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Bibliothèque botanique
EMILE BURNAT
Catalogue N^ 0<y.
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DUPLICATA DE LA BIBLIOTHEQUE
DU CK>NSERVATOIIlE BOTANIQUE DE GENH»
VENDU EN 1922
FLORE
DE LA GÔTE-DOR
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NK JEANNE KO as Ht
FLORE
DE LA
GÔTE-DOR
AVEC DETERMINATIONS PAR LES PARTIES SOUTERRAINES
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CH. ROYER
Membre do rAcadémie do Dijon, des Sociélés botaniques
de France et de Belgique, etc.
tome: premier
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VOTANICAL
«AltDâM
PARIS
LIBRAIRIE F. SAVY
77, BOULEVARD SAINT-GERMAIN, 77
1881
ti
INTRODUCTION
• \OUfL
Celte Flore me sert de cadre pour un essai de détermina-
tion des plantes par les parties souterraines. « Une classifica-
tion établie sur l'une des deux grandes fonctions des végétaux,
a dit de Candolle \ sera aussi naturelle que si elle avait été
établie sur l'autre. » Ces deux grandes fonctions sont la nu-
trition et la reproduction ; mais jusqu'alors, malgré l'auto-
rité de ce célèbre botaniste, la détermination des espèces n'a
été basée que sur les organes de reproduction, c'est-à-dire
sur les organes floraux. Aux clefs dichotomiques fournies
par les parties aériennes j'ai donc tenté d'ajouter de nou-
velles clefs, en les empruntant exclusivement aux parties
souterraines ou organes de nutrition, qui souvent sont en-
CM core des organes de locomotion et de multiplication et cumu-
" — lent ainsi les plus capitales fonctions.
' Un autre avantage de cette application des parties soûler-
ie raines à la détermination des plantes sera de rendre les her-
ZD
<C i. Théor. élément, tk la Bol., 3^' édit., p. 65.
VI INTRODUCTION.
borisations possibles même en ces longs mois d'hiver, où le
botaniste se trouve réduit aux seuls travaux de cabinet. A
l'aide encore des organes souterrains, on pourra souvent
juger de la faible valeur de tant d'espèces, si prodigalement
créées de nos jours d'après les plus légères différences.
L'évolution des bourgeons et des fleurs, les phases de la
fructification, les plus beaux phénomènes aériens, en un
mol, sont encore dépassés, s'il est possible, par les merveil-
les, trop peu étudiées jusqu'alors, de la vie souterraine des
plantes : racines courant dans toutes les directions à la re-
cherche des sacs nutritifs; rhizomes qui déplacent leur centre
de végétation pour les transporter en un sol neuf; ces bul -
bes et ces tubercules qui emmagasinent des aliments pour
la saison prochaine ; ces drageons qui, comme autant de co-
lonies, rayonnent autour de la plante mère ; ces souches en-
fin, lidèles gardiennes de la loi de niveau, mais qui savent
cependant descendre ou monter suivant les exigences des
milieux! Quelle activité, quel ordre, et j'allais dire quel
instinct et quelle intelligence, et comment ne pas s'écrier
avecLinné : « Deum transeuntem àtergo vidi et obstupid!))
Je me suis abstenu de diagnoses, car plusieurs Flores en
offrent d'excellentes, sauf pour l'inflorescence et surtoutpour
le système souterrain. Ce sera donc sur ces deux points im-
portants que porteront la plupart des observations consi-
gnées tantôt dans le corps de l'ouvrage, tantôt dans les ar-
ticles qui sont rangés sous forme de Vocabulaire à la suite
de cette Introduction. Ce Vocabulaire donne en outre l'ex-
plication des quelques innovations de langage que l'exacti-
tude, la clarté et la concision m'ont paru impérieusement
réclamer.
Les plantes, qui se sont naturalisées dans une station au
point d'y persister et de s'y reproduire depuis de longues
INTRODUCTION. VII
années, ont leur nom précédé du signe y. Le signe f,
après un nom de localité, indique que j'y ai récolté la plante,
soit que la station ait été découverte par moi-même, soit
qu'elle m'ait été signalée par un autre botaniste, auquel
cas le nom de ce dernier figure entre parenthèse. Le même
signe!, accompagnant un nom de botaniste, veut dire que
j'en ai reçu des échantillons authentiques. Si les noms de
localités ne sont séparés que par une virgule, c'est qu'un
même botaniste a le mérite des indications ; à partir d'un
point et virgule, ce mérite passe à une autre personne.
Plus de quarante ans se sont écoulés depuis la publica-
tion de la Flore de la Cote-d'Or par Lorey et Duret, et,
suivant une loi fatale que tous les ouvrages d'histoire natu-
relle subissent en vieillissant, cette Flore n'est pas sans of-
frir aujourd'hui bien des lacunes et des erreurs. Le mérite
de Lorey a été de signaler un grand nombre d'espèces,
nouvelles pour le département, et, sous ce rapport , son
ouvrage a très laigement ajouté à la Flore que Durande
avait publiée en 1782 et qui s'étendait à toute la province
de Bourgogne. En réalité, Lorey a été seul l'auteur de la
Flore de la Côte-dOr ; la collaboration de Duret s'est pres-
que bornée à la rédaction de la préface. Postérieurement,
Duret a fait paraître sur la Botanique Bourguignonne diffé-
rents opuscules manuscrits, qu'il a déposés dans les biblio-
thèques publiques des principales villes du département.
La Flo7'e du centre de la Finance de M. Boreau et la Flore
de France de MM. Grenier et Godron ouvrent la liste des
plantes qui avaient échappé à Lorey. La découverte de la
plupart des espèces, indiquées par ces auteurs, est due à
M. Lombard, qui a exploré avec succès la localité classique
de Saulieu, et qui souvent a bien voulum'aider de sa longue
expérience. C'est encore avec une légitime gratitude que je
VIII INTRODUCTION.
mentionne les renseignements qii3 m'ont communiqués
MM. Bel thiot et Leclerc sur Labergement et Seurre, M. Mo-
relet sur Velars, MM. Bonnet, Laguesse, Maillard, Méline,
Viallanes et Wéber sur Dijon, M. Gillot sur Nolay et San-
tenay, M. Magdelaine sur Tarsul, et MM. Charleux et Lu-
cand sur les environs de Saulieu et sur ceux de Rouvray.
Enfin, pendant quinze années de recherches assidues, j'ai
été assez heureux pour ajouter moi-même un grand nombre
de nouveautés à la flore de la Gôte-d'Or. Mais comment se
dissimuler tout ce qui reste encore à faire, quand on voit
le petit finage de St-Remy, qu'au premier abord rien pour-
tant ne signale à l'attention du botaniste, posséder des es-
pèces telles qneDraba miiraiis, Pyrola rotimdifolia, Chloi^a
perfoliata, Gentiana ciliata, Allhim rotundum, Arum
Italicum, Vallisneria spiraUs, Helodea Canadensis et
Ophioglossiim vulgatum!
Un sujet très controversé et qui s'impose à toute Flore, la
délimitation de l'espèce, occupera les dernières lignes de
cette Introduction.
L'école Jordanienne proclame l'immutabilité absolue des
espèces et les fragmente sur les plus légères différences. Cette
école sera fatalement amenée à augmenter encore le nombre
déjà immense de ses espèces, puisque l'on ne peut pas ren-
contrer deux plantes identiquement semblables ; et la Bota-
nique est en danger d'être accablée sous une telle profusion
de types nouveaux. Oii trouver la méthode pour coordonner
tant d'espèces d'après de si minimes caractères, et la mé-
moire pour retenir une si v^ste nomenclature? L'étude de
certains genres est déjà devenue inabordable ; les auteurs
Jordaniens eux-mêmes ne sont plus d'accord entre eux, et
souvent encore ne savent plus reconnaître leurs trop nom-
breux enfants. Les plus beaux types s'évanouissent dans ce
INTRODUCTION. IX
démembrement opiniâtre : tout est espèce, excepté l'espèce
elle-même.
Devant cette affirmation d'une fixité absolue de l'espèce,
se dresse une affirmation radicalement opposée dans la doc-
trine de Lamarck et de M. Dar^Yin, dans l'évolution inces-
sante des êtres. Ce que l'espèce est aujourd'hui, elle ne l'é-
tait pas autrefois, elle ne le sera pas dans les âges futurs ;
en un mot, elle est dans un devenir perpétuel. Mais en af-
firmant, l'un que tout est espèce, l'autre qu'il n'y a pas de
types fixés, ces deux systèmes, bien qu'opposés, conduisent
au même résultat, à la négation de l'espèce.
Si l'on objecte que les semis et la culture n'ébranlent pas
la fixité de l'espèce en ses caractères fondamentaux, et que
rien, dans la période géologique actuelle, ne confirme l'hy-
pothèse du transformisme, les Darwinistes répondent que
l'intluence des milieux demande un nombre d'années con-
sidérable et se manifeste par des transitions insensibles, et
que s'il a fallu dix mille ans pour constituer une forme, il
est bien inutile de semer et de cultiver une plante pendant
dix, pendant' cent ans même, car l'on ne pourra arriver
qu'à un millième ou à un centième de modification, c'est-à-
dire à un résultat parfaitement inappréciable. Il faut avouer
qu'une doctrine, qui récuse ainsi l'observationet l'expérience
et se met en dehors de toute vérification, devra pour le
moins exciter toujours les plus justes détiances.
L'école Linnéenne, à laquelle se rattachent la grande ma
jorité des savants de nos jours, repousse également et le
transformisme incessant de M. Darwin et la fixité absolue
de M. Jordan. Gardienne des traditions de son illustre chef,
cette école concède à l'espèce une certaine flexibilité en ses
traits accessoires, en un mot une variabilité limitée, et elle
comprend dans un même type tous les individus, qui, mal-
X INTRODUCTION.
gré leurs différences, peuvent se relier par des intermédiai-
res. Ces intermédiaires ou variétés, qui forment comme les
membres de l'espèce, restent en général inaltérables par la
culture et souvent sont aptes à se reproduire de semis ; car
la flexibilité de l'espèce dépend beaucoup moins des cir-
constances extérieures que d'une cause intime qui nous
échappe. C'est de cette aptitude des variétés à se reproduire
de semis que M. Jordan se prévaut pour l'établissement de
tant d'espèces nouvelles ; mais il ferme les yeux sur la faible
valeur de leurs caractères et sur les nombreux intermédiai-
res qui leur servent de trait d'union.
L'espèce est donc un groupe d'individus, non pas identi-
ques, mais qui se ressemblent plus entre eux qu'ils ne res-
semblent à d'autres individus. C'est un être collectif, chez
qui les détails peuvent changer, mais dont les caractères
fondamentaux demeurent stables ; et toutes les variétés, qui
composent une espèce, ont entra elles des traits de parenté
intime, qui se font reconnaître jusque sous les livrées les
plus diverses.
VOCABULAIRE
Article. Voir Souche.
Axe aaypocotylé. C'est, dans les germinations, la partie du
système ascendant qui surmonte immédiatement le système descen-
dant ou pivot, et au sommet de laquelle sont insérés les pétioles
cotylédonaires. J'appelle collet le plan de jonction de Vaxe hypoco-
tylc et du pivot. Pour M. Clos, au contraire, le collet est l'axe hypo-
cotylé lui-même; pour Gaertner et Richard, il correspond au point
d'attache des cotylédons. — L'axe hypocotylé se distingue du pivot
par un volume un peu moins grôle, par une teinte plus claire, par
une rapidité moindre à se flétrir après l'arrachage, et enfin par sa
glabrescence ; il est velu cependant chez quelques plantes, comme
Géranium Rohertlanum, G. lucidum,G. puslUum, G.dissectum, G. rn-
lumbinum, G. rotundifolium, Solanum nlgrum, Linaria Cymbalaïui,
etc. Parfois le point de jonction de Taxe hypocotylé et du pivot,
c'est-à-dire le collet, n'est pas sans présenter quelques particularités:
ainsi le Cardon et plusieurs autres Carduacécs ont leur collet muni
d'un petit rebord circulaire ; et dans toutes les germinations de
•Cucurbitacées, que j'ai pu étudier, la base de l'axe forme un coude
avec le pivot et se prolonge en une courte languette latérale. —
XII VOCABULAIRE.
La chute de l'écorce primaire fait bientôt évanouir toute différence
entre l'axe hypocotylé et le pivot, qui se confondent en un seul or-
gane, la racine; et dès lors le siège de la souche s'établit au niveau
d'insertion des pétioles cotylédonaires, c'est-à-dire au sommet
même de l'axe hypocotylé. Dans certaines racines, comme la Bntte-
rave, le Radis, la Rave et la Carotte, la partie qui a été formée par
l'axe hypocotylé continue de s'accroître dans le sens ascendant ;
c'est ce qui explique pourquoi la base de ces racines finit par dé-
border notablement le sol. — Le pivot a coutume de persister pen-
dant toute la durée des espèces annuelles ou bisannuelles : chez
quelques-unes de ces plantes cependant, il s'atrophie rapidement
[Impatiens NoU-tangere, I. Balsamina, Bidens cernua, plusieurs Re-
n.oncidacées, certains Polygonum annuels, etc.), et la radication de
la base des tiges vient en aide à l'axe hypocotylé qui, le plus sou-
vent, a pu survivre au pivot. — L'axe hypocotylé est court chez les
Campamda ; il est nul dans les germinations dont les cotylédons
restent hypogés (Marronnier d'Inde, Pisum sativum. Vicia sativa,
V. lutea, V. sepium, Lathyrus hirsutuSj L. sylvestris, L. Aphaca,
etc.). — C'est dans l'axe hypocotylé seul que se manifeste le ren-
flement de la plupart des racines charnues-globuleuses {Bctterav,
Radis, Rave, Carotte courte), dont le prolongement filiforme repré-
sente le pivot de germination. Mais, quand le pivot participe au
renflement, la racine devient cylindracée-fusiforme (Panais, Ca-
rotte longue, Navet, Raifort, Campanula Rapimcidus, etc.). — L'axe
hypocotylé fait défaut, sauf de rares exceptions, dans les germi-
nations des Monocotylédonées.
Collet. Voir Axe hypocotylé.
Cotylédon. Voir Axe hypocotylé.
Cyiiie. Il y a dans la cyme deux grandes divisions : la cyme
parfaite, qui se caractérise par le sympodisme du rachis de l'in-
florescence [Erythrœa pulchella, Melandrium dioicum, M. sylvestre,
la plupart des Alsinées, etc.), et la cyme imparfaite dans laquelle
un axe principal, non sympodique, est ramifié en étages cymifères
{Erythrœa Centaurium, Dianthus superbus, Cucubahis bacciferus.
Labiées, etc.). La cyme des Labiées diffère de celle des Caryophyllées
en ce que la grappe cymifère est progressive en son ensemble, car
elle s'épanouit de bas en haut, et non de haut en bas; la régression
cymique n'existant chez les Ijabiées que pour les détails de chaque
VOCABULAIRE. XIII
rameau. Il en est de même de la grappe des Scrofidaria et des inflo-
rescences de tant d'autres plantes, où les deux types opposés^, pro-
gression et régression, se trouvent associés. La régression ne s'ac-
compagne pas toujours de cyme : ainsi, quand un chaton de Saule
s'ouvre de haut en bas, il y a bien régression, mais on ne peut dire
qu'il y ait cyme, puisque les fleurs sont solitaires sur un rachis
axile et que toutes sont de môme ordre; or, la cyme demande au
moins un groupe de deux fleurs, qui soient chacune d'ordre et
d'âge difl'érenis. — Parfois la partition donne lieu à une décevante
apparence de cyme; ainsi du corymbedu Cornus sanguinea, oh les
rameaux et les pédicelles sont de partition et disposés comme le
seraient de véritables cymes bipares. Mais, évidemment, il n'y a
pas de cyme dans une inflorescence de partition, puisque tous les
axes y sont de même ordre.
i5éî»îîtt€.eiîaeiit {Loi de). La plupart des plantes, après avoir
épuisé la terre, seraient frappées de mort, si elles ne savaient pas se
déplacer, ou si elles n'avaient pas quelque autre moyen de parer à
l'épuisement du sol. Le déplacement est obtenu soit par émission
de drageons ou de stolons, soit par progression des rhizomes. Parmi
les plantes impuissantes à se déplacer, celles qui sont munies d'une
racine produisent des radicelles horizontales aux points qui en
avaient été jusqu'alors dépourvus, ou qui les avaient perdues de-
puis longtemps; et ces radicelles s'étendent dans des couches en-
core vierges, ou qui, du moins, ont eu le temps de remédier à leur
épuisement. Les plantes à rhizome cespiteux compensent leur
immiobilité presque complète par le très grand nombre de leurs
pseudorrhizes, dont les détritus, ajoutés à ceux des feuilles radi-
cales, ne sont pas sans procurer au sol un certain amendement. En
outre, la décomposition des pièces charnues des bulbes et celle des
tubercules expliquent pourquoi l'on voit persister à la môme
place tant de Monocotylédonées, dont les pseudorrhizessont annuelles
et par conséquent toujours limitées aux mômes couches de terrain.
D'ailleurs, les inondations en couvrant les prairies de limon, les
taupes en ramenant au dehors le sol des couches inférieures, enfin
les vers en venant à la surface rendre, sous forme de déjections ani-
malisées, les particules terreuses les plus ténues que les pluies et
les arrosages entraînent sans cesse dans le sous-sol, suppléent par
le déplacement du terrain au déplacement de la plante elle-même.
XIV VOCABULAIRE.
Drag^eon. Le drageon est un rejet hypogé, comme le stolon un
rejet épigé. Les drageons sont d'autant plus allongés et abondants,
que le sol est plus meuble et plus léger. La présence d'une racine
à la souche exclut drageons et stolons, excepté cependant pour les
germinations des plantes drageonnantes ou stolonifères [PuUcana
dysenterica, Calystcgia sepium, Oxalis stricta, Ajufja reptans, etc.),
qui possèdent en effet, la première année, une racine concurem-
menl avec des rejets. — Le stolon {Mentha rotundifoUa) diffère
d'une tige ràdlca^nie (Rcmimcidiis hederaccus), en ce qu'il ne fleurit
pas la première année, et qu'il a des feuilles beaucoup moins
grandes et souvent d'une autre forme. Les drageons et les stolons
sont à la fois des organes de locomotion et de multiplication.
Durée. La distinction entre les plantes annuelles et bisannuelles
est dans bien des cas extrêmement Incertaine; car la même espèce
peut germer toute l'année, puis fleurir, soit dans l'année même, soit
l'année suivante, selon que la germination aura eu Heu au prin-
temps ou à l'automne. Cette aptitude est surtout propre à la plupart
des plantes qui vivent dans les jardins ou les cultures {Stellaria
média, Fumaria officmalis, Capsella Bursa-pastoris, Vcronica ayres-
tis, Senecio vidgaris, Lapsana communis, Poa annua, etc.).
La plante annuelle a une végétation continue et d'une seule pé-
riode; elle germe au printemps, et après avoir fructifié périt avant
l'hiver. Je fais bisannuelles un grand nombre de plantes généra-
lement tenues pour annuelles [Draba verna, D. muralis, Ccras-
tium glutinosum, Saxifraga tridactyiltes, Géranium dissectum, etc.).
Comme ces espèces germent en automne et fleurissent au printemps
suivant, la durée totale de leur végétation, est, il est vrai, limitée à
7-10 mois; mais il faut considérer que cette végétation appartient à
deux années et se trouve partagée en deux périodes par les froids de
rhiver, bien qu'Aug. de Saint-Hilaire ^ ait dit que les Dra6a verna,
Saxifraga tridactylites, etc. germent, se développent, fructifient et
meurent dans l'espace de quelques semaines.
Fleur [Nature de la). Voir Métamorphose.
Germination. J'applique ce terme non seulement à l'acte par
lequel une graine se développe en plantule, mais encore aux très
jeunes sujets issus de semis. La même famille peut avoir des graines
1. Morph. vpgé.t., p. 40.
VOCABULAIRE. XV
d'une germination très prompte {jSasturtiiim officinale)^ ou au con-
traire très lente et demandant la stratification [Draba verna). La
germination des Omhelliféres et des Cypéracées est remarquable par
sa lenteur, celle des Chicoracécs et des Gramiiiées par sa rapidité. Les
Salix se contentent môme pour germer de 12-13 heures. — Cer-
taines graines sont d'une germination très capricieuse, et qui se
succède du printemps à l'automne pendant des années entières pour
le môme semis [Euphorbia Lathyris) : soit que les graines, se trou-
vant enterrées k des profondeurs différentes, demandent pour
germer des sommes différentes de chaleur et d'humidité; soit que la
germination d'un certain nombre d'entre elles soit retardée par une
maturation et une conformation moins parfaites. Les graines de
Siîiapis arvensis peuvent rester plusieurs années au sein du sol, ou
à la surface, dans l'attente des conditions favorables à leur germina-
tion. Aussi, après un labour, voit-on souvent cette espèce pulluler
dans les champs où elle ne croissait pas les années immédiatement
précédentes.
Hiberiiacles. Quelques plantes aquatiques ont des bourgeons
de multiplication, très variés de forme et de structure, qui naissent
des tiges et des rameaux, deviennent libres en automne, tombent au
fond de l'eau oii ils passent tout l'hiver, puis, au printemps, entrent
en évolution à l'aide des matériaux qu'ils puisent dans leurs
enveloppes. Le nom de bourgeons hivernaux et encore celui
de bulbilles ont été proposés; mais ils doivent ôtre écartés pour
cause d'obscurité ou d'inexactitude. J'adopte le terme Ubernacle que
Linné avait appliqué aux écailles protectrices des bourgeons des
arbres pendant l'hiver, et qui était complètement tombé en désué-
tude. Les hibernacles se classent en deux grandes divisions : hi-
bernacles à enveloppes nombreuses et foliacées, et hibernacles à en-
veloppes peu nombreuses mais fortement épaissies. L'Hyclrocharls
Morsus-ranœ, le Myrlophyllum spicatum, VUtriculariavnlgarlsi^enYeni
servir de types dans la première catégorie; le Ceratophyllum de-
mersum, le Potamogeton crispus dans la seconde. Les détails propres à
tous ces hibernacles se trouvent aux pages oii il sera parlé de ces
diverses espèces.
Hybride. La meilleure méthode pour la désignation des hybri-
des est de leur donner un nom simple précédé du signe X, et suivi
entre parenthèse des noms des parents reliés par le môme signe X.
XVI VOCABULAIRE.
Ainsi on écrira : X Stachys ambigiia (S. palustns X si/lvaUca). On
voit de suite par là qu'il s'agit d'un hybride et de plus de telle forme
hybride des S. palustris et sylvatica, qui, grâce à ce nom simple,
ne peut être confondue avec les divers autres produits hybrides
qui pourraient encore naître de ces deux plantes.
La nomenclature de Schiede laisse dans le plus grand vague, sur-
tout quand les hybrides abondent entre deux espèces : ainsi Mentha
arvensi-aquatica ou M. aquatico-arvensis ne présente absolument rien
de précis, attendu qu'un très grand nombre de formes peuvent ré-
clamer à la fois ces dénominations. On doit encore objecter contre
cette nomenclature l'extrême difficulté, sinon l'impossibilité, de dis-
tinguer quel est celui des parents qui a fécondé l'autre.
lesOexion pédicellaire. Beaucoup de grappes sont unilaté-
rales, parce que les pédicelles se déjettent tous du môme côté du
rachis, et cette inflexion a lieu précisément dans le sens de la décli-
vité du sol. Ainsi, dans les coteaux au nord, les pédicelles s'intlé-
chissent vers le nord, et dans les coteaux qui regardent le midi, ils
s'inclinent au contraire vers le midi {Dlgitalls purpurea, 1). hitea,
Mclampyrum pratense, Odontitcs riihra, 0. lutea, Melittis Mellsso-
phyllum, Glechoma hederacea, Convallaria maialis, Epipactis palus-
tris, E. latifolia, etc.). Les mêmes lois s'imposent aussi au rachis de
l'inflorescence des HeUebonis fœtidus, Euphorbia sylvatica, etc. Si ce-
pendant il existe dans le voisinage immédiat et à la hauteur de la
grappe quelque objet, comme tronc d'arbre, buisson ou feuilles
d'autres plantes, les fleurs tendent à s'en éloigner: et dans ce cas
l'inflexion peut se faire soit latéralement à la pente du terrain,
soit même dans un sens opposé. La cause de ces inflexions est
assez obscure et doit sans doute être attribuée à un étiolement des
pédicelles ou des rachis dans leur face la plus rapprochée soit du
sol, soit d'un objet voisin. Cette face, s'allongeant alors plus que la
face correspondante, courbe les axes dans la direction signalée. Il
faut ajouter que la grande majorité des plantes restent rebelles
à ces particularités d'inflexion, comme en témoignent les Papilio-
nacées, les Crucifères, les Liliacées^ les Ophrydées, etc.
Inflorescence. Si l'on s'en tenait à la seule notion de forme,
on serait souvent conduit à comprendre dans une même catégorie
les inflorescences les plus diverses au fond. L'inflorescence consiste
donc surtout dans l'ordre d'épanouissement d'un groupe de fleurs. Ce
VOCABULAIRE. XVIl
groupe est le type de rinflorescence de chaque plante. Ainsi le type
de l'inflorescence des Crucifères est une grapppe rogressive qui ter-
mine la tige; les rameaux portent des grappes secondaires, qui
sont également progressives, mais qui se développent au-dessous
de la grappe centrale. Une faut pas, avec M. Guillard ^ voir dans
ces grappes latérales une régression de l'inflorescence, mais bien la
répétition d'un type progressif; l'ensemble de ces grappes forme or-
dinairement une panicule, mais la grappe n'en reste pas moins le
type de l'inflorescence de la famille. Pourquoi cet ingénieux bota-
niste, qui a eu tant de raison d'insister sur le point de départ de
l'inflorescence, a-t-il perdu de vue le point d'arrêt, et, se laissant
entraîner bien au delà, a-t-il compris dans le type tant de rameaux
qui n'en sont qu'une répétition et non pas une partie constitutive?
M. Guillard a introduit ainsi la régression dans toutes les inflores-
cences, même le plus nettement progressives, comme celles des
Crucifères et du Circdea Lutctlana dont il fait une botry-cyme. D'ail-
leurs, quand les rameaux florifères de ces plantes n'évoluent pas,
ce qui est assez fréquent chez les individus peu vigoureux et ce qui
rend solitaire la grappe centrale, qu'ont donc de cymique et de ré-
gressif toutes ces inflorescences?
lIèlaniorplio«e. Que d'objections contre la poétique et sédui-
sante théorie de la métamorphose, contre cette étroite parenté de la
tleur et de la feuille ! Cinq pièces aux verticilles floraux avec des
feuilles opposées en nombre pair; plantes à feuilles presque sem-
blables, mais à fleurs très diflérentes [Urtica urens et Lamium alhum) ;
fleurs gardant les mêmes dimensions, malgré une grande diversité de
grandeur dans les feuilles {Lepidium latifolium etl. yraminifolium) ;
identité de forme des pièces florales chez des plantes à feuilles entières
et à feuilles pinnatiséquées *. Oij est la trace du pétiole dans les sépa-
les : et pourquoi des pétales onguiculés, des corolles tubuleuses, des
filets staminaux allongés avec des feuilles sessiles? Pourquoi encore
1. Bull, de la Sot. bot de Fr., 1857, IV, p. 375.
2. L'affaiblissement progressif du végétal à l'extrémité des tiges a été
invoqué pour expliquer la transformation des feuilles pinuatiséquées en
bractées, puis en pièces florales entières; mais on peut répondre que cet
affaiblissement n'existe pas, dans la fleur au moins, puisqu' ordinairement
le calice est plus grand que les bractées, et la corolle plus que le calice.
b
XVIII VOCABULAIRR.
des calices muUipariils avec des feuilles entières et connées {Chlora
pc?/o/iai(/)? Oii retrouver la marche progressive de la spire foliaire
dans l'évolution rétrograde ou centrifuge de tant d'élamines [Ca-
ryophyllccs, Géranivcs, Hypéncinces, Tiliacées, Bioscorées, etc.), f't
son ordre immuable dans les mille caprices de la préfloraison ? Car
on voit, j usque dansles fleurs d'un même individu (He//e6on<s/te^«h/i;,
Cheiranthns Cheiri, etc.), varier l'orientation et l'arrangement des
pièces florales: puis le cycle peut tourner indifféremment à droite
ou à gauche pour les corolles d'une môme espèce, et celui du ca-
lice est souvent en sens inverse de celui de la corolle.
Loin de servir d'appui à la métamorphose, les tératologies flora-
les la condamnent formellement. Conclure de quelque fortuite vi-
rescenceà la nature primordialement foliacée delà fleur, c'est fonder
la règle sur le désordre et l'exception. D'ailleurs M. Trécul * a prouvé
que la structure anatomique de la fleur, chez diverses Re^zo/zcw/acee.s,
Amygclalécs, Ilippocastanées, Violarires, Tiliacées, Liliacécs, etc.,
s'éloigne notablement de celle de la feuille, même quand le car-
pelle devient foliacé, comme chez le Cerisier à fleurs douhles.
Toutes les pièces florales ne sont que des expansions ou parti-
tions du réceptacle : ce sont des organes sui gencris, qu'il ne faut
pas faire dériver de la feuille par des métamorphoses hypothétiques.
Le pétale est pétale, comme la feuille est feuille. Au niveau du ré-
ceptacle surgit un nouvel ordre d'organes, les organes floraux: et
les irruptions accidentelles et tératologiques du système appendi-
culaire dans le système floral ne peuvent point autoriser à dépouil-
ler la fleur d'une nature propre et d'une évolution toute spéciale.
Dans les corolles d'une seule pièce, on ne doit pas voir plusieurs
parties soudées en une seule, mais bien une pièce unique qui pro-
cèdedu réceptacle par un soulèvement circulaire. Il n'y a donc jamais
eu de soudure et la corolle est bien monopétale, non gamopétale.
Enfin, le prétendu tube calicinal des Rosacées, Campaniilacées, Cucur-
bitacées, n'a rien de commun avec le calice; il est généralement
attribué aujourd'hui, non pas à la soudure de pièces calicinales soit
entre elles, soit avec l'axe, mais aune dilatation réceptaculaire desti-
née à loger les graines: d'où il suit que ces plantes ont des sépales
1. Comptes rendus, séances des H août et l*"" sept. 187;j; IG et 30 dov.,
7 et 21 déc. 1874; 1" mai 187;j.
VOCABULAIRE. XIX
et non des lobes calicinaux. On voit en effet que, chez le Campanula
Tracheliiim, le tube est marqué à sa base de trois grosses nervures
qui se subdivisent bientôt chacune en trois petites, aboutissant les
unes au sommet des sépales, les autres à leur sinus. Or, si ce tube
était formé par des feuilles caliciuales soudées en leur partie infé-
rieure, les nervures principales devraient être au nombre de cinq,
non de trois, et en outre se prolonger toutes jusqu'au sommet des
partieslibresqui constituent les cinq sépales. Enfin, comment un
tube d'origine appendiculaire pourrait-il produire des pétales et des
étâîlhines, et de plus les rameaux qui y sont normalement insérés
chez le Specularia hybrida ?
L'article Partition de ce vocabulaire montrera qu'assez souvent
la partition, avant de présider sur le réceptacle à la naissance des
pièces florales, se manifeste tout d'abord aux points de la tige où
se produit l'inflorescence.
Uonocarpien. V Agave Americana est cité comme monocarpien
dans quelques Traités de botanique; cette espèce est pourtant parfai-
tement vivace, c. à. d. polycarpienne. A l'exemple de l'immense ma-
jorité des végétaux vivaces, elle possède une souche florifère qui est
définie et qui périt après floraison, mais non sans se survivre par ses
drageons ou bourgeons de remplacement. La seule différenceentre un
A. Americana et les autres plantes vivaces, c'est qu'au lieu de fleurir
dès les premières années, il n'émet ordinairement sa hampe flori-
fère qu'au bout de 20-30 ans. Le Sernpervicum tectorum, qui repro-
duit en petit la végétation de l'A. Americana, est-il donc une plante
monocarpienne? D'autres assertions contestables se sont encore
produites sur la végétation des plantes monocarpiennes : ainsi
M. Grenier * veut que le Lihanotis montana soit en même temps
vivace et monocarpien; et d'après M. Dutailly ^ les bulbes détermi-
nés ou définis sontmonocarpiens. Or, il seraitcontradictoire que le
L. wo?ifa«a, espèce plurannuelle, fût à la fois monocarpienet vivace;
d'autre part, après extinction de leur bourgeon floral, les bulbes
[Allium oleraceiim, A. vineale, Ornithogalum umbellatum, JSarcissus
poeticus, etc.) ne meurent pas tout entiers, comme le ferait un vé-
gétal monocarpien, mais ils se survivent par fissiparité, à l'aide de
1, Rev. de la Flore des Monts Jura, p. 89.
2. In BailloD, Dict. de Bot., 1878, p. 518.
XX VOCABULAIRE.
leurs caieux ou J30iirgeons de remplacement. Les très rares d'entre
les plantes vivaces, qui possèdent une souche indéfinie et gardent
ainsi leur individualité première, méritent sans doute la qualifica-
tion de vivaces ou polycarpieimes mieux que les espèces dont la
souclieest définie et partant obligée de se renouveler à l'aide de bour-
geons de remplacement: mais il ne saurait y avoir là de justes
motifs pour assimiler à des plantes monocarpiennes un Allium ole-
raceum ou un Agave Americana.
rvîweaii [Loi de). Les souches adultes végètent à une cer-
taine profondeur, fixe pour une même espèce de plantes, c'est ce
qui constitue la/oide niveau. Mais si la station souffre de perturba-
tions atmosphériques ou d'une modification dans la nature et l'as-
siette du sol, la plante se hâtera de faire descendre ou monter sa
souche, afin de retrouver un niveau favorable. Faut-il descendre?
le tubercule du Colchicum autiimnale allonge la languette basilaire
qui porte le bourgeon de remplacement, et le Tulipa Gesneriana
pédicellera son bulbe. Comme lesjeunes plantes bulbeuses, nées de
graines, se trouvent près de la surface du sol, elles emploient leurs
premières années à descendre jusqu'au niveau qui sera normal
pour les sujets adultes, et dans ce but elles prolongent inférieure-
mentleur bulbe, qui prend une forme oblongue-cylindracée {Muscan
comosum, Ornithogalum Pyrenaiciiin^elc.). Tous ces faits sont remar-
quables, parce qu'ils offrent la descente verticale de l'élément cauli-
maire, c. à. d. du système ascendant. S'il s'agit au contraire de
monter, leRanunculus hulbosus exhausse sur unpédicelleson bour-
geon de remplacement, tandis que le tubercule des Ophrydées n'aura
qu'à devenir sessile. Pour se maintenir à un niveau normal et ne
pas sortir du sol, les rhizomes obliques-horizontaux émettent leurs
bourgeons de remplacement à des points rétrogressifs {Hypericum
monianum, Origanum vulgare, etc.): ce qui ramène en arrière les
centres de végétation par un artifice que reproduit la taille en
crochet des jardiniers.
Partitton. h2i partition ^]OMe un rôle important dans l'infiores-
cence des Crucifères, Borraginécs, Sokmées et de certaines Crassula-
1 M. Clos a déjà appelé rattention sur cette question [Bidl. de la Soc.
bot. de Fr., l8oj, II, p. 499-503; 183G, III, p. G08-G12; 18G1, VIII, j). 11-
18, 30-41).
VOCABI'J.AIRE. XXI
cens, Rosacées, Saxifragées, elG.T^nlàl les branches de rinflorescence,
tantôt les pédicelles, tantôt ces deux sortes d'axes à la fois procè-
dent, non pas d'une ramification axillaire, mais d'une disjonction
ou partition de l'axe principal. A l'aide de la partition, les
inflorescences de ces plantes s'expliquent très facilement, sans qu'il
soit besoin de faire intervenir des avortements de bractées, des déni-
vellements, soudures, usurpations et autres phénomènes ingénieux,
mais encore plus problématiques. — La partition se reconnaît géné-
ralement à l'absence de bourrelets et de rides circulaires à la
base des pédicelles et des branches de l'inflorescence. L'écorce de
l'axe se continue nettement en celle de sa partition; puis, une coupe
longitudinale prouve que le canal médullaire de iaxe se bifurque
pour se prolonger dans la partition, tandis qu'au contraire la moelle
d'un rameau axillaire est le plus souvent séparée de la moelle de la
tige par le cylindre ligneux de cette tige elle-même, oubienil n'existe
entre les deux moelles qu'une très étroite communication. Enlin
l'absence de bractées, l'inordination des pédicelles et leur groupe-
ment unilatéral fournissent encore des signes non équivoques de
partition. Parfois môme la partition doit être admise dans certaines
inflorescences munies de bractées : et ces bractées peuvent être si-
tuées à l'insertion des branches ou des pédicelles, sans être pour cela
bractées mères, car la partition n'a nul souci des bractées qui se
rencontrent sur les axes qu'elle régit. Si les pièces involucrales d'une
ombelle étaient regardées comme bractées mères, il faudrait, avec
M. Clos S attribuer assez souvent aux rayons de la même ombelle
deux origines différentes: l'axillaritépour ceux des rayonsextérieurs
qui ont, à leur insertion, des bractées involucrales, et la partition
pour tous les autres rayons qui en sont dépourvus. La même re-
marque s'applique à certaines Crucifères dont la grappe est feuillée
intérieurement, ou qui possèdent des variétés bracteata et cbractcata
{Farsetia clypeolata). — La partition est égale ou inégale : elle est
égale pour les branches qui forment le corymbe du Sccliim reflexum,
et qui ont en effet à peu près la même longueur; elle est inégale
pour la production des pédicelles de ces branches, car ici l'axe est
scindé en deux parties très inégales, le pédicelle et le surplus de la
branche, qui va continuer de se dédoubler en d'autres pédicelles.
1. Bull, de la Soc. bol. dcFr., iSlil, VIII, p. l4-lo.
XXII VOCABULAIRE.
Péreiinagit. ])e\\(iïïl j^crcjimmte la plaïUc ijisaiiimellc qui, par
exception, survit à une première floraison et en a une seconde et
parfois même une troisième.
Pivot. Voir Axe hypocoïylé.
Pluraaiiiucl. Quelques plantes vivent 3-10 ans avant de
fleurir et de périr {Lihanotis montana, Angelicu sylvestris, Trinia
mdgaris, Cynoglossiim offirÀnalc, Echiimi vidgarc, Lappa commiinis,
Cirsium palustre, C. criophonim, Carlina vulgans,'lnulaConyza, etc.).
J'ai proposé ' le terme pluranmicl el le signe % pour marquer la
durée de ces plantes, qui sont notées dans les Flores tantôt comme
vivaces, tantôt comme bisannuelles. Or elles ne sont ni bisannuelles,
puisque leur existence dépasse deux ans, ni vivaces, puisqu'elles ne
fleurissent qu'une seule fois et qu'elles meurent après cette unique
floraison, sans laisser de bourgeons de remplacement. Le iermeplu-
rannuel n'est donc pas sans objet, et il ne fait pas double emploi
avec monocarpien. Sans doute, les plantes plurannuelles sont mo-
nocarpiennes, ainsi que les annuelles et les bisannuelles; mais
comme une distinction de durée a été jugée nécessaire entre ces
dernières, il semble tout aussi utile d'en établir une pour les plantes
plurannuelles, car le terme monocarpien ne préjuge en rien le
nombre d'années qu'a vécu la plante.
Pscudorrblze. Une pseudorrhize est une racine adventive,
c. à. d. une racine qui n'est pas formée par le pivot et l'axe hypo-
cotylé des germinations. J'établis cette distinction entre la véritable
racine et la pseudorrhize, à cause de l'extrême commodité qui en
résulte pour la détermination de nombreuses espèces; mais, en réa-
lité, le pivot peut être considéré comme une première racine ad-
ventive des plantes, car il est une émanation du système ascendant
(axe hypocotylé), et l'anatomie confirme ce rapprochement intime
entre la racine et les pseudorrhizes. — Le siège d'insertion des
pseudorrhizes sur les drageons, les stolons et les tiges rampantes est
assez varié. Les mérithalles fistuleux ont toujours leur radication
limitée aux nœuds {Thalictnim flaviim, Stachys palustris^ la très
grande majorité des Graminées, etc.). Parmi les mérithalles pleins,
un certain nombre ne sont radicants qu'aux nœuds, comme on le
remarque pour les Ranuncidus repens, TrlfoUuin repens, PotcmlUla
1. Bidl. de la soc. bot. de Fr., 1869, xvi, p. 37-38, 233-234.
VOCABULAIRJ:. XXII l
reptans,Fragari(i vesca, Myopodiiim Vodtujrarla, Lysiniavhia Nummu-
laria, L. nemorum, Vcronica Bercabunga, V. Anagallis, V. sciitellata,
V. serpyllifolia, Samhiicus Ehidus^ Mentha aqiiatica, M. sylvestris,
M. rotimdifo-lia, Uippuvis vulgaris, Convallaria maialis, Potamogeton,
Carex prœcox, C. hryzoides, C. glauca, etc. ; une Graminée k méri-
Ihalles pleins, leCalamagrostisfJpigeios, n'est môme radicante qu'aux
seuls de ses nœuds qui forment un centre vital ou rosette. Mais la
/grande majorité des plantes à mérithalles pleins sont à la fois radi-
cantes et aux nœuds et aux points les plus divers des mérithalles
[Circœa Lutetiana, C. intermedia, Epilobhim hirsutum, Hcdcra Hélix,
Veronica montana^ V. Chamœdrys, V. officinalis, Menyanthcs trifo-
liata, Paris guadrifolia, Carex disticha, C. riparia, les Composécs-
Radiées, etc.). — Les pseudorrhizes supérieures des Ranwicidus
aquatilis, R. cirainatus, etc., verdissent au sein de l'eau, ainsi qu'on
voit également verdir les racines ou les pseudorrhizes des Sedum
Telephium, Rryonia dioica, Fagiis sylvatica, etc., quand elles sont
exposées à la lumière. — Le chevelu des pseudorrhizes d'un très
grand nombre de plantes aquatiques, ainsi que parfois leurs pseu-
dorrhizes elles-mêmes, est dressé-ascendant, afin de se rapprocher
des couches d'eau supérieures qui sont plus aérées {Nasturtium of-
ficinale, Trapa natans, Carex strida, C. arnpuUacea^ C. acuta, Cala-
magrostis lanceolata, etc.). On peut rencontrer encore des pseu-
dorrhizes ascendantes chez les plantes des sols humides ou argileux,
œmme Platanthera bifolia, Orchis latifolia et Osmunda regalis. Enfin
cette direction est très fréquente pour les individus cultivés en pot,
dont les pseudorrhizes ont, suivant les cas, soit à fuir un excès d'hu-
midité ou un sol épuisé, soit h contourner les parois du vase qui
s'opposent k leur élongation. —Dans les massifs touffus, les rameaux
de certains arbres [Acer platatioides, Cerasus Padus, Popidiis alba,
etc.) développent fréquemment k leur pourtour des pseudorrhizes
qui finissent par se flétrir, après avoir atteint seulement 2-6 millim.
de longueur. — La prompte atrophie de la zone génératrice empêche
bientôt tout développement diamétral dans les pseudorrhizes des
Monocotylédonées ; mais elles continuent de s'accroître en longueur.
Ces pseudorrhizes offrent très souvent des cas de fasciation-parti-
tion.
Racine. La racine est l'organe constitué par le pivot et l'axe
hypocotylé, devenus indistincts lors de la chute de l'écorcc primaire.
XXIV VOCABULAIRE.
La base de la racine est son point d"attaclie à la souche: car il est
logique de partir de la souche ou centre vital pour décrire d'un côté
la racine, de Tautre la tige, c. à. d. les deux pôles opposés du vé-
gétal. Les ramifications de la jeune racine apparaissent surtout dans
la partie du pivot qui est voisine du collet. — Toutes les Monoco-
tylédonées sont dépourvues de racine et n'ont que des pseudorrhizes.
L^sDlcotylédonées, qui passent au rhizome, débutent par une racine ;
mais celle-ci s'atrophie plus ou moins rapidement. Ainsi le délai est
d'un an pour les Rammcuhis ; il est pour les Pulmonaria de 3-4 an-
nées, pendant lesquelles la racine est déjà dépassée en dimensions
par les pseudorrhizes adjuvantes. Le Salix cinerea, ainsi que sans
doute d'autres Salix, est remarquable par l'absence complète de
radicule ou pivot de germination : en effet, l'axe hypocotylé est,
lors de sa naissance, tronqué à son extrémité inférieure: ce n'est
qu'après plusieurs jours qu'on voit poindre de la surface de cette
troncature un corps filiforme qui s'accroît rapidement et se met à
jouer le rôle de pivot. — La racine et les pseudorrhizes de quelques
espèces ont la propriété d'émettre normalement des bourgeons ad-
ventifs {NastuHlwn sylvestre, Rubus Iclseus, Inula Britannica, Linaria
striata, L. vulgaris, Ajuya Genevensis, Vlmus campestris, Eiiphorbia
Cypaiisslas, etc.); en outre, chez beaucoup de végétaux, elles peu-
vent bourgeonner adventivement aux points blessés ou mis à dé-
couvert. Mais il faut bien distinguer entre ce bourgeonnement acci-
dentel et provoqué, et le bourgeonnement spontané tel qu'il se pro-
duit chez un Ajiiga Genevensis ou un Inula Britannica.
Radicule. Voir Racine.
Rég^re«»§»ioii. Voir Gyme et InfloresceiNce.
Keposi (Loi de). Pour un grand nombre de plantes et particu-
lièrement pour les plantes bulbeuses, le repos principal a lieu pen-
dant les sécheresses de l'été. La végétation reprend avec les pre-
mières pluies de l'automne. Celles des plantes, qui pendant l'hiver
n'offrent aucune végétation extérieure, n'ont pas cependant leurs
souches complètement inertes; car, si Ton arrache en février des
souches plantées en octobre précédent, on constate un notable
accroissement dans le nombre et la longueur des radicelles. — Le
repos de certaines plantes aquatiques, comme le Ranuncnlus aqua-
tilis, n'est pas subordonné aux sécheresses, bien qu'il ait lieu pendant
l'été, et il s'observe même chez les Ranuncuhis submergés; car la loi
/
VOCABULAIRE. XXV
de repos répond encore moins aux influences des milieux qu'à l'un
des besoins les plus impérieux des végétaux. — A la tin de la floraison
de la plupart des plantes vivaces {Raminculus accr, Anenome w-
morosa, Convallaria maialis, Polygonatum viilgare, etc.), les bour-
geons souterrains de remplacement, destinés à fleurir l'an suivant,
ont déjà acquis presque tout leur développement. Le printemps
marque donc, chez les bourgeons de ces plantes, la fin d'une évo-
lution et le début d'une autre, et-celle-ci se terminera à la floraison
de la saison prochaine. Une phase de repos coupe aussi en deux pé-
riodes l'évolution des bourgeons des plantes bisannuelles.
Sroniineil des Fleurs. C'est un terme impropre consacré par
un long usage. Lorsqu'une plante ferme ses fleurs par excès de
transpiration et perte de turgescence, elle ne demande pas à se re-
poser, mais à exercer énergiquement ses fonctions d'absorption. C'est
ainsi qu'un homme qui a soif demande à boire et non pas à dormir.
Quand le froid est la cause du sommeil, l'épanouissement est ramené
par une élévation de température. Le mot de sommeil s'appliquerait
plus exactement à la longue phase de repos, pendant les chaleurs
de l'été ou les froids de l'hiver. Au surplus, les articles relatifs aux
Melandrium dioicum, Erythrœa indchclla, Ornithogalum umbcllatum,
ainsi qu'aux Composées et aux Campanulacées, contiennent quelques
détails sur ma théorie du sommeil des fleurs, que j'ai exposée plus
amplement dans un Essai sur le Sommeil des plantes *.
^ouclie. Il y a des cas où l'emploi simultané des mots souche
et rJiizome devient nécessaire pour la clarté et Texactitude des
descriptions du système souterrain. Si l'on veut faire bien con-
naître le rhizome d'un Sparganium ramosum ou d'un Scirpus mari-
timus, il est impossible de passer sous silence les renflements li-
gneux dont sont parsemés ces rhizomes, et qui sont autant de
vieilles souches ou centres vitaux éteints. Koch - a donné cet
exemple en associant les termes rhizoma et capita dans la descrip-
tion de certains Géranium. — Le rhizome cespiteux ne paraît formé
que d'une seule souche, mais, en réalité, il en possède plusieurs
réunies en toufïe, à Tinstar de ces animaux inférieurs qui vivent à
l'état d'agglomération. — L'article est l'ensemble des mérithalles
'DO'
1. Ann. des Se. nat., 5« sér., IX, 18G9, p. 34rj-379.
2. Synopsis, 3e édit., p. 119.
XXVI VOCABULAIRE,
Stériles interposés aux centres vitaux ou souches [capita). Les sto-
lons du Fragaria vesca prouvent la nécessité d'une distinction entre
lesmérithalles et les articles : en effet, tous les articles de ces stolons
sont définis, mais l'un des mérithalles, desquels se compose chaque
article, est au contraire indéfini.
i»toloii. Voir Drageon.
Volulïilîfé. Les auteurs sont loin de s'entendre sur la direc-
tion de l'enroulement des plantes volubiles. Ainsi le Caîystegia
sppiwn s'enroule de droite à gauche selon Mirbel et Adr. de Jussieu,
et de gauche à droite selon Aug. de Sainl-Hilaire, MM Duchartre
et Sachs. UHwnulus Liqndus tourne de gauche à droite d'après
Mirbel et Adr. de Jussieu, et de droite à gauche d'après Aug. de
Saint-Hilaire, MM. Duchartre et Sachs. Il n'y a même pas accord
sur la valeur des termes employés, car dextrorsum signifie ou de
droite à gauche (Mirbel), ou de gauche à droite (Aug. de Saint-
Hilaire, Adr. de Jussieu). Bien plus, il est arrivé à Linné de donner
à simstrorsum chacun des deux sens opposés *. Toutes ces contra-
dictions dérivent d'un défaut d'entente sur le point de départ de la
spire : suivant, en effet, que ce point sera pris à droite ou à gauche,
on sera également fondé à dire de la même plante qu'elle s'enroule
de droite à gauche ou de gauche à droite.
En présence de ce petit chaos, le mieux est de renoncer, pour
cause d'ambiguïté, aux expressions de droite à gauche ei de gauche à
droite, et de dire simplement que la plante tourne à droite ou à
gauche. Puis, pour obtenir un point de départ fixe, il faut se placer
en face de la spire et diviser le support en deux parties longitudi-
nales, à l'aide d'une ligne idéale passant par son milieu : la moitié qui
est à droite de l'observateur sera le côté droit, l'autre le côté gau-
che, et la plante tournera à droite ou à gauche, suivant qu'à partir
de la ligne médiane longitudinale elle montera en s'avançant d'abord
soit sur le côté droit, soit sur le côté gauche : ainsi, VHumuius Lu-
pulus tourne à gauche, et les Caîystegia sepium et Convolvidus ar-
vensis à droite. — M. Alph. de Gandolle « recommande, après Linné
et autres auteurs, de se placer idéalement au centre de la spire
l.Voir Alph. de CanûoWe, Photographie, 1880, p. 201-202.
2. Buil. de la Soc. bot. de Fr., 1876, XXIII, p. 192-193 et P/iyiogra-
phie, 1880, p. 202-208
VOCABULAIRE. XXVI l
pour en déterminer le sens ; mais comme il n'indique pas de point
de départ, on sera exposé à tomber dans les contradictions signalées
plus haut. D'ailleurs, il faut remarquer qu'avec le même point de
départ le sens de l'enroulement sera opposé à celui que donne la
première méthode, oi^i l'observateur est placé en face et non au
centre de la spire.
L'enroulement des tiges et des vrilles peut se produire même
dans le vide et en dehors du contact de tout support (Humulus Lti-
pulus, Bryonla dioica). Il s'opère de bas en haut; mais (juand la
vrille a des rebroussements, ceux-ci s'exécutent de haut en bas de
l'organe {Bryonla dioica). 11 faut, au contraire, le contact pour déter-
miner la courbure des pétioles et pétiolules des Clematis Vitalbaet
Fumaria offîcinalis var. mcdia autour des supports auxquels ils s'ac-
crochent. — Tandis que le sens de la spire est indifféremment à
droite ou à gauche pour les vrilles d'un même individu {Bryonla
dioica), et de plus pour les mains d'une même \v'û\e {Vicia sativa),
il demeure invariable pour les tiges volubiles d'une môme espèce de
plantes. Par exception, les tiges du Solanwn Dnlcamara se con-
tournent indifféremment en tous sens, à tel point que les deux en-
roulements contraires peuvent se succéder sur la même tige; mais
on doit ajouter que cette plante n'est pas à proprement parler volu-
bile, et que le rare et léger mouvement révolutif qu'elle possède a
besoin d'être provoqué par le contact d'un support. — Chez les
plantes à préfloraison contournée, le sens de l'enroulement de la
corolle peut différer de celui des tiges: ainsi, les Convolvuhis arven-
sis et Calystegia sepium enroulent leurs tiges à droite, mais pen-
dant la préfloraison la corolle, au contraire, est contournée à
sauche.
FLORE DE LA COTE-D'OR
EMBRANCHEMENT I.
PLANTES PHANÉROGAMES OU COTYLÉDONÉES.
Division î. DICOTYLÉDONÉES.
Subdivision I. POLYPÉTALES.
Classe I. POLYPÉTALES HYPOGYNES,
I. RENONCULAGÉES (Juss.)-
1. CLEMATIS L.
I . c. VÂtaiDa L.; Lorey, 3, — 5. — Juin-juill. — G. —
Bois, haies.
Feuilles à folioles ou toutes dentées, ou toutes entières (haies des
vignes de Santenay !), ou les unes entières, les autres crénelées-
dentées. — Certains des pétioles et pétiolules sont tortiles pendant
leur jeunesse. L'enroulement n'a qu'un tour ou deux ; il n'est pas
spontané comme chez les vrilles {Yicia, Bryonia, etc.), mais il a
besoin d'être provoqué parle contact d'un support; aussi a-t-il lieu
aux points les plus divers du rachis. Il s'opère indifféremment à
droite et à gauche, et quand un pétiolule s'enroule dans un sens,
on voit souvent le pétiolule opposé s'enrouler en un sens contraire.
— Fleurs odorantes. — Styles dressés-conni vents à l'anthèse, puis
distants-étalés; plus tard enfin arqués-réfractés, largement distants
et longuement accrescents-barbus.
2 RENONCULACÉES.
2. THALICTRUM L.
{ Point de drageons T. majus.
Des drageons 2
2 Rhizome à mérithalles pleins; pseudorrhizes* naissant des nœuds
et en outre de la moitié antérieure des mérithalles, un peu
épaissies en leur partie moyenne T. minus.
Rhizome à mérithalles fistuleux : pseudorrhizes naissant toutes
des nœuds, tétragones, la plupart épaissies subclaviformes.
T. flavwn.
1 Tige coi.ipressible, largement fistuleuse; panicule étroite com-
pacte: examines dressées T. flaviim.
Tige incompressible, pleine ou faiblement fistuleuse; panicule
ample, lâche ou divariquée: étamines pendantes 2
2 Tige robuste, faiblement fistuleuse ; pétioles plans aux deux
faces T. majus.
Tige peu robuste, pleine; pétioles convexes à la face infé-
rieure T. minus.
1 . T. majias Jacq. — '^. — Juin-juill. — R. — Coteaux
incultes, rochers. — Nuits î, Beaunel, Puligny!.
Des échantillons de Gevrey ! ont leurs folioles divariquées et che-
vauchantes entre elles. — En novembre, les nœuds caulinaires in-
férieurs des T. majus et ??îi/iw.s se désarticulent très facilement et leur
sommet offre alors un cône obtus qui s'emboîtait dans une cavité
occupant la base du mérilhalle détaché. Le T. flavwn échappe
complètement à cette désarticulation.
•5. T. minus L. ; Lorev, 5. — ^. — Juin-juill. — A. C.
— Friches, bois, buissons. — Flavignerot, Messigny {Lo-
reij)\ St-Remy!, Verdonnctî, Blaisy-BasI, Dijon!, Gevrey I,
Précyl, etc.
Une variété est remarquable par ses dimensions grêles, même
chez les individus cultivés. — R. — Pelouses arides. — Faverolles !,
Essarois!, calvaire de Santenay!.
Froissés, les fruits à demi-mûrs des T. minus et majus ont ordi-
' Voir le Vocahulaire pour les mots innovés.
RENONCULACÉES. 3
nairemcnt une odeur fétide de corne brûlée. L'odeur de ceux du
T. flavuin est d'une fétidité différente.
Lorey indique à Liigay dans les prés et autour de l'étang Froidvent le
T. angmtifolium L. Ce que j'ai reçu de la Côted'Or sous, ce nom n'était
que du T. flavum à feuilles étroitement découpées.
3. T. âïavwm L. ; Lorey, 5. — if. — Juin-juilL — A. R.
— Prairies marécageuses. — Jouvence {Lorey)\ Yilledieu!,
Laignesl, Gevrollesl, Val-des-Chouesî, Is-s-Tille !, Yiel-
vergel, Talmay!, BrognonI, BroinI,Merceuilî, etc.
Les regains de T. flavum ont souvent les segments foliaires très
amples avec une inflorescence appauvrie (T. Monsonii Mat.j.
3. ANEMONE L.
1 Une racineetchezles vieux individus de robustes pseudorrhizes
qui finissent par remplacer la racine . . . . A. Pulsatilla.
Un rhizome avec pseudorrhizes greles-filiformes 2
2 Rhizome subligneux, cespiteux: pseudorrhizes nombreuses, rai-
des, entrelacées A. Hcpatica.
Rhizome charnu, horizontal, longuement rameux; pseudorrhi-
zes rares, flexibles, espacées 3
3 Rhizome à bourgeons souterrains et jeunes articles blancs.
A. nemorosa.
Rhizome à bourgeons souterrains et jeunes articles jaunes.
A. ranunculoides.
1 Feuilles trilobées A. Hepatica.
Feuilles pinnati ou palmatiséquées 2
2 Feuilles pinnatiséquées A. Pulsatilla.
Feuilles palmatiséquées .3
Sépales glabres, blancs ou blanc-rosé A. nemorosa.
Sépales pubescents-velus, jaunes A. ranunculoides.
I. A. Pui^^atfiia 1 L.; Lorey, 6. — if. — Avril-juin.
1 Dans rénumération des espèces d'un même genre, je commencerai
par celles qui sont le plus élevées sur l'échelle végétale, c'est-à-dire par
celles qui jouissent d'une plus grande localisation de fonctions. Ainsi,
quand parmi desplantes congénères les unes gardentleurracine,etqueles
4 RENONCULACEES.
— G. — Pelouses calcaires sèches. — Rare dans les locali-
tés siliceuses, comme à Yillargoix et Thoisy-la-Berchère
{Lombaixl).
Axe hypocotylé muni de bourgeons adventifs expectants. — Lors
de la floraison, les tiges florifères n'ont à leur base que des feuilles
flétries: les feuilles vivantes appartiennent aux rosettes appelées à
fleurir l'année suivante. Le développement de ces rosettes rejette
par côté les tiges, qui sont latérales en apparence; mais en réalité
elles sont bien terminales et la souche est déflnie. Il en est de même
d'autres plantes, comme Pulmonaria angustifoUa et Primula of-
ficinalis.
«. A. Hepaîica L. — Hepatica triloba Ghaix; Lorey, 8.
— ^/:. — Mars-mai. — R. — Goteaux boisés. — Messignyl
{Lore]j)\ Mauvillyî, Grancey-le-Ghâteau!, Diènay!, Avot!,
Val-Suzon I
A leur seconde année, les feuillesMeviennent rougeâtres à la face
inférieure.
3. A. Baemorosa L.; Lorey, 7. — %. — Mars-avril.
— GGG. —Taillis.
Les jeunes pétioles et les jeunes hampes, en sortant de terre,
sont recourbés afin de ne pas causer de lésion au limbe ni aux or-
ganes floraux. L'effort, pour percer le sol, porte en effet sur le som-
met de la courbure de la hampe ou du pétiole ; le bouton floral et
le limbe de la feuille peuvent, grâce à leur position renversée, se
maintenir fermés dans le sol, à travers lequel ils glissent sans subir
le moindre dommage.
A l'ombre épaisse des vieux taillis, les souches d'A. iiemorosa
sont comme frappées de léthargie, et, loin de fleurir, émettent tout
au plus quelques maigres feuilles. Mais, le bois coupé, on voit la
plante sortir de sa longue inertie, et produire, dès la seconde année,
feuilles et fleurs en très grande quantité. Les Raminculus ncmoro-
siis, Viola sylvestrls, PotcntUla Fragana, Campamda Tmchelium,
autres ont un rhizome, celles-ci viendront en dernier ordre, car les rhi-
zomes ou tiges radicantes remplissent des fonctions d'adaptation, non de
destination, et constituent les plantes eu état d'iufériorité.
RENONCULACÉES. 5
SoUdago Virga-aiirea, Carex sylvatica, etc. offrent la même par-
ticularité. A l'exemple des souches, les graines de beaucoup de
plantes sont ordinairement inactives dans les vieux taillis, mais
germeront en abondance aussitôt après l'exploitation du bois {Cle-
matis Vitalba, Polygala vulgaris, Atropa Belladona, Stachys Al-
pina, Galium tricorne, Erlgeron Canadensis, Lapsana communis,
Euphorhia stricta, etc.j.
4.A.raiiaincs5lol€le!§» L.; Lorey, 5. — ^. — Mars-avril.
— R. — Bois, prés secs. — Prairies du vallon du Suzoïi î,
combe de Gevrey 1 .
4. ADONIS L.
1 Point de dent au bord supérieur des carpelles. A, aiitimmalis. K
Une dent au bord supérieur des carpelles 2
2 Sépales ordinairement glabres : dent éloignée du bec des carpel-
les; bec concolore » A. œstivalis.
Sépales velus: dent très rapprochée du bec, qui est ordinaire-
ment noirâtre-sphacélé A. flammea.
I. A. aîttîamBiaiisL.;Lorey,8. — ©. — Mai-août. — R.
— Moissons. — Dijon (Loreij)\ Flavigny {Lombard); Luce-
nay!, Ruffeyî.
^. A. sesîivaissi L. ; Lorey, 8. — (^. — Mai-août. —
^. R. — Moissons. — Dijon {Lorey) \ Gouville {Lombard);
Laignes!, Aignay!, Les Laumes!, Ruffey!.
Carpelles parfois tuberculeux à la base. — Fleurs jaunes à Fla-
vigny [Lomhard): Dijon [Duret); Les Laumes!, Jeux!.
3. A. Hamisiea Jacq. ; Lorey, 9. — ©. — Mai-août. —
A. G. — Moissons, cultures. — Dijon {Loreij); St-Remy!,
Asnières-en-Montagne!, Laignes!, Lucenayî, Les Laumes!,
Ruffey 1, Bourberain!, La Canche!, etc.
t En certains cas, et surtout chez les espèces annuelles et bisan-
nuelles, l'anatomie devra suppléer à Tinsuffisance de la morphologie pour
rétablissement des clefs souterraines. Chez ces plantes, en effet, le sys-
tème souterrain n'a pas ordiuairemeut le temps de modifier la forme
qui est d'abord propre aux végétaux d'un même embranchement.
6 RENONCLLACÉES.
5. MYOSURUS L.
1. M. minimusiL.; Lorey, 11. — 0. — Avril-mai. —
I{ H. — Cultures, décombres. — Gîteaux, Seurre {Lorey)\
Dijon {Weber)', Genay!, Rouvray!.
6. RANUNCULUS L.
{ Plantes if 2
Plantes 0 ou 0 13
2 Des tiges plus ou moins couchées, radicantes aux nœuds . . 3
Point de tiges couchées-radicantes 6
3 Nœuds radicants en la partie inférieure des tiges 4
Nœuds radicants sur toute la longueur des tiges 5
4 Rhizome court, tronqué, assez épais: pseudorrhizesfiliformes-
cylindracées * . B. Flammiila.
Rhizome assez allongé, grêle, formé par les bases des tiges : pseu-
dorrhizes filiformes. R. aqiiatilis, R. cUvaricatus, R. fliiitans.
5 Tiges toutes couchées-radicantes R. hederaceus.
Tiges florifères dressées, non radicantes R. repens.
6 Des drageons R. Lingua.
Point de drageons 7
7 Rhizome bulbiforme R. bulbosiis.
Point de rhizome bulbiforme 8
8 Rhizome horizontal, robuste, plus ou moins allongé-progres-
sif R. acer.
Rhizome vertical-oblique, peu robuste, court 9
9 Souche nue ou munie seulement de 2-3 filaments péliolaires
grêles et caducs R. Flammiila.
Souche munie de filaments pétiolaires plus ou moins nombreux,
persistants 10
10 Filaments en feutrage dense ;pseudorrhizes épaissies vers leur
extrémité. . • R. gmminciis.
Point de filaments en feutrage dense ipseudorrhizes non épais-
sies vers leur extrémité 11
11 Pseudorrhizes robustes, cyiindracées. - . . jR. aconitifolms.
Pseudorrhizes peu robustes, plus ou moins fortement filifor-
mes 12
RENONCULACÉES. 7
12 Souche à filaments pétiolaires abondants, bruns. R. nemorosus.
Souche à filaments pétiolaires rares, grisâtres. R. aiiricomus.
13 Pseudorrhizes filiformes -capillaires, à système fibro-vasculaire
presque nul, flasques par la dessiccation 14
Pseudorrhizes fortement iiliformes, à système fibro-vasculaire
assez développé, plus ou moins raides par la dessiccation. 15
14 Tige radicante à ses nœuds les plus inférieurs
R. ophioglossifoUiis.
Tige non radicante R- sceleratus.
15 Plante ordinairement © ; axe hypocotylé et pivot atrophiés;
souche pluricaule, épaissie R- Philonotis.
Plante ordinairement 0 : pivot atrophié; axe hypocotylé persis-
tant-accrescent: souche unicaule, non épaissie. R. arvcnsis.
1 Fleurs blanches; pédoncules plus ou moins courbés en arc à la
maturité; carpelles ridés transversalement 2
Fleurs jaunes, rarement blanches: pédoncules droits à la ma-
turité; carpelles non ridés transversalement 5
2 Feuilles toutes réniformes-lobées R. hederaccus.
Feuilles toutes ou la plupart divisées en lanières ténues. . . 3
3 Tiges robustes; feuilles à lanières filiformes, allongées, parallè-
les; fleurs grandes R.fluitans.
Tiges assez robustes ou grêles; feuilles à lanières sétacées ou
capillaires, plus ou moins divergentes; fleurs de grandeur
variable ''*•
4 Feuilles toutes sessiles et conformes, à lanières raides dispo-
sées en cercle sur un même plan même à fémersion.
R. (Ikoricatiis.
Feuilles parfois dimorphes, les inférieures pétiolées: lanières
soit en pinceau, soit étalées en tous les sens à réi:iersion.
R. aquatilis.
3 Fleurs blanches R- aconltlfolius.
Fleurs jaunes 6
6 Feuilles entières ou presque entières 7
Feuilles plus ou moins divisées 10
7 Feuilles caulinaires inférieures ovales-suborbiculaires, à base
tronquée-subcordiforme; fleurs petites; carpelles finement
tuberculeux R- ophioglossifolius.
8 RENONCULACÉES.
Feuilles caulinaires toutes atténuées à la base; fleurs grandes
ou médiocres ; carpelles lisses ou réticulés 8
8 Plante des pelouses sèches; calice glabre; carpelles réticulés.
R. fjramincus.
Plantes des lieux humides où inondés; calice velu; carpelles
lisses 9
9 Plante très robuste ; feuilles caulinaires toutes longuement lan-
céolées-acuminées; pédoncules non sillonnés . R. Lingua.
Plante peu robuste; feuilles caulinaires inférieures ovales-oblon-
gues; pédoncules sillonnés .R. Flammula.
iO Calice réfracté à la floraison H
Calice non réfracté à la floraison 43
11 Réceptacle conique-oblong, fistuleux; carpelles en tête cylin-
dracée-oblongue R. scderatus.
Réceptacle linéaire-oblong, plein; carpelles en tête subglobu-
leuse. . . . ' 12
12 Carpelles tuberculeux R. Philonotis.
Carpelles lisses R. hulbosus.
13 Carpelles chargés de pointes épineuses, ou au moins de tuber-
cules R. arvensis.
Carpelles sans pointes épineuses ni tubercules 14
14 Feuilles radicales pinnatiséquées; calice étalé . . R. repens.
Feuilles radicales palmatipartites ou réniformes-suborbiculai-
res ; calice dressé ou peu étalé 15
15 Pédoncules sillonnés R. 7iemorosus.
Pédoncules non sillonnés 16
16 Feuilles radicales pentagonales en leur pourtour; carpelles gla-
bres R. acer.
Feuilles radicales réniformes-orbiculaires en leur pourtour;
carpelles pubescents R. auricomus.
1* ». aquatiiis L. — :^. — Avril-août. — Etangs, fos-
sés, cours d'eau.
Var. a. heterophyllus Lorey, 13 [R. heterophyllus Willd.). —
Feuilles ordinairement dimorphes, quelques-unes des supérieures
à limbe nageant, lobé-subréniforme, toutes les autres à segments
capillaires plus ténus que chez les autres variétés, en pinceau à
RENONCULACÉES. 9
l'émersion; fleurs grandes. — A. R. — Seurre!, Laroche-en-Brenil!,
Rouvray !.
Var. /3. tnchophyllus {R. trichophyllus Chaix. — R. aquatiUs L.
p. capillaceiis Lorey, 13). — Feuilles ordinairement îoutes laci-
niées, tantôt ne formant pas, tantôt au contraire formant [R. pau-
cistamineus Tausch) pinceau à l'émersion. — G. — Une sous-va-
riété très grêle en toutes ses parties est le R. Drouetii Fr. Schultz
[R. aquatiUs L. §. stagnalis Lorey, 13). — A. R. — Buff"on !, fon-
taine salée de Pouillenay !, Liernais !. — Dans le bassin du clos du
Val-des-Ghoues, j'ai récolté des R. trichophyllus à tiges velues-hé-
rissées.
*i. B. €iivarfca«îfi8 Schraiik. — R. aquatiUs L. c. cœs-
pitosiis Lorey, 13. — :^. — Mai-août. — A. R. — Mares,
rivières. — St-Remy !, Pothières],Aignay !, Tarsull, Is-sur-
Tillel, AuxonncI, Ecutigny l,etc.
3. B. ismiaiîs Li'ûk. — R. aquatiUs L. s. peucedanifo-
lius Lorey, 13. — if. — Mai-août. — C. — Rivières.
Chez cette espèce, comme chez les deux précédentes, les fleurs
s'épanouissent souvent sous l'eau. Une bulle d'air se forme au sein
de la corolle, et constitue une petite atmosphère, qui permet à la
fécondation de s'accomplir. — Croissant à sec, les R. fluitans, di-
varicatus et aquatiUs s'étalent en gazons denses, avec tiges peu dé-
veloppées et feuilles à lanières courtes, élargies et épaissies. Les
fleurs sont alors très petites ou incomplètes et même souvent font
entièrement défaut.
Bien que de Candolle * soit d'un avis contraire, les variétés du
R. aquatiUs, parmi lesquelles il comprend les R. divaricatus et
fluitans, ne sont point dues à l'influence des milieux. En effet, sous
le courant le plus violent, le R. trichophyllus n'allongera jamais
ses feuilles ni ses tiges, autant que le fait le R. fluitans; enfin, dans
les eaux rapides de l'Ignon, dont il tapisse le lit à Tarsul et Is-sur-
Tille, le R. divaricatus garde intactes ses dimensions, ainsi que la
disposition remarquable des lanières de ses feuilles, et offre un frap-
pant contraste avec les R. fluitans et paucistamincus, qui croissent
1 FLFr., V, p. 895.
10 RENONCULACÉES.
côte à côte avec lui. Au surplus, mais alors pour des motifs autres
que ceux invoqués par de CandoUe, on pourrait être fondé à re-
garder les R. dlvaricatus et flultans comme de simples variétés du
R. aquatilis, car le J{- divaricatus se distingue difficilement de
certains R. aquatilis var. trichophylliis à feuilles supérieures ses-
siles, avec segments presque divergents en cercle sur un même plan:
puis, le R. fluitans, auquel on donne pour caractères principaux
des feuilles conformes et un réceptacle glabre, se rencontre souvent
avec les feuilles dimorphes et le réceptacle parsemé de poils du R.
aquatilis var. heterophyllus.
Nulles chez le R. divaricatus, très rares chez le R. trichophijllus,
les feuilles lobées-élargies s'observent surtout chez les R. hetero-
phyllus et fluitans. La forme de ces feuilles est très variable: tantôt
elles sont simples, réniformes-orbiculaires avec des lobes plus ou
moins profonds; tantôt, mais plus rarement, elles offrent 3-5 seg-
ments sessiles sur un pétiole commun, ou au contraire munis
chacun d'un pétiolule de i-3'' de long, qui est inséré au niveau de
la gaîne pétiolaire. Les feuilles lobées ne naissent que dans la par-
tie supérieure des tiges, et seulement vers la fm de la floraison;
souvent, sur la même lige, il leur succède des feuilles laciniées. Les
individus terrestres ne produisent pas de feuilles décidément lobées,
et, si parfois ils en possèdent, c'est qu'elles étaient nées avant l'as-
sèchement complet de la station.
La végétation des R. aquatilis, fluitans et divaricatus parcourt
plusieurs phases bien distinctes. A la fin de l'été, ces plantes émet-
tent de petits gazons soit au fond de l'eau, soitsur la vase asséchée;
en automne et en hiver, les jeunes tiges s'allongent: puis, au prin-
temps, leur sommet atteint la surface de l'eau, et la floraison com-
mence. Plus tard, les tiges se détachent en leur partie inférieure,
et deviennent libres; maiselles n'en continuent pas moins de végéter
et de fleurir quelque temps, grâce aux pseudorrhizes qui naissent
des nœuds et qui flottent et vivent au sein même de l'eau. Ces tiges
finissent ordinairement par s'échouer sur les gués ou sur les rives,
et s'y enracinant deviennent de puissants agents de multiplication,
comme on le voit encore pour les iî. Lingua, Menyanthes trifoliata,
Veronica AnagalUs, Polygonwn amphihium, Potamogeton liœens
et beaucoup d'autres plantes aquatiques.
RENONCL LACÉES . 1 1
4. ft. lieileraceusL.:Lorey, 12. — if. — Mai-août. — R.
— Sources et fossés des terrains siliceux. — Semur, Arnay-
le-Duc (Lore?/);Viel verge (feuilles marbrées de brun) !, Sau-
lieu!, Laroche-en-Brenil! Rouvray!.
5. K. repens L.; Lorey, 19. — if, — Avril-oct. — G G.
— Cultures, vignes, friches.
Au milieu de plantes touffues, le iî. vei;)Qm n'est plus couché-ra-
dicant, mais il dresse obliquement ses tiges, dont les nœuds ne pro-
duisent alors que des pseudorrliizes aériennes-rudimentaires. Il n'y
a ici ni variété (var. elatior), ni espèce {R. polyanthemos Tliuill.),
mais une simple forme accidentelle, due aux conditions de la station.
La rosette centrale mère se termine par une lige courte florifère,
dressée. Certaines des aisselles des feuilles radicales émettent des
rameaux étalés-stoloniformes, qui, à leurs premiers nœuds, four-
nissent 1-2 inflorescences, plus jeunes que l'inflorescence centrale.
Puis, ces rameaux continuent de s'allonger et ne seront plus que
foliifères, sauf à leur extrémité, où ils redeviennent assez souvent
florifères, ils sont sympodiques à chaque inflorescence, mais in-
définis dans tous leurs mérithalles stériles.
©. R. liiiig^uaL,; Lorey, 15. — if. — Juin-juill. — R. —
Etangs, ruisseaux. — Saulon, Limpré {Lorey) ; Saulieu {Lom-
bard)', Magny-s-Tille {Maiiiard) ; Sdiienày {Leclerc); Lai-
gnesî, Vertaut!, Fontaine-Française!.
Les feuilles caulinaires sont longuement lancéolées-acuminées,
avec base atténuée. Les feuilles radicales, qui forment rosette à
l'extrémité des drageons, sont au contraire ovales, obtuses, à base
tronquée-subcordée, outre qu'elles sont le plus souvent flottantes-
pellucides. Quand ces rosettes montent à fleurs Fan suivant, leurs
feuilles se détruisent et sont remplacées par les feuilles caulinaires.
9. R. Fiammuia L. ; Lorey, 15. — o^. — Mai-sept. —
A. G. — Bords des étangs, prairies marécageuses.
Présente de grandes variations dans la forme et la grandeur des
feuilles et dans la direction des tiges, qui sont parfois couchées et
radicantes aux nœuds sur une partie de leur long-ueur : peut encore
d2 RENONCU LACÉES.
croître en pleine eau, et avoir des feuilles nageantes, qui devien-
nent longuement pétiolées. — A la fin de l'automne, les bourgeons
caulinaires s'enracinent, quand la rupture des mérithalles et la
chute des tiges les mettent en contact avec le sol.
S. R. acoBsÂ^foiiust L. — if. — Mai-juill. — R. — Bords
des eaux. — Laroche-en-Brenil, Saint-Didier {Boreaii)\ Rou-
vray ! .
La variété platanifolius [R. platanifolius L. — H. aconitifolius
Lorey, 14) diffère par sa taille plus élancée, par ses pétioles radicaux
cylindracés, obscurément canaliculés à la face supérieure (non
plans-convexes, ni fortement canaliculés), et par ses feuilles à seg-
ments acuminés et moins larges: elle a parfois les pédicelles pu-
bescents du B. aconitifolius. — R. — Bois, lieux ombragés. — Val-
lées de la Côte, Saulieu! {Lorey); Aubaine, Savigny-s-Beaune,
{Duret); ChSiiigey [Bonnet); Lamargelle, bois des environs de Velars
[Morelet !): Menessaire !.
9. a. g^ranameiss L.; Lorey, 14. — '^. — Mai-juin. —
R. — Pelouses des bois de la Côte. — Marsannay-la-Gôte {Lo-
reij); Gevreyl.
ao. u. oemorosMsD C; Lorey, 17. — ^. — Mai-sept.
— ce. — Buissons, Lois.
Le R. ncmorosus. a pour la forme des feuilles et pour la vestiture
des variations parallèles à celles des B. acer et bulbosus ; sa souche
est mieux garnie de filaments pétiolaires que celle du B. aurico-
miis, car elle possède des pétioles plus nombreux et à faisceaux
vasculaires moins rares et moins grêles.
II. K. auB'icomus L.; Lorey, 16. — o/i. — Avril-juin.
ce. — Bois, haies.
L'avortement total ou partiel des pétales, aussi bien dans les
fleurs précoces que dans les tardives, 'est une tératologie fréquente
chez le B. auricomus. On observe encore souvent, chez les Baniin-
ciilus, la multiplication des pétales {B. bulbosus, nemorosus, aqua-
tilis, Philonotis, etc.) et la fasciation du pédoncule et du réceptacle:
RENONCULACÉES. 13
ce dernier peut alors offrir jusqu'à 25 pétales, avec 2 ou 3 tètes de
carpelles (R. hidhosus, ncmorosus, gramlncus).
i«. is. iî)îaaiîofiiia!§» L.; Lorey, 19. — ^. — Mai-juill. —
G G. —Prés, bois.
La souche est un faux bulbe constitué par plusieurs mérithalles
charnus et très courts; l'intervention ^ des bases hypertrophiées
des pétioles ne me semble pas fondée. — Poils caulinaires étalés, ap-
prîmes, ou nuls. — Les sujets des pelouses argileuses ont habituel-
lement la tige réduite à 6-1 0<= de hauteur. C'est dans les sols légers
et meubles que se produit la plus belle végétation du R. hulbosus.
Il n'est pas rare alors de rencontrer des tubercules munis à leur sur-
face, non plus d'un seul, mais de plusieurs bourgeons, futurs tuber-
cules de remplacement. Il arrive parfois quelle tubercule mère ne se
détruisant pas la seconde année, le R. liilbosus possède un rhizome
à deux articles; et quand ces deux articles sont non pas subglobu-
leux, mais subcylindracés, l'analogie devient grande alors avec le
R. acer.
13. K. acea* L.; Lorey, lo. — nf. — Mai-août. — ÇiÇ*. —
Prés, bords des chemins, buissons.
Nombreuses variations pour la direction du bec des carpelles,
les découpures des feuilles, et la vestiture des pétioles et des tiges
dont les poils sont tantôt apprîmes {R. vulgatus Jord.), tantôt éta-
lés [R. Friesanus Jord.). — Dans les prairies du Val-de-Saône, on
rencontre des individus glabrescents et dont le rhizome est assez
court.
Le rhizome est enveloppé de gaines pétiolaires, et sa vestiture
est donc en rapport avec celle des pétioles aériens. Il est dichotome-
sympodique à chaque floraison, et il reproduit en petit la végéta-
tion de Vlris pseudo-Acorus, sauf une persistance bien moindre des
articles.
14. K. Piiiionoiâ^ Ehrh.;Lorey,20. — ©ou ©.—Mai-
août. — A. G. — Vignes, cultures humides. — Cîteaux,
Auxonne {Lorey) ; St-Remy ! , Rougemont f , Gevrey ! , Same-
reyî, etc.
1 Grenier, Bidl de la Soc. bot. de F;-., 1855, II, p. 369-372.
14 RENONCULACÉES.
15. R. arvensis L.; Lorey, 20. — 0 ou ©. — Mai-
août. — G. — Moissons.
Variété inermis, à carpelles plus ou moins lisses et non épineux,
— R. — Baulme-la-Roehe, Mâlain {Buret); Vic-s-Thil!. — Les
semis de cette variété donnent toujours un certain nombre de su-
jets qui tendent à retourner au type.
46. a. jiceieratîas L.; Lorey, 16. — 0. — Mai-août.
— R. — Lieux marécageux. — Lan^ey-lez-Poinçon !,Bour-
berain!, Auxonnel, Gîteaux !.
i7. wt. opiftiogiossifoiius Vill. — 3. —Mai-juin, —
R R R. — Dans un fossé asséché des prés de Viel verge !.
Observé près de Châlon-s-Saône dans des fossés tourbeux (Gtillot).
7. FIGARIA Dill.
1 . F. ranuiiculoides Mœnch ; Lorey, 21 . — ^. — Mars-
mai. — G G G. — Prés et bois humides, vignes.
Les graines de la Ficaire, comme celles du Tamiis communis, du
Monotropa Hijpopitijs, des Orchidées, etc., renferment un embryon
acotylédoné.
Les pseudorrhizes sont dimorphes, les unes filiformes, rameuses,
naissant dès octobre, et périssant après floraison : les autres renflées-
claviformes, simples, ne paraissant qu'en février-mars, et se résor-
bant au printemps suivant au profit du bourgeon de remplacement.
L'assimilation qui a été faite ^ de ces pseudorrhizes charnues avec
le tubercule des Ophrydées n'est pas exempte d'objections. L'hyper-
trophie est, à la vérité, cambiale de part et d'autre; mais les fais-
ceaux vasculaires restent contigus entre eux chez la Ficaire, tandis
qu'ils se séparent, au sein du cylindre central, en un grand nom-
bre de groupes chez les Ophrydées. Pais, la pseudorrhize charnue
(tubercule) des Ophrydées a sa base surmontée d'un bourgeon de
remplacement; c'est un corps mixte, partie pseudorrhize, plus faible
partie bourgeon, qui constitue à lui seul toute une plante. Une
pseudorrhize de Ficaire, au contraire, est exclusivement limitée au
1 Germain de Saint-Pierre, Bull, delà Soc. bot. de Fr., 1856, III, p. 12.
— Van Tieghem, A)m. des Se. nat., 5e sér., 1866, V, p. 88-110.
RENONCULACÉES. 15
système descendant et ne forme qivune minime et très accessoire
partie d'une plante. Si parfois, après avoir été séparée de sa souche,
elle donne naissance à un nouvel individu, c'est qu'elle avait re-
tenu un petit fragment de souche, pourvu d'un bourgeon. Car la
souche grêle, disciforme de la Ficaire est munie de plusieurs bour-
geons: le plus gros a coutume d'évoluer au printemps, tandis que
les autres restent expectants et n'entrent guère en végétation qu'a-
près leur mise en liberté, à la suite des destructions partielles qui
atteignent normalement la souche.
Il n'y a non plus qu'une analogie éloignée entre les pseudorrhizes
charnues de la Ficaire et les pseudorrhizes dauciformes de tant de
Monocotylédonêes bulbeuses. De part et d'autre, ces pseudorrhi-
zes apparaissent postérieurement aux fibreuses; mais, chez la Fi-
caire, elles leur survivent, persistent jusqu'à l'année suivante et
entretiennent la vie dans le bourgeon de remplacement; cliez les
Monocotylédonêes, au contraire, elles se résorbent dans le printemps
qui les a vues naître, et ne serviront pas à la végétation prochaine,
car les matériaux accumulés dans les bulbes suffisent amplement
à l'entretien du bourgeon de remplacement.
Les aisselles des feuilles caulinaires sont souvent occupées par
des pseudorrhizes charnues, oblongues, nées de la base d'un petit
bourgeon qui poursuivra son développement au contact du sol
après la chute des tiges. Ces pseudorrhizes s'accroissent indifférem-
ment dans toutes les directions, môme dans la direction verticale-
ascendante. La culture à la lumière diffuse favorise l'émission de
ces singuliers bourgeons, qui ont été improprement nommés bul-
billes caulinaires. Ils peuvent se rencontrer môme sur les tiges fruc-
tifères, qui d'ailleurs sont rares chez la Ficaire, car les fleurs sont
presque toujours stériles.
8'. GALTHA L.
1. c. païustris L.; Lorey,22. — ^. — Avril-juin. — G.
— Lieux marécageux, bords des eaux.
9. HELLEBORUS L.
I. H. fœtiduiii L.^Lorey, 22. — @ ou pérennant. — Fé-
vrier-mai. — G. — Friches et bois des sols calcaires.
16 RENONCULACÉES.
La tige est en toute saison munie de feuilles, parce que chaque
rosette de feuilles ne se dessèche que la seconde année, lors du dé-
veloppement d'une rosette supérieure. Du 4° au 8'' printemps, l'axe
se termine par une inflorescence aphylle (grappe de partition), qui
sort du sein d'une dernière rosette née de l'année précédente,
et par conséquent non contemporaine de cette inflorescence. La
mort succède ordinairement à cette première floraison: parfois ce-
pendant des bourgeons de remplacement, émis au bas de la tige,
font de cette plante plurannuelle une plante vivace ou mieux pé-
rennante, car elle ne survit guère à une seconde floraison.
10. ISOPYRUM L.
I. I. thaï ic froides L. ; Lorey, 24. — if. — Avril-
mai. — RRR. — Bois. — Bois de Barbirey {Lorey)-, combe
d'Arcey près Ponl-de-Pany {M"^^ Masson).
Rhizome grêle, horizontal, rameux-drageonnant: pseudorrhizes
élégamment disposées en nombreuses couronnes, blanches, fusifor-
mes-cylindracées et un peu épaissies en leur moitié basilaire, fili-
formes, rameuses et jaunâtres en leur moitié terminale.
11. NIGELLA L,
1. rv. arveiîsisL.; Lorey, 24. — 0. — Juin-sept. — C.
— Moissons.
Se distingue du Delphinium Consolida par sa racine jaunâtre,
non brune, à faisceaux fibro-vasculaires droits, non spirales.
12. AQUILEGIA L.
1. A. vuigarisL.; Lorey, 25. — '^. — Mai-juill. — G. —
Bois, broussailles.
Après quelques années de culture, un individu à fleurs carnées
passa à la couleur bleue du type. — La racine offre d'assez nom-
breux bourgeons adventifs expectants en sa partie correspondant à
l'axe hypocotylé, c'est-à-dire en sa partie basilaire. — Des exfo-
liations et destructions partielles atteignent les vieilles racines et y
causent des fénestrations et dissociations, qui rappellent ce qui ar-
rive chez VAconitiim lycocfonum.
RENONCULACÉES. 17
13. DELPHINIUM L.
1. ». Couisoiiftfla L.; Lorey, 27. — O. — Juin-sept. —
G. — Moissons.
14. AGONITUiM L.
Souche persistante, évidée et trouée en sa vieillesse par de
nombreuses destructions partielles, qui lui donnent une forme
très irrégulière A. lycoctonum.
Souche se remplaçant chaque année, formée d'un gros bour-
geon qui surmonte une pseudorrhize napiforme (tuber-
cule) A. Napellm.
Feuilles palmatipartites: pétiole adulte fistuleux, à bords la-
téraux obtus; fleurs jauncâtres A. lycoctonum.
Feuilles pédatiséquées; pétiole adulte plein, à bords latéraux
aigus; fleurs bleues A. Napellus.
i. A. lycociontaiM L.; Lorey, 27. — :^. — Juin-juill. —
RR. —Bois couverts. — Gevrey, Ghangey, Antheuil, (Lo-
rey); Val-Suzon {Maillard); Gurtil près Ste-Foix {Mag-
delainé) .
Le pivot des germinations reste grêle et parfois finit par s'atro-
phier ; l'axe hypocotylé prend, au contraire, un grand accroissement,
et devient le siège de la souche, à la différence complète de ce qui
se passe pour les germinations d'A. Napellus, où la masse charnue
est constituée par le pivot. — Des bourgeons adventifs se produi-
sent sur les vieilles racines d'A. lycoctonum.
I. A. ivapeiiu.9 L. ; Lorey, 28. — if. — Août-sept. —
A. R. — Bois marécageux. — Messigny, Orgeux {Lorey);
Flavigny (Lombard); St-Remy I, Val-des-Ghoues 1, Moloy!,
Avotî, Selongeyl, vallon du Suzonî, Arcelot!, Orgeuxl,
Lusignyl, etc.
Dans des conditions très favorables de sol et d'exposition, l'i. Na-
pellus peut produire jusqu'à 2-5 bourgeons de remplacement, au
lieu d'un seul; chacun d'eux surmonte une jeune pseudorrhize-
tubercule et deviendra libre par la destruction automnale du pied
2
18 REi\ONCULACÉES.
mère. Aussi, aa printemps, ne troiive-t-on, môme chez les indivi-
(las vigOLireiix, qnïin tabercuie solitcaire, simple, rarement digité.
— Si le tubercule naissant périt par quelque accident, il est remplacé
par 2-3 pseudorrhizes cylindracées, et non plus renflées en tuber-
cule. — Au sein d'herbes épaisses, les aisselles des feuilles cauli-
naires inférieures produisent parfois des bourgeons-tubercules vers
4-G'^ au-dessus du sol.
Le tubercule de germination est entièrement formé par le pivot.
S'il l'était pour une certaine partie par l'axe hypocotylé ou système
ascendant, il différerait gravement du tubercule de remplacement
des années suivantes, puisque ceux-ci, sauf le bourgeon qui les
surmonte, sont entièrement dus à une pseudorrhize, c'est-k-dire au
système descendant. —Gomme les tubercules se remplacent toujours
du môme côté, la souche s'avance chaque année de 1-2% c'est-cà-
dire de toute l'épaisseur du nouveau tubercule.
Au moment de l'anthôse, môme après des sécheresses prolongées,
l'extrémité des éperons des fleurs contient une liqueur assez abon-
dante, que les insectes parviennent à sucer en trouant ces éperons.
Une semblable sécrétion a lieu encore chez beaucoup d'autres plan-
tes à fleurs éperonnées, comme Delphinium, Aquilcgia, Linaria, Lo-
nicera, et diverses Orchidées.
i'â. ACTi^A L.
8. A. spîcata L.; Lorey, 29. — ^. — Mai-juin. — A. R.
— Bois couverts. — Messigny, Gevrey, Couchey {Lorci/);
St-Remy î , Fontenay-lez- Montbard ! , Flavigny ! , Recey I ,
xMoloyl, Val-Suzoïi!, Blaisy-Bas !, Mont-AlViqiie !, Lusi-
gny!, etc.
16. P.EONIA L.
i. P. coraiiiiaa Retz; Lorey, 29. — !^. — Mai-juin.
— RR R. — Rochers des hois couverts de la Côte. — Cor-
celles-les-Monts, Savigny-s-Beanne {Lorey) ; Mont-Afrique,
bois entre Gevrey et Ghamhœaf {Duret) ; Bouilland {Bon-
net): Chaignay {Webei^): Val-Suzon?.
P.ENONCULACÉES. 19
Pseudorrhizes fusiformes, volumineuses, peu nombreuses, met-
tant plusieurs années à prendre tout leur développement. Chez la
Pivoine des jardins (P. officinalis) elles sont brusquement renflées-
ovoïdes en leur partie moyenne. — La belle couleur rouge de co-
rail qui apparaît lors de la déhiscence des follicules du P. corallina
est due à de nombreux ovaires atrophiés, anguleux-comprimés,
déformés par la pression des graines fertiles, auxquelles ils sont in-
terposés. Ces graines sont en petit nombre, globuleuses, d'un noir
bleuâtre, et les parois internes des follicules ont une teinte rose-
violet. Mais si l'on ouvre les follicules avant la maturité, on trouve
une môme couleur rouge-tendre aux parois internes, ainsi qu'à
tous les ovaires fertiles ou stériles.
Le système souterrain de la plupart des Renonculacées
vivaces est caractérisé par la faiblesse ou même la prompte
atrophie du pivot de germination et par la présence d'un
rliizome. Un renflement plus ou moins général dos pseu-
doi"jliizes est un trait dislinctif des Aconitum Napelius, Pœo-
nia, Ficaria ramincidoides, Thalictrum flavum , Isopynim
thalictroldes, Ranuncidus gramincus. — Dans le genre
Ranimculus Tatrophie du pivot se retrouve jusque chez les
espèces annuelles ou bisannuelles, qui ne vivent en effet
que par les pseudorrhizes de la jeune souche. Si le pivot
persiste quelque temps, il se distingue des pseudorrhizes par
son insertion centrale, ses dimensio^:is plus grêles, et une
ramification plus abondante. Ce rôle presque nul de la ra-
cine chez les Ranunculus annuels est digne d'être noté, car
la très grande majorité des plantes annuelles ont coutume
de garder leur racine et de vivre exclusivement par elle.
Le type ordinaire de 1 inflorescence est régressif par suc-
cession de cymes unipares avec pédoncules oppositifoliés
{Ranunculus aquatilis, arvensis, repens, bulbosus, grami-
ncus^ acci\ Lingua, aconitifolius, Aquilegia vulgaris^ Hcl-
Ichorusfœiidus, Adonis^ etc.). — Lei?. scelcratus a très sou-
vent ses feuilles opposées et ses cymes bipares. — La même
tige de R. hedcraccus peut ofl'rir des feuilles alternes et des
20 RENO^'CULACÉES.
feuilles opposées; dans le premier cas, le pédoncule estop-
posLtifoIié; dans le second, il est accosté ordinairement de
deux bourgeons axillaires. Si l'un de ceux-ci avorte, le
pédoncule paraît axillaire, bien qu'en réalité il soit toujours
terminal. — Le Caltha palustris a ses pédoncules géminés,
parce qu'à la base du pédoncule central il se développe non
pas un rameau, mais un pédoncule latéral; le rameau ne
naît qu'au nœud caulinaire immédiatement inférieur et ré-
pétera la même évolution régressive. — Les Anémone ra-
nunculoides cultivés portent très souvent deux fleurs, dont
la centrale est accostée d'un côté par un bourgeon rudimen-
taire, de l'autre par la seconde fleur, qui est plus jeune et
offre deux bractéoles vers son insertion. Il y a donc ici, aussi,
une cyme unipare, et l'on rentre dans le type d'inflorescence
de la famille, déguisé le plus souvent chez les Anémone par
l'appauvrissement de la région florifère. — L'épanouisse-
ment de la grappe de X Actxa ^picala est très capricieux :
tantôt il débute par la fleur supérieure, puis saute aux in-
férieures; tantôt il est simultané pour les fleurs supérieures
et inférieures, ou encore pour la grappe tout entière; tantôt
enfin, mais plus rarement, il procède de bas en haut. La
plupart de ces caprices se retrouvent dans les grappes des
Clematls Vitalba ei^Delphinium Consolida. — La pro-
gression est l'exception dans la famille, et go remarque dans
la grappe des Aconitum. Il est vrai que les pédoncules sont
munis de bractées qui indiquent une cyme; mais cette cyme
est sous-entendue et ne devient pas effective, puisque cha-
cun des* pédoncules ne porte qu'une seule fleur. D'ailleurs,
lors même que ceux-ci seraient cymifères, la régression ne
frapperait que les détails, et l'ensemble de l'inflorescence
resterait progressif, puisque l'épanouissement y passe régu-
lièrem<jnt des pédoncules inférieurs aux pédoncules supé-
rieurs.
BERBÉRIDÉES. CARYOPHYLLÉES. 21
II. BERBÉRIDÉESKVenten).
1. BERBERIS L.
s . B. vu9g:aris L.; Lorey,:3l. — tj. — Mai-juin. —
A. G. — Bois, rochers. — Fain-lez-Monlbard!, Verdoniiet!,
Veuxhaules!, Lignerollesî, Receyl, Barjon!, Tarsulî, Is-s-
Tilleî, Veniois!, Saulon-Ia-Rue! , Magny-s-Tille ! , Gor-
celles-les-Arts I, etc. — Abonde en certains bois de la
Côte, où sa racine fournit à l'industrie une teinture
ja une.
Lors de la maturité des étamines, les couches épidermiques de
Tanthèrese dessèchent: il s'en suit une contraction qui amène le
redressement des valves, après que celles-ci se sont détachées aux
points de suture.
VEpimedium Alpinum L. se maintient au parc de Dijon!, où il a été
planté par le D"" Vallot depuis plus de quarante ans.
Les grsL^^esdu Berberis sont simples et pi^ogressives ; celles
de VEpimedium sont composées, progressives en leur en-
semble, puisque répanouisscment débute par les rameaux
inférieui^s, mais régressives en leurs détails, car les rameaux
sont cvmifères.
IIÏ. CARYOPHYLLÉES (Juss.).
SOUS-FAMILLE L — SILÉNÉES.
1. GYPSOPHILA L.
1. Ci. miBi-aBi^ L.; Lorey, 121 . — QouQ. — Juin-sept.
— A. R. — Moissons dessolsargileux et siliceux. — Fontaine-
Française I, Taîmay!, Pontaillerf, Vielvergel, Flammei^ans!,
22 CARYOPHYLLÉES. '
St-Jean-de-Losneî, Sauloii-la-Rue !, Longvay î, Merceuil î,
Frémoy I, Toutry !, Bard î, etc.
Le Tunica saxifraga Scop. (Gypsopliila saxifrcKja L.) est indiqué par
Lorey (p. 121) à Seurre et à Laroche- en-Brenil.
2. DIANTHUS L.
1 Un rhizome 1). siiperbus.
Une racine 2
2 Plantes !^ 3
Plantes 0 4
3 Racine pea robuste, munie vers sa base de bourgeons adven-
tifs rudimentaires et disposés sur quatre rangs
D. Carthiisianorum.
Racine robuste, sans bourgeons expectants. . . D. sylvcstris.
4 Racine à cylindre vasculaire pourvu avant floraison de tissu
conjonctif central B. Armer la.
Racine à cylindre vasculaire dépourvu, même avant lloraison,
de tissu conjonctif central D. prolifer.
1 Pétales profondément et finement laciniés; fleurs très odoran-
tes D. superhiis.
Pétales dentés ou érodés : fleurs peu ou point odorantes. ... 2
2 Ecailles calicinales ne dépassant pas le quart de la longueur du
calice D. sylvestris.
Ecailles calicinales égalant au moins la moitié de la longueur du
calice 3
3 Ecailles herbacées, velues D. Armeria.
Ecailles scarieuses, glabres 4
4 Ecailles obtuses: Heurs très petites D.proUfcr.
Ecailles arislées: fleurs de grandeur médiocre
D. Carthiisianorum.
1. ». proiifer L.; Lorey, 122. — ©. — Mai-août. —
G. — Lieux secs et sablonneux.
«. s>. Armeria L.; Lorey, 124. — Q. — Juin-août. —
G. — Taillis, chemins.
CAUYOPHYLLÉES. 23
S. o. cartiiu^ianorunî L.: Lorev, 124. — '}/:. Juin-
août. — A. G. — Pelouses arides.
Le D. coufjestus Bor. est un D. Carthiisianontm chez qui une végé-
tation vigoureuse multiplie et agglomère les fleurs; le terme extrême
opposé est présenté par le B. Carthusianonim suhunifloriis.
Le /). deltoïdes L. signalé à Saulieii par Lorey (p. 136) est très problé-
matique pour le département. L'indication de la station de Nblay i a été
reconnue erronée.
4. ». syivestrisWulf.; Lorey, 125. — D. saxicola iovà,
— :^'. — Juin. -août. — R. — Rochers. — Plombières !,
{Lorcy); Màl.ain î, Yelars !, Gevrey !, GhamboUe î.
Est parfois légèrement odorant.
5. ». sHî»eri>Ms L.; Lorey, 127. — ^. — Juin-juill. —
R R R. — Bois couverts. — Essarois {Lorey); forêt de Châ-
tillon près l'étang du Roi à Youlaines ! — Indiqué en outre
sur les confins de la Gôte-dOr à Auberive (lUe-Maiiie).
3. SAPONARLV L.
1 Un rhizome et des drageons S. officinaUfi.
Une racine et point de drageons 2
2 Plante '^; racine robuste S. ocymoidcs.
Plante 0; racine assez grêle S. Vaccaria.
1 Galice ailé-accrescent S. Vaccaria.
Calice non ailé-accrescent 2
2 Calice glabre S. officlnalis.
Calice velu-visqueux S. ocymoides.
1. «. vaccaria L.; Lorey, 128. — 0. — Juin-août. —
A. G. — ^loissons argileuses. — St-Remy !, Arrans !, Lai-
gnes!, Pothières!, Aignay !, Is-s-Tille!, Pontailler!, Mer-
ceuil !, Savigny-s-Beaune !, Yiévy î, etc.
^. ^. o€yiiioi<8c&i'L.; Lorey, 129. — :^. — Mai-juill. —
1. h'ull. de la Soc. bot. de Fr., sess. extraord., XVII, 1870, p. xcviii.
^4 CARYOPHYLLÉES.
RR. — Rochers, coteaux pierreux. — Arccnant, Bouilland!
{Loreij).
3. s. officînaii* L.; Lorey, 128. — :^. — Juill.-sept. —
G. — Haies, bords des chemins.
Rhizome sabligneux ; pseudorrhizes peu nombreuses, mais bien-
tôt robustes. Ecorce des tiges savonneuse, comme elle l'est encore,
mais beaucoup plus faiblement, chez le Sileneinflata et quelques au-
tres Cary ophy liées. — Anthères brunes.
4. CUGUBALUS Gxrùi,
1. c. toacciferuîs L.; Lorey, 129. — ^ — Juin-août.
— R. — Haies. — Labergement-lez-Seurre !, Merceuil!,
Beaune !, St-Romain !, Santenayl.
Quand les tiges ne rencontrent pas de support, elles s'étalent à terre
et certains de leurs nœuds deviennent radicants. Après la destruction
automnale des mérithalles caulinaires, ces nœuds constituent de
nouveaux individus, dont une des pseudorrhizes simulera bientôt
par ses dimensions une véritable racine. — Les pieds, issus de grai-
nes, finissent par perdre leur racine qui est remplacée par une ou
deux fortes pseudorrhizes. — Racine et pseudorrhizes sont relevées
de petits mamelons radicellaires ordonnés sur quatre rangs.
3. SILENE L.
1 Racine robuste; souche rameuse, à ramifications parfois radi-
cantes; plantes :^ 2
Racine assez grêle: souche simple; plantes© ou 0 4
2 Inflorescence à rachis sympodique; calice renflé-vésiculeux. .
S. inflata.
Inflorescence à rachis axile; calice non renflé-vésiculeux. . . 3
3 Souche à ramifications non radicantes; fleurs très petites ; péta-
les entiers ^ S. Otites.
Souche à ramifications souvent radicantes; fleurs assez grandes:
pétales biparti ts S. nutans.
CAHYOPHYLLÉES. 25
4 Calice claviforme, à dents triangulaires-lancéolées; écailles des
pétales allongées-acuminées S. Armeria.
Galice ovoïde, à dents subuléesoLilinéaires-subuléesiécaillesdes
pétales tronquées 5
5 Fleurs peu nombreuses en cymes bi-unipares: pétales bifides .
S. noctlflora.
Fleurs nombreuses en cymes unipares formant une grappe pres-
que unilatérale: pétales obscurément denticulés. S. Gallica.
1. S. nutaii!§> L.; Lorey, 132. — '^' — Mai-juill. — G.
— Bois, rochers.
Feuilles parfois glabres et seulement ciliées à la base. — Dimen-
sionsdes feuilles et des tiges peuvent varier du simple au quadruple.
^. S otites Smith; Lorey, 131. — :^. — Mai-juill. —
R R. — Velars ! {Lorey, Morelet).
3. s. innata Smith; Lorey, 130. — !^. — Mai-sept. —
G. — Moissons, bords des chemins, coteaux incultes.
Tous les intermédiaires se présentent entre les variétés à grandes
feuilles (S. vesicaria Schrad. et S. oleracea Bor.), et à petites feuil-
les (var. minor Moris. — Var. angustifolia Lorey. — S. riipicola
Bor.). Cette dernière variété est commune à Maisey ! et à Vanvey !
sur les coteaux qui bordent la route; ses feuilles s'élargissent par la
culture, mais sont encore loin cependant d'atteindre aux dimensions
de celles du type. — Des S. inflata sont glabres, d'autres pubéru-
lents, d'autres encore pubescents-velus même aux deux faces des
feuilles. Le même échantillon a parfois des feuilles pourvues et d'au-
tres dépourvues de cils. — La Y3Lr\éié glareosa{S. glareosa}ùrd.)croii
dansleséboulisdelacombe de Gevrey (Maillard) et de la Coquille d'E-
talante!. Très voisin de la variété 7?imor,le S. glareosa en diffère par
ses feuilles caulinaires supérieures linéaires, non lancéolées, par ses
feuilles inférieures plus longuement atténuées à la base et par ses ti-
ges plus étalées. La gorge de sa corolle a une coronule d'écaillés;
mais ce caractère n'a rien de bien fixe et se rencontre aussi chez la
variété w2i?zor.
La grandeur du calice est loin d'être toujours en rapport avec les
dimensions des feuilles. Ainsi des feuilles très étroites peuvent être
26 TARYOPHYLLÉES.
associées à des calices largement ventrus-ovoïdes, et des feuilles lar-
gement ovales à des calices cylindracés, ce qui contredit la théorie
de la métamorphose.
4. s. îBociiiîSîjra L.; Lorey, 133. — 0ouO. — Juill.-
sept. — R. — Moissons. — Arcelot, Meursault ! {^Lorey)\
St- Aubin, {Boreaii)\ Longvic, Gevrey {Maillard)\ Talmay!.
5. ^. #;aaiiea L.; Lorey, 13^. — 0 ou 0. — Juill-sept.
— RR. — Moissons. — Auxonne {Lorey)', Labergement-
lez-Seurre {Berlhiotl)\ Soissons !.
Le S. Anyllca de Lorey (p. 131) est la variété du S. Gallica k cap-
sules étalées et non dressées-apprimées. D'ailleurs, les capsules de
la même grappe offrent parfois les deux directions.
e. S. Armeria L. — 0. — Juill.-août. — R R R. —
Taillis de montagne. — Melin, St-Martin-de-la-Mer (Lom-
bard). — Récolté en outre près de la Gôte-d"Or, dans la
Nièvre à Marnay, commune d'Alligny {Lojnbard), et dans
l'Yonne aux vallons de la Cure et du Trinclin {Gillot).
6. MELANDRIUM Rœhl.
Racine pivotante, robuste M. dioicum.
Ilacine rameuse, peu robuste, à la fin remplacée par les pseu-
dorrhizes nées de la souche ou de la base radicante des tiges.
M. sylvestre.
Fleurs blanches; capsules k dents dressées-étalées par la séche-
resse .' M. dioicuDi.
Fleurs roses; capsules à dents enroulées en dehors par la séche-
resse M. sylvestre.
I. II. cBioU*uiu Coss. et G. de St P. — Lychnis dioica
L.; Lorey, 135. — '^'. — Juin-août. — G. — Haies, bords
des chemins. — J'ai trouvé l Semur un individu à Heurs
roses, dont la pçstérité a compté quelques sujets à Heurs
blanches.
CARYOPHYLLEES. iiT
A leur seconde année les jeunes individus ont une rosette indéfi-
nie, munie de 2-4 rameaux florifères axillaires: mais cette rosette
primordiale s'atrophie bientôt, et dès lors la souche n'aura plus rien
(jui rappelle le type indéfini.
Cette espèce, ainsi que les Silcne nutans, infïata einoctiflora, som-
meille le jour et veille la nuit. Une telle particularité confirme plei-
nement les règles proposées dans mon Essai sur le sommeil des plan-
tes^. J'y attribuais en effet, pour causes prépondérantes du sommeil
des fleurs, la température et la turgescence, tandis que la lumière
était reléguée parmi les influences secondaires; et comme preuves
j'invoquais quantité de plantes, que je faisais épanouir pres(iue ins-
tantanément en les exposant et à la chaleur tiède et à la pleine obs-
curité d'un four. ^^ — Les pétales du. M elandriiim dioicum sommeil-
lent non par occlusion de la corolle, mais pnr plissement longitudi-
nal, et ceux du Sileiie nutans ^par enroulement transversal sur la
face interne; le M. sylvestre n'est pas sommeillant.
«. M. sylvestre Rœbl. — Ltjchnis sylvestris Hoppe ;
Lorey, 135. —2^. — Mai-juill. -— A. G. —Taillis, haies.
— Val-Suzon !, Thostes !, Rouvray !, Bard !, Gcnay !, etc.
La jeune racine est accompagnée de pseudorrhizes adjuvantes,
qui la remplacent complètement après quelques années; mais comme
le rhizome porte cà son extrémité une robuste pseudurrhize, celle-ci,
au premier aspect, pourrait être prise pour la racine disparue. —
Ainsi que chez tant d'autres plantes, les feuilles radicales, au mo-
ment de la floraison, appartiennent aux rosettes qui fleuriront l'an-
née suivante, mais les feuilles de la rosette florifère sont déjà détrui-
tes ou pour le moins flétries.
Sous tous rapports, les M. sylvestre et dioicum femelles sont plus
robustes que les mâles, ce qui se remarque ordinairement chez les
plantes dioïques [Cannabis, Ephedra, etc.). — Après floraison, les
fleurs mâles de ces deux Melandrium tombent parla rupture dusom-
met du pédicelle. Ainsi privés de leurs fleurs, les pédicelles d u M. dioi-
cum persistent encore assez longtemps, mais ils s'atrophient de plus
1. Â7171. des Sc.nat., 5^ sér., IX, 1869, p. 345-379.
2. Voir mes observations sur le sommeil de ces \)Vàni(ii> {Bull, delà Soc,
bot. de Fr., 1872, XIX, sess. exlraord., p. LX-LXI).
28 CARYOPHYLLÉES.
en plus, se dessèchent et disparaissent bientôt chez le M. sylvestre.
Les pédicelles des fleurs femelles des deux espèces, loin de se rom-
pre à la maturité, continuent de porter la capsule, même après la
dissémination des graines.
7. LYCHNIS Touni.
Une racine; plante 0 L. Githago..
Un rhizome: plante ^ L. Flos-Cuculi.
Divisions calicinales dépassant la corolle; pétales entiers-sub-
émarginés L. Githago.
Divisions calicinales beaucoup plus courtes que la corolle: pé-
tales profondément laciniés L. Flos-Cuculi.
a. li. Cii^as^o Lmk. — Agrostem)na Githago h. \hovQj ,
137. — ©. — Juin-août. — G. — Moissons.
%. li. Fios-€»euii L.; Lorey, 136. — if. — Juin-juill.
— G. — Bois et prairies aquatiques.
SOUS-FAMILLE IL — ALSINÉES.
8. SPERGULARIA Pers.
I. s. ruftraPers. — ArenariariibraL.\hovQ'^, 148. —
Qf. — Mai-août. — A. G. — Moissons et pelouses siliceuses.
— Vielverge !, Longvay !, Seurre I, Nolay !, LiernaisI, Sau-
lieu !, Rouvray 1, Semur I, Genay !, etc.
Tiges à base parfois suffrutescente, surtout dans les sols sablon-
neux arides et les fentes de rochers.
Le S, segetalis Fenzl {Àrenaria segetalis Lmk; Lorey, 147) ne se re-
trouve plus, bleu que Lorey le dise commun dans les moissons.
9. SPERGULA L.
Graines subglobuleuses, très étroitement bordées . S. arvensis.
Graines lenticulaires, à large bordare membraneuse
S. pcntandm.
CARYOPHYLLÉES. 29
■. S. arveiisBs L.; Lorey, 142. — 0 ou 0. — Juin-
sept. — A. G. — Moissons et cultures siliceuses. — Viel-
verge ! , Flammerans 1 , Villy-le-Moutiers ! , Seurre ! , Yel lerot f ,
Arnay I, Saulieu !, Semur !, Rouvray I, etc.
Souche renflée-charnue à l'insertion des tiges, et nœuds caulinai-
res plus ou moins épaissis; il en est de même du S. pentandra. —
Parfois le S. arvensis n'a que 5 étamines, tandis que le S. pentandra
peut en compter 10. — Graines papilleuses, rarement lisses.
«. S. pcnîaBicflfi'a L.; Lorey, 142. — ©. — Mai-juin. —
R. — Pelouses sèches siliceuses. — Rouvray 1, Saulieu !, ro-
chers du pont de Montberthaultl.
Je n'ai récolté que la variété J/onso?2w (S. Morisonii Bor.), qui dif-
fère du type par ses graines à bordure fauve, non blanche, et qui,
très vraisemblement, est la plante que Lorey indique à Saulieu et à
R ouvray.
10. SAGINA L.
Plante •^; tiges plus ou moins couchées-radicantes
S. prociimhens.
Plante O ou 3; point de tiges couchées-radicantes.S. apetala.
Pédicelles à sommet courbé en crochet après floraison ....
S. procumhens.
Pédicelles droits ou à sommet très légèrement courbé après flo-
raison S. apetala.
1. 8. i)roctiitiii>en@ L.; Lorey, 138, — ^. — Mai-août.
— A. G. — Ghamps argileux. — Montbard î, Viel verge !,
Nuits!, Pouilly-en-Auxois î, Saulieu!, Vic-s-Thil !, Dom-
pierre!, Rouvray!, Mouliers-Sl-Jean!, etc.
Rosette indéfinie, émettant en cercle plusieurs tiges latérales cou-
chées-radicantes. — Parfois les tiges latérales sont ascendantes, peu
radicantes, et la rosette mère, devenant définie, monte à tige cen-
trale florifère (var. c recta). — R. — Viel verge !, Semur !.
Les nœuds radicanls n'ont d'abord que de fines pseadorrhizes ,
oO CARYOPHYLLÉES,
mais bientôt l'une d'elles se rend prépondérante et finit par égaler
en dimensions la racine elle-même. 11 est rare que la souche mère
vive au delà d'une année: la végétation est reprise par les rosettes
des nœuds radicants.
«. •«. apetaia L.; Lorey, 139. — O ou o. — Mai-août.
Var. a. apetala. — A. R. — Moissons argileuses. —Talmay !, Moux !,
Seurre !, Seinur !, Dompierre !, Bard !.
Var. p.patida (S. patula Jord. — S. dilata Fries). ~ R. — Sables
et chemins humides siliceux. — Vielverge!, Semur!, Rouvrayl. —
Diffère du S. procinnbens par ses tiges non radicantes, ses pédicelles
allongés, obscurémenl courbés au sommet, et de la var. apetala
parune rosette centrale plus ou moins développée, par des faisceaux
foliacés axillaires et par des liges plus longues, étalées-dressées.
La présence de cils à la base des feuilles, la vestiture des pédoncules,
le degré d'étalement des sépales fructifères n'ont rien de constant.
Le S. apetala a donc; une ysiriéié patula pourvue d'une rosette cen-
trale indéfinie, et le S. procumbens une variété erecta qui, au con-
traire, en est dépourvue. La durée de la plante, la radication des
tigesellacourbure des pédicelles restent les seuls caractères distinc-
tifs des deux espèces.
Je n'ai pu rencontrer le S. noclosa E. Meyer {Spergala nodosa L.), que
Lorey (p. 143) indique autour d'un étang près Rouvray.
11. BUFFONIA /..
a. B. macrosiierMiia J. Gay. — B. anima DG.; Loroy.
137. — ©. — Juin-aoïU. — R. — Moissons maigres. —
Pelouses arides, rochers. — Plombières! et champs cultivt^s
tout le long de la Gôte {Lorey)-, Ancey !, Nuits !, .Beaune !.
12. ALSÎNE Whbibg.
\ Plante Of A. miicronata.
Plantes §) ou © 2
2 Plante (g) ; racine assez robuste A. Jacquini.
Plante 0; racine grêle A. tcnuifolia.
CARYOPHYLLÉES. 31
\ Sépales concolores: graines chagrinées. . . . A. tcmiifolia.
Sépales discolorcs; graines tabercalenses 2
2 Pédicelles tous plus courts que le calice A. Jacquini.
Pédicelle central plus long que le calice . . . A. mucronata.
1. A. sMucronaîa L. — Aremiria setacea Lorcy, 149;
non Thiiill. — of. — Juill-aoïit. — - R. — Rochers. — Auxey,
St-Romain î, Larochepot, Vauchignon ! {Lorey)\ Savigay-s-
Reaunc !, Ghassagne !.
%. A. «ïac'fîuâMâ Koch. — Arenœria fasciculata Jacq.;
Lorey, loO. * — §). — JuilNaoùt. — A. R. — Pelouses arU
des, rochers. — Collines de Marsannay et de toute la Côte
{Lorey)', Marcilly-s-Tille!, Màlain!, Mont-Afrique!, Dijon!,
St-Romain I, Nolay!, Santenay !. — Inllorescence quelque-
fois glanduleuse. — Baulme-la-Roclie !.
VA. verna Barti. {Arenavia verna L.), que Lorey (p. 249) place aux ro-
chers de Plombières, n'y a plus été revu.
S. A. leniiifoîBa Whinhg. — Ai^enaria temdfolia L. ;
Lorey, 148. — Q.. — Mai-juill. — G. — Vieux murs, friches.
La variété viscidula {Arenaria viscidula Thuill.) a l'intlorescence
glanduleuse. — R. — Chaumes d'Auvenet !.
13. HOLOSTEUM L.
i . M. MîM3>eliatiiBîi L. ; Lorey, 141 . ^ — Q ou parfois 0 .
— Av.il-juin. — G, — Pelouses, moissons.
14. MOEHRINGIA L.
a. M. iriEacîî'vîaGlairv. — Arenaria trmerviah.; Lorey,
— 151. O ou parfois pérennant. — G. — Mai-juili.- — Bois,
rochers, lieux couverts.
iô. ARENARIA L.
I. A. serpyiiafoHaL.; Lorey, loi. — 0 ou ©. — Mai-
sept. — G G. — Moissons, friclies, rochers.
82 CARYOPHYLLÉES.
Var. a. serpyllifoUa. — Sépales ovales aigus; capsule ovoïde, ven-
true à la base, brusquement atténuée au sommet, plus longue que
le calice.
\3.Y. ^.leptoclados [A. leptoclados Gnss.). — Sépales lancéolés;
capsule ovoïde-oblongue, insensiblement atténuée au sommet, ne dé-
passant pas le calice.
Dans la var. serpyllifoUa les sépales n'ont pas leur sommet con-
tigu à la capsule, écartés qu'ils en sont par le renflement basilaire de
cette capsule. De nombreux intermédiaires relient les deux variétés:
d'ailleurs il n'est pas rare de voir l'A. serpyllifoUa présenter les ca-
ractères de l'A. leptoclados dans les fleurs situées vers l'extrémité des
rameaux.
16. STELLARIA L.
i Plante 0 ou © ; une ligne longitudinale de poils sur les tiges.
S. média.
Plantes ':^ ; point de ligne longitudinale de poils sur les liges . 2
2 Feuilles vertes; cymes en panicule ou en grappe terminale . . 3
Feuilles glaucescentes; cymes d'apparence latérale 5
3 Feuilles caulinaires moyennes longuement pétiolées, cordifor-
mes, ovales-acuminées S. nemorum.
Feuilles toutes sessiles, linéaires-lancéolées ou oblongues ... 4
4 Bractées herbacées; pétales bifides, 1-2 fois plus longs que le
calice S. Holostea.
Bractées scarieuses; pétales bipartits, égalant environ le ca-
lice S. graminea.
5 Feuilles linéaires-lancéolées, fermes; pétales 1-2 fois plus longs
que le calice S. glauca.
Feuilles oblongues, molles: pétales plus courts que le calice. .
S. uliginosa.
I. m. média Vill.; Lorey, 444. — 0 ou Q. — Mars-
oct. — CGC. — Jardins, cultures.
Germe de février en novembre; la même année peut voir quatre
générations issues d'une première graine mère.
«. S. nemorum L.; Lorey, 144. — if. — Juin-juill. —
CARYOPHYLLÉES. 33
RR. — Bois marécageux. — Bois du Val-de-Saône {Loret/):,
Saulieu, St-Martin-de-la-Mev, St-Léger-de-Fourches (Lom-
bard!).
s. N. Uotostca L. : Lorey. 145. — ^. — Avril-juin. —
C. — Taillis, haies.
^. H sraminea L.; Lorey, 146. — '^. — Mai-août. —
A. R. — Moissons humides, hois. — Cîteaux {Lorei/}; Fan-
ges 1 , Gollonges ! , Vielverge ! , Saalon-la-Riie ! , Moux! , Seu rre! ,
Thostes !, St-Andeux !, Bard !.
5. ^. g^iauea With.; Lorey, 146. — '^. — Juin-juill. —
RR. — Fossés, prés marécageux, bords des mares. — Cî-
teaux, Saulieu, Laroche-en-Brenil (Lorey); Lahergement-lez-
Seurre {Berthiot l): Pontailler !, Vielverge î.
e. s. uiij^iiio^a Murr. — Larbrea aquatica St-Hil.; Lo-
rey, 143. — if. — Mai-août. — C. — Ruisseaux, sources.
— Limpré, Cîteaux {Lorey)\ Fanges I, Vielverge !, Saulieu !,
Montberthault !.
17. CERASTIUM L.
1 Plantes ©; sépales aigus 2
Plantes if ; sépales obtus 6
2 Plante glabre, glaucescente: cymes unipares; fleurs télramères;
pétales entiers subémarginés C. erectum.
Plantes pubescentes ou velues, souvent glanduleuses, non glau-
cescentes; cymes bipares: fleurs pentamères; pétales bifides. 3
3 Poils dépassant le sommet des sépales 4
Poils ne dépassant pas le sommet des sépales 5
4 Pédicelles dépassant longuement les bractées: étamines à filets
velus inférieurement C. hrachypetalum.
Pédicelles plus courts ou à peine plus longs que les bractées:
étamines glabres C. glomeratum.
0 Bractées scarieuses au moins en leur tiers supérieur, à som-
met érodé-denticulé; sépales largement scarieux aux bords;
3
34 CARYOPHYLLKES.
pédicelles réfractés après lîorcaison et restant droits. ... *
C. scmidœandrum.
Bractées herbacées, ou les supérieures étroitement scarieuses
aux bords, ainsi que les sépales: pédicelles étalés après flo-
raison et arqués au sommet C. glutinosum.
0 Une racine et ordinairement quelques pseudorrhizes à la base
des tiges; feuilles ovales-oblongues; pétales dépassant peu 16
calice C. triviale.
Un rhizome allongé-rameux; feuilles linéaires-lancéolées; pé-
tales i -2 fois plus longs que le calice C. arveni^c.
I. C. seiiiidecantirum L.; Lorey, 153. — ©. — Mars-
mai. — R. — Pelouses arides, friches. — Pelouses des ro-
chers du Giié-St-Jean à Montbard, où il abonde !, Vielverge !,
Auxonne !, Montberlhault !, Semur !.
Plante d'un vert pâle, encore plus grêle que le C. glutinosum dont
elle diffère en outre par des fleurs plus petites et de f 5-20 jours plus
précoces. — Nombre des étamines varie de o-lO, comme chez le C.
glutinosum.
». C. sfiutiBiostiiM Fries. — C. viscosiim Lorey, 152;
non DG. — ©. —Avril-juin. — GG. — Pelouses arides,
friches.
Tiges ordinairement de 2-8% parfois cependant atteignant jusqu'à
20% et alors ascendantes ou même étalées, ce qui donne à la plante
le port du C. triviale. — Lorey n"a pu omettre une espèce aussi com-
mune, mais il Ta rapportée à tort au C. viscosum DC, (jui corres-
pond au C. triviale Link.
3. C. toraciïypeialaam Desp.; I^orey, 153. — 0. — Mai-
juin. — A. G. — Beaune, Arnay, Saulieu (Lorey); St-Remy !,
Aanières-en-Montagne !, Nolay!, etc.
Inflorescence assez fréquemment glanduleuse.
4. c. giomerafuniThuill.; Lorey, observ. de la p. 152.
— 0, — Mai-août. — A. G. — Moissons et friches argileuses.
— St-Remy ! , Poulailler ! , Vielverge !. Villy-lc-Mouliers !,
Seurre !, Montbertliault !, etc.
CARYOPHYLLÉES. 35
Le C. glomeratiim est une espèce bien légitime, et non pas, comme
le pense Lorej^, une variélé de son C. vulgatum. — L'agglomération
des fleurs est due à la brièveté des pédicelles et des rameaux des
cymes.
5. c triviale Link. — C. vulcjatum Lorev, 152; non
DG. — :^ ou plutôt pérennant. — Mai-oct. — G. — Mois-
sons, cultures.
La plante de Lorey avec sa pérennance, ses fleurs peu nombreu-
ses, ses pédicelles égalant le calice ne peut être le C. vidfjatuin DC,
qui représente le C. glomcmtiim Thuill.
6. V. arveaîseL.; Lorey, ISo. —2^. — Mai-juill. — G G.
— Moissons, haies, friches.
'S. €. erecjuiîî Goss. et G. cle St-P. — Sagina erecta L.;
Lorey, 139. — Q. — Avril-juin. — R. — Pelouses et mois-
sons siliceuses. — Giteaux. Saulieu {Lorey)\ Villargoix
{Lombard!)', Vielverge !, Noiay !, Laroche-en-Brenil !, St- An-
deux î, Montherthault!.
18. MALAGHIUM Fries.
a. M. aqîaatiesani Fries. — Cerastiiim aqiiaticitm h.:
Lorey, 154. — ^. — Juill.-ocl. — G. — Bords des étangs,
attérissements.
Les mérithalles des rhizomes des Carijophylléeszoï\i long-
temps persistants et produisent leurs pseudorrhizes à tous
les nœuds. Gette grande vitalité caractérise encore les mé-
rithalles des tiges radicantes, dont les nœuds rossulifères res-
tent, en effet, longtemps reliés à la souche mère {Sagina
procumbens, Cerasthim arvense, Malachium aquaticum).
— Le chevelu des racines et des rhizomes, surtout chez les
Alsinées, est très fin et s'agglutine au lavage, moins cepen-
dant que dans la famille des Crucifères.
La partie inférieure des tiges de l)eaucoupd'i4/5m<?e5(5^e/-
3G r.ARYOPHYLLÉES.
laria Holostea^ Cerastium arvense, Malachiutn aquati-
ciim, etc.) date de l'automne précédent; elle est très grêle
et la plupart de ses feuilles sont mortes ou mourantes lors
de la floraison. La partie supérieure, née au printemps, est
3-6 fois plus robuste, ce qui est une particularité propre
encore aux Galiiim et à certaines Labiées. Le contraire a
lieu chez la très grande majorité des plantes, où, en elïet, la
partie inférieure des tiges est notablement plus grosse que
la supérieure.
L'inflorescence des Caryophy liées est formée de cvmes
disposées en grappes, en panicules, ou plus rarement en
sertules et corymbes. Les cymes sont ordinairement unipa-
res chez [q% Silénées et bipares chez les Als'mées, mais les
exceptions sont nombreuses : ainsi voit-on, chez les Silé-
nées^ des cymes bipares aux Silène noctiflora, S. inflata.,
Melandriiim dioiciim, M. sylvestre, et chez les Alsinées
des cymes unipares aux Sagina apetala, S. prociimbeiis^
Cerastium erectum, Buffonia macrosperma. — Des deux
rameaux ou pédoncules latéraux d'une cyme bipare, lunest
ordinairement plus précoce et plus vigoureux que l'autre,
quoique tous les deux soient de même ordre. Enfin, les cy-
mes bipares deviennent souvent unipares vers l'extrémité
des rameaux, par suite de l'affaiblissement propre à cette ré-
gion. — Chez les Alsinées, sauf chez \(i Buffonia macrosperma
qui a un rachis axile, une première cyme produit tous les
rameaux de linflorescence par le développement d'axes suc-
sessivement sympodiques; il en est de môme de quelques
Silénées, comme Melandîmim, Silène in flata, S. noctiflora^
S. Gallica, Gypsophila miiralis, Saponaria Vaccaria. Mais
chez le plus grand nombre de Silénées {Dianthiis, Sapona-
ria officinalis^ Cucubalus bacciferus, etc.), la charpente de
l'inflorescence est toute différente, car les rameaux cymifè-
res y sont de même ordre et naissent d'un rachis commun
axile. L'ensemble n'en est pas moins presque toujours l'é-
gressif {Diantlms snpcrbiis, Cucubalus bacciferus), c'est-
CAKYOFHYLLEES. 37
à-dire que la première Ileiir épanouie est celle qui termine
l'axe caulinaire; puis l'anthèse descend successivement aux
fleurs du sommet de chaque rameau. Parfois cependant l'é-
panouissement est simultané pour toutes les fleurs termina-
les de l'axe et des rameaux, ou bien encore on remarque des
rameaux intermédiaires dont aucune fleur n'est ouverte, tan-
dis que les rameaux supérieurs et inférieurs ont leur pre-
mière cyme déjà épanouie. Les panicules des Saponoria of-
ficiiialis Qi Silène Otites offrent des exemples de ces parti-
cularités. Très rarement enlin l'inflorescence se montre
progressive en son ensemble {Silène niitans) , quoique tou-
jours régressive en ses détails, et rappelle alors ce qui se
passe chez les Labiées.
La première cyme des Melandrium dioicum et sylvestre
donne naissance à deux branches qui se prolongent par une
succession de sympodes cymiques. Chez les individus mâles,
ces deux branches sont droites, parce que le rameau pré-
pondérant de chacune d'elles est toujours du même côté, c'est-
à-dire du côté externe ; chez les sujets femelles, au contraire,
ces branches sont en lignes plus ou moins brisées, tantôt à
cause de l'alternance du rameau prépondérant, tantôt parce
qu'à certains nœuds les deux rameaux sont à peu près d'é-
gale force. — Les trois fleurs les plus âgées de V Holosteiun
umbellatnm résultent de la piemière cyme; les autres fleurs
appartiennent à des cymes plus ou moins riches, de 2^ et de
3*" ordres, et qui surgissent au niveau de la première cyme
par raccourcissement extrême des rameaux; il en résulte que
les bractées forment comme un petit involucre à la base du
sertule. — Comme au niveau de chaque inflorescence (grappe
cymi l'ère) la tige dt^^Stellaria iilî(jinosa Qiglauca se prolonge
sympodiquement par développement d'un vigoureux axil-
laire, l'inflorescence semble latérale, mais en réalité elle est
bien terminale, ce qui apparaît manifestement, quand les
deux aisselles du nœud caulinaire développent chacune un
rameau. La tige produit une inflorescence et par conséquent
38 CARYOPHYLLÉES.
devient sympodique à tous les quatre méri thaï les chez le
Stellaria rdiginosa et à tous les 7-8 chez le S. glauca.
Les pédicelles des Sagina apetala, S. procumbens , et
Silène Galllca paraissent aussi être latéraux, mais il y
a bien sympode k chacun des nœuds caulinaires de ces es-
pèces.
Chez beaucoup à'Alsmées la direction des pédicelles varie
singulièrement avec l'âge de la Heur. Ainsi les pédicelles
des Spergula ar-oensis .Stellaria 7nedia, Holosteum uriibel-
latu?n sont dressés à la floraison, réfractés après, puis rele-
vés à la fructification. Le Sagina procwnbens se contente
d'arquer en crochet le sommet de ses pédicelles, qui redevient
droit pour la maturation. Chez toutes ces plantes, le mou-
vement est simple, car il n'a pour siège qu'un seul point du
pédicelle, soit la base, soit le sommet; mais pour d'autres es-
pèces, le mouvement est double et s'opère à ces deux points
à la fois. En voici quelques exemples.: après floraison, le
pédicelle des Cerastium glutinoswn et brachijpetalmn de-
vient horizontal par flexion de sa base, puis une courbure du
sommet dirige la capsule obliquement vers le sol; à la ma-
turité, le pédicelle se relève, et comme la courbure du som-
met persiste, la capsule s'ouvre dans une position horizon-
tale. L'abaissement est bien plus prononcé chez le Ceras-
tium semidecandrum et va jusqu'à une réfraction parallèle
à la tige, mais la courbure du sommet ne se produit pas ou
du moins est très peu prononcée; le redressement a lieu à
l'époque de la maturité, et la capsule s'ouvre dressée. —
Immédiatement après floraison, les pédicelles du Cerastium
arvense sont dressés, puis une courbure du sommet s'accen-
tue à mesure des progrès de la maturation et iinit par ren-
dre la capsule presque horizontale. — Les pédicelles du Ma-
lachium aquaticnm ont d'abord les mouvements de ceux du
Cerastium glutinosum^ mais la capsule s'ouvre dans une
direction non pas horizontale, maisobliquementdressée, due
à la fois au relèvement du pédicelle et à la disparition près-
CARYOPHYLLÉES. 39
que complète de la courbure terminale. — Après floraison,
la courbure du pédicelle de VAre?iaria serpyllifolia redresse
la capsule au lieu de la renverser. En effet le pédicelle, après
s'être étalé légèrement, se courbe sur sa face supérieure qui
devient concave, et il s'ensuit que la capsule mûrit et s'ou-
vre dans une position verticale. Enfin quelques Ahinées,
comme VAlsine tenuifolia, font contraste dans la tribu, par
l'absence de tout mouvement pédicellaire après floraison. —
Les mouvements sont très rares chez les Silénées; le Silène
nutans en fournit cependant un exemple, mais ses mouve-
ments sont en contradiction avec la plupart de ceux qui vien-
nent d'être signalés chez les Alsinées. Ainsi les pédicelles
sont penchés pendant l'épanouissement, puis ils se relèvent
peu à peu après floraison et sont dressés à l'époque de la
maturité. — L'hygrométricité n'est pour rien dans les
mouvements pédicellaires des Caryophyllées, puisque ces
mouvements ne s'opèrent que sur des organes encore vi-
vants.
Une Alsinée, VHolosteum iimbellatum, a les dents de sa
capsule réfractées-enroulées à la sécheresse, et dressées-éla-
lées à l'humidité. Mais les propriétés hygrométriques sont
rares dans cette tribu, tandis qu'ils sont fréquents chez les
Silénées, dont les dents, par la sécheresse, sont obliquement
dressées {Dianlhus prolife)\ D. Ar77ieria,D. supe?'ôus, Me-
landrium cUoicum^ Lychnh Githago)^ ou étalées {Silène nu-
tans. Silène inflata, Dianthus Carthusianorum),o\]i étalées-
réfractées {Dianthns sylvestins, Saponaria officinalis^ Si-
lène Gallica., S. noctiflora)^ ou enfin réfractées-enroulées
{Melandrium sylvestre). A riiumidité, les dents se relèvent
et sont généralement conniventes. — Outre la capsule, le
calice et le calicule du Dianthus Arnieria sont hygrométri-
ques lors de la dissémination des graines.
Les tératologies sont assez rares chez les CaryophyUées.
J'ai vu cependant un Mœhrinyia trinervia à calice foliacé,
un Silène inflata atteint de multiplication en ses verticilles
40 CARYOPHYLLÉES. ÉLATINÉES.
no!'aux, et un Dianlhus CartJmsianorum dont le glomérule
donnait naissance à un rameau.
IV. ÉLATINÉES (Dumort.j.
1 ELATINE /..
Tiges couchées en leur partie inférieure, radicanles à quelques
nœuds E. Alsinastnim.
Tiges couchées sur toute leur longueur, radicantes à tous les
nœuds E. hexandra.
Feuilles verticillées E. Alsmastrum .
Feuilles opposées E. hexandra.
I. E. Aisiuaisfruiu L.; Lorey, 140. — O. — Juill-sept.
— RR. — Bords des étangs. — St-Seine-en-Bcàche, Cîteaux,
Longvay : (Loreij); Seurre 1 (G. G.); St-Jean-de-Losne!.
]N est pas vivace, car de même que chez VE. hexandra, les nœuds
radicants sont dépourvus de bourgeon, et les souches ne présen-
tent aucun vestige de tiges de l'année précédente.
St-Seine-en-Bàche, l'une des stations de VE. Alsinastnim, évoque
le souvenir d'un illustre botaniste. En 1820, Aug. Pyr. de Gandolle
acheta la terre de St-Seine, et il y faisait chaque année un assez long
séjour. Il la vendit en 1825, par chagrin d'y avoir perdu son fils ca-
det, âgé de 13 ans, dont on voit encore la sépultuj-e au cimetière du
village.
«. E. lie .vaudra DC; Lorey, 140. — ©. — Juill-sept.
— R. — Bords des étangs. — Cîteaux (Morelet!); Labergc
ment-lez-Seurre {Berthlot); Saulieu {Lombard); Longvay!,
Thoisy-la-Berchère !, St-Didier !.
Lorey dit la variété octandra {E. Hijdropiper DG.: Lorey, 140: non
L.) assez commune; pourtant, je ne l'ai pas rencontrée. Le nom spé-
cifique à'Hijdropiper provient * d'une erreur de Buxbaum, qui avait
1. Dnmortier, Examc7i critique des Élatinées, 1873, p. 13.
ÉLATINÉES. LINÉES. 41
pris Lin Pilularia globulifem pour un Elatine et lui avait donné
le nom d'Htjdmpipery h cause de ses fructifications globuleuses. La
saveur des Elatine n'est d'ailleurs nullement piquante.
VE. hexandra paraît quelquefois muni de drageons: mais ce ne
sont que des tiges radicantes que les eaux ont recouvertes de vase
ou de sable. — Les tiges sont fortement apprimées sur le sol, car
aussitôt après l'arrachage elles se courbent sur leur face inférieure.
V. LINÉES (DG.j.
1. LTNUM L.
1 Plantes ^; fleurs roses ou bleues 2
Plantes O ; fleurs jaunes ou blanches 3
2 Sépales ciliés-glanduleux: Heurs roses. . . . L. tenuifolium.
Sépales non ciliés-glanduleux: tleurs bleues. ■ . L. Alpinum.
3 Feuilles alternes; fleurs jaunes en cymes unipares. L. Gallicnm.
Feuilles opposées: fleurs blanches en cymes bi-unipares . . .
L. catharticum.
I. Lr. tenuifolium L.; Lorey, 158. — ^. — Juin-août.
— C. — Rochers, pelouses arides.
«. L<. Alpinum Jacq. — ::^. — Juin-août.
Var. V.. inontanwn {L. montanwn DC: Lorey, 137. — L. Loreyi
Jord.). — Tiges dressées : inflorescence corymbiforme, paucitlore. —
R. — Pelouses des bois. — Marsannay-la- Cote, Gevrey.',Savigny-
s-Beaune (Lorey); Santenay (Gillot).
Var. S. Leonii (L. Leonii Fr. Schultz). — Tiges décombantes: grap-
pes allongées, pluriflores: pédicelles souvent déjetés d'un même côté.
— R. — Coteaux incultes. — Laignes!, Pothières!, Chàtillon !, Mon-
ligny-s-Aube !. — Lorey ne semble pas avoir connu cette plante du
Ghàtillonnais.
3. L.. €iaiiicum L.; Lorey, 156. — O. — Juill-août. —
R R. — Bois et moissons des sols argileux. — Auxonne,
Gerland et tout le Pays-Bas {Lorey)\ Gîtéaux ! {frère Joseph).
42 LliNÉES. OXALIDÉES.
4. li. cafliariicuin L.; Lorey, 158. — 0. — Juill-sept.
— G. — Pelouses, chemins, taillis et prés humides.
Le L. usitatissimum L. est parfois adveutif à proximité des lieux où il
a éLé cultivé. Ainsi, Tai-je trouvé à Talmay dans des taillis des bords de
la Saône.
2. RADiOLA GmeL
1. K. liiioicies GmeL; Lorey, 159. — O. — Juill-aoùt.
— R R. — Pelouses humides des sols siliceux. — Laroche-
en-Brenil, Rouvray {Lorey): Saulieu {Lombard)\ Vielverge !.
Avant l'anlhèse, le sommet des tiges llorifères des Limon
l^eonitQi tenuifoliu?7î est recourbé-réfracté, mais les tiges se
redressent pour la lloraison. La courbure delà tige florifère
du L. catharticum persiste pendant la floraison, de sorte
que les fleurs s'épanouissent presque renversées; il n'y a
redressement complet que pour la fructification. — L'inflo-
rescence des Liimm tenuifolium et Gallicum consiste en
cymes unipares par suite de l'alternance des feuilles florales ;
celle des L. catharticum et Racliola linoides en une succes-
sion de cymes bipares, devenant unipares au sommet des ti-
ges par avortement de l'un des rameaux. Ghez le L. Alpi-
niim la progression s'introduit dans l'inflorescence, puisque
les branches florales et les pédicelles résultent de partitions
caulinaires.
VI. OXALIDÉES (DG.^.
1. OXALIS L,
Rhizome persistant, rameux, stoloniforme, épigé et grêle. . .
0. Acetosella.
Souche se remplaçant chaque année à l'aide de drageons, et par-
fois en outre à l'aide de rameaux stoloniformes qui s'enter-
rent par leur extrémité épaissie 0. stricta.
OXALIDÉES. 43
Fleurs blanches; pédoncules axillaires,iuii(lores. 0. AcetoseUa.
Fleurs jaunes: pédoncules axillaires, terminés par un petit
sertule de cymes 0. sfricta.
fl. o. AceioseliaL. : Lorey, 191 . — c^. — Avril-mai. —
G. — Bois couverts.
Lors de la chute des feuilles, les pétioles se rompent par une
désarticulation qui existe un peu au-dessus de leur insertion, et ils
laissent ainsi des chicots vivants qui parsèment d'aspérités le pour-
tour du rhizome. De semblables aspérités se retrouvent en automne
sur les tiges de VO. stricta. — Après les fleurs vernales paraissent
de petites fleurs apétales ou presque apétales, qui sont fertiles, tan-
dis que les fleurs corollées sont presque toujours stériles.
«. O. sti'icia L. ; Lorey, 192. — '^. — Juin-sept. — 1\.—
Cultures. — Dijon, Auxoiine! (Lorey) ;Talmay !, Pontailler!,
Cléry!.
Les individus issus de fissiparité (stolons ou drageons) ont à la fois
des drageons et des stolons: mais les germinations ne sont que sto-
lonifères, puisqu'elles possèdent une racine, et non pas un rhizome
dont les bourgeons puissent se développer en drageons. Le sommet
des stolons se ramitie,.s 'épaissit, et s'introduit dans le sol, à la façon
des stolons du Calystegia sepium. La partie épigée périt h la fin do
l'automne, ainsi que la souche mère, tandis que la partie hypogée,
devenue radicanle, se redressera au printemps pour monter à tige.
Il est inexact de dire que les fleurs de rO. /lce/05e//<x forment
unecyme, puisque les pédoncules sont axillaires etuniflores.
Il y a, il est vrai, des bractées vers le sommet du pédoncule,
mais comme ces bractées restent stériles, lacymenese pi^oduit
jamais; tandis qu'elle existe chez ÏO. stricta, où il y a ré-
gression de détails et progression d'ensemble. Les pédoncules
de cette dernière espèce soîit en effet cymifères et axillaires
et se développent successivement de bas ea haut le long de
la tige. — Lors de la déhiscence des capsules, les graines de
VO. Acetosella et surtout celles de VO. stricta sont projetées
44 OXALIDÉES. RUTACÉES. BALSAMINÉEvS.
au loin par la contraction d'une arille qui les enveloppe en
tièrement.
VII. RUTACÉES (Juss).
t RUT A L.
f R. graveoleiis L. : Lorey, 193. — :^. _ R R R. _ Coteaux
arides. — Nuits (Lorey), o\\ il se maintient depuis plus de cent ans
(Diiret) au coteau de l'Hermitage!.
1. DICTAMNUS L.
I. o. aibiisL. — :^. — Mai-juin. — HRH. — Bois des
Roches à Val-Suzon {J. B. Ver/ot, 1843), où il abonde sut-
la ci'ète des coteaux au sud du village !.
Grandes et belles Heurs rose-violet. — Lors de la floraison, une
traînée de feu parcourt soudainement la grappe, quand on en ap-
proche une flamme par un temps sec. Cette particularité est due à
l'inflammation subite de l'huile volatile que sécrètent toutes les par-
ties de l'inflorescence.
Les glandes internes des Dictamnus et Riita ne sont pas, comme
on les désigne improprement, des vésicules remplies de liquide,
c. à. d. des glandes vésicnlaires, mais elles sont formées d'un tissu
spécial glanduleux, bien différent du parenchyme dans lequel il est
plongé. Les glandes des Hypéricùwes ont à peu près la même struc-
ture '.
VIII. BALSAMINÉES A. Rkh...
I . LMPATJENS L.
1. I. noli tans^ere L. ; Lorey, 190. — 0. — Juill.-aoùt.
-RR. — Bois couverts. — St-Martinde la Mer ( Lorey) \ Mou-
1. Martinet, Bull, de la Suc. Bot. de.Fr., 1871, XVIII, p. 144.
BALSAMINEES. GERANIACEES. 15
lin de Charapboul à Saulieu {Lombard)', Poulailler!, Melin
près Liernais!.
Les germinations sont remarquables par la longuiear el le volume
de la partie épigée de l'axe hypocotylé. La prompte atrophie du pi-
vot ne laisse bientôt plus à la plante d'autre support que l'axe hy-
pocotylé, qui se courbe et devient radicant, ainsi que la base des
tiges. H en est de môme pour la Balsamine des jardins et autres es-
pèces congénères exotiques. — A la déhiscence de la capsule, les
graines et les valves sont lancées au loin par le brusque enroule-
ment des valves sur leur face interne; ce mouvement provient d'nn
excès de turgescence et d'accroissement dans la face extérieure.
IX. GERANIACEES (Juss.j.
1. GERANIUM L'HériL
\ Plantes ^; pétales au moins une fois plus longs que le calice. 2
Plantes 0, ou plus rarement 0 ; pétales égalan lie calice ou
n'atteignant pas le double de sa longueur 3
2 Plante plutôt pérennante que vivace, à racine rameuse assez
grêle: feuilles palmatifides: pédoncules biflores
G. Fyrenaicum.
Plante très vivace, à rhizome subligneux, écailleux, longue-
ment ramifié; pseudorrhizes robustes, peu nombreuses, brus-
quement atténuées vers leur extrémité; feuilles palmatipar-
tites: pédoncules uniflores G. sanguineum.
3 Pétales entiers, arrondis au sommet 4
Pétales émarginés, échancrés ou bifides 6
4 Feuilles palmatiséquées G. Robertianum.
Feuilles palmatifides 5
0 Calice glabre, muni de crêtes transversales, herbacées. . . .
' . . Gr. lucidum.
Calice pubescent, lisse G. rotundifoUinn.
6 Feuilles palmatipartites *
Feuilles palmatifides !^
46 GÉRANIACÉES.
7 Racine rouge : pédoncules plus longs que les feuilles; fruit à
copines glabres (j. columbinum.
Racine jaunâtre; pédoncules à peu près de la longueur des
feuilles; fruit à coques velues. .' G. dissectum.
8 Feuilles alternes; coques glabres, ridées transversalement. .
G. molle.
Feuilles opposées; coques pubescentes, non ridées. G. piisillum.
1. ti, Roberiianum L. ; Lorey, 18G. — (p. ou 0. —
Avril-sept. — CC. — Vieux murs, rochers, friches.
Les feuilles caulinaires inférieures sont réfractées, et de l'aisselle
de chacune sortent 1-3 rameaux.
•s. a. tucfdum L. ; Lorey, 186. — ©. — Mai-juill. — A. R.
— Lieux couverts. — VeriTy-s-Salmaise, Savigny-s-Beaune,
Fussey {Lorey) ; Cus?y-la-Colonne, Scmurî {Duret); Blaisy-
Bas (TFe^^r) ; Bouilland (Bonnet':) ; Nolay (Gillot) ; environs
de Sombernon ( Viallanes) ; St-Remy !, Montbard I, Millery !,
St-Auhinî.
3. G. roiiia3(9ifoiîuiii L. ; Lorey, 18o. — 0. ou 0 . —
Avril-sept. — C. — Prairies artificielles, vignes, cultures.
4. G. molle L. : Lorey, 183. — 0. ou 0. — Mai-sept.
— C. — Friches, vignes.
5. G. pu!§i&iuniL. ; Lorey, 184. — © ou 0. -— ?\îai-sept.
— G. — Chemins, prairies artificielles, cultures.
6. G. dii^secfumL. ; Lorey, 184. — 0. — Mai-juilL —
ce. — Prairies, cultures, chemins.
*. G. colunibiBsiain L. ; Lorey, 185. — 0. — Mai-juill.
— C. — Prairies, cultures, chemins.
ft. G. Pyrenaicuiîi L. ; Lorey, 183. — !^ ou plutôt
pérennant. — Mai-juill. — A. C. —Prés, bords des chemins.
— Notre-Dame d'Etang, Flavignerot, Nuits! {Lorey): St-
Remy!, Recey !, etc.
GÉRANIACÉES. 47
9. a. siaiig^uineum L. ; Lorey, 182. — ^. — Mai-juill.
— A. R. — Bois de montagne, coteaux incultes. — Recey,
Tarsulî,Va!-Suzon!,Mâlain!,Flavignerot!,Remiily!,Nuitsf,
Santenay!, Nolay!.
Quelquefois des bourgeons aJventifs se développent aux protu-
bérances éparses sur l'épaisse écorce des pseudorrhizes. — En la
partie antérieure des articles du rhizome, les écailles sont échan-
crées-mucronées; elles sont dépourvues de mucron et obscurément
échancrées dans la partie postérieure, parce qu'elles sont alors plus
âgées et quelles ont leur sommet plus ou moins oblitéré.
2. ERODIUM L'Hérit.
I. lî. cicutas'itam L'IIérit. ; Lorey, 187. — Q ou 0. —
Avril-oct. — ce. — Moissons, cultures, fricbes.
Var. a. pimplneUxfolium G. G. — Feuilles peu profondément dé-
coupées: pétales supérieurs assez souvent maculés.
Var. /3. chœrophyUum DG. —Feuilles profondément et très fine-
ment découpées; pétales tous immaculés.
r^a variété prœcox de Lorey correspond aux sujets très jeunes,
ou rabougris par l'aridité de la station.
La germination des Géranium a lieu ordinairement en
automne; la couronne de bases desséchées de pétioles, que
les souches portent au printemps, indique surfisamment la
bisannuité de ces plantes. Quand la germination est retardée
jusqu'au printemps, il en résulte des individus beaucoup
moins robustes. — Les faisceaux vasculaires d'une racine de
G. Robertianum forment, sur une coupe transversale, deux
cônes opposés pointe h. pointe et séparés par deux larges
bandes de tissu conjonctif; chez le G. liicidum au contraire,
les faisceaux envahissent bientôt presque tout le cylindre
central. — L'écorce des racines et des rhizomes est le plus
souvent teintée de rose.
La règle pour les tiges de Géranium est d'être sympodi-
48 GÉRANIACÉE '.
ques. L'atrophie de l'axe primaire commence parfois même
au sein de la rosette radicale; ainsi des G. Robertianum,
columbimim, Krodium cicutar'ium^ où cet axe est réduit à
un pédoncule radical. Il forme parfois en sa partie inférieure
quelques méritlialles chez les G. dissectiim^ rotimdifolium
et hicidum, et alors les feuilles sont alternes en ces points. —
Des deux rameaux des dichotomies, tantôt le plus rohuste
alterne de côté à chaque nœud (G. dissectum., G. colum-
biîiiim, G. Robertianiim)\ tantôt au contraire, il est placé
du mênîe côté de la tige (G. pusillum, Erodhim ciciita-
riurn)\ tantôt enfin il offre ou non des cas d'alternance avec
le rameau faihle (G. lucidum^ G. r o lundi fo Hum).
Presque toujours les feuilles sont opposées et inégales, et
la feuille la plus grande aisselle le rameau prépondérant.
Seul, le G. molle n'a que des feuilles alternes; ses pédoncu-
les sont opposés à la feuille et déjetés par le rameau axillaire.
Parfois le G. sanginneum a des feuilles ternées, accompa-
gnant des feuilles opposées. — Chez le G. lucidiim et sur-
tout chez le G. Roberlianum^ les tiges et les feuilles sont
fétides; celles des G. m.olle et rotundifolium ont une odeur
qui rappelle le musc. — La dessiccation de la plupart des
Géranium est lente et difficile; et dans l'herbier les tiges
offrent une dépression à leurs nœuds, qui sont gonflés au
contraire et succulents sur le vif.
L'inflorescence de la majorité des Géranium indigènes
(G. molle, G. rotundifolium^ G, dissectum, G. colum-
binum, G. Pyrenaicum^ etc.) comprend deux fleurs en
cyme unipare terminale. Les pédicelles de ces deux Heurs
sont insérés au sommet d'un pédoncule axile commun; ils
s'accompagnent à leur base de quatre bractées ordinaire-'
ment ainsi disposées : d'un côté un groupe de 3, dont la
médiane aisselle le pédicelle latéral, de l'autre une bractée so-
litaire complètement stérile, ou n'aisselant {G . jwatense L.)
qu'un bourgeon rudimentaire. Lesdeux bractées qui accostent
la bractée médiane fertile appartiennent à une seconde cyme
GÉRANIACÉES. 49
et comme elles sont insérées le plus souvent au même niveau
que cette bractée médiane on pourrait les croire de même
ordre qu'elle; mais chez quelques espèces, telles que le G.
pratense, l'axe de la seconde cyme émerge un peu, et les deux
bractées apparaissent alors manifestement insérées plus haut
que la bractée médiane et sur un axe différent; elles sont en
outre un peu plus petites, ainsi qu'il convient à des organes
nés dans une région où l'inflorescence est encore plus près
de sa fin. Quand par excès de vigueur cjuelques cymes de
Géranium deviennent bipares, le nombre des bractées est
porté de 4 è (5 {G. dissectnm) à cause des deux l)raclées si-
tuées à la base du second pédicelle latéral, et les deux côtés
de la cyme sont alors en parfait équilil)re. Chez plusieurs
Géranium exotiques, les bractées sont encore plus nom-
breuses; elles résultent de la présence de plusieurs cymes
agglomérées, sessiles et le plus souvent unipares. Mais si au
contraire Tinflorescence est réduite à une Heur solitaire,
c. à. d. au pédicelle central, comme c'est le cas normal du
G. sangiùneum, l'on ne devra plus compter et l'on ne
compte plus effectivement que deux bractées au lieu de
c{uatre, puisque le pédicelle latéral et partant les bractées
de second ordre font absolument défaut.
Les auteurs enseignent que les bractées des Géranium
sont constituées par des stipules. Mais avec cette interpréta-
tion on est obligé d'admettre que ces stipules peuvent jouer
le rule d'aissellières; puis des stipules, au lieu d'être insérées
3, 1, devraient être disposées par paires symétriques; enfin
il serait étrange que dans une feuille l'avortement eût fait
disparaître les parties fondamentales, comme le pétiole et le
limbe, et n'eût respecté qu'un accessoire aussi minime que
les stipules. Les bractées des Géranium^ il est vrai, ressem-
blent beaucoup aux stipules, mais elles n'en ont pas moins
la forme propre aux bractées de la grande majorité des
plantes.
oO GÉRANIACÉES. MALVACÉES.
Les pédicellcs changent de direction avec l'âge des fleurs.
Réfractés avant l'antlièse, dressés pendant, réfractés après,
ils sont, à la fructification, plus ou moins étalés ou encore
(G. molle, G. Pyrenaiciim) étalés-réfractés. Gomme les
fleurs qui terminent le pédoncule ne sont pas contemporai-
nes, il s'en suit que le pédicelle de l'une est dressé, pendant
que celui de l'autre est réfracté. Après floraison le fruit,
malgré la réfraction ou l'étalement des pédicelles, reste
dressé grâce à une courbure de leur sommet. Au siège de
cette courbure existe un épaississement, qui est très notable
surtout chez les G. rotundifolium et lucidum et qui cons-
titue, vers la maturité, une zone de désarticulation. En ef-
fet, quand on tire alors sur le pédicelle, il se rompt en ce
renflement qui a pris une teinte blanchâtre.
Les styles des Géranium se détachent par la base à l'épo-
que de la fructification, puis ils se relèvent en s'enroulant,
et emportent la coque avec eux. Mais sous l'influence de
l'humidité ils se rabattent plus ou moins le long de la co-
lonne, tout en gardant encore une courbure assez prononcée.
X. MALVACÉES (Juss.).
1. MALVA L.
1 Fleurs solitaires à l'aisselle des feuilles: calice accrescent, en-
veloppant complètement le fruit à la maturi^té 2
' Gymes à l'aisselle des feuilles; calice à peine accrescent, n'en-
veloppant pas complètement le fruit à la maturité 3
2 Galicule à folioles oblongues-ovales; carpelles glabres . . . .
M. Alcea.
Galicule à folioles linéaires-lancéolées: carpelles velus . . . .
il/, moschata.
3 Gorolle blanchâtre, petite; carpelles ridés . . M. rotundifolia.
Gorolle purpurine, grande; carpelles lisses. . . M. sylvestris.
MALVACÉES. 51
I. H. AioeaL.;Lorey, 160. — -i^. — Juin-sept. — A. G.
— Haies, taillis. — Thil-Châtel, Norges, forêt de Velours,
Magny-s-Tille, AntigQy,QLiincej(Zom/);Laignes!, Bourbe-
rain!, St-Seine-en-Bâcheî, Seurre!,Nolay I,Ivry 1, Lantilly !,
Jeux!, etc.
Var. a. Alcea. — Feuilles caulinaires palmatipartites.
Var. [^. fasHgiata Koch. — Feuilles caulinaires palmatilobées.
Les pétales du M. Alcea s'enroulent pour sommeiller, car il est
de règle pour les corolles sommeillantes de revenir pendant leur
sommeil à la forme qu'elles avaient avant Tépanouissement.
«. M. inoscliataL.; Lorey, 161. — !^. — Juin-sept. —
A. G. — Haies, prés secs, taillis — Auxonne,Dctain, Laroche-
pot, Semur, Saulieu!, Laroche-en-Brenil {Lorey)-, Moiit-
bardl, Lucenay !, Baigneux!, Trouhaut!, Val-Suzon!, Fré-
moy î, Rouvray î, etc.
Var. a. laciniata. — Feuilles tontes profondément et étroitement
laciniées.
Var. ,S. intermedia. — Feuilles radicales et caulinaires inférieures
réniformes, dentées-crénelées; les caulinaires moyennes et supé-
rieures laciniées-palmatipartites.
3. M, syivestrisL.; Lorey, 161. — nf. — Mai-oct. — G.
— Gultures, rues, décombres.
Tiges simples ou rameuses, dressées ou décombantes, atteignant
parfois jusqu'à deux mètres de hauteur.
4. M. rotiiiiciiroiâa L.; Lorey, 162. — ^. — Mai-oct.
— G G. — Gultures, rues, décombres.
Le M. JSicœemis k\\. était commun en 1875 à Dijon dans les décombres
et sablières de la plaine de Pouilly ! (Méline), mais y était devenu rare
en 1876. — Quelques pieds dei¥. microcarpa Desf. ont été trouvés aussi
par M. Méline en cette même station.
2. ALTH^A Z.
Plante 0 ; racine grêle A. Jarsiita.
52 MALVACÉES.
Plante if ; racine et pseiidorrhizes volumineuses
f A. officinalis.
Feuilles vertes, parsemées de poils: fleurs solitaires axillaires;
carpelles glabres A. hirsuta.
Feuilles blanchâtres-tomenteuses: cymes axillaires: carpelles
tomenteux f xi. officinalis.
1. A. BiBrsïitaL.;Lorey,i63. — 0. — Mai-jaill. — A.G.
— Coteaux incultes, 'taillis. — Dijon (Loreij)\ St-Remy!,
Noiayl, etc.
f A. officinalis L.; Lorey, 1G3. — if. — Juin-avril. — Haies,
bords des rivières, lisières des bois. — Naturalisé et commun dans le
Val-de-Saône à Talmay!, Pontailler!, St-Jean-de-Losne!,Seurre!, etc.
VIA. cannahina\,.Q~>i signalé par Lorey (p. 164) à Cussey-les-Forges et
à Chaignay.
Les Malva rotundifolia et sylvestris sont bien des plantes
vivaces et non bisannuelles; il faut ajouter cependant que
leur existence ne va guère au delà de 3-5 ans. Les M. Alcea
et moschata sont d'une plus longue durée. — La racine des
Malva est ligneuse, ductile et très difficile à rompre; il en
est tout autrement de VAlthœa officinalis, dont le cylindre
central possède un abondant tissu conjonctif.
L'inflorescence des Althaea hirsuta, Malva Alcea, M.
mo5cA<2/« est absolument progressive, et les tiges portent de
bas en haut des fleurs axillaires, solitaires, qui sont disposées
en gi^appes ou en panicules. Chez d'autres espèces, la ré-
gression gouverne les détails, car au lieu de fleurs solitaires
aux aisselles on y trouve des cymes sessiles {M. rotundifo-
lia, M. sijlvestris), ou pédoncul'ées {Althgea officinalis) .^ et
qui en outre, surtout pour le M. sylvest7ns, sont assez sou-
vent accostées d'un rameau.
TILIACÉES. 53
XI. TILIACÉES (Juss).
1. TILIA L.
Rcacine à coupe fétide T. sijlvcstris.
Racine à coupe non fétide T. platyphylla.
Jeunes rameaux olivâtres, à coupe fétide: face inférieure des
feuilles glaucescen te, à nervures peu saillantes et obscurément
anastomosées: fruit facilement compressible, à côtes très peu
prononcées T. sylvestris.
Jeunes rameaux rouges, gris ou parfois jaunes, à coupe non fé-
tide: face inférieure des feuilles verte, à nervures très sail-
lantes et très anastomosées: fruit incompressible, à côtes
prononcées . .T. platyphylla.
1. T. piatypiiyiia Scop.; Lorey, 1G8. — t). — Juin-
juill. — A. G.— Bois.
Au printemps les bourgeons des T. platyphylla et sylvestris, longs
déjà de 3-6% sont courbés-réfractés à l'exemple de ceux deVEpicca;
puis ils se redressent peu à peu, à mesure des progrès de leur ac-
croissement. — La vestiture ne peut pas toujours servira distinguer
le T. platyphylla du T. sylvestris, car on rencontre assez souvent
des T. platyphylla à feuilles et rameaux glabres ou glabrescents,
et dans ce cas les rameaux sont parsemés de petites verrucosités
qui font défaut sur les rameaux velus. Il en est ordinairement
de même du Betula alba, en opposition avec sa Y^rléié pubescens. —
La couleur jaune des rameaux de certains T. platyphylla est indé-
pendante de l'exposition et persiste en plein soleil. — Sur la môme
branche, on trouve des feuilles dentées ou incisées, et encore à som-
met tronqué, arrondi ou acuminé. — Dans les jeunes taillis del à
2 ans les feuilles pellées ne sont pas rares chez le T. platyphylla.
Cette tératologie résulte d'une végétation luxuriante, qui fait dé-
border le parenchyme autour du pétiole. Dès le principe la feuille
est peltée, et il n'y a pas soudure consécutive des deux lobes basi-
laires. Une pareille peltation est encore plus fréquente dans les
54 TILIACÉES. POLYGALÉES.
feuilles des rejets vigoureux du Noisetier. — Les boutons des ra-
meaux ne sont pas franchement axillaires, mais ils sont un peu laté-
raux à l'aisselle de la feuille. Le pétiole est accosté d'un pédoncule
aux nœuds florifères. Ce pédoncule est ailé, et vers le milieu de sa hau-
teur il se dédouble en deux parties, une partie stérile qui continue
à être ailée, et une autre fertile, cylindracée, qui produit par parti-
tion les pédicelles du corymbe. Si l'aile représentait une bractée,
mère du pédoncule, elle ne pourrait faire corps avec ce pédoncule,
c. à. d. avec un organe qui ne lui serait pas contemporain. D'ail-
leurs la partie inférieure du pédoncule n'offre absolument rien qui
dénote une pareille soudure.
9. T. syiveMrâs Desf. — T. microphyllaWiWà. ; Lorey,
167. — t). —Juin-juin. — A. R. — Bois. — St-Remy !, Rou-
gemontl, Asnières-en-Montagne!, Val-des-Choues où il est
plus abondant que le T. platt/phijlia !, ïs-s-Tille ! , SSauveur ! ,
Ponlailler!, Longvay!, Seurrcî, St-Andeuxî.
Le pétiole de la bractée est parfois aussi court que chez le T. pla-
typhylla.
XII. POLYGALÉES (Juss.).
1. POLYGALA L.
i Saveur amère: ailes (les 2 sépales intérieurs) à nervure moyenne
ne s' anastomosant pas avec les latérales ... P. Austriaca.
Saveur herbacée: ailes à nervures anastomosées entre elles. . 2
2 Axe central atrophié: grappes naissant 2-6 du sein de rosettes
de feuilles terminant les tiges latérales .... P. calcarea.
Axe central terminé par une grappe: point de rosettes de feuil-
les; grappes solitaires 3
3 Feuilles inférieures ordinairement opposées; grappe centrale
dépassée par les latérales P. depressa.
Feuilles éparses; grappe centrale dépassant les latérales . . .
P. vulgaris.
POLYGALÉES. 55
I. P. Yuig^arifli L.; Lorey, 116. — "if. — Mai-août. — G.
— Pelouses, coteaux incultes, bois.
Grandes diversités dans les dimensions respectives des ailes et de
la capsule : ailes débordant en lout sens la capsule (var. vidgaris) ;
débordées en tout sens par la capsule (var. ixirvlpjra Goss. et G.
de St-P.); plus longues et plus étroites que la capsule (P. oxyptcra
Rchb.). Il est encore d'autres variations qui existent parallèlement
chez la plupart des espèces de Polyr/ala. — Une variété avec souche
subligneuse, tiges dressées, feuilles souvent dirigées du même côté,
et'grappes courtes, assez denses, dépassées à leur base par les feuil-
les caulinaires supérieures, ne diffère guère du P. comosa Schk. que
par l'absence de bractées saillantes qui rendent la grappe chevelue
avant l'anlhèse. — R. — St-Remy!, Laignes!, St-RomainL
f8. P. yf^Qi^triacii Craiitz ; Lorey, i 19. — !^ ou plutôt pé-
rennant. — Mai-août. — A. R. — Prés, taillis et pelouses hu-
mides. — St-Remy!, Fontenayl, Lucenayl, Pothièrcsl,
Montigny-s-Aubeî, Tarsul !, vallon du Suzonî, etc.
3. 1». depressa AYend. — :^. — Juin-août. — R R. —
Prairies et pelouses humides siliceuses. — Orgeux!, Viel-
verge!, Saulieu!, St-Andeuxî.
4. p. eaicarea Fr. Schultz. — P. amara DC. ; Lorey,
118. — ^. — Avril-juin. — G G. — Goteaux et montagnes
calcaii^es.
Les liges ont une rosette de feuilles vers leur sommet qui est ré-
duit à un court ramuscule foli itère. Aux aisselles de certaines des feuil-
les de ces rosettes naissent au printemps les rameaux florifères, qui
se détruisent après fructification. Assez souvent, un des rameaux,
sorti des rosettes, n'est que foliifère, et dans sa partie supérieure il
se munit d'une rosette qui répétera l'évolution florale des rosettes de
l'étage inférieur. — Les feuillf3S des rosettes et celles qui leur sont
immédiatement inférieures persistent pendant deux années.
Les racines des Polijgala ont une odeur aromatique, comme
de Pmnevère, qui se retrouve dans le système souterrain de
plusieurs plantes appartenant aux familles les plus diverses
56 POLYGALÉES. ACÉRTNÉES.
{Spirxa Ulmaria^ Primida, Meiîca, etc.). — Comme les
Pohjgala sont rebelles à la culture, on pourrait tout d'abord
les accuser de demi-parasitisme; mais ils n'ont pas de su-
çoirs sur leurs radicelles. De Gandolle * les range dans la
famille des Rhinanthacées et leurs radicelles raides et
ilexueuses rappellent un peu celles des Melanipyrum.
Les P. calcareaei vulgaris ont parfois des (leurs blanches,
rosées ou violettes. Les anastomoses des ailes sont moins pro-
noncées dans les fleurs blanches. — La grappe centrale est
brièvement dépassée par les latérales chez le P. Aiistriaca, et
longuementchez \qP. depressa. Cette tendance à l'affaiblisse-
ment de l'axe central se manifeste au plus haut degré chez le
P. calcarea, où toutes les grappes des rosettes sont latérales.
Chez le P. milgaris, au contraire, la tige centrale, ne su-
bissant aucun arrêt de développement, se termine en une
grappe qui dépasse les grappes latérales. Ainsi, du P. vulgaris
au P. calcarea, en passant par les P. Austriaca ai depressa,
l'évolution est en série décroissante pour l'axe, et en série
croissante pour ses ramifications.
XIII. AGÉRINÉES (Juss.).
1. ACER L.
1 Sève laiteuse; feuilles vertes en dessous .2
Sève aqueuse; feuilles blanchâtres en dessous 3
2 Rameaux souvent subéreux; feuilles à lobes obtus
A. campcstre.
Rameaux jamais subéreux; feuilles à lobes acuminés ....
A. platanoides.
3 Fleurs en grappes A. pscmlo-Platamis.
Fleurs en corymbes 4
1. FI. Fr., III, p. 455.
ACÉRINÉES. 57
4 Feuilles 5-3 lobées^ à lobes ovales élargis, dentés-crénelés; ai-
les des fruits non rétrécies à la base .... A. opidlfolium.
Feuilles trifides, à lobes ovales-oblongs, entiers ou munis de ra-
res dents: ailes des fruits rétrécies à la base
A. Monspessidanum.
1. A. campesfre L.: Lorey, 177. — 1>. — Mai. — C. —
Bois, haies.
On trouve aux mômes stations des individus atteints ou non de
subérosité: bien plus, le môme rameau peut offrir de l'écorce al-
ternativement lisse et subéreuse. Gest pendant les premières années
que le développement du suber est surtout prononcé. Des incisions
corticales n'en activent pas la formation. Il en est de môme pour
VUlmiis campcstris. Les côtes ou ailes formées par le suber de l'A.
campestre restent libres entre elles sur toute la longueur de chaque
mérithalle, tandis que chez VUlmus campestris elles se relient par de
nombreuses anastomoses. — Des deux feuilles de chaque nœud mé-
rithallien, l'une est ordinairement plus grande que l'autre. — Les
vigoureux rejets des jeunes taillis ont parfois leurs feuilles verticil-
lées par trois.
z. A. piatanoides L.; Loiey, 177. — 1}. — iAIai. — R.
— Bois. — St-Remy!, Val-des-Ghoues!, vallon duSuzonî,
Antheuil!.
3. A. opuUfoiiiini Vill. ; Lorey, 178. — tj. — Avril-
,mai. — R. — Bois de la Cote. — Forêt de Mantuaii, Arce-
nant, Bouilland! (Lorey); Quemigny-Poisot, Savigiiy-s-
Beaune [Duret) ; Gevrey!, Ghambolle!, Antheuil!.
4. A. llonfspessulanuiii L. — t). — Avril-mai. —
RRR. — Bois. — Bois Derrière à Santenay!, St-Aubin !.
s. A. pseudo-mataniisL.; Lorey, 17G. — t). — Mai. —
A.R. — Bois. — Aignay!, Val-des-Ghoues!, Grancey-ie-
Ghâteau!, Moloy!, Mâlain!, Nuits!, Menessaire!.
Cet arbre, qui pour Lorey n'est que naturalisé dans le départe-
ment, m'y paraît parfaitement indigène. Ainsi dans la forôt du Val-
58 ACÉRINÉES. CÉLASTRINÊES. A3IPÉLIDÉES.
des-Choues il est très cabondant, soit comme taillis, soit comme
vieilles réserves.
XIV. GÉLASTRINÉES (R. Br.).
1. EVONYMUS L.
a. E. Europseus L.; Lorey, 196. — t). — Mai-juin. —
G. — Bois, haies.
Radicelles blanches, flexueuses, très abondantes et parfois munies
de bourgeons advenlifs. — D'après M. Bonnet S tantôt les Heurs
sont pourvues d'organes sexuels normaux, tantôt l'un des deux
sexes est presque atrophié.
t AMPÉLIDÉES (Kunth).
t VITIS L.
f V vinifera L. ; Lorey, 180. — \)— Juin. — Se rencontre
ça et là aux bois du Val-de-Saône, semé de graines contenues
dans les déjections des animaux. A Arcelot, j'en ai vu de robustes
individus qui grimpaient jusqu'au sommet des futaies les plus
élevées.
Depuis Ang. de St-Hilaire la lige de la Vigne est, quoique à tort, géné-
ralement regardée comme sympodique, elles vrilles comme autant d'axes
déjelés latéralement et remplacés par un rameau axillaire usurpateur.
M. Prilleux 2, au contraire, repousse le sympodisme et attribue la vrille
à une partition caulinaire. Cette opinion, à laquelle je me range, s'ap-
puie et sur la constitution anatomique de la tige, où le cylindre médul-
laire se prolonge directement de mérithalle à méritlialle, et sur la pré-
sence invariable d'un gros bourgeon à l'aisselle de la feuille opposée à
la vrille. Or ce bourgeon devrait manquer, s'il avait réellement formé un
1. Bull, de la Soc. bot. de Fr., 1878, XXV, p. 1G9-171.
2. Ihid., 1856, III, p. 6io-6.'i3.
AMPÉLIDÉES. MONOTROPÉES. 59
rameau usurpateur, ou bien l'on en devrait compter deux quand il arrive
à la vrille de faire défaut. J'ajouterai que la première feuille du prétendu
rameau usurpateur n'est pas sensiblement moins grande que la feuille
réputée génératrice, tandis qu'il est de règle que les premières feuilles
d'un rameau soient beaucoup plus petites que celles de l'axe qui lui a
donné naissance. — M. Lestiboudois ' voit dans la vrille un rameau vé-
ritable naissant privé d'écaillés et de feuille mère ; ou encore il en fait,
avec doute cependant, un second bourgeon axillaire, émergeant bien
au dessus de son lieu d'origine. Il est inutile diusister sur tout ce qu'ont
d'insolite un rameau dépourvu de feuille mère, et un bourgeon surhaussé
par une soudure avec l'axe. Pour se convaincre d'ailleurs que la vrille
n'est pas due à la ramification, il suffit de remarquer qu'elle est une éma-
nation directe du mérithdUe inférieur, et qu'elle ne présente à sa base ni
l'empâtement, ni les rides corticales qui caractérisent l'insertion de tout
rameau. — Les vrilles ne sont pas davantage des grappes qui ont com-
plètement avorté. S'il en était ainsi, elles devraient faire complètement
défaut chez les jeunes individus qui ne sont pas encore d'âge àlleurir;
elles devraient également manquer dans la partie supérieure des ra-
meaux d'arrière-saison, où chez la Vigjie, comme chez la grande majo-
rité des végétaux, on ne voit jamais se développer de fleurs; enfin, et ce
qui n'est pas, il y aurait surtout lieu de rencontrer des vrilles florifères
sur les sujets qui fleurissent pour la première fois, et qui devraient tra-
duire leurs débuts floraux par cette imperfection de l'inflorescence. La
vrille est un organe sui geiieris, propre à certaines plantes et d'une adap-
tation toute spéciale.
Pour la Vigne, comme pour le Blé, le Riz, le Poirier et autres végétaux
des grandes cultures, le type véritablement sauvage paraît être inconnu,
et l'origine première demeure très hypothétique.
XV. MONOTROPÉES (Nutt.).
1. MOISOTROPA L.
I. II. iiypopitys L.; Lorey, 589. — pérennant ou par-
fois Q- — Juin-juill. — A. R. — Boisomhragés. — Gouville,
Nuits, Saulieu, Semur {Lorey)\ Boncourt, Villebichot, St-
Nicolas (Durct)', St-Remyî, Viserny!, Lignemlles!, Blaisy-
Bas!, Gevrey!, etc. — Abonde après une vingtaine d'an-
nées dans les plantations de résineux.
1. Bull de la Soc. bot. de Fr., 1837, IV. p. 809-810.
60 MONOTROPÉES. HYPÉRICINÉES.
Tige pubescente, parfois très glabre et alors plus élancée et à
grappe appauvrie.
Le .1/. Hijpopltys passe pour être parasite sur les racines des ar-
bres, et pour vivre dans les détritus des feuilles. Cette double asser-
tion ne me semble pas exacte. Jamais, en effet, je n'ai vu chez cette
plante d'adhérence avec les racines d'autres végétaux, et s'il y a
des racines à proximité, elles sont toujours mortes ou en décompo-
sition; puis son très grêle rhizome se trouve à unu certaine profon-
deur dans un sol bien différent des couches superficielles où sont
les détritus des feuilles. — Les pseudorrhizes sont courtes, intri-
quées et égalent en volume le rhizome lui-même: elles vivent dans
une terre traversée par un abondant mycélium blanc, et si le M. Hy-
popitys est parasite, il ne peut l'être que sur ce mycélium. — Les
bourgeons du rhizome sont obconiques, renflés-écailleux, et ont
pendant quelques années une végétation exclusivement souterraine:
puis ils sortent de terre, et s'allongent en tige florifère. Il en est de
même d'autres plantes également privées de feuilles, comme Oro-
banche, Neottia Nidus-avis, Limodonim abortiviim. Quand un prin-
temps très sec les force à différer leur évolution florale, elles pa-
raissent faire tout à coup défaut dans les stations oii elles abon-
daient l'année' précédente.
XVI. HYPÉRICINÉES (Juss.).
1. HYPERICUM L.
1 Tiges dépourvues de lignes saillantes: sépales ciliés-glandu-
leux 2
Tiges pourvues de lignes saillantes rarement nulles; sépales non
ciliés-glanduleux 4
2 Tiges et feuilles velues; feuilles subpétiolées. . . H. hirsutum.
Tiges et feuilles glabres; feuilles sessiles 3
3 Feuilles semi-amplexicaules ; sépales obovales-suborbiculaires,
à glandes sessiles H. pidchmm.
Feuilles non amplexicaules; sépales lancéolés-linéaires, à glan-
des stipitées -F/, montamim.
4 Tigesgrêles, éLalées-ascendantes; lignes caulinaires 2, obscures,
HYPÉRICmÉES. 61
parfois nulles; sépales très inégaux, 3 grands, 2 petits. . .
H. hiimifiisum.
Tiges robustes, dressées ou dressées-ascendantes; lignes cau-
linaires 2 ou 4, plus ou moins saillantes; sépales peu iné-
gaux 5
o Bourgeons advenlifs assez fréquents à la racine et aux pseu-
dorrhizes: lignes caulinaires 2, très peu saillantes
H. perforatiim.
Point de bourgeons adventifs au système souterrain; lignes
caulinaires 4 G
G Tiges à faces convexes; lignes caulinaires peu saillantes; feuil-
les sessiles; sépales lancéolés-oblongsà sommet plus ou moins
aigu ou denticulé-érodé ; pétales beaucoup plus longs que
le calice H. Drscstangsil.
Tiges à faces planes; lignes caulinaires très saillantes, plus ou
moins ailées-membraneuses; feuilles semi-amplexicaules;
sépales lancéolés, acuminés-subulés; pétales à peine une fois
plus longs que le calice H. tetraptcmm.
t. n. imieîirumL.; Lorey, 174. — ^. — Juin-avril.—
R. — Boisargilo-siliceux. — Bois du Pays-Bas, Gerland (Lo-
rey)\ Gîteaux!, Arnay-le-Duc!, Thoisy-la-Berchèreî, Sau-
licul, Vic-s-Thil!, St-Andeux!, Jeux!.
%. H. nionianum L.; Lorey, 175. — if. — Juin-avril.
— A. R. — Bois. — SL-Remy !, LigneroUesl, Recey !, Fleu-
rey!, Gevreyî, Nuits!, Sanlenayl.
On rencontre de vigoureux iî. niontanum et tetraptcmm à feuilles
verticillées par 3.
3. O. iiirsntam L.; Lorey, 174. — i^. — Juin-scpt. —
G. — Taillis, haies.
Fleurs soufre pâle. — R. — Bois de St-Aubin!.
4. o. iiumifustim L.; Lorey, 172. — if. — Juin-sept.
— A. G. — Moissons et pelouses siliceuses. — Ghamps et pâ-
tis du Pays-Bas {Loreij)\ Talmayî, Vielverge!, Villy-le-
62 HYPÉRICINÉES.
Moutiers!, Nolayf, Arnayî, LiernaisI, Laroche-en-Brenil!,
Epoisses!, Jeux!.
5. II. perrorattim L.; Lorcy, 173. — if. — Juin-sept.
— ce. — Taillis, coteaux incultes.
Se rencontre avec des feuilles très petites, et encore avec des pé-
tales marqués de lignes noires. — Par les grandes sécheresses les
feuilles s'enroulent sur leur face inférieure; elles redeviennent pla-
nes avec un temps humide. Aux stations aquatiques ou ombragées
les ponctuations des feuilles sont rares, et souvent môme manquent^
complètement dans les feuilles inférieures. Cette remarque s'appli-
que aussi aux autres espèces ponctuées.
G. H. Dcscistang;gii Lamotte. — H. intermedium Bel-
lynck. — if. — Juill-sept. — R. — St-Remyl, Lucenayl.
Feuilles plus ou moins pellncides: pétales souvent marqués de
lignes et de points noirs.
J'incline à regarder cette plante comme un hybride des iî. ^evfo-
ratum et tetrapterum ; mais elle est beaucoup plus voisine de VH.
perforatiim parla faible saillie des lignes caulinaires, par ses feuilles
sessiles, non semi-embrassantes, par la grandeur de sa corolle, et
j'ajouterai par la forme de ses sépales. Car le calice de VH. perfo-
ratiim est extrêmement variable, et ses sépales, ordinairement li-
néaires-lancéolés, subulés, se montrent parfois oblongs, subaigus,
ou denticulés-érodés comme chez VH. Dcsestangsii. Celui-ci n'a de
l'Jî. tetrapterum que les lignes caulinaires: encore n'en compte-t-on
que deux dans la partie supérieure de la tige. — Les capsules ne
contiennent qu'un petit nombre de graines, dont beaucoup même
sont mal conformées.
7. II. tetraplcriim Pries. — H. quadrangulum Lorey,
172; non L. — if. — Juill.-sept. — G. — Bords des ruis-
seaux, prairies marécageuses.
2. HELODES Spach.
I. II. païustris Spach. — HypericumHelodesh.^ljOvej ,
173. — 9/. — Juin-août. — RR. — Ruisseaux tourbeux. —
IIYPÉRICINÉES. 63
Saulicu, Laroche-cn-Brenil (Lorei/) ; Laignes {Bert/iiot);
Dampierre!, St-Germain-de-ModéonI, St-Andeux!.
Les Eijpericum ont un même type de végétation souter-
raine : racine ligneuse, pivotante un peu rameuse, à écorce
jaunâtre et atteinte d'exfoliations successives; souche li-
gneuse, s'éteignant souvent par le centre et reportant sa vé-
gétation sur des ramifications; pseudorrhizes adjuvantes à
la souche et parfois aussi {H. tetrapteriim, H. humifusum,
H. hirsîttum) aux bases des tiges ascendantes. L'analogie est
frappante avec le système souterrain de beaucoup de Labiées
{Calamintha of/icmaiis, Clinopodium vidgare^ Origamim
vidgare^ etc.); mais les Hyperncum vivent un moindre
nombre d'années, surtout les H. hirsutum Qiperforatum. —
Dans les pelouses sèches des coteaux, la souche de \H. hu-
m2/z/5z^m devient ligneuseetassez robuste, tandis qu'elle reste
grêle et de faible durée dans les sols humides. — Le bour-
geonnement adventif de la racine et des pseudorrhizes de
VH. perforatum a son principal siège sur les ramifications
horizontales; il est surtout actif dans les sols légers et sa-
blonneux. — Une so'uchestolonifère est parfois attribuée aux
H. tetrapterum et hirsutum; mais ce qui caractérise prin-
cipalement les stolons, c'est de se constituer en individus
distincts de la souche mère; en outre les plantes stolonifè-
res sont privées d'une racine et soumises à un déplacement
incessant; or rien de pareil chez ces Rypericumi dont les
rejets, quoique souvent radicants, ne se séparent jamais de
la souche, qui est fixée elle-même à une racine persistante.
D'ailleurs, l'allongement de ces rejets stoloniformes est sta-
tionnaire, parce qu'un bourgeonnement rétrogressif et en
crochet leur fait perdre chaque année ce qu'ils avaient ga-
gné en longueur Tannée précédente. — Les rejets des H,
jjerforatum et tetrapterum naissent en automne et sont or-
dinairement feuilles et rameux; ils ne montent pas à tige
par leurs extrémités; cette fonction est laissée cà 1-4 vigou-
G 4 HYPÉRICINÉES.
reux bourgeons latéraux qui se développent au printemps
en la partie postérieure des rejets, et les tiges florifères de
ces deux espèces ne sont donc que de second ordre. Les
souches des H. pulchriim et montanwn n'ont pas de rejets,
mais de courts bourgeons de remplacement qui s'allongent
directement en tiges florifères. — UHelodes palustris dif-
fère de suite d'un Hijpericum par la présence d'un rhizome,
et par l'épaisse couche corticale de ses pseudorrhizes et
surtout de son rhizome.
L'inflorescence des Hypericum consiste en cymes bi-uni-
pares, disposées en grappes terminales corymbiformes. Il y
a régression d'ensemble et de détails; cependant chez \H.
hirsiitum les premières cymes épanouies appartiennent aux
rameaux moyens et non pas aux supérieurs. — Les corymbes
de VHelodes pahistris paraissent latéraux, parce qu'au
niveau de chaque corymbe la tige se poursuit sympodique-
ment par un bourgeon axillaire, qui lui-même, après 3-4
mérithalles, aboutira à une nouvelle inflorescence. — Les
Eijperkum s'épanouissent de grand matin ou parfois même
la nuit. Tous ont des pétales éphémères, et comme pour
toute autre fleur un temps frais et couvert prolonge nota-
blement la durée des corolles. — Les sépales des E. mon-
tanum et tetrapterum sont dressés après floraison et pen-
dant la fructification; ils sont étalés chez les^. perforatum
et Desestarigsii. — Au moment de l'épanouissement, les
étamines des Eypericiim sont plus ou moins étalées-réfrac-
tées, mais elles se relèvent à mesure qu'approche la fin de
l'anthèse. Le siège de ce mouvement est dans la partie in-
férieure des filets; en outre, la petite languette qui sup-
porte chacune des phalanges staminaies vient s'apprimer à
l'ovaire.
DROSÉRACÉES. 65
XVII. DROSÉRACÉES (Salisb).
1. DROSERA /..
Feuilles suborbiculaires; hampes droites, beaucoup plus lon-
gues que les feuilles: g-raines fusiformes, à peine rugueuses.
D. rotundifolia.
Feuilles obovales-oblongues: hampes plus ou moins coudées à
la base, dépassant peu les feuilles: graines subovoïdes, for-
tement rugueuses D. intermcdia.
1.». roltindifolia L. ; Lorey, 114. — iif. — Juill.-
août. — R. — Tourbes siliceuses. — Scmur, Saulieu! {Lo-
rey); Vielvergc!, Auxonne!, Laroche-en-Brenilî, St-Andeux!.
%. o. internieciia Hayne; Lorey, 115. — Juill.-sept. —
RR. — Tourbes siliceuses. — Auxonne {Lorey); pàtis de
l'étang Morin à Saulieu ! (Lombard)', Vielverge I.
Le rhizome des, D. intermecUa ei rotundifolia est très grêle, fili-
forme, et les psendorrhizes sont sétacées. Celui du D. rotundifolia
surtout est marqué de protubérances qui correspondent à autant
de centres vitaux éteints, et d'où sont sorties les feuilles et les ham-
pes des années précédentes. L'intervalle (article), qui sépare ces
protubérances, mesure la progression annuelle du rhizome. — La
souche de ces deux espèces est définie, bien que chez le D. intcr-
media elle offre des apparences contraires; mais l'absence de toute
transition de grandeur entre les feuilles de la rosette florifère et les
feuilles de la rosette de remplacement prouve bien que celle-ci est
fille de la première.
Les poils des feuilles des Drosera sont des expansions foliacées et
non de véritables poils. — Les feuilles ne sont pas irritables: mais,
comm e en vieillissant elles se contractent sur leur face supérieure,
le limbe finit par se refermer sur les insectes qui se sont pris aux
viscosités. D'après M. Darwin, les feuilles des Brosera, Pingui-
cula, Blonœa, Ncpenthes, etc. digèrent les insectes qu'elles captu-
rent; une telle opinion se heurte aux plus vives contradictions.
o
66 DROSÉRACÉES. PYROLACÉES.
La partition préside à l'inflorescence des Drosera; leur grappe
est donc progressive et ne résulte pas de cymes unipares. Ici, comme
en tant d'autres inflorescences, la partition se traduit et par l'en-
roulement scorpioïde de la jeune grappe, et par la disposition uni-
latérale des fleurs. — Assez fréquente chez le D. rotimclifolia, la
fasciation de la hampe centrale est si ordinaire chez le D. interme-
dia, qu'on doit hésiter à la regarder comme une tératologie. Elle
s'accompagne de partition caulinaire, et l'axe, avant de se dédou-
bler en pédicelles successifs, commence par se scinder en deux
branches florifères, ce qui constitue la variété ramosa des auteurs.
2. PARNASSIA Tourn.
I. p. païuistri!» L. ; Lorey, 116. — '^. — Juin-août.
— R. — Prairies et pelouses humides ou tourbeuses. —
Arcelot, Saulieu ! (Lorey) ; Recey!, Avot!, Vielverge !,
Voudenay ! , Rouvray I .
XVIII. PYROLACÉES (Lindl).
1. PYROLA Tour?î.
B. P. rotiiiidifoilaL. ; Lorey, 586. — ^. — Juin-juill.
— A. R. — Bois couverts. — Baulme-la-Rochel, Marsan-
nay-la-Côte, Couchey, abondant au Val-des-Choues ! {Loreij) ;
Flavignerot {Lombard); Marey-s-Tille {Morelet); Perrigny-
lez-Dijon {]Sîaillard)\ Tarsul {Magdelaine); St-Remyî Ai-
gnay!, Avotl.
Rhizome grêle, subligneux, blanchcâtre, d'une odeur aromatique,
à rejets souterrains nombreux et ne devenant pas libres: pseu-
dorrhizes filiformes, brunes, finement rameuses, flexueuses, soli-
taires, insérées à l'aisselle des écailles des rejets. — Les rosettes fo-
liifères attendent plusieurs années avant de fleurir; elles s'éteignent
complètement après, car les tiges florales ne sont pas accostées de
PYROLACÉES. — RÉSÉDACÉES. — NYMPHÉACÉES. 67
bourgeons de remplacement. La floraison sera fournie au printemps
suivant par les rosettes qui terminent les rejets des années précé-
dentes. — Feuilles persistantes. — Plante d'une culture très diffi-
cile.
XIX. RÉSÉDACÉES (DC).
1. RESEDA L.
Plante if\ racine munie de bourgeons adventifsexpectants.
R. liitea
Plante ©; point de bourgeons adventifs à la racine . . . . ,
. R. hiteola
Feuilles supérieures pinnatipartites; calice à 6 sépales . .
R. hitea.
Feuilles toutes entières; calice à 4 sépales R. htteola.
I. R. luiea L.; Loi^ey, 113. — :^. — Juin-août. — G,
— GoteauK sablonneux, cultures.
Le R. lutea, que beaucoup d'auteurs font annuel ou bisannuel,
est éminemment yivace, et sa racine atteint une très grande lon-
gueur. Cette racine est cylindracée, simple ou très peu rameuse:
elle a, comme celle du R. luteola, une odeur piquante qui rappelle
l'odeur caractéristique des racines des Crucifères.
«. R. iiiïcoia L.; Lorey, 113. — (^. — Juin-août. —
G. — Bords des chemins, lieux incultes.
XX. NYMPHÉACÉES (Salisb.).
1. Wi^W^I^k Sibth. etSm.
1. :\. allia L. ; Lorey, 33. — "if. — Juia-août. — A. G.
68 .NYMPHÉA CÉES.
— Etangs, rivières. — Lucenay à l'ùtang de Vadenay!,
Larrey-lez-Poiiiçon!, Faverolles!, Js-s-Tille!, Fontaine-Fran-
çaise!, La Candie!, Arnay-le-Duc!, Vic-s-Thil!. — Aussi
abondant que le Nuphar luteum dans le Val-de-Saône î et
dans les étangs du Morvanl.
La fjeiir da ÎV. alhci est la plus belle du département: forme, am-
pleur, éclat, odeur et durée, elle réunit tous les mérites.
2. NUPHAR Smith,
I. î^'. luteum L.; Lorey, 33. — ^. — Juin-sept. — C.
— Rivières, étangs.
Dans le rhizome des Nijmphéacées , les faisceaux vascu-
laires sont épars au sein d'un volumineux cylindre paren-
chymateux, et les faisceaux secondaires sont plus intérieurs
que les primaires \ Aussi, la section transversale de ce
rhizome a-t-elle des rapports avec une section de tige mo-
nocotylédonée. Puis, comme les formations secondaires
n'apparaissent que fort tardivement chez les racines (adven-
tives) du Niiphar luteum, et que les recherches pour les
découvrir chez celles du Nymphœa alba ont été jusqu'à
présent sans résultat bien net, c'est encore là un point de
ressemblance avec les Monocotylédonées, oii les formations
secondaires font toujours défaut -.
Les rhizomes des A^. luteum et A\ alha donnent d'excel-
lents caractères distinctifs. Le N. luteum a un rhizome
épigé, à coupe blanche, rapidement et longuement rameux,
pouvant atteindre jusqu'à 14'^ de diamètre, d'une mortifica-
tion peu appréciable, flasque par la dessiccation, à cicatrices
pétiolaires elliptiques-oblongues et espacées. Celui du A^
alha est hypogé, à coupe jaunâtre, lentement et brièvement
rameux, d'une mortification très appréciable, ferme à la des-
1. J. Sachs, Traité de Bot., Irad. Yan Tiéghem, 1873, p. 754.
2.,Vao Tiéghem, Sijmétrie de stnict. des pi. vascul., 1871, p. 271.
NYMPHÉACÉES. 69
siccation, marqué de cicatrices pétiolaires oibiculaires,
rapprochées-subimbriquées. Les ramifications du rbizome du
A^. luieum ne deviennent pas libres; celles du N. alba
constituent des individus distincts, après avoir été mises en
liberté par la destruction de la partie postérieure du rhi-
zome. Assez souvent cependant, le bourgeon de ces ramifi-
cations s'éteint avant cette époque, et elles forment alors des
protubérances inertes au pourtour du rhizome. C'est donc
sans fondement que Lorey donne au N. luteum un rhizome
semblable à celui du iV. alba., quand au contraire la dé-
termination des deux plantes est aussi facile et aussi sûre
par le rhizome que par les organes aériens.
Les rosettes de feuilles du iV. luteum sont tapissées à leur
base intérieure d'un long et épais feutrage soyeux, blanchâtre,
qui enveloppe les pétioles et pédoncules dans leur extrême
jeunesse; mais le N. alba possède en outre, interposées
aux feuilles, de larges et longues écailles membraneuses qui
font défaut chez le A^. /^^/<?^^m.■— Une coupe transversale des
pétioles et pédoncules du iV. luteum offre un assez grand
nombre de lacunes, disposées en canaux aérifères et presque
égales entre elles. Chez le N. alba, au contraire, le centre
de la coupe est occupé par quatre grandes lacunes, autour
desquelles s'en trouvent d'autres de moins en moins grandes,
mais toujours cependant moins petites et moins nombreuses
que celles du A^. luteum. Ces lacunes existent dès le plus
tendre âge des pétioles et pédoncules, et sont d'abord ta-
pissées de poils étalés qui disparaissent bientôt et qui ne sont
que les résidus d'une résorption parenchymateuse très pré-
coce. — Les pétioles et pédoncules du N. alba sont cylin-
driques; le pédoncule l'est seul chez le N. luteum dont les
pétioles sont anguleux-subtétragones. — La naissance des
feuilles au printemps et leur destruction à l'automne onl
lieu pour le IS. alba un grand mois plus tard que pour le
N. luteum-, enfin la mortification des pétioles s'opère chez
70 NY3IPHÉACÉES.
le N. luteum de haut en bas, et chez le N. alha de bas en
haut.
Lors de Tapparition des feuilles des deux plantes à la sur-
face de l'eau, le limbe est émergé-dressé et enroulé sur sa
face supérieure, puis il devient nageant en se rabattant ho-
rizontalement et en étalant ses deux moitiés. Les pétioles
s'allongent autant qu'il est nécessaire pour élever les limbes
jusqu'à la surface; dans les eaux de So-W de profondeur,
ils s'étalent assez pour faire nager les feuilles; mais dans
une eau encore moins profonde, les feuilles restent émer-
gées malgré la brièveté et l'étalement des pétioles. — Les
jeunes feuilles du N. alba sont d'abord rougeâtresaux deux
faces, puis, peu à peu et de la circonférence au centre, une
teinte verdâtre envahit la face supérieure; les feuilles du
iY. luteum n'ont de teinte rougeâtre qu'à la face supérieure,
et encore cette teinte y est-elle très fugace. — La circons-
cription du limbe est elliptique pour le ISl. luteum et sub-
orbiculaire pour le N, alha.
Outre les feuilles nageantes ou coriaces, le iV. luteum
possède encore des feuilles submergées, très minces, mem-
braneuses-pellucides, plissées-ondulées, plus ou moins briè-
vement pétiolées. Ces feuilles pellucides ne sauraient nager,
et habitent le fond de l'eau, alors même que dans les eaux
peu profondes leur pétiole serait assez long pour leur per-
mettre de monter à la surface. Si elles se trouvent à sec,
elles se refusent à prendre plus de consistance et finissent
par se dessécher. De leur côté, les feuilles coriaces ne de-
viennent pas membraneuses-pellucides, bien que quelque
obstacle les ait retenues au fond des eaux. Dès le principe
donc et en dehors de l'iniluence des milieux, les feuilles
naissent ou pellucides ou coriaces, avec une nature et une
destination ditTérentes: et si les feuilles coriaces sont rares
dans les eaux rapides ou même font défaut, c'est qu'un tel
milieu s'oppose à leur évolution, mais on ne doit pas dire
NY3IPHEACEES. PAPAVÉRACÉES. 71
qu'elles se sont transformées en feuilles pellucides. La
naissance des feuilles pellucides a lieu surtout en automne
et en hiver; les feuilles coriaces n'apparaissent qu'au prin-
temps. — Chez le ^Y. alba les feuilles pellucides sont ré-
duites à 1-3; elles se développent au printemps et se dé-
truisent toutes en été, tandis qu'à cette époque le N. luteum
en conserve encore un certain nombre; celles du iV. alba
sont, comme les nageantes, rougeàtres à la face inférieure,
mais celles du N. luteum sont vertes aux deux faces.
Les pédoncules des A^. alba et N. luteum ne sont pas
axillaires, mais plus ou moins éloignés (parfois de 4-5'^) de
toute aisselle. Ils naissent par une partition de l'axe du
rhizome, et la souche est donc indéfinie. — Les étamines
du A', alba ne se réfractent pas, comme celles du A^. luteum^
mais elles restent dressées même après l'émission du pol-
len. — Les fleurs sont nageantes chez le A", alba, et émer-
gées chez le A^. luteum, mêfâe quand l'eau est très pro-
fonde. — Aussitôt après floraison le pédoncule du A", alba
ramène sous l'eau le jeune fruit, qui finira par atteindre le
fond, et qu'une courbure du sommet du pédoncule maintient
dans une position verticale. Pour les fruits du A^. luteum,
ils sont d'abord nageants; puis ils gagneront le fond de
l'eau, à l'époque de la maturité. — Les graines sont rouges
chez le A^ alba et jaunâtres chez le A^. luteum.
XXI. PAPAVÉRACÉES (Juss.).
1. PAPAYER L.
1 Fleurs grandes; anthères brunes; capsules glabres 2
Fleurs de grandeur médiocre; anthères bleues au moins avant
la déhiscence; capsules plus ou moins hispides 3
2 Capsule obovoïde-suborbiculaire ou obovoïde-oblongue, ayant
son plus grand diamètre vers le sommet .... P. Rhœaf^.
72 PAPAVÉRACÉES,
Capsule oblongue claviforme, ayant son plus grand diamètre
vers le milieu P. dubiiim.
3 Tiges plus ou moins étalées avant floraison, puis ascendantes;
anthères d'un bleu pâle avant la déhiscence : capsule étroite-
ment claviforme, à soies^ordinairement peu abondantes. . .
P. Argemone.
Tiges dressées à la floraison: anthères d'un bleu vif avant la
déhiscence: capsule subglobuleuse à soies abondantes . . .
P. hyhridum.
1. 1». siii4)eas L.; Lorey, 36. — Q ou. parfois O. — Juin-
sept. — CGC. — Moissons, cultures.
Extrême polymorphisme dans la forme et la grandeur des feuilles
et des pétales. — Les poils des pédoncules sont ici étalés, là parfois
apprîmes. — Le disque de la capsule est ou plan, ou convexo-co-
nique; puis, sur le môme individu, les rayons des stigmates sont
plus ou moins nombreux, et atteignent ou non les bords du disque,
qui peut en outre être plus ou moins lobé, et à lobes se recouvrant
ou non par les côtés. — Les P. Hhœas et duhium laissent échapper,
à la moindre blessure, un latex blanc, parfois jaunâtre. Après
quelques minutes d'exposition à l'air, le latex blanc devient jaune,
puis il passe à un brun noir. Un latex diversement coloré se re-
trouve, du reste, chez les autres Papavéracées.
%. P. «luiiiiiiii L. ; Lorey, 35. — Q on parfois 0. —
Juin-sept. — G G. — Moissons, cultures.
Les pédoncules des P. duhium et Rhœas, d'abord droits en leur
extrêaie jeunesse, sont courbés-réfractés en leur tiers supérieur
avant l'anthèse, puis redeviennent droits et dressés à la floraison.
— Les pétales de ces deux espèces sont tachés ou non de noir, et
parfois les pétales d'une même corolle sont les uns maculés, les
autres immaculés. — La capsule du P. duhium est de forme beau-
coup moins variable que celle du P. Rhœas, et sur le sec elle est
marquée de lignes jaunes longitudinales correspondant aux cloisons.
3. P. Argemone L. ; Lorey, 35. — © ou très rarement
O. — Juin-août. — A. G. — Friches, moissons.
Ordinairement hispides en leur partie supérieure, les capsules
sont parfois ou glabres ou hispides sur toute leur longueur.
PAPAVÉRACÉES. FUMARIACÉES. 73
-fl. P. BiylïridaaMa L.; Lorev, 3i. — ©. — Mai-juill. —
RRR. — Rochers, coteaux incultes. — Vauchignon !
Bien que Lorey dise celte espèce commune, je n'ai pu la rencon-
trer qu'en une seule station. — Graines moins nombreuses que
chez les autres Papaver. — Cultivé, le P. hybridurn offre quelques
corolles à o et même à 6 pétales.
2. GHELIDONIUM /..
i.c. majii^ L.; Lorey, 38. — i/. — Avril-sept. —
CGC. — Vieux murs, pierrailles.
La variété laciniatum {C. quercifulium Thuill.) a €té signalée à
Montbard (Lcclerc).
V GLAUCIUM Toum.
t Cl. flaviim Crantz; Lorey, 37. — !:^ ou 0 — Juin-août. —
R. — Bordsdes routes, décombres. — Molesme (c:??s Etangs); Dijon
(Lorey, Méline); Plombières! [Laguesse); Semur! (Lcclerc).
La durée du Chelidonium majus et surtout du Glaucium flavum
n'est que d'un petit nombre d'années. De précoces et profondes des-
tructions partielles produisent des fénestrations dans leur racine, et
même finissent par la partager en pi usieurs sections. Ces destructions,
communes chez les Papavéracées vivaces, vont se retrouver à un
plus haut degré encore dans une famille voisine, les Fumariacées.
Le Meconopsis Camhrica Vig. a été récolté par M. Lombard dans la
Nièvre, entre Gouloux et Nataloux, à quelques kilomètres seulement des
limites de la Côte-d'Or.
XXII. FUMARIACÉES (DG.).
1. GORYDALIS DC .
Souche charnue-tubéreuse, se remplaçant chaque année ; ra-
cine nulle: pseudorrhizes très grêles C. solida.
74 FOIARIACÉES.
Point de souche charnue-tubéreuse; une racine; pseudorrhizes
adjuvantes, assez robustes f C. lutea.
Tiges munies d'une ou deux écailles en leur partie inférieure:
fleurs violet-purpurin, à éperon presque aussi long que le
reste de la corolle C. solida.
Tiges munies de feuilles en leur partie inférieure; fleurs jau-
nes; éperon court j C. lutea.
j C. Iwtea DC. — C. capnoides Pers. ; Lorey, 40. — "i^. — Avril-
oct. — RRR. — Murs des terrasses. — Montbard! [Lorey).
Très abondant à Montbard dans les murs du parc de Bufîon et
dans ceux du jardin de Daubenton. L'introduction du C. lutea est
sans doute récente, et vraisemblablement due à l'un de ces deux il-
lustres naturalistes, que Montbard se glorifie d'avoir vus naître. En
effet, ce Corydalis ne figure pas dans la Flore de Bourgogne de Du-
rande, publiée en 1782; etcependant Tauteur y mentionne plusieurs
plantes des environs de Montbard. — Le C. lutea bourgeonne ad-
ventivement sur la partie basilaire de sa racine; c'est une espèce
très méritante par la légèreté de son feuillage et l'abondance de ses
tleurs qui se succèdent de mai à novembre. D'une naturalisation
très facile, il lutte victorieusement contre le Chelidonium majus et
autres plantes murales indigènes. D'après J. Gay, sa patrie serait
au pied des Alpes dans la Haute-Italie.
I. C. solida Sm. — C. hulbosa DG; Lorey, 39. — if.
— Avril-mai. — R. — Broussailles, lieux couverts. —
Thoisy-la-Berchère, St-Martin-de-la-Mer (Lombard) ; Gevrey
{Maillard)', St-Remy!, Millery!.
Le C. solida germe avec un seul cotylédon, et avec un pivot très
long et très grêle. Le bourgeon primaire, au lieu d'être placé au
voisinage de l'insertion cotylédonaire, offre cette particularité d'être
reporté bien au delà, jusque vers le tiers extrême du pivot. Ce
bourgeon ne forme au début qu'un petit renflement oblong, repré-
sentant le premier tubercule, et devant être remplacé l'an suivant
par un tubercule déjà plus gros et subglobuleux. Quant au pivot,
il s'atrophie complètement 2-3 mois après la germination.
FUMARIACÉES. 75
Le tubercule appartient au système descendant selon M. Germain
de St-Pierre, ^ et au système ascendant d'après Michalet ^. Je par-
tage cette dernière opinion, mais avec cette réserve, que le tuber-
cule me paraît formé par une hypertrophie cambiale du bourgeon,
et non, comme l'enseigne Michalet, par l'épaississement de deux
feuilles-écailles. Le tubercule offre, en effet, une masse continue, et
rien, ni à la surface, ni à l'intérieur, soit à sa formation, soit à sa
destruction, n'y décèle la soudure de deux feuilles accolées. — Le
bourgeon de remplacement, ou futur tubercule, est solitaire le plus
souvent, et il tire son origine de la base interne du tubercule mère.
Il commence par être cylindracé, puis il se rentle peu à peu au
sein du tubercule mère en résorption, qui lui sert tout à la fois
d'enveloppe nourricière et protectrice.
2. FUMARIA L.
1 Sépales suborbiculaires, beaucoup plus larges que la base de la
corolle .... F. densiflora.
Sépales non suborbiculaires, plus étroits ou à peine plus larges
que la base de la corolle 2
2 Sépales n'égalant pas le tiers de la longueur de la corolle. . . 3
Sépales égalant au moins le tiers de la longueur de la corolle. 4
3 Grappes sessiles ou subsessiles: sépales plus larges que le pédi-
celle: fleurs blanchâtres: fruit apiculé. . . . F. parviflora.
Grappes pédonculées: sépales plus étroits que le pédicelle;
ffeurs purpurines; fruit non apiculé F. Vaillant li.
4 Sépales égalant environ moitié de la longueur de la corolle;
fruit subglobuleux F. capreolata.
Sépales égalant environ le tiers de la longueur de la corolle;
fruit ordinairement plus large que long, et tronqué-émar-
giné au sommet F. offtœialis.
1. F. capreolata L.; Lorey, 41. — O ou Q. — Mai-
août. — RR. — Moissons, cultures, bords des chemins.
Var. a. vulrjarls. — Fleurs blanchâtres : fruits lisses. — Aux onne
1. Bull, dp la Soc. Bot. de Fr., 1860, VII, p. 390-591 .
2. Ibid., 1839, VI, p. 773-784, et 1860, VII, p. 396-597,
76 FUMARIACÉES.
Aiserey, Brazey (Lorey); le long des murs de l'ancien jardin bota-
nique de Dijon! (Méline).
Var. /3. Bastardi {F. Bastardi Bor.). — Fleurs purpurines: fruits
ruguleux. — Cultures du Pàquis-de-Bray entre Dijon et Longvic!
{MélineJ.
Lorey dit que sa plante a les pédicelles recourbés après floraison.
Je n'ai vu de recourbés que quelques-uns des pédicelles stériles de
la var. vidgaris ; les fructifères sont étalés-dressés.
*$. F. Officinal is L.; Lorey, 41. — Q ou Q. — Avril-
oct. — ce. — Cultures, moissons, vignes.
La variété scandens [F. capreolata Thuill.; non L. — F. média
Lois.) a les segments des feuilles oblongs-ovales et certains de ses
pétioles tortiles au contact d'un support, k la façon de ceux du
Clematis Vitalba. — R. — Fontaine-lez-Dijon!, Ghassagne!, Semur!.
Une autre variété (F. Wirtgejii Koch) est caractérisée sur le frais
par les sépales du F. officinalis et la capsule subglobuleuse à som-
met arrondi du F. Vaillantu; mais sur le sec elle présente une lé-
gère dépression au sommet de sa capsule. — R. — St-Remy!,
Rougemont!.
«. F. vaiiiaiitii Lois. — 0 ou 0. — Mai-sept. — R.
— Moissons, coteaux incultes. — St-Remy!, Lucenay!,
Montigny-s-Aube!, Etalante!, Val-Suzon !, St-Romain!, Se-
mur!, Epoisses!.
«. F. parviflora L.; Lorey, 42. — O ou ©. — Mai-
sept. — R. — Moissons, cultures. — Montbard, Yanvey
(Loreij)', St-Remy!, Rougemont!, Etrocheyî, Châtillon!.
3. F. densiflora DG. — 0 OU ©. — Mai-sept. - R R.
— Cultures, bords des chemins. — Pâquis-de-Bray entre
Dijon et Longvic!, talus des chemins de la plaine de Pouilly
près Dijon! {Méline)\ Longecourt {Laguessé).
Les Fumariacées sont souvent atteintes de destructions
partielles en leurs organes souterrains {Corydalis soiida,
C. lutea, humarla offîcinalis, etc.) : et l'examen de plu-
FUMARIACEES. 77
sieurs espèces soit étrangères au département comme le
C. cava, soit même exotiques comme le Diebjlra spcctabi-
//5, ne servirait qu'à confirmer cette observation. — La ra-
cine des F. officinalis et capreolata est marquée d'abord
de deux sillons opposés, qui sont bientôt le si^ge de destruc-
tions profondes. Ces destructions se traduisent par des fé-
nestrations et enfin par une longue et étroite lacune longitu-
dinale, qui partage la racine en deux moitiés sur une cer-
taine étendue. Chez les F. densiflora ^i parviflora la racine
est marquée seulement de deux dépressions longitudinales
opposées, tandis qu'elle reste arrondie chez le F. Vaillantii.
L'anatomie décèle les causes de ces diversités de forme
dans la racine des Fumaria. Une coupe transversale d'une
racine encore très jeune de F. officinalis montre que les
faisceaux vasculaires secondaires s'avancent du centre à
la circonférence, sous la figure de deux cônes opposés pointe
à pointe en sablier, et croisant les faisceaux primaires.
Comme la- racine ne prend plus d'accroissement qu'en face
de ces cônes, elle ne tarde pas à y faire saillie, ce qui pro-
duit l'apparence d'un sillon creusé sur les faces intermé-
diaires, c. cà. d. sur l'espace parenchymateux correspondant
aux faisceaux primaires et interposé aux secondaires. Les
exfoliations incessantes et irrégulières, qui atteignent bientôt
cette région parenchymateuse, y causent, surtout chez les
sujets bisannuels, des dépressions de plus en plus profondes,
puis enfin les lacunes caractéristiques. Chez les F. densiflora
Qi parviflora, il y a seulement arrêt de développement, mais
non pas destruction dans les zones parenchymateuses, qui
d'ailleurs sont moins larges que chez le F. officinalis; d'où
il suit que la racine présentera deux sillons réguliers. Enfin
celle du F. Vaillantii demeure cylindrique, et échappe à
l'inégalité d'accroissement ainsi qu'aux destructions par-
tielles, attendu que les faisceaux vasculaires secondaires y
sont répartis en plus gra^id nombre sur la circonférence.
78 FUMARIACÉES. CRUCIFÈRES.
L'inflorescence des Fumaria consiste en grappes termi-
nales simples et progressives. Après l'émission de la pre-
mière grappe, la végétation est reprise par un rameau né à
l'aisselle de la feuille florale, et au second nœud de ce rameau
surgira une nouvelle grappe, avec émission d'un nouveau
rameau de prolongement. La tige est donc formée d'une série
d'axes sympodiques et florifères à tous les seconds nœuds,
et les grappes paraissent latérales, quoique terminales en
réalité. Il en est de même du Corydalis lutea\ mais chez le
C. solida, la grappe est unique et n'est pas accostée d'un
rameau destiné à prolonger sympodiquement la tige. — A la
maturité, ou par la dessiccation avant maturité, le sommet
du fruit des Fiimaria?>Q creuse de deux fossettes, prononcées
surtout chez le F. officmalis.
XXIII. CRUCIFÈRES (Juss.).
SOUS-FAMILLE L — SILIQUEUSES.
t GHEIRANTHUS L.
t c. Clieiri L.; Lorey, 45. — 0. — Avril-juin. — R. — Vieux
murs. — Dijon {Lorey) ; ruines des châteaux de Monlfort !, Mâlain !
St-Romain!, etSemur!.
Est assez souvent pérennant, mais la seconde floraison est beau-
coup moins belle que la première.
1. BARBAREA R. Br.
Feuilles à saveur herbacée: les caulinaires inférieures dentées;
siliques longues de 2-3"= B. vidgaris.
Feuilles h saveur de cresson ; les caulinaires toutes pinnatipar-
tites; siliques longues de 4-5*^ B.patula.,
CRUCIFÈRES. 79
i. B. ¥uig;aris R. Br. ; Lorey, 49. — if. — Avril-juin.
— Lieux humides, haies, taillis, bords des chemins.
Var. a. vulgarls. — G. — Feuilles supérieures dentées: siliques
étalées-dressées.
Var. S. stricta {B. stncta Bor. — B. parmflova Pries). — A. R. —
Nolay {Gillot); Toutry!, Vieux-Château!, Epoisses où il est plus
commun que le type!. —Fleurs petites, siliques dressées.
Var. y. arcuata (B. arcuata Rchb.). — R R. — Fossés du château
de Montigny-s-Aube! — Siliques grêles, allongées, arquées, étalées-
divariquées.
Var. (?. intermedia (B. intermecUa Bor.). — RR. — Liernais!. —
Feuilles supérieures pinnatilobées: grappes munies de quelques
bractées.
De nombreux intermédiaires relient toutes ces variétés.
«. B. p»(uia Fries. — B. praecox R. Br. — if. — Mai-
juill. — R R. — Coteaux incultes, bords des chemins. — Di-
jon (Mélinel); Liernais!, Menessaire!.
M'a paruspontané; Lorey (p. 49) n'en fait qu'une plante potagère.
2. ARABIS L.
1 Plante ordinairement O ou 0 ; feuilles radicales lyrées-pinna-
tipartites, les caulinaires non embrassantes . . A. arenosa.
Plantes ordinairement pérennantes-vivaces: feuilles radicales
entières, les caulinaires embrassantes • 2
2 Plante entièrement glabre; siliques comprimées-subtétragones.
A. brassicdeformls.
Plantes plus ou moins velues; siliques comprimées 3
3 Feuilles à petites oreillettes; siliques droites, plus ou moins
dressées A. sagittata.
Feuilles à grandes oreillettes: siliques très allongées, compri-
mées-planés, arquées, étalées A. Turrita.
1. A. brassîcaeformis Wallr. — Erysimiim Alpinuni
Baumg. ; Lorey, 97. — nf. — Mai-juin. — R. — Rochers
des bois. — Gouchey, Gevrey {Lorey)\ combes boisées de
80 CRUCIFÈRES.
Dijon à Beaune {Duret) ; Boudreville!, Couitivron!, Moïit-
Afriqueî.
«s. A. isagitiata DC. ; Lorey, 51. — Péreiinant-vivace.
— Mai-juill. — G. — Bois, coteaux incultes.
Plus ou moins velu, et encore parfois glabrescent; feuilles den-
tées ou entières, les moyennes et supérieures sessilcs, à base tron-
quée-émarginée, et le plus souvent auriculée, à oreillettes apprimées
ou étalées, parallèles ou divergentes.
3. i% TwrrîiaL.; Lorey, 53. — Pérennant-vivace. — Mai-
juin. — B. — Bûchers. — Marsannay-la-Côte, Couchey,
Gevrey {Lorey): Mont-Afrique!, Nuits!.
4. A. arenossi Scop. ; Lorey, 52. — ©, O ou parfois
pérennant. — Avril-sept. — G. — Lieux sablonneux, tail-
lis, pierrailles, coteaux incultes.
Dans les fentes des rochers, en plein midi, à Baulme-la-Roche!,
Gevrey!, Santenay!, cette espèce devient pérennante et forme des
rosettes à feuilles^épaisses et velues-tomentenses.
:^. DENTABL\ Totirn.
s. w. pinnata Lmk; Lorey, oG. — !^. — Avril -mai.
— A. G. — Bois ombragés. — Flavignerot, Marsannay-la-
Gôte, Gevrey {Lorey)\ Tarsul {Magdelaine)\ St-Bemy I, Fon-
tenay!, Asnières-en-Montagne !, Flavigny!, Trouhaut!, Val-
Suzon!, Lusigny!, Savigny-s-Beaune!, Noiay!.
Rhizome horizontal, longuement rameux^ blanc, charnu, écail-
leux par les bases accrescentes et saillantes de feuilles avortées-ru-
dimentaires, relevé de protubérances par ses bourgeons expeclants-
boudeurs.
4. GABDAMINE L,
1 Une racine: plantes Q) 2
CRUCIFÈRES. 81
Un rhizome brièvement rameux, écailleux par les bases pétio-
laires accrescentes 3
2 Plante plus ou moins cespiteuse: nombreuses pseudorrhizes
adjuvantes à la souche C. sylvatica.
Plante non cespiteuse: peu ou point de pseudorrhizes adjuvan-
tes à la souche C. impatieiis.
3 Segments des feuilles caulinaires et radicales bourgeonnant ad-
ventivement, et radicants par la base après leur chute sur le
sol C. deciduifoUa.
Feuilles radicales seules bourgeonnant adventivement, et radi-
cantes bien avant leur chute sur le sol . . . . C. pratensis.
i Corolle égalant ou dépassant à peine le calice 2
Corolle 2-3 fois plus grande que le calice 3
2 Pétioles auriculés C. impatiens.
Pétioles non auriculés . . . C. sylvatica.
3 Feuilles à saveur herbacée, les radicales persistant 2-3 ans, les
caulinaires ne périssant qu'à la fructification; celles-ci à
segments sessiles, atténués à la base, décurrents sur lerachis.
C. pratensis.
Feuilles à saveur de cresson, toutes à segments caduques avant
floraison: les caulinaires à segments péliolulés, non décur-
rents sur le rachis C. deciduifoUa.
I. C. inapaeienat L.; Lorey, 53. — Q. — Mai-juill. —
A. R. — Bois humides, pied des rochers ombragés. — Ste-
Foix, Flavignerot, Gîteaux {Loreij)\ "Gevrey {Maillard)\
Balot!, Yal-des-Ghoues!, Gourtivron!, Val-Suzon!, Nolayî,
Montberthaultî.
«. c. syîvaîica Liiik. — C. hirsuta Lorey, 54; non L.
— © ou parfois pérennant. — Avril-juin. — Bois humi-
des. — Bois du Pays-Bas {Lorey); Longchamp (Wéôer);
Gîteaux I.
Le C. hirsuta L. se reproduit depuis plusieurs années dans les allées
et plates-bandes du jardin botanique de Dijon!. — Les C. hirsuta L. et
sylvatica Link sont réunis par quelques auteurs en une seule espèce;
mais le C. sylvatica, avec sa souche 'cespiteuse, parfois pérennante, ses
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84 CRUCIFÈRES.
rossulifères, et la plante se trouve bientôt entourée, malgré sa sté-
rilité, d'une très nombreuse progéniture due à cette singulière
fissiparilé. — Le C. deciduifolia a une végétation plus précoce que
celle du C pratensls; souvent même sa tige commence, dès l'au-
tomne, à émerger de la rosette radicale, bien que la floraison doive
être un peu postérieure à celle du C. pratensis. — Après floraison,
le C. deciduifolia émet des bourgeons axillaires caulinaires, qui,
lors de la destruction de la tige, s'enracinent au contact du sol: sou-
vent même un bourgeon termine le sommet de l'inflorescence. La
présence de bourgeons axillaires caulinaires est très rare chez le
C. pratensis.
Le C. amara L. est indiqué par Lorey (p. 53) dans les bois marécageux
de Laroche-en-Brenil et de Saulieu.
'6, NASTURTIUM R. Br.
4 Plantes 0 ou 0 2
Plantes ^ 3
2 Plante 0, non cespiteuse N. palustre.
Plante Q ou môme parfois pérennante, cespiteuse avec pseu-
dorrhizes adjuvantes N. asperum.
3 Racine nulle; rhizome épigé, très rameux, formé par les tiges
couchées-radicantes ; pseudorrhizes toutes capillaires-sé-
tacées N. officinale.
Une racine, ou un rhizome hypogé ; pseudorrhizes la plupart
robustes ou au moins filiformes-cylindracées 4
4 Racine et pseudorrhizes très robustes, à bourgeons adveijtifs
rares; tiges étalées-ascendantes, radicantes. JV^. amphibium.
Racine et pseudorrhizes assez grêles, à bourgeons adventifs très
nombreux; tiges peu ou point radicantes. . . N. sylvestre.
\ Siliques rudes-tuberculeuses, à pédicelles épaissis, et n'égalant
pas en longueur le quart de la silique N. asperum.
Siliques lisses, à pédicelles grêles, plus longs que la silique ou
en égalant au moins la moitié 2
2 Fleurs blanches iV. officinale.
Fleurs jaunes. 3
CRUCIFÈRES. 85
3 Calice égalant la corolle N. palustre.
Calice plQS court que la corolle 4
4 Tiges robustes: siliques 3-4 fois plus courtes que les pédicel-
les N. amph^bium.
Tiges assez grêles: siliques égalant au moins moitié des pédicel-
les N. sylvestre.
i. ::¥. agp«i»r«iii Goss. — Sisymbrium asperiim L.; Lo-
rey,78. — 0 ou parfois pérennant. — R. — Champs humi-
des. — Pays-Bas (Lore?/): Arcelot, Nuits (G. G.); Liernais,
champs de la Guette à Saulieu {Lombard); Montigny-s-
Aubeî, Orgeux!, Magny-s-Tille!, Gevrey au marécage de
Château-Renard î.
«. IV. palustre DG. ; Lorey, 47. — O. — • Juill.-sept.
— A. R. — Champs marécageux, attérissements. — Fonte-
nay!, Lucenay!, Gîteaux!, St-Jean-de-Losnet, Seurrel^
Saulieu !.
Duret (Op. inanusc.) indique le .V. Pyrenaicum R. Br. entre'La Canche
et Bessey-la-Cour. ^1 M. Grenier et Godron (FI. deFr.) l'attribuent aussi
à la Côte-d'Or, mais sans indication de localité. Cette espèce existe en un
département limitrophe, Saône-et-Loire (Carion, Gillot).
3. 1%. ampi»ig>iiim R. Br. ; Lorey, 48. — !^. — Mai-
juill. — G. — Bords des eaux, attérissements.
Extrême polymorphisme des feuilles, qui sont tantôt toutes en-
tières, tantôt toutes, ou les radicales seulement, pinnatiparlites-ly-
rées. — Plante glabre en ses parties submergées, velue pour le
reste.
Je possède une variété beaucoup moins robuste en toutes ses par-
ties, môme quand elle est cultivée au bord des eaux, et qui pour-
rait être suspectée d'hybridité avec le N. sylvestre, à cause de ses
siliques stériles et atrophiées. Les tiges sont dressées-ascendantes,
et peu ou point fisluleuses.
En automne, les tiges du N. amphibhim offrent fréquemment des
bourgeons développés en très courts rameaux épaissis-charnus.
Ces bourgeons restent vivants après la mort et la chute des tiges,
86 CRUCIFÈRES.
s'enracinent dès l'automne ou au printemps, et sont ainsi de véri-
tables organes de multiplication.
4.1V. sylvestre R. Br. ; Lorey, 47. — if. — Mai-sept.
— G. — Sables des rivières, attérissements, lieux humides.
Dans la variété anccps {N. anceps Rclib.), les siliques n'égalent
que la moitié de la longueur du pédicelle. — A.R. — Buffon!,
Fleurey!, Premières!, Laroclie-en-Brenil !, Moutiers-St-Jean!. —
La variété extrême dans le sens opposé (siliques plus longues que
le pédicelle) est le N. riviilare Rchb. — RR. — Bords de l'Ouche
à Dijon! [Lombard).
5. »(. ofûeinaie R. Br. ; Lorey, 46. — ^. — Avril-sept.
— G. — Fossés, ruisseaux, sols humides et ombragés.
Flottant, le N. officinale rompt toutes ses attaches avec la terre,
et ses pseudorrliizes tirent exclusivement leur nourriture de l'eau.
— Devient extrêmement robuste dans la Laignes: les tiges attei-
gnent jusqu'à 3^ de diamètre, les feuilles supérieures et émer-
gées sont pinnatiséquées, et les segments tous oblongs-lancéolés,
atténués à la base, sinués et rappelant ceux du Sium angiistifoliiim.
Mais ce n'est pas même une variété (var. siifolium Goss.), car les
rameaux de ces mêmes tiges ont leurs rosettes nageantes avec
feuilles du type, c. à. d. tantôt simples, tantôt munies d'1-3 paires
de petits segments latéraux oblongs-obovales.
6. TURRITIS Dill.
I. T. gialira L.; Lorey, 50. — ©. — Mai-juill. — R.
— Goteaux boisés. — Laroche-en-Brenil (fiillot); Val-
Suzonl, Nolayl.
7. SISYMBRIUM L.
1 Feuilles crénelées ou dentées; fleurs blanches 2
Feuilles profondément découpées ou plus ou moins hastées;
fleurs jaunes 3
2 Feuilles amples, réniformes ou ovales- cordées, d'une odeur
CRUCIFÈRES. 87
alliacée par le froissement; siliques 6-8 fois plus longues que
les pédicelles S. Alliaria.
Feuilles petites, obovales-oblongues, sans odeur alliacée; sili-
ques à peine plus longues que les pédicelles. S. Thaliamm.
3 Feuilles bi-tripinnatiséquées S. Sophia.
Feuilles pinnatipartites ou hastées 4
4 Siliques dressées-apprimées, velues S. officinale.
Siliques étalées-ascendantes, glabres S. Mo.
1. S. Alliaria Scop. — Alliaina officinalis DG. ; Lorey,
77. — © ou 0. — Avril-juin. — G G. — Haies, taillis,
berges des rivières, rochers.
Germe en automne ou au printemps. — L'axe hypocotylé est
bien distinct du pivot par un moindre diamètre; comme en outre
il est assez long, il se courbe souvent sous le poids de la rosette
mère qui est volumineuse et accostée de rosettes latérales. — La
racine est quelquefois munie de bourgeons adventifs expectants; et,
cas bien remarquable pour une plante 0, il peut arriver au S.
Alliaria de se survivre par le développement de quelques-uns de ces
bourgeons adventifs. La radicelle snr laquelle est insérée un bour-
geon lui tient lieu de racine, et il n'y a pas émission de pseudor-
rhizes.
^. S. Tiiaiianum J. Gay. — Arabis Thaliana L.; Lo-
rey, 51.. — 0 ou 0. — Mai-juill. — A. G. — Vignes,
cultures argileuses. — St-Remyî, Auxonne!, Rouvrayl,
Montberthaultl, Bardî, Semurî, etc.
3. s. officinale L.; Lorey, 7o. — 0. — Mai-août. —
G. — Ghemins, décombres, rues des villages.
4. s. sopi&ia L.; Lorey, 76. — 0 ou 0. — Mai-sept.
— A. R. — Vieux murs, décombres, sables, chemins. —
Moloy!, Premières!, Auxonne!, Santenay!, Nolay!, Saulieu!,
Semurî, Moutiers-St-Jean!.
5. s. irioL.; Lorey, 75. — 0 ou 0. — Mai-sept. —
RR. — Rues, décombres. — Arnay, Saulieu {Lorey)', Dijon
au pied du rempart de la porte Neuve! {Méline).
88 CRUCIFÈRES.
8. BRAYA Sternb. et Hoppe.
I . B. suptna Koch. — Sisymbrium supinum L. ; Lorey,
77. — Q. — Juin-août. — RR. — Sables des rivières,
lieux humides. — Is-s-Tille, Thil-Ghàtel {Lorcy)\ étangs de
Gîteaux(TFeô^r/) ; Arcelot,Limpré, Magny-s-Tille(^o;z?2e^.');
Marcilly-s-Tillel.
9. ERYSIMUM L.
1 Plante glauque et glabre: feuilles embrassantes; fleurs blanc-
jaunâtre E. orientale.
Plante verte et pubescente; feuilles non embrassantes; fleurs
jaunes. . 2
2 Fleurs petites; siliques vertes, redressées sur les pédicelles;
ceux-ci une fois plus courts que les siliques
E. cheiranthoides.
Fleurs grandes: siliques vert-grisàtre, non redressées sur les
pédicelles; ceux-ci 4-6 fois plus courts que les siliques. . .
E. cheiriflorum.
1. E. cliefrasifiioides L. ; Lorey, 78. — £ ou 0. —
Mai-sept. — A. G. — Gultures, décombres, lieux couverts,
attérissements. — St-Remy!, Lucenay!, Velars!, Pontail-
1er!, etc.
«. E. ciieirîlïoram Wallr. — E. lanceolatimi Lorey,
79 ; non DG. — 0. — Mai-août. — A. G. — Goteaux in-
cultes, bords des chemins, carrières. — Mont-St-Jean, Lier-
hais {Lombard) ; St-Remyî, Arrans!, Lucenay!, Verdonnetl,
Laignesl, Veuxhaules!, Baigneuxl, Flavigny!, Aignay!,
vallon du Suzonî, Gevrey!, Antheuil!, Bouilland!, etc.
Suivant les individus, les fleurs sont inodores ou odorantes.
L'odeur est surtout appréciable dans la soirée, parce que c'est le
moment d'épanouissement de nouvelles fleurs. — Un sujet à péta-
les bilobés ne m'a presque donné par semis que des plantes à pé-
tales entiers. — Le stigmate est entier dans sa jeunesse, puis un
CRUCIFÈRES. 89
sillon s'y creuse qui le rend bilobé; ce caractère est du reste assez
variable, ainsi que la direction des pédicelles et par conséquent
des siliques. — J'ai rencontré des individus remarquables par la
longueur des grappes, quiatteignaient jusqu'à 70% et dont la florai-
son se prolongeait jusqu'en novembre. Les siliques étaient dressées-
apprimées, et ne contenaient chacune qu'1-2 graines, ou même
étaient complètement stériles, ce qui permettait à ces plantes
d'employer toute leur vigueur à l'allongement de la grappe et à
la multiplication des fleurs.
3. Biî. orSenataie R. Br. — E. perfoliatum Crantz; Lo-
rey, 80. — 0 ou O. — A. G. — Moissons argileuses. —
St-Remy!, Gevrolles!, Bard!, etc.
UHesperis matronalis L. a été observé à la fontaine de Jouvence et
près de Vantoux [Wéber)^ mais sans doute à la suite de quelque impor-
tation. Cette espèce est spontanée {Michalet) dans les montagnes du dé-
partement du Jura.
10. DIPLOTAXIS DC.
1 Plante vivace aux lieux arides, bisannuelle ailleurs; tige cen-
trale très feuillée; siliques à peu près de la longueur des pé-
dicelles t D. temdfolia.
Plantes O ou 0 ; tige centrale aphylle ou presque aphylle;
siliques beaucoup plus longues que les pédicelles 2
2 Calice plus ou moins hispide; pétales une fois plus longs que
le calice, à limbe obovale-suborbiculaire. . . . D. muralis.
Galice glabre: pétales dépassant peu le calice, à limbe oblong-
linéaire -D. viminea.
t O. teiiiïifolia DC; Lorey, 97. — :^ ou 0. ~ Mai-.sept.
— R R. — Sables, décombres, chemins de fer. — Velars {Wéber) ;
Dijon ! {Méline); gares de Pontailler ! et de Beaunel.
1. ». murait!^ DC. — 0 ou 0. — Mai-sept. — A. R.
— Vignes, lieux incultes, chemins de fer. — Dijon, Longe-
court {Meline !)\ voie du chemin cle fer à Darcey! et à St-
Julienî, NuitsI, Meursault!, Santenay!.
90 CRUCIFÈRES.
». D. vimioea DC; Lorey, 97. — 0 ou 0. — Mai-
août. — R. — Vignes, sables, chemins. — Talant, Is-s-
Tille! {Lorey)\ Dijon aux vignes de Montmuzard I {Méline)\
Auxey {Bonnet); Ebatyl.
11. ERUGASTRUiM PrrsL
1. E. Poilicliii Schimp. et Spenn. — Brassica Erucas-
trum DC, FI. Fr., n^ 412â ; Lorey, 94, pro parte; non L.,
Sp., 932. — Q. — Mai-juill. — R. — Sables, décombres,
cultures. — Pouilly-s-Saône (Berthiotl)\ Nuits, Beaune
{Bonnet); Dijon, Longecourt (i¥e7/;ze.'); St-Jcan-de-Losne !.
M. Méline a récolté à Dijon !'£'. obtusangulum Rchb. dans les talus du
chemin de fer de Langres, et VEruca sativa Lmk dans les cultures ; mais
ces plantes étaient vraisemblablement adventives.
t HIRSGHFELDIA iMœnch,
f H. aclpre«$^a Mœnch. — ©• — Juin-août. — R R. — Sa-
bles, décombres. — Dijon dans les|talQS du chemin de fer Langres!,
aax bords de l'Onche! et au rond point da Parc! (Méline).
t BRASSICA L.
■f B. aiig^ra Koch. — Sinapis nigra L.; Lorey, 94. — 0. —
Juin-août. — A.R. ■— Taillis, berges des rivières. — St-Remy!,
Arrans!, Pontailler!, Auxonnel, Seurre!, etc.
12. SINAPIS L.
Plante pérennanle ou bisannuelle; feuilles toutes pinnatiparti-
tes; valves dessiliques 5-6 fois plus longues que le bec; grai-
nes alvéolées S. Cheiranthus.
Plante O ou Q j feuilles supérieures sinuées-dentées: valves
des siliques à peine plus longues que le bec; graines lisses.
. S. arvensis.
1. S. CbeirantliiifiiKoch. — Brassica EnicastrumLorey,
CRUCIFÈRES. 91
94, pro parte; nonL., Sp., 932, necDC, Fl.Fr., n» 4122. —
Pérennant ou @. — Mai-août. — A. G. — Moissons, co-
teaux incultes et rochers des sols granitiques. — Semur!
(Zorey); Voudenay!, Menessaire!, Liernaisî, Saulieu!, Laro-
che-en-Brenil!, Rouvray!, Montberthault!.
Lorey a confondu deux espèces dans son Brassica Enœastnim ; ss,
plante est en effet VEnicastnimPoUichu Sch'im^, etSpenn. par l'en-
semble de la diagnose, mais elle est bien le Sinapis Cheiranthus
Kocli par l'habitat et la fréquence, puis qu'il la dit très commune
dans les terrains granitiques.
«.S. ari-cnsif^ L.; Lorey, 9o. — O ou ©. — Mai-oct.
— CGC. — Moissons, cultures.
La variété Schkuriana (S. Schkuriana Rchb.) a les feuilles am-
ples, les tiges élevées, les siliques grêles et fortement toruleuses
môme avant maturité et en dehors de toute dessiccation, malgré
l'avis contraire de M. Grenier ^ — A. R. — St-Remy! ; vignes de
Meursault!, avec siliques veines ou glabres, ce qui s'observe aussi
pour le type.
Le S. alba L. (Lorey, 96) croît çà et là à proximité des champs où il a
été cultivé.
SOUS-FAMILLE IL — SILICULEUSES.
13. RAPHANUS L,
1. R. Raplianistrum L. ; Lorey, 101. — 0 ou ©. —
Mai-sept. — G. — Moissons et cultures des sols argileux ou
siliceux.
On rencontre dans les mêmes champs des individus les uns à
fleurs jaunes, les autres à fleurs violettes ou blanches. L'âge des
corolles, pas plus que le sol, n'influe sur ces diversités de teintes.
Bien plus, des graines récoltées sur des sujets à fleurs blanches
donnent un certain nombre de plantes à fleurs jaunes. Enfin les
1. Fl. Jurass., p. 42.
92 CRUCIFÈRES.
siliques mûres, quoique le plus souvent moliniformes, peuvent
être parfois cylindracées.
Quelque temps après la germination, l'axe hypocotylé est muni
de deux petites languettes membraneuses, formées de l'écorce pri-
maire qui s'est fendue et soulevée longitudinalement de bas en
haut. Ces languettes, très appréciables surtout chez le Radis {Ra-
phanus sativus L.), ont été parfois prises à tort pour une coléorrhize.
14. ALYSSUM L.
Plante !^ ; calice caduc; pétalesjaunes, une fois plus longs que
le calice A. montanum.
Plante ©; calice accrescent, persistant: pétales blanc-jaunà-
tre, à peine plus longs que le calice A. calycinum.
a. A. montanum L. ; Lorey. 59. — !^. — Maijuill. —
R. — Pelouses, rochers. — Gouville, Marsannay-la-Côte,
Gevreyl (Zorey); Nuits!.
«. A. eaiycinum L.; Lorey, 60. — ©. — Avril-juiii.
— G. — Friches, chemins, vieux murs.
VA. incanum L, se reproduit depuis un très grand nombre d'années
sur les terrasses du château d'Epoisses (abbé Perrey), et il s'est montré
en 1879 et 1880 à Dijon, sur les levées du canal, près la petite gare! (Mé-
line). Durande {FL de Bourg., p. 60) l'indique dans les terrains sablon-
neux et sur les bords des rivières aux environs de Semur.
lo. LUNARIA L.
1. li. rediTli-a L.; Lorey, S7. — if. — Mai-juill. —
RR. — Bois montagneux. — Savigny-s-Beaune en la combe
de Vauteloy, et combe d'Arcey près de Pont-de-Pany {Lorey)-,
Bouilland {Bonnet); Savigny-s-Beaune {Méiùie); Somber-
non!.
Le Vesicaria utriculata Lmk, que Lorey (p. 50) place aux Bordes près
Montbard, n'y a pas été retrouvé.
CRUCIFÈRES. 93
IG. DRABA L.
1 Plante iif.^ feuilles ciliées aux bords: fleurs jaunes
D. aizoides.
Plantes ©; feuilles non ciliées aux bords: fleurs blanches. .
«)
2 Des feuilles caulinaires: pétales entiers B. muralis.
Point de feuilles caulinaires; pétales bipartils . . . D. verna.
1. o. aizoBsii's L.; Lorey, 61. — if. — Mai-juin. —
RR. — Gevrey!, Bouilland!, {Lorey)\ Beaunc {Laguesse) ;
Jouvence (ÏFe/^«?r); Val-Courbe près Val-Suzon {Bonnet).
%. a>. muraiisi L.; LoiTV, 61. — 0. — Avril-juin. —
R. — Rochers ombragés. — Laroche-en-Brenil {Lorey)\
Montberthault {Bcrthiot)\ St-Remyî, Rougemont!, Millery!.
3. n. x^vn'A L. — Erophila vulgarisDd.', Lorey, 62.
— O- — Mars-mai. — CGC. — Pelouses, rochers, vieux
murs, moissons.
Tous les intermédiaires se présentent entre les silicules suborbi-
culaires et linéaires-lancéolées, entre les feuilles lisses et rudes-
tuberculeuses, entières et dentées, obovales et lancéolées-linéaires.
Il est peu d'espèces à qui l'Ecole dialytique ait fait subir plus de
démembrements.
17. GAMELINA Crantz.
H . c. sativa Grantz; Lorey, 81. — ©. — Juin-août. —
A. R.
Var. «. sylvestris (G. sylvestris Wallr.). — Plante ordinairement
velue; sdicules grisâtres, obovales. — Moissons, friches. — Buffon!,
Laignes!, Beaune!, St-Aubin!, Nolayl, Semur!.
Var. p. glabrata. — Plante ordinairement glabre; silicules jau-
nâtres, obovales-oblongues, ventrues. — Cette variété est subspon-
tanée au voisinage des champs où elle a été cultivée. — Pothières!,
Bourberain!, Nolay!.
94 CRUCIFÈRES.
18. TEESDALIA R. Br.
1. T. nndicamis R. Br. — T. JberisDC.; Lorej, 68.
— 0. — Avril-juin. — A. R. — Pelouses et rochers des
terrains siliceux. — Arnay, Saulieul, Laroche-en-Brenil,
Semur {Lorey)\ Vielvergel, Nolay!, LiernaisI, Montber-
thaultî, Gevrey!.
19. THLASPI DilL
4 Plante-^; tiges étalées, subligneuses, souvent radicantes:
feuilles persistantes: style dépassant l'échancrure de la sili-
cule T.montanum.
Plantes O ou Q ; tiges dressées ou ascendantes, non radican-
tes; style beaucoup plus court que l'échancrure de la sili-
cule 2
2 Feuilles d'une odeur alliacée par le froissement; silicules gran-
des, suborbiculaires, largement ailées en tout leur pour-
tour T. arvense.
Feuilles sans odeur alliacée par le froissement; silicules mé-
diocres, obovales, étroitement ailées en leur partie infé-
rieure T. perfoliatum.
1. T. arvense L.; Lorey, 65. — Q ou 0. — Mai-août.
— A. G. — Moissons, cultures. — Sl-Remy!, Receyî, Blai-
sy-Bas!, Gussy-la-Golonne!, Thomirey!, etc.
«. T. perfoliatum L.; Lorey, 65. — Q. — Mars-juin.
— GC. — Gultures, vignes, prairies artificielles, friches.
3. T. montanum L.; Lorey, 66. — '^. — Avril-mai. —
A. R. — Bois de montagne, rochers. — Plombières (Lorey);
Gevrey {Lombard); Arrans!, Verdonnet!, Yal-Suzon!, Ve-
lars!. Nuits!, Santenay!.
20. IBERIS /..
Plante O ou ©; feuilles caulinaires dentées, ciliées; tige peu
rugueuse, rameuse dès sa partie inférieure; grappes assez
CRUCIFÈRES. 95
lâches: silicules plus ou moins ailées en leur partie infé-
rieure, à lobes ordinairement peu ou point divergents et
moins longs que le style I. amara.
Plante toujours 0 ; feuilles caulinaires linéaires, entières, gla-
bres: tige très rugueuse, rameuse en sa partie supérieure;
grappes denses et courtes; silicules aptères en leur moitié in-
férieure, à lobes ordinairement très divergents et aussi longs
que le style /. Biirandu.
I. 1. amara L.; Lorey, 70. — 0 ou ©. — Mai-oct. — G.
— Friches, moissons, cultures.
Les ailes des silicules sont parfois denticulées en leur partie su-
périeure. Au surplus le polymorphisme des silicules est extrême:
on en rencontre en eiïet qui sont aptères inférieurement, ou qui
ont les lobes de l'écMncrure égaux au sîyle, ou encore dont
l'échancrare est largement ouverte et les lobes très divergents: tous
caractères de l'I. DurandU, qui de son côté a parfois les silicules de
ri. amam. La distinction spécifique des deux plantes reposerait
donc plutôt sur l'intlorescence et les organes de végétation.
«. 1. Ouramlii Lorev, 69, tab. I. — 0. — Mai-juill.
— Sables et éboulis des coteaux boisés. — Voulaines, Ste-
Foix, Marsannay-la-Côte, GhamboUe! (Lorey); Beaune {Ber-
thiot) ;J{eceyl, Tarsul!, Velais!.
Cette plante est nettement bisannuelle; elle émet dès la première
année une courte lige à feuilles rapprochées. La chute de ces
feuilles, lors de l'élongation complète de la tige à la seconde année,
laisse des cicatrices proéminentes qui rendent la tige rugueuse in-
férieurement. L'I. amara, au contraire, pousse sa tige d'un seul
jet, de Sorte que les feuilles caulinaires inférieures persistent ordi-
nairement lors de la floraison; et d'ailleurs, la tige ne serait encore
que peu rugueuse, même si ces feuilles étaient déjà tombées, car
elles sont beaucoup plus espacées que chez l'I. Burandii.
2i. HUTGHINSIA ^. J5r.
1. n. petraea R. Bi\; Lorey, 07. — Q. — Avril-mai.
96 CRUCIFÈRES.
— R. — Vieux murs, rochers. — Dijon {Lorey)\ Plom-
bièresl, St-Romain!, Santenayl, Nolayî.
22. GAPSELLA Yent.
1. €. B>ursa-pasiforis Mœnch; Lorey, 83. — 0 ou O.
— Mars-oct. — CGC. — Cultures, chemins.
Var. /3. nihella [C. ruhclla Reut.)- — A. G. —Sépales ordinaire-
ment rougeàtres aux bords; silicules obcordées-triangulaires, et
non oblong-nes-obcordées. — Malgré sa constance par la culture,
le C. rubella n'est pas une espèce, car on trouve souvent, jusque
dans la même station, toutes les transitions désirables entre les
C. hursa-'pastoris et ruhella.
23. LEPIDIUM L.
{ Plante 0 L. ccmpestre, L. ruderale
Plantes :^. . 2
2 Racine longuement rameuse, horizontale, pourvue de bourgeons
adventifs L. Braba.
Racine pivotante-rameuse, dépourvue de bourgeons adventifs.
L. graminifoliiim.
1 Silicules échancrées au sommet 2
Silicules non échancrées au sommet 3
2 Feuilles sagittées-amplexicaules: silicules étroitement ailées
supérieurement L. campestre.
Feuilles non sagittées-amplexicaules: silicules largement ailées
supérieurement L. ruderale.
3 Feuilles sagittées-amplexicaules; panicule courte, corymbifor-
me: silicules oblongues-obcordées, renflées . . L. Braba.
Feuilles non sagittées-amplexicaules; panicule racémiforme;
silicules aiguës-ovoïdes L. graminifolium.
I. SL. campd'stre R. Br.; Lorey, 83. — G- — Mai-juill.
— G. — Moissons, taillis, chemins.
«. L.. ru(iei*aS4> L.; Lorey, 85. — ©. — Mai-août. —
CRUCIFÈRES. 97
A. R. — Chemins, pelouses, lieux incultes. — Dijon!, La-
doix (Zor^y) ; Fontaine-lez-Dijon!, St-Jean-de-Losne ! ,
Nuits!.
3. t,. DraDaX. — If.' — Mai-juill. — R. — Décombres,
chemins. — Pont de TOucheà Velars! {Morelet)\ Dijon au
faubourg Raine {Wéber) et au faubourg d'Ouche! {Méliné)\
quais de St.Jean-de-Losne!.
Les rosettes automnales des L. Braha et latifolium émettent au
printemps une lige soit florifère, soit seulement foliifère; puis
elles s'éteignent, et la plante périrait entièrement, si de nombreux
bourgeons adventifs ne développaient sur les racines de nouveaux
centres de végétation, qui périront à leur tour l'an suivant après
être montés à tige. Ces plantes jouissent donc d'un puissant mode
de multiplication, et obéissent à un déplacement incessant.
4. L,. gra ml ni fol lu m L. — L. Iberis L.; Lorey, 86.
— Jain-aoùt, — RR. — Chemins, murs. — Quais de Seurrel
et murs de l'église de Vic-s-Thil {Lorey).
Le nombre des étamines varie de 6 (L. graminifolium) à 2 (L.
Iberis).
Le L. latifolium L. s'échappe des jardins à l'aide de ses racines qui
s'étendent au loin, traversent même les murs et en outre bourgeonnent
adventivement. — Fleurs d'une odeur fétide. — Meursault! (Lorey, p. 86) ;
Santenay!.
24. BISCUTELLA L,
I. B. laBTigafa L. — B. amàiguaJ)C.\Lorej , 72. — '^.
— Mai-juill. — RR. — Rochers de la Côte. — Ste-Foix,
Gevrey! {Lorey); Jouvence {Wéber).
Feuilles radicales dentées-subpinnatilobées, parfois presque en-
tières, les caulinaires petites, peu nombreuses, et les inférieures
embrassantes; silicules ordinairement lisses.
2d. SENEBIERA Pair.
Tiges glabres; calice persistant; pédicelles plus courts que le
fruit; silicules arrondies au sommet. .... S.Coronopus.
7
98 CRUCIFÈRES.
Tiges velues; calice caduc; pédicelles plus longs que le fruit;
silicules échancrées au sommet. ..... \ S. pinnatifida.
1. S. €oronoî>iis Poir.; Lorey, 83. — ©ou 0. — Mai-
oct. — G. — Rues, décombres.
t s. pinnatffida DG. — ©. — Jaill.-août. — RRR. — Pe-
louses arides, bords des chemins. — Talus de l'allée de la Retraite
à Dijon! (Méline).
f ISATIS L.
1 1. finctoriaL.: Lorey, 87.— 0 ou pérennant. —Mai-juin.
— RR. — Lieux sablonneux. — Pellerey près Nuits {Lorey); na-
turalisé depuis 1850 à St-Remy!, Montbard!, Les Laumes!, Plom-
bières!, etc. dans les talus du chemin de fer k l'exposition du midi,
où il a été importé avec les graines de Luzerne qui avaient servi à
ensemencer ces talus.
Fleurs fétides au soleil.
26. NESLIA Desv.
1. ]v. panicuiatu Desv.; Lorey, 82. — Q. — Juin-
août. — A. G. — Moissons, friches.
27. MYAGRUM Toim.
I. M. perroiiatiim L.; Lorey, 88. — ©. — Juin-août.
— RR. — Moissons, friches. — Gémeaux, Limpré, Rouvray
(Lorey); Veuxhaulesl, Orgeux!.
2a. GALEPIiNA Desv.
1. C. Corvîni Desv.; Lorey, 99. — ©. — Mai-juill. —
RR. — Moissons, prairies artificielles. — Ahuy, Dijon!
(Lorey , Lombard, Mélhic); Messigny (Viallanes).
CRUCIFÈRES. 99
29. RAPISTRUM Bœhr,
i.M. rugosum AU. — 0. — Juin août. — RRR. —
Lieux incultes, chemins. — A Dijon au port du canal!, dans
la plaine de Pouillyl et sur les bords du Suzon (Méiine),
Beaucoup de Crucifères {Arabis Tîirrita, A. hrassicœfor-
mis^ A. sagittata, Diplotaxis tenuifolia, Sinapis Chei-
ranthus) oscillent parfois de la pérennance à la bisannuité,
tandis que parfois aussi des espèces bisannuelles {Cheiran-
thiis Cheiri, Arabis arenosa^ Alyssum calijciniim^ Isatis
tinctoria) peuvent incliner vers la pérennance, ce qui prouve
que la durée des organes souterrains est un caractère taxino-
mique beaucoup moins important que leur forme et que le
mode de leur végétation. L'habitat aux lieux aridcG et en
plein soleil favorise généralement la durée des Crucifères
et de beaucoup d'autres végétaux. Aussi a-t-on observé que
plusieurs plantes annuelles deviennent vivaces dans les sa-
bles des déserts de l'Algérie; il en est souvent de même en
Provence pour X^Solanum nigrum et le Mercurialis annua.
Sans doute que dans les stations sèches, la racine, étant plus
ligneuse et moins gorgée de sucs, résiste plus facilement
pendant l'hiver à la pourriture ou à l'action des gelées. Il
est à remarquer, en effet, que certaines Crucifères péris-
sent par suite de la mort de leur racine et non point par dé-
faut de bourgeons de remplacement. Ainsi, après fructifica-
tion, les Erysimum cheiriflorum et Lepidium campestre
ont, vers la base de leur tige, de petites rosettes foliacées,
véritables bourgeons de remplacement, qui persistent souvent
jusqu'au printemps suivant, et qui poursuivraient leur évo-
lution, s'il était donné à la racine de vivre davantage.
Les organes souterrains des Crucifères, surtout chez les
espèces vivaces, possèdent une odeur et une saveur piquantes
et caractéristiques. — Ordinairement les radicelles et
pseudorrhizes sont finement sétacées, forment houppe et
100 CRUCIFÈRES.
s'açrdutinent au lavairo: elles sont insérées sui" de petites
protubérances qui rendent rugueuse la surface des racines
ou des rhizomes (Cardamine pratensis, C. impatiens,
Sisymbrium asperum, etc.V — Les pseudorrhizes des tiges
radicantes sont groupées en une petite toutïe qui naît à
l'aisselle même de la feuille, sur l'empâtement du bourgeon
axillaire (Xasfiirtium officinale, \. amphibium, etc.). —
Plusieurs espèces offrent des bourgeons adventifs sur leurs
racines: ainsi des Xasturtiu??i sylvestre, X. amphibium,
Lepidium Draba. L. latifoUum, Isatis tinctoria, Arabis
sagittata, Sisymbriuyn AUiaria: mais ils restent le plus
souvent expectants chez ces trois dernières espèces. J'ai
constaté enlin la présence de bourgeons adventifs sur Taxe
bypocotylé des germinations des Isatis tinctoria, E'rysimum
cheiriflonun. et surtout Xasturtiwn officinale. — La ra-
cine, qui donne naissance à un bourgeon adventif chez les
Crucifères, continue de s'allonger et de grossir au delà de
l'insertion du bourgeon, tandis que toute la partie qui est
en deçà, et qui par conséquent est située entre la souche
mère et le bourgeon, reste inerte et finit même par s'atro-
phier. Le bourgeon adventif joue donc un rôle de parasite,
en confisquant à son profit lessucsquela racine avait puisés à
rintenliou de la souche mère. Chez les Linaria vidgaris et
striata. le grossissement de la racine a lieu indifl'éremment
au delà ou en deçà de l'insertion du bourçreon adventif : enfin
chez Ylnula Britannica la racine ou la pseudorrhize mère
s'atrophie, et le bourgeon adventif se nourrit à laide des
pseudorrhizes qu'il émet de sa base.
Les pédicelles des Crucifères dérivent de partitions: ils
sont une fraction directe du rachis de la grappe et ne sont
pas constitués par des axes de second ordre, par des rameaux.
Aussi ces pédicelles sont-ils inordinés, n'ayant pas à se ran-
ger suivant une spire de feuilles ou de bractées qui font
ordinairement défaut. — Les Senebiera Coronopus et pin-
CRUCIFÈRES. 101
natifida se distinguent des autres Crucifères "^diV des grappes
courtes, réparties le long de tiges sympodiques. Ordinaire-
ment une grappe alterne sur les axes avec un rameau, et il
y a sympode au niveau de chaque grappe. L'axe primaire
est très court, ou souvent réduit à une grappe radicale, de là
un port tout particulier pour ces plantes ; mais au fond elles
ont bien l'inflorescence de la famille et les grappes ne sont
latérales qu'en apparence. Cette charpente sympodique des
tiges, avec inflorescences d'apparence latérale, s'est déjà
présentée chez certaines Carijophy liées, comme Stellaria
uliginosa et S. glaiica, sous cette différence toutefois que
la grappe des Senebiera est progressive, tandis que le sertule
des Stellaria offre une régression cymique.
Les tiges de beaucoup de Crucifères siliculeuses, et sur-
tout la centrale, sont normalement aphylles; ainsi de toutes
les tiges chez les Draba verna et aizoides\ de la centrale et
de quelques latérales seulement chez les Diplotaxis muralis,
D. viminea, Teesdalia nudicaulis, etc. ; enfin la centrale
seule est aphylle chez le Sisymbriurn Mo, et encore ne l'est-
elle qu'exceptionnellement chez les Capsella bursa-pastoris
et Arabis arenosa. — Souvent après fructification, il se dé-
veloppe des paquets axillaires de petites fleurs en partie
avortées; cette particularité est assez commune dans les in-
florescences des Lepidium campestre, Capsella bursa-pas-
toris, Iberis amara, Arabis arenosa, Nasturtium amphi-
biuniy et Barbarea vidgaris ; elle est même normale chez le
Cardamine deciduifolia. — Il n'y a le plus souvent rien de
fixe ni dans la direction des pédicelles el par conséquent des
siliques {Arabis sagittata^ Barbarea vidgaris, Erysirraim
cheiriflorum) , ni dans la profondeur de l'échancrure et
l'écartement des lobes du sommet de la capsule {Iberis, Cap-
sella, Thlaspi, etc.). — Les silicules les plus inférieures
des gi'appes des Capsella bursa-pastoris et Lepidium cam-
pestre sont ordinairement atrophiées. — Les valves des si-
102 CRUCIFÈRES. CISTINÉES.
liques se détachent de bas en haut, et tombent à la maturité,
le fruit restant réduit à la cloison. Les valves sont élastiques
chez les Dentariapinnata.^ Cardainine impatiens, C.pra-
tensis, et sont projetées au loin par leur brusque enroulement
sur la face externe. — La chute des valves du fruit, celle
du calice dès la fin de la floraison, et l'immobilité des pé-
dicelles sont parmi les caractères qui séparent nettement les
Crucifères des Caryophy liées.
Le genre Nasturtium révèle l'imperfection de la division
Linnéenne des Crucifères en Siliqueuses et Siliculeuses;
car, pour s'y conformer rigoureusement, il faudrait admet-
tre le genre Roripa Bess., et reléguer parmi les Silicu-
leuses les Nasturtium amphibium et Pyrenaicum. Puis,
quelle serait la place du N. palustre et d'autres espèces
encore dont le fruit est intermédiaire à la silique et à la
silicule? Mai^j l'autre système de classification, le système
Gandolléen, basé sur la forme des cotylédons, se heurte
aussi à de graves objections, puisque la forme des cotylédons
(Ghatin, Eug. Fournier) dans les genres Hutchinsia,
Draha, Sisymbrium, etc. a beaucoup moins de fixité qu'on
ne le supposait généralement.
XXIV. CISTINÉES (Juss.).
1. HELIANTHEMUM Tourn.
1 Point de stipules: grappe rameuse, courte, corymbiforme:pédi-
celles étalés après floraison H. canum.
Des stipules, au moins dans les feuilles supérieures; grappes
simples, allongées; pédicelles réfractés subsigmoïdes après
floraison 2
2 Calice tomenteux, grisâtre; fleurs blanches. H. pulverulentum.
Galice glabrescent, velu sur les nervures; fleurs jaunes, très
rarement blanches H. vulgare.
CISTINÉES. 103
I. H. vuigare Gaertn.; Lorey, 106. — f). — Mai-oct. —
ce. — Coteaux incultes, bois clairs.
Fleurs très rarement blanches. — St-Remy!, Nuits!.
^. II. puivcruicntutn DG. — H. Apenninum Lorey,
lOo; non DG. — Jj. — Juin-août. — A, R. — Rochers, pe-
louses arides. — Larochepot, Santenay, Nolay (Gillot);
Asnières-en-Montagne !, Châtillon!, Tarsul!, Darcey!, Mà-
lain!, Gevrey!, Nuitsl, Beaune!.
Parfois les feuilles sont vertes, glabrescentes à la face supérieure
et à peine roulées sur les bords (H. Apenninum DC.)-
VH. pidvendentum est ligneux par la souche et les rameaux ;
YH. vulgare ne l'est guère que par la souche. Les rameaux de
VH. vulgare périssent chaque année sur presque toute leur étendue,
et sont remplacés par des bourgeons nés de leur partie inférieure;
il s'ensuit que la longueur des parties aériennes reste à peu près
stationnaire chez VH. vulgare, tandis qu'elle s'accroît de plus en
plus chez VH. piilverulentum.
3. H. canum Dun.; Lorey, 104. — î). — Juin-août. —
A.R. — Friches, bois. — Voulaines!, Reccyl, Diénay!,
Mâlain!, Velarsî, Gevrey!, Santenay I.
UH. guttatum Mil!, a été indiqué (Lorey, p. 102) dans la Côte-d'Or
par suite d'une méprise; mais cette espèce croît dans deux départements
limitrophes, Yonne et Saôue-et-Loire.
2. FUMANA Spach.
I. F. vuigarîs Spach. — HelianthemumFnma7iaW\\\.',
Lorey, i03. — ^. — Juin-août. — A.R. — Rochers, pe-
louses arides. — St-Remy I, Asnièi^es-en-Montagnel, Pothiè-
resl, Montigny-s-Aubel, Gevrey!, Chassagnel.
Feuilles persistantes, comme chez les Helianthemum vulgare, pid-
veridentum et canum.
Les grappes des Helianthemum vulgare QXpulverulentum,
dabord courbées subscoi'pioïdes, se déroulent au gré des
104 CISTINÉES. VIOLARIÉES.
progrès de l'anthèse. Les pédicelles se redressent suc-
cessivement pour l'épanouissement des fleurs et se réfractent
après sur le côté opposé à leur insertion; aussi n'y a-t-il
ordinairement jamais qu'une seule fleur dressée et épanouie.
— Les pédicelles de 1'^. canum restent dressés après la
floraison.
Les pédicelles des Heîianthemum ne sont pas axillaires:
ainsi, latéraux aux bractées chez les H. imlmrulentum et
canum, ils peuvent leur être en outre inférieurs ou encore
opposés chez \H. vulgare. Ils sont articulés sur un petit
bourrelet caulinaire de partition, comme c'est le cas aussi du
Solanum cliilcamara, ei cette intervention de la partition
explique l'inordination des bractées. — Aug. deSt-Hilaire ^
enseigne que les bractées des Heîianthemum représentent
les stipules de feuilles florales avortées. Mais cette interpré-
tation ne rend pas compte des insertions si diverses des
bractées, et se trouve ruinée par ce fait que l'inflorescence
de \H. canum possède des bractées, alors que les feuilles
sont complètement privées de stipules.
Les fleurs des Heîianthemum sont éphémères. Cependant,
par un temps couvert ot frais, elles peuvent durer deux
jours, et alors elles deviennent sommeillantes. L'occlusion
se fait par la connivence, non par l'enroulement des péta-
les; et ici, contrairement à la règle de la plupart des
fleurs sommeillantes, le sommeil ne reproduit pas l'arran-
gement qu'avaient les pétales avant le premier épanouis-
sement.
XXV. VIOLARÎÉES (DC).
1. VIOLA Tourn.
1 Plante O ou Q V. tricolor
1. Morph. végét., p. 326-327.
VIOLARIÉES. 105
Plantes?/ 2
2 Des rejets à la souche 3
Point de rejels à la souche 3
3 Des drageons-stolons; rhizome grêle, à pseudorrhizés capillai-
res . V. palustris.
Des stolons; racine ou pseudorrhizés assez robustes 4
4 Stolons plus ou moins robustes, radicants .... F. odorata.
Stolons grêles, non radicants V. alba.
5 Larges écailles rousses à la souche V.inirabilis.
Point de larges écailles rousses à la souche 6
6 Un rhizome V. hirta.
Une racine 7
7 Bourgeons adventifs nais ou très rares sur la racine ....
V. sylvestris.
Nombreux bourgeons adventifs sur la racine 8
8 Racine assez robuste, pivotante, de longue durée, accompa-
gnée ordinairement de quelques pseudorrhizés. V. canina.
Racine grêle, rameuse, d'assez courte durée; point de pseu-
dorrhizés adjuvantes F. elatior.
1 Stipules supérieures pinnatipartites; 4 pétales dirigés en haut
et 1 en bas V. tricolor.
Stipules supérieures entières ou dentées; 2 pétales dirigés en
haut et 3 en bas 2
2 Plantes acaules 3
Plantes caulescentes 6
3 Feuilles toutes suborbiculaires-réniformes; point de rosettes
radicales V. palustris.
Feuilles la plupart cordiformes- ovales; des rosettes radicales. 4
4 Fleurs inodores V. hirta.
Fleurs odorantes 5
5 Feuilles largement ovales ; stipules ovales-lancéolées; fleurs très
odorantes; capsule pubérulente-tomenteuse . . V. odorata.
Feuillesovales, atténuées au sommet; stipules lancéolées-acumi-
nées; fleurs médiocrement odorantes; capsule velue-tomen-
teuse V. alba.
6 Tiges pourvues d'une ligne de poils, fortement triangulaires et
106 VIOLARIÉES.
à faces planes V. mirabilis.
Tiges dépourvues d'une ligne de poils, obscurément triangu-
laires au moins en leur partie inférieure, à faces convexes. 7
7 Tiges dressées; feuilles lancéolées-acuminées: stipules cauli-
naires moyennes amples égalant ou dépassant le pétiole . .
y. elatior.
Tiges étalées-ascendantes: feuilles ovales; stipules caulinaires
moyennes moins longues que le pétiole 8
8 Une rosette foliacée centrale ; feuilles ovales-cordiformes ; fleurs
violettes; pétale inférieur égal ou presque égal aux laté-
raux V. sylvestris.
Point de rosette foliacée centrale; feuilles ovales-oblongues
subcordées ; fleurs bleuâtres; pétale inférieur concave, échan-
cré-émarginé, ordinairement moins long que les latéraux.
y. canina.
t. \. mirabilis L.; Lorey, 109. — ^. — Avril-juin. —
R. — Bois. — Flavignerot! , Nuits, Savigny-s-Beaune {Lorey) ;
Marey-s-Tille (Morelet); Val-Suzon!, St-Romainl.
«. V. sylvestris Lmk. — V. canina Lorey, 109, pro
parte. — O/:, — Avril-juin. — G G. — Taillis, buissons.
La longueur de l'éperon est très variable. — Des fleurs m'ont of-
fert des pélories partielles (2-4 éperons à la corolle); d'autres une
multiplication des sépales et pétales, qui étaient au nombre de 6-7.
». V. canina L.; Lorey, 109, pro parte. — :^. — Avril-
juill. — A.R. — Pelouses, broussailles, prairies tourbeuses
et siliceuses. — Montbard!, VerdonnetI, Vielverge!, Seurrel,
Arnay-le-DucI, Laroche-en-Brenilî, St-Andeuxî, Montber-
thault!.
Les individus de Vielverge se rapprochent de la variété lancifolia
(y. lancifolia Thore) par leurs feuilles caulinaires lancéolées-acu-
minées, et par les stipules de la plupart des feuilles moyennes
égalant presque moitié du pétiole. — Les bractées du V. caninasoni
quelquefois alternes et non opposées; elles peuvent encore être in-
sérées fort loin de la fleur, dans la moitié inférieure des pédoncules.
VIOLARIÉES. 107
4. V. eiaiîor Fries. — V. montana DC; Lorey, 110.
— ^. — Mai-juin. — RR. — Bois humides. — Voulaines,
Lugny, combe dArcey près Pont-de-Pany {Lorey); Fro-
chot, Arcelot! {Wéber),
5. V. iiirfa L.; Lorey, 108. — if.' — Avril-mai. —
CGC. —Taillis, haies.
Le V. permixta Jord. est une variété à rameaux robustes stoloni-
formes, s'étendaut en cercle, quoique non radicants. Cette plante
forme des touffes beaucoup plus amples que le V. hirta. Les ra-
meaux du V. permixta ne peuvent se confondre avec ceux du
V. alla, qui sont grêles et allongés, ni avec les stolons radicants
du V. odorata. — R. — Haies, lieux couverts. — Rougemont!,
Grépan!.
Le V. hirta débute par une racine, mais il la perd bientôt et
passe au rhizome, tandis que chez les V. sylvcstris et canina cette
transformation du système souterrain se remarque rarement, et
seulement sur les vieux individus. — A l'ombre des grands taillis,
les V. hirta Unissent par périr: pour les V. sylvestris, ils sont seu-
lement frappés d'inertie, puis ils repoussent vigoureusement après
l'exploitation. Aussi les V. hirta des jeunes taillis sont-ils dus àdes
germinations. — Ordinairement velue, la capsule du V. hirta est
parfois glabrescente.
G. V. odorata L. ; Lorey, 108. — :^. — Mars-mai. —
A. G. — Haies autour des villages.
Varie à stolons plus allongés et moins robustes, et à fleurs blan-
châtres avec éperon carné (T. subcarnea Jord.).
7. V. aii>a Bess. — !^. — Mars-mai. — R. — Bois. —
St-Remy!, Rougemont! ; Gevrey {Lombard).
Le V. alba n'est représenté dans la Côte-d'Or que par la variété
scotophylla {V. scotophyUa Jord.), qui a les feuilles de l'an précé-
dent d'un vert sombre et l'éperon carné. Contrairement à l'assertion
de Koch ^ les stolons ne fleurissent que la seconde année, à
1. Synop., édit. 3, p. 73.
108 VIOLARIÉES
l'exemple de ceux du y. odorata. Chez le V. odorata, les fleurs n'y
naissent que de la rosette terminale, tandis que chez le V. alba
elles naissent en outre aux aisselles des feuilles de la moitié anté-
rieure des stolons. — Les feuilles de beaucoup de Viola (V. alba,
V. odorata, V. hirta, Y. syhestris, etc.) persistent deux années, et
celles de seconde année difl'èrent ordinairement par leur couleur
de celles de première : ainsi, sont-elles d'un vert très sombre chez
le V. scotophylla, et souvent d'un vert lavé de violet chez le V. syl-
vestris.
S. V. pain«fri!§ L. ; Lorey, 107. — ■^. —Mai-juin. —
A. R. — Marécages granitiques. — St-Léger-de-Fourches,
Saulieul, Laroche-en-Brenil {Lorei/); Menessaireî, St-Ger-
main-de-Modéon !, Rouvray I, St-Andeux !.
». V. iricoior L.; Lorey, 111. — O ou ©. — Avril-
oct. — ce. — Moissons, cultures.
La variété segetalis (F. segetalis Jord.) a la corolle plus courte
que le calice ou aussi longue. On trouve d'ailleurs sur un même
sujet des corolles de grandeurs différentes.
A un kilomètre de la Côte-d'Or, au Larrys-BIanc de Cry! (Yonne),
croît, eu compagnie des Linaria Alpina var. peb^sea, Scutellaria Alpina
et Coronilla montana, une variété glabre du Yiola Rothomagensis Desf.,
que M. Ravin i a décrite sous le nom de V. Cryana.
Les Viola ont leurs fleurs disposées latéi^alement soit aux
aisselles d'une rosette centrale indéfinie (F. hirta,, V. alba,,
V. odorata), soit le long des tiges (F. tricolor, V. canina,
V. elatior). Le V. sylvestris possède des tiges florifères
latérales, et en outre une rosette centi^ale stérile qui finit
ordinairement par disparaître chez les vieux individus. La
rosette centrale s'oblitèi^e dès les premières années chez le
V. canina. — Les rosettes formées par l'extrémité des
stolons des V. alba et odorata sont elles-mêmes indéfinies,
et répètent la végétation de la rosette mère. — Le sommet
des pédicelles est légèrement épaissi, et au moment de la
1. Fl. de l'Yonne, 2^ édit., p. 71.
VIOLARIÉES. 109
maturité (F. odorata, V. alba, V. hirla, etc.), il devient
blanchâtre et d'une consistance friable.
Le violet est la couleur ordinaire des fleurs des V. hirta
et sylvesms', mais il peut être remplacé par le blanc chez
le V. sylvestris, ^ârle blanc, le rose, le carné ouïe bleuâtre
chez le V. hirta. Enfin les corolles du V. tricolor sont par-
fois, jusque chez le même individu, les unes blanc-jaunâtre,
les autres bleuâtres, avec sommet d'un pourpre violet.
Les Viola^ sauf le F. tricoloi\ ont, du milieu du
printemps à la fin de l'été, de très petites fleurs dites apé-
tales, qui sont fertiles, tandis que les grandes fleurs du
printemps ou fleurs corollées sont stériles, sauf les derniè-
res parues. Les fleurs corollées du F. mirabilis sont radi-
cales, et les apétales caulinaires. C'est chez le F. elatior que
les fleurs corollées fertiles sont proportionnellement moins
rares. Dès le début le calice des fleurs apétales du F. mira-
bilis est presque aussi grand que celui des fleurs corollées;
il est beaucoup plus petit chez les autres espèces, mais
il s'accroît en vieillissant. L'existence des petites fleurs des
Viola est connue depuis longtemps. Suivant Michalet * ces
fleurs ne sont pas rigoureusement apétales, du moins pour
les F. alba^ odorata et hiiHa^ car elles comptent le plus
souvent 1-2 très courts pétales. Le calice reste hermétique-
ment fermé pendant l'anthèse, et le stigmate n'est pas
courbé en bec, mais tronqué-évasé en entonnoir à son som-
met. Enfin le môme observateur a trouvé des transitions
entre les petites fleurs et les fleurs pourvues d'une corolle
normale. Chez les F. alba et odorata^ les semis ont dès la
fin de l'été des fleurs apétales à leur souche et sur leurs sto-
lons. Ainsi à la première floraison de la jeune plante, les
fleurs apétales précèdent les fleurs corollées, tandis que le
contraire sura lieu pour les floraisons suivantes, où en effet
les petites ne naîtront qu'après les grandes. La fécondité des
1. Bull, de la Soc. Bot. de Fr., 1860, VII, p. 465.
ilO VIOLARIÉES. RHAMNÉES.
tleui's fermées des Viola et d'autres plantes encore, comme
Impatiens, Oxalis^ Lamium etc., et la stérilité de la
très grande majorité des grandes fleurs ou fleurs ouvertes
militent contre les assertions de Darwin, si défavorables à
l'autofécondation. — J'ai rencontré un V. sylvestris chez
qui les fleurs apétales étaient remplacées par des fleurs co-
rollées; les rameaux étaient donc dépourvus de capsules,
mais, par compensation, ils avaient une longueur tout à fait
inusitée.
Classe II. POLYPÉTALES PÉRIGYNES.
XXVI. RHAMNÉES (R. Br.).
i. RHAMNUS Lmk.
i Arbrisseau plus ou moins épineux; feuilles ordinairement op-
posées, à 2-4 paires de nervures latérales convergentes . . .
jR. cathartica.
Point d'épines; feuilles alternes, à nervures latérales en grand
nombre et non convergentes 2
2 Feuilles dentées; 4étamines; style bi-quadrifide. . R. Alpiîia.
Feuilles entières; 5 étamines; style indivis ... il. Frangula.
I. R. catiiartica L.; Lorev, 199. — t). — Mai-juin. —
C. — Bois, broussailles.
Les épines sont formées du sommet atrophié des rameaux. Aussi
les rameaux très vigoureux en sont-ils dépourvus; assez souvent
encore ils ont leurs feuilles alternes et non opposées.
«. R. Aipîna L.; Lorey, 199. — 1>- — Mai-juin. — A.R.
— Bois. — Moloyl, Val-Suzonî, Mûlain!, Gevrey!, Nolayî,
Santenav !.
RHAMNÉES. PAPILIONACÉES. 111
3. K. Frangwia L.; Lorey, 200. — \). — Mai-juin. —
ce. — BoiSj coteaux incultes.
Le R. Fmngida a les boutons nus; les 2 autres espèces les ont
écailleux. — Ces trois Rhamnus sont fétides en leur bois et leur
écorce.
XXVII. PAPILIONACÉES (L.).
1. SAROTHAMNUS Wimm,
I. s. !§icc»pariuii Koch. — Cijtisus scopariiis Lmk; Lo-
rey, 209. — t>. — Mai-juin. — G G. dans les bois et friches
du Morvanf. — Se retrouve encore à Argilly!, Gorberon!,
La Gauche î, Genay!, etc.
2. GYTISUS L.
1 Feuilles grandes: fleurs en grappes axillaires . C. Lahurnum.
Feuilles médiocres ou petites: fleurs axillaires ou réunies en
tête au sommet des rameaux 2
2 Feuilles unifoliolées: fleurs assez longuement pédicellées, 1-2 à
l'aisselle des feuilles C. deciimbens.
Feuilles trifoliolées ; fleurs brièvement pédicellées, la plupart
en tête terminale C. supinus.
9. C. liaburnaiin L. ; Lorey, 208. — t). — Mai-juin. —
R. — Bois de montagne. — Ghâteauneuf, Gurley, Ivry!,
Larochepot, Vauchignon, Nolay! (Lorey); St-Aubin {Bu-
reau); Bouilland!, St-Romain!, Santenayl.
9. €. decumbens Walp. — Genista prostratahxùk;
Lorey, 207. — \). — Avril-mai. — G. — Rochers, friches,
pelouses arides.
M. Boreau signale dans la Côte-d'Or une variété glabre (Genista dif-
fusa Willd.) qui, d'après Duret (Upusc. manusc), se trouve à Dijon et
Val-Suzon.
H2 PAPILIONACÉES.
1. c. supina§> L. — ]>. — Bois, buissons.
Var. a. siqnnus. — RR. ~ Larrey-lez-Poinçon!, Villedieu!,
Viel verge!. — Assez commun dans le département de l'Yonne, où
le C. capitatus est très rare.
Var. p. capitatus (C. capitatus Jacq. ; Lorey, 210). — A. R. — Bois
de toute la Côte {Lorey); Laignes!, Orgeux!, St-Julien!, Flamme-
rans!, Samerey!, Gîteaux!, Broindon!, Satenay!, Seurre!, Gevrey!,
Flavignerot!, Santenay!.
La plante de Viel verge est intermédiaire pour la direction des
tiges. — Le C. supinus diffère du C. capitatus par ses tiges plus
grêles, étalées-couchées, et assez souvent radicantes à la base, par
ses feuilles plus petites et ses fleurs moins nombreuses. C'est sur-
tout cette plante que Linné [Sp. 1042) avait en vue dans son C. su-
pinus; on peut croire cependant que le C. capitatus doit s'y trou-
ver compris, car on lit dans le Syst. XIII : « B,amis erectis. »
Chez le C. capitatus, et surtout chez le C. supinus, il y a ordinai-
rement deux floraisons bien distinctes : l'une vernale, et les fleurs
sont disposées en grappes assez maigres sur les rameaux de l'an
précédent; l'autre estivale avec fleurs plus abondantes et groupées
en tête au sommet des rameaux de l'année. — Les fleurs du C. de-
cumbens et les grappes du C. Laburnum naissent toutes au prin-
temps, et sur les rameaux de l'année précédente.
3. ADENOGARPUS DC.
1. A. coiiiptic£&in§i J. Gay. — A. parvifolius DG. ;
Lorey, 211. — t>. — Mai-juin. — RRR. — Bords des
bois d'Auxonne vis-à-vis de FlammeransI {Lorey), — Existe
aussi dans un département limitrophe, le Jura {Michalet),
4. GENISTA L.
{ Rameaux ailés G. sagittalis.
Rameaux non ailés 2
2 Arbrisseaux épineux 3
Arbrisseaux non épineux. . 4
3 Feuilles pourvues de nervures latérales: épines ordinairement
PAPTLIOXACÉES. W'^
tri-pinnatipartites; jeunes rameaux pubescenls-velus, ainsi
que l'étendard et les gousses G. Germanica.
Feuilles dépourvues de nervures latérales; épines ordinaire-
ment simples: rameaux, étendard et gousses glabres. . . .
G. Anglica.
4 Etendard et gousses glabres G. tinctoria.
Etendard et gousses velus-pubescents G- pilosa.
i.G. »agiaaii« L.: Lorey, 20G. — t). — Mai-juin. —
C. — Bois, friches, pâtures.
Tiges souvent radicantes à la base; elles le sont assez rarement
chez les G. Germanica et pilosa. — La largeur des ailes diminue
du sommet à la base des tiges ou rameaux, dont la partie infé-
rieure n'est plus qu'anguleuse. Comme les ailes se détruisent la
seconde année, la plante est seulement ailée à l'extrémité des ra-
mifications de l'année. — Les parties moyenne et inférieure des
rameaux deviennent ligneuses, persistent et prolongent d'autant la
tige, tandis que la partie supérieure n'est qu'annuelle.
t. cj. tinctoria L. ; Lorev, 20o. — l>. — Juin-août. —
C. — Friches, broussailles.
s. «. piioi^a L.; Lorey, 206. — t>- — Avril-juin. —
A. G. — Rochers, bois arides. — Saulieu!, Plombières {Lo-
rey); St-Remy !, Asnières-€R-Monlagne!, Poinçon!, Diénay!,
Tarsull, Nuitsl, SemurI, Montberthault!, etc.
Les rameaux sont très toruleux par proéminence et indura-
tion des coussinets pétiolaires; ils le sont beaucoup moins chez le
G. tinctoria, à cause d'un plus grand espacement des feuilles.
4. G. Aiij^iica L. ; Lorey, 205. — l>. — Mai-juill. —
RR. — Pâtures, friches. —SemurI, Arnay-le-Ducî, Sau-
lieu {Lorey); Nolay!.
Les feuilles sont ovales-elliptiques sur les rameaux florifères,
étroitement lancéolées sur les rameaux stériles et filiformes sur les
rameaux spinescents.
5. G. Germanica L. — f). — Mai-juin. — R. — Fri-
ches et bords des chemins des champs de Vielvergeî.
114 PAPILIONACÉES.
o. ULEX /..
1. u. Europacu.tj L. ; Lorey, 203. — îj. — Mai-juin.
— R. — Friches et bords des chemins des sols granitiques
et siliceux. — Arnay-le-Duc! {Loreij)\ Gerland, Bagnot,
Montmain {Duret)\ Menessaire !, Liernais!, Eschampsî, Ar-
cenay!, St-x\ndeux!, La Charmée!, Dompierre!, Vieux-Chà-
teau!.
C. ONONIS L.
{ Souche à ramifications stoloniformes-radicantes . . 0. repens.
Point de ramifications stoloniformes-radicanles à la souche. . 2
2 Racine grêle 0. Columnse.
Racine robuste 3
3 Racine lisse, noire, presque inodore 0. Natrix.
Racine rugueuse-crevassée, à la fin sillonnée de destructions
partielles, brunâtre avec des bandes rousses correspondant
aux crevasses, d'une odeur très forte 0. spinosa.
\ Plantes dépourvues d'cphies: fleurs jaunes 2
Plantes presque toujours pourvues d"épines: fleurs roses. . . 3
2 Fleurs sessiies: corolle petite, égalant à peu près le calice. . .
0. Coluinnœ.
Fleurs pédonculées; corolle grande, dépassant beaucoup le ca-
lice 0. Natrix.
3 Epines nombreuses: gousse plus longue que le calice ....
0. spinosa.
Epines peu nombreuses, rarement nulles ; gousse plus courte
que le calice 0. repens.
H. o. repeiifii L. — 0. procurrens Wallr. ; Lorey, 21 3.
— if. — Juin-août. — CC. — Moissons, prés secs, coteaux
incultes.
Le môme champ, autour du cimetière de Mémont, m'a off"ert des
sujets très épineux, d'autres peu épineux, et enfin d'autres com-
plètement inermes.
PAPILÏOXACÉES. 115
^. o. fspiiiosa L. — If. — Mai-août. — A. G. — Fri-
ches.— Bords des routes. — Pothières!,Is-s-Tille!, Saiilon-
la-Rue!, Gîteaux.!, Loiigvayî, Moux!, Santenay!, etc.
Point de variété iiierme. — Des individus, récoltés à Cîteaux!,
sur les talus de la route, avaient leurs feuilles toutes unifoliolées.
— Rare à fleurs blanches : Cîteaux!, Meursault!.
S. O. CoiumuaB Ail.; Lorey, 213. — %. — Juin-juill.
— A. G. — Goteaux arides et pelouses de la Gôte. — Dijon,
Plombières, toutes les collines de la Gôte {Loreij)\ Mâlain!,
Velars!, Pommard!, Santenay!.
4. ù, Matrix L. ; Lorey, 212. — if. — Juin-sept. — G.
— Goteaux sablonneux incultes.
7. ANTHYLLÏS L.
Racine très Haineuse, robuste, d'une odeur forie, à granules ra-
res A. montana.
Racine médiocrement ligneuse, peu robuste, à granules nom-
breux ' A. Vulneraria.
Tiges ligneuses; fleurs roses: calice non vésiculeux
A. montana.
Tiges herbacées: fleurs jaunes: calice vésiculeux
A. Vulneraria.
1. A. moniana L.; Lorey, 215. — t). — Juin-juill. —
R. — Rochers. — Marsannay, Ghassagne (Lorei/); Ghâtil-
lon!, Val-Suzonî, Lantenay!, Yelars!, Arceyl, Gevrey!,
Ghambolle!, Nolay!.
«. A. Viiiwerarîa L.; Lorey, 215. — :^. — Mai-juill.
— G. — Pelouses, friches.
8. LOTUS L.
Un rhizome ou plus rarement une racine; tiges stoloniformes-
IIG PAPILIONACÉES.
radicantes L. uligiiiosu^.
Une racine; point (le tiges stoloniformes-radicantes .....
L. corniculatus.
6-12 fleurs aux glomérules; calice à divisions étalées avant l'an-
thèse; étendard ovale L. uUginosus.
2-6 fleurs aux glomérules: calice k divisions dressées-appri-
mées avant l'anthèse; étendard orbiculaire
L. corniculatus.
1. i». corniculatusi L,; Lorey, 233. — '}f. — Mai-oct.
_ G C. — Prés.
Tantôt glabre, tantôt velu.
La variété tentas (var. tenuifoUus Lorey, 234. — L. tenuis Kit.) a
les stipules et feuilles linéaires. — A. R. — Moissons argileuses. —
St-Remy!, Cussy-la-Colonne!, commun dans la vallée d'Epoisses!.
«. li. uiigiiioiius Schkuhr. — L. coimiculatus L. var.
major (L. major Sm.) et villosus (L. villosusThmW.) : Lo-
rey, 234. — '2/:. — Juin-août. — A. R. — Prairies et taillis
humides. — Parc de Dijon {Lorey)\ SauIon-la-Rue! , Seurrel ,
St-Arideux!, Jeux!, etc.
Mérite bien d'être séparé du I. corniculatus pour son système
souterrain. Le L. corniculatus n'a qu'une racine: le L. uUginosus a
de plus de fortes pseudorrhizes à la partie inférieure des tiges;
puis, après quelques années, il perd sa racine et continue de vivre
par un rhizome que lui forme la base radicante des tiges. Ces dif-
férences entre les deux plantes se maintiennent par la culture,
même dans les sols les plus divers.
9. TETRAGONOLOBUS Scop.
I. T. siiiquosiis. Rolh; Lorey, 234. — '^. — R. — Ma-
récages à tuf. — Val-des-Ghoues!, Notre-Dame d'Etang,
Flavignerot (Lorey); Marey-s-Tille (Morelet); Grisellesî,
Aisey-s-Seineî, Faverollesî, RecevI, Avot!, Molov!.
PAPILIONACÉES. 117
10. GOLUTEA L.
I. C. arbore«cen!<$ L.; Lorey, 238. — ];. — Juin-juill.
— R. — Bois de montagne. — Notre-Dame d'Etang, vallon
de rOuchc jusqu'à sa source {Lorey); Gevrej, {Maillard) ;
Asnières-en-Monlagneî, Tarsul!, Mâlain!, Arcey!, Bouil-
land!, Puligny!, Santenayî, etc.
11. ASTRAGALUS L.
I. A. giycypiiyiiofi» L.; Lorey, 239. — ^. — Mai-juill.
— G. — Bois, buissons.
12. MELILOTUS Tourn.
I. II. offlcinaiis Lnik emend. — O. — Juin-août.
Var. «. arvensis {M. arvensis Wallr. — M. officinalis Lorey, 220,
part. — M. offiGinalis «. DC, FI. Fr., IV, 537. — M. diffusa
Koch ap. DC, FI. Fr., suppl., 564). — Fleurs jaunes, étendard
dépassant peu les ailes: carène plus courte que les ailes; gousse
glabre à bord supérieur presque obtus. — G. — Cultures, mois-
sons. — Lorey donne à sa plante l'habitat du .1/. arvensis et la
gousse pubescente du M. macrorrhiza.
Var. ^. macrorrhiza {M. macrorrhiza Pers. — M. officinalis Lorey,
220, part. — M. officinalis y. altissim,a DC, FI. Fr., IV, 537. —
M. officinalis DC, FI. Fr., suppl., 563). — Fleurs jaunes: pétales
tous égaux; gousse à pubescence apprimée, à bord supérieur com-
primé. — C. — Berges des rivières, taillis humides.
Var. y. alba (M. alba Lmk. — M. officinalis |3. flore albido DC,
FI. Fr., IV, 537. — M. leucantha Koch ap. DC, FI. Fr., suppl.,
564; Lorey, 220). -- Fleurs blanches, étendard dépassant notable-
ment les ailes. — R. — Moissons, bords des chemins. — Saulieu
(Lombard); Darcey !, GenlisI, Gollonges!, Auxonneî, Meursault!,
Santenay !, Thostes!.
J18 PAFlLlOiXACÉES.
J'ai cru devoir comprendre ces trois variétés dans le M. officina-
lis Lmk emend., à cause des nombreux intermédiaires qui les re-
lient entre elles. Aussi les auteurs ne sont- ils pas d'accord sur les
longueurs respectivesdes pétales, bien qu'ilsattribuent à ce caractère
une valeur spécifique. On lit en effet pour le M. arvensis Wallr. :
ailes égalant presque l'étendard (Koch), étendard ne dépassant pas
les ailes (Goss. Germ., FI. Par., édil. 2), étendard dépassant les
ailes (G. G.: Bor. : Goss. Germ, FL Par., Atl., t. XI): pour le
M. macrorrhiza Pers. : pétales égaux (G. G. ; Bor. ; Koch), ailes dé-
passant la carène (Goss. Germ., FI. Par., Atl., t. XI); et eniin pour
le M. alba Lmk : ailes égalant presque la carène (Koch), ailes éga-
lant la carène (G. G. ; Bor.), ailes dépassant la carène (Goss. Germ.,
FI. Par., Atl., t. XI). En outre, j'ai rencontré des M. alba dont l'é-
tendard ne dépassait que très peu les ailes.
Le M. ofjicinalis est un type parfait de plante bisannuelle. Après
la germination, l'axe primaire s'allonge en lige foliifère, qui se
mortifie à la fin de l'année, et la floraison a lieu l'été suivant sur
une ou plusieurs tiges de second ordre, c. à. d. nées des bourgeons
latéraux de la souche. Une année est nécessaire à chacune des
deux phases si distinctes de cette évolution. D'autres Melilotm
{M. cœrulea Lmk, etc.) sont au contraire annuels, et fleurissent sur
leur axe primaire. — Le M. offlcmalis devient aromatique par la
dessication.
13. MEDIGAGO L.
\ Plantes ')/: ; racine robuste et profondément pivotante ; fleurs
assez grandes: gousses inermes 2
Plantes 0 ou O; racine grêle: fleurs petites; gousses le plus
souvent épineuses 3
2 Base des tiges assez souvent radicante: fleurs jaunes, passant
parfois au jaune-violacé ou au bleu-verdàtre: gousses falci-
formes M. falcata.
Base des tiges non radicante: fleurs violettes, brunes ou bleu-
verdâtre, rarement blanches; gousses à 2-3 tours despire.
-f M. sativa.
3 Gousses lisses 4
Gousses munies d'épines ou au moins de tubercules i)
PAPILIONACÉES. 119
4 Fleurs en capitules denses; gousses réniformes, monospermes.
M. Lupulina.
Fleurs groupées par 2-4: gousses en hélice mince, discifor-
mes, polyspermes M. orUcularis.
5 Gousses tomenteuses, à bords très obscurément sillonnés . . .
M. Gerardi.
Gousses non tomenteuses, à bords nettement sillonnés .... 6
B Stipules entières ou les inférieures denticulées; gousses pubes-
centes, subglobuleuses . M. minima.
Stipules dentées ou laciniées: gousses glabres, subglobuleuses-
déprimées 7
7 Feuilles maculées: stipules dentées; gousses faiblement veinées.
M. maculata.
Feuilles ordinairement immaculées: stipules finement laciniées;
gousses fortement veinées-réticulées .... M.polycarpa,
1. M. faicaia L.; Lorey, 216. — :^. — Juin-sept. —
G. — Coteaux incultes, moissons, bois, bords des chemins.
La \3iriéié média {M. média Pers. — M. falcato-media Rchb.) dif-
fère par ses fleurs à couleurs changeantes, passant du jaune au
violet-bleuâtre et au vert, et par ses gousses formant un tour
complet de spire. —A. G. — St-Remy!, Poinçon!, Dijon!, Semur!,
etc. — La spire de la gousse des M. orbicularis, sativa, Gerardi, ma-
culata, etc. tourne à gauche.
fH. sativa L.: Lorey, 217. — Of. — Mai-oct. — Naturalisé
çà et là.
Il n'est pas rare de rencontrer des individus très voisins du
M. média par la forme de leurs gousses.
«. M. liupuilna L.; Lorey, 21-6. — 0 ou O, ou par-
fois pérennant aux lieux arides. — Mai-oct. — Cultures,
friches, chemins.
Varie {M. Willdoioioii B^imingh.) à gousses pubescentes-velues
et à tiges ordinairement plus robustes.
Chez un M. Lupidina les fleurs se trouvaient remplacées par un
grand nombre de courts ramuscules, qui étaient pourvus de fleurs
120 PAFILIONACÉES.
très petites, atrophiées. L'inflorescence est alors transformée en
corymbe ou en panicule. Le M. Lupulina var. corymhosa Ser. in
DC, Frodr. doit être rapporté à une pareille polycladie, dont les
Medicago minima et Melilotus macrorrhiza m'ont encore fourni
quelques exemples.
3. M. orhîcularîs Ail.; Lorey, 217. — 0ou O. — Mai-
août. — RRR. — Moissons. — Dijon en la Maladière I et
dans la plaine de Pouilly!, où il était assez commun en
1877 {Méline).
La plante de la Côte-d'Or est la variété margrma^a (M. mcirginata
G. G. — M. ambigua Jord.), dont les gousses sont noires à la ma-
turité, moins grandes et à bords écartés les uns des autres. Cette
variété est beaucoup moins méridionale que le type, et correspond
sans doute à la plante que Lorey indique à la Golombière près
Dijon.
4. M. Gerardf WiUd.; Lorey, 219. — O ou 0 — R.
— Moissons. — Auxonne, Laroche-en-Rrenil, Semur {Lo-
rey); abondant en la Maladière près Dijon! {Méline) et à
Beaune!.
5. M. minima Lmk; Lorey, 218. — O. — Mai-juin. —
C. — Friches arides.
e. M. macuiata WiUd. ; Lorey, 219. — 0 ou 0. — *
Mai-sept. — G G. — Prés, cultures.
Les folioles sont maculées de brun au milieu du limbe. — Chez
le M. polycarpa, la tache est vers la base, mais fait souvent défaut.
Le M. Gerardi est immaculé.
v. M. polycarpa WiUd. — O ou 0. — Mai-sept. —
Moissons, cultures.
Var. «. suhinermis. — Epines de la gousse réduites à des tuber-
cules.—RR. — Dijon! {Méline).
Var. |3. apicidata {M. apimlataWlWà.). —Epines égalant ou dé-
passant peu la longueur du bord de la gousse. — A. R. — St-Sau-
PAPILIONACÉES. 121
vear!, Soissons!, Dijon!, Prissey!,Chivres!, Chcâteauneiin, Arnay-
le-Duc!, Le Maiipas!, Vic-s-Thil!, Semur!, etc.
Var. y. (lenticulata {M. denticulata Willd.). — Epines égalant
moitié (la diamètre delà gousse. — RR. — Dijon! [Méline); glacis
d'Auxonne!.
14. TRÏFOLIUM L.
1 Plantes O, rarement 0 ; racine grêle. T. filiforme. T procum-
bens, T. agrarlum, T. arvense, T. stiiatiim, T. scabnim, T. Mi-
chellanum.
Plantes !^; racine ou pseudorrhizes plus ou moins robustes. . 2
2 Tiges couchées, radicantes aux nœuds 3
Tiges non couchées-radicantes 1
3 Pseudorrhizes peu nombreuses, assez robustes, à la fin cylin -
dracées: granules rares, oblongs: tiges devenant libres l'an-
née de leur radication par la destruction de leurs mérithal-
les postérieurs T. fragiferum.
Pseudorrhizes assez nombreuses, grêles, à la fin fortement fi-
liformes; granules abondants, ovoïdes: tiges ne devenant
pas libres l'année de leur radication T. repens.
4 Un rhizome drageonnant 5
Une racine, ou un rhizome non drageonnant 6
5 Rhizome longuement drageonnant; pseudorrhizes assez nom-
breuses, cylindracées-fil [formes T. médium.
Rhizome brièvement drageonnant; pseudorrhizes peu nom-
breuses, cylindracées-fusiformes, brusquement atténuées
vers leur extréniité T. Alpestre.
6 Une racine persistant pendant toute la durée du sujet; plantes
ne vivant que quelques années 7
Une racine finissant assez souvent par céder la place à des
pseudorrhizes; plantes vivant un grand nombre d'années. . 8
7 Souche indéfinie, entourée de vieilles gaines pétiolaires; des
feuilles radicales T. pnitense.
Souche définie, dépourvue de vieilles gaines pétiolaires; point
de feuilles radicales T. elegans.
8 Souche à ramifications nombreuses et assez allongées . . .
T. rubens.
i22 PAPILIONACÉES.
Souche simple, ou à ramifications courtes et peu nombreuses.
9 Souche simple, indéfmie; racine fauve, robuste, atteignant jus-
qu'il 10 mill. de diamètre, pivotante ou peu rameuse . . .
T. montanum.
Souche brièvement rameuse, définie: racine noirâtre, assez
grêle, simple, très longuement pivotaïUe; parfois des pseu-
dorrhizes adjuvantes à la souche T. ochroleucum.
1 Fleurs jaunes: gousses stipitées 2
Fleurs purpurines, rosées, blanchesoublanc-jaunàtre: gousses
sessiles, très rarement stipitées. 4
2 Stipules lancéolées-linéaires, acuminées .... T. agrarinm.
Stipules ovales-oblongues, aiguës . 3
3 Etendard dépassant longuement les ailes, strié et étalé à la ma-
turité T.procumbens.
Etendard dépassant à peine les ailes, lisse et appliqué sur le
fruit à la maturité . T. filiforme.
4 Capitules munis à la base d'un involucre multipartit à divi-
sions lancéolées et égalant les calices; calice fructifère vési-
• culeux-réticuié T. fragîferum.
Capitules dépourvus d'involucre multipartit; calice fructifère
non vésiculeux-réticulé 5
5 Calice à tube et à dents glabres 6
Calice à tube et à dents plus ou moins velus 8
6 Tiges couchées: stipules brusquement subulées; gousse sessile.
T. repens.
Tiges dressées ou ascendantes; stipules non brusquement su-
bulées; gousse plus ou moins stipitée 7
7 Stipules lancéolées; dents calicinales une fois plus longues que
le tube: gousse à peine stipitée T. clegans.
Stipules ovales: dents calicinales trois fois plus longues que le
tube; gousse décidément stipitée T. Michelianum.
8 Fleurs blanches, réfléchies après l'anthèse. . . T. montanum.
Fleurs ni blanches, ni réfléchies après l'anthèse 9
9 Fleurs jaunâtres T. ochroleucum.
Fleurs purpurines, blanchâtres ou rosées 10
10 Capitules subglobuleux, purpurins; calice à divisions ne dé-
passant pas moitié de la longueur de la corolle H
PAPILIONACÉES. 123
Capitules ovoïdes-oblongs ou cylindracés, purpurins, blanchâ-
tres ou rosés; calice à divisions, au moins l'inférieure, dé-
passant moitié de la longueur de la corolle 13
1 1 Stipules à partie libre triangulaire, brusquement aristée. . .
T. pmtense.
Stipules à partie libre ni triangulaire, ni brusquement aris-
tée 12
12 Stipules linéaires-acuminées: folioles ellipliques-oblongues,
faiblement nerviées: fleurs fétides T. médium.
Stipules subulées: folioles lancéolées, fortement nerviées : tleurs
inodores T. Alpestre.
13 Tiges et feuilles glabres: capitules gros, purpurins
T. nihens.
Tiges et feuilles pubescentes ou velues; capitules petits, rosés
ou blanchâtres li
14 Capitules dépourvus de feuilles florales à la base, longuement
pédoncules, toujours solitaires T. arvensc.
Capitules pourvus ou non de feuilles florales à la base, sessiles
ou brièvement pédoncules, parfois géminés 15
15 Calice fructifère à tube urcéolé-subglobuleux, à lobes linéai-
res r. striatum.
Galice fructifère à tube oblong, à lobes lancéolés spinulescents.
T. scabnim.
I. T. filiforme L.; Lorey, 232. — T. minus Rehl. —
O ou 0. — Mai-sept. — G G. — Ghemms, taillis, prairies
humides.
La plupart des feuilles d'un individu étaient pourvues de 4-5
folioles.
«. T. iirociimDens L.; Lorey, 232, — O ou ©. —
Mai-sept. — G G G. — Gultures, moissons, pelouses.
La longueur du pédoncule des capitules est si variable, qu'on
peut le trouver sur le même sujet aussi long que la feuille, moins
long, et encore [T. campestre Schreb.) une fois plus long.
3. T. ag^rariiim L.; Lorev, 231. — T. aurcum Poil.
124 FAPILIONACÉES.
— 0. — Jaiii-aoùt. — A.R. — Taillis et moissons des
sols argileux. — Prairies des bords de l'Ouche {Lorey)\
Flavignerot, Saulieu! {Lombard)\ Pouill} -lez-Dijon {Mail-
lard)-, St-Kemy!, Champ d'Oiseau!, St Aubin!, Cîteaux!,
Saulon-la-Ruel, Seurrel, Santenayl, Ivryl, Commarini,
Bard!, etc.
Lorey attribue par méprise au T. agrarlum les stipules et l'ha-
bitat du T. proGumbens, et à celui-ci les stipules -et l'habitat du
T. agrarium.
4. T. arvense L.; Lorey, 223. — 0 ou 0. — Juin-
sept. — G. — Moissons, pelouses, cultures, surtout dans
les sols siliceux.
Transitions très nombreuses entre les calices à dents poilues,
beaucoup plus longues que la corolle (T. arvense L.), ou la dépas-
sant seulement d'un tiers (T. agrestinum Jord.), ou l'égalant
(r. lagopinum Jord.), et les calices à dents simplement ciliées ou
presque nues au sommet, tantôt plus longues que la corolle (T.
gracile Thuill.), tantôt la dépassant à peine i T. ruheUwn Jord.). La
plupart de ces variétés se trouvent sur les pelouses arides.
5. T. striattim L.; Lorey, 224. — 0. — xMai-juill. —
A.R. — Friches, chemins. — Marsannay, Gouville {Lorey)\
Auxonne!, Bouillandl, Arnay-le-Duc!, Liernaisî, Saulieu î,
Yic-s-Thil!, Semur!.
O. T. scaitriim L.; Lorey, 225. — 0. — Mai-juill. —
A. G. — Pelouses sèches. — Flavigny {Lombard); St-Re-
my!, Buffonl, Ghaumes d'Auvenetî, Montberthault!, Se-
mur!, etc.
v. T. iiiciieilaniini Savi; Loi^y, 228. — 0. — Juin-
juill. — RRR. — Prairies. — Labergement-lez-Seurre
{Berthiot!).
Le T. incavnatiim L. croit adveutivement cà et là à proximité des
champs où il a été cultivé. — Le T, anguslifoliion L. ue se retrouve plus
PAPIUONACÉKS. i^O
à AuxoDne, ni à Laroche-en-Brenil, où Lorey dit (p. 222) l'avoir récolté.
— Le T. subtevraneum L. est indiqué par Lorey (p. 230) au parc de Dijon.
Il n'y a pas été revu depuis plus de vingt ans (Méline). — J'ai rencontré
sur des décombres de le plaine de Pouilly près Dijon un individu de
T. resupinatum L., et un de T. nigrescens Viv.; ces deux espèces avaient
été sans doute importées avec les fourrages pendant la néfaste guerre
de 1870-71.
8. T. eiog;aiis Savi; Lorey, 229. — if. — Mai-sept. —
A. G. — Taillis.^ cultures, moissons des sols argileux. —
Quincey, Aubigny {Loreij)\ Saulieu {Lombard); Perrigny-
lez-Dijon (if/««7/ar^); St-Remy!, Venarey!, Laignes!, Aignayf ,
Fontaine-Françaiseî, St-Sauveur!, Auxonne!, Longvay!,
Seurreî, Gommarin!, Arnay-le-Duc!, Rouvray!, abonde en
la vallée d'Epoissesî, etc.
9. T. prateiijse L.; Lorey, 227. — if. — Mai-sept. —
G. — Prés.
Souvent celles des feuilles des T. pratense et elegans, qui naissent
dès février-mars, sont d'un rouge foncé qui ne passe au vert que
dans le mois d'avril. Pareille teinte rouge se retrouve souvent aussi
pendant l'hiver pour celles des feuilles qui persistent d'une année
à l'autre. D'après M. Mer, ^ cette coloration rouge résulte d'un
affaiblissement de végétation, qui permet à un pigment carmin
de se développer dans le suc cellulaire de certains tissus.
10. T. mou tan um L.; Lorey, 229. — '^. — Juin-août.
— A. R. — Bois et prés argileux de montagne, tourbes. —
Marsannay-la-Gôte, Gouchey {Lorey); Gouville {Lo?nbard);
Girey {Boreau); Lucenay!, Laignes!, Villedieu!, Pothièresl,
Receyf, LigneroUes!, Selongey!, Panges!, Gevrey!, Ghaumes
d'Auvenetî, Laroche-en-Brenil I.
11. T. ociiroieucum L.; Lorey, 225. — :^. — Juin-
1. Bull, de la Soc. Bot. cleFr., 1877, XXIV, p. 109-lH.
1:20 PAPILIONACÉES.
août. — A.C. — Bois. — St-Remy!, Buiïonl, Bouil-
land !, etc.
Fleurs inodores; celles du T. montanum sont odorantes.
1^. T. riibeiis L.: Lorey, 222. — :^. — Juin-août. —
G. — Coteaux incultes, bois de montagne.
13. T. Aiitestre L.; Lorey, 226. — if. — Juin-juill. —
R. — Pelouses des bois de montagne. — Gouville, Marsan-
nay-la-Gôte {Lo7^eij)\ St-Aubin, Chassagne {Boreau); Mont-
Afriquel, Gevrey!, Nuits!, Bouillandî.
14. T. médium L.; Lorey, 226. — ^. — Mai-août. —
G. — Bois, friches, moissons des coteaux.
15. T. repen!« L.; Lorey, 228. — if. — Mai-sept. —
G. — Prés, chemins, pelouses.
Le T. repem diffère de suite du T. fragiferum par ses stipules
courtes, ovales-triangulaires, brusquement aristées, non lancéolées
longuement acuminées: en outre, le tubedela gaîne stipulaire du
T.repens se prolonge au delà du point d'émergence du pétiole; puis,
non plus 2 lobes, mais parfois 3-4 couronnent le sommet de cette
gaîne. — Le T. repens est assez sujet à des chloranlhies complètes
ou partielles et encore à la prolitication de l'axe floral, lequel,
après avoir produit le capitule, s'allonge en un rameau foliifère
ou plus souvent florifère. En ce dernier cas, il y a deux capitules
superposés, mais le supérieur est ordinairement très appauvri. Ces
diverses tératologies se rencontrent encore chez les T. clegans, fra-
giferum, prociimbens, etc.
16. T. fragiferum L.; Lorey, 231. — !^. — Mai-sept.
— G. — Prés, chemins, pelouses.
16. VIGL\ Toimi.
1 Calice à dents égalant à peu près la corolle 2
PAPIUOXACÉES. \2
Calice à dents plus courtes que la corollp 3
2 Gousse glabre, molinitorme-ondulée Y. Ervilia.
Gousse velue, non moliniforme-ondulée V, hirsiita.
3 Fleursaxillaires, solitaires ou géminées, très rarement ternées,
ou encore fleurs 2-o en grappes pauciflores 4
Fleurs en grappes multiflores 8
4 Fleurs axillaires, solitaires ou géminées, rarement quelques-
unes en très courte grappe triflore 5
Fleurs toutes en grappes pauciflores 7
5 Calice à dents très inégales: fleurs jaunes; gousse rade, ve-
lue V, lutea. .
Calice à dents égales: fleurs rosées ou violettes: gousse lisse, ,
glabre ou pubescente- velue 0
6 Fleurs assez grandes, géminées ou solitaires, très rarement ter-
nées; gousse pubescente-velue: graines subglobuleuses, lis-
ses V. sativa.
Fleurs petites, solitaires: gousse glabre: graines tétrago nés,
tuberculeuses ." V. lathyroides.
7 Un rhizome drageonnant: fleurs assez grandes, à pédoncule
commun très court; gousse à sommet prolongé en bec. . .
V. sepium.
Une racine annuelle; fleurs petites, à pédoncule commun al-
longé; gousse cà sommet tronqué-arrondi. . V. tctrasperma.
8 Folioles amples, largement ovales; les deux inférieures pla-
cées à la base du pétiole V. pisiforims.
Folioles étroites, linéaires-oblongues; les deux inférieures éloi-
gnées de la base du pétiole 9
9 Plante O ouO; étendard off'rant un rétrécissement vers son
quart supérieur; gousse de 10 mill. de diamètre
Y. varia.
Plantes ^ ; étendard ofïrant un rétrécissement vers sa partie
moyenne ou son quart inférieur; gousse de 6 mill. de dia-
mètre - 10
10 Etendard rétréci vers sa partie moyenne, à partie inférieure
plus large que la supérieure Y. Cracca.
Etendard rétréci vers son quart inférieur, à partie inférieure à
peu près de la largeur de la supérieure . . . Y. tenuifoUa.
128 PAPILIONACÉES.
I. \. saiii^a L.; Lorey, 249. — 0 ou G- — Mai-sept.
— Moissons, cultures.
Var. a. sativa. — Folioles, même les supérieures, obovales ou
oblongues; gousse comprimée, jaunâtre à la maturité. — G.
Var. S. angusUfolia {V. angmtifolla Roth). — Feuilles supérieures
lancéolées-oblonguos (F. segetalls Thuill.), ou étroitement linéaires
(F. Bobartu Forst.): gousse cylindracée noirâtre. — A. R. — Lier-
nais!, Saulieu!, etc. —J'ai rencontré à Rouvray des sujets à gousse
jaunâtre. — L'inllorescence du V. Bobartu est quelquefois en très
courte grappe triflore et sessile dans la partie inférieure de la tige,
tandis que les autres fleurs sont axillaires, géminées ou même so-
litaires. Il s'ensuit que les fleurs axillaires représentent les fleurs
inférieures d'une grappe avortée pour le surplus.
Presque toutes les espèces du genre Vicia présentent des va-
riations parallèles dans la grandeur de leurs folioles, sans qu'on
puisse invoquer pour cause la vigueur de la plante, car souvent
on trouve des feuilles très étroites sur des tiges robustes. — Les
folioles du V. sativa type sont toujours mucronées, mais avec
sommet soit tronqué-échancré, soit obtus-aigu, et ces divers états
peuvent se rencontrer sur une môme tige et jusque dans la même
feuille. Les feuilles cauliaairessont plus souvent tronquées que les
raméales, et les caulinaires inférieures sont môme parfois olicordées.
Le polymorphisme des feuilles apparaît dès la germination: en
efïet, l'axe primaire a les folioles de ses feuilles inférieures étroite-
ment linéaires, aiguës-acuminées, et celles des feuilles supérieures
sont tantôt linéaires un peu élargies, tantôt oblongues-obovales;
mais bientôt cet axe primaire s'étale et s'atrophie et, avant de pé-
rir, il est remplacé par des axes secondaires ou rameaux nés de sa
partie inférieure. Chez ces rameaux ou tiges latérales, les folioles
des feuilles inférieures sont obovales, échancrées au sommet: celles
des supérieures sont oblongues-lancéolées, tronquées ou obtuses;
d'où un contraste frappant avec les feuilles de l'axe primaire et
par la forme des folioles et par leur apparition dans un ordre in-
verse de grandeur. — Les graines de V. sativa sont tantôt fauves,
tantôt marbrées de fauve et de brun.
«, V. latiiyroides L.: Lorey, 25i. — 0. — Mai-juill.
PAPILTONACÉES. 129
— RR. — Friches, bords des chemins. — Parc de Seurre,
Rouvray {Lorey)\ sablières à Pontaiiler!, glacis d'Auxonnel
3. V. in««pa L.; Lorey, 251. — ©ou 0. — Mai-sept. —
A, R. — Moissons, cultures. — Laignes!, Ghâlillonî, Pon-
taiiler!, Soissons!, Jeux!, Epoisses!, etc.
Les T'. peregrma L. {Lorey, 250) et Y. monanthos Koch (Ervum mona?i-
thosL.;LoTej, 255) n'ont pu être retrouvés, quoique Lorey dise le premier
assez commun dans les cultures de montagne et les champs stériles de
la plaine, et le deuxième commun dans les blés. — M. Méline a récolté
unéchantillon de V. i^arhonensis L. dans la plaine de Pouilly près Dijon.
4. V. lifrsuta Koch. — Ervum hirsutum L.; Lorey,
253. — O. — Juin-sept. — G. — Moissons, coteaux in-
cultes, taillis.
5. V. fetrai^pernia Mœnch. — Ervum tetraspermum
L.; Lorey, 255. — 0. — Juin-sept. — G. — Moissons,
coteaux incultes, taillis.
Pédoncules moins longs, ou aussi longs, ou plus longs (F. graci-
lis Lois.) que la feuille, parfois sur le même individu. Le V.gracU
Us a, en outre, les feuilles plus étroites et très aiguës. — Il y a
souvent avortement d'une foliole dans quelques-unes des paires qui
composent la feuille.
G. V. Ervilia Willd. — Ervum Ervilia L.; Lorey,
254. — 0. — Juin-août. — R. — Moissons. — Dans les
moissons du Pays-Bas {Lorey)-, Quincerotl, Antheuil !,
Beaunel.
». V. varia Host. — 0 ou 0. — Juin-août. — R. —
Moissons. — Beauneî, Nolay!, Santenay!, Liernais!, Sau-
lieu!, Yic-s-Thil!.
Plante glabrescente. — Quoique multiflores, les grappes ne
comptent guère chacune que 2-5 «ousses, à cause de la stérilité de
la plupart des fleurs.
9
130 PAPILIONACÉES.
8. V. Cracca L.; Lorey, 249. — if. — Mai-juill. —
ce. — Moissons sablonneuses, broussailles.
Varie à feuilles toutes très étroites (F. KitaibcUana Rchb.).
O. V. fenuifolia Roth. — ^. — Mai-juill. — G. —
Moissons, bois, broussailles.
10. V. pisiformis L.;Lorey, 248. — :^. — Juin-aoûl.
— RR. — Bois. — Bois des montagnes de la Côte et du
vallon de l'Oucbe, Chassagne {Loreij)\ Vantoux (Lombard) \
Sainte-Foix (Maillard); Santenay (Gillot); voie romaine des
boisde Perrigny-lez-DijonI (Bonnet).
11. V. sepiiim L.; Lorey, 252. — if. — Mai-août. —
ce. — Bois, buissons.
Sommet des folioles tronqué-échancré dans les folioles larges,
obtus dans les moins larges, aigu-acaminé dans les étroites. —
Trouvé à fleurs blanches à Montbard! et Val-Suzon!.
La variété de Vicia sepium, à folioles ovales-lancéolées et à grappes
moins fournies et moins brièvementpédonculées {V. dumetorum ThuilL),
ne serait-elle pas le V. dumetorum que Lorey (p. 248) accorde aux mon-
tagnes de toute la côte? Le véritable V. dumetorum L, ne se trouve,
d'après M. Boreau, qu'en une seule localité pour tout le centre de
France : Cuiseaux en Saône-et-Loire. Il est assez commun dans les
montagnes du département du Jura.
16. LATHYRUS L.
1 Plantes 0 ou 0 ; grappes 1-3 flores 2
Plantes:^; grappes multiflores 6
2 Feuilles à rachis dépourvu de folioles 3
Feuilles à rachis muni de folioles 4
3 Rachis cylindrique, terminé en vrille: stipules amples, simu-
lant des folioles: fleurs jaunes L. Aphaca.
Rachis aplani, ailé-foliacé, non terminé en vrille: stipules très
petites ou nulles: fleurs roses L. NissoUa.
4 Tiges ailées: folioles oblongues: fleurs ordinairement 2-3 par
pédoncule; gousses poilues, rudes ....♦.!. hirsiitiis.
PAPILIONACKES. 4 31
Tiges non ailées; folioles linéaires; fleurs toujours solitaires;
gousses glabres, lisses 5
3 Pédoncule beaucoup plus long que le pétiole; graines cubi-
ques, tuberculeuses L. angulatus.
Pédoncule plus court que le pétiole; graines globuleuses, lis-
ses L. sphdericus.
6 Rhizome non drageonnant; tiges et pétioles ailés 7
Rhizome drageonnant; liges et pétioles anguleux, non ailés . 8
7 Fleurs grandes, rouges; gousses de 7-8"= de longueur, insensi-
blement atténuées au sommet; graines chagrinées; hile oc-
cupant un tiers de la circonférence de la graine. L. latifoliiis.
Fleurs de grandeur moyenne, rose-verdâtre ; gousses de 4-5''
de longueur, brusquement atténuées au sommet; graines
très obscurément réticulées; hile occupant moitié de la cir-
conférence de la graine . L. sylvestris.
8 Rhizome muni de renflements ovoïdes; fleurs purpurines. . .
L. tubrrosiis.
Rhizome dépourvu de renflements; fleurs jaunes
L. pratensis.
1. ïi. Apiiaea L.; Lorey, 261. — 0 OU G- — Mai-
sept. — G. — Moissons, cultures.
MM. Thilo Irmisch, Grenier et Kirsleger ont mentionné les faits
intéressants qui suivent la germination du L. AphacAi. Les 2 ou 3
premières feuilles de l'axe primaire ont chacune une paire de fo-
lioles avec très petites stipules. L'avortemenl des folioles frappe les
feuilles suivantes au profit des stipules; puis l'axe primaire s'atro-
phie, et il est remplacé par les tiges nées en sa partie inférieure.
—On a constaté chez des sujets adultes l'apparition de folioles, et la
transformation de la vrille en une petite feuille ovale-lancéolée;
ce sont de véritables revendications exercées par l'élément foliacé.
— La vrille manque à la plupart des feuilles de l'axe primaire et
aux feuilles caulinaires inférieures.
«. li. ivissoiia L.; Lorey, 261. — O ou 0. — Juin-
sept. — R. — Moissons, taillis. — Moissons du Pays-Bas,
bords des bois et des buissons {Lorey) ; Saulieu, Genserey
132 PAPILlOxNACÉES.
{Lombard); St-Remy!, Ste-Golombe !, moissons de Sois-
sons!, Vielvergeî et Semurl.
3. li. sp]t»cricus Retz; Lorey, 262. — O- — Mai-juin.
— RRR. — Friches des bois de Lantenay {Laguesse!).
4. \a. aiig;aiatu!9 L.; Lorey, 262. — O. — R. — Mois-
sons. — Semur(G.(j.); Liernais!, Précy-s-Thil!.
5. i^. iiirsiitus L.; Lorey, 264. — O. — Juin-août.
— A. G. — Moissons et friches argileuses. — Lamarche!,
St-Seine-en-Bâche!, Taiily!, Saulieu!, Ghamp-d'Oiseaul,
Jeux!, etc.
Assez souvent les grappes supérieures égalent les feuilles, au
lieu de les dépasser longuement.
Le L. Cicera L. a été observé adventivement une ou deux fois par
Lorey (p. 263).
e. t.. syivestrîs L.; Lorey, 258. — !^. — Juin- août.
— G. — Bois, buissons.
La var. platyphyllus [L. platyphyllus Retz) a les feuilles ellipti-
ques-lancéolées, aussi amples que celles du L latifolius. — R. —
Coteau des Bordes près Montbard!.
Dans le haut des tiges, les pétioles du L. sylvestrls sont ordinai-
rement à peine ailés, ou bien l'aile n'existe que d'un seul côté. Le
L. hirsutiis offre également de grandes variations dans les dimen-
sions de ses ailes pétiolaires.
«'. li. latifolius L.; Lorey, 258. — !^. — Juin-août.
— RR. — Bois, buissons. — Bas de Talant, Mont-Afrique
{Lorey): Gombe Ste-Anne à Dijon {Lombard); abonde dans
le petit bois et les buissons de Blagny près Puligny!, où il
remplace le L. si/lvestris; buissons des vignes de Santenay î,
où une variété à feuilles étroites est mêlée au type.
Le L. lieterophyllus L. a été attribué à la combe d'Arcey, et aux prairies
de Cussy-la-Colonne (Lorey, 260), et le L. palustris L. aux prés maréca-
geux d'Orgeux, Arcelot et Limpré (Lorey, 260).
PAPILIONACÉES. 133
S. Lé. praiciisis L.; Lorey, 259. — :^. — Juin-août. —
G. — Prairies et bois humides.
Les stipules sont quelquefois plus grandes que les feuilles.
9. L.. fu2>cro!«us» L.; Lorev, 259. — :^^ — Juin-juill.
— G. — Moissons des prairies et des coteaux.
Rhizome horizontal, grêle, rameux-drageonnant. De certains des
nœuds radicants des drageons sort une pseudorrhize, dont la partie
basilaire se renfle en un corps ovoïde, parfois napiforme, brusque-
ment atténué en un long filament. Ces renflements sont dus à
l'hypertrophie du cylindre central, et demandent 3-4 ans pour ac-
quérir tout lenr voUime. Un bourgeon est inséré en leur sommet;
ils ne dépendent donc pas exclusivement du système descendant
et leur nature est mixte, comme chez un Aconitum Napelhis ou
une Ophrydée; mais ils diffèrent des tubercules de ces dernières
plantes par la durée surtout, car loin de se remplacer à chaque
printemps, ils persistent pendant un grand nombre d'années. —
Dans les germinations de L. tubcrosus, le jeune tubercule est formé
par le renflement de l'axe hypocotylé et d'une notable partie du
pivot.
17. OROBUS /..
1 Rhizome grêle, allongé, drageonnant, parsemé de nodosités li-
gneuses d'où naissent les pseudorrhizes, les drageons et les
tiges 0. tiiberosiis.
Une racine et à la fin un rhizome robuste, très court, non
drageonnant 2
2 Rhizome et pseudorrhizes jaunes: pseudorrhizes peu nombreu-
ses, robustes, fusiformes, brusquement atténuées à leur ex-
trémité 0. niger.
Rhizome et pseudorrhizes noires; pseudorrhizes nombreuses,
assez grêles, cylindracées 0. vemiis.
1 Tiges ailées 0. tubcrosus.
Tiges non ailées 2
2 Feuilles elliptiques-oblongues, noircissant à la dessiccation:
stipules semisagittées-linéaires 0. niger.
134 PAPILIONACÉES.
Feuilles ovales, lancéolées-acuminées, ne noircissant pas à la
dessiccation: stipules semisagittées-ovales ... 0. verniis.
1. O. nig^er L.; Lorey, 265. — '^. — Mai-juin. — R.
— Bois. — Mont-Afriquel, Nuits!, Bouillandl, Meursaultl,
Santenay!.
«. o. vernus L.; Lorey, 266. — "i^. —Avril-mai. — R.
— Bois. — Gevrey {Lorey)\ Yelarsî, Mont-Afrique!.
C'est par méprise qu'un rhizome rampant- traçant a été donné
(Krsleger) aux 0. vemus et niger. Ces plantes débutent avec une
racine pivotante, d'abord aidée, puis à la fm remplacée par des
pseudorrhizes qui naissent de la souche, et qui ont la forme, le
volume et la direction de la racine elle-même.
3. O. tui)erosu!§ L.; Lorey, 266. — :^. — Avril-juin.
— G. — Bois.
Les folioles offrent toutes les transitions entre les formes subor-
biculaire-elliptique (0, Pymiaicus L.) et lancéolée-linéaire (0. te-
nuifolius Roth). — Les renflements parsemés sur le rhizome sont
entièrement dus au système ascendant, et diffèrent donc essentiel-
lement de ceux du Lathynis tuberosus, qui sont formés presque en
totalité par la base hypertrophiée d'une pseudorrhize.
18. GORONILLA L.
1 Racine non ligneuse, bourgeonnant adventivement et simulant
un rhizome rameux horizontal C. varia.
Racine plus ou moins ligneuse, pivotante, dépourvue de bour-
geons adventifs 2
2 Racine médiocrement ligneuse, bientôt atteinte d'exfoliations,
puis de destructions longitudinales partielles; écorce assez
épaisse C. montana.
Racine très ligneuse, sans destructions longitudinales: écorce
mince 3
3 Racine grêle, non fétide G. minima.
Racine robuste, presque fétide C. Emenis.
PAPILIONACÉES. 135
1 Feuilles à 7-10 paires de folioles; fleurs rosées . . . C. varia.
Feuilles à 2-6 paires de folioles: fleurs jaunes 2
2 Plante entièrement frutescente; stipales libres; folioles infé-
rieures éloignées delà tige . C. Emcrus.
Plantes partiellement frutescentes, ou encore herbacées: sti-
pules soudées en une seule oppositifoliée: folioles inférieures
accolées à la tige 3
3 Tiges frutescentes h la base: ombelles 6-10 flores: pédicelles à
peu près de la longueur du tube du calice. . . C. minima.
Tiges herbacées dès la base: ombelles lo-20 flores: pédicelles
deux fois plus longs que le tube du calice. . . C. montana.
I. C. EmerasL. — ]). — Mai-juin. — RR. — St-Au-
Lin, Gamay, Nolay (Duret); abonde dans les bois entre San-
tenay et St-Aubin! (G///o^): Dijon et Plombières, (Weber).
Commun dans le Doubs et le Jura.
z. c. minima L.; Lorey, 241. — Ij. — Mai-juill. —
G. — Pelouses arides, rochers.
3. c. moncasia Scop.; Lorey, 242. — :^. — Mai-juin.
__ R. — Bois de montagne. — Notre-Dame d'Etang, Mes-
signy et lout le vallon du Suzon jusqu'à sa source ! {Lorey);
Marey-s-Tille (Morelet); bois du Larrys-de-Vaux à Buiïon!,
Asnières-en-Montagne!, Essarois!, Diénay!, Mont-Afrique!,
Bouilland!, Santenayî.
Racine et fleurs presque fétides sur le frais: feuilles et fleurs
aromatiques par la dessiccation.
4. C. vai-ia L.; Lorey, 242. — :^. — Mai-sept. — C.
— Moissons, bois, friches.
Les bourgeons adventifs de la racine apparaissent principale-
ment sur les ramifications, qui s'étendent horizontalement près de
la surface du sol: c'est du reste la règle pour toute racine ou
pseudorrhize bourgeonnante.
136 l'Al'lLlONACÉES.
19. ORNITHOPUS L.
I. o. pcrpu^^iiius L.; Lorey, 243. — 0. — Mai-août.
— A. G. — Friches des sols siliceux el granitiques. — Au-
xonne, Saulieu!, Laroche-en-Brenill (Lorey); Vielverge!,
Nolay! Arnay-le-Duc!, Liernais!, St-Germain-de-Modéonî,
Montberthault!, Millery!.
Parfois glabre.
20. HIPPOCREPIS L.
i. u. comosa L.; Lorey, 244. — ?/. — Mai-juin. —
ce. — Bois, pelouses, rochers.
21. ONOBRYGHIS Toimi,
1. o, satiTA Lrak; Lorey, 245. — !^. — Avril-août.
— G. — Prés, coleaux incultes^ pelouses des bois.
Le système souterrain des Papilionacées vivaces con-
siste habituellement en une racine robuste, pivotante, très
allongée, parfois accompagnée de pseudorrhizes également
robustes, et dans ce cas il peut arriver aux très vieux indi-
vidus de perdre leur racine et de passer complètement au
rhizome (Tri foiium?mbens, Orobus nigei\ 0. vernus, etc.;.
— Quelques espèces émettent des drageons, avec cette par-
ticularité que ces rejets restent longtemps reliés à la souche
mère (Ononis repeiis. Lotus major, Trifolium médium^
Vicia sepium^ Lathijrus tuberosus, Orobus tuberosus, etc.).
— Les racines et pseudorrhizes ont ordinairement une
odeur caractéristique, qui rappelle une forte odeur de pa-
nais, et elles sont remarquables parleur longue persistance.
Ghez certaines espèces {Ulex Eiiropseus, Ononis repens,
Coronilla montana, Hippocrepis comosa), il est vrai, les
vieilles racines finissent, ainsi que la souche, par être at-
PAPILIOXACÉES. 137
teintes de profondes destructions longitudinales partielles;
mais ces destructions n'entraînent pas leur mort, et ne font
que séparer leur pr.rtie basilaire en plusieurs sections libres
entre elles.
Les racines et pseudorrhizes sont pourvues de granules
corticaux {tubercules lenticellaires [Clos], poils radicaux
[Irmisch]) charnus, solitaires ou agglomérés, subglobuleux,
oblongs-claviformes, ou encore {Colutei arborescens, Me-
dicago maculata) aplatis, fasciés-digités, petits et courts,
ou pouvant atteindre [Coronilla montana) jusc|u'à 10 mill.
de longueur sur 3 de diamètre, enfin blancs, ou parfois
{Medicago Gerardï) bruns; mais ordinairement, même les
granules blancs à l'extérieur sont brun-jaunàtre intérieure-
ment. Ces excroissances se montrent déjà sur le pivot des
germinations; elles m'ont paru annuelles et ont pour siège
les parties jeunes des racines et des pseudorrhizes. De Gan-
dolle ^ ne soupçonnant pas la présence normale de ces pe-
tits corps chez les Papilioiiacées, institua une variété nodo-
sus pour un Ornithopus perpusillus , chez qui il les avait
constatés. MM. Grenier et Godron - les mentionnent seule-
ment sur la racine du Lotus corniculatus. Les bourgeons
adventifs, qui ont été accordés parReichardt ^ aux racines
des Medicago maculata e{ Trifolium repens, n'étaient sans
doute que de pareilles productions, car ils font tout à fait
défaut chez ces racines. P:irmi les Papilionacées que j'ai
observées, le Scorpiurus vermiculata s'est trouvé dé-
pourvu de granules; en manquent aussi les Cercis Siliquas-
trum^ Sophora Japonica et autres Légumineuses, qui
n'appartiennent pas d'ailleurs au groupe des Papiliona-
cées. Ces petits corps ont été parfois regardés (Woronine '')
comme un produit morbide dû à la présence de Bactéries]
1. Fl. Fr., IV, p. 602.
2. FL de Fr., I, p. 432.
3. Bull, de la Soc. Bot. de Fr., 1858, V, p. 182.
i. Ifjid., 1877, XXIV, p. 134.
138 PAPILIONACÉES.
mais un produit morbide ne peut être qu'un accident, une
exception, et ne saurait être normal et général, comme le
sont les granules. La présence de Bactéries doit donc coïn-
cider avec la mort ou la résorption du granule, et non avec
sa naissance ou son développement. Il en est de même des
larves qui peuvent se rencontrer à l'intérieur des granules.
A la germination, les cotylédons sont tantôt épigés (Meli-
lotus officinalis^ Medicago Lupiilina, M. polycarpa,
M. maculata, M. Gerardi, Coi^onilla montana, etc.), tan-
tôt hypogés {Vicia sativa, V. lutea, V. latJnjroides^ V.
Cracca^ V. sepiiim, Lathyrus sylvestris, L. hirsutiis,
L. Aphaca, L. Nissolia, etc.). Après un faible développe-
ment, l'axe primaire s'atrophie chez les Vicia sativa, la-
thyr aides, Cracca^ et chez les Lathyrus sylvestris, hirsu-
tiis, Aphaca, Nissolia, etc. L'atrophie est même congéni-
tale, et l'axe primaire nul dès la jeunesse pour une espèce
du midi de la France, le Scorpiiirus vermiculata\ mais,
par balancement organique, les cotylédons, foliacés-accres-
cents, permettent à la plante d'attendre l'émission des
tiges latérales. — L'axe primaire des Coronilla montana
et Melilotus officinalis ne se détruit qu'à la fin de la pre-
mière année, et il sera remplacé au printemps suivant par
les tiges latérales florifères nées de la souche. Mais d'autres
Papilionacées conservent leur axeprimaire qui, tout en étant
moins robuste que les tiges latérales, monte à Heurs en
même temps que celles-ci {Medicago maculata, M. minima,
M.polycarpa, Trifolium prociimbens.Faba vulgaris, etc.).
Cette atrophie ou cet affaiblissement de l'axe primaire est
une des caractéristiques des Papilionacées. — Les feuilles
de l'axe primaire sont semblables à celles des tiges latérales
chez les Vicia Cracca, V. varia, Lathijrus hirsiitiis, etc.,
tandis qu'elles en diffèrent notablement chez le Vicia sativa
(p. 128) et qu'elles sont simples chez le Coronilla montana.
Tantôt les fleurs sont géminées ou solitaires aux aisselles
PAPILIONACÉES. 139
des feuilles, tantôt elles sont disposées en grappes ou en
capitules qui, eux-mêmes, sont le plus souvent axillaires.
Très fréquemment l'aisselle porte, outre la grappe, un
bourgeon soit rudimentaire {Lathijrus tuberosus) ^ soit dé-
veloppé en rameau {Onoïiis spinosa, Genista Germanica,
Melilotiis officmalis, etc.). — L'inflorescence des Papillo-
nacées est éminemment progressive, puisque les grappes
{Vicia), capitules {Trifolium) ou ombelles {Lotus) s'épa-
nouissent de la circonférence au centre et que les pédoncules
communs se succèdent de bas en haut sur les tiges. Chez
les Trifolium rubens et Alpestre, l'épanouissement des
premières fleurs est simultané sur tout le pourtour de la
base du capitule, et comme ces fleurs sont étalées, on croi-
rait tout d'abord voir un capitule de Centaurea à centre
saillant-conique pour le Trifolium rubens et plan-convexe
pour le T. Alpestre. L'anthèse est plus précoce sur une face
que sur l'autre dans les capitules des Trifolium pratense,
médium et repens. — Les fleurs de \Ononis Natrix sont
axillaires-solitaires sur toute la longueur des branches de
la panicule ; mais chez les 0. spinosa et repens, elles
n'ont cette disposition que dans la région terminale de l'in-
florescence, et sont, pour le surplus, insérées sur de petits
rameaux épineux, où elles forment de courtes grappes qui
sont surtout très pauciflores chez VO, spinosa. D'ailleurs,
le pédoncule uniflore, vert et aristé del'O. Natrix, repré-
sente un ramuscule atrophié, qui est muni d'un pédicelle
jaunâtre, semi-transparent, et n'émergeant que vers la base
de l'arête. Celle-ci n'est pas un pédicelle stérile, mais bien
le sommet du ramuscule; et, en effet, après la chute de la
fleur et de son pédicelle, l'arête persiste sous forme d'une
épine non vulnérante.
La couleur des corolles varie beaucoup avec l'âge de la
fleur, par le passage du rose au violet ou au bleu et
au fauve (0. tuberosus, 0. ni(/er, 0. vernus, Lathyrus
140 PAPILIONACÉES.
angulatus^ Vicia sepium, etc.). — La covoWq an M edicago
sauva peut revêtir des teintes passagères et alternativement
répétées de bleu et de vert. Si l'on observe, en effet, vers
le milieu du jour, des grappes violet pâle ou violet foncé
de cette plante, on remarque souvent que plusieurs des fleurs
intermédiaires de chaque grappe sont bleu-verdâtre, c. à.
d. d'une autre teinte que les fleurs plus âgées ou plus jeu-
nes. Cette nuance bleu verdâtre est ici due, non à l'âge de
la fleur, mais à l'action de la lumière et disparaît pen-
dant la nuit, pour se montrer de nouveau le lendemain,
jusqu'à ce que la corolle, devenue trop vieille, garde enfln
pour mourir la teinte qu'elle avait à sa naissance. La dispa-
rition du bleu-verdâtre a lieu même en plein jour, si Ton
tient la grappe à l'obscurité, comme dans une boîte d'her-
borisation, en ayant soin toutefois que l'atmosphère ne soit
pas saturée d'humidité. L'intensité de la teinte est d'autant
plus grande que le soleil a brillé d'un éclat plus vif et plus
prolongé, ce qui rend manifeste l'intervention de la chloro-
phylle dans le phénomène. Les fleurs qui se sont épanouies
de grand matin peuvent prendre la nuance bleu-verdâtre
dans la journée même, mais celles qui ne s'épanouissent que
dans le milieu du jour devront attendre au lendemain. Les
individus à fleurs blanches échappent à ce changement de
teinte, ainsi que beaucoup de ceux qui ont pourtant la cou-
leur favorable, c. à. d. la nuance violet pâle ou violet foncé.
— Chez le Medicago média, le phénomène est le même
que chez le M. sativa, sauf pourtant que la variation de cou-
leur donne à la teinte verte une prédominance marquée
sur le bleu, et qu'elle s'étend à tous les individus et non pas
seulement à un certain nombre; puis, les corolles meurent
avec une teinte jaune-violacé, au lieu de revenir à la teinte,
nettement jaune, de leur premier épanouissement.
Les Vti Ives des gousses sont le plus souvent hygrométriques.
A la sécheresse, elles se contournent en s[)iralc sur leur face
PAPILIONACÉES. LYTHRARIÉES. 141
interne, tandis qu'elles se déroulent à l'humidité. L'enrou-
lement se dirige à gauche po.ur l'une des valves de la gousse
et à droite pour l'autre {Vicia sepium, V. Cracca,
Saroihamnus scoparius, etc.). Il y a de plus, chez ^le La-
thyrus Nissolia, projection des graines par la rapidité de
l'enroulement des valves au moment de la déhiscence. —
Sous l'action d'un chaud soleil, les gousses mûres des
Sarothamnus scoparius et Ulex Europaeus s'ouvrent bi'us-
quement, avec une crépitation très appréciable quand on est
au milieu d'un fourré de ces arbrisseaux.
XXVIII. LYTHRARIÉES (Juss.).
1. LYTHRUM L.
Racine à ramifications robustes et brusquement atténuées en
un filament allongé: plante if L. Salicaria.
Racine à ramifications grêles; plante O . . . L. hyssopifolia.
Feuilles florales cordées à la base; fleurs ordinairemeut 4-8 sur
un pédoncule axillaire très court; calice pubescent ....
L. Salicaria.
Feuilles florales atténuées à la base; fleurs solitaires ou gémi-
nées, axillaires; calice glabre L. hyssopifolia.
1. td- Salicaria L.; Lorey, 347. — ^. — Juill.-août.
— G. — Bords des eaux, lieux humides.
La même tige peut avoir des feuilles opposées, verticillées par 3,
ou alternes.
Au bord des eaux, la partie submergée des liges ofl're une hy-
pertrophie considérable à l'extérieur delà gaîne libérienne; les ra-
cine et pseudorrhizes sont également sujettes à cette hypertrophie
aux points qui se trouvent en contact immédiat avec l'eau. Il en
142 LYTHRARIÉES. PORTULACÉES.
est de môme des Lythrum hyssopifolia, Isnardla paliistris, EpUohium
hirsiitiiin, Li/copus Europœiis, etc.
Lorey décrit et figure (p. 348, tab. 2) un Lythrum alternifolium
DG. in Utt., qu'il rapproche duL. hyssopifolia, à cause de ses feuil-
les florales alternes, de ses fleurs solitaires et de ses 6 étamines.
Mais cette plante n'est pour M. Boreau * qu'une forme de L. Sali-
caria, appauvrie en son inflorescence et son andracée. La réduction
du nombre des fleurs et leur alternance ne sont, en efi'et, pas rares
vers le sommet des rameaux du L. Salicaria, même sans la muti-
lation des tiges invoquée par M. Boreau. Lorey n'avait pas récolté
lui-même ce L. alternifolium, et n'en avait vu qu'un rameau
d'herbier.
«. t.. lAy^sopifoiia L.; Lorey, 347. — O. — JuilL-
août. — A. R. — Moissons argileuses, taillis humides. —
Bords des bois du Pays-Bas (Lorey); Bourberain!, St-Sau-
veur f, Vielverge!, Flammerans I, Collonges!, Longvay!,
Seurrel, Merceuil!, Rouvrayî, Bard!, Semur!, etc.
2. PEPLIS L.
I. P. Port»la L.; Lorey, 350. — 0. — Juill.-sept. —
A. G. — Lieux marécageux, fossés, bords des étangs. —
Collonges!, St-Jean-de-Losne!, Cîteaux!, Seurre!, Thoisy-
la-Berchère !, Saulieu !, Précy-s-Thil !, St-Andeux!, BardI,
Semur!, etc.
XXIX. PORTULACÉES (Juss.).
1. PORTULAGA Toum.
1. p. oleracea L.; Lorey, 351. — Juill-sept. — G.
Jardins, cultures.
1. Fl. cent)'., édit. 3, p. 247.
PORTULACÉES. 143
Pendant la nuit, les feuilles se relèvent ; les tig-es, au contraire,
ont une tendance à s'étaler. — Les fleurs sont éphémères; leur
épanouissement exige une forte chaleur et ne dure que 2-3 heures.
En arrière-saison, elles ne s'ouvrent plus du tout, ce qui d'ailleurs
n'est pas un obstacle à la fructification.
2, MONTIA L.
I. M. foutana L.; Lorey, 352. — ^ ou O. — Avril-
sept. — R. — Ruisseaux, fontaines, friches et cultures hu-
mides des sols granitiques et siliceux. — Auxonne, Seurre,
Semur, Saulieu! {Loreij)\ Vielvergeî, Eschamps!, Laroche-
en-Brenil!, Montherlhault!, Gevrey!.
Cette plante est généralement divisée en 2 variétés ou encore en
2 espèces (3/. rivularis Gniel., et M. minor Gme\.) ; mais un examen
attentif de sa végétation ne permet guère d'admettre môme 2 va-
riétés. Le M. fontana, à l'exemple de beaucoup d'Epilobium, du
Senecio Jacohœa, etc., modifie sa durée au gré des stations. Or, ce
qui importe dans le système souterrain est beaucoup moins la
durée que le mode de végétation. Quand le 31. fontana croît dans
les lieux qui s'assèchent, il est bisannuel et reste de petite taille
(M. minor); vit-il au contraire dans les fontaines et le lit des ruis-
seaux, il est vivace et allonge ses tiges d'une façon notable (M.
rivularis). Mais dans les deux cas, le mode de végétation est au fond
le même: on a toujours des tiges radicantes aux points les plus di-
vers des mérithalles, et il n'y a de changé que la longueur des tiges.
Aussi, voit-on dans une même station le M. rivularis passer insen-
siblement au M. minor, à mesure que la plante, s'élevant sur le talus
des fossés, atteint les points exposés à l'assèchement. Quant à la
différence tirée des graines finement [M. rivularis) ou fortement
{M. minor) chagrinées, elle me semble tenir au plus ou moins de
vigueur des sujets, c. à. d. à la station. D'ailleurs, souvent le
même individu possède à la fois les deux sortes de graines, ou en-
core des graines à surface indécise. Gomme les fossés et ruisseaux
du Val-de-Saône s'assèchent ordinairement en été, le M. minor y
est moins rare que le M. rivularis.
La racine de germination est très grêle et s'atrophie prompte-
J44 PORTULACÉES. PARONYCEilÉES.
menl; elle est remplacée par des pseuclorrhizes séiacées, nées de
la parlie inférieure et étalée de la tige. Il esta remarquer que cette
partie radicarite se détruit successivement en ses mérithalles pos-
térieurs, ce qui fait que la plante prend un rhizome, lors même
qu'elle n'est que bisannuelle.
L'inflorescence du M. fontana, que les auteurs rapportent à la
cyme, consiste, aucontraire, en grappes chez lesquelles l'épanouis-
sement marche de bas en haut. Ces grappes sont toujours termi-
nales, mais elles paraissent latérales, quand {M. nviilaris) un ra-
meau axillaire prolonge sympodiquement la tige; 3 mérithalles
caulinaires sont interposés à chacune des grappes. Tantôt les
grappes comprennent 5-6 fleurs, tantôt elles sont réduites à 2-3:
en ce dernier cas, la fleur centrale ou terminale est la plus jeune,
ce qui est incompatible avec une cyme. — Les pédicelles naissent
de partition, et quand ils sont au nombre de 5-6, ils forment une
grappe unilatérale-scorpioïde. Dressés avant et pendant floraison,
ils se courbent en crochet après, puis ils s'allongent et se redressent
à la maturité. — La capsule mûre projette ses graines par le brus-
que enroulement longitudinal de ses valves.
XXX. PAROWYGEIÉES (A. de St-Hil.).
1. CORRIGIOLA L.
1. c. littoraiis L.; Lorey, 353. — G ou 0. — Mai-
août. — A.R. — Pelouses et jachères siliceuses. — Seurre,
Saulieu!, Laroche-en-Brenil {Lorey); Pontailler!, Gourcel-
les-Frémoyl, Rouvi^ay!.
Pétales blancs, rarement rosés.
2. IIERNIARIA Toimi.
Plante glabre H. hirsiita.
Plante velue -hérissée H- glabra.
PARONYCHIÉES. 145
1. H. griabraL.; Lorey, 354. — 0ousouventpérennant.
— Mai-sept. — A. G. — Sables, chemins, pelouses. — D\-
jon, Longvic (Lorey); St-Remy!, Rougemont!, Arrans!, Val-
Suzonl, etc.
«. e. iiirsaia L.; Lorey, 355. — 0 ou rarement pé-
rennant. — Mai-sept. — RR. — Moissons et friches sili-
ceuses. — Seurre, Arnay-le-Duc, Saulieu {Lorey); Laber-
gement-lez-Seurrel.
Les H. hirsiita et glabra ne diffèrent entre eux que par la vesti-
ture, mais l'absence d'intermédiaires empêche de les réunir en une
seule espèce.
3. ILLECERRUM L.
1. 1. verticlllafum L.; Lorey, 355. — 0 ou parfois
pérennant. — Mai-sept. — R. — Cultures et moissons si-
liceuses. — Arnay-le-Duc, Saulieu! {Lorey): Seurre {Duret);
Eschamps!, St-Germain-de-Modéon!, Rouvray!.
4. SGLERANTHUS L.
Plante ^ ; calice à divisions largement blanches-scarieuses
aux bords S. perennis.
Plante 0 ou 0 ; calice à divisions vertes ou très étroitement
scarieuses aux bords S. annuus.
I. S. perenois L.; Lorey, 356. — :^. — Mai-juin. —
A. R. — Moissons, pelouses et rochers des sols siliceux. —
Rords de la Saône, Saulieu!, Semur! {Lorey); Pontaillerî,
Nolay!, Montberthault!, Rouvray 1.
«. s. annniisL.; Lorey, 357. — 0 ou 0. — Avril-oct.
— G. — Gultures, moissons, pelouses.
Le S. annuus germe, suivant les stations, en automne ou au
printemps, c. a. d. qu'il est bisannuel ou annuel. Sur les pelouses
40
146 PARONYCHIÉES. CRASSULACEES.
arides, exposées au plein midi, la germinalion a lieu en automne:
les individus restent grêles et nains, fleurissent dès le mois d'avril
suivant et disparaissent en juin (S. hiennis Reut. — Flavigny
]Lombard]; abonde sur les pelouses du Gué-St-Jean à Montbard!,
pâlis de Vielverge!}. Mais dans les stations moins arides et moins
chaudes, la plante prend un plus grand développement et mûrit
beaucoup plus tard ses graines, dont la plupart ne germeront
qu'au printemps, car les graines de cette espèce demandent un
certain temps de stratification. On ne peut donc dire avec M. Gre-
nier * que, sous l'intluence d'une température défavorable, le
S. hiennis se développe tardivement, puisqu'au contraire il
est en grande avance sur le type par sa germination et sa fructifi-
cation. Enfin des graines de S. hiennis, semées en janvier dans un
pot tenu à l'ombre, mont donné des sujets qui rentraient pleine-
ment dans le S. annuus par la longueur de leurs tiges et par leur
floraison estivale.
XXXÏ. CRASSULACEES (DC).
1. TILL^A Micheli.
1. T. muscosa L.; Lorey, 358. — 0. — Juin-juill. —
RR. — Pelouses granitiques. — Abonde à Saulieu sur
les pelouses contigaes b. l'étang des Vermoureaux! {Lorey)-,
Dompierre-en-Morvanî.
Lorey indique le Bulliarda VaillantiiTiC. aux étangs de St- Léger près
Saulieu.
2. SEDUM L.
1 Plante O; étamines 5, rarement 10 S. ruhens.
Plantes ^'; étamines [ordinairement 10-12 2
2 Pseudorrhizes renflées-napiformes: feuilles planes
S. Telephium,
i. FL Juras^., p. 269.
CRASSULACÉES, 147
Pseudorrhizos filiformes-cylindracées; feuilles plus ou moins
cylindracées, planes-convexes ou ovoïdes 3
3 Fleurs blanches ou rosées 4
Fleurs jaunes 6
4 Feuilles obovées-subglobuleuses, les caulinaires ordinairement
opposées S. dasyphyllum.
Feuilles subcylindracées, les caulinaires alternes S
5 Gorymbe simple, feuille, à rameaux pubescents-glanduleux .
S. villosum.
Gorymbe composé, aphylle, à rameaux glabres . . S. album.
6 Feuilles ovoïdes, non prolongées au-dessous de leur inserliou.
S. acre.
Feuilles subcylindracées-linéaires, prolongées au-dessous de
leur insertion "^
7 Plante grêle, feuilles obluses S. Boloniense.
Plantes assez robustes: feuilles aigues-mucronées 8
8 Rosettes foliaires lâches; feuilles cylindracées, à éperon court,
arrondi; corymbe feuille, le fructifère à rameaux oblique-
ment redressés, non connivents S.reflexum.
Rosettes foliaires denses, obconiqaes; feuilles planes à la face
supérieure, à éperon triangulaire aigu: corymbe aphylle,
le fructifère à rameaux dressés, contractés-connivents. . .
S. elegans.
a. ^. rtiiJénsL.; Lorev, 361. — G- — Mai-juill. —
A. R. — Moissons argileuses, rochers ombragés. — Norges,
Brazey, Auxonne (Lorey): Semur! {Collc7iot); St-Remyl,
Rougemont!, Châtillon!, Aiseyî, Liernais!, etc.
Les feuilles radicales ^sont spathulées, et n'existent plus à la flo-
raison; les caulinaires moyennes et supérieures sont cylindracées-
oblongQCS.
^. S. Telepiainm L.; Lorey, 360. — !^. — Juin-sept.
— X.C. — Haies, taillis, berges des rivières. — Mont-Afri-
que, Gevrey (Ior<??/j;St-Remyî,Val-Suzonl, Arnay-le-DucI,
Menessairel, Vieux-Châteauî, etc.
Feuilles arrondies ou atténuées à la base, entières ou dentées-in-
148 CRASSULACÉES.
cisées, le plus souvent alternes, mais parfois opposées ou même
verticiilées par trois, ou encore opposées dans le bas de la lige et
alternes en sa partie supérieure. — Insertion des étamines inté-
rieures tantôt à la base, tantôt vers le tiers inférieur des pétales.
— Fleurs entièrement rouges, ou blanchâtres à sommet rosé.
3. s. aîimm L.;Lorey, 360. — :^. — Mai-juill.— CGC.
— Vieux murs, toits, friches.
On peut trouver en la même station des individus à feuilles
oblongues, et d'autres cà feuilles obovoïdes-subglobuleuses avec fleurs
assez petites (S. micranthum Bast.). — Pétales parfois légèrement
soudés entre eux par la base.
4. s. dasypieyiium L.; Lorey, 362. — Q/:. — Juin-
août. — RR. — Murs, rochers. — Depuis Gouchey jusqu'à
la fin de la Côte {Lorey); Velarsl (Moi^eiet); murs le long
des rues de Gevrey! {Weber),
L'indication de Lorey paraît beaucoup trop large.
5. S. viiiosum L.; Lorey, 361. — '2f. — Juill.-août.
— R. — Marécages tourbeux granitiques. — Saulieu!,La-
roche-en-Brenil, Vic-s-Thil {Lorey); St-Léger- de-Four-
ches {Boreau); Rouvrayl.
6. s. acre L.; Lorey, 362. — :^. — Mai-juill. — GGG.
— Toits, vieux murs, lieux incultes, vignes.
Sur les toits et les murs, les feuilles des tiges florifères sont im-
briquées, et les pétales linéaires-lancéolés, 2 fois plus longs que
les sépales. Dans les sols fertiles ou ombragés, les feuilles sont es-
pacées, les pétales lancéolés aigus, ou même ovales subobtus, une
fois seulement plus longs que le calice, et parfois en outre d'un
jaune verdâtre.
H. H. Boioniense Lois. — S. sexangulare DG.; Lorey,
363. — nf. — Juin-août. — A. G. — Bords des chemins,
pelouses. — Lusigny, Bligny {Lorey); St-Remy!, Rouge-
montI,Flavigny!,Laignesl,Recey!,Bourberainl,Val'Suzonl,
CRASSULACÉES. 149
glacis d'Auxonne!,Blaisy-Basl,FlavignerotIjPont-d'Ouche!,
Chaumes d'Auvenet!, Santenay!, Rouvrayî, Genayl, etc.
En hiver, les feuilles âgées de 2 ans persistent desséchées sur les
tiges de remplacement au-dessoas des feuilles de l'année, tandis
qu'elles sont déjà tombées chez le S. album.
H. ^. reflexam L. ; Lorey, 363. — !^. — Juin-août. —
G. — Friches, bois, rochers.
Le S. nipestre L. est une variété glauque et robuste du S. refle-
xiim. — Montbard!, Dijon!, Beaune!, Menessaire!, abondant sur les
toits de chaume deMontberthault!, etc.
Les feuilles des tiges florifères du S. reflexiim sont de moins en
moins cylindracées de la base au sommet de la tige, où elles de-
viennent comprimées-aplaties.
9. S. eieg^ans Lej. — '^. — Mai-août. — G. — Pelou-
ses et rochers des sols siliceux. — Pontaillerl, glacis
d'Auxonne! Le Maupas!, Saulieu!, Laroche-en-Brenilî,
Rouvray!, Semurl, pâtis à l'entrée deGrignon!, Gevreyl,
Toutry!,etc. Se trouve dans un pré de St-Remy, où il a été
entraîné par les eaux de l'Armançon!.
A, comme le S. reflexiim, les feuilles glauques, ou vertes (S. au-
reum Wirtg.), mais est loin de varier autant que le S. reflexum pour
la grosseur des tiges et la grandeur des feuilles.
t SEMPERVIVUM L.
t îS. tectorom L.; Lorey, 364. — '^. — Juill.-août. —Natu-
ralisé dans les rochers sous Semur! {Lorey): sur les toits de
chaume de Villy-le-Moutiers!, etc.
Stolons courts, terminés par une rosette qui est stolonifère elle-
même dès l'année de sa naissance, mais qui ne fleurira qu'après
plusieurs années. Ces jeunes rosettes deviennent radicantes et for-
ment ainsi une agglomération de colonies autour de la souche
mère.
ioO CRASSULACÉES.
3. UMBÏLICUS DC.
I. U. pentluilniis DC; Lorey, 359. — o/:. — Juin-
juill. — RRR. — Rochers, vieux murs. — Semur!,
Beauneî (Lorey); rochers hordant l'Armançon au dessous
du pont de Ghevigny, rive gauche!.
La présence de celte espèce silicicole dans les vieux remparts de
Beaune peut s'cxpUquer (Gollenot) par l'emploi des sables siliceux
de Saône pour la confection des mortiers. La plante de Beaune est
d'ailleurs beaucoup moins robuste que celle de Semur. — Les au-
teurs donnent à cette espèce des tleurs réfléchies: mais les fleurs
ne sont réfléchies que pour la fructitîcation: elles sont étalées pen-
dant l'épanouissement et dressées avant.
Le rhizome des Sedum reflexum.^ elegans, album, vil-
losum, acre, Boloniense est horizontal, épigé, grêle et
allongé; il est formé par les bases radicantes des tiges et
ne produit que des pseudorrhizes filiformes ou sétacées,
s'agglutinant au lavage. Le S. Telephhim est, au contraire,
remarquable par un rhizome court, robuste et par le volume
de ses pseudorrhizes. — L'axe hypocotylé est renflé-accres-
cent chez le S. Telephium et constitue ainsi la base de la
jeune souche. C'est encore l'axe hypocotylé qui est le point de
départdu tnhevcule àc V Utnbilicuspenduliiius. Ce tubercule
met plusieurs années pour atteindre sa grosseur normale;
et alors, il se présente sous la forme d'un corps subglobu-
leux, persistant, surmonté d'un bourgeon et enveloppé d'un
feutrage de pseudorrhizes sétacées, qui naissent surtout
vers l'insertion de ce bourgeon. — Un trait caractéristique
du genre Sedum et de plusieurs autres Crassulacées, c'est,
chez les germinations, la prompte atrophie du pivot, et le
développement d'une couronne de radicelles au collet,
G. à. d. au plan séparatif du pivot et de l'axe hypocotylé.
Ainsi, au début, l'évolution souterraine est la même chez
CRASSULACÉES. 151
les Sediim album et Telephium, quoique ces espèces tra-
hiront bientôt sur ce point les plus profondes différences. —
Les Sedum album, elegans, reflexum, etc., aux lieux om-
bragés ou à la lumière diffuse, développent facilement des
pseudorrhizes aériennes aux aisselles de leurs feuilles. —
Quand on bouture des rameaux de Sedum Telephium, la ra-
dication a lieu, non sur l'aire de la blessure ou le long des
mérilhalles, mais uniquement à la base même des bourgeons
du rameau bouturé.
Contrairement aux assertions de M. Grenier \ la teinte
glauque des Sedum reflexum et elegans ne dépend pas de
l'orientation, puisque l'on trouve souvent, en la même sta-
tion, les individus verts mêlés aux glauques. D'ailleurs, des
sujets verts, que j'avais mis en expérience, sont restés verts
en plein soleil, tandis que de glauques ne sont pas devenus
verts, quoique cultivés cà l'ombre pendant plusieurs années.
Mais si des rameaux glauques sont recouverts et étouffés,
pour ainsi dire, par les feuilles de plantes voisines, il s'en
suit un étiolement, un état maladif caractérisé par l'affai-
blissement ou même l'effacement de la glaucescence. En-
core ai-je va des rameaux, qui s'étaient développés en her-
bier, être parfaitement glauques. La teinte glauque n'est
donc pas un accident de végétation, mais un caractère pro-
pre au tempérament de T individu, caractère de peu d'im-
portance assurément, et sans valeur spécifique, d'autant plus
que certains sujets ont une nuance indécise, qui oscille entre
le glauque et le vert. — Le Sedum album peut offrir sur le
même rocher, côte à côte et par toutes les saisons, des indi-
vidus les uns à feuilles vertes et les autres à feuilles rouges.
Cette teinte rouge n'a donc pas l'action du soleil pour cause
première, bien que cependant elle soit plus vive aux points
frappés par les rayons solaires. Le Tilia platyphylla
compte parfois aussi dans un même taillis des sujets qui ont
1. Fl.Jurass., p. 276.
152 CRASSULACÉES.
i'écorce de leurs rameaux verte, jaune ou rouge, sans qu'on
puisse alléguer d'autre cause qu'une idiosyncrasie particu-
lière.
Les corymbes desSedzim et Sempervlviim sont soumis à
la partition, qu'ils soient parfaitement nus {Sedum album,
S. dasyphijllum, S. elegans^ S. Telephium), ou au con-
traire îemUés {Sedum rubens, S. acre, S. villosum, S. Bo-
lonieiise, Sempervivum tectorum). Dans ce dernier cas,
les branches du corymbe sont le plus souvent extra-axillai-
res, et quand, par suite de l'inordination des feuilles, ces
branches se trouvent fortuitement à quelque aisselle, elles
n'en sont pas moins de partition et ne sont axillaires qu'en
apparence. — Les corymbes de Sedum sont ordinairement
simples, et les fleurs unilatérales sur chacune des bran-
ches du corymbe {S. rubens, S. acre, S. Boloniense, etc.);
mais les S. album et Telephium ont, au contraire, un co-
rymbe dense et très subdivisé; les fleurs y naissent sur
tout le pourtour des branches, et non pas seulement sur
une seule de leurs faces. Cependant les inflorescences de
S. album, qui apparaissent à Farrière-saison, ont souvent
un faciès tout différent; en effet, les branches florales qui
résultent des partitions caulinaires, au lieu d'être courtes
et très ramifiées, sont allongées et presque simples; les
fleurs ont ainsi une tendance marquée à l'unilatéralité, et
reproduisent presque le corymbe des S. acre et reflexum.
— Les fleurs unilatérales d^^ Sedum et Sempervivum sont
inexactement rattachées à des cymes unipares. Les pédi-
celles, à la vérité, sont terminaux, mais chacun d'eux ne
termine qu'une faible partie de l'axe, et non pas l'axe tout
entier, qui continue de s'allonger suivant le mode indéfini,
et de se dédoubler en d'autres pédicelles par l'effet de par-
titions successives. Il en résulte donc une inflorescence pro-
gressive, ne pouvant se rapportera la cyme, et n'ayant rien
du sympode ni de Taxillarité. — Avant l'anthèse, Tinflo-
CRASSULACÉES. AMYGDALÉES. 133
rescence des Sedum acre, Boloniense, riibens est dressée,
tandis qu'elle est courbée chez les S. album et dasyphyl-
lum. C'est le sommet de la tige, et non pas lerachis floral,
qui est courbé chez les S. reflexum et elegans\ la flexion
se fait vers les points les plus divers de l'horizon et souvent
selon des sens opposés pour les tiges d'un même individu.
La vitalité opiniâtre des rameaux coupés de Sediim et
de Semperviviim est entretenue parleurs feuilles charnues,
qui se résorbent successivement au profit des sommités,
comme on voit les bulbes, hors de terre, continuer leur vé-
gétation aux dépens de leurs pièces inférieures ou externes.
— La mortification delà tige florifère des Sedum commence
par la partie inférieure, et la résorption des feuilles cauli-
naires suffit à l'achèvement de la maturité des fruits. En se
résorbant, les feuilles des tiges florifères du Sedum album
se creusent, sur leur face supérieure, d'un sillon de plus en
plus profond.
XXXII. AMYGDALÉES (Juss.).
1. CERASUS Juss.
1 Point de bourgeons aux racines C. Mahaleb.
Des bourgeons aux racines (racines drageonnantes) 2
2 Racine à odeur d'amandes amères C. Padus. •
Racine sans odeur prononcée C. avium
1 Fleurs fasciculées C. avium.
Fleurs en corymbes ou en grappes 2
2 Rameaux à écorce fétide; inflorescence en grappes: feuilles à
dents non calleuses C. Padus.
Rameaux à écorce d'une odeur forte, mais non fétide; inflo-
rescence en corymbes; feuilles à dents calleuses
C. Mahaleb.
154 AMYGDALÉES.
1. c. uabaieb Mill.; Lorey, 279. — t). — Avril-mai.
G. — Broussailles et bois des sols sablonneux.
«. c. Padus^DC. ; Lorey, 280. —{>. — RRR. — Haies.
— St-Léger-de-Fourches {Lombard).
Les fleurs des grappes ou des corymbes des C. Vadm et Mahaleb
s'ouvrent de bas en haut, suivant le mode progressif. Chez les
Cerasiis vulgaris et avhm, le corymbe est réduit cà un fascicule, où
la progression est encore manifeste, car ce sont les fleurs extérieu-
res ou inférieures qui s'épanouissent les premières. Enfin l'inflo-
rescence des Prunus et Amygdahis est tellement appauvrie, que les
fleurs ne sont plus que géminées ou même solitaires. La régres-
sion domine, au contraire, parmi les Rosacées.
3. C. a^inm Mœnch; Lorey, 277. — t). — Avril-mai.
— C. — Bois argileux.
Une variété a le fruit rosé; une autre l'a noir et d'une saveur
acerbe-amère. En disant que le fruit du C. avium passe du rouge
vif au pourpre noir, Lorey a confondu ces deux variétés en une
seule.
Pétalesàsommet arrondi, échancré oubilobé jusque parfois dans
la même fleur. — Le volume des fruits varie du simple au double.
— Du C. avium descendent les Guigniers et les Bigarreaudiers.
Le C. vulgaris Mill. (C. Caproniana DC; Lorey, 278. — Cerise aigre),
cultivé partout, est souvent subspontané dans les broussailles où il se
glisse à l'aide de ses racines drageonnantes.
2. PRUNUS Tourn.
Arbrisseau épineux; fruits subglobuleux, petits . P. spinosa.
Arbrisseau inerme, ou presque inerme ; fruits ovoïdes-oblongs,
de la grosseur d'une forte cerise P. sylvatica.
i.p. spinosa L.; Lorey, 275. — t). — Avril-mai. —
CGC. — Bois, broussailles.
Extrêmement variable pour l'abondance des épines, la forme et
la grandeur des feuilles, et la grosseur des fruits. J'ai trouvé à
A3IYGDALÉES. — ROSACÉES. loo
MoiUbard, dans les broussailles au-dessus des vignes du Gué-
St-Jean, des individus à feuilles étroitement lancéolées-linéaires,
longuement atténuées aux deux extrémités. — Une variété
(P. Desvaiixii Bor.), à épines peu nombreuses, à feuilles assez
grandes, mais à fruits petits, est excessivement commune dans les
bois et buissons du Val-de-Saôae!, et se trouve encore à Nolay!,
Blaisy-Bas!, etc. — Les racines des P. spinosa et sylvatlca sont
drageonnantes.
^. P. syivatica Desv. ; Garion. — f). — Avril-mai. —
RRR. —Abonde au bois de Ghàtelet prèsButïon!.
Les P. domestica L. et P. institla L. sont souvent subspontanés dans
les buissons et autour des habitations. — Fruits doux et penchés.
XXXIII. ROSACÉES (Juss.).
1. SPIR.EA L.
\ Souche drageonnante et ligneuse S. hypcricifoUa.
Point de drageons: rhizome à cylindre central formé intérieu-
rement d'un abondant tissu parenchymateux 2
2 Cylindre central du rhizome à zone ligneuse continue; point
de renflement aux pseudorrhizes S. Ulmaria.
Cylindre central du rhizome à zone ligneuse interrompue; ren-
flements ovoïdes-subglobuleux aux pseudorrhizes
S. Filipendiila.
{ Plante ligneuse: feuilles simples S. hypericifolia.
Plantes herbacées; feuilles pinnatiséquées 2
2 Feuilles à segment terminal 3-5 lobé, et beaucoup plus grand
que les latéraux; carpelles glabres, élégamment contournés
en spirale S. Ulmaria.
Feuilles à segment terminal semblable aux latéraux; carpelles
pubescents, non contournés en spirale. . . S. Filipendula.
1. S. liypericîfolia L. — }). — Mai. — RRR. — Bois
156 ROSACÉES.
de Canot près de St-Remy, où il abonde sur un espace
d'une quinzaine de mètres carrés!.
Feuilles entières, ou crénelées au sommet. Les pédicelles sont un
peu moins longs dans la variété à feuilles crénelées.
«. ^. Fiiipeiiduia L.; Lorey, 285. — %. — Mai-juin.
— R. — Pelouses des bois. — Messigny, Marsannay-la-
Gôte {Lorey); Bure-les-Templiers!, Tarsul!, Lantenayl,
Gevreyl, Bouilland!, Chaumes d'Auvenet!.
Les renflements ont ordinairement leur siège vers la partie
moyenne des pseudorrhizes; ils résultent de l'hypertrophie du cy-
lindre central, et n'acquièrent leur volume normal qu'après quel-
ques années. ~ Galice et corolle ont assez souvent 6-7 pièces.
3. S. uimaria L.; Lorey, 284. — ^. — Juin-août. —
ce. — Bords des ruisseaux, prairies aquatiques.
2. RUBUS L.
1 Feuilles pinnatiséquées, à 3-5 folioles; fruits pubescents. .
R. Idseus.
Feuilles palmatiséquées, à 3-5, rarement 7 folioles: fruits gla-
bres 2
2 Tiges herbacées, annuelles: fruits rouges. ... il. saxatilis.
Tiges ligneuses, bisannuelles, rarement annuelles: fruits noirs,
ou noir-glauque, ou rouge-noirâtre . 3
3 Folioles caulinaires latérales ou inférieures sessilesou subses-
siles 4
Folioles caulinaires latérales nettement pétiolulées 5
4 Tiges plus ou moins glaucescentes: feuilles caulinaires trifolio-
liées; calice fructifère ordinairement apprimé; fruits noirs
plus ou moins recouverts d'une efflorescence bleuâtre. . .
R. cœsius.
Tiges rarement glaucescentes: feuilles caulinaires cà 5-3 folio-
les; calice fructifère étalé ou réfléchi; fruits noirs
c B. nemorosus.
5 Tiges arrondies ou obtusément anguleuses; aiguillons cauli-
ROSACÉES. 157
naires sétacésou assez robustes; feuilles caulinaires ordinai-
rement trifoliolées 6
Tiges le plus souvent nettement anguleuses: aiguillons cauli-
naires ordinairement robustes; feuilles caulinaires à 5, ra-
rement à 7 folioles 8
6 Souche non subglobuleuse: tiges velues, peu ou point glandu-
leuses; aiguillons caulinaires conformes, assez robustes;
feuilles ordinairement blanches-tomenteuses à la face infé-
rieure R. vestitus.
Souche subglobuleuse: tiges très glanduleuses; aiguillons cau-
. linaires dimorphes, les uns sétacés, les autres moins grêles
ou même assez robustes ; feuilles vertes aux 2 faces .... 7
7 Aiguillons la plupart sétacés, quelques-uns seulement un peu
moins grêles; fleurs naissant sur les tiges de l'an précé-
dent et parfois en outre sur certaines de celles de l'année:
calice fructifère dressé R. glandulosiis.
Aiguillons les uns sétacés, les autres assez robustes; fleurs ne
naissant que sur les tiges de l'an précédent: calice fructi-
fère étalé-réfléchi R. hlrius.
8 Feuilles vertes aux 2 faces; calice vert, bordé de blanc ... 9
Feuilles blanches tomenteuses en dessous, au moins les supé-
rieures; calice blanc-tomenteux 10
9 Racines non drageonnantes; tiges arquées-décombantes, ra-
dicantes au sommet; filets des étamines négalant que moi-
tié de la longueur des carpelles R. nitidus.
Racines drageonnantes; tiges dressées, à sommet arqué, mais
ni décombant, ni radicant; filets des étamines égalant les
carpelles R. subercctus. •
10 Folioles ovales, finement dentées, vertes à la face supérieure;
pétales rosés, ovales, contigus entre eux. . . . R. discolor.
Folioles oblongues-ovales, dentées-lobulées, ordinairement
blanches-tomenteuses aux 2 faces; pétales blancs, oblongs,
non contigus entre eux R. tomentosus.
1 . B. idaeus L.; Lorey, 288. — f). — Mai-juin. — A. G. —
Bois. — Vallon du Suzon!, Glteaux!, Broin {Lorey) \ St-
Remy!, Val-des-Chouesî, Vernoisî, Bourberain!, Pontail-
138 ROSACÉES.
lerl, Auxonne!, Samereyl, Voudenay!, Menessairel, Lier-
naisl, Saulieu!, Laroche-en-Brenil !, St-Andeuxî, etc.
Aiguillons nombreux, oa parfois rares et môme nais. — Tiges
marquées d'une tache blanchâtre à l'insertion des pétioles.
Chez la variété remontante, cultivée dans les jardins, les tiges
de remplacement sont fructifères h leur sommet dès l'automne, puis
la pl'.ipart le seront en outre l'été prochain en leur partie moyenne ;
mais un certain nombre sont déjà mortes épuisées par leur pre-
mière fructification.
«. R. iiaxatiiis L. ; Lorey, 290. — %. — Jain-juill.
— R. — Bois, broussailles des coteaux incultes. — Val-
desChoues!, Ranges {Lorey) \ Val-Suzon, Marey-s-Tille {Mo-
relet) ; Tarsul !, Vernois 1.
Les stipules naissent non pas de la tige, mais bien du pétiole,
auquel elles sont plus ou moins longuement soudées. Tantôt leur
point d'insertion est à 4-6 mill. au-dessus de la base du pétiole, tantôt,
et c'est le cas le plus fréquent, elles sont insérées sur la petite col-
lerette que le pétiole forme autour de la tige, et au premier aspect
elles semblent donc naître de la tige, et posséder ainsi l'insertion
qui leur est généralement, mais à tort, attribuée.
3. R. caesius L.; Lorey, 288. — }). — Juin-sept.
Var. a. cxsius. — Tiges grêles; fruits bleuâtres, à calice ap-
primé. — C C. — Champs pierreux, berges des rivières. — S'est
rencontré à St-Remy à fleurs semi doubles!.
Var. p. agrestis W. et N. — Tiges assez robustes; fruits à peine
glaucescents; calice fructifère apprimé-subétalé. — A. G. — Mois-
sons maigres, broussailles. — Certains individus sont très robustes
en toutes leurs parties, et ont les tiges abondamment aiguillonnées,
glanduleuses, à la fin glaucescentes, les feuilles caulinaires à 3 fo.
lioles amples, les fleurs grandes, presque fétides, avec pétales roses,
suborbiculaires et chiffonnés, les étamines d'abord jaunes, puis
grises, puis brunes, les fruits à carpelles gros et nombreux. —
A. R. — Haies des sols argileux à St-Remy!, Moutiers-Sl-Jean!,elc.
4. ». iieinorosos Havne. — R. corylifolius DC; Lo-
ROSACÉES. 159
rey, 289. — t». — Juin-sept. — G. — Broussailles, Lois,
lieux incultes.
5. u. giauciiiiosus Bell. — t). — Juin-sept. — A. G.
— Bois argileux.
G. R. iiîrfMs W. et N. — 1>- — Juin-juill. — • G. —
Bois argileux.
9. R. vestitus W. et N. — t). — Juin-juill. — A. G. —
Bois.
s. R. iiiubci'ectasi Anders. — f). — Juin-juill.
Var. a. suberectus. — Tiges robustes, anguleasos; aiguillons
assez forts; feuilles caulinaires à o folioles: fruits abondanls, noirs,
fades, à carpelles nombreux. — G. — Bois granitiques. — Sau-
lieu!, Romanet!, St-Andeux!, Semur!, etc.
Var. /3. psciido-Idœus. — Tiges peu robustes, faiblement angu-
leuses; aiguillonsassezgrêles; feuilles caulinaires inférieures et su-
périeures à 5 folioles, les intermédiaires parfois à 7 folioles; fruits
rares, rouge-noirâtre, aromatiques, à carpelles très peu nombreux.
— - RR. — Bois granitiques. — Ste-Isabelle!, Grandvau!. — Le
drageonnement sur racines, la direction et la non radication des
tiges, la saveur et la couleur des fruits, la disposition des 3 folioles
supérieures dans celles des feuilles qui ont 7 folioles, rapprochent
cette plante du R. Idxus.
». R. nUicfltifs W. et N. ; Bor. — î). — Juin-juill. —
G. — Bois siliceux et granitiques. — GoUongesî, Auxonne!,
Seurre!, Laroche-en-Brenil !, Bouvrayl, etc.
Rameaux florifères et pédoncules grêles, allongés, étalés-pen-
chés.
10. R. ciincoior W. et N. — R. friiticosiis Lorey,
290; non L. — ^. — Juin-août. — G G. — Bois, buissons.
Var. a. rusticanns (R. rusticanus Mercier). — Tiges glaucescentes-
bleuâtres, fortement anguleuses: folioles à face supérieure convexe:
160 ROSACÉES.
inflorescence pubescente; pédoncules dressés; fruits à carpelles
petits, nombreux, d'une saveur fade et d'une maturité tardive.
Var. |3. collinus [R. collinus DG.)- — Tiges verdâtres, médiocre-
ment anguleuses; folioles à face supérieure plane ou concave;
inflorescence très velue; pédoncules plus ou moins étalés: fruits à
carpelles gros, peu nombreux, souvent avortés, d'une saveur aci-
dulé agréable, et d'une maturité assez précoce.
Filets des étamines sont parfois rosés.
li.R. tomenfosus Borckh. — \). — Juin-juill. —
A. R. — Haies, bords des chemins.
La face supérieure des feuilles est blanche pour les feuilles ver-
nales, mais seulement vert-grisâtre pour les estivales et les autom-
nales; ce qui se remarque aussi dans la vestiture de certains Men-
fha. — La variété glabratus, verte et pubescente en ses tiges et à
la face supérieure des folioles, est assez commune dans les bois.
Le système souterrain des Ruhus consiste en un rhizome li-
gneux, court, horizontal, noueux et même (R. glandulosus, R. hir-
tus) subglobuleux, muni de pseudorrhizes peu nombreuses, cylin-
dracées, robustes et simulant des racines pivotantes. Après florai-
son, les tiges périssent sur toute leur étendue, mais des bourgeons
de remplacement existent à leur base, ou sur la souche même.
— Dans leur partie supérieure et voisine du point radicant, les
tiges, soit qu'elles rampent à terre [R. caèsius), soit qu'elles soient
décombantes, ou qu'elles pendent accrochées aux buissons [R. dis-
color), deviennent presque aphylles et épaississent leur sommet.
Elles sont le plus souvent simples, cependant il s'en rencontre de
rameuses vers leur extrémité, et chacun de ces rameaux enterre
son sommet, à l'exemple de la tige elle-même. Une fois enfoncés
dans le sol pour leur radication, les bourgeons prennent une direc-
tion ascendante, et se trouvent ainsi tout prêts à sortir de terre
au printemps prochain. Ils forment alors autant de nouveaux in-
dividus, et deviennent bientôt libres, caries tiges radicantes, à qui
ils doivent naissance, meurent et se détruisent à la seconde
année, après avoir émis les rameaux florifères. La partie aérienne
des tiges radicantes du R. saxaUlis périt même dès la première
année. — Le sommet des tiges des R. suberectus et Idœiis refuse de
ROSACÉES. 161
s'enraciner, même quand on a eu soin de l'enterrer; mais par
compensation, les racines produisent spontanément des bourgeons
advenlifs. Ces deux caractères séparent nettement ces espèces du
reste des Rubus.
Les R. Idœus, csesius et suberedus perdent toutes leurs folioles
après les premières gelées, tandis que les feuilles raméales et les
caulinaires supérieures résistent aux gelées chez les autres Rubus
à tiges ligneuses. — Les pétioles des Rubus ne tombent pas en
totalité, mais ils laissent un petit chicot sur la tige. Ils possèdent
en effet, un peu au-dessus de leur insertion, une zone parenchyma-
teuse verte {R. Iddsus), ou bleuâtre (R. glandulosus), qui est le
siège de la désarticulation automnale, tandis que la partie basilaire
du pétiole persiste sous forme de chicot. Une zone parenchyma-
teuse existe aussi chez les pétiolules, et elle est située à leur base
même. Comme la désarticulation atteint d'abord les pétiolules, la
chute des folioles précède celle du pétiole, et souvent même ce
dernier ne tombera (R. suberedus) qu'au printemps prochain.
Après avoir fleuri sur les tiges de l'année précédente, comme il
est de règle pour les Rubus, les R. glandulosus et surtout cœsius
donnent assez souvent encore des fleurs sur quelques-unes des tiges
nées au printemps. Ces tiges précocement florifères tantôt sont
courtes, dressées, fleurissent h leur extrémité et meurent ordinai-
rement après fructification (R. cœsius, R. glandulosus) ; tantôt elles
sont allongées, décombantes-étalées, et ne fleurissent qu'en leur
partie moyenne, tandis que l'extrémité reste foliifère et enterre son
sommet (R. csesius). Toutes les tiges du R. saxatilis sont annuelles;
les florifères sont courtes et dressées, mais les étalées-radicantes
ne portent jamais de fleurs.
A la fin de la floraison, les filets staminaux des R. cœsius, disco-
lor, glandulosus, etc. s'entrecroisent en se recourbant sur leur face
interne, qui est plus sensible que l'externe aux progrès de la des-
siccation et se raccourcit par conséquent davantage. — Les pre-
miers fruits mûrs sont ceux des R. cœsius et glandulosus, les der-
niers ceux du R. discolor var. rusticanus. La saveur des fruits est
parfumée (R. Idœus, R. pseudo-îdœus), ou acidulé-agréable (R. cœ-
sius, R. nemorosus), ou sucrée et fade (R. discolor yslt. rustica-
nus, R. tomentosus, R. glandulosus, R. hirtus).
41
162 ROSACÉES.
Genre polymorphe à l'infini, comme les Rosa, Mentha, Hiera-
cium, Salix, etc. On voit en effet varier dans les plus larges pro-
portions la pubescence, la glandulosité, le nombre et la forme des
folioles, la couleur de leur face inférieure, la forme et la grandeur
des aiguillons, la direction du calice fructifère. Ordinairement la
partie caulinaire inférieure est plus velue-pubescente que le reste
de la tige; les feuilles y sont trifoliolées, subarrondies au sommet
et ont la face inférieure verte, alors que les caulinaires moyennes
seront à 5 folioles acuminées et discolores. Le tomentum des
feuilles n'est donc à noter que dans la région caulinaire moyenne;
il en est de même pour la forme des aiguillons et des tiges. Enfin
la pubescence est plus accusée, les folioles sont moins nombreuses
et plus brièvement pétiolulées, et les aiguillons plus souvent cour-
bés pour les rameaux des Rubus que pour leurs tiges.
3. GEUM L.
1 . G. uritauum L. ; Lorey, 286. — !^. — Juin-août. —
C. — Bois, bords des chemins, haies.
Souche indéfinie.
Lorey (p. 287) indique le G. rivale L. à Saulieu et à Laroche-en-Brenil-
— Cette plante existe en Saône-et-Loire {Gillot!, Grognot).
4. FRAGARIA L.
1 Stolons à nœuds tous radicants et rossulifères, sauf le premier
nœud de chaque stolon F. collina.
Alternance, chez les stolons, de nœuds stériles non radicants et
de nœuds-rosettes radicants 2
2 Stolons grêles, à poils apprîmes F. vesca.
Stolons assez robustes, à poils étalés .F. elatoir.
i Fruit subglobuleux, déprimé en sa moitié inférieure, à carpel-
les peu nombreux; calice fructifère plus ou moins appliqué
sur le fruit auquel il adhère et qu'il coiffe après la cueillette.
F. collina.
Fruit ovoïde, à carpelles nombreux; calice fructifère élalé-ré-
fléchi, n'adhérant pas au fruit après la cueillette 2
ROSACÉES. 163
2 Pédicelles à poils dressés-apprimés; fleurs toujours fertiles.
F. vesca.
Pédicelles à poils étalés; fleurs grandes, presque toujours sté-
riles F. elatior.
I. F. vesca L.; Lorey, 291. — î^. — Avril-mai. — G G.
— Bois, lieux incultes.
«,F. elatior Ehrh. — :^. — Avril-mai. — RRR. —
Forêt du Grand-Jailly près Montbard !.
Stérile, en cette station du moins, par mauvaise conformation
des deux sexes, et surtout des étamines.
3. F. coiiîna Ehrh. ; Lorey, 29i^. — '^. Avril-mai. —
A.C. — Bois, pelouses argileuses. — Plombières, Marsan-
nay-la Côte, Savigny-s-Beaune {Lorey); St-Remy!, Rouge-
montî, Balot!, Lantenayl, St-Romain!, Bouillandî, Ge-
vrey!, etc.
Calicule égalant à peine les sépales, ou les dépassant notable-
ment. — La face externe de la coupe réceptaculaire est concave
chez le F. collina et plane chez le P. vesca. Quand on tire sur le
fruit du F. collina, le pédoncule, avant de se détacher, soulève la
partie herbacée du réceptacle, laquelle forme ventouse et se dé-
chire avec un léger bruit.
La souche des F. collina, elatior et vesca est définie; les axes cau-
linaires se terminent par une inflorescence cymique, et ils sont ac-
compagnés à leur base d'un petit bourgeon de remplacement, qui
fournira l'inflorescence de l'année suivante. — Le Fraisier est re-
montant, quand dans la même année la souche produit jusqu'en
automne des axes florifères, et encore quand les rosettes radicantes,
nées au printemps, montent à fleurs dès la fin de l'année même.
Les stolons des jF. vesca et e/a(ior sont sympodiques à chaque ro-
sette radicante: ils sont au contraire indéfinis chez le F. collina, car
les rosettes y procèdent de bourgeons axillaires, tandis que l'axe
du stolon continue de s'allonger. J. Gay ^ a, le premier, signalé
1. Bull, delà Soc. Bot. de Fv., 1858, V, p. 277-280.
164 ROSACÉES.
les différences qui caractérisent les stolons de ces plantes; mais ce
botaniste regarde les articles (partie comprise entre deux rosettes)
des stolons du F. vesca, comme formés d'un seul mérithalle, et
comme ne différant des articles du F. collina que par la présence
d'une préteuille. Les articles du F. vesca me paraissent, au con-
traire, comprendre chacun deux mérithalles, séparés par un nœud
ordinairement stérile, mais qui peut cependant offrir des cas assez
fréquents de développement d'un rameau à l'aisselle de l'écaillé.
Très exceptionnellement on compte deux écailles et par conséquent
trois mérithalles à l'article du F. vesca; et de leur côté, les stqlons
du F. collina possèdent quelquefois une écaille stérile alternant
avec les rosettes radicantes.
Gomme, chaque année, le rhizome des Fraisiers s' élèye et tend de
plus eu plus à sortir de terre, il perd ainsi bientôt la plupart de
ses pseudorrhizes, par suite de la mortification de sa partie infé-
rieure, et la partie supérieure devient impropre à en produire de
nouvelles, puisqu'elle finit par émerger du sol. Les sujets sont
donc condamnés à périr après quelques années ; de là, l'obligation
ou de les terreauter, ou de les remplacer, ou de les laisser se sur-
vivre par la radicaiion de leurs nombreux stolons.
A voir la végétation envahissante des Fraisiers et de tant d'au-
tres plantes qui se maltiplient par leurs rejets aériens ou souter-
rains, il est difficile d'accorder créance à cette opinion, récemment
soutenue ^ que les végétaux propagés non de graines, mais par
division ou fissiparité, marchent à un affaiblissement progressif et
doivent avoir une existence nécessairement limitée. La nature em-
ploie si largement le mode de propagation par division ou rejets,
qu'on ne saurait tenir, pour funestes aux végétaux, les diverses
applications que l'horticulture en fait journellement sous forme de
greffes, de marcottes ou de boutures.
5. COMARUM L.
1. c. paiu!«itre L. — Potentilla Comarum Scop.; Lo-
rey, 296. — ^. — Juin-juill. — A. R. — Fossés, mares,
1. De Bouteville, Existence limitée et extinction des végétaux propagés
par division, 1865.
ROSACÉES. 165
prés marécageux. — Pontailler!, Auxonnel, Saulieuî, La-
roche-en-Brenil {Lorey)\ St-Andeux!.
Le réceptacle du fruit est spongieux, moins charnu que celui
des Fragaria, moins sec que celui des Potentilla.
6. POTENTILLA L.
{ Plante O P. supina.
Plantes !^ 2
2 Un rhizome épaissi-charnu, coudé-lortueux, à pseudorrhizes
assez grêles. . . - P. Tormentilla.
Une racine, ou un rhizome ligneux, court, non tortueux, à
pseudorrhizes robustes 3
3 Une racine; tiges subligneuses, restant reliées à la souche,
même quand elles sont étalées-radicantes 4
Un rhizome: tiges herbacées, stoloniformes, à noeuds radicants
et devenant libres 7
4 Des liges radicantes 5
Point de tiges radicantes B
5 Racine insensiblement atténuée, à cylindre ligneux bien déve-
loppé P. verna.
Racine épaissie en sa partie basilaire, puis brusquement atté-
nuée en 2-3 filaments; cylindre ligneux interrompu par de
larges rayons de tissu conjonctif P. Fragaria.
6 Souche ordinairement définie, munie d'écaillés (stipules des
feuilles radicales détruites) étroites et peu nombreuses. . .
P. argentea.
Souche indéfmie, munie d'écaillés amples et très nombreuses.
P. micrantha.
7 Pseudorrhizes 2-5, claviformes P. A7îserma.
Pseudorrhize unique, simulant un» racine robuste et rameuse.
P. reptans.
1 Fleurs blanches 2
Fleurs jaunes 3
2 Calicule plus court que le calice: pétales plus longs que le ca-
lice; feuille caulinaire trifoliolée P. Fragaria,
166 ROSACÉES.
Calicule égal au calice: pétales plus courts que le calice ; feuille
caulinaire unifoliolée P. micrantha.
3 Feuilles pinnatiséquées 4
Feuilles palmatiséquées 5
4 Tiges couchées; feuilles blanches tomenteuses en dessous; co-
rolle plus longue que le calice P. Anserina.
Tiges dressées; feuilles vertes aux 2 faces; corolle plus courte
que le calice P. siipina.
5 Feuilles caulinaires sessiles; fleurs ordinairement tétramères.
P. Tormentilla.
Feuilles caulinaires pétiolées; fleurs pentamères 6
6 Tiges dressées ou étalées-ascendantes; feuilles plus ou moins
blanches à la face inférieure P. argentea.
Tiges couchées: feuilles vertes aux 2 faces 7
7 Plante herbacée; fleurs solitaires, longuement pédonculées. .
P. reptans.
Plante subligneuse; fleurs assez brièvement pédicellées, en cy-
mes corymbiformes P. verna.
1. P. fiupina L.; Lorey, 295. — 0. — Juin-août. —
R. — Taillis humides, bords des étangs. — Santenay, Bon-
court, Gîteauxl (Lorey); Laignesl, St-Léger-lez-Poîitail
1er!.
«. p. Frag^aria Poij\; Lorey, 297. — :^. — Mars-juin.
— G. — Bois.
La rosette mère est indéfinie; elle émet des aisselles de ses feui-
les deux sortes de rameaux, les uns florifères, grêles et périssant
après fructification, les autres foliifères, assez robustes, plus ou
moins radicants et dont le sommet formera une rosette destinée à
reproduire la végétation de la rosette mère. Ces derniers rameaux
font défaut chez le P. micrantha.
Le calicule peut avoir ses pièces lobées ou même géminées, sans
qu'il faille en déduire une assimilation avec les stipules.
3. P. micranliia Ram. — !^. — Mars-mai. — R. —
Bois. — Gevrey! (Lombard); Val-Suzon {G. G.); Arceyl,
Remillyl.
ROSACÉES. 167
4. P. verna L.; Lorey, 294. — if. — Avril-juin. —
ce. — Bois arides, rochers, pelouses.
5. p. arg^entea L. ; Lorey, 294. — if. — Juin-août. —
A. R. — Prés, friches et bois des sols siliceux. — Entre
Mâlain et Baulme-la-Roche, Arnay-le-Duc!, Saulieu!, Se-
murî {Lorey)\ Vielvergeî, glacis d'Auxonne!, avenue du
parc à Dijon !, Remilly !, Précy-s-Thil !, Laroche-en-Brenil î,
Montberthaultl.
La plante de Vielverge, d'Auxonne et de Dijon se distingae (P.
demissa Jord.) par ses tiges allongées, étalées-ascendanles: puis,
même âgée, elle conserve des rosettes de feuilles radicales, tandis
que les sujets du Morvan n'en possèdent qu'en leur jeunesse.
Le P. hirta L., que Lorey (p. 295) place aux environs de Saulieu et de
Rouvray, n'y a jamais été retrouvé. Cette espèce n'est indiquée en France
(G. G., FI. de Fr.) que dans la région méditerranéenne, de Nice à Perpi-
gnan. — Un Potentilla^ voisin du P. collma G. G., le P. decipiens Jord.
(Gillot), croissait en 1870, adventivement sans doute, sur les levées et
sur le port du canal à Dijon! {Méline). Principaux caractères : souche
munie de rosettes radicales; tiges assez robustes, étalées-ascendantes;
feuilles planes, verdâtres à la face inférieure, à lobes obovales-oblongs,
non cunéiformes, fortement dentés presque jusqu'à la base; plante pu-
bescente-subtomenteuse avec poils étalés, peu nombreux et assez
courts.
6. P. Tormentilia Nestl. ; Lôrey, 293. — '^. — Mai-
juill. — A. G. — Bois argileux, prairies tourbeuses. —
Jouvence {Loreij)\ Montbard!, Lucenay!, Laignest, Po-
thièresl, Lignerollesf, Luçayî, Val-des-Choues!, Flamme-
rans!, Seurre!, Saulieu I, Jeuxf, Ghamp-d'Oiseau I, etc.
». P. reptan!§» L.; Lorey, 293. — if. — Mai-août. —
G. — Ghemins, prairies, lieux incultes.
8. P. Aiiserina L.; Lorey, 296. — ^. — Mai-sept. —
, — Lieux humides et ombragés.
Des sujets ont les feuilles blanches-tomenteuses aux 2 faces. —
168 ROSACÉES.
Les tiges stoloniformes des P. Anscrina et rcj3^a?is diffèrent de véri-
tables stolons, eu ce qu'elles sont florifères l'année même de leur
naissance.
7. ROSA Z.
1 Souche longuement drageonnante; aiguillons droits, grêles ou
assez robustes 2
Souche brièvement drageonnante; aiguillons courbés o i droits,
tous ou un certain nombre robustes 3
2 Tiges grêles: aiguillons conformes, tous grêles; feuilles gla-
bres, inodores ; fleurs fertiles R. pimpinellifolia.
Tiges assez robustes; aiguillons dimorphes, les uns grêles, les
autres assez robustes: feuilles odorantes, pubescentes-glandu-
leusesen dessous; fleurs la plupart stériles. R. Biturigensis.
3 Tiges couchées, parfois même radicantes; sépales presque en-
tiers, ne dépassant pas la corolle avant l'anthèse; styles sou-
dés en colonne R. arvensis.
Tiges dressées ou décombantes; sépales pinnatipartits, dépas-
sant longuement la corolle avant Tanthèse; styles libres . . 4
4 Aiguillons la plupart droits, robustes, faiblement comprimés
à la base; feuilles plus ou moins tomenteuses-cendrées aux
deux faces, jamais glanduleuses R. tomentosa.
Aiguillons la plupart crochus, robustes, fortement comprimés
à la base, rarement droits et coniques-allongés, mais alors
grêles; feuilles glabres, pubescentes- velues, glanduleuses ou
pubescentes-glanduleuses S
5 Aiguillons d'une même région caulinaire égaux entre eux;
feuilles inodores, à faces non glanduleuses . . . R. canina.
Aiguillons d'une même région caulinaire égaux entre eux, ou
parfois des aiguillons grêles entremêlés à de robustes; feuil-
les odorantes, glanduleuses au moins à la face inférieure. .
R. rubigmosa.
i.R. canina L. ; Lorey, 307. — t). — Mai-juin. —
CGC. — Haies, bois, bords des chemins.
Pédoncules et fruits glabres : feuilles glabres, vertes {R. nitens
Desv.), ou glaucescentes (il. glaucescens Desv.); feuilles pubes-
ROSACÉES. 169
centes-velues au moins à la face inférieure {R. dumetorum Thuill.),
ou seulement sur les nervures de cette face et sur les pétiolules
{R. platijphyllaJ{SiU.J: rachis, pétiolules, dents et stipules glandu-
leux {R. dumalis Bechst.)- — Pédoncules et fruits hispides-glandu-
leux: feuilles glabres (R. Andegavensis Bast.); feuilles velues
{R. collina Jacq.). Cette dernière variété a de grands rapports avec
le R. tomentosa, mais s'en distingue par des aiguillons crochus, à
base élargie-comprimée. — Enfm on trouve des R. canina com-
plètement inermes en la moitié supérieure de li^urs tiges, qui est
fortement arquée-décombante.
Après la déhiscence des anthères, les filets se contournent et
s'entrecroisent à l'instar de ceux de certains Rubus.
t. R. riibiginosa L. ; Lorey, 308. — t). — Mai-juin.
— G. — Haies, coteaux arides, bois.
Var. a. rubiginosa. — Feuilles pubescentes et glanduleuses en
dessous; styles ordinairement velus, pédoncules et plus rarement
fruits hispides-glanduleux. —On trouve fréquemment dans les co-
teaux arides des individus grêles dont les styles sont glabrescents,
elles aiguillons faibles, coniques-allongés, droits et horizontaux dans
la moitié inférieure des tiges [R. scpticola Déségl.)- Les dimensions
restent grêles, malgré la culture en un sol fertile. — J'ai rencontré
au coteau Ste-Anne à Dijon quelques sujets, qui avaient des ra-
meaux les uns à aiguillons tous égaux et conformes, les autres à
aiguillons dimorphes et très inégaux tantôt sur toute la longueur
du rameau, tantôt seulement en sa partie supérieure. Des greffes
prises sur des rameaux à aiguillons dimorphes, ne m'ont donné
que des bourgeons à aiguillons conformes. —LeR. tomentella Lém.
est un il. rubiginosa à fruits glabres, et à feuilles peu odorantes,
faiblement glanduleuses à la face inférieure.
Var. /3. sepium [R. sepium Thuill.). — Folioles glabres et glan-
duleuses en dessous, étroites, atténuées aux 2 extrémités, ou rare-
ment ovales [R. agrestis Savi) ; styles ordinairement glabres: pé-
doncules et fruits glabres. — Rameaux parfois inermes en leur
moitié supérieure.
La limite entre les R. rubiginosa et sepium est ordinairement in-
décise : ainsi des individusfil. micrantha Smith), récoltés à Blagny !,
170 ROSACÉES.
ont les styles glabres du R. sepium, avec les pédoncules et fruits
glanduleux et les feuilles pubescentes-glanduleuses à la face infé-
rieure du R. rubiginosa.
3. R. lomentosa Smith. — R. villosa Lorey, 309. —
f>. — Mai-juin. — A. C. — Haies, bois. — Détain, An-
theuil, Chaumes d'Auvenel, St-Romain {Lorexj) ; St-Léger-de-
Fourches, Saulieu {Lombard) :St-Remy !, Champ-d'Oiseau!,
Luçayl, Val-des-GhouesI, VernoisI, Moloy!, vallon du Su-
zon!, Corberon!, SemurI, etc.
Le R. pomifera Herm., signalé par M. Lombard dans les bois d'Es-
champs et de Montabon, n'y pas été revu.
4. R. pimpfneiiiroiia L.; Lorey, 307. — ^. — Mai-
juin. — G. — Coteaux incultes et bois de la Côte. — Essa-
rois ! , Tarsul ! , Selongey t , Mâlain I , Dijon ! , Gevrey ! , Nuits ! ,
Santenayl, etc.
Pédoncules et fruits hispides-glanduleux [R. spinosissima L.). —
RR. — Dijon [Lorey).
5. R. Biturigreiisis Bor., FI. centr., 2' édit., p. 630.
— t). — Mai-juin. — RRR. — Santenay dans les friches
du coteau derrière le village!.
Comme chez le R. pimpinelUfolia, le fruit est glabre, luisant et
couronné par les sépales persistants.
o. R. arvensifs Huds. ; Lorey, 302. — tj. — Mai-juill.
— C. — Bois, champs incultes, bords des chemins.
Varie à fleurs pourvues de grandes bractées [R. bihracteata Bast.
— Y iWenoUe [Lombard!]), et à feuilles et pétioles pubescents {R. sty-
losa Mérat. — Villenotte [Lombard!]; Bufïon!).
Les R. pimpinelUfolia et Biturigensis sont les seuls Rosa de la
Côte-d'Or nettement drageonnants. La souche des autres espèces
se liorne à émettre des tiges dont la base ascendante est plus ou
moins brièvement hypogée et radicante. Il faut remarquer cepen-
dant que les R. canina, servant de sujets aux Rosiers des jardins,
ROSACÉES. 171
produisent de nombreux rejets, par suite des entraves que la greffe
et la taille imposent au cours de la sève.
Quand les aiguillons sont courbés, ils le sont d'autant plus qu'ils
s'éloignent davantage de la région caulinaire inférieure, et dans
cette même région, ils sont moins robustes que dans le reste de
la tige. — Le bas des tiges est très aiguillonné chez le il. ruUginosa,
mais presque inerme chez les E. tomentosa et canina.
Les aiguillons des Rosa diffèrent beaucoup de ceux des Riibns.
Ils meurent dès les premiers mois chez les Rosa, et leur coupe
transversale offre alors un parenchyme jaunâtre subéreux. Ceux
des Ruhus, au contraire, vivent aussi longtemps que la tige elle-
même, et ils ont, à l'intérieur, un parenchyme rouge-verdàtre,
ferme et charnu. L'épiderme qui recouvre les aiguillons des Ruhus
est également vivant; il porte des poils chez les espèces à tiges ve-
lues. Pour celui des Rosa, il meurt aussi tôt que le reste de l'aiguil-
lon, et se trouve alors dépourvu de poils, même quand les tiges
sont velues, parce que la mortification de Taiguillon entraîne Tef-
facement de sa vestiture. — L'adhérence des aiguillons à la tige
est très forte chez les Rubus\ elle est assez faible dans les aiguil-
lons des Rosa, mais encore faut-il une pression ou un choc appré-
ciable pour les séparer de la tige, même après leur mort. Quand on
enlève des aiguillons, ceux de Rosa se détachent de la couche her-
bacée sousjacente, tandis que celle-ci reste adhérente aux aiguil-
lons de Ruhus.
A la fin de l'automne, lors de l'arrêt de la végétation, le som-
met des glandes foliaires et des glandes des fruits des Rosa se mor-
tifie et prend une teinte blanchâtre: aussi les individus glanduleux
paraissent-ils alors comme parsemés d'une poussière blanche.
Les fruits du R. arvensis et surtout du R. tomentosa mûrissent et
sont blets en octobre. Ceux des R. canina et ruUginosa ne le de-
viennent qu'après les gelées de novembre, sauf cependant quand
la maturation est accélérée par la piqûre d'un insecte, ou par la
faible épaisseur de la pulpe chez les sujets languissants. — La
partie charnue des fruits est constituée por la coupe réceptaculaire
ou expansion du sommet du pédoncule.
Toutes les espèces ont pour la glandulosité de leurs fruits des
variations inverses : ainsi, les fruits, typiquement nus, sont glan-
172 ROSACÉES.
duleuxchez certains individus {R. canina var. AndegavensiSj R.pim-
pinellifolia var. spinosissima), tandis que les fruits glanduleux se
montrent nus en certains cas (R. rubiginosa var. sepium, R. tomen-
tosa var. lœvis). — Les dents et la vestiture des feuilles, l'inflo-
rescence, la direction et la persistance des sépales, la forme du
fruit (oblongue, ovoïde ou suborbiculaire) sont variables, non
seulement dans la même espèce, mais jusque sur le même rameau,
et n'offrent également que des caractères le plus souvent illusoires.
Aussi, M. Crépin \ l'un des monographes les plus autorisés du
genre Rosa, affirme-t-il que les caractères, employés pour la créa-
lion des récentes et si nombreuses espèces de Rosa, conduisent à
la distinction spécifique de l'individu et permettent parfois de
rencontrer plus d'une de ces petites espèces sur un seul et même
sujet.
8. AGRIMONIA L.
I. A. Eupatoria L.; Lorey, 298. — ^. — Juin-sept. —
ce. — Haies, bords des chemins et des bois.
Var. (3. odorata(A. odorata M'iW.). — Beaucoup plus odorant par
le froissement que le type; feuilles à face inférieure munie de
glandes jaunes; fruit brièvement sillonné, à épines extérieures
réfléchies. — R. — Cîteaux {Lombard); St-Sauveur, oij il croît abon-
damment, mêlé au type!, Longvay!, Seurre !, Vellerot!, Semur!,
Pouligny!.
Un cylindre central à moelle ou à tissu conjonctif vo-
lumineux, rosé et parfois (S/^zV^^^ Ulmaria, S. Filipendula^
Geum urbanum) aromatique, caractérise ordinairement le
rhizome et les pseudorrhizes des Rosacées. — Les pseu-
dorrhizes sont peu nombreuses, mais longtemps persistantes,
et rivalisent souvent {Potentilla Anserina, P. reptans,
Agrimonia Eupatoria) par la direction et le volume avec
de véritables racines. — h' Agrimonia Eupatoria conserve
quelques années une robuste racine pivotante, puis il prend
1. Matériaux pour servir à Vhistoire des Roses, 1872, p. 107-108,
ROSACÉES. 173
un rhizome dont chaque article correspond à une forte et
unique pseudorrhize. — Gomme la plupart des Potentilla
Anserina et reptans résultent de la radicalion des tiges,
c'est dès le début qu'ils sont dépourvus de racine. — Le
Comarum palustre^ en raison de son habitat aquatique et
de la rapidité avec laquelle progresse et se détruit son
rhizome, fait exception dans la famille parle grand nombre
et la faiblesse de ses pseudorrhizes.
Les formes de l'inflorescence sont très variées, mais dé-
rivent ordinairement du type régressif. Les cymes sont
groupées en grappes, panicules ou corymbes plus ou moins
rameux; elles sont unipares chez le Comarum palustre,
uni-bipares chez les Rubus elRosa, avec cette remarque que
dans les cymes bipares, les rameaux de l'inflorescence ou
les pédoncules ne sont pas exactement opposés. — La
grappe des Rubus a son rachis axile; elle épanouit ordinai-
rement d'abord sa fleur terminale, puis l'anthèse, au lieu
de se poursuivre sur le rameau voisin, descend au plus in-
férieur. Cette marche capricieuse est encore fréquente chez
plusieurs Pomacées. — Quand l'inflorescence des Rosa est
très appauvrie, elle peut se réduire à un pédoncule termi-
nal ; si au contraire les individus sont très vigoureux, les
rameaux de la cyme peuvent se subdiviser en cymes secon-
daires, ce qui constitue les variétés umbellata des auteurs.
— Les Potentilla reptans et Anserina ont leurs fleurs soli-
taires. Les nœuds florifères du P. reptans, sauf le premier
qui n'a parfois qu'une seule feuille, portent deux feuilles
opposées, réduites chacune à 3 lobes foliacés; l'axe se ter-
mine par le pédoncule, tandis qu'une rosette radicante naît
à l'aisselle de l'une des feuilles, et qu'un rameau sort de
l'aisselle de l'autre feuille pour prolonger sympodiquement
la tige. — Les rosettes des Potentilla reptans^ Anserina,
verna, Fragaria, Tormentilla sont indéflnies et n'ont que
des tiges latérales; ces tiges sont définies pour la production
174 ROSACÉES.
des fleurs, el leur axe devient sympodique à l'insertion de
chaque pédoncule. Aussi, quand M. Germain de St-Pierre '
dit que l'axe des stolons du P. reptans se continue indéfi-
niment, aurait-il dû faire une exception pour chaque nœud
florifère. — Chez les Spira^a Ulmaria et Filipendula^ les
rameaux du corymbe et les pédoncules résultent de par-
tition. Les axes y sont comme aplatis-fasciés; ils sont en
outre relevés de cannelures répondant aux rameaux et pé-
doncules qui s'apprêtent à s'isoler par partition, et qui, sans
être contemporains entre eux, sont tous frères, et non pas
fils les uns des autres. — Enfin la grappe de V Aginmonia
Eujjatoria est simple et progressive ; l'épanouissement y
procède de bas en haut, sauf cependant pour la fleur ter-
minale, qui s'épanouit parfois avant les deux ou trois qui la
précèdent immédiatement. Il n'y a plus qu'un faible indice
de régression dans les bractées stériles qui sont situées sous
chaque fleur, et l'inflorescence est donc progressive de fait,
sinon d'intention.
L'insertion des étamines est très variable ; hypogyne
chez les Fragaria^ elle est périgyne chez les Rosa. Enfin
dans les Pomacées, qui ne sont pour quelques auteurs
qu'un groupe des Rosacées, les étamines sont nettement
épigynes. D'ailleurs M. Bâillon - a signalé dans le seul
genre Chailletia trois espèces, absolument inséparables par
tous les autres caractères, dont les étamines sont hypogynes
dans l'une, périgynes dans l'autre, et épigynes dans la troi-
sième.
Beaucoup de tératologies des Rosacées rappellent celles
des Reiionculacées : ainsi de la multiplication des pétales
qui s'élèvent au nombre de 6-8 {Ruôus, Poteyitilla verim.,
Spirœa Ulmaria), de la pétalisation partielle d'anthères
[Rosa canina)^ et de la fasciation du pédoncule, qui est
1. Bull, de la Soc. Bot. de Fv., 1875, vol. 22, p. LIV.
2. Dict. de Bot., p. 180.
ROSACÉES. POMACÉES. i75
surmonté par deux fruits adossés et même soudés entre eux
{Fragaria vesca).
XXXIV. POMACÉES (Juss.)-
1. MESPILUS L.
I. M. Germanlea L. — y. — Mai. — RR. — Haies,
bords des bois. — Buissons près de la source de la Bouzoise
à Beaunel, queue de l'étang de la Grand'Borne à Villy-le-
Moutiers!, buissons des rocbes de Vauchignonl.
Rameaux épineux; fruits petits.
Cette espèce est commune dans deux départements limitrophes,
la Nièvre et Saône-et-Loire. — Lorey ne parle (p. 315) que du
M. Germanica cultivé, inerme, et ayant besoin de la greffe pour se
perpétuer avec tous ses caractères, ainsi qu'il arrive à la plupart
des plantes fruitières ou ornementales.
2. CRATiEGUS L.
1. C. oxyacantiia L.; Lorey, 312. — t). — Avril-mai.
— G. — Haies, bois.
Var. a. oxyacanthoides {C. oxyacanthoides) Thuill.). — Feuilles
superficiellement lobées: calice et pédicelles glabres ou glabres-
cents; styles 2, parfois 1 ou 3; fruits subglobuleux à 2, parfois à 1
ou 3 noyaux.
Var. |3. monogyna {G. monogyna Jacq.). — Feuilles pinnatiparti-
les; calice et pédicelles pubescents-velus ou même parfois (haies
de Vauchignon, — [Gillot\]) tomenteux: styles ordinairement soli-
taires; fruits oblongs-ovoïdes, à un seul noyau. — Feuilles et fleurs
sont de 8 à 12 jours moins précoces que chez le C. oxyacanthoides.
On trouve assez fréquemment sur le même Cratœgus oxyacantha
des caractères propres aux deux variétés. Ainsi tantôt les feuilles
sont les unes superficiellement, les autres profondément lobées;
176 POMACÉES.
tantôt des feuilles pinnatipartites accompagnent des calices et pé-
dicelles glabres; tantôt enfin le même corymbe peut offrir des sty-
les solitaires simples ou bifurques, et des styles géminés, ou bien
encore l'on rencontre des fruits oblongs-ovoïdes renfermant deux
noyaux.
Les fleurs sont parfois rosées. On en voit même de blanches qui
passent à cette teinte après quelques jours d'épanouissement, alors
que, chez tant d'autres plantes, l'âge amène, au contraire, un affai-
blissement dans la coloration des fleurs.
3. GOTONEASTER Medik. '
I. c. vuigarlis Liiidl.; Lorey, 313. — t>. — Mai. —
RR. — ^ Rochers. — Marsannay-la-Gôtc, Gouville, Antheuil
{Lorey) ; Gevrey {Maillard) ; Mont-Afrique {Blanche) ; Nul-
Suzon {Wéôer).
4. AMELANGHIER Mœnch.
1. A. viiiçarîs Mœnch ; Lorey, 314. — tj. — Avril-mai.
— A.R. — Rochers, bois de montagne. — Plombières
{Lorey); Flavigny {Lombard); St-Remy!, Asnières-en-
Montagne!, Mâlainl, Gevrey I, Santenay!, Nolay!, etc.
Cinq renflements charnus et contigus correspondent sur le ré-
ceptacle à l'insertion des pétales.
6. PYRUS Toîirn.
1. P. conimunis L. ; Lorey, 316. — t>- — Avril-mai.
— G. — Haies, bois.
Var. a. Achras Wallr. — Fruit pyriforme.
Var. p. Pyraster Wallr. — Fruit arrondi à la base.
Chez une certaine Poire des jardins (Poire sans pépin), les ovaires
s'atrophient après floraison, mais le péricarpe n'en prend pas
moins un développement considérable; chez d'autres {Duchesse
POMACÉES. 177
d'hiver), les pépins germent au sein du fruit et avant sa décompo-
sition.
6. MALUS Toum,
1. M. communis Lmk. — Pijrus Malus L.; Lorey,
316. — î). -- Mai. — G. — Haies, bois.
Fruits plus ou moins acerbes et variant du simple au triple pour
le volume. Contrairement au 'Pyrus communis, le M. communis n'a
ni de drageons à ses racines, ni d'épines à ses rameaux.
Dans l'ombelle du Pommier^ la fleur supérieure s'épanouit la
première, puis les inférieures et enfin les intermédiaires. L'inflo-
rescence du Poirier est moins contractée; c'est une grappe simple,
ombelliforme, souvent progressive, et dont la floraison se poursuit
alors de bas en haut, sauf pourtant que parfois la fleur terminale
s'épanouit avant quelques-unes des intermédiaires. Les grappes es-
tivales (regains) des Poiriers cultivés sont très allongées et ordinai-
rement nettement progressives. — Les anthères des Pommiers sont
blanc-jaunâtre; celles des Poiriers purpurines. — La Pomme a une
chair homogène, tandis que l'intérieur de la Poire est formé d'un
parenchyme beaucoup plus fin (cœur) que dans le surplus du
fruit; la chair de la Poire est en outre parsemée de granulations
pierreuses, abondantes surtout au pourtour du cœur. — Les grefl"es
de Pommier sur Poirier réussissent très rarement et de plus ne sont
que de faible durée. J'ai vu cependant une de ces grefl'es vivre
assez longtemps pour donner des fruits; mais il faut ajouter que
deux grefl'es avaient été posées en même temps, l'une de Pommier,
l'autre de Poirier , et que c'était surtout cette dernière qui devait
entretenir la vie du sujet.
7. SORBUS L.
i Feuilles pinnatiséquées 2
Feuilles dentées-lobées 3
2 Bourgeons visqueux, glabres; fruits pyriformes, assez gros,
bruns à la maturité S. domestica.
Bourgeons velus-tomenteux; fruits subglobuleux, petits, rouge-
vif à la maturité S. Aiiciiparia.
12
J78 POMACÉES. ONAGRARIÉES.
3 Racine drageonnante; feuilles vertes aux 2 faces; fruits bruns.
S. torminalis.
Racine non drageonnante; feuilles blanches ou au moins gri-
sâtres à la face inférieure; fruits rouges S. Aria.
1. s. ciomesiiea L. — Pyrus Soràus Gsertn.; Lorey,
319. __ ^. _- Mai. — G. — Bois.
«. s. Aucuparia L. — Pyrus Aucuparia Gaertn. ;
Lorey, 319. — t- — Mai. — RR. — Haies, bois. — Se-
mur, Laroche-en-Brenil, Rouvray {Lorey); Melin près
Liernais!, Saulieul.
3. îs;. Aria Grantz. — Pyrus Aria Ehrh.; Lorey, 317.
— 5- — Mai. — ce. — Bois de montagne, rochers.
Feuilles de forme très variable, parfois sur le même individu :
arrondies aux deux extrémités ou au contraire atténuées, dentées
ou incisées-sublobées. — Des échantillons ont les feuilles plus ou
moins tomenteuses, jusque sur la face supérieure.
4. s. torminalis Grantz. — Pyrus torminalis Ehrh.;
Lorey, 318. — 1>. -- Mai. — G. — Bois.
XXXV. ONAGRARIÉES (Juss.).
1. EPILOBIUM L.
1 Plante î^ ; souche persistante; racine longuement horizontale,
munie de bourgeons adventifs . E. spicatum.
Plantes î^ ou Ô; souche se renouvelant totalement par des
bourgeons de remplacement; pseudorrhizes dépourvues de
bourgeons adventifs 2
2 Plantes :^ ou O; souche se remplaçant par des rosettes folia-
cées ou écailleuses, sessiles ou parfois pédonculées 3
Plantes 'jtf; souche se remplaçant par des drageons robustes
ou par des stolons filiformes, allongés 7
ONAGRARTÉES. l'^Q
3 Rosettes formées d'écartles charnues et imbriquées sur 4 rangs.
E. montanum.
Rosettes formées de feuilles, qui sont rarement un peu épais-
... 4
sies ,
4 Feuilles des rosettes obovales-suborbiculaires, arrondies à la
base, offrant des reflets métalliques à la face supérieure, les
plus inférieures un peu épaissies E. roseum.
Feuilles des rosettes oblongues, atténuées à la base, jamais
épaissies, vertes à la face supérieure 5
5 Rosettes sessiles: feuilles des rosettes fortement denticulées,
d'un vert clair, à pétiole étroit, allongé, non bordé . . .
E. lanceolatum.
Rosettes plus ou moins pédonculées; feuilles des rosettes obscu-
rément denticulées ou même entières, d'un vert foncé, à pé-
tiole large, court, bordé .* * ^
6 Feuilles des rosettes oblongues-lancéolées, fortement nervées,
assez brusquement atténuées en pétiole. . . E. parviflorum.
Feuilles des rosettes lancéolées, assez faiblement nervées, in-
sensiblement atténuées en pétiole . . . . E. tetragonum.
7 Des drageons très robustes et allongés, à écailles constituées
par la nervure médiane d'une feuille dont le limbe est pres-
que entièrement avorté E. hirsiitum.
Des stolons filiformes, terminés par un bourgeon ovoïde à
écailles charnues E.industre.
1 Fleurs irrégulières, en très longues grappes nues; étamineset
style réfléchis-arqués pendant floraison. . . . E.spicatum.
Fleurs régulières, en assez longues grappes fouillées: étamines
et style dressés pendant floraison ^
2 Feuilles caulinaires nettement pétiolées 3
Feuilles caulinaires sessiles ou subsessiles 5
3 Tiges munies de lignes saillantes E. roseum.
Tiges dépourvues de lignes saillantes • • ^
4 Feuilles oblongues-lancéolées, longuement pétiolées, atténuées
à la base E. lanceolatum.
Feuilles ovales-lancéolées, assez brièvement pétiolées, arron-
dies à la base E. montanum.
5 Plantes glabres ou pubérulentes; stigmates connivents. ... 6
180 ONAGRARIÉES.
Plantes velues-pubescentes au moins sur une certaine lon-
gueur; stigmates non connivents 7
6 Tiges sans lignes saillantes E. palustre.
Tiges avec lignes saillantes E. tetragonum.
7 Feuilles embrassantes; fleurs grandes; stigmates à latinenrou-
lés-réfractés E. hirsutum.
Feuilles sessiles, non embrassantes; fleurs assez petites; stigma-
tes étalés E. parviflorum.
1. E. moiifanum L.; Lorev, 335. — :^ ou O. — Juin-
août. — G. — Bois, haies, lieux ombragés.
Lavar. S. ramosiim de Lorey n'est que VE. montamim acciden-
tellement rameux dès la partie inférieure de la tige, et ne corres-
pond pas cà VE. coUinum Gmel. Ce dernier est ordinairement pro-
pre aux montagnes granitiques élevées, où il croît dans les fentes
des rochers humides et aux bords des petits ruisseaux ou des fon-
taines.
La base des tiges adultes de VE. montamim est entourée par les
écailles, alors desséchées et plus espacées, de la rosette mère.
«. E. roseum Schreb. — ^ ou 0. — Juin-août. —
A.R. — Lieux humides, bords des chemins. — Viévyl,
Arnay-le-Duc! , Essey!, Thoisy-la-Berchère!, Montigny-
St-Barthélemyî, Saulieuî, Rouvray!, Thostesî, Semur!,
Quincy ! .
3. E. lanceoiatum Sebast. et Maur. — :^ ou 0. —
Juin -août. — RR. — Rochers humides, lieux ombragés.
— Rochers du pont de Montberthault, rive gauche!, Se-
mur ! .
4. E. par^-iflorum Schreb. — E. molle Lmk; Lorey,
334. — -i^ ou 0. — Juin-oct. — CC. — Lieux humides
ou ombragés, taillis.
Aux stations très ombragées et très herbeuses, les bourgeons de
remplacement deviennent allongés-stoloniformes, à l'instar de ceux
de VE. tetragonum var. obscurum.
O.VAGRARIÉES. 181
5. E. fefra&fonuin L.: Lorev, 334. — % ou 0. — Juin-
sept. — C. — Lieux aquatiques, taillis argileux.
La variété p?^6'Yw///m (E. L<xm]j'i Fr. Schutlz) diffère par sa fine
pubescence, par ses feuilles très brièvement pétiolées et non sessi-
les, par ses lignes de décurrence caulinaire correspondant non pas
à la base adnée d'un limbe sessile, mais aux bords d'un court pé-
tiole, et par ses stigmates très obscurément connivents. — A.R. —
Taillis argibux. — St-Remy!, Ghamp-d'Oiseau!, Semur!, etc.
Une autre variété (var. ohscurum. — E. ob scurum SchTeh.) a la
tige facilement compressible, les lignes de décurrence obscures, les
feuilles caulinaires sinuées-denticulées, oblongues-lancéolées, non
dentées ni atténuées de la base au sommet, et les graines obovoïdes,
non ovoïdes-oblongues. Souvent enfin, aux lieux couverts et aqua-
tiques, les rosettes sont à l'extrémité d'un assez long pédoncule
qui simule un stolon. Mais la culture en un sol découvert et s'as-
séchant rend les rosettes de remplacement à leur forme ordinaire.
— A.R. — Ste-Isabelle!, Saulieu!, Rouvray!, Semur!.
Un hybride a l'inflorescence très rameuse panicalée et les feuilles
lancéolées de VE^. tetragonum, la pubescence et les stigmates étalés
dès l'anthèse de VE. parciflorum. Les feuilles sont pétiolulées, les
lignes de décurrence très obscures, et les graines presque toutes
atrophiées. — R. — St-Remy.'.
6. B. palustre L.: Lorev, 33o. — •i^. — Juin-août. —
R. — Marécages, queue des étangs. — Auxonneî, Saulieu!
[Lorey): Fontenay!, Lucenay!, Rouvray î.
Les tiges et les feuilles sont pubescentes dans les échantillons de
Rouvray, et les feuilles dentées dans ceux de Lucenay.
». E. hirsutum L. : Lorev, 333. — ^. — Juill.-sept.
— C. — Bords des ruisseaux.
Plante plus ou moins velue-pubescente, avec cette observation
que les rosettes radicales et l'inflorescence sont glabres ou glabres-
centes, jusque chez les individus les plus velus. Il en est de même
chez \'E. parviflorum, qui même est parfois glabrescent en toutes
ses parties. VE. tetm{/onum, au contraire, glabre pour le surplus,
est pubérulent en son inflorescence. — La partie inférieure des
182 ONAGRARIÉES.
tiges de VE. hirsiitiim offre un épaississement notable de l'écorce,
quand elle est en contact avec l'eau. Pareil épaississement atteint
aussi les pseudorrliizes et la partie submergée du rhizome de VIs-
nardia palustris (Voir encore Lythrum Salicaria, p. 141-142).
8. E. spicatum Lmk ; Lorey, 332. — :^. — Juin-août.
— R. — Bois, broussailles. — Saulieu (Boreaii) ; St-Re-
myl, Asnières-en-Montagnel, Bourberain!, Auxonnel, Pont
d'Ouchel, Meloisey!, St-Romain!.
Après la déhiscence, les valves du fruit sont légèrement hygro-
métriques, se courbant par la sécheresse, et se redressant à l'hu-
midité.
VE. rosmarinifolium Hœnck n'a pas été retrouvé à Chassagne, Rou-
vray et Epoisses, où il est signalé par Lorey (p. 333). — Indiqué récem-
ment à Dijon (Wéber) dans les talus de la partie du chemiu de fer de
Langres, voisine du Canal de Bourgogne. — Se distingue de suite de VE.
spicatum par la rareté des bourgeons adventifs de ses racines, tandis que
ces bourgeons sont très abondants chez l'J^^. spicatum.
2. OENOTHERA L.
I. CE. i)ieiiiiis( L.; Lorey, 336. — O — Juin-sept. —
R. — Bords des chemins. — Talmayl {Lorey) ; Vielvergeî,
Lamarchel, Seurre!, Gourcelles-Frémoyî.
Originaire de l'Amérique septentrionale. — Fleurs éphémères,
s'ouvrant le soir d'autant plus tôt et se flétrissant le lendemain
.matin d'autant plus tardivement que la chaleur et la sécheresse
sont moins fortes.
3. ISNARDIA L.
1. I. païastrfs L.; Lorey, 337. — if. — Juin-juill. —
RR. — Mares, fossés. — Auxonne, St-Jean-de-Losne {Lo-
rey) ; St-Léger-de-Fourches, Saulieu ! (Lombard) ; Talmay !,
Rouvray I .
ONAGRARIÉES. 183
UEpilobium spicatum a une racine persistante, bien
qu'elle subisse de profondes destructions partielles au siège
de ses larges rayons parenchymateux. Chez les autres Epi-
lobium, la racine de germination est accompagnée de nom-
breuses pseudorrhizes adjuvantes, et périt dès la première
année. La plante vivra dès lors par un rhizome et se rem-
placera chaque année par fissiparité, c. à. d. par ses roset-
tes, ses stolons ou ses drageons. Voici un exemple de cette
transformation : la base de la tige primaire des germinations
diE. hirsutum fournit en automne des stolons dont le som-
met, s'enfonçant bientôt en terre, constitue d'abord des
drageons, puis un rhizome longuement drageonnant. Ainsi,
dans l'espace d'une année, il y a ici transition de stolons à
drageons, et de racine de germination à rhizome et pseu-
dorrhizes.
Le bourgeon primaire des germinations de VEpilobium
monianum ne monte pas à fleurs, car, dès la première an-
née, il produit une tige foliifère le plus souvent très courte,
à la base de laquelle se trouve une rosette de remplacement,
destinée à fleurir à la saison prochaine. — Gomme les pre-
mières écailles des rosettes de \E. montanum sont charnues
et suffisent par leur résorption à alimenter la plante pen-
dant quelque temps, les pseudorrhizes de ces rosettes sont
mqins précoces et moins abondantes que chez les espèces à
rosettes foliacées.
Dans les sols qui s'assèchent fortement en été, plusieurs
Epilobium ne sont que bisannuels (E. montanum, E. par-
viflorum, E. tetragonum, E. roseum, et surtout E. lan-
ceolatum). Les bourgeons de remplacement font défaut ou
s'atrophient, et la plante, pour se reproduire, ne doit plus
compter que sur ses graines. Mais, même en des stations
plus favorisées, les rosettes radicales sessiles sont impuis-
santes à remplacer les sujets plus de quelques années. Le sol
est bientôt épuisé par ces plantes immobiles et dont toutes
184 ONAGRARIÉES.
les pseudorrhizes, n'étant qu'annuelles, ont une longueur à
peu près uniforme et restent par conséquent limitées à la
même couche de terrain. La loi de déplacement veut donc
qu'après un certain temps ces Epilohium n'aient plus,
pour se perpétuer, que leurs graines aigrettées et aillent au
loin puiser en un sol nouveau une vigueur nouvelle.
Les premiers rejets de VE. palustre naissent au mois
d'août et se terminent en rosette foliacée ; mais ceux, bien
plus nombreux, qui apparaîtront postérieurement, seront
munis de l'ovoïde bourgeon charnu caractéristique. Ces der-
niers rejets seuls sont les stolons véritables, puisque les
premiers périssent bientôt sans avoir reproduit la plante.
Le silence de beaucoup d'auteurs sur la présence de ces
bourgeons charnus s'explique par leur apparition tardive,
et aussi, parce que ces bourgeons, engagés dans les herbes
voisines, se détachent des stolons quand on récolte les échan-
tillons sans une grande précaution. Les bourgeons devien-
nent libres en octobre par la mort de la souche mère, et par
la destruction des mérithalles des stolons; puis, en mars,
ils s'allongent en jeunes sujets promptement radicants. —
Au sein d'épaisses plantes aquatiques, l'insertion des sto-
lons sur la tige a lieu souvent jusqu'à un décimètre au-des-
sus du sol, et, sous le poids de leur bourgeon terminal, ces
stolons se rabattent le long des tiges. — D'après Michalet ^
les écailles du bourgeon charnu ont leur face interne très
concave, et l'épiderme y serait tendu au-dessus de cette ca-
vité, comme l'est une peau sur un tambour. Cette dernière
assertion est beaucoup trop large, et ne se vérifie qu'en
mars-avril, à l'époque de la résorption des écailles; alors,
en eiïet, entre le parenchyme et l'épiderme de la face supé-
rieure un vide se produit qui parfois, cependant, est plus
ou moins dissimulé par la flaccidité et l'affaissement de
l'épiderme. Mais les observations, faites d'octobre à février,'
1. Bull, de la Soc. Bot. de Fr., 1853, II, p. 728.
- ONAGRARIÉES. 185
m'ont toujours montré un parenchyme dense et intact, sur
lequel était nettement appliqué l'épiderme de la face supé-
rieure. — Le bourgeon ne devient apte à surnager que pen-
dant la période de résorption, et il remonterait alors à la
surface de l'eau, s'il n'était déjà retenu par ses pseudorrhizes.
— Le rôle des écailles charnues est d'entretenir la vie du
bourgeon jusqu'à l'émission des pseudorrhizes, qui n'a lieu
qu'au printemps, tandis que celles-ci naissent dès l'automne
chez les Epilobium à rosettes foliacées. — Au printemps,
l'axe des bourgeons charnus s'allonge pour monter à tige, et
entraîne les écailles, qui s'espacent alors un peu sur 4 rangs
opposés; il y a donc, à cette époque, quelque similitude
entre ces bourgeons et les rosettes de 1'^. montanum.
Aux lieux découverts, les tiges et les feuilles de V Epilo-
bium roseum sont souvent teintées de brun-violet, et celles
de r^*. lanceolatiim de rouge. — Les espèces à feuilles
caulinaires sessiles ont leurs feuilles raméales subpétiolées
{E. tetragonum^ E. parviflorum, etc.); et les feuilles cau-
linaires opposées deviennent alternes dans la partie supé-
rieure de la tige et sur les rameaux {E. montanum, E. te-
tragonum, etc.). Enfin les feuilles caulinaires des E. parvi-
florum et montanum sont parfois verticillées par 3.
Il n'y a pas de fixité absolue dans la connivence ni dans
l'étalement des stigmates. Ainsi les stigmates des Epilobium
tetragonum et roseum, rapprochés en massue à l'anthèse,
peuvent finir par être divergents; et, en automne, les fleurs
du sommet des rameaux m'ont souvent oiTert, chez l'-Ë". par-
viflorum^ des stigmates connivents et non pas étalés en croix.
Cependant les stigmates de YE. hirsutum sont réfractés-
enroulés dès avant l'anthèse. — Le style de YE. spicatum
se redresse après floraison et devient droit.
Une progression régulière règne dans l'inflorescence des
Onagrariées, et se retrouve, chez des familles voisines, dans
la grappe des Circœa et l'épi des Myriophyllum. — Avant
186 ONAGRARIÉES. — CIRCÉACÉES.
l'anthèse, les fleurs sont penchées chez les Epilobiiim pa-
lustre, montanum, lanceolatum etroseum, et dressées chez
les E. tetragoniim et parviflorum.
XXXVI. CIRCÉACÉES (Lindl).
1. GIRG.EA Tourn.
Drageons assez robustes, faiblement et insensiblement renflés
en leur partie supérieure, qui a les mérithalles assez allon-
gés G. Lutetiana.
Drageons très grêles, brusquement et notablement renflés en
leur sommet, qui est oblong avec mérithalles raccourcis,
5-6 fois plus gros que le reste du drageon. . C. intermedia.
Plante pubérulente; feuilles assez grandes et assez épaisses,
planes, tronquées à la base, lâchement et obscurément den-
tées; fleurs dépourvues de bractées; fruits fertiles
C. Lutetiana.
Plante glabre; femlles médiocres, minces, ondulées, plus ou
moins cordées à la base, lâchement et assez fortement den-
tées; fleurs pourvues de bractées sétacées; fruits stériles,
promptement caducs C. intermedia.
I.C. liUtetlaDa L.; Lorey, 338. — '^. — Juin-août.
— A. G. — Bois ombragés. — Messigny {Lorey) ; St-Remy î ,
Pontaillerl, Villy-le-Moutiersl, Seurrel, Vauchignonl, Sau-
lieul, Rouvrayl, Thivauchesl, Ghamp-d'Oiseau!, etc.
Les individus de Seurre avaient les pédicelles inférieurs des
grappes aisselés par des folioles.
Pédicelles dressés avant floraison, étalés pendant, puis de plus
en plus réfractés, à mesure qu'on approche de la maturité com-
plète. Les pédicelles du G. intermedia reslenl étalés après l'anthèse.
«. C. infermedia Ehrh. — !^. — Juill.-aoùt — RR.
CIRCÉACÉES. HALORAGÉES. 187
— Bois humides. — Saulieu (Boreau; G. G.) ; indiqué
avec doute dans le département par Lorey ''p. 338). — Cette
plante Morvandelle habite encore la Nièvre à Nataloux
(Lombard) et aux valjées de la Cure et de l'Yonne (Boreau),
l'Yonne à Châtellux (Boreau), et Saône-et-Loire à Armecy
(Boreau) et aux environs d'Autun (Gillotl).
Outre les drageons qui naissent de la souche, les aisselles cau-
linaires les plus inférieures produisent habituellement des rameaux
qui se rabattent sur le sol, et, s'y enfonçant par le sommet, se
transforment en drageons. Ce cas est très exceptionnel pour le
C. Lutetiana.
XXXVII. HALORAGÉES (Nutt.).
1. MYRIOPHYLLUM Vaili.
1 Feuilles supérieures alternes; fleurs alternes, au moins les
mâles; fruit lisse M. alternifolium.
Feuilles et fleurs toutes verticillées; fruit ruguleux 2
2 Tiges jaune-verdàtre; bractées pectinées, dépassant plus ou
moins longuement les fleurs .... . . M. verticillatum.
Tiges rosées; bractées entières ou dentées, égalant au plus les
fleurs .M. spicatiim.
t. M. 'verticillatum L.; Lorey, 341. — !^. — Juin-
août. — A.C. — Fossés, rivières. — Boudrevilleî, Pon-
tailler!, St-Jean-de-Losneî, etc.
Offre toutes les transitions entre les bractées presque aussi lon-
gues que les feuilles (var. a. pinnatifidum Wallr.), ou beaucoup
plus courtes (var. p. intermedium Koch), ou dépassant à peine les
fleurs (var. y. pectinatum DG.)-
z. M. spicatum L.; Lorey, 341. — '^. — Juin-août.
— G. — Mares, rivières, fossés.
188 HALORAGÉES.
La grandeur des bractées décroît de la base au sommet de l'épi
chez le M. spicatum et s'y accroît chez le M. verticillatum.
A la fin de l'été, la plante a de nombreux hibernacles, pédicellés,
claviformes et longs de 12-15 mill. Ils sont constitués par des bour-
geons latéraux qu'enveloppent de petites feuilles pectinées et den-
sément imbriquées; mais les hibernacles provenant de bourgeons
terminaux restent rudimentaires. En automne, ces organes de-
viennent de puissants agents de multiplication ; soit que, se déta-
chant des tiges, ils tombent au fond des eaux ou se disséminent
au gré des crues, soit qu'avant de se détacher ils aient été entraî-
nés avec les tiges elles-mêmes, qui sont mises en liberté par la
destruction de leurs méri thalles inférieurs. Les hibernacles, allégés
au printemps par un commencement de résorption, remonteraient
à la surface de l'eau, s'ils n'étaient déjà retenus par les pseu-
dorrhizes qu'ils viennent d'émettre. Les M. verticillatum et altemiflo-
rum sont également pourvus d'hibernacles. — Le rhizome des My-
riophyllwn est parsemé de petites nodosités qui correspondent à
autant de centres vitaux éteints, et les pseudorrhizes sont d'un
beau gris violacé. — Avant l'anthèse, la partie supérieure de l'épi
est courbée chez les M. alternifloriim et verticillatum.
3. u. aiternifioruiii DG. — *^. — Juin-août. — A.R.
— Ruisseaux des sols granitiques. — Saulieu {Lombard);
Laroche-en-Brenil ! , Rouvray ! .
2. TRAPA L.
i.T. iiatans L.; Lorey, 339. — O. — Juill.-sept. —
R. — Etangs, rivières. — Seurre, Arnay-le-Duc, Saulieu
{LoreT/); Thoisy-la-Berchère {Lombard); Saône à Pontailler 1
et Lamarche!, étangs de Vic-s-Thil!.
Lors de la germination, il sort du fruit un pétiole cotylédonaire,
cylindracé, long de 6-8^ et dont le volumineux cotylédon reste in-
clus et remplit presque entièrement le fruit. Le second cotylédon
est réduit à une courte lame linéaire, sorte de phyllode opposé au
long pétiole cotylédonaire. A leur aisselle se développent 1-3 bour-
geons d'inégale vigueur, futures tiges de la plante. — L'axe hy-
HALORAGÉES. — OMBELLIFÈRES. 189
pocotylé est nul; aussi s'explique-t-on [difficilement cette assertion
de M. J. Sachs *, où il est dit que de bonne heure des racines
latérales se développent sur la tige hypocotylée. — Le grand
cotylédon et son pétiole persistent longtemps, car, au 18 octobre,
j'ai vu des individus fructifères reliés encore par ce pétiole à
la graine mère, dont la cavité était occupée par la substance
alors grisâtre et lacuneuse du cotylédon. — La radicule est ascen-
dante: elle est munie de radicelles dont les supérieures sont dressées
et les inférieures pivotantes. — Dans la partie submergée des ti-
ges, les nœuds caulinaires portent des pseudorrhizes filiformes,
longuement rameuses-pectinées et flottant dans l'eau, sauf les plus
inférieures qui s'engagent dans la vase. Ces pseudorrhizes ont été
prises par la plupart des auteurs pour des feuilles pinnatiséquées à
lanières capillaires, alors que les feuilles de Qette partie de la plante
sont au contraire réduites à des phyllodes entiers, linéaires, et qui
élargissent leur extrémité en limbe, à mesure qu'ils sont insérés
plus haut sur la tige et par conséquent plus près de la surface de
l'eau. — Les particularités de la germination du T. natans ont été
surtout étudiées par M. Barnéoud ^.
Les fruits sont comestibles et connus sous le nom de Châtaignes
(Veau. On en vendait (Leclerc), il y a une cinquantaine d'années,
sur le marché de Semur. Mais, aujourd'hui, la plante est devenue
rare dans l'Auxois, à cause du dessèchement de la plupart des
étangs. Elle abonde dans la Fausse-Saône à Pontailler, et quelques
personnes en mangent encore les fruits.
XXXVIII. OMBELLIFÈRES (Juss.).
1. HYDROCOTYLE Tourn,
1. H. Tuig^aris L.; Lorey, 430. — :^. — Juin-sept. —
1. Traité de Bot., trad. Van Tieghem, 1873, p. 673.
2. Mém. sur l'anatomie et l'organogénie du Trapa natans, in Ann. des
Se. nat., 3e série, IX, 1848, p. 222-244.
190 OMBELLIFÈRES.
A.R. — Prés marécageux, queue des étangs. — Laignesf,
Orgeuxî, Saulieu!, Laroche-en-Brenil!, St-Andeux!, etc.
Tiges couchées, allongées, rameuses, radicantes aux nœuds,
constituant une sorte de rhizome épigé.
2. SAMCULA Toum.
I. s. Earopaea L.; Lorey. 428. — 2^. — Avril-mai. —
A. C. — Bois ombragés. — St-Remyî, Chàtillonî, Trouhaut!,
Lantenay!, parc de Dijon!, Pontailler!, Saulon-la-Rue!,
Jallanches!, St-Andeux f, Champ-d'Oiseau!, etc.
Feuilles persistant l'hiver.
3. ERl^NGIUM Toum.
]. E. campestre L.; Lorey, 429. — if. — Juill.-sept.
— G. — FricheS; bords des chemins.
Racine simple, cylindracée, verticale, pouvant atteindre jusqu'à
5 mètres de longueur, à diamètre occupé pour les 4/5 par une très
épaisse écorce. — La souche, qui couronnait une racine, ayant été
amputée accidentellement, cette racine, après trois ans et malgré
l'absence de tout bourgeon adventif, n'était encore morte que sur
une longueur de So'^ à partir delà section: or, d'après la longueur
considérable de la racine des E. campestre, et en ne supposant pas
à la mortification de plus rapides progrès ultérieurs, il aura fallu
plus de 12 ans pour la mort de cette racine entière. Les racines de
la Vigne sont douées, après suppression des souches, d'une non
moindre persistance de vitalité.
4. BUPLEVROI Toum.
i Plante pérennante, ou même assez souvent n'étant que bisan-
nuelle: invùlucelle plus court que Tombellule . B falcatum.
Plantes 0 ou O; involucelle plus long que l'ombellule. . . 2
2 Feuilles amples, perfoliées B. rotundifoUum.
Feuilles linéaires-lancéolées, non perfoliées 3
OMBELLIFÈRES. 194
3 lavolucelle à folioles linéaires: fruit rugueux
B. tenuissimum.
Involucelle à folioles ovales-elliptiques: fruit lisse
B. aristatuîn.
1 . B. faicaf om L. ; Lorey, 396. — Pérennant ou bis-
annuel. — Juill.-oct. — G. — Coteaux incultes, bois
arides.
«. B. tenuissimam L. — O. — RRR. — Juill.-aoùt.
— Moissons autour de Labergement-lez-Seurre {Berthiotl),
3. B. aristafam Bartl. — B, Odojitites DC; Lorey,
393. — O. — Juin-août. — R. — Pelouses arides. —
Hauteurs de Gouviile et de Marsannay-la-Côte {Lorey)\ Di-
jon (G. G.) ; Gevrey (Weber) ; Nolay {Viallanes) ; Fleurey î.
4. B. rotundifolium L.;Lorey, 395. — O OU 0. —
Juin-août. — A. G. — Moissons, cultures.
5. TRLMA Hoffm.
1 . T. Tuig^aris DG. — T. glaherrima Dub. : Lorey, 411.
— (X . — Mai-juin. — A. G. — Pelouses sèches, rochers.
— Plombières 1 et toute la Gôte {Lorey); Diénay!, Lante-
tenayl, Nuits!, Santenayl.
Il n'est pas rare de rencontrer quelques fruits sur des individus
mâles, ce qui se remarque du reste chez tous les végétaux dioïques.
6. SISON Koch.
I . ^. Amomum L.; Lorey, 412. — Q. — JuilL-sept.
— RR. — Buissons, bords des chemins. — Meursanlt et
entre Rouvray et Laroche-en-Brenil {Lorey); Aloxe {Du-
retï) ; haies des vignes entre Ghassagne et Corpeauî.
Lorey signale le Cicuta virosa L. dans les mares de Seurre et d"Au-
lonne et le Falcaria Rivini Host à Varois, Areelot et Villebichot.
192 OMBELLIFÈRES.
7. PTYGHOTIS Koch.
1. p. iieterophyiia Koch. ; Lorey, 415. — 0. — Juin-
août. — A. G. — Coteaux sablonneux. — Dijon (G. G.);
Mont-Auxois à Ste-Reine {Lombard); St-Remy!, Poinçon!,
Is-s-Tille!, Selongeyl, Mâlain!, Remilly!, St-RomainI,
Santenayl.
8. AMMI L.
Ombelle fructifère à rayons convergents et partant d'un ré-
ceptacle épaissi-dilalé A. Visnaga.
Ombelle fructifère à rayons non convergents: réceptacle om-
bellaire non épaissi-dilaté A.majus..
1. A. majuis L.;Lorey, 412. — O ou 0. — Juin-sept.
— R. — Moissons. — Villebichot, Savonges, Seurre {Lo-
rey)\ Labergement-lez-Seurre {Berthiotï)\ moissons entre
Dijon et St-Apollinaire, où il est assez commun en certai-
nes années {Méline !) .
Grandes variations dans la longueur et la dentelure des segments
foliaires.
«. A. Tisnaga Lmk. — 0. — Juill.-août. — RRR.
— Moissons entre Beaune et Savigny!.
9. iEGOPODIUM L.
1. M. Podag^raria L.; Lorey, 403. — !^. — Juin-juill.
— R. — Haies, bords des bois. — Parc de Dijon {Loi^ey);
Flavigny, Saulieu {Lombard); Magny-s-Tille {Morelet);
Quincy!, Voulaines!, Vernois!, Aubigny-la-Ronce!.
Rhizome longuement et abondamment rameux-drageonnant, et
par conséquent d'une extirpation très difficile. — Segments des
feuilles tantôt libres, tantôt plus ou moins soudés entre eux, comme
il arrive aux Angelica, Rubus, etc.
OMBELLIFÈRES. 193
10. GARUM Koch.
1 Plante O; une racine allongée-pivotante C. Carvi.
Plantes '^^ ; une racine très courte ou un rhizome 2
2 Souche-racine globuleuse C. bulbocastamim.
Rhizome avec pseudorrhizes fusiformes . . . C. verticillatum.
i Involucres et involucelles nuls ou presque nuls; ombelles à
rayons peu nombreux et très inégaux; fruits ovoïdes très
aromatiques C. Carvi.
Involucres et involucelles à plusieurs pièces; ombelles à rayons
nombreux et presque égaux; fruits oblongs, peu ou point
aromatiques ■ 2
2 Feuilles 2-3 pinnatiséquées, à segments de premier ordre lon-
guement pétiolulés C. bulbocastanum.
Feuilles pinnatiséquées, à segments sessiles, finement découpés
et disposés en faux verticilles C. verticillatum.
I. c Carvi L.; Lorey, 403. — 0. — Mai-juin. — A. G.
— Prés, coteaux herbeux humides. — Rougemont!, Fain-
lez-Montbard!, Grignonî, LesLaumes!, Darcey î, Laignesî,
Pothières!, Yal-des-Ghoues!, Val-Suzon!, St-Romain!, No-
lay!, etc.
Aromatique par ses fruits, mais non par sa racine.
9. €. Duibocastaiium Koch; Lorey, 404. — 'if. —
Juin-juill. — A. G. — Moissons. — St-Remyl, Laignes!,
Pothières ! , Vernois î , Aignay ! , Santenay I , Nolay 1 , Jeux I , etc.
Similitude parfaite de germination avec le Corydalis solida: co-
tylédon unique surmontant un long pétiole; radicule très allongée,
et filiforme sur toute sa longueur, sauf en un point, vers son tiers
terminal, où elle se renfle en un petit tubercule d'abord lancéolé.
Le bourgeon de ce tubercule constitue le bourgeon primaire, car
le pétiole cotylédonaire se trouve dépourvu de bourgeon à son
aisselle. Mais, dès la seconde année, des difi'érences capitales se
manifestent entre les tubercules du C. bulbocastanum et ceux du
Corydalis solida. Le tubercule du C. solida est annuel, dû à une
13
1Ô4 OMBELLIFÈRES.
hypertrophie cambiale et appartient au système ascendanl; le bour-
geon y est situé à la partie inférieure-intérieure, et les pseudorrhizes
sortent en groupe de sa base. Chez le C. bulbocastanum, au con-
traire, le tubercule est vivace et dû en majeure partie à une fraction
de la radicule, c. à. d. au système descendant; sous son écorce, il
possède unsystème ligneux qui représente en miniature une racine
rameuse: enfin il porte son bourgeon à son sommet et ses radicel-
les à son pourtour. — L'axe hypocotylé fait complètement défaut
dans les germinations du C. bulbocastanum, car on ne saurait
prendre paur un axe hypocotylé le long pétiole du cotylédon. Aussi
ne doit-on pas suivre M. Clos ^ quand il avance que le renflement
de cette Om^eZ/i/ere appartient au collet, nom sous lequel il désigne
l'axe hypocotylé. Je n'ai pu, non plus, rencontrer les racines adven-
tives que M. Irmisch - signale sur le pétiole du cotylédon, ce qui
serait un cas des plus remarquables. Il y a bien des radicelles sur
la partie qui s'étend entre le pétiole du cotylédon et le jeune tu-
bercule, mais celte partie appartient à la radicule et le pétiole en
diffère par un diamètre un peu moins exigu, par sa teinte blan-
châtre et non fauve, par l'absence de poils radicellaires et enfin
par une moins grande promptitude à se flétrir à l'air. — Une autre
Ombellifère à racine tubéreuse, le Cerfeuil bulbeux, présente dans
sa germination les mêmes phénomènes, sauf qu'il a 2 cotylédons,
au lieu d'un seul, et que la gaine qui porte les 2 cotylédons pour-
rait, au premier abord, être assimilée à un axe hypocotylé. Mais
cet axe hypocotylé est dépourvu de bourgeon, comme en est égale-
ment dépourvue l'aisselle pétiolaire du cotylédon du Carum bulbo-
castanum, et c'est encore sur la radicule que se dessine le petit ren-
flement qui va fournir la première feuille et devenir le siège de la
souche.
La tige du C. bulbocastanum est presque aphylle: la grande ma-
jorité des feuilles naissent du tubercule et ont un long pétiole,
presque totalement hypogé.
3. C. vertfciiSatuniKoch; Lorey, 404. — '^. — Juill.-
août. — A R. — Prés humides des sols granitiques. —
Saulieul {Lorey); Laroche-en-Brenil !, Rouvra} !.
1. Ann. des se. nat., XIII, 1830, 3^ sér., p. 3-20.
2. Bull, de la Soc. Bot. de Fr., 1838, V. p. 130.
OMBELLIFÈRES. 195
11. PETROSELINUM Eoffm,
Feuilles pinnatiséquées: ombelles à rayons très inégaux: fleurs
blanches P. segetum.
Feuilles bi-tripinnatiséquées : ombelles à rayons presque égaux ;
fleurs vert-jaunâtre f P. sativum.
I. P. segctnm Koch ; Lorey, 408. — O- — Juin-août.
— RR. — Moissons, haies, bords des chemins. — Meur-
sault, Précy-s-Thil, Rouvray {Lorey)\ Pommard {Duret)\
montagne de Nan-s-Thil {Lombard); Beaune (G. G.); le
long des murs du parc de Dijon, à l'extérieur, côté de
LongYicl {M éline y Bo7î7îet).
f p. !$a(i¥isni Hoiïm. — 0. — Juin-août. —Naturalisé àSt-
Romain dans le coteau pierreux et les rochers à pic bordant le
village!.
12. HELOSGIADIUM Koch.
1 Feuilles inférieures submergées à segments capillaires; ombel-
les à 2-3 rayons H. inundatum.
Feuilles toutes à segments ovales-lancéolés; ombelles à 4-8
rayons 2
2 Involucre nul ou à 1-2 folioles; ombelles sessiles ou briève-
ment pédonculées E. nodiflorum.
Involucre à plusieurs folioles; ombelles longuement pédoncu-
lées H. repens.
I . H. nofflifiioroiii Koch ; Lorey, 417. — ^. — JuilL-
sept. — G. — Ruisseaux, fossés.
Ombelles diversement pédonculées jusque sur le même échantil-
lon, tantôt sessiles ou subsessiles, tantôt à pédoncule dépassant
(var. intermedium) la longueur des rayons.
Reproduction par graines, par stolons-drageons nés de la souche
et par radication des tiges soit en leur partie inférieure, soit à leur
sommet décombant. En outre, les bourgeons de la partie caulinaire
d96 OMBELLIFÈRES.
qui est dressée deviennent souvent radicants en automne après la
chute des tiges sur le sol. — Les tiges de l'if, repens sont toujours
entièrement couchées-radicantes.
«. H. repens Koch; Lorey, 4i7. — ^. — Juill.-sept.
— R R. — Prairies tourbeuses. — Lugny, Essarois (Lorey) ;
Censerey, Le Maupas {Lombard); Laignes {Berthiotl).
3. H. iiiuiidatuin Koch; Lorey, 4i6. — :^. — Juill.-
sept. — RR. — Mares, ruisseaux. — Forêt de St-Nicolas,
Seurre {Lorey) ; Censerey, Le Maupas {Lombard) ; mares
de Vielvergel.
13. SIUM L.
Souche stolonifère-drageonnante; pseudorrhizes grêles, agglo-
mérées en feutrage, dépourvues de bourgeons adventifs. .
S. angustifolium.
Souche munie de rosettes sessiles de remplacement; pseudor-
rhizes dimorphes, les unes cylindracées, les autres fusifor-
mes-cylindracées, toutes tri-tétragones, creusées d'un sillon
sur chaque face, émettant d'abondants bourgeons adventifs
soit en pleine terre, soit dans les marécages.. S. latlfolium.
Tiges sillonnées; segments foliaires lancéolés-oblongs, incisés;
involucre à folioles entières ou incisées. . S. angustifolium.
Tiges cannelées-anguleuses; segments foliaires lancéolés-den-
tés, mais découpés en fines lanières dans les feuilles radi-
cales vernales: involucre à folioles toujours entières. . . .
S. latlfolium.
1. S. ang^aj^tiroiiuni L.; Lorey, 401. — ')f. — Juill.-
sept. — ce. — Ruisseaux.
«. s. latifoiium L.; Lorey, 400. — if. — Juill.-août.
— R. — Mares, fossés, taillis marécageux. — Limpré, Sau-
lon {Loreij)\ Chivres {Berthiot)\ Pontailler!, Vielvergel,
St-Jean-de-Losneî.
OMBELLIFÈRES. 197
Feuilles radicales vernales bi-tripinnatiséquées, à lobes d'autant
plus linéaires étroits qu'elles sont plus inférieures; feuilles cauli-
naires pinnatiséquées, à segments lancéolés, dentés. Des individus,
transplantés depuis 3 ans d'un marécage en pleine terre, ont leurs
premières feuilles radicales aussi découpées que celles des sujets
des lieux submergés. — Les feuilles radicales automnales ont leurs
segments lancéolés-oblongs et non pas découpés-laciniés.
14. PJMPINELLA. /..
Tiges anguleuses-sillonnées; feuilles supérieures peu dévelop-
pées, mais non réduites à la gaine pétiolaire. . . V. magna.
Tiges cylindriques, finement striées: feuilles supérieures ordi-
nairement réduites à la gaine pétiolaire ... P. saxifraga.
1. P. magna L.; Lorcy, 398. — if. — Juin-sept. — G.
— Lieux ombragés.
Lors de la floraison, les feuilles radicales appartiennent aux ro-
settes qui fleuriront l'année suivante. Chez le P. saxifraga, au
contraire, les feuilles radicales du bourgeon florifère persistent,
mais les feuilles caulinaires moyennes et supérieures sont beau-
coup moins développées que chez le P. magna.
t. P. saxifrag:a L.; Lorey, 399. — if. — Juin-sept.
— G. — Prairies des coteaux, pelouses, bois.
Parfois pubescent. — Grand polymorphisme des feuilles, dont les
segments sont dentés-incisés, ou même (P. pratensis Thuill.) pin-
natiséqués. C'est à cette dernière variété que doit être rapporté le
P. dissecta de Lorey (p. 399), à cause de ses feuilles supérieures
réduites aux gaines pétiolaires. Le P. dissecta Retz est une variété
du P. magna.
Une piqûre d'insecte produit quelquefois dans le réceptacle om-
bellaire un boursouflement accompagné de l'avortement des om-
bellules. Les rayons persistent et sont aigus-subulés ; aussi celte
inflorescence maladive a-t-elle l'aspect des capitules épineux,
non encore épanouis, des Centaurea Calcitrapa et solstitialis.
198 OMBELLIFÈRES.
15. iETHUSA L.
I . JEi. Cynapium L. ; Lorey, 410. — O ou 0 . — Juin-
Q(^t, — ce. — Moissons, cultures, taillis.
Taille variant de 5'^ à 2 mètres. Les petits individus proviennent
toujours de germinations de l'année.
16. OENANTHE Lmk.
1 Des stolons .CE. fistulosa.
Point de stolons 2
2 Souche robuste; pseudorrhizes conformes, cylindracées, dé-
pourvues de renflement ... .... CE. Phellandriim,
Souche peu robuste; pseudorrhizes dimorphes, les unes filifor-
mes cylindracées, les autres plus ou moins renflées .... 3
3 Pseudorrhizes renflées peu nombreuses, 1-3, faisant même dé-
faut chez les souches florifères CE. fistulosa.
Pseudorrhizes renflées assez nombreuses, ne faisant jamais
défaut 4
4 Pseudorrhizes la plupart insensiblement épaissies-subclavifor-
mes vers leur extrémité, à prolongement filiforme souvent
atrophié CE. Lachenalii.
Pseudorrhizes à renflement ovoïde ou oblong, terminées au
moins en leur jeunesse par un prolongement filiforme. . . 5
5 Renflement sessile ou subsessile , ordinairement ovoïde-
oblong^ CE. peucedanifolia.
Renflement pédicellé, oblong-allongé CE. silaifolia.
1 Feuilles bi-tripinnatiséquées CE. Phellandrium.
Feuilles pinnati ou bipinnatiséquées 2
2 Ombelles fructifères subglobuleuses, à 2-4 rayons à peine plus
longs que les ombellules CE. fistulosa.
Ombelles fructifères non subglobuleuses, à 6-15 rayons nota-
blement plus longs que les ombellules 3
3 Rayons épaissis à la maturité; carpelles munis à leur insertion
d'un anneau calleux, non contractés sous le sommet. . . .
CE. silaifolia.
OMBELLIFÈRES. 199
Rayons grêles à la maturité; carpelles dépourvus d'un an-
neau calleux, plus ou moins contractés sous le sommet . . 4
4 Feuilles supérieures courtes; fleurs extérieures des ombellules
à pétales inégaux; carpelles fortement contractés sous le
sommet CE. peucedanifolia.
Feuilles supérieures allongées; fleurs extérieures des ombellu-
les à pétales presque égaux; carpelles à peine contractés
sous le sommet (M. Lachenalil.
I. Œ. peucedanifolia Poil. ;Lorey, 420. — 2/. —
Mai-juin. — A.R. — Prairies humides. — Saulieu!, Laro-
che-en-Brenil {Loreij)\ St-Remy!, Quincy!, Ghamp-d'Oi-
seau!, Jeux!, etc.
Le renflement des pseudorrhizes a pour siège le cylindre cen-
tral. Il atteint son apogée lors de la floraison, et il est ordinaire-
ment parcouru par 4 faisceaux vasculaires espacés, ce qui lui
donne une forme subtétragone. Les pseudorrhizes filiformes nais-
sent en automne et se détruisent après la fructification; les ren-
flées apparaissent au printemps et ne commencent à s'épaissir qu'à
l approche de la floraison, mais elles survivent jusqu'au printemps
prochain. En février-mars, quand naissent les premières feuilles
radicales, le parenchyme des renflements est encore ferme, quoique
déjà partagé en 4 sections longitudinales triangulaires, au centre
de chacune desquelles est un faisceau vasculaire jaunâtre. A la
fin d'avril, les renflements sont devenus très flasques et l'aire d'une
coupe transversale y présente des réticules blanchâtres résultant
de la résorption presque complète du parenchyme interposé aux
faisceaux vasculaires. — Les renflements constituent un dépôt de
matières nutritives destinées à entretenir la vie latente de la plante
après la mort des pseudorrhizes filiformes; puis, au printemps, ils
fourniront, de concert avec les nouvelles pseudorrhizes filiformes,
tous les matériaux dont les bourgeons de remplacement ont besoin
pour inaugurer leur évolution. Aussi, chez l'CE. fistulosa, où les
bourgeons de remplacement sont reportés au loin sur des stolons,
et 011 par conséquent la souche florifère a coutume de s'éteindre
entièrement, voit-on cette souche être dépourvue de pseudorrhizes
renflées, puisqu'elle n'aura pas de bourgeons de remplacement à
200 OMBELLIFÈRES.
nourrir. Les pseudorrhizes renflées de l'OË. flstulosa sont propres
à ceux des nœuds des stolons qui produisent un bourgeon de
multiplication; elles possèdent ordinairement 5-6 faisceaux vascu-
laires.
«. Œ. liaciieuaiit Gmel. — OE. jnmpinelloides a. DC,
FI. Fr.j IV, 297; Lorey, 419; non L. — OE. approximata
Mérat; Lorey, 420. — :^. — Juill.-sept. — R. — Prairies
marécageuses, queue des étangs. — Tailly {Lorey) ; prairie
du moulin des Etangs {Lombard); Laignesl, Yilledieul,
Pothièresî, Prisseyl, Satenay !,Mercueil!.
L'OE. pimpinelloides DG. doit être rapporté à l'OE. Lachenalii
pour la forme allongée de ses pseudorrhizes renflées et son habitat
dans les prés marécageux. — L'OE. approximata Mérat est un OE.
Lachenalii dépourvu d'involucre et à feuilles radicales pinnati
non bipinnatiséquées.
Aux stations ombragées, les liges peuvent être notablement fis-
tuleuses. — L'involucre fait assez souvent défaut dès le principe;
et, quand il s'est développé, tantôt il devient de bonne heure caduc,
tantôt, mais plus rarement, il persiste et accompagnera les ombel-
les fructifères.
3. <E. jsiiaifoiia Bieb. — 'i^. — Juin-juill. — RRR.
— Prairies humides. — Seurre!.
Je n'ai pu récolter qu'un seul échantillon, et encore sans le sys-
tème souterrain. Mais, d'après le fruit qui n'est pas contracté au
sommet, j'ai dû rapporter cette plante à i'(E. silaifolia plutôt qu'à
rOE. média Griseb.
4. CE, fistaiosa L. ; Lorey, 419. — :^. — Juin-août. —
G. — Fossés, prairies marécageuses.
Les stolons naissent de la partie inférieure de la tige, sur une
hauteur de 10-20'=; ils sont très allongés, rameux, et enterrent
souvent leur sommet. — Les feuilles des CE. fistiilosa et Phelkm-
drium sont découpées en lobes d'autant plus fins qu'elles sont plus
inférieures.
OMBELLIFÈRES . 201
5. CE. Pbellanclrium Lmk ; Lorey, 410. — if. —
Juill.-oct. — A. G. — Etangs, ruisseaux, canal de Bour-
gogne.
La racine des germinations reste très grêle ou même s'atrophie
de bonne heure. Les pseudorrhizes sont assez fortes, mais dépour-
vues de renflement, et elles ont une couche épaisse de parenchyme
cortical lacuneux. — La partie inférieure de la tige s'étale sous le
poids de la plante, et, devenant de plus en plus radicante et partant
volumineuse, finit par former un support obconique, fistuleux,
qui souvent a été pris à tort pour une racine fusiforme. Ce support
est parfois démesurément accru, surtout pour les individus crois-
sant aux lieux toujours inondés. — Trois modes de reproduction,
comme il arrive à tant de plantes aquatiques : par graines, par
bourgeons nés de la souche et devenus libres lors de la destruction
de celle-ci après la fructification, et enfin par radication soit des
tiges couchées, soit de certains nœuds supérieurs des rameaux,
quand la tige, en voie de destruction, s'est renversée sur le sol.
— Fruits très odorants par le froissement
17. LIBANOTIS Crantz.
1. li. montana AU. — Seseli Libanotis Koch; Lorey,
413. — @. — Juin. -sept. — G. — Bois, coteaux incultes.
La variété daucifolia [Athamanta Fyrenaica Jacq.) a les segments
de ses feuilles profondément pinnatipartils. — A. C.
Le L. montana noté par les auteurs tantôt comme bisannuel,
tantôt comme vivace, est en réalité plurannuel, et vit 6-8 ans avant
de monter à fleurs et de périr après cette unique floraison. D'ail-
leurs, cette lente préparation à la floraison est tout d'abord suffi-
samment attestée par les nombreux filaments qui couronnent la
souche, et qui sont dus à la décomposition des gaines pétiolaires
des années précédentes.
18. SESELI L,
I. s. niontanam L.; Lorey, 414. — if, — Juill.-oct,
— G. — Rochers, pelouses des bois.
202 OMBELLIFÈRES.
Est quelquefois glauque.
Le S. elatum indiqué par Lorey (p. 415) entre Chassagne et Cliagny
n'est pas le S. elatum L., mais une forme élancée du 8. montanum
d'après Duret {Op. manusc.) lui-même, qui le premier avait signalé
cette plante dans le département.
19. FOENIGULUM Adans.
I. F. oraciiiaie Ali. — Pérennant plutôt que vivace.
— Juin. -sept. — RRR. — Coteaux boisés, rochers, sables.
— A Dijon dans les talus du chemin de fer de Langresî,
taillis de la combe de Flavignerot 1, rochers sous Semur!.
N'est mentionné.dans Lorey (p. 418) que comme plante cultivée.
20. SÏLAUS Bess.
Une racine à la fin accompagnée ou même remplacée par de
robustes pseudorrhizes ; point de drageons . . S. iiratensis.
Un rhizome avec pseudorrhizes peu robustes: des drageons.
S. virescens.
1-2 pièces à l'involucre: rayons intérieurs de l'ombelle un
peu plus courts que les extérieurs; fruit oblong
S. pratensis.
5-7 pièces à l'involucre; rayons intérieurs de l'ombelle 2-3
fois plus courts que les extérieurs; fruit ovoïde-oblong. .
S. virescens.
1. i». pratensis Bess. — Ligusticum Silaus Duby;
Lorey, 402. — i^. — Juin-juill. — G. — Prés.
Les pétales sont blancs, mais comme ils sont très petits et que
les stylopodes sont larges et jaunes, la fleur a été décrite comme
jaunâtre.
«. S. Ttrescensi Boiss. — Bimium virescens DG.; Lo-
rey, 405, tab. 3. — ^. — Juill.-août. — R. — Bois et
montagnes de la Gôte. — De Dijon à Beaune {Lorey) ; Mont-
OMBELLIFÈRES. Î203
Afrique, Gouville, Marsannay-la-Gôte, Savigny-s-Beaune
(Duret); bois près des Chaumes-d'Auvenet {Boremi) ; Val-
Suzon {Maillœnl) ; Mâlain I , Ancey ! , Lantenay ! ,. Nuits ! .
C'est la plante la'plus précieuse de la Côle-d'Or. Elle se trouve en-
core en France au bois de Brezons dans le déparlement du Cantal
[Lamotte). Suivant Duret(0j3. manusc), elle n'aurait ailleurs d'autres
stations qu'au Caucase, en Crimée et dans le bannat de Hongrie.
21. ATHAMANTA Koch.
1. A. CreteiisîsL.; Lorey, 397. — '2^. — Juin-juill. —
BB. — Bochers. — Gevrey!, Couchey, Bouillaiid {Lorey);
Beaune {G. G.); Val-Suzon!.
22. ANTHBISGUS Hoffm.
1 Plante '^; racine robuste: ombelles assez longuement pédon-
culées, à 8-12 rayons A. sylvestris.
Plantes 0; racine grêle; ombelles sessiles ou brièvement pé-
donculées, à 3-7 rayons 2
2 Feuilles à gaines poilues; fruit ovale, muni d'épines arquées .
A. vulgaris.
Feuilles à gaines glabres: fruit oblong-linéaire, lisse
t A. Cerefolium.
1. A. syii-estris Hoffm. ; Lorey, 424. — ■i^. — Mai-
juill. — G. — Prés, berges des rivières.
f A. Cerefolium Hofîm. — G- — Mai-juin. — RR R. —
Naturalisé dans le coteau et les rochers qui bordent le village de
St-Romainl.
•?. A. vuig^aris Pers. ; Lorey, 425. — O. — Mai-juin.
— B. — Haies, bords des chemins, friches. — Saulieu
(Lombard) ; Laroche-en-Brenil ! {Berthiot); pied delà tour
de Montbard!, glacis d'Auxonne!, Bouillandî, Vieux-
Château!.
204 OMBELLIFÈRES.
23. CHJIROPHYLLUM L.
i.c. temuiam L.; Lorey, 423. — O. — Juin-juillet.
— C. — Taillis, haies.
C'est sans doute par méprise que Lorey (p. 422) dit le C. nodosum
Lmk commun dans le département, car personne ne l'y a revu, et
MM. Grenier et Godron (FI. de Fr.) ne l'indiquent qu'en Corse.
24. SGANDIX Gsertn.
I. s. pecfen-Veiierij^ L.; Lorey, 425. — O ou O- —
Avril-août. — GC. — Moissons, cultures.
25. CONIUM L.
1. k\ macuiatum L.; Lorey, 427. — O ou @. —
Juin-août. — G. — Rues, haies, décombres.
26. SELINUM Hoffm.
1. s. carvlfoiia L.; Lorey, 393. — i/:. — Juill.-aoùt.
— R. — Prairies aquatiques, lieux tourbeux. — Ghâtillon
{Lorey) ; Saulieu {Lombard) ; queue de l'étang Bailly à
Larrey-lez-PoinçonI, Is-s-Tille!, Orgeux!, prairies du mou-
lin des Etangs près Saulon-la-Ruel.
Des échantillons de Laignes ont les tiges anguleuses-cannelées,
mais non ailées.
27. ANGELIGA L.
I. A. syivestris L.; Lorey, 392. — @. — Mai-sept.
— G G. — Lieux humides et couverts, bords des eaux.
Feuilles d'un vert brillant ou mat, à segments ovales, oblongs
ou lancéolés, obtus, aigus ou acuminés, étroitement ou largement
dentés. Toutes ces diversités peuvent être observées en la même
station.
OMBELLIFÈRES. 205
Une variété p. prsecox, qui croît en abondance dans les prairies
de Lugny près Recey!, diffère par sa floraison (mai) et sa fructifi-
cation (juillet) de 2-3 mois plus précoces, par son involucre poly-
phylle et par ses fruits oblongs-ovales. Ces caractères se maintien-
nent par la culture.
28. PEUGEDANUM Koch.
\ Feuilles à segments inférieurs ordinairement déçusses; invo-
lucelles nuls ou à 1-2 folioles; fleurs jaune-verdâtre . .
. P. Chahrsei.
Point de segments déçusses; involucelles polyphylles; fleurs
blanches 2
2 Pétioles coudés à chacune de leurs divisions . P. Oreoselinum.
Pétioles non coudés 3
3 Feuilles glauques en dessous, même à l'ombre de vieux taillis,
les inférieures bipinnatiséquées, à segments ovales-lancéo-
lés P- Cervaria.
Feuilles vertes aux 2 faces; les inférieures tri-quadripinnatisé-
quées, à segments linéaires P. palustre.
1. P. Cervaria Lapeyr. ; Lorey, 389. — o^ — Juill.-
oct. — A. G. — Bois montagneux. — Gôteaux de toute la
Gôte (Lorey); Asnières-en-Montagne!, Poinçon!. Pothières!,
Riel-les-Eaux!, Montigny-s-Aube!, Recey! , Grancey-le-Ghâ-
teaul, Tarsull. Val-Suzon!, Lantenay!, Nuits!, Nolay!, etc.
Segments dentés-lobulés, mucronés, ou pinnatifides et cuspidés-
subspinulescents (var. mcisum).
Les P. Cervaria et Laser2nUum latifolium ont la tige pleine, tan-
dis qu'elle est fistuleuse chez la grande majorité des Ombellifères.
«. P. Cliabrsei Gaud. — P. carvifolium Vill. ; Lorey,
387. — '^. — Juin-août. — A. G. — Prés. — Ghaumes
d'Auvenet, Laroche-en-Brenil {Lorey)\ Saulieu(5ore«2^);St-
Remy ! , Fain-lez-Montbard ! , Nolay ! , Voudenay ! , Jeux ! , etc.
J'ai rencontré des individus dont les segments, même pour les
206 OMBELLIFÈRES.
feuilles inférieures, étaient peu nombreux, allongés, pétiolulés, et
non déçusses.
3. P. Oreoseilniini Mœnch; Lorey, 389. — if. —
Juin. -sept. — R. — Friches, bois des coteaux. — Messigny
(Zyorey);PontaiIler!, Vielvergel, Arnay-le-Ducî, Liernais!,
Melin!, St-Martin de laMerl.
4. ■». palustre Mœnch; Lorey, 388. — P. montanum
Lorey, 390. — if, — Juill.-sept. — R. — Fossés, maré-
récages. — Essarois, Val-des-Ghoues, Arcelot, Saulon fZ,o-
/•^y); Viiledieu!, Larrey-lez-Poinçon à rétangRailly !, Pon-
tailler!, Vielvergel, Flapameransl.
Lorey distingue son P. montanum du P. imliistre par la tige
cannelée et les pédoncules hérissés. C'est la plante de Vielverge.
VAnethum graveolens L., indiqué {Boreau, G. G.) aux environs de
Dijon, n'est qu'une plante échappée des jardins.
29. PASTINACA Tourn.
I. P. ji^ativa L. ; Lorey, 386. — G- — Juill.-août. —
G. — Moissons, friches.
30. HERAGLEUM L.
I. 51. Spiiondyiiuiu L.; Lorey, 386. — Pérennant
plutôt que vivace, mais non pas bisannueL — Juin-sept.
— G G. — Prés, bois humides.
P'euilles à segments amples, ou au contraire lancéolés-allongés
et confluents entre eux {H. longifolium Jacq.).
Fruits ovales-suborbiculaires, ou ovales-oblongs. — Longueur
des bandelettes de la commissure variable parfois jusque dans
la même ombelle.
31. TORDYLIUM Tourn,
I . T. niaximum L. ; Lorev, 384. — O. — Juin-août.
OMBELLIFÈRES. 207
— R. — Buissons, coteaux incultes, bords des chemins. —
Anceyl, Velars!, le long des murs du parc de Dijon côté de
LongvicI, Nuits 1, St-Romain!, Blagnyî, Gussy-la-Colonne!,
Le Maupas ! , Thoisy-la-Berchère ! .
32. LASERPITJUM L.
Souche couronnée de filaments pétiolaires d'égale longueur. .
L. Gallicum.
Souche couronnée de filaments pétiolaires de diverses lon-
gueurs L. latifolium.
Pétioles cylindracés: feuilles à segments linéaires-cunéiformes,
entiers ou trilobés L. Gallicum.
Pétioles comprimés latéralement : feuilles à segments ovales,
dentés L. latifolium.
1. li. latifolium L. — L. asperum Grantz; Lorey,
375. — lif, — Juin. -sept. — A. R. — Bois montagneux.
— Laroche-en-Brenil [Boreau)\ St-Remy!, Bufïon!, Ar-
rans!, Poinçon !, Tarsul î,Val-Suzon!, Lantenayl. Gevreyî,
Lusigny!, Vauchignon!, etc.
La Gôte-d'Or ne possède que la variété asperum (L. asperum
Grantz), à pétioles et feuilles velus-scabres.
«. E.. Gallicum L. ; Lorey, 376. — :^. — Juill.-août.
— RR. — Rochers des bois. — Vougeot {Loreij); Beaune
{G. G.); Gevreyl {Maillard) ; Ghambolle!.
La largeur des segments des feuilles peut varier du simple au
quadruple. Beaucoup d'OmhelUféres présentent du reste une ex-
trême diversité non seulement dans la grandeur, mais jusque dans
la forme des segments de leurs feuilles.
Le pétiole des feuilles mortes se rompt, un peu au-dessous du
niveau du sol, à sa première articulation inférieure. Le mérithalle
basilaire du pétiole continue donc d'adhérer à la souche, et il four-
nit par sa décomposition des filaments d'égale longueur. Chez le
L. latifolium, au contraire, ces filaments débordent le sol, et ils
208 OMBELLIFÈRES.
sont de longueurs différentes, parce que la rupture du pétiole n'a
pas lieu à une articulation, c'est-à-dire suivant un plan horizontal;
ils sont d'ailleurs beaucoup moins abondants que chez le L. Galli-
cum. — La plupart des Ombelliféres vivaces ont leur souche cou-
ronnée de filaments pétiolaires: mais l'abondance des filaments
tient moins au nombre des pétioles qu'à leur grosseur et à leur
force, et par conséquent à leur richesse en faisceaux vasculaires.
33. DAUGUS Tour7î.
1. ». carota L.; Lorey, 377. — O- — Juin-sept. — C.
— Cultures, friches, bords des chemins.
Rarement glabre. — Vignes de Beaune!.
34. ORLAYA Hoffm.
I.O. g^raiidiflora Hoffm; Lorey, 378. — O. — Juin-
août. — A. G. — Moissons. — Semur {Boreau); St-Remyl,
Diénay !, Beaune!, etc.
35. TURGENIA Hoffm.
1 . T. latifoiia Hoffm.; Lorey, 380. — 0. — Juin-
août. — A. G. — Moissons. — Ghamps cultivés de la Gôte
et de la Plaine {Lorey); St-Remy!, Lucenayl, Venareyl,
Poinçon 1, VeuxhauUesI, etc.
36. GAUGALIS L.
I. c. daucoldes L.; Lorey, 379. — O. — Juin-août.
— A. G. — Moissons. — Dans les champs fertiles de la
Plaine (Lorey) ; St-Remyl, Lucenayt, Gevrolles!, Diénay!,
etc. Très abondant à Beaune!.
Le C. leptoplnjlla L., qua Lorey (p. 379) indique dans les moissons
entre Semur et Rouvray, est une espèce du midi de la France, bien
douteuse pour la Côte-d'Or. Ce que j'ai eu du département sous ce nom
OMBELLIFÈRES. 209
n'était que du C. daucoides jeune ou grêle, ou même de VAnihiscus
culgarh.
37. TORILIS Adam.
\ Ombelles subsessiles; fruits du centre des ombellules tubercu-
leux, ceux de la circonférence épineux sur le carpelle ex-
terne ... T. nodosa.
Ombelles longuement pédonculées: fruits épineux sur tous leurs
carpelles 2
2 Involucre à plusieurs pièces: fruits à épines arquées ....
T. Anthrisciis.
Involucre nul ou à 1-2 pièces: fruits à épines crochues au
sommet T. infesta.
I. T. Aiitiirijseus Gmel.; Lorev, 382. — 0. — JuilL-
sept. — G. — Moissons, taillis.
Les fruits des T. Anthriscus et nodosa prennent une teinte vert-
bleuàtre, quand ils sont desséchés avant maturité.
«. T. infeista Duby; Lorey, 382. — O. — Juill.-sept. —
G. — B'riches, taillis, moissons maigres.
3. T. nodosa Gaertn.; Lorey, 381. — 0. — Juin-août.
— R. — Friches arides. — Butïon !, Dijon!, Santenay!, etc.
Tuberculeux ou épineux, les carpelles sont également fertiles.
Beaucoup ^ Omhellifères (OEnonthe Lachenalii^ Seseli
montamim, Pciicedamim Oreoselinum^ P. Chabrœi, P.
palustre, Selmum carvifolia, Silaus pratensis, etc.) finis-
sent par perdre leur racine; mais leur souche, courte et
verticale, a émis des pseudorrhizes robustes et de longue
durée, qui remplacent la racine détruite. Dès que la racine
a disparu, ces souches doivent êti^e classées parmi les rhi-
zomes, bien qu'elles n'en aient pas tous les caractères; ainsi,
elles n'oiïrent pas de destructions annuelles en leur partie
14
210 OMBELLIFÈRES,
inférieure, ni de progression à leur sommet. Les Planlago
média, P. lanccolata^ Gentiana lutea, G, Pneumonanthe
ont un systèinc souterrain analogue, qui mériterait peut-être
une dénomination particulière. — L'odeur des racines fraî-
ches est généralement forte et aromatique; elle est fétide
chez les Pimpinella saxifraga, P. magna, Peucedanum
palustre et Laserpit'mm latifolium. — Vers leur partie
hasilaire, les racines de plusieurs espèces vivaces sont
marquées de rides transversales profondes, ou bien encore
elles sont relevées de protubérances qui correspondent à
linsertion de radicelles détruites ou atrophiées. — Quand
la souche est supprimée par amputation de la partie hasi-
laire de la racine, il se produit sur l'aire de la blessure, et
même après enlèvement du cylindre central, des bourgeons
adventifs en la région libérienne {Pimpinella magna, P.
saxifraga, Anthrisciis sylveslris, Fœniciihim officinale).
La même apparition de bourgeons adventifs se constate
en pareil cas chez certaines Crucifères {Bunias Orientalis,
Isatis tinctoria). — Si l'on retranche la partie teiminale
d'une racine ^ Ombellifère {Laser pitium latifolium)^ il se
développe sur l'aire de la blessure un prolongement répa-
rateur, qui continue la racine suivant l'axe du cylindre
central, et celle-ci présente alors, au niveau de l'amputa-
tion, un brusque changement de diamètre. Même observa-
tion pour la racine des Bunias Erucago, Taraxacum Dens
leonis, Phyteuma et Tradescantia Virginica. — Des
canaux oléo-résineux sont situés dans le cylindre central et
surtout dans l'écorce des racines, pseudorrhizes et tiges
des Ombellifères. On peut même rencontrer de ces canaux
jusqu'au sein de la moelle.
Les caractères tirés du nombre des pièces involucrales ne
sont pas toujours constants. Ainsi les OEnanthe Lachenalii,
Helosciadiiim nodiflorum ont ou n'ont pas d'involucre,
quelquefois sur le même échantillon, et la culture augmente
•OMBELLIFÈRES. :2 I 1
le nombre des pièces de l'involucre et de l'involucelle du
Carum Carvi.
Les tératologies fréquentes dans la famille sont : la fas-
ciation des rayons de l'ombelle sur la totalité ou sur une
partie de leur longueur, et la prolification de l'ombelle par
émergence, au niveau des rayons, d'un rameau portant une
seconde ombelle. Enfin le Torilis infesta et surtout le Dau-
cus Carota sont atteints de prolification dans leurs fleurs,
qui sont alors plus ou moins pédicellées, et donnent nais-
sance cbacune à 1-4 petites ombellules superposées à l'om-
bellule mère. Il s'ensuit une agglomération notable d'ora-
bel Iules et une modification complète dans le port de l'in-
florescence. Ces fleurs prolifères ont ordinairement des pé-
tales et des étamines, du moins chez le Torilis infesta.
L'inflorescence de la famille est presque toujours l'om-
belle, dont l'épanouissement est progressif, c'est-à-dire
s'étend de la circonférence au centre aussi bien pour
l'ensemble de l'ombelle que pour chaque ombellule en par-
ticulier. Le pédoncule des ombelles est terminal et oppo-
sitifolié, ou plus rarement placé entre deux feuilles {^go-
podium Podagi^aria). Chez quelques espèces, où l'axe
primaire est dépassé par les axes secondaires, les ombelles
sont d'apparence latérale et elles sont réparties le long de
la tige qui est sympodique. C'est ce qui s'observe pour les
OEnanthe Phellandrium et surtout pour les Torilis 7iodosaet
Anthriscus vulgaris, qui sont, dans la famille, ce que le Se-
nebiera Coronopus est chez les Crucifères. — Les fleurs
du capitule de YEryngiuin campestre s'épanouissent pro-
gressivement, sauf cependant que la fleur terminale s'ouvre
avant ses 2-3 voisines. — Au lieu de se partager en rayons
égaux et nés au même niveau, le pédoncule commun de
Y Hydrocotyle vulgaris a ses fleurs sessiles et rangées en
verticilles superposés, tantôt contigus, tantôt un peu espa-
cés. Les pédoncules se succèdent sur les tiges suivant les
212 OMBELLTFÈRES. — HÉDÉRACÉES.
lois propres à la famille, c. à. d. qu'ils sont opposés à
une feuille, bien que celte disposition soit souvent masquée
par des apparences contraires. En effet, 1-3 pédoncules
surnuméraires semblent ordinairement naître à l'aisselle de
cette feuille, mais, en réalité, ils sont portés par un court
ramuscule axillaire, sur lequel ils sont opposés soit à une
feuille, soit à une écaille. — Cbez le Sanicida Europ%a^
les fleurs sont groupées en capitules longuement pédoncu-
les; le pédoncule central est simple, les latéraux sont sim-
ples ou le plus souvent bi-trifurqués avec verticille de
feuilles au siège de la bi-trifurcation, et cet ensemble de
capitules constitue une ombelle ou un corymbe suivant que
les rameaux sont simples ou au contraire composés. Le ca-
pitule central s'épanouit le premier. L'épanouissement par-
ticulier de chaque capitule débute par les trois fleurs her-
maphrodites, qui forment une zone passant par le sommet
du capitule et accostée des fleurs mâles: c'est la fleur her-
maphrodite supérieure qui s'ouvre la première. Il n'y a
donc là rien de la véritable ombelle, où les rayons sont tou-
jours de même degré et contemporains, et où l'épanouisse-
ment, loin d'être régressif, débute non seulement par les
ombellules extérieures, mais encore dans chaque ombellule
par les fleurs extérieures ou inférieures.
XXXIX. HÉDÉRACÉES (Ach. Rich.).
1. HEDERA Tourn.
i.ii. neiixL.; Lorey, 431. — !>. — FI. sept.-oct. ¥i\
févr. -avril. — GC. — Haies, bois, vieux murs.
L'assimilation que les auteurs établissent entre les crampons du
Jjierre et des pseudorrhizes n'est pas fondée. Si l'on détache, en
effet, de son support une branche de Lierre sans rompre les cram-
HÊDÉRACÉES. 213
pons, c. à. d. avec les graviers et les parcelles de terre auxquels
ils adhèrent, et que l'on marcotte aussitôt cette branche, elle
émettra assez lentement de rares pseudorrhizes. La plupart des
crampons périront, et à peine quelques-uns se transformeront-ils
par leur sommet en une faible pseudorrhize, tandis que leur base
restera revêtue de la couche subéreuse qui décèle leur origine pre-
mière. D'ailleurs une tige de Lierre, rampant sur le sol, a beaucoup
moins de pseudorrhizes qu'elle n'aurait de crampons, dans le cas
oii elle se serait fixée à quelque support. Or, si les crampons
n'étaient que des pseudorrhizes déguisées, le contact du sol devrait
causer une rapide et abondante radication. Il faut remarquer que
le siège d'insertion n'est pas le même pour les deux organes, car
les crampons naissent en la région moyenne des mérithalles, et les
pseudorrhizes dans le voisinage immédiat des nœuds. Les cram"
pons sont donc d'une nature et d'une destination particulières, et
n'ont pas de relation nécessaire avec le système souterrain. Cet
exemple prouve en quelles analogies décevantes on tombe, à vou-
loir que les organes spéciaux à quelques plantes soient toujours
assimilés à ceux qui sont communs à toutes.
En s'appliquant les uns sur les autres, grâce à leur puissante
force adhésive, les rameaux se soudent entre eux dès leur jeune
âge, à mesure qu'ils s'allongent sur les murailles. Ces greffes na-
turelles forment ainsi un solide et inextricable lacis de ramifica-
tions. — Les feuilles ne tombent qu'à la 3® année. — Les sujets
grêles et languissants ont parfois leurs feuilles panachées de blanc,
mais cette altération de teinte disparaît, quand la plante est placée
en de bonnes conditions de culture. — Les ombelles de Lierre s'é-
panouissent progressivement de la circonférence au centre; parfois
cependant quelques fleurs sont en avance ou en relard sur leurs
voisines.
2. CORNUS Tour?2.
Racine rameuse, horizontale, à écorce jaunâtre sous le suber,
d'une odeur nauséabonde, bourgeonnant adventivement;
chevelu abondant C. sangidnea.
Racine rameuse-pivotante, à écorce rouge sous le suber, d'une
odeurnulle, sans bourgeons advenlifs; chevelu rare. C. mas.
^44 HÉDÉRACÉES. LORANTHACÉES.
Flears blanches paraissant après les feuilles, en corymbes de
partition simulant une inflorescence cymique; fruit noir-
bleuàtre, subglobuleux C. sanguinea.
Fleurs jaunes paraissant avant les feuilles, en sertules simples ;
fruit rouge, oblong C. mas.
I. C. ma» L.; Loi^ey, 432. — îj. — Fév.-avril. — G.
— Bois de montagne.
Parmi des sujets végétant côte à côte, c. à. d. dans les mêmes
conditions de sol et d'exposition, il s'en trouve qui ont une avance
de six semaines pour la maturité dès fruits.
*i. c. saiiguioea L. ; Lorey, 433. — ^. — Mai-juin.
— ce. — Haies, bois.
L'odeur nauséabonde de la racine se retrouve dans la tige et les
rameaux.
XL. LORANTHACÉES (Juss. et Rich.).
1. VISGUM Toimi,
1 . V. aii>um L.; Lorey, 439. — 1>. — Mars-avril. — G.
J'ai observé le Gui dans la Côte-d'Or sur un grand nombre
d'arbres dont je ferai 2 listes :
1° Arbres déjà connus pour nourrir le Gid: Acer campestre,
Tilia sylvestris, T. platyphylla, Uobinia Pseudo-Acacia, Cytisus
Labiirnum, Malus communis (CGC), Pynis communis, Gratœgits
oxyacantha, Rosa canina, Sorbus Aria , Salix Caprœa, S. alba, S.
triandra, S. rubra, S. purpurea, Populus Tremulay P. alba, P. Vir-
giniana (CGC), Ulmns campestris, U. montana, Carpinus Betula.
Enfin un échantillon de Gui sur Chêne se trouve à la bibliothèque
de Ghâtillon, un autre en la pharmacie Marlot à Auxonne !, et un
troisième au musée de Semur. Le l"^"^ provient des bois d'Essarois,
le 2« de ceux de Flammerans, et le dernier du parc de Bierre-lez-
Semur.
LORANTHACÉES. 215
2° Arbres sur lesquels le Gui n'avait, jusqu'alors, jamais été
constaté ni dans la Gôte-d'Or, ni ailleurs : Acer platanoides. Prunus
spinosa, Cerasus Mahaleb, Mespilus Germanica, Cornus sanguinea,
Corylus Avellana, Salix viminalis, S. cinerea, Alnus glutinosa.
En dehors du département, le Gui a été signalé sur Acer Mons-
pessulanum, A. Pseudo-Platanus, Amygdalus communis, Cratœgus
Crus-galli, Sorbus Aucuparia, S. torminalis, Loranthus Europœus,
Cornus mas, Morus alha, Salix Babylonica, Betida alba, Castanea
vesca, Juglans regia, Fagus sylvatica, Quercus rubra, Q. Ilex, Q.
Phellos, Pinus syloestris, P. Picea, P. Laricio, Abies excelsa, A. pec-
tinata, A. CiUclca.
En outre, j'ai caltivé avec succès le Gui sur Fraxlnus Ornus,
Syringa vulgaris, Tamarix Gallica, Populus nigra. Mais mes semis
ont toujours échoué sur Populus fastigiata, Fagus sylvatica, Vi~
burnum Opulus, V. Lantana; il en a été de même sur le Quercus
Robiir, qui ne tolère le parasite que par une exception extrême-
ment rare. Sur tous ces derniers arbres, mes germinations n'ont
guère persisté au delà de la seconde année, et, après leur
mort, on reconnaît que les suçoirs ont pénétré peu profondément
l'écorce, et que celle-ci est brune et mortifiée à tous ses points de
contact avec eux. — J'ai vu des germinations se maintenir en bon
état toute une année sur le limbe de feuilles de Marronnier d'Inde.
— Jamais je n'ai rencontré le Gui parasite sur lui-même: cepen-
dant des semis que j'ai faits sur Gui m'ont donné au bout d'an an
de jeunes plantules d'un fort bel avenir et dont le suçoir était en-
gagé dans l'écorce, déjà légèrement hypertrophiée, du sujet. —
Les végétaux sur lesquels peut croître le Gui sont donc fort nom-
breux et il s'attache indifféremment à des arbres à sève aqueuse
{Acer Pseudo-Platanus) ou au contraire laiteuse (A. campestre).
Les Grives (Draines) sont très avides des baies du Gui, et en dis-
séminent les graines, qui sont mêlées aux fientes et ne subissent
aucune altération. C'est à tort qu'il a été avancé que ces graines
étaient rendues par dégargitation et ne traversaient pas tout l'in-
testin, ou encore que la digestion leur enlevait leur faculté germi-
native. D'autres graines du reste, comme celles de la Vigiie et de
['Aubépine, jouissent en pareil cas d'un semblable privilège.
Quand le Gui croit à la face inférieure d'une branche, il végète
216 LORANTHACÉES.
de haut en bas; les pétioles, contrairement à ce qui se passe pour
les arbres pleureurs, ne subissent pas de flexion, comme Dutro-
cliet l'avait d'ailleurs remarqué depuis longtemps, et les feuilles
regardent le ciel sous les aspects les plus divers.
Les semis ne réussissent que sur des écorces vivantes, saines et
intactes; ils échouent sur celles qui ont été raclées, ou qui ont
reçu une entaille en laquelle on a déposé la graine. Il sort ordi-
nairement de la graine deux tigelles, rarement une, très rarement
trois, car chaque graine a coutume d'avoir un double embryon. —
La germination commence dans la baie non encore détachée du
rameau. — L'accroissement des jeunes plantes est très lent: à la
première année, la tigelle (axe hypocotylé), au lieu de croître ver-
ticalement, se courbe suivant diverses directions sur le rameau
porteur de la graine. Bientôt cette tigelle adhère fortement à l'écorce
parsonextrémitéinférieureélargie-épatée,d'oùnaissentlespremiers
suçoirs qui remplacent la radicule toujours absente. Les 2^ et 3°
années, la tigelle s'allonge à peine, et ne porte encore, outre les
cotylédons, que 2-3 petites feuilles. Mais la présence des suçoirs
au sein de l'écorce se trahit déjà par un commencement de renfle-
ment du rameau nourricier. Ce renflement, qui deviendra plus tard
considérable et pourra flnir par décupler le volume du rameau,
est dû à une hypertrophie corticale, mais surtout à l'épaississement
et à la convexité des couches ligneuses par suite d'un afflux ma-
ladif de cambium.
Les suçoirs issus de la souche du parasite se glissent longitudi-
nalement au sein du parenchyme cortical de la branche nourricière
et à proximité de la face externe de son liber. Ils se ramiflent çà et
là par partition, et les ramiflcations percent le liber pour se mettre
en contact avec la zone génératrice, tandis que le surplus du su-
çoir continue de pousser dans le parenchyme cortical son extré-
mité blanchâtre, comprimée et mousse. Aussi, quand on écorce la
branche nourricière, !e bois apparait-il marqué de larges ponctua-
tions vertes, isolées, et disposées par files; or, il devrait présenter
une traînée verte ininterrompue, si le siège du cheminement lon-
gitudinal des suçoirs, au lieu d'être dans le parenchyme cortical,
se trouvait entre le bois et le liber, c. à. d. dans la zone génératrice
elle-même. Chaque année, la nouvelle couche ligneuse de la bran-
LORANTHACÉES. :2 l 7
che nourricière englobe de plus en plus les ramitîcations par les-
quelles les suçoirs ont percé le liber, et qui forment dans le bois un
cône renversé. Il n'y a donc pas, comme le voudraient les auteurs
(Schacht, Chalon, etc.), pénétration des suçoirs dans le bois, à la
façon d'une racine qui s'enfonce dans le sol, mais seulement en-
globement de ceux-ci par chaque nouvelle couche ligneuse: et il
est facile, en mettant des sujets en expérience, de s'assurer que
ces couches correspondent exactement au nombre d'années que le
parasite a passées sur son arbre nourricier. S'il y avait pénétra-
tion, le nombre de couches devrait être plus grand que celui des
années, puisque les couches de pénétration s'ajouteraient aux
couches de dépôt. D'ailleurs, la convexité et l'épaississement nota-
ble des couches ligneuses, en leur partie qui enveloppe les su-
çoirs, contredisent au système de pénétration, puisque ces cou-
ches seraient atteintes par le parasite, quand elles sont déjà
vieilles, et quand, par conséquent, l'extinction de leur zone généra-
trice les a rendues incapables de s'hypertrophier.
En cheminant longitudinalemenl dans le parenchyme cortical,
les suçoirs développent, à certains points de leur étendue, des
bourgeons adventifs qui percent la face externe de l'écorce et
constituent de nouveaux individus. L'amputation de la souche du
Gui ajoute beaucoup à l'abondance de cette sorte de drageonne-
ment.
Le renflement du rameau nourricier a été en grande partie at-
tribué par M. Chalon ^ à l'accumulation de la sève descendante du
parasite, et le même auteur invoque, entre le rameau nourricier et
le Gui, un échange de sève élaborée, et en outre une soudure in-
time, une sorte de greffe des bois et desécorces. Je n'ai jamais rien
pu voir de semblable. Le renflement du rameau nourricier tient
uniquement à son hypertrophie corticale et surtout ligneuse ,et ce
rameau n'est qu'une sorte de sol dans lequel vit le parasite, par-
faitement libre de toute adhérence qui ressemble à une greffe. Si
quelque soudure aussi intime existait, les suçoirs deviendraient
inutiles, puisque la sève élaborée du rameau pourrait se trans-
mettre directement au Gui, ainsi qu'il arrive dans les greffes. D'ail-
leurs, au printemps, quand la montée de la sève rend la décorti-
1. Un mot sur la germination du Gui,
218 LORANTHACÉES. GROSSULARIÉES.
cation facile, on peut s'assurer qu'il n'existe aucune soudure, et
l'écorce du rameau nourricier s'enlève d'une façon si nette en ses
points de contact avec le parasite, que la solution de continuité
des deux écorces est tout à fait manifeste. Il n'y a pas non plus
d'adhérence entre le bois et les suçoirs qui y sont enfermés, car
ceux-ci en sortent aisément à la moindre pression, et la branche
nourricière se montre alors percée de trous obconiques plus ou
moins profonds suivant l'âge des suçoirs. — La décortication an-
nulaire des rameaux de (tuI produit le même elïet que sur les au-
tres arbres, c. à. d. le grossissement de la partie supérieure à la
décortication: et, comme sur les autres arbres aussi, les rameaux
opérés ne périssent pas, si la tige en possède d'autres qui n'ont pas
été décortiqués, et dont la sève élaborée puisse ainsi continuer de
descendre à la souche. — J'ai fait toutes ces diverses observations
sur des Guis habitant Tilleul, Pommier et Peuplier de Virginie.
XLI. GROSSULARIÉES. (DC.)-
1. RIBES L.
\ Racine d'une odeur faible, à écorce égalant 1/5 de l'aire d'une
coupe transversale R. Alpinwn.
Racine d'une odeur forte, à écorce égalant les 2/5 de l'aire d'une
coupe transversale 2
2 Parties souterraines à parenchyme cortical d'un rouge plus ou
moins foncé R. Uva-crispa.
Parties souterraines peu âgées à parenchyme cortical blanc-
jaunâtre -f R. rubrum.
\ Arbuste épineux; fleurs en grappes appauvries (1-3 flores);
fruits jaunâtres. R. Uva-crispa.
Arbustes non épineux; tleurs en grappes pluriflores; fruits
rouges 2
2 Fleurs hermaphrodites; grappes pendantes à la floraison ; brac-
tées plus courtes que les fleurs -f R. rubrum.
Plante dioïque; grappes dressées à la floraison; bractées plus
longues que les fleurs R. Alpinum.
GROSSULARIÉES. — SAXIFRAGÉES. 219
I. R. Uva-crisp» L.; Lorey, 365. — t>- — Avril-mai.
— G G. — Bois, buissons, rochers.
Varie du simple au triple pour la grosseur des fruits. — L'intlo-
rescence du R. Uva-crispa est progressive, et en réalité la même
que celle du R. rubrum, sauf que la grappe du il. Uva-crispa est
réduite à 1-2 fleurs, au lieu d'en avoir un assez grand nombre. —
Les pédicelles du H. U oa-crispa sonl dépourvus d'articulation, ceux
du R. nibnim eu ont une sous la fleur. Le R. Alplnum a les pédi-
celles mâles articulés au-dessous de leur milieu, tandis que les fe-
melles le sont presque sous la fleur.
«. u. Alplnum L.; Lorey, 367. — î). — Avril-mai. —
A. G. — Bois. — St-Remy!, Fontemy!, Val-des-Ghouesî,
Selongeyî, Blaisy-BasI, Flavignerot!, Gevrey!, Nolay!, San-
tenay!, etc.
t B. rubrum L.; Lorey, 366. — î>. — Avril-mai. — Natura-
lisé et assez commun dans les bois et sur les berges des rivières,
surtout-dans le Val-de-Saône. — Arcelot!, Magny-s-Tille!, Pontail-
1er 1, Chevigny St-Sauveur!, Seurre!, etc.
XLII. SAXIFRAGÉES. (Juss.).
1. SAXIFRAGA L.
Une racine: point de caïeux; plante 0 . . . S. tridactylites.
Un rhizome pourvu de caïeux; plante ^. . . . S. granulata.
Fleurs petites; pédicelles alternes, les fructifères 4-3 fois plus
longs que le calice S. tridactylites.
Fleurs assez grandes; pédicelles unilatéraux, les fructifères
dépassant à peine le calice S. granulata.
I. îi». tridactylites L.; Lorey, 369. — O. — Mars-
mai. — G G. — Vieux murs, rochers, pelouses.
On trouve aux lieux très arides des individus très grêles et à
feuilles entières.
220 SAXIFRAGÉES.
«. S. srrantiiata L.; Lorey, 370. — if. — Avril-mai.
— Pelouses. — Gouville, Marsannay-la-Côte {Lorey); Ge-
vrey {Lombard): Grignon!, prairie de Fonlaine-Merle à
Fanges!, Remilly !, SemurI, Genay !, Frémoy!.
Florifère ou foliifère, la souche est munie de caïeux plus ou
moins nombreux. Les uns sont boudeurs et finissent par se résor-
ber entièrement, les autres seront foliifères l'an suivant, et plus
tard florifères. Beaucoup deviennent libres par destruction soit de
leur très court caudicule, soit de la partie postérieure du rhizome,
et sont ainsi des agents de propagation. Un caïeu de S. granulata
n'a que des écailles charnues et aphylles la première année; ces
écailles se résorbent au printemps suivant, et plus intérieurement
apparaîtront \-S feuilles entourant une nouvelle série d'écaillés
charnues-aphylles, qui constituent le centre du caïeu adulte, c.
à. d. devenu bulbe. Ordinairement le bulbe est florifère à sa
3° année, puis il s'éteint entièrement, non sans avoir produit des
caïeux aux aisselles de ses écailles charnues, comme il en produisait
du reste déjà dans sa période foliifère. Il y a donc ici, comme chez
tant de Monocotylédonées bulbeuses {Allium oleraceum, A. vineale,
Tif^^jKi, etc.), alternance dans la succession des feuilles et des écail-
les charnues-aphylles. — Les caïeux naissent aux aisselles des
écailles, ou encore sont répartis aux nœuds des mérithalles de
courts drageons axillaires. Comme le rhizome et les drageons sont
très grêles, ils ont été parfois pris pour des pseudorrhizes que l'on
a dites alors pourvues de caïeux. — Quand le bulbe a été trop
profondément enterré, les drageons deviennent ascendants afm de
ramener la plante à un niveau normal. — Les pseudorrhizes sont
filiformes, peu nombreuses, mais ramifiées en un abondant che-
velu sétacé; elles sortent de la base des bulbes, et aussi des nœuds
des drageons.
D'après une lettre de M. Grenier (Duret, Opusc. manusc), le Saxi-
t'raga Aizoon Jacq. a été indiqué (G. G. FI. de Fr., I, p. 654) dans le
département par lapsus calami : Côte-d'Or ayant été mis pour Mont-
Dore.
2. CHRYSOSPLENIUM L.
Des drageons radicants au voisinage des nœuds; point de ti-
ges foliifères stériles, couchées-radicantes. C. altcniifolium.
SAXIFRAGÉES. — ÉRICINÉES. 221
Point de drageons: liges foliifères stériles, couchées, radican-
tes au voisinage des nœuds et en outre dans la moitié anté-
rieure des méritlialles C. oppositifolium.
Feuilles alternes, fortement crénelées, réniformes-orbiculaires.
C. alternifolium.
Feuilles opposées, obscurément crénelées, obovées-semiorbi-
culaires C. oppositifolium,
I. C. aliernifoliuiii L.; Lorey, 371. — ^. — Avril-
mai. — RR. — Bords des ruisseaux ombragés. — Saulieu
{Lombard); bois de Fontaine-Merle à Panges!, Rouvra} i.
Les drageons sont rossulifères à leur sommet, et la plupart des
rosettes montent à fleur l'année suivante. — Comme le C. alterni-
folium n'a pas de tiges couchées-radicantes, il ne présente pas les
touffes denses du C. oppositifolium.
*i. €. oppu!i»ifiroiiuiiî L.; Lorey, 371. — ^. — Avril-
mai. — R. — Ruisseaux, rochers humides et ombragés. —
Saulieu!, Laroche-en-Brenil {Lorey); Semur!, Beaure-
gard!, Liernais!, Frémoyî, Rouvray!.
Subdivision II. MONOPÉTALES.
Classe L iMONOPÉTALES HYPOGYNES.
XLIII. ÉRIGIKÉES (Juss.).
1. CALLUNA Salis b.
1. c. ¥^iii;?aris Salisb. — C. Erica DG. ; Lorey, 587.
— t). — Juin. -sept. — Cette espèce abonde dans les friches
et bois granitiques et siliceux : bois du Pays-Bas {Lorey)\
Renéve!, Sl-Léger-lez-Pontailler!, Vielverge!. Collonges!,
222 ÉRICINÉES. PRIMULACÉES.
Argilly !, Yilly-le-Moutiers!, Gorbeion!, Jallanchesl, Tailly!,
Nolayl, tout le Morvan!, SemurI, Genay!, BardI, etc. —
Se rencontre encore dans des localités calcaires, mais seu-
lement aux points où existent quelques affleurements de si-
lice. La plante n'occupe alors qu'un espace circonscrit, et
généralement n'est pas vigoureuse: Montbard! (Bréo?ï); Lai-
giiesl {Maiily); Lignerollesf (iMagdeiaiiie); Venarey, Fon-
taine-Française, Dampierre-s-Vingeanne, St-Maurice {Col-
lenoi)\ Velars {Morele()\ entre Sombernon et Vitteaux
{Viallanes); friches des bois Derrière à Santenayî.
Pédicelles arqués-subréfractés avant, pendant et après floraison.
— Fleurs rarement blanches. — Galice à lobes marcescents et
alors connivents-chevauchants. — Désistement floral des tiges très
accentué.
Il est fort douteux que VErica clnerea L. ait été rencontré jusqu'alors
dans la Côle-d'Or, quoiqu'il soit commun dans l'Yonne.
2. ARGTOSTAPHYLOS Adans.
I. A. oflicinaiis Wimm. et Grab. — Arbutiis Uva-iirsi
L. ; Lorey, 586. — !>. — Mai. — RRR. — Bois de la Ge-
névrière {Lorey), autrement dit bois de Sèche-Bouteille à
Recey I .
N'occupe qu'un espace de quelques mètres carrés au milieu du
bois. M. Perrin, juge de paix de Recey, a eu l'obligeance de me
conduire à cette station que, sans guide, on court le plus grand
risque de ne pas découvrir.
XLIV. PRIMULACÉES (Vent).
1 . PRLMULA L.
Parties souterraines aromatiques: rhizome peu rameux, à
écailles (base persistante et vivante des pétioles détruits)
blanchâtres, largement triangulaires, peu saillantes, . . .
P. officinalis .
PRIMULACÉES. 223
Parties souterraines presque inodores: rhizome très rameux,
à écailles fauves, triangulaires-subacuminées, très saillan-
tes P. datior.
Rosettes de feuilles paraissant dès novembre: fleurs jaune-vif,
odorantes: capsule ovoïde, beaucoup plus courte que le ca-
lice. P. officmalis.
Rosettes de feuilles ne paraissant qu'en février: fleurs jaune-
pâle, inodores: capsule oblongue, égalant au moins le ca-
lice P. elatior.
I. P. ofCcinaiis Jacq. ; Loroy, 727. — :^. — Mars-
mai. — ce. — Prés. bois.
Depuis Aug. de St-Ililaire ^ le rhizome du P. officAnalis est, à
tort, cité comme indéfini. La hampe est terminale: mais, après
floraison, elle se trouve déjetée par les bourgeons de remplacement
et présente ainsi de fallacieuses apparences d'une insertion latérale.
Le rhizome possède l'odeur de la fleur, et cette odeur de prime-
vère se retrouve dans le système souterrain de plusieurs autres
végétaux (page oo). — La fasciation de la hampe centrale est assez
fréquente pour (ju'on ne doive pas la regarder comme une térato-
logie. — Certaines corolles sont concolores et dépourvues à la gorge
de tache jaune-foncé. — La corolle prend souvent une teinte verte
dans l'herbier: celte teinte l'envahit encore bien plus rapidement
quand l'échantillon sec reste exposé à la lumière. La coloration en
vert est moins fréquente, en pareils cas, pour les corolles de P. ela-
tior. — Les auteurs mentionnent la capricieuse insertion des an-
thères des Vrimula : tantôt elles sont insérées vers le milieu du
tube de la corolle, et le style est long; tantôt elles le sont vers le
sommet de ce tube, et le style est court. Koch {Synops.) signale
une semblable particularité chez une autre Prumdacée, le Hottonia
palnstris. — Les dents de la capsule sont hygrométriques, s'en-
roulant en dehors par la sécheresse, et se redressant à l'humidité;
l'enroulement est un peu moins prononcé chez le P. elatior.
«. P. elatior Jacq.; Lorey, 728. — :^. — Avril-mai. —
1. Morph. régét., p. 107, 112, 830.
224 PRIMULACÉES.
A. G. — Prés et bois argileux. — Flavignerot, Antheuil
{Loreij); Montbardî, Montfortî, Grignon!, Flavigny I, Re-
ceyl, Trouhaut!, Moux !, Nolay!, Rouvray!, FrémoisI, Ge-
nay,j etc.
Croît parfois dans certains prés de coteau, en compagnie du P.
offlcinalis, mais occupe les parties basses et argileuses, tandis que
le P. officinalls reste cantonné dans les parties plus élevées, oix le
sol est moins compacte et moins humide.
Les feuilles du P. elatlor sont ordinairement atténuées insensi-
blement en pétiole ailé, mais il n'est pas très rare d'en trouver qui
soient brusquement atténuées, ou même tronquées-subcordées.
Par réciprocité, le P. offidjialis, qui a le plus souvent les feuilles
presque tronquées à la base, peut en offrir d'insensiblement et
longuement atténuées. — Ces diversités s'observent sur le même
individu, et jusque dans la même feuille, tronquée sur un de ses
côtés et atténuée sur l'autre. De là, les grandes divergences des
auteurs dans la description des feuilles des deux espèces.
On trouve quelquefois des P. elatior, et surtout des P. officmalis^
dont l'ombelle est très brièvement pédonculée et semble presque
radicale, tandis qu'au contraire j'ai vu des P. grancUflora Lmk,
après trois ans de culture, pédonculer longuement leur ombelle qui
était subradicale lors de la plantation.
2. ANDROSAGE Totim.
1. A. maïKiiua L. ; Lorey, 726. — Q. — xVvril-mai. —
R. — Moissons. — Messigny, Pouilly près Dijon!, Ghenôve,
Marsannay-la-Gôte {Lorey).
3. HOTTONIA L. ^
1. H. païustris L.; I.orey, 722. — :^. — Mai-juill. —
R. — Mares, fossés. — Gîteaux, Argilly, Broin (Lorey);
Ghivres {Berthiot); Longchamp!, GoUonges!, Vielverge!,
St- François!, St-Jean-de-Losne!.
PKIMULACÉES. :225
4. LYSIMACHIA /..
i Des drageons, ou plus rarement des stolons; point de tiges
coQchées-radicanles L. vulgaris.
Point de drageons: des tiges couchées-radicantes 2
2 Pseudorrhizes fortement filiformes, 1-3, insérées en ligne
transversale au niveau même des nœuds . L. isummidaria.
Pseudorrhizes filiformes, 2-4, insérées en ligne longitudinale et
un peu en arrière des nœuds L. nemorum.
\ Fleurs en panicule terminale L.mdgaris.
Fleurs axillaires, solitaires 2
2 Tiges comprimées-quadrangulaires ; feuilles plus ou moins
suborbiculaires, à sommet arrondi; calice à divisions ovales-
subcordées; fleurs assez grandes L. yummularia.
Tiges obscurément quadrangalaires; fouilles ovales, aiguës;
calice à divisions linéaires; fleurs petites. . . L. nemorum.
I. li. vuig^aris L.; Lorey, 723. — if. — Juin-aoïit. —
G. — Lieux humides, berges des rivières.
Longuement drageonnant et parfois en outre stolonifère aux
lieux humides-ombragés. — Drageons radicants seulement en leur
quart antérieur, oii ils sont épaissis et deviennent ascendants; le
bourgeon qui les termine et qui vient affleurer le sol est revêtu
d'écaillés ovales-triangulaires, élégamment imbriquées sur 4 rangs.
— Quand le L. vulgaris croît sur les berges des rivières, les dra-
geons sortent assez souvent de terre par l'efïet de la déclivité du
sol, passent à l'état de stolons, puis, s'avançant dans l'eau, y flottent,
se ramifient, et peuvent atteindre jusqu'à 4-5 mètres de longueur.
Feuilles opposées, quelquefois verticillées par 3-4, ou encore al-
ternes. Du reste, la disposition des feuilles est très capricieuse en
cette famille : ainsi, les feuilles inférieures des Centunculus mini-
mus et Anagallis tenella sont opposées et les supérieures ordinaire-
ment alternes. VAnagalUs arvcnsis a ses feuilles opposées, ou
parfois verticillées ou éparses; entin des feuilles éparses peuvent
remplacer les verticilles de ÏRottonia palustris.
15
226 PRIMULACÉES.
%. L.. Mummiiiaria L.; Lorey, 723, — :^. — Mai-
juill. — G. — Lieux humides et ombragés.
Comme les tiges sont coucliées-radicames, la plupart des feuilles
ont besoin, pour se redresser, d'une courbure pétiolaire; il n'y a
pas torsion des mérithalles. — Le sommet des axes couchés-radi-
cants ne s'atrophie pas l'hiver, et continue indéfiniment la végé-
tation. — Très exceptionnellement fructifère.
3. 1<. nemoftim L. ; Lorey, 724. — !^. — Juin-août.
— R. — Bords des eaux, marécages des bois. — Saulieul,
Villars, Laroche-en-Brenil {JLorey)\ Renève {Weher)\ Pon-
tailler!, Eschamps!, St-Léger-de-Fourchesî, St-Germain-de-
Modéon !.
Pédicelles allongés, filiformes, réfractés-sigmoïdes après florai-
son; ceux du L. Numnmlaria restent droits et dressés, et sont
d'ailleurs moins longs et moins grêles. — Les liges florifères des
L. ncmorum et Nummiilaria cessent de produire des fleurs en leur
partie supérieure.
5. SAMOLUS Toiirn.
1. 9i. vaieraudî L.; Lorey, 731. — Pérennant-vivace.
— Juin-août. — R. — Vases desséchées des fossés et des
étangs. — Giteaux, Magny-s-Tille (Lombard); Larrey-lez-
Poinçonî, Arcelot!.
La racine se détruit de bonne heure et se trouve remplacée par
un court rhizome. — Les pédicelles de la grappe résultent de par-
tition ; ils portent une bractée au-dessus de leur partie moyenne et
ils sont légèrement coudés à l'insertion de cette bractée.
Lorey (p. lÛGo) dit que le Cyclamen Europœum L. a été récolté dans
les bois auprès de Mont- St- Jean et aux environs de Châteauneuf ; mais
il ajoute qu'il n'a pu vérifier ces indications. Cette plante est plus que
douteuse pour le département.
G. GENTUNGULUS L.
I. c. miniuius L.; Lorey, 724. — O. — Juin-août. —
PRIMULACÉES. 227
R. — Lieux humides, pelouses argileuses. — Nuits, St-
Nicolas, Longvay! {Loreij) ; Saulieu î, Laroche-en-Brenill,
Rouvra y î , Jeux ! .
7. ANAGALLIS Tourn.
Plante O ; une racine et des pseudorrhizes adjuvantes. . . .
A. arvensis.
Plante '^; un rhizome filiforme formé par la partie inférieure
couchée-radicante des tiges A. tenella.
Feuilles sessiles: corolle rotacée dépassant peu le calice . .
A. arvensis.
Feuilles pétiolées: corolle infundibuliforme, 1-2 fois plus lon-
gue que le calice A. tenella.
I. A. arven^i^ L. — A. phœnicea Lmk et A. cœrulea
Link; Lorey, 725. — 0. — Juin-oct. — CGC. — Jar-
dins, cultures.
Var. (/.. phœnicea. — Corolle rouge, rarement carnée, h lobes
ordinairement ciliés-glanduleux.
Var. p. cxrulea. — Corolle bleue, glabre.
L'A. arveiîsisâ fréquemment des bourgeons adventifsexpectants
sur son axe hypocotylé. — Aux nœuds florifères, le nombre des
pédicelles égale celui des feuilles, même quand celles-ci sont verti-
cillées par 3-6. Les fleurs d'un même nœud ne sont pas de môme
âge, mais il y a un intervalle de 3-o jours entre Tépanouissement
de la première fleur et celui de la dernière: ce qui semblerait in-
diquer que les feuilles elles-mêmes ne sont pas contemporaines et
qu'elles ont chacune une spire particulière. — Les corolles sont
éphémères par la grande chaleur: mais à l'exposition du nord, ou
en arrière-saison, les fleurs épanouies dans l'après-midi se ferment
le soir et s'ouvrent le lendemain matin, suivant les règles propres
aux fleurs sommeillantes. — Au moment de l'épanouissement, les
jeunes corolles débordent à peine le calice, mais elles le dépassent
notablement lors de leur mort et de leur chute. — Après en-
lèvement de la corolle épanouie, les sépales se relèvent aussitôt,
228 PRIMULACÉES. PLANTAGINÉES.
non cependant jusqu'à la connivence. — Les pédicelles s'élaleni
sur la feuille après tloraison ; puis, pour la fruclification, ils se re-
courbent en crochet et ramènent la capsule sous la face inférieure
du limbe.
La progression marque les formes si diverses de l'inflorescence
des Primidacces : grappe simple et feuillce des Anar/allis arocnsis et
tejiella, Lysimachia nemonim et Nummularla; grappe composée du
Samolus Yalerandi; panicule du Lysimachia vidgaris, et ombelle
des Primula.
La corolle de VA?iagallis arvensis est fréquemment atteinte de vi-
rescence; elle est alors plus courte que le calice, tandis que les
2 verticilles floraux intérieurs, quoique verts aussi, ont à peu près
leur forme normale. Parfois encore les fleurs de cette espèce sont
prolifères, et un petit axe foliifère s'élèv^e du centre de la fleura la
place de l'ovaire, auquel cas il y a avortement des étamines et des
pétales. De semblables anomalies m'ont été présentées encore par
la plupart des Lysimachia vulgaris de tout un taillis. — Le Primula
officinalis est afîecté'aussi de prolification, tératologie qui est donc
fréquente dans la famille.
«. A.feueila L.; Lorey, 726. — ^. — Juill.-août. —
R. — Marécages des prairies granitiques. — Laroche-en-
Brenil (Lorey); Eschamps!, St-Andeux! — Indiqué à Di-
jon (G. G.) par méprise.
XLV. PLANTAGINÉES (Juss.).
1. LITTORELLA L.
I. li. lacnstris L.; Lorey, 734. — ^, — Juill.-sept.
— Abonde aux rives des étangs granitiques. — Vic-s-Thil,
Saulieu! {Loreij)\ Arnay-le-Duc!, St-Didier!, St-Andeux î
Laroche-en-Brenil!.
Stolonifère-drageonnant. Après la destruction hivernale de leurs
mérithalles postérieurs, les rejets mis ainsi en liberté se forment,
avec les années, un court rhizome charnu, c\ iindracé. Ils émettent
PLANTAGINÉKS. 229
à lear tour des rejets aux aisselli s des feuilles inférieures de leur
rosette. — Submergées, les feuilles sont verl-jaunàlre, cylindra-
cées-lacuneuses: croissant hors de l'eau, elles sont vertes, linéai-
res, semi-cylindracées, canaliculées à la face supérieure.
2. PLANT AGO L.
\ Plante annuelle P. arenaria.
Plantes vivaces ou pérennantes .2
2 Racine très ligneuse et persistante, ne se remplaçant pas par
un rhizome P. Cynops.
Racine peu ou point ligneuse, se remplaçant par un rhizome. 3
3 Plante pérennante ; pseudorrhizes cylindracées- filiformes,
nombreuses, blanches, molles, égalant bientôt la racine qui
se détruit à la fin de sa première année P. major.
Plante de très longue durée; une racine, puis après quelques
années un rhizome court, à destructions insensibles, muni
de 1-4 pseudorrhizes robustes, raides, pivotantes et brun-
noirâtre 4
4 Souche vers l'insertion de la rosette à coupe transversale blan-
che, puis bientôt jaunâtre: pseudorrhizes non fétides, à sys-
tème ligneux peu développé, assez souvent munies de bour-
geons adventifs, l'une principale et simulant la racine dé-
truite P. média.
Souche à coupe transversale restant blanche; pseudorrhizes
fétides, toujours dépourvues de bourgeons adventifs, à sys-
tème ligneux assez développé, les principales ordinairement
au nomble de 2-3 F. lanceolata.
1 Plantes caulescentes 2
Plantes acaules 3
2 Tige frutescente P- Cynops. .
Tige non frutescente P. arenaria.
3 Feuilles lancéolées-linéaires; hampes sillonnées-anguleuses. .
P. lanceolata.
Feuilles ovales-oblongues;hampesnonsillonnées-anguleuses . 4
4 Corolle blanche; capsule 4-6 sperme; graines conformes, pres-
que planes à la face interne P. média.
230 PLANTAGINÉES.
Corolle roussàtre; capsule 8-12 sperme; graines blformes,
convexes à la face interne P. major,
I. P. €ynop« L.; Lorey, 73G. — îj. — Juin-août. —
R. — Coteaux arides, bords des chemins. — Gamay, Meur-
sault, St-Aubin, Santenayl (Lorey); Beauneî, Blagny!,
Chassagne!.
«. p. arenaria Waldst. et Kit.; Lorey, 73o. — 0. —
Juin. -août. — RR. — Sables, chemins. — Seurre, La
Bruyère (Lorey)\ voie dans les gares de Talmay! et de
Beaune!.
3. p. lanceoiata L.; Lorey, 736. — %. — Avril-oct.
— CGC. — Prés, friches, bords des chemins.
Les poils soyeux qui garnissent le centre des rosettes radicales
du P. lanceoiata sont tous blancs, tandis que les extérieurs ou plus
âgés sont roussàtres chez les P. média et major. Rares pour cette
dernière espèce, ils sont surtout abondants et allongés chez le P.
lanceoiata, principalement sur les individus (var. hmuglnosa) ra-
bougris des stations arides. Ces poils appartiennent aux bases pé-
tiolaires, et, comme les feuilles, même rudimentaires , en sont
pourvues, la souche reste encore velue après l'enlèvement des
feuilles adultes. — Epis cylindriques, ou oblongs, ou subglobuleux.
La variété à épis digités de Lorey consiste en une ramification té-
ratologique de l'épi.
4. P. média L.; Lorey, 737. — :^. — Mai-sept. — G.
— Prés, pelouses, bords des chemins.
Les feuilles mettent deux années pour prendre tout leur déve-
loppement ; d'abord intérieures, petites et sessiles, elles devien-
dront extérieures, grandes et plus ou moins longuement pétiolées.
L'allongement du pétiole est surtout manifeste, quand les rosettes
sont denses ou vigoureuses, ou quand la station est ombragée; il
a pour cause un commencement d'étiolement dû à une imbrication
trop prononcée ou aux mauvaises conditions de la station. Ce lent
accroissement des feuilles du P. média contraste avec le dévelop-
pement si rapide de celles de la grande majorité des plantes.
PLANTAGINÉES. 231
5. P. major L.; Lorey, 737. — Pérennant. — Mai-oct.
— Cultures, prés, bords des routes.
La variété intcrmedia (P. intermedia Gilib. — P. minima DG.) se
distingue par ses dimensions grêles, ses feuilles souvent sinuées-
dentées, sa corolle à lobes lancéolés-aigus, et son épi court et pau-
ciflore. Elle croît indifféremment dans les sables et les meilleurs
sols. La culture amplifie un peu ses proportions, mais reste im-
puissante à lui donner celles du P. major, auquel du reste le P.
intermedia se rattache par de nombreuses formes de transition. —
La variété y. {bracteis foliaceis) de Lorey n'est qu'une tératologie
fréquente surtout chez le P. lanceolata. — Parfois on trouve, en la
même station, des P. major, les uns à feuilles vertes, les autres à
feuilles rouge-brun, et cette teinte rougeâtre devient cuivrée à la
fin de Tété.
La racine du P. major est grêle ; dès la première année, elle est
égalée, puis remplacée par les pseudorrhizes de la souche. Cette
souche-rhizome est verticale, et elle subit en sa partie inférieure
de profondes destructions, tandis que la partie supérieure s'élève
assez rapidement au-dessus du sol. Il s'ensuit liientôt comme une
sorte d'arrachage spontané; les jeunes pseudorrhizes ne peuvent
plus se développer ou sont frappées d'une mort précoce, puis-
qu'elles naissent ex posées à l'air. Aussi cette espèce est-elle condam-
née à une briève existence, et ne survit-elle guère à sa seconde
floraison.
La direction des hampes est pour les P. major et média un ca-
ractère le plus souvent illusoire, car elle peut varier jusque chez
le même individu. — Un mode doublement progressif est propre à
l'inflorescence des Plantago et du Littorella lacustris. En effet, les
pédoncules sont axillaires, naissent d'axes (rosettes ou tiges) indéfi-
nis et les inférieurs évoluent les premiers; puis, l'épanouissement
se poursuit régulièrement de bas en haut pour chaque épi. Dans
une famille voisine, les Armériées, les fleurs des capitules de VAr-
meria plantaginea s'épanouissent, au contraire, de la façon la plus
désordonnée.
232 ILICINÉES. OLÉINÉES.
XLVI. ILICINÉES (Brongn.).
1. ILEX L.
I. I. aquifoiium L.; Lorey, 197. — y. — Mai. — C.
— Bois.
Chez les vieux individus, la plupart des feuilles sont entières et
ne gardent plus que leur épine terminale. C'est ainsi qu'on voit les
lobes diparaître des feuilles des vieux rameaux à'Hedera Hélix.
— Fleurs en grappes corymbiformes, axillaires: ces grappes sont
composées de 8-12 fleurs et se décomposent en cymes bi-unipares,
les cymes inférieures s'épanouissant les premières, celles du som-
met les dernières. Il y a donc pour chaque grappe progression
d'ensemble et régression de détails.
XLVII. OLÉINÉES (Hoffms. et Link).
1. LIGUSTRUM Tour7i.
1. li. ^ulg^are L. ; Lorey, §90. — ^. — Juin. — G. —
Haies, bois.
Tiges assez souvent décombantes-radicantes.
2. FRAXINUS Tourn.
1. F. exceisior L.; Lorey, 593. — t). — Mai. — G. —
Bords des eaux, bois.
Aucun arbre, pas même le Chcjie^ n'est fixé au sol par des ra-
cines aussi puissantes. — Feuilles quelquefois verticillées par 3
dans les taillis de 1-2 ans. — Une variété (|3. australis G. G.) à fo-
lioles étroites, nettement acuminées, est commune dans le Val-de-
Saône à Perrigny-s-Ognon!, Lamarche!, Auxonne!, Seurre!, etc.
OLÉINÉES. APOCYNÉES. 233
Le F. oxyphylla M. B. a été indiqué (Boreau, FI. du Centre) dans les
rochers de Cirey près Nolay.
Le Syringa vulgaris L. (Lilas), par ses abondants drageons, bien plus
que par ses graines, se propage facilement dans le voisinage des lieux
où il est cultivé.
XLVIII. APOCYNÉES (Juss.).
1. VINGA L.
t. V. niiuor L.; Lorey, 598. — '^. — Mars-avril. —
G. — Bois couverts.
Deux sortes de tiges naissant au printemps : les unes, entière-
ment foliifères, sont couchées-radicantes dès le début; les autres,
munies d'une fleur vers leur base, sont d'abord dressées, puis
bientôt décombantes et radicantes. L'extrémité de toutes ces tiges se
redresse un peu, s'atrophie et ne pourra servir au printemps sui-
vant à continuer la végétation, qui sera reprise par d'autres tiges
nées des nœuds radicants. De tels axes sont donc sympodiques
d'une année à l'autre, mais indéfinis pour tous les mérithalles
d'une même année. Les nœuds radicants deviennent le siège de
centres vitaux ou souches, et les anciens sont munis de chicots
formés par les bases persistantes des tiges détruites. Les tiges sont
ordinairement uniflores: ce n'est qu'exceptionnellement qu'elles
portent 2 ou même 3 fleurs, nombres normaux pour le V. major.
Des fleurs axillaires sont attribuées au V. minor par tous les
auteurs, sauf par M. Guillard S qui est d'avis que le pédoncule
termine la tige et que celle-ci se continue sympodiquement. Il me
semble que le prolongement caulinaire est axile, et que le pédon-
cule n'est pas axiliaire, mais dérive de la partition de l'axe. Ce
prolongement caulinaire est en efîet axile, car la feuille qui l'ac-
coste est munie à son aisselle d'un petit bourgeon expectanl. L'au-
tre feuille du nœud florifère est à la vérité dépourvue d'un pareil
bourgeon, ce qui pourrait prêter à dire que le bourgeon a évolué
1. Bull, delà Soc. bot. de Fr., 1857, IV, p. 463-464.
234 APOCYNÉES. — ASCLÉPIADÉES.
en pédoncule axillaire; mais, quand on examine de très jeunes li-
ges florifères, on trouve que l'axe et le bouton floral sont de même
force et de même âge : or cette conlemporanéité ne saurait exister
pour des axes dont l'un serait fils de l'autre, et ne peut concorder
qu'avec une partition caulinaire à laquelle est dû le pédoncule.
Quelquefois une double partition produit, outre le pédoncule, un
second prolongement caulinaire, et le pédoncule se trouve placé
entre les deux prolongements, ce qui contredit absolument à l'axil-
larité. Au surplus, d'autres exemples de partition vont se présenter
dans une famille voisine, les Asdépiadces.
XLIX. ASCLÉPIADÉES (R. Br).
1. VINCETOXIGUM MœncL
I. V. ofOcinaie Mœnch. — Cijnanchum Vincetoxicum
R. Br.; Lorey, 597. — if. — Juin-juill. — G. — Bois
montagneux.
Rhizome cespiteux, à pseudorrhizes très nombreuses, épaissies-
cylindracées. — Le V. laxum G. G., signalé dans les rochers de No-
lay (Rouy), est identifié au V. officinale par M. Grenier (FI. Juras-
siq.)\ cette forme a les feuilles plus étroites et plus acuminées et
les lobes de la corolle oblongs, réfléchis sur les bords. ~ J'ai
trouvé dans l'Yonne, près des limites de la Côte-d'Or, des indivi-
dus à inflorescence compacte subcorymbiforme. Les pédicelles
communs étaient remplacés par des rameaux géminés-ternés, qu
se subdivisaient eux-mêmes en un grand nombre de ramuscules
florifères. Cette particularité, qui n'était pas due à une amputation
du sommet des tiges, modifiait complètement le port de l'inflo-
rescence.
L'inflorescence du V. officinale consiste en un groupe corymbi-
forme dont les pédicelles sont de partition; l'épanouissement y
procède de la circonférence au centre, et le type est donc progres-
sif. M. Guillard ' n'y voit au contraire que des cymes centripètes,
1. Bull, de la Soc. bot. de Fr. 1857, IV, p. 462.
ASCLÉPIADÉES. GENTIANÉES. 235
sans se dissimuler pourtant tout ce qu'a d'irrationnel la marche de
pareilles cymes.
L. GENTIANÉES (Juss.).
1. MENYANTHES Toiini.
1. 11. trifoiiata L.; Lorey, 000. — '^. — Juin-juill.
— A. C. — Marécages, fossés. — Limpré {Loreij); Lai-
gnes!, Vixî, Chaumes!, Grancey-le-Gliàteau!, Marey-s-
Tillel, Orgeux!, Pontaillerl, Flammerans!, Menessaire!,
Saulieul, Eschamps!, St-Andeux!, etc.
Rhizome-tige robuste, longuement rameux, sympodique à cha-
que inflorescence; nœuds mérithalliens munis d'écaillés membra-
neuses. — L'inflorescence est une grappe terminale, dont l'épa-
nouissement est progressif. — Chez le Limnanthemum NymphoideSy
l'inflorescence forme un sertule dont les fleurs obéissent à la ré-
j,Tession et sont disposées en cymes sessiles.
2. LIMNANTHEMUM Gmel.
1. li. rvympiioides HofTms. et Link. — Villarsia Nym-
phoides Yent. ; Lorey, 601. — :^. — Juill.-sept. — Assez
commun dans les mares, fossés et ruisseaux du Yal-de-
Saône, nul ailleurs. — Auxonne!, Seurreî {Lorey); Pon-
tailler!, St-Jean-de-Losne!.
Rhizome drageonnant. — Aussitôt après floraison, les fleurs s'en-
foncent dans l'eau par une courbure du pédicelle.
3. CHLORA Renealm,
1. c. perfoiiata L.; Lorey, 601. — 0, rarement O. —
Juill.-sept. — R. — Pelouses argileuses, — Notre-Dame
d'Etang, bois du Manlouan {Lorey) ; friches de la Belle-
236 GKNTIANÉES.
Place dans les bois communaux de Bulfonl, Poinçon-lez-
Larrey!, Jumeau delà Chassaigne près Massingy!.
Comme les feailles sont ovales-connées, le calice, avec ses 6-8
divisions linéaires, proteste énergiquenient contre la théorie de la
Métamorphose, dont les partisans sont réduits à invoquer l'hypo-
thèse de faisceaux fibro-vasculaires devenus libres dans les 2 feail-
les. Chez d'autres Gentianées encore, le calice a des formes si va-
riées et si différentes de celles des feuilles, qu'il se manifeste nette-
ment comme une expansion réceptaculaire sans aucun rapport
nécessaire avec la feuille.
Le C. perfoliata est d'une apparition très capricieuse, même en
ses meilleures stations. Ainsi, pendant o ans, a-t-il fait totalement
défaut dans une friche oii je l'avais d'abord récolté en très grande
abondance. Cette particularité me semble avoir pour cause, soit la
sécheresse de l'automne qui empêche la germination, soit surtout
celle du printemps qui arrête l'évolution des jeunes rosettes ra-
dicales.
4. SWERTIA L.
I. s. perennis L.; Lorey, 602. — :^. — Juill.-août.
— RR. — Marécages. — Essarois, Val-des-Chouesî {Lorey)\
Recey ! .
S. GENTIANA Tourn.
1 Plante 0 G. Germanica.
Plantes -i^ 2
2 Rhizome très grêle; pseudorrhizes émettant des bourgeons
adventifs G. ciliata.
Souche plus ou moins robuste; point de bourgeons adventifs
aux pseudorrhizes ni à la racine 3
3 Un rhizome court, subtétragone, à destruction peu apprécia-
ble G. Pneiimojianthe.
Une racine 4
4 Souche indéfinie, assez robuste, à partie basilaire dissociée à
la fin en 4 lanières longitudinales G. Cruciata.
GiiNTIANÉES. 237
Souche définie; racine volamineuse, ne présentent pas de dis-
sociations G. lutea.
1 Corolle à gorge ciliée G. Grrmmma.
Corolle à gorge nue 2
2 Corolle à 4 lobes 3
Corolle à o lobes 4
3 Feuilles linéaires; lobes de la corolle dentés-frangés
G. ciliata.
Feuilles lancéolées; lobes de la corolle entiers . . G. Cruciata.
4 Feuilles ovales-elliptiques: fleurs jaunes G. lutea.
Feuilles linéaires lancéolées: fleurs bleues. G. Pneumonanthe.
I. G. Ciernianica Willd. ; Lorey, 604. — O. — Août-
oct. — A. R. — Pelouses, clairières des bois. — JouYence
(Lorey); F iàYigny (Lombard); Bennïie (Bert/iîot) ; St-Re-
my!, Arraiis!, Gourcelles-s-Grignon!, Val-des-Choues!,
Diénayl, Remilly !.
Très difflcile à cultiver et peut-être demi-parasite.
^. G. lutea L.; Lorey, 603. — :^. — Juill.-sept. — C.
— Bois, coteaux incultes.
Abonde dans plusieurs bois du canton de Montbard, oi^i ses
volumineuses racines sont arrachées pour les besoins de la phar-
macie. Elles sont jaunes, comme le sont du reste les parties sou-
terraines de la plupart des Gentianées. — La tige est largement
fistuleuse, et même la moelle est déjà à moitié résorbée aux nœuds
bien avant floraison. — A une année de floraison succèdent quel-
ques années où la souche ne produit que des rosettes de feuilles.
Quand ces rosettes sont vigoureuses, elles développent, comme chez
le Veratrum album et tant d'autres Monocotyléclonées, une fausse
tige formée par les gaines pétiolaires. Au centre, et enveloppé par
la gaine la plus intérieure, se trouve le bourgeon qui s'éteindra
en montant à tige florifère, l'une des années suivantes. Les gaines
radicales de la rosette du G. Cruciata produisent aussi une fausse
tige, mais beaucoup moins allongée.
3. Ci. Cruciata L. ; Lorey, 603. — '^. — Juin-aotît. —
238 GENTIANÉES.
A. G. — Bois. — Environs de Dijon {Lorey); La Guette
près Liernais {Lombard); St-Remyl. Quincy!, Fain-lez-
Montbard!, Asnières-en-Montagneî, Ghamp-d'OiseauI, Tur-
cey!,Montigny-s-AubeI, Lignerollesî, Grancey-le-Ghâteau!,
Vernoisî, Selongey!, Nolay I, Aubigny-la-Roncef.
Les souches des G. Cnœiata et Fneumonanthe sont indéfinies,
mais avec les différences suivantes : le rhizome du G. Pneiimonatïthe
est sans feuilles radicales, et des tiges dressées et pleines, les unes
foliifères, les autres florifères, sont insérées autour d'un gros bour-
geon central ovoïde-écailleux; le G. Cruciata, dans son jeune âge,
aune rosette foliifère enveloppant un bourgeon central.et plus tard
il possède, en outre, des tiges latérales fistuleuses, longuement
couchées-ascendantes, quoique jamais radicantes; elles ont, avec
les racines qui sont, en vieillissant, atteintes de fénestrations et dis-
sociations, prêté à la méprise de la plupart des Flores, oi^i le G. Cru-
ciata est décrit comme traçant par sa racine et par sa souche. —
Certaines zones des racines ou des pseudorrhizes des G. Cnœiata,
lutea et ciliata sont sujettes à de capricieuses exfoliations cor-
ticales annulaires, qui en réduisent notablement le diamètre.
Les fleurs des G. Germanica, ciliata et surtout du G. Cruciata
sont remarquables par leur longue durée, de sorte qu'à la matu-
rité des graines de cette dernière espèce les filets staminaux et les
parois de l'ovaire sont encore verdâtres, et la corolle n'est ni déco-
lorée, ni flétrie.
4. fc. Pneumouantiie L.; Lorey, 604. — :^ . — .lui 11.-
sept. — A. R. — Prés tourbeux. — Limpré {Loreij)\ Lu-
cenay î, Val-des-Gboues!, Avot!, Foncegrive!, Is-s-Tille!.
5. G. eiiiata L. : Lorey, 60o. — ^. — Aoùt-oct. —
R. — Pelouses, bois. — Gbatillon, Val-des-Ghoues {Lorey) ;
Soucey {Boreau) ; St-Remy!, Quincy I, Asnières-en-Monta-
gnel, Tarsul!.
Pseudorrhizes horizontales, flexueuses, très grêles, drageonnant
par bourgeonnement adventif.
GENTIANÉES. 239
G. CIGENDIA Ada?is.
1. c. niiformis Delarbre. — Exacum filiforme Willd.;
Lorey, 607. — 0. — Juill.-oct. — RR. — Bords des
étangs. — Thoisy, Saulieu!, Laroche-en-Brenil {Lorey);
Labergement-lez-Seurre (Berthiot)\ St-Didier!.
7.' ERYTHiEA Renealm.
Rosette radicale bien développée, souvent même accostée de
rosettes latérales; fleurs assez grandes, sessiles en cymes
émergeant presque toutes au même niveau et formant une
grappe corymbiforme à rachis axile. . . . E. Centaurium.
Rosette radicale nulle ou très appauvrie et toujours simple:
fleurs petites, pédicellées, en cymes lâches étagées à des ni-
veaux très divers et formant une grappe paniculée à rachis
sympodique E. pulchella.
1. E. Ceutauriuni Pers. — Chiroiiia Centaurium Sm.;
Lorey, 606. — O ou 0. — Juin-oct. — G. — Taillis, pe-
louses ombragées.
Fleurs rarement blanches.
«. E. puieiieiia Fries. — Chironia Centaurium Sm.
p. {C. pulchella DG); Lorey, 606. — 0. — Juill.-août,
— A. G. — Lieux inondés 1 hiver, pelouses humides, bords
des chemins. — Villenotte, Flavigny, Dijon {Lombard); Si-
Remy!,Qaincv!, Larrev-lez-Poinçonî, Fontaine-Française!,
St-Sauveur ! , Longvay ! , Santenay ! , Gussy-la-Golonne ! , Lier-
nais!, Semurî, etc.
La capsule, qui ordinairement n'est pas plus longue que le ca-
lice, le dépasse parfois de moitié, comme le fait normalement celle
de VE. Centaurium.
Les E. pulchella et Centaurium ont des fleurs sommeillantes qui
exigent beaucoup de chaleur pour leur épanouissement. Tandis
240 GBNTIANÉES. COxWOLVULACÉES.
que la plupart des autres corolles sommeillantes se contentent de
20" pour la veille, il faut 21° à l'E. Centaurlum et 28° à VE. pul-
chella ; lepanouissemenî dd cette dernière espèce n'est même
rapide au four qu'avec 33°. — L'E. puklicUa s'ouvre en plein air
ordinairement 2 heures plus tard et se ferme 3-4 heures plus tôt
que VE. Centaurlum. Mais il ne faut pas dire avec M M. Grenier et
Godron ^ que VE. pulchella se ferme vers 11 heures du matin;
puisque, suivant les variations atmosphériques, il pourra ne pas
s'ouvrir du tout, ou bien ne se fermer que vers i-2 heures du soir.
Je dois, càce sujet, insister de nouveau sur l'impossibilité de fixer
une heure certaine pour les phases du sommeil des plantes.
LI. CONVOLVULACÉES (Juss.)
1. GONVOLVULUS /..
Une racine robuste, ligneuse, dépourvue de bourgeons adven-
tifs C. Cantabrica.
Une racine et des pseudorrhizes assez grêles, bourgeonnant
adventlvement C. arvensis.
Tiges volubiles; feuilles dentées . C. arvensis.
Ni tiges volubiles, ni feuilles dentées C. Cantabrica.
I. C. Cantaltrica L.; Lorey, 609. — '^. — Juin-juill.
— RR. — Coteaux incultes. — En la Côte depuis St-Ro-
main! jusqu'à Ghassagne {Lorey)\ Beaune (G. G.); Sante-
nay (Gàllot) ; Meursault 1 , Nolay I .
L'inflorescence est une grappe composée, à pédoncules longs et
terminés par des cymes bi pares: il y a progression dans Tensem-
ble, puisque l'épanouissement passe des pédoncules inférieurs aux
supérieurs, mais régression dans les détails, puisque ces pédoncu-
les sont cymifères. Les pédoncules du C. arvensis sont axillaires, et
le plus souvent unitlores; rarement ils portent une cyme et cette
1. Fl.deFr., II, p. 483.
CONVOLVULACÉES. 24d
cyme est unipare. Enfin, chez le Calystegia sepium, les pédoncules
sont toujours uniflores et la progression est absolue; les bractées
du sommet du pédoncule restent les seuls vestiges de la cyme tou-
jours absente.
«. c arvensis L.; Lorey, 610. — ')/:. — Juin-sept. —
CGC. — Cultures, moissons.
Les tiges qui résultent du bourgeonnement adventif des racines
sont souvent plus ou moins en spirale dans leur partie hypogée. —
Quand les tiges traînent à terre sans rencontrer de support, elles
n'en offrent pas moins des signes de torsion, et elles finissent par
s'enrouler sur elles-mêmes. — La torsion des tiges des Convolmiliis
arvensis et Calystegia sepium se dirige à droite: la corolle a sa
préfloraison dans le môme sens. — Les feuilles du Convolvidus ar-
vensis sont glabres ou velues, ovales ou linéaires, à oreillettes ai-
guës ou obtuses. — Après floraison, la partie supérieure des pé-
doncules se réfracte par une courbure qui s'arrête au point d'in-
sertion des 2 bractées pédonculaires.
2. CALYSTEGIA jR. Br.
I. c. sepium R. Br. — Convolvitlus sepium L.; Lorcy,
609. — if. — Juin-sept. — CGC. — Cultures, haies,
lieux ombragés.
Le C. sepium a 2 sortes de tiges, les unes volubiles et florifères,
les autres stériles, stoloniformes, longuement étalées sur le sol, et
non volubiles malgré le voisinage et même le contact d'un support.
Ces dernières finissent par introduire dans le sol leur sommet,
ainsi que celui de leurs rameaux; puis, les parties ainsi enterrées
continuent de s'accroître et se présentent bientôt sous la forme
d'organes blancs, rameux, cylindracés-épaissis, et pourvus de i-2
pseudorrhizes à leurs nœuds mérithalliens. Les rameaux qui nais-
sent de la moitié inférieure des tiges florifères se rabattent sur le
sol, où ils rampent et se comportent comme les tiges stériles elles-
mêmes. Enfin les drageons, émis directement par le rhizome, cons-
tituent au C. sepium un second et non moins puissant mode de
propagation. Les renflements alimentaires de la Batate {Convolvulus
16
242 CONVOLVULACÉES.
Batatas) ont une tout autre origine, car ils sont formés par celles
des pseudorrliizes qui sont fusiformes-épaissies ; puis, ces tubéro-
sités ont la propriété de bourgeonner adventivement, comme la
racine et les pseudorrliizes, d'ailleurs grêles, du Convolvulus arven-
sis. Quelques-unes des particularités de la végétation du Calystegia
scpiiim avaient été déjà signalées par MM. Lagrèze-Fossat et Germ.
de St-Pierre *.
La propriété d'insinuer en terre les extrémités des axes et de les
transformer en une sorte de drageon se remarque jusque chez la
tige primaire des germinations du C. sepium, et aussi chez les ra-
meaux qui se développent à l'aisselle de ses amples cotylédons
foliacés. La végétation aérienne se poursuit au moyen de bourgeons
nés aux points de courbure de la tige et des rameaux. Cette pre-
mière année, la plante est munie d'une racine; mais elle n'aura
qu'un rhizome pour les années suivantes.
M. Thilo Irmisch - assimile le mode de végétation du Calystegia
sepium à celui des Mentha, Lycopus, de plusieurs Stachys, et des
Oxalis stricta et Physalls Alkekengi. Un tel rapprochement n'est pas
exact sous tous rapports. En effet, chez les Mentha, Lycopus et
Stachys, les pseudorrhizes des drageons sont plus précoces, plus
abondantes et la souche mère périra dès la seconde année, c. à. d.
après floraison. Les drageons du PhysaUs Alkekengi sont dépourvus
d'épaississement terminal: d'ailleurs ils ne deviennent pas libres,
mais restent reliés à la souche et constituent ainsi un vaste réseau
souterrain continu. Enfm aifcune des plantes citées par M. Irmisch,
sauf parfois VOxalis stricta, n'insinue en terre le sommet de la
plupart de ses axes pour le transformer en drageon, mais tous
leurs drageons naissent directement de la souche. Pour VOxalis
stricta, il diffère principalement du Calystegia sepium par sa sou-
che qui périt après floraison, tandis que celle du C. sepium persiste
plusieurs années: en outre, ses pseudorrhizes ne naissent pas
toutes aux nœuds, mais quelques-unes se montrent aux points les
plus divers des mérithalles. .
Chez certains Calystegia sepium, les feuilles peuvent atteindre
jusqu'à un décimètre de largeur. — Ephémère pendant la grande
1. Bull, de la Soc. bot. de F;-., 1855, II, p. 145-148.
2. I/jùL, 1857, lY, p. 527.
CONVOLVULACÉES. CUSCUTACÉES. 243
chaleur, la fleur peut durer deux jours par les temps frais et cou-
verts de l'automne et devient alors sommeillante. Il en est de
même delà Belle- de- Jour {Convolvulus irlcolor).
LU. CUSCUTACÉES (Presl.).
I. CUSGUTA Totmi.
Ecailles florales plus ou moins conniventes; styles plus longs
que l'ovaire C. Epithymum.
Ecailles florales non conniventes, appliquées sur le tube de la
corolle: style plus court que l'ovaire C. major.
I. C. Rpâiiiyniiim Murray. — C. minor DC; Lorey,
611. — O- — Juin. -sept. — C. — Sur les plantes des pe-
louses et des prairies artificielles.
Vit sur les plantes les plus diverses!: Silène, Convolvulus, Ceras-
tium, Géranium, Heliànthemum, Genista, Trifolium, Medicago, An-
thyllis, Coronilla, Onobrychis, Lihanotis, Li7iaria, Khinmithus, Eu-
phrasia, Odontites, Teucrium, Galeopsis, Thymus, Cwsium, AchUlea,
Atriplex, Polygonum, Orchis, Gramiiiées, etc.
La variété TrifoUi (C. Trifolii Babingt. — C. major Lorey, 611 ;
non DG.) a les fleurs' plus grandes, moins odorantes, les lobes de
la corolle lancéolés-ovales, et les écailles florales incomplètement
conniventes. Elle se relie par de nombreux intermédiaires au C.
Epithymum, et d'ailleurs le même individu peut offrir à la fois les
deux sortes de fleurs. Cette variété habite le plus souvent les
champs de Trèfle [Trifolium pratense) et de Luzerne {Medicago sali-
va), où, grâce à la végétation dense de ces deux plantes, elle peut
s'étendre en cercle, en tuant successivement les tiges qui l'ont
nourrie. Sur les pelouses, au contraire, elle trouve des lacunes sur
sa route, ce qui l'empêche de progresser concentriquement.
Suivant les sujets, les tiges et glomérules sont rougeàtres ou jau-
nâtres, comme en la môme station on voit des Tilia platyphyllos et
Sediim album avoir, les uns l'écorce rouge, les autres l'écorce jaune.
244 CUSCUTACEES.
«. c. major G. Bauh.; DC; non Lorey, 611. — ©. —
Juin. -sept. — A. R. — Sur les plantes des broussailles. —
Labergenient-lez-Seurre!, Arnay-le-Duc!, Seurrel, Mil-
lery!, Quincy!.
S'attache, à l'exemple du C. Epithymum, aux plantes de diffé-
rentes familles! : Rubus^ Rosa, Prunus, Campanula^ Linaria, Mentha,
Gallum, Lilium, Iris, Graminées, Equisetum, etc.
2. GRAMMIGA Loureiro.
I . Ci. Bideutis. — Ciiscuta Bidentis Berthiot. — O. —
Août-sept. — RRR. — Etang desséché de Fa! et cultures
à Labergement-iez-Seurre (Berthiot). — Groît! surtout sur
\q Bidens ti'ipartita, mais s'observe! ciussï suv Papiimiacées,
Polygonum, Avena, etc.
Signalé en 1860 pour la première fois par M. Berthiot qui, après
l'avoir récolté à l'étang de Fà, l'a encore rencontré en 1861 et 1863
sur d'autres points du finage de Labergement. En 1873, je l'ai re-
trouvé à l'étang de Fà qui portait une moisson d'avoine, et avait
été en eau l'année précédente. — M. Gh. Desmoulins * place avec
raison cette plante dans le genre Grammica à cause de ses styles
capités et de sa capsule incirconcise, et il incline à n'en faire qu'une
variété du G. obtusiflora B. K., espèce qui croît en Europe et sur
presque tout le globe. Mais la plante de la Cô'e-d'Or diffère du G.
obtusiflora par l'absence de squammes florales.
L'embryon des Ciiscuta est acotylédoné comme celui
des Ficaria raiiimculoides , Monotropa, Utricularia, Oro-
banche. Orchidées, etc. Il est capillaire {C. major) et
d'aliord roulé en spirale au sortir du sol, puis il s'allonge
jusqu'à 4-6^^ et se dresse à la recherche d'une tige nourri-
cière, faute de laquelle il s'allanguit, se rabat sur le sol,
et ne tarde pas à périr. Mais quand il en rencontre une, il
s'enroule autour, puis il s'atrophie et se dessèche sauf en son
1. Billotia, I, p. 15-18.
CÙSCUTACEES. — BORRAGINEES. 245
sommet où se développe un bourgeon. Bientôt ce bourgeon
s'attache à la lige, s'allonge rapidement et se ramifie, tan-
dis que par sa base épaissie il devient comme le siège d'une
souche sans système souterrain. Des embryons de Cuscuta
major, quej'avais transportés sur des vimeaux d' Urtica dioica
et dHumidus Lupuius , y formèrent bien vite des sujets vi-
goureux. Comme on trouve toujours ces deux espèces aux
stations du C. major, et que je n'ai réussi que très rare-
ment à élever les germinations sur d'autres plantes, il esta
croire qu'en son très jeune âge le C, major a une prédilec-
tion pour VUrtica dioica et VHumidus Lupulus, quoique
plus tard on le verra s'attacher aux végétaux les plus divers.
Quand un Cuscuta vit sur des plantes faibles et épuisées,
et n'y prend par conséquentqu'une alimentation insuffisante,
les tiges du parasite deviennent capillaires, et ses glomérules
avortent ou n'ont que des fleurs rudimentaires. Sont égale-
ment très grêles et pauciflores, quoique appartenant à des in-
dividus vigoureux, les rame(^ux qui s'allongent dans^le vide
au delà de la plante nourricière. Ces rameaux, ne rencon-
trant pas de supports, se contournent en tout sens, finissent
par se replier sur eux-mêmes, par se saisir et s'entrelacer,
et, s'attaquant alors par leurs suçoirs, ils deviennent para-
sites les uns sur ks autres.
Les suçoirs naissent au contact des axes nourriciers, et
ils y puisent leur nourriture au sein de la zone génératrice.
Quand ils s'appliquent sur une feuille, ils n'en percent
qu'un des deux épidermes.
LUI. BORRAGINEES (Juss.).
t BORRAGO Tourn.
t B. officinalisiL.; Lorey, p. 618. —Q). — Juill.-oct. - A. G.
246 BORRAGINÉES.
— Chenevières, cultures, décombres, rues. — St-Remy!, Vielver-
ge!, St-Jean-de-Losne!, Jeux!, etc.
Les feuilles et tiges froissées sont fétides.
1. ANGHUSA L.
s. A. itaiica Retz; Lorey, 617. — if. — Mai-août. —
C. — Moissons.
Est à tort noté comme O dans la plupart des Flores, car il pos-
sède une racine robuste et éminemment vivace. Le sommet des
vieilles souches se dissocie en plusieurs parties qui restent reliées
par la racine commune.
2. LYGOPSIS L.
1. li. arirciiiiiis L.; Lorey, 617. — 0 ou 0. — Juin-
sept. — A. G. — Gultures, moissons, décombres. — Dijon !,
Auxonne!, SeurrcI, Liernais!, Arnay-le-Duc!, Laroche-en-
Brenil!, Montberthaultl, Seurrel, etc.
3. SYMPHYTUM Tourru
1. s. offlciiiaie L.; Lorey, 616. — :^. — Mai-août. —
G. — Lieux ombragés, bords des rivières.
4. MYOSOTIS L.
1 Plantes vivaces; calice à poils droits et apprîmes 2
Plantes bisannuelles, parfois pérennantes : calice à poils infé-
rieurs crochus, étalés-réfléchis 3
2 Tiges couchées-ascendantes, radicantes en leur moitié infé-
rieure qui simule un rhizome rameux, allongé etprogressif:
fleurs assez grandes M. palustris.
Tiges dressées, à peine radicantes à la base ; rhizome très
court, d'une progression insensible; fleurs assez petites. . .
M. strigiilosa.
3 Corolle grande, à limbe toujours plan M. sylvatica.
BORRAGINÉES. 247
Corolle petite ou de grandeur médiocre, à limbe plus ou moins
concave au moins lors de l'épanouissement 4
4 Pédicelles fructifères inférieurs notablement plus longs que le
calice M. intermedia.
Pédicelles fructifères, môme les inférieurs, plus courts ou à
peine aussi longs que le calice 5
o Pédicelles fructifères étalés: calice fructifère ouvert au moins
avant la dissémination des graines M. hispida.
Pédicelles fructifères dressés, ou dressés-étalés; calice fructi-
fère fermé par la connivence de ses lobes 6
6 Pédicelles dressés; corolle bleue à tube plus court que le ca-
lice M. stricta.
Pédicelles dressés-étalés: corolle d'abord jaune, puis orangé-
bleuàtre, à tube plus long que le calice . . . M. versicolor.
1. M. paln^ifriiii With. — M. pereimis DC, part.; Lo-
rey, 621. — if. — Mai-juill. — C. — Bords des eaux.
Les poils sont apprîmes en la partie supérieure des tiges, mais
assez souvent étalés en la partie inférieure. — Des sujets foliifères
peuvent croître submergés à plus de 80" de profondeur, et sans
que jamais leurs tiges atteignent la surface de l'eau. — Fleurs ra-
rement blanches. — La longueur du style relativement au calice
est variable et dépend d'ailleurs beaucoup de l'époque oii elle est
observée, car les calices fructifères sont accrescents.
La variété lingulata {M. Ungulata Lehm.) a les tiges arrondies
et moins robustes, et le calice fructifère non o-denté, mais 5-fide
et ample à la base. Bien des transitions le relient au M. palustris:
ainsi trouve-t-on des individus à calice o-fideavec tiges anguleuses
inférieurement, d'autres à tiges arrondies mais avec calice o-denté.
«. M. strlg^uiosa Bchb. — M. peren?îisDC, part. ; Lo-
rey, 621. — '^. — Mai-juill. — G. — Prairies aquati-
ques.
Cultivé le pied dans l'eau, le M. strigulosa conserve son port
dressé et sa souche très courte. De son côté, le M. palustris, planté
en pleine terre, n'en développe pas moins des tiges étalées-radi-
cantes, quoique moins vigoureuses, et il tinira par périr, sans
248 BORRAGINÉES.
avoir rien qui rappelle soit le porr, soit la végétation souterraine
du M. strigidosa. Dans la campagne, toute transition fait également
défaut entre les deux plantes, que j'ai donc cru devoir séparer spé-
ciliquemeut, bien que la majorité des auteurs regardent le 31. stri-
gulosa comme une variété du M. palustris.
S. M. iiB«pâfia Schlecht. — 3LamîiiaDC., part. ; Lorey,
6^0. — 0. — Avril-juin. — A. G. — Pelouses. — St-Re-
my ! , Montbard ! , Grignon ! , Gevrey ! , glacis d'Auxonne ! ,
Seurre!, Nolayî, Montberthault!, Semur!, etc.
4. M. întermeclfa Link. — M. annua DG., part. ; Lo-
rey, 620. — O ou 0, rarement pérennant. — G G. —
Taillis, chemins, moissons, cultures.
Germe ordinairement en automne; au printemps suivant le pivot
est presque atrophié, mais l'axe hypocotylé, accrescent, a donné
naissance à des radicelles, et en outre la base de la rosette a émis
des pseudorrhizes.
5. M. isiricta Link. — 0. — Avril-juin. — R. — Pe-
louses, chemins. — Flavigny (Lom6ar<i) ; Vielverge!, glacis
d'Auxonne I, Yilly-le-Moutiers !.
G. il. versicolor Rchb. — 0. — Juin-juill. — A. G.
— Friches et moissons siliceuses et granitiques. — Magny-
s-Tille!, Pontailler!, Giteaux!, Nolay!, St-Andeux !, Mon-
berthault!, Semur î, Genay!.
Limbe de la corolle concave dans les fleurs jaunes, c. à. d. en-
core jeunes, presque plan dans les fleurs orangé-bleuâtre, c. à. d.
déjà vieilles.
». M. syivaiica Hofîm. — M.perennis DG., part.; Lo-
rey, 621. — 0 et en outre souvent pérennant dans les sa-
bles et les sols légers. — Avril-juin, — A. G. — Bois hu-
mides ou ombragés. — Blaisy-Bas {Laguesse): Montbardî,
Fresnesl, Grignon!, Panges!, Pontaillerl, Nolay!, Arnay-
le-Duc!, Ghamp- d'Oiseau!, Semur!, Genay!, Montber-
thault!, etc.
BORRAGINÉES. 249
Les diverses stations, que Lorey donne à son Myosotis perejinis,
prouvent qu'il y comprenait le M. palustris (« bords des eaux »),
le il/, strignlosa {« prés humides »), et enfin le M. sylvatica que
vise celte observation : « Ces plantes, lorsqu'elles croissent dans
les forêts, sont hérissées de poils. » Quant à la diagnose de sou
M. anima, elle n'indique suffisamment que les M. intermedia et
hispida. Depuis plusieurs années déjà, M. Laguesse a signalé les
M. stricta et versicolor dans le département.
5. LITHOSPERMUM Tourn.
i Plante O ou O L. arvcnse.
Plantes :^ 2
2 Rhizome court, subligneux ; longues tiges stériles couchées,
radicantes à leur sommet L. purpureo-cœruleum .
Rhizome robuste, non ligneux: point de tiges couchées-radi-
cantes L. officinale.
i Nucules tuberculeuses, fauves L. arvense.
Nucules lisses, d'un blanc brillant 2
2 Feuilles à nervures moyenne et latérale saillantes à la face in-
férieure: fleurs blanches L. officinale.
Feuilles à nervure moyenne seule saillante à la face inférieure;
fleurs bleues L. purpureo-cderuleum.
I. Ij. u£-vea^e L.; Lorey, ôlo. — 0ou 0. — Mai-juill.
— G. — Moissons.
%. li. ofûcinaie L.; Lorey, 613. — if. — Juin-août. —
C. —Taillis.
3. li. ptirpureo-cserulesBUi L. ; Lorev, 614. — if, —
Juin-août. — A. R. — Bois de montagne. — St-Remy!,
Flavigny!, Balotî, Larrey-lez-Poinconl, Villedieu!, You-
laines!, Val-Suzon!, Blaisy-BasI, Lusignyl, Ivry!, Nuits I,
Nolay!, Santenay!.
Le sommet des tiges s'enracine, mais sans s'introduire en terre
comme celui des Rubiis, et en outre, dès l'automne, il se couronne
d'une rosette de feuilles.
2S0 BORRAGINÉES.
6. PULMONARIA Toimi.
l.p. ansumUtoilsi L. — P. vidgaris Mérat, part.;
Lorey, 615. — ^. — Avril-julll. — A. G. — Bois. —
Quiiicy!, Blaisy-Basî,Lantenay!, Val-SuzonI,Tarsulî, Pon-
tailler!, Gevrey!, Nuits!, Seurre!, Santenayf, Saulieul,
Rouvrayl, etc.
Var. a. azurea (P. azurea Bess.)- — Feuilles radicales étroitement
lancéolées, longuement atténuées en pétiole: calice fructifère à lo-
bes triangulaires-lancéolés.
Var. ,S. tuberosa (P. tuberosa Schrank). — Feuilles radicales plus
ou moins longuement rétrécies en pétiole, souvent fortement mar-
brées de blanc, lancéolées-oblongues, ou ovales (P. saccharata
Mill.); calice fructifère campanule, plus large à la base qu'au
sommet, à lobes triangulaires-ovales.
Rhizome rameux, écailleux par les bases persistantes des pétio-
les, à pseudorrhizes robustes, cylindracées; système souterrain
n'ayant d'ailleurs rien de tubéreux, pas même chez la variété tube-
rosa. — Nucules lisses, mais parsemées de quelques poils.
Les rosettes foliifères ne prennent tout leur accroissement qu'après
floraison. Au printemps suivant, elles ont perdu leurs feuilles et
donnent chacune une tige florifère terminale et en outre 1-2 laté-
rales. Pendant la floraison, la plante ne possède donc que des
feuilles caulinaires et des rosettes foliifères naissantes. Plus tard,
par suite du complet développement de ces rosettes de remplace-
ment, les tiges sont déjetées de côté, ainsi qu'il arrive au Primula
officinalis, et les souches florifères pourraient au premier abord
être regardées comme indéfinies.
7. EGHIUM L.
l.E. bulgare L.; Lorey, 613. — (g) ou parfois 0. —
Juin-sept. — G G. — Friches, chemins.
Fleurs rarement blanches. — Le même individu peut offrir à la
fois des corolles beaucoup plus longues, ou à peine aussi longues
(E. \yierz6icA:a Hab.) que le calice.
BORRAGINÉES. 251
8. EGHINOSPERMUM Sic.
i. E. liftppuia Lehm. — Myosotis Lappula L.; Lorey,
620. — 0. — Juin. -août. — R. — Vignes, moissons sa-
blonneuses. — Plombières, Dijon, Longvic (Lorey); Pre-
meaux, Gomblancbien {Diiret) : Beaune!, Santenay î.
9. GYNOGLOSSUM L.
i Plante bisannuelle et souvent pérennante: feuilles luisantes et
glabres à la face supérieure C. montanum.
Plantes plurannuelles ou rarement bisannuelles; feuilles pu-
bescentes-velues à la face supérieure. 2
2 Epines de la face externe des nucules assez espacées et non ac-
compagnées de petits tubercules C. officinale.
Epines de la face externe des nucules rappi^chées et entremê-
lées de petits tubercules coniques C. Dioscoridls.
1. C. montaniim Lmk; Lorey, 622. — 0 ou péren-
nant. — Juin-juill. — R. — Bois couverts, rochers. — Lu-
gny,'^Trouhaut, Flavignerot, Vauchignon! {Lorey) ; Aignay!
{Lombard) ; Darcey ! , Turcey I .
«. c. ofûcfiiaie L.; Lorey, 622. — @ ou rarement 0.
— Mai-juill. — G G. — Ghemins, lieux incultes.
». c. »foscoridis Vill.; Lorey, 623, tab. IV. — @ ou
rarement 0. — Juill.-août. — RR. — Goteaux incultes,
bords des bois. — Gouville, La Serrée, Ghambolle, Savigny-
s-Beaune {Lorey) \ Vougeot {Duret)\ Tarsul {Magdelame!)-,
Blagny!.
10. ASPERUGO Tourn.
I. A. procumbeii^ L.; Lorey, 619. — 0. — Juin-juill.
— RR. — Gultures, décombres. — Dijon {Lorey) \ St-Ro-
main î.
252 BORRAGINÉES.
11. HELIOTROPIUM L.
1. H. KiiropaBum L.; Lorev, 613. — 0. — Juill.-sept.
— ce. — Friches, décombres, moissons sablonneuses.
Les racines et pseudorrhizes des BoîTaginées Yi\3iCes ou
plurannuelles ont ordinairement une écorce épaisse, à pa-
renchyme blanc et à surface noirâtre et crevassée. Les es-
pèces plurannuelles, comme Echiiim vidgare, Cynoglos-
siim officinale^ C. Diosco)idis, deviennent souvent bisan-
nuelles ou même annuelles, quand elles sont cultivées dans
la terre meuble des jardins; mais alors ces plantes, préco-
cement florifères, sont beaucoup moins robustes que les su-
jets plurannuels de la campagne.
Le calice est souvent accrescent {Lithospermiim^ Myoso-
tis, Pulmonaria, etc.), et le tube de la corolle indifférem-
ment exsert ou inclus dans la même espèce (^c/zz'^^m vulgare,
Echiîiospermum Lappula, etc.). — Les couleurs de la co-
rolle sont changeantes avec l'âge chez les Echium vulgare^
Myosotis versicolor, Pulmoyiaria angustïfolia, Lithosper-
mum purpiireo-cderuleum, etc.
L'axe floral des Borraginées se divise en deux branches
qui elles-mêmes se dédoublent, grâce à la partition, en une
série de pédicelles; aussi ces pédicelles ont-ils les insertions
les plus diverses par rapport aux bractées que possèdent
certaines grappes. Cette interprétation si simple, si ration-
nelle, a été émise pour la première fois par M. Clos ^ qui
l'a appliquée avec non moins de fondement à plusieurs au-
tres inflorescences. Elle n'a pourtant pas été adoptée parles
auteurs qui continuenti après Aug. de St-Hilaire'-, de voir dans
la grappe scorpioïde des Borraginées des fleurs étagées en
cymes unilatérales sur un axe sympodique. M. J. Sachs^ pa-
1. Bull, de la Soc. Bot. de Fr., 1861, VIII, p. 12-18, 36-41.
2. Morph. végét., p. 321-323.
3. Trailé de Bot., trad. Yaii Tieghem, p. 680-681.
BORRAGINÉES. 253
raît n'admettre la partition que pour les grappes nues, mais
il la repousse pour celles qui sont munies de feuilles florales.
De fortes raisons militent contre tout sympodisme dans
l'inflorescence des Borraginées. L'axe florifère, en effet,
est d'une seule venue, et ne porte sur toute sa longueur ni
les proéminences corticales circulaires, ni les nœuds qui ac-
compagnent et trahissent toujours sur une tige l'adjonction
d'axes d'un degré différent. Puis, comme le bourgeon, qui
se trouve à l'aisselle des feuilles florales les plus- inférieures
de quelques espèces {Lithospermiim arvense, L. officinale^
etc.), se développe souvent en rameau foliifère, il devient
impossible à ce bourgeon d'être en même temps une des
pièces de la charpente du rachis floral. Aussi, les partisans
du sympodisme se retranchent-ils derrière une hypothèse
bien hasardée, l'attribution d'un double bourgeon à chacune
de ces feuilles florales. La grappe scorpioïde est donc bien
monopodiale; elle appartient au type progressif et sa flo-
raison a lieu de bas en haut sur des pédicelles de partition.
L'enroulement en crosse résulte d'une inégalité de déve-
loppement dans les 2 faces de Taxe: la plus vigoureuse ac-
cuse sa prépondérance par la production de pédicelles de
partition ; elle force la plus faible à s'infléchir et elle occupe
ainsi la convexité de la courbure. Plus tard, l'équilibre se
rétablit entre les 2 faces et la grappe devient droite. On a
prétendu que l'enroulement était une conséquence du sym-
podisme des grappes; mais, si le sympodisme existait, l'en-
roulement, loin de jamais dispai'aître, devrait au contraire
être aussi permanent dans l'inflorescence que le serait le
sympodisme dans le charpente du rachis. D'ailleurs, les très
jeunes, tiges d'Echium viilgare sont normalement courbées
sur une grande partie de leur longueur, même en des points
éloignés de l'inflorescence, et où par conséquent on ne
pourrait aucunement invoquer le sympodisme comme cause
de la courbure.
254 SOLANÉES.
LIV. SOLANÉES (Juss).
1. SOLANUM Tourn.
Plante :^ ; racine et pseudorrhizes robustes, ligneuses, hori-
zontales, assez fréquemment munies de bourgeons ad venlifs;
liges radicantes quand elles traînent à terre. S. Diilcamara.
Plante O ; racine grêle, pivotante-rameuse, dépourvue de
bourgeons adventifs; point de tiges radicantes . S. nigrum.
Plante ligneuse; partition produisant pédoncules communs et
pédicelles; grappes corymbiformes, progressives, subscor-
pioïdes, multiflores, longuement pédoncuiées. S. Diilcamara.
Plante herbacée: partition produisant les pédoncules communs,
les pédicelles et en outre des branches dans la partie supé-
rieure des tiges; grappes corymbiformes, progressives, sub-
scorpioïdes, pauciflores, brièvement pédoncuiées
S. nigrum.
I. S. Dnicaïuara L.; Lorey, 630. — t). — Juin-sept.
— C. — Bois, haies, berges des rivières.
«. s. iiig^riiiu L.; Lorey, 6^9. — ©. — Juill.-oct. —
G. — Rues, décombres, cultures.
La variété ochroleiicum (S. ochroleiicum Bast.) est assez rare. —
Seurre [Leclerc); Jeux!.
A Nice et dans la Provence, le S. nigrum devient pérennant.
Le S. villosum Lmk (Lorey, p. 628) n'a pas été retrouvé depuis Lorey.
Une espèce congénère, la Pomme de terre (S. tuberoswn L.), évoque
par son seul nom les services immenses que ses tubercules rendent à
l'alimentation publique. Les tubercules se forment à l'extrémité et par-
fois en la partie moyenne de ses nombreux drageons. Lors de la planta-
tion, les tubercules entrent en désorganisation pour fournir la première
nourriture aux bourgeons de leur surface, et ce n'est pas du tubercule,
mais des nœuds mérithalliens inférieurs des bourgeons, que naissent les
drageons et les pseudorrhizes. Comme le tubercule est un corps inerte
et n'a d'actif que ses bourgeons, toutes les tentatives des horticulteurs
pour insérer des greffes dans sa chair ont été nécessairement frappées
SOLANÉES. 255
d'impuissance. Le tubercule est dû à ime hypertrophie cambiale au sein
de laquelle on compte 1-2 zones génératrices surnuméraires.
2. PHYSALIS L.
1. p. Aikekeng^i L.; Lorey, 632. — :^. — Juin-sept. —
R. — Vignes, broussailles. — Dijon, Plombières {Loi'eij) ;
St-Remy!, Courcelles-s-Grignon!, Beaune!, Santenay!.
Rhizome longuement rameux-drageonnant, à pseudorrhizes fili-
formes. — Galice pubescent-veln à la floraison, mais plus lard
glabrescent. — Pédoncules fructifères épaissis, rougeàtres ainsi
que le calice.
3. ATROPA L.
I. A. Beiiadona L.; Lorey, 632. — if. — Juin-sept.
— A.R. — Bois. — Jouvence, Arcelot, Antheuil {Lorey)\
St-Remy I, Bufïon!, Asnières-en-Montagne!, Baigneuxf, Ai-
sey-s-Seine!, Lugnyî, VernoisI, Val-Suzonî, TrouhautI,
Bourberain!, Orgeuxl, etc.
Dans les stations de Belladone, l'exploitation des vieux taillis et
surtout les maniements de terrain provoquent une abondante
germination de graines qui étaient inertes depuis de longues an-
nées, et j'ai vu alors, à St-Remy, dans certains taillis du bois de
Ghaumour, récolter la Belladone à la voiture pour les pharmacies
de Paris.
Contrairement à ce qui a lieu pour la plupart des plantes, les
germinations ne forment pas rosette, mais jusqu'aux plus tardives
donnent une petite tige foliifère qui se détruit aux premières ge-
lées. La végétation reprend l'année suivante à l'aide des bourgeons
latéraux de la jeune souche qui est donc définie, même avant
d'avoir été florifère.
4. DATURA L.
1. D. ^tramonlum L.; Lôrey, 633. — ©. — Juill.-
sept. — A. G. — Rues des villages, décomJjres.
256 SOLANÉES.
En leur jeunesse, calice et corolle sécrètent des gouttelettes d'eau
à leur face interne. Cette sécrétion est encore beaucoup plus abon-
dante pour quelques espèces exotiques, comme le Datum Meteîoi-
des, chez qui l'eau s'échappe de la moindre blessure faite au calice
ou à la corolle.
L'absence de feuilles à la base des pédoncules communs
des Solamon a été diversement interprétée. Tantôt ces pé-
doncules (S. Balcamara^ S. nigrmn) ont été assimilés à
autant d'extrémités caulinaires, et l'ensemble de la tige a
été tenu pour un axe sympodique résultant d'une série
d'usurpations ^ ; tantôt au contraire les pédoncules ont été
regardés comme des rameaux qui prennent naissance à l'ais-
selle d'une feuille inférieure, mais qui restent soudés cà la
tige sur une certaine étendue -. Ces deux opinions diamé-
tralement opposées ne me semblent fondées ni l'une ni
l'autre, et ici, comme pour tant d'autres familles, c'est dans
la partition qu'il faut chercher l'explication des apparentes
anomalies de l'inflorescence.
Pour la réfutation du système de l'usurpation, je renvoie
à ce que j'ai dit soit des tiges de la Vigne {\). 58-59), soit des
grappes scorpioïdes des Boi^raginées (\>. ^53). De même que
chez ces plantes, la feuille réputée mère des rameaux de
Solanées aisselle le plus souvent un bourgeon; par consé-
quent, elle n'a pu donner en outre naissance à un axe usur-
pateur, à moins d'admettre arbitrairement l'hypothèse d'un
double bourgeon axillaire. De plus, les partisans de l'usur-
pation invoquent un entraînement de la feuille sur son fils,
le rameau usurpateur, car la feuille (6'. Bulcamara, S. 7ii-
grum) est située au-dessus du point d'insertion du prétendu
prolongement sympodique. Mais quel phénomène invrai-
semblable! Une feuille qui passe d'un axe de premier ordre
1. Aug. de St-Hilaire, Morph. végét., p. 248-249. — Cauvet, Bull, de la
Soc. Bot. de Fr., 1865, XII, p. 164-171.
2. Adr. de Jns?ieu, Coyrs élémeiU. de Bot., 6^ édit., p. 220.
SOLANÉES. 257
sur un de second, et qui, mentant à son origine, de feuille
caulinaire devient feuille raméale! Il est vrai que chez les
S. nujrum et tuberosum la feuille, avant d'émerger, s'an-
nonce sur la tige par 2 côtes longitudinales^ parfois folia-
cées, qui correspondent aux bords pétiolaires. Ce n'est pas
là pourtant un indice d'entraînement, puisque de tels pro-
cessus existent même au-dessous de feuilles qui n'appar-
tiennent pas à la région florifère de la tige, mais à une ré-
gion incontestablement axile. Puis on observe encore de pa-
reils processus chez des plantes, comme les Verbasciim, à la
végétation desquels on n'a pas appliqué l'hypothèse de l'en-
traînement. Enfin le sillon, qui se remarque sur la tige de
plusieurs Solanées, loin d'indiquer une soudure, décèle une
partition normale près de se déclarer, ainsi qu'on le voit du
reste manifestement chez d'autres plantes, où des partitions
tératologiques vont succédera une fasciation.
Au second système, basé sur une soudure entre des pé-
doncules axillaires et une tige monopodiale, on peut oppo-
ser tout d'abord l'impossibilité d'une soudure entre des
axes qui n'auraient pas une formation contemporaine, puis-
qu'ils seraient d'ordres différents. Puis, à quelle feuille
rattacher le pédoncule, quand le plus souvent les feuilles cau-
linaires immédiatement inférieures (*S'. nigrum) ne sont pas
sur la ligne qui correspond à l'insertion du pédoncule, mais
lui sont latérales; de sorte qu'on serait forcé de descendre
fort bas, au-dessous de plusieurs nœuds et mérithalles, pour
trouver enfin une aisselle correspondante? Il faudra donc
qu'un tel pédoncule soit soudé non plus à un seul méri-
thalle, mais qu'il se soit incorporé à plusieurs par une série
de soudures successives! Enfin je pourrais ajouter que cette
feuille correspondante, qu'on est obligé d'aller chercher si
loin, possède un bourgeon à son aisselle, ce qui exclut l'é-
volution d'un rameau axillaire.
Les pédoncules des Solamim Dulcamara et nigrum sont
17
258 SOLANÉES.
nombreux, et disposés le long des tiges; chez le S. tiibero-
sum il n'y a qu'un seul pédoncule, et il provient d'un dé-
doublement de la tige en deux parties presque égales, l'une
fournissant l'inflorescence, l'autre continuant la tige qui va
bientôt s'atrophier. — Les pédicelles sont dus aussi à la
partition et sont munis d'une articulation située tantôt un
peu au-dessus de leur base {S. nigrum, S, Dalcamard)^
tantôt au contraire dans leur moitié supérieure {S. tubero-
sum). Aussi, après la chu.e des fleurs ou des fruits, lerachis
des grappes présente-t-il de petites protubérances dans le
premier cas et comme de petits ramuscules dans le se-
cond.
11 reste à parler de la gémination des feuilles de plusieurs
Solanées {Atropa Belladona^ Phy salis Alkekeiigi^ etc.). Si
l'on examine une tige vigoureuse de Belladone, on remar-
que qu'il existe aux nœuds de la partie caulinaire moyenne
1-3 pédicelles, plusieurs rameaux florifères et plusieurs
feuilles; que ces feuilles sont inégales et inégalement espa-
cées autour de la tige; enfin que les rameaux les plus forts
et plus âgés sont de partition et que les plus faibles et
plus jeunes sont diaxillarité et aisselles par les plus grandes
feuilles. Un tel mélange, au même nœud, de partition et
d'axillarité complique singulièrement l'inflorescence de la
Belladone. A mesure qu'on s'élève sur la tige et sur les
branches, c. à. d. en des parties où la végétation commence
à s'affaiblir, on voit diminuer peu à peu à chaque nœud le
nombre des rameaux et des feuilles, et ce sont les rameaux
axillaires qui font défaut les premiers. Bientôt il ne restera
plus au nœud qu'un pédicelle de partition, deux feuilles
géminées inégales et le prolongement caulinaire. Parfois,
avant que l'inflorescence soit ainsi simpliflée, l'aisselle de
la grande feuille fournit un rameau réduit à un pédicelle,
et alors il y a, pour certains nœuds supérieurs, gémination
de feuilles et de pédicelles: mais le pédicelle axillaire est,
SOLANÉES. 239
comme de raison, plus tardif que l'autre, qui doit son ori-
gine à la partition et qui se trouve par conséquent de pre-
mier ordre. — Un Phj salis Alkekeiigi est une Belladone, à
feuilles toutes géminées, chez qui la ramification axillaire
fait défaut et chez qui la partition se hoi'ne cà dédoubler l'axe
en pédicelles; il en résulte que la tige florifère tout en-
tière du P. Alkekengi forme une grappe simple et n'est que
l'équivalent d'une des sommités de l'inflorescence de la
Belladone.
La présence assez fréquente d'un bourgeon à l'aisselle de
chacune des feuilles géminées {Phy salis Alkekengi), la dif-
férence qui existe souvent dans leur niveau respectif d'in-
sertion, la bordure foliacée du bord interne de chacun des
pétioles protestent contre l'hypothèse d'un dédoublement
de la feuille. Enfin dans lextréme jeunesse des feuilles gé-
minées de Belladone, la petite n'équivaut qu'à la dixième
partie de la grande, tandis que plus tard elle en représen-
tera à peu près la moitié; or, on comprendrait difficilement
une telle différence dans la rapidité d'accroissement de ces
deux feuilles, si elles provenaient bien d'une seule et même
feuille dédoublée en deux parties.
M. Gauvet (loc. cit.) explique la gémination des feuilles
par une usurpation caulinaire, et par l'entraînement de la
grande feuille au sommet de l'axe dont elle est la mère.
Cette feuille monterait ainsi s'insérer à côté de la petite
feuille propre à cet axe, et les deux feuilles, quoique conti-
guës, appartiendraient en réalité à deux axes différents. Une
telle hypothèse doit être écartée pour les raisons alléguées ci-
dessus contre les entraînements et les soudures, et aussi
parce qu'on trouve souvent un bourgeon à l'aisselle de cha-
cune des feuilles géminées. M. Gauvet appelle au secours de
l'usurpation l'étude anatomique des tiges àesSolanées ; mais,
chez beaucoup d'espèces, cette étude milite au contraire
contre le sympodisme et en faveur de la partition, puisque
260 SOLANÉES. VERBASCÉES.
j'y ai observé que la moelle de la tige se continue directe-
ment dans les prétendus axes usurpateurs.
LV. VERBASCÉES (Bartl.).
1. VERBASGUM Tourn.
1 Plante !^; feuilles radicales et les caulinaires inférieures à
base tronquée OQ cordée V.nigrum.
Plantes O ou @ ; feuilles radicales et les caulinaires inférieu-
res plus ou moins atténuées à la base 2
2 Plantes O,^ inflorescence plus ou moins glanduleuse; grappes
lâches à fleurs solitaires ou groupées 2-4 3
Plantes @ ; intlorescence non glanduleuse; grappes denses,
souvent paniculées, à fleurs groupées en grand nombre par
fascicules 4
3 Feuilles caulinaires moyennes brièvement décurrentes; pédi-
celles t-4, plus courts ou aussi longs que la capsule, pour-
vus à leur base, môme les solitaires, de bractées latérales. .
V. virgatum.
Feuilles caulinaires non décurrentes; pédicelles solitaires, 1-2
fois plus longs que la capsule, dépourvus à leur base de brac-
tées latérales V. Blattaria.
4 Feuilles décurrentes; anthères inégales 5
Feuilles non décurrentes; anthères rendormes, presque égales. 6
5 Corolle petite, concave; anthères 3 fois plus courtes que leurs
filets; stigmates capités V. Thapsus.
Corolle grande, presque plane; anthères 1 fois plus courtes que
leurs filets; stigmates en V renversé. . . . V. thapsifonne.
G Plante à tomentum floconneux; tige arrondie; feuilles cauli-
naires supérieures amplexicaules, acuminées
V. pulverulcntum.
Plante tomenteuse-velue, non floconneuse; tige sillonnée an-
guleuse sous l'inflorescence; feuilles caulinaires supérieu-
res ni amplexicaules, ni acuminées V. Lychnitis.
VEKHASCÉES. 261
1. \. nii^i'uiii L. ; Lorey, G38. — ^. — .lui 11. -août. —
A. C. — Bords des chemins, friches. — Snulieu {Lombard) ;
St-Keiny !, Aignay !, Val-Siizon !, Vclars !, Pontailler!, Boau-
regard!, etc.
Cette espèce, notée comme bisannuelle dans la plupart]des flores,
est éminemment vivace. Les vieilles racines sont marquées de la-
cunes longitudinales-spiralées.
Les fleurs ont une odeur de violette; elles peuvent varier en
grandeur du simple au double, comme on le remarque aussi pour
le V. indverukntum.
*9. V. L.yciinitiii L.; Lorcy, 039. — @. — Juill.-sepl.
— C. — Friches, carrières, chemins.
Feuilles entières ou dentées-crénelées. — Fleurs rarement blan-
ches : Menessaire!, Pont-d'Ouche!.
3. V. palverulenfam Yill, ; Lorey, 640. — V. flocco-
52«m Waldst. et Kit.; Lorey, 639. — (x . — Juill.-sept. —
G. — Friches granitiques. — Assez rare ailleurs.
• Le Y. floccosum est un V. pulvendentum moins décidément et
moins longuement floconneux, à feuilles aiguës, non acuminées.
Très brusque variation de grandeur entre les feuilles radicales,
et les caulinaires inférieures qui sont beaucoup moins amples.
Le X !'• nothum {V. floccomm X thapsiforyne. — V. nothiun Koch)
a été observé à Rouvray (Bor., FI. centr., édit. 3, p. 471),
4. V. Thai>sasiL.; Lorey, 636. — (g. — Juill.-sept. —
G. — Lieux incultes, friches, taillis, bords des chemins.
Var. p. montanum (F. ??2072fa?zz<m^Schrad.). — Feuilles au plus
semi-décurrentes, au lieu d'être [décurrentes au moins dun côté
sur toute la longueur du niérithalle; étatnincsMoutes velues au
moins inférieurement, et non les 2 inférieures à filets glabres. — R.
— Monlbard!, Courcelles-s-Grignon!; Voudenay {Glllot). — Le
même individu a parfois des caractères propres au V. Thapsus et
au V. montanum.
:262 VERBASCÉES.
Si l'on enlève les feuilles radicales d'une rosette de V. Thapsus,
la souche apparaît teintée de violet foncé.
5. V. iiiap^iforme Schrad.; Lorey, 636. — @. —
Jaill.-sept. — G. — Décombres, carrières, bords des cbe-
inins.
Var. ,3. phlomoides (F. phlomoides L.: Lorey, 637). — Ailes de
décurrence courtes, plus ou moins arrondies à la base, au lieu
d'être cunéiformes et décurrentes au moins d'un côté sur toute la
longueur du mérithalle. Les ailes de décurrence peuvent être encore
cunéiformes et ne parcourir que la moitié du mérithalle (F. Aus-
trale Schrad.).
Pour la décurrence, les V. phlomoides et Australe sont au V.
tJtapsiforme ce que le F. montamim est au F. Thapsus.
G. V. virs^afiiin Wilh. — V. blattarioideshmk\ Lorey,
638. — O. — Juill.-sept. — RR. — Taillis. — Beaune
{Lorey)\ Saulieu {Lomhard)\ Laroche-en-Brenilî.
y. V. Biaîiaria L.; Lorey, 637. — 0. — JuiU.-sept.
— G. — Bords des chemins, berges des rivières, taillis.
J'ai trouvé dans un taillis joignant les étangs de St-Léger-lez-
Pontailler un hybride de F. Blattaria ainsi caractérisé : grappe
simple, effilée, longue de 80% velue avec quelques poils glandu-
leux: fleurs solitaires à pédicelles plus courts ou à peine aussi
longs que le calice; filets staminaux munis de poils blancs en leur
partie supérieure, et de poils violets en l'inférieure; capsules toutes
petites et stériles: feuilles vertes, pubescentes, et semidécurrentes.
Une décurrence si prononcée et l'avortement des capsules éloignent
cette plante du F. virgatum et la rapprochent du X F. Bastardi
(F. Blattaria X thapsiforme — F. Bastardi R. Sch.), dont elle n'a
pourtant pas les fleurs fasciculées. Il est vrai que la base des pédi-
celles est munie de 2 petites bractées latérales stériles, qui indi-
quent l'avortement d'un fascicule floral.
Les Verbascitm plurannuels deviennent facilement bis-
annuels dans les terres fertiles et cultivées; j'ai même eu
des semis florifères dès la première année. Mais si la florai-
VERBASCÉES. 263
son se trouve ainsi avancée, elle est beaucoup moins abon-
dante, et la tige est loin dêtre aussi robuste que chez les
sujets plurannuels. — Quand on enlève à plusieurs reprises
les feuilles extérieures des rosettes radicales, la souche pourra
parfois monter à fleur dès sa première année, ou bien elle
produit une courte tige couronnée par une nouvelle rosette
de feuilles; mais dans les deux cas, la faiblesse de la plante
témoigne suffisamment de la violence qui a été faite à la vé-
gétation. — La coupe transversale de la racine âgée seule-
ment d'un an olfre chez plusieurs Verbascum, et surtout
chez le V. Lychnitis, les faisceaux vasculaircs disposés con-
centriquement en zones distinctes, comme si la plante avait
déjà plusieurs années.
La décurrence des feuilles des V. ThapsusQi thapsiforme
n'a lieu sur toute l'étendue du mérithalle que pour une
des 2 ailes; quelquefois l'aile longue naît même au-dessous
du mérithalle, et occupe ainsi plus d'un entre-nœud. Les
feuilles raméales sont ordinairement moins lonsruement dé-
currentes que les caulinaires. Dans les espèces à feuilles
caulinaires semidécurrentes, comme le V, montaniim^ une
des 2 ailes est toujours très courte. Il est superflu d'insister
sur l'impropriété du terme décurrent, car l'aile ne descend
pas de la feuille à la tige, mais au contraire s'élève de la
tige à la feuille.
Les bractées sont assez souvent terminées par un long
acumen plus ou moins tortile, qui rend l'inflorescence che-
velue chez les VerbascumThapsus , thapsi forme, montanum
et surtout phlomoides. — La grappe du V. Blattaria est
simple, nettement progressive; mais dans les grappes com-
posées des V. nigrum, Thajjsiis, Lychnitis, etc. la progres-
sion se montre incomplète. En effet, l'épanouissement, après
avoir débuté par la base de l'inflorescence, saute ensuite
certains fascicules qui ne s'épanouissent que postérieurement
à leurs voisins; en outre, l'épanouissement des fleurs de
264 VERBASCÉES. SCROFULARINÉES.
chaque fascicule est d'une marche très capricieuse, et l'on y
peut voir des Heurs en houton à côté de capsules en pleine
maturité. Le V. virgatum, avec ses pédicelles groupés 2-4,
relie la grappe simple du V. Blattaria aux grappes compo-
sées des autres espèces.
LVI. SCROFULARINÉES (R. Br).
1. VERONIGA Tourn.
1 Grappes terminales 2
Grappes axillaires 11
2 Grappes terminales, pourvues de feuilles 3
Grappes terminales, pourvaes de bractées 5
3 Calice à lobes cordés à la base: capsule subglobuleuse, 4-sper-
me V. hederdefolia,
Galice à lobes non cordés; capsule bilobée, 8-16-sperme ... 4
4 Pédicelles beaucoup plus longs que la feuille : capsule compri-
mée, à lobes divergents f F. Persica.
Pédicelles égalant environ la feuille; capsule ni comprimée ni
à lobes divergents V. agrestis.
o Plantes :^ ; tiges assez longuement radicantes, on un rhizome
subligneux. 6
Plantes Q ou assez rarement O ; une racine très grêle, ra-
meuse; tiges très exceptionnellement radicantes 7
6 Plante grêle : tiges assez longuement radicantes ; grappes lâ-
ches, d'un bleu très pâle V. scrpylUfolia.
Plante assez robuste; rhizome subligneux; grappes denses, très
multiflores, d'un bleu vif V. spicata.
7 Feuilles caulinaires moyennes pinnati ou palmatilobées . . 8
Feuilles caulinaires moyennes dentées ou crénelées 9
8 Feuilles caulinaires moyennes pinnatipartites; graines jaunâ-
tres, comprimées V. verna.
Feuilles caulinaires moyennes palmatiséquées: graines noires,
comprimées, concaves-cupuliformes .... F. triphyllos.
SCROFULARINÉES. 265
9 Pédicelles tous plus courts que le calice .... "T. arvensis.
Pédicelles égalant ou dépassant le calice 10
10 Bractées égalant au moins les pédicelles; capsule échancrée:
graines comprimées, concaves-cupuliformes. . V. prxcox.
Bractées plus courtes que les pédicelles: capsule bifide; graines
comprimées V. acmifolia.
11 Calice à 5 lobes dont un plus petit V. Teucrium.
Calice à 4 lobes presque égaux . . : . 12
12 Feuilles assez longuement pétiolées; tiges florifères se transfor-
mant à leur sommet en longues tiges foliifères. V. montana.
Feuilles sessiles ou brièvement pétiolées ; tiges florifères plus
ou moins abortives à leur sommet qui se transforme rarement
en longue tige foliifère 13
13 Tiges à 2 lignes de poils opposées sur chaque mérithalle et
alternant de nœud en nœud V. Chamaedrys.
Tiges glabres, ou velues pubescentes en tout leur pourtour. 14
14 Feuilles étroites; capsules débordant en tout sens le calice. .
y. sciitellata.
Feuilles assez larges; capsules nej^débordant pas latéralement
le calice lo
lo Tiges à mérithalles radicants aux points les plus divers; feuil-
les pubescentes V. officinalls.
Tiges à mérithalles radicants seulement aux nœuds; feuilles
glabres 16
16 Feuilles sessiles, semiamplexicaules V. Anagallis.
Feuilles pétiolées, non amplexicaules. ... F. Beccabiinga.
1. V. iiedersefolia L.; Lorey, 668. — 0 ou O. —
Mars-oct. — CGC. — Cultures, moissons, jardins.
Fleurs quelquefois blanches, comme il arrive aussi dans la fa-
mille aux Veronica agrestis, V. Anagallis, Antirrhinum Orontium,
Dlgitalis purinirea, Pediailaris sylvatica et Melampynim arvense.
Les Veronica hederdefoUa, agrestis, Persica et arvensis germent
tantôt en automne, tantôt au printemps ou même en été; ils sont
donc bisannuels ou annuels et peuvent se rencontrer en fleurs pres-
que toute l'année. La germination a lieu en automne et la floraison
au printemps pour les V. triphyllos, prxcox, acinifolia et vcrna.
266 SCROFULARINÉES.
«. V. agrestis L.; Lorey, 668. — 0 ou 0. — Mars-
oct. — G G. — Gultures, moissons, vignes.
Var. a. agrcstis. — Feuilles vertes, planes: fleurs bleu-pàle; pé-
dicelles fructifères courbés-réfractés: calice à lobes ovales-oblongs ;
capsule non ventrue: style ne dépassant pas l'échancrure de la
capsule.
Var. /3. didyma {V. didijma Ten.). — Feuilles vert foncé, forte-
ment nervées, ondulées; fleurs bleu vif: pédicelles fructifères ré-
fractés-sigmoïdes; calice à lobes ovales: capsule ventrue; style
dépassant l'échancrure de la capsule.
f V. Persica Poir. — 0 ou 0. — Mars-oct. — R. — Vignes,
prairies artificielles. — Dijon! {Lombard, Wéber); Longvic (il/é-
line!); Lucenay [Gillot).
Devient abondant aux environs de Dijon.
3. V. trii>iiyiio.« L.; Lorey, 670. — 0. — Avril-mai.
— R. — Moissons. — Dijon! {Lombard); Vielverge!,
Seurrel.
4. V. preeeox AU. ; Lorey, 671. — 0. — Avril-mai. —
R. — Moissons, prairies artificielles. — Dijon!, St-Apol-
linaire {Lorey) ; Laignesî.
5. V. aciiiifoiia L.; Lorey, 670. — 0. — Avril-mai. —
A. R. — Moissons. — Gîteaux, Montmain, Bagnot, Seurre!
{Lorey) \ Villy-le-MoutiersI, Semuri, Rouvrayl.
6. V. veriia L.; Lorey, 669. -—0. — Avril-mai. — R.
— Pelouses. — Rouvray {Berthiot); Monlberthault !, Fré-
mois ! , Vieux-Ghâteau ! .
V. V. arvensiits L,; Lorey, 669. — 0 ou 0. — Mars-
oct. — G G. — Friches, moissons, cultures.
La profondeur de l'échancrure de la capsule varie du tiers à la
moitié de la hauteur de cette capsule. — J'ai trouvé des capsules
de V. arvensis et agrestis à 3-5 lobes en forme d'étoile.
SCROrULARINÉES. 267
s. V. sei'pyllifolia L.; Lorey, 672. — '}f. — Avril-
sept. — G. — Cultures, prés humides, taillis.
Feuilles parfois suborbiculaires chez les individus vigoureux.
o. V. spicataL.; Lorey, 673. — !^. — Juill.-sept. —
R. — Bois. — Auxonne, Broindon, Athée, Laroche-en-
Brenil {Loreij); Satenay, Saulon, Gevreyl (Diiret); Tarsul I,
Courtivron ! .
10. V. ofGcinalis L. ; Lorey, 673. — :^. — Mai-juill.
— C. —Taillis.
Grappes le plus souvent alternes, parfois cependant opposées.
11. V. montana L.; Lorey, 676. — ')/:. — Juin-juill.
— A. R. — Bois argileux. — Gîteaux!, St-Nicolas, Villebi-
chot, Boncourt, St-Bernard (Lorei/); SauViea (Lombard) ;
Perrigny-lez-Dijon {Maillard); Pontailler!, Vielverge!,
Flammeransî, Mouxf, Rouvray!.
i«. V. scuteiiaiaL.; Lorey, 676. — if. — Juin-sept. —
A. G. — Lieux humides, bords des eaux. — Larrey-lez-
Poinçonî, Saulieu!, etc.
Parfois pubescent-glanduleux (F. parmulaviaVoW. et Turp.). —
Moux!, Ste-Isabelle près Saulieu!.
Après floraison, les pédîcelles se réfractent, mais à la fructifica-
tion ils deviennent étalés et une courbure ascendante du sommet
du pédicelle rend la capsule dressée.
13. V. Anag;aiiis L.; Lorey, 677. — if. — Mai-sept.
— G. — Fossés, marécages.
Varie (F. anagalloides Guss.) à feuilles linéaires-lancéolées, à
capsule ovoïde-elliptique et à grappe pubescente-glanduleuse. Cette
variété est beaucoup moins vigoureuse que le type.
Les germinations de F. Anagallis, qui naissent aux lieux s'assé-
chant, restent grêles, quoique florifères, et souvent même ne dé-
passent pas un décimètre de hauteur. Elles ont une tige dressée,
une racine rameuse avec quelques pseudorrhizes adjuvantes, mau-
268 SCROFULARINÉES.
quent de bourgeons de remplacement et ne sont ainsi que des
plantes annuelles. Tout différents sont les sujets qui naissent en
des stations favorables, c. à. d. aux lieux inondés. Leurs tiges ro-
bustes, couchées- ascendantes, émettent de leurs parties radicantes
des rejets qui constituent d'actifs agents de multiplication. A l'au-
tomne, les extrémités des tiges s'affaissent par suite de la désorga-
nisation des mérithalles inférieurs: les bourgeons de ces sommités
restent vivants, s'enracinent et concourent ainsi à une rapide pro-
pagation de la plante. Il en est de même pour le V. Beccabimga.
Tiges arrondies sur le frais, mais souvent létragones par la des-
siccation. — Feuilles verticillées quelquefois par 3.
14. V. Bcccabung^a L. ; Lorey, 677. — o/:. — Mai-sept.
— G. — Fossés, marécages.
15. V. ciiamaecipys L.; Lorey, 675. — 'j^. — Avril-
juin. — G. — Prés, bois ombragés.
16. V. TeucrîHinL.; Lorey, 67S. — :^. — Avril-juill.
— G. — Pelouses, bois.
Glabre ou pubescent. — Feuilles ovales-oblongues, ou linéaires
(y. prostrata L.; Lorey, 674) avec toutes les transitions désirables.
— Souche subligneuse, à tiges beaucoup moins couchées et moins
radicantes que chez la plupart des autres Veronica à grappes axil-
laires.
2. LIMOSELLA L.
1. li. aquatica L.; Lorey, 656. — 0. — Juill.-sept. —
A.R. — Vases, attérissements, queue des étangs. — Bon-
court, Gîteaux (Lorey); St-Jean-de-Losne!, Broin, Seurre
{Duret)\ Lamarche!, Grosbois!, Gercey!, Thoisy-la-Ber-
chère 1. Rouvray !.
Quoique annuel, a souvent des tiges stoloniformes dont certains
nœuds radicanls et florifères sont eux-mêmes siolon^fôres à leur
tour. Il en résulte un réseau de colonies reliées entre elles, mais
toute la plante ne s'en détruira pas moins à la fin même de la
saison.
SCROFULARINÉES. 269
3. SCROFULARIA Toiirn.
\ Plantes 0, @ ou très rarement pérennantes 2
Plantes*^ 3
2 Plante Q ou parfois pérennante: racine courte, brusquement
contractée en filament 7 S. vernalis.
Plante @ ; racine longuement pivotante, insensiblement atté-
nuée S. canina.
3 Une racine S. canina.
Un rhizome 4
4 Rhizome noueux-tuberculeux par développement de gros bour-
geons charnus sessiles S. nodosa.
Rhizome dépourvu de nodosités 5
5 Rhizome à bourgeons de remplacement enveloppés de longues
écailles charnues imbriquées sur 4 rangs .... S. alata.
Rhizome à bourgeons de remplacement pourvus seulement
d'écaillés rares et courtes S. aquatica.
\ Tiges obscurément anguleuses; feuilles pinnati ou bipinnati-
séquées S. canina.
Tiges tétragones: feuilles entières, crénelées ou dentées-inci-
sées 2
2 Fleurs jaune- verdàire; calice à lobes non bordés-scarieux. .
f S. vernalis.
Fleurs brunâtres; calice à lobes bordés d'une membrane blan-
che scarieuse 3
3 Tige àanglesaigus; calice étroitement membraneux aux bords.
, S. nodosa.
Tiges à angles ailés; calice largement membraneux aux
bords 4
4 Tige étroitement ailée: feuilles crénelées ou largement dentées,
obtuses, pourvues à la base d'un à deux petits lobes foliacés;
staminode orbiculaire-subémarginé S. aquatica.
Tige largement ailée; feuilles finement dentées, aiguës, sans
petits lobes foliacés; staminode bifide S. alata.
1. S. eaniua L.; Lorey, 654. — ^. — Juin-juill. — R.
270 SCROFULARINÉES.
— Bois, pelouses. — Val-Suzon!, Santenayî, Dijon!, Ge-
vreyl.
Souche plaricaule à tiges simples, égales entre elles : feuilles à lobes
obloiigs. — Dans les pierrailles et éboulis des coteaux, le S. canina
devient plurannuel, la souche porte une tige solitaire, accostée
parfois de tiges latérales assez faibles et souvent même rudimen-
taires ou avortées; les feuilles ont des lobes linéaires. C'est la
forme JfojDpu (S. Hoppii Koch). — R. — Ancey!, Dijon!, Cham-
bolle!, Santenay!. — Des semis de S. Hoppii, cultivés en sol frais,
m'ont donné des individus identiques au S. canina type.
t S. vernalis L.; Lorey, 653. — 0. — Mai-juill. — RRR. —
Bords des chemins, lieux cultivés. — Dans quelques cours et jar-
dins à Nuits {Lorey), où il persiste depuis plus de cent ans {Duret);
le long des murs du parc du château d'Agey! {Morelet).
Rarement pérennant et alors rabougri et peu florifère.
«. s. nodosa L. ; Lorey, 654. — î^/^. — Juin-août. — G.
— Lieux humides ou ombragés, taillis.
Les germinations n'ont encore que 4 feuilles, quand déjà la ra-
dicule, restée grêle, s'est ramifiée et se courbe sous le poids de la
plante, et que les pseudorrhizes nées de la base de la jeune tige
sont déjà plus robustes que le pivot. Le premier renflement de la
souche se forme dans l'axe hypocotylé. — La plupart des gros
bourgeons, qui constituent les nodosités du rhizome, sont ovoïdes-
subglobuleux et demeurent boudeurs-expectants ; les autres sont
oblongs et atténués au sommet qui se relèvera en tige à la saison
prochaine.
3. s. aq[uatica L.; Lorey, 653. — :^. — Juin-août. —
G. — Bords des eaux.
On rencontre assez fréquemment des sujets à feuilles aiguës,
largement dentées, non obtuses ni crénelées.
4. .«. aiata Gilib. —S. E/irharti SteY. — ^. — Juill.-
août. — R. — Boi^ds des ruisseaux. — Brémurl, Darcey!,
Aignayl, Essarois!, Moloyl, ruisseau de Fontaine-Merle à
SCROFULARINÉES. 271
Pangesl. — Attribué à la Gôte-d'Or par M. Bcreau (F/.
cent7\, 3^ édit., p. 481), mais sans indication de localité.
Les écailles des bourgeons de la souche sont formées par la par-
tie inférieure de pétioles aphylles; elles sont lancéolées, concaves-
canalicalées à la face interne, convexes avec côte saillante à Tex-
terne, et les supérieures ont le sommet muni d'une bordure foliacée.
Toutes deviennent brunes au printemps: on les retrouve en été
desséchées et entourant la base des tiges, oii elles constituent un
léger épaississement.
4. GRATIOLA L.
I. «. oflicîiiaiii^ L.; Lorey, 641. — "if. — Juill.-sept.
— A. G. — Au bord des eaux dans le Val-de-Saône. — Di-
jon {Lorey) '^ Vielverge!, Lamarche!, Auxonnel, Mer-
ceuil!.
Rhizome horizontal, rameux-drageonnant, et en outre tiges ra-
dicantes à la base. — Tiges florifères creusées d'un petit sillon qui
résulte de l'adpression des pédicelles pendant l'extrême jeunesse
de la fleur. — Quand on arrache la corolle, le calice se ferme par
subite connivence de ses lobes.
d.' LINDERNIA AIL "
a. li. pyxîfiaria AU.; Lorey, 655. — 0. — Juill.-sept.
— R. — Vases et sables du bord des eaux. — St-Seine-en-
Bâche!, Gîteaux, Boncourt {Loreij)\ St-Jean-de-Losne,
Seurre {Duret); Pouilly-s-Saône (^er^Aio^) ; étang de la
Grand'Boi^ne à Longvay!, Vic-s-Thil!.
6. DIGITALIS L.
\ Plante @ ou rarement pérennante; calice à lobes obtus; co-
rolle ventrue-campanulée D. piirpurea.
Plantes ::^ou pérennantes; calice à lobes aigus; corolle tubuleuse-
campanulée 2
2 Pédoncules pubescents-glanduleux; corolle jaune-rosé; capsu-
272 SCROFULARINÉES.
les ovoïdes-lancéolées, facilement compressibles, stériles . ,
X D. inirpurascens.
Pédoncules glabres: corolle jaune: capsules ovoïdes, incom-
pressibles, fertiles D. lutea.
f . ». ptirpurea L. ; Lorey, 642. — (x; ou rarement pé-
rennant et alors rabougri. — Juin-août. — A. G. dans les fri-
ches et bois granitiques. — Arnay-le-Duc 1 , Semur ! , Saulieu î ,
Laroche-en-Brenil!, Rouvray! (lor^?/) ; Montberthault!.
Cultivé en terre meuble et fertile, le D. purpiirca n'est plus que
bisannuel, comme il arrive du reste en pareil cas à la plupart des
plantes plurannuelles. — La belle coLilear rouge des fleurs s'afl'ai-
blit notablemi'Ut dans les jardins de sol calcaire.
X »• purpurascens (D. lutca X purpurea). — D. purpuras-
cens Rotb; Lorey, 643. — D. purpureo-lutea Mey. — Pérennant. —
Juin-aoïit. — R. — Friches, bois. — Bords du bois de Montille près
Semur [Lorey); coteaux incultes en amont de Semur! (Collcnot,
Miot).
Grappes très allongées en raison de la stérilité des capsules. —
La plante de Semur tient plus du D. lutea que du D. purpurea par
l'ensemble de ses caractères.
«. ». lutea L. — D. parviflora Ali. ; Lorey, 642. — if.
— Juin-juin. — Bois, friches. — G. dans le calcaire; R.
dans les sols granitiques, comme à Saulieu {Lombard), et
Semur f.
C'est par méprise que le D. grandiflora Ail. a été indiqué (G. G., FI.
de Fr., II, p. 604) dans la Côte-d'Or.
7. ANTIRRHINUM Juss,
Plante bisannuelle-pérennante: racine robuste, rameuse. . .
# 7 A.majus.
Plante annuelle; racine grêle, pivotante. ... A. Orontiwn.
Calice à lobes ovales, beaucoup plus courts que la corolle. .
t A. majus.
SCROFULARINÉES. 273
Calice à lobes étroitement linéaires, beaucoup plus longs que
la corolle ^ A. Orontium.
1. A. oi'ontaum L.; Lorey, 645. — Q. — Jiiin-sept.
— G. — Moissons, cultures.
t A. majus L.; Lorey, 64o. — Q ou pérennant. — Juin-sept.
— A. G. ~ Vieux murs à proximité des jardins.
8. ANARRHINUM Desf,
I. A. beiiidîfoiium Desf.; Lorey, 644. — O ou pé-
rennant. — R. — Friches et rochers granitiques. — Sau-
lieu, Villargoixl {Lore?/); Liernais!, Menessairel, rochers
du pont de Montberthaultî.
9. LLXARÏA Juss.
\ Plantes 0 ou 0 L. spuria, L. Elatine, L. minor.
Plantes o^ 2
2 Tigescouchées-radicanles j L. Cymbalaria.
Tiges non couchées-radicantes 3
3 Racine et pseudorrhizes pourvues de bourgeons adventifs sur
toute leur longueur 4
Racine et fseudorrhizes dépourvues de bourgeons adventifs,
ou racine n'en possédant que dans la partie correspondant à
l'axe hypocotylé o
4 Racine assez robuste, difficile à rompre, à cylindre central éga-
lant les 2/3-3/4 de la coupe transversale. . . . L. vulgaris.
Racine assez grêle, très facile à rompre, à cylindre central
n'égalant que 1/4-1/3 de la coupe transversale. . L. stnata.
5 Racine robuste, pivotante: souche multicaule. . . L. supina.
Racine grêle, horizontale, allongée, à chevelu abondant; sou-
che paucicaule L. Alpina.
i Feuilles péùolées, larges 2
Feuilles sessiles, étroites 4
2 Feuilles glabres, palminervées, réniformes, lobées: pédoncu-
18
274 SCROFULARINÉES.
les fructifères accrescents, épaissis au sommet
f L. Cymhalaria
Feailles pubescentes-velues, penninervées, ni réniformes, ni
lobées: pédoncules fructifères ni accrescents, ni épaissis. . 3
3 Feuilles suborbiculaires; pédicelles velus L. spuria.
Feuilles ovales, les moyennes hastées: pédicelles glabres. . .
L. Elatine.
4 Grappes fiiuillées: lleurs longuement pédicellées
L. minor.
Grappes non feuillées: fleurs brièvement pédicellées 5
o Plantes glauques; grappes courtes 6
Plantes vertes; grappes allongées 7
6 Fleurs violet-bleuâtre L. Alpina.
Fleurs jaunâtres L. suplna.
7 Fleurs grandes, jaunes; éperon allongé; graines comprimées,
ailées L. vulgaris.
Fleurs petites, blanchâtres, striées de violet; éperon plus ou
moins court; graines ovoïdes-trigones ... . L. striata.
1. li. iipurÂa Mill.; Lorey, 647. — O ou 0. — Juin-
oct. — G. — Cultures, moissons.
Feuilles entières ou fortement dentées.
«. t.. Elatine Desf.; Lorey, 648. — 0 ou O. — Juin-
oct. — A. G. — Gultures et moissons des sols argileux.
Limbe des feuilles inférieures est parfois pinnatipartit à sa base.
3. li. miaior Desf.; Lorey, 646. — 0. — Juill.-sept.
— G. — Moissons, cultures, friches.
Plante pubérulente-glanduleuse, ou entièrement glabre [L.prœ-
termissa Delastre). Des intermédiaires ont la gorge fermée du L.
prdetermissa et la pubescence du JL. minor, ou au contraire la gorge
entr'ouverte du L, minor et la glabréité du L. prxtermissa.
4. L«. supiua Desf.; Lorey, 649. — :^. — Juin-août. —
R. — Pelouses et rochers de la Gôte. — Nuits, Meursault
{Lorey); Savigny-s-Beaune!, St-KomainI, Nolay!.
SCROFULARINÉES. 275
C'est par erreur que Lorey indique cette espèce dans les sables
de rOuche entre le parc de Dijon et Longvic.
5. !.. Aipiiia DG. — lif, — Juin. -août. — R R R. — Ébou-
lis de la Coquille d'Étalante! {Fleurot).
La plante de la Côte-d'Or est la variété petrœa (L. petrxa Jord.),
qui diffère du type par des tiges plus allongées, des feuilles plus
étroites et plus espacées, et la corolle à lobes plus longs et plus
étroits. Si rare en son unique station d'Étalante, qu'on doit crain-
dre de l'y voir bientôt disparaître. Je l'ai rencontrée encore à 2 ki-
lom. de la Cote-dOr, dans les éboulis du Larrys-Blanc de Cry
(Yonne).
6. L(. striata DC; Lorey, 650. — ^'. — Juin-sept. —
G. — Gultures, friches, bois, moissons.
Éperon tantôt obtus, tantôt subaigu, variant pour la longueur du
simple au quadruple, et réduit parfois à une légère bosse.
Var. ;3. ochroleucaCoss. et Germ. — Plusrobuste: fleurs plus gran-
des, violet-jaunàtre, à éperon une fois plus long que le tube de la
corolle. — R. — Blaisy-Haut!: Santenay [Gillot). — C'est peut-être
la plante que Lorey a voulu désigner dans la note qui suit la des-
cription de son L. striata.
«'. 1j. vuigarisMœnch; Lorey, 6ol. — !^. — Juill.-sept.
— G. — Bords des chemins, berges des rivières, haies,
taillis.
Le L. genistifolia de Lorey (p. 652) n'est qu'un L.vulgans à tiges
robustes et à feuilles élargies.
1 1-. Cymftalarla Mill.; Lorey, 647. — :^. — Mai-oct. — A. C.
— Vieux murs à proximité des jardins. — Dijon {Lorey); St-Remy!,
Pontailler!, Seurre!, Semur!, etc.
Ont été indiqués par Lorey (p. 648-649) le L. arvensis Desf. à Baulme-
la-Roche et à Seurre, et le L. Pelliceriana Mill. à Marsannay-la-Côte,
Auxonne et Seurre. M. Lombard attribue encore cette dernière espèce à
Saulieu.
276 SCROFULARIi\ÉES.
10. PEDIGULARIS Tourn.
Souche notablement épaissie-élargie au niveau d'insertion de
la rosette radicale P. sylvatica.
Souche non épaissie-élargie P. palustris.
Tiges nombreuses, les latérales étalées-ascendantes ; feuilles à
dents aiguës: calice à 5 lobes; capsule plus courte que le
calice P. sylvatica.
Tige solitaire, dressée : feuilles à crénelures obtuses: calice bi-
iobé; capsule plus longue que le calice. ... P. palustris.
I. F. fsyivatica L.; Lorey, 664. — O. — Juin-août. —
A. R. — Prés tourbeux, pelouses humides. — Pré de Fon-
taine-Merle à Pangesl, Vielvergeî, Longvayl, Saulieul, Se-
mur!, Frémois!.
A l'automne de la première année, le centre de la rosette de
feuilles radicales est occupé par un gros bourgeon écailleux qui,
aa printemps, donnera naissance à plusieurs tiges florifères. Par-
fois en outre il est accosté de quelques bourgeons latéraux. Le
bourgeon central du. P. palustris est beaucoup moins robuste, mais
aussi ne donne-t-il naissance qu'à une seule tige. Les écailles du
bourgeon sont amples et ovales chez le P. sylvatica, étroites trian-
gulaires-oblongues chez le P. palustris. Les deux plantes n'ont plus
à leur floraison que des feuilles caulinaires.
«. P. palustris L.; Lorey, 664. — 0. — Juin-août. —
— R. — Prés tourbeux. — Saulon {Lorey); Grancey-le-
Ghâteau!, Menessaire!, Rouvrayl.
11. RHINANTHUS L.
Feuilles florales blanchâtres, décolorées; corolle à tube dépas-
sant assez longuement le calice; appendices de la lèvre supé-
rieure de la corolle plus longs que larges. . . . R. major.
Feuilles florales d'un vert pâle; corolle à tube inclus ou dépas-
SCROFULARINÉESo 277
sant à peine le calice; appendices de la lèvre supérieure de
la corolle plus larges que longs R. minor.
1. R. major Ehrh. — R. hirsuta Lmk; Lorey, 665. —
O. — Mai-juin. — G. — Prés. — Abonde aussi dans les
moissons à Veuxhaulesl, Is-s-Tille!, St-Julien!, Bouil-
land!.
Galice et bractées ordinairement pubescents, mais parfois gla-
bres (var. glabra). Lorey ne mentionne pas cette variété qu'il a
sans doute confondue avec son R. glabra Lmk.
«. R. minor Ehrh. — R. glabra Lmk; Lorey, 665. —
O. — Mai-juin. — G. — Prés humides.
Le même individu a fréquemment des caractères propres les uns
au R. major, les autres au R. minor, ce qui pourrait justifier la
réunion des deux espèces en une seule.
Un étroit rebord blanchcâtre court autour du limbe des feuilles
des R. major et minor. Chez VEuphrasia officinalis ce rebord est de
la couleur du limbe, et chez les Pedicularis sylvaticaei pahistris il
se réduit à une callosité blanchâtre plus ou moins développée, qui
termine le sommet des dents des feuilles. Ces particularités foliai-
res paraissent, dans la famille, être seulement propres à la tribu
des Rhinanthacées .
12. MELAMPYRUM Tourn.
1 Bractées recourbées en dehors et imbriquées sur 4 rangs.
M. cristatiim
Bractées ni recourbées en dehors, ni imbriquées sur 4 rangs
2 Bractées rouges, très rarement décolorées; grappes denses
calice pubescent, égalant le tube de la corolle
M. arvense
Bractées vertes; grappes lâches, unilatérales; calice glabre,
égalant à peine le tiers du tube de la corolle . M.pratense.
1. M. criistatum L. ; Lorey, 663. — 0. — Juin-août.
— G. — Bois de montagne.
278 SCROFULARIXÉES.
^. M. arvense L. ; Lorey, 662. — 0. — Juin-août. —
ce. — Moissons. — Assez commun en outre à Laignesl .
dans les prairies artificielles.
3. II. prattense L.; Lorey, 663. — 0. — Juin-août. —
CGC. — Bois de montagne.
Feuilles ovales-lancéolées. Dans les sols siliceux (Semur!, Ge-
nay!, Saulieu!, etc.), elles sont oblongues-lancéolées, et même des
échantillons d'Autun [Gillotl] lèsent lancéolées-linéaires.
13. EUPHRASIA L.
I. E. ofGcinaiis L.; Lorey, 666. — 0. — Juill.-oct.
— CGC. — Pelouses arides.
Var. «. officinaUs. — Feuilles supérieures et bractées à lobes ai-
gus; inflorescence glanduleuse: capsule oblongue-obovale: graines
ovoïdes. /
Var. /3. nemorosa {E. nemorosa 'Pers.). — Feuilles supérieures et
bractées à lobes cuspidés; inflorescence pubérulente; capsule li-
néaire oblongue; graines fusi formes.
Comme transition entre ces 2 variétés, des sujets présentent à
la fois des caractères de l'une et de l'autre. Ainsi trouve-t-on l'in-
florescence glanduleuse de VE. officinaUs avec les bractées acumi-
nées-cuspidées derjB. nemorosa [E. campestris Jord.),ou au contraire
l'inflorescence pubérulente de VE. nemorosa avec les bractées aiguës
de VE. officinaUs {E. rigidula Jord.). — La variété SaUshurgensis de
Lorey comprend les formes robustes de VE. nemorosa.
J'ai rencontré un E. officinaUs dont les fleurs étaient très rappro-
chées et disposées sur 4 rangs, comme dans les grappes de Melam-
pyrum, cristatum.
14. ODONTITES RalL
Corolle jaune; anthères glabres 0. lutea.
Corolle rouge; anthères velues-glanduleuses. ... 0. ruhra.
1. o. lutea Rchb. — Euphrasia lutea L.; Lorey, 667.
SCROFULARINÉES. 279
— 0. — Juin. -sept. — A. C. — Pelouses arides de la
Côte. — Notre-Dame-d'Etang, Mont-Afrique, Nuits!, Savi-
gny-s.-Beaunel, Chaume {Loreij); Gevreyl, St-Romain!,
Blagny!, Santenayl.
«. O. rabra Pers. — Eiiphrasia Odontitcs L.; Lorey,
667. — 0. — Juill.-oct. — G. — Moissons, prairies arti-
ficielles.
La variété scrotlna (0. serotina Rchb.) se disting-ue par ses ra-
meaux nombreux, étalés obliquement, par ses feuilles linéaires
superficiellement dentées, les florales ne dépassant pas les fleurs.
Comme on la rencontre parfois mêlée au type et fleurissant en
même temps, ces différences sont inhérentes à la plante, et ne
tiennent ni à la station, ni à l'époque de floraison, bien que pour-
tant cette variété serotina soit ordinairement plus tardive.
Avant l'épanouissement de l'O. rubra, le style dépasse plus ou
moins la corolle: mais, comme celle-ci est accrescente, le style se
montrera suivant l'âge des fleurs soit exsert, soit inclus pendant
la floraison. Parfois des- fleurs ont le style inclus même avant l'é-
panouissement, ce qui est un caractère de l'O. Jaubertiana Bor.,
mais d'un autre côté la non connivence des lèvres de la corolle
éloigne de cette dernière espèce.
Les Scrofularinées dont le système souterrain est le plus
intéressant sont les Rhinanthacées pour leur demi-parasi-
tisme, et les Linaria vulgaris et striata pour le drageon-
nement ou bourgeonnement adventif de leur racine.
Cette disposition au drageonnement de la racine se ma-
nifeste dès la germination: car on voit le Linaria vulgaris^
n'ayant encore qu'une paire de feuilles, émettre des bour-
geons adventifs d'abord sur l'axe hypocotylé et bientôt après
sur le pivot, comme on peut le constater aussi chez les
Epilobium spicatum et Nasturtiiim sylvestre; et ces bour-
geons remplacent l'axe primaire qui s'atrophie rapidement.
— Le grossissement de la racine des Linaria vulgaris et
striata s'observe indifféremment en deçà et au delà de l'in-
280 SCROFULARINÉES.
sertion des bourgeons adventifs, tandis que chez la grande
majorité des plantes à racine drageonnante, il a lieu au delà,
c. à. d. en la partie antérieure de la racine mère. — Les
bourgeons développent assez souvent à leur base des pseu-
dorrhizes, douées elles-mêmes de la propriété de drageon-
ner, de sorte qu'après un certain temps il devient impossible
de décider si le bourgeon est né sur la racine et les radicelles,
plutôt que sur une pseudorrhize. Toujours est-il que racine
ou pseudorrhize après avoir produit des bourgeons adven-
tifs continue de s'allonger au delà, et qu'on ne doit pas,
avec M. Irmisch, décrire la racine drageonnante du Zm^'rza
striata comme sympodique, et se remplaçant, à l'insertion
de chaque bourgeon, par une racine adventive née de la base
de ce bourgeon. Cette racine adventive, quand elle existe,
est toujours surnuméraire, et ne joue qu'un rôle accessoire.
La racine des Melampyruni^ Rhiiianthiis , Pediciilaris,
Euphrasia, Odontites, non contente de puiser des aliments
dans le sol, adhère encore par des suçoirs aux radicelles des
plantes voisines. Ces suçoirs consistent en un petit mame-
lon à sommet obtus-tronqué, frangé d'une coronule membra-
neuse, restes d'une coiffe terminale en partie détruite. La
radicelle nourricière se trouve logée dans un sillon qui forme
au sommet du suçoir comme une bouche avec 2 rebords en
manière de lèvres, et elle émerge un peu chez les Melam-
pyrum, car leurs suçoirs ont un sillon moins profond que
chez les Rhinmithus. — Quand on tire sur du chevelu saisi
par un suçoir de Rhinanthus, ce chevelu vient dans la main
en entraînant le suçoir qui le retenait. — Le Melampyrum
pratense a des suçoirs plus nombreux et plus gros que ceux
des M. cristatum et avoense. — Les Rhinanthacées n'ont
pas pour les G?'ami7iées une prédilection toujours exclusive.
Ainsi j'ai rencontré des suçoirs de Melampij7'um arvense
adhérents à des radicelles de Prunus spinosa et ^ Eippocre-
pis comosa ; et des germinations (3 sur 15) de ce Melampy-
SCROFULARINÉES. 281
mm, arrachées dans la campagne, ont fleuri et'fructifié,
quoique peu vigoureuses, dans un pot où je les cultivais en
la seule compagnie d'un Nasturtium asperum, Solanum
nigrum et Riimex obtuslfolius. Bien plus, j'ai pu amener
à fructification quelques Odontites rubra que j'avais semés
en un pot, d'où étaient rigoureusement exclues toutes autres
plantes; ces Odontites restèrent d'ailleurs grêles et dépour-
vus de suçoirs. L'absence de suçoirs en cette circonstance
tendrait à prouver qu'ils ne se développent qu'au contact de
racines nourricières, et ce qui confirme encore cette opinion,
c'est que, chez le même pied de Rhinanthacée , telle radi-
celle est riche, telle autre est pauvre en suçoirs ; d'ailleurs, si
les suçoirs naissaient au hasard, 1res peu auraient la bonne
fortune d'être contigus à une radicelle nourricière.
L'inflorescence type des Scrofularinées est la grappe pro-
gressive. — De certaines aisselles florifères de Linaria spii-
ria, entre le pédicelle et la feuille mère, sort un rameau ,
qui, chez les sujets vigoureux, répète linflorescence racé-
miforme de la tige ; et l'ensemble de toutes ces grappes
forme une ample panicule progressive d'une structure plus
compliquée en apparence qu'en réalité. De pareils rameaux
florifères surnuméraires peuvent se développer aussi à l'ais-
selle des feuilles qui accompagnent les grappes du Veronica
Anagallis ; mais on les voit surtout fréquents aux aisselles
florifères du Linaria Cymbalaria, où ils ont le même point
d'émergence que chez le L. spuria, quoique Aug. de St-
Hilaire ' les ait placés entre le pédicelle et l'axe. — Quand
leLimosella aquatica croît au sein de grandes herbes, sa
rosette radicale indéfinie allonge son axe en une courte tige
qui donne une grappe simple feuillée progressive. — Les
tiges florifères du Veronica montana se prolongent en une
tige foliifère, couchée -radicante par suite de désistence flo-
rale. Pareil cas s'observe, mais très rarement, chez quelques
1. Morph. végét., p. 280.
282 SCROFULARINÉES. LENTIBULARIÉES.
Veronica Chamœdrys vigoureux, tandis que le sommet de
l'axe florifère des V. officinalis et Teucrium est plus ou
moins abortif, ne produisant que 2-3 mérithalles de plus
en plus grêles. Aussi, le plus souvent, reste-t-il inerte l'an
suivant, ou, quand un bourgeon s'y développe, ce sera tou-
jours un bourgeon latéral et foliifère. Il est donc difficile de
s'expliquer cette assertion de M. Guillard \ que la progres-
sion de l'inflorescence du Ve?wiiica of/ici?iaiis est pérenne,
alors qu'au contraire elle est promptement arrêtée et se
borne à l'émission de 2-3 grappes. — Les Scrofularia font
exception dans la famille en ce que les rameaux de leurs
grappes sont pourvus de cymes, ordinairement bipares
(5'. aquatica, S. alata^S. canina)^ ou au contraire unipares
{S. iiodosa). Mais s'il y a ainsi régression dans les détails,
l'ensemble n'en demeure pas moins progressif, puisque
l'épanouissement de la grappe procède de bas en haut. L'in-
florescence de ces Scrofularia est donc identique à celle
que vont présenter, dans une famille voisine, certaines La-
biées à glomérules pédoncules.
LVII. LENTIBULARIÉES (Rich).
1. UTRICULARIA L
Feuilles pinnatiséquées ; fleurs assez grandes: éperon égalant
moitié de la corolle 17. vulgaris.
Feuilles palmatiséquées ; fleurs petites; éperon réduit à une
bosse U. minor.
1. U. vuigari!>$ L.; Lorey, 720. — if. — Juin-août. —
A. G. — Fossés, mares. — Arcelot, Premeaux, Saulon,
1. Bull, de la Soc. bot. de Fr., 1857, IV, p. 457.
LENTIBULARIÉES. OROBANCHÉES. 283
Saulieu! (Zor^y); St-Remy î, Larrey-lcz-Poinronî, Yielver-
gel, Vic-s-Thil!, etc.
Hibernacles subgiobuleux, terminant les tiges et les rameaux,
les plus gros atteignant le volume d'une noisette. Ils sont formés
de très petites feuilles, densément imbriquées, multiséquées,
dépourvues de vésicules et à bords ciliés-pubérulents, d'où le pour-
tour de l'hibernacle est lui-même pubescent. Lors de la destruction
des rameaux en automne, les hibernacles tombent au fond de l'eau;
puis, après y avoir séjourné tout l'hiver, ils s'allègent par un com-
mencement de résorption et remontent vers le milieu du printemps
à la surface, oij leur bourgeon s'allonge en nouvelles .plantes qui
n'ont de pseudorrhizes à aucune époque de leur existence. Même,
d'après M. Warming ', les germinations seraient dépourvues de ra-
dicule, et l'embryon manquerait en outre d'albumen et de feuilles
cotylédonaires. — L'ablation des vésicules n'empêche pas les feuilles
de surnager.
«. L. luinor L. ; Lorey, 721. — if. — Juin-août. —
RR. — Fossés, mares. — Laroche-en-Brenil {Lorey)\ étang
Larmier près Saulieu {Boreau) ; St-Léger-de-Fourches !.
De même que YJJ. viilgaris, VU.minor n'a ni racine, ni pseudor-
rhizes, mais des hibernacles, des vésicules, et ses rameaux roulés
en crosse au moment de leur développement.
Dans une lettre à M. Duret, M. Grenier reconnaît avoir indiqué ' par
erreur le Pinguicula vulgaris L. dans la Côte-d'Or.
LVIII. OROBANCHÉES (Juss.).
1. PHELIPJ:A Toiirn.
Plante if ; tige simple : corolle à lobes aigus ... P. cssrulea.
Plante O : tige ordinairement rameuse ; corolle à lobes obtus
-j- P. ramosa.
1. Bull, delà Soc. bot. de Fr., Rev. bibl., 1874, XXI, p. 174.
2. FI. de Fr., Il, p. 442.
284 OROBANCHÉES.
1. P. caeruiea G. A. Mey. — Orobanche cœrulea L. ;
Lorey, 660. — if. — Juin-juill. — RR. — Sur VAchillea
Mille folium. — Bèze, Beaune, Meursault {Lorey) ; Ville-
neuve près Saulieu {Lombard).
f p. ramosa G. A. Mey. — Orohanche ramosah.: Lorey,
660. — O. — Juin. -sept. — G. — Sur Cannabis sativa!.
Après avoir cultivé dans une plate-bande de jardin des P. ramosa
sur du Chanvre^ j'ai vu, l'année suivante, croître au même endroit
un Phclipœa sur un jeune pied d'Arabis Turrita. Il différait du
P. ramosa par ses étamines glabres à la base, et par sa corolle à
teinte violette et à lèvre inférieure relevée de plis saillants et velus;
il se rapprochait ainsi beaucoup du P. Miiteli Reut. A Larrey-lez-
Poinçon, j'ai rencontré encore cette même forme de P. ramosa sur
le Sherardia arvensis, dans un champ en friche qui n'offrait aucun
vestige de culture de Chanvre. Enfin le même Phelipsea a été trouvé
par M. Lacroix ^ sur une Labiée, le Coleiis Blumei Benth.
2. OROBANCHE L.
1 Étamines insérées vers la base de la corolle . . : 2
Étamines insérées au plus bas vers le quart inférieur du tube
de la corolle 4
2 Tentacules 2 nuls: étamines glabres inférieurement ; stigmate
jaune 0. Rapum.
Tentacules nombreux; étamines à filets plus ou moins velus
inférieurement ; stigmate pourpre 3
3 Corolle très amplement campanulée ; étamines à filets très velus.
0. Gain,
GoroUe campanulée; étamines à filets pourvus seulement de
quelques poils 0. Epithymiim.
4 Stigmate jaune 5
Stigmate pourpre ou violet 7
5 Corolle petite, jaune clair teinté de violet ; étamines glabres-
centes 0. Eederae.
\. Bull, de la Soc. bot.de Fr., Sess. extraord., XXIII, 1876, p.LXXXI.
2. Voir p. 287 pour rexplication de ce terme.
OROBANXHÉES. 285
Corolle grande, jaune foncé, ou brunâtre ; étamines velues ou
pubescentes G
0 Bractées dépassant ou égalant les fleurs ; corolle à tube insensi-
blement arqué : étamines velues sur presque toute leur lon-
gueur 0. elatior.
Bractées plus courtes que les fleurs : corolle à tube fortement
arqué en sa moitié supérieure ; étamines pubescentes à la base.
0. Cervaride.
7 Tentacules nombreux /corolle assez grande, campanulée-tubu-
leuse, glanduleuse-pubescente: étamines pubescentes, velues
inférieurement 0. Teucrii,
Tentacules peu nombreux ; corolle petite, tubuleuse, pubéru-
lente : étamines plus ou moins pubescentes inférieurement,
parfois glabrescentes 8
8 Corolle à dos insensiblement arqué, à lobes denticulés ; lèvre
inférieure de la corolle à lobe médian presque égal aux la-
téraux 0. minor.
Corolle à dos brusquement arqué vers son tiers inférieur, à lo-
bes dentés-incisés ; lèvre inférieure de la corolle à lobe mé-
dian une fois plus grand que les latéraux. . 0. amethystea.
1. o. Rapam Thuill. — 0. major DG. ; Lorey, 657,
exclus, var. |S. ; non Duby. — O. fœtida Lorey, 658. —
if. — Mai-juin. — A. G. — Sur Sarothammis scopa?mis\.
— Bords de la Saône, Saulieu ! , Semur l{Lorey); Laroche-
en-Brenil !, Rouvray !.
«. o. CjaiîiDuby. — O.BapiwiYâr. /3. affmisLorey, 657;
non Thuill., nec Duby. — 0. vulgaris DG. — if. — Juin-
juill. — A. G. — Sur les Galium Mollugo !, glaucuml et
sylvestre ! .
Lorey a dtl se tromper en donnant à sa plante le Genista saglttalis
pour habitat.
3. O. Epiftkymuin DG. ; Lorey, 659. — :^ — Juin-juilL
— G. — Sur Thymus Serpijllum!.
4. o. Teucrii Fr. Schultz. — i^. — Juin-juill. — A. G.
— Sur Teucrium Chamaedrysl.
286 OROBANCHÉES.
Les étamines, velues h la base, que Lorey accorde à son 0. Epi-
thymwn semblent indiquer qu'il avait rencontré aussi VO. Teucni;
mais cette dernière plante n'était pas alors spécifiquement séparée
de VO. Epithymiim, dont au surplus elle n'est peut-être qu'une va-
riété.
5. o. eiatior Sutt. — @. — Juin-juill. — RR. — Sur
Centaurea Scabiosa!. — Montagne St-Marcel à Pothièresl,
Voulaines !.
G. o. Cervariae Suard. — @. — Juin-juill. — RR. —
Sur Peucedcmum Cervarial. — Flavigny {Lombard); co-
teaux de Poinron-lez-Larrey f.
*, o. Hederae Duby. — if. — Juin-juill. — R. — Sur
Hedera Hélix!. — Darcey !, le long des rochers de la cas-
cade de Vauchignon !.
La section de la souche a une odeur alliacée.
S. o. minor Sutt. ; Lorev, 659. — if. — Juin-juill. —
A. C. — Sur Picris hieracioides \ à St-Reray !, Quince-
rotl, Montigny-Montfort !, Moutiers-St-Jean !, Les Laumes!
et sur Trifoliiim pratense à Rouvray !.
Je rapporte les sujets vivant sur Ficris hieracioides à VO. minor
var. flavescens (0. Carotae Desm.) : car si sa teinte jaune-furfuracé
non violette et ses étamines assez velues intérieurement la rappro-
chent de VO. Picridis Fr. Schultz, elle s'en éloigne par la lèvre su-
périeure de sa corolle échancrée et non pas entière. D'ailhurs, les
auteurs assignent à l'O. minor l'habitat sur les plan tes les plus diverses.
O. o.. ametliysieaThuill. — 'J^. — Juin-juill. — RR. —
Sur Eryngium campestre à Reaune {Bonnat) et à Santenay I.
3. LATHR.EA L.
1. 1.. squamarlaL.; Lorey, 661. — !^. — Avril-mai. —
R. — Sur les racines de différents arbres des bois. — Fia-
OROBANCHÉES. 287
vignerot, Chambolle, Savigny-s-Beaune {Loreij)\ Ste-Foix
{Lombard); Arnay-le-Duc (Boreau) ; Vai-Suzoïi!, Combe
de Gevrey !, Sombernon !,
Parasite sur la Vigne dans le Jura et le Doubs [Grenier).
Le parasitisme des Oroba7ichéesèi'à\\ endovemh en doute
en 1805 lors de la publication de h Flore de F7'a?ice de de
Candolle. Cet illustre botaniste y dit^ en effet : « Je soupçonne
que \ Orohanche se fixe aux autres végétaux simplement
pour s'y cramponner, non pour en tirer de la nourriture. »
Aujourd'hui le parasitisme de ces plantes est unanimement
admis; quelques auteurs cependant ne les regardent que
comme demi-parasites, par méprise sur le rôle des tentacules
qu'ils assimilent à des racines.
La racine, sur laquelle s'insère un Orohanche ou un
Phelipœa, finit ordinairement par s'atrophier et se dé-
truire à son extrémité, parce que le parasite confisque à
son profit presquetoute la sèvedescendante. Aussi l'insertion,
d'abord latérale, devient-elle terminale le plus souvent; d'où
les assertions contradictoires des auteurs sur ce point, sui-
vant l'âge des Orohanche observés. Par suite du considé-
rable afflux de sève descendante que détermine la présence
du parasite, la racine nourricière va s'hypertrophiant de sa
base à l'insertion de YOrobanche, où elle forme un épaissis-
sement volumineux.
Les Oroé«?icAe et P^e/i/;ce«ontencore d'autres adhérences,
mais beaucoup moins importantes et qu'ils exercent à l'aide
de filaments cylindracés nés de leur souche. Ces organes,
quej'appellerai tentacules, sont sinueux, contournés, fragiles,
souvent ascendants, parfois fasciés, obscurément bi-trifur-
qués à leur sommet. Ils ne puisent rien dans le sol, mais
sont munis de suçoirs latéraux et terminaux. Ces suçoirs
\. Fl. Fk, III, p. 488.
^88 OROBANCHÉES.
débutent par un petit tubercule obtus et dont le sommet
porte une coiffe roussâtre. En tombant, la coiffe met à dé-
couvert une surface circulaire ruguleuse, que borde une co-
ronule laissée par la chute de la coiffe. C'est par cette sur-
face, qui est préhensible, que le suçoir adhère aux radi-
celles voisines, en s'infléchissant légèrement par ses bords.
Plus est forte la racine, sur laquelle est fixée la souche de
VOrobanche, moins nombreux sont les tentacules (0. ela-
tior, 0. Cervainse, 0. Hederse)^ ou même ils font entière-
ment défaut (0. Rapum)\ tandis qu'ils forment une pelote
dense chez les espèces assises sur une racine peu robuste
(0. Epithymum, O.Teucrii, 0. Gain, Phelipsea ramosa) .
Quand les tentacules s'entrelacent, ils adhèrent entre eux
à leurs points de contact, et deviennent ainsi parasites les uns
sur les autres. — Les tentacules saisissent tout chevelu qui
leur est contigu, lors même qu'il appartiendrait à une plante
spécifiquement différente de celle qui porte \ Orohanche.
Ainsi, dans la Gôte-d'Or, j'ai trouvé les souches d'O. Ejn-
thymum insérées sur le Thymus Serpylhim, tandis que les
suçoirs des tentacules s'attaquent au chevelu des plantes les
plus diverses des pelouses. — Une autre fonction des ten-
tacules est d'émettre des bourgeons adventifs et de servir
ainsi à la multiplication des Orobanche (0. Epithymum,
0. Teucrii, O. Gain).
Les Orobanche vivaces sont souvent notés comme an-
nuels, parce que, soit à cause de conditions atmosphériques
défavorables et d'un allanguissement des plantes nourricières,
soit plutôt à cause de la lente évolution des bourgeons de
remplacement, la végétation du parasite reste complètement
hypogée certaines années; et alors il semble faire défaut, là
cil il avait fleuri abondamment la saison précédente. Maison
ne saurait douter que la grande majorité des Orobanche ne
soient vivaces, quand on voit de jeunes tiges accostées d'an-
ciennes tiges desséchées, et tant de souches florifères munies
OROBANCHÉES. 289
de bourgeons de remplacement. A l'exception des 0. elatior
et Cervarise, qui m'ont paru plurannuels, les autres 07^o-
bajiche de la Côte-d'Or sont vivaces. Quelquefois cependant
les 0. Heclerœ, minor et amethystea ont aussi des souches
plurannuelles par défaut de bourgeons de remplacement.
Quand les 0. mmorct amethystea croissent sur des plantes
annuelles ou bisanuelles, leur durée est fatalement limitée
à celle de la plante nourricière. — Comme, à la mort du Chan-
vre, le Phelipœa ramosa a sa souche pourvue de bourgeons
de remplacement, il peut sans doute vivre au delà de l'an-
née, quand il lui arrive de s'attacher à une plante bisan-
nuelle-pérennante, telle que YArabis Turrita sur lequel
j'ai rencontré une fois ce parasite.
Si l'on arrache des Eedera Hélix et Jhijmus Serpylhim
infestés par des Orohanche, on trouve les radicelles parse-
mées de petites souches parasites, dont le volume varie d'un
grain de chenevis à une noix. Ces grandes différences de
grosseur indiquent suffisamment avec quelle lenteur se feia
attendre l'évolution épigée ; d'où la germination des Oro-
hanche, et en particulier celle de l'O. Hederœ, a paru,
mais à tort, exiger un grand nombre d'années. De même que
individus de semis, les sujets issus du bourgeonnement
adventif des tentacules arriveut très lentement à floraison.
La détermination des Orohanchées est difficile, car elles
n'ont rien d'absolument fixe pour la vestiture et l'insertion
des étamines, pour la grandeur et la ferme des bractées et
du calice, pour l'espacement des fleurs des épis, ni même
souvent pour l'habitat; puis le renflement de la base de leurs
tiges est d'autant plus accentué que la souche aura été un
plus grand nombre d'années à devenir adulte. Aussi devrait-
on peut-être faire descendre plusieurs espèces au simple
rang de variétés. — Il n'est pas rare de rencontrer des in-
dividus d'une teinte jaunâtre, et qui constituent les variétés
citrina, jpallescens et flavescens des auteurs. On a parfois
19
290 ORORANCHÉES. — LARIÉES.
attribué cette teinte à une maladie causée par une larve qui
ronge la moelle de la partie inférieure des tiges; mais la plu-
part des Orohanche à teinte brun-furfuracé sont soumis
à un tel ravage et n'en sont pas moins vigoureux, car les
végétaux restent ordinairement indifférents à la perte de leur
parenchyme médullaire.
LIX. LABIÉES (Juss.).
1. MENTHA L.
\ Plante radicante par des tiges foliifôres couchées ; pseudorrhizes
naissant seulement à la face inférieure des nœuds
M. Pulcgium.
Plantes radicantes par des rejets ; pseadorrhizes naissant sar
tout le pourtour des nœuds ou seulement aux faces latérales. 2
2 Rhizome ligneux ; pseudorrhizes; principales axillaires .... 3
Rhizome non ligneux; pseudorrhizes principales latérales, les
accessoires axillaires, ou encore les pseudorrhizes toutes la-
térales . . - 4
3 Des stolons feuilles ou écailleux M. rotundifolia.
Des drageons M. sylvestris.
4 Plantes stolonifères 5
Plantes drageonnantes 6
o Stolons feuilles ou du moins à écailles foliacées . M. aquatica.
Stolons non feuillés^^à écailles peu ou point foliacées M. sativa.
6 Drageons notableuient épaissis en leur partie moyenne, assez
profondément enterrés, à pseudorrhizes nulles ou rares la
l""^ année et alors latérales, radicants la 2^ année en leur
partie supérieure qui devient la base hypogée des tiges . .
M. arvensis.
Drageons peu ou point épaissis, rampant près delà surface du
sol et souvent même se transformant en stolons; pseudorrhizes
assez nombreuses, précoces, les principales latérales, les ac-
cessoires axillaires M. sativa.
LABIÉES. 291
i Tiges obscurément tétragones: calice à gorge velue
M. Puleghim.
Tiges fortement tétragones ; calice à gorge glabre 2
2 Axe floral surmonté d'une petite rosette foliacée 3
Axe floral non surmonté d'une petite rosette foliacée .... 4
3 Galice campanule, superficiellement strié, à dents triangulaires
aiguës M. arvensis.
Calice tubuleux, fortement strié, à dents lancéolées-subulées. .
M. sativa.
4 Feuilles nettement pétiolées : fleurs en têtes subglobuleuses ;
corolle à tube velu intérieurement .1/. aquatica.
Feuilles sessiles ou subsessiles: fleurs en épis cylindracés; co-
rolle à tube glabre ou glabrescent intérieurement 5
5 Plante à tomentum crépu ; feuilles fortement ridées-rugueuses;
fleurs ordinairement blanches, à bractées peu ou point proé-
minentes: épis fructifères verdàtres, non atténués au sommet
• . . . • M. rotundifolia.
Plante à poils étalés ou appliqués; feuilles peu ou point ridées;
fleurs ordinairements violettes: épis fructifères grisâtres-to-
menteux, atténués au sommet et ordinairement chevelus par
laproémin3nce des bractées M. sylvestris.
1. II. rotuiifiifoiia L.; Lorey, 704. — '^. — Juill-sept.
— G. — Bords des chemins, haies, lieux couverts et humi-
des.
Feuilles tantôt suborbiculaires, obtuses et crénelées, tantôt ovales
ou lancéolées-oblongues, aiguës et dentées : ces formes se relient
par de nombreux intermédiaires. A cause de l'épithète n^//os/.s que
Linné accorde aux feuilles du M. rotundifolia et refuse à celles du
M. sylvestris, je rattache au M. rotundifolia L. les individus dont
MM. Grenier et Godron [Flore, de France, n. p, 649) ont formé leur
M. sylvestris. — La plupart des auteurs tiennent pour hybrides
quantité de Meiitha qui oscillent entre les M. rotundifolia et sylves-
tris pour le système souterrain, pour la vestiture, la forme et la
surface des feuilles, ainsi que pour les bractées et les calices.
«. M. isyivcsfris L.; Loi^ey, 703. — ^. — JuiU.-sept.
292 LABIÉES.
G ce. — Bords des eaux, lieux marécageux ou humides.
Feuilles variant de la forme oLlongue-lancéolée, aiguè-acuminée,
à la forme ovale, obtuse, ce qui établit, entre les M. sylvcstris et
rotuncUfolia, un parallélisme en sens inverse.
Le tomentum blanc-argenté appliqué à la face inférieure de
feuilles étroites, oblongues-acuminées, constitue la variété candicans
{M. candicans Crantz). Au surplus, rien n'est plus variable que la
vestiture des feuilles de Mentha, jusque parfois cbez le môme indi-
vidu : puis elle est toujours moindre sur les feuilles raméales que
sur les caulinaires et sur les pousses d'automne que sur celles d'été.
— J'ai trouvé des M. candicans dont les pétioles caulinaires étaient
longsde 6-10 millim. En outre, iln'estpas très rare, chez les Mentha
à feuilles caulinaires sessiles, de rencontrer des feuilles raméales
brièvement mais distinctement péliolées.
Le M. viridis L. est indiqué à Arnay-le-Duc par Lorey (p. 705) et à
Rouvray par M. Lucand ; je l'ai aussi récolté à Semur, Ce n'est qu'une
plante échappée des jardins.
3. M. aquaiica L. — M. hirsiita L. ; Lorey, 705. —
'}f. — Juin-juill. — ce. — Bords des eaux.
Glabrescent, plus rarement velu. — Varie à glomérules latéraux
pédoncules (var.pec?mzcî(/aia), et à glomérules assez nombreux, espa-
cés, surtout les inférieurs, formantjusqu'à7-8 verticilles en grappe
longue de 15'' (var, verticillata. — M. sativa L. capitata Ern. M.).
Parfois croît submergé, et n'en a pas moins des feuilles normales,
quoique les tiges n'aient jamais atteint la surface de l'eau.
4. M. Kîsîiva L. ; non Lorey, 705. — '^. — Juill.-sept.
— A. G. — Bords des eaux, champs argileux.
Glomérules assez souvent pédoncules ; ils sont presque toujours
sessiles chez le Mentha arvensis. — Une variété a les feuilles flora-
les bractéiformes {M. subsplcata Weihe). — Certains M. sativa sont
difficiles à distinguer du M. arvensis.
Le M. sativa de Lorey (p. 705) correspond au M. ruhra Smith, espèce
glabre en toutes ses parties, cultivée dans les jardins et n'appartenant
pas à la Côte-d'Or.
LABIÉES. 293
5. M. arvensis L.; Lorey, 706. — if. — Juill.-sept. —
G. — Champs argileux ou humides.
Les germinations de l'année n'ont pas encore de rhizome, ni par
conséquent de drageons, mais elles donnent naissance à des stolons
dont le sommet s'insinue en terre et s'y transforme en drageon. —
Parfois des stolons sortent de la base des tiges du M. arvensis, mais iîs
s'enfoncent bientôt dans le sol pour s'y épaissir et s'y convertir en
drageons; tandis qu'au contraire, chez les M. aquatica et sativa,
les rejets, quand ils naissent hypogés, se hâtent ordinairement de
sortir de terre et de former des stolons.
Je dois à l'obligeance de M. Lucand une série de Mentha qu'il a ré-
coltés autour de Rouvray et fait déterminer par M. Boreau. — 1° Grou-
pe des M. arvensis et sativa : M. salebrosa Bor., M. Hostii Bor., M. Pan-
Ifana Schultz, M. jmkhella Host, M. atrovirens Bor., M. imrictariœfolia
Bor., M. nummularia Schrad., M. arvensi-aquatica Schultz, M. sylva-
tica Host, M. peduncMlaris Bor., M. nitida Host, M. data Host, M. subs-
picata AVeihe et M. plicata Opiz. — 2» Groupe du M. aquatica: M.pur-
purea Host, M. affinis Bor. et M. duhia Chaix. — 3» Groupe des M. ro-
tundifolia et sylvestris : M. rotundifolio-sylvestris Wirtg., M. sylvestri-
rotundifolia Wirtg. et M. latifolia Wirtg.
G. M. Puieg^iiani L.; Lorey, 706. — '}f. — Juill.-oct. —
A. C. — Attérissements, prairies aquatiques, hords des
étangs. — St-Remy!, Longvayl, Aniay-le-DucI, Semur!,
Epoisses!, etc.
Des échantillons de Vielverge ! avaient les feuilles velues-pubes-
centes. — Beaucoup de tiges florifères sont désistantes et se termi-
nent en tige foLiifère, décombante-radicante. — Inodore en ses par-
ties qui sont toujours restées submergées.
2. LYGOPUS L.
1. li. Europaens L.; Lorey, 678. — '}f. — Juill.-sept.
— G. — Bords des eaux, lieux marécageux, terrains hu-
mides.
Drageons nombreux, courts, simples, à écailles très élégamment
294 LABIÉES.
pectinées, à partie postérieure atténuée en caudicule. Aux
lieux inondés ou au sein de grandes herbes, les rejets consistent
surtout en stolons très allongés et dont les écailles sont beaucoup
moins finement pectinées que celles des drageons. — Dans les sta-
tions submergées, la base des tiges est atteinte d'une hypertrophie
corticale qui en peut quintupler le volume, mais qui est beaucoup
moins prononcée chez les rejets et les pseudorrhizes. Cette hyper-
trophie est formée par un tissu blanc, lacuneux, très léger, situé à
l'extérieur du liber.
3. SALVIA Toiirn.
Plante Of ; racine pivotante, allongée, atteinte de fénestrations
et dissociations S. pratensis.
Plante 0 ou (§), pérennante aux lieux arides; racine plus ou
moins rameuse, ne présentant pas de destructions partielles.
S. Sdarea.
Plante fétide; bractées membraneuses, colorées, plus longues
que le calice ; lèvre supérieure du calice à dents allongées-
spinescentes S. Sdarea.
Plante non fétide ; bractées foliacées, plus courtes que le calice;
lèvre supérieure du calice à dents très courtes. S. pratensis.
I. S. pratensis L.; Lorey, 681. — if. — Mai-juill. —
G. — Prés, pelouses.
Les larges rayons parenchymateux, qui alternent avec les fais-
ceaux ligneux dans le cylindre central de la racine du Salvia pra-
tensis, se détruisent avec rapidité: d'où les fénestrations et disso-
ciations qui caractérisent cette racine. Gomme le cylindre central
du S. Sdarea possède à son pourtour une zone ligneuse presque
continue, et à son intérieur un volumineux tissu parenchymateux,
il s'ensuit que, si la courte existence de cette espèce laissait aux
destructions le temps de se produire, celles-ci auraient surtout
pour siège la partie interne du cylindre central.
Feuilles radicales crénelées-dentées ou à base-incisée-pinnatifide.
— Les fleurs bleues du S. 2^m^e/?.sis paraissent roses le soir à la lu-
mière d'une lampe.
LABIÉES. 295
«. S. Sciarea L.; Lorey, 682. — 0, §) ou pérennant.
— Juin. août. — RR. — Coteaux incultes, bords des che-
mins. — Dijon, Rèze {Lorey) ; Nuits (frère Joseph); Beaune
dans le coteau joignant la route de Bligny!, Vic-s-Thil î. —
Abonde autour des ruines du château de Beauvoir ! {Yonne)
près de Yieux-Château, station qui n'est séparée de la Côte-
d'Or que par le Serein.
Sont indiqués le S. officùialis L. à Dijon, Echevronne, Gamay et
Blagny {Lorey, p. 680), le S. verbenacea L. à Trouhaut et Laroche-en-
Brenil [Lorey, p. 680), et le S. verticillata L à Dijon sur les berges du
Suzon près de l'ancien jardin botanique ! (Lorey, p. 681, Lombard, Mé-
line, Bonnet).
4. ORIGANUM Toiirn.
1. O. valgare L.; Lorey, 713. — if. — Juill.-sept. —
G. — Bois, bords des chemins, haies.
Fleurs parfois blanches avec bractées verdâtres. On trouve en-
core des épis allongés (0. prismaticum Gaud.) et non pas ovoïdes.
3. THYMUS L.
I. T. ^lerpyiium L.; Lorey, 708. — ^. — Juin-oct.
Var. «. Serpylhim [T. SerpyUum Pries). — G G. — Pelouses. —
Tiges couchées-radicantes, pubescenles en tout leur pourtour ;
feuilles sessiles. — Parfois les feuilles sont parsemées à leur face
supérieure de longs poils plus ou moins abondants [T. lamiginosus
Lorey, 708). — Santenay {Gillot); La Ghassagne !, Velars!, Lan-
lenay ! .
Var. ,3. Chamœdrys (T. Cham%drys Pries). — A. C — Prairies,
friches humides, bords des routes. -— Lucenay !, Pontailler !, Sau-
lieu !, Gonforgien !, etc. — Tiges couchées-ascendantes, peu radi-
cantes, munies de 2-4 lignes de poils; feuilles pétiolées. — Les li-
gnes de poils alternent h chaque mérithalle, parce que chacune
d'elles correspond à un des côtés de l'insertion péliolaire. — D'après
296 LABIÉES.
la description de son T. Serpyllum, Lorey ne semble pas avoir dis-
tingué le T. Chamœdrys.
L'odeur des feuilles froissées du T. Serpyllum est très variable
suivant les individus, tantôt nulle, tantôt piquante et presque félide,
tantôt enfin agréable et rappelant l'odeur du citron.
Vllyssopus offLcinalis L. est indiqué [Weher) dans le coteau qui domine
Santenay.
6. CALAMINTHA Tourn,
Plante Hf; souche rameuse, munie d'une racine assez robuste
et de pseudorrhizes G. officinalis.
Plante 0, pérennante aux lieux arides ; racine grêle, aidée de
quelques pseudorrhizes à la base des tiges ascendantes
C. Acinos.
Fleurs en glomérules pédoncules C. officinalis.
Fleurs géminées ou ternées à l'aisselle des feuilles supérieures.
C. Acinos.
i. c. Acinos Gaud. — Thymus Acinos L.; Lorey, 709.
— 0 ou péreniiant. — Juiii-scpt. — G. — Moissons sablon-
neuses, pelouses, rochers.
Feuilles parfois larges d'un centimètre chez les sujets robustes.
%. c. officinalfis Mœnch. — Thymus Calamintha\)^\
Lorey, 709. — 9/. — Juill.-oct. — G. — Taillis, brous-
sailles.
Varie (C. menthdefolia Host) à feuilles obtuses, crénelées et à tube
de la corolle inclus.
Le C. Nepeta Link a été observé autour de Dijon [Weber, Viallanes ).
Le Métissa officinalis L. (Lorey, 710) se rencontre quelquefois dans les
'haies, à proximité des jardins d'où il s'est échappé. — Corberon !, Broin !,
Rouvray !.
LABIÉES. 297
7. GLINOPODIUM L.
1. c. vuig^arc L.; Lorey, 712. — if. — Juill.-oct. —
ce. — Bois, buissons, bords des chemins.
8. NEPETA L.
I. :v. Catarîa L.; Lorey, 701. — if. — Juill.-sept. —
A. R. — Haies, bords des chemins. — Flavigny {Lombard) ;
Lucenay!, Ghâtillon!, Savigny-s-Beaune !, Saulieu!, Tou-
tryl.
Racine d'une odeur fétide.
9. GLEGHOMA L.
1. €à. iiedcracea L.; Lorey, 697. — if. — Avril-juin.
— G. — Bois, buissons, lieux ombragés.
Les tiges foliifères sont étalées-radicantes; les florifères sont as-
cendantes et périssent après floraison. — Suivant les sujets, les
feuilles caullnaires sont suborbiculaires-réniformes, crénelées, ou
ovales-cordiformes, largement dentées.
10. MELITTIS L.
1. M. Meiissopiiyiîum L.; Lorey, 711. — if. — Mai-
juin. — G G. — Bois de montagne.
La variété grandiflora {M. grayidiflora Smith) a les feuilles ovales-
oblongues, non ovales-subcordées, et la corolle moins ample, mais
à tube 2 fois et non 1 fois plus long que le calice. Elle croît sou-
vent mêlée au type et abonde dans les bois d'Ancey !, de St- Aubin!
et de Nolay !.
Dès la i''*' année, la racine est aidée par des pseudorrhizes ; elle
s'atrophie et se détruit au bout de 3-4 ans et la plante possède alors
un rhizome court, et qui porte des chicots fournis par la base des
298 LABIÉES.
11. LAMIUM L.
1 Plantes 0 ou O ; une racine
L. purpiircum, L. amplexicaule, L. hybridum.
Plantes ^; un rhizome 2
2 Des drageons: pseudorrhize^ allongées, peu ramifiées, inodo-
res L. album.
Point de drageons, mais des tiges élalées-ascendantes, radican-
tes: pseudorrhizes courtes, assez ramifiées, ayant parfois une
odeur de primevère L. maculatiim.
1 Corolle à tube droit 2
Corolle à tube ascendant 4
2 Tube de la corolle pourvu intérieurement d'un anneau de poils
L. purpureum.
Tube de la corolle dépourvu intérieurement d'un anneau de
poils 3
Feuilles suborbiculaires, crénelées, les supérieures amplexi-
caules L. amplexicaule.
Feuilles ovales-triangulaires, incisées, non amplexicaules . .
L. hybridum.
4 Feuilles triangulaires-cordées, aussi larges que longues, forte-
ment ridées, à limbe non décurrent sur le pétiole : corolle
rouge, à tube muni d'un anneau de poils horizontal. . . .
L. maculatum.
Feuilles oblongues-cordées, plus longues que larges, faiblement
ridées, à limbe décurrent sur le sommet du pétiole; corolle
blanche, à tube muni d'un anneau de poils oblique ....
L. album.
I. ïïj. purpureum L.; Lorey, 695. — O ou O. —
Avril-oct. — G. — Cultures, vignes.
«. El. liyDridum Yill. — O. — Avril-juin. — RR. —
Cultures, bords des chemins. — Rouvray {Lucand!) ; Seurre
{Leclerc !) ; Dijon {Méline !) .
3. L(. ample .vicaule L.; Lorey, 696. — O ou 0. —
Mars-ocl. — G. — Friches, cultures, vignes.
LABIÉES. 299
Fleurs dimorphes, les unes presque toujours stériles à corolle
grande et ouverte, les autres fertiles à corolle petite, fermée et dé-
bordant à peine les dents calicinales. Ces dernières fleurs sont plus
abondantes que les grandes, surtout à la fin de la floraison. Le ca-
lice des fleurs stériles reste ouvert : celui des fleurs fertiles est fermé,
et, comme il est accrescent, il finit par être plus grand que celui
des fleurs stériles, quoiqu'il ait commencé par être plus petit.
Les tiges des Lamium et surtout du L. amplexicaule sont presque
totalement formées par un très long mérithalle qui précède l'in-
florescence.
4. li. macuiafam L.; Loi^ey, 69o. — ^. — Avril-oct.
— ce. — Haies, bords des chemins, pied des murs.
5. li. album L.; Lorey, 694. — '^. — Avril-oct. — GG.
— Haies, bords des chemins, pied des mui^s.
Les fleurs se teintent parfois de rose en vieillissant.
12. GALEOBDOLON Huds.
1. G. inteum Huds. ; Lorey, 688. — :^. — Avril-juin.
— G. — Bois ombragés, buissons.
Souche non drageonnante, noueuse par les chicots que laisse la
base des vieilles tiges. Tiges stériles stoloniformes, étalées, radi-
cantes sur une partie de leur longueur, mais jamais au sommet,
car il s'atrophie. Tiges florifères ascendantes, souvent allongées au
delà de l'inflorescence en un prolongement foliifère qui s'étale sous
son propre poids et devient radicant. — Si l'on compare entre elles
les tiges des Galeobdolon luteiim, GlccJioma hederacea et Ajuga rep-
tans, on remarque que la radication des tiges des Galeobdolon lu-
teuin se manifeste à quelques-uns seulement des nœuds intermé-
diaires, qu'elle peut s'étendre à tous les nœuds pour le Glechoma
hederacea, et qu'enfin, chez VAjiiga reptans, l'extrémité caulinaire
a seule la propriété d'être radicante et de former rosette.
Un Galeobdolon luteum, atteint de virescence, avait en outre les
lobes de la corolle semblables aux lobes calicinaux et figurant
comme un second calice invaginé dans le premier. Les étamines et
l'ovaire étaient plus ou moins déformés et atrophiés.
300 LABIÉES.
13. GALEOPSIS L.
{ Tig-e hérissée de soies piquantes, renflée sur le frais au-dessous
des nœuds G. Tetrahit.
Tige pubescente, non renflée au-dessous des nœuds 2
2 Feuilles plus ou moins pubescentes : fleurs petites, ordinaire-
ment rougeàtres G. Ladamim.
Feuilles subtomenteuses en dessous ; fleurs assez grandes, or-
dinairement jaunes, rarement rosées. . . . . .G. dubia.
I, G. Tetrahit L.; Lorey, 692. — ©. — Juill.-sept.—
C. — Cultures, bords des chemins, taijlis, décombres.
Une variété des moissons de Vielverge ! diiïère par ses fleurs pe-
tites, une stature beaucoup moindre, ses tiges parsemées seulement
de quelques poils, et par ses renflements caulinaires insensiblement
non brusquement atténués à leur base.
Ld, Yâriéié sulfurea {G. sidfurea Jord.) aies fleurs jaunâtres et
les feuilles arrondies, ou au contraire [G. versicolor Q.mi.) atténuées
à la base. — R. — Auxonne (Lorey); Benoisey!, Perrigny-s-Ognon!.
— Du reste on peut trouver sur le même échantillon ces deux for-
mes de feuilles et en outre des limbes à base inéquilatérale. Pareille
observation s'applique au G. Tetrahit type.
Le renflement au-dessous des nœuds caulinaires du G. Tetrahit
est dû à un épalssissement del'écorce, mais surtout à l'élargissement
du cylindre central. L'intérieur de ce cylindre, au lieu d'être llstu-
leux comme dans le surplus de la tige, y est rempli d'un volumi-
neux parenchyme charnu. Si proéminents sur le frais, les renfle-
ments présentent sur le sec une notable dépression, et le plus
souvent même ont alors un moindre diamètre que le reste de la
tige, parce que leur système ligneux est peu développé, et suit le
parenchyme charnu dans le mouvement de retrait dû à la dessic-
cation.
«. G. JLacianiim L. ; Lorey, 693. — G. parmflora Lo-
rey, 694. — O. — Juill.-oct. — GG. — Moissons, friches.
Le G. parviflora de Lorey ne diffère du G. Ladanum que par des
feuilles moins étroites et plus régulièrement dentées.
LABIÉES. 301
3. G. dtibia Leers. — G. ochroleuca Lmk, 69^. —
0. — Juin. -sept. — Commun dans les moissons et cultures
siliceuses et granitiques.
Les longues corolles ont une tache rousse à la commissure des
lèvres, et le lobe médian de leur lèvre inférieure est échancré avec
dent triangulaire au fond de réchancrure ; les courtes n'ont pas
de tache rousse, et le lobe médian de leur lèvre inférieure n'est
qu'érodé-subémarginé.
A la germination, l'axe hypocotylé est jaune chez les Gf. dubiaei
sulfurea, et rougeàtre chez les G. Ladanum et Tetrahit.
14. STAGHYS L.
\ Plantes 0 ou O, rarement pérennantes . 2
Plantes !^. . . , 3
2 Souche robuste, subligneuse, bisannuelle, parfois pérennanle:
nombreuses pseudorrhizes adjuvantes à la base des tiges. .
S. Germcmica.
Racine grêle; tiges peu ou point radicantes à la base
-S. annua, S. arvensis.
3 Une racine S. recta.
Un rhizome 4
4 Point de drageons; souche robuste, ligneuse, brièvement ra-
meuse: pseudorrhizes naissant aux points les plus divers du
rhizome : système souterrain très fétide S. Alpina.
Des drageons: souche assez grêle, non ligneuse: pseudorrhizes
naissant toutes vers les nœuds mérithalliens; système souter-
rain fétide ou non 3
15 Drageons blanc-violacé, fétides, non épaissis, difficiles à rom-
pre à cause d'une zone ligneuse assez développée, à écailles
oblongues-acuminées ; pseudorrhizes nombreuses dès l'au-
tomne: rhizome rameux et dont les articles persistent quel-
ques années S. sylvatica.
Drageons blanc-jaunâtre en leurs jeunes parties, non fétides,
plus ou moins épaissis et faciles à rompre, à écailles ovales
ou oblongues: pseudorrhizes nulles jusqu'au printemps;
rhizome se détruisant et se remplaçant chaque année ... 6
302 LABIÉES.
6 Drageons obscurément létragones, très épaissis et très faciles
à rompre, à écailles ovales et à nœuds mérithalliens étran-
glés s. ixilustris.
Drageons lelragones, peu épaissis, assez faciles à rompre, à
écailles oblongues et à nœuds mérithalliens non étranglés .
X S. ambigua.
1 Feuilles atténuées h la base ; fleurs jaune-pâle 2
Feuilles cordées cala base, au moins les inférieures; fleurs' pur-
purines ou roses 3
2 Feuilles glabrescentes ; tube de la corolle muni intérieurement
d'un anneau de poils horizontal S. anima.
Feuilles pubescentes-velues :tube de la corolle muni intérieu-
rement d'un anneau de poils oblique S. recta.
3 Bractéoles égalant au moins moitié de la longueur du calice :
gorge du calice munie d'un anneau de poils 4
Bractéoles très petites : gorge du calice dépourvue d'an anneau
de poils 5
4 Calice longuement soyeux S. Germanica.
Calice velu-glanduleux S. Alpina.
5 Plante grêle ; feuilles obtuses, les florales terminées en pointe
épineuse : S. arvcnsis.
Plantes robustes; feuilles aiguës ou acuminées, les florales non
terminées en pointe épineuse 6
6 Feuilles sessiles ou brièvement (10-12 millim.) pétiolées, épais-
ses, fortement ridées, oblongues ou lancéolées, non fétides .
S. palustris.
Feuilles plus ou moins longuement (3-8 centim.) pétiolées, assez
minces, superficiellement ridées, ovales ou ovales-oblongues,
fétides 7
7 Tige non glanduleuse en l'inflorescence ; feuilles oblongues-
ovales, à pétiole de 3-6 centim.; corolle rose, à lobes de la
lèvre inférieure élargis, étalés x S. ambigua.
Tige glanduleuse en l'inflorescence ; feuilles ovales, acuminées,
à pétiole de 6-8 centim.; corolle purpurine à lobes de la lèvre
inférieure étroits, réfléchis S. sylvatica.
1
S. recta L. — S. Sideritis Vil!.; Lorey, 698.
LABIÉES. 303
If. — Juin. -sept. — C. — Coteaux incultes, pelouses.
%. s. aniiaa L.; Lorey, 698. — 0. — Juin-août. — G.
— Friches, sables.
3. s. arvenDis L.; Lorey, 697. — O. — Aoùt-oct. —
C. — Cultures.
4. ^. Germaniea L.; Lorey, 699. — 0 et parfois pé-
rennant. — .Juill.-août. — Friches, bords des chemins. —
Commun dans les sols granitiques et siliceux. — Rare sur
le calcaire, où il est beaucoup moins blanc-tomenteux : Ta-
lant, Dijon {Lorey)\ Rougemont!, ArransI, Laignes!, Re-
ceyl, Courlon!, Is-s-Tille!, Fleurey !.
5. s. Aipina L.; Lorey, 698. — %. — Juill.-août. —
C. — Bois couverts, buissons, bords des routes.
Après 3-4 ans, la racine est remplacée par les pseudorrhlzes qui
n'étaient d'ahord qu'adjuvantes, et la plante prend un rhizome court
et robuste. — Le parenchyme cortical de la racine et des pseudor-
rhlzes est d'un rouge brun qui devient bien vite noirâtre au contact
de l'air.
6. !*^. syivaiiea L.; Lorey, 699. — ^. — Juin-juill. —
C. — Taillis, haies, lieux ombragés.
X s. amblçua (S. palustris X sylvatica). — S. ambigiia Sm.
— '2/:. — Juill.-sept. — RRR. — Broussailles du coteau en aval
de la source de la Dhuys à Châtillon!.
Les drageons du S. jja/z^i'fris sont fortement atténués en leur
partie postérieure ou basilaire ; ceux du X S. ambigua le sont lé-
gèrement, enfin ceux du S. sylvatica sont d'un calibre uniforme.
Au printemps, l'extrémité de ces divers drageons devient ascen-
dante et radicante, s'apprête à sortir du sol, se garnit d'écaillés,
bientôt foliacéessurtoulpour le S. sylvatica, etens'allongeant s'effile
chez le S. palustris au point d'être 8-iO fois moins grosse que les mé-
rithallesqui la précèdent. Cette partie ascenàante, base hypogée de
la tige, termine le drageon qui passe alors à l'état de rhizome. —
L'absence de pseudorrhlzes pendant tout l'hiver, chez les S. pa-
304 LABIÉES.
lusMs et X S. ambigua, s'explique par l'abondant parenchyme dont
sont gorgés les mérithalles de leurs drageons, parenchyme dont la
résorption entrelient la vie du sujet jusqu'à la naissance des pseu-
dorrhizes. Le S. sylvaticaest, pour le développement de ses rosettes
vernales et pour la floraison, d'un grand mois en avance sur les
S. palustris et X S. amhigua; d'ailleurs ses drageons sont moins
enterrés et rampent près de la surface du sol, d"oii souvent même
ils s'échappent pour se transformer en stolons. — Les feuilles du
X S. ambigua peuvent atteindre jusqu'à G-8 centimètres de largeur,
c'est-à-dire qu'elles rivalisent parfois sous ce rapport avec celles du
S. sylvaticM.
Les clefs ont montré que le X S. ambigua se rapproche du S. pa-
lustris pour le système souterrain, ainsi que pour la forme et la
couleur de la corolle, mais que par les feuilles il est bien plus près
du S. sylvatica. S'il en était besoin, l'avortement des akènes justi-
fierait encore les soupçons d'hybridité.
'S. H. palusîriii L.; Lorey, 700. — !^. — Juill.-sept. —
G. — Bords des eaux, lieux humides.
Par leur couleur blanc-jaunâtre les drageons du S. palustris se
distinguent de suite de ceux du Mcntha arvensls qui sont d'un beau
blanc. — On rencontre assez fréquemment une variété dont les
feuilles, surtout les raméales, ont un pétiole long de 8 à 12 millim.
13. BETONIGA Toîir?i.
B . B. ofCcinaiis L.; Lorey, 691 . — !^. — Juin-août. —
G. — Bois.
La plupart des feuilles de la rosette radicale persistent pendant
l'hiver, et une tige florifère sortira de l'aisselle de la feuille ou des
deux feuilles supérieures.
16. MARRUBIUM L.
1. M. Ttil$;arc L.; Lorey, 689. — ;^. — Juin-sept. —
Friches, mes, bords des chemins. — Très commun dans
les sols granitiques et siliceux. — Assez commun sur le cal-
LABIÉES. 305
Caire: Bufïon!, Asnières-en-Montagnel, Laignes!, Barjon!,
Dijon!, Blagny!, Santenay!, etc.
17. BALLOT A Toimi,
I . B. iiig;rii L. — B. fœtida Lmk ; Lorey, 690. — if. —
Juin-sept. — C. — Rues, décombres, haies.
La plante de la Côte-d'Or est la variété fœtida (B. fœtida Lmk},
qui diffère du type par des dents calicinales non acuniinées, et qui
sont mucronéesparune pointe plus courte ou à peine aussi longue
que la dent.
A les fleurs blanches et n'est pas fétide à Barjon!.
18. LEONURUS L.
Feuilles inférieures palmatifides; tube de la corolle pourvu in-
térieurement d'un anneau de poils L, Cardiaca.
Feuilles inférieures crénelées: tube de la corolle dépourvu d'un
anneau de poils L. Marrubiastrum.
1. !.. Cardiaca L.; Lorey, 689. — '2^. — Juill.-sept.
— A. G. — Décombres, rues, haies. — Dijon .{Lorey); St-
Remy!, Barjon!, Liernais!, etc.
«. Li. Marrubiustroni L. — 'J^. — Juill.-août. — RR.
— Décombres, attérissements. — Seurre {Leclerc !) ; La-
bergement-lez-Seurre {Berthiot /).
19. BRUNELLA Tourn.
Epis ordinairement pourvus à leur base d'une paire de feuilles;
lèvre supérieure du calice à dents très courtes, la dent mé-
diane dépassant souvent les latérales; appendice des longues
éiamines formant une dent subulée B. vulgaris.
Epis dépourvus de feuilles à leur base; lèvre supérieure du ca-
lice à dents latérales ovales-lancéolées, dépassant lamédiane;
appendice sta minai réduit à un très court tubercule. . . .
, B. grandiflora.
20
306 LABIÉES.
1. B. Tui$;aris L.; Lorey, 715. — !^. — Juill.-sept.
Var. «. vulgaris. — CC. — Prés, pelouses, bois, bords des che-
mins. — Feuilles entières, sinuées ou pinnatifides; fleurs violettes,
rarement roses ou (chaumes d'Auvenet!) blanches: appendice sta-
minal droit.
Var. p. alba {B. alba Pall.). — A. G. — Pelouses sèches. — St-
Remy!, Gevrey!, Semur!, etc. — Feuilles ordinairement pinnati-
fides, parfois entières ; lèvre supérieure du calice à dents un peu
moins courtes que chez le type, l'inférieure à dents plus étroitement
lancéolées-subulées: fleurs blanc-jaunâtre, rarement violettes (Poin-
çon-lez-Larrez!) : appendice staminal arqué.
Le B. laciniata de Lorey (p. 716) correspond à tous les individus
à feuilles pinnatifides ou pinnatipartites de ces 2 variétés vulgaris
et alba, et son B. vulgaris à tous ceux qui ont les feuilles entières.
«. B. grandifiora Jacq.; Lorey, 716. — !^. — Juill.-
sept. — G. — Bois, pelouses, chemins.
A parfois, comme le B. vulgaris, les feuilles pinnatifides et les
fleurs roses ou blanches. — Lèvre inférieure de la corolle tantôt
érodée, tantôt échancrée-subbilobée avec lobes laciniés.
Certains sujets sont d'une détermination douteuse, car ils ont le
tubercule staminal du B. grandiflora avec le calice duB. vulgaris,
ou bieTÎ le calice du B. grandiflora avec l'appendice staminal du
B. vulgaris.
20. SCUTELLARIA L.
\ Une racine, et à la fin un rhizome ligneux, non drageonnant ;
pseudorrhizes naissant aux points les plus divers du rhizome;
fleurs en grappes spiciformes, tétragones, aphylles ....
S. Alpina.
Un rhizome non ligneux, longuement drageonnant; pseu-
dorrhizes naissant toutes des nœuds mérithalliens; fleurs
axillaires en longues grappes plus ou moins feuillées, unila-
térales par inflexion des pédicelles 2
2 Feuilles caulinaires moyennes et inférieures hastées; fleurs
LABIÉES. 307
en grappes splciformes munies de petites feuilles florales. .
S. hastlfolia.
Feuilles jamais hastées ; fleurs naissant à l'aisselle des feuilles
moyennes et supérieures 3
3 Plante assez robuste : feuilles crénelées. . . . S. galenculata.
Plante grêle: feuilles entières ou munies à leur base d'une ou
deux dents de chaque côté S. minor.
I. ^. AipinaL.; Lorey, 717. — if. — Juill.-ect. — A. R.
— Rochers, coteaux arides, éboulis. — Dijon!, Mont-Afri-
que!, Gouville, Pommard! {Lorey) \ Meursault, Beaune
(G. G.) ; Asnières-en-Montagne!, Velars!.
%. ^. itaf^fifoiia L. — ^. Juin. -août. — RRR. —
Bords des fossés, haies humides. — Labergement-lez-Seurre
{Berthiot!).
s. ». gaiericulata L.; Lorey, 717. — if. — Juill.-sept.
— G. — Bords des eaux.
J'ai rencontré à Seurre, au bord des bois, des individus glan-
duleux-tomenteux surtout dans l'inflorescence et sur les calices et
les coroUes.
Drageons épaissis en leur partie supérieure, bientôt fistuleux et
jaunâtres.
4. s. miiior L. ; Lorey, 718. — :^. — Juill.-sept. —
A. R. — Bords des eaux, prairies tourbeuses. — Autour
des étangs du Pays-Bas, forêt deSt-Nicolas {Lorey)\ Saulieu !,
EschampsI, Laroche-en-BrenilI, St-Andeuxl.
21. AJUGA L.
i Plante O ou 0, dépourvue de rejets. ... A. Chamœpitys.
Plantes !^, pourvues de rejets 2
2 Souche survivant à la floraison ; racine et pseudorrhizes dra-
geonnantes: point de stolons A. Geneveiisis.
Souche se détruisant après floraison, à tiges latérales stoloni-
308 LABIÉES.
formes et radicantes à leur extrémité; point de drageons. .
A. reptcms.
i Feuilles étroitement tripartites: (leurs jaunes, solitaires à l'ais-
selle des feuilles A. Chamdepitys.
Feuilles entières ou sinuées-crénelées ; fleurs bleuâtres, en glo-
mérules axillaires disposés en épi terminal feuille 2
2 Feuilles radicales détruites à la floraison, les caulinaires moyen-
nes plus grandes que les inférieures; tiges velues sur toutes
les faces A. Genevensis.
Feuilles radicales non détruites à la floraison, les caulinaires
moyennes moins grandes que les inférieures; tige centrale
florifère à faces alternativement velues et glabres à chaque
mérithalle A. reptans.
I. A. ciiaiiiaepityjs Schreb. ; Lorev, 682. — 0 ouO. —
Mai-août. — G. — Friches, sables, moissons maigres.
Fleurit parfois 2 ans de suite, quand l'hiver a été peu rigoureux.
«. A. replans L.; Lorey, 683. — o^. — Avril-juin. —
CGC. —Prés, taillis.
La radicationdes liges n'a lieu qu'au bourgeon-rosette terminal
et parfois en outre au nœud qui le précède. — Après la destruction
de la tige florifère et des feuilles radicales, la souche mère devient
nue et elle périt ordinairement l'hiver suivant, quand d'ailleurs
les rosettes, ses filles, sont déjà pour la plupart devenues libres par
la désorganisation de la partie postérieure des stolons. — Dans les
sols fertiles et cultivés, certaines tiges latérales de l'A. reptans peu-
vent être florifères, soit qu'elles partent une inflorescence termi-
nale, soit qu'elles aient leurs fleurs en leur partie moyenne et qu'un
désistement floral les rende foliifères en leur partie supérieure qui
s'étale et devient radicante. — Les tiges latérales sont cylindracées
et ordinairement glabres : mais quand, par exception, elles produi-
sent des fleurs, elles sont, à l'exemple de la centrale, tétragones
avec mérithalles alternativement velus et glabrescents sur les
faces.
Une variété albiflore est de moitié moins robuste en toutes ses
LABIÉES. 309
parties : beaucoup de ses tiges latérales sont ascendantes et flori-
fères, et lui donnent un faciès tout particulier. — RR. — St-Remy !.
Les A. reptahs des stations arides n'ont parfois que des stolons
très courts, ou en sont même dépourvus (A. Alplna Vill.); niais les
sujets transplantés en une terre meuble et fertile deviendront dès
la première année longuement stolonifères.
3. A. Geneveosls L. — A. pyramidalis Lorey, 683 ;
non L. — '}f. — Mai-juin. — A. G. — Coteaux incultes,
bords des routes, prairies artificielles. — Flavignerot {Lom-
bard); Flavigny!, Laignes!, Lugnyl, Pangesl, Bourberain!,
Pont-d'Ouche ! , St-Romain ! , Rouvray ! , Montberthault I , etc.
L'A. py7'amidalis L. est 1'^. Genevensls des pelouses des hautes mon-
tagnes. L'aridité du sol s'oppose au drageonuemeut des racines; j'ai ce-
pendantrencontré quelques individus munis chncun d'unmaigre drageon.
Cette forme est étrangère à la Côte-d'Or. De même que l'.l. Alpina Vill.,
r.4. pyramidalis, ne possédant pas de rejets qui permettent à la souche
de se déplacer, est obligé de vivre sur un rhizome oblique dont chaque
article est très court et la progression par conséquent fort lente. Les
feuilles radicales de r.4. j9?/?-am?V^rt//s persistent à la floraison et suppléent
à l'absence ou à la rareté des feuilles caulinaires, car la tige, non com-
pris l'épi, ne dépasse guère 3-5 centim.
22. TEUGRIUM L.
Plante 0 ou0 T. Botrys.
Plantes :^ 2
2 Une racine avec pseudorrhizes adjuvantes à la base des tiges;
ni stolons, ni drageons T. montanum
Un rhizome avec stolons ou drageons 3
3 Rhizome stolonifère ; stolons libres dans l'année par la double
destruction de leur partie postérieure et de la souche mère,
à écailles foliacées, oblongues et apprimées-imbriquées vers
le sommet du stolon: pseudorrhizes naissant toutes aux nœuds
mérithal liens T. Scordium.
Rhizome drageonnant, ligneux ; drageons restant reliés à la
souche mère, à écailles membraneuses, petites et espacées ;
pseudorrhizes naissant aux points les plus divers du rhizome. 4
310 LABIÉES.
4 Rhizome et pseudorrhizes assez robustes ; rhizome télragone à
faces canaliculées: drageons à écailles oblongues
T. Scorodonia.
Rhizome et pseudorrizes grêles ; rhizome cylindracé: drageons
à écailles ovales- suborbiculaires T. Chamsedrys.
\ Feuilles ridées ; fleurs accompagnées de bractées membraneu-
ses: calice à dent supérieure ovale très développée, les autres
petites triangulaires-subulées T. Scorodonia.
Feuilles non ridées; fleurs accompagnées de feuilles oude brac-
tées foliacées; calice à dents presque égales 2
2 Feuilles pinnalipartites T. Botrys.
Feuilles entières ou dentées-crénelées 3
3 Feuilles entières, blanches-satinées à la face inférieure ; fleurs
jaunâtres, groupées en tête T. montanum.
Feuilles dentées ou crénelées, vertes à la face inférieure ; fleurs
roses ou purpurines, plus ou moins espacées 4
4 Feuilles dentées: fleurs réparties sur presque toute la longueur
de la tige et des rameaux T. Scordium.
Feuilles crénelées; fleurs formant une grappe terminale. . .
r. Chanidedrys.
1. T. Botrys L.; Lorey, 685. — O ou 0. — Juin-sept.
— G. — Friches, moissons maigres.
Survit quelquefois à une première floraison, quand l'hiver est
peu rigoureux.
«. T. montautiin L.; Lorej, 687. — îj. — Juin-août.
— G. — Pelouses, bois de montagne.
3. T. csiainsedrys) L.; Lorey, 686. — t). — Juill.-sept.
— G. — Pierrailles, coteaux incultes, bois de montagne.
4. T. Scordium L.; Lorey, 686. — ^. Juill.-sept. —
G. — Bords des eaux, prairies marécageuses.
5. T. iScoi'ociouia L.; Lorey, 685. — !^. Juill.-sept. —
G. — Garrières, pierrailles, buissons, bois de montagne.
LABIÉES. 311
Une racine subligneuse et des tiges ascendantes, radicantes
à la base, improprement appelées stolons, sont propres à
beaucoup de Labiées (Origanum vulgare^ Calaminthaoffi-
cinalis, Brunella grandiflora^ Clinopodium vulgare, Mar-
rubium vulqare^ Nepeta Cataria^ Ballota nigra^ etc.), et
ce type souterrain rappelle celui des Hijpericiiin et d'un
grand nombre de Papilionacées. Après fructification, les li-
ges se détruisent jusc{u'au niveau du sol, et un bourgeon-
nement rétrogressif sur les parties radicantes empêche un
trop grand allongement des ramifications de la souche. Le
Thymus Serpyllian est un Origanum vulgare à radication
beaucoup plus étendue, à cause d'un plus long étalement
des tiges. — La disposition à la radication de la base des
tiges se retrouve même chez des espèces annuelles ou bisan-
nuelles, telles que Lamiiim purpureum^ Stachys annua^
S. arvensis, Calamintha Acinos, etc. — La radication des
tiges ou des rejets de certaines Labiées affecte tantôt les
nœuds seuls ou en outre le voisinage immédiat des nœuds
{Mentha, Stachys palustris, Ajiiga reptans, Scutellaria
galericulata, etc.), tantôt les nœuds et parfois les angles
des mérithalles {Lamium piirpureum, L. album, L. ma-
culatum, etc.), tantôt enlin, outre les nœuds, les points
les plus divers des mérithalles (Teucrium Chamxdrys^
T. montanum, Origanum vulgare, Thymus, etc.). Quand
les tiges foliifères sont couchées-radicantes {Galeobdolon
luteum, Glechoma hederacea), les paires de feuilles ne se
croisent plus, mais sont sur 2 plans parallèles, par torsion
de ceux des pétioles qui sont appliqués sur la terre. — Si
l'on plante la base radicante d'une tige di Origanum vulgare,
une ou deux des pseudorrhizes prendront un très grand ac-
croissement, comme pour remplacer la racine, et il se for-
mera une souche autour de lac|uelle la base des tiges sera
radicante et reproduira ainsi la végétation propre à cette
Labiée. — Par exception dans la famille, la souche du Be-
tonica officinalis est indéfinie.
312 LABIÉES.
L'insertion des pseudorrhizes m'a fourni l'un des meil-
leurs caractères du système souterrain des Mentha. Les
M. rotundifolia et sijlvestris ont une pseudorrhize princi-
pale à l'aisselle des écailles de leurs rejets, outre qu'une
autre plus jeune et mns roiobuste naît sur chacune des faces
interposées aux écailles. Assez souvent cependant les pseu-
dorrhizes sont géminées au lieu d'être solitaires à chaque
face ou à chaque aisselle. Tout au contraire, les pseudor-
rhizes principales sont les latérales chez les M. aquatica,
sativa et arvensis. Les pseudorrhizes du M. Pulegium ne
naissent qu'à la face inférieure des nœuds et sont par con-
séquent tantôt axillaires, tantôt latérales, quoique toujours
de même force.
Les tiges de la grande majorité des Zâ^^/ees sont nettement
tétragones. Celte forme provient de la précocité et du plus
grand développement de 4 faisceaux vasculaires opposés2à 2.
Il en est de même des Scrofularinées à tiges tétragones.
Chez certaines Labiées et surtout dans la partie supérieure
des tiges, le cylindre central est interrompu, car les faces
n'offrent que des faisceaux espacés et appauvris interposés
aux 4 gros faisceaux vascalaires angulaires [Stachys pa-
lustris). — UHypericum tetrapterum^ les Rubia, les
Galiiim, etc., ont leur cylindre central arrondi et doivent
la forme tétragone de leurs tiges à la présence d'ailes cor-
ticales.
La longueur du tube de la corolle est très variable, et ce
tube peut être inclus ou plus ou moins longuement exsert
dans la même espèce et parfois jusque chez le même sujet
{Salvia pratensis^ Calamintha officinalis, Glechoma he-
deracea^ Galeopsis, Melittis Melissophyllum, Brunella
vulgaris^ etc.). — Comme chez tant d'autres plantes, les
corolles des Labiées, au lieu d'être bleu-violet, sont parfois
roses {Scutellaria, Brunella , Ajuga, Glechoma, Salvia^
etc.J, ou encore sont blanches au lieu d'être voMgQ^ {Melit-
LABIÉES. VERBÉ>iACÉES. 3J3
tis, Thymus^ Galeopsis Te trahit^ Calamintha officinalis,
etc.).
L'inflorescence ofl're un mélange de progression et de ré-
gression: en effet l'épanouissement de l'ensembledes grappes
marche de bas en haut sur un axe commun, tandis qu'il y
a régression cymique dans les détails, c. à. d. dans le déve-
loppement des glomcrules axillaires. Pédoncules chez quel-
ques espèces {Calamintha officinalis, Nepeta Cataria^ Bal-
Iota 7iigra, etc.), ces glomérules sont le plus souvent sessi-
les par défaut d'émergence du rameau. Les cymes de ces glo-
mérules sont plus ou moins nombreuses et sont bi-unipares .
Parfois même le glomérule se réduit à une fleur unique,
comme cela se voit aux aisselles inférieures et supérieures
du Melittis Melissophyllum et du Teucrium Chamsedrys ;
mais les aisselles moyennes qui restent lii-triflores, ou bien
(Scutellaria galericulata) les bractées latérales des pédi-
celles solitaires, témoignent suffisamment de l'existence d'une
cyme, au moins intentionnelle. Enfin, chez le Teucrium
Scoroclo7iia, outre que les fleurs sont toutes solitaires, les
pédicelles ne portent même pas de bractées, et cette absence
de toute trace de régression autorise à dire que la grappe de
cette espèce est absolument progressive.
LX. VERBÉNAGÉES (Juss).
1. VERBENA Tourn.
I. V. ofiBcinaiis L.; Lorey, 719. — if. — Juill.-sept.
— G. — Rues, décombres, friches.
314 GLOBULARIÉES. — VACCINIÉES.
LXI. GLOBULARIÉES (DC).
l. GLOBULARIA L.
1. G. Tuig^aris L.; Lorey, 732. — if. — Mai-juin. —
G. — Pelouses, bois.
En hiver, les feuilles sont d'un brun noirâtre par altération de la
chlorophylle ; elles redeviennent vertes en mars. — Fleurs parfois
blanches.
Classe II. MONOPÉTALES PÉRIGYNES.
LXII. VACCINIÉES (DG.).
1. VAGGINIUM L.
1. V. iiyraiitis L.; Lorey, 583. — t>- — Avril-mai. —
RRR. — Bois. — Aux Garons près Saulieuî {Lorey) ; bois
de Renève {Weber),
2. OXYGOGGOS Toum,
I. o. païustris Fers. — Vaccinium Ox7/coccosL.;hO'
rey, 584. — t}, — Mai-juin. — RR. — Prairies et bois tour-
beux. — Bois des Verneaux près l'étang Morin à St-Léger
de Fourches {Loi^ey) ; queue de l'étang Larmier à Saulieu
{Lombard); prairies en amont de l'étang Morin !.
Aromatique par la dessiccation.
CAMPANULACEES ,
315
LXIII. CAMPANULACEES (Juss.)-
i. GAMPANULA Toimi.
{ Plantes 0 ~
Plantes if ^
2 Racine subligneuse, assez grêle C. patiila.
Racine épaissie, a système ligneux très peu développé. ... 3
3 Cylindre central de la racine fibro-vasculaire en son pourtour,
parenchymateux pour le surplus qui est résorbé dès le début
de la lloraison C. Cervicana.
Cylindre central de la racine muni en son pourtour de faisceaux
fibro-vasculaires très espacés, parenchymateux pour le sur-
plus qui est résorbé à la fin de la floraison. C. Rapunculiis.
4 Rhizome court, assez robuste, à pseudorrhizes toutes volumi-
neuses; point de drageons C. Tracheliim.
Rhizome plus ou moins allongé, grêle, à pseudorrhizes tantôt
toutes grêles, tantôt les unes grêles, les autres plus ou moins
épaissies ; des drageons ^
o Pseudorrhizes brunes, toutes grêles C. perslcdefoUa.
Pseudorrhizes blanches ou jaunâtres, les unes grêles, les au-
tres épaissies ^
6 Pseudorrhizes épaissies robustes, napiformes. G. rapiinculoides.
Pseudorrhizes épaissies peu robustes, non napiformes . ... 7
7 Rhizome très allongé; drageons au rhizome et aux pseudor-
rhizes: les pseudorrhizes épaissies filiformes-cylindracées. .
C. roUmdifolia.
Rhizome court : rhizome seul drageonnant ; les pseudorrhizes
épaissies fortement cylindracées C glomerata.
1 Fleurs sessiles ^
Fleurs pédonculées ^
2 Feuilles radicales cordées ou tronquées à la base : sépales li-
néaires, aigus ^- glomerata.
. Feuilles radicales atténuées à la base; sépales ovales, obtus .
C. Cervicana.
316 CAMPANULACÉES.
3 Corolle à lobes velus-ciliés; pédicelles fructifères réfléchis . . 4
Corolle à lobes non velus-ciliés; pédicelles fructifères réfléchis
ou dressés 5
4 Grappe Unilatérale par ses pédicelles déjetés: sépales réfléchis
après floraison C. rapiinculoides.
Grappe non unilatérale ; sépales dressés après floraison . . .
C. Trachelium.
5 Feuilles radicales réniformes, suborbiculaires ou ovales, cor-
dées à la base; pédicelles fructifères réfléchis
C. rotiindifolia.
Feuilles radicales obovales ou lancéolées, non cordées à la base ;
pédicelles fructifères dressés 6
6 Feuilles radicales longuement pétiolées ; fleurs grandes . . .
C. 'persicdefolia.
Feuilles radicales longuement atténuées en pétiole; fleurs pe-
tites ou médiocres 7
7 Tige cylindracée, glabre ou velue-pubescente surtout son pour-
tour ; panicule racémiforme à rameaux dressés ; sépales li-
néaires-subulés ; corolle petite C. Rapimculus.
Tige subtétragone, tantôt glabre avec angles velus, tantôt ve-
lue-pubescente surtout aux angles ; panicule ample à ra-
meaux étalés; sépales lancéolés; corolle grande. C patula.
1. C, Rapuncalus L.; Lorey, 579. — O. — Juin-août.
— Assez commun dans les haies, taillis et friches des sols
argilo-siiiceuxou granitiques. — Bois du Pays-Bas, Saulon,
Boncourt, Nuits (Lorey) ; Lamarche ! , Vielverge 1 , Auxonne ! ,
Seurre I , Merceuil ! , Voudenay ! , Semur ! , Genay ! , Frémois f .
Pédicelles dressés-apprimés avant floraison, courbés vers leur
sommet à l'anthèse et épanouissant leurs fleurs horizontalement,
se redressant à la fin de l'anthèse de manière à porter leurs fleurs
obliquement dressées.
«. c. patula L.; Lorey, 580. — O. — Juill.-août. —
A. R. — Friches et taillis des sols granitiques. — Arnay-le-
Duc, Saulieul (Lorey); Voudenay (Gillot); Melin près
LiernaisI, Laroche-en-Brenil !.
CAMPANULACÉKS. 317
3. c. Cei'vicaria L. — O. — Juin-août. — RRR. —
Bois. — Talus de la route forestière des bois de Giteaux î
(frère Joseph) ; taillis près la ferme au-dessous de la gare de
Gevrey I.
4. c. giomcrata L.; Lorey, 578. — if. — Juin-sept. —
C. — Bois, pelouses, bords des chemins.
Tantôt l'inflorescence est presque réduite à un glomérule termi-
nal: tantôt, surtout chez les sujets vigoureux, des glomérules la-
téraux occupent la moitié supérieure ou même la presque totalité
de la tige: parfois encore des fleurs solitaires remplacent ces glo-
mérules latéraux. Enfin la tige, ordinairement simple, peut être
rameuse, ce qui transforme l'inflorescence en panicule.
5. V. Traciieiium L.; Lorey, 578. — '^. — Juin-août.
— G. —Taillis, haies.
Feuilles caulinaires triangulaires-ovales aiguës, ou lancéolées-
ovales longuement acuminées, à base cordée, tronquée ou atténuée.
6. C. rapMnciiioîdes L.; Lorey, 579. — Qf. — Juin-
août. — G. — Gultures, prairies artificielles, vignes.
*. c. rotnnclifoiia L.; Lorey, 581. — if. — Juin-
sept. — G G G. — Bois, friches, rochers;
Fleurs très rarement blanches.
• Feuilles radicales réniformes, ou ovales, ou ovales triangulaires,
superficiellement crénelées ou dentées-incisées, les caulinaires tou-
tes linéaires, ou les inférieures lancéolées-linéaires: et même des
échantillons de Bremur!, Velars!, Savigny-s-Beaune ! ont les
feuilles caulinaires inférieures ovales suborbiculaires et semblables
aux radicales, tandis que les moyennes caulinaires sont ovales-
lancéolées et les supérieures linéaires-lancéolées. Parfois les feuilles
radicales et les caulinaires inférieures manquent complètement:
c'est quand les parties moyenne et supérieure de la lige sont pour-
vues de feuilles assez grandes et rapprochées-subimbriquées. — Les
dents des feuilles sont terminées par une petite callosité blanchâtre,
surtout manifeste dans les feuilles radicales. — Tantôt les corolles
318 CAMPANULACÉES.
sont campanulées, avec coupe longitudinale en U, tantôt elles sont
triangulaires-obconiques et la coupe longitudinale est en V. Il n'y
a nulle relation entre la grandeur des fleurs et celle des feuilles :
ainsi, des individus à feuilles caulinaires étroitement linéaires peu-
vent posséder des corolles largement campanulées.
8. c. persicaefoii» L.; Lorey, 580. — if. — Juin-août.
— A. G. — Bois. — Grancey-le-Ghàteau î, Diénay î, Blaisy-
Basl, Val-Suzon!, Flavignerot!, Nuits!, Bouillandl, Lier-
nais!, Saulieu !.
Des échantillons de Nuits! avaient le calice pubescent.
2. SPEGULARIA Eeist.
Feuilles ordinairement planes etpubescentes; sépales linéaires;
corolle égalant le calice : ni feuilles ni rameaux insérés sur
l'ovaire S. Spcciilum.
Feuilles ordinairement ondulées et velues-hérissées; sépales
oblongs-lancéolés: corolle longuement dépassée par le calice:
des feuilles et parfois des rameaux insérés sur la moitié in-
férieure de l'ovaire S. hybrida.
a. s. Spéculum Alph. DG. — Legouzia arvensis Du-
rande ; Lorey, 576.- — 0. — Mai-août. — G. — Moissons,
cultures.
Fleurs assez souvent atteintes de virescence et deprolification.
». S. iiy brida Alph. DG. — Legouzia hybrida Lorey,
577. — O. — Juin-août. — A.R. — Moissons, friches. —
Flavigny, La Guette près Liernais {Lombard); St-Remyl,
Montbard!, Epoisses 1, etc.
3. PHYTEUMA L.
Racine etpseudorrhizes napiformes, fortement fétides, très char-
nues, avec cylindre central à faisceaux vasculaires filiformes
séparés par de larges rayons parenchymateux. P. spicatum.
CAMPAIS'ULACÉES. 319
Racine et pseudorrhizes cylindracées-fasiformes, peu fétides,
médiocrement charnues, avec cylindre central à système vas-
culaire assez développé P. orUculare.
Bractées linéaires; fleurs ordinairement blanc-jaunâtre: épis
cylindracés-oblongs après floraison P. spicatum.
Bractées ovales; fleurs ordinairement bleues; épis ovoïdes
après floraison P. orbiculare.
I. P. f§pica«iiiii L.; Lorey, 575. — ^. — Mai-juin. —
G. — Bois, lieux ombragés.
Rare à fleurs bleues : Rouvray! {Lucand); bois de Cléry!,de
Pontailler! et de Flammerans!, oii il abonde à l'exclusion du type.
Cette variété est peut-être propre aux terrains siliceux ou graniti-
ques ; M. Gillot ^ la dit commune en Saône-et-Loire et la regarde
comme le Phyteiima nigrum de la plupart des auteurs français,
sinon même comme le véritable P. nigrum Schm.
«. P. orbiculare L.; Lorey, 575. — :^. — Juin-août.
— A. G. — Bois, prés. — Montbard!, Arrans !, Laignes!,
Montigny-s-Aube l,Recey!, Moloyl, Vernois!,Panges I, Lan-
tenay î, Blagnyl, Yauchignonî, Santenayî, etc.
Très rare à fleurs blanches. — Nuits {Duret) ; Flavignerot {Lom-
bard).
FeuiUes parfois ondulées; les radicales ovales-lancéolées, ou li-
néaires-lancéolées.
4. JASIONE L.
Plante 0 ; une racine et point de drageons-stolons
c J. montana.
Plante if ; un rhizome et des drageons-stolons . . J. perennis.
Feuilles ordinairement velues-hérissées et ondulées ; folioles
involucrales entières ou obscurément crénelées. J. montana.
Feuilles ordinairement glabrescenteset planes; folioles involu-
crales dentées J. perennis.
1. Note sur la Flore d'Antully, 1878, p. 13.
320 CAMPANULACÉES.
1. J. mouiana L.; Lorey, 573. — 0. — Juin-août. —
G. — Friches et moissons siliceuses et granitiques. — Broin-
don, St-Nicolas, Seurre, Semur!, Saulieuî, Laroche-en-
Brenil l(Z.orc//);Labruyère(Lec/erc); Vielverge!,Pontailler!,
Nolavî, Arnay-le-Duc!, Le Maupasl, LiernaisI, Montigny-St-
Barthélemyl, Genay!, Courcelles-Frémoy I.
z. •!. perennis Lmk. — '^. — Juin-août. — R. — Fri-
ches et rochers granitiques. — Arnay-le-Duc î, Le Maupasl,
Laroche-en-Brenil!, Semur î, Montberthault !.
Le J. Carioni Bor., indiqué à Sauheu (Bor., FI. centr., 3e édit.,
p. 425), est une forme touffue du J. perennis.
S. WAHLENBERGIA Schrad.
I. w. hederacea Bchb. — Campanida hederacea L.;
Lorey, 582. — rif. — Juill.-aoùt. — R. — Prairies ma-
récageuses granitiques. — St-Léger-de-Fourches, Saulieu!,
Laroche-en-Brenil! (Lorey)-, Eschamps!, St-Andeux!.
Feuilles entières ou crénelées-incisées.
Les Phyteuma et les Campanida Rapunculus, Cervica-
ria et Tracheliiim ont leur racine ou leurs pseudorrhizes
notablement épaissies par hypertrophie du cylindre central.
Le renflement de la racine a son siège dans l'axe hypocotylé
et accessoirement dans une partie du pivot. — Chaque an-
née, la souche du Campanida Trachelium produit une ro-
buste pseudorrhize, puis, après quelques années, la racine
se détruit et la plante prend un court rhizome. Pareille
destruction de la racine, av^c passage au rhizome, s'observe
aussi chez les Phyteuma spicatum et orhicidare, — Le rhi-
zome des Campanulacées drageonnantes est grêle (Campa-
nula rapimculoides , C. glom,erata^ Jasione perennis) ou
même très gvè\Q {Campanida persicœfolia, Wahlenbergia
hederacea). Quoique ne devenant libres qu'après plusieurs
CAMPANULACÉES. 321
années, les drageons sont pourvus, bien auparavant, de
pseudorrhizes abondantes et de rosettes florifères, et consti-
tuent ainsi de nouveaux centres de végétation. — Une odeur
plus ou moins fétide caractérise les organes souterrains des
divers Campaiiula, Jasione^ Phyteuma et Specularia. —
Les échantillons desséchés des Campamilacées, Chicora-
cées, Eiiphorllacées brûlent fort mal, à cause sans doute du
latex qu'ils renferment. La combustion est au contraire très
rapide pour les Labiées.
La grandeur des fleurs peut varier du simple au double
pour le Campanula rapiinculoides etdu simple au quadruple
pour les C. glomerata et rotundifolia.
L'inflorescence des Campanula se distingue par ses irré-
gularités. Dans les grappes des C. Trachelium, persicaefo-
lia, rotundifolia, patula, la fleur terminale est la première
épanouie, puis l'anthèse descend aux fleurs ou rameaux la-
téraux, mais en ne suivant pas une marche régulière, car le
plus souvent elle saute 1-2 aisselles dont les fleurs, encore
en bouton, se trouvent ainsi entre 2 étages de fleurs épa-
nouies. Une régression capricieuse gouverne aussi les fleurs
en tête des C. glomerata et Cervicaria : l'épanouissement
débute ordinairement par la fleur terminale centrale, beau-
coup moins fréquemment par une fleur intermédiaire, et l'on
voit des groupes de fleurs en bouton entremêlés à des fleurs
épanouies. Il est vrai que l'évolution de cymes sessiles ag-
glomérées peut expliquer une partie de ces faits, mais il en
reste toujours un certain nombre qui ne reconnaissent pas
de lois, et dépendent absolument de la nature capricieuse de
ces inflorescences.
Chez le Campanula rapunculoides , la floraison débute
par le bas de la grappe, puis, après s'être avancée jusque
vers le tiers supérieur, elle saute brusquement à la fleur
terminale, et, revenant ensuite au point qu'elle avait quitté,
elle se met à continuer régulièrement sa progression. J'ai
21
322 CAMPANULACÉES.
même cultivé un C. rapunculoides dont la progression était
irréprochable,car la fleur terminale s'épanouissaitla dernière.
Il faut noter cependant que les 2 bractéoles latérales des pé-
dicelles du C. rapunculoides accusent des cymes sous-en-
tendues et qui ne se développent que très accidentellement
et seulement sur les pédoncules les plus inférieurs. — Si la
grappe est composée, comme chez le C. Rapunculus^ la
progression existe pour l'ensemble, mais les détails obéissent
à la régression: en effet les aisselles ont presque toutes,
sauf les supérieures, des cymes pédonculées ou sessiles. —
Rien ne rappelle plus la régression dans les épis des Phy-
teuma et les capitules des Jasione^ qu'on doit donc tenir
pour absolument progressifs.
Des rameaux répétiteurs naissent souvent au bas de la
grappe des Campmiula Rapunculus Qi rapunculoides, ainsi
qu'on le voit pour VAconitum Napellus et le Veronica spi-
cata. Gomme ces inflorescences accessoires sont contiguës à
la principale et se confondent pour ainsi dire avec elle, il
en résulte non plus une grappe, mais une panicule parfois
très ample, dont la charpente est assez complexe et consiste
en une réunion d'inflorescences.
Les Campanula glomerata, Mapunculus, rapunculoides,
Cervicaria sommeillent imparfaitement, et les lobes de la
corolle ne se rapprochent guère jusqu'à la connivence que
dans les jeunes fleurs. Pour les C. rotundifolia et Trache-
lium, ils ne sont pas sommeillants. — Les Flores indiquent
que la corolle du Specularia hijbrida est ordinairement fer-
mée ; voici la cause de cette fréquente occlusion : le S. hy-
brida a des fleurs sommeillantes, mais qui demandent pour
la veille une forte somme de chaleur, et sont par conséquent
très sensibles aux variations atmosphériques. Il s'ensuit que
cette plante refuse d'ouvrir ses corolles d'aussi bonne heure
que le S. Spéculum, et que souvent même elle ne les ouvre
pas du tout, certains jours oii la température n'est suffi-
CAMPANULÂCÉES. CUCURBITACÉES. 323
santé que pour l'épanouissementclu S. Spéculum. En outre,
le S. hybrida est très accessible aux pertes de turgescence,
ce qui l'oblige encore à sç fermer beaucoup plus tôt que sa
congénère. Sous le rapport du sommeil, le S. hybrida est
donc au S. Spéculum ce que YErythraea pulchella est à
VE. Centaurium. L'influence de la lumière doit être bien
minime, car, le matin, l'épanouissement du S. hybrida est
très rapide et très complet dans un four tiède.
LXIV. CUCURBITACÉES vJuss).
1. BRYONIA L.
I. B. dioica Jacq:; Lorey, 328. — of. — Juin-août. —
G. — Haies, taillis.
Racine charnue, très volumineuse, informe, pivotante, simple ou
peu rameuse. Les ramifications sont très grosses aussi, et peuvent
acquérir en une seule année jusqu'à 6 centimètres de diamètre;
elles sont comme étranglées à leur point d'insertion. — L'amputa-
tion de la base (organique) de la racine provoque sur Taire de la
coupe une facile émission de bourgeons adventifs. Et même, en
raison des nombreux matériaux nutritifs accumulés dans sa racine,
on peut transplanter avec succès le Bryonia dioica ainsi mutilé,
tandis que pour la plupart des autres plantes [Chicoracées, Cruci-
fères) une pareille mutilation ne laisse vivre et bourgeonner les ra-
cines, que si elle n'est pas ao^gravée de déplantation. — Le cy-
lindre central de la racine du Bryonia dioica et d'autres Ciicurbitacées
à racine voluuiineuse, comme VEcbalium elaterium, offre des zones
génératrices surnuméraires. — Laxe hypocotylé et le pivot con-
courent également à la formation de la racine charnue du Bryonia
dioica, tandis que chez VEcbalium elaterium l'axe est le siège prin-
cipal du renllement. — La présence d'une racine charnue-volumi-
neuse caractérise beaucoup de Cucurbitacées tant exotiques qu'in-
324 CUCURBITACÉES .
digènes [Cucumis perennis, Ecbalium elaterium, Bnjojiia dioica, et<î.).
D'autres espèces ont une racine grêle, mais parsemée de renfle-
ments persistants-accrescents, oblongs-claviformes (Eopopoji vitifo-
liiis) ou subglobuleux {Thladiantha dubia), et pourvus de bourgeons
adventifs.
L'inflorescence du Bryonia dioica est d'une étude intéressante,
car, suivant ses degrés d'affaiblissement, elle sert à expliquer l'in-
florescence de plusieurs autres Cucurbitacées. Aux nœuds florifères
inférieurs du B. dioica existent o organes : une feuille, une vrille,
un pédoncule racémifère, un rameau et un prolongement de la tige.
Une double partition y produit la vrille et le pédoncule ; seul, le
rameau est axillaire, c. à. d. de second ordre, et cette concur-
rence de la ramification et de la partition au môme nœud n'est pas
une des moindres causes de la complication de cette inflorescence.
Ainsi qu'il sied à son origine de second ordre, le rameau est beau-
coup plus jeune que le pédoncule racémifère et souvent même ne
commence son évolution qu'à l'époque de la maturation des fruits
de celui-ci. Le pédoncule porte une grappe nue et progressive,
dont les pédicellesindiquentneltement par leur inordination qu'eux
aussi sont dus à la partition. Aux nœuds des mérithalles cauli-
naires supérieurs, le pédoncule de la grappe cesse d'émerger, et
les fleurs forment un groupe axillaire qui, bien loin d'être régres-
sif, n'épanouit sa fleur centrale que la dernière et reproduit la pro-
gression de la grappe dont il tient la place. Cette partie de la tige
du B. dioica donne ainsi l'inflorescence d'un Me^o^z et d'un Concom-
bre. Plus affaiblie encore et vers son extrémité, la tige n'a plus à
chaque nœud qu'une seule fleur et l'on a alors l'inflorescence du
Cucurbita Pepo, dont toutes les fleurs sont solitaires. Chez le Melon,-
le Concombre et le Cucurbita Pepo, le rameau axillaire émet de suite
des fleurs et répète ce qui se passe sur la lige elle-même, mais avec
une végétation beaucoup moins vigoureuse. Ces rameaux n'ont
rien de commun avec les fleurs qui émergent sur la tige à leur ni_
veau: ils n'en sont pas une dépendance cymique^ mais constituent
des inflorescences distinctes. M. Guillard ^ voit, au contraire,
dans cet ensemble une cyme donnant naissance à une grappe.
Peu d'organes ont, autant que la vrille des Cucurbitacées, exercé
1. Bull, de la Soc. bot. de Fr., 1857, IV, p. 933-934.
CUCURBITACÉES. 325
la sagacité des botanistes. En effet, elle a été assimilée aune stipule
(Aug. de St-Hilaire, de Gandolle, Payer), à un rameau (Link,
J. Sachs), à une feuille (Seringe, Clos, Van Tieghem), à un bour-
geon axillaire déplacé et se dégageant de l'axe 2 feuilles plus haut
que celle où il est né (Lemaout), à l'extrémité dégénérée de divers
axes superposés, comme chez la Vigne (Fabre), à un rameau par
sa base et à une feuille par ses divisions (Naudin) et enfin à une
bractée (Guillard). Pour la réfutation des 2 principales de ces hy-
pothèses, l'usurpation et la coalescence, je ferai remarquer que le
système de l'usurpation est ruiné par la présence assez fréquente de
2 et même de 3 vrilles au même nœud, et que la coalescence d'un
rameau avec plusieurs mérithalles caulinaires ne peut guère se
soutenir devant l'impossibilité de soudure entre des axes de diffé-
rents âges. On a parfois encore assimilé la vrille à une racine,
mais, en recouvrant de terre des tiges encore très jeunes, j'ai tou-
jours vu les vrilles naissantes périr et se refuser absolument à se
transformer en racines.
Une telle diversité d'interprétations prouve assez que les auteurs
se sont égarés à la poursuite d'analogies hypothétiques, en voulant
qu'un organe, spécial à quelques plantes seulement, tire son ori-
gine de ceux qui sont communs à toutes. La vrille des CumrUta-
cées, de même que celle de la Vigne, résulte d'une partition cauli-
naire : ses fonctions sont d'accrocher les tiges aux objets voisins,
et comme elle a une destination toute particulière, aussi a-t-elle
une nature propre et une origine exceptionnelle.
Les vrilles du Bryonia dioica se partagent en 3 régions : la ter-
minale, l'intermédiaire et l'inférieure. L'enroulement de la région
terminale va de bas en haut et s'exécute indifféremment à droite
ou à gauche, le plus souvent autour des divers objets qu'elle a ren-
contrés. La région intermédiaire s'enroule dans le vide et en tire-
bouchon : l'enroulement s'y avance de haut en bas de la vrille et
débute dans un sens inverse de celui de la région terminale ; en
outre il change 2-4 fois de sens, c. à. d. qu'il offre des rebrousse-
ments avec spires à droite et spires à gauche. Pour la région infé-
rieure de la vrille, elle n'est soumise à aucun enroulement. —
M. J. Sachs * dit que lenroulement des parties libres, aussi bien
1. Traité de iio^.,' Iradu et. Van Tieghem, 1873, p. 1020.
326 CUCURBITACÉES. — CAPRIFOLIACÉES .
que celui des parties fixées autour d'un support, est le résultat
d'une excitation causée par le support, excitation qui se propage
le long de la vrille jusque dans la région intermédiaire : il ajoute
que l'existence de points de rebroussement ou changement de sens
de spire est une nécessité mécanique, car la vrille, se trouvant as-
sujettie à ses 2 bouts, est obligée de souffrir des rebroussements
pendant l'enroulement de la partie intermédiaire, alin que les tor-
sions puissent se neutraliser. Ces diverses assertions ne me parais-
sent pas fondées : en effet, en privant les vrilles de tout support,
on voit qu'elles finissent par produire spontanément dans leurs ré-
gions terminale et intermédiaire les mêmes enroulement et spires,
que si la région terminale s'était d'abord fixée autour de quelque
objet.
Les très jeunes vrilles sont roulées en crosse, quand elles émer-
gent du bourgeon, puis elles se déroulent pour prendre tout leur
allongement. Les 4-5 premiers nœuds caulinaires inférieurs sont
dépourvus de vrille. En formant les tours de spire de la région in-
termédiaire, la vrille se contracte et se raccourcit, et par cet artifice
les tiges de la plante sont d'abord attirées, puis maintenues, dans
le voisinage immédiat du support. — Quand on tire sur les spires
de la région intermédiaire, la vrille se déroule en exsudant par
sa face extérieure des gouttelettes aqueuses, ce qui prouve que
cette face est le siège d'un afflux séveux et d'une turgescence spé-
ciale, qui cause en ce point un plus grand allongement et par suite
l'enroulement de la vrille.
^ LXV. GAPRIFOLIAGÉES (A. RicH.).
1. ADOXA L.
i. A. MosebaCellina L. ; Lorey, 372. — if. — Avril-
mai. — A. C. — Haies, bois couverts. — Dijon {Lorey); Che-
vigny-St-Sauveur {Lombard); St-Remy!, Bâlot!, Pangesl,
Val-Suzon!, Ponlaillerî, Seurre!, Nolay !, Semur!, Genay î,
etc.
CAPRIFOLIACÉES. 327
En hiver, la souche est formée d'un petit corps renflé-obconique,
à écailles distiques charnues. Au printemps, sortent de terre 1-2
feuilles, et en outre une hampe chez les individus florifères. Un
drageon naît à l'aisselle des feuilles stériles et de certaines des écailles
supérieures. Ces drageons, au nombre de 2-4, sont allongés et d'a-
bord filiformes ; puis ils se renfleront à leur extrémité. Ils devien-
nent promptement libres, et la destruction de leur partie postérieure
en fait autant de souches obconiques-caudiculées. — Une seule
pseudorrhize, mais abondamment ramifiée, nourrit la plante ; elle
est insérée vers la commissure de 2 écailles et à la face inférieure
de la souche. La souche et les écailles, jusqu'alors d'un beau blanc,
prennent, au printemps, une teinte d'un blanc terne, grisâtre, qui
témoigne d'un commencement de désorganisation ; car, chaque
année, toute souche, qu'elle soit florifère ou foliifère, se détruit,
mais non sans avoir pourvu amplement à son remplacement par
l'émission de ses drageons. — Les feuilles radicales ont un large
pétiole trigone: les caulinaires sont au nombre de deux et n'équi-
valent chacune qu'à un des 3 segments d'une feuille radicale.
2. SAMBUCUS L.
1 Un rhizome robuste, subligneux, rampant à une grande pro-
fondeur, longuement drageonnant S. Ebulus.
Une racine ligneuse 2
2 Parenchyme cortical de la racine d'un blanc de neige, égalant
au moins moitié du diamètre d'une coupe transversale. . .
S. nigra.
Parenchyme cortical de la racine d'un blanc sale, n'égalant
pas moitié du diamètre d'une coupe transversale
, .... S. racemosa.
i Tiges herbacées: stipules foliacées, assez grandes. S. Ebulus.
Tiges ligneuses ; stipules nulles ou très petites 2
2 Bois à odeur forte, mais non fétide; moelle toujours blanche;
fleurs fétides en corymbe ; fruits noirs à la maturité. . . .
S. nigra.
Bois fétide: moelle âgée de plus d'un an roux-fauve (des
328 CAPRIFOLIACÉES.
Etangs) ; fleurs en panicule: fruits rouges à la maturité. .
. . S. racemosa.
1. ». nigpaL.; Lorey, 433. — t). — Juin-juill. — G. —
Bois, haies.
«. s.' racemosa L.; Lorey, 434. — ]). — Mai. — R. —
Bois de montagne. — Notre-Dame d'Etang, Flavignerot,
Antheuil (/.orey) ; Val-Suzon ! [Maillard); Blaisy-Bas!,
Sombernonî, Menessairel, St-Léger-de-Fourchesl, St-Di-
dierl, SL-AndeuxI, FrémoyI.
3. s. i?bDiuf§» L.; Lorey, 434. — if. — Juin-sept. —
ce. — Cultures, moissons, friches, haies.
3. VIBURNUM L.
Racine à écorce épaisse et lisse; chevelu peu abondant, jau-
nâtre V. Lantana.
Racine à écorce mince et écailleuse ; chevelu abondant, d'un
brun noir V. Opulus.
Bourgeons nus : stipules nulles ; pétioles scabres-pubérulents,
dépourvus de glandes ; rameaux ductiles. . . V. Lcmtana.
Bourgeons écailleux; stipules linéaires-incisées : pétioles lisses,
glabres, pourvus d'un double rang de glandes cupuliformes
sessiles ou pédicellées ; rameaux non ductiles . V. Opulus.
I. V. L.aiitana L.; Lorey, 436. — ^. — Mai. — G G. —
Bois de montagne, broussailles.
Pendant l'hiver, les bourgeons du V. Lantana ne sont pas enve-
loppés d'écaillés, mais ils sont protégés par un enduit pulvérulent-
jaunâtre qui recouvre aussi l'inflorescence et la partie supérieure
des rameaux. Les premières feuilles des bourgeons sont donc en
évidence dès l'automne : elles ont alors un centim. de longueur et
laissent déjà très bien distinguer leurs nervures. — Les bourgeons
du V. Opulus sont enfermés dans une tunique membraneuse, qui
CAPRIFOLIACÉES. 329
s'ouvre au printemps en se fendant sur ses faces antérieure et pos-
térieure.
%. V. OpDins L.; Lorey, 436. — t)- — ^I^i- — G. —
Bois.
4. LONÏGERA L.
Tiges souvent étalées-radicantes ; racine et pseudorrhizes d'une
odeur balsamique, à écorce blanche sous les exfoliations .
L. Periclymenum.
Tiges jamais étalées-radicantes; racine et pseudorrhizes féti-
des, gris-roux sous les exfoliations L\ Xylosteum.
Tiges volubiles, à canal médullaire de bonne heure fistuleux ;
fleurs groupées en tête: corolle a tube plus long que le limbe.
L. Periclymenum.
Tiges non volubiles, à canal médullaire plein, ou à la fin im-
parfaitement fistuleux: fleurs géminées; corolle à tube plus
court que le limbe L- Xylosteum.
I. li. Xylosteum L.; Lorey, 438. — t>- — ^^^^- —
ce. — Taillis de montagne, haies.
L'écorce des tiges et racines des L. Xylosteum et Periclymenum
subit chaque année une exfoliation filamenteuse.
«. Li. Periciymeiiam L.; Lorey, 438. — 1>- — Juin. —
G. — Bois argileux.
Certains individus ont plusieurs de leurs feuilles pinnatilobées
(var. quercifolia); tantôt les feuilles entières et pinnatilobées sont
associées sur le même rameau, tantôt au contraire, mais plus ra-
rement, quelques rameaux n'ont que des feuilles pinnatilobées.
Les jeunes corolles sont blanc-rosé, mais elles jaunissent en vieil-
lissant, d'où une diversité de nuances dans la même tête de fleurs-
330 RUBIACÉES.
LXVI. RUBIACÉES (Juss.).
i. SHERARDIA L,
I. s. ari'eiisis L. ; Lorey, 451. — O ou 0. — Mai-
oct. — G. — Moissons.
Le calice a parfois 7 lobes au lieu de 6.
2. ASPERULA L.
i Un rhizome ei des drageons A. odorata.
Une racine et point de drageons. 2
2 Racine annuelle ou bisannuelle, grêle A. arvensis.
Racine vivace, subligneuse, assez robuste . . A. cynanchica.
\ Glomérules entourés et dépassés par un involucre de bractées
foliacées et ciliées: fleurs bleues A. arvensis.
Point d'involucre à Tinflorescence; fleurs blanches ou rosées. 2
2 Feuilles caulinaires moyennes, linéaires ; fruit glabre . , . .
A. cynanrMca.
Feuilles caulinaires moyennes lancéolées ; fruit chargé de poils
crochus A. odorata.
i. A. arvensis L.; Lorey, 452. — O ou O. — Mai-
juill. — G. — Moissons.
». A. cynanciifca L. ; Lorey, 453. — :^. — Juin-sept.
G. — Pelouses, rochers.
3. A. odorata L.; Lorey, 452. — !^. — Mai-juill. —
A. G. — Bois couverts. — Marsannay-la-Gôte, Gevrey (Lo-
rey); Montbard!, Asnières-en-Montagnc!, Baigneuxî, Ligne-
rollesî, Blaisy-BasI, Flammerans!, Gîteaux!, Menessairel,
Ghamp-d'Oiseau !, etc.
Les feuilles persistent 2 ans, et deviennent coriaces la seconde
année, surtout si elles sont exposées au soleil. Elle sont très odo-
RUBIACÉES. 331
rantes par la dessiccation. — Les fleurs ont sur le frais une agréa-
ble odeur.
3. GALIUAJ L.
1 Plantes O ou 0, tiges à angles scabres : fleurs blanches . . 2
Plantes if\ tiges à angles scabres ou lisses: fleurs blanches ou
jaunes 4
2 Pédicelles fructifères recourbés en crochet, ... G. tricorne.
Pédicelles fructifères non recourbés en crochet 3
3 Plante grêle ; feuilles à denticules marginaux dirigés de bas en
haut ; fleurs en panicule corymbiforme ... G. Anglimm.
Plante assez robuste: feuilles à denticules marginaux dirigés
de haut en bas ; fleurs en cymes axil! aires . . G. Aparine.
4 Fleurs jaunes 5
Fleurs blanches 6
5 Tiges fortement tétragones, à faces concaves-canaliculées, à
nœuds rougeàtres ; partie inférieure caulinaire 8-10 fois
moins grosse que la moyenne ; feuilles ovales-oblongues, tri-
nervées, verticillées par 4 ; cymes axillaires, pédonculées .
G. Cruciata.
Tiges arrondies, obscurément anguleuses, à nœuds verts : par-
tie inférieure caulinaire 1 fois moins grosse que la moyenne;
feuilles linéaires, uninervées, verticillées par 6-10 ; cymes
en panicule terminale G. verum.
6 Feuilles trinervées G. boréale.
Feuilles uninervées 7
7 Feuilles obtuses, non mucronées G. palustre.
Feuilles aiguës ou obtuses, mucronées 8
8 Corolle tubuleuse G. glauciim.
Corolle rotacée 9
9 Tiges scabres G. uliginosim.
Tiges lisses. . 10
10 Tiges arrondies: feuilles glaucescentes : bractées lancéolées,
même les supérieures G. sylvaticum.
Tiges tétragones; feuilles vertes: bractées supérieures li-
néaires 11
332 RUBIACÉES.
11 Corolle à lobes cuspidés G. Mollugo,
Corolle à lobes aigus, non cuspidés 12
12 Feuilles fétides par le froissement, la plupart obovales-oblon-
gues; fruits tuberculeux G. saxatile.
Feuilles non fétides par le froissement, la plupart linéaires-
oblongues ; fruits finement chagrinés . . . . G. sylvestre.
I. «.tricorne With.; Lorey, 448. — 0 ou0. — Juin-
août. — G. — Moissons, cultures.
Des échantillons récoltés sur les coteaux deNan-s-Thil! ont leurs
fruits lisses et munis de quelques poils apprîmes, au lieu de les
avoir fortement tuberculeux et glabres.
Le G. saccharalum AIL, indiqué par Lorey (p. 449) à Auxonne et à
St-Jean-de-Losne, est une plante de Provence qui n'a pas été revue dans
la Côte-d'Or.
«. G. Aparfne L.; Lorey, 449. — 0 ou 0. — Mai-août.
— ce. — Haies, taillis, friches, moissons.
Une variété [G. simnum L.; Lorey, 448) assez commune diffère
du type par ses nœuds caulinaires ni velus, ni renflés, et par ses
fruits glabres. Enfin j'ai trouvé dans les moissons de Dijon des
sujets à nœuds caulinaires glabres, mais à fruits hérissés {G. Vail-
lantii DC).
3. G. Ang:ilcum Huds. — G. divaricatum Lmk ; Lorey,
443. — 0 ou 0. — Juin-sept. — A. G. — Moissons, fri-
ches.
La variété divaricatum a les tiges lisses ou presque lisses, non
scabres. — RR. — Meursault, Laroche-en-Brenil [Lorey).
4. G. werum L.; Lorey, 44^. — Q^. — Juin-sept. —
G. — Prés, chemins, pelouses.
5. G. criiciata Scop.; Lorey, 442. — ^. — Avril-juin.
— G. — Prés, taillis, haies.
6. G. g;iaucum L.; Lorey, 445. — ::^. — Juin-juill. —
RUBIACÉES. 333
A. C. — Pelouses des bois de la Côte. — Plombières {Lo-
rey); Mâlain!, Lantenay !, avenue du parc de Dijon!, Ge-
vreyl, Nuits I, St-Romain!, Santena} !, etc.
y. G. boréale L.; Lorey, 450. — ^. — Juin-sept. —
A. G. — Prairies tourbeuses. — Jouvence, Limpré, St-Broin
{Lorey)\ Lucenay!, Laignes!, Aignay!, Val-des-Ghoues î,
Yernois!, Is-s-Thil!, BarjonI, Brognon!, etc.
8. cj. syivaticum L.; Lorey, 445. — ^. — Juin-juill. —
RRR. — Bords des bois. — Flavignerot, Gevrey, Savigny-
s-Beaune {Loreij)\ Laroche-en-Brenil {Lombard).
o. a. iioiing^o L. — if. — Mai-août. — G. — Bois,
prés, friches, rochers, haies. **
Var. «. fAatum [G. elatiim Thuill. — - G. Mollugo Lorey, 446). —
Feuilles oblongues-obovales ; pédicelles fructifères étalés-divari-
qués. — Se rencontre encore avec des feuilles linéaires-oblongues
et une panicule moins ample (G. dumetonim Jord.).
Var. p. erectum (G. erectum Huds. ; Lorey, 4i6). — Feuilles
oblongues ou linéaires, d'un vert clair, et parfois même luisantes
{G. lucidum Auct.: non AU.): pédicelles fructifères non divariqués.
Le G. Mollugo a ordinairement les tiges pubescentes-velues infé-
rieurement, et glabres en leur partie supérieure. Elles sont rare-
ment velues sur toute leur longueur.
lo. «. sylvestre Poil. — •^. — Juin-juill. — Friches,
pierrailles, bois arides.
Var. a. Boccoiii [G. Bocconi AH.: Lorey, 444). —G. — Plante pu-
be¢e-rude surtout en sa moitié inférieure. J'ai cependant des
échantillons glabres, au contraire, inférieurement et abondamment
couverts en leur moitié supérieure de poils étalés et blanchâtres.
Var. p. lœve {G. IseveThmW.; Lorey, 443 ). — G. — Plante glabre.
— Croît parfois mêlé à la variété précédente.
Var. 7. Fleuroti (G. Fleuroti Jord. — G. supimim Lorey, 444 ;
non Lmk, nec Bor.). — R. — Eboulis de la Goquille à Etalante !
[Fleiirot] ; Saulieu [Lombard): Rougemont!. — Plante grêle, à tiges
334 RUBTACÉES.
nombreuses, réunies en touffe; feuilles linéaires, courtes, ordinai-
rement pubescentes-scabriuscules : inflorescence compacte-corymbi-
forme.
11. G. «a^iaiiie L. — G. Hercynicuni Weig.; Lorey,
447. — if. — Juin. -août. — A. G. — Prairies etpelouses gra-
nitiques humides. — Saulieu! {J.orey)\ Arnay-le-Duc 1,
Menessaire!, Eschamps !, Rouvrayî.
i«. Ci. païQâttre L.; Lorey, 447. — iif. — Mai-août. —
G. — Lieux marécageux, bords des eaux.
Les tiges et les feuilles sont parfois lisses ou presque lisses. —
Les feuilles des germinations sont ordinairement suborbiculaires.
La variété elongatum [G. elongatum Presl.) est plus robuste en
toutes ses parties, et a les rameaux de sa panicule peu ou point
divariqués. Elle se rencontre parfois mêlée au type.
13. G. uiiginosuni L.; an Lorey, 447? — Of. — Juill.-
sept. — R. — Marécages. — Saulon {Lorey); Villedieu!,
Orgeux!, Saulieu!.
Les feuilles lancéolées-obtuses et à bords peu rudes de la plante
de Lorey conviennent plutôt au G. palustre var. elongatum.
4 RUBL\ Toum.
I. R. pere^rînaL.; Lorey, 441. — '^. — Juin-juill. —
A. G. — Goteaux arides, rochers, bois de montagne. —
St-Remy!, Montbard!, bois de la Gôte!, etc.
Feuilles coriaces, obovales-oblongues, ou étroitement linéaires-
lancéolées dans la même station. — Les feuilles persistent vertes
tout l'hiver el une partie de la seconde année, puis elles deviennent
marcescentes et tombent au second hiver.
Le R. tinctoriim L. est indiqué par M, Gillot dans les rochers à Cirey
près Nolay et à Sautenay.
Les Galium vivaces. qui sont issus de graine, ont une
RUBIACÉES. 335
racine aidée par de fortes pseudorrhizes nées de la souche;
les tiges sont étalées-ascendanteset plusou moins radicantes
par leur base. Il y a encore, suivant les espèces, émission
de drageons plus ou moins longs et abondants. La racine
peut finir par se détruire, quand elle est très âgée; mais
c'est sans grand dommage pour la plante, car quelques-unes
des pseudorrhizes de la souche égalaient depuis longtemps
déjà la racine pour la direction e\ les dimensions. Les G. bo-
réale, palusti^e et idiginosum perdent même de bonne
heure leur racine et prennent un rhizome abondamment et
longuement drageonnant. — Le parenchyme cortical de la
racine et des pseudorrhizes est rougeâtre, sauf chez le G.
Cruciata où il est jaune. Cette nuance rouge teint en outre
le bois du rhizome et des pseudorrhizes des G. idiginosum
et boréale,
La partie inférieure des tiges est souvent persistante-li-
gneuse {Asperula cyyianchïca, A. odorata, Rubia pere-
grina, Galium Cruciata, G. glaucum^ G. veriim, etc. —
Le cylindre central est arrondi chez les Rubiacées, et non
pas tétragone comme chez \e?> Labiées: aussi, l'exfoliation
corticale, dont sont atteintes, à leur seconde année, celles
des tiges de Galium, qui sont tétragones et persistantes,
fait-elle disparaître les angles mérithalliens; et il en est
de même pour les drageons du G. Mollugo. Les tiges de
Rubia pe?'egri?ia restent tétragones, parce qu'elles échappent
à l'exfoliation; pour les drageons de cette espèce, ils nais-
sent cylindracés. — Chez les germinations du Galium
Aparine, l'axe hypocotylé est cylindracé, mais la tige est
tétragone dès son premier méri thalle.
Les verticilles foliaires des Rubiacées sont formés de
2 feuilles et de grandes stipules qui simulent des feuilles et
sont souvent plus ou moins dédoublées. Les véritables feuilles
ont ordinairement un bourgeon à leur aisselle {Rubia père-
grina). Les stipules sont un peu moins grandes que les
336 RUBIACÉES. — VALERIANEES.
feuilles et de fréquents cas de dédoublements incomplets
montrent la stipule tantôt séparée en deux dans sa moitié
supérieure par suite de la partition de la nervure médiane,
tantôt formant ^ limbes distincts qui n'ont plus de com-
mun qu'un très court ^Q{\o\Q{Rubia peregrina). Les 4 côtes
des tiges correspondent aux insertions pétiolaires des 2 feuil-
les et de 2 stipules; et, quand l'une de ces stipules se dé-
double en 2 pièces, la côte correspondante aboutit entre les
points d'insertion de ces 2 pièces.
LXVII. VALÉRIANÉES (DC).
1. CENTRA'NTHUS DC.
I. c. aiiga«tifoiius DC. ; Lorey, 456. — %. — Juin-
août. — A. R. — Carrières, pierrailles, sables, friches. —
Gamay, Santenay ! {Boreau)\ Selongey!, Bourberainl,
Baulme-la-Roche!, Remilly !, Gevrey I, Beaune!, Blagny!,
Larochepot!, Nolayt.
Racine pivotante, robuste, sillonnée de profondes destractions
qui frappent les rayons parenchymateux interposés aux faisceaux
ligneux. — Fleurs parfois blanches.
2. VALERIANA L.
4 Pseudorrhize unique, simple ou hifarquée, charnue, oblongue-
clavi forme: des drageons courts V. tuberosa.
Pseudorrhizes nombreuses, cylindraîcées ou filiformes; des dra-
geons et des stolons allongés 2
2 Rhizome court, tronqué; rejets devenant bientôt libres; pseu-
dorrhizes cylindracés-tîliformes V. officmalis.
Rhizome allongé, rameux : rejets restant reliés au rhizome ;
pseudorrhizes filiformes V. dioica.
VALÉRIANÉES. 337
1 Feuilles toutes pinnatiséquées ; fleurs hermaphrodites ....
V. officinalis.
Feuilles radicales la plupart entières ; fleurs polygames ou
dioïque
9
2 Feuilles caulinaires à segments linéaires ; fruit entièrement
glabre V. dioica.
Feuilles caulinaires à segments étroitement linéaires; fruit hé-
rissé sur les faces V. tuberosa.
1. V. ofûcinaiis L.; Lorey, 457. — :^. — Juin-août. —
C. — Taillis, haies, lieux couverts, berges des cours d'eau.
La variété sambiœifolia {V. sambucifolia Mik.), qui est aussi
commune que le type, se distingue par des feuilles à segments
moins nombreux (3-5 paires) et lancéolés-ovales, non linéaires-
lancéolés, par sa floraison d'un mois plus tardive, par son inflo-
rescence plus dense, et par son fruit ovoïde, non lancéolé-oblong ;
mais elle se relie au type par de nombreux intermédiaires. Les
feuilles verticillées par 3, qui sont assez fréquentes chez le V. offi-
cinaliSj manquent chez le V. sambucifolia. — Par la culture en
terre ombragée et copieusement arrosée, le V. sambucifolia m'a
donné des feuilles à segments mesurant jusqu'à 10 centim. de lar-
geur; ces segments sont au contraire assez petits, quand la plante
est cultivée en un sol aride, mais, sous ces variations de grandeur,
on voit toujours persister la forme lancéolée-ovale caractéristique.
Une souche courte, drageonnante ou stolonifère, mourant après
floraison, est propre aux Valeriana officinalis et sambucifolia^ et
c'est en vain que l'on s'efforcerait de séparer spécifiquement
les deux variétés d'après leurs différences souterraines. Le
V. officinalis est à la vérité plutôt drageonnant, et le V. sambuci-
folia, en raison de ses stations plus humides et plus ombragées,
se montre plutôt stolonifère ; mais très fréquemment on trouve
tout à la fois des stolons et des drageons aux deux plantes, ou en-
core des rejets tenant du drageon par leur moitié inférieure qui
est hypogée, et du stolon par leur moitié antérieure qui est épigée.
Ces faits ne sont pas rares chez d'autres végétaux à rejets {Mentha,
Lycopus, etc.), dont la souche est très rapprochée de la surface du
spl. — En automne, les rejets du V. officinalis forment rosette à
22
338 VALÉRIANÉES.
leur sommet, et deviennent libres par la destraction de leurs méri-
thalles postérieurs. Les plus vigoureux fleurissent dès la première
année, tandis que les autres ont une période foliifère pendant la-
quelle ils se contentent d'émettre des drageons ou des stolons.
Dans sa jeunesse, l'aigrette des Valerianaest enroulée sur sa face
interne et a la forme d'un bourrelet qui surmonte le fruit. Cette ai-
grette n'est pas hygrométrique, non plus que celle du Centranthus
angiistifolms.
9. V. «lioica L.; Lorey, 458. — ^. — Avril-juin. —
G. — Bois et prairies aquatiques.
3. V, tuberosa L.; Lorey, 458. — :^^. — Mai-juin. —
RR. — Pelouses argileuses. — Plateau de Château-Renard à
Gevreyl, Ghaumes-d'Auvenet, Vergy (Lorey) ; Gurlay près
Chixmhœuî {Dur et).
La pseudorrhize sur laquelle est assise la souche est charnue par
hypertrophie cambiale ; elle est munie vers son extrémité de 3-0 li.
laments, qui eux-mêmes sont parfois épaissis, mais toujours pour-
tant beaucoup moins que le corps principal de la pseudorrhize.
Suivant le sol et les conditions atmosphériques, la floraison n'a
lieu qu'après 3-6 ans, pendant lesquels la pseudorrhize s'accroît
de plus en plus. Ce tubercule pseudorrhize ne se détruit que l'année
de la floraison, tandis que chez les Ophrydées et XAconitum JSapeUus
il périt et se remplace, même quand le sujet n'est que foliifère. —
Pendant sa période foliifère, la souche du V. dioica produit 1-3
drageons très brièvement pédicellés ; leur bourgeon terminal s'é-
panouit en une petite rosette de feuilles et donne naissance à une
pseudorrhize d'abord flliforme, mais qui dès la fin de l'année sera
claviforme-cylindracée. Ces drageons deviendront libres lors de la
mort et de la destruction de la souche florifère dont ils vont repro-
duire la végétation. — Des bourgeons adventifs naissent sur la
coupe transversale de la pseudorrhize charnue.
Le système souterrain des Valeriana tuberosa^ dioica et officinallfi,
exhale une même odeur nauséabonde.
3. VALERIANELLA Tourn.
1 (Galice à limbe presque nul 2
VALÉRIANÉES. — DIPSACÉES. 339
Calice Ironqué obliquement, offrant une dent saillante. ... 3
2 Fruit comprimé-lenticulaire, muni d'un épaississement spon-
gieux en la paroi de la loge fertile Y. olitona.
Fruit oblong subtétragone, creusé d'un sillon profond sur Tune
de ses faces et dépourvu d'épaississement spongieux. . . .
y. carinata.
3 Loges stériles plus grandes que la fertile. . . . Y. Auricula.
Loges stériles oblitérées, filiformes Y. Morisonii.
I. \. oiîioria Poil.; Lorey, 454. — O. — Avril-juin.
— ce. — Cultures, vignes, prairies artilicielles.
Fruits parfois pubescents, ce qui s'observe aussi chez les trois
espèces suivantes.
«. V. carinata Lois. — O. — Avril-juin. — C. —
Moissons.
». V. Auricula DC. — V. dentata Dufr.; Lorey, 454.
— O ou O. — Mai-août. — C. — Moissons.
Fréquence de (leurs virescentes avec amplilication du calice.
%. V. Mori<«ouii DG. — - 0 OU 0 . — Mai-août. — A. R.
— Moissons. — St-Remyî, Vernois!, Marey!, Is-s-Tillel,
etc.
Le V. coronata DC. est indiqué à Saulieu par Lorey (p. 455).
LXVIII. DIPSACÉES DC).
1. SCABIOSA L.
Une racine subligneuse et parfois en outre des pseudorrhizes à
la souche S. Columbarla.
Un rhizome très court', disciforme, indéfini. ... S. succisa.
Feuilles caulinaires pinnaiiséquées; (leurs inégales, les exté-
340 DIPSACÉES.
rieures rayonnantes S. Cohimbaria.
Feuilles caulinaires entières, ou parfois incisées-dentées à la
base ; fleurs toutes égales S. succisa.
1. fi. coiumliaria L.; Lorey, 461. — ^. — Juin-sepl.
— C. — Bois, pelouses, rochers, prés.
Feuilles radicales tantôt entières, tantôt finement pinnatiséquées,
vertes ou tomenteuses-blanchâtres. — Tige rameuse et très allon-
gée, ou parfois simple, naine et presque réduite à une hampe flo-
rale.
Le S. sumeolens Lorey, 461 : non Desf. n'est qu'une des nom-
breuses formes du S. Cohimbaria.
«. s. saccisa L. ; Lorey, 462. — '^. — Aoùi-oct. —
C. — Bois, prés, lieux couverts ou humides. ,
Feuilles glabres, ou velues-pubescentes.— Rare à fleurs blanches
ou rosées.
2. KNAUTIA Coiilt.
I. K. arvensisi Coult.; Lorey, 462. — :^. — Mai-juill.
— ce. — Prés, bois.
Les vieilles racines subissent de profondes destructions longitu-
dinales qui partagent la souche en plusieurs ramifications. — Les
fleurs extérieures de certains individus ne sont pas rayonnantes. —
Réceptacle petit, hémisphérique chez le K. arvensis; cylindracé
chez le ScaMosa succisa; oblong-fusiforme, lacuneux-fistuleux à
la maturité chez le S. Columbaria.
Par une prolification, assez fréquente aussi chez les Composées,
l'aisselle des folioles involucrales des Knautia arvensis et Scabiosa
Columbaria donne naissance à de petits capitules surnuméraires
plus ou moins longuement pédoncules ; puis, chez ces deux espèces,
les regains ont assez souvent les fleurs solitaires par appauvrisse-
ment de l'inflorescence.
Le Knautia sylvatica Duby a été indiqué par erreur à Val-Suzon.
DIPSACÉES. 341
3. DIPSAGUS L.
\ Coupe transversale de la racine restant blanche : feuilles à
trois segments dont les latéraux très petits ; capitules globu-
leux -D. pilosus.
Coupe transversale de la racine devenant rapidement jaunâ-
tre; feuilles dentées ou incisées-pinnatipartites : capitules
oblongs 2
2 Feuilles velues-ciliées sur les bords et en dessus, toutes connées ;
folioles involucrales égalant le capitule ; fleurs blanches ou
blanc-rosé D. laciniatus.
Feuilles aiguillonnées sur les bords et en dessus, les supérieu-
res non connées ; folioles involucrales beaucoup plus longues
que le capitule: fleurs roses D. sylvestris.
I. D. pilosus L.; Lorey, 464. — O. — Juin-août. —
A. G. — Berges des cours d'eau, chemins et taillis des sols
argileux. — Talent, Dijon (Lorey) ; Quincy !, Nogentl, Blaisy-
BasI, Sombernonî, Fleureyî, Soissons!, Toutry!, Bardî,
Semurl, etc.
«. o. sylvestris Mi 11.; Lorey, 463. — 0. — Juill.-sept.
— G G. — Bords des chemins, champs incultes argileux,
taillis.
Se rencontre à feuilles caulinaires moyennes incisées-subpinna-
tifides et à feuilles caulinaires inférieures à peine connées. — Une
déformation assez fréquente rend le capitule vert et longuement
chevelu par l'accrescence des bractées et l'avorlement des fleurs.
^3. o. laciniatus L.; Lorey, 464. — Juill.-août. — A. G.
— Bords des chemins, friches et broussailles des sols argi-
leux. — Varois, Plombières (Lorey); St-Remy!, Quincy !,
Fain-lez-Montbardî^ Flammerans!, Gîteaux!, Tailly!,Meur-
sault!, Santenayl, etc. — Aussi commun dans le Val-de-
Saône 1 que le D. sylvestris.
Tige beaucoup moins armée que celle du D. sylvestris et parfois
342 DIPSACÉES.
même presque inerme. — A la face supérieure des feuilles, la ner-
vure médiane est déprimée chez le D. laciniatiis, tandis qu'elle af-
fleure le limbe chez le D. sijlvestris.
La il oraison du Scabiosa Columbaria débute par le l)as
du capitule^ puis elle saute à la région supérieure, et revient
linir en la partie moyenne. Le capitule du S. siiccisa se
partage en 4 zones pour sa floraison : le début a lieu dans
la zone basilaire et dans la moyenne supérieure, puis lé-
|)anouissement se déclare dans la zone terminale et s'achève
dans la zone moyenne inférieure. Chez le Knautia ajwensis,
la floraison va de la zone basilaire à la moyenne et de celle-
ci à la supérieure. Mais chez ces 3 plantes, il y a parfois des
interversions dans l'ordre des zones ; puis ordinairement la
floraison n'est pas terminée dans une zone quand elle saute
à une autre, et l'épanouissement n'est pas simultané pour
toutes les fleurs situées au même niveau. Gomme en ou-
tre la régression gouverne le plus souvent l'épanouisse-
ment particulier de chaque zone, il s'ensuit que, même
chez le Knautia arveiisis dont l'épanouissement est progres-
sif pour l'ensemble du capitule, le pourtour de l'inflores-
cence présente pendant la floraison 2-3 zones non encore
fleuries et très inégales. On voit assez par là que de telles
inflorescences échappent à toute règle et à toute explication.
La floraison du Dipsacus sylvestris commence dans la ré-
gion intermédiaire du capitule, puis de là s'avance simul-
tanément vers le sommet et vers la base. Il en résulte qu'a-
près la chute des premières fleurs épanouies la floraison
se trouve partagée en 2 zones qui s'étendent en sens cour
traires. Assez souvent quelques-unes des fleurs les plus in-
férieures de la zone basilaire s'ouvrent avant leur tour.
L'épanouissement des D. laciiiiatus et pilosus commence
près du sommet et se poursuit à la fois vers le sommet et
vers la partie moyenne du capitule; puis, après quelque
temps, une seconde zone d'épanouissement, nettement ac-
DIPSAPÉES. 343
cusée surtout chez le D. pi/osns, se déclare à la base même
du capitule et s'avance à la rencontre de la première zone.
M. Clos a tenté d'expliquer ^ la'marche de l'épanouissement
chez le Dipsacus sjjtveslris par la soudure d'un épi prin-
cipal et de plusieurs épis secondaires en un seul capitule.
Mais, outre qu'il n'y a jamais la moindre trace de soudure,
une pareille hypothèse se heurte à l'impossibilité d'une fu-
sion entre épis de différents degrés et par conséquent d'âges
différents ; puis, comme les zones d'épanouissement sont
circulaires, il faudrait encore admettre que les épis secon-
daires se sont superposés horizontalement et ont invaginé
l'axe de l'épi principal. D'ailleurs l'ordre, qui préside à l'é-
panouissement des fleurs du D. sj/lvestris, se retrouve dans les
épis de beaucoup de Salix et de Carex, et dira-t-on ici que
ces épis si grêles sont formés, chacun, de la réunion de plu-
sieurs inflorescences?
1, lu M&iii. di' l'Acod. dea Se. de Toulouse. 1864. G^ série, t. III, p.
;303-30o.
bïS DU TOME PREMIER
TABLE
DES FAMILLES DV TOME PREMIER
Accrinéos 50 FuiiKii-iacées 73
Ampél idées 58 Genlianécs ^35
Amygdalées. 153 Géraniacces 45
Apocvnôes 233 Globulariécs 314
Asclépiadées . 234 Grossulariécs 218
Balsaminées 44 Ilaloragées 187
Berbéiidces 21 Hédéracées 212
Borraginées 245 Hypéricinées 60
Campanulacécs 315 ïlicinées 232
Caprit'oliacées 326 Labiées 290
CaiTophyllées 21 Lenlibulariées 282
Célastrinées 58 Linées 41
Circéacées 186 Loranthacées 214
Gistinées 102 Lythrariées 141
Convolvulacées 240 Malvacées 50
Crassulacées. ........ 146 Monotropées 59
Crucifères 78 Nymphéacées 67
Cucurbitacées 323 Oléinées 232
Cuscutacées 243 Ombellifères 189
Dipsacécs . 339 Onagrariées 178
Droséracées 65 Orobanchées 283
Élatinées 40 Oxalidées 42
Éricinées 221 Papavéracées 71
346 TABLE DES l'AMlLLES DU T031E PRE3UEU.
Papilionacées li 1 Rubiacées 330
Paronychiées 144 Huteicées 44
Plantaginées ^^8 Saxifragées 219
Polygalées 54 Scrofularinécs 264
Pomacées 175 Solanées 254
Portulacées 142 Tiliacées 53
Primulacées 222 Vacciniées 314
Pyrolacées 66 Valérianées 336
Renonculacées- 1 Verbascées 260
Résédacées 67 Verbénacées 313
Rhamnées 110 Violariées 104
Rosacées 155
FIN DE LA TABLE DU T03IE PRE3IIER.
QK313.R69v.t 1 «en
Rover. Charles Loui/Flore de la Cote-d'O
^<^hR >j>. "^
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