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Full text of "Fauna japonica, sive, Descriptio animalium, quae in itinere per Japoniam, jussu et auspiciis, superiorum, qui summum in India Batava imperium tenent, suscepto, annis 1823-1830"

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OF THE 

MUSEUM OF COMPARATIVE ZOOLOGY 

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Datas of publication of Faune Japonica. 

(See Sherborn and Jentink, P.Z.S., 1895, 149.) 


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1844, 

184? 

1848, 

1849 

1850 


II.&III 
IV-VIII. 
IX-XI . 
XII. 


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DESCRIPTION DES OISEAUX 


OBSERVÉS AU JAPON PAR LES VOYAGEURS HOLLANDAIS. 




LES OISEAUX DE PROIE. 

LES OISEAUX DE PROIE DIURNES. 

LES FAUCONS. FALCO. 

1.) Le faucon commun, falco communis. Cette espèce, connue cle tout le monde 
et ordinairement désignée par les naturalistes sous le nom de Faucon pèlerin, 
Falco peregrinus, est répartie dans presque tous les pays du globe ; cependant 
elle forme quelquefois, suivant les régions qu’elle habite, des variétés locales ou in- 
dividuelles plus ou moins constantes, mais dont on n’a pu encore parvenir à fixer 
les caractères d’une manière tranchée. Ayant déjà indiqué ces variétés dans notre 
Revue critique des oiseaux d’Europe et dans notre grand ouvrage sur la fauconne- 
rie , nous nous bornons à rappeler que l’on a cru devoir distinguer, dans l’espèce du 
faucon commun, trois variétés ou races. Le première, qui a été indiquée par nous, 
vient de l’Afrique australe, et ne paraît s’éloigner de la race type, c’est à dire de 
celle qui habite l’Europe, que par sa taille moins forte. Les îles de la Sonde et la 
Nouvelle Hollande produisent un faucon absolument semblable au nôtre, mais dont 
les adultes offrent souvent des teintes très-foncées ; c’est sur des individus sem- 
blables que Mr. Gould a établi son Falco melanogenys , dont on voit la figure 
dans son grand ouvrage sur les oiseaux de la Nouvelle Hollande (1). Les faucons 
communs de l’Amérique offrent souvent une variété analogue à celle dont nous ve- 
nons de parler, mais dont les teintes foncées tirent plutôt sur le brun que sur le 
noirâtre; un individu semblable a été figuré par Wilson, et c’est sur cette variété 
que Ch. Bonaparte a fondé son Falco anatum. La race commune du faucon, telle 

(1) Nous possédons une planche coloriée, lithographiée par M. Korner, la quelle représente un individu sem- 
blable à ceux examinés par Mr. Gould. Cette figure réduite à un tiers de la grandeur naturelle porte le 
nom de Falco peregrinator , et on lit encore sur cette planche la note suivante en suédois: »tué, le 19 Juin 
»1828, dans l’Océan Indien, sur la vergue d’un bâtiment. Du reste, nous ignorons l’origine de cette planche 
» qui nous a été donnée par un voyageur venant de Leipsick.” 


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qu’elle se trouve en Europe, a été également observée dans plusieurs parties de l'Afrique 
septentrionale, ainsi que dans l’Asie tempérée et froide depuis l’Oural jusqu’au Kamt- 
schatka; Steller l’a rencontrée dans les îles Kourilles (1) et nous venons d en rece- 
voir deux individus tués récemment au Japon. Ces deux individus que nous avons exa- 
minés soigneusement et jusque dans les moindres détails, ne nous ayant pas offert 
la moindre différence avec ceux qui habitent l’Europe, il serait inutile d’en donner 
une description minutieuse. 

L’un de ces individus du Japon est une femelle âgée d’un an, ou en d’autres termes 
portant encore la livrée du jeune âge, mais se trouvant sur le point d’entrer en mue, 
ainsi que le prouve la présence de quelques-unes dés plumes du ventre et des bancs, 
lesquelles, venant de se renouveller, offrent les teintes propres au plumage des adul- 
tes. Les ailes de cet individu sont longues de treize pouces, la queue porte à peu 
près sept pouces de longueur, et le doigt du milieu, sans l’ongle, offre deux pouces. 
La distribution des teintes ne présente rien de particulier. 

Il en est de même de l’autre individu du Japon; c’est une femelle adulte, dont 
les dimensions sont les mêmes que celles de la jeune femelle dont nous venons 
de parler. 

2.) la cresserelle du japon; falco tinnunculus japonicus. PI. 1, jeune femel- 
le; figure réduite aux deux tiers de la grandeur naturelle. — On sait que des 
oiseaux plus ou moins semblables à la cresserelle commune d’Europe se trouvent dans 
presque toutes les parties de l’ancien monde, et qu’il est souvent très-difficile d’as- 
signer des caractères précis et constants aux différentes espèces ou races qu’il con- 
vient d’établir dans ce groupe. Il est par conséquent nécessaire, afin de faire res- 
sortir l’affinité qui existe entre la cresserelle du Japon et celles des autres contrées 
de l’ancien monde, d’indiquer succinctement les espèces ou races de cresserelles ob- 
servées jusqu’à présent dans l’hémisphère oriental (2). 

L’espèce qui s’éloigne le plus de la cresserelle commune est la Cresserellette, 
Falco cenchris ou tinnunculoides. Ses doigts, très-courts et armés d ongles 
d’un blanc jaunâtre, offrent un caractère facile à saisir et qui sert à la distinguer de 
toutes les autres cresserelles. Cette espèce, qui habite l’Asie mineure et les parties 
orientales du midi de l’Europe, visite, lors de ses migrations, les autres contrées 
chaudes de l’Europe, ainsi que l’Afrique septentrionale depuis î Egypte jusqu’en 
Abyssinie. — Une autre espèce, le Falco rupicoloides, découvert par Smith dans 
l’intérieur de la colonie du Cap de Bonne Espérance, est remarquable par sa forte 
taille; ses ailes offrent onze pouces de longueur. — La pointe australe de l’Afrique 
produit une autre cresserelle, qui se trouve également en Abyssinie et en Nubie; elle 
est connue sous le nom de Falco ru picola; elle égale par sa taille 1 espèce com- 
mune, dont elle se distingue par des teintes d’un roux plus foncé et plus intense, 
par les bandes foncées de sa queue plus étroites et seulement au nombre de sept à 
neuf, enfin parce que les taches de la tête du cou et en général celles des parties 
inférieures sont plus étroites et en forme de raies longitudinales. — La cresserelle 


(1) Pallas , Zoographie , I, p. 328. 

(2) Nous en avons déjà donné l’aperçu dans l’ouvrage iconographique de Susemihl, p. 45 et 46, note. 


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de la Nouvelle Hollande, Falco cenchroides, Vigors, est d’une taille moins forte 
que la cresserelle commune; les taches des parties supérieures sont moins nombreuses 
et celles du dessous de l’oiseau sont en forme de raies très-étroites, particulière- 
ment dans les individus adultes. — Les Moluques produisent une cresserelle, diffé- 
rente de toutes celles que nous venons de nommer. Elle est de la taille de la cres- 
serelle commune, et se reconnaît à ses grandes remiges marquées, à leur moitié an- 
térieure, sur les barbes externes, de taches irrégulières rousses. Du reste, elle offre 
des teintes beaucoup plus foncées que l’espèce commune et les taches dont le plu- 
mage est orné, sont très-larges, nombreuses, et toujours en forme de coeur ou de 
larmes sur les parties inférieures de l’oiseau à partir de la poitrine; le mâle enfin 
ne prend pas de tète grise à l’âge adulte, tandis que cette couleur s’étend dans la 
vieille femelle sur toute la queue. Des individus de cette Cresserelle des Molu- 
ques nous ont été adressés de Java, de Timor, de Macassar, d’Amboine et de Ter- 
nate. — Le Continent de l'Inde nourrit une cresserelle voisine de l’espèce commune, 
mais dont les deux sexes ne paraissent guère présenter des différences sensibles dans 
les teintes du plumage; nous ne connaissons de cette race que le jeune mâle. Il a 
le dessus d’un roux-brun vif orné de bandes transversales noires assez distinctes, no- 
tamment sur la queue. Les taches du dessous sont en forme de coeur ou de larmes. 
C’est le Falco interstinctus de M. Clelland, Proceed., 1839, p. 154. C’est probable- 
ment à cette race qu’appartient le faucon cresserellicolore , ou Falco punctatus, 
G. Cuvier , PL col. 45, originaire de l’ile de France. — La cresserelle commune, 
Falco tinnunculus, a été observée dans presque toutes les parties l’Europe, 
à l’exception de l’Islande, dans la Russie et la Sibérie, en Égypte et en Nubie; 
nous en avons aussi reçu un individu tué au Sénégal (1) et un autre pris en mer à 
la hauteur du Cap de Bonne Espérance. — Vient enfin la Cresserelle du Japon, 
qui ne parait se distinguer de la cresserelle commune que par des teintes plus fon- 
cées et par le noir très-prononcé qui entoure l’œil. 

La Cresserelle du Japon offre absolument les mêmes dimensions que la cresserelle 
commune. Les ailes sont longues d’environ neuf pouces à neuf pouces et demi; la 
queue porte en longueur six pouces et un quart à six pouces et trois quarts; le doigt 
du milieu est environ d’un pouce et une à deux lignes. Les ongles sont noirs, les 
serres jaunes, et le bec présente absolument les mêmes formes et les mêmes teintes 
que dans l’espèce commune. Je ne trouve non plus aucune différence entre ces 
deux races par rapport à la longueur comparative des rémiges et aux échancrures 
dont ces parties sont pourvues. 

Les jeunes femelles de la cresserelle du Japon comparées à celles de l’Europe 
présentent les différences suivantes. Le roux des parties supérieures est plus fon- 
cé et plus vif, et les bandes noirâtres dont cette teinte est ornée, sont plus 
prononcées; il en est de même des raies du dessus de la tête qui sont en outre 
plus larges que d’ordinaire. La couleur grise du croupion est plus pure. La tache 
en moustache et le noir qui entoure la membrane des yeux est beaucoup plus 
prononcé. Enfin, la teinte du fond des parties inférieures tire fortement sur le 


(1) Swainson, Birds of Western Africa, I, p. 109, fait, sous le nom de Falco rufescens, une espèce 
particulière de cette cresserelle de l’Afrique occidentale; cependant je ne vois pas en quoi elle diffère de la nôtre. 


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roux-j aunâtre , et les taches des flancs offrent une forme plus décidément transversale 
que dans la cresserelle commune. 

La femelle à l’âge adulte, est ornée de teintes assez diverses, et elle s’éloigne éga- 
lement sous ce rapport de la femelle adulte de la cresserelle d’Europe, offrant plutôt 
de la ressemblance avec le mâle adulte de la cresserelle commune. On remarque 
d’abord que toutes les teintes sont beaucoup plus claires que dans le jeune âge et 
qu’elles présentent une jolie nuance de rouge pâle lie de vin, sensible notamment sur 
le dos. Le dessus de la tête, la nuque, le croupion et les pennes de la queue tirent 
fortement sur le gris. Les taches des parties inférieures, de la tête et du cou sont 
plus étroites ; celles du dos et des petites scapulaires sont le plus souvent en forme de 
rhombe ; les taches en bandes des grandes scapulaires et des rémiges secondaires sont 
plus pâles; la tache en moustache enfin est plus nettement dessinée, quoique plus pâle. 

Le mâle adulte comparé à celui de la race d’Europe, offre les différences suivan- 
tes. Le gris de la tête et de la nuque est beaucoup plus foncé. Il en est de même 
du brun-roux du dos et des ailes, aussi les taches qui ornent ces parties sont-elles 
plus larges et d’une forme plus transversale. La tache en moustache est plus pronon- 
cée. La couleur du fond des parties inférieures depuis le cou jusqu’au ventre est plus 
foncée et elle tire sur le brun jaunâtre. Le gris de la queue enfin est également 
plus foncé; mais la distribution des teintes sur toutes ces parties est absolument la 
même que dans l’espèce commune (1). 

On voit par ces détails que la cresserelle du Japon ne peut guère être envisagée 
comme formant une espèce particulière, et qu’il convient tout au plus de la regarder 
comme variété de climat de la cresserelle commune. 

LES AUTOURS. ASTUR. 

X 

a) Les éperviers. Nisus. 

1.) l’épervier commun, astur (nisus) nisus. — Les différents voyageurs Hollan- 
dais qui ont exploré le Japon, ont fait parvenir au Musée des Pays-Bas, un nom- 
bre assez considérable d’individus d’un épervier, qui se rapporte à tous les égards 
à notre épervier commun d’Europe. Ses dimensions et les proportions relatives de ses 
parties sont absolument les mêmes; il subit, par la mue, les mêmes changements dans 
les teintes du plumage; il existe la même différence entre les teintes des deux sexes, 
et il présente, par rapport à sa taille, les mêmes variétés individuelles que l’on ob- 
serve chez l’épervier commun. Jugeant inutile de donner la description de ces in- 
dividus japonais de l’épervier commun, nous nous bornons à rappeler ce que nous 
avons dit sur la distribution géographique de cet oiseau et des races voisines dans 
notre Traité de fauconnerie. 

L’épervier commun a été observé dans toutes les parties de l’Europe, à l’exception 
de l’Islande. Malherbe en a reçu des individus de l’Algérie, Rüppell l’a observé en 
Égypte, et il habite, suivant Pallas, les parties tempérées de la Russie et de la 


(1) Nous nous proposons de publier, dans une prochaine livraison, sous le Num. I a, une planche supplé- 
mentaire , représentant des figures du mâle et de la femelle adultes de cette cresserelle du Japon. 


Sibérie. En ajoutant le Japon comme patrie de l’épervier, on aura à peu près l’indi- 
cation du cadre géographique, dans les limites duquel cette espèce a été jusqu’à pré- 
sent observée. — L’Afrique australe et l’Amérique nourrissent des éperviers, qui ne 
paraissent s’éloigner de l’espèce commune que par une disposition ou des nuances un 
peu diverses des teintes. Ces races ont été indiquées : la première ou celle de l’Afri- 
que australe, sous le nom de Falco exilis, Temminck, Planches coloriées 496; 
la deuxième ou celle de l’Amérique, sous le nom de Falco Pennsylvanie us, 
Wilson, PL 45 et 46, fîg. 1, ou sous celui de Falco nisus, Neuwied, Beitrage , 
Oiseaux, F, p. 111. 

2.) l’épervier a gorge rayée, aster (prisus) gularis. PI. Il, mâle et femelle adul- 
tes, grandeur naturelle. Le Japon produit une deuxième espèce d’épervier, assez 
différente de 1 épervier commun ainsi que des autres petits éperviers des Indes, tels 
que l’épervier coucoïde, PI. col. 129, et de l’épervier de Dussumier, ibid. 308 et 336, 
soit par ses tarses plus grêles et plus élevés, soit par les proportions diverses de ses 
rémiges, ou par une taille moins forte et une distribution plus ou moins différente 
des teintes. II parait que cette espèce est assez rare au Japon, car dans les nom- 
breux envois expédiés de cette contrée au Musée des Pays-Bas, il ne s’est trouvé 
que les deux individus qui ont servi de modèle aux figures, publiées sur notre 
planche II, et dont nous donnerons la description dans les lignes suivantes. 

Le mâle porte en longueur totale environ dix pouces, la femelle douze pouces. 
Les ailes sont longues de six pouces et un quart dans le mâle, de sept pouces et 
un tiers dans la femelle; La queue du mâle est de quatre pouces et demi, celle 
de la femelle de cinq pouces et demi. Le tarse mesuré depuis la plante des pieds, 
est haut, dans le mâle, d’un pouce et dix lignes, dans la femelle de deux pouces. 
Le doigt du milieu enfin, sans son ongle, offre un pouce dans le mâle, et un pouce 
deux lignes dans la femelle. La première rémige égale, dans cette espèce, en lon- 
geur la dixième; la pointe de la deuxième est parallèle à la pointe de la sixième; 
la troisième surpasse un peu la cinquième, mais la quatrième est, comme d’ordi- 
naire, la plus longue de toutes. Quant aux échancrures dont les barbes des rémiges 
sont pourvues, il en existe dans chaque aile, une paire de moins que dans l’éper- 
vier commun; car ce ne sont que les quatre premières rémiges qui présentent des 
échancrures a leur barbe interne, tandis que ce ne sont que la 2 me , 3 me , 4 me et 
5 me des rémiges dont la barbe externe soit échancrée. Le bec est tant soit peu 
plus fort que dans l’épervier commun, il est aussi un peu plus fortement courbé en 
crochet, et pourvu, sur chaque bord de la mandibule supérieure, d’un feston saillant 
en forme de dent. Les pieds et les écailles dont ils sont couverts, ressemblent pres- 
que en tout point à ceux de l’épervier commun; je trouve seulement que les doigts 
sont un peu plus robustes et les ongles un peu plus longs et plus vigoureux dans no- 
tre espèce nouvelle du Japon; mais ces organes sont loin d’être aussi gros et aussi 
lourds que dans l’épervier coucoïde et l’épervier de Dussumier. Les couleurs des 
pieds, de la cire et du bec ne paraissent pas différer de celles de ces parties dans 
l’épervier commun. Les cinq paires internes des pennes de la queue sont ornées chacune 
de cinq bandes noires, séparées par la teinte du fond qui forme des bandes du double 
plus larges que celles que nous venons de nommer; la bande foncée cependant qui 

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se trouve près de l’extrémité de la queue est de moitié plus large que les autres. 
La paire extérieure des pennes de la queue est au contraire ornée de dix a onze 
bandes foncées, assez étroites et serrées vers la base de la queue. Du reste le plu- 
mage de cette espèce offre absolument la même structure et la même forme que celui 
de l’épervier commun 5 il en est de meme de la distribution générale des teintes, et 
on remarque également dans cette nouvelle espece du Japon, que les plumes des épau- 
lés sont pourvues vers leur base de larges taches blanches , et que les plumes de la 
nuque et du dessus de la tète sont, à la base, d’un blanc uniforme. 

Le mâle, dont nous avons donné la ligure, est un individu qui vient de se revêtir 
de la livrée des adultes, mais qui offre encore quelques restes de son premier 
plumage, comme, par exemple, la deuxième paire des pennes de la queue, quel- 
ques-unes des plumes de l’épaule et en partie aussi les plumes des flancs et des 
jambes. La teinte du fond de ces anciennes plumes est, sur les parties supérieures 
de l’oiseau, d’un brun fortement décoloré; celles des flancs et des jambes sont d’un 
blanc roussâtre, et pourvues de raies transversales brunâtres. Le nouveau plumage 
offre la distribution des teintes suivantes. Toutes les parties supérieures de l’oiseau 
sont couleur de schiste, un peu plus foncée sur le haut des ailes, sur la tete et la 
nuque. Les grandes rémiges sont d’un noir brunâtre qui passe insensiblement au 
blanchâtre vers la base de ces pennes; cette teinte est entrecoupée de bandes trans- 
versales noirâtres, qui se perdent, vers l’extrémité des rémiges, dans la teinte du 
fond. Les bandes de la queue sont noirâtres. La face inférieure de la queue offrant 
une teinte assez claire, ces bandes y sont, comme d’ordinaire, beaucoup plus appa- 
rentes que sur la face supérieure. La teinte générale des parties inférieures de l’oiseau 
est un roux jaunâtre, très pâle sur la gorge, et passant au blanchâtre sur les cou- 
vertures inférieures de la queue. O11 aperçoit, sur le milieu de la gorge, une fine 
raie longitudinale, qui naît sur le menton; elle est produite par la couleur noire 
des tiges des plumes de cette partie. Les tiges des autres plumes de la gorge offrent 
également de fines raies noirâtres, mais elles sont peu sensibles. Les plumes des 
autres parties inférieures, depuis le jabot jusqu’à 1 anus, sont en partie ornées de 
bandes transversales, dont la couleur est si pâle qu’elle se confond en grande partie 
dans la teinte dominante. Les couvertures inférieures des ailes sont d’un roux jau- 
nâtre, interrompu par des raies transversales noirâtres. 

L’individu femelle de cet oiseau, que nous croyons également se trouver à l’âge 
adulte, diffère beaucoup, par ses teintes, du mâle adulte. La teinte du fond des 
parties supérieures de cet individu est un brun fuligineux assez sombre, et passant 
au noirâtre couleur de schiste sur la nuque et la tête. Les bandes de la queue sont 
d’un brun noirâtre. La teinte du fond du dessous de l’oiseau est d’un blanchâtre assez 
pur. La raie de la gorge est aussi prononcée que dans le mâle. Toutes les plumes 
des parties inférieures depuis la gorge jusqu’à l’anus sont pourvues de raies trans- 
versales d’un brun roussâtre. Le blanc à la partie antérieure des grandes rémiges 
est beaucoup plus sale, et la teinte du fond des couvertures inférieures de l’aile est 
blanchâtre avec une légère nuance roussâtre. Les plumes de la région des oreilles 
sont blanchâtres, mais marquées sur le milieu d’une raie longitudinale brunâtre; 
ces raies prenant le dessus sur la partie postérieure de cette région, la couleur fon- 
cée y domine tout à fait. 


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LES AIGLES-AUTOURS. SPIZAëTOS. 

1.) l’aigle-aittour oriental, spizaetos orientalis. PI. III, figure d’un jeune indi- 
vidu, réduite à la moitié de la grandeur naturelle. — On comprend ordinairement, 
sous le nom d’aigles-autours, tous les oiseaux de proie, qui se rapprochent des autours 
par leurs ailes courtes, par la forme de leur bec pourvu d’un feston très-saillant, 
ainsi que par leur port et l’emsemble de leur physionomie, mais qui partagent avec 
les aigles proprement dits le caractère distinctif des tarses emplumés jusqu’à à la base 
des doigts. Ce genre est un des mieux caractérisés parmi les oiseaux de proie; mais 
les espèces qui le composent sont encore en grande partie assez imparfaite- 
ment connues , et on a le plus souvent négligé d’observer les changements qu’é- 
prouve le plumage de ces oiseaux dans les dilférentes époques de la vie. Ces chan- 
gements sont ordinairement très-considérables, non seulement par rapport aux teintes 
du plumage, mais aussi parce que les plumes de la nuque paraissent le plus souvent 
s’allonger dans les adultes, pour former une espèce de huppe plus ou moins pro- 
noncée. Il parait en outre que les teintes du plumage de ces oiseaux sont sujettes 
à de nombreuses variétés individuelles. Nous fixons de nouveau l’attention des natu- 
ralistes sur ce genre curieux, en donnant quelques indications sur les espèces de ce 
genre, et en faisant connaître l’espèce qui habite le Japon, mais dont nous ne pos- 
sédons malheureusement qu’un individu unique, portant encore la livrée de jeune âge. 

L’Afrique nourrit les plus grandes espèces de ce genre; ce sont le Blanchard de 
Levaillant, Ois. d’Afrique, I, PI. 3, ou Falco albescens de Shaw, et le Griffard 
de Levaillant, ibid. , PI. 1, ou Falco armiger de Shaw, tous les deux de la taille 
des grands aigles, mais dont le dernier se distingue du premier, outre la disposition 
diverse des teintes, par des ailes plus longues. L’Afrique nourrit encore le huppard 
de Levaillant, ibid., PI. 2, ou Falco occipitalis, Daudin, à peu près de la taille 
de l’autour commun et dont le plumage entier est d’un brun noir uniforme. L’Amé- 
rique méridionale produit une espèce de ce genre, de taille un peu plus lorte que le 
huppard, et ornée, à l’âge adulte, de très-jolies teintes; c’est le Spizaëtos or- 
natus de Vieillot, auquel il convient de rapporter, comme jeune individu, le Falco 
tyrannus du Prince de Neuwied. Une deuxième espèce américaine vient de la Guya- 
ne; c’est le Spizaëtos melanoleucos; Buteo melanoleucos de Vieillot, Galerie, 
I, PI. 14, ou le Falco atricapillus de Cuvier, figuré dans les planches coloriées 79. 
Cette espèce, de taille plus petite que l’ornatus, est remarquable par ses doigts 
beaucoup plus longs que d’ordinaire et dont celui du milieu est réuni à l’externe 
par une membrane très-développée; par des ailes plus longues et une queue plus 
courte que dans les autres espèces, par sa cire enflée en dessus et de couleur rouge; 
par ses teintes , et par d’autres caractères moins saillants. Les individus que nous 
avons vus , n’ont pas les plumes de la tête alongées en huppe. Nos voyageurs ont 
découvert à Célèbes et à Bornéo un aigle-autour, semblable par sa taille, et en 
général aussi par la distribution de ses teintes à l’ornatus, mais pourvu, sur 
le milieu de la gorge, d’une large raie longitudinale foncée; cette espèce porte, 
au Musée des Pays-Bas, le nom de Spizaëtos lanceolatus. On trouve dans 
les îles de Java et de Sumatra une espèce de taille à peine plus forte, mais dont 
les couleurs sont assez sujettes à varier; c’est le Spizaëtos limnaëtos, Falco 


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limnaëtos de Horsfield, figuré dans les planches coloriées 127, dont l’unicolore figuré 
dans le même ouvrage ne paraît être que le jeune; le limnaëtos lui-meme ne parait 
cependant être fondé que sur des individus à l’âge moyen, vu que les aigles-autours 
adultes provenant des îles de Java et de Sumatra, ont la tête constamment ornée 
d’une huppe, et que les teintes de leur plumage sont d’un roussâtre clair, de sorte 
que ces oiseaux sont presqu’en tout point semblables a 1 aigle-autour du continent de 
l’Inde, connu sous le nom de Falco cristatellus. Le continent de 1 Inde produit, outre 
une espèce de très-petite taille, savoir le Falco Kieneri, figuré dans le Magasin 
de Zoologie, publié par Guérin, une ou plusieurs espèces, d’aussi forte taille que cel- 
les des îles de la Sonde, mais dont les couleurs paraissent assez sujettes à varier, 
et dont l’histoire est encore à faire. L’adulte d’une de ces espèces a déjà été décrit 
par Ray dans Willughby, Ornithologia, Chap. IX, art. 12, p. 48, sous le nom de 
Falco indicus cirratus; le Falco cristatellus des Planches coloriées 282 est également 
fondé sur un de ces aigles-autours adultes du continent de l’Inde; d'autres oiseaux 
semblables ont été indiqués par Hodgson, sous le nom de Spizaëtos nipalensis, par 
Mac Clelland, Proceedings of the Zool. Soc., 1839, p. 153, sous celui de Spizaëtos 
rufitinctus. Jardine et Selby prétendent même, qu’on a tué en Angleterre un in- 
dividu d’un de ces aigles-autours de l’Inde, et on voit la figure de cet individu dans 
l’ouvrage intitulé Zoological Illustrations, PL 66, sous le nom de Falco cristatellus. 
Il existe enfin, au Japon, un aigle-autour, d’une taille au moins aussi forte que les 
grandes espèces du continent de l’Inde, dont nous n’avons vu en nature qu’un indi- 
vidu au jeune âge, mais dont nous savons par les descriptions et les dessins japo- 
nais qu’il se revêt, à l’âge adnlte d’une livrée assez différente et qu’il a alors la 
tête ornée d’une huppe assez développée; c’est l’espèce que nous avons designée sous 
le nom de Spizaëtos orientali s. 

L’individu de cette espèce, dont nous venons de parler, est figuré sur notre troi- 
sième planche. Nous en ignorons le sexe. Il offre les dimensions suivantes: Longueur 
totale, d’environ deux pieds; longueur des ailes, seize pouces et demi; longueur de 
la queue, onze pouces et un quart; longueur de la partie nue du doigt du milieu, 
un pouce et sept lignes. Le bec de cet oiseau est, comme d’ordinaire, assez vigoureux, 
fortement courbé en crochet, pourvu sur chaque bord de la mandibule supérieure d un 
laro-e feston arrondi, et offrant une teinte d’un bleu noir, très-loncé vers la pointe 
du°bec. Les narines présentent la forme d’un ovale allongé et disposé obliquement 
dans la cire. Les doigts, de couleur jaunâtre, sont assez vigoureux, particulière- 
ment le doigt interne et le pouce; ee sont aussi ces deux doigts qui sont armés 
d’ongles beaucoup plus forts que les autres doigts. L’ongle du doigt externe est le 
plus petit de tous; ce doigt est d’égale longueur avec l’interne. Les doigts en gé- 
néral sont revêtus d’un réseau d’écailles tuberculeuses, qui ne sont remplacées par 
des plaques que sur le dessus de l’extrémité des doigts; on compte cinq à six de ces 
plaques sur le pouce, cinq sur le doigt interne, quatre sur le doigt du milieu et 
trois sur l’externe. Les ongles sont tous excavés à leur face inférieure et on 
voit, en outre, un bord tant soit peu tranchant à la face intérieure de l’ongle 
du doigt du milieu. Les grandes couvertures des ailes et les rémiges secondaires 
étant assez longues, elle recouvrent, lorsque l’oiseau est en repos, les grandes remi- 
ges jusqu’à la fin du troisième quart de leur longueur. La cinquième rémige surpasse 


9 


en longueur toutes les autres; la sixième, un peu plus longue que la quatrième, 
est de trois lignes plus courte que la cinquième ; la troisième égale en longueur la 
septième , et la deuxième la huitième ; l’extrémité de la première, enfin, est éloignée de 
cinq pouces et demi de l’extrémité de la cinquième. La deuxième et celles suivantes jus- 
qu’à la sixième des grandes rémiges sont fortement rétrécies à leur barbe externe ; la sep- 
tième l’est également, mais d’une manière moins brusque. On remarque aussi des 
échancrures sur les barbes internes des cinq premières rémiges. La couleur du fond du 
dessus de l’oiseau , à partir du dos , est un brun foncé offrant des reflets pourpres. Les 
plumes ainsi que les pennes de l’aile ont leur pointe ornée d’un liséré blanc. Les 
rémiges offrent de larges bandes transversales d’un brun-noirâtre , qui ne sont ce- 
pendant guère sensibles qu’à la face inférieure de ces pennes, particulièrement vers 
leur base , où la teinte du fond change au blanchâtre. La queue est ornée d’une 
douzaine de bandes transversales claires ; sur le dessous de la queue , ces bandes 
ont une forme assez régulière et elles sont d’égale largeur avec les bandes foncées qui 
les séparent les unes des autres ; mais sur le dessus, ces bandes claires sont plus étroi- 
tes que les bandes foncées , lavées de brun , et elles deviennent de plus en plus in- 
distinctes à mesure qu’elles s’approchent de la base de la queue. Le dessus de la 
tête est, ainsi que les parties latérales et postérieures du cou, d’un jaune d’ocre 
très-pâle et sale ; mais chaque plume de ces parties offre vers son extrémité une 
large tache d’un brun foncé , en forme de larmes sur la nuque et le derrière du 
cou , et tellement larges sur le front que la teinte du fond n’y parait que sous la 
forme d’un liséré assez étroit sur le bord des plumes. II en est de même des plumes 
qui recouvrent la région des oreilles, mais au centre de cette région c’est au con- 
traire la teinte claire qui domine. Les plumes des pieds et les couvertures infé- 
rieures de la queue sont d’un brun jaunâtre pâle orné de nombreuses raies trans- 
versales , blanchâtres, peu larges et assez serrées. Les autres parties inférieures de 
l’oiseau sont d’un blanc sale tirant au jaunâtre et passant sur les plumes des flancs 
au brunâtre. Les plumes du jabot offrent chacune au centre uue tache longitu- 
dinale d’un brun foncé. On voit des taches semblables sur les plumes de la ligne 
médiane de la gorge ; elles y forment une raie longitudinale. Les grandes couver- 
tures inférieures des ailes sont d’un blanc assez pur , interrompu par de larges ban- 
des transversales d’un brun foncé ; les couvertures inférieures moyennes et petites 
sont d’un roux très-pâle et ornées de taches brunes longitudinales, peu apparentes 
et comme effacées vers le haut de l’aile. 

LES BUSARDS. CIRCUS. 

1.) le busard st. martix de wilson. circus uliginosus. Nos voyageurs ont rap- 
porté du Japon un individu d’un busard qui parait appartenir à l’espèce qui ha- 
bite l’Amérique du nord, espèce figurée par Wilson, PI. 51 , fig. I , sous le nom de 
Falco uliginosus ; par Ch. Bonaparte, Contin. of Wilson, PI. 12, par Richardson, 
Fauna boreali americana, PI. 29, et par Audubon, PI. 356, sous celui de Falco 
cyaneus. Cette espèce se distingue, au premier abord, ainsi que nous l’avons re- 
marqué ailleurs , du Busard St. Martin d’Europe , par des tarses plus élevés. Notre 
individu du Japon est une femelle revêtue de sa livrée parfaite. Il offre environ dix- 

3 


10 


huit pouces en longueur totale; les ailes sont longues de quatorze pouces et la 
queue de neuf pouces: les tarses portent un peu plus de trois pouces en hauteur, 
et le doigt du milieu est long d’un pouce et un quart. La troisième rémige est 
d’égale longueur avec la quatrième , et la deuxième est à peu près aussi longue que 
la cinquième. On remarque des échancrures sur les barbes internes des quatre pre- 
mières rémiges , ainsi que sur les barbes externes de la deuxieme , troisième , qua- 
trième et cinquième rémige. La teinte du fond de la tete , du cou et de toutes les 
parties inférieures de cet individu, est un roux de rouille pâle , particulièrement vers le 
bas, à partir du jabot. Toutes les plumes de ces parties sont pourvues d’une tache 
brune longitudinale; mais ces taches deviennent plus étroites et plus pâles à mesure 
que l’on avance vers les parties postérieures du corps , de sorte qu elles offrent la 
forme de fines raies longitudinales sur les plumes des jambes et les couvertures in- 
férieures de la queue. Les plumes du cercle qui encadre la face offrent également 
des taches peu larges. On voit derrière et au dessus l’œil une large tache d’un 
blanc jaunâtre. Le dos et les ailes sont d’un brun peu foncé à reflets pourpres. Les 
grandes couvertures extérieures des ailes sont variées de larges taches roussâtres. 
Les rémiges sont à leur face inférieure d’un blanc assez pur et interrompu par de 
larges bandes d’un brun foncé. Les couvertures inférieui aJ, es sont d’un blanc 

roussâtre , et pourvues au centre d’une raie longitudin 
foncées sur les grandes couvertures et y prennent la 

de la partie postérieure du croupion sont d’un blanc ' ’ 

roussâtre, est ornée de cinq bandes transversales d’un brun foncé. A,es — 
sont très-larges et un peu disposées en croissant; la première cependant est étroite 
et peu sensible , et les autres deviennent plus pâles vers les côtés de la queue , où 
elles s’effacent en partie , en sorte qu’il n’en reste que trois sur la paire externe 
des pennes de la queue. 

LES AIGLES DE MER. HALIAëTUS. 

1 ) l’iigle de mer géaht. HALiAëTiis pelagicus ; PL IV, figure d une femelle por- 
tant la livrée du jeune âge, réduite à un tiers de la grandeur naturelle. — Propre , 
à ce qu’il paraît, aux parages septentrionaux du grand Océan pacifique, cette espèce y 
a déjà été observée, suivant Pallas ,il y a un siècle , par l’infortuné Steller (1), qui l’a 
désignée sous le nom d’Aquila marina. L’adulte de cet oiseau a été ensuite figuré 
dans les planches coloriées 489, sous le nom de Falcot leucopterus. Pallas, dans sa 
Zoographie, I, p. 343, n° 21, ouvrage qui n’a été livré au public qu’en 1831, avait 
antérieurement décrit cet aigle sous le nom d’Aquila pelagica, et on en voit dans 
l’Atlas de cet ouvrage , une figure également faite d’après un individu adu - 
te. Mr. de Kittlitz ayant étudié les mœurs de cet oiseau au Kamtschatka, et ayant 
observé qu’il se tient plutôt sur les bords des fleuves que sur ceux de la mer, il 

(T) Steller , dàns sa description du Kamtschatka, Francfort et Leipsick , 1774, p. 193, fait mention dune 
nouvelle espèce d’aigle de mer; mais il paraît qu’il a confondu alors le grand aigle dont nous traitons et 
l’aiole à tête blanche de l’Amérique du nord et des îles Aloutiennes , vu qu’il assigne a son espèce 
nouvelle une tète: blanche , trait distinctif de l’aigle de mer de l’Amérique du nord, et des plumes des jam- 
bes blanches, caractère qui ne convient qu’à l’aigle de. mer géant. 


11 


rejeta les noms inventés par ses devanciers et désigna cet aigle sons le nom de Fal- 
co imperator. Ces observations furent d’abord communiquées par Mr. Bruch dans l’Isis, 
année 1832, p. 1102 et suiv.; mais Mr. de Kittlitz a ensuite publié lui-même, dans 
un recueil peu connu, PI. 2, fîg. 1, (1), une description de cet oiseau, et en a 
donné la figure, encore tracée d’après un individu adulte. Nous compléterons les tra- 
vaux de nos prédécesseurs en publiant la figure et la description d’une jeune femelle 
de l’aigle de mer géant. 

Cette espèce appartient au groupe des aigles de mer de très-grande taille , com- 
posé des 11 aliaëtus albicilla, leucocephalus et pelagicus. Ces oiseaux tous originaires des 
régions froides de l’hémisphère boréal , se distinguent des autres aigles de mer , habitant 
tous les contrées chaudes et l’hémisphère austral, outre leur plus forte taille, par des 
narines plus allongées, comme parle feston sur le bord de leur mandibule supérieure 
beaucoup moins prononcé. L’aigle de mer géant offre des caractères faciles à saisir 
et qui le distinguent au premier abord de toutes les autres espèces connues, car 
les surpasse toutes par sa taille , et par son bec beaucoup plus fort et plus élevé ; il 
s’éloigne en outre des autres grandes espèces par sa queue cunéiforme, caractère 
qu’il a cependant en commun avec l’Haliaëtus leucogaster ou blagrus des îles de la 
Sonde et de la Nouvelle Hollande; et il se reconnaît à l’âge adulte, en ce que sa 
queue, les plumes des jambes et le haut des ailes sont teintes d’un blanc pur, tan- 
dis que les autres parties sont d’un brun plus ou moins foncé et passant an noirâtre 
vers la partie postérieure des ailes. 

L’individu femelle dont nous avons donné la figure porte environ trois pieds en lon- 
gueue totale : longueur des ailes , vingt-quatre pouces et demi ; des pennes mitoyen- 
nes de la queue, quatorze pouces; de la paire externe de ces pennes, dix pouces 
et demi. Longueur du bec , mesuré en ligne droite depuis sa base en bas de la 
cire jusqu’à sa pointe, un pouce et trois quarts. La mandibule supérieure, au point 
de sa plus grande élévation, offre un pouce et sept lignes. Hauteur du tarse , de quatre 
pouces et un quart. Longueur du doigt du milieu , de deux pouces et dix lignes. Bec 
plus fort que dans aucun autre oiseau de proie, même plus fort que dans le Vautour 
oricou, très-élevé, excessivement courbé et crochu, assez comprimé; abords latéraux 
très-peu évasés; d’un jaune uniforme, plus foncé vers l’extrémité. Cire très-large, 
comme enflée au dessus, et également de couleur jaune. Narines en fente oblique. 
Pieds jaunes; tarses emplumés par devant à peu près jusqu’à la moitié de leur 
longueur , revêtus du reste d’écailles de moyenne grandeur , qui sont remplacées 
sur le devant du tarse , vers le haut, de cinq à six plaques peu développées. Pouce 
et doigt intérieur assez gros ; celui du milieu tient, par rapport à sa grosseur , le 
milieu entre l’inférieur et l’extérieur, ce dernier étant le plus faible de tous, quoi- 
qu’il soit un peu plus long que l’intérieur. Tubercules à la base des doigts assez 
développés. Le doigt du milieu est couvert en dessus de onze à douze plaques 
assez larges ; on en compte cinq sur le doigt externe , et quatre sur l’interne et le 
pouce. Les ongles sont de couleur noire et assez forts , notamment ceux du pouce 


(1) Ce recueil, dont il n a paru que trois livraisons, in octavo , avec de jolies petites figures coloriées, 
porte pour titre: Kupfertafeln zur Naturgeschichte der Vogel von F. H. Von Kittlitz, Francfort sur Mein , 
1832 , chez J. D. Sauerlànder. 


12 


et du doigt interne ; celui du doigt externe est , comme d’ordinaire , beaucoup plus 
petit que les autres ; tous ces ongles sont fortement excavés à leur face inférieure , 
et celui du milieu a son bord interne assez évasé. Le plumage de cet aigle res- 
semble , par rapport à sa structure et a ses formes , a celui des autres especes ; les 
plumes de la tête , du cou et notamment celles de la nuque sont assez étroites et 
allongées ; les grandes couvertures des ailes et les rémiges secondaires sont très-lon- 
gues; la région du frein, enfin, est garnie de poils courts, mais plus clair-semés, à 
ce qu’il paraît, que dans les autres espèces. Teinte générale du plumage delà femelle 
à l’âge moyen, d’un brun foncé. Plumes de la tete, du cou, du manteau et des par- 
ties inférieures de l’oiseau, ornées d’une raie longitudinale à peine plus claire que la 
teinte du fond, et sur les plumes du dos, le plus souvent sensible seulement vers la 
pointe des plumes. Scapulaires plus claires vers l’extrémité. Grandes et moyennes 
couvertures des ailes, scapulaires postérieures ainsi que les couvertures inférieures 
et supérieures de la queue, variées de blanc. Queue d’un blanc pur, un peu variée 
de brun-noir à sa moitié basale et à son extrémité. Rémiges noires. 


2.) l’aigle de mer pygargue. HALlAëTES albicilla. Cette espèce, commune dans 
les parties septentrionales de l’Europe , qui se trouve aussi en Islande et qui est la seule 
du genre observée jusqu’à présent au Groenland , visite en hiver les contrées tempérées 
et chaudes de l’Europe et étend ses migrations jusque dans le nord de l’Afrique. Pallas, 
qui fait, à l’exemple de ses devanciers, sous le nom d’Aquila ossifraga, une espèce 
particulière des jeunes individus, dit que ces aigles de mer ou pêcheurs sont com- 
muns par toute la Russie et la Sibérie jusqu’au Kamtschatka, et qu’ils habitent égale- 
ment les îles Kourilles. Cet auteur cependant, Zoographia, I, p. 347, adopte, 
dans cette espèce, c’est à dire, dans celle à laquelle il laisse le nom d’AquiJa al- 
bicilla et qui est fondée sur les individus à l’âge adulte, trois variétés; savoir 1) 
celle de l’Europe ; 2) celle de la Sibérie qu’il dit différer de la précédente par un 
bec un peu plus court mais plus crochu et d’un jaune plus intense, couleur qu’of- 
fre également la cire, par la couleur jaune de l’iris, par la couleur des grandes plu- 
mes ^postérieures du croupion qui sont blanches, et seulement teintes de noir a 
l’extrémité ; enfin par la paire interne des pennes de la queue qui sont noires a la 
pointe ; 3) la variété du Kamtschatka, dont il dit qu’elle a la tête et le cou d’un 
«ris décoloré, le bec jaune, la queue arrondie, blanche, mais dont les pennes mo- 
yennes sont un peu pointues et quelques-unes des extérieures de chaque côté tache- 
tées de noir à leur pointe. Quiconque a examiné un certain nombre d’individus de 
l’aigle de mer pygargue, aura observé que des caractères tels qu’ils ont été donnés 
par Pallas, pour établir des variétés constantes dans l’espèce mentionnée, méritent 
d’être regardés comme purement individuels ; ces caractères sont, du reste , de si peu 
d’importance qu’ils ne peuvent guère servir à l’établissement de variétés ou de races lo- 
cales. Il paraît que Mr. de Kittlitz ne partage pas non plus l’opinion de Pallas par rap- 
port à la variété du Kamtschatka ; car on voit dans son ouvrage, 1. c., I, P1.2, fig. 
2 la figure d’un individu adulte de l’aigle de mer pygargue, tué au Kamtschatka, 
il' appelle cet oiseau, p. 4, simplement Falco albicilla, et il n’a pas meme cru e- 
voir en donner une description ni indiquer les mesures de cet individu. 

L’espèce dont nous parlons se trouve aussi au Japon; mais le seul individu que 


13 


nos voyageurs ont pu obtenir dans ce pays , est très-remarquable par sa petite tail- 
le. Cet individu qui est un male adulte, ayant été tué à l’époque de la mue , il n’a ni 
les grandes rémiges ni les pennes de la queue complètement développées, ce qui nous 
empêche d’en donner des mesures exactes de toutes les parties isolées. Il suffira ce- 
pendant de comparer les indications suivantes sur les mesures de cet individu avec 
les mesures qu’offrent ordinairement les mâles de cette espèce , tués en Europe , 
pour se convaincre que notre individu du Japon leur est, en effet, assez inférieur 
par sa taille. 

Le bec, mesuré en ligne droite, depuis sa pointe jusqu’à la base antérieure de 
la cire , offre en longueur un pouce cinq lignes et demie. La mandibule supérieure 
est haute de onze lignes. La distance comprise entre l’angle antérieur de l’aile et 
l’extrémité des plus longues rémiges secondaires est de dix-neuf pouces. Le doigt 
du milieu, enfin, porte en longueur deux pouces et demi. La distribution des tein- 
tes de cet individu est presque en tout point semblable à celle de l’individu du 
Kamtchatka dont Mr. de Kittlitz a donné la figure ; cependant , les teintes sont 
en genéi al un peu plus foncées , notamment celles de la tête et du cou qui ne 
tirent nullement au gris , et qui ne se distinguent de celles des autres parties du 
corps que parcequ’elles sont plus pâles. Les pennes de la queue sont comme 
d ordinaire d un blanc pur; il en est de même des grandes plumes postérieures du 
croupion qui sont cependant tachetées de brun à leur pointe et variées de brun 
a leur moitié basale. On observe encore quelques restes de taches brunâtres à l’ex- 
trémité de quelques-unes des pennes de la queue. 

LES BALBUSARDS. PANDION. 

1) LE balbusard commun oriental, pandion HAHAëTus ORiENTALis. On sait qu’il 
se ti ouve, presque dans toutes les parties du monde, des balbusards, tellement sem- 
blables à celui qui habite 1 Europe, que tous ces oiseaux ne paraissent former qu’une 
seule espèce. Quelques naturalistes cependant ont cru devoir adopter dans ce bal- 
busard plusieurs espèces qu’ils ont désignées sous des noms particuliers. Tels sont 
1) le balbusard de l’Amérique du Nord, figuré dans Wilson, PL 37, fig. 1, et dans 
Audubon PI. 83, oiseau que Ch. Bonaparte, List, p. 3, a séparé sous le nom de 
Pandion carolinensis (Falco carolinensis , Gmelin) ; et 2) le Balbusard delà Nouvelle 
Hollande, indiqué comme espèce particulière, sous le nom de Pandion leucoccpha- 
lus, par Gould, Proceedings of the Zoolog. Soc., 1837, p. 97 et 183, et figuré dans 
ses ouvrages iconographiques sur les oiseaux de la Nouvelle Hollande. Quant au 
balbusard de l’Amérique du nord, on a jusqu’à présent négligé d’en fixer les traits 
distinctifs ; celui de la Nouvelle Hollande , au contraire , doit se distinguer de ceux 
d Europe pai sa taille moindre, par sa tête d’un blanc plus pur, et par des pieds 
dont la couleur tire sur le jaune. Ayant déjà amplement parlé de cet oiseau dans 
le grand ouvrage hollandais sur les Indes, (1) nous nous bornons à répéter ici, 
que les balbusards tués par nos voyageurs dans l’Archipel indien et au Japon, res- 
semblent à ceux de la Nouvelle Hollande , en ce qu’ils ont les taches foncées de la 


(1) Oiseaux, p. 42 et 43. 


4 


14 


tète et de la nuque plus petites que ceux d’Europe , et que leur taille est en géné- 
ral un peu moins forte, de sorte qu’il existe entre la longueur des ailes de ces oi- 
seaux une différence d’environ un pouce. Il nous parait par conséquent que ce bal- 
busard oriental forme tout au plus une variété locale de celui qui habite l’Europe, 
et qu’il ne mérite pas d’être regardé comme espèce particulière. Pallas , 1. c., p. 
355, n’adopte pas non plus des variétés de cette espèce qu’il dit etre assez commune 
par toute la Sibérie jusqu’au Kamtschatka. 

LES MILANS. MILVUS. 

1.) LE MILAN a oreilles noires. MiLViis melanotis. PI. V; figure du male adulte, 
réduite â la moitié de la grandeur naturelle. — Les espèces du genre des Milans pro- 
prement dits sont peu nombreuses, et ne paraissent se trouver que dans l’ancien con- 
tinent On ne connaît avec certitude que les suivantes; 1) Milvus regalis, de 
l’Europe, de taille très-forte, à queue profondément échancrée et à plumage varié de 
roux et de blanc. 2) Milvus aetolius ou niger, de taille plus petite, à queue tres- 
peu échancrée et à plumage tirant au noirâtre ou au roux noirâtre, espece qui parait 
être répandue, outre en Europe, dans plusieurs contrées de l’Afrique septentrionale, dans 
une grande partie de l’Asie, et même jusque dans la Nouvelle Hollande. 3.) Milvus 
parasiticus, de l’Afrique et de l’Europe méridionale, tellement voisin du précèdent 
qu’il ne paraît s’en distinguer que par sa queue un peu plus fortement échancrée et 
par son bec de couleur jaune, tandis que cette partie est noire dans le Milan etolien, 
comme dans les autres espèces. 4.) Milvus isurus, de la Nouvelle Hollande, plus 
faible que le milan noir, à bec moins élevé, à queue peu échancrée, et orne de tein- 
tes assez jolies. Nous ajouterons à ces espèces le Milan à oreilles noires du Japon, 
Milvus melanotis, remarquable par sa taille aussi forte que celle du Milan royal, 
mais dont la queue n’est pas plus échancrée que dans le Milan étolien, et qui se re- 
connaît en outre à une raie noire derrière l’œil, et en général à ses teintes d’un brun 
foncé, ornées sur la tète, le cou et les parties inférieures, de grandes taches longitudi- 

Utiles claires. 

Il ne paraît pas qu’il existe dans cette espèce une différence considérable dans la 
taille des deux sexes. La longueur totale de cet oiseau, autant que l’on peut juger par 
les individus empaillés, est d’environ vingt-trois â vingt-quatre pouces. Les ailes portent 
en longueur dix-sept pouces et un quart à dix-huit pouces. La queue offre dix pouces 
et demi à onze pouces. Le tarse est haut de deux pouces et quatre lignes, et le doigt 
du milieu est long d’un pouce et de cinq à six lignes. Le bec est d’un bleu noirâtre 
et ressemble, par sa forme, à celui du Milan commun, mais il est un peu plus haut 
et plus fort. La cire, les narines et les plumes dont la région du frein est garnie ne 
présentent aucune différence sensible. Les pieds, dont la couleur paraît avoir été 
à l’état frais un jaune d’ocre assez clair, n’offrent également rien de particulier: les 
tarses, emplumés sur les côtés et par devant jusqu’à la moitié de leur longueur, sont 
garnis d’écailles de moyenne grandeur, qui sont remplacées , sur le bas du devant du 
tarse, par une rangée de sept à huit plaques assez développées et plus lai a es que rau 
tes; les doigts sont également revêtus sur le dessus de plaques, dont on en compte 
onze à douze sur le doigt du milieu, et cinq à six sur chacun des autres doigts; le 


15 


doigt externe est on peu plus long et beaucoup plus faible que l’interne; les ongles, 
d un brun noirâtre, sont absolument semblables à ceux du Milan royal, tant par leur 
forme que par leurs proportions. Les ailes atteignent, quand elles sont pliées, à peu 
près jusqu a 1 extrémité de la queue ; elles sont par conséquent très-longues et poin- 
tues. Les proportions relatives des rémiges sont à peu près les mêmes que dans les 
autres espèces; la quatrième rémige, qui dépasse toutes les autres, est plus longue de 
trois lignes que la cinquième, de six à sept lignes que la troisième, de dix-sept 
lignes que la sixième et de plus de deux pouces que la deuxième; la distance com- 
prise entre les extrémités de la sixième et de la septième des rémiges primaires est 
comme d ordinaire très-considérable , vu qu’elle occupe environ deux pouces et trois 
quarts; la première rémige enfin tient, par rapport à sa longueur, le milieu entre la 
septième et la huitième. Les cinq premières rémiges sont fortement échancrées à leur 
barbe interne; et on voit également des échancrures aux barbes externes de la deu- 
xième rémige et des suivantes jusqu’ à la sixième. La queue est assez longue, et 
régulièrement mais pas plus profondément échancrée que dans le Milan noir, vu que 
les pennes externes de la queue ne sont guère plus longues de dix à douze lignes 

que les mitoyennes. La forme et la texture du plumage sont du reste tout à fait sem- 

blables a ce que l’on observe dans les autres Milans proprement dits; aussi les plumes 
de la tete, du cou et particulièrement celles de la nuque, sont-elles étroites, allon- 
gées et de forme lancéolée. La teinte dominante de cette espèce est un brun foncé, 
tirant plus ou moins sur le rougeâtre , offrant des reflets pourpres sur les rémiges 
secondaires et passant au noir sur les six premières grandes rémiges. Cette teinte 

d’un brun foncé passe au brun clair vers les extrémités des plumes du dos et des 

couvertures des ailes. Toutes les autres plumes de l’oiseau sont ornées, chacune, 
d une tache longitudinale assez étendue, blanchâtre sur le dessous du corps et d’un 
brunâtre tirant plus ou moins au roux sur la tête et le cou. Ces taches sont plus 
larges sur les plumes des jambes où la teinte du fond devient au contraire très- 
claire, et elles se confondent presque complètement dans le brun sale et très-clair, 
qui forme la couleur dominante des couvertures inférieures de la queue. La région 
des freins est blanchâtre, et cette teinte se prolonge aussi un peu sur le devant du 
front. La région des oreilles est ornée en dessus d’une large raie noire, qui touche 
au bord postérieur de l’œil pour se diviser et se prolonger en dessus et en dessous 
de cet organe jusque sur la région des freins. La queue est ornée de dix à douze 
bandes alternes d’un brun foncé et d’un brun plus clair marbré de brun foncé et 
passant au blanchâtre sur les barbes internes des pennes intérieures. Cet organe est 
plus clair à sa face inférieure , et également terminé d’une teinte plus claire à l’ex- 
trémité. Les grandes rémiges sont marbrées de blanc près de leur base; les grandes 
couvertures inférieures des ailes sont également un peu variées de blanc; mais les 
autres couvertures inférieures des ailes offrent absolument la même distribution des 
teintes que les extérieures. 

La vieille femelle que nous possédons de cette espèce ne s’éloigne du mâle adulte 
dont nous avons donné la figure, que par des teintes tirant un peu plus sur le roux 
de rouille, notamment à la tête et au cou, et par la raie noire de l’oreille qui se 
prolonge jusque sur les côtés du cou; ces différences paraissent être purement acciden- 
telles. Le jeune male , au contraire , a toutes les taches claires de la tète et du cou plus 


larges et d’un jaune brunâtre tirant sur le blanc; la tache de la région des oreilles 
est plus large mais moins foncée et tirant au brun pourpr». 

LES BUSES. BUTEO. 

1.) la buse commune du japon, faclo buteo japonicus; pl. VI, male adulte; fi gui e 
réduite à la moitié de la grandeur naturelle. — Le genre des buses comprend un 
nombre assez considérable d’espèces qui s’éloignent souvent les unes des autres par des 
modifications assez sensibles dans leur organisation. Quelques-unes d entre elles sont 
absolument modelées sur le même type que la buse commune d’Europe, et c’est à 
cette subdivision qu’ appartient la buse commune du Japon, et plusieurs autres es- 
pèces exotiques, comme par exemple, la buse commune du Cap, Falco tachardus de 
Shaw ou le tachard de Levaillant, dont le Rougri de Levaillant est l’adulte, espèce 
que nous désignerons sous le nom de Buteo capensis; puis les Buteo bore ali s 
et hyemalis ou lineatus , tous les deux de l’Amérique du nord (1). Ces différents 
oiseaux offrant entre eux beaucoup d’analogie et étant tous a peu près de la meme 
taille, nous nous proposons d’indiquer leurs principaux traits distinctifs. 

Le Buteo hyemalis se distingue tout de suite par ses tarses grêles, élevés et 
emplumés seulement vers le haut sur les deux premiers cinquièmes de leur lon- 
gueur. Les plaques du devant du tarse sont au nombre de treize à quinze. Il est 
remarquable à l’âge adulte par ses belles teintes rousses, rayées transversale- 
ment de blanc. Le Buteo bore ali s a les tarses beaucoup plus gros que les au- 
tres espèces ; ils sont recouverts par devant de neuf à dix plaques très-larges , et 
emplumés jusqu’au delà de la moitié de leur longueur. Les adultes se reconnais- 
sent à leur queue d’un brun rougeâtre et ornée vers l’extrémité d une bande étroi- 
te noire. Le Buteo vulgaris offre des tarses moins élevés que dans l’hyemalis, 
et recouverts par devant de neuf à dix plaques peu larges ; mais seulement emplu- 
més, comme dans cette espèce, sur les deux premiers cinquièmes de leur longueur. 
Ses teintes sont ordinairement plus foncées que dans les autres espèces. Le Buteo 
capensis ressemble, par la conformatien de ses pieds, à l’espèce commune; mais 
il est d’une taille moins forte, et son plumage tire fortement au roux à l’âge adulte. 
Le Buteo japonicus enfin a des tarses emplumés, comme dans le borealis, jusqu’ 
au delà de la moitié de leur longueur; mais ces tarses sont moins vigoureux, et sa 
queue est peu variée de roux à l’âge adulte et toujours pourvue de nombreuses ban- 
des foncées. 

On voit par ces détails que la buse du Japon forme une espèce différente de tou- 
tes celles connues jusqu’à présent, qu’elle se rapproche plus de la Buse boréale que 
que d’aucune autre , mais qu’elle s’en distingue par des tarses moins gros et par les 
couleurs de son plumage ; on peut aussi ajouter qu’elle ne paraît pas présenter des 
différences de taille aussi sensibles que la buse boréale. 


(1) L’Amérique boréale produit une buse, identique, suivant Richardson et Swamson , Fauna boreali-ameri- 
cana, Oiseaux, Pl. 27, p. 47: Buteo vulgaris, avec la buse commune d’Europe. Cette buse, que nous n avons 
pas vu en nature , et qui n’a été décrite ni par Wilson ni par Audubon , a été élevée au rang des especes par 
Ch. Bonaparte ; mais on a jusqu’à présent négligé d’indiquer les motifs qui peuvent justifier cette maniéré evou. 


17 


La Buse du Japon offre les dimensions suivantes. Elle est environ de la taille de 
la buse commune. Les ailes sont longues de treize pouces et demi dans la femelle. 
La queue porte sept pouces et demi à huit pouces dans le mâle , et huit pouces et 
un tiers dans la femelle. Le tarse est haut de deux pouces et dix à onze lignes. 
Le doigt du milieu offre en longueur environ un pouce et un quart. La longueur 
relative des doigts et des ongles ne présente aucune différence avec celle de ces 
parties dans la buse commune, et les ongles offrent également une teinte d’un brun- 
noirâtre couleur de corne. Les tarses sont emplumés sur le devant et les côtés sur 
les trois premiers cinquièmes de leur longueur; les plaques dont ils sont revêtus 
sont plus larges , mais moins hautes que dans la buse commune ; on en compte huit 
environ sur le devant du tarse , et douze à quinze à sa face postérieure ; celles du 
devant du tarse sont quelquefois en partie divisées en deux. Les écailles et les 
plaques des doigts sont absolument comme dans l’espèce commune. II en est de 
même du bec, de la cire, des narines, ainsi que des plumes du frein et du tour 
des yeux. Les rémiges ne diffèrent pas non plus, par rapport à leur longueur rela- 
tive et les échancrures dont elles sont pourvues. 

Quant aux teintes du plumage, il paraît qu’elles ne sont pas aussi sujettes à 
varier que dans l’espèce commune. Tous les individus que nous avons vus, offrent 
une tache en moustache assez large et prononcée, la queue présente toujours des ban- 
des claires, au nombre de huit à neuf, mais peu distinctes, et l’extrémité de cet 
organe est toujours terminé d’un liséré d’un brun blanchâtre. Les rémiges enfin, 
sont en grande partie pourvues de raies transversales claires à leur barbe interne , 
et elles sont d’un blanc pur à leur face inférieure; mais les grandes rémiges sont 
toujours d’un brun-noirâtre au dernier quart de leur longueur. Quant aux couleurs 
en général, on observe que les teintes claires tirent toujours dans les adultes for- 
tement sur le roux jaunâtre, notamment à la tête et au cou. 

La couleur générale des parties inférieures est au jeune âge un blanc plus ou 
moins pur , interrompu par des taches longitudinales brunes; ces taches cependant 
manquent tout à fait sur les plumes des jambes et les couvertures inférieures de la 
queue; elles sont très-étroites sur la poitrine; plus larges, mais pâles sur le devant 
du cou ; très-larges et foncées sur le ventre et notamment sur les lianes , où el- 
les prennent le dessus, de manière que la teinte du fond y disparaît souvent totale- 
ment. Le dessus de l’oiseau est un brun pâle, mêlé de brun-roux sur le haut des 
ailes. Les bandes claires de la queue sont également peu distinctes et d’un brun 
très-pâle; mais elles deviennent blanchâtres sur les barbes internes des pennes exté- 
rieures. Il en est de même des bandes des rémiges. Les grandes et moyennes cou- 
vertures des ailes sont bordées de blanc et pourvues d’une tache blanchâtre ou rous- 
sâtre â leur barbe interne ou postérieure. Les couvertures inférieures de l’aile sont 
d’un blanc pur, mais les postérieures de ces plumes sont d’un brun foncé, inter- 
rompu a la barbe interne des grandes couvertures par des bandes transversales 
claires. La région des oreilles est blanchâtre derrière la tache en moustache. 

La femelle adulte que nous possédons de cette espèce offre en dessus des teintes 
plus foncées que les jeunes; le haut de l’aile est plus fortement varié de roux, et 
les bandes claires des rémiges tirent également sur le roux. Les plumes de la tête 
et du cou sont bordées de blanchâtre. Les raies foncées de la gorge, du devant du 


o 


18 


cou et du jabot sont plus étroites. Les taches de la poitrine et du ventre sont plus 
nombreuses mais plus petites, et prennçnt par ci par là la forme transversale. On voit 
de pareilles taches, mais plus petites encore, sur les plumes des jambes. Enfin, les 
bandes claires de la queue, quoique peu distinctes et variées de brun, sont assez 
sensibles au centre et tirant sur le roux. 

Les mâles adultes, dont nous possédons plusieurs individus, se distinguent des jeu- 
nes par les traits suivons. Les teintes claires, particulièrement celles de la tête, de 
la o-oro-e et du devant du cou tirent fortement sur le roux jaunâtre, et toutes les 
plumes* du dessus de la tête, de la nuque et des parties postérieures et latérales du 
cou sont bordées de cette teinte. Les taches longitudinales de la gorge et du centre 
du jabot sont étroites. Celles du ventre et des flancs offrent le plus souvent une for- 
me transversale. Enfin les grandes et moyennes couvertures des ailes, ainsi que les 
plumes de l’épaule, sont pour la plupart variées de blanc et de roux. Les bandes de 
la queue sont quelquefois peu distinctes et de couleur assez sombre, quelquefois as- 
sez apparentes et tirant sur le roux. Il arrive aussi quelquefois que le jabot et la 
poitrine sont variés de brun-roux pâle, et que le ventre et les plumes des jambes 
offrent une teinte d’un brun-roussâtre foncé et interrompu par de nombreuses bandes 

tranversales claires. . 

Nous possédons, outre les cinq individus que nous venons de décrire, trois autres 

qui offrent une particularité assez remarquable, en ce que la face interne de leur 

tarse se trouve revêtu d’une bande de petites plumes, faisant suite à celles dont 

les parties supérieures du tarse sont revêtues, et qui s’étend jusqu’à une distance 
plus ou moins considérable de l’articulation des doigts. Ces plumes, assez serrées dans 
Fun de ces individus et distribuées sur une bande régulière mais conique vers le 
bas, sont assez clair-semées et distribuées sur une bande peu longue dans l’autre 
individu, tandis qu’elles sont isolées et en très-petit hombre dans le troisième indi- 
vidu Il paraît résulter de ce que nous venons de dire, que le développement de 
ces plumes au bas de la face interne du tarse n’a lieu qu’assez irrégulièrement, que 

ces plumes n’offrent dans ce cas qu’un caractère individuel et par conséquent tout 

à fait secondaire, mais que c’est précisément par ce caractère accidentel que la buse 
dont nous traitons fait le passage des buses ordinaires aux buses pattues. 

2.j la buse demi-pattue. buteo hemilasius. PI. 7 , figure réduite à la moitié de 
la grandeur naturelle. — On ne connaissait jusqu’à présent que deux buses à tarses 
emplumés. L’une de ces buses, la buse pattue ordinaire, Buteo lagopus, habite 
l’Europe et le nord de l’Asie, mais elle a été observée jusqu’au Cap de Bonne Espé- 
rance- elle est de la taille de la buse commune, et se reconnaît à son bec fortement 
comprimé et à ses tarses qui sont emplumés jusqu’à la base des doigts à l’exception 
de leur face postérieure qui est revêtue de plusieurs rangées de plaques. — L’autre de 
ces buses pattues habite l’Amérique du nord. Elle est de taille un peu plus forte que 
l’espèce ordinaire, son bec est beaucoup moins comprimé et par conséquent beau- 
coup plus large; le tarse est revêtu à sa face postérieure d’une seule rangée de 
plaques très-larges, et il paraît que les plumes du tarse ne s’avancent pas aussi oin 
vers le bas que dans l’espèce ordinaire. C’est le Buteo Sancti Johanms, figuré 
sous plusieurs noms, et dont nous avons indiqués les principaux synonymes dans notre 


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Revue critique, p. 32 et 33. L’une et l’autre de ces espèces, mais particulièrement 
celle de l’Amérique, sont assez sujettes à varier par rapport aux teintes de leur plu- 
mage. — IN os voyageurs ont découvert au Japon une troisième buse pattue, de 
taille plus forte encore que l’espèce d’Amérique, mais dont les plumes du bas du 
tarse ne forment qu’une bande étroite, et dont les parties nues des faces antérieure 
et latérales du bas du tarse sont recouvertes de petites plaques et non pas de petites 
écailles comme dans les autres espèces; c’est notre Buteohemilasius. Il est évi- 
dent, par ce que nous venons de dire de cette nouvelle espèce, qu’elle tient précisé- 
ment le milieu entre les buses pattues et les buses ordinaires, et que ce caractère 
tiré de la présence de plumes au tarse, étant, comme il résulte aussi de l’examen 
de l’espèce précédente, tout à fait subordonné dans le genre des buses, n’offre nulle- 
ment cette importance qu’on lui a attribuée, en élevant, en faveur de ce seul carac- 
tère, la division des buses pattues au rang des genres (1). 

Nous ne possédons qu’un individu unique de cette espèce. Cet individu, dont nous 
ignorons l’àge et le sexe, offre les dimensions suivantes. Longueur totale, vingt 
trois pouces environ. Longueur des ailes, de dix-sept pouces et trois quarts. Lon- 
gueur de la queue, de neuf pouces et un tiers. Longueur du doigt du milieu, d’un 
pouce et demi. Longueur du bec, mesuré en ligne droite depuis sa pointe jusqu’au 
bord antérieur de.s narines, de onze lignes. Largeur de la mandibule supérieure près 
de la base de la cire, de huit lignes. Le tarse offre la même hauteur que dans les 
autres espèces; sa face postérieure est revêtue, comme dans l’espèce américaine, 
d’une rangée de plaques très-larges ; mais les plumes dont il est recouvert sur les 
côtés et le devant, deviennent plus rares vers le bas, de sorte qu’elles ne sont dis- 
tribuées , sur le tiers inférieur du tarse, que sur une bande plus au moins étroite, 
qui se prolonge à la face antérieure du tarse jusqu’à une distance plus ou moins 
sensible de la base du doigt interne; enfin les parties nues du tiers inférieur du 
tarse sont revêtues, au lieu d’un réseau de petites écailles telles qu’on le voit dans 
les autres buses pattues, d’écailles passablement larges, particulièrement vers le de- 
vant, où elles prennent la forme de petites plaques disposées en réseau. Les doigts 
sont proportionellement un peu plus longs et les ongles un peu plus forts que dans 
l’espèce commune; mais leurs proportions relatives, leur forme, leur couleur, ainsi 
que les écailles et les plaques dont les doigts sont revêtus, ne paraissent pas présen- 
ter des différences sensibles. Le bec est plus grand et plus long que dans l’espèce 
commune; il est aussi moins fortement comprimé, sans cependant offrir cette largeur 
considérable du bec de la buse pattue de l’Amérique du Nord. On voit, sur le bord 
de la mandibule supérieure, un feston très-peu prononcé mais assez large dans 
le sens d’avant en arrière. Les narines offrent la forme d’une fente oblique assez 
large. Le plumage en général ressemble à celui de la buse commune, il paraît être 
moins doux que dans la buse pattue ordinaire. Les ailes atteignent, lorsqu’elles sont 
pliées, à peu près l’extremité de la queue. Les rémiges offrent les mêmes propor- 


(I) Nous rappelons ici , que ce ne sont que les aigles- et les aigles-autours qui ont le tarse emplumé dans 
tout son pourtour; dans les buses pattues, la face postérieure du tarse, quoique apparemment recouverte de 
plumes, est toujours nue et revêtue de plaques. Toir les observations que nous avons consignées à ce sujet 
dans l’ouvrage de Susemihl, articles aigle botté et buse pattue. 


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lions relatives et le meme nombre d’échancrures que dans la buse pattue. La qua- 
trième est la plus longue de toutes , la troisième égale la cinquième, la deuxième 
est intermédiaire entre la cinquième et la sixième, la première enfin s’étend jusque 
vis à vis de l’extrémité de la neuvième. On voit des échancrures profondes à la 
barbe interne des quatre premières rémiges; la deuxième jusqu’à la cinquième des 
rémiges primaires sont également échancrées à leur barbe externe. 

Le plumage de cet oiseau offre une distribution des teintes analogues à celle des 
jeunes individus de la buse commune du Japon, mais les teintes en général sont beau- 
coup plus pilles; les côtés du sommet de la tête et la région des yeux sont d’un blanc 
presque pur; la tache en moustache est peu apparente; les plumes des jambes, dont la 
couleur du fond est un brun assez foncé, sont ornées de taches claires et transversales; 
enfin, le liséré blanc de la queue est plus large, et la bande terminale foncée est 
aussi étroite que les suivantes, qui sont environ au nombre de onze. Le plumage de cet 
individu étant très-usé, il est évident que les couleurs primitives se sont en partie 
effacées par l’action du jour. 

On voit par ces détails que la buse demi-pattue offre sous plusieurs rapports de 
l’analogie avec la buse commune du Japon, dont elle se distingue par sa taille beau- 
coup plus forte, par ses tarses non pas garnis sur le devant de larges plaques, mais 
revêtus au contraire d’une bande de plumes et par ses teintes plus pâles. 

3.) la buse à joues grises, buteo polyogenïs. Cette espèce, découverte par Dussu- 
mier aux îles Philippines, et figurée dans les Planches coloriées 325, sous le nom 
de Buse à joues grises ou Falco polyogenys, habite également le Japon, et paraît 
même y être commune, à juger du nombre considérable d’individus obtenus de cette 
région. Elle forme, avec le Buteo teesa de Gray, figuré dans Hardwicke, Indian 
Zoology du Bengale, et le Buteo liventer, figuré dans les Planches coloriées 348, 
de l’Archipel des Indes, une petite subdivision dans le genre des Buses, subdivision 
assez nettement caractérisée et dont les especes se ressemblent entre elles non seule- 
ment par rapport aux principaux caractères, mais aussi par leur physionomie, leur 
taille et même jusqu’à la distribution de leurs teintes, en sorte que l’on croit avoir 
devant les yeux, en examinant ces différents oiseaux, trois races diverses de la meme 
espèce. 

Ces oiseaux dont nous venons de parler, sont d’abord remarquables par leur petite 
taille de beaucoup inférieure à celle des autres buses connues. La forme des écailles 
et des plaques dont leurs pieds sont revêtus offrent un autre caractère très-saillant, en 
ce que leurs doigts sont recouverts en dessus, d’un nombre plus considérable de plaques, 
et que le tarse est muni d’écailles très-larges et rudes, tandis que les plaques qui 
se voient à sa face inférieure et particulièrement celles de la face postérieure, sont 
beaucoup plus petites que d’ordinaire. La longueur comparative des rémiges et les 
échancrures dont elles sont pourvues, offrent encore d’autres traits distinctifs faciles 
à saisir. Dans ces oiseaux, la troisième rémige est aussi longue que la quatrième, la 
deuxième égale la cinquième, et la première la septième. Quant aux échancrures, on 
n’en voit qu’aux barbes internes des trois premières rémiges, et aux barbes externes 
de la deuxième, troisième et quatrième de ces pennes. Ces oiseaux ont, du reste, 
les tarses assez robustes, et nus de plus de deux tiers de leur longueur., leur bec 


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est allongé, assez fort pour leur taille, et le plus souvent jaune à sa partie basale; leur 
cire est large et comme enflée en dessus; les ailes atteignent, lorsqu’ elles sont pliées, 
environ jusqu a 1 extrémité de la queue, qui est de moyenne longueur et un peu 
arrondie; les doigts sont aussi peu développés que dans les autres buses et le doigt 
externe est réuni à sa base à celui du milieu au moyen d’une membrane ; la cou- 
leur dominante est dans les adultes un brun clair, tandis que la gorge est tou- 
jours blanchâtre et le plus souvent ornée au milieu d’une raie noirâtre longitudi- 
nale; enfin les deux sexes ne paraissent pas offrir une différence de taille aussi 
considérable que d’ordinaire. 

Les trois oiseaux de ce groupe offrent les traits distinctifs suivans. 1.) Buteo 
li venter. Ailes, dix pouces et trois quarts à onze pouces. Queue, cinq pouces et 
trois quarts. Hauteur du tarse de deux pouces et demi. Longueur du doigt du mi- 
lieu, d un pouce et deux lignes. Teinte générale d’un brun grisâtre. Tiges des plumes 
noirâtres. Devant du front, gorge, et la base des plumes de la nuque blanchâtres. 
Point de tache en moustache apparente. Ventre et flancs variés de taches transver- 
sales blanchâtres très-peu apparentes. Rémiges secondaires et première moitié des 
lémiges primaires, d’un brun-roux foncé mais ardent, et relevé par des bandes étroi- 
tes , noires et peu nombreuses. Queue en dessus d’un brun-roux foncé , interrompu par 
six à sept bandes transversales noires, étroites, souvent alternes et irrégulièrement 
disposées; 1 extrémité de la queue pourvue d’une barge bande noirâtre et d’un fin 
liséré clair ou blanchâtre. Observé sur les îles de Java, de Bornéo, de Célèbes et 
de Timor. 2.) Buteo teesa. Taille et proportions de toutes les parties, à l’ex- 

ception de la queue qui est plus longue de trois à cinq lignes, comme dans le pré- 
cédent, auquel il ressemble également par la distribution générale des couleurs, mais 
dont il se distingue par des teintes brunes plus foncées et tirant plutôt sur le roux 
que sur le gris; par sa gorge ornée au centre d'une large raie longitudinale noirâtre 
et bordée des taches en moustache qui se prolongent le long de la face antérieure du 
cou; par une tache blanche sur la nuque, apparente même quand les plumes ne sont 
pas dérangées; par le défaut de la couleur d’un brun-roux beaucoup plus pâle de la 
queue, dont les bandes, quoique du même nombre que dans la Buse livide, sont le 
plus souvent tres-peu prononcées; enfin par des taches blanches des parties inférieures 
beaucoup plus sensibles. Les jeunes offrent des teintes plus foncées que les adultes, 
les taches blanches des parties inférieures sont plus larges; les grandes et moyennes 
couvertures des ailes sont également variées de taches transversales blanchâtres ou 
d’™ roux très-pâle, et on voit aussi des taches pareilles d’un brun-roux pâle sur les 
plumes des jambes. Habite 1 Indoustan. 3.) Buteo pyrrhogenys. Taille tant soit 
peu plus forte que dans les deux précédens. Longueur des ailes, de douze pouces et 
un quart a douze pouces et demi. Queue six pouces et trois quarts. La distribution 
générale des teintes est comme dans les précédens, mais ellq offre les modifications 
suivantes: Queue seulement pourvue de quatre à cinq bandes plus larges et régulières; 
parties inférieures a partir du jabot jusqu’ à l’anus y compris les plumes des jam- 
bes, ornées de taches blanchâtres beaucoup plus apparentes et offrant la forme de 
bandes transversales; raie de la gorge et taches en moustache comme dans le Buteo 
teesa, mais beaucoup moins prononcées; teinte de la tête tirant, à l’âge adulte, 
fortement sur le gris; tache blanche de la nuque peu sensible; rémiges tirant sur le 

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brun-roux , mais pas aussi fortement que dans le Buteo li venter ; queue en dessus d un 
brun plus ou moins livide, mais tirant nullement sur le roux; plumes du croupion bor- 
dées et rayées transversalement de blanc. Les jeunes offrent des teintes beaucoup 
plus foncées que les adultes, et ils ont souvent les parties inférieures ornées de taches 
foncées longitudinales. Habite les îles Philippines et le Japon. 

Nous ferons maintenant suivre une description plus détaillée de la Buse à joues 
grises. Longueur totale, quatorze à quinze pouces. Ailes, douze pouces et un quart à 
douze pouces et demi. Queue, six pouces et trois quarts. Tarses, à peu pics deux pou- 
ces et demi. Doigt du milieu, un pouce et deux lignes. Longueur de la mandibule 
supérieure mesurée en dessus et en ligne droite depuis sa pointe jusqu a la fin de la 
cire, neuf lignes; hauteur de la mandibule supérieure à sa base, quatre lignes et 
demie; largeur de cette mandibule à sa base, cinq lignes. Bec un peu allongé et for- 
tement crochu, comprimé, noirâtre, mais le plus souvent jaune à la base, mandibule 
supérieure armée d’un feston arrondi plus ou moins développé; mandibule inférieure 
pourvue par devant d’une légère échancrure et obliquement tronquée à l’extrémité. 

Cire assez large et peu arrondie en dessus, de couleur jaune. Narines en forme 
d’ovale un peu obliquement disposé. Pieds assez robustes. Tarses passablement élevés, 
emplumés par devant jusqu’ à la fin du premier tiers de leur longueur; revêtus, du 
reste, par des écailles assez développées, plus grandes aux faces postérieure et anté- 
rieure des tarses, particulièrement sur cette dernière face, ou elles prennent la forme 
de plaques plus hautes que larges et dont le nombre est environ de huit a neuf. 
Les doigts peu développés sont pourvus en bas de tubercules, et recouverts d’écail- 
les, à l’exception de leur face supérieure qui est armée, presque dans toute sa lon- 
gueur, de plaques très-développées. On compte environ onze de ces plaques sur le 
doigt du milieu, six à sept sur le doigt externe et celui du milieu, et quatre a cinq 
sur le pouce. Le doigt interne est d’égale longueur avec l’externe, et ce dernier est 
réuni à sa base au doigt du milieu, au moyen d’une membrane. Les ongles sont 
assez grands, d’un brun noirâtre, courbés comme d’ordinaire, planes en dessous et a 
bords latéraux peu tranchants; le bord interne du doigt du milieu est cependant 
évasé comme d’ordinaire. La queue est de moyenne longueur et un peu arrondie a 
l’extrémité. Les ailes sont assez pointues et longues, vu qu’elles atteignent, lorsqu’ 
elles sont pliées, l’extrémité de la queue. Les rémiges primaires s’étendent au delà des 
secondaires de plus de la moitié de la longueur totale des ailes. La troisième rémige 
est la plus longue de toutes, quoiqu’ elle ne dépasse souvent la quatrième que dune 
ou de quelques lignes. La deuxième égale en longueur à peu près la cinquième et 
est plus courte d’un pouce environ que la deuxième. La première égale la septième, 
et est plus courte d’environ trois pouces et un quart que la troisième. On voit des 
échancrures à la barbe interne des trois premières rémiges, mais l’échancrure de la 
troisième rémjge est moins prononcée que celle des deux autres. Il en est de meme 
des échancrures à la barbe externe des rémiges, celles de la deuxième et troisième 
rémige étant assez prononcées, tandis que celle de la quatrième est beaucoup plus 
faible. 

Quant aux teintes de cet oiseau, elles varient considérablement suivant l’age, mais 
il paraît qu’il n’existe guère de différences sensibles sous ce rapport entre les 
deux sexes. Les adultes ont les parties supérieures d’un brun assez clair, passant au 


grisâtre sur le cou et la tête, et tirant au roux sur les ailes; mais cette nuance 
îousse se perd sur la moitié postérieure des grandes rémiges, qui sont d’un brun-noir 
plus ou moins foncé. Toutes les petites plumes des parties supérieures ont leurs tiges 
ornées d’une fine raie noire. Le devant du front est le plus souvent blanchâtre, et 
on observe quelquefois aussi du blanc au dessus des yeux. Les plumes du centre de 
la nuque étant à la base et sur leurs bords d’un blanc pur, cette teinte se dessine 
sur la partie dont nous venons de parler, en forme d’une large tache interrompue et 
plus ou moins sensible suivant le degré d’allongement du cou. Les couvertures des 
ailes sont souvent marbrées de noirâtre, et cette teinte forme sur les remiges des 
bandes transversales, étroites, clair-semées et quelquefois assez irrégulières; on en 
compte environ six sur la troisième rémige. Les plumes postérieures du croupion 
sont ornées de bordures et de raies transversales d’un blanc pur. Le dessus de la 
queiie est d’un brun clair tirant sur le gris, interrompu par quatre bandes d’un brun 
noirâtre, passablement larges, mais moins serrées à la partie postérieure qu’à la base 
de la queue qui est blanchâtre, et ou l’on voit quelquefois les traces d’une cinquiè- 
me bande foncée. Ces bandes cependant sont plus étroites, plus pâles et souvent ir- 
régulières sur la paire externe des pennes de la queue. La face inférieure de la 
queue tire comme à l’ordinaire sur le blanchâtre. La face inférieure des ailes est 
blanchâtre , teinte qui passe insensiblement au gris et puis au noirâtre vers l’extré- 
mité des grandes rémiges; les couvertures inférieures des ailes offrent des taches 
clair-semées d un brun clair mais assez vif; elles sont transversales sur les grandes 
couvertures, et longitudinales sur les moyennes et les petites couvertures. On voit à 
la gorge une large tache blanche, qui se prolonge depuis le menton jusque vers le 
jabot; cette tache est comme partagée en deux par une raie longitudinale assez 
large d un brun-gris foncé , et elle est bordée de chaque côté de la tache en mou- 
stache, qui offre la même teinte, est passablement large, et se perd insen- 
siblement vers le bas de la tache blanche de la gorge. La teinte du fond des au- 
tres parties inférieures de l’oiseau est un brun-roux grisâtre pâle, interrompu par 
des taches blanchâtres; mais ces taches, orbiculaires et rares sur le jabot, prennent 
la forme transversale et deviennent de plus en plus larges à mesure qu’elles s’avan- 
cent vers 1 anus, de sorte qu’elles paraissent plutôt former la couleur du fond sur 

les plumes des jambes, où la teinte foncée se présente sous la forme de bandes ra- 
res et très-étroites. Les couvertures inférieures de la queue sont d’un blanchâtre 
uniforme. Les pieds et la cire paraissent avoir été jaunes à l’état frais. 

Les jeunes de l’année offrent des teintes beaucoup moins jolies que les adultes. 
Le brun des parties supérieures est beaucoup plus foncé, et ne tire pas au roux sur 
les ailes, ni au gris sur la tête. Les couvertures des ailes sont bordées de blanc. 

Le blanc du devant du frond s’étend quelquefois le long des côtés du sommet de la 

tete, pour former de larges raies surcilières; et les plumes du dessus de la tête et 
des parties postérieures du cou sont souvent bordées d’un roux de rouille très-pâle. 
Enfin le blanc domine davantage sur les parties inférieures, en sorte que les plumes 
des jambes sont quelquefois d’un blanc uniforme, et que la teinte foncée ne se 
voit sur les autres parties inférieures que sous la forme de larges taches longitudi- 
nales, en larmes ou en coeur. Les bandes foncées de la queue sont quelquefois as- 
sez étroites à cet âge. 


LES BUSES BONDRÉES. PERRES. 


1 ) LA BUSE BONDRÉE orbiraire. perres APivoRUS. — Cette espèce, qui a été ob- 
servée dans presque toutes les parties de l’Europe, à l’exception des régions arctiques, 
dont nous avons reçu un individu tué à la côte de Guinée, que Ruppell a rencontrée 
en Éo-ypte et dans l’Arabie pétrée, qui se trouve, suivant Pallas, quoique en petit 
nombre, dans toute la Sibérie, habite également le Japon, d’ou nos voyageurs ont 
apporté en Europe deux femelles adultes, qui ne se distinguent ni par leurs cou- 
leurs ou par leurs dimensions, ni par leurs formes ou leur organisation, des individus 
tués dans les différentes contrées que nous venons de nommer. Il parait par consé- 
quent que l’espèce du Japon est la même que celle de l’Europe; mais nous ignorons, 
si elle présente, dans ces contrées lointaines, soit suivant e sexe et 1 âge soit sui- 
vant les individus, des différences aussi considérables dans la distribution des teintes, 

que comme cela a lieu en Europe. 


LES OISEAUX DE PROIE NOCTURNES. 


LES HIBOUS. OTUS. 


1 1 le hibou petit-duc a demi collier. OTUS semitorques. PI. VIII, %ure d’une 
femelle adulte. — L’espèce nouvelle que nous ferons connaître dans les lignes sui- 
vantes appartient au nombre de celles qui sont intermédiaires par leur taille entre 
les hibous d’Europe connus sous les noms de petit-duc et moyen-duc, mais que I on 
a l’habitude de comprendre dans le genre des petits-ducs ou Scops, parce qu el es 
conviennent entre elles et avec le petit-duc, en ce qu’elles ont l’ouverture de 1 oreille 
étroite, comme les grands-ducs, tandis que cette ouverture est assez large dans les 
moyens-ducs et les hibous à aigrettes courtes. Les espèces cependant que Ion a com- 
prises dans ce genre, s’éloignant souvent les unes des autres d une manière assez 
sensible par d’autres caractères et par l’ensemble de leur physionomie, ce genre e 
Scops dans le sens des naturalistes modernes, ne laisse pas d etre susceptible u 
nouveau démembrement. En effet, on distingue dans ce genre artificiel trois groupes 
naturels. Le premier comprend l’Otus leucotis du Sénégal, figuré dans les plan- 
ches coloriées 16, espèce remarquable par ses doigts gros et son bec extrêmement 
fort, par son disque facial peu développé, par des aigrettes assez longues, par la 
forme lancéolée des plumes des parties inférieures, par sa deuxieme rémige aussi 
longue que les deux suivantes, par ses pennes de l’aile nullement pourvues d échan- 
crures à l’exception de la première rémige, qui offre une échancrure a a 
interne et de la deuxième rémige dont la barbe externe est pourvue dune faible 
échancrure; enfin par d’autres caractères moins saillants, tels que la texture p us 
serrée de son plumage, la distribution et les nuances diverses des teintes, etc. luette 
espèce curieuse est intermédiaire par sa taille entre les hibous moyen- uc e 
oetit-duc d’Europe. — Le deuxième groupe du soi-disant genre des petits-ducs corn- 
espZ semblables o» u„ peu inférieures par leur faille à l'espèce du pre- 
mier groupe Elles ont le disque facial plus large, leur aigrettes sont assez deve- 


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loppées; leur bec et les doigts sont de grandeur moyenne ; leurs tarses sont chez quel- 
ques-uns emplumés ainsi que les doigts, dans d’autres les plumes des doigts prennent la 
lorme de soies, et d’autres encore ont les doigts ou même une partie du tarse entière- 
ment nus; elles ont toutes la quatrième rémige plus longue que les autres, et il y a 
toujours quatre rémiges dont les barbes, tant les internes que les externes, offrent 
des échancrures bien sensibles. A ce groupe appartiennent les espèces suivantes: 
1.) O t u s asio, de l’Amérique du nord, 2.) Otus brasiliensis du Brésil, 3.) Otus 
manadensis, ou Scops manadensis, figuré dans l’Astrolabe, Oiseaux, PI. 2, fig. 2, de 
Célèbes, 4.) Otus noctula, Strix noctula. Planches coloriées 99, 5.) Otus magicus 
ou Strix magica, S. Millier, espèce découverte par nos voyageurs à Amboine et à Cé- 
lèbes, 6.) Otus mantis, espèce inédite, rapportée de Bornéo par MM. Diard et 
Millier, et 7.) l’espèce nouvelle figurée dans cet ouvrage sous le nom d’Otus semi- 
torques. — Le troisième groupe renferme le petit-duc d’Europe, Otus scops, avec 
ses variétés ou races. Cette espèce, le plus petit de tous les hibous, a les plumes 
de 1 aigrette peu développées et moin susceptibles d’être érigées que dans les autres 
espèces; son disque facial est petit; les doigts sont nus; la troisième rémige est la 
plus longue de toutes, et il n’y a que trois rémiges qui soient pourvues d’échancru- 
res sensibles, tant à la barbe externe qu’à l’interne. 

Quant aux différentes espèces du groupe auquel appartient le hibou petit-duc à 
demi-collier, on peut leur assigner les traits distinctifs suivants. 1.) Otus asio; 
ailes de six pouces à six pouces et demi; barbe externe des- deux premières rémi- 
ges dentelée; pieds couverts d’un duvet touffu, qui prend sur les doigts la forme 
de soies; échancrures des ailes fortement prononcées; teinte dominante du plumage, 
tirant tantôt sur le blanc, tantôt sur le brun-roux de rouille très-intense. Habite 
l’Amérique du Nord. 2.) Otus brasiliensis, ne parait différer du précédent que 
par sa taille un peu moins forte et par des nuances un peu diverses dans les teintes 
du plumage. Habite l’Amérique méridionale. 3.) Otus semitorques; ailes de six 
a sept pouces ; échancrures des rémiges assez prononcées ; la première rémige seule- 
ment dentelée à son bord externe; tarses couverts d’un duvet dense qui se prolonge 
aussi sur le dessus des doigts, où il est cependant plus clair-semé; teintes du plu- 
mage tirant sur le roux de rouille clair; un collier clair assez large entre le cou et 
le dos. Habite le Japon. 4.) Otus magicus, taille, distribution et nuances des 
teintes en général comme dans le précédent; point de collier sensible; la première 
rémige seulement dentelée à son bord externe ; tarses couverts d’un duvet peu touffu 
et qui ne se voit que sur le devant des trois premiers quarts de la longueur du 
tarse; les autres parties du tarse ainsi que les doigts totalement nus; échancrures 
des rémiges moins prononcées que dans les précédents. Découvert à Amboine et à 
Célèbes. 5.) Otus noctula, longueur des ailes d’environ cinq pouces et demi; 
échancrures des rémiges médiocrement prononcées ; la première rémige seulement 
dentelée a son bord extérieur; tarses couverts d’un duvet touffu qui se prolonge jus- 
que sur la base des doigts ; doigts nus ; plumage fortement varié de brun noir. H a- 
bite les îles de Java et de Sumatra. 6.) Otus mantis; caractères essentiels comme 
dans le noctula; taille moins forte, les ailes n’offrant que quatre pouces et trois 
quarts à cinq pouces en longueur. Teintes tirant sur le roux de rouille clair, mais 
offrant une distribution tout à fait particulière, en ce que les parties supérieures sont 

7 


parsemées de petites taches claires en forme de flèche, et que les taches foncées 
des parties inférieures sont très-petites et le plus souvent en forme d’un l à corps 
assez gros; le front est d’un roux jaunâtre pâle. Patrie, Pile de Bornéo. 7.) O tus 
m an ad en sis; taille et tous les principaux caractères comme dans le noctula, mais 
à doigts un peu plus courts et à aigrettes moins développées, caractères qui rap- 
prochent cette espèce en quelque sorte des véritables Scops, auxquels elle ressemble 
aussi par la distribution des teintes de son plumage. Observée dans le district de 

Manado à Célèbes. . 

Nous ferons maintenant suivre une description plus détaillée du hibou petit-duc a 
demi-collier du Japon. Longueur totale, de huit à neuf pouces; longueur des ailes, 
de six à sept pouces; queue, deux pouces et trois quarts à trois pouces et un quart; 
longueur du doigt de milieu depuis le point de sa réunion avec le doigt interne jusqu’à 
la base de l’ongle, de huit à neuf lignes; le tarse est haut d’environ un pouce et 
demi. Les ailes sont comme d’ordinaire assez longues pour atteindre, quand elles 
se trouvent pliées, à peu près l’extrémité de la queue. La cinquième rémige est presque 
aussi longue que la quatrième, et la troisième, plus courte seulement de deux lignes 
que la quatrième; la deuxième est un peu plus courte que la sixième, et la pre- 
mière égale en longueur la neuvième. Les deux premières rémiges sont à leur par- 
tie postérieure fortement courbées dans le sens de dehors en dedans. La barbe ex- 
terne de la première rémige offre le long de son bord externe, des dentelures assez 
prononcées et produites par ses petites barbes qui sont libres vers leur extrémité. On 
voit des échancrures en angle assez prononcées sur les barbes internes des quatre 
premières rémiges, et des échancrures semblables sur la deuxième jusqu’à la cinquième 
des rémiges primaires. La queue est courte et un peu arrondie à l’extrémité. Le 
tarse est couvert de tous côtés d’un duvet assez épais, qui se prolonge aussi sur le 
dessus des doigts jusque vers leur dernière phalange ; les plumes cependant qui 
composent le duvet des doigts, sont souvent assez clair-semées et sujettes à tomber 
facilement. Les écailles dont les doigts se trouvent revêtus sont un peu granuleu- 
ses, et on voit sur le dessus de l’extrémité de chaque doigt, trois plaques plus lar- 
ges" que longues. Le doigt interne est plus court d’une ligne que le doigt du milieu 
et le pouce est plus court mais plus vigoureux que le doigt externe. Les doigts res- 
semblent du reste, par leur force et leur proportions relatives, à ceux de j Otus asio, 
et les ongles ne présentent non plus aucune différence marquée ni par leur force ni par 
leur conformation; ils sont de couleur jaunâtre, tirant plus ou moins fortement sur 
le brun couleur de corne. Le bec offre la même forme que celui de 1 Otus asio, 
il est cependant un peu plus vigoureux, moins comprimé et d’un brun foncé, mais non 
pas d’un jaunâtre clair en dessus et à l’extrémité comme dans l’Asio. Les narines 
sont comme d’ordinaire orbiculaires et assez rapprochées du sommet du bec. Le 
disque facial est passablement large, et les aigrettes sont aussi développées que dans 
pAsio. L’orifice externe des oreilles est, dans les individus montés, en forme d ovale, 
dont le diamètre perpendiculaire est environ de deux lignes et demie à trois lignes. 
La structure et la disposition du plumage ne présente rien de particulier. La teinte 
dominante de ce plumage est un roux de rouille pâle et bigarré de brun-noira- 
tre , teinte qui se présente soit sous a forme de taches longitudinales passablement pro- 
noncées, soit sous celle de nombreuses raies transversales ondulées, le plus souvent 


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très-fines et serrées, mais disposées de manière qu’elles laissent souvent entre elles 
des espaces en forme de bandes transversales claires. Ces bandes sont plus sensibles 
sur les parties postérieures du corps que sur les parties antérieures ; on en compte 
environ huit sur les pennes de la queue et autant sur les grandes rémiges, où elles 
sont cependant beaucoup plus apparentes que sur les autres parties, parce qu’elles n’y 
sont que rarement bigarrées d’une teinte foncée. La teinte du fond des barbes externes 
des scapulaires extérieures est assez claire. On remarque, sur le dessus de l’oiseau, 
entre le cou et le dos, un collier clair assez large, qui se prolonge sur les côtés du 
cou pour se réunir aux plumes écailleuses encadrant le disque facial. Ces plumes 
écailleuses sont marquées de taches noirâtres assez prononcées. Les plumes du disque 
facial au contraire sont ondulées de fines raies brunes, leur teinte du fond est sale et 
elle tire plus ou moins sur le brun grisâtre. Les plumes des côtés du sommet de la tète 
et les barbes internes des grandes plumes des aigrettes tirant plus ou moins sur le 
blanchâtre, cette teinte forme de chaque côté de la tète une raie assez sensible, 
qui se prolonge depuis la base du bec, au dessus des yeux, jusque sur les aigrettes 
dont elle occupe le bord antérieur jusqu’à leur extrémité. Les plumes des tarses 
sont d un blanc grisâtre tirant plus ou moins sur le brun jaunâtre, et ornées de pe- 
tites taches brunes, qui se perdent plus ou moins complètement vers les parties 
inférieures du tarse. Les rémiges sont plus pâles sur leur partie inférieure et elles 
y tirent sur le grisâtre. Les grandes couvertures inférieures des ailes sont d’un gris- 
brun foncé; les autres sont blanchâtres vers le dedans de l’aile, et d’nn brun jau- 
nâtre bigarré de brun foncé vers le bord de l’aile. 

Les six individus que nous avons examinés de cette espèce, tant mâles que fe- 
melles, se ressemblent parfaitement sous le rapport de la disposition de leurs teintes; 
les nuances des teintes mêmes, quoique tantôt un peu plus pâles, tantôt un peu 
plus foncées, ne présentent aucune différence sensible. 

2.) le hibou petit-duc du japon. — oTus scops japonicus. PI. 9. — Ce hibou est 
tellement voisin du petit-duc d’Europe, qu’il n’en paraît former qu’une variété lo- 
cale. Il suffira par conséquent, pour se faire une idée complète de cet oiseau, d’en 
indiquer les traits distinctifs et de le comparer aux différentes races ou variétés ob- 
servées jusqu a présent dans l’espèce dont nous parlons. La première de ces races 
est celle qui habite l’Europe. Ses ailes sont longues d’environ six pouces; elle a les 
tarses emplumés jusqu’à la base de la deuxième phalange du doigt du milieu. La 
deuxième rémige est plus longue que la quatrième, et la première rémige est le plus 
souvent aussi longue que la cinquième. Dans les teintes claires du plumage, c’est le 
blanchâtre et le roux de rouille pâle qui dominent. — L’Afrique produit une autre 
variété qui a été décrite par Swainson, Birds of Western Africa, I, p. 127, sous le 
nom de Scops senegalensis (1). Cette variété qui habite aussi le Cap et que nous 
désignerons sous 1 épithète d’africana, présente les marques distinctives suivantes : 
faille un peu moins forte que dans la race européenne; ailes longues d’environ cinq 


(I) Nous avons constaté dans notre Revue critique, p. 39, que nous n’avons pu retrouver sur nos individus 
d Afrique les caractères de cette variété tels qu’ils ont été indiqués par Swainson. C’est une erreur qui tient à 
une confusion apportée dans les étiquettes des différents individus de notre collection. 


28 


pouces- tarses emplumés comme dans la race d’Europe; deuxieme rém.ge, égala, 
Tneu prés en longueur la cinquième; première rém.ge, guère plus longue que la 
LiSme teintes 'plus sombres et tirant nullement sur le roux. - L. troisième 
h I ,, uuellc nous ayons donné l'épithète de .japonica, se distingue au 

mémier ‘abord des deux autres par des tarses emplumés seulement jusqu’à la base 

Er-sef r!T Li tr: ~>=ï 

■“ :rx: rs ;^rrx f 

parfaitlent semblable à la race d’Europe, tant par son organisation que par les 
proportions de ses parties. 

LES CHOUETTES. STRIX. 

1 \ LA CHOUETTE HIRSUTE RU JAPON. STRIX HIRSUTA JAPONICA. La Chouette désignée 

ta uetitèssè dé l’orifice des oreilles, mais aussi par l’ensemble de s. physionomie; 
eUe offre enfin caractère tout à fait particulier, savoir, que ses doigts son armé 

de longues soies clair-semées ; et J7été'dé“I "'figurée' dans Tes Plan- 

*“ l0,ichcl ;." ^ '.l'onT-s un individu recueilli à Cejlon par Leschenault. Nous 

l» e po C slédons anssi’ un' individu tué au ^ ““TkoLTatTentol 

ms ~ J X ites 1,ir r - „r 

‘Mi" 

rentes m q mo indre différence dans l’organisation ou dans 

qui ne se distinguent cependant que par les caractères suivan . ■) > troisième 

; wi* “i r^iSsStSSsîa 

T n description suivante se rapporte a 1 une et 1 autr u , 

nons* dfindiquer. Longueur totalT de dix pouces e, demi « 

r^rrr sxvzz £ 

Le"bec es, court mais vigoureux e, fortement ^ 

jaune vers l’extrémité et sur le dessus. La mandibnle jnlé ^ ^ 

une légère échancrure. Les narines, en forme i i ° A T es tarses sont 

ment lisposé, s’ouvrent vers le liant sur le h* ' ^ JL 

peu élevés et couverts de tous cotés jusque vei e » 


29 


mes, molles sur le devant du tarse, plus courtes, plus clair-semées et entremêlées 
de plumes en soies sur la face postérieure du tarse. Les doigts sont assez dévelop- 
pés, mais non pas très-vigoureux; ils sont couverts en dessus d’une peau lisse, de la- 
quelle sortent des soies longues et extrêmement raides, mais minces, clair-semées, 
et plus prononcées sur le pouce, sur le bord externe du doigt externe et sur le bord 
interne du doigt interne, que sur les autres parties des doigts; on voit, en dessus 
de chacun des doigts, vers leur extrémité, trois plaques; la face inférieure des doigts 
est garnie de tubercules et d’une peau très-rude. Le pouce se trouve articulé presque 
sur le même plan que les autres doigts ; il est de moitié plus court que le doigt du 
milieu. Le doigt interne, de la même longueur que l’externe, est plus court d’en- 
viron deux lignes et demie que le doigt du milieu. Les ongles sont de grandeur 
moyenne, peu vigoureux, mais assez crochus et pointus, excavés en dessous, d’un 
jaunâtre couleur de corne, qui passe au brun noirâtre vers l’extrémité des ongles; 
celui du milieu a comme d’ordinaire son bord interne évasé. Les quatre premières 
rémiges sont pourvues à leur barbe interne, d’une échancrure très-sensible, et on 
observe de semblables échancrures sur les barbes externes de la deuxième jusqu’à la 
cinquième des rémiges primaires; l’échancrure de la cinquième rémige est cependant 
beaucoup moins sensible dans la race du Japon que dans celle qui habite le Bengale 
et Bornéo. On voit des dentelures sur les bords externes des quatre premières rémi- 
ges, mais ces dentelures sont peu profondes et plus sensibles sur la première rémige 
que sur les suivantes. La queue, tant soit peu échancrée au milieu, est un peu ar- 
rondie vers les côtés, vu que la paire extérieure des pennes est un peu plus courte 
que la deuxième paire, et que les paires suivantes diminuent de rechef en longueur. 
Il n’existe point, à proprement parler, de disque facial complet et la région de 
l’oreille n’occupe guère un espace plus large que dans la plupart des autres oiseaux; 
les yeux cependant sont dirigés en avant comme dans les autres oiseaux de proie 
nocturnes, et la région du frein est recouverte de plumes effilées qui, disposées 
en rayons, recouvrent vers le haut toute la cire et la base du bec, tandis qu’el- 
les se réunissent vers le derrière aux plumes de la région des oreilles. Les yeux 
de cette espèce sont assez volumineux par rapport à la petitesse de sa tête et sa 
taille en général. L’orifice externe de l’oreille n’offre qu’une ligne et demie de dia- 
mètre. Les teintes du plumage de cette chouette ne paraissent pas présenter de diffé- 
rences suivant l’âge ou le sexe ou même suivant les localités qu’elle habite. La 
teinte dominante est un brun passablement foncé, offrant quelquefois un lustre d’un 
roux jaunâtre, tirant le plus souvent au grisâtre sur la tète, et passant au brun- 
rouge sur le dessous du corps. La gorge et les couvertures inférieures de la queue 
sont blanchâtres; et cette teinte forme aussi, à proprement parler, la couleur du fond 
des autres parties inférieures de l’oiseau, mais elle y est en grande partie, et 
notamment sur le devant du cou et le jabot, recouverte par la teinte foncée qui y 
forme des taches très-larges , ovales ou en forme de cœur ou de larmes. Les rémiges 
sont ornées de bandes transversales d’une teinte à peine plus claire que celle du 
fond, mais ces bandes passent au blanc sur les barbes internes des rémiges posté- 
rieures du second ordre et sur les scapulaires; elles ne sont cependant guère visibles 
que lorsque le plumage a été dérangé. On observe par fois aussi quelques taches 
plus claires que la teinte du fond sur les barbes externes de la troisième, la cin- 

8 


quième ou sixième des rémiges primaires. La queue, plus claire a l’extrémité que 
sur les autres parties, est ornée en dessus de cinq bandes foncées, La face infé- 
rieure des ailes offre une teinte brunâtre, variée de blanc jaunâtre sur les couvertu- 
res inférieures. 

2.) LA chouette macroure nu JAPON, strix RUFESCENS. PL X , figure du mâle, ré- 
duite à la moitié de la grandeur naturelle. — Les voyageurs hollandais qui ont ex- 
ploré le Japon ont rapporté de ce pays une chouette parfaitement semblable par 
son organisation à la chouette macroure d’Europe, Strix ur al en si s, Pallas, mais 
qui s’en distingue constamment par sa taille moins forte, ainsi que par ses teintes 
tirant fortement sur le brun-roux couleur de rouille. 

Cette chouette offre les dimensions suivantes. Longueur totale, d’environ dix-huit 
pouces. Ailes du mâle, de onze pouces et demi; de la femelle, de douze pouces et 
un quart. Queue de huit pouces à huit pouces et demi. Doigt du milieu, sans 
l’ongle, mesuré depuis le point de réunion avec le doigt interne, à peu pies un 
pouce. Le bec de cette chouette offre absolument la même forme que celui de la 
chouette macroure d’Europe, et il est également jaunâtre de couleur Les narines, 
en forme d’ovale très-alongé et obliquement disposé, s’ouvrent vers le haut sur le 
bord antérieur de la cire. Les yeux ne sont pas très-volumineux pour la taille de 
l’animal. L’ouverture externe des oreilles forme, dans les individus empailles, une 

fente d’environ dix lignes de longueur. Les tarses sont couverts de tons co- 

tés de plumes très-serrées, qui s’avancent aussi sur les dessus des doigts recouvrant 
même en grande partie les trois plaques dont l’extrémité des trois doigts se trouve 
pourvue. Le doigt interne est plus court de deux lignes que celui du milieu, et 1 ex- 
térieur est de deux lignes plus court que l’interne; le pouce enfin est encore plus 

court que l’externe. La plante des pieds est garnie d’aspérités très-fines et les 

doigts offrent à leur extrémité, en bas, un tubercule très-développé. Les ongles sont 
assez longs, mais grêles et ils offrent une courbure assez douce; leur face inférieure 
excavée est très-étroite; l’ongle du doigt du milieu a comme d’ordmaire son bord 
intérieur évasé; ils sont, en général, d’un brun couleur de corne plus on moins 
foncé et passant au jaunâtre vers la base des ongles. Les ailes ne paraissent recou- 
vrir lorsqu’elles sont pliées, que la moitié antérieure de la queue. La cinquième 
rémige est ordinairement la plus longue de toutes, quoiqu’elle ne dépassé que c 
très peu l’extrémité de la quatrième; la sixième, qui est un peu plus longue que la 
troisième, est plus courte d’environ cinq lignes que la cinquième; la deuxième est 
un peu plus courte que la septième, et la première n’atteint que peu au delà de 
l’extrémité de la première des rémiges secondaires. Les cinq premières rémiges ont 
leur bord extérieur dentelé; mais ces dentelures, assez profondes sur la première 
rémige, le sont moins sur la deuxième, et peu sensibles sur les trois suivantes. On 
remarque en outre, sur les bords extérieurs de la deuxième jusqu’à la cinquième des 
rémiges primaires, des échancrures assez sensibles; et les quatres premières rémiges 
ont aussi leur bord interne fortement échancré. La queue est assez longue et cta- 
o-ée absolument de la même manière que dans la chouette macroure de 1 Europe; 
c’est à dire, que les pennes externes sont plus courtes de plus de deux pouces que 
les internes, et que la distance comprise entre les extrémités de ces pennes est 


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beaucoup moins considérable dans les pennes externes que dans celles du milieu. 
La texture et la disposition du plumage est absolument la même que dans la chou- 
ette macroure de l’Europe. Il en est de même de la disposition des teintes du plu- 
mage en général, laquelle offre cependant les modifications suivantes. Les teintes 
en général, notamment celles des parties supérieures, tirent fortement sur le brun- 
roux couleur de rouille sale, les taches foncées du dessus de la tête et des parties 
postérieures du cou sont plus larges, il en est de même de celles qui ornent les 
parties inférieures de l’oiseau et qui sont souvent entrecoupées par de fines raies 
ondées d un brun pale; le haut de l’aile, offrant peu de taches, est souvent d’un 
brun uniforme; les plumes des jambes sont variées de taches brunes; la queue n’est 
pas ornée d une bande blanchâtre a l’extrémité , et les bandes de la queue sont 
un peu plus étroites et presque toujours assez irrégulières, et incomplètes sur la 
paire mitoyenne des pennes. 

Des quatre males que nous avons examinés de cette chouette, trois sont absolu- 
ment semblables a celui dont nous avons donné la figure; le quatrième offre des 
teintes un peu plus foncées. La seule femelle au contraire dont nous possédons la 
dépouille, est remarquable par ses teintes très-foncées. Les plumes du disque fa- 
cial tirent sur le brun noirâtre , celles des pieds sont également d’un brun très-fon- 
cé; les couvertures inférieures de la queue sont brunes et pourvues sur le bord de 
leurs barbes, de taches blanches beaucoup plus petites que d’ordinaire. La teinte 
claire des parties inférieures est un brun roux jaunâtre sale; les parties supérieures 
enfin tirent plus fortement sur le roux que d’ordinaire, et les taches claires dont el- 
les sont ornées sont le plus souvent très-étroites et peu apparentes; il en est de 
même des bandes de la queue , dont on ne voit guère que les traces sur les pennes 
mitoyennes. 

LES PERCHEURS. 

LES CHÉLIDONS. 

LES HIRONDELLES. HIRUNDO. 

1.) l’hirondelle de cheminée commune, hirunde rustica. Les hirondelles de chemi- 
née communes observées par nos voyageurs au Japon et à File de Java sont parfai- 
tement identiques et tellement semblables à celles qui habitent l’Europe, que nous 
n avons pu trouver des caractères suffisants, pour les considérer comme appartenant 
à une race diverse ou à une simple variété locale. Ces oiseaux offrent absolument la 
même taille, les mêmes dimensions relatives de leurs parties, les mêmes formes et la 
même distribution des teintes; plusieurs individus, tant de ceux tués au Japon que 
de ceux pris a Java, ne présentent même pas la plus légère différence avec ceux 
de 1 Europe; d’autres au contraire s’en éloignent par certaines marques que nous 
n’avons pas encore observées parmi les individus de l’Europe; ces marques cepen- 
dant sont peu sensibles, et se bornent à la forme du bec, qui est tant soit peu plus 


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long et plus pointu; au brun-marron du front et de la gorge, lequel offre quelquefois 
un peu plus d’étendue; enfin, à la bande foncée du devant du cou, qui est souvent 
moins prononcée, plus étroite, et nuancée de brun-roux. 

Considérant les hirondelles de cheminée communes du Japon et de Java comme 
identiques avec celles d’Europe, on voit que le cadre géographique fréquenté par 
cette espèce est beaucoup plus étendu qu’on ne l’a supposé jusqu à présent. En effet, 
cette espèce habite toutes les parties de l’Europe, si on en excepte les régions froi- 
des, et elle se rend, à l’approche de la saison froide, dans fes parties septentriona- 
les de l’Afrique, pour y passer l’hiver. Elle se trouve, suivant Pallas, dans toute la 
Russie et la Sibérie occidentale; mais, remplacée dans la Sibérie orientale par une 
race différente, elle ne reparaît de rechef que sur les îles de l’empire japonais et 
sur celles de la Sonde. 

Nous n’avons pas vu en nature la variété de l’hirondelle commune, qui habite la 
Sibérie orientale, depuis le lac Baical jusqu’au Kamtschatka; mais cette variété, 
décrite par Pallas, Zoogr., I, p. 530 et 531, ne paraît pas différer d’une certaine 
variété de notre hirondelle de cheminée, observée en Macédoine, en Egypte et en 
Abyssinie, variété connue sous les noms d’Hirundo cahirica, Savignyï, Riocourn, 
Boissonneautii, que nous avons indiquée, dans notre Revue critique, p. XVII!, et 
41, sous le nom de Hirundo rustica orient ali s, et qui ne paraît se distinguer 
de l’hirondelle de cheminée commune que parce qu’elle a les parties inférieures, à 
partir de la poitrine, au lieu de blanchâtre, d’un brun-roux couleur de rouille pâ- 
le, et que les taches blanches de la queue tirent également sur le brun-roux. 

L’hîrondelle commune qui niche dans la Nouvelle Hollande et en Tasmanie, diflere 
sous plusieurs rapports de l’espèce commune. Elle est d’un taille moins forte, ses ailes 
n’offrant que trois pouces et dix lignes en longueur ; le brun-roux s’étend sur le sommet 
de la tète jusque derrière l’œil; la bande noire du devant du cou manque totale- 
ment; mais' la queue avec ses taches et les autres parties sont absolument comme 
dans l’espèce commune. Cette espèce a été dernièrement figurée dans le grand ouvra- 
ge que publie Mr. Gould sur les oiseaux de l’Australie, sous le nom d’ Hirundo 
neoxena, Gould; c’est aussi, suivant Gould, l’ Hirundo javanica de Vigors et Horsf., 
Linn Trans XV, p. 191, et le New Holland Swallow de Griffith, traduction de Cu- 
vier, Règne animal. Oiseaux, Vol. VII, p. 96, Hirundo pacifica, ibidem, plan- 
che sans numéro. . . 

Nous ferons encore mention, afin de compléter l’énumération des especes voisines 
de l’hirondelle de cheminée par la distribution de leurs teintes, de la petite espece 
observée dans les îles de la Sonde et figurée, dans les planches coloriées, 83, 2, 
sous les noms d’Hirondelle orientale ou Hirundo javanica. Cette espèce diffère 
beaucoup de toutes celles dont nous venons de parler. D’une taille beaucoup moins 
forte, ses ailes n’offrent en longueur que trois pouces et un quart. L’éehancrure de 
la queue ne présente que quatre à cinq lignes de profondeur et les taches dont cette 
partie est ornée, sont petites et en forme d’ovale disposé transversalement. Son bec 
est aussi fort et même un peu plus long que dans l’espèce commune. Le roux du 
front s’étend jusqu’au dessus des yeux, et le roux de la gorge se prolonge jusqu’à a 
poitrine, qui n’est pas ornée de bande noire. Toutes les parties inférieures, a partir 
de la poitrine, sont d’un brun grisâtre varié de blanchâtre, et cette teinte loncée 


passe même au vert noirâtre à reflets métalliques Sur les dernières des couvertures 
inférieures de la queue, qui sont en outre ornées d'un limbe blanc assez large. 
Toutes les autres parties sont comme dans l’espèce commune. 

2.) l’hirondelle alpestre nu japon, hirundo alpestres japonica. PI. 11, figure d’un 
individu adulte. L’hirondelle que nous avons désignée sous ce nom forme avec 
plusieurs autres une petite subdivision dans le groupe des hirondelles de cheminée, 
auxquelles elles sont du reste parfaitement semblables, par rapport à leur organisa- 
tion, leur physionomie et la forme de leur queue; mais dont elles se distinguent 
constamment par la partie postérieure du dos et les parties antérieures des couver- 
tures supérieures de la queue , qui sont teintes de hrun .roux , par leurs parties in- 
férieures le plus souvent rayées longitudinalement de noir , par le manque d’une 
écharpe foncée à la partie antérieure du cou, par la présence d’un demi col- 
lier roux à la partie postérieure du cou et par l’ongle du pouce plus vigoureux. 
Les espèces qui composent cette petite subdivision offrent beaucoup d’analogie en- 
tre elles, et plusieurs sont mêmes si voisines qu’elles paraissent former de simples 
variétés locales, représentant l’une et l’autre dans différentes parties du globe. 11 est 
par conséquent nécessaire, avant de décrire l’espèce qui habite le Japon, d’indiquer 
succinctement les principaux caractères , qui servent à distinguer entre eux les 
oiseaux du groupe dont nous venons de parler. 

L’espèce la plus grande de ce groupe vient du Sénégal, c’est l’Hirundo sene- 
galensis de Brisson, Ornith., Il, p. 496, PI. 45, fig. 1, et PI. enl. 310. Elle est 
presque d’un tiers plus grande que l’hirondelle de cheminée commune; ses ailes sont 
longues de cinq pouces et trois quarts; les pennes latérales de la queue offrent trois 
pouces et dix lignes; l’échancrure de la queue est profonde de deux pouces et une 
ligne. Le demi-collier, le croupion et toutes les parties inférieures de cet oiseau 
sont d’un brun-roux, passant au blanc-jaunâtre sur les couvertures inférieures des 
ailes et le devant du cou; toutes les autres parties sont d’un noir à reflets d’un 
bleu d’acier sur les ailes et la queue. Les pieds sont assez robustes et c’est 
particulièrement le pouce avec son ongle qui est très-vigoureux. — L’île de Java 
produit une espèce qui offre les traits distinctifs suivants. Ailes, cinq pouces de 
long. Queue, deux pouces et demi; échancrure de la queue, d’à peu près deux pou- 
ces; longueur de l’ongle du pouce, de deux lignes et demie. Bec un peu plus large 
et beaucoup plus fort que dans l’hirondelle de cheminée commune. Le roux du col- 
lier et de la région des oreilles peu sensible. Croupion, à fines raies longitudinales 
noires. Couvertures inférieures de la queue, noirâtres, mais blanchâtres à leur moi- 
tié basale. Les autres parties inférieures d’un blanchâtre orné de raies longitudinales 
noires assez prononcées. Queue, sans taches blanches. Cette espèce porte au Musée 
des Pays-Bas, le nom d’Hirundo striolata, Temminck. — L’espèce du Cap, ap- 
pelée par Buffon, PI. enl. 723 , 2, hirondelle à tète rousse; par Le Vaillant, Oiseaux 
d’Afrique, Vol. V, PI. 245, 1, hirondelle rousseline, et par Gmelin, Syst. nat. 1, p. 
1019, n°. 19, Hirundo capensis, est à peu près de la même taille que l’espèce 
de Java; son bec est beaucoup plus robuste et par devant plus large que celui de 
l’hirondelle de cheminée commune ; elle a les pennes de la queue , à l’exception des 
deux paires mitoyennes, ornées, chacune au milieu, d’une large tache blanche; les 

9 


34 


couvertures inférieures de lu queue ue sont pus noires u leur moitié terminule , le 
blanc des purties inférieures tire un peu sur le brun jaunâtre, et les ruies foncées 
de ces purties sont beuucoup moins prononcées que dans l’hirondelle striolée ; enfin le 
roux de lu nuque s’étend sur toutes les purties supérieures de lu tête, où cette teinte 
n’occupe cependent que les bords des plumes, qui sont au centre d un noirâtre 
pâle. — Un des élèves du Muséum, Mr. Pel, vient de découvrir, à la côte de Gui- 
née, une espèce nouvelle de cette division, espèce que nous désignerons sous le 
nom d’Hirondo pue 11 a. D’une taille beaucoup moins forte que l’espèce du Cap, 
elle offre en même temps des formes plus délicates. Ses ailes portent en longueur 
trois pouces et trois quarts; la queue offre trois pouces et un quart, et son échan- 
crure est profonde d’un pouce et de trois quarts. Elle a le bec plus court et moins 
large que l’hirondelle de cheminée commune. Le dessus de la tête, la région des 
oreilles, les parties postérieures du cou et le croupion sont d’un roux-brun assez vif; 
la queue est ornée au milieu d’une bande blanche, qui n’occupe cependant que les 
trois paires de pennes extérieures, les trois paires intérieures étant d’un noir uni- 
forme. Quant aux couvertures inférieures de la queue , on ne voit de noir qu’à l’ex- 
trémité des dernières de ces plumes. Les autres parties inférieures de l oiseau sont 
d’un blanchâtre entrecoupé par des raies longitudinales noirâtres assez larges et tirant 
au roux-brun sur les flancs. — On peut désigner l’espèce, découverte en Sicile par 
Mr. Cantraine, et qui a été également observée dans le midi de la France, sous le 
nom d’Hirundo rufula, voir Temminck, Manuel III, p- 298 et Schlegel, Revue 
critique, p. XVIII et 41. Elle est de la taille de l’espèce du Cap; mais son bec 
est plus petit et plus faible, le dessus de la tête est d’un bleu noir uniforme, la 
queue n’offre pas de bande blanche, la moitié postérieure des couvertures inférieures 
de la queue est noirâtre, la teinte du fond du dessous de l’oiseau offre une jolie 
nuance de roux jaunâtre et les raies dont ces parties sont ornées, sont tres-fines et 
par conséquent peu apparentes. — Pallas, Voyage, II, app., p. 709, n". 9, et Zoo- 
graphia, I, p. 534, avec figure, a décrit et représenté, sous le nom d’Hirundo 
alpestris, une hirondelle des Alpes de l’Altaï et de la üaourie, espèce connue 
également sous le nom d’Hirundo daourica, Gmelin, Syst. nat., I, p. 1024, n n . 12, 
et qui paraît offrir la plus grande analogie avec celle qui habite la Méditerranée. 
Pallas cependant ayant constaté que le bec de son hirondelle alpestre est un peiï 
plus large que dans l’hirondelle de cheminée commune, et que la penne externe des 
pennes de la queue est ordinairement marquée à sa barbe interne d une tache 
blanche oblongue, nous hésitons à regarder cet oiseau comme absolument identique 
avec l’hirondelle rousse de l’Europe. — Nos voyageurs ont découvert au Japon une 
hirondelle qui, quoique extrêmement voisine des deux précédentes, n’en offre pas 
moins quelques particularités propres à ce qu’il parait à cette race. Le bec est à 
peu près comme dans l’espèce d’Europe, et elle a également la queue d’un noir 
uniforme; mais son collier roux est très-peu sensible, quoique cette teinte occupe 
toute la région des oreilles, et les raies des parties inférieures sont presque aussi 
prononcées que dans l’espèce de Java; cette dernière cependant se distingue facile- 
ment de celle du Japon par sa taille un peu plus forte, par son bec beaucoup plus 
vigoureux, par le blanc pur des parties inférieures et par le roux de la région des 
oreilles très-peu sensibles. — A la suite de ces espèces viennent se ranger plusieurs 


hirondelles de petite taille de la Nouvelle Hollande, qui, tout en offrant une distri- 
bution des teintes absolument semblable à celle des espèces dont nous venons de 
parler, s’en distinguent cependant d’une manière constante par les pennes latérales 
de la queue beaucoup moins prolongées, de sorte que l’échancrure de la queue n’of- 
fre que quatre à six lignes de profondeur. Ces oiseaux ont été récemment figurés 
dans le grand ouvrage iconographique que Mr. Gould publie sur les oiseaux de l’Au- 
stralie. L’une de ces espèces, l’Hirundo ariel ou Collocalia ariel, Gould, 1. c., 
planche sans numéro, a les ailes longues d’environ trois pouces et demi; le dessus 
de la tête et la nuque sont d’un brun-roux, le croupion et les parties inférieures de 
l’oiseau d’un blanchâtre tirant au brun-roux; la gorge est d’un blanchâtre orné de 
fines raies foncées. Cette espèce construit un nid absolument semblable à celui de 
l’hirondelle alpestre, ainsi qu’on peut le voir en comparant les figures données par Pal- 
las et Gould. — Une autre de ces espèces à queue courte est l’Hirundo pyrrlio- 
nota de Latham, Mscpt., décrit par Yigors et Horsfield, Linn. Trans. XY, p. 190, 
et par Gould, dans ses Oiseaux de l’Australie, ouvrage qui contient des figures de 
cette espece désignée par Gould sous le nom de Collocalea arborea. La queue de 
cette espece ressemble par sa lorme et son étendue , à celle de l’ariel ; le front est 
d’un brun-roux couleur de rouille; les plumes du croupion et de toutes les parties 
inferieures sont d un blanchâtre tirant un peu sur le brun-roux, et finement rayées 
de noirâtre le long de leur tige; toutes les autres parties sont d’un noir profond. 
Les ailes ont trois pouces et sept lignes de long. Habite la Nouvelle Hollande. — 
La Tasmanie produit une race assez différente que Mr. Gould prend pour une sim- 
ple variété de l’espèce dont nous venons de parler, mais dont elle se distingue par 
une taille plus forte, ses ailes offrant quatre pouces en longueur, et parce que les 
plumes du menton seulement sont ornées de raies foncées. On peut désigner cette hi- 
rondelle sous le nom d’Hirundo pyrrhonota australis. 

Nous passerons maintenant à une description détaillée de l’Hirondelle alpestre du 
Japon. 

Longueur totale, d’environ six pouces et demi. Longueur des ailes, de quatre pou- 
ces et quatre lignes. Longueur des pennes externes de la queue, de trois pouces 
et demi; des pennes mitoyennes, d’un pouce et sept lignes. Longueur du bec, me- 
suré depuis le front, de trois lignes; largeur du bec près du front, de trois lignes; 
hauteur du bec, dune ligne et demie. Hauteur du tarse, de six lignes et demie. 
Longueur du doigt du milieu, de cinq lignes et un quart; de l’ongle de ce doigt, 
de deux lignes. Longueur du pouce, d’à peu près trois lignes; de l’ongle de ce 
doigt, de trois lignes. 

Le bec est de couleur noirâtre, court, tres-déprimé , près du front aussi large que 
long et par conséquent assez conique, à mandibule supérieure un peu carénée en 
dessus, légèrement courbée vers le devant, et finissant en une pointe très-courte, 
petite et pourvue de chaque coté de sa base d’une faible échancrure trqs-peu sen- 
sible. Les orifices des narines sont en forme de fente longitudinale passablement 
spacieuse. Les plumes en soies qui garnissent le menton et la mandibule supérieures 
depuis le front jusqu’à l’angle de la bouche sont nombreuses, mais assez courtes 
et peu raides. Le tour des yeux est garni de petites plumes serrées. Les ailes, tant 
soit peu en faux, sont très-longues, forme due particulièrement à l’allongement con- 


sidérable des rémiges primaires. La première rémige est, eomme d’ordinaire, la 
plus longue de toutes, mais elle ne dépasse la deuxième que d'environ une ligne; 
les rémiges suivantes diminuent assez régulièrement en longueur, la distance com- 
prise entre les extrémités de ces rémiges étant environ de trois à quatres lignes. 
On ne remarque pas d’échancrures sensibles aux barbes des rémiges. Les cinq à six 
premières rémiges du second ordre sont larges à l’extrémité qui est arrondie et 
pourvue d’une échancrure également arrondie; la plus longue des rémiges postérieu- 
res est de quatre lignes plus longue que les antérieures, mais son extrémité est 
distante de plus de deux pouces de l’extrémité de la première rémige. La queue, 
composée de douze pennes, est très-longue et profondément fourchue. Les pennes 
extérieures sont presque de deux pouces plus longues que les mitoyennes et de plus 
d’un pouce plus longues que celles de la deuxième paire. La paire extérieure des 
pennes est très-déliée à son tiers postérieur, la deuxième paire est fortement coni- 
que à l’extrémité, mais la forme des autres n’offre rien de particulier. Les pieds 
sont, ainsi que les ongles, d’un brun peu foncé couleur de corne. Les tarses sont 
courts, comprimés, emplumés au quart supérieur de leur longueur, et revêtus par 
devant de six plaques, dont les inférieures sont très-basses. Les doigts interne et 
externe sont d’égale longueur avec le pouce, qui est plus vigoureux que les autres 
doigts. L’ongle du pouce est du double plus grand que l’ongle du doigt du milieu, 
et les ongles des doigts externes sont plus petits que celui du doigt du milieu, mais 
un peu plus fortement crochus que les ongles des autres doigts, qui ne sont que 
faiblement courbés, notamment celui du doigt du milieu, lous ces ongles sont com- 
primés, pointus, un peu excavés à leur face inférieure, et l’ongle du doigt du mi- 
lieu a son bord interne évasé et tranchant. Les yeux de cet oiseau sont de grandeur 
moyenne, et le plumage en général n’offre rien de particulier. 

Quant aux teintes de cette espèce, elles offrent la distribution suivante. Les par- 
ties inférieures de l’oiseau ainsi que les couvertures inférieures de l’aile sont d’un 
blanchâtre sale, mélangé de roux couleur de rouille, particulièrement sur les flancs; 
mais chaque plume de ces parties est ornée au milieu d’une raie noirâtre longitu- 
dinale: ces raies, larges environ d’un tiers ou d’un quart de ligne, sur la goige, 
la poitrine et les petites couvertures inférieures de l’aile, deviennent plus étroites 
vers les parties postérieures de l’oiseau, et notamment sur les grandes et moyennes 
couvertures inférieures de l’aile, où elles sont si fines qu’elles n’occupent que la tige 
des plumes; les petites couvertures de l’aile sont en outre bordées de noir, les mo- 
yennes couvertures inférieures de la queue sont noires à leur moitié postérieure, tan- 
dis que les grandes de ces couvertures sont d’un noir uniforme. La région des oreil- 
les offre une distribution des teintes semblable à celle des parties inférieures de 
l’oiseau; mais la teinte du fond y est plus foncée qu’à la gorge. Les plumes de la 
partie postérieure du dos et du croupion sont d’un brun roux couleur de rouille as- 
sez vif, et pourvues chacune d’une raie noire qui s’étend le long de la tige de la 
plume; les quatre dernières plumes du croupion sont cependant d’un noir bleuâtre, 
et on voit aussi du noir à la pointe de quelques-unes des plumes du croupion qui 
précèdent les plumes noires dont nous venons de parler. Le noir se dessine sur la 
région des freins en forme d’une tache triangulaire. On voit au dessus de lœil une 
raie d’un brun-roux couleur de rouille; elle naît près des narines, et se prolonge 


37 


jusque sur la nuque; les plumes des parties postérieures du cou sont ornées au 
centre de taches de cette même teinte brune. Toutes les autres parties du plumage 
de cet oiseau sont d un noir pale et à reflets verdâtres plus ou moins prononcés sur 
les ailes et la queue, très-foncé et à reflets d’un bleu d’acier sur la tête, le dos et 
les petites couvertures des ailes. 

Nous n’avons reçu de cette espèce que deux individus, parfaitement semblables 
l’un à l’autre, mais dont nous ignorons le sexe. 

LES ENGOULEVENTS. CAPKIMULGUS. 

1.) l’engoulevent jotaka. caprimulgus jotaka. PI. XII, figure du mâle; pl. XIII, 
figure de la femelle. L’espèce inédite que nous faisons connaître sous le nom 
qu elle porte au Japon, appartient au groupe des Engoulevents proprement dits. Elle 
a les soies aux cotés du bec aussi fortement développées que les deux espèces d’Eu- 
rope , mais ses ailes étant plus longues et les tarses emplumés par devant à une 
distance plus considérable, c’est par ces caractères que cet engoulevent du Japon 
se rapproche de certaines espèces de la Nouvelle Hollande, savoir du Caprimulgus 
guttatus et albogularis , Yigors et Horsfield, Linn. Trans., vol. XY, p. 192 et 194, 
espèce que Mr. Gould a reuni dans son genre Eurystopodus ; voir les Proceedings 
of the Lool. Soc., 1837, p. 142. La distribution des teintes offrant d’autres marques 
assez apparentes, il est facile de distinguer des espèces voisines cette nouvelle espè- 
ce du Japon, que l’on peut caractériser comme il suit: 

Bec, soies du bec, doigts et ongles comme dans les espèces d’Europe. Tarses, 
emplumés par devant, jusque vers la base des doigts. Ailes, de huit pouces; queue 
d’environ cinq pouces. Troisième rémige d’environ une ligne et demie, première de 
quatre à cinq lignes plus courtes que la deuxième. Teintes un peu plus foncées que 
dans 1 espèce commune, tache claire de la gorge plus grande, et raies transversales 
noirâtres des couvertures inférieures de la queue beaucoup moins nombreuses et 
{dus larges. Les quatre paires externes des pennes de la queue du mâle ornées à 
1 extrémité d’une bande blanche passablement large; une bande pareille sur le mi- 
lieu de la deuxième et troisième rémige, au lieu de laquelle on voit dans la fe- 
melle, des traces dune bande analogue, interrompue et d’un brun clair. 

Description détaillée: Longueur totale, d’environ onze pouces. Longueur 
des ailes, de huit pouces, de la queue, de quatre pouces et trois quarts à cinq 
pouces. Longueur du bec mesuré depuis le front, de trois lignes et demie; lar- 
geur du bec, près du front, de trois lignes et demie; hauteur du bec, d’une ligne 
et demie. Hauteur du tarse, de sept lignes et demie. Longueur du doigt du mi- 
lieu, de neuf lignes; de l’ongle de ce doigt, d’un peu plus de trois lignes; lon- 
gueur du pouce da peu près trois lignes, de l’ongle du pouce, d’une ligne et demie. 
Le bec, par devant un peu plus allongé et plus fort que dans l’espèce commune, est 
comme d ordinaire très-petit pour la taille de l’oiseau, aussi large, près du front, 
que long, très-déprimé et de couleur noirâtre. La mandibule supérieure est surmon- 
tée d une espece de carène arrondie , qui se prolonge par devant en une pointe dé- 
primée plus ou moins courbée, et saillante d’environ une ligne. On remarque, à la 
base de cette pointe, de chaque côté une échancrure assez sensible. La mandibule 

10 


inférieure est comme d’ordinaire très-faible. Les ouvertures des narines sont peu 
spacieuses et en forme de croissant. La mâchoire supérieure est garnie d une rangée 
de soies très-fortes, raides, longues d’environ six lignes et -placées de chaque co c, 
«lepuis le milieu de la région des freins jusque sur les cotes du front. La gueule 
est comme d’ordinaire très-spacieuse. Les yeux sont passablement volumineux 
les paupières garnies de plumes, entremêlées de bouquets de soies assez délica- 
tes Les ailes sont passablement longues. La troisième rémige dépassé en longueur 
la première de trois à quatre lignes, et elle est d’une ou de deux lignes plus courte 
que la deuxième qui est la plus longue de toutes. Il existe des échancrures très-peu 
apparentes à la barbe interne des trois premières rémiges; celles qui se voient a la 
barbe externe de la deuxième et troisième des rémiges sont plus prononcées, il existe 
encore une échancrure plus ou moins sensible à la barbe externe de la quatrième 
rémio-e et le bord de la barbe externe de toutes ces rémiges est assez sensiblement 
dentelé à partir de ces échancrures. La queue est de longueur moyenne, arrondie 
à l’extrémité et composée de dix pennes. Les pieds sont comme d ordinaire très- 
faibles. Le tarse, assez bas et de grosseur moyenne, est emplumé, par devan 
sur les côtés, jusqu’à une distance d’environ deux lignes de 1 articulation des d , 
et cet espace non couvert de plumes est revêtu de deux plaques assez larges, les 
autres parties nues du tarse sont revêtues de petites plaques en forme de pentagone 
ou hexagone. Le doigt du milieu est presque du double plus long que l’interne et 
]Vxterne°, qui sont d’égale longueur; le pouce, au contraire, est du double plus court 
nue Tes doits externe et interne. Les trois doigts antérieurs sont dirigés vers le de- 
vant le pouce est dirigé vers le dedans. Tous ces doigts sont couverts, en dessus 
dans toute leur longueur, de plaques parfaitement développées, dont on en compte 
“.1 J le doigt du milieu , hui, su, le doig, — ^V,n- 

terne et quatre à cinq sur le pouce. Le doigt du milieu est réuni a sa base a 1 ex- 
terne’ comle à l’interne, au moyen d’une membrane. La plante des pieds est revê- 
tue d’une peau calleuse. L’ongle du doigt du milieu est plus du double plus ong 
que ceux des autres doigts, et pourvu à sa face interne d’un bord évasé et prou on- 
dément dentelé en peigne. Les ongles des autres doigts sont assez petits, peu m- 

hés obtus et excavés à leur face inférieure. 

Les teintes du plumage varient comme d’ordinaire suivant le sexe. Elles ressem- 
bien, en général l colles de l'engoulevent commun. Le mile de 1 espèce japonaise, 
comparé au male de l'espèce commune d'Europe, présente sons ce 
rences suivantes. Les teintes sont en général un peu plus 0 ‘ 

res sur sommet de la tête sont plus larges. La tache en moustache t.re sur le 

brun jaunâtre; celle de la gorge est d'un blanc pur et "f™” ’pto 

che, claires des grandes et moyennes couvertures de» a, les sont pl„» l e , P 

distinctes et le plus souvent en œil. Les taches blanches de la - , d et 4 
rémi-es primaires forment une bande complète qui occupe non seulement les barbe 
internes 'mais aussi les barbe» externes de ces rémiges, quo, qu'elle soit moins nette- 
ment* dessinée et mêlée de brun pâle â 1. barbe externe de la quatrième rémige 
La bande blanche de la queue est plus étroite et s'étend sur toutes les pennes, 
l’exception de la penne mitoyenne. Enfin, h .devant du cou et la ^ P”'*™^"^, 
teinte plus foncée, et les bandes noirâtres du ventre, des flan P' 


39 


celles des couvertures inférieures de la queue sont plus larges et moins serrées. 
Quant à la femelle de l’espèce japonaise, elle se distingue du mâle de cette même 
espèce par les taches claires tirant plus ou moins fortement sur le brun-roux couleur 
de rouille, par le manque total de la bande blanche de la queue et de celle des 
ailes, qui est remplacée par quelques taches rousses, peu larges, mais très-distinctes 
sur les barbes externes de la deuxième et troisième rémige. 

Nous possédons de cette espèce quatre individus, deux mâles et deux femelles; 
ces dernières se ressemblent sous tous les rapports ; mais l’un des mâles a les taches 
claires un peu moins variées de roussâtre que celui dont nous avons donné la fio- ure 

o 

LES PIES-GRIÈCHES. (LANIUS.) 

1.) LA PIE GUIÈCIIE bijcéphale. LANius BucEPHALus. PJ. XIV, figures du mâle et de 
la femelle ÎSous n’avons reçu du Japon qu’une seule espèce de pie-grièche, et 
cette espèce appartient au groupe des pie-grièches écorcheurs, groupe désigné par 
Fr. Loie sous le nom d’Enneoctonus, et qui comprend les pie-grièches rousse et 
écorcheur, Lanius rufus et collurio d’Europe, et dans lequel il convient de ranger, 
outre plusieurs autres espèces plus ou moins disparates , la pie-grièche commune de 
Java, figurée par Levaillant, Oiseaux d’Afrique, PL 66, fig. 2, sous le nom de Rous- 
seau, et introduite dans le système par Latham, ïnd. orn., Suppl, p. XX, sous le 
nom de Lanius superciliosus (I). C’est particulièrement avec cette espèce de Java, 
que celle du Japon offre de nombreux rapports, tant par son organisation que par 
la distribution des teintes, quoique la pie-grièche du Japon se distingue facilement 
de ce ^ e de ^ ava P ar ses doigts plus longs et plus robustes , et parce que le vieux 
mâle a l’aile ornée d’un miroir blanc, et le dos ainsi que la queue d’un gris cen- 
dré, tandis que ces parties sont rousses dans le mâle de l’espèce de Java; quant à 
la femelle de cette dernière espèce, elle se distingue de celle du Japon par des 
teintes plus pâles et par la présence d’une raie foncée sur la région des oreilles. 
Cette pie-grièche du Japon offre encore un autre caractère plus saillant que ceux 
que nous venons d’énumérer et qui éloigne cette espèce non seulement de l’espèce 
de Java, mais encore de celles d’Europe; ce caractère réside dans la conformation 
des ailes, qui sont arrondies dans l’espèce du Japon, et dont la troisième, quatriè- 
me et cinquième des rémiges sont à peu près d’égale longueur; dans les autres 
espèces que nous venons de nommer, c’est au contraire la troisième rémige qui sur- 
passe les autres en longueur, tandis que la cinquième est de trois à quatre li«-nes 
plus courte que cette troisième rémige. 

Nous possédons un assez grand nombre d’individus de cette espèce, tant mâles 
que femelles. Nous en avons emprunté la description suivante. 

Longueur totale, d’environ sept pouces et demi. Longueur des ailes, de trois pou- 
ces et un quart; de la queue, de trois pouces et un quart. Longueur du bec, me- 
suré en ligne droite depuis son extrémité jusqu’au front, de six lignes; largeur du 


(1) Ce nom de Lanius superciliosus ayant été depuis appliqué à plusieurs autres espèces, lions renvoyons 
a notre Revue critique des Oiseaux d’Europe, p. 45, où nous avons donné des indications sur la synonymie 
des espèces confondues sous ce nom. J J 


40 


bec près du front, de trois lignes; hauteur, de trois lignes et demie. Hauteur du 
tarse de onze lignes et demie. Longueur du doigt du milieu, de sept lignes; de 
l’ongle de ee doigt, de trois lignes. Longueur du pouee, de quatre lignes; de son 

ongle, de trois lignes et demie. ,, • 

La tête est assez grande et le bec assez fort et vigoureux pour la ta* l “ 

Le bec est de couleur noirâtre, qui passe au jaunâtre sur le bord de la mandib 
supérieure et à la base de l’inférieure; il est assez comprimé dans tonte “ 
et par conséquent plus haut que large. La mandibule supérieure ' a« 
rieure assez arquée; elle se prolonge par devant en une P om 

et assez longue pour dépasser la mandibule inférieure de plus d une ligne. On voit, 
f K base d'e cette pointe, sur chaque bord de la mandibule supérieure un feston 
très-prononcé en forme de dent angulaire. La ligne inférieure de la “ andlbule “ 
rieure se recourbe assez sensiblement vers le haut. Il para* que le bec. de a fe 
mclle est en général un peu plus faible et plus comprimé que dans le male Les na 
rines percées^de part et" d’autre, sont en forme d’ovale très-along dispose un peu 
obliquement, et dont le diamètre longitudinal offre tout au plus une ign . 
en nartie recouvertes par les soies raides qui garnissent le devant du front et q 

P ' ' . . TVfliitrps soies assez longues existent sur le bord 

sont très-nombreuses, quoique courtes. I) autres soies assez ion ^ 

de la mandibule supérieure, entre les narines et 1 ang e e a ■ 

veux est garni de petites plumes peu serrées et disposées sur une seule g _ 

paupière^ Inférieure!* Les "yeux sont comme d-ordin-» 

Les ailes étant peu longues, elles ne recouvrent, quand elles sont pliées, quun p 
p^t^iÏÏ aiieurle i queue; elles sont arrondies, 

postérieures ne dépassent les antérieures que d’une ligne et demie, f^is la 
istance comprise entre la plus longue des rémiges secondaires et 1 extrémité de 
Laile n’est que de sept lignes. La quatrième rémige est la plus longue de toutes 
ml elle ne dépasse la troisième que d’une demi-ligne; la cinquième est tant soit 
peu plus courte que la troisième; la deuxième égale à peu près la neuvième, et son 
extrémité est distante de six lignes de l’extrémité de la quto; ^ 

prise entre les extrémités des quatrième et première rémiges est de quinze lignes e 
demie et cette dernière rémige dépasse de cinq lignes la plus longue des grand 
couvertures antérieures de l'aile. La deuxième, la troisième et 
sont un neu échancrées i la barbe externe, et on remarque des échancrures 
dhlr, à k bÏbe externe de la troisième rémige et des suivantes jusqu'à la em, me- 
me La qu™é composée de douze pennes, est assez longue e, fortement arrondte 
4 l’extrémité mais de sorte que ee sont seulement les deux patres externe, de pennes 
tu d mtnen. brusquement en longueur; la paire externe de ees pennes est d en, - 
Z dix lknes plus courte que la paire mitoyenne. Les pieds sont assez robustes e 
de couleur noirâtre, ainsi que les ongles. Le tarse est élevé vtgoureux, un peu 
comprimé et revêtu par devant de sep. plaques, dont les trots «utoyennes »»« » 

“eu plu, grandes que les autres, tandis que l'inférieure et la supér. enre «m «s«z 
P tiipsi T e doin-t du milieu ne dépasse l’externe que d environ une h B ne, 
e f un peu pks 1 que l'externe, e, le pouce un peu plus court que le do, g 
interne. Le pouce cependant est beaucoup plus vigoureux que les autres drngk, 
“‘ongle est assez grand et robuste; l'ongle du doigt du nul, eu est un peu monts 


41 


grand et ceux des doigts externe et interne sont presque du double plus faibles que 
celui du doigt; du milieu. 

Le male offre une distribution des teintes assez diverse de celles de la femelle. Le 
dessus de la tête et les parties postérieures du cou sont couleur de rouille claire, 
teinte qui se perd insensiblement dans le gris-cendré sale qui occupe le dos et la 
queue; cette dernière teinte est le plus souvent assez pure sur les scapulaires, et 
elle tire un peu au noirâtre sur le dessus de la queue dont les pennes sont or- 
nées, à l’extrémité, d’un liséré blanc, plus large sur les pennes externes que sur les 
suivantes et disparaissant complètement sur la paire des pennes mitoyennes. Le de- 
vant du front est le plus souvent blanchâtre; et on voit de chaque côté du som- 
met de la tête une raie blanche, qui s’étend depuis le front, au-dessus des yeux, 
jusqu’à une distance d’environ quatre lignes derrière ces organes. La région des 
(reins est noirâtre, et cette teinte se prolonge au-dessous des yeux sur la région des 
oreilles, dont elle occupe toute la moitié supérieure en forme d’une large raie très- 
apparente. La teinte du fond des ailes est un noirâtre tirant tant soit peu au brun; 
les petites et moyennes couvertures , et les postérieures des grandes couvertures com- 
me des rémiges secondaires, sont bordées de blanchâtre tirant plus ou moins sur le 
brun. Les dix rémiges primaires sont blanches à la base, mais cette teinte ne s’étend, 
dans les trois premières rémiges, que sur leur barbe interne; le miroir, que forme 
cette teinte n’étant visible qu’en partie, il n’offre guère que trois lignes en diamètre, 
lorsque l’aile se trouve pliée. La face inférieure des ailes est blanche, mais cette 
couleur passe au gris noirâtre vers la moitié postérieure des grandes rémiges, et elle 
est variée de noir sur les petites couvertures. La teinte dominante du dessous de 
1 oiseau est un blanc sale , passant au brun-roux couleur de rouille claire sur les cô- 
tés de la poitrine et notamment sur les flancs. Les plumes de la poitrine offrent 
souvent un liséré foncé très-fin et peu apparent. 

Les teintes de la femelle diffèrent de celles du mâle dans les points suivants. Le 
brun-roux couleur de rouille qui orne le dessus de l’oiseau, est plus foncé et nulle- 
ment mêlé de gris sur le dos et sur la queue, quoique ces parties offrent une teinte 
plus sale que la tête. Le devant du front offre simplement une teinte un peu plus 
claire que celle du dessus de la tête. Le raie surciliaire est beaucoup moins appa- 
rente et d un blanchâtre tirant sur le roux-brun. La raie noire qui existe sur les 
cotés de la tete des males, est remplacée dans les femelles, par une raie d’un brun 
a peine plus fonce que le brun du dessus de la tête, et seulement apparente sur la 
région des oreilles. La teinte foncée des ailes est plus pâle et les lisérés des pen- 
nes et des plumes de l’aile sont plus larges et tirant plus fortement au brun. Le 
blanc des parties inférieures de l’oiseau tire plus fortement sur le roux , quoique 
cette teinte soit beaucoup moins prononcée sur les flancs que dans le mâle. Enfin, 
toutes les plumes de ces parties inférieures, si on en excepte celles de la gorge, du 
bas ventre et les couvertures inférieures de la queue, offrent des lisérés noirâtres 
étroits mais assez prononcés. On voit par ces détails que la femelle de la pie-griè- 
che bucéphale offre, par rapport à ses teintes, beaucoup d’analogie avec la femelle 
de la pie-grièche écorcheur, Lanius collurio, d’Europe. 


11 


42 


LES GOBE-MOUCHES. (mITSCICAPA.) 

L’empire iaponais nous a fourni plusieurs espèces de la famille des gobe-mouches. 
Ces espèces, étant assez différentes les unes des autres, il est évident qu’elles forment 
plusieurs subdivisions dans la grande famille dont nous venons de parler, mais com- 
me les espèces de cette famille sont encore assez imparfaitement connues, et que les 
sous-genres qu’on a établis aux dépens du genre des gobe-mouches , n’ont pas en- 
core été caractérisés d’une manière rigoureuse, nous avons préféré comprendre toutes 
les espèces japonaises sous le nom générique de gobe-mouche, et de laisser à d au- 
tres le soin de distribuer ces espèces dans des sous-genres, nous bornant a faciliter 
ce travail, en donnant de ces oiseaux des descriptions exactes accompagnées de bon- 
nes figures. Quelques-unes de ces espèces du Japon ayant déjà été figurées dans les 
planches coloriées, il suffira d’en donner ici simplement la description; les autres, 
dont nous traiterons en premier lieu, étant encore inconnues des naturalistes, nous 
en avons donné, dans cet ouvrage, des représentations fideles. 

1 ) LE GOBE-MOUCHE GKIS-BLAXC. MUSCICAPA CIMEKEO-ALBA. PL XY. Cette petite espè- 
ce appartient au nombre de celles qui ont le bee assez large et déprimé Nous n en 
avons reçu que le seul individu qui a servi de modèle a notre figure et a notre de- 
scription, et dont l’âge comme le sexe nous sont également inconnus. 

Longueur totale, d’environ quatre pouces et demi; longueur des ailes, de deux pou- 
ces et demi; de la queue, d’un pouce et de huit lignes ; longueur du bee, mesuré 
depuis le front, de quatre lignes; hauteur des deux mandibules lorgne la bouchej * 
fermée, d’une ligne et demie; largeur du bec près de la base du front de trois g 
et demie; hauteur du tarse, de six lignes et un quart; longueur du doigt du milieu 
de quatre lignes et demie; longueur du pouce, d’a peu près trois ignés, c ong 

dU Le°bIc’de cette espèce est de moyenne longueur et très-déprimé; étant du double 
plus large que haut, ses bords latéraux sont par conséquent très-coniques; il es as- 
sez courbé à l’extrémité qui forme une pointe arrondie et pourvue a sa base dune 
échancrure très-sensible. La mandibule supérieure est d’un brun noir 1 inferieure 
est plus claire et d’un blanc jaunâtre à sa moitié postérieure. On voit, le long de 
la moitié postérieure de la mandibule supérieure, une rangée de soies tres-raides 
et des soies semblables mais moins fortes se trouvent entremêlées entre les plumes 
qui recouvrent le devant du front. Les orifices des narines sont passablement spa- 
cieuses et dirigées vers le côté et un peu en avant. La membrane des yeux est re- 
couverte par de petites petites plumes blanchâtres peu serrées. Les ailes sont de Ion- 
gueur moyenne; elle iJrecouvrent , lorsqu’elles sont pliées, que la moitié antérieure 
de la queue; la première rémige ne dépasse que d’une ligne et demie la deuxieme 
des grandes couvertures de l’aile; la troisième et quatrième rémiges sont dégale lon- 
gueur; la cinquième est d’environ une ligne, la deuxième de deux lignes plus court s 
que ces deux pennes les plus longues. La troisième, quatrième et cinquième es 
liges priraJs sont un Jeu rétrécies à la barbe externe, mais les échancrures à la 
barbe interne de la deuxième, troisième et quatrième de ces rémiges sont tres-peu 
apparentes. La queue, composée de douze pennes, est un peu arrondie vers 


43 


tés et faiblement échancrée au milieu, les deux paires mitoyennes des pennes étant 
un peu plus courtes que les autres. Les pieds sont en général faibles. Le tarse 
est peu élevé et la pièce cornée qui le revêt par devant, paraît être divisée en trois 
compartiments, mais les sutures qui forment ces compartiments sont presque totale- 
ment soudées ensemble; on voit, en bas de cette pièce cornée, deux plaques plus 
larges que hautes , et qui revêtent la base des doigts. Le pouce est d’égale longueur 
avec les doigts externe et interne, mais il est beaucoup plus fort que ces doigts, 
dont les ongles sont de moitié plus petits que celui du pouce; le doigt du milieu est 
plus long d’environ une ligne et demie que les autres doigts et son ongle tient, par 
rapport à sa grandeur, le milieu entre les ongles des doigts externe et interne et celui 
du pouce; les ongles sont en général comprimés, arqués, pointus, canaliculés à leurs 
faces latérales, un peu excavés en dessus, et celui du doigt du milieu, a, comme 
d’ordinaire, son bord interne un peu évasé et assez tranchant. Ces ongles sont, ainsi 
que les serres, d’un brun couleur de corne. 

Les teintes du plumage de cette espèce sont peu agréables et on ne peut plus sim- 
ples. Les parties supérieures de l’oiseau sont d’un gris-cendré olivâtre, un peu plus 
foncé et tirant au brun sur la queue, et passant au noirâtre sur les ailes, dont les 
couvertures ainsi que les rémiges secondaires sont bordées de blanc plus ou moins 
varié de brunâtre. Les parties inférieures sont d’un blanchâtre passant, sur les flancs 
et les côtés de la poitrine et du cou, au gris-cendré. Les régions de l’oreille et du 
frein sont plus claires que les parties supérieures, et on voit, sur cette dernière par- 
tie, une raie claire mais très-peu apparente, qui se prolonge depuis les narines 
jusqu’au dessus de l’œil. Les couvertures inférieures des ailes sont d’un blanc sale 
avec une légère nuance fauve, et les petites couvertures sont en outre variées de 
noirâtre très-pâle. 

2.) LE GOBE-MOUCHE A GORGE BLANCHE. MUSCICAPA GULARIS. PL XYI, figure de l’in- 
dividu unique, observé au Japon par les voyageurs hollandais, et dont ni le sexe ni 
l’âge ne nous sont connus. 

Longueur totale, environ six pouces; longueur des ailes, trois pouces et trois 
lignes; longueur de la queue, deux pouces et deux lignes; hauteur du tarse, sept 
lignes; longueur du doigt du milieu, cinq lignes et demie; longueur du pouce, trois 
lignes et demie; longueur de l’ongle du doigt du milieu mesuré en ligne droite, deux 
lignes et demie; longueur du bec depuis son extrémité jusqu’à l’angle de la bouche, 
sept lignes et demie; depuis le front, un peu plus de cinq lignes; largeur du bec 
près du commencement du front, trois lignes et un quart. 

Le bec passablement robuste, est déprimé à sa partie postérieure où il est du dou- 
ble plus large que haut, et d’un brun noir couleur de corne uniforme; la mandibule 
supérieure, un peu plus large que l’inférieure, a ses bords latéraux rentrants, notam- 
ment à sa moitié postérieure; sa ligne supérieure, d’abord légèrement courbée, le de- 
vient fortement vers la pointe du bec qui est crochue et pourvue de chaque côté 
d’une faible échancrure. Les orifices des narines, en forme d’ovale allongé et hori- 
zontalement disposé, s’ouvrent latéralement; elles sont en partie cachées sous les pe- 
tites plumes raides qui recouvrent le dessus de la base du bec, et parmi lesquelles 
on distingue plusieurs soies très-raides et noires. On voit des soies semblables parmi 


les plumes du devant du menton, et deux soies plus fortes et assez longues qui sor- 
tent de chaque côté de la région du frein, près du bord de la mandibule supérieu- 
re, au milieu de la distance comprise entre les narines et l’angle de la bouche. Les 
yeux sont de grandeur moyenne; le tour des yeux est garni de petites plumes assez 
serrées et complètement développées. Les plumes de la région des oreilles sont as- 
sez longues, mais étroites. Quant à la structure du plumage en général, elle est 
comme dans nos gobe-mouches d’Europe. Les ailes recouvrent, lorsqu’elles sont 
pliées, plus de la moitié de la queue; elles sont passablement pointues. La première 
rémige ne dépasse que d’une ligne la deuxième des grandes couvertures de l’aile; la 
deuxième rémige est plus courte de quatre lignes que la troisième et la quatrième, 
qui sont d’égale longueur et les plus longues de toutes; la cinquième est intermédiaire 
entre ces deux rémiges et la deuxième. La deuxième, la troisième et la quatrième des 
rémiges sont échancrées à leur barbe interne, mais ces échancrures sont peu profondes. 
La troisième, quatrième et cinquième des rémiges primaires sont rétrécies à leur barbe 
externe, mais également d’une manière peu sensible. La queue, composée de douze 
pennes, est un peu en toit et presque carrée à l’extrémité; la paire interne de ses 
pennes, ainsi que la paire externe, sont cependant un peu plus courtes que les au- 
tres. Les plumes des jambes recouvrent sur le devant la base du tarse, qui est 

peu élevé, peu fort et latéralement comprimé; je n’ai pu découvrir qu’une seule di- 
vision transversale des téguments du tarse, elle se trouve vers le bas près de la pla- 
que très-basse qui recouvre la base des doigts. Les doigts sont grêles, mais le pou- 
ce est plus vigoureux que les autres doigts; les doigts externe et interne sont d’égale 
longueur et plus courts d’environ une ligne et demie que le doigt du milieu; ces 

deux doigts sont armés d’ongles beaucoup plus faibles que le pouce et le doigt 

du milieu. Les ongles sont en général assez courbés, pointus, fortement comprimés, 
un peu excavés en dessous et pourvus à leur face latérale d’un sillon assez pro- 
noncé. L’ongle du doigt du milieu a son bord interne un peu évasé; la couleur des 
ongles est, comme celle des pieds, d’un brun foncé. 

Cette espèce présente un système de coloration assez uniforme. La teinte domi- 
nante est un brun de canelle, plus vive sur les côtés de la tête et sur les bords des 
plumes de l’aile que sur les autres parties, tirant au rougeâtre sur les dessus de la 
queue, passant au brun foncé sur les plumes des ailes, et faisant place à une teinte 
blanche assez pure sur les couvertures inférieures de la queue, comme sur le milieu 
du ventre et de la poitrine. Le milieu de la gorge tire également sur le blanchâtre. 
Les couvertures inférieures des ailes sont plus claires que la teinte dominante et ti- 
rant un peu au jaunâtre. 

3.) LE GOBE— MOUCHE IIYLOCHARE. MUSCICAPA HYLOCHARIS. PI. XVII. NOUS n’aVOnS reÇU 

de cette espèce qu’un seul individu, sans indication du sexe. Ce gobe-mouche, ayant 
le bec plus fort et plus haut que d’ordinaire, il s’éloigne plus que les autres espè- 
ces japonaises, des espèces types de la famille dont nous traitons; aussi offre-t-il 
certaine analogie avec les Hylocharis et avec les Vireo, quoiqu’il ait le bec plus 
court que les oiseaux compris ordinairement dans ce dernier genre. Quoiqu’il en 
soit, la description et la figure que nous en donnons, mettront ceux, qui s’occuperont 
par la suite d’une monographie des gobe-mouches à même de classer convenable- 


ment un oiseau , dont les caractères sont peu tranchants et qui parait appartenir au 
nombre de ceux, qui font le passage d’un genre ou d’une famille à l’autre. 

Longueur totale d’environ cinq pouces et demi; longueur des ailes, de deux pouces 
et un quart; longueur de la queue, d’un pouce et de dix lignes et demie; hauteur 
du tarse, de sept lignes et demie; longueur du doigt du milieu, de cinq lignes et 
demie; longueur de l’ongle de ce doigt, d’à peu près deux lignes; longueur du 
pouce, de trois lignes; longueur du bec mesuré depuis l’angle de la bouche, de sept 
lignes; mesuré depuis le front, de quatre lignes; largeur du bec près du commen- 
cement du front, de deux lignes et demie; hauteur du bec près des narines, d’à 
peu près deux lignes. 

Le bec est d’un brun-noir, court, robuste et aussi haut que large près des narines; 
la mandibule supérieure est sensiblement courbée vers le devant, où elle se prolonge 
en une pointe peu saillante, un peu arrondie et pourvue, de chaque côté d’une 
tres-faible échancrure. Les orifices des narines, en forme d’ovale peu alongé et ho- 
rizontalement disposé, s’ouvrent vers les côtés du bec. On voit des soies raides et fortes 
en bas de la région du frein, sur le bord de la mandibule supérieure, et des soies 
semblables mais plus courtes, parmi les plumes qui recouvrent le menton et le dessus 
de la base du bec. L’œil est de grandeur moyenne et le tour des yeux est revêtu 
de petites plumes passablement serrées. Les ailes, étant peu longues, elles ne re- 
couvrent, quand elles sont pliées, guère plus du tiers antérieur de la queue. La 
première rémige est très-étroite et petite, elle ne dépasse que de deux lignes et 
demie la deuxième des grandes couvertures de l’aile. La troisième rémige est d’égale 
longueur avec la quatrième; la cinquième n’est que d’une ligne plus courte que ces 
deux rémiges, et l’extrémité de ces rémiges est distante d’à peu près quatre lignes de 
l’extrémité de la deuxième rémige. La deuxième, troisième et quatrième des rémiges 
primaires sont un peu échancrées à leur barbe interne, et la troisième, quatrième 
ainsi que la cinquième des rémiges sont faiblement rétrécies à leur barbe externe. La 
queue, composée de douze pennes, est tant soit peu arrondie vers les côtés, et la paire 
mitoyenne de ces pennes est un peu plus courte que les suivantes. Les pieds sont 
en général faibles pour la taille de l’animal, quoique parfaitement développés dans 
toutes leurs parties. Le tarse est de hauteur moyenne, comprimé et recouvert par 
devant, en grande partie, d’une seule pièce; on distingue cependant, vers le bas du 
tarse, une plaque aussi haute que large et suivie de trois plaques assez basses, dont 
la dernière est contiguë aux plaques qui revêtent le dessus des doigts. Les doigts 
sont faibles; l’externe, qui est un peu plus long que l’interne, atteint jusqu’à la 
moitié de la longueur de la dernière phalange du doigt du milieu. Quant aux on- 
gles , celui du pouce est un peu plus fort et ceux des doigts externe et interne sont 
plus faibles que celui du doigt du milieu, qui est un peu évasé à son bord interne; 
tous ces ongles sont, du reste, comprimés, excavés à leur face inférieure, et d’un 
brun clair, ainsi que les serres. 

Le plumage de cette espèce offre des teintes peu variées et peu vives. Le dessus 
est d’un vert-brun olivâtre, tirant au jaunâtre sur le croupion et passant, sur la 
queue, au brun rougeâtre pâle. Les ailes sont d’un brun pâle, et toutes les plumes 
de ces parties offrent des lisérés d’un jaune grisâtre, assez larges sur les couvertures 
moyennes. Les côtés de la tête offrent une teinte un peu plus claire que celle qui 

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orne les parties supérieures, et on aperçoit, au dessus de l'œil, une raie d’un jaune 
tres-pâle, qui se prolonge jusqu’à la base du front. Les parties inférieures sont 
d’un jaune de soufre sale et tirant au grisâtre sur la poitrine, passant au blanchâtre 
sur la gorge, et au jaune de paille très-pâle sur le milieu du ventre ainsi que sur 
les couvertures inférieures de la queue. Les couvertures inférieures des ailes sont 
d’un blanchâtre sale nuancé de grisâtre. 

4. ) le gobe mouche mugimaki. muscicapa MUGoiARi. — Il parait que cette espèce 
appartient au nombre des plus rares du Japon. Il ne nous en est parvenu qu’un 
individu unique, savoir un mâle adulte figuré dans les planches coloriées, n°. 577, 
fig. 2, et d’après lequel nous avons tracé la description suivante. 

Longueur totale, d’à peu près 5 pouces. Ailes, d’à peu près trois pouces. Queue, 

1 pouce et 10 lignes. Longueur du bec, 3 lignes et trois quarts. Hauteur du bec à 
la base, une ligne et trois quarts. Largeur du bec, 2 lignes. Hauteur du tarse, 
7 lignes. Longueur du doigt du milieu sans l’ongle, 4 pouces et trois quarts. 

La première rémige est de deux lignes et demie plus longue que la deuxième des 
grandes couvertures de l’aile. La troisième rémige égale presque en longueur la 
quatrième qui est la plus longue de toutes. La cinquième est un peu plus courte 
que la deuxième, qui est intermédiaire entre la quatrième et la sixième. La di- 
stance comprise entre les extrémités des cinquième et sixième rémiges est de quatre 
lignes et demie. La troisième, quatrième et cinquième des rémiges primaires sont 
éehancrées à la barbe extérieure. Les échancrures aux barbes intérieures des rémiges 
sont à peine sensibles. La queue est faiblement échancrée à l’extrémité. 

Les parties inférieures de cet oiseau, à partir du menton, sont d’un brun ferrugi- 
neux jaunâtre et très-vif, mais passant au blanc sur le bas ventre. Cette dernière 
teinte occupe également les couvertures inférieures de la queue, et les supérieures 
des grandes couvertures extérieures de l’aile. La moitié postérieure de la barbe 
externe des cinq paires extérieures des pennes de la queue est également teinte 
de blanc, les supérieures des rémiges secondaires sont bordées de blanc, et on observe 
une raie blanchâtre mais très peu apparente au dessus de la région des oreilles. 
Toutes les autres parties de l’oiseau sont d’un noir, plus pâle et tirant au brunâtre 
sur les ailes. Les plumes axillaires sont d’un brun ferrugineux jaunâtre, et les peti- 
tes couvertures inférieures des ailes, noires mais bordées de blanc. 

5. ) le gobe-mouche narcisse, muscicapa narcissina. Cette belle espèce, dont le 
mâle adulte a été figuré dans les planches coloriées n°. 577, fig. 1, ressemble, par 
sa taille, ses formes et l’ensemble de son organisation, à la précédente, dont elle 
se distingue cependant par un bec plus robuste et un système de coloration assez 
différent. 

Longueur du bec, 4 lignes et demie; largeur du bec près de sa base, deux lignes 
et demie; hauteur, 2 lignes. Les dimensions de toutes les autres parties, la longueur 
relative des rémiges, leurs échancrures etc. sont absolument comme dans l’espèce 
précédente. 

Il ne paraît exister aucune différence notable dans le système de coloration des 
deux sexes. A l’âge adulte, le menton et la gorge sont d’un jaune orangé très-vif. 


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Cette teinte se prolonge encore sur le milieu de la poitrine , mais elle y est moins 
intense. Les côtés de la poitrine sont noirâtres; les autres parties inférieures d’un 
blanc, fortement lavé de jaune jusqu’à l’anus. Le croupion et une longue raie sur- 
ciliaire sont également d’un jaune très-intense. Les couvertures inférieures de la 
queue et les intérieures des grandes couvertures de l’aile sont d’un blanc pur, mais les 
dernières deviennent noires vers leur extrémité. Toutes les autres parties de l’oiseau 
sont d’un noir assez profond, tirant au brunâtre sur les grandes rémiges. 

Nous possédons un individu dans la livrée de passage, dont la couleur noire fait 
entrevoir une teinte olivâtre tirant fortement au brun sur les rémiges et les pennes 
de la queue. 

6.) le gobe-mouche bleu noiret. muscicapa CYANOMELANA. Le mâle adulte de ce 
gobe-mouche a été figuré dans les planches coloriées. Cette espèce est d’une taille 
plus forte et offre des formes plus robustes que les deux précédentes, et s’en distin- 
gue, ainsi que toutes les autres espèces du Japon, par ses teintes. 

Longueur totale, d’environ 6 pouces. Ailes, 3 pouces et demi. Queue 2 pouces et 
5 lignes. Longueur du bec, 5 lignes; largeur, 3 lignes; hauteur, 2 lignes. Hauteur 
du tarse, 7 lignes. Doigt du milieu, 5 lignes. Pouce, 2 lignes et demie. 

La queue est très-faiblement échancrée à l’extrémité. La première rémige n’est 
que d’une ligne plus longue que la plus longue des grandes couvertures de l’aile. 
La quatrième rémige est tant soit peu plus courte que la troisième qui est la plus 
longue de toutes. La cinquième est de deux lignes, la sixième de plus de six lignes 
plus courte que la troisième. La deuxième est intermédiaire entre la cinquième et 
sixième de ces rémiges. Ce n’est que la cinquième rémige qui offre une échancrure 
sensible à sa barbe externe. Les pieds sont assez robustes, quoique courts. Les 
ongles du doigt du milieu et du pouce sont grands, vigoureux et fortement courbés. 

A l’âge adulte, le plumage de cette espèce offre la distribution suivante des cou- 
leurs. La moitié basale de la queue et le dessous de l’oiseau depuis les couvertures 
inférieures de la queue jusque vers le jabot sont d’un blanc pur, entremêlé de noirâtre 
sur les flancs. Les autres parties inférieures, les côtés de la tête, la région des freins, 
et la moitié terminale de la queue sont d’un noir foncé, mais les barbes extérieures 
des pennes de la queue sont teintes d’un beau bleu d’azur. Les ailes sont également 
noires; mais les grandes rémiges sont bordées de bleu, et les autres pennes lavées 
de bleu à leur barbe externe. Les petites couvertures de l’aile et le dessus de la 
tête offrent un beau bleu d’azur intense et à reflets métalliques. Toutes les autres 
parties supérieures sont d’un bleu d’azur sale et tirant au verdâtre. 

Un autre individu de notre collection offre des teintes beaucoup moins pures. Le 
noir de la queue s’avance jusque vers la base de cet organe, et le noir des parties 
inférieures est remplacé par une teinte d’un bleuâtre sale. 

LES MOUCUEROLLES. MUSCIPETA. 

1.) le moucherolle PRINCIPAL, muscipeta PRiNciPALis. Les deux sexes de cette 
espèce ayant été figurés dans les planches coloriées, n°. 584, fig. 1 et 2, nous nous 
bornons à en donner une simple description. 


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Le mâle, assez différent de la femelle par sa queue très allongée, par sa taille 
plus forte, par son bec plus robuste, ainsi qui par des teintes brillantes, olfre les 
dimensions suivantes. Ailes, 3 pouces 9 lignes. Longueur de la paire mitoyenne 
des pennes de la queue, 13 pouces; de la deuxième paire, 5 pouces; de la troisième 
paire, 4 pouces; de la paire extérieure, trois pouces et demi. Longueur du bec de- 
puis le front, 7 lignes et demie; largeur, 4 lignes; hauteur, 2 lignes et trois quarts. 
Hauteur du tarse, 7 lignes. Longueur du pouce, 3 lignes et un quart; du doigt du 
milieu, 4 lignes et trois quarts. Longueur de l’ongle du pouce ou du doigt du milieu, 
2 pouces et demi. — La première rémige dépasse de 7 lignes la deuxième des 
grandes couvertures de l’aile. La deuxième rémige est de 7 lignes et demie, la 
troisième d’à peu près 2 lignes plus courte que la quatrième qui est, avec la cin- 
quième, la plus longue de toutes. La sixième enfin, est de 2 lignes et demie plus 
courte que la cinquième. La troisième, quatrième et cinquième des rémiges primaires 
sont un peu échancrées à la barbe externe. Les plumes de l’occiput sont alongées 
en une petite huppe. La bouche est garnie de soies très-raides et longues. Les plu- 
mes du ventre et les couvertures inférieures de la queue sont blanchâtres, mais elles 
passent au noirâtre vers leur base. Toutes les autres parties de l’oiseau sont d’un 
noir de velours profond à reflets bleuâtres et passant au noir violet sur le dos et les 
ailes. 

La femelle, plus petite et moins vigoureuse que le mâle et dont les pennes de la 
queue ne sont pas prolongées, offre les dimensions suivantes. Ailes, 3 pouces 2 lignes. 
Pennes mitoyennes de la queue, 3 pouces 2 lignes. Bec, 6 lignes; en hauteur, 2 
lignes et demie; en largeur, 3 lignes. Tarse, 6 lignes et demie. Le dos, les ailes 
et la queue sont d’un brun marron peu vif, passant au noirâtre sur les pennes de 
l’aile. Le dessus et les côtés de la tête et du cou sont d’un noir bleuâtre. Le des- 
sous de l’oiseau est d’un noir grisâtre qui passe sur la poitrine au blanchâtre, teinte 
qui occupe les parties inférieures jusqu’ aux couvertures de la queue. 

LES BECS-FINS. FICEDULA. 

1.) le bec-fin courronné. ficedula coronata. PI. XVIII. — On a récemment sé- 
paré sous le nom de Ficedula ou bec-fin, les oiseaux voisins des pouillots d’Europe 
et compris antérieurement dans la grande famille des becs-fins ou Sylvia. On sait 
que ce groupe comprend, en espèces européennes, les Ficedula trochilus, rufa, Bonellii, 
sibilatrix, hypolais, polyglotta et une espèce nouvelle de la Grèce, décrite par nous, Revue 
critique, p. 53, sous le nom de Ficedula ambigua; quant aux espèces exotiques de 
ce genre, borné, à ce qu’il paraît, à l’Europe, l’Asie tempérée et l’Afrique septen- 
trionale, elles sont en très-petit nombre et elles n’ont encore été étudiées avec le 
soin qu’ exige l’état actuel de la science. En comparant la nouvelle espèce du Japon 
à celles d’Europe, on s’aperçoit qu’elle ne peut être confondue avec aucune de ces 
dernières, qu’elle offre cependant de l’affinité avec les becs-fins pouillot et siflleur, 
Ficedula trochilus et sibilatrix, mais qu’elle se distingue du premier par ses ailes 
plus courtes et dont les rémiges présentent des proportions diverses, du dernier par 
.un bec plus grand et plus fort, et de tous les deux par des tarses plus bas et moins 
robustes, par des doigts plus courts, par des nuances un peu diverses des teintes, 


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et particulièrement par la raie surcilière plus prononcée et prolongée presque jusqup 
sur le milieu de la nuque. 

Longueur totale, environ quatre pouces et un tiers. Longueur des ailes, deux 
pouces et cinq lignes; de la queue, un pouce et neuf lignes. Longueur du bec 
depuis le front, à peu près cinq lignes; hauteur du bec près du front, une ligne 
et demie; largeur, deux lignes et un quart. Hauteur du tarse, à peu près huit 
lignes. Longueur du doigt du milieu, quatre pouces et un quart; de l’ongle de ce 
doigt, une ligne et demie; longueur du pouce, deux lignes et demie; de l’ongle 
du pouce, deux lignes. 

Le bec de cette espèce offre la plus grande analogie avec celui du bec-fin siflleur; 
il est même un peu plus long et un peu plus large à la base que dans cette espèce. 
Tl est passablement allongé; près du front d’un tiers plus large que haut; conique 
dans les deux tiers postérieurs de sa longueur; droit, mais à mandibule supérieure 
courbée par devant vers le bas, et y formant une pointe arrondie et un peu échan- 
crée à sa base. La mandibule supérieure est d’un brun couleur de corne, plus 
clair sur les bords de cette mandibule; l’inférieure est d’un brun jaunâtre couleur 
de corne trés-claire. Les narines se présentent sous la forme d’une fente horizon- 
tale, mais par devant un peu recourbée vers le haut, et longue d’environ une 
ligne; elles sont en partie recouvertes par les plumes nasales, entre lesquelles on 
voit plusieurs soies raides. Des soies semblables, mais plus longues et plus fortes 
ombragent, vers le derrière, le bord de la mandibule supérieure, et les plumes du 
menton se prolongent également, à leur extrémité, en des soies noirâtres. Le tour 
des yeux est garni de petites plumes serrées. Les ailes, de longueur moyenne, re- 
couvrent, lorsqu’elles sont pliées, les deux tiers antérieurs de la queue. La première 
rémige est de deux lignes plus longue que la deuxième des grandes couvertures de 
l’aile. La troisième rémige n’est guère plus courte que la quatrième qui est la plus 
longue de toutes, mais qui ne dépasse souvent la cinquième que d’un quart de ligne; 
la deuxième enfin est de trois lignes plus courte que la quatrième. La deuxième, 
troisième et quatrième des rémiges sont très faiblement échancrées à la barbe interne; 
la troisième, quatrième et cinquième sont faiblement rétrécies à la barbe externe. La 
queue, de longueur moyenne, est composée de douze pennes, et elle a son bord posté- 
rieur faiblement échaneré au milieu et tant soit peu arrondi vers les côtés. Les tarses 
sont passablement hauts et un peu comprimés; la grande plaque cornée dont leur face 
antérieure est revêtue, n’offre des sutures transversales qu’à sa moitié inférieure; elles 
sont au nombre de deux et la supérieure est souvent très peu apparente; il existe, 
comme d’ordinaire, près de la base des doigts, une plaque très-large dans le sens 
transversal, mais assez basse. Le pouce est plus vigoureux que les autres doigts qui 
sont en général faibles; il est d’égale longueur avec le doigt interne; l’externe est 
d’une demi-ligne plus long, et le doigt du milieu ne dépasse l’externe que de trois 
quarts de ligne. Les ongles sont comprimés, passablement arqués et pointus, excavés 
à leur face inférieure, un peu canaliculés à leurs faces latérales, et d’un jaune 
couleur de corne très-pâle, ce qui est aussi la teinte des pieds en général. L’ongle 
du doigt du milieu a, comme d’ordinaire, son bord interne évasé et tranchant. 

La teinte générale des parties supérieures de l’oiseau est d’un vert olivâtre plus ou 
moins foncé ou sale et tirant au jaune, notamment sur le croupion. On remarque, 

13 


au milieu de la tête, une raie assez large et un peu plus claire que la teinte du 
fond; elle se prolonge depuis le front jusqu’à la nuque, mais elle est toujours très 
peu apparente, et parait souvent s’elfacer complètement. Une autre raie claire, as- 
sez apparente et d’un jaune de citron blanchâtre s’étend, de chaque côté, depuis la 
base des narines, au dessus des yeux et de la région des oreilles, jusqu’à la nuque, 
pour encadrer, de chaque côté, la partie postérieure de la tête; elle est accompagnée 
vers le bas d’une raie d’un brun noirâtre qui, passant par l’œil, se prolonge, derrière 
et par devant de cet organe, sur les régions du front et de l’oreille. Cette dernière 
région est variée de gris et de jaunâtre pâle. Les parties inférieures de l’oiseau sont 
d’un blanchâtre, nuancé par ci par là de jaunâtre et passant au gris jaunâtre sur 
les flancs. Les couvertures inférieures de la queue sont d’un jaune de citron pâle. 
Les couvertures inférieures de l’aile sont, ainsi que les plumes axillaires, d’un jaune 
de citron blanchâtre, mais cette teinte passe au jaune de citron pur et assez intense 
vers l’angle de l’aile, et elle est variée de gris brun sur les grandes couvertures 
antérieures. Les barbes internes des rémiges offrent des limbes blanchâtres qui dis- 
paraissent cependant à la moitié terminale des grandes rémiges; on voit des limbes 
semblables, mais jaunâtres à la barbe interne des pennes de la queue. La teinte 
du fond de ces pennes, ainsi que de celles de l’aile, est un brun noirâtre très-pâle 
notamment sur la queue; mais toutes ces pennes ont leurs bords externes ornés d’un 
bord d’un vert jaunâtre; ces bords sont très-étroits sur les antérieures des grandes 
couvertures de l’aile, mais au contraire assez larges et tirant au blanchâtre sur les 
grandes couvertures postérieures et les couvertures moyennes. 

LES RIVERAINS. (sALICARIA). 

1.) LE RIVERAIN ROUSSEROLLE ORIENTAL. SALICARIA TURDINA ORIENTALIS. Nos VOyageui’S 

ont rapporté au Musée des Pays-Bas, du Japon, de Bornéo, de Macassar et de Su- 
matra, un grand nombre d’individus d’un riverain, ressemblant sous tous les rapports 
au riverain rousserolle d’Europe; mais qui s’en distingue constamment par sa taille 
un peu moins forte et par ses ailes comme par sa queue un peu plus courtes que dans 
l’espèce commune. Ces deux races, comparées ensemble, par rapport à leur taille, 
offrent les différences suivantes. 




Sal. 

turdina. 

Sal. turd. orientais. 

Longueur de l’aile 

3 

pouces 6 lignes 

3 pouces 1 ligne. 

» » la queue .... 

. 2 

)) 

Il » 

2 » 6 » 

» du doigt du milieu 

0 

)) 

7i » 

0 » 7 » 

Hauteur du tarse 

. 1 

» 

1 » 

1 » 0 » 


Le bec, la longueur comparative des rémiges, des doigts et de leurs ongles, les 
plaques dont les tarses se trouvent revêtus, en un mot l’organisation et les pro- 
portions relatives de toutes les parties isolées étant, comme la distribution et les 
nuances des teintes, absolument les mêmes dans ees deux races, les détails que nous 
venons de donner sur la race de l’Asie orientale suffiront pour la distinguer au pre- 
mier coup d’œil de celle de l’Europe qui, du reste, a été observée par Pallas, jusque 
sur les bords de la mer Caspienne, que Rüppell a rencontrée en Arabie, et qui passe 
l’hiver dans l’Afrique septentrionale. Pallas, Zoographia, T, p. 459, (nota), en parlant 


51 


de cette espèce européenne, dit qu’il en existe en Hollande, où cet oiseau porte le 
nom de Karrekiet, deux races, l’une de taille plus forte, l'autre plus petite et ne 
surpassant guère en grandeur le rossignol. Nous n’avons jamais observé cette soi-di- 
sant petite race, qui n’est probablement autre chose que le riverain des roseaux, 
Salicaria arundinacea, espèce que l’on désigne souvent en Hollande sous le nom de 
«petit Karrekiet.” 

2.) le riverain chanteur, salicaria cantans. PL XIX. Cette espèce inédite offre 
au premier abord beaucoup d’analogie avec les riverains verderolle et des roseaux, 
Salicaria palustris et arundinacea; mais examinée en détail, on remarque qu’elle 
s’en distingue par un bec un peu plus court, par des doigts et des ongles beaucoup 
plus vigoureux, par des proportions diverses des grandes rémiges, par une queue 
plus longue et plus étagée, enfin par le blanc plus pur qui règne sur les parties 
inférieures de l’oiseau. Celte espèce ne pouvant être confondue avec aucune autre 
du genre, nous passerons à la description détaillée, contenue dans les lignes sui- 
vantes. 

Longueur totale, d’environ six pouces. Longueur des ailes, de deux pouces six à 
sept lignes; de la queue, de deux pouces cinq à six lignes. Longueur du bec me- 
suré depuis le front, de quatre lignes et trois quarts; largeur du bec, d’un peu plus 
de deux lignes; hauteur du bec, d’à peu près deux lignes. Hauteur du tarse, de 
onze lignes et demie. Longueur du doigt du milieu, de six lignes; de son ongle, 
d’un peu plus de deux lignes. Longueur du pouce, de quatre lignes et un quart; de 
son ongle, d’un peu plus de trois lignes. 

Le bec est peu long; presque aussi haut que large près du front; comprimé ù sa 
partie antérieure; à mandibule supérieure faiblement arquée et terminée en une pointe 
peu courbée, à peine saillante, arrondie et pourvue, de chaque côté, d’une faible 
échancrure ; sa couleur générale est un brun foncé qui passe au brun j aunâtre sur le 
bord des mandibules, teinte qui occupe encore, le plus souvent, la moitié postérieure 
de la mandibule inférieure. Les narines, percées de part et d’autre, sont en forme 
de fente un peu oblique. On voit des soies raides sur la région du frein, immé- 
diatement au dessus du bord de la mandibule; des soies semblables, mais plus faibles, 
garnissent les plumes antérieures du front et du menton. Le tour des yeux est garni 
de petites plumes peu serrées. Les ailes, passablement courtes et arrondies, ne 
paraissent guère recouvrir, quand elles sont pliées, plus que le tiers antérieur de la 
queue. La cinquième rémige est la plus longue de toutes, mais elle dépasse tout 
au plus d’un quart de ligne la quatrième et la sixième; la troisième est deux lignes, 
et la deuxième cinq lignes et demie plus courte que la cinquième; la première enfin 
dépasse de six lignes les grandes couvertures antérieures de l’aile. Les échancrures 
à la barbe interne des rémiges sont très-peu prononcées; on n’en aperçoit guère que 
sur la deuxième, la troisième et la quatrième des rémiges primaires; il existe aussi 
des échancrures à la barbe externe de la 3<ne ? 4 mc } 5«>e et 6me de ces rémiges. La 
queue, composée de dix pennes et passablement longue, est assez arrondie à l’extré- 
mité, la paire externe des pennes étant plus courte de quatre lignes et demie 
environ que les mitoyennes. Les pieds sont assez robustes, notamment le tarse et le 
pouce avec son ongle; ils sont, ainsi que les ongles, d’un brun-jaunâtre couleur, de 


corne pâle. La plaque cornée dont le tarse se trouve revêtu par devant, est divisée 
en quatre compartimens, dont le premier, à partir d’en haut, est le plus petit et le 
troisième le plus grand. On voit entre cette pièce cornée et les plaques qui revêtent 
les doigts, trois lames transversales assez basses, notamment les inférieures. Les 
trois doigts antérieurs sont beaucoup plus faibles que le pouce; leurs ongles, notam- 
ment ceux des doigts externe et interne, sont plus petits et beaucoup plus faibles, 
mais au contraire plus acérés. Le doigt interne est un peu plus court que l'externe 
et le pouce, qui sont d’égale longueur, et seulement d’une ligne et de trois quarts 
plus courts que le doigt du milieu. Les ongles en général sont médiocrement arqués, 
comprimés, excavés à leur face inférieure, et celui du milieu a, comme d’ordinaire, 
son bord interne évasé et tranchant. 

La teinte principale du plumage est un brun olivâtre, plus clair et ardent sur le 
croupion, pâle et tirant au jaunâtre sur les flancs et notamment sur les couvertures 
inférieures de la queue, passant au blanc grisâtre sur le devant du cou, ainsi que sur 
le milieu de la poitrine et du ventre. Les plumes du tour des yeux sont d’un jaune 
blanchâtre sale; on voit une raie de cette même teinte se prolonger, de chaque 
côté, depuis la base des narines, au dessus des yeux et de la région des oreilles; 
elle est accompagnée, vers le bas, d’une raie noirâtre. Les pennes de la queue sont 
d’un brun pâle, tirant un peu sur le rougeâtre et leurs barbes externes offrent un 
liséré d’un brun olivâtre très-vif. Il en est de même des bords extérieurs des rémiges 
et des couvertures des ailes, mais la couleur du fond de ces pennes est un brun 
noirâtre pâle, et leurs barbes internes sont ornées de limbes blancs, qui disparaissent 
cependant vers l’extrémité des grandes rémiges. Les couvertures inférieures des ailes 
sont d’un jaune de citron pâle. 

Possédant une vingtaine d’individus de cette espèce, nous avons pu observer que 
les teintes du plumage sont quelquefois sujettes à varier; mais ces variétés sont en 
général peu sensibles et se bornent à la teinte des parties supérieures, qui tire tantôt 
sur le grisâtre, tantôt sur le verdâtre, et cà la teinte claire du dessous de l’oiseau, 
nuancée dans les uns de blanc, dans d’autres de grisâtre, dans d’autres encore de 
brun olivâtre plus ou moins pâle. 

3.) LE RIVERAIN PETIT-CHANTEUR. SALICARIA CANTILLANS. PI. XX. Cette espece est 

en quelque sorte le diminutif de la précédente, à la quelle elle ressemble sous tous 
les rapports de son organisation, des proportions relatives des parties et même par 
la distribution et les nuances des teintes. Offrant , comme le riverain chanteur, des 
ailes plus arrondies que les espèces voisines d’Europe , il est impossible de la con- 
fondre avec aucune d’entre elles. Du reste , elle est à peu près de la taille des Sal. 
arundinacea et palustris, mais ses ailes et le bec sont beaucoup plus courts que 
dans les espèces que nous venons de nommer. Quant aux Sal. phragmitis et arun- 
dinacea, elle leur ressemble par la forme et la grandeur de son bec; mais ses ailes 
sont encore plus courtes et les doigts comme les ongles beaucoup plus forts que 
dans ces espèces, tandis que la queue est plus longue et que le plumage offre un 
système de coloration beaucoup moins varié que celui de la Sal. phragmitis. 

Longueur totale, d’environ quatre pouces et demi. Longueur des ailes, de deux 
ponces et une ligne; de la queue, de deux pouces deux lignes. Longueur du bec 


mesuré depuis le front, de quatre lignes et un quart; largeur du bec près du front, 
d’une ligne et de trois quarts; hauteur du bec, d’une ligne et demie. Hauteur du 
tarse, de dix lignes. Longueur du doigt du milieu, de cinq lignes et un quart; 
de l’ongle de ce doigt, de deux lignes. Longueur du pouce, de trois lignes et demie; 
de son ongle, d’à peu près trois lignes. 

Le bec de cette espèce est plutôt court que long, peu vigoureux, presque aussi 
haut que large par derrière, un peu comprimé vers le devant, et d’un brun plus ou 
moins foncé et passant au jaunâtre sur le bord des mandibules. La mandibule supé- 
rieure est faiblement arquée à sa partie antérieure; sa pointe, arrondie et pourvue 
de chaque côté d’une échancrure peu profonde, est par conséquent peu crochue. Les 
narines, en lorme d une fente assez longue et un peu obliquement disposée, ne sont 
pas séparées par une cloison. Les plumes du front se prolongent jusque vers la base 
des narines; elles sont, ainsi que celles du menton, entremêlées de petites soies raides. 
Des soies semblables mais beaucoup plus vigoureuses, se voient à la région du frein, 
près du bord de la mandibule supérieure. Le tour des yeux est garni de petites 
plumes peu serrées. Les ailes étant peu longues, elles ne recouvrent, quand elles 
sont pliées, que la moitié antérieure de la queue; elles offrent une forme très-arron- 
die. La première rémige est de plus de quatre lignes plus longue que la plus lon- 
gue des grandes couvertures externes des ailes. La cinquième et la sixième des 
rémiges sont d’égale longueur et plus longues que les autres, quoiqu’ elles ne dépas- 
sent guère que d’une demi-ligne la quatrième rémige; la troisième, plus courte de 
deux lignes que la cinquième, égale à peu près en longueur la septième; la deuxième 
enfin est plus courte de six lignes et demie que la cinquième. Les rémiges secon- 
daires antérieures sont presque aussi longues que les suivantes, et les postérieures 
diminuent d’abord peu, ensuite brusquement en longueur. La 2me 5 3 me> 4 me et 
5me des rémiges sont échancrées à leur barbe interne, mais très-faiblement; on 
remarque aussi des échancrures à la barbe externe de la 3me, 4 me , 5me e t 6me des 
rémiges primaires. La queue, composée de dix pennes, est passablement longue 
et assez arrondie, la paire extérieure des pennes étant de quatre lignes plus courte 
que la paire mitoyenne. Les pieds sont en général assez développés. Le tarse est 
passablement haut et fort, comprimé et revêtu par devant d’une plaque cornée, 
divisée, par des sutures un peu obliques, en quatre compartimens dont le troisième, 
en comptant de haut en bas, est le plus grand, et le supérieur le plus petit de 
tous. On voit entre cette grande plaque et les petites plaques qui recouvrent les 
doigts, trois lames cornées très-larges, mais peu hautes, notamment les inférieures. 
Les doigts externe et interne et le pouce sont à peu près d’égale longueur, mais le 
doigt du milieu est d’une ligne et demie plus long que les autres doigts. Les trois 
doigts antérieurs sont en général faibles et les ongles des doigts externe et interne 
sont encore un peu plus petits que l’ongle du doigt du milieu. Le pouce au con- 
traire est du double plus vigoureux que les autres doigts et son ongle est très-grand, 
robuste, mais moins aigu que les autres ongles. Ces ongles sont comprimés, passa- 
blement arqués, excavés à leur face inférieure, et celui du milieu a son bord interne 
évasé et tranchant; ils offrent, ainsi que les pieds en général, une teinte d’un brun 
jaunâtre couleur de corne très-claire. 

Cette espèce, dont nous possédons une dixaine d’individus, offre un système de 

14 


54 

coloration absolument semblable à celui de 1 espèce précédente; ses teintes cependant 
tirent le plus souvent un peu plus sur le jaune olivâtre. Nous n’avons pas remarqué 
parmi nos individus des variétés accidentelles. 

LES HUMICOLES. LUSCIOLA. 

1.) l’humicole bleuet, lusciola cvANURA. PI. 21, (male et femelle). Cette espece, 

■ découverte en Sibérie et décrite par Pallas sous le nom de Motacilla cyanura (1), 
se trouve également, et à ce qu’il parait en abondance, au Japon. Elle offre par 
sa taille, ses formes et son organisation, beaucoup d’analogie avec le rouge-gorge 
d’Europe, dont elle s’éloigne, ainsi que de toutes les autres espèces du genre, par 
ses teintes. Les deux sexes diffèrent encore considérablement entre eux sous ce 
rapport, et il parait en outre que la femelle est constamment un peu plus petite que 

Les ailes du mâle portent environ 3 pouces et une ligne, celles de la femelle, 2 
pouces et 9 lignes en longueur. La queue est de 2 pouces et deux à 2 pouces et 
quatre lignes. Le bec offre 4 lignes en longueur; il est large d’une ligne et deux 
tiers et sa hauteur égale sa largeur. Le tarse est haut d’a peu près 11 lignes. 
Longueur du pouce, 4 lignes; de son ongle, 3 lignes et demie; du doigt du milieu, 
G lignes et un quart; de son ongle, 3 lignes. La première rémige dépasse de 4 à 5 
lio-nes et demie la deuxième des grandes couvertures de l'aile. La quatrième rémige 
est un peu plus courte que la cinquième, qui est la plus longue de toutes. La 
troisième est de deux lignes plus courte que la quatrième; la sixième est interme- 
diaire entre ces deux rémiges et la deuxième égale en longueur la huitième. La 
troisième, quatrième, cinquième et sixième des rémiges primaires sont échangées à 
l a externe. 

Dans le mâle adulte, les plumes des parties inférieures sont d’un blanchâtre nu- 
ancé sur le cou et le jabot, d’une légère teinte de jaune brunâtre, mêlé de grisâtre 
sur le milieu et de bleuâtre sur les côtés du jabot, et passant au jaune brunâtre 
très-vif sur les flancs. Toutes les plumes de ces parties sont noirâtres à leur base. 
Une raie blanche s’étend de chaque côté de la tète, depuis les narines jusqu’au des- 
sus de l’œil. Les rémiges sont d’un brun noirâtre fauve, et pourvues d’un liséré de 
brun jaunâtre, notamment les rémiges secondaires, à l’exception des supérieures qui 
sont bordées de bleuâtre. Toutes les plumes des autres parties de l’oiseau sont dun 
bleuâtre sale, mais leurs bords tirent un peu au brunâtre: cette teinte bleue cepen- 
dant tire au noirâtre sur la région des freins; elle est plus pure et plus claire sur 
les côtés du sommet de la tête, et très-pure et à reflets métalliques sur les peti es 

couvertures de l’aile. , . • . 

La femelle diffère du mâle sous les rapports suivants. On ne lui observe de 
bleue que sur les pennes de la queue; la raie blanche de la tête est peu apparente, 
les plumes de toutes les parties supérieures sont d’une couleur olivâtre tirant un peu 
au bleu sur le croupion; la gorge et le cou sont un peu nuancés de brun grisâtre; e 
jaune brunâtre des côtés du jabot et des flancs enfin est moins vif. 


(!) Zoographia rosso-asiatica , vol. I, p. 490, pl. 30, fig. 1. 


55 


2.) l hitmicole akahige. LusciOLA akahige. Au premier coup d’oeil cet oiseau offre 
beaucoup d analogie, tant par son organisation que par la distribution des teintes, 
avec le rouge gorge d’Europe, qu’il parait remplacer au Japon; mais il suffit de com- 
parer entre elles ces deux espèces, pour se convaincre que celle du Japon diffère de 
celle d Europe sous plusieurs rapports essentiels et très-sensibles. On remarque par- 
ticulièrement que son bec est beaucoup plus vigoureux, qu’elle a une queue beaucoup 
plus courte, que ses tarses sont plus forts; aussi offre-t-elle des teintes plus vives et 
un peu différemment distribuées. Le mâle et la femelle de cet oiseau ont été figurés 
dans les planches coloriées, n°. 571, fig. 1 et 2. 

Longueur totale, environ de 5 pouces. Ailes, 2 pouces et 8 h 9 lignes. Queue, 

I pouce 10 lignes. Bec depuis le front, un peu plus de 5 lignes; largeur du bec 
près du front, 2 lignes et demie; hauteur, 2 pouces. Longueur du tarse, 12 lignes 
et demie. Longueur du pouce, 4 lignes; de son ongle, 3 lignes: du doigt du milieu, 
7 lignes; de son ongle, 2 lignes et un tiers. 

La première rémige est de 3 lignes plus longue que la deuxième des grandes cou- 
vertures de l'aile. La quatrième rémige est la plus longue de toutes, quoique elle 
ne dopasse que peu sensiblement la troisième et la cinquième. La deuxième égale 
en longueur la septième; elle est de 4 lignes et un tiers plus courte que la quatrième. 
La troisième, quatrième et cinquième des rémiges primaires sont un peu échancrées 
a la barbe externe; on remarque également des échancrures à la barbe interne de 
la deuxième et troisième de ces rémiges. La queue est arrondie à l’extrémité. 

Le mâle adulte offre la distribution suivante des teintes. Tout le dessous du cou, 
les cotés de la tete sont d’un rouge jaunâtre ferrugineux très-vif. Les pennes de la 
queue sont un peu plus foncées. On voit encore des traces de cette teinte sur le 
dessus de la tête et sur les couvertures de l’aile, dont la couleur est, ainsi que celle 
de toutes les parties supérieures, d’un olivâtre tirant plus ou moins au brun couleur de 
rouille. Les rémiges tirent au gris-noirâtre. La poitrine est d’un noirâtre plus ou 
moins foncé, teinte qui passe insensiblement au blanc du ventre et des couvertures 
inférieures de la queue. Les couvertures inférieures des ailes sont d’un roux ferru- 
gineux très-clair. 

La femelle ressemble au mâle par la distribution des teintes; mais elles sont 
beaucoup moins vives, et le noirâtre des parties inférieures est remplacé par un gris 
olivâtre assez terne. 

3.) l humicole komadori. lüsciola KOMADORi. On voit des figures de ce bel oiseau 
dans les planches coloriées, n°. 570, fig. 1 et 2, où il porte le nom de Sylvia Koma- 
dori. Il est absolument modelé sur le même type que le précédent; les proportions 
de ses parties ainsi que la longueur relative des rémiges sont absolument les mêmes; 
mais il a les tarses un peu moins hauts, le bec est un peu plus long et moins 
conique, et il offre un système de coloration assez different. 

Longueur des ailes, 2 pouces 7 à 9 lignes. Queue, 1 pouce 9 lignes. Bec: lon- 
gueur, 6 lignes et un tiers; largeur, 2 lignes et un quart; hauteur, 2 lignes. Tarse, 

II lignes et demie. Longueur du pouce, 4 lignes; de son ongle, 3 lignes et demie; 
du doigt du milieu, 7 lignes; de son ongle, 2 lignes et demie. 

Le male adulte a les plumes de toutes les parties supérieures, ainsi que les pennes 


de la queue, d’un rouge tirant au brun jaunâtre tres-aident. Les grandes remiges 
offrent une teinte d’un gris brunâtre. Le front, la région du frein, toutes les parties 
inférieures du cou jusque sur la poitrine et les plumes des flancs sont d’un noir 
profond. Les plumes des autres parties inférieures sont d’un beau blanc argenté. Les 
couvertures inférieures de l’aile sont noirâtres et bordées de blanc. 

L’individu figuré dans les planches coloriées, n<>. 570, fig. 2, que l’on nous a en- 
voyé comme la femelle, mais qui parait revêtu de la livrée de passage, a toutes les 
parties supérieures moins vives, tandis que les plumes des parties inférieures sont 
blanchâtres et bordées de gris foncé, teinte qui prend le dessus sur les flancs. 


4) l’humicole aurore, uuscioua aurorea. Pallas (1) a le premier indiqué cette 
espèce qu’il avait découverte dans la Sibérie orientale et qui habite également le 
Japon • mais c’est à tort que l’on a cru qu’elle se trouve jusqu’au Caucase, où elle 
est remplacée par une espèce très-différente, savoir le Lusciola erythrogastra (2). Elle 
a été très-bien figurée par Gould (3). En comparant cet oiseau au rossignol des mu- 
railles d’Europe, Lusciola phoenicura, on s’aperçoit facilement que ces deux espèces 
sont destinées à se remplacer mutuellement dans les contrées très distantes les unes 
des autres qu’elles habitent. En effet, elles offrent absolument la même organisation, 
les mêmes proportions de leurs différentes parties; la distribution de leurs teintes 
présente encore la plus grande analogie; mais ces teintes sont un peu modifiées et 
l’espèce de l’Asie se distingue constamment et au premier coup d’oeil de celle de 
l’Europe par la présence d’un miroir blanc très-étendu sur l’aile. J’ai encore observé 
que les ailes et les tarses sont, dans l’espèce asiatique, tant soit peu plus courts que 

dans celle de ’lEurope. . 

Nous donnerons sur la première les détails suivants. Ailes, 2 pouces 7 et 9 lignes. 

Oueue 2 pouces 1 à 2 lignes. Bec: longueur, 4 lignes: largeur, 2 lignes et un 
cinquième ; hauteur 1 ligne et deux tiers. Tarse, 9 lignes. Première rémige dépas- 
sant de 4 lignes la deuxième des grandes couvertures de l’aile; deuxieme rémige in- 
termédiaire entre la huitième et neuvième, et plus courte de 6 lignes que la qua- 
trième qui est la plus longue de toutes; troisième et cinquième un peu plus courtes 

%uant qU aurtdntes de cette espèce, le mâle en habit d’été diffère du vieux mâle 
du rossignol des murailles sous les rapports suivants. Le dessus de la tete et du cou 
est d’un gris plus clair, et au lieu de passer au blanc sur le front, cette teinte grise 
offre au contraire une nuance blanchâtre sur le cou. Le noir des cotés de la tete et 
du dessous du cou s’étend jusque sur les côtés du cou, le manteau et les ailes. Les 
deux pennes mitoyennes de la queue tirent encore fortement sur le noir. Le brun-roux 
est plus vif, plus clair et s’étend uniformément sur toutes les parties inférieures 
depuis le cou jusque sur les couvertures inférieures de la queue. Mais ce qui distingue 
particulièrement cet oiseau du Rossignol des murailles de l’Europe, c est a arg 
bande blanche qui occupe le milieu des rémiges secondaires. 


m Zoograph. rosso-asiat. , I, p. 477. , 

(2) Voyez les observations que j’ai publiées sur ce sujet dans ma Revue critique, p. - 

(3) Birds of Europe. 


La femelle ne parait se distinguer de la femelle de l’espèce européenne que par 
la présence de la bande claire des ailes , qui est moins large dans ce sexe et qui tire 
au brun jaunâtre. 

5.) l’hümicole calliope. lusciola calliope. Ce bel oiseau, décrit d’abord par 
Pallas et par beaucoup d’écrivains postérieurs, et très-bien figuré dans Gould, Birds 
of Europe, PI. 114, habite la Sibérie orientale et le Japon, et s’égare de temps â 
autre dans l’Europe orientale. Nous nous bornons à donner, comme supplément aux 
descriptions publiées de cet oiseau par nos prédécesseurs, les détails suivants sur ses 
dimensions. 

Longueur totale, 6 pouces. Ailes, 2 pouces 8 lignes. Queue, 2 pouces 2 lignes. 
Bec: longueur depuis le front, 6 lignes; largeur, un peu plus de 2 lignes; hauteur, 
à peu près 2 lignes. Tarse, 13 lignes et demie. Doigt du milieu, 8 lignes; ongle 
de ce doigt, 2 lignes et un tiers. Pouce, 4 lignes; ongle du pouce, 3 lignes et trois 
quarts. Première rémige dépassant d’un peu plus de 3 lignes la deuxième des gran- 
des couvertures primaires de l’aile. Deuxième rémige égalant presque en longueur 
la sixième, et de 3 lignes et un quart plus courte que la troisième et quatrième 
qui sont d’égale longueur et les plus longues de toutes. Troisième, quatrième et 
cinquième des rémiges primaires échancrées à la barbe externe; deuxième et troisième 
écbancrées à la barbe interne. 

LES ZOSTEROPS. ZOSTEROPS. 

1.) zosterops japonicüs PI. 22. Le Japon produit une seule espèce du genre Zos- 
terops, et cette espèce est nouvelle pour la science. Il nous en est parvenu un bon 
nombre d’individus, qui offrent entre eux une ressemblance parfaite. Il ne parait 
donc pas exister des différences extérieures pour distinguer les deux sexes ou l’âge de 
cet oiseau qui présente les particularités suivantes. 

Longueur totale, d’environ 4 pouces et demi. Ailes, 2 pouces et un quart. Queue, 

1 pouce 7 lignes. Bec: longueur, 5 lignes; largeur, 2 lignes; hauteur, 1 ligne et 
deux tiers. Tarse, 7 lignes et demie. Pouce, 3 lignes. Ongle du pouce, 2 lignes 
et un quart. Doigt du milieu, 4 lignes et demie. Ongle de ce doigt, une ligne et 
trois quarts. 

La première rémige manque. La troisième, quatrième et cinquième sont d'égale 
longueur et dépassent d’une ligne et demie la deuxième et la sixième. La troisième, 
quatrième et cinquième de ces rémiges sont échancrées à la barbe externe. 

Le bec est un peu courbé, conique, comprimé vers l’extrémité, déprimé à la base, 
et d’un brun noirâtre couleur de corne. Les pieds offrent une teinte plus claire. Les 
ongles sont vigoureux, passablement crochus et assez comprimés. Les narines se 
présentent sous la forme d’une fente assez allongée. 

Les parties supérieures de cet oiseau sont d’un beau vert jaunâtre, qui forme des 
bords clairs sur les rémiges et les pennes de la queue, dont la teinte est d’un noir 
grisâtre. Le devant du front, le dessous du cou et les couvertures inférieures de la 
queue sont d’un jaune de citron vif. Le jabot, la poitrine et le ventre sont blan- 
châtre au milieu, et d’un brun rougeâtre clair et pâle vers les côtés. Le tour de 

15 


58 


l’œil est comme d’ordinaire dans ce genre formé par une large bande de plumes ser- 
rées d’un blanc de satin. On voit entre l’œil et le bec un trait noirâtre. Les cou- 
vertures inférieures des ailes sont d’un jaunâtre pale. 

LES TRAQUETS. SAXICOLA. 

1.) le traquet rtjbicole. saxicola RUBicoLA. Cette petite espèce est une des plus 
répandues du genre. Elle habite presque toutes les parties de l'Europe, de l’Afrique 
et de l’Asie. Rüppell (1) a rencontré cet oiseau en Egypte, en Arabie, en Nubie et 
en Abyssinie; il se trouve, suivant Swainson (2), dans l’Afrique occidentale; il est 
commun dans les environs de Tanger (3) ; le docteur Smith et les voyageurs du Mu- 
sée de Berlin (4), l’ont rapporté du Cap de Bonne Espérance. Strickland (5) l’a 
observé dans les environs de Smyrne; le Musée Brittannique a reçu des individus 
des environs d’Erzeroum (6), M. M. Sykes et Franklin (7) du Decan et du Bengale; 
il fréquente, suivant Pallas (8), la Sibérie depuis les monts Oural jusqu’en Daourie; 
les voyageurs hollandais enfin en ont adressé au Musée des Pays-Bas un bon nombre 
d’individus recueillis au Japon. Ces individus sont en tout point semblables à ceux 
d’Europe, et ne présentent pas même les légères différences dans le système de colora- 
tion, que l’on observe dans les individus de la Sardaigne et de la Sibeiie, de lÂfiique 
orientale et australe. Ces différences consistent en ce que les individus de la Sar- 
daigne (9) et de la Sibérie (10) offrent, à l’état adulte, une teinte un peu plus foncée 
que les individus de l’Europe; ceux de l’Afrique orientale (Sax. llempricliii, Ehren- 
berg), ont, suivant Keyserling et Blasius (11), la première rémige plus courte que 
ceux de l’Europe et les pennes de la queue blanches a la base, et ce dernier carac- 
tère se retrouve encore, au dire de ces mêmes savants, quoique a un degré moindre, 
dans les individus du Cap de Bonne Espérance. 

LES PIPITS. ANTIIUS. 

1.) LE pipit BES buissons, anthus arboreus. PI. 23. — Le Japon nourrit un pipit, 
semblable en tout point au pipit des buissons de l’Europe, à l’exception que les teintes 
de ses parties supérieures sont un peu plus vives et que les taches foncées du ja ot 
et des flancs sont un peu plus grandes. Les dimensions, la forme et les proposions 
relatives des différentes parties de l’oiseau, ainsi que la distribution des teintes sont 
exactement les mêmes que dans les individus qui habitent l’Europe et qui vont visiter 


(1) Neue Wirbelthiere, Vogel, p. 80. 

(2) Birds of Western Africa, II, p. 45. 

(3) Proceed. Zool. Soc. 1840, p. 133. 

(4) Lichtenstein , Catalog , 1823, p. 33. 

(5) Proceecl. 1837, p. 97. 

(6) Ibid 1839, p. 130. 

(7) Yarrell , Britisb Birds, I, p. 247. 

(8) Zoographia , I, p. 469. 

(9) Küster, Isis, 1835, p. 218. 

(10) C’est ta Motacilla maura de Pallas, voyage, H, appeudix, p. 708, n n . 17 

(11) Wirbelthiere Europas, p. LIX , n°. 243, note. 


59 


en hiver la côte barbaresque (1), l’Egypte (2) et l’Asie mineure (3). Cet oiseau 
habite probablement aussi la Sibérie tempérée, mais il parait que Pallas (4) l’a con- 
fondu avec le pipit farlouse, anthus pratensis. Les figures que nous donnons de 
deux individus japonais suffiront pour se faire une idée précise de la variété qui ha- 
bite ce pays. 

2.) LE PIPIT FARLOUSE DU JAPON. ANTHUS PRATENSIS JAPONICUS. PI. 24. Les VOya- 

geurs hollandais n’ont recueilli au Japon que deux espèces du genre pipit, savoir 
la variété du pipit des boissons dont nous venons de parler, et un pipit qui offre la 
plus grande analogie avec le pipit farlouse de l’Europe, mais qui parait s’en éloigner 
constamment par sa taille tant soit peu plus forte, par des ailes ordinairement un 
peu plus longues et par des teintes plus foncées et plus ternes. Comparées en détail, 
ces deux races d’oiseaux présentent les différences suivantes. 

Les ailes du pipit farlouse de l’Europe portent en longueur 3 pouces à 3 pouces 
2 lignes; celles du pipit farlouse du Japon varient depuis trois pouces et une ligne 
à trois pouces 5 lignes. Le bec et l’ongle du pouce sont tant soit peu plus longs dans 
les individus du Japon que dans ceux de l’Europe. Les autres parties ne présentent 
pas des différences sensibles par rapport à leurs dimensions. Quant aux teintes, leur 
distribution est exactement la même dans les deux races dont nous parlons; mais ces 
teintes offrent des nuances assez différentes. On remarque d’abord que la couleur 
du fond des parties supérieures de la race japonaise est constamment, même dans 
les individus revêtus de la livrée du printemps, d’un gris brunâtre tirant très-peu 
à l’olivâtre et au jaunâtre, tandis que ce sont ces deux dernières teintes qui domi- 
nent dans la race européenne. Les taches noirâtres qui entourent la gorge et se 
prolongent jusque vers la poitrine, sont plus larges, et celles qui se voient le long 
des flancs paraissent s’effacer plus ou moins complètement lorsque l’oiseau est revêtu 
de l’habit de noce. A cette époque, on ne voit que des traces de la belle teinte 
rousse qui orne la gorge du pipit farlouse d’Europe, tandis que la teinte jaunâtre 
de la poitrine et des flancs tire au contraire assez fortement sur le roux dans les 
individus du Japon. 

On voit par ces indications que le pipit farlouse du Japon forme une race au moins 
aussi distincte de celle de l’Europe que le pipit à gorge rousse, Anthus rufigularis 
Brehm ou A. cervinus, Pallas. 

LES BERGERONNETTES. MOTACILLA. 

1.) LA BERGERONNETTE BOARULE. MOTACILLA BOARULA. Il parait que Cette espèce 

est une des plus répandues du genre. On sait qu’elle se trouve dans la plus grande 
partie de l’Europe; c’est un oiseau sédentaire en Egypte, en Arabie et dans les 
parties montagneuses de l’Abyssinie (5); elle habite l’île de Madère (6) elle a été 


(1) Proceed. Zool. Soc., 1840, p. 133. 

(2) Riippell, Neue Wirbelth. , p. 104. 

(3) Proceed. 1839, p. 119. 

(4) Zoographia , I, p. 512. 

(5) Rüppell , Neue Wirbelthiere , Vogel, p. 84. 

(6) Yarrell, British Birds, J, p. 373. 


60 


observée dans les environs de Smyrne (1); Gould en a reçu du individus tués au 
Népaul (2); Gmelin a rencontré cet oiseau près de Jeniseisk (3); les voyageurs hol- 
landais enfin en ont recueilli un bon nombre d’individus à Java, à Sumatra et au 
Japon. Tous les individus provenant de ces dernières contrées ne nous ont offert la 
moindre différence d’avec ceux tués en Europe. 

2.) LA BERGERONNETTE GRISE ORIENTALE. MOTACILLA LUGENS. PI. 25, mâle adulte en 

été. On connaît jusqu’à présent trois races de la Bergeronnette grise. La première, 
Motacille alba, Linné, ou la race ordinaire, habite presque toute l’Europe, à l’ex- 
ception de la grande Bretagne; Rüppell (4) l’a fréquemment rencontrée en automne 
et en hiver lors de ses courses en Égypte, en Nubie et sur les bords de la mer rouge; 
elle est de passage dans les environs de Smyrne (5) et d’Erzeroum (6); et Pallas (7) 
en fait mention comme d’un oiseau commun par toute la Russie et la Sibérie. 

La deuxième race paraît exclusivement habiter en été l’Angleterre, où elle remplace 
ia Bergeronnette grise ordinaire. On Ta observée lors de ses migrations en Fran- 
ce (8), en Sardaigne (9), et même sur l’île d’Helgoland (10). Cette race ne se distingue 
de la race ordinaire que par ce que le noir du dessus de la tête se répand, dans la 
livrée parfaite, sur le dos et les côtés du cou pour se réunir au noir qui occupe les 
parties inférieures depuis le menton jusqu’à la poitrine. C’est la Motacilla alba des 
auteurs anglais antérieurs à Gould. Elle a été décrite dans le Manuel d’Ornitholo- 
gie (11), sous le nom de Motacilla lugubris, et figurée ensuite par Gould (12) comme 
espèce nouvelle, sous le nom de Motacilla Yarrellii. Pallas (13), du reste, avoit 
déjà indiqué cet oiseau, comme une variété de la Bergeronnette grise. 

La troisième race paraît se trouver exclusivement dans les parties les plus orientales 
de l’Asie, c’est à dire le Kamtschatka, les îles Kourilles, le Japon et les Philip- 
pines. Elle se distingue, dans tous les âges, des deux races européennes, par ses ailes 
en grande partie blanches. On doit la première notice de cet oiseau à Sonnerat (14). 
Pallas (15) l’a ensuite décrit d’après des individus recueillis par Billings au Kamt- 
schatka et dans les îles Kourilles. Il a été énuméré à tort parmi les oiseaux d’Europe (16), 


(1) Strickland, Proceed. Zool. Soc. 1836, p. 97. 

(2) Gould, Birds of Europe, à l’article, Grey Wagtail. 

(3) Pallas, Zoographia, I, p. 501. 

(4) Neue Wirbelthiere , Oiseaux, p. 84. 

(5) Proceed. Zool. Soc. 1836, p. 96. 

(6) Ibid. 1839, p. 119. 

(7) Zoographia, I, p. 506. 

(8) Boie, dans l’Isis, 1835, p. 252. 

(9) Küster , dans l’Isis, 1835, p. 220. 

(10) Boie, 1. c. 

(11) Yol. I, p. 253; mais non pas III, 175; voyez la 16™ note. 

(12) Birds of Europe, pl. 141. 

(13) Zoographia, I, p. 507, note: «variât collo toto nigro.” 

(14) Voyage à la Nouvelle Guinée, Paris 1776, p. 61, pl. 29. . _ fJ 

(15) Zoographia, I, p. 507, note: «Remiges pleraeque cum tectricibus albae, sed extremitate mgricante. 

(16) Temminck, Manuel d’Ornithologie , III, p. 175, sous les noms de Motacilla lugubris Temm. ou lugens 
ibid, p. 620, dénominations attribuées par méprise à Pallas. Voyez les rectifications que j’ai, données dans ma 
revue critique , p. XXXVII et 68 , relativement aux Bergeronnettes grises de l’Angleterre et orientale. 


et Mr. Gould (1) l’a même figuré dans son grand ouvrage sur les oiseaux d’Europe, 
d’après des individus provenant du Japon. Kittlitz (2) enfin a donné une figure et 
des détails sur la manière de vivre de cet oiseau qu’il avait observé lors de son 
séjour au Kamtschatka. 

Cette race orientale ayant été souvent décrite et très-bien figurée, nous nous bor- 
nerons à donner une figure et la description du vieux mâle revetû de l’habit de noce, 
comme étant la livrée encore imparfaitement connue des naturalistes. 

Le bec et les pieds avec les ongles sont d’un noir tirant tant soit peu sur le bru- 
nâtre. Le plumage ne présente que deux teintes, savoir le blanc et le noir. Le men- 
ton, le front jusqu’au dessus des yeux, une raie surciliaire qui s’étend jusque sur 
les côtés de l’occiput, toutes les parties inférieures à partir de la poitrine, les deux 
paires extérieures des pennes caudales, et les pennes et plumes des ailes, à l’exception 
des petites couvertures extérieures, offrent cette première teinte, tandis que les autres 
parties sont d’un noir très-profond. Les rémiges primaires cependant sont également 
teintes de noir à leur moitié terminale, et les deux dernières rémiges secondaires sont 
même noires jusqu’à leur base, mais pourvues d’une bordure blanche très-large. On 
voit des bordures semblables aux plumes latérales du croupion. Les deux paires 
latérales des pennes de la queue offrent au contraire à leur barbe interne un fin 
liséré noir. 


tES MERLES. TURDUS. 

1.) LE MERLE DE naumann. TURDijs naumannii. — On doit à Mr. Naumann père la 
première description de cet oiseau asiatique. Cet ornithologiste le faisait figurer en 
1804 par son fils, J. F. Naumann (3), d’après un individu pris dans le duché d’Anhalt 
Kôthen; mais c’était à tort qu’il le regardait comme identique avec le Turdus dubius 
de Bechstein, espèce très-différente que l’on désigne aujourd’hui plus généralement 
sous le nom de Turdus atrigularis, Temm., tandis que le merle découvert par Nau- 
mann se trouve classé dans les catalogues systématiques sous le nom de Turdus 

Naumanni, Temm. (4). Cet oiseau a été depuis figuré sous le nom de Turdus euno- 
mus (5), d’après un individu recueilli au Japon. On en voit d’autres figures dans la 

nouvelle édition de l’ouvrage de Naumann (6) et dans le grand ouvrage publié par 

Gould (7) sur les oiseaux d’Europe; les premières sont faites d’après des individus 
pris en Europe, la dernière d’après un individu japonais. Il parait cependant que 
les voyageurs russes ont déjà observé cette espèce dans le siècle passé; mais l’ouvra- 
ge (8) dans lequel se trouve consignée cette découverte n’ayant été publié qu’en 
1831, elle restait longtemps ignorée des naturalistes. 


(1) Birds of Europe, pl. 142. 

(2) Kupfertafeln , pl. 21, fig. 1, p. 16. 

(3) Naumanns Vogel, l^e édition, additions, p. 22, pl. 4, fig. 8. 

(4) Manuel d’Ornithologie , 2me édition, vol. I, p. 170. 

(5) Planches coloriées, n°. 514. 

(6) Tome II, 1822, p. 288, pl. 68, fig. 1 et 2. 

(7) Birds of Europe , pl. 79. 

(8) Pallas , Zoographia rosso-asiatica , tome I. p. 451, pl. XII, sous le nom de Turdus fuscatus. 

16 


62 


Cet oiseau ayant été souvent figuré et parfaitement bien décrit par Naumann, il 
ne nous reste qu’à faire observer que tous les individus recueillis au Japon par nos 
voyageurs, offrent absolument les mêmes formes et la même distribution des teintes. 

A juger du grand nombre d’individus tués au Japon par les naturalistes hol- 
landais, il parait que cet oiseau se trouve en abondance dans ce pays. Pallas (1) 
rapporte qu’il l’a rencontré dans les forêts des alpes de la Daourie, qu’il a été ob- 
servé par Gmelin et Messerschmidt, sur les bords des rivières Selinga, Tongouska et 
Jenisséi, et que Bellings et Merk en ont rapporté les dépouilles du Kamtschatka et 
des îles voisines. Son apparition en Europe n’est qu’accidentelle. Outre l’individu 
pris dans le duché d’Anhalt Kôthen, Naumann (2) fait mention de plusieurs autres 
tués en Silésie et dans les environs de Vienne. 


2.) LE merle daulias. ttjrdus DAïiLiAS. PI. 26 ; (figure d’un individu de l’année). 
La figure de l’adulte se trouve dans les planches coloriées n°. 515, où l’espèce a été 
établie sous l’épithète de daulias. Elle offre, par l’ensemble de ses formes, beaucoup 
d’analogie avec les merles pallens et chrysolaus; mais elle se distingue, au premier 
coup d’œil et dans tous les âges, de la première, par le manque des raies surciliaires; 
de la dernière, par celui de la teinte rousse des côtés du corps, et de toutes les 
deux, par les taches blanches assez étendues qui occupent les extrémités des trois 
paires extérieures des pennes de la queue. 

Cette espèce présente les dimensions suivantes. Longueur des ailes, 4 pouces 10 
lignes; (4 pouces 6 lignes et demie dans un jeune individu). Queue, 3 pouces 5 lignes. 
Bec: longueur depuis le front, 8 lignes et demie; largeur près du front, 3 lignes et 
un tiers; hauteur, 3 lignes. Tarse, 1 pouce 2 lignes et deux tiers. Doigt du milieu, 
10 lignes. La première rémige est environ de 4 lignes plus courte que la plus longue 
des grandes couvertures externes. La deuxième rémige est un peu plus courte que 
la cinquième, et la quatrième qui est la plus longue de toutes, dépasse un peu la 
troisième. Les pieds sont, après la mort, d’un jaune brunâtre, tirant au brun sur 
les ongles. Le bec est d’un brun foncé couleur de corne; mais cette teinte passe au 
jaune brunâtre sur la moitié postérieure de la mandibule inférieure. Les barbes in- 
ternes des trois paires extérieures des pennes de la queue sont pourvues, vers leur 
extrémité, d’une tache blanche; la tache de la penne extérieure est longue de 12 
lignes, celle de la deuxième paire est de 8 lignes, et celle de la quatrième paire 
présente 3 à 4 lignes. 

L’oiseau adulte offre la distribution suivante des teintes. La tête est d un gris 
foncé, et cette teinte se prolonge aussi sur les côtés et le devant du cou; mais 
elle passe au brun olivâtre sur le sommet de la tête; les plumes de la gorge sont 
blanchâtres à la base et le menton est d’un blanc uniforme et pur. Toutes les plu- 
mes des parties supérieures de l’oiseau, les couvertures des ailes, à 1 exception des 
grandes couvertures externes, ainsi que les rémiges secondaires internes, sont dun 
brun olivâtre assez vif. Les autres pennes et les plumes de l’aile sont d’un brun peu 
foncé et tirant au grisâtre sur les barbes externes des pennes. Les pennes de la 


(1) L. c. p. 452. 

(2) L. c, p, 293. 


63 


queue sont, à l’exception des taches blanches dont nous venons de parler, également 
d’un brun semblable à celui des pennes de la queue, mais cette teinte offre, à la 
face supérieure de cette partie, une légère nuance olivâtre. Les grandes couvertures 
inférieures de la queue sont grisâtres, les petites blanchâtres. Le jabot, les côtés 
de la poitrine et les flancs sont d’un grisâtre pâle nuancé de brun olivâtre. Les 
autres parties inférieures sont blanchâtres; mais on remarque quelques taches d’un 
brun olivâtre sur les couvertures inférieures de la queue. 

Le jeune oiseau ne diffère des adultes que par les détails suivants. Le gris de la 
tête est moins foncé, et cette teinte disparaît vers le devant du cou et sur la gorge, 
dont la couleur du fond est un blanchâtre, interrompu par les taches d’un brun 
grisâtre qui ornent la tige de plumes et qui deviennent plus larges sur les côtes de 
la gorge, où elles forment de chaque côté une bande longitudinale qui naît à la base 
de la mandibule inférieure. Enfin, les grandes couvertures inférieures des ailes sont 
bordées de blanchâtre à leur extrémité. 

3.) le merle blafarï). TURDus pallens. PI. 27. figures de deux individus ; l’un, 
adulte, originaire du Japon; l’autre, au jeune âge et pris en Hollande. — Pallas (1), 
qui le premier a donné une description de cette espèce, y rapporte le pale thrlïsh 
de Latham (2), auquel Gmelin (3) a conféré l’épithète de pallidus. Elle s’égare, lors 
de ses migrations, quelquefois mais très rarement, en Europe, où elle a été observée 
â quatre différentes reprises; c’est à dire, par M. M. ÏNaumann (4), Brehm (3) et 
Gêné (6); un quatrième individu fut pris près de Haarlem le 27 Octobre 1843. 

Cette espèce est reconnaissable, en tout âge, à la teinte fauve qui orne le jabot 
et les côtés du corps, ainsi qu’à une raie blanche surciliaire très-prononcée. 

Ailes, 4 pouces 5 à 8 lignes. Queue, 3 pouces 2 lignes. Tarse, 1 pouce 2 lignes. 
Doigt du milieu, 9 lignes. Bec: longueur depuis le front, 7 lignes et demie; lar- 
geur, 3 lignes; hauteur 3 lignes. La première rémige est de 6 lignes plus courte 
que la plus longue des grandes couvertures extérieures de l’aile. La deuxième remige 
est ordinairement un peu plus longue que la cinquième, et la troisième, qui est la 
plus longue de toutes, dépasse un peu la quatrième. La troisième, quatrième et 
cinquième des rémiges primaires sont échancrées à la barbe externe. La couleur du 
bec et des pieds est comme dans l’espèce précédente. 

La teinte dominante est, sur les parties supérieures, dans les individus adultes, 
d’un brun jaunâtre tirant un peu à l’olivâtre, et passant, sur la tête, au gris foncé. 
Cette dernière couleur se répand sur tout le cou jusqu’au jabot; mais elle est entre- 
coupée par une raie surciliaire blanche assez prononcée, et par le blanc qui occupe 
la paupière inférieure, le menton et la base de la mandibule inférieure. Les pennes 
de l’aile sont brunes et bordées d’un gris tirant à l’olivâtre. La penne externe de 
la queue porte à l’extrémité de sa barbe interne une tache blanchâtre, large tout 


(1) Zoographia, I, p. 457, no. 98: Turdus pallens. 

(2) Synopsis, II, p. 32, no. 27. 

(3) Linné, Syst. nat. XIII, I, p. 815, no. 45. 

(4) Turdus iliacus pallidus, Naumann , II, p. 279. 

(5) Turdus SeifFerti tzii , Brehm, Yogel Deutschl., p. 387. 

(6) Turdus Werneri, Gêné, Mém. Acad. Turin, vol. 37, p. 291, avec fig. 


64 


au plus de deux lignes, mais la penne suivante n’est pourvue que d’un liséré blanc 
très-fin, occupant également l’extrémité de la barbe interne. Les couvertures infé- 
rieures de l’aile sont grisâtres. Le jabot et les côtés du corps sont d’un jaune orangé 
très-pâle et sale qui tire au gris verdâtre sur les côtés du bas ventre. Les autres 
parties inférieures sont d’un blanc plus ou moins pur, avec quelques taches d’un gris 
verdâtre sur les couvertures inférieures de la queue. 

Les individus de l’année se distinguent des adultes par la teinte grise de la tête 
beaucoup moins prononcée; par le blanc qui s’étend plus ou moins complètement sur 
toute la partie inférieure de la tète, mais qui se trouve entrecoupé par une raie 
grisâtre descendant de la base de la mandibule inférieure; enfin par les bords clairs 
qui occupent l’extrémité des grandes couvertures de l’aile. 

p allas a observé cette espèce dans les forêts alpestres de la Daourie et autour du 
lac Baical. Les voyageurs hollandais en ont fait parvenir au Musée des Pays-Bas 
plusieurs individus, soit du Japon, soit de l’ile de Java. Nous avons déjà constaté 
plus haut que son apparition en Europe est purement accidentelle et qu’elle ne paraît 
avoir lieu qu’à l’époque de la migration. 

4.) LE merle ciirysolaus. turbus chrysolaus. Pl. 28, figures de l’adulte et du jeune 
oiseau. — Cette espèce a été établie dans les planches coloriées, ouvrage dans lequel 
on voit une figure de l’adulte, sous le n°. 537. Elle ressemble par ses formes et ses 
teintes au Turdus pallens; mais elle manque d’une raie blanche surciliaire; sa tète 
ne tire jamais au gris, et la couleur orangée du jabot et des côtes du corps est 
beaucoup plus pure et plus vive. 

Longueur de l’aile, 4 pouces 6 à 9 lignes. Queue, 3 pouces. Bec: longueur, 
7 lignes; largeur, 3 lignes et un tiers; hauteur, 3 lignes. Tarse, 14 lignes. Doigt 
du milieu, 9 lignes. Première rémige de 4 lignes plus courte que la plus longue des 
grandes couvertures extérieures de l’aile. Deuxième rémige un peu plus courte que 
la cinquième; celle-ci de 2 lignes et demie plus courte que la quatrième, qui 
égale en longueur presque la troisième. Echancrures des rémiges comme d’ordinaire. 
Barbe interne de la première penne de la queue pourvue vers l’extrémité d’un bord 
blanchâtre; un liséré blanchâtre très-étroit sur la deuxième paire des pennes cauda- 
les. Pieds d’un brun jaunâtre. Bec d’un brun couleur de corne, passant au jaunâtre 
sur le bord de la mandibule supérieure et sur la moitié postérieure de l’inférieure. 

Les parties supérieures sont, dans les adultes, d’un brun jaunâtre, tirant quelquefois 
à l’olivâtre, et offrant une nuance rousse sur le front. La gorge et le dessous du cou sont 
d’un brun foncé, et cette teinte se prolonge souvent jusque sur les plumes de l’oreille; 
elle forme une raie assez foncée sur la région des freins. Les pennes de l’aile et de 
la queue sont brunâtres et les premières se trouvent bordées de grisâtre à leur barbe 
externe. Les couvertures inférieures de l’aile sont d’un brun pâle nuancé de jaunâtre. 
Le jabot et les côtés du corps offrent une belle teinte d’un brun-roux orangé plus 
ou moins vif. Le milieu du ventre et les couvertures inférieures de la queue sont 
d’un blanc pur, interrompu par des taches brunes sur ces dernières plumes. 

Les jeunes de l’année diffèrent des adultes en ce qu’ils ont la gorge d un blanc, 
entrecoupé de chaque côté par une raie brunâtre qui descend de la base de la man- 
dibule inférieure. Les grandes couvertures de l’aile offrent des bords clairs à leur 


65 


extrémité. Les teintes sont en général plus claires dans cet âge que dans les adultes. 

Cet oiseau n’a encore été observé qu’au Japon, où les voyageurs hollandais en ont 
recueilli un bon nombre d’individus. 

5.) le merle CARDis. turdus cardis, PL 29, figures d’un individu en plumage à peu 
près parfait et d’un individu dans la livrée de passage; PI. 30, figures de deux jeunes 
individus. — Un individu adulte et en plumage parfait de cette espèce a été figuré 
dans les planches coloriées n°. 518. Elle est remarquable par les changements que 
subissent, avec l’âge, la distribution et les nuances des teintes. La description suivante 
et les figures que nous donnons de cette espèce suffiront pour s’en faire une idée 
précise. 

Longueur des ailes, 4 pouces 4 à 5 lignes; dans les jeunes, le plus souvent 4 pou- 
ces 2 à 3 lignes. Queue, 2 pouces 3 à 6 lignes. Tarse, 13 lignes et un tiers. Doigt 
du milieu, 9 lignes. Bec: longueur, 8 à 9 lignes; largeur, 3 lignes; hauteur, 3 lig- 
nes moins un quart. Première rémige de 2 lignes plus courte que la deuxième des 
grandes couvertures de l’aile. Deuxième rémige un peu plus courte que la cinquiè- 
me; troisième dépassant la deuxième de 3 lignes et égalant presque la quatrième qui 
est la plus longue de toutes. Troisième, quatrième et cinquième des grandes rémiges 
échancrées à la barbe externe. Deuxième, troisième et quatrième rétrécies à la 
barbe interne. Bec, d’un brun couleur de corne, rarement un peu plus clair sur le 
bord des mandibules; dans les très-vieux sujets, d’un jaunâtre uniforme. Pieds d’un 
jaunâtre clair. Pennes de la queue sans la moindre trace de bordures claires à 
l’extrémité. 

Les jeunes individus offrent, lorsque leur plumage s’est parfaitement développé, 
la distribution suivante des teintes. Les parties supérieures sont d’un gris brun tirant 
au jaunâtre et offrant une nuance rousse sur le front. Les pennes de l’aile et de la 
queue sont brunes. Le menton et la gorge sont d’un blanchâtre nuancé de brun-roux. 
Cette dernière teinte forme au dessus des yeux une raie surciliaire; elle occupe les 
côtés de la gorge, le jabot, les couvertures inférieures des ailes, la poitrine et les 
côtés du corps, et elle est très-vive et intense sur ces deux dernières régions qui 
sont couvertes de taches noirâtres triangulaires ou en cœur. Il existe des taches 
semblables sur le jabot et elles forment, en se dirigeant vers la mandibule inférieure, 
une bande qui s’étend de chaque côté de la gorge. Cette teinte rousse passe au blanc 
vers le milieu de l’abdomen , où l’on voit plusieurs taches semblables à celles des 
flancs. Les couvertures inférieures sont d’un blanc, quelquefois entremêlé, sur les 
côtés, de taches brunes ou jaunâtres. 

Les individus d’un âge un peu plus avancé se distinguent par les points suivants de 
ceux dont nous venons de décrire la livrée. La teinte des parties supérieures tire 
plus fortement sur le gris; la raie surciliaire est très-peu distincte; la teinte rousse 
des parties inférieures est beaucoup moins apparente; elle tire au grisâtre sur les 
flancs et au blanc vers les côtés de l’abdomen ; le blanc du milieu de la gorge enfin 
est entrecoupé par des taches noirâtres en triangle aigu. L’oiseau porte, à cet âge, 
beaucoup de ressemblance au Turdus musicus, tandis qu’il rappelle le Turdùs iliacus, 
par la teinte rousse des couvertures inférieures de l’aile. 

Dans la livrée de passage plus fortement prononcée, l’oiseau prend en dessus, sur 

17 


66 


les flancs et le jabot, une teinte d’nn gris-bleuâtre assez foncé; mais les plumes offrent 
un bord roux plus ou moins prononcé et il ne reste que des nuances légères de roux 
sur les côtés du corps et du cou. 

Dans la suite, cette teinte rousse disparait peu à peu totalement, même sur les 
couvertures inférieures de l’aile, qui changent au gris foncé; les taches foncées de 
la gorge s’étendent de la sorte que la teinte du fond ne s’entrevoit que sur les bords 
des plumes de cette partie; et le gris bleuâtre des parties supérieures devient de plus 
en plus foncé. 

Cette teinte passe insensiblement au noir sur la tète, le cou et le jabot, et dans 
les très-vieux individus qui ont le bec jaunâtre, le gris foncé des parties supérieures, 
des ailes et des côtés du corps prennent également une forte teinte noirâtre. Les in- 
dividus dans cet âge sont en conséquence d’un noir presque uniforme, à l’exception 
des couvertures inférieures de la queue , du milieu de la poitrine et de 1 abdomen, 
parties dont la teinte du fond est un blanc pur, relevé par des taches noirâtres plus 
ou moins isolées. 

Ce Merle ne paraît pas être rare au Japon, le seul pays où il ait été observé 
jusqu’à présent. 

6.) le merle de sxbérie. turdus siBiRicus. PI. 31 , figure d’un jeuue individu. 
Pallas, voyage III, p. 694, app. n°. 10, a le premier fait connaître cette espèce 
asiatique sous l’épithète de sibiricus, épithète que par la suite, (Zoogr., I, p. 450, 
n°. 90), il a changé lui même en celle de leucocillus. Elle a été ensuite décrite 
dans le Manuel d’Ornithologie, III, p. 98, et M. Gould, Birds of Europe, en a donné 
la figure de l’adulte et d’un individu dans la livrée de passage. Le jeune, dont on 
trouve la description dans le Manuel d’Ornithologie, III, p. 99, n’ayant pas encore 
été figuré, nous l’avons représenté sur la planche 31 de notre ouvrage. 

Les notices suivantes peuvent servir à compléter les descriptions que les naturalistes 
ont données de cette espèce. 

Longueur des ailes, 4 pouces 4 lignes. Queue, 3 pouces. Tarse, 13 lignes. Doigt 
du milieu, 9 lignes. Bec: longueur, 8 lignes; largeur, 3 lignes et demie; hauteur 
3 lignes. Première rémige de deux lignes et demie plus courte que la deuxième des 
grandes couvertures de l’aile. Deuxième rémige égalant environ la quatrième. La 
troisième, qui est la plus longue de toutes, dépasse ces rémiges d’une ligne et de- 
mie. Troisième et quatrième des rémiges primaires échancrées à la barbe externe. 
Deuxième et troisième un peu rétrécies à la barbe interne. Bec d’un brun, passant au 
brun jaunâtre sur la moitié postérieure de la mandibule inférieure. Pieds d un jaune 
brunâtre. Les deux paires extrérieures des pennes de la queue lisérées de blanc à 

l’extrémité. . 

Les voyageurs russes ont, selon Pallas, 1. c., observé cette espèce dans la Sibérie 
orientale jusque dans les régions polaires. Nous en possédons un bon nombre d in- 
dividus recueillis au Japon; elle se trouve également au Nepaul, et meme dans ie 
de Java. 

7.) le merle de WHiTE. turdus wHiTii. Steller et Gmelin l’ainé ont découvert cette 
espèce il y a presque un siècle; mais les descriptions que ces voyageurs en ont faites, 


67 


ne sont parvenues à la connaissance des naturalistes que lors de la publication de la 
Zoographia rosso-asiatica, Toi. I , p. 499, n°. 88, où l’espèce porte le nom de Turdus 
varius. Ce nom ayant été conféré, antérieurement k cette dernière époque, par 
Horsfield, Linn. Trans., XIII, p. 149 et Zool. Res., pl. sans numéro, à une espèce 
très-voisine mais différente et originaire de l’île de Java, on doit laisser h l’espèce 
du présent article l’épithète de Whitii, sous laquelle elle a été décrite par Eyton, 
Rarer British Birds, p. 92. Ces deux espèces, qui sont du reste parfaitement bien 
connues des naturalistes, offrent entre elles la plus grande analogie par l’ensemble 
de leur organisation, par leurs dimensions et particulièrement par la distribution des 
teintes, et ne paraissent s’éloigner l’une de l’autre que par les proportions des ailes 
et la longueur relative des rémiges. 

Le turdus whitii, Eyton ou Turdus varius de Pallas, très-bien figuré par Gould, 
Birds of Europe, PI. 81, sous le nom d’Oreocincla Whitii peut être caractérisé 
comme suit: Longueur des ailes, 5 pouces 10 lignes à 6 pouces 4 lignes. Deuxième 
rémige dépassant toujours la cinquième. Quatrième un peu plus courte que la troi- 
sième qui est la plus longue de toutes. Gmelin et Steller ont observé cette espèce 
sur les alpes de la Sibérie: le premier à Krasnojari sur les bords du Jeniséei, le 
deuxième dans les environs de Bargusin. Les voyageurs hollandais en ont recueilli, 
au Japon, un bon nombre d’individus. Son apparition en Europe est très-accidentelle. 
Un individu fut tué en Engleterre au mois de Janvier 1828 (1); un autre au mois 
de Septembre sur l’ile d’Helgoland (2) et un troisième sur les bords de l’Elbe (3). 

Le turdus varius de Horsfield offre les traits distinctifs suivants. Longueur des 
ailes, 5 pouces et 5 lignes. Deuxième rémige égalant en longueur la sixième. Troi- 
sième et quatrième un peu plus courtes que la cinquième qui est la plus longue de 
toutes. Cette espèce, découverte à Java par Horsfield, y a été depuis observée en 
bon nombre par les voyageurs hollandais. Elle habite également la Nouvelle Hol- 
lande, et on en a même tué un individu en Angleterre (4). 

8.) le merle de roche de manille, turdus manillensis, Latham. — Tout le monde 
connaît cette espèce, découverte par Sonnerat dans l’île de Luçon, et figurée par 
Buffon, Pl. enl. 636 (mâle) et Pl. 564, fig. 2 (femelle). Dussumier, Cuming et 
d’autres voyageurs en ont récemment rapporté les dépouilles, recueillies dans les 
Philippines. Mr. Forsten nous en a adressé plusieurs individus tués à la pointe sep- 
tentrionale de l’ile de Célèbes, et d’autres voyageurs hollandais ont observé et tué cet 
oiseau au Japon. Les individus du Japon sont en tout point semblables à ceux des 
Philippines et de Célèbes; cependant ils paraissent avoir les tarses et le bec un peu 
plus robustes. Yoici les principales mesures empruntées à plusieurs individus du 
Japon. 

Longueur de l’aile, 4 pouces 8 lignes et demie. Queue, 3 pouces 1 ligne et demie. 
Tarse, à partir de la plante des pieds, d'à-peu-près 15 lignes. Bec: longueur depuis 


(1) Eyton, 1. c. 

(2) Boie, Isis, 1835, p. 251. Turdus squamatus. 

(3) Gould, Birds of Europe, 1. c. 

(4) Yarrell, Brit. Birds, I, p. 185, 


68 


le front, 10 lignes et demie; largeur, 3 pouces et demi; hauteur, 3 pouces. Les 
proportions relatives des rémiges ne présentent aucune différence sensible. Comme à 
l’ordinaire, la première rémige égale la plus longue des grandes couvertures extérieures 
de la queue. La deuxième égale à-peu-près la cinquième, et la quatrième n’est qu’in- 
sensiblement plus courte que la troisième qui est la plus longue de toutes. 

LES ORPHÉES. ORPHEUS. 

1.) l’orphée oreillon roux, orpheus amaurotis. — Cette espece a été établie et 
figurée dans les planches coloriées , n° 497 , sous le nom de Turdus amaurotis. Elle 
ne parait pas appartenir au nombre des oiseaux rares au Japon, d ou les voyageurs 
hollandais en ont adressé un bon nombre d’individus au Musée des Pays-Bas. M. de 
Kittlitz a observé cet oiseau dans l’ile de Bonin, et en a donné plusieurs figures, 
d’abord dans les Mémoires de l’Académie de St. Pétersbourg, 1830, p. 33 sous le nom 
d’Oriolus squamiceps; puis dans ses Kupfertafeln , Frankfort, 1833, PL 12, fig. 1, 
p. 8, sous le nom de Galgulus amaurotis. 

Ailes: du mâle 5 pouces, de la femelle 4 pouces 6 lignes. Queue: du mâle, 4 
pouces 7 lignes; de la femelle 4 pouces 3 lignes. Bec: longueur, 10 lignes; largeur, 
3 lignes et deux tiers; hauteur, 3 lignes. Tarse, à peu près 11 lignes. Doigt du 
milieu, 8 lignes. Première rémige dépassant de 7 a 8 lignes la deuxième des gran- 
des couvertures extérieures des ailes. Deuxième rémige égalant en longueur la neu- 
vième. Troisième, intermédiaire entre la cinquième et la sixième. La cinquième est 
la plus longue de toutes. Troisième, 4me, 5™ et 6me des rémiges primaires échan- 
crées à la barbe externe. Queue presque coupée carrément à 1 extrémité. Bec noir. 
Pieds bruns. 

La femelle est d’une taille un peu moins forte que le male; aussi offre-t-elle des 
couleurs du plumage tant soit peu plus pâles. Voyez du reste, pour les teintes de 
cette espèce, la description accompagnant le n°. 497 des planches coloriées, et celle 
donnée par Mr. de Kittlitz. 

' LES CINCLES. CINCLUS. 

1.) le cincle de pallas. cinclus pallasii. — On doit la première connaissance de 
cette espèce à Pallas, mais il l’a mal à propos regardée comme variété du Cincle 
d’Europe (1). Les individus qu’il avait examinés, provenaient du lac Baical, de 
Kamtchatka et des fies situées à l’est de cette presqu’ile. Les voyageurs hollandais 
ont envoyé du Japon les dépouilles de cet oiseau , où il parait remplacer le cinc e 
ordinaire. On l’a regardé à tort comme fréquentant l’Europe. Une espèce analogue 
par ses couleurs uniformes, mais à teintes plus claires et à bec beaucoup plus gree, 
habite le Népaul (2). Des individus japonais, l’adulte et le jeune, ont été figurés 
par Gould (3), et on en trouve la description dans le Manuel d’Ornithologie ( )• 


(1) Zoographia, I, p. 426, ligne 10 me . Cinclus 

(2) C’est le Cinclus tenuirostris , Gould , figuré antérieurement par cet auteur sous le faux nom e 

Pallasii, voir Himalajali Birds, PI. 24. 

(3) Birds of Europe , PI 85. 

(4) III, p. 107. 


09 


Voici quelques indications relatives aux dimensions des principales parties de cet 
oiseau. Ailes, 3 pouces 7 lignes. Queue, 2 pouces 2 lignes. Tarse, 1 pouce 2 lig- 
nes. Doigt du milieu, 9 lignes. Bec: longueur, 8 lignes; largeur, 2 lignes et 2 tiers; 
hauteur 2 lignes et 2 tiers. La première rémige dépasse de 3 lignes la plus longue 
des grandes couvertures extérieures de l’aile. La deuxième rémige égale presque la 
troisième qui est la plus longue de toutes. Bec d’un brun peu foncé. Pieds tirant 
fortement au blanchâtre. 


LES ACCEPTEURS. ACCENTOR. 

1.) l’accepteur ordinaire rougeûtre. acceptor modularis rubidüs. PL 32. Le 

Japon produit un Accenteur, qui présente tant d’analogie avec l’Aecenteur ordinaire 
d’Europe, (A. modularis), qu’il ne parait, pour ainsi dire, former qu’une race locale 
de cette espèce européenne. Les seules différences que j’ai pu trouver dans ces deux 
oiseaux sont que la race du Japon parait offrir une queue un peu plus courte et que 
ses teintes présentent des modifications assez sensibles. Ces modifications consistent 
dans les points suivants. Le brun du dos et des ailes tire fortement au pourpre. On 
ne voit pas des taches foncées sur la tête et le cou, qui sont d’un brun rougeâtre 
terne tirant au gris foncé sur le dessous de la tète et du cou, ainsi que sur toutes 
les plumes des parties inférieures, qui présentent une teinte à peu près uniforme et 
n’offrent pas la moindre trace des taches foncées longitudinales qui ornent les flancs 
de la race européenne. Pour le reste, ces deux oiseaux se ressemblent sous tous les 
rapports. 

Les détails suivants sont empruntés â l’individu figuré sur la planche 32. 

Longueur de l’aile, 3 pouces 6 lignes et demie. Queue, 2 pouces. Tarse, 9 lignes 
et demie. Doigt du milieu, 6 lignes et deux tiers. Bec: longueur, 5 lignes; lar- 
geur, 2 lignes et demie; hauteur, 2 lignes. La première rémige dépasse d'une ligne 
la plus longue des grandes couvertures extérieures de l’aile; la deuxième est inter- 
médiaire entre la sixième et la septième; la quatrième, qui est la plus longue de tou- 
tes, ne dépasse cependant que fort peu la troisième et la cinquième. 

LES TROGLODYTES. TROGLODYTES. 

L) le troglodyte ordinaire, troglodytes vuLGARis. Le Troglodyte du Japon, 
indiqué dans le manuel d’Ornithologie (1), comme formant une espèce particulière, 
ne paraît différer du Troglodyte ordinaire de l’Europe que par ce que les teintes de 
son plumage sont ordinairement un peu plus foncées que dans les individus habitant 
le centre de 1 Europe. On sait cependant que les teintes de cet oiseau varient plus ou 
moins sous ce rapport; que les individus de la Sardaigne (2) paraissent constamment offrir 
des teintes assez foncées, et qu’ils ressemblent par conséquent, comme cela a aussi 
quelquefois lieu avec les individus du centre de l’Europe, tout à fait à ceux du 
Japon. Ces observations nous engagent à ne point séparer ce Troglodyte du Japon 


(1) Tome III, p. 161: Troglodytes fumignlus. 

(2) Kiistei-, dans l’Isis, 1835, p. 225. 


18 


70 


de l’espèce ordinaire, qui se trouve répandue par toute l’Europe, jusque dans l’Asie 
mineure (1), qui est un oiseau sédentaire en Algérie (2), et qui habite également 
le Japon, mais que l’on n’a pas encore rencontrée dans d’autres parties de l’Asie (3). 

LES ROITELETS. REGULES. 

1.) LE roitelet ordinaire, regulus cristatus. Le Roitelet ordinaire, assez com- 
mun par toute l’Europe, surtout à l’époque de la migration, et qui a été également 
observé dans l’Asie mineure et en Sibérie, habite aussi le Japon, où l’espèce 
est exactement la même qu’en Europe. Les deux autres espèces européennes de ce 
genre, savoir les Regulus iguicapillus et proregulus ne paraissent pas se trouver dans 
ce pays. 

les mésanges, parus. 

1.) la mésange ciiarronnière du japon, parus minor. PI. 33. Cette mésange re- 
présente, au Japon, la mésange charbonnière d’Europe, dont elle ne forme à pro- 
prement parler qu’une race, remarquable toutefois par sa taille moindre et par des 
modifications assez sensibles dans les couleurs du plumage. 

Les ailes qui, dans l’espèce européenne, portent en longueur 2 pouces 8 lignes, 
n’offrent, dans la race du Japon, que 2 pouces 5 à 6 lignes. La queue est, dans 
la première, de 2 pouces 2 ou 3 lignes; dans la seconde, de 2 pouces et une à deux 
lignes. Le bec et les pieds sont également un peu plus petits dans cette race du 
Japon que dans l’espèce d’Europe; mais la forme de toutes ces parties, la longueur 
comparative des rémiges, en un mot l’ensemble de l’organisation ne parait présenter 
la moindre différence sensible dans ces deux races d’oiseaux. Comparées ensemble 
sous le rapport des couleurs du plumage , la race du Japon se distingue de celle d Eu- 
rope par les traits suivants. 

Le noir foncé de la tête tire plus fortement sur le bleu et forme, derrière la 
région de l’oreille, un collier un peu plus large; la bande noire qui s’étend depuis 
le°plastron noir de la gorge jusqu’à l’anus, est également un peu plus large. Le vert 
du dos est plus sale. Les bords clairs des rémiges secondaires ne tirent pas au jau- 
nâtre, mais simplement au blanc bleuâtre, et la couleur du fond des ailes est en 
général un peu plus foncée. Le blanc de la penne externe de la queue s’étend plus 
vers le dedans que dans l’espèce européenne, et on observe souvent des tacies 
blanches, non seulement à l’extrémité de la deuxième penne de la queue, mais éga- 
lement à la troisième et à la quatrième. Mais ce qui caractérise avant tout cette 
race du Japon, c’est que la teinte des parties inférieures de l’oiseau à partir de a 
poitrine, est, au lieu d’un jaune clair, d’un blanc brunâtre tirant, sur les ancs, 
au gris brunâtre. 


(1) Gould, Proceed. , 1834, p. 50. 

(2) M. Wagner, Reisen, III, p. 91. 

(3) Pallas, Zoographie , I, p. 500. 


71 


2.) LA MÉSANGE à LONGUE QUEUE DU JAPON. PARUS (mEGISTURUs) TRIVIRGATÜS. PI. 34. 

a mésange à longue queue de l’Europe se trouve représentée, au Japon, par une 
race remarquable par sa moindre taille et, à ce qu’il paraît, par quelques modifi- 

ations dans la distribution des teintes de la tête. Du reste, elle est absolument 
modelée sur le meme type que l’espèce européenne; elle offre la même organisation 
et les memes formes; les différentes parties de l’animal, quoique toutes de moindre 
dimension, présentent les mêmes proportions relatives; la distribution des teintes en- 
im, et leurs nuances sont en général les mêmes que dans notre espèce européenne. 

Les ailes, dans cette dernière, portent en longueur, 2 pouces 4 lignes- dans la 
race du Japon, elles n’offrent que 2 pouces et une ligne. La queue, longue dans 
1 espece européenne de 3 pouces 3 lignes, ne porte que 2 pouces 8 lignes dans celle 
du Japon. Le tarse est d’une ligne moins long dans cette dernière; mais le bec ne 
parait pas offrir de différence notable dans ces deux races d’oiseau. II en est de 
meme des proportions relatives des rémiges et des pennes de la queue 

Quant à la distribution des teintes de cette race japonaise, elle est en tout point 
semblable a celle des jeunes individus de notre mésange à longue queue de l’Europe- 
cest a dire, il existe toujours, sur le dessus de la tête, de chaque côté, une raie 
noire qui commence sur la région des freins pour s’étendre en arrière sur la nuque 
ou elle se confond avec le noir de cette partie et du dos. Tous les individus que’ 
nous avons examinés de cette espèce, et ils sont en bon nombre, nous ayant offert 
cette distribution des teintes de la tête, on serait porté à croire que les adultes ne 
présentent jamais la tête d’un blanc presque uniforme, comme cela a lieu dans 
1 espèce commune de l’Europe. 

3.) LA mésange variée, parus VARius. PI. 35. - Nous venons de voir qu’il existe 
au Japon deux mésanges qui présentent la plus grande analogie avec les mésanges 
charbonnière et a longue queue de l’Europe; une troisième espèce, également ori°-i- 
naire de cet empire, s’éloigne au contraire, par la distribution de ses teintes, de toutes 
les espèces européennes et par conséquent aussi de ses congénères du Japon Cette 
espece, nouvelle pour la science, et que nous faisons connaître sous le nom de Parus 
varms est environ de la taille de notre mésange charbonnière, et se reconnaît tout 
de suite a la distribution des teintes de son plumage et notamment au beau brun- 

roux, qui recouvre le manteau ainsi que toutes les parties inférieures à partir de 
la gorge. r 

Les différentes parties de cet oiseau offrent les dimensions et proportions suivantes. 
Longueur des ailes, de deux pouces et huit lignes à trois pouces. Queue, d’un 
pouce et dix lignes à deux pouces une ligne. Longueur du tarse, de neuf lignes- 
du bec depuis le front, de quatre lignes et demie à cinq lignes. Largeur du bec 
près du front, d’un peu plus de deux lignes. 

On voit par ces données, que les dimensions de cette espèce présentent des diffé- 
rences assez considérables suivant les individus, mais nous ignorons s’il faut attri- 
buer ces différences à des variétés accidentelles ou au sexe. Du reste, tous les indi- 
vidus que nous en avons vu, offrent constamment la même distribution des teintes. 

Le bec de cette espèce, d’un brun foncé couleur de corne, rappelle par sa con- 
formation celui des autres mésanges proprement dites, mais il est plus arrondi au 


72 


sommet et beaucoup plus déprimé que d’ordinaire. Les pieds présentent la meme 
conformation que ceux de la mésange charbonnière a 1 exception des ongles qui 
sont un peu plus longs et plus robustes. La première rémige dépasse de 4 lignes 
les grandes couvertures antérieures de l’aile, et la deuxième rémige dépasse dune 
ligne la plus longue des rémiges secondaires. La troisième est dune ligne plus 
courte que la sixième, qui elle-même atteint, à une ligne près la longueur de la 
quatrième et cinquième, qui sont d’égale longueur et les plus longues de toutes les 
rémiges La 3™ 4™, 5me e t sixième des rémiges du premier ordre sont légèrement 
échancrées à leur barbe externe; les échancrures aux barbes internes des rémiges 
sont très peu sensibles. La queue est légèrement échancree a 1 extrémité, et la penne 
extérieure de cet organe n’est guère plus courte que la deuxième. Le plumage est 
assez doux et de la même nature que celui des autres espèces du génie. 

Les teintes très-agréables dont cette espèce est ornée, offrent la distribution sui- 
vante. Le front, les régions du frein et de l’oreille, un paquet des plumes derrière 
cette dernière région, et une raie qui s’étend le long du milieu de 1 occiput sont 
d’un blanc tirant plus ou moins au brun jaunâtre clair, notamment vers le front. 
Toutes les autres parties de la tête sont d’un noir à reflets bleuâtres, et cette teinte 
forme vers le bas un large plastron qui occupe toute la gorge jusqu a la partie in- 
térieure du jabot. La nuque et le manteau, les flancs et toutes les parties inférieu- 
res de l’oiseau, à partir de la gorge, sont d’un brun-roux assez vi , mais qui pas- 
se au jaunâtre sur le milieu de la poitrine et du jabot. Les plumes des jambes t.ren 
au orisâtre. Toutes les autres parties de l’oiseau sont d’un gris cendré foncé, tirant 
noirâtre s ur les pennes de Me et de la queue. Les couvertures inferieures de 
l’aile sont d’un blanchâtre tirant un peu au brun jaunâtre. 


LES PICS. PICUS. 

1 > LE pic-vert awoxera. pices AWOK.ERA. PI. 36; figures de la femelle et de la 
1 »i„ _ Ou doit aux voyageurs hollandais la découverte de ce pic, décrit 

nonr'l” première fois dans les planches coloriées, ouvrage dans lequel on voit aussi 
J |. , dn mâle, PI. 583. — Cette espèce appartient au groupe des pies, qu 

r;,: X r 

tère le distingue" aussi du pie cendré de l'Europe, espèce à »,ueUe ü»-»- 

beaucoup d’autres rapports et qu il parait remplacer au P • JJ , , La , ai |. 

en effet très-voisin du pic cendré, Picus canus ou vmdi-canus des “Jthotte ^ 

le la forme et les proportions des differentes parties sont absolume 

CVS deux espèces; et" l’espèce du Japon ne parait s’éloigner 

par des modifications dans le système de coloration. Ces modification . , ï 

.Lt constantes et très-sensibles, et consistent principalement dans les po 


Les parties inférieures, à partir du jabot, sont, ainsi que nous venons de le consta- 
ter, toujours ornées de taches noires transversales; la moustache, rouge dans les 
deux sexes chez le pic awokera, est toujours noire dans le pic cendré; le rouge du 
sommet de la tête existe chez cette première espèce dans les deux sexes, et cette 
couleur s’étend dans le mâle jusque sur la nuque, tandis que c’est cette dernière 
région seulement qui se trouve teinte de rouge dans l’espèce du Japon; celle-ci, en- 
fin, a la queue distinctement barrée d’une teinte brune. 

La description suivante est dressée d’après un bon nombre d’individus de ce pic- 
vert japonais. 

Longueur des ailes, 4 pouces et 11 lignes à 5 pouces 4 lignes. Queue, 3 pouces 
et demi à 3 pouces 9 lignes. Bec, mesuré depuis le front, 1 pouce 1 ligne. Tarse, 
1 pouce. Doigt externe et du milieu, sans l’ongle, chacun de 9 lignes. Pouce, 3 li- 
gnes. La première penne de l’aile dépasse de 3 lignes la plus longue des grandes 
couvertures externes; la deuxième penne est un peu plus longue que la huitième, 
et il y a peu de différence, sous le rapport de la longueur, entre la 3 m e, 4me et 
5me des pennes primaires; cette dernière cependant est la plus longue de toutes. La 
3 lne , 4 m e, 5 me et Gme sont un peu échancrées à leur barbe externe. Le bec est cou- 
leur de plomb noirâtre, passant au jaunâtre vers l’angle de la bouche; mais cette 
dernière teinte occupe plus de la moitié postérieure de la mandibule inférieure. Les 
pieds sont également couleur de plomb noirâtre, mais les ongles sont d’une teinte 
plus claire et tirant sur le brun-jaunâtre. 

Le male adulte offre la distribution suivante des teintes. Les plumes qui recouvrent 
les narines, le devant du front et la région des freins sont noires. La tache en mou- 
stache est d’un rouge foncé, qui passe, par devant, également au noirâtre. Tout le 

dessus de la tete est teinte de ce même rouge foncé, et cette couleur se prolonge 

même sur la nuque, où elle est souvent terminée de noir. Les côtés de la tète jus- 
qu’au dessus de l’œil, sont d’un gris plus ou moins foncé, teinte qui se prolonge 

aussi sur le cou, où elle passe insensiblement au verdâtre. La gorge est blanchâtre, 
et cette couleur passe au vert jaunâtre, qui occupe les parties inférieures du cou, 
le jabot et le milieu de la poitrine jusqu’à l’abdomen. Les plumes des flancs et du 
ventre sont plus claires et tirant au blanchâtre , et pourvues, chacune, de deux larges 
taches transversales, dont l’inférieure prend ordinairement la forme d’une tache en 
cœur. Les couvertures inférieures de la queue offrent cette même distribution des 
teintes; mais la teinte claire de cette région tire sur le jaunâtre et la teinte foncée 
sur le verdâtre. Le dos et les couvertures supérieures des ailes sont d’un vert, pas- 
sant au vert-jaunâtre sur les couvertures supérieures de la queue. Cette dernière 
teinte se voit encore sur le dessus des pennes de la queue, dont la couleur du fond 
est un brun assez clair, mais pourvu de bandes transversales plus foncées et pas- 
sant au noirâtre sur l’extrémité des pennes mitoyennes. Les couvertures supérieures 
de l’aile sont, ainsi que les rémiges secondaires, d’un vert olivâtre très-clair et tirant 
fortement au jaunâtre. Les rémiges primaires, au contraire, sont brunes, et les six 
premières sont marquées, à leur bord externe, chacune de 3 à 5 taches claires; elles 
offrent en outre, sur la moitié basale de leur barbe interne, de larges bandes blanchâ- 
tres. Les couvertures inférieures de l’aile sont d’un blanchâtre orné de larges bandes 
transversales et noirâtres. 


19 


74 


La femelle ressemble en général parfaitement au mâle, à l’exception qu’elle a les 
taches en moustache marquées de rouge seulement au milieu, et que le rouge du des- 
sus n’occupe que la nuque, tout le dessus de la tête étant d’un grisâtre, qui passe 
sur le noirâtre au centre et vers le bord des plumes. Le jeune mâle ressemble par 
la distribution des teintes à la femelle. 

2.) le pic kisuki. niais kisuki. PL 37 ; figures du mâle et de la femelle. — Cette 
espèce de petite taille, indiquée sous ce nom dans les planches coloriées, offre beaucoup 
d’analogie avec le petit pic de l’ile de Java, figuré dans les pl. enl. n°. 748, 2, 
et inscrit dans les méthodes sous le nom de Picus moluccensis; mais elle s’en distin- 
gue constamment par sa taille un peu plus forte, par les pennes de sa queue, dont 
les mitoyennes sont noires et les extérieures d’un blanc uniforme vers la base de leur 
barbe externe, tandis que ces pennes sont toutes rayées de brun dans l’espèce de 
Java; enfin par la couleur plus pâle et tirant au rouge du dessus et des côtés de la 
tête et du cou, ainsi que des côtés du jabot. Du reste la distribution et les nuan- 
ces des teintes, la longueur relative des rémiges, la forme et la grandeur du bec et 
des pieds ne présentent aucune différence sensible dans ces deux espèces. 

Longueur des ailes, 3 pouces 2 lignes. Queue, 1 pouce 9 lignes. Longueur du 
bec, mésuré depuis le front, 6 lignes. Tarse, 6 lignes. Doigt du milieu, sans l’on- 
gle, 5 lignes. Doigt externe, 6 lignes. Pouce, 2 lignes. La première rémige dé- 
passe d’une ligne la plus longue des grandes couvertures externes de l’aile; la 2™ 
égale la 6me; la 4 me et 5“e ne sont guère plus courtes que la troisième, qui est la 
plus longue de toutes. Les échrancrures aux barbes des rémiges sont peu profondes. 

Les deux sexes se ressemblent exactement, sous le rapport des teintes, à l’excep- 
tion que le mâle est orné, de chaque côté de l’occiput, de quelques plumes d’un 
rouge vermillon clair. Le bec est, dans cette espèce, d’un brun ou gris de plomb 
couleur de corne et passant à la base du bec et à la moitié basale de la mandibule 
inférieure, au brun-j aunâtre très-clair. Les pieds offrent un gris couleur de plomb fon- 
cé; les ongles sont d’un brun jaunâtre clair. La gorge et le devant du cou, ainsi 
qu’une raie qui commence au dessus des yeux pour descendre jusque sur les côtés de 
la nuque, sont d’un blanc assez pur. Il existe une tache en moustache, d’un gris 
noirâtre plus ou moins foncé. Les autres parties de la tête et du cou, ainsi que les 
côtés du jabot sont d’un brun peu foncé et tirant plus ou moins au roux, notam- 
ment sur ces dernières régions. On observe, dans le mâle, ainsi que nous venons 
de le constater plus haut, de chaque côté de l’occiput , quelques plumes d’un rouge 
très-vif. Le dos et les ailes sont d’un brun foncé, interrompu par de larges bandes 
transversales et blanches, mais qui se perdent sur le manteau et les petites couver- 
tures de l’aile. Les couvertures inférieures sont d’un blanc pur, et on voit une large 
tache foncée sur chacune des grandes couvertures. Les plumes du dessous de 1 oiseau, 
à partir du cou, sont d’un blanc brunâtre, tirant souvent au jaunâtre ou au brun- 
roux, notamment sur la poitrine et le jabot: celles du jabot et de la poitrine sont 
pourvues, chacune, d’une grande tache longitudinale d’un brun plus ou moins foncé; 
celles du ventre et des couvertures inférieures de la queue offrent, au contraire, plu- 
sieurs taches, qui prennent une forme plus ou moins transversale. Les couvertures 
supérieures de la queue sont noires, ainsi que la paire mitoyenne des pennes de la 
queue. La paire suivante de ces pennes est également noire , mais ornée d un lis i 


75 


blanc sur le bord externe de sa moitié terminale. Dans la paire qui suit, le blanc en 
occupe presque toute la barbe externe. La quatrième paire a le bord interne orné 
à l’extrémité de deux bandes blanches; son bord externe est blanc et pourvu vers l’ex- 
trémité de la penne de trois bandes noires. Sur la paire externe de ces pennes, 
enfin, ces bandes transversales sont au nombre de quatre. 

LES TORCOLS. JYNX. 

1.) le torcol ordinaire, jynx TORQuiLLA. — Les voyageurs au service du gouver- 
nement néerlandais, qui ont exploré le Japon à différentes reprises, ont fait parvenir 
au Musée des Pays-Bas, un assez grand nombre d’individus d’un torcol, qui ne pa- 
rait offrir la moindre différence d’avec le torcol ordinaire. Pallas (1) avait déjà ob- 
servé cette espèce dans toute la Sibérie jusqu’au Kamtschatka. On sait qu’elle habite 
presque toute l’Europe tempérée et méridionale, et Rüppell (2) constate qu’elle se 
trouve également en Egypte et en Arabie, où l’espèce est sédentaire. Il est donc 
constaté par ces données que le torcol ordinaire est répandu par toute l’Europe tem- 
pérée et méridionale, jusqu’en Arabie et en Égypte, et par toute l’Asie temperée jus- 
qu’au Japon. Les deux autres espèces de ce genre, au contraire, sont à ce qu’il pa- 
raît, bornées à l’Afrique; l’une d’entre elles, le Jynx aequatorialis de Rüppell (3) 
n’ayant été rencontrée jusqu’à présent que dans l’Abyssinie méridionale, tandis que 
l’autre, le Jynx pectoralis de Vigors, habite la pointe australe de l’Afrique. 

LES MARTINS-PêcHEURS. ALCEDO. 

1.) alcedo (halcyon) coromanda major. PI. 39 (figures de l’adulte et d’un individu 
au jeune âge). — Sonnerat a observé à la côte de Coromandel un martin-pêcheur, 
dont on trouve la description et une figure dans la relation de son voyage aux In- 
des (4), sous le nom de Martin-pêcheur violet de la côte de Coromandel; et c’est 
sur cette figure et cette description que repose l’Alcedo coromanda de Latham (5). 
Nous n’avons pas été à même d’examiner des individus de cette espèce, originaires des 
lieux où Sonnerat avait receuilli le sien, mais il nous est parvenu de Sumatra, de 
Bornéo et du Japon un bon nombre d’individus d’un martin-pêcheur, en tout point 
semblables, au premier coup d’oeil, à ce martin-pêcheur violet de la côte de Coro- 
mandel. Mais en examinant ces différents oiseaux en détail, on remarque que, quoi- 
que absolument modelés sur le même type et présentant exactement la même distri- 
bution des teintes, ils offrent cependant entre eux plusieurs caractères constants 
et tranchants et qui prouvent à l’évidence qu’il existe, dans cette espèce, deux ra- 
ces parfaitement distinctes, et qui remplacent l’une l’autre dans les différentes régions 
qu’elles habitent. La description donnée par Sonnerat de son martin-pêcheur violet 
étant assez superficielle et la figure dont elle est accompagnée, laissant beaucoup à 

(1) Zoographia rosso-asiatica, I, p. 417. 

(2) Systematische Uebersicht der Vogel Nord-Ost-Afrikas, 1845, p. 94 et 95. 

(3) Ibid., p. 93, PI. 37. 

(4) Toi. II, p. 212, pl. 218. 

(5) Index ornithologicus, p. 252, n°. 19. 


76 


desirer et n’étant pas coloriée, il est impossible de constater à laquelle des deux ra- 
ces, dont nous venons de parler, appartient l’oiseau delà côte de Coromandel, et nous 
nous voyons obligés de borner nos observations aux individus recueillis dans la Ma- 
laisie et du Japon. Pour distinguer entre elles ces deux races, il suffira de faire 
observer, que la race qui habite le Japon, s’éloigne constamment de celle des îles 
de Sumatra et de Bornéo: 1) par sa taille plus forte; 2) par son bec moins large à 
la base; 3) par des ailes plus longues, moins arrondies et dont les rémiges offrent 
par conséquent entre-elles des proportions assez diverses; 4) par la raie d’un blanc- 
bleuâtre du croupion plus foncée et tirant plus fortement sur le bleu, et 5) par ce que 
la teinte d’un violet pourpre dont cet oiseau est en grande partie orné, est en géné- 
ral moins vive et se perdant presque totalement sur les côtés de la tête et du cou, 
ainsi que sur les parties inférieures de l’oiseau, pour faire place au brun-roux assez 
vif, qui forme aussi le fond de cette teinte violette. 

Ces caractères nous ont paru suffisants à l’établissement de deux races de martin- 
pêcheur violet, races que nous proposons de désigner sous les épithètes empruntées à 
leur taille, et auxquelles on peut assigner les caractères suivants. 

2.) alceuo (halcyon) coromanda major. — Longueur de l’aile, 4 pouces et 6 lignes. 
Largeur du bec, près du front, un peu plus de sept lignes. Première rémige égalant 
en longueur la sixième; deuxième un peu plus longue que la quatrième et tant soit 
peu plus courte que la troisième qui est la plus longue de toutes. Teinte dominante 
d’un brun-roux assez vif, offrant sur les parties supérieures de l’oiseau, et sur la face 
supérieures des ailes, une belle nuance d’un violet pourpre. Raie claire du croupion 
d’un beau bleu de ciel plus ou moins intense. — Habite le Japon. 

2) alcedo (halcyon) coromanda minor. — Longueur des ailes, un peu plus de qua- 
tre pouces. Largeur du bec, 7 lignes et trois quarts. Première des rémiges primai- 
res de 4 lignes plus courte que la dixième ou dernière; deuxième, intermédiaire entre 
la cinquième et sixième; troisième tant soit peu plus courte que la quatrième qui est 
la plus longue de toutes. Toutes les parties supérieures de l’oiseau ainsi que la face 
supérieure °des ailes d’un violet-pourpre intense; cette teinte se prolonge aussi sur 
les côtés de la tête> et on en voit même une nuance plus ou moins prononcée sur 
la poitrine et l’abdomen. Bande longitudinale du croupion d’un beau blanc argenté 
offrant une légère nuance d’un bleu de ciel pâle. — Observé dans les îles de Bornéo 
et de Sumatra. 

Nous ajoutons aux observations que nous venons de donner sur cet oiseau, que les 
jeunes individus de la grande race, (nous n’avons pas encore vu des jeunes de la pe- 
tite race,) se reconnaissent à leurs teintes beaucoup moins vives, et plus particulière- 
ment aux bords noirâtres des plumes des parties inférieures depuis la gorge jusqu’à 
l’abdomen. 

2) LE MARTIN-pêcHEUR COMMUN du Bengale. ALCECO XSPIDA BENGALENSIS. Fl. O» (UgU- 
res de l’adulte et d’un individu au jeune âge). — Cet oiseau qui remplace le martin- 
pêcheur ordinaire dans une grande partie de l’Asie méridionale et orientale, ne pa- 
rait différer de cette espèce commune que par sa taille moindre et quelquefois aussi 
par quelques modifications dans les nuances des teintes du plumage. Quelques au- 
teurs modernes , regardant ces différences comme de trop peu d’importance pour pou- 
voir servir comme moven d’une distinction spécifique, ont considéré ces oiseaux corn- 


77 


me appartenant à la même espèce, et n’ont pas même admis l’existence de plusieurs 
races de cet oiseau. Laissant de côté cette question de nomenclature, nous nous 
bornerons à rapporter les observations que nous avons été à même de faire sur ces 
différents oiseaux, qui offrent entre-eux une ressemblance frappante relativement à 
la distribution de leurs teintes. 

Le martin-pêcheur ordinaire, Alcedo ispida des auteurs, espèce connue de tout 
le monde, offre les proportions suivantes. Longueur des ailes: 2 pouces 10 lignes. 
Bec: longueur, depuis le front, un pouce 4 lignes; largeur, près du front, 3 lignes 
et un quart. Longueur de la queue, un pouce 4 lignes. Tarse, 3 lignes et trois 
quarts. — Cette espèce parait habiter toute l’Europe, à l’exception des régions froi- 
des. Elle se trouve, suivant Pallas (1), dans toute la Sibérie occidentale, mais elle 
parait manquer dans la Sibérie orientale. Elle est commune à Smyrne (2), et a été 
également observée à Trébizonde. Rüppell (3) rapporte qu’elle se trouve en grand 
nombre dans la basse Egypte, et qu’on la rencontre aussi, mais en petit nombre, le 
long des bords de la mer rouge. Enfin, elle a été observée par Drummond Hay (4) , 
à Tangers, où elle appartient encore au nombre des oiseaux communs. 

Le martin-pêcheur ordinaire du Bengale, Alcedo bengalensis, Gmelin, figuré 
par Edwards, PI. 11, et par Kittlitz, Kupfertafeln , PL 29, fig. 1, se distingue con- 
stamment de la race ordinaire par sa taille moins forte et ses formes moins trapues, 
quoique son bec soit un peu plus long que dans cette race. Cette petite race a été 
observée au Bengale; nos voyageurs en ont recueilli un grand nombre d’individus au 
Japon et à Timor, et Kittlitz dit qu’elle est commune dans l’ile de Luçon, et que ses 
mœurs sont absolument les mêmes que celles de la race européenne. Nous avons devant 
les yeux des séries complètes d’individus recueillis au Bengale, au Japon et à Timor; 
mais ces individus présentent encore entre eux des différences plus ou moins sensibles. 

Ceux du Bengale offrent absolument les mêmes nuances des teintes que ceux du 
martin-pêcheur ordinaire de l’Europe; mais leurs ailes ne portent en longueur que 2 
pouces 7 lignes. La queue est d’un pouce et 4 lignes, et le bec offre un pouce 5 à 
6 lignes en longueur. 

Les individus du Japon ressemblent encore parfaitement à ceux du Bengale, sous 
le rapport des nuances de leurs teintes; mais ils ont les ailes constamment un peu 
plus longues, vu qu’elles portent 2 pouces 8 lignes et un quart. 

Les individus de Timor enfin ressemblent à ceux du Japon par la longueur des 
ailes; mais ils s’en distinguent, ainsi que de ceux du Bengale par les teintes des 
parties supérieures de l’oiseau, qui sont beaucoup plus vives, d’un bleu presque par- 
fait, et ne tirant que très-peu sur le vert, comme cela a lieu dans les individus du 
Japon, du Bengale, ainsi que dans l’espèce commune de l’Europe. 

3) le martin-pêcheur deutl. alcedo (ceryle) lugubris. PI. 38 B. Le mâle de cette 
grande et belle espèce a été figuré sous ce nom dans les planches coloriées, n°. 548; 


(1) Zoogr. , I, p. 426. 

(2) Proceedings Zool. Soc., 1835, p. 90. 

(3) System. Uebersicht , p. 23. 

(4) Proceedings Zool. Soc., 1840, p. 133. 


20 


78 


l’individu, dont nous avons tracé le portrait, est une femelle adulte. Cette espèce 
offre la plus grande analogie avec l’Àlcedo guttata de Gould, décrit et figuré par cet 
ornithologiste dans son grand ouvrage sur les oiseaux de l’Himalajah; mais elle est 
d’une taille un peu plus forte, et son bec est plus comprimé. Ces deux oiseaux se 
ressemblant sous tous les autres rapports, et offrant absolument la même organisation 
et le même système de coloration, il est évident qu’ils ne forment que deux races 
locales d’une même espèce, races dont l’une, l’Alcedo guttata, habite le Bengale, 
tandis que l’autre, le lugubris, remplace celle-là au Japon. 

Les ailes portent en longueur, dans le lugubris, 7 pouces 3 lignes; dans le guttata, 
elles ne sont longues que de 6 pouces 9 lignes. La queue offre 4 pouces 6 lignes 

dans la race du Japon, et 4 pouces dans celle du Bengale. Dans celle-là le bec est 

large, près du front, de 5 lignes et demie, tandis que sa largeur au même point est 
de 7 lignes dans l’Alcedo guttata. Les autres parties ne présentent aucune différence 
sensible dans ces deux races. Longueur du bec, depuis le front 2 pouces 2 lignes. 

Hauteur du tarse, 6 lignes. Longueur du doigt du milieu sans l’ongle, 9 lignes. 

Longueur du pouce, 3 lignes. Le doigt interne est de 2 lignes et demie plus court 
que l’externe. La première rémige est presque aussi longue que la cinquième; la 
deuxième égale la quatrième, et la troisième, qui est la plus longue de toutes, ne 
dépasse ces dernières pennes que d’une ou de deux lignes. La deuxième et la troi- 
sième de ces pennes sont échancrées à leur barbe externe. 

Le système de coloration de cette espèce, assez uniforme , n’est ordinairement composé 
que de deux teintes, savoir de blanc et de noir; mais cette dernière couleur tire, notamment 
sur le manteau, au brun-noir couleur de schiste. Les parties inférieures de l’oiseau, les 
côtés de la tête jusqu’à la région des oreilles, et le cou sont d’un beau blanc. Cette teinte 
cependant edt interrompue, sur les flancs, par des bandes transversales et peu, serrées, 
d’un noirâtre couleur de schiste assez clair; on voit une raie, composée de taches 


longitudinales et foncées, descendre de la base de la mandibule inférieure, le long 
des côtés de la gorge, jusqu’au jabot, qui est orné de taches plus ou moins serrées, 
mais qui n’affectent qu’incomplètement la forme transversale. Cette dernière région 
est, dans la femelle que nous possédons, teinte de brun-roux, et cette couleur s’étend 
également sur la moitié inférieure de la raie qui descend de la mandibule inférieure. 
La région des oreilles est d’un noir interrompu par des taches blanchâtres assez 
étroites. Les plumes du dessus de la tête sont allongées et forment une espèce de 
huppe assez prononcée; elles sont tachetées de blanc sur un fond noirâtre; mais ces 
taches sont le plus souvent assez irrégulières et ne présentent que rarement une for- 
me régulièrement transversale; quelques unes des plumes du centre de l’occiput 
sont d’un blanc presque uniforme, tandis que d’autres, d’un noir parfait, n’offrent 
le plus souvent des traces de taches blanches que vers leur base. Toutes les plumes 
et pennes des autres parties de l’oiseau offrent des taches blanches assez régulièie- 
ment distribuées sur un fond, très-foncé sur la queue et les ailes, plus clair sur 
le dos et les plumes scapulaires; on en voit toujours une à l’extrémité des plumes ou 
des pennes; les autres sont disposées par paires sur les barbes des plumes; elles o- 
frent une forme transversale et forment souvent des bandes plus ou moins complétés, 
notamment sur le dos, sur les plumes scapulaires et les rémiges secondaires. Sur les 
rémiges primaires, ces taches sont plus isolées et moins larges que sur les autres 


79 


parties; et elles forment , sur la queue, dix à onze bandes transversales plus ou 
moins interrompues. Les couvertures inférieures moyennes de l’aile sont blanches, et 
on n’observe des bandes foncées que sur quelques unes des grandes et petites cou- 
vertures. 

Il parait que ce martin-pêcheur est assez rare au Japon. Il ne nous en est parvenu 
qu'un très-petit nombre d’individus, tous semblables à ceux que nous venons de 
décrire. 


LES CORBEAUX. CORVUS. 

1. ) le corbeau à gros bec. corvus macrorhynchos. PI. 39 B. — Le Japon produit 
un corbeau qui offre la plus grande analogie avec l’espèce introduite dans le systè- 
me sous le nom de Corvus macrorhynchos, Temm., par Wagler (1), espèce découverte 
dans Pile de Java par le professeur Reinwardt. Elle est remarquable par son bec 
presque aussi grand que celui du corbeau ordinaire, quoiqu’elle soit d’une taille beau- 
coup moins forte. 

Les individus du Japon ne présentent aucune différence sensible d’avec ceux de 
Java; il parait cependant qu’ils sont d’une taille tant soit peu plus forte, et que le 
plumage de la tête, du cou et des parties inférieures tire un peu plus sur le vert. 
Ils offrent les particularités suivantes. 

Longueur totale, 20 pouces. Aile, 13 pouces. Queue, 8 pouces. Bec: longueur 
depuis le front, 2 pouces 5 lignes; hauteur, 11 lignes à un pouce; largeur, un peu 
plus d’un pouce. Tarse, 2 pouces 5 lignes. Doigt du milieu, un pouce 7 lignes; 
pouce, 11 lignes. — Les rémiges de nos individus n’étant pas tout à fait complètes, 
nous ne sommes pas à même d’en indiquer avec exactitude les proportions. Le bec 
ressemble, par sa forme et sa force, à celui du corbeau commun; mais la mandibule 
supérieure est un peu plus courbée et beaucoup plus comprimée vers le haut, de sorte 
que son tranchant est très-sensible, quoique arrondi. La forme, la structure et les 
teintes du plumage sont absolument comme dans le corbeau ordinaire, à cette excep- 
tion près que le plumage tire un peu plus sur le vert que dans cette espèce. 

2. ) la corneille, corvus corone. — Pallas rapporte (2) que cet oiseau, commun 
par toute l’Europe et qui habite aussi le nord de l’Afrique, ne fréquente que rare- 
ment la Russie temperée et méridionale, mais qu’on le retrouve dans la Sibérie 
orientale jusqu’au Kamtchatka, où la corneille mantelée ne se montre plus. Le Ja- 
pon produit ce même oiseau, et les individus tués dans cet empire, ne diffèrent en 
rien de ceux de l’Europe. 

3. ) le freux, corvus frugilegus. — C’est encore une de ces espèces qui se trouve 
en même temps en Europe, dans le nord de l’Afrique, et dans une grande partie de 
l’Asie tempérée jusqu’au Japon. Les individus obtenus de cette dernière contrée 


(1) Syst. aviu.m, Corvus no. 3. 

(2) Zoographia , I, p. 831. 


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sont sous tous les rapports semblables à ceux qui peuplent la partie du monde que 
nous habitons. 

LES CHOUCAS. MONEDULA. 

1.) LE choucas oriental, monedula dauurica. PI. 40, ligure d’un jeune individu; 
PI. 41, figure de l’adulte. — La découverte de ce joli choucas est due au célèbre 
P allas. Après l’avoir décrit succinctement dans la relation de son voyage (1), il en 
a parlé plus amplement dans sa Zoographie de l’empire russe (2). Ce voyageur l'a 
rencontré en grand nombre depuis la rivière Ouda, affluant du Jénisei, jusque dans 
la Sibérie au-delà du lac Baïcal. Il vit également au Japon, d’où nos voyageurs 
nous en ont fait parvenir plusieurs individus. 

Il offre la plus grande analogie avec le choucas ordinaire, dont il se distingue 
principalement par sa taille un peu moins forte; par ses tarses un peu plus élevés; 
par ses yeux de couleur brunâtre, enfin, par ce qu’il a, dans l’âge adulte, tout le corps, 
à partir de la poitrine, teint d’un blanc pur, et que cette teinte remonte aussi sur 
le cou, où elle forme un collier complet et assez large. Quant au caractère indiqué 
par M. M. Blasius et Keyserling (3), savoir que la cinquième rémige est, dans cette 
espèce, plus longue que la deuxième, nous l’avons en effet retrouvé dans un individu 
du Japon; mais d’autres individus de cette contrée, ainsi qu’un sujet de la Daourie 
et que nous devons à feuPallas, offrent des proportions des rémiges absolument sem- 
blables à celles du choucas ordinaire. 

Le choucas oriental est sujet à varier sous le rapport de sa taille: Pallas, Le., 
p. 388, |3, avait déjà fait mention d’une variété plus petite que d’ordinaire; un indi- 
vidu semblable au jeune âge nous a été adressé du Japon, et se trouve figuré sur 
notre planche 40. 

Cette espèce offre les dimensions suivantes. Longueur totale: 11 à 12 pouces. Aile: 
dans le jeune individu de petite taille, 7 pouces 9 lignes; dans d’autres individus 
jeunes et adultes, 8 pouces 3 lignes; dans un individu adulte de la Daourie, 9 pou- 
ces. Queue, 4 pouces 3 à 9 lignes. Tarse, un pouce 6 à 8 lignes. Bec, doigts et 
ongles comme dans le choucas ordinaire, mais tant soit peu plus faibles. Queue lé- 
gèrement arrondie. Proportions relatives des rémiges ne présentant ordinairement 
aucune différence sensible d’avec ce que l’on observe dans le choucas ordinaire. Bec 
et pieds noirs. Iris de l’œil, suivant Pallas, d’un brun clair. 

Les teintes du plumage des jeunes individus ressemblent sous tous les rapports à 
celles du choucas ordinaire, à cette différence près que le gris de la nuque et de la 
région des oreilles est plus clair, plus vif et distribué de manière à former de petites 
mèches, et que cette teinte se confond, sur le cou, avec la couleur générale noiie 
du plumage. Cette teinte d’un gris-blanchâtre n’occupe, dans les adultes, que la ré- 
gion de l’oreille et les côtés de l’occiput jusque dans la nuque. La partie postérieure 
du cou est, dans cet âge, ornée d’un collier blanc très-large, qui se rétrécit sur les 


(1) Tome III, appendix p. 694, n°. 8: Corvus dauuricus. 

(2) Tome I, p. 387 , n». 47. 

(3) Die Wirbelthiere Europas, p. XLY , n°. 152, note. 


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côtés du cou pour descendre sur la poitrine , où il se confond avec la couleur blan- 
che, qui occupe toute la partie inférieure du corps depuis le jabot jusqu’ aux couver- 
tures inférieures de la queue , lesquelles sont noires comme tout le reste du plumage. Le 
noir de la gorge descend sur le milieu du jabot, où il forme une espèce de plastron. 


1. ) la pie ordinaire du japon, pica varia japonica. — La pie ordinaire, un des 
oiseaux les plus communs dans la plus grande partie de l’Europe, qui visite en hiver 
la basse Égypte (1), habite aussi l’ Algérie; elle se trouve, suivant Pallas (2), par tou- 
te la Sibérie jusqu’aux îles Aléoutiennes; Wilson, Sabine et Richardson l’ont rencon- 
trée dans l’intérieur de l’Amérique boréale; elle a été récemment rapportée de la 
Chine, et nos voyageurs nous en ont fait parvenir les dépouilles du Japon. Il paraît 
cependant qu’elle forme, dans plusieurs des localités que nous venons d’énumérer, des 
races qui présentent des caractères, peu saillants à la vérité, mais à ce qu’il paraît 
constants. La pie d’Algérie (3) par exemple, se distingue de celle d’Europe par des 
ailes plus courtes, par la région surciliaire nue et d’un bleu foncé, par des doigts 
plus longs et plus forts, ainsi que par la bande blanche de l’abdomen beaucoup plus 
étroite. On dit que les pies, qui habitent les parties les plus froides de l’Amérique 
du nord, diffèrent de celles des régions plus tempérées de cette partie du monde, par 
une taille un peu moins forte (4). Pallas dit qu’elles sont très-grandes au Kamtschatka. 
La pie de la Chine a les ailes de 6 lignes plus longues que celle d’Europe et la 
raie blanche des grandes rémiges ne s’avance qu’un peu au delà des remiges secon- 
daires (5). La pie du Japon enfin ressemble en tout point à celle d’Europe, à cette 
exception près que ses ailes sont, proportions gardées, plus longues, vu qu’elles por- 
tent 7 pouces 5 à 10 lignes en longueur. 

2. ) la pie bleue, pica cTANA. PI. 42. — La première description qui ait été pu- 
bliée de cette espèce se trouve dans le voyage de Pallas (6). Ce voyageur, qui l’a de- 
puis (7) décrite plus amplement, dit de cet oiseau, qu’il habite la Daourie, mais qu’il 
n’a jamais été observé dans la Sibérie de ce côté du lac Baïcal ni en Russie. Les 
voyageurs néerlandais ont retrouvé cette espèce au Japon, d’où ils ont fait parvenir 
au Musée des Pays-Bas plusieurs individus , dont l’un a servi à la description publiée 
dans le manuel d’Ornithologie (8). L’Espagne nourrit un oiseau, semblable à cette es- 
pèce asiatique, avec laquelle il a été confondu, mais qui s’en éloigne par plusieurs 
caractères faciles à saisir. Cette pie bleue d’Espagne a été mal-à-propos décrite par 


(1) Rüppell, System. Uebersieht, p. 74. 

(2) Zoographia, I, p. 390. 

(3) Malherbe, Catalogue d’oiseaux de l’Algerie p. 7: Pica mauritanica. 

(4) Voir Wilson, edit. Jardine, II, p. 75, note. 

(5) C’est la Pica chinensis de Gray. 

(6) Corvus cyanus, Pallas, voyage, tome III, appendice, p. 694, n°. 7 . 

(7) Zoographia rosso-asiat. , I, p. 391, n<>. 49, PI. 16. 

(8) Tome III, p. 64, sous le faux nom de Garrulus cyaneus de Pallas. 


21 


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Wagler (1) et par Gould (2) sous le nom de Pica cyanea. Nous proposons de la 
désigner sous le nom de pie bleue d’Europe. (3). Comparées ensemble, ces deux ra- 
ces présentent les traits distinctifs suivants. La queue , longue de 8 pouces et demie 
dans la race asiatique, ne porte que 7 pouces dans la race d’Europe. Les pennes 
de la queue de cette dernière sont d un bleu azur uniforme, tandis qu elles offrent 
à l’extrémité, dans la race d’Asie, un liséré blanc, qui forme sur la paire mitoyen- 
ne de ces pennes, une bande terminale, longue denviion un pouce. La teinte cen- 
drée qui occupe toutes les plumes du corps à partir du cou, tire légèrement au 
pourpre dans la race de l’Asie, tandis qu’elle offre une forte nuance d’un brun rou- 
o-eâtre dans celles d’Europe. Cette teinte enfin touche dans cette dernière race au 
noir de la nuque, au lieu d’en être séparée par une espèce de collier blanc, comme 

cela s’observe dans la pie bleue d’Espagne. 

Tous les individus qui nous ont été adressés du Japon, offrent entre eux la plus 
grande ressemblance, et présentent les détails suivants: 

Longueur totale, d’environ 14 pouces et demie. Aile, 4 pouces 10 lignes a 5 pouces 
1 ligne. Queue, 8 pouces 6 lignes. Longueur du bec depuis le front, 10 lignes et demie. 
Largeur du bec, 4 lignes. Tarse, 1 pouce 2 lignes. Doigt du milieu sans l'ongle, 8 
lignes et demie. Pouce, 4 lignes et demie. Doigt externe tant soit peu plus long que 
l’interne. La première rémige est presque de moitié plus courte que la deuxième, 
qui égale en longueur la première des rémiges secondaires; la troisième est intermé- 
diaire entre la septième et la huitième; et la cinquième qui est la plus longue de 
toutes, ne dépasse que peu la quatrième et la sixième. La queue est très-étagée; 
ses pennes externes étant presque de deux tiers plus courtes que les mitoyennes, bec 
noir. Pieds d’un noir foncé tirant un peu au brunâtre. Le dessus de la tête, la nu- 
que, les régions des freins et de l’oreille sont d’un noir foncé, à reflets dacici poli 
depuis le sommet de la tête jusque dans la nuque. Le dessus de la tête et du cou 
sont d’un beau blanc lustré; cette teinte se prolonge aussi sur les côtés du cou, pour 
entourer le noir de la nuque en guise de collier. Sur le jabot, elle passe insensibe- 
ment au gris cendré rougeâtre très-pâle, qui occupe les plumes de toutes les parties 
inférieures de l’oiseau. Une teinte semblable, mais beaucoup plus foncée occupe les 
plumes scapulaires, le croupion et les couvertures supérieures de la queue. Cette par- 
tie est d’un bleu de ciel sale; les deux pennes mitoyennes sont terminées d’une bande 
blanche, longue de 8 lignes à un pouce; les autres pennes offrent un fin liséré blanc a 
l’extrémité. Les couvertures des ailes ainsi que les rémiges secondaires intérieures sont 
de la teinte de la queue. Cette teinte bleuâtre occupe encore les barbes externes 
des autres rémiges secondaires et la moitié basale des barbes externes des remues 
primaires; mais l’autre moitié de ces barbes des rémiges primaires est blanche, et ces 
rémiges, ainsi que les premières six rémiges secondaires ont leurs barbes internes t un 


(1) Systema avium, Pica n°. 6. 

(2) Birds of Europe, PI. 217. traitons. 

(3) Nous faisons observer en passant que la Chine produit une espece semblable a ce es on n ^ ^ 

mais qui s’en éloigne sous plusieurs rapports, notamment par sa gorge noire et par la teinte eua , , 

'C’est la Pie bleue à tête noire, Levaillant, Ois. d’Afr. II, p. 22, PL 58, ou Pica me an o p 

Wagler, Systema avium, Pica, n°. 7. 


83 


noir foncé , teinte qui se répand uniformément sur les deux premières rémiges. La 
face inférieure des ailes est d’un gris pâle, passant au blanc à la base des rémiges. 

LES GEAIS. GARRULUS. 

1.) LE GEAI ORDINAIRE DU JAPON. GARRULUS GLANDARIUS JAPONICUS. PI. 41. Le geai 

ordinaire d’Europe est remplacé au Caucase, dans l’Altaï, dans le Népaul et au°Ja- 
pon par des races ou espèces différentes, mais qui ne paraissent s’en distinguer que 
par des modifications plus ou moins sensibles dans les nuances des teintes. On peut 
distinguer cinq de ces races, savoir: 1.) celle de l’Europe; 2.) le Garrulus glan- 
darius melanocephalus, originaire du Caucase, et qui ne s’éloigne de la race eu- 
ropéenne que par ce qu il a le sommet de la tête d’un noir uniforme; 3.) le geai 
ordinaire du Japon, qui est d’une taille un peu moindre que le geai ordinaire 
d Europe , et qui offre des teintes plus foncées ; les taches noires de la huppe sont 
plus grandes; le tour des yeux et la région des freins sont noires; les barbes exter- 
nes de la partie basale des grandes rémiges sont noires, et on voit, à la base des 
rémiges secondaires, des bandes bleues et noires aussi distinctes que sur les couver- 
tures des ailes, tandis qu’elles manquent tout à fait à la base des pennes de la queue; 
4.) le geai de l’Altaï, Garrulus Brandtii, Eversman (1), encore assez voisin du geai 
ordinaire d’Europe, mais dont la tête et le cou sont d’un brun-roux clair et très-vif, 
et dont le manteau offre une belle teinte gris-cendrée, tandis que le ventre et la poi- 
trine sont d’un gris-cendré nuancé de brun-roux; 5.) le geai ordinaire du Népaul, 
Garrulus bispecularis, Gould, dont le petit plumage est, à l’exception des cou- 
vertures de la queue, d'un roux-grisâtre uniforme nuancé d’une teinte lie de vin; 
les taches foncées de la huppe manquent tout à fait; et il n’existe point de blanc 
aux rémiges du second ordre, dont les barbes externes sont ornées, dans plus de la 
moitié de leur longueur, de bandes noires et bleues. 

Une comparaison plus minutieuse entre le geai ordinaire de l’Europe et celui du 
Japon nous a offert les détails suivants. Le bec et les pieds ne présentent aucune 
différence sensible dans ces deux oiseaux, à l’exeption que ces derniers sont d’une 
teinte un peu plus claire dans la race du Japon. On n’observe pas non plus de dif- 
férence sensible dans la longueur comparative des rémiges. Les ailes, longues d’en- 
viron 6 pouces 9 lignes dans le geai d’Europe, ne portent, dans celui du Japon, que 
6 pouces 2 à 4 lignes. La queue, qui est de 5 pouces 6 lignes dans la première 
race, n’est, dans cette dernière, que 5 pouces 2 lignes. Les teintes du plumage du 
geai du Japon offrent les différences suivantes de celles du geai ordinaire d’Europe. 
La couleur du fond des plumes de la huppe jusqu’à l’occiput est d’un blanc plus pur, 
et les taches foncées sont plus larges. La région du frein et le tour des yeux sont, 
au lieu d’une teinte claire, d’un noir profond, qui se réunit au noir de la tache en 
moustache. La teinte gris-rougeâtre du petit plumage est beaucoup plus foncée. Il 

(1) C’est probablement le geai de la Sibérie, mentionné par Pallas, Zoographia, I, p. 394, et dont il dit, 
ibid. , p. 395, nota, (ju il offre des teintes plus agréables à l’œil que celui d’Europe. Ce voyageur rapporte en- 
core qu il n existe pas de geais dans la Sibérie orientale au delà du fleuve Léna, et qu’ils ne reparaissent que 
dans les parties méridionales du Kamtschatka. Reste à savoir, si les geais de cette dernière contrée forment une 
race particulière, ou bien s’ils se rapportent à quelqu’une de celles que nous venons d’énumérer. 


84 


«n est de même des bandes bleues des couvertures des ailes. Les barbes externes des 
rémiges secondaires extérieures offrent, vers leur base, des bandes bleues et noires 
aussi fortement prononcées que sur les couvertures, tandis qu’on n’aperçoit, sur ces 
pennes, que des traces très- faibles de bandes bleuâtres dans le geai commun d’Eu- 
rope. Les barbes externes des rémiges primaires sont, au delà de leur échancrure, 
d’un noir profond, au lieu d’être d’un blanchâtre uniforme comme dans la race euro- 
péenne, dont les internes de ces rémiges offrent même des traces de bandes bleuâtres. 
Enfin, on n’observe, dans la race japonaise, que des traces à peine sensibles de 
bandes bleuâtres à la moitié basale des pennes de la queue, tandis que ces bandes 
sont toujours plus ou moins fortement prononcées dans la race d Europe. 

LES JASEURS. BOMBYCILLA. 

1. ) le jaseur ordinaire, bombïcilla garrula. — Le Japon produit, outre 1 espe- 
ce suivante propre, à ce qu’il parait, a ce pays, un jaseur, qui ne différé en rien 
de l’espèce commune. On sait que cet oiseau visite de temps a autie 1 Europe tem- 
pérée, et qu’il étend ses émigrations même jusque dans le nord de l’Italie; mais 
qu’il ne niche que dans le nord des parties orientales de 1 Europe, au delà du 60™ 
degré de latitude boréale (1). Il se trouve dans la Sibérie occidentale jusque sur les 
bords du Léna; mais il ne se montre pas dans la Sibérie orientale (2). ]\os voya- 
geurs en ont rapporté les dépouilles du Japon, et il est constate quil habite égale- 
ment les parties froides de l’Amérique septentrionale, ou il a été observé depuis le 
65me jusqu’au 55 me degré de latitude boréale (3). 

2. ) le jaseur piioenicoptère. bombycilla piioENicoPTERA. PI. 44, male et femelle. 
Cette jolie espèce introduite sous ce nom dans les planches coloriées, n°. 450, ou Ion 
voit la figure de la femelle, n’a été jusqu’à présent observée qu’au Japon. Elle est 
d’une taille beaucoup moins forte que le jaseur ordinaire, et ressemble sous ce rap- 
port au petit jaseur de l’Amérique du nord, connu sous les noms de Bombycilla ce- 
drorum, carolinensis ou americana. Elle se distingue tout de suite des deux autres 
espèces du genre par la bande dont sa queue se trouve terminée et qui est rouge, 
au lieu de jaune comme dans les autres espèces; par ses grandes couvertures bordées 
largement de rougeâtre, au lieu de blanc, et par ce que ses ailes ni sa queue ne 
sont jamais pourvues de ces appendices lamellaires, qui offrent, dans les deux au- 
tres espèces du genre, un caractère aussi tranchant qu’inusité. 

Longueur totale, 6 pouces. Ailes, 4 pouces une à 3 lignes. Queue, 2 pouces une 
ligne. Bec: longueur depuis le front, 4 lignes; largeur, 3 lignes. Tarse, 8 lignes. 
La première rémige est la plus longue de toutes, caractère qui se retrouve dans e 
petit jaseur de l’Amérique, tandis que c’est, dans le jaseur ordinaire, la deuxieme 
rémige qui dépasse la première, et dont la longueur égale celle de la troisième. Bec 
et pieds d’un noir brunâtre. Teintes et leur distibution absolument comme dans e 
jaseur ordinaire, et ne présentant que les différences suivantes. Le ventre tire p us 


(1) Wilson, Skand.in. Fauna, Oiseaux, I, p. 19t. 

(2) Pallas, Zoographia, I, p. 548. 

(3) Fauna Boreali-americ. , Birds, p. 238. 


85 


fortement sur le jaune clair, et le brun des couvertures inférieures de la queue pré- 
sente une nuance rouge assez prononcée, foncée dans le mâle, plus claire dans la 
femelle. Les barbes externes des rémiges ainsi que les grandes couvertures externes 
de 1 aile sont grisâtres , au lieu de noirâtres. On ne voit pas de blanc aux grandes 
couvertures, mais les internes se trouvent pourvues, en révanche, dans les deux sexes, 
d’un large bord rouge de sang. Les rémiges du second ordre sont terminées de noir 
uniforme dans la femelle; mais dans le mâle, elles sont relevées par de petites taches 
ovalaires rouge de corail, et dont les externes sont entourées d’un limbe blanc. Les 
extrémités des grandes rémiges, à l’exception de la première, sont bordées de blanc, 
mais ces bordures sont â peine sensibles dans le mâle, où elles sont remplacées par 
une tache longitudinale blanche, qui occupe l’extrémité de la barbe externe de ces 
rémiges. On voit enfin, à l’extrémité de la queue, au lieu d’une bande jaune, une 
bande un peu moins large d’un beau rouge de corail. 

LES ÉTOURNEAUX. STURNUS. 

1.) l’étourneau cendrillard. sturnus cineraceus. PI. 45. — M. Temminck a don- 
né la figure d’un individu dans la livrée de passage, dans les planches coloriées n°. 556, 
où l’espèce a été introduite pour la première fois dans le catalogue méthodique. 

Elle est d’une taille un peu plus forte que l’étourneau ordinaire. Longueur totale, 
7 pouces 6 à 9 lignes. Ailes, 4 pouces 9 lignes à 5 pouces une ligne. Queue, 2 
pouces 2 à 3 lignes. Longueur du bec, 11 lignes; largeur et hauteur, 3 lignes et un 
quart. Tarse, un pouce 2 lignes. Doigt du milieu sans son ongle, 10 lignes. Pouce, 
4 lignes et deux tiers. Première rémige, très-petite, de forme lancéolée, et de 5 lignes 
et demie plus courte que les grandes couvertures externes de l’aile. Deuxième rémi- 
ge, la plus longue de toutes. Troisième et quatrième, rétrécies à leur barbe externe. 
Bec, d’un jaune très-vif nuancé de rouge aurore, et passant au noirâtre vers l’extré- 
mité du bec, ainsi que vers la base de la mandibule inférieure. Pieds jaunes, à pla- 
ques cornées très-prononcées. Plumes du cou et de la tête lancéolées. Queue cou- 
pée carrément à l’extrémité. 

Tête et cou d’un noir verdâtre, passant au noir grisâtre sur la gorge et le jabot. 
Cette teinte noire est interrompue, sur le front, par quelques plumes blanchâtres, et sur 
la région des oreilles, elle fait place à un blanc presque uniforme. Poitrine et flancs, 
d’un gris-cendré foncé. Abdomen, blanchâtre. Couvertures inférieures de la queue, 
d’un blanc pur. Manteau et dos, d’un gris noirâtre nuancé de brun jaunâtre. Les 
couvertures supérieures moyennes de la queue, blanchâtres. Couvertures des ailes et 
rémiges secondaires, d’un brun-fauve à reflets métalliques et irisés; les dernières bor- 
dées de blanc à leur barbe externe. Grandes rémiges, grandes couvertures externes 
et aile bâtarde, noirâtres; les premières ornées, à leur bord externe, d’un fin liséré 
blanc, plus pâles et à reflets métalliques sur leur bord interne. Pennes de la queue, 
d’un noir verdâtre, finement lisérées de blanc; les deux mitoyennes à reflets châ- 
toyants; les autres pourvues, à l’extrémité de leur barbe interne, d’une large tache 
blanche. Face inférieure de l’aile d’un gris brunâtre pâle; couvertures blanches; les 
extérieures variées de blanc et de noir. 

Les individus dans la livrée de passage offrent des teintes plus pâles; le noir de 

22 


86 


la tête et du cou est peu prononce, et le front ainsi que la gorge sont d’un blanc 
presque uniforme. 


LES LAMPROTORNES. LAMPROTORNIS. 

1.) LE LAMPROTORKE à JOUES ROUSSES. LAMPROTORNIS PYRRHOGENYS. PI. 46, (figures de 
l’adulte et d’un individu au jeune âge). — Cette espèce, nouvelle pour la science, 
se trouve au Japon et dans l’ile de Bornéo. Elle offre, par sa taille, son organisa- 
tion et aussi par ses teintes, beaucoup d’analogie avec le Lampr. dominicanus de 
Java, figuré dans les planches enluminées, n°. 627; mais elle s’en distingue au pre- 
mier coup d’œil par la belle teinte grise qui occupe les cotés du corps, par le brun 
rouge qui orne la région des oreilles et les cotés du cou , ainsi que par la teinte d un 
blanc jaunâtre qui domine sur une grande partie de la tête. 

Longueur totale, 6 pouces et un quart. Ailes, 4 pouces une ligne. Queue, un 
pouce 9 lignes. Bec: longueur, 6 lignes et demie; largeur, 3 lignes; hauteur, 2 
lignes et demie. Tarse, 11 lignes. Doigt du milieu, 9 lignes. Pouce, 4 lignes et 
demie. Bec noirâtre, passant, vers la base, au jaunâtre dans les jeunes individus. 
Queue coupée carrément à l’extrémité. Première rémige très-petite, de forme lancéo- 
lée, de 5 lignes et demie plus courte que les grandes couvertures externes de laile. 
Deuxième rémige, la plus longue de toutes. Troisième et quatrième, tant soit peu ré- 
trécies à leur barbe externe. Rémiges primaires dépassant les secondaires d’un pouce 
et 4 lignes. 

Les adultes présentent la distribution suivante des teintes. Tete et cou dhfn blanc 
jaunâtre sale, nuancé de brun-roux sur le menton et remplacé en grande partie, sur 
la région des oreilles, les côtés du cou et le jabot, d’un brun-rouge foncé. Plumes 
scapulaires et dos jusque sur la nuque, d’un violet foncé à reflets métalliques. Cou- 
vertures supérieures et inférieures de la queue, d’un roux clair. Petites couvertures 
de l’aile, noirâtres; moyennes, blanches; grandes couvertures et rémiges secondaires, 
d’un vert bleuâtre à reflets métalliques. Les grandes couvertures mitoyennes bordées 
de blanchâtre à la moitié basale de leur bord externe. Grandes rémiges, noires; les 
externes lisérées de roux, les autres à reflets verdâtres. Pennes delà queue, noires; 
la paire mitoyenne et les barbes externes des cinq paires suivantes, à reflets verdâtres; 
la barbe externe de la paire extérieure d’un roux clair, à l’exception de l’extrémité 
qui est noirâtre. Côtés du corps et de la poitrine, d’un beau gris foncé. Milieu de 
la poitrine et tout le ventre, blancs. Couvertures inférieures de l’aile, blanches; face 
inférieure des rémiges, d’un gris noirâtre, passant au roux clair sur leurs bords in- 
ternes. . 

Les jeunes individus ont la queue et les grandes rémiges teintes comme dans es 
adultes, mais beaucoup moins vivement. La tête, le cou et toutes les parties sup - 
rieures sont d’un brun grisâtre, tirant au brun-roux sur le croupion; tandis que es 
parties inférieures jusqu’à l’anus sont d’un blanc sale, tirant légèrement au grisâtre 
sur les flancs, et au roux sur le menton. La teinte foncée des rémiges secon aires 
et des couvertures de l’aile est remplacée par un gris brunâtre foncé, mais fauve e 
A reflets chatoyants. 


87 


LES ALOUETTES. ALAUDA. 

I.) l alouette commune bu japon, alauda japonica. PI. 47. — Cette alouette paraît 
etre propre au Japon; elle forme une espèce nouvelle pour la science. Elle offre, 
au premier coup d’œil, de l’analogie avec l’Alouette lulu (Alauda arborea) des mé- 
thodes; mais elle est tant soit peu plus grande; les nuances de ses teintes sont un 
peu différentes; son bec est plus robuste; sa queue est beaucoup plus longue; elle 
n’a pas de blanc au dessous de l’aile bâtarde ni sur les grandes couvertures externes 
de l’aile, et le blanc sur les pennes de la queue est distribué d’une manière très-dif- 
férente: en un mot, elle parait plutôt se rapprocher de l’alouette ordinaire, Alauda 
arvensis, dont elle se distingue cependant par le blanc plus étendu de sa queue, et 
principalement par sa taille beaucoup moins forte. Du reste, il est évident qu’elle 
représente cette espèce au Japon. 

Longueur totale, 5 pouces 11 lignes. Ailes, 3 pouces 9 lignes. Queue, 2 pouces 
3 lignes. Bec: longueur depuis le front, 4 lignes et demie; largeur et hauteur, 2 
lignes. Tarse, 10 lignes. Doigt du milieu, sans l’ongle, 7 lignes; ongle de ce doigt, 
2 lignes et demie. Pouce , 4 lignes et demie ; ongle du pouce, 6 lignes et un quart. 
Doigt interne, tant soit peu plus court que l’externe. Ongles robustes, peu courbés; 
celui du pouce presque droit, grêle et effilé vers l’extrémité. Queue échancrée. Man- 
dibule supérieure un peu courbée. Plumes de la tête formant une petite huppe. 
Première rémige de 4 lignes plus courte que les grandes couvertures externes de l’aile. 
Deuxième rémige un peu plus courte que la troisième qui, quoique la plus longue de 
toutes, ne dépasse guère sensiblement la quatrième. Cette rémige dépasse les rémi- 
ges secondaires de 7 lignes et un quart. Pieds jaunâtres. Bec jaunâtre, tirant au 
brun vers le haut. 

La distribution et les nuances des teintes sont absolument comme dans l’alouette 
ordinaire; on remarque seulement que la teinte claire du plumage tire, dans l’alouet- 
te du Japon, un peu plus au roux, notamment sur les ailes. Paire externe des pen- 
nes de la queue d’un blanc pur, mais pourvue, à son bord interne, d’un bord blanc 
assez large, qui ne s’étend cependant que sur les deux premiers tiers de la penne. 
La deuxième paire a tout le bord externe Ülanc, l’interne d’un brun foncé comme 
toutes les autres pennes de la queue. 

Les jeunes ne diffèrent des adultes que par les larges bords blanchâtres, dont le 
petit plumage des parties supérieures se trouve orné. 

LES FRINGILLES. FRINGILLA. 

LES PINSONS. 

1.) LE PINSON BE MONTAGNE. FRINGILLA MONTIFRINGILLA. — On Sait que Cé pinson 

qui visite, lors ses migrations, l’Europe tempérée, niche dans les régions boréales de 
l’Europe (1). Il habite toute la Russie et la Sibérie, et étend ses migrations jusque 
dans le Caucase, en Perse (2) et dans l’Asie mineure (3). Pallas veut que ceux de 

(1) Wilson, Skandin. Fauna, Oiseaux, I, p. 504. 

(2) Pallas, Zoographia , II, p. 18. 

i{3) Proceed. Zool. Soc., 1836, p. 100, n°. 62. 


88 


la Sibérie forment une variété, reconnaissable à ses parties supérieures d’un non- 
presque parfait; mais il est probable qu’il a pris pour cette variété les individus en 
habit d’été. Cet oiseau se trouve également au Japon, d’où nous avons reçu un bon 
nombre d’individus, et entre ceux-ci se trouvent même plusieurs qui portent la li- 
vrée plus ou moins parfaite des noces. 

LES VERDIERS. 

1.) LE GRAND VERDIER DU JAPON. FRINGILLA KAWARAIIIBA MAJOR. PI. 48, (figures dtt 
mâle et de la femelle adultes). — Cette espèce à été établie, sous le nom de Fringil- 
la kawarahiba, dans les planches coloriées, n° 588 fig. 1. Elle remplace au Japon, 
le verdier commun d’Europe , dont elle se distingue par des modifications assez sen- 
sibles dans les couleurs du plumage. Ces modifications consistent principalement en 
ce que la race du Japon a le dessus de la tête et la nuque nuancés de grisâtre, 
que son dos est dun brun jaunâtre foncé, que les parties inférieures, à partir du ja- 
bot, sont nuancées de brunâtre vers les flancs, que les grandes couvertures extérieu- 
res des ailes sont noires au lieu de verdâtres; que le miroir jaune des grandes rémi- 
ges s’étend un peu moins en arrière, et que les bords des rémiges secondaires sont d’une 
teinte plus claire que dans le verdier commun. 

Voici une description plus détaillée du grand verdier du Japon. 

Longueur totale, 5 pouces 6 lignes. Ailes, 3 pouces 4 lignes. Queue, 2 pouces. 
Tarse, 8 lignes. Bec: longueur depuis le front, 5 lignes et un quart; largeur, 3 
lignes* et deux tiers; hauteur, 4 lignes et un quart. Deuxième rémige, qui est la 
plus longue de toutes, dépassant à peine la troisième qui n’est qu’un peu plus longue 
que la première. Bec et pieds d’un brun clair. 

Le mâle en plumage parfait a la tête et le cou d’un beau jaune verdâtre, qui pas- 
se au grisâtre sur le sommet de la tête ainsi que sur la nuque, mais qui se prolonge 
sur le jabot, où il passe insensiblement au brun jaunâtre clair, qui occupe toutes les 
autres parties inférieures de l’oiseau. Cette dernière teinte cependant tire à son tour, 
vers le milieu du ventre, au jaunâtre, et est remplacée par un blanc pur sur le bas- 
ventre. Les couvertures inférieures de la queue sont d’un jaune citron assez vif; 
les supérieures, au contraire, sont grisâtres. Le dos et les plumes scapulaires sont 
d’un brun foncé tirant un peu au jaunâtre, et offrent une nuance d’un jaune clan- 
sur le croupion. Les deux pennes mitoyennes de la queue sont noirâtres, passant au 
grisâtre vers les bords des pennes; les deux autres tiers de ces pennes sont d’un beau 
jaune citron. Les petites et moyennes couvertures de l’aile sont d’un jaune brunâtre 
assez vif, et passant au jaune vers l’angle de l’aile. Les grandes couvertures sont dun 
brun terne passant au verdâtre vers leur base; mais les externes sont d’un noir par- 
fait et les internes terminées de blanchâtre. Les rémiges secondaires sont noires; 
mais leur extrémité et leur bord externe sont en grande partie d’un blanc grisâtre, 
et cette teinte passe au jaune à la base de ces pennes. Les grandes rémiges sont 
jaunes à leur moitié antérieure, noires à leur postérieure et terminées de blanc gn- 

Sd La femelle diffère du mâle par les détails suivants. Ses teintes sont beaucoup moins 
vives; elle a toutes les parties supérieures du corps d’un brun foncé, et les inférieu- 


89 


res d un brun clair, qui tire au blanchâtre sur le bas-ventre et les couvertures infé- 
rieures de la queue. 

2.) LE PETIT VERDIER DU JAPON. FRINGILLA KAWARAHIBA MINOR. PL 49, (mâle et fe- 
melle). — Il existe au Japon une deuxième espèce de verdier, tellement semblable 
a la première qu’on serait tenté de la considérer comme ne formant qu’une race un 
peu plus petite et dont les nuances des teintes sont tant soit peu modifiées. En effet, 
elle offre absolument la même distribution des couleurs que le grand verdier du Ja- 
pon, et on remarque seulement qu’elle présente des teintes un peu plus foncées, un 
peu plus vives, et que le brun dont son corps se trouve teint, tire plus fortement 
sur le jaune. 

Quant à sa taille, il suffira de comparer les mesures suivantes à celles que nous 
venons de donner du grand verdier du Japon, pour se convaincre qu’elle est con- 
stamment plus petite que cette grande race. 

Longueur totale: 4 pouces 9 lignes. Aile, 2 pouces 10 lignes à 3 pouces. Queue, 
un pouce 11 lignes. Tarse, 6 lignes et demie. Bec: longueur, 4 lignes et trois quarts- 
largeur, 3 lignes; hauteur, 3 lignes et demie. 

Il parait que cette petite race n’est pas aussi commune au Japon que la grande- 
nous en avons cependant reçu une série complète d’individus en tout âge. 


LES SISERINS. 

1.) le SISERIIT ordinaire. FRINGILLA LINARIA. — Le siserin du Japon, dont les 
voyageurs néerlandais ont recueilli plusieurs échantillons, appartient à l’espèce ordi- 
naire qui visite,. lors de ses migrations périodiques, l’Europe tempérée, etdontPalIas 
constate que c’est peut-être l’oiseau le plus commun de la Sibérie et qu’il se trouve 
même en grande quantité au Kamtschatka et aux îles Courilles (1). 

LES TARI KS. 

1.) le TARIN COMMUN. FRINGILLA SPINUS. — Le musée des Pays-Bas a reçu du Ja- 
pon les dépouillés d’un tarin, sous tous les rapports semblables au tarin ordinaire 
cjui niche dans le nord des parties orientales de l’Europe, et qui visite, en légions 
innombrables, les autres parties du continent, lors de ses migrations annuelles. Ce 
fait de 1 existence du tarin au Japon est d’autant plus remarquable, que cette es- 
pèce n’a pas encore été observée de l’autre côté des monts Oural (2). 

UES MOINEAUX. PASSER. 

1.) LE friquet. passer mont ANUS. - On sait que le friquet ordinaire est répandu 
dans toute 1 Europe, qu’il peuple avec le moineau domestique, toute la Sibérie, mais 
que ni l’une ni l’autre de ces deux espèces n’ont encore été observées au Kamtschat- 


(1) Zoographia, II, p. 25. 

(2) Ibid., p. 16. 

23 


90 


ka (1) Le friquet habite encore le Japon, et on dit que c’est de cet empire que Ion 
a introduit, dans le siècle précédent, cet oiseau dans Me de Java, où il se trouve 
actuellement dans certaines parties de Me. 

2.) le friquet ROUX. PASSER RUSSATUS. PL 50, (figures de l’adulte et d’un individu 
au jeune âge). - Ce petit moineau a déjà été introduit dans les méthodes dans 
les planches coloriées, n°. 588, fig. 2, sous le nom de Fringilla russata. Il offre 
beaucoup d’analogie avec le friquet ordinaire, dont il ne parait différer que par que - 
ques modifications dans les nuances des teintes, notamment celles des parties supé- 

Ce friquet du Japon présente absolument la même taille que le friquet commun; 
les dimensions des différentes parties et les proportions relatives des rémiges sont 
tout à fait semblables dans ces deux espèces. En un mot, celle du Japon ne se dis- 
tingue de l’espèce ordinaire que par les détails suivants. 

Les adultes ont le plastron noir de la gorge moins étendu; on ne remarque pas de 
tache noire vers le derrière de la région des oreilles, et le noir de la région des rems 
ne s’étend pas le long de la base de la mandibule inférieure. La couleur du dessus 
de la tête est beaucoup plus claire, c’est à dire, d’un roux assez vif, et cette teinte 
se répand sur toute la partie supérieure du cou, sur les petites couvertures de laie, 
et elle forme encore la teinte du fond des scapulaires et de tout le dos, pour se con- 
fondre, vers le derrière, avec le gris brunâtre qui teint les grandes couvertures supé- 
rieures de la queue. Les bords et le miroir des rémiges et des grandes couver- 
tures de l’aile sont plus claires, et les grandes taches terminales des couverte 
moyennes sont d’un blanc parfait. Les pennes de la queue sont un peu plus fou 
que y dans le friquet ordinaire, tandis que les^ parties inférieures du corps sont plus 

claires et tirant plutôt au grisâtre qu’au brunâtre. 

Les jeunes individus manquent tout à fait de plastron noir a a g g , 
sur les J parties supérieures point de trace de roussâtre, teinte qui est remplac p 
un gris-brun tirant au jaunâtre. Il existe enfin dans cet âge une raie sourc.liaue 
blanchâtre, qui se prolonge jusque sur les côtés de la nuque. 

LES GROS-RECS. COCCOTHRAUSTES. 

1.) LE GROS-REC COMMUN DU JAPON. COCCOTHRAUSTES YULGARIS JAPONÏCUS. Pb 51, (ma- 
le et femelle adultes). - Le gros-bec commun, qui habite la plus gran P 
l’Europe, se trouve aussi, suivant Pallas (2), dans la Sibérie, CXCep ' mais les 
lie la plus orientale de cette immense contrée. Il reparaît ensuite a " J *P ’ 
individus de cet empire, quoique ils soient absolument modelés sur le mèw * tjp 
ceux d’Europe, et qu’ils présentent la même taille ainsi qu une J 

ment semblable des teintes, s’en éloignent cependant constamment ,^p 
des couleurs un peu différentes. Ces différences consistent dans les po ^ 

Dans le mâle, le roux du dessus de la tête et de la région es oi 


(1) L. c. , p. 30 et 31. 

(2) Zoographia, II, p. 12. 


91 


coup moins vif et beaucoup plus clair, notamment vers le front où il tire fortement 
au blanchâtre. Le plumage des parties inférieures est également plus clair et d’un 
gris tirant un peu au pourpre. Les grandes couvertures sont d’un brun-roux. Le 
brun jaunâtre du croupion enfin est un peu plus pâle. 

La femelle ne parait se distinguer de la femelle du gros-bec commun d’Europe que 
par sa tête d’un gris plus ou moins blanchâtre et fort peu nuancé de brun jaunâtre 
sur l’occiput et la région des oreilles, par ses parties inférieures plus pâles et tirant 
au gris rougeâtre, et par les couvertures supérieures de la queue d’un brun jaunâtre 
un peu plus terne. 

2.) LE GROS-BEC à JUSQUE. COCCOTHRAUSTES PERSONATUS. Pl. 52, (figure de l’adul- 
te )- Il nous est parvenu un nombre assez considérable d’individus de cette espèce 
nouvelle pour la science. Ils ne présentent entre eux aucune différence notable, et 
offrent les caractères suivants. 

Longueur totale, 7 pouces et trois quarts. Aile, 4 pouces 2 lignes. Queue, 2 pou- 
ces 9 lignes. Tarse, 10 lignes et un tiers. Doigt du milieu sans l’ongle, 8 lignes 
et demie. Doigt externe, 5 lignes et demie. Pouce 4 lignes et un tiers. Bec: lon- 
gueur depuis le front, 10 lignes; largeur, 7 lignes; hauteur, 8 lignes. Les grandes 
rémiges dépassent les rémiges secondaires de 14 à 16 lignes. Queue, tant soit peu 
arrondie vers les côtés et échancrée au milieu; les trois paires internes des pennes 
étant étagées, de manière que la paire mitoyenne est de 3 lignes plus courte que la 
troisième paire. Première rémige, qui est la plus longue de toutes, ne dépassant 
que peu la deuxième, qui est d’une ligne plus longue que la troisième. Deuxième, 
troisième et quatrième des rémiges primaires rétrécies à leur barbe externe. Doigt 
externe un peu plus long que l’interne. Ongles médiocres, robustes. 

Bec, d’un beau jaune de citron très-vif. Pieds jaunes, tirant au brunâtre, notam- 
ment sur les ongles. Sommet de la tête, région des freins et tour du bec d’un beau 
noir à reflets d’acier rembruni. Tout le reste du petit plumage, scapulaires, gran- 
des couvertures internes et rémiges secondaires internes, d’un beau gris, tirant au brun 
vers le derrière du corps et notamment sur les rémiges secondaires, et passant au 
blanc sur les couvertures inférieures de la queue et vers le noir de la tête. Les gran- 
des couvertures supérieures de la queue, sont, au contraire, d’un beau noir à reflets 
bleuâtres, teinte qui occupe toute la queue et les ailes. On voit cependant, sur le 
milieu des grandes rémiges, une bande blanche, plus large vers Je côté externe que 
vers l’interne. Les couvertures inférieures de l’aile sont blanches. 

LES BOUVREUILS. PYRRHULA. 

!•) I-E BOUVREUIL ORIENTAL. PYRRHULA ORIENTALIS. Pl. 43, (figures de deux vieux 
mâles, en habits d’été et d’hiver, et de la femelle). — II existe deux races du bou- 
vreuil commun d’Europe, Pyrrhula vulgaris, lesquelles ne se distinguent que 
par leur taille. Cette différence est particulièrement sensible dans la longueur des 
ailes; celles de la grande race, Pyrrh. vulgaris major, portant en longueur 
2 pouces et demi, tandis que celles de la petite race, Pyrrh. vulgaris min or 
n’offrent que 2 pouces et une ligne. Le bouvreuil commun est répandu, outre l’Eu- 


92 


r ope , par toute la Sibérie jusqu’au Kamtschatka (1). Le Japon produit un bouvreuil, 
semblable pour la taille, à ce petit bouvreuil ordinaire, et qui ne paraît s’en dis- 
tinguer que par la couleur des parties inférieures de l’oiseau à partir de la gorge; 
ces couleurs, au lieu d’être du même beau rouge qui teint la région des oreilles, 
sont d’un gris cendré, légèrement teint de rouge dans les individus qui portent l’ha- 
bit des noces. On observe en outre que les bandes claires des ailes tirent beaucoup 
plus fortement au gris, et que l’antérieure des rémiges secondaires est d’un noir uni- 
forme au lieu d’offrir une tache rousse sur la barbe externe, comme cela se voit dans 
le bouvreuil ordinaire. Les proportions relatives des remiges sont absolument les mê- 
mes que dans le bouvreuil commun, et les dimensions des différentes parties ne pré- 
sentent aucune différence avec ce que l’on observe dans la petite race du bouvreuil 
commun. 

2.) LE BOUVREUIL à LOJVGUE QUEUE BU JAPOIî. PYRRHULA SANGUINOLENT A. PI. 54, (fi- 
gures de deux individus adultes); PL 54 B, (figure d’un individu au jeune âge). - 
Cet oiseau ne forme, à ce qu’il paraît, qu’une race plus petite et à couleurs plus vi- 
ves du bouvreuil à longue queue, Pyrrhula longicauda, qu’il remplace au Japon. 
Cette espèce est répandue, suivant Pallas (2) , depuis l’Altaï jusqu’au Kamtschatka. 
Pallas fait mention de plusieurs variétés, reconnaissables â leurs teintes plus ou moins 
pâles et à leur taille plus ou moins forte. Quant à leur taille, il paraît en effet 
que ces oiseaux sont sujets à varier sous ce rapport; nous avons devant les yeux plu- 
sieurs individus de la Sibérie, dont les ailes varient de 2 pouces 9 lignes à 3 pouces, 
et la queue de 3 pouces 3 à 4 lignes. Le bouvreuil à longue queue du Japon offre 
des variétés semblables, comme on peut le voir par les mesures suivantes, emprun- 
tées à plusieurs individus, tout à fait semblables les uns aux autres par rapport aux 
teintes du plumage. 

Longueur totale, 5 pouces à 5 pouces 3 lignes. Ailes, 2 pouces 3 lignes a 2 pou- 
ces 6 lignes. Queue, 2 pouces 5 lignes à 2 pouces 6 lignes. Tarse, 7 lignes et un 
quart. Doigt du milieu sans l’ongle, 5 lignes et un quart. Pouce, 2 lignes et 2 tiers. 
Bec: longueur depuis le front, 3 lignes et un quart à 3 lignes et demie; largeur, 2 
lignes et deux tiers; hauteur, 3 lignes. 

Comparées à celles de la race de la Sibérie, les teintes du bouvreuil a longue queue 
du Japon présentent les différences suivantes. Les bords blancs de l’aile sont beau- 
coup moins larges, de sorte que c’est le noir qui domine sur les ailes de la ra- 

ce du Japon, tandis que l’inverse a lieu dans la race de la Sibérie. Les taches fon- 
cées du dos et des scapulaires sont plus larges. Enfin, le rouge du petit plumage est 
beaucoup plus foncé et plus vif. Du reste, la distribution des teintes est absolument 

la même dans ces deux races, et elle ne présente pas non plus la plus légère diffé- 

rence sur les pennes de la queue. 

Les jeunes, dont nous venons de recevoir un individu, se distinguent des adu es 
par les détails suivants. La couleur des parties inférieures est d’un brun jaunâtre 
clair, tirant au blanc sur le ventre et offrant une faible nuance rougeâtre vers e 


(1) Zoogvaphia, II, p. 8. 

(2) Ib. , II, p. 10. 


m 


derrière les flancs. La gorge, la région des oreilles, la raie surciliaire et le front 
sont d’un blanc argenté, légèrement nuancé de rose. La teinte du fond des parties 
supérieures est d’un brun, tirant au rougeâtre sur le dos et les scapulaires. Enfin, 
le noir des ailes est moins pur, et le blanc de ces parties est nuancé de rougeâtre. 

LES BECS-CROISÉS. LOXIA. 

1.) LE bec-croisé ordinaire, loxia cuRviRosiRA. — Cette espèce, qui habite l’Eu- 
rope froide et tempérée ainsi que toute la Sibérie (1), se trouve également au Japon. 
Les voyageurs néerlandais en ont recueilli dans ce pays un bon nombre d’individus, 
qui ressemblent sous tous les rapports à ceux originaires des contrées que nous ve- 
nons d’énumérer. 


LES BRUANTS. EMBER1ZA. 

î.) le bruant élégant, emberiza elegans. PI. 55, (figures du vieux mâle, du mâ- 
le dans la livrée de passage et d’un jeune individu). — Le mâle de cette espèce a 
déjà été figuré dans les planches coloriées n°. 583, fig. 1. — Elle est très-reconnai- 
sable aux belles teintes dont son plumage se trouve orné à l’âge adulte. Sa taille 
est beaucoup moins forte que celle du bruant jaune et de la plupart des espèces eu- 
ropéennes de ce genre, et elle présente des formes assez agréables et gracieuses. Elle 
n’a été observée jusqu’à présent qu’au Japon. 

Longueur totale, 5 pouces à 5 pouces 2 lignes. Aile, 2 pouces 7 à 9 lignes. Queue, 
2 pouces 0 lignes. Bec: longueur depuis le front, 4 lignes; hauteur et largeur, 2 
lignes. Tarse, 6 lignes et demie. Doigt du milieu sans l’ongle, 6 lignes; ongle, 2 
lignes et un tiers. Pouce, 3 lignes; ongle, 3 lignes. Doigt externe, 3 lignes et un 
tiers. Première rémige, intermédiaire entre la cinquième et la sixième. Deuxième, 
égale a la cinquième. Troisième, qui est la plus longue de toutes, dépassant à peine 
la quatrième. Rémiges primaires dépassant les sécondaires de 4 à 5 lignes. Plumes 
de la tete, formant une huppe assez prononcée. Queue, un peu échancrée au milieu 
et faiblement arrondie vers les côtés. 

Pieds et ongles, d’un brun jaunâtre très-clair. Bec, d’un brun noirâtre foncé. Pai- 
re mitoyenne des pennes de la queue, d’un brun grisâtre; les trois paires suivan- 
tes, noirâtres. La cinquième paire a la barbe externe noirâtre, l’interne blanche; 
elle est ornée d un large bord noirâtre qui occupe toute la largeur de la penne à sa 
base, mais qui se perd insensiblement vers l’extrémité. Penne externe blanche, avec 
un bord noirâtre sur la moitié terminale de sa barbe externe et sur la moitié basale 
de sa barbe interne. 

L adulte a le front, la huppe, le tour du bec, la région des freins et celle des 
oreilles d un noir foncé. La huppe est entourée d’une bande claire, qui commence 
sur les cotés du front, pour se prolonger, au dessus des yeux, jusque sur l’occiput; 
elle est blanche au devant de l’œil, et jaune derrière cet organe. La gorge est éga- 
lement d un beau jaune de citron. La teinte du fond des autres parties inférieures. 


(1) Pallas, Zoographia, II, p. 4. 


24 


94 


à partir du jaune de la gorge, est d’un beau blanc argenté. Cette teinte cependant 
est interrompue, sur le jabot, d’un plastron noir, et sur les flancs, de taches longi- 
tudinales d’un brun rougeâtre. Le jaune de l’occiput est bordée de noir, teinte qui 
se mêle au gris-cendré de la nuque. Manteau, d’un brun jaunâtre; chaque plume se 
trouve ornée d’une large raie longitudinale noire et largement bordée de brun rougeâ- 
tre. Parties postérieures du dos et couvertures supérieures de la queue, d’un gris ti- 
rant au brun jaunâtre. Petites couvertures de l’aile, d’un gris foncé. Couvertures 
moyennes noires, à leur extrémité blanchâtres. Grandes couvertures noires, à bords d’un 
brun jaunâtre, plus clair vers l’extrémité des plumes; les grandes couvertures ex- 
ternes d’un gris noirâtre. Rémiges du premier ordre et les secondaires externes, 
noirâtres à bords d’un gris-brun jaunâtre. Rémiges secondaires internes noires, lar- 
gement bordées de brun clair sur la moitié terminale de la barbe externe, ainsi quà 
Pextrëmité. Face inférieure de l’aile, blanchâtre. 

Les individus dans la livrée de passage offrent en général des teintes plus claires 
que les adultes; le jaune de la gorge et de la raie occipitale est plus foncé et terne. 
La région des oreilles et le sommet de la tête sont d’un brun foncé; la région des 
freins est d’un brun-roux clair; enfin, le plastron foncé delà gorge est peu prononcé, 
et à bords des plumes tirant au brun-roux et au blanchâtre. 

Les jeunes individus n’offrent aucune trace du plastron et de la teinte jaune delà 
gorge, et la raie occipitale est remplacée par un brun blanchâtre très-clair. 


1.) le bruant variable. EMBERizA variabilis. PL 56, (figures du mâle et de la 
femelle adultes). — On voit la figure du mâle adulte dans les planches coloriées 
n°. 583, fig. 2, où l’espèce a été décrite pour la première fois. Elle se distingue de 
toutes celles connues, à sa queue, dont les pennes, d’une teinte uniforme, n’offrent au- 
cune trace de blanc, ainsi qu’à la teinte d’un gris foncé, dont le vieux male est 
orné. Cette espèce, dont la taille égale celle du bruant jaune, présente les détails 

Ailes, 3 pouces à 3 pouces et une ligne. Queue, 2 pouces 4 lignes et demie. Tar- 
se 9 lignes. Doigt du milieu, 6 lignes et demie; ongle de ce doigt, 2 lignes et un 
tiers. Pouce, 4 lignes; ongle du pouce, 3 lignes et un quart. Bec: longueur depuis 
le front, 5 lignes et un tiers; largeur, 2 lignes et trois quarts; hauteur, 3 lignes et 
un tiers. Première rémige égalant la cinquième. Troisième rémige, qui est la pus 
longue de toutes, à peine plus longue que la deuxième et la quatrième, et dépas- 
sant de 6 lignes la plus grande des rémiges secondaires. Deuxième, 3™, 4* e 
des rémiges primaires, échangées à leur barbe externe. Bec, presque droit. Unge, 
légèrement courbés. 

Pieds rougeâtres. Bec d’un brun rougeâtre, passant au brun-foncé sur la m 

le supérieure et vers la pointe de l’inférieure. 

La teinte générale du vieux mâle en habit d’été est un gris foncé, tirant au brun 
sur le dessus de la queue, plus clair sur le ventre, et entremêlé de blanc îaie 
les couvertures inférieures de la queue. Les rémiges sont bordées de brun P 
moins jaunâtre, et les grandes couvertures de brun grisâtre. Les rémiges seco 
res ainsi que les grandes et moyennes couvertures sont noires vers leur mi îeu. 
tes les plumes des parties supérieures offrent des bords peu prononcés 


95 


jaunâtre, et les plumes du manteau sont ornées chacune d’un large tache longitu- 
dinale foncée. 

La teinte du fond de la femelle est un brun jaunâtre clair mais terne; cette cou- 
leur tire au blanchâtre sur le ventre et les couvertures inférieures de la queue, et elle 
passe au brun-rouge sur le croupion et les bords des rémiges secondaires extérieures. 
Les taches noires du manteau sont également bordées de brun rouge, teinte dont on 
voit encore une forte nuance sur le dessus de la queue, et qui forme, sur le dessus de 
la tête deux bandes longitudinales, naissant sur les côtés du front et s’étendant jus- 
que sur la nuque. La région des oreilles est brunâtre, et on voit une tache en mou- 
stache de la même teinte, se prolongeant depuis la base de la mandibule inférieure 
jusque sur les côtés de la gorge. Les plumes des parties inférieures, à partir de 
cette région, sont marquées de taches longitudinales d’un brun assez clair. Face 
inférieure de l’aile, d’un gris pâle. 

Les jeunes individus ressemblent sous le rapport des teintes, à la femelle, mais ils 
ont toutes les teintes beaucoup plus ternes, et les taches des parties inférieures 
sont plus prononcées. 

3.) LE bruant roux. emberiza rutila. PI. 56 B., (figures de l’adulte). — Pallas (1), 
qui a découvert ce bruant en Sibérie, en dit, qu’il y appartient au nombre des oi- 
seaux rares. Nous en possédons un individu du Japon, et qui ne diffère en rien de ce- 
lui que nous devons à feu Pallas, à l’exception que sa taille est un peu moins forte. 
Les détails descriptifs que l’on va lire, sont empruntés à ces deux individus. 

Longueur totale, 4 pouces 10 lignes à 5 pouces. Aile, 2 pouces 9 à 10 lignes. 
Queue, environ 2 pouces. Tarse, 8 lignes â 8 lignes et demie. Doigt du milieu, 5 
pouces et trois quarts; ongle de ce doigt, une ligne et deux tiers. Pouce, 3 lignes 
et un quart; ongle du pouce, 3 lignes. Bec: longueur depuis le front, 5 lignes; lar- 
geur, un peu plus de 2 lignes; hauteur, 2 lignes. Première rémige,, égalant la qua- 
trième. Troisième un peu plus courte que la deuxième qui est la plus longue de 
toutes, et qui dépasse de presque 6 lignes la plus longue des rémiges secondaires. 
Deuxième, 3<ne e t 4<ne des rémiges primaires, échancrées à leur barbe externe. On- 
gles médiocrement courbés. Bec, presque droit, d’un brun clair, passant au jau- 
nâtre vers le bas et le haut. Pieds et ongles, d’un brun jaunâtre. 

Tête et cou jusqu’à la poitrine, dos et couvertures supérieures de la queue, sca- 
pulaires ainsi que les couvertures de l’aile et les barbes externes des rémiges secon- 
daires internes, d’un beau brun rougeâtre, passant au noirâtre sur les barbes internes 
des grandes couvertures externes. Pennes de l’aile, noirâtres et bordées de jaunâtre. 
Pennes delà queue, d’un brun noirâtre, à bords d’un brun jaunâtre; paire extérieu- 
re de ces pennes pourvue d’une bande blanchâtre très-peu distincte, et qui com- 
mence à la base de la barbe externe pour se diriger, le long du milieu de la penne, 
vers l’extrémité de sa barbe interne. Petit plumage des parties inférieures, à par- 
tir du jabot, d’un jaune de souffre assez vif, mais nuancé de gris verdâtre sur les 
flancs. Couvertures inférieures de l’aile, d’un blanc tirant un peu au jaunâtre vers 
l’angle de l’aile. 


(1) Voyage, III, app., p. 098, n° 23, et Zoographia, II, p. 53. 


96 


On voit par cette description que le bruant roux est facile à reconnaître, non seu- 
lement aux teintes de son plumage, mais encore à celles de la queue, dont la penne 
extérieure seulement est nuancée de blanchâtre. 

4.) le bruant peint. emberiza fucata. PI. 57, (figures de l’adulte et d’un indivi- 
du dans la livrée de passage). — Pallas (1) a décrit et figuré, sous ce nom, ce 
bruant curieux, découvert par lui dans la Daourie. Les voyageurs néerlandais l’ont 
observé au Japon, d’où ils ont fait parvenir au musée des Pays-Bas un bon nombre 
d’échantillons. Ces individus ont servi de modèle à la description de l’Emberiza les- 
bia, donnée dans le troisième volume du manuel d’Ornithologie (2) et à la figure 
qu’en a publié Gould (3). On rapporte aussi à cette espèce un bruant dont quelques 
individus ont été observés dans la France méridionale et en Italie (4) ; mais les des- 
criptions et figures que l’on a données de ces individus, ne sont pas assez détaillés 
pour prouver jusqu’à l’évidence l’identité de ces oiseaux et du bruant peint de 
l’Asie orientale. 

Cette espèce est une des plus curieuses du genre. Elle se distingue de toutes les 
autres par la longueur de ses rémiges secondaires internes qui recouvrent les rémi- 
ges primaires dans presque toute leur longueur, ainsi que par l’ongle de son pouce 
un peu plus long et moins courbé qu’à l’ordinaire. Ces caractères rapellent ceux des 
alouettes, des pipits, des bergeronnettes et d’autres oiseaux qui se tiennent souvent 
A terre, et font supposer que le genre de vie de ce bruant diffère plus ou moins de 
celui des autres espèces qui se tiennent de préférence sur des arbres. Pallas dit en 
effet que cette espèce habite les îles et les prairies de la Daourie, mais c’est à quoi 
se bornent les notices sur les habitudes de cet oiseau. 

Longueur totale, 5 pouces et demi. Ailes, 2 pouces 8 à 9 lignes. Queue, 2 pou- 
ces 5 lignes. Tarse, 9 lignes et un tiers. Doigt du milieu, sans l’ongle, 7 lignes et 
un quart; ongle de ce doigt, 2 lignes et demie. Doigt externe, 4 lignes et demie. 
Pouce, 3 lignes et demie; ongle du pouce, 3 lignes et deux tiers. Bec: longueur, 
depuis le front, 4 lignes et un tiers; largeur, 2 lignes et un tiers; hauteur, 3 lignes. 
Première rémige égale à la quatrième; troisième, un peu plus courte que la deuxième 
qui est la plus longue de toutes. Deuxième, 3™, 4«ne et 5me des rémiges primaires, 
échancrées à la barbe externe. Rémiges primaires, ne dépassant les secondaires que 
d’une ligne et demie. Mandibule supérieure, sensiblement courbée, brune; l’inférieure, 
tirant au jaunâtre. Pieds, dans les individus empaillés, d’un brun jaunâtre, plus fon- 
cé sur les ongles. Ongles, notamment celui du pouce, un peu moins courbés que d or- 
dinaire, un peu échancrés au milieu et un peu arrondis vers les côtés. 

Le plumage des adultes présente la distribution suivante des teintes. Parties su- 
périeures d’un gris-brun jaunâtre, passant au brun-roux sur les scapulaires et vers le 
bas du dos, et mêlé d’un gris plus ou moins pur sur le cou et la tête. Toutes les plu- 


(1) Voyage, III, append. , p- 698, n°. 22. Zoographia, II, p. 41, n». 205, PI. 46. 

(2) P. 235. 

(3) Birds of Europe, PI. 178. 

(4) C’est le gavoué de Provence, Buffon, PI. enl. 656, fig. 1 , et Hist. nat. d. oiseaux, vol. IV, p. 321 ; M- 
beriza provincialis de Gmelin, Linn., Syst. nat., XIII édit., tom. I, p. 881 , n°. 59; et probalement aussi m 
■beriza Durazzi de Charles Bonaparte, Iconographia délia Fauna italica, I, PI. 35, fig. 1 et 2. 


97 


mes de ces parties ornées de mèches noires , peu distinctes sur le cou, fortement 
prononcées sur la tète et très-larges sur le manteau. La région des oreilles est d’un 
brun-rouge fonce, souvent marqué de noir vers le bas ou le derrière. On observe 
sur les cotés de la tete une raie surciliaire blanchâtre peu prononcée. Une autre 
bande blanche très-distincte et très-large se prolonge de la base de la mandibule in- 
férieure sur les côtés du cou. Cette bande est séparée du blanc de la gorge et du ja- 
bot par une rangée de taches noires, laquelle naît à l’angle de la mandibule inférieure 
pour se prolonger jusqu’au jabot, dont toutes les plumes sont ornées de larges taches 
noires. On voit sur la poitrine une bande transversale d’un brun-rouge. Les autres 
parties inférieures sont d’un brun-clair, tirant tantôt un peu au jaunâtre, tantôt un peu 
au rougeâtre, mais qui passe au blanchâtre sur le milieu du ventre, tandis qu’il montre 
une nuance plus foncée sur les flancs, dont les plumes présentent chacune une mè- 
che d’un brun-noirâtre plus ou moins foncé. Les petites couvertures de l’aile sont 
d un brun rougeâtre. Les autres couvertures et les rémiges secondaires sont noires 
et largement bordées de brun-roux, plus pâle sur les rémiges que sur les couvertures. 
Les grandes couvertures externes sont d’un noir uniforme, mais pâle. Cette couleur 
teint aussi les rémiges primaires, dont les barbes externes sont cependant bordées de 
brun-roux. Les couvertures inférieures de la queue sont blanchâtres et nuancées de 
gris. La teinte générale de la queue est un noir brunâtre. Les pennes offrent des 
bords d’un gris-brun jaunâtre, et ces bords sont très-larges sur la paire mitoyenne 
des pennes. La paire externe est ornée d’une bande blanchâtre un peu oblique, s’é- 
largissant considérablement vers l’extrémité des pennes; la deuxième paire et les sui- 
vantes n’offrent qu’une trace de cette bande, seulement sensible vers leur extrémité. 

Les jeunes individus ne diffèrent des adultes que par le manque d’une bande rous- 
se sur la poitrine, par les taches noires du jabot beaucoup moins larges, par le brun- 
rouge de la région des oreilles moins vif, et par le blanc moins pur du jabot et de 
la gorge. 

5.) le braunt rustique, emberiza RusTicA. PI. 58., (figures des mâles en habit d’été 
et d’hiver, et d’un individu au jeune âge). — La découverte de Cdtte espèce est en- 
core due à Pallas (1), qui l’a observée dans la Sibérie orientale. Elle se montre ac- 
cidentellement en Europe (2) , et les voyageurs néerlandais en ont rapporté du Japon 
un bon nombre d’échantillons. Elle est très-différente de celles dont nous venons de 
traiter, et reconnaissable à son bec assez long, droit et en alêne, ainsi qu’à la bel- 
le teinte d’un brun-rouge qui domine sur les flancs, le jabot et les parties supérieu- 
res de l’oiseau. 

Longueur totale, 5 pouces 4 lignes. Aile, 2 pouces 9 lignes à 3 pouces. Queue, 
2 pouces 3 lignes. Tarse, 7 lignes et un quart. Doigt du milieu, 6 lignes et un tiers; 
ongle de ce doigt, 2 lignes et demie. Pouce, 3 lignes et demie; ongle de ce pouce, 


(1) Voyage, III, app.; p. 698, no 21; Zoographia , II, p. 43, n° 107. 

(2) C’est probalement le Mytilène de Provence, Buff. , PI. enl. , 656, fig. 2, ou PEmberiza lesbia deGmelin, 
1, p. 882, n° 60; du Manuel d Ornith. , I, p. 317; de Calvi, Catal. d. Omit. d. Genova , p. 46; et de Savi , 
Orn. losc. , III, p. 223. On y doit encore ranger P Emberiza borealis de Zettersted, Resa i Lappm. , I, p. 107. 
Gould , Birds of Europe, PI. 177, a figuré un individu japonais de cette espèce. 


25 


98 


3 lignes et demie. Bec: longueur depuis le front, 4 lignes et deux tiers; hauteur, 

3 lignes; largeur, 2 lignes et un tiers. Première rémige égale cà la quatrième. Deu- 
xième et troisième à peu près d’égale longueur, et dépassant les rémiges secondaires 
de 6 lignes. Deuxième, 3“>e et 4me des rémiges primaires écliancrées à la barbe ex- 
terne. Queue échancrée au milieu. Bec droit, conique et en alêne, jaunâtre, pas- 
sant au brun foncé sur les côtés de la mandibule supérieure et à l’extrémité de l’in- 
férieure. Pieds, d’un brun-j aunâtre , passant au brun sur les ongles. Queue d’un 
brun-noir; les deux dernières paires de pennes pourvues au milieu d’une bande blan- 
che, large sur la paire extérieure, de moitié plus étroite sur la paire suivante. Pai- 
re mitoyenne passant insensiblemement au brun-roux vers les bords de ses barbes. 

Teintes du mâle en habit de noces. Tête en dessus, région des oreilles et tache 
en moustache d’un noir tirant au brun-roux, notamment sur la région des oreilles. 
Gorge, espace entre la tache en moustache et la région des oreilles, région des freins, 
raie surciliaire, et une tache au milieu de la nucjue, d’un blanc légèrement nuancé 
de jaunâtre. Plumes du cou, du jabot, des flancs et du croupion, d’un beau brun- 
roime, à bords d’un blanc jaunâtre ou brunâtre; celles du manteau d’un brun-jaunâ- 
tre, à larges mèches noires, bordées de brun-rouge. Poitrine, ventre et couvertures 
inférieures* 5 de la queue, blanches. Petites couvertures de l’aile, d’un brun-rouge; 
moyennes, noires, à extrémités blanches; grandes couvertures, noires, à bords d’un 
brun-jaunâtre tirant vers l’épaule au brun rouge, et à extrémités blanchâtres; les 
extérieures noirâtres. Rémiges secondaires, noires et bordées de brun-jaunâtre; les 
intérieures bordées de brun-rouge, passant au blanchâtre sur leur bord externe. 
Grandes rémiges noires, lisérées de brun-jaunâtre. Couvertures inférieures de l'aile, 
blsncliâtrcSi 

Le mâle en habit d’hiver offre des teintes moins vives, et les plumes noires de la 
tète sont bordées de blanchâtre. Cette teinte forme une raie longitudinale au milieu 
de la tête, et la région des oreilles est entremêlée de blanchâtre. 

La femelle et les jeunes individus ont toutes les teintes moins vives; le brun-rouge 
est plus clair, tirant au roux et les plumes qui offrent cette teinte, sont ornées de 
larges bords clairs; cette teinte passe, sur le derrière du cou, au gris-brun jaunâtre, 
et les plumes de ces parties, ainsi que celles du sommet de la tête offrent des mè- 
ches foncées et des bords clairs assez larges. 

6.) LE bruant fou du JAPON, emberiza cioides. PI. 59, (figures du mâle et delà 
femelle adultes). — Cet oiseau ne forme à proprement parler qu’une variété locale 
du bruant fou d’Europe, dont il ne se distingue que par les traits suivants. 

Ses ailes sont de 3 à 5 lignes plus courtes. Toutes les teintes du plumage son 
plus vives, et le brun-roux est plus foncé. Les deux raies latérales que Ion voit, 
dans le mâle, sur le sommet de la tête, sont d’un brun-roux très-prononcé et les p û- 
mes de cette partie offrent des mèches plus étroites. Le noir des côtés de la te e 
occupe presque toute la région des oreilles et n’est séparé de la tache en moustac e 
noire que par une bande étroite. Cette bande ainsi que la raie surciliaire sont dun 
blanc plus pur. Le gris enfin de la gorge et des côtés du cou est aussi eaucoup 
plus pur et plus clair. 

Longueur totale, 5 pouces 10 lignes. Aile, 2 pouces 7 à 10 lignes. Queue, p 


99 


ces 7 lignes. Rémiges primaires dépassant les secondaires de 4 lignes. Toutes les 
autres parties offrent les mêmes dimensions que dans le bruant fou d’Europe (1). 

7.) LE bruant à masque, emberiza personata. PI. 59 B; (figures du mâle et de la 
femelle adultes). — Cette espèce, déjà figurée sous ce nom, dans les planches co- 
loriées n° 580, rappelle sous plusieurs rapports le bruant jaune d’Europe, Emberiza 
citnnella, espèce à laquelle elle ressemble en général par la distribution des teintes.. 
Elle est cependant dune taille moins forte; sa tête n’est pas teinte de jaune, les ban- 
des blanches des pennes externes de la queue sont plus étroites et moins obliques, 
et elle a le tour du bec d un noir foncé. Elle offre encore la plus grande analogie 
avec l’Emberiza spodocephala de Pallas (2), espèce de la Daourie, qui ne paraît dif- 
férer du bruant à masque que par le gris-vert uniforme qui revêt toute la tête et le 
cou jusqu’à la poitrine. 

Longueur totale, 5 pouces 4 à 6 lignes. Aile, 2 pouces 7 à 8 lignes. Queue, 2 
pouces 3 lignes. Tarse, 9 lignes. Doigt du milieu, 6 lignes; ongle de ce doigt, à 
peu près 2 lignes et demie. Pouce, 3 lignes et un quart; ongle du pouce, 3 lignes 
et un tiers. Bec: longueur depuis le front, 4 pouces et deux tiers; largeur, deux 
lignes et demie ; hauteur 3 lignes. Rémiges primaires dépassant les secondaires de 
4 lignes. Première rémige égale à la cinquième. Deuxième , 3me e t 4me, à peu près 
de même longueur, et échancrées à leur barbe externe. Pieds d’un jaune brunâ- 
tre. Bec, brun foncé, passant au jaune sur la mandibule inférieure. Queue, un peu 
échancrée. 

Le mâle adulte a le dessus de la tête, la région des oreilles et les côtés du cou 
d’un vert grisâtre interrompu par des taches plus foncées, qui ornent l’extrémité des 
plumes. Le bec est entouré d’un cercle noir, qui s’étend sur la région des freins 
pour se perdre sur le devant du front. Toutes les parties inférieures sont d’un jau- 
ne de souffre plus ou moins vif, mais interrompu, sur le jabot et les flancs de mè- 
ches, qui remontrent sur chaque côté de la gorge pour y former une faible tache en 
moustache. Cette teinte jaune est nuancée de brun jaunâtre sur les flancs. Parties 
supérieures depuis le dos ainsi que les bordures des pennes et plumes de l’aile d’un 
brun-jaunâtre, passant au brun-roux sur les rémiges du second orde et sur les côtés 
des larges mèches noires des plumes du manteau, et tirant au blanchâtre sur les 
grandes et moyennes couvertures de l’aile. Couleur du fond des pennes et plumes de 
laile, noirâtre. Les pennes delà queue, d’un brun foncé , offrent .des bords roux, teinte 
qui domine sur la paire mitoyenne de ces pennes. Les deux paires externes ornées 
le long du milieu d’une bande blanche, qui n’occupe, sur la deuxième penne, que sa 
moitié terminale. Couvertures inférieures des ailes, d’un blanc nuancé de jaunâtre. 

La femelle offre en général des teintes moins vives que le mâle. Le jaune des 
parties inférieures est plus foncé et tire un peu au brunâtre sur le jabot. Le des- 
sus de la tête et le derrière ainsi que les côtés du cou comme la région des oreil- 
les, sont d’un vert-brun jaunâtre et offrent des mèches peu prononcées d’une teinte 


(1) Le bruant de la Sibérie orientale, décrit par Pallas; 1. c. , II, p. 39, sous le nom d’Emberiza cia, pa^ 
raît former une espèce ou race différente des bruants fous de l’Europe et du Japon. 

(2) Voyage, III, Append., p. 698, n°. 24, et Zoographia, II, p. 51, n<>. 215, 


100 


plus foncée. Enfin, elle manque tout à fait du masque noir, si caractéristique 
pour le mâle. 

8.) LE bruant sulphuré. EiiBERizA sulphurata. PI. 60, (figure du mâle adulte). - 
Ce bruant forme une espèce nouvelle pour la science. Il se reconnaît à sa petite taille 
et à ses teintes. 

Longueur totale, 4 pouces 8 à 9 lignes. Aile: dans le male 2 pouces et 7 lignes; 
dans la femelle, 2 pouces 4 lignes. Queue, à peu près deux pouces. Tarse, 8 lignes. 
Doigt du milieu, 5 lignes et trois quarts; ongle de ce doigt, 2 lignes et un tiers. 
Pouce, 3 lignes et un quart; ongle du pouce, 3 lignes. Bec: longueur, 4 lignes; 
largeur, 2 lignes et un quart; hauteur, 2 lignes et un tiers. Rémiges primaires dé- 
passant’ les secondaires de 4 à 5 lignes. Première rémige égale à la quatrième; 
deuxième tant soit peu plus longue que la troisième. Deuxième, 3<ne et 4<ne des ré- 
miges primaires échancrées à leur barbe externe. Bec, peu courbé, d’un brun noi- 
râtre. Pieds, jaunâtres. Ongles sensiblement courbés, notamment celui du pouce. 
Queue, écliancrée au milieu. Paire extérieure des pennes de la queue, pourvue au 
milieu d’une large bande blanche; deuxième penne, avec une bande plus étroite; 

troisième, marquée de blanc à l’extrémité. 

Teinte dominante des pennes de la queue, d’un noir brunâtre, passant sur la pai- 
re mitoyenne au brun-roux. Grandes rémiges, noirâtres, lisérées de brun jaunâtre. 
Rémiges secondaires et grandes couvertures internes, largement bordées de brun-roux, 
plus clair sur ces dernières plumes; grandes couvertures externes, noirâtres. Couver- 
tures moyennes noires, à extrémité, blanche. Petites couvertures, région des oreilles 
et toutes les parties supérieures d’un vert-jaunâtre terne, nuancé de roux sur le man- 
teau dont les plumes offrent de larges mèches noires. Parties inférieures de l’oiseau 
d’un jaune de souffre plus ou moins vif, nuancé de vert brunâtre sur le- jabot et 
les flancs, mais interrompu, sur cette dernière région, de taches longitudinales plus 
foncées. Couvertures inférieures de l’aile d’un blanc-nuance de noirâtre vers le haut 

de l’aile. 

La femelle est un peu plus petite que le mâle; elle offre des teintes moins vives, 
et le jaune des parties inférieures est plus terne et tirant un peu au brunâtre. 

LES GALLINACÉS. 

.LES PIGEONS. COLUMBA. 

1.) LA TOURTERELLE GLAPISSANTE. COLUMBA (tURTUr) GELASTIS. PI. 60 B., (figure de 
l’adulte). — Cette tourterelle du Japon, décrite et figurée pour la première fois, dans 
les planches coloriées, n°. 550, parait remplacer, dans cet empire, la tourterelle d u- 
rope, à laquelle elle ressemble par son organisation et aussi par la distribution e 
ses teintes en général; mais dont elle se distingue par sa taille plus forte, ainsi que 
par des modifications très-sensibles dans les nuances des teintes. 

Longueur totale, 11 pouces. Aile, 7 pouces. Queue, 4 pouces 9 lignes, arse, 
10 lignes. Doigt du milieu sans l’ongle, 11 lignes; ongle, 3 lignes et demie. >g 
interne, 6 lignes. Pouce, 5 lignes et demie; ongle du pouce, 3 lignes et demie. 


101 


Bec: longueur depuis le front, 6 lignes et demie; hauteur en avant des narines, 2 
lignes; largeur, une ligne et un tiers. Bec, semblable, par sa forme, à celui de la 
tourterelle ordinaire. Écailles des pieds très-prononcées. Doigt interne tant soit peu 
plus long que l’externe. Queue arrondie à l’extrémité. Troisième rémige, qui est la 
plus longue de toutes, dépassant à peine la deuxième. Première, égale à la quatriè- 
me ou intermédiaire entre celle-ci et la troisième. Deuxième et troisième des rémi- 
ges primaires sensiblement échancrées à la barbe externe; première et deuxième tant 
soit peu rétrécies à la barbe interne. 

Tète, cou, haut du dos et parties inférieures jusqu’au bas-ventre, d’un gris-rou- 
geâtre vineux, très-clair sur la gorge, nuancé de gris pur sur le front, très-foncé et 
passant au brun sur l’occiput, le cou et le dos, teinte qui se répand aussi sur le ja- 
bot, où elle est cependant plus claire. Côtés du cou ornés d’une triple rangée de 
plumes noires à bords très-larges d’un beau gris. Parties postérieures du dos , d’un 
gris noirâtre, plus clair vers le bord des plumes, passant au gris sur les côtés du 
corps, et tirant un peu au brun sur les grandes couvertures supérieures de la queue, 
lesquelles sont ornées vers l’extrémité d’un bord d’un brun-roux. Bas ventre et cou- 
vertures inférieures de la queue, d’un gris-blanchâtre. Queue d’un noir-grisâtre, ti- 
rant un peu au brun, notamment sur la paire mitoyenne; toutes les pennes pourvues 
à l’extrémité d’une large bande d’un gris-blanchâtre; cette teinte occupe aussi le 
bord externe de la paire externe de ces pennes. Grandes rémiges , d’un brun foncé , 
avec un fin liséré de brun-jaunâtre. Les autres pennes et plumes des ailes d’un noir 
brunâtre, passant au gris vers le côté externe des ailes, et quelquefois aussi sur les 
rémiges secondaires, qui sont bordées de gris. Toutes les autres plumes offrent un 
bord assez large d’un brun-roux, pâle vers le côté externe de 1 aile , très-vif sur les 
scapulaires et les rémiges secondaires internes. Face inférieure de l’aile d’un gris 
plus ou moins foncé. 

2.) la columbe violette, columba (carpoiuiaga) janthina. Pl, 60 C. , figure de l’a- 
dulte. — Cette belle Colombe, représentée dans les planches coloriées, n°. 503, offre 
la plus grande analogie avec la Colombe métallique de Timor, Pl. Col. 562, dont elle 
ne parait se distinguer que par son bec d’une teinte plus foncée, par le tour des yeux 
partout emplumé et non pas nu, ainsi que par les teintes métalliques de son dos et 
ses ailes, qui sont d’un pourpre foncé et non pas d’un vert brillant comme cela a 
lieu dans l’espèce de Timor. 

Longueur totale, 13 à 14 pouces. Ailes, 8 pouces 3 lignes à 9 pouces 3 lignes. 
Queue, 5 pouces 9 lignes à 6 pouces 6 lignes. Tarse, un pouce une ligne. Doigt du 
milieu, 1 pouce 3 lignes; ongles de ce doigt, 6 lignes. Doigt interne, 11 lignes et 
demie. Pouce, 9 lignes; ongle du pouce, 5 lignes et demie. Bec: longueur, 7 lignes 
et demie à 8 lignes; hauteur en avant des narines, 3 lignes; largeur, 2 lignes. Pre- 
mière rémige, intermédiaire entre la quatrième et la cinquième ; deuxième, égalant la 
quatrième; troisième, dépassant ces rémiges de 3 lignes. Deuxième, 3 m e e t 4m e échan- 
crées à leur barbe externe ; barbes internes des rémiges non pas rétrécies d’une ma- 
nière sensible. Rémiges primaires dépassant les secondaires de 2 pouces 3 à 5 lignes. 
Queue sensiblement arrondie. 

Le plumage de cette espèce offre une teinte presque uniforme d’un noir tirant un 

26 


peu au bleu-pourpre et passant au “brun foncé sur les grandes rémiges; mais cette tein- 
te présente, à l’exception des pennes de la queue et des rémiges, des reflets métal- 
liques assez variées sur les diverses parties du corps. Ils sont d’un pourpre foncé, irisé 
de vert doré sur le dessus de la tête, sur toutes les parties supérieures de l’oiseau 
jusqu’aux pennes de la queue, ainsi que sur les ailes, où ils s’évanouissent peu à peu 
vers le côté externe de ces organes. Le cou et le jabot offrent des reflets d’un beau 
vert doré; mais ces reflets sont peu sensibles sur les autres parties inférieures, qui 
tirent fortement sur le pourpre. 

3.) LE COLOMBAR DE SIEBOLB. COLEMBA (viNAGO) SIEBOLDII. PI. 60 D ; figures du mâle 
et de la femelle. — Le mâle â l’âge moyen de cette espèce a été figuré dans les planches 
coloriées, n°. 549. C’est le seul Colombar, découvert jusqu’à présent au Japon. II ap- 
partient au nombre de ceux, dont la queue est fortement arrondie ou plus ou moins 
étagée, mais il est facile de le distinguer des espèces qui composent cette petite 
section ; attendu que les Columbars oxyura et sphenura s’en éloignent par leur taille 
beaucoup moins forte et par leur queue étagée, tandis que le Colombar de Capelle, 
dont la forme de la queue répond à celle du Colombar de Siebold, offre une taille 
beaucoup plus forte et un bec plus gros. Du reste, toutes ces espèces diffèrent entre 
elles par des modifications très-sensibles dans la distribution des teintes. 

Longueur totale, 12 pouces à douze pouces et demi. Aile, 6 pouces 10 lignes à 
7 pouces 4 lignes. Queue, 4 pouces 8 lignes. Tarse, 9 lignes. Doigt du milieu, 11 
pouces et demi; ongle de ce doigt, 3 lignes et deux tiers. Doigt interne, 7 lignes. 
Doigt externe, 9 lignes. Pouce, 6 lignes; ongle du pouce, 3 lignes et demie. Paire 
interne des pennes de la queue, de 17 lignes plus longue que la paire externe. Pre- 
mière rémige à peu-près égale à la troisième, qui est un peu plus courte que la deu- 
xième, la plus longue de toutes. Cette dernière rémige dépasse de 2 pouces 3 lignes 
les rémiges secondaires. Deuxième , 3™e et 4me des rémiges primaires un peu échan- 
crées à la barbe externe; troisième fortement échancrée au milieu de la barbe inter- 
ne. Tarse emplumé dans les deux tiers de sa longueur. 

Teintes du vieux mâle: Front, côtés de la tête, menton, gorge, jabot et poitrine 
d’un jaune de citron tirant légèrement au brunâtre. Occiput, nuque et côtés du cou, 
d’un vert jaunâtre, qui passe au gris foncé vers le dos. Toutes les autres parties su- 
périeures, d’un vert jaunâtre foncé. Cette teinte, qui passe au noir sur le dernier 
tiers des cinq paires des pennes latérales de la queue, parait en forme d’un liséré 
assez sensible, à leur extrémité; elle se répand encore sur les rémiges secondaires 
internes, sur la plupart des grandes couvertures, et se perd sur les couvertures mo- 
yennes, pour faire place au brun rouge pourpré, qui occupe les petites couvertures 
de l’aile, et dont on voit encore de traces sur le devant des scapulaires. Les rémi- 
ges du premier ordre, et les rémiges secondaires externes sont d’un noir assez foncé et 
offrant des lisérés d’un jaune vif; un liséré semblable existe encore sur les gran- 
des couvertures moyennes; mais les antérieures sont d’un noir foncé uniforme. La 
face inférieure de l’aile est d’un gris foncé. Le milieu du ventre est blanc. Les 
flancs sont d’un beau gris entremêlé de verdâtre, teinte qui forme de larges ta- 
ches longitudinales sur les plumes des jambes ainsi que sur les couvertures inférieu- 
res de la queue, dont la couleur du fond est un jaune de souffre assez clair. La 


103 


face inférieure de la queue est noirâtre, tirant au grisâtre sur le bord terminal des 
pennes. 

Le male en habit de passage ne diffère du très-vieux mâle que parce que ses 

ancs n’offrent qu’une très-faible trace de gris, teinte remplacée par un vert sembla- 
ble a celui du dos. 

La femelle ressemble au mâle dans la livrée de passage; mais ses teintes sont beau- 
coup moins vives, et on voit vers le devant des ailes, au lieu de la belle teinte d’un 
rouge pourpré du mâle, un vert foncé semblable à celui du dos. 


LES CAILLES. COTURNIX. 


1) LA CAILLE ORDINAIRE DU JAPON. COTURNIX VULGARIS JAPONICA. PI. 61; (figures du 
male au printemps, du mâle en hiver, et de la femelle). — Le caille ordinaire, ré- 
pandue outre l’Europe, dans une grande partie de l’Afrique et de l’Asie, forme, dans 
certaines régions, des variétés ou races constantes, mais qui ne paraissent se distin- 
guer entre elles que par des modifications dans les nuances des teintes, particulière- 
ment sensibles chez les mâles en habit d’été. Tout le monde connaît la race ordi- 
naire de cet oiseau, laquelle habite toute l’Europe tempérée et méridionale, qui passe 
1 hiver dans le nord de l’Afrique, qui est répandue par toute la Sibérie australe, 
mais qui ne paraît plus se trouver au Kamtschatka (1). 

La pointe australe de l’Afrique nourrit une race, Coturnix vulgaris africana, tout 
a fait semblable, par son organisation et la distribution de ses teintes, à la race or- 
dinaire, mais qui s’en distingue par des teintes en général un peu plus vives, et par- 
ce que le mâle adulte, a, dans la livrée des noces, toutes les plumes des côtés du 
cou et de la tete ainsi que celles du jabot, d'un brun-roux, interrompu par des mè- 
ches blanches qui s’étendent le long de la tige des plumes, tandis que l’on voit, sur 
la goige, une large tache longitudinale d’un brun foncé, qui se dirige vers le men- 
ton, où elle se rétrécit considérablement. 

La race qui vit au Japon est encore tout à fait semblable à celle d’Europe; mais 
ses teintes sont en général un peu plus vives et les taches longitudinales des côtés 
du corps tirent assez fortement au brun-roux. Les deux bandes noires qui forment, 
sur le devant du cou, une espèce d’écharpe, sont ordinairement très-peu prononcées 
et disparaissent presque totalement chez les mâles dans la livrée de printemps. Ces 
oiseaux offrent, à cette époque, des teintes très-vives; le front, les côtés de la tête 
et la gorge sont d’un brun-rougeâtre plus ou moins terne et foncé; cette teinte pas- 
se, sur le jabot, au brun-roux clair, et elle y est interrompue par les tiges blan- 
ches des plumes. Les plumes des flancs sont d’un brun-rougeâtre très-vif, et à lar- 
ges mèches blanches, tandis que les mèches des plumes scapulaire^ et de celles du 
manteau sont d’un brun-roux clair et ardent (2). 


(1) Pallas, Zoogr. , II, p. 81. 

(2) La Caille du Bengale, Coturnix textilis, Temm. PI. col. 35, diffère de toutes celles que nous venons 
d indiquer, par des teintes plus foncées, par des parties inférieures ornées de taches noires plus nombreuses et 
qui se répandent jusque sur le milieu de ventre, et parce que le vieux mâle a le jabot d’un noir presque uni- 
forme. Du reste, il paraît que son bec est constamment plus large à la base. 


104 


LES FIASANS. PHASIAKUS. 

1 I LE FL. SAN VERS1 COLORE. PHLS.L.ES VERS.COLOR, - Çe &■»». à Ce qu'il 

propre au Japon, a été décrit le premier sous cette ép.thète de vers, clore, p„ 
Sh (1) Il a été depuis figuré et décrit de nouveau dans es planches col.- 
Fiées fi) Il ne nous reste que de donner quelques deta.ls rel.t.fs aux proportm. 

des différentes parties de cette espèce. . 0 1A 

Le mâle Ailes, 9 pouces. Queue, 15 pouces et dénué. Tarse, 2 pouces 10 lu 
L ‘ e m 1 ’ 1 o lio-nes. Pouce, 6 lignes. Bec, loin 

gués. Doigt du nu 'eu '“'" "" “"i J , ,|,. N1 ;,Î ; hauteur 5 lignes et trois quarts, 

S T„ r 'f m P °eUé. Af.es’, ^pouces 9 lignes. Queue, 9 pouces. Tarse, 2p„„c,9,i- 
gnts Doigt du milieu, 1 pouce 7 lignes. Le bec est un peu moins tort que dans 

le mâle. 

La quatrième rémige est la plus longue de toutes. 

O , LE ...sa, » son»,.»».»., maslaues so..«ER.»c„ Cette deuxième e.pta 
de fiisaû japonais a été également décrite et figurée dans les planches eolor.é.s (3). 

“dlT ’Sf 8 pZTÏDgnes. Queue, 2 pieds 6 pouces «, demi Tarse, 
2 pouces 4 lignes. Doigt du milieu, 1 pouce 10 lignes. Pouce, 6 figues. Bec, ... 

; “s. igT T „«, .pou 

figue Doigt du milieu, 1 pouce 7 lignes. Le bec est plus table que dans,, 

mâle. 

Quatrième rémige, la plus longue de toutes. 


LES GRALLES. GRALLATORES. 


LES PLUVIERS. CHARADRIUS. 


;ure 


M - .7™, ^XTC^Cefie^rÊd. 

l’un individu en habit d hiver). hlables pluvier doré commun; 

monde, des oiseaux plus o» moms parfa.tement semblab e« an p 

mais Us présentent quelquefois, su.vanUes 7È™ . q» pS visiter eu hi- 

le. les unes des autres. La race qu. habUe 1 Europe, et q P 
l’Afrique septentrionale, se trouve, selon Pallas (4), dans toute J 

Kamtschatka. , , , , . n i nv j cr doré; mais dont 

L’Amérique nourrit un oiseau tout a fart sembla P el dont les teintes pré- 


(t) Galerie, Paris, 1825, 4°. Il, PI- 205, p. 23. 

(2) N° 486 , le mâle , et n°. 493 , la femelle. 

(3) Le mâle, n». 487; la femelle, n°. 488. 

(4) Zoographia, II, p. 141. 


105 


d un gris foncé , au lieu de blanc ; les teintes sont en général un peu plus foncées ; 
les taches jaunes des parties supérieures tirent au blanchâtre, et elles sont en géné- 
ral plus petites; les bandes de la queue enfin sont beaucoup moins sensibles et elles 
se perdent vers le milieu des pennes. Cette race, appelée Charadrius virginicus 
par Bechstein (1), a été décrite par Wagler (2) sous le nom de Charadrius marmo- 
ratus. Elle paraît se trouver dans la plus grande partie de l’Amérique. Azara (3), 
Spix (4) et le prince de Neuwied (5) l’ont rapportée de l’Amérique méridionale. Wil- 
son (6) et Richardson (7) en parlent comme d’un oiseau commun dans l’Amérique du 
nord, et nous en possédons des individus tués au Brésil et dans les États-unis de 
l’Amérique septentrionale. 

Il existe une troisième race de cet oiseau, confondue jusqu’à présent avec les deux 
autres, quoiqu’elle s’en distingue d’une manière nette et tranchée. Cette race a été 
figurée par Sir W. Jardine (8), sous le faux nom de Charadrius xanthocheilus, Wag- 
ler , espèce qui repose sur une indication de Latham (9) et qu’il est impossible de dé- 
terminer avec exactitude; plus tard Sir W. Jardine (10) a confondu la race, dont 
nous parlons, avec le pluvier doré d’Amérique, dont elle s’éloigne autant que du plu- 
vier doré d’Europe. Cette race que nous désignerons sous l’épithète d’orientale ha- 
bite l’Afrique méridionale, les Indes jusqu’au Japon et la Nouvelle Hollande. Sir W. 
Jardine en a reçu des individus de cette dernière contrée (11) et de l’Inde, et nos vo- 
yageurs nous en ont fait parvenir en grand nombre du Cap de Bonne Espérance, de 
Java, de Timor, de Bornéo, de Célèbes et du Japon. Les individus de ces différentes 
contrées présentent tous les mêmes caractères, et se distinguent constamment des deux 
autres races de l’espèce, par les traits suivants. Ils sont d’une taille moins forte, et leur 
aile ainsi que leur queue sont plus courtes, tandis que leur tarse est plus élevé; ils res 
semblent par la distribution de leurs teintes à la race européenne, c’est à dire, les 
taches claires de leurs parties supérieures sont d’un jaune très-vif et les bandes des 
pennes de la queue sont très-distinctes; mais les couvertures inférieures de leur aile 
sont d’un gris enfumé comme dans la race d’Amérique, et non pas blanches comme 
dans celle d’Europe. 

Nous résumerons dans les phrases suivantes les traits distinctifs des trois races du 
pluvier doré. 

Charadrius pluvialis europaeus. Longueur totale, 9 pouces et demi. Aile, 
6 pouces 10 lignes à 7 pouce une ligne. Queue, 2 pouces 9 lignes. Tarse, un pouce 
5 à 6 lignes. Couvertures inférieures de l’aile, blanches, avec des taches clair-semées 


(1) Dans la traduction de Latham, Synopsis, p. 455, n°. 4. 

(2) Syst. avium , Charadrius n°. 42. 

(3) Voyages, tome IV , p. 265, n°. 390: le mbatuitui à poitrine marbrée. 

(4) Wagler, 1. c. 

(5) Beitrage, Vôgel, IV, II, p. 761: Charadrius virginicus. 

(6) PI. 59, fig. 5. 

(7) Fauna bor. amer., Birds, p. 369, no. 136: Charadr. pluvialis. 

(8) Ornithol. Illustrations , PI. 85. 

(9) Fui vous plover, Syn. III, 1, p. 211, n«. 17 ou Charadr. fulvus Gmelin , Linn. Syst. nat. p. 687, n<>. 18. 

(10) Dans son édition de Wilson, II, p. 363, note. 

(11) M. Gould vient de figurer, sous le nom de Char, xanthocheilus Wagler, des individus de la Nouvelle 
Hollande, dans la 31 rae livraison de son grand ouvrage sur les oiseaux de l’Australie. 

27 


106 


de gris-brunâtre. Bandes des pennes de la queue complètes. Taches claires des parties 
supérieures d’un jaune vif. 

Charadrius pluvialis americanus. Longueur totale, 9 pouces à 9 pouces 3 
lignes. Aile, 6 pouces 6 à 9 lignes. Queue, 2 pouces 7 à 8 lignes. Tarse, un pouce 5 
à 6 lignes. Couvertures inférieures de l’aile, d’un gris brunâtre, les externes bordées 
de blanchâtre. Bandes des pennes de la queue, incomplètes. Taches claires des par- 
ties supérieures d’un jaune tirant souvent au blanchâtre. 

Charadrius pluvialis orientalis. Longueur totale, 8 pouces. Aile, 5 pou- 
ces 11 lignes à 6 pouces 4 lignes. Queue, 2 pouces 3 à 4 lignes. Tarse, 1 pouce 6à 
7 lignes. ^Couvertures inférieures des ailes comme dans la race d'Amérique, mais un 
peu plus pâles. Bandes de la queue et taches claires des parties supérieures comme 
dans la race européenne. 

LES VANNEAUX. VANELLUS. 

1. ) LE VANNEAU HUPPÉ. VANELLUS CRISTATUS. — Le Vanneau huppé, commun dans 
la plus grande partie de l’Europe, et qui visite en hiver l’Afrique septentrionale (1), 
fréquente également, quoique en très-petit nombre, la Sibérie occidentale, mais cesse 
de se montrer dans la Sibérie orientale et au Kamtschatka (2). Ce dernier fait est 
d’autant plus curieux, que cet oiseau appartient, dans plusieurs parties du Japon, au 
nombre des espèces assez- communes, et que les individus de cette contrée éloignée 
et isolée ne présentent pas la moindre différence d’avec ceux de nos contrées. 

2. ) LE VANNEAU doré ordinaire. VANELLUS SQUATAROLA. — Une des plus répandues 
du genre des vanneaux, cette espèce a été observée dans presque toutes les parties 
du monde. On sait qu’elle fréquente, en hiver, l’Europe tempérée et méridionale, 
pour retourner, au printemps, dans les contrées froides de cette partie du monde, ou 
elle niche. Elle est commune dans l’Amérique du nord (3) ; elle habite toutes les ré- 
gions septentrionales de la Sibérie (4); Gould (5) l’a rencontrée dans la Nouvelle Hol- 
lande, et nos voyageurs nous en ont fait parvenir de la cote de Guinée, u ®P e 
Bonne Espérance, de Java, de Bornéo et du Japon, des individus qui ne diilerent 
en rien de ceux tués en Europe et dans l’Amérique du nord. 

3. ) LE VANNEAU COUREUR MODESTE. LOBI-VANELLUS INORNATUS. PL 63. — Il ne nous 
est parvenu qu’un individu unique et, à ce qu’il paraît, dans la première m e, e 
ce vanneau coureur, qui semble appartenir à une espèce nouvelle pour la science, i 
offre, par la petitesse du lobe charnu des freins, par les teintes et en généra par son 
organisation, la plus grande analogie avec une autre espèce de ce genre, qui nous 
a été adressée du Bengale, mais que n’avons pu non plus -apporter a aucune e ce 


(1) liüppell , System. Uebersicht, p. 117, n°. 402. 

(2) Pallas, Zoogr. Il, p. 132, n°. 255. , o 70 n o. 137. 

(3) Wilson, PI. 57, fig. 4. Charadr. apricarius et Richardson, Fauna bor. amer., ’ 

Vanellus melanogaster. 

(4) Pallas, 1. c. , p. 138. 

(5) Birds of Australia, PI. sans numéro. 


107 


les décrites jusqu a ce jour; cependant cette espèce du Bengale se distingue de i’îu- 
dxvidu du Japon que nous allons décrire, par une taille beaucoup plus forte. 

Longueur totale, 11 pouces et demi. Aile, 8 pouces. Queue, 3 pouces 5 lignes, 
larse, 2 pouces 9 lignes. Partie nue de la jambe, 1 pouce 4 lignes. Doigt du milieu, 
sans son ongle, 1 pouce 2 lignes; ongle de ce doigt, 3 ligiies. Doigt externe, 11 
lignes. Doigt, interne, 10 lignes. Pouce, 3 lignes; ongle du pouce, une ligne et de- 
mie. Bec: longueur depuis le front, 1 pouce 3 lignes et demie; largeur, 4 lignes et 
un tiers ; hauteur , 4 lignes et deux tiers. 

Partie antérieure cornée du bec, d’un brun-noir foncé; le reste, jaune. Pieds, jau- 
nes. Tarses, revêtus par devant d’une seule rangée de grandes plaques, par derrière 
d une double rangée de plaques plus, petites. Plaques des doigts assez prononcées. 
Ongles, dun brun noir. Queue, coupée carrément à l’extrémité. Lobe charnu sur le 
devant de la région des freins, tout au plus long d’une ligne et demie. Haut de 
1 aile armé d’un fort tubercule dur et rugueux. Le doigt externe réuni à celui du 
milieu au moyen dune membrane, dont la longueur occupe un quart de celle de 
ces doigts; membrane entre le doigt du milieu et l’interne, de deux tiers plus petite. 

Grandes rémiges, grandes couvertures externes et aile bâtarde, noires. Rémiges 
secondaires, à l’exception des internes, d’un blanc pur. Queue avec ses couvertures 
blanche, pourvue à l’extrémité d’une bande d’un brun noir et large d’un pouce, mais 
qui s’efface peu à peu vers les côtés de la queue, de sorte que l’on n’en voit plus 
de trace sur la paire externe des pennes. Ventre, flancs et plumes des jambes, d’un 
blanc sale. Poitrine offrant des traces d’une écharpe foncée. Tête et cou, d’un brun 
grisâtre, passant au gris vers le front, et au blanc sur la gorge. Manteau, dos et 
couvertures des ailes, d’un brun-olivâtre pâle à reflets bronzés. 

LES BÉCASSEAUX. TRINGA. 

1) LE bécasseau à gros bec. tringa crassirostris. PI. 64, (figures d’individus en 
plumage d’été et d’hiver, et dans la livrée de passage) (1). — Cette espèce, nouvelle 
pour la science, est modelée sur le même type que le bécasseau canut, Tringa ca- 
nutus; mais elle est d’une taille beaucoup plus forte, son bec est plus long, ses tar- 
ses sont plus élevés, et les doigts plus robustes; enfin elle s’en éloigne par un systè- 
me de coloration assez différent, notamment dans la livrée de noce. Nous en avons 
reçu du Japon des individus soit dans cette livrée, soit dans la livrée d’hiver, et nos 
voyageurs nous ont fait parvenir, des îles de Java et de Bornéo, d’autres individus, 
qui portent la livrée de passage ou celle d’hiver. 

Longueur totale, d environ 9 pouces et demi. Aile, 6 pouces 3 à 9 lignes. Queue, 
9 pouces 4 à 5 lignes. Bec, longueur depuis le front, un pouce 5 t à 6 lignes et de- 
mie; largeur, 2 lignes et demie; hauteur, 4 lignes. Tarse, un pouce 2 lignes. Par- 
tie nue de la jambe, 6 lignes. Doigt du milieu sans l’ongle, 10 lignes; ongle de ce 
doigt, 2 lignes et demie. Doigt externe, 7 lignes et demie; interne, 7 lignes. Pouce, 
3 lignes; ongle du pouce, une ligne et deux tiers. 


(1) Après avoir publié les figures de cette espèce , elle a été indiquée et figurée par Gould sous le nom de 
Schoeniclus magnus. Voir Proceed. Févr. 22, 1848, et Birds of Australia, PL sans numéro. 


108 


Bec d’un brun-noir; droit, comprimé à la base; mandibule supérieure déprimée 
par devant et un peu courbée vers le bas à son extrémité. Pieds d’un brun-noirâtre, 
robustes, revêtus par devant d’une simple rangée de plaques peu hautes mais larges. 
Doigts robustes; la peau de la plante du pied forme, dans toute la longueur des 
doigts, un bord assez prononcé. Ongles, d’un brun-noiratre Pouce attaché de manière 
nue son ongle touche à terre, lorsque l’oiseau se tient debout. Première rémige dé- 
passant toutes les autres. Queue composée de 12 pennes, et coupée carrément al ex- 
trémité. Grandes rémiges, d’un brun-noir, à tige d’un blanc d ivore. Pennes de la 

queue, d’un brun grisâtre. . , , , 

1 Habit d’hiver. Menton et gorge, milieu de la poitrine et du ventre, et cou- 
vertures inférieures de la queue, d’un blanc pur. Tête, cou jabot, flancs et couver- 
tures supérieures de la queue, ornées de taches longitudinales d un brun grisâtre sur 
un fond blanchâtre, qui tire plus ou moins au gris-brunatre, sur les dessus de la 
tête, la région des freins, le derrière du cou et le jabot. Les ailes d un brun-gns- 

âtre’plus ou moins clair, à bords des plumes blanchâtres. 

Habit d’été Plumes de la tête et du cou ornées chacune d un meche ou tache 
longitudinale d’un brun foncé, sur un fond blanchâtre, qui tire au brun-roux sur la 
nuque Plumes du jabot et de la nuque d’un brun-noir, ornées chacune au mneu, 
d une bande transversale blanchâtre, qui tire souvent au brun-roux vers le centre. 
Les autres parties inférieures et le croupion, d’un blanc pur, relevé par des taches 
plus ou moins larges, d’un brun foncé, mais qui disparaissent vers le milieu du ven- 
dre Dos et ailes! d’un brun-noir, assez clair sur les couvertures des ailes; tou es 
ces plumes ornées de taches et de bordures d’un brun-roux-vif, maas qu! s efface in- 
sensiblement vers le devant de l’aile. Couvertures inférieures de 1 aile d un blanc, 
passant au noir vers leur base. 

. v Ai>.i a im ts — Il est maintenant constaté qu’il 

O \ T P, nie ASSEAU VARIABLE. TRUXGA V ARIAISILIS. 

J S L espèce , deux «ces, qui »e se distinguent entre elles que P» - 

t a iHe plus ou moins lotte. Les individus du bécasseau variable, que nous *'™“ 1 

2 Japon appartiennent a la race ordinaire, et son. absolument semblables , .« 

qui habitent l’Europe. 

LES ACTITIS. ACTITIS. 

1 1 l’actite guicxette. ACTITIS htpolEUCOS. - Les voyageurs néerlandais ont re- 
eu i li «uTapon et lait parvenir au musée des Pa, s-Bas, plusieurs md.v.das d,^ 
:; e èce, lesquels sont sous tous les rapports, ““ d"“JK 
D’autres individus nous ont été envoyés de Bornéo . . Sibérie 

las (1) constate que l’espèce se trouve quoique en petit nombre u 
tempérée, et même sur les îles aléoutiennes jusque sur la cote onentale 

que du Nord. 


(I) Zoographia, II, p. 196, n°. 306: Trynga leucoplera. 


109 


LES CHEVALIERS. TOTANUS. 

1) le chevalier saüpohdré. totanus pulverulentus. PI. 65, (figures d’individus 
en habit d’été et en habit d’hiver). On doit la découverte de cette espèce à feu 
Pallas ; mais ce grand naturaliste l’a mal-à-propos décrite et figurée sous le nom de 
Tringa glareola (1), espèce assez différente et connue de tout le monde. M. Müller 
tpii a rencontré le chevalier saupoudré à Timor, fait observer qu’il forme une es- 
pèce nouvelle pour la science désignée par ce voyageur sous l’épithète de pulverulen- 
tus (2). Gould l’a depuis décrit sous le nom de Totanus fuliginosus (3), figuré ré- 
cemment par Gray (4), C’est encore le Totanus chrysopygius de Gould (5) originaire 
de la ISouvclIe Hollande. 

Nous possédons cinq individus de cette espèce, savoir trois en habit d’hiver et 

tués dans les îles de Timor et de Bornéo; un quatrième de Céram, jeune de l’année 

et également en habit d’hiver, et un cinquième, originaire du Japon et portant la 
livrée d’été. Pallas dit que l’espèce habite la Sibérie boréale jusqu’au Kamt- 
schatka, et qu’elle se trouve même sur les îles Aléoutiennes jusque vers la côte 
de l’Amérique occidentale. 

D’une taille beaucoup plus forte que le Totanus glareola, elle l’emporte même, 
sous ce rapport, un peu sur le Totanus ochropus, et elle s’éloigne également de ces 

deux espèces par son bec beaucoup plus robuste ainsi que par ses teintes uniformes 

et distribuées d’une manière très-différente. 

Longueur totale, 8 pouces et demi. Aile, 5 pouces 9 lignes à 6 pouces. Queue, 
2 pouces 7 lignes. Bec: longueur, un pouce 4 lignes et demie; largeur, 2 lignes et 
un tiers; hauteur, 3 lignes. Tarse, 10 à 11 lignes. Doigt du milieu, 10 lignes; on- 
gle de ce doigt, 2 lignes. Doigt externe, 8 lignes et deux tiers. Doigt interne, 7 lig- 
nes et deux tiers. Pouce, 3 lignes; ongle du pouce, une ligne et demie. Partie nue 
du tarse, 7 lignes. Première rémige, la plus longue de toutes. Queue, faiblement 
arrondie à l’extrémité. Pieds livides, revêtus par devant, comme par derrière, d’une 
simple rangée de plaques larges, mais peu hautes. Ongles , d’un brun noirâtre. Bec, 
d’un brun foncé, plus clair vers la base des mandibules, qui sont un peu courbées 
l’une vers l’autre, à leur extrémité. Rémiges d’un brun-noirâtre, à tiges blanchâtres. 
Pennes de la queue d’un gris-brunâtre. 

Plumage d’hiver. Parties supérieures, ailes, côtés du cou, jabot, poitrine et 
flancs, d’un gris sale, tirant un peu au brun sur les ailes et le manteau. Plumes 
des ailes et couvertures supérieures de la queue bordées de gris blanchâtre. Une raie 
d’un gris-brun foncé entre l’œil et la base du bec. Une large raie surciliaire qui 
naît sur le front, menton, gorge, ventre et couvertures inférieures de la queue, d’un 
blanc plus ou moins pur. 

Plumage d’été. Semblable au plumage d’hiver, mais d’une teinte beaucoup plus 


(1) L. c. p. 194, no. 303, PI. 60. 

(2) Natuurkundige Verhandelingen. Land- en Volkenkunde, p. 152. 

(3) Beagle, Birds, p. 130. 

(4) Généra of Birds, planche sans numéro. 

(5) Proceed. , Févr. 22, 1848, et Birds of Australia, PI. sans numéro. 


28 


110 


foncée en dessus ; les côtés et le devant du cou sont ornés de taches longitudinales 
et le jabot, la poitrine et les flancs, de taches transversales d’un gris-brun foncé ' 

Premier plumage. Comme le plumage d’hiver, à cette exception près que les 
plumes des ailes offrent des bordures claires plus fortement prononcées. 

2. ) le chevalier SYLVAIN, totanus glareola. Ce chevalier, qui habite presque 
toutes les parties de l’Europe, et qui visite en hiver la basse Égypte (1), se trouve 
également au Cap de Bonne Espérance , d’où nos voyageurs nous en ont fait parvenir 
plusieurs individus. Pallas (2) l’a rencontré dans les parties montagneuses de la Si- 
bérie, et nous en possédons plusieurs individus originaires du Japon, absolument 
semblables à ceux tués en Europe. Nous ferons observer en passant que l’Amérique 
produit un oiseau tellement semblable à notre chevalier Sylvain, qu’il est souvent 
difficile de retrouver les caractères assignés â cette race par Ch. L. Bonaparte, qui l'a 
soigneusement comparée avec des individus tués en Europe. Cette race observée par 
Wilson (3) et d’autres naturalistes dans l’Amérique du Nord, se trouve aussi au 
Brésil , d’où feu Natterer a rapporté plusieurs individus. 

3. ) le chevalier ciJL-BLANC. totanus ochropus. Rüppcll (4) constate que cette es- 
pece européenne fréquente en hiver la basse Égypte; elle habite, suivant Pallas (5), 
toute la Sibérie jusqu’au Kamtschatka; M. Hodgson a bien voulu nous céder un 
individu tué au Népaul, et nos voyageurs nous en ont fait parvenir plusieurs indi- 
vidus obtenus au Japon. 


LES COURLIS. NUMENIUS. 

1.) le grand courlis oriental, numenius major (6). PI. 66, figure de l’adulte, 
réduite aux deux tiers de la grandeur naturelle. Ce courlis du Japon , dont nous venons de 
recevoir deux individus recueillis à Sumatra et à Bornéo, est de la taille du courlis cendre 
(Numenius arquata) de l’Europe; il offre le même système de coloration et à peu 
près les mêmes teintes ; mais ses tarses sont plus élevés et son bec est d’un quart 
plus long que dans cette espèce. Il ressemble, sous le rapport des proportions du 
tarse et du bec, beaucoup au Courlis long-bec de l’Amérique septentrionale, (Nume- 
nius longirostris , Wilson); mais cette espèce s’en distingue par ses teintes d’un roux 
clair assez prononcé, et parce qu’elle a toutes les plumes du dos et des ailes, ainsi 
que celles des flancs, ornées de bandes transversales plus étroites et plus distinctes. 
On peut fixer les traits distinctifs des trois espèces ou races d’oiseau dont nous ve- 
nons de parler, comme suit. 


(1) Riippell, 1. c. p. 126, n°. 457. 

(2) L. , c., II. p. 195, n°. 305. Trynga littorea. 

(3) PI. 58, fig. 3. Tringa solitaria; c’est aussi le Totanus chloropygius de Vieillot. 

(4) L. c. , p. 126, n°. 460. 

(5) L. c. , II , p. 192 , n°. 302. 

(6) Notre planche 66 avait déjà été publiée , lorsque nous reçûmes la 34« e livraison de l’ouvrage de GouM 
sur les oiseaux de la Nouvelle Hollande; cotte livraison contient une figure de notre espèce, sous le nom Jt 
Numenius australis. 


111 


* 


Num. arquata. 


Bec. 4 pouces 6 lignes 
à 5 pouces 5 lignes. 

Tarse : ü pouces 10 lignes. 
Aile: 11 pouces à 11 pouces 
4 lignes. 

Teinte claire passant au 
blanc sur le ventre, les ailes 
et la queue. 

Bandes transversales des 
ailes et du dos indistinctes. 

Taches des flancs transver- 
sales, larges et triangulaires. 


Num. majc 


6 pouces 6 à 7 lignes. 

3 pouces 3 à 4 lignes. 

11 pouces 4 à 7 lignes. 

Teinte claire nuancée de 
brun-roux et passant au gris- 
brunâtre sur le dessus de la 
queue. 

Bandes transversales des 
ailes et du dos indistinctes. 

Taches des flancs pour la 
plupart longitudinales , le 
plus souvent étroites, et quel- 
quèfois peu distinctes. 


Num. longirostris. 


7 pouces 3 lignes à 7 pou- 
ces 6 lignes. 

3 pouces 3 lignes. 

11 pouces 4 lignes. 

Teinte claire partout d’un 
brun-roux sale et pâle ; des- 
sus de la queue d’un gris- 
brun foncé. 

Bandes transversales du 
dos et des ailes étroites et 
très-distinctes. 

Taches des flancs étroites, 
peu nombreuses et transver- 
sales. 


2.) le petit courlis oriental, numenius MiNOR. PI. 67 j (figure d’un individu adul- 
te, de grandeur naturelle). — M. Millier qui a rapporté un individu de cette espèce 
de l’ile d’Amboine, la indiquée sous le nom de Numenius minor (1). Nous en possé- 
dons un autre individu recueilli au Japon. Cette espèce offre la plus grande analo- 
gie avec le courlis demi-bec, N. hemirhynchus Temm. ou brevirostris, Lichtenst. (2) du 
Brésil; mais elle s en distingue par sa taille moins forte, par ses ailes plus courtes, 
par ses tarses un peu plus élevés et par ses doigts un peu plus longs. La longueur du 
bec ne parait présenter aucune différence notable, et les teintes, ainsi que leur dis- 
tribution, sont absolument les mêmes dans les deux espèces. 

Longueur totale, 9 pouces et demi à 10 pouces. Aile, 6 pouces 8 à 10 lignes, 
(dans l’hemirhynchus, 7 pouces 3 à 8 lignes.) Queue, 2 pouces 9 à 10 lignes. Bec, 
1 pouce 8 a 9 lignes. Tarse, 1 pouce 9 lignes et demie, (dans l’hemirhynchus, 1 pouce 
6 lignes et demie). Doigt du milieu, sans l’ongle, 12 lignes; (dans l’hemirhynchus , 
10 lignes). 

Teinte du fond, d’un brun-roux sale très-clair et passant au blanchâtre sur la 
tête, le cou et le ventre. Sommet de la tête, ornée au milieu d’une large raie blan- 
che, accompagnée de chaque côté d’une, raie d’un brun-noir. Plumes du cou ornées 
de mèches foncées étroites. Taches du jabot, de la poitrine et des flancs, peu larges, 
transversales ou en flèche et peu distinctes. Plumes du dos et des ailes, d’un brun- 

(1) Natuurk. Verhand.; Land- en Volkenkunde, p. 110. — Le Numenius minutus, que M. Gould vient de 
figurer dans ses »Birds of Australia”, ne paraît différer en rien de cette espèce* 

(2) Tcmminck , PJ. col. n°. 381. 


112 


noirâtre, largement bordées, à l’exception des grandes rémiges, de brun-roux clair. 
Queue, d’un brun grisâtre, ornée xl’environ 8 bandes foncées. 

LES BÉCASSES. SCOLOPAX. 

1. ) la bécasse ordinaire, scolopax rusticola. Cette espèce parait se trouver dans 
toutes les parties septentrionales de l’ancien monde. On sait qu’elle habite, en été, l’Eu- 
rope septentrionale, qu’elle visite, lors de ses migrations périodiques, l’Europe tem- 
pérée et méridionale, et qu’elle se rend même jusqu’ en Égypte (1); Pallas (2) dit 
qu’elle niche dans les parties boréales de la Sibérie; nos voyageurs enfin l'ont ren- 
contrée au Japon, où l’espèce est absolument la même qu’en Europe. 

2. ) la bécassine ordinaire, scolopax (gallinago) gallinago. — Plusieurs natura- 
listes admettent, dans cette espèce, répandue dans presque toutes les parties du glo- 
be, plusieurs races qui ne se distinguent souvent entre elles que par le nombre des 
pennes de la queue. La race ordinaire, commune par toute l’Europe, qui porte par 
excellence le nom de Scolopax gallinago, et dont la queue est composée de 14 pen- 
nes, habite également le Japon; les individus originaires de cette contrée ne présen- 
tent pas la moindre différence d’avec ceux que nos chasseurs tuent annuellement par 
milliers, lors de leurs migrations périodiques. 

3. ) LA BÉCASSINE SOLITAIRE. SCOLOPAX (GALLINAGO) SOLITARIA. PI. 68. — On doit 
l’établissement de cette espèce à M. Hodgson (3), qui l’a découverte au Népaul. 
Nous venons d’en recevoir un individu tué au Japon, et qui est sous tous les rap- 
ports semblable à celui qui nous a été adressé de cette première contrée. 

Cette espèce, delà taille de la grande bécassine, (Scolopax major), est remarqua- 
ble par ses ailes assez longues, qui dépassent, lorsqu’elles sont pliées, même un peu 
l’extrémité de la queue. Elle est en outre très-reconnaissable à ses teintes sombres, 
qui ne tirent jamais sur le jaune, ainsi que par les bords des plumes du manteau 
qui sont d’un blanc pur, au lieu de jaunâtre. Les pennes de la queue enfin, au nombre 
de vingt, deviennent très-étroites vers les côtés de la queue. 

Longueur totale, environ 10 pouces. Aile > 5 pouces 10 lignes à 6 pouces. Queue, 
2 pouces 7 lignes. Bec: longueur, 2 pouces 6 à 7 lignes; hauteur, 4 lignes; lar- 
geur, 2 lignes et deux tiers. Tarse, un pouce 2 lignes. Partie nue de la jambe, 2 
à 3 lignes. Doigt du milieu, 1 pouce 2 lignes et demie; ongle de ce doigt, 2 lig- 
nes et demie. Doigt externe, sans l’ongle, 11 lignes et un quart. Doigt interne, 9 
lignes et un quart. Pouce , 4 lignes et demie. 

Deuxième rémige tant soit peu plus courte que la première , qui est la plus lon- 
gue de toutes, et qui ne dépasse que de 3 lignes les plus longues des rémiges se- 
condaires. Queue cunéiforme ; la paire externe des pennes de onze lignes plus cour- 
te que la paire mitoyenne. Ces pennes diminuent beaucoup en largeur vers les cotes 


(1) Riippell , 1. c. q. 126. 

(2) Pallas, 1. c. p. 172. 

(3) Proceed. Zool. Soc. , 1838 , p. 8. 


(le la queue , de sorte que la paire mitoyenne est large de 1 lignes, tandis que 
la paire externe ne porte en largeur qu’une ligne et demie. Bec , d’un brun jau- 
nâtre , passant au brun foncé le long des bords des mandibules et à sa moitié an- 
térieure. Pieds , d’tm brun peu foncé. Ongles robustes , mais très-courts et d’un 
brun foncé. 

Gorge et bas-ventre , blanchâtres. Sommet de la tête , d’un brun foncé , avec de 
petites taches d’un brun-roux clair , et traversé au milieu par une raie longitudinale 
blanchâtre , mais interrompue. Une large bande foncée sur la région des freins. 
Cotés de la tete, d’un blanc relevé par des taches longitudinales brunes. Plumes 
du cou et du jabot, d’un brun peu foncé , tacheté de blanc et d’une teinte d’un 
brun jaunâtre. Les autres parties inférieures, à l’exception du bas-ventre, d’un 
blanc interrompu par de nombreuses bandes foncées, transversales et en zig- 
zag. Manteau et scapulaires , d’un brun très-foncé, orné de bandes transversales 
d’un brun jaunâtre; les plumes de ces parties étant en outre pourvues, à leur 
barbe externe, de bords blancs assez prononcés. Grandes rémiges, brunes et lisérées 
de blanc. Les autres pennes et plumes de l’aile, ainsi que les couvertures supéri- 
eures de la queue, brunes, avec des bandes en zig-zag d’un brun jaunâtre, pas- 
sant par ci par là au blanchâtre et prenant, sur les éxtrémités des couvertures, la 
forme de tachés blanchâtres. Les cinq paires latérales des pennes de la queue , blan- 
ches , mais ornées , chacune , de quatre à cinq bandes transversales noires. Les 
autres pennes , noires, mais pourvues , à l’extrémité , d’une bande très-large d’un 
brun-roux ; cette bande est suivie d’une bande étroite noire , bordée de blanc. 

LÉS RHrjfCHÉES. RHYHCHAEA. 

I.) Ga rhynchée des xwdes. RiiYN ciiaea maderaspatana. — On connaît deux espèces 
très-distinctes de ce genre, savoir celle que nous venons d’énumérer et qui ha- 
bite l’ancien monde à l’exception de l’Europe, et une autre, beaucoup plus petite, 
provenant de l’Amérique et connue sous le nom de Rhynchaea Hilairei, Valencien- 
nes. Ray (1) a le premier fait connaître l’espèce de l’ancien monde; Brisson (2) 
l’a ensuite décrite et figurée de nouveau sous un nom différent, adopté par 
Linné (3) et les naturalistes de nos jours, qui ont démembré cette espèce en 
plusieurs autres, (4) dont je n’ai encore pu me former d’idée précise. Je puis 
seulement constater qu’il n’existe point de différence sensible entre les individus de 
notre collection , provenant du Cap de Bonne Espérance , du Japon et des îles de 
la Sonde. 

LES BARGES. LIMOSA. 

1.) ^ barge à queue noire. LiDiosA MELANüRA. — On sait que la barge à queue noire 
d’Europe fréquente en hiver les parties méridionales de ce continent ainsi que les 


(1) Gallinago m a d e ras p a tan a , Ray, Aves , p. 193, tab. 1 , f. 2. 

(2) Gallinago capitis bonae spei, Ornith. , tome 6 m « , supplément, p. 141 , pl. 6. 

(3) Syst. nat. , 12 m e édit., tom. I, p. 246, n°. 14: Scolopax capensis. 

(4) Voir entre autres la Rhynchaea australis de Gould, figurée dans ses »Birds of Australia.” 

29 


114 


contrées septentrionales de l’Afrique (1). Elle se trouve, suivant Pallas (2), en 
<»rand nombre dans toute la Russie comme en Sibérie, et elle habite encore le Ja- 
pon , où nos voyageurs en ont recueilli un bon nombre d individus , en tout point 
semblables à ceux tués en Europe. 

2. ) LA barge rousse, loiosa RUFA. Nous venons de recevoir, du Japon, un individu 
de cette espèce , portant la livrée d’hiver , et qui ne se distingue en rien de ceux 
qui passent, lors de l’époque de la migration, le long des côtes de la Hollande. 
Nous citons comme un fait digne de remarque que Pallas (3) n’a observé cette barge 
que sur les bords de la mer Caspienne et jamais en Sibérie. 

3. ) la barge térek. loiosa recurvirostr a. — Il parait que cette espece est répan- 
due, quoique en petit nombre, dans la plus grande partie de l’Asie. Nous en pos- 
sédons des individus, parfaitement semblables entre eux, originaires du Japon, de 
Bornéo et du Bengale , et Pallas (4) constate , qu’elle se trouve par ci par là dans 
toute la Sibérie , mais qu’elle ne niche que dans les parties froides de cette vaste 
contrée, dont elle visite les parties méridionales lors de l’époque de la migration. 
Elle se montre quelquefois , quoique très-rarement en Europe , ou on en a tué plu- 
sieurs individus. 

LES HÉRONS. ARDEA. 

1.) le héron cendré, ardea cinerea. — Le Japon nourrit un héron, absolument 
semblable à l’espèce commune de l’Europe , laquelle est également répandue par toute 
l’Éo-ypte jusqu’en Nubie et en Abyssinie (5), ainsi que dans toute la Sibérie (6). Elle 
appartient partout au nombre des oiseaux les plus communs dans les localités qu’elle 

fréquente. 

LES AIGRETTES. 

1) LA grande aigrette, ardea alba. Ce héron n’a été observé jusqu’à présent 
que dans les parties chaudes de l’Europe orientale et en Egypte (7). Nous venons 
d’en recevoir du Japon un individu qui offre tous les caractères propres a cette 
belle espèce, mais qui est d’une taille un peu moins forte, ainsi qu’on pourra le 

voir par les indications suivantes. . iq 

Longueur totale, sans les plumes effilées du dos, 2 pieds 4 pouces. Aile, pou- 
ces. Bec, depuis le front, 3 pouces 11 lignes. Hauteur du bec, 9 lignes. arse > 
4 pouces 11 lignes. Partie nue de la jambe, 3 pouces 1 ligne. Doigt du milieu,- 
pouces 2 lignes. Pouce , 1 pouce 5 lignes. 


(1) Rüppell , Syst. Uebersicht, p. 125: Limosa aegocephala. 

(2) Zoographia, II, p. 179. 

(3) Ibid., p. 180: Limosa ferruginea. 

(4) Ibid., II, p- 182. 

(5) Rüppell, Syst. Uebersicht, p. 120. 

(6) Pallas, Zoographia, II, p. 117. 

(7) Rüppell, 1. c. p. 120. 


115 


2. ) l aigrette INTERMÉDIAIRE, ardea egrettoides. PI. 69 , figure réduite à la moitié 
de la grandeur naturelle. — Ce nom inventé par Gmelin le jeune (1) pour désig- 
ner _une Aigrette de la Perse, que Pallas (2) prend pour la grande aigrette, a été 
ensuite conféré, dans les galéries du Musée des Pays-Bas, à une espèce différente, 
provenant du Japon et de Java. Dans le tome supplémentaire au Manuel d’Orni- 
thologie (3) , elle a été décrite sous ce nom et indiquée comme habitant de la Si- 
cile , assertion qui repose sur des renseignements erronnés. Wagler (4) avait déjà 
antérieurement préféré a cette épithète celle d’intermedia, que portait l’espèce 
dans les manuscrits du voyageur van Hasselt. 

Cette espèce est facile à distinguer des deux aigrettes d’Europe. Elle est inter- 
médiaire , par rapport à sa taille , entre ces deuS oiseaux ; elle partage le manque 
d une huppe avec la grande aigrette , et elle a , comme la petite aigrette , le bas 
du cou orné de plumes allongées qui manquent dans la grande aigrette ; mais ces 
plumes sont filamenteuses comme celles du dos , et non pas simplement allongées 
comme dans la petite aigrette. 

Aile, 11 pouces et demi. Queue, 4 pouces 3 lignes. Bec: longueur depuis le front, 
2 pouces 9 lignes ; depuis l’angle de la bouche, 3 pouces 11 lignes; hauteur, 7 
lignes; largeur, 7 lignes. Tarse, 4 pouces 3 lignes. Doigt du milieu, sans l’ongle, 
2 pouces 10 lignes; ongle de ce doigt, 6 lignes et un quart. Pouce, 13 lignes; 
ongle du pouce , 8 lignes. 

Les adultes ont, dans la livrée de noces, les plumes du cou allongées, filamen- 
teuses et se prolongeant avec leur extrémité jusqu’à la région du bas- ventre. Les 
plumes filamenteuses du dos dépassent les ailes de cinq pouces. La queue est fai- 
blement échancrée. Tout le plumage est d’un beau blanc pur uniforme. Les pieds 
sont d’un noir foncé. Le tour de l’œil et le bec présentent une teinte jaunâtre , 
qui passe au brun noirâtre à l’extrémité du bec. 

3. ] LA petite aigrette. ArdEA GARZETTA. Les individus de cette espèce , tués 
au Japon et qui font partie du Musée des Pays-Bas sont absolument^ semblables à 
ceux qui habitent les autres contrées où l’on a observé cet oiseau. Ces contrées 
sont les parties chaudes de l’Europe occidentale , l’Afrique septentrionale (5) et les 
bords de la mer Caspienne ainsi que de la mer d’Aral (6) 

LES HÉROKS-CRABIERS. 

1.) le HÉROir crabier doré, ardea RUSSATA. — On n’a observé cette espèce, au- 
trefois mal-a-propos confondue avec l’ Ardea bubulcus (7), que dans de Decan , 
dans l’Archipel Indien et au Japon , où elle paraît remplacer l’Ardca bubulcus , dont 

(1) Voyage, II, p. 193, pi. 25. 

(2) Zoographia, II , p. 121. 

(3) Tome III, p. 374. 

(4) Isis, 1829, p. 659. 

(5) Riippell ,1. c. , p. 120. 

(6) Pallas, 1. c. , II, p. 122. 

(7) Voir notre Revue critique des oiseaux d’Europe, note 118, p. 102 â 104. 


la patrie est l’Afrique septentrionale jusqu’en Syrie et au Sénégal, qui se montre 
aussi sur les iles de la Méditerranée , et dont on a même rencontré un individu en 
Angleterre. 


LES BIHOREAUX. 

1.) le bihoreau commun. ardea nycticorax. Le bihoreau commun du Japon, dont 
nous avons reçu des individus dans tous les âges et en assez grand nombre , ne 
présente aucune différence d’avec celui d’Europe, qui habite encore, suivant Riip- 
pel (l), l’Égypte et la mer rouge et, suivant Pallas (2), les bords de la mer noire 
et de la mer Caspienne. 

XES BUTORS. 

1.) LE BUTOR COMMUN. ARDEA STELLARIS. — Le butor commun d’Europe se trouve, 
suivant Rüppell (3),. en Égypte, en Nubie et en Abyssinie; Pallas (4) constate 
qu’il fréquente les eaux de la Russie et de la Sibérie occidentale jusqu’aux bords 
du Léna, et nos voyageurs en ont recueilli, au Japon, des individus, en tout point 
semblables à ceux tués en Europe. 

2 ) le BUTOR GOISAGI. abdea GOISAGL PI. 70, figures de l’adulte et de la jeune 
femelle , réduites aux deux tiers de la grandeur naturelle. — On trouve la descrip- 
tion et une figure de cette espèce dans les planches coloriées n°. 582. En voici 
quelques détails supplémentaires. 

Longueur totale, 18 pouces. Aile, 10 pouces. Queue, 4 pouces 3 lignes. Bec: 
longueur depuis le front, un pouce et demi; depuis l’angle de la bouche, 2 pou- 
ces 3 lignes; hauteur, 6 lignes et un tiers; largeur, 6 lignes. Tarse, 2 pouces 7 
lignes. Partie nue de la jambe, 9 lignes. Doigt du milieu, sans l’ongle, 1 pouce 

7 lignes. Pouce, 9 lignes. . „ 

Queue faiblement arrondie. Première rémige de 7 lignes et trosième remige c 
lignes plus courtes que la deuxième qui est la plus longue de toutes. 

LES BUTORS - NAINS. 

1 ) LE BUTOR - NAIN SCAPULAIRE. ARDEA SCAPULARIS. — Nos voyageurs nous ont fait 
parvenir du Japon et des îles de la Sonde un petit héron, qui parait ofïrir la p us 
grande analogie avec l’espèce introduite par Lichtenstein (5) sous le nom r ea 
scapularis et décrite sous ce même nom par Wagler (6). La description que «g u 
a donnée des teintes du plumage de cette espèce se rapportant parfaitement aux m 


(1) L. c. p. 121. 

(2) L. c. , II, p. 126. 

(3) L. c. , p. 121. 

(4) L. c. , II , p. 125. 

(5) Catalogue, 1823, p. 77. 

(6) Systema avium , Ardea n°. 35. 


117 


dividus du Japon, il serait inutile d’en réproduire ici la description, et il suffira 
de donner les indications suivantes servant à reconnaître l’espèce telle qu’elle existe 
au Japon. 

Longueur totale, 15 pouces. Aile, 7 pouces 4 lignes. Queue, 2 pouces 9 lignes. 
Bec : longueur depuis le front , 2 pouces et demi ; depuis l’angle de la bouche , 3 
pouces 3 lignes; hauteur, 7 lignes; largeur, 6 lignes. Tarse, 2 pouces. Partie nue 
de la jambe, 7 lignes. Doigt du milieu, sans l’ongle, 1 pouce 9 lignes. Pouce, 10 
lignes. Première rémige, égale à la troisième, et d’une ligne plus courte que la 
deuxième qui dépasse toutes les autres. Queue, un peu arrondie. 

-LES IBIS. IBIS. 

1.) l’ibis nippon, ibis nippon. PI. 71, figure d’un individu adulte, réduite à un 
tiers de la grandeur naturelle. La découverte de cette belle espèce est due à M. 
de Siebold ; mais n’en ayant rapporté de ses voyages qu’un seul individu , jeune en- 
core , elle avait été établie d’après cet individu dans les planches coloriées n°. 351. 
Nous compléterons l’article sur cette espèce contenu dans l’ouvrage que nous ve- 
nons de citer, en donnant de ce bel oiseau quelques détails descriptifs accompagnés 
de la figure d’un individu en plumage parfait. 

Longueur totale, 2 pieds 6 pouces. Aile, 15 pouces 9 lignes. Queue, 6 pouces. 
Bec: longueur depuis l’angle de la bouche, 6 pouces 5 lignes; hauteur, 10 lignes; 
largeur, 10 lignes. Tarse, 3 pouces. Partie nue de la jambe, 1 pouce 5 lignes. 
Doigt du milieu, 2 pouces 5 lignes; ongle de ce doigt, 6 lignes. Pouce, 10 lignes; 
ongle du pouce , 4 lignes et demie. 

Bec, sensiblement courbé. Tête en grande partie couverte d’une peau nue, qui 
monte , en longeant le bord postérieur de l’oreille, sur l’occiput , et qui s’avance en 
pointe jusque vers le menton, précisément sous l’aplomb de l’angle postérieur des 
narines. Doigts antérieurs réunis, à la base, au moyen d’une membrane échan- 
crée qui s’étend jusqu’à la fin de la première phalange de ces doigts. Queue faible- 
ment arrondie. Première rémige de 14 lignes, deuxième de 6 lignes plus courtes 
que la troisième, qui ne dépasse guère la quatrième, quoiqu’elle soit la plus longue 
de toutes. La nuque est garnie d’une huppe touffue composée de plumes étroites qui 
tombent jusqu’à la base du cou. 

Pieds et peau nue de la tête, d’un beau rouge. Bec, d’un brun violacé, passant 
au rouge à l’extrémité du bec. Ongles, d’un brun couleur de corne, tirant au jau- 
nâtre vers la pointe de ces organes. 

Plumage des adultes, d’un beau blanc, offrant, sur la queue et les rémiges, une 
jolie nuance aurore. On observe, dans les jeunes individus, une forte nuance cou- 
leur de plomb sur le cou et le dos, et le blanc des autres parties est en géné- 
ral moins pur que dans les adultes. 

LES GRUES. GRUS. 

1.) LA GRUE COMMUNE à LONG BEC. GRUS CINEREA LONGIROSTRIS. PI. 12, (figure réduite 
à un quart de la grandeur naturelle). — On sait que la grue commune se trouve dans 

30 


J 18 


presque toute l’Europe, notamment dans les parties orientales, qu’elle passe l’hiver 
dans l’Afrique (1) et qu’elle habite toute l’Asie tempérée; mais qu’elle ne fréquente 
pas le Kamtschatka (2). INos voyageurs ont retrouvé cette espèce au Japon, mais 
l’individu qu’ils y ont recueilli , se distingue de ceux d’Europe par un bec beau- 
coup plus long , et cette différence de longueur du bec est d’autant plus sensible 
que toutes les autres parties de cet individu du Japon offrent des dimensions ab- 
solument semblables à celles que l’on observe dans les individus adultes de même 
taille de la Grue commune, tels qu’on les tue en Europe. Le bec est, dans les 
grues communes , long de 4 pouces , tandis qu’il présente , dans notre individu du 
Japon, 5 pouces et demi. On voit par la figure que nous en publions que cet in- 
dividu ne s’est pas encore revêtu de son plumage parfait. Il nous a été adressé 
comme étant du genre mâle. 

2.) LA GRUE LEUCOGÉRANE. GRES LEUCOGERAüfA. PI. 73, figure d’un jeune individu, 
réduite à p de la grandeur naturelle. — Cette espèce décrite et figurée par Pal- 
las (3), Temminck (4), et Gould (5), habite en grand nombre les parties méri- 
dionales de la Sibérie occidentale (6) et le Japon, où les voyageurs hollandais en 
ont recueilli un bon nombre d’individus. Elle est , au dire de Pallas, rare dans les 
autres parties de la Sibérie , et elle ne fréquente qu’accidentellement les bords de 
la mer Caspienne et du Wolga. Les voyageurs anglais l’ont dernièrement rappor- 
tée du Bengale. 

Cet oiseau ayant été très-bien décrit et figuré , nous nous bornons à quelques 
observations relatives aux dimensions de ses principales parties : 



MaLE. 

FEMELLE. 

JEUNE INDIV. 

Aile . . 

2 pieds 1 pouce. 

1 pied 10 pouces. 

1 pied 9 pouces. 

Bec , depuis le front . . 

7 pouces. 

6 pouces 8 lignes. 

6 pouces et demi. 

Tarse 

1 1 pouces. 

10 pouces. 

9 pouces. 


Le jeune individu que nous avons figuré a le blanc du plumage entremêlé , sur 
les parties supérieures du corps , de taches couleur de rouille , et cette teinte oc- 
cupe à elle seule toute la moitié supérieure du cou et la tête , mais elle y est 
assez pâle. La manière irrégulière dont cette teinte se trouve distribuée sur le dos 
et les ailes, ainsi que la circonstance qu’elle n’occupe ordinairement que la base des 
plumes, nous fait supposer que le premier habit de cette espèce est d’une teinte cou- 
leur de rouille uniforme. 


(1) Riippell, Syst. Uebersicht , p. 120. 

(2) Pallas, Zoogr., II, p. 166. 

(3) Voyage, vol. II, app. , n°. 30, et Zoographia , II, p. 103. 

(4) PI. col. 467, et Manuel d’Ornithologie, III, p. 365. 

(5) Birds of Europe, PI. 271. 

(6) Pallas , 1. c. 


119 


•1) La grue à NUQUE BLANCHE. CHUS LEücauchen. — Cette belle grue, figurée et 
décrite dans les planches coloriées, n°. 449, n’a été observée jusqu’à présent qu’au 
Japon ou elle paraît se trouver en abondance. Tous les individus que les voya- 
geurs hollandais nous en ont adressés, offrent absolument la même distribution des 
teintes. Le mâle diffère considérablement en grandeur de la femelle, ainsi qu’on 
peut le voir par le tableau suivant. 


Ailes 

Bec , depuis le front . . 
Tarse 


Ma LE. 


2 pieds 2 pouces. 
5 pouces 9 lignes. 
10 pouces 2 lignes. 


1 pied 11 pouces. 
5 pouces. 

8 pouces 10 lignes. 


.) LA grue MOINE. GRüs monachüs. PL 74: figure d’un individu femelle, réduite 
o f e a grandeur naturelle. — La quatrième espèce de grue japonaise a été éta- 
blie, comme la précédente, dans les planches coloriées, no. 555. Dans cette grue, 
il ne parait pas exister de différence sensible de taille entre les deux sexes. Les 
dimensions des principales parties , prises sur plusieurs individus , sont comme suit 
Aile , 1 pouce 9 lignes. Bec , depuis le front , 4 lignes. Tarse , 8 lignes. 

L individu que nous avons figuré nous a été adressé comme appartenant au genre 
emmin. Il ne parait pas encore avoir tout à fait acquis le plumage parfait. Les 
plumes soyeuses du dessus de la tête, au lieu d’être noires, sont, dans cet indi- 
V1 “, en § rande partie blanches et tellement serrées qu’elles ne laissent entrevoir 
nulle part la peau nue de la partie qu’elles revêtent. On observe encore, dans ce 
meme individu, que les plumes blanches qui occupent la partie inférieure du cou, 
olirent des taches longitudinales foncées , mais très-étroites. Du reste , cet individu 
est sous tous les autres rapports, semblable aux autres sujets adultes que nous 
possédons de cette espèce. 


LES SPATULES. PLATALEA. 


1.) LA GRANDE SPATULE DU JAPON. PLATALEA MAJOR. PI. 75, figure réduite à là 
moitié de la grandeur naturelle. — Les voyageurs hollandais ont découvert , au Ja- 
pon , deux espèces de Spatule , parfaitement distinctes entre elles et , à ce qu’il 
parait auss! de toutes celles décrites jusqu’à ce jour. Nous n’en avons reçu de cha- 
cune d elle qu’un seul individu , et nous ignorons si ces individus ont déjà acquis leur 
plumage parfait. Ces deux espèces offrent plus d’analogie avec la Spatule d’Europe 
qu avec les autres espèces; mais elles s’en distinguent par les proportions de leur bec, 
et les parties nues de leur tête présentent une disposition très-différente et à elle 
seule caractéristique pour ces deux espèces. 

La grande Spatule du Japon est de la taille de la Spatule d’Europe , et paraît 
au premier coup d’œil, offrir beaucoup d’analogie avec cette espèce ; mais elle est un 
peu plus haute sur jambes; son bec est plus long, d’une teinte plus claire et abso- 


lumeiît dépourvu de rides à sa face supérieure ; la peau nue de la gorge enfin oc- 
cupe un espace beaucoup plus étroit et moins long , et , au lieu de former par der- 
rière un bord concave, on y voit, s’avancer la peau du cou revêtue de plumes, 
en forme d’un angle assez aigu. 

Longueur totale de l’oiseau, 2 pieds 9 pouces. Aile, 14 pouces 3 lignes. Queue, 

4 pouces et demi. Bec, depuis le front, 8 pouces 9 lignes (7 pouces et demi dans 
la spatule ordinaire). Largeur du bec au milieu, 8 lignes. Tarse, 5 pouces 6 lignes, 
(5 pouces 3 lignes dans la spatule ordinaire). Partie nue de la jambe, 3 pouces 9 
lignes. Doigt du milieu , 3 pouces 2 lignes. 

Tour de l’œil et région des freins nus. La partie enplumée du front formant par 
devant une ligne convexe , et dépassant l’œil de six lignes. Les plumes des joues 
s’avancent vers la base de la mandibule inférieure jusqu’au de là de l’angle de la 
bouche, et celles du bas du cou se prolongent jusque sous 1 aplomb de 1 œil, eu 
formant sur la peau nue de la gorge un angle aigu. 

L’individu, auquel nous avons emprunté les caractères que l’on vient de lire, ne 
porte point de huppe. Son plumage est d’un blanc uniforme, à 1 exception des poin- 
tes des grandes rémiges , où le blanc passe au brun foncé ; cette meme teinte oc- 
cupe aussi les tiges de ces pennes. Pieds noirs. Bec d’un brun-jaunâtre sale, plus 
foncé vers la base du bec. Parties nues de la tête, jaunâtres. 

2.) LA PETITE SPATULE DU JAPON. PLATALEA MINOR. PL 76, figure réduite à la moi- 
tié de la grandeur naturelle. — Quoique absolument semblable à la précédente, par 
ses teintes et son organisation en général, cette espèce nouvelle s’en distingue ne- 
anmoins, au premier coup d’œil,, par sa petite taille , par son bec assez court, ainsi 
que par une disposition très-différente des parties nues de la tête. Les caractères 
que nous allons exposer serviront en même temps de la faire reconnaître parmi 
toutes celles décrites jusqu’à ce jour. 

Longueur totale , 2 pieds un pouce. Ailes , 12 pouces 3 lignes. Bec : longueur, 
6 pouces une ligne; largeur au milieu, 7 lignes et demie. Tarse, 4 pouces. Partie 
nue de la jambe, 2 pouces 4 lignes. Doigt du milieu, 2 pouces 5 lignes. Pouce, 

1 pouce. , , . 

Partie enplumée du front un peu échancrée par devant et ne dépassant guère 

le bord antérieur de l’œil. Tour de l’œil nu ; partie emplumée des joues ne s’avan- 
çant que jusque sous le bord postérieur de l’œil; partie emplumée de la gorge loi- 
mant par devant un angle , dont la pointe se prolonge jusque sous 1 ap om e an 
2 , 1 e de la bouche. 

O 

LES FOULQUES. FULICA. 

1.) LA FOULQUE MORELLE DU JAPON. FULICA ATRA JAPONICA. PL 77. 
monde connaît la foulque morelle , commune dans presque toute 1 Europe et en 
bérie (1), qui émigré en automne pour passer l’hiver dans 1 Afrique septen ri 


(1) Pallas, Zoographia , II, p. 158: Fuliea atrata. 


121 

nale (1), et qui se trouve remplacée, dans les autres parties du monde, par des oi- 
seaux plus ou moins semblables, formant tantôt des espèces particulières (2), tantôt 
de simples races locales. C’est à cette dernière catégorie qu’appartiennent les foul- 
ques qui habitent plusieurs parties de l’Asie méridionale , et parmi lesquelles on 
peut dintinguer trois races particulières , quoique très-voisines les unes aux autres 
et tout à fait semblables sous le rapport des teintes du plumage, ainsi que de leur 
distribution. Les différences qu’offrent ces races résidant principalement dans leur 
taille, il suffira de jeter un coup d’œil sur le tableau suivant, pour se faire une idée 
de la valeur des caractères que l’on peut assigner à chacune d’entre elles. 



FOULQUE D’EUROPE. 

FOULQUE DU JAPON. 

FOULQUE DE L’iNDOSTAN. 

FOULQUE DE JAVA. 

Longueur totale . . . 

15 pouces. 

14 pouces. 

13 pouces. 

12 pouces. 

Aile 

7 pouces 8 lignes. 

7 pouces 4 lignes. 

7 pouces. 

6 pouces 5 lignes. 

Queue 

2 pouces 4 lignes. 

2 pouces 3 lignes. 

2 pouces. 

1 pouce 11 lignes. 

Tarse 

2 pouces 3 lignes. 

2 pouces. 

1 pouce 1 1 lignes. 

1 pouce 10 lignes. 

Doigt du milieu sans 
l’ongle . 

3 pouces. 

2 pouces 9 lignes. 

2 pouces 8 lignes. 

2 pouces 3 lignes. 

Bec: 

Longueur depuis l’an- 
gle de la bouche . . 

1 pouce 5 lignes et 
demie. 

1 pouce 2 lignes. 

1 pouce 2 lignes. 

1 pouce 2 lignes. 

Hauteur 

6 lignes et demie. 

6 lignes. 

5 lignes et deux tiers. 

5 lignes et un tiers. 


Quant aux parties nues , il est impossible de constater sur les individus empail- 
lés , si leurs teintes présentent des différences dans les trois races que nous venons 
d’indiquer. Cependant un beau dessin japonais que nous possédons de la race ja- 
ponaise, montre les pieds d’un beau vert relevé, sur les jointures des doigts, de 
taches rouges. 


LES POULES D’EAU. GALLIHULA. 

1.) LA POULE d’eau à POITRINE ROUGE. GALLINULA ERYTHROTIIORAX. PI. 78. Cette 

espèce nouvelle, qui fait partie du sous-genre Rail in a de Reichenbach , est, sous 
le rapport de son organisation ainsi que sous celui des teintes et de leur distribu- 
tion, tout à fait semblable à une espèce des îles de Java et de Sumatra, espèce dé- 
crite par M. Temminck sous le nom de Gallinula rubiginosa (3). L’espèce du 
Japon ne paraît en effet se distinguer de celle des îles de la Sonde que par une 
taille plus forte ; mais cette différence de taille est tellement sensible qu’il est 
impossible de confondre ces oiseaux , qui paraissent remplacer l’un l’autre dans 


(1) Rüppell , System. Uebersicht , p. 128. 

(2) La Fui ica cristata, par exemple. 

(3) PI. col. 357. 


31 


122 


les localités que nousvenons de nommer. Le tableau comparatif que nous allons don- 
ner des proportions des principales parties de ces deux espèces servira à démontrer 
la vérité de cette assertion. 



GALLINULA ERYTHROTHORAX. 

GALL. RUBIGINOSA. 

Longueur totale 

7 pouces et demi. 

6 pouces et demi. 

Aile . . 

4 pouces 2 lignes. 

3 pouces 2 lignes. 

Queue . . . . ■ 

2 pouces. 

1 pouce et demi. 

Tarse . . . . 

1 pouce 4 lignes. 

1 pouce 2 lignes. 

Doigt du milieu sans l’ongle . 

1 pouce 4 lignes. 

1 pouce 3 lignes. 

Longueur du bec depuis le front. 

9 lignes et demie. 

8 lignes et ‘demie. 

Hauteur du bec 

3 lignes et demie. 

3 lignes. 


Première rémige égale à la huitième ; deuxième égalant en longueur la cinquiè- 
me. La troisième, qui est la plus longue de toutes, ne dépasse que de fort peu la 
quatrième qui est d’une ligne plus longue que la deuxième ou la cinquième. Queue 
arrondie. Ongles peu courbés. 

Dans les individus empaillés , les pieds sont d’un brun-jaunâtre, et le bec offre 
une teinte foncée d’un brun couleur de corne. 

Menton et gorge blanchâtres. Front jusque derrière les yeux, côtés de la tète, 
jabot et poitrine, d’un rouge de cuivre tirant un peu au brun sur les ailes et la 
queue. Parties inférieures, à partir de la poitrine, d’un brun terne, tirant au noi- 
râtre sur les couvertures inférieures qui sont ornées de bandes transversales blan- 
châtres. De semblables bandes, mais moins distinctes, se voient encore le plus sou- 
vent sur les plumes du bas-ventre. 

LES RîlLES. RALLUS. 

1.) LE RilLE d’eau COMMUN. RALLUS AQUATICUS. — Tous les individus de râle d’eau 
qui nous ont été adressés du Japon, et ils sont en nombre considérable, ressem- 
blent sous tous les rapports à ceux qui habitent l’Europe. Cette espèce , commune 
dans toute la Sibérie occidentale, ne se trouve pas, suivant Pallas (1), dans la 
Sibérie orientale. 

LES OISEAUX AQUATIQUES. 

LES GREEES. PODICEPS. 

LE GRÈBE a JOUES GRISES DU JAPON. PODICEPS RUBRICOLLIS MAJOR. PI- >8 11. " 

On a rencontré le grèbe à joues grises dans plusieurs localités assez distantes les unes 


(1) Zoographia , II, p. 154. 


des autres. Outre l'Europe, que lespèce paraît habiter dans toute son étendue, 
elle est répandue dans toute la Sibérie (1); elle se trouve au Japon, et elle ha- 
bite encore les parties froides de l’Amérique du Nord (2). N’ayant observé nous- 
memes que des individus de l’Europe et du Japon, nous ignorons si l’espèce est 
exactement la meme dans les autres localités que nous venons de citer, où si elle 
forme, comme cela a lieu au Japon, des races locales plus ou moins distinctes. 
La race qui habite le Japon s’éloigne en effet de celle de l’Europe par sa taille 
plus forte, quoiqu’elle lui ressemble jusque dans les moindres détails, sous le rap- 
port de son organisation, de ses teintes et de leur distribution. Le tableau suivant, 
indiquant les proportions des parties les plus essentielles de ces deux races , suffira 
pour saisir d’un coup d’œil leurs caractères distinctifs. 



RACE D’EUROPE. 

RACE DU JAPON. 

Longueur totale 

16 pouces. 

17 pouces. 

Aile 

6 pouces. 

7 pouces. 

Longueur du bec depuis le front. 

1 pouce 5 lignes et demie. 

1 pouce 10 lignes. 

Largeur du bec 

5 lignes. 

5 lignes et un tiers. 

Hauteur de cet organe ^ . . . . 

5 lignes et deux tiers. 

7 lignes. 

Tarse 

1 pouce 11 lignes. 

2 pouces 3 lignes. 

Doigt du milieu sans l'ongle . 

2 pouces. 

2 pouces et demi. 


2.) le grèbe oreillard, podiceps AuiuTus. — L’espèce est exactement la même au 
Japon qu’en Europe ; elle habite , suivant Pallas (3) toute la Sibérie. 

LES PLONGEONS. COLÏMBUS. 

1.) le plongeon LiiMME. colymbüs ARCTicus. — Répandue sur toute la zone gla- 
ciale , cette espèce visite en hiver le Japon, d’où nos voyageurs nous en ont fait par- 
venir plusieurs individus parfaitement semblables à ceux observés dans les mers sep- 
tentrionales de l’Europe. 

LES GUILLEMOTS. URIA. 

1.) le guillemot umizusume. uria uMizusuME. PI. 79: figures de l’adulte en été et 
du jeune de l’année. — La première description accompagnée d’une figure de cette 
espèce a été publiée dans les planches coloriées , n°. 579 ; elle présente les carac- 
tères suivants et fait partie du sous-genre Synthliboramphus de Brandt, qui lui 
a conféré l’épithète de Temminckii. 

(1) Pallas, 1. c. , p. 355: Colymbüs cucullatus. 

(2) Fauna bor. amer., p. 411, et Wilson, ed. Jardine, III, p. 211. 

(3) L. c. , p. 357. 


124 


^Longueur totale , 9 pouce et un quart. Aile , 4 pouces 9 lignes. Queue , 1 pouce 
8 lignes. Bec: longueur depuis le front, 7 lignes et deux tiers; hauteur, 3 lignes 
et un quart; largeur, 2 lignes et demie. Tarse, 10 lignes et deux tiers. Doigt du 
milieu , 10 lignes et demie ; ongle de ce doigt , 3 lignes. 

La deuxième rémige, presque d’égale longueur avec la première qui dépasse toutes 
les autres, et qui est d’un pouce et 10 lignes plus longue que les rémiges du second 
ordre. Queue légèrement arrondie. Plumes du front, en été, assez prolongées et for- 
mant une huppe qui atteint la nuque. Pieds d’un brun-jaunâtre. Bec jaunâtre, pas- 
sant le plus souvent, sur la mandibule supérieure, au brunâtre. 

Habit d’été. Huppe, front, milieu de la tête et de la nuque, côtés de la tête, 
menton et une partie de la gorge, derrière du cou, côtés du corps, rémiges et 
plumes de la queue, d’un noir offrant une légère teinte d’un brun pourpre. Les autres 
parties supérieures d’un gris cendré , nuancé de noir sur les ailes. Dessous de l’oi- 
seau , à partir de la gorge, et face inférieure des ailes, d’un blanc uniforme. Une 
large raie blanche qui commence au dessus de l’œil ou sur les côtes du front, borde 
les° côtés de l’occiput et descend sur le derrière du cou> où elle se réunit presque 
complètement à celle de l’autre côté. 

Habit des jeunes. Point de trace d’une huppe. Le blanc des parties inférieures 
monte sur la nuque et occupe aussi les cotés du cou. Menton, cotés de la tete, flancs, 
et toutes les parties supérieures de l’oiseau , d’un noir brunâtre , tirant au gris cen- 
dré sur le dos. 

2.) le guillemot vieillard. URiA antiqua. — On doit à Pennant (1) l’établisse- 
ment de cette espèce , à laquelle Gmelin (2) a conféré le nom d’Alca antiqua et 
p allas (3) celui d’Uria senicula; Brandt l’a récemment figurée sous le nom de Syn- 
thliboramphus antiquus (4). Elle est, suivant ce dernier auteur, commune sur 
les lies Courilles et Aléoutiennes, et elle visite aussi les côtés du Japon, d’ou nous 
en avons reçu plusieurs individus. 

Elle offre la plus grande analogie avec la précédente , et ne parait s’en distingue! 
que par les caractères suivants. 

Les ailes sont plus longues que dans l’espèce précédente ; le bec est un peu plus 
haut, plus court, jaunâtre et orné d’une raie foncée sur le dos du bec. La huppe 
frontale manque complètement. La raie blanche des côtés de l’occiput est plus étroite 
et ne commence que derrière l’œil. Le noir du menton et de la gorge se prolonge 
jusque sur le milieu du jabot. Enfin, les parties noires vers le bas du cou sont pm- 
semées de plumes blanches très-étroites. On voit même des traces de ces p unies 
dans les jeunes individus qui offrent, du reste, par rapport à la distribution de eurs 
teintes, la plus grande analogie avec les jeunes de l’espèce précédente. 

Longueur totale , 9 pouces et un quart à neuf pouces et demi. Aile , o ponres 
2 lignes. Bec: longueur, 6 lignes; hauteur, 3 lignes et trois quarts. 


(1) Aictic Zoology, II, p. 612, n°. 430. 

(2) Syst. nat., II, p. 554, no. 11. 

(3) Zoographia , II , p. 367 , n°. 418. 

(4) Mém. de l’Acad. de St. Petersbourg ; Sciences nat., vol. III, pl. 5. 


Ï25 


LES PINGOUINS. ALCA. 

1.) le pingouin commun, alca torda. — Steller , Pennant , Pallas, Krusenstern et 
d’autres voyageurs qui ont visité les parages septentrionaux du grand Océan paci- 
fique y ont rencontré en abondance ce pingouin si commun dans les mers boréales 
de l’Europe , et qui parait même s’égarer jusque sur les côtes du Japon. L’individu de 
cette espèce , que nos voyageurs ont recueilli sur les côtes de cet empire , a été 
tué lors de l’époque de la mue ; il offre une apparence tout à fait particulière par ses 
ailes très-courtes dont les pennes n’ont fait que commencer à pousser et parce que 

les pennes latérales de la queue étant tombées , il ne lui en reste que les deux mi- 

toyennes qui, dépouillées de leurs barbes, ressemblent à des soies raides. 

LES CYGNES. CYGNUS. 

1.) le cygne à bec jaüne. cygnus Musicus. — Pallas (1) a déjà constaté que 

cette espèce, commune en Europe, se trouve en abondance dans toute la Sibérie jus- 

qu’au Kamtschatka, et nous ajoutons qu’elle s’égare jusqu’au Japon, d’où nos voya- 
geurs nous en ont fait parvenir un individu, jeune encore, il est vrai, mais qui res- 
semble sous tous les rapports à ceux qui habitent l’Europe. 

LES OIES. ANSER. 

1. ) l’oie de neige ordinaire, anser hyperboreus. — Cette espèce habite, sui- 
vant Pallas (2), en grand nombre, les bords des fleuves Léna et Yana, mais il la 
dit être très-rare au Kamtschatka. On sait qu’elle se montre accidentellement en 
Europe, et elle s’égare même jusqu’au Japon, d’où nos voyageurs en ont rapporté un 
très-bel individu adulte. 

2. ) l’oie rieuse, anser albifrons. — Ayant reçu du Japon un nombre assez consi- 
dérable d’individus de cette espèce, nous concluons de cette circonstance qu’elle doit 
fréquenter habituellement cet empire. Elle se trouve , suivant Pallas (3), dans la 
Sibérie. Les individus obtenus du Japon ressemblent en tout point à ceux que nous 
fournit l’Europe. 

3. ) l’oie cygnoïde. anser cygnoides. PI. 81, figure réduite à la moitié de la gran- 
deur naturelle. — Tout le monde connaît la race domestique de cette espèce, telle 
qu’on la voit dans les ménagéries et les basses-cours (4); la race sauvage au con- 
traire est très-rare dans les collections, et Pallas (5) est presque le seul auteur qui 
en ait donné des renseignements détaillés et exacts. Elle habite , suivant ce voya- 
geur, le lac Baical et toute la Sibérie orientale jusqu’au Kamtschatka et aux îles 

(1) Zoographia , II, p. 212: Cygnus olor. 

(2) Ibidem , II , p. 227. 

(3) Ibidem, II, p. 226: Anser erythropus. 

(4) Elle a été figurée par Frisch pl. 153 et 154, par Albin, II, pl. 91 et 92, et par Buflon, Enl. 374t. 

(5) Zoographia, II, p, 218 — 220. 


32 


Kouriles. Il ajoute à ces données positives l’observation que l’espèce passe probablement 

l’hiver en Chine et au Japon. Nous en avons, en effet, reçu un individu de cette 
dernière contrée, et cet individu offre tous les traits distinctifs que Pallas assigne à 
la race sauvage , et qui consistent principalement dans le manque du tubercule à la 
base de la mandibule supérieure, caractère qui existe constamment dans les indivi- 
dus réduits en domesticité. 

Notre individu du Japon offre les dimensions suivantes : 

Longueur totale, 26 pouces. Aile, 15 pouces et demi. Queue, 4 pouces et demi. 
Bec: longueur depuis le front, 3 pouces; hauteur à la base, un pouce une ligne; 
largeur, au milieu, 10 lignes. Tarse, 2 pouces 4 lignes. Doigt du milieu, sans 
l’ongle, 2 pouces 9 lignes. Pouce, 6 lignes. 

La deuxième rémige, qui est la plus longue de toutes, dépasse de 3 lignes la 
première et la troisième qui sont d’égale longueur. Queue arrondie à l’extrémité. 
Le plumage offre absolument les mêmes teintes que dans les individus sauvages, dé- 
crits par Pallas. 


LES CANARDS PROPREMENT DITS. 

1. ) LE CANARD ORDINAIRE. ANAS boschas. — Cette espèce paraît habiter l’hémisphère 
boréal dans toute son étendue. Elle est très-commune au Japon et absolument la 
même dans cet empire qu’en Europe. Elle se trouve en grand nombre dans toute 
la Sibérie (1) et elle appartient encore dans l’Amérique (2) du nord comme dans l’Afri- 
que septentrionale (3), au nombre des espèces les plus généralement répandues. 

2. ) LE CANARD à BEC peint. ANAS poëciLORHTNCHA , variété domestique croisée. PI. 
82, figure réduite aux deux tiers de la grandeur naturelle. — On nous a adressé, du 
Japon, un bon nombre d’individus d’un canard, qui tient le milieu entre le canard 
domestique et le canard à bec peint, et qui nous paraît être le produit d’un mélange 
de ces deux espèces. Ces canards égalent, par leur taille et les dimensions de tou- 
tes leurs parties, le canard à bec peint; mais ils s’en distinguent constamment par 
les caractères suivants. Leur bec, quoique pourvu, près de l’extrémité, d’une large 
bande rouge, n’en présente point à la base, comme cela a constamment lieu dans 
le canard à bec peint des Indes. Le miroir est plus foncé et à changeant bleuâtre 
et non pas verdâtre. La bande blanche des couvertures moyennes de l’aile est ou 
très-peu prononcée ou elle manque tout à fait. Les teintes du plumage enfin sont 
plus foncées, et les plumes des parties inférieures offrent des bords clairs beaucoup 
moins prononcés et le plus souvent ternes ou nuancés de brun jaunâtre. 

Longueur des ailes, 10 pouces. Queue, 4 pouces. Bec: longueur depuis l’échan- 
crure frontale, 2 pouces; hauteur, 10 lignes; largeur au milieu, 9 lignes. Taise, 
un pouce et demi. Doigt du milieu, 2 pouces 10 lignes. Pouce, 5 lignes et demi. 


(1) Pallas, Zoogr. , II, p. 356. 

(2) Wilson p. 70, lig. 7. 

(3) Hiippell, Syst. Uebcrsiclit , p. 138. 


Î27 


Au défaut de renseignements faits sur les lieux sur cette espèce , nous ferons ob- 
server que le canard à bec peint , tel qu’il se trouve à l’état sauvage aux Indes, n’a 
pas été observé au Japon par nos voyageurs. 

3. ) lé CANARD à FAUCILLES. AN AS FALCARIA. — Ce canard, un des plus beaux du 
genre, connu de tous les naturalistes, et qui habite la Sibérie depuis le fleuve 
Jénisei jusqu’au Kamtschatka (1), se trouve encore au Japon, d’où on nous en a fait 
parvenir les dépouilles à plusieurs reprises. 

4. ) le canard de la chine, an as GALERicULAXA. — Ce joli canard, qui fait un des 
plus beaux ornements de nos basses-cours, mais que l’on y rencontre à peine aujourd’hui, 
vient, comme on sait, de la Chine et du Japon, d’où les navires en apportaient au- 
trefois fréquemment. A juger des nombreux échantillons que l’on nous en a adressés 
du Japon, cette espèce doit encore s’y trouver en abondance. 

5. ) la sarcelle ordinaire d’hiver, anas crecca. — Cette espèce, commune au 
Japon, y est exactement la même qu’en Europe. Elle est répandue par toute la Si- 
bérie (2); nous én avons reçu un individu de l’Indostan, et elle se trouve en abon- 
dance dans l’Afrique septentrionale (3); mais dans l’Amérique du nord elle est rem- 
placée par une race differente (4). 

6. ) la sarcelle orientale. ANAS FORMOSA. PI. 82 B, figure du mâle en été; PI. 
82 C, figure de la femelle. — L’epithète que porte cette espèce lui a été conférée 
par Georgi (5); elle a été adoptée par Gmelin (6), mais Pallas (7) l’a changée en cel- 
le de glocitans. Ce canard a été figuré par Brandt (8). Les voyageurs hollandais 
ont recueilli au Japon une série complète d’individus de cette jolie espèce, trop bien 
connue aujourd’hui pour mériter d’être décrite de nouveau. Les figures que nous en 
publions étant du reste très-exactes et de grandeur naturelle, il suffira de les exami- 
ner pour se faire une idée complète de la distribution des teintes de ce bel oiseau. 
En voici le tableau des dimensions de ses principales parties. 

Longueur totale, 14 pouces. Aile, 7 pouces 9 lignes. Queue, 3 pouces 3 lignes. 
Bec: longueur depuis l’échancrure frontale, 1 pouce et demi; hauteur à la base, 7 
lignes et demie; largeur, 7 lignes et un tiers. Tarse, 1 pouce 2 lignes. Doigt du 
milieu, 1 pouce 4 lignes. Pouce, 3 lignes. La deuxième rémige, qui est la plus 
longue de toutes, ne dépasse la première que d’une ligne et demie. 

7. ) LE CANARD SIFFLEUR ORDINAIRE. ANAS PENELOPE. — Cette espèce, au Japon ex- 


(1) Zoographia, II, p. 259: Anas falcata. 

(2) Ibidem, p. 263. 

(3) Riippell, I. c., p. 138. 

(4) C’est l’Anas carolinensis de Latliam, Index, II, p. 874. 

(5) Voyage, I, p. 168. 

(6) Syst. nat. ; II , p. 523 , n°. 92. 

(7) L. c. , p. 261. 

(8) L. c. , fig. 4. 


128 


actement la même qu’en Europe, se trouve, selon Pallas (1), dans toute la Sibérie 
jusqu’au Kamtschatka. Elle fréquente, en hiver, l’Afrique septentrionale et passe 
jusqu’en Abyssinie (2). 

8. ) le canard uiDENNE ordinaire, anas strepera. — Habitant les parties tempé- 
rées et froides de l’hémisphère boréal des deux mondes (3), cette espèce se trouve 
aussi au Japon, d’où les voyageurs hollandais nous en ont fait parvenir les dépouil- 
les à plusieurs reprises. 

9. ) le canard pilet. anas ACUTA. — Voilà encore une de ces espèces, communes 
dans les régions froides et temperées de l’hémisphère boréal (4) , et même dans l’A- 
frique septentrionale (5). Les individus obtenus du Japon ne diffèrent en rien de 
ceux de l’Europe. 

10. ) le canard souchet. anas clypeata. — Cette espèce habite les mêmes con- 
trées que la précédente (6); elle est très-commune au Japon, comme dans tous les 
autres pays qu’elle fréquente. 

11. ) le canard tadorne cojimun. anas tadorna. — Il paraît que ce beau canard 
appartient, au Japon, au nombre des oiseaux communs. Les individus obtenus de 
cet empire ne présentent pas la moindre différence d’avec ceux d’Europe ou de la 
Sibérie que l’espèce habite également (7). 

12. ) LE CANARD TADORNE KASARitA. ANAS RUTILA. — Cette espèce qui se montre ac- 
cidentellement dans l’Europe orientale et en Égypte (8) , habite les régions méridiona- 
les de toute la Sibérie (9) et le Japon, d’où on nous en a adressé plusieurs individus, 
en tout point semblables à ceux recueillis dans la Sibérie. 

LES CANARDS PLONGEURS. 

13. ) LE CANARD garrot ORDINAIRE, anas CLANGULA. — Le garrot ordinaire, commun 
en Europe, dans l’Amérique du nord (10) et dans toute la Sibérie (11), fréquente 
aussi le Japon, où les voyageurs hollandais en ont recueilli plusieurs individus. 

14. ) le canard morillon commun, anas FULIGULA. — Aussi commune dans toute 

(1) L. c., p. 252. 

(2) L. c., p. 138. 

(3) Voir Pallas, 1. c. , 254; Wilson, pl. 71, fig. 1, etc. 

(4) Pallas, 1. c. , p. 180; Wilson, pl. 68, fig. 3. 

(5) Rüppell, 1. 1., p. 138. 

(6) Pallas, p. 282; Wilson, pl. 67, fig. 7; Rüppell, p. 138. 

(7) Pallas, 1. c., p. 240. 

(8) Rüppell, 1. c. , p. 138. 

(9) Pallas , 1. c. , p. 243. 

(10) Wilson, pl. 67, fig. 6. 

(11) Pallas, 1. c. , p. 272. 


129 


l’Asie septentrionale (1) que dans l'Europe, cette espèce se trouve même jusqu’au Ja- 
pon, d’où on nous en a souvent fait parvenir des échantillons. Rüppell (2) l’a ren- 
contrée en abondance, en hiver, dans l’Abyssinie. 

LES HARLES. MERGES. 

1. ) le grand harle. merges merganser. — Le grand harle, habitant du nord des 
deux continents (3), s’égare, lors du temps de la migration, jusqu’au Japon, où l’es- 
pèce est exactement la même qu’en Europe. 

2. ) le harle heppé. merges serrator. — Habitant les mêmes contrées que la pré- 
cédente (4), cette espèce fréquente également le Japon, et elle parait même s’y trou- 
ver en abondance. 

3. ) le harle piette. merges albelles. — Cette troisième espèce européenne de 
harle, qui se trouve aussi dans toute la Sibérie (5), visite, comme les deux précé- 
dentes, le Japon, où nos voyageurs l’ont observée et tuée à plusieurs reprises. 

LES CORMORANS. CARBO. 

1.) le grand cormoran, carbo cormoranes. — Les voyageurs hollandais qui ont 
exploré le Japon, y ont recueilli un cormoran qui ressemble par tous ses traits dis- 
tinctifs à l’espèce commune de l’Europe, espèce répandue par toute la Sibérie (6), 
et qui se trouve jusqu’en Égypte (7). 

2) le cormoran chevele. carbo filamentoses. PI. 83, en plumage d’amour; PI. 83 
B, jeune de l’année: figures réduites à la moitié de la grandeur naturelle. — Ce 
grand cormoran, qui forme une espèce nouvelle pour la science, n’a été observé 
jusqu’à présent qu’au Japon. Il a, par son organisation, ses formes et son système 
de coloration, les plus grands rapports avec l’espèce précédente, dont il se distingue 
cependant, au premier coup d’œil, par sa taille beaucoup plus forte, et parce que 
les plumes blanches qui ornent, à l’époque des amours, la tête et une partie du cou, 
se présentent sous la forme de soies ou de minces filaments. 

Longueur totale, 2 pieds et demi. Aile, un pied. Queue, 6 pouces. Bec: lon- 
gueur depuis le front, 2 pouces 6 lignes; hauteur, 10 lignes; largeur près du front, 
7 lignes et demie. Tarse, 2 pouces. Doigt externe, sans l’ongle, 3 pouces 5 lignes. 
Doigt interne, 1 pouce. 

Première rémige de 3 lignes, troisième, d’une ligne plus courtes que la deuxième, 


(1) Zoographia, 1. c. , p. 266 et 267 : Anas fuligula et colymbis. 

(2) L. c. , p. 138. 

(3) Pallas, 1. c. , p. 286; Wilson, pl. 68, fig. 1 et 2. 

(4) Pallas, 1. c. , p. 288; Wilson, pl. 79, fig. 2. 

(5) Pallas, 1. c. , p. 290. 

(6) Ibid. , p. 297. 

(7) Rüppell , 1. c. , p. 140. 


33 


130 


qui dépasse toutes les autres. Bec, fortement rugueux, d’un brun couleur de corne 
foncé. Pieds noirs. Queue composée de quatorze pennes. Peau nue du tour des 
yeux et de la région des freins descendant vers l’angle de la bouche, et se réunis- 
sant à la poche gutturale, sur la ligne médiane de laquelle s’avancent les plumes de la 
gorge en couvrant un espace en forme d’un angle très-aigu et long d’environ dix lignes. 

Habit de noces: Teinte générale, un noir verdâtre à reflets. Plumes et pen- 
nes des ailes, d’un vert terne bronzé, et bordées de noir verdâtre. Une large touffe 
de plumes blanchâtres à la base de la jambe. Une large écharpe blanchâtre descen- 
dant de la région des oreilles sur la gorge. Dessus de la tête et partie supérieure 
du cou garnis, outre le petit plumage noir, de plumes plus longues , soyeuses ou fila- 
menteuses et d’un blanc tirant au jaunâtre. 

Les jeunes individus sont d’un brun plus ou moins terne, tirant au noirâtre sur 
le jabot et le devant du cou. 

3.) le cormoran double huppe, carbo bicristatus. PI. 84, figure d’un individu en 
plumage parfait d’amour; PI. 84 B, du jeune de l’année: figures réduites à la moitié 
de la grandeur naturelle. — On doit une bonne description de cette espèce à Pal- 
las (1) qui constate, d’après les observations de Steller, qu’elle est commune sur les 
côtes du Kamtschatka et plus rare aux lies Kouriles, mais qu’elle se trouve aussi aux 
îles Aléoutiennes jusque sur la côte nord-ouest de l’Amérique septentrionale. C’est 
aussi le «Violet Cormorant” de Pennant (2) ou le Pelecanus violaceus de Gmelin (3) 
ou le Carbo bilophus de Brandt (4). 

On peut établir comme suit les traits distinctifs de cette belle espèce, remarqua- 
ble par son bec très-grêle. 

Longueur totale, deux pieds. Aile, 9 pouces et demi. Queue, 5 pouces et trois 
quarts. Bec: longueur depuis le front, 1 pouce 8 lignes; hauteur, 4 lignes; largeur, 
près du commencement du front, 5 lignes. Tarse, 1 pouce 7 lignes. Doigt externe, 
un pouce 10 lignes. Doigt interne, 11 lignes. 

Première rémige de 3 lignes et demie, deuxième et quatrième, d’une ligne plus 
courtes que la troisième, qui dépasse toutes les autres. Pieds noirs. Bec, d’un brun 
couleur de corne. Région des freins et tour des yeux nus. Les plumes des joues 
s’avancent sur la mandibule inférieure jusqu’au de là de l’angle de la bouche. Po- 
che gutturale revêtue en bas de plumes jusque sur le menton. Queue composée de 
douze pennes. 

Habit de noces: Une petite huppe sur le sommet de la tête, et une autre sur la 
nuque. Teinte générale, d’un beau vert d’acier foncé à reflets pourpres sur le cou. 
Région au dessus des jambes, blanchâtre. Entre les plumes du cou, des plumes 
blanchâtres, clair-semées, effilées et très-minces. 

Les jeunes de l’année sont d’un brun uniforme à reflets verdâtres, plus-pâle et 
tirant au grisâtre sur la tête. 

(1) Zoographia, II, p. 301. 

(2) Arctic Zoology, II, p. 584 B. 

(3) Syst. nat. , II, p. 575, n°. 22. 

(4) L. c. , pl. 5 , fig. 3. — Il est bon de remarquer que le Cormoran dilophus de Vieillot forme une espèce 
très-différente et identique avec le Carbo cirrhatus de Latham , figuré par Brandt, 1. c. , pl. 4j fig. 5. 


131 


LES FOUS. SULA. 

I.) le fou brun, sula fusca. — Le seul individu de fou que nos voyageurs ont 
recueilli au Japon , appartient à l’espèce connue sous l’épithète de fusca, et qui a 
été observée dans l’Amérique méridionale, dans la mer rouge et dans d’autres parages 
voisins de ceux que nous venons de citer. Il parait cependant que cette espèce ne 
fréquente pas l’Archipel Indien, où nos voyageurs n’ont observé que les Sula piscatrix 
de Gmelin et rubripes de Goüld. 

LES PUFFINS. PUFFINUS. 

1. ) le puffin leucomèle. puffinus leucomelas. PI. 85. — Etablie dans les plan- 
ches coloriées, n°. 587, cette espèce a été décrite et figurée dans cet ouvrage sous 
l’épithète que nous lui conservons. Elle est assez rare dans les mers du Japon. Nos 
voyageurs ne nous en ont rapporté qu’un petit nombre d’individus qui ont entre eux 
la plus grande ressemblance. 

Ce puffin offre beaucoup d’analogie avec le puffin cendré, Puffinus cinereus, de la 
Méditerannée; mais il est d’une taille un peu moins forte; son bec est beaucoup plus 
faible et moins haut, et les plumes de sa tête, au lieu de présenter une teinte gris- 
âtre uniforme, sont d’un blanc pur relevé par de fines taches longitudinales et foncées. 

Longueur totale, 16 pouces. Ailes, un pied. Queue, 5 pouces 5 lignes. Bec: lon- 
gueur depuis le front, 1 pouce 10 lignes; hauteur, en avant des narines, 5 lignes et 
trois quarts; largeur, à la base, 8 lignes et demie. Hauteur du tarse, 2 pouces. 
Doigt du milieu, sans l’ongle, 2 pouces une ligne. Longueur de l’ongle représentant 
le pouce, 3 lignes. 

Pieds, avec les ongles, couleur de rose très-pâle. Bec, noirâtre, passant au rou- 
geâtre sur les côtés des mandibules, et au blanchâtre vers l’extrémité de la mandi- 
bule supérieure. Iris, d’un brun olivâtre foncé; autour de la pupille, un cercle d’un 
brun jaunâtre. Première rémige, la plus longue de toutes. Ailes, dépassant la queue 
d’un pouce et demie. Grandes rémiges, de 3 pouces 4 lignes plus longues que les 
rémiges du second ordre. Queue cunéiforme, la paire externe de ses pennes étant 
d’un pouce et 7 lignes plus courte que la paire interne. 

Parties inférieures de l’oiseau, d’un blanc pur. Plumes du dessus et des cotes de 
la tète jusque sur les côtés du cou, blanches, mais garnie chacune d’une raie lon- 
gitudinale d’un brun foncé; ces raies sont très-étroites sur les cotés de la tete, et 
plus larges sur le sommet de cette partie. Teinte dominante des autres parties su- 
périeures de l’oiseau, un brun fuligineux plus ou moins foncé, qui se répand jusque 
sur les côtés du jabot. Les plumes de ces parties offrent cependant des bords clairs 
plus ou moins prononcés: ces bords sont, sur les ailes, d’un brun clair, sur les au- 
tres parties, blanchâtres, mais très-étroits sur le bas du cou, peu sensibles dans la 
moitié postérieure du cou, et larges sur les grandes couvertures supérieures de la 
queue. 

2. ) le PUFFIN à BEC GRÊLE. PUFFINUS TENUIROSTRIS. PL 86. — C’est l’épithète que 
porte l’espèce dans les planches coloriées, où elle a été simplement décrite et non 


132 


pas figurée. Il paraît que Pallas (1) a décrit ee puffin sous le nom de Procellaria 
aequinoctialis Linné, oiseau, comme on sait, différent sous tous les rapports de celui 
dont nous traitons. Pallas y rapporte encore la Procellaria curilica de Pennant (2). 
Quoiqu’il en soit, la description et la figure exacte que nous donnons de l’espèce des 
mers du Japon, mettra les naturalistes à portée de juger eux-mêmes, si cet oiseau 
peut être rapporté à des espèces antérieurement établies. 

Longueur totale, 14 pouces. Aile, 10 pouces 2 lignes. Queue, 3 pouces 4 lignes. 
Bec: longueur depuis le front, 1 pouce 2 lignes; hauteur en avant des narines, 3 
lignes et un quart; largeur près de la base, 5 lignes et demie. Tarse, 1 pouce 9 
lignes. Doigt du milieu, sans l’ongle, 1 pouce 1 1 lignes. Longueur de l’ongle repré- 
sentant le pouce, 2 lignes et un quart. La première rémige qui est la plus longue 
de toutes, dépasse de 3 pouces et demie les rémiges du second ordre. 

Bec noirâtre, tirant au brun rougeâtre sur les côtés des mandibules. Pieds, d’un 
brun jaunâtre, souvent très-clair. Teinte du plumage, d’un brun fuligineux, foncé 
sur les parties supérieures, plus clair sur les inférieures et passant au grisâtre ou au 
gris blanchâtre vers la gorge. 

LES ALBATROS. DIOMEDÈA. 

1.) l’albatros à QUEUE COURTE. DIOMEDEA BRACHTURA. PI. 87, figure d’un indivi- 
du à teintes foncées, réduite à la moitié de la grandeur naturelle. — Buffon (3), qui 
a le premier figuré cette espèce , l’avait mal a propos regardée comme formant une 
simple variété du grand albatros. L’adulte a été depuis décrit et figuré dans les plan- 
ches' coloriées et par Gould. Nous n’en possédons que deux individus; l’un adulte, 
provenant de la mer de la Chine et un autre plus jeune, tué lors de la traversée 
d’un navire hollandais de ces mêmes parages au Japon: le premier a été figuré dans 
les planches coloriées, et on voit la figure du dernier sur la planche 87 de notre 
ouvrage. 

Nous nous bornons ici à rappeler que cette espèce, très-bien décrite par nos pré- 
décesseurs, se distingue de toutes les autres par sa queue assez courte, et par son 
bec large et comme tronqué perpendiculairement à sa base. 

LES GOëLANDS. LARUS. 

1.) LE GOëLAKD à queue noire, larus MELANURUS. PI. 88, figures de l’adulte en ha- 
bit d’éte et d’un jeune individu, réduites à deux tiers de la grandeur naturelle. - 

Il ne nous est parvenu des mers du Japon qu’une seule espèce de goéland, § ur e 
et décrite dans les planches coloriées n°. 459 sous le nom que nous lui conservons. 

Ce goéland parait représenter, dans les mers du Japon, le goéland a pieds Cll '> 
Larus canus, des mers d’Europe. Il est de la môme taille que cette dernièie cspcc^, 
à laquelle il ressemble aussi en général par la distribution de ses teintes, mais 


(1) Zoographia, II, p. 314. 

(2) Arctie Zoology, II, p. 536. 

(3) PI. enl. 963. 


133 


s’en distingue au premier coup d’œil par les caractères suivants. Son bec est plus long, 
plus vigoureux et orné de teintes plus vives, comme d’une bande transversale foncée. 
Dans les adultes, la queue, au lieu d’étre d’un blanc uniforme comme dans le Larus 
canus, offre une large bande noire; la teinte du manteau est beaucoup plus foncée, 
et les grandes rémiges ne présentent du blanc qu’à leur extrémité. Les jeunes, au 
contraire, ont, par rapport à leur teintes, la plus grande analogie avec ceux du goé- 
land à pieds bleus, quoiqu’ils s’en distinguent constamment par leur queue noirâtre 
jusque vers sa base. 

Longueur totale, dans le mâle 16 pouces; dans la femelle, 17 pouces. Ailes, dans 
le mâle 13 pouces; dans la femelle 14 pouces. Queue, 5 pouces à 5 pouces et demi. 
Bec: longueur depuis le front, 1 pouce 7 à 1 pouce 9 lignes; hauteur, 6 à 7 lignes. 
Tai’se, 1 pouce 9 lignes à 2 pouces. Doigt du milieu, sans l’ongle, 1 pouce 4 lignes 
et demie. Pouce, 2 lignes. 

LES HIRONDELLES DE MER. STERNA. 

1.) l’hirondelle de mer fuligineuse, sterna FULiGiNOSA ; PL 89, figures de l’adul- 
te et de deux jeunes individus. • — Il parait que cette espèce est répandue dans 
la plupart des mers situées sous les tropiques. Wilson (1) a décrit et figuré un 
individu provenant de l’Amérique; nous en avons reçu, du Japon, d’autres absolu- 
ment semblables à ceux de cette dernière contrée, et Gould (2) en a rapporté de 
la Nouvelle Hollande des individus, qui paraissent encore être en tout point sembla- 
bles à ceux des localités que nous venons de citer. 

Les adultes ayant été souvent décrits, il ne nous reste qu’à faire observer que les 
jeunes ont la queue beaucoup moins développée que les vieux et que leur plumage 
est d’un brun noirâtre uniforme, clair et tirant au grisâtre sur les parties inférieures, 
ou même au blanchâtre sur le bas-ventre; enfin que les plumes des ailes offrent à 
l’extrémité des bords blancs plus ou moins prononcés. 


(1) PI. 72, fig. 7. 

(2) Voir ses Birds of Australia, vol. VII, pl. 32. 



34 


SUPPLÉMENT. 


Salicaria (Cisticola) brunniceps, PL XX, C. — Il ne nous est parvenu 
qu’un seul individu de cette petite et jolie espèce. Elle offre beaucoup d’analogie 
avec la Salicaria cisticola d’Europe; mais elle a les tarses plus élevés, ses ailes sont 
plus longues, les rémiges offrent des dimensions différentes, sa tête est d’un brun uni- 
forme, et la poitrine offre une couleur plus foncée. 

Longueur totale, 4 pouces. Aile, 2 pouces 1 ligne. Queue, un pouce et demi. 
Tarse, 10 lignes. Doigt du milieu, 5 lignes; ongle de ce doigt, à peu près deux 
lignes. Pouce, 3 lignes et demie; ongle de ce doigt, à peu près 3 lignes. 

^Première rémige tant soit peu plus courte que la deuxième qui est la plus longue 
de toutes. Grandes rémiges dépassant de 2 lignes et demie les rémiges secondaires. 

Mandibule supérieure courbée, d’un brun couleur de corne; l’inférieure d un brun 
jaunâtre très-pâle. Pieds, d’un brun très-clair; ongles peu courbés, acérés. Queue 
étagée, les pennes mitoyennes dépassant de 6 lignes la paire extérieure. 

Parties supérieures d’un brun-clair couleur de rouille, passant au brun foncé sur 
le sommet de la tête. Plumes de l’aile, au centre, avec une large tache d’un brun 
foncé; de pareilles taches se voient aussi sur les rémiges secondaires internes, quc- 
les occupent presque dans toute leur étendue. Pennes de la queue terminées de 
blanc, suivi vers le devant d’une bande noire assez large. Gorge, blanche. Poitrine, 
d’un gris brunâtre. Les autres parties inférieures d’un blanchâtre, fortement lavé e 
brun jaunâtre sur les flancs. 


APPENDICE. 


1. ) Pitta nympha, Suppl. PI. A. — Nous ne connaissons cette espèce que 
d’après le dessin japonais que nous avons fait reproduire exactement sur notre planche A. 
L’individu qui a servi de modèle à cette figure , avait été apporté vivant de la Corée 
au Japon. Cette brève offre beaucoup d’analogie avec la brève à queue courte, Pitta 
cyanura, du continent de l’Inde , dont elle ne paraît se distinguer que par les carac- 
tères suivants. Le vert des parties supérieures est plus clair, et les parties inférieures 
sont blanc grisâtre, au lieu de jaune brunâtre. Le beau rouge qui se borne, 
dans la brève à queue courte , au bas-ventre , se prolonge dans celle de la Corée , 
jusqu’à la poitrine. Le noir enfin, qui occupe les côtés de la tête, s’étend, dans 
cette espèce sous le menton. 

2. ) Biophorus paradisiacus, PI. B. L’oiseau auquel nous avons donné ce nom 
vient de la Chine. Un individu vivant de cette espèce ayant été apporté, en 1,827, 
au Japon, un peintre japonais en a fait un dessin que nous avons fait reproduire 
fidèlement. N’ayant pas vu cet oiseau en nature , nous nous abstenons de toute re- 
marque par rapport à la place qu’il doit occuper dans le catalogue systématique. 
Nous n’avons publié cette figure, ainsi que la précédente, que pour donner aux 
naturalistes européens une idée de la manière dont les Japonais ont l’habitude de 
représenter les oiseaux, et pour fixer l’attention des savants sur cette espèce aussi 
belle que curieuse. Son nom chinois est: Oiseau avec la ceinture de longé- 
vité. 


LISTE 

DES OISEAUX QUI SE TROUVENT AU JAPON. 


1. Falco candicans (1). 

2. » communis - : 

3. » tinnunculus var. japonica (2) . . : 

4. Astur? (3) 

5. » (Nisus) nisus 

6. » (Nisus) gularis 

7. Spizaëtos orientalis 

8. Circus cyaneus (4) 

9. Aquila fulva ? (5). 

10. Haliaëtos pelagicus 

11. » albieilla 

12. Pandion haliaëtus orientalis 

13. Milvus melanotis (6) 

14. Buteo japonicus (7) 

15. » hemilasius (8) 

16. » poliogenys (9) . . . , 


Planche. Pag. 

1 . 

I et I B. 2. 

5 . 

II. b. 

III. 7. 

9. 

I?. 10. 
12 . 
15. 


V et V B. 14. 
VI et II B. 16. 

m 18. 

VII B. 20. 


(1) Établi d’après un dessin japonais. , 

2 Cette variété ne se distingue de la cresserelle d’Europe que par des teintes un peu plus ioncees. 

(3) Représenté sur un tableau japonais; l’éspèce paraît se rapprocher de l’autour commun. 

(4) L’individu femelle que nous avons décrit dans cet ouvrage paraît appartenir au Rusai • ’ 

Circus cyaneus, d’Europe, et non pas à l’uliginosus de P Amérique du Nord, atten u que a 

cette race offre toujours des teintes d’un roux très prononcé et vif. 

(5) Représenté de grandeur naturelle sur un tableau japonais. _ , chousJI1 

(6) Cette espèce est identique avec le Milvus govinda de Hodgson ; j en ai vu un 


en Chine. 

(7) Espèce que Kaup et Gray ont réuni à tort avec la buse commune. 

(8) Kaup et Gray rapportent cette espèce à V Archibuteo strophiatus de Hodgson. 

(9) Sur la planche VII B, cet oiseau porte par erreur l’épithète de pyrrhogenys ; 
une espèce particulière. 


les Gray en ont fait 


137 


17. Pernis apivorus 




Planche 

18. Otus semitorques 





19. » scops japonicus .... 





20. Strix hirsuta japonica .... 





21. » fuscescens 





22. Hirundo rustica 




. . 31. 

23. » alpestris japonica . . . 




. . XI. 33. 

24. Capriraulgus Jotaka 





25. Lanius bucephalus 




. . . XIV. 39. 

26. » excubitor? (1) 

27. Muscicapa cinereo-alba .... 

- 



. . . XV. 42. 

28. » gularis 




. . . XVI. 43. 

29. » hylocharis 





30. » mugimaki ... . . . 




. . . XVII B. 46. 

31. » , narcissina . . . . . 




. . . XVII C. 46. 

32. » cyanomelana .... 




. . . XVII D. 47. 

33. Muscipeta principalis 




. . XVII E. 47. 

34. Ficedula coronata 




. . . XVIII. 48. 

35. Salicaria turdina orientalis . . . 




. . . XX B. 50. 

36. » cantans ...... 





37. » cantillans 




. . . XX. 52. 

38. » (Cisiicola) brunniceps 




. . . XX C. 134. 

39. Lusciola cyanura 




. . . XXI. 54. 

40. » akahige 




. . . XXI B. 55. 

41. » komadori 




. : . XXI C. 56. 

42. » aurorea . . . . . . 


- 


. . . XXI D. 56. 

43. » calliope 




. . . 57. 

44. Zosterops japonicus . . . . . 




. . . XXII. 57. 

45. Saxicola rubicola ....... 




. . . 58. 

46. Anthus arboreus var japon. 




. . . XXIII. 58. 

47. » pratensis japonicus 



a 

. . . XXIV. 59. 

48. Motacilla boarula 




. . . 59. 

49. » lugens 




. . . XXV. 60. 

50. Turdus Naumanii 




. . . 61. 

51. » daulias 




. . . XXVI. 62. 

52. » pallens 





53. » chrysolaus 




. . . XXVIII. 64. 

54. » cardis 





53. » sibiricus ...... 





56. » manillensis 





57. » ? (2) 





58. Orpheus amaurotis 





59. Cinclus Pallasii 





60. Accentor modularis rubidus 




. . . XXXII. 69. 

61. Troglodytes vulgaris 





62. Regulus cristatus ...... 











(1) Etabli d’après un dessin japonais. 

(2) Espèce ressemblant au Turdus merula $ elle se trouve représentée dans un recueil de dessins japonais. 


138 


Planche p a » 

lô 


64. Parus atcr? (1) : 

65. » ? (2) 

66. » (Megisturus) trivirgatus . . 

67. » varius • ...••• 

68. Certliia ? (3) ....... 

69. Sitta (4) • 

70. ' Picus awokera . 

71. » Kisuki 

72. Jynx torquilla 

73. Cuculus canorus (5) ..... 

74. Alcedo (Halcyon) coromanda major 

75. » ispida bengalensis • . ■ 

76. » (Ceryle) lugubris .... 

77. Corvus macrorhynchus . . . • . ■: 

78. » corone . ...... 

79. » frugilegus 

80. » (Monedula) dauricus . . 

81. Pica varia japonica ...... 

82. » cyana . 

83. Garrulus glandarius japonicus . . 

84. Nucifraga caryocatactes (6). 

85. Bombycilla garrula 

86. » » phoenicoptera . . . 

87. Sturnus cineraceus . .... 

88. Lamprotornis pyrrhogenys (7) . . 

89. Upupa epops? (8) 

90. Alauda japonica . 7 7 . 7 

•91. Alauda .... ? (9) 

92. Alauda alpestris? (10) 

93. Fringilla montifringilla . • : . 

94. » » Iiawarahiba 

95. » » » » minor (11). . 

96. » » linaria 

97. » » spinus 

98. Passer montanus - 

99. » russatus 


XXXIV. 71 
XXXV. 71 


XXXVI. 71 
XXXVII. 74. 
75. 

XXXIX. 75. 
XXXVIII. 76. 
XXXVIII B. 77, 
XXXIX B. 79. 
79. 
79. 

XL et XLI. 80. 

81. 

XLII. 81. 
XLIII. 83. 

84. 

XL1V. 84. 
XLV. 85. 
XLVI. 86. 

XLVII. 87. 


87 

XL VIII. 88 
XLIX. 89 


L. 90 


(1) Etabli d’après un dessin japonais. . . 

(2) Espèce , représentée dans un recueil de dessins japonais ; elle paraît etre très voisine u 

ceps , Ilorsfield , de Java. ... , 

(3) Probablement la Certhia familiaris; à juger- d’après le dessin japonais que j en ai sous les ye • 

(4) L’espèce figurée dans un recueil japonais, paraît être très-voisine de la Sitta caesia ' al0 P e ‘ 

(5) L’espèce est exactement la même qu’en Europe , ainsi qne le démontrent les indivi us que n 
venons d’en recevoir du Japon. 

(6) Cette espèce est très-exactement représentée dans un recueil de dessins japonais. 

(7) Porté par erreur sur la planche sous le nom de pyrx-hopogon. 

(8) Représentée dans un recueil de dessins japonais. 

(9) Cette alouette du Japon paraît offrir de l’analogie avec lA’Iauda tatarica ; nous ne a connai 
d’après un dessin japonais. 

(10) Elle ne nous est connue que d’après un dessin japonais. 

(U) C’est peut-être la Fringilla sinensis de Brisson , III, 175, ou l'olivette de Buffon , g. 


139 


100. Coccothraustes vulgaris var. jap. ' LI 9*0 

101. Coccothraustes personatus Ljj gj 

102. Pyrrhula orientalis jjjj gj 

103. » sanguinolenta jjy e [ jjy g g g. 

104. Loxia curvirostra. gg 

105. » bifasciata ? (1) . ; 

106. Emberiza elegans . . gy gg 

107. » variabilis gyj gq, 

108 ’ » rulila LVIB. 95. 

109. » fucata # LVII 96 

110. » rustica . . LVIII 97 

111. i> cioides LIX. gg. 

112. » personata . LIX. B. 99 

113. » sulphurata . g X qgg 

114. Columba (Turtur) gelastis g X g qgg 

115. » (Carpophaga) janthina ....... LX C. 101. 

116. » (Vinago) Sieboldii LXD. 102. 

117. Coturnix vulgaris japonica LXI 103. 

118. Phasianus versicolor ..... 104 

119. » Soemmeringi. 104 

120. Lagopus mutus ? (2) .................. 

121. Charadrius pluvialis orientalis LXII. 104- 

122. Vanellus cristatus • - . 106 

123. » squatarola . qgg 

124. Lobivanellus inornatus. . LXIII. 106 

125. Tringa crassirostris (3) LXIV 107. 

126. » variabilis ............ qgg 

127. Actitis hypoleucos qgg 

128. Totanus pulverulentus £XV 109 

129. » glareola ....... hq 

150. » ochropus 110. 

131. Strepsilas interpres? (4) qqg 

132- Numenius major LXVI. 110 

133. • » minor LXVII 111 

134. Scolopax rusticola 112 

135. » (Gallinago) gallinago 112 

136. » » solitaria . LXV1II. 112- 

137. Rhynchaea maderaspatana Hg 

138. Limosa melanura 113 

139. » rufa H 4 

140. » recurvirostra . qqq, 

141. Haematopus ostralegus (5) 

142. Ardea cinerea lÿ, 


(1) Etablie d’après des dessins japonais. 

(2) Deux oiseaux tout à fait semblables à cette espèce se trouvent figurés de grandeur naturelle dans 
recueil de dessins japonais. 

(3) Ou Schoeniclus magnus de Gould Birds of Austr. vol. VI, pl. 33. 

(4) Figuré dans un recueil japonais. 

(5) Etabli d’après une très-belle figure de grandeur naturelle , faite par un peintre japonais. 


140 

Planche p a g, 

145. Ardea alba 

144- Ardea egrettoides LX1X. 115 

145. » garzetta . qpg 

146. » russata qjg 

147- » nycticorax yg 

148. » stellaris jpg 

149. » goisagi • . . . . LXX. 116 

150. » scapularis 116 

151. Ibis nippon LXXI. 117 

152. Grus cinerea longirostris LXXII. 117 

153. » leucogeranos . LXXI1I. llf 

154. » leucaucben HJ 

155. » raonachus LXXIV. 111 

156. Platalea major LXXV. 111 

157. b in inor . . * LXX VI. 120 

158. Fulica atra japonica LXXVII- 12( 

159. Gallinula ? (1) 

160. » erythrothorax LXXVill. 121 

161. Rallus aquaticus 122 

162. Podiceps rubricollis major LXX VIII B. 122 

163. » auritus 125 

164. Colymbus arcticus 123 

165. Uria umizusume LXXIX. 123 

166. » antiqua LXXX- 121 

167. Alca torda 125 

168. » monoceros (2). 

169. Cygnus musicus 125 

170. Anser hyperboreus • 125 

171. » albifrons 125 

172. » cygnoides férus LXXXI. 125 

173. Anas bochas (3) 12! 

174. » poëcilorhyncha hybr LXXXII. 12( 

175. » falcaria . . . .. - 12’ 

176. » galericulata • . 12 

177. » crecca 127 

178. » formosa LXXXII Bel C. 127 

179. » penelope 12 

180. » strepera 12! 

181. » acuta ........ 12! 

182. » clypeata 12' 

183. » tadorna 12' 

184. » rutila 12' 

185- » clangula 12' 

186. » fuligula ■ 12! 


(1) Nous avons sous les yeux plusieurs dessins japonais qui représentent de grandeur naturelle une poule 
d’eau très-semblable à la Gallinula chloropus d’Europe. 

(2) Figuré de grandeur naturelle dans un recueil de dessins japonais. 

(3) Le canard musqué, Anas moschata, ne se trouve qu’en état de domesticité au Japon. 


141 


Planche 


187. Ànas liistrionica (1). 

188. Mergus merganser 

189. » serrator . . 

190. » albellus . . 

191. Carbo cormoranus . . 

192. » filaraentosus (2) 

193. » bicristatus 

194. Sula fusca . . . . 
193. Puflînus leucomelas 

196. » tenuirostris . 

197. Diomedea brachyura . 

198. Larus melanurus . . 

199. Sterna fuliginosa . . 


APPENDICE. 


1. Pitta nympha . . . 

2. Biophorus paradisiacus 


p»s- 


. • . 129. 

. . .. . 129. 

129. 

. . . • 129- 

LXXX1II et LXXXIII B. 129. 
LXXXIV et LXXXIV B. 130. 
. • . . 131. 

. . . . LXXXV. 131. 

. . . . LXXXVI. 131. 

. . . . LXXXVII. 132. 

. . . . LXXXVIII. 132. 

LXXXIS. 133. 


Corée A. 133. 
Chine B. 133. 


(1) Représenté de grandeur naturelle dans plusieurs recueils japonnais. 

(2) Porté sur la planche sous l’épithète de capillatus. 


BLANK 

PAGE 


auna j aponie a 


Ave s Tab . I. 



4 . 


FALCO TINNUNCULÏÏS JAPONICUS . 


>-rf' 


BLANK 

PAGE 


F auna j ap onica 


Aves Tab.IB. 



FALCO TINNUNCULÏÏS JAPONICITS (MAS AD.] 


BLANK 

PAGE 


Fauna ] aponie a 


Aves TaF . H. 



ASTUR (ïïISUS) GULARIS 


BLANK 

PAGE 


Fauna j aponie a 


Ave s Tàb. Il 



SPIZAETOS OHIENTALIS . 



BLANK 

PAGE 


japoiuca 


Ave s Tali. N. 



ÏÏÀLIAETOS PELA&ICUS 


BLANK 

PAGE 


Fauna 


japonioa 


Ave s TaF . Y. 



MILVUS ME LAN 0 TI S 




BLANK 

PAGE 


Fauna japoraca 


AvesTabVB 



MILVUS MELANOTIS (fem.ad ) 


BLANK 

PAGE 


auna japomca 


Ave s Tat . VI 



BUTEO VULGARIS JAPONIGUS . 


BLANK 

PAGE 


Fauna japoruca 


Ave s Tab.VI B 



BUT'EO VÜL&ÀRLS J.AP.0N1CÜS. i fbm.j.un 


BLANK 

PAGE 


Fauna j aponie; 


Àves TaF.W 



±_ 

2 . 


BUTEO 


HE MIL AS LUS 


BLANK 

PAGE 


jap orne a 


Aves Tab.VIIB. 



BUTEO PYRRHOGENYS. 


BLANK 

PAGE 



.Tina ] aponie a 


Ave s Tal YDI. 




OTUS SEMITORQtFES 


BLANK 

PAGE 


Fauna jajonica 


Ave s T ab . IX . 



OTUS SCOPS JAPONICUS . 


BLANK 

PAGE 


Jauna j aponie a 


Ave s Tab.IO 



STRIX HIRSTITA JAP ONIC A. 


BLANK 

PAGE 



Fauna j aponie a 


Ave s Ta~b.X. 


STRTX FUS CE S CENS . 


BLANK 

PAGE 


auna ]apomca 


Ave s Tab. XI. 



HIRUNDO ALPESTRIS JAPONICA. 


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a j aj) o n i c a 


Aves Tab. XII. 


i’aun 



CAPRIMULGUS JOTAKA (mas.) . 



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Fauna jayoïuna 


Aves T al. XIII. 




CAPRIMULGUS JOTAKA (TEM.) . 





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auna japonica 


Ave s TaE. XIV. 


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LANIUS BUCEPHALUS (masetfem.). 


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Fauna japonica 


Ave s Tab.XV. 



MUSCICAPA CINEREO -ALBA. 


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a japonica 


Ave s Tab. XVI.. 


Fa un 



MUSCICAPA GU PARIS 


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Fauna j aponie a 


Âves Tat. XVH. 




/ 



MU S CI CAP A HYLOCHARIS 


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i* auna. j aponie a Ave s Tab.XVTIB. 



MUSCICAPA MUSIMAKI. 



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Tanna j aponie a 


Ave s T ab. XVII C. 



MUSCICAPA NARCISSINA. 


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Faunaj aponie a 


Ave s Tab.XVIID 



MIJSCICAPA MELANOLEUCA. 


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r~>~ 


F aima japonica 


Aves Tab.AVÏÏE. 



MUSCIPETA PRINCIPALIS. 




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Fauna 


J aponie a 


Ave s Tab.XVÏÏT. 




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FI CE DUT, A 


COR O NAT A . 


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auna japonica 

Ave s Tat. XIX, 






SALI CARIA C AN TAN S . 


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Fauna j aponie a 


Ave s TaF. XX-, 



SALI CAR IA CANT1LLAN S 


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j aponie a 


I 

Aves Tab.XXp. 



SALI CARIA TÜRDOIDES 0 RIENT ALIS 


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F aima japonica 


Aves Tat.XXC. 



SALICARIA BRUNNICEPS. 


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LUS CIO LA CYANÜRA 


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LUSCIOLA AKAHIGE. 


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Fauna japonica Ave a Tab.XXI C. 



LUSCIOLA KOMADOHI. 



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r auna jâpomca Aves Tab.ZXI.D 



LUSCIOLA AURORE A. 


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Fauna japonica 


Ave g Tab.XSU 


Z ü STE RO P S JAPONICTJS . 


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Fauna jap amca 


Ave s T ab. XXIII 



ANTHUS ARBOREUS. (var), 


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Fauna japanic 



ANTHUS PRATENSIS JAPONIÇUS 


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Taunajaponica 


Ave s Tal.XXV. 






MOTACïLLA LUGE N S 


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Fauna j aponie a Aves Tab .XXVI. 




TUEDUS DAULIAS (jun! 




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Faunajaponica 


Ave s Tab. XXVII 



TURDUS 


PALLBNS 


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f auna japomca Âves Tal], XXVIII. 



TURDÏÏS CH-RYSOLÀÏÏS. 



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Fauna j aponie a 


Àves TabXKIX 



TURDUS CARDIS 


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Faima japorupa 


Aves Tab XXX, 



TURDUS CARDIS . (ïjJN.j . 


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Fauna japonica 


Ave s Tab. XXII. 








T IJ R DU S SIBIRICUS. (JUN.) 


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Fauna j aponie a 


Aves Tab._XXXLB. 



ORPHEUS AMAUROTIS. 


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Faunajaponica Aves T al. XXXI. C. 



CINCLUS PALLASII. 


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launa japonica 


TabXXXIL 


AC CENT OR RUBIDUS 


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Ta un a japoruca. 


Ave s Tab. AXXII1. 



PARUS MIN OR 


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. 


ïauua j aponie a 


Aves Tab XXXI V 








PARUS TRIVIRGATUS. 



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Fauna japonica 


Ave s Tab. XXXV! 



PARUS VARIUS , 


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Fauna japomoa 


Ave s Tab XXXVI. 



FICUS AWOKËRA 


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Ave s Tab XXXVII. 


Fauna jap orne a 



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F aima japoniea Ave s T ab. XXXVIII. 



CALCEDO BENGALENSIS. 


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AL CED 0 LU G-UBRIS 



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Fauna japomoa 


Ave s Tab XXXIX. 



! MAYO N 


COROMANDA major 


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Faun a japomoa 


Ave s Tab. XXXIX.. B. 



2 


CORVUS MACRORHYNCHUS . 


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Faunajapomca AvesTaL. XL. 



CORVUS MONEDULA DATJRICUS 


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221 



couvris 


(monedula) 'baauricus. (ad) . 


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fauna japo'nica Ares Tat.XLIl 




CÜRVTJS (piCA) CYANUS (fallas neü gould.) 


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Fauna japo mca 


Aves Tab . XLI1I. 



GARRULUS GLANDARIUS JAPONiCUS . 


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Faune jap 



BQMBYCILLA ÉHOENIG OPTERA.. 


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Ave s Tab. XLV 


Faunajaponica. 



STURMITS CINERA CEUS . 



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Ave s T a b XLVI. 


Fauna japoruca. 



LAMPRQT.ORNrS PYRRHOPOGON 


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A %re s Tali . XL. Vil. 





ALAUDA JAPONICA . 



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111ATX T 0 ! 




FRINÛILLA KAWARAHIBA 


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Fauna japonica 


Av es Tab. XLIX 




'FRINGÏLLÀ KAWARAH1BA M1N0R 




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Ave s TrL.L. 


Fauna japonioa 




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PASSER RUSSATUS. 


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Ave. s Ta_b. L.I 







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3 




COCCOTHRAEJSTES VULGAR1S JAPONICUS. 


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Ave s Tab. LU. 



C 0 C C 0 TH R AU S TE S PE R S 0 N AT US 


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Fauna japonica 


Ave; s Tab LU) 



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PYKRHULA SAN GU1N0LENTA 


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launajaponica A^e s Tat .LW. B. 




PYRRHULA SANGUINOLENT A (JUN.) 


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Ave s Tab. LV. 




Fauna japomoa 



E MB E RIZ A ELEGANS. 


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Fauna japomca 


Ave k Tab, IjVI 


l 



EMBERIZA VARIABILIS. 


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Fauna japonica 


Aves Tab.LVI.B. 



EMBERIZA RUTILA 


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Fauna japomca 


Ave s Tab LVII. 



EMBERIZ.A F'üCA.TA. 


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Fau*aj a P onlca ' 


Ave s Tab. LVffl. 



EMBER1Z A RUSTICA. 


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Faunajaporaca 


Ave s Tab. LIX 



EMBBRIZA CIOIDES. 


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Fauna japonioa 


Ave s Tab.LIX.B. 




EMBERIZA PERSONATA. 


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Ave s TaR IjX 


fauna japoruca. 



EMBERIZA SULPHUREA. 


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COLUMBA (tURTUr) GELASTIS 



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DTI VI S3AY B Z3ZUO dnC T3ixnnj£ 



COLUMBA (CARPOPHAGA) JANTHINA. 


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Fauna japonioa 


Ave s TaL. LJ. B. 



COLUMBA (VINAGO) SIEBOLDII 


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Fauna j aponie a f. s Tab. 


A 



COTURNIX VULGARIS JAPÛNICA. 



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Faunajaponioa JW SS TaV ljX1I 




CHARADRIUS PLUVIALTS ORIENTAL! S . 



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TW b s Tab . LXffl 



L0B1VANELLUS INORNATUS . 


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Aves T a\D 



TRIN&A CRA5SIR0STR1S 


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Fauna japonica I\ves Tab.LXV. 



TOTANUS PULVERULENTUS 



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F»“™ J a P“ n “* ftv«s Tal LXV1 



NUMENIUS MAJOR 


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Ave s T ab . LXV1I. 


fauna japonica 



NUMENIUS MINOK 


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Aves Tab.LXtX. 



ARDEA EGRETTOIDES. 


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fauna japoni° a 


Âves Tab.LXX. 





3 . 

ARDEA GO I S AGI 



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Ave s Tab. LXXI 



3 

IBIS NIPPON. \ kd ) ' 



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Fauna japonica 


Aves Tab.LJSH, 




i 

4 


CRUS CINEREA LONGIRDSTRIS 


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Faunajapom ca 



1 

A 


G RU S LEUCOGERANOS. (jun.) 


Ave s Tab.LIXlü. 


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Faunajapomca 


Ave s T ab LXXIV". 



1 

4 


G-RUS MONACHUS. 


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s TelVs . T«"XXV . 



PLATALEA MAJOR 


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fauna japonica 


AvesTab.LXXVL 



1 


2 


PLATALEA MINOR 


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FULICA ATRA JAP ONIC A. 


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1UAXX1 ^ V oo.moAC Birnna 





GALLINULA ERYTHRO THOIiAX. 


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URIA UMIZUSUME. 


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UKIA ANT10UA. 


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Fauna japonica Ave s T a!b . LXXXI. 



ANSER CYGNDIDES FERUS. 


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. \ .xxxn . 



ANAS POËCILORHYNCHA. (HYBRIDA.) 


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P>ve s T eCb . L.'XXXILB . 



ANAS FORMOSA. (mas.) 


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Ave s T afo . 1.XXXU C 



ANAS FORMQSA. (fem.J 


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CARBO CAPILLATUS. 



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fauna japonioa Avp » T ab : LXXXffi “B 




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CARBO CAPILLATUS. (jun. 


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F auna j ap o ni c a A."v e s T ati . !_• XXXIV . 



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CARBO BICRISTATUS. 


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Fauna J**~P Dn,i 




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CAKBO BI CRIS T AT U S (jun' 


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PUFFINUS LEUCOMELAS. 



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PUFFINUS TETNTUIRO STRIS . 


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BIOMEDEA BRACHYURA. 


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Fauna jap 



LARUS MELANURUS. 


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PODICEPS RUBRICOLLIS MAJOR. 



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.STERNA f'ULIG-INOSA 


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îaunajaponica 


Ave a (SirppL) TaA A. 



PITTA MTMPHA. (cOREA) 


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F&u na. j ap o nie el Arves ^ S \ip pl 1! aTt» . Ti . 






BIOPHORUS PARADI SUC DS. (CHINA). 





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