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Full text of "Expédition antarctique française (1903-1905) : commandée par le dr. Jean Charcot"

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Expédition  Antarctique  Française 

(1903-1905) 


COMMANDEE    PAR    LE 


D-^    Jean    CHARCOT 


68°    L  0.  de  Pans 


66° 


P^deGerîaû\e  ^-^"^  Sorpmei 
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C.AIberldeMonaco.*  .    ,.  , 

J.Joubui  ;     ■  ..IV-JSJPÎ, 


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/rj"  byji&r   dp   co/ûT   et  h^r  ûyitures  fijrUit 
ùuKfJuent     les    tt-'rn^s    Ut'coiufertes  ,     lar 
lû^ujc  et  potntï  rcl^o&ï  par  l 'Sspédùixai'. 


PORT   D'HIVERNAGE    (    ILL  WANDEL  > 


689 


CARTE    DES    RÉGIONS    PARCOURUES    ET    RELEVEES 

PAR     L'EXPÉDITION    ANTARCTIQUE    FRANÇAISE 


Membres  de  l'État-Major  : 
Jean  Chabcot  —  A.  Matha  —  J.  Rey  —  P.  Pléneau  —  J.  Tubquet  —  E.  Gourdon 


J 


OUVRAGE  PUBLIÉ  SOUS  LES  AUSPICES   DU  MINISTÈRE  DE  L'INSTRUCTION   PUBLIQUE 

sous     1.  A     DIRECTION     DE 

L.  JOUBIN,  Profosscur  au  Muséum  d'Histoire  Naturelle 


Sé>û,ât 


EXPEDITION 

ANTARCTIQUE   FRANÇAISE 

(1903-1905) 


COMMANDEE    PAR    LE 


D'   Jean    CHARCOT 


SCIENCES   NATURELLES  :   DOCUMENTS   SCIENTIFIQUES 


VERS  et  BRACHIOPODES 


Némertiens 


L.   JOUBIN 

Professeur  au  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris. 


Qéphyriens 


Marcel-A.    HERUBEL 

Docteur  es  sciences. 


Brachiopodes 

PAR 

D.-P.   ŒHLERT 

Correspondant    de    linslitut. 


PARIS 
MASSON    ET    0%    ÉDITEURS 

120,  Boulevard  Saint-Germain,   120 

Tous    droits    de    traduction    et    de    reproduction    réaen'ès. 

Hîade  In  Fraixe 


LISTE   DES   COLLABORATEURS 


Les  mémoires  précédés  d'un  astérisque  sont  publiés. 


MM.  *Trouessart Ma  m  mi /'ères. 

*  Menegaux Oiseaux. 

*  Anthony Documents  embryogéniques . 

*  Vaillant Poissons.  " 

*  Sluiter Tuniciers. 

*  Vayssière Nudiljranches. 

«  JouBLN Céjihalupodes. 

*  Lamy Gastropodes  et  Pélecypodes. 

*  ÏHiELE A  mphineures. 

*  Brolemann Myriapodes. 

*  Carl  Collemholes. 

*  RouBAUD Diptères. 

*  Du  BuYSSON Hyménojjtères. 

*  Lesne Coléoptères. 

*  Trouessart  et  Ivar 'Tràgardii  .  Acariens. 

*Neumann Pédiculines.MallophagesJxodides. 

*  Simon Scorpion  ides. 

*  Bouvier Pycnoyonides. 

*  CouTiÈRE CruslacésSchizopodeset  Décapodes. 

M'"'    *  RicHARDSON Isopodes. 

*  De  Daday Ostracodes  marins. 

MM .  *  Chevreux Amphipodes. 

*  QuiDOR Copépodi's. 

*  Œhlert Bracliiopodes. 

Calvet Bryozoaires. 

*  Gravier Polychètes. 

*  Hérubel  Géphyriens. 

JÀGERSKiÔLD Néinatodes  libres. 

*  Railliet  et  Henry Néniatlielminthes  parasites. 

Blanchard  Cestodes. 

Guiart   Trématodes . 

«  JouBiN Aémcrtiens. 

*  Hallez   Polyclades  el  Triclades  maricoles. 

*  KoEiiLER  Stellérides,  Ophiures  et  Echinides. 

«  Vaney Holothuries . 

*  Roule Alcyonaires . 

»  Bedot Animal  pélagique. 

*  0.  Maas Méduses. 

*  Billard Hydro'ides . 

*  Topsent   Spongiaires . 

*  Cardot Mousses . 

*  H  ariot A  Igues . 

«  Petit Diatomacées . 

*  Hue Lichens. 

»  GouRDON Géographie  physique,  Glaciologie, 

Pétrographie. 

M"''   *  Tsiklinsky Flore  microbienne. 

*  J-B.  Charcot Journal  de  l'Expédition. 


NÉMERTIENS 

Par  L.  JOUBIN 

PROFESSEUR  AU  MUSÉUM  d'iIISTOIRE  NATURELLE  DE  PARIS 


La  collection  de  Némertiens  de  l'Expédition  antarctique  française  com- 
mandée par  le  D' Charcot  ne  comprend  pas  un  grand  nombre  d'espèces; 
mais  plusieurs  d'entre  elles  sont  représentées  par  un  grand  nombre  d'é- 
chantillons, ce  qui  permet  de  se  rendre  compte  de  la  répartition  de  ces 
êtres  au  point  de  vue  de  la  composition  de  la  faune. 

Toutes  ces  Némertesont  été  recueillies  sur  le  rivage,  sous  le  sable,  sous 
lespierres,  ou  draguées àfaible profondeur ,  dont  le  maximum  est  40 mètres, 
ou  prises  à  la  ligne  dans  les  mêmes  localités.  Ce  sont  donc  des  repré- 
sentants exclusifs  de  la  faune  littorale  formant  une  série  bien  diffé- 
rente des  espèces  recueillies  par  la  «  Belgica  »,  qui  sont  des  Némertes  de 
grandes  profondeurs  et  dont  le  nombre  des  individus  récoltés  est  bien  plus 
restreint. 

De  l'examen  de  ces  matériaux,  il  résulte  que  la  faune  des  Némertiens 
de  cette  région  est  un  mélange  d'espèces  spéciales  et  d'espèces  magella- 
niques. 

Les  descriptions  d'espèces  recueillies  par  le  «  Gauss  »,  la  «Discovery», 
la  «Scotia»,  l'Expédition  suédoise,  ne  sont  pas  encore,  à  ma  connaissance, 
du  moins,  publiées,  ce  qui  ne  me  permet  pas  de  donner  un  aperçu 
d'ensemble  sur  lafaune  des  Némertes  antarctiques.  Je  me  bornerai  donc  à 
la  description  des  espèces  de  l'Expédition  antarctique  française,  avec  un 
court  résumé  de  nos  connaissances  actuelles  sur  ce  sujet. 


Expédition  CIturcol.  —  Joudin.  —  Némertiens. 


459S5 


NEMERTIENS. 


SCIIIZONEMERTIENS. 


Genre   CE  RE  BRAT  V  LUS . 
Cerebratulus  Gharcoti  Joubin. 

Cerebratulus  Charcoli  Joubin,  Bulletin  du  Muséum  d'histoire  naturelle,   190j,  n"  6, 
p.  431. 

C'est  une  des  espèces  les  plus  abondantes  de  la  zone  littorale  dans  la 
région  exploréepar  le  «Français  ».  Elle  a  été  recueillie  à  marée  basse  sous 
les  pierres,  à  la  ligne,  à  la  drague. 

J'ai  pu  observer  une  trentaine  d'exemplaires  de  tailles  très  diverses, 
allant  de  S  centimètres  à  plus  de  50  une  fois  conservés.  Lesjeunes  parais- 
sent avoir  une  légère  pigmentation  brunâtre,  qui  devient  plus  pâle  à  me- 
sure qu'ils  grandissent.  Les  individus  adultes  sont  complètement  blancs 
sur  leur  face  dorsale  ;  ils  paraissent  avoir  une  légère  teinte  rosée  sur  la 
face  ventrale.  Cette  teinte  est  peut-être  due  à  une  infiltration  du  corps  par 
le  sang  plutôt  qu'à  une  pigmentation  épidermique. 

M.  le  D''  Turquet,  naturaliste  de  l'Expédition,  a  noté  que  plusieurs 
individus  mesuraient  vivants  de  60  à  80  centimètres  de  long  sur  3  à 
4  centimètres  de  large;  ils  avaient  une  teinte  analogue  à  celle  qu'ils  ont 
une  fois  conservés,  blanc  pur  sur  le  dos,  légèrement  rosée  sur  le  ventre. 
M.  le  D'  Charcot  m'a  confirmé  cette  observation.  Elle  a  une  certaine  impor- 
tance, car  elle  établit  la  différence  la  plus  caractéristique  entre  cette 
espèce  et  le  Cei^ebratulus  corrugatus  M.  Int.,  qui  en  est  voisin. 

Les  renseignements  biologiques  que  j'ai  pu  obtenir  sont  intéressants, 
car  ils  montrent  que  ces  Némertes  ont  un  genre  de  vie  très  différent  de 
toutes  les  autres.  Elles  rampent  sur  le  fond,  parmi  les  algues  et  les  galets, 
à  la  recherche  de  leur  nourriture,  qui  est  animale  ;  elles  se  jettent  avec 
avidité  sur  toutes  les  pièces  animales  qu'on  leur  présente,  et  on  en  prend 
tant  qu'on  veut  à  la  ligne.  Le  fait  suivant  le  prouve. 

Parmi  les  exemplaires  de  grande  taille  que  j'ai  eus  entre  les  mains,  l'un 
deux  m'intriguait  par  une  déformation  de  son  tiers  postérieur  tout  à  fait 
anormale  chez  les  Némertiens  ;  l'ayant  ouverte,  j'y  trouvai  une  masse 
charnue  grosse   comme  le  doigt  recouvrant  presque  complètement  un 


NÉMERTIENS.  3 

objet  métallique.  C'était  un  gros  hameçon  en  fer  galvanisé,  attaché  à  un 
bout  de  corde  de  cuivre,  portant  un  morceau  de  viande  de  Phoque,  en 
partie  digéré.  La  Némerte  avait  ingurgité  le  tout  par  la  bouche,  qui  est 
énorme,  et  l'on  avait  dû  couper  le  fil  de  cuivre  qui  sortait  pour  la  con- 
server. Je  m'étais  assuré,  avant  d'ouvrir  l'animal,  que  sa  peau  ne  présen- 
tait aucune  déchirure  accidentelle  par  laquelle  l'hameçon  aurait  pu 
pénétrer  dans  le  corps. 

Ce  fait  est  intéressant  à  signaler,  car  les  Némertes  ne  sont  pas  habi- 
tuellement considérées  comme  des  animaux  carnassiers  ou,  pour  être  plus 
exact,  elles  passent  pour  se  nourrir  de  toutes  petites  proies  vivantes,  telles 
que  des  Copépodes,  mais  non  de  grosses  proies  ou  de  morceaux  de  chair 
décomposée  ;  cette  espèce,  au  contraire,  semble  être  fort  bien  douée  à  ce 
point  de  vue. 

La  figure  ci-contre  montre,  réduits  d'un  tiers,  l'animal  et  la  proie  qu'il 
avait  avalée.  La  fente  figurée  en  noir  à  droite  de  la  figure  a  été  faite  artifi- 
ciellement pour  retirer  l'hameçon. 

Quelle  que  soit  leur  taille,  ces  Cerebratidm  sont  caractérisés  par  leur 
tête  excessivement  réduite  par  rapport  au  volume  du  corps  ;  elle  est  aussi 
très  pointue,  la  peau  en  est  assez  ridée. 

Les  fentes  céphaliques  ont  environ  1  centimètre  de  long  dans  les  plus 
grands  exemplaires  ;  elles  sont  profondes,  nettement  délimitées,  abords 
rectilignes.  La  surface  frontale  qui  les  sépare  est  triangulaire,  étroite, 
allongée,  aplatie  et  dépourvue  d'yeux. 

La  bouche  est  très  développée.  Sur  le  plus  grand  exemplaire  conservé, 
elle  dépasse  35  millimètres  de  long.  Ses  bords  en  forme  de  bourrelets  sont 
musculeux,  ondulés,  et  permettent  vraisemblablement  une  protraction 
accentuée  et  une  très  facile  dilatation.  Elle  commence  immédiatement 
en  arrière  des  fentes  céphaliques,  et  même  la  commissure  antérieure  doit 
pouvoir,  chez  le  vivant,  s'avancer  presque  jusqu'à  la  pointe  de  la  tête. 

Le  corps  est  arrondi  dans  la  moitié  antérieure,  qui  est  plus  musculeuse 
que  la  moitié  postérieure  ;  celle-ci  est  très  plate,  peumusclée,  etl'intestin 
l'occupe  presque  entièrement. 

La  région  caudale  est  courte  ;  elle  termine  brusquement,  presque  sans 
transition,  la  portion  plate  du  corps  ;  elle  estdépourvue  de  filament  caudal 


4  NÉMERTIENS.. 

et  porte  un  anus  très  développé.  La  portion  préanale  paraît  destinée  à 
l'accumulation  des  matières  fécales  dont  elle  était  remplie,  sur  tiuelques 
centimètres,  chez  plusieurs  exemplaires. 

L'intestin,  au  moins  dans  la  moitié  postérieure  du  corps,  est  très  large. 


Fig.  1.  —  Cerebralulns  Charcoti.  —  Exemplaire  d'environ  40  centimètres,  réduit  d'un  tiers.  —  La  figure 
centrale  représente  l'hameçon  et  l'appât,  réduits  également  d'un  tiers,  retirés  du  corps  de  la  Némerte 
par  la  fente  que  l'on  voit  à  droite  sur  la  face  ventrale. 

et  les  cloisons  qui,  chez  beaucoup  de  Némertes,  le  divisent  en  une  série 
de  poches  sont  ici  très  peu  développées;  aussi  est-il  tout  d'une  venue, 
avec  seulement  de  minces  et  étroites  lamelles  transversales  parallèles, 
dorsales,  partant  d'une  arête  saillante  située  sous  la  trompe  et  occupée 
probablement  par  un  vaisseau. 

Je  n'ai  pu  élucider  d'une  façon  précise  les  rapports  de  l'intestin  et  de 


NftMERTIENS.  5 

la  trompe,  dont  je  n'ai  vu  que  des  portions  rejetées  par  divers  individus. 
Ce  dernier  organe  est  grêle  et  n'est  pas  en  rapportavec  le  développement 
considérable  des  autres  parties  du  corps.  On  remarque  sur  la  peau  de 
nombreux  plis,  longitudinaux  sur  la  face  ventrale,  transversaux  sur  le 
dos,  où  il  y  a  en  outre  un  long  sillon  médian  rectiligne,  très  net,  corres- 
pondant probablement  à  un  vaisseau  ou  à  un  nerf. 

L'ensemble  des  caractères  de  cet  animal  en  fait  un  membre  incontestable 
du  groupe  si  homogène  dont  le  type  le  plus  franc  est  le  Cerebratulus 
mnrgmatm  Renier;  presque  toutes  les  espèces  atteignent  des  dimensions 
considérables  ;  elles  sont  assez  voisines  les  unes  des  autres  et  paraissent 
n'être  que  des  adaptations  à  des  conditions  biologiquesvariées  d'un  même 
type  primitif.  C'est  ainsi  que  ce  C.  marginatus  prendun  aspect  tout  spécial 
dans  la  vase  du  Pouliguen,  au  point  d'avoir  pu  être  considéré  comme  une 
espèce  et  même  un  genre  distinct  ;  on  le  retrouve  avec  une  autre  apparence 
dans  la  Méditerranée,  et  l'on  peut  y  rattacher  encore  le  Cerebratulus  pan- 
theinnus  Hubrecht,  de  Naples.  Il  est  probable  que  XeCerebi^atulus grandis 
Sars,  de  Norvège,  est  une  variation  du  type  C.  marginatus,  ainsi  que  le 
C.  lacteus  Leydy  des  côtes  atlantiques  des  États-Unis  et  le  C.  Barentzi 
Bûrger  de  la  mer  de  Kara. 

Bûrger  a  décrit,  dans  un  mémoire  sur  les  Némertiens  de  la  Géorgie  du 
Sud,  une  forme  voisine  de  celle  rapportée  par  le  D'Charcot,  le  Cerebratu- 
lus Steineni  Bûrger  ;  elle  aussi  est  de  grande  taille  ;  mais  divers  caractères 
secondaires  et  sa  coloration  brun  rouge  la  différencient  de  notre  espèce. 

Cette  espèce  est  certainement  voisine  du  C.  Steineni  Bûrger  ;  elle  a 
avec  elle  des  caractères  communs,  tels  que  l'aplatissement  de  la  tête,  la 
grande  dimension  de  la  bouche,  le  développement  général  du  corps.  Elle 
en  diffère  d'abord  par  la  coloration  absolument  blanche,  tandis  que 
C.  Steineni  est  rouge  brun  ;  par  la  forme  cylindrique  de  la  moitié  anté- 
rieure du  corps  aplati  dans  sa  moitié  postérieure,  caractères  inverses  de 
l'espèce  de  Bûrger;  par  l'exagération  encore  plus  marquée  de  la  bouche, 
qui  est  d'un  tiers  au  moins  plus  grande  que  'dans  C.  Stei?ieni,  enfin  par 
l'absence  des  yeux,  qui  sont  assez  nombreux  dans  C.  Steinetii. 

Il  faut  enfin  rattacher  à  ce  type  général  le  Cerebratulus  cnrragatus 
Mac  Intosh,  des   îles   Kerguelcn,   qui  est  la  forme   la  plus  voisine  du 


6  NÉMERTIENS. 

C.  Charcoti  et  fait  la  transition  la  plus  caractéristique  à  l'adaptation  antarc- 
tique du  type  marginalus.  Il  me  paraît,  en  outre,  possible  d'admettre  que 
le  C.  Steineni  de  Bûrger  n'est  qu'une  variété  du  Corrugatus  de  Mac  Intosh. 

Les  difîérences  sont  assez  nettes  et  assez  importantes  entre  ces  di- 
verses espèces  pour  justifier  la  création  d'une  espèce  nouvelle  à  laquelle 
je  donne  le  nom  du  D'Charcot  :  Cerebratulus  Charcoti. 

Ces  considérations  permettent  de  considérer  dès  maintenant  cette 
espèce  comme  représentant  dans  la  région  antarctique  les  formes  diverses 
de  grande  taille  gravitant  autour  du  type  C.  mar(jmatus . 

Voici  les  localités  où  des  échantillons  de  cette  espèce  ont  été 
recueillis  : 

Port-Charcot,  drague,  40  mètres;  à  la  ligne,  20  mètres. 

Ile  Booth-Wandel,  sous  les  galets  du  rivage  en  plusieurs  gisements  ; 
à  la  ligne,  15  mètres. 

Baies  des  Flandres,  à  marée  basse,  plusieurs  gisements  d'exemplaires 
de  5  à  20  centimètres. 

Cerebratulus  corrugatus  Mac  Intosh. 
Lineus  corrugatus  Mac  Intosh,  1879. 

J'ai  trouvé  un  seul  exemplaire  de  cette  grande  Némerte  qui  ressemble 
beaucoup  à  Cerebratulus  Charcoti.  Elle  en  diffère  par  sa  couleur  brune 
avec  une  bande  blanche  tranversale  sur  la  tète,  par  son  corps  plus  rond 
dans  toute  sa  longueur,  moins  aplati  surtout  en  arrière  que  dans 
C.  Charcoti.  Cette  espèce  est  évidemment  très  voisine  de  C.  Charcoti  ;  elle 
se  rattache  à  la  série  des  formes  dont  il  a  été  question  dans  le  chapitre 
précédent. 

Ile  Booth-Wandel  sous  les  pierres  du  rivage. 

Cerebratulus  magelhaensicus  Burger. 
Cerebratulus    magelfiaensicus    Burger,    1895. 

Ce  Cerebratulus  est  extrêmement  abondant  au  sud  du  détroit  de 
Gerlache,  dans  la  zone  du  plateau  continental  ;  j'en  ai  étudié  des  exem- 
plaires depuis  5  millimètres  jusqu'à  20  centimètres. 

La  description  qu'en  a  donnée  Burger  est  très  incomplète. 


NÉMERTIENS.  7 

Cette  espèce  se  trouve  dans  le  détroit  de  Magellan,  d'où  provenaient  les 
individus  étudiés  par  Biirger  ;  elle  a  été  trouvée  aussi  à  la  Terre  de  Feu  et 
aux  îles  de  Falkland  et  Ghatam  ;  l'expédition  de  la  «  Belgica  »  l'a  rapportée 
de  la  même  région.  Elle  a  été  également 
signalée  à  l'île  Londonderry,  à  l'île  Navarin, 
dans  le  canal  du  Beagle,  où  on  l'a  récoltée 
sous  les  pierres  à  marée  basse.  Elle  remonte 
dans  ces  parages  jusqu'au  42'  degré  de  lati- 
tude Sud.  La  découverte  de  cette  espèce 
par  l'Expédition  Charcot  étend  donc  énormé- 
ment sa  dispersion  géographique,  puisqu'elle 
descend  jusqu'au  06'  degré.  Elle  peut  être 
considérée  comme  magellanique  et  antarc- 
tique. 

Parmi  les  individus  que  j'ai  examinés,  il  y 
en  a  un  (|ui  avait  avalé  une  patelle  avec  sa 
coquille,  dont  le  diamètre  est  au  moins  du 
double  de  celui  de  son  corps.  J'ai  figuré  cet 
individu  (fig.  2),  qui  montre  jusqu'où  va  le 
régime  Carnivore  des  Némertiens  antarctiques, 
ainsi  que  je  l'ai  fait  remarquer  précédemment  pour  Cerebratulus  Charcoli. 

(^elte  espèce  a  été  trouvée  aux  points  suivants  :  île  Wyenke,  drague, 
30  mètres  ;  île  Bootli-Wandel,  plage,  sous  les  galets  ;  baie  des  Flandres, 
plage;  Port-Charcot,  drague,  46 mètres,  40  mètres,  20  mètres,  nombreux 
gisements. 

Genre  LINEUS. 

Lineus  Autrani  L.  Joubin. 
Lineus  Au/rani  L.  Joubin.  linllctin  du  Muséum  (Thisloire  naturelle,  1905,  n.  G,  p.  432. 

J'ai  trouvé  deux  exemplaires  de  cette  petite  Némerte,  ayant  environ 
35  millimètres  de  long  et  une  couleur  jaune  orangé  uniforme. 

La  tête  est  caractérisée  par  des  fentes  rectilignes,  par  le  renflement 
postérieur  qui  la  surmonte  et  le  cou  très  étroit  qui  la  sépare  de  la  région 
buccale. 


Fig.  2.  —  Cere/jraliilus  maga- 
Ùiaensicus.  Figure  de  grandeur 
naturelle  d'un  individu  ayant 
avalé  une  patelle  plus  grosse 
que  lui. 


Fis.  3. 


8  NÉMERTIKNS. 

La  bouche  est  remarquable  par  la  régularité  et  la  symétrie  de  son  con- 
tour ;  des  plis  rayonnants  partent  de  son  angle  inférieur  et  forment  deux 
sillons  parallèles  séparés  par  une  crête,  en  occupant  la  ligne  médiane 

sur  la  voûte.  Cette  grande  bouche  est 
située  dans  un  renflement  très  marqué 
de  la  région  antérieure  du  corps. 

L'animal  est  sensiblement  cylin- 
drique, et  je  n'ai  trouvé  à  sa  surface 
ni  pli,  ni  sillon,  ni  trace  de  lignes 
colorées  ou  d'ornements. 

Un  des  exemplaires  a  été  pris  à  la 
drague  par  40  mètres  de  fond  :  île 
Booth-Wandel,  Port-Charcot.  L'autre 
exemplaire  a  été  pris  dans  la  même 
localité,  probablement  sur  la  plage. 
J'ai  trouvé  un  autre  exemplaire 
d'une  Némerte  qui  peut  être  rattachée 
à  cette  espèce  ;  elle  est  malheureusement  en  mauvais  état  ;  on  dis- 
tingue sur  la  face  dorsale  de  la  tête  un  pigment  brun  séparé  vaguement 
en  trois  taches  par  deux  bandes  transversales  blanches.  Le  dos  paraît 
aussi  plus  foncé  que  le  reste  du  corps.  Les  autres  caractères  sont  ceux 
qui  viennent  d'être  décrits.  Dragué  à  20  mètres  (Port-Charcot). 

Lineus  Turqueti  L.  Joubin. 
Lîneus  Turqueti  L.  Joubin.  Bulletin  du  Muséum  d'histoire  naturelle,  1905,  p.  433. 

Un  seul  échantillon  recueilli  à  la  station  110,  île  Booth-Wandel,  ne 
permet  pas  de  faire  une  description  complète  de  cette  espèce. 

Le  corps  est  court  et  large  ;  il  est  difficile  d'en  donner  une  mesure  bien 
exacte,  parce  qu'il  a  été  fixé  à  l'état  d'enroulement  ;  il  avait  approxima- 
tivement 15  millimètres  de  long  sur  2  à  2"°", 5  de  large. 

Son  dos  porte  des  traces  d'une  coloration  jaune  plus  foncée  que  celle 
de  la  face  ventrale  ;  le  dessous  de  la  tète  est  aussi  plus  foncé.  Des  deux 
côtés  de  la  région  antérieure  de  la  tête  se  voient  les  vestiges  de  deux 
taches  qui  étaient  probablement  colorées  dilTéremment. 


Lineus  Aiitrani,  grossi  sept  fois 
environ. 


NÉMERTIENS.  9 

Le  corps  est  de  section  ronde  ;  il  est  très  lisse,  les  plis  que  forme  la  peau, 
à  peine  marqués,  ne  modifient  pas  la  ligne  de  contour  du  corps. 

Les  fentes  céphaliques   sont  courtes,  paraissent  peu  profondes  et  ne 
portent  aucun  bourrelet  ou  pli  sur  leurs  bords. 
Ces  fentes  sont  aussi  nettes  que  si  elles  avaient 
été  faites  d'un  coup  de  rasoir.  La  tête  est  assez 
grande,  non  pointue  et  tronquée  en  avant. 

La  bouche  est  de  taille  moyenne  ;  sa  commis- 
sure antérieure  est  située  en  arrière  du  niveau 
du  fond  des  sillons  céphaliques,  dont  elle  est 
séparée  par  une  hauteur  égale  à  la  longueur  de 
la  bouche  elle-même. 

Des  débris  de  tube  membraneux  se  voient  au- 
tour de  l'animal. 

Cette  espèce  me  paraît  se  rapprocher  du 
Lineus  glandulosus  Biirger;  mais  la  description  de  cet  auteur  est  si 
incomplète  et  si  peu  précise,  sans  figure  d'extérieur,  qu'il  est  impossible 
d'établir  une  assimilation  ;  en  tout  cas,  la  couleur  et  la  forme  des  fentes 
céphaliques  sont  différentes. 


Fig.  4.  —  Lineus  Turqueli,  vu 
par  la  face  dorsale,  grossi 
7  fois  environ. 


HOPLONEMERTES. 

Genre   TETRASTEMMA. 

Tetrastemma  Rollandi  L.  Joubin. 

Tetrustemma  Rollandi  L.  Joubin,  Bulletin  du  Muséum  d'histoire  naturelle,  1905,  p.  434. 

Un  seul  exemplaire  de  cette  espèce  a  été  trouvé  à  l'île  Booth-Wandel, 
sur  la  plage,  le  1"  octobre  1904. 

Sa  couleur  est  complètement  blanche;  les  quatre  yeux  sont  très  gros. 

L'espace  qui  sépare  les  deux  yeux  d'un  même  côté  est  moindre  que  la 
distance  qui  sépare  le  groupe  de  droite  de  celui  de  gauche.  La  forme  du 
corps  est  aplatie,  surtout  en  arrière,  où  les  tissus  transparents  laissent 
voir  une  grande  quantité  de  glandes  génitales  blanches. 

La  longueur  totale  est  d'environ  15  millimètres  sur  2,  en  moyenne, 
de    large. 

Expédition  Charcol.  —  Joibi.n.  —  Némertiens.  2 


10  NÉMERTIENS. 

La  trompe  était  en  extension  ;  elle  est  courte  et  peu  allongée  ;  elle 

renferme  un  stylet  médian  de  petite  taille,  monté  sur  un  socle  cylin- 
drique, à  peu  près  de  même  longueur 
que  le  stylet.  De  chaque  côté,  et  très 
près  du  stylet  central,  se  trouve  une 
poche  renfermant  un  seul  stylet  acces- 
soire. 

La  bouche  est  située  bien   en  arrière 

Fig.  5.  -  Teimstemma  RoUandi.  -  La     Je  l'orifice  dc  la  trompe  ;  elle  est  petite 

tête  vue  de   profil.  *       '  ' 

et  ronde,  difficile  à  découvrir. 
Les  sillons  céphaliques  consistent  en  deux  fortes  rainures  courbées, 
partant  de  l'angle  de  l'orifice  de  la  trompe,  de  chaque  côté,  et  remontant 
assez  loin   derrière  l'œil  postérieur.  Je   n'ai  pas  vu  de   plis   dans  ce 
sillon. 

Genre  AMPHJPORUS. 

Amphiporus  Mathai  L.  Joubin. 
Amphiporus  Mathai  L.  Joubin.  Bulletin  du  Muséum  d'histoire  naturelle,  1905,  p.  434. 

Un  échantillon  de  cette  grande  Némerte  a  été  trouvé  sous  les  galets,  à 
marée  basse,  à  l'île  Booth-Wandel,  le  1"  octobre  1904.  Un  autre  plus 
petit  (station  286)  a  été  dragué  au  Port-Charcot  par  46  mètres  de  fond. 

L'individu  que  j'ai  examiné  est  en  mauvais  état  et  complètement  déco- 
loré, ce  qui  ne  permet  pas  d'en  donner  une  description  suffisante. 

Le  corps  est  arrondi,  la  tête  petite  et  les  sillons  céphaliques  difficiles 
à  distinguer.  La  longueur  totale  est  de  1 1  centimètres.  Étant  donnés  la 
longueur  totale  et  le  plissement  considérable  de  la  musculature,  je  pense 
que  l'animal  vivant  devait  avoir  un  tiers  de  longueur  en  plus  (fig.  6). 

La  peau  de  la  tête  est  grenue,  d'aspect  chagriné,  mais  je  ne  puis  dire 
si  cette  disposition  correspond  à  des  yeux  sous-cutanés. 

Les  sillons  céphaliques  consistent  en  deux  rainures  partant  de  la 
commissure  inférieure  de  la  bouche  et  se  courbant  en  S.  Elles  deviennent 
plus  profondes  sur  le  bord  latéral  du  cou.  Deux  légers  prolongements  en 
partent  autour  de  la  bouche  et  auprès  du  bord  du  corps. 


NÉMERTIENS.  11 

La  trompe  était  intacte,  et  elle  est  remarquablement  large;  sa  longueur 
est  d'environ  la  moitié  de  celle  du  corps. 

Le  stylet  central  est  porté  sur  un  support  très  élargi,  piriforme  (fig.  7). 
J'ai    compté   environ    12   stylets    accessoires    de    dimensions    variées, 


Fig.   fi.  —  Amphiporuf!  MdUiai.   —  A  gauclje,    Fit;.'!.  —  Amp/d/iorits  Malhai.    Fig.    8.    —    Amphiporus 
U'-li-  vue  par     la    faccî   inférieure;   à   droite,         —  Stylet  central,  x  IKO.  Malliai.    —   Stylet    de 

ranimai  réduit  de  moitié.  réserve.  X  150. 

répartis  en  cercle  autour  du  stylet  central  ;  deux  petits  stylets  portaient 
autour  de  leur  tige  des  excroissances  mamelonnées,  qui  lui  donnaient 
un  aspect  très  spécial  (fig.  8j  ;  ces  protubérances  régulières  étaient 
solides,  de  même  réfringence  que  le  stylet  qui  les  portait.  Cette  disposi- 
tion ne  paraît  exister  chez  aucune  autre  Némerte. 

Deux  autres  Némertesde2  centimètres  de  long,  entièrement  blanches, 
ressemblent  beaucoup  à  cette  espèce,  mais,  comme  il  est  impossible  de 
distinguer  les  sillons,  je  ne  peux  préciser  cette  détermination. 

Amphiporus  Michaelseni  Biirger. 

Amphiporus  Michaelseni  Bijrg-er. 

L.  Joubin,  Bulletin  du  Muséum  d'histoire  naturelle,  1905,  p.  436. 

J'ai  examiné  un  grand  nombre  d'échantillons  de  cette  jolie  espèce,  dont 
les  plus  grands  atteignent  environ  i  centimètres  ;  ils  devaient  en  avoir  au 
moins  '6  chez  l'animal  vivant.  La  description  de  cette  espèce,  qui  n'a  pas 
encore  été  figurée,  étant  très  incomplète  dans  le  mémoire  de  Bùrger, 
je  crois  devoir  donner  quelques  détails  nouveaux. 

Le  corps,  bombé  sur  la  face  dorsale,  est  aplati  sur  la  face  ventrale  ;  la 
tète  est  plate;  elle  est  plus  étroite  que  le  corps,  qui  est  fusiforme. 

La  teinte  du  dos  est  violet  rouge  ;  celle  de  la  face  ventrale  est  blanc  jau- 


Fig.  9.  —  Amphipoi~us  Michaelsem.  —  Au  milieu,  1  animal  de 
grandeur  naturelle,  vu  par  la  face  dorsale;  à  droite,  la  tète 
vue  de  profil;  à  gauche,  la  face  ventrale  de  la  même  grandeur 
antérieure. 


12  NÉMERTIENS. 

nàtre.  Derrière  la  tête,  on  remarque,  incluses  dans  la  partie  violette,  deux 
taches  blanches  contiguës  aux  sillons  céphaliques,  très  constantes  dans 
tous  les  individus. 

Les  sillons  sont  constitués  par  deux  lignes  sinueuses  compliquées  qui 
viennent  se  rencontrer  sur  la  ligne  médiane,  derrière  la  tête,  en  formant 

un  angle  aigu  à  pointe  pos- 
térieure. Sur  la  face  ven- 
trale, les  deux  lignes  vien- 
nent se  rencontrer  tout 
contre  la  bouche,  près  de 
la  pointe  de  la  tête,  où  elles 
forment  un  angle  à  pointe 
antérieure.  Un  second  sil- 
lon se  voit  sur  la  face  ven- 
trale, à  peu  près  parallèle 
au  premier,  et  c'est  entre  les  deux  que  se  trouve  enclavée  la  tache 
blanche  dont  il  vient  d'être  question. 

La  trompe,  dont  l'orifice  est  très  voisin  de  la  bouche,  était  sortie  chez 
beaucoup  d'échantillons;  elle  est  à  peu  près  aussi  longue  que  le  corps;  la 
partie  antérieure,  à  longues  papilles,  est  très  grosse.  Son  stylet  central  est 
emmanché  dans  un  socle  court,  large,  et  peut  être  pourvu  d'ailerons.  Il  y 
a  deux  poches  à  stylets  de  réserve  contenant  chacune  trois  pointes  de 
même  taille  que  le  stylet  central. 

L'un  des  échantillons  avait  été  recueilli  avec  le  tube  parcheminé,  trans- 
parent, que  l'animal  sécrète,  et  qui  contenait  une  centaine  d'œufs  agglu- 
tinés en  une  ponte  allongée,  fixée  à  l'intérieur  du  tube.  Ces  œufs  ont 
environ  deux  tiers  de  millimètre  de  diamètre. 

Cette  espèce  a  été  trouvée  dans  plusieurs  localités  :  baie  des  Flandres, 
Port-Charcot,  île  Booth-Wandel,  tantôt  sous  les  galets  du  rivage,  tantôt  à 
la  drague,  par  20  mètres  de  fond. 

Je  rapporte  à  cette  espèce  un  très  petit  exemplaire  de  4  à  3  millimètres, 
complètement  blanc,  qui  me  paraît  être  un  jeune  venant  d'éclore. 

Cette  espèce  a  été  décrite  par  Bûrger  sur  deséchantillonsprovenantde 
Punta-Arenas.  C'est  donc  une  espèce  magellanique  dont  l'aire  de  dispersion 


NÉMEKTIENS.  13 

sétend  maintenant  jusqu'au  sud  du  détroit  de  Gerlache,  au  delà  du  65° 
de  latitude. 

Amphiporus  sp.  ? 
Deux  très  petits  échantillons  brunâtres,  de  5  à  6  millimètres  de  long, 
sur  1  de  large,  ont  été  recueillis  à  la  station  104.  Gesontdes  Amphiporus 
jeunes,  mais  il  est  impossible  de  préciser  davantage,  car  on  ne  peut  voir 
de  détails  assez  nets  ;  leur  dos  est  rouge  brun,  la  face  ventrale  blanche  ; 
peut-être  se  rattachent-ils  à  l'espèce  précédente. 

Amphiporus  sp.  ? 
Ce  Némertien,  de  4  à  5  centimètres,  trouvé  sur  la  plage  à  l'ib»  Mour, 
est  en  trop  mauvais  état  pour  qu'il  soit  possible  d'en  donner  une  descrip- 
tion détaillée.  11  parait  appartenir  au  genre  Amphiporus,  mais  la  tête 
manque  presque  complètement.  La  couleur  est  brune  sur  la  face  dorsale, 
coupée  d'anneaux  plus  clairs. 


11  n'est  pas  sans  intérêt  de  placer  à  la  suite  de  cette  brève  énumération 
la  liste  des  espèces  décrites  par  0.  Bûrger  provenant  de  l'Expédition  de  la 
"  Belgica  ».  Elles  sont  au  nombre  de  six. 

Deux  appartiennent  à  la  province  magellanique,  région  subantarctique  : 

Cerebratulus  magelhnensicus  Biirger; 
Ampliiporus Racovitzai  Biirger. 

Les  quatre  autres  sont  purement  antarctiques  : 

Carinina  antarcticn  Biirger  ; 
A  mphiporus  gerlachei  Burger  ; 
Amphiporus  Lecointei  Burger; 
Tetraslemma  Belgicœ  Bùrger. 

Sur  cette  liste,  nous  ne  retrouvons  dans  la  collection  de  l'Expédition 
Charcotque  le  Cerebratulus  marjelhaensicm  Burger.  En  revanche,  nous 
avons  à  faire  figurer  une  espèce  magellanique  que  Burger  n'a  pas  retrou- 
vée dans  l'Antarctique,  ce^i  Amphiporus  iMichae/setii  Bûrger. 

Les  deux  Némertes  magellaniques  de  Burger  sontdes  espèces  littorales 


14  NÉMERTIENS. 

qui  ont  été  recueillies  à  basse  mer.  Au  contraire,  les  espèces  franchement 
antarctiques  sont  des  Némertes  de  grande  profondeur,  de  500  à569  mètres, 
sauf  le  Tetrastemma  Belgicœ^  qui  vit  sur  des  Algues  vertes  du  littoral. 

On  voit  qu'il  y  a  une  différence  sensible  entre  les  collections  recueillies 
par  les  deux  expéditions  au  point  de  vue  de  l'habitat  des  Némertes,  la 
profondeur,  les  espèces  et  la  distribution  géographique. 

Bûrger  avait  établi  en  1899  un  tableau  de  la  répartition  des  Némertiens 
dans  la  province  magellanique,  en  y  comprenant  le  sud  du  Chili,  les  îles 
Marion  et  Kerguelen.  Ce  tableau  intéressantabesoin  d'être  complété  d'après 
les  données  fournies  par  l'Expédition  de  la  <<  Belgica  »  et  du  «  Français  », 
en  faisant  remarquer  que  les  espèces  de  la  «  Belgica  »  sont  presque 
toutes  de  grande  profondeur,  tandis  que  celles  du  «  Français  »  sont  surtout 
littorales. 


NEMKIITIENS. 


ESPÈCES. 

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—     51     - 

EXlPÉDlTION 

du 

"  FRANÇAIS  ». 

Carinoma  patayonica  Uùrg 

J 

4- 

+ 
+ 

+ 

.Marion 

Cephalothrix,  sp 

—            SD 

-t_ 

Carinina  antarctica  Bùrg 

Eunemertes  violacea  Bùrg 

+ 

—              SD 

Ampliiporifi  Racovitzai  Bûrg 

—          Gerlachei  Bûrg 

—          Lecointei  Bùrg 

—          Marioni  Hubr 

+ 

—          Moseleyi  Hubr 

Kerguelen. 
Cféorgie  du  Sud. 

Kerguelen. 
Géorgie  du  Sud. 

Marion. 

—          MichaeUeni  Bùrg 

+ 

•h 

—          spinosus  Bùrg 

+ 
-h 
-4- 

—          spinosissimiis  Bùrg 

—          cruciatus  Bùrg 

—          Mathai  .loubin 

+ 

—          sp 

—          SD 

Drepanophorus  crassus  de  Qualr 

+ 
+ 

Tetrastemma  ampliiporoides  Bùrg 

—          Duboisi  Bùrg 

—          antarcticum  Bùrg 

—          validuin  Bûrg 

—          Hansi  Bûrg 

—          yeorgianum  Bûrg 

—          Gultiveri  Bûrg 

—          Betaicx  Bûrg 

+ 

+ 

+ 

—           Rollnndi  Joubin 

EupoHa  curta  Hubr 

-+- 

+ 

+ 

Linciis  atrocxruleus  Schin 

—     SD 

—     Autrani  Joubin 

—     Turqueti   Joubin 

Micrura  glandulosa  Bùrg 

-h 

+ 
+ 

+ 

+ 

—       SD     

Cerebratiilus  longifissus  Hubr 

—          sp 

Kerguelen . 
Géorgie  du  Sud. 

Kerguelen . 

—          Steineni  Bùrg 

—          subtilis   Bùrg 

—          vatidus  Bùrg 

—  magelhaensir.us  Bûrg 

—  Charcoti  Joubin 

-h 

+ 

-+- 
+ 
+ 

—          corrugatus  M.  Int 

+ 

INDEX  BIBLIOGRAPHIQUE 


fiuRGER  (0.),  Sudgeorgische  und  andere  exotische  Nemertinen.  Zool.   Jarhburg.  Syst.,  Bd.  VllI, 
1893. 

—  Beilrage  zur  Anatomie,  Systematik  und  geographischen  Verbreitung  der  Nemertinen. 

Zeitschr.  Wiss.  ZooL,  Bd.  LXl,  1896. 

—  Hamburger  Magalhaensische  Sammelreise.  Nemertinen,  1899. 

—  Das  Tierreich.  Nemertini,  1904. 

HuBRECHT  (A.-W.),  Report  on  the  Nemertea  coUected  by«  H.  M.  S.  Cliallenger  »  during  the  years 

1873-1870.  Challenger  Reports,  \ol.  XI.X,  1887. 
JouBiN  (L.),  Note  sur  un  Némertien  recueilli  par  l'Expédition   antarctique  du  D"'  Charcot.  Bull. 

Mus.  hist.  nat.,  1903,  n°  5. 

—  Note  préliminaire  sur  les  Némertiens  recueillis  par  l'Expédition  antarctique  française  du 

D''  Charcot.  BuU.  Mus.  hist.  nat.,  1903,  n"  6. 


GEPHYRTENS 

Par  Marcel-A.  HÉRUBEL 


La  classe  des  Géphyriens  comprend  quatre  ordres  :  IcsPriapulides,  les 
Sipunculides,  les  Échiurides  et  lesSternaspides.  Les  Géphyriens  rappor- 
tés par  l'Expédition  antarctique  française  du  D' Jean  Charcotn'intéressent 
qu'un  seul  ordre  :  les  Sipunculides.  Et  encore  cet  ordre  est-il  assez  pau- 
vrement représenté  dans  l'Antarctide,  puisqu'il  n'offre  que  trois  espèces, 
dont  une  seule  est  nouvelle.  Il  est  vrai  que  cette  dernière  est  importante 
au  point  de  vue  de  la  niorpholoi^ic  et  dos  affniités  zoologiques  du  groupe 
tout  entier. 

Nous  donnerons  simplement  les  noms  des  deux  espèces  connues,  et 
nous  ferons  une  descripti-on  coMq)lète  de  la  troisième. 

Î5  1 .  —  ÉNUMÉRATION  DES  ESPÈCES. 

Phascolosoma  antarcticum  Michaelsen,  1889. 

MicnAELSE.v,  Die  Gephyreen  von  Sud-Gorgien  nuch  der  Ausbende  der  Deulschen  Sta- 
tions von  1882-1S83  iJulirli.  HV.m.  AusI.  Iliimhnrtj,  0  .lahrc;-.,  188!)). 

Un  seul  individu  aéh'  lrouv('';i  l'oi'l-C.harcot  :  Lat.  S.,0.")"Oi'.  —  Long,  f)., 
Paris,  (■»()"  20'  (renseignement  connnuniqué  par  M.  E.  Gourddii,  iialiii'a- 
liste  de  l'Expédition  I  ;  station  373  (iavi'il);  dragage,  40  iiièlres;  sable 
vaseux  côtier. 

Les  principaux  caractères  de  l'espèce  sont  :  extrémité  caudal(>  pointue, 
parsemée  de  papilles  en  forme  de  massue  (type  ovoïde  Ilérubel  lOO'i)  (1) 

(1)  Hérubel  (Marcel-A.),  Les  [iroductions  légumentaires  des  Sipunculides  [Bull.  Soc  Zool. 
France,  XXX,  190j,  p.  90-97). 

Expédilion  Charcùl.  —  Héhubel.  —  Géphyriens.  1 


â  GÉPHYRIENS. 

pores  néphridiens  au-dessus  de  Tanus,  pas  do  crochets  ni  d'épines,  quatre 
muscles  rétracteurs. 

Phascolosoma  fuscum  Alichaelsen,  18S9. 

MiCHAELSEN,  loc.  cit. 

Deux  individus  ont  été  trouvés  à  Port-Gharcot,  station  441  (15  Avril)  ; 
dragage,  40  mètres  ;  sable  vaseux  côlier. 

Les  principaux  caractères  de  l'espèce  sont  :  extrémité  caudale  effilée, 
très  pauvre  en  papilles  et  striée  transversalement;  pores  néphridiens  à 
peine  plus  hauts  que  l'anus,  pas  de  crochets  ni  d'épines,  quatre  muscles 
rétracteurs. 

Phascolosoma  Charcoti  nov.  sp.,  190G. 

Hérubel  (Marcel-A.),  Sur  les  Sipunculides  rapportés  par  l'Expédition  Charcol  [Bull. 
AIus.  llist.  Nal.,  Paris,  ii°  2,  190G). 
—    A  propos  de  l'anatomie  comparée  des  Sipunculides  [C.  H.  Acad.  des  Se,  Paris, 
séance  du  12  mars  1900). 

Deux  individus  ont  été  trouvés  à  Port-CliarcoL,  station  323;  dragage, 
40  mètres  ;  sable  vaseux  côtier. 

Les  principaux  caractères  de  l'espèce  sont  :  extrémité  caudale  arrondie, 
papilles  très  pou  nombreuses,  espacées  et  petites  (type  cylindrique 
Hérubel  1905),  pores  néphridiens  au-dessus  de  l'anus,  pas  de  crochets  ni 
d'épines,  quatre  muscles  rétracteurs,  tube  cérébral  (=  hypophysaire)  en 
communication  directe  avec  la  bouche. 


§  2.  —  DESCRIPTION  DE  L'ESPÈCE  P.  CHARCOTI. 

E.ilrripur.  —  La  forme  générale  de  l'animal  est  celle  de  tous  les  Phas- 
colosomes,  c'est-à-dire  cylindrique.  11  est  de  petite  taille.  Ses  dimensions 
sont  : 

Pour  rintrovert 0'^"\7 

Pour  le  corps 1"",1 

Loiig'ueur  lotale 1"",8 

Diamètre  du  corps imm  o 

La  couleur  de  la  peau  est  blanchâtre.  Il  n'y  a  pas  d'épines  ni  de  cro- 


à    leur   slriictui'i'   di*  ceux   de 


Fig.  1.  —  Tète  (exlréniitù  supérieure  île 
linlrovert  avec  les  lentaculcs  épanouis,  /). 
X  25. 


GÉPHYUIENS.  3 

chets  SOUS  la  couronne  tentaculairc  Cdlf^-ci  coniptc  de  20  à  22  ten- 
tacules digitiformes,  très  voisins  (|uan 
P.  rulfiarc  (fig.  1)  (1).  La  iiouclie  est 
axiale.  Uorsalenient  i)ar  rapport  à  elle, 
on  ne  voit  pas,  comme  de  coutume,  d'or- 
gane nucal  ni  d'orifices  de  tube  cérébral. 
L'anus  est  situé  au-dessous  des  pores 
néphridiens.  De-ci,  de-là,  on  trouve  sur 
la  peau  des  papilles  très  espacées  les 
unes  des  autres.  La  figure  2  montre  une 
région  prise  dans  le  tiers  moyen  du 
corps,  où  elles  sont  le  plus  nombreuses. 
On  peut  juger,  par  cet  exemple,  de  la 
pauvreté  du  revêtement  papillifère.  Les 
papilles  sont  cylindriques,  sans  plaques 
et  avec  une  hampe  très  nette  (lîg.  3). 
Elles  sont  toatos  identiques,  quel  que 
soit  le  lieu  où  on  les  observe  :  introvert,  base  de  l'introvert,  corps  dans 
toute  sa  longueur.  Tout  au 
plus  peut-on  dire  que  les  pa- 
pilles de  l'introvert  sont  plus 
hautes  et  celles  de  l'extré- 
mité caudale  plus  larges.  En- 
fin elles  sont  clairsemées, 
même  auliiur  de  l'an  us.  Ces 
remarques  ont  leur  intérêt, 
car  il  est  peu  de  Sipunculides 
chez  qui  la  distribution  des 
papilles  soit  ainsi  unilorme. 
L'extrémité  caudah;  est  arrondie,  comme  celle  de  /'.  eluiigatum. 
Paroi  du  eorps.  —  Elle  est  très  mince.  La  cuticule  est  des  plus  faibl(>s. 

(I)  Tubercules  ciliés  el  orf,'ane  nucal  smit  deux  mois  désignanl  un  même  oiganc.  Ce  deiniei- est 
essentiellement  composé,  chez  P.  vxiUjare,  par  exemide,  de  deux  lobes  séparés  par  un  sillon  pro- 
fond et  séparés  des  tégumenls  voisins  par  deux  autres  sillons.  Donc  il  y  a  en  (oui  (rois  sillons,  au 
fond  desquels  débouchent  les  trois  orifices  du  tube  cérébral  double. 


Fi.!,'.   2.   —    Un   frafe'iiienl   .Ir   la  I  ]-.  3.    —   l'apille  oylin- 

peau      prélevé    sur     le     (iers  drirjue  de  l'introvert  et 

moyen  du  corps  pour  montrer  du  corps      La    hampe 

la    disposition    îles     ]ia[iillcs.  axiale  a  été  laissée  en 

X  •'iO,  blanc,  x  :«n. 


4  GÉPHYRIENS. 

En  revanche,  la  musculature  tégumentaire  est,  proportionnellement  au 
reste,  assez  bien  développée.  Les  deux  couches,  circulaires  et  longitu- 
dinales, sont  continues. 

Tube  digestif.  —  La  bouche  présente  de  nombreuses  expansions  dues 
au  gaufrement  de  ses  bords.  Toutes  ces  expansions  sont  identiques.  Un 
millimètre  à  peine  au-dessous  de  la  bouche,  le  tube  digestif  se  divise  en 
deux  :  un  tube  à  grand  rayon,  un  tui^e  à  petit  rayon.  Le  premier  continue 
sa  descente  axiale  :  c'est  l'œsophage.  Le  second,  qui  entraine  avec  lui 
deux  des  expansions  dont  nous  venons  de  parler,  descend  dorsalement 
par  rapport  à  l'œsophage.  Disons  tout  de  suite  que  c'est  un  diverticule 
buccal  plongeant  dans  le  cerveau  ;  nous  le  retrouverons  plus  loin.  11  est 
aisé  de  se  rendre  compte  de  ces  rapports  eu  s'aidant  de  la  figure  W  :  on 
voit  partir  de  la  bouche  h  l'œsophage  o  et  le  diverticule  liuccal  /.  L'in- 
testin s'enroule  en  une  double  spire  de  quatorze  tours.  Il  y  a  un  nuiscle 
de  la  spire  qui  s'insère  en  haut  un  peu  au-dessus  de 
l'anus  et  est  libre  en  bas.  Le  rectum  est  dépourvu  de 
tout  ca-cum. 

Cavité  générale  et  muscles.  —  Il  n'y  a  que  deux  ou 
trois  brides  musculo-conjonctives  reliant  le  sommet  de 
la  spire  intestinale  aux  téguments.  En  revanche,  l'anus 
est  entouré  d'un  volumineux  paquet  nuisculo-conjonc- 

Fig.  4.  —  llectum.  L'a- 
nus est    figuré  en     tif  (fig.  4).  1 1  cst  probable  quc  le  péritoine  est  cilié  dans 

pointillé,  vu  parteans- 

parence.  H  est  en-    prcsquc   toutc    son  éteuduc.  L'état   dc   conservation 

touré    dune     masse 

musculaire     carrée,     dcs  animaux  uc  uic  pcmiet  pas  d'affirmer  s'il  existe 

X  30. 

des  urnes  tant  fixées  (|ue  moljiles.  La  structure  des 
hématies  est  normale.  On  compte  quatre  muscles  rétracteurs  de  l'in- 
trovert  :  deux  dorsaux,  deux  ventraux. 

Longueur  des  rétracLeui's  dorsaux l""",! 

—  —  ventraux 1"™,5 

Distance  comprise  entre  les  rétracteurs  ventraux  et 

rextrémité  caudale  de  l'animal 0"",3 

Les  rétracteurs  ventraux  s'insèrent  dans  le  tiers  postérieur  du  corps. 

Appareil  circulatoire.  —  Il  comprend  les  vingt-deux  tentacules  digiti- 

formes,  un  anneau  péripharyngien  et  un  canal  de  Poli  dorsal  E.  Celui-ci 


GÉPHYRIENS.  5 

court  le  long  des  génératrices  dorsales  de  l'œsophage.  TI  passe,  comme 
chez  tous  les  Sipunculides,  entre  le  cer- 
veau et  l'œsophage  ;  mais,  à  ce  niveau, 
il  se  divise  en  deux  branches  (fig.  5)  : 
l'une  va  adroite,  l'autre  va  à  gauche; 
toutes  deux  se  jettt'ut  dans  l'anneau  vas- 
culaire  péripharyngien.  11  est  donc  per- 
mis de  décrire  le  canal  de  Poli  comme 
étant  simple  dans  son  trajet  inférieur  et 
double  dans  son  trajet  supérieur. 

Système  nerveux.  —  Le  cei'veau  A  en 
lui-même  n'ofl're  rien  de  remarquable 
(fig.  4).  Il  est  dorsal  et  donne  naissance 
au  collier  nerveux  œsophagien.  Le  cor- 
don nerveux  ventral,  analogue  à  celui 
de  P.  vulgare^  se  termine  sans  renfle- 
ment. Mais  le  cerveau  présente  un  rap- 
port curieux.  A  propos  du  tube  digestif, 
nous  avons  montré  qu'il  y  avait  un 
diverticule  buccal,  qui,  emportant  avec 


Fig.  a.  — Figure  (Ieiiii-scliémati(7ue  de  rex- 
trémité  supérieure  de  Tintrovert  :  coupe 
sagittale.  —  A,  bouche;  0,  œsopliago  ; 
/,  diverticule  dorsal  ;  C,  canal  de  Poli,  qui 
se  divise  en  deux  branches  ;  on  voit  l'une  de 
ces  branches  dessinée  en  pointillé;  A,  cer- 
veau ;  B, cloison conjonctivo-nicmbraneuse. 


lui  d(Hix  expansions   buccales,  cheminait  dor- 


Fig.  6.  —  Trois  coupes  transversales  de  la  tête,  faites  en  allant  de  haul  en  bas.  x  (150  ;  sublimé,  carmin 
chlorhydrique.  —  A.  Coupe  faite  à  la  hauteur  de  la  bouche  :  b.  bouche;  /,  diverticule  buccal  dorsal; 
C,  branches  du  canal  dorsal  de  l'oli.  —  ii.  Coupe  faite  un  peu  au-dessous  de  la  précédente  :  t.  diverticule 
buccal  dorsal.  — C.  Coupe  faite  au  niveau  du  quart  supérieur  du  cerveau  ;  /,  diverticule  buccal  dorsal  ; 
C,  canal  de  Poli  :  c,  cerveau  ideux  loties  supérieurs)  ;  A,  œsophage. 


6  GÉPHYIUENS. 

salement  à  l'œsophage  (fig.  ^ô,  t),  dont  il  est  séparé  par  une  cloison  B. 

('<e  diverticule  i  pénètre  dans  le  cerveau.  Et  un  très  riche  réseau  nerveux 

innerve  les  expansions.  C'est,  à  n'en  pas  douter,  le  caractère   le  plus 

saillant  de  cette  espèce.  Une  série  de  trois  coupes  transversales  achève 

de  bien   faire   comprendre  ces  rapports  (fig.  6). 

Organes  excréteurs.  —  Deux  courtes  néphridies  libres  dans  le  cœlome. 

Le  pavillon  est  une  simple  fente  ciliée. 

Distance  enlre  les  pores  néphridiens  et  l'insertion  des 

rétracteurs  dorsaux 0'''",2 

Distance  entre  les  pores  néphridiens  et  l'anus O""",! 

Organes  qènitaux.  —  Deux  rubans  fraisés  le  long  de  la  ligne  d'inser- 
tion des  réti^acteurs  ventraux.  Le  cœlome  renferme  de  nombreux  anifs 
ronds,  entourés  d'une  forte  coque. 

§3.  —  LA  PLACE  DE /».  CHARCOTI  VkWm  LES   SIPUNCULIDES. 

Les  trois  espèces  dont  nous  venons  de  nous  occuper  présentent  de 
grandes  affinités  entre  elles  :  système  papillifère  peu  développé,  parfois 
rudimentaire,  pas  de  crochets  ni  d'épines,  quatre  muscles  rétracteurs. 
De  même  qu'elles  sont  voisines  géographiquement  de  P.  capsifornic  15. 
des  îles  Malouines  ou  Falkland,  de  même  elles  le  sont  anatomiquement. 
Aucune  de  ces  formes  ne  se  rencontre  dans  les  régions  arctiques.  Mais 
remarquons  que  P.  capsif'ornie  est  très  peu  éloigné,  de  par  sa  structure, 
de  P.  nmrriarïtaceum  Sars  des  côtes  et  des  fonds  de  l'Océan  Arctique. 

Nous  pouvons  donc  mettre  en  place,  dans  la  classification,  nos  trois 
espèces  de  la  façon  suivante  : 

Pas  de  papilles  sur    ,  Peau  réticulée Phascolosoina  mar- 
iât, moitié  antérieure  f  garitaceinn. 
du  corps.             )  Peau  non  réticulée P.  capslforine. 

3  1 

^   o  l  Quelques  papilles  sur  1  Extrémité    caudale    striée 
Pas     |;2— I  la  moitié  transversalement,  pauvre 


de       lii   =-  1    antérieure  du  corps.  I    en  papilles P.  fusrum. 

crochets  ,  __  tu  \ 

Papilles  nombreuses  ]  Extrémité  raucialc    parse- 
sur  la  moitié          [    mée  de  papilles  en  mas- 
antérieure  du  corps.  ;    sue /'.  anlurclicinn. 

Papilles  cylindriques  \ 

également   réparties  |  Extrémité  caudale  lisse. . .    P.  Cliarcoli. 
sur  tout  l'animal.      ) 


ni 
d'épines. 

n  canal 
muscle 

U   9\ 

13! 

°\ 

\      \ 

GKPHYRIENS.  7 

Cependant,  il  faut  tenir  compte  d'un  earacliM-e,  unique  dans  tout  lordre 

des  Sipunculides  et  présenté  par  /'.  ('lutiroli  :  je  veux  parici'dii  diveiiiculc 

buccal  plongeant  dans  le  cei'veau.  Kl  il  Tant  essayer  de  dégager  la  valeur 

de  ce  caractère. 

Chez  les  Sipunculides  autres  que  P.  Charroli,  les  rapports  du  tuljc 
cér(''l)r;d  et  de  la  bouche  sont  les  suivants  (lig.  7).  La  bouche  A  occupe  le 
centre  de  la  couronne  tentaculaire  CC.  Mais  l'orifice  E  du  (ube  cérébral 


<r 


^.-— 


Fig.  7.  —  Schéma  lius  rappurls  ilu  la  bouflit'.  de 
la  couronne  tentaculaire  et  de  l'hypophyse  chez 
les  Sipunculides  Autres  que  /'.  Charcoli.  —  A, 
Ijuuche  ;  B,  cerveau  ;  G.  tentacules  '.  t),  cloison 
membraneuse  ;  E,  hypophyse. 


Ki;,'.  .S.  —  Schéma  des  rapporis  de  la  bouche,  de  la 
couronne  tentaculaire  et  de  l'hypophyse.  —  Les 
lettres  ont  la  même  signification  i|ue  dans  la 
(i"ui'e  7. 


est  extracoronal.  Ce  tube  atteint  le  cervctiu  B,  noyé  dans  une  niasse  de 
tissu  conjonctif  D,  par  sa  face  supéro-dorsale.  Il  n'en  t^st  i)as  de  même 
(•lie/  /'.  ('harroti  (tig.  <S).  La  bouche  A  et  le  tube  cérébral  E,  —  dont  il 
ii'csL  (pi'iin  diverlicule,  —  sont  intracoronaux,  et  c'est  la  cloison  conjonc- 
tive I)  (pii  limite  ])lus  bas  leurs  deux  territoir(^s  respectifs.  Il  importe 
donc  de  savoir  si  ces  deux  dispositions  sont  les  modalités  d'une  seule  et 
même  chose. 

L'examen  liistologiqne  démontre  ipic  In  portion  des  tubes  cérébraux, 
qui  plonge  dans  le  cerveau,  a  la  même  sh'uclure  et  les  mêmes  connexions 
cIhv.  t()Uf<  les  Sipunculides.  L'examen  histologique  démontre  encore  rpie 
l;i  structure  et  les  connexions  nerveuses  des  deux  lobes  de  Icn-gaiie  iiucal 
de  /'.  rulçjaro,  par  exemple,  sont  les  mêmes  que  celles  d<'s  deux  expan- 
sions longitudinales  de  P.  Charcoti  (fig.  5  et  6).  Donc  l'organe  nucal  et 


8  GEPHYRIENS. 

ses  tubes  cérébraux  chez  /*.  valgai'e  sont  les  homologues  des  expansions 

longitudinales  et  du  tube  cérébral  de  P.  Charcoti. 

En  d'autres  termes,  le  «  tube  cérébral  »  des  Sipunculides  n'est  qu'un  di- 
verticule  buccal,  et  les  <<  tubercules  ciliés  »  ne  sont  qu'une  différenciation 
de  l'épithélium  buccal  et  pharyngien,  c'est-à-dire  des  expansions  dorsales 
plus  richement  innervées,  —  à  cause  peut-être  du  voisinage  du  cerveau,  — 
de  la  bouche  et  du  |)liarynx.  Or,  loute  invagination  buccale  allant  au- 
devant  du  cerveau  et  ayant  avec  lui  des  rapports  anatomiques  plus  ou 
moins  intimes  est  considérée  comme  une  hupophyse.  Le  tube  cérébral  est 
donc  une  hypophyse.  Le  Phascolosome,  qui  nous  donne  la  clef  de  cette 
homologie,  est,  à  n'en  pas  douter,  un  Sipunculide  inférieur.  Il  est  désor- 
mais facile  de  comprendre  comment,  par  suite  d'un  plus  grand  dévelop- 
pement en  hauteur  de  la  cloison  de  tissu  conjonctif  (D,  fig.  8),  l'orifice  de 
cette  hypophyse  a  été  séparé  de  la  bouche  et  reporté  dorsalement  par 
rapport  à  celle-ci  et  aux  tentacules;  et  comment  les  tubercules  ciliés, 
d'abord  allongés  dans  l'hypophyse,  ont  été  refoulés  jusqu'à  son  orifice, 
devenant  ainsi  superficiels. 

§  4.  —  LES  SIPUNCULIDES  DE  L'EXPÉDITION  ClIARCOT  AU  POINT 
DE  VUE  ZOOGÉOGIUPHIQUE. 

Nous  avons  déjà  fait  r(Miiarquer  que  ces  êtres  étaient  assez  voisins  de 
leurs  congénères  arctiques,  mais  (|u'il  était  néanmoins  impossible  de  les 
confondre  avec  eux.  'SsmÏ  Phascolosoma  Charcoti,  les  deux  autres  espèces, 
l\  ftfscian  et  P.  antarctictnn,  n'appartiennent  pas  en  propre  à  la  faune 
antarctique,  puisqu'on  les  connaît  déjà,  depuis  plusieurs  années,  auxiles 
de  la  Géorgie  du  Sud.  Elles  forment  en  (pielque  sorte  le  pendant  à 
P.  capi'ti forme  des  îles  Malouines  (collection  du  Muséum  d'Histoire  natu- 
relle de  l'aris).  Quant  à  /'.  Charcoti,  il  se  peut  qu'il  sent  originaire  des 
régions  antarctiques  ;  mais  la  preuve  n'en  est  pas  faite. 

En  un  mot,  si  l'on  s'en  tient  à  la  seule  observation  des  Sipunculides,  il 
est  sage  d'admettre  que  les  explorations  du  «  Français  »  ont  porté  sur  une 
province  intermédiaire  entre  les  régions  subantarctiques  et  les  régions 
antarctiques  proprement  dites. 


BRACHIOPODES 

Par  M.  D.-P.  ŒHLERT, 

CÛRHKSPONnANT    I>E    r.'lNSTlTlT    DE    FRANCE. 


L'Ex])édilion  du  D'  Gharcot  n'a  recueilli  qu'une  seule  espèce  de  Dra- 
chiopode.  Si  celle-ci  ne  nous  paraît  pas  constituer  une  forme  nouvelle  et 
ne  vient  pas  grossir  le  nombre  des  espèces  vivantes,  elle  a  le  mérite  non 
moins  grand  d'apporter  dès  documents  plus  précis  sur  une  espèce  rare  : 
Liothyrina  uva  Broderip,  relativement  peu  connue,  et  dont  on  n'a  jusqu'à 
présent  décrit  que  la  forme  externe  et  interne  des  valves. 

Le  nombre  des  individus  rapportés  par  l'Expédition  du  D'  Gharcot  est 
de  vingt  et  un,  dont  douze  forment  une  véritable  grappe  par  suite  de  la 
fixation  de  leur  long  pédoncule  sur  l'un  des  individus  plus  grand  et  plus 
âgé  que  les  autres. 

Terehratula  [Liothyrina)  uva  a  été  publié  d'abord  par  Broderip,  d'après 
un  spécimen  unique  qui  se  trouvait  fixé  sur  une  valve  séparée  de  Melea- 
grina  marrjaritifera,  dans  le  golfe  de  Tehuantepec  (Mexique). 

Au  cours  de  l'Expédition  du  «  Ghallenger  »  un  nouvel  exemplaire  fut 
recueilli  sur  la  côte  est  de  l'Australie  (baie  de  Twofold)  ;  un  autre,  dragué 
au  large  de  Buenos-Ayres,  et  enfin  quelques  fragments  furent  récoltés  près 
de  l'île  de  Heard  à  l'est  du  détroit  de  Magellan. 

A  ces  différentes  localités  on  doit  encore  ajouter  celles  des  îles  Falkland, 
près  desquelles  on  aurait  également  rencontré  quelques  individus  de  cette 
espèce. 

Les  deux  nouvelles  stations  fournies  par  l'Expédition  Gharcot  semblent 
indiquer  que  L.  uva  appartient  plus  particulièrement  à  la  faune 
antarctique. 

Les  spécimens,  —  par  leur  forme  allongée,  leur  contour  piriforme  dû  à 

Ejcpéililion  Ckarcot.  —  CEhlert.  —  Bracliiopodes.  1 


2  BRACHIOPODES. 

une  légère  compression  latéro-cardinale,  par  la  convexité  des  valves,  spé- 
cialement de  la  ventrale,  enfin,  par  la  faible  sinuosité  latérale  de  la  com- 
missure palléale,  —  tout  en  étant  de  beaucoup  plus  grande  taille  qu'aucun 
des  individus  figurés  jusqu'ici,  sont  très  rapprochés  de  certaines  figures 


Fig.  i.  —  Liolliyrina  iioa  Brodorip,  (le  grande  taille. 
a.  Face  dorsale.  —  b.  Face  ventrale.  —  c.  l'rolil.  —  Grandeur  naturelle. 

de  L.  lira.  Évidemment  ils  ne  reproduisent  pas  fidèlement  les  caractères 
particuliers  du  type  créé  par  Broderip  d'après  un  spécimen  unique,  mais 
il  y  a  tout  lieu  de  croire  que  ce  dernier  était  le  résultat  d'une  déformation 
accidentelle.  La  courbure  du  crochet,  l'ouverlure  du  trou  pédonculaire, 
la  disposition  du  deltidiiim,  ainsi  que  tout  l'ensemble  de  la  coquille,  nous 

font  croire  qu'il  s'agit  bien  de  l'espèce  de  Bro- 
derip, opinion  que  rend  encore  plus  vraisembla- 
ble l'existence,  si  exceptionnelle  chez  les  Liothy- 
ri?ia,  de  sillons  rayonnants  obsolètes,  visibles  seu- 
lement à  la  loupe  en  se  rapprochant  du  bord  fron- 
tal, et  dont  M.  Dali  avait  déjà  signalé  la  présence 
dans  L.  uva  lorsque  le  test  est  resté  intact. 

Nous  figurons  deux  spécimens  :  l'un  de  grande 
taille,  ayant  45  millimètres  de  longueur,  sur 
30  de  largeur  et  25  d'épaisseur  ;  l'autre  de  taille  moyenne,  figuré  en 
valves  séparées  pour  montrer  la  partie  interne  des  valves,  et  particu- 
lièrement l'aspect  de  l'appareil  brachial. 

La  grande  taille  de  l'échantillon  complet  représenté  dans  la  figure  1 
peut  surprendre  au  premier  abord,  surtout  si  on  compare  celui-ci  ta  la 


Fig.  2.  —   Liolhyrina  uva  Bro- 
derip de  taille  moyenne, 

a.  Intérieur  de  la  valve  dorsale. 
—  b.  Intérieur  de  la  valve  ven- 
trale.  —   Grandeur  naturelle. 


BRACHIOPODES.  3 

figure  du  type  ;  mais  il  y  a  lieu  de  rappeler  que  ce  développement  excessif 
paraît  être  un  fait  général,  aussi  bien  pour  les  Brachiopodes  que  pour  les 
Mollusques,  dans  cette  province  magellanique  où  la  nourriture  abonde. 
Dans  cet  individu,  le  test  est  opaque,  tandis  qu'il  y  est  hyalin  dans  l'échan- 
tillon dont  les  valves  sont  séparées. 

Cet  état,  qui  indique  que  le  premier  a  atteint  l'âge  gérontique,  se 
retrouve  assez  fréquemment  dans  le  groupe  des  Liothyrhm. 


EXPLICATION  DE  LA  PLANCHE 


Pig-.  1.    —  Liothyrina  uva  Broderip,  valve  ventrale,  vue  du  côté  interne  ;  gr.  nat. 
Fig.  la. —  —  —         —      ,  valve  dorsale,  vue  du  côté  interne,  et  munie  de 

son  appareil  brachial  ;  gr.  nat. 
Fig-.  2.    — Liothyrina  uva   Broderip,  individu  de  grande  taille,  vu  du  côté  ventral; 

gr.  nat. 
Fig.  2a.  —  Liothyrina  uva  Broderip,  le  même  vu  du  côté  dorsal. 
Fig.  26.  —  —  —         —       ,  le  même  vu  de  profil. 

Fig.  2  c.  —  —  —  —       ,  le  même  vu  de  front. 

Fig.  3.    —  Groupe  de  10  individus  de  Liothyrina  uva  Broderip,  fixés  par  leur  pédoncule 

sur  un  individu  de  grande  taille  ;  gr.  nat. 
Fig.  3  a.  —  Le  même  groupe  vu  d'un  autre  côté. 


Expédition  Charcot  (Œhlcrt.  Brachiol^odes). 


PI.  I 


21. 


# 


Brachiopodes. 
Terehratula  (Liotbyriiw)  uva  Broderip. 


Pbotolypie  BenhtiK] 


Massoii  tt  Cic,  Editeurs 


OUVRAGE  PUBLIE  SOUS  LES  AUSPICES  DU  MINISTERE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 

sous     LA     DIRECTION     DE 

L.  JOUBIN,  Professeur  au  Muséum  d'Histoire  Naturelle 


EXPEDITION 

ANTARCTIQUE   FRANÇAISE 

(1903-1905) 


COMMANDEE    PAR    LE 


D-^   Jean    CHARCOT 


SCIENCES  NATURELLES  :   DOCUMENTS  SCIENTIFIQUES 


VERS  et  BRACHIOPODES 


Némertiens 


Qéphyriens 


L.  JOUBIN  I  Marcel-A.    H  BRU  BEL 

Professeur  au  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris.        |  Docteur  es  sciences. 


Brachiopodes 

PAR 

D.-P.   ŒHLERT 

Correspondant   de    llnstilut. 


PARIS 
MASSON    ET    0%    ÉDITEURS 

120,  Boulevard  Saint-Germain,  120 


1908 


EXPÉDITION  ANTARCTIQUE  FRANÇAISE 

(1903-1905) 


Fascicules  publiés 


Décembre  1906 

POISSONS Par  L.  Vaillant. 

/  fascicule  de  52  pages  :  5  fr. 

TUNICIERS Par  Sluiter. 

/  fascicule  de  ôO  pages  et  5  planches  hors  texte  :  8  fr. 

MOLLUSQUES Nudîbranches  et  Marséniadés,  par  A.  Vayssiêre.  —  Cépha- 
lopodes, par  L.  JouBiN.  —  Gastropodes  et  Pélécypodes, 
par  Ed.  Lamy.  —  Amphineures,  par  le  D'  Joh  Thiele. 

1  fascicule  de  90  pages  et  6  planches  hors  texte  :  12  fr. 

CRUSTACÉS Schizopodes  et  Décapodes,  par  H.  Coutière.  —  Isopodes, 

par  Harriett  Richardson.  —  Amphipodes,  par  Ed.  Che- 
vREux.  —  Copépodes,  par  A.  Quidor. 

/  fascicule  de  i 50  pages  et  6  planches  hors  texte  :  20  fr. 

ECHINODERMES  . .     Stellérides,    Ophiures  et  Échinides,    par  R.  Koehler.  — 

Holothuries,  pai'  C.  Vaney. 

/  fascicule  de  74  pages  et  6  planches  hors  texte  :  12  fr. 

HYDROIDES Par  Armand  Billard. 

i  fascicule  de  20  pages  :  2  fr. 

Juillet     1907 

BOTANIQUE Mousses,  par  J.  Cardot.  —  Algues,  par  J.  Hariot. 

/  fascicule  de  20  pages  :  2  fr. 

VERS Annélides  polychètes,  par  Gh.    Gravier.  —  Polyclades  et 

Triclades  maricoles,  par  Paul  Hallez.  Némathel- 
minthes  parasites,  par  A.  Railliet  et  A.  Henry. 

i  fascicule  de  118  pages,  avec  13  planches  hors  texte  :  22  fr. 

ARTHROPODES . . .     Pycnogonides,  par  E.-L.  Bouvier.  —  Myriapodes,   H.  Brô- 

LEMANN.  —  Collemboles,  par  Y.  Garl.  —  Coléoptères,  par 
Pierre  Lesne.  —  Hyménoptères,  par  R.  du  Buysson.  — 
Diptères,  par  E.  Roubaud.  —  Pédiculinés,  Mallophages, 
Ixodidés,  par  L.-G  Neumann.  —  Scorpionides,  par 
EuG.  Simon.  — Acariens  marins,  par  Trouessart.  —  Aca- 
riens terrestres,  i>ar  Ivau  ïragXrdh. 

i  fascicule  de  100  pages,  avec  3  planches  hors  texte  :  10  fr. 

Décembre  1907 

Mammifères  pinnipèdes,  par  E.  L.  Trouessart.  —  Oiseaux, 
par  A.  Menegau.x.  —  Documents  embryogéniques 
(Oiseaux  et  Phoques),  par  le  D''  Anthony. 

1  fascicule  de  132  pages  avec   i 9 planches  hors  texte:  2i  fr. 

Voir  page  3. 


Fascicules  publiés   (suite) 


Juillet  1808 

JOURNAL    DE    L'EXPÉDITION,     par  J.-B.  CuAncoi. 

J  fascicule  de  120  pages  :  7  /'r. 

GÉOGRAPHIE  PHYSIQUE,  GLACIOLOGIE,  PÉTROGRAPHIE,  par  E.  Gourdon. 

/  fascicule  de  214  pages,  avec  11  planches  el 
1  carie  hors  texte,  25  fr. 

FLORE  MICROBIENNE par  Mlle  Tsiklinsky. 

1  fascicule  de  34  pages,  avec  2  planches  hors 
texte  :  4  fr. 

BOTANIQUE Lichens,  par  M.  l'abbé   Hue.  —  Diatomacées, 

par  M.  Petit. 

.       .  1  fascicule  de  22  pages,  avec   1  planche  hors- 

texte  :  3  fr. 

VERS  et  BRACHIOPODES Némertiens,  par  L.  Joubin.  —  Géphyriens,  par 

Marcel-A.   Herubel.  —  Brachiopodes,   par 

D.-P.  ŒllLF.RT. 

1  fascicule  de  28  pages,  avec  /  planche 
hors  texte  :  3  fr. 

SPONGIAIRES  et  CŒLENTÉRÉS.     Alcyonaires,  par  L.  Roule.  —  Animal  péla- 
gique, par  M.  Bedot.  —  Méduses,  par  Otto 
M.VAS.  —  Spongiaires,  par  E.  Topsent. 
1  fascicule  de  66  pages,  avec  9  planches  hors- 
texte  :  15  fr. 

CRUSTACÉS Isopodes,    par  miss   Harriett-Richardson.    — 

Ostracodes  marins,  par  E.  De  Daday. 
/  fascicule  de  22  pages  :  2  fr. 


CoRBEiL   —  Imprimerie  Ed.  Crsté