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Full text of "Flore de la Côte-d'Or : avec déterminations par les parties souterraines"

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Bibliothèque  botanique 

EMILE     BURNAT 


Catalogue  N^      0<y. 


Troi'ientde     ûf  euta     ^  {r/frOxie  . 


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DUPLICATA  DE  LA  BIBLIOTHEQUE 

DU  CK>NSERVATOIIlE  BOTANIQUE  DE  GENH» 

VENDU  EN  1922 


FLORE 

DE  LA  GÔTE-DOR 


1  V  H  H  :   H  K  H  I  E     G  R  N  E  H  A  1.  li     1)  K     C  H  A  T  |  L  L  ( 


NK   JEANNE     KO  as  Ht 


FLORE 


DE    LA 


GÔTE-DOR 


AVEC  DETERMINATIONS  PAR  LES  PARTIES  SOUTERRAINES 


p\u 


CH.    ROYER 

Membre  do  rAcadémie  do  Dijon,  des  Sociélés  botaniques 
de  France  et  de  Belgique,  etc. 


tome:   premier 
«svv  \o'ax 

VOTANICAL 
«AltDâM 

PARIS 

LIBRAIRIE     F.     SAVY 

77,    BOULEVARD    SAINT-GERMAIN,    77 
1881 


ti 


INTRODUCTION 


•    \OUfL 


Celte  Flore  me  sert  de  cadre  pour  un  essai  de  détermina- 
tion des  plantes  par  les  parties  souterraines.  «  Une  classifica- 
tion établie  sur  l'une  des  deux  grandes  fonctions  des  végétaux, 
a  dit  de  Candolle  \  sera  aussi  naturelle  que  si  elle  avait  été 
établie  sur  l'autre.  »  Ces  deux  grandes  fonctions  sont  la  nu- 
trition et  la  reproduction  ;  mais  jusqu'alors,  malgré  l'auto- 
rité de  ce  célèbre  botaniste,  la  détermination  des  espèces  n'a 
été  basée  que  sur  les  organes  de  reproduction,  c'est-à-dire 
sur  les  organes  floraux.  Aux  clefs  dichotomiques  fournies 
par  les  parties  aériennes  j'ai  donc  tenté  d'ajouter  de  nou- 
velles clefs,  en  les  empruntant  exclusivement  aux  parties 
souterraines  ou  organes  de  nutrition,  qui  souvent  sont  en- 
CM  core  des  organes  de  locomotion  et  de  multiplication  et  cumu- 
" —  lent  ainsi  les  plus  capitales  fonctions. 
'       Un  autre  avantage  de  cette  application  des  parties  soûler- 
ie raines  à  la  détermination  des  plantes  sera  de  rendre  les  her- 

ZD 

<C      i.  Théor.  élément,  tk  la  Bol.,  3^'  édit.,  p.  65. 


VI  INTRODUCTION. 

borisations  possibles  même  en  ces  longs  mois  d'hiver,  où  le 
botaniste  se  trouve  réduit  aux  seuls  travaux  de  cabinet.  A 
l'aide  encore  des  organes  souterrains,  on  pourra  souvent 
juger  de  la  faible  valeur  de  tant  d'espèces,  si  prodigalement 
créées  de  nos  jours  d'après  les  plus  légères  différences. 

L'évolution  des  bourgeons  et  des  fleurs,  les  phases  de  la 
fructification,  les  plus  beaux  phénomènes  aériens,  en  un 
mol,  sont  encore  dépassés,  s'il  est  possible,  par  les  merveil- 
les, trop  peu  étudiées  jusqu'alors,  de  la  vie  souterraine  des 
plantes  :  racines  courant  dans  toutes  les  directions  à  la  re- 
cherche des  sacs  nutritifs;  rhizomes  qui  déplacent  leur  centre 
de  végétation  pour  les  transporter  en  un  sol  neuf;  ces  bul  - 
bes  et  ces  tubercules  qui  emmagasinent  des  aliments  pour 
la  saison  prochaine  ;  ces  drageons  qui,  comme  autant  de  co- 
lonies, rayonnent  autour  de  la  plante  mère  ;  ces  souches  en- 
fin, lidèles  gardiennes  de  la  loi  de  niveau,  mais  qui  savent 
cependant  descendre  ou  monter  suivant  les  exigences  des 
milieux!  Quelle  activité,  quel  ordre,  et  j'allais  dire  quel 
instinct  et  quelle  intelligence,  et  comment  ne  pas  s'écrier 
avecLinné  :  «  Deum  transeuntem  àtergo  vidi  et  obstupid!)) 

Je  me  suis  abstenu  de  diagnoses,  car  plusieurs  Flores  en 
offrent  d'excellentes,  sauf  pour  l'inflorescence  et  surtoutpour 
le  système  souterrain.  Ce  sera  donc  sur  ces  deux  points  im- 
portants que  porteront  la  plupart  des  observations  consi- 
gnées tantôt  dans  le  corps  de  l'ouvrage,  tantôt  dans  les  ar- 
ticles qui  sont  rangés  sous  forme  de  Vocabulaire  à  la  suite 
de  cette  Introduction.  Ce  Vocabulaire  donne  en  outre  l'ex- 
plication des  quelques  innovations  de  langage  que  l'exacti- 
tude, la  clarté  et  la  concision  m'ont  paru  impérieusement 
réclamer. 

Les  plantes,  qui  se  sont  naturalisées  dans  une  station  au 
point  d'y  persister  et  de  s'y  reproduire  depuis  de  longues 


INTRODUCTION.  VII 

années,  ont  leur  nom  précédé  du  signe  y.  Le  signe  f, 
après  un  nom  de  localité,  indique  que  j'y  ai  récolté  la  plante, 
soit  que  la  station  ait  été  découverte  par  moi-même,  soit 
qu'elle  m'ait  été  signalée  par  un  autre  botaniste,  auquel 
cas  le  nom  de  ce  dernier  figure  entre  parenthèse.  Le  même 
signe!,  accompagnant  un  nom  de  botaniste,  veut  dire  que 
j'en  ai  reçu  des  échantillons  authentiques.  Si  les  noms  de 
localités  ne  sont  séparés  que  par  une  virgule,  c'est  qu'un 
même  botaniste  a  le  mérite  des  indications  ;  à  partir  d'un 
point  et  virgule,  ce  mérite  passe  à  une  autre  personne. 

Plus  de  quarante  ans  se  sont  écoulés  depuis  la  publica- 
tion de  la  Flore  de  la  Cote-d'Or  par  Lorey  et  Duret,  et, 
suivant  une  loi  fatale  que  tous  les  ouvrages  d'histoire  natu- 
relle subissent  en  vieillissant,  cette  Flore  n'est  pas  sans  of- 
frir aujourd'hui  bien  des  lacunes  et  des  erreurs.  Le  mérite 
de  Lorey  a  été  de  signaler  un  grand  nombre  d'espèces, 
nouvelles  pour  le  département,  et,  sous  ce  rapport ,  son 
ouvrage  a  très  laigement  ajouté  à  la  Flore  que  Durande 
avait  publiée  en  1782  et  qui  s'étendait  à  toute  la  province 
de  Bourgogne.  En  réalité,  Lorey  a  été  seul  l'auteur  de  la 
Flore  de  la  Côte-dOr  ;  la  collaboration  de  Duret  s'est  pres- 
que bornée  à  la  rédaction  de  la  préface.  Postérieurement, 
Duret  a  fait  paraître  sur  la  Botanique  Bourguignonne  diffé- 
rents opuscules  manuscrits,  qu'il  a  déposés  dans  les  biblio- 
thèques publiques  des  principales  villes  du  département. 

La  Flo7'e  du  centre  de  la  Finance  de  M.  Boreau  et  la  Flore 
de  France  de  MM.  Grenier  et  Godron  ouvrent  la  liste  des 
plantes  qui  avaient  échappé  à  Lorey.  La  découverte  de  la 
plupart  des  espèces,  indiquées  par  ces  auteurs,  est  due  à 
M.  Lombard,  qui  a  exploré  avec  succès  la  localité  classique 
de  Saulieu,  et  qui  souvent  a  bien  voulum'aider  de  sa  longue 
expérience.  C'est  encore  avec  une  légitime  gratitude  que  je 


VIII  INTRODUCTION. 

mentionne  les  renseignements  qii3  m'ont  communiqués 
MM.  Bel  thiot  et  Leclerc  sur  Labergement  et  Seurre,  M.  Mo- 
relet  sur  Velars,  MM.  Bonnet,  Laguesse,  Maillard,  Méline, 
Viallanes  et  Wéber  sur  Dijon,  M.  Gillot  sur  Nolay  et  San- 
tenay,  M.  Magdelaine  sur  Tarsul,  et  MM.  Charleux  et  Lu- 
cand  sur  les  environs  de  Saulieu  et  sur  ceux  de  Rouvray. 

Enfin,  pendant  quinze  années  de  recherches  assidues,  j'ai 
été  assez  heureux  pour  ajouter  moi-même  un  grand  nombre 
de  nouveautés  à  la  flore  de  la  Gôte-d'Or.  Mais  comment  se 
dissimuler  tout  ce  qui  reste  encore  à  faire,  quand  on  voit 
le  petit  finage  de  St-Remy,  qu'au  premier  abord  rien  pour- 
tant ne  signale  à  l'attention  du  botaniste,  posséder  des  es- 
pèces telles  qneDraba  miiraiis,  Pyrola  rotimdifolia,  Chloi^a 
perfoliata,  Gentiana  ciliata,  Allhim  rotundum,  Arum 
Italicum,  Vallisneria  spiraUs,  Helodea  Canadensis  et 
Ophioglossiim  vulgatum! 

Un  sujet  très  controversé  et  qui  s'impose  à  toute  Flore,  la 
délimitation  de  l'espèce,  occupera  les  dernières  lignes  de 
cette  Introduction. 

L'école  Jordanienne  proclame  l'immutabilité  absolue  des 
espèces  et  les  fragmente  sur  les  plus  légères  différences.  Cette 
école  sera  fatalement  amenée  à  augmenter  encore  le  nombre 
déjà  immense  de  ses  espèces,  puisque  l'on  ne  peut  pas  ren- 
contrer deux  plantes  identiquement  semblables  ;  et  la  Bota- 
nique est  en  danger  d'être  accablée  sous  une  telle  profusion 
de  types  nouveaux.  Oii  trouver  la  méthode  pour  coordonner 
tant  d'espèces  d'après  de  si  minimes  caractères,  et  la  mé- 
moire pour  retenir  une  si  v^ste  nomenclature?  L'étude  de 
certains  genres  est  déjà  devenue  inabordable  ;  les  auteurs 
Jordaniens  eux-mêmes  ne  sont  plus  d'accord  entre  eux,  et 
souvent  encore  ne  savent  plus  reconnaître  leurs  trop  nom- 
breux enfants.  Les  plus  beaux  types  s'évanouissent  dans  ce 


INTRODUCTION.  IX 

démembrement  opiniâtre  :  tout  est  espèce,  excepté  l'espèce 
elle-même. 

Devant  cette  affirmation  d'une  fixité  absolue  de  l'espèce, 
se  dresse  une  affirmation  radicalement  opposée  dans  la  doc- 
trine de  Lamarck  et  de  M.  Dar^Yin,  dans  l'évolution  inces- 
sante des  êtres.  Ce  que  l'espèce  est  aujourd'hui,  elle  ne  l'é- 
tait pas  autrefois,  elle  ne  le  sera  pas  dans  les  âges  futurs  ; 
en  un  mot,  elle  est  dans  un  devenir  perpétuel.  Mais  en  af- 
firmant, l'un  que  tout  est  espèce,  l'autre  qu'il  n'y  a  pas  de 
types  fixés,  ces  deux  systèmes,  bien  qu'opposés,  conduisent 
au  même  résultat,  à  la  négation  de  l'espèce. 

Si  l'on  objecte  que  les  semis  et  la  culture  n'ébranlent  pas 
la  fixité  de  l'espèce  en  ses  caractères  fondamentaux,  et  que 
rien,  dans  la  période  géologique  actuelle,  ne  confirme  l'hy- 
pothèse du  transformisme,  les  Darwinistes  répondent  que 
l'intluence  des  milieux  demande  un  nombre  d'années  con- 
sidérable et  se  manifeste  par  des  transitions  insensibles,  et 
que  s'il  a  fallu  dix  mille  ans  pour  constituer  une  forme,  il 
est  bien  inutile  de  semer  et  de  cultiver  une  plante  pendant 
dix,  pendant'  cent  ans  même,  car  l'on  ne  pourra  arriver 
qu'à  un  millième  ou  à  un  centième  de  modification,  c'est-à- 
dire  à  un  résultat  parfaitement  inappréciable.  Il  faut  avouer 
qu'une  doctrine,  qui  récuse  ainsi  l'observationet  l'expérience 
et  se  met  en  dehors  de  toute  vérification,  devra  pour  le 
moins  exciter  toujours  les  plus  justes  détiances. 

L'école  Linnéenne,  à  laquelle  se  rattachent  la  grande  ma 
jorité  des  savants  de  nos  jours,  repousse  également  et  le 
transformisme  incessant  de  M.  Darwin  et  la  fixité  absolue 
de  M.  Jordan.  Gardienne  des  traditions  de  son  illustre  chef, 
cette  école  concède  à  l'espèce  une  certaine  flexibilité  en  ses 
traits  accessoires,  en  un  mot  une  variabilité  limitée,  et  elle 
comprend  dans  un  même  type  tous  les  individus,  qui,  mal- 


X  INTRODUCTION. 

gré  leurs  différences,  peuvent  se  relier  par  des  intermédiai- 
res. Ces  intermédiaires  ou  variétés,  qui  forment  comme  les 
membres  de  l'espèce,  restent  en  général  inaltérables  par  la 
culture  et  souvent  sont  aptes  à  se  reproduire  de  semis  ;  car 
la  flexibilité  de  l'espèce  dépend  beaucoup  moins  des  cir- 
constances extérieures  que  d'une  cause  intime  qui  nous 
échappe.  C'est  de  cette  aptitude  des  variétés  à  se  reproduire 
de  semis  que  M.  Jordan  se  prévaut  pour  l'établissement  de 
tant  d'espèces  nouvelles  ;  mais  il  ferme  les  yeux  sur  la  faible 
valeur  de  leurs  caractères  et  sur  les  nombreux  intermédiai- 
res qui  leur  servent  de  trait  d'union. 

L'espèce  est  donc  un  groupe  d'individus,  non  pas  identi- 
ques, mais  qui  se  ressemblent  plus  entre  eux  qu'ils  ne  res- 
semblent à  d'autres  individus.  C'est  un  être  collectif,  chez 
qui  les  détails  peuvent  changer,  mais  dont  les  caractères 
fondamentaux  demeurent  stables  ;  et  toutes  les  variétés,  qui 
composent  une  espèce,  ont  entra  elles  des  traits  de  parenté 
intime,  qui  se  font  reconnaître  jusque  sous  les  livrées  les 
plus  diverses. 


VOCABULAIRE 


Article.  Voir  Souche. 

Axe  aaypocotylé.  C'est,  dans  les  germinations,  la  partie  du 
système  ascendant  qui  surmonte  immédiatement  le  système  descen- 
dant ou  pivot,  et  au  sommet  de  laquelle  sont  insérés  les  pétioles 
cotylédonaires.  J'appelle  collet  le  plan  de  jonction  de  Vaxe  hypoco- 
tylc  et  du  pivot.  Pour  M.  Clos,  au  contraire,  le  collet  est  l'axe  hypo- 
cotylé  lui-même;  pour  Gaertner  et  Richard,  il  correspond  au  point 
d'attache  des  cotylédons.  —  L'axe  hypocotylé  se  distingue  du  pivot 
par  un  volume  un  peu  moins  grôle,  par  une  teinte  plus  claire,  par 
une  rapidité  moindre  à  se  flétrir  après  l'arrachage,  et  enfin  par  sa 
glabrescence  ;  il  est  velu  cependant  chez  quelques  plantes,  comme 
Géranium  Rohertlanum,  G.  lucidum,G.  puslUum,  G.dissectum,  G.  rn- 
lumbinum,  G.  rotundifolium,  Solanum  nlgrum,  Linaria  Cymbalaïui, 
etc.  Parfois  le  point  de  jonction  de  Taxe  hypocotylé  et  du  pivot, 
c'est-à-dire  le  collet,  n'est  pas  sans  présenter  quelques  particularités: 
ainsi  le  Cardon  et  plusieurs  autres  Carduacécs  ont  leur  collet  muni 
d'un  petit  rebord  circulaire  ;  et  dans  toutes  les  germinations  de 
•Cucurbitacées,  que  j'ai  pu  étudier,  la  base  de  l'axe  forme  un  coude 
avec  le  pivot  et  se  prolonge  en  une  courte  languette  latérale.  — 


XII  VOCABULAIRE. 

La  chute  de  l'écorce  primaire  fait  bientôt  évanouir  toute  différence 
entre  l'axe  hypocotylé  et  le  pivot,  qui  se  confondent  en  un  seul  or- 
gane, la  racine;  et  dès  lors  le  siège  de  la  souche  s'établit  au  niveau 
d'insertion  des  pétioles  cotylédonaires,  c'est-à-dire  au  sommet 
même  de  l'axe  hypocotylé.  Dans  certaines  racines,  comme  la  Bntte- 
rave,  le  Radis,  la  Rave  et  la  Carotte,  la  partie  qui  a  été  formée  par 
l'axe  hypocotylé  continue  de  s'accroître  dans  le  sens  ascendant  ; 
c'est  ce  qui  explique  pourquoi  la  base  de  ces  racines  finit  par  dé- 
border notablement  le  sol.  —  Le  pivot  a  coutume  de  persister  pen- 
dant toute  la  durée  des  espèces  annuelles  ou  bisannuelles  :  chez 
quelques-unes  de  ces  plantes  cependant,  il  s'atrophie  rapidement 
[Impatiens  NoU-tangere,  I.  Balsamina,  Bidens  cernua,  plusieurs  Re- 
n.oncidacées,  certains  Polygonum  annuels,  etc.),  et  la  radication  de 
la  base  des  tiges  vient  en  aide  à  l'axe  hypocotylé  qui,  le  plus  sou- 
vent, a  pu  survivre  au  pivot.  —  L'axe  hypocotylé  est  court  chez  les 
Campamda  ;  il  est  nul  dans  les  germinations  dont  les  cotylédons 
restent  hypogés  (Marronnier  d'Inde,  Pisum  sativum.  Vicia  sativa, 
V.  lutea,  V.  sepium,  Lathyrus  hirsutuSj  L.  sylvestris,  L.  Aphaca, 
etc.).  —  C'est  dans  l'axe  hypocotylé  seul  que  se  manifeste  le  ren- 
flement de  la  plupart  des  racines  charnues-globuleuses  {Bctterav, 
Radis,  Rave,  Carotte  courte),  dont  le  prolongement  filiforme  repré- 
sente le  pivot  de  germination.  Mais,  quand  le  pivot  participe  au 
renflement,  la  racine  devient  cylindracée-fusiforme  (Panais,  Ca- 
rotte longue,  Navet,  Raifort,  Campanula  Rapimcidus,  etc.).  —  L'axe 
hypocotylé  fait  défaut,  sauf  de  rares  exceptions,  dans  les  germi- 
nations des  Monocotylédonées. 

Collet.  Voir  Axe  hypocotylé. 

Cotylédon.  Voir  Axe  hypocotylé. 

Cyiiie.  Il  y  a  dans  la  cyme  deux  grandes  divisions  :  la  cyme 
parfaite,  qui  se  caractérise  par  le  sympodisme  du  rachis  de  l'in- 
florescence [Erythrœa  pulchella,  Melandrium  dioicum,  M.  sylvestre, 
la  plupart  des  Alsinées,  etc.),  et  la  cyme  imparfaite  dans  laquelle 
un  axe  principal,  non  sympodique,  est  ramifié  en  étages  cymifères 
{Erythrœa  Centaurium,  Dianthus  superbus,  Cucubahis  bacciferus. 
Labiées,  etc.).  La  cyme  des  Labiées  diffère  de  celle  des  Caryophyllées 
en  ce  que  la  grappe  cymifère  est  progressive  en  son  ensemble,  car 
elle  s'épanouit  de  bas  en  haut,  et  non  de  haut  en  bas;  la  régression 
cymique  n'existant  chez  les  Ijabiées  que  pour  les  détails  de  chaque 


VOCABULAIRE.  XIII 

rameau.  Il  en  est  de  même  de  la  grappe  des  Scrofidaria  et  des  inflo- 
rescences de  tant  d'autres  plantes,  où  les  deux  types  opposés^,  pro- 
gression et  régression,  se  trouvent  associés.  La  régression  ne  s'ac- 
compagne pas  toujours  de  cyme  :  ainsi,  quand  un  chaton  de  Saule 
s'ouvre  de  haut  en  bas,  il  y  a  bien  régression,  mais  on  ne  peut  dire 
qu'il  y  ait  cyme,  puisque  les  fleurs  sont  solitaires  sur  un  rachis 
axile  et  que  toutes  sont  de  môme  ordre;  or,  la  cyme  demande  au 
moins  un  groupe  de  deux  fleurs,  qui  soient  chacune  d'ordre  et 
d'âge  difl'érenis.  —  Parfois  la  partition  donne  lieu  à  une  décevante 
apparence  de  cyme;  ainsi  du  corymbedu  Cornus  sanguinea,  oh  les 
rameaux  et  les  pédicelles  sont  de  partition  et  disposés  comme  le 
seraient  de  véritables  cymes  bipares.  Mais,  évidemment,  il  n'y  a 
pas  de  cyme  dans  une  inflorescence  de  partition,  puisque  tous  les 
axes  y  sont  de  même  ordre. 

i5éî»îîtt€.eiîaeiit  {Loi  de).  La  plupart  des  plantes,  après  avoir 
épuisé  la  terre,  seraient  frappées  de  mort,  si  elles  ne  savaient  pas  se 
déplacer,  ou  si  elles  n'avaient  pas  quelque  autre  moyen  de  parer  à 
l'épuisement  du  sol.  Le  déplacement  est  obtenu  soit  par  émission 
de  drageons  ou  de  stolons,  soit  par  progression  des  rhizomes.  Parmi 
les  plantes  impuissantes  à  se  déplacer,  celles  qui  sont  munies  d'une 
racine  produisent  des  radicelles  horizontales  aux  points  qui  en 
avaient  été  jusqu'alors  dépourvus,  ou  qui  les  avaient  perdues  de- 
puis longtemps;  et  ces  radicelles  s'étendent  dans  des  couches  en- 
core vierges,  ou  qui,  du  moins,  ont  eu  le  temps  de  remédier  à  leur 
épuisement.  Les  plantes  à  rhizome  cespiteux  compensent  leur 
immiobilité  presque  complète  par  le  très  grand  nombre  de  leurs 
pseudorrhizes,  dont  les  détritus,  ajoutés  à  ceux  des  feuilles  radi- 
cales, ne  sont  pas  sans  procurer  au  sol  un  certain  amendement.  En 
outre,  la  décomposition  des  pièces  charnues  des  bulbes  et  celle  des 
tubercules  expliquent  pourquoi  l'on  voit  persister  à  la  môme 
place  tant  de Monocotylédonées,  dont  les  pseudorrhizessont  annuelles 
et  par  conséquent  toujours  limitées  aux  mômes  couches  de  terrain. 
D'ailleurs,  les  inondations  en  couvrant  les  prairies  de  limon,  les 
taupes  en  ramenant  au  dehors  le  sol  des  couches  inférieures,  enfin 
les  vers  en  venant  à  la  surface  rendre,  sous  forme  de  déjections  ani- 
malisées,  les  particules  terreuses  les  plus  ténues  que  les  pluies  et 
les  arrosages  entraînent  sans  cesse  dans  le  sous-sol,  suppléent  par 
le  déplacement  du  terrain  au  déplacement  de  la  plante  elle-même. 


XIV  VOCABULAIRE. 

Drag^eon.  Le  drageon  est  un  rejet  hypogé,  comme  le  stolon  un 
rejet  épigé.  Les  drageons  sont  d'autant  plus  allongés  et  abondants, 
que  le  sol  est  plus  meuble  et  plus  léger.  La  présence  d'une  racine 
à  la  souche  exclut  drageons  et  stolons,  excepté  cependant  pour  les 
germinations  des  plantes  drageonnantes  ou  stolonifères  [PuUcana 
dysenterica,  Calystcgia  sepium,  Oxalis  stricta,  Ajufja  reptans,  etc.), 
qui  possèdent  en  effet,  la  première  année,  une  racine  concurem- 
menl  avec  des  rejets.  —  Le  stolon  {Mentha  rotundifoUa)  diffère 
d'une  tige  ràdlca^nie (Rcmimcidiis  hederaccus),  en  ce  qu'il  ne  fleurit 
pas  la  première  année,  et  qu'il  a  des  feuilles  beaucoup  moins 
grandes  et  souvent  d'une  autre  forme.  Les  drageons  et  les  stolons 
sont  à  la  fois  des  organes  de  locomotion  et  de  multiplication. 

Durée.  La  distinction  entre  les  plantes  annuelles  et  bisannuelles 
est  dans  bien  des  cas  extrêmement  Incertaine;  car  la  même  espèce 
peut  germer  toute  l'année,  puis  fleurir,  soit  dans  l'année  même,  soit 
l'année  suivante,  selon  que  la  germination  aura  eu  Heu  au  prin- 
temps ou  à  l'automne.  Cette  aptitude  est  surtout  propre  à  la  plupart 
des  plantes  qui  vivent  dans  les  jardins  ou  les  cultures  {Stellaria 
média,  Fumaria  officmalis,  Capsella  Bursa-pastoris,  Vcronica  ayres- 
tis,  Senecio  vidgaris,  Lapsana  communis,  Poa  annua,  etc.). 

La  plante  annuelle  a  une  végétation  continue  et  d'une  seule  pé- 
riode; elle  germe  au  printemps,  et  après  avoir  fructifié  périt  avant 
l'hiver.  Je  fais  bisannuelles  un  grand  nombre  de  plantes  généra- 
lement tenues  pour  annuelles  [Draba  verna,  D.  muralis,  Ccras- 
tium  glutinosum,  Saxifraga  tridactyiltes,  Géranium  dissectum,  etc.). 
Comme  ces  espèces  germent  en  automne  et  fleurissent  au  printemps 
suivant,  la  durée  totale  de  leur  végétation,  est,  il  est  vrai,  limitée  à 
7-10  mois;  mais  il  faut  considérer  que  cette  végétation  appartient  à 
deux  années  et  se  trouve  partagée  en  deux  périodes  par  les  froids  de 
rhiver,  bien  qu'Aug.  de  Saint-Hilaire  ^  ait  dit  que  les  Dra6a  verna, 
Saxifraga  tridactylites,  etc.  germent,  se  développent,  fructifient  et 
meurent  dans  l'espace  de  quelques  semaines. 

Fleur  [Nature  de  la).  Voir  Métamorphose. 

Germination.  J'applique  ce  terme  non  seulement  à  l'acte  par 
lequel  une  graine  se  développe  en  plantule,  mais  encore  aux  très 
jeunes  sujets  issus  de  semis.  La  même  famille  peut  avoir  des  graines 

1.  Morph.  vpgé.t.,  p.  40. 


VOCABULAIRE.  XV 

d'une  germination  très  prompte  {jSasturtiiim  officinale)^  ou  au  con- 
traire très  lente  et  demandant  la  stratification  [Draba  verna).  La 
germination  des  Omhelliféres  et  des  Cypéracées  est  remarquable  par 
sa  lenteur,  celle  des  Chicoracécs  et  des  Gramiiiées  par  sa  rapidité.  Les 
Salix  se  contentent  môme  pour  germer  de  12-13  heures.  —  Cer- 
taines graines  sont  d'une  germination  très  capricieuse,  et  qui  se 
succède  du  printemps  à  l'automne  pendant  des  années  entières  pour 
le  môme  semis  [Euphorbia  Lathyris)  :  soit  que  les  graines,  se  trou- 
vant enterrées  k  des  profondeurs  différentes,  demandent  pour 
germer  des  sommes  différentes  de  chaleur  et  d'humidité;  soit  que  la 
germination  d'un  certain  nombre  d'entre  elles  soit  retardée  par  une 
maturation  et  une  conformation  moins  parfaites.  Les  graines  de 
Siîiapis  arvensis  peuvent  rester  plusieurs  années  au  sein  du  sol,  ou 
à  la  surface,  dans  l'attente  des  conditions  favorables  à  leur  germina- 
tion. Aussi,  après  un  labour,  voit-on  souvent  cette  espèce  pulluler 
dans  les  champs  où  elle  ne  croissait  pas  les  années  immédiatement 
précédentes. 

Hiberiiacles.  Quelques  plantes  aquatiques  ont  des  bourgeons 
de  multiplication,  très  variés  de  forme  et  de  structure,  qui  naissent 
des  tiges  et  des  rameaux,  deviennent  libres  en  automne,  tombent  au 
fond  de  l'eau  oii  ils  passent  tout  l'hiver,  puis,  au  printemps,  entrent 
en  évolution  à  l'aide  des  matériaux  qu'ils  puisent  dans  leurs 
enveloppes.  Le  nom  de  bourgeons  hivernaux  et  encore  celui 
de  bulbilles  ont  été  proposés;  mais  ils  doivent  ôtre  écartés  pour 
cause  d'obscurité  ou  d'inexactitude.  J'adopte  le  terme  Ubernacle  que 
Linné  avait  appliqué  aux  écailles  protectrices  des  bourgeons  des 
arbres  pendant  l'hiver,  et  qui  était  complètement  tombé  en  désué- 
tude. Les  hibernacles  se  classent  en  deux  grandes  divisions  :  hi- 
bernacles  à  enveloppes  nombreuses  et  foliacées,  et  hibernacles  à  en- 
veloppes peu  nombreuses  mais  fortement  épaissies.  L'Hyclrocharls 
Morsus-ranœ,  le  Myrlophyllum  spicatum,  VUtriculariavnlgarlsi^enYeni 
servir  de  types  dans  la  première  catégorie;  le  Ceratophyllum  de- 
mersum,  le  Potamogeton  crispus  dans  la  seconde.  Les  détails  propres  à 
tous  ces  hibernacles  se  trouvent  aux  pages  oii  il  sera  parlé  de  ces 
diverses  espèces. 

Hybride.  La  meilleure  méthode  pour  la  désignation  des  hybri- 
des est  de  leur  donner  un  nom  simple  précédé  du  signe  X,  et  suivi 
entre  parenthèse  des  noms  des  parents  reliés  par  le  môme  signe  X. 


XVI  VOCABULAIRE. 

Ainsi  on  écrira  :  X  Stachys  ambigiia  (S.  palustns  X  si/lvaUca).  On 
voit  de  suite  par  là  qu'il  s'agit  d'un  hybride  et  de  plus  de  telle  forme 
hybride  des  S.  palustris  et  sylvatica,  qui,  grâce  à  ce  nom  simple, 
ne  peut  être  confondue  avec  les  divers  autres  produits  hybrides 
qui  pourraient  encore  naître  de  ces  deux  plantes. 

La  nomenclature  de  Schiede  laisse  dans  le  plus  grand  vague,  sur- 
tout quand  les  hybrides  abondent  entre  deux  espèces  :  ainsi  Mentha 
arvensi-aquatica  ou  M.  aquatico-arvensis  ne  présente  absolument  rien 
de  précis,  attendu  qu'un  très  grand  nombre  de  formes  peuvent  ré- 
clamer à  la  fois  ces  dénominations.  On  doit  encore  objecter  contre 
cette  nomenclature  l'extrême  difficulté,  sinon  l'impossibilité,  de  dis- 
tinguer quel  est  celui  des  parents  qui  a  fécondé  l'autre. 

lesOexion  pédicellaire.  Beaucoup  de  grappes  sont  unilaté- 
rales, parce  que  les  pédicelles  se  déjettent  tous  du  môme  côté  du 
rachis,  et  cette  inflexion  a  lieu  précisément  dans  le  sens  de  la  décli- 
vité du  sol.  Ainsi,  dans  les  coteaux  au  nord,  les  pédicelles  s'intlé- 
chissent  vers  le  nord,  et  dans  les  coteaux  qui  regardent  le  midi,  ils 
s'inclinent  au  contraire  vers  le  midi  {Dlgitalls  purpurea,  1).  hitea, 
Mclampyrum  pratense,  Odontitcs  riihra,  0.  lutea,  Melittis  Mellsso- 
phyllum,  Glechoma  hederacea,  Convallaria  maialis,  Epipactis  palus- 
tris,  E.  latifolia,  etc.).  Les  mêmes  lois  s'imposent  aussi  au  rachis  de 
l'inflorescence  des  HeUebonis  fœtidus,  Euphorbia  sylvatica,  etc.  Si  ce- 
pendant il  existe  dans  le  voisinage  immédiat  et  à  la  hauteur  de  la 
grappe  quelque  objet,  comme  tronc  d'arbre,  buisson  ou  feuilles 
d'autres  plantes,  les  fleurs  tendent  à  s'en  éloigner:  et  dans  ce  cas 
l'inflexion  peut  se  faire  soit  latéralement  à  la  pente  du  terrain, 
soit  même  dans  un  sens  opposé.  La  cause  de  ces  inflexions  est 
assez  obscure  et  doit  sans  doute  être  attribuée  à  un  étiolement  des 
pédicelles  ou  des  rachis  dans  leur  face  la  plus  rapprochée  soit  du 
sol,  soit  d'un  objet  voisin.  Cette  face,  s'allongeant  alors  plus  que  la 
face  correspondante,  courbe  les  axes  dans  la  direction  signalée.  Il 
faut  ajouter  que  la  grande  majorité  des  plantes  restent  rebelles 
à  ces  particularités  d'inflexion,  comme  en  témoignent  les  Papilio- 
nacées,  les  Crucifères,  les  Liliacées^  les  Ophrydées,  etc. 

Inflorescence.  Si  l'on  s'en  tenait  à  la  seule  notion  de  forme, 
on  serait  souvent  conduit  à  comprendre  dans  une  même  catégorie 
les  inflorescences  les  plus  diverses  au  fond.  L'inflorescence  consiste 
donc  surtout  dans  l'ordre  d'épanouissement  d'un  groupe  de  fleurs.  Ce 


VOCABULAIRE.  XVIl 

groupe  est  le  type  de  rinflorescence  de  chaque  plante.  Ainsi  le  type 
de  l'inflorescence  des  Crucifères  est  une  grapppe  rogressive  qui  ter- 
mine la  tige;  les  rameaux  portent  des  grappes  secondaires,  qui 
sont  également  progressives,  mais  qui  se  développent  au-dessous 
de  la  grappe  centrale.  Une  faut  pas,  avec  M.  Guillard  ^  voir  dans 
ces  grappes  latérales  une  régression  de  l'inflorescence,  mais  bien  la 
répétition  d'un  type  progressif;  l'ensemble  de  ces  grappes  forme  or- 
dinairement une  panicule,  mais  la  grappe  n'en  reste  pas  moins  le 
type  de  l'inflorescence  de  la  famille.  Pourquoi  cet  ingénieux  bota- 
niste, qui  a  eu  tant  de  raison  d'insister  sur  le  point  de  départ  de 
l'inflorescence,  a-t-il  perdu  de  vue  le  point  d'arrêt,  et,  se  laissant 
entraîner  bien  au  delà,  a-t-il  compris  dans  le  type  tant  de  rameaux 
qui  n'en  sont  qu'une  répétition  et  non  pas  une  partie  constitutive? 
M.  Guillard  a  introduit  ainsi  la  régression  dans  toutes  les  inflores- 
cences, même  le  plus  nettement  progressives,  comme  celles  des 
Crucifères  et  du  Circdea  Lutctlana  dont  il  fait  une  botry-cyme.  D'ail- 
leurs, quand  les  rameaux  florifères  de  ces  plantes  n'évoluent  pas, 
ce  qui  est  assez  fréquent  chez  les  individus  peu  vigoureux  et  ce  qui 
rend  solitaire  la  grappe  centrale,  qu'ont  donc  de  cymique  et  de  ré- 
gressif toutes  ces  inflorescences? 

lIèlaniorplio«e.  Que  d'objections  contre  la  poétique  et  sédui- 
sante théorie  de  la  métamorphose,  contre  cette  étroite  parenté  de  la 
tleur  et  de  la  feuille  !  Cinq  pièces  aux  verticilles  floraux  avec  des 
feuilles  opposées  en  nombre  pair;  plantes  à  feuilles  presque  sem- 
blables, mais  à  fleurs  très  diflérentes  [Urtica  urens  et  Lamium  alhum)  ; 
fleurs  gardant  les  mêmes  dimensions,  malgré  une  grande  diversité  de 
grandeur  dans  les  feuilles  {Lepidium  latifolium  etl.  yraminifolium)  ; 
identité  de  forme  des  pièces  florales  chez  des  plantes  à  feuilles  entières 
et  à  feuilles  pinnatiséquées  *.  Oij  est  la  trace  du  pétiole  dans  les  sépa- 
les :  et  pourquoi  des  pétales  onguiculés,  des  corolles  tubuleuses,  des 
filets  staminaux  allongés  avec  des  feuilles  sessiles?  Pourquoi  encore 


1.  Bull,  de  la  Sot.  bot  de  Fr.,  1857,  IV,  p.  375. 

2.  L'affaiblissement  progressif  du  végétal  à  l'extrémité  des  tiges  a  été 
invoqué  pour  expliquer  la  transformation  des  feuilles  pinuatiséquées  en 
bractées,  puis  en  pièces  florales  entières;  mais  on  peut  répondre  que  cet 
affaiblissement  n'existe  pas,  dans  la  fleur  au  moins,  puisqu'  ordinairement 
le  calice  est  plus  grand  que  les  bractées,  et  la  corolle  plus  que  le  calice. 

b 


XVIII  VOCABULAIRR. 

des  calices  muUipariils  avec  des  feuilles  entières  et  connées  {Chlora 
pc?/o/iai(/)?  Oii  retrouver  la  marche  progressive  de  la  spire  foliaire 
dans  l'évolution  rétrograde  ou  centrifuge  de  tant  d'élamines  [Ca- 
ryophyllccs,  Géranivcs,  Hypéncinces,  Tiliacées,  Bioscorées,  etc.),  f't 
son  ordre  immuable  dans  les  mille  caprices  de  la  préfloraison  ?  Car 
on  voit,  j  usque  dansles  fleurs  d'un  même  individu  (He//e6on<s/te^«h/i;, 
Cheiranthns  Cheiri,  etc.),  varier  l'orientation  et  l'arrangement  des 
pièces  florales:  puis  le  cycle  peut  tourner  indifféremment  à  droite 
ou  à  gauche  pour  les  corolles  d'une  môme  espèce,  et  celui  du  ca- 
lice est  souvent  en  sens  inverse  de  celui  de  la  corolle. 

Loin  de  servir  d'appui  à  la  métamorphose,  les  tératologies  flora- 
les la  condamnent  formellement.  Conclure  de  quelque  fortuite  vi- 
rescenceà  la  nature  primordialement foliacée  delà  fleur,  c'est  fonder 
la  règle  sur  le  désordre  et  l'exception.  D'ailleurs  M.  Trécul  *  a  prouvé 
que  la  structure  anatomique  de  la  fleur,  chez  diverses  Re^zo/zcw/acee.s, 
Amygclalécs,  Ilippocastanées,  Violarires,  Tiliacées,  Liliacécs,  etc., 
s'éloigne  notablement  de  celle  de  la  feuille,  même  quand  le  car- 
pelle devient  foliacé,  comme  chez  le  Cerisier  à  fleurs  douhles. 

Toutes  les  pièces  florales  ne  sont  que  des  expansions  ou  parti- 
tions du  réceptacle  :  ce  sont  des  organes  sui  gencris,  qu'il  ne  faut 
pas  faire  dériver  de  la  feuille  par  des  métamorphoses  hypothétiques. 
Le  pétale  est  pétale,  comme  la  feuille  est  feuille.  Au  niveau  du  ré- 
ceptacle surgit  un  nouvel  ordre  d'organes,  les  organes  floraux:  et 
les  irruptions  accidentelles  et  tératologiques  du  système  appendi- 
culaire  dans  le  système  floral  ne  peuvent  point  autoriser  à  dépouil- 
ler la  fleur  d'une  nature  propre  et  d'une  évolution  toute  spéciale. 

Dans  les  corolles  d'une  seule  pièce,  on  ne  doit  pas  voir  plusieurs 
parties  soudées  en  une  seule,  mais  bien  une  pièce  unique  qui  pro- 
cèdedu  réceptacle  par  un  soulèvement  circulaire.  Il  n'y  a  donc  jamais 
eu  de  soudure  et  la  corolle  est  bien  monopétale,  non  gamopétale. 
Enfin,  le  prétendu  tube  calicinal  des  Rosacées,  Campaniilacées,  Cucur- 
bitacées,  n'a  rien  de  commun  avec  le  calice;  il  est  généralement 
attribué  aujourd'hui,  non  pas  à  la  soudure  de  pièces  calicinales  soit 
entre  elles,  soit  avec  l'axe,  mais  aune  dilatation réceptaculaire  desti- 
née à  loger  les  graines:  d'où  il  suit  que  ces  plantes  ont  des  sépales 

1.  Comptes  rendus,  séances  des  H  août  et  l*""  sept.  187;j;  IG  et  30  dov., 
7  et  21  déc.  1874;  1"  mai  187;j. 


VOCABULAIRE.  XIX 

et  non  des  lobes calicinaux.  On  voit  en  effet  que,  chez  le  Campanula 
Tracheliiim,  le  tube  est  marqué  à  sa  base  de  trois  grosses  nervures 
qui  se  subdivisent  bientôt  chacune  en  trois  petites,  aboutissant  les 
unes  au  sommet  des  sépales,  les  autres  à  leur  sinus.  Or,  si  ce  tube 
était  formé  par  des  feuilles  caliciuales  soudées  en  leur  partie  infé- 
rieure, les  nervures  principales  devraient  être  au  nombre  de  cinq, 
non  de  trois,  et  en  outre  se  prolonger  toutes  jusqu'au  sommet  des 
partieslibresqui  constituent  les  cinq  sépales.  Enfin,  comment  un 
tube  d'origine  appendiculaire  pourrait-il  produire  des  pétales  et  des 
étâîlhines,  et  de  plus  les  rameaux  qui  y  sont  normalement  insérés 
chez  le  Specularia  hybrida  ? 

L'article  Partition  de  ce  vocabulaire  montrera  qu'assez  souvent 
la  partition,  avant  de  présider  sur  le  réceptacle  à  la  naissance  des 
pièces  florales,  se  manifeste  tout  d'abord  aux  points  de  la  tige  où 
se  produit  l'inflorescence. 

Uonocarpien.  V Agave  Americana  est  cité  comme  monocarpien 
dans  quelques  Traités  de  botanique;  cette  espèce  est  pourtant  parfai- 
tement vivace,  c.  à.  d.  polycarpienne.  A  l'exemple  de  l'immense  ma- 
jorité des  végétaux  vivaces,  elle  possède  une  souche  florifère  qui  est 
définie  et  qui  périt  après  floraison,  mais  non  sans  se  survivre  par  ses 
drageons  ou  bourgeons  de  remplacement.  La  seule  différenceentre  un 
A.  Americana  et  les  autres  plantes  vivaces,  c'est  qu'au  lieu  de  fleurir 
dès  les  premières  années,  il  n'émet  ordinairement  sa  hampe  flori- 
fère qu'au  bout  de  20-30  ans.  Le Sernpervicum  tectorum,  qui  repro- 
duit en  petit  la  végétation  de  l'A.  Americana,  est-il  donc  une  plante 
monocarpienne?  D'autres  assertions  contestables  se  sont  encore 
produites  sur  la  végétation  des  plantes  monocarpiennes  :  ainsi 
M.  Grenier  *  veut  que  le  Lihanotis  montana  soit  en  même  temps 
vivace  et  monocarpien;  et  d'après  M.  Dutailly  ^  les  bulbes  détermi- 
nés ou  définis  sontmonocarpiens.  Or,  il  seraitcontradictoire  que  le 
L.  wo?ifa«a, espèce plurannuelle,  fût  à  la  fois  monocarpienet  vivace; 
d'autre  part,  après  extinction  de  leur  bourgeon  floral,  les  bulbes 
[Allium  oleraceiim,  A.  vineale,  Ornithogalum  umbellatum,  JSarcissus 
poeticus,  etc.)  ne  meurent  pas  tout  entiers,  comme  le  ferait  un  vé- 
gétal monocarpien,  mais  ils  se  survivent  par  fissiparité,  à  l'aide  de 

1,  Rev.  de  la  Flore  des  Monts  Jura,  p.  89. 

2.  In  BailloD,  Dict.  de  Bot.,  1878,  p.  518. 


XX  VOCABULAIRE. 

leurs  caieux  ou  J30iirgeons  de  remplacement.  Les  très  rares  d'entre 
les  plantes  vivaces,  qui  possèdent  une  souche  indéfinie  et  gardent 
ainsi  leur  individualité  première,  méritent  sans  doute  la  qualifica- 
tion de  vivaces  ou  polycarpieimes  mieux  que  les  espèces  dont  la 
souclieest  définie  et  partant  obligée  de  se  renouveler  à  l'aide  de  bour- 
geons de  remplacement:  mais  il  ne  saurait  y  avoir  là  de  justes 
motifs  pour  assimiler  à  des  plantes  monocarpiennes  un  Allium  ole- 
raceum  ou  un  Agave  Americana. 

rvîweaii  [Loi  de).  Les  souches  adultes  végètent  à  une  cer- 
taine profondeur,  fixe  pour  une  même  espèce  de  plantes,  c'est  ce 
qui  constitue  la/oide  niveau.  Mais  si  la  station  souffre  de  perturba- 
tions atmosphériques  ou  d'une  modification  dans  la  nature  et  l'as- 
siette du  sol,  la  plante  se  hâtera  de  faire  descendre  ou  monter  sa 
souche,  afin  de  retrouver  un  niveau  favorable.  Faut-il  descendre? 
le  tubercule  du  Colchicum  autiimnale  allonge  la  languette  basilaire 
qui  porte  le  bourgeon  de  remplacement,  et  le  Tulipa  Gesneriana 
pédicellera  son  bulbe.  Comme  lesjeunes  plantes  bulbeuses,  nées  de 
graines,  se  trouvent  près  de  la  surface  du  sol,  elles  emploient  leurs 
premières  années  à  descendre  jusqu'au  niveau  qui  sera  normal 
pour  les  sujets  adultes,  et  dans  ce  but  elles  prolongent  inférieure- 
mentleur  bulbe,  qui  prend  une  forme oblongue-cylindracée  {Muscan 
comosum,  Ornithogalum  Pyrenaiciiin^elc.).  Tous  ces  faits  sont  remar- 
quables, parce  qu'ils  offrent  la  descente  verticale  de  l'élément  cauli- 
maire,  c.  à.  d.  du  système  ascendant.  S'il  s'agit  au  contraire  de 
monter,  leRanunculus  hulbosus  exhausse  sur  unpédicelleson  bour- 
geon de  remplacement,  tandis  que  le  tubercule  des  Ophrydées  n'aura 
qu'à  devenir  sessile.  Pour  se  maintenir  à  un  niveau  normal  et  ne 
pas  sortir  du  sol,  les  rhizomes  obliques-horizontaux  émettent  leurs 
bourgeons  de  remplacement  à  des  points  rétrogressifs  {Hypericum 
monianum,  Origanum  vulgare,  etc.):  ce  qui  ramène  en  arrière  les 
centres  de  végétation  par  un  artifice  que  reproduit  la  taille  en 
crochet  des  jardiniers. 

Partitton.  h2i  partition  ^]OMe  un  rôle  important  dans  l'infiores- 
cence  des  Crucifères,  Borraginécs,  Sokmées  et  de  certaines  Crassula- 

1  M.  Clos  a  déjà  appelé  rattention  sur  cette  question  [Bidl.  de  la  Soc. 
bot.  de  Fr.,  l8oj,  II,  p.  499-503;  183G,  III,  p.  G08-G12;  18G1,  VIII,  j).  11- 
18,  30-41). 


VOCABI'J.AIRE.  XXI 

cens,  Rosacées,  Saxifragées,  elG.T^nlàl  les  branches  de  rinflorescence, 
tantôt  les  pédicelles,  tantôt  ces  deux  sortes  d'axes  à  la  fois  procè- 
dent, non  pas  d'une  ramification  axillaire,  mais  d'une  disjonction 
ou  partition  de  l'axe  principal.  A  l'aide  de  la  partition,  les 
inflorescences  de  ces  plantes  s'expliquent  très  facilement,  sans  qu'il 
soit  besoin  de  faire  intervenir  des  avortements  de  bractées,  des  déni- 
vellements,  soudures,  usurpations  et  autres  phénomènes  ingénieux, 
mais  encore  plus  problématiques.  —  La  partition  se  reconnaît  géné- 
ralement à  l'absence  de  bourrelets  et  de  rides  circulaires  à  la 
base  des  pédicelles  et  des  branches  de  l'inflorescence.  L'écorce  de 
l'axe  se  continue  nettement  en  celle  de  sa  partition;  puis,  une  coupe 
longitudinale  prouve  que  le  canal  médullaire  de  iaxe  se  bifurque 
pour  se  prolonger  dans  la  partition,  tandis  qu'au  contraire  la  moelle 
d'un  rameau  axillaire  est  le  plus  souvent  séparée  de  la  moelle  de  la 
tige  par  le  cylindre  ligneux  de  cette  tige  elle-même,  oubienil  n'existe 
entre  les  deux  moelles  qu'une  très  étroite  communication.  Enlin 
l'absence  de  bractées,  l'inordination  des  pédicelles  et  leur  groupe- 
ment unilatéral  fournissent  encore  des  signes  non  équivoques  de 
partition.  Parfois  môme  la  partition  doit  être  admise  dans  certaines 
inflorescences  munies  de  bractées  :  et  ces  bractées  peuvent  être  si- 
tuées à  l'insertion  des  branches  ou  des  pédicelles,  sans  être  pour  cela 
bractées  mères,  car  la  partition  n'a  nul  souci  des  bractées  qui  se 
rencontrent  sur  les  axes  qu'elle  régit.  Si  les  pièces  involucrales  d'une 
ombelle  étaient  regardées  comme  bractées  mères,  il  faudrait,  avec 
M.  Clos  S  attribuer  assez  souvent  aux  rayons  de  la  même  ombelle 
deux  origines  différentes:  l'axillaritépour ceux  des  rayonsextérieurs 
qui  ont,  à  leur  insertion,  des  bractées  involucrales,  et  la  partition 
pour  tous  les  autres  rayons  qui  en  sont  dépourvus.  La  même  re- 
marque s'applique  à  certaines  Crucifères  dont  la  grappe  est  feuillée 
intérieurement,  ou  qui  possèdent  des  variétés  bracteata  et  cbractcata 
{Farsetia  clypeolata).  —  La  partition  est  égale  ou  inégale  :  elle  est 
égale  pour  les  branches  qui  forment  le  corymbe  du  Sccliim  reflexum, 
et  qui  ont  en  effet  à  peu  près  la  même  longueur;  elle  est  inégale 
pour  la  production  des  pédicelles  de  ces  branches,  car  ici  l'axe  est 
scindé  en  deux  parties  très  inégales,  le  pédicelle  et  le  surplus  de  la 
branche,  qui  va  continuer  de  se  dédoubler  en  d'autres  pédicelles. 

1.  Bull,  de  la  Soc.  bol.  dcFr.,  iSlil,  VIII,  p.  l4-lo. 


XXII  VOCABULAIRE. 

Péreiinagit.  ])e\\(iïïl  j^crcjimmte  la  plaïUc  ijisaiiimellc  qui,  par 
exception,  survit  à  une  première  floraison  et  en  a  une  seconde  et 
parfois  même  une  troisième. 

Pivot.  Voir  Axe  hypocoïylé. 

Pluraaiiiucl.  Quelques  plantes  vivent  3-10  ans  avant  de 
fleurir  et  de  périr  {Lihanotis  montana,  Angelicu  sylvestris,  Trinia 
mdgaris,  Cynoglossiim  offirÀnalc,  Echiimi  vidgarc,  Lappa  commiinis, 
Cirsium palustre, C.  criophonim, Carlina  vulgans,'lnulaConyza,  etc.). 
J'ai  proposé  '  le  terme  pluranmicl  el  le  signe  %  pour  marquer  la 
durée  de  ces  plantes,  qui  sont  notées  dans  les  Flores  tantôt  comme 
vivaces,  tantôt  comme  bisannuelles.  Or  elles  ne  sont  ni  bisannuelles, 
puisque  leur  existence  dépasse  deux  ans,  ni  vivaces,  puisqu'elles  ne 
fleurissent  qu'une  seule  fois  et  qu'elles  meurent  après  cette  unique 
floraison,  sans  laisser  de  bourgeons  de  remplacement.  Le  iermeplu- 
rannuel  n'est  donc  pas  sans  objet,  et  il  ne  fait  pas  double  emploi 
avec  monocarpien.  Sans  doute,  les  plantes  plurannuelles  sont  mo- 
nocarpiennes,  ainsi  que  les  annuelles  et  les  bisannuelles;  mais 
comme  une  distinction  de  durée  a  été  jugée  nécessaire  entre  ces 
dernières,  il  semble  tout  aussi  utile  d'en  établir  une  pour  les  plantes 
plurannuelles,  car  le  terme  monocarpien  ne  préjuge  en  rien  le 
nombre  d'années  qu'a  vécu  la  plante. 

Pscudorrblze.  Une  pseudorrhize  est  une  racine  adventive, 
c.  à.  d.  une  racine  qui  n'est  pas  formée  par  le  pivot  et  l'axe  hypo- 
cotylé  des  germinations.  J'établis  cette  distinction  entre  la  véritable 
racine  et  la  pseudorrhize,  à  cause  de  l'extrême  commodité  qui  en 
résulte  pour  la  détermination  de  nombreuses  espèces;  mais,  en  réa- 
lité, le  pivot  peut  être  considéré  comme  une  première  racine  ad- 
ventive des  plantes,  car  il  est  une  émanation  du  système  ascendant 
(axe  hypocotylé),  et  l'anatomie  confirme  ce  rapprochement  intime 
entre  la  racine  et  les  pseudorrhizes.  —  Le  siège  d'insertion  des 
pseudorrhizes  sur  les  drageons,  les  stolons  et  les  tiges  rampantes  est 
assez  varié.  Les  mérithalles  fistuleux  ont  toujours  leur  radication 
limitée  aux  nœuds  {Thalictnim  flaviim,  Stachys  palustris^  la  très 
grande  majorité  des  Graminées,  etc.).  Parmi  les  mérithalles  pleins, 
un  certain  nombre  ne  sont  radicants  qu'aux  nœuds,  comme  on  le 
remarque  pour  les  Ranuncidus  repens,  TrlfoUuin  repens,  PotcmlUla 

1.  Bidl.  de  la  soc.  bot.  de  Fr.,  1869,  xvi,  p.  37-38,  233-234. 


VOCABULAIRJ:.  XXII  l 

reptans,Fragari(i  vesca,  Myopodiiim  Vodtujrarla,  Lysiniavhia  Nummu- 
laria,  L.  nemorum,  Vcronica  Bercabunga,  V.  Anagallis,  V.  sciitellata, 
V.  serpyllifolia,  Samhiicus  Ehidus^  Mentha  aqiiatica,  M.  sylvestris, 
M.  rotimdifo-lia,  Uippuvis  vulgaris,  Convallaria  maialis,  Potamogeton, 
Carex  prœcox,  C.  hryzoides,  C.  glauca,  etc.  ;  une  Graminée  k  méri- 
Ihalles pleins,  leCalamagrostisfJpigeios, n'est  môme  radicante qu'aux 
seuls  de  ses  nœuds  qui  forment  un  centre  vital  ou  rosette.  Mais  la 
/grande  majorité  des  plantes  à  mérithalles  pleins  sont  à  la  fois  radi- 
cantes  et  aux  nœuds  et  aux  points  les  plus  divers  des  mérithalles 
[Circœa  Lutetiana,  C.  intermedia,  Epilobhim  hirsutum,  Hcdcra  Hélix, 
Veronica  montana^  V.  Chamœdrys,  V.  officinalis,  Menyanthcs  trifo- 
liata,  Paris  guadrifolia,  Carex  disticha,  C.  riparia,  les  Composécs- 
Radiées,  etc.).  —  Les  pseudorrhizes  supérieures  des  Ranwicidus 
aquatilis,  R.  cirainatus,  etc.,  verdissent  au  sein  de  l'eau,  ainsi  qu'on 
voit  également  verdir  les  racines  ou  les  pseudorrhizes  des  Sedum 
Telephium,  Rryonia  dioica,  Fagiis  sylvatica,  etc.,  quand  elles  sont 
exposées  à  la  lumière.  —  Le  chevelu  des  pseudorrhizes  d'un  très 
grand  nombre  de  plantes  aquatiques,  ainsi  que  parfois  leurs  pseu- 
dorrhizes elles-mêmes,  est  dressé-ascendant,  afin  de  se  rapprocher 
des  couches  d'eau  supérieures  qui  sont  plus  aérées  {Nasturtium  of- 
ficinale, Trapa  natans,  Carex  strida,  C.  arnpuUacea^  C.  acuta,  Cala- 
magrostis  lanceolata,  etc.).  On  peut  rencontrer  encore  des  pseu- 
dorrhizes ascendantes  chez  les  plantes  des  sols  humides  ou  argileux, 
œmme  Platanthera  bifolia,  Orchis  latifolia  et  Osmunda  regalis.  Enfin 
cette  direction  est  très  fréquente  pour  les  individus  cultivés  en  pot, 
dont  les  pseudorrhizes  ont,  suivant  les  cas,  soit  à  fuir  un  excès  d'hu- 
midité ou  un  sol  épuisé,  soit  h  contourner  les  parois  du  vase  qui 
s'opposent  k  leur  élongation.  —Dans  les  massifs  touffus,  les  rameaux 
de  certains  arbres  [Acer  platatioides,  Cerasus  Padus,  Popidiis  alba, 
etc.)  développent  fréquemment  k  leur  pourtour  des  pseudorrhizes 
qui  finissent  par  se  flétrir,  après  avoir  atteint  seulement  2-6  millim. 
de  longueur.  —  La  prompte  atrophie  de  la  zone  génératrice  empêche 
bientôt  tout  développement  diamétral  dans  les  pseudorrhizes  des 
Monocotylédonées ;  mais  elles  continuent  de  s'accroître  en  longueur. 
Ces  pseudorrhizes  offrent  très  souvent  des  cas  de  fasciation-parti- 
tion. 

Racine.  La  racine  est  l'organe  constitué  par  le  pivot  et  l'axe 
hypocotylé,  devenus  indistincts  lors  de  la  chute  de  l'écorcc  primaire. 


XXIV  VOCABULAIRE. 

La  base  de  la  racine  est  son  point  d"attaclie  à  la  souche:  car  il  est 
logique  de  partir  de  la  souche  ou  centre  vital  pour  décrire  d'un  côté 
la  racine,  de  Tautre  la  tige,  c.  à.  d.  les  deux  pôles  opposés  du  vé- 
gétal. Les  ramifications  de  la  jeune  racine  apparaissent  surtout  dans 
la  partie  du  pivot  qui  est  voisine  du  collet.  —  Toutes  les  Monoco- 
tylédonées  sont  dépourvues  de  racine  et  n'ont  que  des  pseudorrhizes. 
L^sDlcotylédonées,  qui  passent  au  rhizome,  débutent  par  une  racine  ; 
mais  celle-ci  s'atrophie  plus  ou  moins  rapidement.  Ainsi  le  délai  est 
d'un  an  pour  les  Rammcuhis  ;  il  est  pour  les  Pulmonaria  de  3-4  an- 
nées, pendant  lesquelles  la  racine  est  déjà  dépassée  en  dimensions 
par  les  pseudorrhizes  adjuvantes.  Le  Salix  cinerea,  ainsi  que  sans 
doute  d'autres  Salix,  est  remarquable  par  l'absence  complète  de 
radicule  ou  pivot  de  germination  :  en  effet,  l'axe  hypocotylé  est, 
lors  de  sa  naissance,  tronqué  à  son  extrémité  inférieure:  ce  n'est 
qu'après  plusieurs  jours  qu'on  voit  poindre  de  la  surface  de  cette 
troncature  un  corps  filiforme  qui  s'accroît  rapidement  et  se  met  à 
jouer  le  rôle  de  pivot.  —  La  racine  et  les  pseudorrhizes  de  quelques 
espèces  ont  la  propriété  d'émettre  normalement  des  bourgeons  ad- 
ventifs  {NastuHlwn  sylvestre,  Rubus  Iclseus,  Inula  Britannica,  Linaria 
striata,  L.  vulgaris,  Ajuya  Genevensis,  Vlmus  campestris,  Eiiphorbia 
Cypaiisslas,  etc.);  en  outre,  chez  beaucoup  de  végétaux,  elles  peu- 
vent bourgeonner  adventivement  aux  points  blessés  ou  mis  à  dé- 
couvert. Mais  il  faut  bien  distinguer  entre  ce  bourgeonnement  acci- 
dentel et  provoqué,  et  le  bourgeonnement  spontané  tel  qu'il  se  pro- 
duit chez  un  Ajiiga  Genevensis  ou  un  Inula  Britannica. 

Radicule.  Voir  Racine. 

Rég^re«»§»ioii.  Voir  Gyme  et  InfloresceiNce. 

Keposi  (Loi  de).  Pour  un  grand  nombre  de  plantes  et  particu- 
lièrement pour  les  plantes  bulbeuses,  le  repos  principal  a  lieu  pen- 
dant les  sécheresses  de  l'été.  La  végétation  reprend  avec  les  pre- 
mières pluies  de  l'automne.  Celles  des  plantes,  qui  pendant  l'hiver 
n'offrent  aucune  végétation  extérieure,  n'ont  pas  cependant  leurs 
souches  complètement  inertes;  car,  si  Ton  arrache  en  février  des 
souches  plantées  en  octobre  précédent,  on  constate  un  notable 
accroissement  dans  le  nombre  et  la  longueur  des  radicelles.  —  Le 
repos  de  certaines  plantes  aquatiques,  comme  le  Ranuncnlus  aqua- 
tilis,  n'est  pas  subordonné  aux  sécheresses,  bien  qu'il  ait  lieu  pendant 
l'été,  et  il  s'observe  même  chez  les  Ranuncuhis  submergés;  car  la  loi 


/ 

VOCABULAIRE.  XXV 


de  repos  répond  encore  moins  aux  influences  des  milieux  qu'à  l'un 
des  besoins  les  plus  impérieux  des  végétaux.  — A  la  tin  de  la  floraison 
de  la  plupart  des  plantes  vivaces  {Raminculus  accr,  Anenome  w- 
morosa,  Convallaria  maialis,  Polygonatum  viilgare,  etc.),  les  bour- 
geons souterrains  de  remplacement,  destinés  à  fleurir  l'an  suivant, 
ont  déjà  acquis  presque  tout  leur  développement.  Le  printemps 
marque  donc,  chez  les  bourgeons  de  ces  plantes,  la  fin  d'une  évo- 
lution et  le  début  d'une  autre,  et-celle-ci  se  terminera  à  la  floraison 
de  la  saison  prochaine.  Une  phase  de  repos  coupe  aussi  en  deux  pé- 
riodes l'évolution  des  bourgeons  des  plantes  bisannuelles. 

Sroniineil  des  Fleurs.  C'est  un  terme  impropre  consacré  par 
un  long  usage.  Lorsqu'une  plante  ferme  ses  fleurs  par  excès  de 
transpiration  et  perte  de  turgescence,  elle  ne  demande  pas  à  se  re- 
poser, mais  à  exercer  énergiquement  ses  fonctions  d'absorption.  C'est 
ainsi  qu'un  homme  qui  a  soif  demande  à  boire  et  non  pas  à  dormir. 
Quand  le  froid  est  la  cause  du  sommeil,  l'épanouissement  est  ramené 
par  une  élévation  de  température.  Le  mot  de  sommeil  s'appliquerait 
plus  exactement  à  la  longue  phase  de  repos,  pendant  les  chaleurs 
de  l'été  ou  les  froids  de  l'hiver.  Au  surplus,  les  articles  relatifs  aux 
Melandrium  dioicum,  Erythrœa indchclla,  Ornithogalum  umbcllatum, 
ainsi  qu'aux  Composées  et  aux  Campanulacées,  contiennent  quelques 
détails  sur  ma  théorie  du  sommeil  des  fleurs,  que  j'ai  exposée  plus 
amplement  dans  un  Essai  sur  le  Sommeil  des  plantes  *. 

^ouclie.  Il  y  a  des  cas  où  l'emploi  simultané  des  mots  souche 
et  rJiizome  devient  nécessaire  pour  la  clarté  et  Texactitude  des 
descriptions  du  système  souterrain.  Si  l'on  veut  faire  bien  con- 
naître le  rhizome  d'un  Sparganium  ramosum  ou  d'un  Scirpus  mari- 
timus,  il  est  impossible  de  passer  sous  silence  les  renflements  li- 
gneux dont  sont  parsemés  ces  rhizomes,  et  qui  sont  autant  de 
vieilles  souches  ou  centres  vitaux  éteints.  Koch  -  a  donné  cet 
exemple  en  associant  les  termes  rhizoma  et  capita  dans  la  descrip- 
tion de  certains  Géranium.  —  Le  rhizome  cespiteux  ne  paraît  formé 
que  d'une  seule  souche,  mais,  en  réalité,  il  en  possède  plusieurs 
réunies  en  toufïe,  à  Tinstar  de  ces  animaux  inférieurs  qui  vivent  à 
l'état  d'agglomération.  —  L'article  est  l'ensemble  des  mérithalles 


'DO' 


1.  Ann.  des  Se.  nat.,  5«  sér.,  IX,  18G9,  p.  34rj-379. 

2.  Synopsis,  3e  édit.,  p.  119. 


XXVI  VOCABULAIRE, 

Stériles  interposés  aux  centres  vitaux  ou  souches  [capita).  Les  sto- 
lons du  Fragaria  vesca  prouvent  la  nécessité  d'une  distinction  entre 
lesmérithalles  et  les  articles  :  en  effet,  tous  les  articles  de  ces  stolons 
sont  définis,  mais  l'un  des  mérithalles,  desquels  se  compose  chaque 
article,  est  au  contraire  indéfini. 

i»toloii.  Voir  Drageon. 

Volulïilîfé.  Les  auteurs  sont  loin  de  s'entendre  sur  la  direc- 
tion de  l'enroulement  des  plantes  volubiles.  Ainsi  le  Caîystegia 
sppiwn  s'enroule  de  droite  à  gauche  selon  Mirbel  et  Adr.  de  Jussieu, 
et  de  gauche  à  droite  selon  Aug.  de  Sainl-Hilaire,  MM  Duchartre 
et  Sachs.  UHwnulus  Liqndus  tourne  de  gauche  à  droite  d'après 
Mirbel  et  Adr.  de  Jussieu,  et  de  droite  à  gauche  d'après  Aug.  de 
Saint-Hilaire,  MM.  Duchartre  et  Sachs.  Il  n'y  a  même  pas  accord 
sur  la  valeur  des  termes  employés,  car  dextrorsum  signifie  ou  de 
droite  à  gauche  (Mirbel),  ou  de  gauche  à  droite  (Aug.  de  Saint- 
Hilaire,  Adr.  de  Jussieu).  Bien  plus,  il  est  arrivé  à  Linné  de  donner 
à  simstrorsum  chacun  des  deux  sens  opposés  *.  Toutes  ces  contra- 
dictions dérivent  d'un  défaut  d'entente  sur  le  point  de  départ  de  la 
spire  :  suivant,  en  effet,  que  ce  point  sera  pris  à  droite  ou  à  gauche, 
on  sera  également  fondé  à  dire  de  la  même  plante  qu'elle  s'enroule 
de  droite  à  gauche  ou  de  gauche  à  droite. 

En  présence  de  ce  petit  chaos,  le  mieux  est  de  renoncer,  pour 
cause  d'ambiguïté,  aux  expressions  de  droite  à  gauche  ei  de  gauche  à 
droite,  et  de  dire  simplement  que  la  plante  tourne  à  droite  ou  à 
gauche.  Puis,  pour  obtenir  un  point  de  départ  fixe,  il  faut  se  placer 
en  face  de  la  spire  et  diviser  le  support  en  deux  parties  longitudi- 
nales, à  l'aide  d'une  ligne  idéale  passant  par  son  milieu  :  la  moitié  qui 
est  à  droite  de  l'observateur  sera  le  côté  droit,  l'autre  le  côté  gau- 
che, et  la  plante  tournera  à  droite  ou  à  gauche,  suivant  qu'à  partir 
de  la  ligne  médiane  longitudinale  elle  montera  en  s'avançant  d'abord 
soit  sur  le  côté  droit,  soit  sur  le  côté  gauche  :  ainsi,  VHumuius  Lu- 
pulus  tourne  à  gauche,  et  les  Caîystegia  sepium  et  Convolvidus  ar- 
vensis  à  droite.  —  M.  Alph.  de  Gandolle  «  recommande,  après  Linné 
et  autres  auteurs,  de  se  placer  idéalement  au  centre  de  la  spire 

l.Voir  Alph.  de  CanûoWe,  Photographie,  1880,  p.  201-202. 
2.  Buil.  de  la  Soc.  bot.   de  Fr.,    1876,  XXIII,  p.  192-193  et  P/iyiogra- 
phie,  1880,  p. 202-208 


VOCABULAIRE.  XXVI  l 

pour  en  déterminer  le  sens  ;  mais  comme  il  n'indique  pas  de  point 
de  départ,  on  sera  exposé  à  tomber  dans  les  contradictions  signalées 
plus  haut.  D'ailleurs,  il  faut  remarquer  qu'avec  le  même  point  de 
départ  le  sens  de  l'enroulement  sera  opposé  à  celui  que  donne  la 
première  méthode,  oi^i  l'observateur  est  placé  en  face  et  non  au 
centre  de  la  spire. 

L'enroulement  des  tiges  et  des  vrilles  peut  se  produire  même 
dans  le  vide  et  en  dehors  du  contact  de  tout  support  (Humulus  Lti- 
pulus,  Bryonla  dioica).  Il  s'opère  de  bas  en  haut;  mais  (juand  la 
vrille  a  des  rebroussements,  ceux-ci  s'exécutent  de  haut  en  bas  de 
l'organe  {Bryonla  dioica).  11  faut,  au  contraire,  le  contact  pour  déter- 
miner la  courbure  des  pétioles  et  pétiolules  des  Clematis  Vitalbaet 
Fumaria  offîcinalis  var.  mcdia  autour  des  supports  auxquels  ils  s'ac- 
crochent. —  Tandis  que  le  sens  de  la  spire  est  indifféremment  à 
droite  ou  à  gauche  pour  les  vrilles  d'un  même  individu  {Bryonla 
dioica),  et  de  plus  pour  les  mains  d'une  même  \v'û\e  {Vicia  sativa), 
il  demeure  invariable  pour  les  tiges  volubiles  d'une  môme  espèce  de 
plantes.  Par  exception,  les  tiges  du  Solanwn  Dnlcamara  se  con- 
tournent indifféremment  en  tous  sens,  à  tel  point  que  les  deux  en- 
roulements contraires  peuvent  se  succéder  sur  la  même  tige;  mais 
on  doit  ajouter  que  cette  plante  n'est  pas  à  proprement  parler  volu- 
bile,  et  que  le  rare  et  léger  mouvement  révolutif  qu'elle  possède  a 
besoin  d'être  provoqué  par  le  contact  d'un  support.  —  Chez  les 
plantes  à  préfloraison  contournée,  le  sens  de  l'enroulement  de  la 
corolle  peut  différer  de  celui  des  tiges:  ainsi,  les  Convolvuhis  arven- 
sis  et  Calystegia  sepium  enroulent  leurs  tiges  à  droite,  mais  pen- 
dant la  préfloraison  la  corolle,  au  contraire,  est  contournée  à 
sauche. 


FLORE  DE  LA  COTE-D'OR 


EMBRANCHEMENT  I. 

PLANTES  PHANÉROGAMES  OU  COTYLÉDONÉES. 


Division  î.    DICOTYLÉDONÉES. 


Subdivision  I.  POLYPÉTALES. 


Classe  I.   POLYPÉTALES  HYPOGYNES, 


I.     RENONCULAGÉES  (Juss.)- 
1.  CLEMATIS  L. 

I .  c.  VÂtaiDa  L.;  Lorey,  3, —  5.  —  Juin-juill. —  G.  — 
Bois,  haies. 

Feuilles  à  folioles  ou  toutes  dentées,  ou  toutes  entières  (haies  des 
vignes  de  Santenay  !),  ou  les  unes  entières,  les  autres  crénelées- 
dentées.  —  Certains  des  pétioles  et  pétiolules  sont  tortiles  pendant 
leur  jeunesse.  L'enroulement  n'a  qu'un  tour  ou  deux  ;  il  n'est  pas 
spontané  comme  chez  les  vrilles  {Yicia,  Bryonia,  etc.),  mais  il  a 
besoin  d'être  provoqué  parle  contact  d'un  support;  aussi  a-t-il  lieu 
aux  points  les  plus  divers  du  rachis.  Il  s'opère  indifféremment  à 
droite  et  à  gauche,  et  quand  un  pétiolule  s'enroule  dans  un  sens, 
on  voit  souvent  le  pétiolule  opposé  s'enrouler  en  un  sens  contraire. 
—  Fleurs  odorantes.  —  Styles  dressés-conni vents  à  l'anthèse,  puis 
distants-étalés;  plus  tard  enfin  arqués-réfractés,  largement  distants 
et  longuement  accrescents-barbus. 


2  RENONCULACÉES. 

2.  THALICTRUM  L. 

{  Point  de  drageons T.  majus. 

Des  drageons 2 

2  Rhizome  à  mérithalles  pleins;  pseudorrhizes*  naissant  des  nœuds 
et  en  outre  de  la  moitié  antérieure  des  mérithalles,  un  peu 

épaissies  en  leur  partie  moyenne T.  minus. 

Rhizome  à  mérithalles  fistuleux  :  pseudorrhizes  naissant  toutes 
des  nœuds,  tétragones,  la  plupart  épaissies  subclaviformes. 

T.  flavwn. 

1  Tige  coi.ipressible,  largement  fistuleuse;  panicule  étroite  com- 

pacte: examines  dressées T.  flaviim. 

Tige  incompressible,  pleine  ou  faiblement  fistuleuse;  panicule 
ample,  lâche  ou  divariquée:  étamines  pendantes 2 

2  Tige  robuste,  faiblement  fistuleuse  ;  pétioles  plans  aux  deux 

faces T.  majus. 

Tige  peu  robuste,  pleine;  pétioles  convexes  à  la  face  infé- 
rieure     T.  minus. 

1 .  T.  majias  Jacq.  —  '^.  —  Juin-juill.  —  R.  —  Coteaux 
incultes,  rochers.  — Nuits î,  Beaunel,  Puligny!. 

Des  échantillons  de  Gevrey  !  ont  leurs  folioles  divariquées  et  che- 
vauchantes entre  elles.  —  En  novembre,  les  nœuds  caulinaires  in- 
férieurs des  T.  majus  et  ??îi/iw.s  se  désarticulent  très  facilement  et  leur 
sommet  offre  alors  un  cône  obtus  qui  s'emboîtait  dans  une  cavité 
occupant  la  base  du  mérilhalle  détaché.  Le  T.  flavwn  échappe 
complètement  à  cette  désarticulation. 

•5.  T.  minus  L.  ;  Lorev,  5. —  ^.  —  Juin-juill.  —  A.  C. 
—  Friches,  bois,  buissons.  —  Flavignerot,  Messigny  {Lo- 
reij)\  St-Remy!,  Verdonnctî,  Blaisy-BasI,  Dijon!,  Gevrey I, 
Précyl,  etc. 

Une  variété  est  remarquable  par  ses  dimensions  grêles,  même 
chez  les  individus  cultivés.  —  R.  —  Pelouses  arides.  —  Faverolles  !, 
Essarois!,  calvaire  de  Santenay!. 

Froissés,  les  fruits  à  demi-mûrs  des  T.  minus  et  majus  ont  ordi- 

'   Voir  le  Vocahulaire  pour  les  mots  innovés. 


RENONCULACÉES.  3 

nairemcnt  une  odeur  fétide  de  corne  brûlée.  L'odeur  de  ceux  du 
T.  flavuin  est  d'une  fétidité  différente. 

Lorey  indique  à  Liigay  dans  les  prés  et  autour  de  l'étang  Froidvent  le 
T.  angmtifolium  L.  Ce  que  j'ai  reçu  de  la  Côted'Or  sous,  ce  nom  n'était 
que  du  T.  flavum  à  feuilles  étroitement  découpées. 

3.  T.  âïavwm  L.  ;  Lorey,  5.  —  if. — Juin-juilL  —  A.  R. 
—  Prairies  marécageuses.  —  Jouvence  {Lorey)\  Yilledieu!, 
Laignesl,  Gevrollesl,  Val-des-Chouesî,  Is-s-Tille  !,  Yiel- 
vergel,  Talmay!,  BrognonI,  BroinI,Merceuilî,  etc. 

Les  regains  de  T.  flavum  ont  souvent  les  segments  foliaires  très 
amples  avec  une  inflorescence  appauvrie  (T.  Monsonii  Mat.j. 

3.  ANEMONE  L. 

1  Une  racineetchezles vieux  individus  de  robustes  pseudorrhizes 

qui  finissent  par  remplacer  la  racine  .   .   .   .  A.  Pulsatilla. 
Un  rhizome  avec  pseudorrhizes  greles-filiformes 2 

2  Rhizome  subligneux,  cespiteux:  pseudorrhizes  nombreuses,  rai- 

des,  entrelacées A.  Hcpatica. 

Rhizome  charnu,  horizontal,  longuement  rameux;  pseudorrhi- 
zes rares,  flexibles,  espacées 3 

3  Rhizome  à  bourgeons  souterrains  et  jeunes  articles  blancs. 

A.  nemorosa. 
Rhizome  à  bourgeons  souterrains  et  jeunes   articles  jaunes. 

A.  ranunculoides. 

1  Feuilles  trilobées A.  Hepatica. 

Feuilles  pinnati  ou  palmatiséquées 2 

2  Feuilles  pinnatiséquées A.  Pulsatilla. 

Feuilles  palmatiséquées .3 

Sépales  glabres,  blancs  ou  blanc-rosé A.  nemorosa. 

Sépales  pubescents-velus,  jaunes A.  ranunculoides. 

I.   A.   Pui^^atfiia  1  L.;  Lorey,  6.  —  if.  —  Avril-juin. 

1  Dans  rénumération  des  espèces  d'un  même  genre,  je  commencerai 
par  celles  qui  sont  le  plus  élevées  sur  l'échelle  végétale,  c'est-à-dire  par 
celles  qui  jouissent  d'une  plus  grande  localisation  de  fonctions.  Ainsi, 
quand  parmi  desplantes  congénères  les  unes  gardentleurracine,etqueles 


4  RENONCULACEES. 

—  G.  —  Pelouses  calcaires  sèches.  —  Rare  dans  les  locali- 
tés siliceuses,  comme  à  Yillargoix  et  Thoisy-la-Berchère 
{Lombaixl). 

Axe  hypocotylé  muni  de  bourgeons  adventifs  expectants.  —  Lors 
de  la  floraison,  les  tiges  florifères  n'ont  à  leur  base  que  des  feuilles 
flétries:  les  feuilles  vivantes  appartiennent  aux  rosettes  appelées  à 
fleurir  l'année  suivante.  Le  développement  de  ces  rosettes  rejette 
par  côté  les  tiges,  qui  sont  latérales  en  apparence;  mais  en  réalité 
elles  sont  bien  terminales  et  la  souche  est  déflnie.  Il  en  est  de  même 
d'autres  plantes,  comme  Pulmonaria  angustifoUa  et  Primula  of- 
ficinalis. 

«.  A.  Hepaîica  L.  — Hepatica  triloba  Ghaix;  Lorey,  8. 

—  ^/:.  — Mars-mai.  —  R.  —  Goteaux  boisés.  —  Messignyl 
{Lore]j)\  Mauvillyî,  Grancey-le-Ghâteau!,  Diènay!,  Avot!, 
Val-Suzon  I 

A  leur  seconde  année,  les  feuillesMeviennent  rougeâtres  à  la  face 
inférieure. 

3.  A.  Baemorosa  L.;   Lorey,  7.  —  %.  —  Mars-avril. 

—  GGG.  —Taillis. 

Les  jeunes  pétioles  et  les  jeunes  hampes,  en  sortant  de  terre, 
sont  recourbés  afin  de  ne  pas  causer  de  lésion  au  limbe  ni  aux  or- 
ganes floraux.  L'effort,  pour  percer  le  sol,  porte  en  effet  sur  le  som- 
met de  la  courbure  de  la  hampe  ou  du  pétiole  ;  le  bouton  floral  et 
le  limbe  de  la  feuille  peuvent,  grâce  à  leur  position  renversée,  se 
maintenir  fermés  dans  le  sol,  à  travers  lequel  ils  glissent  sans  subir 
le  moindre  dommage. 

A  l'ombre  épaisse  des  vieux  taillis,  les  souches  d'A.  iiemorosa 
sont  comme  frappées  de  léthargie,  et,  loin  de  fleurir,  émettent  tout 
au  plus  quelques  maigres  feuilles.  Mais,  le  bois  coupé,  on  voit  la 
plante  sortir  de  sa  longue  inertie,  et  produire,  dès  la  seconde  année, 
feuilles  et  fleurs  en  très  grande  quantité.  Les  Raminculus  ncmoro- 
siis,  Viola  sylvestrls,  PotcntUla  Fragana,  Campamda  Tmchelium, 

autres  ont  un  rhizome,  celles-ci  viendront  en  dernier  ordre,  car  les  rhi- 
zomes ou  tiges  radicantes  remplissent  des  fonctions  d'adaptation,  non  de 
destination,  et  constituent  les  plantes  eu  état  d'iufériorité. 


RENONCULACÉES.  5 

SoUdago  Virga-aiirea,  Carex  sylvatica,  etc.  offrent  la  même  par- 
ticularité. A  l'exemple  des  souches,  les  graines  de  beaucoup  de 
plantes  sont  ordinairement  inactives  dans  les  vieux  taillis,  mais 
germeront  en  abondance  aussitôt  après  l'exploitation  du  bois  {Cle- 
matis  Vitalba,  Polygala  vulgaris,  Atropa  Belladona,  Stachys  Al- 
pina,  Galium  tricorne,  Erlgeron  Canadensis,  Lapsana  communis, 
Euphorhia  stricta,  etc.j. 

4.A.raiiaincs5lol€le!§»  L.;  Lorey,  5.  —  ^.  —  Mars-avril. 

—  R.  —  Bois,  prés  secs.  —  Prairies  du  vallon  du  Suzoïi  î, 
combe  de  Gevrey  1 . 

4.  ADONIS  L. 

1  Point  de  dent  au  bord  supérieur  des  carpelles.  A,  aiitimmalis.  K 
Une  dent  au  bord  supérieur  des  carpelles 2 

2  Sépales  ordinairement  glabres  :  dent  éloignée  du  bec  des  carpel- 

les; bec  concolore »  A.  œstivalis. 

Sépales  velus:  dent  très  rapprochée  du  bec,  qui  est  ordinaire- 
ment noirâtre-sphacélé A.  flammea. 

I.  A.  aîttîamBiaiisL.;Lorey,8. —  ©. —  Mai-août.  —  R. 

—  Moissons.  —  Dijon  (Loreij)\  Flavigny  {Lombard);  Luce- 
nay!,  Ruffeyî. 

^.  A.  sesîivaissi  L.  ;  Lorey,  8.  —  (^.  —  Mai-août.  — 
^.  R.  —  Moissons.  —  Dijon  {Lorey)  \  Gouville  {Lombard); 
Laignes!,  Aignay!,  Les  Laumes!,  Ruffey!. 

Carpelles  parfois  tuberculeux  à  la  base.  —  Fleurs  jaunes  à  Fla- 
vigny [Lomhard):  Dijon  [Duret);  Les  Laumes!,  Jeux!. 

3.  A.  Hamisiea  Jacq.  ;  Lorey,  9. — ©. — Mai-août. — 
A.  G.  —  Moissons,  cultures.  —  Dijon  {Loreij);  St-Remy!, 
Asnières-en-Montagne!,  Laignes!,  Lucenayî,  Les  Laumes!, 
Ruffey  1,  Bourberain!,  La  Canche!,  etc. 

t  En  certains  cas,  et  surtout  chez  les  espèces  annuelles  et  bisan- 
nuelles, l'anatomie  devra  suppléer  à  Tinsuffisance  de  la  morphologie  pour 
rétablissement  des  clefs  souterraines.  Chez  ces  plantes,  en  effet,  le  sys- 
tème souterrain  n'a  pas  ordiuairemeut  le  temps  de  modifier  la  forme 
qui  est  d'abord  propre  aux  végétaux  d'un  même  embranchement. 


6  RENONCLLACÉES. 

5.  MYOSURUS  L. 

1.  M.  minimusiL.;  Lorey,  11. — 0.  —  Avril-mai.  — 
I{  H.  — Cultures,  décombres.  —  Gîteaux,  Seurre  {Lorey)\ 
Dijon  {Weber)',  Genay!,  Rouvray!. 

6.  RANUNCULUS  L. 

{  Plantes  if 2 

Plantes  0  ou  0 13 

2  Des  tiges  plus  ou  moins  couchées,  radicantes  aux  nœuds  .   .  3 
Point  de  tiges  couchées-radicantes 6 

3  Nœuds  radicants  en  la  partie  inférieure  des  tiges 4 

Nœuds  radicants  sur  toute  la  longueur  des  tiges 5 

4  Rhizome  court,  tronqué,  assez  épais:  pseudorrhizesfiliformes- 

cylindracées *   .  B.  Flammiila. 

Rhizome  assez  allongé,  grêle,  formé  par  les  bases  des  tiges  :  pseu- 
dorrhizes  filiformes.  R.  aqiiatilis,  R.  cUvaricatus,  R.  fliiitans. 

5  Tiges  toutes  couchées-radicantes R.  hederaceus. 

Tiges  florifères  dressées,  non  radicantes R.  repens. 

6  Des  drageons R.  Lingua. 

Point  de  drageons 7 

7  Rhizome  bulbiforme R.  bulbosiis. 

Point  de  rhizome  bulbiforme 8 

8  Rhizome  horizontal,  robuste,  plus  ou  moins  allongé-progres- 

sif  R.  acer. 

Rhizome  vertical-oblique,  peu  robuste,  court 9 

9  Souche  nue  ou  munie  seulement  de  2-3  filaments  péliolaires 

grêles  et  caducs R.  Flammiila. 

Souche  munie  de  filaments  pétiolaires  plus  ou  moins  nombreux, 
persistants 10 

10  Filaments  en  feutrage  dense  ;pseudorrhizes  épaissies  vers  leur 

extrémité.   .   • R.  gmminciis. 

Point  de  filaments  en  feutrage  dense  ipseudorrhizes  non  épais- 
sies vers  leur  extrémité 11 

11  Pseudorrhizes  robustes,  cyiindracées.   -   .   .  jR.  aconitifolms. 
Pseudorrhizes  peu  robustes,  plus  ou  moins  fortement  filifor- 
mes   12 


RENONCULACÉES.  7 

12  Souche  à  filaments  pétiolaires  abondants,  bruns.  R.  nemorosus. 
Souche  à  filaments  pétiolaires  rares,  grisâtres.  R.  aiiricomus. 

13  Pseudorrhizes  filiformes -capillaires,  à  système  fibro-vasculaire 

presque  nul,  flasques  par  la  dessiccation 14 

Pseudorrhizes  fortement  iiliformes,  à  système  fibro-vasculaire 
assez  développé,  plus  ou  moins  raides  par  la  dessiccation.    15 

14  Tige  radicante  à  ses  nœuds  les  plus  inférieurs 

R.  ophioglossifoUiis. 

Tige  non  radicante R-  sceleratus. 

15  Plante  ordinairement  ©  ;  axe  hypocotylé  et  pivot  atrophiés; 

souche  pluricaule,  épaissie R-  Philonotis. 

Plante  ordinairement  0  :  pivot  atrophié;  axe  hypocotylé  persis- 
tant-accrescent:  souche  unicaule,  non  épaissie.  R.  arvcnsis. 

1  Fleurs  blanches;  pédoncules  plus  ou  moins  courbés  en  arc  à  la 

maturité;  carpelles  ridés  transversalement 2 

Fleurs  jaunes,  rarement  blanches:  pédoncules  droits  à  la  ma- 
turité; carpelles  non  ridés  transversalement 5 

2  Feuilles  toutes  réniformes-lobées R.  hederaccus. 

Feuilles  toutes  ou  la  plupart  divisées  en  lanières  ténues.   .   .  3 

3  Tiges  robustes;  feuilles  à  lanières  filiformes,  allongées,  parallè- 

les; fleurs  grandes  R.fluitans. 

Tiges  assez  robustes  ou  grêles;  feuilles  à  lanières  sétacées  ou 
capillaires,  plus  ou  moins  divergentes;  fleurs  de  grandeur 
variable ''*• 

4  Feuilles  toutes  sessiles  et  conformes,  à  lanières  raides  dispo- 

sées en  cercle  sur  un  même  plan  même  à  fémersion. 

R.  (Ikoricatiis. 

Feuilles  parfois  dimorphes,  les  inférieures  pétiolées:  lanières 
soit  en  pinceau,  soit  étalées  en  tous  les  sens  à  réi:iersion. 

R.  aquatilis. 

3  Fleurs  blanches R-  aconltlfolius. 

Fleurs  jaunes 6 

6  Feuilles  entières  ou  presque  entières 7 

Feuilles  plus  ou  moins  divisées 10 

7  Feuilles  caulinaires  inférieures  ovales-suborbiculaires,  à  base 

tronquée-subcordiforme;  fleurs  petites;  carpelles  finement 
tuberculeux R-  ophioglossifolius. 


8  RENONCULACÉES. 

Feuilles  caulinaires  toutes  atténuées  à  la  base;  fleurs  grandes 
ou  médiocres  ;  carpelles  lisses  ou  réticulés 8 

8  Plante  des  pelouses  sèches;  calice  glabre;   carpelles  réticulés. 

R.  fjramincus. 

Plantes  des  lieux  humides  où  inondés;  calice  velu;  carpelles 
lisses 9 

9  Plante  très  robuste  ;  feuilles  caulinaires  toutes  longuement  lan- 

céolées-acuminées;  pédoncules  non  sillonnés  .  R.  Lingua. 
Plante  peu  robuste;  feuilles  caulinaires  inférieures  ovales-oblon- 

gues;  pédoncules  sillonnés .R.  Flammula. 

iO  Calice  réfracté  à  la  floraison H 

Calice  non  réfracté  à  la  floraison 43 

11  Réceptacle  conique-oblong,  fistuleux;  carpelles  en  tête  cylin- 

dracée-oblongue R.  scderatus. 

Réceptacle  linéaire-oblong,  plein;  carpelles  en  tête  subglobu- 
leuse. .   .   .  ' 12 

12  Carpelles  tuberculeux R.  Philonotis. 

Carpelles  lisses R.  hulbosus. 

13  Carpelles  chargés  de  pointes  épineuses,  ou  au  moins  de  tuber- 

cules  R.  arvensis. 

Carpelles  sans  pointes  épineuses  ni  tubercules 14 

14  Feuilles  radicales  pinnatiséquées;  calice  étalé  .   .  R.  repens. 
Feuilles  radicales  palmatipartites  ou  réniformes-suborbiculai- 

res  ;  calice  dressé  ou  peu  étalé 15 

15  Pédoncules  sillonnés R.  7iemorosus. 

Pédoncules  non  sillonnés 16 

16  Feuilles  radicales  pentagonales  en  leur  pourtour;  carpelles  gla- 

bres  R.  acer. 

Feuilles  radicales  réniformes-orbiculaires  en  leur  pourtour; 
carpelles  pubescents R.  auricomus. 

1*  ».  aquatiiis  L.  — :^.  —  Avril-août.  — Etangs,  fos- 
sés, cours  d'eau. 

Var.  a.  heterophyllus  Lorey,  13  [R.  heterophyllus  Willd.).  — 
Feuilles  ordinairement  dimorphes,  quelques-unes  des  supérieures 
à  limbe  nageant,  lobé-subréniforme,  toutes  les  autres  à  segments 
capillaires  plus  ténus  que  chez  les  autres  variétés,  en  pinceau  à 


RENONCULACÉES.  9 

l'émersion;  fleurs  grandes.  —  A.  R.  —  Seurre!,  Laroche-en-Brenil!, 
Rouvray  !. 

Var.  /3.  tnchophyllus  {R.  trichophyllus  Chaix.  —  R.  aquatiUs  L. 
p.  capillaceiis  Lorey,  13).  —  Feuilles  ordinairement  îoutes  laci- 
niées,  tantôt  ne  formant  pas,  tantôt  au  contraire  formant  [R.  pau- 
cistamineus  Tausch)  pinceau  à  l'émersion.  —  G.  —  Une  sous-va- 
riété très  grêle  en  toutes  ses  parties  est  le  R.  Drouetii  Fr.  Schultz 
[R.  aquatiUs  L.  §.  stagnalis  Lorey,  13).  —  A.  R.  —  Buff"on  !,  fon- 
taine salée  de  Pouillenay  !,  Liernais  !.  —  Dans  le  bassin  du  clos  du 
Val-des-Ghoues,  j'ai  récolté  des  R.  trichophyllus  à  tiges  velues-hé- 
rissées. 

*i.  B.  €iivarfca«îfi8  Schraiik.  —  R.  aquatiUs  L.  c.  cœs- 
pitosiis  Lorey,  13.  —  :^.  —  Mai-août.  —  A.  R.  —  Mares, 
rivières.  —  St-Remy  !,  Pothières],Aignay  !,  Tarsull,  Is-sur- 
Tillel,  AuxonncI,  Ecutigny  l,etc. 

3.  B.  ismiaiîs  Li'ûk.  — R.  aquatiUs  L.  s.  peucedanifo- 
lius  Lorey,  13.  — if.  —  Mai-août.  —  C.  —  Rivières. 

Chez  cette  espèce,  comme  chez  les  deux  précédentes,  les  fleurs 
s'épanouissent  souvent  sous  l'eau.  Une  bulle  d'air  se  forme  au  sein 
de  la  corolle,  et  constitue  une  petite  atmosphère,  qui  permet  à  la 
fécondation  de  s'accomplir.  —  Croissant  à  sec,  les  R.  fluitans,  di- 
varicatus  et  aquatiUs  s'étalent  en  gazons  denses,  avec  tiges  peu  dé- 
veloppées et  feuilles  à  lanières  courtes,  élargies  et  épaissies.  Les 
fleurs  sont  alors  très  petites  ou  incomplètes  et  même  souvent  font 
entièrement  défaut. 

Bien  que  de  Candolle  *  soit  d'un  avis  contraire,  les  variétés  du 
R.  aquatiUs,  parmi  lesquelles  il  comprend  les  R.  divaricatus  et 
fluitans,  ne  sont  point  dues  à  l'influence  des  milieux.  En  effet,  sous 
le  courant  le  plus  violent,  le  R.  trichophyllus  n'allongera  jamais 
ses  feuilles  ni  ses  tiges,  autant  que  le  fait  le  R.  fluitans;  enfin,  dans 
les  eaux  rapides  de  l'Ignon,  dont  il  tapisse  le  lit  à  Tarsul  et  Is-sur- 
Tille,  le  R.  divaricatus  garde  intactes  ses  dimensions,  ainsi  que  la 
disposition  remarquable  des  lanières  de  ses  feuilles,  et  offre  un  frap- 
pant contraste  avec  les  R.  fluitans  et  paucistamincus,  qui  croissent 

1  FLFr.,  V,  p.  895. 


10  RENONCULACÉES. 

côte  à  côte  avec  lui.  Au  surplus,  mais  alors  pour  des  motifs  autres 
que  ceux  invoqués  par  de  CandoUe,  on  pourrait  être  fondé  à  re- 
garder les  R.  dlvaricatus  et  flultans  comme  de  simples  variétés  du 
R.  aquatilis,  car  le  J{-  divaricatus  se  distingue  difficilement  de 
certains  R.  aquatilis  var.  trichophylliis  à  feuilles  supérieures  ses- 
siles,  avec  segments  presque  divergents  en  cercle  sur  un  même  plan: 
puis,  le  R.  fluitans,  auquel  on  donne  pour  caractères  principaux 
des  feuilles  conformes  et  un  réceptacle  glabre,  se  rencontre  souvent 
avec  les  feuilles  dimorphes  et  le  réceptacle  parsemé  de  poils  du  R. 
aquatilis  var.  heterophyllus. 

Nulles  chez  le  R.  divaricatus,  très  rares  chez  le  R.  trichophijllus, 
les  feuilles  lobées-élargies  s'observent  surtout  chez  les  R.  hetero- 
phyllus et  fluitans.  La  forme  de  ces  feuilles  est  très  variable:  tantôt 
elles  sont  simples,  réniformes-orbiculaires  avec  des  lobes  plus  ou 
moins  profonds;  tantôt,  mais  plus  rarement,  elles  offrent  3-5  seg- 
ments sessiles  sur  un  pétiole  commun,  ou  au  contraire  munis 
chacun  d'un  pétiolule  de  i-3''  de  long,  qui  est  inséré  au  niveau  de 
la  gaîne  pétiolaire.  Les  feuilles  lobées  ne  naissent  que  dans  la  par- 
tie supérieure  des  tiges,  et  seulement  vers  la  fm  de  la  floraison; 
souvent,  sur  la  même  lige,  il  leur  succède  des  feuilles  laciniées.  Les 
individus  terrestres  ne  produisent  pas  de  feuilles  décidément  lobées, 
et,  si  parfois  ils  en  possèdent,  c'est  qu'elles  étaient  nées  avant  l'as- 
sèchement complet  de  la  station. 

La  végétation  des  R.  aquatilis,  fluitans  et  divaricatus  parcourt 
plusieurs  phases  bien  distinctes.  A  la  fin  de  l'été,  ces  plantes  émet- 
tent de  petits  gazons  soit  au  fond  de  l'eau,  soitsur  la  vase  asséchée; 
en  automne  et  en  hiver,  les  jeunes  tiges  s'allongent:  puis,  au  prin- 
temps, leur  sommet  atteint  la  surface  de  l'eau,  et  la  floraison  com- 
mence. Plus  tard,  les  tiges  se  détachent  en  leur  partie  inférieure, 
et  deviennent  libres;  maiselles  n'en  continuent  pas  moins  de  végéter 
et  de  fleurir  quelque  temps,  grâce  aux  pseudorrhizes  qui  naissent 
des  nœuds  et  qui  flottent  et  vivent  au  sein  même  de  l'eau.  Ces  tiges 
finissent  ordinairement  par  s'échouer  sur  les  gués  ou  sur  les  rives, 
et  s'y  enracinant  deviennent  de  puissants  agents  de  multiplication, 
comme  on  le  voit  encore  pour  les  iî.  Lingua,  Menyanthes  trifoliata, 
Veronica  AnagalUs,  Polygonwn  amphihium,  Potamogeton  liœens 
et  beaucoup  d'autres  plantes  aquatiques. 


RENONCL LACÉES .  1 1 

4.  ft.  lieileraceusL.:Lorey,  12.  —  if. — Mai-août. —  R. 

—  Sources  et  fossés  des  terrains  siliceux.  —  Semur,  Arnay- 
le-Duc  (Lore?/);Viel verge  (feuilles  marbrées  de  brun)  !,  Sau- 
lieu!,  Laroche-en-Brenil!  Rouvray!. 

5.  K.  repens  L.;  Lorey,  19.  —  if,  —  Avril-oct.  —  G  G. 

—  Cultures,  vignes,  friches. 

Au  milieu  de  plantes  touffues,  le  iî.  vei;)Qm  n'est  plus  couché-ra- 
dicant,  mais  il  dresse  obliquement  ses  tiges,  dont  les  nœuds  ne  pro- 
duisent alors  que  des  pseudorrliizes  aériennes-rudimentaires.  Il  n'y 
a  ici  ni  variété  (var.  elatior),  ni  espèce  {R.  polyanthemos  Tliuill.), 
mais  une  simple  forme  accidentelle,  due  aux  conditions  de  la  station. 

La  rosette  centrale  mère  se  termine  par  une  lige  courte  florifère, 
dressée.  Certaines  des  aisselles  des  feuilles  radicales  émettent  des 
rameaux  étalés-stoloniformes,  qui,  à  leurs  premiers  nœuds,  four- 
nissent 1-2  inflorescences,  plus  jeunes  que  l'inflorescence  centrale. 
Puis,  ces  rameaux  continuent  de  s'allonger  et  ne  seront  plus  que 
foliifères,  sauf  à  leur  extrémité,  où  ils  redeviennent  assez  souvent 
florifères,  ils  sont  sympodiques  à  chaque  inflorescence,  mais  in- 
définis dans  tous  leurs  mérithalles  stériles. 

©.  R.  liiiig^uaL,;  Lorey,  15.  — if.  — Juin-juill. — R.  — 
Etangs,  ruisseaux.  —  Saulon,  Limpré  {Lorey)  ;  Saulieu  {Lom- 
bard)', Magny-s-Tille  {Maiiiard) ;  Sdiienày  {Leclerc);  Lai- 
gnesî,  Vertaut!,  Fontaine-Française!. 

Les  feuilles  caulinaires  sont  longuement  lancéolées-acuminées, 
avec  base  atténuée.  Les  feuilles  radicales,  qui  forment  rosette  à 
l'extrémité  des  drageons,  sont  au  contraire  ovales,  obtuses,  à  base 
tronquée-subcordée,  outre  qu'elles  sont  le  plus  souvent  flottantes- 
pellucides.  Quand  ces  rosettes  montent  à  fleurs  Fan  suivant,  leurs 
feuilles  se  détruisent  et  sont  remplacées  par  les  feuilles  caulinaires. 

9.  R.  Fiammuia  L.  ;  Lorey,  15.  —  o^.  —  Mai-sept.  — 
A.  G.  — Bords  des  étangs,  prairies  marécageuses. 

Présente  de  grandes  variations  dans  la  forme  et  la  grandeur  des 
feuilles  et  dans  la  direction  des  tiges,  qui  sont  parfois  couchées  et 
radicantes  aux  nœuds  sur  une  partie  de  leur  long-ueur  :  peut  encore 


d2  RENONCU LACÉES. 

croître  en  pleine  eau,  et  avoir  des  feuilles  nageantes,  qui  devien- 
nent longuement  pétiolées.  —  A  la  fin  de  l'automne,  les  bourgeons 
caulinaires  s'enracinent,  quand  la  rupture  des  mérithalles  et  la 
chute  des  tiges  les  mettent  en  contact  avec  le  sol. 

S.  R.  acoBsÂ^foiiust  L.  —  if.  — Mai-juill.  —  R. —  Bords 
des  eaux.  —  Laroche-en-Brenil,  Saint-Didier  {Boreaii)\  Rou- 
vray  ! . 

La  variété  platanifolius  [R.  platanifolius  L.  —  H.  aconitifolius 
Lorey,  14)  diffère  par  sa  taille  plus  élancée,  par  ses  pétioles  radicaux 
cylindracés,  obscurément  canaliculés  à  la  face  supérieure  (non 
plans-convexes,  ni  fortement  canaliculés),  et  par  ses  feuilles  à  seg- 
ments acuminés  et  moins  larges:  elle  a  parfois  les  pédicelles  pu- 
bescents  du  B.  aconitifolius.  —  R.  —  Bois,  lieux  ombragés.  —  Val- 
lées de  la  Côte,  Saulieu!  {Lorey);  Aubaine,  Savigny-s-Beaune, 
{Duret);  ChSiiigey  [Bonnet);  Lamargelle,  bois  des  environs  de  Velars 
[Morelet  !):  Menessaire  !. 

9.  a.  g^ranameiss  L.;  Lorey,  14.  —  '^.  —  Mai-juin.  — 
R.  — Pelouses  des  bois  de  la  Côte.  —  Marsannay-la-Gôte  {Lo- 
reij);  Gevreyl. 

ao.  u.  oemorosMsD  C;  Lorey,  17.  —  ^.  — Mai-sept. 
—  ce.  — Buissons,  Lois. 

Le  R.  ncmorosus.  a  pour  la  forme  des  feuilles  et  pour  la  vestiture 
des  variations  parallèles  à  celles  des  B.  acer  et  bulbosus  ;  sa  souche 
est  mieux  garnie  de  filaments  pétiolaires  que  celle  du  B.  aurico- 
miis,  car  elle  possède  des  pétioles  plus  nombreux  et  à  faisceaux 
vasculaires  moins  rares  et  moins  grêles. 

II.  K.  auB'icomus  L.;  Lorey,  16.  —  o/i.  —  Avril-juin. 
ce.  —  Bois,  haies. 

L'avortement  total  ou  partiel  des  pétales,  aussi  bien  dans  les 
fleurs  précoces  que  dans  les  tardives,  'est  une  tératologie  fréquente 
chez  le  B.  auricomus.  On  observe  encore  souvent,  chez  les  Baniin- 
ciilus,  la  multiplication  des  pétales  {B.  bulbosus,  nemorosus,  aqua- 
tilis,  Philonotis,  etc.)  et  la  fasciation  du  pédoncule  et  du  réceptacle: 


RENONCULACÉES.  13 

ce  dernier  peut  alors  offrir  jusqu'à  25  pétales,  avec  2  ou  3  tètes  de 
carpelles  (R.  hidhosus,  ncmorosus,  gramlncus). 

i«.  is.  iî)îaaiîofiiia!§»  L.;  Lorey,  19.  —  ^.  — Mai-juill.  — 
G  G.  —Prés,  bois. 

La  souche  est  un  faux  bulbe  constitué  par  plusieurs  mérithalles 
charnus  et  très  courts;  l'intervention  ^  des  bases  hypertrophiées 
des  pétioles  ne  me  semble  pas  fondée.  —  Poils  caulinaires  étalés,  ap- 
prîmes, ou  nuls.  —  Les  sujets  des  pelouses  argileuses  ont  habituel- 
lement la  tige  réduite  à  6-1 0<=  de  hauteur.  C'est  dans  les  sols  légers 
et  meubles  que  se  produit  la  plus  belle  végétation  du  R.  hulbosus. 
Il  n'est  pas  rare  alors  de  rencontrer  des  tubercules  munis  à  leur  sur- 
face, non  plus  d'un  seul,  mais  de  plusieurs  bourgeons,  futurs  tuber- 
cules de  remplacement.  Il  arrive  parfois  quelle  tubercule  mère  ne  se 
détruisant  pas  la  seconde  année,  le  R.  liilbosus  possède  un  rhizome 
à  deux  articles;  et  quand  ces  deux  articles  sont  non  pas  subglobu- 
leux, mais  subcylindracés,  l'analogie  devient  grande  alors  avec  le 
R.  acer. 

13.  K.  acea*  L.;  Lorey,  lo.  —  nf.  —  Mai-août.  —  ÇiÇ*. — 
Prés,  bords  des  chemins,  buissons. 

Nombreuses  variations  pour  la  direction  du  bec  des  carpelles, 
les  découpures  des  feuilles,  et  la  vestiture  des  pétioles  et  des  tiges 
dont  les  poils  sont  tantôt  apprîmes  {R.  vulgatus  Jord.),  tantôt  éta- 
lés [R.  Friesanus  Jord.).  —  Dans  les  prairies  du  Val-de-Saône,  on 
rencontre  des  individus  glabrescents  et  dont  le  rhizome  est  assez 
court. 

Le  rhizome  est  enveloppé  de  gaines  pétiolaires,  et  sa  vestiture 
est  donc  en  rapport  avec  celle  des  pétioles  aériens.  Il  est  dichotome- 
sympodique  à  chaque  floraison,  et  il  reproduit  en  petit  la  végéta- 
tion de  Vlris  pseudo-Acorus,  sauf  une  persistance  bien  moindre  des 
articles. 

14.  K.  Piiiionoiâ^  Ehrh.;Lorey,20. —  ©ou  ©.—Mai- 
août.  —  A.  G.  —  Vignes,  cultures  humides.  —  Cîteaux, 
Auxonne  {Lorey)  ;  St-Remy  ! ,  Rougemont  f ,  Gevrey  ! ,  Same- 
reyî,  etc. 

1  Grenier,  Bidl  de  la  Soc.  bot.  de  F;-.,  1855,  II,  p.  369-372. 


14  RENONCULACÉES. 

15.  R.  arvensis  L.;   Lorey,  20.  —  0  ou  ©.  —  Mai- 
août.  —  G.  —  Moissons. 

Variété  inermis,  à  carpelles  plus  ou  moins  lisses  et  non  épineux, 

—  R.  —  Baulme-la-Roehe,  Mâlain  {Buret);  Vic-s-Thil!.  —  Les 
semis  de  cette  variété  donnent  toujours  un  certain  nombre  de  su- 
jets qui  tendent  à  retourner  au  type. 

46.  a.  jiceieratîas  L.;  Lorey,  16.  —  0.  —  Mai-août. 

—  R.  —  Lieux  marécageux.  —  Lan^ey-lez-Poinçon  !,Bour- 
berain!,  Auxonnel,  Gîteaux  !. 

i7.  wt.  opiftiogiossifoiius  Vill.  —  3.  —Mai-juin,  — 
R  R  R.  —  Dans  un  fossé  asséché  des  prés  de  Viel verge  !. 
Observé  près  de  Châlon-s-Saône  dans  des  fossés  tourbeux  (Gtillot). 

7.  FIGARIA  Dill. 

1 .  F.  ranuiiculoides  Mœnch  ;  Lorey,  21 .  —  ^.  —  Mars- 
mai.  —  G  G  G.  —  Prés  et  bois  humides,  vignes. 

Les  graines  de  la  Ficaire,  comme  celles  du  Tamiis  communis,  du 
Monotropa  Hijpopitijs,  des  Orchidées,  etc.,  renferment  un  embryon 
acotylédoné. 

Les  pseudorrhizes  sont  dimorphes,  les  unes  filiformes,  rameuses, 
naissant  dès  octobre,  et  périssant  après  floraison  :  les  autres  renflées- 
claviformes,  simples,  ne  paraissant  qu'en  février-mars,  et  se  résor- 
bant au  printemps  suivant  au  profit  du  bourgeon  de  remplacement. 
L'assimilation  qui  a  été  faite  ^  de  ces  pseudorrhizes  charnues  avec 
le  tubercule  des  Ophrydées  n'est  pas  exempte  d'objections.  L'hyper- 
trophie est,  à  la  vérité,  cambiale  de  part  et  d'autre;  mais  les  fais- 
ceaux vasculaires  restent  contigus  entre  eux  chez  la  Ficaire,  tandis 
qu'ils  se  séparent,  au  sein  du  cylindre  central,  en  un  grand  nom- 
bre de  groupes  chez  les  Ophrydées.  Pais,  la  pseudorrhize  charnue 
(tubercule)  des  Ophrydées  a  sa  base  surmontée  d'un  bourgeon  de 
remplacement;  c'est  un  corps  mixte,  partie  pseudorrhize,  plus  faible 
partie  bourgeon,  qui  constitue  à  lui  seul  toute  une  plante.  Une 
pseudorrhize  de  Ficaire,  au  contraire,  est  exclusivement  limitée  au 

1  Germain  de  Saint-Pierre,  Bull,  delà  Soc.  bot.  de  Fr.,  1856,  III,  p.  12. 

—  Van  Tieghem,  A)m.  des  Se.  nat.,  5e  sér.,  1866,  V,  p.  88-110. 


RENONCULACÉES.  15 

système  descendant  et  ne  forme  qivune  minime  et  très  accessoire 
partie  d'une  plante.  Si  parfois,  après  avoir  été  séparée  de  sa  souche, 
elle  donne  naissance  à  un  nouvel  individu,  c'est  qu'elle  avait  re- 
tenu un  petit  fragment  de  souche,  pourvu  d'un  bourgeon.  Car  la 
souche  grêle,  disciforme  de  la  Ficaire  est  munie  de  plusieurs  bour- 
geons: le  plus  gros  a  coutume  d'évoluer  au  printemps,  tandis  que 
les  autres  restent  expectants  et  n'entrent  guère  en  végétation  qu'a- 
près leur  mise  en  liberté,  à  la  suite  des  destructions  partielles  qui 
atteignent  normalement  la  souche. 

Il  n'y  a  non  plus  qu'une  analogie  éloignée  entre  les  pseudorrhizes 
charnues  de  la  Ficaire  et  les  pseudorrhizes  dauciformes  de  tant  de 
Monocotylédonêes  bulbeuses.  De  part  et  d'autre,  ces  pseudorrhi- 
zes apparaissent  postérieurement  aux  fibreuses;  mais,  chez  la  Fi- 
caire, elles  leur  survivent,  persistent  jusqu'à  l'année  suivante  et 
entretiennent  la  vie  dans  le  bourgeon  de  remplacement;  cliez  les 
Monocotylédonêes,  au  contraire,  elles  se  résorbent  dans  le  printemps 
qui  les  a  vues  naître,  et  ne  serviront  pas  à  la  végétation  prochaine, 
car  les  matériaux  accumulés  dans  les  bulbes  suffisent  amplement 
à  l'entretien  du  bourgeon  de  remplacement. 

Les  aisselles  des  feuilles  caulinaires  sont  souvent  occupées  par 
des  pseudorrhizes  charnues,  oblongues,  nées  de  la  base  d'un  petit 
bourgeon  qui  poursuivra  son  développement  au  contact  du  sol 
après  la  chute  des  tiges.  Ces  pseudorrhizes  s'accroissent  indifférem- 
ment dans  toutes  les  directions,  môme  dans  la  direction  verticale- 
ascendante.  La  culture  à  la  lumière  diffuse  favorise  l'émission  de 
ces  singuliers  bourgeons,  qui  ont  été  improprement  nommés  bul- 
billes  caulinaires.  Ils  peuvent  se  rencontrer  môme  sur  les  tiges  fruc- 
tifères, qui  d'ailleurs  sont  rares  chez  la  Ficaire,  car  les  fleurs  sont 
presque  toujours  stériles. 

8'.  GALTHA  L. 

1.  c.  païustris  L.;  Lorey,22.  —  ^. —  Avril-juin.  —  G. 
—  Lieux  marécageux,  bords  des  eaux. 

9.  HELLEBORUS  L. 

I.  H.  fœtiduiii  L.^Lorey,  22.  —  @  ou  pérennant.  — Fé- 
vrier-mai. —  G.  — Friches  et  bois  des  sols  calcaires. 


16  RENONCULACÉES. 

La  tige  est  en  toute  saison  munie  de  feuilles,  parce  que  chaque 
rosette  de  feuilles  ne  se  dessèche  que  la  seconde  année,  lors  du  dé- 
veloppement d'une  rosette  supérieure.  Du  4°  au  8'' printemps,  l'axe 
se  termine  par  une  inflorescence  aphylle  (grappe  de  partition),  qui 
sort  du  sein  d'une  dernière  rosette  née  de  l'année  précédente, 
et  par  conséquent  non  contemporaine  de  cette  inflorescence.  La 
mort  succède  ordinairement  à  cette  première  floraison:  parfois  ce- 
pendant des  bourgeons  de  remplacement,  émis  au  bas  de  la  tige, 
font  de  cette  plante  plurannuelle  une  plante  vivace  ou  mieux  pé- 
rennante,  car  elle  ne  survit  guère  à  une  seconde  floraison. 

10.   ISOPYRUM  L. 

I.  I.  thaï ic froides  L.  ;  Lorey,  24.  —  if.  —  Avril- 
mai.  —  RRR.  — Bois.  — Bois  de  Barbirey  {Lorey)-,  combe 
d'Arcey  près  Ponl-de-Pany  {M"^^  Masson). 

Rhizome  grêle,  horizontal,  rameux-drageonnant:  pseudorrhizes 
élégamment  disposées  en  nombreuses  couronnes,  blanches,  fusifor- 
mes-cylindracées  et  un  peu  épaissies  en  leur  moitié  basilaire,  fili- 
formes, rameuses  et  jaunâtres  en  leur  moitié  terminale. 

11.  NIGELLA  L, 

1.  rv.  arveiîsisL.;  Lorey,  24.  —  0. — Juin-sept.  —  C. 

—  Moissons. 

Se  distingue  du  Delphinium  Consolida  par  sa  racine  jaunâtre, 
non  brune,  à  faisceaux  fibro-vasculaires  droits,  non  spirales. 

12.  AQUILEGIA   L. 

1.  A.  vuigarisL.;  Lorey,  25.  —  '^. — Mai-juill.  — G.  — 
Bois,  broussailles. 

Après  quelques  années  de  culture,  un  individu  à  fleurs  carnées 
passa  à  la  couleur  bleue  du  type.  —  La  racine  offre  d'assez  nom- 
breux bourgeons  adventifs  expectants  en  sa  partie  correspondant  à 
l'axe  hypocotylé,  c'est-à-dire  en  sa  partie  basilaire.  —  Des  exfo- 
liations et  destructions  partielles  atteignent  les  vieilles  racines  et  y 
causent  des  fénestrations  et  dissociations,  qui  rappellent  ce  qui  ar- 
rive chez  VAconitiim  lycocfonum. 


RENONCULACÉES.  17 

13.  DELPHINIUM  L. 

1.  ».  Couisoiiftfla  L.;  Lorey,  27.  —  O.  —  Juin-sept.  — 
G.  —  Moissons. 

14.  AGONITUiM  L. 

Souche  persistante,  évidée  et  trouée  en  sa  vieillesse  par  de 
nombreuses  destructions  partielles,  qui  lui  donnent  une  forme 
très  irrégulière A.  lycoctonum. 

Souche  se  remplaçant  chaque  année,  formée  d'un  gros  bour- 
geon qui  surmonte  une  pseudorrhize  napiforme  (tuber- 
cule)   A.  Napellm. 

Feuilles  palmatipartites:  pétiole  adulte  fistuleux,  à  bords  la- 
téraux obtus;  fleurs  jauncâtres A.  lycoctonum. 

Feuilles  pédatiséquées;  pétiole  adulte  plein,  à  bords  latéraux 
aigus;  fleurs  bleues A.  Napellus. 

i.  A.  lycociontaiM  L.;  Lorey,  27.  —  :^.  — Juin-juill. — 
RR. —Bois couverts. —  Gevrey,  Ghangey,  Antheuil,  (Lo- 
rey); Val-Suzon  {Maillard);  Gurtil  près  Ste-Foix  {Mag- 
delainé) . 

Le  pivot  des  germinations  reste  grêle  et  parfois  finit  par  s'atro- 
phier ;  l'axe  hypocotylé  prend,  au  contraire,  un  grand  accroissement, 
et  devient  le  siège  de  la  souche,  à  la  différence  complète  de  ce  qui 
se  passe  pour  les  germinations  d'A.  Napellus,  où  la  masse  charnue 
est  constituée  par  le  pivot.  —  Des  bourgeons  adventifs  se  produi- 
sent sur  les  vieilles  racines  d'A.  lycoctonum. 

I.  A.  ivapeiiu.9  L.  ;  Lorey,  28.  —  if.  —  Août-sept.  — 
A.  R.  —  Bois  marécageux.  —  Messigny,  Orgeux  {Lorey); 
Flavigny  (Lombard);  St-Remy  I,  Val-des-Ghoues  1,  Moloy!, 
Avotî,  Selongeyl,  vallon  du  Suzonî,  Arcelot!,  Orgeuxl, 
Lusignyl,  etc. 

Dans  des  conditions  très  favorables  de  sol  et  d'exposition,  l'i.  Na- 
pellus  peut  produire  jusqu'à  2-5  bourgeons  de  remplacement,  au 
lieu  d'un  seul;  chacun  d'eux  surmonte  une  jeune  pseudorrhize- 
tubercule  et  deviendra  libre  par  la  destruction  automnale  du  pied 

2 


18  REi\ONCULACÉES. 

mère.  Aussi,  aa  printemps,  ne  troiive-t-on,  môme  chez  les  indivi- 
(las  vigOLireiix,  qnïin  tabercuie  solitcaire,  simple,  rarement  digité. 

—  Si  le  tubercule  naissant  périt  par  quelque  accident,  il  est  remplacé 
par  2-3  pseudorrhizes  cylindracées,  et  non  plus  renflées  en  tuber- 
cule. —  Au  sein  d'herbes  épaisses,  les  aisselles  des  feuilles  cauli- 
naires  inférieures  produisent  parfois  des  bourgeons-tubercules  vers 
4-G'^  au-dessus  du  sol. 

Le  tubercule  de  germination  est  entièrement  formé  par  le  pivot. 
S'il  l'était  pour  une  certaine  partie  par  l'axe  hypocotylé  ou  système 
ascendant,  il  différerait  gravement  du  tubercule  de  remplacement 
des  années  suivantes,  puisque  ceux-ci,  sauf  le  bourgeon  qui  les 
surmonte,  sont  entièrement  dus  à  une  pseudorrhize,  c'est-k-dire  au 
système  descendant.  —Gomme  les  tubercules  se  remplacent  toujours 
du  môme  côté,  la  souche  s'avance  chaque  année  de  1-2%  c'est-cà- 
dire  de  toute  l'épaisseur  du  nouveau  tubercule. 

Au  moment  de  l'anthôse,  môme  après  des  sécheresses  prolongées, 
l'extrémité  des  éperons  des  fleurs  contient  une  liqueur  assez  abon- 
dante, que  les  insectes  parviennent  à  sucer  en  trouant  ces  éperons. 
Une  semblable  sécrétion  a  lieu  encore  chez  beaucoup  d'autres  plan- 
tes à  fleurs  éperonnées,  comme  Delphinium,  Aquilcgia,  Linaria,  Lo- 
nicera,  et  diverses  Orchidées. 

i'â.   ACTi^A  L. 

8.  A.  spîcata  L.;  Lorey,  29.  —  ^.  —  Mai-juin. —  A.  R. 

—  Bois  couverts.  —  Messigny,  Gevrey,  Couchey  {Lorci/); 
St-Remy  î ,  Fontenay-lez-  Montbard  ! ,  Flavigny  ! ,  Recey  I , 
xMoloyl,  Val-Suzoïi!,  Blaisy-Bas  !,  Mont-AlViqiie  !,  Lusi- 
gny!,  etc. 

16.  P.EONIA  L. 

i.  P.  coraiiiiaa  Retz;  Lorey,  29.   —  !^.  —  Mai-juin. 

—  RR  R.  —  Rochers  des  hois  couverts  de  la  Côte.  —  Cor- 
celles-les-Monts,  Savigny-s-Beanne  {Lorey)  ;  Mont-Afrique, 
bois  entre  Gevrey  et  Ghamhœaf  {Duret)  ;  Bouilland  {Bon- 
net): Chaignay  {Webei^):  Val-Suzon?. 


P.ENONCULACÉES.  19 

Pseudorrhizes  fusiformes,  volumineuses,  peu  nombreuses,  met- 
tant plusieurs  années  à  prendre  tout  leur  développement.  Chez  la 
Pivoine  des  jardins  (P.  officinalis)  elles  sont  brusquement  renflées- 
ovoïdes  en  leur  partie  moyenne.  —  La  belle  couleur  rouge  de  co- 
rail qui  apparaît  lors  de  la  déhiscence  des  follicules  du  P.  corallina 
est  due  à  de  nombreux  ovaires  atrophiés,  anguleux-comprimés, 
déformés  par  la  pression  des  graines  fertiles,  auxquelles  ils  sont  in- 
terposés. Ces  graines  sont  en  petit  nombre,  globuleuses,  d'un  noir 
bleuâtre,  et  les  parois  internes  des  follicules  ont  une  teinte  rose- 
violet.  Mais  si  l'on  ouvre  les  follicules  avant  la  maturité,  on  trouve 
une  môme  couleur  rouge-tendre  aux  parois  internes,  ainsi  qu'à 
tous  les  ovaires  fertiles  ou  stériles. 

Le  système  souterrain  de  la  plupart  des  Renonculacées 
vivaces  est  caractérisé  par  la  faiblesse  ou  même  la  prompte 
atrophie  du  pivot  de  germination  et  par  la  présence  d'un 
rliizome.  Un  renflement  plus  ou  moins  général  dos  pseu- 
doi"jliizes  est  un  trait  dislinctif  des  Aconitum  Napelius,  Pœo- 
nia,  Ficaria  ramincidoides,  Thalictrum  flavum ,  Isopynim 
thalictroldes,  Ranuncidus  gramincus.  —  Dans  le  genre 
Ranimculus  Tatrophie  du  pivot  se  retrouve  jusque  chez  les 
espèces  annuelles  ou  bisannuelles,  qui  ne  vivent  en  effet 
que  par  les  pseudorrhizes  de  la  jeune  souche.  Si  le  pivot 
persiste  quelque  temps,  il  se  distingue  des  pseudorrhizes  par 
son  insertion  centrale,  ses  dimensio^:is  plus  grêles,  et  une 
ramification  plus  abondante.  Ce  rôle  presque  nul  de  la  ra- 
cine chez  les  Ranunculus  annuels  est  digne  d'être  noté,  car 
la  très  grande  majorité  des  plantes  annuelles  ont  coutume 
de  garder  leur  racine  et  de  vivre  exclusivement  par  elle. 

Le  type  ordinaire  de  1  inflorescence  est  régressif  par  suc- 
cession de  cymes  unipares  avec  pédoncules  oppositifoliés 
{Ranunculus  aquatilis,  arvensis,  repens,  bulbosus,  grami- 
ncus^ acci\  Lingua,  aconitifolius,  Aquilegia  vulgaris^  Hcl- 
Ichorusfœiidus,  Adonis^  etc.).  — Lei?.  scelcratus  a  très  sou- 
vent ses  feuilles  opposées  et  ses  cymes  bipares.  —  La  même 
tige  de  R.  hedcraccus  peut  ofl'rir  des  feuilles  alternes  et  des 


20  RENO^'CULACÉES. 

feuilles  opposées;  dans  le  premier  cas,  le  pédoncule  estop- 
posLtifoIié;  dans  le  second,  il  est  accosté  ordinairement  de 
deux  bourgeons  axillaires.  Si  l'un  de  ceux-ci  avorte,  le 
pédoncule  paraît  axillaire,  bien  qu'en  réalité  il  soit  toujours 
terminal. — Le  Caltha palustris  a  ses  pédoncules  géminés, 
parce  qu'à  la  base  du  pédoncule  central  il  se  développe  non 
pas  un  rameau,  mais  un  pédoncule  latéral;  le  rameau  ne 
naît  qu'au  nœud  caulinaire  immédiatement  inférieur  et  ré- 
pétera la  même  évolution  régressive.  —  Les  Anémone  ra- 
nunculoides  cultivés  portent  très  souvent  deux  fleurs,  dont 
la  centrale  est  accostée  d'un  côté  par  un  bourgeon  rudimen- 
taire,  de  l'autre  par  la  seconde  fleur,  qui  est  plus  jeune  et 
offre  deux  bractéoles  vers  son  insertion.  Il  y  a  donc  ici,  aussi, 
une  cyme  unipare,  et  l'on  rentre  dans  le  type  d'inflorescence 
de  la  famille,  déguisé  le  plus  souvent  chez  les  Anémone  par 
l'appauvrissement  de  la  région  florifère.  —  L'épanouisse- 
ment de  la  grappe  de  X Actxa  ^picala  est  très  capricieux  : 
tantôt  il  débute  par  la  fleur  supérieure,  puis  saute  aux  in- 
férieures; tantôt  il  est  simultané  pour  les  fleurs  supérieures 
et  inférieures,  ou  encore  pour  la  grappe  tout  entière;  tantôt 
enfin,  mais  plus  rarement,  il  procède  de  bas  en  haut.  La 
plupart  de  ces  caprices  se  retrouvent  dans  les  grappes  des 
Clematls  Vitalba  ei^Delphinium  Consolida.  —  La  pro- 
gression est  l'exception  dans  la  famille,  et  go  remarque  dans 
la  grappe  des  Aconitum.  Il  est  vrai  que  les  pédoncules  sont 
munis  de  bractées  qui  indiquent  une  cyme;  mais  cette  cyme 
est  sous-entendue  et  ne  devient  pas  effective,  puisque  cha- 
cun des* pédoncules  ne  porte  qu'une  seule  fleur.  D'ailleurs, 
lors  même  que  ceux-ci  seraient  cymifères,  la  régression  ne 
frapperait  que  les  détails,  et  l'ensemble  de  l'inflorescence 
resterait  progressif,  puisque  l'épanouissement  y  passe  régu- 
lièrem<jnt  des  pédoncules  inférieurs  aux  pédoncules  supé- 
rieurs. 


BERBÉRIDÉES.    CARYOPHYLLÉES.  21 

II.  BERBÉRIDÉESKVenten). 
1.  BERBERIS  L. 

s .  B.  vu9g:aris  L.;  Lorey,:3l.  —  tj.  —  Mai-juin.  — 
A.  G.  —  Bois,  rochers.  —  Fain-lez-Monlbard!,  Verdoniiet!, 
Veuxhaules!,  Lignerollesî,  Receyl,  Barjon!,  Tarsulî,  Is-s- 
Tilleî,  Veniois!,  Saulon-Ia-Rue! ,  Magny-s-Tille  ! ,  Gor- 
celles-les-Arts  I,  etc.  —  Abonde  en  certains  bois  de  la 
Côte,  où  sa  racine  fournit  à  l'industrie  une  teinture 
ja  une. 

Lors  de  la  maturité  des  étamines,  les  couches  épidermiques  de 
Tanthèrese  dessèchent:  il  s'en  suit  une  contraction  qui  amène  le 
redressement  des  valves,  après  que  celles-ci  se  sont  détachées  aux 
points  de  suture. 

VEpimedium  Alpinum  L.  se  maintient  au  parc  de  Dijon!,  où  il  a  été 
planté  par  le  D""  Vallot  depuis  plus  de  quarante  ans. 

Les  grsL^^esdu Berberis sont  simples  et  pi^ogressives  ;  celles 
de  VEpimedium  sont  composées,  progressives  en  leur  en- 
semble, puisque  répanouisscment  débute  par  les  rameaux 
inférieui^s,  mais  régressives  en  leurs  détails,  car  les  rameaux 
sont  cvmifères. 


IIÏ.  CARYOPHYLLÉES  (Juss.). 

SOUS-FAMILLE  L  —  SILÉNÉES. 

1.  GYPSOPHILA  L. 

1.  Ci.  miBi-aBi^  L.;  Lorey,  121 .  —  QouQ.  —  Juin-sept. 
—  A.  R.  — Moissons dessolsargileux  et  siliceux.  —  Fontaine- 
Française  I,  Taîmay!,  Pontaillerf,  Vielvergel,  Flammei^ans!, 


22  CARYOPHYLLÉES.        ' 

St-Jean-de-Losneî,  Sauloii-la-Rue  !,  Longvay  î,  Merceuil  î, 
Frémoy  I,  Toutry  !,  Bard  î,  etc. 

Le  Tunica  saxifraga  Scop.  (Gypsopliila  saxifrcKja  L.)  est  indiqué  par 
Lorey  (p.  121)  à  Seurre  et  à  Laroche- en-Brenil. 

2.  DIANTHUS  L. 

1  Un  rhizome 1).  siiperbus. 

Une  racine 2 

2  Plantes  !^ 3 

Plantes  0 4 

3  Racine  pea  robuste,  munie  vers  sa  base  de  bourgeons  adven- 

tifs  rudimentaires  et  disposés  sur  quatre  rangs 

D.  Carthiisianorum. 

Racine  robuste,  sans  bourgeons  expectants.   .   .  D.  sylvcstris. 

4  Racine  à  cylindre  vasculaire  pourvu  avant  floraison  de  tissu 

conjonctif  central B.  Armer  la. 

Racine  à  cylindre  vasculaire  dépourvu,  même  avant  lloraison, 
de  tissu  conjonctif  central D.  prolifer. 

1  Pétales  profondément  et  finement  laciniés;  fleurs  très  odoran- 

tes   D.  superhiis. 

Pétales  dentés  ou  érodés  :  fleurs  peu  ou  point  odorantes.  ...  2 

2  Ecailles  calicinales  ne  dépassant  pas  le  quart  de  la  longueur  du 

calice D.  sylvestris. 

Ecailles  calicinales  égalant  au  moins  la  moitié  de  la  longueur  du 
calice 3 

3  Ecailles  herbacées,  velues D.  Armeria. 

Ecailles  scarieuses,  glabres 4 

4  Ecailles  obtuses:  Heurs  très  petites D.proUfcr. 

Ecailles  arislées:  fleurs  de  grandeur  médiocre 

D.  Carthiisianorum. 

1.  ».  proiifer  L.;  Lorey,  122.  — ©.  —  Mai-août.  — 
G.  —  Lieux  secs  et  sablonneux. 

«.  s>.  Armeria   L.;  Lorey,  124.  —  Q.  —  Juin-août.  — 
G. — Taillis,  chemins. 


CAUYOPHYLLÉES.  23 

S.  o.  cartiiu^ianorunî  L.:  Lorev,  124.  —  '}/:.  Juin- 
août.  —  A.  G.  —  Pelouses  arides. 

Le  D.  coufjestus  Bor.  est  un  D.  Carthiisianontm  chez  qui  une  végé- 
tation vigoureuse  multiplie  et  agglomère  les  fleurs;  le  terme  extrême 
opposé  est  présenté  par  le  B.  Carthusianonim  suhunifloriis. 

Le  /).  deltoïdes  L.  signalé  à  Saulieii  par  Lorey  (p.  136)  est  très  problé- 
matique pour  le  département.  L'indication  de  la  station  de  Nblay  i  a  été 
reconnue  erronée. 

4.  ».  syivestrisWulf.;  Lorey,  125.  —  D.  saxicola  iovà, 
—  :^'.  —  Juin. -août.  —  R.  —  Rochers.  —  Plombières  !, 
{Lorcy);  Màl.ain  î,  Yelars  !,  Gevrey  !,  GhamboUe  î. 

Est  parfois  légèrement  odorant. 

5.  ».  sHî»eri>Ms  L.;  Lorey,  127.  —  ^.  — Juin-juill. — 
R  R  R.  —  Bois  couverts.  —  Essarois  {Lorey);  forêt  de  Châ- 
tillon  près  l'étang  du  Roi  à  Youlaines  !  —  Indiqué  en  outre 
sur  les  confins  de  la  Gôte-dOr  à  Auberive  (lUe-Maiiie). 

3.  SAPONARLV  L. 

1  Un  rhizome  et  des  drageons S.  officinaUfi. 

Une  racine  et  point  de  drageons 2 

2  Plante '^;  racine  robuste S.  ocymoidcs. 

Plante  0;  racine  assez  grêle S.  Vaccaria. 

1  Galice  ailé-accrescent S.  Vaccaria. 

Calice  non  ailé-accrescent 2 

2  Calice  glabre S.  officlnalis. 

Calice  velu-visqueux S.  ocymoides. 

1.  «.  vaccaria  L.;  Lorey,  128.  —  0.  —  Juin-août.  — 
A.  G.  — ^loissons  argileuses.  —  St-Remy  !,  Arrans  !,  Lai- 
gnes!,  Pothières!,  Aignay  !,  Is-s-Tille!,  Pontailler!,  Mer- 
ceuil  !,  Savigny-s-Beaune  !,  Yiévy  î,  etc. 

^.  ^.  o€yiiioi<8c&i'L.;  Lorey,  129.  —  :^.  — Mai-juill.  — 

1.  h'ull.  de  la  Soc.  bot.  de  Fr.,  sess.   extraord.,  XVII,  1870,  p.  xcviii. 


^4  CARYOPHYLLÉES. 

RR.  —  Rochers,  coteaux  pierreux.  —  Arccnant,  Bouilland! 
{Loreij). 

3.  s.  officînaii*  L.;  Lorey,  128.  —  :^.  — Juill.-sept.  — 
G.  —  Haies,  bords  des  chemins. 

Rhizome  sabligneux  ;  pseudorrhizes  peu  nombreuses,  mais  bien- 
tôt robustes.  Ecorce  des  tiges  savonneuse,  comme  elle  l'est  encore, 
mais  beaucoup  plus  faiblement,  chez  le  Sileneinflata  et  quelques  au- 
tres Cary ophy liées.  —  Anthères  brunes. 

4.  CUGUBALUS  Gxrùi, 

1.  c.  toacciferuîs  L.;  Lorey,  129.  —  ^  —  Juin-août. 
—  R.  —  Haies.  —  Labergement-lez-Seurre  !,  Merceuil!, 
Beaune  !,  St-Romain  !,  Santenayl. 

Quand  les  tiges  ne  rencontrent  pas  de  support,  elles  s'étalent  à  terre 
et  certains  de  leurs  nœuds  deviennent  radicants.  Après  la  destruction 
automnale  des  mérithalles  caulinaires,  ces  nœuds  constituent  de 
nouveaux  individus,  dont  une  des  pseudorrhizes  simulera  bientôt 
par  ses  dimensions  une  véritable  racine.  —  Les  pieds,  issus  de  grai- 
nes, finissent  par  perdre  leur  racine  qui  est  remplacée  par  une  ou 
deux  fortes  pseudorrhizes.  —  Racine  et  pseudorrhizes  sont  relevées 
de  petits  mamelons  radicellaires  ordonnés  sur  quatre  rangs. 

3.  SILENE  L. 

1  Racine  robuste;  souche  rameuse,  à  ramifications  parfois  radi- 

cantes;  plantes  :^ 2 

Racine  assez  grêle:  souche  simple;  plantes©  ou  0 4 

2  Inflorescence  à  rachis  sympodique;  calice  renflé-vésiculeux.  . 

S.  inflata. 

Inflorescence  à  rachis  axile;  calice  non  renflé-vésiculeux.  .   .  3 

3  Souche  à  ramifications  non  radicantes;  fleurs  très  petites  ;  péta- 

les entiers ^ S.  Otites. 

Souche  à  ramifications  souvent  radicantes;  fleurs  assez  grandes: 
pétales  biparti ts S.  nutans. 


CAHYOPHYLLÉES.  25 

4  Calice  claviforme,  à  dents  triangulaires-lancéolées;  écailles  des 

pétales  allongées-acuminées S.  Armeria. 

Galice  ovoïde,  à  dents  subuléesoLilinéaires-subuléesiécaillesdes 
pétales  tronquées 5 

5  Fleurs  peu  nombreuses  en  cymes  bi-unipares:  pétales  bifides  . 

S.  noctlflora. 

Fleurs  nombreuses  en  cymes  unipares  formant  une  grappe  pres- 
que unilatérale:  pétales  obscurément  denticulés.  S.  Gallica. 

1.  S.  nutaii!§>  L.;  Lorey,  132.  —  '^'  —  Mai-juill.  —  G. 
—  Bois,  rochers. 

Feuilles  parfois  glabres  et  seulement  ciliées  à  la  base.  —  Dimen- 
sionsdes  feuilles  et  des  tiges  peuvent  varier  du  simple  au  quadruple. 

^.  S  otites  Smith;  Lorey,  131.  —  :^.  —  Mai-juill.  — 
R  R.  —  Velars  !  {Lorey,  Morelet). 

3.  s.  innata  Smith;  Lorey,  130.  —  !^.  —  Mai-sept.  — 
G.  —  Moissons,  bords  des  chemins,  coteaux  incultes. 

Tous  les  intermédiaires  se  présentent  entre  les  variétés  à  grandes 
feuilles  (S.  vesicaria  Schrad.  et  S.  oleracea  Bor.),  et  à  petites  feuil- 
les (var.  minor  Moris.  —  Var.  angustifolia  Lorey.  —  S.  riipicola 
Bor.).  Cette  dernière  variété  est  commune  à  Maisey  !  et  à  Vanvey  ! 
sur  les  coteaux  qui  bordent  la  route;  ses  feuilles  s'élargissent  par  la 
culture,  mais  sont  encore  loin  cependant  d'atteindre  aux  dimensions 
de  celles  du  type.  —  Des  S.  inflata  sont  glabres,  d'autres  pubéru- 
lents,  d'autres  encore  pubescents-velus  même  aux  deux  faces  des 
feuilles.  Le  même  échantillon  a  parfois  des  feuilles  pourvues  et  d'au- 
tres dépourvues  de  cils.  —  La  Y3Lr\éié glareosa{S. glareosa}ùrd.)croii 
dansleséboulisdelacombe  de  Gevrey  (Maillard)  et  de  la  Coquille  d'E- 
talante!. Très  voisin  de  la  variété  7?imor,le  S.  glareosa  en  diffère  par 
ses  feuilles  caulinaires  supérieures  linéaires,  non  lancéolées,  par  ses 
feuilles  inférieures  plus  longuement  atténuées  à  la  base  et  par  ses  ti- 
ges plus  étalées.  La  gorge  de  sa  corolle  a  une  coronule  d'écaillés; 
mais  ce  caractère  n'a  rien  de  bien  fixe  et  se  rencontre  aussi  chez  la 
variété  w2i?zor. 

La  grandeur  du  calice  est  loin  d'être  toujours  en  rapport  avec  les 
dimensions  des  feuilles.  Ainsi  des  feuilles  très  étroites  peuvent  être 


26  TARYOPHYLLÉES. 

associées  à  des  calices  largement  ventrus-ovoïdes,  et  des  feuilles  lar- 
gement ovales  à  des  calices  cylindracés,  ce  qui  contredit  la  théorie 
de  la  métamorphose. 

4.  s.  îBociiiîSîjra  L.;  Lorey,  133. — 0ouO.  —  Juill.- 
sept.  —  R.  —  Moissons.  —  Arcelot,  Meursault  !  {^Lorey)\ 
St- Aubin,  {Boreaii)\  Longvic,  Gevrey  {Maillard)\  Talmay!. 

5.  ^.  #;aaiiea  L.;  Lorey,  13^.  —  0  ou  0.  —  Juill-sept. 
—  RR.  —  Moissons.  —  Auxonne  {Lorey)',  Labergement- 
lez-Seurre  {Berlhiotl)\  Soissons  !. 

Le  S.  Anyllca  de  Lorey  (p.  131)  est  la  variété  du  S.  Gallica  k  cap- 
sules étalées  et  non  dressées-apprimées.  D'ailleurs,  les  capsules  de 
la  même  grappe  offrent  parfois  les  deux  directions. 

e.  S.  Armeria  L.  —  0.  —  Juill.-août.  —  R  R  R.  — 
Taillis  de  montagne.  —  Melin,  St-Martin-de-la-Mer  (Lom- 
bard).  —  Récolté  en  outre  près  de  la  Gôte-d"Or,  dans  la 
Nièvre  à  Marnay,  commune  d'Alligny  {Lojnbard),  et  dans 
l'Yonne  aux  vallons  de  la  Cure  et  du  Trinclin  {Gillot). 

6.  MELANDRIUM  Rœhl. 

Racine  pivotante,  robuste M.  dioicum. 

Ilacine  rameuse,  peu  robuste,  à  la  fin  remplacée  par  les  pseu- 

dorrhizes  nées  de  la  souche  ou  de  la  base  radicante  des  tiges. 

M.  sylvestre. 

Fleurs  blanches;  capsules  k  dents  dressées-étalées  par  la  séche- 
resse  .' M.  dioicuDi. 

Fleurs  roses;  capsules  à  dents  enroulées  en  dehors  par  la  séche- 
resse  M.  sylvestre. 

I.  II.  cBioU*uiu  Coss.  et  G.  de  St  P.  —  Lychnis  dioica 
L.;  Lorey,  135.  —  '^'.  —  Juin-août.  —  G.  —  Haies,  bords 
des  chemins.  —  J'ai  trouvé  l  Semur  un  individu  à  Heurs 
roses,  dont  la  pçstérité  a  compté  quelques  sujets  à  Heurs 
blanches. 


CARYOPHYLLEES.  iiT 

A  leur  seconde  année  les  jeunes  individus  ont  une  rosette  indéfi- 
nie, munie  de  2-4  rameaux  florifères  axillaires:  mais  cette  rosette 
primordiale  s'atrophie  bientôt,  et  dès  lors  la  souche  n'aura  plus  rien 
(jui  rappelle  le  type  indéfini. 

Cette  espèce,  ainsi  que  les  Silcne  nutans,  infïata  einoctiflora,  som- 
meille le  jour  et  veille  la  nuit.  Une  telle  particularité  confirme  plei- 
nement les  règles  proposées  dans  mon  Essai  sur  le  sommeil  des  plan- 
tes^. J'y  attribuais  en  effet,  pour  causes  prépondérantes  du  sommeil 
des  fleurs,  la  température  et  la  turgescence,  tandis  que  la  lumière 
était  reléguée  parmi  les  influences  secondaires;  et  comme  preuves 
j'invoquais  quantité  de  plantes,  que  je  faisais  épanouir  pres(iue  ins- 
tantanément en  les  exposant  et  à  la  chaleur  tiède  et  à  la  pleine  obs- 
curité d'un  four.  ^^ — Les  pétales  du.  M elandriiim  dioicum  sommeil- 
lent non  par  occlusion  de  la  corolle,  mais  pnr  plissement  longitudi- 
nal, et  ceux  du  Sileiie  nutans  ^par  enroulement  transversal  sur  la 
face  interne;  le  M.  sylvestre  n'est  pas  sommeillant. 

«.  M.  sylvestre  Rœbl.  —  Ltjchnis  sylvestris  Hoppe  ; 
Lorey,  135.  —2^.  —  Mai-juill.  -—  A.  G.  —Taillis,  haies. 
—  Val-Suzon  !,  Thostes  !,  Rouvray  !,  Bard  !,  Gcnay  !,  etc. 

La  jeune  racine  est  accompagnée  de  pseudorrhizes  adjuvantes, 
qui  la  remplacent  complètement  après  quelques  années;  mais  comme 
le  rhizome  porte  cà  son  extrémité  une  robuste  pseudurrhize,  celle-ci, 
au  premier  aspect,  pourrait  être  prise  pour  la  racine  disparue.  — 
Ainsi  que  chez  tant  d'autres  plantes,  les  feuilles  radicales,  au  mo- 
ment de  la  floraison,  appartiennent  aux  rosettes  qui  fleuriront  l'an- 
née suivante,  mais  les  feuilles  de  la  rosette  florifère  sont  déjà  détrui- 
tes ou  pour  le  moins  flétries. 

Sous  tous  rapports,  les  M.  sylvestre  et  dioicum  femelles  sont  plus 
robustes  que  les  mâles,  ce  qui  se  remarque  ordinairement  chez  les 
plantes  dioïques  [Cannabis,  Ephedra,  etc.).  —  Après  floraison,  les 
fleurs  mâles  de  ces  deux  Melandrium  tombent  parla  rupture  dusom- 
met  du  pédicelle.  Ainsi  privés  de  leurs  fleurs,  les  pédicelles  d  u  M.  dioi- 
cum persistent  encore  assez  longtemps,  mais  ils  s'atrophient  de  plus 

1.  Â7171.  des  Sc.nat.,  5^  sér.,  IX,  1869,  p.  345-379. 

2.  Voir  mes  observations  sur  le  sommeil  de  ces  \)Vàni(ii>  {Bull,  delà  Soc, 
bot.  de  Fr.,  1872,  XIX,  sess.  exlraord.,  p.  LX-LXI). 


28  CARYOPHYLLÉES. 

en  plus,  se  dessèchent  et  disparaissent  bientôt  chez  le  M.  sylvestre. 
Les  pédicelles  des  fleurs  femelles  des  deux  espèces,  loin  de  se  rom- 
pre à  la  maturité,  continuent  de  porter  la  capsule,  même  après  la 
dissémination  des  graines. 

7.  LYCHNIS  Touni. 

Une  racine;  plante  0 L.  Githago.. 

Un  rhizome:  plante  ^ L.  Flos-Cuculi. 

Divisions  calicinales  dépassant  la  corolle;  pétales  entiers-sub- 
émarginés L.  Githago. 

Divisions  calicinales  beaucoup  plus  courtes  que  la  corolle:  pé- 
tales profondément  laciniés L.  Flos-Cuculi. 

a.  li.  Cii^as^o  Lmk. — Agrostem)na  Githago  h. \hovQj , 
137.  —  ©.  — Juin-août.  — G.  — Moissons. 

%.  li.  Fios-€»euii  L.;  Lorey,  136.  —  if.  — Juin-juill. 

—  G.  —  Bois  et  prairies  aquatiques. 

SOUS-FAMILLE  IL  —  ALSINÉES. 
8.  SPERGULARIA  Pers. 

I.  s.  ruftraPers.  — ArenariariibraL.\hovQ'^,  148.  — 
Qf.  —  Mai-août.  —  A.  G.  —  Moissons  et  pelouses  siliceuses. 

—  Vielverge  !,  Longvay  !,  Seurre  I,  Nolay  !,  LiernaisI,  Sau- 
lieu  !,  Rouvray  1,  Semur  I,  Genay  !,  etc. 

Tiges  à  base  parfois  suffrutescente,  surtout  dans  les  sols  sablon- 
neux arides  et  les  fentes  de  rochers. 

Le  S,  segetalis  Fenzl  {Àrenaria  segetalis  Lmk;   Lorey,  147)  ne  se  re- 
trouve plus,  bleu  que  Lorey  le  dise  commun  dans  les  moissons. 

9.  SPERGULA  L. 

Graines  subglobuleuses,  très  étroitement  bordées .  S.  arvensis. 

Graines  lenticulaires,  à  large  bordare  membraneuse 

S.  pcntandm. 


CARYOPHYLLÉES.  29 

■.  S.  arveiisBs  L.;  Lorey,  142.  —  0  ou  0.  —  Juin- 
sept.  —  A.  G.  — Moissons  et  cultures  siliceuses.  — Viel- 
verge  ! ,  Flammerans  1 ,  Villy-le-Moutiers  ! ,  Seurre  ! ,  Yel  lerot  f , 
Arnay  I,  Saulieu  !,  Semur  !,  Rouvray  I,  etc. 

Souche  renflée-charnue  à  l'insertion  des  tiges,  et  nœuds  caulinai- 
res  plus  ou  moins  épaissis;  il  en  est  de  même  du  S.  pentandra.  — 
Parfois  le  S.  arvensis  n'a  que  5  étamines,  tandis  que  le  S.  pentandra 
peut  en  compter  10.  —  Graines  papilleuses,  rarement  lisses. 

«.  S.  pcnîaBicflfi'a  L.;  Lorey,  142.  —  ©.  — Mai-juin.  — 
R.  — Pelouses  sèches  siliceuses.  — Rouvray  1,  Saulieu  !,  ro- 
chers du  pont  de  Montberthaultl. 

Je  n'ai  récolté  que  la  variété  J/onso?2w  (S.  Morisonii  Bor.),  qui  dif- 
fère du  type  par  ses  graines  à  bordure  fauve,  non  blanche,  et  qui, 
très  vraisemblement,  est  la  plante  que  Lorey  indique  à  Saulieu  et  à 
R  ouvray. 

10.  SAGINA  L. 

Plante  •^;  tiges  plus  ou  moins  couchées-radicantes 

S.  prociimhens. 

Plante  O  ou  3;  point  de  tiges  couchées-radicantes.S.  apetala. 

Pédicelles  à  sommet  courbé  en  crochet  après  floraison  .... 
S.  procumhens. 

Pédicelles  droits  ou  à  sommet  très  légèrement  courbé  après  flo- 
raison   S.  apetala. 

1.  8.  i)roctiitiii>en@  L.;  Lorey,  138,  —  ^.  —  Mai-août. 
—  A.  G.  —  Ghamps  argileux.  —  Montbard  î,  Viel verge  !, 
Nuits!,  Pouilly-en-Auxois  î,  Saulieu!,  Vic-s-Thil  !,  Dom- 
pierre!,  Rouvray!,  Mouliers-Sl-Jean!,  etc. 

Rosette  indéfinie,  émettant  en  cercle  plusieurs  tiges  latérales  cou- 
chées-radicantes.  —  Parfois  les  tiges  latérales  sont  ascendantes,  peu 
radicantes,  et  la  rosette  mère,  devenant  définie,  monte  à  tige  cen- 
trale florifère  (var.  c  recta).  —  R.  —  Viel  verge  !,  Semur  !. 

Les  nœuds  radicanls  n'ont  d'abord  que  de  fines  pseadorrhizes , 


oO  CARYOPHYLLÉES, 

mais  bientôt  l'une  d'elles  se  rend  prépondérante  et  finit  par  égaler 
en  dimensions  la  racine  elle-même.  11  est  rare  que  la  souche  mère 
vive  au  delà  d'une  année:  la  végétation  est  reprise  par  les  rosettes 
des  nœuds  radicants. 

«.  •«.  apetaia  L.;  Lorey,  139.  —  O  ou  o.  — Mai-août. 

Var.  a.  apetala.  —  A.  R.  —  Moissons  argileuses.  —Talmay  !,  Moux  !, 
Seurre  !,  Seinur  !,  Dompierre  !,  Bard  !. 

Var.  p.patida  (S.  patula  Jord.  —  S.  dilata  Fries).  ~  R.  —  Sables 
et  chemins  humides  siliceux.  —  Vielverge!,  Semur!,  Rouvrayl.  — 
Diffère  du  S.  procinnbens  par  ses  tiges  non  radicantes,  ses  pédicelles 
allongés,  obscurémenl  courbés  au  sommet,  et  de  la  var.  apetala 
parune  rosette  centrale  plus  ou  moins  développée,  par  des  faisceaux 
foliacés  axillaires  et  par  des  liges  plus  longues,  étalées-dressées. 
La  présence  de  cils  à  la  base  des  feuilles,  la  vestiture  des  pédoncules, 
le  degré  d'étalement  des  sépales  fructifères  n'ont  rien  de  constant. 

Le  S.  apetala  a  donc;  une  ysiriéié patula  pourvue  d'une  rosette  cen- 
trale indéfinie,  et  le  S.  procumbens  une  variété  erecta  qui,  au  con- 
traire, en  est  dépourvue.  La  durée  de  la  plante,  la  radication  des 
tigesellacourbure  des  pédicelles  restent  les  seuls  caractères  distinc- 
tifs  des  deux  espèces. 

Je  n'ai  pu  rencontrer  le  S.  noclosa  E.  Meyer  {Spergala  nodosa  L.),  que 
Lorey  (p.  143)  indique  autour  d'un  étang  près  Rouvray. 

11.  BUFFONIA  /.. 

a.  B.  macrosiierMiia  J.  Gay.  — B.  anima  DG.;  Loroy. 
137.  —  ©.  —  Juin-aoïU.  —  R.  —  Moissons  maigres.  — 
Pelouses  arides,  rochers.  —  Plombières!  et  champs  cultivt^s 
tout  le  long  de  la  Gôte  {Lorey)-,  Ancey  !,  Nuits  !,  .Beaune  !. 

12.  ALSÎNE   Whbibg. 

\  Plante  Of A.  miicronata. 

Plantes  §)  ou  © 2 

2  Plante  (g)  ;  racine  assez  robuste A.  Jacquini. 

Plante  0;  racine  grêle A.  tcnuifolia. 


CARYOPHYLLÉES.  31 

\  Sépales  concolores:  graines  chagrinées.   .    .       .  A.  tcmiifolia. 

Sépales  discolorcs;  graines  tabercalenses 2 

2  Pédicelles  tous  plus  courts  que  le  calice A.  Jacquini. 

Pédicelle  central  plus  long  que  le  calice     .    .   .   A.  mucronata. 

1.  A.  sMucronaîa  L.  — Aremiria  setacea  Lorcy,  149; 
non  Thiiill.  — of.  — Juill-aoïit.  — -  R.  —  Rochers.  — Auxey, 
St-Romain  î,  Larochepot,  Vauchignon  !  {Lorey)\  Savigay-s- 
Reaunc  !,  Ghassagne  !. 

%.  A.  «ïac'fîuâMâ  Koch.  —  Arenœria  fasciculata  Jacq.; 
Lorey,  loO.  * —  §).  —  JuilNaoùt.  —  A.  R.  — Pelouses  arU 
des,  rochers.  —  Collines  de  Marsannay  et  de  toute  la  Côte 
{Lorey)',  Marcilly-s-Tille!,  Màlain!,  Mont-Afrique!, Dijon!, 
St-Romain  I,  Nolay!,  Santenay  !.  —  Inllorescence  quelque- 
fois glanduleuse.  —  Baulme-la-Roclie  !. 

VA.  verna  Barti.  {Arenavia  verna  L.),  que  Lorey  (p.  249)  place  aux  ro- 
chers de  Plombières,  n'y  a  plus  été  revu. 

S.  A.  leniiifoîBa  Whinhg.  —  Ai^enaria  temdfolia  L.  ; 
Lorey,  148.  —  Q..  — Mai-juill. — G.  —  Vieux  murs,  friches. 

La  variété  viscidula  {Arenaria  viscidula  Thuill.)  a  l'intlorescence 
glanduleuse.  —  R.  —  Chaumes  d'Auvenet  !. 

13.  HOLOSTEUM  L. 

i .  M.  MîM3>eliatiiBîi  L.  ;  Lorey,  141 .  ^ — Q  ou  parfois  0 . 

—  Av.il-juin.  —  G,  —  Pelouses,  moissons. 

14.  MOEHRINGIA  L. 

a.  M.  iriEacîî'vîaGlairv.  —  Arenaria  trmerviah.;  Lorey, 

—  151.  O  ou  parfois  pérennant.  — G. — Mai-juili.- — Bois, 
rochers,  lieux  couverts. 

iô.  ARENARIA  L. 

I.  A.  serpyiiafoHaL.;  Lorey,  loi.  —  0  ou  ©.  — Mai- 
sept.  —  G  G.  — Moissons,  friclies,  rochers. 


82  CARYOPHYLLÉES. 

Var.  a.  serpyllifoUa.  —  Sépales  ovales  aigus;  capsule  ovoïde,  ven- 
true à  la  base,  brusquement  atténuée  au  sommet,  plus  longue  que 
le  calice. 

\3.Y.  ^.leptoclados  [A.  leptoclados  Gnss.).  —  Sépales  lancéolés; 
capsule  ovoïde-oblongue,  insensiblement  atténuée  au  sommet,  ne  dé- 
passant pas  le  calice. 

Dans  la  var.  serpyllifoUa  les  sépales  n'ont  pas  leur  sommet  con- 
tigu  à  la  capsule,  écartés  qu'ils  en  sont  par  le  renflement  basilaire  de 
cette  capsule.  De  nombreux  intermédiaires  relient  les  deux  variétés: 
d'ailleurs  il  n'est  pas  rare  de  voir  l'A.  serpyllifoUa  présenter  les  ca- 
ractères de  l'A.  leptoclados  dans  les  fleurs  situées  vers  l'extrémité  des 
rameaux. 

16.  STELLARIA  L. 

i  Plante  0  ou  ©  ;  une  ligne  longitudinale  de  poils  sur  les  tiges. 

S.  média. 

Plantes  ':^  ;  point  de  ligne  longitudinale  de  poils  sur  les  liges  .  2 

2  Feuilles  vertes;  cymes  en  panicule  ou  en  grappe  terminale  .  .  3 
Feuilles  glaucescentes;  cymes  d'apparence  latérale 5 

3  Feuilles  caulinaires  moyennes  longuement  pétiolées,  cordifor- 

mes,  ovales-acuminées S.  nemorum. 

Feuilles  toutes  sessiles,  linéaires-lancéolées  ou  oblongues ...  4 

4  Bractées  herbacées;  pétales  bifides,  1-2  fois  plus  longs  que  le 

calice S.  Holostea. 

Bractées  scarieuses;  pétales  bipartits,  égalant  environ  le  ca- 
lice  S.  graminea. 

5  Feuilles  linéaires-lancéolées,  fermes;  pétales  1-2  fois  plus  longs 

que  le  calice S.  glauca. 

Feuilles  oblongues,  molles:  pétales  plus  courts  que  le  calice.  . 
S.  uliginosa. 

I.  m.  média  Vill.;  Lorey,  444.  —  0  ou  Q.  —  Mars- 
oct.  —  CGC.  —  Jardins,  cultures. 

Germe  de  février  en  novembre;  la  même  année  peut  voir  quatre 
générations  issues  d'une  première  graine  mère. 

«.  S.  nemorum  L.;  Lorey,  144.  —  if.  —  Juin-juill. — 


CARYOPHYLLÉES.  33 

RR.  —  Bois  marécageux.  — Bois  du  Val-de-Saône  {Loret/):, 
Saulieu,  St-Martin-de-la-Mev,  St-Léger-de-Fourches  (Lom- 
bard!). 

s.  N.  Uotostca  L.  :  Lorey.  145.  —  ^.  —  Avril-juin.  — 
C.  —  Taillis,  haies. 

^.  H  sraminea  L.;  Lorey,  146.  —  '^.  —  Mai-août.  — 
A.  R.  —  Moissons  humides,  hois.  —  Cîteaux  {Lorei/};  Fan- 
ges 1 ,  Gollonges  ! ,  Vielverge  ! , Saalon-la-Riie ! , Moux! , Seu rre! , 
Thostes  !,  St-Andeux  !,  Bard  !. 

5.  ^.  g^iauea  With.;  Lorey,  146.  —  '^.  —  Juin-juill.  — 
RR.  —  Fossés,  prés  marécageux,  bords  des  mares.  —  Cî- 
teaux, Saulieu,  Laroche-en-Brenil  (Lorey);  Lahergement-lez- 
Seurre  {Berthiot  l):  Pontailler  !,  Vielverge  î. 

e.  s.  uiij^iiio^a  Murr.  —  Larbrea  aquatica  St-Hil.;  Lo- 
rey, 143.  —  if.  —  Mai-août.  —  C.  —  Ruisseaux,  sources. 
—  Limpré,  Cîteaux  {Lorey)\  Fanges  I,  Vielverge  !,  Saulieu  !, 
Montberthault  !. 

17.  CERASTIUM  L. 

1  Plantes  ©;  sépales  aigus 2 

Plantes  if  ;  sépales  obtus 6 

2  Plante  glabre,  glaucescente:  cymes  unipares;  fleurs  télramères; 

pétales  entiers  subémarginés C.  erectum. 

Plantes  pubescentes  ou  velues,  souvent  glanduleuses,  non  glau- 
cescentes;  cymes  bipares:  fleurs  pentamères;  pétales  bifides.  3 

3  Poils  dépassant  le  sommet  des  sépales 4 

Poils  ne  dépassant  pas  le  sommet  des  sépales 5 

4  Pédicelles  dépassant  longuement  les  bractées:  étamines  à  filets 

velus  inférieurement C.  hrachypetalum. 

Pédicelles  plus  courts  ou  à  peine  plus  longs  que  les  bractées: 

étamines  glabres C.  glomeratum. 

0  Bractées  scarieuses  au  moins  en  leur  tiers  supérieur,  à  som- 
met érodé-denticulé;  sépales  largement  scarieux  aux  bords; 

3 


34  CARYOPHYLLKES. 

pédicelles  réfractés  après  lîorcaison  et  restant  droits.   ...   * 

C.  scmidœandrum. 

Bractées  herbacées,  ou  les  supérieures  étroitement  scarieuses 
aux  bords,  ainsi  que  les  sépales:  pédicelles  étalés  après  flo- 
raison et  arqués  au  sommet C.  glutinosum. 

0  Une  racine  et  ordinairement  quelques  pseudorrhizes  à  la  base 
des  tiges;  feuilles  ovales-oblongues;  pétales  dépassant  peu  16 

calice C.  triviale. 

Un  rhizome  allongé-rameux;  feuilles  linéaires-lancéolées;  pé- 
tales i -2  fois  plus  longs  que  le  calice C.  arveni^c. 

I.  C.  seiiiidecantirum  L.;  Lorey,  153.  —  ©.  — Mars- 
mai.  —  R.  —  Pelouses  arides,  friches.  —  Pelouses  des  ro- 
chers du  Giié-St-Jean  à  Montbard,  où  il  abonde  !,  Vielverge  !, 
Auxonne  !,  Montberlhault  !,  Semur  !. 

Plante  d'un  vert  pâle,  encore  plus  grêle  que  le  C.  glutinosum  dont 
elle  diffère  en  outre  par  des  fleurs  plus  petites  et  de  f  5-20  jours  plus 
précoces.  —  Nombre  des  étamines  varie  de  o-lO,  comme  chez  le  C. 
glutinosum. 

».  C.  sfiutiBiostiiM  Fries.  —  C.  viscosiim  Lorey,  152; 
non  DG.  —  ©.  —Avril-juin.  —  GG.  —  Pelouses  arides, 
friches. 

Tiges  ordinairement  de  2-8%  parfois  cependant  atteignant  jusqu'à 
20%  et  alors  ascendantes  ou  même  étalées,  ce  qui  donne  à  la  plante 
le  port  du  C.  triviale.  —  Lorey  n"a  pu  omettre  une  espèce  aussi  com- 
mune, mais  il  Ta  rapportée  à  tort  au  C.  viscosum  DC,  (jui  corres- 
pond au  C.  triviale  Link. 

3.  C.  toraciïypeialaam  Desp.;  I^orey,  153.  —  0.  —  Mai- 
juin.  —  A.  G.  —  Beaune,  Arnay,  Saulieu  (Lorey);  St-Remy  !, 
Aanières-en-Montagne  !,  Nolay!,  etc. 

Inflorescence  assez  fréquemment  glanduleuse. 

4.  c.  giomerafuniThuill.;  Lorey,  observ.  de  la  p.  152. 

—  0,  —  Mai-août.  —  A.  G.  — Moissons  et  friches  argileuses. 

—  St-Remy  ! ,  Poulailler  ! ,  Vielverge  !.  Villy-lc-Mouliers  !, 
Seurre  !,  Montbertliault  !,  etc. 


CARYOPHYLLÉES.  35 

Le  C.  glomeratiim  est  une  espèce  bien  légitime,  et  non  pas,  comme 
le  pense  Lorej^,  une  variélé  de  son  C.  vulgatum.  —  L'agglomération 
des  fleurs  est  due  à  la  brièveté  des  pédicelles  et  des  rameaux  des 
cymes. 

5.  c  triviale  Link.  —  C.  vulcjatum  Lorev,  152;  non 
DG.  —  :^  ou  plutôt  pérennant.  —  Mai-oct.  —  G.  —  Mois- 
sons, cultures. 

La  plante  de  Lorey  avec  sa  pérennance,  ses  fleurs  peu  nombreu- 
ses, ses  pédicelles  égalant  le  calice  ne  peut  être  le  C.  vidfjatuin  DC, 
qui  représente  le  C.  glomcmtiim  Thuill. 

6.  V.  arveaîseL.;  Lorey,  ISo.  —2^.  — Mai-juill.  — G  G. 

—  Moissons,  haies,  friches. 

'S.  €.  erecjuiîî  Goss.  et  G.  cle  St-P.  —  Sagina  erecta  L.; 
Lorey,  139.  — Q.  —  Avril-juin.  —  R.  — Pelouses  et  mois- 
sons siliceuses.  —  Giteaux.  Saulieu  {Lorey)\  Villargoix 
{Lombard!)',  Vielverge  !,  Noiay  !,  Laroche-en-Brenil  !,  St- An- 
deux  î,  Montherthault!. 

18.  MALAGHIUM  Fries. 

a.  M.  aqîaatiesani  Fries.  —  Cerastiiim  aqiiaticitm  h.: 
Lorey,  154.  —  ^.  — Juill.-ocl.  —  G.  — Bords  des  étangs, 
attérissements. 

Les  mérithalles  des  rhizomes  des  Carijophylléeszoï\i  long- 
temps persistants  et  produisent  leurs  pseudorrhizes  à  tous 
les  nœuds.  Gette  grande  vitalité  caractérise  encore  les  mé- 
rithalles des  tiges  radicantes,  dont  les  nœuds  rossulifères  res- 
tent, en  effet,  longtemps  reliés  à  la  souche  mère  {Sagina 
procumbens,  Cerasthim  arvense,  Malachium  aquaticum). 

—  Le  chevelu  des  racines  et  des  rhizomes,  surtout  chez  les 
Alsinées,  est  très  fin  et  s'agglutine  au  lavage,  moins  cepen- 
dant que  dans  la  famille  des  Crucifères. 

La  partie  inférieure  des  tiges  de  l)eaucoupd'i4/5m<?e5(5^e/- 


3G  r.ARYOPHYLLÉES. 

laria  Holostea^  Cerastium  arvense,  Malachiutn  aquati- 
ciim,  etc.)  date  de  l'automne  précédent;  elle  est  très  grêle 
et  la  plupart  de  ses  feuilles  sont  mortes  ou  mourantes  lors 
de  la  floraison.  La  partie  supérieure,  née  au  printemps,  est 
3-6  fois  plus  robuste,  ce  qui  est  une  particularité  propre 
encore  aux  Galiiim  et  à  certaines  Labiées.  Le  contraire  a 
lieu  chez  la  très  grande  majorité  des  plantes,  où,  en  elïet,  la 
partie  inférieure  des  tiges  est  notablement  plus  grosse  que 
la  supérieure. 

L'inflorescence  des  Caryophy liées  est  formée  de  cvmes 
disposées  en  grappes,  en  panicules,  ou  plus  rarement  en 
sertules  et  corymbes.  Les  cymes  sont  ordinairement  unipa- 
res  chez  [q%  Silénées  et  bipares  chez  les  Als'mées,  mais  les 
exceptions  sont  nombreuses  :  ainsi  voit-on,  chez  les  Silé- 
nées^  des  cymes  bipares  aux  Silène  noctiflora,  S.  inflata., 
Melandriiim  dioiciim,  M.  sylvestre,  et  chez  les  Alsinées 
des  cymes  unipares  aux  Sagina  apetala,  S.  prociimbeiis^ 
Cerastium  erectum,  Buffonia  macrosperma.  — Des  deux 
rameaux  ou  pédoncules  latéraux  d'une  cyme  bipare,  lunest 
ordinairement  plus  précoce  et  plus  vigoureux  que  l'autre, 
quoique  tous  les  deux  soient  de  même  ordre.  Enfin,  les  cy- 
mes bipares  deviennent  souvent  unipares  vers  l'extrémité 
des  rameaux,  par  suite  de  l'affaiblissement  propre  à  cette  ré- 
gion. — Chez  les  Alsinées,  sauf  chez  \(i  Buffonia  macrosperma 
qui  a  un  rachis  axile,  une  première  cyme  produit  tous  les 
rameaux  de  linflorescence  par  le  développement  d'axes  suc- 
sessivement  sympodiques;  il  en  est  de  môme  de  quelques 
Silénées,  comme  Melandîmim,  Silène  in flata,  S.  noctiflora^ 
S.  Gallica,  Gypsophila  miiralis,  Saponaria  Vaccaria.  Mais 
chez  le  plus  grand  nombre  de  Silénées  {Dianthiis,  Sapona- 
ria officinalis^  Cucubalus  bacciferus,  etc.), la  charpente  de 
l'inflorescence  est  toute  différente,  car  les  rameaux  cymifè- 
res  y  sont  de  même  ordre  et  naissent  d'un  rachis  commun 
axile.  L'ensemble  n'en  est  pas  moins  presque  toujours  l'é- 
gressif  {Diantlms  snpcrbiis,   Cucubalus  bacciferus),  c'est- 


CAKYOFHYLLEES.  37 

à-dire  que  la  première  Ileiir  épanouie  est  celle  qui  termine 
l'axe  caulinaire;  puis  l'anthèse  descend  successivement  aux 
fleurs  du  sommet  de  chaque  rameau.  Parfois  cependant  l'é- 
panouissement est  simultané  pour  toutes  les  fleurs  termina- 
les de  l'axe  et  des  rameaux,  ou  bien  encore  on  remarque  des 
rameaux  intermédiaires  dont  aucune  fleur  n'est  ouverte,  tan- 
dis que  les  rameaux  supérieurs  et  inférieurs  ont  leur  pre- 
mière cyme  déjà  épanouie.  Les  panicules  des  Saponoria  of- 
ficiiialis  Qi  Silène  Otites  offrent  des  exemples  de  ces  parti- 
cularités. Très  rarement  enlin  l'inflorescence  se  montre 
progressive  en  son  ensemble  {Silène  niitans) ,  quoique  tou- 
jours régressive  en  ses  détails,  et  rappelle  alors  ce  qui  se 
passe  chez  les  Labiées. 

La  première  cyme  des  Melandrium  dioicum  et  sylvestre 
donne  naissance  à  deux  branches  qui  se  prolongent  par  une 
succession  de  sympodes  cymiques.  Chez  les  individus  mâles, 
ces  deux  branches  sont  droites,  parce  que  le  rameau  pré- 
pondérant de  chacune  d'elles  est  toujours  du  même  côté,  c'est- 
à-dire  du  côté  externe  ;  chez  les  sujets  femelles,  au  contraire, 
ces  branches  sont  en  lignes  plus  ou  moins  brisées,  tantôt  à 
cause  de  l'alternance  du  rameau  prépondérant,  tantôt  parce 
qu'à  certains  nœuds  les  deux  rameaux  sont  à  peu  près  d'é- 
gale force.  —  Les  trois  fleurs  les  plus  âgées  de  V Holosteiun 
umbellatnm  résultent  de  la  piemière  cyme;  les  autres  fleurs 
appartiennent  à  des  cymes  plus  ou  moins  riches,  de  2^  et  de 
3*"  ordres,  et  qui  surgissent  au  niveau  de  la  première  cyme 
par  raccourcissement  extrême  des  rameaux;  il  en  résulte  que 
les  bractées  forment  comme  un  petit  involucre  à  la  base  du 
sertule.  —  Comme  au  niveau  de  chaque  inflorescence  (grappe 
cymi l'ère)  la  tige  dt^^Stellaria  iilî(jinosa  Qiglauca  se  prolonge 
sympodiquement  par  développement  d'un  vigoureux  axil- 
laire,  l'inflorescence  semble  latérale,  mais  en  réalité  elle  est 
bien  terminale,  ce  qui  apparaît  manifestement,  quand  les 
deux  aisselles  du  nœud  caulinaire  développent  chacune  un 
rameau.  La  tige  produit  une  inflorescence  et  par  conséquent 


38  CARYOPHYLLÉES. 

devient  sympodique  à  tous  les  quatre  méri  thaï  les  chez  le 
Stellaria  rdiginosa  et  à  tous  les  7-8  chez  le  S.  glauca. 
Les  pédicelles  des  Sagina  apetala,  S.  procumbens ,  et 
Silène  Galllca  paraissent  aussi  être  latéraux,  mais  il  y 
a  bien  sympode  k  chacun  des  nœuds  caulinaires  de  ces  es- 
pèces. 

Chez  beaucoup  à'Alsmées  la  direction  des  pédicelles  varie 
singulièrement  avec  l'âge  de  la  Heur.  Ainsi  les  pédicelles 
des  Spergula  ar-oensis .Stellaria  7nedia,  Holosteum  uriibel- 
latu?n  sont  dressés  à  la  floraison,  réfractés  après,  puis  rele- 
vés à  la  fructification.  Le  Sagina  procwnbens  se  contente 
d'arquer  en  crochet  le  sommet  de  ses  pédicelles,  qui  redevient 
droit  pour  la  maturation.  Chez  toutes  ces  plantes,  le  mou- 
vement est  simple,  car  il  n'a  pour  siège  qu'un  seul  point  du 
pédicelle,  soit  la  base,  soit  le  sommet;  mais  pour  d'autres  es- 
pèces, le  mouvement  est  double  et  s'opère  à  ces  deux  points 
à  la  fois.  En  voici  quelques  exemples.:  après  floraison,  le 
pédicelle  des  Cerastium  glutinoswn  et  brachijpetalmn  de- 
vient horizontal  par  flexion  de  sa  base,  puis  une  courbure  du 
sommet  dirige  la  capsule  obliquement  vers  le  sol;  à  la  ma- 
turité, le  pédicelle  se  relève,  et  comme  la  courbure  du  som- 
met persiste,  la  capsule  s'ouvre  dans  une  position  horizon- 
tale. L'abaissement  est  bien  plus  prononcé  chez  le  Ceras- 
tium semidecandrum  et  va  jusqu'à  une  réfraction  parallèle 
à  la  tige,  mais  la  courbure  du  sommet  ne  se  produit  pas  ou 
du  moins  est  très  peu  prononcée;  le  redressement  a  lieu  à 
l'époque  de  la  maturité,  et  la  capsule  s'ouvre  dressée.  — 
Immédiatement  après  floraison,  les  pédicelles  du  Cerastium 
arvense  sont  dressés,  puis  une  courbure  du  sommet  s'accen- 
tue à  mesure  des  progrès  de  la  maturation  et  iinit  par  ren- 
dre la  capsule  presque  horizontale.  — Les  pédicelles  du  Ma- 
lachium  aquaticnm  ont  d'abord  les  mouvements  de  ceux  du 
Cerastium  glutinosum^  mais  la  capsule  s'ouvre  dans  une 
direction  non  pas  horizontale,  maisobliquementdressée,  due 
à  la  fois  au  relèvement  du  pédicelle  et  à  la  disparition  près- 


CARYOPHYLLÉES.  39 

que  complète  de  la  courbure  terminale.  —  Après  floraison, 
la  courbure  du  pédicelle  de  VAre?iaria  serpyllifolia  redresse 
la  capsule  au  lieu  de  la  renverser.  En  effet  le  pédicelle,  après 
s'être  étalé  légèrement,  se  courbe  sur  sa  face  supérieure  qui 
devient  concave,  et  il  s'ensuit  que  la  capsule  mûrit  et  s'ou- 
vre dans  une  position  verticale.  Enfin  quelques  Ahinées, 
comme  VAlsine  tenuifolia,  font  contraste  dans  la  tribu,  par 
l'absence  de  tout  mouvement  pédicellaire après  floraison.  — 
Les  mouvements  sont  très  rares  chez  les  Silénées;  le  Silène 
nutans  en  fournit  cependant  un  exemple,  mais  ses  mouve- 
ments sont  en  contradiction  avec  la  plupart  de  ceux  qui  vien- 
nent d'être  signalés  chez  les  Alsinées.  Ainsi  les  pédicelles 
sont  penchés  pendant  l'épanouissement,  puis  ils  se  relèvent 
peu  à  peu  après  floraison  et  sont  dressés  à  l'époque  de  la 
maturité.  —  L'hygrométricité  n'est  pour  rien  dans  les 
mouvements  pédicellaires  des  Caryophyllées,  puisque  ces 
mouvements  ne  s'opèrent  que  sur  des  organes  encore  vi- 
vants. 

Une  Alsinée,  VHolosteum  iimbellatum,  a  les  dents  de  sa 
capsule  réfractées-enroulées  à  la  sécheresse,  et  dressées-éla- 
lées  à  l'humidité.  Mais  les  propriétés  hygrométriques  sont 
rares  dans  cette  tribu,  tandis  qu'ils  sont  fréquents  chez  les 
Silénées,  dont  les  dents,  par  la  sécheresse,  sont  obliquement 
dressées  {Dianlhus  prolife)\  D.  Ar77ieria,D.  supe?'ôus,  Me- 
landrium  cUoicum^  Lychnh  Githago)^  ou  étalées  {Silène  nu- 
tans. Silène  inflata,  Dianthus  Carthusianorum),o\]i étalées- 
réfractées  {Dianthns  sylvestins,  Saponaria  officinalis^  Si- 
lène Gallica.,  S.  noctiflora)^  ou  enfin  réfractées-enroulées 
{Melandrium  sylvestre).  A  riiumidité,  les  dents  se  relèvent 
et  sont  généralement  conniventes.  —  Outre  la  capsule,  le 
calice  et  le  calicule  du  Dianthus  Arnieria  sont  hygrométri- 
ques lors  de  la  dissémination  des  graines. 

Les  tératologies  sont  assez  rares  chez  les  CaryophyUées. 
J'ai  vu  cependant  un  Mœhrinyia  trinervia  à  calice  foliacé, 
un  Silène  inflata  atteint  de  multiplication  en  ses  verticilles 


40  CARYOPHYLLÉES.    ÉLATINÉES. 

no!'aux,  et  un  Dianlhus  CartJmsianorum  dont  le  glomérule 
donnait  naissance  à  un  rameau. 


IV.    ÉLATINÉES  (Dumort.j. 
1  ELATINE  /.. 

Tiges  couchées  en  leur  partie  inférieure,  radicanles  à  quelques 
nœuds E.  Alsinastnim. 

Tiges  couchées  sur  toute  leur  longueur,  radicantes  à  tous  les 
nœuds E.  hexandra. 

Feuilles  verticillées E.  Alsmastrum . 

Feuilles  opposées E.  hexandra. 

I.  E.  Aisiuaisfruiu  L.;  Lorey,  140.  —  O.  — Juill-sept. 

—  RR.  —  Bords  des  étangs.  —  St-Seine-en-Bcàche,  Cîteaux, 
Longvay  :  (Loreij);  Seurre  1  (G.  G.);  St-Jean-de-Losne!. 

]N  est  pas  vivace,  car  de  même  que  chez  VE.  hexandra,  les  nœuds 
radicants  sont  dépourvus  de  bourgeon,  et  les  souches  ne  présen- 
tent aucun  vestige  de  tiges  de  l'année  précédente. 

St-Seine-en-Bàche,  l'une  des  stations  de  VE.  Alsinastnim,  évoque 
le  souvenir  d'un  illustre  botaniste.  En  1820,  Aug.  Pyr.  de  Gandolle 
acheta  la  terre  de  St-Seine,  et  il  y  faisait  chaque  année  un  assez  long 
séjour.  Il  la  vendit  en  1825,  par  chagrin  d'y  avoir  perdu  son  fils  ca- 
det, âgé  de  13  ans,  dont  on  voit  encore  la  sépultuj-e  au  cimetière  du 
village. 

«.  E.  lie  .vaudra  DC;  Lorey,  140.  —  ©.  —  Juill-sept. 

—  R.  —  Bords  des  étangs.  — Cîteaux  (Morelet!);  Labergc 
ment-lez-Seurre  {Berthlot);  Saulieu  {Lombard);  Longvay!, 
Thoisy-la-Berchère  !,  St-Didier  !. 

Lorey  dit  la  variété  octandra  {E.  Hijdropiper  DG.:  Lorey,  140:  non 
L.)  assez  commune;  pourtant,  je  ne  l'ai  pas  rencontrée.  Le  nom  spé- 
cifique à'Hijdropiper  provient  *  d'une  erreur  de  Buxbaum,  qui  avait 

1.  Dnmortier,  Examc7i  critique  des  Élatinées,  1873,  p.  13. 


ÉLATINÉES.    LINÉES.  41 

pris  Lin  Pilularia  globulifem  pour  un  Elatine  et  lui  avait  donné 
le  nom  d'Htjdmpipery  h  cause  de  ses  fructifications  globuleuses.  La 
saveur  des  Elatine  n'est  d'ailleurs  nullement  piquante. 

VE.  hexandra  paraît  quelquefois  muni  de  drageons:  mais  ce  ne 
sont  que  des  tiges  radicantes  que  les  eaux  ont  recouvertes  de  vase 
ou  de  sable.  —  Les  tiges  sont  fortement  apprimées  sur  le  sol,  car 
aussitôt  après  l'arrachage  elles  se  courbent  sur  leur  face  inférieure. 


V.  LINÉES    (DG.j. 
1.  LTNUM  L. 

1  Plantes  ^;  fleurs  roses  ou  bleues 2 

Plantes  O  ;  fleurs  jaunes  ou  blanches 3 

2  Sépales  ciliés-glanduleux:  Heurs  roses.    .    .   .  L.  tenuifolium. 
Sépales  non  ciliés-glanduleux:  tleurs  bleues.   ■   .  L.  Alpinum. 

3  Feuilles  alternes;  fleurs  jaunes  en  cymes  unipares.  L.  Gallicnm. 
Feuilles  opposées:  fleurs  blanches  en  cymes  bi-unipares  .   .   . 

L.  catharticum. 

I.  Lr.  tenuifolium  L.;  Lorey,  158.  —  ^.  —  Juin-août. 

—  C.  —  Rochers,  pelouses  arides. 

«.  L<.  Alpinum  Jacq.  —  ::^.  —  Juin-août. 

Var.  V..  inontanwn  {L.  montanwn  DC:  Lorey,  137.  — L.  Loreyi 
Jord.).  —  Tiges  dressées  :  inflorescence  corymbiforme,  paucitlore.  — 
R.  —  Pelouses  des  bois.  —  Marsannay-la- Cote,  Gevrey.',Savigny- 
s-Beaune  (Lorey);  Santenay  (Gillot). 

Var.  S.  Leonii  (L.  Leonii  Fr.  Schultz).  —  Tiges  décombantes:  grap- 
pes allongées,  pluriflores:  pédicelles  souvent  déjetés  d'un  même  côté. 

—  R.  —  Coteaux  incultes.  —  Laignes!,  Pothières!,  Chàtillon  !,  Mon- 
ligny-s-Aube  !.  —  Lorey  ne  semble  pas  avoir  connu  cette  plante  du 
Ghàtillonnais. 

3.  L..  €iaiiicum  L.;  Lorey,  156.  —  O.  — Juill-août.  — 
R  R.  — Bois  et  moissons  des  sols  argileux.  —  Auxonne, 
Gerland  et  tout  le  Pays-Bas  {Lorey)\  Gîtéaux  !  {frère  Joseph). 


42  LliNÉES.  OXALIDÉES. 

4.  li.  cafliariicuin  L.;  Lorey,  158.  —  0.  — Juill-sept. 

—  G.  —  Pelouses,  chemins,  taillis  et  prés  humides. 

Le  L.  usitatissimum  L.  est  parfois  adveutif  à  proximité  des  lieux  où  il 
a  éLé  cultivé.  Ainsi,  Tai-je  trouvé  à  Talmay  dans  des  taillis  des  bords  de 
la  Saône. 

2.  RADiOLA  GmeL 

1.  K.  liiioicies  GmeL;  Lorey,  159.  —  O.  —  Juill-aoùt. 

—  R  R.  —  Pelouses  humides  des  sols  siliceux.  — Laroche- 
en-Brenil,  Rouvray  {Lorey):  Saulieu  {Lombard)\  Vielverge  !. 

Avant  l'anlhèse,  le  sommet  des  tiges  llorifères  des  Limon 
l^eonitQi  tenuifoliu?7î  est  recourbé-réfracté,  mais  les  tiges  se 
redressent  pour  la  lloraison.  La  courbure  delà  tige  florifère 
du  L.  catharticum  persiste  pendant  la  floraison,  de  sorte 
que  les  fleurs  s'épanouissent  presque  renversées;  il  n'y  a 
redressement  complet  que  pour  la  fructification.  —  L'inflo- 
rescence des  Liimm  tenuifolium  et  Gallicum  consiste  en 
cymes  unipares  par  suite  de  l'alternance  des  feuilles  florales  ; 
celle  des  L.  catharticum  et  Racliola  linoides  en  une  succes- 
sion de  cymes  bipares,  devenant  unipares  au  sommet  des  ti- 
ges par  avortement  de  l'un  des  rameaux.  Ghez  le  L.  Alpi- 
niim  la  progression  s'introduit  dans  l'inflorescence,  puisque 
les  branches  florales  et  les  pédicelles  résultent  de  partitions 
caulinaires. 


VI.  OXALIDÉES  (DG.^. 

1.  OXALIS  L, 

Rhizome  persistant,  rameux,  stoloniforme,  épigé  et  grêle.  .   . 

0.  Acetosella. 

Souche  se  remplaçant  chaque  année  à  l'aide  de  drageons,  et  par- 
fois en  outre  à  l'aide  de  rameaux  stoloniformes  qui  s'enter- 
rent par  leur  extrémité  épaissie  0.  stricta. 


OXALIDÉES.  43 

Fleurs  blanches;  pédoncules  axillaires,iuii(lores.  0.  AcetoseUa. 

Fleurs  jaunes:  pédoncules  axillaires,  terminés  par  un  petit 

sertule  de  cymes 0.  sfricta. 

fl.  o.  AceioseliaL.  :  Lorey,  191 .  — c^.  — Avril-mai.  — 
G.  —  Bois  couverts. 

Lors  de  la  chute  des  feuilles,  les  pétioles  se  rompent  par  une 
désarticulation  qui  existe  un  peu  au-dessus  de  leur  insertion,  et  ils 
laissent  ainsi  des  chicots  vivants  qui  parsèment  d'aspérités  le  pour- 
tour du  rhizome.  De  semblables  aspérités  se  retrouvent  en  automne 
sur  les  tiges  de  VO.  stricta.  —  Après  les  fleurs  vernales  paraissent 
de  petites  fleurs  apétales  ou  presque  apétales,  qui  sont  fertiles,  tan- 
dis que  les  fleurs  corollées  sont  presque  toujours  stériles. 

«.  O.  sti'icia  L.  ;  Lorey,  192.  — '^.  —  Juin-sept.  — 1\.— 
Cultures.  —  Dijon,  Auxoiine!  (Lorey)  ;Talmay  !,  Pontailler!, 
Cléry!. 

Les  individus  issus  de  fissiparité  (stolons  ou  drageons)  ont  à  la  fois 
des  drageons  et  des  stolons:  mais  les  germinations  ne  sont  que  sto- 
lonifères,  puisqu'elles  possèdent  une  racine,  et  non  pas  un  rhizome 
dont  les  bourgeons  puissent  se  développer  en  drageons.  Le  sommet 
des  stolons  se  ramitie,.s 'épaissit,  et  s'introduit  dans  le  sol,  à  la  façon 
des  stolons  du  Calystegia  sepium.  La  partie  épigée  périt  h  la  fin  do 
l'automne,  ainsi  que  la  souche  mère,  tandis  que  la  partie  hypogée, 
devenue  radicanle,  se  redressera  au  printemps  pour  monter  à  tige. 

Il  est  inexact  de  dire  que  les  fleurs  de  rO. /lce/05e//<x  forment 
unecyme,  puisque  les  pédoncules  sont  axillaires  etuniflores. 
Il  y  a,  il  est  vrai,  des  bractées  vers  le  sommet  du  pédoncule, 
mais  comme  ces  bractées  restent  stériles,  lacymenese  pi^oduit 
jamais;  tandis  qu'elle  existe  chez  ÏO.  stricta,  où  il  y  a  ré- 
gression de  détails  et  progression  d'ensemble.  Les  pédoncules 
de  cette  dernière  espèce  soîit  en  effet  cymifères  et  axillaires 
et  se  développent  successivement  de  bas  ea  haut  le  long  de 
la  tige.  —  Lors  de  la  déhiscence  des  capsules,  les  graines  de 
VO.  Acetosella  et  surtout  celles  de  VO.  stricta  sont  projetées 


44  OXALIDÉES.    RUTACÉES.    BALSAMINÉEvS. 

au  loin  par  la  contraction  d'une  arille  qui  les  enveloppe  en 
tièrement. 


VII.    RUTACÉES   (Juss). 
t  RUT  A  L. 

f  R.  graveoleiis  L.  :  Lorey,  193.  —  :^.  _  R  R  R.  _  Coteaux 
arides.  —  Nuits  (Lorey),  o\\  il  se  maintient  depuis  plus  de  cent  ans 
(Diiret)  au  coteau  de  l'Hermitage!. 

1.  DICTAMNUS  L. 

I.  o.  aibiisL.  —  :^.  —  Mai-juin.  —  HRH.  —  Bois  des 
Roches  à  Val-Suzon  {J.  B.  Ver/ot,  1843),  où  il  abonde  sut- 
la  ci'ète  des  coteaux  au  sud  du  village  !. 

Grandes  et  belles  Heurs  rose-violet.  —  Lors  de  la  floraison,  une 
traînée  de  feu  parcourt  soudainement  la  grappe,  quand  on  en  ap- 
proche une  flamme  par  un  temps  sec.  Cette  particularité  est  due  à 
l'inflammation  subite  de  l'huile  volatile  que  sécrètent  toutes  les  par- 
ties de  l'inflorescence. 

Les  glandes  internes  des  Dictamnus  et  Riita  ne  sont  pas,  comme 
on  les  désigne  improprement,  des  vésicules  remplies  de  liquide, 
c.  à.  d.  des  glandes  vésicnlaires,  mais  elles  sont  formées  d'un  tissu 
spécial  glanduleux,  bien  différent  du  parenchyme  dans  lequel  il  est 
plongé.  Les  glandes  des  Hypéricùwes  ont  à  peu  près  la  même  struc- 
ture '. 


VIII.    BALSAMINÉES     A.  Rkh... 
I .  LMPATJENS  L. 

1.  I.  noli  tans^ere  L.  ;  Lorey,  190.  —  0.  — Juill.-aoùt. 
-RR. — Bois  couverts.  —  St-Martinde  la  Mer  ( Lorey)  \  Mou- 

1.  Martinet,  Bull,  de  la  Suc.  Bot.  de.Fr.,  1871,  XVIII,  p.  144. 


BALSAMINEES.  GERANIACEES.  15 

lin  de  Charapboul  à  Saulieu  {Lombard)',  Poulailler!,  Melin 
près  Liernais!. 

Les  germinations  sont  remarquables  par  la  longuiear  el  le  volume 
de  la  partie  épigée  de  l'axe  hypocotylé.  La  prompte  atrophie  du  pi- 
vot ne  laisse  bientôt  plus  à  la  plante  d'autre  support  que  l'axe  hy- 
pocotylé, qui  se  courbe  et  devient  radicant,  ainsi  que  la  base  des 
tiges.  H  en  est  de  môme  pour  la  Balsamine  des  jardins  et  autres  es- 
pèces congénères  exotiques.  — A  la  déhiscence  de  la  capsule,  les 
graines  et  les  valves  sont  lancées  au  loin  par  le  brusque  enroule- 
ment des  valves  sur  leur  face  interne;  ce  mouvement  provient  d'nn 
excès  de  turgescence  et  d'accroissement  dans  la  face  extérieure. 


IX.    GERANIACEES   (Juss.j. 

1.  GERANIUM  L'HériL 

\  Plantes  ^;  pétales  au  moins  une  fois  plus  longs  que  le  calice.  2 
Plantes  0,  ou  plus  rarement  0  ;  pétales  égalan  lie  calice  ou 
n'atteignant  pas  le  double  de  sa  longueur 3 

2  Plante  plutôt  pérennante  que  vivace,  à  racine  rameuse  assez 

grêle:  feuilles  palmatifides:  pédoncules  biflores 

G.  Fyrenaicum. 
Plante  très  vivace,  à  rhizome  subligneux,  écailleux,  longue- 
ment ramifié;  pseudorrhizes  robustes,  peu  nombreuses,  brus- 
quement atténuées  vers  leur  extrémité;  feuilles  palmatipar- 
tites:  pédoncules  uniflores G.  sanguineum. 

3  Pétales  entiers,  arrondis  au  sommet 4 

Pétales  émarginés,  échancrés  ou  bifides 6 

4  Feuilles  palmatiséquées G.  Robertianum. 

Feuilles  palmatifides 5 

0  Calice  glabre,  muni  de  crêtes  transversales,  herbacées.  .  .  . 
'  .    .  Gr.  lucidum. 

Calice  pubescent,  lisse G.  rotundifoUinn. 

6  Feuilles  palmatipartites * 

Feuilles  palmatifides !^ 


46  GÉRANIACÉES. 

7  Racine  rouge  :  pédoncules  plus  longs  que  les  feuilles;  fruit  à 

copines  glabres (j.  columbinum. 

Racine  jaunâtre;  pédoncules  à  peu  près  de  la  longueur  des 
feuilles;  fruit  à  coques  velues.  .' G.  dissectum. 

8  Feuilles  alternes;  coques  glabres,  ridées  transversalement.   . 

G.  molle. 
Feuilles  opposées;  coques  pubescentes,  non  ridées.  G.  piisillum. 

1.  ti,  Roberiianum  L.  ;  Lorey,  18G.  —  (p.  ou  0.  — 
Avril-sept.  —  CC.  — Vieux  murs,  rochers,  friches. 

Les  feuilles  caulinaires  inférieures  sont  réfractées,  et  de  l'aisselle 
de  chacune  sortent  1-3  rameaux. 

•s.  a.  tucfdum  L.  ;  Lorey,  186. — ©. — Mai-juill. — A.  R. 

—  Lieux  couverts.  — VeriTy-s-Salmaise,  Savigny-s-Beaune, 
Fussey  {Lorey)  ;  Cus?y-la-Colonne,  Scmurî  {Duret);  Blaisy- 
Bas  (TFe^^r)  ;  Bouilland  (Bonnet':)  ;  Nolay  (Gillot) ;  environs 
de  Sombernon  (  Viallanes) ;  St-Remy  !,  Montbard  I,  Millery  !, 
St-Auhinî. 

3.  G.   roiiia3(9ifoiîuiii  L.  ;  Lorey,  18o.  —  0.  ou  0 .  — 

Avril-sept.  — C.  — Prairies  artificielles,  vignes,  cultures. 

4.  G.  molle  L.  :  Lorey,  183.  —  0.  ou  0.  —  Mai-sept. 

—  C.  —  Friches,  vignes. 

5.  G.  pu!§i&iuniL.  ;  Lorey,  184.  — ©  ou  0.  -— ?\îai-sept. 

—  G.  —  Chemins,  prairies  artificielles,  cultures. 

6.  G.  dii^secfumL.  ;  Lorey,  184.  —  0.  — Mai-juilL  — 
ce.  —  Prairies,  cultures,  chemins. 

*.  G.  colunibiBsiain  L.  ;  Lorey,  185.  —  0.  —  Mai-juill. 

—  C.  — Prairies,  cultures,  chemins. 

ft.  G.  Pyrenaicuiîi  L.  ;  Lorey,  183.  —  !^  ou   plutôt 
pérennant.  — Mai-juill.  —  A.  C.  —Prés,  bords  des  chemins. 

—  Notre-Dame  d'Etang,  Flavignerot,  Nuits!  {Lorey):  St- 
Remy!,  Recey  !,  etc. 


GÉRANIACÉES.  47 

9.  a.  siaiig^uineum  L.  ;  Lorey,  182.  — ^.  — Mai-juill. 
—  A.  R.  —  Bois  de  montagne,  coteaux  incultes.  —  Recey, 
Tarsulî,Va!-Suzon!,Mâlain!,Flavignerot!,Remiily!,Nuitsf, 
Santenay!,   Nolay!. 

Quelquefois  des  bourgeons  aJventifs  se  développent  aux  protu- 
bérances éparses  sur  l'épaisse  écorce  des  pseudorrhizes.  —  En  la 
partie  antérieure  des  articles  du  rhizome,  les  écailles  sont  échan- 
crées-mucronées;  elles  sont  dépourvues  de  mucron  et  obscurément 
échancrées  dans  la  partie  postérieure,  parce  qu'elles  sont  alors  plus 
âgées  et  quelles  ont  leur  sommet  plus  ou  moins  oblitéré. 

2.   ERODIUM  L'Hérit. 

I.  lî.  cicutas'itam  L'IIérit.  ;  Lorey,  187.  —  Q  ou  0.  — 
Avril-oct.  — ce.  — Moissons,  cultures,  fricbes. 

Var.  a.  pimplneUxfolium  G.  G.  —  Feuilles  peu  profondément  dé- 
coupées: pétales  supérieurs  assez  souvent  maculés. 

Var.  /3.  chœrophyUum  DG.  —Feuilles  profondément  et  très  fine- 
ment découpées;  pétales  tous  immaculés. 

r^a  variété  prœcox  de  Lorey  correspond  aux  sujets  très  jeunes, 
ou  rabougris  par  l'aridité  de  la  station. 

La  germination  des  Géranium  a  lieu  ordinairement  en 
automne;  la  couronne  de  bases  desséchées  de  pétioles,  que 
les  souches  portent  au  printemps,  indique  surfisamment  la 
bisannuité  de  ces  plantes.  Quand  la  germination  est  retardée 
jusqu'au  printemps,  il  en  résulte  des  individus  beaucoup 
moins  robustes.  — Les  faisceaux  vasculaires  d'une  racine  de 
G.  Robertianum  forment,  sur  une  coupe  transversale,  deux 
cônes  opposés  pointe  h.  pointe  et  séparés  par  deux  larges 
bandes  de  tissu  conjonctif;  chez  le  G.  liicidum  au  contraire, 
les  faisceaux  envahissent  bientôt  presque  tout  le  cylindre 
central.  —  L'écorce  des  racines  et  des  rhizomes  est  le  plus 
souvent  teintée  de  rose. 

La  règle  pour  les  tiges  de  Géranium  est  d'être  sympodi- 


48  GÉRANIACÉE  '. 

ques.  L'atrophie  de  l'axe  primaire  commence  parfois  même 
au  sein  de  la  rosette  radicale;  ainsi  des  G.  Robertianum, 
columbimim,  Krodium  cicutar'ium^  où  cet  axe  est  réduit  à 
un  pédoncule  radical.  Il  forme  parfois  en  sa  partie  inférieure 
quelques  méritlialles  chez  les  G.  dissectiim^  rotimdifolium 
et  hicidum,  et  alors  les  feuilles  sont  alternes  en  ces  points.  — 
Des  deux  rameaux  des  dichotomies,  tantôt  le  plus  rohuste 
alterne  de  côté  à  chaque  nœud  (G.  dissectum.,  G.  colum- 
biîiiim,  G.  Robertianiim)\  tantôt  au  contraire,  il  est  placé 
du  mênîe  côté  de  la  tige  (G.  pusillum,  Erodhim  ciciita- 
riurn)\  tantôt  enfin  il  offre  ou  non  des  cas  d'alternance  avec 
le  rameau  faihle  (G.  lucidum^  G.  r o lundi fo Hum). 

Presque  toujours  les  feuilles  sont  opposées  et  inégales,  et 
la  feuille  la  plus  grande  aisselle  le  rameau  prépondérant. 
Seul,  le  G.  molle  n'a  que  des  feuilles  alternes;  ses  pédoncu- 
les sont  opposés  à  la  feuille  et  déjetés  par  le  rameau  axillaire. 
Parfois  le  G.  sanginneum  a  des  feuilles  ternées,  accompa- 
gnant des  feuilles  opposées.  —  Chez  le  G.  lucidiim  et  sur- 
tout chez  le  G.  Roberlianum^  les  tiges  et  les  feuilles  sont 
fétides;  celles  des  G.  m.olle  et  rotundifolium  ont  une  odeur 
qui  rappelle  le  musc.  —  La  dessiccation  de  la  plupart  des 
Géranium  est  lente  et  difficile;  et  dans  l'herbier  les  tiges 
offrent  une  dépression  à  leurs  nœuds,  qui  sont  gonflés  au 
contraire  et  succulents  sur  le  vif. 

L'inflorescence  de  la  majorité  des  Géranium  indigènes 
(G.  molle,  G.  rotundifolium^  G,  dissectum,  G.  colum- 
binum,  G.  Pyrenaicum^  etc.)  comprend  deux  fleurs  en 
cyme  unipare  terminale.  Les  pédicelles  de  ces  deux  Heurs 
sont  insérés  au  sommet  d'un  pédoncule  axile  commun;  ils 
s'accompagnent  à  leur  base  de  quatre  bractées  ordinaire-' 
ment  ainsi  disposées  :  d'un  côté  un  groupe  de  3,  dont  la 
médiane  aisselle  le  pédicelle  latéral,  de  l'autre  une  bractée  so- 
litaire complètement  stérile,  ou  n'aisselant  {G .  jwatense  L.) 
qu'un  bourgeon  rudimentaire.  Lesdeux  bractées  qui  accostent 
la  bractée  médiane  fertile  appartiennent  à  une  seconde  cyme 


GÉRANIACÉES.  49 

et  comme  elles  sont  insérées  le  plus  souvent  au  même  niveau 
que  cette  bractée  médiane  on  pourrait  les  croire  de  même 
ordre  qu'elle;  mais  chez  quelques  espèces,  telles  que  le  G. 
pratense,  l'axe  de  la  seconde  cyme  émerge  un  peu,  et  les  deux 
bractées  apparaissent  alors  manifestement  insérées  plus  haut 
que  la  bractée  médiane  et  sur  un  axe  différent;  elles  sont  en 
outre  un  peu  plus  petites,  ainsi  qu'il  convient  à  des  organes 
nés  dans  une  région  où  l'inflorescence  est  encore  plus  près 
de  sa  fin.  Quand  par  excès  de  vigueur  cjuelques  cymes  de 
Géranium  deviennent  bipares,  le  nombre  des  bractées  est 
porté  de  4  è  (5  {G.  dissectnm)  à  cause  des  deux  l)raclées  si- 
tuées à  la  base  du  second  pédicelle  latéral,  et  les  deux  côtés 
de  la  cyme  sont  alors  en  parfait  équilil)re.  Chez  plusieurs 
Géranium  exotiques,  les  bractées  sont  encore  plus  nom- 
breuses; elles  résultent  de  la  présence  de  plusieurs  cymes 
agglomérées,  sessiles  et  le  plus  souvent  unipares.  Mais  si  au 
contraire  Tinflorescence  est  réduite  à  une  Heur  solitaire, 
c.  à.  d.  au  pédicelle  central,  comme  c'est  le  cas  normal  du 
G.  sangiùneum,  l'on  ne  devra  plus  compter  et  l'on  ne 
compte  plus  effectivement  que  deux  bractées  au  lieu  de 
c{uatre,  puisque  le  pédicelle  latéral  et  partant  les  bractées 
de  second  ordre  font  absolument  défaut. 

Les  auteurs  enseignent  que  les  bractées  des  Géranium 
sont  constituées  par  des  stipules.  Mais  avec  cette  interpréta- 
tion on  est  obligé  d'admettre  que  ces  stipules  peuvent  jouer 
le  rule  d'aissellières;  puis  des  stipules,  au  lieu  d'être  insérées 
3,  1,  devraient  être  disposées  par  paires  symétriques;  enfin 
il  serait  étrange  que  dans  une  feuille  l'avortement  eût  fait 
disparaître  les  parties  fondamentales,  comme  le  pétiole  et  le 
limbe,  et  n'eût  respecté  qu'un  accessoire  aussi  minime  que 
les  stipules.  Les  bractées  des  Géranium^  il  est  vrai,  ressem- 
blent beaucoup  aux  stipules,  mais  elles  n'en  ont  pas  moins 
la  forme  propre  aux  bractées  de  la  grande  majorité  des 
plantes. 


oO  GÉRANIACÉES.    MALVACÉES. 

Les  pédicellcs  changent  de  direction  avec  l'âge  des  fleurs. 
Réfractés  avant  l'antlièse,  dressés  pendant,  réfractés  après, 
ils  sont,  à  la  fructification,  plus  ou  moins  étalés  ou  encore 
(G.  molle,  G.  Pyrenaiciim)  étalés-réfractés.  Gomme  les 
fleurs  qui  terminent  le  pédoncule  ne  sont  pas  contemporai- 
nes, il  s'en  suit  que  le  pédicelle  de  l'une  est  dressé,  pendant 
que  celui  de  l'autre  est  réfracté.  Après  floraison  le  fruit, 
malgré  la  réfraction  ou  l'étalement  des  pédicelles,  reste 
dressé  grâce  à  une  courbure  de  leur  sommet.  Au  siège  de 
cette  courbure  existe  un  épaississement,  qui  est  très  notable 
surtout  chez  les  G.  rotundifolium  et  lucidum  et  qui  cons- 
titue, vers  la  maturité,  une  zone  de  désarticulation.  En  ef- 
fet, quand  on  tire  alors  sur  le  pédicelle,  il  se  rompt  en  ce 
renflement  qui  a  pris  une  teinte  blanchâtre. 

Les  styles  des  Géranium  se  détachent  par  la  base  à  l'épo- 
que de  la  fructification,  puis  ils  se  relèvent  en  s'enroulant, 
et  emportent  la  coque  avec  eux.  Mais  sous  l'influence  de 
l'humidité  ils  se  rabattent  plus  ou  moins  le  long  de  la  co- 
lonne, tout  en  gardant  encore  une  courbure  assez  prononcée. 


X.  MALVACÉES    (Juss.). 
1.  MALVA  L. 

1  Fleurs  solitaires  à  l'aisselle  des  feuilles:  calice  accrescent,  en- 

veloppant complètement  le  fruit  à  la  maturi^té 2 

'  Gymes  à  l'aisselle  des  feuilles;  calice  à  peine  accrescent,  n'en- 
veloppant pas  complètement  le  fruit  à  la  maturité 3 

2  Galicule  à  folioles  oblongues-ovales;  carpelles  glabres  .   .   .   . 

M.  Alcea. 

Galicule  à  folioles  linéaires-lancéolées:  carpelles  velus  .   .   .   . 
il/,  moschata. 

3  Gorolle  blanchâtre,  petite;  carpelles  ridés  .   .   M.  rotundifolia. 
Gorolle  purpurine,  grande;  carpelles  lisses.   .   .  M.  sylvestris. 


MALVACÉES.  51 

I.  H.  AioeaL.;Lorey,  160.  —  -i^.  —  Juin-sept.  —  A. G. 
—  Haies,  taillis.  —  Thil-Châtel,  Norges,  forêt  de  Velours, 
Magny-s-Tille,  AntigQy,QLiincej(Zom/);Laignes!,  Bourbe- 
rain!,  St-Seine-en-Bâcheî,  Seurre!,Nolay  I,Ivry  1,  Lantilly  !, 
Jeux!,  etc. 

Var.  a.  Alcea.  —  Feuilles  caulinaires  palmatipartites. 

Var.  [^.  fasHgiata  Koch.  —  Feuilles  caulinaires  palmatilobées. 

Les  pétales  du  M.  Alcea  s'enroulent  pour  sommeiller,  car  il  est 
de  règle  pour  les  corolles  sommeillantes  de  revenir  pendant  leur 
sommeil  à  la  forme  qu'elles  avaient  avant  Tépanouissement. 

«.  M.  inoscliataL.;  Lorey,  161.  —  !^.  —  Juin-sept.  — 
A.  G.  —  Haies,  prés  secs,  taillis  — Auxonne,Dctain,  Laroche- 
pot,  Semur,  Saulieu!,  Laroche-en-Brenil  {Lorey)-,  Moiit- 
bardl,  Lucenay  !,  Baigneux!,  Trouhaut!,  Val-Suzon!,  Fré- 
moy  î,  Rouvray  î,  etc. 

Var.  a.  laciniata.  —  Feuilles  tontes  profondément  et  étroitement 
laciniées. 

Var.  ,S.  intermedia.  —  Feuilles  radicales  et  caulinaires  inférieures 
réniformes,  dentées-crénelées;  les  caulinaires  moyennes  et  supé- 
rieures laciniées-palmatipartites. 

3.  M,  syivestrisL.;  Lorey,  161.  —  nf.  — Mai-oct.  —  G. 

—  Gultures,  rues,  décombres. 

Tiges  simples  ou  rameuses,  dressées  ou  décombantes,  atteignant 
parfois  jusqu'à  deux  mètres  de  hauteur. 

4.  M.  rotiiiiciiroiâa  L.;  Lorey,  162.  —  ^.  —  Mai-oct. 

—  G  G.  —  Gultures,  rues,  décombres. 

Le  M.  JSicœemis  k\\.  était  commun  en  1875  à  Dijon  dans  les  décombres 
et  sablières  de  la  plaine  de  Pouilly  !  (Méline),  mais  y  était  devenu  rare 
en  1876.  —  Quelques  pieds  dei¥.  microcarpa  Desf.  ont  été  trouvés  aussi 
par  M.  Méline  en  cette  même  station. 

2.  ALTH^A  Z. 

Plante  0  ;  racine  grêle A.  Jarsiita. 


52  MALVACÉES. 

Plante  if  ;  racine  et  pseiidorrhizes  volumineuses 

f  A.  officinalis. 

Feuilles  vertes,  parsemées  de  poils:  fleurs  solitaires  axillaires; 

carpelles  glabres A.  hirsuta. 

Feuilles  blanchâtres-tomenteuses:  cymes  axillaires:  carpelles 

tomenteux f  xi.  officinalis. 

1.  A.  BiBrsïitaL.;Lorey,i63.  —  0. — Mai-jaill.  —  A.G. 
—  Coteaux  incultes, 'taillis.  —  Dijon  (Loreij)\  St-Remy!, 
Noiayl,  etc. 

f  A.  officinalis  L.;  Lorey,  1G3.  —  if.  —  Juin-avril.  —  Haies, 
bords  des  rivières,  lisières  des  bois.  —  Naturalisé  et  commun  dans  le 
Val-de-Saône  à Talmay!,  Pontailler!,  St-Jean-de-Losne!,Seurre!,  etc. 

VIA.  cannahina\,.Q~>i  signalé  par  Lorey  (p.  164)  à  Cussey-les-Forges  et 
à  Chaignay. 

Les  Malva  rotundifolia  et  sylvestris  sont  bien  des  plantes 
vivaces  et  non  bisannuelles;  il  faut  ajouter  cependant  que 
leur  existence  ne  va  guère  au  delà  de  3-5  ans.  Les  M.  Alcea 
et  moschata  sont  d'une  plus  longue  durée.  —  La  racine  des 
Malva  est  ligneuse,  ductile  et  très  difficile  à  rompre;  il  en 
est  tout  autrement  de  VAlthœa  officinalis,  dont  le  cylindre 
central  possède  un  abondant  tissu  conjonctif. 

L'inflorescence  des  Althaea  hirsuta,  Malva  Alcea,  M. 
mo5cA<2/«  est  absolument  progressive,  et  les  tiges  portent  de 
bas  en  haut  des  fleurs  axillaires,  solitaires,  qui  sont  disposées 
en  gi^appes  ou  en  panicules.  Chez  d'autres  espèces,  la  ré- 
gression gouverne  les  détails,  car  au  lieu  de  fleurs  solitaires 
aux  aisselles  on  y  trouve  des  cymes  sessiles  {M.  rotundifo- 
lia, M.  sijlvestris),  ou  pédoncul'ées  {Althgea  officinalis) .^  et 
qui  en  outre,  surtout  pour  le  M.  sylvest7ns,  sont  assez  sou- 
vent accostées  d'un  rameau. 


TILIACÉES.  53 


XI.    TILIACÉES   (Juss). 

1.  TILIA  L. 

Rcacine  à  coupe  fétide T.  sijlvcstris. 

Racine  à  coupe  non  fétide T.  platyphylla. 

Jeunes  rameaux  olivâtres,  à  coupe  fétide:  face  inférieure  des 
feuilles  glaucescen  te,  à  nervures  peu  saillantes  et  obscurément 
anastomosées:  fruit  facilement  compressible,  à  côtes  très  peu 
prononcées T.  sylvestris. 

Jeunes  rameaux  rouges,  gris  ou  parfois  jaunes,  à  coupe  non  fé- 
tide: face  inférieure  des  feuilles  verte,  à  nervures  très  sail- 
lantes et  très  anastomosées:  fruit  incompressible,  à  côtes 
prononcées  . .T.  platyphylla. 

1.  T.  piatypiiyiia  Scop.;  Lorey,  1G8.  —  t).  —  Juin- 
juill.  —  A.  G.— Bois. 

Au  printemps  les  bourgeons  des  T.  platyphylla  et  sylvestris,  longs 
déjà  de 3-6%  sont courbés-réfractés  à  l'exemple  de  ceux  deVEpicca; 
puis  ils  se  redressent  peu  à  peu,  à  mesure  des  progrès  de  leur  ac- 
croissement. —  La  vestiture  ne  peut  pas  toujours  servira  distinguer 
le  T.  platyphylla  du  T.  sylvestris,  car  on  rencontre  assez  souvent 
des  T.  platyphylla  à  feuilles  et  rameaux  glabres  ou  glabrescents, 
et  dans  ce  cas  les  rameaux  sont  parsemés  de  petites  verrucosités 
qui  font  défaut  sur  les  rameaux  velus.  Il  en  est  ordinairement 
de  même  du  Betula  alba,  en  opposition  avec  sa  Y^rléié pubescens.  — 
La  couleur  jaune  des  rameaux  de  certains  T.  platyphylla  est  indé- 
pendante de  l'exposition  et  persiste  en  plein  soleil.  —  Sur  la  môme 
branche,  on  trouve  des  feuilles  dentées  ou  incisées,  et  encore  à  som- 
met tronqué,  arrondi  ou  acuminé.  —  Dans  les  jeunes  taillis  del  à 
2  ans  les  feuilles  pellées  ne  sont  pas  rares  chez  le  T.  platyphylla. 
Cette  tératologie  résulte  d'une  végétation  luxuriante,  qui  fait  dé- 
border le  parenchyme  autour  du  pétiole.  Dès  le  principe  la  feuille 
est  peltée,  et  il  n'y  a  pas  soudure  consécutive  des  deux  lobes  basi- 
laires.  Une  pareille  peltation  est  encore  plus  fréquente  dans  les 


54  TILIACÉES.    POLYGALÉES. 

feuilles  des  rejets  vigoureux  du  Noisetier.  —  Les  boutons  des  ra- 
meaux ne  sont  pas  franchement  axillaires,  mais  ils  sont  un  peu  laté- 
raux à  l'aisselle  de  la  feuille.  Le  pétiole  est  accosté  d'un  pédoncule 
aux  nœuds  florifères.  Ce  pédoncule  est  ailé,  et  vers  le  milieu  de  sa  hau- 
teur il  se  dédouble  en  deux  parties,  une  partie  stérile  qui  continue 
à  être  ailée,  et  une  autre  fertile,  cylindracée,  qui  produit  par  parti- 
tion les  pédicelles  du  corymbe.  Si  l'aile  représentait  une  bractée, 
mère  du  pédoncule,  elle  ne  pourrait  faire  corps  avec  ce  pédoncule, 
c.  à.  d.  avec  un  organe  qui  ne  lui  serait  pas  contemporain.  D'ail- 
leurs la  partie  inférieure  du  pédoncule  n'offre  absolument  rien  qui 
dénote  une  pareille  soudure. 

9.  T.  syiveMrâs  Desf.  —  T.  microphyllaWiWà.  ;  Lorey, 
167.  —  t).  —Juin-juin.  —  A.  R.  —  Bois.  —  St-Remy  !,  Rou- 
gemontl,  Asnières-en-Montagne!,  Val-des-Choues  où  il  est 
plus  abondant  que  le  T.  platt/phijlia  !,  ïs-s-Tille  ! ,  SSauveur  ! , 
Ponlailler!,  Longvay!,  Seurrcî,  St-Andeuxî. 

Le  pétiole  de  la  bractée  est  parfois  aussi  court  que  chez  le  T.  pla- 
typhylla. 


XII.    POLYGALÉES  (Juss.). 
1.  POLYGALA  L. 

i  Saveur  amère:  ailes  (les  2  sépales  intérieurs)  à  nervure  moyenne 
ne  s' anastomosant  pas  avec  les  latérales  ...  P.  Austriaca. 
Saveur  herbacée:  ailes  à  nervures  anastomosées  entre  elles.  .  2 

2  Axe  central  atrophié:  grappes  naissant  2-6  du  sein  de  rosettes 

de  feuilles  terminant  les  tiges  latérales  ....  P.  calcarea. 
Axe  central  terminé  par  une  grappe:  point  de  rosettes  de  feuil- 
les; grappes  solitaires 3 

3  Feuilles  inférieures  ordinairement  opposées;  grappe  centrale 

dépassée  par  les  latérales P.  depressa. 

Feuilles  éparses;  grappe  centrale  dépassant  les  latérales  .   .   . 
P.  vulgaris. 


POLYGALÉES.  55 

I.  P.  Yuig^arifli  L.;  Lorey,  116.  —  "if.  — Mai-août.  — G. 
—  Pelouses,  coteaux  incultes,  bois. 

Grandes  diversités  dans  les  dimensions  respectives  des  ailes  et  de 
la  capsule  :  ailes  débordant  en  lout  sens  la  capsule  (var.  vidgaris)  ; 
débordées  en  tout  sens  par  la  capsule  (var.  ixirvlpjra  Goss.  et  G. 
de  St-P.);  plus  longues  et  plus  étroites  que  la  capsule  (P.  oxyptcra 
Rchb.).  Il  est  encore  d'autres  variations  qui  existent  parallèlement 
chez  la  plupart  des  espèces  de  Polyr/ala.  —  Une  variété  avec  souche 
subligneuse,  tiges  dressées,  feuilles  souvent  dirigées  du  même  côté, 
et'grappes  courtes,  assez  denses,  dépassées  à  leur  base  par  les  feuil- 
les caulinaires  supérieures,  ne  diffère  guère  du  P.  comosa  Schk.  que 
par  l'absence  de  bractées  saillantes  qui  rendent  la  grappe  chevelue 
avant  l'anlhèse.  —  R.  —  St-Remy!,  Laignes!,  St-RomainL 

f8.  P.  yf^Qi^triacii  Craiitz  ;  Lorey,  i  19.  —  !^  ou  plutôt  pé- 
rennant. — Mai-août.  —  A.  R.  —  Prés,  taillis  et  pelouses  hu- 
mides. —  St-Remy!,  Fontenayl,  Lucenayl,  Pothièrcsl, 
Montigny-s-Aubeî,  Tarsul  !,  vallon  du  Suzonî,  etc. 

3.  1».  depressa  AYend.  —  :^.  —  Juin-août.  —  R  R.  — 
Prairies  et  pelouses  humides  siliceuses.  —  Orgeux!,  Viel- 
verge!,  Saulieu!,  St-Andeuxî. 

4.  p.  eaicarea  Fr.  Schultz.  —  P.  amara  DC.  ;  Lorey, 
118.  —  ^.  —  Avril-juin.  —  G  G.  — Goteaux  et  montagnes 
calcaii^es. 

Les  liges  ont  une  rosette  de  feuilles  vers  leur  sommet  qui  est  ré- 
duit à  un  court  ramuscule  foli itère.  Aux  aisselles  de  certaines  des  feuil- 
les de  ces  rosettes  naissent  au  printemps  les  rameaux  florifères,  qui 
se  détruisent  après  fructification.  Assez  souvent,  un  des  rameaux, 
sorti  des  rosettes,  n'est  que  foliifère,  et  dans  sa  partie  supérieure  il 
se  munit  d'une  rosette  qui  répétera  l'évolution  florale  des  rosettes  de 
l'étage  inférieur.  —  Les  feuillf3S  des  rosettes  et  celles  qui  leur  sont 
immédiatement  inférieures  persistent  pendant  deux  années. 

Les  racines  des  Polijgala  ont  une  odeur  aromatique,  comme 
de  Pmnevère,  qui  se  retrouve  dans  le  système  souterrain  de 
plusieurs  plantes  appartenant  aux  familles  les  plus  diverses 


56  POLYGALÉES.  ACÉRTNÉES. 

{Spirxa  Ulmaria^  Primida,  Meiîca,  etc.).  —  Comme  les 
Pohjgala  sont  rebelles  à  la  culture,  on  pourrait  tout  d'abord 
les  accuser  de  demi-parasitisme;  mais  ils  n'ont  pas  de  su- 
çoirs sur  leurs  radicelles.  De  Gandolle  *  les  range  dans  la 
famille  des  Rhinanthacées  et  leurs  radicelles  raides  et 
ilexueuses  rappellent  un  peu  celles  des  Melanipyrum. 

Les  P.  calcareaei  vulgaris  ont  parfois  des  (leurs  blanches, 
rosées  ou  violettes.  Les  anastomoses  des  ailes  sont  moins  pro- 
noncées dans  les  fleurs  blanches.  —  La  grappe  centrale  est 
brièvement  dépassée  par  les  latérales  chez  le  P.  Aiistriaca,  et 
longuementchez  \qP.  depressa.  Cette  tendance  à  l'affaiblisse- 
ment de  l'axe  central  se  manifeste  au  plus  haut  degré  chez  le 
P.  calcarea,  où  toutes  les  grappes  des  rosettes  sont  latérales. 
Chez  le  P.  milgaris,  au  contraire,  la  tige  centrale,  ne  su- 
bissant aucun  arrêt  de  développement,  se  termine  en  une 
grappe  qui  dépasse  les  grappes  latérales.  Ainsi,  du  P.  vulgaris 
au  P.  calcarea,  en  passant  par  les  P.  Austriaca  ai  depressa, 
l'évolution  est  en  série  décroissante  pour  l'axe,  et  en  série 
croissante  pour  ses  ramifications. 


XIII.  AGÉRINÉES  (Juss.). 
1.  ACER  L. 

1  Sève  laiteuse;  feuilles  vertes  en  dessous .2 

Sève  aqueuse;  feuilles  blanchâtres  en  dessous 3 

2  Rameaux  souvent  subéreux;  feuilles  à  lobes  obtus 

A.  campcstre. 

Rameaux  jamais  subéreux;  feuilles  à  lobes  acuminés   .... 
A.  platanoides. 

3  Fleurs  en  grappes A.  pscmlo-Platamis. 

Fleurs  en  corymbes 4 

1.  FI.  Fr.,  III,  p.  455. 


ACÉRINÉES.  57 

4  Feuilles  5-3  lobées^  à  lobes  ovales  élargis,  dentés-crénelés;  ai- 
les des  fruits  non  rétrécies  à  la  base  ....  A.  opidlfolium. 
Feuilles  trifides,  à  lobes  ovales-oblongs,  entiers  ou  munis  de  ra- 
res dents:  ailes  des  fruits  rétrécies  à  la  base 

A.  Monspessidanum. 

1.  A.  campesfre  L.:  Lorey,  177.  — 1>. — Mai.  —  C.  — 
Bois,  haies. 

On  trouve  aux  mômes  stations  des  individus  atteints  ou  non  de 
subérosité:  bien  plus,  le  môme  rameau  peut  offrir  de  l'écorce  al- 
ternativement lisse  et  subéreuse.  Gest  pendant  les  premières  années 
que  le  développement  du  suber  est  surtout  prononcé.  Des  incisions 
corticales  n'en  activent  pas  la  formation.  Il  en  est  de  môme  pour 
VUlmiis  campcstris.  Les  côtes  ou  ailes  formées  par  le  suber  de  l'A. 
campestre  restent  libres  entre  elles  sur  toute  la  longueur  de  chaque 
mérithalle,  tandis  que  chez  VUlmus  campestris  elles  se  relient  par  de 
nombreuses  anastomoses.  —  Des  deux  feuilles  de  chaque  nœud  mé- 
rithallien,  l'une  est  ordinairement  plus  grande  que  l'autre.  —  Les 
vigoureux  rejets  des  jeunes  taillis  ont  parfois  leurs  feuilles  verticil- 
lées  par  trois. 

z.  A.  piatanoides  L.;  Loiey,  177.  —  1}.  —  iAIai.  —  R. 

—  Bois. — St-Remy!,  Val-des-Ghoues!,  vallon  duSuzonî, 
Antheuil!. 

3.  A.  opuUfoiiiini  Vill.  ;  Lorey,  178.  —  tj.  — Avril- 
,mai.  — R.  —  Bois  de  la  Cote.  —  Forêt  de  Mantuaii,  Arce- 
nant,  Bouilland!  (Lorey);  Quemigny-Poisot,  Savigiiy-s- 
Beaune  [Duret) ;  Gevrey!,  Ghambolle!,  Antheuil!. 

4.  A.  llonfspessulanuiii  L.  —  t).  —  Avril-mai.  — 
RRR.  — Bois.  — Bois  Derrière  à  Santenay!,  St-Aubin  !. 

s.  A.  pseudo-mataniisL.;  Lorey,  17G.  — t).  — Mai.  — 
A.R.  —  Bois.  —  Aignay!,  Val-des-Ghoues!,  Grancey-ie- 
Ghâteau!,  Moloy!,  Mâlain!,  Nuits!,  Menessaire!. 

Cet  arbre,  qui  pour  Lorey  n'est  que  naturalisé  dans  le  départe- 
ment, m'y  paraît  parfaitement  indigène.  Ainsi  dans  la  forôt  du  Val- 


58  ACÉRINÉES.    CÉLASTRINÊES.    A3IPÉLIDÉES. 

des-Choues  il  est  très  cabondant,  soit  comme  taillis,  soit  comme 
vieilles  réserves. 


XIV.   GÉLASTRINÉES  (R.  Br.). 
1.  EVONYMUS  L. 

a.  E.  Europseus  L.;  Lorey,  196.  — t).  — Mai-juin. — 
G.  — Bois,  haies. 

Radicelles  blanches,  flexueuses,  très  abondantes  et  parfois  munies 
de  bourgeons  advenlifs.  —  D'après  M.  Bonnet  S  tantôt  les  Heurs 
sont  pourvues  d'organes  sexuels  normaux,  tantôt  l'un  des  deux 
sexes  est  presque  atrophié. 


t  AMPÉLIDÉES  (Kunth). 
t  VITIS  L. 

f  V  vinifera  L.  ;  Lorey,  180.  —  \)—  Juin.  —  Se  rencontre 
ça  et  là  aux  bois  du  Val-de-Saône,  semé  de  graines  contenues 
dans  les  déjections  des  animaux.  A  Arcelot,  j'en  ai  vu  de  robustes 
individus  qui  grimpaient  jusqu'au  sommet  des  futaies  les  plus 
élevées. 

Depuis  Ang.  de  St-Hilaire  la  lige  de  la  Vigne  est,  quoique  à  tort,  géné- 
ralement regardée  comme  sympodique,  elles  vrilles  comme  autant  d'axes 
déjelés  latéralement  et  remplacés  par  un  rameau  axillaire  usurpateur. 
M.  Prilleux  2,  au  contraire,  repousse  le  sympodisme  et  attribue  la  vrille 
à  une  partition  caulinaire.  Cette  opinion,  à  laquelle  je  me  range,  s'ap- 
puie et  sur  la  constitution  anatomique  de  la  tige,  où  le  cylindre  médul- 
laire se  prolonge  directement  de  mérithalle  à  méritlialle,  et  sur  la  pré- 
sence invariable  d'un  gros  bourgeon  à  l'aisselle  de  la  feuille  opposée  à 
la  vrille.  Or  ce  bourgeon  devrait  manquer,  s'il  avait  réellement  formé  un 

1.  Bull,  de  la  Soc.  bot.  de  Fr.,  1878,  XXV,  p.  1G9-171. 

2.  Ihid.,  1856,  III,  p.  6io-6.'i3. 


AMPÉLIDÉES.    MONOTROPÉES.  59 

rameau  usurpateur,  ou  bien  l'on  en  devrait  compter  deux  quand  il  arrive 
à  la  vrille  de  faire  défaut.  J'ajouterai  que  la  première  feuille  du  prétendu 
rameau  usurpateur  n'est  pas  sensiblement  moins  grande  que  la  feuille 
réputée  génératrice,  tandis  qu'il  est  de  règle  que  les  premières  feuilles 
d'un  rameau  soient  beaucoup  plus  petites  que  celles  de  l'axe  qui  lui  a 
donné  naissance.  —  M.  Lestiboudois  '  voit  dans  la  vrille  un  rameau  vé- 
ritable naissant  privé  d'écaillés  et  de  feuille  mère  ;  ou  encore  il  en  fait, 
avec  doute  cependant,  un  second  bourgeon  axillaire,  émergeant  bien 
au  dessus  de  son  lieu  d'origine.  Il  est  inutile  diusister  sur  tout  ce  qu'ont 
d'insolite  un  rameau  dépourvu  de  feuille  mère,  et  un  bourgeon  surhaussé 
par  une  soudure  avec  l'axe.  Pour  se  convaincre  d'ailleurs  que  la  vrille 
n'est  pas  due  à  la  ramification,  il  suffit  de  remarquer  qu'elle  est  une  éma- 
nation directe  du  mérithdUe  inférieur,  et  qu'elle  ne  présente  à  sa  base  ni 
l'empâtement,  ni  les  rides  corticales  qui  caractérisent  l'insertion  de  tout 
rameau.  —  Les  vrilles  ne  sont  pas  davantage  des  grappes  qui  ont  com- 
plètement avorté.  S'il  en  était  ainsi,  elles  devraient  faire  complètement 
défaut  chez  les  jeunes  individus  qui  ne  sont  pas  encore  d'âge  àlleurir; 
elles  devraient  également  manquer  dans  la  partie  supérieure  des  ra- 
meaux d'arrière-saison,  où  chez  la  Vigjie,  comme  chez  la  grande  majo- 
rité des  végétaux,  on  ne  voit  jamais  se  développer  de  fleurs;  enfin,  et  ce 
qui  n'est  pas,  il  y  aurait  surtout  lieu  de  rencontrer  des  vrilles  florifères 
sur  les  sujets  qui  fleurissent  pour  la  première  fois,  et  qui  devraient  tra- 
duire leurs  débuts  floraux  par  cette  imperfection  de  l'inflorescence.  La 
vrille  est  un  organe  sui  geiieris,  propre  à  certaines  plantes  et  d'une  adap- 
tation toute  spéciale. 

Pour  la  Vigne,  comme  pour  le  Blé,  le  Riz,  le  Poirier  et  autres  végétaux 
des  grandes  cultures,  le  type  véritablement  sauvage  paraît  être  inconnu, 
et  l'origine  première  demeure  très  hypothétique. 


XV.  MONOTROPÉES   (Nutt.). 
1.  MOISOTROPA  L. 

I.  II.  iiypopitys  L.;  Lorey,  589.  —  pérennant  ou  par- 
fois Q-  —  Juin-juill.  —  A.  R.  — Boisomhragés.  — Gouville, 
Nuits,  Saulieu,  Semur  {Lorey)\  Boncourt,  Villebichot,  St- 
Nicolas  (Durct)',  St-Remyî,  Viserny!,  Lignemlles!,  Blaisy- 
Bas!,  Gevrey!,  etc.  —  Abonde  après  une  vingtaine  d'an- 
nées dans  les  plantations  de  résineux. 

1.  Bull  de  la  Soc.  bot.  de  Fr.,  1837,  IV.  p.  809-810. 


60  MONOTROPÉES.    HYPÉRICINÉES. 

Tige  pubescente,  parfois  très  glabre  et  alors  plus  élancée  et  à 
grappe  appauvrie. 

Le  .1/.  Hijpopltys  passe  pour  être  parasite  sur  les  racines  des  ar- 
bres, et  pour  vivre  dans  les  détritus  des  feuilles.  Cette  double  asser- 
tion ne  me  semble  pas  exacte.  Jamais,  en  effet,  je  n'ai  vu  chez  cette 
plante  d'adhérence  avec  les  racines  d'autres  végétaux,  et  s'il  y  a 
des  racines  à  proximité,  elles  sont  toujours  mortes  ou  en  décompo- 
sition; puis  son  très  grêle  rhizome  se  trouve  à  unu  certaine  profon- 
deur dans  un  sol  bien  différent  des  couches  superficielles  où  sont 
les  détritus  des  feuilles.  —  Les  pseudorrhizes  sont  courtes,  intri- 
quées  et  égalent  en  volume  le  rhizome  lui-même:  elles  vivent  dans 
une  terre  traversée  par  un  abondant  mycélium  blanc,  et  si  le  M.  Hy- 
popitys  est  parasite,  il  ne  peut  l'être  que  sur  ce  mycélium.  —  Les 
bourgeons  du  rhizome  sont  obconiques,  renflés-écailleux,  et  ont 
pendant  quelques  années  une  végétation  exclusivement  souterraine: 
puis  ils  sortent  de  terre,  et  s'allongent  en  tige  florifère.  Il  en  est  de 
même  d'autres  plantes  également  privées  de  feuilles,  comme  Oro- 
banche,  Neottia  Nidus-avis,  Limodonim  abortiviim.  Quand  un  prin- 
temps très  sec  les  force  à  différer  leur  évolution  florale,  elles  pa- 
raissent faire  tout  à  coup  défaut  dans  les  stations  oii  elles  abon- 
daient l'année'  précédente. 


XVI.  HYPÉRICINÉES  (Juss.). 
1.  HYPERICUM  L. 

1  Tiges  dépourvues  de  lignes  saillantes:  sépales  ciliés-glandu- 

leux  2 

Tiges  pourvues  de  lignes  saillantes  rarement  nulles;  sépales  non 
ciliés-glanduleux 4 

2  Tiges  et  feuilles  velues;  feuilles  subpétiolées.  .   .  H.  hirsutum. 
Tiges  et  feuilles  glabres;  feuilles  sessiles 3 

3  Feuilles  semi-amplexicaules  ;  sépales  obovales-suborbiculaires, 

à  glandes  sessiles H.  pidchmm. 

Feuilles  non  amplexicaules;  sépales  lancéolés-linéaires,  à  glan- 
des stipitées  -F/,  montamim. 

4  Tigesgrêles,  éLalées-ascendantes;  lignes  caulinaires  2, obscures, 


HYPÉRICmÉES.  61 

parfois  nulles;  sépales  très  inégaux,  3  grands,  2  petits.   .   . 

H.  hiimifiisum. 

Tiges  robustes,  dressées  ou  dressées-ascendantes;  lignes  cau- 
linaires  2  ou  4,  plus  ou  moins  saillantes;  sépales  peu  iné- 
gaux   5 

o  Bourgeons  advenlifs  assez  fréquents  à  la  racine  et  aux  pseu- 

dorrhizes:  lignes  caulinaires  2,  très  peu  saillantes 

H.  perforatiim. 

Point  de  bourgeons  adventifs  au  système  souterrain;  lignes 
caulinaires  4 G 

G  Tiges  à  faces  convexes;  lignes  caulinaires  peu  saillantes;  feuil- 
les sessiles;  sépales  lancéolés-oblongsà  sommet  plus  ou  moins 
aigu  ou  denticulé-érodé  ;  pétales  beaucoup  plus  longs  que 

le  calice H.  Drscstangsil. 

Tiges  à  faces  planes;  lignes  caulinaires  très  saillantes,  plus  ou 
moins  ailées-membraneuses;  feuilles  semi-amplexicaules; 
sépales  lancéolés,  acuminés-subulés;  pétales  à  peine  une  fois 
plus  longs  que  le  calice H.  tetraptcmm. 

t.  n.  imieîirumL.;  Lorey,  174.  —  ^. — Juin-avril.— 
R.  — Boisargilo-siliceux.  —  Bois  du  Pays-Bas,  Gerland  (Lo- 
rey)\  Gîteaux!,  Arnay-le-Duc!,  Thoisy-la-Berchèreî,  Sau- 
licul,  Vic-s-Thil!,  St-Andeux!,  Jeux!. 

%.  H.  nionianum  L.;  Lorey,  175.  —  if.  —  Juin-avril. 
—  A.  R.  —  Bois.  —  SL-Remy  !,  LigneroUesl,  Recey  !,  Fleu- 
rey!,  Gevreyî,  Nuits!,  Sanlenayl. 

On  rencontre  de  vigoureux  iî.  niontanum  et  tetraptcmm  à  feuilles 
verticillées  par  3. 

3.  O.  iiirsntam  L.;  Lorey,  174. — i^. — Juin-scpt. — 
G.  —  Taillis,  haies. 

Fleurs  soufre  pâle.  —  R.  —  Bois  de  St-Aubin!. 

4.  o.  iiumifustim  L.;  Lorey,  172.  —  if.  —  Juin-sept. 
— A.  G.  —  Moissons  et  pelouses  siliceuses.  —  Ghamps  et  pâ- 
tis du  Pays-Bas  {Loreij)\  Talmayî,  Vielverge!,   Villy-le- 


62  HYPÉRICINÉES. 

Moutiers!,  Nolayf,  Arnayî,  LiernaisI,  Laroche-en-Brenil!, 
Epoisses!,  Jeux!. 

5.  II.  perrorattim  L.;  Lorcy,  173.  —  if.  —  Juin-sept. 
—  ce.  —  Taillis,  coteaux  incultes. 

Se  rencontre  avec  des  feuilles  très  petites,  et  encore  avec  des  pé- 
tales marqués  de  lignes  noires.  —  Par  les  grandes  sécheresses  les 
feuilles  s'enroulent  sur  leur  face  inférieure;  elles  redeviennent  pla- 
nes avec  un  temps  humide.  Aux  stations  aquatiques  ou  ombragées 
les  ponctuations  des  feuilles  sont  rares,  et  souvent  môme  manquent^ 
complètement  dans  les  feuilles  inférieures.  Cette  remarque  s'appli- 
que aussi  aux  autres  espèces  ponctuées. 

G.  H.  Dcscistang;gii  Lamotte.  —  H.  intermedium  Bel- 
lynck.  —  if.  —  Juill-sept.  —  R.  —  St-Remyl,  Lucenayl. 

Feuilles  plus  ou  moins  pellncides:  pétales  souvent  marqués  de 
lignes  et  de  points  noirs. 

J'incline  à  regarder  cette  plante  comme  un  hybride  des  iî.  ^evfo- 
ratum  et  tetrapterum ;  mais  elle  est  beaucoup  plus  voisine  de  VH. 
perforatiim  parla  faible  saillie  des  lignes  caulinaires,  par  ses  feuilles 
sessiles,  non  semi-embrassantes,  par  la  grandeur  de  sa  corolle,  et 
j'ajouterai  par  la  forme  de  ses  sépales.  Car  le  calice  de  VH.  perfo- 
ratiim  est  extrêmement  variable,  et  ses  sépales,  ordinairement  li- 
néaires-lancéolés, subulés,  se  montrent  parfois  oblongs,  subaigus, 
ou  denticulés-érodés  comme  chez  VH.  Dcsestangsii.  Celui-ci  n'a  de 
l'Jî.  tetrapterum  que  les  lignes  caulinaires:  encore  n'en  compte-t-on 
que  deux  dans  la  partie  supérieure  de  la  tige.  —  Les  capsules  ne 
contiennent  qu'un  petit  nombre  de  graines,  dont  beaucoup  même 
sont  mal  conformées. 

7.  II.  tetraplcriim  Pries.  —  H.  quadrangulum  Lorey, 
172;  non  L.  —  if.  —  Juill.-sept.  —  G.  —  Bords  des  ruis- 
seaux, prairies  marécageuses. 

2.  HELODES  Spach. 

I.  II.  païustris Spach.  —  HypericumHelodesh.^ljOvej , 
173.  —  9/.  —  Juin-août. — RR.  —  Ruisseaux  tourbeux.  — 


IIYPÉRICINÉES.  63 

Saulicu,  Laroche-cn-Brenil   (Lorei/)  ;   Laignes  {Bert/iiot); 
Dampierre!,  St-Germain-de-ModéonI,  St-Andeux!. 

Les  Eijpericum  ont  un  même  type  de  végétation  souter- 
raine :  racine  ligneuse,  pivotante  un  peu  rameuse,  à  écorce 
jaunâtre  et  atteinte  d'exfoliations  successives;  souche  li- 
gneuse, s'éteignant  souvent  par  le  centre  et  reportant  sa  vé- 
gétation sur  des  ramifications;  pseudorrhizes  adjuvantes  à 
la  souche  et  parfois  aussi  {H.  tetrapteriim,  H.  humifusum, 
H.  hirsîttum)  aux  bases  des  tiges  ascendantes.  L'analogie  est 
frappante  avec  le  système  souterrain  de  beaucoup  de  Labiées 
{Calamintha  of/icmaiis,  Clinopodium  vidgare^  Origamim 
vidgare^  etc.);  mais  les  Hyperncum  vivent  un  moindre 
nombre  d'années,  surtout  les  H.  hirsutum  Qiperforatum.  — 
Dans  les  pelouses  sèches  des  coteaux,  la  souche  de  \H.  hu- 
m2/z/5z^m  devient  ligneuseetassez  robuste,  tandis  qu'elle  reste 
grêle  et  de  faible  durée  dans  les  sols  humides.  —  Le  bour- 
geonnement adventif  de  la  racine  et  des  pseudorrhizes  de 
VH.  perforatum  a  son  principal  siège  sur  les  ramifications 
horizontales;  il  est  surtout  actif  dans  les  sols  légers  et  sa- 
blonneux. —  Une  so'uchestolonifère  est  parfois  attribuée  aux 
H.  tetrapterum  et  hirsutum;  mais  ce  qui  caractérise  prin- 
cipalement les  stolons,  c'est  de  se  constituer  en  individus 
distincts  de  la  souche  mère;  en  outre  les  plantes  stolonifè- 
res  sont  privées  d'une  racine  et  soumises  à  un  déplacement 
incessant;  or  rien  de  pareil  chez  ces  Rypericumi  dont  les 
rejets,  quoique  souvent  radicants,  ne  se  séparent  jamais  de 
la  souche,  qui  est  fixée  elle-même  à  une  racine  persistante. 
D'ailleurs,  l'allongement  de  ces  rejets  stoloniformes  est  sta- 
tionnaire,  parce  qu'un  bourgeonnement  rétrogressif  et  en 
crochet  leur  fait  perdre  chaque  année  ce  qu'ils  avaient  ga- 
gné en  longueur  Tannée  précédente.  —  Les  rejets  des  H, 
jjerforatum  et  tetrapterum  naissent  en  automne  et  sont  or- 
dinairement feuilles  et  rameux;  ils  ne  montent  pas  à  tige 
par  leurs  extrémités;  cette  fonction  est  laissée  cà  1-4  vigou- 


G  4  HYPÉRICINÉES. 

reux  bourgeons  latéraux  qui  se  développent  au  printemps 
en  la  partie  postérieure  des  rejets,  et  les  tiges  florifères  de 
ces  deux  espèces  ne  sont  donc  que  de  second  ordre.  Les 
souches  des  H.  pulchriim  et  montanwn  n'ont  pas  de  rejets, 
mais  de  courts  bourgeons  de  remplacement  qui  s'allongent 
directement  en  tiges  florifères.  —  UHelodes  palustris  dif- 
fère de  suite  d'un  Hijpericum  par  la  présence  d'un  rhizome, 
et  par  l'épaisse  couche  corticale  de  ses  pseudorrhizes  et 
surtout  de  son  rhizome. 

L'inflorescence  des  Hypericum  consiste  en  cymes  bi-uni- 
pares,  disposées  en  grappes  terminales  corymbiformes.  Il  y 
a  régression  d'ensemble  et  de  détails;  cependant  chez  \H. 
hirsiitum  les  premières  cymes  épanouies  appartiennent  aux 
rameaux  moyens  et  non  pas  aux  supérieurs.  —  Les  corymbes 
de  VHelodes  pahistris  paraissent  latéraux,  parce  qu'au 
niveau  de  chaque  corymbe  la  tige  se  poursuit  sympodique- 
ment  par  un  bourgeon  axillaire,  qui  lui-même,  après  3-4 
mérithalles,  aboutira  à  une  nouvelle  inflorescence.  —  Les 
Eijperkum  s'épanouissent  de  grand  matin  ou  parfois  même 
la  nuit.  Tous  ont  des  pétales  éphémères,  et  comme  pour 
toute  autre  fleur  un  temps  frais  et  couvert  prolonge  nota- 
blement la  durée  des  corolles.  —  Les  sépales  des  E.  mon- 
tanum  et  tetrapterum  sont  dressés  après  floraison  et  pen- 
dant la  fructification;  ils  sont  étalés  chez  les^.  perforatum 
et  Desestarigsii.  —  Au  moment  de  l'épanouissement,  les 
étamines  des  Eypericiim  sont  plus  ou  moins  étalées-réfrac- 
tées,  mais  elles  se  relèvent  à  mesure  qu'approche  la  fin  de 
l'anthèse.  Le  siège  de  ce  mouvement  est  dans  la  partie  in- 
férieure des  filets;  en  outre,  la  petite  languette  qui  sup- 
porte chacune  des  phalanges  staminaies  vient  s'apprimer  à 
l'ovaire. 


DROSÉRACÉES.  65 


XVII.    DROSÉRACÉES    (Salisb). 
1.  DROSERA  /.. 

Feuilles  suborbiculaires;  hampes  droites,  beaucoup  plus  lon- 
gues que  les  feuilles:  g-raines  fusiformes,  à  peine  rugueuses. 
D.  rotundifolia. 

Feuilles  obovales-oblongues:  hampes  plus  ou  moins  coudées  à 
la  base,  dépassant  peu  les  feuilles:  graines  subovoïdes,  for- 
tement rugueuses D.  intermcdia. 

1.».  roltindifolia  L.  ;  Lorey,  114.  —  iif.  —  Juill.- 
août.  — R.  —  Tourbes  siliceuses.  —  Scmur,  Saulieu!  {Lo- 
rey); Vielvergc!,  Auxonne!,  Laroche-en-Brenilî, St-Andeux!. 

%.  o.  internieciia  Hayne; Lorey,  115.  —  Juill.-sept.  — 
RR.  —  Tourbes  siliceuses.  —  Auxonne  {Lorey);  pàtis  de 
l'étang  Morin  à  Saulieu  !  (Lombard)',  Vielverge  I. 

Le  rhizome  des,  D.  intermecUa  ei  rotundifolia  est  très  grêle,  fili- 
forme, et  les  psendorrhizes  sont  sétacées.  Celui  du  D.  rotundifolia 
surtout  est  marqué  de  protubérances  qui  correspondent  à  autant 
de  centres  vitaux  éteints,  et  d'où  sont  sorties  les  feuilles  et  les  ham- 
pes des  années  précédentes.  L'intervalle  (article),  qui  sépare  ces 
protubérances,  mesure  la  progression  annuelle  du  rhizome.  —  La 
souche  de  ces  deux  espèces  est  définie,  bien  que  chez  le  D.  intcr- 
media  elle  offre  des  apparences  contraires;  mais  l'absence  de  toute 
transition  de  grandeur  entre  les  feuilles  de  la  rosette  florifère  et  les 
feuilles  de  la  rosette  de  remplacement  prouve  bien  que  celle-ci  est 
fille  de  la  première. 

Les  poils  des  feuilles  des  Drosera  sont  des  expansions  foliacées  et 
non  de  véritables  poils.  —  Les  feuilles  ne  sont  pas  irritables:  mais, 
comm  e  en  vieillissant  elles  se  contractent  sur  leur  face  supérieure, 
le  limbe  finit  par  se  refermer  sur  les  insectes  qui  se  sont  pris  aux 
viscosités.  D'après  M.  Darwin,  les  feuilles  des  Brosera,  Pingui- 
cula,  Blonœa,  Ncpenthes,  etc.  digèrent  les  insectes  qu'elles  captu- 
rent; une  telle  opinion  se  heurte  aux  plus  vives  contradictions. 

o 


66  DROSÉRACÉES.  PYROLACÉES. 

La  partition  préside  à  l'inflorescence  des  Drosera;  leur  grappe 
est  donc  progressive  et  ne  résulte  pas  de  cymes  unipares.  Ici,  comme 
en  tant  d'autres  inflorescences,  la  partition  se  traduit  et  par  l'en- 
roulement scorpioïde  de  la  jeune  grappe,  et  par  la  disposition  uni- 
latérale des  fleurs.  —  Assez  fréquente  chez  le  D.  rotimclifolia,  la 
fasciation  de  la  hampe  centrale  est  si  ordinaire  chez  le  D.  interme- 
dia,  qu'on  doit  hésiter  à  la  regarder  comme  une  tératologie.  Elle 
s'accompagne  de  partition  caulinaire,  et  l'axe,  avant  de  se  dédou- 
bler en  pédicelles  successifs,  commence  par  se  scinder  en  deux 
branches  florifères,  ce  qui  constitue  la  variété  ramosa  des  auteurs. 

2.  PARNASSIA  Tourn. 

I.  p.  païuistri!»  L.  ;  Lorey,  116.  — '^.  —  Juin-août. 
—  R.  —  Prairies  et  pelouses  humides  ou  tourbeuses.  — 
Arcelot,  Saulieu  !  (Lorey)  ;  Recey!,  Avot!,  Vielverge  !, 
Voudenay  ! ,  Rouvray  I . 


XVIII.   PYROLACÉES    (Lindl). 

1.  PYROLA  Tour?î. 

B.  P.  rotiiiidifoilaL.  ;  Lorey,  586.  —  ^.  —  Juin-juill. 
—  A.  R.  —  Bois  couverts.  —  Baulme-la-Rochel,  Marsan- 
nay-la-Côte,  Couchey,  abondant  au  Val-des-Choues  !  {Loreij)  ; 
Flavignerot  {Lombard);  Marey-s-Tille  {Morelet);  Perrigny- 
lez-Dijon  {]Sîaillard)\  Tarsul  {Magdelaine);  St-Remyî  Ai- 
gnay!,  Avotl. 

Rhizome  grêle,  subligneux,  blanchcâtre,  d'une  odeur  aromatique, 
à  rejets  souterrains  nombreux  et  ne  devenant  pas  libres:  pseu- 
dorrhizes  filiformes,  brunes,  finement  rameuses,  flexueuses,  soli- 
taires, insérées  à  l'aisselle  des  écailles  des  rejets.  —  Les  rosettes  fo- 
liifères  attendent  plusieurs  années  avant  de  fleurir;  elles  s'éteignent 
complètement  après,  car  les  tiges  florales  ne  sont  pas  accostées  de 


PYROLACÉES.    —    RÉSÉDACÉES.  —  NYMPHÉACÉES.  67 

bourgeons  de  remplacement.  La  floraison  sera  fournie  au  printemps 
suivant  par  les  rosettes  qui  terminent  les  rejets  des  années  précé- 
dentes. —  Feuilles  persistantes.  —  Plante  d'une  culture  très  diffi- 
cile. 


XIX.   RÉSÉDACÉES  (DC). 

1.  RESEDA  L. 

Plante  if\  racine  munie  de  bourgeons  adventifsexpectants. 

R.  liitea 

Plante  ©;  point  de  bourgeons  adventifs  à  la  racine  .   .   .   .   , 
.    R.   hiteola 

Feuilles  supérieures  pinnatipartites;  calice  à  6  sépales  .   . 

R.  hitea. 

Feuilles  toutes  entières;  calice  à  4  sépales R.  htteola. 

I.  R.  luiea  L.;  Loi^ey,  113.  —  :^.  —  Juin-août.  —  G, 
—  GoteauK  sablonneux,  cultures. 

Le  R.  lutea,  que  beaucoup  d'auteurs  font  annuel  ou  bisannuel, 
est  éminemment  yivace,  et  sa  racine  atteint  une  très  grande  lon- 
gueur. Cette  racine  est  cylindracée,  simple  ou  très  peu  rameuse: 
elle  a,  comme  celle  du  R.  luteola,  une  odeur  piquante  qui  rappelle 
l'odeur  caractéristique  des  racines  des  Crucifères. 

«.  R.  iiiïcoia  L.;  Lorey,  113.  —  (^.  —  Juin-août.  — 
G.  —  Bords  des  chemins,  lieux  incultes. 


XX.  NYMPHÉACÉES  (Salisb.). 
1.  Wi^W^I^k  Sibth.  etSm. 
1.  :\.  allia  L.  ;  Lorey,  33.  —  "if.  —  Juia-août.  —  A.  G. 


68  .NYMPHÉA  CÉES. 

—  Etangs,  rivières.  —  Lucenay  à  l'ùtang  de  Vadenay!, 
Larrey-lez-Poiiiçon!,  Faverolles!,  Js-s-Tille!,  Fontaine-Fran- 
çaise!, La  Candie!,  Arnay-le-Duc!,  Vic-s-Thil!.  —  Aussi 
abondant  que  le  Nuphar  luteum  dans  le  Val-de-Saône  î  et 
dans  les  étangs  du  Morvanl. 

La  fjeiir  da  ÎV.  alhci  est  la  plus  belle  du  département:  forme,  am- 
pleur, éclat,  odeur  et  durée,  elle  réunit  tous  les  mérites. 

2.  NUPHAR  Smith, 

I.  î^'.  luteum  L.;  Lorey,  33.  —  ^.  —  Juin-sept.  —  C. 

—  Rivières,  étangs. 

Dans  le  rhizome  des  Nijmphéacées ,  les  faisceaux  vascu- 
laires  sont  épars  au  sein  d'un  volumineux  cylindre  paren- 
chymateux,  et  les  faisceaux  secondaires  sont  plus  intérieurs 
que  les  primaires  \  Aussi,  la  section  transversale  de  ce 
rhizome  a-t-elle  des  rapports  avec  une  section  de  tige  mo- 
nocotylédonée.  Puis,  comme  les  formations  secondaires 
n'apparaissent  que  fort  tardivement  chez  les  racines  (adven- 
tives)  du  Niiphar  luteum,  et  que  les  recherches  pour  les 
découvrir  chez  celles  du  Nymphœa  alba  ont  été  jusqu'à 
présent  sans  résultat  bien  net,  c'est  encore  là  un  point  de 
ressemblance  avec  les  Monocotylédonées,  oii  les  formations 
secondaires  font  toujours  défaut  -. 

Les  rhizomes  des  A^.  luteum  et  A\  alha  donnent  d'excel- 
lents caractères  distinctifs.  Le  N.  luteum  a  un  rhizome 
épigé,  à  coupe  blanche,  rapidement  et  longuement  rameux, 
pouvant  atteindre  jusqu'à  14'^  de  diamètre,  d'une  mortifica- 
tion peu  appréciable,  flasque  par  la  dessiccation,  à  cicatrices 
pétiolaires  elliptiques-oblongues  et  espacées.  Celui  du  A^ 
alha  est  hypogé,  à  coupe  jaunâtre,  lentement  et  brièvement 
rameux,  d'une  mortification  très  appréciable,  ferme  à  la  des- 

1.  J.  Sachs,  Traité  de  Bot.,  Irad.  Yan  Tiéghem,  1873,  p.  754. 
2.,Vao    Tiéghem,  Sijmétrie  de  stnict.  des  pi.  vascul.,  1871,  p.  271. 


NYMPHÉACÉES.  69 

siccation,  marqué  de  cicatrices  pétiolaires  oibiculaires, 
rapprochées-subimbriquées.  Les  ramifications  du  rbizome  du 
A^.  luieum  ne  deviennent  pas  libres;  celles  du  N.  alba 
constituent  des  individus  distincts,  après  avoir  été  mises  en 
liberté  par  la  destruction  de  la  partie  postérieure  du  rhi- 
zome. Assez  souvent  cependant,  le  bourgeon  de  ces  ramifi- 
cations s'éteint  avant  cette  époque,  et  elles  forment  alors  des 
protubérances  inertes  au  pourtour  du  rhizome.  C'est  donc 
sans  fondement  que  Lorey  donne  au  N.  luteum  un  rhizome 
semblable  à  celui  du  iV.  alba.,  quand  au  contraire  la  dé- 
termination des  deux  plantes  est  aussi  facile  et  aussi  sûre 
par  le  rhizome  que  par  les  organes  aériens. 

Les  rosettes  de  feuilles  du  iV.  luteum  sont  tapissées  à  leur 
base  intérieure  d'un  long  et  épais  feutrage  soyeux,  blanchâtre, 
qui  enveloppe  les  pétioles  et  pédoncules  dans  leur  extrême 
jeunesse;  mais  le  N.  alba  possède  en  outre,  interposées 
aux  feuilles,  de  larges  et  longues  écailles  membraneuses  qui 
font  défaut  chez  le  A^.  /^^/<?^^m.■— Une  coupe  transversale  des 
pétioles  et  pédoncules  du  iV.  luteum  offre  un  assez  grand 
nombre  de  lacunes,  disposées  en  canaux  aérifères  et  presque 
égales  entre  elles.  Chez  le  N.  alba,  au  contraire,  le  centre 
de  la  coupe  est  occupé  par  quatre  grandes  lacunes,  autour 
desquelles  s'en  trouvent  d'autres  de  moins  en  moins  grandes, 
mais  toujours  cependant  moins  petites  et  moins  nombreuses 
que  celles  du  A^.  luteum.  Ces  lacunes  existent  dès  le  plus 
tendre  âge  des  pétioles  et  pédoncules,  et  sont  d'abord  ta- 
pissées de  poils  étalés  qui  disparaissent  bientôt  et  qui  ne  sont 
que  les  résidus  d'une  résorption  parenchymateuse  très  pré- 
coce. —  Les  pétioles  et  pédoncules  du  N.  alba  sont  cylin- 
driques; le  pédoncule  l'est  seul  chez  le  N.  luteum  dont  les 
pétioles  sont  anguleux-subtétragones.  —  La  naissance  des 
feuilles  au  printemps  et  leur  destruction  à  l'automne  onl 
lieu  pour  le  IS.  alba  un  grand  mois  plus  tard  que  pour  le 
N.  luteum-,  enfin  la  mortification  des  pétioles  s'opère  chez 


70  NY3IPHÉACÉES. 

le  N.  luteum  de  haut  en  bas,  et  chez  le  N.  alha  de  bas  en 
haut. 

Lors  de  Tapparition  des  feuilles  des  deux  plantes  à  la  sur- 
face de  l'eau,  le  limbe  est  émergé-dressé  et  enroulé  sur  sa 
face  supérieure,  puis  il  devient  nageant  en  se  rabattant  ho- 
rizontalement et  en  étalant  ses  deux  moitiés.  Les  pétioles 
s'allongent  autant  qu'il  est  nécessaire  pour  élever  les  limbes 
jusqu'à  la  surface;  dans  les  eaux  de  So-W  de  profondeur, 
ils  s'étalent  assez  pour  faire  nager  les  feuilles;  mais  dans 
une  eau  encore  moins  profonde,  les  feuilles  restent  émer- 
gées malgré  la  brièveté  et  l'étalement  des  pétioles.  —  Les 
jeunes  feuilles  du  N.  alba  sont  d'abord  rougeâtresaux  deux 
faces,  puis,  peu  à  peu  et  de  la  circonférence  au  centre,  une 
teinte  verdâtre  envahit  la  face  supérieure;  les  feuilles  du 
iY.  luteum  n'ont  de  teinte  rougeâtre  qu'à  la  face  supérieure, 
et  encore  cette  teinte  y  est-elle  très  fugace.  —  La  circons- 
cription du  limbe  est  elliptique  pour  le  ISl.  luteum  et  sub- 
orbiculaire  pour  le  N,  alha. 

Outre  les  feuilles  nageantes  ou  coriaces,  le  iV.  luteum 
possède  encore  des  feuilles  submergées,  très  minces,  mem- 
braneuses-pellucides,  plissées-ondulées,  plus  ou  moins  briè- 
vement pétiolées.  Ces  feuilles  pellucides  ne  sauraient  nager, 
et  habitent  le  fond  de  l'eau,  alors  même  que  dans  les  eaux 
peu  profondes  leur  pétiole  serait  assez  long  pour  leur  per- 
mettre de  monter  à  la  surface.  Si  elles  se  trouvent  à  sec, 
elles  se  refusent  à  prendre  plus  de  consistance  et  finissent 
par  se  dessécher.  De  leur  côté,  les  feuilles  coriaces  ne  de- 
viennent pas  membraneuses-pellucides,  bien  que  quelque 
obstacle  les  ait  retenues  au  fond  des  eaux.  Dès  le  principe 
donc  et  en  dehors  de  l'iniluence  des  milieux,  les  feuilles 
naissent  ou  pellucides  ou  coriaces,  avec  une  nature  et  une 
destination  ditTérentes:  et  si  les  feuilles  coriaces  sont  rares 
dans  les  eaux  rapides  ou  même  font  défaut,  c'est  qu'un  tel 
milieu  s'oppose  à  leur  évolution,  mais  on  ne  doit  pas  dire 


NY3IPHEACEES.    PAPAVÉRACÉES.  71 

qu'elles  se  sont  transformées  en  feuilles  pellucides.  La 
naissance  des  feuilles  pellucides  a  lieu  surtout  en  automne 
et  en  hiver;  les  feuilles  coriaces  n'apparaissent  qu'au  prin- 
temps. —  Chez  le  ^Y.  alba  les  feuilles  pellucides  sont  ré- 
duites à  1-3;  elles  se  développent  au  printemps  et  se  dé- 
truisent toutes  en  été,  tandis  qu'à  cette  époque  le  N.  luteum 
en  conserve  encore  un  certain  nombre;  celles  du  iV.  alba 
sont,  comme  les  nageantes,  rougeàtres  à  la  face  inférieure, 
mais  celles  du  N.  luteum  sont  vertes  aux  deux  faces. 

Les  pédoncules  des  A^.  alba  et  N.  luteum  ne  sont  pas 
axillaires,  mais  plus  ou  moins  éloignés  (parfois  de  4-5'^)  de 
toute  aisselle.  Ils  naissent  par  une  partition  de  l'axe  du 
rhizome,  et  la  souche  est  donc  indéfinie.  —  Les  étamines 
du  A',  alba  ne  se  réfractent  pas,  comme  celles  du  A^.  luteum^ 
mais  elles  restent  dressées  même  après  l'émission  du  pol- 
len. —  Les  fleurs  sont  nageantes  chez  le  A",  alba,  et  émer- 
gées chez  le  A^.  luteum,  mêfâe  quand  l'eau  est  très  pro- 
fonde. —  Aussitôt  après  floraison  le  pédoncule  du  A",  alba 
ramène  sous  l'eau  le  jeune  fruit,  qui  finira  par  atteindre  le 
fond,  et  qu'une  courbure  du  sommet  du  pédoncule  maintient 
dans  une  position  verticale.  Pour  les  fruits  du  A^.  luteum, 
ils  sont  d'abord  nageants;  puis  ils  gagneront  le  fond  de 
l'eau,  à  l'époque  de  la  maturité.  —  Les  graines  sont  rouges 
chez  le  A^  alba  et  jaunâtres  chez  le  A^.  luteum. 


XXI.   PAPAVÉRACÉES  (Juss.). 
1.  PAPAYER  L. 

1  Fleurs  grandes;  anthères  brunes;  capsules  glabres 2 

Fleurs  de  grandeur  médiocre;  anthères  bleues  au  moins  avant 

la  déhiscence;  capsules  plus  ou  moins  hispides 3 

2  Capsule  obovoïde-suborbiculaire  ou  obovoïde-oblongue,  ayant 

son  plus  grand  diamètre  vers  le  sommet   ....  P.  Rhœaf^. 


72  PAPAVÉRACÉES, 

Capsule  oblongue  claviforme,  ayant  son  plus  grand  diamètre 

vers  le  milieu P.  dubiiim. 

3  Tiges  plus  ou  moins  étalées  avant  floraison,  puis  ascendantes; 
anthères  d'un  bleu  pâle  avant  la  déhiscence  :  capsule  étroite- 
ment claviforme,  à  soies^ordinairement  peu  abondantes.  .   . 

P.  Argemone. 

Tiges  dressées  à  la  floraison:  anthères  d'un  bleu  vif  avant  la 
déhiscence:  capsule  subglobuleuse  à  soies  abondantes  .  .  . 
P.  hyhridum. 

1. 1».  siii4)eas  L.;  Lorey,  36.  —  Q  ou.  parfois  O.  — Juin- 
sept.  —  CGC.  —  Moissons,  cultures. 

Extrême  polymorphisme  dans  la  forme  et  la  grandeur  des  feuilles 
et  des  pétales.  —  Les  poils  des  pédoncules  sont  ici  étalés,  là  parfois 
apprîmes.  —  Le  disque  de  la  capsule  est  ou  plan,  ou  convexo-co- 
nique;  puis,  sur  le  môme  individu,  les  rayons  des  stigmates  sont 
plus  ou  moins  nombreux,  et  atteignent  ou  non  les  bords  du  disque, 
qui  peut  en  outre  être  plus  ou  moins  lobé,  et  à  lobes  se  recouvrant 
ou  non  par  les  côtés.  —  Les  P.  Hhœas  et  duhium  laissent  échapper, 
à  la  moindre  blessure,  un  latex  blanc,  parfois  jaunâtre.  Après 
quelques  minutes  d'exposition  à  l'air,  le  latex  blanc  devient  jaune, 
puis  il  passe  à  un  brun  noir.  Un  latex  diversement  coloré  se  re- 
trouve, du  reste,  chez  les  autres  Papavéracées. 

%.  P.  «luiiiiiiii  L.  ;  Lorey,  35.  —  Q  on  parfois  0.  — 
Juin-sept.  —  G  G.  — Moissons,  cultures. 

Les  pédoncules  des  P.  duhium  et  Rhœas,  d'abord  droits  en  leur 
extrêaie  jeunesse,  sont  courbés-réfractés  en  leur  tiers  supérieur 
avant  l'anthèse,  puis  redeviennent  droits  et  dressés  à  la  floraison. 
—  Les  pétales  de  ces  deux  espèces  sont  tachés  ou  non  de  noir,  et 
parfois  les  pétales  d'une  même  corolle  sont  les  uns  maculés,  les 
autres  immaculés.  —  La  capsule  du  P.  duhium  est  de  forme  beau- 
coup moins  variable  que  celle  du  P.  Rhœas,  et  sur  le  sec  elle  est 
marquée  de  lignes  jaunes  longitudinales  correspondant  aux  cloisons. 

3.  P.  Argemone  L.  ;  Lorey,  35.  —  ©  ou  très  rarement 
O.  —  Juin-août.  —  A.  G.  —  Friches,  moissons. 

Ordinairement  hispides  en  leur  partie  supérieure,  les  capsules 
sont  parfois  ou  glabres  ou  hispides  sur  toute  leur  longueur. 


PAPAVÉRACÉES.    FUMARIACÉES.  73 

-fl.  P.  BiylïridaaMa  L.;  Lorev,  3i.  — ©.  — Mai-juill.  — 
RRR. — Rochers,  coteaux  incultes.  — Vauchignon  ! 

Bien  que  Lorey  dise  celte  espèce  commune,  je  n'ai  pu  la  rencon- 
trer qu'en  une  seule  station.  —  Graines  moins  nombreuses  que 
chez  les  autres  Papaver.  —  Cultivé,  le  P.  hybridurn  offre  quelques 
corolles  à  o  et  même  à  6  pétales. 

2.  GHELIDONIUM  /.. 

i.c.  majii^  L.;  Lorey,  38.  —  i/.  —  Avril-sept.  — 
CGC.  —  Vieux  murs,  pierrailles. 

La  variété  laciniatum  {C.  quercifulium  Thuill.)  a  €té  signalée  à 
Montbard  (Lcclerc). 

V  GLAUCIUM  Toum. 

t  Cl.  flaviim  Crantz;  Lorey,  37.  —  !:^  ou  0  —  Juin-août.  — 
R.  —  Bordsdes  routes,  décombres.  — Molesme  (c:??s  Etangs);  Dijon 
(Lorey,  Méline);  Plombières!  [Laguesse);  Semur!  (Lcclerc). 

La  durée  du  Chelidonium  majus  et  surtout  du  Glaucium  flavum 
n'est  que  d'un  petit  nombre  d'années.  De  précoces  et  profondes  des- 
tructions partielles  produisent  des  fénestrations  dans  leur  racine,  et 
même  finissent  par  la  partager  en  pi  usieurs  sections.  Ces  destructions, 
communes  chez  les  Papavéracées  vivaces,  vont  se  retrouver  à  un 
plus  haut  degré  encore  dans  une  famille  voisine,  les  Fumariacées. 

Le  Meconopsis  Camhrica  Vig.  a  été  récolté  par  M.  Lombard  dans  la 
Nièvre,  entre  Gouloux  et  Nataloux,  à  quelques  kilomètres  seulement  des 
limites  de  la  Côte-d'Or. 


XXII.   FUMARIACÉES  (DG.). 

1.  GORYDALIS  DC . 

Souche  charnue-tubéreuse,  se  remplaçant  chaque  année  ;  ra- 
cine nulle:  pseudorrhizes  très  grêles C.  solida. 


74  FOIARIACÉES. 

Point  de  souche  charnue-tubéreuse;  une  racine;  pseudorrhizes 
adjuvantes,  assez  robustes f  C.  lutea. 

Tiges  munies  d'une  ou  deux  écailles  en  leur  partie  inférieure: 
fleurs  violet-purpurin,  à  éperon  presque  aussi  long  que  le 
reste  de  la  corolle C.  solida. 

Tiges  munies  de  feuilles  en  leur  partie  inférieure;  fleurs  jau- 
nes; éperon  court j  C.  lutea. 

j  C.  Iwtea  DC.  —  C.  capnoides  Pers.  ;  Lorey,  40.  —  "i^.  —  Avril- 
oct.  —  RRR.  —  Murs  des  terrasses.  —  Montbard!  [Lorey). 

Très  abondant  à  Montbard  dans  les  murs  du  parc  de  Bufîon  et 
dans  ceux  du  jardin  de  Daubenton.  L'introduction  du  C.  lutea  est 
sans  doute  récente,  et  vraisemblablement  due  à  l'un  de  ces  deux  il- 
lustres naturalistes,  que  Montbard  se  glorifie  d'avoir  vus  naître.  En 
effet,  ce  Corydalis  ne  figure  pas  dans  la  Flore  de  Bourgogne  de  Du- 
rande,  publiée  en  1782;  etcependant  Tauteur  y  mentionne  plusieurs 
plantes  des  environs  de  Montbard.  —  Le  C.  lutea  bourgeonne  ad- 
ventivement  sur  la  partie  basilaire  de  sa  racine;  c'est  une  espèce 
très  méritante  par  la  légèreté  de  son  feuillage  et  l'abondance  de  ses 
tleurs  qui  se  succèdent  de  mai  à  novembre.  D'une  naturalisation 
très  facile,  il  lutte  victorieusement  contre  le  Chelidonium  majus  et 
autres  plantes  murales  indigènes.  D'après  J.  Gay,  sa  patrie  serait 
au  pied  des  Alpes  dans  la  Haute-Italie. 

I.  C.  solida  Sm.  —  C.  hulbosa  DG;  Lorey,  39.  —  if. 
—  Avril-mai.  —  R.  —  Broussailles,  lieux  couverts.  — 
Thoisy-la-Berchère,  St-Martin-de-la-Mer  (Lombard)  ;  Gevrey 
{Maillard)',  St-Remy!,  Millery!. 

Le  C.  solida  germe  avec  un  seul  cotylédon,  et  avec  un  pivot  très 
long  et  très  grêle.  Le  bourgeon  primaire,  au  lieu  d'être  placé  au 
voisinage  de  l'insertion  cotylédonaire,  offre  cette  particularité  d'être 
reporté  bien  au  delà,  jusque  vers  le  tiers  extrême  du  pivot.  Ce 
bourgeon  ne  forme  au  début  qu'un  petit  renflement  oblong,  repré- 
sentant le  premier  tubercule,  et  devant  être  remplacé  l'an  suivant 
par  un  tubercule  déjà  plus  gros  et  subglobuleux.  Quant  au  pivot, 
il  s'atrophie  complètement  2-3  mois  après  la  germination. 


FUMARIACÉES.  75 

Le  tubercule  appartient  au  système  descendant  selon  M.  Germain 
de  St-Pierre,  ^  et  au  système  ascendant  d'après  Michalet  ^.  Je  par- 
tage cette  dernière  opinion,  mais  avec  cette  réserve,  que  le  tuber- 
cule me  paraît  formé  par  une  hypertrophie  cambiale  du  bourgeon, 
et  non,  comme  l'enseigne  Michalet,  par  l'épaississement  de  deux 
feuilles-écailles.  Le  tubercule  offre,  en  effet,  une  masse  continue,  et 
rien,  ni  à  la  surface,  ni  à  l'intérieur,  soit  à  sa  formation,  soit  à  sa 
destruction,  n'y  décèle  la  soudure  de  deux  feuilles  accolées.  —  Le 
bourgeon  de  remplacement,  ou  futur  tubercule,  est  solitaire  le  plus 
souvent,  et  il  tire  son  origine  de  la  base  interne  du  tubercule  mère. 
Il  commence  par  être  cylindracé,  puis  il  se  rentle  peu  à  peu  au 
sein  du  tubercule  mère  en  résorption,  qui  lui  sert  tout  à  la  fois 
d'enveloppe  nourricière  et  protectrice. 

2.  FUMARIA  L. 

1  Sépales  suborbiculaires,  beaucoup  plus  larges  que  la  base  de  la 

corolle  ....       F.  densiflora. 

Sépales  non  suborbiculaires,  plus  étroits  ou  à  peine  plus  larges 
que  la  base  de  la  corolle 2 

2  Sépales  n'égalant  pas  le  tiers  de  la  longueur  de  la  corolle.  .   .  3 
Sépales  égalant  au  moins  le  tiers  de  la  longueur  de  la  corolle.  4 

3  Grappes  sessiles  ou  subsessiles:  sépales  plus  larges  que  le  pédi- 

celle:  fleurs  blanchâtres:  fruit  apiculé.   .   .   .  F.  parviflora. 

Grappes  pédonculées:  sépales  plus  étroits  que  le  pédicelle; 

ffeurs  purpurines;  fruit  non  apiculé F.  Vaillant li. 

4  Sépales  égalant  environ  moitié  de  la  longueur  de  la  corolle; 

fruit  subglobuleux F.  capreolata. 

Sépales  égalant  environ  le  tiers  de  la  longueur  de  la  corolle; 
fruit  ordinairement  plus  large  que  long,  et  tronqué-émar- 
giné  au  sommet F.  offtœialis. 

1.  F.  capreolata  L.;  Lorey,  41.  —  O  ou  Q.  —  Mai- 
août.  —  RR.  — Moissons,  cultures,  bords  des  chemins. 

Var.  a.  vulrjarls.  —  Fleurs  blanchâtres  :  fruits  lisses.  —  Aux  onne 

1.  Bull,  dp  la  Soc.  Bot.  de  Fr.,  1860,  VII,  p.  390-591 . 

2.  Ibid.,  1839,  VI,  p.  773-784,  et  1860,  VII,  p.  396-597, 


76  FUMARIACÉES. 

Aiserey,  Brazey  (Lorey);  le  long  des  murs  de  l'ancien  jardin  bota- 
nique de  Dijon!  (Méline). 

Var.  /3.  Bastardi  {F.  Bastardi  Bor.).  —  Fleurs  purpurines:  fruits 
ruguleux.  —  Cultures  du  Pàquis-de-Bray  entre  Dijon  et  Longvic! 
{MélineJ. 

Lorey  dit  que  sa  plante  a  les  pédicelles  recourbés  après  floraison. 
Je  n'ai  vu  de  recourbés  que  quelques-uns  des  pédicelles  stériles  de 
la  var.  vidgaris ;  les  fructifères  sont  étalés-dressés. 

*$.  F.  Officinal is  L.;  Lorey,  41.  —  Q  ou  Q.  —  Avril- 
oct.  —  ce.  —  Cultures,  moissons,  vignes. 

La  variété  scandens  [F.  capreolata  Thuill.;  non  L.  —  F.  média 
Lois.)  a  les  segments  des  feuilles  oblongs-ovales  et  certains  de  ses 
pétioles  tortiles  au  contact  d'un  support,  k  la  façon  de  ceux  du 
Clematis  Vitalba.  —  R.  —  Fontaine-lez-Dijon!,  Ghassagne!,  Semur!. 

Une  autre  variété  (F.  Wirtgejii  Koch)  est  caractérisée  sur  le  frais 
par  les  sépales  du  F.  officinalis  et  la  capsule  subglobuleuse  à  som- 
met arrondi  du  F.  Vaillantu;  mais  sur  le  sec  elle  présente  une  lé- 
gère dépression  au  sommet  de  sa  capsule.  —  R.  —  St-Remy!, 
Rougemont!. 

«.  F.  vaiiiaiitii  Lois.  —  0  ou  0.  —  Mai-sept.  —  R. 

—  Moissons,  coteaux  incultes.  —  St-Remy!,  Lucenay!, 
Montigny-s-Aube!,  Etalante!,  Val-Suzon  !,  St-Romain!,  Se- 
mur!, Epoisses!. 

«.  F.  parviflora  L.;  Lorey,  42.  —  O  ou  ©.  —  Mai- 
sept.  —  R.  —  Moissons,  cultures.  —  Montbard,  Yanvey 
(Loreij)',  St-Remy!,  Rougemont!,  Etrocheyî,  Châtillon!. 

3.  F.  densiflora  DG.  —  0  OU  ©.  — Mai-sept.  -  R  R. 

—  Cultures,  bords  des  chemins.  —  Pâquis-de-Bray  entre 
Dijon  et  Longvic!,  talus  des  chemins  de  la  plaine  de  Pouilly 
près  Dijon!  {Méline)\  Longecourt  {Laguessé). 

Les  Fumariacées  sont  souvent  atteintes  de  destructions 
partielles  en  leurs  organes  souterrains  {Corydalis  soiida, 
C.  lutea,   humarla  offîcinalis,  etc.)  :  et  l'examen  de  plu- 


FUMARIACEES.  77 

sieurs  espèces  soit  étrangères  au  département  comme  le 
C.  cava,  soit  même  exotiques  comme  le  Diebjlra  spcctabi- 
//5,  ne  servirait  qu'à  confirmer  cette  observation.  —  La  ra- 
cine des  F.  officinalis  et  capreolata  est  marquée  d'abord 
de  deux  sillons  opposés,  qui  sont  bientôt  le  si^ge  de  destruc- 
tions profondes.  Ces  destructions  se  traduisent  par  des  fé- 
nestrations  et  enfin  par  une  longue  et  étroite  lacune  longitu- 
dinale, qui  partage  la  racine  en  deux  moitiés  sur  une  cer- 
taine étendue.  Chez  les  F.  densiflora  ^i  parviflora  la  racine 
est  marquée  seulement  de  deux  dépressions  longitudinales 
opposées,  tandis  qu'elle  reste  arrondie  chez  le  F.  Vaillantii. 
L'anatomie  décèle  les  causes  de  ces  diversités  de  forme 
dans  la  racine  des  Fumaria.  Une  coupe  transversale  d'une 
racine  encore  très  jeune  de  F.  officinalis  montre  que  les 
faisceaux  vasculaires  secondaires  s'avancent  du  centre  à 
la  circonférence,  sous  la  figure  de  deux  cônes  opposés  pointe 
à  pointe  en  sablier,  et  croisant  les  faisceaux  primaires. 
Comme  la-  racine  ne  prend  plus  d'accroissement  qu'en  face 
de  ces  cônes,  elle  ne  tarde  pas  à  y  faire  saillie,  ce  qui  pro- 
duit l'apparence  d'un  sillon  creusé  sur  les  faces  intermé- 
diaires, c.  cà.  d.  sur  l'espace  parenchymateux  correspondant 
aux  faisceaux  primaires  et  interposé  aux  secondaires.  Les 
exfoliations  incessantes  et  irrégulières,  qui  atteignent  bientôt 
cette  région  parenchymateuse,  y  causent,  surtout  chez  les 
sujets  bisannuels,  des  dépressions  de  plus  en  plus  profondes, 
puis  enfin  les  lacunes  caractéristiques.  Chez  les  F.  densiflora 
Qi  parviflora,  il  y  a  seulement  arrêt  de  développement,  mais 
non  pas  destruction  dans  les  zones  parenchymateuses,  qui 
d'ailleurs  sont  moins  larges  que  chez  le  F.  officinalis;  d'où 
il  suit  que  la  racine  présentera  deux  sillons  réguliers.  Enfin 
celle  du  F.  Vaillantii  demeure  cylindrique,  et  échappe  à 
l'inégalité  d'accroissement  ainsi  qu'aux  destructions  par- 
tielles, attendu  que  les  faisceaux  vasculaires  secondaires  y 
sont  répartis  en  plus  gra^id  nombre  sur  la  circonférence. 


78  FUMARIACÉES.    CRUCIFÈRES. 

L'inflorescence  des  Fumaria  consiste  en  grappes  termi- 
nales simples  et  progressives.  Après  l'émission  de  la  pre- 
mière grappe,  la  végétation  est  reprise  par  un  rameau  né  à 
l'aisselle  de  la  feuille  florale,  et  au  second  nœud  de  ce  rameau 
surgira  une  nouvelle  grappe,  avec  émission  d'un  nouveau 
rameau  de  prolongement.  La  tige  est  donc  formée  d'une  série 
d'axes  sympodiques  et  florifères  à  tous  les  seconds  nœuds, 
et  les  grappes  paraissent  latérales,  quoique  terminales  en 
réalité.  Il  en  est  de  même  du  Corydalis  lutea\  mais  chez  le 
C.  solida,  la  grappe  est  unique  et  n'est  pas  accostée  d'un 
rameau  destiné  à  prolonger  sympodiquement  la  tige.  — A  la 
maturité,  ou  par  la  dessiccation  avant  maturité,  le  sommet 
du  fruit  des  Fiimaria?>Q  creuse  de  deux  fossettes,  prononcées 
surtout  chez  le  F.  officmalis. 


XXIII.   CRUCIFÈRES  (Juss.). 
SOUS-FAMILLE  L  —  SILIQUEUSES. 

t  GHEIRANTHUS  L. 

t  c.  Clieiri  L.;  Lorey,  45.  —  0.  — Avril-juin.  —  R.  —  Vieux 
murs.  —  Dijon  {Lorey)  ;  ruines  des  châteaux  de  Monlfort  !,  Mâlain  ! 
St-Romain!,  etSemur!. 

Est  assez  souvent  pérennant,  mais  la  seconde  floraison  est  beau- 
coup moins  belle  que  la  première. 

1.  BARBAREA  R.  Br. 

Feuilles  à  saveur  herbacée:  les  caulinaires  inférieures  dentées; 

siliques  longues  de  2-3"= B.  vidgaris. 

Feuilles  h  saveur  de  cresson  ;  les  caulinaires  toutes  pinnatipar- 

tites;  siliques  longues  de  4-5*^ B.patula., 


CRUCIFÈRES.  79 

i.  B.  ¥uig;aris  R.  Br.  ;  Lorey,  49.  —  if.  —  Avril-juin. 
—  Lieux  humides,  haies,  taillis,  bords  des  chemins. 

Var.  a.  vulgarls.  —  G.  —  Feuilles  supérieures  dentées:  siliques 
étalées-dressées. 

Var.  S.  stricta  {B.  stncta  Bor.  —  B.  parmflova  Pries).  —  A.  R.  — 
Nolay  {Gillot);  Toutry!,  Vieux-Château!,  Epoisses  où  il  est  plus 
commun  que  le  type!.  —Fleurs  petites,  siliques  dressées. 

Var.  y.  arcuata  (B.  arcuata  Rchb.).  —  R  R.  —  Fossés  du  château 
de  Montigny-s-Aube!  —  Siliques  grêles,  allongées,  arquées,  étalées- 
divariquées. 

Var.  (?.  intermedia  (B.  intermecUa  Bor.).  —  RR.  —  Liernais!.  — 
Feuilles  supérieures  pinnatilobées:  grappes  munies  de  quelques 
bractées. 

De  nombreux  intermédiaires  relient  toutes  ces  variétés. 

«.  B.  p»(uia  Fries.  — B.  praecox  R.  Br.  —  if.  —  Mai- 
juill.  —  R  R.  — Coteaux  incultes,  bords  des  chemins.  — Di- 
jon (Mélinel);  Liernais!,  Menessaire!. 

M'a  paruspontané;  Lorey  (p.  49)  n'en  fait  qu'une  plante  potagère. 
2.  ARABIS  L. 

1  Plante  ordinairement  O  ou  0  ;  feuilles  radicales  lyrées-pinna- 

tipartites,  les  caulinaires  non  embrassantes  .   .  A.  arenosa. 
Plantes  ordinairement  pérennantes-vivaces:  feuilles  radicales 
entières,  les  caulinaires  embrassantes • 2 

2  Plante  entièrement  glabre;  siliques  comprimées-subtétragones. 

A.  brassicdeformls. 

Plantes  plus  ou  moins  velues;  siliques  comprimées 3 

3  Feuilles  à  petites  oreillettes;  siliques  droites,  plus  ou  moins 

dressées A.  sagittata. 

Feuilles  à  grandes  oreillettes:  siliques  très  allongées,  compri- 
mées-planés, arquées,  étalées A.  Turrita. 

1.  A.  brassîcaeformis  Wallr.  —  Erysimiim  Alpinuni 
Baumg.  ;  Lorey,  97.  —  nf.  —  Mai-juin.  —  R.  —  Rochers 
des  bois.  —  Gouchey,  Gevrey  {Lorey)\  combes  boisées  de 


80  CRUCIFÈRES. 

Dijon  à  Beaune  {Duret) ;  Boudreville!,  Couitivron!,  Moïit- 
Afriqueî. 

«s.  A.  isagitiata  DC.  ;  Lorey,  51.  —  Péreiinant-vivace. 

—  Mai-juill.  —  G.  —  Bois,  coteaux  incultes. 

Plus  ou  moins  velu,  et  encore  parfois  glabrescent;  feuilles  den- 
tées ou  entières,  les  moyennes  et  supérieures  sessilcs,  à  base  tron- 
quée-émarginée,  et  le  plus  souvent  auriculée,  à  oreillettes  apprimées 
ou  étalées,  parallèles  ou  divergentes. 

3.  i%  TwrrîiaL.;  Lorey,  53.  — Pérennant-vivace.  —  Mai- 
juin.  —  B.  —  Bûchers.  —  Marsannay-la-Côte,  Couchey, 
Gevrey  {Lorey):  Mont-Afrique!,  Nuits!. 

4.  A.  arenossi  Scop.  ;  Lorey,  52.  —  ©,  O  ou  parfois 
pérennant.  —  Avril-sept.  — G.  —  Lieux  sablonneux,  tail- 
lis, pierrailles,  coteaux  incultes. 

Dans  les  fentes  des  rochers,  en  plein  midi,  à  Baulme-la-Roche!, 
Gevrey!,  Santenay!,  cette  espèce  devient  pérennante  et  forme  des 
rosettes  à  feuilles^épaisses  et  velues-tomentenses. 

:^.    DENTABL\  Totirn. 

s.  w.    pinnata  Lmk;   Lorey,  oG.  —  !^.  —  Avril -mai. 

—  A.  G.  —  Bois  ombragés.  —  Flavignerot,  Marsannay-la- 
Gôte,  Gevrey  {Lorey)\  Tarsul  {Magdelaine)\  St-Bemy  I, Fon- 
tenay!,  Asnières-en-Montagne  !,  Flavigny!,  Trouhaut!,  Val- 
Suzon!,  Lusigny!,  Savigny-s-Beaune!,  Noiay!. 

Rhizome  horizontal,  longuement  rameux^  blanc,  charnu,  écail- 
leux  par  les  bases  accrescentes  et  saillantes  de  feuilles  avortées-ru- 
dimentaires,  relevé  de  protubérances  par  ses  bourgeons  expeclants- 
boudeurs. 

4.  GABDAMINE  L, 

1  Une  racine:  plantes  Q) 2 


CRUCIFÈRES.  81 

Un  rhizome  brièvement  rameux,  écailleux  par  les  bases  pétio- 
laires  accrescentes 3 

2  Plante  plus  ou  moins  cespiteuse:  nombreuses  pseudorrhizes 

adjuvantes  à  la  souche C.  sylvatica. 

Plante  non  cespiteuse:  peu  ou  point  de  pseudorrhizes  adjuvan- 
tes à  la  souche C.  impatieiis. 

3  Segments  des  feuilles  caulinaires  et  radicales  bourgeonnant  ad- 

ventivement,  et  radicants  par  la  base  après  leur  chute  sur  le 

sol C.  deciduifoUa. 

Feuilles  radicales  seules  bourgeonnant  adventivement,  et  radi- 
cantes  bien  avant  leur  chute  sur  le  sol  .   .   .   .  C.  pratensis. 

i  Corolle  égalant  ou  dépassant  à  peine  le  calice 2 

Corolle  2-3  fois  plus  grande  que  le  calice 3 

2  Pétioles  auriculés C.  impatiens. 

Pétioles  non  auriculés .   .   .  C.  sylvatica. 

3  Feuilles  à  saveur  herbacée,  les  radicales  persistant  2-3  ans,  les 

caulinaires  ne  périssant  qu'à  la  fructification;  celles-ci  à 
segments  sessiles,  atténués  à  la  base,  décurrents  sur  lerachis. 

C.  pratensis. 

Feuilles  à  saveur  de  cresson,  toutes  à  segments  caduques  avant 
floraison:  les  caulinaires  à  segments  péliolulés,  non  décur- 
rents sur  le  rachis C.  deciduifoUa. 

I.  C.  inapaeienat  L.;  Lorey,  53.  —  Q.  —  Mai-juill. — 
A.  R.  —  Bois  humides,  pied  des  rochers  ombragés.  —  Ste- 
Foix,  Flavignerot,  Gîteaux  {Loreij)\  "Gevrey  {Maillard)\ 
Balot!,  Yal-des-Ghoues!,  Gourtivron!,  Val-Suzon!,  Nolayî, 
Montberthaultî. 

«.  c.  syîvaîica  Liiik.  —  C.  hirsuta  Lorey,  54;  non  L. 
—  ©  ou  parfois  pérennant.  —  Avril-juin.  —  Bois  humi- 
des. —  Bois  du  Pays-Bas  {Lorey);  Longchamp  (Wéôer); 
Gîteaux  I. 

Le  C.  hirsuta  L.  se  reproduit  depuis  plusieurs  années  dans  les  allées 
et  plates-bandes  du  jardin  botanique  de  Dijon!.  —  Les  C.  hirsuta  L.  et 
sylvatica  Link  sont  réunis  par  quelques  auteurs  en  une  seule  espèce; 
mais  le  C.  sylvatica,  avec  sa  souche 'cespiteuse,  parfois  pérennante,  ses 

6 


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84  CRUCIFÈRES. 

rossulifères,  et  la  plante  se  trouve  bientôt  entourée,  malgré  sa  sté- 
rilité, d'une  très  nombreuse  progéniture  due  à  cette  singulière 
fissiparilé.  —  Le  C.  deciduifolia  a  une  végétation  plus  précoce  que 
celle  du  C  pratensls;  souvent  même  sa  tige  commence,  dès  l'au- 
tomne, à  émerger  de  la  rosette  radicale,  bien  que  la  floraison  doive 
être  un  peu  postérieure  à  celle  du  C.  pratensis.  —  Après  floraison, 
le  C.  deciduifolia  émet  des  bourgeons  axillaires  caulinaires,  qui, 
lors  de  la  destruction  de  la  tige,  s'enracinent  au  contact  du  sol:  sou- 
vent même  un  bourgeon  termine  le  sommet  de  l'inflorescence.  La 
présence  de  bourgeons  axillaires  caulinaires  est  très  rare  chez  le 
C.  pratensis. 

Le  C.  amara  L.  est  indiqué  par  Lorey  (p.  53)  dans  les  bois  marécageux 
de  Laroche-en-Brenil  et  de  Saulieu. 

'6,  NASTURTIUM  R.  Br. 

4  Plantes  0  ou  0 2 

Plantes  ^ 3 

2  Plante  0,  non  cespiteuse N.  palustre. 

Plante  Q  ou  môme  parfois  pérennante,  cespiteuse  avec  pseu- 

dorrhizes  adjuvantes N.  asperum. 

3  Racine  nulle;  rhizome  épigé,  très  rameux,  formé  par  les  tiges 

couchées-radicantes  ;   pseudorrhizes    toutes    capillaires-sé- 

tacées N.  officinale. 

Une  racine,  ou  un  rhizome  hypogé  ;  pseudorrhizes  la  plupart 
robustes  ou  au  moins  filiformes-cylindracées 4 

4  Racine  et  pseudorrhizes  très  robustes,  à  bourgeons  adveijtifs 

rares;  tiges  étalées-ascendantes,  radicantes.  JV^.  amphibium. 

Racine  et  pseudorrhizes  assez  grêles,  à  bourgeons  adventifs  très 

nombreux;  tiges  peu  ou  point  radicantes.   .   .  N.  sylvestre. 

\  Siliques  rudes-tuberculeuses,  à  pédicelles  épaissis,  et  n'égalant 

pas  en  longueur  le  quart  de  la  silique N.  asperum. 

Siliques  lisses,  à  pédicelles  grêles,  plus  longs  que  la  silique  ou 

en  égalant  au  moins  la  moitié 2 

2  Fleurs  blanches iV.  officinale. 

Fleurs  jaunes. 3 


CRUCIFÈRES.  85 

3  Calice  égalant  la  corolle N.  palustre. 

Calice  plQS  court  que  la  corolle 4 

4  Tiges  robustes:  siliques  3-4  fois  plus  courtes  que  les  pédicel- 

les N.  amph^bium. 

Tiges  assez  grêles:  siliques  égalant  au  moins  moitié  des  pédicel- 
les N.  sylvestre. 

i.  ::¥.  agp«i»r«iii  Goss.  — Sisymbrium  asperiim  L.;  Lo- 
rey,78.  —  0  ou  parfois  pérennant.  —  R.  — Champs  humi- 
des. —  Pays-Bas  (Lore?/):  Arcelot,  Nuits  (G. G.);  Liernais, 
champs  de  la  Guette  à  Saulieu  {Lombard);  Montigny-s- 
Aubeî,  Orgeux!,  Magny-s-Tille!,  Gevrey  au  marécage  de 
Château-Renard  î. 

«.  IV.  palustre  DG.  ;  Lorey,  47.  —  O.  — •  Juill.-sept. 
—  A.  R.  —  Champs  marécageux,  attérissements.  —  Fonte- 
nay!,  Lucenay!,  Gîteaux!,  St-Jean-de-Losnet,  Seurrel^ 
Saulieu  !. 

Duret  (Op.  inanusc.)  indique  le  .V.  Pyrenaicum  R.  Br.  entre'La  Canche 
et  Bessey-la-Cour.  ^1  M.  Grenier  et  Godron  (FI.  deFr.)  l'attribuent  aussi 
à  la  Côte-d'Or,  mais  sans  indication  de  localité.  Cette  espèce  existe  en  un 
département  limitrophe,  Saône-et-Loire  (Carion,  Gillot). 

3.  1%.  ampi»ig>iiim  R.  Br.  ;  Lorey,  48.  —  !^.  —  Mai- 

juill.  —  G.  — Bords  des  eaux,  attérissements. 

Extrême  polymorphisme  des  feuilles,  qui  sont  tantôt  toutes  en- 
tières, tantôt  toutes,  ou  les  radicales  seulement,  pinnatiparlites-ly- 
rées.  —  Plante  glabre  en  ses  parties  submergées,  velue  pour  le 
reste. 

Je  possède  une  variété  beaucoup  moins  robuste  en  toutes  ses  par- 
ties, môme  quand  elle  est  cultivée  au  bord  des  eaux,  et  qui  pour- 
rait être  suspectée  d'hybridité  avec  le  N.  sylvestre,  à  cause  de  ses 
siliques  stériles  et  atrophiées.  Les  tiges  sont  dressées-ascendantes, 
et  peu  ou  point  fisluleuses. 

En  automne,  les  tiges  du  N.  amphibhim  offrent  fréquemment  des 
bourgeons  développés  en  très  courts  rameaux  épaissis-charnus. 
Ces  bourgeons  restent  vivants  après  la  mort  et  la  chute  des  tiges, 


86  CRUCIFÈRES. 

s'enracinent  dès  l'automne  ou  au  printemps,  et  sont  ainsi  de  véri- 
tables organes  de  multiplication. 

4.1V.  sylvestre  R.  Br.  ;  Lorey,  47.  —  if.  — Mai-sept. 

—  G.  —  Sables  des  rivières,  attérissements,  lieux  humides. 

Dans  la  variété  anccps  {N.  anceps  Rclib.),  les  siliques  n'égalent 
que  la  moitié  de  la  longueur  du  pédicelle.  —  A.R.  —  Buffon!, 
Fleurey!,  Premières!,  Laroclie-en-Brenil !,  Moutiers-St-Jean!.  — 
La  variété  extrême  dans  le  sens  opposé  (siliques  plus  longues  que 
le  pédicelle)  est  le  N.  riviilare  Rchb.  —  RR.  —  Bords  de  l'Ouche 
à  Dijon!  [Lombard). 

5.  »(.  ofûeinaie  R.  Br.  ;  Lorey,  46.  —  ^.  —  Avril-sept. 

—  G.  —  Fossés,  ruisseaux,  sols  humides  et  ombragés. 

Flottant,  le  N.  officinale  rompt  toutes  ses  attaches  avec  la  terre, 
et  ses  pseudorrliizes  tirent  exclusivement  leur  nourriture  de  l'eau. 

—  Devient  extrêmement  robuste  dans  la  Laignes:  les  tiges  attei- 
gnent jusqu'à  3^  de  diamètre,  les  feuilles  supérieures  et  émer- 
gées sont  pinnatiséquées,  et  les  segments  tous  oblongs-lancéolés, 
atténués  à  la  base,  sinués  et  rappelant  ceux  du  Sium  angiistifoliiim. 
Mais  ce  n'est  pas  même  une  variété  (var.  siifolium  Goss.),  car  les 
rameaux  de  ces  mêmes  tiges  ont  leurs  rosettes  nageantes  avec 
feuilles  du  type,  c.  à.  d.  tantôt  simples,  tantôt  munies  d'1-3  paires 
de  petits  segments  latéraux  oblongs-obovales. 

6.  TURRITIS  Dill. 

I.  T.  gialira  L.;  Lorey,  50.  —  ©.  —  Mai-juill.  —  R. 

—  Goteaux  boisés.  —  Laroche-en-Brenil  (fiillot);  Val- 
Suzonl,  Nolayl. 

7.  SISYMBRIUM  L. 

1  Feuilles  crénelées  ou  dentées;  fleurs  blanches 2 

Feuilles  profondément  découpées  ou  plus  ou  moins  hastées; 

fleurs  jaunes 3 

2  Feuilles  amples,  réniformes  ou  ovales- cordées,   d'une  odeur 


CRUCIFÈRES.  87 

alliacée  par  le  froissement;  siliques  6-8  fois  plus  longues  que 

les  pédicelles S.  Alliaria. 

Feuilles  petites,  obovales-oblongues,  sans  odeur  alliacée;  sili- 
ques à  peine  plus  longues  que  les  pédicelles.  S.  Thaliamm. 

3  Feuilles  bi-tripinnatiséquées S.  Sophia. 

Feuilles  pinnatipartites  ou  hastées 4 

4  Siliques  dressées-apprimées,  velues S.  officinale. 

Siliques  étalées-ascendantes,  glabres S.  Mo. 

1.  S.  Alliaria  Scop.  —  Alliaina  officinalis  DG.  ;  Lorey, 
77.  —  ©  ou  0.  —  Avril-juin.  —  G  G.  —  Haies,  taillis, 
berges  des  rivières,  rochers. 

Germe  en  automne  ou  au  printemps.  —  L'axe  hypocotylé  est 
bien  distinct  du  pivot  par  un  moindre  diamètre;  comme  en  outre 
il  est  assez  long,  il  se  courbe  souvent  sous  le  poids  de  la  rosette 
mère  qui  est  volumineuse  et  accostée  de  rosettes  latérales.  —  La 
racine  est  quelquefois  munie  de  bourgeons  adventifs  expectants;  et, 
cas  bien  remarquable  pour  une  plante  0,  il  peut  arriver  au  S. 
Alliaria  de  se  survivre  par  le  développement  de  quelques-uns  de  ces 
bourgeons  adventifs.  La  radicelle  snr  laquelle  est  insérée  un  bour- 
geon lui  tient  lieu  de  racine,  et  il  n'y  a  pas  émission  de  pseudor- 
rhizes. 

^.  S.  Tiiaiianum  J.  Gay.  —  Arabis  Thaliana  L.;  Lo- 
rey, 51..  —  0  ou  0.  —  Mai-juill.  —  A.  G.  —  Vignes, 
cultures  argileuses.  — St-Remyî,  Auxonne!,  Rouvrayl, 
Montberthaultl,  Bardî,  Semurî,  etc. 

3.  s.  officinale  L.;  Lorey,  7o.  —  0.  —  Mai-août.  — 
G.  —  Ghemins,  décombres,  rues  des  villages. 

4.  s.  sopi&ia  L.;  Lorey,  76.  —  0  ou  0.  —  Mai-sept. 
—  A.  R.  —  Vieux  murs,  décombres,  sables,  chemins.  — 
Moloy!,  Premières!,  Auxonne!,  Santenay!,  Nolay!,  Saulieu!, 
Semurî,  Moutiers-St-Jean!. 

5.  s.  irioL.;  Lorey,  75.  —  0  ou  0.  —  Mai-sept.  — 
RR.  — Rues,  décombres.  —  Arnay,  Saulieu  {Lorey)',  Dijon 
au  pied  du  rempart  de  la  porte  Neuve!  {Méline). 


88  CRUCIFÈRES. 

8.  BRAYA  Sternb.  et  Hoppe. 

I .  B.  suptna  Koch.  — Sisymbrium  supinum  L.  ;  Lorey, 
77.  —  Q.  —  Juin-août.  —  RR.  —  Sables  des  rivières, 
lieux  humides.  —  Is-s-Tille,  Thil-Ghàtel  {Lorcy)\  étangs  de 
Gîteaux(TFeô^r/)  ;  Arcelot,Limpré,  Magny-s-Tille(^o;z?2e^.'); 
Marcilly-s-Tillel. 

9.  ERYSIMUM  L. 

1  Plante  glauque  et  glabre:  feuilles  embrassantes;  fleurs  blanc- 

jaunâtre E.  orientale. 

Plante  verte  et  pubescente;  feuilles  non  embrassantes;  fleurs 
jaunes.  . 2 

2  Fleurs  petites;  siliques  vertes,   redressées  sur  les  pédicelles; 

ceux-ci  une  fois  plus  courts  que  les  siliques 

E.  cheiranthoides. 

Fleurs  grandes:  siliques  vert-grisàtre,  non  redressées  sur  les 
pédicelles;  ceux-ci  4-6  fois  plus  courts  que  les  siliques.  .  . 
E.  cheiriflorum. 

1.  E.  cliefrasifiioides  L.  ;  Lorey,  78.  —  £  ou  0.  — 

Mai-sept.  —  A.  G.  —  Gultures,  décombres,  lieux  couverts, 
attérissements.  —  St-Remy!,  Lucenay!,  Velars!,  Pontail- 
1er!,  etc. 

«.  E.  ciieirîlïoram  Wallr.  —  E.  lanceolatimi  Lorey, 
79  ;  non  DG.  —  0.  —  Mai-août.  —  A.  G.  —  Goteaux  in- 
cultes, bords  des  chemins,  carrières.  —  Mont-St-Jean,  Lier- 
hais  {Lombard)  ;  St-Remyî,  Arrans!,  Lucenay!,  Verdonnetl, 
Laignesl,  Veuxhaules!,  Baigneuxl,  Flavigny!,  Aignay!, 
vallon  du  Suzonî,  Gevrey!,  Antheuil!,  Bouilland!,  etc. 

Suivant  les  individus,  les  fleurs  sont  inodores  ou  odorantes. 
L'odeur  est  surtout  appréciable  dans  la  soirée,  parce  que  c'est  le 
moment  d'épanouissement  de  nouvelles  fleurs.  —  Un  sujet  à  péta- 
les bilobés  ne  m'a  presque  donné  par  semis  que  des  plantes  à  pé- 
tales entiers.  —  Le  stigmate  est  entier  dans  sa  jeunesse,  puis  un 


CRUCIFÈRES.  89 

sillon  s'y  creuse  qui  le  rend  bilobé;  ce  caractère  est  du  reste  assez 
variable,  ainsi  que  la  direction  des  pédicelles  et  par  conséquent 
des  siliques.  —  J'ai  rencontré  des  individus  remarquables  par  la 
longueur  des  grappes,  quiatteignaient  jusqu'à  70%  et  dont  la  florai- 
son se  prolongeait  jusqu'en  novembre.  Les  siliques  étaient  dressées- 
apprimées,  et  ne  contenaient  chacune  qu'1-2  graines,  ou  même 
étaient  complètement  stériles,  ce  qui  permettait  à  ces  plantes 
d'employer  toute  leur  vigueur  à  l'allongement  de  la  grappe  et  à 
la  multiplication  des  fleurs. 

3.  Biî.  orSenataie  R.  Br.  —  E.  perfoliatum  Crantz;  Lo- 
rey,  80.  —  0  ou  O.  —  A.  G.  —  Moissons  argileuses.  — 
St-Remy!,  Gevrolles!,  Bard!,  etc. 

UHesperis  matronalis  L.  a  été  observé  à  la  fontaine  de  Jouvence  et 
près  de  Vantoux  [Wéber)^  mais  sans  doute  à  la  suite  de  quelque  impor- 
tation. Cette  espèce  est  spontanée  {Michalet)  dans  les  montagnes  du  dé- 
partement du  Jura. 

10.  DIPLOTAXIS  DC. 

1  Plante  vivace  aux  lieux  arides,  bisannuelle  ailleurs;  tige  cen- 

trale très  feuillée;  siliques  à  peu  près  de  la  longueur  des  pé- 
dicelles  t  D.  temdfolia. 

Plantes  O  ou  0  ;  tige  centrale  aphylle  ou  presque  aphylle; 
siliques  beaucoup  plus  longues  que  les  pédicelles 2 

2  Calice  plus  ou  moins  hispide;  pétales  une  fois  plus  longs  que 

le  calice,  à  limbe  obovale-suborbiculaire.   .   .   .  D.  muralis. 

Galice  glabre:  pétales  dépassant  peu  le  calice,  à  limbe  oblong- 

linéaire -D.  viminea. 

t  O.  teiiiïifolia  DC;  Lorey,  97.  —  :^  ou  0.  ~  Mai-.sept. 

—  R  R.  —  Sables,  décombres,  chemins  de  fer.  —  Velars  {Wéber)  ; 
Dijon  !  {Méline);  gares  de  Pontailler  !  et  de  Beaunel. 

1.  ».  murait!^  DC.  —  0  ou  0.  —  Mai-sept.  —  A.  R. 

—  Vignes,  lieux  incultes,  chemins  de  fer.  —  Dijon,  Longe- 
court  {Meline  !)\  voie  du  chemin  cle  fer  à  Darcey!  et  à  St- 
Julienî,  NuitsI,  Meursault!,  Santenay!. 


90  CRUCIFÈRES. 

».  D.  vimioea  DC;  Lorey,  97.  —  0  ou  0.  —  Mai- 
août.  —  R.  —  Vignes,  sables,  chemins.  —  Talant,  Is-s- 
Tille!  {Lorey)\  Dijon  aux  vignes  de Montmuzard I  {Méline)\ 
Auxey  {Bonnet);  Ebatyl. 

11.  ERUGASTRUiM  PrrsL 

1.  E.  Poilicliii  Schimp.  et  Spenn.  —  Brassica  Erucas- 
trum  DC,  FI.  Fr.,  n^  412â  ;  Lorey,  94,  pro  parte;  non  L., 
Sp.,  932.  —  Q.  —  Mai-juill.  —  R.  —  Sables,  décombres, 
cultures.  —  Pouilly-s-Saône  (Berthiotl)\  Nuits,  Beaune 
{Bonnet);  Dijon,  Longecourt  (i¥e7/;ze.');  St-Jcan-de-Losne  !. 

M.  Méline  a  récolté  à  Dijon  !'£'.  obtusangulum  Rchb.  dans  les  talus  du 
chemin  de  fer  de  Langres,  et  VEruca  sativa  Lmk  dans  les  cultures  ;  mais 
ces  plantes  étaient  vraisemblablement  adventives. 

t  HIRSGHFELDIA  iMœnch, 

f  H.  aclpre«$^a  Mœnch.  —  ©•  —  Juin-août.  —  R  R.  —  Sa- 
bles, décombres.  —  Dijon  dans  les|talQS  du  chemin  de  fer  Langres!, 
aax  bords  de  l'Onche!  et  au  rond  point  da  Parc!  (Méline). 

t  BRASSICA  L. 

■f  B.  aiig^ra  Koch.  —  Sinapis  nigra  L.;  Lorey,  94.  —  0.  — 
Juin-août.  —  A.R.  ■—  Taillis,  berges  des  rivières.  —  St-Remy!, 
Arrans!,  Pontailler!,  Auxonnel,  Seurre!,  etc. 

12.  SINAPIS  L. 

Plante  pérennanle  ou  bisannuelle;  feuilles  toutes  pinnatiparti- 
tes;  valves  dessiliques  5-6  fois  plus  longues  que  le  bec;  grai- 
nes alvéolées S.  Cheiranthus. 

Plante  O  ou  Q  j  feuilles  supérieures  sinuées-dentées:  valves 
des  siliques  à  peine  plus  longues  que  le  bec;  graines  lisses. 
.  S.  arvensis. 

1.  S.  CbeirantliiifiiKoch. — Brassica EnicastrumLorey, 


CRUCIFÈRES.  91 

94,  pro  parte;  nonL.,  Sp., 932,  necDC,  Fl.Fr.,  n»  4122.  — 
Pérennant  ou  @.  —  Mai-août.  —  A.  G.  —  Moissons,  co- 
teaux incultes  et  rochers  des  sols  granitiques.  —  Semur! 
(Zorey);  Voudenay!,  Menessaire!,  Liernaisî,  Saulieu!,  Laro- 
che-en-Brenil!,  Rouvray!,  Montberthault!. 

Lorey  a  confondu  deux  espèces  dans  son  Brassica  Enœastnim  ;  ss, 
plante  est  en  effet  VEnicastnimPoUichu  Sch'im^,  etSpenn.  par  l'en- 
semble de  la  diagnose,  mais  elle  est  bien  le  Sinapis  Cheiranthus 
Kocli  par  l'habitat  et  la  fréquence,  puis  qu'il  la  dit  très  commune 
dans  les  terrains  granitiques. 

«.S.  ari-cnsif^  L.;  Lorey,  9o.  —  O  ou  ©.  —  Mai-oct. 
—  CGC.  — Moissons,  cultures. 

La  variété  Schkuriana  (S.  Schkuriana  Rchb.)  a  les  feuilles  am- 
ples, les  tiges  élevées,  les  siliques  grêles  et  fortement  toruleuses 
môme  avant  maturité  et  en  dehors  de  toute  dessiccation,  malgré 
l'avis  contraire  de  M.  Grenier  ^  —  A.  R.  —  St-Remy!  ;  vignes  de 
Meursault!,  avec  siliques  veines  ou  glabres,  ce  qui  s'observe  aussi 
pour  le  type. 

Le  S.  alba  L.  (Lorey,  96)  croît  çà  et  là  à  proximité  des  champs  où  il  a 
été  cultivé. 

SOUS-FAMILLE  IL   —  SILICULEUSES. 

13.  RAPHANUS  L, 

1.  R.  Raplianistrum  L.  ;  Lorey,  101.  —  0  ou  ©.  — 

Mai-sept.  —  G.  — Moissons  et  cultures  des  sols  argileux  ou 
siliceux. 

On  rencontre  dans  les  mêmes  champs  des  individus  les  uns  à 
fleurs  jaunes,  les  autres  à  fleurs  violettes  ou  blanches.  L'âge  des 
corolles,  pas  plus  que  le  sol,  n'influe  sur  ces  diversités  de  teintes. 
Bien  plus,  des  graines  récoltées  sur  des  sujets  à  fleurs  blanches 
donnent  un  certain  nombre  de  plantes  à  fleurs  jaunes.  Enfin  les 

1.  Fl.  Jurass.,  p.  42. 


92  CRUCIFÈRES. 

siliques  mûres,  quoique  le  plus  souvent  moliniformes,  peuvent 
être  parfois  cylindracées. 

Quelque  temps  après  la  germination,  l'axe  hypocotylé  est  muni 
de  deux  petites  languettes  membraneuses,  formées  de  l'écorce  pri- 
maire qui  s'est  fendue  et  soulevée  longitudinalement  de  bas  en 
haut.  Ces  languettes,  très  appréciables  surtout  chez  le  Radis  {Ra- 
phanus  sativus  L.),  ont  été  parfois  prises  à  tort  pour  une  coléorrhize. 

14.  ALYSSUM  L. 

Plante  !^  ;  calice  caduc;  pétalesjaunes,  une  fois  plus  longs  que 
le  calice A.  montanum. 

Plante  ©;  calice accrescent,  persistant:  pétales  blanc-jaunà- 
tre,  à  peine  plus  longs  que  le  calice A.  calycinum. 

a.  A.  montanum  L.  ;  Lorey.  59.  —  !^.  —  Maijuill.  — 
R.  —  Pelouses,  rochers.  —  Gouville,  Marsannay-la-Côte, 
Gevreyl  (Zorey);  Nuits!. 

«.  A.  eaiycinum  L.;  Lorey,  60.  —  ©.  —  Avril-juiii. 
—  G.  —  Friches,  chemins,  vieux  murs. 

VA.  incanum  L,  se  reproduit  depuis  un  très  grand  nombre  d'années 
sur  les  terrasses  du  château  d'Epoisses  (abbé  Perrey),  et  il  s'est  montré 
en  1879  et  1880  à  Dijon,  sur  les  levées  du  canal,  près  la  petite  gare!  (Mé- 
line).  Durande  {FL  de  Bourg.,  p.  60)  l'indique  dans  les  terrains  sablon- 
neux et  sur  les  bords  des  rivières  aux  environs  de  Semur. 

lo.  LUNARIA  L. 

1.  li.  rediTli-a  L.;  Lorey,  S7.  —  if.  —  Mai-juill.  — 
RR.  — Bois  montagneux.  —  Savigny-s-Beaune  en  la  combe 
de  Vauteloy,  et  combe  d'Arcey  près  de  Pont-de-Pany  {Lorey)-, 
Bouilland  {Bonnet);  Savigny-s-Beaune  {Méiùie);  Somber- 
non!. 

Le  Vesicaria  utriculata  Lmk,  que  Lorey  (p.  50)  place  aux  Bordes  près 
Montbard,  n'y  a  pas  été  retrouvé. 


CRUCIFÈRES.  93 

IG.  DRABA  L. 

1  Plante  iif.^  feuilles  ciliées  aux  bords:  fleurs  jaunes 

D.  aizoides. 

Plantes  ©;  feuilles  non  ciliées  aux  bords:  fleurs  blanches.  . 


«) 


2  Des  feuilles  caulinaires:  pétales  entiers B.  muralis. 

Point  de  feuilles  caulinaires;  pétales  bipartils  .   .   .  D.  verna. 

1.  o.  aizoBsii's  L.;  Lorey,  61.  —  if.  —  Mai-juin.  — 
RR.  — Gevrey!,  Bouilland!,  {Lorey)\  Beaunc  {Laguesse)  ; 
Jouvence  (ÏFe/^«?r);  Val-Courbe  près  Val-Suzon  {Bonnet). 

%.  a>.  muraiisi  L.;  LoiTV,  61.  —  0.  —  Avril-juin.  — 
R.  —  Rochers  ombragés.  —  Laroche-en-Brenil  {Lorey)\ 
Montberthault  {Bcrthiot)\  St-Remyî,  Rougemont!,  Millery!. 

3.  n.  x^vn'A  L.  —  Erophila  vulgarisDd.',  Lorey,  62. 
—  O-  —  Mars-mai.  —  CGC.  —  Pelouses,  rochers,  vieux 
murs,  moissons. 

Tous  les  intermédiaires  se  présentent  entre  les  silicules  suborbi- 
culaires  et  linéaires-lancéolées,  entre  les  feuilles  lisses  et  rudes- 
tuberculeuses,  entières  et  dentées,  obovales  et  lancéolées-linéaires. 
Il  est  peu  d'espèces  à  qui  l'Ecole  dialytique  ait  fait  subir  plus  de 
démembrements. 

17.  GAMELINA  Crantz. 

H .  c.  sativa  Grantz;  Lorey,  81.  —  ©.  —  Juin-août.  — 
A.  R. 

Var.  «.  sylvestris  (G.  sylvestris  Wallr.).  —  Plante  ordinairement 
velue;  sdicules  grisâtres,  obovales.  —  Moissons,  friches.  —  Buffon!, 
Laignes!,  Beaune!,  St-Aubin!,  Nolayl,  Semur!. 

Var.  p.  glabrata.  —  Plante  ordinairement  glabre;  silicules  jau- 
nâtres, obovales-oblongues,  ventrues.  —  Cette  variété  est  subspon- 
tanée au  voisinage  des  champs  où  elle  a  été  cultivée.  —  Pothières!, 
Bourberain!,  Nolay!. 


94  CRUCIFÈRES. 

18.  TEESDALIA  R.  Br. 

1.  T.  nndicamis  R.  Br.  —  T.  JberisDC.;  Lorej,  68. 

—  0.  —  Avril-juin.  —  A.  R.  —  Pelouses  et  rochers  des 
terrains  siliceux.  —  Arnay,  Saulieul,  Laroche-en-Brenil, 
Semur  {Lorey)\  Vielvergel,  Nolay!,  LiernaisI,  Montber- 
thaultî,  Gevrey!. 

19.  THLASPI  DilL 

4  Plante-^;  tiges  étalées,  subligneuses,  souvent  radicantes: 
feuilles  persistantes:  style  dépassant  l'échancrure  de  la  sili- 

cule T.montanum. 

Plantes  O  ou  Q  ;  tiges  dressées  ou  ascendantes,  non  radican- 
tes; style  beaucoup  plus  court  que  l'échancrure  de  la  sili- 
cule 2 

2  Feuilles  d'une  odeur  alliacée  par  le  froissement;  silicules  gran- 
des, suborbiculaires,  largement  ailées  en  tout  leur  pour- 
tour   T.  arvense. 

Feuilles  sans  odeur  alliacée  par  le  froissement;  silicules  mé- 
diocres, obovales,  étroitement  ailées  en  leur  partie  infé- 
rieure   T.  perfoliatum. 

1.  T.  arvense  L.;  Lorey,  65.  —  Q  ou  0.  — Mai-août. 

—  A.  G.  —  Moissons,  cultures.  —  Sl-Remy!,  Receyî,  Blai- 
sy-Bas!,  Gussy-la-Golonne!,  Thomirey!,  etc. 

«.  T.  perfoliatum  L.;  Lorey,  65.  —  Q.  —  Mars-juin. 

—  GC.  —  Gultures,  vignes,  prairies  artificielles,  friches. 

3.  T.  montanum  L.;  Lorey,  66.  —  '^.  —  Avril-mai.  — 
A.  R.  —  Bois  de  montagne,  rochers.  —  Plombières  (Lorey); 
Gevrey  {Lombard);  Arrans!,  Verdonnet!,  Yal-Suzon!,  Ve- 
lars!.  Nuits!,  Santenay!. 

20.  IBERIS  /.. 

Plante  O  ou  ©;  feuilles  caulinaires  dentées,  ciliées;  tige  peu 
rugueuse,  rameuse  dès  sa  partie  inférieure;  grappes  assez 


CRUCIFÈRES.  95 

lâches:  silicules  plus  ou  moins  ailées  en  leur  partie  infé- 
rieure, à  lobes  ordinairement  peu  ou  point  divergents  et 

moins  longs  que  le  style I.  amara. 

Plante  toujours  0  ;  feuilles  caulinaires  linéaires,  entières,  gla- 
bres: tige  très  rugueuse,  rameuse  en  sa  partie  supérieure; 
grappes  denses  et  courtes;  silicules  aptères  en  leur  moitié  in- 
férieure, à  lobes  ordinairement  très  divergents  et  aussi  longs 
que  le  style /.  Biirandu. 

I.  1.  amara  L.;  Lorey,  70.  —  0  ou  ©.  — Mai-oct.  —  G. 

—  Friches,  moissons,  cultures. 

Les  ailes  des  silicules  sont  parfois  denticulées  en  leur  partie  su- 
périeure. Au  surplus  le  polymorphisme  des  silicules  est  extrême: 
on  en  rencontre  en  eiïet  qui  sont  aptères  inférieurement,  ou  qui 
ont  les  lobes  de  l'écMncrure  égaux  au  sîyle,  ou  encore  dont 
l'échancrare  est  largement  ouverte  et  les  lobes  très  divergents:  tous 
caractères  de  l'I.  DurandU,  qui  de  son  côté  a  parfois  les  silicules  de 
ri.  amam.  La  distinction  spécifique  des  deux  plantes  reposerait 
donc  plutôt  sur  l'intlorescence  et  les  organes  de  végétation. 

«.  1.  Ouramlii  Lorev,  69,  tab.  I.  —  0.  —  Mai-juill. 

—  Sables  et  éboulis  des  coteaux  boisés.  — Voulaines,  Ste- 
Foix,  Marsannay-la-Côte,  GhamboUe!  (Lorey);  Beaune  {Ber- 
thiot) ;J{eceyl,  Tarsul!,  Velais!. 

Cette  plante  est  nettement  bisannuelle;  elle  émet  dès  la  première 
année  une  courte  lige  à  feuilles  rapprochées.  La  chute  de  ces 
feuilles,  lors  de  l'élongation  complète  de  la  tige  à  la  seconde  année, 
laisse  des  cicatrices  proéminentes  qui  rendent  la  tige  rugueuse  in- 
férieurement. L'I.  amara,  au  contraire,  pousse  sa  tige  d'un  seul 
jet,  de  Sorte  que  les  feuilles  caulinaires  inférieures  persistent  ordi- 
nairement lors  de  la  floraison;  et  d'ailleurs,  la  tige  ne  serait  encore 
que  peu  rugueuse,  même  si  ces  feuilles  étaient  déjà  tombées,  car 
elles  sont  beaucoup  plus  espacées  que  chez  l'I.  Burandii. 

2i.  HUTGHINSIA  ^.  J5r. 

1.  n.  petraea  R.  Bi\;  Lorey,  07.  —  Q.  —  Avril-mai. 


96  CRUCIFÈRES. 

—  R.  —  Vieux  murs,  rochers.  —  Dijon  {Lorey)\  Plom- 
bièresl,  St-Romain!,  Santenayl,  Nolayî. 

22.  GAPSELLA  Yent. 

1.  €.  B>ursa-pasiforis  Mœnch;  Lorey,  83.  —  0  ou  O. 

—  Mars-oct.  —  CGC.  —  Cultures,  chemins. 

Var.  /3.  nihella  [C.  ruhclla  Reut.)-  —  A.  G.  —Sépales  ordinaire- 
ment rougeàtres  aux  bords;  silicules  obcordées-triangulaires,  et 
non  oblong-nes-obcordées.  —  Malgré  sa  constance  par  la  culture, 
le  C.  rubella  n'est  pas  une  espèce,  car  on  trouve  souvent,  jusque 
dans  la  même  station,  toutes  les  transitions  désirables  entre  les 
C.  hursa-'pastoris  et  ruhella. 

23.  LEPIDIUM  L. 

{  Plante  0 L.  ccmpestre,  L.  ruderale 

Plantes  :^.   . 2 

2  Racine  longuement  rameuse,  horizontale,  pourvue  de  bourgeons 

adventifs L.  Braba. 

Racine  pivotante-rameuse,  dépourvue  de  bourgeons  adventifs. 
L.  graminifoliiim. 

1  Silicules  échancrées  au  sommet 2 

Silicules  non  échancrées  au  sommet 3 

2  Feuilles  sagittées-amplexicaules:  silicules  étroitement  ailées 

supérieurement L.  campestre. 

Feuilles  non  sagittées-amplexicaules:  silicules  largement  ailées 
supérieurement L.  ruderale. 

3  Feuilles  sagittées-amplexicaules;  panicule  courte,  corymbifor- 

me:  silicules  oblongues-obcordées,  renflées  .    .  L.  Braba. 

Feuilles  non  sagittées-amplexicaules;  panicule  racémiforme; 

silicules  aiguës-ovoïdes L.  graminifolium. 

I.  SL.  campd'stre  R.  Br.;  Lorey,  83.  —  G- —  Mai-juill. 

—  G.  —  Moissons,  taillis,  chemins. 

«.  L..  ru(iei*aS4>  L.;  Lorey,  85.  — ©.  — Mai-août.  — 


CRUCIFÈRES.  97 

A.  R.  — Chemins,  pelouses,  lieux  incultes.  —  Dijon!,  La- 
doix  (Zor^y)  ;  Fontaine-lez-Dijon!,  St-Jean-de-Losne  ! , 
Nuits!. 

3.  t,.  DraDaX.  —  If.' —  Mai-juill.  —  R.  — Décombres, 
chemins.  —  Pont  de  TOucheà  Velars!  {Morelet)\  Dijon  au 
faubourg  Raine  {Wéber)  et  au  faubourg  d'Ouche!  {Méliné)\ 
quais  de  St.Jean-de-Losne!. 

Les  rosettes  automnales  des  L.  Braha  et  latifolium  émettent  au 
printemps  une  lige  soit  florifère,  soit  seulement  foliifère;  puis 
elles  s'éteignent,  et  la  plante  périrait  entièrement,  si  de  nombreux 
bourgeons  adventifs  ne  développaient  sur  les  racines  de  nouveaux 
centres  de  végétation,  qui  périront  à  leur  tour  l'an  suivant  après 
être  montés  à  tige.  Ces  plantes  jouissent  donc  d'un  puissant  mode 
de  multiplication,  et  obéissent  à  un  déplacement  incessant. 

4.  L,.  gra  ml  ni  fol  lu  m  L.  —   L.  Iberis  L.;  Lorey,  86. 

—  Jain-aoùt,  — RR.  —  Chemins,  murs.  —  Quais  de  Seurrel 
et  murs  de  l'église  de  Vic-s-Thil  {Lorey). 

Le  nombre  des  étamines  varie  de  6  (L.  graminifolium)  à  2  (L. 

Iberis). 

Le  L.  latifolium  L.  s'échappe  des  jardins  à  l'aide  de  ses  racines  qui 
s'étendent  au  loin,  traversent  même  les  murs  et  en  outre  bourgeonnent 
adventivement.  —  Fleurs  d'une  odeur  fétide.  —  Meursault!  (Lorey,  p.  86)  ; 
Santenay!. 

24.  BISCUTELLA  L, 

I.  B.  laBTigafa  L.  —  B.  amàiguaJ)C.\Lorej ,  72.  —  '^. 

—  Mai-juill.  —  RR.  —  Rochers  de  la  Côte.  — Ste-Foix, 
Gevrey!  {Lorey);  Jouvence  {Wéber). 

Feuilles  radicales  dentées-subpinnatilobées,  parfois  presque  en- 
tières, les  caulinaires  petites,  peu  nombreuses,  et  les  inférieures 
embrassantes;  silicules  ordinairement  lisses. 

2d.  SENEBIERA  Pair. 

Tiges  glabres;  calice  persistant;  pédicelles  plus  courts  que  le 
fruit;  silicules  arrondies  au  sommet.  ....  S.Coronopus. 

7 


98  CRUCIFÈRES. 

Tiges  velues;  calice  caduc;  pédicelles  plus  longs  que  le  fruit; 
silicules  échancrées  au  sommet.   .....  \  S.  pinnatifida. 

1.  S.  €oronoî>iis  Poir.;  Lorey,  83.  — ©ou  0.  — Mai- 

oct.  —  G.  —  Rues,  décombres. 

t  s.  pinnatffida  DG.  —  ©.  —  Jaill.-août.  —  RRR.  —  Pe- 
louses arides,  bords  des  chemins.  —  Talus  de  l'allée  de  la  Retraite 
à  Dijon!  (Méline). 

f  ISATIS  L. 

1 1.  finctoriaL.:  Lorey,  87.— 0  ou  pérennant.  —Mai-juin. 

—  RR.  —  Lieux  sablonneux.  —  Pellerey  près  Nuits  {Lorey);  na- 
turalisé depuis  1850  à  St-Remy!,  Montbard!,  Les  Laumes!,  Plom- 
bières!, etc.  dans  les  talus  du  chemin  de  fer  k  l'exposition  du  midi, 
où  il  a  été  importé  avec  les  graines  de  Luzerne  qui  avaient  servi  à 
ensemencer  ces  talus. 

Fleurs  fétides  au  soleil. 

26.  NESLIA  Desv. 

1.  ]v.  panicuiatu  Desv.;  Lorey,  82.  —  Q.  —  Juin- 
août.  —  A.  G.  —  Moissons,  friches. 

27.  MYAGRUM  Toim. 

I.  M.  perroiiatiim  L.;  Lorey,  88.  —  ©.  —  Juin-août. 

—  RR.  —  Moissons,  friches.  —  Gémeaux,  Limpré,  Rouvray 
(Lorey);  Veuxhaulesl,  Orgeux!. 

2a.  GALEPIiNA  Desv. 

1.  C.  Corvîni  Desv.;  Lorey,  99.  —  ©.  —  Mai-juill.  — 
RR.  —  Moissons,  prairies  artificielles.  —  Ahuy,  Dijon! 
(Lorey ,  Lombard,  Mélhic);  Messigny  (Viallanes). 


CRUCIFÈRES.  99 

29.  RAPISTRUM  Bœhr, 

i.M.  rugosum  AU.  —  0.  —  Juin  août.  —  RRR.  — 
Lieux  incultes,  chemins.  —  A  Dijon  au  port  du  canal!,  dans 
la  plaine  de  Pouillyl  et  sur  les  bords  du  Suzon  (Méiine), 

Beaucoup  de  Crucifères  {Arabis  Tîirrita,  A.  hrassicœfor- 
mis^  A.  sagittata,  Diplotaxis  tenuifolia,  Sinapis  Chei- 
ranthus)  oscillent  parfois  de  la  pérennance  à  la  bisannuité, 
tandis  que  parfois  aussi  des  espèces  bisannuelles  {Cheiran- 
thiis  Cheiri,  Arabis  arenosa^  Alyssum  calijciniim^  Isatis 
tinctoria)  peuvent  incliner  vers  la  pérennance,  ce  qui  prouve 
que  la  durée  des  organes  souterrains  est  un  caractère  taxino- 
mique  beaucoup  moins  important  que  leur  forme  et  que  le 
mode  de  leur  végétation.  L'habitat  aux  lieux  aridcG  et  en 
plein  soleil  favorise  généralement  la  durée  des  Crucifères 
et  de  beaucoup  d'autres  végétaux.  Aussi  a-t-on  observé  que 
plusieurs  plantes  annuelles  deviennent  vivaces  dans  les  sa- 
bles des  déserts  de  l'Algérie;  il  en  est  souvent  de  même  en 
Provence  pour  X^Solanum  nigrum  et  le  Mercurialis  annua. 
Sans  doute  que  dans  les  stations  sèches,  la  racine,  étant  plus 
ligneuse  et  moins  gorgée  de  sucs,  résiste  plus  facilement 
pendant  l'hiver  à  la  pourriture  ou  à  l'action  des  gelées.  Il 
est  à  remarquer,  en  effet,  que  certaines  Crucifères  péris- 
sent par  suite  de  la  mort  de  leur  racine  et  non  point  par  dé- 
faut de  bourgeons  de  remplacement.  Ainsi,  après  fructifica- 
tion, les  Erysimum  cheiriflorum  et  Lepidium  campestre 
ont,  vers  la  base  de  leur  tige,  de  petites  rosettes  foliacées, 
véritables  bourgeons  de  remplacement,  qui  persistent  souvent 
jusqu'au  printemps  suivant,  et  qui  poursuivraient  leur  évo- 
lution, s'il  était  donné  à  la  racine  de  vivre  davantage. 

Les  organes  souterrains  des  Crucifères,  surtout  chez  les 
espèces  vivaces,  possèdent  une  odeur  et  une  saveur  piquantes 
et  caractéristiques.  —  Ordinairement  les  radicelles  et 
pseudorrhizes  sont  finement  sétacées,  forment  houppe  et 


100  CRUCIFÈRES. 

s'açrdutinent  au  lavairo:  elles  sont  insérées  sui"  de  petites 
protubérances  qui  rendent  rugueuse  la  surface  des  racines 
ou  des  rhizomes  (Cardamine  pratensis,  C.  impatiens, 
Sisymbrium  asperum,  etc.V  —  Les  pseudorrhizes  des  tiges 
radicantes  sont  groupées  en  une  petite  toutïe  qui  naît  à 
l'aisselle  même  de  la  feuille,  sur  l'empâtement  du  bourgeon 
axillaire  (Xasfiirtium  officinale,  \.  amphibium,  etc.).  — 
Plusieurs  espèces  offrent  des  bourgeons  adventifs  sur  leurs 
racines:  ainsi  des  Xasturtiu??i  sylvestre,  X.  amphibium, 
Lepidium  Draba.  L.  latifoUum,  Isatis  tinctoria,  Arabis 
sagittata,  Sisymbriuyn  AUiaria:  mais  ils  restent  le  plus 
souvent  expectants  chez  ces  trois  dernières  espèces.  J'ai 
constaté  enlin  la  présence  de  bourgeons  adventifs  sur  Taxe 
bypocotylé  des  germinations  des  Isatis  tinctoria,  E'rysimum 
cheiriflonun.  et  surtout  Xasturtiwn  officinale.  —  La  ra- 
cine, qui  donne  naissance  à  un  bourgeon  adventif  chez  les 
Crucifères,  continue  de  s'allonger  et  de  grossir  au  delà  de 
l'insertion  du  bourgeon,  tandis  que  toute  la  partie  qui  est 
en  deçà,  et  qui  par  conséquent  est  située  entre  la  souche 
mère  et  le  bourgeon,  reste  inerte  et  finit  même  par  s'atro- 
phier. Le  bourgeon  adventif  joue  donc  un  rôle  de  parasite, 
en  confisquant  à  son  profit  lessucsquela  racine  avait  puisés  à 
rintenliou  de  la  souche  mère.  Chez  les  Linaria  vidgaris  et 
striata.  le  grossissement  de  la  racine  a  lieu  indifl'éremment 
au  delà  ou  en  deçà  de  l'insertion  du  bourçreon  adventif  :  enfin 
chez  Ylnula  Britannica  la  racine  ou  la  pseudorrhize  mère 
s'atrophie,  et  le  bourgeon  adventif  se  nourrit  à  laide  des 
pseudorrhizes  qu'il  émet  de  sa  base. 

Les  pédicelles  des  Crucifères  dérivent  de  partitions:  ils 
sont  une  fraction  directe  du  rachis  de  la  grappe  et  ne  sont 
pas  constitués  par  des  axes  de  second  ordre,  par  des  rameaux. 
Aussi  ces  pédicelles  sont-ils  inordinés,  n'ayant  pas  à  se  ran- 
ger suivant  une  spire  de  feuilles  ou  de  bractées  qui  font 
ordinairement  défaut.  —  Les  Senebiera  Coronopus  et  pin- 


CRUCIFÈRES.  101 

natifida  se  distinguent  des  autres  Crucifères  "^diV  des  grappes 
courtes,  réparties  le  long  de  tiges  sympodiques.  Ordinaire- 
ment une  grappe  alterne  sur  les  axes  avec  un  rameau,  et  il 
y  a  sympode  au  niveau  de  chaque  grappe.  L'axe  primaire 
est  très  court,  ou  souvent  réduit  à  une  grappe  radicale,  de  là 
un  port  tout  particulier  pour  ces  plantes  ;  mais  au  fond  elles 
ont  bien  l'inflorescence  de  la  famille  et  les  grappes  ne  sont 
latérales  qu'en  apparence.  Cette  charpente  sympodique  des 
tiges,  avec  inflorescences  d'apparence  latérale,  s'est  déjà 
présentée  chez  certaines  Carijophy liées,  comme  Stellaria 
uliginosa  et  S.  glaiica,  sous  cette  différence  toutefois  que 
la  grappe  des  Senebiera  est  progressive,  tandis  que  le  sertule 
des  Stellaria  offre  une  régression  cymique. 

Les  tiges  de  beaucoup  de  Crucifères  siliculeuses,  et  sur- 
tout la  centrale,  sont  normalement  aphylles;  ainsi  de  toutes 
les  tiges  chez  les  Draba  verna  et  aizoides\  de  la  centrale  et 
de  quelques  latérales  seulement  chez  les  Diplotaxis  muralis, 
D.  viminea,  Teesdalia  nudicaulis,  etc.  ;  enfin  la  centrale 
seule  est  aphylle  chez  le  Sisymbriurn  Mo,  et  encore  ne  l'est- 
elle  qu'exceptionnellement  chez  les  Capsella  bursa-pastoris 
et  Arabis  arenosa.  — Souvent  après  fructification,  il  se  dé- 
veloppe des  paquets  axillaires  de  petites  fleurs  en  partie 
avortées;  cette  particularité  est  assez  commune  dans  les  in- 
florescences des  Lepidium  campestre,  Capsella  bursa-pas- 
toris, Iberis  amara,  Arabis  arenosa,  Nasturtium  amphi- 
biuniy  et  Barbarea  vidgaris  ;  elle  est  même  normale  chez  le 
Cardamine  deciduifolia.  —  Il  n'y  a  le  plus  souvent  rien  de 
fixe  ni  dans  la  direction  des  pédicelles  el  par  conséquent  des 
siliques  {Arabis  sagittata^  Barbarea  vidgaris,  Erysirraim 
cheiriflorum) ,  ni  dans  la  profondeur  de  l'échancrure  et 
l'écartement  des  lobes  du  sommet  de  la  capsule  {Iberis,  Cap- 
sella, Thlaspi,  etc.).  —  Les  silicules  les  plus  inférieures 
des  gi'appes  des  Capsella  bursa-pastoris  et  Lepidium  cam- 
pestre sont  ordinairement  atrophiées.  —  Les  valves  des  si- 


102  CRUCIFÈRES.    CISTINÉES. 

liques  se  détachent  de  bas  en  haut,  et  tombent  à  la  maturité, 
le  fruit  restant  réduit  à  la  cloison.  Les  valves  sont  élastiques 
chez  les  Dentariapinnata.^  Cardainine  impatiens,  C.pra- 
tensis,  et  sont  projetées  au  loin  par  leur  brusque  enroulement 
sur  la  face  externe.  —  La  chute  des  valves  du  fruit,  celle 
du  calice  dès  la  fin  de  la  floraison,  et  l'immobilité  des  pé- 
dicelles  sont  parmi  les  caractères  qui  séparent  nettement  les 
Crucifères  des  Caryophy liées. 

Le  genre  Nasturtium  révèle  l'imperfection  de  la  division 
Linnéenne  des  Crucifères  en  Siliqueuses  et  Siliculeuses; 
car,  pour  s'y  conformer  rigoureusement,  il  faudrait  admet- 
tre le  genre  Roripa  Bess.,  et  reléguer  parmi  les  Silicu- 
leuses les  Nasturtium  amphibium  et  Pyrenaicum.  Puis, 
quelle  serait  la  place  du  N.  palustre  et  d'autres  espèces 
encore  dont  le  fruit  est  intermédiaire  à  la  silique  et  à  la 
silicule?  Mai^j  l'autre  système  de  classification,  le  système 
Gandolléen,  basé  sur  la  forme  des  cotylédons,  se  heurte 
aussi  à  de  graves  objections,  puisque  la  forme  des  cotylédons 
(Ghatin,  Eug.  Fournier)  dans  les  genres  Hutchinsia, 
Draha,  Sisymbrium,  etc.  a  beaucoup  moins  de  fixité  qu'on 
ne  le  supposait  généralement. 


XXIV.   CISTINÉES  (Juss.). 
1.  HELIANTHEMUM  Tourn. 

1  Point  de  stipules:  grappe  rameuse,  courte,  corymbiforme:pédi- 

celles  étalés  après  floraison H.  canum. 

Des  stipules,  au  moins  dans  les  feuilles  supérieures;  grappes 
simples,  allongées;  pédicelles  réfractés  subsigmoïdes  après 
floraison 2 

2  Calice  tomenteux,  grisâtre;  fleurs  blanches.  H.  pulverulentum. 
Galice  glabrescent,  velu  sur  les  nervures;  fleurs  jaunes,  très 

rarement  blanches H.  vulgare. 


CISTINÉES.  103 

I.  H.  vuigare  Gaertn.;  Lorey,  106.  —  f).  —  Mai-oct.  — 
ce.  — Coteaux  incultes,  bois  clairs. 
Fleurs  très  rarement  blanches.  —  St-Remy!,  Nuits!. 

^.  II.  puivcruicntutn  DG.  —  H.  Apenninum  Lorey, 
lOo;  non  DG.  —  Jj.  —  Juin-août.  —  A,  R.  —  Rochers,  pe- 
louses arides.  —  Larochepot,  Santenay,  Nolay  (Gillot); 
Asnières-en-Montagne  !,  Châtillon!,  Tarsul!,  Darcey!,  Mà- 
lain!,  Gevrey!,  Nuitsl,  Beaune!. 

Parfois  les  feuilles  sont  vertes,  glabrescentes  à  la  face  supérieure 
et  à  peine  roulées  sur  les  bords  (H.  Apenninum  DC.)- 

VH.  pidvendentum  est  ligneux  par  la  souche  et  les  rameaux  ; 
YH.  vulgare  ne  l'est  guère  que  par  la  souche.  Les  rameaux  de 
VH.  vulgare  périssent  chaque  année  sur  presque  toute  leur  étendue, 
et  sont  remplacés  par  des  bourgeons  nés  de  leur  partie  inférieure; 
il  s'ensuit  que  la  longueur  des  parties  aériennes  reste  à  peu  près 
stationnaire  chez  VH.  vulgare,  tandis  qu'elle  s'accroît  de  plus  en 
plus  chez  VH.  piilverulentum. 

3.  H.  canum  Dun.;  Lorey,  104.  — î).  — Juin-août.  — 
A.R.  —  Friches,  bois.  —  Voulaines!,  Reccyl,  Diénay!, 
Mâlain!,  Velarsî,  Gevrey!,  Santenay I. 

UH.  guttatum  Mil!,  a  été  indiqué  (Lorey,  p.  102)  dans  la  Côte-d'Or 
par  suite  d'une  méprise;  mais  cette  espèce  croît  dans  deux  départements 
limitrophes,  Yonne  et  Saôue-et-Loire. 

2.  FUMANA  Spach. 

I.  F.  vuigarîs Spach.  —  HelianthemumFnma7iaW\\\.', 
Lorey,  i03.  — ^.  —  Juin-août.  —  A.R.  —  Rochers,  pe- 
louses arides.  —  St-Remy I,  Asnièi^es-en-Montagnel,  Pothiè- 
resl,  Montigny-s-Aubel,  Gevrey!,  Chassagnel. 

Feuilles  persistantes,  comme  chez  les  Helianthemum  vulgare,  pid- 
veridentum  et  canum. 

Les  grappes  des  Helianthemum  vulgare  QXpulverulentum, 
dabord  courbées  subscoi'pioïdes,   se  déroulent  au    gré  des 


104  CISTINÉES.    VIOLARIÉES. 

progrès  de  l'anthèse.  Les  pédicelles  se  redressent  suc- 
cessivement pour  l'épanouissement  des  fleurs  et  se  réfractent 
après  sur  le  côté  opposé  à  leur  insertion;  aussi  n'y  a-t-il 
ordinairement  jamais  qu'une  seule  fleur  dressée  et  épanouie. 
—  Les  pédicelles  de  1'^.  canum  restent  dressés  après  la 
floraison. 

Les  pédicelles  des  Heîianthemum  ne  sont  pas  axillaires: 
ainsi,  latéraux  aux  bractées  chez  les  H.  imlmrulentum  et 
canum,  ils  peuvent  leur  être  en  outre  inférieurs  ou  encore 
opposés  chez  \H.  vulgare.  Ils  sont  articulés  sur  un  petit 
bourrelet  caulinaire  de  partition,  comme  c'est  le  cas  aussi  du 
Solanum  cliilcamara,  ei  cette  intervention  de  la  partition 
explique  l'inordination  des  bractées.  —  Aug.  deSt-Hilaire  ^ 
enseigne  que  les  bractées  des  Heîianthemum  représentent 
les  stipules  de  feuilles  florales  avortées.  Mais  cette  interpré- 
tation ne  rend  pas  compte  des  insertions  si  diverses  des 
bractées,  et  se  trouve  ruinée  par  ce  fait  que  l'inflorescence 
de  \H.  canum  possède  des  bractées,  alors  que  les  feuilles 
sont  complètement  privées  de  stipules. 

Les  fleurs  des  Heîianthemum  sont  éphémères.  Cependant, 
par  un  temps  couvert  ot  frais,  elles  peuvent  durer  deux 
jours,  et  alors  elles  deviennent  sommeillantes.  L'occlusion 
se  fait  par  la  connivence,  non  par  l'enroulement  des  péta- 
les; et  ici,  contrairement  à  la  règle  de  la  plupart  des 
fleurs  sommeillantes,  le  sommeil  ne  reproduit  pas  l'arran- 
gement qu'avaient  les  pétales  avant  le  premier  épanouis- 
sement. 


XXV.  VIOLARÎÉES  (DC). 
1.  VIOLA  Tourn. 

1  Plante  O  ou  Q V.  tricolor 

1.  Morph.  végét.,  p.  326-327. 


VIOLARIÉES.  105 

Plantes?/ 2 

2  Des  rejets  à  la  souche 3 

Point  de  rejels  à  la  souche 3 

3  Des  drageons-stolons;  rhizome  grêle,  à  pseudorrhizés  capillai- 

res .   V.  palustris. 

Des  stolons;  racine  ou  pseudorrhizés  assez  robustes 4 

4  Stolons  plus  ou  moins  robustes,  radicants  ....   F.  odorata. 
Stolons  grêles,  non  radicants V.  alba. 

5  Larges  écailles  rousses  à  la  souche V.inirabilis. 

Point  de  larges  écailles  rousses  à  la  souche 6 

6  Un  rhizome V.  hirta. 

Une  racine 7 

7  Bourgeons  adventifs  nais  ou  très  rares  sur  la  racine  .... 

V.  sylvestris. 

Nombreux  bourgeons  adventifs  sur  la  racine 8 

8  Racine  assez  robuste,  pivotante,   de  longue  durée,  accompa- 

gnée ordinairement  de  quelques  pseudorrhizés.   V.  canina. 
Racine  grêle,  rameuse,  d'assez  courte  durée;  point  de  pseu- 
dorrhizés adjuvantes F.  elatior. 


1  Stipules  supérieures  pinnatipartites;  4  pétales  dirigés  en  haut 

et  1  en  bas V.  tricolor. 

Stipules  supérieures  entières  ou  dentées;  2  pétales  dirigés  en 
haut  et  3  en  bas 2 

2  Plantes  acaules 3 

Plantes  caulescentes 6 

3  Feuilles  toutes  suborbiculaires-réniformes;  point  de  rosettes 

radicales V.  palustris. 

Feuilles  la  plupart  cordiformes- ovales;  des  rosettes  radicales.  4 

4  Fleurs  inodores V.  hirta. 

Fleurs  odorantes 5 

5  Feuilles  largement  ovales  ;  stipules  ovales-lancéolées;  fleurs  très 

odorantes;  capsule  pubérulente-tomenteuse  .   .   V.  odorata. 

Feuillesovales,  atténuées  au  sommet;  stipules  lancéolées-acumi- 

nées;  fleurs  médiocrement  odorantes;  capsule  velue-tomen- 

teuse V.  alba. 

6  Tiges  pourvues  d'une  ligne  de  poils,  fortement  triangulaires  et 


106  VIOLARIÉES. 

à  faces  planes V.  mirabilis. 

Tiges  dépourvues  d'une  ligne  de  poils,  obscurément  triangu- 
laires au  moins  en  leur  partie  inférieure,  à  faces  convexes.  7 

7  Tiges  dressées;  feuilles  lancéolées-acuminées:  stipules  cauli- 

naires  moyennes  amples  égalant  ou  dépassant  le  pétiole  .   . 

y.  elatior. 

Tiges  étalées-ascendantes:  feuilles  ovales;  stipules  caulinaires 
moyennes  moins  longues  que  le  pétiole 8 

8  Une  rosette  foliacée  centrale  ;  feuilles  ovales-cordiformes  ;  fleurs 

violettes;  pétale  inférieur  égal    ou  presque  égal  aux  laté- 
raux   V.  sylvestris. 

Point  de  rosette  foliacée  centrale;  feuilles  ovales-oblongues 
subcordées  ;  fleurs  bleuâtres;  pétale  inférieur  concave,  échan- 
cré-émarginé,  ordinairement  moins  long  que  les  latéraux. 
y.  canina. 

t.  \.  mirabilis  L.;  Lorey,  109.  —  ^.  —  Avril-juin.  — 
R.  —  Bois.  —  Flavignerot! ,  Nuits,  Savigny-s-Beaune  {Lorey)  ; 
Marey-s-Tille  (Morelet);  Val-Suzon!,  St-Romainl. 

«.  V.  sylvestris  Lmk.  —  V.  canina  Lorey,  109,  pro 
parte.  —  O/:,  —  Avril-juin.  —  G  G.  —  Taillis,  buissons. 

La  longueur  de  l'éperon  est  très  variable.  —  Des  fleurs  m'ont  of- 
fert des  pélories  partielles  (2-4 éperons  à  la  corolle);  d'autres  une 
multiplication  des  sépales  et  pétales,  qui  étaient  au  nombre  de  6-7. 

».  V.  canina  L.;  Lorey,  109,  pro  parte.  — :^.  —  Avril- 
juill.  — A.R.  — Pelouses,  broussailles,  prairies  tourbeuses 
et  siliceuses.  —  Montbard!,  VerdonnetI,  Vielverge!,  Seurrel, 
Arnay-le-DucI,  Laroche-en-Brenilî,  St-Andeuxî,  Montber- 
thault!. 

Les  individus  de  Vielverge  se  rapprochent  de  la  variété  lancifolia 
(y.  lancifolia  Thore)  par  leurs  feuilles  caulinaires  lancéolées-acu- 
minées, et  par  les  stipules  de  la  plupart  des  feuilles  moyennes 
égalant  presque  moitié  du  pétiole.  —  Les  bractées  du  V.  caninasoni 
quelquefois  alternes  et  non  opposées;  elles  peuvent  encore  être  in- 
sérées fort  loin  de  la  fleur,  dans  la  moitié  inférieure  des  pédoncules. 


VIOLARIÉES.  107 

4.  V.  eiaiîor  Fries.  —  V.  montana  DC;  Lorey,  110. 
—  ^.  —  Mai-juin.  — RR.  —  Bois  humides.  —  Voulaines, 
Lugny,  combe  dArcey  près  Pont-de-Pany  {Lorey);  Fro- 
chot,  Arcelot!  {Wéber), 

5.  V.  iiirfa  L.;  Lorey,  108.  —  if.' —  Avril-mai.  — 
CGC.  —Taillis,  haies. 

Le  V.  permixta  Jord.  est  une  variété  à  rameaux  robustes  stoloni- 
formes,  s'étendaut  en  cercle,  quoique  non  radicants.  Cette  plante 
forme  des  touffes  beaucoup  plus  amples  que  le  V.  hirta.  Les  ra- 
meaux du  V.  permixta  ne  peuvent  se  confondre  avec  ceux  du 
V.  alla,  qui  sont  grêles  et  allongés,  ni  avec  les  stolons  radicants 
du  V.  odorata.  —  R.  —  Haies,  lieux  couverts.  — Rougemont!, 
Grépan!. 

Le  V.  hirta  débute  par  une  racine,  mais  il  la  perd  bientôt  et 
passe  au  rhizome,  tandis  que  chez  les  V.  sylvcstris  et  canina  cette 
transformation  du  système  souterrain  se  remarque  rarement,  et 
seulement  sur  les  vieux  individus.  —  A  l'ombre  des  grands  taillis, 
les  V.  hirta  Unissent  par  périr:  pour  les  V.  sylvestris,  ils  sont  seu- 
lement frappés  d'inertie,  puis  ils  repoussent  vigoureusement  après 
l'exploitation.  Aussi  les  V.  hirta  des  jeunes  taillis  sont-ils  dus  àdes 
germinations.  —  Ordinairement  velue,  la  capsule  du  V.  hirta  est 
parfois  glabrescente. 

G.  V.  odorata  L.  ;  Lorey,  108.  —  :^.  —  Mars-mai.  — 
A.  G.  —  Haies  autour  des  villages. 

Varie  à  stolons  plus  allongés  et  moins  robustes,  et  à  fleurs  blan- 
châtres avec  éperon  carné  (T.  subcarnea  Jord.). 

7.  V.  aii>a  Bess.  —  !^.  —  Mars-mai.  —  R.  —  Bois.  — 
St-Remy!,  Rougemont!  ;  Gevrey  {Lombard). 

Le  V.  alba  n'est  représenté  dans  la  Côte-d'Or  que  par  la  variété 
scotophylla  {V.  scotophyUa  Jord.),  qui  a  les  feuilles  de  l'an  précé- 
dent d'un  vert  sombre  et  l'éperon  carné.  Contrairement  à  l'assertion 
de  Koch  ^  les  stolons   ne  fleurissent  que  la  seconde  année,  à 

1.  Synop.,  édit.  3,  p.  73. 


108  VIOLARIÉES 

l'exemple  de  ceux  du  y.  odorata.  Chez  le  V.  odorata,  les  fleurs  n'y 
naissent  que  de  la  rosette  terminale,  tandis  que  chez  le  V.  alba 
elles  naissent  en  outre  aux  aisselles  des  feuilles  de  la  moitié  anté- 
rieure des  stolons.  —  Les  feuilles  de  beaucoup  de  Viola  (V.  alba, 
V.  odorata,  V.  hirta,  Y.  syhestris,  etc.)  persistent  deux  années,  et 
celles  de  seconde  année  difl'èrent  ordinairement  par  leur  couleur 
de  celles  de  première  :  ainsi,  sont-elles  d'un  vert  très  sombre  chez 
le  V.  scotophylla,  et  souvent  d'un  vert  lavé  de  violet  chez  le  V.  syl- 
vestris. 

S.  V.  pain«fri!§  L.  ;  Lorey,  107.  —  ■^.  —Mai-juin.  — 
A.  R.  —  Marécages  granitiques.  —  St-Léger-de-Fourches, 
Saulieul,  Laroche-en-Brenil  {Lorei/);  Menessaireî,  St-Ger- 
main-de-Modéon  !,  Rouvray  I,  St-Andeux  !. 

».  V.  iricoior  L.;  Lorey,  111.  —  O  ou  ©.  —  Avril- 
oct.  —  ce.  —  Moissons,  cultures. 

La  variété  segetalis  (F.  segetalis  Jord.)  a  la  corolle  plus  courte 
que  le  calice  ou  aussi  longue.  On  trouve  d'ailleurs  sur  un  même 
sujet  des  corolles  de  grandeurs  différentes. 

A  un  kilomètre  de  la  Côte-d'Or,  au  Larrys-BIanc  de  Cry!  (Yonne), 
croît,  eu  compagnie  des  Linaria  Alpina  var.  peb^sea,  Scutellaria  Alpina 
et  Coronilla  montana,  une  variété  glabre  du  Yiola  Rothomagensis  Desf., 
que  M.  Ravin  i  a  décrite  sous  le  nom  de  V.  Cryana. 

Les  Viola  ont  leurs  fleurs  disposées  latéi^alement  soit  aux 
aisselles  d'une  rosette  centrale  indéfinie  (F.  hirta,,  V.  alba,, 
V.  odorata),  soit  le  long  des  tiges  (F.  tricolor,  V.  canina, 
V.  elatior).  Le  V.  sylvestris  possède  des  tiges  florifères 
latérales,  et  en  outre  une  rosette  centi^ale  stérile  qui  finit 
ordinairement  par  disparaître  chez  les  vieux  individus.  La 
rosette  centrale  s'oblitèi^e  dès  les  premières  années  chez  le 
V.  canina.  —  Les  rosettes  formées  par  l'extrémité  des 
stolons  des  V.  alba  et  odorata  sont  elles-mêmes  indéfinies, 
et  répètent  la  végétation  de  la  rosette  mère.  —  Le  sommet 
des  pédicelles  est  légèrement  épaissi,  et  au  moment  de  la 

1.  Fl.  de  l'Yonne,  2^  édit.,  p.  71. 


VIOLARIÉES.  109 

maturité  (F.  odorata,  V.  alba,  V.  hirla,  etc.),  il  devient 
blanchâtre  et  d'une  consistance  friable. 

Le  violet  est  la  couleur  ordinaire  des  fleurs  des  V.  hirta 
et  sylvesms',  mais  il  peut  être  remplacé  par  le  blanc  chez 
le  V.  sylvestris,  ^ârle  blanc,  le  rose,  le  carné  ouïe  bleuâtre 
chez  le  V.  hirta.  Enfin  les  corolles  du  V.  tricolor  sont  par- 
fois, jusque  chez  le  même  individu,  les  unes  blanc-jaunâtre, 
les  autres  bleuâtres,  avec  sommet  d'un  pourpre  violet. 

Les  Viola^  sauf  le  F.  tricoloi\  ont,  du  milieu  du 
printemps  à  la  fin  de  l'été,  de  très  petites  fleurs  dites  apé- 
tales, qui  sont  fertiles,  tandis  que  les  grandes  fleurs  du 
printemps  ou  fleurs  corollées  sont  stériles,  sauf  les  derniè- 
res parues.  Les  fleurs  corollées  du  F.  mirabilis  sont  radi- 
cales, et  les  apétales  caulinaires.  C'est  chez  le  F.  elatior  que 
les  fleurs  corollées  fertiles  sont  proportionnellement  moins 
rares.  Dès  le  début  le  calice  des  fleurs  apétales  du  F.  mira- 
bilis est  presque  aussi  grand  que  celui  des  fleurs  corollées; 
il  est  beaucoup  plus  petit  chez  les  autres  espèces,  mais 
il  s'accroît  en  vieillissant.  L'existence  des  petites  fleurs  des 
Viola  est  connue  depuis  longtemps.  Suivant  Michalet  *  ces 
fleurs  ne  sont  pas  rigoureusement  apétales,  du  moins  pour 
les  F.  alba^  odorata  et  hiiHa^  car  elles  comptent  le  plus 
souvent  1-2  très  courts  pétales.  Le  calice  reste  hermétique- 
ment fermé  pendant  l'anthèse,  et  le  stigmate  n'est  pas 
courbé  en  bec,  mais  tronqué-évasé  en  entonnoir  à  son  som- 
met. Enfin  le  môme  observateur  a  trouvé  des  transitions 
entre  les  petites  fleurs  et  les  fleurs  pourvues  d'une  corolle 
normale.  Chez  les  F.  alba  et  odorata^  les  semis  ont  dès  la 
fin  de  l'été  des  fleurs  apétales  à  leur  souche  et  sur  leurs  sto- 
lons. Ainsi  à  la  première  floraison  de  la  jeune  plante,  les 
fleurs  apétales  précèdent  les  fleurs  corollées,  tandis  que  le 
contraire  sura  lieu  pour  les  floraisons  suivantes,  où  en  effet 
les  petites  ne  naîtront  qu'après  les  grandes.  La  fécondité  des 

1.  Bull,  de  la  Soc.  Bot.  de  Fr.,  1860,  VII,  p.  465. 


ilO  VIOLARIÉES.    RHAMNÉES. 

tleui's  fermées  des  Viola  et  d'autres  plantes  encore,  comme 
Impatiens,  Oxalis^  Lamium  etc.,  et  la  stérilité  de  la 
très  grande  majorité  des  grandes  fleurs  ou  fleurs  ouvertes 
militent  contre  les  assertions  de  Darwin,  si  défavorables  à 
l'autofécondation.  —  J'ai  rencontré  un  V.  sylvestris  chez 
qui  les  fleurs  apétales  étaient  remplacées  par  des  fleurs  co- 
rollées;  les  rameaux  étaient  donc  dépourvus  de  capsules, 
mais,  par  compensation,  ils  avaient  une  longueur  tout  à  fait 
inusitée. 


Classe  II.   POLYPÉTALES  PÉRIGYNES. 


XXVI.   RHAMNÉES  (R.  Br.). 
i.  RHAMNUS  Lmk. 

i  Arbrisseau  plus  ou  moins  épineux;  feuilles  ordinairement  op- 
posées, à  2-4  paires  de  nervures  latérales  convergentes  .   .   . 

jR.  cathartica. 

Point  d'épines;  feuilles  alternes,  à  nervures  latérales  en  grand 

nombre  et  non  convergentes 2 

2  Feuilles  dentées;  4étamines;  style  bi-quadrifide.  .  R.  Alpiîia. 
Feuilles  entières;  5  étamines;  style  indivis  ...  il.  Frangula. 

I.  R.  catiiartica  L.;  Lorev,  199.  —  t).  — Mai-juin.  — 
C.  —  Bois,  broussailles. 

Les  épines  sont  formées  du  sommet  atrophié  des  rameaux.  Aussi 
les  rameaux  très  vigoureux  en  sont-ils  dépourvus;  assez  souvent 
encore  ils  ont  leurs  feuilles  alternes  et  non  opposées. 

«.  R.  Aipîna  L.;  Lorey,  199. — 1>- — Mai-juin.  —  A.R. 
—  Bois.  —  Moloyl,  Val-Suzonî,  Mûlain!,  Gevrey!,  Nolayî, 
Santenav  !. 


RHAMNÉES.    PAPILIONACÉES.  111 

3.  K.  Frangwia  L.;  Lorey,  200.  —  \).  —  Mai-juin.  — 
ce.  — BoiSj  coteaux  incultes. 

Le  R.  Fmngida  a  les  boutons  nus;  les  2  autres  espèces  les  ont 
écailleux.  —  Ces  trois  Rhamnus  sont  fétides  en  leur  bois  et  leur 
écorce. 


XXVII.   PAPILIONACÉES  (L.). 

1.  SAROTHAMNUS  Wimm, 

I.  s.  !§icc»pariuii  Koch.  —  Cijtisus  scopariiis  Lmk;  Lo- 
rey, 209.  —  t>.  —  Mai-juin.  —  G  G.  dans  les  bois  et  friches 
du  Morvanf.  —  Se  retrouve  encore  à  Argilly!,  Gorberon!, 
La  Gauche  î,  Genay!,  etc. 

2.  GYTISUS  L. 

1  Feuilles  grandes:  fleurs  en  grappes  axillaires  .  C.  Lahurnum. 
Feuilles  médiocres  ou  petites:  fleurs  axillaires  ou  réunies  en 

tête  au  sommet  des  rameaux 2 

2  Feuilles  unifoliolées:  fleurs  assez  longuement  pédicellées,  1-2  à 

l'aisselle  des  feuilles C.  deciimbens. 

Feuilles  trifoliolées  ;  fleurs  brièvement  pédicellées,  la  plupart 
en  tête  terminale C.  supinus. 

9.  C.  liaburnaiin  L.  ;  Lorey,  208.  —  t).  —  Mai-juin.  — 
R.  —  Bois  de  montagne.  —  Ghâteauneuf,  Gurley,  Ivry!, 
Larochepot,  Vauchignon,  Nolay!  (Lorey);  St-Aubin  {Bu- 
reau); Bouilland!,  St-Romain!,  Santenayl. 

9.  €.  decumbens  Walp.  —  Genista  prostratahxùk; 
Lorey,  207.  —  \).  —  Avril-mai.  — G.  —  Rochers,  friches, 
pelouses  arides. 

M.  Boreau  signale  dans  la  Côte-d'Or  une  variété  glabre  (Genista  dif- 
fusa Willd.)  qui,  d'après  Duret  (Upusc.  manusc),  se  trouve  à  Dijon  et 
Val-Suzon. 


H2  PAPILIONACÉES. 

1.  c.  supina§>  L.  —  ]>.  —  Bois,  buissons. 

Var.  a.  siqnnus.  —  RR.  ~  Larrey-lez-Poinçon!,  Villedieu!, 
Viel verge!.  —  Assez  commun  dans  le  département  de  l'Yonne,  où 
le  C.  capitatus  est  très  rare. 

Var.  p.  capitatus  (C.  capitatus  Jacq.  ;  Lorey,  210).  —  A.  R.  —  Bois 
de  toute  la  Côte  {Lorey);  Laignes!,  Orgeux!,  St-Julien!,  Flamme- 
rans!,  Samerey!,  Gîteaux!,  Broindon!,  Satenay!,  Seurre!,  Gevrey!, 
Flavignerot!,  Santenay!. 

La  plante  de  Viel verge  est  intermédiaire  pour  la  direction  des 
tiges.  —  Le  C.  supinus  diffère  du  C.  capitatus  par  ses  tiges  plus 
grêles,  étalées-couchées,  et  assez  souvent  radicantes  à  la  base,  par 
ses  feuilles  plus  petites  et  ses  fleurs  moins  nombreuses.  C'est  sur- 
tout cette  plante  que  Linné  [Sp.  1042)  avait  en  vue  dans  son  C.  su- 
pinus; on  peut  croire  cependant  que  le  C.  capitatus  doit  s'y  trou- 
ver compris,  car  on  lit  dans  le  Syst.  XIII  :  «  B,amis  erectis.  » 

Chez  le  C.  capitatus,  et  surtout  chez  le  C.  supinus,  il  y  a  ordinai- 
rement deux  floraisons  bien  distinctes  :  l'une  vernale,  et  les  fleurs 
sont  disposées  en  grappes  assez  maigres  sur  les  rameaux  de  l'an 
précédent;  l'autre  estivale  avec  fleurs  plus  abondantes  et  groupées 
en  tête  au  sommet  des  rameaux  de  l'année.  —  Les  fleurs  du  C.  de- 
cumbens  et  les  grappes  du  C.  Laburnum  naissent  toutes  au  prin- 
temps, et  sur  les  rameaux  de  l'année  précédente. 

3.  ADENOGARPUS  DC. 

1.  A.  coiiiptic£&in§i  J.  Gay.  —  A.  parvifolius  DG.  ; 
Lorey,  211.  —  t>.  —  Mai-juin.  —  RRR.  —  Bords  des 
bois  d'Auxonne  vis-à-vis  de  FlammeransI  {Lorey),  —  Existe 
aussi  dans  un  département  limitrophe,  le  Jura  {Michalet), 

4.  GENISTA  L. 

{  Rameaux  ailés G.  sagittalis. 

Rameaux  non  ailés 2 

2  Arbrisseaux  épineux 3 

Arbrisseaux  non  épineux.   . 4 

3  Feuilles  pourvues  de  nervures  latérales:  épines  ordinairement 


PAPTLIOXACÉES.  W'^ 

tri-pinnatipartites;  jeunes  rameaux  pubescenls-velus,  ainsi 
que  l'étendard  et  les  gousses G.  Germanica. 

Feuilles  dépourvues  de  nervures  latérales;  épines  ordinaire- 
ment simples:  rameaux,  étendard  et  gousses  glabres.   .   .   . 

G.  Anglica. 

4  Etendard  et  gousses  glabres G.  tinctoria. 

Etendard  et  gousses  velus-pubescents G-  pilosa. 

i.G.  »agiaaii«  L.:  Lorey,  20G.  —  t).  — Mai-juin.  — 
C.  —  Bois,  friches,  pâtures. 

Tiges  souvent  radicantes  à  la  base;  elles  le  sont  assez  rarement 
chez  les  G.  Germanica  et  pilosa.  —  La  largeur  des  ailes  diminue 
du  sommet  à  la  base  des  tiges  ou  rameaux,  dont  la  partie  infé- 
rieure n'est  plus  qu'anguleuse.  Comme  les  ailes  se  détruisent  la 
seconde  année,  la  plante  est  seulement  ailée  à  l'extrémité  des  ra- 
mifications de  l'année.  —  Les  parties  moyenne  et  inférieure  des 
rameaux  deviennent  ligneuses,  persistent  et  prolongent  d'autant  la 
tige,  tandis  que  la  partie  supérieure  n'est  qu'annuelle. 

t.  cj.  tinctoria  L.  ;  Lorev,  20o.  —  l>.  —  Juin-août.  — 
C.  — Friches,  broussailles. 

s.  «.  piioi^a  L.;  Lorey,  206.  — t>-  —  Avril-juin.  — 
A.  G.  — Rochers,  bois  arides.  —  Saulieu!,  Plombières  {Lo- 
rey); St-Remy  !,  Asnières-€R-Monlagne!,  Poinçon!,  Diénay!, 
Tarsull,  Nuitsl,  SemurI,  Montberthault!,  etc. 

Les  rameaux  sont  très  toruleux  par  proéminence  et  indura- 
tion des  coussinets  pétiolaires;  ils  le  sont  beaucoup  moins  chez  le 
G.  tinctoria,  à  cause  d'un  plus  grand  espacement  des  feuilles. 

4.  G.  Aiij^iica  L.  ;  Lorey,  205.  —  l>.  —  Mai-juill.  — 
RR.  —  Pâtures,  friches.  —SemurI,  Arnay-le-Ducî,  Sau- 
lieu {Lorey);  Nolay!. 

Les  feuilles  sont  ovales-elliptiques  sur  les  rameaux  florifères, 
étroitement  lancéolées  sur  les  rameaux  stériles  et  filiformes  sur  les 
rameaux  spinescents. 

5.  G.  Germanica  L.  —  f).  —  Mai-juin.  —  R.  —  Fri- 
ches et  bords  des  chemins  des  champs  de  Vielvergeî. 


114  PAPILIONACÉES. 

o.  ULEX  /.. 

1.  u.  Europacu.tj  L.  ;  Lorey,  203.  —  îj.  —  Mai-juin. 

—  R.  —  Friches  et  bords  des  chemins  des  sols  granitiques 
et  siliceux.  —  Arnay-le-Duc!  {Loreij)\  Gerland,  Bagnot, 
Montmain  {Duret)\  Menessaire  !,  Liernais!,  Eschampsî,  Ar- 
cenay!,  St-x\ndeux!,  La  Charmée!,  Dompierre!,  Vieux-Chà- 
teau!. 

C.  ONONIS  L. 

{  Souche  à  ramifications  stoloniformes-radicantes  .   .  0.  repens. 
Point  de  ramifications  stoloniformes-radicanles  à  la  souche.   .  2 

2  Racine  grêle 0.  Columnse. 

Racine  robuste 3 

3  Racine  lisse,  noire,  presque  inodore 0.  Natrix. 

Racine  rugueuse-crevassée,  à  la  fin  sillonnée  de  destructions 

partielles,  brunâtre  avec  des  bandes  rousses  correspondant 
aux  crevasses,  d'une  odeur  très  forte 0.  spinosa. 

\  Plantes  dépourvues  d'cphies:  fleurs  jaunes 2 

Plantes  presque  toujours  pourvues  d"épines:  fleurs  roses.   .   .  3 

2  Fleurs  sessiies:  corolle  petite,  égalant  à  peu  près  le  calice.   .   . 

0.  Coluinnœ. 

Fleurs  pédonculées;  corolle  grande,  dépassant  beaucoup  le  ca- 
lice  0.  Natrix. 

3  Epines  nombreuses:  gousse  plus  longue  que  le  calice  .... 

0.  spinosa. 

Epines  peu  nombreuses,  rarement  nulles  ;  gousse  plus  courte 
que  le  calice 0.  repens. 

H.  o.  repeiifii  L.  —  0.  procurrens  Wallr.  ;  Lorey,  21  3. 

—  if.  —  Juin-août.  —  CC.  —  Moissons,  prés  secs,  coteaux 
incultes. 

Le  môme  champ,  autour  du  cimetière  de  Mémont,  m'a  off"ert  des 
sujets  très  épineux,  d'autres  peu  épineux,  et  enfin  d'autres  com- 
plètement inermes. 


PAPILÏOXACÉES.  115 

^.  o.  fspiiiosa  L.  —  If.  —  Mai-août.  —  A.  G.  —  Fri- 
ches.—  Bords  des  routes.  —  Pothières!,Is-s-Tille!,  Saiilon- 
la-Rue!,  Gîteaux.!,  Loiigvayî,  Moux!,  Santenay!,  etc. 

Point  de  variété  iiierme.  —  Des  individus,  récoltés  à  Cîteaux!, 
sur  les  talus  de  la  route,  avaient  leurs  feuilles  toutes  unifoliolées. 

—  Rare  à  fleurs  blanches  :  Cîteaux!,  Meursault!. 

S. O.  CoiumuaB  Ail.;  Lorey,  213.  —  %.  —  Juin-juill. 

—  A.  G.  —  Goteaux  arides  et  pelouses  de  la  Gôte.  —  Dijon, 
Plombières,  toutes  les  collines  de  la  Gôte  {Loreij)\  Mâlain!, 
Velars!,  Pommard!,  Santenay!. 

4.  ù,  Matrix  L.  ;  Lorey,  212.  —  if.  —  Juin-sept.  —  G. 

—  Goteaux  sablonneux  incultes. 

7.  ANTHYLLÏS  L. 

Racine  très  Haineuse,  robuste,  d'une  odeur  forie,  à  granules  ra- 
res  A.  montana. 

Racine  médiocrement  ligneuse,  peu  robuste,  à  granules  nom- 
breux   ' A.   Vulneraria. 

Tiges  ligneuses;  fleurs  roses:  calice  non  vésiculeux 

A.  montana. 

Tiges  herbacées:  fleurs  jaunes:  calice  vésiculeux 

A.  Vulneraria. 

1.  A.  moniana  L.;  Lorey,  215.  — t).  —  Juin-juill.  — 
R.  —  Rochers.  —  Marsannay,  Ghassagne  (Lorei/);  Ghâtil- 
lon!,  Val-Suzonî,  Lantenay!,  Yelars!,  Arceyl,  Gevrey!, 
Ghambolle!,  Nolay!. 

«.  A.  Viiiwerarîa  L.;  Lorey,  215.  —  :^.  —  Mai-juill. 

—  G.  —  Pelouses,  friches. 

8.  LOTUS  L. 

Un  rhizome  ou  plus  rarement  une  racine;  tiges  stoloniformes- 


IIG  PAPILIONACÉES. 

radicantes L.  uligiiiosu^. 

Une  racine;  point  (le  tiges  stoloniformes-radicantes  ..... 
L.  corniculatus. 

6-12  fleurs  aux  glomérules;  calice  à  divisions  étalées  avant  l'an- 
thèse;  étendard  ovale L.  uUginosus. 

2-6  fleurs  aux  glomérules:  calice  k  divisions  dressées-appri- 

mées  avant  l'anthèse;  étendard  orbiculaire 

L.  corniculatus. 

1.  i».  corniculatusi  L,;  Lorey,  233.  —  '}f.  —  Mai-oct. 
_  G  C.  —  Prés. 

Tantôt  glabre,  tantôt  velu. 

La  variété  tentas  (var.  tenuifoUus  Lorey,  234.  —  L.  tenuis  Kit.)  a 
les  stipules  et  feuilles  linéaires.  —  A.  R.  —  Moissons  argileuses.  — 
St-Remy!,  Cussy-la-Colonne!,  commun  dans  la  vallée  d'Epoisses!. 

«.  li.  uiigiiioiius  Schkuhr.  —  L.  coimiculatus  L.  var. 
major  (L.  major  Sm.)  et  villosus  (L.  villosusThmW.)  :  Lo- 
rey, 234.  —  '2/:.  —  Juin-août.  —  A.  R.  —  Prairies  et  taillis 
humides.  —  Parc  de  Dijon  {Lorey)\  SauIon-la-Rue! ,  Seurrel , 
St-Arideux!,  Jeux!,  etc. 

Mérite  bien  d'être  séparé  du  I.  corniculatus  pour  son  système 
souterrain.  Le  L.  corniculatus  n'a  qu'une  racine:  le  L.  uUginosus  a 
de  plus  de  fortes  pseudorrhizes  à  la  partie  inférieure  des  tiges; 
puis,  après  quelques  années,  il  perd  sa  racine  et  continue  de  vivre 
par  un  rhizome  que  lui  forme  la  base  radicante  des  tiges.  Ces  dif- 
férences entre  les  deux  plantes  se  maintiennent  par  la  culture, 
même  dans  les  sols  les  plus  divers. 

9.  TETRAGONOLOBUS  Scop. 

I.  T.  siiiquosiis.  Rolh;  Lorey,  234.  —  '^.  —  R.  —  Ma- 
récages à  tuf.  —  Val-des-Ghoues!,  Notre-Dame  d'Etang, 
Flavignerot  (Lorey);  Marey-s-Tille  (Morelet);  Grisellesî, 
Aisey-s-Seineî,  Faverollesî,  RecevI,  Avot!,  Molov!. 


PAPILIONACÉES.  117 

10.  GOLUTEA  L. 

I.  C.  arbore«cen!<$  L.;  Lorey,  238.  — ];.  — Juin-juill. 

—  R.  —  Bois  de  montagne.  —  Notre-Dame  d'Etang,  vallon 
de  rOuchc  jusqu'à  sa  source  {Lorey);  Gevrej,  {Maillard)  ; 
Asnières-en-Monlagneî,  Tarsul!,  Mâlain!,  Arcey!,  Bouil- 
land!,  Puligny!,  Santenayî,  etc. 

11.  ASTRAGALUS  L. 

I.  A.  giycypiiyiiofi»  L.;  Lorey,  239.  — ^.  —  Mai-juill. 

—  G.  —  Bois,  buissons. 

12.  MELILOTUS  Tourn. 

I.  II.  offlcinaiis  Lnik  emend.  —  O.  —  Juin-août. 

Var.  «.  arvensis  {M.  arvensis  Wallr.  —  M.  officinalis  Lorey,  220, 
part.  —  M.  offiGinalis  «.  DC,  FI.  Fr.,  IV,  537.  —  M.  diffusa 
Koch  ap.  DC,  FI.  Fr.,  suppl.,  564).  —  Fleurs  jaunes,  étendard 
dépassant  peu  les  ailes:  carène  plus  courte  que  les  ailes;  gousse 
glabre  à  bord  supérieur  presque  obtus.  —  G.  —  Cultures,  mois- 
sons. —  Lorey  donne  à  sa  plante  l'habitat  du  .1/.  arvensis  et  la 
gousse  pubescente  du  M.  macrorrhiza. 

Var.  ^.  macrorrhiza  {M.  macrorrhiza  Pers.  —  M.  officinalis  Lorey, 
220,  part.  —  M.  officinalis  y.  altissim,a  DC,  FI.  Fr.,  IV,  537.  — 
M.  officinalis  DC,  FI.  Fr.,  suppl.,  563).  —  Fleurs  jaunes:  pétales 
tous  égaux;  gousse  à  pubescence  apprimée,  à  bord  supérieur  com- 
primé. —  C.  —  Berges  des  rivières,  taillis  humides. 

Var.  y.  alba  (M.  alba  Lmk.  —  M.  officinalis  |3.  flore  albido  DC, 
FI.  Fr.,  IV,  537.  —  M.  leucantha  Koch  ap.  DC,  FI.  Fr.,  suppl., 
564;  Lorey,  220).  --  Fleurs  blanches,  étendard  dépassant  notable- 
ment les  ailes.  —  R.  —  Moissons,  bords  des  chemins.  —  Saulieu 
(Lombard);  Darcey  !,  GenlisI,  Gollonges!,  Auxonneî,  Meursault!, 
Santenay  !,  Thostes!. 


J18  PAFlLlOiXACÉES. 

J'ai  cru  devoir  comprendre  ces  trois  variétés  dans  le  M.  officina- 
lis  Lmk  emend.,  à  cause  des  nombreux  intermédiaires  qui  les  re- 
lient entre  elles.  Aussi  les  auteurs  ne  sont- ils  pas  d'accord  sur  les 
longueurs  respectivesdes  pétales,  bien  qu'ilsattribuent  à  ce  caractère 
une  valeur  spécifique.  On  lit  en  effet  pour  le  M.  arvensis  Wallr.  : 
ailes  égalant  presque  l'étendard  (Koch),  étendard  ne  dépassant  pas 
les  ailes  (Goss.  Germ.,  FI.  Par.,  édil.  2),  étendard  dépassant  les 
ailes  (G. G.:  Bor.  :  Goss.  Germ,  FL  Par.,  Atl.,  t.  XI):  pour  le 
M.  macrorrhiza  Pers.  :  pétales  égaux  (G.  G.  ;  Bor.  ;  Koch),  ailes  dé- 
passant la  carène  (Goss.  Germ.,  FI.  Par.,  Atl.,  t.  XI);  et  eniin  pour 
le  M.  alba  Lmk  :  ailes  égalant  presque  la  carène  (Koch),  ailes  éga- 
lant la  carène  (G.  G.  ;  Bor.),  ailes  dépassant  la  carène  (Goss.  Germ., 
FI.  Par.,  Atl.,  t.  XI).  En  outre,  j'ai  rencontré  des  M.  alba  dont  l'é- 
tendard ne  dépassait  que  très  peu  les  ailes. 

Le  M.  ofjicinalis  est  un  type  parfait  de  plante  bisannuelle.  Après 
la  germination,  l'axe  primaire  s'allonge  en  lige  foliifère,  qui  se 
mortifie  à  la  fin  de  l'année,  et  la  floraison  a  lieu  l'été  suivant  sur 
une  ou  plusieurs  tiges  de  second  ordre,  c.  à.  d.  nées  des  bourgeons 
latéraux  de  la  souche.  Une  année  est  nécessaire  à  chacune  des 
deux  phases  si  distinctes  de  cette  évolution.  D'autres  Melilotm 
{M.  cœrulea  Lmk,  etc.)  sont  au  contraire  annuels,  et  fleurissent  sur 
leur  axe  primaire.  —  Le  M.  offlcmalis  devient  aromatique  par  la 
dessication. 

13.  MEDIGAGO  L. 

\  Plantes  ')/:  ;  racine  robuste  et  profondément  pivotante  ;  fleurs 

assez  grandes:  gousses  inermes 2 

Plantes  0  ou  O;  racine  grêle:  fleurs  petites;  gousses  le  plus 
souvent  épineuses 3 

2  Base  des  tiges  assez  souvent  radicante:  fleurs  jaunes,  passant 

parfois  au  jaune-violacé  ou  au  bleu-verdàtre:  gousses  falci- 

formes M.  falcata. 

Base  des  tiges  non  radicante:  fleurs  violettes,  brunes  ou  bleu- 
verdâtre,  rarement  blanches;  gousses  à  2-3  tours  despire. 
-f  M.  sativa. 

3  Gousses  lisses 4 

Gousses  munies  d'épines  ou  au  moins  de  tubercules i) 


PAPILIONACÉES.  119 

4  Fleurs  en  capitules  denses;  gousses  réniformes,  monospermes. 

M.  Lupulina. 

Fleurs  groupées  par  2-4:  gousses  en  hélice  mince,  discifor- 
mes,  polyspermes M.  orUcularis. 

5  Gousses  tomenteuses,  à  bords  très  obscurément  sillonnés  .   .   . 

M.  Gerardi. 

Gousses  non  tomenteuses,  à  bords  nettement  sillonnés  ....  6 
B  Stipules  entières  ou  les  inférieures  denticulées;  gousses  pubes- 
centes,  subglobuleuses  . M.  minima. 

Stipules  dentées  ou  laciniées:  gousses  glabres,  subglobuleuses- 
déprimées 7 

7  Feuilles  maculées:  stipules  dentées;  gousses  faiblement  veinées. 
M.  maculata. 

Feuilles  ordinairement  immaculées:  stipules  finement  laciniées; 
gousses  fortement  veinées-réticulées  ....  M.polycarpa, 

1.  M.  faicaia  L.;  Lorey,  216.  —  :^.  —  Juin-sept.  — 
G.  —  Coteaux  incultes,  moissons,  bois,  bords  des  chemins. 

La  \3iriéié  média  {M.  média  Pers.  —  M.  falcato-media  Rchb.)  dif- 
fère par  ses  fleurs  à  couleurs  changeantes,  passant  du  jaune  au 
violet-bleuâtre  et  au  vert,  et  par  ses  gousses  formant  un  tour 
complet  de  spire.  —A.  G.  —  St-Remy!,  Poinçon!,  Dijon!,  Semur!, 
etc.  —  La  spire  de  la  gousse  des  M.  orbicularis,  sativa,  Gerardi,  ma- 
culata, etc.  tourne  à  gauche. 

fH.  sativa  L.:  Lorey,  217.  —  Of.  —  Mai-oct.  —  Naturalisé 
çà  et  là. 

Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  des  individus  très  voisins  du 
M.  média  par  la  forme  de  leurs  gousses. 

«.  M.  liupuilna  L.;  Lorey,  21-6.  —  0  ou  O,  ou  par- 
fois pérennant  aux  lieux  arides.  —  Mai-oct.  —  Cultures, 
friches,  chemins. 

Varie  {M.  Willdoioioii  B^imingh.)  à  gousses  pubescentes-velues 
et  à  tiges  ordinairement  plus  robustes. 

Chez  un  M.  Lupidina  les  fleurs  se  trouvaient  remplacées  par  un 
grand  nombre  de  courts  ramuscules,  qui  étaient  pourvus  de  fleurs 


120  PAFILIONACÉES. 

très  petites,  atrophiées.  L'inflorescence  est  alors  transformée  en 
corymbe  ou  en  panicule.  Le  M.  Lupulina  var.  corymhosa  Ser.  in 
DC,  Frodr.  doit  être  rapporté  à  une  pareille  polycladie,  dont  les 
Medicago  minima  et  Melilotus  macrorrhiza  m'ont  encore  fourni 
quelques  exemples. 

3.  M.  orhîcularîs  Ail.;  Lorey,  217.  — 0ou  O.  — Mai- 
août.  —  RRR.  —  Moissons.  —  Dijon  en  la  Maladière  I  et 
dans  la  plaine  de  Pouilly!,  où  il  était  assez  commun  en 
1877  {Méline). 

La  plante  de  la  Côte-d'Or  est  la  variété  margrma^a  (M.  mcirginata 
G.  G.  —  M.  ambigua  Jord.),  dont  les  gousses  sont  noires  à  la  ma- 
turité, moins  grandes  et  à  bords  écartés  les  uns  des  autres.  Cette 
variété  est  beaucoup  moins  méridionale  que  le  type,  et  correspond 
sans  doute  à  la  plante  que  Lorey  indique  à  la  Golombière  près 
Dijon. 

4.  M.  Gerardf  WiUd.;  Lorey,  219.  —  O  ou  0   —  R. 

—  Moissons.  —  Auxonne,  Laroche-en-Rrenil,  Semur  {Lo- 
rey); abondant  en  la  Maladière  près  Dijon!  {Méline)  et  à 
Beaune!. 

5.  M.  minima  Lmk;  Lorey,  218.  —  O.  —  Mai-juin.  — 
C.  —  Friches  arides. 

e.  M.  macuiata  WiUd.  ;  Lorey,  219.  — 0  ou  0.  — * 

Mai-sept.  —  G  G.  —  Prés,  cultures. 

Les  folioles  sont  maculées  de  brun  au  milieu  du  limbe.  —  Chez 
le  M.  polycarpa,  la  tache  est  vers  la  base,  mais  fait  souvent  défaut. 
Le  M.  Gerardi  est  immaculé. 

v.  M.  polycarpa  WiUd.  —  O  ou  0.  —  Mai-sept.  — 
Moissons,  cultures. 

Var.  «.  suhinermis.  —  Epines  de  la  gousse  réduites  à  des  tuber- 
cules.—RR.  —  Dijon!  {Méline). 

Var.  |3.  apicidata  {M.  apimlataWlWà.).  —Epines  égalant  ou  dé- 
passant peu  la  longueur  du  bord  de  la  gousse.  —  A.  R.  —  St-Sau- 


PAPILIONACÉES.  121 

vear!,  Soissons!,  Dijon!,  Prissey!,Chivres!,  Chcâteauneiin,  Arnay- 
le-Duc!,  Le  Maiipas!,  Vic-s-Thil!,  Semur!,  etc. 

Var.  y.  (lenticulata  {M.  denticulata  Willd.).  —  Epines  égalant 
moitié  (la  diamètre  delà  gousse.  — RR.  —  Dijon!  [Méline);  glacis 
d'Auxonne!. 

14.  TRÏFOLIUM  L. 

1  Plantes  O,  rarement  0  ;  racine  grêle.  T.  filiforme.  T  procum- 
bens,  T.  agrarlum,  T.  arvense,  T.  stiiatiim,  T.  scabnim,  T.  Mi- 
chellanum. 

Plantes  !^;  racine  ou  pseudorrhizes  plus  ou  moins  robustes.   .  2 

2  Tiges  couchées,  radicantes  aux  nœuds 3 

Tiges  non  couchées-radicantes 1 

3  Pseudorrhizes  peu  nombreuses,  assez  robustes,  à  la  fin  cylin  - 

dracées:  granules  rares,  oblongs:  tiges  devenant  libres  l'an- 
née de  leur  radication  par  la  destruction  de  leurs  mérithal- 

les  postérieurs T.  fragiferum. 

Pseudorrhizes  assez  nombreuses,  grêles,  à  la  fin  fortement  fi- 
liformes; granules  abondants,  ovoïdes:  tiges  ne  devenant 
pas  libres  l'année  de  leur  radication T.  repens. 

4  Un  rhizome  drageonnant 5 

Une  racine,  ou  un  rhizome  non  drageonnant 6 

5  Rhizome  longuement  drageonnant;  pseudorrhizes  assez  nom- 

breuses, cylindracées-fil [formes T.  médium. 

Rhizome  brièvement  drageonnant;  pseudorrhizes  peu  nom- 
breuses, cylindracées-fusiformes,  brusquement  atténuées 
vers  leur  extréniité T.  Alpestre. 

6  Une  racine  persistant  pendant  toute  la  durée  du  sujet;  plantes 

ne  vivant  que  quelques  années 7 

Une  racine  finissant  assez  souvent  par  céder  la  place  à  des 
pseudorrhizes;  plantes  vivant  un  grand  nombre  d'années.  .  8 

7  Souche  indéfinie,  entourée  de  vieilles  gaines  pétiolaires;   des 

feuilles  radicales T.  pnitense. 

Souche  définie,  dépourvue  de  vieilles  gaines  pétiolaires;  point 
de  feuilles  radicales T.  elegans. 

8  Souche  à  ramifications  nombreuses  et  assez  allongées     .    .   . 

T.  rubens. 


i22  PAPILIONACÉES. 

Souche  simple,  ou  à  ramifications  courtes  et  peu  nombreuses. 
9  Souche  simple,  indéfmie;  racine  fauve,  robuste,  atteignant  jus- 
qu'il 10  mill.  de  diamètre,  pivotante  ou  peu  rameuse  .   .   . 

T.  montanum. 

Souche  brièvement  rameuse,  définie:  racine  noirâtre,  assez 
grêle,  simple,  très  longuement  pivotaïUe;  parfois  des  pseu- 
dorrhizes  adjuvantes  à  la  souche T.  ochroleucum. 

1  Fleurs  jaunes:  gousses  stipitées 2 

Fleurs  purpurines,  rosées,  blanchesoublanc-jaunàtre:  gousses 

sessiles,  très  rarement  stipitées. 4 

2  Stipules  lancéolées-linéaires,  acuminées  ....  T.  agrarinm. 
Stipules  ovales-oblongues,  aiguës  . 3 

3  Etendard  dépassant  longuement  les  ailes,  strié  et  étalé  à  la  ma- 

turité  T.procumbens. 

Etendard  dépassant  à  peine  les  ailes,  lisse  et  appliqué  sur  le 
fruit  à  la  maturité . T.  filiforme. 

4  Capitules  munis  à  la  base  d'un  involucre  multipartit  à  divi- 

sions lancéolées  et  égalant  les  calices;  calice  fructifère  vési- 

•  culeux-réticuié T.  fragîferum. 

Capitules  dépourvus  d'involucre  multipartit;  calice  fructifère 
non  vésiculeux-réticulé 5 

5  Calice  à  tube  et  à  dents  glabres 6 

Calice  à  tube  et  à  dents  plus  ou  moins  velus 8 

6  Tiges  couchées:  stipules  brusquement  subulées;  gousse  sessile. 

T.  repens. 

Tiges  dressées  ou  ascendantes;  stipules  non  brusquement  su- 
bulées;  gousse  plus  ou  moins  stipitée 7 

7  Stipules  lancéolées;  dents  calicinales  une  fois  plus  longues  que 

le  tube:  gousse  à  peine  stipitée T.  clegans. 

Stipules  ovales:  dents  calicinales  trois  fois  plus  longues  que  le 
tube;  gousse  décidément  stipitée T.  Michelianum. 

8  Fleurs  blanches,  réfléchies  après  l'anthèse.   .   .  T.  montanum. 
Fleurs  ni  blanches,  ni  réfléchies  après  l'anthèse 9 

9  Fleurs  jaunâtres T.  ochroleucum. 

Fleurs  purpurines,  blanchâtres  ou  rosées 10 

10  Capitules  subglobuleux,  purpurins;  calice  à  divisions  ne  dé- 

passant pas  moitié  de  la  longueur  de  la  corolle H 


PAPILIONACÉES.  123 

Capitules  ovoïdes-oblongs  ou  cylindracés,  purpurins,  blanchâ- 
tres ou  rosés;  calice  à  divisions,  au  moins  l'inférieure,  dé- 
passant moitié  de  la  longueur  de  la  corolle 13 

1 1  Stipules  à  partie  libre  triangulaire,  brusquement  aristée.   .   . 

T.  pmtense. 

Stipules  à  partie   libre  ni  triangulaire,  ni  brusquement  aris- 
tée   12 

12  Stipules  linéaires-acuminées:   folioles  ellipliques-oblongues, 

faiblement  nerviées:  fleurs  fétides T.  médium. 

Stipules  subulées:  folioles  lancéolées,  fortement  nerviées  :  tleurs 
inodores T.  Alpestre. 

13  Tiges  et  feuilles  glabres:  capitules  gros,  purpurins 

T.  nihens. 

Tiges  et  feuilles  pubescentes  ou  velues;  capitules  petits, rosés 
ou  blanchâtres li 

14  Capitules  dépourvus  de  feuilles  florales  à  la  base,  longuement 

pédoncules,  toujours  solitaires T.  arvensc. 

Capitules  pourvus  ou  non  de  feuilles  florales  à  la  base,  sessiles 
ou  brièvement  pédoncules,  parfois  géminés 15 

15  Calice  fructifère  à  tube  urcéolé-subglobuleux,  à  lobes  linéai- 

res   r.  striatum. 

Galice  fructifère  à  tube  oblong,  à  lobes  lancéolés  spinulescents. 
T.  scabnim. 

I.  T.  filiforme  L.;  Lorey,  232.  —  T.  minus  Rehl.  — 
O  ou  0. — Mai-sept.  — G  G.  — Ghemms,  taillis,  prairies 
humides. 

La  plupart  des  feuilles  d'un  individu  étaient  pourvues  de  4-5 
folioles. 

«.  T.  iirociimDens  L.;  Lorey,  232,  —  O  ou  ©.  — 
Mai-sept.  —  G  G  G.  —  Gultures,  moissons,  pelouses. 

La  longueur  du  pédoncule  des  capitules  est  si  variable,  qu'on 
peut  le  trouver  sur  le  même  sujet  aussi  long  que  la  feuille,  moins 
long,  et  encore  [T.  campestre  Schreb.)  une  fois  plus  long. 

3.  T.  ag^rariiim  L.;  Lorev,  231.  —  T.  aurcum   Poil. 


124  FAPILIONACÉES. 

—  0.  —  Jaiii-aoùt.  —  A.R.  —  Taillis  et  moissons  des 
sols  argileux.  —  Prairies  des  bords  de  l'Ouche  {Lorey)\ 
Flavignerot,  Saulieu!  {Lombard)\  Pouill} -lez-Dijon  {Mail- 
lard)-, St-Kemy!,  Champ  d'Oiseau!,  St  Aubin!,  Cîteaux!, 
Saulon-la-Ruel,  Seurrel,  Santenayl,  Ivryl,  Commarini, 
Bard!,  etc. 

Lorey  attribue  par  méprise  au  T.  agrarlum  les  stipules  et  l'ha- 
bitat du  T.  proGumbens,  et  à  celui-ci  les  stipules  -et  l'habitat  du 
T.  agrarium. 

4.  T.  arvense  L.;  Lorey,  223.  —  0  ou  0.  —  Juin- 
sept.  —  G.  —  Moissons,  pelouses,  cultures,  surtout  dans 
les  sols  siliceux. 

Transitions  très  nombreuses  entre  les  calices  à  dents  poilues, 
beaucoup  plus  longues  que  la  corolle  (T.  arvense  L.),  ou  la  dépas- 
sant seulement  d'un  tiers  (T.  agrestinum  Jord.),  ou  l'égalant 
(r.  lagopinum  Jord.),  et  les  calices  à  dents  simplement  ciliées  ou 
presque  nues  au  sommet,  tantôt  plus  longues  que  la  corolle  (T. 
gracile  Thuill.),  tantôt  la  dépassant  à  peine  i  T.  ruheUwn  Jord.).  La 
plupart  de  ces  variétés  se  trouvent  sur  les  pelouses  arides. 

5.  T.  striattim  L.;  Lorey,  224.  —  0.  —  xMai-juill.  — 
A.R. — Friches,  chemins. — Marsannay,  Gouville  {Lorey)\ 
Auxonne!,  Bouillandl,  Arnay-le-Duc!,  Liernaisî,  Saulieu î, 
Yic-s-Thil!,  Semur!. 

O.  T.  scaitriim  L.;  Lorey,  225.  —  0.  —  Mai-juill.  — 
A.  G.  —  Pelouses  sèches.  —  Flavigny  {Lombard);  St-Re- 
my!,  Buffonl,  Ghaumes  d'Auvenetî,  Montberthault!,  Se- 
mur!, etc. 

v.  T.  iiiciieilaniini  Savi;  Loi^y,  228.  —  0.  — Juin- 
juill.  — RRR.  —  Prairies.  —  Labergement-lez-Seurre 
{Berthiot!). 

Le  T.  incavnatiim  L.  croit  adveutivement  cà  et  là  à  proximité  des 
champs  où  il  a  été  cultivé.  —  Le  T,  anguslifoliion  L.  ue  se  retrouve  plus 


PAPIUONACÉKS.  i^O 

à  AuxoDne,  ni  à  Laroche-en-Brenil,  où  Lorey  dit  (p.  222)  l'avoir  récolté. 
—  Le  T.  subtevraneum  L.  est  indiqué  par  Lorey  (p.  230)  au  parc  de  Dijon. 
Il  n'y  a  pas  été  revu  depuis  plus  de  vingt  ans  (Méline). —  J'ai  rencontré 
sur  des  décombres  de  le  plaine  de  Pouilly  près  Dijon  un  individu  de 
T.  resupinatum  L.,  et  un  de  T.  nigrescens  Viv.;  ces  deux  espèces  avaient 
été  sans  doute  importées  avec  les  fourrages  pendant  la  néfaste  guerre 
de  1870-71. 

8.  T.  eiog;aiis  Savi;  Lorey,  229.  —  if.  —  Mai-sept.  — 
A.  G.  — Taillis.^  cultures,  moissons  des  sols  argileux.  — 
Quincey,  Aubigny  {Loreij)\  Saulieu  {Lombard);  Perrigny- 
lez-Dijon  (if/««7/ar^);  St-Remy!,  Venarey!,  Laignes!,  Aignayf , 
Fontaine-Françaiseî,  St-Sauveur!,  Auxonne!,  Longvay!, 
Seurreî,  Gommarin!,  Arnay-le-Duc!,  Rouvray!,  abonde  en 
la  vallée d'Epoissesî,  etc. 

9.  T.  prateiijse  L.;  Lorey,  227.  —  if.  —  Mai-sept.  — 

G.  —  Prés. 

Souvent  celles  des  feuilles  des  T.  pratense  et  elegans,  qui  naissent 
dès  février-mars,  sont  d'un  rouge  foncé  qui  ne  passe  au  vert  que 
dans  le  mois  d'avril.  Pareille  teinte  rouge  se  retrouve  souvent  aussi 
pendant  l'hiver  pour  celles  des  feuilles  qui  persistent  d'une  année 
à  l'autre.  D'après  M.  Mer,  ^  cette  coloration  rouge  résulte  d'un 
affaiblissement  de  végétation,  qui  permet  à  un  pigment  carmin 
de  se  développer  dans  le  suc  cellulaire  de  certains  tissus. 

10.  T.  mou  tan  um  L.;  Lorey,  229.  —  '^.  —  Juin-août. 
—  A.  R.  — Bois  et  prés  argileux  de  montagne,  tourbes.  — 
Marsannay-la-Gôte,  Gouchey  {Lorey);  Gouville  {Lo?nbard); 
Girey  {Boreau);  Lucenay!,  Laignes!,  Villedieu!,  Pothièresl, 
Receyf,  LigneroUes!,  Selongey!,  Panges!,  Gevrey!,  Ghaumes 
d'Auvenetî,  Laroche-en-Brenil  I. 

11.  T.  ociiroieucum  L.;  Lorey,  225.  —  :^.  —  Juin- 

1.  Bull,  de  la  Soc.  Bot.  cleFr.,  1877,  XXIV,  p.  109-lH. 


1:20  PAPILIONACÉES. 

août.    —  A.C.    —  Bois.    —  St-Remy!,    Buiïonl,    Bouil- 
land  !,  etc. 

Fleurs  inodores;  celles  du  T.  montanum  sont  odorantes. 

1^.  T.  riibeiis  L.:  Lorey,  222.  —  :^.  —  Juin-août.  — 
G.  —  Coteaux  incultes,  bois  de  montagne. 

13.  T.  Aiitestre  L.;  Lorey,  226.  —  if.  —  Juin-juill.  — 
R.  —  Pelouses  des  bois  de  montagne.  —  Gouville,  Marsan- 
nay-la-Gôte  {Lo7^eij)\  St-Aubin,  Chassagne  {Boreau);  Mont- 
Afriquel,  Gevrey!,  Nuits!,  Bouillandî. 

14.  T.  médium  L.;  Lorey,  226.  —  ^.  — Mai-août.  — 
G.  —  Bois,  friches,  moissons  des  coteaux. 

15.  T.  repen!«  L.;  Lorey,  228.  —  if.  —  Mai-sept.  — 
G.  —  Prés,  chemins,  pelouses. 

Le  T.  repem  diffère  de  suite  du  T.  fragiferum  par  ses  stipules 
courtes,  ovales-triangulaires,  brusquement  aristées,  non  lancéolées 
longuement  acuminées:  en  outre,  le  tubedela  gaîne  stipulaire  du 
T.repens  se  prolonge  au  delà  du  point  d'émergence  du  pétiole;  puis, 
non  plus  2  lobes,  mais  parfois  3-4  couronnent  le  sommet  de  cette 
gaîne.  —  Le  T.  repens  est  assez  sujet  à  des  chloranlhies  complètes 
ou  partielles  et  encore  à  la  prolitication  de  l'axe  floral,  lequel, 
après  avoir  produit  le  capitule,  s'allonge  en  un  rameau  foliifère 
ou  plus  souvent  florifère.  En  ce  dernier  cas,  il  y  a  deux  capitules 
superposés,  mais  le  supérieur  est  ordinairement  très  appauvri.  Ces 
diverses  tératologies  se  rencontrent  encore  chez  les  T.  clegans,  fra- 
giferum, prociimbens,  etc. 

16.  T.  fragiferum  L.;  Lorey,  231.  —  !^.  —  Mai-sept. 
—  G.  —  Prés,  chemins,  pelouses. 

16.  VIGL\  Toimi. 

1  Calice  à  dents  égalant  à  peu  près  la  corolle 2 


PAPIUOXACÉES.  \2 


Calice  à  dents  plus  courtes  que  la  corollp 3 

2  Gousse  glabre,  molinitorme-ondulée Y.  Ervilia. 

Gousse  velue,  non  moliniforme-ondulée V,  hirsiita. 

3  Fleursaxillaires,  solitaires  ou  géminées,  très  rarement  ternées, 

ou  encore  fleurs  2-o  en  grappes  pauciflores 4 

Fleurs  en  grappes  multiflores 8 

4  Fleurs  axillaires,  solitaires  ou  géminées,  rarement  quelques- 

unes  en  très  courte  grappe  triflore 5 

Fleurs  toutes  en  grappes  pauciflores 7 

5  Calice  à  dents  très  inégales:  fleurs  jaunes;  gousse  rade,  ve- 

lue  V,  lutea.  . 

Calice  à  dents  égales:  fleurs  rosées  ou  violettes:  gousse  lisse,    , 
glabre  ou  pubescente- velue 0 

6  Fleurs  assez  grandes,  géminées  ou  solitaires,  très  rarement  ter- 

nées;  gousse  pubescente-velue:  graines  subglobuleuses,  lis- 
ses   V.  sativa. 

Fleurs  petites,  solitaires:  gousse  glabre:  graines  tétrago nés, 
tuberculeuses  ." V.  lathyroides. 

7  Un  rhizome  drageonnant:  fleurs  assez  grandes,  à  pédoncule 

commun  très  court;  gousse  à  sommet  prolongé  en  bec.   .   . 

V.  sepium. 

Une  racine  annuelle;  fleurs  petites,  à  pédoncule  commun  al- 
longé; gousse  cà  sommet  tronqué-arrondi.   .    V.  tctrasperma. 

8  Folioles  amples,   largement  ovales;  les  deux    inférieures  pla- 

cées à  la  base  du  pétiole V.  pisiforims. 

Folioles  étroites,  linéaires-oblongues;  les  deux  inférieures  éloi- 
gnées de  la  base  du  pétiole 9 

9  Plante    O  ouO;  étendard  off'rant  un  rétrécissement  vers  son 

quart  supérieur;  gousse  de  10  mill.  de  diamètre 

Y.  varia. 

Plantes  ^  ;  étendard  ofïrant  un  rétrécissement  vers  sa  partie 
moyenne  ou  son  quart  inférieur;  gousse  de  6  mill.  de  dia- 
mètre   -  10 

10  Etendard  rétréci  vers  sa  partie  moyenne,  à  partie  inférieure 

plus  large  que  la  supérieure Y.  Cracca. 

Etendard  rétréci  vers  son  quart  inférieur,  à  partie  inférieure  à 
peu  près  de  la  largeur  de  la  supérieure  .   .   .   Y.  tenuifoUa. 


128  PAPILIONACÉES. 

I.  \.  saiii^a  L.;  Lorey,  249.  —  0  ou  G-  — Mai-sept. 
—  Moissons,  cultures. 

Var.  a.  sativa.  —  Folioles,  même  les  supérieures,  obovales  ou 
oblongues;  gousse  comprimée,  jaunâtre  à  la  maturité.  —  G. 

Var.  S.  angusUfolia  {V.  angmtifolla  Roth).  —  Feuilles  supérieures 
lancéolées-oblonguos  (F.  segetalls  Thuill.),  ou  étroitement  linéaires 
(F.  Bobartu  Forst.):  gousse  cylindracée  noirâtre.  —  A.  R.  —  Lier- 
nais!,  Saulieu!,  etc.  —J'ai  rencontré  à  Rouvray  des  sujets  à  gousse 
jaunâtre.  —  L'inllorescence  du  V.  Bobartu  est  quelquefois  en  très 
courte  grappe  triflore  et  sessile  dans  la  partie  inférieure  de  la  tige, 
tandis  que  les  autres  fleurs  sont  axillaires,  géminées  ou  même  so- 
litaires. Il  s'ensuit  que  les  fleurs  axillaires  représentent  les  fleurs 
inférieures  d'une  grappe  avortée  pour  le  surplus. 

Presque  toutes  les  espèces  du  genre  Vicia  présentent  des  va- 
riations parallèles  dans  la  grandeur  de  leurs  folioles,  sans  qu'on 
puisse  invoquer  pour  cause  la  vigueur  de  la  plante,  car  souvent 
on  trouve  des  feuilles  très  étroites  sur  des  tiges  robustes.  —  Les 
folioles  du  V.  sativa  type  sont  toujours  mucronées,  mais  avec 
sommet  soit  tronqué-échancré,  soit  obtus-aigu,  et  ces  divers  états 
peuvent  se  rencontrer  sur  une  môme  tige  et  jusque  dans  la  même 
feuille.  Les  feuilles  cauliaairessont  plus  souvent  tronquées  que  les 
raméales,  et  les  caulinaires  inférieures  sont  môme  parfois  olicordées. 
Le  polymorphisme  des  feuilles  apparaît  dès  la  germination:  en 
efïet,  l'axe  primaire  a  les  folioles  de  ses  feuilles  inférieures  étroite- 
ment linéaires,  aiguës-acuminées,  et  celles  des  feuilles  supérieures 
sont  tantôt  linéaires  un  peu  élargies,  tantôt  oblongues-obovales; 
mais  bientôt  cet  axe  primaire  s'étale  et  s'atrophie  et,  avant  de  pé- 
rir, il  est  remplacé  par  des  axes  secondaires  ou  rameaux  nés  de  sa 
partie  inférieure.  Chez  ces  rameaux  ou  tiges  latérales,  les  folioles 
des  feuilles  inférieures  sont  obovales,  échancrées  au  sommet:  celles 
des  supérieures  sont  oblongues-lancéolées,  tronquées  ou  obtuses; 
d'où  un  contraste  frappant  avec  les  feuilles  de  l'axe  primaire  et 
par  la  forme  des  folioles  et  par  leur  apparition  dans  un  ordre  in- 
verse de  grandeur.  —  Les  graines  de  V.  sativa  sont  tantôt  fauves, 
tantôt  marbrées  de  fauve  et  de  brun. 

«,  V.  latiiyroides  L.:  Lorey,  25i.  —  0.  —  Mai-juill. 


PAPILTONACÉES.  129 

—  RR.  — Friches,  bords  des  chemins.  —  Parc  de  Seurre, 
Rouvray  {Lorey)\  sablières  à  Pontaiiler!,  glacis  d'Auxonnel 

3.  V.  in««pa  L.;  Lorey,  251.  —  ©ou  0. —  Mai-sept.  — 
A,  R.  — Moissons,  cultures.  —  Laignes!,  Ghâlillonî,  Pon- 
taiiler!, Soissons!,  Jeux!,  Epoisses!,  etc. 

Les  T'.  peregrma  L.  {Lorey,  250)  et  Y.  monanthos  Koch  (Ervum  mona?i- 
thosL.;LoTej,  255)  n'ont  pu  être  retrouvés,  quoique  Lorey  dise  le  premier 
assez  commun  dans  les  cultures  de  montagne  et  les  champs  stériles  de 
la  plaine,  et  le  deuxième  commun  dans  les  blés.  —  M.  Méline  a  récolté 
unéchantillon  de  V.  i^arhonensis  L.  dans  la  plaine  de  Pouilly  près  Dijon. 

4.  V.  lifrsuta  Koch.  —  Ervum  hirsutum  L.;  Lorey, 

253.  —  O.  —  Juin-sept.  —  G.  —  Moissons,  coteaux  in- 
cultes, taillis. 

5.  V.  fetrai^pernia  Mœnch.  —  Ervum  tetraspermum 
L.;  Lorey,  255.  —  0.  —  Juin-sept.  —  G.  —  Moissons, 
coteaux  incultes,  taillis. 

Pédoncules  moins  longs,  ou  aussi  longs,  ou  plus  longs  (F.  graci- 
lis  Lois.)  que  la  feuille,  parfois  sur  le  même  individu.  Le  V.gracU 
Us  a,  en  outre,  les  feuilles  plus  étroites  et  très  aiguës.  —  Il  y  a 
souvent  avortement  d'une  foliole  dans  quelques-unes  des  paires  qui 
composent  la  feuille. 

G.  V.  Ervilia  Willd.   —  Ervum   Ervilia  L.;    Lorey, 

254.  —  0.  —  Juin-août.  —  R.  —  Moissons.  —  Dans  les 
moissons  du  Pays-Bas  {Lorey)-,  Quincerotl,  Antheuil  !, 
Beaunel. 

».  V.  varia  Host.  —  0  ou  0.  —  Juin-août.  —  R.  — 
Moissons.  —  Beauneî,  Nolay!,  Santenay!,  Liernais!,  Sau- 
lieu!,  Yic-s-Thil!. 

Plante  glabrescente.  —  Quoique  multiflores,  les  grappes  ne 
comptent  guère  chacune  que  2-5  «ousses,  à  cause  de  la  stérilité  de 

la  plupart  des  fleurs. 

9 


130  PAPILIONACÉES. 

8.  V.  Cracca  L.;  Lorey,  249.  —  if.  —  Mai-juill.  — 
ce.  —  Moissons  sablonneuses,  broussailles. 

Varie  à  feuilles  toutes  très  étroites  (F.  KitaibcUana  Rchb.). 

O.  V.  fenuifolia  Roth.  —  ^.  —  Mai-juill.  —  G.  — 
Moissons,  bois,  broussailles. 

10.  V.  pisiformis  L.;Lorey,  248.  —  :^.  — Juin-aoûl. 
—  RR.  —  Bois.  —  Bois  des  montagnes  de  la  Côte  et  du 
vallon  de  l'Oucbe,  Chassagne  {Loreij)\  Vantoux  (Lombard)  \ 
Sainte-Foix  (Maillard);  Santenay  (Gillot);  voie  romaine  des 
boisde  Perrigny-lez-DijonI  (Bonnet). 

11.  V.  sepiiim  L.;  Lorey,  252.  —  if.  —  Mai-août.  — 
ce.  —  Bois,  buissons. 

Sommet  des  folioles  tronqué-échancré  dans  les  folioles  larges, 
obtus  dans  les  moins  larges,  aigu-acaminé  dans  les  étroites.  — 
Trouvé  à  fleurs  blanches  à  Montbard!  et  Val-Suzon!. 

La  variété  de  Vicia  sepium,  à  folioles  ovales-lancéolées  et  à  grappes 
moins  fournies  et  moins  brièvementpédonculées  {V.  dumetorum  ThuilL), 
ne  serait-elle  pas  le  V.  dumetorum  que  Lorey  (p.  248)  accorde  aux  mon- 
tagnes de  toute  la  côte?  Le  véritable  V.  dumetorum  L,  ne  se  trouve, 
d'après  M.  Boreau,  qu'en  une  seule  localité  pour  tout  le  centre  de 
France  :  Cuiseaux  en  Saône-et-Loire.  Il  est  assez  commun  dans  les 
montagnes  du  département  du  Jura. 

16.  LATHYRUS  L. 

1  Plantes  0  ou  0  ;  grappes  1-3  flores 2 

Plantes:^;  grappes  multiflores 6 

2  Feuilles  à  rachis  dépourvu  de  folioles 3 

Feuilles  à  rachis  muni  de  folioles 4 

3  Rachis  cylindrique,  terminé  en  vrille:  stipules  amples,  simu- 

lant des  folioles:  fleurs  jaunes  L.  Aphaca. 

Rachis  aplani,  ailé-foliacé,  non  terminé  en  vrille:  stipules  très 
petites  ou  nulles:  fleurs  roses L.  NissoUa. 

4  Tiges  ailées:  folioles  oblongues:  fleurs  ordinairement  2-3  par 

pédoncule;  gousses  poilues,  rudes  ....♦.!.  hirsiitiis. 


PAPILIONACKES.  4  31 

Tiges  non  ailées;  folioles  linéaires;  fleurs  toujours  solitaires; 

gousses  glabres,  lisses 5 

3  Pédoncule  beaucoup  plus  long  que  le  pétiole;  graines  cubi- 
ques, tuberculeuses L.   angulatus. 

Pédoncule  plus  court  que  le  pétiole;  graines  globuleuses,  lis- 
ses  L.  sphdericus. 

6  Rhizome  non  drageonnant;  tiges  et  pétioles  ailés 7 

Rhizome  drageonnant;  liges  et  pétioles  anguleux,  non  ailés  .  8 

7  Fleurs  grandes,  rouges;  gousses  de  7-8"=  de  longueur,  insensi- 

blement atténuées  au  sommet;  graines  chagrinées;  hile  oc- 
cupant un  tiers  de  la  circonférence  de  la  graine.  L.  latifoliiis. 
Fleurs  de  grandeur  moyenne,  rose-verdâtre  ;  gousses  de  4-5'' 
de  longueur,  brusquement  atténuées  au  sommet;  graines 
très  obscurément  réticulées;  hile  occupant  moitié  de  la  cir- 
conférence de  la  graine .    L.  sylvestris. 

8  Rhizome  muni  de  renflements  ovoïdes;  fleurs  purpurines.  .   . 

L.   tubrrosiis. 

Rhizome  dépourvu  de  renflements;  fleurs  jaunes 

L.  pratensis. 

1.  ïi.  Apiiaea  L.;  Lorey,  261.  —  0  OU  G-  —  Mai- 
sept.  —  G.  —  Moissons,  cultures. 

MM.  Thilo  Irmisch,  Grenier  et  Kirsleger  ont  mentionné  les  faits 
intéressants  qui  suivent  la  germination  du  L.  AphacAi.  Les  2  ou  3 
premières  feuilles  de  l'axe  primaire  ont  chacune  une  paire  de  fo- 
lioles avec  très  petites  stipules.  L'avortemenl  des  folioles  frappe  les 
feuilles  suivantes  au  profit  des  stipules;  puis  l'axe  primaire  s'atro- 
phie, et  il  est  remplacé  par  les  tiges  nées  en  sa  partie  inférieure. 
—On  a  constaté  chez  des  sujets  adultes  l'apparition  de  folioles,  et  la 
transformation  de  la  vrille  en  une  petite  feuille  ovale-lancéolée; 
ce  sont  de  véritables  revendications  exercées  par  l'élément  foliacé. 
—  La  vrille  manque  à  la  plupart  des  feuilles  de  l'axe  primaire  et 
aux  feuilles  caulinaires  inférieures. 

«.  li.  ivissoiia  L.;  Lorey,  261.  —  O  ou  0.  —  Juin- 
sept.  —  R.  —  Moissons,  taillis.  —  Moissons  du  Pays-Bas, 
bords  des  bois  et  des  buissons  {Lorey)  ;  Saulieu,  Genserey 


132  PAPILlOxNACÉES. 

{Lombard);  St-Remy!,  Ste-Golombe  !,  moissons  de  Sois- 
sons!,  Vielvergeî  et  Semurl. 

3.  li.  sp]t»cricus  Retz;  Lorey,  262.  —  O-  —  Mai-juin. 

—  RRR.  —  Friches  des  bois  de  Lantenay  {Laguesse!). 

4.  \a.  aiig;aiatu!9  L.;  Lorey,  262.  —  O.  — R.  —  Mois- 
sons. —  Semur(G.(j.);  Liernais!,  Précy-s-Thil!. 

5.  i^.  iiirsiitus  L.;   Lorey,  264.  —  O.  —   Juin-août. 

—  A.  G.  —  Moissons  et  friches  argileuses.  — Lamarche!, 
St-Seine-en-Bâche!,  Taiily!,  Saulieu!,  Ghamp-d'Oiseaul, 
Jeux!,  etc. 

Assez  souvent  les  grappes  supérieures  égalent  les  feuilles,  au 
lieu  de  les  dépasser  longuement. 

Le  L.  Cicera  L.  a  été  observé  adventivement  une  ou  deux  fois  par 
Lorey  (p.  263). 

e.  t..  syivestrîs  L.;  Lorey,  258.  —  !^.  —  Juin- août. 

—  G.  —  Bois,  buissons. 

La  var.  platyphyllus  [L.  platyphyllus  Retz)  a  les  feuilles  ellipti- 
ques-lancéolées, aussi  amples  que  celles  du  L  latifolius.  —  R.  — 
Coteau  des  Bordes  près  Montbard!. 

Dans  le  haut  des  tiges,  les  pétioles  du  L.  sylvestrls  sont  ordinai- 
rement à  peine  ailés,  ou  bien  l'aile  n'existe  que  d'un  seul  côté.  Le 
L.  hirsutiis  offre  également  de  grandes  variations  dans  les  dimen- 
sions de  ses  ailes  pétiolaires. 

«'.  li.  latifolius  L.;  Lorey,  258.  —  !^.  —  Juin-août. 

—  RR.  —  Bois,  buissons.  —  Bas  de  Talant,  Mont-Afrique 
{Lorey):  Gombe  Ste-Anne  à  Dijon  {Lombard);  abonde  dans 
le  petit  bois  et  les  buissons  de  Blagny  près  Puligny!,  où  il 
remplace  le  L.  si/lvestris;  buissons  des  vignes  de  Santenay  î, 
où  une  variété  à  feuilles  étroites  est  mêlée  au  type. 

Le  L.  lieterophyllus  L.  a  été  attribué  à  la  combe  d'Arcey,  et  aux  prairies 
de  Cussy-la-Colonne  (Lorey,  260),  et  le  L.  palustris  L.  aux  prés  maréca- 
geux d'Orgeux,  Arcelot  et  Limpré  (Lorey,  260). 


PAPILIONACÉES.  133 

S.  Lé.  praiciisis  L.;  Lorey,  259.  —  :^.  —  Juin-août.  — 
G.  —  Prairies  et  bois  humides. 

Les  stipules  sont  quelquefois  plus  grandes  que  les  feuilles. 

9.  L..  fu2>cro!«us»  L.;  Lorev,  259.  —  :^^  — Juin-juill. 
—  G.  —  Moissons  des  prairies  et  des  coteaux. 

Rhizome  horizontal,  grêle,  rameux-drageonnant.  De  certains  des 
nœuds  radicants  des  drageons  sort  une  pseudorrhize,  dont  la  partie 
basilaire  se  renfle  en  un  corps  ovoïde,  parfois  napiforme,  brusque- 
ment atténué  en  un  long  filament.  Ces  renflements  sont  dus  à 
l'hypertrophie  du  cylindre  central,  et  demandent  3-4  ans  pour  ac- 
quérir tout  lenr  voUime.  Un  bourgeon  est  inséré  en  leur  sommet; 
ils  ne  dépendent  donc  pas  exclusivement  du  système  descendant 
et  leur  nature  est  mixte,  comme  chez  un  Aconitum  Napelhis  ou 
une  Ophrydée;  mais  ils  diffèrent  des  tubercules  de  ces  dernières 
plantes  par  la  durée  surtout,  car  loin  de  se  remplacer  à  chaque 
printemps,  ils  persistent  pendant  un  grand  nombre  d'années.  — 
Dans  les  germinations  de  L.  tubcrosus,  le  jeune  tubercule  est  formé 
par  le  renflement  de  l'axe  hypocotylé  et  d'une  notable  partie  du 
pivot. 

17.  OROBUS  /.. 

1  Rhizome  grêle,  allongé,  drageonnant,  parsemé  de  nodosités  li- 

gneuses d'où  naissent  les  pseudorrhizes,  les  drageons  et  les 

tiges 0.  tiiberosiis. 

Une  racine  et  à  la  fin  un  rhizome  robuste,  très  court,  non 
drageonnant 2 

2  Rhizome  et  pseudorrhizes  jaunes: pseudorrhizes  peu  nombreu- 

ses, robustes,  fusiformes,  brusquement  atténuées  à  leur  ex- 
trémité   0.  niger. 

Rhizome  et  pseudorrhizes  noires;  pseudorrhizes  nombreuses, 
assez  grêles,  cylindracées 0.  vemiis. 

1  Tiges  ailées 0.  tubcrosus. 

Tiges  non  ailées 2 

2  Feuilles  elliptiques-oblongues,  noircissant  à  la  dessiccation: 

stipules  semisagittées-linéaires 0.  niger. 


134  PAPILIONACÉES. 

Feuilles  ovales,  lancéolées-acuminées,  ne  noircissant  pas  à  la 
dessiccation:  stipules  semisagittées-ovales    ...  0.  verniis. 

1.  O.  nig^er  L.;  Lorey,  265.  —  '^.  —  Mai-juin.  —  R. 

—  Bois.  — Mont-Afriquel,  Nuits!,  Bouillandl,  Meursaultl, 
Santenay!. 

«.  o.  vernus  L.;  Lorey,  266.  — "i^.  —Avril-mai.  — R. 

—  Bois.  — Gevrey  {Lorey)\  Yelarsî,  Mont-Afrique!. 

C'est  par  méprise  qu'un  rhizome  rampant- traçant  a  été  donné 
(Krsleger)  aux  0.  vemus  et  niger.  Ces  plantes  débutent  avec  une 
racine  pivotante,  d'abord  aidée,  puis  à  la  fm  remplacée  par  des 
pseudorrhizes  qui  naissent  de  la  souche,  et  qui  ont  la  forme,  le 
volume  et  la  direction  de  la  racine  elle-même. 

3.  O.  tui)erosu!§  L.;  Lorey,  266.  —  :^.  —  Avril-juin. 

—  G.  —  Bois. 

Les  folioles  offrent  toutes  les  transitions  entre  les  formes  subor- 
biculaire-elliptique  (0,  Pymiaicus  L.)  et  lancéolée-linéaire  (0.  te- 
nuifolius  Roth).  —  Les  renflements  parsemés  sur  le  rhizome  sont 
entièrement  dus  au  système  ascendant,  et  diffèrent  donc  essentiel- 
lement de  ceux  du  Lathynis  tuberosus,  qui  sont  formés  presque  en 
totalité  par  la  base  hypertrophiée  d'une  pseudorrhize. 

18.  GORONILLA  L. 

1  Racine  non  ligneuse,  bourgeonnant  adventivement  et  simulant 

un  rhizome  rameux  horizontal C.  varia. 

Racine  plus  ou  moins  ligneuse,  pivotante,  dépourvue  de  bour- 
geons adventifs 2 

2  Racine  médiocrement  ligneuse,  bientôt  atteinte  d'exfoliations, 

puis  de  destructions  longitudinales  partielles;  écorce  assez 

épaisse C.  montana. 

Racine  très  ligneuse,  sans  destructions  longitudinales:  écorce 
mince 3 

3  Racine  grêle,  non  fétide G.  minima. 

Racine  robuste,  presque  fétide C.  Emenis. 


PAPILIONACÉES.  135 

1  Feuilles  à  7-10  paires  de  folioles;  fleurs  rosées  .   .   .  C.  varia. 
Feuilles  à  2-6  paires  de  folioles:  fleurs  jaunes 2 

2  Plante  entièrement  frutescente;  stipales  libres;  folioles  infé- 

rieures éloignées  delà  tige .  C.  Emcrus. 

Plantes  partiellement  frutescentes,  ou  encore  herbacées:  sti- 
pules soudées  en  une  seule  oppositifoliée:  folioles  inférieures 
accolées  à  la  tige 3 

3  Tiges  frutescentes  h  la  base:  ombelles  6-10  flores:  pédicelles  à 

peu  près  de  la  longueur  du  tube  du  calice.   .   .  C.  minima. 

Tiges  herbacées  dès  la  base:  ombelles  lo-20  flores:  pédicelles 

deux  fois  plus  longs  que  le  tube  du  calice.  .    .  C.  montana. 

I.  C.  EmerasL.  — ]).  —  Mai-juin.  —  RR.  —  St-Au- 
Lin,  Gamay,  Nolay  (Duret);  abonde  dans  les  bois  entre  San- 
tenay  et  St-Aubin!  (G///o^):  Dijon  et  Plombières,  (Weber). 
Commun  dans  le  Doubs  et  le  Jura. 

z.  c.  minima  L.;  Lorey,  241.  —  Ij.  — Mai-juill.  — 
G.  —  Pelouses  arides,  rochers. 

3.  c.  moncasia  Scop.;  Lorey,  242.  —  :^.  —  Mai-juin. 
__  R.  —  Bois  de  montagne.  —  Notre-Dame  d'Etang,  Mes- 
signy  et  lout  le  vallon  du  Suzon  jusqu'à  sa  source  !  {Lorey); 
Marey-s-Tille  (Morelet);  bois  du  Larrys-de-Vaux  à  Buiïon!, 
Asnières-en-Montagne!,  Essarois!,  Diénay!,  Mont-Afrique!, 
Bouilland!,  Santenayî. 

Racine  et  fleurs  presque  fétides  sur  le  frais:  feuilles  et  fleurs 
aromatiques  par  la  dessiccation. 

4.  C.  vai-ia  L.;  Lorey,  242.  —  :^.  —  Mai-sept.  —  C. 
—  Moissons,  bois,  friches. 

Les  bourgeons  adventifs  de  la  racine  apparaissent  principale- 
ment sur  les  ramifications,  qui  s'étendent  horizontalement  près  de 
la  surface  du  sol:  c'est  du  reste  la  règle  pour  toute  racine  ou 
pseudorrhize  bourgeonnante. 


136  l'Al'lLlONACÉES. 

19.  ORNITHOPUS  L. 

I.  o.  pcrpu^^iiius  L.;  Lorey,  243.  —  0.  —  Mai-août. 

—  A.  G. — Friches  des  sols  siliceux  el  granitiques.  — Au- 
xonne,  Saulieu!,  Laroche-en-Brenill  (Lorey);  Vielverge!, 
Nolay!  Arnay-le-Duc!,  Liernais!,  St-Germain-de-Modéonî, 
Montberthault!,  Millery!. 

Parfois  glabre. 

20.  HIPPOCREPIS  L. 

i.  u.  comosa  L.;  Lorey,  244.  —  ?/.  —  Mai-juin.  — 
ce.  —  Bois,  pelouses,  rochers. 

21.  ONOBRYGHIS  Toimi, 

1.  o,  satiTA  Lrak;  Lorey,  245.  —   !^.  —  Avril-août. 

—  G.  —  Prés,  coleaux  incultes^  pelouses  des  bois. 

Le  système  souterrain  des  Papilionacées  vivaces  con- 
siste habituellement  en  une  racine  robuste,  pivotante,  très 
allongée,  parfois  accompagnée  de  pseudorrhizes  également 
robustes,  et  dans  ce  cas  il  peut  arriver  aux  très  vieux  indi- 
vidus de  perdre  leur  racine  et  de  passer  complètement  au 
rhizome  (Tri foiium?mbens,  Orobus  nigei\  0.  vernus,  etc.;. 

—  Quelques  espèces  émettent  des  drageons,  avec  cette  par- 
ticularité que  ces  rejets  restent  longtemps  reliés  à  la  souche 
mère  (Ononis  repeiis.  Lotus  major,  Trifolium  médium^ 
Vicia sepium^  Lathijrus  tuberosus,  Orobus  tuberosus,  etc.). 

—  Les  racines  et  pseudorrhizes  ont  ordinairement  une 
odeur  caractéristique,  qui  rappelle  une  forte  odeur  de  pa- 
nais, et  elles  sont  remarquables  parleur  longue  persistance. 
Ghez  certaines  espèces  {Ulex  Eiiropseus,  Ononis  repens, 
Coronilla  montana,  Hippocrepis  comosa),  il  est  vrai,  les 
vieilles  racines  finissent,  ainsi  que  la  souche,  par  être  at- 


PAPILIOXACÉES.  137 

teintes  de  profondes  destructions  longitudinales  partielles; 
mais  ces  destructions  n'entraînent  pas  leur  mort,  et  ne  font 
que  séparer  leur  pr.rtie  basilaire  en  plusieurs  sections  libres 
entre  elles. 

Les  racines  et  pseudorrhizes  sont  pourvues  de  granules 
corticaux  {tubercules  lenticellaires  [Clos],  poils  radicaux 
[Irmisch])  charnus,  solitaires  ou  agglomérés,  subglobuleux, 
oblongs-claviformes,  ou  encore  {Colutei  arborescens,  Me- 
dicago  maculata)  aplatis,  fasciés-digités,  petits  et  courts, 
ou  pouvant  atteindre  [Coronilla  montana)  jusc|u'à  10  mill. 
de  longueur  sur  3  de  diamètre,  enfin  blancs,  ou  parfois 
{Medicago  Gerardï)  bruns;  mais  ordinairement,  même  les 
granules  blancs  à  l'extérieur  sont  brun-jaunàtre  intérieure- 
ment. Ces  excroissances  se  montrent  déjà  sur  le  pivot  des 
germinations;  elles  m'ont  paru  annuelles  et  ont  pour  siège 
les  parties  jeunes  des  racines  et  des  pseudorrhizes.  De  Gan- 
dolle  ^  ne  soupçonnant  pas  la  présence  normale  de  ces  pe- 
tits corps  chez  les  Papilioiiacées,  institua  une  variété  nodo- 
sus  pour  un  Ornithopus  perpusillus ,  chez  qui  il  les  avait 
constatés.  MM.  Grenier  et  Godron  -  les  mentionnent  seule- 
ment sur  la  racine  du  Lotus  corniculatus.  Les  bourgeons 
adventifs,  qui  ont  été  accordés  parReichardt  ^  aux  racines 
des  Medicago  maculata  e{  Trifolium  repens,  n'étaient  sans 
doute  que  de  pareilles  productions,  car  ils  font  tout  à  fait 
défaut  chez  ces  racines.  P:irmi  les  Papilionacées  que  j'ai 
observées,  le  Scorpiurus  vermiculata  s'est  trouvé  dé- 
pourvu de  granules;  en  manquent  aussi  les  Cercis  Siliquas- 
trum^  Sophora  Japonica  et  autres  Légumineuses,  qui 
n'appartiennent  pas  d'ailleurs  au  groupe  des  Papiliona- 
cées. Ces  petits  corps  ont  été  parfois  regardés  (Woronine  '') 
comme  un  produit  morbide  dû  à  la  présence  de  Bactéries] 

1.  Fl.  Fr.,  IV,  p.  602. 

2.  FL  de  Fr.,  I,  p.  432. 

3.  Bull,  de  la  Soc.  Bot.  de  Fr.,  1858,  V,  p.  182. 
i.  Ifjid.,  1877,  XXIV,  p.  134. 


138  PAPILIONACÉES. 

mais  un  produit  morbide  ne  peut  être  qu'un  accident,  une 
exception,  et  ne  saurait  être  normal  et  général,  comme  le 
sont  les  granules.  La  présence  de  Bactéries  doit  donc  coïn- 
cider avec  la  mort  ou  la  résorption  du  granule,  et  non  avec 
sa  naissance  ou  son  développement.  Il  en  est  de  même  des 
larves  qui  peuvent  se  rencontrer  à  l'intérieur  des  granules. 

A  la  germination,  les  cotylédons  sont  tantôt  épigés  (Meli- 
lotus  officinalis^  Medicago  Lupiilina,  M.  polycarpa, 
M.  maculata,  M.  Gerardi,  Coi^onilla  montana,  etc.),  tan- 
tôt hypogés  {Vicia  sativa,  V.  lutea,  V.  latJnjroides^  V. 
Cracca^  V.  sepiiim,  Lathyrus  sylvestris,  L.  hirsutiis, 
L.  Aphaca,  L.  Nissolia,  etc.).  Après  un  faible  développe- 
ment, l'axe  primaire  s'atrophie  chez  les  Vicia  sativa,  la- 
thyr aides,  Cracca^  et  chez  les  Lathyrus  sylvestris,  hirsu- 
tiis,  Aphaca,  Nissolia,  etc.  L'atrophie  est  même  congéni- 
tale, et  l'axe  primaire  nul  dès  la  jeunesse  pour  une  espèce 
du  midi  de  la  France,  le  Scorpiiirus  vermiculata\  mais, 
par  balancement  organique,  les  cotylédons,  foliacés-accres- 
cents,  permettent  à  la  plante  d'attendre  l'émission  des 
tiges  latérales.  —  L'axe  primaire  des  Coronilla  montana 
et  Melilotus  officinalis  ne  se  détruit  qu'à  la  fin  de  la  pre- 
mière année,  et  il  sera  remplacé  au  printemps  suivant  par 
les  tiges  latérales  florifères  nées  de  la  souche.  Mais  d'autres 
Papilionacées  conservent  leur  axeprimaire  qui,  tout  en  étant 
moins  robuste  que  les  tiges  latérales,  monte  à  Heurs  en 
même  temps  que  celles-ci  {Medicago  maculata,  M.  minima, 
M.polycarpa,  Trifolium prociimbens.Faba  vulgaris,  etc.). 
Cette  atrophie  ou  cet  affaiblissement  de  l'axe  primaire  est 
une  des  caractéristiques  des  Papilionacées.  —  Les  feuilles 
de  l'axe  primaire  sont  semblables  à  celles  des  tiges  latérales 
chez  les  Vicia  Cracca,  V.  varia,  Lathijrus  hirsiitiis,  etc., 
tandis  qu'elles  en  diffèrent  notablement  chez  le  Vicia  sativa 
(p.  128)  et  qu'elles  sont  simples  chez  le  Coronilla  montana. 

Tantôt  les  fleurs  sont  géminées  ou  solitaires  aux  aisselles 


PAPILIONACÉES.  139 

des  feuilles,  tantôt  elles  sont  disposées  en  grappes  ou  en 
capitules  qui,  eux-mêmes,  sont  le  plus  souvent  axillaires. 
Très  fréquemment  l'aisselle  porte,  outre  la  grappe,  un 
bourgeon  soit  rudimentaire  {Lathijrus  tuberosus) ^  soit  dé- 
veloppé en  rameau  {Onoïiis  spinosa,  Genista  Germanica, 
Melilotiis  officmalis,  etc.).  —  L'inflorescence  des  Papillo- 
nacées  est  éminemment  progressive,  puisque  les  grappes 
{Vicia),  capitules  {Trifolium)  ou  ombelles  {Lotus)  s'épa- 
nouissent de  la  circonférence  au  centre  et  que  les  pédoncules 
communs  se  succèdent  de  bas  en  haut  sur  les  tiges.  Chez 
les  Trifolium  rubens  et  Alpestre,  l'épanouissement  des 
premières  fleurs  est  simultané  sur  tout  le  pourtour  de  la 
base  du  capitule,  et  comme  ces  fleurs  sont  étalées,  on  croi- 
rait tout  d'abord  voir  un  capitule  de  Centaurea  à  centre 
saillant-conique  pour  le  Trifolium  rubens  et  plan-convexe 
pour  le  T.  Alpestre.  L'anthèse  est  plus  précoce  sur  une  face 
que  sur  l'autre  dans  les  capitules  des  Trifolium  pratense, 
médium  et  repens.  —  Les  fleurs  de  \Ononis  Natrix  sont 
axillaires-solitaires  sur  toute  la  longueur  des  branches  de 
la  panicule  ;  mais  chez  les  0.  spinosa  et  repens,  elles 
n'ont  cette  disposition  que  dans  la  région  terminale  de  l'in- 
florescence, et  sont,  pour  le  surplus,  insérées  sur  de  petits 
rameaux  épineux,  où  elles  forment  de  courtes  grappes  qui 
sont  surtout  très  pauciflores  chez  VO,  spinosa.  D'ailleurs, 
le  pédoncule  uniflore,  vert  et  aristé  del'O.  Natrix,  repré- 
sente un  ramuscule  atrophié,  qui  est  muni  d'un  pédicelle 
jaunâtre,  semi-transparent,  et  n'émergeant  que  vers  la  base 
de  l'arête.  Celle-ci  n'est  pas  un  pédicelle  stérile,  mais  bien 
le  sommet  du  ramuscule;  et,  en  effet,  après  la  chute  de  la 
fleur  et  de  son  pédicelle,  l'arête  persiste  sous  forme  d'une 
épine  non  vulnérante. 

La  couleur  des  corolles  varie  beaucoup  avec  l'âge  de  la 
fleur,  par  le  passage  du  rose  au  violet  ou  au  bleu  et 
au  fauve  (0.  tuberosus,  0.   ni(/er,  0.  vernus,  Lathyrus 


140  PAPILIONACÉES. 

angulatus^  Vicia  sepium,  etc.). —  La  covoWq  an  M edicago 
sauva  peut  revêtir  des  teintes  passagères  et  alternativement 
répétées  de  bleu  et  de  vert.  Si  l'on  observe,  en  effet,  vers 
le  milieu  du  jour,  des  grappes  violet  pâle  ou  violet  foncé 
de  cette  plante,  on  remarque  souvent  que  plusieurs  des  fleurs 
intermédiaires  de  chaque  grappe  sont  bleu-verdâtre,  c.  à. 
d.  d'une  autre  teinte  que  les  fleurs  plus  âgées  ou  plus  jeu- 
nes. Cette  nuance  bleu  verdâtre  est  ici  due,  non  à  l'âge  de 
la  fleur,  mais  à  l'action  de  la  lumière  et  disparaît  pen- 
dant la  nuit,  pour  se  montrer  de  nouveau  le  lendemain, 
jusqu'à  ce  que  la  corolle,  devenue  trop  vieille,  garde  enfln 
pour  mourir  la  teinte  qu'elle  avait  à  sa  naissance.  La  dispa- 
rition du  bleu-verdâtre  a  lieu  même  en  plein  jour,  si  Ton 
tient  la  grappe  à  l'obscurité,  comme  dans  une  boîte  d'her- 
borisation, en  ayant  soin  toutefois  que  l'atmosphère  ne  soit 
pas  saturée  d'humidité.  L'intensité  de  la  teinte  est  d'autant 
plus  grande  que  le  soleil  a  brillé  d'un  éclat  plus  vif  et  plus 
prolongé,  ce  qui  rend  manifeste  l'intervention  de  la  chloro- 
phylle dans  le  phénomène.  Les  fleurs  qui  se  sont  épanouies 
de  grand  matin  peuvent  prendre  la  nuance  bleu-verdâtre 
dans  la  journée  même,  mais  celles  qui  ne  s'épanouissent  que 
dans  le  milieu  du  jour  devront  attendre  au  lendemain.  Les 
individus  à  fleurs  blanches  échappent  à  ce  changement  de 
teinte,  ainsi  que  beaucoup  de  ceux  qui  ont  pourtant  la  cou- 
leur favorable,  c.  à.  d.  la  nuance  violet  pâle  ou  violet  foncé. 
—  Chez  le  Medicago  média,  le  phénomène  est  le  même 
que  chez  le  M.  sativa,  sauf  pourtant  que  la  variation  de  cou- 
leur donne  à  la  teinte  verte  une  prédominance  marquée 
sur  le  bleu,  et  qu'elle  s'étend  à  tous  les  individus  et  non  pas 
seulement  à  un  certain  nombre;  puis,  les  corolles  meurent 
avec  une  teinte  jaune-violacé,  au  lieu  de  revenir  à  la  teinte, 
nettement  jaune,  de  leur  premier  épanouissement. 

Les  Vti  Ives  des  gousses  sont  le  plus  souvent  hygrométriques. 
A  la  sécheresse,  elles  se  contournent  en  s[)iralc  sur  leur  face 


PAPILIONACÉES.    LYTHRARIÉES.  141 

interne,  tandis  qu'elles  se  déroulent  à  l'humidité.  L'enrou- 
lement se  dirige  à  gauche  po.ur  l'une  des  valves  de  la  gousse 
et  à  droite  pour  l'autre  {Vicia  sepium,  V.  Cracca, 
Saroihamnus  scoparius,  etc.).  Il  y  a  de  plus,  chez  ^le  La- 
thyrus  Nissolia,  projection  des  graines  par  la  rapidité  de 
l'enroulement  des  valves  au  moment  de  la  déhiscence.  — 
Sous  l'action  d'un  chaud  soleil,  les  gousses  mûres  des 
Sarothamnus  scoparius  et  Ulex  Europaeus  s'ouvrent  bi'us- 
quement,  avec  une  crépitation  très  appréciable  quand  on  est 
au  milieu  d'un  fourré  de  ces  arbrisseaux. 


XXVIII.    LYTHRARIÉES   (Juss.). 

1.  LYTHRUM  L. 

Racine  à  ramifications  robustes  et  brusquement  atténuées  en 

un  filament  allongé:  plante  if L.  Salicaria. 

Racine  à  ramifications  grêles;  plante  O  .   .   .  L.  hyssopifolia. 

Feuilles  florales  cordées  à  la  base;  fleurs  ordinairemeut  4-8  sur 
un  pédoncule  axillaire  très  court;  calice  pubescent  .... 
L.  Salicaria. 

Feuilles  florales  atténuées  à  la  base;  fleurs  solitaires  ou  gémi- 
nées, axillaires;  calice  glabre L.  hyssopifolia. 

1.  td-  Salicaria  L.;  Lorey,  347.  — ^.  —  Juill.-août. 
—  G.  —  Bords  des  eaux,  lieux  humides. 

La  même  tige  peut  avoir  des  feuilles  opposées,  verticillées  par  3, 
ou  alternes. 

Au  bord  des  eaux,  la  partie  submergée  des  liges  ofl're  une  hy- 
pertrophie considérable  à  l'extérieur  delà  gaîne  libérienne;  les  ra- 
cine et  pseudorrhizes  sont  également  sujettes  à  cette  hypertrophie 
aux  points  qui  se  trouvent  en  contact  immédiat  avec  l'eau.  Il  en 


142  LYTHRARIÉES.  PORTULACÉES. 

est  de  môme  des  Lythrum  hyssopifolia,  Isnardla  paliistris,  EpUohium 
hirsiitiiin,  Li/copus  Europœiis,  etc. 

Lorey  décrit  et  figure  (p.  348,  tab.  2)  un  Lythrum  alternifolium 
DG.  in  Utt.,  qu'il  rapproche  duL.  hyssopifolia,  à  cause  de  ses  feuil- 
les florales  alternes,  de  ses  fleurs  solitaires  et  de  ses  6  étamines. 
Mais  cette  plante  n'est  pour  M.  Boreau  *  qu'une  forme  de  L.  Sali- 
caria,  appauvrie  en  son  inflorescence  et  son  andracée.  La  réduction 
du  nombre  des  fleurs  et  leur  alternance  ne  sont,  en  efi'et,  pas  rares 
vers  le  sommet  des  rameaux  du  L.  Salicaria,  même  sans  la  muti- 
lation des  tiges  invoquée  par  M.  Boreau.  Lorey  n'avait  pas  récolté 
lui-même  ce  L.  alternifolium,  et  n'en  avait  vu  qu'un  rameau 
d'herbier. 

«.  t..  lAy^sopifoiia  L.;  Lorey,  347.  —  O.  —  JuilL- 
août. —  A.  R.  — Moissons  argileuses,  taillis  humides.  — 
Bords  des  bois  du  Pays-Bas  (Lorey);  Bourberain!,  St-Sau- 
veur  f,  Vielverge!,  Flammerans  I,  Collonges!,  Longvay!, 
Seurrel,  Merceuil!,  Rouvrayî,  Bard!,  Semur!,  etc. 

2.  PEPLIS  L. 

I.  P.  Port»la  L.;  Lorey,  350.  —  0.  — Juill.-sept.  — 
A.  G.  —  Lieux  marécageux,  fossés,  bords  des  étangs.  — 
Collonges!,  St-Jean-de-Losne!,  Cîteaux!,  Seurre!,  Thoisy- 
la-Berchère  !,  Saulieu  !,  Précy-s-Thil  !,  St-Andeux!,  BardI, 
Semur!,  etc. 


XXIX.   PORTULACÉES  (Juss.). 

1.  PORTULAGA  Toum. 

1.  p.  oleracea  L.;  Lorey,  351.  —  Juill-sept.  —  G. 
Jardins,  cultures. 

1.  Fl.  cent)'.,  édit.  3,  p.  247. 


PORTULACÉES.  143 

Pendant  la  nuit,  les  feuilles  se  relèvent  ;  les  tig-es,  au  contraire, 
ont  une  tendance  à  s'étaler.  —  Les  fleurs  sont  éphémères;  leur 
épanouissement  exige  une  forte  chaleur  et  ne  dure  que  2-3  heures. 
En  arrière-saison,  elles  ne  s'ouvrent  plus  du  tout,  ce  qui  d'ailleurs 
n'est  pas  un  obstacle  à  la  fructification. 

2,  MONTIA  L. 

I.  M.  foutana  L.;  Lorey,  352.  —  ^  ou  O.  —  Avril- 
sept.  —  R. —  Ruisseaux,  fontaines,  friches  et  cultures  hu- 
mides des  sols  granitiques  et  siliceux.  —  Auxonne,  Seurre, 
Semur,  Saulieu!  {Loreij)\  Vielvergeî,  Eschamps!,  Laroche- 
en-Brenil!,  Montherlhault!,  Gevrey!. 

Cette  plante  est  généralement  divisée  en  2  variétés  ou  encore  en 
2  espèces  (3/.  rivularis  Gniel.,  et  M.  minor  Gme\.)  ;  mais  un  examen 
attentif  de  sa  végétation  ne  permet  guère  d'admettre  môme  2  va- 
riétés. Le  M.  fontana,  à  l'exemple  de  beaucoup  d'Epilobium,  du 
Senecio  Jacohœa,  etc.,  modifie  sa  durée  au  gré  des  stations.  Or,  ce 
qui  importe  dans  le  système  souterrain  est  beaucoup  moins  la 
durée  que  le  mode  de  végétation.  Quand  le  31.  fontana  croît  dans 
les  lieux  qui  s'assèchent,  il  est  bisannuel  et  reste  de  petite  taille 
(M.  minor);  vit-il  au  contraire  dans  les  fontaines  et  le  lit  des  ruis- 
seaux, il  est  vivace  et  allonge  ses  tiges  d'une  façon  notable  (M. 
rivularis).  Mais  dans  les  deux  cas,  le  mode  de  végétation  est  au  fond 
le  même:  on  a  toujours  des  tiges  radicantes  aux  points  les  plus  di- 
vers des  mérithalles,  et  il  n'y  a  de  changé  que  la  longueur  des  tiges. 
Aussi,  voit-on  dans  une  même  station  le  M.  rivularis  passer  insen- 
siblement au  M.  minor,  à  mesure  que  la  plante,  s'élevant  sur  le  talus 
des  fossés,  atteint  les  points  exposés  à  l'assèchement.  Quant  à  la 
différence  tirée  des  graines  finement  [M.  rivularis)  ou  fortement 
{M.  minor)  chagrinées,  elle  me  semble  tenir  au  plus  ou  moins  de 
vigueur  des  sujets,  c.  à.  d.  à  la  station.  D'ailleurs,  souvent  le 
même  individu  possède  à  la  fois  les  deux  sortes  de  graines,  ou  en- 
core des  graines  à  surface  indécise.  Gomme  les  fossés  et  ruisseaux 
du  Val-de-Saône  s'assèchent  ordinairement  en  été,  le  M.  minor  y 
est  moins  rare  que  le  M.  rivularis. 

La  racine  de  germination  est  très  grêle  et  s'atrophie  prompte- 


J44  PORTULACÉES.    PARONYCEilÉES. 

menl;  elle  est  remplacée  par  des  pseuclorrhizes  séiacées,  nées  de 
la  parlie  inférieure  et  étalée  de  la  tige.  Il  esta  remarquer  que  cette 
partie  radicarite  se  détruit  successivement  en  ses  mérithalles  pos- 
térieurs, ce  qui  fait  que  la  plante  prend  un  rhizome,  lors  même 
qu'elle  n'est  que  bisannuelle. 

L'inflorescence  du  M.  fontana,  que  les  auteurs  rapportent  à  la 
cyme,  consiste,  aucontraire,  en  grappes  chez  lesquelles  l'épanouis- 
sement marche  de  bas  en  haut.  Ces  grappes  sont  toujours  termi- 
nales, mais  elles  paraissent  latérales,  quand  {M.  nviilaris)  un  ra- 
meau axillaire  prolonge  sympodiquement  la  tige;  3  mérithalles 
caulinaires  sont  interposés  à  chacune  des  grappes.  Tantôt  les 
grappes  comprennent  5-6  fleurs,  tantôt  elles  sont  réduites  à  2-3: 
en  ce  dernier  cas,  la  fleur  centrale  ou  terminale  est  la  plus  jeune, 
ce  qui  est  incompatible  avec  une  cyme.  —  Les  pédicelles  naissent 
de  partition,  et  quand  ils  sont  au  nombre  de  5-6,  ils  forment  une 
grappe  unilatérale-scorpioïde.  Dressés  avant  et  pendant  floraison, 
ils  se  courbent  en  crochet  après,  puis  ils  s'allongent  et  se  redressent 
à  la  maturité.  —  La  capsule  mûre  projette  ses  graines  par  le  brus- 
que enroulement  longitudinal  de  ses  valves. 


XXX.   PAROWYGEIÉES  (A.  de  St-Hil.). 

1.  CORRIGIOLA  L. 

1.  c.  littoraiis  L.;  Lorey,  353.  — G  ou  0.  —  Mai- 
août.  —  A.R.  — Pelouses  et  jachères  siliceuses.  — Seurre, 
Saulieu!,  Laroche-en-Brenil  {Lorey);  Pontailler!,  Gourcel- 
les-Frémoyl,  Rouvi^ay!. 

Pétales  blancs,  rarement  rosés. 

2.  IIERNIARIA  Toimi. 

Plante  glabre H.  hirsiita. 

Plante  velue -hérissée H-  glabra. 


PARONYCHIÉES.  145 

1.  H.  griabraL.;  Lorey,  354.  — 0ousouventpérennant. 

—  Mai-sept.  — A.  G.  —  Sables,  chemins,  pelouses.  —  D\- 
jon,  Longvic  (Lorey);  St-Remy!,  Rougemont!,  Arrans!,  Val- 
Suzonl,  etc. 

«.  e.  iiirsaia  L.;  Lorey,  355.  —  0  ou  rarement  pé- 
rennant.  — Mai-sept.  —  RR.  —  Moissons  et  friches  sili- 
ceuses. —  Seurre,  Arnay-le-Duc,  Saulieu  {Lorey);  Laber- 
gement-lez-Seurrel. 

Les  H.  hirsiita  et  glabra  ne  diffèrent  entre  eux  que  par  la  vesti- 
ture,  mais  l'absence  d'intermédiaires  empêche  de  les  réunir  en  une 
seule  espèce. 

3.  ILLECERRUM  L. 

1.  1.  verticlllafum  L.;  Lorey,  355.  —  0  ou  parfois 
pérennant.  —  Mai-sept.  —  R.  —  Cultures  et  moissons  si- 
liceuses. —  Arnay-le-Duc,  Saulieu!  {Lorey):  Seurre  {Duret); 
Eschamps!,  St-Germain-de-Modéon!,  Rouvray!. 

4.  SGLERANTHUS  L. 

Plante  ^  ;  calice  à  divisions  largement  blanches-scarieuses 
aux  bords S.  perennis. 

Plante  0  ou  0  ;  calice  à  divisions  vertes  ou  très  étroitement 
scarieuses  aux  bords S.  annuus. 

I.  S.  perenois  L.;  Lorey,  356.  —  :^.  —  Mai-juin.  — 
A.  R.  —  Moissons,  pelouses  et  rochers  des  sols  siliceux.  — 
Rords  de  la  Saône,  Saulieu!,  Semur!  {Lorey);  Pontaillerî, 
Nolay!,  Montberthault!,  Rouvray  1. 

«.  s.  annniisL.;  Lorey,  357.  —  0  ou  0.  —  Avril-oct. 

—  G.  —  Gultures,  moissons,  pelouses. 

Le  S.  annuus  germe,  suivant  les  stations,  en  automne  ou  au 
printemps,  c.  a.  d.  qu'il  est  bisannuel  ou  annuel.  Sur  les  pelouses 

40 


146  PARONYCHIÉES.    CRASSULACEES. 

arides,  exposées  au  plein  midi,  la  germinalion  a  lieu  en  automne: 
les  individus  restent  grêles  et  nains,  fleurissent  dès  le  mois  d'avril 
suivant  et  disparaissent  en  juin  (S.  hiennis  Reut.  —  Flavigny 
]Lombard];  abonde  sur  les  pelouses  du  Gué-St-Jean  à  Montbard!, 
pâlis  de  Vielverge!}.  Mais  dans  les  stations  moins  arides  et  moins 
chaudes,  la  plante  prend  un  plus  grand  développement  et  mûrit 
beaucoup  plus  tard  ses  graines,  dont  la  plupart  ne  germeront 
qu'au  printemps,  car  les  graines  de  cette  espèce  demandent  un 
certain  temps  de  stratification.  On  ne  peut  donc  dire  avec  M.  Gre- 
nier *  que,  sous  l'intluence  d'une  température  défavorable,  le 
S.  hiennis  se  développe  tardivement,  puisqu'au  contraire  il 
est  en  grande  avance  sur  le  type  par  sa  germination  et  sa  fructifi- 
cation. Enfin  des  graines  de  S.  hiennis,  semées  en  janvier  dans  un 
pot  tenu  à  l'ombre,  mont  donné  des  sujets  qui  rentraient  pleine- 
ment dans  le  S.  annuus  par  la  longueur  de  leurs  tiges  et  par  leur 
floraison  estivale. 


XXXÏ.    CRASSULACEES  (DC). 

1.  TILL^A  Micheli. 

1.  T.  muscosa  L.;  Lorey,  358.  — 0.  —  Juin-juill.  — 
RR.  —  Pelouses  granitiques.  —  Abonde  à  Saulieu  sur 
les  pelouses  contigaes  b.  l'étang  des  Vermoureaux!  {Lorey)-, 
Dompierre-en-Morvanî. 

Lorey  indique  le  Bulliarda  VaillantiiTiC.  aux  étangs  de  St- Léger  près 
Saulieu. 

2.  SEDUM  L. 

1  Plante  O;  étamines  5,  rarement  10 S.  ruhens. 

Plantes  ^';  étamines  [ordinairement  10-12 2 

2  Pseudorrhizes  renflées-napiformes:  feuilles  planes 

S.  Telephium, 

i.  FL  Juras^.,  p.  269. 


CRASSULACÉES,  147 

Pseudorrhizos  filiformes-cylindracées;  feuilles  plus  ou  moins 
cylindracées,  planes-convexes  ou  ovoïdes 3 

3  Fleurs  blanches  ou  rosées 4 

Fleurs  jaunes 6 

4  Feuilles  obovées-subglobuleuses,  les  caulinaires  ordinairement 

opposées S.  dasyphyllum. 

Feuilles  subcylindracées,  les  caulinaires  alternes      S 

5  Gorymbe  simple,  feuille,  à  rameaux  pubescents-glanduleux  . 

S.  villosum. 

Gorymbe  composé,  aphylle,  à  rameaux  glabres  .   .  S.  album. 

6  Feuilles  ovoïdes,  non  prolongées  au-dessous  de  leur  inserliou. 

S.  acre. 

Feuilles  subcylindracées-linéaires,  prolongées  au-dessous  de 
leur  insertion "^ 

7  Plante  grêle,  feuilles  obluses S.  Boloniense. 

Plantes  assez  robustes:  feuilles  aigues-mucronées 8 

8  Rosettes  foliaires  lâches;  feuilles  cylindracées,  à  éperon  court, 

arrondi;  corymbe  feuille,  le  fructifère  à  rameaux  oblique- 
ment redressés,  non  connivents S.reflexum. 

Rosettes  foliaires  denses,  obconiqaes;  feuilles  planes  à  la  face 
supérieure,  à  éperon  triangulaire  aigu:  corymbe  aphylle, 
le  fructifère  à  rameaux  dressés,  contractés-connivents.  .  . 
S.  elegans. 

a.  ^.  rtiiJénsL.;  Lorev,  361.  —  G-  —  Mai-juill.  — 
A.  R.  —  Moissons  argileuses,  rochers  ombragés.  —  Norges, 
Brazey,  Auxonne  (Lorey):  Semur!  {Collc7iot);  St-Remyl, 
Rougemont!,  Châtillon!,  Aiseyî,  Liernais!,  etc. 

Les  feuilles  radicales  ^sont  spathulées,  et  n'existent  plus  à  la  flo- 
raison; les  caulinaires  moyennes  et  supérieures  sont  cylindracées- 
oblongQCS. 

^.  S.  Telepiainm  L.;  Lorey,  360.  —  !^.  —  Juin-sept. 
—  X.C.  —  Haies,  taillis,  berges  des  rivières.  —  Mont-Afri- 
que, Gevrey  (Ior<??/j;St-Remyî,Val-Suzonl,  Arnay-le-DucI, 
Menessairel,  Vieux-Châteauî,  etc. 

Feuilles  arrondies  ou  atténuées  à  la  base,  entières  ou  dentées-in- 


148  CRASSULACÉES. 

cisées,  le  plus  souvent  alternes,  mais  parfois  opposées  ou  même 
verticiilées  par  trois,  ou  encore  opposées  dans  le  bas  de  la  lige  et 
alternes  en  sa  partie  supérieure.  —  Insertion  des  étamines  inté- 
rieures tantôt  à  la  base,  tantôt  vers  le  tiers  inférieur  des  pétales. 

—  Fleurs  entièrement  rouges,  ou  blanchâtres  à  sommet  rosé. 

3.  s.  aîimm  L.;Lorey,  360.  —  :^.  — Mai-juill.— CGC. 

—  Vieux  murs,  toits,  friches. 

On  peut  trouver  en  la  même  station  des  individus  à  feuilles 
oblongues,  et  d'autres  cà  feuilles  obovoïdes-subglobuleuses  avec  fleurs 
assez  petites  (S.  micranthum  Bast.).  —  Pétales  parfois  légèrement 
soudés  entre  eux  par  la  base. 

4.  s.  dasypieyiium  L.;  Lorey,  362.  —  Q/:.  —  Juin- 
août.  —  RR.  —  Murs,  rochers.  —  Depuis  Gouchey  jusqu'à 
la  fin  de  la  Côte  {Lorey);  Velarsl  (Moi^eiet);  murs  le  long 
des  rues  de  Gevrey!  {Weber), 

L'indication  de  Lorey  paraît  beaucoup  trop  large. 

5.  S.  viiiosum  L.;  Lorey,  361.  —  '2f.  —  Juill.-août. 

—  R.  — Marécages  tourbeux  granitiques.  — Saulieu!,La- 
roche-en-Brenil,  Vic-s-Thil  {Lorey);  St-Léger- de-Four- 
ches {Boreau);  Rouvrayl. 

6.  s.  acre  L.;  Lorey,  362.  —  :^.  —  Mai-juill.  —  GGG. 

—  Toits,  vieux  murs,  lieux  incultes,  vignes. 

Sur  les  toits  et  les  murs,  les  feuilles  des  tiges  florifères  sont  im- 
briquées, et  les  pétales  linéaires-lancéolés,  2  fois  plus  longs  que 
les  sépales.  Dans  les  sols  fertiles  ou  ombragés,  les  feuilles  sont  es- 
pacées, les  pétales  lancéolés  aigus,  ou  même  ovales  subobtus,  une 
fois  seulement  plus  longs  que  le  calice,  et  parfois  en  outre  d'un 
jaune  verdâtre. 

H.  H.  Boioniense  Lois.  —  S.  sexangulare  DG.;  Lorey, 
363.  —  nf.  —  Juin-août.  —  A.  G.  —  Bords  des  chemins, 
pelouses.  —  Lusigny,  Bligny  {Lorey);  St-Remy!,  Rouge- 
montI,Flavigny!,Laignesl,Recey!,Bourberainl,Val'Suzonl, 


CRASSULACÉES.  149 

glacis  d'Auxonne!,Blaisy-Basl,FlavignerotIjPont-d'Ouche!, 
Chaumes  d'Auvenet!,  Santenay!,  Rouvrayî,  Genayl,  etc. 

En  hiver,  les  feuilles  âgées  de  2  ans  persistent  desséchées  sur  les 
tiges  de  remplacement  au-dessoas  des  feuilles  de  l'année,  tandis 
qu'elles  sont  déjà  tombées  chez  le  S.  album. 

H.  ^.  reflexam  L.  ;  Lorey,  363.  —  !^.  — Juin-août.  — 
G.  —  Friches,  bois,  rochers. 

Le  S.  nipestre  L.  est  une  variété  glauque  et  robuste  du  S.  refle- 
xiim.  —  Montbard!,  Dijon!,  Beaune!,  Menessaire!,  abondant  sur  les 
toits  de  chaume  deMontberthault!,  etc. 

Les  feuilles  des  tiges  florifères  du  S.  reflexiim  sont  de  moins  en 
moins  cylindracées  de  la  base  au  sommet  de  la  tige,  où  elles  de- 
viennent comprimées-aplaties. 

9.  S.  eieg^ans  Lej.  —  '^.  —  Mai-août.  —  G.  —  Pelou- 
ses et  rochers  des  sols  siliceux.  —  Pontaillerl,  glacis 
d'Auxonne!  Le  Maupas!,  Saulieu!,  Laroche-en-Brenilî, 
Rouvray!,  Semurl,  pâtis  à  l'entrée  deGrignon!,  Gevreyl, 
Toutry!,etc.  Se  trouve  dans  un  pré  de  St-Remy,  où  il  a  été 
entraîné  par  les  eaux  de  l'Armançon!. 

A,  comme  le  S.  reflexiim,  les  feuilles  glauques,  ou  vertes  (S.  au- 
reum  Wirtg.),  mais  est  loin  de  varier  autant  que  le  S.  reflexum  pour 
la  grosseur  des  tiges  et  la  grandeur  des  feuilles. 

t  SEMPERVIVUM  L. 

t  îS.  tectorom  L.;  Lorey,  364.  —  '^.  —  Juill.-août.  —Natu- 
ralisé dans  les  rochers  sous  Semur!  {Lorey):  sur  les  toits  de 
chaume  de  Villy-le-Moutiers!,  etc. 

Stolons  courts,  terminés  par  une  rosette  qui  est  stolonifère  elle- 
même  dès  l'année  de  sa  naissance,  mais  qui  ne  fleurira  qu'après 
plusieurs  années.  Ces  jeunes  rosettes  deviennent  radicantes  et  for- 
ment ainsi  une  agglomération  de  colonies  autour  de  la  souche 
mère. 


ioO  CRASSULACÉES. 

3.  UMBÏLICUS  DC. 

I.  U.  pentluilniis  DC;  Lorey,  359.  —  o/:.  —  Juin- 
juill.  — RRR.  —  Rochers,  vieux  murs.  —  Semur!, 
Beauneî  (Lorey);  rochers  hordant  l'Armançon  au  dessous 
du  pont  de  Ghevigny,  rive  gauche!. 

La  présence  de  celte  espèce  silicicole  dans  les  vieux  remparts  de 
Beaune  peut  s'cxpUquer  (Gollenot)  par  l'emploi  des  sables  siliceux 
de  Saône  pour  la  confection  des  mortiers.  La  plante  de  Beaune  est 
d'ailleurs  beaucoup  moins  robuste  que  celle  de  Semur.  —  Les  au- 
teurs donnent  à  cette  espèce  des  tleurs  réfléchies:  mais  les  fleurs 
ne  sont  réfléchies  que  pour  la  fructitîcation:  elles  sont  étalées  pen- 
dant l'épanouissement  et  dressées  avant. 

Le  rhizome  des  Sedum  reflexum.^  elegans,  album,  vil- 
losum,  acre,  Boloniense  est  horizontal,  épigé,  grêle  et 
allongé;  il  est  formé  par  les  bases  radicantes  des  tiges  et 
ne  produit  que  des  pseudorrhizes  filiformes  ou  sétacées, 
s'agglutinant  au  lavage.  Le  S.  Telephhim  est,  au  contraire, 
remarquable  par  un  rhizome  court,  robuste  et  par  le  volume 
de  ses  pseudorrhizes.  —  L'axe  hypocotylé  est  renflé-accres- 
cent  chez  le  S.  Telephium  et  constitue  ainsi  la  base  de  la 
jeune  souche.  C'est  encore  l'axe  hypocotylé  qui  est  le  point  de 
départdu  tnhevcule  àc  V Utnbilicuspenduliiius.  Ce  tubercule 
met  plusieurs  années  pour  atteindre  sa  grosseur  normale; 
et  alors,  il  se  présente  sous  la  forme  d'un  corps  subglobu- 
leux, persistant,  surmonté  d'un  bourgeon  et  enveloppé  d'un 
feutrage  de  pseudorrhizes  sétacées,  qui  naissent  surtout 
vers  l'insertion  de  ce  bourgeon.  —  Un  trait  caractéristique 
du  genre  Sedum  et  de  plusieurs  autres  Crassulacées,  c'est, 
chez  les  germinations,  la  prompte  atrophie  du  pivot,  et  le 
développement  d'une  couronne  de  radicelles  au  collet, 
G.  à.  d.  au  plan  séparatif  du  pivot  et  de  l'axe  hypocotylé. 
Ainsi,  au  début,  l'évolution  souterraine  est  la  même  chez 


CRASSULACÉES.  151 

les  Sediim  album  et  Telephium,  quoique  ces  espèces  tra- 
hiront bientôt  sur  ce  point  les  plus  profondes  différences.  — 
Les  Sedum  album,  elegans,  reflexum,  etc.,  aux  lieux  om- 
bragés ou  à  la  lumière  diffuse,  développent  facilement  des 
pseudorrhizes  aériennes  aux  aisselles  de  leurs  feuilles.  — 
Quand  on  bouture  des  rameaux  de  Sedum  Telephium,  la  ra- 
dication  a  lieu,  non  sur  l'aire  de  la  blessure  ou  le  long  des 
mérilhalles,  mais  uniquement  à  la  base  même  des  bourgeons 
du  rameau  bouturé. 

Contrairement  aux  assertions  de  M.  Grenier  \  la  teinte 
glauque  des  Sedum  reflexum  et  elegans  ne  dépend  pas  de 
l'orientation,  puisque  l'on  trouve  souvent,  en  la  même  sta- 
tion, les  individus  verts  mêlés  aux  glauques.  D'ailleurs,  des 
sujets  verts,  que  j'avais  mis  en  expérience,  sont  restés  verts 
en  plein  soleil,  tandis  que  de  glauques  ne  sont  pas  devenus 
verts,  quoique  cultivés  cà  l'ombre  pendant  plusieurs  années. 
Mais  si  des  rameaux  glauques  sont  recouverts  et  étouffés, 
pour  ainsi  dire,  par  les  feuilles  de  plantes  voisines,  il  s'en 
suit  un  étiolement,  un  état  maladif  caractérisé  par  l'affai- 
blissement ou  même  l'effacement  de  la  glaucescence.  En- 
core ai-je  va  des  rameaux,  qui  s'étaient  développés  en  her- 
bier, être  parfaitement  glauques.  La  teinte  glauque  n'est 
donc  pas  un  accident  de  végétation,  mais  un  caractère  pro- 
pre au  tempérament  de  T individu,  caractère  de  peu  d'im- 
portance assurément,  et  sans  valeur  spécifique,  d'autant  plus 
que  certains  sujets  ont  une  nuance  indécise,  qui  oscille  entre 
le  glauque  et  le  vert.  —  Le  Sedum  album  peut  offrir  sur  le 
même  rocher,  côte  à  côte  et  par  toutes  les  saisons,  des  indi- 
vidus les  uns  à  feuilles  vertes  et  les  autres  à  feuilles  rouges. 
Cette  teinte  rouge  n'a  donc  pas  l'action  du  soleil  pour  cause 
première,  bien  que  cependant  elle  soit  plus  vive  aux  points 
frappés  par  les  rayons  solaires.  Le  Tilia  platyphylla 
compte  parfois  aussi  dans  un  même  taillis  des  sujets  qui  ont 

1.  Fl.Jurass.,  p.  276. 


152  CRASSULACÉES. 

i'écorce  de  leurs  rameaux  verte,  jaune  ou  rouge,  sans  qu'on 
puisse  alléguer  d'autre  cause  qu'une  idiosyncrasie  particu- 
lière. 

Les  corymbes  desSedzim  et  Sempervlviim  sont  soumis  à 
la  partition,  qu'ils  soient  parfaitement  nus  {Sedum  album, 
S.  dasyphijllum,  S.  elegans^  S.  Telephium),  ou  au  con- 
traire îemUés  {Sedum  rubens,  S.  acre,  S.  villosum,  S.  Bo- 
lonieiise,  Sempervivum  tectorum).  Dans  ce  dernier  cas, 
les  branches  du  corymbe  sont  le  plus  souvent  extra-axillai- 
res,  et  quand,  par  suite  de  l'inordination  des  feuilles,  ces 
branches  se  trouvent  fortuitement  à  quelque  aisselle,  elles 
n'en  sont  pas  moins  de  partition  et  ne  sont  axillaires  qu'en 
apparence.  —  Les  corymbes  de  Sedum  sont  ordinairement 
simples,  et  les  fleurs  unilatérales  sur  chacune  des  bran- 
ches du  corymbe  {S.  rubens,  S.  acre,  S.  Boloniense,  etc.); 
mais  les  S.  album  et  Telephium  ont,  au  contraire,  un  co- 
rymbe dense  et  très  subdivisé;  les  fleurs  y  naissent  sur 
tout  le  pourtour  des  branches,  et  non  pas  seulement  sur 
une  seule  de  leurs  faces.  Cependant  les  inflorescences  de 
S.  album,  qui  apparaissent  à  Farrière-saison,  ont  souvent 
un  faciès  tout  différent;  en  effet,  les  branches  florales  qui 
résultent  des  partitions  caulinaires,  au  lieu  d'être  courtes 
et  très  ramifiées,  sont  allongées  et  presque  simples;  les 
fleurs  ont  ainsi  une  tendance  marquée  à  l'unilatéralité,  et 
reproduisent  presque  le  corymbe  des  S.  acre  et  reflexum. 
—  Les  fleurs  unilatérales  d^^  Sedum  et  Sempervivum  sont 
inexactement  rattachées  à  des  cymes  unipares.  Les  pédi- 
celles,  à  la  vérité,  sont  terminaux,  mais  chacun  d'eux  ne 
termine  qu'une  faible  partie  de  l'axe,  et  non  pas  l'axe  tout 
entier,  qui  continue  de  s'allonger  suivant  le  mode  indéfini, 
et  de  se  dédoubler  en  d'autres  pédicelles  par  l'effet  de  par- 
titions successives.  Il  en  résulte  donc  une  inflorescence  pro- 
gressive, ne  pouvant  se  rapportera  la  cyme,  et  n'ayant  rien 
du  sympode  ni  de  Taxillarité.  —  Avant  l'anthèse,  Tinflo- 


CRASSULACÉES.    AMYGDALÉES.  133 

rescence  des  Sedum  acre,  Boloniense,  riibens  est  dressée, 
tandis  qu'elle  est  courbée  chez  les  S.  album  et  dasyphyl- 
lum.  C'est  le  sommet  de  la  tige,  et  non  pas  lerachis  floral, 
qui  est  courbé  chez  les  S.  reflexum  et  elegans\  la  flexion 
se  fait  vers  les  points  les  plus  divers  de  l'horizon  et  souvent 
selon  des  sens  opposés  pour  les  tiges  d'un  même  individu. 

La  vitalité  opiniâtre  des  rameaux  coupés  de  Sediim  et 
de  Semperviviim  est  entretenue  parleurs  feuilles  charnues, 
qui  se  résorbent  successivement  au  profit  des  sommités, 
comme  on  voit  les  bulbes,  hors  de  terre,  continuer  leur  vé- 
gétation aux  dépens  de  leurs  pièces  inférieures  ou  externes. 
—  La  mortification  delà  tige  florifère  des  Sedum  commence 
par  la  partie  inférieure,  et  la  résorption  des  feuilles  cauli- 
naires  suffit  à  l'achèvement  de  la  maturité  des  fruits.  En  se 
résorbant,  les  feuilles  des  tiges  florifères  du  Sedum  album 
se  creusent,  sur  leur  face  supérieure,  d'un  sillon  de  plus  en 
plus  profond. 


XXXII.     AMYGDALÉES  (Juss.). 

1.  CERASUS  Juss. 

1  Point  de  bourgeons  aux  racines C.  Mahaleb. 

Des  bourgeons  aux  racines  (racines  drageonnantes) 2 

2  Racine  à  odeur  d'amandes  amères C.  Padus.    • 

Racine  sans  odeur  prononcée C.  avium 

1  Fleurs  fasciculées C.  avium. 

Fleurs  en  corymbes  ou  en  grappes 2 

2  Rameaux  à  écorce  fétide;  inflorescence  en  grappes:  feuilles  à 

dents  non  calleuses C.  Padus. 

Rameaux  à  écorce  d'une  odeur  forte,  mais  non  fétide;  inflo- 
rescence en  corymbes;  feuilles  à  dents  calleuses 

C.  Mahaleb. 


154  AMYGDALÉES. 

1.  c.  uabaieb  Mill.;   Lorey,  279.  —  t).  —  Avril-mai. 
G.  — Broussailles  et  bois  des  sols  sablonneux. 

«.  c.  Padus^DC.  ;  Lorey,  280. —{>. —  RRR.  —  Haies. 

—  St-Léger-de-Fourches  {Lombard). 

Les  fleurs  des  grappes  ou  des  corymbes  des  C.  Vadm  et  Mahaleb 
s'ouvrent  de  bas  en  haut,  suivant  le  mode  progressif.  Chez  les 
Cerasiis  vulgaris  et  avhm,  le  corymbe  est  réduit  cà  un  fascicule,  où 
la  progression  est  encore  manifeste,  car  ce  sont  les  fleurs  extérieu- 
res ou  inférieures  qui  s'épanouissent  les  premières.  Enfin  l'inflo- 
rescence des  Prunus  et  Amygdahis  est  tellement  appauvrie,  que  les 
fleurs  ne  sont  plus  que  géminées  ou  même  solitaires.  La  régres- 
sion domine,  au  contraire,  parmi  les  Rosacées. 

3.  C.  a^inm  Mœnch;  Lorey,   277.  — t).  —  Avril-mai. 

—  C.  —  Bois  argileux. 

Une  variété  a  le  fruit  rosé;  une  autre  l'a  noir  et  d'une  saveur 
acerbe-amère.  En  disant  que  le  fruit  du  C.  avium  passe  du  rouge 
vif  au  pourpre  noir,  Lorey  a  confondu  ces  deux  variétés  en  une 
seule. 

Pétalesàsommet  arrondi,  échancré  oubilobé  jusque  parfois  dans 
la  même  fleur.  —  Le  volume  des  fruits  varie  du  simple  au  double. 

—  Du  C.  avium  descendent  les  Guigniers  et  les  Bigarreaudiers. 

Le  C.  vulgaris  Mill.  (C.  Caproniana  DC;  Lorey,  278.  —  Cerise  aigre), 
cultivé  partout,  est  souvent  subspontané  dans  les  broussailles  où  il  se 
glisse  à  l'aide  de  ses  racines  drageonnantes. 

2.  PRUNUS  Tourn. 

Arbrisseau  épineux;  fruits  subglobuleux,  petits  .  P.  spinosa. 

Arbrisseau  inerme,  ou  presque  inerme  ;  fruits  ovoïdes-oblongs, 

de  la  grosseur  d'une  forte  cerise P.  sylvatica. 

i.p.  spinosa  L.;  Lorey,  275.  — t).  —  Avril-mai.  — 
CGC.  — Bois,  broussailles. 

Extrêmement  variable  pour  l'abondance  des  épines,  la  forme  et 
la  grandeur  des   feuilles,  et  la  grosseur  des  fruits.  J'ai  trouvé   à 


A3IYGDALÉES.    —    ROSACÉES.  loo 

MoiUbard,  dans  les  broussailles  au-dessus  des  vignes  du  Gué- 
St-Jean,  des  individus  à  feuilles  étroitement  lancéolées-linéaires, 
longuement  atténuées  aux  deux  extrémités.  —  Une  variété 
(P.  Desvaiixii  Bor.),  à  épines  peu  nombreuses,  à  feuilles  assez 
grandes,  mais  à  fruits  petits,  est  excessivement  commune  dans  les 
bois  et  buissons  du  Val-de-Saôae!,  et  se  trouve  encore  à  Nolay!, 
Blaisy-Bas!,  etc.  —  Les  racines  des  P.  spinosa  et  sylvatlca  sont 
drageonnantes. 

^.  P.  syivatica  Desv.  ;  Garion.  —  f).  —  Avril-mai.  — 
RRR.  —Abonde  au  bois  de  Ghàtelet  prèsButïon!. 

Les  P.  domestica  L.  et  P.  institla  L.  sont  souvent  subspontanés  dans 
les  buissons  et  autour  des  habitations.  —  Fruits  doux  et  penchés. 


XXXIII.   ROSACÉES  (Juss.). 

1.  SPIR.EA  L. 

\  Souche  drageonnante  et  ligneuse S.  hypcricifoUa. 

Point  de  drageons:  rhizome  à  cylindre  central  formé  intérieu- 
rement d'un  abondant  tissu  parenchymateux 2 

2  Cylindre  central  du  rhizome  à  zone  ligneuse  continue;  point 

de  renflement  aux  pseudorrhizes S.  Ulmaria. 

Cylindre  central  du  rhizome  à  zone  ligneuse  interrompue;  ren- 
flements ovoïdes-subglobuleux  aux  pseudorrhizes 

S.  Filipendiila. 

{  Plante  ligneuse:  feuilles  simples S.  hypericifolia. 

Plantes  herbacées;  feuilles  pinnatiséquées 2 

2  Feuilles  à  segment  terminal  3-5  lobé,  et  beaucoup  plus  grand 
que  les  latéraux;  carpelles  glabres,  élégamment  contournés 

en  spirale S.  Ulmaria. 

Feuilles  à  segment  terminal  semblable  aux  latéraux;  carpelles 
pubescents,  non  contournés  en  spirale.   .   .  S.  Filipendula. 

1.  S.  liypericîfolia  L.  —  }).  —  Mai.  —  RRR.  —  Bois 


156  ROSACÉES. 

de  Canot   près  de  St-Remy,  où  il   abonde   sur  un  espace 
d'une  quinzaine  de  mètres  carrés!. 

Feuilles  entières,  ou  crénelées  au  sommet.  Les  pédicelles  sont  un 
peu  moins  longs  dans  la  variété  à  feuilles  crénelées. 

«.  ^.  Fiiipeiiduia  L.;  Lorey,  285.  —  %.  —  Mai-juin. 
—  R.  —  Pelouses  des  bois.  —  Messigny,  Marsannay-la- 
Gôte  {Lorey);  Bure-les-Templiers!,  Tarsul!,  Lantenayl, 
Gevreyl,  Bouilland!,  Chaumes  d'Auvenet!. 

Les  renflements  ont  ordinairement  leur  siège  vers  la  partie 
moyenne  des  pseudorrhizes;  ils  résultent  de  l'hypertrophie  du  cy- 
lindre central,  et  n'acquièrent  leur  volume  normal  qu'après  quel- 
ques années.  ~  Galice  et  corolle  ont  assez  souvent  6-7  pièces. 

3.  S.  uimaria  L.;  Lorey,  284.  —  ^.  —  Juin-août.  — 
ce.  —  Bords  des  ruisseaux,  prairies  aquatiques. 

2.  RUBUS  L. 

1  Feuilles  pinnatiséquées,  à  3-5  folioles;  fruits  pubescents.  . 
R.  Idseus. 

Feuilles  palmatiséquées,  à  3-5,  rarement  7  folioles:  fruits  gla- 
bres   2 

2  Tiges  herbacées,  annuelles:  fruits  rouges.  ...  il.  saxatilis. 
Tiges  ligneuses,  bisannuelles,  rarement  annuelles:  fruits  noirs, 

ou  noir-glauque,  ou  rouge-noirâtre .  3 

3  Folioles  caulinaires  latérales  ou  inférieures  sessilesou  subses- 

siles 4 

Folioles  caulinaires  latérales  nettement  pétiolulées 5 

4  Tiges  plus  ou  moins  glaucescentes:  feuilles  caulinaires  trifolio- 

liées;  calice  fructifère  ordinairement  apprimé;  fruits  noirs 
plus  ou  moins  recouverts  d'une  efflorescence  bleuâtre.   .   . 

R.  cœsius. 

Tiges  rarement  glaucescentes:  feuilles  caulinaires  cà  5-3  folio- 
les; calice  fructifère  étalé  ou  réfléchi;  fruits  noirs 

c  B.  nemorosus. 

5  Tiges  arrondies  ou  obtusément  anguleuses;  aiguillons  cauli- 


ROSACÉES.  157 

naires  sétacésou  assez  robustes;  feuilles  caulinaires  ordinai- 
rement trifoliolées 6 

Tiges  le  plus  souvent  nettement  anguleuses:  aiguillons  cauli- 
naires ordinairement  robustes;  feuilles  caulinaires  à  5,  ra- 
rement à  7  folioles 8 

6  Souche  non  subglobuleuse:  tiges  velues,  peu  ou  point  glandu- 

leuses; aiguillons  caulinaires  conformes,  assez  robustes; 
feuilles  ordinairement  blanches-tomenteuses  à  la  face  infé- 
rieure  R.  vestitus. 

Souche  subglobuleuse:  tiges  très  glanduleuses;  aiguillons  cau- 
.  linaires  dimorphes,  les  uns  sétacés,  les  autres  moins  grêles 
ou  même  assez  robustes  ;  feuilles  vertes  aux  2  faces  ....  7 

7  Aiguillons  la  plupart  sétacés,  quelques-uns  seulement  un  peu 

moins  grêles;  fleurs  naissant  sur  les  tiges  de  l'an  précé- 
dent et  parfois  en  outre  sur  certaines  de  celles  de  l'année: 

calice  fructifère  dressé R.  glandulosiis. 

Aiguillons  les  uns  sétacés,  les  autres  assez  robustes;  fleurs  ne 
naissant  que  sur  les  tiges  de  l'an  précédent:  calice  fructi- 
fère étalé-réfléchi R.  hlrius. 

8  Feuilles  vertes  aux  2  faces;  calice  vert,  bordé  de  blanc  ...  9 
Feuilles  blanches  tomenteuses  en  dessous,  au  moins  les  supé- 
rieures; calice  blanc-tomenteux   10 

9  Racines  non  drageonnantes;  tiges  arquées-décombantes,  ra- 

dicantes  au  sommet;  filets  des  étamines  négalant  que  moi- 
tié de  la  longueur  des  carpelles R.  nitidus. 

Racines  drageonnantes;  tiges  dressées,  à  sommet  arqué,  mais 
ni  décombant,  ni  radicant;  filets  des  étamines  égalant  les 
carpelles R.  subercctus.    • 

10  Folioles  ovales,  finement  dentées,  vertes  à  la  face  supérieure; 

pétales  rosés,  ovales,  contigus  entre  eux.   .   .   .  R.  discolor. 

Folioles    oblongues-ovales,    dentées-lobulées,   ordinairement 

blanches-tomenteuses  aux  2  faces;  pétales  blancs,  oblongs, 

non  contigus  entre  eux R.  tomentosus. 

1 .  B.  idaeus  L.;  Lorey,  288.  — f).  — Mai-juin.  —  A.  G.  — 
Bois.  —  Vallon  du  Suzon!,  Glteaux!,  Broin  {Lorey)  \  St- 
Remy!,  Val-des-Chouesî,  Vernoisî,  Bourberain!,  Pontail- 


138  ROSACÉES. 

lerl,  Auxonne!,  Samereyl,  Voudenay!,  Menessairel,  Lier- 
naisl,  Saulieu!,  Laroche-en-Brenil  !,  St-Andeuxî,  etc. 

Aiguillons  nombreux,  oa  parfois  rares  et  môme  nais.  —  Tiges 
marquées  d'une  tache  blanchâtre  à  l'insertion  des  pétioles. 

Chez  la  variété  remontante,  cultivée  dans  les  jardins,  les  tiges 
de  remplacement  sont  fructifères  h  leur  sommet  dès  l'automne,  puis 
la  pl'.ipart  le  seront  en  outre  l'été  prochain  en  leur  partie  moyenne  ; 
mais  un  certain  nombre  sont  déjà  mortes  épuisées  par  leur  pre- 
mière fructification. 

«.  R.  iiaxatiiis  L.  ;  Lorey,  290.  —  %.  —  Jain-juill. 
—  R.  —  Bois,  broussailles  des  coteaux  incultes.  —  Val- 
desChoues!,  Ranges  {Lorey) \  Val-Suzon,  Marey-s-Tille  {Mo- 
relet)  ;  Tarsul  !,  Vernois  1. 

Les  stipules  naissent  non  pas  de  la  tige,  mais  bien  du  pétiole, 
auquel  elles  sont  plus  ou  moins  longuement  soudées.  Tantôt  leur 
point  d'insertion  est  à  4-6  mill.  au-dessus  de  la  base  du  pétiole,  tantôt, 
et  c'est  le  cas  le  plus  fréquent,  elles  sont  insérées  sur  la  petite  col- 
lerette que  le  pétiole  forme  autour  de  la  tige,  et  au  premier  aspect 
elles  semblent  donc  naître  de  la  tige,  et  posséder  ainsi  l'insertion 
qui  leur  est  généralement,  mais  à  tort,  attribuée. 

3.  R.  caesius  L.;  Lorey,  288.  —  }).  —  Juin-sept. 

Var.  a.  cxsius.  —  Tiges  grêles;  fruits  bleuâtres,  à  calice  ap- 
primé.  —  C  C.  —  Champs  pierreux,  berges  des  rivières.  —  S'est 
rencontré  à  St-Remy  à  fleurs semi  doubles!. 

Var.  p.  agrestis  W.  et  N.  —  Tiges  assez  robustes;  fruits  à  peine 
glaucescents;  calice  fructifère  apprimé-subétalé.  —  A.  G.  —  Mois- 
sons maigres,  broussailles.  —  Certains  individus  sont  très  robustes 
en  toutes  leurs  parties,  et  ont  les  tiges  abondamment  aiguillonnées, 
glanduleuses,  à  la  fin  glaucescentes,  les  feuilles  caulinaires  à  3  fo. 
lioles  amples,  les  fleurs  grandes,  presque  fétides,  avec  pétales  roses, 
suborbiculaires  et  chiffonnés,  les  étamines  d'abord  jaunes,  puis 
grises,  puis  brunes,  les  fruits  à  carpelles  gros  et  nombreux.  — 
A.  R.  — Haies  des  sols  argileux  à  St-Remy!,  Moutiers-Sl-Jean!,elc. 

4.  ».  iieinorosos  Havne.  —  R.  corylifolius  DC;  Lo- 


ROSACÉES.  159 

rey,  289.  —  t».  —  Juin-sept.  —  G.  —  Broussailles,  Lois, 
lieux  incultes. 

5.  u.  giauciiiiosus  Bell.  —  t).  —  Juin-sept.  — A.  G. 
—  Bois  argileux. 

G.  R.  iiîrfMs  W.  et  N.  — 1>-  —  Juin-juill.  — •  G.  — 
Bois  argileux. 

9.  R.  vestitus  W.  et  N.  —  t).  —  Juin-juill.  —  A.  G.  — 
Bois. 

s.  R.  iiiubci'ectasi  Anders.  —  f).  — Juin-juill. 

Var.  a.  suberectus.  —  Tiges  robustes,  anguleasos;  aiguillons 
assez  forts;  feuilles caulinaires  à  o  folioles:  fruits  abondanls,  noirs, 
fades,  à  carpelles  nombreux.  —  G.  —  Bois  granitiques.  —  Sau- 
lieu!,  Romanet!,  St-Andeux!,  Semur!,  etc. 

Var.  /3.  psciido-Idœus.  —  Tiges  peu  robustes,  faiblement  angu- 
leuses; aiguillonsassezgrêles;  feuilles  caulinaires  inférieures  et  su- 
périeures à  5  folioles,  les  intermédiaires  parfois  à  7  folioles;  fruits 
rares,  rouge-noirâtre,  aromatiques,  à  carpelles  très  peu  nombreux. 
— -  RR.  —  Bois  granitiques.  —  Ste-Isabelle!,  Grandvau!.  —  Le 
drageonnement  sur  racines,  la  direction  et  la  non  radication  des 
tiges,  la  saveur  et  la  couleur  des  fruits,  la  disposition  des  3  folioles 
supérieures  dans  celles  des  feuilles  qui  ont  7  folioles,  rapprochent 
cette  plante  du  R.  Idxus. 

».  R.  nUicfltifs  W.  et  N.  ;  Bor.  —  î).  — Juin-juill.  — 
G.  — Bois  siliceux  et  granitiques.  —  GoUongesî,  Auxonne!, 
Seurre!,  Laroche-en-Brenil  !,  Bouvrayl,  etc. 

Rameaux  florifères  et  pédoncules  grêles,  allongés,  étalés-pen- 
chés. 

10.  R.  ciincoior  W.  et  N.  —  R.  friiticosiis  Lorey, 
290;  non  L.  —  ^.  —  Juin-août.  —  G  G.  — Bois,  buissons. 

Var.  a.  rusticanns  (R.  rusticanus  Mercier).  —  Tiges  glaucescentes- 
bleuâtres,  fortement  anguleuses:  folioles  à  face  supérieure  convexe: 


160  ROSACÉES. 

inflorescence  pubescente;  pédoncules  dressés;  fruits  à  carpelles 
petits,  nombreux,  d'une  saveur  fade  et  d'une  maturité  tardive. 

Var.  |3.  collinus  [R.  collinus  DG.)-  —  Tiges  verdâtres,  médiocre- 
ment anguleuses;  folioles  à  face  supérieure  plane  ou  concave; 
inflorescence  très  velue;  pédoncules  plus  ou  moins  étalés:  fruits  à 
carpelles  gros,  peu  nombreux,  souvent  avortés,  d'une  saveur  aci- 
dulé agréable,  et  d'une  maturité  assez  précoce. 

Filets  des  étamines  sont  parfois  rosés. 

li.R.  tomenfosus  Borckh.    —  \).  — Juin-juill.   — 
A.  R.  —  Haies,  bords  des  chemins. 

La  face  supérieure  des  feuilles  est  blanche  pour  les  feuilles  ver- 
nales,  mais  seulement  vert-grisâtre  pour  les  estivales  et  les  autom- 
nales; ce  qui  se  remarque  aussi  dans  la  vestiture  de  certains  Men- 
fha.  —  La  variété  glabratus,  verte  et  pubescente  en  ses  tiges  et  à 
la  face  supérieure  des  folioles,  est  assez  commune  dans  les  bois. 

Le  système  souterrain  des  Ruhus  consiste  en  un  rhizome  li- 
gneux, court,  horizontal,  noueux  et  même  (R.  glandulosus,  R.  hir- 
tus)  subglobuleux,  muni  de  pseudorrhizes  peu  nombreuses,  cylin- 
dracées,  robustes  et  simulant  des  racines  pivotantes.  Après  florai- 
son, les  tiges  périssent  sur  toute  leur  étendue,  mais  des  bourgeons 
de  remplacement  existent  à  leur  base,  ou  sur  la  souche  même. 
—  Dans  leur  partie  supérieure  et  voisine  du  point  radicant,  les 
tiges,  soit  qu'elles  rampent  à  terre  [R.  caèsius),  soit  qu'elles  soient 
décombantes,  ou  qu'elles  pendent  accrochées  aux  buissons  [R.  dis- 
color),  deviennent  presque  aphylles  et  épaississent  leur  sommet. 
Elles  sont  le  plus  souvent  simples,  cependant  il  s'en  rencontre  de 
rameuses  vers  leur  extrémité,  et  chacun  de  ces  rameaux  enterre 
son  sommet,  à  l'exemple  de  la  tige  elle-même.  Une  fois  enfoncés 
dans  le  sol  pour  leur  radication,  les  bourgeons  prennent  une  direc- 
tion ascendante,  et  se  trouvent  ainsi  tout  prêts  à  sortir  de  terre 
au  printemps  prochain.  Ils  forment  alors  autant  de  nouveaux  in- 
dividus, et  deviennent  bientôt  libres,  caries  tiges  radicantes,  à  qui 
ils  doivent  naissance,  meurent  et  se  détruisent  à  la  seconde 
année,  après  avoir  émis  les  rameaux  florifères.  La  partie  aérienne 
des  tiges  radicantes  du  R.  saxaUlis  périt  même  dès  la  première 
année.  —  Le  sommet  des  tiges  des  R.  suberectus  et  Idœiis  refuse  de 


ROSACÉES.  161 

s'enraciner,  même  quand  on  a  eu  soin  de  l'enterrer;  mais  par 
compensation,  les  racines  produisent  spontanément  des  bourgeons 
advenlifs.  Ces  deux  caractères  séparent  nettement  ces  espèces  du 
reste  des  Rubus. 

Les  R.  Idœus,  csesius  et  suberedus  perdent  toutes  leurs  folioles 
après  les  premières  gelées,  tandis  que  les  feuilles  raméales  et  les 
caulinaires  supérieures  résistent  aux  gelées  chez  les  autres  Rubus 
à  tiges  ligneuses.  —  Les  pétioles  des  Rubus  ne  tombent  pas  en 
totalité,  mais  ils  laissent  un  petit  chicot  sur  la  tige.  Ils  possèdent 
en  effet,  un  peu  au-dessus  de  leur  insertion,  une  zone  parenchyma- 
teuse  verte  {R.  Iddsus),  ou  bleuâtre  (R.  glandulosus),  qui  est  le 
siège  de  la  désarticulation  automnale,  tandis  que  la  partie  basilaire 
du  pétiole  persiste  sous  forme  de  chicot.  Une  zone  parenchyma- 
teuse  existe  aussi  chez  les  pétiolules,  et  elle  est  située  à  leur  base 
même.  Comme  la  désarticulation  atteint  d'abord  les  pétiolules,  la 
chute  des  folioles  précède  celle  du  pétiole,  et  souvent  même  ce 
dernier  ne  tombera  (R.  suberedus)  qu'au  printemps  prochain. 

Après  avoir  fleuri  sur  les  tiges  de  l'année  précédente,  comme  il 
est  de  règle  pour  les  Rubus,  les  R.  glandulosus  et  surtout  cœsius 
donnent  assez  souvent  encore  des  fleurs  sur  quelques-unes  des  tiges 
nées  au  printemps.  Ces  tiges  précocement  florifères  tantôt  sont 
courtes,  dressées,  fleurissent  h  leur  extrémité  et  meurent  ordinai- 
rement après  fructification  (R.  cœsius,  R.  glandulosus)  ;  tantôt  elles 
sont  allongées,  décombantes-étalées,  et  ne  fleurissent  qu'en  leur 
partie  moyenne,  tandis  que  l'extrémité  reste  foliifère  et  enterre  son 
sommet  (R.  csesius).  Toutes  les  tiges  du  R.  saxatilis  sont  annuelles; 
les  florifères  sont  courtes  et  dressées,  mais  les  étalées-radicantes 
ne  portent  jamais  de  fleurs. 

A  la  fin  de  la  floraison,  les  filets  staminaux  des  R.  cœsius,  disco- 
lor,  glandulosus,  etc.  s'entrecroisent  en  se  recourbant  sur  leur  face 
interne,  qui  est  plus  sensible  que  l'externe  aux  progrès  de  la  des- 
siccation et  se  raccourcit  par  conséquent  davantage.  —  Les  pre- 
miers fruits  mûrs  sont  ceux  des  R.  cœsius  et  glandulosus,  les  der- 
niers ceux  du  R.  discolor  var.  rusticanus.  La  saveur  des  fruits  est 
parfumée  (R.  Idœus,  R.  pseudo-îdœus),  ou  acidulé-agréable  (R.  cœ- 
sius, R.  nemorosus),  ou  sucrée  et  fade  (R.  discolor  yslt.  rustica- 
nus,  R.  tomentosus,  R.  glandulosus,  R.  hirtus). 

41 


162  ROSACÉES. 

Genre  polymorphe  à  l'infini,  comme  les  Rosa,  Mentha,  Hiera- 
cium,  Salix,  etc.  On  voit  en  effet  varier  dans  les  plus  larges  pro- 
portions la  pubescence,  la  glandulosité,  le  nombre  et  la  forme  des 
folioles,  la  couleur  de  leur  face  inférieure,  la  forme  et  la  grandeur 
des  aiguillons,  la  direction  du  calice  fructifère.  Ordinairement  la 
partie  caulinaire  inférieure  est  plus  velue-pubescente  que  le  reste 
de  la  tige;  les  feuilles  y  sont  trifoliolées,  subarrondies  au  sommet 
et  ont  la  face  inférieure  verte,  alors  que  les  caulinaires  moyennes 
seront  à  5  folioles  acuminées  et  discolores.  Le  tomentum  des 
feuilles  n'est  donc  à  noter  que  dans  la  région  caulinaire  moyenne; 
il  en  est  de  même  pour  la  forme  des  aiguillons  et  des  tiges.  Enfin 
la  pubescence  est  plus  accusée,  les  folioles  sont  moins  nombreuses 
et  plus  brièvement  pétiolulées,  et  les  aiguillons  plus  souvent  cour- 
bés pour  les  rameaux  des  Rubus  que  pour  leurs  tiges. 

3.  GEUM  L. 

1 .  G.  uritauum  L.  ;  Lorey,  286.  —  !^.  —  Juin-août.  — 
C.  —  Bois,  bords  des  chemins,  haies. 

Souche  indéfinie. 

Lorey  (p.  287)  indique  le  G.  rivale  L.  à  Saulieu  et  à  Laroche-en-Brenil- 
—  Cette  plante  existe  en  Saône-et-Loire  {Gillot!,  Grognot). 

4.  FRAGARIA  L. 

1  Stolons  à  nœuds  tous  radicants  et  rossulifères,  sauf  le  premier 

nœud  de  chaque  stolon F.  collina. 

Alternance,  chez  les  stolons,  de  nœuds  stériles  non  radicants  et 
de  nœuds-rosettes  radicants 2 

2  Stolons  grêles,  à  poils  apprîmes F.  vesca. 

Stolons  assez  robustes,  à  poils  étalés .F.  elatoir. 

i  Fruit  subglobuleux,  déprimé  en  sa  moitié  inférieure,  à  carpel- 
les peu  nombreux;  calice  fructifère  plus  ou  moins  appliqué 
sur  le  fruit  auquel  il  adhère  et  qu'il  coiffe  après  la  cueillette. 

F.  collina. 

Fruit  ovoïde,  à  carpelles  nombreux;  calice  fructifère  élalé-ré- 
fléchi,  n'adhérant  pas  au  fruit  après  la  cueillette 2 


ROSACÉES.  163 

2  Pédicelles  à  poils  dressés-apprimés;   fleurs  toujours  fertiles. 

F.  vesca. 

Pédicelles  à  poils  étalés;  fleurs  grandes,  presque  toujours  sté- 
riles   F.  elatior. 

I.  F.  vesca  L.;  Lorey,  291.  — î^. — Avril-mai.  —  G  G. 
—  Bois,  lieux  incultes. 

«,F.  elatior  Ehrh.  —  :^.  —  Avril-mai.  —  RRR.  — 
Forêt  du  Grand-Jailly  près  Montbard  !. 

Stérile,  en  cette  station  du  moins,  par  mauvaise  conformation 
des  deux  sexes,  et  surtout  des  étamines. 

3.  F.  coiiîna  Ehrh.  ;  Lorey,  29i^.  —  '^.  Avril-mai.  — 
A.C.  — Bois,  pelouses  argileuses.  —  Plombières,  Marsan- 
nay-la  Côte,  Savigny-s-Beaune  {Lorey);  St-Remy!,  Rouge- 
montî,  Balot!,  Lantenayl,  St-Romain!,  Bouillandî,  Ge- 
vrey!,  etc. 

Calicule  égalant  à  peine  les  sépales,  ou  les  dépassant  notable- 
ment. —  La  face  externe  de  la  coupe  réceptaculaire  est  concave 
chez  le  F.  collina  et  plane  chez  le  P.  vesca.  Quand  on  tire  sur  le 
fruit  du  F.  collina,  le  pédoncule,  avant  de  se  détacher,  soulève  la 
partie  herbacée  du  réceptacle,  laquelle  forme  ventouse  et  se  dé- 
chire avec  un  léger  bruit. 

La  souche  des  F.  collina,  elatior  et  vesca  est  définie;  les  axes  cau- 
linaires  se  terminent  par  une  inflorescence  cymique,  et  ils  sont  ac- 
compagnés à  leur  base  d'un  petit  bourgeon  de  remplacement,  qui 
fournira  l'inflorescence  de  l'année  suivante.  —  Le  Fraisier  est  re- 
montant, quand  dans  la  même  année  la  souche  produit  jusqu'en 
automne  des  axes  florifères,  et  encore  quand  les  rosettes  radicantes, 
nées  au  printemps,  montent  à  fleurs  dès  la  fin  de  l'année  même. 

Les  stolons  des  jF.  vesca  et  e/a(ior  sont  sympodiques  à  chaque  ro- 
sette radicante:  ils  sont  au  contraire  indéfinis  chez  le  F.  collina,  car 
les  rosettes  y  procèdent  de  bourgeons  axillaires,  tandis  que  l'axe 
du  stolon  continue  de  s'allonger.  J.  Gay  ^  a,  le  premier,  signalé 

1.  Bull,  delà  Soc.  Bot.  de  Fv.,  1858,  V,  p.  277-280. 


164  ROSACÉES. 

les  différences  qui  caractérisent  les  stolons  de  ces  plantes;  mais  ce 
botaniste  regarde  les  articles  (partie  comprise  entre  deux  rosettes) 
des  stolons  du  F.  vesca,  comme  formés  d'un  seul  mérithalle,  et 
comme  ne  différant  des  articles  du  F.  collina  que  par  la  présence 
d'une  préteuille.  Les  articles  du  F.  vesca  me  paraissent,  au  con- 
traire, comprendre  chacun  deux  mérithalles,  séparés  par  un  nœud 
ordinairement  stérile,  mais  qui  peut  cependant  offrir  des  cas  assez 
fréquents  de  développement  d'un  rameau  à  l'aisselle  de  l'écaillé. 
Très  exceptionnellement  on  compte  deux  écailles  et  par  conséquent 
trois  mérithalles  à  l'article  du  F.  vesca;  et  de  leur  côté,  les  stqlons 
du  F.  collina  possèdent  quelquefois  une  écaille  stérile  alternant 
avec  les  rosettes  radicantes. 

Gomme,  chaque  année,  le  rhizome  des  Fraisiers  s' élèye  et  tend  de 
plus  eu  plus  à  sortir  de  terre,  il  perd  ainsi  bientôt  la  plupart  de 
ses  pseudorrhizes,  par  suite  de  la  mortification  de  sa  partie  infé- 
rieure, et  la  partie  supérieure  devient  impropre  à  en  produire  de 
nouvelles,  puisqu'elle  finit  par  émerger  du  sol.  Les  sujets  sont 
donc  condamnés  à  périr  après  quelques  années  ;  de  là,  l'obligation 
ou  de  les  terreauter,  ou  de  les  remplacer,  ou  de  les  laisser  se  sur- 
vivre par  la  radicaiion  de  leurs  nombreux  stolons. 

A  voir  la  végétation  envahissante  des  Fraisiers  et  de  tant  d'au- 
tres plantes  qui  se  maltiplient  par  leurs  rejets  aériens  ou  souter- 
rains, il  est  difficile  d'accorder  créance  à  cette  opinion,  récemment 
soutenue  ^  que  les  végétaux  propagés  non  de  graines,  mais  par 
division  ou  fissiparité,  marchent  à  un  affaiblissement  progressif  et 
doivent  avoir  une  existence  nécessairement  limitée.  La  nature  em- 
ploie si  largement  le  mode  de  propagation  par  division  ou  rejets, 
qu'on  ne  saurait  tenir,  pour  funestes  aux  végétaux,  les  diverses 
applications  que  l'horticulture  en  fait  journellement  sous  forme  de 
greffes,  de  marcottes  ou  de  boutures. 

5.  COMARUM  L. 

1.  c.  paiu!«itre  L.  —  Potentilla  Comarum  Scop.;  Lo- 
rey,  296.  —  ^.  —  Juin-juill.  —  A.  R.  —  Fossés,  mares, 

1.  De  Bouteville,  Existence  limitée  et  extinction  des  végétaux  propagés 
par  division,  1865. 


ROSACÉES.  165 

prés  marécageux.  — Pontailler!,  Auxonnel,  Saulieuî,  La- 
roche-en-Brenil  {Lorey)\  St-Andeux!. 

Le  réceptacle  du  fruit  est  spongieux,  moins  charnu  que  celui 
des  Fragaria,  moins  sec  que  celui  des  Potentilla. 

6.  POTENTILLA  L. 

{  Plante  O P.  supina. 

Plantes  !^ 2 

2  Un  rhizome  épaissi-charnu,  coudé-lortueux,  à  pseudorrhizes 

assez  grêles.   .   .  - P.  Tormentilla. 

Une  racine,  ou  un  rhizome  ligneux,  court,  non  tortueux,  à 
pseudorrhizes  robustes 3 

3  Une  racine;  tiges  subligneuses,  restant  reliées  à  la  souche, 

même  quand  elles  sont  étalées-radicantes 4 

Un  rhizome:  tiges  herbacées,  stoloniformes,  à  noeuds  radicants 

et  devenant  libres 7 

4  Des  liges  radicantes 5 

Point  de  tiges  radicantes B 

5  Racine  insensiblement  atténuée,  à  cylindre  ligneux  bien  déve- 

loppé   P.  verna. 

Racine  épaissie  en  sa  partie  basilaire,  puis  brusquement  atté- 
nuée en  2-3  filaments;  cylindre  ligneux  interrompu  par  de 
larges  rayons  de  tissu  conjonctif P.  Fragaria. 

6  Souche  ordinairement  définie,  munie  d'écaillés  (stipules  des 

feuilles  radicales  détruites)  étroites  et  peu  nombreuses.   .  . 

P.  argentea. 

Souche  indéfmie,  munie  d'écaillés  amples  et  très  nombreuses. 
P.  micrantha. 

7  Pseudorrhizes  2-5,  claviformes P.  A7îserma. 

Pseudorrhize  unique,  simulant  un»  racine  robuste  et  rameuse. 

P.  reptans. 

1  Fleurs  blanches 2 

Fleurs  jaunes 3 

2  Calicule  plus  court  que  le  calice:  pétales  plus  longs  que  le  ca- 

lice; feuille  caulinaire  trifoliolée P.  Fragaria, 


166  ROSACÉES. 

Calicule  égal  au  calice:  pétales  plus  courts  que  le  calice  ;  feuille 
caulinaire  unifoliolée P.  micrantha. 

3  Feuilles  pinnatiséquées 4 

Feuilles  palmatiséquées 5 

4  Tiges  couchées;  feuilles  blanches  tomenteuses  en  dessous;  co- 

rolle plus  longue  que  le  calice P.  Anserina. 

Tiges  dressées;  feuilles  vertes  aux  2  faces;  corolle  plus  courte 
que  le  calice P.  siipina. 

5  Feuilles  caulinaires  sessiles;  fleurs  ordinairement  tétramères. 

P.  Tormentilla. 

Feuilles  caulinaires  pétiolées;  fleurs  pentamères 6 

6  Tiges  dressées  ou  étalées-ascendantes;  feuilles  plus  ou  moins 

blanches  à  la  face  inférieure P.  argentea. 

Tiges  couchées:  feuilles  vertes  aux  2  faces 7 

7  Plante  herbacée;  fleurs  solitaires,  longuement  pédonculées.   . 

P.  reptans. 

Plante  subligneuse;  fleurs  assez  brièvement  pédicellées,  en  cy- 
mes  corymbiformes P.  verna. 

1.  P.  fiupina  L.;  Lorey,  295.  —  0.  —  Juin-août.  — 
R.  —  Taillis  humides,  bords  des  étangs.  —  Santenay,  Bon- 
court,  Gîteauxl  (Lorey);  Laignesl,  St-Léger-lez-Poîitail 
1er!. 

«.  p.  Frag^aria  Poij\;  Lorey,  297.  —  :^.  —  Mars-juin. 
—  G.  —  Bois. 

La  rosette  mère  est  indéfinie;  elle  émet  des  aisselles  de  ses  feui- 
les  deux  sortes  de  rameaux,  les  uns  florifères,  grêles  et  périssant 
après  fructification,  les  autres  foliifères,  assez  robustes,  plus  ou 
moins  radicants  et  dont  le  sommet  formera  une  rosette  destinée  à 
reproduire  la  végétation  de  la  rosette  mère.  Ces  derniers  rameaux 
font  défaut  chez  le  P.  micrantha. 

Le  calicule  peut  avoir  ses  pièces  lobées  ou  même  géminées,  sans 
qu'il  faille  en  déduire  une  assimilation  avec  les  stipules. 

3.  P.  micranliia  Ram.  —  !^.  —  Mars-mai.  —  R.  — 
Bois.  —  Gevrey!  (Lombard);  Val-Suzon  {G. G.);  Arceyl, 
Remillyl. 


ROSACÉES.  167 

4.  P.  verna  L.;  Lorey,  294.  —  if.  —  Avril-juin.  — 
ce.  —  Bois  arides,  rochers,  pelouses. 

5.  p.  arg^entea  L.  ;  Lorey,  294.  —  if.  —  Juin-août.  — 
A.  R.  —  Prés,  friches  et  bois  des  sols  siliceux.  —  Entre 
Mâlain  et  Baulme-la-Roche,  Arnay-le-Duc!,  Saulieu!,  Se- 
murî  {Lorey)\  Vielvergeî,  glacis  d'Auxonne!,  avenue  du 
parc  à  Dijon  !,  Remilly  !,  Précy-s-Thil  !,  Laroche-en-Brenil  î, 
Montberthaultl. 

La  plante  de  Vielverge,  d'Auxonne  et  de  Dijon  se  distingae  (P. 
demissa  Jord.)  par  ses  tiges  allongées,  étalées-ascendanles:  puis, 
même  âgée,  elle  conserve  des  rosettes  de  feuilles  radicales,  tandis 
que  les  sujets  du  Morvan  n'en  possèdent  qu'en  leur  jeunesse. 

Le  P.  hirta  L.,  que  Lorey  (p.  295)  place  aux  environs  de  Saulieu  et  de 
Rouvray,  n'y  a  jamais  été  retrouvé.  Cette  espèce  n'est  indiquée  en  France 
(G.  G.,  FI.  de  Fr.)  que  dans  la  région  méditerranéenne,  de  Nice  à  Perpi- 
gnan. —  Un  Potentilla^  voisin  du  P.  collma  G.  G.,  le  P.  decipiens  Jord. 
(Gillot),  croissait  en  1870,  adventivement  sans  doute,  sur  les  levées  et 
sur  le  port  du  canal  à  Dijon!  {Méline).  Principaux  caractères  :  souche 
munie  de  rosettes  radicales;  tiges  assez  robustes,  étalées-ascendantes; 
feuilles  planes,  verdâtres  à  la  face  inférieure,  à  lobes  obovales-oblongs, 
non  cunéiformes,  fortement  dentés  presque  jusqu'à  la  base;  plante  pu- 
bescente-subtomenteuse  avec  poils  étalés,  peu  nombreux  et  assez 
courts. 

6.  P.  Tormentilia  Nestl.  ;  Lôrey,  293.  —  '^.  —  Mai- 
juill.  —  A.  G.  —  Bois  argileux,  prairies  tourbeuses.  — 
Jouvence  {Loreij)\  Montbard!,  Lucenay!,  Laignest,  Po- 
thièresl,  Lignerollesf,  Luçayî,  Val-des-Choues!,  Flamme- 
rans!,  Seurre!,  Saulieu  I,  Jeuxf,  Ghamp-d'Oiseau  I,  etc. 

».  P.  reptan!§»  L.;  Lorey,  293.  —  if.  —  Mai-août.  — 
G.  — Ghemins,  prairies,  lieux  incultes. 


8.  P.  Aiiserina  L.;  Lorey,  296.  —  ^.  —  Mai-sept.  — 
,  —  Lieux  humides  et  ombragés. 

Des  sujets  ont  les  feuilles  blanches-tomenteuses  aux  2  faces.  — 


168  ROSACÉES. 

Les  tiges  stoloniformes  des  P.  Anscrina  et  rcj3^a?is  diffèrent  de  véri- 
tables stolons,  eu  ce  qu'elles  sont  florifères  l'année  même  de  leur 
naissance. 

7.  ROSA  Z. 

1  Souche  longuement  drageonnante;  aiguillons  droits,  grêles  ou 

assez  robustes 2 

Souche  brièvement  drageonnante;  aiguillons  courbés  o  i  droits, 
tous  ou  un  certain  nombre  robustes 3 

2  Tiges  grêles:  aiguillons  conformes,  tous  grêles;  feuilles  gla- 

bres, inodores  ;  fleurs  fertiles R.  pimpinellifolia. 

Tiges  assez  robustes;  aiguillons  dimorphes,  les  uns  grêles,  les 
autres  assez  robustes:  feuilles  odorantes,  pubescentes-glandu- 
leusesen  dessous;  fleurs  la  plupart  stériles.  R.  Biturigensis. 

3  Tiges  couchées,  parfois  même  radicantes;  sépales  presque  en- 

tiers, ne  dépassant  pas  la  corolle  avant  l'anthèse;  styles  sou- 
dés en  colonne R.  arvensis. 

Tiges  dressées  ou  décombantes;  sépales  pinnatipartits,  dépas- 
sant longuement  la  corolle  avant  Tanthèse;  styles  libres  .   .  4 

4  Aiguillons  la  plupart  droits,  robustes,  faiblement  comprimés 

à  la  base;  feuilles  plus  ou  moins  tomenteuses-cendrées  aux 

deux  faces,  jamais  glanduleuses R.  tomentosa. 

Aiguillons  la  plupart  crochus,  robustes,  fortement  comprimés 
à  la  base,  rarement  droits  et  coniques-allongés,  mais  alors 
grêles;  feuilles  glabres,  pubescentes- velues, glanduleuses  ou 
pubescentes-glanduleuses S 

5  Aiguillons  d'une  même  région  caulinaire  égaux  entre  eux; 

feuilles  inodores,  à  faces  non  glanduleuses  .  .  .  R.  canina. 
Aiguillons  d'une  même  région  caulinaire  égaux  entre  eux,  ou 
parfois  des  aiguillons  grêles  entremêlés  à  de  robustes;  feuil- 
les odorantes,  glanduleuses  au  moins  à  la  face  inférieure.  . 
R.  rubigmosa. 

i.R.  canina  L.  ;  Lorey,  307.  —  t).  —  Mai-juin.  — 
CGC.  —  Haies,  bois,  bords  des  chemins. 

Pédoncules  et  fruits  glabres  :  feuilles  glabres,  vertes  {R.  nitens 
Desv.),  ou  glaucescentes  (il.  glaucescens  Desv.);  feuilles  pubes- 


ROSACÉES.  169 

centes-velues  au  moins  à  la  face  inférieure  {R.  dumetorum  Thuill.), 
ou  seulement  sur  les  nervures  de  cette  face  et  sur  les  pétiolules 
{R.  platijphyllaJ{SiU.J:  rachis,  pétiolules,  dents  et  stipules  glandu- 
leux {R.  dumalis  Bechst.)-  —  Pédoncules  et  fruits  hispides-glandu- 
leux:  feuilles  glabres  (R.  Andegavensis  Bast.);  feuilles  velues 
{R.  collina  Jacq.).  Cette  dernière  variété  a  de  grands  rapports  avec 
le  R.  tomentosa,  mais  s'en  distingue  par  des  aiguillons  crochus,  à 
base  élargie-comprimée.  —  Enfm  on  trouve  des  R.  canina  com- 
plètement inermes  en  la  moitié  supérieure  de  li^urs  tiges,  qui  est 
fortement  arquée-décombante. 

Après  la  déhiscence  des  anthères,  les  filets  se  contournent  et 
s'entrecroisent  à  l'instar  de  ceux  de  certains  Rubus. 

t.  R.  riibiginosa  L.  ;  Lorey,  308.  —  t).  —  Mai-juin. 
—  G.  —  Haies,  coteaux  arides,  bois. 

Var.  a.  rubiginosa.  —  Feuilles  pubescentes  et  glanduleuses  en 
dessous;  styles  ordinairement  velus,  pédoncules  et  plus  rarement 
fruits  hispides-glanduleux.  —On  trouve  fréquemment  dans  les  co- 
teaux arides  des  individus  grêles  dont  les  styles  sont  glabrescents, 
elles  aiguillons  faibles,  coniques-allongés,  droits  et  horizontaux  dans 
la  moitié  inférieure  des  tiges  [R.  scpticola  Déségl.)-  Les  dimensions 
restent  grêles,  malgré  la  culture  en  un  sol  fertile.  —  J'ai  rencontré 
au  coteau  Ste-Anne  à  Dijon  quelques  sujets,  qui  avaient  des  ra- 
meaux les  uns  à  aiguillons  tous  égaux  et  conformes,  les  autres  à 
aiguillons  dimorphes  et  très  inégaux  tantôt  sur  toute  la  longueur 
du  rameau,  tantôt  seulement  en  sa  partie  supérieure.  Des  greffes 
prises  sur  des  rameaux  à  aiguillons  dimorphes,  ne  m'ont  donné 
que  des  bourgeons  à  aiguillons  conformes.  —LeR.  tomentella  Lém. 
est  un  il.  rubiginosa  à  fruits  glabres,  et  à  feuilles  peu  odorantes, 
faiblement  glanduleuses  à  la  face  inférieure. 

Var.  /3.  sepium  [R.  sepium  Thuill.).  —  Folioles  glabres  et  glan- 
duleuses en  dessous,  étroites,  atténuées  aux  2  extrémités,  ou  rare- 
ment ovales  [R.  agrestis  Savi)  ;  styles  ordinairement  glabres:  pé- 
doncules et  fruits  glabres.  —  Rameaux  parfois  inermes  en  leur 
moitié  supérieure. 

La  limite  entre  les  R.  rubiginosa  et  sepium  est  ordinairement  in- 
décise :  ainsi  des  individusfil.  micrantha  Smith),  récoltés  à  Blagny  !, 


170  ROSACÉES. 

ont  les  styles  glabres  du  R.  sepium,  avec  les  pédoncules  et  fruits 
glanduleux  et  les  feuilles  pubescentes-glanduleuses  à  la  face  infé- 
rieure du  R.  rubiginosa. 

3.  R.  lomentosa  Smith.  —  R.  villosa  Lorey,  309.  — 
f>.  —  Mai-juin.  —  A.  C.  —  Haies,  bois.  —  Détain,  An- 
theuil,  Chaumes  d'Auvenel,  St-Romain {Lorexj)  ;  St-Léger-de- 
Fourches,  Saulieu  {Lombard)  :St-Remy  !,  Champ-d'Oiseau!, 
Luçayl,  Val-des-GhouesI,  VernoisI,  Moloy!,  vallon  du  Su- 
zon!,  Corberon!,  SemurI,  etc. 

Le  R.  pomifera  Herm.,  signalé  par  M.  Lombard  dans  les  bois  d'Es- 
champs  et  de  Montabon,  n'y  pas  été  revu. 

4.  R.  pimpfneiiiroiia  L.;  Lorey,  307.  —  ^.  —  Mai- 
juin.  —  G.  —  Coteaux  incultes  et  bois  de  la  Côte.  —  Essa- 
rois  ! ,  Tarsul  ! ,  Selongey  t ,  Mâlain  I ,  Dijon  ! ,  Gevrey  ! ,  Nuits  ! , 
Santenayl,  etc. 

Pédoncules  et  fruits  hispides-glanduleux  [R.  spinosissima  L.). — 
RR.  —  Dijon  [Lorey). 

5.  R.  Biturigreiisis  Bor.,  FI.  centr.,  2'  édit.,  p.  630. 

—  t).  —  Mai-juin.  —  RRR.  —  Santenay  dans  les  friches 
du  coteau  derrière  le  village!. 

Comme  chez  le  R.  pimpinelUfolia,  le  fruit  est  glabre,  luisant  et 
couronné  par  les  sépales  persistants. 

o.  R.  arvensifs  Huds.  ;  Lorey,  302.  —  tj.  — Mai-juill. 

—  C.  —  Bois,  champs  incultes,  bords  des  chemins. 

Varie  à  fleurs  pourvues  de  grandes  bractées  [R.  bihracteata  Bast. 

—  Y iWenoUe  [Lombard!]),  et  à  feuilles  et  pétioles  pubescents  {R.  sty- 
losa  Mérat.  —  Villenotte  [Lombard!];  Bufïon!). 

Les  R.  pimpinelUfolia  et  Biturigensis  sont  les  seuls  Rosa  de  la 
Côte-d'Or  nettement  drageonnants.  La  souche  des  autres  espèces 
se  liorne  à  émettre  des  tiges  dont  la  base  ascendante  est  plus  ou 
moins  brièvement  hypogée  et  radicante.  Il  faut  remarquer  cepen- 
dant que  les  R.  canina,  servant  de  sujets  aux  Rosiers  des  jardins, 


ROSACÉES.  171 

produisent  de  nombreux  rejets,  par  suite  des  entraves  que  la  greffe 
et  la  taille  imposent  au  cours  de  la  sève. 

Quand  les  aiguillons  sont  courbés,  ils  le  sont  d'autant  plus  qu'ils 
s'éloignent  davantage  de  la  région  caulinaire  inférieure,  et  dans 
cette  même  région,  ils  sont  moins  robustes  que  dans  le  reste  de 
la  tige.  —  Le  bas  des  tiges  est  très  aiguillonné  chez  le  il.  ruUginosa, 
mais  presque  inerme  chez  les  E.  tomentosa  et  canina. 

Les  aiguillons  des  Rosa  diffèrent  beaucoup  de  ceux  des  Riibns. 
Ils  meurent  dès  les  premiers  mois  chez  les  Rosa,  et  leur  coupe 
transversale  offre  alors  un  parenchyme  jaunâtre  subéreux.  Ceux 
des  Ruhus,  au  contraire,  vivent  aussi  longtemps  que  la  tige  elle- 
même,  et  ils  ont,  à  l'intérieur,  un  parenchyme  rouge-verdàtre, 
ferme  et  charnu.  L'épiderme  qui  recouvre  les  aiguillons  des  Ruhus 
est  également  vivant;  il  porte  des  poils  chez  les  espèces  à  tiges  ve- 
lues. Pour  celui  des  Rosa,  il  meurt  aussi  tôt  que  le  reste  de  l'aiguil- 
lon, et  se  trouve  alors  dépourvu  de  poils,  même  quand  les  tiges 
sont  velues,  parce  que  la  mortification  de  Taiguillon  entraîne  Tef- 
facement  de  sa  vestiture.  —  L'adhérence  des  aiguillons  à  la  tige 
est  très  forte  chez  les  Rubus\  elle  est  assez  faible  dans  les  aiguil- 
lons des  Rosa,  mais  encore  faut-il  une  pression  ou  un  choc  appré- 
ciable pour  les  séparer  de  la  tige,  même  après  leur  mort.  Quand  on 
enlève  des  aiguillons,  ceux  de  Rosa  se  détachent  de  la  couche  her- 
bacée sousjacente,  tandis  que  celle-ci  reste  adhérente  aux  aiguil- 
lons de  Ruhus. 

A  la  fin  de  l'automne,  lors  de  l'arrêt  de  la  végétation,  le  som- 
met des  glandes  foliaires  et  des  glandes  des  fruits  des  Rosa  se  mor- 
tifie et  prend  une  teinte  blanchâtre:  aussi  les  individus  glanduleux 
paraissent-ils  alors  comme  parsemés  d'une  poussière  blanche. 

Les  fruits  du  R.  arvensis  et  surtout  du  R.  tomentosa  mûrissent  et 
sont  blets  en  octobre.  Ceux  des  R.  canina  et  ruUginosa  ne  le  de- 
viennent qu'après  les  gelées  de  novembre,  sauf  cependant  quand 
la  maturation  est  accélérée  par  la  piqûre  d'un  insecte,  ou  par  la 
faible  épaisseur  de  la  pulpe  chez  les  sujets  languissants.  —  La 
partie  charnue  des  fruits  est  constituée  por  la  coupe  réceptaculaire 
ou  expansion  du  sommet  du  pédoncule. 

Toutes  les  espèces  ont  pour  la  glandulosité  de  leurs  fruits  des 
variations  inverses  :  ainsi,  les  fruits,  typiquement  nus,  sont  glan- 


172  ROSACÉES. 

duleuxchez  certains  individus  {R.  canina  var.  AndegavensiSj  R.pim- 
pinellifolia  var.  spinosissima),  tandis  que  les  fruits  glanduleux  se 
montrent  nus  en  certains  cas  (R.  rubiginosa  var.  sepium,  R.  tomen- 
tosa  var.  lœvis).  —  Les  dents  et  la  vestiture  des  feuilles,  l'inflo- 
rescence, la  direction  et  la  persistance  des  sépales,  la  forme  du 
fruit  (oblongue,  ovoïde  ou  suborbiculaire)  sont  variables,  non 
seulement  dans  la  même  espèce,  mais  jusque  sur  le  même  rameau, 
et  n'offrent  également  que  des  caractères  le  plus  souvent  illusoires. 
Aussi,  M.  Crépin  \  l'un  des  monographes  les  plus  autorisés  du 
genre  Rosa,  affirme-t-il  que  les  caractères,  employés  pour  la  créa- 
lion  des  récentes  et  si  nombreuses  espèces  de  Rosa,  conduisent  à 
la  distinction  spécifique  de  l'individu  et  permettent  parfois  de 
rencontrer  plus  d'une  de  ces  petites  espèces  sur  un  seul  et  même 
sujet. 

8.  AGRIMONIA  L. 

I.  A.  Eupatoria  L.;  Lorey,  298.  —  ^.  — Juin-sept.  — 
ce.  —  Haies,  bords  des  chemins  et  des  bois. 

Var.  (3.  odorata(A.  odorata  M'iW.).  —  Beaucoup  plus  odorant  par 
le  froissement  que  le  type;  feuilles  à  face  inférieure  munie  de 
glandes  jaunes;  fruit  brièvement  sillonné,  à  épines  extérieures 
réfléchies.  —  R.  —  Cîteaux  {Lombard);  St-Sauveur,  oij  il  croît  abon- 
damment, mêlé  au  type!,  Longvay!,  Seurre  !,  Vellerot!,  Semur!, 
Pouligny!. 

Un  cylindre  central  à  moelle  ou  à  tissu  conjonctif  vo- 
lumineux, rosé  et  parfois  (S/^zV^^^  Ulmaria,  S.  Filipendula^ 
Geum  urbanum)  aromatique,  caractérise  ordinairement  le 
rhizome  et  les  pseudorrhizes  des  Rosacées.  —  Les  pseu- 
dorrhizes  sont  peu  nombreuses,  mais  longtemps  persistantes, 
et  rivalisent  souvent  {Potentilla  Anserina,  P.  reptans, 
Agrimonia  Eupatoria)  par  la  direction  et  le  volume  avec 
de  véritables  racines.  —  h' Agrimonia  Eupatoria  conserve 
quelques  années  une  robuste  racine  pivotante,  puis  il  prend 

1.  Matériaux  pour  servir  à  Vhistoire  des  Roses,  1872,  p.  107-108, 


ROSACÉES.  173 

un  rhizome  dont  chaque  article  correspond  à  une  forte  et 
unique  pseudorrhize.  —  Gomme  la  plupart  des  Potentilla 
Anserina  et  reptans  résultent  de  la  radicalion  des  tiges, 
c'est  dès  le  début  qu'ils  sont  dépourvus  de  racine.  —  Le 
Comarum  palustre^  en  raison  de  son  habitat  aquatique  et 
de  la  rapidité  avec  laquelle  progresse  et  se  détruit  son 
rhizome,  fait  exception  dans  la  famille  parle  grand  nombre 
et  la  faiblesse  de  ses  pseudorrhizes. 

Les  formes  de  l'inflorescence  sont  très  variées,  mais  dé- 
rivent ordinairement  du  type  régressif.  Les  cymes  sont 
groupées  en  grappes,  panicules  ou  corymbes  plus  ou  moins 
rameux;  elles  sont  unipares  chez  le  Comarum  palustre, 
uni-bipares  chez  les  Rubus  elRosa,  avec  cette  remarque  que 
dans  les  cymes  bipares,  les  rameaux  de  l'inflorescence  ou 
les  pédoncules  ne  sont  pas  exactement  opposés.  —  La 
grappe  des  Rubus  a  son  rachis  axile;  elle  épanouit  ordinai- 
rement d'abord  sa  fleur  terminale,  puis  l'anthèse,  au  lieu 
de  se  poursuivre  sur  le  rameau  voisin,  descend  au  plus  in- 
férieur. Cette  marche  capricieuse  est  encore  fréquente  chez 
plusieurs  Pomacées.  —  Quand  l'inflorescence  des  Rosa  est 
très  appauvrie,  elle  peut  se  réduire  à  un  pédoncule  termi- 
nal ;  si  au  contraire  les  individus  sont  très  vigoureux,  les 
rameaux  de  la  cyme  peuvent  se  subdiviser  en  cymes  secon- 
daires, ce  qui  constitue  les  variétés  umbellata  des  auteurs. 
—  Les  Potentilla  reptans  et  Anserina  ont  leurs  fleurs  soli- 
taires. Les  nœuds  florifères  du  P.  reptans,  sauf  le  premier 
qui  n'a  parfois  qu'une  seule  feuille,  portent  deux  feuilles 
opposées,  réduites  chacune  à  3  lobes  foliacés;  l'axe  se  ter- 
mine par  le  pédoncule,  tandis  qu'une  rosette  radicante  naît 
à  l'aisselle  de  l'une  des  feuilles,  et  qu'un  rameau  sort  de 
l'aisselle  de  l'autre  feuille  pour  prolonger  sympodiquement 
la  tige.  —  Les  rosettes  des  Potentilla  reptans^  Anserina, 
verna,  Fragaria,  Tormentilla  sont  indéflnies  et  n'ont  que 
des  tiges  latérales;  ces  tiges  sont  définies  pour  la  production 


174  ROSACÉES. 

des  fleurs,  el  leur  axe  devient  sympodique  à  l'insertion  de 
chaque  pédoncule.  Aussi,  quand  M.  Germain  de  St-Pierre  ' 
dit  que  l'axe  des  stolons  du  P.  reptans  se  continue  indéfi- 
niment, aurait-il  dû  faire  une  exception  pour  chaque  nœud 
florifère.  —  Chez  les  Spira^a  Ulmaria  et  Filipendula^  les 
rameaux  du  corymbe  et  les  pédoncules  résultent  de  par- 
tition. Les  axes  y  sont  comme  aplatis-fasciés;  ils  sont  en 
outre  relevés  de  cannelures  répondant  aux  rameaux  et  pé- 
doncules qui  s'apprêtent  à  s'isoler  par  partition,  et  qui,  sans 
être  contemporains  entre  eux,  sont  tous  frères,  et  non  pas 
fils  les  uns  des  autres.  —  Enfin  la  grappe  de  V Aginmonia 
Eujjatoria  est  simple  et  progressive  ;  l'épanouissement  y 
procède  de  bas  en  haut,  sauf  cependant  pour  la  fleur  ter- 
minale, qui  s'épanouit  parfois  avant  les  deux  ou  trois  qui  la 
précèdent  immédiatement.  Il  n'y  a  plus  qu'un  faible  indice 
de  régression  dans  les  bractées  stériles  qui  sont  situées  sous 
chaque  fleur,  et  l'inflorescence  est  donc  progressive  de  fait, 
sinon  d'intention. 

L'insertion  des  étamines  est  très  variable  ;  hypogyne 
chez  les  Fragaria^  elle  est  périgyne  chez  les  Rosa.  Enfin 
dans  les  Pomacées,  qui  ne  sont  pour  quelques  auteurs 
qu'un  groupe  des  Rosacées,  les  étamines  sont  nettement 
épigynes.  D'ailleurs  M.  Bâillon  -  a  signalé  dans  le  seul 
genre  Chailletia  trois  espèces,  absolument  inséparables  par 
tous  les  autres  caractères,  dont  les  étamines  sont  hypogynes 
dans  l'une,  périgynes  dans  l'autre,  et  épigynes  dans  la  troi- 
sième. 

Beaucoup  de  tératologies  des  Rosacées  rappellent  celles 
des  Reiionculacées  :  ainsi  de  la  multiplication  des  pétales 
qui  s'élèvent  au  nombre  de  6-8  {Ruôus,  Poteyitilla  verim., 
Spirœa  Ulmaria),  de  la  pétalisation  partielle  d'anthères 
[Rosa  canina)^  et  de  la  fasciation  du  pédoncule,  qui  est 

1.  Bull,  de  la  Soc.  Bot.  de  Fv.,  1875,  vol.  22,  p.  LIV. 

2.  Dict.  de  Bot.,  p.  180. 


ROSACÉES.    POMACÉES.  i75 

surmonté  par  deux  fruits  adossés  et  même  soudés  entre  eux 
{Fragaria  vesca). 


XXXIV.   POMACÉES  (Juss.)- 

1.  MESPILUS  L. 

I.  M.  Germanlea  L.  —  y.  —  Mai.  —  RR.  —  Haies, 
bords  des  bois.  —  Buissons  près  de  la  source  de  la  Bouzoise 
à  Beaunel,  queue  de  l'étang  de  la  Grand'Borne  à  Villy-le- 
Moutiers!,  buissons  des  rocbes  de  Vauchignonl. 

Rameaux  épineux;  fruits  petits. 

Cette  espèce  est  commune  dans  deux  départements  limitrophes, 
la  Nièvre  et  Saône-et-Loire.  —  Lorey  ne  parle  (p.  315)  que  du 
M.  Germanica  cultivé,  inerme,  et  ayant  besoin  de  la  greffe  pour  se 
perpétuer  avec  tous  ses  caractères,  ainsi  qu'il  arrive  à  la  plupart 
des  plantes  fruitières  ou  ornementales. 

2.  CRATiEGUS  L. 

1.  C.  oxyacantiia  L.;  Lorey,  312.  —  t).  —  Avril-mai. 
—  G.  —  Haies,  bois. 

Var.  a.  oxyacanthoides  {C.  oxyacanthoides)  Thuill.).  —  Feuilles 
superficiellement  lobées:  calice  et  pédicelles  glabres  ou  glabres- 
cents;  styles  2,  parfois  1  ou  3;  fruits  subglobuleux  à  2,  parfois  à  1 
ou  3  noyaux. 

Var.  |3.  monogyna  {G.  monogyna  Jacq.).  —  Feuilles  pinnatiparti- 
les;  calice  et  pédicelles  pubescents-velus  ou  même  parfois  (haies 
de  Vauchignon,  —  [Gillot\])  tomenteux:  styles  ordinairement  soli- 
taires; fruits  oblongs-ovoïdes,  à  un  seul  noyau.  —  Feuilles  et  fleurs 
sont  de  8  à  12  jours  moins  précoces  que  chez  le  C.  oxyacanthoides. 

On  trouve  assez  fréquemment  sur  le  même  Cratœgus  oxyacantha 
des  caractères  propres  aux  deux  variétés.  Ainsi  tantôt  les  feuilles 
sont  les  unes  superficiellement,  les  autres  profondément  lobées; 


176  POMACÉES. 

tantôt  des  feuilles  pinnatipartites  accompagnent  des  calices  et  pé- 
dicelles  glabres;  tantôt  enfin  le  même  corymbe  peut  offrir  des  sty- 
les solitaires  simples  ou  bifurques,  et  des  styles  géminés,  ou  bien 
encore  l'on  rencontre  des  fruits  oblongs-ovoïdes  renfermant  deux 
noyaux. 

Les  fleurs  sont  parfois  rosées.  On  en  voit  même  de  blanches  qui 
passent  à  cette  teinte  après  quelques  jours  d'épanouissement,  alors 
que,  chez  tant  d'autres  plantes,  l'âge  amène,  au  contraire,  un  affai- 
blissement dans  la  coloration  des  fleurs. 

3.  GOTONEASTER  Medik.     ' 

I.  c.  vuigarlis  Liiidl.;  Lorey,  313.  —  t>.  —  Mai.  — 
RR.  — ^ Rochers.  — Marsannay-la-Gôtc,  Gouville,  Antheuil 
{Lorey)  ;  Gevrey  {Maillard)  ;  Mont-Afrique  {Blanche)  ;  Nul- 
Suzon  {Wéôer). 

4.  AMELANGHIER  Mœnch. 

1.  A.  viiiçarîs  Mœnch  ;  Lorey,  314.  —  tj.  — Avril-mai. 

—  A.R.  —  Rochers,  bois  de  montagne.  —  Plombières 
{Lorey);  Flavigny  {Lombard);  St-Remy!,  Asnières-en- 
Montagne!,  Mâlainl,  Gevrey  I,  Santenay!,  Nolay!,  etc. 

Cinq  renflements  charnus  et  contigus  correspondent  sur  le  ré- 
ceptacle à  l'insertion  des  pétales. 

6.  PYRUS  Toîirn. 

1.  P.  conimunis  L.  ;  Lorey,  316.  —  t>-  —  Avril-mai. 

—  G.  —  Haies,  bois. 

Var.  a.  Achras  Wallr.  —  Fruit  pyriforme. 

Var.  p.  Pyraster  Wallr.  —  Fruit  arrondi  à  la  base. 

Chez  une  certaine  Poire  des  jardins  (Poire  sans  pépin),  les  ovaires 
s'atrophient  après  floraison,  mais  le  péricarpe  n'en  prend  pas 
moins    un  développement   considérable;  chez  d'autres  {Duchesse 


POMACÉES.  177 

d'hiver),  les  pépins  germent  au  sein  du  fruit  et  avant  sa  décompo- 
sition. 

6.  MALUS  Toum, 

1.  M.  communis  Lmk.  —  Pijrus  Malus  L.;   Lorey, 
316.  —  î).  --  Mai.  —  G.  —  Haies,  bois. 

Fruits  plus  ou  moins  acerbes  et  variant  du  simple  au  triple  pour 
le  volume.  Contrairement  au  'Pyrus  communis,  le  M.  communis  n'a 
ni  de  drageons  à  ses  racines,  ni  d'épines  à  ses  rameaux. 

Dans  l'ombelle  du  Pommier^  la  fleur  supérieure  s'épanouit  la 
première,  puis  les  inférieures  et  enfin  les  intermédiaires.  L'inflo- 
rescence du  Poirier  est  moins  contractée;  c'est  une  grappe  simple, 
ombelliforme,  souvent  progressive,  et  dont  la  floraison  se  poursuit 
alors  de  bas  en  haut,  sauf  pourtant  que  parfois  la  fleur  terminale 
s'épanouit  avant  quelques-unes  des  intermédiaires.  Les  grappes  es- 
tivales (regains)  des  Poiriers  cultivés  sont  très  allongées  et  ordinai- 
rement nettement  progressives.  —  Les  anthères  des  Pommiers  sont 
blanc-jaunâtre;  celles  des  Poiriers  purpurines.  —  La  Pomme  a  une 
chair  homogène,  tandis  que  l'intérieur  de  la  Poire  est  formé  d'un 
parenchyme  beaucoup  plus  fin  (cœur)  que  dans  le  surplus  du 
fruit;  la  chair  de  la  Poire  est  en  outre  parsemée  de  granulations 
pierreuses,  abondantes  surtout  au  pourtour  du  cœur.  —  Les  grefl"es 
de  Pommier  sur  Poirier  réussissent  très  rarement  et  de  plus  ne  sont 
que  de  faible  durée.  J'ai  vu  cependant  une  de  ces  grefl'es  vivre 
assez  longtemps  pour  donner  des  fruits;  mais  il  faut  ajouter  que 
deux  grefl'es  avaient  été  posées  en  même  temps,  l'une  de  Pommier, 
l'autre  de  Poirier ,  et  que  c'était  surtout  cette  dernière  qui  devait 
entretenir  la  vie  du  sujet. 

7.  SORBUS  L. 

i  Feuilles  pinnatiséquées 2 

Feuilles  dentées-lobées 3 

2  Bourgeons  visqueux,  glabres;  fruits  pyriformes,  assez  gros, 

bruns  à  la  maturité S.  domestica. 

Bourgeons  velus-tomenteux;  fruits  subglobuleux,  petits,  rouge- 
vif  à  la  maturité S.  Aiiciiparia. 

12 


J78  POMACÉES.    ONAGRARIÉES. 

3  Racine  drageonnante;  feuilles  vertes  aux  2  faces;  fruits  bruns. 

S.  torminalis. 

Racine  non  drageonnante;  feuilles  blanches  ou  au  moins  gri- 
sâtres à  la  face  inférieure;  fruits  rouges S.  Aria. 

1.  s.  ciomesiiea  L.  —  Pyrus  Soràus  Gsertn.;  Lorey, 
319.  __  ^.  _-  Mai.  —  G.  —  Bois. 

«.  s.  Aucuparia  L.  —  Pyrus  Aucuparia  Gaertn.  ; 
Lorey,  319.  —  t-  —  Mai.  —  RR.  —  Haies,  bois.  —  Se- 
mur,  Laroche-en-Brenil,  Rouvray  {Lorey);  Melin  près 
Liernais!,  Saulieul. 

3.  îs;.  Aria  Grantz.  —  Pyrus  Aria  Ehrh.;  Lorey,  317. 
—  5-  —  Mai.  —  ce.  —  Bois  de  montagne,  rochers. 

Feuilles  de  forme  très  variable,  parfois  sur  le  même  individu  : 
arrondies  aux  deux  extrémités  ou  au  contraire  atténuées,  dentées 
ou  incisées-sublobées.  —  Des  échantillons  ont  les  feuilles  plus  ou 
moins  tomenteuses,  jusque  sur  la  face  supérieure. 

4.  s.  torminalis  Grantz.  —  Pyrus  torminalis  Ehrh.; 
Lorey,  318.  — 1>.  --  Mai.  —  G.  —  Bois. 


XXXV.   ONAGRARIÉES  (Juss.). 

1.  EPILOBIUM  L. 

1  Plante  î^ ;  souche  persistante;  racine  longuement  horizontale, 

munie  de  bourgeons  adventifs .  E.  spicatum. 

Plantes  î^  ou  Ô;  souche  se  renouvelant  totalement  par  des 
bourgeons  de  remplacement;  pseudorrhizes  dépourvues  de 
bourgeons  adventifs 2 

2  Plantes  :^  ou  O;  souche  se  remplaçant  par  des  rosettes  folia- 

cées ou  écailleuses,  sessiles  ou  parfois  pédonculées 3 

Plantes  'jtf;  souche  se  remplaçant  par  des  drageons  robustes 
ou  par  des  stolons  filiformes,  allongés 7 


ONAGRARTÉES.  l'^Q 

3  Rosettes  formées  d'écartles  charnues  et  imbriquées  sur  4  rangs. 

E.  montanum. 

Rosettes  formées  de  feuilles,  qui  sont  rarement  un  peu  épais- 

...  4 
sies , 

4  Feuilles  des  rosettes  obovales-suborbiculaires,  arrondies  à  la 

base,  offrant  des  reflets  métalliques  à  la  face  supérieure,  les 

plus  inférieures  un  peu  épaissies E.  roseum. 

Feuilles  des  rosettes  oblongues,  atténuées  à  la  base,  jamais 
épaissies,  vertes  à  la  face  supérieure 5 

5  Rosettes   sessiles:  feuilles  des  rosettes  fortement  denticulées, 

d'un  vert  clair,  à  pétiole  étroit,  allongé,  non  bordé  .       .   . 

E.  lanceolatum. 

Rosettes  plus  ou  moins  pédonculées;  feuilles  des  rosettes  obscu- 
rément denticulées  ou  même  entières,  d'un  vert  foncé,  à  pé- 
tiole large,  court,  bordé .*  *  ^ 

6  Feuilles  des  rosettes  oblongues-lancéolées,  fortement  nervées, 

assez  brusquement  atténuées  en  pétiole.  .   .  E.  parviflorum. 
Feuilles  des  rosettes  lancéolées,  assez  faiblement  nervées,  in- 
sensiblement atténuées  en  pétiole  .       .   .   .  E.  tetragonum. 

7  Des  drageons  très  robustes  et  allongés,  à  écailles  constituées 

par  la  nervure  médiane  d'une  feuille  dont  le  limbe  est  pres- 
que entièrement  avorté E.  hirsiitum. 

Des  stolons  filiformes,  terminés  par  un  bourgeon   ovoïde  à 
écailles  charnues E.industre. 

1  Fleurs  irrégulières,  en  très  longues  grappes  nues;  étamineset 

style  réfléchis-arqués  pendant  floraison.  .   .   .  E.spicatum. 
Fleurs  régulières,  en  assez  longues  grappes  fouillées:  étamines 
et  style  dressés  pendant  floraison ^ 

2  Feuilles  caulinaires  nettement  pétiolées 3 

Feuilles  caulinaires  sessiles  ou  subsessiles 5 

3  Tiges  munies  de  lignes  saillantes E.  roseum. 

Tiges  dépourvues  de  lignes  saillantes •  •  ^ 

4  Feuilles  oblongues-lancéolées,  longuement  pétiolées,  atténuées 

à  la  base E.  lanceolatum. 

Feuilles  ovales-lancéolées,  assez  brièvement  pétiolées,  arron- 
dies à  la  base E.  montanum. 

5  Plantes  glabres  ou  pubérulentes;  stigmates  connivents.  ...  6 


180  ONAGRARIÉES. 

Plantes  velues-pubescentes  au  moins  sur  une  certaine  lon- 
gueur; stigmates  non  connivents 7 

6  Tiges  sans  lignes  saillantes E.  palustre. 

Tiges  avec  lignes  saillantes E.  tetragonum. 

7  Feuilles  embrassantes;  fleurs  grandes;  stigmates  à  latinenrou- 

lés-réfractés E.  hirsutum. 

Feuilles  sessiles,  non  embrassantes; fleurs  assez  petites;  stigma- 
tes étalés E.  parviflorum. 

1.  E.  moiifanum  L.;  Lorev,  335.  —  :^  ou  O.  — Juin- 
août.  —  G.  —  Bois,  haies,  lieux  ombragés. 

Lavar.  S.  ramosiim  de  Lorey  n'est  que  VE.  montamim  acciden- 
tellement rameux  dès  la  partie  inférieure  de  la  tige,  et  ne  corres- 
pond pas  cà  VE.  coUinum  Gmel.  Ce  dernier  est  ordinairement  pro- 
pre aux  montagnes  granitiques  élevées,  où  il  croît  dans  les  fentes 
des  rochers  humides  et  aux  bords  des  petits  ruisseaux  ou  des  fon- 
taines. 

La  base  des  tiges  adultes  de  VE.  montamim  est  entourée  par  les 
écailles,  alors  desséchées  et  plus  espacées,  de  la  rosette  mère. 

«.  E.  roseum  Schreb.  —  ^  ou  0.  —  Juin-août.  — 
A.R.  —  Lieux  humides,  bords  des  chemins.  —  Viévyl, 
Arnay-le-Duc! ,  Essey!,  Thoisy-la-Berchère!,  Montigny- 
St-Barthélemyî,  Saulieuî,  Rouvray!,  Thostesî,  Semur!, 
Quincy  ! . 

3.  E.  lanceoiatum  Sebast.  et  Maur.  —  :^  ou  0.  — 
Juin -août.  —  RR.  —  Rochers  humides,  lieux  ombragés. 
—  Rochers  du  pont  de  Montberthault,  rive  gauche!,  Se- 
mur ! . 

4.  E.  par^-iflorum  Schreb.  — E.  molle  Lmk;  Lorey, 
334.  —  -i^  ou  0.  — Juin-oct.  —  CC.  —  Lieux  humides 
ou  ombragés,  taillis. 

Aux  stations  très  ombragées  et  très  herbeuses,  les  bourgeons  de 
remplacement  deviennent  allongés-stoloniformes,  à  l'instar  de  ceux 
de  VE.  tetragonum  var.  obscurum. 


O.VAGRARIÉES.  181 

5.  E.  fefra&fonuin  L.:  Lorev,  334.  —  %  ou  0.  —  Juin- 
sept.  —  C.  —  Lieux  aquatiques,  taillis  argileux. 

La  variété p?^6'Yw///m  (E.  L<xm]j'i  Fr.  Schutlz)  diffère  par  sa  fine 
pubescence,  par  ses  feuilles  très  brièvement  pétiolées  et  non  sessi- 
les,  par  ses  lignes  de  décurrence  caulinaire  correspondant  non  pas 
à  la  base  adnée  d'un  limbe  sessile,  mais  aux  bords  d'un  court  pé- 
tiole, et  par  ses  stigmates  très  obscurément  connivents.  —  A.R.  — 
Taillis  argibux.  —  St-Remy!,  Ghamp-d'Oiseau!,  Semur!,  etc. 

Une  autre  variété  (var.  ohscurum.  —  E.  ob scurum  SchTeh.)  a  la 
tige  facilement  compressible,  les  lignes  de  décurrence  obscures,  les 
feuilles  caulinaires  sinuées-denticulées,  oblongues-lancéolées,  non 
dentées  ni  atténuées  de  la  base  au  sommet,  et  les  graines  obovoïdes, 
non  ovoïdes-oblongues.  Souvent  enfin,  aux  lieux  couverts  et  aqua- 
tiques, les  rosettes  sont  à  l'extrémité  d'un  assez  long  pédoncule 
qui  simule  un  stolon.  Mais  la  culture  en  un  sol  découvert  et  s'as- 
séchant  rend  les  rosettes  de  remplacement  à  leur  forme  ordinaire. 

—  A.R.  —  Ste-Isabelle!,  Saulieu!,  Rouvray!,  Semur!. 

Un  hybride  a  l'inflorescence  très  rameuse  panicalée  et  les  feuilles 
lancéolées  de  VE^.  tetragonum,  la  pubescence  et  les  stigmates  étalés 
dès  l'anthèse  de  VE.  parciflorum.  Les  feuilles  sont  pétiolulées,  les 
lignes  de  décurrence  très  obscures,  et  les  graines  presque  toutes 
atrophiées.  —  R.  —  St-Remy.'. 

6.  B.  palustre  L.:  Lorev,  33o.  —  •i^.  —  Juin-août.  — 
R.  — Marécages,  queue  des  étangs.  — Auxonneî,  Saulieu! 
[Lorey):  Fontenay!,  Lucenay!,  Rouvray  î. 

Les  tiges  et  les  feuilles  sont  pubescentes  dans  les  échantillons  de 
Rouvray,  et  les  feuilles  dentées  dans  ceux  de  Lucenay. 
».  E.  hirsutum  L.  :  Lorev,  333.  —  ^.  —  Juill.-sept. 

—  C.  —  Bords  des  ruisseaux. 

Plante  plus  ou  moins  velue-pubescente,  avec  cette  observation 
que  les  rosettes  radicales  et  l'inflorescence  sont  glabres  ou  glabres- 
centes,  jusque  chez  les  individus  les  plus  velus.  Il  en  est  de  même 
chez  \'E.  parviflorum,  qui  même  est  parfois  glabrescent  en  toutes 
ses  parties.  VE.  tetm{/onum,  au  contraire,  glabre  pour  le  surplus, 
est  pubérulent  en  son  inflorescence.  —  La  partie  inférieure  des 


182  ONAGRARIÉES. 

tiges  de  VE.  hirsiitiim  offre  un  épaississement  notable  de  l'écorce, 
quand  elle  est  en  contact  avec  l'eau.  Pareil  épaississement  atteint 
aussi  les  pseudorrliizes  et  la  partie  submergée  du  rhizome  de  VIs- 
nardia  palustris  (Voir  encore  Lythrum  Salicaria,  p.  141-142). 

8.  E.  spicatum  Lmk  ;  Lorey,  332.  —  :^.  — Juin-août. 
—  R.  —  Bois,  broussailles.  —  Saulieu  (Boreaii)  ;  St-Re- 
myl,  Asnières-en-Montagnel,  Bourberain!,  Auxonnel,  Pont 
d'Ouchel,  Meloisey!,  St-Romain!. 

Après  la  déhiscence,  les  valves  du  fruit  sont  légèrement  hygro- 
métriques, se  courbant  par  la  sécheresse,  et  se  redressant  à  l'hu- 
midité. 

VE.  rosmarinifolium  Hœnck  n'a  pas  été  retrouvé  à  Chassagne,  Rou- 
vray  et  Epoisses,  où  il  est  signalé  par  Lorey  (p.  333).  —  Indiqué  récem- 
ment à  Dijon  (Wéber)  dans  les  talus  de  la  partie  du  chemiu  de  fer  de 
Langres,  voisine  du  Canal  de  Bourgogne.  —  Se  distingue  de  suite  de  VE. 
spicatum  par  la  rareté  des  bourgeons  adventifs  de  ses  racines,  tandis  que 
ces  bourgeons  sont  très  abondants  chez  l'J^^.  spicatum. 

2.  OENOTHERA  L. 

I.  CE.  i)ieiiiiis(  L.;  Lorey,  336.  —  O  —  Juin-sept.  — 
R.  —  Bords  des  chemins.  —  Talmayl  {Lorey)  ;  Vielvergeî, 
Lamarchel,  Seurre!,  Gourcelles-Frémoyî. 

Originaire  de  l'Amérique  septentrionale.  —  Fleurs  éphémères, 
s'ouvrant  le  soir  d'autant  plus  tôt  et  se  flétrissant  le  lendemain 
.matin  d'autant  plus  tardivement  que  la  chaleur  et  la  sécheresse 
sont  moins  fortes. 

3.  ISNARDIA  L. 

1.  I.  païastrfs  L.;  Lorey,  337.  —  if.  — Juin-juill.  — 
RR.  —  Mares,  fossés.  —  Auxonne,  St-Jean-de-Losne  {Lo- 
rey) ;  St-Léger-de-Fourches,  Saulieu  !  (Lombard)  ;  Talmay  !, 
Rouvray  I . 


ONAGRARIÉES.  183 

UEpilobium  spicatum  a  une  racine  persistante,  bien 
qu'elle  subisse  de  profondes  destructions  partielles  au  siège 
de  ses  larges  rayons  parenchymateux.  Chez  les  autres  Epi- 
lobium,  la  racine  de  germination  est  accompagnée  de  nom- 
breuses pseudorrhizes  adjuvantes,  et  périt  dès  la  première 
année.  La  plante  vivra  dès  lors  par  un  rhizome  et  se  rem- 
placera chaque  année  par  fissiparité,  c.  à.  d.  par  ses  roset- 
tes, ses  stolons  ou  ses  drageons.  Voici  un  exemple  de  cette 
transformation  :  la  base  de  la  tige  primaire  des  germinations 
diE.  hirsutum  fournit  en  automne  des  stolons  dont  le  som- 
met, s'enfonçant  bientôt  en  terre,  constitue  d'abord  des 
drageons,  puis  un  rhizome  longuement  drageonnant.  Ainsi, 
dans  l'espace  d'une  année,  il  y  a  ici  transition  de  stolons  à 
drageons,  et  de  racine  de  germination  à  rhizome  et  pseu- 
dorrhizes. 

Le  bourgeon  primaire  des  germinations  de  VEpilobium 
monianum  ne  monte  pas  à  fleurs,  car,  dès  la  première  an- 
née, il  produit  une  tige  foliifère  le  plus  souvent  très  courte, 
à  la  base  de  laquelle  se  trouve  une  rosette  de  remplacement, 
destinée  à  fleurir  à  la  saison  prochaine.  —  Gomme  les  pre- 
mières écailles  des  rosettes  de  \E.  montanum  sont  charnues 
et  suffisent  par  leur  résorption  à  alimenter  la  plante  pen- 
dant quelque  temps,  les  pseudorrhizes  de  ces  rosettes  sont 
mqins  précoces  et  moins  abondantes  que  chez  les  espèces  à 
rosettes  foliacées. 

Dans  les  sols  qui  s'assèchent  fortement  en  été,  plusieurs 
Epilobium  ne  sont  que  bisannuels  (E.  montanum,  E.  par- 
viflorum,  E.  tetragonum,  E.  roseum,  et  surtout  E.  lan- 
ceolatum).  Les  bourgeons  de  remplacement  font  défaut  ou 
s'atrophient,  et  la  plante,  pour  se  reproduire,  ne  doit  plus 
compter  que  sur  ses  graines.  Mais,  même  en  des  stations 
plus  favorisées,  les  rosettes  radicales  sessiles  sont  impuis- 
santes à  remplacer  les  sujets  plus  de  quelques  années.  Le  sol 
est  bientôt  épuisé  par  ces  plantes  immobiles  et  dont  toutes 


184  ONAGRARIÉES. 

les  pseudorrhizes,  n'étant  qu'annuelles,  ont  une  longueur  à 
peu  près  uniforme  et  restent  par  conséquent  limitées  à  la 
même  couche  de  terrain.  La  loi  de  déplacement  veut  donc 
qu'après  un  certain  temps  ces  Epilohium  n'aient  plus, 
pour  se  perpétuer,  que  leurs  graines  aigrettées  et  aillent  au 
loin  puiser  en  un  sol  nouveau  une  vigueur  nouvelle. 

Les  premiers  rejets  de  VE.  palustre  naissent  au  mois 
d'août  et  se  terminent  en  rosette  foliacée  ;  mais  ceux,  bien 
plus  nombreux,  qui  apparaîtront  postérieurement,  seront 
munis  de  l'ovoïde  bourgeon  charnu  caractéristique.  Ces  der- 
niers rejets  seuls  sont  les  stolons  véritables,  puisque  les 
premiers  périssent  bientôt  sans  avoir  reproduit  la  plante. 
Le  silence  de  beaucoup  d'auteurs  sur  la  présence  de  ces 
bourgeons  charnus  s'explique  par  leur  apparition  tardive, 
et  aussi,  parce  que  ces  bourgeons,  engagés  dans  les  herbes 
voisines,  se  détachent  des  stolons  quand  on  récolte  les  échan- 
tillons sans  une  grande  précaution.  Les  bourgeons  devien- 
nent libres  en  octobre  par  la  mort  de  la  souche  mère,  et  par 
la  destruction  des  mérithalles  des  stolons;  puis,  en  mars, 
ils  s'allongent  en  jeunes  sujets  promptement  radicants.  — 
Au  sein  d'épaisses  plantes  aquatiques,  l'insertion  des  sto- 
lons sur  la  tige  a  lieu  souvent  jusqu'à  un  décimètre  au-des- 
sus du  sol,  et,  sous  le  poids  de  leur  bourgeon  terminal,  ces 
stolons  se  rabattent  le  long  des  tiges.  —  D'après  Michalet  ^ 
les  écailles  du  bourgeon  charnu  ont  leur  face  interne  très 
concave,  et  l'épiderme  y  serait  tendu  au-dessus  de  cette  ca- 
vité, comme  l'est  une  peau  sur  un  tambour.  Cette  dernière 
assertion  est  beaucoup  trop  large,  et  ne  se  vérifie  qu'en 
mars-avril,  à  l'époque  de  la  résorption  des  écailles;  alors, 
en  eiïet,  entre  le  parenchyme  et  l'épiderme  de  la  face  supé- 
rieure un  vide  se  produit  qui  parfois,  cependant,  est  plus 
ou  moins  dissimulé  par  la  flaccidité  et  l'affaissement  de 
l'épiderme.  Mais  les  observations,  faites  d'octobre  à  février,' 

1.  Bull,  de  la  Soc.  Bot.  de  Fr.,  1853,  II,  p.  728. 


-      ONAGRARIÉES.  185 

m'ont  toujours  montré  un  parenchyme  dense  et  intact,  sur 
lequel  était  nettement  appliqué  l'épiderme  de  la  face  supé- 
rieure. —  Le  bourgeon  ne  devient  apte  à  surnager  que  pen- 
dant la  période  de  résorption,  et  il  remonterait  alors  à  la 
surface  de  l'eau,  s'il  n'était  déjà  retenu  par  ses  pseudorrhizes. 
—  Le  rôle  des  écailles  charnues  est  d'entretenir  la  vie  du 
bourgeon  jusqu'à  l'émission  des  pseudorrhizes,  qui  n'a  lieu 
qu'au  printemps,  tandis  que  celles-ci  naissent  dès  l'automne 
chez  les  Epilobium  à  rosettes  foliacées.  —  Au  printemps, 
l'axe  des  bourgeons  charnus  s'allonge  pour  monter  à  tige,  et 
entraîne  les  écailles,  qui  s'espacent  alors  un  peu  sur  4  rangs 
opposés;  il  y  a  donc,  à  cette  époque,  quelque  similitude 
entre  ces  bourgeons  et  les  rosettes  de  1'^.  montanum. 

Aux  lieux  découverts,  les  tiges  et  les  feuilles  de  V Epilo- 
bium roseum  sont  souvent  teintées  de  brun-violet,  et  celles 
de  r^*.  lanceolatiim  de  rouge.  —  Les  espèces  à  feuilles 
caulinaires  sessiles  ont  leurs  feuilles  raméales  subpétiolées 
{E.  tetragonum^  E.  parviflorum,  etc.);  et  les  feuilles  cau- 
linaires opposées  deviennent  alternes  dans  la  partie  supé- 
rieure de  la  tige  et  sur  les  rameaux  {E.  montanum,  E.  te- 
tragonum,  etc.).  Enfin  les  feuilles  caulinaires  des  E.  parvi- 
florum  et  montanum  sont  parfois  verticillées  par  3. 

Il  n'y  a  pas  de  fixité  absolue  dans  la  connivence  ni  dans 
l'étalement  des  stigmates.  Ainsi  les  stigmates  des  Epilobium 
tetragonum  et  roseum,  rapprochés  en  massue  à  l'anthèse, 
peuvent  finir  par  être  divergents;  et,  en  automne,  les  fleurs 
du  sommet  des  rameaux  m'ont  souvent  oiTert,  chez  l'-Ë".  par- 
viflorum^  des  stigmates  connivents  et  non  pas  étalés  en  croix. 
Cependant  les  stigmates  de  YE.  hirsutum  sont  réfractés- 
enroulés  dès  avant  l'anthèse.  —  Le  style  de  YE.  spicatum 
se  redresse  après  floraison  et  devient  droit. 

Une  progression  régulière  règne  dans  l'inflorescence  des 
Onagrariées,  et  se  retrouve,  chez  des  familles  voisines,  dans 
la  grappe  des  Circœa  et  l'épi  des  Myriophyllum.  —  Avant 


186  ONAGRARIÉES.    —    CIRCÉACÉES. 

l'anthèse,  les  fleurs  sont  penchées  chez  les  Epilobiiim  pa- 
lustre, montanum,  lanceolatum  etroseum,  et  dressées  chez 
les  E.  tetragoniim  et  parviflorum. 


XXXVI.  CIRCÉACÉES  (Lindl). 

1.  GIRG.EA  Tourn. 

Drageons  assez  robustes,  faiblement  et  insensiblement  renflés 
en  leur  partie  supérieure,  qui  a  les  mérithalles  assez  allon- 
gés  G.  Lutetiana. 

Drageons  très  grêles,  brusquement  et  notablement  renflés  en 
leur  sommet,  qui  est  oblong  avec  mérithalles  raccourcis, 
5-6  fois  plus  gros  que  le  reste  du  drageon.   .  C.  intermedia. 

Plante  pubérulente;  feuilles  assez  grandes  et  assez  épaisses, 
planes,  tronquées  à  la  base,  lâchement  et  obscurément  den- 
tées; fleurs  dépourvues  de  bractées;  fruits  fertiles 

C.  Lutetiana. 

Plante  glabre;  femlles  médiocres,  minces,  ondulées,  plus  ou 
moins  cordées  à  la  base,  lâchement  et  assez  fortement  den- 
tées; fleurs  pourvues  de  bractées  sétacées;  fruits  stériles, 
promptement  caducs C.  intermedia. 

I.C.  liUtetlaDa  L.;  Lorey,  338.  —  '^.  —  Juin-août. 
—  A.  G.  —  Bois  ombragés.  —  Messigny  {Lorey)  ;  St-Remy  î , 
Pontaillerl,  Villy-le-Moutiersl,  Seurrel,  Vauchignonl,  Sau- 
lieul,  Rouvrayl,  Thivauchesl,  Ghamp-d'Oiseau!,  etc. 

Les  individus  de  Seurre  avaient  les  pédicelles  inférieurs  des 
grappes  aisselés  par  des  folioles. 

Pédicelles  dressés  avant  floraison,  étalés  pendant,  puis  de  plus 
en  plus  réfractés,  à  mesure  qu'on  approche  de  la  maturité  com- 
plète. Les  pédicelles  du  G.  intermedia  reslenl  étalés  après  l'anthèse. 

«.  C.  infermedia  Ehrh.  —  !^.  —  Juill.-aoùt  —  RR. 


CIRCÉACÉES.    HALORAGÉES.  187 

—  Bois  humides.  —  Saulieu  (Boreau;  G.  G.)  ;  indiqué 
avec  doute  dans  le  département  par  Lorey  ''p.  338).  —  Cette 
plante  Morvandelle  habite  encore  la  Nièvre  à  Nataloux 
(Lombard)  et  aux  valjées  de  la  Cure  et  de  l'Yonne  (Boreau), 
l'Yonne  à  Châtellux  (Boreau),  et  Saône-et-Loire  à  Armecy 
(Boreau)  et  aux  environs  d'Autun  (Gillotl). 

Outre  les  drageons  qui  naissent  de  la  souche,  les  aisselles  cau- 
linaires  les  plus  inférieures  produisent  habituellement  des  rameaux 
qui  se  rabattent  sur  le  sol,  et,  s'y  enfonçant  par  le  sommet,  se 
transforment  en  drageons.  Ce  cas  est  très  exceptionnel  pour  le 
C.  Lutetiana. 


XXXVII.    HALORAGÉES  (Nutt.). 

1.  MYRIOPHYLLUM  Vaili. 

1  Feuilles  supérieures  alternes;  fleurs  alternes,  au  moins  les 

mâles;  fruit  lisse M.  alternifolium. 

Feuilles  et  fleurs  toutes  verticillées;  fruit  ruguleux 2 

2  Tiges  jaune-verdàtre;  bractées  pectinées,  dépassant  plus  ou 

moins  longuement  les  fleurs  ....       .   .  M.  verticillatum. 

Tiges  rosées;  bractées  entières  ou  dentées,  égalant  au  plus  les 
fleurs .M.  spicatiim. 

t.  M.  'verticillatum  L.;  Lorey,  341.  —  !^.  —  Juin- 
août.  —  A.C.  —  Fossés,  rivières.  —  Boudrevilleî,  Pon- 
tailler!,  St-Jean-de-Losneî,  etc. 

Offre  toutes  les  transitions  entre  les  bractées  presque  aussi  lon- 
gues que  les  feuilles  (var.  a.  pinnatifidum  Wallr.),  ou  beaucoup 
plus  courtes  (var.  p.  intermedium  Koch),  ou  dépassant  à  peine  les 
fleurs  (var.  y.  pectinatum  DG.)- 

z.  M.  spicatum  L.;  Lorey,  341.  —  '^.  —  Juin-août. 

—  G.  —  Mares,  rivières,  fossés. 


188  HALORAGÉES. 

La  grandeur  des  bractées  décroît  de  la  base  au  sommet  de  l'épi 
chez  le  M.  spicatum  et  s'y  accroît  chez  le  M.  verticillatum. 

A  la  fin  de  l'été,  la  plante  a  de  nombreux  hibernacles,  pédicellés, 
claviformes  et  longs  de  12-15  mill.  Ils  sont  constitués  par  des  bour- 
geons latéraux  qu'enveloppent  de  petites  feuilles  pectinées  et  den- 
sément  imbriquées;  mais  les  hibernacles  provenant  de  bourgeons 
terminaux  restent  rudimentaires.  En  automne,  ces  organes  de- 
viennent de  puissants  agents  de  multiplication  ;  soit  que,  se  déta- 
chant des  tiges,  ils  tombent  au  fond  des  eaux  ou  se  disséminent 
au  gré  des  crues,  soit  qu'avant  de  se  détacher  ils  aient  été  entraî- 
nés avec  les  tiges  elles-mêmes,  qui  sont  mises  en  liberté  par  la 
destruction  de  leurs  méri thalles  inférieurs.  Les  hibernacles,  allégés 
au  printemps  par  un  commencement  de  résorption,  remonteraient 
à  la  surface  de  l'eau,  s'ils  n'étaient  déjà  retenus  par  les  pseu- 
dorrhizes  qu'ils  viennent  d'émettre.  Les  M.  verticillatum  et  altemiflo- 
rum  sont  également  pourvus  d'hibernacles.  —  Le  rhizome  des  My- 
riophyllwn  est  parsemé  de  petites  nodosités  qui  correspondent  à 
autant  de  centres  vitaux  éteints,  et  les  pseudorrhizes  sont  d'un 
beau  gris  violacé.  —  Avant  l'anthèse,  la  partie  supérieure  de  l'épi 
est  courbée  chez  les  M.  alternifloriim  et  verticillatum. 

3.  u.  aiternifioruiii  DG.  —  *^.  — Juin-août.  —  A.R. 
—  Ruisseaux  des  sols  granitiques.  —  Saulieu  {Lombard); 
Laroche-en-Brenil  ! ,  Rouvray  ! . 

2.  TRAPA  L. 

i.T.  iiatans  L.;  Lorey,  339.  —  O.  —  Juill.-sept.  — 
R.  —  Etangs,  rivières.  —  Seurre,  Arnay-le-Duc,  Saulieu 
{LoreT/);  Thoisy-la-Berchère  {Lombard);  Saône  à  Pontailler  1 
et  Lamarche!,  étangs  de  Vic-s-Thil!. 

Lors  de  la  germination,  il  sort  du  fruit  un  pétiole  cotylédonaire, 
cylindracé,  long  de  6-8^  et  dont  le  volumineux  cotylédon  reste  in- 
clus et  remplit  presque  entièrement  le  fruit.  Le  second  cotylédon 
est  réduit  à  une  courte  lame  linéaire,  sorte  de  phyllode  opposé  au 
long  pétiole  cotylédonaire.  A  leur  aisselle  se  développent  1-3  bour- 
geons d'inégale  vigueur,  futures  tiges  de  la  plante.  —  L'axe  hy- 


HALORAGÉES.    —    OMBELLIFÈRES.  189 

pocotylé  est  nul;  aussi  s'explique-t-on  [difficilement  cette  assertion 
de  M.  J.  Sachs  *,  où  il  est  dit  que  de  bonne  heure  des  racines 
latérales  se  développent  sur  la  tige  hypocotylée.  —  Le  grand 
cotylédon  et  son  pétiole  persistent  longtemps,  car,  au  18  octobre, 
j'ai  vu  des  individus  fructifères  reliés  encore  par  ce  pétiole  à 
la  graine  mère,  dont  la  cavité  était  occupée  par  la  substance 
alors  grisâtre  et  lacuneuse  du  cotylédon.  —  La  radicule  est  ascen- 
dante: elle  est  munie  de  radicelles  dont  les  supérieures  sont  dressées 
et  les  inférieures  pivotantes.  —  Dans  la  partie  submergée  des  ti- 
ges, les  nœuds  caulinaires  portent  des  pseudorrhizes  filiformes, 
longuement  rameuses-pectinées  et  flottant  dans  l'eau,  sauf  les  plus 
inférieures  qui  s'engagent  dans  la  vase.  Ces  pseudorrhizes  ont  été 
prises  par  la  plupart  des  auteurs  pour  des  feuilles  pinnatiséquées  à 
lanières  capillaires,  alors  que  les  feuilles  de  Qette  partie  de  la  plante 
sont  au  contraire  réduites  à  des  phyllodes  entiers,  linéaires,  et  qui 
élargissent  leur  extrémité  en  limbe,  à  mesure  qu'ils  sont  insérés 
plus  haut  sur  la  tige  et  par  conséquent  plus  près  de  la  surface  de 
l'eau.  —  Les  particularités  de  la  germination  du  T.  natans  ont  été 
surtout  étudiées  par  M.  Barnéoud  ^. 

Les  fruits  sont  comestibles  et  connus  sous  le  nom  de  Châtaignes 
(Veau.  On  en  vendait  (Leclerc),  il  y  a  une  cinquantaine  d'années, 
sur  le  marché  de  Semur.  Mais,  aujourd'hui,  la  plante  est  devenue 
rare  dans  l'Auxois,  à  cause  du  dessèchement  de  la  plupart  des 
étangs.  Elle  abonde  dans  la  Fausse-Saône  à  Pontailler,  et  quelques 
personnes  en  mangent  encore  les  fruits. 


XXXVIII.   OMBELLIFÈRES  (Juss.). 

1.  HYDROCOTYLE  Tourn, 
1.  H.  Tuig^aris  L.;  Lorey,  430.  —  :^.  —  Juin-sept.  — 

1.  Traité  de  Bot.,  trad.  Van  Tieghem,  1873,  p.  673. 

2.  Mém.  sur  l'anatomie  et  l'organogénie  du  Trapa  natans,  in  Ann.  des 
Se.  nat.,  3e  série,  IX,  1848,  p.  222-244. 


190  OMBELLIFÈRES. 

A.R.  —  Prés  marécageux,  queue  des  étangs.  —  Laignesf, 
Orgeuxî,  Saulieu!,  Laroche-en-Brenil!,  St-Andeux!,  etc. 

Tiges  couchées,  allongées,  rameuses,  radicantes  aux  nœuds, 
constituant  une  sorte  de  rhizome  épigé. 

2.  SAMCULA  Toum. 

I.  s.  Earopaea  L.;  Lorey.  428.  —  2^.  —  Avril-mai.  — 
A.  C.  —  Bois  ombragés.  —  St-Remyî,  Chàtillonî,  Trouhaut!, 
Lantenay!,  parc  de  Dijon!,  Pontailler!,  Saulon-la-Rue!, 
Jallanches!,  St-Andeux f,  Champ-d'Oiseau!,  etc. 

Feuilles  persistant  l'hiver. 

3.  ERl^NGIUM  Toum. 

].  E.  campestre  L.;  Lorey,  429.  —  if.  —  Juill.-sept. 
—  G.  —  FricheS;  bords  des  chemins. 

Racine  simple,  cylindracée,  verticale,  pouvant  atteindre  jusqu'à 
5  mètres  de  longueur,  à  diamètre  occupé  pour  les  4/5  par  une  très 
épaisse  écorce.  —  La  souche,  qui  couronnait  une  racine,  ayant  été 
amputée  accidentellement,  cette  racine,  après  trois  ans  et  malgré 
l'absence  de  tout  bourgeon  adventif,  n'était  encore  morte  que  sur 
une  longueur  de  So'^  à  partir  delà  section:  or,  d'après  la  longueur 
considérable  de  la  racine  des  E.  campestre,  et  en  ne  supposant  pas 
à  la  mortification  de  plus  rapides  progrès  ultérieurs,  il  aura  fallu 
plus  de  12  ans  pour  la  mort  de  cette  racine  entière.  Les  racines  de 
la  Vigne  sont  douées,  après  suppression  des  souches,  d'une  non 
moindre  persistance  de  vitalité. 

4.  BUPLEVROI  Toum. 

i  Plante  pérennante,  ou  même  assez  souvent  n'étant  que  bisan- 
nuelle: invùlucelle  plus  court  que  Tombellule  .  B  falcatum. 

Plantes  0  ou  O;  involucelle  plus  long  que  l'ombellule.  .  .  2 
2  Feuilles  amples,  perfoliées B.  rotundifoUum. 

Feuilles  linéaires-lancéolées,  non  perfoliées 3 


OMBELLIFÈRES.  194 

3  lavolucelle  à  folioles  linéaires:  fruit  rugueux 

B.  tenuissimum. 

Involucelle  à  folioles  ovales-elliptiques:  fruit  lisse 

B.  aristatuîn. 

1 .  B.  faicaf om  L.  ;  Lorey,  396.  —  Pérennant  ou  bis- 
annuel. —  Juill.-oct.  —  G.  —  Coteaux  incultes,  bois 
arides. 

«.  B.  tenuissimam  L.  —  O.  — RRR.  —  Juill.-aoùt. 

—  Moissons  autour  de  Labergement-lez-Seurre  {Berthiotl), 

3.  B.  aristafam  Bartl.  —  B,  Odojitites  DC;  Lorey, 
393.  —  O.  —  Juin-août.  —  R.  —  Pelouses  arides.  — 
Hauteurs  de  Gouviile  et  de  Marsannay-la-Côte  {Lorey)\  Di- 
jon (G. G.)  ;  Gevrey  (Weber)  ;  Nolay  {Viallanes)  ;  Fleurey  î. 

4.  B.  rotundifolium  L.;Lorey,  395.  — O  OU  0.  — 
Juin-août.  — A.  G.  — Moissons,  cultures. 

5.  TRLMA  Hoffm. 

1 .  T.  Tuig^aris  DG.  —  T.  glaherrima  Dub.  :  Lorey,  411. 

—  (X  .  —  Mai-juin.  —  A.  G.  —  Pelouses  sèches,  rochers. 

—  Plombières  1  et  toute  la  Gôte  {Lorey);  Diénay!,  Lante- 
tenayl,  Nuits!,  Santenayl. 

Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  quelques  fruits  sur  des  individus 
mâles,  ce  qui  se  remarque  du  reste  chez  tous  les  végétaux  dioïques. 

6.  SISON  Koch. 

I .  ^.  Amomum  L.;  Lorey,  412.  —  Q.  —  JuilL-sept. 

—  RR.  —  Buissons,  bords  des  chemins.  —  Meursanlt  et 
entre  Rouvray  et  Laroche-en-Brenil  {Lorey);  Aloxe  {Du- 
retï)  ;  haies  des  vignes  entre  Ghassagne  et  Corpeauî. 

Lorey  signale  le  Cicuta  virosa  L.  dans  les  mares  de  Seurre  et  d"Au- 
lonne  et  le  Falcaria  Rivini  Host  à  Varois,  Areelot  et  Villebichot. 


192  OMBELLIFÈRES. 


7.  PTYGHOTIS  Koch. 

1.  p.  iieterophyiia  Koch.  ;  Lorey,  415.  —  0.  —  Juin- 
août.  —  A.  G.  —  Coteaux  sablonneux.  —  Dijon  (G. G.); 
Mont-Auxois  à  Ste-Reine  {Lombard);  St-Remy!,  Poinçon!, 
Is-s-Tille!,  Selongeyl,  Mâlain!,  Remilly!,  St-RomainI, 
Santenayl. 

8.  AMMI  L. 

Ombelle  fructifère  à  rayons  convergents  et  partant  d'un  ré- 
ceptacle épaissi-dilalé A.  Visnaga. 

Ombelle  fructifère  à  rayons  non  convergents:  réceptacle  om- 
bellaire  non  épaissi-dilaté A.majus.. 

1.  A.  majuis  L.;Lorey,  412.  — O  ou  0.  — Juin-sept. 

—  R.  —  Moissons.  —  Villebichot,  Savonges,  Seurre  {Lo- 
rey)\  Labergement-lez-Seurre  {Berthiotï)\  moissons  entre 
Dijon  et  St-Apollinaire,  où  il  est  assez  commun  en  certai- 
nes années  {Méline  !) . 

Grandes  variations  dans  la  longueur  et  la  dentelure  des  segments 
foliaires. 

«.  A.  Tisnaga  Lmk.  —  0.  —  Juill.-août.   —  RRR. 

—  Moissons  entre  Beaune  et  Savigny!. 

9.  iEGOPODIUM  L. 

1.  M.  Podag^raria  L.;  Lorey,  403.  —  !^.  —  Juin-juill. 

—  R.  —  Haies,  bords  des  bois.  — Parc  de  Dijon  {Loi^ey); 
Flavigny,  Saulieu  {Lombard);  Magny-s-Tille  {Morelet); 
Quincy!,  Voulaines!,  Vernois!,  Aubigny-la-Ronce!. 

Rhizome  longuement  et  abondamment  rameux-drageonnant,  et 
par  conséquent  d'une  extirpation  très  difficile.  —  Segments  des 
feuilles  tantôt  libres,  tantôt  plus  ou  moins  soudés  entre  eux,  comme 
il  arrive  aux  Angelica,  Rubus,  etc. 


OMBELLIFÈRES.  193 

10.  GARUM  Koch. 

1  Plante  O;  une  racine  allongée-pivotante C.  Carvi. 

Plantes  '^^  ;  une  racine  très  courte  ou  un  rhizome 2 

2  Souche-racine  globuleuse C.  bulbocastamim. 

Rhizome  avec  pseudorrhizes  fusiformes  .   .   .  C.  verticillatum. 

i  Involucres  et  involucelles  nuls  ou  presque  nuls;  ombelles  à 
rayons  peu  nombreux  et  très  inégaux;  fruits  ovoïdes  très 

aromatiques C.  Carvi. 

Involucres  et  involucelles  à  plusieurs  pièces;  ombelles  à  rayons 
nombreux  et  presque  égaux;  fruits  oblongs,  peu  ou  point 
aromatiques ■ 2 

2  Feuilles  2-3  pinnatiséquées,  à  segments  de  premier  ordre  lon- 
guement pétiolulés C.  bulbocastanum. 

Feuilles  pinnatiséquées,  à  segments  sessiles,  finement  découpés 
et  disposés  en  faux  verticilles C.  verticillatum. 

I.  c  Carvi  L.;  Lorey,  403.  — 0.  —  Mai-juin.  —  A.  G. 
—  Prés,  coteaux  herbeux  humides.  — Rougemont!,  Fain- 
lez-Montbard!,  Grignonî,  LesLaumes!,  Darcey  î,  Laignesî, 
Pothières!,  Yal-des-Ghoues!,  Val-Suzon!,  St-Romain!,  No- 
lay!,  etc. 

Aromatique  par  ses  fruits,  mais  non  par  sa  racine. 

9.  €.  Duibocastaiium  Koch;  Lorey,  404.  —  'if.  — 
Juin-juill.  —  A.  G.  —  Moissons.  —  St-Remyl,  Laignes!, 
Pothières  ! ,  Vernois  î ,  Aignay  ! ,  Santenay  I ,  Nolay  1 ,  Jeux  I ,  etc. 

Similitude  parfaite  de  germination  avec  le  Corydalis  solida:  co- 
tylédon unique  surmontant  un  long  pétiole;  radicule  très  allongée, 
et  filiforme  sur  toute  sa  longueur,  sauf  en  un  point,  vers  son  tiers 
terminal,  où  elle  se  renfle  en  un  petit  tubercule  d'abord  lancéolé. 
Le  bourgeon  de  ce  tubercule  constitue  le  bourgeon  primaire,  car 
le  pétiole  cotylédonaire  se  trouve  dépourvu  de  bourgeon  à  son 
aisselle.  Mais,  dès  la  seconde  année,  des  difi'érences  capitales  se 
manifestent  entre  les  tubercules  du  C.  bulbocastanum  et  ceux  du 
Corydalis  solida.  Le  tubercule  du  C.  solida  est  annuel,  dû  à  une 

13 


1Ô4  OMBELLIFÈRES. 

hypertrophie  cambiale  et  appartient  au  système  ascendanl;  le  bour- 
geon y  est  situé  à  la  partie  inférieure-intérieure,  et  les  pseudorrhizes 
sortent  en  groupe  de  sa  base.  Chez  le  C.  bulbocastanum,  au  con- 
traire, le  tubercule  est  vivace  et  dû  en  majeure  partie  à  une  fraction 
de  la  radicule,  c.  à.  d.  au  système  descendant;  sous  son  écorce,  il 
possède  unsystème  ligneux  qui  représente  en  miniature  une  racine 
rameuse:  enfin  il  porte  son  bourgeon  à  son  sommet  et  ses  radicel- 
les à  son  pourtour.  —  L'axe  hypocotylé  fait  complètement  défaut 
dans  les  germinations  du  C.  bulbocastanum,  car  on  ne  saurait 
prendre  paur  un  axe  hypocotylé  le  long  pétiole  du  cotylédon.  Aussi 
ne  doit-on  pas  suivre  M.  Clos  ^  quand  il  avance  que  le  renflement 
de  cette  Om^eZ/i/ere  appartient  au  collet,  nom  sous  lequel  il  désigne 
l'axe  hypocotylé.  Je  n'ai  pu,  non  plus,  rencontrer  les  racines  adven- 
tives  que  M.  Irmisch  -  signale  sur  le  pétiole  du  cotylédon,  ce  qui 
serait  un  cas  des  plus  remarquables.  Il  y  a  bien  des  radicelles  sur 
la  partie  qui  s'étend  entre  le  pétiole  du  cotylédon  et  le  jeune  tu- 
bercule, mais  celte  partie  appartient  à  la  radicule  et  le  pétiole  en 
diffère  par  un  diamètre  un  peu  moins  exigu,  par  sa  teinte  blan- 
châtre et  non  fauve,  par  l'absence  de  poils  radicellaires  et  enfin 
par  une  moins  grande  promptitude  à  se  flétrir  à  l'air.  —  Une  autre 
Ombellifère  à  racine  tubéreuse,  le  Cerfeuil  bulbeux,  présente  dans 
sa  germination  les  mêmes  phénomènes,  sauf  qu'il  a  2  cotylédons, 
au  lieu  d'un  seul,  et  que  la  gaine  qui  porte  les  2  cotylédons  pour- 
rait, au  premier  abord,  être  assimilée  à  un  axe  hypocotylé.  Mais 
cet  axe  hypocotylé  est  dépourvu  de  bourgeon,  comme  en  est  égale- 
ment dépourvue  l'aisselle  pétiolaire  du  cotylédon  du  Carum  bulbo- 
castanum, et  c'est  encore  sur  la  radicule  que  se  dessine  le  petit  ren- 
flement qui  va  fournir  la  première  feuille  et  devenir  le  siège  de  la 
souche. 

La  tige  du  C.  bulbocastanum  est  presque  aphylle:  la  grande  ma- 
jorité des  feuilles  naissent  du  tubercule  et  ont  un  long  pétiole, 
presque  totalement  hypogé. 

3.  C.  vertfciiSatuniKoch;  Lorey,  404.  —  '^.  — Juill.- 
août.  —  A  R.  —  Prés  humides  des  sols  granitiques.  — 
Saulieul  {Lorey);  Laroche-en-Brenil  !,  Rouvra}  !. 

1.  Ann.  des  se.  nat.,  XIII,  1830,  3^  sér.,  p.  3-20. 

2.  Bull,  de  la  Soc.  Bot.  de  Fr.,  1838,  V.  p.  130. 


OMBELLIFÈRES.  195 

11.  PETROSELINUM  Eoffm, 

Feuilles  pinnatiséquées:  ombelles  à  rayons  très  inégaux:  fleurs 
blanches P.  segetum. 

Feuilles  bi-tripinnatiséquées  :  ombelles  à  rayons  presque  égaux  ; 
fleurs  vert-jaunâtre f  P.  sativum. 

I.  P.  segctnm  Koch  ;  Lorey,  408.  —  O-  — Juin-août. 
—  RR.  —  Moissons,  haies,  bords  des  chemins.  —  Meur- 
sault,  Précy-s-Thil,  Rouvray  {Lorey)\  Pommard  {Duret)\ 
montagne  de  Nan-s-Thil  {Lombard);  Beaune  (G.  G.);  le 
long  des  murs  du  parc  de  Dijon,  à  l'extérieur,  côté  de 
LongYicl  {M éline y  Bo7î7îet). 

f  p.  !$a(i¥isni  Hoiïm.  —  0.  —  Juin-août.  —Naturalisé  àSt- 
Romain  dans  le  coteau  pierreux  et  les  rochers  à  pic  bordant  le 
village!. 

12.  HELOSGIADIUM  Koch. 

1  Feuilles  inférieures  submergées  à  segments  capillaires;  ombel- 

les à  2-3  rayons H.  inundatum. 

Feuilles  toutes  à  segments  ovales-lancéolés;  ombelles  à  4-8 
rayons  2 

2  Involucre  nul  ou  à  1-2  folioles;  ombelles  sessiles  ou  briève- 

ment pédonculées E.  nodiflorum. 

Involucre  à  plusieurs  folioles;  ombelles  longuement  pédoncu- 
lées  H.  repens. 

I .  H.  nofflifiioroiii  Koch  ;  Lorey,  417.  —  ^.  — JuilL- 
sept.  —  G.  —  Ruisseaux,  fossés. 

Ombelles  diversement  pédonculées  jusque  sur  le  même  échantil- 
lon, tantôt  sessiles  ou  subsessiles,  tantôt  à  pédoncule  dépassant 
(var.  intermedium)  la  longueur  des  rayons. 

Reproduction  par  graines,  par  stolons-drageons  nés  de  la  souche 
et  par  radication  des  tiges  soit  en  leur  partie  inférieure,  soit  à  leur 
sommet  décombant.  En  outre,  les  bourgeons  de  la  partie  caulinaire 


d96  OMBELLIFÈRES. 

qui  est  dressée  deviennent  souvent  radicants  en  automne  après  la 
chute  des  tiges  sur  le  sol.  —  Les  tiges  de  l'if,  repens  sont  toujours 
entièrement  couchées-radicantes. 

«.  H.  repens  Koch;  Lorey,  4i7.  —  ^.  —  Juill.-sept. 
—  R  R.  —  Prairies  tourbeuses.  —  Lugny,  Essarois  (Lorey)  ; 
Censerey,  Le  Maupas  {Lombard);  Laignes  {Berthiotl). 

3.  H.  iiiuiidatuin  Koch;  Lorey,  4i6.  —  :^.  —  Juill.- 
sept.  —  RR.  —  Mares,  ruisseaux.  —  Forêt  de  St-Nicolas, 
Seurre  {Lorey)  ;  Censerey,  Le  Maupas  {Lombard)  ;  mares 
de  Vielvergel. 

13.  SIUM  L. 

Souche  stolonifère-drageonnante;  pseudorrhizes  grêles,  agglo- 
mérées en  feutrage,  dépourvues  de  bourgeons  adventifs.  . 
S.  angustifolium. 

Souche  munie  de  rosettes  sessiles  de  remplacement;  pseudor- 
rhizes dimorphes,  les  unes  cylindracées,  les  autres  fusifor- 
mes-cylindracées,  toutes  tri-tétragones,  creusées  d'un  sillon 
sur  chaque  face,  émettant  d'abondants  bourgeons  adventifs 
soit  en  pleine  terre,  soit  dans  les  marécages..  S.  latlfolium. 

Tiges  sillonnées;  segments  foliaires  lancéolés-oblongs,  incisés; 
involucre  à  folioles  entières  ou  incisées.   .  S.  angustifolium. 

Tiges  cannelées-anguleuses;  segments  foliaires  lancéolés-den- 
tés, mais  découpés  en  fines  lanières  dans  les  feuilles  radi- 
cales vernales:  involucre  à  folioles  toujours  entières.  .  .  . 
S.  latlfolium. 

1.  S.  ang^aj^tiroiiuni  L.;  Lorey,  401.  —  ')f.  — Juill.- 
sept.  —  ce.  —  Ruisseaux. 

«.  s.  latifoiium  L.;  Lorey,  400.  —  if.  —  Juill.-août. 
—  R.  — Mares,  fossés,  taillis  marécageux.  — Limpré,  Sau- 
lon  {Loreij)\  Chivres  {Berthiot)\  Pontailler!,  Vielvergel, 
St-Jean-de-Losneî. 


OMBELLIFÈRES.  197 

Feuilles  radicales  vernales  bi-tripinnatiséquées,  à  lobes  d'autant 
plus  linéaires  étroits  qu'elles  sont  plus  inférieures;  feuilles  cauli- 
naires  pinnatiséquées,  à  segments  lancéolés,  dentés.  Des  individus, 
transplantés  depuis  3  ans  d'un  marécage  en  pleine  terre,  ont  leurs 
premières  feuilles  radicales  aussi  découpées  que  celles  des  sujets 
des  lieux  submergés.  —  Les  feuilles  radicales  automnales  ont  leurs 
segments  lancéolés-oblongs  et  non  pas  découpés-laciniés. 

14.  PJMPINELLA.  /.. 

Tiges  anguleuses-sillonnées;  feuilles  supérieures  peu  dévelop- 
pées, mais  non  réduites  à  la  gaine  pétiolaire.  .   .  V.  magna. 

Tiges  cylindriques,  finement  striées:  feuilles  supérieures  ordi- 
nairement réduites  à  la  gaine  pétiolaire  ...  P.  saxifraga. 

1.  P.  magna  L.;  Lorcy,  398.  —  if.  —  Juin-sept.  —  G. 

—  Lieux  ombragés. 

Lors  de  la  floraison,  les  feuilles  radicales  appartiennent  aux  ro- 
settes qui  fleuriront  l'année  suivante.  Chez  le  P.  saxifraga,  au 
contraire,  les  feuilles  radicales  du  bourgeon  florifère  persistent, 
mais  les  feuilles  caulinaires  moyennes  et  supérieures  sont  beau- 
coup moins  développées  que  chez  le  P.  magna. 

t.  P.  saxifrag:a  L.;   Lorey,   399.  —  if.  —  Juin-sept. 

—  G.  —  Prairies  des  coteaux,  pelouses,  bois. 

Parfois  pubescent.  —  Grand  polymorphisme  des  feuilles,  dont  les 
segments  sont  dentés-incisés,  ou  même  (P.  pratensis  Thuill.)  pin- 
natiséqués.  C'est  à  cette  dernière  variété  que  doit  être  rapporté  le 
P.  dissecta  de  Lorey  (p.  399),  à  cause  de  ses  feuilles  supérieures 
réduites  aux  gaines  pétiolaires.  Le  P.  dissecta  Retz  est  une  variété 
du  P.  magna. 

Une  piqûre  d'insecte  produit  quelquefois  dans  le  réceptacle  om- 
bellaire  un  boursouflement  accompagné  de  l'avortement  des  om- 
bellules.  Les  rayons  persistent  et  sont  aigus-subulés  ;  aussi  celte 
inflorescence  maladive  a-t-elle  l'aspect  des  capitules  épineux, 
non  encore  épanouis,  des  Centaurea  Calcitrapa  et  solstitialis. 


198  OMBELLIFÈRES. 

15.  iETHUSA  L. 

I .  JEi.  Cynapium  L.  ;  Lorey,  410.  —  O  ou  0 .  —  Juin- 
Q(^t,  —  ce.  —  Moissons,  cultures,  taillis. 

Taille  variant  de  5'^  à  2  mètres.  Les  petits  individus  proviennent 
toujours  de  germinations  de  l'année. 

16.  OENANTHE  Lmk. 

1  Des  stolons .CE.  fistulosa. 

Point  de  stolons 2 

2  Souche  robuste;  pseudorrhizes  conformes,  cylindracées,  dé- 

pourvues de  renflement ...       ....  CE.  Phellandriim, 

Souche  peu  robuste;  pseudorrhizes  dimorphes,  les  unes  filifor- 
mes cylindracées,  les  autres  plus  ou  moins  renflées  ....  3 

3  Pseudorrhizes  renflées  peu  nombreuses,  1-3,  faisant  même  dé- 

faut chez  les  souches  florifères CE.  fistulosa. 

Pseudorrhizes  renflées  assez  nombreuses,   ne  faisant  jamais 
défaut 4 

4  Pseudorrhizes  la  plupart  insensiblement  épaissies-subclavifor- 

mes  vers  leur  extrémité,  à  prolongement  filiforme  souvent 

atrophié CE.  Lachenalii. 

Pseudorrhizes  à  renflement  ovoïde  ou  oblong,  terminées  au 
moins  en  leur  jeunesse  par  un  prolongement  filiforme.   .   .  5 

5  Renflement    sessile    ou    subsessile ,   ordinairement    ovoïde- 

oblong^ CE.  peucedanifolia. 

Renflement  pédicellé,  oblong-allongé CE.  silaifolia. 

1  Feuilles  bi-tripinnatiséquées CE.  Phellandrium. 

Feuilles  pinnati  ou  bipinnatiséquées 2 

2  Ombelles  fructifères  subglobuleuses,  à  2-4  rayons  à  peine  plus 

longs  que  les  ombellules CE.  fistulosa. 

Ombelles  fructifères  non  subglobuleuses,  à  6-15  rayons  nota- 
blement plus  longs  que  les  ombellules 3 

3  Rayons  épaissis  à  la  maturité;  carpelles  munis  à  leur  insertion 

d'un  anneau  calleux,  non  contractés  sous  le  sommet.  .   .   . 
CE.  silaifolia. 


OMBELLIFÈRES.  199 

Rayons  grêles  à  la  maturité;  carpelles  dépourvus  d'un   an- 
neau calleux,  plus  ou  moins  contractés  sous  le  sommet  .   .  4 
4  Feuilles  supérieures  courtes;  fleurs  extérieures  des  ombellules 
à  pétales   inégaux;   carpelles  fortement  contractés  sous   le 
sommet CE.  peucedanifolia. 

Feuilles  supérieures  allongées;  fleurs  extérieures  des  ombellu- 
les à  pétales  presque  égaux;  carpelles  à  peine  contractés 
sous  le  sommet (M.  Lachenalil. 

I.  Œ.  peucedanifolia  Poil.  ;Lorey,  420.  —  2/.  — 
Mai-juin.  —  A.R.  — Prairies  humides.  —  Saulieu!,  Laro- 
che-en-Brenil  {Loreij)\  St-Remy!,  Quincy!,  Ghamp-d'Oi- 
seau!,  Jeux!,  etc. 

Le  renflement  des  pseudorrhizes  a  pour  siège  le  cylindre  cen- 
tral. Il  atteint  son  apogée  lors  de  la  floraison,  et  il  est  ordinaire- 
ment parcouru  par  4  faisceaux  vasculaires  espacés,  ce  qui  lui 
donne  une  forme  subtétragone.  Les  pseudorrhizes  filiformes  nais- 
sent en  automne  et  se  détruisent  après  la  fructification;  les  ren- 
flées apparaissent  au  printemps  et  ne  commencent  à  s'épaissir  qu'à 
l  approche  de  la  floraison,  mais  elles  survivent  jusqu'au  printemps 
prochain.  En  février-mars,  quand  naissent  les  premières  feuilles 
radicales,  le  parenchyme  des  renflements  est  encore  ferme,  quoique 
déjà  partagé  en  4  sections  longitudinales  triangulaires,  au  centre 
de  chacune  desquelles  est  un  faisceau  vasculaire  jaunâtre.  A  la 
fin  d'avril,  les  renflements  sont  devenus  très  flasques  et  l'aire  d'une 
coupe  transversale  y  présente  des  réticules  blanchâtres  résultant 
de  la  résorption  presque  complète  du  parenchyme  interposé  aux 
faisceaux  vasculaires.  —  Les  renflements  constituent  un  dépôt  de 
matières  nutritives  destinées  à  entretenir  la  vie  latente  de  la  plante 
après  la  mort  des  pseudorrhizes  filiformes;  puis,  au  printemps,  ils 
fourniront,  de  concert  avec  les  nouvelles  pseudorrhizes  filiformes, 
tous  les  matériaux  dont  les  bourgeons  de  remplacement  ont  besoin 
pour  inaugurer  leur  évolution.  Aussi,  chez  l'CE.  fistulosa,  où  les 
bourgeons  de  remplacement  sont  reportés  au  loin  sur  des  stolons, 
et  011  par  conséquent  la  souche  florifère  a  coutume  de  s'éteindre 
entièrement,  voit-on  cette  souche  être  dépourvue  de  pseudorrhizes 
renflées,  puisqu'elle  n'aura  pas  de  bourgeons  de  remplacement  à 


200  OMBELLIFÈRES. 

nourrir.  Les  pseudorrhizes  renflées  de  l'OË.  flstulosa  sont  propres 
à  ceux  des  nœuds  des  stolons  qui  produisent  un  bourgeon  de 
multiplication;  elles  possèdent  ordinairement  5-6  faisceaux  vascu- 
laires. 

«.  Œ.  liaciieuaiit  Gmel. —  OE.  jnmpinelloides  a.  DC, 
FI.  Fr.j  IV,  297;  Lorey,  419;  non  L.  —  OE.  approximata 
Mérat;  Lorey,  420.  —  :^.  —  Juill.-sept.  —  R.  —  Prairies 
marécageuses,  queue  des  étangs.  —  Tailly  {Lorey)  ;  prairie 
du  moulin  des  Etangs  {Lombard);  Laignesl,  Yilledieul, 
Pothièresî,  Prisseyl,  Satenay  !,Mercueil!. 

L'OE.  pimpinelloides  DG.  doit  être  rapporté  à  l'OE.  Lachenalii 
pour  la  forme  allongée  de  ses  pseudorrhizes  renflées  et  son  habitat 
dans  les  prés  marécageux.  —  L'OE.  approximata  Mérat  est  un  OE. 
Lachenalii  dépourvu  d'involucre  et  à  feuilles  radicales  pinnati 
non  bipinnatiséquées. 

Aux  stations  ombragées,  les  liges  peuvent  être  notablement  fis- 
tuleuses.  —  L'involucre  fait  assez  souvent  défaut  dès  le  principe; 
et,  quand  il  s'est  développé,  tantôt  il  devient  de  bonne  heure  caduc, 
tantôt,  mais  plus  rarement,  il  persiste  et  accompagnera  les  ombel- 
les fructifères. 

3.  <E.  jsiiaifoiia  Bieb.  —  'i^.  — Juin-juill.  —  RRR. 
—  Prairies  humides.  —  Seurre!. 

Je  n'ai  pu  récolter  qu'un  seul  échantillon,  et  encore  sans  le  sys- 
tème souterrain.  Mais,  d'après  le  fruit  qui  n'est  pas  contracté  au 
sommet,  j'ai  dû  rapporter  cette  plante  à  i'(E.  silaifolia  plutôt  qu'à 
rOE.  média  Griseb. 

4.  CE,  fistaiosa  L.  ;  Lorey,  419.  —  :^.  —  Juin-août.  — 
G.  — Fossés,  prairies  marécageuses. 

Les  stolons  naissent  de  la  partie  inférieure  de  la  tige,  sur  une 
hauteur  de  10-20'=;  ils  sont  très  allongés,  rameux,  et  enterrent 
souvent  leur  sommet.  —  Les  feuilles  des  CE.  fistiilosa  et  Phelkm- 
drium  sont  découpées  en  lobes  d'autant  plus  fins  qu'elles  sont  plus 
inférieures. 


OMBELLIFÈRES .  201 

5.  CE.  Pbellanclrium  Lmk  ;  Lorey,  410.  —  if.  — 
Juill.-oct.  —  A.  G.  —  Etangs,  ruisseaux,  canal  de  Bour- 
gogne. 

La  racine  des  germinations  reste  très  grêle  ou  même  s'atrophie 
de  bonne  heure.  Les  pseudorrhizes  sont  assez  fortes,  mais  dépour- 
vues de  renflement,  et  elles  ont  une  couche  épaisse  de  parenchyme 
cortical  lacuneux.  —  La  partie  inférieure  de  la  tige  s'étale  sous  le 
poids  de  la  plante,  et,  devenant  de  plus  en  plus  radicante  et  partant 
volumineuse,  finit  par  former  un  support  obconique,  fistuleux, 
qui  souvent  a  été  pris  à  tort  pour  une  racine  fusiforme.  Ce  support 
est  parfois  démesurément  accru,  surtout  pour  les  individus  crois- 
sant aux  lieux  toujours  inondés.  —  Trois  modes  de  reproduction, 
comme  il  arrive  à  tant  de  plantes  aquatiques  :  par  graines,  par 
bourgeons  nés  de  la  souche  et  devenus  libres  lors  de  la  destruction 
de  celle-ci  après  la  fructification,  et  enfin  par  radication  soit  des 
tiges  couchées,  soit  de  certains  nœuds  supérieurs  des  rameaux, 
quand  la  tige,  en  voie  de  destruction,  s'est  renversée  sur  le  sol. 

—  Fruits  très  odorants  par  le  froissement 

17.  LIBANOTIS  Crantz. 

1.  li.  montana  AU.  —  Seseli Libanotis  Koch;  Lorey, 
413.  —  @.  —  Juin. -sept.  — G.  —  Bois,  coteaux  incultes. 

La  variété  daucifolia  [Athamanta  Fyrenaica  Jacq.)  a  les  segments 
de  ses  feuilles  profondément  pinnatipartils.  —  A.  C. 

Le  L.  montana  noté  par  les  auteurs  tantôt  comme  bisannuel, 
tantôt  comme  vivace,  est  en  réalité  plurannuel,  et  vit  6-8  ans  avant 
de  monter  à  fleurs  et  de  périr  après  cette  unique  floraison.  D'ail- 
leurs, cette  lente  préparation  à  la  floraison  est  tout  d'abord  suffi- 
samment attestée  par  les  nombreux  filaments  qui  couronnent  la 
souche,  et  qui  sont  dus  à  la  décomposition  des  gaines  pétiolaires 
des  années  précédentes. 

18.  SESELI  L, 

I.  s.  niontanam  L.;  Lorey,  414.  —  if,  —  Juill.-oct, 

—  G.  —  Rochers,  pelouses  des  bois. 


202  OMBELLIFÈRES. 

Est  quelquefois  glauque. 

Le  S.  elatum  indiqué  par  Lorey  (p.  415)  entre  Chassagne  et  Cliagny 
n'est  pas  le  S.  elatum  L.,  mais  une  forme  élancée  du  8.  montanum 
d'après  Duret  {Op.  manusc.)  lui-même,  qui  le  premier  avait  signalé 
cette  plante  dans  le  département. 

19.  FOENIGULUM  Adans. 

I.  F.  oraciiiaie  Ali.  —  Pérennant  plutôt  que  vivace. 

—  Juin. -sept.  —  RRR.  —  Coteaux  boisés,  rochers,  sables. 

—  A  Dijon  dans  les  talus  du  chemin  de  fer  de  Langresî, 
taillis  de  la  combe  de  Flavignerot  1,  rochers  sous  Semur!. 

N'est  mentionné.dans  Lorey  (p.  418)  que  comme  plante  cultivée. 
20.  SÏLAUS  Bess. 

Une  racine  à  la  fin  accompagnée  ou  même  remplacée  par  de 
robustes  pseudorrhizes  ;  point  de  drageons  .   .  S.  iiratensis. 

Un  rhizome  avec  pseudorrhizes  peu  robustes:  des  drageons. 
S.  virescens. 

1-2  pièces  à  l'involucre:  rayons  intérieurs  de  l'ombelle  un 

peu  plus  courts  que  les  extérieurs;  fruit  oblong 

S.  pratensis. 

5-7  pièces  à  l'involucre;  rayons  intérieurs  de  l'ombelle  2-3 

fois  plus  courts  que  les  extérieurs;  fruit  ovoïde-oblong.  . 

S.  virescens. 

1.  i».  pratensis  Bess.  —  Ligusticum  Silaus  Duby; 
Lorey,  402.  —  i^.  —  Juin-juill.  —  G.  —  Prés. 

Les  pétales  sont  blancs,  mais  comme  ils  sont  très  petits  et  que 
les  stylopodes  sont  larges  et  jaunes,  la  fleur  a  été  décrite  comme 
jaunâtre. 

«.  S.  Ttrescensi  Boiss.  —  Bimium  virescens  DG.;  Lo- 
rey, 405,  tab.  3.  —  ^.  —  Juill.-août.  —  R.  —  Bois  et 
montagnes  de  la  Gôte.  —  De  Dijon  à  Beaune  {Lorey)  ;  Mont- 


OMBELLIFÈRES.  Î203 

Afrique,  Gouville,  Marsannay-la-Gôte,  Savigny-s-Beaune 
(Duret);  bois  près  des  Chaumes-d'Auvenet  {Boremi)  ;  Val- 
Suzon  {Maillœnl)  ;  Mâlain  I ,  Ancey  ! ,  Lantenay  ! ,.  Nuits  ! . 

C'est  la  plante  la'plus  précieuse  de  la  Côle-d'Or.  Elle  se  trouve  en- 
core en  France  au  bois  de  Brezons  dans  le  déparlement  du  Cantal 
[Lamotte).  Suivant  Duret(0j3.  manusc),  elle  n'aurait  ailleurs  d'autres 
stations  qu'au  Caucase,  en  Crimée  et  dans  le  bannat  de  Hongrie. 

21.  ATHAMANTA  Koch. 

1.  A.  CreteiisîsL.;  Lorey,  397.  —  '2^.  —  Juin-juill.  — 
BB.  — Bochers.  — Gevrey!,  Couchey,  Bouillaiid  {Lorey); 
Beaune  {G. G.);  Val-Suzon!. 

22.  ANTHBISGUS  Hoffm. 

1  Plante  '^;  racine  robuste:  ombelles  assez  longuement  pédon- 

culées,  à  8-12  rayons A.  sylvestris. 

Plantes  0;  racine  grêle;  ombelles  sessiles  ou  brièvement  pé- 
donculées,  à  3-7  rayons 2 

2  Feuilles  à  gaines  poilues;  fruit  ovale,  muni  d'épines  arquées  . 

A.  vulgaris. 

Feuilles  à  gaines  glabres:  fruit  oblong-linéaire,  lisse 

t  A.  Cerefolium. 

1.  A.  syii-estris  Hoffm.  ;  Lorey,  424.  —  ■i^.  —  Mai- 
juill.  —  G.  —  Prés,  berges  des  rivières. 

f  A.  Cerefolium  Hofîm.  —  G-  —  Mai-juin.  —  RR  R.  — 
Naturalisé  dans  le  coteau  et  les  rochers  qui  bordent  le  village  de 
St-Romainl. 

•?.  A.  vuig^aris  Pers.  ;  Lorey,  425.  —  O.  —  Mai-juin. 
—  B.  —  Haies,  bords  des  chemins,  friches.  —  Saulieu 
(Lombard)  ;  Laroche-en-Brenil  !  {Berthiot);  pied  delà  tour 
de  Montbard!,  glacis  d'Auxonne!,  Bouillandî,  Vieux- 
Château!. 


204  OMBELLIFÈRES. 

23.  CHJIROPHYLLUM  L. 

i.c.  temuiam  L.;  Lorey,  423.  —  O.  — Juin-juillet. 

—  C.  —  Taillis,  haies. 

C'est  sans  doute  par  méprise  que  Lorey  (p.  422)  dit  le  C.  nodosum 
Lmk  commun  dans  le  département,  car  personne  ne  l'y  a  revu,  et 
MM.  Grenier  et  Godron  (FI.  de  Fr.)  ne  l'indiquent  qu'en  Corse. 

24.  SGANDIX  Gsertn. 

I.  s.  pecfen-Veiierij^  L.;  Lorey,  425.  —  O  ou  O-  — 

Avril-août.  —  GC.  —  Moissons,  cultures. 

25.  CONIUM  L. 

1.  k\  macuiatum  L.;    Lorey,    427.  — O    ou  @.  — 

Juin-août.  —  G.  —  Rues,  haies,  décombres. 

26.  SELINUM  Hoffm. 

1.  s.  carvlfoiia  L.;  Lorey,  393.  —  i/:.  —  Juill.-aoùt. 

—  R.  —  Prairies  aquatiques,  lieux  tourbeux.  —  Ghâtillon 
{Lorey)  ;  Saulieu  {Lombard)  ;  queue  de  l'étang  Bailly  à 
Larrey-lez-PoinçonI,  Is-s-Tille!,  Orgeux!,  prairies  du  mou- 
lin des  Etangs  près  Saulon-la-Ruel. 

Des  échantillons  de  Laignes  ont  les  tiges  anguleuses-cannelées, 
mais  non  ailées. 

27.  ANGELIGA  L. 

I.  A.  syivestris  L.;  Lorey,  392.  —  @.  —  Mai-sept. 

—  G  G.  —  Lieux  humides  et  couverts,  bords  des  eaux. 

Feuilles  d'un  vert  brillant  ou  mat,  à  segments  ovales,  oblongs 
ou  lancéolés,  obtus,  aigus  ou  acuminés,  étroitement  ou  largement 
dentés.  Toutes  ces  diversités  peuvent  être  observées  en  la  même 
station. 


OMBELLIFÈRES.  205 

Une  variété  p.  prsecox,  qui  croît  en  abondance  dans  les  prairies 
de  Lugny  près  Recey!,  diffère  par  sa  floraison  (mai)  et  sa  fructifi- 
cation (juillet)  de  2-3  mois  plus  précoces,  par  son  involucre  poly- 
phylle  et  par  ses  fruits  oblongs-ovales.  Ces  caractères  se  maintien- 
nent par  la  culture. 

28.  PEUGEDANUM  Koch. 


\  Feuilles  à  segments  inférieurs  ordinairement  déçusses;  invo- 
lucelles  nuls  ou  à  1-2  folioles;  fleurs  jaune-verdâtre  .   . 

.  P.  Chahrsei. 

Point  de  segments  déçusses;  involucelles  polyphylles;  fleurs 
blanches 2 

2  Pétioles  coudés  à  chacune  de  leurs  divisions  .  P.  Oreoselinum. 
Pétioles  non  coudés 3 

3  Feuilles  glauques  en  dessous,  même  à  l'ombre  de  vieux  taillis, 

les  inférieures  bipinnatiséquées,  à  segments  ovales-lancéo- 
lés   P-  Cervaria. 

Feuilles  vertes  aux  2  faces;  les  inférieures  tri-quadripinnatisé- 
quées,  à  segments  linéaires P.  palustre. 

1.  P.  Cervaria  Lapeyr.  ;  Lorey,  389.  —  o^  —  Juill.- 
oct.  —  A.  G.  —  Bois  montagneux.  —  Gôteaux  de  toute  la 
Gôte  (Lorey);  Asnières-en-Montagne!,  Poinçon!.  Pothières!, 
Riel-les-Eaux!,  Montigny-s-Aube!,  Recey! ,  Grancey-le-Ghâ- 
teaul,  Tarsull.  Val-Suzon!,  Lantenay!,  Nuits!,  Nolay!,  etc. 

Segments  dentés-lobulés,  mucronés,  ou  pinnatifides  et  cuspidés- 
subspinulescents  (var.  mcisum). 

Les  P.  Cervaria  et  Laser2nUum  latifolium  ont  la  tige  pleine,  tan- 
dis qu'elle  est  fistuleuse  chez  la  grande  majorité  des  Ombellifères. 

«.  P.  Cliabrsei  Gaud.  —  P.  carvifolium  Vill.  ;  Lorey, 
387.  —  '^.  —  Juin-août.  —  A.  G.  —  Prés.  —  Ghaumes 
d'Auvenet,  Laroche-en-Brenil  {Lorey)\  Saulieu(5ore«2^);St- 
Remy  ! ,  Fain-lez-Montbard  ! ,  Nolay  ! ,  Voudenay  ! ,  Jeux  ! ,  etc. 

J'ai  rencontré  des  individus  dont  les  segments,  même  pour  les 


206  OMBELLIFÈRES. 

feuilles  inférieures,  étaient  peu  nombreux,  allongés,  pétiolulés,  et 
non  déçusses. 

3.  P.  Oreoseilniini  Mœnch;  Lorey,  389.  —  if.  — 
Juin. -sept.  —  R.  —  Friches,  bois  des  coteaux.  — Messigny 
(Zyorey);PontaiIler!,  Vielvergel,  Arnay-le-Ducî,  Liernais!, 
Melin!,  St-Martin  de  laMerl. 

4.  ■».  palustre  Mœnch;  Lorey,  388.  —  P.  montanum 
Lorey,  390.  —  if,  —  Juill.-sept.  —  R.  —  Fossés,  maré- 
récages.  —  Essarois,  Val-des-Ghoues,  Arcelot,  Saulon  fZ,o- 
/•^y);  Viiledieu!,  Larrey-lez-Poinçon  à  rétangRailly  !,  Pon- 
tailler!,  Vielvergel,  Flapameransl. 

Lorey  distingue  son  P.  montanum  du  P.  imliistre  par  la  tige 
cannelée  et  les  pédoncules  hérissés.  C'est  la  plante  de  Vielverge. 

VAnethum  graveolens  L.,  indiqué  {Boreau,  G.  G.)  aux  environs  de 
Dijon,  n'est  qu'une  plante  échappée  des  jardins. 

29.  PASTINACA  Tourn. 

I.  P.  ji^ativa  L.  ;  Lorey,  386.  — G-  —  Juill.-août.  — 
G.  — Moissons,  friches. 

30.  HERAGLEUM  L. 

I.  51.  Spiiondyiiuiu  L.;  Lorey,  386.  —  Pérennant 
plutôt  que  vivace,  mais  non  pas  bisannueL  —  Juin-sept. 
—  G  G.  —  Prés,  bois  humides. 

P'euilles  à  segments  amples,  ou  au  contraire  lancéolés-allongés 
et  confluents  entre  eux  {H.  longifolium  Jacq.). 

Fruits  ovales-suborbiculaires,  ou  ovales-oblongs.  —  Longueur 
des  bandelettes  de  la  commissure  variable  parfois  jusque  dans 
la  même  ombelle. 

31.  TORDYLIUM  Tourn, 
I .  T.  niaximum  L.  ;  Lorev,  384.  —  O.  —  Juin-août. 


OMBELLIFÈRES.  207 

—  R.  —  Buissons,  coteaux  incultes,  bords  des  chemins.  — 
Anceyl,  Velars!,  le  long  des  murs  du  parc  de  Dijon  côté  de 
LongvicI,  Nuits  1,  St-Romain!,  Blagnyî,  Gussy-la-Colonne!, 
Le  Maupas  ! ,  Thoisy-la-Berchère  ! . 

32.  LASERPITJUM  L. 

Souche  couronnée  de  filaments  pétiolaires  d'égale  longueur.  . 
L.  Gallicum. 

Souche  couronnée  de  filaments  pétiolaires  de  diverses  lon- 
gueurs  L.  latifolium. 

Pétioles  cylindracés:  feuilles  à  segments  linéaires-cunéiformes, 
entiers  ou  trilobés L.  Gallicum. 

Pétioles  comprimés  latéralement  :  feuilles  à  segments  ovales, 
dentés L.  latifolium. 

1.  li.  latifolium  L.  —   L.   asperum  Grantz;    Lorey, 
375.  —  lif,  —  Juin. -sept.  —  A.  R.  —  Bois  montagneux. 

—  Laroche-en-Brenil  [Boreau)\  St-Remy!,  Bufïon!,  Ar- 
rans!,  Poinçon  !,  Tarsul  î,Val-Suzon!,  Lantenayl.  Gevreyî, 
Lusigny!,  Vauchignon!,  etc. 

La  Gôte-d'Or  ne  possède  que  la  variété  asperum  (L.  asperum 
Grantz),  à  pétioles  et  feuilles  velus-scabres. 

«.  E..  Gallicum  L.  ;  Lorey,  376.  —  :^.  —  Juill.-août. 

—  RR.  — Rochers  des  bois.  — Vougeot  {Loreij);  Beaune 
{G. G.);  Gevreyl  {Maillard)  ;  Ghambolle!. 

La  largeur  des  segments  des  feuilles  peut  varier  du  simple  au 
quadruple.  Beaucoup  d'OmhelUféres  présentent  du  reste  une  ex- 
trême diversité  non  seulement  dans  la  grandeur,  mais  jusque  dans 
la  forme  des  segments  de  leurs  feuilles. 

Le  pétiole  des  feuilles  mortes  se  rompt,  un  peu  au-dessous  du 
niveau  du  sol,  à  sa  première  articulation  inférieure.  Le  mérithalle 
basilaire  du  pétiole  continue  donc  d'adhérer  à  la  souche,  et  il  four- 
nit par  sa  décomposition  des  filaments  d'égale  longueur.  Chez  le 
L.   latifolium,  au  contraire,  ces  filaments  débordent  le  sol,  et  ils 


208  OMBELLIFÈRES. 

sont  de  longueurs  différentes,  parce  que  la  rupture  du  pétiole  n'a 
pas  lieu  à  une  articulation,  c'est-à-dire  suivant  un  plan  horizontal; 
ils  sont  d'ailleurs  beaucoup  moins  abondants  que  chez  le  L.  Galli- 
cum.  —  La  plupart  des  Ombelliféres  vivaces  ont  leur  souche  cou- 
ronnée de  filaments  pétiolaires:  mais  l'abondance  des  filaments 
tient  moins  au  nombre  des  pétioles  qu'à  leur  grosseur  et  à  leur 
force,  et  par  conséquent  à  leur  richesse  en  faisceaux  vasculaires. 

33.  DAUGUS  Tour7î. 

1.  ».  carota  L.;  Lorey,  377.  —  O-  —  Juin-sept.  —  C. 

—  Cultures,  friches,  bords  des  chemins. 

Rarement  glabre.  —  Vignes  de  Beaune!. 

34.  ORLAYA  Hoffm. 

I.O.  g^raiidiflora  Hoffm;  Lorey,  378.  — O.  —  Juin- 
août.  —  A. G.  —  Moissons.  —  Semur  {Boreau);  St-Remyl, 
Diénay  !,  Beaune!,  etc. 

35.  TURGENIA  Hoffm. 

1 .  T.  latifoiia  Hoffm.;  Lorey,  380.  —  0.  —  Juin- 
août.  —  A.  G.  —  Moissons.  —  Ghamps  cultivés  de  la  Gôte 
et  de  la  Plaine  {Lorey);  St-Remy!,  Lucenayl,  Venareyl, 
Poinçon  1,  VeuxhauUesI,  etc. 

36.  GAUGALIS  L. 

I.  c.  daucoldes  L.;  Lorey,  379.  — O.  —   Juin-août. 

—  A.  G.  —  Moissons.  —  Dans  les  champs  fertiles  de  la 
Plaine  (Lorey)  ;  St-Remyl,  Lucenayt,  Gevrolles!,  Diénay!, 
etc.  Très  abondant  à  Beaune!. 

Le  C.  leptoplnjlla  L.,  qua  Lorey  (p.  379)  indique  dans  les  moissons 
entre  Semur  et  Rouvray,  est  une  espèce  du  midi  de  la  France,  bien 
douteuse  pour  la  Côte-d'Or.  Ce  que  j'ai  eu  du  département  sous  ce  nom 


OMBELLIFÈRES.  209 

n'était  que  du   C.  daucoides  jeune  ou  grêle,  ou  même  de  VAnihiscus 
culgarh. 


37.  TORILIS  Adam. 

\  Ombelles  subsessiles;  fruits  du  centre  des  ombellules  tubercu- 
leux, ceux  de  la  circonférence  épineux  sur  le  carpelle  ex- 
terne         ...   T.  nodosa. 

Ombelles  longuement  pédonculées:  fruits  épineux  sur  tous  leurs 

carpelles 2 

2  Involucre  à  plusieurs  pièces:  fruits  à  épines  arquées  .... 

T.  Anthrisciis. 

Involucre  nul  ou  à  1-2  pièces:   fruits  à  épines  crochues  au 
sommet T.  infesta. 

I.  T.  Aiitiirijseus  Gmel.;  Lorev,  382.  —  0.  —  JuilL- 
sept.  —  G.  —  Moissons,  taillis. 

Les  fruits  des  T.  Anthriscus  et  nodosa  prennent  une  teinte  vert- 
bleuàtre,  quand  ils  sont  desséchés  avant  maturité. 

«.  T.  infeista  Duby;  Lorey,  382. — O.  —  Juill.-sept. — 
G.  — B'riches,  taillis,  moissons  maigres. 

3.  T.  nodosa  Gaertn.;  Lorey,  381.  —  0.  —  Juin-août. 
—  R.  —  Friches  arides.  —  Butïon  !, Dijon!,  Santenay!,  etc. 

Tuberculeux  ou  épineux,  les  carpelles  sont  également  fertiles. 

Beaucoup  ^ Omhellifères  (OEnonthe  Lachenalii^  Seseli 
montamim,  Pciicedamim  Oreoselinum^  P.  Chabrœi,  P. 
palustre,  Selmum  carvifolia,  Silaus  pratensis,  etc.)  finis- 
sent par  perdre  leur  racine;  mais  leur  souche,  courte  et 
verticale,  a  émis  des  pseudorrhizes  robustes  et  de  longue 
durée,  qui  remplacent  la  racine  détruite.  Dès  que  la  racine 
a  disparu,  ces  souches  doivent  êti^e  classées  parmi  les  rhi- 
zomes, bien  qu'elles  n'en  aient  pas  tous  les  caractères;  ainsi, 
elles  n'oiïrent  pas  de  destructions  annuelles  en  leur  partie 

14 


210  OMBELLIFÈRES, 

inférieure,  ni  de  progression  à  leur  sommet.  Les  Planlago 
média,  P.  lanccolata^  Gentiana  lutea,  G,  Pneumonanthe 
ont  un  systèinc  souterrain  analogue,  qui  mériterait  peut-être 
une  dénomination  particulière.  —  L'odeur  des  racines  fraî- 
ches est  généralement  forte  et  aromatique;  elle  est  fétide 
chez  les  Pimpinella  saxifraga,  P.  magna,  Peucedanum 
palustre  et  Laserpit'mm  latifolium.  —  Vers  leur  partie 
hasilaire,  les  racines  de  plusieurs  espèces  vivaces  sont 
marquées  de  rides  transversales  profondes,  ou  bien  encore 
elles  sont  relevées  de  protubérances  qui  correspondent  à 
linsertion  de  radicelles  détruites  ou  atrophiées.  — Quand 
la  souche  est  supprimée  par  amputation  de  la  partie  hasi- 
laire de  la  racine,  il  se  produit  sur  l'aire  de  la  blessure,  et 
même  après  enlèvement  du  cylindre  central,  des  bourgeons 
adventifs  en  la  région  libérienne  {Pimpinella  magna,  P. 
saxifraga,  Anthrisciis  sylveslris,  Fœniciihim  officinale). 
La  même  apparition  de  bourgeons  adventifs  se  constate 
en  pareil  cas  chez  certaines  Crucifères  {Bunias  Orientalis, 
Isatis  tinctoria).  —  Si  l'on  retranche  la  partie  teiminale 
d'une  racine  ^ Ombellifère  {Laser pitium  latifolium)^  il  se 
développe  sur  l'aire  de  la  blessure  un  prolongement  répa- 
rateur, qui  continue  la  racine  suivant  l'axe  du  cylindre 
central,  et  celle-ci  présente  alors,  au  niveau  de  l'amputa- 
tion, un  brusque  changement  de  diamètre.  Même  observa- 
tion pour  la  racine  des  Bunias  Erucago,  Taraxacum  Dens 
leonis,  Phyteuma  et  Tradescantia  Virginica.  —  Des 
canaux  oléo-résineux  sont  situés  dans  le  cylindre  central  et 
surtout  dans  l'écorce  des  racines,  pseudorrhizes  et  tiges 
des  Ombellifères.  On  peut  même  rencontrer  de  ces  canaux 
jusqu'au  sein  de  la  moelle. 

Les  caractères  tirés  du  nombre  des  pièces  involucrales  ne 
sont  pas  toujours  constants.  Ainsi  les  OEnanthe  Lachenalii, 
Helosciadiiim  nodiflorum  ont  ou  n'ont  pas  d'involucre, 
quelquefois  sur  le  même  échantillon,  et  la  culture  augmente 


•OMBELLIFÈRES.  :2  I  1 

le  nombre  des  pièces  de  l'involucre  et  de  l'involucelle  du 
Carum  Carvi. 

Les  tératologies  fréquentes  dans  la  famille  sont  :  la  fas- 
ciation  des  rayons  de  l'ombelle  sur  la  totalité  ou  sur  une 
partie  de  leur  longueur,  et  la  prolification  de  l'ombelle  par 
émergence,  au  niveau  des  rayons,  d'un  rameau  portant  une 
seconde  ombelle.  Enfin  le  Torilis  infesta  et  surtout  le  Dau- 
cus  Carota  sont  atteints  de  prolification  dans  leurs  fleurs, 
qui  sont  alors  plus  ou  moins  pédicellées,  et  donnent  nais- 
sance cbacune  à  1-4  petites  ombellules  superposées  à  l'om- 
bellule  mère.  Il  s'ensuit  une  agglomération  notable  d'ora- 
bel Iules  et  une  modification  complète  dans  le  port  de  l'in- 
florescence. Ces  fleurs  prolifères  ont  ordinairement  des  pé- 
tales et  des  étamines,  du  moins  chez  le  Torilis  infesta. 

L'inflorescence  de  la  famille  est  presque  toujours  l'om- 
belle,  dont  l'épanouissement  est  progressif,  c'est-à-dire 
s'étend  de  la  circonférence  au  centre  aussi  bien  pour 
l'ensemble  de  l'ombelle  que  pour  chaque  ombellule  en  par- 
ticulier. Le  pédoncule  des  ombelles  est  terminal  et  oppo- 
sitifolié,  ou  plus  rarement  placé  entre  deux  feuilles  {^go- 
podium  Podagi^aria).  Chez  quelques  espèces,  où  l'axe 
primaire  est  dépassé  par  les  axes  secondaires,  les  ombelles 
sont  d'apparence  latérale  et  elles  sont  réparties  le  long  de 
la  tige  qui  est  sympodique.  C'est  ce  qui  s'observe  pour  les 
OEnanthe  Phellandrium  et  surtout  pour  les  Torilis  7iodosaet 
Anthriscus  vulgaris,  qui  sont,  dans  la  famille,  ce  que  le  Se- 
nebiera  Coronopus  est  chez  les  Crucifères.  —  Les  fleurs 
du  capitule  de  YEryngiuin  campestre  s'épanouissent  pro- 
gressivement, sauf  cependant  que  la  fleur  terminale  s'ouvre 
avant  ses  2-3  voisines.  —  Au  lieu  de  se  partager  en  rayons 
égaux  et  nés  au  même  niveau,  le  pédoncule  commun  de 
Y Hydrocotyle  vulgaris  a  ses  fleurs  sessiles  et  rangées  en 
verticilles  superposés,  tantôt  contigus,  tantôt  un  peu  espa- 
cés.  Les  pédoncules  se  succèdent  sur  les  tiges  suivant  les 


212  OMBELLTFÈRES.  —  HÉDÉRACÉES. 

lois  propres  à  la  famille,  c.  à.  d.  qu'ils  sont  opposés  à 
une  feuille,  bien  que  celte  disposition  soit  souvent  masquée 
par  des  apparences  contraires.  En  effet,  1-3  pédoncules 
surnuméraires  semblent  ordinairement  naître  à  l'aisselle  de 
cette  feuille,  mais,  en  réalité,  ils  sont  portés  par  un  court 
ramuscule  axillaire,  sur  lequel  ils  sont  opposés  soit  à  une 
feuille,  soit  à  une  écaille.  —  Cbez  le  Sanicida  Europ%a^ 
les  fleurs  sont  groupées  en  capitules  longuement  pédoncu- 
les; le  pédoncule  central  est  simple,  les  latéraux  sont  sim- 
ples ou  le  plus  souvent  bi-trifurqués  avec  verticille  de 
feuilles  au  siège  de  la  bi-trifurcation,  et  cet  ensemble  de 
capitules  constitue  une  ombelle  ou  un  corymbe  suivant  que 
les  rameaux  sont  simples  ou  au  contraire  composés.  Le  ca- 
pitule central  s'épanouit  le  premier.  L'épanouissement  par- 
ticulier de  chaque  capitule  débute  par  les  trois  fleurs  her- 
maphrodites, qui  forment  une  zone  passant  par  le  sommet 
du  capitule  et  accostée  des  fleurs  mâles:  c'est  la  fleur  her- 
maphrodite supérieure  qui  s'ouvre  la  première.  Il  n'y  a 
donc  là  rien  de  la  véritable  ombelle,  où  les  rayons  sont  tou- 
jours de  même  degré  et  contemporains,  et  où  l'épanouisse- 
ment, loin  d'être  régressif,  débute  non  seulement  par  les 
ombellules  extérieures,  mais  encore  dans  chaque  ombellule 
par  les  fleurs  extérieures  ou  inférieures. 


XXXIX.    HÉDÉRACÉES   (Ach.  Rich.). 
1.  HEDERA  Tourn. 

i.ii.  neiixL.;  Lorey,  431.  —  !>.  —  FI.  sept.-oct.  ¥i\ 
févr. -avril.  — GC. — Haies,  bois,  vieux  murs. 

L'assimilation  que  les  auteurs  établissent  entre  les  crampons  du 
Jjierre  et  des  pseudorrhizes  n'est  pas  fondée.  Si  l'on  détache,  en 
effet,  de  son  support  une  branche  de  Lierre  sans  rompre  les  cram- 


HÊDÉRACÉES.  213 

pons,  c.  à.  d.  avec  les  graviers  et  les  parcelles  de  terre  auxquels 
ils  adhèrent,  et  que  l'on  marcotte  aussitôt  cette  branche,  elle 
émettra  assez  lentement  de  rares  pseudorrhizes.  La  plupart  des 
crampons  périront,  et  à  peine  quelques-uns  se  transformeront-ils 
par  leur  sommet  en  une  faible  pseudorrhize,  tandis  que  leur  base 
restera  revêtue  de  la  couche  subéreuse  qui  décèle  leur  origine  pre- 
mière. D'ailleurs  une  tige  de  Lierre,  rampant  sur  le  sol,  a  beaucoup 
moins  de  pseudorrhizes  qu'elle  n'aurait  de  crampons,  dans  le  cas 
oii  elle  se  serait  fixée  à  quelque  support.  Or,  si  les  crampons 
n'étaient  que  des  pseudorrhizes  déguisées,  le  contact  du  sol  devrait 
causer  une  rapide  et  abondante  radication.  Il  faut  remarquer  que 
le  siège  d'insertion  n'est  pas  le  même  pour  les  deux  organes,  car 
les  crampons  naissent  en  la  région  moyenne  des  mérithalles,  et  les 
pseudorrhizes  dans  le  voisinage  immédiat  des  nœuds.  Les  cram" 
pons  sont  donc  d'une  nature  et  d'une  destination  particulières,  et 
n'ont  pas  de  relation  nécessaire  avec  le  système  souterrain.  Cet 
exemple  prouve  en  quelles  analogies  décevantes  on  tombe,  à  vou- 
loir que  les  organes  spéciaux  à  quelques  plantes  soient  toujours 
assimilés  à  ceux  qui  sont  communs  à  toutes. 

En  s'appliquant  les  uns  sur  les  autres,  grâce  à  leur  puissante 
force  adhésive,  les  rameaux  se  soudent  entre  eux  dès  leur  jeune 
âge,  à  mesure  qu'ils  s'allongent  sur  les  murailles.  Ces  greffes  na- 
turelles forment  ainsi  un  solide  et  inextricable  lacis  de  ramifica- 
tions. —  Les  feuilles  ne  tombent  qu'à  la  3®  année.  —  Les  sujets 
grêles  et  languissants  ont  parfois  leurs  feuilles  panachées  de  blanc, 
mais  cette  altération  de  teinte  disparaît,  quand  la  plante  est  placée 
en  de  bonnes  conditions  de  culture.  —  Les  ombelles  de  Lierre  s'é- 
panouissent progressivement  de  la  circonférence  au  centre;  parfois 
cependant  quelques  fleurs  sont  en  avance  ou  en  relard  sur  leurs 
voisines. 

2.  CORNUS  Tour?2. 

Racine  rameuse,  horizontale,  à  écorce  jaunâtre  sous  le  suber, 
d'une  odeur  nauséabonde,  bourgeonnant  adventivement; 
chevelu  abondant C.  sangidnea. 

Racine  rameuse-pivotante,  à  écorce  rouge  sous  le  suber,  d'une 
odeurnulle, sans  bourgeons  advenlifs;  chevelu  rare.  C.  mas. 


^44  HÉDÉRACÉES.  LORANTHACÉES. 

Flears  blanches  paraissant  après  les  feuilles,  en  corymbes  de 
partition  simulant  une  inflorescence  cymique;  fruit  noir- 
bleuàtre,  subglobuleux C.  sanguinea. 

Fleurs  jaunes  paraissant  avant  les  feuilles,  en  sertules  simples  ; 
fruit  rouge,  oblong C.  mas. 

I.  C.  ma»  L.;  Loi^ey,  432.  —  îj.  —  Fév.-avril.  —  G. 

—  Bois  de  montagne. 

Parmi  des  sujets  végétant  côte  à  côte,  c.  à.  d.  dans  les  mêmes 
conditions  de  sol  et  d'exposition,  il  s'en  trouve  qui  ont  une  avance 
de  six  semaines  pour  la  maturité  dès  fruits. 

*i.  c.  saiiguioea  L.  ;  Lorey,  433.  —  ^.  —  Mai-juin. 

—  ce.  —  Haies,  bois. 

L'odeur  nauséabonde  de  la  racine  se  retrouve  dans  la  tige  et  les 
rameaux. 


XL.   LORANTHACÉES  (Juss.  et  Rich.). 

1.  VISGUM  Toimi, 

1 .  V.  aii>um  L.;  Lorey,  439.  — 1>.  —  Mars-avril.  —  G. 

J'ai  observé  le  Gui  dans  la  Côte-d'Or  sur  un  grand  nombre 
d'arbres  dont  je  ferai  2  listes  : 

1°  Arbres  déjà  connus  pour  nourrir  le  Gid:  Acer  campestre, 
Tilia  sylvestris,  T.  platyphylla,  Uobinia  Pseudo-Acacia,  Cytisus 
Labiirnum,  Malus  communis  (CGC),  Pynis  communis,  Gratœgits 
oxyacantha,  Rosa  canina,  Sorbus  Aria  ,  Salix  Caprœa,  S.  alba,  S. 
triandra,  S.  rubra,  S.  purpurea,  Populus  Tremulay  P.  alba,  P.  Vir- 
giniana  (CGC),  Ulmns  campestris,  U.  montana,  Carpinus  Betula. 
Enfin  un  échantillon  de  Gui  sur  Chêne  se  trouve  à  la  bibliothèque 
de  Ghâtillon,  un  autre  en  la  pharmacie  Marlot  à  Auxonne  !,  et  un 
troisième  au  musée  de  Semur.  Le  l"^"^  provient  des  bois  d'Essarois, 
le  2«  de  ceux  de  Flammerans,  et  le  dernier  du  parc  de  Bierre-lez- 
Semur. 


LORANTHACÉES.  215 

2°  Arbres  sur  lesquels  le  Gui  n'avait,  jusqu'alors,  jamais  été 
constaté  ni  dans  la  Gôte-d'Or,  ni  ailleurs  :  Acer  platanoides.  Prunus 
spinosa,  Cerasus  Mahaleb,  Mespilus  Germanica,  Cornus  sanguinea, 
Corylus  Avellana,  Salix  viminalis,  S.  cinerea,  Alnus  glutinosa. 

En  dehors  du  département,  le  Gui  a  été  signalé  sur  Acer  Mons- 
pessulanum,  A.  Pseudo-Platanus,  Amygdalus  communis,  Cratœgus 
Crus-galli,  Sorbus  Aucuparia,  S.  torminalis,  Loranthus  Europœus, 
Cornus  mas,  Morus  alha,  Salix  Babylonica,  Betida  alba,  Castanea 
vesca,  Juglans  regia,  Fagus  sylvatica,  Quercus  rubra,  Q.  Ilex,  Q. 
Phellos,  Pinus  syloestris,  P.  Picea,  P.  Laricio,  Abies  excelsa,  A.  pec- 
tinata,  A.  CiUclca. 

En  outre,  j'ai  caltivé  avec  succès  le  Gui  sur  Fraxlnus  Ornus, 
Syringa  vulgaris,  Tamarix  Gallica,  Populus  nigra.  Mais  mes  semis 
ont  toujours  échoué  sur  Populus  fastigiata,  Fagus  sylvatica,  Vi~ 
burnum  Opulus,  V.  Lantana;  il  en  a  été  de  même  sur  le  Quercus 
Robiir,  qui  ne  tolère  le  parasite  que  par  une  exception  extrême- 
ment rare.  Sur  tous  ces  derniers  arbres,  mes  germinations  n'ont 
guère  persisté  au  delà  de  la  seconde  année,  et,  après  leur 
mort,  on  reconnaît  que  les  suçoirs  ont  pénétré  peu  profondément 
l'écorce,  et  que  celle-ci  est  brune  et  mortifiée  à  tous  ses  points  de 
contact  avec  eux.  —  J'ai  vu  des  germinations  se  maintenir  en  bon 
état  toute  une  année  sur  le  limbe  de  feuilles  de  Marronnier  d'Inde. 
—  Jamais  je  n'ai  rencontré  le  Gui  parasite  sur  lui-même:  cepen- 
dant des  semis  que  j'ai  faits  sur  Gui  m'ont  donné  au  bout  d'an  an 
de  jeunes  plantules  d'un  fort  bel  avenir  et  dont  le  suçoir  était  en- 
gagé dans  l'écorce,  déjà  légèrement  hypertrophiée,  du  sujet.  — 
Les  végétaux  sur  lesquels  peut  croître  le  Gui  sont  donc  fort  nom- 
breux et  il  s'attache  indifféremment  à  des  arbres  à  sève  aqueuse 
{Acer  Pseudo-Platanus)  ou  au  contraire  laiteuse  (A.  campestre). 

Les  Grives  (Draines)  sont  très  avides  des  baies  du  Gui,  et  en  dis- 
séminent les  graines,  qui  sont  mêlées  aux  fientes  et  ne  subissent 
aucune  altération.  C'est  à  tort  qu'il  a  été  avancé  que  ces  graines 
étaient  rendues  par  dégargitation  et  ne  traversaient  pas  tout  l'in- 
testin, ou  encore  que  la  digestion  leur  enlevait  leur  faculté  germi- 
native.  D'autres  graines  du  reste,  comme  celles  de  la  Vigiie  et  de 
['Aubépine,  jouissent  en  pareil  cas  d'un  semblable  privilège. 

Quand  le  Gui  croit  à  la  face  inférieure  d'une  branche,  il  végète 


216  LORANTHACÉES. 

de  haut  en  bas;  les  pétioles,  contrairement  à  ce  qui  se  passe  pour 
les  arbres  pleureurs,  ne  subissent  pas  de  flexion,  comme  Dutro- 
cliet  l'avait  d'ailleurs  remarqué  depuis  longtemps,  et  les  feuilles 
regardent  le  ciel  sous  les  aspects  les  plus  divers. 

Les  semis  ne  réussissent  que  sur  des  écorces  vivantes,  saines  et 
intactes;  ils  échouent  sur  celles  qui  ont  été  raclées,  ou  qui  ont 
reçu  une  entaille  en  laquelle  on  a  déposé  la  graine.  Il  sort  ordi- 
nairement de  la  graine  deux  tigelles,  rarement  une,  très  rarement 
trois,  car  chaque  graine  a  coutume  d'avoir  un  double  embryon.  — 
La  germination  commence  dans  la  baie  non  encore  détachée  du 
rameau.  —  L'accroissement  des  jeunes  plantes  est  très  lent:  à  la 
première  année,  la  tigelle  (axe  hypocotylé),  au  lieu  de  croître  ver- 
ticalement, se  courbe  suivant  diverses  directions  sur  le  rameau 
porteur  de  la  graine.  Bientôt  cette  tigelle  adhère  fortement  à  l'écorce 
parsonextrémitéinférieureélargie-épatée,d'oùnaissentlespremiers 
suçoirs  qui  remplacent  la  radicule  toujours  absente.  Les  2^  et  3° 
années,  la  tigelle  s'allonge  à  peine,  et  ne  porte  encore,  outre  les 
cotylédons,  que  2-3  petites  feuilles.  Mais  la  présence  des  suçoirs 
au  sein  de  l'écorce  se  trahit  déjà  par  un  commencement  de  renfle- 
ment du  rameau  nourricier.  Ce  renflement,  qui  deviendra  plus  tard 
considérable  et  pourra  flnir  par  décupler  le  volume  du  rameau, 
est  dû  à  une  hypertrophie  corticale,  mais  surtout  à  l'épaississement 
et  à  la  convexité  des  couches  ligneuses  par  suite  d'un  afflux  ma- 
ladif de  cambium. 

Les  suçoirs  issus  de  la  souche  du  parasite  se  glissent  longitudi- 
nalement  au  sein  du  parenchyme  cortical  de  la  branche  nourricière 
et  à  proximité  de  la  face  externe  de  son  liber.  Ils  se  ramiflent  çà  et 
là  par  partition,  et  les  ramiflcations  percent  le  liber  pour  se  mettre 
en  contact  avec  la  zone  génératrice,  tandis  que  le  surplus  du  su- 
çoir continue  de  pousser  dans  le  parenchyme  cortical  son  extré- 
mité blanchâtre,  comprimée  et  mousse.  Aussi,  quand  on  écorce  la 
branche  nourricière,  !e  bois  apparait-il  marqué  de  larges  ponctua- 
tions vertes,  isolées,  et  disposées  par  files;  or,  il  devrait  présenter 
une  traînée  verte  ininterrompue,  si  le  siège  du  cheminement  lon- 
gitudinal des  suçoirs,  au  lieu  d'être  dans  le  parenchyme  cortical, 
se  trouvait  entre  le  bois  et  le  liber,  c.  à.  d.  dans  la  zone  génératrice 
elle-même.  Chaque  année,  la  nouvelle  couche  ligneuse  de  la  bran- 


LORANTHACÉES.  :2  l  7 

che  nourricière  englobe  de  plus  en  plus  les  ramitîcations  par  les- 
quelles les  suçoirs  ont  percé  le  liber,  et  qui  forment  dans  le  bois  un 
cône  renversé.  Il  n'y  a  donc  pas,  comme  le  voudraient  les  auteurs 
(Schacht,  Chalon,  etc.),  pénétration  des  suçoirs  dans  le  bois,  à  la 
façon  d'une  racine  qui  s'enfonce  dans  le  sol,  mais  seulement  en- 
globement  de  ceux-ci  par  chaque  nouvelle  couche  ligneuse:  et  il 
est  facile,  en  mettant  des  sujets  en  expérience,  de  s'assurer  que 
ces  couches  correspondent  exactement  au  nombre  d'années  que  le 
parasite  a  passées  sur  son  arbre  nourricier.  S'il  y  avait  pénétra- 
tion, le  nombre  de  couches  devrait  être  plus  grand  que  celui  des 
années,  puisque  les  couches  de  pénétration  s'ajouteraient  aux 
couches  de  dépôt.  D'ailleurs,  la  convexité  et  l'épaississement  nota- 
ble des  couches  ligneuses,  en  leur  partie  qui  enveloppe  les  su- 
çoirs, contredisent  au  système  de  pénétration,  puisque  ces  cou- 
ches seraient  atteintes  par  le  parasite,  quand  elles  sont  déjà 
vieilles,  et  quand,  par  conséquent,  l'extinction  de  leur  zone  généra- 
trice les  a  rendues  incapables  de  s'hypertrophier. 

En  cheminant  longitudinalemenl  dans  le  parenchyme  cortical, 
les  suçoirs  développent,  à  certains  points  de  leur  étendue,  des 
bourgeons  adventifs  qui  percent  la  face  externe  de  l'écorce  et 
constituent  de  nouveaux  individus.  L'amputation  de  la  souche  du 
Gui  ajoute  beaucoup  à  l'abondance  de  cette  sorte  de  drageonne- 
ment. 

Le  renflement  du  rameau  nourricier  a  été  en  grande  partie  at- 
tribué par  M.  Chalon  ^  à  l'accumulation  de  la  sève  descendante  du 
parasite,  et  le  même  auteur  invoque,  entre  le  rameau  nourricier  et 
le  Gui,  un  échange  de  sève  élaborée,  et  en  outre  une  soudure  in- 
time, une  sorte  de  greffe  des  bois  et  desécorces.  Je  n'ai  jamais  rien 
pu  voir  de  semblable.  Le  renflement  du  rameau  nourricier  tient 
uniquement  à  son  hypertrophie  corticale  et  surtout  ligneuse  ,et  ce 
rameau  n'est  qu'une  sorte  de  sol  dans  lequel  vit  le  parasite,  par- 
faitement libre  de  toute  adhérence  qui  ressemble  à  une  greffe.  Si 
quelque  soudure  aussi  intime  existait,  les  suçoirs  deviendraient 
inutiles,  puisque  la  sève  élaborée  du  rameau  pourrait  se  trans- 
mettre directement  au  Gui,  ainsi  qu'il  arrive  dans  les  greffes.  D'ail- 
leurs, au  printemps,  quand  la  montée  de  la  sève  rend  la  décorti- 

1.  Un  mot  sur  la  germination  du  Gui, 


218  LORANTHACÉES.  GROSSULARIÉES. 

cation  facile,  on  peut  s'assurer  qu'il  n'existe  aucune  soudure,  et 
l'écorce  du  rameau  nourricier  s'enlève  d'une  façon  si  nette  en  ses 
points  de  contact  avec  le  parasite,  que  la  solution  de  continuité 
des  deux  écorces  est  tout  à  fait  manifeste.  Il  n'y  a  pas  non  plus 
d'adhérence  entre  le  bois  et  les  suçoirs  qui  y  sont  enfermés,  car 
ceux-ci  en  sortent  aisément  à  la  moindre  pression,  et  la  branche 
nourricière  se  montre  alors  percée  de  trous  obconiques  plus  ou 
moins  profonds  suivant  l'âge  des  suçoirs.  —  La  décortication  an- 
nulaire des  rameaux  de  (tuI  produit  le  même  elïet  que  sur  les  au- 
tres arbres,  c.  à.  d.  le  grossissement  de  la  partie  supérieure  à  la 
décortication:  et,  comme  sur  les  autres  arbres  aussi,  les  rameaux 
opérés  ne  périssent  pas,  si  la  tige  en  possède  d'autres  qui  n'ont  pas 
été  décortiqués,  et  dont  la  sève  élaborée  puisse  ainsi  continuer  de 
descendre  à  la  souche.  —  J'ai  fait  toutes  ces  diverses  observations 
sur  des  Guis  habitant  Tilleul,  Pommier  et  Peuplier  de  Virginie. 


XLI.    GROSSULARIÉES.    (DC.)- 
1.  RIBES  L. 

\  Racine  d'une  odeur  faible,  à  écorce  égalant  1/5  de  l'aire  d'une 

coupe  transversale R.  Alpinwn. 

Racine  d'une  odeur  forte,  à  écorce  égalant  les  2/5  de  l'aire  d'une 

coupe  transversale 2 

2  Parties  souterraines  à  parenchyme  cortical  d'un  rouge  plus  ou 

moins  foncé R.  Uva-crispa. 

Parties  souterraines  peu  âgées  à  parenchyme  cortical  blanc- 
jaunâtre  -f  R.  rubrum. 

\  Arbuste  épineux;  fleurs  en  grappes  appauvries  (1-3  flores); 

fruits  jaunâtres. R.  Uva-crispa. 

Arbustes  non  épineux;  tleurs  en  grappes  pluriflores;  fruits 

rouges 2 

2  Fleurs  hermaphrodites;  grappes  pendantes  à  la  floraison  ;  brac- 
tées plus  courtes  que  les  fleurs -f  R.  rubrum. 

Plante  dioïque;  grappes  dressées  à  la  floraison;  bractées  plus 
longues  que  les  fleurs R.  Alpinum. 


GROSSULARIÉES.    —  SAXIFRAGÉES.  219 

I.  R.  Uva-crisp»  L.;  Lorey,  365.  —  t>-  —  Avril-mai. 
—  G  G.  —  Bois,  buissons,  rochers. 

Varie  du  simple  au  triple  pour  la  grosseur  des  fruits.  —  L'intlo- 
rescence  du  R.  Uva-crispa  est  progressive,  et  en  réalité  la  même 
que  celle  du  R.  rubrum,  sauf  que  la  grappe  du  il.  Uva-crispa  est 
réduite  à  1-2  fleurs,  au  lieu  d'en  avoir  un  assez  grand  nombre.  — 
Les  pédicelles  du  H.  U oa-crispa  sonl  dépourvus  d'articulation,  ceux 
du  R.  nibnim  eu  ont  une  sous  la  fleur.  Le  R.  Alplnum  a  les  pédi- 
celles  mâles  articulés  au-dessous  de  leur  milieu,  tandis  que  les  fe- 
melles le  sont  presque  sous  la  fleur. 

«.  u.  Alplnum  L.;  Lorey,  367.  —  î).  —  Avril-mai.  — 
A.  G.  —  Bois.  —  St-Remy!,  Fontemy!,  Val-des-Ghouesî, 
Selongeyî,  Blaisy-BasI,  Flavignerot!,  Gevrey!,  Nolay!,  San- 
tenay!,  etc. 

t  B.  rubrum  L.;  Lorey,  366.  —  î>.  — Avril-mai.  —  Natura- 
lisé et  assez  commun  dans  les  bois  et  sur  les  berges  des  rivières, 
surtout-dans  le  Val-de-Saône.  —  Arcelot!,  Magny-s-Tille!,  Pontail- 
1er  1,  Chevigny  St-Sauveur!,  Seurre!,  etc. 


XLII.    SAXIFRAGÉES.    (Juss.). 
1.  SAXIFRAGA  L. 

Une  racine:  point  de  caïeux;  plante  0  .   .   .  S.  tridactylites. 
Un  rhizome  pourvu  de  caïeux;  plante  ^.   .   .   .  S.  granulata. 

Fleurs  petites;  pédicelles  alternes,  les  fructifères  4-3  fois  plus 
longs  que  le  calice S.  tridactylites. 

Fleurs  assez  grandes;  pédicelles  unilatéraux,  les  fructifères 
dépassant  à  peine  le  calice S.  granulata. 

I.  îi».  tridactylites  L.;  Lorey,  369.  —   O.  —  Mars- 
mai.  —  G  G.  —  Vieux  murs,  rochers,  pelouses. 

On  trouve  aux  lieux  très  arides  des  individus  très  grêles  et  à 
feuilles  entières. 


220  SAXIFRAGÉES. 

«.  S.  srrantiiata  L.;  Lorey,  370.  —  if.  —  Avril-mai. 
—  Pelouses.  —  Gouville,  Marsannay-la-Côte  {Lorey);  Ge- 
vrey  {Lombard):  Grignon!,  prairie  de  Fonlaine-Merle  à 
Fanges!,  Remilly  !,  SemurI,  Genay  !,  Frémoy!. 

Florifère  ou  foliifère,  la  souche  est  munie  de  caïeux  plus  ou 
moins  nombreux.  Les  uns  sont  boudeurs  et  finissent  par  se  résor- 
ber entièrement,  les  autres  seront  foliifères  l'an  suivant,  et  plus 
tard  florifères.  Beaucoup  deviennent  libres  par  destruction  soit  de 
leur  très  court  caudicule,  soit  de  la  partie  postérieure  du  rhizome, 
et  sont  ainsi  des  agents  de  propagation.  Un  caïeu  de  S.  granulata 
n'a  que  des  écailles  charnues  et  aphylles  la  première  année;  ces 
écailles  se  résorbent  au  printemps  suivant,  et  plus  intérieurement 
apparaîtront  \-S  feuilles  entourant  une  nouvelle  série  d'écaillés 
charnues-aphylles,  qui  constituent  le  centre  du  caïeu  adulte,  c. 
à.  d.  devenu  bulbe.  Ordinairement  le  bulbe  est  florifère  à  sa 
3°  année,  puis  il  s'éteint  entièrement,  non  sans  avoir  produit  des 
caïeux  aux  aisselles  de  ses  écailles  charnues,  comme  il  en  produisait 
du  reste  déjà  dans  sa  période  foliifère.  Il  y  a  donc  ici,  comme  chez 
tant  de  Monocotylédonées  bulbeuses  {Allium  oleraceum,  A.  vineale, 
Tif^^jKi,  etc.),  alternance  dans  la  succession  des  feuilles  et  des  écail- 
les charnues-aphylles.  —  Les  caïeux  naissent  aux  aisselles  des 
écailles,  ou  encore  sont  répartis  aux  nœuds  des  mérithalles  de 
courts  drageons  axillaires.  Comme  le  rhizome  et  les  drageons  sont 
très  grêles,  ils  ont  été  parfois  pris  pour  des  pseudorrhizes  que  l'on 
a  dites  alors  pourvues  de  caïeux.  —  Quand  le  bulbe  a  été  trop 
profondément  enterré,  les  drageons  deviennent  ascendants  afm  de 
ramener  la  plante  à  un  niveau  normal.  —  Les  pseudorrhizes  sont 
filiformes,  peu  nombreuses,  mais  ramifiées  en  un  abondant  che- 
velu sétacé;  elles  sortent  de  la  base  des  bulbes,  et  aussi  des  nœuds 
des  drageons. 

D'après  une  lettre  de  M.  Grenier  (Duret,  Opusc.  manusc),  le  Saxi- 
t'raga  Aizoon  Jacq.  a  été  indiqué  (G.  G.  FI.  de  Fr.,  I,  p.  654)  dans  le 
département  par  lapsus  calami  :  Côte-d'Or  ayant  été  mis  pour  Mont- 
Dore. 

2.  CHRYSOSPLENIUM  L. 

Des  drageons  radicants  au  voisinage  des  nœuds;  point  de  ti- 
ges foliifères  stériles,  couchées-radicantes.   C.  altcniifolium. 


SAXIFRAGÉES.    —    ÉRICINÉES.  221 

Point  de  drageons:  liges  foliifères  stériles,  couchées,  radican- 
tes  au  voisinage  des  nœuds  et  en  outre  dans  la  moitié  anté- 
rieure des  méritlialles C.  oppositifolium. 

Feuilles  alternes,  fortement  crénelées,  réniformes-orbiculaires. 

C.  alternifolium. 

Feuilles  opposées,  obscurément  crénelées,  obovées-semiorbi- 

culaires C.  oppositifolium, 

I.  C.  aliernifoliuiii  L.;  Lorey,  371.  —  ^.  —  Avril- 
mai.  —  RR.  —  Bords  des  ruisseaux  ombragés.  —  Saulieu 
{Lombard);  bois  de  Fontaine-Merle  à  Panges!,  Rouvra} i. 

Les  drageons  sont  rossulifères  à  leur  sommet,  et  la  plupart  des 
rosettes  montent  à  fleur  l'année  suivante.  —  Comme  le  C.  alterni- 
folium n'a  pas  de  tiges  couchées-radicantes,  il  ne  présente  pas  les 
touffes  denses  du  C.  oppositifolium. 

*i.  €.  oppu!i»ifiroiiuiiî  L.;  Lorey,  371.  —  ^.  — Avril- 
mai.  —  R.  — Ruisseaux,  rochers  humides  et  ombragés.  — 
Saulieu!,  Laroche-en-Brenil  {Lorey);  Semur!,  Beaure- 
gard!,  Liernais!,  Frémoyî,  Rouvray!. 


Subdivision  II.  MONOPÉTALES. 

Classe    L    iMONOPÉTALES    HYPOGYNES. 


XLIII.  ÉRIGIKÉES  (Juss.). 
1.  CALLUNA  Salis b. 

1.  c.  ¥^iii;?aris  Salisb.  —  C.  Erica  DG.  ;  Lorey,  587. 
—  t).  —  Juin. -sept.  —  Cette  espèce  abonde  dans  les  friches 
et  bois  granitiques  et  siliceux  :  bois  du  Pays-Bas  {Lorey)\ 
Renéve!,   Sl-Léger-lez-Pontailler!,  Vielverge!.  Collonges!, 


222  ÉRICINÉES.    PRIMULACÉES. 

Argilly  !,  Yilly-le-Moutiers!,  Gorbeion!,  Jallanchesl,  Tailly!, 
Nolayl,  tout  le  Morvan!,  SemurI,  Genay!,  BardI,  etc.  — 
Se  rencontre  encore  dans  des  localités  calcaires,  mais  seu- 
lement aux  points  où  existent  quelques  affleurements  de  si- 
lice. La  plante  n'occupe  alors  qu'un  espace  circonscrit,  et 
généralement  n'est  pas  vigoureuse:  Montbard!  (Bréo?ï);  Lai- 
giiesl  {Maiily);  Lignerollesf  (iMagdeiaiiie);  Venarey,  Fon- 
taine-Française, Dampierre-s-Vingeanne,  St-Maurice  {Col- 
lenoi)\  Velars  {Morele()\  entre  Sombernon  et  Vitteaux 
{Viallanes);  friches  des  bois  Derrière  à  Santenayî. 

Pédicelles  arqués-subréfractés avant,  pendant  et  après  floraison. 
—  Fleurs  rarement  blanches.  —  Galice  à  lobes  marcescents  et 
alors  connivents-chevauchants.  —  Désistement  floral  des  tiges  très 
accentué. 

Il  est  fort  douteux  que  VErica  clnerea  L.  ait  été  rencontré  jusqu'alors 
dans  la  Côle-d'Or,  quoiqu'il  soit  commun  dans  l'Yonne. 

2.  ARGTOSTAPHYLOS  Adans. 

I.  A.  oflicinaiis  Wimm.  et  Grab.  — Arbutiis  Uva-iirsi 
L.  ;  Lorey,  586.  —  !>.  —  Mai.  —  RRR.  —  Bois  de  la  Ge- 
névrière  {Lorey),  autrement  dit  bois  de  Sèche-Bouteille  à 
Recey  I . 

N'occupe  qu'un  espace  de  quelques  mètres  carrés  au  milieu  du 
bois.  M.  Perrin,  juge  de  paix  de  Recey,  a  eu  l'obligeance  de  me 
conduire  à  cette  station  que,  sans  guide,  on  court  le  plus  grand 
risque  de  ne  pas  découvrir. 


XLIV.    PRIMULACÉES   (Vent). 
1 .  PRLMULA  L. 

Parties  souterraines  aromatiques:  rhizome  peu  rameux,  à 
écailles  (base  persistante  et  vivante  des  pétioles  détruits) 
blanchâtres,  largement  triangulaires,  peu  saillantes,  .  .  . 
P.  officinalis . 


PRIMULACÉES.  223 

Parties  souterraines  presque  inodores:  rhizome  très  rameux, 
à  écailles  fauves,  triangulaires-subacuminées,  très  saillan- 
tes  P.  datior. 

Rosettes  de  feuilles  paraissant  dès  novembre:  fleurs  jaune-vif, 
odorantes:  capsule  ovoïde,  beaucoup  plus  courte  que  le  ca- 
lice.  P.  officmalis. 

Rosettes  de  feuilles  ne  paraissant  qu'en  février:  fleurs  jaune- 
pâle,  inodores:  capsule  oblongue,  égalant  au  moins  le  ca- 
lice  P.  elatior. 

I.  P.  ofCcinaiis  Jacq. ;  Loroy,  727.  —  :^.  —  Mars- 
mai.  —  ce.  —  Prés.  bois. 

Depuis  Aug.  de  St-Ililaire  ^  le  rhizome  du  P.  officAnalis  est,  à 
tort,  cité  comme  indéfini.  La  hampe  est  terminale:  mais,  après 
floraison,  elle  se  trouve  déjetée  par  les  bourgeons  de  remplacement 
et  présente  ainsi  de  fallacieuses  apparences  d'une  insertion  latérale. 

Le  rhizome  possède  l'odeur  de  la  fleur,  et  cette  odeur  de  prime- 
vère se  retrouve  dans  le  système  souterrain  de  plusieurs  autres 
végétaux  (page  oo).  —  La  fasciation  de  la  hampe  centrale  est  assez 
fréquente  pour  (ju'on  ne  doive  pas  la  regarder  comme  une  térato- 
logie. —  Certaines  corolles  sont  concolores  et  dépourvues  à  la  gorge 
de  tache  jaune-foncé.  —  La  corolle  prend  souvent  une  teinte  verte 
dans  l'herbier:  celte  teinte  l'envahit  encore  bien  plus  rapidement 
quand  l'échantillon  sec  reste  exposé  à  la  lumière.  La  coloration  en 
vert  est  moins  fréquente,  en  pareils  cas,  pour  les  corolles  de  P.  ela- 
tior. —  Les  auteurs  mentionnent  la  capricieuse  insertion  des  an- 
thères des  Vrimula  :  tantôt  elles  sont  insérées  vers  le  milieu  du 
tube  de  la  corolle,  et  le  style  est  long;  tantôt  elles  le  sont  vers  le 
sommet  de  ce  tube,  et  le  style  est  court.  Koch  {Synops.)  signale 
une  semblable  particularité  chez  une  autre  Prumdacée,  le  Hottonia 
palnstris.  —  Les  dents  de  la  capsule  sont  hygrométriques,  s'en- 
roulant  en  dehors  par  la  sécheresse,  et  se  redressant  à  l'humidité; 
l'enroulement  est  un  peu  moins  prononcé  chez  le  P.  elatior. 

«.  P.  elatior  Jacq.;  Lorey,  728.  — :^.  —  Avril-mai. — 

1.  Morph.  régét.,  p.  107,  112,  830. 


224  PRIMULACÉES. 

A.  G.  —  Prés  et  bois  argileux.  —  Flavignerot,  Antheuil 
{Loreij);  Montbardî,  Montfortî,  Grignon!,  Flavigny  I,  Re- 
ceyl,  Trouhaut!,  Moux  !,  Nolay!,  Rouvray!,  FrémoisI,  Ge- 
nay,j  etc. 

Croît  parfois  dans  certains  prés  de  coteau,  en  compagnie  du  P. 
offlcinalis,  mais  occupe  les  parties  basses  et  argileuses,  tandis  que 
le  P.  officinalls  reste  cantonné  dans  les  parties  plus  élevées,  oix  le 
sol  est  moins  compacte  et  moins  humide. 

Les  feuilles  du  P.  elatlor  sont  ordinairement  atténuées  insensi- 
blement en  pétiole  ailé,  mais  il  n'est  pas  très  rare  d'en  trouver  qui 
soient  brusquement  atténuées,  ou  même  tronquées-subcordées. 
Par  réciprocité,  le  P.  offidjialis,  qui  a  le  plus  souvent  les  feuilles 
presque  tronquées  à  la  base,  peut  en  offrir  d'insensiblement  et 
longuement  atténuées.  —  Ces  diversités  s'observent  sur  le  même 
individu,  et  jusque  dans  la  même  feuille,  tronquée  sur  un  de  ses 
côtés  et  atténuée  sur  l'autre.  De  là,  les  grandes  divergences  des 
auteurs  dans  la  description  des  feuilles  des  deux  espèces. 

On  trouve  quelquefois  des  P.  elatior,  et  surtout  des  P.  officmalis^ 
dont  l'ombelle  est  très  brièvement  pédonculée  et  semble  presque 
radicale,  tandis  qu'au  contraire  j'ai  vu  des  P.  grancUflora  Lmk, 
après  trois  ans  de  culture,  pédonculer  longuement  leur  ombelle  qui 
était  subradicale  lors  de  la  plantation. 

2.  ANDROSAGE  Totim. 

1.  A.  maïKiiua  L.  ;  Lorey,  726.  —  Q.  —  xVvril-mai.  — 
R. —  Moissons.  — Messigny,  Pouilly  près  Dijon!,  Ghenôve, 
Marsannay-la-Gôte  {Lorey). 

3.  HOTTONIA  L.  ^ 

1.  H.  païustris  L.;  I.orey,  722.  —  :^.  —  Mai-juill.  — 
R.  —  Mares,  fossés.  —  Gîteaux,  Argilly,  Broin  (Lorey); 
Ghivres  {Berthiot);  Longchamp!,  GoUonges!,  Vielverge!, 
St- François!,  St-Jean-de-Losne!. 


PKIMULACÉES.  :225 


4.  LYSIMACHIA  /.. 

i  Des  drageons,  ou  plus  rarement  des  stolons;   point  de  tiges 

coQchées-radicanles L.  vulgaris. 

Point  de  drageons:  des  tiges  couchées-radicantes 2 

2  Pseudorrhizes    fortement  filiformes,    1-3,   insérées  en   ligne 

transversale  au  niveau  même  des  nœuds  .  L.  isummidaria. 

Pseudorrhizes  filiformes,  2-4,  insérées  en  ligne  longitudinale  et 

un  peu  en  arrière  des  nœuds L.  nemorum. 

\  Fleurs  en  panicule  terminale L.mdgaris. 

Fleurs  axillaires,  solitaires 2 

2  Tiges  comprimées-quadrangulaires  ;  feuilles  plus  ou  moins 
suborbiculaires,  à  sommet  arrondi;  calice  à  divisions  ovales- 

subcordées;  fleurs  assez  grandes L.  yummularia. 

Tiges  obscurément  quadrangalaires;  fouilles  ovales,  aiguës; 
calice  à  divisions  linéaires;  fleurs  petites.   .   .  L.  nemorum. 

I.  li.  vuig^aris  L.;  Lorey,  723.  —  if.  —  Juin-aoïit.  — 
G.  —  Lieux  humides,  berges  des  rivières. 

Longuement  drageonnant  et  parfois  en  outre  stolonifère  aux 
lieux  humides-ombragés.  —  Drageons  radicants  seulement  en  leur 
quart  antérieur,  oii  ils  sont  épaissis  et  deviennent  ascendants;  le 
bourgeon  qui  les  termine  et  qui  vient  affleurer  le  sol  est  revêtu 
d'écaillés  ovales-triangulaires,  élégamment  imbriquées  sur  4  rangs. 
—  Quand  le  L.  vulgaris  croît  sur  les  berges  des  rivières,  les  dra- 
geons sortent  assez  souvent  de  terre  par  l'efïet  de  la  déclivité  du 
sol,  passent  à  l'état  de  stolons,  puis,  s'avançant  dans  l'eau,  y  flottent, 
se  ramifient,  et  peuvent  atteindre  jusqu'à  4-5  mètres  de  longueur. 

Feuilles  opposées,  quelquefois  verticillées  par  3-4,  ou  encore  al- 
ternes. Du  reste,  la  disposition  des  feuilles  est  très  capricieuse  en 
cette  famille  :  ainsi,  les  feuilles  inférieures  des  Centunculus  mini- 
mus  et  Anagallis  tenella  sont  opposées  et  les  supérieures  ordinaire- 
ment alternes.  VAnagalUs  arvcnsis  a  ses  feuilles  opposées,  ou 
parfois  verticillées  ou  éparses;  entin  des  feuilles  éparses  peuvent 
remplacer  les  verticilles  de  ÏRottonia  palustris. 

15 


226  PRIMULACÉES. 

%.  L..  Mummiiiaria  L.;  Lorey,  723,  —  :^.  —  Mai- 
juill.  —  G.  —  Lieux  humides  et  ombragés. 

Comme  les  tiges  sont  coucliées-radicames,  la  plupart  des  feuilles 
ont  besoin,  pour  se  redresser,  d'une  courbure  pétiolaire;  il  n'y  a 
pas  torsion  des  mérithalles.  —  Le  sommet  des  axes  couchés-radi- 
cants  ne  s'atrophie  pas  l'hiver,  et  continue  indéfiniment  la  végé- 
tation. —  Très  exceptionnellement  fructifère. 

3.  1<.  nemoftim  L.  ;  Lorey,  724.  —  !^.  —  Juin-août. 

—  R.  —  Bords  des  eaux,  marécages  des  bois.  —  Saulieul, 
Villars,  Laroche-en-Brenil  {JLorey)\  Renève  {Weher)\  Pon- 
tailler!,  Eschamps!,  St-Léger-de-Fourchesî,  St-Germain-de- 
Modéon  !. 

Pédicelles  allongés,  filiformes,  réfractés-sigmoïdes  après  florai- 
son; ceux  du  L.  Numnmlaria  restent  droits  et  dressés,  et  sont 
d'ailleurs  moins  longs  et  moins  grêles.  —  Les  liges  florifères  des 
L.  ncmorum  et  Nummiilaria  cessent  de  produire  des  fleurs  en  leur 
partie  supérieure. 

5.  SAMOLUS  Toiirn. 

1.  9i.  vaieraudî  L.;  Lorey,  731.  —  Pérennant-vivace. 

—  Juin-août.  —  R.  —  Vases  desséchées  des  fossés  et  des 
étangs.  —  Giteaux,  Magny-s-Tille  (Lombard);  Larrey-lez- 
Poinçonî,  Arcelot!. 

La  racine  se  détruit  de  bonne  heure  et  se  trouve  remplacée  par 
un  court  rhizome.  —  Les  pédicelles  de  la  grappe  résultent  de  par- 
tition ;  ils  portent  une  bractée  au-dessus  de  leur  partie  moyenne  et 
ils  sont  légèrement  coudés  à  l'insertion  de  cette  bractée. 

Lorey  (p.  lÛGo)  dit  que  le  Cyclamen  Europœum  L.  a  été  récolté  dans 
les  bois  auprès  de  Mont- St- Jean  et  aux  environs  de  Châteauneuf  ;  mais 
il  ajoute  qu'il  n'a  pu  vérifier  ces  indications.  Cette  plante  est  plus  que 
douteuse  pour  le  département. 

G.  GENTUNGULUS  L. 
I.  c.  miniuius  L.;  Lorey,  724.  — O.  — Juin-août.  — 


PRIMULACÉES.  227 

R.  —  Lieux  humides,  pelouses  argileuses.  —  Nuits,  St- 
Nicolas,  Longvay!  {Loreij)  ;  Saulieu  î,  Laroche-en-Brenill, 
Rouvra y  î ,  Jeux  ! . 

7.  ANAGALLIS  Tourn. 

Plante  O  ;  une  racine  et  des  pseudorrhizes  adjuvantes.  .  .   . 

A.  arvensis. 

Plante  '^;  un  rhizome  filiforme  formé  par  la  partie  inférieure 

couchée-radicante  des  tiges A.  tenella. 

Feuilles  sessiles:  corolle  rotacée  dépassant  peu  le  calice  .  . 
A.  arvensis. 

Feuilles  pétiolées:  corolle  infundibuliforme,  1-2  fois  plus  lon- 
gue que  le  calice A.  tenella. 

I.  A.  arven^i^  L.  —  A.  phœnicea  Lmk  et  A.  cœrulea 
Link;  Lorey,  725.  —  0.  — Juin-oct.  —  CGC.  —  Jar- 
dins, cultures. 

Var.  (/..  phœnicea.  —  Corolle  rouge,  rarement  carnée,  h  lobes 
ordinairement  ciliés-glanduleux. 

Var.  p.  cxrulea.  —  Corolle  bleue,  glabre. 

L'A.  arveiîsisâ  fréquemment  des  bourgeons  adventifsexpectants 
sur  son  axe  hypocotylé.  —  Aux  nœuds  florifères,  le  nombre  des 
pédicelles  égale  celui  des  feuilles,  même  quand  celles-ci  sont  verti- 
cillées  par  3-6.  Les  fleurs  d'un  même  nœud  ne  sont  pas  de  môme 
âge,  mais  il  y  a  un  intervalle  de  3-o  jours  entre  Tépanouissement 
de  la  première  fleur  et  celui  de  la  dernière:  ce  qui  semblerait  in- 
diquer que  les  feuilles  elles-mêmes  ne  sont  pas  contemporaines  et 
qu'elles  ont  chacune  une  spire  particulière.  —  Les  corolles  sont 
éphémères  par  la  grande  chaleur:  mais  à  l'exposition  du  nord,  ou 
en  arrière-saison,  les  fleurs  épanouies  dans  l'après-midi  se  ferment 
le  soir  et  s'ouvrent  le  lendemain  matin,  suivant  les  règles  propres 
aux  fleurs  sommeillantes.  —  Au  moment  de  l'épanouissement,  les 
jeunes  corolles  débordent  à  peine  le  calice,  mais  elles  le  dépassent 
notablement  lors  de  leur  mort  et  de  leur  chute.  —  Après  en- 
lèvement de  la  corolle  épanouie,  les  sépales  se  relèvent  aussitôt, 


228  PRIMULACÉES.    PLANTAGINÉES. 

non  cependant  jusqu'à  la  connivence.  —  Les  pédicelles  s'élaleni 
sur  la  feuille  après  tloraison  ;  puis,  pour  la  fruclification,  ils  se  re- 
courbent en  crochet  et  ramènent  la  capsule  sous  la  face  inférieure 
du  limbe. 

La  progression  marque  les  formes  si  diverses  de  l'inflorescence 
des  Primidacces  :  grappe  simple  et  feuillce  des  Anar/allis  arocnsis  et 
tejiella,  Lysimachia  nemonim  et  Nummularla;  grappe  composée  du 
Samolus  Yalerandi;  panicule  du  Lysimachia  vidgaris,  et  ombelle 
des  Primula. 

La  corolle  de  VA?iagallis  arvensis  est  fréquemment  atteinte  de  vi- 
rescence;  elle  est  alors  plus  courte  que  le  calice,  tandis  que  les 
2  verticilles  floraux  intérieurs,  quoique  verts  aussi,  ont  à  peu  près 
leur  forme  normale.  Parfois  encore  les  fleurs  de  cette  espèce  sont 
prolifères,  et  un  petit  axe  foliifère  s'élèv^e  du  centre  de  la  fleura  la 
place  de  l'ovaire,  auquel  cas  il  y  a  avortement  des  étamines  et  des 
pétales.  De  semblables  anomalies  m'ont  été  présentées  encore  par 
la  plupart  des  Lysimachia  vulgaris  de  tout  un  taillis.  —  Le  Primula 
officinalis  est  afîecté'aussi  de  prolification,  tératologie  qui  est  donc 
fréquente  dans  la  famille. 

«.  A.feueila  L.;  Lorey,  726.  —  ^.  — Juill.-août.  — 
R.  —  Marécages  des  prairies  granitiques.  —  Laroche-en- 
Brenil  (Lorey);  Eschamps!,  St-Andeux!  —  Indiqué  à  Di- 
jon (G.  G.)  par  méprise. 


XLV.    PLANTAGINÉES  (Juss.). 
1.  LITTORELLA  L. 

I.  li.  lacnstris  L.;  Lorey,  734.  —  ^,  —  Juill.-sept. 
—  Abonde  aux  rives  des  étangs  granitiques.  —  Vic-s-Thil, 
Saulieu!  {Loreij)\  Arnay-le-Duc!,  St-Didier!,  St-Andeux î 
Laroche-en-Brenil!. 

Stolonifère-drageonnant.  Après  la  destruction  hivernale  de  leurs 
mérithalles  postérieurs,  les  rejets  mis  ainsi  en  liberté  se  forment, 
avec  les  années,  un  court  rhizome  charnu,  c\ iindracé.  Ils  émettent 


PLANTAGINÉKS.  229 

à  lear  tour  des  rejets  aux  aisselli  s  des  feuilles  inférieures  de  leur 
rosette.  —  Submergées,  les  feuilles  sont  verl-jaunàlre,  cylindra- 
cées-lacuneuses:  croissant  hors  de  l'eau,  elles  sont  vertes,  linéai- 
res, semi-cylindracées,  canaliculées  à  la  face  supérieure. 

2.  PLANT AGO  L. 

\  Plante  annuelle P.  arenaria. 

Plantes  vivaces  ou  pérennantes .2 

2  Racine  très  ligneuse  et  persistante,  ne  se  remplaçant  pas  par 

un  rhizome P.  Cynops. 

Racine  peu  ou  point  ligneuse,  se  remplaçant  par  un  rhizome.  3 

3  Plante    pérennante  ;    pseudorrhizes    cylindracées- filiformes, 

nombreuses,  blanches,  molles,  égalant  bientôt  la  racine  qui 

se  détruit  à  la  fin  de  sa  première  année P.  major. 

Plante  de  très  longue  durée;  une  racine,  puis  après  quelques 
années  un  rhizome  court,  à  destructions  insensibles,  muni 
de  1-4  pseudorrhizes  robustes,  raides,  pivotantes  et  brun- 
noirâtre 4 

4  Souche  vers  l'insertion  de  la  rosette  à  coupe  transversale  blan- 

che, puis  bientôt  jaunâtre:  pseudorrhizes  non  fétides,  à  sys- 
tème ligneux  peu  développé,  assez  souvent  munies  de  bour- 
geons adventifs,  l'une  principale  et  simulant  la  racine  dé- 
truite   P.  média. 

Souche  à  coupe  transversale  restant  blanche;  pseudorrhizes 
fétides,  toujours  dépourvues  de  bourgeons  adventifs,  à  sys- 
tème ligneux  assez  développé,  les  principales  ordinairement 
au  nomble  de  2-3 F.  lanceolata. 

1  Plantes  caulescentes 2 

Plantes  acaules 3 

2  Tige  frutescente P-  Cynops.     . 

Tige  non  frutescente P.  arenaria. 

3  Feuilles  lancéolées-linéaires;  hampes  sillonnées-anguleuses.   . 

P.  lanceolata. 

Feuilles  ovales-oblongues;hampesnonsillonnées-anguleuses  .  4 

4  Corolle  blanche;  capsule  4-6 sperme;  graines  conformes,  pres- 

que planes  à  la  face  interne P.  média. 


230  PLANTAGINÉES. 

Corolle   roussàtre;   capsule  8-12  sperme;  graines   blformes, 
convexes  à  la  face  interne P.  major, 

I.  P.  €ynop«  L.;  Lorey,  73G.  —  îj.  —  Juin-août.  — 
R. —  Coteaux  arides,  bords  des  chemins.  —  Gamay,  Meur- 
sault,  St-Aubin,  Santenayl  (Lorey);  Beauneî,  Blagny!, 
Chassagne!. 

«.  p.  arenaria  Waldst.  et  Kit.;  Lorey,  73o.  —  0.  — 
Juin. -août.  —  RR.  —  Sables,  chemins.  —  Seurre,  La 
Bruyère  (Lorey)\  voie  dans  les  gares  de  Talmay!  et  de 
Beaune!. 

3.  p.  lanceoiata  L.;  Lorey,  736.  —  %.  —  Avril-oct. 

—  CGC.  —  Prés,  friches,  bords  des  chemins. 

Les  poils  soyeux  qui  garnissent  le  centre  des  rosettes  radicales 
du  P.  lanceoiata  sont  tous  blancs,  tandis  que  les  extérieurs  ou  plus 
âgés  sont  roussàtres  chez  les  P.  média  et  major.  Rares  pour  cette 
dernière  espèce,  ils  sont  surtout  abondants  et  allongés  chez  le  P. 
lanceoiata,  principalement  sur  les  individus  (var.  hmuglnosa)  ra- 
bougris des  stations  arides.  Ces  poils  appartiennent  aux  bases  pé- 
tiolaires,  et,  comme  les  feuilles,  même  rudimentaires ,  en  sont 
pourvues,  la  souche  reste  encore  velue  après  l'enlèvement  des 
feuilles  adultes.  —  Epis  cylindriques,  ou  oblongs,  ou  subglobuleux. 
La  variété  à  épis  digités  de  Lorey  consiste  en  une  ramification  té- 
ratologique  de  l'épi. 

4.  P.  média  L.;  Lorey,  737.  —  :^.  —  Mai-sept.  —  G. 

—  Prés,  pelouses,  bords  des  chemins. 

Les  feuilles  mettent  deux  années  pour  prendre  tout  leur  déve- 
loppement ;  d'abord  intérieures,  petites  et  sessiles,  elles  devien- 
dront extérieures,  grandes  et  plus  ou  moins  longuement  pétiolées. 
L'allongement  du  pétiole  est  surtout  manifeste,  quand  les  rosettes 
sont  denses  ou  vigoureuses,  ou  quand  la  station  est  ombragée;  il 
a  pour  cause  un  commencement  d'étiolement  dû  à  une  imbrication 
trop  prononcée  ou  aux  mauvaises  conditions  de  la  station.  Ce  lent 
accroissement  des  feuilles  du  P.  média  contraste  avec  le  dévelop- 
pement si  rapide  de  celles  de  la  grande  majorité  des  plantes. 


PLANTAGINÉES.  231 

5.  P.  major  L.;  Lorey,  737.  —  Pérennant.  — Mai-oct. 
—  Cultures,  prés,  bords  des  routes. 

La  variété  intcrmedia  (P.  intermedia  Gilib.  —  P.  minima  DG.)  se 
distingue  par  ses  dimensions  grêles,  ses  feuilles  souvent  sinuées- 
dentées,  sa  corolle  à  lobes  lancéolés-aigus,  et  son  épi  court  et  pau- 
ciflore.  Elle  croît  indifféremment  dans  les  sables  et  les  meilleurs 
sols.  La  culture  amplifie  un  peu  ses  proportions,  mais  reste  im- 
puissante à  lui  donner  celles  du  P.  major,  auquel  du  reste  le  P. 
intermedia  se  rattache  par  de  nombreuses  formes  de  transition.  — 
La  variété  y.  {bracteis  foliaceis)  de  Lorey  n'est  qu'une  tératologie 
fréquente  surtout  chez  le  P.  lanceolata.  —  Parfois  on  trouve,  en  la 
même  station,  des  P.  major,  les  uns  à  feuilles  vertes,  les  autres  à 
feuilles  rouge-brun,  et  cette  teinte  rougeâtre  devient  cuivrée  à  la 
fin  de  Tété. 

La  racine  du  P.  major  est  grêle  ;  dès  la  première  année,  elle  est 
égalée,  puis  remplacée  par  les  pseudorrhizes  de  la  souche.  Cette 
souche-rhizome  est  verticale,  et  elle  subit  en  sa  partie  inférieure 
de  profondes  destructions,  tandis  que  la  partie  supérieure  s'élève 
assez  rapidement  au-dessus  du  sol.  Il  s'ensuit  liientôt  comme  une 
sorte  d'arrachage  spontané;  les  jeunes  pseudorrhizes  ne  peuvent 
plus  se  développer  ou  sont  frappées  d'une  mort  précoce,  puis- 
qu'elles naissent  ex  posées  à  l'air.  Aussi  cette  espèce  est-elle  condam- 
née à  une  briève  existence,  et  ne  survit-elle  guère  à  sa  seconde 
floraison. 

La  direction  des  hampes  est  pour  les  P.  major  et  média  un  ca- 
ractère le  plus  souvent  illusoire,  car  elle  peut  varier  jusque  chez 
le  même  individu.  —  Un  mode  doublement  progressif  est  propre  à 
l'inflorescence  des  Plantago  et  du  Littorella  lacustris.  En  effet,  les 
pédoncules  sont  axillaires,  naissent  d'axes  (rosettes  ou  tiges)  indéfi- 
nis et  les  inférieurs  évoluent  les  premiers;  puis,  l'épanouissement 
se  poursuit  régulièrement  de  bas  en  haut  pour  chaque  épi.  Dans 
une  famille  voisine,  les  Armériées,  les  fleurs  des  capitules  de  VAr- 
meria  plantaginea  s'épanouissent,  au  contraire,  de  la  façon  la  plus 
désordonnée. 


232  ILICINÉES.    OLÉINÉES. 


XLVI.   ILICINÉES  (Brongn.). 

1.  ILEX  L. 

I.  I.  aquifoiium  L.;  Lorey,  197.  —  y.  —  Mai.  —  C. 

—  Bois. 

Chez  les  vieux  individus,  la  plupart  des  feuilles  sont  entières  et 
ne  gardent  plus  que  leur  épine  terminale.  C'est  ainsi  qu'on  voit  les 
lobes  diparaître  des  feuilles  des  vieux  rameaux  à'Hedera  Hélix. 

—  Fleurs  en  grappes  corymbiformes,  axillaires:  ces  grappes  sont 
composées  de  8-12  fleurs  et  se  décomposent  en  cymes  bi-unipares, 
les  cymes  inférieures  s'épanouissant  les  premières,  celles  du  som- 
met les  dernières.  Il  y  a  donc  pour  chaque  grappe  progression 
d'ensemble  et  régression  de  détails. 


XLVII.   OLÉINÉES   (Hoffms.  et  Link). 

1.  LIGUSTRUM  Tour7i. 

1.  li.  ^ulg^are  L.  ;  Lorey,  §90.  —  ^.  —  Juin.  —  G.  — 
Haies,  bois. 
Tiges  assez  souvent  décombantes-radicantes. 

2.  FRAXINUS  Tourn. 

1.  F.  exceisior  L.;  Lorey,  593.  —  t).  —  Mai.  —  G.  — 

Bords  des  eaux,  bois. 

Aucun  arbre,  pas  même  le  Chcjie^  n'est  fixé  au  sol  par  des  ra- 
cines aussi  puissantes.  —  Feuilles  quelquefois  verticillées  par  3 
dans  les  taillis  de  1-2  ans.  —  Une  variété  (|3.  australis  G.  G.)  à  fo- 
lioles étroites,  nettement  acuminées,  est  commune  dans  le  Val-de- 
Saône  à  Perrigny-s-Ognon!,  Lamarche!,  Auxonne!,  Seurre!,  etc. 


OLÉINÉES.    APOCYNÉES.  233 

Le  F.  oxyphylla  M.  B.  a  été  indiqué  (Boreau,  FI.  du  Centre)  dans  les 
rochers  de  Cirey  près  Nolay. 

Le  Syringa  vulgaris  L.  (Lilas),  par  ses  abondants  drageons,  bien  plus 
que  par  ses  graines,  se  propage  facilement  dans  le  voisinage  des  lieux 
où  il  est  cultivé. 


XLVIII.   APOCYNÉES  (Juss.). 
1.  VINGA  L. 

t.  V.  niiuor  L.;  Lorey,  598.  —  '^.  —  Mars-avril.  — 

G.  —  Bois  couverts. 

Deux  sortes  de  tiges  naissant  au  printemps  :  les  unes,  entière- 
ment foliifères,  sont  couchées-radicantes  dès  le  début;  les  autres, 
munies  d'une  fleur  vers  leur  base,  sont  d'abord  dressées,  puis 
bientôt  décombantes  et  radicantes.  L'extrémité  de  toutes  ces  tiges  se 
redresse  un  peu,  s'atrophie  et  ne  pourra  servir  au  printemps  sui- 
vant à  continuer  la  végétation,  qui  sera  reprise  par  d'autres  tiges 
nées  des  nœuds  radicants.  De  tels  axes  sont  donc  sympodiques 
d'une  année  à  l'autre,  mais  indéfinis  pour  tous  les  mérithalles 
d'une  même  année.  Les  nœuds  radicants  deviennent  le  siège  de 
centres  vitaux  ou  souches,  et  les  anciens  sont  munis  de  chicots 
formés  par  les  bases  persistantes  des  tiges  détruites.  Les  tiges  sont 
ordinairement  uniflores:  ce  n'est  qu'exceptionnellement  qu'elles 
portent  2  ou  même  3  fleurs,  nombres  normaux  pour  le  V.  major. 

Des  fleurs  axillaires  sont  attribuées  au  V.  minor  par  tous  les 
auteurs,  sauf  par  M.  Guillard  S  qui  est  d'avis  que  le  pédoncule 
termine  la  tige  et  que  celle-ci  se  continue  sympodiquement.  Il  me 
semble  que  le  prolongement  caulinaire  est  axile,  et  que  le  pédon- 
cule n'est  pas  axiliaire,  mais  dérive  de  la  partition  de  l'axe.  Ce 
prolongement  caulinaire  est  en  efîet  axile,  car  la  feuille  qui  l'ac- 
coste est  munie  à  son  aisselle  d'un  petit  bourgeon  expectanl.  L'au- 
tre feuille  du  nœud  florifère  est  à  la  vérité  dépourvue  d'un  pareil 
bourgeon,  ce  qui  pourrait  prêter  à  dire  que  le  bourgeon  a  évolué 

1.  Bull,  delà  Soc.  bot.  de  Fr.,  1857,  IV,  p.  463-464. 


234  APOCYNÉES.    —    ASCLÉPIADÉES. 

en  pédoncule  axillaire;  mais,  quand  on  examine  de  très  jeunes  li- 
ges florifères,  on  trouve  que  l'axe  et  le  bouton  floral  sont  de  même 
force  et  de  même  âge  :  or  cette  conlemporanéité  ne  saurait  exister 
pour  des  axes  dont  l'un  serait  fils  de  l'autre,  et  ne  peut  concorder 
qu'avec  une  partition  caulinaire  à  laquelle  est  dû  le  pédoncule. 
Quelquefois  une  double  partition  produit,  outre  le  pédoncule,  un 
second  prolongement  caulinaire,  et  le  pédoncule  se  trouve  placé 
entre  les  deux  prolongements,  ce  qui  contredit  absolument  à  l'axil- 
larité.  Au  surplus,  d'autres  exemples  de  partition  vont  se  présenter 
dans  une  famille  voisine,  les  Asdépiadces. 


XLIX.   ASCLÉPIADÉES  (R.  Br). 
1.  VINCETOXIGUM  MœncL 

I.  V.  ofOcinaie  Mœnch.  —  Cijnanchum  Vincetoxicum 
R.  Br.;  Lorey,  597.  —  if.  —  Juin-juill.  —  G.  —  Bois 
montagneux. 

Rhizome  cespiteux,  à  pseudorrhizes  très  nombreuses,  épaissies- 
cylindracées.  —  Le  V.  laxum  G.  G.,  signalé  dans  les  rochers  de  No- 
lay  (Rouy),  est  identifié  au  V.  officinale  par  M.  Grenier  (FI.  Juras- 
siq.)\  cette  forme  a  les  feuilles  plus  étroites  et  plus  acuminées  et 
les  lobes  de  la  corolle  oblongs,  réfléchis  sur  les  bords.  ~  J'ai 
trouvé  dans  l'Yonne,  près  des  limites  de  la  Côte-d'Or,  des  indivi- 
dus à  inflorescence  compacte  subcorymbiforme.  Les  pédicelles 
communs  étaient  remplacés  par  des  rameaux  géminés-ternés,  qu 
se  subdivisaient  eux-mêmes  en  un  grand  nombre  de  ramuscules 
florifères.  Cette  particularité,  qui  n'était  pas  due  à  une  amputation 
du  sommet  des  tiges,  modifiait  complètement  le  port  de  l'inflo- 
rescence. 

L'inflorescence  du  V.  officinale  consiste  en  un  groupe  corymbi- 
forme  dont  les  pédicelles  sont  de  partition;  l'épanouissement  y 
procède  de  la  circonférence  au  centre,  et  le  type  est  donc  progres- 
sif. M.  Guillard  '  n'y  voit  au  contraire  que  des  cymes  centripètes, 

1.  Bull,  de  la  Soc.  bot.  de  Fr.  1857,  IV,  p.  462. 


ASCLÉPIADÉES.    GENTIANÉES.  235 

sans  se  dissimuler  pourtant  tout  ce  qu'a  d'irrationnel  la  marche  de 
pareilles  cymes. 


L.    GENTIANÉES  (Juss.). 
1.  MENYANTHES  Toiini. 

1.  11.  trifoiiata  L.;  Lorey,  000.  —  '^.  —  Juin-juill. 
—  A.  C.  —  Marécages,  fossés.  —  Limpré  {Loreij);  Lai- 
gnes!,  Vixî,  Chaumes!,  Grancey-le-Gliàteau!,  Marey-s- 
Tillel,  Orgeux!,  Pontaillerl,  Flammerans!,  Menessaire!, 
Saulieul,  Eschamps!,  St-Andeux!,  etc. 

Rhizome-tige  robuste,  longuement  rameux,  sympodique  à  cha- 
que inflorescence;  nœuds  mérithalliens  munis  d'écaillés  membra- 
neuses. —  L'inflorescence  est  une  grappe  terminale,  dont  l'épa- 
nouissement est  progressif.  —  Chez  le  Limnanthemum  NymphoideSy 
l'inflorescence  forme  un  sertule  dont  les  fleurs  obéissent  à  la  ré- 
j,Tession  et  sont  disposées  en  cymes  sessiles. 

2.  LIMNANTHEMUM  Gmel. 

1.  li.  rvympiioides  HofTms.  et  Link.  —  Villarsia  Nym- 
phoides  Yent.  ;  Lorey,  601.  —  :^.  —  Juill.-sept.  —  Assez 
commun  dans  les  mares,  fossés  et  ruisseaux  du  Yal-de- 
Saône,  nul  ailleurs.  — Auxonne!,  Seurreî  {Lorey);  Pon- 
tailler!,  St-Jean-de-Losne!. 

Rhizome  drageonnant.  —  Aussitôt  après  floraison,  les  fleurs  s'en- 
foncent dans  l'eau  par  une  courbure  du  pédicelle. 

3.  CHLORA  Renealm, 

1.  c.  perfoiiata  L.;  Lorey,  601.  —  0,  rarement  O.  — 
Juill.-sept.  — R.  — Pelouses  argileuses,  —  Notre-Dame 
d'Etang,  bois  du  Manlouan   {Lorey)  ;    friches  de  la  Belle- 


236  GKNTIANÉES. 

Place  dans  les  bois  communaux  de  Bulfonl,  Poinçon-lez- 
Larrey!,  Jumeau  delà  Chassaigne  près  Massingy!. 

Comme  les  feailles  sont  ovales-connées,  le  calice,  avec  ses  6-8 
divisions  linéaires,  proteste  énergiquenient  contre  la  théorie  de  la 
Métamorphose,  dont  les  partisans  sont  réduits  à  invoquer  l'hypo- 
thèse de  faisceaux  fibro-vasculaires  devenus  libres  dans  les  2  feail- 
les. Chez  d'autres  Gentianées  encore,  le  calice  a  des  formes  si  va- 
riées et  si  différentes  de  celles  des  feuilles,  qu'il  se  manifeste  nette- 
ment comme  une  expansion  réceptaculaire  sans  aucun  rapport 
nécessaire  avec  la  feuille. 

Le  C.  perfoliata  est  d'une  apparition  très  capricieuse,  même  en 
ses  meilleures  stations.  Ainsi,  pendant  o  ans,  a-t-il  fait  totalement 
défaut  dans  une  friche  oii  je  l'avais  d'abord  récolté  en  très  grande 
abondance.  Cette  particularité  me  semble  avoir  pour  cause,  soit  la 
sécheresse  de  l'automne  qui  empêche  la  germination,  soit  surtout 
celle  du  printemps  qui  arrête  l'évolution  des  jeunes  rosettes  ra- 
dicales. 

4.  SWERTIA  L. 

I.  s.  perennis  L.;  Lorey,  602.  —  :^.  —  Juill.-août. 
—  RR.  — Marécages.  —  Essarois,  Val-des-Chouesî  {Lorey)\ 
Recey  ! . 

S.  GENTIANA  Tourn. 

1  Plante  0 G.  Germanica. 

Plantes  -i^ 2 

2  Rhizome  très   grêle;  pseudorrhizes  émettant  des  bourgeons 

adventifs G.  ciliata. 

Souche  plus  ou  moins  robuste;  point  de  bourgeons  adventifs 
aux  pseudorrhizes  ni  à  la  racine 3 

3  Un  rhizome  court,  subtétragone,  à  destruction  peu  apprécia- 

ble   G.  Pneiimojianthe. 

Une  racine      4 

4  Souche  indéfinie,  assez  robuste,  à  partie  basilaire  dissociée  à 

la  fin  en  4  lanières  longitudinales G.  Cruciata. 


GiiNTIANÉES.  237 

Souche  définie;  racine  volamineuse,  ne  présentent  pas  de  dis- 
sociations   G.  lutea. 

1  Corolle  à  gorge  ciliée G.  Grrmmma. 

Corolle  à  gorge  nue 2 

2  Corolle  à  4  lobes 3 

Corolle  à  o  lobes 4 

3  Feuilles  linéaires;  lobes  de  la  corolle  dentés-frangés 

G.  ciliata. 

Feuilles  lancéolées;  lobes  de  la  corolle  entiers  .   .  G.  Cruciata. 

4  Feuilles  ovales-elliptiques:  fleurs  jaunes G.  lutea. 

Feuilles  linéaires  lancéolées:  fleurs  bleues.  G.  Pneumonanthe. 

I.  G.  Ciernianica  Willd.  ;  Lorey,  604.  —  O.  —  Août- 
oct.  —  A.  R.  —  Pelouses,  clairières  des  bois.  — JouYence 
(Lorey);  F iàYigny  (Lombard);  Bennïie  (Bert/iîot)  ;  St-Re- 
my!,  Arraiis!,  Gourcelles-s-Grignon!,  Val-des-Choues!, 
Diénayl,  Remilly  !. 

Très  difflcile  à  cultiver  et  peut-être  demi-parasite. 

^.  G.  lutea  L.;  Lorey,  603.  —  :^.  —  Juill.-sept.  —  C. 
—  Bois,  coteaux  incultes. 

Abonde  dans  plusieurs  bois  du  canton  de  Montbard,  oi^i  ses 
volumineuses  racines  sont  arrachées  pour  les  besoins  de  la  phar- 
macie. Elles  sont  jaunes,  comme  le  sont  du  reste  les  parties  sou- 
terraines de  la  plupart  des  Gentianées.  —  La  tige  est  largement 
fistuleuse,  et  même  la  moelle  est  déjà  à  moitié  résorbée  aux  nœuds 
bien  avant  floraison.  —  A  une  année  de  floraison  succèdent  quel- 
ques années  où  la  souche  ne  produit  que  des  rosettes  de  feuilles. 
Quand  ces  rosettes  sont  vigoureuses,  elles  développent,  comme  chez 
le  Veratrum  album  et  tant  d'autres  Monocotyléclonées,  une  fausse 
tige  formée  par  les  gaines  pétiolaires.  Au  centre,  et  enveloppé  par 
la  gaine  la  plus  intérieure,  se  trouve  le  bourgeon  qui  s'éteindra 
en  montant  à  tige  florifère,  l'une  des  années  suivantes.  Les  gaines 
radicales  de  la  rosette  du  G.  Cruciata  produisent  aussi  une  fausse 
tige,  mais  beaucoup  moins  allongée. 

3.  Ci.  Cruciata  L.  ;  Lorey,  603.  —  '^.  —  Juin-aotît.  — 


238  GENTIANÉES. 

A.  G.  —  Bois.  —  Environs  de  Dijon  {Lorey);  La  Guette 
près  Liernais  {Lombard);  St-Remyl.  Quincy!,  Fain-lez- 
Montbard!,  Asnières-en-Montagneî,  Ghamp-d'OiseauI,  Tur- 
cey!,Montigny-s-AubeI,  Lignerollesî,  Grancey-le-Ghâteau!, 
Vernoisî,  Selongey!,  Nolay  I,  Aubigny-la-Roncef. 

Les  souches  des  G.  Cnœiata  et  Fneumonanthe  sont  indéfinies, 
mais  avec  les  différences  suivantes  :  le  rhizome  du  G.  Pneiimonatïthe 
est  sans  feuilles  radicales,  et  des  tiges  dressées  et  pleines,  les  unes 
foliifères,  les  autres  florifères,  sont  insérées  autour  d'un  gros  bour- 
geon central  ovoïde-écailleux;  le  G.  Cruciata,  dans  son  jeune  âge, 
aune  rosette foliifère enveloppant  un  bourgeon  central.et  plus  tard 
il  possède,  en  outre,  des  tiges  latérales  fistuleuses,  longuement 
couchées-ascendantes,  quoique  jamais  radicantes;  elles  ont,  avec 
les  racines  qui  sont,  en  vieillissant,  atteintes  de  fénestrations  et  dis- 
sociations, prêté  à  la  méprise  de  la  plupart  des  Flores,  oi^i  le  G.  Cru- 
ciata est  décrit  comme  traçant  par  sa  racine  et  par  sa  souche.  — 
Certaines  zones  des  racines  ou  des  pseudorrhizes  des  G.  Cnœiata, 
lutea  et  ciliata  sont  sujettes  à  de  capricieuses  exfoliations  cor- 
ticales annulaires,  qui  en  réduisent  notablement  le  diamètre. 

Les  fleurs  des  G.  Germanica,  ciliata  et  surtout  du  G.  Cruciata 
sont  remarquables  par  leur  longue  durée,  de  sorte  qu'à  la  matu- 
rité des  graines  de  cette  dernière  espèce  les  filets  staminaux  et  les 
parois  de  l'ovaire  sont  encore  verdâtres,  et  la  corolle  n'est  ni  déco- 
lorée, ni  flétrie. 

4.  fc.  Pneumouantiie  L.;  Lorey,  604.  —  :^  . —  .lui  11.- 
sept.  — A.  R.  —  Prés  tourbeux.  —  Limpré  {Loreij)\  Lu- 
cenay  î,  Val-des-Gboues!,  Avot!,  Foncegrive!,  Is-s-Tille!. 

5.  G.  eiiiata  L.  :  Lorey,  60o.  —  ^.  —  Aoùt-oct.  — 
R.  —  Pelouses,  bois.  —  Gbatillon,  Val-des-Ghoues  {Lorey)  ; 
Soucey  {Boreau)  ;  St-Remy!,  Quincy  I,  Asnières-en-Monta- 
gnel,  Tarsul!. 

Pseudorrhizes  horizontales,  flexueuses,  très  grêles,  drageonnant 
par  bourgeonnement  adventif. 


GENTIANÉES.  239 


G.  CIGENDIA  Ada?is. 


1.  c.  niiformis  Delarbre.  —  Exacum  filiforme  Willd.; 
Lorey,  607.  —  0.  —  Juill.-oct.  —  RR.  —  Bords  des 
étangs.  — Thoisy,  Saulieu!,  Laroche-en-Brenil  {Lorey); 
Labergement-lez-Seurre  (Berthiot)\  St-Didier!. 

7.'  ERYTHiEA  Renealm. 

Rosette  radicale  bien  développée,  souvent  même  accostée  de 
rosettes  latérales;  fleurs  assez  grandes,  sessiles  en  cymes 
émergeant  presque  toutes  au  même  niveau  et  formant  une 
grappe  corymbiforme  à  rachis  axile.    .   .   .  E.  Centaurium. 

Rosette  radicale  nulle  ou  très  appauvrie  et  toujours  simple: 
fleurs  petites,  pédicellées,  en  cymes  lâches  étagées  à  des  ni- 
veaux très  divers  et  formant  une  grappe  paniculée  à  rachis 
sympodique E.  pulchella. 

1.  E.  Ceutauriuni  Pers.  —  Chiroiiia  Centaurium  Sm.; 
Lorey,  606.  — O  ou  0.  —  Juin-oct.  —  G.  —  Taillis,  pe- 
louses ombragées. 

Fleurs  rarement  blanches. 

«.  E.  puieiieiia  Fries.  —  Chironia  Centaurium  Sm. 
p.  {C.  pulchella  DG);  Lorey,  606.  —  0.  —  Juill.-août, 
—  A.  G.  — Lieux  inondés  1  hiver,  pelouses  humides,  bords 
des  chemins.  — Villenotte,  Flavigny,  Dijon  {Lombard);  Si- 
Remy!,Qaincv!,  Larrev-lez-Poinçonî,  Fontaine-Française!, 
St-Sauveur  ! ,  Longvay  ! ,  Santenay  ! ,  Gussy-la-Golonne  ! ,  Lier- 
nais!,  Semurî,  etc. 

La  capsule,  qui  ordinairement  n'est  pas  plus  longue  que  le  ca- 
lice, le  dépasse  parfois  de  moitié,  comme  le  fait  normalement  celle 
de  VE.  Centaurium. 

Les  E.  pulchella  et  Centaurium  ont  des  fleurs  sommeillantes  qui 
exigent  beaucoup  de  chaleur  pour  leur  épanouissement.  Tandis 


240  GBNTIANÉES.  COxWOLVULACÉES. 

que  la  plupart  des  autres  corolles  sommeillantes  se  contentent  de 
20"  pour  la  veille,  il  faut  21°  à  l'E.  Centaurlum  et  28°  à  VE.  pul- 
chella  ;  lepanouissemenî  dd  cette  dernière  espèce  n'est  même 
rapide  au  four  qu'avec  33°.  —  L'E.  puklicUa  s'ouvre  en  plein  air 
ordinairement  2  heures  plus  tard  et  se  ferme  3-4  heures  plus  tôt 
que  VE.  Centaurlum.  Mais  il  ne  faut  pas  dire  avec  M  M.  Grenier  et 
Godron  ^  que  VE.  pulchella  se  ferme  vers  11  heures  du  matin; 
puisque,  suivant  les  variations  atmosphériques,  il  pourra  ne  pas 
s'ouvrir  du  tout,  ou  bien  ne  se  fermer  que  vers  i-2  heures  du  soir. 
Je  dois,  càce  sujet,  insister  de  nouveau  sur  l'impossibilité  de  fixer 
une  heure  certaine  pour  les  phases  du  sommeil  des  plantes. 


LI.  CONVOLVULACÉES  (Juss.) 

1.  GONVOLVULUS  /.. 

Une  racine  robuste,  ligneuse,  dépourvue  de  bourgeons  adven- 
tifs C.  Cantabrica. 

Une  racine  et  des  pseudorrhizes  assez  grêles,  bourgeonnant 
adventlvement C.  arvensis. 

Tiges  volubiles;  feuilles  dentées  . C.  arvensis. 

Ni  tiges  volubiles,  ni  feuilles  dentées C.  Cantabrica. 

I.  C.  Cantaltrica  L.;  Lorey,  609.  —  '^.  —  Juin-juill. 
—  RR.  —  Coteaux  incultes.  —  En  la  Côte  depuis  St-Ro- 
main!  jusqu'à  Ghassagne  {Lorey)\  Beaune  (G.  G.);  Sante- 
nay  (Gàllot)  ;  Meursault  1 ,  Nolay  I . 

L'inflorescence  est  une  grappe  composée,  à  pédoncules  longs  et 
terminés  par  des  cymes  bi pares:  il  y  a  progression  dans  Tensem- 
ble,  puisque  l'épanouissement  passe  des  pédoncules  inférieurs  aux 
supérieurs,  mais  régression  dans  les  détails,  puisque  ces  pédoncu- 
les sont  cymifères.  Les  pédoncules  du  C.  arvensis  sont  axillaires,  et 
le  plus  souvent  unitlores;  rarement  ils  portent  une  cyme  et  cette 

1.  Fl.deFr.,  II,  p.  483. 


CONVOLVULACÉES.  24d 

cyme  est  unipare.  Enfin,  chez  le  Calystegia  sepium,  les  pédoncules 
sont  toujours  uniflores  et  la  progression  est  absolue;  les  bractées 
du  sommet  du  pédoncule  restent  les  seuls  vestiges  de  la  cyme  tou- 
jours absente. 

«.  c  arvensis  L.;  Lorey,  610.  —  ')/:.  —  Juin-sept.  — 
CGC.  —  Cultures,  moissons. 

Les  tiges  qui  résultent  du  bourgeonnement  adventif  des  racines 
sont  souvent  plus  ou  moins  en  spirale  dans  leur  partie  hypogée.  — 
Quand  les  tiges  traînent  à  terre  sans  rencontrer  de  support,  elles 
n'en  offrent  pas  moins  des  signes  de  torsion,  et  elles  finissent  par 
s'enrouler  sur  elles-mêmes.  —  La  torsion  des  tiges  des  Convolmiliis 
arvensis  et  Calystegia  sepium  se  dirige  à  droite:  la  corolle  a  sa 
préfloraison  dans  le  môme  sens.  —  Les  feuilles  du  Convolvidus  ar- 
vensis sont  glabres  ou  velues,  ovales  ou  linéaires,  à  oreillettes  ai- 
guës ou  obtuses.  —  Après  floraison,  la  partie  supérieure  des  pé- 
doncules se  réfracte  par  une  courbure  qui  s'arrête  au  point  d'in- 
sertion des  2  bractées  pédonculaires. 

2.  CALYSTEGIA  jR.  Br. 

I.  c.  sepium  R.  Br.  —  Convolvitlus  sepium  L.;  Lorcy, 
609.  —  if.  — Juin-sept.  — CGC.  — Cultures,  haies, 
lieux  ombragés. 

Le  C.  sepium  a  2  sortes  de  tiges,  les  unes  volubiles  et  florifères, 
les  autres  stériles,  stoloniformes,  longuement  étalées  sur  le  sol,  et 
non  volubiles  malgré  le  voisinage  et  même  le  contact  d'un  support. 
Ces  dernières  finissent  par  introduire  dans  le  sol  leur  sommet, 
ainsi  que  celui  de  leurs  rameaux;  puis,  les  parties  ainsi  enterrées 
continuent  de  s'accroître  et  se  présentent  bientôt  sous  la  forme 
d'organes  blancs,  rameux,  cylindracés-épaissis,  et  pourvus  de  i-2 
pseudorrhizes  à  leurs  nœuds  mérithalliens.  Les  rameaux  qui  nais- 
sent de  la  moitié  inférieure  des  tiges  florifères  se  rabattent  sur  le 
sol,  où  ils  rampent  et  se  comportent  comme  les  tiges  stériles  elles- 
mêmes.  Enfin  les  drageons,  émis  directement  par  le  rhizome,  cons- 
tituent au  C.  sepium  un  second  et  non  moins  puissant  mode  de 
propagation.  Les  renflements  alimentaires  de  la  Batate  {Convolvulus 

16 


242  CONVOLVULACÉES. 

Batatas)  ont  une  tout  autre  origine,  car  ils  sont  formés  par  celles 
des  pseudorrliizes  qui  sont  fusiformes-épaissies  ;  puis,  ces  tubéro- 
sités  ont  la  propriété  de  bourgeonner  adventivement,  comme  la 
racine  et  les  pseudorrliizes,  d'ailleurs  grêles,  du  Convolvulus  arven- 
sis.  Quelques-unes  des  particularités  de  la  végétation  du  Calystegia 
scpiiim  avaient  été  déjà  signalées  par  MM.  Lagrèze-Fossat  et  Germ. 
de  St-Pierre  *. 

La  propriété  d'insinuer  en  terre  les  extrémités  des  axes  et  de  les 
transformer  en  une  sorte  de  drageon  se  remarque  jusque  chez  la 
tige  primaire  des  germinations  du  C.  sepium,  et  aussi  chez  les  ra- 
meaux qui  se  développent  à  l'aisselle  de  ses  amples  cotylédons 
foliacés.  La  végétation  aérienne  se  poursuit  au  moyen  de  bourgeons 
nés  aux  points  de  courbure  de  la  tige  et  des  rameaux.  Cette  pre- 
mière année,  la  plante  est  munie  d'une  racine;  mais  elle  n'aura 
qu'un  rhizome  pour  les  années  suivantes. 

M.  Thilo  Irmisch  -  assimile  le  mode  de  végétation  du  Calystegia 
sepium  à  celui  des  Mentha,  Lycopus,  de  plusieurs  Stachys,  et  des 
Oxalis  stricta  et  Physalls  Alkekengi.  Un  tel  rapprochement  n'est  pas 
exact  sous  tous  rapports.  En  effet,  chez  les  Mentha,  Lycopus  et 
Stachys,  les  pseudorrhizes  des  drageons  sont  plus  précoces,  plus 
abondantes  et  la  souche  mère  périra  dès  la  seconde  année,  c.  à.  d. 
après  floraison.  Les  drageons  du  PhysaUs  Alkekengi  sont  dépourvus 
d'épaississement  terminal:  d'ailleurs  ils  ne  deviennent  pas  libres, 
mais  restent  reliés  à  la  souche  et  constituent  ainsi  un  vaste  réseau 
souterrain  continu.  Enfm  aifcune  des  plantes  citées  par  M.  Irmisch, 
sauf  parfois  VOxalis  stricta,  n'insinue  en  terre  le  sommet  de  la 
plupart  de  ses  axes  pour  le  transformer  en  drageon,  mais  tous 
leurs  drageons  naissent  directement  de  la  souche.  Pour  VOxalis 
stricta,  il  diffère  principalement  du  Calystegia  sepium  par  sa  sou- 
che qui  périt  après  floraison,  tandis  que  celle  du  C.  sepium  persiste 
plusieurs  années:  en  outre,  ses  pseudorrhizes  ne  naissent  pas 
toutes  aux  nœuds,  mais  quelques-unes  se  montrent  aux  points  les 
plus  divers  des  mérithalles.     . 

Chez  certains  Calystegia  sepium,  les  feuilles  peuvent  atteindre 
jusqu'à  un  décimètre  de  largeur.  —  Ephémère  pendant  la  grande 

1.  Bull,  de  la  Soc.  bot.  de  F;-.,  1855,  II,  p.  145-148. 

2.  I/jùL,  1857,  lY,  p.  527. 


CONVOLVULACÉES.  CUSCUTACÉES.  243 

chaleur,  la  fleur  peut  durer  deux  jours  par  les  temps  frais  et  cou- 
verts de  l'automne  et  devient  alors  sommeillante.  Il  en  est  de 
même  delà  Belle- de- Jour  {Convolvulus  irlcolor). 


LU.  CUSCUTACÉES  (Presl.). 

I.  CUSGUTA  Totmi. 

Ecailles  florales  plus  ou  moins  conniventes;  styles  plus  longs 
que  l'ovaire C.  Epithymum. 

Ecailles  florales  non  conniventes,  appliquées  sur  le  tube  de  la 
corolle:  style  plus  court  que  l'ovaire C.  major. 

I.  C.  Rpâiiiyniiim  Murray.  —  C.  minor  DC;  Lorey, 
611.  —  O-  —  Juin. -sept.  — C.  —  Sur  les  plantes  des  pe- 
louses et  des  prairies  artificielles. 

Vit  sur  les  plantes  les  plus  diverses!:  Silène,  Convolvulus,  Ceras- 
tium,  Géranium,  Heliànthemum,  Genista,  Trifolium,  Medicago,  An- 
thyllis,  Coronilla,  Onobrychis,  Lihanotis,  Li7iaria,  Khinmithus,  Eu- 
phrasia,  Odontites,  Teucrium,  Galeopsis,  Thymus,  Cwsium,  AchUlea, 
Atriplex,  Polygonum,  Orchis,  Gramiiiées,  etc. 

La  variété  TrifoUi  (C.  Trifolii  Babingt.  —  C.  major  Lorey,  611  ; 
non  DG.)  a  les  fleurs'  plus  grandes,  moins  odorantes,  les  lobes  de 
la  corolle  lancéolés-ovales,  et  les  écailles  florales  incomplètement 
conniventes.  Elle  se  relie  par  de  nombreux  intermédiaires  au  C. 
Epithymum,  et  d'ailleurs  le  même  individu  peut  offrir  à  la  fois  les 
deux  sortes  de  fleurs.  Cette  variété  habite  le  plus  souvent  les 
champs  de  Trèfle  [Trifolium pratense)  et  de  Luzerne  {Medicago  sali- 
va), où,  grâce  à  la  végétation  dense  de  ces  deux  plantes,  elle  peut 
s'étendre  en  cercle,  en  tuant  successivement  les  tiges  qui  l'ont 
nourrie.  Sur  les  pelouses,  au  contraire,  elle  trouve  des  lacunes  sur 
sa  route,  ce  qui  l'empêche  de  progresser  concentriquement. 

Suivant  les  sujets,  les  tiges  et  glomérules  sont  rougeàtres  ou  jau- 
nâtres, comme  en  la  môme  station  on  voit  des  Tilia  platyphyllos  et 
Sediim  album  avoir,  les  uns  l'écorce  rouge,  les  autres  l'écorce  jaune. 


244  CUSCUTACEES. 

«.  c.  major  G.  Bauh.;  DC;  non  Lorey,  611.  —  ©.  — 
Juin. -sept.  —  A.  R.  —  Sur  les  plantes  des  broussailles.  — 
Labergenient-lez-Seurre!,  Arnay-le-Duc!,  Seurrel,  Mil- 
lery!,  Quincy!. 

S'attache,  à  l'exemple  du  C.  Epithymum,  aux  plantes  de  diffé- 
rentes familles!  :  Rubus^  Rosa,  Prunus,  Campanula^  Linaria,  Mentha, 
Gallum,  Lilium,  Iris,  Graminées,  Equisetum,  etc. 

2.  GRAMMIGA  Loureiro. 

I .  Ci.  Bideutis.  —  Ciiscuta  Bidentis  Berthiot.  —  O.  — 
Août-sept.  —  RRR.  —  Etang  desséché  de  Fa!  et  cultures 
à  Labergement-iez-Seurre  (Berthiot).  —  Groît!  surtout  sur 
\q Bidens ti'ipartita,  mais  s'observe!  ciussï suv Papiimiacées, 
Polygonum,  Avena,  etc. 

Signalé  en  1860  pour  la  première  fois  par  M.  Berthiot  qui,  après 
l'avoir  récolté  à  l'étang  de  Fà,  l'a  encore  rencontré  en  1861  et  1863 
sur  d'autres  points  du  finage  de  Labergement.  En  1873,  je  l'ai  re- 
trouvé à  l'étang  de  Fà  qui  portait  une  moisson  d'avoine,  et  avait 
été  en  eau  l'année  précédente.  —  M.  Gh.  Desmoulins  *  place  avec 
raison  cette  plante  dans  le  genre  Grammica  à  cause  de  ses  styles 
capités  et  de  sa  capsule  incirconcise,  et  il  incline  à  n'en  faire  qu'une 
variété  du  G.  obtusiflora  B.  K.,  espèce  qui  croît  en  Europe  et  sur 
presque  tout  le  globe.  Mais  la  plante  de  la  Cô'e-d'Or  diffère  du  G. 
obtusiflora  par  l'absence  de  squammes  florales. 

L'embryon  des  Ciiscuta  est  acotylédoné  comme  celui 
des  Ficaria  raiiimculoides ,  Monotropa,  Utricularia,  Oro- 
banche.  Orchidées,  etc.  Il  est  capillaire  {C.  major)  et 
d'aliord  roulé  en  spirale  au  sortir  du  sol,  puis  il  s'allonge 
jusqu'à  4-6^^  et  se  dresse  à  la  recherche  d'une  tige  nourri- 
cière, faute  de  laquelle  il  s'allanguit,  se  rabat  sur  le  sol, 
et  ne  tarde  pas  à  périr.  Mais  quand  il  en  rencontre  une,  il 
s'enroule  autour,  puis  il  s'atrophie  et  se  dessèche  sauf  en  son 

1.  Billotia,  I,  p.  15-18. 


CÙSCUTACEES.  —  BORRAGINEES.  245 

sommet  où  se  développe  un  bourgeon.  Bientôt  ce  bourgeon 
s'attache  à  la  lige,  s'allonge  rapidement  et  se  ramifie,  tan- 
dis que  par  sa  base  épaissie  il  devient  comme  le  siège  d'une 
souche  sans  système  souterrain.  Des  embryons  de  Cuscuta 
major,  quej'avais  transportés  sur  des  vimeaux  d' Urtica  dioica 
et  dHumidus  Lupuius ,  y  formèrent  bien  vite  des  sujets  vi- 
goureux. Comme  on  trouve  toujours  ces  deux  espèces  aux 
stations  du  C.  major,  et  que  je  n'ai  réussi  que  très  rare- 
ment à  élever  les  germinations  sur  d'autres  plantes,  il  esta 
croire  qu'en  son  très  jeune  âge  le  C,  major  a  une  prédilec- 
tion pour  VUrtica  dioica  et  VHumidus  Lupulus,  quoique 
plus  tard  on  le  verra  s'attacher  aux  végétaux  les  plus  divers. 

Quand  un  Cuscuta  vit  sur  des  plantes  faibles  et  épuisées, 
et  n'y  prend  par  conséquentqu'une  alimentation  insuffisante, 
les  tiges  du  parasite  deviennent  capillaires,  et  ses  glomérules 
avortent  ou  n'ont  que  des  fleurs  rudimentaires.  Sont  égale- 
ment très  grêles  et  pauciflores,  quoique  appartenant  à  des  in- 
dividus vigoureux,  les  rame(^ux  qui  s'allongent  dans^le  vide 
au  delà  de  la  plante  nourricière.  Ces  rameaux,  ne  rencon- 
trant pas  de  supports,  se  contournent  en  tout  sens,  finissent 
par  se  replier  sur  eux-mêmes,  par  se  saisir  et  s'entrelacer, 
et,  s'attaquant  alors  par  leurs  suçoirs,  ils  deviennent  para- 
sites les  uns  sur  ks  autres. 

Les  suçoirs  naissent  au  contact  des  axes  nourriciers,  et 
ils  y  puisent  leur  nourriture  au  sein  de  la  zone  génératrice. 
Quand  ils  s'appliquent  sur  une  feuille,  ils  n'en  percent 
qu'un  des  deux  épidermes. 


LUI.  BORRAGINEES  (Juss.). 

t   BORRAGO  Tourn. 
t  B.  officinalisiL.;  Lorey,  p.  618.  —Q).  —  Juill.-oct.  -  A.  G. 


246  BORRAGINÉES. 

—  Chenevières,  cultures,  décombres,  rues.  —  St-Remy!,  Vielver- 
ge!,  St-Jean-de-Losne!,  Jeux!,  etc. 
Les  feuilles  et  tiges  froissées  sont  fétides. 

1.  ANGHUSA  L. 

s.  A.  itaiica  Retz;  Lorey,  617.  —  if.  —  Mai-août.  — 
C.  —  Moissons. 

Est  à  tort  noté  comme  O  dans  la  plupart  des  Flores,  car  il  pos- 
sède une  racine  robuste  et  éminemment  vivace.  Le  sommet  des 
vieilles  souches  se  dissocie  en  plusieurs  parties  qui  restent  reliées 
par  la  racine  commune. 

2.  LYGOPSIS  L. 

1.  li.  arirciiiiiis  L.;  Lorey,  617.  — 0  ou  0. — Juin- 
sept.  —  A.  G.  —  Gultures,  moissons,  décombres.  —  Dijon  !, 
Auxonne!,  SeurrcI,  Liernais!,  Arnay-le-Duc!,  Laroche-en- 
Brenil!,  Montberthaultl,  Seurrel,  etc. 

3.  SYMPHYTUM  Tourru 

1.  s.  offlciiiaie  L.;  Lorey,  616.  —  :^.  —  Mai-août.  — 
G.  —  Lieux  ombragés,  bords  des  rivières. 

4.  MYOSOTIS  L. 

1  Plantes  vivaces;  calice  à  poils  droits  et  apprîmes 2 

Plantes  bisannuelles,  parfois  pérennantes  :  calice  à  poils  infé- 
rieurs crochus,  étalés-réfléchis 3 

2  Tiges  couchées-ascendantes,  radicantes  en  leur  moitié  infé- 

rieure qui  simule  un  rhizome  rameux,  allongé  etprogressif: 

fleurs  assez  grandes M.  palustris. 

Tiges  dressées,  à  peine  radicantes  à  la  base  ;  rhizome  très 
court,  d'une  progression  insensible;  fleurs  assez  petites.  .  . 
M.  strigiilosa. 

3  Corolle  grande,  à  limbe  toujours  plan M.  sylvatica. 


BORRAGINÉES.  247 

Corolle  petite  ou  de  grandeur  médiocre,  à  limbe  plus  ou  moins 

concave  au  moins  lors  de  l'épanouissement 4 

4  Pédicelles  fructifères  inférieurs  notablement  plus  longs  que  le 

calice M.  intermedia. 

Pédicelles  fructifères,   môme  les  inférieurs,  plus  courts  ou  à 

peine  aussi  longs  que  le  calice 5 

o  Pédicelles  fructifères  étalés:  calice  fructifère  ouvert  au  moins 

avant  la  dissémination  des  graines M.  hispida. 

Pédicelles  fructifères  dressés,  ou  dressés-étalés;  calice  fructi- 
fère fermé  par  la  connivence  de  ses  lobes 6 

6  Pédicelles  dressés;  corolle  bleue  à  tube  plus  court  que  le  ca- 
lice  M.  stricta. 

Pédicelles  dressés-étalés:  corolle  d'abord  jaune,  puis  orangé- 
bleuàtre,  à  tube  plus  long  que  le  calice  .   .   .  M.  versicolor. 

1.  M.  paln^ifriiii  With.  —  M.  pereimis  DC,  part.;  Lo- 
rey,  621.  —  if.  —  Mai-juill.  —  C.  —  Bords  des  eaux. 

Les  poils  sont  apprîmes  en  la  partie  supérieure  des  tiges,  mais 
assez  souvent  étalés  en  la  partie  inférieure.  —  Des  sujets  foliifères 
peuvent  croître  submergés  à  plus  de  80"  de  profondeur,  et  sans 
que  jamais  leurs  tiges  atteignent  la  surface  de  l'eau.  —  Fleurs  ra- 
rement blanches.  —  La  longueur  du  style  relativement  au  calice 
est  variable  et  dépend  d'ailleurs  beaucoup  de  l'époque  oii  elle  est 
observée,  car  les  calices  fructifères  sont  accrescents. 

La  variété  lingulata  {M.  Ungulata  Lehm.)  a  les  tiges  arrondies 
et  moins  robustes,  et  le  calice  fructifère  non  o-denté,  mais  5-fide 
et  ample  à  la  base.  Bien  des  transitions  le  relient  au  M.  palustris: 
ainsi  trouve-t-on  des  individus  à  calice  o-fideavec  tiges  anguleuses 
inférieurement,  d'autres  à  tiges  arrondies  mais  avec  calice  o-denté. 

«.  M.  strlg^uiosa  Bchb.  —  M.  peren?îisDC,  part.  ;  Lo- 
rey,  621.  —  '^.  —  Mai-juill.  —  G.  —  Prairies  aquati- 
ques. 

Cultivé  le  pied  dans  l'eau,  le  M.  strigulosa  conserve  son  port 
dressé  et  sa  souche  très  courte.  De  son  côté,  le  M.  palustris,  planté 
en  pleine  terre,  n'en  développe  pas  moins  des  tiges  étalées-radi- 
cantes,  quoique  moins  vigoureuses,  et  il  tinira  par  périr,  sans 


248  BORRAGINÉES. 

avoir  rien  qui  rappelle  soit  le  porr,  soit  la  végétation  souterraine 
du  M.  strigidosa.  Dans  la  campagne,  toute  transition  fait  également 
défaut  entre  les  deux  plantes,  que  j'ai  donc  cru  devoir  séparer  spé- 
ciliquemeut,  bien  que  la  majorité  des  auteurs  regardent  le  31.  stri- 
gulosa  comme  une  variété  du  M.  palustris. 

S.  M.  iiB«pâfia  Schlecht.  — 3LamîiiaDC.,  part.  ;  Lorey, 
6^0.  —  0.  —  Avril-juin.  —  A.  G.  —  Pelouses.  —  St-Re- 
my  ! ,  Montbard  ! ,  Grignon  ! ,  Gevrey  ! ,  glacis  d'Auxonne  ! , 
Seurre!,  Nolayî,  Montberthault!,  Semur!,  etc. 

4.  M.  întermeclfa  Link.  —  M.  annua  DG.,  part.  ;  Lo- 
rey, 620.  —  O  ou  0,  rarement  pérennant.  —  G  G.  — 
Taillis,  chemins,  moissons,  cultures. 

Germe  ordinairement  en  automne;  au  printemps  suivant  le  pivot 
est  presque  atrophié,  mais  l'axe  hypocotylé,  accrescent,  a  donné 
naissance  à  des  radicelles,  et  en  outre  la  base  de  la  rosette  a  émis 
des  pseudorrhizes. 

5.  M.  isiricta  Link.  —  0.  —  Avril-juin.  —  R.  — Pe- 
louses, chemins.  — Flavigny  (Lom6ar<i)  ;  Vielverge!,  glacis 
d'Auxonne  I,  Yilly-le-Moutiers  !. 

G.  il.  versicolor  Rchb.  —  0.  —  Juin-juill.  —  A.  G. 
—  Friches  et  moissons  siliceuses  et  granitiques.  —  Magny- 
s-Tille!,  Pontailler!,  Giteaux!,  Nolay!,  St-Andeux  !,  Mon- 
berthault!,  Semur î,  Genay!. 

Limbe  de  la  corolle  concave  dans  les  fleurs  jaunes,  c.  à.  d.  en- 
core jeunes,  presque  plan  dans  les  fleurs  orangé-bleuâtre,  c.  à.  d. 
déjà  vieilles. 

».  M.  syivaiica  Hofîm.  —  M.perennis  DG.,  part.;  Lo- 
rey, 621.  — 0  et  en  outre  souvent  pérennant  dans  les  sa- 
bles et  les  sols  légers.  —  Avril-juin,  —  A.  G.  —  Bois  hu- 
mides ou  ombragés.  —  Blaisy-Bas  {Laguesse):  Montbardî, 
Fresnesl,  Grignon!,  Panges!,  Pontaillerl,  Nolay!,  Arnay- 
le-Duc!,  Ghamp- d'Oiseau!,  Semur!,  Genay!,  Montber- 
thault!, etc. 


BORRAGINÉES.  249 

Les  diverses  stations,  que  Lorey  donne  à  son  Myosotis  perejinis, 
prouvent  qu'il  y  comprenait  le  M.  palustris  («  bords  des  eaux  »), 
le  il/,  strignlosa  {«  prés  humides  »),  et  enfin  le  M.  sylvatica  que 
vise  celte  observation  :  «  Ces  plantes,  lorsqu'elles  croissent  dans 
les  forêts,  sont  hérissées  de  poils.  »  Quant  à  la  diagnose  de  sou 
M.  anima,  elle  n'indique  suffisamment  que  les  M.  intermedia  et 
hispida.  Depuis  plusieurs  années  déjà,  M.  Laguesse  a  signalé  les 
M.  stricta  et  versicolor  dans  le  département. 

5.  LITHOSPERMUM  Tourn. 

i  Plante  O  ou  O L.  arvcnse. 

Plantes  :^ 2 

2  Rhizome  court,  subligneux  ;  longues  tiges  stériles  couchées, 

radicantes  à  leur  sommet L.  purpureo-cœruleum . 

Rhizome  robuste,  non  ligneux:  point  de  tiges  couchées-radi- 
cantes L.  officinale. 

i  Nucules  tuberculeuses,  fauves L.  arvense. 

Nucules  lisses,  d'un  blanc  brillant 2 

2  Feuilles  à  nervures  moyenne  et  latérale  saillantes  à  la  face  in- 
férieure: fleurs  blanches L.  officinale. 

Feuilles  à  nervure  moyenne  seule  saillante  à  la  face  inférieure; 
fleurs  bleues L.  purpureo-cderuleum. 

I.  Ij.  u£-vea^e  L.;  Lorey,  ôlo.  — 0ou  0.  —  Mai-juill. 
—  G.  —  Moissons. 

%.  li.  ofûcinaie  L.;  Lorey,  613.  —  if.  —  Juin-août.  — 

C.  —Taillis. 

3.  li.  ptirpureo-cserulesBUi  L.  ;  Lorev,  614.  —  if,  — 

Juin-août.  —  A.  R.  — Bois  de  montagne.  —  St-Remy!, 
Flavigny!,  Balotî,  Larrey-lez-Poinconl,  Villedieu!,  You- 
laines!,  Val-Suzon!,  Blaisy-BasI,  Lusignyl,  Ivry!,  Nuits  I, 
Nolay!,  Santenay!. 

Le  sommet  des  tiges  s'enracine,  mais  sans  s'introduire  en  terre 
comme  celui  des  Rubiis,  et  en  outre,  dès  l'automne,  il  se  couronne 
d'une  rosette  de  feuilles. 


2S0  BORRAGINÉES. 

6.  PULMONARIA  Toimi. 

l.p.  ansumUtoilsi  L.  —  P.  vidgaris  Mérat,  part.; 
Lorey,  615.  —  ^.  —  Avril-julll.  —  A.  G.  —  Bois.  — 
Quiiicy!,  Blaisy-Basî,Lantenay!,  Val-SuzonI,Tarsulî,  Pon- 
tailler!,  Gevrey!,  Nuits!,  Seurre!,  Santenayf,  Saulieul, 
Rouvrayl,  etc. 

Var.  a.  azurea  (P.  azurea  Bess.)-  —  Feuilles  radicales  étroitement 
lancéolées,  longuement  atténuées  en  pétiole:  calice  fructifère  à  lo- 
bes triangulaires-lancéolés. 

Var.  ,S.  tuberosa  (P.  tuberosa  Schrank).  —  Feuilles  radicales  plus 
ou  moins  longuement  rétrécies  en  pétiole,  souvent  fortement  mar- 
brées de  blanc,  lancéolées-oblongues,  ou  ovales  (P.  saccharata 
Mill.);  calice  fructifère  campanule,  plus  large  à  la  base  qu'au 
sommet,  à  lobes  triangulaires-ovales. 

Rhizome  rameux,  écailleux  par  les  bases  persistantes  des  pétio- 
les, à  pseudorrhizes  robustes,  cylindracées;  système  souterrain 
n'ayant  d'ailleurs  rien  de  tubéreux,  pas  même  chez  la  variété  tube- 
rosa. —  Nucules  lisses,  mais  parsemées  de  quelques  poils. 

Les  rosettes  foliifères  ne  prennent  tout  leur  accroissement  qu'après 
floraison.  Au  printemps  suivant,  elles  ont  perdu  leurs  feuilles  et 
donnent  chacune  une  tige  florifère  terminale  et  en  outre  1-2  laté- 
rales. Pendant  la  floraison,  la  plante  ne  possède  donc  que  des 
feuilles  caulinaires  et  des  rosettes  foliifères  naissantes.  Plus  tard, 
par  suite  du  complet  développement  de  ces  rosettes  de  remplace- 
ment, les  tiges  sont  déjetées  de  côté,  ainsi  qu'il  arrive  au  Primula 
officinalis,  et  les  souches  florifères  pourraient  au  premier  abord 
être  regardées  comme  indéfinies. 

7.  EGHIUM  L. 

l.E.  bulgare  L.;  Lorey,  613.  —  (g)  ou  parfois  0.  — 
Juin-sept.  —  G  G.  —  Friches,  chemins. 

Fleurs  rarement  blanches.  —  Le  même  individu  peut  offrir  à  la 
fois  des  corolles  beaucoup  plus  longues,  ou  à  peine  aussi  longues 
(E.  \yierz6icA:a  Hab.)  que  le  calice. 


BORRAGINÉES.  251 

8.  EGHINOSPERMUM  Sic. 

i.  E.  liftppuia  Lehm.  — Myosotis  Lappula  L.;  Lorey, 
620.  —  0.  —  Juin. -août.  — R.  —  Vignes,  moissons  sa- 
blonneuses. —  Plombières,  Dijon,  Longvic  (Lorey);  Pre- 
meaux,  Gomblancbien  {Diiret)  :  Beaune!,  Santenay  î. 

9.  GYNOGLOSSUM  L. 

i  Plante  bisannuelle  et  souvent  pérennante:  feuilles  luisantes  et 

glabres  à  la  face  supérieure C.  montanum. 

Plantes  plurannuelles  ou  rarement  bisannuelles;  feuilles  pu- 

bescentes-velues  à  la  face  supérieure. 2 

2  Epines  de  la  face  externe  des  nucules  assez  espacées  et  non  ac- 
compagnées de  petits  tubercules C.  officinale. 

Epines  de  la  face  externe  des  nucules  rappi^chées  et  entremê- 
lées de  petits  tubercules  coniques C.  Dioscoridls. 

1.  C.  montaniim  Lmk;  Lorey,  622.  —  0  ou  péren- 
nant.  —  Juin-juill.  —  R.  —  Bois  couverts,  rochers.  —  Lu- 
gny,'^Trouhaut,  Flavignerot,  Vauchignon!  {Lorey)  ;  Aignay! 
{Lombard)  ;  Darcey  ! ,  Turcey  I . 

«.  c.  ofûcfiiaie  L.;  Lorey,   622.  —  @  ou  rarement  0. 

—  Mai-juill.  —  G  G.  —  Ghemins,  lieux  incultes. 

».  c.  »foscoridis  Vill.;  Lorey,  623,  tab.  IV.  —  @  ou 
rarement  0.  —  Juill.-août.  — RR.  — Goteaux  incultes, 
bords  des  bois.  —  Gouville,  La  Serrée,  Ghambolle,  Savigny- 
s-Beaune  {Lorey)  \  Vougeot  {Duret)\  Tarsul  {Magdelame!)-, 
Blagny!. 

10.  ASPERUGO  Tourn. 

I.  A.  procumbeii^  L.;  Lorey,  619.  — 0.  —  Juin-juill. 

—  RR.  —  Gultures,  décombres.  — Dijon  {Lorey) \  St-Ro- 
main  î. 


252  BORRAGINÉES. 


11.  HELIOTROPIUM  L. 


1.  H.  KiiropaBum  L.;  Lorev,  613.  —  0.  —  Juill.-sept. 
—  ce.  —  Friches,  décombres,  moissons  sablonneuses. 

Les  racines  et  pseudorrhizes  des  BoîTaginées  Yi\3iCes  ou 
plurannuelles  ont  ordinairement  une  écorce  épaisse,  à  pa- 
renchyme blanc  et  à  surface  noirâtre  et  crevassée.  Les  es- 
pèces plurannuelles,  comme  Echiiim  vidgare,  Cynoglos- 
siim  officinale^  C.  Diosco)idis,  deviennent  souvent  bisan- 
nuelles ou  même  annuelles,  quand  elles  sont  cultivées  dans 
la  terre  meuble  des  jardins;  mais  alors  ces  plantes,  préco- 
cement florifères,  sont  beaucoup  moins  robustes  que  les  su- 
jets plurannuels  de  la  campagne. 

Le  calice  est  souvent  accrescent  {Lithospermiim^  Myoso- 
tis, Pulmonaria,  etc.),  et  le  tube  de  la  corolle  indifférem- 
ment exsert  ou  inclus  dans  la  même  espèce  (^c/zz'^^m  vulgare, 
Echiîiospermum  Lappula,  etc.).  —  Les  couleurs  de  la  co- 
rolle sont  changeantes  avec  l'âge  chez  les  Echium  vulgare^ 
Myosotis  versicolor,  Pulmoyiaria  angustïfolia,  Lithosper- 
mum  purpiireo-cderuleum,  etc. 

L'axe  floral  des  Borraginées  se  divise  en  deux  branches 
qui  elles-mêmes  se  dédoublent,  grâce  à  la  partition,  en  une 
série  de  pédicelles;  aussi  ces  pédicelles  ont-ils  les  insertions 
les  plus  diverses  par  rapport  aux  bractées  que  possèdent 
certaines  grappes.  Cette  interprétation  si  simple,  si  ration- 
nelle, a  été  émise  pour  la  première  fois  par  M.  Clos  ^  qui 
l'a  appliquée  avec  non  moins  de  fondement  à  plusieurs  au- 
tres inflorescences.  Elle  n'a  pourtant  pas  été  adoptée  parles 
auteurs  qui  continuenti  après  Aug.  de  St-Hilaire'-,  de  voir  dans 
la  grappe  scorpioïde  des  Borraginées  des  fleurs  étagées  en 
cymes  unilatérales  sur  un  axe  sympodique.  M.  J.  Sachs^  pa- 

1.  Bull,  de  la  Soc.  Bot.  de  Fr.,  1861,  VIII,  p.  12-18,  36-41. 

2.  Morph.  végét.,  p.  321-323. 

3.  Trailé  de  Bot.,  trad.  Yaii  Tieghem,  p.  680-681. 


BORRAGINÉES.  253 

raît  n'admettre  la  partition  que  pour  les  grappes  nues,  mais 
il  la  repousse  pour  celles  qui  sont  munies  de  feuilles  florales. 

De  fortes  raisons  militent  contre  tout  sympodisme  dans 
l'inflorescence  des  Borraginées.  L'axe  florifère,  en  effet, 
est  d'une  seule  venue,  et  ne  porte  sur  toute  sa  longueur  ni 
les  proéminences  corticales  circulaires,  ni  les  nœuds  qui  ac- 
compagnent et  trahissent  toujours  sur  une  tige  l'adjonction 
d'axes  d'un  degré  différent.  Puis,  comme  le  bourgeon,  qui 
se  trouve  à  l'aisselle  des  feuilles  florales  les  plus-  inférieures 
de  quelques  espèces  {Lithospermiim  arvense,  L.  officinale^ 
etc.),  se  développe  souvent  en  rameau  foliifère,  il  devient 
impossible  à  ce  bourgeon  d'être  en  même  temps  une  des 
pièces  de  la  charpente  du  rachis  floral.  Aussi,  les  partisans 
du  sympodisme  se  retranchent-ils  derrière  une  hypothèse 
bien  hasardée,  l'attribution  d'un  double  bourgeon  à  chacune 
de  ces  feuilles  florales.  La  grappe  scorpioïde  est  donc  bien 
monopodiale;  elle  appartient  au  type  progressif  et  sa  flo- 
raison a  lieu  de  bas  en  haut  sur  des  pédicelles  de  partition. 

L'enroulement  en  crosse  résulte  d'une  inégalité  de  déve- 
loppement dans  les  2  faces  de  Taxe:  la  plus  vigoureuse  ac- 
cuse sa  prépondérance  par  la  production  de  pédicelles  de 
partition  ;  elle  force  la  plus  faible  à  s'infléchir  et  elle  occupe 
ainsi  la  convexité  de  la  courbure.  Plus  tard,  l'équilibre  se 
rétablit  entre  les  2  faces  et  la  grappe  devient  droite.  On  a 
prétendu  que  l'enroulement  était  une  conséquence  du  sym- 
podisme des  grappes;  mais,  si  le  sympodisme  existait,  l'en- 
roulement, loin  de  jamais  dispai'aître,  devrait  au  contraire 
être  aussi  permanent  dans  l'inflorescence  que  le  serait  le 
sympodisme  dans  le  charpente  du  rachis.  D'ailleurs,  les  très 
jeunes, tiges  d'Echium  viilgare  sont  normalement  courbées 
sur  une  grande  partie  de  leur  longueur,  même  en  des  points 
éloignés  de  l'inflorescence,  et  où  par  conséquent  on  ne 
pourrait  aucunement  invoquer  le  sympodisme  comme  cause 
de  la  courbure. 


254  SOLANÉES. 

LIV.    SOLANÉES  (Juss). 
1.  SOLANUM  Tourn. 

Plante  :^  ;  racine  et  pseudorrhizes  robustes,  ligneuses,  hori- 
zontales, assez  fréquemment  munies  de  bourgeons  ad venlifs; 
liges  radicantes  quand  elles  traînent  à  terre.  S.  Diilcamara. 

Plante  O  ;  racine  grêle,  pivotante-rameuse,  dépourvue  de 
bourgeons  adventifs;  point  de  tiges  radicantes  .  S.  nigrum. 

Plante  ligneuse;  partition  produisant  pédoncules  communs  et 
pédicelles;  grappes  corymbiformes,  progressives,  subscor- 
pioïdes,  multiflores,  longuement  pédoncuiées.  S.  Diilcamara. 

Plante  herbacée:  partition  produisant  les  pédoncules  communs, 
les  pédicelles  et  en  outre  des  branches  dans  la  partie  supé- 
rieure des  tiges;  grappes  corymbiformes,  progressives,  sub- 

scorpioïdes,  pauciflores,  brièvement  pédoncuiées 

S.  nigrum. 

I.  S.  Dnicaïuara  L.;  Lorey,  630.  —  t).  —  Juin-sept. 
—  C.  —  Bois,  haies,  berges  des  rivières. 

«.  s.  iiig^riiiu  L.;  Lorey,  6^9.  —  ©.  —  Juill.-oct.  — 
G.  —  Rues,  décombres,  cultures. 

La  variété  ochroleiicum  (S.  ochroleiicum  Bast.)  est  assez  rare.  — 
Seurre  [Leclerc);  Jeux!. 

A  Nice  et  dans  la  Provence,  le  S.  nigrum  devient  pérennant. 

Le  S.  villosum  Lmk  (Lorey,  p.  628)  n'a  pas  été  retrouvé  depuis  Lorey. 

Une  espèce  congénère,  la  Pomme  de  terre  (S.  tuberoswn  L.),  évoque 
par  son  seul  nom  les  services  immenses  que  ses  tubercules  rendent  à 
l'alimentation  publique.  Les  tubercules  se  forment  à  l'extrémité  et  par- 
fois en  la  partie  moyenne  de  ses  nombreux  drageons.  Lors  de  la  planta- 
tion, les  tubercules  entrent  en  désorganisation  pour  fournir  la  première 
nourriture  aux  bourgeons  de  leur  surface,  et  ce  n'est  pas  du  tubercule, 
mais  des  nœuds  mérithalliens  inférieurs  des  bourgeons,  que  naissent  les 
drageons  et  les  pseudorrhizes.  Comme  le  tubercule  est  un  corps  inerte 
et  n'a  d'actif  que  ses  bourgeons,  toutes  les  tentatives  des  horticulteurs 
pour  insérer  des  greffes  dans  sa  chair  ont  été  nécessairement  frappées 


SOLANÉES.  255 

d'impuissance.  Le  tubercule  est  dû  à  ime  hypertrophie  cambiale  au  sein 
de  laquelle  on  compte  1-2  zones  génératrices  surnuméraires. 

2.  PHYSALIS  L. 

1.  p.  Aikekeng^i  L.;  Lorey,  632.  —  :^.  —  Juin-sept.  — 
R.  —  Vignes,  broussailles.  —  Dijon,  Plombières  {Loi'eij)  ; 
St-Remy!,  Courcelles-s-Grignon!,  Beaune!,  Santenay!. 

Rhizome  longuement  rameux-drageonnant,  à  pseudorrhizes  fili- 
formes. —  Galice  pubescent-veln  à  la  floraison,  mais  plus  lard 
glabrescent.  —  Pédoncules  fructifères  épaissis,  rougeàtres  ainsi 
que  le  calice. 

3.  ATROPA  L. 

I.  A.  Beiiadona  L.;  Lorey,  632.  —  if.  —  Juin-sept. 
—  A.R.  — Bois.  —  Jouvence,  Arcelot,  Antheuil  {Lorey)\ 
St-Remy  I,  Bufïon!,  Asnières-en-Montagne!,  Baigneuxf,  Ai- 
sey-s-Seine!,  Lugnyî,  VernoisI,  Val-Suzonî,  TrouhautI, 
Bourberain!,  Orgeuxl,  etc. 

Dans  les  stations  de  Belladone,  l'exploitation  des  vieux  taillis  et 
surtout  les  maniements  de  terrain  provoquent  une  abondante 
germination  de  graines  qui  étaient  inertes  depuis  de  longues  an- 
nées, et  j'ai  vu  alors,  à  St-Remy,  dans  certains  taillis  du  bois  de 
Ghaumour,  récolter  la  Belladone  à  la  voiture  pour  les  pharmacies 
de  Paris. 

Contrairement  à  ce  qui  a  lieu  pour  la  plupart  des  plantes,  les 
germinations  ne  forment  pas  rosette,  mais  jusqu'aux  plus  tardives 
donnent  une  petite  tige  foliifère  qui  se  détruit  aux  premières  ge- 
lées. La  végétation  reprend  l'année  suivante  à  l'aide  des  bourgeons 
latéraux  de  la  jeune  souche  qui  est  donc  définie,  même  avant 
d'avoir  été  florifère. 

4.  DATURA  L. 

1.  D.  ^tramonlum  L.;  Lôrey,  633.  —  ©.  — Juill.- 
sept.  —  A.  G.  —  Rues  des  villages,  décomJjres. 


256  SOLANÉES. 

En  leur  jeunesse,  calice  et  corolle  sécrètent  des  gouttelettes  d'eau 
à  leur  face  interne.  Cette  sécrétion  est  encore  beaucoup  plus  abon- 
dante pour  quelques  espèces  exotiques,  comme  le  Datum  Meteîoi- 
des,  chez  qui  l'eau  s'échappe  de  la  moindre  blessure  faite  au  calice 
ou  à  la  corolle. 

L'absence  de  feuilles  à  la  base  des  pédoncules  communs 
des  Solamon  a  été  diversement  interprétée.  Tantôt  ces  pé- 
doncules (S.  Balcamara^  S.  nigrmn)  ont  été  assimilés  à 
autant  d'extrémités  caulinaires,  et  l'ensemble  de  la  tige  a 
été  tenu  pour  un  axe  sympodique  résultant  d'une  série 
d'usurpations  ^  ;  tantôt  au  contraire  les  pédoncules  ont  été 
regardés  comme  des  rameaux  qui  prennent  naissance  à  l'ais- 
selle d'une  feuille  inférieure,  mais  qui  restent  soudés  cà  la 
tige  sur  une  certaine  étendue  -.  Ces  deux  opinions  diamé- 
tralement opposées  ne  me  semblent  fondées  ni  l'une  ni 
l'autre,  et  ici,  comme  pour  tant  d'autres  familles,  c'est  dans 
la  partition  qu'il  faut  chercher  l'explication  des  apparentes 
anomalies  de  l'inflorescence. 

Pour  la  réfutation  du  système  de  l'usurpation,  je  renvoie 
à  ce  que  j'ai  dit  soit  des  tiges  de  la  Vigne {\).  58-59),  soit  des 
grappes  scorpioïdes  des  Boi^raginées  (\>.  ^53).  De  même  que 
chez  ces  plantes,  la  feuille  réputée  mère  des  rameaux  de 
Solanées  aisselle  le  plus  souvent  un  bourgeon;  par  consé- 
quent, elle  n'a  pu  donner  en  outre  naissance  à  un  axe  usur- 
pateur, à  moins  d'admettre  arbitrairement  l'hypothèse  d'un 
double  bourgeon  axillaire.  De  plus,  les  partisans  de  l'usur- 
pation invoquent  un  entraînement  de  la  feuille  sur  son  fils, 
le  rameau  usurpateur,  car  la  feuille  (6'.  Bulcamara,  S.  7ii- 
grum)  est  située  au-dessus  du  point  d'insertion  du  prétendu 
prolongement  sympodique.  Mais  quel  phénomène  invrai- 
semblable! Une  feuille  qui  passe  d'un  axe  de  premier  ordre 


1.  Aug.  de  St-Hilaire,  Morph.  végét.,  p.  248-249.  —  Cauvet,  Bull,  de  la 
Soc.  Bot.  de  Fr.,  1865,  XII,  p.  164-171. 

2.  Adr.  de  Jns?ieu,  Coyrs  élémeiU.  de  Bot.,  6^  édit.,  p.  220. 


SOLANÉES.  257 

sur  un  de  second,  et  qui,  mentant  à  son  origine,  de  feuille 
caulinaire  devient  feuille  raméale!  Il  est  vrai  que  chez  les 
S.  nujrum  et  tuberosum  la  feuille,  avant  d'émerger,  s'an- 
nonce sur  la  tige  par  2  côtes  longitudinales^  parfois  folia- 
cées, qui  correspondent  aux  bords  pétiolaires.  Ce  n'est  pas 
là  pourtant  un  indice  d'entraînement,  puisque  de  tels  pro- 
cessus existent  même  au-dessous  de  feuilles  qui  n'appar- 
tiennent pas  à  la  région  florifère  de  la  tige,  mais  à  une  ré- 
gion incontestablement  axile.  Puis  on  observe  encore  de  pa- 
reils processus  chez  des  plantes,  comme  les  Verbasciim,  à  la 
végétation  desquels  on  n'a  pas  appliqué  l'hypothèse  de  l'en- 
traînement. Enfin  le  sillon,  qui  se  remarque  sur  la  tige  de 
plusieurs  Solanées,  loin  d'indiquer  une  soudure,  décèle  une 
partition  normale  près  de  se  déclarer,  ainsi  qu'on  le  voit  du 
reste  manifestement  chez  d'autres  plantes,  où  des  partitions 
tératologiques  vont  succédera  une  fasciation. 

Au  second  système,  basé  sur  une  soudure  entre  des  pé- 
doncules axillaires  et  une  tige  monopodiale,  on  peut  oppo- 
ser tout  d'abord  l'impossibilité  d'une  soudure  entre  des 
axes  qui  n'auraient  pas  une  formation  contemporaine,  puis- 
qu'ils seraient  d'ordres  différents.  Puis,  à  quelle  feuille 
rattacher  le  pédoncule,  quand  le  plus  souvent  les  feuilles  cau- 
linaires  immédiatement  inférieures  (*S'.  nigrum)  ne  sont  pas 
sur  la  ligne  qui  correspond  à  l'insertion  du  pédoncule,  mais 
lui  sont  latérales;  de  sorte  qu'on  serait  forcé  de  descendre 
fort  bas,  au-dessous  de  plusieurs  nœuds  et  mérithalles,  pour 
trouver  enfin  une  aisselle  correspondante?  Il  faudra  donc 
qu'un  tel  pédoncule  soit  soudé  non  plus  à  un  seul  méri- 
thalle,  mais  qu'il  se  soit  incorporé  à  plusieurs  par  une  série 
de  soudures  successives!  Enfin  je  pourrais  ajouter  que  cette 
feuille  correspondante,  qu'on  est  obligé  d'aller  chercher  si 
loin,  possède  un  bourgeon  à  son  aisselle,  ce  qui  exclut  l'é- 
volution d'un  rameau  axillaire. 

Les  pédoncules  des  Solamim  Dulcamara  et  nigrum  sont 

17 


258  SOLANÉES. 

nombreux,  et  disposés  le  long  des  tiges;  chez  le  S.  tiibero- 
sum  il  n'y  a  qu'un  seul  pédoncule,  et  il  provient  d'un  dé- 
doublement de  la  tige  en  deux  parties  presque  égales,  l'une 
fournissant  l'inflorescence,  l'autre  continuant  la  tige  qui  va 
bientôt  s'atrophier.  —  Les  pédicelles  sont  dus  aussi  à  la 
partition  et  sont  munis  d'une  articulation  située  tantôt  un 
peu  au-dessus  de  leur  base  {S.  nigrum,  S,  Dalcamard)^ 
tantôt  au  contraire  dans  leur  moitié  supérieure  {S.  tubero- 
sum).  Aussi,  après  la  chu.e  des  fleurs  ou  des  fruits,  lerachis 
des  grappes  présente-t-il  de  petites  protubérances  dans  le 
premier  cas  et  comme  de  petits  ramuscules  dans  le  se- 
cond. 

11  reste  à  parler  de  la  gémination  des  feuilles  de  plusieurs 
Solanées  {Atropa  Belladona^  Phy salis  Alkekeiigi^  etc.).  Si 
l'on  examine  une  tige  vigoureuse  de  Belladone,  on  remar- 
que qu'il  existe  aux  nœuds  de  la  partie  caulinaire  moyenne 
1-3  pédicelles,  plusieurs  rameaux  florifères  et  plusieurs 
feuilles;  que  ces  feuilles  sont  inégales  et  inégalement  espa- 
cées autour  de  la  tige;  enfin  que  les  rameaux  les  plus  forts 
et  plus  âgés  sont  de  partition  et  que  les  plus  faibles  et 
plus  jeunes  sont  diaxillarité  et  aisselles  par  les  plus  grandes 
feuilles.  Un  tel  mélange,  au  même  nœud,  de  partition  et 
d'axillarité  complique  singulièrement  l'inflorescence  de  la 
Belladone.  A  mesure  qu'on  s'élève  sur  la  tige  et  sur  les 
branches,  c.  à.  d.  en  des  parties  où  la  végétation  commence 
à  s'affaiblir,  on  voit  diminuer  peu  à  peu  à  chaque  nœud  le 
nombre  des  rameaux  et  des  feuilles,  et  ce  sont  les  rameaux 
axillaires  qui  font  défaut  les  premiers.  Bientôt  il  ne  restera 
plus  au  nœud  qu'un  pédicelle  de  partition,  deux  feuilles 
géminées  inégales  et  le  prolongement  caulinaire.  Parfois, 
avant  que  l'inflorescence  soit  ainsi  simpliflée,  l'aisselle  de 
la  grande  feuille  fournit  un  rameau  réduit  à  un  pédicelle, 
et  alors  il  y  a,  pour  certains  nœuds  supérieurs,  gémination 
de  feuilles  et  de  pédicelles:  mais  le  pédicelle  axillaire  est, 


SOLANÉES.  239 

comme  de  raison,  plus  tardif  que  l'autre,  qui  doit  son  ori- 
gine à  la  partition  et  qui  se  trouve  par  conséquent  de  pre- 
mier ordre.  — Un  Phj salis  Alkekeiigi  est  une  Belladone,  à 
feuilles  toutes  géminées,  chez  qui  la  ramification  axillaire 
fait  défaut  et  chez  qui  la  partition  se  hoi'ne  cà  dédoubler  l'axe 
en  pédicelles;  il  en  résulte  que  la  tige  florifère  tout  en- 
tière du  P.  Alkekengi  forme  une  grappe  simple  et  n'est  que 
l'équivalent  d'une  des  sommités  de  l'inflorescence  de  la 
Belladone. 

La  présence  assez  fréquente  d'un  bourgeon  à  l'aisselle  de 
chacune  des  feuilles  géminées  {Phy salis  Alkekengi),  la  dif- 
férence qui  existe  souvent  dans  leur  niveau  respectif  d'in- 
sertion, la  bordure  foliacée  du  bord  interne  de  chacun  des 
pétioles  protestent  contre  l'hypothèse  d'un  dédoublement 
de  la  feuille.  Enfin  dans  lextréme  jeunesse  des  feuilles  gé- 
minées de  Belladone,  la  petite  n'équivaut  qu'à  la  dixième 
partie  de  la  grande,  tandis  que  plus  tard  elle  en  représen- 
tera à  peu  près  la  moitié;  or,  on  comprendrait  difficilement 
une  telle  différence  dans  la  rapidité  d'accroissement  de  ces 
deux  feuilles,  si  elles  provenaient  bien  d'une  seule  et  même 
feuille  dédoublée  en  deux  parties. 

M.  Gauvet  (loc.  cit.)  explique  la  gémination  des  feuilles 
par  une  usurpation  caulinaire,  et  par  l'entraînement  de  la 
grande  feuille  au  sommet  de  l'axe  dont  elle  est  la  mère. 
Cette  feuille  monterait  ainsi  s'insérer  à  côté  de  la  petite 
feuille  propre  à  cet  axe,  et  les  deux  feuilles,  quoique  conti- 
guës,  appartiendraient  en  réalité  à  deux  axes  différents.  Une 
telle  hypothèse  doit  être  écartée  pour  les  raisons  alléguées  ci- 
dessus  contre  les  entraînements  et  les  soudures,  et  aussi 
parce  qu'on  trouve  souvent  un  bourgeon  à  l'aisselle  de  cha- 
cune des  feuilles  géminées.  M.  Gauvet  appelle  au  secours  de 
l'usurpation  l'étude  anatomique  des  tiges  àesSolanées  ;  mais, 
chez  beaucoup  d'espèces,  cette  étude  milite  au  contraire 
contre  le  sympodisme  et  en  faveur  de  la  partition,  puisque 


260  SOLANÉES.  VERBASCÉES. 

j'y  ai  observé  que  la  moelle  de  la  tige  se  continue  directe- 
ment dans  les  prétendus  axes  usurpateurs. 


LV.  VERBASCÉES  (Bartl.). 

1.  VERBASGUM  Tourn. 

1  Plante    !^;  feuilles  radicales  et  les  caulinaires  inférieures  à 

base  tronquée  OQ  cordée V.nigrum. 

Plantes  O  ou  @  ;  feuilles  radicales  et  les  caulinaires  inférieu- 
res plus  ou  moins  atténuées  à  la  base 2 

2  Plantes O,^  inflorescence  plus  ou  moins  glanduleuse;  grappes 

lâches  à  fleurs  solitaires  ou  groupées  2-4 3 

Plantes  @  ;  intlorescence  non  glanduleuse;  grappes  denses, 
souvent  paniculées,  à  fleurs  groupées  en  grand  nombre  par 
fascicules 4 

3  Feuilles  caulinaires  moyennes  brièvement  décurrentes;  pédi- 

celles  t-4,  plus  courts  ou  aussi  longs  que  la  capsule,  pour- 
vus à  leur  base,  môme  les  solitaires,  de  bractées  latérales.  . 

V.  virgatum. 

Feuilles  caulinaires  non  décurrentes;  pédicelles  solitaires,  1-2 
fois  plus  longs  que  la  capsule,  dépourvus  à  leur  base  de  brac- 
tées latérales V.  Blattaria. 

4  Feuilles  décurrentes;  anthères  inégales 5 

Feuilles  non  décurrentes;  anthères  rendormes,  presque  égales.  6 

5  Corolle  petite,  concave;  anthères  3  fois  plus  courtes  que  leurs 

filets;  stigmates  capités V.  Thapsus. 

Corolle  grande,  presque  plane;  anthères  1  fois  plus  courtes  que 
leurs  filets;  stigmates  en  V  renversé.  .  .  .  V.  thapsifonne. 
G  Plante  à  tomentum  floconneux;  tige  arrondie;  feuilles  cauli- 
naires supérieures  amplexicaules,  acuminées 

V.  pulverulcntum. 

Plante  tomenteuse-velue,  non  floconneuse;  tige  sillonnée  an- 
guleuse sous  l'inflorescence;  feuilles  caulinaires  supérieu- 
res ni  amplexicaules,  ni  acuminées V.  Lychnitis. 


VEKHASCÉES.  261 

1.  \.  nii^i'uiii  L.  ;  Lorey,  G38.  —  ^.  —  .lui 11. -août.  — 
A.  C.  — Bords  des  chemins,  friches.  —  Snulieu  {Lombard)  ; 
St-Keiny  !,  Aignay  !,  Val-Siizon !,  Vclars !,  Pontailler!,  Boau- 
regard!,  etc. 

Cette  espèce,  notée  comme  bisannuelle  dans  la  plupart]des  flores, 
est  éminemment  vivace.  Les  vieilles  racines  sont  marquées  de  la- 
cunes longitudinales-spiralées. 

Les  fleurs  ont  une  odeur  de  violette;  elles  peuvent  varier  en 
grandeur  du  simple  au  double,  comme  on  le  remarque  aussi  pour 
le  V.  indverukntum. 

*9.  V.  L.yciinitiii  L.;  Lorcy,  039.  —  @.  —  Juill.-sepl. 

—  C.  —  Friches,  carrières,  chemins. 

Feuilles  entières  ou  dentées-crénelées.  —  Fleurs  rarement  blan- 
ches :  Menessaire!,  Pont-d'Ouche!. 

3.  V.  palverulenfam  Yill,  ;  Lorey,  640.  —  V.  flocco- 
52«m  Waldst.  et  Kit.;  Lorey,  639.  —  (x  .  —  Juill.-sept.  — 
G.  — Friches  granitiques.  —  Assez  rare  ailleurs. 

•  Le  Y.  floccosum  est  un  V.  pulvendentum  moins  décidément  et 
moins  longuement  floconneux,  à  feuilles  aiguës,  non  acuminées. 
Très  brusque  variation  de  grandeur  entre  les  feuilles  radicales, 
et  les  caulinaires  inférieures  qui  sont  beaucoup  moins  amples. 

Le  X  !'•  nothum  {V.  floccomm  X  thapsiforyne.  —  V.  nothiun  Koch) 
a  été  observé  à  Rouvray  (Bor.,  FI.  centr.,  édit.  3,  p.  471), 

4.  V.  Thai>sasiL.;  Lorey,  636.  —  (g.  — Juill.-sept.  — 
G.  — Lieux  incultes,  friches,  taillis,  bords  des  chemins. 

Var.  p.  montanum  (F.  ??2072fa?zz<m^Schrad.).  —  Feuilles  au  plus 
semi-décurrentes,  au  lieu  d'être  [décurrentes  au  moins  dun  côté 
sur  toute  la  longueur  du  niérithalle;  étatnincsMoutes  velues  au 
moins  inférieurement,  et  non  les  2  inférieures  à  filets  glabres.  — R. 

—  Monlbard!,  Courcelles-s-Grignon!;  Voudenay  {Glllot).  —  Le 
même  individu  a  parfois  des  caractères  propres  au  V.  Thapsus  et 
au  V.  montanum. 


:262  VERBASCÉES. 

Si  l'on  enlève  les  feuilles  radicales  d'une  rosette  de  V.  Thapsus, 
la  souche  apparaît  teintée  de  violet  foncé. 

5.  V.  iiiap^iforme  Schrad.;  Lorey,  636.  —  @.  — 
Jaill.-sept.  —  G.  — Décombres,  carrières,  bords  des  cbe- 
inins. 

Var.  ,3.  phlomoides  (F.  phlomoides  L.:  Lorey,  637).  —  Ailes  de 
décurrence  courtes,  plus  ou  moins  arrondies  à  la  base,  au  lieu 
d'être  cunéiformes  et  décurrentes  au  moins  d'un  côté  sur  toute  la 
longueur  du  mérithalle.  Les  ailes  de  décurrence  peuvent  être  encore 
cunéiformes  et  ne  parcourir  que  la  moitié  du  mérithalle  (F.  Aus- 
trale Schrad.). 

Pour  la  décurrence,  les  V.  phlomoides  et  Australe  sont  au  V. 
tJtapsiforme  ce  que  le  F.  montamim  est  au  F.  Thapsus. 

G.  V.  virs^afiiin  Wilh.  —  V.  blattarioideshmk\  Lorey, 
638.  —  O.  —  Juill.-sept.  —  RR.  —  Taillis.  —  Beaune 
{Lorey)\  Saulieu  {Lomhard)\  Laroche-en-Brenilî. 

y.  V.  Biaîiaria  L.;  Lorey,  637.  —  0.  —  JuiU.-sept. 
—  G.  —  Bords  des  chemins,  berges  des  rivières,  taillis. 

J'ai  trouvé  dans  un  taillis  joignant  les  étangs  de  St-Léger-lez- 
Pontailler  un  hybride  de  F.  Blattaria  ainsi  caractérisé  :  grappe 
simple,  effilée,  longue  de  80%  velue  avec  quelques  poils  glandu- 
leux: fleurs  solitaires  à  pédicelles  plus  courts  ou  à  peine  aussi 
longs  que  le  calice;  filets  staminaux  munis  de  poils  blancs  en  leur 
partie  supérieure,  et  de  poils  violets  en  l'inférieure;  capsules  toutes 
petites  et  stériles:  feuilles  vertes,  pubescentes,  et  semidécurrentes. 
Une  décurrence  si  prononcée  et  l'avortement  des  capsules  éloignent 
cette  plante  du  F.  virgatum  et  la  rapprochent  du  X  F.  Bastardi 
(F.  Blattaria  X  thapsiforme  —  F.  Bastardi  R.  Sch.),  dont  elle  n'a 
pourtant  pas  les  fleurs  fasciculées.  Il  est  vrai  que  la  base  des  pédi- 
celles  est  munie  de  2  petites  bractées  latérales  stériles,  qui  indi- 
quent l'avortement  d'un  fascicule  floral. 

Les  Verbascitm  plurannuels  deviennent  facilement  bis- 
annuels dans  les  terres  fertiles  et  cultivées;  j'ai  même  eu 
des  semis  florifères  dès  la  première  année.  Mais  si  la  florai- 


VERBASCÉES.  263 

son  se  trouve  ainsi  avancée,  elle  est  beaucoup  moins  abon- 
dante, et  la  tige  est  loin  dêtre  aussi  robuste  que  chez  les 
sujets  plurannuels.  —  Quand  on  enlève  à  plusieurs  reprises 
les  feuilles  extérieures  des  rosettes  radicales,  la  souche  pourra 
parfois  monter  à  fleur  dès  sa  première  année,  ou  bien  elle 
produit  une  courte  tige  couronnée  par  une  nouvelle  rosette 
de  feuilles;  mais  dans  les  deux  cas,  la  faiblesse  de  la  plante 
témoigne  suffisamment  de  la  violence  qui  a  été  faite  à  la  vé- 
gétation. —  La  coupe  transversale  de  la  racine  âgée  seule- 
ment d'un  an  olfre  chez  plusieurs  Verbascum,  et  surtout 
chez  le  V.  Lychnitis,  les  faisceaux  vasculaircs  disposés  con- 
centriquement  en  zones  distinctes,  comme  si  la  plante  avait 
déjà  plusieurs  années. 

La  décurrence  des  feuilles  des  V.  ThapsusQi  thapsiforme 
n'a  lieu  sur  toute  l'étendue  du  mérithalle  que  pour  une 
des  2  ailes;  quelquefois  l'aile  longue  naît  même  au-dessous 
du  mérithalle,  et  occupe  ainsi  plus  d'un  entre-nœud.  Les 
feuilles  raméales  sont  ordinairement  moins  lonsruement  dé- 
currentes  que  les  caulinaires.  Dans  les  espèces  à  feuilles 
caulinaires  semidécurrentes,  comme  le  V,  montaniim^  une 
des  2  ailes  est  toujours  très  courte.  Il  est  superflu  d'insister 
sur  l'impropriété  du  terme  décurrent,  car  l'aile  ne  descend 
pas  de  la  feuille  à  la  tige,  mais  au  contraire  s'élève  de  la 
tige  à  la  feuille. 

Les  bractées  sont  assez  souvent  terminées  par  un  long 
acumen  plus  ou  moins  tortile,  qui  rend  l'inflorescence  che- 
velue chez  les  VerbascumThapsus ,  thapsi forme,  montanum 
et  surtout  phlomoides.  —  La  grappe  du  V.  Blattaria  est 
simple,  nettement  progressive;  mais  dans  les  grappes  com- 
posées des  V.  nigrum,  Thajjsiis,  Lychnitis,  etc.  la  progres- 
sion se  montre  incomplète.  En  effet,  l'épanouissement,  après 
avoir  débuté  par  la  base  de  l'inflorescence,  saute  ensuite 
certains  fascicules  qui  ne  s'épanouissent  que  postérieurement 
à   leurs  voisins;  en  outre,  l'épanouissement  des  fleurs  de 


264  VERBASCÉES.  SCROFULARINÉES. 

chaque  fascicule  est  d'une  marche  très  capricieuse,  et  l'on  y 
peut  voir  des  Heurs  en  houton  à  côté  de  capsules  en  pleine 
maturité.  Le  V.  virgatum,  avec  ses  pédicelles  groupés  2-4, 
relie  la  grappe  simple  du  V.  Blattaria  aux  grappes  compo- 
sées des  autres  espèces. 


LVI.   SCROFULARINÉES  (R.  Br). 

1.  VERONIGA  Tourn. 

1  Grappes  terminales 2 

Grappes  axillaires 11 

2  Grappes  terminales,  pourvues  de  feuilles 3 

Grappes  terminales,  pourvaes  de  bractées 5 

3  Calice  à  lobes  cordés  à  la  base:  capsule  subglobuleuse,  4-sper- 

me V.  hederdefolia, 

Galice  à  lobes  non  cordés;  capsule  bilobée,  8-16-sperme  ...  4 

4  Pédicelles  beaucoup  plus  longs  que  la  feuille  :  capsule  compri- 

mée, à  lobes  divergents f  F.  Persica. 

Pédicelles  égalant  environ  la  feuille;  capsule  ni  comprimée  ni 

à  lobes  divergents V.  agrestis. 

o  Plantes  :^  ;  tiges  assez  longuement  radicantes,  on  un  rhizome 
subligneux. 6 

Plantes  Q  ou  assez  rarement  O  ;  une  racine  très  grêle,  ra- 
meuse; tiges  très  exceptionnellement  radicantes 7 

6  Plante  grêle  :  tiges  assez  longuement  radicantes  ;  grappes  lâ- 

ches, d'un  bleu  très  pâle V.  scrpylUfolia. 

Plante  assez  robuste;  rhizome  subligneux;  grappes  denses,  très 
multiflores,  d'un  bleu  vif V.  spicata. 

7  Feuilles  caulinaires  moyennes  pinnati  ou  palmatilobées  .   .  8 
Feuilles  caulinaires  moyennes  dentées  ou  crénelées 9 

8  Feuilles  caulinaires  moyennes  pinnatipartites;  graines  jaunâ- 

tres, comprimées V.  verna. 

Feuilles  caulinaires  moyennes  palmatiséquées:  graines  noires, 
comprimées,  concaves-cupuliformes  ....   F.  triphyllos. 


SCROFULARINÉES.  265 

9  Pédicelles  tous  plus  courts  que  le  calice  ....  "T.  arvensis. 
Pédicelles  égalant  ou  dépassant  le  calice 10 

10  Bractées  égalant  au  moins  les  pédicelles;  capsule  échancrée: 

graines  comprimées,  concaves-cupuliformes.   .   V.  prxcox. 

Bractées  plus  courtes  que  les  pédicelles:  capsule  bifide;  graines 

comprimées V.  acmifolia. 

11  Calice  à  5  lobes  dont  un  plus  petit V.  Teucrium. 

Calice  à  4  lobes  presque  égaux  .   .       :   .  12 

12  Feuilles  assez  longuement  pétiolées;  tiges  florifères  se  transfor- 

mant à  leur  sommet  en  longues  tiges  foliifères.  V.  montana. 
Feuilles  sessiles  ou  brièvement  pétiolées  ;  tiges  florifères  plus 
ou  moins  abortives  à  leur  sommet  qui  se  transforme  rarement 
en  longue  tige  foliifère 13 

13  Tiges  à  2  lignes  de  poils  opposées  sur  chaque  mérithalle  et 

alternant  de  nœud  en  nœud V.  Chamaedrys. 

Tiges  glabres,  ou  velues  pubescentes  en  tout  leur  pourtour.   14 

14  Feuilles  étroites;  capsules  débordant  en  tout  sens  le  calice.   . 

y.  sciitellata. 

Feuilles  assez  larges;  capsules  nej^débordant  pas  latéralement 

le  calice lo 

lo  Tiges  à  mérithalles  radicants  aux  points  les  plus  divers;  feuil- 
les pubescentes V.  officinalls. 

Tiges  à  mérithalles  radicants  seulement  aux  nœuds;  feuilles 

glabres 16 

16  Feuilles  sessiles,  semiamplexicaules V.  Anagallis. 

Feuilles  pétiolées,  non  amplexicaules.   ...  F.  Beccabiinga. 

1.  V.  iiedersefolia  L.;  Lorey,  668.  —  0  ou  O.  — 
Mars-oct.  —  CGC.  —  Cultures,  moissons,  jardins. 

Fleurs  quelquefois  blanches,  comme  il  arrive  aussi  dans  la  fa- 
mille aux  Veronica  agrestis,  V.  Anagallis,  Antirrhinum  Orontium, 
Dlgitalis  purinirea,  Pediailaris  sylvatica  et  Melampynim  arvense. 

Les  Veronica  hederdefoUa,  agrestis,  Persica  et  arvensis  germent 
tantôt  en  automne,  tantôt  au  printemps  ou  même  en  été;  ils  sont 
donc  bisannuels  ou  annuels  et  peuvent  se  rencontrer  en  fleurs  pres- 
que toute  l'année.  La  germination  a  lieu  en  automne  et  la  floraison 
au  printemps  pour  les  V.  triphyllos,  prxcox,  acinifolia  et  vcrna. 


266  SCROFULARINÉES. 

«.  V.  agrestis  L.;  Lorey,  668.  —  0  ou  0.  —  Mars- 
oct.  —  G  G.  — Gultures,  moissons,  vignes. 

Var.  a.  agrcstis.  —  Feuilles  vertes,  planes:  fleurs  bleu-pàle;  pé- 
dicelles  fructifères  courbés-réfractés:  calice  à  lobes  ovales-oblongs  ; 
capsule  non  ventrue:  style  ne  dépassant  pas  l'échancrure  de  la 
capsule. 

Var.  /3.  didyma  {V.  didijma  Ten.).  —  Feuilles  vert  foncé,  forte- 
ment nervées,  ondulées;  fleurs  bleu  vif:  pédicelles  fructifères  ré- 
fractés-sigmoïdes;  calice  à  lobes  ovales:  capsule  ventrue;  style 
dépassant  l'échancrure  de  la  capsule. 

f  V.  Persica  Poir.  —  0  ou  0.  —  Mars-oct.  —  R.  —  Vignes, 
prairies  artificielles.  —  Dijon!  {Lombard,  Wéber);  Longvic  (il/é- 
line!);  Lucenay  [Gillot). 

Devient  abondant  aux  environs  de  Dijon. 

3.  V.  trii>iiyiio.«  L.;  Lorey,  670.  —  0.  —  Avril-mai. 

—  R.  —  Moissons.  — Dijon!    {Lombard);  Vielverge!, 
Seurrel. 

4.  V.  preeeox  AU.  ;  Lorey,  671.  —  0.  —  Avril-mai.  — 
R.  —  Moissons,  prairies  artificielles.  —  Dijon!,  St-Apol- 
linaire  {Lorey)  ;  Laignesî. 

5.  V.  aciiiifoiia  L.;  Lorey,  670. — 0.  —  Avril-mai.  — 
A.  R.  —  Moissons.  —  Gîteaux,  Montmain,  Bagnot,  Seurre! 
{Lorey)  \  Villy-le-MoutiersI,  Semuri,  Rouvrayl. 

6.  V.  veriia  L.;  Lorey,  669.  -—0.  —  Avril-mai.  —  R. 

—  Pelouses.  —  Rouvray  {Berthiot);  Monlberthault  !,  Fré- 
mois  ! ,  Vieux-Ghâteau  ! . 

V.  V.  arvensiits  L,;  Lorey,  669.  —  0  ou  0.  —  Mars- 
oct.  —  G  G.  —  Friches,  moissons,  cultures. 

La  profondeur  de  l'échancrure  de  la  capsule  varie  du  tiers  à  la 
moitié  de  la  hauteur  de  cette  capsule.  —  J'ai  trouvé  des  capsules 
de  V.  arvensis  et  agrestis  à  3-5  lobes  en  forme  d'étoile. 


SCROrULARINÉES.  267 

s.  V.  sei'pyllifolia  L.;  Lorey,  672.  —  '}f.  —  Avril- 
sept.  —  G.  —  Cultures,  prés  humides,  taillis. 

Feuilles  parfois  suborbiculaires  chez  les  individus  vigoureux. 

o.  V.  spicataL.;  Lorey,  673.  —  !^.  — Juill.-sept.  — 
R.  —  Bois.  —  Auxonne,  Broindon,  Athée,  Laroche-en- 
Brenil  {Loreij);  Satenay,  Saulon,  Gevreyl  (Diiret);  Tarsul  I, 
Courtivron  ! . 

10.  V.  ofGcinalis  L.  ;  Lorey,  673.  —  :^.  —  Mai-juill. 

—  C.  —Taillis. 

Grappes  le  plus  souvent  alternes,  parfois  cependant  opposées. 

11.  V.  montana  L.;  Lorey,  676.  —  ')/:.  —  Juin-juill. 

—  A.  R.  —  Bois  argileux.  —  Gîteaux!,  St-Nicolas,  Villebi- 
chot,  Boncourt,  St-Bernard  (Lorei/);  SauViea  (Lombard)  ; 
Perrigny-lez-Dijon  {Maillard);  Pontailler!,  Vielverge!, 
Flammeransî,  Mouxf,  Rouvray!. 

i«.  V.  scuteiiaiaL.;  Lorey,  676.  —  if.  —  Juin-sept.  — 
A.  G.  —  Lieux  humides,  bords  des  eaux.  —  Larrey-lez- 
Poinçonî,  Saulieu!,  etc. 

Parfois  pubescent-glanduleux  (F.  parmulaviaVoW.  et  Turp.).  — 
Moux!,  Ste-Isabelle  près  Saulieu!. 

Après  floraison,  les  pédîcelles  se  réfractent,  mais  à  la  fructifica- 
tion ils  deviennent  étalés  et  une  courbure  ascendante  du  sommet 
du  pédicelle  rend  la  capsule  dressée. 

13.  V.  Anag;aiiis  L.;  Lorey,  677.  —  if.  —  Mai-sept. 

—  G.  —  Fossés,  marécages. 

Varie  (F.  anagalloides  Guss.)  à  feuilles  linéaires-lancéolées,  à 
capsule  ovoïde-elliptique  et  à  grappe  pubescente-glanduleuse.  Cette 
variété  est  beaucoup  moins  vigoureuse  que  le  type. 

Les  germinations  de  F.  Anagallis,  qui  naissent  aux  lieux  s'assé- 
chant,  restent  grêles,  quoique  florifères,  et  souvent  même  ne  dé- 
passent pas  un  décimètre  de  hauteur.  Elles  ont  une  tige  dressée, 
une  racine  rameuse  avec  quelques  pseudorrhizes adjuvantes,  mau- 


268  SCROFULARINÉES. 

quent  de  bourgeons  de  remplacement  et  ne  sont  ainsi  que  des 
plantes  annuelles.  Tout  différents  sont  les  sujets  qui  naissent  en 
des  stations  favorables,  c.  à.  d.  aux  lieux  inondés.  Leurs  tiges  ro- 
bustes, couchées- ascendantes,  émettent  de  leurs  parties  radicantes 
des  rejets  qui  constituent  d'actifs  agents  de  multiplication.  A  l'au- 
tomne, les  extrémités  des  tiges  s'affaissent  par  suite  de  la  désorga- 
nisation des  mérithalles  inférieurs:  les  bourgeons  de  ces  sommités 
restent  vivants,  s'enracinent  et  concourent  ainsi  à  une  rapide  pro- 
pagation de  la  plante.  Il  en  est  de  même  pour  le  V.  Beccabimga. 

Tiges  arrondies  sur  le  frais,  mais  souvent  létragones  par  la  des- 
siccation. —  Feuilles  verticillées  quelquefois  par  3. 

14.  V.  Bcccabung^a  L.  ;  Lorey,  677.  — o/:.  —  Mai-sept. 

—  G.  —  Fossés,  marécages. 

15.  V.  ciiamaecipys  L.;  Lorey,  675.  —  'j^.  —  Avril- 
juin.  —  G.  — Prés,  bois  ombragés. 

16.  V.  TeucrîHinL.;  Lorey,  67S.  — :^.  — Avril-juill. 

—  G.  — Pelouses,  bois. 

Glabre  ou  pubescent.  —  Feuilles  ovales-oblongues,  ou  linéaires 
(y.  prostrata  L.;  Lorey,  674)  avec  toutes  les  transitions  désirables. 

—  Souche  subligneuse,  à  tiges  beaucoup  moins  couchées  et  moins 
radicantes  que  chez  la  plupart  des  autres  Veronica  à  grappes  axil- 
laires. 

2.  LIMOSELLA  L. 

1.  li.  aquatica  L.;  Lorey,  656.  —  0. — Juill.-sept. — 
A.R.  —  Vases,  attérissements,  queue  des  étangs.  —  Bon- 
court,  Gîteaux  (Lorey);  St-Jean-de-Losne!,  Broin,  Seurre 
{Duret)\  Lamarche!,  Grosbois!,  Gercey!,  Thoisy-la-Ber- 
chère  1.  Rouvray  !. 

Quoique  annuel,  a  souvent  des  tiges  stoloniformes  dont  certains 
nœuds  radicanls  et  florifères  sont  eux-mêmes  siolon^fôres  à  leur 
tour.  Il  en  résulte  un  réseau  de  colonies  reliées  entre  elles,  mais 
toute  la  plante  ne  s'en  détruira  pas  moins  à  la  fin  même  de  la 
saison. 


SCROFULARINÉES.  269 


3.  SCROFULARIA  Toiirn. 

\  Plantes  0,  @    ou  très  rarement  pérennantes 2 

Plantes*^ 3 

2  Plante  Q  ou  parfois  pérennante:  racine  courte,  brusquement 

contractée  en  filament 7  S.  vernalis. 

Plante  @  ;  racine  longuement  pivotante,  insensiblement  atté- 
nuée   S.  canina. 

3  Une  racine S.  canina. 

Un  rhizome 4 

4  Rhizome  noueux-tuberculeux  par  développement  de  gros  bour- 

geons charnus  sessiles S.  nodosa. 

Rhizome  dépourvu  de  nodosités 5 

5  Rhizome  à  bourgeons  de  remplacement  enveloppés  de  longues 

écailles  charnues  imbriquées  sur  4  rangs  ....  S.  alata. 

Rhizome  à  bourgeons  de  remplacement  pourvus   seulement 

d'écaillés  rares  et  courtes S.  aquatica. 

\  Tiges  obscurément  anguleuses;  feuilles  pinnati  ou  bipinnati- 

séquées S.  canina. 

Tiges  tétragones:  feuilles  entières,  crénelées  ou  dentées-inci- 
sées 2 

2  Fleurs  jaune- verdàire;  calice  à  lobes  non  bordés-scarieux.   . 

f  S.  vernalis. 

Fleurs  brunâtres;  calice  à  lobes  bordés  d'une  membrane  blan- 
che scarieuse 3 

3  Tige  àanglesaigus;  calice  étroitement  membraneux  aux  bords. 

, S.  nodosa. 

Tiges  à  angles  ailés;    calice   largement  membraneux  aux 
bords 4 

4  Tige  étroitement  ailée:  feuilles  crénelées  ou  largement  dentées, 

obtuses,  pourvues  à  la  base  d'un  à  deux  petits  lobes  foliacés; 

staminode  orbiculaire-subémarginé S.  aquatica. 

Tige  largement  ailée;  feuilles  finement  dentées,  aiguës,  sans 
petits  lobes  foliacés;  staminode  bifide S.  alata. 

1.  S.  eaniua  L.;  Lorey,  654.  —  ^.  —  Juin-juill.  — R. 


270  SCROFULARINÉES. 

—  Bois,  pelouses.  —  Val-Suzon!,  Santenayî,  Dijon!,  Ge- 
vreyl. 

Souche  plaricaule  à  tiges  simples,  égales  entre  elles  :  feuilles  à  lobes 
obloiigs.  —  Dans  les  pierrailles  et  éboulis  des  coteaux,  le  S.  canina 
devient  plurannuel,  la  souche  porte  une  tige  solitaire,  accostée 
parfois  de  tiges  latérales  assez  faibles  et  souvent  même  rudimen- 
taires  ou  avortées;  les  feuilles  ont  des  lobes  linéaires.  C'est  la 
forme  JfojDpu  (S.  Hoppii  Koch).  —  R.  —  Ancey!,  Dijon!,  Cham- 
bolle!,  Santenay!.  —  Des  semis  de  S.  Hoppii,  cultivés  en  sol  frais, 
m'ont  donné  des  individus  identiques  au  S.  canina  type. 

t  S.  vernalis  L.;  Lorey,  653.  —  0.  —  Mai-juill.  —  RRR.  — 
Bords  des  chemins,  lieux  cultivés.  —  Dans  quelques  cours  et  jar- 
dins à  Nuits  {Lorey),  où  il  persiste  depuis  plus  de  cent  ans  {Duret); 
le  long  des  murs  du  parc  du  château  d'Agey!  {Morelet). 

Rarement  pérennant  et  alors  rabougri  et  peu  florifère. 

«.  s.  nodosa  L.  ;  Lorey,  654.  —  î^/^.  — Juin-août.  — G. 

—  Lieux  humides  ou  ombragés,  taillis. 

Les  germinations  n'ont  encore  que  4  feuilles,  quand  déjà  la  ra- 
dicule, restée  grêle,  s'est  ramifiée  et  se  courbe  sous  le  poids  de  la 
plante,  et  que  les  pseudorrhizes  nées  de  la  base  de  la  jeune  tige 
sont  déjà  plus  robustes  que  le  pivot.  Le  premier  renflement  de  la 
souche  se  forme  dans  l'axe  hypocotylé.  —  La  plupart  des  gros 
bourgeons,  qui  constituent  les  nodosités  du  rhizome,  sont  ovoïdes- 
subglobuleux  et  demeurent  boudeurs-expectants  ;  les  autres  sont 
oblongs  et  atténués  au  sommet  qui  se  relèvera  en  tige  à  la  saison 
prochaine. 

3.  s.  aq[uatica  L.;  Lorey,  653.  —  :^.  —  Juin-août.  — 
G.  —  Bords  des  eaux. 

On  rencontre  assez  fréquemment  des  sujets  à  feuilles  aiguës, 
largement  dentées,  non  obtuses  ni  crénelées. 

4. .«.  aiata  Gilib.  —S.  E/irharti  SteY.  —  ^.  —  Juill.- 
août. —  R.  —  Boi^ds  des  ruisseaux.  —  Brémurl,  Darcey!, 
Aignayl,  Essarois!,  Moloyl,  ruisseau  de  Fontaine-Merle  à 


SCROFULARINÉES.  271 

Pangesl.  — Attribué  à  la  Gôte-d'Or  par  M.  Bcreau  (F/. 
cent7\,  3^  édit.,  p.  481),  mais  sans  indication  de  localité. 

Les  écailles  des  bourgeons  de  la  souche  sont  formées  par  la  par- 
tie inférieure  de  pétioles  aphylles;  elles  sont  lancéolées,  concaves- 
canalicalées  à  la  face  interne,  convexes  avec  côte  saillante  à  Tex- 
terne,  et  les  supérieures  ont  le  sommet  muni  d'une  bordure  foliacée. 
Toutes  deviennent  brunes  au  printemps:  on  les  retrouve  en  été 
desséchées  et  entourant  la  base  des  tiges,  oii  elles  constituent  un 
léger  épaississement. 

4.  GRATIOLA  L. 

I.  «.  oflicîiiaiii^  L.;  Lorey,  641.  —  "if.  — Juill.-sept. 

—  A.  G.  —  Au  bord  des  eaux  dans  le  Val-de-Saône.  — Di- 
jon {Lorey) '^  Vielverge!,  Lamarche!,  Auxonnel,  Mer- 
ceuil!. 

Rhizome  horizontal,  rameux-drageonnant,  et  en  outre  tiges  ra- 
dicantes  à  la  base.  —  Tiges  florifères  creusées  d'un  petit  sillon  qui 
résulte  de  l'adpression  des  pédicelles  pendant  l'extrême  jeunesse 
de  la  fleur.  —  Quand  on  arrache  la  corolle,  le  calice  se  ferme  par 
subite  connivence  de  ses  lobes. 

d.'  LINDERNIA  AIL     " 

a.  li.  pyxîfiaria  AU.; Lorey,  655.  —  0.  — Juill.-sept. 

—  R.  —  Vases  et  sables  du  bord  des  eaux.  —  St-Seine-en- 
Bâche!,  Gîteaux,  Boncourt  {Loreij)\  St-Jean-de-Losne, 
Seurre  {Duret);  Pouilly-s-Saône  (^er^Aio^)  ;  étang  de  la 
Grand'Boi^ne  à  Longvay!,  Vic-s-Thil!. 

6.  DIGITALIS  L. 

\  Plante  @  ou  rarement  pérennante;  calice  à  lobes  obtus;  co- 
rolle ventrue-campanulée D.  piirpurea. 

Plantes  ::^ou  pérennantes;  calice  à  lobes  aigus;  corolle  tubuleuse- 
campanulée 2 

2  Pédoncules  pubescents-glanduleux;  corolle  jaune-rosé;  capsu- 


272  SCROFULARINÉES. 

les  ovoïdes-lancéolées,  facilement  compressibles,  stériles  .   , 

X  D.  inirpurascens. 

Pédoncules  glabres:  corolle  jaune:  capsules  ovoïdes,  incom- 
pressibles, fertiles D.  lutea. 

f  .  ».  ptirpurea  L.  ;  Lorey,  642.  —  (x;  ou  rarement  pé- 
rennant  et  alors  rabougri.  —  Juin-août.  — A.  G.  dans  les  fri- 
ches et  bois  granitiques.  —  Arnay-le-Duc  1 ,  Semur  ! ,  Saulieu  î , 
Laroche-en-Brenil!,  Rouvray!  (lor^?/)  ;  Montberthault!. 

Cultivé  en  terre  meuble  et  fertile,  le  D.  purpiirca  n'est  plus  que 
bisannuel,  comme  il  arrive  du  reste  en  pareil  cas  à  la  plupart  des 
plantes  plurannuelles.  —  La  belle  coLilear  rouge  des  fleurs  s'afl'ai- 
blit  notablemi'Ut  dans  les  jardins  de  sol  calcaire. 

X  »•  purpurascens  (D.  lutca  X  purpurea).  —  D.  purpuras- 
cens  Rotb;  Lorey,  643.  — D.  purpureo-lutea  Mey.  —  Pérennant.  — 
Juin-aoïit.  —  R.  —  Friches,  bois.  —  Bords  du  bois  de  Montille  près 
Semur  [Lorey);  coteaux  incultes  en  amont  de  Semur!  (Collcnot, 

Miot). 

Grappes  très  allongées  en  raison  de  la  stérilité  des  capsules.  — 
La  plante  de  Semur  tient  plus  du  D.  lutea  que  du  D.  purpurea  par 
l'ensemble  de  ses  caractères. 

«.  ».  lutea  L.  — D.  parviflora  Ali.  ;  Lorey,  642.  — if. 
—  Juin-juin.  —  Bois,  friches.  —  G.  dans  le  calcaire;  R. 
dans  les  sols  granitiques,  comme  à  Saulieu  {Lombard),  et 
Semur  f. 

C'est  par  méprise  que  le  D.  grandiflora  Ail.  a  été  indiqué  (G.  G.,  FI. 
de  Fr.,  II,  p.  604)  dans  la  Côte-d'Or. 

7.  ANTIRRHINUM  Juss, 

Plante  bisannuelle-pérennante:  racine  robuste,  rameuse.   .   . 

# 7  A.majus. 

Plante  annuelle;  racine  grêle,  pivotante.   ...  A.  Orontiwn. 

Calice  à  lobes  ovales,  beaucoup  plus  courts  que  la  corolle.   . 
t  A.  majus. 


SCROFULARINÉES.  273 

Calice  à  lobes  étroitement  linéaires,  beaucoup  plus  longs  que 
la  corolle ^ A.  Orontium. 

1.  A.  oi'ontaum  L.;  Lorey,  645.  —  Q.  —  Jiiin-sept. 

—  G.  —  Moissons,  cultures. 

t  A.  majus  L.;  Lorey,  64o.  —  Q  ou  pérennant.  —  Juin-sept. 

—  A.  G.  ~  Vieux  murs  à  proximité  des  jardins. 

8.  ANARRHINUM  Desf, 

I.  A.  beiiidîfoiium  Desf.;  Lorey,  644.  —  O  ou  pé- 
rennant. —  R.  —  Friches  et  rochers  granitiques.  —  Sau- 
lieu,  Villargoixl  {Lore?/);  Liernais!,  Menessairel,  rochers 
du  pont  de  Montberthaultî. 

9.  LLXARÏA  Juss. 

\  Plantes  0  ou  0 L.  spuria,  L.  Elatine,  L.  minor. 

Plantes  o^ 2 

2  Tigescouchées-radicanles j  L.  Cymbalaria. 

Tiges  non  couchées-radicantes 3 

3  Racine  et  pseudorrhizes  pourvues  de  bourgeons  adventifs  sur 

toute  leur  longueur 4 

Racine  et  fseudorrhizes  dépourvues  de  bourgeons  adventifs, 
ou  racine  n'en  possédant  que  dans  la  partie  correspondant  à 
l'axe  hypocotylé o 

4  Racine  assez  robuste,  difficile  à  rompre,  à  cylindre  central  éga- 

lant les  2/3-3/4  de  la  coupe  transversale.  .    .    .  L.  vulgaris. 

Racine  assez  grêle,  très  facile  à  rompre,  à  cylindre  central 

n'égalant  que  1/4-1/3  de  la  coupe  transversale.  .  L.  stnata. 

5  Racine  robuste,  pivotante:  souche  multicaule.   .   .  L.  supina. 
Racine  grêle,  horizontale,  allongée,  à  chevelu  abondant;  sou- 
che paucicaule L.  Alpina. 

i  Feuilles  péùolées,  larges 2 

Feuilles  sessiles,  étroites 4 

2  Feuilles  glabres,  palminervées,  réniformes,  lobées:  pédoncu- 

18 


274  SCROFULARINÉES. 

les  fructifères  accrescents,  épaissis  au  sommet 

f  L.  Cymhalaria 

Feailles  pubescentes-velues,  penninervées,  ni  réniformes,   ni 
lobées:  pédoncules  fructifères  ni  accrescents,  ni  épaissis.   .  3 

3  Feuilles  suborbiculaires;  pédicelles  velus L.  spuria. 

Feuilles  ovales,  les  moyennes  hastées:  pédicelles  glabres.   .   . 

L.  Elatine. 

4  Grappes  fiiuillées:  lleurs  longuement  pédicellées 

L.  minor. 

Grappes  non  feuillées:  fleurs  brièvement  pédicellées 5 

o  Plantes  glauques;  grappes  courtes 6 

Plantes  vertes;  grappes  allongées 7 

6  Fleurs  violet-bleuâtre L.  Alpina. 

Fleurs  jaunâtres L.  suplna. 

7  Fleurs  grandes,  jaunes;  éperon  allongé;  graines  comprimées, 

ailées L.  vulgaris. 

Fleurs  petites,  blanchâtres,  striées  de  violet;  éperon  plus  ou 
moins  court;  graines  ovoïdes-trigones  ...       .  L.  striata. 

1.  li.  iipurÂa  Mill.;  Lorey,  647.  —  O  ou  0.  —  Juin- 
oct.  —  G.  —  Cultures,  moissons. 

Feuilles  entières  ou  fortement  dentées. 

«.  t..  Elatine  Desf.;  Lorey,  648.  — 0  ou  O.  —  Juin- 
oct.  —  A.  G.  — Gultures  et  moissons  des  sols  argileux. 

Limbe  des  feuilles  inférieures  est  parfois  pinnatipartit  à  sa  base. 

3.  li.  miaior  Desf.;  Lorey,  646.  —  0.  — Juill.-sept. 
—  G.  —  Moissons,  cultures,  friches. 

Plante  pubérulente-glanduleuse,  ou  entièrement  glabre  [L.prœ- 
termissa  Delastre).  Des  intermédiaires  ont  la  gorge  fermée  du  L. 
prdetermissa  et  la  pubescence  du  JL.  minor,  ou  au  contraire  la  gorge 
entr'ouverte  du  L,  minor  et  la  glabréité  du  L.  prxtermissa. 

4.  L«.  supiua  Desf.;  Lorey,  649.  —  :^.  —  Juin-août.  — 
R.  —  Pelouses  et  rochers  de  la  Gôte.  —  Nuits,  Meursault 
{Lorey);  Savigny-s-Beaune!,  St-KomainI,  Nolay!. 


SCROFULARINÉES.  275 

C'est  par  erreur  que  Lorey  indique  cette  espèce  dans  les  sables 
de  rOuche  entre  le  parc  de  Dijon  et  Longvic. 

5.  !..  Aipiiia  DG.  —  lif,  — Juin. -août.  —  R  R  R.  —  Ébou- 
lis  de  la  Coquille  d'Étalante!  {Fleurot). 

La  plante  de  la  Côte-d'Or  est  la  variété  petrœa  (L.  petrxa  Jord.), 
qui  diffère  du  type  par  des  tiges  plus  allongées,  des  feuilles  plus 
étroites  et  plus  espacées,  et  la  corolle  à  lobes  plus  longs  et  plus 
étroits.  Si  rare  en  son  unique  station  d'Étalante,  qu'on  doit  crain- 
dre de  l'y  voir  bientôt  disparaître.  Je  l'ai  rencontrée  encore  à  2  ki- 
lom.  de  la  Cote-dOr,  dans  les  éboulis  du  Larrys-Blanc  de  Cry 
(Yonne). 

6.  L(.  striata  DC;  Lorey,  650.  —  ^'.  — Juin-sept.  — 
G.  —  Gultures,  friches,  bois,  moissons. 

Éperon  tantôt  obtus,  tantôt  subaigu,  variant  pour  la  longueur  du 
simple  au  quadruple,  et  réduit  parfois  à  une  légère  bosse. 

Var.  ;3.  ochroleucaCoss.  et  Germ.  — Plusrobuste:  fleurs  plus  gran- 
des, violet-jaunàtre,  à  éperon  une  fois  plus  long  que  le  tube  de  la 
corolle.  —  R.  —  Blaisy-Haut!:  Santenay  [Gillot).  —  C'est  peut-être 
la  plante  que  Lorey  a  voulu  désigner  dans  la  note  qui  suit  la  des- 
cription de  son  L.  striata. 

«'.  1j.  vuigarisMœnch;  Lorey,  6ol.  —  !^.  — Juill.-sept. 

—  G.  —  Bords  des  chemins,  berges  des  rivières,  haies, 
taillis. 

Le  L.  genistifolia  de  Lorey  (p.  652)  n'est  qu'un  L.vulgans  à  tiges 
robustes  et  à  feuilles  élargies. 

1 1-.  Cymftalarla  Mill.;  Lorey,  647.  —  :^.  — Mai-oct.  —  A.  C. 

—  Vieux  murs  à  proximité  des  jardins.  —  Dijon  {Lorey);  St-Remy!, 
Pontailler!,  Seurre!,  Semur!,  etc. 

Ont  été  indiqués  par  Lorey  (p.  648-649)  le  L.  arvensis  Desf.  à  Baulme- 
la-Roche  et  à  Seurre,  et  le  L.  Pelliceriana  Mill.  à  Marsannay-la-Côte, 
Auxonne  et  Seurre.  M.  Lombard  attribue  encore  cette  dernière  espèce  à 
Saulieu. 


276  SCROFULARIi\ÉES. 


10.  PEDIGULARIS  Tourn. 

Souche  notablement  épaissie-élargie  au  niveau  d'insertion  de 

la  rosette  radicale P.  sylvatica. 

Souche  non  épaissie-élargie P.  palustris. 

Tiges  nombreuses,  les  latérales  étalées-ascendantes  ;  feuilles  à 
dents  aiguës:  calice  à  5  lobes;  capsule  plus  courte  que  le 
calice P.  sylvatica. 

Tige  solitaire,  dressée  :  feuilles  à  crénelures  obtuses:  calice  bi- 
iobé;  capsule  plus  longue  que  le  calice.   ...  P.  palustris. 

I.  F.  fsyivatica  L.;  Lorey,  664.  —  O.  —  Juin-août.  — 
A.  R.  —  Prés  tourbeux,  pelouses  humides.  —  Pré  de  Fon- 
taine-Merle à  Pangesl,  Vielvergeî,  Longvayl,  Saulieul,  Se- 
mur!,  Frémois!. 

A  l'automne  de  la  première  année,  le  centre  de  la  rosette  de 
feuilles  radicales  est  occupé  par  un  gros  bourgeon  écailleux  qui, 
aa  printemps,  donnera  naissance  à  plusieurs  tiges  florifères.  Par- 
fois en  outre  il  est  accosté  de  quelques  bourgeons  latéraux.  Le 
bourgeon  central  du.  P.  palustris  est  beaucoup  moins  robuste,  mais 
aussi  ne  donne-t-il  naissance  qu'à  une  seule  tige.  Les  écailles  du 
bourgeon  sont  amples  et  ovales  chez  le  P.  sylvatica,  étroites  trian- 
gulaires-oblongues  chez  le  P.  palustris.  Les  deux  plantes  n'ont  plus 
à  leur  floraison  que  des  feuilles  caulinaires. 

«.  P.  palustris  L.;  Lorey,  664.  —  0.  — Juin-août.  — 
—  R.  —  Prés  tourbeux.  —  Saulon  {Lorey);  Grancey-le- 
Ghâteau!,  Menessaire!,  Rouvrayl. 

11.  RHINANTHUS  L. 

Feuilles  florales  blanchâtres,  décolorées;  corolle  à  tube  dépas- 
sant assez  longuement  le  calice;  appendices  de  la  lèvre  supé- 
rieure de  la  corolle  plus  longs  que  larges.   .   .   .  R.  major. 

Feuilles  florales  d'un  vert  pâle;  corolle  à  tube  inclus  ou  dépas- 


SCROFULARINÉESo  277 

sant  à  peine  le  calice;  appendices  de  la  lèvre  supérieure  de 
la  corolle  plus  larges  que  longs R.  minor. 

1.  R.  major Ehrh.  —  R.  hirsuta  Lmk;  Lorey,  665.  — 
O.  — Mai-juin.  — G.  —  Prés.  —  Abonde  aussi  dans  les 
moissons  à  Veuxhaulesl,  Is-s-Tille!,  St-Julien!,  Bouil- 
land!. 

Galice  et  bractées  ordinairement  pubescents,  mais  parfois  gla- 
bres (var.  glabra).  Lorey  ne  mentionne  pas  cette  variété  qu'il  a 
sans  doute  confondue  avec  son  R.  glabra  Lmk. 

«.  R.  minor  Ehrh.  —  R.  glabra  Lmk;  Lorey,  665.  — 
O.  —  Mai-juin.  —  G.  — Prés  humides. 

Le  même  individu  a  fréquemment  des  caractères  propres  les  uns 
au  R.  major,  les  autres  au  R.  minor,  ce  qui  pourrait  justifier  la 
réunion  des  deux  espèces  en  une  seule. 

Un  étroit  rebord  blanchcâtre  court  autour  du  limbe  des  feuilles 
des  R.  major  et  minor.  Chez  VEuphrasia  officinalis  ce  rebord  est  de 
la  couleur  du  limbe,  et  chez  les  Pedicularis  sylvaticaei  pahistris  il 
se  réduit  à  une  callosité  blanchâtre  plus  ou  moins  développée,  qui 
termine  le  sommet  des  dents  des  feuilles.  Ces  particularités  foliai- 
res paraissent,  dans  la  famille,  être  seulement  propres  à  la  tribu 
des  Rhinanthacées . 

12.  MELAMPYRUM   Tourn. 


1  Bractées  recourbées  en  dehors  et  imbriquées  sur  4  rangs. 

M.  cristatiim 

Bractées  ni  recourbées  en  dehors,  ni  imbriquées  sur  4  rangs 

2  Bractées  rouges,  très  rarement  décolorées;  grappes  denses 

calice  pubescent,  égalant  le  tube  de  la  corolle 

M.  arvense 

Bractées  vertes;  grappes  lâches,  unilatérales;  calice  glabre, 
égalant  à  peine  le  tiers  du  tube  de  la  corolle  .  M.pratense. 


1.  M.  criistatum  L.  ;  Lorey,  663.  —  0.  —  Juin-août. 
—  G.  —  Bois  de  montagne. 


278  SCROFULARIXÉES. 

^.  M.  arvense  L.  ;  Lorey,  662.  —  0.  — Juin-août. — 
ce.  — Moissons.  —  Assez  commun  en  outre  à  Laignesl  . 
dans  les  prairies  artificielles. 

3.  II.  prattense  L.;  Lorey,  663.  —  0.  —  Juin-août.  — 
CGC.  —  Bois  de  montagne. 

Feuilles  ovales-lancéolées.  Dans  les  sols  siliceux  (Semur!,  Ge- 
nay!,  Saulieu!,  etc.),  elles  sont oblongues-lancéolées,  et  même  des 
échantillons  d'Autun  [Gillotl]  lèsent  lancéolées-linéaires. 

13.  EUPHRASIA  L. 

I.  E.  ofGcinaiis  L.;  Lorey,  666.  —  0.  — Juill.-oct. 
—  CGC.  —  Pelouses  arides. 

Var.  «.  officinaUs.  —  Feuilles  supérieures  et  bractées  à  lobes  ai- 
gus; inflorescence  glanduleuse:  capsule  oblongue-obovale:  graines 
ovoïdes.  / 

Var.  /3.  nemorosa  {E.  nemorosa 'Pers.).  —  Feuilles  supérieures  et 
bractées  à  lobes  cuspidés;  inflorescence  pubérulente;  capsule  li- 
néaire oblongue;  graines  fusi formes. 

Comme  transition  entre  ces  2  variétés,  des  sujets  présentent  à 
la  fois  des  caractères  de  l'une  et  de  l'autre.  Ainsi  trouve-t-on  l'in- 
florescence glanduleuse  de  VE.  officinaUs  avec  les  bractées  acumi- 
nées-cuspidées  derjB.  nemorosa  [E.  campestris  Jord.),ou  au  contraire 
l'inflorescence  pubérulente  de  VE.  nemorosa  avec  les  bractées  aiguës 
de  VE.  officinaUs  {E.  rigidula  Jord.).  —  La  variété  SaUshurgensis  de 
Lorey  comprend  les  formes  robustes  de  VE.  nemorosa. 

J'ai  rencontré  un  E.  officinaUs  dont  les  fleurs  étaient  très  rappro- 
chées et  disposées  sur  4  rangs,  comme  dans  les  grappes  de  Melam- 
pyrum,  cristatum. 

14.  ODONTITES  RalL 

Corolle  jaune;  anthères  glabres 0.  lutea. 

Corolle  rouge;  anthères  velues-glanduleuses.   ...  0.  ruhra. 

1.  o.  lutea  Rchb.  — Euphrasia  lutea  L.;  Lorey,  667. 


SCROFULARINÉES.  279 

—  0.  —  Juin. -sept.  — A.  C.  —  Pelouses  arides  de  la 
Côte.  — Notre-Dame-d'Etang,  Mont-Afrique,  Nuits!,  Savi- 
gny-s.-Beaunel,  Chaume  {Loreij);  Gevreyl,  St-Romain!, 
Blagny!,  Santenayl. 

«.  O.  rabra  Pers.  —  Eiiphrasia  Odontitcs  L.;  Lorey, 
667.  —  0.  — Juill.-oct.  —  G.  —  Moissons,  prairies  arti- 
ficielles. 

La  variété  scrotlna  (0.  serotina  Rchb.)  se  disting-ue  par  ses  ra- 
meaux nombreux,  étalés  obliquement,  par  ses  feuilles  linéaires 
superficiellement  dentées,  les  florales  ne  dépassant  pas  les  fleurs. 
Comme  on  la  rencontre  parfois  mêlée  au  type  et  fleurissant  en 
même  temps,  ces  différences  sont  inhérentes  à  la  plante,  et  ne 
tiennent  ni  à  la  station,  ni  à  l'époque  de  floraison,  bien  que  pour- 
tant cette  variété  serotina  soit  ordinairement  plus  tardive. 

Avant  l'épanouissement  de  l'O.  rubra,  le  style  dépasse  plus  ou 
moins  la  corolle:  mais,  comme  celle-ci  est  accrescente,  le  style  se 
montrera  suivant  l'âge  des  fleurs  soit  exsert,  soit  inclus  pendant 
la  floraison.  Parfois  des- fleurs  ont  le  style  inclus  même  avant  l'é- 
panouissement, ce  qui  est  un  caractère  de  l'O.  Jaubertiana  Bor., 
mais  d'un  autre  côté  la  non  connivence  des  lèvres  de  la  corolle 
éloigne  de  cette  dernière  espèce. 

Les  Scrofularinées  dont  le  système  souterrain  est  le  plus 
intéressant  sont  les  Rhinanthacées  pour  leur  demi-parasi- 
tisme, et  les  Linaria  vulgaris  et  striata  pour  le  drageon- 
nement  ou  bourgeonnement  adventif  de  leur  racine. 

Cette  disposition  au  drageonnement  de  la  racine  se  ma- 
nifeste dès  la  germination:  car  on  voit  le  Linaria  vulgaris^ 
n'ayant  encore  qu'une  paire  de  feuilles,  émettre  des  bour- 
geons adventifs  d'abord  sur  l'axe  hypocotylé  et  bientôt  après 
sur  le  pivot,  comme  on  peut  le  constater  aussi  chez  les 
Epilobium  spicatum  et  Nasturtiiim  sylvestre;  et  ces  bour- 
geons remplacent  l'axe  primaire  qui  s'atrophie  rapidement. 

—  Le  grossissement  de  la  racine  des  Linaria  vulgaris  et 
striata  s'observe  indifféremment  en  deçà  et  au  delà  de  l'in- 


280  SCROFULARINÉES. 

sertion  des  bourgeons  adventifs,  tandis  que  chez  la  grande 
majorité  des  plantes  à  racine  drageonnante,  il  a  lieu  au  delà, 
c.  à.  d.  en  la  partie  antérieure  de  la  racine  mère.  —  Les 
bourgeons  développent  assez  souvent  à  leur  base  des  pseu- 
dorrhizes,  douées  elles-mêmes  de  la  propriété  de  drageon- 
ner,  de  sorte  qu'après  un  certain  temps  il  devient  impossible 
de  décider  si  le  bourgeon  est  né  sur  la  racine  et  les  radicelles, 
plutôt  que  sur  une  pseudorrhize.  Toujours  est-il  que  racine 
ou  pseudorrhize  après  avoir  produit  des  bourgeons  adven- 
tifs continue  de  s'allonger  au  delà,  et  qu'on  ne  doit  pas, 
avec  M.  Irmisch,  décrire  la  racine  drageonnante  du  Zm^'rza 
striata  comme  sympodique,  et  se  remplaçant,  à  l'insertion 
de  chaque  bourgeon,  par  une  racine  adventive  née  de  la  base 
de  ce  bourgeon.  Cette  racine  adventive,  quand  elle  existe, 
est  toujours  surnuméraire,  et  ne  joue  qu'un  rôle  accessoire. 
La  racine  des  Melampyruni^  Rhiiianthiis ,  Pediciilaris, 
Euphrasia,  Odontites,  non  contente  de  puiser  des  aliments 
dans  le  sol,  adhère  encore  par  des  suçoirs  aux  radicelles  des 
plantes  voisines.  Ces  suçoirs  consistent  en  un  petit  mame- 
lon à  sommet  obtus-tronqué,  frangé  d'une  coronule  membra- 
neuse, restes  d'une  coiffe  terminale  en  partie  détruite.  La 
radicelle  nourricière  se  trouve  logée  dans  un  sillon  qui  forme 
au  sommet  du  suçoir  comme  une  bouche  avec  2  rebords  en 
manière  de  lèvres,  et  elle  émerge  un  peu  chez  les  Melam- 
pyrum,  car  leurs  suçoirs  ont  un  sillon  moins  profond  que 
chez  les  Rhinmithus.  —  Quand  on  tire  sur  du  chevelu  saisi 
par  un  suçoir  de  Rhinanthus,  ce  chevelu  vient  dans  la  main 
en  entraînant  le  suçoir  qui  le  retenait.  —  Le  Melampyrum 
pratense  a  des  suçoirs  plus  nombreux  et  plus  gros  que  ceux 
des  M.  cristatum  et  avoense.  —  Les  Rhinanthacées  n'ont 
pas  pour  les  G?'ami7iées  une  prédilection  toujours  exclusive. 
Ainsi  j'ai  rencontré  des  suçoirs  de  Melampij7'um  arvense 
adhérents  à  des  radicelles  de  Prunus  spinosa  et  ^ Eippocre- 
pis  comosa  ;  et  des  germinations  (3  sur  15)  de  ce  Melampy- 


SCROFULARINÉES.  281 

mm,  arrachées  dans  la  campagne,  ont  fleuri  et'fructifié, 
quoique  peu  vigoureuses,  dans  un  pot  où  je  les  cultivais  en 
la  seule  compagnie  d'un  Nasturtium  asperum,  Solanum 
nigrum  et  Riimex  obtuslfolius.  Bien  plus,  j'ai  pu  amener 
à  fructification  quelques  Odontites  rubra  que  j'avais  semés 
en  un  pot,  d'où  étaient  rigoureusement  exclues  toutes  autres 
plantes;  ces  Odontites  restèrent  d'ailleurs  grêles  et  dépour- 
vus de  suçoirs.  L'absence  de  suçoirs  en  cette  circonstance 
tendrait  à  prouver  qu'ils  ne  se  développent  qu'au  contact  de 
racines  nourricières,  et  ce  qui  confirme  encore  cette  opinion, 
c'est  que,  chez  le  même  pied  de  Rhinanthacée ,  telle  radi- 
celle est  riche,  telle  autre  est  pauvre  en  suçoirs  ;  d'ailleurs,  si 
les  suçoirs  naissaient  au  hasard,  1res  peu  auraient  la  bonne 
fortune  d'être  contigus  à  une  radicelle  nourricière. 

L'inflorescence  type  des  Scrofularinées  est  la  grappe  pro- 
gressive. —  De  certaines  aisselles  florifères  de  Linaria  spii- 
ria,  entre  le  pédicelle  et  la  feuille  mère,  sort  un  rameau  , 
qui,  chez  les  sujets  vigoureux,  répète  linflorescence  racé- 
miforme  de  la  tige  ;  et  l'ensemble  de  toutes  ces  grappes 
forme  une  ample  panicule  progressive  d'une  structure  plus 
compliquée  en  apparence  qu'en  réalité.  De  pareils  rameaux 
florifères  surnuméraires  peuvent  se  développer  aussi  à  l'ais- 
selle des  feuilles  qui  accompagnent  les  grappes  du  Veronica 
Anagallis  ;  mais  on  les  voit  surtout  fréquents  aux  aisselles 
florifères  du  Linaria  Cymbalaria,  où  ils  ont  le  même  point 
d'émergence    que  chez  le  L.  spuria,  quoique  Aug.  de  St- 
Hilaire  '  les  ait  placés  entre  le  pédicelle  et  l'axe.  —  Quand 
leLimosella  aquatica  croît  au  sein  de  grandes  herbes,  sa 
rosette  radicale  indéfinie  allonge  son  axe  en  une  courte  tige 
qui  donne  une  grappe  simple  feuillée  progressive.  —  Les 
tiges  florifères  du  Veronica  montana  se  prolongent  en  une 
tige  foliifère,  couchée -radicante  par  suite  de  désistence  flo- 
rale. Pareil  cas  s'observe,  mais  très  rarement,  chez  quelques 

1.  Morph.  végét.,  p.  280. 


282         SCROFULARINÉES.  LENTIBULARIÉES. 

Veronica  Chamœdrys  vigoureux,  tandis  que  le  sommet  de 
l'axe  florifère  des  V.  officinalis  et  Teucrium  est  plus  ou 
moins  abortif,  ne  produisant  que  2-3  mérithalles  de  plus 
en  plus  grêles.  Aussi,  le  plus  souvent,  reste-t-il  inerte  l'an 
suivant,  ou,  quand  un  bourgeon  s'y  développe,  ce  sera  tou- 
jours un  bourgeon  latéral  et  foliifère.  Il  est  donc  difficile  de 
s'expliquer  cette  assertion  de  M.  Guillard  \  que  la  progres- 
sion de  l'inflorescence  du  Ve?wiiica  of/ici?iaiis  est  pérenne, 
alors  qu'au  contraire  elle  est  promptement  arrêtée  et  se 
borne  à  l'émission  de  2-3  grappes.  — Les  Scrofularia  font 
exception  dans  la  famille  en  ce  que  les  rameaux  de  leurs 
grappes  sont  pourvus  de  cymes,  ordinairement  bipares 
(5'.  aquatica,  S.  alata^S.  canina)^  ou  au  contraire  unipares 
{S.  iiodosa).  Mais  s'il  y  a  ainsi  régression  dans  les  détails, 
l'ensemble  n'en  demeure  pas  moins  progressif,  puisque 
l'épanouissement  de  la  grappe  procède  de  bas  en  haut.  L'in- 
florescence de  ces  Scrofularia  est  donc  identique  à  celle 
que  vont  présenter,  dans  une  famille  voisine,  certaines  La- 
biées à  glomérules  pédoncules. 


LVII.  LENTIBULARIÉES  (Rich). 
1.  UTRICULARIA  L 

Feuilles  pinnatiséquées ;  fleurs  assez  grandes:  éperon  égalant 
moitié  de  la  corolle 17.  vulgaris. 

Feuilles  palmatiséquées ;  fleurs  petites;  éperon  réduit  à  une 
bosse U.  minor. 

1.  U.  vuigari!>$  L.;  Lorey,  720.  —  if.  —  Juin-août.  — 
A.  G.  —  Fossés,  mares.   —  Arcelot,  Premeaux,  Saulon, 

1.  Bull,  de  la  Soc.  bot.  de  Fr.,  1857,  IV,  p.  457. 


LENTIBULARIÉES.    OROBANCHÉES.  283 

Saulieu!  (Zor^y);  St-Remy  î,  Larrey-lcz-Poinronî,  Yielver- 
gel,  Vic-s-Thil!,  etc. 

Hibernacles  subgiobuleux,  terminant  les  tiges  et  les  rameaux, 
les  plus  gros  atteignant  le  volume  d'une  noisette.  Ils  sont  formés 
de  très  petites  feuilles,  densément  imbriquées,  multiséquées, 
dépourvues  de  vésicules  et  à  bords  ciliés-pubérulents,  d'où  le  pour- 
tour de  l'hibernacle  est  lui-même  pubescent.  Lors  de  la  destruction 
des  rameaux  en  automne,  les  hibernacles  tombent  au  fond  de  l'eau; 
puis,  après  y  avoir  séjourné  tout  l'hiver,  ils  s'allègent  par  un  com- 
mencement de  résorption  et  remontent  vers  le  milieu  du  printemps 
à  la  surface,  oij  leur  bourgeon  s'allonge  en  nouvelles  .plantes  qui 
n'ont  de  pseudorrhizes  à  aucune  époque  de  leur  existence.  Même, 
d'après  M.  Warming  ',  les  germinations  seraient  dépourvues  de  ra- 
dicule, et  l'embryon  manquerait  en  outre  d'albumen  et  de  feuilles 
cotylédonaires.  —  L'ablation  des  vésicules  n'empêche  pas  les  feuilles 
de  surnager. 

«.  L.  luinor  L.  ;  Lorey,  721.  —  if.  —  Juin-août.  — 
RR.  — Fossés,  mares.  — Laroche-en-Brenil  {Lorey)\  étang 
Larmier  près  Saulieu  {Boreau)  ;  St-Léger-de-Fourches  !. 

De  même  que  YJJ.  viilgaris,  VU.minor  n'a  ni  racine,  ni  pseudor- 
rhizes, mais  des  hibernacles,  des  vésicules,  et  ses  rameaux  roulés 
en  crosse  au  moment  de  leur  développement. 

Dans  une  lettre  à  M.  Duret,  M.  Grenier  reconnaît  avoir  indiqué  '  par 
erreur  le  Pinguicula  vulgaris  L.  dans  la  Côte-d'Or. 


LVIII.    OROBANCHÉES   (Juss.). 

1.  PHELIPJ:A  Toiirn. 

Plante  if  ;  tige  simple  :  corolle  à  lobes  aigus  ...  P.  cssrulea. 

Plante  O  :  tige  ordinairement  rameuse  ;  corolle  à  lobes  obtus 

-j-  P.  ramosa. 

1.  Bull,  delà  Soc.  bot.  de  Fr.,  Rev.  bibl.,  1874,  XXI,  p.  174. 

2.  FI.  de  Fr.,  Il,  p.  442. 


284  OROBANCHÉES. 

1.  P.  caeruiea  G.  A.  Mey.  —  Orobanche  cœrulea  L.  ; 
Lorey,  660.  —  if.  —  Juin-juill.  —  RR.  —  Sur  VAchillea 
Mille folium.  —  Bèze,  Beaune,  Meursault  {Lorey)  ;  Ville- 
neuve près  Saulieu  {Lombard). 

f  p.  ramosa  G.  A.  Mey.  —  Orohanche  ramosah.:  Lorey, 
660.  —  O.  —  Juin. -sept.  —  G.  —  Sur  Cannabis  sativa!. 

Après  avoir  cultivé  dans  une  plate-bande  de  jardin  des  P.  ramosa 
sur  du  Chanvre^  j'ai  vu,  l'année  suivante,  croître  au  même  endroit 
un  Phclipœa  sur  un  jeune  pied  d'Arabis  Turrita.  Il  différait  du 
P.  ramosa  par  ses  étamines  glabres  à  la  base,  et  par  sa  corolle  à 
teinte  violette  et  à  lèvre  inférieure  relevée  de  plis  saillants  et  velus; 
il  se  rapprochait  ainsi  beaucoup  du  P.  Miiteli  Reut.  A  Larrey-lez- 
Poinçon,  j'ai  rencontré  encore  cette  même  forme  de  P.  ramosa  sur 
le  Sherardia  arvensis,  dans  un  champ  en  friche  qui  n'offrait  aucun 
vestige  de  culture  de  Chanvre.  Enfin  le  même  Phelipsea  a  été  trouvé 
par  M.  Lacroix  ^  sur  une  Labiée,  le  Coleiis  Blumei  Benth. 

2.  OROBANCHE  L. 

1  Étamines  insérées  vers  la  base  de  la  corolle  .   .  : 2 

Étamines  insérées  au  plus  bas  vers  le  quart  inférieur  du  tube 

de  la  corolle 4 

2  Tentacules 2  nuls:  étamines  glabres  inférieurement ;  stigmate 

jaune 0.  Rapum. 

Tentacules  nombreux;  étamines  à  filets  plus  ou  moins  velus 
inférieurement  ;  stigmate  pourpre 3 

3  Corolle  très  amplement  campanulée  ;  étamines  à  filets  très  velus. 

0.  Gain, 

GoroUe  campanulée;  étamines  à  filets  pourvus  seulement  de 
quelques  poils 0.  Epithymiim. 

4  Stigmate  jaune 5 

Stigmate  pourpre  ou  violet 7 

5  Corolle  petite,  jaune  clair  teinté  de  violet  ;  étamines  glabres- 

centes 0.  Eederae. 

\.  Bull,  de  la  Soc.  bot.de  Fr.,  Sess.  extraord.,  XXIII,  1876,  p.LXXXI. 
2.  Voir  p.  287  pour  rexplication  de  ce  terme. 


OROBANXHÉES.  285 

Corolle  grande,  jaune  foncé,  ou  brunâtre  ;  étamines  velues  ou 
pubescentes G 

0  Bractées  dépassant  ou  égalant  les  fleurs  ;  corolle  à  tube  insensi- 
blement arqué  :  étamines  velues  sur  presque  toute  leur  lon- 
gueur   0.  elatior. 

Bractées  plus  courtes  que  les  fleurs  :  corolle  à  tube  fortement 
arqué  en  sa  moitié  supérieure  ;  étamines  pubescentes  à  la  base. 
0.  Cervaride. 

7  Tentacules  nombreux /corolle  assez  grande,  campanulée-tubu- 

leuse,  glanduleuse-pubescente:  étamines  pubescentes,  velues 

inférieurement 0.  Teucrii, 

Tentacules  peu  nombreux  ;  corolle  petite,  tubuleuse,  pubéru- 
lente  :  étamines  plus  ou  moins  pubescentes  inférieurement, 
parfois  glabrescentes 8 

8  Corolle  à  dos  insensiblement  arqué,  à  lobes  denticulés  ;  lèvre 

inférieure  de  la  corolle  à  lobe  médian  presque  égal  aux  la- 
téraux     0.  minor. 

Corolle  à  dos  brusquement  arqué  vers  son  tiers  inférieur,  à  lo- 
bes dentés-incisés  ;  lèvre  inférieure  de  la  corolle  à  lobe  mé- 
dian une  fois  plus  grand  que  les  latéraux.  .  0.  amethystea. 

1.  o.  Rapam  Thuill.  —  0.  major  DG.  ;  Lorey,  657, 
exclus,  var.  |S.  ;  non  Duby.  —  O.  fœtida  Lorey,  658.  — 
if.  —  Mai-juin.  —  A.  G.  —  Sur  Sarothammis  scopa?mis\. 

—  Bords  de  la  Saône,  Saulieu  !  ,  Semur  l{Lorey);  Laroche- 
en-Brenil  !,  Rouvray  !. 

«.  o.  CjaiîiDuby.  —  O.BapiwiYâr.  /3.  affmisLorey,  657; 
non  Thuill.,  nec  Duby.  —  0.  vulgaris  DG.  —  if.  —  Juin- 
juill.  —  A.  G.  —  Sur  les  Galium  Mollugo  !,  glaucuml  et 
sylvestre  ! . 

Lorey  a  dtl  se  tromper  en  donnant  à  sa  plante  le  Genista  saglttalis 
pour  habitat. 

3.  O.  Epiftkymuin  DG.  ;  Lorey,  659.  —  :^  — Juin-juilL 

—  G.  —  Sur  Thymus  Serpijllum!. 

4.  o.  Teucrii  Fr.  Schultz.  —  i^.  —  Juin-juill.  —  A.  G. 

—  Sur  Teucrium  Chamaedrysl. 


286  OROBANCHÉES. 

Les  étamines,  velues  h  la  base,  que  Lorey  accorde  à  son  0.  Epi- 
thymwn  semblent  indiquer  qu'il  avait  rencontré  aussi  VO.  Teucni; 
mais  cette  dernière  plante  n'était  pas  alors  spécifiquement  séparée 
de  VO.  Epithymiim,  dont  au  surplus  elle  n'est  peut-être  qu'une  va- 
riété. 

5.  o.  eiatior  Sutt.  —  @.  — Juin-juill.  — RR.  —  Sur 
Centaurea  Scabiosa!.  —  Montagne  St-Marcel  à  Pothièresl, 
Voulaines  !. 

G.  o.  Cervariae  Suard.  — @.  — Juin-juill.  — RR. — 
Sur  Peucedcmum  Cervarial.  —  Flavigny  {Lombard);  co- 
teaux de  Poinron-lez-Larrey  f. 

*,  o.  Hederae  Duby.  —  if.  —  Juin-juill.  —  R.  —  Sur 
Hedera  Hélix!.  —  Darcey  !,  le  long  des  rochers  de  la  cas- 
cade de  Vauchignon  !. 

La  section  de  la  souche  a  une  odeur  alliacée. 

S.  o.  minor  Sutt.  ;  Lorev,  659.  —  if.  —  Juin-juill.  — 
A.  C.  —  Sur  Picris  hieracioides  \  à  St-Reray  !,  Quince- 
rotl,  Montigny-Montfort  !,  Moutiers-St-Jean  !,  Les  Laumes! 
et  sur  Trifoliiim  pratense  à  Rouvray  !. 

Je  rapporte  les  sujets  vivant  sur  Ficris  hieracioides  à  VO.  minor 
var.  flavescens  (0.  Carotae  Desm.)  :  car  si  sa  teinte  jaune-furfuracé 
non  violette  et  ses  étamines  assez  velues  intérieurement  la  rappro- 
chent de  VO.  Picridis  Fr.  Schultz,  elle  s'en  éloigne  par  la  lèvre  su- 
périeure de  sa  corolle  échancrée  et  non  pas  entière.  D'ailhurs,  les 
auteurs  assignent  à  l'O.  minor  l'habitat  sur  les  plan  tes  les  plus  diverses. 

O.  o.. ametliysieaThuill.  —  'J^.  — Juin-juill.  — RR. — 
Sur  Eryngium  campestre  à  Reaune  {Bonnat)  et  à  Santenay  I. 

3.  LATHR.EA  L. 

1. 1..  squamarlaL.;  Lorey,  661.  — !^.  —  Avril-mai. — 
R.  —  Sur  les  racines  de  différents  arbres  des  bois.  —  Fia- 


OROBANCHÉES.  287 

vignerot,  Chambolle,  Savigny-s-Beaune  {Loreij)\  Ste-Foix 
{Lombard);  Arnay-le-Duc  (Boreau)  ;  Vai-Suzoïi!,  Combe 
de  Gevrey  !,  Sombernon  !, 

Parasite  sur  la  Vigne  dans  le  Jura  et  le  Doubs  [Grenier). 

Le  parasitisme  des  Oroba7ichéesèi'à\\  endovemh  en  doute 
en  1805  lors  de  la  publication  de  h  Flore  de  F7'a?ice  de  de 
Candolle.  Cet  illustre  botaniste  y  dit^  en  effet  :  «  Je  soupçonne 
que  \ Orohanche  se  fixe  aux  autres  végétaux  simplement 
pour  s'y  cramponner,  non  pour  en  tirer  de  la  nourriture.  » 
Aujourd'hui  le  parasitisme  de  ces  plantes  est  unanimement 
admis;  quelques  auteurs  cependant  ne  les  regardent  que 
comme  demi-parasites,  par  méprise  sur  le  rôle  des  tentacules 
qu'ils  assimilent  à  des  racines. 

La  racine,  sur  laquelle  s'insère  un  Orohanche  ou  un 
Phelipœa,  finit  ordinairement  par  s'atrophier  et  se  dé- 
truire à  son  extrémité,  parce  que  le  parasite  confisque  à 
son  profit  presquetoute  la  sèvedescendante.  Aussi  l'insertion, 
d'abord  latérale,  devient-elle  terminale  le  plus  souvent;  d'où 
les  assertions  contradictoires  des  auteurs  sur  ce  point,  sui- 
vant l'âge  des  Orohanche  observés.  Par  suite  du  considé- 
rable afflux  de  sève  descendante  que  détermine  la  présence 
du  parasite,  la  racine  nourricière  va  s'hypertrophiant  de  sa 
base  à  l'insertion  de  YOrobanche,  où  elle  forme  un  épaissis- 
sement  volumineux. 

Les  Oroé«?icAe et  P^e/i/;ce«ontencore d'autres  adhérences, 
mais  beaucoup  moins  importantes  et  qu'ils  exercent  à  l'aide 
de  filaments  cylindracés  nés  de  leur  souche.  Ces  organes, 
quej'appellerai  tentacules,  sont  sinueux,  contournés,  fragiles, 
souvent  ascendants,  parfois  fasciés,  obscurément  bi-trifur- 
qués  à  leur  sommet.  Ils  ne  puisent  rien  dans  le  sol,  mais 
sont  munis  de  suçoirs  latéraux  et  terminaux.  Ces  suçoirs 

\.  Fl.  Fk,  III,  p.  488. 


^88  OROBANCHÉES. 

débutent  par  un  petit  tubercule  obtus  et  dont  le  sommet 
porte  une  coiffe  roussâtre.  En  tombant,  la  coiffe  met  à  dé- 
couvert une  surface  circulaire  ruguleuse,  que  borde  une  co- 
ronule  laissée  par  la  chute  de  la  coiffe.  C'est  par  cette  sur- 
face, qui  est  préhensible,  que  le  suçoir  adhère  aux  radi- 
celles voisines,  en  s'infléchissant  légèrement  par  ses  bords. 
Plus  est  forte  la  racine,  sur  laquelle  est  fixée  la  souche  de 
VOrobanche,  moins  nombreux  sont  les  tentacules  (0.  ela- 
tior,  0.  Cervainse,  0.  Hederse)^  ou  même  ils  font  entière- 
ment défaut  (0.  Rapum)\  tandis  qu'ils  forment  une  pelote 
dense  chez  les  espèces  assises  sur  une  racine  peu  robuste 
(0.  Epithymum,  O.Teucrii,  0.  Gain,  Phelipsea  ramosa) . 
Quand  les  tentacules  s'entrelacent,  ils  adhèrent  entre  eux 
à  leurs  points  de  contact,  et  deviennent  ainsi  parasites  les  uns 
sur  les  autres.  —  Les  tentacules  saisissent  tout  chevelu  qui 
leur  est  contigu,  lors  même  qu'il  appartiendrait  à  une  plante 
spécifiquement  différente  de  celle  qui  porte  \ Orohanche. 
Ainsi,  dans  la  Gôte-d'Or,  j'ai  trouvé  les  souches  d'O.  Ejn- 
thymum  insérées  sur  le  Thymus  Serpylhim,  tandis  que  les 
suçoirs  des  tentacules  s'attaquent  au  chevelu  des  plantes  les 
plus  diverses  des  pelouses.  —  Une  autre  fonction  des  ten- 
tacules est  d'émettre  des  bourgeons  adventifs  et  de  servir 
ainsi  à  la  multiplication  des  Orobanche  (0.  Epithymum, 
0.  Teucrii,  O.  Gain). 

Les  Orobanche  vivaces  sont  souvent  notés  comme  an- 
nuels, parce  que,  soit  à  cause  de  conditions  atmosphériques 
défavorables  et  d'un  allanguissement  des  plantes  nourricières, 
soit  plutôt  à  cause  de  la  lente  évolution  des  bourgeons  de 
remplacement,  la  végétation  du  parasite  reste  complètement 
hypogée  certaines  années;  et  alors  il  semble  faire  défaut,  là 
cil  il  avait  fleuri  abondamment  la  saison  précédente.  Maison 
ne  saurait  douter  que  la  grande  majorité  des  Orobanche  ne 
soient  vivaces,  quand  on  voit  de  jeunes  tiges  accostées  d'an- 
ciennes tiges  desséchées,  et  tant  de  souches  florifères  munies 


OROBANCHÉES.  289 

de  bourgeons  de  remplacement.  A  l'exception  des  0.  elatior 
et  Cervarise,  qui  m'ont  paru  plurannuels,  les  autres  07^o- 
bajiche  de  la  Côte-d'Or  sont  vivaces.  Quelquefois  cependant 
les  0.  Heclerœ,  minor  et  amethystea  ont  aussi  des  souches 
plurannuelles  par  défaut  de  bourgeons  de  remplacement. 
Quand  les  0.  mmorct  amethystea  croissent  sur  des  plantes 
annuelles  ou  bisanuelles,  leur  durée  est  fatalement  limitée 
à  celle  de  la  plante  nourricière.  — Comme,  à  la  mort  du  Chan- 
vre, le  Phelipœa  ramosa  a  sa  souche  pourvue  de  bourgeons 
de  remplacement,  il  peut  sans  doute  vivre  au  delà  de  l'an- 
née, quand  il  lui  arrive  de  s'attacher  à  une  plante  bisan- 
nuelle-pérennante,  telle  que  YArabis  Turrita  sur  lequel 
j'ai  rencontré  une  fois  ce  parasite. 

Si  l'on  arrache  des  Eedera  Hélix  et  Jhijmus  Serpylhim 
infestés  par  des  Orohanche,  on  trouve  les  radicelles  parse- 
mées de  petites  souches  parasites,  dont  le  volume  varie  d'un 
grain  de  chenevis  à  une  noix.  Ces  grandes  différences  de 
grosseur  indiquent  suffisamment  avec  quelle  lenteur  se  feia 
attendre  l'évolution  épigée  ;  d'où  la  germination  des  Oro- 
hanche, et  en  particulier  celle  de  l'O.  Hederœ,  a  paru, 
mais  à  tort,  exiger  un  grand  nombre  d'années.  De  même  que 
individus  de  semis,  les  sujets  issus  du  bourgeonnement 
adventif  des  tentacules  arriveut  très  lentement  à  floraison. 

La  détermination  des  Orohanchées  est  difficile,  car  elles 
n'ont  rien  d'absolument  fixe  pour  la  vestiture  et  l'insertion 
des  étamines,  pour  la  grandeur  et  la  ferme  des  bractées  et 
du  calice,  pour  l'espacement  des  fleurs  des  épis,  ni  même 
souvent  pour  l'habitat;  puis  le  renflement  de  la  base  de  leurs 
tiges  est  d'autant  plus  accentué  que  la  souche  aura  été  un 
plus  grand  nombre  d'années  à  devenir  adulte.  Aussi  devrait- 
on  peut-être  faire  descendre  plusieurs  espèces  au  simple 
rang  de  variétés.  —  Il  n'est  pas  rare  de  rencontrer  des  in- 
dividus d'une  teinte  jaunâtre,  et  qui  constituent  les  variétés 
citrina,  jpallescens  et  flavescens  des  auteurs.  On  a  parfois 

19 


290  ORORANCHÉES.    —   LARIÉES. 

attribué  cette  teinte  à  une  maladie  causée  par  une  larve  qui 
ronge  la  moelle  de  la  partie  inférieure  des  tiges;  mais  la  plu- 
part des  Orohanche  à  teinte  brun-furfuracé  sont  soumis 
à  un  tel  ravage  et  n'en  sont  pas  moins  vigoureux,  car  les 
végétaux  restent  ordinairement  indifférents  à  la  perte  de  leur 
parenchyme  médullaire. 


LIX.  LABIÉES    (Juss.). 

1.  MENTHA  L. 

\  Plante  radicante  par  des  tiges  foliifôres  couchées  ;  pseudorrhizes 

naissant  seulement  à  la  face  inférieure  des  nœuds 

M.   Pulcgium. 

Plantes  radicantes  par  des  rejets  ;  pseadorrhizes  naissant  sar 
tout  le  pourtour  des  nœuds  ou  seulement  aux  faces  latérales.  2 

2  Rhizome  ligneux  ;  pseudorrhizes;  principales  axillaires  ....  3 
Rhizome  non  ligneux;  pseudorrhizes  principales  latérales,  les 

accessoires  axillaires,  ou  encore  les  pseudorrhizes  toutes  la- 
térales .   .   - 4 

3  Des  stolons  feuilles  ou  écailleux M.  rotundifolia. 

Des  drageons M.  sylvestris. 

4  Plantes  stolonifères 5 

Plantes  drageonnantes 6 

o  Stolons  feuilles  ou  du  moins  à  écailles  foliacées  .  M.  aquatica. 
Stolons  non  feuillés^^à  écailles  peu  ou  point  foliacées  M.  sativa. 

6  Drageons  notableuient  épaissis  en  leur  partie  moyenne,  assez 
profondément  enterrés,  à  pseudorrhizes  nulles  ou  rares  la 
l""^  année  et  alors  latérales,  radicants  la  2^  année  en  leur 
partie  supérieure  qui  devient  la  base  hypogée  des  tiges  .   . 

M.  arvensis. 

Drageons  peu  ou  point  épaissis,  rampant  près  delà  surface  du 
sol  et  souvent  même  se  transformant  en  stolons;  pseudorrhizes 
assez  nombreuses,  précoces,  les  principales  latérales,  les  ac- 
cessoires axillaires M.  sativa. 


LABIÉES.  291 

i  Tiges  obscurément  tétragones:  calice  à  gorge  velue 

M.  Puleghim. 

Tiges  fortement  tétragones  ;  calice  à  gorge  glabre 2 

2  Axe  floral  surmonté  d'une  petite  rosette  foliacée 3 

Axe  floral  non  surmonté  d'une  petite  rosette  foliacée  ....  4 

3  Galice  campanule,  superficiellement  strié,  à  dents  triangulaires 

aiguës M.   arvensis. 

Calice  tubuleux,  fortement  strié,  à  dents  lancéolées-subulées.  . 
M.  sativa. 

4  Feuilles  nettement  pétiolées  :  fleurs  en  têtes  subglobuleuses  ; 

corolle  à  tube  velu  intérieurement .1/.  aquatica. 

Feuilles  sessiles  ou  subsessiles:  fleurs  en  épis  cylindracés;  co- 
rolle à  tube  glabre  ou  glabrescent  intérieurement 5 

5  Plante  à  tomentum  crépu  ;  feuilles  fortement  ridées-rugueuses; 

fleurs  ordinairement  blanches,  à  bractées  peu  ou  point  proé- 
minentes: épis  fructifères  verdàtres,  non  atténués  au  sommet 

•    .    .   .    • M.  rotundifolia. 

Plante  à  poils  étalés  ou  appliqués;  feuilles  peu  ou  point  ridées; 
fleurs  ordinairements  violettes:  épis  fructifères  grisâtres-to- 
menteux,  atténués  au  sommet  et  ordinairement  chevelus  par 
laproémin3nce  des  bractées M.  sylvestris. 

1.  II.  rotuiifiifoiia  L.;  Lorey,  704.  — '^.  —  Juill-sept. 
—  G.  —  Bords  des  chemins,  haies,  lieux  couverts  et  humi- 
des. 

Feuilles  tantôt  suborbiculaires,  obtuses  et  crénelées,  tantôt  ovales 
ou  lancéolées-oblongues,  aiguës  et  dentées  :  ces  formes  se  relient 
par  de  nombreux  intermédiaires.  A  cause  de  l'épithète  n^//os/.s  que 
Linné  accorde  aux  feuilles  du  M.  rotundifolia  et  refuse  à  celles  du 
M.  sylvestris,  je  rattache  au  M.  rotundifolia  L.  les  individus  dont 
MM.  Grenier  et  Godron  [Flore,  de  France,  n.  p,  649)  ont  formé  leur 
M.  sylvestris.  —  La  plupart  des  auteurs  tiennent  pour  hybrides 
quantité  de  Meiitha  qui  oscillent  entre  les  M.  rotundifolia  et  sylves- 
tris pour  le  système  souterrain,  pour  la  vestiture,  la  forme  et  la 
surface  des  feuilles,  ainsi  que  pour  les  bractées  et  les  calices. 

«.  M.  isyivcsfris  L.;  Loi^ey,  703.  —  ^.  —  JuiU.-sept. 


292  LABIÉES. 

G  ce.  —  Bords  des  eaux,  lieux  marécageux  ou  humides. 

Feuilles  variant  de  la  forme  oLlongue-lancéolée,  aiguè-acuminée, 
à  la  forme  ovale,  obtuse,  ce  qui  établit,  entre  les  M.  sylvcstris  et 
rotuncUfolia,  un  parallélisme  en  sens  inverse. 

Le  tomentum  blanc-argenté  appliqué  à  la  face  inférieure  de 
feuilles  étroites,  oblongues-acuminées,  constitue  la  variété  candicans 
{M.  candicans  Crantz).  Au  surplus,  rien  n'est  plus  variable  que  la 
vestiture  des  feuilles  de  Mentha,  jusque  parfois  cbez  le  môme  indi- 
vidu :  puis  elle  est  toujours  moindre  sur  les  feuilles  raméales  que 
sur  les  caulinaires  et  sur  les  pousses  d'automne  que  sur  celles  d'été. 

—  J'ai  trouvé  des  M.  candicans  dont  les  pétioles  caulinaires  étaient 
longsde  6-10  millim.  En  outre,  iln'estpas  très  rare,  chez  les  Mentha 
à  feuilles  caulinaires  sessiles,  de  rencontrer  des  feuilles  raméales 
brièvement  mais  distinctement  péliolées. 

Le  M.  viridis  L.  est  indiqué  à  Arnay-le-Duc  par  Lorey  (p.  705)  et  à 
Rouvray  par  M.  Lucand  ;  je  l'ai  aussi  récolté  à  Semur,  Ce  n'est  qu'une 
plante  échappée  des  jardins. 

3.  M.  aquaiica  L.  —  M.  hirsiita  L.  ;  Lorey,  705.  — 
'}f.  —  Juin-juill.  —  ce.  —  Bords  des  eaux. 

Glabrescent,  plus  rarement  velu.  —  Varie  à  glomérules  latéraux 
pédoncules  (var.pec?mzcî(/aia),  et  à  glomérules  assez  nombreux,  espa- 
cés, surtout  les  inférieurs,  formantjusqu'à7-8  verticilles  en  grappe 
longue  de  15''  (var,  verticillata.  —  M.  sativa  L.  capitata  Ern.  M.). 

Parfois  croît  submergé,  et  n'en  a  pas  moins  des  feuilles  normales, 
quoique  les  tiges  n'aient  jamais  atteint  la  surface  de  l'eau. 

4.  M.  Kîsîiva  L.  ;  non  Lorey,  705.  —  '^.  —  Juill.-sept. 

—  A.  G.  —  Bords  des  eaux,  champs  argileux. 

Glomérules  assez  souvent  pédoncules  ;  ils  sont  presque  toujours 
sessiles  chez  le  Mentha  arvensis.  —  Une  variété  a  les  feuilles  flora- 
les bractéiformes  {M.  subsplcata  Weihe).  —  Certains  M.  sativa  sont 
difficiles  à  distinguer  du  M.  arvensis. 

Le  M.  sativa  de  Lorey  (p.  705)  correspond  au  M.  ruhra  Smith,  espèce 
glabre  en  toutes  ses  parties,  cultivée  dans  les  jardins  et  n'appartenant 
pas  à  la  Côte-d'Or. 


LABIÉES.  293 

5.  M.  arvensis  L.;  Lorey,  706.  —  if.  —  Juill.-sept.  — 
G.  —  Champs  argileux  ou  humides. 

Les  germinations  de  l'année  n'ont  pas  encore  de  rhizome,  ni  par 
conséquent  de  drageons,  mais  elles  donnent  naissance  à  des  stolons 
dont  le  sommet  s'insinue  en  terre  et  s'y  transforme  en  drageon.  — 
Parfois  des  stolons  sortent  de  la  base  des  tiges  du  M.  arvensis,  mais  iîs 
s'enfoncent  bientôt  dans  le  sol  pour  s'y  épaissir  et  s'y  convertir  en 
drageons;  tandis  qu'au  contraire,  chez  les  M.  aquatica  et  sativa, 
les  rejets,  quand  ils  naissent  hypogés,  se  hâtent  ordinairement  de 
sortir  de  terre  et  de  former  des  stolons. 

Je  dois  à  l'obligeance  de  M.  Lucand  une  série  de  Mentha  qu'il  a  ré- 
coltés autour  de  Rouvray  et  fait  déterminer  par  M.  Boreau.  —  1°  Grou- 
pe des  M.  arvensis  et  sativa  :  M.  salebrosa  Bor.,  M.  Hostii  Bor.,  M.  Pan- 
Ifana  Schultz,  M.  jmkhella  Host,  M.  atrovirens  Bor.,  M.  imrictariœfolia 
Bor.,  M.  nummularia  Schrad.,  M.  arvensi-aquatica  Schultz,  M.  sylva- 
tica  Host,  M.  peduncMlaris  Bor.,  M.  nitida  Host,  M.  data  Host,  M.  subs- 
picata  AVeihe  et  M.  plicata  Opiz.  —  2»  Groupe  du  M.  aquatica:  M.pur- 
purea  Host,  M.  affinis  Bor.  et  M.  duhia  Chaix.  —  3»  Groupe  des  M.  ro- 
tundifolia  et  sylvestris  :  M.  rotundifolio-sylvestris  Wirtg.,  M.  sylvestri- 
rotundifolia  Wirtg.  et  M.  latifolia  Wirtg. 

G.  M.  Puieg^iiani  L.;  Lorey, 706.  —  '}f.  — Juill.-oct.  — 
A.  C.  —  Attérissements,  prairies  aquatiques,  hords  des 
étangs.  —  St-Remy!,  Longvayl,  Aniay-le-DucI,  Semur!, 
Epoisses!,  etc. 

Des  échantillons  de  Vielverge  !  avaient  les  feuilles  velues-pubes- 
centes.  —  Beaucoup  de  tiges  florifères  sont  désistantes  et  se  termi- 
nent en  tige  foLiifère,  décombante-radicante.  —  Inodore  en  ses  par- 
ties qui  sont  toujours  restées  submergées. 

2.  LYGOPUS  L. 

1.  li.  Europaens  L.;  Lorey,  678.  —  '}f.  —  Juill.-sept. 
—  G.  —  Bords  des  eaux,  lieux  marécageux,  terrains  hu- 
mides. 

Drageons  nombreux,  courts,  simples,  à  écailles  très  élégamment 


294  LABIÉES. 

pectinées,  à  partie  postérieure  atténuée  en  caudicule.  Aux 
lieux  inondés  ou  au  sein  de  grandes  herbes,  les  rejets  consistent 
surtout  en  stolons  très  allongés  et  dont  les  écailles  sont  beaucoup 
moins  finement  pectinées  que  celles  des  drageons.  —  Dans  les  sta- 
tions submergées,  la  base  des  tiges  est  atteinte  d'une  hypertrophie 
corticale  qui  en  peut  quintupler  le  volume,  mais  qui  est  beaucoup 
moins  prononcée  chez  les  rejets  et  les  pseudorrhizes.  Cette  hyper- 
trophie est  formée  par  un  tissu  blanc,  lacuneux,  très  léger,  situé  à 
l'extérieur  du  liber. 

3.  SALVIA  Toiirn. 

Plante  Of  ;  racine  pivotante,  allongée,  atteinte  de  fénestrations 
et  dissociations S.  pratensis. 

Plante  0  ou  (§),  pérennante  aux  lieux  arides;  racine  plus  ou 
moins  rameuse,  ne  présentant  pas  de  destructions  partielles. 
S.   Sdarea. 

Plante  fétide;  bractées  membraneuses,  colorées,  plus  longues 
que  le  calice  ;  lèvre  supérieure  du  calice  à  dents  allongées- 
spinescentes S.  Sdarea. 

Plante  non  fétide  ;  bractées  foliacées,  plus  courtes  que  le  calice; 
lèvre  supérieure  du  calice  à  dents  très  courtes.  S.  pratensis. 

I.  S.  pratensis  L.;  Lorey,  681.  —  if.  —  Mai-juill.  — 
G.  —  Prés,  pelouses. 

Les  larges  rayons  parenchymateux,  qui  alternent  avec  les  fais- 
ceaux ligneux  dans  le  cylindre  central  de  la  racine  du  Salvia  pra- 
tensis, se  détruisent  avec  rapidité:  d'où  les  fénestrations  et  disso- 
ciations qui  caractérisent  cette  racine.  Gomme  le  cylindre  central 
du  S.  Sdarea  possède  à  son  pourtour  une  zone  ligneuse  presque 
continue,  et  à  son  intérieur  un  volumineux  tissu  parenchymateux, 
il  s'ensuit  que,  si  la  courte  existence  de  cette  espèce  laissait  aux 
destructions  le  temps  de  se  produire,  celles-ci  auraient  surtout 
pour  siège  la  partie  interne  du  cylindre  central. 

Feuilles  radicales  crénelées-dentées  ou  à  base-incisée-pinnatifide. 
—  Les  fleurs  bleues  du  S.  2^m^e/?.sis  paraissent  roses  le  soir  à  la  lu- 
mière d'une  lampe. 


LABIÉES.  295 

«.  S.  Sciarea  L.;  Lorey,  682.  — 0,  §)  ou  pérennant. 
—  Juin.  août.  —  RR.  —  Coteaux  incultes,  bords  des  che- 
mins. —  Dijon,  Rèze  {Lorey)  ;  Nuits  (frère  Joseph);  Beaune 
dans  le  coteau  joignant  la  route  de  Bligny!,  Vic-s-Thil  î.  — 
Abonde  autour  des  ruines  du  château  de  Beauvoir  !  {Yonne) 
près  de  Yieux-Château,  station  qui  n'est  séparée  de  la  Côte- 
d'Or  que  par  le  Serein. 

Sont  indiqués  le  S.  officùialis  L.  à  Dijon,  Echevronne,  Gamay  et 
Blagny  {Lorey,  p.  680),  le  S.  verbenacea  L.  à  Trouhaut  et  Laroche-en- 
Brenil  [Lorey,  p.  680),  et  le  S.  verticillata  L  à  Dijon  sur  les  berges  du 
Suzon  près  de  l'ancien  jardin  botanique  !  (Lorey,  p.  681,  Lombard,  Mé- 
line,  Bonnet). 

4.  ORIGANUM  Toiirn. 

1.  O.  valgare  L.;  Lorey,  713.  — if.  —  Juill.-sept. — 
G.  —  Bois,  bords  des  chemins,  haies. 

Fleurs  parfois  blanches  avec  bractées  verdâtres.  On  trouve  en- 
core des  épis  allongés  (0.  prismaticum  Gaud.)  et  non  pas  ovoïdes. 

3.  THYMUS  L. 

I.  T.  ^lerpyiium  L.;  Lorey,  708.  —  ^.  — Juin-oct. 

Var.  «.  Serpylhim  [T.  SerpyUum  Pries).  —  G  G.  —  Pelouses.  — 
Tiges  couchées-radicantes,  pubescenles  en  tout  leur  pourtour  ; 
feuilles  sessiles.  —  Parfois  les  feuilles  sont  parsemées  à  leur  face 
supérieure  de  longs  poils  plus  ou  moins  abondants  [T.  lamiginosus 
Lorey,  708).  —  Santenay  {Gillot);  La  Ghassagne  !,  Velars!,  Lan- 
lenay  ! . 

Var.  ,3.  Chamœdrys  (T.  Cham%drys  Pries).  —  A.  C  —  Prairies, 
friches  humides,  bords  des  routes.  -—  Lucenay  !,  Pontailler  !,  Sau- 
lieu  !,  Gonforgien  !,  etc.  —  Tiges  couchées-ascendantes,  peu  radi- 
cantes,  munies  de  2-4  lignes  de  poils;  feuilles  pétiolées.  —  Les  li- 
gnes de  poils  alternent  h  chaque  mérithalle,  parce  que  chacune 
d'elles  correspond  à  un  des  côtés  de  l'insertion  péliolaire.  —  D'après 


296  LABIÉES. 

la  description  de  son  T.  Serpyllum,  Lorey  ne  semble  pas  avoir  dis- 
tingué le  T.  Chamœdrys. 

L'odeur  des  feuilles  froissées  du  T.  Serpyllum  est  très  variable 
suivant  les  individus,  tantôt  nulle,  tantôt  piquante  et  presque  félide, 
tantôt  enfin  agréable  et  rappelant  l'odeur  du  citron. 

Vllyssopus  offLcinalis  L.  est  indiqué  [Weher)  dans  le  coteau  qui  domine 
Santenay. 

6.  CALAMINTHA   Tourn, 

Plante  Hf;  souche  rameuse,  munie  d'une  racine  assez  robuste 
et  de  pseudorrhizes G.  officinalis. 

Plante  0,  pérennante  aux  lieux  arides  ;  racine  grêle,  aidée  de 
quelques  pseudorrhizes  à  la  base  des  tiges  ascendantes 
C.  Acinos. 

Fleurs  en  glomérules  pédoncules C.  officinalis. 

Fleurs  géminées  ou  ternées  à  l'aisselle  des  feuilles  supérieures. 
C.  Acinos. 

i.  c.  Acinos  Gaud.  —  Thymus  Acinos  L.;  Lorey,  709. 
—  0  ou  péreniiant.  — Juiii-scpt. —  G.  —  Moissons  sablon- 
neuses, pelouses,  rochers. 

Feuilles  parfois  larges  d'un  centimètre  chez  les  sujets  robustes. 

%.  c.  officinalfis  Mœnch.  —  Thymus  Calamintha\)^\ 
Lorey,  709.  —  9/.  — Juill.-oct.  —  G.  —  Taillis,  brous- 
sailles. 

Varie  (C.  menthdefolia  Host)  à  feuilles  obtuses,  crénelées  et  à  tube 
de  la  corolle  inclus. 

Le  C.  Nepeta  Link  a  été  observé  autour  de  Dijon  [Weber,  Viallanes  ). 

Le  Métissa  officinalis  L.  (Lorey,  710)  se  rencontre  quelquefois  dans  les 
'haies,  à  proximité  des  jardins  d'où  il  s'est  échappé.  —  Corberon  !,  Broin  !, 
Rouvray  !. 


LABIÉES.  297 


7.  GLINOPODIUM  L. 

1.  c.  vuig^arc  L.;  Lorey,  712.  —  if.  —  Juill.-oct.  — 
ce.  —  Bois,  buissons,  bords  des  chemins. 

8.  NEPETA  L. 

I.  :v.  Catarîa  L.;  Lorey,  701.  —  if.  —  Juill.-sept.  — 
A.  R.  —  Haies,  bords  des  chemins.  —  Flavigny  {Lombard)  ; 
Lucenay!,  Ghâtillon!,  Savigny-s-Beaune  !,  Saulieu!,  Tou- 
tryl. 

Racine  d'une  odeur  fétide. 

9.   GLEGHOMA  L. 

1.  €à.  iiedcracea  L.;  Lorey,  697.  —  if.  — Avril-juin. 
—  G.  —  Bois,  buissons,  lieux  ombragés. 

Les  tiges  foliifères  sont  étalées-radicantes;  les  florifères  sont  as- 
cendantes et  périssent  après  floraison.  —  Suivant  les  sujets,  les 
feuilles  caullnaires  sont  suborbiculaires-réniformes,  crénelées,  ou 
ovales-cordiformes,  largement  dentées. 

10.  MELITTIS  L. 

1.  M.  Meiissopiiyiîum  L.;  Lorey,  711.  —  if.  — Mai- 
juin.  —  G  G.  —  Bois  de  montagne. 

La  variété  grandiflora  {M.  grayidiflora  Smith)  a  les  feuilles  ovales- 
oblongues,  non  ovales-subcordées,  et  la  corolle  moins  ample,  mais 
à  tube  2  fois  et  non  1  fois  plus  long  que  le  calice.  Elle  croît  sou- 
vent mêlée  au  type  et  abonde  dans  les  bois  d'Ancey  !,  de  St- Aubin! 
et  de  Nolay  !. 

Dès  la  i''*'  année,  la  racine  est  aidée  par  des  pseudorrhizes  ;  elle 
s'atrophie  et  se  détruit  au  bout  de  3-4  ans  et  la  plante  possède  alors 
un  rhizome  court,  et  qui  porte  des  chicots  fournis  par  la  base  des 


298  LABIÉES. 

11.   LAMIUM  L. 

1  Plantes  0  ou  O  ;  une  racine 

L.  purpiircum,  L.  amplexicaule,  L.  hybridum. 

Plantes  ^;  un  rhizome 2 

2  Des  drageons:  pseudorrhize^  allongées,  peu  ramifiées,  inodo- 

res  L.  album. 

Point  de  drageons,  mais  des  tiges  élalées-ascendantes,  radican- 
tes:  pseudorrhizes  courtes,  assez  ramifiées,  ayant  parfois  une 
odeur  de  primevère L.  maculatiim. 

1  Corolle  à  tube  droit 2 

Corolle  à  tube  ascendant 4 

2  Tube  de  la  corolle  pourvu  intérieurement  d'un  anneau  de  poils 

L.  purpureum. 

Tube  de  la  corolle  dépourvu  intérieurement  d'un  anneau  de 
poils 3 

Feuilles  suborbiculaires,  crénelées,  les  supérieures  amplexi- 
caules L.  amplexicaule. 

Feuilles  ovales-triangulaires,  incisées,  non  amplexicaules  .   . 

L.  hybridum. 

4  Feuilles  triangulaires-cordées,  aussi  larges  que  longues,  forte- 
ment ridées,  à  limbe  non  décurrent  sur  le  pétiole  :  corolle 
rouge,  à  tube  muni  d'un  anneau  de  poils  horizontal.  .  .  . 
L.   maculatum. 

Feuilles  oblongues-cordées,  plus  longues  que  larges,  faiblement 
ridées,  à  limbe  décurrent  sur  le  sommet  du  pétiole;  corolle 
blanche,  à  tube  muni  d'un  anneau  de  poils  oblique  .... 
L.  album. 

I.  ïïj.  purpureum  L.;  Lorey,  695.   —  O  ou  O.  — 

Avril-oct.  —  G.  —  Cultures,  vignes. 

«.  El.  liyDridum  Yill.  —  O.  — Avril-juin.  —  RR.  — 
Cultures,  bords  des  chemins.  —  Rouvray  {Lucand!)  ;  Seurre 
{Leclerc  !)  ;  Dijon  {Méline  !) . 

3.  L(.  ample .vicaule  L.;  Lorey,  696.  —  O  ou  0.  — 

Mars-ocl.  —  G.  —  Friches,  cultures,  vignes. 


LABIÉES.  299 

Fleurs  dimorphes,  les  unes  presque  toujours  stériles  à  corolle 
grande  et  ouverte,  les  autres  fertiles  à  corolle  petite,  fermée  et  dé- 
bordant à  peine  les  dents  calicinales.  Ces  dernières  fleurs  sont  plus 
abondantes  que  les  grandes,  surtout  à  la  fin  de  la  floraison.  Le  ca- 
lice des  fleurs  stériles  reste  ouvert  :  celui  des  fleurs  fertiles  est  fermé, 
et,  comme  il  est  accrescent,  il  finit  par  être  plus  grand  que  celui 
des  fleurs  stériles,  quoiqu'il  ait  commencé  par  être  plus  petit. 

Les  tiges  des  Lamium  et  surtout  du  L.  amplexicaule  sont  presque 
totalement  formées  par  un  très  long  mérithalle  qui  précède  l'in- 
florescence. 

4.  li.  macuiafam  L.;  Loi^ey,  69o.  —  ^.  —  Avril-oct. 

—  ce.  —  Haies,  bords  des  chemins,  pied  des  murs. 

5.  li.  album  L.;  Lorey,  694.  — '^.  —  Avril-oct.  —  GG. 

—  Haies,  bords  des  chemins,  pied  des  mui^s. 

Les  fleurs  se  teintent  parfois  de  rose  en  vieillissant. 

12.  GALEOBDOLON  Huds. 

1.  G.  inteum  Huds.  ;  Lorey,  688.  —  :^.  —  Avril-juin. 

—  G.  —  Bois  ombragés,  buissons. 

Souche  non  drageonnante,  noueuse  par  les  chicots  que  laisse  la 
base  des  vieilles  tiges.  Tiges  stériles  stoloniformes,  étalées,  radi- 
cantes  sur  une  partie  de  leur  longueur,  mais  jamais  au  sommet, 
car  il  s'atrophie.  Tiges  florifères  ascendantes,  souvent  allongées  au 
delà  de  l'inflorescence  en  un  prolongement  foliifère  qui  s'étale  sous 
son  propre  poids  et  devient  radicant.  —  Si  l'on  compare  entre  elles 
les  tiges  des  Galeobdolon  luteiim,  GlccJioma  hederacea  et  Ajuga  rep- 
tans,  on  remarque  que  la  radication  des  tiges  des  Galeobdolon  lu- 
teuin  se  manifeste  à  quelques-uns  seulement  des  nœuds  intermé- 
diaires, qu'elle  peut  s'étendre  à  tous  les  nœuds  pour  le  Glechoma 
hederacea,  et  qu'enfin,  chez  VAjiiga  reptans,  l'extrémité  caulinaire 
a  seule  la  propriété  d'être  radicante  et  de  former  rosette. 

Un  Galeobdolon  luteum,  atteint  de  virescence,  avait  en  outre  les 
lobes  de  la  corolle  semblables  aux  lobes  calicinaux  et  figurant 
comme  un  second  calice  invaginé  dans  le  premier.  Les  étamines  et 
l'ovaire  étaient  plus  ou  moins  déformés  et  atrophiés. 


300  LABIÉES. 

13.    GALEOPSIS  L. 

{  Tig-e  hérissée  de  soies  piquantes,  renflée  sur  le  frais  au-dessous 

des  nœuds G.  Tetrahit. 

Tige  pubescente,  non  renflée  au-dessous  des  nœuds 2 

2  Feuilles  plus  ou  moins  pubescentes  :  fleurs  petites,  ordinaire- 
ment rougeàtres G.  Ladamim. 

Feuilles  subtomenteuses  en  dessous  ;  fleurs  assez  grandes,  or- 
dinairement jaunes,  rarement  rosées.   .   .   .   .   .G.  dubia. 

I,  G.  Tetrahit  L.;  Lorey,  692.  —  ©.  —  Juill.-sept.— 
C.  —  Cultures,  bords  des  chemins,  taijlis,  décombres. 

Une  variété  des  moissons  de  Vielverge  !  diiïère  par  ses  fleurs  pe- 
tites, une  stature  beaucoup  moindre,  ses  tiges  parsemées  seulement 
de  quelques  poils,  et  par  ses  renflements  caulinaires  insensiblement 
non  brusquement  atténués  à  leur  base. 

Ld,  Yâriéié  sulfurea  {G.  sidfurea  Jord.)  aies  fleurs  jaunâtres  et 
les  feuilles  arrondies,  ou  au  contraire  [G.  versicolor  Q.mi.)  atténuées 
à  la  base.  —  R.  —  Auxonne  (Lorey);  Benoisey!,  Perrigny-s-Ognon!. 
—  Du  reste  on  peut  trouver  sur  le  même  échantillon  ces  deux  for- 
mes de  feuilles  et  en  outre  des  limbes  à  base  inéquilatérale.  Pareille 
observation  s'applique  au  G.  Tetrahit  type. 

Le  renflement  au-dessous  des  nœuds  caulinaires  du  G.  Tetrahit 
est  dû  à  un  épalssissement  del'écorce,  mais  surtout  à  l'élargissement 
du  cylindre  central.  L'intérieur  de  ce  cylindre,  au  lieu  d'être  llstu- 
leux  comme  dans  le  surplus  de  la  tige,  y  est  rempli  d'un  volumi- 
neux parenchyme  charnu.  Si  proéminents  sur  le  frais,  les  renfle- 
ments présentent  sur  le  sec  une  notable  dépression,  et  le  plus 
souvent  même  ont  alors  un  moindre  diamètre  que  le  reste  de  la 
tige,  parce  que  leur  système  ligneux  est  peu  développé,  et  suit  le 
parenchyme  charnu  dans  le  mouvement  de  retrait  dû  à  la  dessic- 
cation. 

«.  G.  JLacianiim  L.  ;  Lorey,  693.  —  G.  parmflora  Lo- 
rey,  694.  —  O.  — Juill.-oct.  —  GG.  —  Moissons,  friches. 

Le  G.  parviflora  de  Lorey  ne  diffère  du  G.  Ladanum  que  par  des 
feuilles  moins  étroites  et  plus  régulièrement  dentées. 


LABIÉES.  301 

3.  G.  dtibia  Leers.  —  G.  ochroleuca  Lmk,  69^.  — 
0.  — Juin. -sept.  —  Commun  dans  les  moissons  et  cultures 
siliceuses  et  granitiques. 

Les  longues  corolles  ont  une  tache  rousse  à  la  commissure  des 
lèvres,  et  le  lobe  médian  de  leur  lèvre  inférieure  est  échancré  avec 
dent  triangulaire  au  fond  de  réchancrure  ;  les  courtes  n'ont  pas 
de  tache  rousse,  et  le  lobe  médian  de  leur  lèvre  inférieure  n'est 
qu'érodé-subémarginé. 

A  la  germination,  l'axe  hypocotylé  est  jaune  chez  les  Gf.  dubiaei 
sulfurea,  et  rougeàtre  chez  les  G.  Ladanum  et  Tetrahit. 

14.  STAGHYS  L. 

\  Plantes  0  ou  O,  rarement  pérennantes  . 2 

Plantes  !^.   .   .   , 3 

2  Souche  robuste,  subligneuse,  bisannuelle,  parfois  pérennanle: 

nombreuses  pseudorrhizes  adjuvantes  à  la  base  des  tiges.   . 

S.  Germcmica. 

Racine  grêle;  tiges  peu  ou  point  radicantes  à  la  base 

-S.  annua,  S.  arvensis. 

3  Une  racine S.  recta. 

Un  rhizome 4 

4  Point  de  drageons;  souche  robuste,  ligneuse,  brièvement  ra- 

meuse: pseudorrhizes  naissant  aux  points  les  plus  divers  du 

rhizome  :  système  souterrain  très  fétide S.  Alpina. 

Des  drageons:  souche  assez  grêle,  non  ligneuse:  pseudorrhizes 
naissant  toutes  vers  les  nœuds  mérithalliens;  système  souter- 
rain fétide  ou  non 3 

15  Drageons  blanc-violacé,  fétides,  non  épaissis,  difficiles  à  rom- 
pre à  cause  d'une  zone  ligneuse  assez  développée,  à  écailles 
oblongues-acuminées  ;  pseudorrhizes  nombreuses  dès  l'au- 
tomne: rhizome  rameux  et  dont  les  articles  persistent  quel- 
ques années S.  sylvatica. 

Drageons  blanc-jaunâtre  en  leurs  jeunes  parties,  non  fétides, 
plus  ou  moins  épaissis  et  faciles  à  rompre,  à  écailles  ovales 
ou  oblongues:  pseudorrhizes  nulles  jusqu'au  printemps; 
rhizome  se  détruisant  et  se  remplaçant  chaque  année  ...  6 


302  LABIÉES. 

6  Drageons  obscurément  létragones,  très  épaissis  et  très  faciles 
à  rompre,  à  écailles  ovales  et  à  nœuds  mérithalliens  étran- 
glés   s.  ixilustris. 

Drageons  lelragones,  peu  épaissis,  assez  faciles  à  rompre,  à 
écailles  oblongues  et  à  nœuds  mérithalliens  non  étranglés  . 
X  S.  ambigua. 

1  Feuilles  atténuées  h  la  base  ;  fleurs  jaune-pâle 2 

Feuilles  cordées  cala  base,  au  moins  les  inférieures;  fleurs' pur- 
purines ou  roses 3 

2  Feuilles  glabrescentes  ;  tube  de  la  corolle  muni  intérieurement 

d'un  anneau  de  poils  horizontal S.   anima. 

Feuilles  pubescentes-velues  :tube  de  la  corolle  muni  intérieu- 
rement d'un  anneau  de  poils  oblique S.  recta. 

3  Bractéoles  égalant  au  moins  moitié  de  la  longueur  du  calice  : 

gorge  du  calice  munie  d'un  anneau  de  poils 4 

Bractéoles  très  petites  :  gorge  du  calice  dépourvue  d'an  anneau 
de  poils 5 

4  Calice  longuement  soyeux S.  Germanica. 

Calice  velu-glanduleux S.  Alpina. 

5  Plante  grêle  ;  feuilles  obtuses,  les  florales  terminées  en  pointe 

épineuse : S.  arvcnsis. 

Plantes  robustes;  feuilles  aiguës  ou  acuminées,  les  florales  non 
terminées  en  pointe  épineuse 6 

6  Feuilles  sessiles  ou  brièvement  (10-12  millim.)  pétiolées,  épais- 

ses, fortement  ridées,  oblongues  ou  lancéolées,  non  fétides  . 

S.   palustris. 

Feuilles  plus  ou  moins  longuement  (3-8  centim.)  pétiolées,  assez 
minces,  superficiellement  ridées,  ovales  ou  ovales-oblongues, 
fétides 7 

7  Tige  non    glanduleuse  en  l'inflorescence  ;  feuilles  oblongues- 

ovales,  à  pétiole  de  3-6  centim.;  corolle  rose,  à  lobes  de  la 

lèvre  inférieure  élargis,  étalés x  S.  ambigua. 

Tige  glanduleuse  en  l'inflorescence  ;  feuilles  ovales,  acuminées, 
à  pétiole  de 6-8  centim.;  corolle  purpurine  à  lobes  de  la  lèvre 
inférieure  étroits,  réfléchis S.  sylvatica. 


1 


S.  recta  L.  —  S.  Sideritis  Vil!.;    Lorey,   698. 


LABIÉES.  303 

If.  — Juin. -sept.   —  C.  — Coteaux    incultes,    pelouses. 

%.  s.  aniiaa  L.;  Lorey,  698.  —  0.  —  Juin-août.  —  G. 

—  Friches,  sables. 

3.  s.  arvenDis  L.;  Lorey,  697.  —  O.  —  Aoùt-oct.  — 
C.  —  Cultures. 

4.  ^.  Germaniea  L.;  Lorey,  699.  —  0  et  parfois  pé- 
rennant.  — .Juill.-août.  —  Friches,  bords  des  chemins.  — 
Commun  dans  les  sols  granitiques  et  siliceux.  —  Rare  sur 
le  calcaire,  où  il  est  beaucoup  moins  blanc-tomenteux  :  Ta- 
lant,  Dijon  {Lorey)\  Rougemont!,  ArransI,  Laignes!,  Re- 
ceyl,  Courlon!,  Is-s-Tille!,  Fleurey  !. 

5.  s.  Aipina  L.;  Lorey,  698.  —  %.  — Juill.-août.  — 
C.  —  Bois  couverts,  buissons,  bords  des  routes. 

Après  3-4  ans,  la  racine  est  remplacée  par  les  pseudorrhlzes  qui 
n'étaient  d'ahord  qu'adjuvantes,  et  la  plante  prend  un  rhizome  court 
et  robuste.  —  Le  parenchyme  cortical  de  la  racine  et  des  pseudor- 
rhlzes est  d'un  rouge  brun  qui  devient  bien  vite  noirâtre  au  contact 
de  l'air. 

6.  !*^.  syivaiiea  L.;  Lorey,  699.  — ^.  —  Juin-juill.  — 
C.  —  Taillis,  haies,  lieux  ombragés. 

X  s.  amblçua  (S.  palustris  X  sylvatica).  —  S.  ambigiia  Sm. 

—  '2/:.  —  Juill.-sept.  —  RRR.  —  Broussailles  du  coteau  en  aval 
de  la  source  de  la  Dhuys  à  Châtillon!. 

Les  drageons  du  S.  jja/z^i'fris  sont  fortement  atténués  en  leur 
partie  postérieure  ou  basilaire  ;  ceux  du  X  S.  ambigua  le  sont  lé- 
gèrement, enfin  ceux  du  S.  sylvatica  sont  d'un  calibre  uniforme. 
Au  printemps,  l'extrémité  de  ces  divers  drageons  devient  ascen- 
dante et  radicante,  s'apprête  à  sortir  du  sol,  se  garnit  d'écaillés, 
bientôt  foliacéessurtoulpour  le  S.  sylvatica,  etens'allongeant s'effile 
chez  le  S.  palustris  au  point  d'être  8-iO  fois  moins  grosse  que  les  mé- 
rithallesqui  la  précèdent.  Cette  partie  ascenàante,  base  hypogée  de 
la  tige,  termine  le  drageon  qui  passe  alors  à  l'état  de  rhizome.  — 
L'absence  de  pseudorrhlzes  pendant  tout   l'hiver,  chez  les  S.  pa- 


304  LABIÉES. 

lusMs  et  X  S.  ambigua,  s'explique  par  l'abondant  parenchyme  dont 
sont  gorgés  les  mérithalles  de  leurs  drageons,  parenchyme  dont  la 
résorption  entrelient  la  vie  du  sujet  jusqu'à  la  naissance  des  pseu- 
dorrhizes.  Le  S.  sylvaticaest,  pour  le  développement  de  ses  rosettes 
vernales  et  pour  la  floraison,  d'un  grand  mois  en  avance  sur  les 
S.  palustris  et  X  S.  amhigua;  d'ailleurs  ses  drageons  sont  moins 
enterrés  et  rampent  près  de  la  surface  du  sol,  d"oii  souvent  même 
ils  s'échappent  pour  se  transformer  en  stolons.  —  Les  feuilles  du 
X  S.  ambigua  peuvent  atteindre  jusqu'à  G-8  centimètres  de  largeur, 
c'est-à-dire  qu'elles  rivalisent  parfois  sous  ce  rapport  avec  celles  du 
S.  sylvaticM. 

Les  clefs  ont  montré  que  le  X  S.  ambigua  se  rapproche  du  S.  pa- 
lustris  pour  le  système  souterrain,  ainsi  que  pour  la  forme  et  la 
couleur  de  la  corolle,  mais  que  par  les  feuilles  il  est  bien  plus  près 
du  S.  sylvatica.  S'il  en  était  besoin,  l'avortement  des  akènes  justi- 
fierait encore  les  soupçons  d'hybridité. 

'S.  H.  palusîriii  L.;  Lorey,  700.  —  !^.  —  Juill.-sept.  — 
G.  —  Bords  des  eaux,  lieux  humides. 

Par  leur  couleur  blanc-jaunâtre  les  drageons  du  S.  palustris  se 
distinguent  de  suite  de  ceux  du  Mcntha  arvensls  qui  sont  d'un  beau 
blanc.  —  On  rencontre  assez  fréquemment  une  variété  dont  les 
feuilles,  surtout  les  raméales,  ont  un  pétiole  long  de  8  à  12  millim. 

13.    BETONIGA  Toîir?i. 

B .  B.  ofCcinaiis  L.;  Lorey,  691 .  —  !^.  —  Juin-août.  — 
G.  —  Bois. 

La  plupart  des  feuilles  de  la  rosette  radicale  persistent  pendant 
l'hiver,  et  une  tige  florifère  sortira  de  l'aisselle  de  la  feuille  ou  des 
deux  feuilles  supérieures. 

16.   MARRUBIUM  L. 

1.  M.  Ttil$;arc  L.;  Lorey,  689.  —  ;^.  —  Juin-sept.  — 
Friches,  mes,  bords  des  chemins.  —  Très  commun  dans 
les  sols  granitiques  et  siliceux.  —  Assez  commun  sur  le  cal- 


LABIÉES.  305 

Caire:  Bufïon!,  Asnières-en-Montagnel,  Laignes!,  Barjon!, 
Dijon!,  Blagny!,  Santenay!,  etc. 

17.  BALLOT  A  Toimi, 

I .  B.  iiig;rii  L.  —  B.  fœtida  Lmk  ;  Lorey,  690.  —  if.  — 
Juin-sept.  —  C.  —  Rues,  décombres,  haies. 

La  plante  de  la  Côte-d'Or  est  la  variété  fœtida  (B.  fœtida  Lmk}, 
qui  diffère  du  type  par  des  dents  calicinales  non  acuniinées,  et  qui 
sont  mucronéesparune  pointe  plus  courte  ou  à  peine  aussi  longue 
que  la  dent. 

A  les  fleurs  blanches  et  n'est  pas  fétide  à  Barjon!. 

18.  LEONURUS  L. 

Feuilles  inférieures  palmatifides;  tube  de  la  corolle  pourvu  in- 
térieurement d'un  anneau  de  poils L,  Cardiaca. 

Feuilles  inférieures  crénelées:  tube  de  la  corolle  dépourvu  d'un 
anneau  de  poils L.  Marrubiastrum. 

1.  !..  Cardiaca  L.;  Lorey,  689.  —  '2^.  —  Juill.-sept. 

—  A.  G.  —  Décombres,  rues,  haies.  —  Dijon  .{Lorey);  St- 
Remy!,  Barjon!,  Liernais!,  etc. 

«.  Li.  Marrubiustroni  L.  — 'J^.  — Juill.-août.  — RR. 

—  Décombres,  attérissements.  —  Seurre  {Leclerc  !)  ;  La- 
bergement-lez-Seurre  {Berthiot  /). 

19.  BRUNELLA  Tourn. 

Epis  ordinairement  pourvus  à  leur  base  d'une  paire  de  feuilles; 
lèvre  supérieure  du  calice  à  dents  très  courtes,  la  dent  mé- 
diane dépassant  souvent  les  latérales;  appendice  des  longues 
éiamines  formant  une  dent  subulée B.  vulgaris. 

Epis  dépourvus  de  feuilles  à  leur  base;  lèvre  supérieure  du  ca- 
lice à  dents  latérales  ovales-lancéolées,  dépassant  lamédiane; 
appendice  sta minai  réduit  à  un  très  court  tubercule.   .   .   . 

, B.  grandiflora. 

20 


306  LABIÉES. 

1.  B.  Tui$;aris  L.;  Lorey,  715.  —  !^.  —  Juill.-sept. 

Var.  «.  vulgaris.  —  CC.  —  Prés,  pelouses,  bois,  bords  des  che- 
mins. —  Feuilles  entières,  sinuées  ou  pinnatifides;  fleurs  violettes, 
rarement  roses  ou  (chaumes  d'Auvenet!)  blanches:  appendice  sta- 
minal  droit. 

Var.  p.  alba  {B.  alba  Pall.).  —  A.  G.  —  Pelouses  sèches.  —  St- 
Remy!,  Gevrey!,  Semur!,  etc.  —  Feuilles  ordinairement  pinnati- 
fides, parfois  entières  ;  lèvre  supérieure  du  calice  à  dents  un  peu 
moins  courtes  que  chez  le  type,  l'inférieure  à  dents  plus  étroitement 
lancéolées-subulées:  fleurs  blanc-jaunâtre,  rarement  violettes  (Poin- 
çon-lez-Larrez!)  :  appendice  staminal  arqué. 

Le  B.  laciniata  de  Lorey  (p.  716)  correspond  à  tous  les  individus 
à  feuilles  pinnatifides  ou  pinnatipartites  de  ces  2  variétés  vulgaris 
et  alba,  et  son  B.  vulgaris  à  tous  ceux  qui  ont  les  feuilles  entières. 

«.  B.  grandifiora  Jacq.;  Lorey,  716.  —  !^.  — Juill.- 
sept.  —  G.  —  Bois,  pelouses,  chemins. 

A  parfois,  comme  le  B.  vulgaris,  les  feuilles  pinnatifides  et  les 
fleurs  roses  ou  blanches.  —  Lèvre  inférieure  de  la  corolle  tantôt 
érodée,  tantôt  échancrée-subbilobée  avec  lobes  laciniés. 

Certains  sujets  sont  d'une  détermination  douteuse,  car  ils  ont  le 
tubercule  staminal  du  B.  grandiflora  avec  le  calice  duB.  vulgaris, 
ou  bieTÎ  le  calice  du  B.  grandiflora  avec  l'appendice  staminal  du 
B.  vulgaris. 

20.  SCUTELLARIA  L. 

\  Une  racine,  et  à  la  fin  un  rhizome  ligneux,  non  drageonnant  ; 
pseudorrhizes  naissant  aux  points  les  plus  divers  du  rhizome; 
fleurs  en  grappes  spiciformes,  tétragones,  aphylles  .... 

S.   Alpina. 

Un  rhizome  non  ligneux,  longuement  drageonnant;  pseu- 
dorrhizes naissant  toutes  des  nœuds  mérithalliens;  fleurs 
axillaires  en  longues  grappes  plus  ou  moins  feuillées,  unila- 
térales par  inflexion  des  pédicelles 2 

2  Feuilles  caulinaires  moyennes  et  inférieures  hastées;  fleurs 


LABIÉES.  307 

en  grappes  splciformes  munies  de  petites  feuilles  florales.  . 

S.  hastlfolia. 

Feuilles  jamais  hastées  ;  fleurs  naissant  à  l'aisselle  des  feuilles 

moyennes  et  supérieures 3 

3  Plante  assez  robuste  :  feuilles  crénelées.   .   .   .  S.  galenculata. 
Plante  grêle:  feuilles  entières  ou  munies  à  leur  base  d'une  ou 

deux  dents  de  chaque  côté S.  minor. 

I.  ^.  AipinaL.;  Lorey,  717.  —  if.  —  Juill.-ect.  — A.  R. 

—  Rochers,  coteaux  arides,  éboulis.  —  Dijon!,  Mont-Afri- 
que!, Gouville,  Pommard!  {Lorey)  \  Meursault,  Beaune 
(G.  G.)  ;  Asnières-en-Montagne!,  Velars!. 

%.  ^.  itaf^fifoiia  L.  —  ^.  Juin. -août.  —  RRR.  — 
Bords  des  fossés,  haies  humides.  —  Labergement-lez-Seurre 
{Berthiot!). 

s.  ».  gaiericulata  L.;  Lorey,  717. — if. —  Juill.-sept. 

—  G.  —  Bords  des  eaux. 

J'ai  rencontré  à  Seurre,  au  bord  des  bois,  des  individus  glan- 
duleux-tomenteux  surtout  dans  l'inflorescence  et  sur  les  calices  et 
les  coroUes. 

Drageons  épaissis  en  leur  partie  supérieure,  bientôt  fistuleux  et 
jaunâtres. 

4.  s.  miiior  L.  ;  Lorey,  718.  —  :^.  —  Juill.-sept.  — 
A.  R.  —  Bords  des  eaux,  prairies  tourbeuses.  —  Autour 
des  étangs  du  Pays-Bas,  forêt  deSt-Nicolas  {Lorey)\  Saulieu  !, 
EschampsI,  Laroche-en-BrenilI,  St-Andeuxl. 

21.  AJUGA  L. 

i  Plante  O  ou  0,  dépourvue  de  rejets.   ...  A.  Chamœpitys. 

Plantes  !^,  pourvues  de  rejets 2 

2  Souche  survivant  à  la  floraison  ;  racine  et  pseudorrhizes  dra- 
geonnantes:  point  de  stolons A.  Geneveiisis. 

Souche  se  détruisant  après  floraison,  à  tiges  latérales  stoloni- 


308  LABIÉES. 

formes  et  radicantes  à  leur  extrémité;  point  de  drageons.   . 
A.  reptcms. 

i  Feuilles  étroitement  tripartites:  (leurs  jaunes,  solitaires  à  l'ais- 
selle des  feuilles A.   Chamdepitys. 

Feuilles  entières  ou  sinuées-crénelées  ;  fleurs  bleuâtres,  en  glo- 
mérules  axillaires  disposés  en  épi  terminal  feuille 2 

2  Feuilles  radicales  détruites  à  la  floraison,  les  caulinaires  moyen- 
nes plus  grandes  que  les  inférieures;  tiges  velues  sur  toutes 

les  faces A.  Genevensis. 

Feuilles  radicales  non  détruites  à  la  floraison,  les  caulinaires 
moyennes  moins  grandes  que  les  inférieures;  tige  centrale 
florifère  à  faces  alternativement  velues  et  glabres  à  chaque 
mérithalle A.  reptans. 

I.  A.  ciiaiiiaepityjs  Schreb.  ;  Lorev,  682. —  0  ouO. — 
Mai-août.  —  G.  —  Friches,  sables,  moissons  maigres. 

Fleurit  parfois  2  ans  de  suite,  quand  l'hiver  a  été  peu  rigoureux. 

«.  A.  replans  L.;  Lorey,  683.  —  o^.  —  Avril-juin.  — 
CGC.  —Prés,  taillis. 

La  radicationdes  liges  n'a  lieu  qu'au  bourgeon-rosette  terminal 
et  parfois  en  outre  au  nœud  qui  le  précède.  —  Après  la  destruction 
de  la  tige  florifère  et  des  feuilles  radicales,  la  souche  mère  devient 
nue  et  elle  périt  ordinairement  l'hiver  suivant,  quand  d'ailleurs 
les  rosettes,  ses  filles,  sont  déjà  pour  la  plupart  devenues  libres  par 
la  désorganisation  de  la  partie  postérieure  des  stolons.  —  Dans  les 
sols  fertiles  et  cultivés,  certaines  tiges  latérales  de  l'A.  reptans  peu- 
vent être  florifères,  soit  qu'elles  partent  une  inflorescence  termi- 
nale, soit  qu'elles  aient  leurs  fleurs  en  leur  partie  moyenne  et  qu'un 
désistement  floral  les  rende  foliifères  en  leur  partie  supérieure  qui 
s'étale  et  devient  radicante.  —  Les  tiges  latérales  sont  cylindracées 
et  ordinairement  glabres  :  mais  quand,  par  exception,  elles  produi- 
sent des  fleurs,  elles  sont,  à  l'exemple  de  la  centrale,  tétragones 
avec  mérithalles  alternativement  velus  et  glabrescents  sur  les 
faces. 
Une  variété  albiflore  est  de  moitié  moins  robuste  en  toutes  ses 


LABIÉES.  309 


parties  :  beaucoup  de  ses  tiges  latérales  sont  ascendantes  et  flori- 
fères, et  lui  donnent  un  faciès  tout  particulier.  —  RR.  —  St-Remy  !. 
Les  A.  reptahs  des  stations  arides  n'ont  parfois  que  des  stolons 
très  courts,  ou  en  sont  même  dépourvus  (A.  Alplna  Vill.);  niais  les 
sujets  transplantés  en  une  terre  meuble  et  fertile  deviendront  dès 
la  première  année  longuement  stolonifères. 

3.  A.  Geneveosls  L.  —  A.  pyramidalis  Lorey,  683  ; 
non  L.  —  '}f.  —  Mai-juin.  —  A.  G.  —  Coteaux  incultes, 
bords  des  routes,  prairies  artificielles.  —  Flavignerot  {Lom- 
bard); Flavigny!,  Laignes!,  Lugnyl,  Pangesl,  Bourberain!, 
Pont-d'Ouche  ! ,  St-Romain  ! ,  Rouvray  ! ,  Montberthault  I ,  etc. 

L'A.  py7'amidalis  L.  est  1'^.  Genevensls  des  pelouses  des  hautes  mon- 
tagnes. L'aridité  du  sol  s'oppose  au  drageonuemeut  des  racines;  j'ai  ce- 
pendantrencontré  quelques  individus  munis  chncun  d'unmaigre  drageon. 
Cette  forme  est  étrangère  à  la  Côte-d'Or.  De  même  que  l'.l.  Alpina  Vill., 
r.4.  pyramidalis,  ne  possédant  pas  de  rejets  qui  permettent  à  la  souche 
de  se  déplacer,  est  obligé  de  vivre  sur  un  rhizome  oblique  dont  chaque 
article  est  très  court  et  la  progression  par  conséquent  fort  lente.  Les 
feuilles  radicales  de  r.4.  j9?/?-am?V^rt//s  persistent  à  la  floraison  et  suppléent 
à  l'absence  ou  à  la  rareté  des  feuilles  caulinaires,  car  la  tige,  non  com- 
pris l'épi,  ne  dépasse  guère  3-5  centim. 

22.  TEUGRIUM  L. 

Plante  0  ou0 T.  Botrys. 

Plantes  :^ 2 

2  Une  racine  avec  pseudorrhizes  adjuvantes  à  la  base  des  tiges; 

ni  stolons,  ni  drageons T.  montanum 

Un  rhizome  avec  stolons  ou  drageons 3 

3  Rhizome  stolonifère  ;  stolons  libres  dans  l'année  par  la  double 

destruction  de  leur  partie  postérieure  et  de  la  souche  mère, 
à  écailles  foliacées,  oblongues  et  apprimées-imbriquées  vers 
le  sommet  du  stolon:  pseudorrhizes  naissant  toutes  aux  nœuds 

mérithal liens T.  Scordium. 

Rhizome  drageonnant,  ligneux  ;  drageons  restant  reliés  à  la 
souche  mère,  à  écailles  membraneuses,  petites  et  espacées  ; 
pseudorrhizes  naissant  aux  points  les  plus  divers  du  rhizome.  4 


310  LABIÉES. 

4  Rhizome  et  pseudorrhizes  assez  robustes  ;  rhizome  télragone  à 

faces  canaliculées:  drageons  à  écailles  oblongues 

T.   Scorodonia. 

Rhizome  et  pseudorrizes  grêles  ;  rhizome  cylindracé:  drageons 
à  écailles  ovales- suborbiculaires T.   Chamsedrys. 

\  Feuilles  ridées  ;  fleurs  accompagnées  de  bractées  membraneu- 
ses: calice  à  dent  supérieure  ovale  très  développée,  les  autres 

petites  triangulaires-subulées T.  Scorodonia. 

Feuilles  non  ridées;  fleurs  accompagnées  de  feuilles  oude  brac- 
tées foliacées;  calice  à  dents  presque  égales 2 

2  Feuilles  pinnalipartites T.  Botrys. 

Feuilles  entières  ou  dentées-crénelées 3 

3  Feuilles  entières,  blanches-satinées  à  la  face  inférieure  ;  fleurs 

jaunâtres,  groupées  en  tête T.  montanum. 

Feuilles  dentées  ou  crénelées,  vertes  à  la  face  inférieure  ;  fleurs 
roses  ou  purpurines,  plus  ou  moins  espacées 4 

4  Feuilles  dentées:  fleurs  réparties  sur  presque  toute  la  longueur 

de  la  tige  et  des  rameaux T.  Scordium. 

Feuilles  crénelées;  fleurs  formant  une  grappe  terminale.   .   . 
r.   Chanidedrys. 

1.  T.  Botrys  L.;  Lorey,  685.  —  O  ou  0.  —  Juin-sept. 

—  G.  —  Friches,  moissons  maigres. 

Survit  quelquefois  à  une  première  floraison,  quand  l'hiver  est 
peu  rigoureux. 

«.  T.  montautiin  L.;  Lorej,  687.  —  îj.  —  Juin-août. 

—  G.  —  Pelouses,  bois  de  montagne. 

3.  T.  csiainsedrys)  L.;  Lorey,  686.  —  t).  — Juill.-sept. 

—  G.  —  Pierrailles,  coteaux  incultes,  bois  de  montagne. 

4.  T.  Scordium  L.;  Lorey,  686.  —  ^.  Juill.-sept.  — 
G.  —  Bords  des  eaux,  prairies  marécageuses. 

5.  T.  iScoi'ociouia  L.;  Lorey,  685.  —  !^.  Juill.-sept. — 
G.  —  Garrières,  pierrailles,  buissons,  bois  de  montagne. 


LABIÉES.  311 

Une  racine  subligneuse  et  des  tiges  ascendantes,  radicantes 
à  la  base,  improprement  appelées  stolons,  sont  propres  à 
beaucoup  de  Labiées  (Origanum  vulgare^  Calaminthaoffi- 
cinalis,  Brunella  grandiflora^  Clinopodium  vulgare,  Mar- 
rubium  vulqare^  Nepeta  Cataria^  Ballota  nigra^  etc.),  et 
ce  type  souterrain  rappelle  celui  des  Hijpericiiin  et  d'un 
grand  nombre  de  Papilionacées.  Après  fructification,  les  li- 
ges se  détruisent  jusc{u'au  niveau  du  sol,  et  un  bourgeon- 
nement rétrogressif  sur  les  parties  radicantes  empêche  un 
trop  grand  allongement  des  ramifications  de  la  souche.  Le 
Thymus  Serpyllian  est  un  Origanum  vulgare  à  radication 
beaucoup  plus  étendue,  à  cause  d'un  plus  long  étalement 
des  tiges.  —  La  disposition  à  la  radication  de  la  base  des 
tiges  se  retrouve  même  chez  des  espèces  annuelles  ou  bisan- 
nuelles, telles  que  Lamiiim  purpureum^  Stachys  annua^ 
S.  arvensis,  Calamintha  Acinos,  etc.  —  La  radication  des 
tiges  ou  des  rejets  de  certaines  Labiées  affecte  tantôt  les 
nœuds  seuls  ou  en  outre  le  voisinage  immédiat  des  nœuds 
{Mentha,  Stachys  palustris,  Ajiiga  reptans,  Scutellaria 
galericulata,  etc.),  tantôt  les  nœuds  et  parfois  les  angles 
des  mérithalles  {Lamium  piirpureum,  L.  album,  L.  ma- 
culatum,  etc.),  tantôt  enlin,  outre  les  nœuds,  les  points 
les  plus  divers  des  mérithalles  (Teucrium  Chamxdrys^ 
T.  montanum,  Origanum  vulgare,  Thymus,  etc.).  Quand 
les  tiges  foliifères  sont  couchées-radicantes  {Galeobdolon 
luteum,  Glechoma  hederacea),  les  paires  de  feuilles  ne  se 
croisent  plus,  mais  sont  sur  2  plans  parallèles,  par  torsion 
de  ceux  des  pétioles  qui  sont  appliqués  sur  la  terre.  —  Si 
l'on  plante  la  base  radicante  d'une  tige  di  Origanum  vulgare, 
une  ou  deux  des  pseudorrhizes  prendront  un  très  grand  ac- 
croissement, comme  pour  remplacer  la  racine,  et  il  se  for- 
mera une  souche  autour  de  lac|uelle  la  base  des  tiges  sera 
radicante  et  reproduira  ainsi  la  végétation  propre  à  cette 
Labiée.  — Par  exception  dans  la  famille,  la  souche  du  Be- 
tonica  officinalis  est  indéfinie. 


312  LABIÉES. 

L'insertion  des  pseudorrhizes  m'a  fourni  l'un  des  meil- 
leurs caractères  du  système  souterrain  des  Mentha.  Les 
M.  rotundifolia  et  sijlvestris  ont  une  pseudorrhize  princi- 
pale à  l'aisselle  des  écailles  de  leurs  rejets,  outre  qu'une 
autre  plus  jeune  et  mns  roiobuste  naît  sur  chacune  des  faces 
interposées  aux  écailles.  Assez  souvent  cependant  les  pseu- 
dorrhizes sont  géminées  au  lieu  d'être  solitaires  à  chaque 
face  ou  à  chaque  aisselle.  Tout  au  contraire,  les  pseudor- 
rhizes principales  sont  les  latérales  chez  les  M.  aquatica, 
sativa  et  arvensis.  Les  pseudorrhizes  du  M.  Pulegium  ne 
naissent  qu'à  la  face  inférieure  des  nœuds  et  sont  par  con- 
séquent tantôt  axillaires,  tantôt  latérales,  quoique  toujours 
de  même  force. 

Les  tiges  de  la  grande  majorité  des  Zâ^^/ees  sont  nettement 
tétragones.  Celte  forme  provient  de  la  précocité  et  du  plus 
grand  développement  de  4  faisceaux  vasculaires  opposés2à  2. 
Il  en  est  de  même  des  Scrofularinées  à  tiges  tétragones. 
Chez  certaines  Labiées  et  surtout  dans  la  partie  supérieure 
des  tiges,  le  cylindre  central  est  interrompu,  car  les  faces 
n'offrent  que  des  faisceaux  espacés  et  appauvris  interposés 
aux  4  gros  faisceaux  vascalaires  angulaires  [Stachys  pa- 
lustris).  —  UHypericum  tetrapterum^  les  Rubia,  les 
Galiiim,  etc.,  ont  leur  cylindre  central  arrondi  et  doivent 
la  forme  tétragone  de  leurs  tiges  à  la  présence  d'ailes  cor- 
ticales. 

La  longueur  du  tube  de  la  corolle  est  très  variable,  et  ce 
tube  peut  être  inclus  ou  plus  ou  moins  longuement  exsert 
dans  la  même  espèce  et  parfois  jusque  chez  le  même  sujet 
{Salvia  pratensis^  Calamintha  officinalis,  Glechoma  he- 
deracea^  Galeopsis,  Melittis  Melissophyllum,  Brunella 
vulgaris^  etc.).  — Comme  chez  tant  d'autres  plantes,  les 
corolles  des  Labiées,  au  lieu  d'être  bleu-violet,  sont  parfois 
roses  {Scutellaria,  Brunella ,  Ajuga,  Glechoma,  Salvia^ 
etc.J,  ou  encore  sont  blanches  au  lieu  d'être  voMgQ^  {Melit- 


LABIÉES.    VERBÉ>iACÉES.  3J3 

tis,  Thymus^  Galeopsis  Te  trahit^  Calamintha  officinalis, 
etc.). 

L'inflorescence  ofl're  un  mélange  de  progression  et  de  ré- 
gression: en  effet  l'épanouissement  de  l'ensembledes  grappes 
marche  de  bas  en  haut  sur  un  axe  commun,  tandis  qu'il  y 
a  régression  cymique  dans  les  détails,  c.  à.  d.  dans  le  déve- 
loppement des  glomcrules  axillaires.  Pédoncules  chez  quel- 
ques espèces  {Calamintha  officinalis,  Nepeta  Cataria^  Bal- 
Iota  7iigra,  etc.),  ces  glomérules  sont  le  plus  souvent  sessi- 
les  par  défaut  d'émergence  du  rameau.  Les  cymes  de  ces  glo- 
mérules sont  plus  ou  moins  nombreuses  et  sont  bi-unipares . 
Parfois  même  le  glomérule  se  réduit  à  une  fleur  unique, 
comme  cela  se  voit  aux  aisselles  inférieures  et  supérieures 
du  Melittis  Melissophyllum  et  du  Teucrium  Chamsedrys  ; 
mais  les  aisselles  moyennes  qui  restent  lii-triflores,  ou  bien 
(Scutellaria  galericulata)  les  bractées  latérales  des  pédi- 
celles  solitaires,  témoignent  suffisamment  de  l'existence  d'une 
cyme,  au  moins  intentionnelle.  Enfin,  chez  le  Teucrium 
Scoroclo7iia,  outre  que  les  fleurs  sont  toutes  solitaires,  les 
pédicelles  ne  portent  même  pas  de  bractées,  et  cette  absence 
de  toute  trace  de  régression  autorise  à  dire  que  la  grappe  de 
cette  espèce  est  absolument  progressive. 


LX.   VERBÉNAGÉES  (Juss). 
1.  VERBENA  Tourn. 

I.  V.  ofiBcinaiis  L.;  Lorey,  719.  —  if.  — Juill.-sept. 
—  G.  —  Rues,  décombres,  friches. 


314  GLOBULARIÉES.  —  VACCINIÉES. 

LXI.     GLOBULARIÉES    (DC). 

l.   GLOBULARIA  L. 

1.  G.  Tuig^aris  L.;  Lorey,  732.  —  if.  —  Mai-juin.   — 
G.  —  Pelouses,  bois. 

En  hiver,  les  feuilles  sont  d'un  brun  noirâtre  par  altération  de  la 
chlorophylle  ;  elles  redeviennent  vertes  en  mars.  —  Fleurs  parfois 
blanches. 


Classe   II.    MONOPÉTALES    PÉRIGYNES. 


LXII.    VACCINIÉES  (DG.). 

1.  VAGGINIUM  L. 

1.  V.  iiyraiitis  L.;  Lorey,  583.  —  t>-  — Avril-mai.  — 
RRR.  —  Bois.  —  Aux  Garons  près  Saulieuî  {Lorey)  ;  bois 
de  Renève  {Weber), 

2.  OXYGOGGOS  Toum, 

I.  o.  païustris  Fers.  —  Vaccinium  Ox7/coccosL.;hO' 
rey,  584.  — t},  —  Mai-juin.  — RR. —  Prairies  et  bois  tour- 
beux. —  Bois  des  Verneaux  près  l'étang  Morin  à  St-Léger 
de  Fourches  {Loi^ey)  ;  queue  de  l'étang  Larmier  à  Saulieu 
{Lombard);  prairies  en  amont  de  l'étang  Morin  !. 

Aromatique  par  la  dessiccation. 


CAMPANULACEES , 


315 


LXIII.  CAMPANULACEES  (Juss.)- 
i.  GAMPANULA  Toimi. 


{  Plantes  0 ~ 

Plantes  if ^ 

2  Racine  subligneuse,  assez  grêle C.  patiila. 

Racine  épaissie,  a  système  ligneux  très  peu  développé.   ...  3 

3  Cylindre  central  de  la  racine  fibro-vasculaire  en  son  pourtour, 

parenchymateux  pour  le  surplus  qui  est  résorbé  dès  le  début 

de  la  lloraison C.  Cervicana. 

Cylindre  central  de  la  racine  muni  en  son  pourtour  de  faisceaux 
fibro-vasculaires  très  espacés,  parenchymateux  pour  le  sur- 
plus qui  est  résorbé  à  la  fin  de  la  floraison.   C.  Rapunculiis. 

4  Rhizome  court,  assez  robuste,  à  pseudorrhizes  toutes  volumi- 

neuses; point  de  drageons C.  Tracheliim. 

Rhizome  plus  ou  moins  allongé,  grêle,  à  pseudorrhizes  tantôt 
toutes  grêles,  tantôt  les  unes  grêles,  les  autres  plus  ou  moins 

épaissies  ;  des  drageons ^ 

o  Pseudorrhizes  brunes,  toutes  grêles C.  perslcdefoUa. 

Pseudorrhizes  blanches  ou  jaunâtres,  les  unes  grêles,  les  au- 
tres épaissies ^ 

6  Pseudorrhizes  épaissies  robustes,  napiformes.  G.  rapiinculoides. 
Pseudorrhizes  épaissies  peu  robustes,  non  napiformes  .   ...  7 

7  Rhizome  très  allongé;   drageons  au  rhizome  et  aux  pseudor- 

rhizes: les  pseudorrhizes  épaissies  filiformes-cylindracées.  . 

C.  roUmdifolia. 

Rhizome  court  :  rhizome  seul  drageonnant  ;  les  pseudorrhizes 
épaissies  fortement  cylindracées C  glomerata. 

1  Fleurs  sessiles ^ 

Fleurs  pédonculées ^ 

2  Feuilles  radicales  cordées  ou  tronquées  à  la  base  :  sépales  li- 

néaires, aigus ^-  glomerata. 

.     Feuilles  radicales  atténuées  à  la  base;  sépales  ovales,  obtus  . 

C.  Cervicana. 


316  CAMPANULACÉES. 

3  Corolle  à  lobes  velus-ciliés;  pédicelles  fructifères  réfléchis  .   .  4 
Corolle  à  lobes  non  velus-ciliés;  pédicelles  fructifères  réfléchis 

ou  dressés 5 

4  Grappe  Unilatérale  par  ses  pédicelles  déjetés:  sépales  réfléchis 

après  floraison C.  rapiinculoides. 

Grappe  non  unilatérale  ;  sépales  dressés  après  floraison  .  .  . 
C.    Trachelium. 

5  Feuilles  radicales  réniformes,  suborbiculaires  ou  ovales,  cor- 

dées à  la  base;  pédicelles  fructifères  réfléchis 

C.  rotiindifolia. 

Feuilles  radicales  obovales  ou  lancéolées,  non  cordées  à  la  base  ; 
pédicelles  fructifères  dressés 6 

6  Feuilles  radicales  longuement  pétiolées  ;  fleurs  grandes  .   .   . 

C.  'persicdefolia. 

Feuilles  radicales  longuement  atténuées  en  pétiole;  fleurs  pe- 
tites ou  médiocres 7 

7  Tige  cylindracée,  glabre  ou  velue-pubescente surtout  son  pour- 

tour ;  panicule  racémiforme  à  rameaux  dressés  ;  sépales  li- 

néaires-subulés  ;  corolle  petite C.  Rapimculus. 

Tige  subtétragone,  tantôt  glabre  avec  angles  velus,  tantôt  ve- 
lue-pubescente surtout  aux  angles  ;  panicule  ample  à  ra- 
meaux étalés;  sépales  lancéolés;  corolle  grande.  C  patula. 

1.  C,  Rapuncalus  L.;  Lorey,  579.  —  O.  —  Juin-août. 

—  Assez  commun  dans  les  haies,  taillis  et  friches  des  sols 
argilo-siiiceuxou  granitiques.  —  Bois  du  Pays-Bas,  Saulon, 
Boncourt,  Nuits  (Lorey)  ;  Lamarche  ! ,  Vielverge  1 ,  Auxonne  ! , 
Seurre I , Merceuil  ! ,  Voudenay  ! ,  Semur  ! ,  Genay  ! ,  Frémois  f . 

Pédicelles  dressés-apprimés  avant  floraison,  courbés  vers  leur 
sommet  à  l'anthèse  et  épanouissant  leurs  fleurs  horizontalement, 
se  redressant  à  la  fin  de  l'anthèse  de  manière  à  porter  leurs  fleurs 
obliquement  dressées. 

«.  c.  patula  L.;  Lorey,  580.  —  O.  —  Juill.-août.  — 
A.  R.  — Friches  et  taillis  des  sols  granitiques.  —  Arnay-le- 
Duc,  Saulieul  (Lorey);  Voudenay  (Gillot);  Melin  près 
LiernaisI,  Laroche-en-Brenil  !. 


CAMPANULACÉKS.  317 

3.  c.  Cei'vicaria  L.  —  O.  —  Juin-août.  —  RRR.  — 
Bois.  —  Talus  de  la  route  forestière  des  bois  de  Giteaux  î 
(frère  Joseph)  ;  taillis  près  la  ferme  au-dessous  de  la  gare  de 
Gevrey  I. 

4.  c.  giomcrata  L.;  Lorey,  578.  —  if.  — Juin-sept. — 
C.  —  Bois,  pelouses,  bords  des  chemins. 

Tantôt  l'inflorescence  est  presque  réduite  à  un  glomérule  termi- 
nal: tantôt,  surtout  chez  les  sujets  vigoureux,  des  glomérules  la- 
téraux occupent  la  moitié  supérieure  ou  même  la  presque  totalité 
de  la  tige:  parfois  encore  des  fleurs  solitaires  remplacent  ces  glo- 
mérules latéraux.  Enfin  la  tige,  ordinairement  simple,  peut  être 
rameuse,  ce  qui  transforme  l'inflorescence  en  panicule. 

5.  V.  Traciieiium  L.;  Lorey,  578.  —  '^.  —  Juin-août. 
—  G.  —Taillis,  haies. 

Feuilles  caulinaires  triangulaires-ovales  aiguës,  ou  lancéolées- 
ovales  longuement  acuminées,  à  base  cordée,  tronquée  ou  atténuée. 

6.  C.  rapMnciiioîdes  L.;  Lorey,  579.  —  Qf.  —  Juin- 
août.  —  G.  — Gultures,  prairies  artificielles,  vignes. 

*.  c.  rotnnclifoiia  L.;  Lorey,  581.  —  if.  —  Juin- 
sept.  —  G  G  G.  —  Bois,  friches,  rochers; 

Fleurs  très  rarement  blanches. 
•  Feuilles  radicales  réniformes,  ou  ovales,  ou  ovales  triangulaires, 
superficiellement  crénelées  ou  dentées-incisées,  les  caulinaires  tou- 
tes linéaires,  ou  les  inférieures  lancéolées-linéaires:  et  même  des 
échantillons  de  Bremur!,  Velars!,  Savigny-s-Beaune  !  ont  les 
feuilles  caulinaires  inférieures  ovales  suborbiculaires  et  semblables 
aux  radicales,  tandis  que  les  moyennes  caulinaires  sont  ovales- 
lancéolées  et  les  supérieures  linéaires-lancéolées.  Parfois  les  feuilles 
radicales  et  les  caulinaires  inférieures  manquent  complètement: 
c'est  quand  les  parties  moyenne  et  supérieure  de  la  lige  sont  pour- 
vues de  feuilles  assez  grandes  et  rapprochées-subimbriquées.  —  Les 
dents  des  feuilles  sont  terminées  par  une  petite  callosité  blanchâtre, 
surtout  manifeste  dans  les  feuilles  radicales.  —  Tantôt  les  corolles 


318  CAMPANULACÉES. 

sont  campanulées,  avec  coupe  longitudinale  en  U,  tantôt  elles  sont 
triangulaires-obconiques  et  la  coupe  longitudinale  est  en  V.  Il  n'y 
a  nulle  relation  entre  la  grandeur  des  fleurs  et  celle  des  feuilles  : 
ainsi,  des  individus  à  feuilles  caulinaires  étroitement  linéaires  peu- 
vent posséder  des  corolles  largement  campanulées. 

8.  c.  persicaefoii»  L.;  Lorey,  580.  —  if.  —  Juin-août. 
—  A.  G.  —  Bois.  —  Grancey-le-Ghàteau  î,  Diénay  î,  Blaisy- 
Basl,  Val-Suzon!,  Flavignerot!,  Nuits!,  Bouillandl,  Lier- 
nais!,  Saulieu  !. 

Des  échantillons  de  Nuits!  avaient  le  calice  pubescent. 
2.  SPEGULARIA  Eeist. 

Feuilles  ordinairement  planes  etpubescentes;  sépales  linéaires; 
corolle  égalant  le  calice  :  ni  feuilles  ni  rameaux  insérés  sur 
l'ovaire S.  Spcciilum. 

Feuilles  ordinairement  ondulées  et  velues-hérissées;  sépales 
oblongs-lancéolés:  corolle  longuement  dépassée  par  le  calice: 
des  feuilles  et  parfois  des  rameaux  insérés  sur  la  moitié  in- 
férieure de  l'ovaire S.  hybrida. 

a.  s.  Spéculum  Alph.  DG.  —  Legouzia  arvensis  Du- 
rande  ;  Lorey,  576.-  —  0.  —  Mai-août.  —  G.  —  Moissons, 
cultures. 

Fleurs  assez  souvent  atteintes  de  virescence  et  deprolification. 

».  S.  iiy brida  Alph.  DG.  —  Legouzia  hybrida  Lorey, 
577.  —  O.  —  Juin-août.  — A.R.  — Moissons,  friches. — 
Flavigny,  La  Guette  près  Liernais  {Lombard);  St-Remyl, 
Montbard!,  Epoisses  1,  etc. 

3.  PHYTEUMA  L. 

Racine  etpseudorrhizes  napiformes,  fortement  fétides,  très  char- 
nues, avec  cylindre  central  à  faisceaux  vasculaires  filiformes 
séparés  par  de  larges  rayons  parenchymateux.  P.  spicatum. 


CAMPAIS'ULACÉES.  319 

Racine  et  pseudorrhizes  cylindracées-fasiformes,  peu  fétides, 
médiocrement  charnues,  avec  cylindre  central  à  système  vas- 
culaire  assez  développé P.  orUculare. 

Bractées  linéaires;  fleurs  ordinairement  blanc-jaunâtre:  épis 
cylindracés-oblongs  après  floraison P.  spicatum. 

Bractées  ovales;  fleurs  ordinairement  bleues;  épis  ovoïdes 
après  floraison P.  orbiculare. 

I.  P.  f§pica«iiiii  L.;  Lorey,  575.  —  ^.  —  Mai-juin. — 
G.  —  Bois,  lieux  ombragés. 

Rare  à  fleurs  bleues  :  Rouvray!  {Lucand);  bois  de  Cléry!,de 
Pontailler!  et  de  Flammerans!,  oii  il  abonde  à  l'exclusion  du  type. 
Cette  variété  est  peut-être  propre  aux  terrains  siliceux  ou  graniti- 
ques ;  M.  Gillot  ^  la  dit  commune  en  Saône-et-Loire  et  la  regarde 
comme  le  Phyteiima  nigrum  de  la  plupart  des  auteurs  français, 
sinon  même  comme  le  véritable  P.  nigrum  Schm. 

«.  P.  orbiculare  L.;  Lorey,  575.  —  :^.  —  Juin-août. 
—  A.  G.  —  Bois,  prés.  —  Montbard!,  Arrans  !,  Laignes!, 
Montigny-s-Aube  l,Recey!,  Moloyl,  Vernois!,Panges  I,  Lan- 
tenay  î,  Blagnyl,  Yauchignonî,  Santenayî,  etc. 

Très  rare  à  fleurs  blanches.  —  Nuits  {Duret)  ;  Flavignerot  {Lom- 
bard). 

FeuiUes  parfois  ondulées;  les  radicales  ovales-lancéolées,  ou  li- 
néaires-lancéolées. 

4.  JASIONE  L. 

Plante  0  ;  une  racine  et  point  de  drageons-stolons 

c J.  montana. 

Plante  if  ;  un  rhizome  et  des  drageons-stolons  .   .  J.  perennis. 

Feuilles  ordinairement  velues-hérissées  et  ondulées  ;  folioles 
involucrales  entières  ou  obscurément  crénelées.  J.  montana. 

Feuilles  ordinairement  glabrescenteset  planes;  folioles  involu- 
crales dentées J.  perennis. 

1.  Note  sur  la  Flore  d'Antully,  1878,  p.  13. 


320  CAMPANULACÉES. 

1.  J.  mouiana  L.;  Lorey,  573.  —  0.  —  Juin-août.  — 
G.  —  Friches  et  moissons  siliceuses  et  granitiques.  — Broin- 
don,  St-Nicolas,  Seurre,  Semur!,  Saulieuî,  Laroche-en- 
Brenil  l(Z.orc//);Labruyère(Lec/erc);  Vielverge!,Pontailler!, 
Nolavî,  Arnay-le-Duc!,  Le  Maupasl,  LiernaisI,  Montigny-St- 
Barthélemyl,  Genay!,  Courcelles-Frémoy  I. 

z.  •!.  perennis  Lmk.  — '^.  — Juin-août.  —  R.  — Fri- 
ches et  rochers  granitiques.  —  Arnay-le-Duc  î,  Le  Maupasl, 
Laroche-en-Brenil!,  Semur  î,  Montberthault  !. 

Le  J.  Carioni  Bor.,  indiqué  à  Sauheu  (Bor.,  FI.  centr.,  3e  édit., 
p.  425),  est  une  forme  touffue  du  J.  perennis. 

S.  WAHLENBERGIA  Schrad. 

I.  w.  hederacea  Bchb.  —  Campanida  hederacea  L.; 
Lorey,  582.  —  rif.  —  Juill.-aoùt.  —  R.  — Prairies  ma- 
récageuses granitiques.  —  St-Léger-de-Fourches,  Saulieu!, 
Laroche-en-Brenil!   (Lorey)-,  Eschamps!,  St-Andeux!. 

Feuilles  entières  ou  crénelées-incisées. 

Les  Phyteuma  et  les  Campanida  Rapunculus,  Cervica- 
ria  et  Tracheliiim  ont  leur  racine  ou  leurs  pseudorrhizes 
notablement  épaissies  par  hypertrophie  du  cylindre  central. 
Le  renflement  de  la  racine  a  son  siège  dans  l'axe  hypocotylé 
et  accessoirement  dans  une  partie  du  pivot.  —  Chaque  an- 
née, la  souche  du  Campanida  Trachelium  produit  une  ro- 
buste pseudorrhize,  puis,  après  quelques  années,  la  racine 
se  détruit  et  la  plante  prend  un  court  rhizome.  Pareille 
destruction  de  la  racine,  av^c  passage  au  rhizome,  s'observe 
aussi  chez  les  Phyteuma  spicatum  et  orhicidare,  —  Le  rhi- 
zome des  Campanulacées  drageonnantes  est  grêle  (Campa- 
nula  rapimculoides ,  C.  glom,erata^  Jasione  perennis)  ou 
même  très  gvè\Q  {Campanida  persicœfolia,  Wahlenbergia 
hederacea).  Quoique  ne  devenant  libres  qu'après  plusieurs 


CAMPANULACÉES.  321 

années,  les  drageons  sont  pourvus,  bien  auparavant,  de 
pseudorrhizes  abondantes  et  de  rosettes  florifères,  et  consti- 
tuent ainsi  de  nouveaux  centres  de  végétation.  —  Une  odeur 
plus  ou  moins  fétide  caractérise  les  organes  souterrains  des 
divers  Campaiiula,  Jasione^  Phyteuma  et  Specularia.  — 
Les  échantillons  desséchés  des  Campamilacées,  Chicora- 
cées,  Eiiphorllacées  brûlent  fort  mal,  à  cause  sans  doute  du 
latex  qu'ils  renferment.  La  combustion  est  au  contraire  très 
rapide  pour  les  Labiées. 

La  grandeur  des  fleurs  peut  varier  du  simple  au  double 
pour  le  Campanula  rapiinculoides  etdu  simple  au  quadruple 
pour  les  C.  glomerata  et  rotundifolia. 

L'inflorescence  des  Campanula  se  distingue  par  ses  irré- 
gularités. Dans  les  grappes  des  C.  Trachelium,  persicaefo- 
lia,  rotundifolia,  patula,  la  fleur  terminale  est  la  première 
épanouie,  puis  l'anthèse  descend  aux  fleurs  ou  rameaux  la- 
téraux, mais  en  ne  suivant  pas  une  marche  régulière,  car  le 
plus  souvent  elle  saute  1-2  aisselles  dont  les  fleurs,  encore 
en  bouton,  se  trouvent  ainsi  entre  2  étages  de  fleurs  épa- 
nouies. Une  régression  capricieuse  gouverne  aussi  les  fleurs 
en  tête  des  C.  glomerata  et  Cervicaria  :  l'épanouissement 
débute  ordinairement  par  la  fleur  terminale  centrale,  beau- 
coup moins  fréquemment  par  une  fleur  intermédiaire,  et  l'on 
voit  des  groupes  de  fleurs  en  bouton  entremêlés  à  des  fleurs 
épanouies.  Il  est  vrai  que  l'évolution  de  cymes  sessiles  ag- 
glomérées peut  expliquer  une  partie  de  ces  faits,  mais  il  en 
reste  toujours  un  certain  nombre  qui  ne  reconnaissent  pas 
de  lois,  et  dépendent  absolument  de  la  nature  capricieuse  de 
ces  inflorescences. 

Chez  le  Campanula  rapunculoides ,  la  floraison  débute 
par  le  bas  de  la  grappe,  puis,  après  s'être  avancée  jusque 
vers  le  tiers  supérieur,  elle  saute  brusquement  à  la  fleur 
terminale,  et,  revenant  ensuite  au  point  qu'elle  avait  quitté, 
elle  se  met  à  continuer  régulièrement  sa  progression.  J'ai 

21 


322  CAMPANULACÉES. 

même  cultivé  un  C.  rapunculoides  dont  la  progression  était 
irréprochable,car  la  fleur  terminale  s'épanouissaitla  dernière. 
Il  faut  noter  cependant  que  les  2  bractéoles  latérales  des  pé- 
dicelles  du  C.  rapunculoides  accusent  des  cymes  sous-en- 
tendues et  qui  ne  se  développent  que  très  accidentellement 
et  seulement  sur  les  pédoncules  les  plus  inférieurs.  —  Si  la 
grappe  est  composée,  comme  chez  le  C.  Rapunculus^  la 
progression  existe  pour  l'ensemble,  mais  les  détails  obéissent 
à  la  régression:  en  effet  les  aisselles  ont  presque  toutes, 
sauf  les  supérieures,  des  cymes  pédonculées  ou  sessiles.  — 
Rien  ne  rappelle  plus  la  régression  dans  les  épis  des  Phy- 
teuma  et  les  capitules  des  Jasione^  qu'on  doit  donc  tenir 
pour  absolument  progressifs. 

Des  rameaux  répétiteurs  naissent  souvent  au  bas  de  la 
grappe  des  Campmiula  Rapunculus  Qi  rapunculoides,  ainsi 
qu'on  le  voit  pour  VAconitum  Napellus  et  le  Veronica  spi- 
cata.  Gomme  ces  inflorescences  accessoires  sont  contiguës  à 
la  principale  et  se  confondent  pour  ainsi  dire  avec  elle,  il 
en  résulte  non  plus  une  grappe,  mais  une  panicule  parfois 
très  ample,  dont  la  charpente  est  assez  complexe  et  consiste 
en  une  réunion  d'inflorescences. 

Les  Campanula  glomerata,  Mapunculus,  rapunculoides, 
Cervicaria  sommeillent  imparfaitement,  et  les  lobes  de  la 
corolle  ne  se  rapprochent  guère  jusqu'à  la  connivence  que 
dans  les  jeunes  fleurs.  Pour  les  C.  rotundifolia  et  Trache- 
lium,  ils  ne  sont  pas  sommeillants.  —  Les  Flores  indiquent 
que  la  corolle  du  Specularia  hijbrida  est  ordinairement  fer- 
mée ;  voici  la  cause  de  cette  fréquente  occlusion  :  le  S.  hy- 
brida  a  des  fleurs  sommeillantes,  mais  qui  demandent  pour 
la  veille  une  forte  somme  de  chaleur,  et  sont  par  conséquent 
très  sensibles  aux  variations  atmosphériques.  Il  s'ensuit  que 
cette  plante  refuse  d'ouvrir  ses  corolles  d'aussi  bonne  heure 
que  le  S.  Spéculum,  et  que  souvent  même  elle  ne  les  ouvre 
pas  du  tout,    certains  jours  oii  la  température  n'est  suffi- 


CAMPANULÂCÉES.    CUCURBITACÉES.  323 

santé  que  pour  l'épanouissementclu  S.  Spéculum.  En  outre, 
le  S.  hybrida  est  très  accessible  aux  pertes  de  turgescence, 
ce  qui  l'oblige  encore  à  sç  fermer  beaucoup  plus  tôt  que  sa 
congénère.  Sous  le  rapport  du  sommeil,  le  S.  hybrida  est 
donc  au  S.  Spéculum  ce  que  YErythraea  pulchella  est  à 
VE.  Centaurium.  L'influence  de  la  lumière  doit  être  bien 
minime,  car,  le  matin,  l'épanouissement  du  S.  hybrida  est 
très  rapide  et  très  complet  dans  un  four  tiède. 


LXIV.    CUCURBITACÉES    vJuss). 
1.   BRYONIA   L. 

I.  B.  dioica  Jacq:;  Lorey,  328.  —  of.  —  Juin-août.  — 
G.  —  Haies,  taillis. 

Racine  charnue,  très  volumineuse,  informe,  pivotante,  simple  ou 
peu  rameuse.  Les  ramifications  sont  très  grosses  aussi,  et  peuvent 
acquérir  en  une  seule  année  jusqu'à  6  centimètres  de  diamètre; 
elles  sont  comme  étranglées  à  leur  point  d'insertion.  —  L'amputa- 
tion de  la  base  (organique)  de  la  racine  provoque  sur  Taire  de  la 
coupe  une  facile  émission  de  bourgeons  adventifs.  Et  même,  en 
raison  des  nombreux  matériaux  nutritifs  accumulés  dans  sa  racine, 
on  peut  transplanter  avec  succès  le  Bryonia  dioica  ainsi  mutilé, 
tandis  que  pour  la  plupart  des  autres  plantes  [Chicoracées,  Cruci- 
fères) une  pareille  mutilation  ne  laisse  vivre  et  bourgeonner  les  ra- 
cines, que  si  elle  n'est  pas  ao^gravée  de  déplantation.  —  Le  cy- 
lindre central  de  la  racine  du  Bryonia  dioica  et  d'autres  Ciicurbitacées 
à  racine  voluuiineuse,  comme  VEcbalium  elaterium,  offre  des  zones 
génératrices  surnuméraires.  —  Laxe  hypocotylé  et  le  pivot  con- 
courent également  à  la  formation  de  la  racine  charnue  du  Bryonia 
dioica,  tandis  que  chez  VEcbalium  elaterium  l'axe  est  le  siège  prin- 
cipal du  renllement.  —  La  présence  d'une  racine  charnue-volumi- 
neuse caractérise  beaucoup  de  Cucurbitacées  tant  exotiques  qu'in- 


324  CUCURBITACÉES . 

digènes  [Cucumis  perennis,  Ecbalium  elaterium,  Bnjojiia  dioica,  et<î.). 
D'autres  espèces  ont  une  racine  grêle,  mais  parsemée  de  renfle- 
ments persistants-accrescents,  oblongs-claviformes  (Eopopoji  vitifo- 
liiis)  ou  subglobuleux  {Thladiantha  dubia),  et  pourvus  de  bourgeons 
adventifs. 

L'inflorescence  du  Bryonia  dioica  est  d'une  étude  intéressante, 
car,  suivant  ses  degrés  d'affaiblissement,  elle  sert  à  expliquer  l'in- 
florescence de  plusieurs  autres  Cucurbitacées.  Aux  nœuds  florifères 
inférieurs  du  B.  dioica  existent  o  organes  :  une  feuille,  une  vrille, 
un  pédoncule  racémifère,  un  rameau  et  un  prolongement  de  la  tige. 
Une  double  partition  y  produit  la  vrille  et  le  pédoncule  ;  seul,  le 
rameau  est  axillaire,  c.  à.  d.  de   second  ordre,  et  cette  concur- 
rence de  la  ramification  et  de  la  partition  au  môme  nœud  n'est  pas 
une  des  moindres  causes  de  la  complication  de  cette  inflorescence. 
Ainsi  qu'il  sied  à  son  origine  de  second  ordre,  le  rameau  est  beau- 
coup plus  jeune  que  le  pédoncule  racémifère  et  souvent  même  ne 
commence  son  évolution  qu'à  l'époque  de  la  maturation  des  fruits 
de  celui-ci.  Le  pédoncule  porte  une  grappe  nue  et  progressive, 
dont  les  pédicellesindiquentneltement  par  leur  inordination  qu'eux 
aussi  sont  dus  à  la  partition.  Aux  nœuds  des  mérithalles  cauli- 
naires  supérieurs,  le  pédoncule  de  la  grappe  cesse  d'émerger,  et 
les  fleurs  forment  un  groupe  axillaire  qui,  bien  loin  d'être  régres- 
sif, n'épanouit  sa  fleur  centrale  que  la  dernière  et  reproduit  la  pro- 
gression de  la  grappe  dont  il  tient  la  place.  Cette  partie  de  la  tige 
du  B.  dioica  donne  ainsi  l'inflorescence  d'un  Me^o^z  et  d'un  Concom- 
bre. Plus  affaiblie  encore  et  vers  son  extrémité,  la  tige  n'a  plus  à 
chaque  nœud  qu'une  seule  fleur  et  l'on  a  alors  l'inflorescence  du 
Cucurbita  Pepo,  dont  toutes  les  fleurs  sont  solitaires.  Chez  le  Melon,- 
le  Concombre  et  le  Cucurbita  Pepo,  le  rameau  axillaire  émet  de  suite 
des  fleurs  et  répète  ce  qui  se  passe  sur  la  lige  elle-même,  mais  avec 
une  végétation  beaucoup  moins  vigoureuse.  Ces  rameaux  n'ont 
rien  de  commun  avec  les  fleurs  qui  émergent  sur  la  tige  à  leur  ni_ 
veau:  ils  n'en  sont  pas  une  dépendance  cymique^  mais  constituent 
des  inflorescences   distinctes.    M.  Guillard  ^   voit,    au    contraire, 
dans  cet   ensemble  une  cyme  donnant  naissance  à  une  grappe. 
Peu  d'organes  ont,  autant  que  la  vrille  des  Cucurbitacées,  exercé 

1.  Bull,  de  la  Soc.  bot.  de  Fr.,  1857,  IV,  p.  933-934. 


CUCURBITACÉES.  325 

la  sagacité  des  botanistes.  En  effet,  elle  a  été  assimilée  aune  stipule 
(Aug.  de  St-Hilaire,  de  Gandolle,  Payer),  à  un  rameau  (Link, 
J.  Sachs),  à  une  feuille  (Seringe,  Clos,  Van  Tieghem),  à  un  bour- 
geon axillaire  déplacé  et  se  dégageant  de  l'axe  2  feuilles  plus  haut 
que  celle  où  il  est  né  (Lemaout),  à  l'extrémité  dégénérée  de  divers 
axes  superposés,  comme  chez  la  Vigne  (Fabre),  à  un  rameau  par 
sa  base  et  à  une  feuille  par  ses  divisions  (Naudin)  et  enfin  à  une 
bractée  (Guillard).  Pour  la  réfutation  des  2  principales  de  ces  hy- 
pothèses, l'usurpation  et  la  coalescence,  je  ferai  remarquer  que  le 
système  de  l'usurpation  est  ruiné  par  la  présence  assez  fréquente  de 
2  et  même  de  3  vrilles  au  même  nœud,  et  que  la  coalescence  d'un 
rameau  avec  plusieurs  mérithalles  caulinaires  ne  peut  guère  se 
soutenir  devant  l'impossibilité  de  soudure  entre  des  axes  de  diffé- 
rents âges.  On  a  parfois  encore  assimilé  la  vrille  à  une  racine, 
mais,  en  recouvrant  de  terre  des  tiges  encore  très  jeunes,  j'ai  tou- 
jours vu  les  vrilles  naissantes  périr  et  se  refuser  absolument  à  se 
transformer  en  racines. 

Une  telle  diversité  d'interprétations  prouve  assez  que  les  auteurs 
se  sont  égarés  à  la  poursuite  d'analogies  hypothétiques,  en  voulant 
qu'un  organe,  spécial  à  quelques  plantes  seulement,  tire  son  ori- 
gine de  ceux  qui  sont  communs  à  toutes.  La  vrille  des  CumrUta- 
cées,  de  même  que  celle  de  la  Vigne,  résulte  d'une  partition  cauli- 
naire  :  ses  fonctions  sont  d'accrocher  les  tiges  aux  objets  voisins, 
et  comme  elle  a  une  destination  toute  particulière,  aussi  a-t-elle 
une  nature  propre  et  une  origine  exceptionnelle. 

Les  vrilles  du  Bryonia  dioica  se  partagent  en  3  régions  :  la  ter- 
minale, l'intermédiaire  et  l'inférieure.  L'enroulement  de  la  région 
terminale  va  de  bas  en  haut  et  s'exécute  indifféremment  à  droite 
ou  à  gauche,  le  plus  souvent  autour  des  divers  objets  qu'elle  a  ren- 
contrés. La  région  intermédiaire  s'enroule  dans  le  vide  et  en  tire- 
bouchon  :  l'enroulement  s'y  avance  de  haut  en  bas  de  la  vrille  et 
débute  dans  un  sens  inverse  de  celui  de  la  région  terminale  ;  en 
outre  il  change  2-4  fois  de  sens,  c.  à.  d.  qu'il  offre  des  rebrousse- 
ments  avec  spires  à  droite  et  spires  à  gauche.  Pour  la  région  infé- 
rieure de  la  vrille,  elle  n'est  soumise  à  aucun  enroulement.  — 
M.  J.  Sachs  *  dit  que  lenroulement  des  parties  libres,  aussi  bien 

1.  Traité  de  iio^.,' Iradu et.  Van  Tieghem,  1873,  p.  1020. 


326  CUCURBITACÉES.    —    CAPRIFOLIACÉES . 

que  celui  des  parties  fixées  autour  d'un  support,  est  le  résultat 
d'une  excitation  causée  par  le  support,  excitation  qui  se  propage 
le  long  de  la  vrille  jusque  dans  la  région  intermédiaire  :  il  ajoute 
que  l'existence  de  points  de  rebroussement  ou  changement  de  sens 
de  spire  est  une  nécessité  mécanique,  car  la  vrille,  se  trouvant  as- 
sujettie à  ses  2  bouts,  est  obligée  de  souffrir  des  rebroussements 
pendant  l'enroulement  de  la  partie  intermédiaire,  alin  que  les  tor- 
sions puissent  se  neutraliser.  Ces  diverses  assertions  ne  me  parais- 
sent pas  fondées  :  en  effet,  en  privant  les  vrilles  de  tout  support, 
on  voit  qu'elles  finissent  par  produire  spontanément  dans  leurs  ré- 
gions terminale  et  intermédiaire  les  mêmes  enroulement  et  spires, 
que  si  la  région  terminale  s'était  d'abord  fixée  autour  de  quelque 
objet. 

Les  très  jeunes  vrilles  sont  roulées  en  crosse,  quand  elles  émer- 
gent du  bourgeon,  puis  elles  se  déroulent  pour  prendre  tout  leur 
allongement.  Les  4-5  premiers  nœuds  caulinaires  inférieurs  sont 
dépourvus  de  vrille.  En  formant  les  tours  de  spire  de  la  région  in- 
termédiaire, la  vrille  se  contracte  et  se  raccourcit,  et  par  cet  artifice 
les  tiges  de  la  plante  sont  d'abord  attirées,  puis  maintenues,  dans 
le  voisinage  immédiat  du  support.  —  Quand  on  tire  sur  les  spires 
de  la  région  intermédiaire,  la  vrille  se  déroule  en  exsudant  par 
sa  face  extérieure  des  gouttelettes  aqueuses,  ce  qui  prouve  que 
cette  face  est  le  siège  d'un  afflux  séveux  et  d'une  turgescence  spé- 
ciale, qui  cause  en  ce  point  un  plus  grand  allongement  et  par  suite 
l'enroulement  de  la  vrille. 


^     LXV.   GAPRIFOLIAGÉES  (A.  RicH.). 
1.  ADOXA  L. 

i.  A.  MosebaCellina  L.  ;  Lorey,  372.  —  if.  —  Avril- 
mai.  —  A.  C. — Haies,  bois  couverts.  —  Dijon  {Lorey);  Che- 
vigny-St-Sauveur  {Lombard);  St-Remy!,  Bâlot!,  Pangesl, 
Val-Suzon!,  Ponlaillerî,  Seurre!,  Nolay  !,  Semur!,  Genay  î, 
etc. 


CAPRIFOLIACÉES.  327 

En  hiver,  la  souche  est  formée  d'un  petit  corps  renflé-obconique, 
à  écailles  distiques  charnues.  Au  printemps,  sortent  de  terre  1-2 
feuilles,  et  en  outre  une  hampe  chez  les  individus  florifères.  Un 
drageon  naît  à  l'aisselle  des  feuilles  stériles  et  de  certaines  des  écailles 
supérieures.  Ces  drageons,  au  nombre  de  2-4,  sont  allongés  et  d'a- 
bord filiformes  ;  puis  ils  se  renfleront  à  leur  extrémité.  Ils  devien- 
nent promptement  libres,  et  la  destruction  de  leur  partie  postérieure 
en  fait  autant  de  souches  obconiques-caudiculées.  —  Une  seule 
pseudorrhize,  mais  abondamment  ramifiée,  nourrit  la  plante  ;  elle 
est  insérée  vers  la  commissure  de  2  écailles  et  à  la  face  inférieure 
de  la  souche.  La  souche  et  les  écailles,  jusqu'alors  d'un  beau  blanc, 
prennent,  au  printemps,  une  teinte  d'un  blanc  terne,  grisâtre,  qui 
témoigne  d'un  commencement  de  désorganisation  ;  car,  chaque 
année,  toute  souche,  qu'elle  soit  florifère  ou  foliifère,  se  détruit, 
mais  non  sans  avoir  pourvu  amplement  à  son  remplacement  par 
l'émission  de  ses  drageons.  —  Les  feuilles  radicales  ont  un  large 
pétiole  trigone:  les  caulinaires  sont  au  nombre  de  deux  et  n'équi- 
valent chacune  qu'à  un  des  3  segments  d'une  feuille  radicale. 

2.  SAMBUCUS  L. 

1  Un  rhizome  robuste,  subligneux,  rampant  à  une  grande  pro- 

fondeur, longuement  drageonnant S.  Ebulus. 

Une  racine  ligneuse 2 

2  Parenchyme  cortical  de  la  racine  d'un  blanc  de  neige,  égalant 

au  moins  moitié  du  diamètre  d'une  coupe  transversale.   .   . 

S.  nigra. 

Parenchyme  cortical  de  la  racine  d'un  blanc  sale,  n'égalant 

pas  moitié  du  diamètre  d'une  coupe  transversale 

,    ....   S.  racemosa. 

i  Tiges  herbacées:  stipules  foliacées,  assez  grandes.  S.  Ebulus. 

Tiges  ligneuses  ;  stipules  nulles  ou  très  petites 2 

2  Bois  à  odeur  forte,  mais  non  fétide;  moelle  toujours  blanche; 
fleurs  fétides  en  corymbe  ;  fruits  noirs  à  la  maturité.   .   .   . 

S.  nigra. 

Bois   fétide:   moelle  âgée  de  plus  d'un  an  roux-fauve  (des 


328  CAPRIFOLIACÉES. 

Etangs)  ;  fleurs  en  panicule:  fruits  rouges  à  la  maturité.   . 
.    .       S.    racemosa. 

1.  ».  nigpaL.;  Lorey,  433.  — t).  —  Juin-juill.  —  G.  — 
Bois,  haies. 

«.  s.' racemosa  L.;  Lorey,  434.  — ]).  — Mai.  —  R.  — 

Bois  de  montagne.  —  Notre-Dame  d'Etang,  Flavignerot, 
Antheuil  (/.orey)  ;  Val-Suzon  !  [Maillard);  Blaisy-Bas!, 
Sombernonî,  Menessairel,  St-Léger-de-Fourchesl,  St-Di- 
dierl,  SL-AndeuxI,  FrémoyI. 

3.  s.  i?bDiuf§»  L.;  Lorey,  434.  —  if.  —  Juin-sept.  — 
ce.  —  Cultures,  moissons,  friches,  haies. 

3.  VIBURNUM  L. 

Racine  à  écorce  épaisse  et  lisse;  chevelu  peu  abondant,  jau- 
nâtre  V.  Lantana. 

Racine  à  écorce  mince  et  écailleuse  ;  chevelu  abondant,  d'un 
brun  noir V.  Opulus. 

Bourgeons  nus  :  stipules  nulles  ;  pétioles  scabres-pubérulents, 
dépourvus  de  glandes  ;  rameaux  ductiles.   .   .   V.  Lcmtana. 

Bourgeons  écailleux;  stipules  linéaires-incisées  :  pétioles  lisses, 
glabres,  pourvus  d'un  double  rang  de  glandes  cupuliformes 
sessiles  ou  pédicellées  ;  rameaux  non  ductiles  .  V.  Opulus. 

I.  V.  L.aiitana  L.;  Lorey,  436.  —  ^.  —  Mai.  — G  G.  — 

Bois  de  montagne,  broussailles. 

Pendant  l'hiver,  les  bourgeons  du  V.  Lantana  ne  sont  pas  enve- 
loppés d'écaillés,  mais  ils  sont  protégés  par  un  enduit  pulvérulent- 
jaunâtre  qui  recouvre  aussi  l'inflorescence  et  la  partie  supérieure 
des  rameaux.  Les  premières  feuilles  des  bourgeons  sont  donc  en 
évidence  dès  l'automne  :  elles  ont  alors  un  centim.  de  longueur  et 
laissent  déjà  très  bien  distinguer  leurs  nervures.  —  Les  bourgeons 
du  V.  Opulus  sont  enfermés  dans  une  tunique  membraneuse,  qui 


CAPRIFOLIACÉES.  329 

s'ouvre  au  printemps  en  se  fendant  sur  ses  faces  antérieure  et  pos- 
térieure. 

%.  V.  OpDins  L.;  Lorey,  436.  —  t)-  —  ^I^i-  —  G.  — 

Bois. 

4.  LONÏGERA  L. 

Tiges  souvent  étalées-radicantes  ;  racine  et  pseudorrhizes  d'une 
odeur  balsamique,  à  écorce  blanche  sous  les  exfoliations  . 
L.  Periclymenum. 

Tiges  jamais  étalées-radicantes;  racine  et  pseudorrhizes  féti- 
des, gris-roux  sous  les  exfoliations L\  Xylosteum. 

Tiges  volubiles,  à  canal  médullaire  de  bonne  heure  fistuleux  ; 
fleurs  groupées  en  tête:  corolle  a  tube  plus  long  que  le  limbe. 
L.  Periclymenum. 

Tiges  non  volubiles,  à  canal  médullaire  plein,  ou  à  la  fin  im- 
parfaitement fistuleux:  fleurs  géminées;  corolle  à  tube  plus 
court  que  le  limbe L-  Xylosteum. 

I.  li.  Xylosteum  L.;  Lorey,  438.  —  t>-  —  ^^^^-  — 
ce.  —  Taillis  de  montagne,  haies. 

L'écorce  des  tiges  et  racines  des  L.  Xylosteum  et  Periclymenum 
subit  chaque  année  une  exfoliation  filamenteuse. 

«.  Li.  Periciymeiiam  L.;  Lorey,  438.  — 1>-  — Juin.  — 
G.  —  Bois  argileux. 

Certains  individus  ont  plusieurs  de  leurs  feuilles  pinnatilobées 
(var.  quercifolia);  tantôt  les  feuilles  entières  et  pinnatilobées  sont 
associées  sur  le  même  rameau,  tantôt  au  contraire,  mais  plus  ra- 
rement, quelques  rameaux  n'ont  que  des  feuilles  pinnatilobées. 

Les  jeunes  corolles  sont  blanc-rosé,  mais  elles  jaunissent  en  vieil- 
lissant, d'où  une  diversité  de  nuances  dans  la  même  tête  de  fleurs- 


330  RUBIACÉES. 

LXVI.   RUBIACÉES  (Juss.). 
i.  SHERARDIA  L, 

I.  s.  ari'eiisis  L.  ;  Lorey,   451.  —  O  ou  0.   —  Mai- 

oct.  —  G.  —  Moissons. 

Le  calice  a  parfois  7  lobes  au  lieu  de  6. 
2.  ASPERULA  L. 

i  Un  rhizome  ei  des  drageons A.  odorata. 

Une  racine  et  point  de  drageons. 2 

2  Racine  annuelle  ou  bisannuelle,  grêle A.  arvensis. 

Racine  vivace,  subligneuse,  assez  robuste  .   .  A.  cynanchica. 

\  Glomérules  entourés  et  dépassés  par  un  involucre  de  bractées 

foliacées  et  ciliées:  fleurs  bleues A.  arvensis. 

Point  d'involucre  à  Tinflorescence;  fleurs  blanches  ou  rosées.  2 
2  Feuilles  caulinaires  moyennes,  linéaires  ;  fruit  glabre  .  ,   .   . 

A.    cynanrMca. 

Feuilles  caulinaires  moyennes  lancéolées  ;  fruit  chargé  de  poils 
crochus A.  odorata. 

i.  A.  arvensis  L.;  Lorey,  452.  —  O  ou  O.  —  Mai- 
juill.  —  G.  —  Moissons. 

».  A.  cynanciifca  L.  ;  Lorey,  453.  —  :^.  —  Juin-sept. 
G.  —  Pelouses,  rochers. 

3.  A.  odorata  L.;  Lorey,  452.  —  !^.  —  Mai-juill.  — 
A.  G.  —  Bois  couverts.  —  Marsannay-la-Gôte,  Gevrey  (Lo- 
rey); Montbard!,  Asnières-en-Montagnc!,  Baigneuxî,  Ligne- 
rollesî,  Blaisy-BasI,  Flammerans!,  Gîteaux!,  Menessairel, 
Ghamp-d'Oiseau  !,  etc. 

Les  feuilles  persistent  2  ans,  et  deviennent  coriaces  la  seconde 
année,  surtout  si  elles  sont  exposées  au  soleil.  Elle  sont  très  odo- 


RUBIACÉES.  331 

rantes  par  la  dessiccation.  —  Les  fleurs  ont  sur  le  frais  une  agréa- 
ble odeur. 


3.  GALIUAJ  L. 

1  Plantes  O  ou  0,  tiges  à  angles  scabres  :  fleurs  blanches  .   .  2 
Plantes  if\  tiges  à  angles  scabres  ou  lisses:  fleurs  blanches  ou 

jaunes   4 

2  Pédicelles  fructifères  recourbés  en  crochet,   ...  G.  tricorne. 
Pédicelles  fructifères  non  recourbés  en  crochet 3 

3  Plante  grêle  ;  feuilles  à  denticules  marginaux  dirigés  de  bas  en 

haut  ;  fleurs  en  panicule  corymbiforme  ...  G.  Anglimm. 

Plante  assez  robuste:  feuilles  à  denticules  marginaux  dirigés 

de  haut  en  bas  ;  fleurs  en  cymes  axil! aires  .    .  G.  Aparine. 

4  Fleurs  jaunes 5 

Fleurs  blanches 6 

5  Tiges  fortement  tétragones,   à  faces  concaves-canaliculées,  à 

nœuds  rougeàtres  ;  partie  inférieure  caulinaire  8-10  fois 
moins  grosse  que  la  moyenne  ;  feuilles  ovales-oblongues,  tri- 
nervées,  verticillées  par  4  ;  cymes  axillaires,  pédonculées  . 

G.    Cruciata. 

Tiges  arrondies,  obscurément  anguleuses,  à  nœuds  verts  :  par- 
tie inférieure  caulinaire  1  fois  moins  grosse  que  la  moyenne; 
feuilles  linéaires,  uninervées,  verticillées  par  6-10  ;  cymes 
en  panicule  terminale G.  verum. 

6  Feuilles  trinervées G.  boréale. 

Feuilles  uninervées 7 

7  Feuilles  obtuses,  non  mucronées G.  palustre. 

Feuilles  aiguës  ou  obtuses,  mucronées 8 

8  Corolle  tubuleuse G.  glauciim. 

Corolle  rotacée 9 

9  Tiges  scabres G.  uliginosim. 

Tiges  lisses.   . 10 

10  Tiges  arrondies:  feuilles  glaucescentes  :  bractées  lancéolées, 

même  les  supérieures G.  sylvaticum. 

Tiges  tétragones;  feuilles  vertes:  bractées  supérieures  li- 
néaires   11 


332  RUBIACÉES. 

11  Corolle  à  lobes  cuspidés G.  Mollugo, 

Corolle  à  lobes  aigus,  non  cuspidés 12 

12  Feuilles  fétides  par  le  froissement,  la  plupart  obovales-oblon- 

gues;  fruits  tuberculeux G.  saxatile. 

Feuilles  non  fétides  par  le  froissement,  la  plupart  linéaires- 
oblongues  ;  fruits  finement  chagrinés  .   .   .   .  G.  sylvestre. 

I.  «.tricorne  With.;  Lorey,  448.  —  0  ou0.  — Juin- 
août.  —  G.  —  Moissons,  cultures. 

Des  échantillons  récoltés  sur  les  coteaux  deNan-s-Thil!  ont  leurs 
fruits  lisses  et  munis  de  quelques  poils  apprîmes,  au  lieu  de  les 
avoir  fortement  tuberculeux  et  glabres. 

Le  G.  saccharalum  AIL,  indiqué  par  Lorey  (p.  449)  à  Auxonne  et  à 
St-Jean-de-Losne,  est  une  plante  de  Provence  qui  n'a  pas  été  revue  dans 
la  Côte-d'Or. 

«.  G.  Aparfne  L.;  Lorey,  449.  —  0  ou  0. —  Mai-août. 
—  ce.  —  Haies,  taillis,  friches,  moissons. 

Une  variété  [G.  simnum  L.;  Lorey,  448)  assez  commune  diffère 
du  type  par  ses  nœuds  caulinaires  ni  velus,  ni  renflés,  et  par  ses 
fruits  glabres.  Enfin  j'ai  trouvé  dans  les  moissons  de  Dijon  des 
sujets  à  nœuds  caulinaires  glabres,  mais  à  fruits  hérissés  {G.  Vail- 
lantii  DC). 


3.  G.  Ang:ilcum  Huds.  —  G.  divaricatum  Lmk  ;  Lorey, 
443.  —  0  ou  0.  —  Juin-sept.  —  A.  G.  —  Moissons,  fri- 
ches. 

La  variété  divaricatum  a  les  tiges  lisses  ou  presque  lisses,  non 
scabres.  —  RR.  —  Meursault,  Laroche-en-Brenil  [Lorey). 

4.  G.  werum  L.;  Lorey,  44^.  —  Q^.  —  Juin-sept.  — 
G.  —  Prés,  chemins,  pelouses. 

5.  G.  criiciata  Scop.;  Lorey,  442.  —  ^.  —  Avril-juin. 
—  G.  —  Prés,  taillis,  haies. 

6.  G.  g;iaucum  L.;  Lorey,  445.  — ::^.  —  Juin-juill.  — 


RUBIACÉES.  333 

A.  C.  —  Pelouses  des  bois  de  la  Côte.  —  Plombières  {Lo- 
rey);  Mâlain!,  Lantenay  !,  avenue  du  parc  de  Dijon!,  Ge- 
vreyl,  Nuits  I,  St-Romain!,  Santena}  !,  etc. 

y.  G.  boréale  L.;  Lorey,  450.  —  ^.  —  Juin-sept.  — 
A.  G.  —  Prairies  tourbeuses.  —  Jouvence,  Limpré,  St-Broin 
{Lorey)\  Lucenay!,  Laignes!,  Aignay!,  Val-des-Ghoues  î, 
Yernois!,  Is-s-Thil!,  BarjonI,  Brognon!,  etc. 

8.  cj.  syivaticum  L.; Lorey,  445.  —  ^. — Juin-juill. — 
RRR.  —  Bords  des  bois.  —  Flavignerot,  Gevrey,  Savigny- 
s-Beaune  {Loreij)\  Laroche-en-Brenil  {Lombard). 

o.  a.  iioiing^o  L.  —  if.  —  Mai-août.  —  G.  —  Bois, 
prés,  friches,  rochers,  haies.  ** 

Var.  «.  fAatum  [G.  elatiim  Thuill.  — -  G.  Mollugo  Lorey,  446).  — 
Feuilles  oblongues-obovales  ;  pédicelles  fructifères  étalés-divari- 
qués.  —  Se  rencontre  encore  avec  des  feuilles  linéaires-oblongues 
et  une  panicule  moins  ample  (G.  dumetonim  Jord.). 

Var.  p.  erectum  (G.  erectum  Huds.  ;  Lorey,  4i6).  —  Feuilles 
oblongues  ou  linéaires,  d'un  vert  clair,  et  parfois  même  luisantes 
{G.  lucidum  Auct.:  non  AU.):  pédicelles  fructifères  non  divariqués. 

Le  G.  Mollugo  a  ordinairement  les  tiges  pubescentes-velues  infé- 
rieurement,  et  glabres  en  leur  partie  supérieure.  Elles  sont  rare- 
ment velues  sur  toute  leur  longueur. 

lo.  «.  sylvestre  Poil.  —  •^.  — Juin-juill.  —  Friches, 
pierrailles,  bois  arides. 

Var.  a.  Boccoiii  [G.  Bocconi  AH.:  Lorey,  444).  —G.  —  Plante  pu- 
be&cente-rude  surtout  en  sa  moitié  inférieure.  J'ai  cependant  des 
échantillons  glabres,  au  contraire,  inférieurement  et  abondamment 
couverts  en  leur  moitié  supérieure  de  poils  étalés  et  blanchâtres. 

Var.  p.  lœve  {G.  IseveThmW.;  Lorey,  443  ).  — G.  —  Plante  glabre. 
—  Croît  parfois  mêlé  à  la  variété  précédente. 

Var.  7.  Fleuroti  (G.  Fleuroti  Jord.  —  G.  supimim  Lorey,  444  ; 
non  Lmk,  nec  Bor.).  —  R.  —  Eboulis  de  la  Goquille  à  Etalante  ! 
[Fleiirot]  ;  Saulieu  [Lombard):  Rougemont!.  —  Plante  grêle,  à  tiges 


334  RUBTACÉES. 

nombreuses,  réunies  en  touffe;  feuilles  linéaires,  courtes,  ordinai- 
rement pubescentes-scabriuscules  :  inflorescence  compacte-corymbi- 
forme. 

11.  G.  «a^iaiiie  L.  —  G.  Hercynicuni  Weig.;  Lorey, 
447.  —  if.  — Juin. -août.  —  A.  G.  — Prairies  etpelouses  gra- 
nitiques humides.  —  Saulieu!  {J.orey)\  Arnay-le-Duc  1, 
Menessaire!,  Eschamps  !,  Rouvrayî. 

i«.  Ci.  païQâttre  L.;  Lorey,  447.  —  iif.  —  Mai-août.  — 
G.  —  Lieux  marécageux,  bords  des  eaux. 

Les  tiges  et  les  feuilles  sont  parfois  lisses  ou  presque  lisses.  — 
Les  feuilles  des  germinations  sont  ordinairement  suborbiculaires. 

La  variété  elongatum  [G.  elongatum  Presl.)  est  plus  robuste  en 
toutes  ses  parties,  et  a  les  rameaux  de  sa  panicule  peu  ou  point 
divariqués.  Elle  se  rencontre  parfois  mêlée  au  type. 

13.  G.  uiiginosuni  L.;  an  Lorey,  447?  —  Of.  —  Juill.- 
sept.  —  R.  —  Marécages.  —  Saulon  {Lorey);  Villedieu!, 
Orgeux!,  Saulieu!. 

Les  feuilles  lancéolées-obtuses  et  à  bords  peu  rudes  de  la  plante 
de  Lorey  conviennent  plutôt  au  G.  palustre  var.  elongatum. 

4    RUBL\  Toum. 

I.  R.  pere^rînaL.;  Lorey,  441.  —  '^.  —  Juin-juill.  — 
A.  G.  —  Goteaux  arides,  rochers,  bois  de  montagne.  — 
St-Remy!,  Montbard!,  bois  de  la  Gôte!,  etc. 

Feuilles  coriaces,  obovales-oblongues,  ou  étroitement  linéaires- 
lancéolées  dans  la  même  station.  —  Les  feuilles  persistent  vertes 
tout  l'hiver  el  une  partie  de  la  seconde  année,  puis  elles  deviennent 
marcescentes  et  tombent  au  second  hiver. 

Le  R.  tinctoriim  L.  est  indiqué  par  M,  Gillot  dans  les  rochers  à  Cirey 
près  Nolay  et  à  Sautenay. 

Les  Galium  vivaces.  qui  sont  issus  de  graine,  ont  une 


RUBIACÉES.  335 

racine  aidée  par  de  fortes  pseudorrhizes  nées  de  la  souche; 
les  tiges  sont  étalées-ascendanteset  plusou  moins  radicantes 
par  leur  base.  Il  y  a  encore,  suivant  les  espèces,  émission 
de  drageons  plus  ou  moins  longs  et  abondants.  La  racine 
peut  finir  par  se  détruire,  quand  elle  est  très  âgée;  mais 
c'est  sans  grand  dommage  pour  la  plante,  car  quelques-unes 
des  pseudorrhizes  de  la  souche  égalaient  depuis  longtemps 
déjà  la  racine  pour  la  direction  e\  les  dimensions.  Les  G.  bo- 
réale, palusti^e  et  idiginosum  perdent  même  de  bonne 
heure  leur  racine  et  prennent  un  rhizome  abondamment  et 
longuement  drageonnant.  —  Le  parenchyme  cortical  de  la 
racine  et  des  pseudorrhizes  est  rougeâtre,  sauf  chez  le  G. 
Cruciata  où  il  est  jaune.  Cette  nuance  rouge  teint  en  outre 
le  bois  du  rhizome  et  des  pseudorrhizes  des  G.  idiginosum 
et  boréale, 

La  partie  inférieure  des  tiges  est  souvent  persistante-li- 
gneuse {Asperula  cyyianchïca,  A.  odorata,  Rubia  pere- 
grina,  Galium  Cruciata,  G.  glaucum^  G.  veriim,  etc.  — 
Le  cylindre  central  est  arrondi  chez  les  Rubiacées,  et  non 
pas  tétragone  comme  chez  \e?>  Labiées:  aussi,  l'exfoliation 
corticale,  dont  sont  atteintes,  à  leur  seconde  année,  celles 
des  tiges  de  Galium,  qui  sont  tétragones  et  persistantes, 
fait-elle  disparaître  les  angles  mérithalliens;  et  il  en  est 
de  même  pour  les  drageons  du  G.  Mollugo.  Les  tiges  de 
Rubia pe?'egri?ia  restent  tétragones,  parce  qu'elles  échappent 
à  l'exfoliation;  pour  les  drageons  de  cette  espèce,  ils  nais- 
sent cylindracés.  —  Chez  les  germinations  du  Galium 
Aparine,  l'axe  hypocotylé  est  cylindracé,  mais  la  tige  est 
tétragone  dès  son  premier  méri thalle. 

Les  verticilles  foliaires  des  Rubiacées  sont  formés  de 
2  feuilles  et  de  grandes  stipules  qui  simulent  des  feuilles  et 
sont  souvent  plus  ou  moins  dédoublées.  Les  véritables  feuilles 
ont  ordinairement  un  bourgeon  à  leur  aisselle  {Rubia  père- 
grina).    Les  stipules  sont  un  peu  moins  grandes  que  les 


336  RUBIACÉES.  —  VALERIANEES. 

feuilles  et  de  fréquents  cas  de  dédoublements  incomplets 
montrent  la  stipule  tantôt  séparée  en  deux  dans  sa  moitié 
supérieure  par  suite  de  la  partition  de  la  nervure  médiane, 
tantôt  formant  ^  limbes  distincts  qui  n'ont  plus  de  com- 
mun qu'un  très  court  ^Q{\o\Q{Rubia peregrina).  Les  4  côtes 
des  tiges  correspondent  aux  insertions  pétiolaires  des  2  feuil- 
les et  de  2  stipules;  et,  quand  l'une  de  ces  stipules  se  dé- 
double en  2  pièces,  la  côte  correspondante  aboutit  entre  les 
points  d'insertion  de  ces  2  pièces. 


LXVII.  VALÉRIANÉES  (DC). 

1.  CENTRA'NTHUS  DC. 

I.  c.  aiiga«tifoiius  DC.  ;  Lorey,  456.  —  %.  — Juin- 
août.  —  A.  R.  — Carrières,  pierrailles,  sables,  friches.  — 
Gamay,  Santenay  !  {Boreau)\  Selongey!,  Bourberainl, 
Baulme-la-Roche!,  Remilly  !,  Gevrey  I,  Beaune!,  Blagny!, 
Larochepot!,  Nolayt. 

Racine  pivotante,  robuste,  sillonnée  de  profondes  destractions 
qui  frappent  les  rayons  parenchymateux  interposés  aux  faisceaux 
ligneux.  —  Fleurs  parfois  blanches. 

2.  VALERIANA  L. 

4  Pseudorrhize  unique,  simple  ou  hifarquée,  charnue,  oblongue- 

clavi forme:  des  drageons  courts V.  tuberosa. 

Pseudorrhizes  nombreuses,  cylindraîcées  ou  filiformes; des  dra- 
geons et  des  stolons  allongés 2 

2  Rhizome  court,  tronqué;  rejets  devenant  bientôt  libres;  pseu- 
dorrhizes cylindracés-tîliformes V.  officmalis. 

Rhizome  allongé,  rameux  :  rejets  restant  reliés  au  rhizome  ; 
pseudorrhizes  filiformes V.  dioica. 


VALÉRIANÉES.  337 

1  Feuilles  toutes  pinnatiséquées  ;  fleurs  hermaphrodites  .... 

V.   officinalis. 

Feuilles  radicales  la  plupart  entières  ;  fleurs  polygames  ou 


dioïque 


9 


2  Feuilles  caulinaires  à   segments  linéaires  ;  fruit  entièrement 

glabre V.  dioica. 

Feuilles  caulinaires  à  segments  étroitement  linéaires;  fruit  hé- 
rissé sur  les  faces V.  tuberosa. 

1.  V.  ofûcinaiis  L.;  Lorey,  457.  —  :^.  —  Juin-août. — 
C.  —  Taillis,  haies,  lieux  couverts,  berges  des  cours  d'eau. 

La  variété  sambiœifolia  {V.  sambucifolia  Mik.),  qui  est  aussi 
commune  que  le  type,  se  distingue  par  des  feuilles  à  segments 
moins  nombreux  (3-5  paires)  et  lancéolés-ovales,  non  linéaires- 
lancéolés,  par  sa  floraison  d'un  mois  plus  tardive,  par  son  inflo- 
rescence plus  dense,  et  par  son  fruit  ovoïde,  non  lancéolé-oblong  ; 
mais  elle  se  relie  au  type  par  de  nombreux  intermédiaires.  Les 
feuilles  verticillées  par  3,  qui  sont  assez  fréquentes  chez  le  V.  offi- 
cinaliSj  manquent  chez  le  V.  sambucifolia.  —  Par  la  culture  en 
terre  ombragée  et  copieusement  arrosée,  le  V.  sambucifolia  m'a 
donné  des  feuilles  à  segments  mesurant  jusqu'à  10  centim.  de  lar- 
geur; ces  segments  sont  au  contraire  assez  petits,  quand  la  plante 
est  cultivée  en  un  sol  aride,  mais,  sous  ces  variations  de  grandeur, 
on  voit  toujours  persister  la  forme  lancéolée-ovale  caractéristique. 

Une  souche  courte,  drageonnante  ou  stolonifère,  mourant  après 
floraison,  est  propre  aux  Valeriana  officinalis  et  sambucifolia^  et 
c'est  en  vain  que  l'on  s'efforcerait  de  séparer  spécifiquement 
les  deux  variétés  d'après  leurs  différences  souterraines.  Le 
V.  officinalis  est  à  la  vérité  plutôt  drageonnant,  et  le  V.  sambuci- 
folia, en  raison  de  ses  stations  plus  humides  et  plus  ombragées, 
se  montre  plutôt  stolonifère  ;  mais  très  fréquemment  on  trouve 
tout  à  la  fois  des  stolons  et  des  drageons  aux  deux  plantes,  ou  en- 
core des  rejets  tenant  du  drageon  par  leur  moitié  inférieure  qui 
est  hypogée,  et  du  stolon  par  leur  moitié  antérieure  qui  est  épigée. 
Ces  faits  ne  sont  pas  rares  chez  d'autres  végétaux  à  rejets  {Mentha, 
Lycopus,  etc.),  dont  la  souche  est  très  rapprochée  de  la  surface  du 
spl.  —  En  automne,  les  rejets  du  V.  officinalis  forment  rosette  à 

22 


338  VALÉRIANÉES. 

leur  sommet,  et  deviennent  libres  par  la  destraction  de  leurs  méri- 
thalles  postérieurs.  Les  plus  vigoureux  fleurissent  dès  la  première 
année,  tandis  que  les  autres  ont  une  période  foliifère  pendant  la- 
quelle ils  se  contentent  d'émettre  des  drageons  ou  des  stolons. 

Dans  sa  jeunesse,  l'aigrette  des  Valerianaest  enroulée  sur  sa  face 
interne  et  a  la  forme  d'un  bourrelet  qui  surmonte  le  fruit.  Cette  ai- 
grette n'est  pas  hygrométrique,  non  plus  que  celle  du  Centranthus 
angiistifolms. 

9.  V.  «lioica  L.;  Lorey,  458.  — ^.  —  Avril-juin.  — 
G.  —  Bois  et  prairies  aquatiques. 

3.  V,  tuberosa  L.;  Lorey,  458.  —  :^^.  —  Mai-juin.  — 
RR.  —  Pelouses  argileuses.  — Plateau  de  Château-Renard  à 
Gevreyl,  Ghaumes-d'Auvenet,  Vergy  (Lorey)  ;  Gurlay  près 
Chixmhœuî  {Dur  et). 

La  pseudorrhize  sur  laquelle  est  assise  la  souche  est  charnue  par 
hypertrophie  cambiale  ;  elle  est  munie  vers  son  extrémité  de  3-0  li. 
laments,  qui  eux-mêmes  sont  parfois  épaissis,  mais  toujours  pour- 
tant beaucoup  moins  que  le  corps  principal  de  la  pseudorrhize. 
Suivant  le  sol  et  les  conditions  atmosphériques,  la  floraison  n'a 
lieu  qu'après  3-6  ans,  pendant  lesquels  la  pseudorrhize  s'accroît 
de  plus  en  plus.  Ce  tubercule  pseudorrhize  ne  se  détruit  que  l'année 
de  la  floraison,  tandis  que  chez  les  Ophrydées  et  XAconitum  JSapeUus 
il  périt  et  se  remplace,  même  quand  le  sujet  n'est  que  foliifère.  — 
Pendant  sa  période  foliifère,  la  souche  du  V.  dioica  produit  1-3 
drageons  très  brièvement  pédicellés  ;  leur  bourgeon  terminal  s'é- 
panouit en  une  petite  rosette  de  feuilles  et  donne  naissance  à  une 
pseudorrhize  d'abord  flliforme,  mais  qui  dès  la  fin  de  l'année  sera 
claviforme-cylindracée.  Ces  drageons  deviendront  libres  lors  de  la 
mort  et  de  la  destruction  de  la  souche  florifère  dont  ils  vont  repro- 
duire la  végétation.  —  Des  bourgeons  adventifs  naissent  sur  la 
coupe  transversale  de  la  pseudorrhize  charnue. 

Le  système  souterrain  des  Valeriana  tuberosa^  dioica  et  officinallfi, 
exhale  une  même  odeur  nauséabonde. 

3.   VALERIANELLA    Tourn. 

1  (Galice  à  limbe  presque  nul 2 


VALÉRIANÉES.    —    DIPSACÉES.  339 

Calice  Ironqué  obliquement,  offrant  une  dent  saillante.   ...  3 

2  Fruit  comprimé-lenticulaire,  muni  d'un  épaississement  spon- 

gieux en  la  paroi  de  la  loge  fertile Y.  olitona. 

Fruit  oblong  subtétragone,  creusé  d'un  sillon  profond  sur  Tune 
de  ses  faces  et  dépourvu  d'épaississement  spongieux.  .  .  . 
y.  carinata. 

3  Loges  stériles  plus  grandes  que  la  fertile.   .    .   .   Y.  Auricula. 
Loges  stériles  oblitérées,  filiformes Y.  Morisonii. 

I.  \.  oiîioria  Poil.;  Lorey,  454.  —  O.  — Avril-juin. 

—  ce.  —  Cultures,  vignes,  prairies  artilicielles. 

Fruits  parfois  pubescents,  ce  qui  s'observe  aussi  chez  les  trois 
espèces  suivantes. 

«.  V.  carinata  Lois.  —  O.   —  Avril-juin.   —  C.  — 
Moissons. 

».  V.  Auricula  DC.  —  V.  dentata  Dufr.;  Lorey,  454. 

—  O  ou  O.  —  Mai-août.  —  C.  —  Moissons. 

Fréquence  de  (leurs  virescentes  avec  amplilication  du  calice. 

%.  V.  Mori<«ouii  DG.  — -  0  OU  0 .  —  Mai-août.  —  A.  R. 

—  Moissons.  —  St-Remyî,  Vernois!,  Marey!,  Is-s-Tillel, 
etc. 

Le  V.  coronata  DC.  est  indiqué  à  Saulieu  par  Lorey   (p.  455). 


LXVIII.   DIPSACÉES     DC). 

1.  SCABIOSA  L. 

Une  racine  subligneuse  et  parfois  en  outre  des  pseudorrhizes  à 

la  souche S.   Columbarla. 

Un  rhizome  très  court',  disciforme,  indéfini.   ...  S.  succisa. 

Feuilles  caulinaires  pinnaiiséquées;  (leurs  inégales, les  exté- 


340  DIPSACÉES. 

rieures  rayonnantes S.  Cohimbaria. 

Feuilles  caulinaires  entières,  ou  parfois  incisées-dentées  à  la 
base  ;  fleurs  toutes  égales S.  succisa. 

1.  fi.  coiumliaria  L.;  Lorey,  461.  —  ^.  —  Juin-sepl. 

—  C.  —  Bois,  pelouses,  rochers,  prés. 

Feuilles  radicales  tantôt  entières,  tantôt  finement  pinnatiséquées, 
vertes  ou  tomenteuses-blanchâtres.  —  Tige  rameuse  et  très  allon- 
gée, ou  parfois  simple,  naine  et  presque  réduite  à  une  hampe  flo- 
rale. 

Le  S.  sumeolens  Lorey,  461  :  non  Desf.  n'est  qu'une  des  nom- 
breuses formes  du  S.  Cohimbaria. 

«.  s.  saccisa  L.  ;  Lorey,  462.  —  '^.  —  Aoùi-oct.  — 
C.  —  Bois,  prés,  lieux  couverts  ou  humides.  , 

Feuilles  glabres,  ou  velues-pubescentes.— Rare  à  fleurs  blanches 
ou  rosées. 

2.    KNAUTIA   Coiilt. 

I.  K.  arvensisi  Coult.;  Lorey,  462.  — :^.  —  Mai-juill. 

—  ce.  —  Prés,  bois. 

Les  vieilles  racines  subissent  de  profondes  destructions  longitu- 
dinales qui  partagent  la  souche  en  plusieurs  ramifications.  —  Les 
fleurs  extérieures  de  certains  individus  ne  sont  pas  rayonnantes.  — 
Réceptacle  petit,  hémisphérique  chez  le  K.  arvensis;  cylindracé 
chez  le  ScaMosa  succisa;  oblong-fusiforme,  lacuneux-fistuleux  à 
la  maturité  chez  le  S.  Columbaria. 

Par  une  prolification,  assez  fréquente  aussi  chez  les  Composées, 
l'aisselle  des  folioles  involucrales  des  Knautia  arvensis  et  Scabiosa 
Columbaria  donne  naissance  à  de  petits  capitules  surnuméraires 
plus  ou  moins  longuement  pédoncules  ;  puis,  chez  ces  deux  espèces, 
les  regains  ont  assez  souvent  les  fleurs  solitaires  par  appauvrisse- 
ment de  l'inflorescence. 

Le  Knautia  sylvatica  Duby  a  été  indiqué  par  erreur  à  Val-Suzon. 


DIPSACÉES.  341 


3.  DIPSAGUS  L. 


\  Coupe  transversale  de  la  racine  restant  blanche  :  feuilles  à 
trois  segments  dont  les  latéraux  très  petits  ;  capitules  globu- 
leux  -D.  pilosus. 

Coupe  transversale  de  la  racine  devenant  rapidement  jaunâ- 
tre; feuilles  dentées  ou  incisées-pinnatipartites  :  capitules 

oblongs 2 

2  Feuilles  velues-ciliées  sur  les  bords  et  en  dessus,  toutes  connées  ; 
folioles  involucrales  égalant  le  capitule  ;  fleurs  blanches  ou 
blanc-rosé D.  laciniatus. 

Feuilles  aiguillonnées  sur  les  bords  et  en  dessus,  les  supérieu- 
res non  connées  ;  folioles  involucrales  beaucoup  plus  longues 
que  le  capitule:  fleurs  roses D.  sylvestris. 

I.  D.  pilosus  L.;  Lorey,  464.  —  O.  —  Juin-août.  — 
A.  G.  —  Berges  des  cours  d'eau,  chemins  et  taillis  des  sols 
argileux.  —  Talent,  Dijon  (Lorey)  ;  Quincy  !,  Nogentl,  Blaisy- 
BasI,  Sombernonî,  Fleureyî,  Soissons!,  Toutry!,  Bardî, 
Semurl,  etc. 

«.  o.  sylvestris  Mi  11.;  Lorey,  463.  — 0.  — Juill.-sept. 

—  G  G.  —  Bords  des  chemins,  champs  incultes  argileux, 
taillis. 

Se  rencontre  à  feuilles  caulinaires  moyennes  incisées-subpinna- 
tifides  et  à  feuilles  caulinaires  inférieures  à  peine  connées.  —  Une 
déformation  assez  fréquente  rend  le  capitule  vert  et  longuement 
chevelu  par  l'accrescence  des  bractées  et  l'avorlement  des  fleurs. 

^3.  o.  laciniatus  L.;  Lorey,  464. — Juill.-août.  —  A.  G. 

—  Bords  des  chemins,  friches  et  broussailles  des  sols  argi- 
leux. —  Varois,  Plombières  (Lorey);  St-Remy!,  Quincy !, 
Fain-lez-Montbardî^  Flammerans!,  Gîteaux!,  Tailly!,Meur- 
sault!,  Santenayl,  etc.  —  Aussi  commun  dans  le  Val-de- 
Saône  1  que  le  D.  sylvestris. 

Tige  beaucoup  moins  armée  que  celle  du  D.  sylvestris  et  parfois 


342  DIPSACÉES. 

même  presque  inerme.  —  A  la  face  supérieure  des  feuilles,  la  ner- 
vure médiane  est  déprimée  chez  le  D.  laciniatiis,  tandis  qu'elle  af- 
fleure le  limbe  chez  le  D.  sijlvestris. 

La  il  oraison  du  Scabiosa  Columbaria  débute  par  le  l)as 
du  capitule^  puis  elle  saute  à  la  région  supérieure,  et  revient 
linir  en  la  partie  moyenne.  Le  capitule  du  S.  siiccisa  se 
partage  en  4  zones  pour  sa  floraison  :  le  début  a  lieu  dans 
la  zone  basilaire  et  dans  la  moyenne  supérieure,  puis  lé- 
|)anouissement  se  déclare  dans  la  zone  terminale  et  s'achève 
dans  la  zone  moyenne  inférieure.  Chez  le  Knautia  ajwensis, 
la  floraison  va  de  la  zone  basilaire  à  la  moyenne  et  de  celle- 
ci  à  la  supérieure.  Mais  chez  ces  3  plantes,  il  y  a  parfois  des 
interversions  dans  l'ordre  des  zones  ;  puis  ordinairement  la 
floraison  n'est  pas  terminée  dans  une  zone  quand  elle  saute 
à  une  autre,  et  l'épanouissement  n'est  pas  simultané  pour 
toutes  les  fleurs  situées  au  même  niveau.  Gomme  en  ou- 
tre la  régression  gouverne  le  plus  souvent  l'épanouisse- 
ment particulier  de  chaque  zone,  il  s'ensuit  que,  même 
chez  le  Knautia  arveiisis  dont  l'épanouissement  est  progres- 
sif pour  l'ensemble  du  capitule,  le  pourtour  de  l'inflores- 
cence présente  pendant  la  floraison  2-3  zones  non  encore 
fleuries  et  très  inégales.  On  voit  assez  par  là  que  de  telles 
inflorescences  échappent  à  toute  règle  et  à  toute  explication. 

La  floraison  du  Dipsacus  sylvestris  commence  dans  la  ré- 
gion intermédiaire  du  capitule,  puis  de  là  s'avance  simul- 
tanément vers  le  sommet  et  vers  la  base.  Il  en  résulte  qu'a- 
près la  chute  des  premières  fleurs  épanouies  la  floraison 
se  trouve  partagée  en  2  zones  qui  s'étendent  en  sens  cour 
traires.  Assez  souvent  quelques-unes  des  fleurs  les  plus  in- 
férieures de  la  zone  basilaire  s'ouvrent  avant  leur  tour. 
L'épanouissement  des  D.  laciiiiatus  et  pilosus  commence 
près  du  sommet  et  se  poursuit  à  la  fois  vers  le  sommet  et 
vers  la  partie  moyenne  du  capitule;  puis,  après  quelque 
temps,  une  seconde  zone  d'épanouissement,  nettement  ac- 


DIPSAPÉES.  343 

cusée  surtout  chez  le  D.  pi/osns,  se  déclare  à  la  base  même 
du  capitule  et  s'avance  à  la  rencontre  de  la  première  zone. 
M.  Clos  a  tenté  d'expliquer  ^  la'marche  de  l'épanouissement 
chez  le  Dipsacus  sjjtveslris  par  la  soudure  d'un  épi  prin- 
cipal et  de  plusieurs  épis  secondaires  en  un  seul  capitule. 
Mais,  outre  qu'il  n'y  a  jamais  la  moindre  trace  de  soudure, 
une  pareille  hypothèse  se  heurte  à  l'impossibilité  d'une  fu- 
sion entre  épis  de  différents  degrés  et  par  conséquent  d'âges 
différents  ;  puis,  comme  les  zones  d'épanouissement  sont 
circulaires,  il  faudrait  encore  admettre  que  les  épis  secon- 
daires se  sont  superposés  horizontalement  et  ont  invaginé 
l'axe  de  l'épi  principal.  D'ailleurs  l'ordre,  qui  préside  à  l'é- 
panouissement des  fleurs  du  D.  sj/lvestris,  se  retrouve  dans  les 
épis  de  beaucoup  de  Salix  et  de  Carex,  et  dira-t-on  ici  que 
ces  épis  si  grêles  sont  formés,  chacun,  de  la  réunion  de  plu- 
sieurs inflorescences? 

1,  lu   M&iii.  di'  l'Acod.  dea  Se.  de  Toulouse.    1864.  G^  série,   t.  III,  p. 
;303-30o. 


bïS    DU    TOME    PREMIER 


TABLE 


DES  FAMILLES  DV  TOME  PREMIER 


Accrinéos 50  FuiiKii-iacées 73 

Ampél idées 58  Genlianécs ^35 

Amygdalées. 153  Géraniacces 45 

Apocvnôes 233  Globulariécs 314 

Asclépiadées .  234  Grossulariécs 218 

Balsaminées 44  Ilaloragées 187 

Berbéiidces 21  Hédéracées 212 

Borraginées 245  Hypéricinées 60 

Campanulacécs 315  ïlicinées 232 

Caprit'oliacées 326  Labiées 290 

CaiTophyllées 21  Lenlibulariées 282 

Célastrinées 58  Linées 41 

Circéacées 186  Loranthacées 214 

Gistinées 102  Lythrariées 141 

Convolvulacées 240  Malvacées 50 

Crassulacées. ........  146  Monotropées 59 

Crucifères 78  Nymphéacées 67 

Cucurbitacées 323  Oléinées 232 

Cuscutacées 243  Ombellifères 189 

Dipsacécs .  339  Onagrariées 178 

Droséracées 65  Orobanchées 283 

Élatinées 40  Oxalidées 42 

Éricinées 221  Papavéracées 71 


346  TABLE    DES    l'AMlLLES    DU    T031E    PRE3UEU. 

Papilionacées li  1   Rubiacées 330 

Paronychiées 144   Huteicées 44 

Plantaginées ^^8  Saxifragées 219 

Polygalées 54  Scrofularinécs 264 

Pomacées 175  Solanées 254 

Portulacées 142  Tiliacées 53 

Primulacées 222  Vacciniées 314 

Pyrolacées 66  Valérianées 336 

Renonculacées- 1   Verbascées 260 

Résédacées 67   Verbénacées 313 

Rhamnées 110  Violariées 104 

Rosacées 155 


FIN    DE   LA    TABLE    DU    T03IE    PRE3IIER. 


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Rover.  Charles  Loui/Flore  de  la  Cote-d'O 


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