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Full text of "Faust : tragédie de marionnettes"

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y Google 



FAUST 



** * 



T\ACÈDIE VE MARIONNETTES 

pçir 

MARCJMONNIER. 



u K V X I r. M i: t' D n j n 



GENÈVE 

y kICHARO, IJHRAÎRE KOITKUR 
54, rue du Rhône 

1871 
Tous droits réservés. 



Digitized by VjOOQIC 



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/^ 



VERSO^a^AGES 
FAUST, gendarme. 

MEPHISTOPHELES. 
LA PROVIDENCE. 
MARGUERITE. 
SABREDEBOIS. 
KAISERLICH. 

HAMLET, prince de Danemark. 

MACHIAVEL. 

MALBROUC. 

LE CHŒUR DES BIENHEUREUX. 

LE CHŒUR DES COUSINS GERMAINS. 



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PROLOGUE DjîNS LE CIEL, 



Chœur des bienheureux. 
V Esprit qui flottait sur les ondes 
Entonna son hymne, et les mondes 
Se mirent tous en mouvement.,. 
Et, dans la lumière sans 'voiles. 
Le chœur infini des étoiles 
Recommence éternellement, 

Méphîsto. 
Je n'entends que foudres qui roulent. 
Je ne 'vois qu empires qui croulent, 
La Peste, la Guerre, la Faim.,. 

Chœur. 
Mais la faim, la peste, la guerre. 
Mais tout le bruit que fait la terre 
Disparaît dans t hymne sans fin. 

Un bienheureux. 
"Telle sous nos pieds dans C espace 
V ombre du nuage qui passe 
S'est dissipée en un moment. 

Chœur. 
Et, dans la lumière sans 'voiles. 
Le chœur infini des étoiles 
Recommence éternellement. 



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— 6 — 
Méphisto. 
'Bravo f les heureux! Fous chantâtes 
Fort élégamment vos cantates. 
Mais moi, qui suis l'esprit mauvais, 
Y aurais grand tort si je suivais 
Avec vous la danse des sphères. 
Ce ne sont pas là mes affaires, • 
Car le diable, entre ses défauts. 
Ayant celui de chanter faux. 
Mêlerait en vos saintes croches 
Un bruit grinçant de tourne-broches. 
D'ailleurs je blâme vos ébats 
Sluand tout marche si mal en bas. 

{A la Pronjtdence) 
On s'y plaint fort de vous, ma Dame, 
On dit que vous nave% point d'âme : 
Bien que le Maître en votre main 
Ait mis le sort du genre humain. 
On croit que vous n'y veillex guère... 
Tous les hommes.se font la guerre-. 
Si Con n'y met ordre, n, i, ni. 
Dans six mois le monde est fini. 

La Providence. 
Mais voye% en quels temps nous sommes* 
Cest le démon qui plaint les hommes 
Et prêche la paix dans les deux. 

Méphisto {aux bienheureux.) 
Ai-je tort ou raison, messieurs f 

La Providence. 
S^ue devient Faust f 



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— 7 — 
Méphisto. 
^i? Le gendarme? 
Comme il est sans esprit ni charme^ 
Pour gagner ses cousins teutons 
Il amasse cannes, bâtons. 
Durs casse-têtes d^ Amérique, — 
Bref, du rotin jusqu'à la trique. 
Tous les assommoirs souverains 
Slui ser^vent à casser les reins. 
De tauhe au soir, à la sourdine. 
Il apprend comme on se gourdine 
Et se démène atrocement. 

La Providence. 
Pourquoi? 

Faust. 
Pour son délassement. 
Il est temps, je crois, qiCon V enferme. 
Sinon gare l il tapera ferme!... 

La Providence. 
Point du tout; je sais ce quUl vaut: 
Il est avec moi fort dévot... 

Méphisto. 
ITen croyez rien, je vous conjure. 
V oulex'vous faire une gageure ? 

La Providence. 
^elle? 

Méphisto. 
Faust est votre homme? Eh bien! 
Dans trois jours Usera U mien. 



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— 8 — 

La Providence. 
J'inscris le pari sur ma planche. 

Méphisto. 
Mais vous me laissez carte blanche? 

La Providence. 
A ton aise, 

Méphisto. 
A moi Cèreinteur ! 
La Providence (souriant). 
Nous ^verrons cela, 

Méphisto. 
Serviteur. 
La Providence (a pari). 
Je le supporte^ il est bon diable. 
Méphisto {à part). 
Je la flatte, elle est maniable, 

La Providence {à part). 
Mais il lui reste peu de flair, 

Méphisto (à part). 
Mais elle rty voit plus bien clair. 



*** 



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— 9 — 

LA TRAGÉDIE. 
* 

SUR LA TERRE. 

Faust (dans son or a foire meublé de bâtons). 
Salut, ô soutiens des bra'vaches. 
Joncs f bambous, houlettes, cra'vaches. 
Badines, baguettes, rondins. 
Sticks, bourdons, fouets, crosses, gourdins. 
Perches, pieux, lanières, houssines. 
Férules souvent assassines. 
Pommeaux de plomb et bois de fer 
Dont les coups peuplent dru t enfer. 
Branches noueuses et bossues. 
Verges, gaules, fourches, massues, 
O mes nerfs de bœufl A 'vous <voir. 
Chacun me trowve du sa^voir! 
Mais il faut que cela me ser've, 
Etfai beau tourmenter ma 'vern>e 
Pour chercher un moyen prudent 
D'attaquer en me défendant 
Et de mettre ma poigne en danse,.. 
Viens a mon aide, o Pronjidence, 
Et daigne contre moi pousser 
Quelque bra^ve homme à détrousser l 

Méphisto (du dehors). 
Holà, Faust/ 



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Faust. 
Platt'iif' êlui m'assaille, 
Là-bas, derrière la brous saille? 
Cest trop tôt! — Mes bras sontliéSy 
Je n'ai pas encor d'alliés /... 

Mcphîsto {entrant). 

Bien loin de 'vouloir <vous déplaire^ 
Je suis un 'valet exemplaire 
Slui s'offre à 'vous. 

Faust {refusant). 
Bien obligé. 

Mcphisto. 
Et, 'VOUS ^voyant tout affligé 
De n'a'voir pas d* homme à pourfendre 
Sous préUxte de 'vous défendre. 
J'accours à 'votre aide. Un bandit 
Vient d:' afficher certain édit 
^i 'vient arranger 'vos affaires... 

Faust. 
Ouais! 

Méphisto. 
Par lequel tous mammifères 
Entendant le même patois 
Coucheront sous les mêmes toits 
Et feront bon ménage ensemble. 
Fameux édit, que 'vous en semble ? 

Faust. 
Pourquoi fameux ? , 



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— II — 

Méphisto. 

Hamlet, dit-on^ 
Etant Danois, parle teuton. 

Faust. 
// pourra donc en ma demeure 
Festoyer ? Non pas, ou je meure! 

Méphisto. 
Hé, non! C est 'vous, des aujourd'hui, 
S^i de'vex festoyer che% lui. 

Faust. 
Vrai? Poursuis donc, tu me délectes. 

Méphisto. 
Comme il parle <vos dialectes. 
Son logis est à 'vous, c^est clair. 

Faust. 
Cest plus clair que ça tCen a Pair. 

Méphisto. 
Courez doncchex lui, 'vite, 'vite... 

Faust. 
Mais sify 'vais sans qu'il m^in'vite. 
Je crains quelque dure leçon. 

Méphisto. 
Bah! c*est un si petit garçon... 

Faust. 
On n^a jamais trop de prudence. 
Je 'veux, outre la Pro'vidence 



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12 

^i sait combien mon cœur est fmr^ 
Un bon allié»,. Cest plus sûr. 

Kaiserlich {au dehors). 
Si l'on cherche quelqu'un pour faire 
Un mauvais coup, c^est mon affaire. 

Faust {appelant Kaiserlich). 
Ha ! mon cousin, tu 'viens à point. 
Fais-tu toujours le coup de poing? 

Kaiserlich. 
On m'a donné plus d'une entorse. 
Mais il me reste mon beau torse. 

Faust. 
// est superbe. As-tu su voir 
Un édit nous donnant pouvoir. 
Toute rapine étant permise, 
D'enlever jusqu'à la chemise 
A ceux qui parlent notre argot 
Soit visigoth, soit ostrogoth ? 

Kaiserlich. 
Cest un sot édit qui radote. 

Faust. 
Pourquoi ça ? 

Kaiserlich. 
yavais une botte 
Où des insectes fort nombreux 
Vivaient parfaitement heureux. 
Mais un gueux — Satan T extermine! 



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— 13 — 
Prétendant que cette vermine 
Bourdonnait en italien^ 
M'a 'voie nui hotte, 

Faust. 
Tort bien, 
Kaiserlich. 
Firtmal, 

Méphisto {à Kaiserlich). 
Pour lui faire la nique, . 
Chausse%'<vous à la germanique, 

Kaiserlich. 
Hein? 

Méphisto. 
Enlever d'un pied sournois 
Le soulier d'Hamletle Danois, 

Kaiserlich. 
De quel droit? 

Méphisto. 
Sa langue est la vôtre, 
Kaiserlich. 
Mais elle me paraît tout autre, 

Méphisto. 
Erreur, 

Kaiserlich (à Faust, lui montrant Méphisto), 
Sluel est cet inconnu ? 
Faust. 
Un conseiller qui m'est venu,,. 



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— 14 — 

Kaîserlîch. 

En casque, et des galons aux manches f 

Méphisto. 

Cest mon costume des dimanches. 

Faust. 

Sur ce, partons en tapinois I 

Kaîserlîch. 

Allons déchausser le Danois L,. 
(Ils sortent.) 

Hamlet {sur un promontoire), 
y ai bien changé depuis Shakspeare. 
Doux, sage et probe, je n'aspire 
Sljfà vivre en paix... Mais deux filous 
Rampant dans P ombre, à pas de loups. 
Viennent me voler mes pantoufles... 
Paix, coquins ! Hors d'ici, maroufles /... 

Malbrouc {à sa fenêtre), 
y entends un bruit qui me déplaît. 

Sabredeboîs {devant sa porte). 
Je crois qu^on dévalise Hamlet. 

Malbrouc. 
Ils sont deux contre un^ les Vandales.,, 

Sabredeboîs. 
Et lui soutirent ses sandales. 
Malbrouc. 
Pour châHer ces deux poltrons... 



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— 15 — 

Sabredeboîs. 

CorbUuU 

Malbrouc. 

. Rentrons che% nous I 

Sabredeboîs. 

Rentrons! 
{Ils rentrent^ 

Faust. 
Vainqueur y mais sans outrecuidance^ 
Pillardy mais plein d'humilité^ 
Je te bénis, ô Pro*uidence, 
Slui nCas conduit, qui nCas botté ! 

Kaiserlîch. 
A présent, pansons nos blessures, 
Etpartageons, 

Faust. 
Sluoi? 
Kaiserlîch. 

Les chaussures. 

Faust. 
Pourtant,.. 

Méphîsto (bas à Faust). 

Vous n'êtes point madré, 
TaiseZ'*vous donc... Je répondrai. 

{A Katserlîch.) 
Pourquoi donc partager, compère. 
Ces souliers F — Les deux font la paire. 



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— 16 — 

O le spectacle saugrenu ! 
Un seul pied chaussèy Poutre nu, 
Je 'vois chacun de <vous qui trotte 
Boitant, claudicant dans la crotte.,. 
Mieux 'vaut, je njous le dis a part, 
Sljée fun cède à t autre sa part. 

Kaiserlich. 

Fort bien. Puisqu'elles sont jumelles, 
Offr ex-moi donc les deux semelles. 

Méphisto. 

A *vous ? Fi ! Ce serait piteux. 
Le pauvre Faust est loqueteux. 
Mal nourri, sans logis passable ; 
Son champ ne produit que du sable-, 
Il ne peut manger de raisin 
Slifà la table de son 'voisin, 
N^a de 'vin que ce quil en 'voie... 
Soyez donc un peu bènè'vole!... 
Et tout franc, le coeur sur la main^ 
Montrez-'vous bon cousin germain!.,. 
Car cet excès de ladrerie 
Messied à 'votre seigneurie, 
Cest donc a tort que 'vous prenez 
Ces 'vilains airs enchifrenés. 
Dame! après tout, nos philologues 
Parlent des langues analogues , 
Et, pour peu que Faust le fvoulûL,. 
Heml... A bon entendeur, salut! 

{Il sort et 'va che% Machta'veL) 



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— 17 — 
Kaîserlich (seul). 
Oui, je comprends ces apologues ^ 
Nos langues étant analogues^ 
Il me prendra tout ce que faiy 
Grâce a t'edit. Bien oblige ! 
Foin du fripon qui sophistique !.,. 
Au diable cette linguistique 
êlui sert à nous mettre dedans /... 
Je 'vais, moi, m^ armer jusqu'aux dents ! 
{Il sort.) 
Mcphîsto {heurtant che% Machiavel), 
Machia<vel! 

Machiavel. 
Slui frappe à ma porte F 
Méphîsto. 
Ami, 

Machiavel. 
Sluel ami? 

Méphîsto. 

Slue t importe ? 
Je suis un penseur allemand 
Aussi fin que toi. Seulement 
Mon système asse% profitable 
Est de jouer cartes sur table; 
Tous mes projets les plus hardis 
Et les plus scabreux y je les dis ; 
Sluandfai quelque infamie à faire, 
Je t annonce à chaque hémisphère,.. 
Les badauds, pensant que je mens. 



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-i8- 

Ne gênent pas mes mowvements : 
Cest ainsi que je les dèpouilley 
Et quand plus tard ils chantent pouiUe^ 
Je leur réponds: Mes bons amis^ 
Ne vous ta'vais-je pas promis F 

Machiavel. 
Mais quand on s''oublie à trop dire. 
On y perd son crédit, beau sire.., 

Méphîsto. 
Bah ! je regagne mon crédit 
En jurant que je n^ai rien dit. 

Machiavel. 
Mais y par ces ruses trop faciles. 
On ne prend que les imbéciles, 

Méphîsto. 
Les imbéciles. Dieu merci, 
Cest tout le monde et nous aussi. 
L'homme est plus bête qu^on ne pense, 
Sifai de quoi remplir ma panse, 
Cest pour rCan)oir jamais douté 
De t humaine stupidité. 

Machiavel. 
Soitl Mais dis -moi pour quelle cause 
Tu 'viens chez moi. 

Méphisto. 

Foici la chose. 
Faust veut édenter à demi 
Le Kaiserlich ton ennemi, 



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— 19 — 

Et pour les rendre inoffensi<veSy 
Désarmer ses 'vieilles gencives. 
Tiens-lui donc les jambes pendant 
Sltfon lui cassera quelque dent, . . 
Il faut le cribler de calottes, 

Machiavel . 
^y gagner ai'je? 

Méphisto. 
Ses culottes 
En beau ^velours 'vénitien 
Slue teignit le grand Titien, 

Machiavel. 
Tope! 

Méphisto (appelant). 
Seigneur Faust/ On guerroie 
Contre Kaiser lich! — Riche proie! 
Nous trinquerons comme des fous,,, 

Faust (arri'vant). 
Me 'voiciy mais,,, {il hésite) 
Méphisto. 
Slt^ cherchex-'vous ? * 
Faust. 
Mes alliés, y irai me battre 
Df grand cœur^ quand nous serons quatre. 

Méphisto {montrant Machia'vet), 
Prene% Pallié que <voici, 

Faust {regardant Machia*vel), 
Ça? 



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20 — 

Méphisto. 
Le plus fin luron d'ici. 
Faust. 
// est bien petiot, que fen semble? 

Méphisto. 
Bah! tvous triompherez, ensemble.., 

Faust. 
Pourtant.. . 

Méphisto. 
Bwuons ! Je porte un toast 
Aux (vainqueurs Machia^vel et Faust I 
{Ils partent.) 



Sabredebois {à sa fenêtre). 

Holà! que 'vois'je? Un diable et homme 
Fond sur Kaiserlich et t assomme 
Pendant qiCon lui tient les deux pieds... 
Hé, tout doux, <vous r estropier !... 
Le fvieux soudard, seul dans la rite. 
Se débat comme un diable et rue. 
Il couche à terre tout du long 
Machia'vel d'un coup de talon... 
Mais Faust, armé dune machine 
Slui de fort loin casse f échine, 
A disloqué le pawvre <vieux... 
Tout ne <va pas de mieux en mieux! 



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21 

Faust. 
7'tf / puni la sotte impudence 
De celui qui nCosa hra<ver,.. 
Je ie bénis ^ ê Providence /... 
Maintenant il faut tache<ver, 

Sabredeboîs {intervenant). 
Halte, bandits! Sans quoi Je tombe 
Entre vous trois comme une bombe,., 

Faust {avec regret). 
Moi qui si crânement tapais!... 

Sabredeboîs, 
Faites la paix ! 

Machiavel et Kaiserlîch. 
Faisons la paix ! 

Sabredeboîs {à Machiavel). 
Toi, petit fourbe qui te hausses... 
{Montrant Kaîserltch.) 
Monsieur f offre son haut-de-chausses. 
Allez I Faites-moi trois salut; 
Et surtout n'y revenez plus ! 
{MacAiavel et Kaiserlîch saluent et sortent (tun 
côté, Sabredeboîs de P autre.) 



* 



Méphîsto. 

// jV« va? — Faut-il quil soit bête l 
PuisquHl veut bien tourner la tête, 
Profitons-en! 



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— 22 — 

Faust. 
Comment ? 

Méphisto. 
Sautons 
Sur nos chers cousins les Teutons, 

{Aux cousins germains.) 
Venez fà, race jaune et rousse^ 
SltCon 'VOUS étrille et vous détrousse! 

Les cousins germains. 
S^oi? 

Méphisto. 

Vous étieXy soit en public. 
Soit en secret, pour Kaiserlich, 

Les cousins germains. 
Nous? 

Méphisto. 
Oui, <uous. Sitôt qu^on m'offense. 
Vous de<uex prendre ma défense. 

Les cousins germains. 



Méphisto. 

Sluand on n'est pas pour nous. 
On est contre. Allons, à genoux! 
Faust, qui pourtant n'' est pas féroce. 
Malgré lui vous gruge et vous rosse 
Pour vous transmettre ses vertus. 
Soyez donc contents et battus ! 
(Faust les drvaSse.) 



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- as — 
Sabredebois. 

^el bruit au bout de mon domaine? 
y^ entends quelqiCun qui se démène.,, 

{A Faust.) 
CTest toi, le pire des 'voisins^ 
^i déshabilles tes cousins? 
Pourquoi f — Réponds, défile^ égrené 
^on chapelet, 

Faust. 

y ai la migraine. 

{Montrant Méphhto.) 

Mais celui-ci peut s^ aboucher 

4'vec toi. Je <vais me coucher. 

{Il sort.) 

Sabrcdeboîs (à Méphisto). 
Tu n^espas beau, sans flatterie. 
Sl^elle est ici ton industrie f 

Méphisto. 
Portier, cuisinier, factotum. 
Bras gauche ou droit ad libitum, 
y obéis, conseille etgowverne. 

Sabredebois. 

Parle-moi donc sans bali'uerne. 
Mon ami, tu me dois beaucoup. 
Tu viens, en jouant un grand coup. 
De gagner gros, bien que sans gloire. 
Paie à présent. 



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— 44 — 
Méphisto. 

Sabredebois. 
Mon pourboire. 
Méphîsto. 
Vous iia'vevc rien fait. 

Sabredebois. 
Enejfei, 
Mais sans rien faire foi tout fait. 

Méphisto. 
Comment? 

Sabredebois. 
Cest à mon apathie 
Sluon doit le gain de la parue... 
Je réclame h présent mon dû, 
La re<vanchiî 

Méphîsto. 
A'vex-'vous perdu? 
Sabredebois. 
Je liai rien gagné... Ma re<vanche ! 

Méphisto. 
Mais n'étions-nous pas manche à manche f 
K'eûtes-'vous pas le roi d*atout ? 

Sabredebois. 
Ma re<vanche^ ou je casse tout I 

Méphisto. 
Mais Faust est gueux comme un ermite. 



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— 25 — 
Sabrcdcbois. 
Faust? Montre-moi donc sa marmite^ 
Sa tire-lire et sonfrusquin l 
Il grossit comme unfrcmciscain : 
Qj4and on 'voit mon piètre physique 
Près du sien, Pon me croit phthisique,,. 
Bref, il mange tant, que f ai faim, 

Méphisto. 
Mais que demande^-^vous enfin? 

Sabredeboîs. 
Bâen que, dans un plat de faïence^ 
Un petit jambon de Mayence, 

Méphisto. 
Cest que Faust les trowve si bons, 
élu il fv eut pour lui tous ces jambons. 

Sabredeboîs. 
Dans tes coffres tu les recelés.,. 

Méphisto. 
Voule%'<vous des choux de Bruxelles, 
Ou quelques truites du Léman? 
Cest 'vingt fois meilleur. 

Sabredeboîs. 

Donne-m'en. 
Méphisto. 
Las! je n'en ai point dans mes coffres, 

Sabredeboîs. 
Cest pour cela que tu nCen offres^ 



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— 26 — 

Méphlsto. 
Mais on en trouve abondamment 
Dans les pays suisse et flamand.,. 
Slifony coure y sans qu'on diffère! 
A mon tour je laisserai faire, 

Sabredeboîs. 
Bien sûr F 

Méphisto. 
OuL 



De bonjours. 



Sabredeboîs. 
Tu n'es qu'un donneur 

Méphisto. 
Parole d'honneur, 

Sabredeboîs. 
Je ny crois pas, 

Méphisto. 
Douteur insigne. 
Ecrirez! Je dicte et je signe, 

Sabredeboîs. 
Ecri^vons, 

Méphisto {dictant), 
« Nous Sabredeboisy 
« Homme des eaux, homme des bois, 
« Grand chasseur, pêcheur énergique, 
« Nous pourrons en Suisse, en Belgique, 
« Chasser et pécher désormais. > 



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— 27 — 
Sabredeboîs. 



C est cela. 



Méphîsto {dictant), 
« Mou Fausty je permets 
« En tous lieux la chasse et la pêche, 
« Hors dans mes bois oiije f empêche, 
« Et laisse aux gens pour leurs repas 
« Tout ce qui ne m" appartient pas, » 

Sabredebois. 
(Test fait, 

Méphîsto. 
Donnez-moi récriture, 
Sabredeboîs {lui donnant le papier), 
Tiens, A présent^ ta signature, 

Méphîsto. 
Pas la mienne, 

Sabredeboîs. 
Pourquoi cela f 
Méphîsto. 
Cest Faust qui doit signer, 

{Frappant che% Faust,) 

Holàl 
Faust {sortant), 
La Providence 'vous assiste / 
Sabredeboîs. 
Et ta migraine? 

Faust. 

JSZ/p persiste. 



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— 28 — 

Méphîsto. 
Voiciy mon cher maître^ un papier 
Sltfilfaut sigmr et copier. 

Faust. 
Hem i fat la *vue un peu confuse.., 
Platt-iir.... 

{Il rend le papier à Mèphisto.) 

Méphîsto (bas à Faust). 
Refusez. 

Faust. 
Je refuse. 
Sabredebois. 
Pourquoi? 

Méphîsto (bas à Faust). 
Par *vertu. 
Faust. 

Par *vertu. 
Sabredebois. 
Oui da ? depuis quand en as-tu ? 
Allons ! ne fais pas tinflexible. 

Méphîsto (bas à Faust). 
Criez : Impossible ! ' 

Faust (criant). 
Impossible ! 
Méphîsto (même jeu). 
Et sortez d'ici comme ilfaut^ 
Le front haut. 



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— 29 — 
Faust. 

Je sors le front haut ! 

{Il sort le front haut.) 



Méphîsto {à Sabredebois). 
Il a sa tête, 

Sabredebois {à M'ephisto), 
Méchant drôUy 
Cest toi qui lui soufflais son rôUj 
J*ai 'VU cela, 

Méphîsto. 
Vous vous trompiez, 

Sabredebois. 
0«/, f V// bon / Rends-moi mes papiers. 

Méphisto. 
Lesquels ? 

Sabredebois. 
Cette page a'vortèe 
S^ue fécri^vis sous ta dictée, 

Méphisto. 
Ahf — yen ai fait un cerf'volant. 

Sabredebois. 
Tu n^es qu'un menteur insolent, 

Méphisto. 
Moi? Se peut-il qu on me soupçonne?... 
Je suis la candeur en personne. 



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— 30 — 

Sabredebois. 

7« rCes qu'un impudent menteur, 
(IJsort.) 

Méphisto. 
Je suis njotre humble serviteur. 



Méphisto (appelant les cousins germains), 

Ohèî race placide et brusque^ 
Cimbre, Saxon, Frison, Chèrusque, 
Bata've, Bructere, Aleman, 
Lombard, Sicambre, Marcoman, 
Hun, Vandale, Souabe, Hèrule, 
Vous que je tiens sous ma férule. 
Accoures tous! 

Chœur des cousins germains. 
Nous accourons ! 
Méphisto. 
Le monde est en proie aux larrotts.,. 
Un homme aux désirs adultères 
Voudrait se ruer sur nos terres 
Et dé'vaster, dans sa fureur. 
Nos maisons, nos femmes,,. 

Chœur. 

Horreur! 
Méphisto. 
Exécrant la race germaine. 
Il se nourrit de chair humaine ,• 
// enle<va dans nos cantons 



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_3i — 

I^ énormes quartiers de teutons 
Pour ien nourrir dans ses repaires ; 
Et des nobles os de tvos pères 
Il fit desflûtesy des hautbois. 

Chœur. 
Son nom, son nom I 

Méphîsto. 

Sabredebois. 
Pour s^eni'vrer dans la bwvette 
Du bon Flamandy du libre Hel<vetej 
Il rédigea contre eux ici * 

{Montrant le papier écrit par Sabredebois.) 
Le pacte infernal que 'voici. 
Tout écrit de son écriture. 
Pour les pri^ver de nourriture. 
Il 'veut t extermination 
Du monde. 

Chœur. 
Abomination î 

Méphîsto. 
Debout, race blanche et dorée. 
De tout temps par Faust adorée! 

Plusieurs cousins germains. 
// m'étrilla, me détroussa... 
Méphîsto. 
Nous avons oublié tout ça! 
Notre parenté qui fourmille 
N^ est plus qiCune seule famille.... 
Un seul gendarme a ! 



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— 32 — 

Chœur. 

Un seul, hourra ! 
Méphisto {appelant). 
Aux armes y Faust! On se battra! 

Faust (arrivant). 
Encor? 

Méphisto. 
Slue cherche%-vous dans t ombre F 

Faust. 
Mes alliés. 

Méphisto {montrant le chœur). 
Ils sont en nombre : 
Tous ifos cousins y le clan teuton. 

Faust. 
Bravo! Mais pourquoi se bat-on ? 

Méphisto. 
Nous ne le savons point encore. 

Faust. 
Contre qui? 

Méphisto. 
Contre une pécore, 
Sabredebois. 

Faust. 
// me parait 
Bus fort que nous, 

Méphisto. 

Il n^est pas prêt. 



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— 33 — 
Faust. 
Pourtant,, 

Méphîsto {bas), 

A sa porte il abrite 
La plus sua^ve Marguerite: 
Alsacienne,,, œil doux et bleu^ 
Cheveux blonds, teint frais.,. 

Faust (s^ allumant), 

Palsembleu ! 
Méphîsto. 
,„^ifait de bons pâtés de foie 
Et vous tiendra le cœur en joie,,, 

Faust. 
Il faut tomber sur lui, 

Méphîsto. 
7out doux! 
(Test lui qui doit tomber sur nous. 

Faust. 
Comment* \ 

Méphîsto. 

Vous verrez. Çà, qu'ion cherche 
Tout épieu, fourche, pique ou perche 
Etqu'ons^en arme subito! 
A demain I 

{Il va cAes& Sabredeboh,) 

Chœur. 
Vive M'ephisto / 

3 



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— 34 — 
Sabredebois {à Méphisto quiarritue). 
Cest toiy mawvais birbe? 

Méphisto. 

Moi-mime. 
Sabredebois. 
Slut f amène ici ? 

Méphisto. 
Je 'VOUS aime, 
Sabredebois. 
Tu mens, 

Méphisto. 
Non, 'vrai. Ce qui me prit 
Che% 'VOUS y c'est la grâce et V esprit. 
Faust est décidément trop bête, 

Sabredebois. 
Je le sais. 

Méphisto. 

Bête et malhonnête. 
Il se croit P esprit 'vifet clair 
Et ne fait que des pas de clerc... 
Puis a'vare, a'vide, rapacel,.. 
Bien qu'il ait che% lui trop d*espacey 
Il 'veut en Espagne un château. 

Sabredebois. 
Un château? 

Méphisto. 
Foi de Méphisto! 



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— 35 — 
Sabredeboîs. 
En Espagne? 

Méphisto. 

// bai la campagne^.. 

Sabredeboîs. 

Peste ! des châteaux en Espagne, 
Mon bonhomme? On fen donnera I 

Méphisto. 
// aura tout ce quUl 'voudra,., 

Sabredeboîs. 
Sify consens! 

Méphîsto. 

êluiy <vous ? Sans doute 
Vous étie% de ceux quon redoute.,. 
Au temps jadis,,. Mais maintenant.., 

Sabredeboîs. 

T« «Vj qu^un effronté manant!.,, 

{Accostant Faust.) 
Hé, Faust ! Le succès fémous tille.., 
T« veux un manoir en Castille ? 

Faust. 
êlifi fa dit ça rCest quun trompeur. 

Sabredeboîs. 
t!" est donc faux? 

Faust. 
C est faux. 



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-36- 
Sabredebois (à part)» 

Il a peur, 

{Haut.) 
Peux'tu jurer que de ta fvie 
Tu tien auras jamais en^vie f 

Méphisto {}?a5 a Faust). 
Dis: Non! 

Faust. 
Je dis: Non! 

Sabredebois. 

Guerre alors ! 
Méphisto {au public), 
Cest nous les attaqués , milords. 

Sabredebois {à Marguerite). 
Enfin! — Ton berger, ma bergère, 
N^ eut jamais rame plus légère. 

Méphisto {à Marguerite). 
Mignonne, un seul mot sUl ^vous plait. 
Le maître qui nCa pour ^valet 
N^en 'veut quà thomme dur et triste 
Che% qui <uous êtes camériste... 
Vous sere% libre, lui battu. 
Faust est un dragon de ^vertu. 
Mais un dragon que nappri'voise 
Nulle beauté chaste ou gri<voise.,. 
Et qui rCa, même nuitamment. 
Jamais commis d'enlé'vement. 



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— 37 — 
Sabredeboîs {attaquant Faust). 
En garde ^ à présent ! Place nette ! 
T:iens d'abord une pichenette, 

Faust. 
7o/, sept coups d'assommoir. Allons, 
Mes cousins, sui'vex ses talons ï 
ëluon Ven^veloppe et qiCon t affame. 
Pendant que j'écris a ma femme,,, 
Enle'vons la bête aux abois ! — 
CTestfait! Adieu, Sabredebois I 
Dansons maintenant en cadence 
Sluand même à flots le sang coula... 
Je te bénis, ô Providence! 
(Test toi qui fis tous ces coups-là. 



Marguerite (à Faust). 
Vous a'vex gagné la bataille, 
Allez-'uous'en. 

Faust. 
élue je nCen aille? 
Marguerite. 
Vous ne 'vouliex faire de tort 
élu à Sabredebois. Il est mort. 
Laissez-moi donc! 

Faust. 
Cest que je faime ! 
Marguerite. 
Je ne 'vous dis pas : moi de même. 



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-38- 
Faust. 
Mais je suis un homme à succès, 

Marguerite. 
Pas chex moi. 

Faust. 
Je bats les Français, 

Marguerite. 
De loin. 

Faast. 
y^^/ rossé. Dieu sait comme^ 
7on bon ami Jacques Bonhomme,,, 

Marguerite. 
Mais lui vaincu touche mon cœur 
Mille fois plus que <vous 'vainqueur. 

Faust. 
Chex moi tu seras riche^ et même 
Plus libre que che% lui. 

Marguerite. 

Je Vaime,,, 

Faust. 
Il cause trop. 

Marguerite. 
Vous restex court, 
Faust. 
Il est si léger! 

Marguerite. 
Vous y si lourd! 



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— 39 — 
Faust. 
Il fait la cour même aux plus tièdes.,. 

Marguerite. 
youj déplaisez même aux plus laides»., 

Faust (la battant), 
Ttens^ drôlesse f 

Marguerite (criant). 
Ah! je ^vais mourir I 
(Machiavel et Malbrouc ouvrent leurs fenitres,) 

Machiavel (à Malbrouc), 
Nuirons-nous pas la secourir? 
Je Vaime et sa cause est la mienne, 

Malbrouc. 
Mon a^vis est qiCon intervienne,,, 
yinter«uiendrai donc sans retard,,, 

Machiavel. 
Sl^nd donc? 

Malbrouc. 
Sluand il sera trop tard, 
Machiavel. 
Mais il me semble qu'elle est morte, 

Malbrouc. 
Je cours donc lui prêter main forte, 

(De sa fenêtre^ à Faust.) 
Ohéy là-bas, mon ami Goth I 
Tu devrais bien lâcher Margot 
Ou lui donner quelque relâche. 



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— 40 — 
Faust (à Méphisto), 
Réponds pour moi. 

Méphisto. 
^t^je la lâche? 
Malbrouc. 
,.,Ou consulter Son cœur au moins 
Pour t épouser de'vant témoins, 

Méphisto. 
Ce sont les séducteurs infâmes 
Slui s"" adressent au cœur des femmes,»» 
'Je ne suis point un séducteur y 
Entendex-^ous F 

Malbrouc. 

Mais,,, 

Méphisto. 

Ser'viteur! 
Malbrouc. 
J'ai fait ce que f ai pu. 

{Il ferme sa fenêtre. Machiavel aussi.) 

Faust. 

Victoire! 
Tout ça sera mis dans l'histoire, 

{A Marguerite.) 
Suis-moi^ la belle au pied rétif. 

Le public. 
Pourquoi ça ? 

Faust {fjas à Méphisto),, 
Trouve un bon motif 



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— 41 — . 
Mépbîsto. 
(^u public lut montrant Marguerite^ 
Cette fille qtCon apprécie 
Est de notre aristocratie^ 
Et ne peut 'vi'vre, m 'vérité, 
ê^ue che% des gens de qualité. 
Elle a nos 'vertus casanières^ 
Comme nous de bonnes manières. 
Comme nous du goût^ du sa'voir ,• 
// nous faut donc, c'est un de^voir. 
Avant quon la démoralise, 
V enlever, elle et sa ^valise, 

Faust {aux cousins germains). 
Sluant à fvous, mes cousins pattus 
Slui 'VOUS êtes si bien battus. 
Héros massifs, bien qu'élastiques. 
Je <vousfaîs tous mes domestiques.,. 

Les cousins germains. 
Bra'vo ! 

Faust. 
...Sans 'VOUS stipendier, 
Nommesa-moi 'votre brigadier. 
Et, bénissant la Pro'vidence 
^i 'VOUS met sous ma dépendance, 
élue chacun nCowvre sa maison I 

Les cousins germains. 
Brigadier, 'vous afvex raison. 



*** 



vGoot^le 



— 4» — 



ÉPILOGUE DANS LE CIEL 



Chœur des bienheureux. 

.„Ety dans la lumière sans 'voiles. 
Le chœur infini des étoiles 
Recommence éternellement. 

l,2i Providence {à Méphisto qui arri've). 
Te 'voilà, mauvais garnement T 

Méphisto. 
Me *voilà. Sans 'vous /aire injure, 
Taigagné, 

La Providence. 
Sl^oi donc ? 

Méphisto. 

La gageure. 
Cest le plus beau de tous mes traits. 
J'ai parié que je r aurais. 
Je Pat. 

La Providence. 
Mais qui F 

Méphisto. 
Faust, 
La Providence 

Je le nie. 



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— 43 — 
Méphîsto. 

Il a fait mainte 'viUme, 
Joué des tours de handoulierSy 
Volant des terres^ des soulier Sy 
Coupant des pieds y des bras qu il fauche 
Les yeux fermes a droite y a gauchey 
Cassant touty enle'vant encor 
Une honnête fille au cœur d*ory 
Et mettant après la bataille 
Ses cousins dans la 'valetailley 
Enfiny un scélérat parfait.., 
loui ce qu'on peut faire, il Ta fait, 
X ai gagné, njous êtes battue, 

La Providence. 
Du tout l 

Méphîsto. 

Si fait ! Il 'voie, tue. 
Pille et massacre tous les jours,.. 

La Provid^ce. 

Ouiy mais en m^in'voquant toujours, 

Méphîsto. 

Vous sa've% bien qu il ment. C est traître. 
Vous tricheîc! — J'en appelle au Maître ! 

"Ltl Providence. 
Non, pas au Maître. 

Méphîsto. 

Pourquoi non F 



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— 44 — 
La Providence. 
On a tort de miler son nom 
A tout ce qui se fait d'immnde 
Et d'atroce dans le bas monde. 

Mcphîsto. 
Alors fat gagne. 

La Providence. 
^eltêtu! 
{EUe u penche sur la terre et appeUe Faust.) 
Faust, à qui de nous deux es-tu ? 

Faust {le'vant la tète) 
Plait-U? 

La Providence. 

Réponds en confidence. 

Dis-nous hardiment ton credo, 

Faust. 
Je suis à toi, ma Providence, 

Méphisto {au machinisU), 
Maintenant tir ex le rideau! 



Fl:^ 



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IMVFJMERIE JULES-GUILLAUME FICK 
GENÈVE 



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DU MEME AUTEUR: 

THézAT%E DE {M^\lO;Ni?<iETTES 

I vol.^in-i8, 

avec une préface de Victor Cherbuliez 

Tabk des mntîères. 

Polichinelle. 

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Le Curé d'Yvetot." 

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L'Equilibre. 

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