
+
+
+
.Marion
Cephalothrix, sp
— SD
-t_
Carinina antarctica Bùrg
Eunemertes violacea Bùrg
+
— SD
Ampliiporifi Racovitzai Bûrg
— Gerlachei Bûrg
— Lecointei Bùrg
— Marioni Hubr
+
— Moseleyi Hubr
Kerguelen.
Cféorgie du Sud.
Kerguelen.
Géorgie du Sud.
Marion.
— MichaeUeni Bùrg
+
•h
— spinosus Bùrg
+
-h
-4-
— spinosissimiis Bùrg
— cruciatus Bùrg
— Mathai .loubin
+
— sp
— SD
Drepanophorus crassus de Qualr
+
+
Tetrastemma ampliiporoides Bùrg
— Duboisi Bùrg
— antarcticum Bùrg
— validuin Bûrg
— Hansi Bûrg
— yeorgianum Bûrg
— Gultiveri Bûrg
— Betaicx Bûrg
+
+
+
— Rollnndi Joubin
EupoHa curta Hubr
-+-
+
+
Linciis atrocxruleus Schin
— SD
— Autrani Joubin
— Turqueti Joubin
Micrura glandulosa Bùrg
-h
+
+
+
+
— SD
Cerebratiilus longifissus Hubr
— sp
Kerguelen .
Géorgie du Sud.
Kerguelen .
— Steineni Bùrg
— subtilis Bùrg
— vatidus Bùrg
— magelhaensir.us Bûrg
— Charcoti Joubin
-h
+
-+-
+
+
— corrugatus M. Int
+
INDEX BIBLIOGRAPHIQUE
fiuRGER (0.), Sudgeorgische und andere exotische Nemertinen. Zool. Jarhburg. Syst., Bd. VllI,
1893.
— Beilrage zur Anatomie, Systematik und geographischen Verbreitung der Nemertinen.
Zeitschr. Wiss. ZooL, Bd. LXl, 1896.
— Hamburger Magalhaensische Sammelreise. Nemertinen, 1899.
— Das Tierreich. Nemertini, 1904.
HuBRECHT (A.-W.), Report on the Nemertea coUected by« H. M. S. Cliallenger » during the years
1873-1870. Challenger Reports, \ol. XI.X, 1887.
JouBiN (L.), Note sur un Némertien recueilli par l'Expédition antarctique du D"' Charcot. Bull.
Mus. hist. nat., 1903, n° 5.
— Note préliminaire sur les Némertiens recueillis par l'Expédition antarctique française du
D'' Charcot. BuU. Mus. hist. nat., 1903, n" 6.
GEPHYRTENS
Par Marcel-A. HÉRUBEL
La classe des Géphyriens comprend quatre ordres : IcsPriapulides, les
Sipunculides, les Échiurides et lesSternaspides. Les Géphyriens rappor-
tés par l'Expédition antarctique française du D' Jean Charcotn'intéressent
qu'un seul ordre : les Sipunculides. Et encore cet ordre est-il assez pau-
vrement représenté dans l'Antarctide, puisqu'il n'offre que trois espèces,
dont une seule est nouvelle. Il est vrai que cette dernière est importante
au point de vue de la niorpholoi^ic et dos affniités zoologiques du groupe
tout entier.
Nous donnerons simplement les noms des deux espèces connues, et
nous ferons une descripti-on coMq)lète de la troisième.
Î5 1 . — ÉNUMÉRATION DES ESPÈCES.
Phascolosoma antarcticum Michaelsen, 1889.
MicnAELSE.v, Die Gephyreen von Sud-Gorgien nuch der Ausbende der Deulschen Sta-
tions von 1882-1S83 iJulirli. HV.m. AusI. Iliimhnrtj, 0 .lahrc;-., 188!)).
Un seul individu aéh' lrouv('';i l'oi'l-C.harcot : Lat. S.,0.")"Oi'. — Long, f).,
Paris, (■»()" 20' (renseignement connnuniqué par M. E. Gourddii, iialiii'a-
liste de l'Expédition I ; station 373 (iavi'il); dragage, 40 iiièlres; sable
vaseux côtier.
Les principaux caractères de l'espèce sont : extrémité caudal(> pointue,
parsemée de papilles en forme de massue (type ovoïde Ilérubel lOO'i) (1)
(1) Hérubel (Marcel-A.), Les [iroductions légumentaires des Sipunculides [Bull. Soc Zool.
France, XXX, 190j, p. 90-97).
Expédilion Charcùl. — Héhubel. — Géphyriens. 1
â GÉPHYRIENS.
pores néphridiens au-dessus de Tanus, pas do crochets ni d'épines, quatre
muscles rétracteurs.
Phascolosoma fuscum Alichaelsen, 18S9.
MiCHAELSEN, loc. cit.
Deux individus ont été trouvés à Port-Gharcot, station 441 (15 Avril) ;
dragage, 40 mètres ; sable vaseux côlier.
Les principaux caractères de l'espèce sont : extrémité caudale effilée,
très pauvre en papilles et striée transversalement; pores néphridiens à
peine plus hauts que l'anus, pas de crochets ni d'épines, quatre muscles
rétracteurs.
Phascolosoma Charcoti nov. sp., 190G.
Hérubel (Marcel-A.), Sur les Sipunculides rapportés par l'Expédition Charcol [Bull.
AIus. llist. Nal., Paris, ii° 2, 190G).
— A propos de l'anatomie comparée des Sipunculides [C. H. Acad. des Se, Paris,
séance du 12 mars 1900).
Deux individus ont été trouvés à Port-CliarcoL, station 323; dragage,
40 mètres ; sable vaseux côtier.
Les principaux caractères de l'espèce sont : extrémité caudale arrondie,
papilles très pou nombreuses, espacées et petites (type cylindrique
Hérubel 1905), pores néphridiens au-dessus de l'anus, pas de crochets ni
d'épines, quatre muscles rétracteurs, tube cérébral (= hypophysaire) en
communication directe avec la bouche.
§ 2. — DESCRIPTION DE L'ESPÈCE P. CHARCOTI.
E.ilrripur. — La forme générale de l'animal est celle de tous les Phas-
colosomes, c'est-à-dire cylindrique. 11 est de petite taille. Ses dimensions
sont :
Pour rintrovert 0'^"\7
Pour le corps 1"",1
Loiig'ueur lotale 1"",8
Diamètre du corps imm o
La couleur de la peau est blanchâtre. Il n'y a pas d'épines ni de cro-
à leur slriictui'i' di* ceux de
Fig. 1. — Tète (exlréniitù supérieure île
linlrovert avec les lentaculcs épanouis, /).
X 25.
GÉPHYUIENS. 3
chets SOUS la couronne tentaculairc Cdlf^-ci coniptc de 20 à 22 ten-
tacules digitiformes, très voisins (|uan
P. rulfiarc (fig. 1) (1). La iiouclie est
axiale. Uorsalenient i)ar rapport à elle,
on ne voit pas, comme de coutume, d'or-
gane nucal ni d'orifices de tube cérébral.
L'anus est situé au-dessous des pores
néphridiens. De-ci, de-là, on trouve sur
la peau des papilles très espacées les
unes des autres. La figure 2 montre une
région prise dans le tiers moyen du
corps, où elles sont le plus nombreuses.
On peut juger, par cet exemple, de la
pauvreté du revêtement papillifère. Les
papilles sont cylindriques, sans plaques
et avec une hampe très nette (lîg. 3).
Elles sont toatos identiques, quel que
soit le lieu où on les observe : introvert, base de l'introvert, corps dans
toute sa longueur. Tout au
plus peut-on dire que les pa-
pilles de l'introvert sont plus
hautes et celles de l'extré-
mité caudale plus larges. En-
fin elles sont clairsemées,
même auliiur de l'an us. Ces
remarques ont leur intérêt,
car il est peu de Sipunculides
chez qui la distribution des
papilles soit ainsi unilorme.
L'extrémité caudah; est arrondie, comme celle de /'. eluiigatum.
Paroi du eorps. — Elle est très mince. La cuticule est des plus faibl(>s.
(I) Tubercules ciliés el orf,'ane nucal smit deux mois désignanl un même oiganc. Ce deiniei- est
essentiellement composé, chez P. vxiUjare, par exemide, de deux lobes séparés par un sillon pro-
fond et séparés des tégumenls voisins par deux autres sillons. Donc il y a en (oui (rois sillons, au
fond desquels débouchent les trois orifices du tube cérébral double.
Fi.!,'. 2. — Un frafe'iiienl .Ir la I ]-. 3. — l'apille oylin-
peau prélevé sur le (iers drirjue de l'introvert et
moyen du corps pour montrer du corps La hampe
la disposition îles ]ia[iillcs. axiale a été laissée en
X •'iO, blanc, x :«n.
4 GÉPHYRIENS.
En revanche, la musculature tégumentaire est, proportionnellement au
reste, assez bien développée. Les deux couches, circulaires et longitu-
dinales, sont continues.
Tube digestif. — La bouche présente de nombreuses expansions dues
au gaufrement de ses bords. Toutes ces expansions sont identiques. Un
millimètre à peine au-dessous de la bouche, le tube digestif se divise en
deux : un tube à grand rayon, un tui^e à petit rayon. Le premier continue
sa descente axiale : c'est l'œsophage. Le second, qui entraine avec lui
deux des expansions dont nous venons de parler, descend dorsalement
par rapport à l'œsophage. Disons tout de suite que c'est un diverticule
buccal plongeant dans le cerveau ; nous le retrouverons plus loin. 11 est
aisé de se rendre compte de ces rapports eu s'aidant de la figure W : on
voit partir de la bouche h l'œsophage o et le diverticule liuccal /. L'in-
testin s'enroule en une double spire de quatorze tours. Il y a un nuiscle
de la spire qui s'insère en haut un peu au-dessus de
l'anus et est libre en bas. Le rectum est dépourvu de
tout ca-cum.
Cavité générale et muscles. — Il n'y a que deux ou
trois brides musculo-conjonctives reliant le sommet de
la spire intestinale aux téguments. En revanche, l'anus
est entouré d'un volumineux paquet nuisculo-conjonc-
Fig. 4. — llectum. L'a-
nus est figuré en tif (fig. 4). 1 1 cst probable quc le péritoine est cilié dans
pointillé, vu parteans-
parence. H est en- prcsquc toutc son éteuduc. L'état dc conservation
touré dune masse
musculaire carrée, dcs animaux uc uic pcmiet pas d'affirmer s'il existe
X 30.
des urnes tant fixées (|ue moljiles. La structure des
hématies est normale. On compte quatre muscles rétracteurs de l'in-
trovert : deux dorsaux, deux ventraux.
Longueur des rétracLeui's dorsaux l""",!
— — ventraux 1"™,5
Distance comprise entre les rétracteurs ventraux et
rextrémité caudale de l'animal 0"",3
Les rétracteurs ventraux s'insèrent dans le tiers postérieur du corps.
Appareil circulatoire. — Il comprend les vingt-deux tentacules digiti-
formes, un anneau péripharyngien et un canal de Poli dorsal E. Celui-ci
GÉPHYRIENS. 5
court le long des génératrices dorsales de l'œsophage. TI passe, comme
chez tous les Sipunculides, entre le cer-
veau et l'œsophage ; mais, à ce niveau,
il se divise en deux branches (fig. 5) :
l'une va adroite, l'autre va à gauche;
toutes deux se jettt'ut dans l'anneau vas-
culaire péripharyngien. 11 est donc per-
mis de décrire le canal de Poli comme
étant simple dans son trajet inférieur et
double dans son trajet supérieur.
Système nerveux. — Le cei'veau A en
lui-même n'ofl're rien de remarquable
(fig. 4). Il est dorsal et donne naissance
au collier nerveux œsophagien. Le cor-
don nerveux ventral, analogue à celui
de P. vulgare^ se termine sans renfle-
ment. Mais le cerveau présente un rap-
port curieux. A propos du tube digestif,
nous avons montré qu'il y avait un
diverticule buccal, qui, emportant avec
Fig. a. — Figure (Ieiiii-scliémati(7ue de rex-
trémité supérieure de Tintrovert : coupe
sagittale. — A, bouche; 0, œsopliago ;
/, diverticule dorsal ; C, canal de Poli, qui
se divise en deux branches ; on voit l'une de
ces branches dessinée en pointillé; A, cer-
veau ; B, cloison conjonctivo-nicmbraneuse.
lui d(Hix expansions buccales, cheminait dor-
Fig. 6. — Trois coupes transversales de la tête, faites en allant de haul en bas. x (150 ; sublimé, carmin
chlorhydrique. — A. Coupe faite à la hauteur de la bouche : b. bouche; /, diverticule buccal dorsal;
C, branches du canal dorsal de l'oli. — ii. Coupe faite un peu au-dessous de la précédente : t. diverticule
buccal dorsal. — C. Coupe faite au niveau du quart supérieur du cerveau ; /, diverticule buccal dorsal ;
C, canal de Poli : c, cerveau ideux loties supérieurs) ; A, œsophage.
6 GÉPHYIUENS.
salement à l'œsophage (fig. ^ô, t), dont il est séparé par une cloison B.
('<e diverticule i pénètre dans le cerveau. Et un très riche réseau nerveux
innerve les expansions. C'est, à n'en pas douter, le caractère le plus
saillant de cette espèce. Une série de trois coupes transversales achève
de bien faire comprendre ces rapports (fig. 6).
Organes excréteurs. — Deux courtes néphridies libres dans le cœlome.
Le pavillon est une simple fente ciliée.
Distance enlre les pores néphridiens et l'insertion des
rétracteurs dorsaux 0'''",2
Distance entre les pores néphridiens et l'anus O""",!
Organes qènitaux. — Deux rubans fraisés le long de la ligne d'inser-
tion des réti^acteurs ventraux. Le cœlome renferme de nombreux anifs
ronds, entourés d'une forte coque.
§3. — LA PLACE DE /». CHARCOTI VkWm LES SIPUNCULIDES.
Les trois espèces dont nous venons de nous occuper présentent de
grandes affinités entre elles : système papillifère peu développé, parfois
rudimentaire, pas de crochets ni d'épines, quatre muscles rétracteurs.
De même qu'elles sont voisines géographiquement de P. capsifornic 15.
des îles Malouines ou Falkland, de même elles le sont anatomiquement.
Aucune de ces formes ne se rencontre dans les régions arctiques. Mais
remarquons que P. capsif'ornie est très peu éloigné, de par sa structure,
de P. nmrriarïtaceum Sars des côtes et des fonds de l'Océan Arctique.
Nous pouvons donc mettre en place, dans la classification, nos trois
espèces de la façon suivante :
Pas de papilles sur , Peau réticulée Phascolosoina mar-
iât, moitié antérieure f garitaceinn.
du corps. ) Peau non réticulée P. capslforine.
3 1
^ o l Quelques papilles sur 1 Extrémité caudale striée
Pas |;2— I la moitié transversalement, pauvre
de lii =- 1 antérieure du corps. I en papilles P. fusrum.
crochets , __ tu \
Papilles nombreuses ] Extrémité raucialc parse-
sur la moitié [ mée de papilles en mas-
antérieure du corps. ; sue /'. anlurclicinn.
Papilles cylindriques \
également réparties | Extrémité caudale lisse. . . P. Cliarcoli.
sur tout l'animal. )
ni
d'épines.
n canal
muscle
U 9\
13!
°\
\ \
GKPHYRIENS. 7
Cependant, il faut tenir compte d'un earacliM-e, unique dans tout lordre
des Sipunculides et présenté par /'. ('lutiroli : je veux parici'dii diveiiiculc
buccal plongeant dans le cei'veau. Kl il Tant essayer de dégager la valeur
de ce caractère.
Chez les Sipunculides autres que P. Charroli, les rapports du tuljc
cér(''l)r;d et de la bouche sont les suivants (lig. 7). La bouche A occupe le
centre de la couronne tentaculaire CC. Mais l'orifice E du (ube cérébral
<r
^.-—
Fig. 7. — Schéma lius rappurls ilu la bouflit'. de
la couronne tentaculaire et de l'hypophyse chez
les Sipunculides Autres que /'. Charcoli. — A,
Ijuuche ; B, cerveau ; G. tentacules '. t), cloison
membraneuse ; E, hypophyse.
Ki;,'. .S. — Schéma des rapporis de la bouche, de la
couronne tentaculaire et de l'hypophyse. — Les
lettres ont la même signification i|ue dans la
(i"ui'e 7.
est extracoronal. Ce tube atteint le cervctiu B, noyé dans une niasse de
tissu conjonctif D, par sa face supéro-dorsale. Il n'en t^st i)as de même
(•lie/ /'. ('harroti (tig. <S). La bouche A et le tube cérébral E, — dont il
ii'csL (pi'iin diverlicule, — sont intracoronaux, et c'est la cloison conjonc-
tive I) (pii limite ])lus bas leurs deux territoir(^s respectifs. Il importe
donc de savoir si ces deux dispositions sont les modalités d'une seule et
même chose.
L'examen liistologiqne démontre ipic In portion des tubes cérébraux,
qui plonge dans le cerveau, a la même sh'uclure et les mêmes connexions
cIhv. t()Uf< les Sipunculides. L'examen histologique démontre encore rpie
l;i structure et les connexions nerveuses des deux lobes de Icn-gaiie iiucal
de /'. rulçjaro, par exemple, sont les mêmes que celles d<'s deux expan-
sions longitudinales de P. Charcoti (fig. 5 et 6). Donc l'organe nucal et
8 GEPHYRIENS.
ses tubes cérébraux chez /*. valgai'e sont les homologues des expansions
longitudinales et du tube cérébral de P. Charcoti.
En d'autres termes, le « tube cérébral » des Sipunculides n'est qu'un di-
verticule buccal, et les << tubercules ciliés » ne sont qu'une différenciation
de l'épithélium buccal et pharyngien, c'est-à-dire des expansions dorsales
plus richement innervées, — à cause peut-être du voisinage du cerveau, —
de la bouche et du |)liarynx. Or, loute invagination buccale allant au-
devant du cerveau et ayant avec lui des rapports anatomiques plus ou
moins intimes est considérée comme une hupophyse. Le tube cérébral est
donc une hypophyse. Le Phascolosome, qui nous donne la clef de cette
homologie, est, à n'en pas douter, un Sipunculide inférieur. Il est désor-
mais facile de comprendre comment, par suite d'un plus grand dévelop-
pement en hauteur de la cloison de tissu conjonctif (D, fig. 8), l'orifice de
cette hypophyse a été séparé de la bouche et reporté dorsalement par
rapport à celle-ci et aux tentacules; et comment les tubercules ciliés,
d'abord allongés dans l'hypophyse, ont été refoulés jusqu'à son orifice,
devenant ainsi superficiels.
§ 4. — LES SIPUNCULIDES DE L'EXPÉDITION ClIARCOT AU POINT
DE VUE ZOOGÉOGIUPHIQUE.
Nous avons déjà fait r(Miiarquer que ces êtres étaient assez voisins de
leurs congénères arctiques, mais (|u'il était néanmoins impossible de les
confondre avec eux. 'SsmÏ Phascolosoma Charcoti, les deux autres espèces,
l\ ftfscian et P. antarctictnn, n'appartiennent pas en propre à la faune
antarctique, puisqu'on les connaît déjà, depuis plusieurs années, auxiles
de la Géorgie du Sud. Elles forment en (pielque sorte le pendant à
P. capi'ti forme des îles Malouines (collection du Muséum d'Histoire natu-
relle de l'aris). Quant à /'. Charcoti, il se peut qu'il sent originaire des
régions antarctiques ; mais la preuve n'en est pas faite.
En un mot, si l'on s'en tient à la seule observation des Sipunculides, il
est sage d'admettre que les explorations du « Français » ont porté sur une
province intermédiaire entre les régions subantarctiques et les régions
antarctiques proprement dites.
BRACHIOPODES
Par M. D.-P. ŒHLERT,
CÛRHKSPONnANT I>E r.'lNSTlTlT DE FRANCE.
L'Ex])édilion du D' Gharcot n'a recueilli qu'une seule espèce de Dra-
chiopode. Si celle-ci ne nous paraît pas constituer une forme nouvelle et
ne vient pas grossir le nombre des espèces vivantes, elle a le mérite non
moins grand d'apporter dès documents plus précis sur une espèce rare :
Liothyrina uva Broderip, relativement peu connue, et dont on n'a jusqu'à
présent décrit que la forme externe et interne des valves.
Le nombre des individus rapportés par l'Expédition du D' Gharcot est
de vingt et un, dont douze forment une véritable grappe par suite de la
fixation de leur long pédoncule sur l'un des individus plus grand et plus
âgé que les autres.
Terehratula [Liothyrina) uva a été publié d'abord par Broderip, d'après
un spécimen unique qui se trouvait fixé sur une valve séparée de Melea-
grina marrjaritifera, dans le golfe de Tehuantepec (Mexique).
Au cours de l'Expédition du « Ghallenger » un nouvel exemplaire fut
recueilli sur la côte est de l'Australie (baie de Twofold) ; un autre, dragué
au large de Buenos-Ayres, et enfin quelques fragments furent récoltés près
de l'île de Heard à l'est du détroit de Magellan.
A ces différentes localités on doit encore ajouter celles des îles Falkland,
près desquelles on aurait également rencontré quelques individus de cette
espèce.
Les deux nouvelles stations fournies par l'Expédition Gharcot semblent
indiquer que L. uva appartient plus particulièrement à la faune
antarctique.
Les spécimens, — par leur forme allongée, leur contour piriforme dû à
Ejcpéililion Ckarcot. — CEhlert. — Bracliiopodes. 1
2 BRACHIOPODES.
une légère compression latéro-cardinale, par la convexité des valves, spé-
cialement de la ventrale, enfin, par la faible sinuosité latérale de la com-
missure palléale, — tout en étant de beaucoup plus grande taille qu'aucun
des individus figurés jusqu'ici, sont très rapprochés de certaines figures
Fig. i. — Liolliyrina iioa Brodorip, (le grande taille.
a. Face dorsale. — b. Face ventrale. — c. l'rolil. — Grandeur naturelle.
de L. lira. Évidemment ils ne reproduisent pas fidèlement les caractères
particuliers du type créé par Broderip d'après un spécimen unique, mais
il y a tout lieu de croire que ce dernier était le résultat d'une déformation
accidentelle. La courbure du crochet, l'ouverlure du trou pédonculaire,
la disposition du deltidiiim, ainsi que tout l'ensemble de la coquille, nous
font croire qu'il s'agit bien de l'espèce de Bro-
derip, opinion que rend encore plus vraisembla-
ble l'existence, si exceptionnelle chez les Liothy-
ri?ia, de sillons rayonnants obsolètes, visibles seu-
lement à la loupe en se rapprochant du bord fron-
tal, et dont M. Dali avait déjà signalé la présence
dans L. uva lorsque le test est resté intact.
Nous figurons deux spécimens : l'un de grande
taille, ayant 45 millimètres de longueur, sur
30 de largeur et 25 d'épaisseur ; l'autre de taille moyenne, figuré en
valves séparées pour montrer la partie interne des valves, et particu-
lièrement l'aspect de l'appareil brachial.
La grande taille de l'échantillon complet représenté dans la figure 1
peut surprendre au premier abord, surtout si on compare celui-ci ta la
Fig. 2. — Liolhyrina uva Bro-
derip de taille moyenne,
a. Intérieur de la valve dorsale.
— b. Intérieur de la valve ven-
trale. — Grandeur naturelle.
BRACHIOPODES. 3
figure du type ; mais il y a lieu de rappeler que ce développement excessif
paraît être un fait général, aussi bien pour les Brachiopodes que pour les
Mollusques, dans cette province magellanique où la nourriture abonde.
Dans cet individu, le test est opaque, tandis qu'il y est hyalin dans l'échan-
tillon dont les valves sont séparées.
Cet état, qui indique que le premier a atteint l'âge gérontique, se
retrouve assez fréquemment dans le groupe des Liothyrhm.
EXPLICATION DE LA PLANCHE
Pig-. 1. — Liothyrina uva Broderip, valve ventrale, vue du côté interne ; gr. nat.
Fig. la. — — — — , valve dorsale, vue du côté interne, et munie de
son appareil brachial ; gr. nat.
Fig-. 2. — Liothyrina uva Broderip, individu de grande taille, vu du côté ventral;
gr. nat.
Fig. 2a. — Liothyrina uva Broderip, le même vu du côté dorsal.
Fig. 26. — — — — , le même vu de profil.
Fig. 2 c. — — — — , le même vu de front.
Fig. 3. — Groupe de 10 individus de Liothyrina uva Broderip, fixés par leur pédoncule
sur un individu de grande taille ; gr. nat.
Fig. 3 a. — Le même groupe vu d'un autre côté.
Expédition Charcot (Œhlcrt. Brachiol^odes).
PI. I
21.
#
Brachiopodes.
Terehratula (Liotbyriiw) uva Broderip.
Pbotolypie BenhtiK]
Massoii tt Cic, Editeurs
OUVRAGE PUBLIE SOUS LES AUSPICES DU MINISTERE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
sous LA DIRECTION DE
L. JOUBIN, Professeur au Muséum d'Histoire Naturelle
EXPEDITION
ANTARCTIQUE FRANÇAISE
(1903-1905)
COMMANDEE PAR LE
D-^ Jean CHARCOT
SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES
VERS et BRACHIOPODES
Némertiens
Qéphyriens
L. JOUBIN I Marcel-A. H BRU BEL
Professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris. | Docteur es sciences.
Brachiopodes
PAR
D.-P. ŒHLERT
Correspondant de llnstilut.
PARIS
MASSON ET 0% ÉDITEURS
120, Boulevard Saint-Germain, 120
1908
EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE
(1903-1905)
Fascicules publiés
Décembre 1906
POISSONS Par L. Vaillant.
/ fascicule de 52 pages : 5 fr.
TUNICIERS Par Sluiter.
/ fascicule de ôO pages et 5 planches hors texte : 8 fr.
MOLLUSQUES Nudîbranches et Marséniadés, par A. Vayssiêre. — Cépha-
lopodes, par L. JouBiN. — Gastropodes et Pélécypodes,
par Ed. Lamy. — Amphineures, par le D' Joh Thiele.
1 fascicule de 90 pages et 6 planches hors texte : 12 fr.
CRUSTACÉS Schizopodes et Décapodes, par H. Coutière. — Isopodes,
par Harriett Richardson. — Amphipodes, par Ed. Che-
vREux. — Copépodes, par A. Quidor.
/ fascicule de i 50 pages et 6 planches hors texte : 20 fr.
ECHINODERMES . . Stellérides, Ophiures et Échinides, par R. Koehler. —
Holothuries, pai' C. Vaney.
/ fascicule de 74 pages et 6 planches hors texte : 12 fr.
HYDROIDES Par Armand Billard.
i fascicule de 20 pages : 2 fr.
Juillet 1907
BOTANIQUE Mousses, par J. Cardot. — Algues, par J. Hariot.
/ fascicule de 20 pages : 2 fr.
VERS Annélides polychètes, par Gh. Gravier. — Polyclades et
Triclades maricoles, par Paul Hallez. Némathel-
minthes parasites, par A. Railliet et A. Henry.
i fascicule de 118 pages, avec 13 planches hors texte : 22 fr.
ARTHROPODES . . . Pycnogonides, par E.-L. Bouvier. — Myriapodes, H. Brô-
LEMANN. — Collemboles, par Y. Garl. — Coléoptères, par
Pierre Lesne. — Hyménoptères, par R. du Buysson. —
Diptères, par E. Roubaud. — Pédiculinés, Mallophages,
Ixodidés, par L.-G Neumann. — Scorpionides, par
EuG. Simon. — Acariens marins, par Trouessart. — Aca-
riens terrestres, i>ar Ivau ïragXrdh.
i fascicule de 100 pages, avec 3 planches hors texte : 10 fr.
Décembre 1907
Mammifères pinnipèdes, par E. L. Trouessart. — Oiseaux,
par A. Menegau.x. — Documents embryogéniques
(Oiseaux et Phoques), par le D'' Anthony.
1 fascicule de 132 pages avec i 9 planches hors texte: 2i fr.
Voir page 3.
Fascicules publiés (suite)
Juillet 1808
JOURNAL DE L'EXPÉDITION, par J.-B. CuAncoi.
J fascicule de 120 pages : 7 /'r.
GÉOGRAPHIE PHYSIQUE, GLACIOLOGIE, PÉTROGRAPHIE, par E. Gourdon.
/ fascicule de 214 pages, avec 11 planches el
1 carie hors texte, 25 fr.
FLORE MICROBIENNE par Mlle Tsiklinsky.
1 fascicule de 34 pages, avec 2 planches hors
texte : 4 fr.
BOTANIQUE Lichens, par M. l'abbé Hue. — Diatomacées,
par M. Petit.
. . 1 fascicule de 22 pages, avec 1 planche hors-
texte : 3 fr.
VERS et BRACHIOPODES Némertiens, par L. Joubin. — Géphyriens, par
Marcel-A. Herubel. — Brachiopodes, par
D.-P. ŒllLF.RT.
1 fascicule de 28 pages, avec / planche
hors texte : 3 fr.
SPONGIAIRES et CŒLENTÉRÉS. Alcyonaires, par L. Roule. — Animal péla-
gique, par M. Bedot. — Méduses, par Otto
M.VAS. — Spongiaires, par E. Topsent.
1 fascicule de 66 pages, avec 9 planches hors-
texte : 15 fr.
CRUSTACÉS Isopodes, par miss Harriett-Richardson. —
Ostracodes marins, par E. De Daday.
/ fascicule de 22 pages : 2 fr.
CoRBEiL — Imprimerie Ed. Crsté