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v.14
1861
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FLORE DES SERRES ET DES JARDINS DE L'EUROPE,
JOURNAL GENERAL D'HORTICULTURE.
— Gant), Mcl.dcLIth ctdi Peinture de L Vas Hoitti
ci Impi de C litnooi -Bbaeckm*n<
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FLORE
DES SERRES ET DES JARDINS DE L'EUROPE,
JOURNAL GENERAL D'HORTICULTURE,
COMl'llKN IM
tout ce qui ceneextu le jardinage o'ntilité et VVcrncmcnt, la culture Aies plantes î>e serre et ï>c plein
air; celle ifs plantes potagères, Ses arbres fruitiers et forestiers; la ïicscription îics plantes
Us plus récemment introïuittcs ftnns 1rs jarbins ; l'cramen Ses questions ï>'t)istoirr naturelle,
ïte météorologie et ï>c pl)i>siqitr générale qui intéressent le plus oircctcmcuf In grnniJc et la peiitc
culture, etc.
PAR MESSIEURS:
c. E. Blnme, Com. de plus. Ord., Prof. hou. Univ.
Lcydc, Dir. de l'Herbier Royal, auteur du Rumphia,
de la Flora Javœ, etc. Bl.
E. Boissier, Membre de la Sociélé de physique de
Genève, de la Sociélë Linnéenoe de Londres, etc., etc.
E. Boiss.
Ad. Brongniart, O. ^< Membre de l'Institut,
Prof, de botan. au Muséum d'bist. natur. de Paris.
Ao. Bn.
\l|,li. de Candolle, Membre correspondant de
rinslit.; conlin. du Prodrome, etc. Alph.D. C.
Carrière, Chef des pépinières au Mus. d'hisl. nat.
de Paris. Carr.
Oucliartre, Membre de l'Institut.
Dire.
■ I. It. Gœppert, D. M. Directeur du Jardin Bo-
tanique et Professeur à l'Université de Breslau,
Membre de l'Acad. Nat. Cur., etc. Goep.
Henri Lecoq, "ff. Corresp de l'Institut, Directeur
du Jardin Botanique et Prof, de Botan à la faculté
des se. de Clermont-Ferraiid. H. Lec.
Naudin, Dr. ès-scienc . aide-naturaliste au Muséum
d'histoire naturelle de Paris. Nds.
.1. E. Planchon, Dir. de l'École super, de pharin
et Prof, ù la fac. des se. de Montpellier, etc. J. E P.
-J. IMitinya >J«, Secrétaire général du Ministère
de la Justice, Vice-Président de la Sociélé royale
de Flore, a Bruxelles. J. Pz.
I». E. de Puydt, Secrétaire de la Société royale
d'IIort. de Mous. D. P.
Ed. Pynaert, Architecte de jardins, etc., à Gand .
Ed P.
H. (i. Iteielienlmeh, fils, Dr. ès-scienc, Prof.
extraordin. a la fac. philosoph. de Leipsig.
Kliliib. (il.
Em. Rodigas, Prof, à l'École d'IIort. de l'État à
Gendbrugge-lez-Gand. Eu. I»
D. E. E. von Schleclltendal, D. M. C. et
Pb Prof, à l'Univ. et Dir. du Jardin Botanique
de Halle. Schldl
■von Siebold, Com. de plus. Ord., l'un des auteurs
de la Flora japonica, clc , etc. Silr.
SOUS LA DIRECTION DE
M' J. BECAISNE, •$(, *}«, «î« , Membre de l'Institut, Professeur de Culture au Muséum
d'histoire naturelle de Paris et de M' Louis 'VAX HOEIXTE, >}*, •$>, Directeur de l'École
d'Horticulture de l'Etat, à Gendbrugge-lez-Gand, etc. etc.
LIBSfART
~ NEW V(i!>k
GRANDE ÉDITION, o.
TOME IV (2e SÉRIE), QUATORZIÈME DE L'OUVRAGE.
|Jnbltc à Oanïi aicigiquc),
par LOUIS VAN TIOUTTJZ, éditeur
1861.
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FLORE DES SERRES
ET DES JARDINS DE L'EUROPE,
JOURNAL GÉNÉRAL D'HORTICULTURE.
-..- 1«
13'Jj— 1Ô96.
PfflOSIA M0UTAN, TRIOMPHE DE GAND.
Rien n'est majestueux comme une
belle Pivoine en arbre! Mais aussi,
avouons-le, l'effet qu'elle produit est de
courte durée, quand on abandonne ses
pauvres fleurs si soyeuses, si délicates
de texture, aux intempéries de la saison
pendant laquelle elles se montrent dans
notre charmant pays.
On aurait beau le nier, les années
bissextiles sont bien plus rapproebées
les unes des autres, que ne le sont chez
nous les vrais printemps , hélas, les
Nc-sso ceo lem mais estrellas ,
Nossas varzeas tem mais flores
Nossos bosques tem mais vida,1
Nossas vidas mais amorcs!
Gor*r.ALO Dus.
Cnnla, canla ainda, o' Dias!
Lcrabra-me a primavera de minha vida
L. VII.
printemps d'ailleurs! Le retour des
beaux jours, le doux printemps, dont le
nom est si doux à écrire, s'annonce ici,
le plus souvent, sous l'emblème, sous le
pittoresque aspect de combats aériens
que se livrent les vents. Sur le premier
plan du tableau trône Borée, brisant
les nues, précipitant sur nos petits pois
naissants, des giboulées meurtrières,
voire même des grêlons qui tranchent
la question tout d'un trait, — et adieu
petits pois et fleurs de pivoines!
MISCELLANEES.
f 1249. UNE EXCURSION DANS LES ANDES DE LA NOUVELLE GRENADE. — VISITE AUX CEROXYLON
Il y a près de trois ans, M. Decaisne
ayant demandé au consul do France à
Bogota, M. de Geoffroy, de lui procurer
des graines de Ceroxylon, ce dernier entre-
prit tout exprès le voyage à la localité où
H croissent ces arbres. Le récit qu'il nous
enfaitde son excursion, dans une lettre qu'il
vient de nous adresser, nous paraît trop
1 intéressant pour que nous ne le conimu-
C3
'niquions pas aux lecteurs de la Flore.
Tome iv, 2° série (1859),
« Je suis enfin allé de ma personne, au
mois de janvier dernier, nous dit M. de
Geoffroy, dans la grande Cordillère du
Quindiu, pour y ramasser les graines du
Ceroxylon andicola, que je demandais
vainement depuis deux ans. Après m'être
transporté d'abord à Ibagué, petite ville
distante de cinq journées de marche de
Bogota, et située sur la rive gauche de la
Magdalcna, à l'entrée du fameux défilé par
1
■2 M.iiMV MOUTAX, TRIOMPHE DE CA.ND.
Quand Borée esl en besogne ail-
leurs, un autre acolyte d'Eole a charge
•If souffler sur nous, des steppes de
l'orient, el souvent pendant une lune
entière, Bans trêve ni reprise d'haleine,
un vent desséchant, jusqu'à ce que nos
semailles, convoyées par nos -ailles en
poossière Be -nient éparpillées sur le
champ du voisin.
C'est là <|ne lèvent nos graines, pour
orner bientôt d'une parure miraculeuse
ci les mue- ei le- blés; cenvre ilu diable
aux yeux du paysan ahuri, — misère
pour tout ce qui en souffre.
Grâce à CCI impétueux vent de l'Est,
adieu feuilles frêles, nées de bourgeons
imprudents, adieu Heur-, adieu fruits,
adieu pèches en espalier! Adieu,
hannetons, pas de feuilles pour vous,
à l'immense désespoir de nos petits
mioches, et de nos pauvres moineaux !
Il esl passé ee joli mois de mai, ce
doux mois de .Marie, et tout est morne
encore! — Ailleurs, cependant, les ma-
jestueuses pivoines ont pu déjà se mon-
trer toutes belles, toutes luxueuses, dans
toute leur splendeur.
Mais patience! Aux grands maux les
grand- remèdes; alïronlons-les ces
pluie- froides, ces vents glacés, ees
grêles I — Protégeons nos belles pi-
voines, accordons-leur un simple vitrage,
surmontant un simple coffre.. . — car
elles ne sont pas frileuses et ne crai-
gnent que le haie.
Ainsi protégés contre le grand air,
contre les bourrasques, leurs pétales
transparents, satinés, contrasteront avec
l'air de deuil que revêtent ver- ee lemp--
là leurs rivales résignées, les roses, les
roses qui attendent patiemment que la
St. Jean, leur fêle à elles, soil venue
pour montrer à leur tour leurs brillan-
tes corolles.
Mais, trêve aux satires que provoque
fctte impitoyable température; — repre-
nons froidement tablier et casque à
mèche.
Nous di-onsdonc que les vitrages
auxquels nous avons recours, posent
sur des coffres en bois; nos plantes
ne réclament cette protection qu'à
l'époque du développement des bour-
geons. ■ — Avant cela , la pivoine en
arbre ne craint pas nos hivers — de
Moscou. (X- />'. Au moment où nous
écrivons, nous sommes favorisés d'un
froid de 22 degrés centigrades, sac-
cageant mille et mille plantes bien
aimées! Amen! — Que le manteau de
neige qui les couvre leur serve de lin-
ceul! Pauvres amie-, frêles créatures,
pouvie/.-vous résister là où les pieds, les
mains, les nez eux-mêmes gèlent (01)
L'office de ees coffres consiste uni-
quement à préserver les pousses des
(I) Historique, à Gsnd, en Flandre, <-.• IS jan-
vier, en l'an il'1 grâce de notre Seigneur 1861, sur
les bords île l'Escaut, présentement non fleuris.
L. Vit.
lequel mi passe de la \ allée parcourue par
celle rivière, dan- celle du C.auca. Je me
-ni- mis en route avec mon domestique cl
nu guide, en compagnie d'une caravane de
chercheurs de mines d'or, avec lesquels je
devais marcher de conserve pendant la
première journée. Ibagué esl à 1323 mètres
nU-dcSSUS du niveau de la nier, cl Sfl Icni-
péralure moyenne est de 21°,8. Outre la
rivière de Magdalena, cette ville est en-
core baignée par le Combcyma, torrent
qui soit du pied du Tolima, ancien \olean,
qui esl le pic le plus élevé de la Chaîne
(le- \iulcs. dans celle partie de la N'"' (irc-
nade. in sortanl d'Ibaguc, on commence
à monter, en laissant sur la droite le cône
neigeux du volcan. Le chemin esl le plus
abominable que j'aie vu dan- ci' pays, où
j'en connais cependant beaucoup qui ne
valent guère mieux. Jusqu'à ces dernières
années, comme du temps de .M. de lluiu-
boldt, ou u'\ passai! qu'en Cargueros,
c'est-à-dire à dos d'hommes, .le ne sais
plu- quel Président de la République
grenadine, étant tombé avec sa monture
humaine cl avant failli se eas-er le cou,
on a employé les galérien- à ouvrir un
sentier où les mules peuvent passer. Quand
il fait -ce, l<- chemin esl abordable, mais
le- pluies j creusent des abîmes. 11 pieu-
PjEONIA MOUTAN, TRIOMPHE de gand.
alternatives de gel et de dégel, qui
les fatiguent et en détruisent les bou-
lons. — De l'air, en soulevant les pan-
neaux, de l'ombre alors qu'un soleil
traitreux succède le matin à un excès
de gelée qui aurait pu avoir transpercé
le vitrage.
Si par contre un très-beau temps,
tout-à-fait exempt de gelée, vient à se
produire, et ce, avec continuité sauf
quelques entr'actes de petites pluies
lièdes, — on enlève vitrages et coffres,
et les plantes seront beureuses de se
retrouver en liberté , avec le peuple
non privilégié du jardin.
Les pivoines en arbre aiment beau-
coup la terre de bruyère mêlée à du très-
vieux terreau consommé.
Elles se multiplient soit par la divi-
sion du pied, soit de boutures très-len-
tes à reprendre, soit de greffes sur le
type, soit, ce qui est préférable, sur
tronçons de racines de la pivoine de
Chine (Pœonia edulis), opération qui
se pratique ici à la lin de juin à l'aide
de bois aoùlé, de l'année même.
On se garde de prendre pour sujet la
racine de la pivoine odieinale (Vœonia
offlcinalis)j ce[[e-ci repoussant constam-
ment du pied, serait trop portée à lais-
ser sans sève la partie utilisée, la partie
de la racine anoblie, pour nous servir
du terme sacramentel allemand ; le
tronçon sur lequel on aurait greffe se
dessècberait et toute la vie se reporterait
sur les rejets du sauvageon. •
L'opération de la greffe en fente ou
à la Pontoise étant achevée, l'adhérence
des greffes assurée par l'application bien
parfaite des parties retenues solidement
à l'aide d'un fil de plomb, on porte les
pots dans un coffre recouvert de châssis
vitrés et on les y enterre jusqu'au re-
bord inclus. Durant les premières se-
maines on ombrage soigneusement ; les
arrosemenls sont modérés.
Pendant l'hiver on préserve du froid
en entourant le coffre de litière sèche
ou de terre, et de l'humidité par l'ab-
stention de tout arrosement; ou bien on
se contente de placer les pots dans quel-
que compartiment d'une serre froide ou
dans une orangerie.
Les rameaux greffés se développent
au printemps; on relâche alors les li-
gatures, on dépote et l'on enterre les
mottes île telle sorte que la base de la
greffe soit recouverte de terre, afin do
l'affranchir eu provoquant l'émission
de racines à l'endroit où s'est formé le
bourrelet.
Le sol servant à la plantation sera
formé de terre de bruyère mêlée pat-
tiers à du terreau de feuilles bien cou-
vait quand je suis entré dans le Quindiu;
plusieurs de mes compagnons mirent pied
à terre et cheminèrent avec les guides.
Pour soutenir l'honneur national, je
restai sur ma mule, qui, au risque de sa
vie et de la mienne, me précipita plusieurs
fois dans des trous d'où nous sortîmes,
l'un partant l'autre, avec une cuirasse de
fange. Ces sentiers, qu'on nomme ici des
routes, sont souvent inclinés à plus de
45 degrés. Tantôt lu terrain est dur et
glissant, et alors c'est comme une mon-
tagne russe couverte de verglas; tantôt
la terre est détrempée cl on y enfonce
sans savoir jusqu'où. Au-delà d'Ibagué,
on ne rencontre que deux ou trois cabanes,
pendant les deux premières journées; à la
troisième, il faut camper dans les bois.
C'est à cette Iroisième journée de marche
qu'on trouve les premiers Ceroxtjlon , à
une hauteur à peu près égale à celle du
plateau de Bogota, c'est-à-dire à 2041 mè-
tres environ. Ils y forment des futaies
épaisses, semblables à celles de pins serrés
que je me rappelle avoir vues dans l'Ar-
dèche, et qui présentent l'aspect de colon-
nades ou d'uu dock rempli de mats de
navires. Leurs Ironcs droits, de I à 2
mètres de circonférence, s'élèvent à 25,
30, 40 et jusqu'à 50 mètres de hauteur;
Humholdt assure même en avoir vu de
C0 niètres, ou 180 pieds. Leur cime est
un gigantesque bouquet de feuilles; quand
au tronc, il est lisse, blanc et souvent cou-
vert d'un petit lichen rose, sur le côté qui
regarde le Paramo et les glaciers. L'en-
i PJSONIA MiHTAN,
sommé el a tl « • la bonne lerre de pota-
ger; un lion drainage esl indispensable
dans les terrains humides.
Dans nos contrées, l'élève de la pi-
voine en arbre esl une œuvre de pa-
lîence, en ce sens que trois années
au moins doivent s'écouler, avant que
l'on puisse se considérer comme pro-
priétairede solides exemplaires, possé-
dant toutes les qualités requises pour
donner de grandes, bien majestueuses
fleurs. Mais aussi , après cela, peut-on
montrer chaque année ce qu'on trouve
si rarement ailleurs, de ces nobles vé-
gétaux du< à la persévérante patience
de celui qui les aura élevés.
Les amateurs trouveront dans le com-
merce des pieds tout formés de 2, .1,
1 ans d'âge, mais il faudra bien, malgré
cela, que ces plantes transplantées aient
passé encore trois années dans leur nou-
velle résidence pour se montrer dans
toute leur splendeur; une pivoine trans-
plantée met longtemps à se refaire el ne
donne d'abord que des llcurs quasi sim-
ples, accident qui se produit parfois
même chez les fleurs les plus pleines.
Péroraison ! — Apres avoir détruit,
anéanti, faut-il dire, tout bon sentiment,
toute sympathie pour ces plantes —
TRIOMPHE DE GAND.
' sommes-nous bien venu encore à en
. recommander la culture'.' — Oui et non :
— .Non ! s'il s'agit de conseils à d< er
;i ces amateurs impatients qui, par exem-
ple, se proeurent à grands Irais des
arbres tout faits, pour jouir plus tôt de
leur décrépitude (de celle de leurs
arbres, s'entend); oui! si nous avons
devant nous des amateurs miim s , qui
savent accorder à un végétal le temps
qui lui est indispensable pour s'établir,
pour croître, se fortifier, devenir adulte
el arriver enfin à cet état de perfection,
qui permette ;i la plante de donner tout
ce qu'elle montrerait dans son pays na-
tal, et mieux encore. — A ces amateurs-
là, recommandons les Pivoines, et loul
particulièrement le Triomphe de Gand,
obtenu de graines par .M. Jean Van
(jeert, le doyen des horticulteurs gan-
tois. .Nous lui avons emprunté de jolis
exemplaires dans l'intention de les distri-
buer, en échange de deux ou trois gui-
nées, aux amateurs assez courageux pour
laisser s'écouler trois à quatre prin-
temps... avant d'être à même de mon-
trer ii toute leur contrée lune des plus
belles pivoines sous le rapport de la
forme, la plus belle par sun coloris.
L. VII.
semble de celte forci est d'un effet saisis-
sant. Une grande brise soufflait au moment
OÙ je me trouvais sur ces hauteurs, Cl
toutes ces immenses flèches se balançaient
comme les mâts d'une escadre à l'aucre,
SOUS la boule. Au pied des arbres, la végé-
tation esl très-fournie, trop fournie même,
car il esl souvent difficile de trouver, an
milieu de ces broussailles, les graines des
Ceroxylon, qui sont à peine grosses comme
des billes d'écolier. Le régime ne tombe
jamais loul d'une pièce, ce qui rendrail la
cueillette aisée. Le spadicc fleuri forme
une hc Ile grappe jaune d'or; les fruits mûrs
sont rouges.
Ces l"'i^ de palmiers s'étendent jusqu'au
Pan ), c'est-à-dire dans une zdne com-
prise entre 2,500 cl 3,500 mètres, et par
des températures de 11 à 8 degrés ccnli-
grades(l). Le terrain est, je crois, formé de
granil désagrégé, et on y trouve peu de
pierres. Je vous enverrai prochainement
par un de mes amis, qui va à Paris, un pa-
quet de graines de Ceroxylon, el en outre
quelques Qeurs desséchées que j ai cueillies
au pied de ces arbres. Ce sont quelques
Fuchsias, des Bégonias et des Passiflores.
(I) Quelque basses que paraissent ces tempé-
ratures, elfes *"ni cependant exactement prises,
ainsi qu'on peut le verilier pai le calcul. Lobsi i
\ :ii itni dé ire que la température moyenne dé-
eroîl à très-peu près d'un degré centigrade par
180 mètres d'altitude, un peu plus ou un peu
iri'iin-. suivant les lieux. Or, sous la latitude
d'tbagué, la température moyenne aunuclle, au
bord de la mer, esl de 28°j appliquant la loi ci-
dessus, "" trouve effectivement qu'a 2300 mètres
la température moyenne esl de I» ;l-, et qu'à
3500 mètres elle se réduit à 8e ,20.
** >y *%
f
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•VA- "*
\
DENDROBIUM DENSIFLORUM Lini
nontaii
.Vnv l
1397.
DMDROBIUI DENSIFLORUII , w;
VLL.
Orchidaceœ.
CHARACT. GENER. — Vide supra, série I,
vol. III, N» 220.
CHARACT. SPECIF. — Caulibus articulatis cla-
vatis pendulis aptce foliosis, foliis oblongis accitis
nervosis, racemis lateralibus multifloris foliis lon-
gioribus : juuiprîbus strobiliformibus, bracteis
oblongis plicatis recurvis, pedicellis longioribus,
sepalis patentissimis ovatis oblusis, pclalis eonfor-
mibus majoribus, iabello majore rtiomboideo un-
guiculato serrulato retuso. Li.vdl.
Oenrlroblum dcngilloru m . Wall. Cal.
N° 201)0 Li.ndl. in Wall. PI. as. rar. N» 40. Gen.
el Sp. Orchid, pi. I, p. !>0. — IIook. Bat. Mag.
5418.
Inlroiluit du Bootan , ainsi qu'un j
grand nombre de ses congénères, cet
mile Dendrobium, dont l'acquisition est
à la portée de tous les amateurs, se dis- |
lingue par son port trapu, parsespseu- j
do-bulbes comparativement courts et f
gros, par sa constante propension à se j
mettre à (leurs, par la grande et large
dimension de ses racèmes, par les in-
nombrables fleurs qui se montrent bien
autrement serrées que dans la peinture
ci-contre, puisqu'elles se touclicnt de
toute part et forment pour ainsi dire un
globe sans interstices; par la beauté du |
coloris d'un jaune cire, d'une pureté
dont jamais aucun pinceau ne saurait
imiter la fraîcheur.
Nous avons maintes fois bésilé de
comprendre cette admirable plante dans
noire Iconographie, parce que le dessin
ne rendait pas toute la beauté du modèle.
« Impossible, nous objectait noire des-
sinateur, de représenter les fleurs
comme elles se mollirent sur la plante;
le peintre ne saurait rien tirer de mon
dessin, si je laisse les fleurs s'enlre-
loucher, nous ne produirons qu'un pla-
card jaune sans effet. » 11 nous a donc
Ces plantes vous montreront que la région
des Céroxylons est excessivement humide.
Y a-t-il des localités analogues au sommet
de l'Atlas? Je n'imagine pas que nous
puissions acclimater ce palmier dans les
Alpes ou les Pyrénées, car, s'il va presque
à la limite des neiges, il n'y entre pas.
Après avoir passé une journée dans ces
belles solitudes, je suis revenu sur mes
pas et retourné à lbagué. Mon excursion
avait duré six jours. Je ne suis pas allé du
l'autre côté de la Cordillère, parce que cela
m'eut entraîné trop loin; le temps me
manquait, el d'ailleurs j'avais vu ce que je
voulais voir. Au surplus, on se battait dans
le Cauca, et la guerre civile m'eût barré le
passage. Je me promets cependant de re-
tourner dans le Quindiu, si je le puis, car,
en dépit des fatigues et des dangers, com-
pagnons inséparables de semblables voya-
ges, il y a des moments où le spectacle
qu'on a sous les yeux, est si magnifique,
qu'on se trouve largement payé de sa
peine. »
Comme le dit fort bien M. de Geoffroy,
le Céroxylon des Andes ne sera jamais na-
turalisé dans les Alpes et les Pyrénées, qui,
de la base au sommet, sont couvertes de
neige, en hiver; il ne le sera pas davantage
dans l'Atlas qui est torride en été et peut-
être encore trop froid dans la mauvaise
saison; mais peut-on raisonnablement es-
pérer le voir atteindre dans les serres celte
haute taille et cette luxuriance de feuillage
qui en l'ont toute la valeur? Assurément
non; un tel arbre est fait pour vivre à ciel
ouvert. Hors de ses montagnes natales,
nous ne voyons que les Açorcs et les côtes
océaniques de l'Europe méridionale, celles
du Portugal et de l'Espagne, où il ait quel-
G DENDROBIUM DENSIFLORUM, Wall.
fnllu renoncer à fnirc modifier ce dessin serait le résultat de trop d'humidité,
et nous nous sommes réservé de signaler ] Quel ravissant spectacle qu'un groupe
à nos lecteurs cette partie incorrecte de de Dendrobium entremêlé de fougères,
noire planche. Kilo contient également au feuillage desquelles se marient si
en dessin réduit, la vue du port de la hien leurs féeriques (leurs!
plante; mais ici encore les racèmes sont Qu'ils sont disgracieux ces Dendro-
plus longs qu'on ne les a figurés. bium, aux pseudo-bulbes longs, effilés,
A tout cela près, noire planche ne dénudés, que piaulent ces prosaïques
diffère pas toto cœlo de l'original, que jardiniers quand ils les dressent vertica-
nous voudrions montrer, exhibera tout lement, les lient comme ils le feraient
amateur, qui, possédant une petite serre i d'un fagot! Tout cela est d'une raideur
chaude, voudrait l'orner de quelques
orchidées d'élite, d'une culture et d'une
floraison faciles; nous ne saurions dans
ce but leur recommander avec trop
d'instance le Dendrobium densiflorum.
Tout le secret de la culture des Den-
drobium et de mille autres orchidées
consiste à ne leur donner beaucoup de
chaleur et d'humidité, que lorsque com-
mencent à poindre leurs boutons à
fleurs, et à les tenir sevrés d'eau et d'une
atmosphère trop chaude, pendant la sai-
son de leur repos.
10 à 12° Réaum. suffisent pendant
celte dernière période. Dans tous les
désespérante. — La nature a placé les
Dendrobium de façon à permettre à leurs
pseudo-bulbes de se poser sur les bran-
chages voisins dont les feuilles les pro-
tègent tout en masquant la nudité de
leurs liges et ne laissent en évidence
que leurs seules fleurs majestueuses.
Multiplication par la division du pied,
peu avant sa rentrée en végétation.
Consultez, pour plus de détails, la
Flore, T. IX, page 249, etc.
Dans cet ouvrage sont figurés les
Dendrobium albo-sanrjuineum , amboi-
nense, bigibbum, cretaceum, Dalhou-
sieanum , densiflorum, Devonianum,
cas, l'humidité doit marcher de pair , Fakoneri, l'armeri, formosum, helero-
avec la température ambiante; l'excès | carpum, macranthum} l'axloni et le
de l'une aurait pour conséquence soit la ; Pierardi latifolium. — Le D. crepida-
chule des boutons que causerait un air1 tum, sur chantier, paraîtra bientôt aussi,
trop sec, soit leur éliolemenl qui L. VII.
que probabilité de réussir. Peut-ètreaurait- i fait. Dans tous les cas, s'il refusait d'y
il encore quelques chances sur ces points j croître, ce serait plus probablement par
étroits du littoral méditerranéen où l'oran- I l'effet de la chaleur et de la sécberesseque
ger et le citronnier passent impunément par celui du froid. Ndn.
l'hiver en plein air. L'essai devrait en être
t 1250. L'HIVER I8S0-I86I EN ANGLETERRE.
Le froid parait avoir sévi avec une non
moins grande intensité dans certaines
contrées de l'Angleterre que sur le Conti-
nent. D'après les observations de M. Lowe,
insérées dans le Gurdeners' Chronicle, le
25 décembre à 7 heures du matin le ther-
momètre placé à l,n,25 du sol marquait
— 8° Fahrenheit (22°, 78 centigrades);
tandis qu'un deuxième thermomètre placé
sur la neige est descendu ■ — 15°, 5 Fan.
(25°, 17 centig.). De mémoire d'homme on
ne se rappelle pas dans ce pays d'un froid
aussi extraordinaire.
MÏSCELLANÉES.
f 1251. LE SETARIA JAPONICA OU GRAND MILLET DU JAPON.
Cette nouvelle variété de millet remar-
quable par ses dimensions extraordinaires,
n été introduite, il y a quelques années, du
Japon aux Etats-Unis par un des lieutenants
de l'expédition américaine qui visita ces
contrées de 18S3 à 1850, sous le comman-
demanl du corn. Perry. Elle a bientôt
excité à un haut degré l'attention des
agriculteurs de ce pays. En effet, il paraît
qu'elle produit en grande abondance un
fourrage que les bestiaux préfèrent à tout
autre, aussi bien en vert qu'à l'état sec.
La Société d'Agriculture des États-Unis,
dans sa 7a exposition annuelle tenue à
Chicago, l'a jugée digne de recommanda-
tion et lui a décerné un certificat de
mérite.
Dans les pays plus chauds que le noire,
dans le midi de la France, par exemple,
cette plante présentera un double intérêt;
ses graines y mûriront facilement. Elles
sont très-nutritives et donnent une farine
très-propre à la panification.
Le Setaria japonica, par son ample
feuillage et son port gracieux, mérite aussi
d'être cultivé comme plante ornementale.
On peut le semer en place dès que les ge-
lées ne sont plus à craindre. Il réussit
mieux dans les sols sablonneux que dans
les sols argileux.
Les engrais et les amendements activent
sa végétation déjà naturellement vigou-
reuse.
Serait-ce de ce Millet qu'il est question
dans la IVolice sur la végétation du Japon
que nous reproduisons plus loin?
Des graines de cette belle graminée ar-
riveront incessamment d'Amérique à l'Eta-
blissement Van Houtte (voir Prix-Cou-
rant N° 85, page 44).
Ed. P.
t 1252. UTILITE CULINAIRE DE LA LUZERNE.
Les jeunes feuilles de la Luzerne peu-
vent être utilisées au printemps et four-
nissent ainsi un légume très savoureux et
sain; à cet effet les feuilles doivent être
séparées des pétioles (queues) et être cuites
et préparées comme les épinards.
(Bonpl.)
MISCELLANEES.
t 1253. LES GRANDES SERRES AU XIXe SIECLE.
Cicéron écrivait un jour à un de ses
amis : Hortos œdificavi pulcherrimos, j'ai
bàli des jardins superbes. Dans ces trois
mots, le grand orateur exprimait le trait
saillant de l'horticulture de son temps.
Véritables musées d'architecture et de
sculpture, les jardins d'alors répondaient
à de toutes autres idées que celles de notre
siècle; la pierre, le marbre, les eaux jail-
lissantes en faisaient presque tous les frais ;
les arbres et les arbustes n'en étaient que
l'accessoire.
Les goûts ont bien changé depuis, ou
plutôt le jardinage, en s'introduisant chez
les peuples du nord, a revêtu un caractère
plus en harmonie avec le tempérament
mélancolique et rêveur des hommes de
leur race. Au nord, les grands massifs
d'arbres, l'ombre, les vertes pelouses et
les fleurs; au midi les arbustes toujours
verts, au tronc noueux, aux feuilles coria-
ces, qui n'interceptent pas les rayons du
soleil, et au-dessus desquels dominent les
œuvres de l'homme. Entre ces deux gen-
res d'horticulture, il n'y a pas moins de
différence qu'entre les blonds enfants de
la Germanie et l'agreste Samnite ou l'Hel-
lène à l'imagination vive et aux poétiques
fictions.
Mais par le progrès même des choses,
nous voici revenus, daus un certain sens,
à la méthode des anciens. Sous nos climats
septentrionaux où l'hiver occupe près des
Jeux tiers de l'année, il faut bâtir, non
plus en marbre et en porphyre, mais en
1er et en verre, pour abriter l'armée
frileuse des végétaux exotiques. Aujour-
d'hui donc, un riche amateur peut
s'écrier comme Cicéron : Hortos œdificavi,
et peut-être ses jardins ne seraient-ils pas
inoins artistiquement bâtis que ceux de
Tusculum. C'est qu'en effet pour élever
ces gigantesques palais de verre, il faut
beaucoup d'art et même beaucoup de
science.
L'archileclureborticolca marché à grands
pas, depuis le commencement du siècle.
Pour s'en faire une idée, il suffit de compa-
rer quelques-unes des serres les plus mo-
dernes avec ces débris qui nous restent çà
et là des constructions de même genre de
la fin du siècle dernier. 11 fallait d'ailleurs
qu'elle suivit les progrès du jardinage lui-
même, dont le répertoire s'est démesuré-
ment agrandi dans le même laps de temps.
Les difficultés ont été grandes, mais que ne
peut une persévérante activité? Certes,
César eût été bien étonné, si, au moment
où il envahissait la Grande-Bretagne, un
barde fût venu lui annoncer qu'un jour,
dans cette île si froide, si brumeuse, croî-
traient et fleuriraient, sous la tutelle d'un
peuple industrieux, les Palmiers de l'Ara-
bie et les Aromates de l'Inde. La merveille
cependant s'est réalisée sous nos yeux, et
qui sait si elle n'est pas le prélude de
merveilles encore plus grandes? Dans cet
étonnant résultat, la première part revient
indubitablement à la science architectu-
rale, grandement aidée d'ailleurs par les
progrès de la métallurgie et de la vitrerie;
mais la seconde appartient à l'art plus
modeste du chaudronnier et du fumiste,
car sans de bons appareils de chauffage,
la plus belle structure vitrée ne serait
qu'un luxe inutile et ruineux.
Dans les pages qui vont suivre, nous
ferons sucessivement passer sous les yeux
des lecteurs une série de gravures repré-
sentant les serres les plus remarquables
de l'Europe. Hàtons-nous de dire que nous
n'avons pas pour cela l'intention de faire,
nous, un cours ex professo sur le sujet; la
tache serait au-dessus de nos forces et ne
pourrait être traitée utilement que par
un homme du métier; encore ne profite-
rait-elle que. très-peu à la grande majorité
des lecteurs.
C'est dans le Boolc of the garden de
M Intosh que nous puisons nos renseigne-
ments et nos figures, mais dès maintenant
nous avons h regretter de ne pas y trouver
celle de la grande serre de Chatsworth.
A l'intérieur, l'aspect de cette serre est im-
posant; mais vue de dehors, l'effet archi-
tectural est presque nul; la seule chose qui
frappe ici, est la grandeur de l'édiûce,
grandeur qui ressort même au milieu d'un
entourage de végétaux de dimensions peu
communes. L'impression est toute autre,
lorsqu'on entre dans la serre par son por-
tail grandiose; il semble que l'on pénètre
dans un monde nouveau. Sa longueur est
de -28'2 [lieds (85m,99), sa largeur de 120
t-3
as
Ph
FM
LU
oc
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Û-
TOME IV, 2e SÉRIE (1859)
10
MISCEI.LAXEES.
(37m,43), ce qui lui donne une surface
de 53,840 pieds carrés (3143m,73). La
hauteur est de 60 pieds (18"y287). A 25
pieds (iS1") du sol, un balcon rail le tour
de la nef centrale; on y monte par un
escalier taillé dans un rocher. Une large
promenade circule le long des parois vi-
trées, en laissant cependant assez d'espace,
entre elle et les parois, pour recevoir des
étagères chargées de plantes en pots. Une
allée spacieuse traverse en droite ligne
toute la construction, en passant par le
centre, où elle est coupée h angles droits
par une allée transversale. La forme géné-
rale de l'édifice est celui de plusieurs de
nos cathédrales du moyen-âge : une nef
et deux grandes ailes latérales; la char-
pente en est toute en bois, et les vitres
en sont fort grandes.
Cette belle construction est due à sir
Joseph Paxton, jadis simple jardinier,
(Imit le génie architectural s'est révélé
dans cette circonstance et s'est si bien
établi que, quelques années plus tard, le
gouvernement anglais lui confia le soin
d'élever le palais vitré de l'exposition
universelle de Londres et, en dernier lieu,
celui de Sydenbam. Elle fait aussi beaucoup
d'honneur à feu le Duc de Devonshire, qui
n'a pas reculé devant la dépense, guère
iniiins colossale que sa grande serre de
Chatsworlh.
La planche ci-contre (page 9) donne une
idée de la forme, des proportions relatives
et du genre architectural d'une autre
grande et magnifique serre, dessinée par
M. Richard Turner, Esq., de Dublin, un
des premiers constructeurs de serres du
temps présent. Le vaisseau de cette con-
struction est tout en fer. Les grosses piè-
ce-; de la charpente sont en fonte; les
astragales et autres pièces analogues, en
fer battu, et proviennent des ateliers
d'Iiammersmilb, dont la réputation dans
ce genre de travail est européenne. Sans
entrer dans de longs détails sur la beauté
extérieure de l'édifice et sur son élégance
intérieure, nous ajouterons que la fumée
est conduite, par un canal souterrain, à une
distance considérable, où elle s'échappe
par une cheminée columnaire, qui est elle-
même un ornement approprié au site cn-
■\ ironnant.
Une disposition qu'il est utile de faire
remarquer ici, c'est que la nef centrale
peut être facilement isolée des deux ailes,
par une cloison vitrée. Cette disposition a
été ménagée pour le cas où on voudrait
diviser la serre en compartiments de tem-
pérature différente. On pourrait, par
exemple, réserver le pavillon central aux
plantes tropicales, et les ailes à des plan-
tes de pays tempérés.
Quoique le principe de la construction
des serres soit toujours et partout le
même, la forme de ces édifices est sus-
ceptible de bien des modifications. Notre
planche (page 1 1) en montre une de forme
circulaire; c'est celle du parc de Dalkeitb.
Primitivement, elle était destinée à occu-
per le centre d'un parterre de fleurs;
mais il parait que ce projet est, si non
abandonné, du moins ajourné à nouvel
ordre. Cette serre est remarquable parla
richesse et l'ornementation de son archi-
tecture, et elle fait grand honneur à la
Duchesse de Buccleugh, sa propriétaire,
qui en a conçu l'idée, comme aussi à
M. William liurn, Esq., l'éniincnt archi-
tecte qui a présidé à son érection. C'est
probablement le morceau architectural de
ce genre le mieux élaboré et le plus beau
qui soit en ce moment dans le royaume
d'Angleterre. Malheureusement, le site en
est mal choisi ; il est trop bas, car il est
au fond d'une vallée et très près de la
rivière qui y coule, au lieu d'occuper une
éminence ou un relief du terrain. Une
construction comme celle-ci aurait dû se
trouver sur un point très en évidence,
entouré d'un jardin fleuriste d'un style
recherché, avec l'accompagnement, obligé
ici, de terrasses, de gradins superposés,
de vases, de statues et autres accessoires
propres à faire ressortir les belles propor-
tions de l'édifice. Un escalier de quatre
marches et une terrasse d'environ trois
pieds de haut et qui fait le tour de la
serre, ne suffisent pas pour produire cet
clfct. Toutefois, vu la défectuosité du site,
il n'était guère possible de faire mieux.
La belle serre de Dalkeitb, ainsi qu'on
en peut juger à première vue sur la figure,
est bàlic en pierre, mais de manière à di-
minuer le moins possible la lumière. A
\iai dire, c'est une grande cage de pierre,
dont les barreaux, la base et le cintre sont
les seules parties maçonnées. La pierre est
le beau grès blanc d'Ecosse; malheureuse-
ment il arrive à cette pierre ce qui arrive
à toutes celles de même consistance et qui
sont exposées à l'air sous ce climat septen-
BU
OC
ce
ce
12
MM l'.I.I.AM I S.
trional : elle se couvre promptement de
lichens et autres végétations parasites, qui
en font en peu de temps disparaître lout
l'éclat.
Le parapet inférieures! couvert de cise-
lures de très-bon goùl et parfaitement
soignées; on en voit de même strie sur les
colonnes ou piliers, qui s'élèvent sur un
piédestal carré, et qui supportent, à leur
- i, le toit, l'entablement et le magni-
fique parapet qui la couronne. Derrière ce
parapet est une gouttière, destinée à rece-
voir l'eau de pluie, et qui la conduit, à
travers doux des piliers creusés exprès en
tuyau, (huis deux vastes citernes de pierre,
situées au-dessous de l'édifice. Tout l'inté-
rieur de cette serre est décorée de ciselures
(|ui répondent à celles de l'extérieur.
Le luit esl en bois, mais il est d'un style
lourd et d'un aspect déplaisant considéré
de l'intérieur de la serre. Ce qui fait un
effet également mauvais, c'est que la che-
minée traverse l'édiGce par le centre, pour
aller sortir an milieu du luit. Il en résulte,
qu'à la vue, la capacité intérieure est no-
tablement diminuée. L'effet eut été tout
autre si celte cheminée avait pu être sup-
primée. Celle mauvaise disposition n'est
écries pas rachetée par les sculptures dont
la cheminée est ornée comme tout le
rc te, dans cette élégante composition.
Des poids suspendus servent à tenir
ouverts ou fermés les ventilateurs destinés
à introduire l'air dans la serre. Les tuyaux
du thermosiphon sont dissimulés sous une
console de pierre ci derrière un treillis de
fer, qui Tout le tour de l'édifice et servent
à soutenir des plantes en pois. La cave cir-
culaire et voûtée, située au-dessous du par-
quel, renferme les fourneaux et les chau-
dières, et aussi les deux citernes où s'amasse
l'eau des pluies. Cette cim- esi assez vaste
pour servir encore à d'autre-, usages; on
\ a mis les matériaux servant aux opé-
rations horticoles , tels que li - terres el
composts, les (ailles à li iiilurer, elc.; ou \
entrelient même quelques couches à cham-
pignons, fil passage circulaire i ununi-
que avec la cave par s,^ deux extrémités;
une allée en dalles très-polies, fait le tour
de la serre, et sur deux points opposés
communique avec les escaliers, garnis
de rampes finement et élégamment cise-
lées. Cctle allée esl bordée, sur le côté
extérieur, d'une balustrade élégante dont
les colonnes de soutien supportent des
vases artistiques d'un goût raffiné. Le tout
est entouré d'une pelouse de gazon, puis
d'une longue allée sablée.
Ainsi que nous l'avons dit plus haut, la
serre de Dalkeilh est selon toute proba-
bilité le spécimen de ce genre d'architec-
ture, le plus orné qu'il \ ait en Angleterre;
SOUS Ce rapport elle n'a point d'égale, mais
elle a aussi des défauts qui frappent à pre-
mière vue. Ceci s'explique par l'époque OÙ
elle a été bâtie, cl où on n'en était pas
encore venu à une parfaite entente de
l'architecture des serres. Elle est du reste
une des premières, en Ecosse, auxquelles
on ait appliqué le chauffage à l'aide de
tuyaux d'eau chaude. Bile a été en butte
à beaucoup de critiques, dont la principale
était que les plantes n'y réussiraient
pas. L'expérience a heureusement prouvé
qu'elles y viennent aussi bien qu'ailleurs.
Non.
Y 1254. LE JAPON- - VOYAGE DE M. J. G. VEITCH.
I.e profond isolement dans lequel l'Em-
pire japonais s'est replongé depuis la lin
du XVII* siècle, a eu le privilège d'exciter
dans le haut commerce de vifs et univer-
sels regrets. 'Joe de lois a-l-on envié à la
Néerlande sa factorerie de Nangasacki cl le
droit d'y conduire ses vaisseaux, droit que
cctle nation a su conquérir, à l'époque de
sa plus grande splendeur ci qu'elle a eon-
SCrvé toujours, en dépit des querelles sou-
levées sans relâche par les intérêts privés
J et les opinions religieuses d'autres étran-
gers, a qui il fui donne naguère d'aborder
au Japon, au même titre que les Néerlan-
dais OU sous le pavillon de ces derniers.
(les regrets de voir fermée une région dont
on avait pu de loin en loin entrevoir quel-
ques produits, devaient cire naturellement
partagés par le monde horticole, et ils
n'ont fait que s'accroître à mesure que de
nouveaux spécimens de la Flore japonaise
faisaient leur apparition au milieu île nous.
SOLANUM TEXANUM Dm
15
13118.
SOLAMM TEXAMI
Solanaccœ.
Vide Flore, t I. (1845),
DUN.
CIIARACT. GENER.
page 181).
CHARACT. SPECIF. - Caule simplici aut vix
ramoso stellato-piloso superne siibviolaceo parce
aculcato, i'oliis longe petiolatis inrequaliter sub-
cordatis ovatis subacuminatis sinuato-repandis
utrinqué stellato-pilosis et nervo mcdio aculeatis
supra intense viridibus subtus pallidis, pedunculis
sofitariis unifloris extraaxillaribus vel subaxillari-
bus brevibus, calycc caïupanulato 7-8-fido, Iaciniis
oblongo-acuminatis imuqualibus undulatis,corolIis
6-partitis bexandi'is, baecis 6-sulcatis torulosis.
0 E Texas, in liorto Monsp. cultum (seminibus
a clar. Bry gencvensi eomm. et ab A. de Cand.
nobis missis). — le. piet. fac. se. Monsp. vol. 1),
t. 857. S. Gilo, herb. Requien nec Colla supra
n. 76'8. Habitus S. esculenti. Simillimum S. in-
tegrifolio (I'oir.), si diversum est. Caulis pedalis et
ultra, teres, subsimplex, subinennis, basi viridi-
l'uscus, superne violaceus, circiter 2 lin. crassus.
Folia longe petiolata, sinuato-repanda, lobis bre-
vibus obtusiusculis, reticulata, venis primariis
4-5 utrinsecus subiuermibus nervoque utrinqué
parce aculcato violaceis subtus prominentibus, ad-
jeeto petiolo .ri-S-polIiearia, 3-i poil, lata, subeiliala.
Aculei subrecti, acutissimi, translucidi, 2-i lin.
Iongi, in pagina superiori basi violacei, apice al-
bido-virides, in inferiori basi albido-virides, apice
violacei. Folia tenella subtus toraenlosiuscula ,
albescentia. Petioli 1 '(,-2 '|j poil. Iongi, saepe
violacei, Stella to-pilosi, subteretes, 1 '/2 lin.crassi,
hinc inde aculeati. Pedunculi solitarii, uniflori,
cernui, brèves, in anthesi 6-7 lin. Iongi, post an-
tbesin longiorcs, bacciferi 8-1) lin. Iongi et valde
incrassati, violacei, stellato-pilosi, inermes vel
bine inde aculeati. Flores cernui. Calyx subviri-
dis, campanulalus stellalo-pilosus . 7-8 lin. diani.,
7-8-fidus, Iaciniis oblongo-acuminatis acutiusculis,
undulatis, inajqualibus, post anthesin accrescens.
Corolla rotata, albo-violacea, profunde 5-fida,
Iaciniis ovato-oblongis aeuininatis acutis retro-
flexis, medio Stella 6-radiata lutea nolata, 8-9 lin.
diam. Slamijia 6, approximata, corolla subdimidio
breviora. Filamenta albido-lutescentia, crassius-
cula, brevia, lj% lin. longa. Anthera? oblongo-linea-
res, lutea;, basi subsagiltata;, biloculares, loeulis
suleatis , apice biporosfe, 2 */4-2 */8 lin. longae.
Ovarium 6-suIcatum, torulosum album, 1 lL lin.
diam., 10-loculare, loeulis biserialibus. Stylus
crassus, albus, brevis sedstaminibus paulo longior,
latus, 3-isuIcis exaratus. Stigmalatum trans verse
lincare, luteum, multifiduin, Iaciniis brevissimis
punctiformibus. Bacca sulcala, torulosa. coccinea,
depressa, I 3/4 poil, diam., 9-10 lin. longa, calyce
aucto suffulta, 10-locularis, loeulis (i cum placentis
albis erassis totidem, exlernis; loeulis i cum pla-
centis albis erassis totidem, eentralibus. Semina
oblique elliptico-reniformia, scrobiculata, sordide
lutea, compressa, (v. v. in bort. Monsp. et s. in h.
meo, DC. et Requien.) — Du.xal in DC. Prodrome
XIII, page 359, N° 826.
golaniim texanum, Dun., Icon ad naturam
in boit. Van Iloutteano delin. et pict.
Dans les cérémonies à discours agri- i
coles la Pomme de terre jouit de la
faveur bien jusiifiéed'occuper largement i
l'auditoire. Riais elle embarasse souvent \
son orateur. Il semble ne pouvoir se
résoudre à répéter aussi souvent que
son sujet paraîtrait l'exiger ce nom si
populaire, trop populaire peut-être aux
yeux de celui qui désire varier son style
et le nom de son sujet. — Crompire est
peu poétique; Karloffel l'est bien moins
encore, et l'on ne peut trop redire sans
fadeur : noire Parinentière. L'orateur
se rejette alors sur.... notre Satanée,
notre précieuse Solanée.
Mais n'a-t-il pas songé à quel dange-
reux ennemi de l'espèce humaine cet
innocent petit qualificatif pouvait s'ap-
pliquer aussi ?
Que quelque Castaing , ingurgitant
ses bienfaits à haute dose, dise : notre
précieuse Solanée, — et les cheveux de
toutl'audiloirese dresseront jusqu'au pla-
fond! On se dira à l'oreille que l'homme
aux toxiques sous-enlend par là : notre
douce belladone, notre chère mandra-
gore, notre gentille nicotine!
Il faut donc que nos orateurs agrico-
les soient sobres de Solanées, crainte
de fausses alarmes.
Celte famille des Solanées , famille
maudite si l'on songeaux toxiques qu'elle
répand sur toute la surface de la terre,
compte dans son sein des membres
Certes, ce fut un beau jour que celui où
Kecmpfer déroula, aux yeux de l'Europe
étonnée et ravie, ces trésors impérissables
qu'il sut découvrir dans les contrées les
plus reculées de l'Asie Orientale; ce fut
une fétc encore pour l'horticulture, quand
u
SOLANUH TEXANUM Di
d'une respeclabililé non contestée ; tels
sont l'utile pomme déterre, la pomme
d'amour cl même ces- petits piments,
qui chatouillent si agréablemenl le palais
du nègre, et rubéfient si cruellement
la bouche des nouveaux débarqués,
des conscrits colons. — Mais cette célè-
bre famille renferme largement de quoi
tuer tout ce que la providentielle pomme
de terre elle-même aurait nourri. Elle
plante qui le produit , le Jatropha Ma-
nihot, appartient à une famille ayant
pour patrie surtout le pays des hyènes,
et cette famille-là ne céderait à eoup
sûr le pas à aucune autre en l'ait de
vénéneuses substances! — El dussent
nos mères en frémir , e'est cependant à
l'aide de cette ejusdem farina qu'elles
rétablissent leurs petits enfants débiles.
Cette farine, d'un usage si général en
renferme des milliers de ces fruits teints Europe, y est consommée sous les noms
d'un rouge corail qui tentent l'enfance de sa<jou, tapioca, etc. !
— poison! — un autre fruit très-joli, ! —
irès-tentant , simulant à s'y méprendre | Pourtant notre Solanum iexanum ne
un œuf de poule, — poison ! — le métel partage ni les lionnes, ni les mauvaises
si célèbre dans l'Inde par les désordres qualités attribuées aux solanées que nous
qu'il provoque — plus que poison! venons de mentionner.
Cependant à coté de ses propriétés Celle-ci ne mérite, croyons-nous,
vénéneuses bien conditionnées, quelle l'ostracisme en aucune façon. C'est tout
bienfaisante qualité n'a pas, par exem- : simplement une innocente plante an-
pie, aux yeux de ses adorateurs celle nuelle introduite du Texas au jardin
arnique exotique, celle panacée anlarc- botanique de Genève par M. lin.
tique, ce tabac enfin que l'on mâche,
que l'on prise, que l'on fume, à la
grande jubilation de ceux qui n'en usent
pas.. .à la plus grande jubilation encore
de la régie — qui en mésuse, dit-on.
Et le Cujete? Dépouillez-le de sa
chair, poison violent, et vous le retrou-
verez sur les tables brésiliennes, dont il
compose exclusivement le service : as-
siettes, verres, cuillers, tout en vient,
jusqu'à la Marimba dont les cinq ai-
guilles forment le seul orchestre conso-
la leur des nègres.
Il faut donc s'entendre; c'est comme
s'il s'agissait d'une caresse de race féline.
Et la Mandioca, la t'assure, le Ma-
nioc des créoles français, n'est-ce pas
là pour ainsi dire la seule fécule , la
seule farine dont se nourrisse l'univer-
salité des peuples xiiis lis tropiques!
lu cependant, quel venin ne contient
pas le Mu- qui en découle?
Toutefois, disons lien vile, qui
Solanées dél naires ne peuvent pas
revendiquer ce suc-là! La racine de la
M. Alpb. De Candolle l'a envoyée de
Suisse au jardin botanique de Montpel-
lier, d'où M. Rantonnet l'aura reçue
vraisemblablement, et c'est de ce der-
nier (pie nous sont venues , il y a trois
ou quatre ans, les premières graines.
Nous semons en mars, sous châssis;
nous repiquons en pots six semaines
après, et en place, en pleine terre, aussi-
tôt que les gelées ne sont plus à craindre.
Dans le cours de l'été, la plante
s'élève à près d'un mètre; sa tige d'un
violet presque noir se ramifie, forme
buisson, donne beaucoup de fleurs
d'un blanc violet, auxquelles succèdent
de nombreux fruits en forme de toma-
tes et d'un rouge éblouissant. Ces fruits
n'ont aucune saveur.
La plante est arrivée à l'apogée de
sa beauté quand surviennent ici les
premières gelée-;, aux derniers beaux
jours de l'automne.
Mais alors déjà la première récolte
îles fruits est faite, et l'approvisionne-
ment assuré. L. VH.
Thunberg, le digne compatriote de Linné,
vint enrichir l'Occident, île végétaux bril-
lants, nouveaux par la forme et par le co-
loris, dont on soupçonnai) à peine l'cxis-
tence. Et avec quelle faveur n'a-t-on pas
accueilli, il va quelques années, les belles
■ Rio /]/,'!(■/■
NOPHYSUM BAIKIEI Hook
Serre chaude
15
13!»!).
STEPIIANOPIIYSll BAIKIEI, hook.
Acanlhacécs.
CHARACT. GENER. Calyx S-partitiis, laciniis
angustis œquabbus. Corolla tubo brevi, faucibus
in plcrisque campanulato-inllatis deorsum ventri-
cosis, aliis ovalibus oblongisve sequalibus, liinbi la-
ciniis brevibus œqualibus erectis. Slamina i, didy-
nama, faucibus inserta,corollam plerumquesequan-
tia; filamenta per paria basi connala; antherœ
biloculares, loculis parallelis, linearcs, basi sagit-
tatœ, demum recurva». Stigma bilabiatum, labiis
planis acuminatis, superiore breviore. Capsula a
basi ad médium contracta, elocularis, hinc bilocu-
laris, 4-12-sperma. Semina plana, orbiculata, re-
tinaculis fulcrata. — Hcrbx Amerïcae {et Africœ)
tropicœ, foliis plus minus dentalis («. integerri-
mis). Cymœ umbellares, latérales, pedunculatœ,
i-fidœ aborlu bifidœ, radiis bifidis, bracteis parvis
subulatis, bracteolis nullis; aborlu évadant pedun-
culi uniflori, sub flore bibracteati , vel flores ter-
minales, aggregalij subracemosi^ pedicellis ebrae-
teatis. Corolla dinitaliforuiis 7 coccinea. IVees in
DC. Prodr. XI, p. 201.
CHARACT. SPECIF. Suflïutex? glabcr, ramis
<4-angulatis. foliis ovato-lanccolalis acuminatis in-
tegcrrimis basi in pctiolum longum attenuatis,
panicula composita terminali multiflora, calyce
piloso-glanduloso, corollis elongatis infundibuli-
î'ormitubulosis curvatis (ateraliter compressis basi
angusto-atteuuatis ra«dio subvcntricoso, laciniis
patcnti-recurvis, glandula hypogyna magna cupu-
liformi carnosa, anthcrse loculis basi brcvi-calca-
ratis. Hook. in Bol. May. i\° 5111. le. hic iter.
Bien que le nom de Stephanophysum i il n'en est pas moins vrai qu'une quin-
soit nouveau pour nous, horticulteurs, | zaine d'espèces de ce genre se trouvent
plantes que le Dr von Siebokl rapporta
du Japon et qu'il débarqua ici même, à
Gand. Mais depuis lors les introductions
de ces naturalistes ont fait leur che-
min; et comme on sait qu'ils n'ont pu
explorer qu'avec peine des parties relati-
vement minimes de l'Archipel japonais,
on a pu se demander bientôt, ce que l'in-
térieur de ces contrées trop bien fermées
pouvait déceler encore. Et puis, n'en est-il
pas des plantes comme des métaux pré-
cieux? L'or enfoui dans les entrailles de la
terre a-t-il de l'éclat? N'est-ce pas un em-
ploi modéré qui en constitue le prix (1)? Les
plus brillants joyaux de la Flore, oubliés
au fond de vallées inconnues, n'acquièrent
de la valeur que lorsqu'elles passent entre
les mains de ceux qui savent les apprécier
et en admirer la beauté.
Quoique le Japon, d'après l'illustre de
Humboldt(2), se distingue moins par des
familles végétales propres, que par des
familles qui lui sont communes avec
l'Amérique Septentrionale, telles que les
(1) o Nullus argento color est avaris
Abdito terris,... nisi temperato
Splendeat usa. »
Hoiiat.
(2) De Distributione geographica plantarum.
Lutctiae, 1S17.
Magnoliacées, les Philadclphées et les Bcr-
béridées; quoique sa Flore participe à la
fois de celle de la Chine comme de celle
de la Sibérie et de l'Himalaya; toujours
est-il que les richesses qui passent tous les
jours sous nos yeux, oui permis d'y sup-
poser des productions plus magnifiques
encore; et l'horticulture ne pouvait être
la dernière à applaudir, quand on a vu
tomber enfin ces invincibles entraves que
deux siècles de préjugés n'avaient fait
qu'affermir. Grâce à des événements poli-
tiques récents, les barrières ont été sinon
renversées, du moins reculées. Les Etats-
Unis et la Grande-Bretagne peuvent s'enor-
gueillir d'un pareil résultat, chez un peuple
où tout semble être immuable; l'Angle-
terre horticole peut être heureuse en
outre d'avoir vu partir de son sol un
jeune et courageux explorateur qui pro-
met de faire revivre pour sa patrie, ces
temps où Douglas introduisit tant de bril-
lantes nouveautés dont s'est enrichi le
domaine des (leurs.
M. John Gould Veitch, fils aine de l'émi-
nent horticulteur de Chelsea, sillonne en
ce moment plusieurs parties de l'Empire
japonais, dans lesquelles nul botaniste
européen n'a porté ses pas avant lui. Pos-
sédant des connaissances spéciales en ho-
16
déjà dans
européens
les
STI PHANOPHYSOM BAIKIEI, IIook.
herbiers des botanistes
M. Barter ayant eu soin de joindre
des graines à ses échantillons sec-, nous
Toutes les espèces connues avant celle avons la satisfaction d'apprendre à nos
i|ui nous occupe. Mini naturelles à l'Amé-
rique du Sud. Le présente espèce,
dûment examinée par sir William lloo-
ker, appartient positivement à ce même
genre; niais par l'une de ces anomalies
dans le groupement naturel des plantes,
celle-ci exceptionnellement appartient
au ^ ieux-Monde, à la /-Voce des bords
du Niger. Son introduction est due au
naturaliste Barter, « naturaliste infali-
qui accompagna l'expédition du
commandée par le Dr Baikie.
C'est à ce dernier que sir William a
dédié l'espèce.
gable
Niger,
lecteurs qu'après avoir levé dans le
royal établissement de Kew , celle plante
a passé dans le commerce et que déjà
elle est disponible dans notre établis-
sement.
l'Ile parait suflYulcseenle et atteindra
probablement trois ù quatre pieds de
bailleur. Ses fleurs en panicules termi-
nales sont tubuleuscs, longues de plus
de deux pouces, d'un beau rouge coc-
ciné.
Sa culture est facile, on la traite
comme on le ferait d'un Siphocatnpylm.
!.. ML
lanique, doué d'une activité rare dont il
contracta l'habitude sens la tutelle de son
père, il s'occupe incessamment à récolter
des graines, à rassembler «les collections
de végétaux du pays, & réunir enfin des
plantes précieuses qui viendronl disputer
la palme à leurs nobles devancières.
Malgré les belles découvertes que le jeune
voyageur a déjà faites, nous oc prétendrons
pas cependant avec le Gordi net s' Chronicle,
qu'il aura bientôt prélevé ce que la flore j
v présente de plus précieux, et que ccuv
qui Muniront le suivre trouveront bien peu
<le chose à recueillir. Que de pays dont la
Flore a été successivement explorée par
des collecteurs habiles qui tous ont pu
faire encore leur recuite ! Il ne faut pas que
le succès d'un -cul arrête l'élan des autres;
et nous ne voyons pas pourquoi le bota-
niste allemand, M. Scholtman, qui se
trouve eu ci' moment à Yeddo, n'aurail
plus à glaner que <\^^ végétaux de second
ordre pour en doter le jardin botanique
de Berlin. Non, la \ te entière d'un homme
quelle que fui d'ailleurs son acth iié, pour-
rait-elle suffire à explorer dans toutes ses
parties une région florale aussi riche 1 1
aussi étendue? El puis l'année a ses sai-
sons diverses, cl même on peul dire que
chac le ses 568 jours a sa physionomie
propre ' i.
(1) Pour ne citer qu'un seul exemple qui non-
csl personnel, noua <1 - que I arquablc
Quoiqu'il en suit, il est certain qu'un
intérêt bien vif s'attache au voyage de
M. Veitch que nus meilleurs voeux accom-
pagnent. Aussi, les lecteur- de la FLORE
parcourront avec plaisir quelques extraits
de la correspondance du jeune explorateur.
Nous reproduirons aussi, d'après le Garde'
ners' Chronicle, un fragment du journal
du voyageur, de- noie- sur la végétation
du Japon et le récit d'une ascension au
Fusi Yaina, montagne sacrée des Japonais.
M. Veitch quitta les côtes d'Angleterre
au mois d'avril dernier, à bord du Mala-
bar. Il lit naufrage avec ce malheureux
navire à la Pointe de Galle (t) et \it s'en-
gloutir dans la mer tout ce qu'il possédait.
Néanmoins il put bien toi continuer sa
rouie ; il prit passage sur un autre navire
qui le conduisit en Chine. Là, il visite en
passant Hong-Kong, Canton <i Shang-haï
et arrive enfin à Nangasacki, le 'Jn juillet,
après trente-huil heures d'une heureuse
et magnifique traversée. Km. R.
E a à /!• ui i fleurs bien \ 03 antes
cependant, à été découvorl dans la Serra dot
0 gaos, dix ou douze ans après noire retour en
Europe, el pourtant 1 s avions consacré quatre
îiiin- à explorer tous les recoins «le ces inajcs-
tueuses 1 tagnes. — El depuis notre retour,
d'autres compatriotes en e, MM. Lindcn, Ghies-
breghl cl Punk ont aussi, très vraisemblablement
visité < ioses montagnes, el dans l'affirma-
tive, ' là a dd se dérober encore à leurs
investigal ions! L. VII.
(I) Ile de Ccylau.
CAMELLIA BICOLORE delà REINE ( D.VF.RVAKNH )
17
I «Kl.
CAIHELLIA
BICOLORE DE LA REINE.
L'Etablissement Van Houiie reven-
dique l'honneur d'avoir répandu dans
les collections le majestueux Camellia
de la Reine, obtenu de semis par M. C.
Extraits de la correspondance de M. S. G. Veitch,
Botaniste-voyageur au Japon.
C'est de Nagasaki ou Nangasacki que
notre voyageur adresse ses cinq pre-
mières lettres à sa famille. Nous les tra-
duisons librement, d'après le Gardeners'
Chronicle, en laissant leur cachet d'origi-
nalité charmante aux passages les plus in-
téressants.
« 1. Le 24 juillet 1800. — Le peu que
j'ai pu voir du Japon durant ces quatre
premiers jours de mon séjour dans ce pays,
est d'une beauté extrême. Jamais je n'ai
vu un spectacle plus grandiose que celui
que déroule aux yeux le beau port de
Nagasaki, entouré d'une ceinture de mon-
tagnes toutes couvertes, jusqu'au sommet,
d'une riante végétation.
Je trouve les Japonais sous bien des
rapports supérieurs aux Chinois : on est
ici parfaitement disposé à l'égard des
étrangers; le peuple est très-obligeant et
semble heureux de pouvoir faire la moin-
dre chose pour nous; les fonctionnaires
publics seuls nous suscitent de l'embarras;
et d'abord, grâce à eux, pour autant que
j'ai pu le comprendre, il sera de toute
impossibilité de franchir les limites indi-
quées aux étrangers par le dernier traité,
limites qui s'étendent à environ dix milles
autour de la ville. A mon arrivée ici, le
20 courant, j'ai obtenu un logement dans
un temple au milieu de la ville; trois An-
glais y sont descendus comme moi, et,
chose assez étrange, tous trois appartien-
nent au Devonshirc. On comprend que je
m'estime heureux de rencontrer ainsi des
compatriotes. Je me propose de parcourir
incessamment la majeure partie du terri-
toire accessible aux étrangers. Un grand
jardin est attenant au temple ; j'y ai pré-
J. Varenberg. A M. D. Vervacne re-
vient celui d'avoir saisi au vol l'une
de ces déviations, que l'œil exercé des
horticulteurs sait mettre à profit, comme
paré une place propre à recevoir les plantes
que je compte réunir.
L'été venant seulement de commencer
ici, il n'y a pas encore de graines mûres.
En attendant, je me propose de recueillir
autant de plantes que je pourrai, et de re-
chercher l'habitat des arbres dont je désire
récolter les semences. J'ai aussi l'intention
de me rendre à Kanagawa et à Yeddo dès
que j'en trouve l'occasion. A l'heure qu'il
est, il n'y a pas ici un seid navire en par-
tance pour le Japon septentrional ; nous en
attendons un dans deux ou trois semaines.
J'ai trouvé dans un antique jardin japo-
nais deux jolies plantes qui auront du mé-
rite. Quoique les conifères remarquables
semblent faire défaut, ce que j'ai vu jusqu'à
ce jour me permet de croire que les
bonnes plantes à feuilles persistantes sont
assez abondantes. Le Cryptomeriajaponica
est commun; mais il parait que les espèces
rares ne se rencontrent que plus au Nord,
et j'aime mieux les trouver là qu'en ces
parages, car il y aurait lieu de craindre
qu'elles ne fussent pas rustiques. Si je
parviens jusqu'à Yeddo, j'ai l'intention de
pousser jusqu'à Hakodadi : dans le Nord
i'biver commence dès les premiers jours
de novembre; je pourrais donc, après mes
explorations à Hakodadi, revenir à Yeddo
pour y récolter des graines de Conifères;
et puis, de retour à Nagasaki, expédier
mes collections à Hong-Kong. D'après ce
que je vois, je pourrai réunir ici bon
nombre de plantes pour châssis. Dans ma
prochaine lettre je compte vous envoyer
| des graines de nouvelles fougères de
I plein air; elles ne sont pas encore bien
mûres.
Les Japonais sontindustrieux et habiles :
! ils confectionnent différents articles de
TOME IV, 2e SÉRIE
(18j9).
18 CAMELLIA BICOLORE DE LA REINE
de raison. Donc un jour, il a pris fan-
taisie à ce beau Camellia de se montrer
ceint d'un ruban blanc, et tout aussitôt
la greffe a interposé ses bons offices ; la
branche sectionnée a servi de souebe
à une progéniture fortunée pour l'opé-
rateur.
Aujourd'hui le Camellia bicolore de I à la forme.
lu Reine est disponible chez les horti-
culteurs soucieux d'offrir à leur clientèle
les meilleures variétés de ce beau genre.
Inutile d'ajouter que le nouveau gain
participe de toutes les qualités de son
type; que rien n'est beau, n'est ample
comme sa fleur à demi épanouie, qu'au-
cune rose au monde ne surpasse quant
L. VII.
papier extrêmement remarquables. Entre
Autres objets ils en font des pardessus et
des chapeaux imperméables de première
qualité, des parapluies, des porte-feuilles,
(les boites de toutes sortes, même des liens.
Ils semblent faire un mystère de la matière
dont ils l'ont usage à cet elfet, et jus-
qu'ici je n'ai pu obtenir d'autre explication
que ces seuls mots : — C'est /ait d'un
m lire (l). A cet égard je compte poursuivre
nies recherches; ce point me parait digne
du plus grand intérêt.
2. — Le 4 août 18(10. — J'apprends à
l'instant que le Grenada lève l'ancre
demain et part pour Shang-haï; j'en profite
pour vous donner de mes nouvelles.
Depuis ma précédente lettre, dans
laquelle je vous annonce mon arrivée au
Japon, mon installation dans ma cliam-
brette du temple de Dita-couche, et mon
projet d'aller au Nord, j'ai mis mon temps
à parcourir les collines des environs et
à visiter les jardins de la ville où je puis
obtenir accès. Les habitants sont d'une
politesse excessive; je n'ai eu jusqu'ici
aucune fâcheuse rencontre : bien au con-
traire, chacun me donne telle plante que je
désire et semble prendre plaisir à le faire.
Je me mets en route à toute heure du jour
avec un interprète japonais portant nies
boites et mes paniers; parfois je rentre à
travers les rues, après nuit nuire; jamais
je n'ai été arrêté, ni insulté en aucune
façon. Les fonctionnaires du gouvernement
et la langue du pays, voilà mes seules dif-
ficultés. La première, je le crains, sera
insurmontable : le système du gouverne-
ment est si bien basé sur l'espionnage;
chaque employé public est tellement l'es-
(I) Il s'agit du Kaadsi des Japonais, notre
firoussonctia papyrifera. La manière dont ils en
foui le papier esl longuement décrite par (Comp-
ter, dans le chapitre LhaHopœia japonica, p. 466.
\nlr tin Ittt/il. i'.hrun.
pion de l'autre, qu'il est impossible de
faire d'eux la inoindre chose. Quanta la lan-
gue, j'en viendrai mieux à bout; d'ici à
quinze jours, un mois tout au plus, j'en
saurai assez pour me tirer d'affaire. La
langue japonaise est très-facile. Ma méthode
consiste à inscrire dans mon calepin tous
les mois, à mesure que je les glane; ainsi,
l'autre jour, ayant été trempé par une
pluie d'orage, j'appris le mot de pluie en
japonais et ainsi de suite.
J'ai poussé mes investigations dans l'in-
térieur vers le centre de l'île, aussi loin
qu'il est permis aux étrangers d'atteindre;
il me reste encore bien des collines et des
vallées à visiter. La végétation des collines
et des montagnes dont la plus élevée, parmi
celles qui nous sont accessibles, compte
deux mille pieds d'altitude, est extrême-
ment variée; seulement en cette saison de
l'année, bien peu de végétaux sont en
fleurs ; je marche quelquefois une journée
entière sans recueillir plus de dix spéci-
mens, beaucoup d'arbustes sont en graines;
il n'y en a pas encore de mûres; je suis
obligé de les laisser jusqu'à mon retour
du Nord. Parmi les arbustes, YAralia
Sieboldi est très-commun, ainsi que plu-
sieurs sortes de Viburnum, des Camellias
et de nombreuses espèces à feuilles per-
sistantes. Dans les jardins j'ai rencontré
plusieurs jolies plantes; je compte envoyer
un exemplaire de chacune d'elles en An-
gleterre avant mon départ pour le Nord.
Le seul établissement horticole japonais
du voisinage se trouve à environ 1L> milles
d'ici , dans une partie du pays interdite
aux étrangers. J'y ai néanmoins envoyé
un homme qui doit in'apporlcr ce qu'il
pourra trouver. Toutes les plantes que j'ai
recueillies jusqu'à présent, sont empotées
et mises de coté dans mon jardin du temple;
j'en ai près de cinquante. Lorsque je les
arrose, je m'imagine que je suis à Chelsca
SAXIFRAGA PURPURASCENS Hook.fil .IThoms.
% Himalava . Plein air.
I!)
lfOI.
SAXIFRAGA PURPURASCENS
HOOK. FIL. ei THOMS.
Saxifragaccœ
CHARACT. GENER. - Calyx S-sepalus, sepalis
plus minus inter se et sa'pe eum ovario coalilis.
Petala S rariter irregularia, breviter unguieulata
inlcgra. Stamina 10, o sepalis, y petalis oppôsita;
anlliercc biloculares. Capsula calyei adnata vel
libéra; carpella 2 ssepe usque ad stylum coalila.
Scmiiia numerosa rugosa vel lœvia, in plurimis
seriebus disposita. Spermodermium ultra nuclcum
ovoideum non productum. — Herbae perennes vel
anima;, saipissime valde polymorphae in eadem
specie. Flores sœpius paniculali, vel corymbosi,
abortu solitarii. Seringe, in DC. Prodr., IV,
page 17. — Linn., gen, N° 7C>i. — .luss., gen.,
p. 00!). — Lam., [II., t. 572. — Cïrt.w, frucl., I,
Les vrais amateurs de plantes viva-
ces s'apercevront bien vite, à la vue de
% Saxifrageœ.
p. 177, t. 36. — Dos in Trahs. Linn., Soc. XIII,
p. 341. — Sternb. Enum. Sax. etSuppIem., 1. —
Moretti Icnlam. Saxif. — Gaudin. FI. helv., III,
p. 83. — Bentham. Cut.pi/r., p. 118.
CHARACT. SPECIF. - S. (J Bergenia) ; foliis
oboyato rotundatis inlegerrimis eeiliatis glabcr-
rimis, panicula subcorymbosa scapoque purpureo
pubescenli-glauduloso , floribus omnibus nutanti-
bus. calyce profunde 3-lobo, petalis longe late
unguiculatis purpureis.
Snsifrnga purpurascena , Hook. fil. et
i Tiio.ms. in Linn. Soc. Journ. Rot., v. 2, p. (il. —
Hook., in liât. Murj., S066, icon. bic iterata.
auprès de vous! Quand je serai parti
pour le Nord, mon ami M. Rice, un com-
patriote d'Excter, qui a été plein de bonté
pour moi, se chargera de
les soigner. Je
vais avoir un châssis vitré qu'un charpen-
tier japonais me fait comme échantillon ;
s'il me convient j'en ferai construire quel-
ques-uns pour être prêts quand je serai de
retour.
J'ai réuni des spécimens d'arbres à bois
de construction qui croissent dans le voi-
sinage ; j'en ai 53 avec noms, et je compte
faire à Yeddo et Hakodadi des collections
analogues. Je pense qu'elles auront de
l'intérêt; cesont les premières de ce genre
qu'on ait faites au Japon.
Voilà maintenant quinze jours que je
suis ici et depuis mon arrivée il n'y a pas
eu de malle de Chine; depuis ma dernière
lettre je suis donc sans nouvelles de ma
famille. Depuis lors aussi aucune occasion
pour le Nord ne s'est présentée. Je puis
fort bien mettre encore à profit une quin-
zaine de jours; mais alors je voudrais
pouvoir entreprendre mon excursion.
5. Le 12 août 18(i0. — Un autre navire
quittant aujourd'hui ce port pour se rendre
en Chine, j'en profite de nouveau, car
les occasions de vous adresser des lettres
sont ici peu nombreuses. Depuis long-
temps déjà j'attends avec impatience mes
lettres et les journaux. Les moyens de
notre planche, que le Saxifraga purpu-
rascens est un proche allié des anciens
communication entre la Chine et le Japon
sont tellement rares en ce moment, que
depuis mon arrivée ici nous n'avons [dus
reçu de malle d'Angleterre; et nos der-
nières nouvelles datent du 2(5 mai. Je suis
au Japon depuis un peu plus de trois
semaines; j'habite dans un temple 13u-
dliislc une petite chambre de dix pieds sur
six environ; j'ai un domestique chinois,
et m'étant tout-à-fait habitué aux cou-
tumes particulières des gens, je suis aussi
bien à l'aise qu'il est possible de l'être
quand on est éloigné de sa famille. Les
prêtres sont d'une grande bienveillance à
mon égard; ils prennent beaucoup d'in-
térêt à mes plantes, et c'est à peine si un
seul jour se passe sans qu'ils m'apportent
ce qu'ils regardent comme quelque nou-
veauté. J'accepte toujours leurs présents
avec reconnaissance, quoique en général
je ne puisse que les jeter. Mes petites
bâches vitrées les déroutent lout-à-fait;
j'ai eu quelque peine à faire croire au
menuisier que ma commande était sé-
rieuse; ils pensent que je ferai la folie
d'envoyer de cette façon des plantes en
Angleterre.
Jamais je n'ai rencontré de peuple plus
bienveillant et plus poli que celui des
environs. Pendant mes courses tout le
monde a quelque chose à me dire : »
Bonjour. — Où allez-vous? — D'où ve-
20
SAXIFRAGA PURPURASCENS. IIook. fil. et Tuoms.
Megasea crassifolia^ cordifoliae.1 ciliula,
deux (leurs blanches OU carnées ou d'un
rose clair, tandis qui' celles-ci de même
que le seape et les nervures des feuilles,
sont d'un rouge pourpre vineux, qui se
détache nettement sur le vert si riche
de ces dernières.
Originaire des régions tempérées du
Hooker qui l'introduisit au jardin royal
de kew, d'où elle ne lardera pas à se
répandre.
Il ne faudra pas se bercer de l'espoir
de la cultiver ici en pleine terre: elle
sera d'orangerie tout comme le Megasea
ciliata {Sax. lignlata). — Multiplication
d'éclats; terre franche; dehors pendant
Sikkim Himalaya, elle y fut découverte, l'été, en pleine terre, la remeure en
à une élévation supramarinc de 10 à pots au commencement de l'automne.
14,000 pieds, par le Dr Jos. Dalton I L. VU.
nez-vous? — Quel est votre nom? —
Donnez -moi quelques boutons, etc. (11 faut
savoir que les boutons anglais sont une
grande source de plaisir pour les enfants.)
Ils sont extrêmement désireux de vous voir
prendre place avec eux et de partager leur
thé, invitation que j'accepte bien souvent.
La quantité de thé que je prends, est énor-
me ; servi tout chaud dans de petites
tasses, sans lait ni sucre, il est réellement
délicieux, et me rafraîchit après nies
promenades bien mieux que n'importe
quelle autre boisson. Les maisons sont
très-propres; toutes, même les plus pau-
vres, ont le sol couvert de nattes de bam-
bou. Elles ne renferment aucun meuble;
durant le jour les Japonais sont assis ou
couchés sur ces nattes; la nuit ils s'y éten-
dent pour dormir en se donnant le luxe
d'un oreiller — oreiller extrêmement cu-
rieux. Imaginez une sorte de stéréoscope,
placez au-dessus un rouleau de papier pour
y reposer la tète, et vous aurez le fac-similé
"d'une oreiller japonais. Il est cependant
très-commode cl frais pour la tète. Les
Japonais n'entrent jamais dans leurs
demeures avec leur chaussure; ils la lais-
sent à la porte et la remettent quand ils
s'en vont.
Je voudrais pouvoir vous décrire la
beauté des sites qui environnent cette
place : partout autour de nous régnent des
vallées et des collines, de sorte qu'en arri-
vant au port on ne voit absolument rien
de la ville jusqu'à ce qu'on en soit très-
rapproché, et alors elle apparaît soudain
tout entière à vos regards. Des voyageurs
qui ont parcouru bien des contrées, n'hé-
sitent pas à (lire que l'entrée du port de
Nagasaki présente un des plus magnifiques
paysages qu'il leur ait jamais été donné
de voir : les montagnes sont couvertes
jusqu'à leurs cimes de beaux arbres et
d'arbustes, et il est impossible de faire une
lieue n'importe dans quelle direction sans
en avoir une à franchir.
Les dames japonaises n'ont pas, comme
les chinoises, l'habitude de fuir à l'ap-
proche des étrangers; au contraire elles
sont curieuses de vous voir et d'admirer
vos vêtements. Elles n'aiment pas nos
modes de porter la barbe; elles la regar-
dent comme dégoûtante, cl nous engagent
à les couper comme font les Japonais.
Leur chevelure d'un noir jais est luisante
et fort belle; aussi en prennent-elles beau-
coup de soin : les dames se la tout arran-
ger tous les jours par des coiffeurs et y
consacrent volontiers une ou deux heures.
La forme de coiffure ordinaire est appe-
lée mode en théière, cependant elles tien-
nent tellement à la varier, que jamais
elles ne la portent deux jours de suite
exactement pareille. Les hommes sont
beaux, et forts; je n'ai jamais vu de
femme dont la taille fut élevée de plus de
cinq pieds. La tranquillité et le bonheur
régnent partout; jamais on n'entend
parmi eux de trouble ni de querelle :
ils semblent être pourvus de tout ce
qu'il faut à leurs besoins et vivent sans
inquiétude. Les femmes européennes et
les enfants sont toujours recherchés à
l'envi dès qu'ils apparaissent dans la
ville. Deux dames anglaises, la femme
d'un missionnaire et celle d'un mar-
chand, ont ici leur résidence. Bien sou-
vent les Japonais mènent les cillants an-
glais par les rues et leur donnent tout ce
qu'ils désirent.
Nous jouissons en ce moment d'une
température élevée, souvent nous conip-
ARISTOLOCHIA TRILOBATA L.
) hldl- OCC Serre /,„,,/,■
21
\m.
ARISTOLOCHIA TRILOBATA , i
Aristoloehiaccœ.
CIIARACT. GE.N'ER. - Vide supra, vol. IV,
p. 545.
CHARACT. SPECIF. — Calycis inflati infracti
labio basi cordato acuminato caudato integerrimo,
stigmate apice in lacinias producto, pcdunculis
unilloris, foliis trilobis oblusis.
li-lstolockia trilobntu, L. (Spreng. Sysl. veg.
III, p. 7.j2, N° 29, icon. in Horto Van lloulteano
del. et pict.
V Àristolochia à feuilles trilobées
s'élève peu. Tenue en serre chaude ou
en serre tempérée (et non en serre froide
comme le porte par erreur la planche
tons 90° à l'ombre (I). Les mosquites sont
fort incommodes la nuit; si parfois mon
domestique chinois néglige d'en purger
mon lit et si elles m'éveillent, il doit se
lever et pour punition les chasser à toute
heure de la nuit. — Hier, dimanche, nous
dinions en société; nous étions cinq con-
vives tous natifs d'Exeter ou venant de là :
coïncidence étrange si l'on considère que
nous sommes à l'autre bout du monde. »
4. Le 13 août 1860. — Après avoir
répété qu'il est encore sans nouvelles, le
voyageur annonce que chaque jour il con-
tinue ses trouvailles et que pour ce molif
il retarde l'envoi d'une liste avant de quitter
cette ville. Puis il ajoute : — « J'expédie
à votre adresse par cette malle, via Sout-
hampton, une petite caisse contenant les
graines suivantes : 14 sortes de graines de
légumes japonais; 26 sortes de plantes
ollicinalcs, 29 de plantes herbacées,
d'arbustes et d'arbres, G paquets de fou-
gères. Je ne puis vous donner aucune
description de tout cela, puisque je n'en
ai rien vu fleurir. J'ai réussi à obtenir
mes bâches à châssis vitrés, je suis per-
suadé que je m'en trouverai bien. J'ai une
excellente place pour mes plantes, quoique
naturellement la transplantation par les
grandes chaleurs m'en fasse perdre quel-
ques-unes. J'ai construit au-dessus, un
treillage en bambou que je recouvre de
papier huilé afin de les garantir en ce
(1) Il s'agit de l'échelle Fahrenheit; le 32mc de-
gré correspond au zéro de l'échelle centigrade et
chaque degré à 5/o. Cette température de DO» est
donc égale à 52° 2 centigrades. Em. R.
moment des rayons du soleil. Cet abri les
protégera dans la saison froide contre la
pluie et le vent.
Je suis impatient d'aller à Yeddo; il me
semble que je doive y trouver des choses
magnifiques. Les fougères dont j'expédie
des graines doivent être presque, si non
tout-à-fait rustiques. Le Gleichenia dicho-
toma croit bien ici, et viendrait parfaite-
ment, j'en suis sûr, parmi nos fougères de
pleine terre.
S. Le 22 août 1860. — En ce moment
une occasion extrêmement favorable me
permet de partir et d'aller à Kanagawa.
Le steamer de guerre Bérénice, de la flotte
des Indes, lève l'ancre demain et quitte ce
port à la pointe du jour; grâce au capi-
taine, je trouverai place à bord. Cette
circonstance vient à point aider à mes
projets. Mon séjour ici a été d'un mois et
m'a suffi pour voir tout ce que je désirais,
et maintenant je compte arriver à Kana-
gawa dans la bonne saison. Rien que
l'itinéraire que le Bérénice va suivre m'au-
rait engagé à profiter de son départ : il fera
route à travers la Mer intérieure et sera le
quatrième navire européen à faire ce
voyage. Le petit nombre de ceux qui ont
faU cette traversée disent que les paysages
qu'on y rencontre, sont d'une beauté au-delà
de toute description.
En jetant les yeux sur la carte du Japon
vous suivrez aisément la route que j'in-
dique. En quittant Nagasaki, 52 7*° la t.
Nord, nous longeons la partie la plus méri-
dionale des côtes de l'Ile de Kiusiu et de
petites îles voisines, 51° lat. N., nous tra-
versons le détroit de Van Diemcn et remon-
>■> ARISTOLOCHIA TKILOBATA, L.
ci-contre , elle s'enlace autour tic ses feuilles; elles se mcitcnl bien en évi-
(|uatrc ou cinq tuteurs réunis au som- j dence, et sont aussi grandes et aussi
met, se garnit bien de feuilles qu'elle curieuses que les fleurs de VAr. Siphon
conserve en tout temps ci fleurit abon- ' sont petites et insignifiantes.
damment. Ces fleurs paraissent pendant i Multiplication facile de boutures.
l'été et n'imitent pas celles de YArislo- L. VII.
loche Siphon qui se cachent derrière les
tons par le canal de Bungo dans la Mer de
Surrinde, 54° lat. N. Nous passons ensuite
en lie les grandes lies de Niphon et deSikok
jusqu'à celle d'Awadsi, ôi ^i" lat. N., pour
rentrer dans la Mer du Japon, doubler la
pointe méridionale du Japon proprement
dit, longer l'Ile d'Osima et gagner enfin
Kanagawa. Le nombre immense d'iles
qu'on rencontre, le voisinage incessant de
la terre ferme durant toute la traversée,
amis à descendre chez lui et leur procure
l'occasion de voir la ville. Aussi, grâce aux
lettres d'introduction que j'ai pour lui, je
nourris l'espoir d'arriver jusqu'à Teddo et
d'y séjourner un moment.
Vous trouverez sous ce pli une liste nu-
mérotée des plantes que j'ai rassemblées
ici ; la plupart sont nouvelles, je pense,
quelques-unes néanmoins peuvent déjà se
trouver en Europe. Toutes sont en pots et
donnent lieu à une série non interrompue : protégées par un abri de bambou qui les
lie magnifiques paysages.
J'aurais le plus vif regret, s'il me fallait
perdre une pareille occasion; je m'estime
extrêmement heureux de pouvoir aller au
Nord et surtout de jouir en même temps
d'aussi grands avantages. La seule chose
qui me contrarie, c'est de savoir que mes
lettres ne me suivront pas. Depuis monarri
préservera du froid pendant mon absence.
Leur état ne laisse rien à désirer à cette
heure et je suis persuadé que M. Ricc qui a
eu la parfaite obligeance de s'en charger,
les traitera au mieux pour moi. La bâche
vitrée qu'on m'a faite répond à mon at-
tente; j'en ai commandé quelques autres
pour mon retour. Je prendrai avec moi
vée ici nous n'avons plus reçu de lettres et dans le Nord le peu de graines qui j'ai pu
selon toutes les apparences, nous ne devons
guère en attendre là. Deux ou trois cour-
riers doivent déjà être arrivés pour nous
à Sliang-haï; mais que faire, si les transac-
tions commerciales ont complètement
cessé là-bas; la majeure partie des vais-
seaux étant à la disposition du gouverne-
ment pour servir de transports de guerre,
il n'y a point de navire qui puisse nous
les apporter. Et une fois parti d'ici, les
difficultés augmenteront du double : vos
lettres doivent donc rester sans réponse.
recueillir ici; j en lerai un envoi par une
prochaine malle. Les graines des deux
Retinospora ne sont pas encore mûres;
j'ai pris mes dispositions pour qu'on en
récolte pour moi quand la saison sera
plus avancée.
J'ai réussi à obtenir des échantillons
de la fibre et du bois dont les Japonais
font leur papier; je les ai montrés à
M. Wilford : nous croyons que c'est le
Broussonetia papy ri fera. »
Dans son ouvraae Geschichte und lie-
Kanagawa esta environ 17 milles au Sud schreibung von Japan (4779) le dr Kserap-
dc Yeddo. D'après ce que j'ai appris, les , 1er décrit deux arbres qui servaint alors
seuls anglais qui résident dans la capitale, ; à la confection du papier; c'est le Kaadsi
sont le consul-général, M. Alcock, et ses qu'il nomme Papyrus légitima et le
attachés; le traité ne permet à aucun autre I Kaadsij-kadsira qu'il appelle Papyrus
de s'j rendre avant. IS(i*2. On m'a dit ce- j spuria. Em. R.
pendant que M. Alcock invite parfois ses (Sera conlin
t 1255. DESTRUCTIVITÉ ET DESTRUCTION DES LAPINS ET DES LIÈVRES.
«Peu d'hommes ont eu autant que moi, I faits causés par ces deux pestes (sic) du
dit M. Th. liiveis(l), à se plaindre des nié- j pays. Mon établissement qui se trouvait
] faire face à une grande réserve, en a été
(i) The Florin and fruilitt. I infesté pendant nombre d'années. Dans
CYDONIA JAPONICA Rosalb
h S
mus
lui S II,
if m'
23
HOô.
CYDOM JAPONICA ALBO-CINCTA.
Rosacieœ g Pomaceœ, Juss.
CIIAUACT. GENER. ET SPECIF. — Vide vol. V, pi. 510-312.
4 h i Mini i i « mi'i'mii. var. 11. roseo, albo-cincta. L. VII.
Connus sous les noms de Pijrus et
de Cydonia juponica, {Poirier du Ja-
pon), ces arbrisseaux sont d'une utilité
incontestable partout. D'un prix de
revient presque nul, indifférents sur le
sol dans lequel on les plante, d'une
rusticité à délier les cailloux, d'un riant
aspect pendant l'affreuse saison que l'on
nomme Hiver !
Que de qualités réunies à tant de
modestie! Et en effet, tandis que tant
d'êtres, étoiles filantes, vivent et meu-
rent sans laisser trace de leur inexpli-
cable venue, les Cydonia, là où on les
accueille, acceptent avec grâce la mis-
sion de réjouir nos yeux quanti tout ce
qui les environne semble pétrifié, mo-
mifié ! — Les Cydonia fêlent la Noël,
la St. Sylvestre et Janus, en dévelop-
pant leurs corolles sanguines, ou blan-
cbes, ou roses, ou bicolores; elles sem-
blent convier les bourgeons à orner
avec elles, d'une parure printanière,
l'arbrisseau qui les porte; mais le feuil-
lage hésite et ne s'étale pas encore.
Seules au labeur, elles s'évertuent à
garnir de leurs fleurs les moindres
branebettes de leur mère, et quoique
privé de ses feuilles, le Cydonia présente
à cette inique époque de l'année, un
globe tout rose, ou tout blanc, aussi
blanc que la neige, ou bien de deux
couleurs qui se marient, qui harmoni-
sent si bien enlr'elles; ou bienencorec'est
ma jeunesse, j'étais ce qu'on appelle un dans mes plantations était-elle alors pour
assez bon tireur, aussi la destruction des I moi un grand amusement et jusqu'à un
lapins et des lièvres qui s'avanturaient | certain point un dédommagement des
i MhiM \ J M'HMi \ Al.lill-I IM I V
un globe d'un rouge éblouissant, un
globe tout feu, ces fairy (ires de Miss
Twanley :
Nint ali m and slow amld Ihc wlotrj scène,
lUJ I"'. - -il Ihc son ,
i.. m. ii awo) il» - m h Falls
In drops "i ci >-i il « log -iiray,
\\ i rloison buds-ihc fali > lires,
mani c of A i
El tous les jours encore, les semis
nous offreni des couleurs nouvelles, ou
bien des corolli - plus grandes, plus par-
failes, dans les couleurs déjà gagnées;
nous possédons aujourd'hui jusqu à la
couleur jaune [voir Prix-Cour. V 84,
pages 68 ei 70. ainsi que le Prix-Cou-
rant N 87, qui esl sous presse(')).
(I) Les meilleures variétés d'entre le-- belles sonl
l'.l/' x I), blanc, I lé rose ; — VAlro-
ing Irès-foncé, ai bris
branches pendantes, forme de très-beaux buis-
-- le rubra grandiflora(7)l rouge écarlate
\if;- h ■(.■■ i '(l-'i),
I Illll m . . \ 16),
extérieur rouge; — A. //. Ces quatre deri
sont des nouveautés que nous mettrons en vente
ce printemps; — enfin !«■ Afoerl 17 <i [e
HfailardiH le), rose el blanc, assi / vieilles connais-
sances. — Nous |ii»ii\iiii> disposer encore de quel-
nues jeunes exemplaires ■!" Cydonia jaune (Sul-
furea per/ecta)(6), que uous avons mis en vente
l'on dci nui . L. VII.
Que hmi cela esl beau ! — Que d'eiïel
ne produisent pas ces charmants C.ydu
ni.i-. isolés il;i ns les pelouses, mêlés
d'autres arbustes , ou bien étalés en
espalier <t atteignant Blors jusqu'à 12
el I •> pieds d'élévation..
Toute terre leur convient, jusqu'au
sable presque stérile tel que celui, par
exemple, qui compose exclusivement les
quatorze hectares, le bloc d'une seule
pièce nui Forme notre établissement.
Les Cydonia se propagent d'éclats, «le
racines sectionnées, de boutures, de
greffes et enlin de graim s.
Pour en avoir des graines, il faut
nécessairement en posséder îles fruits ;
or, l'obtention de fruits <>t accidentelle
d:ms les pays tels que le notre où la
neige se charge de maintenir la chas-
teté des stigmates. Une fleur échappe
parfois à 1 - * \ isile de ce réfrigérant et
donne naissance à un beau fruit, sem-
blable à ceux que nous avons Ggurés
dans le V volume de cet ouvn
PI. 510, et ces fruits à Mineur par-
fumée sont très-propres à être confits.
L. VII.
pertes qu'ils me faisaient essuyer. Je me
rappelle que. dans les hivers rudes, j'en
abattais parfois de cinquante à soixante
paires de chacune des deux espèces, dans
les 24 heures, car ce qui me paraissait le
comble de l'art, c'était de les guetter au
clair de lune, pendant une belle gelée et
surtout quand la terre était couverte de
neige. Mais qu'ils me faisaienl payer cher
ce plaisir! Car outre le désagrément de
l'aire le pied de grue, à la belle étoile, a\ ec
une bise glaciale dans le ne/, il fallait être
occupé du malin au soir à barbouiller le
pied des arbres avec de la chaux, de la suie
et de l'huile raine, ce qui ne les préser-
vai! pas toujours de la denl de ces ron-
geurs. On ne croirai) pas la quantité
iin lues fruitiers qu'ils m'ont l'ait perdre;
je ne parle pas des masses de choux, de
légumes, de rosiers, d'œillels, etc. qu'ils
m'nni dévorés, ni des engins de toute
forme que j'ai employés, le plus souvenl
sans succès, h y en a un cependant qui
mérite de passer à la postérité.
t il y a quelques années, un de mes
amis qui habite le comté de Suffolk me lit
voir ce qu'il appelait, avec une certaine
prétention, « sis drapeaux soufrés >, et
m'assura qu'en les plaçant autour des car-
rés d'arbres el des plates-bandes de Heurs,
il les préservai! à coup sûr de l'invasion
des iié\ ces. L'hiver suivant, je n'eus garde
de négliger ce nouveau moyen. le pris
donc des chiffons de huit à dix pouces de
long el de large, je les assujettis à des
bâtons longs d'à peu près deux pied-, puis
ayanl fait fondre cinq ou sjv livres de
SOUfre dans un pol de 1er. je les y trem-
pai de manière à les bien imprégner. Ils
en sortirent d'un jaune superbe. Au mois
de décembre, lorsque les gelées s'annon-
çaient, je plantai les drapeaux soufrés a
l'eut - de mes carrés de | niers, à si\
pieds de distance les uns des autres. 1,'ellet
en fut prodigieux. Les lièvres se condui-
sirent comme si mes arbres axaient été
sou. la garde d'un talisman, et ils exilè-
rent avec sniu de transgressa r la ligne des
ht tuile à la prochain* Mvrai$on .
3 \r
a.
te
a.
<
<
z
Q
et
Cl
Q
as
1104— 1403.
CIIAIUCT. GENER.
(1845) p. 107.
DIPLADENIA HARRÏSII, purd.e.
Apocyneae § Echiteae.
Vide supra, vol. I
CIIAIUCT. SPECIF. — Scandens frulicosa gla-
bra, foliis amplis oblongo-ovatis acuminatis, ra-
cemis axillaribus folio brevioribus, floribus ante
expansionem nutantibus, lobis calycinis ovatis
obtiisissimis intus squamula laterali auctis, corolla
tubo inferne constricto basi inflato, squamis by-
pogynis 5 subdigitatis basi in cupulam ovaria
superantem uuitis, staminibus ad constrictionein
tubi corolla; insertis, antberis villosis.
Dipladcnla II. in KM Puiuue, MS. — Hook.
in But. Uag. 182:i, icon. bic iterata.
M. Purdie, qui a découvert cette es- I la Trinité (Antilles), en écrit entr'autres
pèce dans l'Est du mont Taniana, ile de I ce qui suit à sir William Hooker :
f 1255. [Suite et fin.) OESTRUCTUMTÊ ET DESTRUCTION DES LAPINS ET DES LIÈVRES,
drapeaux. Il était curieux d'observer à
leurs traces laissées sur la neige, comment
ils s'étaient arrêtés court devant cette ligne
de défense, probablement guidés en cela
par leur odorat. Le triomphe fut complet;
mais un jardinier peut-il jamais triompher
avec sécurité? Hélas non; car après deux
ou trois hivers fort doux, pendant lesquels
les drapeaux soufrés firent leur office,
survint le long et rude hiver de 1846-47,
où le thermomètre en décembre descen-
dit à 10° centigrades au-dessous de zéro.
Les lièvres celte fois enhardis par la faim,
passèrent le Rubicon et dans une seule
nuit me détruisirent plus de 500 pom-
miers; depuis celte nuit fatale, les « dra-
peaux soufrés » ont beaucoup baissé dans
mon estime.
« On trouve aujourd'hui, dans toutes
nos grandes villes, un treillis de fer gal-
vanisé très-commode et à très-bon marché.
t 1256. ACTION DE LA GELÉE
Un des correspondants du Gardener's
Monlhly (décembre 1800), écrit à ce jour-
nal pour attirer l'attention des ama-
teurs de bons fruits sur un fait très-
intéressant : Les poires, dit-il, dont la
saveur est habituellement astringente et
qui, pour cette raison, sont d'ordinaire
reléguées dans la catégorie des fruits à
cuire, deviennent excellentes après avoir
été exposées à quelques degrés de froid.
Les maraîchers n'ignorent pas que la gelée
attendrit les feuilles de certaines variétés
de choux et augmente par là leurs qua-
lités; mais qu'elle possède la propriété
d'améliorer la saveur des mauvais fruits,
c'est ce qui semblera à tout le monde
Tome iv, 2° sékie' (1839).
De tous les moyens défensifs proposés con-
tre les lapins et les lièvres, c'est celui qui
me paraît le meilleur, attendu qu'il n'est pas
nécessaire de peindre ce treilis, et que
placé autour des plates-bandes, il les pro-
tège efficacement. J'en ai acheté dernière-
ment G00 mètres carrés, dont j'ai enclos
mon verger de pommiers. Je puis ajouter
que cette clôture de fil de fer peut très-bien
n'avoir que deux pieds de haut, ce qui
suffit du reste pour arrêter les lièvres.
Lorsqu'elle est placée convenablement et
soutenue de distance en distance par des
tiges ou des poteaux proportionnés au ser-
vice qu'on leur demande, elle n'a rien de
disgracieux pour les parterres. Tout compte
l'ait, je ne vois rien qui soit à la fois plus
simple, moins coûteux et d'un effet plus
certain pour écarter les lapins et les liè-
vres des lieux cultivés. » Ndn.
SUR LA QUALITÉ DES FRUITS,
non-seulement nouveau, nous dirons même
étrange, extraordinaire. Cependant ce l'ail
ne doit pas paraître impossible, surtout
si l'on considère qu'un cas analogue
se présente chez les pommes de terre
atteintes par la gelée. On sait en effet que
celles-ci contractent un goût sucré très-
prononcé , ce qui est dû à la transforma-
tion d'une partie de la fécule en sucre.
Pourquoi le même phénomène n'aurait-il
pas lieu chez les fruits et spécialement
chez les poires? En tout cas, celte notice
provoquera peut-être quelques expérien-
ces; c'est le but que nous nous sommes
proposé en lui donnant de la publicité.
Ed. P.
4
86 MPI AliDMA HAIlHlSll, Pouu.
« Aucune de ses congénères ne la Cest donc une IjcIIc planle grim-
surpasse en beau lé, soil sous le point pante de serre chaude, qui ne demande
île vue du port, soil sous celui de l;i d'aulre soin que d'eue préservée pen-
dimensîon des fleurs, de leur coloris danl l'automne et l'hiver de trop d'arro-
brillant, soit eocore quant à l'arôme sèment.
délicat qu'elle exhale. Les boutons eux- Sa multiplication par voie de bou-
mémes, grands, d'un beau jaune clair, lures est facile.
rubané de rouge, sont superbes. » L, yu
V 1257. LE JAPON- - VOYAGE DE M. J. G. VEITCH.
i.» végétation do Japon. licence. Parmi les plus Bplendides spéci-
x / par M. Jonn G. Veitch, durant une mens que nous ayons rencontrés, j'ai
fait» à l'intérieui du payé et une remarqué les suivants qui ont au |ilus
ascension ou lusi rama, la montagne tacréi i,..,,i ,, ;.,i . , ■ ,. i ■
de, Japonai». - Sept. l&O. ' '" l '"""l e,xc,uS """''' admiration :
il abord, sur la grand route de Ha-tu-
■ La végétation duJapon est remarquable jikec à Hakone, superbe avenue de plu-
a cause de l'innombrable variété d'arbres sieurs milles de longueur, trois arbres que
cl d'arbustes qui croissent dans toute j'ai mesurés successivement, axaient à
l'étendue de son territoire. Ou peut dire trois pieds du sol 18, 14 '/a el I" ' j pieds
sans exagérer que les trois quarts de ses de circonférence. 2° Sur la roule de Mes*
végétaux sont a feuilles persistantes, dont sima à Atame, nous vîmes dans un petit
l'éternelle verdure donne à la contrée dans village trois arbres isolés vraiment gigan-
les mois d'hiver, un aspect tout aussi lesques; ils pouvaient avoir 170 pieds de
liant que pendant l'été. hant.au- et mesuraient 16 pieds ii pouces
Le pays que nous avons traversé durant de circonférence à ô pieds au-dessus du
notre excursion, ne le cède à aucun autre sol. Non loin d'Atame nous traversâmes
quant à l'aspect général de la végétation' une forêt remarquable par les troncs par-
depuis les vallées les plus profondes jus- failemenl droits de ses arbres. Ils s'étaient
qu'au sommet de la montagne, on n'aper- développés Irès-rapprochés les uns des
çoit qu'une masse serrée et touffue d'arbres autres et par suite avaient perdu la majeure
et d'arbustes d'une luxuriante croissance, partie de leurs branches, ce qui leur don-
Les arbres aux dimensions les plus inajes- nail l'aspect d'un doc immense de
tueuses sont des pins, des chênes et des mais de navire. Le tuonl Hakone, qui a
éraliles. D'autres, comme le hêtre, le til- 7000 pieds d'élé\ aiiou. est mut cri jusqu'au
leul, l'aune, le chalaigner, sans avoir des sommet, de forêts épaisses de Cryptomeria,
proportions aussi grandes, produisent dans Thujopsis dolabrala, Thuja pendula et
le feuillage î agréable variété. Partout orientalis, Relinospora obtusa el pin-
où la chose a été possible, les grandes voies fera.
de communication sont plantées de pins je niis suivre les noms de quelques
qui forment de magnifiques avenues; ces arbres et arbustes qui ont le plus attiré
arbres atteignent souvent une hauteur de notre attention.
150 à 180 pieds el leurs branches supé- Amis leptolepis, A. huma, A. mfida ,
ricurcs s'entrelaçant, s'étendent en v ici- A. Tsoca, sur le Fusi Yama.
tables voûtes. L'effet grandiose produit Acbb, plusieurs espèces fréquentes.
par ces nobles arbres et ces arches qui se Adiantum, une espèce nouvelle, sur le mont
succèdent sur des milles de longueur, ne Hakone.
peut guère se décrire. Alhos glotihosa, l'aune, an pied du Fusi
Le Cryptomeria japonica, qu'on peut ïama et ailleurs,
appeler Je Cèdre du Japon, mérite sans âaalia eddlis, aux environs d'Atame;
contredit la première place parmi les pins A. Siedoldi, commun dans toutes les
beaux arbres de la contrée. Il croit dans vallées.
toute l'étendue de l'empire, atteinl une Aucuba japonica, commun; celui à feuilles
haoïeur et une grosseur considérables ; il panachées commun aussi.
est permis de dire qu'il est de toute magoi- Asplenidw. fontanom, dans les aofracluosi-
DAHLIA
lin°s
I
1406.
27
DAHLIA JUPITER, (rawlings).
Pauvres Dahlias! Nous avons assisté
à leurs beaux jours; — nous les avons
vus délaissés !
Si ces belles plantes étaient d'une cul-
ture difficile, si elles étaient avares de
fleurs, elles seraient encore de mode;
mais elles ont souri au premier venu, à
tout le monde; voilà leur crime.
Il est une autre cause qui a diminué
leur vogue, ce sont les mécomptes, les
désappointements qu'ont éprouvé les
amateurs les plus passionnés. — Cette
cause, en voici l'origine :
J*a! partagi! sa gloire et sa puissance
Je veux aussi parlager ses malheurs !
(Complainte du vieux troupier).
En Angleterre , la mère-patrie du
Dahlia perfectionné, l'engoùment des
exhibitions a été porté à l'impossible.
Mais on ne demandait à un Dahlia que
l'extrême perfection d'une de ses fleurs
prise isolément. Exclusivement destinée
à figurer en fiole aux expositions, on
n'avait pas à s'inquiéter de la solidité,
de la raideur du pédoncule , ni de son
port, beau ou disgracieux. Les pieds
eux-mêmes étaient relégués dans un
coin du potager, où tout un attirail de
supports les entourait : des pièges à
tés du mont Hakone; et trois ou quatre
espèces nouvelles (?).
LTes Azalées en buissons superbes, très-
nombreuses dans toutes les forêts peu
élevées.
Bahbusa Metake, très-fréquent dans les
forêts des pays bas; variété à feuilles
panachées, cultivée dans les jardins.
Benthamia japonica, sur le mont Hakone.
Berberis japonica, rencontré durant tout
le voyage.
Broussonetia papyrifera, planté le long
des routes.
Budleia, une espèce croissant abondam-
ment au pied du Fusi Yama ; les Japo-
nais en emploient l'écorce pour confec-
tionner du papier.
Cajiellia japonica, arbres superbes, com-
mun dans toutes les vallées.
Cephalotaxus, une espèce ressemblant au
C. Fortunei, sur le mont Hakone; une
autre, à feuillage pointu et très-acéré,
sur le mont Fusi Yaina.
Castanea vesca, environs de Messima.
Chaslerops excelsa; nous l'avons vu con-
stamment durant toute l'expédition ,
jusqu'au pied du Fusi Yama.
Citrus japonica, commun dans les vallées
et les jardins.
Clematis, 2 ou 3 espèces non fleuries.
Convolvulcs major, variétés nombreuses,
très -commun.
Corylos avellana, le coudrier, au mont
Fusi Yama.
Cryptomeria japonica, dans toutes les val-
lées et sur le mont Hakone jusqu'à
7000 pieds d'altitude.
Cycas revoluta , commun dans tous les
jardins attenant aux temples.
Dapune japonica, à feuilles panachées, près
Messima.
Deutzia scabra, fréquent sur le penchant
des collines.
Diervilla, 2 ou 5 espèces non fleuries,
mont Hakone.
Eriobotrya japonica, environs d'Omio.
Evonymus japonicus, arbuste commun.
Fagus sylvatica, le hêtre, pied des monts
Fusi Yama et Hakone.
Forsythia suspensa, environs de Kana-
gawa.
Funkia, deux variétés à feuillage panaché,
au pied du mont Hakone.
Gardénia florida et radicans, fréquents.
Hibiscus mutabilis, fl. simple et double,
pourpre et blanche, fréquent.
IlYDRANGEA JAPONICA , BRACTEATA et B1RTA.
Illicium floridanum et REMGiosuM, près
d'Odawara.
Ilex, espèce inconnue, 10 à 12 pieds de
ÎS
HAIII.I \ JUPITER (IUwlikgs).
perce-oreîlles(forficules,voyezFLOBB(l)), i spécialité. Plein de confiance, on ache-
puis des pots renversés sur des plan-
chettes à rainure sous lesquelles les
fleurs devaient, ou bien s'épanouir, ou
bien se maintenir fraîches, jusqu'au
moment solennel.
D'autres plantes complètement dé-
lait ces nouveautés , un jeiiiit ses bonnes
plantes de l'année précédente Et, en
lieu et place d'icelles, on voyait appa-
raître ces Deurs du jour, tout inclinées
sous le poids de leur volume qu'un ché-
tif pédoncule ne pouvait maintenir ver-
pouillées de toutes branches, de toutes licalement et on devine le reste.
fleurs, sauf une seule, ne devaient Le Dahlia doit pourtant reprendre
mener à perfection que celle seule fleur ; sa place d'autrefois , et nous ferons des
mais celle-ci devait atteindre le volume efforts dans ce but.
de deux autres : ce procédé expliquait iNous ouvrirons volontiers les colon-
ie choix d'un emplacement éloigné de nés de la Floue aux horticulteurs, aux
toute visite indiscrète!.. marchands qui sous leur responsabilité
Il est résulté de tout cela que les voudront désigner les variétés parfaites,
semeurs vendaient fort bien aux mar- au triple point de vue 1" de la perfec-
chaods des nouveautés sons maintien f lion des Heurs ; 2° de la solidité du pr-
êt i|ue ces derniers annonçaient de
bonne foi ces plantes-là comme desti-
nées à satisfaire leur clientèle. — C'était
doneule et du maintien vertical de la
fleur à son sommet; 5' du pou de
de l'ensemble. — Va comme nous ache-
très bien pour l'Angleterre, — niais il tons chaque) ée toutes les nouveautés
n'en était pas de même pour le Conti- qui surgissent, et que noire expérience
nent où ces sortes de Dahlias ont porté date de loin, nous publierons ultérieu-
iin coup fatal au commerce de cette renient le jugement que qous aurons
, „ ^ „ — ,7. , , — ~, — • , IV porté nous-nienic. L. Vil.
(I) Perce-Oreilles t/ nouant) IV, < ■
p. 508*, 596-7l>. VIII, p. 189. XI. p 69.
haut, environs du mon t Hakonc et dans
les vallées.
Inis si>., l'une rougi', l'antre blanche,
inconnues; une troisième est plantée
au faite des chaumières dans tous les
\ illages.
JuMPiiiius, une espèce inconnue, 30 à 40
pieds de haut, Ataine.
Lauhus Cinnahomuh, environs d'Oinio et
dans la plupart des forêts.
Lii.um CALLOSOSf, pied du mont Hakone.
Magnolia, espèce dont le feuillage res-
semble à celui du .'/. macrophylla ,
mont Fusi Vania.
Mosa paradisiaca, le hanaiiicr, Muryyana
et Messiraa.
Ni. un m jAi'OMcm, Muryyana.
Orortioh iaponicom, commun dans tous
les huis; une variété à feuilles pana-
chées, •• 1 1 1 1 i \ ée en pui>.
Ohoclba, uni' espèce nouvelle (?), pied du
Fusi V.iuia.
Paulownia imperiams, Muryyana et autres
endroits.
Perrettya se. nova, port nain, 9 pou-
ces; haies rose-foncé, mont Fusi Yauia.
Pinus Massomana, fréquent; les avenues
sont souvent plantées de cette essence;
le P. parviplora est commun au mont
Hakone ci ailleurs.
PlTTOSPQRDH TOBIRA, arbuste commun dans
les terres liasses.
PODOCARPDS HACROPBYLLDS, pied ilu IllOIlt
Hakone et environs de Kanagawa.
Poinciana regia, Odawara.
QCBRCOS COSP1DATA, COlllIOUIi; Q. GLADHA,
entre llaia et Messima ; une espèce in-
connue, entre les inonh Hakone et Fusi
Va ma.
(Utinospoba obtdsa, 30 à vu pieds, com-
mun partout; II. pisifbra, 50 à 40 pieds,
également commun partout.
llrins, espèce inconnue, pied du Fusi
Yama.
Si III 1 \ TOONBEBGII {'!). Commun dans la plu-
part des vallées; encore une autre espèce
inconnue, au Fusi Yama.
Snii.w sp., inconnu, plante commune le
long des pentes.
Tiila Bobba, buissons nombreux partout
MISCELLANEES.
' 29
durant le voyage; plantation près Weigelia rosea, pied du mont Fusi Yama ;
d'Omio. une autre cs|)èce non fleurie.
Tiuuopsis dolabrata, 40 à 50 pieds de j Wistaria sinensis, grimpant partout à
hauteur, forêts sur le Hakone. travers les liois.
Tiiuja piu\dui.a, mont Hakone; T. orienta- Woodwardia japonica, échancrures du
us, au pied du même mont. mont Hakone.
Tableau de la végétation aux diverses altitudes du mont Eusi Yama, la plus élevée des montagnes
du Jupon.
14.001) /'icds
(
'rati: ni:
L2.000 1>
/ Absence
J de végétation \
' Un ou
deux 1
/ CONIFÈRES
es
-s
NA1XS \
8,000 P.
G, 11(10
2,600 /'
ABIES LEPTOLEPIS, I.M11X
très rabougris ( 2 ;i .'! pieds >
ABIES LARIX de 30 à 40p.
FOUETS de PINS.
ABIES FIRMA 90 ;i 120 Pieds'
BIFIDA 70 à 90
_ TSUGA 50
CEPHALOTAXUS sp....30 Pieds.
FAGUS, ALNUS, ACER.FRAXINUS, CORYLUS &■]
Fourrés cL'lieroes & fougères.
Fus) Yama, le Mont Sacré des Japonaise).
Produits agricoles et légumiers du
Japon.
Le produit principal du pays que nous
avons traversé est le riz, cultivé générale-
ment dans les vallées basses et maréca-
geuses et les terres irriguées comme en
Chine. Là où le terrain ne se prête pas à
l'irrigation, on cultive une sorte de riz
qui vientassez bien dans un sol sec, mais qui
cependant rapporte moins que l'autre.
Pouvant disposer à leur gré de l'une et de
l'autre variété, les japonais en culliventdes
quantités immenses. Des collines d'une
hauteur considérable couvertes jusqu'au
sommet de terrasses, offrent des récoltes
abondantes et donnent au pays une appa-
rence de grande fertilité et un aspect des
plus pittoresques (1).
(1) La nature du sol japonais, qui est défor-
mation volcanique, fait qu'une grande partie du
territoire est rocheuse et inculte; néanmoins, sur
de grandes étendues, le terrain est très-riche et
éminemment fertile : partout où la charrue et la
houe peuvent être mises en œuvre, le zèle infati-
gable des habitants et, la connaissance profonde
qu'ils possèdent de l'emploi des engrais, leur
produisent les plus abondantes moissons de riz,
froment, orge, pois, fèves, graines oléagineuses,
de coton et de chanvre. Deux sortes de mûriers,
le camphrier, le vernis et le thé sont plus spécia-
lement traités en grande culture. ( Voyage de
Kœmpfer; Heine, Japan und seine Bewohner.)
Em. R.
(1) Au rapport de Thunberg, les Japonais croient que le Dieu des vents habite au sommet de la
montagne. Dans leurs pèlerinages ils mettent d'ordinaire deux jours à la gravir ; pour descendre, ils
se servent d'une sorte de petit traîneau fait de paille, qu'ils s'attachent au devant du corps et de la
sorte se laissent glisser rapidement. Em. R.
30
MISCELLANEES.
Deux sortes de millet sont traitées en
grande culture : le millet nain qui n'a que
2 ou â pieds et le grand millet qui s'élève à
'■> ou 6 pieds. La petite espèce, semée à la
volée ou en rayons, couvre des campagnes
entières, qui rappcllentles champs de blé de
l'Angleterre. La grande espèce est repi-
quée, quand le plant est encore jeune, en
une seule rangée sur les bords des champs
couverts par le petit millet.
Le Solunum esculentum est largement
cultivé pour son fruit que les Japonais
mangent beaucoup.
Le Caladium esculentum , la batale
douce (Dioscorea Batatas,) et le gingem-
bre sont tous cultivés sur une grande
échelle. Les feuilles et les racines de la
première de ces plantes entrent pour une
part considérable dans la consommation.
11 serait à coup sûr très-intéressant de
pouvoir déterminer la cause de l'absence
plus ou moins complète de saveur chez
les légumes japonais. Le peu que j'ai vu
de leurs méthodes culturales me fait pen-
ser qu'elle provient d'une fumure trop
forte donnée quand la plante est en pleine
végétation : cela fait qu'elle s'emporte et
devient insipide.
Beaucoup de nos produits d'Europe res-
semblent à ceux d'ici.
Le maïs n'est cultivé qu'en petites quan-
tités; je n'en ai vu qu'une pièce près du
Fusi Yama. Des haricots, plusieurs va-
riétés tant naines qu'à rames. Des pois,
une variété est beaucoup cultivée dans la
campagne; il en est de même du tabac.
Les carottes, les navets, les oignons, les
potirons, les courges, les concombres, etc.,
se rencontrent dans les jardins des fermes,
ainsi qu'une masse de petites choses pro-
pres au goût des Japonais seuls.
Le cotonnier (Gossypium herbaceum)
et le thé (Thea Bohea) ne sont pas abon-
damment cultivés dans Je pays que nous
avons traversé; nous avons vu cependant
quelques champs du premier et quelques
plantations du second.
Fruits <Iu Japon.
Quel désappointement éprouve l'Euro-
péen visitant pour la première fois le
Japon, en présence de la rareté des fruits,
partout ailleurs bien venus, en présence de
la saveur si fade qui leur est propre ! Aucun
pays cependant n'est aussi favorablement
situé pour leur culture. Le terrain est très-
riche et fertile, le climat est tout ce qu'il
est possible de désirer, et malgré cela, les
fruits sont rares d'un bout à l'autre de
l'empire. C'est à peine si le court séjour
que j'ai fait dans ces parages, m'autorise
à hasarder une opinion sur la matière;
seulement il me semble, d'après le peu
que j'ai vu, que tout le secret de cet état
de choses consiste en ce que les Japonais
n'ont pas porté leur attention sur l'amé-
lioration des fruits. 11 est probable que les
espèces primitives ont pu croître d'année
en année, sans qu'on ait pris la peine de
les améliorer. Ce qui me confirme dans cette
opinion, c'est que de chaque espèce je
n'ai rencontré qu'une ou deux variétés.
Ainsi on ne cultive qu'une seule sorte de
pèche, de poire, de raisin, etc. ; si parfois
il y a quelque différence, elle n'existe en
réalité que dans le volume plus ou moins
gros des fruits ; mais la forme et le goût ne
varient point. J'ai la conviction que si
quelques-uns de nosarbres fruitiers étaient
importés ici et soumis à des essais intelli-
gents, on aurait bientôt la preuve que le
sol et le climat du Japon peuvent pro-
duire des fruits aussi beaux que n'im-
porte quelle contrée de la terre.
On rencontre les fruits suivants : des
cerises, des châtaignes, des figues, des
raisins , des oranges , des poires, des
pèches, des prunes, des noix et deux ou
trois sortes de melons. »
Ea. R.
I2S8. LES INSECTES NUISIBLES AU JARDINAGE.
2° Article.
Ce n'est pas la peine d'apprendre aux
lecteurs de la Flore que les plantes bul-
beuses sont cultivées dans l'Etablissement
Van Houtte avec une prédilection mar-
quée. Depuis plus de 20 ans, on y collec-
tionne les Liliaeées et les Amaryllidées
avec une persévérance que rien ne décou-
rage. Sa collection d'Amaryllis, surtout
est la plus complète, probablement, qui
existe en Europe et dans le monde; mal-
heureusement, cette félicité d'amateur a
aussi son revers de médaille, et, sans re-
monter plus haut que l'année dernière,
elle a été fort ébranlée par le travail secret
-- SALVIA DIELYTROIDES Ro<
31
H07.
SALVU ROEZLI , schwl.
ISalvia dielytroïdes, (Roezl.)
Labiatœ.
CHÀRACT. GENER. - Vide Flore t. V, p. U'j.
CHARACT. SPECIF. — S. caule suffruticoso
glabre-, foliis petiolatis ovato oblongis basi rotun-
datis cuneatis oblusiuseulis glabris, supra nitidis,
crenato dentatis, floralibus niillis, verticillastris
unifions, calycibus inflato campanulatis membra-
naceis glabris, clenlibus ovatis obtusiusculis, supe-
riore mucroualo.
Corollic coccinea;, pubcrulœ tubas basi albicans,
stylus puberulus apice coccincus, filamenta allia,
Calyx inflatus pallide viridus versus apieein sensini
erubescens. Scu.
Svi.viA Roezli, Schwl.
Salvin dielytroïdes, Roezl. in Cat.
Nous devons la diagnose ci dessus à i gré tout son désir de laisser à celte
M. le professeur M. Scheidweiler. < Mal- [ espèce le nom spécifique que lui avait
d'un ennemi qui minait sourdement la
collection. Voici le fait tel qu'il s'est passé :
En 4859, un des élèves les plus intelli-
gents et les plus zélés de l'École d'horti-
culture de Gentbrugge, M. G. Ackcrmann,
de Brcslau, découvrait, à la base d'un bulbe
d'Amaryllis, un trou qui était le commen-
cement d'une galerie, et d'où il extrayait
une larve; un second bulbe examiné, mon-
trait un trou tout pareil, et une larve qui
en occupait le fond. Ce bulbe fut sacrifié:
on trouva le cœur rouge, et rempli des
déjections de la larve. Visite faite à la
collection entière, on trouva 1800 oignons
dans le même état; 1800 larves en furent
retirées, mais sans grand bénéfice pour les
plantes, dont les 7/8 périrent; les autres
eurent encore assez de force pour produire
des cayeux latéraux.
On a suivi, dans
la serre aux plantes
bulbeuses, le déve-
loppement de ces
larves. Elles se sont
transformées , au
printemps de celle
année, en mouches
à deux ailes (de vrais
diptères) , un peu
plus grosses que
des abeilles, et tou-
tes couvertes d'un
long duvet roux.
Leur vue rappela
immédiatement à
M. Van Houtle la
figure du Merodon Narcissi, donnée par
' le Book of the Gardai, à l'aide duquel
nous allons compléter l'histoire de cet
insecte.
a La mouclie de Narcisse (Merodon) dont
on voit ci-contre la figure, est propre ainsi
que son nom l'indique, aux plantes du grou-
pe des Narcisses, dontcllescnourril à l'état
de larve. Cette larve se loge au centre même
de l'oignon, qui lui fournit à la fois le
vivre et le couvert. A l'époque de la plan-
tation, c'est-à-dire ordinairement en no-
vembre, on doit examiner avec soin les
oignons ; si l'on y remarque un ou deux
trous arrondis, toujours assez larges pour
être facilement découverts, on peut être
sûr que l'oignon est atteint, et il ne faut
pas manquer d'extirper la larve qui est au
fond. La laisser en place c'est vouer à
une mort certaine la plante qui la porte;
car après qu'elle aura dévoré le cœur du
bulbe, ce qui l'occupera l'été et l'automne
suivants, les déjections et les mucosités
qu'elle laissera à la place, provoqueront
la décomposition et la pourriture du reste.
Vers la fin de novembre, la larve se change
en chrysalide, et pour cela, elle sort de
l'oignon, au niveau des racines , et s'en-
l fonce en (erre , d'où elle ne sortira qu'au
! printemps, à l'état d'insecte parfait. On ne
| sait pas au juste sur quelle partie de la
| plante les œufs sont pondus, mais c'est en
avril que la mouche se montre et qu'elle
travaille à la propagation de son espèce.
i Elle est assez semblable à une abeille par
I sa taille et sa couleur, et présente comme
3-2
SALVIA ROEZLI, Scnwi.
imposé l'intrépide collecteur qui l'a de- (|tic n'en réclame le S. Souchetii, par
couverte, il n';i pu, nous dît-il, laissera exemple. Sa multiplication par boutures
colle Sauge un qualificatif que rien ne de rameaux très herbacés est facile,
justifie. » Nous ne lui prédirons grand ave-
C'est une espèce sous-ligneuse, à gran- nir; on lui préférera toujours le beau
des fleurs rouges, en épis lâches, qui se S. tplcndena Souchetii, au port trapu,
montrent île lévrier en avril. Kn au- aux grappes île Heurs bien plus nom-
lonine on relève les pieds qui se trou-
vent en pleine terre; on les empote
pour leur faire passer l'hiver en serre,
où celte espèce demande plus de chaleur
breuses, plus serrées et d'un plus bril-
lant coloris et surtout bien autrement
florifère. L. VII.
celle-ci des macules jaunes et noires. Le, les plantes, mais no diminue en même
seul yen connu d'arrêter les déyàts de temps le nombre des insectes pour l'année
cel insecte, consiste a déterrer les bulbes suivante, puisqu'en détruisant la larve, on
qui ne poussent pas ou poussent mal , el annihile toute la série des générations qui
à tueries larves qu'ils renferment. Par auraient pu sortir de l'insecte parfait. •
là, non-seulement on a chance de sauver | .\ii\.
t 1259. LES GRANDES SERRES AU XIX SIÈCLE.
I ne des plus célèbres aujourd'hui est
sans contredit celle des jardins royaux de
heu ; nous en donnons ci-après la Ggure.
Elle est entièrement en fer, et isolée de
tous les cotés.
Celle magnifique structure est, à l'ex-
térieur comme à l'intérieur, d'une grande
simplicité de style. L'absence de tout or-
nement n'en laisse que mieux ressortir
l'architecture hardie et grandiose, <|ui
s'harmonise admirablement avec le décor
du jardin environnant, une immense pc-
louse \ erle entrecoupée d'arbres séculaires
et bordée de plates-bandes de Heurs. A une
faible distance de sa façade septentrionale
(les ailes s'étendent de l'est à l'ouest), un
vaste bassin peuplé de cygnes et d'autres
oiseaux aquatiques, et ou se reflète la
grande structure vitrée, ajoute considéra-
blement au pittoresque dans cette partie
des ,i irdins royaux.
A l'intérieur, la serre de Kew (nom-
mée aussi la serre aux palmiers) ne se
distingue par aucun ornement particulier.
Le sol en est dallé sur toute son étendue,
ear elle n'élail pas destinée à recevoir des
arbres en pleine terre. Toutes les plantes,
même les plus grands palmiers, \ sont en
Caisses, proportionner- d'ailleurs à leurs
tailles. Bile est chauffée par un puissant
lliermosipbon, dont les tuyaux circulent
-oiis le- dalles <]>\ parquet et le long de la
maç eric qui sert de support à toute
la structure. Il esl presque inutile d'ajou-
ter qu'ici, comme dan- toutes les serres de
grand luxe, la fumée des rourneaux est
en 'liée loin de là. dans un tunnel sou-
terrain, pour s'échapper par une chemi-
née en forme de tourelle octogone, dont
l'élégance ne laisserait guère deviner, au
premier abord, sa véritable destination.
Voici maintenant une autre forme de
séné-, celle à laquelle nos voisins donnent
le i i de serra en dôme, dont la planche
suivante donne une représentation.
On a reproché à ce mode d'arrbiteclui c
le manque de proportions entre la hauteur
el le diamètre; la bailleur étant trop
grande eu égard à ce dernier. On pense
cependant que dans celle que nous repro-
duisons ici ce défaut a été évité, du moins
en partie, ei puis il faut convenir aussi
que -on style esl plus élégant et plus
décoratif que celui des autres construc-
tions de même tj pe, que l'on avait élevées
avant elle. Elle est duc, au talent de H. Ri-
ebard Turncr, dont nous avons déjà parlé,
architecte qui jouit d'une grande repu ta-
lion comme constructeur, dans les trois
royaumes. Quelque idée qu'on s'en fasse,
on peut la considérer comme donnant un
très-bon modèle de sine aristocratique,
niais il landrail. dans tous les cas où on
voudrait la copier, la faire élever sur une
LU
ce
Q
Z
OC
o
Tome iv, -2- série (4859).
MISCELLANÉES
plaie-forme, sur un tertre, cl obsolumcnl
isolée de loulc nuire construction Bile esl
toute en fer; les colonnes, les piliers, les
nen ures du dôme, l'entablement, les gout-
tières cl li balustrade qui circulent à la ba c
■ In dome sont en fer fondu; les astragales
ci autres menues pièces, en fer battu. Nous
n'avons pas besoin d'expliquer les motifs
de celle différence dans la nature de ces
matériaux. Les piliers -~ • • j 1 1 à jour, ainsi
qu'on peul le remarquer sur la figure, el
cela dans le but d'augmenter la lumière
sans diminuer la force de ces étais. On
comprend qu'un \ itrage esl interposé entre
les deux membres dont la réunion consti-
tue le pilier.
Lu ventilation, ebose si importante dans
une serre chaude, et si bien comprise en
Angleterre, ne laisse rien à désirer dans
l.i serre dont il est question ici, malgré les
difficultés particulières inhérentes aux
structures domiques, dans celle partie de
leur construction, l'es tuyaux de douze
pouce-, de diamètre, circulant sous la plate-
forme, amènent dans l'intérieur l'air du
dehors; mais pour attiédir cet air, en hi-
ver, ils circulenl quelque temps en com-
pagnie îles tuyaux de chauffage qui font le
tour île l.i serre, cl viennent s'ouvrir bu
centre dans une chambre ménagée exprès,
ci d'où l'air s'épanehe dans toutes les par-
ties de l'édifice. En été, la masse d'air ainsi
introduite ne suffirait pas; mais de nom-
breux ventilateurs, en forme desabords,
snii! distribués dans l'enceinte maçonnée
qui sert de base a la serre cl laissent entrer
autant d'air qu'on peut le désirer. Ce n'est
pas tout, l'aération se rail encore par le
sommet. Au moyen d'un mécanisme ingé-
nieux, la pointe du dôme s'ouvre large-
ment, et laisse à l'air un passage d'environ
quatre pieds.
Dans ce genre de serre, plus encore que
il.uis celles .le formes ordinaires, l'édifice
doit éiic dégagé de tous encombrements
propres à diminuer l'agrément du coup-
il 'œil. C'est-à-dire que le luxer, la chau-
dière, les approvisionnements île char-
bon, etc., doivent être cachés el la ruinée
éloignée par les moyens déjà indiqués. On
ne doit, en un mot, rien laisser sous les
yeux «lu spectateur qui retrace l'espèce de
désordre qu'entraîne tout travail manuel.
Ici, comme au théâtre, on ne doit poinl
montrer ce qui se rail derrière les coulisses.
Non.
1259. PEUPLIER SUISSE PERFECTIONNE.
H. Mnrel, pépiniériste à Bargnj (Oise),
a obtenu, dans un semis de Peuplier suisse
(/'i/y/j//i/.s virginiana rail dans son établis-
sement, une variété qu'il ;> multipliée en
grand et qu'il livre au commerce -mis le
nom île Peuplier suisse améliorée), c'est
effectivement une grande amélioration que
l'un trouve dans plusieurs qualités que
possède celle nouvelle variété d'arbre, lu ut
in conservant le mérite du lypo qui l'a
produite.
Cet arbre, qui m élé multiplié en grand
por boutures qu'en m laites M. More!, est
déjà très-répandu dans le département pour
la plantation des routes el des chemins vici-
naux : un le distingue facilement de son
lypc par le développement que prend In
lige dès sa base, qui esl toujours plus grosse
que celle du Peuplier suisse, el s'allonge
en s'a mincissant vers sun extrémité. Ses
(I) L'Établissement Van Uoulle en a reçu eu
quantité, il j .i ." mis. di M \ Morcl elle même
branches sont moins él liées, ci il a l'avan-
tage de résister beaucoup mieux à l'impé-
tuosité dis \ciiis. r.mi qu'aux caractères
des autres organes, je n'ai rien remarqué
(ini ne lût identique à ceux du Peuplier
suisse (Populus virginiana).
Les avantages que j'ai surtout reconnus
à cet arbre forestier, consistent dans le
développement comparalil que prend s,
tige, et le peu d'étendue de ses branches,
qui nuisent d'autant moins aux cultures
près desquelles il esl planté, ce qui le rend
aussi moins sujcl à être penché un renversé
par le vent.
M. Muni m'ayanl donné quelques bou-
tures de cette variété de l'eii|ilier, je l'ai
multipliée sur le domaine d'Harcourt. Au-
jourd'hui trente pieds de ces arbres, sont
piaules sur deux lignes el uni atteint une
hauteur île .'i à (i mètres, .l'ai soin, chaque
printemps, lorsqu'on taille les branches en
crochet sur la tige de chaque bouture, de
les mettre de côté pour leur propagation,
attendu qu'on ne doit laisser à chacune
56
Mlx II.I.WI I -
d'elles qu'une seule branche pour consti-
tuer la lige, et, .1 la troisième année,
boutures, devenues des baliveaux, peuvenl
être plantées en place el à demeure.
J'ai aussi en multiplication deux variétés
île Peuplier blanc 'le Hollande, très-remar-
quables par leur développement. Elles uni
été obtenues de -émis aux Barres par noire
honorable confrère M. Vilmorin père, qui
voulut bien m'en envoyer des boutures. le
me propose, lorsqu'elles auront acquis un
certain développement, d'en parler dans
une prochaine noie que je remettrai à la
Société. Pépin.
(Annale* iU l'agriculturi française.)
1260. M. ROBERT FORTUNE AU JAPON.
I e lapon, qui déjà avant la conclusion
•lu traité anglo-américain, avait le privi-
lège d'attirer l'attention de tous ceux qui,
de près ou de loin, louchent à l'horticul-
ture, semble être en ce moment, d'une
manière toute spéciale, le rendez-vous des
explorateurs. En effet, nous venons à peine
de signaler l'arrivée dans ces parages de
M. .1. <i. Veitch qui s'j esl rencontré, a
Yeddo même, avec un botaniste allemand,
M. Sebottman, réunissant des collections
pour le jardin des plantes de Berlin; et
voilà que nous pouvons annoncer la pré-
sence au .lapon de deux hommes bien
connus dans l'horticulture, et dont les
noms, désormais impérissables, sont alta
chés à bien des plantes qui constituent
l'ornement de nos jardins. Ce sont
M. U. Fortune el le D' von Sicbold.
La présence de M. Fortune à Nangasaki
est frappée pour non. au coin du mystère.
Il n'y a pas deux ans que la Fi ore (T. XII,
p. 186,) faisait connaître à ses lecteurs,
que M. Fortune allait se rendre dans les
provinces septentri illes du Céleste-Em-
pire, à l'effet d'y réunir des plant-, de thé,
destinés aux essais de culture que l'Union
américaine projetait dans ses Etatsdu sud.
La mission, dont les Etats-Unis avaient
chargé le botaniste est-elle terminée, ou
conlinue-t-il ses recherches pour la répu-
blique jusque dans l'empire japonais? —
Quoiqu'il en soit, de nouvelles explora-
tions sont à mis yeux la promesse certaine
de nouvelles découvertes et de moissons
plos al d. mies: cl aujourd'hui, après ce
rode cl fatal hiver que nous venons de
traverser, il esl permis d'attacher aux
explorations de la Flore japonaise un inlé-
rèt d'autant plus grand, que la majeure
partie des végétaux japonais que nous
possédons à celle heure, ont résisté aux
rigueurs de la saison aussi parfaitement
que Ifs (liantes les moins délicates de notre
Flore indigène. Aussi nous empressons-
nous de reproduire d'après le Gardeneri
Chronidela lettre suivante de M. Fortune :
« Je ne sais au juste, — écrit ce bota-
niste, — si \ous me croyez éire en orient
ou en occident ; pour moi, je pense que
la terre esl ronde, et l'on peut fort bien
arriver ici, soit qu'on navigue vers l'ouest
par voie d'Amérique, soit qu'on suive dans
la direction de l'est la route des Indes.
Toujours est-il que, sans trop savoir com-
ment, je me trouve un Ii'ikI <lii monde,
dans une de ces c lies du soleil levant, •
qu'on appelle communément le. lapon, .le
ne puis mieux faire que de vous communi-
quer un extrait de mes notes de voyage ;
j'ai à V trouver la preuve de ce que je
; ne suis pis le jouet d'un rêve, comme je
pense l'être parfois.
« Je suis assis dans la véranda d'un
temple agréablement situé sur le penchant
d'une colline, à une centaine de pieds au-
j dessus ,|c la nier. In quartier de ce temple
' est occupé in ce moment par un de mes
amis, M. M' Kcn/.ic qui remplit ici les
fonctions de consul de France. A mes
pieds s'étend une haie magnifique que des
collines semblent environner de toutes
parts, ce qui la t'ait ressembler à une mer
sans issue. Ces collines dont les hauteurs
varient et dont la pi US élevée compte envi-
ron 1300 pieds d'altitude supramarine,
siioi toutes couvertes, souvent même jus-
qu'à leur sommet, d'arbres au plus riche
feuillage. Dans bs eaux paisibles et unies
du port, j'aperçois des n.iv ires appartenant
à diverses nations, - à l'Angleterre, aux
Etats-Unis d'Amérique, à la Hollande, à
j la Russie, — et bon nombre de jonques
à un mat, qui présentent l'aspect le plus
étrange. En lace de l'entrée du golfe,
assise sur ! vaste étendue de terri-
toire mollement ondulée, se déploie une
ville considérable, atteignant jusqu'aux
i collines et qui renferme environ 70,000
| habitants. De longs bâtiments à deux
t, u*
37
1M)8.
RHODODENDRON VIRGATU1, hook.™.
Ericacerc % Rhododcndreœ.
CHARACT. GEXER. — Vide supra, vol. I (1845)
scr. I, page ko.
CHARACT. SPKCIF. — « Érecta, ramis gracili-
bus, ramulis juuioribus calyee ovario petiolis
fuliisque subtus squamulis peltatis obsitis, foliis
oblongis aeutis brevi-petiolatis subtus glaucesceu-
tibus, floribus axillis loliorum termiualium sin-
gulo bractealo, bracteis amplis imbricatis . lobis
calycinis rotuudatis cilialis, corollae tubo infundi-
bulifurmi dorso villoso, limbi patentis lobis laie
ovatis. staininibus 8-10, filamentis inferne villosis,
ovaria 5-locularia. » Hook. fil.
Rhododendron virgatiim. IIook. fil. Iihod.
Sik. Ilimal. t. 20.
Celle jolie espèce a levé dans notre I Bootan. Les jeunes plantes ont été pin-
Établissement de graines reçues du I cées et nous ont fourni de jolis buis-
étages, à l'une des extrémités desquels
flotte le pavillon néerlandais, régnent sur
le devant de la ville et ont quelque peu
l'apparence de parapets construits pour la
protéger. Au-dessus de ma léte est déployé
le drapeau de la France; en face, un peu
en-dessous de moi, je vois les couleurs de
l'Angleterre ; sur une colline à ma droite,
je distingue les pavillons de l'Amérique et
du Portugal. L'ensemble offre le coup
d'oeil le plus ravissant que j'aie jamais
contemplé. La ville qui est là devant moi, |
c'est Nangasaki; et l'île peu élevée qui se
trouve en face est Décima, où les Hollan-
dais ont eu pendant si longtemps le privi-
lège de faire le commerce, à l'exclusion de ;
tous les autres peuples de l'Occident. Les
différents pavillons indiquent les consu-
lats des nations qui sont parvenues à con-
clure des traités avec ce peuple vraiment
extraordinaire.
a L'aspect de la petite île de Décima n'a
rien de remarquable; à cause des souve-
nirs qui la rattachent d'une manière
étroite à l'histoire des Hollandais au Japon,
j'ai cru cependant qu'elle méritait une
visite. Le vieux pont qui enjambe le canal
et relie l'île à la ville de Nangasaki, existe
toujours, révélant toutefois celte appa-
rence vénérable qu'acquièrent les ruines;
le petit bâtiment qui servait de corps-de-
garde , est vide maintenant; la grille à
été enlevée et la muraille renversée, de
sorte que les Hollandais ne sont plus à
cette heure des prisonniers comme ils
l'étaient naguère. Ils peuvent, ainsi que
les autres étrangers, visiter la ville quand
ils le désirent, et parcourir les cam-
pagnes environnantes, dans un rayon qui
ne peut excéder trente milles, sans êlre
le moins du monde inquiétés par les Japo-
nais. Dans une de mes excursions à Décima,
le hasard m'a conduit près d'un grand
et informe bloc de rocher, dans lequel
élaient taillés ces deux noms : K.empfer
et Trunberg. Ces deux mots à eux seuls
valent tout un panégyrique; aussi on
n'avait rien ajouté de plus. On aime à
voir les Néerlandais vénérer les noms
d'hommes pareils, quoique l'un fût alle-
mand, si je ne me trompe, et l'autre
suédois.
i Ce ne sera pas m'écarter de mon sujet
que de parler ici d'un autre allemand dis-
tingué et bien connu en Europe, notam-
mentle Drvon Siebold. Ce vétéran des bota-
nistes habite à cette heure la campagne, à
peu de distance et au nord de Nangasaki.
Là il vit retiré, loin des Européens, n'ayant
pour société que ses plantes, ses livres et
les Japonais. 11 y a une excellente biblio-
thèque composée d'ouvrages d'histoire
naturelle, qu'il me montra avec quelque
orgueil. Il m'a fait voir aussi son jardin
qui est riche en plantes japonaises, dont
plusieurs sont nouvelles pour l'Europe.
Une description de ce jardin et de quel-
ques autres qui environnent Nangasaki,
fera l'objet d'un article spécial. En prenant
congé du Dr von Siebold, il me donna un
pas de conduite le long de la colline. 11
parle la langue japonaise comme un indi-
gène et semble être extrêmement bien vu
de tout le peuple des environs sur lequel
RHODODENDRON VIRGATI M
-<'n>. '| n i sesonl couverts de fleurs dés
leur deuxième année.
Nous les cultivons en pleine terre de
terreau de feuilles pendant l'été et les
relevons en automne.
N < > n ^ multiplions l'espèce par voie de
graines qu'elle donne ici.
A la vue de la planche V 5060 du
Bol. May., faite d'après une piaule
reçue d'un él iblissement anglais, qui
croirait qu'il y a identité entre notre
plante el celle-là? lu cependanl la cul-
ture esi la cause unique de celle difle-
rence remarquable dans le port île ees
deux plantes.
Laissée à l'étal de nature, elle s'élance,
jette en ions sens ses rameaux longs,
maigres, presque dénudés, d'où le nom
de virgatum qu'elle porte [i n'nja, verge i.
En effet, dans cel état, elle n'a eei taiuc-
niiiii rien de gracieux, ce qui démontre
les métamorphoses qu'une bonne cul-
ture peut opérer. Ki l'opération e<i
bien simple cependant : un pincemenl
régulier.
Le D' Hooker a découvert I espèce
croissant dans les ravins, sur la lisière
de forêts de j > i 1 1 > . ;i une élévation de
8000 ù 9000 pieds de la vallée de
Lachen.
Dr son côté M. Hooib l'a découvei l<
dans le Hootnn, dans des localités sinii-
laires aux précédentes.
L. Ml.
il exerce une grande influence. — Doc-
teur, lui dis-je, vous semblez être M'ai-
ment ou prince au milieu de la population
ceinture, comme les bonnes gens '-> Décima
mi Nangasaki. »
Nous attendons avec d'aulanl plus d'im-
de ce pays. — Il répliqua en souriant, qu'il patience la relation promise par M. For-
aimaiï bien les Japonais et qu'il croyait tune concernant les jardins de Nangasaki,
que ce sentiment était réciproque; el avec que nous reproduirons très-prochainement
un mouvement presque imperceptible qui la description donnée par M. Veitch, des
trahissait le sarcasme, il ajouta : « le n'ai jardins de Yeddo. (>< détails ne peuvent
pas besoin de porter un revolver dans ma manquer d'exciter un \il intérêt.
En. 1t.
1262 BIBLIOGRAPHIE.
Dr- lu cultun tirs Plantes de Serre froide, par P. E. Di Potdt, Secrêtain *<■ lu Société d'horti-
culture de Mon», etc. (I)
Voici un petit livre dont l'apparition I soin. Son amour p > les plantes n'est pas
fera certainement plaisir à tous les ama-
teurs de plantes; quant aux praticiens, et
nous parlons ici spécialement de ceux qui
suivenl le courant progressif de notre
siècle, de ceux que n'aveugle point une
exclusif comme la Bèvre des collections
qui tourmente certains florimanes. Tous
les genres, depuis les plus difficiles, les
Orchidées, sur la culture desquelles il a
communiqué, il > ;i quelques années à la
absurde prévention, de ceux enfin qui Flore, d<' précieux renseignements, jus-
comprennenl que l'on peut apprendre qu'aux arbustes qui affrontent les rigueurs
encore à tout âge , à ceux-là également, il de nos fri 1s, Irouvenl chez lui un ac-
sera tout aussi utile qu'agréable. cueil proportionné à leur mérite, à leur
Depuis nombre d'années secrétaire de valeur ornementale. Se3 nombreuses plan-
la Société d'horticulture de Mons, qui dotl tes, qui n'ont jamais né confiées à des soins
j son activité, à son dévoûment, le rang mercenaires, réunissent presque chaque
distingué qu'elle occupe parmi les autres
sociétés horticoles du pavs, M. De l'in/dl
csl un de ces amateurs enthousiastes el en
même temps réfléchis, pour lesquels la
culture des fleurs n'esl pas seulemenl une
agréable distraction mais un véritable be*
année les suffrages du jurj aux expositions
Montoises.
Le travail dont .'/. Ds Puydt vient d'en-
richir la littérature horticole, c>i donc le
résumé d'une longue expérience , le frnïl
d'études nombreuses, d'observations jour
(I) Un volume in-12 avec figures. - Bruxelles, Emile Tarlier, éditeur. — Paris, librairie agricole
de la maison i ustiquo. Prix fr. 1-80.
PHILODENDRON ERUBESCENS C.Koch
5!)
liOD.
PHILODENDRON EMBESCENS ,
C. KOCH.
Aroideœ.
CHARACT. GENER. — « Spatlm tota pcrsis-
tens, post florescentiam reclusa. Spadix dense
obsitus, appendice carens. Antherœ singuli floris
libéras. Ovarium multi- (5-la-) loculare; loculis
pluriovulalis; ovnlis axi affixis, erectis. — Plantîe
Amoricanœ Iropicœ, succo decolori, rbizomate in
caulem elongatum scandentem v. arborescentem
tnutalOj foliis remotis, vaginis petiolaribus breuis-
si'm/s, stipularibus elongatis décidais folio oppo-
sitis, Schott. 0
CHARACT. SPECIF. - <■ Elata scandcns. caule
Subsimplici ad nodos copiose radicante, foliis pe-
dalibus et ultra sagittato-cordatis acutis utriuquc
nitidis viridibus subtus pallide purpurasccDtious
vel cupreis, venis superne immersis, petiolo tereli
lolii longitudine, pedunculis brevibus sublermi-
nalibus, spatlia eucullalo-cymbiformis obtusa
cum mucronulo carnoso firma exlus atro-purpu-
rasceute intus kcrmesina, spadice spatlue longilu-
dine crasso dimidio inferiore ovariis tecto, apice
slaininigero medio staminodiis tecto. » IIûok.
Philodendron erubcscens, C. Kocii. (App.
IS'ii, p. 6). Sciioti. Syn. Aroid. I, p. 88. — Hook.
in Ilot. Mag. Icon bic iterala.
Que de plantes au port pittoresque
parmi les Anthurium, les Philodendron
et genres voisins! — Que de ressources
muler dans nos serres chaudes un sem-
blant de sile naturel, un spécimen lilli-
putien, une imitation (!) de rinconce-
n'olï'rent-elles pas quand il s'agit de si- | vable lohu-bohu qui frappe le regard
nalières. Il épargnera aux amateurs qui
débutent et qui ne possèdent pas cette ex-
périence que l'on paie toujours si chère-
ment avant de l'acquérir, bien des décep-
tions dont l'origine trouve très-souvent sa
première cause dans le genre de culture
qu'on entreprend. Voici, à ce sujet, le
conseil qu'il donne à ceux qui veulent de-
venir amateurs de fleurs.
« Celui qui se propose de cultiver les
plantes doit s'assurer d'abord s'il est dans
de bonnes conditions pour y réussir. Les
soins que réclament les plantes de serre
sont minutieux et parfois pénibles. Ils
exigent de la patience et, surtout, de la
régularité. Quelques amateurs, animés du
feu sacré, recherchent les difficultés et
estiment leurs plantes en raison directe
des peines qu'elles leur donnent; niais les
autres n'envisagent que les résultats et
voudraient ne les point acheter si cher.
11 faut s'examiner là-dessus, et si l'on n'a
pas, chaque jour, le matin ou le soir, une
heure disponible et la volonté de la consa-
crer à sa serre; si l'on ne peut, en outre,
donner quelques minutes, de loin en loin,
à la surveillance, il vaut mieux s'abstenir.»
« On peut, sans doute, faire cultiver par
un jardinier. C'est alors à ce jardinier et
non au propriétaire que nos instructions
s'adressent; mais nous tenons pour ama-
teurs, ceux-là seuls qui savent cultiver,
qui connaissent les plantes et ne dédaignent
pas, au besoin, de se salir les doigts. •>
» Il importe, après ce premier examen,
d'adopter, en connaissance de cause, un
genre de culture ; car on ne peut les entre-
prendre tous à la fois. L'horticulture est
un art fort complexe, et la moindre de
ses branches sufiit pour occuper les loisirs
d'un homme d'affaires. Ce n'est pas assez
de choisir la serre froide, car là encore
il y a des spécialités nombreuses dont
chacune exige une étude particulière. »
« Souvent on débute par une de ces
cultures spéciales et l'on emplit sa serre
d'un seul genre de plantes, Pclargonium,
Azalea, Camellia , Fuchsia; ou d'une fa-
mille, d'un groupe naturel, comme Coni-
fères, Cactées ou plantes grasses, bruyères
etc. Le plus grand nombre préfère, dès
l'abord la variété et veut avoir un peu de
tout. 11 est plus aisé de s'attacher à un
seul genre, mais la monotonie rebute tôt
ou lard, à moins qu'on n'y apporte un
grain de passion. Hors ce cas, nous conseil-
lons plutôt une culture variée, une de ces
jolies collections, riantes et pittoresques ,
dont nous avons essayé de donner l'idée.
Cela sans disputer des goûts. »
w
PHILODENDRON BRI BESCI NS
(avouons-le, tant soit peu décontenancé) |
de l'homme d'Europe qui s'écarquille
les y< ux en cherchant en vain a démêler
ci i inextricable faisceau de plantes de
toute nature, qui descendent du faite
sans avoir jamais connu le sol, qui
s'en tortillent dans les lianes terrestres
-Mrvant jusqu'au sommet îles arbres
pour retomber en lésions destinés, eux,
;'i servir de perchoir aux perruches, aux
singes, aux caméléons, en un mot à
tout ce qui grimpe, saute ou vole; et
tout cela entremêlé île fleurs de toutes
nuances, de toutes formes, dont il est
souvent impossible de découvrir 1 at-
tache. Ajoutez au tableau des myria-
des d'oiseaux-mouches dont le plumage
semble l'ait de rubis, de topazes, d'émé-
raudes éblouissantes cl qui voletant
toujours, viennent, rapides comme
l'éclair, sucer le nectar de toutes ces
fleurs dont les pédoncules sont fré-
quemment ornés de serpents marque-
tés île brillantes couleurs, qui semblent
s'enrouler là, comme sur un promon-
toire, pour mieux s'approcher de ces
j > 1 1 i i - oiseaux-mouches. Ces Berpents
fuient comme l'ombre, reparaissent et
disparaissent encore pour faire place
à d'autres hôtes, qui animent sans cesse
cette nature étrange, quelque peu diffé-
rente, en effet, de celle qu'offrent nos
Bioniques parages !
Le Philodendron qui nous occupe 1 1
dont on ne connaît pas exactement la
patrie, quoique américaine dans tous Ici-
cas, est beau par ses grandes feuilles
atteign mt plus d'un pied de long et ses
larges bractées rouge sang, rouge cerise
à l'intérieur, enveloppant le spadiee qui
semble fait d'ivoire.
.Notre planche donne ù lanière-plan,
une idée de- l'ensemble du port, et les
racines aériennes qui y figurent aux en-
trenœuds, démontrent combien il est
aisé de propager ce genre de plantes.
L. vil.
.1 II est nécessaire de prendre une déter-
mination préalable, parce que du choix à
taire dépendront plus ou moins l'empla-
cement, l'exposition, la tonne et le- pro-
portions de la serre, les matériaux qu'on y
emploiera, ses dispositions intérieures, etc.
En horticulture, tout se lie et chaque
détail a sa raison d'être — »
Les observations de M. De Puydt <\\r
la Construction de- -eue- -uni .'-dément
marquées an coin donc sage prévoyance :
■ La connaissance de certaine- loi- de la
physique et de la physiologie des plantes
est indispensable pour la construction d'une
bonne serre, et, cependant, il n'est pas de
branche de l'art horticole qui soit plus
complètement livrée à la fantaisie ou à
l'empirisme. Pour quelques serres bâties
dan- de bonnes conditions et pourvues de
doit ce que la -aine horticulture réclame,
combien n'en voit-on pas qui ont été con-
çues tout BU rebours dès besoins de la
végt talion '■ On ne peut -'eu étonner si
l'on songe que, oeul fois sur dix, on élève
-a -erre avant d'avoir appris à cultiver,
sans notion- théoriques, par imitation ou
pour la satisfaction des yeux. Oue >i,
moins confiant et cherchant un guide,
l'amateur nail s'adresse a un architecte,
C'esl bien une autre mi-ère. Le ciel OOUS
garde des serres d'architecte ! ■
Après cela, l'auteur nous donne la des-
cription détaillée et accompagnée de ligu-
res d'une -erre froide modèle et il la fait
suivre d'une comparaison ave. diverses
autre- tonne- de fantaisie.
Puis vient le chapitre du chauffage; ici
encore on - 'aperçoit que l'auteur a mûre-
ment étudié cette importante question, et
ses appréciations sur la valeur comparative
des deux systèmes: - thermosyphon et
conduits de fumée, — autant sous le rap-
port économique que -ou- le rapport de
la santé des végétaux, trouveront de
l'adhésion chez tous les bon- praticiens.
Après avoir déterminé ainsi d'une ma-
nière concise , mai- claire et intelligible.
quelles sont les conditions à l'aide desquelles
l'amateur qui cultive lui-même, pourra
compter sur le succès, l'auteur arrive à la
H
NIEREMBERGIA CRACIL1S var. CROZYANA
il
UiO.
NIEREMBERGIA GRACILIS var. CROZYANA.
Mierembergla nigricans, Crozy.
Ce petit Nierembergia, tout gentillet,
nous est venu de chez MM. Avoux et
Crozy qui l'ont mis en vente. Il ne s'élève
guère à plus d'un pied. Ses branchettes,
toutes grêles se subdivisent à l'infini et
forment un ensemble buissonnant, garni
de petites feuilles presque linéaires. I
Solanacese.
Toute la plante se couvre de jolies fleurs
peu concaves, à six lobes arrondis, d'un
blanc lilacé clair vers la circonférence,
d'un lilas striolé vers le centre du limbe
et d'un beau jaune d'or qui forme disque
vers l'onglet.
C'est une bien charmante petite plante
culture proprement dite. Il la commence I
à la rentrée des plantes, en automne, et ex-
plique comment il est possible de combiner
le pittoresque des arrangements avec une
bonne culture. Il s'élève avec raison contre
le mauvais goût de ces amateurs, qui en-
tassent les unes sur les autres un trop
grand nombre de plantes. Il est évident,
dit-il, que si ces masses de verdure, accu-
mulées dans un espace trop étroit, peuvent
présenter quelque intérêt aux yeux de l'ob-
servateur superOeiel, il n'en sera pas de
même du véritable amateur, qui ne verra
qu'un fouillis dénué d'attraits dans les
exemplaires maigres et étiolés, qui sont la
conséquence inévitable de cet entassement.
Ses conseils sur les arrosements, la ven-
tilation, les dépotements, la taille, le pin-
cement et les divers modes de multiplica-
tion à l'usage de l'amateur; les moyens de
se réunir avec une seule serre des collec-
tions nombreuses pour les expositions; les
t 1263. MOYEN D'EMPÊCHER LES FLEURS DES ARBRES FRUITIERS D'ÊTRE DÉTRUITES PAR LES
GELÉES TARDIVES.
Lorsque leur jeune bois a pu s'aoùter , situées dans les terrains secs ont eu moins
complètement I été précédent, nos arbres à souffrir que celles qui se trouvaient dans
milliers. .1 t.". - i I ..,!.. ..." i .... __i i i ^..,.. . .„„„ . . .
règles à observer pour les achats de plantes
et la manière de se faire une belle collec-
tion, à peu de frais , nous révèlent égale-
ment une foule de petits détails dont les
amateurs, mieux que les hommes du mé-
tier, sauront apprécier toute l'importance.
^ Nous eussions désiré, si l'espace nous
l'avait permis, donner ici encore quelques
extraits de ce livre indispensable à tous
ceux qui veulent s'adonner avec succès à
la culture des plantes de serre froide en
général; cet aperçu sommaire suffira toute-
fois pour en faire comprendre toute l'uti-
lité. Nous espérons que l'accueil qu'il ren-
contre dans la presse et dans le public
horticoles, engagera l'auteur à compléter
promptement son ouvrage, par la publi-
cation d'un travail analogue sur la cul-
ture des plantes de serre chaude et de
serre tempérée, ainsi qu'il le promet dans
sa préface. £D. p.
fruitiers, la vigne aussi bien que le pécher
et les autres arbres à fruits à noyau, sup-
portent sans inconvénient les hivers les
plus rudes. Si les fortes gelées de jan-
vier 18G1 ont occasionné de grands dégâts
parmi les plantations d'arbres fruitiers,
il faut en attribuer la cause non pas
au froid lui-même, mais à l'aoûtement
incomplet des rameaux. Il est à remar
un sol humide. Si l'été 18G0 avait été un
été chaud et sec comme ceux qui l'ont
précédé, il est très-probable que peu d'ar-
bres eussent été atteints par la gelée,
quoique le thermomètre soit descendu à
— - 20° centigrades. Un abaissement consi-
dérable de température n'est réellement
nuisible que lorsque la sève commence à
se mettre en mouvement. Voici un fait
per en etlet que les plantations d'arbres 1 qui nous a été communiqué pendant notre
Tome iv, 2° série (1859). (;
\±
NIEREMBERGIA GRACILIS u.. CROZIANA.
(|iii ne cesse ici, de fleurir dehors, depuis développent soin pincées nu sommet, de
juin jusqu'à ce que le froid la (ue. Ce- telle façon que lorsque les gelées ne sont
pendant mous ne livrons pas tous uns plus à craindre, elles forment déjà de
exemplaires à la fureur de la l>ise d'oc- | gracieux buissons que l'on peut considé-
tobre, — nous avons soin, dès le mois j rer comme l'un des plus jolis ornements
de septembre., d'en relever de la pleine do nos plates-bandes de pleine terre.
terre deux ou trois pieds, que nous hiver- Il ne faut pas songer ù forcer celle
nous en serre tempérée, (les pieds-là plante; l'hiver ne lui va pas; ses tigelles
nous servent de mères au printemps; ' tendent toujours à moisir; — mais on
ils nous donnent les boutures qui s'en- peut parfaitement la cultiver en pois et
racinent extrêmement bien, extrême- l'y faire fleurir pendant tout l'été, en
nient vite, sans chaleur de dessous, plein soleil.
Une l'ois enracinées, nos jeunes plan- Nous ne dirons rien de la variété ulbi-
les sont mises sur une couche tiède el flora, elle ne diffère pas assez du type.
toutes les petites ramifications qui se ( L. VII.
séjour en Allemagne par M. Effner, in-
specteur des jardins royaux en Bavière,
fait que ce profond praticien avait constaté
cent, l'ois pendant sa longue carrière, lors-
qu'il était encore jardinier en chef du
potager royal de .Munich. D'abord il nous
faut dire que les hivers sont beaucoup
plus rigoureux en Bavière et notamment
à Munich que clic/, nous; le thermomètre J
descend fréquemment à — 24 ou- — 25° cen-
tigrade. Le [lécher y est aussi peu cul-
li\é que dans nus jardins le figuier,
parce qu'il y résiste rarement. Eh bien,
M. Effner a observé que lorsque ces ar-
bres ont été enveloppés de paille dès le
mois de novembre, ils étaient le plus sou-
vent endommagés malgré cette couver-
ture, tandis qu'il n'y avait aucun danger ni
pour le bois, ni pour les (leurs, lorsqu'on
les laissait exposés sans aucun abri jusqu'au
mois de lévrier, et qu'on ne les envelop-
pait de paille qu'à partir de cette époque.
Nous savons aussi que ce n'est pas la
gelée qui détruit les fleurs au printemps,
mais plutôt le contact brusque el violent
des rayons solaires sur ces organes tendres
alors que leurs tissus sont encore im-
prégnés de glace. On peut conclure de ceci
qu'il \ a avantage à retarder artificielle-
ment (ne fût-ce même que de quelques
jours] l'ascension de la sève et par suite
la floraison. Une seule nuit est souvent
cause de tant de désastres! Pour atteindre
ce résultat, vers le commencement de
niais non* placions devant nos espaliers
île-, ramures de hêtres encore garnies de
feuilles, ou, ce qui vaut mieux, des bran-
ches de sapins. Ce simple abri était destiné
non seulement à garantir les Heurs contre
les rayons funestes du soleil après une
nuit froide, mais surtout à retarder la mise
en végétation des arbres. Nous avons
répété celte expérience pendant plusieurs
années consécutives, et toujours nous avons
obtenu des récoltes considérables sur le
pécher cl sur les abricotiers, alors même
que généralement ces fruits étaient rares
dans d'autres jardins.
Voici encore une pratique très-avanla-
geuse, qui tend au même but. Toutefois,
dans noire pays, elle n'est applicable que
dans des cas exceptionnels, parce que la
température en hiver v esl soumise à de,
variations brusques et très-souvenl irré-
gulières. Ce moyen consiste à couvrir au
commencement du mois de mars, le sol
au pied des arbres pendant qu'il est encore
gelé, d'une couche assez épaisse de vieux
fumier. De cette manière le dégel de la
terre est retardé et par suite également
l'ascension de la sèv c dans les arbres.
On ne doit pas supposer que ce relard
dans la végétation produise un retard
proportionné dans la maturité des fruits,
c'est-à-dire que si. par exemple, la florai-
son a été relardée de l<> jours, on ne doit
pas en conclure que la maturité aura lieu
10 jours plus tard que dans les circonstan-
ces ordinaires. Non. L'activité végétative
est en raison de la température ci de
l'intensité de la lumière. <>r la maturité
avant lieu par une température moyenne
de jour de -t-20" centigrade, et dans la
saison que les jours sont longs, l'activité
DENDROME.CON RIGIDUM Benth
45
lill.
DEPRG1EC0N RIGIDU,
BENTII.
Papaveraceœ.
CHARACT. GEiNlîll. — Sepala 2, ovata, caduca.
Petala 4. Slamina plurima, Filamenta lilifurmia.
Anlkerœ lineares. Sligmata 2, sessilia, brcvia,
crassiuscula. Capsula clungata, siliquaeformis ,
1-locularis, bivalvis; valais coriaceis, duris, a basi
ad apicem dehisceiitibus. Placentœ marginales,
filiformes. Semina pluriina, majuscula, pyrifor-
mia, lœvia. — Fruticulus dense foliosas, rigidus,
glaher. Folia lanceolala, acula, dcnliculala, pea-
ninervia, reticulata , rugosa , rigida. Pedunculi
axillares, uniflori, Benth.
CHARACT. SPECIF. — Vide Best», in Trans.
Horl. Suc. London, 2e série, V. F, p. 407.
Denilromecon rlgldum, Benth. — ■ IIook. in
Bot. Mag. N» lilôi. lcon hic iterala.
Décidément les pavots s'émancipent !
— Famille de prolétaires herbacés jus-
ques il n'y a guère que la bagatelle d'une
centaine d'années, quand leur sont venus
l'un du Pérou, l'autre des Antilles,
deux proches parents qui devinrent les
filleuls d'un botaniste italien du nom de
liocconi (d'où le genre Bocconia). Au-
jourd'hui c'est bien mieux que cela, le
nouveau débarqué a toutes les allures
d'un arbrisseau. Il est originaire de la
Californie et touche de très-près aux
deux individus que nous venons de men-
tionner. Faute de filiation européenne
connue, il a fallu que M. Bentham lui
donnât un nom. Pour rappeler son ha-
bilus, il a choisi celui de Dundromecon,
tiré de la langue hellénique et qui signi-
fie Pavot en arbre.
David Douglas l'a découvert le pre-
végétative est alors infiniment plus puis- | tions égales, la différence entre la maturité
santé, qu'au moment de la floraison, la- de deux arbres dont la végétation de l'un
quelle arrive au printemps lorsque la tem- aurait été retardée de quelques jours, se-
pérature moyenne s'élève à peine à -t-5° rait pour ainsi dire presque inappréciable.
centigradesseulcment.Toutcsautrescondi- Ed. P.
f 1264. LES PLANTES HYGROMÉTRIQUES. — UN NOUVEAU GENRE D'HYGROMÈTRE.
Qui n'a déjà vu ces petites figures re-
présentant le plus souvent un moine dont
le capuchon en se relevant ou en s'abais-
sant, annonce la pluie ou le beau temps?
Ce sont ce que l'on appelle des hygromè-
tres ou plutôt des hygroscopes. Toutefois
ces instruments sont loin de donner des
indications exactes, d'autant plus qu'ils
sont ordinairement placés dans des en-
droits dont l'état hygrométrique diffère
notablement avec celui de l'air extérieur.
On sait que leur construction est basée sur
la propriété que possèdent les boyaux, les
cheveux, etc., de s'allonger lorsque l'at-
mosphère est chargée d'humidité et de se
raccourcir à mesure que fuir devient
plus sec.
Certains végétaux ou plutôt certains
organes végétaux jouissent également de
propriétés hygrométriques; chez les uns
ce sont les feuilles, chez les autres ce sont
les fleurs, chez d'autres encore, les fruits.
Ainsi quand les fleurs du mouron commun
(Anagallis urvensis, L.) que l'on nomme
encore miroir du temps sont complète-
ment épanouies, on peut être certain qu'il
ne tombera pas d'eau avant plusieurs heu-
res; lorsqu'elles sont à demi closes, le
temps restera couvert, tandis qu'il pleu-
vra presqu'à coup sûr chaque fois que ses
pétales se rapprochent entièrement. On
sait aussi qu'un grand nombre de fleurs
composées ne s'épanouissent parfaitement
que lorsque le soleil n'est pas caché par
les nuages, et se liaient de refermer leurs
corolles dès que le temps se dispose à la
pluie. Toutes les variétés de trèfle contrac-
tent leurs feuilles à l'approche d'une tem-
pête, et une espèce d'oseille sauvage les
replie dans les mêmes circonstances.
H
DENDROMECON RIGIDUM, Bbktii.
mier; puis rst venu William Lobb, qui sée, à branches alternes, ligneuses, de
n'en a pas laissé échapper les graines et couleur paille; les rameaux naissants
celles-ci devraient avoir levé à l'heure sont nécessairement herbacés. Les fcuil-
qu'il est chez MM. Veitch, à moins que, les sont longues de deux à quatre pou-
subissant le sort de nombreuses devan- ces, portées sur de courts pétioles,
cières, elles ne soient perdues pourl'hor- lancéolées, glabres, acuminées, raides,
ticullure, jusqu'à ce que quelque autre d'un verl glauque. Les fleurs sont soli-
collecteur en retrouve encore la trace laires, terminales, elles mesurent deux
dans le lieu d'origine. pouces de diamètre. Les boutons sont
Le Dendromecon, nous dit sir Wil- i sphériques, apiculés. Les sépales, au
liam, « a toul-à-fail l'aspect et les carac- ! nombre de deux, orbiculaires, très-
tères d'un membre de la famille des concaves, caduques. Les pétales au
Papavéracées, mais il est muni d'une nombre de quatre, sont arrondis, cré-
lige et de branches. // s'est montré rus- nelés, étalés, d'un jaune brillant. Les
tique en Angleterre » (ce qui implique- I
rait contradiction avec nos doutes sus-
énoncés, doutes nés de l'absence de tout
signe de vie qu'eussent pu donner les
catalogues de la maison \ eitch, si l'es-
pèce avait prospéré).
« C'est un petit arbrisseau à lige die—
Implication do» ligures. — Fig. I. Fraction d'une feuille. — 2. Etamiiie
transversale de l'ovaire.
étamines, oranges, sont assez nombreu-
ses. Les anthères oblongs, à deux loue-.
Les filaments sont à peu près de la lon-
gueur des anthères. L'ovaire oblong,
cylindrique. Le style court. Le stigmate
large, étalé. » L. Vil.
5. Pistil.
.' X CtlOIl
Mais ces phénomènes sont encore plus
remarquables chez un grand nombre de
fruits. Ainsi nous nommerons spéciale-
ment les cônes de sapins, lu Ruse de
Jéricho, (Ânastatica hierochontica, Lins.),
les barbes de V Etièpe-aigrelte [Stipa pen-
nala, Li.nx.), et les graines d'une autre
plante annuelle indigène, YErodium grui-
uiuii, Wili.d. ou bec de grue, qui sont
même utilisées pour confectionner des
hygromètres de la plus grande simpli-
eité et d'une sensibilité extrême. Ces
graines soûl munies d'un appendice corné,
long tle quelques centimètres, tourné
en spirale à sa partie inférieure. La
graine étant retenue dans une position
fixe, celle spirale se déroule OU s'enroule
plus ou moins suivant le degré d'humi-
dité ou de sécheresse de l'air, cl son extré-
mité mobile remplit alors l'office d'une
aiguille sur un cadran.
Nous avons reçu dernièremenj un de
ces petits appareils vraiment ingénieux,
construits en Allemagne, où on les vend
à un prix modique.
Ed. P.
t 1265. A PROPOS DE MELONS.
L'un de nos correspondants a entendu mince afin que la taxe de la lettre ne s'en
faire l'éloge des melons de Sumba (lie ma- ressentit pas.
laise) cl voudrait que nous fassions venir
de là, pour lui, deux douzaines de ces
graines. — A défaut par nous d'avoir des
rapports avec la susdite Ile, notre honora-
Ccla nous rappelle le fameux potiron né
sous le soleil brésilien et que M. G., agent
commercial du Gouvernement, avait pris
1 1 1 < ■ correspondant désirerait l'adresse d'une pour un melon, tant la saveur en était déli-
cieuse; à son retour en Europe il en distri-
bua ]■■-. graines au corps diplomatique
accrédité à Bruxelles — Ce melon ex-
quis.... ce n'était.... qu'une citrouille!
L. VIL
solide maison de Hollande où l'on comprit
franc, lis, afin qu'il puisse se mettre en rap-
ports suivis avec elle, relativement à l'ob-
tention des deux douzaines des susdites
graines. Elles devraient, nous dit-il, lui
parvenir sous une enveloppe de papier fort
MISCELLANÉES.-
t 1266. BLÉ DE MIRACLE (Tritieum composilum, Lin.)
Cette variété de froment
connue également sousles
noms de blé d'abondance,
bld de Smyrne, blé mon-
stre, n'est pas nouvelle;
ses épis monstrueux ont at-
tiré depuis longtemps l'at-
tention des agronomes.
Ainsi qu'on le voit par la
figure ci-jointe, ils sont
composés de plusieurs épis
agglomérés, toujours rem-
plis de graines fécondes
lorsque la récolte réussit.
On conçoit que dans ce
cas, cette variété doive être
très- productive. Pourtant
le blé de miracle est peu
répandu; c'est tout au plus
s'il est cultivé dans quel-
ques jardins comme curio-
sité, la farine que donne
son grain étant d'une qua-
lité très-inférieure. D'une
autre part, il est, dit-on,
difficile sur le choix du
terrain et très-sujet à dégé-
nérer. C'est assez naturel;
nos grandes et magnifiques
variélés de poires ne con-
servent pas davantage leur
dimension quand elles sont
transplantées dans un ter-
rain moins riche. On com-
prend aisément que pour
nourrir et développer com-
plètement ces épis volu-
mineux, la plante doive
trouver dans le sol et en
grande ahondance , une
nourriture facilement assi-
milable. Aussi dans les ter-
rains inaigres voit-on géné-
ralement les épis redevenir
étaient. On dit aussi que .
rustique que les autres et qu'elle supporte difficilement
les froids de nos hivers; cette assertion est peut-être
exagérée.
L'échantillon qui a servi de modèle à notre figure
provient de plantes qui ont été semées en 18G0, et seu-
lement au mois de janvier, cl eet hiver là, pas plus que
celui que nous venons de traverser, ne peut compter
parmi les plus doux. £„, p.
ili
n pi
cette
m
MISCELLANÉES.
f 1267. IMPORTANCE DE LA CONSOMMAT!
Voici quelques détails slatistiques sur
l'immense quantité de plantes odoriféran-
tes que l'on cultive dans le midi de la
France cl notamment à Montpellier, Grasse,
Nîmes, Cannes et Nice. Un grand établis-
sement à Cannes consomme annuellement
70,000 kilogrammes de fleurs d'oranger,
10,000 kilog. de fleurs d'Acacia (Acacia
Farnesiana), 70,000 k. pétales de roses,
16,000 k. fleurs de jasmin, 40,000 k. de
violettes, 4,000 k. fleurs de tubéreuses et
quantité d'autres plantes. Nice et Cannes
notamment sont le paradis des violettes;
on en cueille dans ces deux endroits seuls
ON DE QUELQUES PLANTES AROMATIQUES.
plus de 7,000 k. A Nice on récolte annuel-
lement 50,000 k. de fleurs d'oranger, et à
Cannes, où leur parfum est plus délicat
encore, plus du double. On récolte aussi
près de 5,000 k. de fleurs d'acacia à Can-
nes seulement, où cet arbuste prospère par-
ticulièrement.
Les fleurs ne produisent en général
qu'une quantité très-minime d'essence.
Ainsi 1,000 k. de fleurs d'oranger ne pro-
duisent que 4 k. environ d'essence pure
et la même quantité de pétales de roses
donne à peine 250 grammes d'essence.
(Giu-len/lora.)
1268. LE VOL DE L'HIRONDELLE.
Une expérience curieuse a été faite
sur la rapidité du vol de l'hirondelle. Une
personne d'Anvers parvint à s'emparer
montres ayant été mises d'accord. Douze
minutes et demie après son départ de Gand,
l'hirondelle reparut dans son nid; elle avait
d'un de ces oiseaux qui avait construit son I parcouru à peu près 5 kilomètres par
nid contre la corniche de sa maison; elle j minute, bien que la rapidité de son vol
lui coupa la queue et le lit transporter à j ait dû se ressentir considérablement de la
Gand par son domestique qui reçut l'ordre ■ mutilation inutile qu'on lui avait l'ait subir,
de le lâcher à une heure convenue, les I
A Raguse et dans le midi de la Dalmatie
on se sert pour fabriquer vnepoudre insec-
ticide d'une plante indigène, le l'asserage
t 1269. DESTRUCTION DES INSECTES.
sauvage [Lepidium ruderale, L.), que l'on
pulvérise après dessication complète.
(/M. Gart. Zeit.)
Le plus grand noyer de V Angleterre se
trouve dans le comté de Norfolk près de
Beaehamwell. En été, quand il est couvert
de feuilles, son aspect est imposant. Sa lige
et ses branches ont des dimensions colos-
sales. Un peu au-dessus de la surface du sol
sa tige qui atteint à peine 5 à 4 mètres de
hauteur, a une circonférence de dix mètres.
f 1270. UN NOYER COLOSSAL.
La circonférence de ses cinq branches prin-
cipales eU de 3 à 5 mètres. Quant à sa
couronne, elle couvre une surface de 120
mètres. La hauteur totale de l'arbre est de
00 mètres. — Le produit de ce colosse
s'est élevé en une année à 5i,000 noix.
(liunpl.)
t 1271. NOUVELLE ENCRE INDÉLÉBILE.
Dissoudre dans de l'acide sulfurique | deviennent d'un noir jais par la carboni-
très-étendu d'eau, un peu de sulfate d'in- sa lion du sucre. Cette encre est ineffaçable
digo, de sucre et de gomme. En présentant i soit par le grattoir, soit au moyen de pro-
l'écriturc devant le feu, les caractères i cédés chimiques. (Scientific Artisan.)
t 1272. MOYEN DE HATER LA GERMINATION DES GRAINES.
M. André Leroy a constaté qu'en trai- promptement. Ainsi, les graines de magno-
tant les fruits enveloppés dans une pulpe ! lias, de houx, d'ifs etc., qui séjournent
grasse ou huileuse, par une solution de ! souvent deux ans en terre sans donner
potasse elen les slratiliant ensuite dans du
sable, on peut les amener à germer
signe de vie, lèvent promptement après
avoir été traités de cette manière. Ed. P.
salvi a obtus a Mari & Oui ■
Mexique
il
i£12.
SALYIA OBTUSA, mahtens ei gal.
Labiatœ.
CHARACT. GENER. — Vide Flore, t. V. p. Mît.
CIIARACT. SPECIF. — « Caule herbaceo bifa-
riam piibesccnte, foliis petiolatis ovalis obtusis
crenato-serratis Jjasi cimcatis supra glabriusculis
subtils eano-pubeseentibus, vcrticillastris bifloris
disiaiitibus, calyèe tubuloso-campanulato pubes-
cente striato labio superiore acuto iuferioris den-
tibus acuminatis, tubo corollae inflato calyce duplo
longiore galca pubescenti-birta, staminîbus înclu-
sis, stylo piloso. — In Mexiei prov. Oaxaca (Gal.
.\"7l-i) Folia pollicaria. Flores coccinei pollicares.
Proxime accedit ex auct. cit. ad S. fulgentem, sed
foliis brevioribus non eordatis, vcrticillastris pau-
cifloris floribusque miuoribus divcrsa.An S. Gra-
hami?— Benth. iu DC. Prodr. XII, p. 534 N» 301.
Salvla obtusa, Muitens et Gai,. Bull. acad.
Brux. , V, 11.
Cette espèce faisait partie de l'her-
bier formé au Mexique par feu Henri
Galeotti. Depuis, les frères Tonel en
ont envoyé des graines qui ont levé et
d'où sont venues les plantes qui circu-
lent dans le commerce. Elles forment
de jolis buissons touffus qui ont à peu
près le port du S. Grahami. Les fleurs
sont grandes, d'un rose carminé extrê-
mement délicat, et se succèdent pen-
dant des mois. Nous en possédons de
beaux exemplaires bien ramifiés dont
nous décorerons nos plates-bandes en
plein air au mois de mai prochain.
Aussitôt que nos petits buissons se-
ront en place , qu'ils s'y seront bien
établis, nous pincerons les extrémités
de toutes les brandies, afin que nos
plantes se forment en exemplaires bien
touffus, bien coi /fis. Le bel effet que
ces Salvia obtusa produiront ensuite,
durera jusqu'aux gelées.
Notons pour les heureux habitants
des contrées où le thermomètre ne
descend pas au-dessous de deux ou trois
degrés sous zéro, que cetle jolie plante
y sera tout-à-fait de pleine terre ,
puisque l'an dernier, pendant l'automne,
t 1273. LE DENDROMÈTRE.
On vient d'inventer à Edimbourg un
petit appareil de poche qui permet de
mesurer, pour ainsi dire instantanément
et d'une manière très-précise, la hauteur
de tous les corps et spécialement des
arbres , d'où le nom de dendromètre.
C'est une espèce d'équerre d'arpenteur
à l'aide duquel il est facile de former un
angle de 45", dont les côtés correspondent
avec le sommet de l'arbre et sa base. Ceci
obtenu, on a formé ainsi un triangle
rectangle dont deux côtés sont égaux;
c'est-à-dire que la hauteur de l'arbre est
égale à la distance qui sépare l'instrument
de sa base. 11 ne s'agit donc que de mesu-
rer cette distance. Ed. P.
t 1274. LA MATIÈRE COLORANTE DES ARTICHAUTS.
Les tôles d'artichauts contiennent une
matière colorante d'une parfaite innocuité
et d'un vert superbe. Pour l'extraire on
soumet ces tètes à l'influence simultanée
de l'air, de l'eau et de la chaleur; la
dissolution verte ainsi obtenue est atta-
quée par l'acide acétique et la matière
colorante se précipite. Après décantation,
on lui fait subir plusieurs lavages à l'eau
chaude, puis on en forme des pains, ainsi
qu'on le fait pour l'indigo. Elle est tout-
à-fait différente de la matière colorante
ordinaire des feuilles (la chlorophylle);
elle est insoluble dans l'eau, mais elle se
dissout avec facilité dans les alcalis.
{III. Gart. Zeit.)
;-
SAI.VIA OBTTJSA.
et malgré l'humidité et la nature aqueuse
des dernières pousses, elle a bravement
résisté a cette basse température.
Veut-on la voir en fleur pendant l'hi-
ver, on ne la laissera pas montrer ses
jolies Heurs en pleine terre, on pincera
successivement les épis qu'elle produira
jusques vers la lin de juillet, on relèvera
dès le commencement de septembre,
pour les mettre en pots et à l'ombre
pendant un jour ou deux, et les pla-
cer ensuite en plein soleil jusqu'au mo-
ment de leur entrée en serre tempérée.
lue quinzaine de jours avant leur
mise en pots , nous donnons perpendi-
culairement autour de la moite un coup
de bêche circulaire, et nous répétons
cette opération une ou deux fois pour
préparer la plante à son enlèvement
final.
Multiplication par boutures à froid au
printemps et en automne, avec une ex-
trême facilité.
L'automne dernier ayant été détes-
table, il n'y a pas eu d'apparence de
graine.
Les Salvia sont d'une immense res-
source pour le jardinier. Signalons
d'abord le mérite du S. splendens Sou-
cltctti, qui, planté en massif, forme
l'une des plus belles parures de l'au-
tomne, par ses nombreux épis du
plus beau rouge d'écailate; ensuite le
S. ianthina aux nombreuses grappes
de grandes Heurs d'un violet noirâtre,
et le S. coccinca, tous deux si utiles par
leur floraison en pots, en serre, où dés
l'automne ils commencent à se montrer
dans toute leur beauté ; le S. leucantha
et le 5. Roezlii (dielylro(des), qui les
suivent de près et fleurissent en plein
hiver; puis le magique 5. gesnerics-
flora, dont les épis éiincelanis égalent
en chaleur de coloris les Gesnérias les
plus brillants ; enfin, le- .S. cacaliirfoliu
et albo-cœrulea, du bleu de cobalt le
plus riche; le .s'. boliviana} aux épis
rouge feu comme vernissés et ornés de
leurs calices violets; le S. tnexicana,
rouge louée; le .S. nlilusa, qui forme de
m charmants buissons tout couverts, et
presque en lOUt temps, de Heurs (lu plus
beau carmin; enfin, notre caprice, L'in-
constant S. tricoter, souvent tout blanc,
quand sa jolie lèvre carminée n'est pas
là pour l'orner délicieusement! — Tout
en un mot plaide en laveur de cette
tribu de S;d\ ias m reconnaissants envers
le jardinier qui les soigne. - lit nous
ne parlons ici que des espèces frileuses,
que île Cilles qui n'ont pas été créées
pour vivre sous notre ciel si rude en hi-
ver!— Mais, quanta cela, consolons-nous
et répétons-le, les pays sans hiver n'ont
jamais de printemps, et les fleurs de nos
serre.- n'auraient pas tant de charme
si le contraste de la nature morte, déso-
lée, nous faisait défaut. L. VII.
1275. FROMENT EMPOISONNE POUR LA DESTRUCTION DES SOURIS.
On a cru remarquer que la pâle phos-
phorée employée pour détruire les souris
avait, dans quelques circonstances, une
influence fâcheuse sur la végétation de cer-
taines plantes ; d'ailleurs, il arrive souvent
que les souris n'y touchent pas. M. Buchin-
ger indique, dans le Journal de lu société
d'horticulture du Bas-Rhin, une substance
qu'il a reconnue infaillible, c esl le froment
trempé dans la strychnine. Il assure que le
froment, empoisonné depuis près de deux
ans, conserve son efficacité
lu 1 ,ii,li, ,i„ Cullivaleui
t 1216. NOIX TOUJOURS FRAICHES.
Pour conserver des noix fraîches d'uni' été traitées ainsi, les amandes se séparent
année à l'autre un reeuiiiinaiide de les av ee la plus grande facilité de la pellicule qui
nui ire ilan- un va-e, de les recouvrir les recouvre, et elles conservent le goût des
i plèlement d'eau chaude saturée de sel noix fraîches. (///. G<wt. Zrit.]
et de les y laisser se refroidir. Après avoir
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U13— liU.
AMMCUI SESQUIPEDALE,
AUB. du PET. THOUARS.
Orchidaceœ.
CHARACT. GENER. — Perianthium païens.
Sepala elpelala subaequalia, libéra. Labellum ses-
sile, cum basi columnae contiiiuum, carnosum,
indivisum, petalis nrnlto latius, calearc recto cor-
nu lo, sœpius subcylindracco, perianthio multo
longiore, raro obeonico. Culumna nana subteres,
raro clongala semiteres. Anlhera2-\ocu\avis, trun-
cata. Pollinia 2, bipartibilia, cauilicula brevi an-
gusta, glandula, triangulari. — Epiphytae caules-
centes. Folia coriacea, ligulata, apice obliqua.
Flores solitarii v. racemosi, albi, nune cilrini, v.
herbacei. Lindl.
CHARACT. SPECIF. — Caule subsimplici ra-
dicoso, foliis distiche imbricatis oblongis basi
attenuatis carinatis apice obtusissime bilobis , pc-
dunculis axillaribus 2-£-floris, floribus inter mn-
ximos albis, petalis sepalisque patentibus subae-
qualibus c basi latis seiisim acumiuatis, labcllo
cordato-ovato acuminato marginibus utrinque
versus médium grosse crenalo-serralis, calcare
longissimo flexuoso viridi. Hook.
Angrœcum sesquipedaie. Aua. du Pet
Thooabs, Hist. des PI. Orchid. Afr. 8vo, t. 66
{fleur, grand, nalur. ) el 67 (figure réduite); ejusd.
Orchid, (grand in-folio à planches coloriées), 1. 1 , 2.
Limil. in Gard. Chron. 1837. p. -J.'i.î (fleur de gran-
deur naturelle). Hook. in Bol. Mag. :il 13. — Icon
hic ilerata.
Aerixthus -i -oi ni ,.,, ,> . Lindl. Gen. et
Sji. Orchid, p. 2H.
Il suffit de jeter les yeux sur la
planche ci-contre, que nous emprun-
tons à l'un des numéros du Bolunical
Magazine, pour y reconnaître une des
plus curieuses orchidées qui existent.
Aucune autre ne la surpasse, ne l'égale
peut-être, pour la dimension des fleurs
et la suavité du parfum qu'elle exhale;
mais, par une de ces compensations
fréquentes dans la nature, elle cède le pas
à beaucoup d'autres sous le rapport de
son coloris , qui est d'un blanc jaunâtre
très-uniforme. Il faut toutefois lui tenir
compte de la dimension démesurée de
son éperon, qui atteint jusqu'à un pied
(0n',53) de longueur, et qui, s'il était
appendu à l'extrémité d'un des lobes de
la fleur, au lieu d'être fixé à son centre,
justifierait amplement l'épiihèle de ses-
quipedale , donnée à la plante comme
nom spécifique.
ItAngrœcum sesqitipeilale est indi-
gène de Madagascar, où il a été décou-
vert, pour la première fois, par notre
: compatriote Aubert Du Petit-Thouars,
qui, sans le décrire, en a du moins pu-
blié une bonne figure en 1822. Il a été
retrouvé récemment par le révérend
Ellis qui l'a rapporté vivant en An-
gleterre , où il a fleuri à deux repri-
ses ; une première fois en 1857, comme,
l'a mentionné le Gardeners Clironkle
f 1277. L'HIVER DE 1860-1861.
En dépit de la sagesse des nations, qui
prétend qu'on ne se souvient le mieux que
du temps qu'il fait, il sera malheureuse-
ment trop vrai qu'on se rappellera bien
longtemps du rigoureux hiver qui vient
de sévir sur nous et qui a fait dans nos jar-
dins des ravages irréparables. Après l'été
pluvieux et iroid de 1800, suivi d'un
automne non moins défavorable, les
pousses d'un grand nombre de végétaux
n'ayant pu s'aoûter suffisamment, il était
aisé de prévoir qu'un abaissement quelque
peu considérable de température devait
tome îv, 2° sÉaiE (1859).
causer de grands désastres. Mais comme
des étés humides précèdent très-rarement
des hivers bien rudes, les plus prudents
eux-mêmes ont été surpris et peuvent
s'unir au profanum vulyus pour déplorer
bien des pertes.
Il sera d'un haut intérêt pour l'horticul-
ture de connaître jusqu'à quel point cer-
taines plantes exotiques de nos jardins,
ont résisté à un froid aussi intense, qui a
varié dans notre pays de — 17° à — 22° cen-
tigrades, si l'on en croit des lectures ther-
moinctriques probablement imparfaites. Il
KO ANGRjECUM SESQUIPEfcALE.
d'alors, et une seconde fois en 18.'J9.
C'est d'après * cette dernière floraison
qu'a été faite la ligure reproduite ici.
La plante est épiphyte, comme ses
sa tige qui ne dépasse
guère deux pieds (0"',C>f>), claie de droite
et de gauche de grandes et belles feuil-
les. ICI le habite les clairières demi-
ombragées cl humides des bois , en
compagnie de palmiers et de fougères,
comme le représente la
annexée et que nous empruntons à la
narration de M. Kilts. D'après ce que
nous avons dit ci-dessus, on peut la
considérer comme acquise à nos jardins.
Rappelons en passant qu'elle n'est pas
serait en même temps utile de savoir quels
sont les végétaux qui ont complètement
péri dans diverses localités et sous des con-
ditions analogues ou déterminées. Mais
pour faire avec exactitude ce pénible dé-
nombrement, il faudra attendre la venue
des beaux jours d'avril et de mai, afin que
ceux qui se trouvent à cette heure comme
près de l'agonie, aient eu le temps de
prendre une décision quelconque.
Dès aujourd'hui néanmoins, les nouvel-
les sont assez désolantes cl l'obituaire bien
long : pas de fruits, beaucoup d'arbres
dégarnis pour longtemps, peu de fleurs,
des victimes en masse, des plantes perdues
sans retour, tel est le bilan actuel et la
perspective de l'avenir. Pour les arbres en
espalier cl les arbres fruitiers en général,
il en sera probablement comme après le
rude hiver de 1822 — 23 où le thermo-
mètre marqua jusqu'à — 24". Les plus dé-
licats seront morts, les autres devront être
rajeunis considérablement. Dans les pé-
pinières les dégâts sont très-grands; non-
seulement les pousses de l'année dernière
sont gelées, mais même des branches de
deux cl trois centimètres de diamètre sont
fortement atteintes, aussi bien parmi les
poiriers et les pommiers que parmi les
abricotiers, les pêchers et les pruniers.
Les eoignassiers n'ont guère moins souf-
fert. Les lia; les Rhododendron, les Lau-
rus laurocerasus et L. lusitaniens , les
Prunus sinensis ont été cruellement mal-
traités ; les premiers perdent leurs feuilles.
Un grand nombre de conifères ont le feuil-
ANGR^CUM SESQUIPEDALE.
la seule nouveauté dont nous soyons
redevable au bon missionnaire ; c'est lui
aussi qui nous a apporté le gracieux
Ouvirandra fenestralis , cette autre cu-
51
Ventilation intelligente en août et sep-
tembre afin de fortifier les pousses qui
achèvent leur développement vers cette
époque. — En hiver -+-12 à lo°Iléaum.
nosite de Madagascar, que les amateurs | suffisent amplement, mais alors il va
vont chaque année admirer dans les
serres de Kew.
Nous l'avons dit ailleurs : Madagascar
est un monde encore presque neuf pour
l'horticulture comme pour la science.
Ce n'est plus l'Afrique, et ce n'est pas
encore l'Inde. Presque tout y sera nou-
veau pour le collecteur que sa bonne
étoile préservera delà fièvre. Pourquoi,
après tout, cette bonne chance lui man-
querait-elle plus qu'à tant d'autres qui y
sont allés et qui en sont revenus?
Ndn.
Culture. — Atmosphère très-chaude
et humide pendant l'été.
lieu de diminuer les arrosages dans la
même proportion ; l'air proportionnel-
lement humide doit, pendant celte der-
nière saison, tenir lieu de tout arrose-
ment. Nous tenons nos Vandées , en
général, en spliarjnum pur. Et nous les
ombrons pendant l'été; le feuillage ac-
quiert alors une belle teinte vert très-
foncé.
Sa multiplication est lente, et s'opère
seulement au moyen des rares rejetons
que la plante émet à sa base, et qui encore
doivent être suffisamment munis de ra-
cines avant qu'on puisse utilement les
séparer de la mère. L. VII.
lage bruni et comme brûlé, et présentent
le plus triste aspect. Il semble en être de
même partout ailleurs. Déjà M. Noble, de
Bagshot, vient d'envoyer à la Société
d'horticulture de Londres un certain nom-
bre de plantes qui ont été éprouvées diffé-
remment; le Gardeners' Chronicle en
donne une liste détaillée. Ce sont d'abord
de jeunes pieds de Viburnum Tinus, gelés
rez-terre; Buxus balearica, entièrement
mort; Araucaria imbricata, jauni et lar-
gement endommagé; Phijllirœa angasti-
/'olia, mort; Ilex lutifolîa, les jeunes pous-
ses gelées; I.cornuta, mort; /. dipyrena,
partiellement endommagé; l'AIaterne du
Japon, gelé complètement; Taxodium
sempervirens, les jeunes pousses détruites;
Quercus sclerophylla, gelé jusqu'au vieux
bois ; il en est de même des Q. bambusœ-
folia et inversa ■ Symplocos japonica, tué
jusqu'aux racines. A ces plantes, et con-
trastant singulièrement avec elles, se trou-
vaient joints le Berberis japonica et le
Skimmia japonica, tous deux dans l'état
le plus prospère, et sans avoir subi la moin-
dre avarie à une seule de leurs feuilles; et
cependant ils avaient occupé des lieux et
des expositions identiques à ceux des plan-
tes que nous venons de citer. De plus, le
Skimmia était couvert encoredeces magni-
fiques fruits rouges dont il est orné durant
tout l'hiver, et qui en font l'un des arbustes
à feuilles persistantes les plus beaux que
nous ayons en pleine terre.
Et que dire des rosiers! Certains hor-
ticulteurs déclarent que les neuf dixièmes
ont péri. Dans l'Établissement Van Iloutle
de bonnes précautions avaient été prises et
quoiqu'il y ait des pertes regrettables, les
dégâts sont loin d'avoir atteint cette pro-
portion, peut-être un peu exagérée. Beau-
coup d'amateurs disent qu'ils ont littéra-
lement tout perdu; cela ne nous surprend
guère; un grand nombre de collections ne
comptent que des espèces et des variétés qui
résistent bien année commune , mais qui
ne peuvent cependant affronter des vingt
degrés. Ainsi tout ce qu'on a abandonné
en pleine terre, sans couverture, parmi les
rosiers Portlands et des Quatre-saisons, est
complètement gelé. 11 en est de même des
variétés d'Ile-Bourbon et d'hybrides re-
montants greffées sur églantier, à l'excep-
tion toutefois de la seule variété Baronne
Prévost qui n'a presque pas souffert. Les
francs de pied de ces deux dernières sor-
tes ne sont atteints que jusque rez-terre
et repousseront. Nous ne disons rien des
rosiers Banks, Thés, Bengales, Noiset-
tes, etc. ; tout le monde sait que ces espè-
ces réclament toujours en hiver la protec-
tion d'un châssis ou d'un abri. Les B. Pim-
.12
MISCELLANÉES.
preaclles et surtout les remontants onl aussi telle épreuve, ou peut bien dire qu'elle est
beaucoup souffert. Les II. centfeuilles, les d'une rusticité parfaite.
Damas, les albu, les centfeuilles hybrides Ce qui a été particulièrement fatal aux
ordinaires et remontants, de même que les ; rosiers, c'est la reprisesoudaine d'une forte
Provins n'ont, éprouvé aucuns dommages, gelée après que la neige avait commencé à
Parmi les H. capucines, la Rose jaune de fondre, et dans le moment que les branches
Perse mérite une mention toute spéciale; et les tiges étaient encore tout-à-fait mouil-
pas un seul pied n'a souffert; après une lécs. Eu. R.
t 1278. NOTICE BIOGRAPHIQUE SUR THOMAS NUTTALL.
En donnant le portrait d'un des plus
célèbres botanistes de notre époque, nous
croyons qu'il sera agréable à quelques-uns
de nos lecteurs de lire les principaux évé-
nements de sa carrière scientifique. Ces
récits biographiques ont toujours de l'in-
térêt, car ils montrent ce que peuvent le
travail et la persévérance. Ce que l'on ap-
pelle le génie, n'est souvent pas autre chose
(pie le résultat d'efforts longtemps conti-
nués.
Thomas Nuttall naquit à Set tic, dans le
Yorkshire, en 1784. Sa famille était ce
qu'on appelle en Angleterre respectable,
mais un peu gênée, et il ne reçut que
l'éducation élémentaire qu'on donne ordi-
nairement, dans ce pays, aux enfants de la
classe populaire. Lorsqu'il l'eut achevée, il
entra, de son libre choix, chez un impri-
meur, en qualité d'apprenti; ce fut pour
lui un moyen d (Huilier le grec et le latin.
A L'i ans, il se rendit aux Etats-Unis, pour
se perfectionner dans sa profession, et,
comme il se sentait porté à l'élude des
sciences, il suivit assidûment, étant à Phi-
ladelphie, les cours du botaniste liarton et
un peu plus tard ceux du célèbre William
llartram, avec qui il se lia d'amitié, et qui
i ■ verra sursa carrière une i u 11 ucnc.e décisive.
Souvent ce sont des circonstances in-
signifiantes qui décident de la vocation et
de l'avenir d'un homme. Le lendemain
même de son arrivée à Philadelphie, le
jeune Nuttall se promenait sur les bords
de la Schuylkill; ayant aperçu un Smilax
grimpant sur un arbre, il se dit à lui-
même : voilà une tleur de la Passionl
Rentré en ville, il n'a rien de plus pressé
«pic de s'informer s'il existe quelque livre
de botanique; on lui indique celui du pro-
fesseur liarton; mais l'ayant Vainement
cherché chez tous les libraires de Phila-
delphie, il prit le parti de se faire intro-
duire auprès du professeur lui-même. Ceci
se passait en 1808. A partir de ce moment,
ses progrès en botanique furent rapides;
ses premières excursions eurent pour but
la péninsule formée par la Delaware et le
Chesapeak; bientôt elles s'étendirent à
plusieurs centaines de milles dans le fur
west-, où il se fit des amis parmi les tribus
les plus sauvages. C'est dans une de ces
pérégrinations lointaines à plus de 500 mil-
les des derniers établissements européens,
qu'il faillit perdre la vie. Il tomba malade;
il était seul; après avoir épuisé inutile-
ment toute sa pharmacie portative, il s'était
préparé à mourir et tournait déjà tontes
ses pensées vers le Ciel, lorsque heureuse-
ment il fut rencontré par un indien, qui
le ramena, en canot, aux lieux habités par
les blancs, où de meilleurs soins le rappe-
lèrent à la vie.
Le résultat de ces excursions pénibles et
dangereuses fut la publication, en 1818,
de son Gênera of Xorlli. American Plants,
ouvrage qui le mit d'emblée au niveau des
autorités scientifiques alors eu vogue.
Comment Nuttall, sans fortune, avait-il pu
exécuter ses longues pérégrinations de
l'Océan atlantique aux montagnes Rocheu-
ses? Lui-même nous l'apprend : c'est avec
l'aide généreuse de nombreux amis de la
science, parmi lesquels on doit citer l'abbé
Correa de Serra, à qui il dédia son ouvrage,
Zachée Collins, donl il a immortalisé le
nom dans le genre Collinsia, le !)' liarton
et Keubeii Haines. Sou voyage achevé, il
passa deux ans à l'Académie des Sciences
naturelles de Philadelphie, uniquement
occupé à déterminer les plantes et à élabo-
rer les matériaux qu'il avait rapportés.
Jour et nuit son travail l'absorbait, et plus
d'une fois il lui est arrivé de s'endormir,
AMARYLLIS BELLADONNA \.u RUBRA
AMARYLLIS MUTABILIS SPECIO.SA PVRPVREA ïïulï
\ t'iSHlIIrs - Serre froide
î>3
lilS.
AMARYLLIS BELLADOMA RUBRA
AMARYLLIS BELLADONNA MUTABIL1S
M. Trufiaut dont nous avons eu
déjà occasion de signaler les beaux
gains en Reines -Marguerites , vient
d'obtenir diverses variétés de X Amaryl-
lis Belladonna (type). Nous donnons ici
Tune de ces variétés, qui se dislingue
par son brillant carmin , et qui est
bien certainement destinée à éclipser
toutes les autres.
Que les jeunes commençants ne con-
fondent pas : il y a Amaryllis et Ama-
ryllis! Les plantes auxquelles on donne
habituellement ce nom, ces plantes aux
corolles si grandes, si ouvertes, portées
par une hampe si droite et que l'on lient
habituellement en serre plus que tem-
pérée el dont le coloris varie à l'infini,
sont des Hippeastrum, presque tous
originaires du Brésil; — l' Amaryllis
Josephinœ du Cap est un Brunswigia ;
— les Amaryllis curvifolia , corus-
cans, etc., du Cap aussi, sont des Ne-
rine; YAm. crispa est un Slrumaria ;
les petits Amaryllis du Chili el de Bue-
nos-Ayres sont des Zepliyranlhes, des
Habranlhus, etc. Le pelil Amaryllis de
Virginie, d'un blanc rosé, presque rus-
tique ici, est encore un Zéphyr anthes.
U Amaryllis jaune de la Chine est le A'e-
rine aurea , qu'il ne faut pas confondre
L. VH.
SPECIOSA PURPUREA, Tbuffadt in Cat.
avec son homonyme, l'Amaryllis jaune
du midi de l'Europe, Lis-Narcisse ou
Narcisse d'automne, qui forme à lui tout
seul le genre Sternbergia... puis encore
les Amaryllis formosissima et Cybister
devenus tous deux AesSprekelia; ce der-
nier (voir la Flore i d'une grande beauté,
est peu connu, mais l'autre est extrême-
ment répandu sous le nom de Lis St.
Jacques.
Enfin, voici un genre de plantes réel-
lement réduit à sa plus simple expres-
sion, aux seuls vrais Amaryllis Bella-
donna et blanda.
Nous ne dirons rien de ce dernier;
il est, nous le savons, originaire du Cap,
mais la plante nous est totalement in-
connue, ainsi qu'à un grand nombre de
nos lecteurs, nous en sommes persuadé.
Introduit du Cap en Europe, il n'y a
guère que cent ans de cela, l'Amaryllis
Belladonna parait avoir l'ait d'abord les
délices des Toscans; c'était la nouveauté
du jour. Cette belle amaryllidée s'y fai-
sait appeler Belladonna } Belle Dame, et
jouissait d'une immense renommée que
justifiaient sa beauté, sa rusticité, son
extrême facilité de culture, et sa propa-
gation abondante par ses bulbes allon-
gés, atteignant la grosseur de 0m,10 de
excédé de fatigue, sur le socle d'un grand
Mastodonte qui lui servait de couche.
A peine eut-il achevé son Gênera of
Norlh American Plants, qu'il entreprit un
autre voyage, dans la région, jusques-là à
peine entrevue, qu'arrose l'Arkansas. Il
partit seul, en octobre 1818, parcourut
à pied la longue distance qui sépare Lan-
caster de Pittsburg; dans cette dernière
ville, il s'embarqua sur un simple canot,
en compagnie d'unjeune étranger, et après
bien des dangers surmontés, arriva à l'em-
bouchure de l'Arkansas. Il passa une année
entière sur ce point, et faillit y périr de la
fièvre. C'est dans ce voyage qu'd découvrit
le Collinsia et, nous le croyons du moins,
le Maclura, dédié à M. W. Mac Clure, qui,
avec M. John Vanghan, contribua pour
une large part aux frais nécessités par ce
voyage.
Nuttall publia, en 1821, le journal de ses
excursions dans le sud des États-Unis. Ce
journal est rempli de détails intéressants, et
se fait remarquer par une simplicité de
style etun cachet de vérité qui donnent une
idée du caractère de l'auteur. Nuttall, effee-
u
AMARYLLIS BELLADONNA ROBR.A.
gère; sur celle surface bien nivelée,
bien ratissée, il déposait ses Belladonnes
à un demi-pied de distance les unes des
autres, puis recouvrait le toul jusqu'au
niveau du sol environnant ; de telle sorte
que les bulbes se trouvaient avoir de .'>
à (> pouces de terre sur eux. Pendant
l'hiver trois pouces de vieux tan épar-
pillé sur la plate-bande, garantissait nos
favorites contre les gelées, auxquelles
Miller opposait encore au besoin une
couclie additionnelle de feuilles moites
ou de litière.
Ainsi traitées, les Belladonnes se
montraient plus luxuriantes de vigueur
qu'elles n'eussent pu le faire même dans
diamètre. Sa sortie tic terre était bi-
zarre : ne produisant ses feuilles que
longtemps après (ici, c'est au printemps
qu'elles paraissent), elle laissait poindre
d'abord une spalbe très-longue, qu'avec
un peu de bonne volonté on peut faire
ressembler à un bec d'oiseau. Le dit
bec s'élant montré loui-à-fait, était
poussé verticalement par an scape très-
long, au sommet duquel se tenait la
spalhe bivalve, contenant G, 8, 10 et
jusqu'à douze grandes (leurs roses, pen-
chées, campanulées, odorantes. C'était
un ensemble étrange et beau à coté de
toutes les formes connues.
Plus tard , quand nos touristes du
Nord la virent dans l'Etrurie, elle fut ! leur pays natal, où jamais, il faut le
arrachée de terre et amenée au loin; dire, une main secourable ne vient
amenée dans ce qu'elle pouvait appeler remplacer par un fertilisant humus le
avec juste raison son exil, sa Sibérie, sol épuisé.
Là, pendant l'hiver, confinée dans un j Des scapes de trois pieds d'élévation,
pot de terre , dans l'orangerie , elle
n'avait plus pour elle le beau ciel de
l'Italie ; son ciel à elle, c'eût été... le
plafond du Vorangerie si son bon ange
n'avait prédestiné ses fleurs à se flétrir
avant la venue de celte lugubre saison
que nous maudissons vainement.
Mais, tandis que dans nos châteaux
les praticiens routiniers traitaient ainsi
nos Belladonnes, Philippe Miller, le roi
des jardiniers île son temps, leur consa-
crait une plaie-bande au pied d'un mur,
au midi. 11 remplaçait pour elles le sol ! Sur cette couche s'établiront les vingt
de la plaie-bande, enlevé à trois pieds l pouces environ de la terre préalable-
de profondeur, par une couebe de six ment enlevée, puis les bulbes à six pou-
pouces île fumier d'étàble converti en ces de dislance en tous sens et enfin le
terreau bien consommé, qu'il chargeait reste de la terre enlevée viendra combler
d'une vingtaine de pouces de terre lé- la plate-bande. L.VH.
couronnés de nombreuses Heurs, sa-
luaient chaque année notre bon Phi-
lippe Miller, ce modeste savant dont les
œuvres furent toujours l'un de nus
guides.
Disons pour finir, qu'au bout de trois
ou quatre ans, il est utile de déplanter
les bulbes, d'en oter les cayeux, qu'on
plante à part , d'enlever tout le sol de la
plate-bande et de garnir le fond a la pro-
fondeur susmentionnée (.l'une couebe
de vieux terreau, épaisse de six pouces.
livement, n'aimait ni l'emphase ni les
ornements littéraires, ce qui nuisit, dans
une certaine mesure, au succès de son
livre. Il le savait, mais chez lui l'amour du
naturel et de l'utile l'emporta toujours sur
les calculs de l'intérêt personnel. Son cos-
tume se ressentait de la tournure de son
esprit; il était propre, mais d'une grande
simplicité, et il est probable qu'il ne
compta jamais sur son habit pour obtenir
un succès.
Pour toute ressource, Nuttall avait les
honoraires des cours privés d'histoire na-
turelle qu'il donnait a Philadelphie et à
Germantown, plus le produit de ses ventes
d'herbiers. Souvent aussi il procurait aux
horticulteurs des plantes nouvelles d'orne-
ment, ce qui lui valait encore quelques
bénéfices, et à ce propos ou cite le Diplacus
jiiiuiccus, en retour duquel, un horticul-
teur de Philadelphie, H. Buist, lui céda la
moitié du produit de la vente. Ses leçons
MISCELLANEES.
ÎSS
sur l'histoire naturelle eurent un grand
succès dans le pays, et décidèrent quelques
jeunes gens à embrasser la carrière des
sciences. D'autres lui durent plus ou moins
indirectement, de grandes fortunes, et ils
ne dissimulèrent pas la part qui en reve-
nait à Nuttall, sur les conseils de qui ils
avaient étudié la minéralogie et la chimie.
C'est peu de temps après la publication
de son voyage dans l'Arkansas, qu'il fut
nommé, en 1822, professeur d'histoire na-
turelle à Cambridge, Massachussetts. Il
profita de la tranquillité que lui donnait
cette nouvelle position, pour étudier à fond
diverses branches de l'histoire naturelle
qu'il n'avait fait qu'effleurer. Cinq ans
plus tard, en 1827, il publia son Intro-
duction to systemuticul bolaïuj, et en 1832,
son ouvrage bien connu d'ornithologie.
Son cours de matièce médicale le rendit
surtout très-populaire à Cambridge, et con-
tribua dans une grande mesure à l'instruc-
tion des pharmaciens de cette ville. Mais
cette vie calme et honorée du professorat
ne pouvait longtemps convenir à l'humeur
peu sédentaire deNuttall. En 1855, il rési-
gna ses fonctions de professeur et fit ses
préparatifs de départpour la côte de l'Océan
Pacifique; il visita cette côte dans toute son
étendue jusqu'au CapHorn,où on le débar-
qua pendant une violente tempête. Dans ce
voyage, il fut accompagné par le célèbre en-
tomologiste Thomas Say, et par une ving-
taine d'autres savants; aussi cette expédi-
tion scientifique fut-elle la plus fructueuse
par ses résultats, de celles que les Étals-
Unis eussent entreprises jusqu'alors.
A son retour à Philadelphie, il publia
ses additions à la Flore de Michaux (les
Arbres d' Amérique), et de trois volumes en
fit six; mais avant l'achèvement de ce tra-
vail, en 1842, il fut rappelé en Angleterre
par la mort d'un oncle, qui lui laissait
pour héritage une somme de <£ 5,000
(125,000 fr.), mais qui, par un motif louable
mais exagéré de sollicitude pour la vie de son
neveu, stipulait dans son testament, que ce
dernier résiderait dorénavant neuf mois de
l'année en Angleterre. Pauvre Nuttall! il
se soumit à la fantaisie avunculaire; mais
son cœur et ses affections étaient restés
dans les prairies et les forets américaines.
C'était là d'ailleurs qu'il laissait tous ses
amis; aussi trouva-t-il le moyen, 6ans élu-
der les conditions du testament, de leur
faire une visite, en consacrant à son voyage
les trois derniers mois de l'année 1852 et
les trois premiers de 1853. Quel bonheur
pour lui de revoir tant de personnes aimées
et de parcourir encore une fois les lieux
témoins de ses premiers essais en bota-
nique! Mais le jour des adieux arriva; il
fut pénible, et Nuttall dut faire vio-
lence à ses sentiments pour reprendre le
chemin de l'Europe. Depuis lors, il a vécu
retiré dans sa petite propriété de Rainhill,
en Angleterre, s'occupant d'horticulture,
et se passionnant surtout pour les Rhodo-
dendrons. Cette nouvelle passion contri-
bua, dans une certaine mesure, à hâter sa
mort, voici comment : la sœur de Nuttall
avait épousé un Mr Booth, qui, peu
d'années après, se noya dans la mer d'Ir-
lande. Son fils avait été adopté par Nuttall
qui lui inspira le goût de la botanique;
devenu homme il partit pour explorer
l'Himalaya, d'où il envoya de nombreux
échantillons de Rhododendrons à son on-
cle. Un jour le jardinier de Nuttall fut pris
d'un accès de folie, qui obligea de le faire
enfermer, et au moment même arriva une
caisse de plan tes envoyées par M. Booth. Im-
patient d'en connaître le contenu, Nuttall
se mit lui-même en devoir de l'ouvrir, et
il y fit de tels efforts qu'à partir de ce
moment sa santé ne fit plus que décliner.
Il s'éteignit en 1859, à l'âge de 75 ans.
Le portrait qu'on voit ci-contre a été
reconnu par plusieurs de ses anciens amis
pour être très-fidèle; sa ressemblance avec
celui de Walter Scott est frappante. Nous
n'avons pas besoin d'ajouter que la science,
que Nuttall cultivait avec tant d'amour, a
donné aussi son témoignage de reconnais-
sance en lui dédiant un genre de Rosacées,
le genre Nutlallia. Ndn.
t 1279. DU ROLE DES GRAMINÉES ORNEMENTALES DANS LES JARDINS PAYSAGERS.
Depuis peu d'années l'architecture des
jardins a fait, surtout en France, un grand
pas daiîs la voie du progrès. Le Bois de Bou-
logne ainsi que les autres magnifiques plan-
tations que Paris a vu surgir comme par en-
chantement dans son sein et dans ses envi-
rons, feront époque dans les annales de
l'horticulture, non moins que les célèbres
jardins de Versailles, que pendant plus
d'un siècle on copia dans tous les pays de
MM ELLANEI S
Amlropoôon l'onnosum .
l'Europe. Ces belles créations , non-seule- I les fleurs, mois elles mil exercé une heu-
mentontaugmenléchez (ouïes lesclassesde reuse influence sur le coût dans l'arl de
la société, cet amour inné, naturel que tout l'orneim'nloiion des jm-dins. Malgré les
1 ime sensible ressent pour les plantes et préceptes des grands roailrcsj malgré les
RHODODENDRON VEITCHIANUM Hook
Mdlllllirill Serre houle
H1G.
57
RHODODENDRON VEITCHIAMI,
HOOK.
Ericaccse.
CHAIUCT. GENER. — Vide supra, vol. 1 (I8K)
si'r. J, page i'i.
ClIAItAC'f. SPEClF. — Foliis obovatis mucro-
nato-acutis in petiolum brevissirnum altenuatis
sii|ira midis subtus glaucis sparse ferrugineo-
squamulosis, floribus terminalibus ô-t, calyce
brevi-quinquelobo lobis ovatis parce longe selosis,
corolla ampla infuiidibuliformi-campanutata alba
Des nombreux exemplaires de ce
Rhododendron que possède notre Éta-
tubo brevi lobis profundis patentibus obovatis
marginibus insigniier undulatis, staminibus 12-14,
filamentis infeme glandulosis, antheris linearibus
albis, ovario oblongo -ovalo 5-loculari stylique basi
squamulosis, stigmate dilatato ù'-lobo. Hook.
Rhododendron veUchlunum, Hook., in Bol.
May., icon. hic iterata.
blissemcnl, aucun n'a jusqu'ici donné
de fleurs, les plantes étant encore un
excellents écrits des Gilpin, des Price et
desSKEi.L,jnsqiies dans ces derniers temps,
la couleur était le caractère saillant dont
on tenait compte dans le groupement des
végétaux,;! l'exclusion presque totale de
Ja forme; cependant la plupart des artistes
— nous parlons des artistes-jardiniers, —
ont toujours admis, théoriquement du
moins, l'importance de celle-ci. Et pour-
quoi la forme serait-elle moins que la cou-
leur, propre à créer dans le paysage cette
riche variété qui seule peut charmer l'œil,
et sans laquelle les plus grands jardins
nous paraissent toujours insignifiants et
monotones?
L'application avantageuse qui a été faite
de ce principe dans les travaux considé-
rables dont nous venons de parler, et où
l'emploi d'un grand nombre de plantes à
feuillage ornemental a été couronné du
meilleur succès, s'est répandu prompte-
ment dans le domaine public. Comme on
le voit, ce progrès, car pour tous ceux qui
considèrent l'horticulture sous un point
de vue élevé, artistique, cette importance
de plus en plus grande que l'on attache au
port, à l'babitus, à la forme des végétaux,
constitue un véritable progrès, —-'ce pro-
grès, disons-nous, n'est pas dû à un caprice
momentané de la mode. On peut l'attribuer,
du moins en partie, a l'introduction dans
nos cultures d'une foule de plantes exoti-
ques aux formes nouvelles, tantôt majes-
tueuses, tantôt étranges et toujours pitto-
resques; toutefois il nous parait incontesta-
ble que les chefs-d'œuvre modernes de l'art
Tome iv, 2e Série (1859).
, des jardins y ont surtout contribué pour
la plus large part.
11 y a une vingtaine d'années, c'est à
peine si l'on tolérait dans les jardins d'or-
nemcnl le superbe Arundo Donax pana-
ebé, ainsi que sa charmante miniature le
Phalaris arundinacea picta ou Ruban de
bergère, dont les tiges flexibles, aux feuilles
délicatement striées de blanc jaunâtre et
de rose, font un si bon effet dans les grands
bouquets de table. Peut-on imaginer cepen-
dant une plante plus propre que cette der-
nière pour orner les bords d'un petit bassin ?
Les Typha luli/blia et angustifolia, aux
longues feuilles ensiformes, plantés dans
les baies d'une vaste pièce d'eau, ajoutent
au pittoresque dans les scènes champêtres,
tandis que le noble Panicum sulcatum,
par son large et élégant feuillage, convient
plus spécialement aux parties mon tueuses
des sites ornés, auxquels il imprime un
cachet éminemment exotique.
Malgré l'extension que les cultures d'or-
nement ont prise, les amateurs ont aujour-
d'hui le goût moins exclusif qu'au com-
menccmcntde ce siècle, etsi l'on rencontre
encore par-ci par-là quelques collection-
neurs , pour lesquels rien n'est beau dans
la création hors de la spécialité à laquelle
ils ont voué toutes leurs affections, il n'en
est pas moins vrai que la grande majorité
des admirateurs de la nature préfère le
spectacle magnifique de ses œuvres dans
leur immense variélé.
Et pins nos découvertes journalières
semblent aller toujours au-devant de celte
8
»8
RHODODENDRON VEITCHIAM'M.
peu jeunes. iNous considérons l'espèce,
quant à In gentillesse du port, comme
l'une des plus agréai)' es du genre. En effet
la pose de ses branches trapues, la forme
de ses feuilles en rosette, tout cela |
est parfait ; mais, revers de médaille,
peut-être a-t-clle le défaut qui caraclé- \
risc le Rh. formosum, celui de produire '
seulement des fleurs quasi-isolées, ou
bien réunies par 2-5 ou 4 et non pas
disposées en bouquets. D'après la figure
ci-conlre, nous sommes porté à croire
que nos craintes à cet égard sont quel-
que peu fondées, et même que ces
lleurs sont pendantes. En effet, d'après
le Gardeners' Chronicle , que cite sir
William Hooker, ce serait avec le Rh.
formosum, notre ancien Rh. Gibsonis
i voyez Floue, tome I", 1845), qu'on
lui trouverait le plus d'affinité, « bien
qu'il s'en dislingue considérablement
tant par ses (leurs que par son feuillage »
ajoute avec raison le Rot. Mag. Le bord
de ces fleurs est ondulé à la manière
de VAzalea crispiflora.
La plante a été découverte dans le
Moulmein ; elle est donc d'orangerie.
On en doit l'introduction à la maison
Veitch. L. VII.
soif insatiable de nouveautés, qui distin-
gue notre époque. Sans sortir du groupe
de végétaux sur lesquels nous nous som-
mes proposé d'attirer l'attention, que de
belles graminées ont déjà conquis les
droits de citoyen dans nos pleasure
grounds! Avant même que l'apparition I
du superbe Gramen des Pampas (Gyne-
rium argenteum) ne vint exciter dans le
monde horticole une si profonde sensation,
le Stipa pennala, l'étièpe-aigretle, ornait
de ses soyeux panaches nos parterres, où
plusieurs espèces de Briza mêlaient éga-
lement au coloris éclatant des (leurs leurs
gracieuses inflorescenses. Dans ces der-
niers temps surtout, plusieurs formes re-
marquables ont encore enrichi nos collec-
tions. Nous citerons le Rambusa Metake,
originaire du Japon, l'unique représentant
de ce genre de roseaux extraordinaires, les
bambous, dont la hauteur égale celle des
grands arbres dans les forêts humides des
pays tropicaux, et qui résiste à la rigueur
des hivers dans nos climats tempérés; le
Hordeum jubatum, dont les grands plu-
mets rouges forment le plus joli contraste
avec les épis blanc de neige du Pennisetum
longistylum ; puis VEtymus glaucus, si
précieux pour garnir les rochers et les
talus, et le charmant Agrostis nebulosa,
encore tout nouveau, aux panicules vapo-
reuses qui pendant la mauvaise saison
fourniront, à l'état sec, un excellentcontin-
gent pour la confection des bouquets;
elles leur donneront une légèreté pareille
à celle qu'y produisent les inflorescences
si élégantes du Gypsophila paniculala.
Sous un autre point de vue, on n'appré-
cie pas assez, ou plutôt, on ne connaît pas
les services que peut rendre dans nos par-
terres une autre graniinée, celle-ci très-
naine, touffue, se développant régulière-
ment sans sortir des contours, tout comme
la délicieuse petite mousse de nos serres
chaudes et tempérées, le Lycopodium
crenatum, nous voulons parler du La-
gurus ovatus. Il suffit de le semer au
mois d'avril en une ligne autour des cor-
beilles, des plates-bandes destinées aux
lleurs, pour voir celles-ci pendant tout l'été
garnies d'une jolie bordure naturelle, bien
supérieure, à notre avis, à ces fastidieux
treillages en fil de 1er ou en fonte, à ces
lourds lattis de bois, ou à ces ridicules
poteries peintes qui ont la prétention
d'imiter la forme des feuilles, et qui ne
produisent le plus souvent qu'un fort
mauvais effet.
La gravure qui accompagne le présent
article et qui est empruntée ainsi que les
détails de culture qui vont suivre, au Deul-
sclies Magazin, rédigé par M. Neubert,
peut donner une idée de la magnificence
d'une nouvelle graniinée qui, l'an dernier,
s'est répandue dans tous les jardins du
Nord de l'Allemagne. C'est V Andropogon
formosum, Hort. M. Neubert ne nous ap-
prend pas ^i la plante a Henri ou non, ni de
quel pays elle est originaire. M. Stelzner,
un des jardiniers en chef de l'Établissement
Van Hou t te, lors du voyage qu'il fit l'an
dernier dans ces contrées, en rapporta
quelques pieds; d'après les renseigne-
ments qu'il put obtenir au sujet de son
MISCELLANEES. «9
introduction, il résulterait que des graines gai, rubanées, striées de blanc, longues
de cette nouvelle espèce d'Andropogon (?) , d'un mètre à un mètre et demi, et larges
se seraient trouvées parmi celles que le de un à deux centimètres. La plante ne
célèbre botaniste-collecteur von Warsce- prend ce développement gigantesque que
wiez a rapportées au retour de ses cxplo- lorsqu'elle est mise en pleine terre, dans
rations dans l'Amérique méridionale. — un sol riche et bien préparé, et alors elle
Maintenant ce nom à'Andrupogon forma- est réellement admirable surtout lors-
sum est-il bien authentique? C'est ce dont qu'elle est isolée sur une pelouse; rien
il est permis de douter. Quoi qu'il en soit, ne surpasse l'effet que produisent ses
comme la plante en question est ornemen- feuilles gracieusement inclinées vers le
laïc au plus haut degré, nous n'avons pas sol et se balançant au moindre vent,
cru devoir attendre les éclaircissements | Il est fâcheux que cette belle plante ne
de la science pour la faire connaître aux ! soit pas rustique; il faut la rentrer pen-
amateurs.
Ainsi qu'on le voit par la figure ci-jointe,
elle forme une belle touffe aux tiges élan-
cées,grossescommcle doigt, solideset flexi-
bles comme l'acier, longues de deux à cinq
mètres. Les feuilles sont d'un beau vert
dant l'hiver en serre tempérée, où elle
n'exige toutefois aucuns soins particuliers.
La multiplication se fait très-aisément par
la division des pieds au printemps.
Ed. P.
f 1280. UN PHÉNOMÈNE ENTOMOLOGIQUE.
Malgré les recherches des savants, le j deux mois plus tard, les arbres reverdir,
petit monde des insectes offre de temps à il leur vient naturellement à l'esprit que
autre des faits inexpliqués et peut-être J c'est un effet de la sève d'août dont ils ont
inexplicables. Il y a bientôt dix ans que vaguement entendu parler. Assurément
les tilleuls de Paris et des environs perdent les apparences leur donnent raison, mais
régulièrement leurs feuilles vers le milieu lorsqu'on prend la peine d'examiner les
de l'été, et en reprennent de nouvelles choses de plus près, on finit par recon-
dans le courant de l'automne. Elles jaunis- ! naître que la cause en est tout autre. Qu'on
jette les yeux, armés d'une simple
loupe, sur la face inférieure de ces
feuilles avant qu'elles soient tout-à-
fait mortes, on verra qu'elles sont
criblées de petits animalcules ver-
dàtres qui en rongent ou en sucent
le parenchyme, et qu'elles ne péris-
sent que parce qu'elles sont épui-
sées de leurs sucs. Ces animalcules,
qui sont à peine plus gros que la
pointe d'une aiguille, appartiennent
à la nombreuse tribu des mites ou ,
plus scientifiquement, des Acarus ;
mais d'où viennent leurs innombra-
bles légions, c'est ce que personne
n'a encore pu découvrir.
Un fait analogue et plus étonnant
sent d'abord, puis se recoquillent et pas- ! encore s'est présenté dernièrement en An-
sent au brun, après quoi elles tombent et i gleterre; il a été relaté par VIpswich Ex-
jonchent le sol, laissant les arbres aussi | press et reproduit, d'après ce journal, par
nus, sous un soleil encore ardent, qu'ils le I le Gardeners' Chronicle auquel, à notre
seraient au cœur de l'hiver. Les observa- ; tour, nous allons l'emprunter, en y ajou-
leurs superficiels ne manquent guère d'at- tant les savantes remarques du Dr Lindlcy.
tribuer ce dépérissement à la sécheresse Laissons d'abord parler V Express :
de l'air ou du sol, et lorsqu'ils voient, I a Depuis quelques semaines, dit ce jour-
(iO
MISCELLANÊES.
nal, il n'est question dans le pays que d'un
événement étrange qui a pour théâtre
l'église S1 Pierre, à Coleliesler, et qui en a
chassé les paroissiens. 11 ne s'agit de rien
moins que d'une effroyable quantité d'ani-
malcules, vermine d'une nouvelle espèce,
qui semble sortir des murs de l'église, et
que la rumeur publique élève déjà à la
hauteur d'une plaie d'Egypte. Nous avons
pris des informations à ce sujet et nous
avons acquis la certitude que cette église
fourmille effectivement d'insectes extrê-
mement petits, que nos savants n'ont pas
pu reconnaître et dont ils ne s'expliquent
la présence en ce lieu que par une généra-
tion spontanée. Leur ténuité est presque
microscopique, et lorsqu'on les examine
avec un grossissement suffisant on leur
trouve quelque analogie, au moins appa-
rente, avec nos scarabées communs. On les
voit en quantité innombrable sur les bancs
de l'église, où ils ressemblent à une fine
poussière; mais ce n'est qu'en les considé-
rant très-attentivement et pendant quelque
lemps qu'on reconnaît que cette poussière
est animée. Le I)r liecker, et quelques
autres, sont d'avis que ces inscetes sont
analogues à ceux qui causent certaines ma-
ladies de peau, comme, par exemple, les
tiques chez les moutons, ou qui, dans notre
propre espèce, occasionnent ce genre de
démangeaisons que nous ne voulons pas
nommer, par respect pour nos lecteurs ('),
mais (mon dit être bien connues de nos
voisins d'Ecosse. On soupçonne qu'ils sor-
tent des caveaux de l'église, qu'on a ouverts
dernièrement pour y faire des réparations,
et qu'ils sont nés soit des restes décompo-
sés des cadavres qui y ont été déposés,
suit simplement des gaz méphitiques aux-
quels ces cadavres ont donné lieu. 11
est question en ce moment d'enlever tous
les bancs et les boiseries de l'église, de
couvrir les dalles d'asphalte ou au moins
d'en fermer tous les interstices avec un
ciment, et enfin de soumettre l'édifice
entier à des fumigations pour en faire dis-
paraître les hôtes incommodes qui en ont
pris possession. Le service divin, comme
on peut le penser, est suspendu, et les pa-
roissiens, jusqu'à nouvel ordre, iront sui-
vre les offices du dimanche à Su Mary-at-
the-Walls. »
(1) VAearus Scabiei occupe le gauche de notre
gravure.
Voici maintenant le rapport fait au
Dr Lindley par l'architecte chargé des ré-
parations de l'église : a Ces insectes, dit-il,
n'ont apparu , dans notre église, que six
semaines après que j'y eus achevé mes tra-
vaux, et je serais disposé à croire qu'on
ne les y aurait pas vus du tout, sans quel-
ques jours d'assez fortes chaleurs que nous
avons eues à cette époque, car dans les
jours froids qui suivirent, ils ont presque
disparu. Toutefois, dès qu'on eût com-
mencé à faire fonctionner le thermosiphon
destiné à chauffer l'église, ces détestables
animaux reparurent en quantités incroya-
bles sur les sièges du milieu de l'église
et d'un des côtés, mais non sur ceux de
l'autre, sur le lutrin et non sur la chaire,
bien que ces deux meubles ne soient dis-
tants l'un de l'autre que d'un mètre. De
cet envahissement partiel de l'église, je
conclus qu'ils ne sortent pas du bois, et
nous ne pouvons pas davantage les faire
sortir du sol. Ce qu'il y a de sur, c'est que
nous sommes tous fort embarrassés de sa-
voir ce qu'ils sont, d'où ils sortent et
comment nous en débarrasser. Je dois
ajouter que dans l'église d'une paroisse
voisine, un en a trouvé de tout pareils,
toutefois en bien inoins grande quantité,
ce qui ne laisse pas que d'être fort en-
nuyeux pour le public; aussi a-t-on immé-
diatement fermé l'église pour la faire net-
toyer. »
D'après les informations du Dr Lindley,
les insectes en question s'étaient, en une
semaine (du 23au 30 avril), plus multipliés
que jamais dans la malheureuse église de
Colehester. On avait vainement employé
pour les détruire, l'essence de térébenthine
qui n'a, à ce qu'il paraît, aucun effet sur
eux. Le curé de la paroisse, dans sa lettre à
M. Lindley, ajoutait : « Le sol de l'église
en est littéralement couvert; ils sortent je
ne sais d'où, et vonl pondre, dans les
moindres crevasses du bois, des œufs que
la chaleur fait éelorc. J'ai enlevé la plan-
chette d'un banc; je l'ai bien essuyée et,
après l'avoir exposée pendant une demi-
heure à une douce chaleur, j'y ai vu deux
animalcules fraîchemenl éclos. Je les ai
enlevés, et ^(1 minutes [dus tard, sous
l'effet de la même chaleur, j'en ai trouvé 43,
et ainsi bien des fois de suite, jusqu'à ce
qu'ayant saturé la planche de Benzine
Collas, je ne vis plus rien apparaître. »
CLAVIJA ORNATA D Don
/ c/jr/ tlrlii iV« i <- tha'uav
un.
01
CLAVIJA ORNATA, D
D0.\.
Myrsineœ.
CHAR. GEX. Cali/.v profunde qiiiiiqiicfitlus ,
laciniis imbricatis,obtusis. Corolla hypogyna,lu6o
brevi, fauce in appendices carnosas, cum limbi
quinquelobi laciniis obtusis, œstivatione inibri-
catis sub anlhesi patentibus allemas tumente.
Stamina S, imo corollœ tubo inserla, ejusque lobis
opposita , faueem vix superantia; filamenla in
tubum connata; anlherœ extrorsœ, bilocalares,
trigonœ, in capitulinn decemradiatum commentes,
longitudinalitcr déhiscentes. Ouarium uniloculare,
placenta basilari parva. Ovula pauca, adscenden-
tim amphitropa. Stylus brevissimus ; stigma abbre-
vialo-bilobnm. Baeca globosa,unilocnlaris. . Sémina
pauca, placenta; basilari globosa: libéra; inserla, j
umbilico propc basiin ventrali, lesta mneilaginosa.
Embryo intra albumen corneum excentricus ; cotij-
ticcs Americte tropicœ ; caulc simplici, upice fron-
doso; foliis altérais oblongis, coriaeeis, integerri-
mis v. spinoso-denlatis ; raeemis axillaribus ,
simplicisaimis, striclis; folio brevioribus, bracteis
minutissimis ; floribus nutantibus , abortu sœpe
unisexualibus, «Ibis velaurantiacii. Endl.
CHAR. Sl'EC. Foliis subverticillatis elongato-
oblongis acutis basi longe angustatis coriaeeis spi-
noso-denlatis, raeemis folio triplo quadruplove bre-
vioribus, bracteis subulalis pedicello triplo bre-
vioribus. DC.
tuwui obi*»ta,D. Do». Edinb. Phil.Journ.
Jan. 1831 . p. 2ô(i, et m Bot. Reg. T. 17(ii. De Cakd.
Prod. v. S. p. 147.
TlieophruMtu longifolia. Jacq. Coll. v. i.
p. 156. fforf. Schœnbr. v. 1. t. [16. _ hook. ;„
ledonibus ovatis, planis, radieula infera. — Fru- I Bot. Uag. icon hic iterata.
« C'est réellement une noble plante, »
nous dit sir William Hooker (I. c).
" Son tronc, lisse, atteint de 10 à 12
pieds, et se couronne de magnifiques
feuilles de très-grande dimension. Ces
feuilles qui occupent seulement le
sommet de la lige, laquelle se dénude
au fur et à mesure qu'elle s'élève, at-
teignent de 1 à 2 pieds de longueur, et
leur ensemble a plus de quinze pieds
de périmètre. Les fleurs, d'un orange
brillant, se montrent le long du tronc,
en racènies abondants qui naissent soit
à la base des feuilles, soit à l'endroit où
celles- ci ont existé.
Le Clavija ornata est originaire de la
Nouvelle-Grenade ; on en doit l'intro-
duction à M. Purdie.
Les amateurs de plantes à feuillage
grandiose connaissent les Theop/irasta
(Clavija^ elsurtout la planteintroduitedu
Brési I sou sle nom douteux deTheophrasla
imper ialis ; il est donc inutile de s'éten-
dre sur leur mérite décoratif et la res-
source qu'ils offrent lorsqu'il s'agit de
produire un grand luxe de végétation.
La culture des Clavija ne présente
aucune difficulté; leur multiplication
par voie de boutures nécessite naturelle-
ment le sacrifice de la couronne, attendu
que les pousses latérales font presque
toujours défaut. L. VU.
M. Lindley ayant reçu de l'architecte et
de l'écclésiaslique eu question quelques
pincées de ces animalcules, n'eut pas de
peine à y reconnaître un Acartts très-voisin
des mites de la farine et du fromage (1). Il
est blanc, armé de quelques poils raides et
longs, avec quatre paires de pattes, et une
tête triangulaire, marquée, sur le milieu,
d'un sillon longitudinal. Sa longueur est
d'environ '/so de pouce anglais, c'est-à-dire
à très-peu près d'un */a millimètre.
(1) VAcarus domesticus est représente à droite.
M. Lindley propose de le nommer, d'après
le lieu où il a été découvert, Acarus eccle-
siasticus(l).
Mais, ajoute M. Lindley, quelle peut
être l'origine de ces myriades d'animal-
cules? On nous dit bien que les caveaux
de l'église ont été ouverts récemment, mais
croire comme on le répète, que les insectes
ont pu être engendrés par les détritus que
ces caveaux renferment ou par l'air mé-
phitique qui s'en exhalait, serait aussi peu
(1) Figuré au centre.
fr>
MISCELLAXEES.
philosophique que de supposer qu'ilsontété
créés tout d'une pièce par une décharge
électrique ou qu'un œuf artificiel de plâtre,
comme ou en donne aux poules pour les
faire pondre dans un lieu déterminé, peut
donner naissance à un poulet. Ce qui est
plus raisonnable, c'est d'admettre que les
caveaux de l'église contenant des détritus
de matière animale et du bois en décompo-
sition, n'ont été qu'un lieu favorable à la
multiplication de ces animaux qui y sont
une première fois venus d'ailleurs. C'est du
reste là exactement ce qui se passe pour
les autres espèces du même genre; ainsi on
trouve VA car us setasus dans les étables et
dans les maisons mal tenues; VAcarus fa-
rinai dans la vieille farine; les Acarus
hyalinus et cubicularius dans la poussière
des granges; Y A car us domesticus dans
le fromage mal fait ou mal tenu; VAcarus
lactis dans les vases où l'on garde le lait et
la crème et qu'on oublie de tenir propres.
Tous les entomologistes savent que leurs
collections sont ravagées, lorsqu'ils les né-
gligent, par VAcarus destructor. Enfin,
on voit des Acarus vivre sur d'autres ani-
maux; certains coléoptères de la famille
des bousiers en sont quelquefois cou-
verts, et on a trouvé sur une vieille
autruche du Jardin des plantes de Paris,
un Acarus que les savants du lieu ont
nommé A. bicaudatus. Rien ne s'oppose
donc à ce qu'on admette que les Acarus
de Colcbester se sont développés dans des
caveaux où abondaient des détritus de
matières organiques, et si le parquet de
l'église ou les bancs étaient couverts de
nattes, il ne faudrait peut-être même pas
en aller chercher la source si loin.
Après tout, les bons habitants de Col-
cbester peuvent se rassurer. Leur Acarus
n'a rien de malfaisant pour l'homme, il
n'est que malpropre et ennuyeux. II est
tout-à-lait distinct de VAcarus scabiei, qui
est loin d'être aussi innocent. Pour en
débarrasser leuréglise, ils n'ont qu'à y faire
de fortes fumigations de soufre, la laver
du haut en bas, ainsi que les bancs, avec
de l'eau de savon bouillante et surtout
en éloigner tous les débris et détritus
propres à alimenter et à multiplier celte
fâcheuse engeance. Ndn.
f 1281. NOUVELLE MANIÈRE DE CULTIVER LES ARTICHAUTS.
M. Jacqucmin, jardinier à Villers-Cotte-
rets , vient d'indiquer une nouvelle mé-
thode de culture des artichauts, qu'il expé-
rimente depuis cinq ans, et au moyen de
laquelle on peut obtenir, en peu de temps,
des artichauts d'une grosseur prodigieuse
et d'une qualité parfaite. Voici ce procédé :
1° On prend, à l'automne, des œilletons
d'artichaut que l'on met en pots dans du
terreau; on place ensuite ces pots sous
châssis ou en serre, jusqu'à ce que les
plants soient bien enracinés. On arrose
les pots deux jours avant la plantation, qui
a lieu ordinairement à la lin de mars ou
au commencement d'avril, afin que les
racines se détachent du pot plus facile-
ment ;
2" On fait avant l'hiver des tranchées
de KO centimètres de profondeur sur 50
centimètres de largeur, en ayant soin de
mettre le premier fer de bêche d'un côté,
et le deuxième de l'autre coté de la tran-
chée ;
5° On met au fond de cette fosse le premier
fer de bêche, que l'on couvre d'un bon
lit de fumier de vache si c'est un terrain
sec, de fumier de cheval si c'est un terrain
frais; on recharge ensuite ce fumier avec
le second fer de bêche;
4° On plante les œilletons avec soin sur
le milieu de la tranchée, à 1 mètre de
distance les uns des autres en tous sens;
on arrose de temps à autre suivant que
l'exige la saison. (Revue des jardins.)
t 1282. DÉSINFECTION AU MOYEN DE LA RUE DES JARDINS, (Ruta gravcolens, L.).
On sait que les sulfates et notamment dant une heure, quelques tiges munies de
le sulfate de fer, possèdent la propriété feuilles de la Rue, ou simplement, quand
remarquable de désinfecter les matières on les met infuser à froid pendant 6 à
en putréfaction. Cette propriété est rendue 8 jours, cette eau jouit de la propriété
encore plus sensible, quand on ajoute une de désinfecter presque instantanément ces
décoction de Rue à la dissolution de sul- ! matières, et leur communique même une
l'aie. Quand on fait bouillir dans l'eau, peu- légère odeur d'amande.
MISCELLAXERS.
65
t 1283. DE LA GREFFE DU BOURGEON ANTICIPE (I), POUR LA FORMATION DES BRANCHES DE CHAR-
PENTE ET LE REMPLACEMENT DES COURSONNES CHEZ LES ARBRES FRUITIERS.
Enumérer les avantages que
le résultat de nos expériences
nous fait attribuer à celte
sortede greffe, serait superflu;
la pratique est, selon nous,
seule capable de justifier tant
de données qui jaillissent de
tous côtés à propos de l'arbo-
riculture.
On sait déjà que la greffe
par approche herbacée, dé-
crite par tous les auteurs
modernes, est surtout em-
ployée pour combler les
vides des branches de char-
pente du pêcher. A l'aide de
ce moyen, on place des ra-
meaux à fruits partout où il
en manque ; mais
,. celte greffe, dont le
mérite ne peut être
méconnu , se fait
diflicilementctavee
peu de succès sur
les vieux arbres à
écorce dure; là pré-
cisément où elle est
nécessaire.
On conçoit , en
effet, que soulever
cette écorce pour faire coïn-
cider la greffe herbacée avec
la parlie ligneuse, n'est pas
chose facile.
On sait aussi que ce n'est
point le prolongement du
bourgeon greffé, qui est ap-
pelé à constituer la nouvelle
branche; c'est un œil qu'il
faut ménager en faisant l'ap-
plication de la greffe dans
l'incision. Si la feuille nour-
ricière de ce même reil se
trouve détachée, il périt in-
failliblement et l'opération est
manquée; enfin, les incisions
pratiquées à cet effet sur les
branches dénudées, donnent
souvent lieu à une extrava-
(I) Les bourgeons anticipés qui naissent sur les rameaux de prolongement (1rs branches de char-
pente du pêcher, sont communément dépourvus de boutons à leur base, et, par là même, considérés
comme des productions défectueuses pour la formation des brandies à fruits.
Les ramifications de même nature qui croissent sur les bourgeons des coursonnes, offrent rarement
cette défectuosité. Ce sont celles-là que nous conseillons de greffer. F. T.
M
MISCELLANEES.
sion de cambium, qui s'oppose à la sou- !
il ure des deux plaies, noie l'œil, et, par
suite, donne occasion à la gomme de faire
ses ravages.
Si, au contraire, on greffe un œil déve-
loppé, celui-ci continue de croître pour
ainsi dire sans interruption, ouvre une
voie à la sève, et les mêmes dangers ne
sont plus autant à craindre.
Les petites ramifications propres à faire
cette greffe, s'obtiennent à volonté en
coupant l'extrémité de ebaque bourgeon
porte-greffe, quelque temps avant l'opéra-
tion; et, quand les bourgeons, que celte
suppression fait infailliblement dévelop-
per par anticipation, ont atteint 0m03 à
0m08 de longueur, on choisit celui qui est
le mieux disposé et à sa base on pratique,
sur le bourgeon qui le porte, une entaille
d'une longueur de 0raO5 environ, de ma-
nière à laisser le moins possible de bois
sous l'empâtement du bourgeon-greffe, qui
doit se trouver au milieu de cette partie
amincie.
Puis on pratique sur la branche, au
point où il existe un vide, une incision
transversale, au-dessus de laquelle on en
fait une seconde longitudinale, de même
longueur que l'entaille pratiquée sous le
bourgeon-greffe, et l'on glisse celte petite
ramification jusqu'au milieu de l'incision
longitudinale, où elle se pose tout natu-
rellement sur son empâtement.
t 1257. {Suite) LE JAPON. —
Les quatre lettres suivantes de la cor-
respondance de M. Veitch, contiennent le
récit de ses explorations jusqu'à son arri-
vée à Yeddo; elles sont datées de Youku-
hamaprèsdeKanagawa. Nous en extrayons
les passages les plus intéressants :
6. — Le 2 septembre 1800. — « J'ai
quitté Nagasaki, à bord du Bérénice, va-
peur de guerre de S. M B. Notre tra-
versée a été fort belle, sauf que le typhon,
ouragan terrible qui sévissait avec fureur,
nous a obligé de mettre à l'ancre durant
un jouret demi; mais notre eourseà travers
la mer intérieure a surtout été magnifique;
bien souvent j'eus une envie extrême
d'aborder sur les rivages de quelques-unes
des iles près desquelles nous passions (I).
Quelle que soit la profondeur des inci-
sions, ou l'épaisseur des écorces, ce petit
bourgeon s'applique toujours facilement et
on a peu à craindre de l'endommager.
On ligature, et au printemps suivant la
soudure est complète; c'est alors seulement
qu'il faut opérer le sevrage, immédiate-
ment au-dessous du point de jonction du
rameau porte-greffe ; la greffe elle-même
fructifiera connue si elle n'eût pas été gref-
fée, et produira cette première année autant
que les suivantes.
Quoique le bourgeon anticipé puisse se
greffer tout l'été , pour autant que la sève
permette de détacher le liber de l'aubier,
plus tôt on opérera, mieux on assurera la
fructification .
Tout ce qui vient d'être dit est surtout
applicable au pêcher; mais le double avan-
tage que doit présenter notre modification,
consiste en ce qu'elle permet de pratiquer
la greffe du bourgeon anticipé a l'état
CERBACÉavccplus de promptitude et un suc-
cès bien supérieur à celui de l'ancienne
méthode, pour l'obtention des branches à
fruits, non -seulement du pêcher, mais
encore de toutes les autres essences, et
de faire développer par ce moyen des
branches de charpente aux endroits où
il en manque.
F. TouciunD ,
Horticulteur itu //<" 1 i .
(I) Voici commeut le général nr. Montauban dé-
crit ces parages, d;i us un rapport qu'il vient
d'adresser au gouvernement français : < Tout ce
que l'on m'avait dit sur les beautés du pays que
VOYAGE DE M. J. G. VEITCH.
Nous sommes arrivés ici le 31 août. Grâce
à une lettre d'introduction que je tenais
de la maison de Chine de MM. Jardins
celte mer (la mer Intérieure) traverse est encore
bien au-dessous de la vérité. Je doute que l'on
puisse faire un plus joli voyage et plus curieux.
Pour le résumer en quelques ligues, je dirai que
de Nangasaki à Ozaka on navigue constamment
dans une succession de cinq ou six lacs de Genève,
bordés de montagnes du plus riant aspect, cou-
vertes d'arbres d'une hauteur et d'une grosseur
prodigieuses, portant les mis un feuillage vert,
les autres ile< fleurs de toutes variétés. Au pied
de ces montagnes, des villes et des villages qui se
succèdent -an ~ interruption, et des ports remplis
de jonques de toutes formes et de toutes couleurs.
— La mer Intérieure est couverte de jonques de
commerce et de bateaux de pécheurs , le poisson
étant la principale nourriture des habitants. Les
maisons sont entourées de jardins plantés d'oran-
gers couverts de fruits, de bananiers, de pom-
miers, etc. o Pareil tableau est bien suffisant en
effet pour exciter l'envie d'un explorateur.
Km. It.
MUSA ENSETE (imel
byssime
Serre chaude
U18-U19.
68
MUSA ENSETE, gmel.
Musaceœ.
CIIAIIACT. GENER. — Perigonium epigynum,
bilabiatum; labiitm inferius tubulosuni, postice
usque ad basin fissum, apicc quinquelobum ; su-
perius concavum, nanum, amplectens. Stamina'j,
sexto poslico abortivo. Ovarium inferum, triloeu-
Iare. Ovula in Ioculorum angulo ccntrali plurima,
biseriala, horizontalia, analropa. Stylus crassus;
sligma infundibiiliformi-clavatum, breviter sex-
lobum. Bacca oblonga , angulata, triloeularis, se-
minibus plurimis in pulpa nidulantibus sœpius
cfftctis farda. Semina depressiuscula, subglobosa,
testa cruslacca, atra, ad umbiticum impressa.
Èmbryo orthotropus, fungiformis.inaxi albuminis
subfai-inosi, extremitate radiculari umbilicum at-
tingente, cenlripela. — Herbse gerontogeœ, tro-
picœ vel subtropical, in Américain (nïroduclœ, gi~
ganleœ ; trunco e pctinlorum vaginis longissimis
scapum radicalem , solo apice liberum, fioriferum
velantibus conflalo ; lamina foliorum amplissima,
va/de nervosa; floribus in axilla spalharum con-
fertiSf ebracteatis.EKM..
CIIARACT. SPECIF. — Excelsa (40-pedalis)
perennis, stolonibus nullis, caule basin versus
valde incrassato , foliis brevi-petiolatis (vaginis
longissimis) oblongis acutis firmis, Costa valida
dorso pnrpureo-fusco , spadice brevi-petiolato
nutante dense spathaceo, spathis amplis, floribus
densissimis compaclis, perigonii labio minore
longe mucronato, fruclibus oblongopyriformibus
abortu l-5-spermis, seminibus magnitudine coryli
avellanaê. Hook. in Bot. ilag. i>223-î>22i.
Mtisu Ensete, Gmel. Syst. nat. v. 2, p. 567.
Hook. in Kew. Gard. Mise. v. 8, p. 210.
Essetk, BnocÉ, Trav. in Abyss., éd. 8vo, v. 7,
p. liï»; et Atlas, ità, t. 8,9. — E. Otto, llumburg.
Garten Zeilung (1860, 3e livr.). — Cii. Lem. M.
Itort. mise. 1861, p. 7-
Ekseté, Pom. in Dict. Se. Nat. y. If, p. 513.
AXSETT, PlOWDEX, ill Litt.
Tous les voyageurs sont unanimes à
constater que l'Abyssiniè est une des
contrées les plus belles et les plus pitto-
resques de l'Afrique. Assise sur un pla-
teau élevé, dans la partie supérieure du
bassin du Nil, sillonnée dans tous les
sens par des montagnes dont les som-
mets, plus liants que les cimes de l'Atlas,
dépassent 12,000 pieds au-dessus du
niveau de la mer, elle offre les sites
les plus variés et les plus grandioses,
et déroule aux regards du voyageur
toutes ces grandes scènes dont la nou-
veauté incessante donne tant d'animation
aux pays de montagnes. Aucune région
de l'Afrique ne réunit peut-être à un plus
baul degré les condilions premières de
toute végétation brillante, une grande
abondance d'humidité elles ardeurs d'un
ciel brûlant. Aussi , la nature s'est plu
à y répandre à profusion des espèces
végétales riches et variées, depuis le
Caféier, indigène du plateau éthiopien
de Kaffa dont il garde le nom, et ces
et C°, je pus descendre chez M. Kcswick,
leur représentant ici. J'appris à l'instant
que M. Alcock arriverait de Ycddo le 3,
aujourd'hui même, et que, dans la matinée
du 5, il se mettrait en route pour une
ascension au Fusi Yama, la grande mon-
tagne du Japon. Je me rendis chez l'agent
consulaire de résidence en cet endroit et
le priai d'informer M. Alcock de mon
arrivée; hier au soir je reçus avec plaisir
un billet par lequel le consul général m'in-
vite à l'accompagner et à me trouver prêt
demain à la pointe du jour. Vous vous
imaginez aisément ma joie en présence
d'une rencontre aussi opportune. Nous
tome îv, 2e série (18j9).
aurons de petits chevaux japonais pour
monture, et noire voyage pourra nous
prendre une quinzaine de jours.
La montagne, dit-on, a 14,000 pieds d'al-
titude. Les Japonais la tiennent pour
sacrée : des milliers de pèlerins s'y rendent
chaque année et, une fois tous les soixante
ans, l'accès en est permis aux femmes;
cette année est précisément la soixantième.
Nous sommes en tout vingt-huit personnes,
huit Européens, et vingt Japonais, interprè-
tes, gens de service, etc. Nous serons les pre-
miers étrangers qui aient jamais eu le privi-
lège d'aller aussi avant dans l'intérieur et
de gravir la montagne. Encore les Japonais
oc.
MUSA ENSETÊ.
céréales inconnues à l'Europe, telles que ' se markint aux nuances empourprées
le Tlicf, aux fleurs nuancées de pourpre, des pélioles et de la nervure médiane,
cl le Torano qui croit partout, à côté cet immense bouquet de fleurs qu'elles
du froment, du maïs et d'une foule protègent el qui s'incline sur son scape,
d'autres produits analogues; des gra- comme pour mieux laisser choir les
minées qui couvrent de pâturages im- gouttes liquides qui s'en échappent;
menses, les plaines et même les flancs certes tout cela est bien beau, quand
des montagnes ; depuis le Jasmin odori- , chez nous la plante se trouve dans une
férant jusqu'au Baobab gigantesque ;
depuis le gracieux Papyrus et le Bani-
busa jusqu'au superbe Sycomore, au
grande serre ; mais ce doit être cent fois
plus magnifique quand elle se développe
sur le sol natal, sous ce ciel des tropi-
fcuillagc toujours vert, et qui ajoute ques, qui lui verse à la fois des flots de
encore au cachet de sévère majesté qui
caractérise ces beaux sites. Au milieu de
tant de végétaux magnifiques, le Bana-
nier Ensile n'est pas un des moins
remarquables.
l,c Musa Ensele, Gmel.. YEnsèll ou
Enzeht des Abyssins, fut découvert,
lumière et des élans de vitalité, au sein
d'une nature riche de couleurs et d'har-
monie, qui l'environne de toutes parts.
La plante qui nous occupe, acquiert
son entier développement au bout de
dix ans selon Bruce ; trois à quatre an-
nées lui sufliscnt, dit 31. Ilooker, qui
y a bientôt un siècle, par le célèbre ' en a fait l'expérience. « Sa hauteur de-
James lirucc, lors de son expédition à la | puis le collet de la racine jusqu'aux
recherche des sources du I\ il (17(18), et ' extrémités des feuilles, — continue ce
longtemps désigné en Kurope sous le ■ botaniste, — atteint près de quarante
nom de Bananier de Bruce } sans y être pieds; nous avons mesuré des feuilles
autrement connu que par la description de dix-sept à dix-huit pieds de long; elles
et la figure qu'en donna ce voyageur. La , sont fermes et rigides et ne se déchirent
plante a toul-à-fait le port et l'aspect | pas facilement en travers; elles sont
général du M. paradisiaca, qu'elle sur- droites et érigées. Cette érection provient
passe de beaucoup en hauteur; de plus
sa lige présente à partir de la base un
renflement prononcé. La Flore croit
pouvoir lui consacrer deux planches,
tant celte musaeée est d'un effet gran-
diose; la première reproduit la figure
qu'en donne le Bolanical Magazine. Sa
tige aux dimensions énormes, ses feuil-
les si grandes, si longues, parfaitement
dressées, leur couleur d'un vert tendre
sans doute de la brièveté îles parties
contractées des pétioles. Tout ce qui se
développe en-dessous et à l'intérieur de
celle grande masse de bases amplexi-
caules et imbriquées, larges de deux
pieds et épaisses d'un pouce et demi,
constitue la tige. Celle-ci, quoique plus
volumineuse à sa base, est fortement
dilatée vers son milieu. Lorsque les
feuilles sonl parvenues à la plénitude
ne veulent-ils accorder celle faveur qu'au
seul personnel de la Légation; aussi je
dois à M. Alcock des rciuerciincnts sin-
cères; il a eu l'extrême obligeance de me
nommer pro tempore, bien entendu, « Bo-
taniste attaché à la Légation de S. M. Bri-
tannique à Ycddo. » A en juger par un
rapide examen de ce qui m'environne, il
nie semble que je pourrai recueillir bien
des choses vraiment belles et faire une
ample provision de graines.
Les Japonais aiment passionnément les
llcurs cl les arbustes; je trouve cultivées
dans les jardins des quantités de plantes
cpie je ne rencontre jamais à l'état sauvage,
et dont il nie sérail impossible d'indiquer
l'habitat. C'est ainsi que dans les villes
mêmes on peut avoir des variétés de [liantes
à l'infini sans compter celles qu'il est facile
de se procurer en passant, clic/, les habi-
tants de la campagne. Les espèces de coni-
fères que je désire le plus de posséder, me
semblent être les moins fréquentes; deuxou
trois Pinus dans le genre de notre Pin
MUSA EN'SETE.
07
de leur développement, s'élève de leur
centre le spadice, qui termine le scape
et s'incline graduellement. Il est long de
quatre pieds et porte à son sommet
{apex) des spathes nombreuses, larges,
ovales, d'un brun vcrdùtre. Les spatbes
supérieures sont garnies de fleurs mâles,
les inférieures de fleurs femelles que,
dans le principe, on ne peut pas bien
distinguer des autres; avec un peu d'at-
tention on remarque qu'elles ont le style
cl le stigmate très-imparfaits. Plus bas
sur le spadice toutes les spatbes semblent
renfermer des fleurs parfaites, cl lorsque
les spathes tombent, on aperçoit en effet
les ovaires grossis , disposés en spi-
rale, très-serrés, verts, oblongs, entiè-
rement sessiles, longs de deux pouces.
L'ovaire est blanc, infère, à trois divi-
sions, rarement quatre, contenant un
grand nombre d'ovules sur deux rangs;
il porte un périantbe de deux sépales,
blancs et membraneux, d'une inégalité
marquante. ■ — Le fruit, oblong et sub-
pyriforme, a de 2 1/2 à 4 pouces de
longueur, et renferme de 1 à 4 graines
noires et lisses de la grosseur d'une
noisette. »
Mais le Mtisa Ensele n'est pas seule-
ment une magnifique plante ornemen-
tale ; c'est encore un végétal utile, ser-
vant à la nourriture du peuple; de
même que la plupart de ses congénères
il fait l'objet d'une culture spéciale. Au
rapport de Bruce, les Abyssins consom-
maient, à l'époque de son exploration,
les parties charnues de la tige. Quand
la plante est jeune et que ces parties ont
été soumises à la cuisson, dit ce
voyageur, elles constituent un mets déli-
cieux,, qui ressemble au pain de fro-
ment, non entièrement cuit. Si la plante
est phis âgée on coupe des tranches à
deux ou trois pieds au-dessus du sol et
on enlève l'enveloppe coriace, jusqu'à
ce qu'on arrive aux parties blanches,
lesquelles sont parfaitement tendres. Ce
point est confirmé par M. de Rienzi,
(Dict. Gèorjr. moderne); d'après cet
écrivain, qui a parcouru le pays, les
tiges exquises lorsqu'elles n'ont pas tout
leur développement, viennent suppléer
au manque des récoltes et servent alors
de nourriture au peuple(').
Pour bien comprendre quelles sont
les parties comestibles de ÏEnsète, dit
encore sir William, « il nous faut con-
sidérer le mode de croissance de la
plante. Les feuilles, du moins les bases
épaisses et larges des pétioles, partent
toutes d'un rhizome conique, muni à sa
partie inférieure de fibres et de racines.
Ce rhizome est grand, très-solide quoi-
que charnu, et d'un blanc pur. Les
feuilles sont d'une nature tellement
grossière, tellement fibreuse et remplies
de cellules d'air, qu'elles sont tout-à-fait
impropres à servir d'aliment. Mais au
centre de cette tige qu'elles constituent,
se trouve l'axe formé par le pédoncule'
ou scape, lequel, après un certain laps
de temps, finit par produire, à son
sommet, un spadice de la grosseur
du bras, et qui est d'un blanc pur,
comme l'enveloppe que font autour de
lui les larges gaines des pétioles. C'est
(I) Cette assertion de M. de Rienzi nous parait
assez étrange ; si ces tiges sont d'un goût si
exquis , pourquoi les emploic-t-on en temps de
disette seulement?
d'Ecosse, croissent partout, de même que
le Cryptomeria japonica; d'autres, plus
précieuses, ne se voient que çà et là et ne
sont nullement abondantes. »
7. — Le 22 septembre 1860. — Après
avoir remercié son père de la vive sympa-
thie qu'il lui a exprimée à l'égard des
pertes que lui a fait subir le naufrage du
Malabar, notre voyageur ajoute qu'il s'es-
time heureux d'avoir eu jusqu'ici si peu
de mécomptes et qu'il recevra avec plaisir
les appareils de Ncgrctti et Zambra qu'on
lui envoie en remplacement de ceux qu'il
a perdus; qu'il s'est mis en route pour le
Fusi Yama le 4, et que le 1G il était de
retour. Il dit ensuite qu'il joint à sa lettre
quelques notes sur la végétation de la
contrée, ■ — notes que nous avons déjà rc-
<>8
MUSA ENSETE.
colle pnriie centrale ou scape, qui con-
stiluc un mets excellent, tant qu'elle est
jeune et tendre et se trouve clans un
état entièrement analogue à ce qu'on est
convenu d'appeler chou, chez quelques
Palmiers et Cycadéès. »
La plante" ne drageonne point du
pied, dit ailleurs le même écrivain,
comme le font les autres Bananiers
que nous connaissons et que nous cul-
tivons depuis longtemps. Pour la mul-
le premier dessin sont parfaitement
entières et semblent être d'une con tex-
ture assez solide pour résister aux oura-
gans qui sévissent dans ces régions
africaines, tandis que von Heuglin les
représente Imites lacérée*, à l'instar des
autres Musa connus jusqu'ici ; de sorte
que nous ne donnons le nom d'Ensèle
à la plante de Th. von Heuglin que
sous toutes réserves. Et ce qui con-
firme singulièrement nos doutes, c'est
li plier dans les serres, il faudra donc que cet auteur prétend que dans ce
recourir au semis. En 18J5 le consul pays on reproduit la plante par rejetons
anglais à Massouah en a expédié des | des racines {Wurzelschôsse!); elle n'y
fleurit que rarement, dit-il, et jamais
n'y donne des fruits fertiles. Presque
toutes les parties de la plante seraient
comestibles : les Abyssins en mangent
les grosses racines (rhizomes) au-si bien
que les tiges; de plus ils emploient les
feuilles comme fourrage, et les ani-
maux en sont très-friands. De ce que sa
plante ne porte point de fruits dans le
Simen, M. von Heuglin conclut qu'elle
graines au jardin de kew ; les plantes
qui en sont provenues ont très-bien
prospéré et l'une d'elles porte en ce
moment des fruits parfaits qui permet-
tront sans doute de la propager.
A côté de la planche figurant la plante
en pied, et que nous avons empruntée
au Botanical Magazine, nous repro-
duisons, d'après th. von Heuglind),
une vue de la vallée de Woina, desti-
née à donner une idée des plantations ' est originaire de régions plus inéridio-
dc Bananiers dans la province de Simen, ' nales, probablement Rafla,
en Abyssinie, Le Musa qui en fait Bruce donne pour patrie au Musa
l'objet, est donné par M. von Heuglin , Ensete l'Ethiopie qui comprenait aulrc-
comrae étant aussi YEnsèle. Mais ici il y | fois l'Abyssinie et la .Nubie d'aujour-
n absence du renflement si considérable
de la tige, lequel nous signalons dans
la première planche et que sir \Y. Hoo-
ker donne d'ailleurs comme caractère à
celte musacée; de plus les feuilles dans
(I) ReUe in ffordrOsl-Afrika, von Tu. vos
Heuglin, Gotha, ls'J7. — Ouvrage intéressant
Surtout au point de vue de la Zoologie el de la
i graphie. L'auteur, ancien secrétaire du con-
sulat autriebien à Chartum, dans le Soudan
ni.il. repart, dit-on, poui l'Afrique, à la léle
de l'expéditipn allemande qui va rccucillcr des
renseignements sur le sort du Dr. Vogel.
Em. II.
d'hui. Sir \\ . Ilooker dit
qu il croit
les laes que forment dans la province de
Narée des cours d'eau sans issue. Il
acquiert de belles dimensions dans le
Condar; mais on le rencontre le plus
fréquemment dans la partie occidentale
de la région du Nil, où les plantations
sont nombreuses et où il constitue la
nourriture habituelle des Gallas, peu-
plades qui sont la terreur de la contrée.
Eh. R.
produites, — et annonce l'envoi prochain
d'un extrait de son journal et do quelques
esquisses japonaises^). Puis il continue :
(I) ni. J. Veitch, de Chelsea, o eu l'extrême obli-
geance de ( imuniquer '■* la Direction de la I Loin
ces esquisses vraiment curieuses : l'une montrait
les pèlerins gravissanl le mo'nl sacré; une autre
représentai! la stupéfaction, des Ja] ais a là vue
du Pusi Vania en éruption, et, comme le dit la
I _ nde du pays, ~<>rti de terre en une seule nuit !
Une troisième était sensée figurer la neige tombant
« J'ai récollé des gran
des Pinus
croissant sur le Fusi Yama, vingt-cinq sor-
sur la montagne; une quatrième donnait nue vue
d'Ycddo avec son fameux ponl d'où sont calculées
toutes ]c'^ distances des divers points de l'em-
pire, etc. — Ces esquisses que nous regrettons de
n'avoir pu reproduire; par la raison qu'elles
n'étaient |m> assez du domaine de la Flobb, pré-
sentaient un grand intérêt au point de vue de Part
ei dénotaient suffisamment que sous ce rapport les
Japonais ne sonl guère plus avancés que les Chi-
nois. Em. It.
ERICA ARISTATA MAJOR
*! lit- semis.
Serre firoide
-
m
1420.
ERICA ARISTATA MAJOR.
Ericeœ § Lirabatœ gg Eurylomatœ, Kl. in Linnœa. X, p. 554.
CHAR. GEN. Vide in Endl. Gêner, plant, p. Toi, N° 7ÏM.
CHAH. SPEC. Vide Klotsch in Linnœa, X, p. 55£.
Iiiia aii-luia. A.^dr. [lleaths, vol. III) val-, major IIout.
Si, depuis l'introduction de VErica
aristata (type) Andr., cette espèce a
constamment été le point de mire des
hybridisateurs, c'est qu'elle réunit deux
qualités essentielles : la beauté du port
et la gentillesse du feuillage, la grandeur
et le coloris tranché de ses fleurs.
On fait constamment un grief aux
horticulteurs de ce qu'ils font rarement
connaître les sujets qui interviennent dans
les fécondations qu'ils opèrent, mais il
faut cependant leur tenir compte de la
vérité de ce dicton anglais, Urne is
money ; il faut convenir que tous leurs
moments sont comptés, il faut se dire
que c'est le plus souvent au pas de course,
en traversant prestement leurs serres,
qu'ils s'emparent à la hâte d'un brin de
pollen, pris au vol, pour en doter une
autre fleur digne d'être améliorée. S'il
leur fallait faire des annotations, appen-
dre, en guise (Vex-volo, au pédicelle de
la (leur fécondée, un parchemin destiné à
servir d'extrait de naissance à la progé-
niture espérée, il leur faudrait un temps
assez long dont d'autres peuvent dispo-
ser plus aisément.
Ceci dit pour n'y plus revenir, nous
avouerons notre ignorance sur l'origine
de la belle variété ici figurée. M. Fr.
Desbois croit se rappeler qu'elle est
née à Leabridgc, chez MM. Fraser.
Nous l'avons reçue, en compagnie de
beaucoup d'autres, de la maison Kollis-
son, renommée depuis longues années
pour ses bonnes cultures A'Erica.
tes en tout, et les ai mises sécher. Les oc-
casions que j'ai eues pour en recueillir
n'étaient pas nombreuses , je devais les
prendre le long du chemin, tout en che-
vauchant, et les placer dans ma boite de
même: il nous était défendu de nous écar-
ter de la grande route et vous comprenez
combien peu il restait de champ libre et
pour mes notes et pour mes investigations.
Depuis mon retour à Youkuliama, je
me suis occupé surtout de rechercher des
semences. Le paquet de graines de Sciado-
pitis verticitlataC*), que je joins à ma
lettre, n'est qu'un échantillon de ce que
j'ai trouvé, c'est le produit d'un seul cône;
ce sont les premières graines qui soient
mûres. C'est une plante superbe, d'un
port parfaitement pyramidal, qui ne peut
manquer de prospérer en Europe. Je serai
charmé d'apprendre que vous aurez reçu
ces graines en bon état.
(2) C'est, après le Cèdre, le eonifère le plus
magnifique peut-être de l'Asie.
Voici maintenant ce que je me propose
de faire : — M. Alcock, qui prend à cette
heure les eaux à la campagne, m'a fort obli-
geamment invité à aller le voir à son re-
tour à Yeddo, vers le milieu d'octobre. Je
suis sur le point de partir pour Hakodadi,
la partie la plus septentrionale du Japon à
laquelle les étrangers aient accès par voie
ordinaire. Les occasions pour y parvenir
sont extrêmement rares, et, une fois qu'on
y est, on risque d'y passer des mois sans
espoir de retour; je veux donc profiter de
la circonstance exceptionnelle qui se pré-
sente : un steamer qui part d'ici lundi, s'y
rend par voie directe pour y stationner
de quatre à six jours et revenir immédia-
tement ici; je serai de la sorte à même de
récolter une quantité de graines, de jeter
un coup d'œil rapide sur la végétation en
général aux environs de Hakodadi et d'être
de retour à temps pour faire ma visite à
M. Alcock. Et, pour ne pas perdre un mo-
ment, j'ai envoyé quatre hommes recueillir
des semences dans l'intérieur du pays. »
70
ERICA ARISTATA MAJOR.
Elle a été peinte ici d'après nature.
La fleur du type est d'un carmin re-
flété de blanc, l'orifice est blanc.
Dans la variété major la couleur du
porte-pollen s'est substituée à celle qui
distingue le type, l'anneau blanc seul
s'est maintenu.
On a beaucoup écrit sur la culture des
Erica du Cap, les uns sur la difficulté
de les conserver, d'autres, au contraire,
sur le peu de soins qu'ils requièrent.
Il y a du vrai dans tout cela, mais
on ne peut contester que dans le Nord
ces plantes ne se plaisent en nulle
contrée aussi bien qu'en Angleterre, où
l'air est vif et brumeux tout à la fois.
A moins qu'il ne gèle, toujours un
courant d'air très-vif y règne dans les
serres; et pendant l'été ces plantes trou-
vent dans celle ile une atmosphère bru-
meuse, moelleuse, imprégnée de sel qui
peut-être joue un grand rôle dans les
conditions de leur bien-être.
On trouve également des Erica en
Hollande où l'air a assez de similitude
avec celui de l'Angleterre, — mais en
Hollande, disons-le, nous n'avons pas
rable ; ou bien est-ce l'apathie en ce qui
concerne la taille et le pincement, opéra-
tions si soignées en Angleterre? — ■ Nous
sommes tenté d'admettre celte dernière
hypothèse.
Tout ceci se rapporte évidemment
aux espèces, aux variétés d'élite, et non
pas aux Erica globularis et autres que
le premier venu sait cultiver.
A ceux-ci après la floraison, on en-
lève le sommet tout d'un trait et l'opé-
ration est faite, sauf à leur donner
une tournure mignonne; mais quand il
s'agit d'espèces dans le genre de celle
qui fait l'objet principal de cet article,
on doit soigneusement raccourcir les
rameaux ayant donné fleurs, pour ne
laisser que les jeunes ramifications des-
tinées à la floraison prochaine.
Des pots proportionnés à la grosseur
de la motte, un bon drainage à l'aide de
tessons, de la terre de bruyère concassée
avec addition de sable blanc, s'il y fai-
sait défaut, des arrosements modérés
bien réguliers, beaucoup d'air dans la
serre pendant l'hiver, pas de serre trop
élevée, en élé une place dans le jardin
retrouvé chez ces plantes ce port trapu par un temps de pluie persistante, et
qui les caractérise si bien chez nos à un endroit où l'air et le soleil puissent
confrères d'Oulre-Manche. Et quel est tous deux exercer leur action respective;
le secret de cette différence? Le climat : voilà quelques données sur la culture
de la Hollande leur est-il moins favo- j des bruyères.
8. — Le 12 octobre 1800. — M. Veitch
exprime ses regrets de n'avoir pu s'arrêter
que huit jours à Ilakodadi. « J'y ai trouvé,
oontinue-t-il, beaucoup d'arbres et d'ar-
bustes bien variés; toutefois je n'ai ren-
contré que trois ou quatre espèces du
conifères, notamment : le Cryptomeria
japonica, le Pinus Ce.mbra, le Thujopsis
dotabratu, une espèce de Taxus ressem-
blant au T. baccala et un Abies probable-
ment nouveau. J'ai récolté des graines du
Thujopsis et de V Abies, ainsi que d'une
quarantaine d'espèces d'arbustes. Le Thu-
jopsis semble aimer les lieux ombragés;
dans celte situation son feuillage est bien
plus luxuriant (pic lorsqu'il est exposé au
plein soleil. On peut sans crainte affirmer
qu'il est d'une rusticité parfaite : il croit
dans des districts où les neiges couvrent
le sol durant 5 mois entiers et où le ther-
momètre descend souvent au-dessous de
zéro(l). Quant à V Abies que je regarde
comme nouveau, je ne le trouve décrit
nulle part, pas plus dans Sicbold que dans
Thunberg. Pour la couleur son feuillage
ressemble à celui du pin, mais les feuilles
sont aussi larges que celles de l'A . amabilis
(I) C'est toujours du thermomètre Fahrenheit
i|ii'il •-'agit; li' iroid dépasse donc souvent — I7"78
centigrades. .Nous ferons seulement remarquer que
si nos hivers ont parfois des températures aussi
liasses, nous n'avons que rarement celte couche de
neige qui protège les végétaux durant les grands
froids; et. M. Veitch doit le savoir mieux que nous,
ceci est surtout le cas pour l'Angleterre.
Em. R.
ERICA ARISTATA MAJOR.
Le bouturage de cette catégorie
iïErica, connue sous le nom de sortes
à bois dur, s'opère de juillet en septem-
bre , à l'aide de jeunes rameaux de
l'année. Ces bouts de rameaux n'ont
guère que quatre centimètres de lon-
gueur. On en a nettement coupé la base
ainsi que 3 ou 4 verlicilles du bas, sec-
tionnés sur les pétioles et non pas tout
contre lerameau.C'estcetlepartie(4 mil-
limètres environ) dépourvue de feuilles,
qui est destinée à être mise en terre
dans des pois à moitié pleins de tessons,
sur lesquels on charge de la terre de
bruyère grossièrement concassée ; celle-
ci est couverte de terre de bruyère fine
mêlée de sable, surmontée d'une couche
de sable blanc, épaisse de 4 millimètres au contact de l'air.
(non enterrés dans cette couche), dans
une serre à multiplication (-+-10 à
15° Réaum.) et une quinzaine de jours
plus tard, enterrés dans celte même
couche (-+-15 à 25° Iléaum.J.
Au printemps ces boutures sont com-
plètement enracinées et ont reçu de
l'air graduellement, puis elles sont re-
piquées isolément et emportées dans un
local moins chaud, et enfin dans un
coffre dont le vitrage mobile permette
d'aérer en temps utile.
Quand il s'agitde sortes très-rares, on
peut rebouturer, c'est-à-dire reprendre
le sommet tout herbacé de ces boutures
enracinées en champ clos, cl conséquem-
ment avanl qu'elles se soient endurcies
et dans laquelle on fixe les boutures
Le tout est recouvert d'une cloche
dont le périmètre doit être moins large
que le pourtour du vase sur les bords
duquel on fait au besoin de très-légers
bassinages.
Les pots sont transportés au Nord,
dans une serre près des jours, sans air
extérieur et privés complètement de
soleil si la serre n'est pas située de
façon à ce que ses rayons n'y puissent
jamais pénétrer.
A l'approche de l'hiver ces pots sont
transportés sur une couche de tan
Les boutures prennent parfois la
grise, ce dont on les débarrasse au moyen
descringages avec de l'eau dans laquelle
on ait délayé du soufre.
On a aussi recours à la voie du semis.
Cette opération délicate doil se pratiquer
au premier printemps. Si dans nos pays
où le soleil ne se montre guère en hiver
quand il ne gèle pas, on confiait à la
terre la graine iïErica, on serait à peu
près certain que le jeune plant, à peine
levé, se moisirait et périrait infaillible-
ment. L. VII.
et parfaitement argentées à leur face infé-
rieure. J'en ai vu des arbres en grand
nombre; je n'en ai trouvé que deux isolés
qui eussent des cônes; la quantité de
graines que vous recevrez sera donc peu
considérable.
Parmi les arbustes il y a deux espèces de
Viburnum, trois d'Aralia, un Rhododen-
dron, un Châtaignier, un Berberis, plu-
sieurs plantes grimpantes; il y a aussi
quelques autres [liantes, notamment qua-
tre ou cinq fougères. Le Sciadopitys ver-
ticillala et le Cnjplomeria japonica sont
à coup sûr les plus beaux arbres que j'aie
jamais rencontrés. Le premier, à ce qu'il
paraît, est rare; jusqu'ici je n'en ai encore
trouvé que dix ou douze forts pieds dans
le voisinage. Dès sa jeunesse il prend une
forme pyramidale qu'il conserve même
quand sa
toute branchue depuis
la base jusqu'au sommet, a atteint de 100
à 130 pieds de haut. Cet arbre, j'aime à
le croire, sera bien apprécié chez nous;
l'expérience démontrera qu'il est bien
rustique. Quant au second, le Cryptome-
ria, je ne puis assez dire quelle est ici sa
magnificence; vous pouvez vous en faire
une idée en jetant les yeux sur ce que nous
en disons dans la notice sur notre excur-
sion au Fusi Yama. Toute exposition, de
même que tout terrain semble lui conve-
nir; on le rencontre dans des vallées pro-
fondes et humides, et jusqu'aux sommets
des montagnes. Nos étés seront peut-être
à peine assez chauds pour que le bois
puisse s'aoùter, et je conseillerai de le
planter dans des lieux ouverts, où le
soleil puisse avoir sur lui toute son action
et où d'autres arbres ne viennent point le
gêner de leur ombre. Plus d'une fois je me
72
MISCELLANÉES.
suis prisa faire tout un trajet pour allein- I contrarie sans cesse en ce point. Le con-
dre des massifs de jeunes arbres qui de trôle auquel les Japonais sont soumis par
loin ressemblaient à des Wellingtonia ; les agents du gouvernement, est tel qu'on
c'étaient toujours des Cryptomeria.
Les Camellias et les Azalées croissent
partout ici avec une égale magnificence,
voire même à Hakodadi(l). Cinq ou six va-
riétés d'Azalées, toutesa feuillage différent,
s'y rencontrent en assez grande abondance:
ne peut réellement pas le comprendre;
c'est à peine si en Europe on pourrait
se l'imaginer.
Un négociant n'oserait n
acheter, ni vendre un article, ni même
porter le moindre objet chez vous, si les
agents l'ont défendu. Dans les enchères
VA. indica et une autre espèce qui, pour , publiques personne n'oserait mettre un
les feuilles, ressemble à VA. crispifora.
sont les plus fréquents.
Lors de mon arrivée à Kanagawa ,
M. Alcock m'apprit qu'il avait reçu les
graines de plantes potagères que vous lui
prix quand un fonctionnaire est présent
et qu'il manifeste le désir d'acheter; le
plus souvent aussi les employés du gouver-
nement achètent et revendent à profit
séance tenante. C'est le pouvoir exorbitant
avez envoyées. 11 a été à mon égard d'une et arbitraire de tout ce monde officiel, qui
extrême obligeance; je compte lui faire ma | trouble le commerce avec ce pays et qui y
visite à Yeddo, d'ici à une huitaine de apporte les plus grandes entraves. »
jours. J'y remplirai deux caisses de plantes,
l'une pour S. M. la Heine, et l'autre pour
le Jardin de Kew; il s'agira aussi d'y éta-
blir un jardin maraîcher dont les graines
venues d'Exctcr, feront les premiers frais.
Je trouve toujours les classes inférieures
delà société japonaise remplies d'une poli-
tesse et d'une obligeance excessives, et
parfaitement disposées à vous prêter toute
l'assistance possible; mais la police les
(I) Celle assertion nous semble pour le moins
étrange : le thermomètre y descendrait jusqu'à
18° centigrades au-dessous de zéro et les Camellias
avec les Azalées ne succomberaient pas à cet
excès de froid !
El», n.
9. — Le 20 octobre I8G0. — Dans cette
lettre M. J. G. Veitch annonce qu'il expé-
die deux caisses de graines par Hong-Kong;
que M. Ilodgson, en dernier lieu consul
britannique à Hakodadi, part pour l'Angle-
terre et qu'il emporte pour Kew trois
caisses de plantes que notre explorateur a
réunies. 11 a aussi emballé pour le ministre
de France, une quantité de plantes desti-
nées à être envoyées à Paris, ainsi que des
plants de Thé que le capitaine du Bérénice
conduit à Bombay. — 11 ajoute que dans
deux jours il part pour Yeddo où il pas-
sera un mois. Em. R.
(Sera continue
1284. PROCÉDÉ POUR ORNER LES FRUITS DE DESSINS, D'ARMOIRIES, DE LETTRES, DE MOTS, ETC.
Un journal allemand, VAgronomiscke ] mots, etc., est fort simple, et pourrait, si
elle était pratiquée ailleurs, procurer à
maint jardinier un bon revenu. On choisit
le plus beau fruit et, à l'époque où il prend
de la couleur, on le revêt de caractères et
de dessins finement découpés en papier.
Or, quand, au bout de quelque temps, ce
Zeitung, rapporte le singulier fait que
voici : a. Depuis quelque temps on vend à
Vienne (Autriche) comme curiosité, chez
les marchands de comestibles, du fruit
orné de dessins, qui est introduit de l'él ran-
gera des prix élevés. j> Seulement la feuille
agronomique ne nous dit pas quels sont papier d'enveloppe est enlevé delà surface
ces pays étrangers. » La méthode, ajoute | du fruit, pêche, poire, pomme ou prune,
le journal allemand, pour orner le fruit la partie qui a été longtemps couverte ap-
dc dessins, d'armoiries, de lettres et de I paraît d'un blanc éblouissant. » (Btig.hort.).
t 1285. BIBLIOGRAPHIE.
Le Manuel théorique et pratique de la
culture forcée des arbres fruitiers, par
M. Ed. l'vnaert, est une œuvre essentielle-
ment horticole et de beaucoup de mérite.
L'auteur est un habile architecte de jardin,
ancien élève de l'Institut royal de Gand et
ancien jardinier en chef du domaine à I Nous y reviendrons
Uelecil du prince de Ligne. Un grand nom-
bre de vignettes aident à l'intelligence du
texte. Cet ouvrage sera consulté avec fruit
par tous ceux qui pratiquent l'art difficile
de la culture forcée, et son apparition a
causé une agréable surprise en Belgique.
[Ed. Morreh, lïcltj. hort.).
5
Z
a:
<
OC i.
1 1
73
U2i— M22.
OUVIRANDRA BEMIERIAM, ocm
Juncagineœ.
CHARACT. GENER. — Vide supra vol. XI,
p. 65.
CHARACT. SPECIF. — 0. foliis submersis
anguste oblongo-ligulalis planis vel plerumque
pertuso-fenestratis (parencbymate scriatim poro-
sis poris quadralis), scapo superne inflato, spicis
5-5 fasciculatis gracilibus, floribus Iaxis roseis.
Ouvirandra Bernlei lann, Décaisse in De-
lesaerl Icônes, v. 5, p. 62, t. 100. — Hook. in Bot.
Miuj. lab. 5076. icou bic iterata.
S'il nous a été agréable, dit Sir W.
Hooker (/. c), de publier, d'après un
échantillon vivant, la figure du rare
Ouvirandra fenestralis des lacs de Ma-
dagascar, nous n'éprouvons pas moins
de satisfaction à donner aujourd'hui
celle d'une seconde espèce, actuellement
aussi vivante en Angleterre, où elle a
été apportée par le Revd. Henry Ellis,
introducteur de la première. C'est à
MM. Jackson et fils, horticulteurs à
Kingston, que nous devons l'individu
fleuri qui a servi de modèle à la figure
ci-contre. Nous le rapportons, presque
sans hésiter, à VOuvirandra Bernie-
riana du professeur Deeaisne, bien
qu'il décrive cette espèce comme ayant
les feuilles entièrement pleines et non
cancellées. En parlant de la première
espèce , nous avons fait voir que les
feuilles n'y sont pas nécessairement
perforées, et que, dans leur premier
âge surtout, les croisées du réseau fi-
breux sont formées par du parenchyme;
ici de même , nous avons trouvé des
feuilles entièrement pleines , mais à
' l'état de développement parfait, les
! aréoles intervasculaires se perforent de
! très-petites ouvertures carrées, dont les
plus grandes sont au voisinage de la ner-
vure médiane, les plus étroites près du
bord de la feuille. La finesse de ces per-
forations n'est pas la seule différence
; qui sépare notre plante actuelle de VO.
fenestralis; elle a de plus les feuilles pro-
portionnellement beaucoup pi us et roi tes,
plus longues et comme rubanées, à réli-
I culation fine et serrée; le scape est en
1286. CLIMAT ET VÉGÉTATION DES BORDS DE LA RIVIÈRE ROUGE, AMÉRIQUE DU NORD.
Dans une des dernières séances de la
Société de botanique du Canada, M. J. C.
Schultz a donné lecture d'un mémoire con-
cernant l'établissement de la Rivière Rouge
et la végétation de ce district. Le Gar-
deners' Chronicle en publie un extrait
dont nous reproduisons les principaux
fragments.
« Dans ces dernières années, la colonie
de la Rivière Rouge a occupé les esprits au
Canada, tant à cause de son isolement que
des récits nombreux et vagues qui se sont
répandus sur sa situation et dont les uns
la décrivent comme une terre promise,
tandis que les autres en font un désert
froid et aride.
» Assis sur la Rivière Rouge, près du
lieu où elle se jette dans le Lac Winncpeg,
TOME IV, 2" SÉRIE (1859).
cet établissement occupe les bords de la
Rivière Rouge et de l'Assiniboine qui se
déverse dans celte rivière au Fort Garry,
i l'un des postes de la Compagnie de la baie
d'Iludson et le centre du seulement. La
colonie s'étend depuis l'embouchure du
' premier de ces cours d'eau jusques environ
40 milles en amont, et sur l'Assiniboine
jusqu'à 20 milles. Elle peut être distante
de St. Paul de 600 milles, et du Lac Supé-
rieur de 500 milles. Sa population est éva-
] luéc au chiffre, un peu élevé, selon nous,
de 10,000 âmes, y compris la population
errante qui vit du produit de la chasse.
1 Le climat ressemble à celui de Montréal :
l'hiver y est long et le froid sévit avec
la même persistance, et, après la fonte
i des neiges, au printemps, la végétation
10
n
OIYIRANDRA DERNIER! AXA.
outre quelque peu renflé vers sa partie
supérieure; il se divise en qualre ou
cinq épis grêles, lâches, à fleurs sessiles
et d'un rose pale. Les deux espèces, au
dire de M. Ellis , croissent dans les
mêmes eaux, et cet observateur n'a pas
manqué de noter, lors de son dernier
voyage à Madagascar, que l'une des deux
formes avait les feuilles plus longues,
plus étroites et moins càncellées que
l'espèce déjà connue, bien que, par le
manque de (leurs à cette époque de l'an-
née, il n'ait pas pu s'assurer que ce fût
une espèce distincte.
Dans ÏOuvirandra Bcrnieriana , les
feuilles sont toutes radicales, réunies en
touffes, submergées, d'un à deux pieds
de longueur, y compris le pétiole qui a
environ six pouces; elles sont oblon-
gues , ligulées, un peu cylindriques à la
base, obtuses au sommet, formées d'un
élégant réseau de fibres longitudinales
et transversales entrecroisées, dont les
aréoles sont quelquefois fermées par du
parenchyme, plus ordinairement perfo-
rées de petites ouvertures quadrangu-
laircs, plus larges vers la nervure mé-
diane et disposées en files transversales
seulement dans le voisinage de cette
dernière (voyez la figure grossie qui re-
présente une partie de ia feuille). La
teinte de ces feuilles est d'un vert plus
vif que celle de VO. fenestralis. Leur
pétiole est obscurément triquèlre, can-
nelé longiludinalcment. Le scape ou
pédoncule est radical, un peu renflé au-
dessus du milieu, rétréci au-dessous de
sa division en épis. Ceux-ci, au nombre
de trois à cinq, forment une sorte d'om-
brelle ou de fascicule, dont les branches
sont médiocrement fournies de fleurs.
Sous chaque fleur se trouvent deux ou
trois braetéoles oblongues-spaihulées.
Point de périanthe proprement dit; six
étamincs à filets robustes, subulés; des
anthères subglobuleuses, à deux loges;
trois carpelles, légèrement soudés entre
eux par leurs bases et atténués au som-
met en autant de stigmates obtus, courts
et poncliformes ; tels sont les caractères
de cette espèce.
Nous avoirs mis sous les yeux de
M. Decaisrre la ligure et la description
I de VO, Bcrnieriana, telles que les donne
I Sir W. Hooker, mais il n'y a point re-
connu avec certitude la plante qu'il a
1 décrite le premier sous ce nom. Y au-
rait-il là une troisième espèce? C'est ce
qu'en l'absence de matériaux suffisants
il est encore impossible de décider.
La ligure ci-jointe montre, oulre la
plante entière et son inflorescence de
grandeur naturelle, un fragment du
limbe de la feuille, un autre fragment
de l'épi, et enfin un carpelle isolé, le
tout assez fortement grossi. Ndn.
reprend avec la même rapidité. Toutes les
céréales y viennent en abondance et la
moyenne des récoltes dépasse celle du
Canada; seulement le mars n'y réussit pas
aussi bien , parce que les premières gelées
le surprennent d'ordinaire. Les divers
légumes y sont également beaucoup cul-
tivés.
» Ici, comme dans toutes les Prairies^),
(I) Entre la chaîne des Montagnes Rocheuses et
les monts Alléghanys se déroulent des plaines im-
menses qui embrassent tout le territoire depuis
les rivages de la haie d'Iludson jusqu'au goll'e du
Mexique, et ne sont coupées que par un plateau
peu élevé qui règne sur la ligne des lacs du
Canada et des sources du Mississipi. Au centre
et dans les parties méridionales de celle vaste
région s'étendent à perte de vue des savanes cou-
\ ci les de hautes herbes où paissent des troupeaux
la famille qui compte le plus de représen-
tants est celle des Composées, dont on ren-
contre un grand nombre d'espèces. Au
Fort, indépendamment des composées qui
croissent d'ordinaire dans les Prairies, on
trouve encore en grande abondance l'Ar-
temisia Absinthium, surtout dans les par-
ties plus élevées et plus sèches. Après
les composées les plus fréquentes sont les
Crucifères, qui généralement accompagnent
l'homme partout; elles abondent dans le
voisinage immédiat du Fort. Les Rosacées
et les Légumineuses comptent aussi beau-
coup d'espèces, à coup-sùr indigènes; les
de bisons. Ces pâturages qu'on désigne sous le
nom de Prairies, sont arrosés par de beaux fleuves
et entrecoupés de loin en loin par quelques
grandes forêts. Eiw. R.
HOWARDIA CARACASENSIS Weride]]
rucâs
73
uà.
HOWARDIA CARACASENSIS , ™d.
Rubiaceae.
CHARACT. GENER. — Calyx tubo turbinato
cum ovario connato, linibo supero breviter 5-den-
tato, dénie uno in folium coloratuui corclato-ro-
tundalum petiolatumque expanso. Corolla supera,
tubulosa, pubescens, linibo brevi 5-lobo, lobis
œstivatione valvatis, tubo inferue crassiusculo (in
ilore sicco charlaceo) intusquc glabro et nitido
superne mollitcr menibranaceo, pagina intima
glatira vel pilosa. Stamina S, ex annulo den-
sissimo pilorum basini partis membranaceae co-
rollae vestientium orta , filamentis glabris, an-
theris oblongis introrsis fere medio dorso aiïixis
exsertis. Ovarium disco pulviniformi coionalum,
biloculare. Ovula plurima, horizonlalia, in pla-
cenlis membranaceis ellipticis margine involu-
lis sajpiusque bindis dissepimento medio secun-
dnm lineam vertiealem adnatis, anatropa. Stylus
filiformis, corolla; longitudine, glaber, stigmate
bifide Capsula rotundato-vel oblongo-lurbinata,
liinc et inde sulco plus minusve profundo notala,
obsolète eostulata , vertice truncato-areolata ,
arrola (seu pulvine persistente) liinbo calycis
reliquio annulari intcgro aut donlalo arcte cir-
cumcincta, abapieead basim loeulicide di'hiscens,
placentis simul longitrorsum fissis, valvis dein
septicide bifidis. Semina subcompressa , oblonga,
angulosa, aptera. — Arbores vel l'rutices Americœ
tropicalis, i'oliis oppositis, petiolatis, pubescenti-
bus; stipulis intcrpeliularibus , persistentibus ,
parum conspicuis, triangutaribus, abrupte acumi-
nalis; (loribus cymoso-paniculalis , pedunculis
tcrminalibus. Wedd.
CHARACT. SPEC. — Foliis ovatis vel obovalo-
ellipticis longiuscule acuminatis, acumine acutis-
simo, basi cuneatis supra nisi in costa glabratis
subtus pubesceutibus, dentibus calycis tnangula-
ribus acuminatis, lobo f'oliaceo ovato (vel cordato-
ovato), corolla tubulosa hirsula, capsulis (exem-
plaribus Panamensibus) elliptico-globosis pedi-
cellisque vcrrucosis.
Ilowardiu cariicaseiisls,\VED[jE[.t., Aun.des
Se. Nat. sc'r. i. Bot. v. I, p. 7i. — Iiook. in Bot.
May. lab. 31 10, icon hic iterala. — Punch , in
llurt. bely. 1839, p. V2i. — Cil. Leu. in Illuslr.
hort. 1839, mise. 47.
i' tLKOPIITI.I.I U I i m ■ <isi h. Seemaxx, Bot.
of H. M. S. Herald, p. 133 (vie De C.vxd.).
PlXKVEU lllllinn. HOttT. MaKOV.
Introduit en Europe par M. N.Funck,
cet intrépide voyageur l'a trouvé dans
le Venezuela, sur les bords du chemin
qui conduit de La Guayra à Caracas, à
une élévation de 1000 à 1300 pieds
supramarine. « C'est un petit arbre, nous
dit-il (/. c), croissant sur la lisière des
forêts qui bordent cette route pittores-
que. L'Hoivardia caracasensis y attire
de loin les regards du voyageur par
l'éclat de ses nombreuses folioles rou-
ges qui se détachent sur le vert sombre
des feuilles. »
Dans cette jolie plante les folioles
rouges, qui rappellent celles des Mus-
sœnda, sont dues à une expansion folia-
cée de l'une des divisions du calyce;
les corolles sont d'un rose clair, leur
orifice est li las.
La plante est de serre chaude. L. VH.
Ombellifères ne sont pas rares non plus et
il y a encore des espèces intéressantes de
Renoneulacées, Xanthoxylées , Violacées,
Balsaminées, Ca pri foliacées , Rubiacées.
Les bois de construction ne sont représen-
tés que par quelques bocages de Populus
tremula et P. balsamifera, et sur les bords
des rivières des chênes, des ormes, des
frênes, des érables, et les essences de peu-
pliers que nous venons de nommer. »
M. Scliultz entre dans quelques détails,
pleins d'intérêt pour ses compatriotes, sur
les voies de communication plus ou moins
suivies ou commodes qui existent entre le
Canada et l'établissement qui fait l'objet
de son mémoire. La meilleure route est
celle que la Compagnie de la baie d'Hndson
a inaugurée l'an dernier, pour l'expédition
des fourrures, l'un des principaux articles
du commerce canadien : elle a établi un
petit steamer sur la Rivière Rouge. Ce
steamer remonte la rivière à 500 milles
environ jusqu'à George Town, point ex-
trême de navigation, où l'on trouve les
voilures publiques jusqu'à St. Paul. Par
là il est possible de faire en douze jours
I un voyage qui par les anciennes voies en
exige de vingt-cinq à trente.
A St. Paul, M. Scliultz a remarqué une
grande quantité de barriques de racines
70
MIS) ELLANEES.
de ainsi ng . destiné à l'exportation en
Chine. Ce Ginseng américain est VAralia
quinquefolia, une antre espèce sans doute
que celle dont les Chinois recueillent les
racines; néanmoins ils font une ample
consommation de l'un el de l'autre ; ils le
remanient comme un excellent tonique et
loi trouvent liicn des vertus médicinales.
Ln Amérique ce sont pour la plupart des '
V 1281. MULTIPLICATION OE
[Dianihuê ca
Nos ancêtres en horticulture ont eu la
main heureuse lorsqu'ils ontehoisi l'OEillet
pour en faire le pendant de la Rose. Quoi
qu'on ait importé, depuis son introduction
dans nos parterres, il est resté sans rival,
pour l'élégance de la Heur, la vivacité et la
variété du coloris et l'excellence du par-
fum. L'engouement pour des nouveautés
qui ne le valent pas, l'a bien un peu
relégué au second plan, mais ce demi oubli
n'est que temporaire : les nouveautés inso-
lentes passeront, et l'OEillet restera le fa-
vori du véritable amateur.
Rien n'est beau, rien n'est flatteur, pour
~i ni propriétaire surtout, comme une col-
lection nombreuse et bien choisie d'OKillets
en fleurs. La question est de former celle
collection. On y parvient par deux voies :
les semis et le marcottage; les premiers
donnent des variétés nouvelles, le second
conserve les variétés acquises; mais si par
les semis on a chance d'enrichir l'horti-
culture, il faut convenir que cette chance
est faible, attendu que sur dix-mille plants
obtenus ainsi, c'est tout au plus s'il s'en
trouve trois ou quatre qui méritent de
prendre rang dans la collection. Laissons
donc ce moyen à ceux qui ont du temps et
de l'argent à dépenser, cl contentons-nous
du marcottage, plus humble sans doute,
mais aussi plus expéditif cl plus sûr.
Rien n'est plus simple que de marcotter
des OEillets, el cependant tout le monde
n'y réussit pas. Écoutons donc ce que nous
dil à ce sujet un amateur fleuriste de New-
York, qui pour rendre son récit plus clair,
\ ajoute l'intéressante gravure ci-contre.
t Pour marcotter les OEillets, on choi-
sit, sur un \ ii u x pied, les pousses les plus
jeunes et les plu* longues; on l'ait une
petite rigole dans le terrain adjacent , et
on y couche le rejeton , pour reconnaître
sur quel pt'int de sa longueur, il faudra
le courber et l'inciser. La mesure prise, on
Indiens qui en font la récolte; c'est une
besogne très lucrative, ajoute l'auteur,
puisque la livre de Ginseng vaut un dollar
à St. Paul et plus encore à New-York.
L'Aralia quinquefolia croit en abondance
dans la partie occidentale ibi Minnesota cl,
dit M. Schullz, plus spécialement à proxi-
mité tics chênes. Eh. R.
L ŒILLET PAR MARCOTTES.
ryophyllus.)
enlèvera, sans écorclier la tige, toutes les
feuilles de la partie qui devra être enter-
rée, puis, à l'aide d'une lame de canif
affilé, on fera l'incision de la tige au point
culminant de la courbure, sur son coté
convexe, c'est-à-dire en dessous, et de ma-
nière à soulever la moitié de son épaisseur
sur une longueur d'un pouce à peu (très.
L'incision doit commencer juste au-dessous
d'un nœud ; le moignon séparé, mais non
détaché de la lige, s'en écarte sous un
angle plus ou moins ouvert, et tourne son
extrémité en bas. ainsi qu'on le voit dans
la figure. Ceci fait, on fixe, au moyen
d'un petit croc, ou fourchette de bois, la
courbure de la lige au fond de la rigole,
el on la recouvre de deux à trois centi-
mètres de terre. Il est bien entendu que
l'incision se trouve enterrée, et que la
sommité de la tige, à laquelle on a laissé
les feuilles, est maintenue hors de terre
dans une situation qui n'est ni très-oblique,
ni tout-à-fait verticale. Ou presse la terre
avec les doigts, autour de la marcotte et
on donne un peu d'eau.
« Là s'arrête, à proprement parler
l'opération, mais il est bon de continuer
MISCELLANÉES.
77
à arroser légèrement tous les soirs, à i il en est de même des unicolores et des
moins que le temps ne soit à la pluie. Si bizarres; ceux qui exigent plus de chaleur
la température est favorable, par exemple , que la saison où l'on opère ne le com-
de 4 5 à 20 degrés, en six semaines les porte, doivent être marcottés sous châssis,
marcottes seront enracinées et bonnes à | mais en ombrageant les vitraux, pour n'y
être mises en pots. Quant aux vieux pieds pas concentrer trop de chaleur. Les mar-
qui les ont fournies, ils ne sont plus guère { cottes faites de cette manière, à l'arrière
bons qu'à jeter au fumier. Il est rare qu'en ; saison, ne devront, pour plus de sûreté,
procédant, comme nous venons de le dire, i être détachées du pied-mère qu'après l'hi-
on manque l'opération. — n~ J — _i-._ ■ 1-
« Les œillets picotés se marcottent ainsi
avec la plus grande facilité en pleine terre;
_ — t — „ n„ „r. — ^ ...
ver. On dresse alors une plate-bande pour
les recevoir. » Ndn.
1288. CADRANS SOLAIRES POUR LES JARDINS.
Nous empruntons au Gardeners' Chroniclc les
figures ci-jointes de cadrans solaires de jardin qui
lui ont été envoyées par un de ses abonnés, i La
forme de l'un, » dit ce dernier, « est dans le style
gothique. Il est très simple et pas du tout cher;
c'est un bloc de pierre, une borne si l'on veut, por-
tant un cadran à son sommet et fait pour être placé
dans l'angle de deux sentiers. » Quant à l'autre
la figure en indique trop la forme pour qu'il y ait
lieu de la décrire.
L. VII.
1 -r1 *
"S MISCELLANÉES
1289. L'ARUNDINARIA MACROSPERMA EST-ELLE INTRODUITE?
1 Moniteur / la Flou des serbes I dans tous les jardins depuis cinquante ans !
' «""moi l'Eobom. Mais au contraire qu'elle semble avoir dis-
II esl une plante voisine des Bambous, paru des cultures?
rustique sous notre climat, el par consé- En effet, je ne la trouve mentionnée par
quent, d'un haut intérêt horticole. L'Arun- aucun des catalogues belges, français el
dinaria macrosperma, Mica., VArundo anglais, que j'ai eu l'occasion de parcourir;
giganlea, de Walter, sur laquelle depuis bien plus, je me suis renseigné à Paris,
longtemps je désire appeler votre attention près de - 1 \ .1 n t - notables, près d'horticul-
d'une manière tout-à-fait spéciale. — J *;> i leurs éclairés, sans pouvoir rien apprendre
pensé que, si déjà elle n'est pas introduite, à son sujet.
vous ne sauriez tarder à en enrichir nos Tous ces faits renferment quelque chose
jardins; les communications avec la Non- de contradictoire qui m'a vivement et long-
velle-Orléans et les États du Sud de l'Ame- temps intrigué,
rique septentrionale, où elle croll en l>.ms mon incertitude j'ai eu l'idée de
abondance, sont si fréquentes auj 'd'hui, recourir à un usage généralement employé
qu'il doit être comparativement facile d'en en Angleterre, l'appel aux lecteurs d'nn
obtenir soil des graines, soit des pieds journal, usage souvent rerlilc en lions
vivants. J résultats, en communications intéressantes
VArundinaria macrosperma est-elle quelquefois même inespérées,
introduite? Celte question, au premier: 11 m'était impossible de mieux choisir
abord, parait oiseuse, puisque Loudon, pour ee motif que l'excellente Flore des
do 11 s -un Encyclopedia of plants, l'indique serres bt des j moins, je me suis donc dé-
comme ayant été introduiteen Angleterre, cidéà vous prier de bien vouloir y donner
en 180'.!, et Ducbartre, dans le Manuel place à cette note, persuadé que parmi vos
général des plantes, comme ayant été in- nombreux lecteurs, il s'en trouvera qui
seront à même d'élucider une question
d'autant plus intéressante, que sans doute,
je ne suis pas le seul à me poser les objec-
tions qui précèdent.
Je désirerais bien également obtenir des
nouvelles
d'une gramînée très-ornemen-
troduite en France, dès le commencement
du XVIII siècle.
Ce dernier auteur ajoute même qu'elle
peut être cultivée en pleine terre,c'est,dil-il,
lu plus remarquable, peut-être, de toutes
tes graminées extra tropicales, par les
proportions considérables qu'elle acquiert taie, le Tussack grass «les Malouincs et du
(18 mètres de hauteur 1). détroit de Magellan Dactylis ccespitosa,
Voilà des faits qui paraissent bien éla- Hook..), est-il possible de se la procurer
Mis. — Cependant, comment se fait-il dans les établissements horticoles? A-t-on
qu'une plante d'un port si remarquable, quelques données récentes sur sa culture?
qu'une acquisition si précieuse, d'une con- , p. Joseph-Lafosse.
servation si facile, ne se soil pas répandue
t 1290. LE BLÉ DES MOMIES D'EGYPTE
On lit dans la correspondance agricole
de V Indépendance belge.
Paris, 26 janvier 1861 .
^ Tout le monde se rappelle le bruit qui
s est fuit depuis quelques 1 Ses autour
des fameux grains de blé trouvés dans les de leur côté que les expériences les plus
1 <nu< -,in- Vont Hanche . 1 • l< 1 p.
. — LE VER A SOIE DE LAILANTHE.
qui même onl l'ail l'objet d'un commerce
ultérieur assez, brillant.
Les >;i\;nit'. modestes el les observateurs
consciencieux, à la tête desquels il 1:0m ient
de placer M. Louis Vilmorin, affirmaient
langes des momies égyptiennes, el per-
sonne, à coup sûr, n'a oublié les polémi-
ques qui ont eu lieu à ce sujet.
Les uns affirmaient tenir de source
certaine des grains de blé recueillis sur
minutieuses cl les plus positives ne per-
mettaient pas d'admettre que le blé con-
senti ses facultés germinatives au delà de
quelques années.
De là 011 le conçoit un grand émoi de
place, lesquels étaient là depuis ~> à ', mille pari el d'autre, émoi d'autanl plus profond
ans. Ils assuraient avoir semé ces grains et qu'en réalité chacun était sur de sou fait,
en avoir obtenu de magnifiques graines I. a vérité vient enfin de se découvrir, cl
ALSTROEMERIA ARGENTO - VITTATA (. h.l.cm
'!• BrésîZ. Châssis ii''"'I ou serre tempérer
au.
7il
ALSTR0E1IERIA
ARGEJT0-V1TTATA , ch. lem.
Amaryllideae § Alslrœmerieœ.
CHARACT. GENER. — Vide supra vol. I (18i!i, p. 231). — Exdl. Gen. pi. p. ISO, N° 12!)a.
Lu. Lem. in Illustr. horl. tabula l!)2.
CHARACT. SPECIF. —Vide Gi. Lem. in Illustr. horl. vol. IV, mise. p. 88.
Alstrœmeria ai 'gento-rittatu , Ch. Lem. /. e. icon hic iterata.
Introduit directement par M. Ambr.
Verschaffeit de la province de Rio de
Janeiro (') où M. Ch. Pinel, son cor-
(I) Nous avons lu récemment dans une publica-
tion étrangère, à propos d'une plante brésilienne,
qu'elle croissait sur les bords du Rio de Janeiro.
MM. Catiuga, Capoeira, Restinga et Jlalto vou-
draient-ils nous renseigner sur le cours de cette
rivière? L. VH.
respondant de Morro-Quemado , l'a
découvert ; nous l'avons reçu de cet
établissement. Mais tenu en bâche, côte
à côte avec les Alslr. (ricolor, Hookeri,
pallida, peregrina , peregr
autres, il n'y a pas prospéré; ce qui
dénote qu'il requiert ■
bonne serre tempérée.
alba et
ce qui
éellement une
elle ne peut manquer de produire une
grande sensation, car elle porte avec elle
des enseignements précieux et qu'il est lion
de noter à plus d'un titre.
Tout le bruit en question n'avait pour
iusc qu'une fourberie des plus fortes en
jn genre.
La majeure partie des blés dits de mo-
mie qui ont été rapportés d'Egypte n'étaient
absolument que des blés mis après coup
dans les bandelettes des cadavres embau-
més par la eupiditc effrontée des guides;
ceux-ci vendaient ainsi au poids de l'or
des blés qu'ils achetaient à bas prix au
marché voisin.
Ces fdouterics paraissent incroyables et
cependant il n'y a pas à en douter. Ce qu'il
y a de curieux en ceci, c'est que la science
était arrivée à peu près en même temps
que l'enquête directe des faits sur la trace
de ces supercheries.
Voici, en effet, comment les choses se
passaient depuis que l'attention publique
était appelée diversement sur cette singu-
lière question.
Des grains de provenance authentique
avaient été soumis à un examen des plus
rigoureux. Les essais de germination
n'avaient rien laissé à désirer, et, malgré
les allirmations de la science moderne, on
trouvait que lesdits grains, vieux de
4,000 ans, levaient parfaitement bien et
ni plus ni moins que s'ils avaient été
récollés l'année précédente.
Tout en restant inexpliqué, le fait n'en
était pas moins étudié sous toutes ses
faces; un beau jour on se prit à rechercher
à laquelle des variétés modernes de nos
blés ce singulier blé de momie pouvait
bien ressembler. Le microscope fut mis en
jeu, des confrontations scrupuleuses eurent
lieu et finalement on découvrit, à ne pou-
voir s'y méprendre, que ledit blé était ton t-
à-fail identique à des variétés modernes!
De là à la vérité il n'y avait plus qu'un pas;
on remonta à la source et l'on acquit la
certitude que MM. les cicérones égyptiens
n'avaient eu qu'un mérite, sans s'en dou-
ter indubitablement, c'était d'être tombés
sur nos plus belles variétés, ce qui préci-
sément avait été cause des thèses passion-
nées qui avaient été soutenues en faveur
de ces grains trouvés dans les sarcophages
égyptiens.
La morale de ceci est qu'il est fort à
désirer qu'on soit plus réservé qu'on ne
l'est habituellement en matière de nou-
veautés; au fond de tout cela, il reste
trop souvent un esprit de défiance qui
fait du tort aux bonnes choses.
Dans ce nombre il faut comprendre une
découverte des plus importantes faite dans
ces derniers temps et à laquelle le public,
absorbé par la politique, a daigné à peine
80
\l -l ROEMERIA ARGENTO-VITTATA.
Voici la description sommaire qu'en gcrie, sinon même pour la pleine lerre,
a donnée d'abord M. Ch. Lemaire à l'instar îles congénères chiliennes. ■
(_i. c.) : « ses liges sonl subdressées, Mais, ainsi que nous l'uvons dit plus
soi rées; son feuillage touiïu, large, orné liant, elle ne justifie pas celle espé-
d'une macule oblonguc d'un blanc assez ranec ; il lui faudra la serre — et là
pur, rappelant celui de l'argent mal; n'ira bien, que si l'on a soin de retarder
ses fleurs awz grandes, d'un pourpre au printemps sa mise en végétation, de
foncé, extérieurement d'un jaune d'or manière à ce qu'il soit possible d'éviter
maculé 5-ligné île rouge à l'intérieur, l'étiolement de ses jeunes pousses ou
promettant une belle plante d'ornement moyen d'aérages modérés,
de plus pour les serres froides ou l'oran- L. Vil.
faire attention. Et cependant cette décou- installées en Sologne , sur le domaine
verte intéresse au plus haut degré tous impérial de La Moltc-Beuvron. Pendant ce
les propriétaires de terrain-, pauvres. temps, la science privée s'occupe de faire
Je ven\ pailer île la découverte des des études en Chine. Ces j -s derniers,
propriétés remarquables de la matière tex- un Gis de M. d'Bichtal, le banquier, est
tile du bombyx cinthia. On savait déjà, il parti en compagnie du docteur Ménié
y a quelques années, qu'en Chine il existe pour explorer, entre autres pays, celui
une matière textile a\ee laquelle on fait où le bombyx cinthia donne annuellement
ses précieux produits.
Tandis que ces messieurs feront leur
tournée, dont la durée est fixée à trois
ans, les expériences du Bois de Boulogne
et de la Sologne se continueront, et avant
des étoffes de gazes semblables à celles
qui sont employées pour les bluteries des
moulins, mais les conditions de la pro-
duction de eetle matière n'étaient pas nui-
nues : ces conditions sont îles plus sim-
ples, la production a lieu à l'aide d'une peu on sera en possession d'une ressource
chenille particulière, qu'on appelle bom- de plus eu faveur de l'agriculture des sols
byr cinthia, qui 61e un cocon grisâtre pauvres ou de la sylviculture des pays
exactement analogue à celui du ver à soie, déboisés.
après s'être nourrie frugalementde folioles S'il en est ainsi, le chanoine Orlalda qui
d'un de nos arbres les plus communs et de a transmis le premier des échantillons du
meilleure venue, ce que nous appelons le bombyx cinthia à M. Gucrin Menneville et
Vernis du Japon, ou l'ailanlbe (Ailanlhus à M. Laure, de Toulon, qui en a fait
glandulosa (xanthoxylée). Cet arbre csl aussi l'essai, auront tous les trois, chacun
d'une végétation rapide, vigoureuse, facile; dans leur mesure, rendu un véritable
il croit partout.
Des essais d'éducation ont été faits au
Bois de Boulogne. D'autres cultures sonl
service non-seulement à la France mais
encore au monde entier.
t 1291. GEOGRAPHIE CRITIQUE.
Nous ne donnons place dans nos colon- de l'équalcur, dans une région 1res boisée,
nés à l'article suivant, reproduit par plu- hérissée de hautes montagnes, parmi lcs-
sieurs journaux anglais et français, que quilles l'explorateur a découvert un pie
pour montrer à DOS lecteurs avec quel peu
de soin la presse périodique traite encore
les questions géographiques dans la se-
conde moitié du dix-neuviè siècle.
t Le Manchester Guardian publie une
note sur les découvertes faites dans l'Afri-
que centrale par le voyageur Chaylon. Ce
gentleman, fils d'un agent consulaire dan:
le pays, profitant des avantages qu'il
devait tirer de sa position, a pénétré à
h. mi d'environ douze mille pieds, pic dans
les lianes duquel cpi.iirc grands Meuves
prennent leur SOUN e. Les fieuveS seraient,
selon l'explorateur, le Xil, le Niger, le
Zambèze et le Congo. Sur la carte, tout
l'espace découvert par M. Chaylon est
encore en blanc. Dans ces voyages,
M. Chaylon a traversé la (iorilie, où l'on
rencontre des singes gigantesques. L'ex-
plorateur a rapporté des squelettes cl des
travers le continent africain, sous la ligne ossements énormes de ces curieux ani-
81
li2u — 1 426.
ARIOO DONAX VERSICOLOR.
Grarnincœ.
CHARACT. GENER. - Vide Koktb. Emaner.
I, p. Hii.
CHARACT. SPECIF. — Calycibus subliifloris;
flosculis calycem sequantibus. Schrad.
ai-iiiiiIo nonux, L. Spec. 120. — Willd. Spec.
I, 184. — Host. Gram. IV, t. 58. — Schiud. Gcnn .
I, 22». — Caxd. Gall. III, 43.
Do«aï uiiMiiMiin. Pal. de Beauv. Agrost.
78, t. 10, f. 4 à t. 19, f. 1.
Niiii.iiiiii.iii abundistacea, Meiit. et Kocii.
Germ. I, ï>29.
lilivuo nitiva, Lam. Gall. III, (ilG.
Ariinilo Douai versicolor, Mill. Dict. I,
p. 3i4.
On assigne pour patrie à l\4rwntfo
Donax ordinaire, l'Europe méridionale,
le Caucase, la Sibérie et l'Egypte!
Avec autant d'arpents de terre pour
se remuer, il ne dira pas que ses fron-
tières 1 étouffent! Voilà un Roseau doté
d'un empire bien complet.
Quoique originaire de climats plus
chauds que le nôtre, YArundo Donax
passe très-bien en pleine terre ici ; nous
en avons de beaux groupes atteignant
une dizaine de pieds de hauteur. Leur
chaume se fane à l'automne et nous ne
le coupons rczde terre qu'au printemps,
époque de l'émission des nouvelles
pousses. Par mesure de précaution et
pour que le froid ne fatigue pas trop les
rhizomes (racines), nous les couvrons
d'une légère couverture de terre ou de
feuilles. La voie de multiplication la
plus sure consiste dans la division des
pieds au printemps.
La variété à feuilles rubanées qui fait
le sujet principal de cet article, s'élève
moins et elle est plus sensible à l'hu-
midité et au froid. Pour la maintenir
dehors en hiver, il lui faut un sol sub-
stantiel un peu élevé et une bonne cou-
verture de litière. L. VII.
maux. M. Chaylon a rapporté encore une
soixantaine d'oiseaux non connus jus-
qu'alors, ainsi que vingt-cinq nouveaux
mammifères, parmi lesquels une magni-
fique antilope de grande taille, au poil
rouge teinté de zébrures. M. Chaylon se
propose de communiquer à la Société de
géographie un compte-rendu détaillé de
ses découvertes. La relation de voyage
de M. Chaylon sera imprimée, et les sque-
lettes de gorilles enrichiront sans doute le
British Muséum. »
Il s'agit évidemment dans cet article du
voyage plus ou moins authentique dont
M. Du Chailu, Français longtemps em-
ployé dans nos établissements du Gabon,
a cru devoir porter les résultats on Améri-
que. Suivant les revues scientifiques de
New-York et de Philadelphie, analysées
par les recueils géographiques de Berlin
et de Gotho, il serait parvenu jusqu'à cent
vingt ou cent cinquante lieues de la côte
Tome iv, 2° Série (1859).
de l'Atlantique (il y a loin de là au centre
du continent); il aurait relevé le cours
presque enlier de l'Ougouaway, fleuve de
deuxième ou troisième ordre qui se jette
dans l'Atlantique presque vis-à-vis Vile du
Prince et dont l'existence a été révélée à
l'Europe, il y a plus de quarante ans, par
l'illustre et malheureux Bowdicht. Il y a
tout autant d'années que la source du Niger
a été relevée par le major Laing dans le
sud-est du Foula-Diallon, à plus de mille
lieues à vol d'oiseau du pic de douze
mille pieds, réservoir prétendu des quatre
grands lleuves d'Afrique. Quant au Zam-
bèze, le très-exact docteur Livingstone l'a
vu sortir d'un petit lac du nom de Dilolo,
situé à plus de treize cents kilomètres du
point le plus rapproché qu'ail pu atteindre
le voyageur du Manchester Guardian.
La contrée Gorille, que celui-ci a tra-
versée chemin faisant, n'est pas ce qui
nous étonne le moins dans le nombre de
11
S2
MISCELLANËES.
ses découvertes, mais le nom du grand
singe gorille est désormais Irop lit'' à celui
de noire compatriote Du Chaiïu pour que
l'identité de ce dernier avec le gentleman
Chaylon ne nous paraisse pas infiniment
plus probable que le transfert au centre
de l'Afrique, de la source Ardouisour, du
mont Alborq, du mont Mérou ou d'autres
Idéalités mythiques, également mères de
quatre fleuves coulant en directions op-
posées.
2° Sous ce titre : Naturels de Vile Mul-
grave, plusieurs grands journaux ont pu-
blié récemment une note sur une île de la
Polynésie (sic), l'Ile Mulgrave, encore su-
perficiellement connue.
h Cette île, qui, disent-ils, fait partie
du groupe auquel elle donne son nom,
a huit milles de longueur et six milles de
largeur. Quoique assez infertile, elle est
fort peuplée. Ses habitants ont la peau
d'une couleur beaucoup plus claire que
ceux de l'Australie, et ils sont d'une race
bien plus intelligente. Ils possèdent de
grands canots bien construits, et ils sont
armés de flèches et d'arcs, mais ils se sont
toujours montrés hostiles et cruels cumin
les naturels de la cote ferme et envers les
Européens qui ont eu des relations avec
eux, tant sur l'île même que sur les îles
voisines qui sont fréquentées par eux.
« Une femme anglaise, qui aurait été
recueillie par les naturels du cap York,
assure qu'un homme blanc, nommé Wini,
I a habité l'île Mulgrave pendant plusieurs
années, et qu'il avait débarqué sur cette
île dans un canot, après avoir, d'après son
dire, assassiné ses compagnons, au nombre
de trois ou quatre; avec le temps, il avait
pris un tel ascendant dans la tribu, en
tuant ses ennemis et en intimidant les
autres, qu'il se fit une grande réputation
de guerrier; de sorte que, ainsi que cela a
lieu maintenant, il est probable que non-
seulement tout le temps qu'il vivra, mais
sans doute longtemps après, tous les Euro-
péens qui tomberaient dans les mains des
insulaires des Mulgraves seront assassi-
nés. »
La mention de l'Australie cl du cap
York, extrémité nord de ce continent, in-
dique clairement qu'il s'agit ici de l'île
Mulgrave, qui gît dans le détroit de Torrès
par dix degrés de latitude sud et environ
cent quarante degrés à l'est du méridien
de Paris. Elle ne donne nullement son
nom à l'amas d'îles, d'îlots et d'éeueils
dont elle fait partie; et en le disant, l'ar-
ticle cité confond deux points séparés par
un intervalle de trois mille sept cent
soixante-quinze kilomètres : l'ile mélané-
sienne du détroit de Torrès, cl le groupe
polynésien des Mulgraves. Celui-ci est
situé à l'extrémité sud de l'archipel de
Radak par six degrés quinze minutes de
latitude nord et cent soixante-dix degrés
de longitude orientale.
(Le Tour du Monde.)
1292. DES SERRES A DOUBLE VITRAGE.
Monsieur,
Je profite de l'occasion pour vous entre-
tenir d'unequeslion quia été controversée,
et qui l'est encore, sans avoir obtenu une
solution pratique.
Après avoir discuté sur les avantages et
sur les inconvénients de construire les
châssis des serres en fer ou en bois, on
peut supposer que plusieurs ont plutôt
cm isagé l'augmentation des dépenses, que
les principes, et les résultats de leur appli-
cation. Pour moi, je n'ai jamais hésité à
employer le fer, au lieu du bois, et je m'en
suis bien trouvé, mais ceci n'est qu'un
point secondaire dans l'objet de ma lettre ;
je veux vous entretenir des doubles vitres
avec plus ou moins d'écartement, placées
sur les plates-bandes formant le châssis des
serres, et laissant entre elles une couche
d'air. On a dit et répété souvent que rien
n'est entêté comme un fait. Eh bien! je
laisserai de coté les principes et leurs con-
séquences, pour ne produire que des faits
qui me sont personnels.
En 181)8 je jugeai convenable de dé-
truire une serre en fer à vitrage simple et
de la reconstruire avec un vitrage double;
pour bien apprécier les faits que je vais
vous présenter, il est nécessaire de con-
naître les dimensions de ma serre et son
exposition :
Elle est placée contre un mur en bri-
ques très-ancien d'une épaisseur de U'",90
à l'exposition du midi.
Sa hauteur intérieure est de ôm,75.
Sa largeur de î2"',8j. Elle est chauffée
i par un lermosiphon.
MISCELLANEES.
83
Le côté ouest est fermé par un mur en
briques, et le côté est a un vitrage simple,
contre lequel aux premiers froids on assu-
jétit un paillasson, qui n'est enlevé que
lorsque les froids onl cessé.
L'enceinte de la serre est formée par un
mur en briques, couronné de pierres de
taille, qui a en dcbors 0ra,50 de hauteur
et à l'intérieur lm,55, de manière que
cette partie est en contrebas du terrain
extérieur de 0m,85. Dans le milieu de ma
serre existe un enfoncement de 2m,G0 sur
2n,,40 , garni de tablettes pour les plantes
au repos.
La surface du midi est formée avec des
bandes de fer que l'on appelle dans le com-
merce des fers du 5C/5, c'est-à-dire qui
ont 3C lignes de largeur sur 5 d'épaisseur.
Une vitre en verre double, large de 0m,52
est posée à 0n',01 du bord extérieur et une
autre vitre est posée à 0"',01 du bord inté-
rieur. L'intervalle qui sépare ces deux vi-
tres, soit la couche d'air, a 0m,0G d'épais-
seur.
Les bandes de fer sont rectilignes
jusques à un coude qu'elles forment
à 0°',50 de la pierre d'appui , sur la-
quelle elles sont plombées perpendicu-
lairement.
La surface extérieure est surmontée d'un
abat-jour logé sous un petit toit couvert en
zinc et placé dans la partie supérieure de
la serre; cet abat-jour est formé avec des
lames de sapin de deux mètres de longueur,
de 0,05 de largeur, et d'un centimètre
d'épaisseur. Ces lames sont percées dans
trois parties de leur longueur, pour rece-
voir un fil de fer du N° 14, qui forme une
boucle à chacune de ses extrémités effleurant
la lame de sapin, laquelle entre dans un
anneau de cuivre d'un centimètre de lar-
geur, de manière que ce petit assemblage
a une longueur de 0m,05 égale à la largeur
des lames de sapin, et forme une espèce
de charnière qui permet de rouler sur elle-
même avec une grande facilité, toutes les
lames de l'abal-jour. On conçoit qu'avec
deux cordes et deux poulies dans le haut
on monte et on descend facilement l'abat-
jour en moins d'une minute.
Avec une serre ainsi construite, je n'ai
besoin ni de toiles, ni de paillassons dans
les plus grands froids, ni de toiles légères,
ni de barbouillage au blanc de Troye pour
diminuer les ardeurs du soleil.
En effet, quand l'abal-jour est descendu,
la lumière directe et l'ombre se succèdent
naturellement dans un intervalle de quel-
ques minutes, et les plantes , quelque
délicates qu'elles soient, se trouvent très-
bien de cet abri ; ce qui le prouve évidem-
ment, c'est que les Gloxinia, Tydœa, Iso-
loma, Mclhonica, YEschynanthus, y fleu-
rissent en perfection.
L'air étant un mauvais conducteur du
calorique, protège puissamment pendant
l'hiver les plantes contre l'influence du
froid extérieur, et la couche d'air de 0,0C
qui est entre les vitres, fait sentir son
efficacité dans les plus grands froids.
Le feu du thermosyphon n'a jusqu'à
présent été allumé que deux fois par vingt-
quatre heures, la première fois à l'aube
du jour, et la seconde fois à la tombée de
la nuit. Le 20 décembre 1859 a été la nuit
la plus froide de ces dernières années sur
les rives de la Saône, à dix heures du soir
le thermomètre centigrade accusait au
dehors — 19°, le thermosiphon avait été
chauffé le soir, et malgré la nudité des
vitres, la température intérieure de la serre
était à 12°, et ainsi proportionnellement
pendant toutes les nuits de l'hiver.
D'après ces détails, chacun voit aisément
de quels avantages jouissent les plantes
qui ne sont jamais privées pendant l'hi-
ver de la lumière directe, et des rayons
solaires , et pendant l'été , ne sont
jamais fatiguées par l'ardeur de ces mêmes
rayons.
Dans le haut de ma serre contre le mur
du fond, sont trois rangs de tablettes char-
gées de 50 pots de plantes grasses, en
exemplaires de l'âge de 18 à 20 ans; ces
plantes se trouvent si bien de l'influence
d'une lumière directe qui n'est interrom-
pue que par les nuits, que cette année le
8 de mars, les Cereus flagelliformis et
(eptophis montraient leurs premières
fleurs. Le 15 du même mois a vu la flo-
raison des Mamillaria Galeollii , pyro-
cephala etc., de VEchinopsis Decaisneuna,
de VEchinocactusEyriesii, etc., etc.; il en
était de même en 1860; et cependant,
n'ayant pas dans ma serre des piaules de
haute serre chaude, lorsque les gelées ne
se font plus sentir, on cesse d'allumer tous
les jours le feu du thermosiphon.
Ainsi plus de toiles, plus de paillassons,
plus de temps perdu pour la manœuvre
de tous ces embarras ; diminution des
frais de
chauffage,
meilleure santé des
84
MISCELLAXEES.
plantes, plus de tranquillité d'esprit pour
les jardiniers; les horticulteurs-praticiens
apprécieront mieux que personne les avan-
tages de ce système.
On objecte que les vitres ne pou-
vant être lavées intérieurement, la pous-
sière et la crasse obscurciront tellement
les verres que les plantes n'auront plus
une lumière suffisante.
Cette objection n'a de valeur que dans
l'esprit de ceux qui la font, clic n'existe
pas dans les faits. Depuis trois ans que ma
serre estainsi faite, les vitres n'ont pas leur
première netteté, il est vrai, mais elles ont
une clarté plus que suffisante, puisque je
suis obligé de la modifier dès la mi-mars.
Si d'ailleurs l'obscurité se réalisait, il n'y
aurait pas impossibilité, sans de grands
frais, de laver les vitres. La véritable ob-
jection pour plusieurs est dans l'augmen-
tation de la dépense de premier établisse-
ment. Elle est moins forte qu'on ne le sup-
pose; mais ma lettre est déjà assez longue
pour ne pas l'allonger encore par d'autres
détails.
Lusex, 29 mars 1801.
de Valdreuze.
1257. {Suite.) LE JAPON. - VOYAGE DE M. J. G. VEITCH.
Yeddo, la capitale de l'Empire japonais,
assise au fond d'une immense baie du
Grand Océan, à l'embouchure de la Ton-
gawa, est remarquable à la fois par son
étendue, sa nombreuse population, une
excessive propreté jointe à un mouvement
commercial et industriel assez vif, et sur-
tout par ses plantations et ses vastes jar-
dins qui dérobent la ville, au sein de la
ville même, et lui donnent un cachet tout
particulier; ce n'est point la ville qui fait
irruption dans les champs, c'est au con-
traire la campagne qui s'efforce de répan-
dre dans la cité ses rizières et ses riantes
avenues d'arbres toujours verts. M. J. G.
Veitch a eu le privilège d'y passer presque
tout le mois de novembre 18G0; dans ses
trois dernières lettres publiées par le Gar-
ileners' Chronicle et que nous résumons,
le voyageur donne des détails non moins
intéressants que ceux que nous avons déjà
reproduits.
10. — C novembre 1800. — « Yeddo
est une ville d'une extrême beauté; quel-
ques-uns des bâtiments qu'elle renferme
sont aussi magnifiques qu'il y en a en
Europe; toutes les rues et les places publi-
ques sont d'une propreté parfaite ; jamais
je n'ai vu d'endroit plus propre. Les ave-
nues et les promenades, aussi bien du voi-
sinage que de la ville même, sont fort
belles, et on ne les trouverait point dépla-
cées aux abords de Londres. Ce qu'il y a
«le déplorable, c'est toujours ce sentiment
hostile du monde officiel, et tôt ou tard, je
le crains, de là on nous suscitera des diffi-
eultés avec le Japon.
Le peuple sympathise fort bien avec les
étrangers et ne demanderait pas mieux
que de procurer tout le confort désirable ;
mais à cause du contrôle des fonction-
naires, nous sommes obligés souvent de
payer un prix quadruple pour les objets
que nous voulons acquérir, et toujours le
double au moins de ce que paient les
japonais eux-mêmes. Si vous devez faire
confectionner une chose dont ils ne com-
prennent pas l'emploi, ils se refuseront
à l'exécuter de crainte que cela ne vienne
à leur être nuisible. Personne ici ne peut
mettre en vente des articles qui n'aient
été au préalable examinés à l'entrée par
des agents du gouvernement, lesquels
fixent le prix qu'on en demandera. Nous
ne devons pas songer à aller au magasin
en personne; cela serait impossible; dès
que nous entrons, on enjoint aux mar-
chands de ne rien nous vendre. Il y a une
couple de jours j'envoyai chercher quel-
que papier. L'un de nos domestiques,
un Japonais, en avait acheté pour lui-
même CO feuilles pour 1 penny; or il me
fallait du même papier, mais on vint me
dire que les étrangers devaient payer 2
pence et je ne pus l'obtenir à moins. De
tout cela il ne faudrait pas conjecturer
que nous courions le moindre danger ; je
n'entre dans ces détails que pour vous
faire mieux comprendre les sentiments des
employés de, l'État, lesquels prétendent
néanmoins être toujours nos meilleurs
amis. »
M. Veitch annonce ensuite que son
séjour momentané au Japon tournera
bientôt vers sa fin; qu'il lui faut emballer
encore ce qu'il a recueilli de plantes et de
graines à Yeddo et dans son voisinage
immédiat; qu'il retournera ensuite à Nan-
EVELYNA CARAVATA Lindl
83
1127.
EVELYM CARAVATA,
LINDL.
Orehidacece.
CIIARACT. GENER. — Evelyxa, Poepp. — Pe-
rigoiiii foliota exteriora ereeta, libéra ; inleriora
subsequalia. Labellum cura pede columnœ conti-
iii. mu. circa camdrm convolulum, obcordatum,
basi saccata bicallosum, diseo nudum. Coluwna
ovario continua, basi parum producla, sem itères,
clavata, medio antiee processu brevi aucta. An-
Ihera terminalis, bilocularis, loculis incomplète
quadriloculocellatis. Pollinia 8, collaleralia, basi
qualernatim subcohœrentia. — Herba; peruvianœ
[Americcc Iropiew); caulibus vaginatis, foliosis;
floribus tpicalis v. subcapitalis , imbricato-brae-
leulis. Endl.
CIIARACT. SPECIF. — piloso-hispida, spicis
capitalis, labelii lobo medio longe cilialo.
SYNONYMIA : EvelynaCarava<a,LiNBi. Fol.
orchid., lib. V.pag.'J (vid. annotât, sub Sobralia).
— Hook. in But. Mug., tab. 5141, icon. hic ite-
rata. — Ch. Lem , in lit. Iiorl., VI, mise. 93. —
C. Kocn, Wochenschrift, 1S00, N° 3, p. 20. —
Funck, in Journ. d'Iiort. pral., 1859, p. 208.
• hui'iim (iniun. Aube.., Guian. , v. 2-
p. 816, t. 520.
« » lllltllll AI IIIUNI II AI, WlLLD., Sp. PL, V. 4.
p. Si.
SOHnAI.il? ClRAVATA, Ll.NDL., GcH. Ct Sjt.
Orchid., p. 177.
Etelika i i i-i ■» \ . Rciid. fil. (in llumbr. Gia-l
Zcil., 1859?).
Feu Hcrmann Kegel , ancien jar-
dinier en chef du jardin botanique de
Halle-sur-Saale, explora autrefois à
nos frais la Guiane hollandaise.
C'est de ce pays qu'il nous fit parve-
nir des exemplaires de YEvelyna Cara-
vata. Atiblct qui l'a trouvée précédem-
ment clans la Guiane française l'a publiée
(/. c.) sous le nom de Serapias Cara-
vata et en a donné une figure. Enfin
feu le Dr M. Fadyen en a envoyé à sir i
Explication des flgiircs : 1. Sommet d'une feuille. — 2. Fleur et bractée. — 3. Labelle vu de
dessus. — i. Colonne et anthère. — 5. Masses polliniques : figures grossies.
William Ilooker des spécimens séchés et
collectés par lui dans la Jamaïque.
Elle croit dans le détritus qui se
forme aux bifurcations des arbres et s'y
élève à un pied tle hauteur environ; ses
feuilles larges, longuement acuminées ,
sont tout plissées. Ses fleurs d'un beau
jaune, sont ornées de grandes bractées
roses qui en augmentent le mérite.
L. VII.
gasaki afin d'y réunir ce qu'il y a laissé,
puis d'expédier le tout à Hong-Kong où il
compte s'embarquer lui-même pour re-
tourner en Europe. En somme son voyage
aura été intéressant aussi bien qu'agréa-
ble, et plus heureux qu'il n'eût osé l'es-
pérer. Ses amis ont été pour lui pleins
d'obligeance ; il rend particulièrement
hommage à M. Alcock, à qui il est rede-
vable de son excursion au Fusi Yama et
de son séjour actuel à Yeddo.
11. — 14 novembre 1800. — C'est chez
le consul-général que M. Veitch est main-
tenant descendu, ct il est heureux de
pouvoir lui être agréable en établissant à
la légation un jardin maraîcher d'après
les mélhodes anglaises. « La légation bri-
tannique, dit-il, occupe l'un des temples
les plus vastes de Yeddo; le bâtiment
est entouré d'un jardin et d'un bocage
fort beaux et très-ctendus. Plusieurs des
arbres qui en font l'ornement, produisent
le plus bel effet; ce sont des érables, des
pins, des chênes toujours verts, le Scdis-
buria adiantifolia , des camellias, etc.
VAralia Sieboldi y croit d'une manière
extrêmement luxuriante. Ce site, dans son
ensemble, est un des plus beaux qu'il soit
possible de voir. En arrivant ici , j'ai
trouvé un appartement splcndide qui me
rappelait ma pairie et ce confort qu'on ne
rencontre réellement qu'en Angleterre.
Vous sauriez à peine vous imaginer le
plaisir qu'on éprouve à posséder un logis
confortable, après avoir voyagé sur terre
et sur mer durant tant de mois d'une
fatigue continuelle. M. Alcock a mis un
cheval à ma disposition et nous sortons
86
MISCELLANEES.
tous les jours, accompagnés d'une garde
d'officiers japonais.
Yeddo est une ville admirable et paraît
avoir de 20 à 25 milles de circuit, sans
compter les immenses faubourgs qui l'en-
vironnent de toutes parts (1). De tout ce
qu'on a raconté de cette belle place, rien
n'est exagéré. Les avenues et les prome-
nades d'alentour sont magnifiques; de
superbes bouquets d'arbres se montrent
partout; les champs de riz s'étendent
jusque dans l'intérieur de la ville, souvent
même dans son centre aucune habitation
n'est visible et l'on n'aperçoit que des ar-
bres et des arbustes revêtant les collines
d'une riche végétation. Toutefois, les res-
trictions qui pèsent sur les moindres dé-
inarches des étrangers, sont trop grandes
pour que je puisse me promener partout
en toute liberté, et il ne serait pas prudent
de se hasarder à le faire. 11 est bien contra-
riant de passer dans nos excursions à côté
d'arbres et d'arbustes chargés de semences
et de ne pas pouvoir en cueillir. Par ce
motif il faut que je me serve de gens du
pays que je charge de [n'apporter des grai-
nes et des plantes. J'espère visiter prochai-
nement avec M. Alcock quelques grands
jardins de Yeddo; je m'attends à y trouver
bien de jolis végétaux. »
M. Veitch signale ensuite la présence à
Yeddo d'une mission prussienne chargée
d'obtenir un traité avec le Tycoon. Il dit
que dans ses relations avec les Japonais,
il se tire assez bien d'affaire. Le climat est
beau et le temps favorable; on n'a pas en
ce moment ces vents d'Est, ces bises hor-
ribles dont on souffre souvent beaucoup à
celte saison de l'année. Un dernier point
que rapporte celte lettre est assez piquant :
une feuille satirique japonaise, dans un
numéro paru depuis l'ascension au Fusi
Yama, dont il a été parlé précédemment,
a publié, sous le titre de Gazette illustrée
du Fusi Yama, une série de caricatures,
où chacun des étrangers, depuis le Consul-
(1) Suivant Thunberg, elle avait lors de ses
voyages, 1772 et 1776, %i lieues de circonférence.
Ce botaniste aura probablement compris aussi 1rs
faubourgs; car rien n'autorise à admettre que
l'enceinte serait amoindrie. Quant à la population,
les géographes aussi bien que les voyageurs sont
également en désaccord. Pour les Japonais, elle
serait de 1U millions ; les géographes l'évaluent à 1
million ; des voyageurs la portent à '1 millions.
Em. R.
général jusqu'au botaniste, ont pu aisément
se reconnaître. M. Veitch y est représenté
portant sur le dos une caisse d'où s'échap-
pent dans tous les sens diverses sortes de
végétaux. Ce seul fait ne démontre-t-il
pas un certain progrès, un trait de ressem-
blance avec la civilisation européenne ?
12. — 20 novembre 18C0. — C'est à
cette date que notre explorateur quitte la
capitale du Japon pour retourner à Kana-
gawa, emportant un nombre considérable
de plantes variées, qu'il a emballées dans
une dixaine de caisses Ward. A Kana-
gawa il aura à ajouter plus encore. « De
ce dernier endroit, continuc-t-il , je me
rends à Nangasaki, pour y reprendre les
plantes que j'y ai laissées, poursuivre ma
route sur Hong-Kong et partir pour
l'Angleterre. Combien je désire pouvoir
débarquer pour Londres mes collections,
telles qu'elles sont actuellement ! J'ai
trouvé dans un des jardins de Yeddo une
fougère arborescente, probablement nou-
velle, et qui à coup sûr viendra bien
parmi nos fougères de serre froide, si
toutefois elle n'est pas d'une rusticité
assez grande pour résister en plein air.
J'en ai obtenu deux exemplaires, l'un de
deux et l'autre de quatre pieds de lige.
Mon séjour à Yeddo a été extrêmement
agréable ; j'ai vu une bonne partie de la
ville et des campagnes environnantes. Les
japonais sont certainement un peuple Irès-
élrange ; mais, j'oserais en être garant,
tôt ou tard il nous faudra renoncer à toutes
relations avec eux, ou tout au moins nous
attendre à des différends. Il est impossible
de voyager à l'intérieur n'importe dans
quelle direction et les difficultés ne font
que s'accroître de jour en jour. »
Certes les japonais se tiennent dans une
réserve extrême; les querelles intestines
des occidentaux dans cet empire ne suffi-
raient-elles pas à l'excuser suffisamment?
Du reste nous aimons à avoir foi dans
l'avenir. 31. J. G. Veilch a été plus avant
dans l'intérieur qu'aucun autre voyageur
européen; il a même pu gravir la Mon-
tagne-Sainte! D'autres encore pourront y
aller après lui. Pourquoi n'y aurait-il point
place à cet espoir que grâce aux progrès
de la civilisation un jour viendra où toutes
ces entraves auront disparu sans retour?
Em. R.
MISCELLANEES.
87
t 1293. DE LA PUISSANCE DES VOLCANS.
» Le volcan péruvien le Cotopaxi a lancé,
en 1758, des masses rocheuses à trois mille
pieds au-dessus de son cratère. Le bruit de
l'éruption de 1744 a été tel qu'il a été.
entendu à une distance d'environ six cents
milles. En 1797, le cratère de Tunguragua,
un des grands pies des Andes, a versé des
torrents de boue qui ont barré des rivières,
formé des lacs et ont déterminé dans les
vallées des dépôts de six cents pieds d'épais-
seur. L'éruption du Vésuve qui, en 1757,
a déterminé l'envahissement de Torrc del
Greeo, a expulsé trente-trois millions six
cent mille pieds cubes de matière solide,
et, en 1794, quand Torre del Greco a été
visité pour la seconde fois par le fléau, la
masse de lave expulsée a été de quarante-
cinq millions de pieds cubes. En 1679,
l'Etna a expulsé de la matière liquide qui
a couvert quatre-vingt-quatre milles carrés
et qui mesurait cent millions de pieds
cubes. Les sables et les scories ont formé
le Monte-Rossi, près Rirolosi, un cône
de deux milles de circonférence et de
quatre mille pieds de haut. L'éruption de
l'Etna, en 1810, a projeté une telle quan-
tité de matières que le niveau de la lave a
monté d'un mètre chaque jour pendant
neuf mois, et que la matière n'a été parfai-
tement froide et solide que dix ans après
l'éruption. L'Etna a expulsé plus de vingt
fois l'équivalent de sa propre masse. Le
Cotopaxi a projeté un bloc de cent neuf
mètres cubes de volume à une distance de
neuf milles. Le Sumbawa, en 1815, lors
de la plus terrible éruption dont on se
souvienne, a envoyé ses cendres jusqu'à
Java, distant de trois cents milles, et sur
douze mille personnes qui habitent la ville,
vingt seulement ont pu s'échapper, i
(Récréative Science.)
t 1294. QUELLE EST LA PATRIE PRIMITIVE DU MELON?
Les savants, les botanistes, ont beau-
coup disputé sur la patrie originaire du
Melon; la plupart prétendent la trouver
dans les environs du Caucase et de la mer
Caspienne; Willdcnow va même jusqu'à
dire que c'est le pays des Calmouks; mais
non seulement ils n'allèguent aucune
preuve de leur opinion , ils oublient encore
que le Melon est de sa nature beaucoup
trop frileux pour pouvoir croître sponta-
nément dans ces divers pays, où l'hiver est
souvent fort rigoureux. Tout en lui an-
nonce un tempérament éminemment tro-
pical ; c'était donc dans des climats tout
chauds qu'il fallait en chercher l'origine.
Aujourd'hui il ne saurait plus y avoir de
doutes à ce sujet; c'est l'Inde qui a donné
le Melon à la Perse, à la Turquie et à
l'Europe, l'Inde où il existe encore à l'état
sauvage, mais où les botanistes ne l'ont
point reconnu, tant il y ressemble peu
à ces excellentes variétés que nous culti-
vons sous les noms de Cantaloups, Melons
brodés, suerins, etc. Plusieurs années d'ob-
servations suivies sur des Melons de toute
race et de toute provenance nous permet-
tent aujourd'hui d'affirmer le fait, mais
nous ne voulons pour le moment en appor-
ter d'autre preuve, que le témoignage d'un
voyageur digne de foi , ancien officier de
l'armée anglaise dans l'Inde, aujourd'hui
amateur d'horticulture et lecteur assidu du
Gardeners' Ckronicle. Voici ce qu'il écri-
vait, en 1857, dans cet excellent journal
(p. 153), sous ce titre : The Melon in
India :
<t C'est une circonstance assez curieuse
que bien que le Melon soit originaire de
l'Inde, ou que du moins il y croisse à l'état
sauvage, sa culture y a cependant les carac-
tères d'une culture exotique, en ce sens
qu'elle se fait dans une saison de l'année
où il ne végète pas naturellement, et cela
par l'excellente raison que le sol y est, à
cette époque, tellement sec et aride, que
sa graine ne peut pas même germer, ou que
si, par l'effet d'une légère pluie qui mouil-
lerait la surface de la terre , elle entrait en
germination, la jeune plante ne larderait
pas à périr desséchée. Après avoir appris
que ces observations, autant que j'ai pu les
faire, s'appliquent à la partie occidentale
de l'Inde, je dirai que le Melon s'y pré-
sente sous trois états, savoir : 1° à l'étal
sauvage: je l'ai trouvé tel dans des localités
arides et presque stériles où il existe à peine
d'autres traces de végétation. 11 sort de
terre en juin ou juillet, à l'époque de la
moisson , c'est-à-dire au commencement
de la saison pluvieuse; ses rameaux s'éten-
88
MISCELLANEES.
dent bientôt sur le sol; il fleurit et donne i une saison si sèche, les cultiver que lu
ses fruits en septembre. Les plus beaux où leurs racines trouveront de l'humidité :
échantillons que j'aie vus de ces Melons presque universellement c'est dans le gra-
sauvages étaient de la grosseur d'un œuf i vier des ruisseaux, alors presque à sec,
de canne; ils sont de forme oblongue, ! et dans la partie du lit que l'eau a aban-
d'un jaune vif, lisses, sans côtes; au mo- | donnée, qu'on établit les plantations. Il
nient de leur maturité ils exilaient une I n'y a pas que je sache d'autre préparation
légère odeur de Melon; leur chair est ! du sol que celle qui consiste à le niveler,
blanchâtre, peu épaisse, quelque peu | tout en l'élevant un peu au-dessus du
aigrelette comme celle du concombre et à i niveau de l'eau, afin que les racines n'y
peine sensiblement sucrée. — 2" Cultivé
dans la saison naturelle, c'est-à-dire pen-
dant la saison des pluies, mais alors avec
très-peu de soins, et en quelque sorte
abandonné à lui-même dans les jardins et
dans les champs. Les caractères qu'il pré-
sente, dans ce second cas, sont de donner
des fruits de taille moyenne, rarement ou
soient pas noyées, tout en atteignant la
couche humide. Les plantes trouvent évi-
demment assez de substances nutritives
organiques, et minéralogiqucs, déposées
là par les eaux, pour pouvoir s'y alimen-
ter, car elles y viennent parfaitement. On
les met en lignes, une à une, à deux ou
trois pieds de distance en tout sens; lors-
peut-ètre jamais très-gros, mais dont la | qu'elles ont pris un peu de force, le culti-
forme, la couleur cl la surface de la peau valeur indigène l'ail autour du pied de
varient considérablement. Ces fruits exha- chacune de petites excavations dans les-
lent une forte odeur de Melon à la inatu- quelles il met une poignée de fumier,
rite; la chair en est blanche ou faiblement ordinairement de la colombinc, qui est
rougcàtre, tantôt ferme, tantôt pâteuse, l'engrais préféré, puis il les rehausse
mais jamais fondante comme elle l'est avec du gravier. Voilà à quoi se borne la
dans les Melons cultivés à contre-saison. ! culture du Melon dans l'Inde; mais aussi
Un caractère qui leur est commun, et cela le produit en est généralement peu consi-
sans aucune exception, c'est l'absence j dérablc. Comme de plus on entreplante
presque totale de sucre dans leur chair,
ce qui lient vraisemblablement à la grande
humidité dont l'air est saturé pendant
tout le temps de leur culture, car les
mêmes graines qui produisent au mois de
mai des Melons très-sucrés et tout-à-fait
supérieurs, en donnent d'absolument insi-
pides au mois de septembre. — 5° Enfin,
cultivé artificiellement et forcé, comme
diraient les jardiniers, pendant la saison
sèche et chaude, c'esl-à-dirc du mois de
février au mois de mai, ce qui est, dans
l'Inde, la vraie saison horticole pour cette
plante. Celte fois on en récolte de toutes
les tailles, les uns sont excessivement
petits, les autres sont énormes; ils offrent
de même loules les modifications de for-
mes, de teintes et de qualités ; on en voit
de ronds et de longs, de lisses et de
brodés, à côtes ou sans côtes ; demi colorés
et de marbrés, etc. Il en est qui sont très-
parfumés, d'autres qui sont complètement
inodores; la chair en est blanche, ver-
dàtre, jaune, orangée ou rouge; tantôt
à peine différente pour la saveur, de celle
du concombre; tantôt de qualité moyenne,
quelquefois d'une excellence incompara
les Melons et les concombres, l'hybrida-
tion des uns par les autres doit se faire
sur une grande échelle, et c'est à cela sans
doute qu'il faut attribuer l'insipidité d'un
grand nombre des premiers. On ne peut
certainement pas en voir la cause dans le
climat ou dans l'imperfection de la culture,
puisque les Melons de première qualité,
comme ceux de la dernière sont récoltés
par les mêmes planches et par les mêmes
procédés; il faut donc bien admettre que
ce résultat provient d'un mauvais choix
des graines et du mélange des mauvaises
races avec les bonnes. J'ai vu aussi le
Melon cultivé dans le lit des mares dessé-
chées et y produire des fruits exquis. »
Celle note est, à notre avis, fort inté-
ressante, car outre qu'elle nous montre
clairement le lieu d'origine du melon, elle
nous fait voir à quoi tiennent ces éton-
nantes différences de qualités que tout le
monde y connaît. Abandonné à lui-même
ou croissant spontanément dans sa saison
naturelle, le melon ne donne que des
fruits insipides, mais il en donne d'excel-
lents quand il est cultivé à contre-saison et
que le terrain est additionné d'engrais.
ble. Un comprend qu'on ne puisse, dans ' C'est assez nous dire que les variétés de
^m^
8!)
M28— 1*29.
RHODODENDRON
(VAR.)
ROLLISSON AND SONS.
Parmi les Rhododendrons rustiques
qui ont été produits en Angleterre, figure
le Rh.Stamfordianum que nous devons
à MM. Wm Rollisson and Sons. Il est
dans le genre du Rh.maculalum nigrum:
pourpre clair, macule très-noire, large
tache toute noire et d'une seule pièce
au has de l'impériale.
La figure ci-contre est la copie fidèle
de la peinture que nous a remise
M. William Bull voyageant à cette épo-
que pour l'Établissement susdit. L. VII.
choix de nos jardins, si fondantes, si par-
fumées et si sucrées, sont des produits
tout artificiels, nés d'une culture raffinée
et conservés par la sélection scrupuleuse
des graines. Nous ne pouvons pas admet-
tre, avec l'auteur de la note, que le con-
combre, espèce botanique toute différente,
puisse altérer le Melon par voie d'hybri-
dation, mais l'expérience démontre tous
les jours que les races inférieures de
Melons se croisent très-facilement avec
les bonnes et qu'elles sont pour ces der-
nières la cause d'une dégénérescence ra-
pide. 11 n'y a pas lieu, comme on le voit,
de s'étonner si les botanistes n'ont jamais
rencontré, dans la nature, des Melons
Cantaloups ou seulement des Melons bro-
dés; ils n'y trouvent pas non plus des
choux-fleurs ni des choux-cabus, formes
également artificielles, mais dont le type
sauvage n'en existe pas moins sur les côtes
de l'Océan. II en est de même du Melon ,
sa forme sauvage est commune dans l'Inde;
mais elle est assez différente de nos races
de Melons domestiques pour qu'on ne l'ait
pas reconnue. En définitive, c'est elle qui
a été décrite, par les botanistes, sous les
noms de Cucumis pnbescens, C. turbina-
lus et C. maderaspalensis, ainsi qu'on
peut s'en convaincre en parcourant les
herbiers de l'Inde. Nous reviendrons quel-
que jour sur l'histoire de cet intéressant
végétal. Ndh.
f 1295. SCHOMBURGK A SIAM
Sir Robert Schomburgk, dont on con- . sur un rocher l'empreinte du pied de
nait les travaux sur la Guiane anglaise, Gautama, empreinte que fit ce dernier en
continue ses tentatives pour pénétrer dans enjambant de Rabat (Siam) au pic d'Adam
l'intérieur du royaume de Siam. Dans une ' (Ceylan)
de ses lettres, il dit que le roi est très-
désireux de nouer des relations commer-
ciales avec l'Europe, qu'il est arrivé un
vapeur hollandais à bord duquel se trouve
un plénipotentiaire ayant pouvoir de con-
clure un traité de commerce.
Une ambassade prussienne est venue
dans le même but, mais les ambassadeurs
étant pressés de continuer leur route pour
le Japon, le roi leur a fait répondre que
comme ils avaient jugé à propos d'aller
d'abord au Japon, il ne pouvait, par suite
de devoirs religieux de la plus haute
importance, les recevoir avant le mois de
mars.
Ces devoirs religieux sont : i° de rece-
voir l'éléphant blanc, et 2° d'aller voir
tome iv, 2e sème (1850).
Le roi, appelé Sala, est occupé, en jan-
vier et février, de deux cérémonies très-
importantes dans la religion bouddhiste.
D'abord, il doit déposer sur le sommet du
temple, dans la cité sacrée de Phra-Bard,
une colonne d'or, puis renfermer les
reliques bouddhistes dans les pagodes du
voisinage. La cité sainte est située à soixan-
te-dix lieues de Bangkok, au milieu de
forets vierges; le roi, voyageant avec sa
famille et plusieurs grands dignitaires de
l'État, a choisi la saison sèche pour son
voyage. La seconde cérémonie est la grande
réception officielle de l'éléphaut blanc de
Yasohouri, qui doit arriver à Bangkok au
mois de février.
(Le Tour du Monde.)
12
90
MISCELLANEES.
t 1296. BIBLIOGRAPHIE HORTICOLE.
le» Arbre», par G. ScHACBT, professeur de bota-
nique ù l'I niversitè de Bonn. — Traduit de
l'allemand, par M. Ed. Mobrkn, professeur de
botanique, à Liège. — Bruxelles, Muquardt,
Editeur.
Les sciences naturelles ne peuvent ren-
dre les services qu'en allend l'esprit réa-
liste de notre époque, elles ne peuvent
atteindre au but élevé qu'elles ont néces-
sairement en vue, si ce n'est lorsqu'elles
sont présentées sous une forme claire, har-
monieuse, logique et intelligible. Les temps
ne sont plus, où le savant n'écrivait que
pour le savant, et où les livres de science
étaient une lettre morte pour le reste de
la sociélé. Aujourd'hui le public réclame
et a su conquérir le droit de pouvoir s'in-
struire dans les sciences naturelles aussi
bien que dans la littérature, le droit de
participer aux œuvres élaborées par les
savants; et ceux-ci sont entourés d'estime
et de considération, gages parfois tardifs,
mais ton jours certains de la reconnaissance.
Pour cela il faut que l'ouvrage, qui traite
de science naturelle, soit écrit dans un
style net et compréhensible pour tous; il
faut que l'esprit qui y domine, se déve-
loppe graduellement, comme une sympho-
nie, et conduise le lecteur jusqu'au bout
sans la moindre fatigue. C'est là un point
que Ilumboldt n'a jamais perdu de vue et
auquel il fut redevable de la meilleure part
peut-être de sa brillante carrière.
Le livre de M. Scbacht répond a un haut
degré à ce même but ; il est à la fois popu-
laire et savant. La première édition en
parut en Allemagne en 1853. Dès son ap-
parition, ce livre eut à lutter avec un ou-
vrage analogue, parWigand, et portant le
même titre. Le public s'est prononcé eu
laveur de l'œuvre de M. Schacht, par le
motif qu'elle ne se borne pas à traiter son
objet primordial, mais parce qu'elle s'étend
en outre sur l'analomie et la physiologie
des végétaux dont les forêts sont formées.
Un reste dans sa méthode l'auteur s'est placé
à un point de vue pratique, ce qui rend son
livre particulièrement recommandable à
ceux qui s'occupent de sylviculture, mais
en même temps les botanistes n'ont pas
manqué de reconnaître que l'ouvrage de
Schacht, en tant que livre de science, oc-
cupe un des premiers rangs dans la litté-
rature botanique.
Ce sont ces considérations qui ont pro-
voqué l'heureuse pensée île traduire ebez
nous une œuvre éminemment utile, dont
une seconde édition avait déjà été jugée
nécessaire en Allemagne. M. Ed. Morren,
qui manie la plume avec autant de simpli-
cité que d'élégance, s'est chargé de cette
tâche et aura rendu par là un service réel
à bon nombre de ses compatriotes. Le tra-
ducteur a bien compris que M. Schacht
appartient au petit nombre des botanistes
qui se sont affranchis de l'ancienne routine
scolastique et qui s'efforcent de rendre in-
telligibles pour tous, des faits qui n'étaient
autrefois que mystère et ténèbres. En par-
courant les pages de ce livre on se sent
conduit sans elfort à travers les sentiers de
la science et l'on trouve finalement encore
que l'arbre aussi forme un des chaînons
qui relient entre eux les êtres dans l'ordre
de la nature.
Le titre du livre, qui nous parait être
calculé sur l'esprit rêveur et romantique
des Allemands, est heureux et promet
beaucoup; niais il donne en réalité bien
plus qu'il ne semble promettre.
Sciieidw.
t 1297. FÉCULE D'ARUM VULGARE
On a remarqué à l'exposition de la So
ciélé d'horticulture de Bergerac, les 7, 8
et 9 septembre 1800, des échantillons
d'amidon dWrum vulgare fabriqué par
M. Chaull'aud de Caudéran, près de Bor-
deaux. Cet amidon peut, dit-on, remplacer
celui de froment et devenir d'un emploi
avantageux dans les années de disette.
(Annales de la Société d'horticulture
de Bergerac.)
MISCELLANEES.
t 1298. LES CUEILLE-FRUITS.
Quand oneslqiielquc
peu gastronome e( que
l'on aime à savourer
des fruits véritablement
bons, il ne suffit pas,
comme tant d'amateurs
novices se l'imaginent,
de posséder un beau et
grand verger, planté
d'arbres fertiles et vi-
goureux, ou des murs
bien garnis d'espaliers
en plein rapport et en-
tretenus avec ce luxe de
soins et d'attentions,
que les arboriculteurs
enthousiastes de la nou-
velle école savent leur
prodiguer. Ce qui est
surtout important, c'est
que les fruits soient
cueillis à l'époque con-
venable et avec toutes
les précautions néces-
saires, et qu'ils soient
consommés en temps
opportun. Une poire
trop mûre perd de sa
saveur, et sa qualité
laisse autant à désirer
que celle d'un fruit
cueilli trop tôt cl impar-
faitement mûr. Il est très-difficile de fixer
d'une manière précise le moment auquel
un fruit doit être mangé. C'est une alfaire
d'appréciation. Ici, comme dans la plupart
des opérations essentiellement pratiques,
il faut du tact et de l'expérience; ce qui ne
s'acquiert pas du jour au lendemain et
seulement, comme chacun sait, en mettant
la main à la pâte.
D'une autre part, la manière dont on
cueille les fruits, exerce non-seulement
une grande influence sur leur conserva-
tion, mais encore sur la santé et sur la fer-
tilité des arbres eux-mêmes. Chez les ar-
bres à fruits à pépins, notamment, les
branches qui portent les fruits et que l'on
nomme bourses ou lambourdes, peuvent
continuer à produire des fleurs, et par
suite des fruits. Détruire ou endommager
ces branches en abattant les fruits de ces
arbres avec violence, doit avoir pour consé-
quence inévitable de diminuer dans une
forte proportion la récolte des années sui-
Fis- A.
vantes. H y a donc nécessité et avantage
pour les fruits d'hiver, aussi bien que poul-
ies fruits d'été destinés à la table, d'en
faire la récolte un à un et à la main.
Depuis nombre d'années, on a fabriqué
des instruments pour opérer cette cueil-
lette sur les arbres élevés et dont les fruits
se trouvent hors d'atteinte, sans être obligé
de traîner avec soi ces échelles lourdes,
quelquefois dangereuses et surtout fati-
gantes. Il faut réellement y mettre un grain
de passion pour trouver le moindre charme
à sillonner son jardin fruitier, avec une
échelle sur l'épaule, et ce pour composer
son dessert quotidien. La grande majorité
des propriétaires abandonnent, il est vrai,
ce soin vulgaire (sic), à leurs jardi-
niers; cependant nous connaissons beau-
coup d'amateurs, — cl ceux-là seuls man-
gent des bons fruits, — qui trouvent de
l'intérêt, du plaisir à les cueillir eux-
mêmes. Aussi les cueille-fruits ne sont-ils
pas d'invention moderne, mais ils sontloin
!>2
MISCELLANEES.
d'être devenus d'un usage universel, car
ils ne répondent que très-imparfaitement
au but qu'ils devraient atteindre. En effet,
les cueilloiis à ciseaux, à corbeille et à
filets, qui sont figurés et décrits dans les
Figures du Bon Jardinier, ont tous le
même inconvénient, c'est qu'il faut abais-
ser chaque fois l'instrument après avoir
détaché un fruit, ce qui rend l'opération
très-lente.
Ce défaut n'existe plus chez le cueille-
fruits inventé par MM. Sedgwick et
Brooks, de Poughkccpsie, et dont on peut
se faire aisément une idée d'après les des-
sins ci-joints que nous empruntons à l'ex-
cellent journal The I/orliculturist, que
M. A. J. Downing, le célèbre architecte
de jardins, a publié il y a quelques années
à Albany (États-Unis). (Voir 6g. A, B et C).
Cet instrument consiste en un jeu de
ressorts convergents en fil de cuivre
assez solide, qu'un anneau de même métal,
fixé à l'extrémité d'un long tube en étoffe,
rapproche quand on tend celui-ci. La fi-
lube et à faire rapprocher les ressorts, puis
par une légère secousse le fruit se détache
Fis- "•
gure B représente l'appareil ouvert; la
figure C montre la disposition des ressorts
lorsqu'on tire à l'autre extrémité du tube.
L'instrument est fixé au bout d'un jonc
solide et léger, tel que ceux dont on con-
fectionne les lignes à pêcher et dont la
longueur doit être naturellement propor-
tionnée à la hauteur des arbres dont il
s'agit de cueillir les fruits. Pour plus de
facilité on pourrait faire cette tige de deux
ou de trois pièces s'ajustant à vis, et dans
ce cas, le tube en étoffe devrait également
pouvoir être muni d'une allonge.
Il serait oiseux, croyons-nous, d'entrer
dans de longs détails sur la manière d'opé-
rer; notre figure A démontre clairement
que celle-ci est d'une grande simplicité.
L'inst ru ment élan (présenté devant un fruit
de telle sorte que celui-ci se trouve dans
l'extrémité du tube, on soulève un tant
soit peu la tige de manière à tendre le
Flg. c.
et glisse tout doucement à travers le tube
jusque dans le panier placé au pied de
l'opérateur.
Les inventeurs de cet ingénieux appareil
en construisent de deux dimensions : le
plus grand convient spécialement pour les
poires et les pommes ; le second est destiné
à Ja cueillette de fruits plus petits, tels
que les abricots et les prunes. Quant aux
pêches, il est préférable de les cueillir à la
main, elles sont trop délicates.
On trouve aussi dans le commerce un
instrument pour cueillir les raisins sur les
vignes en treille; leur construction est
basée sur le même système que les cueille-
roses, les cueille-fleurs ; la queue de la
grappe détachée reste retenue entre les
deux branches d'un sécateur.
Un appareil de ce genre combiné, avec
celui que nous venons de décrire a été
présenté, il y a une couple d'années, par
M. Dumont-Carment , d'Amiens , à la
Société cent, et imp. d'horticulture de
Paris. C'est un cueille-fruils-sécaleur dans
lequel la lame mobile du sécateur est rem-
placée par une platine en bois de cormier.
Celle-ci, épaisse d'un centimètre et fendue
au centre, est disposée de telle sorte que
le pédoncule du fruit peut s'engager dans
sa fente. Avant cette modification, l'instru-
ment qui déjà avait été soumis précédem-
ment à l'appréciation de la même Société,
tranchait le pédoncule du fruit, ce qui
devait nuire évidemment à sa conserva-
tion. Maintenant, lorsque le pédoncule est
pris entre les mâchoires de l'instrument,
un léger mouvement de torsion suffit pour
détacher le fruit, qui tombe aussitôt dans
le long tube en étoffe que M. Dumont a
adapté également à son cueille-fruits. Cet
instrument peut servir aussi comme séca-
teur et échcnilloir propres à couper des
branches et rameaux élevés. Pour cela il
ne s'agit que d'y replacer la lame en acier.
Ed. P.
MISCELLAA'EES.
t 1299. LE JAPON. - L'HABITATION DE VON SIEBOLD; LES JARDINS DE NANGASAKI
Si, comme on l'a dit avant nous, l'état
et l'aspect général des jardins d'une con-
trée peuvent donner la mesure de la civili-
sation du peuple qui l'habite, il est permis
de dire que le degré d'avancement auquel
les Japonais sont parvenus, doit être assez
considérable. Leurs jardins, quoiqu'ils
reproduisent avec trop de fidélité peut-
être les petits parcs chinois, ces paysages
en miniature, sont cependant supérieurs
à ceux qu'on voit en Chine; ils sont plus
propres, mieux tenus, et présentent des
cultures plus soignées. Les renseignements
que nous donnent à cet égard MM. Veitch
et Fortune en sont la confirmation. L'ap-
parition de sir Rob. Fortune au Japon
(v. Flore, 2™ liv., p. 56) semble n'avoir
ete qu'une digression; vers le milieu de
novembre, il était à Yeddo ainsi que
M. J. G. Veitch, et en décembre il était
déjà de retour au Céleste-Empire. C'est
de la rivière chinoise de Yang-Tse-Kiang,
qu'il adresse au Gardeners' Chronicle, à
la date du 2 janvier 1801, les détails qu'il
avait promis sur sa visite au D' von Sie-
bold et sur les jardins de Nangasaki.
Pour se rendre à la résidence de ce vété-
ran des botanistes- voyageurs, M. Fortune
se mit en roule par une belle matinée et
se dirigea à travers le centre de la ville,
vers les collines situées au nord et sur le
penchant de l'une desquelles est assise la
demeure de von Siebold, au sein des plus
magnifiques paysages qu'il soit possible de
voir. Parvenu hors de Nangasaki, « la
route me conduisit, dit M. Fortune, à
une riante vallée plantée de riz, de toutes
parts disposée en terrasses et abondam-
ment pourvue d'eau par les sources qui
découlent des hauteurs voisines. De cha-
que côté de la vallée, les collines sont
richement boisées d'arbres ou d'arbris-
seaux. Ici ce sont des Pinus Massoniana,
des Cryptomeria, des lietinospora, des
Laurus Camphora, ailleurs des Quercus,
ucs Camellia, etc. De chaque coté aussi
la vue s'étend au fond de la vallée et va se
reposer au delà, sur les collines opposées
et rencontre des points de toute beauté.
J enviai beaucoup à von Siebold sa demeure
Jim est située à gauche en sortant du val-
lon. Le docteur était chez lui et me reçut
avec une grande affabilité. Son habitation
est bonne pour une construction japonaise
et la salle où il m'introduisit et qui est à la
fois son cabinet de travail et sa bibliothè-
que, renferme des ouvrages de tous pays
sur les objets de ses recherches favorites,
dansle domaine del'histoire naturelle. Mais
c'est plus particulièrement son jardin qui
devait attirer mon attention.
Aux abords de l'habitation et de niveau
avec elle, sont établies de petites bâches
pour recevoir les plantes nouvelles qu'on
veut multiplier et préparer en destination
de l'Europe. J'y ai remarqué des exem-
plaires de la plupart des plantes figurées
et décrites dans le grand ouvrage de von
Siebold, la Flora japonica, si avantageu-
sement connu de tous ceux qui aiment les
plantes de l'Orient. Il y avait aussi plu-
sieurs nouveautés qui jusqu'ici n'ont pas
encore été décrites. Un nouvel Jwcuoadont
les feuilles portent des macules blanches,
était admirable. J'y ai vu encore des pieds
mâles de l'ancien Aucuba japonica, un
grand nombre de beaux conifères tels que
Tliujopsis dolabrala, Sciadopitys verti-
citluta, lietinospora pisifera, li. obtusa
et d'autres végétaux d'un grand intérêt.
Le Lychnis Senno était en pleine flo-
raison ; cette plante est fort belle. Les
plantes à feuillage panaché y étaient très-
nombreuses et beaucoup d'entre elles sont
de toute magnificence. Parmi ces dernières
je devrais citer spécialement des Thuja,
Elœagnus, Juniperas, Bambusa, Podo-
carpus, Camellia, Eurya, etc.
Plus haut sur la colline, au-delà de sa
demeure, von Siebold dérode les brous-
sailles afin de pouvoir étendre ses collec-
tions et créer des emplacements conve-
nables pour les diverses espèces qu'il veut
cultiver; il aura de la sorte des hauteurs
pour les plantes qui en exigent, de l'ombre
et de l'humidité pour d'autres, et ainsi de
suite. Qu'il vive longtemps encore pour
jouir lui-même et l'aire jouir les autres des
fruits de ses brillantes recherches, i
Sa visite à von Siebold et l'itinéraire
qu'il suivit, fournirent à M. R. Fortune
l'occasion de bien voir les jardins inté-
rieurs. Voici comment il décrit celte
partie non moins intéressante de son
excursion : <t J'avais à traverser le centre
même de la ville (Nangasaki). Les rues
'M
MISCELL.VNEES.
sont larges et propres et offrent sous ce
rapport un singulier contraste avec celles
des villes chinoises d'un même ordre; je
lus frappé de voir que la population sem-
ble jouir de moins de bien-être; les maga-
sins ne sont ni aussi beaux, ni aussi vastes
qu'en Chine. Cependant les choses les plus
nécessaires à la vie y paraissent être par-
tout d'une grande abondance. Parmi les
fruits, j'ai remarqué ceux du Diospyros
Kaki, des poires, des oranges, des noix de
Salisburia, des châtaignes, des melons
d'eau, des glands, etc. Les légumes con-
sistent surtout en carottes, ognons, racines
de JVelumbium, navets, bulbes de Liliutn,
gingembre, Arum esculentum, ignames,
bâtâtes douces et une racine désignée par
le nom de Gobbo, probablement une
espèce d' A relia m.
Sur mon chemin se trouvaient un grand
nombre de maisons de thé, des hôtels et
des bains, dont les ouvrages récents sur le
Japon donnent des descriptions détaillées.
.Mais un autre point frappa bien plus mon
attention et il est en effet plus intéressant
pour nous, c'est que chaque habitation qui
prétend à quelque considération, a dans le
fond un petit jardin à fleurs, parfois bien
petit, il est vrai, mais toujours proprement
arrangé et augmentant pour une bonne
part le bien-être et la joie de la famille.
Les parties basses des magasins étant
ouvertes devant et derrière, je pus en
traversant les rues jeter quelques rapides
coups-d'œil sur ces jolis petits jardins; et
quand il m'arrivait d'en rencontrer un qui
lut de meilleure apparence que les autres,
je ne manquais pas d'aller le voir de plus
près. Partout les habitants me reçurent
avec la plus grande politesse et me permi-
rent d'examiner leur petites fleurs et leurs
arbres nains. J'ai dit déjà que plusieurs de
ces jardinets sont Irès-pclits; il en est qui
ne sont guère plus grands qu'une bonne
salle-à-dincr. Néanmoins ils sont agréable-
ment variés par des sortes de petits mon-
ticules de gazon, sur lesquels sont plantés
des arbres nains, maintenus par la taille
dans des formes fantastiques, et par des
lacs en miniature dans lesquels se jouent
des tortues, des dorades et des poissons
argentés. De l'intérieur des magasins l'œil
se repose avec délices sur ces charmants
petits jardins. En général j'y ai rencontré
les végétaux suivants : le Ci/cas revolata,
des Azalées, le joli bambou nain panaché,
que j'ai introduit de Chine, des Pinus,
Juniperus, Taxus, Podocarpus, Rhapis
flabelliformis, et quelques fougères. Dans
ces conditions, ces jardins peuvent être
désignés comme ceux des gens aisés des
classes ouvrières.
A Nangasaki, les Japonais à qui leur
fortune permet de suivre plus largement
leurs goûts, ont des jardins d'un autre
genre. Ceux-ci, que suivant nos idées euro-
péennes, nous regarderions comme res-
treints encore, ont cependant une étendue
plus considérable que ceux des classes
laborieuses; un bon nombre ont environ,
un quart d'acre. Ils sont couverts de
pelouses et, de même que les petits jardins,
ont leurs surfaces disposées en terroirs
ondulés, avec leurs monticules et leurs
bassins. Dans plusieurs de ces endroits j'ai
rencontré des Azalées d'une dimension
extraordinaire; jamais je n'en ai vu des
plantes aussi fortes nulle part, ni en
Chine, ni aux expositions de Londres;
l'une que j'ai mesurée avait quarante
pieds de circonférence! Ces plantes sont
taillées et tondues avec la plus grande
perfection; leur forme bien ronde est
aplatie au-dessus, ce qui les fait ressem-
blera des guéridons. Lors de la floraison,
elles doivent être réellement magnifiques.
Le Farfugium grande, et un grand nom-
bre d'autres plantes qui n'ont pas encore
été décrites, et toutes à feuilles panachées,
ornent ces jardins, de même que celles
qui ont été citées pour être les favorites
des classes inférieures.
Un digne Japonais, M. Matotsri, que
j'ai visité en compagnie de M. Mackcnzie,
possède une riche collection de plantes
cultivées en pots et arrangées sur des gra-
dins, à l'instar de ce qu'on voit dans les
serres en Europe. Parmi elles j'ai remar-
qué de petits spécimens du beau Sciado-
pitys verticillata , plusieurs Iielinospora,
dont quelques-uns à feuillage panaché; des
Thujopsis dolubrala, des pieds panachés
de Luurus, Bambusa, Orontiuvi et Hoy a
Matolskii, nom donné par un botaniste
néerlandais eu souvenir du vieil amateur,
et dont celui-ci n'est pas peu fier. M. Ma-
totsri est un beau type du Japonais, au
visage serein, un peu au-delà de l'âge
moyen. Il a une collection d'oiseaux, tels
que faisans dorés et argentés. Dans sa
bibliothèque il a quelques ouvrages de
Iîotanique illustrés, qu'il montre avec
MISCELLANEES.
OS
beaucoup d'orgueil aux visiteurs. Il me
fit présent de quelques plantes rares de
sa collection et offrit de m'en procurer
quelques autres dont il n'avait qu'un seul
exemplaire. »
Ces renseignements sur l'horticulture
t 1300. TASSE-MOTTES
Un ancien abonné du Gardeners' Cltro-
nicle, qui signe an old subscriber, com-
munique au directeur de cet excellent
journal, le dessin, ici reproduit, et la des-
cription d'un tasse-motte de son invention.
On sait que lorsqu'on renverse la terre
d'un pot pour examiner les racines de la
plante, la main ne suffît pas toujours pour
maintenir la terre qui souvent s'éboule sur
\
les côtés ou entre les doigts, d'une manière
fâcheuse. C'est pour prévenir cet inconvé-
dc l'extrême Orient sont plein d'intérêt.
N'cst-il pas étonnant qu'on y trouve tant
de points de similitude avec ce que nous
avons chaque jour sous les yeux chez
nous ? Eji. R.
D'UN NOUVEAU FORMAT.
' nient que Y old subscriber propose son in-
vention. Elle consiste en une rondelle de
bois, de terre cuite, de cuir ou de toute
autre matière, percée au milieu d'une ou-
verture destinée à laisser passer la plante.
On la pose sur la surface de la terre et on
la maintient de la main gauche, tandis
qu'on renverse le pot de la main droite.
On comprend sans peine qu'on doit avoir
des rondelles de différentes grandeurs,
suivant le diamètre supérieur des pots.
Voici l'objection qui se présente natu-
rellement a l'esprit : il pourrait arriver, et
il arrivera certainement que, dans bien des
cas, l'ouverture de la rondelle sera trop
étroite pour laisser passer la plante. Ne
vaudrait-il pas mieux, dans ce cas, que cette
rondelle, si elle est en bois, fut formée de
deux pièces réunies par une charnière qui
en permettrait l'écartemcnt? Quoique peu
partisan de la complication de l'outillage
horticole, nous soumettons cette idée aux
fabricants qui en feront ce qu'ils jugeront
convenable. Ndn.
t 1301
On lit dans les journaux quotidiens :
« Un agriculteur iearien a l'ait des expé-
riences sur la culture de la pomme de
terre qui lui ont donné des résultats mer-
veilleux : voici en quoi ils consistent.
« On traite le terrain dans lequel on veut
semer les pommes de terre, comme on le
fait ordinairement et l'on sème au sillon
à un pied de distance, les morceaux de
pomme de terre ou mieux des petites pom-
mes de terre entières, dans lesquelles on a
introduit un haricot en la fendant avec un
couteau. Il faut avoir soin de mettre l'œil
du haricot en dehors, et en semant le tu-
PRODIGE ICARIEN.
hercule, il faut encore avoir soin que la
fente qui contient le haricot soit tournée
en dessus. Il arrive que le haricot seul sort
de terre et produit une tige vigoureuse qui
donne de bons produits et en quantité. La
pomme de terre germe de son coté, mais sans
laisser sortir de fanes de la terre; toute la
puissance de germination se développe en
tubercules que l'on trouve au moment de
la récolte en bien plus grand nombre que
dans les procédés de culture ordinaires.
On évalue à 1/9 en plus le rendement de
la pomme de terre et on a en plus une
belle récolte de haricots. » [Sic!)
1302. AVIS AUX EXPOSANTS DE LEGUMES.
Un vieux jardinier recommande la pra-
tique suivante pour obtenir degros ognons.
A l'automne on choisit les ognons les plus
gros et les plus sains, et on les enferme
dans un sac de toile que l'on suspend tout
l'hiver durant près d'un poêle chaude
journellement, de manière qu'au prin-
temps ils soient complètement desséchés.
Replantés au commencement de mars dans
une bonne terre de jardin, ces ognons ne
■ pousseront que des feuilles, ne monteront
pas à graine et par suite atteindront au
moment de l'arrachage un volume consi-
dérable. Il n'est pas rare d'en obtenir ainsi
qui pèsent plus d'un demi kilogramme.
(III. Gart. Zeit.)
MISCELLANEES.
, 1303. SUR JEAN GEORGES CHRISTIAN LEHMANN
Le 12 février I8d<i est décédé après une rum ttirpium renferment la description
longue maladie, M. J. G. C. Lehmann, di- d'un grand nombre de plantes, ce qui
relieur du jardin botanique et bibliothé- leur donne beaucoup d'importance nu
eaire en chef, à Hambourg. Il était né à point de vue des jardins. — En outre, on
Haselau, dans le Rolstcin, le 25 lévrier doit à Lehmann plusieurs travaux un -
I 7 T.» et en 1818 il a va il été appelé à Ha m- graphiques qui ont, pour le même motif,
bourg en qualité de professeur d'histoire une importance particulière. Sun premier
naturelle, au gymnase. En lui la science ouvrage dans ce genre est sa Monographie
perd un des botanistes-descripteurs en des Primulucces qui parut eu 1817; un
petit nombre que possède l'Allemagne; an plus tard il publia la Monographie du
sa perle n'en est dès lors que plus sen- genre Nicotiana. Mais l'objet principal de
sible. Comme il s'occupait .née une vraie ses éludes prolongées, peut-ondire, pendant
passion de l'établissement dont la direc- toute sa vie, fut un travail sur les Atpirifo-
tion lui était confiée et que ses efforts liées, les Poten tilles elles Nymphœa, dor\li\
tendaient toujours à rectifier les noms publia les résultats à différentes époques.
des plantes, sa mort devient également Sun dernier ouvrage d'une haute impor-
regcttable au point de vue du jardinage, tance est sa Révision des Poientilles qu'il
Ses 8 Pugilli novarum et Minus cognita- I a publiée en 1836.
[Garten-Nac/trichlen, par M. K. Koch.)
t 1304. MORT DU PROFESSEUR KLOTSCH.
Nous avons eu le regret d'apprendre que de l'Académie royale des sciences, rédac-
M. le professeur Johann Friedrich Klotscb, leur du journal de botanique Bonplandia,
docteur en philosophie et en médecine, <^i mort à Berlin le 2S novembre dernier,
conservateur de l'herbier royal, membre , à l'âge de 'j'.'> ans.
I 1305. FLEURS LUMINEUSES.
M. Fric, se promenant seul, vers dix
heures du soir, dans le jardin botanique
d'Dpsal (Suède), remarque, sur un groupe
de pieds de pavol d'Orient, trois ou quatre
Heurs qui lancent de petits éclairs, il croit
à une illusion «l'optique. Mais les éclairs
se reproduisent plusieurs fois dans l'inter-
valle de trois quarts d'heure : il est forcé
d'en reconnaître la réalité.
Le lendemain, le savant botaniste con-
duit sur les lieux une personne non pré-
venue. Celle-ci constate avec surprise le
même phénomène. Cent quarante person-
nes enfin en deviennent témoins, non-seu-
lement sur les Heurs du pavol, mais
encore sur celles du lis. C'est toujours de
dix heures un quart à onze wn quart du
soir cl pendant la floraison, bien entendu,
que le pavot est aperçu lumineux. H ne
reste dune aucun doute sur ce fait. Notre
savant collègue H. Chaliu, dont nous avons
au reste in\ oqué la compétence à cet égard,
nous a répondu que le phénomène est
depuis longtempsconnu; qu'en juillet 1 7Crj,
Elisabeth Christine, fille de Linné, l'axait
observé sur la Heur de la capucine; que,
depuis cette époque, l'observation a clé
plusieurs fois répétée.
Quelle est maintenant la cause de ce
phénomène? Probablement elle est due,
pour les végétaux comme pour les ani-
maux, alors même qu'ils BOnl privés de
vie, à la phosphorescence des corps, encore
mal expliquée.
I lisons, pour terminer ce sujet, qu'il ne
faudrait pas confondre l'effet dont nous
venons de parler, avec ce qui se produit,
dans les saisons chaudes, lorsqu'on appro-
che de la fraxinellc [Dictamnus Fraxi-
nella L.) une allumette enflammée; dans
ce cas, l'éclair qui se manifeste est dû à
l'inflammation d'une huile essentielle qui
se dégage de la Heur. [Indép, IM.jc )
t 1306. LA MENTHE SAUVAGE FAIT FUIR LES RATS.
Le journal lu Science pour tous rapporte ! rasscr des rats en déposant simplement
que, pendant cinq années consécutives, un de la menthe sauvage dans ses meules de
fermier a constamment réussi à se débar- foin ou de blé.
Booli
97
1430.
CYPRIPEDIU! HIRSUTISSIMÏÏ
LINDL.
Orchidaceœ.
CIIAIUCT. GEXER. - Vide supra, vol. III
(1847), p. 186.
CIIARACT. SPECIF. — C. acaulc foliis distichis
ejongatis loratis acutis costatis cnerviis basi ca-
rinatis canaliculatis equitàntibus unicoloribus,
florilius birsutis, scapo bractca lepalisque dorso
villosissimis, scpalo dorsali amplo latissime cor-
dato-acuto, petalis amplis lato-spathulatis unguc
piofunde sinnato-lobalo, sepalis lateralibus in
unum ovatum coadunatis labcllo brevioribus, sta-
miné sterili obtuse quadrato angulis obtusis.
< j !>i ipeiliuni liirsutissimum, Llndl. il/s».
— Hook. in Bol. Mag. t. 4990 — On. Lem. in Hl.
hort. IV, mise. 67. — Revue hort. (18j9). p. 181.
Originaire du Boolan , clans l'Hi-
malaya, d'où nous l'avons reçu, ce joli
Cypripède fleurit chaque année dans
nos serres. Nous ne le montrons pas
ici, malheureusement, orné de ses sé-
pales latéraux, ondulés dans leur hord
supérieur avec beaucoup de grâce et de
régularité: la fleur qui a servi de modèle
à notre peinture, était à son déclin quand
l'artiste l'a dessinée. Lorsque la fleur
est fraîchement éclose, cette ondulation
très-élégante ajoute infiniment à la
beauté, à la gracieuseté de ce char-
mant Cypripède, et nous le répétons, il
est regrettable que nous n'ayons pu le
présenter dans cet état. Notons bien vite
pourtant que, loin d'être éphémères, ces
fleurs ont une durée extrêmement pro-
longée : elles restent épanouies pendant
un mois et au-delà.
En comparant la plante à la planche
qu'en a donnée le Botanical Magazine,
on remarquera que l'éminent dessina-
teur de ce recueil, qui n'a pas l'habitude
d'exagérer, a outré dans celte figure
la dimension des poils qui couvrent le
pédoncule, ainsi que diverses parties
de la fleur ; noire dessin, notre pein-
ture, à nous, sont exacts.
Une demi-douzaine d'espèces de Cy-
pripèdes fleurissent actuellement (25
avril) dans nos serres, et attirent l'at-
tention des visiteurs tout autant que
nos plus beaux Vmida, nos Phalœnopsis
et autres espèces d'élite. — Elles ne
défigurent même pas à coté des corolles
si fraîches, si éclatantes des Disagran-
diflora qui s'étalent en ce moment dans
toute leur majesté.
Leur culture qui n'offre aucune diffi-
culté, a fait récemment l'objet d'un
travail assez étendu, que nous avons
consigné dans notre Floue.
L.VII.
t 1307. UNE PLANTE D'UN MÉRITE PRESQUE UN
Celte plante, c'est V Aspidistra elatior,
Bl., dont voici les caractères : Piaule
acaule à rhizomes raraeux, couches, d'où
naissent des feuilles élancées qui atteignent
jusqu'à Om,80 de longueur, y compris le
pétiole, et 0m, 12 de largeur; pétiole très-
lung, engainant, canaliculé; limbe coriace,
luisant , longitudinaleruent et finement
strié, d'un beau vert, portant le plus sou-
vent des bandes blanches plus ou moins
larges. Fleurs solitaires à l'extrémité d'un
pédoncule radical ou sorte de rameau très-
court, qui part du rhizome, et portant des
tosi; îv, 2e série (18o9).
IQUE POUR L'ORNEMENTATION DES APPARTEMENTS.
; écailles scarieuses blanchâtres, presque em-
brassantes, ducs à des feuilles avortées. Les
fleurs, qui s'élèvent à peine au-dessus de la
surface du sol et qui souvent même restent
en partie cachées dans celui-ci, présentent
les caractères suivants : Périgone campa-
nule, le plus généralement à 8 divisions,
lib-cs jusqu'au milieu dans leur partie supé-
rieure, épais, charnu, pointillé extérieure-
ment de rose violacé sur un fond tics-
légèrement rosé, violet, livide même sur
toute la partie inférieure; divisions peri-
goniques atténuées sur les bords en une
13
!!S
MISCELLANËES.
partie membraneuse mince et comme fran-
gée, acuminées au Bommet qui est souvent
replié, obtus. Etaminea ordinairement 8.
Ovaire à 5 ou 4 loges, terminé par un
style court, discoïde ou Bgariciforme, épais.
Les Heurs qui, dans les piaules cultivées
en serre, se montrent depuis décembre
jusqu'en avril, n'ont rien qui puisse faire
rechercher cette espèce; aussi n'est-ce pas
pour les fleurs qu'on la cultive. Mais si
I'Aspidistra elatior, connu aussi sous le
nom d'Aspidistra punctata, n'a pas une
brillante inflorescence, et si, à ce point de
vue il est à peu près sans mérite, il en est
tout autrement si l'on considère son feuil-
lage qui est très-ornemental. Et sous ce
rapport est-ce avec raison qu'on le pré-
conise surtout pour l'ornementation des
appartements, où il est presque sans
rival; en effet peu de plantes unissent à
mie rusticité aussi grande, une pareille
élégance; I'Aspidistra elalior peut rester
indéfiniment dans les appartements sans
en souffrir île quelque manière que ce soit ;
il ne craint guère plus une haute qu'une
basse température; il s'accommode égale-
ment des deux. Jusqu'ici cependant on l'a
presque toujours cultivé en serre chaude;
mais quoiqu'il y prospère très-bien, il esl
néanmoins tellement rustique qu'il est bien
près de pouvoir supporter la température
de nos hivers, fait qui s'explique facile-
ment du reste par son origine japonaise.
Ce qu'il redoute surtout pendant celte
saison, c'est l'excès d'humidité. Une terre
légère et substantielle, composée de terre
de bruyère et île terreau de feuilles bien
consommé, lui convient tout particuliè-
rement, et les arroscnients copieux pen-
dant lis chaleurs lui sont surtout favora-
bles, l'n point essentiel aussi, si l'on veut
obtenir de belles plantes, c'est de ne jamais
les exposer au soleil, qui en brûle toujours,
plus ou moins complètement les feuilles.
Pour obtenir une bonne végétation on doit
les mettre en pleine lerre dans un s, il
préparé comme il a étéilii ci-dessus, exposé
à l'ombre et surtout bien drainé.
Quant à la multiplication, elle esl des
plus faciles et même assez rapide; on la
lait par la division des touffes, c'est-à-dire
en éclatant chacune des parties munies de
racines. Celle opération doit se faire lors-
que les plantes vont entrer en végétation
nu bien avant qu'elles entrent dans leur
période de repos relatif, de manière que
les parties divisées puissent développer de
nouvelles racines et végéter encore avant
la fin de la saison. H est nécessaire de pla-
cer les multiplications dans un endroit où
l'air n'ait pas accès cl de les garantir aussi
de l'action du soleil, de les mettre par
conséquent soit dans une serre basse, soit
dans des coffres et sous des châssis. One
chose encore à laquelle on doit porter
beaucoup d'attention, c'est de ne jamais
couper les racines des plantes que l'on
travaille; car si ces mutilations ne causent
pas la mort, elles ne laissent pas de fati-
guer beaucoup , cl la reprise, toutes cir-
constances égales d'ailleurs, est toujours
infiniment plus lente. C'est là du reste une
observation qui peut s'appliquer a presque
tous les végétaux monocotylédonés.
Nous avons dit, que ['Aspidistra elatior
pousse très-bien en pleine terre; nous
devons ajouter qu'il croit aussi très-bien
dans des pots. Ceux-ci doivent être bien
drainés et remplis de terre légère comme
il a été dit plus haut.
Les genres Aspidistra , Tupistra el
Bhodea constituent dans la classification
d'Endlicher la famille des Asi'iiUsTiti i s à
laquelle Kunth a rattaché le genre Plec-
togyne, Lihk.; genre créé aux dépens de
I'Aspidistra elatior, Bluhb, ainsi que
son genre Macrosligma, dont la patrie
n'est pas connue. Dans la classification
de M. Rrongniarl, les Aspidistra consti-
tuent, avec les genres Tupistra (lies.
voisin des Aspidistra, sinon identique
avec eux), Munira, et Uphwpugou, la tribu
des Aspiilislrées.
Le genre Aspidistra esl représenté par
9 espèces: l'A. lurida, Gawl. et l'Aspi-
distra elatior (Pleclog y ne oariegata, I.ink.)
— VA. lurida diffère de ce dernier pai-
lles feuilles plus étroites, souvent contour-
nées, d'un verl plus clair. Ce sont du reste
des plantes très-voisines et dont la culture
est absolument la même; ce sont deux com-
pagnes habitant, la première, la Chine, et
l'autre, le Japon. On peut les employer
; 'me Usage, quoique pourtant, au
point de vue ornemental, I'Aspidistra cla-
tior soit infiniment préférable, à cause
de ses dimensions beaucoup plus grandes.
Faisons aussi remarquer que ce n'est
qu'exceptionnellement, pour ainsi dire,
qu'on rencontre VAspidistraelatiorii feuil-
les toul-à-fait vertes, et même qu'il ne se
maintient tel que difficilement. Ce phé-
MJSCELLAJÏEES.
«'J
nomène paraît être dû à un état organi-
que particulier des individus, puisqu'on en
voit très-souvent qui après être restés pen-
dant longtemps complètement verts, ont
présenté tout d'un coup des panachures,
bien qu'ils soient restés dans les mêmes
conditions. Ce phénomène pourrait peut-
être aussi dépendre de certaines circonstan-
ces locales, car nous avons remarqué des
plantes qui, bien vertes dans un endroit
ont présenté des feuilles panachées, lors-
qu'on les eut placées dans des conditions
différentes.
Car ru
t 1308. LES JARDINS DE LA PROVENCE ET L'HIVER DE 1859-1860.
A quelque chose malheur est bon, dit
le proverbe, et le proverbe dit vrai, à
condition pourtant qu'on sache mettre
la leçon à profit. Or c'est précisément
le cas qui se présente pour les amateurs
d'acclimatation et d'horticulture en plein
air : le long et rude hiver que nous venons
de traverser a été une épreuve remplie
d'enseignements et bien propre à les diri-
ger dans leurs expérimentations futures.
Portons donc sans retard à la connaissance
de ceux qui s'y intéressent, les faits,
encore trop peu nombreux, que nous
avons pu recueillir à ce sujet.
On sait que la côte de Provence, de
Toulon à Nice, est une chaîne non inter-
rompue de colonies horticoles éminemment
favorisées par le climat, où la végétation
presque tout exotique donne aux touris-
tes et aux voyageurs un avant-goût de
l'Orient. Mais en décembre 1859, ainsi
qu'en février et mars 18G0, par un de ces
revers d'autant moins attendus qu'ils sont
presque sans exemple, toute cette belle
côte a été visitée par l'hiver, un hiver
véritable, avec son accompagnement obligé
de frimas. A Toulon, à Ilyères, à Cannes,
à Antibes, à Nice, la terre s'est couverte
d'une épaisse couche de neige, et il y a
gelé suivant les lieux, à 4, 5, é et jusqu'à
8 degrés centigrades. A Alger même, il
est tombé un demi-pied de neige et le
thermomètre s'est abaissé au-dessous de
zéro. On conçoit que devant de telles
intempéries les appréhensions ont été
vives chez les amateurs qui, depuis des
années, s'appliquent avec une louable
persévérance à naturaliser des végétaux
exotiques sur ce coin de terre aimé du
soleil.
Eh bien, malgré les rigueurs inusitées
(le I hiver, il n'y a eu qu'un petit nombre
de ces végétaux qui aient décidément
succombé; beaucoup même parmi ceux
qu'on pouvait supposer les plus incapables
de résister au froid, n'ont pas éprouvé le
moindre dommage. Nous en avons pour
garants plusieurs amateurs fort éclairés,
qui ont élu domicile sur les bords de la
Méditerranée, et qui ont sans cesse l'œil
ouvert sur leurs plantes. On ne lira cer-
tainement pas sans intérêt ce que nous a
communiqué à ce sujet un publiciste
célèbre, M. Jean Rcynaud, qui, pendant
une partie de l'année, se délasse de ses
travaux philosophiques par la culture d'un
jardin situé à Cannes. Nos lecteurs n'igno-
rent sans doute pas que cette petite ville,
dont les environs possèdent la splcndide
Villa de Lord Brougham, a déjà un certain
renom dans les fastes de l'horticulture,
ce qu'elle doit à la douceur de son climat,
sensiblement supérieur, dit-on, à celui
d'Hyères.
i Notre hiver de Cannes, nous écrit
M. Reynaud, a servi, comme vous l'ima-
ginez bien, d'expérience en grand sur le
degré de résistance de beaucoup d'espèces.
Nous avons eu, en décembre, jusqu'à — 7°
centigrades; beaucoup d'orangers ont été
gelés jusqu'au sol, et j'ai eu à faire,
pour ma part, de nombreuses amputations.
Mais voici un fait qui me paraît très-digne
d'attention : c'est qu'il y a eu de grandes
différences d'un sujet à l'autre, quant au
pouvoir de résister à la gelée; immédia-
tement à côté des orangers qui ont le plus
souffert, il y en a qui n'ont pas perdu une
feuille. J'ai observé un phénomène sem-
blable sur les Melaleuca ericwfolia. Les
Hakea salicifolia sont restés d'une fraî-
cheur parfaite , tandis que les Hakea
peclinata ont généralement péri. Les
différences entre les Mimosa, dont j'ai
une vingtaine d'espèces , ont été aussi
frappantes ; la palme est restée au Mimosa
longissima ou loncjifolia, qui a été en
fleur tout l'hiver, depuis le milieu de
décembre, et dont pas une feuille n'a été
effleurée. Le M. floribunda pendilla a de
même admirablement résisté, ainsi que le
Melanoxylon. Quant aux palmiers, un
100
Rhapis flabelliformia, très-bien abrité cc-
pendant, a été gelé radicalement, mais
les Jubœa sonl restés parfaitement verts,
et j'en ai à trois expositions différentes
qui se Bont comportés de même. Celle
espèce me semble plus rustique que le
dattier lui-même, donl quelques feuilles
ou folioles onl été légèremenl roussies par
le froid. Les Charaœrops de la Chine sonl
parfaits pour ce climat; tout l'hiver, leur
fraîcheur el leur verdure ontété incom-
parables, lu Chamœrops Palmetto (le seul
que je possède), placé à cêté du Rhapis
qui a péri, a légèrement jauni; un Dra-
cœnu, demi le nom m'échappe, à feuilles
un peu plus larges que celles du Dragon-
nicr ordinaire, el que je m'étais procuré
sur l'indication de M. Naudin, ;i gelé dès
l.i première année, par 'J ou "> degrés
au-dessous de zéro. J'ajouterai, car la
question a de l'intérêt, que les Casuarina
de l'Inde les plus exposés ont eu leurs
rameaux gelés; mais que ceux qui étaient
abrités n'ont pas souffert. Il en ;i été de
même du Grevillea robusta. Le pin des
Açorcs a été roussi, sans que les bourgeons
aient souffert. »
Dans une seconde lettre, en réponse a
diverses questions que nous lui avions
adressées, M. Reynaud s'exprime ainsi :
i Ce que vous dite-, de l'inégalité de la
distribution de la température, sur un
espace d'ailleurs peu étendu, se trouve
parfaitement justifié pur les observations
que l'on a pu faire sur les orangers de
Cannes. Ceux qui s'élèvent sur la mon-
tagne, vers la limite de la végétation tic
cette espèce, sonl restés, en général, tout
à fait intacts el d'une très-belle verdure,
tandis que, près de la mer, ils ont éïé com-
parativement fort maltraités. Mon jardin
es! séparé du rivage par un autre jardin,
moins élevé de 18 à 20 mètres, et ce
dernier :i beaucoup plus souffert. Néan-
moins l'observation des orangers frappes
sur le littoral (et vous savez sans doute
qu'aujourd'hui on s'est avisé de les planter
jusque dans le sable des dunes où ils réus-
sissent fort bien), l'observation, dis-je,
semble révéler une autre loi encore : c'est
que le courant d'ail froid venu en décembre
du Noi 'I < lue it, cl qui a causé tout le mal,
nu lieu d'être uniforme, se divisait en lilcts
de température différente, de telle sorte
que les orangers se sont trouvés frappés
dans des liles continues, à peu pré-* comme
MfSCBLLANBBS.
il arrive poui la grêle, dans les orages.
L'expérience à confirmé également le prin-
cipe que les plantes les plus arrosées
étaient les plus sensibles au froid : avec
cette exception pourtant que les oran
cpii ne Mini pas en position d'être arrosés
pendant l'été ne reprennent leur végéta-
tion qu'en septembre el se trouvent encore
en Heur en décembre, tandis que ceux
qui ont été arrosés pendant la saison sèche,
se trouvent, & l'entrée '\<- l'hiver, en meil-
leure disposition pour recevoir le froid. Il
ne foui donc chercher l'accomplissement
de la règle que sur les indii idus soumis
durant l'été a un régime identique. Vous
voyez la par conséquent un avantage <\r
plus à l'irrigation.
« J'ajoute aux renseignements bien in-
complets que je vous .n donnée dans ma
dernière lettre, que, de tous mes Mela-
a, le thymifolia el le densa ont été
les plus rustiques; ils n'ont pas même
été effleurés. L'Araucaria Cunninghamii
est devenu jaune et les bourgeons des
extrémités ont
elé; l'exeefea a eu aussi
ses extrémités gelées, mai-, il a paru
moins souffrir; il esl \ rai que, clic/ moi,
il est plus abrité que le précédent. Un
Taxodium mucronatum, malgré son ap-
parence de délicatesse, a très-bien résisté,
sauf qu'il a perdu quelques feuilles cl pris
la teinte acajou; il faut ajouter qu'il est
abrité dans un petit l>ois de Pins. — Je
n'ai pas le relevé des températures , mais
il y a eu de la glaCC presque toutes les
nuits, jusqu'en février, et à plusieurs
reprises pins tard; et , le 12 mars, nu
demi-pied île neige, ce qui ne s'était pus
VU dans ce is depuis '<- an-. Toutes les
Passiflores, sauf l'espèce commune, ont
gelé jusqu'au pie*. Le Casuarina de la
Y" Hollande a paru plus ferme que celui
de l'Inde. Les Goyaviers pyriformes [Psi-
du, m pyriferum) mit gelé du premier
coup; les pomiformes [P. pomiferum)
sont restés en parlait état, el mûrissent
bien leurs fruits. Quant au Dacrydium,
il a disparu dès 1rs premiers froids. »
M. Alphonse Denis, d'Hyèrcs, qui est
aussi un célèbre naturalisâtes de végé-
taux exotiques, nous écrit '\'- son côté que
le Jubœa spectabilis a supérieurement
résisté, dans s,,ii jardin, aux inclémences
de l'hiver dernier. Il le trouve aussi, SOUS
ce rapport, beaucoup plus rustique que le
Dattier qui, chez lui, s'élève cependant à
/tSCHYNANTHUS CORDIFOLIUS Hook
■
«01
1451.
1SCHYMNTHUS CORDIFOLIUS, hook.
Cyrtandraceae.
Vide vol III (|rc série,
CIIARACT. GENER.
1847) N° 197.
CIIARACT. SPECIF. — Caule tercte scandente
glabro, foliis Iate ovatis glabris intcgcrrimis car-
Dosis, petiolis brevibus semiteretibus^ floribus ler-
minalibus vcl in axillis binis sursum curvatis
glanduloso-pubescentibus, calyce basi cum pedi-
ccllo articulato turbinato apice brevi-quinquelobo
lobis corolla; appressis, corollae volutiiiaecoccinea;
Belle espèce, découverte dans l'île de
Bornéo, par M. Thomas Lobb, voyageur
de MM. Veitch et fils.
Elle est voisine de WEschynanlhus
tricolor (Floue, vol. XIII, p. 157), nous
dit sir William ; mais dans cette dernière
espèce les feuilles sont beaucoup plus pe-
tites, le tube du calice plus court, plus
large; la corolle d'un beau rouge estd'une
autre forme et autrement lignée de noir.
fauce intus atra strigosa, tubo calyce vix triple-
longiore superne curvato, limbo obliquo subsequa-
Iiter quadrilobo bilabiato, Iabiis late ovalis conca-
vis superiore apice biSdo inferiore trilobo, stami-
nibus styloque labii superioris Iongitudine.
.Eschynaiithus corriirolius, Hook. in Bol.
Mag. tab. 5131, icon hic iterata. — Funck. in
Journ. d'Iiort. prat. 18B9, p. 21)3. — Cil. Lem. il)
Revue /tort. 1800, p. SI.
A l'aide des /Eschynanlhus on garnit
promplement le pourtour des corbeilles
et des vases suspendus.
Leur multiplication par voie de bou-
tures est des plus faciles : cultivés en
serre chaude, ils émettent une quan-
tité de racines aériennes le long de leurs
tiges, et il suffit de sectionner celles-ci
pour en faire autant de plantes.
L. VII.
plus de 15 mètres de hauteur. Le Rhapis C'est un heureux augure pour les années
flabelliformis n'y a pas succombé comme qui vont suivre, et les horticulteurs mar-
à Cannes, non plus que le Ceroxijlon des chands, qui sont les pourvoyeurs naturels
Andes, le Caryota, milis et le Dion edule. des amateurs, feront bien de s'approvi-
Ces trois derniers cependant ne sont pas J sionner en conséquence. Nous prévoyons
encore d'assezancienne date à Hyères, pour ' que d'ici à peu de temps ils seront assiégés
qu'on y puisse définitivement compter sur de demandes. Qu'ils mettent donc à contri-
Icur naturalisation
Quoi qu'il en soit, ces résultats sont
encourageants. Depuis une trentaine d'an-
bution la Nouvelle-Hollande, le Chili, le
Mexique, le nord de l'Inde et le Cap de
Bonne-Espérance, où il y a encore tant à
nées au moins, la Provence n'avait pas vu j récolter, pour le jardinage en plein air du
de froids si rigoureux et surtout si prolon- ; midi de l'Europe.
gés, et elle en est sortie presque intacte. ; Ndn.
t 1309. EMPLOI DE L'AILANTE (AILANTHUS GLANDULOSA) POUR LA FIXATION DES SABLES.
Dans une conversation que j'ai eue,
le 10 février 1861, avec M. le comte de
Lambert, grand propriétaire russe qui
habile Odessa, j'ai appris les faits suivants:
Il y a seize ans, M. de Lambert, après
de nombreux et vains essais, cherchait
encore à fixer des terrains découverts,
des steppes composées d'une couche de
sable de moins de 50 centimètres d'épais-
seur, recouvrant la roche et qui formait, à
chaque changement de vent, des buttes
ou (lunes très-désagréables. Il avait vaine-
ment tenté de planter là des pins mari-
times , des acacias même; rien n'avait
pu végéter dans ce sol ingrat.
Ayant entendu parler de la faculté
traçante de l'Ailante, de sa grande rus-
ticité et de la faculté qu'il a de se contenter
des sols les plus maigres et les plus arides,
il en fit planter dans ces steppes, où ils
IOS
MISCELLANËES.
réussirent parfaitement à lixcr les sables.
C'est à la suite de oe premier sucer-, que
M. le émule de Lambert a l'ait planter en
Ailantes des surfaces considérables de
dunes e( steppes jusqu'alors improductives.
Il a ainsi créé, sur des terrains arides et
mouvants, des massifs boisés dont il lire
un revenu tiès-salisfaisant et qui, en outre,
embellissent le paysage. Ces arbres ont
tellement pullulé, en traçant et en dra-
geonnant surtout, qu'aujourd'hui, après
seize ans seulement, il y a là une vraie
foré! presque impénétrable.
les avantages qu'offre l'Allante pour boiser
promptcinent ces steppes sablonneuses,
ont fait chaque année des semis considé-
rables, et ont développé celte essence
d'une manière prodigieuse.
Aujourd'hui H. le comte de Lambert,
M. le général de Burnod, el quelques
autres propriétaires, songent sérieusement
à utiliser ces grandes plantations, eu pro-
pageant dans ces localités l'éducation si
facile du nouveau ver à soie chinois que
j'ai introduit en France depuis Unis ans,
Ct que l'on élève en plein air sur l'Ailanlc
M. le comte de Lambert a été imité par ou faux vernis du lapon.
beaucoup d'autres propriétaires qui, voyant
i,M aiif-Mi uni ville.
tel forestières).
1310. L'HIVER OE 1 860- 1861. - REMARQUES DIVERSES.
Nous trouvons dans une correspondance
américaine (('.cuirai Park, tVew-York) de
l'excellent journal du l)r Liodlcy, le Gar-
deners' Chranicle, quelques idées qui con-
cordent entièrement avec notre manière
de voir, en ce qui concerne l'influence
d'une basse température sur les végétaux.
Nous nous permettrons de traduire
textuellement cet article, car la question
est toute d'actualité, ct ces détails ne peu-
vent manquer d'intéresser vivement les
nombreuses personnes qui s'occupent au-
jourd'hui de la naturalisation des végétaux.
• Les observations variées et souvent
contradictoires de vos nombreux corres-
pondants, qui avaient pour but deconsta-
ter 1 effet des grands froids pendant l'hiver
dernier sur les arbres ct arbustes récem-
ment introduits, onl surtout attiré notre
attention. Nousai mis parfaitement compris
ici que la question de la rusticité des plan-
tes est une question {■.impliquée. Nous
avons eu pareillement , il v a quelques
années, îles témoignages contradictoires;
certains arbres ayant été détruits jusqu'au
niveau du sol dans un jardin, tandis
que dans un autre, exposés au même
froid, ils n'avaient été nullement endom-
magés. On peut expliquer quelquefois
celte différence par une séchereafe plus
grande du site favorisé; mais plus snu-
vent, croyons-nous, par la stérilité com-
parative de celui-ci, qui l'ail que la crois-
sance j est moins rapide ci que les tissus
sont alors plus resserrés. Parmi les arbres
el les arbustes introduits depuis peu dans
les cultures, plusieurs espèces, surtout
celles à feuilles persistantes, conifères, etc.,
supportent un excès de froid quand elles
sont protégées contre les rayon, solaires.
C'est le soleil d'hiver ct particulièrement
celui du premier printemps, après une pé-
riode de gelées intenses, que nous avons
appris à craindre. En conséquence nous
plantons tout ce qui nous parait d'une rusti-
cité douteuse à une exposition légèrement
inclinée vers le nord, — autant que pos-
sible à l'ombre d'un grand arbre, — mais
où les \cnts du nord-est, qui sont ici les
plus froids, sont en partie luises. Encore
celle règle générale a-t-elle certaines excep-
tions ci il est des situations où le Cedrus
Deodara a résisté pen tant plusieurs années
à nue exposition au midi, quoique dans
cette partlede notre continent, il ait cruel-
lement à souffrir iliaque hiver là ou il
n'est pas ombragé , ni abrité. J'ai eu
un Lierre d'Irlande (liaient Hibernica)
qui couvrait le mur du côté nord d'une
serre et qui avait atteint H' mètres de
hauteur, complètement gelé, tandis que
de jeunes piaules exposées au midi, n'ont
reçu aucune avarie, l'n sol riche et frais,
favorisant une croissance rapide qui se
prolonge tardivement, du coté du nord,
un sol plus sec et plus pauvre arrêtant
plus tc'ii la végétation en automne, du côté
du soleil, qui. encore par son action pro-
pre, complète l'aoûtemcnt des rameaux,
voilà probablement la raison de ce fait
assez extraordinaire. Nous avons fréquem-
ment des froids plus intenses que ceux
qui onl causé tant de ravages chez vous cet
hiver, et, en jugeant de ce que l'on peut ap-
pliquer pratiquement ici. vos récentes ob-
servations nous viendront grandement en
MISCELLANÉES.
105
aide. Toutefois, nous ne rejetterons pas des
plantes par le motif qu'elles auraient péri
chez vous. Car nous avons des raisons de
croire que certaines d'entre elles supporte-
raient un froid sec, alors qu'un froid hu-
mide leur serait nuisible, et sans aucun
doute il en est beaucoup qui supporteraient
un froid rigoureux en hiver, ainsi qu'une
température élevée en été, et qui ne résis-
teraient pas à des alternatives subites de
grand froid et de forte chaleur. »
Ed. P.
t 1311. INFLUENCE OU SOL SUR LA RUSTICITÉ DES VÉGÉTAUX ET SPÉCIALEMENT DE L'ARAUCARIA
IKIBRICATA.
Un correspondant du Gatdeners' Chro- \ plat, conclut en disant que ce fait prouve à
nicle (30 mars dernier) écrit à ce journal ;
« Nous avons ici un magnifique Arau-
caria imbricata qui a parfaitement résisté
aux froids rigoureux et parait ne pas avoir
souffert le moins du monde du rude hiver
de 18G0-C1. Il se trouve sur une étninence
au centre du Pinetum et il a été planté
sur un monticule de trois pieds de hau-
teur, dont la terre est retenue par un
petit mur de pierres sans mortier. Nous
avons six autres beaux pieds de la même
espèce, d'une hauteur de plus de trois
mètres et quoiqu'ils soient abrités de tous
les côtés par d'autres arbres et arbrisseaux,
ils sont presque entièrement gelés. »
L'auteur en attribuant la cause de l'état
désespéré de ces derniers à cette circon-
stance qu'ils se trouvent dans un terrain
l'évidence que, pour être à l'épreuve des
abaissements de température quelque peu
insolites, il faut le dire, tels que ceux que
nous venons d'éprouver l'hiver dernier,
l'Araucaria imbricata doit être planté
dans une situation élevée et dans un sol
parfaitement drainé, naturellement ou
d'une manière artificielle.
Nous ajouterons que cette observation
est loin d'être spéciale pour V Araucaria
imbricata. N'a-t-on pas remarqué à diffé-
rentes reprises, que dans les sols secs les
végétaux peuvent mieux résister aux froids,
que dans les sols humides. Du reste cela
s'explique facilement en ce que dans le
premier cas la végétation s'arrête plus tôt
et que le bois s'aoûle plus complètement.
Ed. P.
f 1312. IMPATIENS JERDONI/E. — NOTICE SUR SA CULTURE.
Cette gracieuse balsaminée, dont on a
pour le moins exagéré l'ingratitude, a la
réputation d'être d'une culture trop diffi-
cile, comme si deux mois entiers d'une
floraison magnifique, parfois même trois
mois, ainsi qu'on a pu le voir naguère dans
l'Etablissement Van Houttc, ne suffisaient
pas amplement à récompenser de quelques
peines. Tous ceux qui connaissent l'Im-
patiens Jerdoniœ et qui par conséquent
savent en apprécier le mérite, seront
charmés de lire les notes sur la culture de
cette plante, qu'un des correspondants du
Gardeners' Chronicle adresse à cette Re-
vue, et que nous reproduisons ici : « Si
l'on veut en avoir de belles plantes fleuries
vers le milieu d'octobre, il est nécessaire
de faire le bouturage le plus tôt possible
et de la manière suivante : dans des pots
très-petits, soit d'un pouce ou de soixante
à la jetée, (comme disent les praticiens,) on
dépose de petits tessons qui les rempliront
à moitié; par dessus on met une couche de
terre de bruyère concassée grossièrement et
| on termine par du sable pur. Ensuite on pose
les boutures horizontalement sur le sable,
le bout inférieur près des parois du pot ;
puis on les presse dans ce sable en laissant
I à découvert une petite portion de leur
| partie supérieure. Sur toute la longueur
des tiges il naîtra des racines, et celles-ci
j donnent de la vigueur aux pousses latérales
qui ne tardent pas à se faire jour sur les
sommets découverts. Puis on arrose avec
l'arrosoir à pomme fine pour bien fixer
le sable autour des boutures, et on place
les pots dans une serre ou bâche à multi-
! plication, où l'on maintienne une tempéra-
ture de 16 à 22 degrés centigrades. Au bout
de six semaines, les racines ont tapissé les
pots, et les plantes peuvent être rempotées
dans des pots de 4 pouces. Pour ce rempo-
! tage on se servira du compost suivant : une
partie vieille tourbe, une partie charbon,
une partie terre de bruyère concassée et
un tiers de la masse, charbon de bois pilé
et chaux provenant de décombres, passés
par un crible à mailles d'un demi-pouce;
lui
M1SCELLANËES.
le tout bien mélangé. On lasse la Icrrc
dan- le pot. Ensuite les piaules sonl pla-
cées dans une bdcbe où l'on garde une
température de I8°la nuit, cl de 20* durant
le jour, ei ou l'atmosphère soit tenue
humide au moyen de fréquents arrosc-
nients. Les plantes demandent beaucoup
d'air cl se trouvent mal d'une atmos-
phère étouffée et trop chaude. Il faut
éviter soigneusement de les laisser se
faner sons l'action trop vive des rayons
solaires, ou par l'effet d'une chaleur exces-
sive; car alors la croissance se trouve
momentanément suspendue et le dévelop-
pement delà plante en éprouve un grand
retard. Aux premiers jours de juillet, les
plantes réclament un nouveau rempol
cette fois dans des pots de '.< pouce- et dans
un compost analogue à relui qui vient
d'être indiqué, avec addition toutefois
d'une minime quantité' de fumier île vache
bien consommé.
Peu de plante- sont plus son-ildes (pie
cet Impatiens à un excès d'humidité; il im-
porte donc de soigner d'une manière spé-
• iale li-- arroscmenls durant toute l'époque
de sa croissance. •
Quant aux autre- SOÎnS de culture, le
même correspondant cite encore la taille :
dès que les liges Morales apparaissent,
on doit les enlever à la pointe d'un
conte. m bien tranchant; il va -an- dire,
que, -i l'on veut jouir de leur Boraison au
milieu d'octobre, la taille doit cesser aux
premiers joui- de septembre. Il observe
BUSSi que dans iliaque Iraii-planlalion, le
drainage doit occuper un tiers du pot. lai
suivant ces indications, dit-il en termi-
nant, au lieu de CCS piaule- eliétives et
malingres qu'on ne rencontre que trop
souvent, ou obtiendra de- spécimens sains
et robustes, portant de cinq à dix jet-, et
leurs fleurs formeront nu seul et magni-
fique bouquet de 0n,,50à0'D,60de diamètre.
Dan- de telle- condition-, I' / )ll jnlt WIIS .1 <r-
doniœ double réellement de prix.
Lm. H.
f 1313. FAUT-IL TUER LE POISSON QUE L'ON PECHE?
On lit dans le Journal du Loiret : On
ancien conseiller d'Etat, économiste distin-
gué, M. bande, qui s'OCCUpe avec une
active sollicitude de la régénération des
pêcheries de France, vient d'adresser à un
de lias eoncilov en- une lettre dans laquelle
est révélé le secret de la supériorité du
poisson hollandais sur le nôtre. Voici un
extrait de celte lellrc, qu'on veut bien nous
communiquer :
« J'éiai-, dit M. Baude, il y a peu de
jours, à Aix-la-Chapelle, en compagnie de
Hollandais, gens instruits, et non- parlions
de- pèches de la mer du Nord. Mil rendant
hommage à la supériorité clés produits hol-
landais sur les nôtres, je remarquai, sans
pouvoir en expliquer le. eau es, que dans
trois voyages que j'avais laits en Hollande,
l'avais trouve'- la même supériorité de sa-
veur et cle fermeté aux poissons Irai-, tant
de mer que d'eau douce, qui pourtant de-
vaient être à peu près le- mêmes dans les
deux pays, surtoutquand ils sont voyageurs.
« On m'a répondu que l'avantage que
j'avais observé était réel, et qu'il tenait
surtout ;'i une pratique fort -impie, qu'il
dépendait de non- de non- approprier.
« On a l'habitude, en Hollande, de tuer
le poisson au moment où il sort de 1 eau,
tandis cpie non- le laissons s'éteindre dans
nue lente agonie, qui fait sur l'économie
animale l'effet d'une maladie, amollit les
chairs et leur communique un princ ipe de
dissolution. Cette réponse m'a paru un
trait de lumière. Personne ne mangerait
d'un mouton ou d'un piolet mort- de leur
mort naturelle ou nové-, par le- raisons
quedi ni les Hollandais pour le poisson.
Pourquoi serions-nous moins délicats sur ce
qui nage que sur ce qui marche el sur ce
qui Mlle?
* Les Hollandais tuent le poisson en lui
faisant une légère incision longitudinale
sou- l,i queue, et l'opération, faite avec un
instrument bien allilé. est -i rapide qu'elle
s'exécute même dans les pêches les plus
abondantes, sans excepter celle du hareng.
t Je pense qu'il serait bon de Caire chez
nous, -ur des poissons de même espèce et
placa;- clin- le- même- conditions, des ex-
périence- comparatives entre les deux pro-
cède- de France cl de Hollande. La moins
utile de ce- expériences ne serait pas celle
qui consisterait à éprouver lequel, de pois-
sons ainsi traités, se conserverait le plus
longtemps. » {Feuille duCullivaleur).
A2ALEA OCCIDENTALIS Torrey ft Gray
( abfornie Rxistiqn
105
U3-2.
AZALEA OCCIDEIVTALIS,
Ericaeeœ.
TOHHEY et GRAY.
CHARACT. GENER. — VidcENDLicuEn, Gêner.
plantannn.
CHARACT. SPECIF. — A. corymhis magis mi-
nusvc i'oliosis, ramulis junioribus pubescentibus.
foliis oblongis obovato-oblongisve pilosulis prœci-
pue ad costam marginemque, lobis calycinis parvis
oblongis hirsutis cilialisvc, corollœ tubo glandu-
loso-pubescente limbi lobos œquante, stamtnibus
styloque longe exsertis.
*'*nli'« occltlcntalls, Torhey et Giuv, Mss.
ined.
tiiLii < \ i i mm i \i i », IfooK. et Ans. Bot. of
Beecli. Voy. p. 3(jl.
Originaire de Californie, YAzalea oc-
cidentales est parfaitement rustique chez
nous. Ses grands bouquets de larges
fleurs blanches ornées d'une impériale
jaune, viendront bien à point comme
porte-pollen pour créer de nouvelles
variétés à fond blanc.
Sir William llooker hésite, malgré
l'autorité de Torrey et Gray, à consi-
dérer cette plante comme constituant
une espèce à part ; elle ne serait, suivant
ce célèbre botaniste, qu'une variété dis-
tincte de VA. calendulacea.
L'A. calendulacea, aux corolles fond
jaune, orange ou rouge, et origi-
naire aussi de l'Amérique du Nord, a
joué autrefois, comme porte-pollen, un
très-grand rôle dans les hybridations
auxquelles procédait mystérieusement
feu notre célèbre Mortier, ce créateur
des plus belles variétés d'Azalées de
pleine terre; il mariait clandestinement
l'Azalée jaune du Caucase (Azalea pon-
\ tica) aux espèces américaines, Azalea
\viscosa, calendulacea, nudiflora et
! autres. L. VII.
f 1314. QUELQUES IDÉES SUR L'ESPÈCE EN BOTANIQUE, PAR M. BENTHAM.
Un des premiers botanistes de ce siècle,
M. Bentham,a lu dernièrement à la Société
Linnéenne de Londres une note faite pour
intéresser aussi bien ceux qui touchent
aux questions les plus transcendantes de la
philosophie de la science, que ceux qui se
contentent de l'élude plus modeste de la
flore de leur pays. Dans cette note, il
expose ses idées sur l'espèce, en déclarant
qu'il la considère comme la hase fonda-
mentale de tout l'échafaudage botanique.
Cette explication avait d'ailleurs un intérêt
d'actualité, M. Bentham ayant publié, il
y a peu de temps, sous le nom de Hand-
book of british Botany, une nouvelle
Flore, très-élahorée, des lies Britanniques,
dans laquelle il a notablement diminué
le nombre des espèces admises par ses
prédécesseurs.
L'espèce, dit-il, dans l'acception ordi-
naire et traditionnelle du mot, désigne la
totalité des individus issus d'un individu ou
d'un couple d'individus créés originelle-
ment; mais cette définition est sans utilité
Tome iv, 2e Série (1839).
pour la pratique, attendu qu'il n'existe
aucun moyen de vérifier la généalogie des
individus; de plus, elle est tenue pour fausse
en théorie par ceux qui nient la création
originelle des espèces lesquelles aujour-
d'hui peuplent le globe. On a donc pro-
posé de rejeter entièrement dans la défi-
nition de l'espèce la question d'hérédité,
et de n'y faire entrer que les considéra-
tions qui se tirent des ressemblances exté-
rieures et intérieures, et de certains phé-
nomènes biologiques. Mais notons que,
dans la nature, il n'y a pas deux individus
qui se ressemblent exactement sous tous
les rapports, et que daus toutes les collec-
tions d'individus, même provenus immé-
diatement des mêmes parents, il s'en
trouve qui ont des particularités qtd leur
sont propres et ne sont pas communes à
tous. Il en résulte que l'espèce, définie» une
collection d'individus semblables, «devient
tout aussi arbitraire que le genre, a ccdlcc-
lion d'espèces, »et que les règles de la clas-
sification, dans un cas comme dans l'autre,
14
Ml-l I 1.1 \M 1 -
• .lui-i ni purement ci simplement à de
certaines convenance* dont l'observation
, i ! ,i . i m in i iniliv iilinl. M Bentbam,
pourtant, déclare être du nombre de ceux
qui croienl fermement ■< l'existence d'un
ii ii. .m nombre d'espèces dans la nalure,
dont les limites « I «■ variation sonl
im- ri permanentes, el donl le a formée
nlielles sonl telles aujoui 'I hui qu'elles
i étaient lorsqu'à commencé la période
géologique actuelle. Il regarde comme | m n-
railemenl i lée, à l'exclusion de toute
autre, la dooti ine Iraditi elle et biblique
qui voul que toute berbe ci loul arbre
reproduise son espèce par ses graines. Il
. ipliqué ensuite le sens précis qu'il alla-
c be aux mois espi 1 1 a cl uort'i lés, attribuant
■ l'espèce une existence réelle el détermi-
née : puis laissanl de côté l'argument Ihéo-
[iii-, il h admis, comme m' louchant en
rien a la question controversée de la per-
manence ou de l'altération des formes spé-
ciGques : I'. que les espèces actuelles pcn-
vent très-bien n'avoir pas été toutes -
en même temps, attendu qu'on a lu preuve
géologique qu'à des périodes antérieures
a l'époque actuelle, il a existé des \ égélaux
donl les espèces sonl éteintes aujourd'hui,
et que la grande majorité des espèces ac-
tuelles n'existaient pas alors] 2°, que cha-
que et l 'ci e l'ini également descend] c ou
no pas descendre d'un premier individu
mi d'un premier couple créé originaire-
ment ; ■"", que chaque espèce peut a\ oir i lé
mi n'avoir |ias été créée dans un seul en-
droit; • ". que les espèces peuvent aussi
bien provenir que ne pas provenir de
formes plus anciennes, graduellement mo-
difiées dans le cours des Ages, en rcs-
.11. mi toutefois celte possibilité aux
périodes antérieures à la période géolo-
gique actuelle, ,'i partir de laquelle les for-
mes sonl restées fixes cl u'ont plus changé.
I niiii abandonnant toutes ces questions
insolubles, H. Bcnlhani continue ainsi:
lé dans I habitude de définir l'espèce
'"iii- ■ l ' n blc des iniln idus qui se
" ■ inbli ni assci les uns aux autres pour
- amener a conclure qu'ils peuvent
un sont i ■' II' ment deseen lus d'un
iniiin, leurs variations ne de-
mi lias les limites de celles que i -
• ir.'. tuer entre des indh idus que
isilivcincnl avoir une m igiue
■ ommunc. I id< ntilé spécifique de deux
■ ■M d'un plus grand nombre d'individus
n'a dont pas de preuve absolue; nous
ne l'admettons que d'après une évidence
d'induction, l 'esl a-dire par la constatation
de caractères qui restent permanents pen-
dant uni' série plus nu moins longue do
générations, el ne sonl altérés ni par la
nalure du boI, ni par les climats, ni par
toute autre cause connue ou inconnue.
Sans doute les c :) usions formées sur
une é\ idence de cette nalure ne seront pas
toujours îi l'abri des objections, cl des
observateurs différents pourront y trouver
motif à des opinions fort dissemblables,
mais c'est la conséquence inévitable de
l'imperfection de l'esprit bumain.
Assurément les idées formulées par le
savanl botaniste anglais Boni des plus sai-
nes, cl nous li"- pai lageons presque toutes.
Nous ne | vons pas toutefois nous dissi-
muler qu'une définition de l'espèce, basée
uniquement sur des ressemblances d'indi-
vidus, souvent incertaines el contestables,
laisse Irop de marge a l'arbitraire indivi-
duel. D'un autre coté, sur quoi nous fon-
dons-nous pour déclarer que lel caractère
esl caractère d'espèce plutôt que de race
el de variété ? Sur sa permanence dans la
séi ie des générations .' A ce c pie toutes
les grandes variétés de l'espèce humaine
devraient cire tenues pour autant d'espè-
ces distinctes, puisque île temps immémo-
rial, ci quels que soient les points du
globe où elles sont transportées, elles res-
tent constamment semblables à elles-mêmes
tant que les croisements ne viennent pas
les altérer. Ainsi dis races de chiens, de
chevaux, de bœufs, de poules cl de beau-
coup d'autres animaux domestiques ou
même sauvages. Le même phénomène
existe dans les végétaux, cl nous croyons
l'avoir démontré pour les courges, ou les
races, lorsqu'elles sont a l'abri des croise-
ments, se perpétuent depuis des siècles
avec une fidélité digne des espoirs les
mieux arrêtées. Concl s-en que si, dans
beaucoup de cas, les ressemblances el les
dissemblances d'individus suffisent pour
discerner sûrement les espèces, il en esl
aussi n, sont loul .i fait insuffisantes
ci où il faut recourir a un moj en moins
arbitraire. Ce moj en s, pa, comme s
espérons le prouver bientôt, le croise-
ment des formes douteuses cl l'observa-
tion sun ie, pendant quelques générations,
de la progéniture qui en sortira.
Non.
MISCELLANEES.
107
t 1315. PROCÉDÉS POUR FAIRE GROSSIR LES FRUITS.
Umis un récent article sur « l'Arbori-
culture en Allemagne, » publié dans le
numéro du 1er avril dernier de la Revue
horticole, M. A. Lepère fils énumère quel-
ques méthodes eulturales perfectionnées,
qu'il a propagées dans ce pays. Ayant
assisté aux séances de la Société d'horti-
culture de Berlin et au Congrès pomolo-
gique de Gotha pour prendre part à ses
travaux, M. Lcpèrc a pu se convaincre
que ces écrivains qui nous disent que le
jardinier allemand est moins antipathique
au progrès que le jardinier français, sont
dans une grave erreur. « Au contraire, en
Allemagne, » suivant M. Lepère fils, « il n'y
a que de pauvres et hien faibles notions
d'arboriculture; le jardinier n'a d'autre
guide que la routine; pour lui, toute amé-
lioration, toute application de nouvelles
méthodes est impossible : le climat s'y
oppose, dit-il. »
Toutefois, a chose assez singulière, pen-
dant que l'arboriculture ou l'art de diriger
les arbres y reste stationnaire, on y voit la
poinolocjie faire les plus grands progrès.
Il est incontestable que ces recherches
pour établir la synonymie des fruits sont
très-importantes, mais l'enseignement des
méthodes perfectionnées de culture n'est-
il pas plus utile encore? C'est cette idéequi
m'a guidé, dit toujours M. Lepère fils, lors-
que je me suis appliqué surtoutà bien faire
connaître au Congrès les différents procé-
dés adoptés en France et que, j'ose le dire,
malgré les doutes qui se sont élevés trop
souvent autour de moi, j'emploie toujours
avec succès. » Et il ajoute : a L'accueil
qu'a reçu cette communication devant la
réunion nombreuse et brillante qui a vive-
ment applaudi aux principes nouveaux
que je venais de développer, m'a pénétré
de cet espoir : c'est que l'Allemagne se
déciderait enfin à marcher dans la voie
des perfectionnements et des améliorations
arboricoles. » (Sic!)
Parmi les procédés nouveaux que M. Le-
père fils a propagés dans ce pays, il cite la
« greffe par approche d'un bourgeon sur
les productions fruitières pour donner
aux fruits un surcroît de nourriture. »
Nous nous rappelons vaguement avoir
lu, il y a déjà quelque temps, un procédé
analogue» pour augmenter démesurément
le volume des fruits. » Celui-ci consistait,
si nous ne nous trompons, à greffer l'ex-
trémité d'un bourgeon vigoureux sur le
pédoncule d'un fruit. Quand cette greffe
avait repris, toute la sève précédemment
attirée par le bourgeon ainsi contrarié dans
sa croissance, profitait au fruit, qui prenait
alors un développement proportionné à la
masse de sève, mise de cette manière à sa
disposition.
Nous n'avons attaché, à cette époque,
aucune importance à ce soi-disant procédé
que nous supposions avoir été enfanté par
quelque esprit trop exalté. Et en effet,
nous disions-nous, si l'abondance de sève
déterminait la dimension des fruits, celle-
ci serait toujours proportionnée à la
richesse de la végétation ; les arbres qui
développent les rameaux les plus longs,
seraient ceux qui produiraient les fruits
les plus gros ; les variétés les plus vigou-
reuses , qui, par conséquent, ont le plus
de sève, devraient donner aussi les fruits
les plus beaux. Or, c'est ce que nous ne
voyons pas toujours ; les fruits de beau-
coup de variétés dont la végétation est
robuste, sont relativement petits, tandis
que d'autres qui paraissent languissantes,
donnent des fruits volumineux.
Qu'un arbre qui produit à l'excès, qui
s'épuise, ne donne que des fruits petils
et imparfaits, c'est ce que personne ne
conteste; ces fruits seraient évidemment
plus gros, s'ils n'étaient pas si nombreux.
Mais a-t-on jamais vu qu'un arbre fruitier
qui puisse rapporter en moyenne un
millier de fruits, en donne de a volumi-
neux » lorsque, par suite de circonstances
accidentelles, ceux-ci ne se trouvent sur
l'arbre qu'en quantité fort restreinte? Ils
auront été favorisés cependant; et malgré
cela leurs dimensions dépasseront-elles de
beaucoup le volume normal?
Voilà le raisonnement que nous faisions
alors. Eh bien! nous nous trompions, — du
moins c'est ce qu'on nous fait accroire, —
car le procédé nouveau, attribué à M. Lui-
set, l'habile arboriculteur de Lyon, à qui
nous devons aussi la greffe du bouton à
fruit, ce procédé que divulgue le fils du
célèbre cultivateur de pêchers de Mou-
treuil, dont il n'est pas permis de contester
la compétence en cette matière, ne se
distingue de celui que nous avons signalé
tout à l'heure, qu'eu ce que la greffe se
MIM II I.WII S.
■ ,| ..un be cl non pas sur le
ncule du fruil.l i llcopérolion, loussi
I ii possible, • « 1 1 1 M. Lcpèrc Qls,
. j.xi -, faire crpcndonl en temps conve-
,, .1.1. . Il i.mi .ii iin.h •- < 1 1 1 «- le rï uil | •-■ t -i.fi
h un nt formé cl solidemenl noué, ail
:,i le quarl au moins de sa grosseur;
■ulremcnl l'abondance de sève qu'il reçoit
|, n- leboui (Té, détermine m chute.
que l'opération esl Faite a temps, le
fruit acquiert un volume considérablef.11
devient alors important de soutenir les.
fruit* auxquels elle a été appliquée, car,
.il donnés & leur propre poids, il- ne
ii ni pas aussi bien nourris cl ne pren-
draicnl pas les proportions qu'on doit en
attendre. ■
• J'.ii imaginé .'i cet effet * I « ■ petites
planchettes, qui pour les contre-espaliers,
sont portées par des tuteurs fichésen terre;
l r les espaliers je les attache au treillage
.i l'aide il"- fils de 1er, <>u au mur à l'aide
,l, clous. »
Celle dernière pratique, sans laquelle,
.niiM que M. I epère M- l'assure lui-même,
l'opération de la gri J 1 ■ ne produirait qu'un
demi-résultat, nous suggère aussi une
, 'est que si l'on voulait se donner
la peine de tenir tous lc> fruits >l un
arbre au moyen des susdites planebet-
les qu'a imaginées M. Lepère fils, par
cela seul, les fruits augmenteraient
de volume. C'est d'ailleurs un moyen
iI<-|miU longtemps préconisé par les ama-
teurs de grosses c ges el de potiron s. I
puis iouçoil aisément que des fruits si
volumineux déformeraient <-i même cas-
seraienl par leur |>< >iiK les branches sur
lesquelles ils se développeraient !
A propos 'N' polirons nous avons en-
tendu vanter nu procédé curieux pour
leur faire atteindre des dimensions colos-
sales. Il consistait simplement à forer,
au moj in d'une petile \ rillc, un trou dans
l'épiderme d'un fruit bien constitué, quand
celui-ci avait noué de quelques semaines,
cl d'j faire entrer l'extrémité d'une mèche
de coton plongeant par son autre bout
dans un vase rempli d'eau ri placé tout à
celé. La mèche ferait office de siphon et,
h- fruil ayant ainsi .'i sa disposition une
humidité peu abondante, mais toujours
('•-.île cl soutenue, se goiiQcrail rapidement
cl lors 'li- -;i maturité, il aurait acquis
mi volume monstrueux qui ne manque-
rait pas d'exciter I admiration de tous les
cucurbilo mânes.
A\ i-. aux amateurs '. En. I'.
1316. ACTION DE LA GELÉE SUR LES FRUITS J > r Voyez vol. XIV, p. 23
Dans une livraison précédente de la
ii i. ■ . nous avons répété d'après un cor-
rcspoudanl d'un journal horticole des
1 ni-, le Gardener's Monlhly, qoe
léc agissait d'une manière favorable
-iit la qualité des fruits acerbes ou astrin-
gents. Quoique nous ayons pour principe
lé de n'accepter que s bénéfice
ni. m cccsi i lunicalions ■ } s
.ni presque toujours de personnes
li blcs, nous n'en douions pas, —
peu vcrsi > - dans la pratique boi i i
coli et qui possèdent ordinairement plus de
ii de bonne i olonté que d'cxpéi ience,
• i • ■ « nim- empi essé de communi-
i ■ elle petite nom clic '■> nos lecteurs,
i Ile nous -i mlii ni m iginalc, cl certes
' uni ii., ii bien la peine de qucl-
,i- d'autant plus faciles qu'il il
• i n\.
n'avons |'.i - eu le loisir de nous
i i nncllcmcnl de ces rc< her-
ches a coup sûr intéressantes : mais derniè-
rement 1 1 ■> mars) nous avons eu occasion
de goûter ilo> fruits qui avaient été forte-
ment atteints lors des grands froids du
mois de janvier, cl il ne sera pas inutile
peut-être de consigner ici les remarques
que nous avons pu raire alors.
On avait eu la précaution de faire dé-
geler ces ii uits peu à i eu en les mettant
dans un vase rempli de neige ou d'eau
glacée, de manière qu'ils - étaient bien
conservés el n'accusaient extérieurement
aucune apparence de détérioration. Ce-
laient notamment des Bcrgamollcs de Pâ-
ques, \ .11 l'if donl la qualité esl rarement <l<-
I'-' ordre, quoique dons certains sols, dans
i m--- situations on puisse la considérer
comme Bssez bonne. Ces fruits avaient pris
un goût fortement musqué, <]ui nous a paru
loin d'être agréable, aiusi qu'à toutes les
autres personnes qui en ont goûté. La
chair, sans être ra Ilie, étoil devenue
,^<* i
i ii
/~i
A
4
UROSMhNM» SPtCTABIUS Lindl
10!)
1433.
UROSKIMEM SPECTABILIS, undl.
Scrophularineœ.
CHARACT. GENER, et SPECIF. - .Estivatio
imbricato-bilabiata. Calyx cyalhiformis, 4-denta-
tus. Corolla et Stamina Pcntstcmonis. Stylus pla-
nus, stigmate furcalo. Capsula calyce arctissime
vestita, loculicido-dehiscens. Semina scrobiculata,
membrana cincta. — Herba, fade Gesnerœ; flori-
bus spicatis, violaceis. Lindl.
5 rosklnnera spectabills, Li.mil. in Gard.
Chr. jan. 1837, p. 3(i«. — IIook. in Sot. May.
sub. tab. 500!), icon hic iterata. — Cil. Lem. in
fil. hort. mise. 1 8:J7, p. 5. — H. Galeotti in Journ.
d'hort. pral. avril 1857, p. 77 et nov. p. 2ii. —
Ed. Mokr. in Belg. hort. mai 1837, p. 238. — Cn.
Lem. in Iteuue hort. 1858, p. ô.'i.
L'Uroskinnera spectabilis a été cn- Warscewicz (tandis que celui-ci était
voyé du Guatemala en Angleterre par: parti pournotre compte,) à collecter pour
M. UreSkinner, « le plus généreux des lui, M.Ure, «le plus zélé des collecteurs."
marchands, » lequel décida M. Jos. von . Cet Urosktnnera est une plante her-
sèche, cotonneuse, et le jus dont l'abon-
dance est une qualité si précieuse chez
tous les fruits, faisait complètement défaut.
Nous nous garderons de tirer une
conclusion quelconque de ce fait isolé et
surtout d'en induire que la nouvelle amé-
ricaine est probablement encore un de ces
canards que nous voyons se développer
assez fréquemment de l'autre côté de
l'Océan et que les Yankees débitent avec
un air de bonne foi qui en imposerait
aux plus méfiants. Nous désirons simple-
ment constater que l'influence favorable
de la gelée sur les fruits, si elle est réelle
pour certains d'entre eux, ne doit pas être
considérée comme générale pour tous, et
qu'en conséquence il sera toujours prudent,
quand on a des fruits d'une qualité passa-
ble, de les garantir contre les effets d'une
température trop basse. Ed. P.
t 1317. ENCORE UN MOT AU SUJET DE LA DESTRUCTION DES RATS, DES SOURIS, DES MOINEAUX, ETC.
PAR LA STRYCHNINE.
La 2me livraison du présent volume de tement au bout de quelques secondes. On
la Flore (p. 48) a reproduit d'après la en a vu de ceux qui venaient de becqueter
Feuille du Cultivateur, un moyen prompt à plaisir dans les planches de pois en train
et facile de se débarrasser des rats, des [ de lever, aller se percher sur les bran-
souris, des moineaux, enfin de toute cette : ches de quelque peuplier voisin, et un
engeance qui cause si souvent des déboires moment après tomber comme atteints d'une
au cultivateur. Ce moyen indiqué d'abord apoplexie foudroyante. Le froment em-
par M. Buchingcr dans le Journal de la poisonné par la strychnine a tous les avan-
Sociêté d'horticulture du Bas-Iiliin, cou- tages d'un remède énergique et prompt,
siste à placer dans les endroits exposés sans présenter de danger sérieux pour
aux ravages de ces hardis parasites, quel- j l'homme ou pour les animaux domesti-
ques grains de froment trempés dans une i ques. 11 n'y a que les oiseaux de basse-
dissolution de strychnine. Ce printemps, cour qui pourraient s'y laisser prendre ;
à l'époque des divers semis de pleine terre, I mais dans un jardin bien tenu ce sont là
on a eu l'occasion d'essayer ce procédé dans i des visiteurs auxquels l'entrée doit tou-
le vaste Etablissement Van Iloultc, et, nous ! jours être sévèrement interdite,
nous empressons de le faire connaître, on a I Nous n'hésitons pas à recommander
constaté l'infaillibilité de ce procédé. Les ! vivement ce procédé, surtout dans les cas
moineaux, les pies, etc., après avoir avalé i pressants. Tous les pièges à souris, anciens
un seul grain de ce froment, meurent subi- 1 et modernes, brevetés et perfectionnés,
Il"
1 IK^klNM II v SPECTAWLIS.
ait le fat iet d'un Geaneria et
\o • - floraux d'un Pentstemon
, Ile esi \ igoureusi dom e au i<"i-
cber . le coloris grisâtre qui la dislingue,
provient des poils dool elle est chargée.
Feuilles *i>m oblongui a dentées .
péliolées, longues de - a I pouces. Les
fleurs sont disposées en épis sessiles,
terminaux, denses, hauts 'I'1 3 pouces,
el sous-tendus chacun par une bractée
Qliforme poilue. Calice petit, en Forme
i mpe, velu, a quatre dente. Corolle
lilas ou violet pèle, lisse, longue d'un
pouce el demi, en Forme d'entonnoir;
le limbe, à cinq lobes a peu près égale-
ment obtus, est bilabié, pubescent en
.li"ii^. Les quatre étamines Fertiles
ressemblent a celles des Pentetemon_;
I élamine stéi ile est linéaire spalulée,
pubescente et un peu moins longue que
les deux étamines Fertiles tes plus
courtes. Le Fruit est une capsule oyée,
nue au sommet, mais pour le reste
étroitement embrassée par le calice
poilu et pnr ses qualK loltcs filiformes ;
la déh.iscence a lieu par le dos des cor-
pelles. Graines nombreuses, scrobicu-
[ées | surface creusée de petites Fossettes
irrégulières), petites, ovales, planes-
convexes, bordées par une membrane
élroite, rassemblées sur un placenta cen-
tral, spongieux.
C'est une plante de serre chaude qui,
pendant l'hiver, demande assex il" cha-
leur el peu d'eau; on la fortifie pen-
dant l'été, on la prédispose à bien passer
l'hiver, en la sortant île la serre fin <le
juin, pour la laisser dehors, en plein
air, durant nos deux courts mois d'été,
juillet el août. !.. \ B.
tous ces épouvanlails à moineaux ne ser-
vi ni absolument à rien, dès que I"- rava-
• -oui un peu en nombre. Ceux-ci ont
I air de comprendre bien vite I" jeu il" ces
machines de guerre. Il en est comme de
li pile phosphorée qui au début >"t Faire
tant Je victimes, à ce qu'on a dit; aujour-
d'hui il arrive très-souvent que les ani-
maux n'y touchent pi u-. Cela n'a rien
d'étonnant, nous nous sommes toujours
demandé comment l'odeur seule du plios-
phore m' trahissait pas -a perfidie; aussi
appréciant ses qualités par l'effet qu'elles
e i vu | luire, les souris comme le
i ii il>' la Fable se disent :
• i o bloc i ni. h nu- ne me «lit rien qui \ ni
i ii i m onvénienl n'esl pasautanl à crain-
dre a\ rr i.i slrj cbninc. il est \ rai que sa
m est caractéristique, même à une
dose infiniment petite ; mais encore Faut-il
en goûter pour s'en apercer oir, ci ce poi-
son est mi des plus subtils parmi ces terri-
bles m mu végétaux que la chimie nous a
Fait i altrc, El puis quand "" verra
que le rromenl est délaissé, que la dé-
flana icncc à naître dans les légions
c unies, on pourra employer loui à-tour
de l a\ -, du m. h-, du sarrasin, etc.,
que l on préparera do la même manière
que le rromenl, ainsi que mnis l'indiquons
plu* loin. Certains savants ont beau écrire
des brochures sur l'Utilité ri la réhabili-
tation du Mm n m h. sur l'utilité des mulots,
des taupes el des autres petits rongeurs;
M. l-id"i'e Geoffroy-St-Hilatre pi'ui nous
apprendre que d'autres savants proposent
d'introduire I" moineau dans l'Ile Maurice
ci en Australie; lorsque l'horticulteur
voil une grande partie de >es bulbes, soil
rongés sur place, soil enlevés, transportés,
emmagasinés, puis dévorés par les souris;
lorsque le modeste maraîcher voil dévaster
ses premiers semis, ce ne sont pas les rai-
sonnements philosophiques, étayés d'une
brillante phraséologie, qui le décideront
jamais à assister les bras croisés el le cœur
content au désastre île toutes ses espé-
rances. Non', il Faut avoir >ulii soi-même
de ces perles, qui Font éprouver d'autant
j ■ 1 1 1 -~ de regrets au cultivateur, qu'il met
j ■ 1 1 1 -. il'. iur-proprc à soigner ses cultu-
res, pour comprendre que dans certaines
circonstances on puisse attacher du prix à
un moyen pratique, simple et sûr, afin de
se mettre à l'abri des tentatives dangereu-
ses de tous le> ennemis de nos jardins.
Nous erm mis raire ehose utile en don-
nant quelques indications sur la manière
de préparer une dissolution assez concen-
trée destr] eli ni ne, pour que dan -Ions les cas
son eiïet se produise le plus promptement
possible. Cette substance e\i>ie dans plu-
MISCELLANEES.
111
sieurs espèces deStrychnos; on la trouve
dans la noix vomique, la fève de St. Ignace,
le bois de couleuvre. On l'a rencontrée
aussi dans une préparation vénéneuse, qui
porte le nom d' Upas tienlé, dont se servent
les Indiens de la province de Caracas pour
empoisonner leurs flèches. C'est ordinaire-
ment de la noix vomique que l'on extrait
la strychnine. Elle se présente sous la forme
de petits cristaux prismatiques blancs,
et elle est fort peu soluble dans l'eau;
elle exige pour se dissoudre 2,500 parties
d'eau chaude et 7,000 parties d'eau
froide. Il est donc préférable d'employer
de l'alcool dans lequel toutefois elle n'est
pas non plus très-soluble. Pour empoi-
sonner environ 1 litre de froment, nous
avons pris 200 grammes d'alcool, au-
quel nous avons ajouté, après l'avoir mis
chauffer au préalable , 5 grammes de
strychnine. Lorsque la dissolution en est
opérée, il est nécessaire d'y faire tremper
les grains jusqu'à ce qu'ils se soient gon-
flés. Si on se contentait de les humecter
simplement, leur action serait moins effi-
cace; on les met sécher ensuite pour les
conserver.
On pourrait utiliser peut-être avec plus
d'avantages les sels de strychnine, qui sont
plus solubles que la strychnine et qui sont
aussi plus vénéneux. Ed. P.
t 1318. SIMPLE PROCÉDÉ POUR CONSERVER DES POIRES D'UNE ANNÉE A L'AUTRE.
Dans la séance du 25 août 1860 de la j
Société impériale et centrale d'horticulture |
de Paris, M. Gosse, pépiniériste à Cour-
bevoie (Seine), a présenté des Poires
Doyenné d'hiver [Bergamotte de Pentecôte)
en parfait étal de conservation. Pour con-
server ces fruits, M. Gosse les place dans
un fruitier disposé par lui dans une cave
très-sèche, à l'abri de tout courant d'air, et
il les enveloppe chacun dans une feuille de
papier gris sans colle. Depuis plusieurs
années ce procédé lui donne presque con-
stamment d'excellents résultats.
t 1319. DESTRUCTION DES COURTILIÉRES.
M. Goût, jardinier au domaine de Cha-
rentonneau, près Maisons-Alfort (Seine),
dans une lettre adressée à la Société im-
périale et centrale d'horticulture de Paris,
indique un procédé fort simple qu'il em-
ploie pour découvrir et détruire les courti-
lièrcs. Ce procédé consiste pour les plates-
bandes, à enlever la terre sur une épaisseur
d'un bon fer de bêche; pour les couches,
à vider celles-ci, et, dans l'un et dans
l'autre cas, à former une surface parfaite-
ment unie sur laquelle chaque courtilière
forme bien lot une petite éminence de
terre, en creusant pour s'enfoncer plus
profondément. L'insecte étant ainsi décou-
vert, M. Goût en ouvre la retraite au
moyen d'un instrument tranchant, après
quoi il y verse de l'eau de savon qui le fait
périr. Il a pris de cette manière, dit-il,
350 courtilières dans une seule couche.
1320. LE BROU DE NOIX UTILISÉ COMME DENTIFRICE.
Dans un savant article sur la végétation
de la Grèce, inséré dans le journal allemand
o Flora, » M. le Dr Landercr parle de la
propriété que possèdent les enveloppes in-
complètement mûres des noix (ce que l'on
appelle vulgairement le brou) , de donner
de la blancheur, de la propreté aux dents
qui laissent à désirer sous ce rapport.
convaincre, à mon grand étonnement, de
l'efficacité de ce procédé généralement
usité en Grèce. J'ai vu plusieurs personnes
dont les dents, ayant été négligées depuis
plusieurs années étaient devenues presque
noires, redevenaient blanches et belles
en fort peu de temps par l'emploi de ce
moyen. »
Voici ce qu'il «lit à ce sujet: » J'ai pu me
t 1321. SUR LA MULTIPLICATION DES CONIFÈRES PAR LA GREFFE.
M. Leroy a reconnu que dans les genres
Libucedrus, Thuja et Hiola, les greffes
reprennent avec le temps leur forme
régulière, normale, et que certains arbres
provenant de greffe ont une végétation
plus belle que ceux qui sont de semis;
tels sont les Libocedrus sur Thuja, le
Pinus Gerardiana sur P. sylveslris, une
partie des Juniperus sur le Cèdre de
Virginie. Les Dammara réussissent aussi
très-bien sur V Araucaria îmbricala; mais
il n'en est pas moins vrai que les greffes
sortant des rameaux latéraux donnent
généralement des produits plus ou moins
défectueux.
(Revue hebdomadaire rurale.)
MlM.I I I.VM I -
; 1332 CHAUFFAGE DES SERRES AU GAZ
I ■ . li wffagedcs serres au gaz ic rattacha
lemcnl '< celui des apparlemenU par
le même moyen. Il ■ pour lui l'avanl
d'uuc économie appréciable cl turloul celui
d'une extrême facilité pour régler la tem-
iture, el pour en commencer ou en in-
li 1 1 ompre I emploi i édiatement, au
moment précis ou on ledésiref). Malheu-
reusement !•■> divers appareils .'> l'aide
desquels on a essayé de l'appliquer, en
i déjà rail mcnlion ;i doux reprises
Lcmi di . I. mffn
flammes du ^\/ i „■ i i!,. ,|.
l i ihn Be d, de Livcr| l .1
8 du 1 \l (l« vol. de
m. • note subséquente,
SU, p. 18», M Sou lin décrit l'appareil de
11 parc de Dnlkoilh, cl
néril Un cli gonl dessin
1 -
: 1: pi 11
m ■ de plnnl. . .I. sci rc
1 ni Mut. .ni Icure pte;
d< l'cc mie de cotnbus
llr ■!" temps, . 1 puis, duranl les
Il - de l'hit tl nul
rflm Eu À
Angleterre répondaient que fort im-
parl litemenl i ce qu'on en avait attendu.
Aussi peut-on dire que celte ingénieuse ap-
plicali lu gaz d'éclairage n'était pas en-
core entrée dans la pratique horticole. La
nouvelle disposition que propose M. Hott,
Bemble produire de bien meilleurs résul-
tats; aussi croyons-nous devoir entrer
dans quelques détails pour Caire compren-
dre clairemenl notre figure. Nous ferons
observer du reste, que l'appareil de chauf-
fage "i gaz de M. Unit 1 itionne déjà
chez lui depuis quatre ou cinq ans, el que
son inventeur se loue beaucoup des avan-
tages qu'il a trouvés dans son emploi.
Ainsi qu'on le voit, cel appareil rcvienl
à mi iImt siphon dans lequel l'eau esl
chauffée par la Gamme du gaz. La chau-
dière dans laquelle le liquide esl chauffé
(A) est en cuivre; son fond forme au-dessus
de la Qamme une voûte dont la section esl
a peu près demi -circulaire, tandis que
sa paroi supérieure esl fortement convexe.
De -.1 voûte inférieure part un tuyau ver-
tical qui la traverse entièrement et qui se
prolonge bien au-dessus d'elle, coustiluant
la cheminée de l'appareil (B . Les deux
tuyaux destinés a la circulation de l'eau,
d'abord chaude el ensuite refroidie, par-
lent d'un cAlé de la chaudière (C, D), tan-
dis que du côté opposé vient s'adapter, ;'i
peu près à l'origine de la paroi supérieure
convexe, mi petit tube d'alimentation G .
Ce lube fortement courbé en s ,;i branches
inégales vienl d'uu réservoir d'eau situé
à un niveau supérieur à celui du baul de
la chaudière, d'em iron deux fois la hauteur
de celle-ci.
I ne particularité importante consiste en
ce que le tuyau de circulation par lequel
l'eau chaude doil aller réchauffer l'air île
l.i serre porte, en dessus, à une faible dis-
tance de la chaudière, et a un niveau cor-
respondanl au haul de celle-ci, un petil
robinet l diri .<■ de bas en baul 0>, par
lequel mi l'ail soi tir l'air que la chaleur
a dégagé de I eau cl dont la présence entra-
it) \ • robinet on peut substituer avanta-
geusement un tube d'néragc, dout la hauteur doil
toujours dépasser le niveau du résert l'alimen-
tation. Les 1 litions en sont connues du reste
de tous les constructeurs d'appareils de chaalTagc
Il lude. Bit, 11.
154
G LOXI NI AS.
ÏVENOR 154 ERNST IU \ \H) 195 lEON DE FKEM1XV1LLE
113
1434-1456.
GLOXINÏA.
VARIÉTÉS NOUVELLES.
Il serait bien difficile de décrire dans
toutes leurs nuances, dans leurs indici-
bles reflets, aussi harmonieux, aussi
délicats, aussi tendres, les fleurs des
nouvelles variétés dont les figures don-
nées dans cette livraison de la Flore,
sont impuissantes même à donner une
idée exacte.
11 faut voir ces fleurs à l'état vivant
pour juger de l'effet admirable qu'elles
produisent. Déjà on possédait de belles
fleurs ; celles qui vont faire maintenant
leur chemin dans le domaine de l'horti-
culture , sont plus belles encore; ce
sont des fleurs de tout premier ordre,
qui se distinguent par des coloris qu'on
n'eût jamais osé espérer d'atteindre.
Cette auréole blanc de neige qui cou-
ronne un tube floral verdoyant, et se
termine en franges régulières dans les
lobes de la corolle bordés d'améthyste et
striés de pourpre (var. Lady Grosvenor);
cette bordure azurée qui circonscrit
une corolle pourpre, dont chaque lobe
porte à son limbe une zone noircis-
sante à rayons qui se perdent en dehors
ou descendent dans le tube violacé et
finement pointillé de violet plus foncé,
(var. Léon de Fréminville) j celte co-
rolle d'un carmin si vif, qu'on ose la
contempler à peine, et sur laquelle le
regard se reporte toujours (var. Carlo
Malencliini); ce bord d'argent qui en-
cadre avec tant de grâce des lobes
régulièrement rubiconds jusque dans le
tube, coloré extérieurement des mêmes
nuances (var. Lady Harry Vane) ;
cette autre corolle blanc de crème ,
portée sur un pédoncule brun d'ombre,
et ceinte d'une triple couronne, la pre-
verait ou arrêterait même complètement
la marche du liquide dans le thermosi-
phon. Les deux tuyaux de celui-ci sont en
fer et arrondis. Enfin pour produire une
large flamme qui embrasse à peu près
tout le fond de la chaudière, M. Hott a
imaginé la disposition suivante. Le gaz est
amené dans l'espace qui se trouve au-
dessous de la chaudière, et il sort par un
grand demi-cercle horizontal, percé d'une
rangée de petits trous. En se dégageant il
est obligé de traverser une sorte de ré-
chaud formé d'un large cylindre en cuivre,
dont le fond consiste en une toile métalli-
que à mailles assez fines. Ce réchaud porté
sur trois pieds, est rempli de pierre-ponce
en gros morceaux. Le gaz qui a traversé
la toile métallique et qui a passé entre les
morceaux de pierre-ponce, s'étend néces-
sairement sur une large surface; aussi,
lorsqu'on l'enflamme au-dessusdu réchaud,
il brûle avec une grande flamme qui s'étale
sur toute la voûte formée par le fond de la
TOME IV, 2e série (1859).
chaudière, et qui s'élève encore plus ou
moins dans la cheminée verticale, de ma-
nière à chauffer l'eau par la partie infé-
rieure et par le centre même de sa masse.
Pour que cet appareil fonctionne bien
et que la circulation de l'eau s'y fasse
convenablement, il faut, avant tout, éviter
la présence de l'air, même en faible quan-
tité, dans les tuyaux du thermosiphon. On
y parvient sans peine en laissant ouvert le
robinet vertical, jusqu'à ce que l'air qui
s'y trouve ait pu se dégager. Il faut avoir
également l'attention d'empêcher que le
tube alimentaire ne s'échauffe. Si cela avait
lieu, ce serait une preuve que l'eau
ne circule pas. Dans ce cas , l'obstacle
serait dû à la présence d'une certaine
quantité d'air dans l'appareil (I), et il serait
facile de remédier au mal en ouvrant le
robinet. Il faut, d'un autre côté, arriver
(1) Cet inconvénient ne se présenterait jamais,
si le tuyau de départ était muni d'un tube d'aérage.
13
M1 CLOXINIAS
,,,,,,. rougcolrc à l'inlérieurdu lube, que celles-ci ne feront jamais délaisser
une aulrc verdoyante vers le limbe des les variétés à corolles horizontales,
lobes, la troisième, sur les lobes réûé- parce q «s dernières possèdent des
chis,striée,lavécetpoinlilléedepourpre, qualités que l'on chercherait en vain
de bleu cl d'azuré, se H rminani par une dans l'autre série, mi n'a pas cru devoir
ligne bi< n déGnîe du blanc le plus pur saci ifler des variétés hors ligne.
,i ,| 1,11,1 ne peul être rendu par Cette nouvelle génération renferme
|e dessin (vah. Ernst Benary : toul donc des variétés remarquables, tant à
celo, on le conçoit, on peul l'admirer fleurs horizontales, qu'à fleurs dressé*
mais nullement décrire; nous du moins les unes comme les autres ont été scrupu-
avouons notre impuissance. Notons bien leusemenl comparées avec ce qui exjs-
viie que nous ne citons pas toutes les (ail <l< jû . et il a été facile d'écarter les
plus brillantes et que les variétés figu- moindres ressemblances.
i, , j ne sont que quelques-uns des pro- A ne considérer l'horticulture qu'à ce
duits nouveaux, pris au hasard dans la seul point il'' vue, la perfection des
riche collection de l'Établissement \ an formes dans les fleurs, on doit convenir
II, mu,.. que les progrès qu'elle a réalisés sont
Nous ne dirons i ien du port, ni oie la bien considérables. En effet, qu'elle est
forme des fleurs; on comprendra que grande la révolution qui s'est produite
M. Van Houlte s'est appliqué dansson dans ce seul genre de plantes, depuis l'in-
choix à ne réunir que ce qui répond If traduction du Gloxinia à Heurs roui;,-,
mieux aux idées -m- l'esthétique de ce depuis les semis de M. Jossl, de Tet-
beau genre; ei quoique la mode soit schen, jusqu'à nos jours. L'Elablisse-
nux variétés a fleurs dressées, persuadé meut Van Houtle peul se flatter d'avoir
par quelques tâtonnements à régler l'écou- assure que son appareil fonctionne très-
I, -m, -ut du gaz, ,1c telle sorte que la corn- bien ci que la promptitude avec laquelle
buslion ne m' la-c qu'en dessus du ré- il agit, la facilité avec laquelle on le met
, h, ,n,l. Enfin on doit avoir soin 'le en action , la faculté qu'on a de le régler,
nettoyer 'le temps en temps la toile métal- le rendent préférable aux appareils chauf-
lique qui forme le fond du réchaud pour fés avec les combustibles habituels,
qu'elle laisse toujours facilement passage (Tr«d. librement du Gardenera' Chronicle).
.m l;.,/. \\,<- ces précautions, M. Unit X.
; 1324. FAUT-IL RAJEUNIR LES CONIFÈRES ATTEINTES PAR LA GELÉE?
I ■',■ question qui, ce printemps, s'csl aoûlées des branches soient seules attein-
présentée à l'esprit d'un grand nom- les, et, dans ce cas, il est évident qu'il
lue ,lc cultivateurs, et qui : impor- n'en peul résulter ,1c trouble grave dans
tance incontestable, est loin d'être comprise la végétation. Opérer alors îles suppres-
,i résolue de la même manière, lai effet, >ion> plus nu moins radicales est inutile
bon ii bre d'entre eux n'admettent pas toujours, ci peut quelquefois, par la fai-
dc taille; d'autres, an contraire, raccour- blesse qui en est la suite, amener l'atonie
cîsscnt sévèrement toutes les branches. Les des parties ainsi mutilées, il i-i toujours
uns cl les autres peuvent avoir tort ou rai- prudent de ne retrancher les parties
-on, d'après les circonstances. L'action de endommagées que lorsque la végétation a
la gelée n'csl pas uniforme, c'est-à-dire, commence, el que ces parties se sont ,1e--
laîl pas toujours sentir de la même séchées sur l'arbre. Lorsque, au contraire,
manière sur le- mêmes individus, com- l'abaissement de température a attaqué
nie aussi elle ne produit pas des résul- l'organisme du végétal, il CSl loin rare
tais identiques chez toutes les espèces. — que celui-ci ne périsse; la partie gelée,
Il peut arriver, par exemple, que les extré- désorganisée d'un arbre, mcurl toujours;
mités herb ; plutôt incomplètement -i parfois on voit repercer celui-ci sur
GLOXI N IAS
179 i.bonnard 818 f. puig l6s lady harry vane
Madame Céleste Winans
GLOXINUS
contribué à ce progrès pour une large
part.
Un nombre considérable de jeunes
plantes, provenant de semis , offrent
ici tous les ans un ebamp d'exploration
d'autant plus riche, que les fécondations
ont été opérées avec plus de soin;
l'année dernière près de vingt mille ont
lleuri : c'est dans cette immense quan-
tité qu'il a fallu choisir, et le choix s'est
arrêté sur trente plantes seulement, soit
une sur plus de 066 qui lui disputaient
la palme. Ces nouveautés sont donc
bien réellement des variétés « d'élite. »
Eji. R.
Les Gloxinias sont trop générale-
ment considérées comme plantes de
serre chaude. Par cela même, les ama-
teurs qui n'ont pas de serre de ce genre,
renoncent à les cultiver. Cependant,
loin d'être aussi exigeantes que beau-
coup d'autres plantes tropicales, les
Gloxinias au contraire , viennent au
secours de l'amateur qui, ne cultivant
115
quedes végétaux de serre froide, n'a rien
à placer dans celle-ci durant la saison
d'été, quand toutes les plantes des
régions tempérées, après avoir orné
ses serres pendant la saison hiver-
nale, sont appelées à passer les beaux
jours à l'air libre. S'il remplace celles-ci,
par exemple, par des Géraniums, par
des Fuchsias ; privés de la rosée des
nuits, végétant dans un milieu trop
chaud, ils ne tardent pas à s'étioler!
— Que reste-il, si l'on ne veut laisser
ses serres tempérées nues, veuves de
plantes? — A les orner d'une char-
mante collection de Gloxinias, de Ges-
nérias, d'Achimènes. Pendant tout l'été,
ces plantes émailleraient de leurs (leurs
si variées, si brillantes, les tablettes de
la serre froide.
Et, en échange de cette floraison
luxueuse, qu'exigent-elles? à quoi se
bornent les soins qu'elles réclament,
quelle est la place qu'elles requièrent
pendant l'été, pendant l'hiver?
Vers la fin de septembre, alors qu'il
certaines parties, c'est que ces parties
n'avaient reçu aucune atteinte.
La taille peut favoriser ce repercement
lorsque l'essence à laquelle appartient l'in-
dividu opéré, repousse facilement sur le
vieux bois; quand il ne jouit pas de cette
propriété, il meurt le plus souvent, qu'on le
taille ou qu'on ne le taille pas, car ce n'est
pas la taille qui le ressuscitera. La taille
ne doit jamais être trop rigoureuse; l'indi-
vidu se trouve déjà assez affaibli pour qu'il
soit inutile de l'affaiblir encore; toutefois,
il n'y aurait aucun avantage à ne pas tran-
cher jusqu'au vif. Les parties malades qui
ne seraient pas supprimées dès l'abord, se
dessécheraient et formeraient des chicots
aussi désagréables à la vue, que nuisibles
à une végétation régulière.
Tout ce qui précède concerne les bran-
ches latérales d'un individu, et peut se
rapporter également à la lige principale
pour les essences dont la couronne est
multiple, comme les Biota, Thuja, Juni-
perus, etc., ou pour celles dont la lige
peut se reformer par une taille rationnelle.
Ainsi, par exemple, un Araucaria imbri-
cala, dont l'extrémité de la tige ou ce
qu'on appelle généralement la tête, serait
endommagée, est susceptible de reprendre
une forme régulière. A cet effet on ne doit
pas se contenter de supprimer la partie de
ia couronne atteinte par la gelée, il faut
la raccourcir jusqu'au verticille immedia-
ment inférieur, pour autant que celui-ci ne
soit pas lui-même trop endommagé, au-
quel cas il serait nécessaire de rabattre
jusqu'à un verticille intact. De plus, toutes
les branches de ce verticille doivent être
raccourcies sur une certaine partie de leur
longueur, même complètement, si l'indi-
vidu a une prédisposition naturelle à allon-
ger ses branches. Sinon, toute la sève se
porterait dans ces branches, au lieu de pro-
voquer l'émission d'une nouvelle tête.
Il peut arriver, comme nous avons déjà
eu l'occasion de le voir, que trois ou quatre
têtes se l'ont jour sur la tige; cela n'est
pas fort embarrassant, on le sait bien ;
mais il est préférable d'attendre que ces
jets aient atteint quelques centimètres de
iongueur, et de choisir alors le meilleur
et le mieux disposé d'entre eux, que de
s'empresser trop de supprimer ceux dont
on croit n'avoir pas besoin. Quant au
MO
ialli songi i fl rentrer en serre les plantes
qui onl pnssé l'été à l'air libre, les <ilo\i-
nias , de même que les Gesnérias el les
\, himénes,li urcèdenl la place; car leur
végétation est arrêtée. Leurs feuilles,
leurs liges soni flétries : leurs racines
charnues, qui seules sonl restées vivan-
tes , demandent le repos. <>n les enlève
de cette sei re, pour les ranger sur une
planchette élevée dans une bonne serre
tempérée, ou à défaut, dans une cham-
bre située au midi, el où le froid ne
puisse |" m irei . légèi emenl chauffée
, Ile n'en vaudrai! que mieux.
On \ laisse ces plantes jusqu'au mois
de mars. \ cette époque, on l< - enlève
de la ici ii' dans laqui Ile elles ont végété
pendant l'année précédente . el dans la-
quelle elles onl p issé l'hiver ; on leur
lionne de la i( ire neuve, 1 1 on les place
sur couche liédeetsous châssis vitré.
1. 1 terre qui leur plaît le plus, se
compost d'un mélange par parties égales
île icrreau >le feuilles el de hunier d'éia-
hle consommé ; de préférence du ler-
■i de bouse de vache. L'humidité que
renferme celle lerre fraîche, suffit pour
les mettre en v< gt union, el les ai i
ments, il abord extrêmement modi
GLOXINIAS.
ne prennent unir- que quand le- feuilles
i ommencenl à se montrer. On arrose
abondamment ensuite pendant les cha-
leurs, quand une fois les plantes soni
entièremenl développées. Il est superflu
de dire que le fond des pois doii eue
muni de tessons, et que le- tubercules
doivent être très-peu enterre-. Ce trai-
lemeni s'applique uniformément aux
trois gi lire- cilés.
Les espeees ilont les liges s'élèvent
sonl munies ,1e tuteurs. Les limitons ne
tardent pas à se montrer, el vers le mi-
lieu île mai, après la sortie des plantes
de la serre tempérée, uns favorites re-
prennent leur place, el se montrent plus
heJlis encore, en raison du plus grand
développement, des dimensions plus
considérables qu'ont pris leur- racines
char s.
i es plantes se multiplient de boutu-
res el de graines Celles-là peuvent être
faites d une feuille ou d'une portion de
feuille m111 prend racine à l'extrémité de
la pallie du pétiole OU de la nervure
médiane qu'un Un i laissée ; elle donne
naissance à un petit tubercule, d'abord
imperceptible , qui grossit t nsuite el
reproduit la variété bouturée. Celle opé-
Irnitemenl subséquent, on doit s,- baser qui se portent bien, — donc moins d'arro-
sur ce principe que le- plantes malades
demandent moins de nourriture que celles
sements, — el qu'elles préfèrent une expo-
sition plus ombragée. Ed. 1'.
V 1325. DE LA FÉCONDATION DES PLANTES AU POINT DE VUE DE L HORTICULTURE.
La connaissance que nos ancêtres curent,
jusqu'à la lin du XV 1' siècle, des sexes el de
li fécondation des plantes, était Irès-in-
complèleetsehornailàun nombre roi ici ni
d'observations vulgaires, basées sur la
supposition vague de l'existence de certai-
nes analogies d.i n - le- deux règm < organi-
ques. Les plus anciens peuple- n'igno-
raient pas que le Daltierou le Pistachier ne
pi ni fructiGcr à moins que deux indi-
vidus de la même espèce, mais porlaul
des Dcurs différentes, necroissent ensemble
ou se trouvent séparés seulement par des
dislances peu considérables.
Déjà Charles de l'Ecluse distingua dans
le Carica Papaya les individus mâles
«le- individus femelles, quoique la manière
dont il s'exprime à cel égard, paraisse un
peu obscure. La sympathie entre ces indi-
vidus est -i grande, dit-il, que l'arbre
femelle resle stérile quand le mâle en est
séparé par une grande distance.
Il résulte clairement de l'inspection des
ligures qui se trouvent dan- leurs ouvrages,
que ce que les anciens botanistes, tels que
t'iicli-, Tragus, L'aberncraonlaiius cl d'au-
tres entendaient par plantes mâles cl fe-
melles, ne se rapportait tout simplement
qu'au port extérieur el à d'autres caractères
secondaires de piaule- appartenant au
mé genre ou au même groupe.
Camerarius, botaniste savant, dan- -a
fameuse letlrc i \ alcnlin, [De sei h planta-
rum,Tab. Iii'.ii s'exprime nettement sur
GLOXINIAS .
lo Malenchim ihi Federico Mylws L9S Goui de Backer
MARQl (s DE v'iwm i vi
ZXl.
GLOXIMAS.
117
ration ne peut se faire avec succès que
dans le courant du mois de juillet; plus
tard, la saison serait trop avancée, les
jours ne seraient plus assez chauds, le
tubercule qui se formerait, n'aurait ni le
temps de mûrir, ni la force de prendre
assez de développement pour résister
au long repos de l'hiver.
La voie du semis est pratiquée spé-
cialement quand on a pour but d'obtenir
des variétés nouvelles. A cet effet, on
choisira pour porle-graines des variétés
bien distinctes de celles qui doivent ser-
vir d'agents fécondateurs mâles. On
pourra tenter de croiser aussi deux des
trois genres entr'eux.
Les graines obtenues'', et conservées
mousses, ces fougères, ces hépatiques,
ne tarderaient pas à étouffer le jeune
plant, si on ne le sauvait par le moyen
que j'indique.
Depuis plusieurs années, je me suis
occupé, d'une manière toute spéciale,
de semer des Gloxinias, et j'ai été riche-
ment récompensé des peines que je me
suis données. Les variétés que j'ai obte-
nues, sont, sans contredit, les plus bel-
les, le plus nettement tranchées entre
celles qui existent dans les collections.
Quant aux quelque 19,000 plantes
formant la masse d'où nos nouvelles
variétés ont été retirées, elles ont été
revues avec soin, et toutes celles dont
les (leurs laissaient à désirer, sous le
dans leurs capsules, depuis leur récolte rapport de la forme et du coloris, ont
été condamnées et détruites. Ce qui est
jusqu'au temps de leur emploi, sont
semées sur la terre en terrines, que
l'on tient légèrement humides, qu'on
recouvre chacune d'une vitre, et qu'on
place sur couche chaude et sous châs-
sis. Le jeune plant est repiqué quand
à peine il est visible, afin d'être préservé
des mousses et autres cryptogames qui
envahissent habituellement la surface
des terres placées sous cette double
condition d'humidité et de chaleur. Ces
resté constitue donc encore un superbe
mélange, que l'Etablissement livre à bas
prix (') et que maint amateur serait
charmé d'acquérir, pour orner en été
les tablettes dégarnies d'une serre tem-
pérée ou même d'une serre froide.
L. VII.
(1) Voir Prix courant, N» 87, pag. 21 et 22.
les sexes et les fonctions sexuelles des
plantes.
Samuel Morland fut le premier qui fit
connaître quelques-uns des phénomènes
qui accompagnent la fécondation; il crut
avoir vu descendre les grains de pollen
, dans la cavité de l'ovaire et pénétrer dans
l'ouverture des ovules, découverte précé-
demment par Grew. Cette prétendue
observation fut avec raison révoquée en
doute par les meilleurs botanistes de
l'époque; car, non-seulemen l la descente des
grains de pollen dans le tissu du stigmate
et du style, est une chose matériellement
impossible, mais elle serait aussi contraire
à toutes les anologics. D'ailleurs personne
n'avait pu découvrir des grains de pollen
durant leur passage vers l'ovaire.
La théorie de Morland ayant été re-
connue insoutenable, on eut recours à
d'autres hypothèses pour démontrer la
fécondation des fleurs. Vaillant, entre
autres, admit un fluide subtil, une sorte de
spiritus ou aura seminalis, émanant des
grains du pollen, qu'il regardait comme sub-
stance fécondante et cette hypothèse est en-
core aujourd'hui admise par plusieurs
comme la seule véritable. Plus tard, et à
mesure que le microscope fut perfectionné,
des découvertes importantes jetèrent plus
de clarté sur cette fonction organique. On
avait vu comment les grains de pollen
s'ouvraient sur le stigmate et laissaient
échapper leur contenu appelé fovilla. A
la même époque, Gleichen et Ncedhain
crurent voir dans la fovilla, un mouve-
ment moléculaire qu'ils attribuaient à des
animalcules séminaux, lesquels, selon eux,
opéraient la fécondation. Ils se basaient
dans leur manière de voir, sur quelques
analogies qui existent chez les animaux.
Ainsi selon les uns la fovilla passe par
certains canaux aux ovules, et d'après
les autres un fluide émanant des crains
II-
Mi-i I l.l.WI.I.-.
de pollen suinte de cellule eo cellule et
ctl amené aux <>\ nl<-- . Les choses se trou
raicnl d ins > cl étal lorsque Amii i Gl
l'importante découverte, sur une P
que la fovilla s'allongeait en un
lube très- ice qui s'introduisait dans le
ti--u il ii style. Ces tubes poliiniques comme
i>u les appelle depuis, avaient été déjà
\ m- par Gleichen sur I i tclepias syriaca et
figurés par lui. Plus lard ils furent observés
également par du Pctil XI ors 'luis les '
Orchidées, et chez d'autres plantes par
Richard el Aug. St.-Hilairc, sans que ces sa-
vants eussent pu se rendre comptedeeeque
ces tubes devenaient. Celte importante 1 1 » '■ -
couverte était réservées. Brongniart. Ce sa-
vant a vu distinclemcnl c :nl les tubes
poliiniques pénètrent dans l'ovaire el en-
suite dans les ovules mêmes, el cette décou-
i crie lui conGrmée par il. Brown.
PbéDomeaei ipii Kccompagnenl la
i... .11. lui Ion
Pour bien faire c prendre ce qui se
passe pendant la fécondation, il nous faut
dire quelques mots sur la structure do
pollen el des ovules. Le pollen se forme
dans les anthères qui le laissent échapper
à leur maturité. Chaque grain de pollen
se compose de plusieurs membranes qui
renferment une substancegranuleuse, com-
posée de liquide, de mucilage, de goutte-
lettes d'huile, d'amidon el de quelques
autres matières moins connues. Le stig-
mate qui communique avec l'ovaire, se
compose de cellules pa pilleuses, suintant
•:i l'époque de la fécondation un liquide
visqueux, qui leur donne un aspecl ver-
nissé. I u tombant sur le stigmate le grain
de pollen absorde ce liquide, se gonfle :
son enveloppe extérieure crève et sa mem-
brane interne s'allonge en tube en entraî-
nant dans -.1 partie antérieure tout le con-
tenu. Souvent l'enveloppe extérieure ne
crève pas, el alors les tubes sortent par
des porcs dont le bre est variable;
parfois il n'j en .1 qu'un. Cette formation
■lu tube esl précédéed'un changement dans
1 •' couleur du pollen. Gartner en parlant
de la fé lalion hybride dil : Si ce croise-
menl a réussi, li grains de pollen devien-
nent plus petits cl semblent se dissoudre.
Ei !me temps ils se décolorent, les bleus
deviennent livides-grisâtres, les orangés
passent tu jaune-pâle; et il ajoute que
cctU altération de la couleur s'opère dans
l'espace de 5 I d'heure .'1 2 heures, selon les
circonstances. La fraîcheur primitive du
stigmate disparaît en même temps. On
peut admettre en général, que ces phéno-
mènes s'opèrenl en 83 à lim minutes, ou
bien, selon la nature particulière de cha-
que plante, en 2 à -i heures : chez 1rs
conifères ils exigent beaucoup plus de
temps.
Quand la fécondation, qu'elle soit nor-
male ou hybride, a réussi, on s'aperçoit
peu de temps après, qu'un changement
se manifeste dans l'ovaii 1 dans les
ovules. Kobreuter <lii à ce sujet, que dans
V /[Huants Trionum, ce changement se
manifeste dans l'espace île deux heures
et trois quarts à trois heures. La matière
fécond inte s il ■ besoin de ce temps pour
opérer le trajet du stigmate jusqu'aux
m ulcs. Brongniarl prétend que la féconda-
tion dure plus longtemps, mais cela ne
change rien à la question, car, -i elle dure
plus de huit 1 's chez les 1 ucurbilacées cl
quelques is chez le Noyer, cela prouve
qu'il j a des différences selon le genre de
plantes.
Gartner, qui a (ail de nombreuses expé-
riences sur li fécondation hybride île-
plantes, assure que la moindre quantité du
propre pollen 1 xclul l'effet du pollen
étranger. Il a fécondé dans îles con-
ditions favorables nue Yicotiana rustica
,i\ ec le pollen de V. panicutata, et une
heure après avec le pollen île V. rustica.
Les graines récoltées ne donnèrent que
des plantes de .V. rustica. Quand la fécon-
dation avec le pollen de .V. rustica ne lui
effectuée qu'une heure el demie après le
croisement hybride, il y eùl déjà quelques
hybrides parmi les descendants, mais la
plupart étaient encore des V. rustica. Lors-
qu'enfin relie lrcimd.il iull lui Opi Ter ilell \
heures après le croisement, tous le- <lr--
cendants furent îles hybrides. D'où l'on
peut coni lnif que deux heures après l'ap-
plication du pollen de la .V. rustica, la
fécondation était déjà terminée.
La structure du tube pollinique n'offre
rien de particulier; c'est tout simplement
une espèce de boyau très-mince, qui ren-
ferme dans sa partie antérieure tout le con-
tenu du grain de pollen, tandis que la
partie postérieure est vide. L'allongement
du lube pollinique a lieu à l'aide d'un
liquide qui esl sécrété par les cellules du
style cl que le lube lui-même absorbe. Il
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119
14Ô7-U58.
ABIES PINSAPO, boiss.
Coniferoe.
CIIARACT. GENER. — Amenta mascula : an-
thère binae uniloculares squamis subtus adnalse.
Amenta fœminoa : squamae imbricatse; ovula ad
basin squamarum gemina collateralia apice suo
deorsum spectantia ore lacero patulo instructa.
Strobili erecti. Semina ala cuneiformi donata
matura ciim squamis et bracteis ab axe persis-
tente, soluta, decidua.
CHARACT. SPECIF. — A. foliis solilariis circa
ramos cylindi'ice disposilis 5-S lineas longis sub-
teretibus integris, slrobilis ercctisovato-cylindri-
cis, squamis bracteolaribus inclusis carpelle- mul-
tolics brevioribus.
Abios Pinsapo, Boiss. Bibl. Univ. Genev.,
1858, Voy. Esp., p. B8£, lab. 107-160. - Picea
Pinsapo, Loudon, Encijcl of Trees, 1041.
Ce bel arbre, remarquable par son
port pyramidal, par l'épaisseur de son
feuillage, par la disposition opposée et
à angle droit de ses ra mules qui for-
ment au bout des brandies des espèces
de croix, enfin par ses feuilles rigides,
non distiques mais insérées sur tout le
pourtour des rameaux, n'a encore été
trouvé que dans les montagnes de la
province de Ronda, la plus méridio-
nale de l'Espagne, où il forme des forêts
assez étendues. Il y croit à une alti-
tude de 1200 à 2000 mètres, ce qui
explique sa parfaite rusticité dans l'Eu-
rope Centrale. Les premières graines
que je rapportai d'Espagne en 1837,
ont donné naissance à des arbres qui
ont aujourd'hui de 7 à 9 mètres de
hauteur. On en fit venir d'autres à
plusieurs reprises, depuis celte épo-
que, et maintenant YAbies Pinsapo
est abondamment répandu dans toute
l'Europe , quoique les pieds d'une
certaine force soient rares et d'un prix
élevé.
VAbies Pinsapo est très-robuste et
assez indifférent à l'exposition et au sol,
pourvu que ce dernier soit perméable
à l'humidité. Jusqu'à dix ou douze ans
il buissonne, s'étend en largeur et ne
s'élève guère, mais à partir de ce mo-
ment il s'élance et fait des jets annuels
de 50 à 70 centimètres. Les racines
sont nombreuses et divisées, ce qui
permet de le transplanter sans incon-
vénient; c'est ainsi que dans l'automne
de 1859, j'ai pu changer de place un
exemplaire de plus de huit mètres de
hauteur et qui avait été planté trop
près d'un mur. L'année suivante (1860)
l'arbre, très-bien portant du reste, a
donné des pousses plus courtes qu'à
l'ordinaire et ses branches supérieures
se sont chargées pour la première fois
de cônes. Celte production de fruits
était anormale et due à la transplanta-
est encore incertain si la fovilla subit
quelque modification par cette absorption.
L'organisation des ovules est un peu
plus compliquée. Ces organes dans lesquels
se forme l'embryon, naissent, à l'inté-
rieur des ovaires, des placentas auxquels
ils sont attachés par un mince filet qui
porte le nom de funicule. C'est d'abord
un petit corps conique, qui s'entoure peu à
peu d'une ou de deux membranes, appelées
téguments, lesquels se réunissent auboutdu
petit corps (le nucclte), en laissant une
petite ouverture appelée le microptjle.
Dans l'intérieur du nucclle se forme vers
le moment de la fécondation une petite
cavité, appelée le sac embryonnaire; dans
celui-ci on voit à la même époque ordinai-
rement deux, quelquefois plusieurs petits
corpuscules, ronds ou un peu ovales, sur-
montés d'une sorte de coiffe fibreuse. Ces
corpuscules, qui avaient été regardés
jusqu'ici comme des cellules, ne sont cepen-
dant que de petites masses de protoplasme
dépourvues de toute membrane cellulaire.
A l'époque de la fécondation, ces corpus-
cules avancent vers le sommet du nucclle,
dont l'extrémité se trouve alors dans un
état de ramollissement ou de dissolution.
Les choses étant ainsi disposées, la fécon-
dation s'opère de la manière suivante :
ISO
iBlES PINSAPO
lion, car il n'y uvait que très-peu de
chatons mâles, et les cônes n'ont pas
donné de graines fertiles. M. Pépin
cite cependant dans la Revue horticole
de 1860, p. i93, un Abies Pituapo âgé
d'une vingtaine d'années et qui a donné
des cônes bien conformés et de bonnes
graines ; de sorte que nous pouvons
espérer de voir fructifier régulièrement
les arbres de cet âge, que nous possé-
dons dans nos cultures.
E. BoissiEn.
Si l'on a dénié à quelques Sapins
nouvellement introduits un mérite orne-
mental, supérieur à celui des espèces
de nos bois, nul ne songera, nous en
avons la conviction, à refuser au Pinsapo
une beauté incontestable!
Il n'est pas de conifère plus rustique,
d'une forme plus régulière, plus agréable
que le Pinsapo. Vucun Sapin ne
présente ses branches dans un ordre
aussi symétrique, aucun ne se montre
plus rustique sous notre ciel inclément ;
aussi est-ce une lionne fortune pour
la Flore que de pouvoir enregistrer en
face du beau dessin pris sur place, dans
notre Etablissement, le texte que nous
devons à la bienveillance de M. 13ois-
sier lui-même, à qui revient la décou-
verte de cette belle conifère. Cci Etablis-
sement est redevable aussi à ce célèbre
botaniste d'un grand nombre de précieu-
ses plantes, fruit deses importants voya-
ges en Orient.
Mous recevons chaque année des
graines de Pinsapo; elles nous arri-
vent toujours détachées de leur cône;
nous m pouvons, en conséquence,
garantir la parfaite exactitude du fruit
que nous reproduisons ici d'après l'ou-
vrage d'Antoine (Die Coniferen).
L. VIF.
le tube polliuique qui contient la fovîlla, l'extrême ténuité des organes. C'est aussi
après s'être avancé dans l'ovaire, s'allonge cette circonstance qui explique pourquoi
encore el pénètre a la lin dans le mi- l'acte de la fé lalion est reste si long-
cropyle de l'ovule. Ce qui s'y passe en- temps à l'état de problème. Ce que l'on voil
suite est difficile à observer, à cause de clairement à l'aide d'un bon microscope,
/ vrat ton )
AREC A SAPIDA Sol
iYoar, Zélande
U59.
121
ARECA SAPIDA , sgland.
Palmœ.
CHARACT. GENER. - Flores raonoici, sessiles
in eodcm spadicc, spallia duplici cincLi ; masculi
superiores plerumque foemineis 2 stipati. Masc.:
Perianthium 6-partitum, 2-seriale; stamina 3-12.
Fœm. Pefianlliii foliota G, imbricata, convoluta.
Ovarium 1-3-loculare. Sligmala 3, sessilia. Drapa
monosperma, fibrosa ; albumen corneum in sp.
Nova>Zelandiae non ruminatum. Embryo basila-
ris. J. D. II.
CHARACT. SPECIF. — A. foliis pinnatis.pinnis
multijugis anguste lineari-lanceolatis replicatis
terminalibus praemorsis, costis petioloque lepido-
tis, periantliii a* foliolis exterioribus angustis in-
terioribus ovatis acuminatis, § late ovatis, drupis
ovoideis, albumine a;quabili. Oook. fil.
Areca saplda, Sol. in Furst. PL Escul. Ins.
Oceano Austral, p. u'G, n. 55. Ricit., FI. Astrolabe,
p. 157. All. Cus.v., Prodr. FI. Nov. Zel. in Hook.,
Comp. to Bot. Mag., v. 2, p. Ô7i. Hook. fil., FI.
IV. Zel. v. 1, p. 262, t. 5!) et 00. Hook. in Bot.
Mai/., tab. 51511, icon li ic iterata. — Maux Lepel-
letier, in Bévue horticole (I8G0) pag. 18.
Areca «Ohsn. Mirt., Palm., t. 151 et 152.
Kunth., Enum., PI. v, 3 p. 185.
Palmier indigène de la Nouvelle- rique méridionale, est par les 58" ; ils
Zélande, où il est le représentant le plus ! ne dépassent pas les 50° Sud en
méridional de ce noble genre de végé-
taux dans l'hémisphère sud. On l'y ren-
contre jusqu'au 58° 22' de latitude,
tandis que l'extrême limite australe
qu'atteignent les palmiers dans l'Amé-
Afrique.
Les Arecs sont des palmiers essen-
tiellement asiatiques; ceux que l'on
rencontre dans le Nouveau-Monde y
sont importés. Ils constituent pour nos
f 1325 (Suite et fin). DE LA FÉCONDATION DES PLANTES AU POINT DE VUE DE L'HORTICULTURE.
c'est que le tube pollinique s'introduit
dans le rnicropyle, que là il s'applique
contre le nuccllc, à l'endroit où sont situés
les deux corpuscules. L'on croyait alors que
la matière fécondante du tube pollinique
passait à travers les différentes membranes
qui la séparent des corpuscules, et opérait
ainsi la fécondation. Cette théorie a été
pendant longtemps prédominante, jusqu'à
ce que Scbleidcn chercha à faire prévaloir
une nouvelle opinion. Ce savant croyait
avoir vu que le tube pollinique pénétrait
dans l'intérieur du sac embryonnaire, en
enfonçant la membrane de celui-ci, et se
transformait lui-même en embryon.
Cette opinion, malgré la grande autorité
de son auteur, rencontra cependant de
nombreux incrédules parmi les botanistes,
non seulement parce qu'elle est en opposi-
tion flagrante avec toutes les analogies,
mais aussi parce qu'elle est contraire aux
observations qui ont été faites sur la
formation et le développement de l'em-
bryon, développement plus facile à observer
que l'acte de la fécondation lui-même. Le
professeur Scbacht, de Bonn, considérant
TOME IV, 2" SÉRIE (1859).
sans doute que deux hypothèses contraires
ne peuvent être vraies en même temps,
résolut de soumettre la question delà fécon-
dation à une nouvelle étude. Il profita des
loisirs que lui procurait son séjour dans
l'ile de Madère, pour faire de nombreuses
observations microscopiques. Voici le ré-
sumé des travaux de M. Scbacht : Lorsque
le moment de la fécondation est arrivé,
les deux corpuscules du sac embryonnaire
se transportent vers le sommet du nuccllc
qui, à ce moment, est dans un état de dis-
solution tel qu'il ne présente aucun
obstacle entre les corpuscules et le tube
pollinique. Celui-ci vient alors se placer
entre les deux corpuscules et s'engage dans
le tissu fibreux dont ils sont coiffés; en
même temps la membrane qui forme
le tube pollinique, se ramollit et se dis-
sout, de sorte que la fovilla, étant mise
en liberté, peut sans obstacle se mélanger
et se confondre avec la substance des deux
corpuscules embryonnaires. Cela fait, l'un
des corpuscules s'entoure immédiatement
d'une membrane, tandis que l'autre dispa-
rait ou est résorbé. Le corpuscule restant
1G
122
Alir.CV SAPIDA.
serres chaudes l'un des plus gracieux l>r Hooker réserveraii ce dernier nom ;'i
ornemi nls. On conçoit que l'espèce qui l'espèce propre à la Nouvelle-Zélande, et
nous occupe, n'exige pas la serre chaude; qu'AIlan Cunnfngham appelle .1. Bank-
mais pour la cultiver convenablement) iti, dédicace faite à Joseph Banks, auquel
il faudrait avoir à sa disposition un de la flore deces contrées est redevable de si
ces locaux à température mixte; et par importants travaux, continués avec tant
le motif que ces sortes de serres man- de persévérance par le Dr Dation Hooker.
quenl dans la plupart des établissements, ' Les deux espèces, ou bien l'espèce et
on l'associe aux palmiers des Tropiques la variété ont un tronc de (i à 12 pieds
parmi lesquels il fait merveille, où il \;i de hauteur (20 pieds d'après Allan
même jusqu'à fleurir abondamment, Cunningliam)ct (i ù 8 pouces de diamé-
comme il l'a fait à Kew. tre. Les frondes pennées sont longues
Une espèce voisine, peut-être une sim- de 4 à 6 pieds, à pinnules très-étroites,
pie variété de VAreca sapida, croit à l'ile linéaires-lancéolées, repliées sur les
Norfolk. Baucr qui l'y a découverte, la bords. Le spadice est très-branchu, les
rapporte à celte dernière espèce, tandis fleurs très-nombreuses, sessiles, une
que le I)r D. Hooker serait disposé à fleur mâle, puis deux fleurs femelles, et
lui appliquer le nom d'Âreca Hanoi, ainsi de suiic. Le fruit est ovoïde, d'un
-i le fruit de l'arbre de Norfolk est glo- demi-pouce de longueur, recouvert d'un
buleux au lieu d'être ovoïde, forme t i--n fibreux. L. Vif.
qu'affecte celui de VAreca sapida. Le |
Explication <lc« Igarcsi Fig. I. représente le porl réduit de l'arbre fleuri. — Fig. 2. Iispalhe.
— Fig. ". section du spadice cl fleurs [grandeur naiuretli ). - (. Pleur maie. — '>. Elamini . — G. Fleur
remette [fig. groisiet). — 7. La drupe. — s. Le finit (or. no/.). — '.'. L'albumen [lêgèremt m groiti.).
qui a été transformé eu cellule, se déve-
loppée! devient embryon. Ajoutons que
cette théorie lelleque la décrit U.Schacht,
est conforme aux analogies, qu'elle expli-
que la chose de la manière la plus nalu-
relle cl qu'elle a été confirmée par les
principaux botanistes tic tous les pays.
D'après ce qui précède, il sera facile
de se rendre exactement compte de la
théorie de la fécondation naturelle et de la
fécondation hybride, et de se faire une
idée des causes des variations et de l'hj lui-
dation des plantes.
L'embryon normal, c'est-à-dire celui
qui reproduit exactement la mère-plante,
• anime cela a lieu dans la nature, se forme
après le mélange du contenu du tube
pollinique avec les corpuscules du sac
embryonnaire. Ce n'est pus une agrégation
purement mécanique, mais une combinai-
rganique qui a pour résultai immé-
diat une nouvelle plante. Car nous voyons,
■ nous l'avons dit, le corpuscule
embrj taire se couvrir d'une membrane
cellulaire, peu d'instants après la réconda-
lion, et se développer ensuite en embryon.
Son igno -Ii composition élémentaire
du contenu du tul>c pollinique ainsi que
celle 'le- eiirp u seules embryonnaires; mais
il est évident qu'elles doivent être diffé-
rentes, car -ans cela le mélange en serait
superflu. Maintenant, si le contenu du
pollen et le corpuscule de la même fleur
se mélangent, il doil nécessairement en
résulter une nouvelle plante, semblable en
tous points à la mère. Si au contraire du
pollen étranger tombe sur le stigmate, les
conditions ne sont plus les mêmes, et le
résultat du mélange des deux substances
sera une nouvelle piaule, différant plus
ou niciiiis de la mère-plante, cl cette dif-
férence sera en raison de celle des deux
parents.
Oi-i^liw «le»* rao€*a «'t «le»* vnrlélëe.
Aussi longtemps que la plante croit
dans sou terrain naturel, aussi longtemps
qu'aucune cause extérieure ne vient à
troubler l'acte de la fécondation naturelle,
les descendants ressembleront exactement
à leur mère: mais il a été constate que
les forces de la nature qui produisent les
espèces, sont en même temps celles qui,
dans «les périodes plus longues, produisent
1rs variétés, les rares et les genres.
Nous ne connaissons plus les types
MISCELLANEES.
123
primitifs de la plupart de nos plantes
cultivées; nous ne connaissons plus qu'un
très-petit nombre de plantes de la période
qui a précédé l'époque actuelle. Que sont
devenues ces plantestont-ellesétédétruites
tout d'un coup à la suite d'un violent
cataclysme ?
Rien n'autorise à admettre cette hy-
pothèse, car en ce cas, il ne serait
resté aucun vestige des anciennes plantes;
or nous trouvons encore vivants des
végétaux qui appartiennent évidemment
à une autre époque que la nôtre. Nous
citerons le Salisburia adiantifolia, dont de
nombreux vestiges se trouvent dans les
terrains jurassiques, et qui croît encore à
l'état sauvage -dans le Japon. Si nous
considérons ce qui se passe encore de nos
jours, nous pouvons en conclure que les
plantes primitives se sont modifiées insen-
siblement et à de longs intervalles, et
que de nouvelles variétés, des espèces et
desracessesont produites, non pas précisé-
ment à la suite d'un changement de climat,
mais en vertu d'une loi générale de varia-
bilité. Ce qui se fait lentement et par acci-
dent dans la nature, nous le voyons s'opé-
rer beaucoup plus vile dans nos jardins,
sous l'influence de la culture. Le Hèlre
à feuilles rouges, le Chêne fastigié, le
Frêneetle Saule-marecau à rameaux incli-
nés, le Myosotis à fleurs roses et blanches
sont des variétés qui se sont produites
spontanément dans nos forêts et dans nos
prairies ; et déjà on est parvenu à les
reproduire par leurs semences. Les variétés
à fleurs doubles se rencontrent quelque-
fois au milieu des autres. Nous voyons
même les types primitifs disparaître et
les variétés en occuper la place. Si donc
une espèce conserve pendant des siècles
ses formes originaires, nouspouvons, d'une
autre part, admettre en principe qu'aucune
espèce de plante n'est créée immuable, et
que les variétés et les genres sont les
descendants d'espèces primitives.
Comment se produisent donc les variétés
et quelle est la cause de ces modifications
héréditaires qui ont lieu dans le règne
végétal? Ne seraient-elles pas par hasard
d'une nécessité absolue ? Nous avons vu que
l'embryon se forme du mélange de deux
substances différentes, provenant l'une du
grain de pollen, l'autre du corpuscule
embryonnaire. Admettons maintenant une
minime variation dans la constitution du
pollen, ou ce qui revient au même, suppo-
sons que le pollen d'une fleur tombe sur le
stigmate d'une autre; alors les conditions ne
sont plus les mêmes, la nature de l'embryon
doit changer et une nouvelle variété se
produire. Ce qui arrive accidentellement
dans la nature, a lieu habituellement dans
nos jardins, où une abondance de sucs
nourriciers est amenée aux fleurs, ce qui
ne peut rester sans influenccsur le pollen.
Aussi voyons-nous que les individus d'une
même variété ou sous-variété de nos
plantes le plus anciennement cultivées,
diffèrent généralement plus entre eux
que ne le l'ont les individus d'une espèce
quelconque dans l'état de nature. Celle
extrême variabilité chez les plantes culti-
vées, est due aux conditions différentes et
peut-être à l'excès de nourriture, comme
nous venonsde le dire. Et ceci est un prin-
cipe : quand l'organisation a commencé à
varier, elle continue à varier pendant une
suite de générations. Nos plus anciennes
plantes cultivées, le froment par exemple,
produisent encore de nouvelles variétés.
Nous avons vu une espèce de celte céréale,
qui avait atteint le maximun de la varia-
tion, c'est-à-dire que chaque épillet au
lieu de trois grains qu'il produit ordinaire-
ment, en contenait quatre. Elle avait été
gagnée dans le Yorksbire, dans un terrain
appartenant au système géologique des
sables verts. Celte extrême fertilité, ce
changement d'un caractère systématique,
doit être attribué aux sels phosphoriques
que ce sol renferme en abondance.
A quelle époque de la vie agissent les
causes de la variabilité? Telle plante
cultivée montre la plus grande vigueur et
ne produit jamais ou presque jamais de
semences ; un changement insignifiant
dans les circonstances habituelles de leur
végétation y détermine la production des
semences. Bon nombre de plantes exotiques
cultivées dans nos serres, ont un pollen
stérile. Nous voyons des plantes faibles
et malades produire des graines en abon-
dance; ici le système reproductif est parti-
culièrement affecté.
Certaines plantes varient fort peu. 11 y
a ce qu'on appelle des plantes qui jouent;
un simple bourgeon ou rejeton prend
tout-à-coup un caractère différent de
celui du reste de la plante. Ces bourgeons
ou rejetons peuvent être propagés par la
greffe et quelquefois par semence. La Rose
tu
MISCEI !.\\l l 3
moussue blanche a été gagnée en Angle-
terre d'un rejeton d'une rose moussue
ordinaire : la plupart des variétés de Carael-
lias proviennent de bourgeons; nous avons
un jour trouvé sur une haie d'il' un ra-
me.ni à Feuilles panachées également prove-
nu il un bourgeon. Ces bourgeon-, naissent
primitivement d'une cellule qui porte en
elle les caractères de la variété, comme le
lait la cellule qui se produit dans le sac
embryonnaire. Pour que toutes ces varia-
tions se produisent, il suffit d'un peu de
plus ou de moins d'un élément inorgani-
que quelconque, qui s'accumule dans ces
cellules. Nous avons vu un jour dans un
jardin deux Groseillers rougesà grappes,
plantés dans des parterres, l'un vis à vis
de l'autre, et séparés par un chemin. La
moitié de ces deux arbrisseaux, celle qui
était tournée du côté du cliemin, portait
des feuilles panachées, tandis que l'autre
moitié avait des feuilles vertes. Il est évi-
dent qu'un certain élémcnl inorganique,
se trouvant dans la terre <lo chemin, avait
été absorbé par les racines des groseillers
et avait déterminé chez eux la panachure
des feuilles.
Les variations qui se produisent acci-
dentellement dans la nature, deviennent
souvent constantes et se fixent dans un
individu; eu d'autres termes, les condi-
tions de la variabilité deviennent pré-
pondérantes. Si certaines variétés sont
cultivées séparément, d'autres variétés île
l.i même espèce, leurs descendants, leur
ressemblent. Mais, si au contraire ces
mêmes variétés sont cultivées avec d'au-
tres, ou peu soignées, elles continuent à
varier, et après quelques générations,
montrent les caractères du type primitif.
Les Quarantaines [Cheiranlnus annuus)
ne donnent à l'état Sauvage que des ilclll's
rouges simples. Peu à peu les ileurs se
sont doublées, ensuite on en a gagnées à
Meurs blanches et violettes, et ainsi suc-
cessivement 13 ou lii nouvelles nuances.
Quand chacune de ces nuances est culti-
vée isolément, elle se reproduit dans ses
descendants; si ;lu contraire on néglige
ces précautions, on arrive après quelques
générations à n'obtenir que des fleurs
rouges ou Molettes, dont la plupart sont
simples, "n c i.iii les précieuses varié-
li s de Navels obtenues en Angleterre. La
plupart ont été introduites sur le conti-
nent , où elles finissent par dégénérer.
C'est que le pollen des navets communs
dont l'atmosphère est remplie, à l'époque
de la floraison, est prépondérant et altère
la pureté des nouvelles races. Nous avons
cultive des navets blancs de Norfolk, et,
à une grande distance de là, des navets
communs de la variété noire. Avant semé
les graines récoltées sur les premiers, nous
avons trouvé que tous les navets qui en
sont issus, étaient noirs OU gris, quoique la
forme des Norfolk se fût conservée.
Quand le Froment blanc de nos polders
ou le blanc de Sandonier sont semés dans
le Brabant ou dans une autre province
de la Belgique, ils deviennent roux après
deux générations. Le Gouvernement a mis
beaucoup de peine à introduire en Bel-
gique le froment roux red Mary gold;
cette belle variété a dégénéré comme
le fout toutes les variétés étrangères, sous
l'influence du pollen de l'espèce indigène,
quoique certains caractères, tels que la
couleur et le duvet des billes, puissent
se conserver [dus longtemps. Les variétés
s.uii dune sujettes à changer, si les circon-
stances qui les ont fait naître, varient.
Il faut excepter toutefois les variétés qu'on
propage par bourg \s, par greffe, par
di\ ision et par cayeux.
D'après ce que nous avons dit [dus haut,
il sera facile de se faire une idée de la
formation des hybrides, qu'il ne faut pas
confondre avec les variétés. Si le stigmate
d'une fleur est poudré avec le pollen de
la Heur d'une espèce OU d'un genre diffé-
rent, la fécondation s'opère de la même
manière, mais le résultat sera tout autre;
car au lieu de ressembler à sa mère, la
jeune [liante participera des caractères du
père et de la mère; ce nouveau produit
s'appelle un hybride.
Si la nature se plaît à produire des
variétés et même de nouvelles espèces, elle
a une antipathie marquée pour les hybri-
des. Car non-seulement les hybrides ne
produisent point de semences fertiles ou
eu donnent peu, mais la nature tend encore
continuellement à séparer ce qui a été
violemment uni. .Nos études et nos recher-
ches nous ont conduit à la conviction qu'au-
cun vrai hybride ne se propage naturel-
lement d'une manière constante. Les
jardiniers connaissent les grandes diffi-
cultés qu'il J a à obtenir des Pensées,
répondant aux exigences des amateurs et
aux règles de l'esthétique. Ces plantes sont
(
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'»'<//, 4f«.-l
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12!)
1440-1UI.
DARimGTONIA CALIFOMICA, tohhey.
Sarracenieœ.
CHARACT. GENER. - Calyx ebracteolatus .
5-sepalus; sepalis distinctis subpetaloideis. Co-
rolla .'i-sepala; petalis latissime unguiculatis ;
lamina ovata ungue multo minore. Stamina 12-15,
uniserialia ; filamentis brevibus subulatis; antlic-
ris oblongo-linearibus j loculis inaequalibus. Ova-
rinm turbinatum, 5-Ioculare, 5-lobatum; apice
dilalatum cniicavum. Stylus brevis, columnaris,
!j-lîdus; laciniis lincaribus, divergentibus, apice
intus stigmatosis. Ovula plurima anatropa, pla-
cenlas dilatatas obtegens. Capsula... — Hcrba
perennis, Californica, uliginosa . foliis Sarrace-
ni8e; lamina profunde biloba ; lobis divcrgentibus :
scapis unifions, bracteatis j bracteis infimis distan-
tibus, suprcmis approximatis inibrieatis : flore
nutante purpureo. Tort\ey.
SPEC1ES l'Nir \ : Darllngtonia Califor-
nie», Torr., in Smith's Contrib. to Knoivl. (April.
1853, fasc. ex 8 pag. ln-4», tab. cum icône hic
iterata).
La découverte d'un nouveau genre
dans une famille bizarre par la forme
et obscure au point de vue des affinités,
est toujours une bonne fortune pour le
botaniste-classifîcateur. Il y a chance,
en effet, pour que le nouvel organisme
s'éloigne moins que ses devanciers des
familles dont on a intérêt à le rappro-
cher, et qu'il serve d'intermédiaire pour
établir ce rapprochement. A ce titre le
Darllngtonia, membre évident du petit
groupe des Sarraceniées, nous présente
un intérêt tout particulier. Guidé par
des analogies frappantes pour tous ceux
qui prendront la peine de les recher-
cher, nous avons indkjué jadis (in Hoo-
kcr's London Journal nf Bolamj, V,
p. 252. et supra, Flore des Serres sub
tabula 1074) l'affinité très-étroite qui
rattacherait les Sarracenia au groupe
des Ericacées-Pyrolées.iNous établissions
surtout le parallèle entre un Sarracenia
quelconque et le Pyrola uniflora. Feuil-
les toutes radicales, absence de stipules,
hampes uniflores, trois bractées sous la
(leur, cinq sépales, cinq pétales hypo-
gynes, des étamines renversées en de-
hors dans le bouton, des anthères d'une
consistance et d'un aspect tout sem-
blable, un ovaire à cinq loges et à cinq
placentas axiles, un style dilaté en étoile
chez la Pyrole, en ombrelle chez les
Sarracenia, un fruit capsulaire à cinq
valves loculicides, tel est l'ensemble de
rapports qui se manifestent entre les
deux types. Les différences qui les sépa-
rent, sont moindres assurément que cel-
les qui distinguent beaucoup de genres
d'une même famille naturelle, et la
distance entre les deux est encore dimi-
nuée par l'interposition du Darlingtonia
californica.
Cette dernière plante, en effet, sui-
vant la judicieuse observation de M.
Torrey, rappelle par beaucoup de points
les Pyroles et les Munolropa. Ses ham-
un produit du croisement de l'ancienne
Viola tricolor maxima (variété) et de la
Viola altaica. Celle-ci est une plante
alpine des Carpalhcs, l'autre habite la
plaine. La première a été choisie à cause
de la forme ronde de sa fleur qu'on dési-
rait combiner avec de nouvelles nuances. Si
l'on observe avec attention un parterre
de semis de Pensées, on en trouve à
peine une sur cent, offrant toutes les
qualités désirables ; surtout les (leurs
rondes et plates feront défaut; la majorité
aura la forme irrégulière de la Viola tri-
color. La dégénérescence de ces Pensées
tient à deux causes. La première c'est
que la nature de la Viola altaica, en tant
que plante alpine, est modifiée par la cha-
leur de nos plaines, et la seconde provient
de ce que les vrais hybrides ne donnent
pas de semences , ou que s'ils en don-
nent, leurs organes ont été fécondés par le
pollen de (leurs voisines qui ne sont pas
de vrais hybrides.
Le Cytisus Adami présente une autre
faci-
par-
120 DABLINGTONIA CALIFORNICA.
pes à écailles, sn (leur penchée, ses éta- j pleines (leurs, ce qui a fait
mines presque définies, le faciès en un lement reconnaître un genre
mot aussi bien que la structure florale ticulier.
jusiilieni ce rapprochement. .M. Torrcy Les feuilles de celle remarquable
noie soigneusement ces rapports, mais plante constituent, suivant la structure
sans oser conclure d'une manière posi- j habituelle de la famille, des ascidies en
live qu'ils soient des indices sullisants forme de cornets. Seulement l'appen-
d'alliniié. Jl semble attendre quelque dice terminal qui représente à quelques
lumière nouvelle de la connaissance égards un opercule, au lieu d'être
future du fruit mûr du Darlingtonia. entier ou simplement émarginé, offre
Mais, ce fruit ne s'éloignera probable- deux lobes divergents. Les stigmates
ment pas fort du fruit des vrais Sarra- occupent l'extrémité des branches d'un
cema, el ceux-ci par les placentas aussi style ;j-fide, au lieu d'être placés, comme
bien que par l'ensemble de leur orga- chez les Sarracenia, sous les angles de
nisalion, ne diffèrent en rien d'essentiel l'expansion en ombrelle du style. L'ovaire
de ceux des Pyroles. est, d'après M. Torrey, décidément à
Le Darlingtonia califomica est la cinq loges et telle est aussi la structure
seule plante de sa famille qu'on ait du fruit des Sarracenia, bien qu'une
encore trouvée à l'Ouest des Montagnes lacune qui se forme de bonne heure
Hoeheuscs. Tous les vrais Sarracenia dans l'axe de l'ovaire, ail pu faire croire
habitent les Etats-Unis et trouvent dans à l'existence de placentas pariétaux.
l'Etat de l'Ohio leur limite occidentale. La plupart des Sarracenia se eulti-
Le troisième genre de ce petit groupe, vent dans nos serres, bien qu'avec dil-
ue comprend qu'une seule espèce (icullé. Il en sera sans doute de même
(Reliamphora nulans, Bentii.), qui,
par exception, habite une région tropi-
cale , les savanes marécageuses de
la Guyane anglaise. Découvert avec
un seul débris de fruit, en octobre 1842,
par le botaniste Brackenridge, à quel-
ques milles Sud de Sbasta-l'eak, vers
les sources du Uio-Sacramcnto, en
Californie, le Darlingtonia a été re-
trouvé dans le même lieu, en mai 1851,
par le l)r G. \\ . Hulse, qui, cette fois
a pu en cueillir des exemplaires en
Explication tic» iigurra analytique». — Fig. I. Diagramme de la Heur. — 2. Un pétale, graud.
nat. — 3. Une étamine, fortement grossie. — i. Grains de pollen, id. — S. Coupe verticale de l'ovairo.
— 6. Style et stigmate. — 7. Un ovule. - 8. Poils pris S la base interne de l'ascidie. — 9. Poilsde
l'intérieur ■ 1 1 l'ascidie, juste sens l'orifice externe. Même grossissemenl que le .Y s.
du Darlingtonia caZJ/brntcaf.1), dès qu'on
aura trouvé l'occasion de l'y introduire.
J. E. P.
(I) Nous en possédons eu ce moment dans
notre Etablissement un exemplaire conservé
pendant l'hiver dans l'une de nos serres à
fougères (-i"-IO" Réaum.): ses feuilles s'\ sout
desséchées, mais aujourdnui (li mai) il repousse
parfaitement du centre ; nous le plaçons dans
le coffre froid aux DionœaC), que nous cultivons
eu terre de bruyère pure (terre à Erica) L. VII.
(•) .v.n ivonsnu cnanl en culture un grand nombre d'Attrape-
mouches (INohh i).
preuve des efforts que la nature fait pour
désunir les hybrides qui se sont formés
malgré elle. Cet arbre est un vrai hybride
du Cytisus Laburnum el du Cytisus pur-
pur eus. Il donne ordinairement des fleurs
d'un pourpre terne; souvent aussi il porte
des Deurs moitié jaune, moitié pour-
pre, et chose remarquable, parfois des
ra aux du Cytisus purpurem pur
naissent du tronc cl des branches; pour
que la preuve soi! plus frappante encore,
ces rameaux se chargent de fleurs qui
ressemblent en Ions points à celles du
Cytisus pur pur eus. 11 est clair qu'ici la
nature sépare déjà dans les tissus mêmes
les deux éléments hétérogènes, qui avaient
été unis par la fécondation hybride.
L'Oranger appelé' Bizarrerie est également
un composé hybride du Citronnier et de
l'Oranger. La désunion des deux espèces
se manifeste dans les fruits aussi bien que
dans les feuilles.
MISCELLANEES.
127
De ces faits, auxquels nous pourrions
en ajouter encore d'autres, l'horticulteur
peut conclure, d'abord qu'il ne faut pas
faire de croisements entre des plantes
dont le port, le mode de croissance et la
station naturelle diffèrent Irop; et en se-
cond lieu , qu'il ne faut pas croiser des plan-
tes qui ne se propagent que par semis , ou
dont la multiplication artificielle serait
trop difficile.
Le mélange dans les variétés et les
hybrides ne s'effectue pas toujours dans
des proportions égales, de là vient que les
descendants ressemblent tantôt davantage
au père, tantôt à la mère. Il existe même
des variétés ou métis dans lesquels le mé-
lange des deux variétés n'est point intime.
La jacinthe l'Enfant de France est un
métis (1) d'une fleur bleue et d'une fleur
rouge. Le calyce est resté rouge, tandis
que les pétales qui en forment le dédou-
blement, sont restés bleus.
Les métis et les hybrides des plantes
bulbeuses sont constants sous le rapport
des formes, parce qu'on les multiplie au
moyen de leurs cayeux, qui sont de la
nature des bourgeons. Mais nous nous
rappelons avoir vu un jour des variétés
roses et blanches de 1 \ Agraphis cerntia
devenir bleues dans un sol extrait du
fond d'une rivière. Nous ignorons les cau-
ses de ce changement.
Van Mons, dans son Traité des arbres
fruitiers, laisse voir son incrédulité sur
ce que les différentes sortes de Pommiers
aient jamais pu provenir de semences
d'un même arbre. Ceci ne nous étonne
point, car depuis longtemps déjà les pomo-
loiiues sont convaincus des différences
spécifiques des diverses races, et il ar-
rive rarement qu'un jardinier un peu
expérimenté se méprenne sur une cal-
ville, un rambour, une reinette ou un
pigeonnet. 11 est démontré aujourd'hui
qu'il existe en Belgique trois espèces de
Pommiers sauvages : le Paradis, le Doucin
et le Pommier acide. Il est probable qu'il
en existe encore des espèces différentes,
dans d'autres pays, comme il y a également
plusieurs espèces de Poiriers, de Cerisiers,
de Vignes et de Pruniers. Chacune de ces
espèces a donc pu varier ou se croiser
(I) Il ne faut pas confondre métis avec hybride ;
ce dernier nom s'applique au produit de deux
espèces différentes, tandis qu'on désigne par métis
la plante issue de deux \ ai'iétcs d'une même espèce.
avec une autre, et produire les variétés
de nos jardins. Cette question qui offre
plus d'un intérêt, mérite qu'on s'y arrête un
moment. Mais avant tout, ne perdons pas
de vue les principes que nous avons éta-
blis plus haut.
Une espèce peut varier; une variété le
peut faire davantage; un hybride ne le
fera pas, parce qu'il ne donne pas de
semences fertiles. Ces principes sont appli-
cables aux plantes herbacées comme aux
plantes bulbeuses; mais il semble qu'ils
ne le sont pas au même degré aux arbres
fruitiers. Nous disons: il semble, car
comme les arbres croissent plus lentement
que les herbes, les modifications qui s'y
opèrent marchent aussi d'un pas plus lent.
Celui qui chercherait à obtenir de nou-
velles et meilleures variétés, en semant
les pépins d'une variété de pomme ou de
poire, attendrait longtemps après un bon
résultat. Van Mons a suivi cette voie, que
nous nommerions vicieuse si nous étions
convaincu que son unique but ait été de
gagner des variétés meilleures que celles
qui existaient. Mais, s'il s'est agi chez lui
d'établir un principe scientifique, on ne
peut que louer sa persévérance.
Si l'on sème les noyaux de l'excellente
cerise l'hybride de Laeken, les descendants
sont tous des cerisiers sauvages. Preuve
que cette variété provient directement
d'un noyau de la petite cerise sauvage.
Feu M. Parmentier a gagné d'un pépin
une pomme qui ressemble sous le rap-
port de la forme à la calville blanche ;
mais la peau en est grise et rude comme
celle de la reinette grise. Aucun doute
que ce ne soit un hybride de ces deux
espèces, qui croissaient dans son jardin.
El cette pomme est une des meilleures
qui existent.
Le jardinier qui se propose d'obtenir
de nouvelles et de meilleures variétés, doit
s'abstenir de faire des semis au hasard,
et de semer les premiers pépins qui lui
tombent sous la main. Car il peut être
sûr d'avance qu'il y perdra ses peines et
son temps. Qu'il se livre plutôt aux croi-
sements hybrides, chose qui n'est pas dif-
ficile à effectuer. Il faudrait pour cela
planter en pots des arbres nains des meil-
leures variétés d'été, d'automne et d'hiver
et croiser entre elles les sortes de chacune
de ces catégories. En procédant ainsi, on
augmentera les chances de gagner des
128
MISCEIXANEES.
fruits nouveaux et méritants, bien plus
qu'en agissant d'après l'ancienne routine.
Il va sans dire qu'on devra choisir, poul-
ies croiser, les variétés qui se distinguent
par leur grosseur, leur beauté et leurs
bonnes qualités. Nous recommandons aussi
de ne pas négliger de croiser les variétés
qui se font remarquer par quelque par-
fum nouveau et agréable.
Nous axons établi plus haut le principe,
que la moindre quantité du propre pollen
exclut les effets du pollen étranger. Il est
donc nécessaire de placer les pots dans
un endroit où les insectes ne puissent
pénétrer , et de châtrer les (leurs que
l'on veut féconder. Cette opération se fait
de la manière suivante : Aussitôt que le
bouton est assez avancé pour qu'on puisse
écarter les pétales sans les briser, on saisit
avec une petite pinectte les anthères qui,
en ce moment, sont encore fermées ; on
les arrache et on les jette; ensuite on
attend encore un ou deux jours jusqu'à ce
que la (leur soit entièrement épanouie;
puis avec la même pincette on enlève les
étamines de la ileurdestinéc àjouer Ierôle
de fécondateur, et dont les anthères sont
ouvertes, et on en frotte doucement les
pistils de la fleur qui doit être fécondée.
Ce procédé est préférable à l'usage du
pinceau, lequel retient toujours quelques
grains de pollen à l'insu de l'opérateur,
et rend l'opération incertaine.
01mi'rvali4>ii8 et i-éflcxloBl» xuEiEstion-
nelles.
Darwin, dans son excellent livre sur
l'Origine des Espèces, dit : Nous ne pou-
vons supposer que toutes les races furent
produites tout d'un coup, aussi parfaites
et avec toutes leurs qualités utiles, telles
que nous les voyons aujourd'hui. La nature
produit la variété au sein de l'ovule
fécondé, et l'homme choisit et accumule,
dans une direction qui lui parait utile, les
qualités qu'il découvre successivement.
Nous citerons pour preuve la constante
augmentation de volume des fruits du
Grosciller épineux en Angleterre, et de
ceux du Noisetier à Bollwillcr et en Alle-
magne. <»n voit un étonnant progrès dans
une multitude de Heurs cultivées, quand
on les compare avec les dessins laits seule-
ment il \ a 20-50 ans. Une variété nouvelle
peut satisfaire momentanément le culti-
vateur ; mais la nature humaine n'étant
point faite à s'arrêtera un premier résul-
tat, la mode et le désir des nouveautés
devenant de jour en jour plus exigeants,
le jardinier se trouve dans la nécessité de
multiplier ses efforts. Dans cette situation
il doit se demander s'il est dans son intérêt
de gagner des variétés, plutôt que des
métis ou des hybrides, et ne jamais con-
fondre ces trois objets, afin d'obtenir un
résultat conforme au but qu'il se propose.
Quand on cultive un grand nombre
d'individus ou de variétés de même espèce,
on augmente les bonnes chances, parce
qu'alors les fleurs se fécondent mutuelle-
ment. C'est pourquoi les horticulteurs
sont plus heureux que les simples amateurs
dans la conquête de variétés nouvelles et
estimables. Mais les fécondations récipro-
ques ne suffisent pas à elles seules pour
obtenir de billes variétés. On a vu plus
haut que la variation d'une espèce est due
principalement à une modification opérée
par une cause quelconque dans la constitu-
tion organique du pollen. C'est donc sur
celui-ci que le praticien intelligent doit
chercher à agir. Les moyens qu'il doit
employer dans ce but sont différents. Nous
regardons comme un des premiers le
choix des engrais, quoique la préparation
du sol, les conditions climatériques, les
repiquages exercent également une in-
fluence notable.
Nous voyons les jardiniers belges excel-
ler dans la production de bonnes Poires,
de Rhododendrons, d'Azalées ; les Français
enrichissent nos collections de bellesRoscs,
d'Aster, de Pelargoniums ; les Allemands
nous fournissent des Dahlias, des Quaran-
taines, des OEillets; les Hollandais des
plantes bulbeuses, etc. Le goût, les besoins
et les ressources de ces nations concourent
à la fois à la production de toutes ces belles
variétés.
L'action des engrais sur le développe-
ment et la reproduction des plantes est
incontestable, mais elle ne s'exerce pas tou-
jours de la même manière. Il a été démon-
tri' par les recherches de nos principaux
agronomes-chimistes, tels que Paycn,
Boussingault, Kuhlman, Thénard et d'au-
tres, que les engrais qui contiennent des
sels phosphatés, jouent u\t rôle important
dans la formation des semences. C'est donc
à ces engrais qu'il faudra surtout recourir.
Parmi ces engrais le meilleur et en
même temps le moins coûteux est la gadoue,
que beaucoup de jardiniers peu expert-
R0.SV£fl HYBR REMOA rANT
EUGENE APPERT ( Trou/lZard I
1i42.
129
ROSE EUGÈNE APPERT
(TKOITILLAUD).
Hybride remontant.
« Quel magique, quel vaste champ
de roses, M. Van Houlte ! » nous fit
l'honneur de nous dire l'eu notre Heine,
lorsqu'ELLE vint, pour la dernière fois,
visiter cet Etablissement.... — . Ce sont
toutes fleurs de France, Madame ! —
répondîmes-nous, à notre Reine! Mais
à peine étaient-elles prononcées ces
paroles inopportunes, imprudentes,
échappées du cœur, qu'elles nous
réapparurent pour Elle comme une
amére ressouvenance de la patrie ab-
sente !
Les Roses hybrides remontantes, nées
presque toutes sous le doux ciel de
France, s'en vont, parfois vendues comme
d'infortunées esclaves, arrachées du sol
natal , enrichir le harem de quelque
pacha.... de l'horticulture, primant à
l'aide de pesants sequins, de moins heu-
reux que lui. Ainsi fit la Rose connue
sous le nom d'Eugène Appert, enfant
livrée à l'instar de ses devancières ,
transportées comme elle sur quelque
frêle esquif destiné à la traite, — et
cinglant vers les rives argentées de la
blanche Albion, au soleil boudeur !
Là, tous les yeux dardent sur elle ;
Notre Rose, dit-on, l'emporte sur ses
ainées par la vigueur de son port, l'am-
pleur de son feuillage, la disposition
gracieuse et bien fournie de ses pétales,
une teinte des plus brillantes, etc., etc.
Ainsi parle le Florist, et d'après lui
notre ami M. Funck, lequel, désireux
comme nous de montrer à ses lecteurs
ce que promet celte Rose, la donne
ainsi que nous, d'après l'image du Flo-
rist, que l'on dit n'être pas du tout
flattée. — M. Standish qui la mit en
vente, ne nous ayant livré en 1859,
que des fétus d'une exiguité toute par-
cimonieuse, nous n'avons pu en 1860
juger de visu du beau gain de M. Vic-
tor Trouillard, coutumier du fait de pro-
duire de très-belles roses.
L. VII.
mentes craignent d'employer et qu'ils j
regardent comme trop acre et trop chaud,
pour les fleurs au moins. Mais ecttecrainte,
on peut l'affirmer hardiment, n'est pas J
du tout fondée, car une foule de
plantes le supportent non-seulement sans
danger, mais il leur est pour ainsi dire
indispensable pour la production de leurs ,
fruits. Les Italiens et les Français engrais-
sent avec les vidanges leurs orangers, et !
nulle part on ne voit ces arbres porter
autant de fruits. Les Tulipes, les Amaryllis,
les Rhododendron et beaucoup d'autres ;
plantes fleurissent avec le plus grand éclat |
lorsqu'on leur donne cet engrais. Seule- ;
ment il faut l'employer avec ménage- ;
ment.
Tome iv, 2e Série (1839).
La fréquente stérilité des hybrides est
opposée au progrès de la variabilité des
races et des variétés. Il est bon de les
cultiver avec des variétés fertiles, qui les
fécondent, ou de les féconder artificielle-
ment. Certains hybrides d'Amaryllis et de
Lilium sont stériles; en les fécondant avec
le pollen d'espèces et de variétés fertiles
on peut en obtenir des semences. Il arrive
souvent que des espèces Ircs-voisines et
considérées par quelques auteurs comme
de simples variétés ou seulement comme
îles formes, ne peuvent être fécondées
mutuellement qu'avec une extrême diffi-
culté, et rarement avec succès. La cause
en est due à une différence inappréciable
dans la structure intime des organes de
17
150
MISCELLANEES.
reproduction. Les Primula acaulis et
oMcinalis sont dans ce cas, el cependant
elles sniii unies par des liens intermédiaires
nombreux. Les Primevères des jardins ne
sont pas des variétés delà Primula elatier,
ni de la Primula officinalis, comme on le
pense généralement, mais de la Primula
variabitis, Coup., qui eroit en France
parmi les autres espèces.
Un point important à noter, c'est qu'il
est indispensable que la localité convienne
aux plantes qu'on se propose dcpeiTeelion-
ner par le croisement. Dowming rapporte
qu'aux Etats-Unis les fruits à peau glabre
souffrent infiniment plus des atteintes d'un
Curculigo, petit coléoptère, que ceux cou-
verts de duvet, et (pie les prunes de cou-
leur pourprée souillent davantage de
certaine maladie que les jaunes; tandis
qu'une autre maladie attaque plus parti-
culièrement les pèelies ;'i c!:air jaune que
celles à chair de toute autre couleur, En
Belgique les Pruniers Heine-Claude ne pro-
duisent presque pas ilr fruits dans certaines
localités; on voit des terrains où les Jlclli.*,
les Primula, les Pensées languissent, où le
Poirier, qui de tous les arbres fruitiers
aime le plus l'humidité, annonce sa lan-
gueur par son écorec écailleuse. Les grai-
nes de ces plantes languissantes ne don-
nent jamais de bonnes variétés.
Considérations particulières sur les
croisements.
Un axiome dit que deux individus doi-
vent s'unir pour chaque naissance. Les
croisements aug ntent la vigueur cl la
santé des individus. Le vent ou les insectes
transportent le pollen d'une fleur à l'autre;
dans ce cas les descendants ont plus de
vigueur que si la fécondation avait eu
lieu par le propre pollen. 11 y a des
plantes à fleurs hermaphrodites qui doi-
vent cependant être fécondées par le
pollen des Heurs voisines, par exemple les
Lobelia, les Campanula, et la plupart des
composées.
Si différentes variétés de Choux, de Ra-
dis, d'Oignons, de Melons, de Maïs, fleu-
rissent eu société, une grande majorité
des descendants seront des métis. Ceci
provient probablement de ce que le pollen
d'une variété possède une action pré-
pondérante sur celui des autres. Pour ce
motif, il vaut mieux recueillir la semence
•luis un vaste groupe de plantes de la
même variété, parce qu'alors la chance
de croisement avec d'autres variétés esl
m oindre.
Le croisement entre espèces différentes
s'appelle hybridation-. Il ne faut pas le
confondre avec le croisement de variétés,
qui produit les métis. Les organes mâles,
ou les anthères, sont fonctionnellement
impuissants chez les hybrides. Pour en
obtenir des semences fertiles, il faut donc
les féconder avec le pollen soit d'une autre
espèce, soit d'une autre variété ou métis.
On a fait l'intéressante observation que,
dans ces croisements, le pollen d'une fleur
reste parfois impuissant s'il est appliqué
sur le stigmate d'une autre fleur, mais que,
si le pollen de celle-ci est porté sur le stig-
mate de la première, la fécondation s'clfec-
luc. On ne connaît pas encore les causes
de cette singularité.
Les croisements du Pommier et du Poi-
rier,de même queccux du Grosciller à grap-
pes et du Groseiller à maquereau restent
stériles. Dans les premiers c'est la différence
des mics, et dans les seconds, la diversité
dans la structure organique qui sont la
cause du non-succès, de sorte qu'il est
difficile, pratiquement, de dire où finit la
fécondité parfaite et où commence la
stérilité : cl ces deux étals tiennent soin eut
à des causes si imperceptibles, qu'il ne
faut pas s'étonner que deux des meilleurs
observateurs, Koelreuter et Gartner, soient
arrivés à des conclusions diamétrale-
ment opposées, précisément à propos des
mêmes espèces. Il est très-curieux, dit à
ce sujet Darwin, de comparer les asser-
tions de nos meilleurs botanistes sur la
question de savoir si certaines formes
douteuses doivent être rangées comme
espèces ou comme variétés, d'après les
preuves de leur fertilité alléguées par dif-
férents expérimentateurs, ou par un seul,
après plusieurs années d'expérimentation.
Ce qui démontre que ni la stérilité, ni la
fécondité n'offrent une distinction suffi-
samment claire entre l'espèce, la variété cl
l'h\ bride.
Pour ce qui regarde la stérilité des hy-
brides dans les générations successives,
Gartner qui réussit à élever quelques
hybrides, en les préservant soigneusement
de tout croisement avec l'un ou l'autre de
leurs parents, pendant 0, 7 et, dans un
cas, pendant 10 générations, affirme tou-
tefois que leur fertilité n'augmente jamais,
MISCELLANEES.
151
mais plutôt décroît, et que le nombre des
bonnes semences produites chaque année
diminue constamment. Ceci confirme ce
que nous avons dit plus haut des Pen-
sées. On trouve quelquefois de vrais hy-
brides dans les jardins et dans les champs,
surtout parmi les Cirshim, mais jamais
ils ne se reproduisent par graines.
De ce qui précède on peut conclure:
1°, que les vrais hybrides ne se propagent
guère par semis, ni dans la nature ni
dans les jardins ; 2°, qu'on doit bien dis-
tinguer les hybrides des variétés et des
simples formes qui continuent à varier et
finissent souvent par constituer de nou-
velles espèces; 5°, qu'il peut exister des
hybrides fertiles, mais qu'ils se perdent
insensiblement-, 4°, que la propagation et
la multiplication des hybrides ne peut
avoir lieu d'une manière permanante si
ce n'est par la greffe, le bouturage et la
division.
Les auteurs systématiques décrivent sou-
vent comme hybrides des plantes qui ne
le sont certainement pas. Nous citerons
pour exemple le Lamium incisum, que
nous avons rencontré en quatre endroits
différents. Dans un de ces endroits il se
trouvait à l'exclusion du Lamium purpu-
reum et du Lamium amplexicaule, dont
on le regarde comme un hybride. Dans
une autre localité nous en avons trouvé
des centaines d'individus, mais avec les
deux autres espèces. Ailleurs nous avons
observé un grand nombre de Lamium am-
plexicaule et purpurcum sans la moindre
trace d'un Lamium incisum. Pourquoi
donc les hybrides ne se seraient-ils pas
aussi bien produits dans la dernière de ces
localités que dans la première, si la nature
était si prodigue dans la production des
hybrides? Nous avons soigneusement exa-
miné les semences du Lamium incisum;
elles contenaient chaque fois un embryon
parfait, d'où nous avons été amené à con-
clure que cette plante n'est point une
hybride, mais une espèce ou plutôt une
forme du Lamium purpurcum.
M. W. Herbert est très-positif dans son
allégation que divers hybrides sont aussi
fertiles que leurs parents, tandis que
Koelreuter et Gartner regardent la stérilité
des hybrides comme une loi universelle
de la nature. Darwin, il est vrai, attribue
la différence de ces résultats à l'extrême
habileté de M. Herbert qui lui inspire une
plus grande confiance que Gartner et
Koelreuter. Mais c'est une opinion person-
nelle qui n'engage pas le reste des bota-
nistes. Dans nos jardins se trouvent quel-
quefois des plantes , par exemple les
Lobclies du Mexique et le Lis blanc qui ne
portent jamais de graines. Nous avons
pourtant réussi à obtenir de ce dernier
des capsules remplies de bonnes semen-
ces (18o9), après l'avoir fécondé avec son
propre pollen. Ce résultat était dû à la
chaleur de l'été et à l'emploi d'engrais
phosphaté.
Je ne puis terminer ces considérations
sans faire une réflexion importante tou-
chant quelques fautes commises souvent
dans les croisements, lesquels ne produisent
pas alors les résultats désirés. Nous avons
déjà vu que la moindre quantité du propre
pollen empêche la fécondation par le
pollen étranger ; mais il est des cas où le
pollen étranger se montre plus puissant
que le pollen propre. Cela a lieu surtout
si dans les collections de fleurs, s'est
glissé l'un ou l'autre individu revêtu des
traits et de la couleur de l'espèce type. Si
ces individus ne sont pas aussitôt éloignés,
leur pollen agit d'une manière prépondé-
rante sur toutes les fleurs qui en sont
fécondées. Il importe aussi de bien choisir
la couleur fondamentale qu'on désire faire
dominer dans sa collection. La plupart des
couleurs tranchent le mieux sur un fond
blanc; il y en a peu qui s'harmonisent avec
un fond jaune. Les Pensées, les Auriculcs,
les Tulipes, les Calcéolaires, à fond blanc
sont le plus estimées des amateurs. Celles à
fond jaune rappellent trop le type primitif.
Si l'on désire donc se former une collection
d'élite, il ne faut pas laisser fleurir avec
les individus à fond blanc un seul pied à fond
jaune; car en ce cas on peut être per-
suadé que la plupart des jeunes plantes qui
en proviendraient, donneraient des fleurs
à fond jaune. Une ou deux plantes appro-
chant du type sauvage sont capables de
gâter toute une collection. Nous connais-
sons des amateurs qui se donnent beaucoup
de peine pour former de belles collections,
et qui échouent parce qu'ils négligent de
prendre cette précaution.
Ce que nous venons de dire de la cou-
leur est également applicable à la forme.
Certes, il est inutile de disputer des goûts;
mais, relativement à la forme des fleurs
de collections, il existe des principes qui
133
MISCELLANEES
ne sont pas à dédaigner. Ainsi il esl admis
que la forme ronde <^t ce qu'il faut rc-
chercher avant tout dans une flou i- de
choix, in rebutant les pétales étroits,
pointus, échancrés ou dentés. Les types
sauvages de la plupart de nos (leurs de
collections ont des pétales qui rappellent
ces défauts. Il est évident que ces vices de
forme se transmettent aux descendants
avec la même facilité <pie les couleurs des
prototypes. On a aussi observé que les
descendants ont généralement la forme
de la mère et le coloris du père. Rien
que nous n'ayons pas fait des expériences
concluantes relativement à cette question,
il nous semble cependant que cette opi-
nion n'est pas sans fondement, surtout
si l'on considère que la semence se forme
des sucs de la mère, et que l'action du pol-
len ne consiste qu'à imprimera l'embryon
une tendance nouvelle à la variation. On
fera donc bien de n'employer aux croi-
sements que des Heurs qui se rapprochent
le plus de la perfection, aussi bien sous le
rapport de la forme que du coloris. Il v a
parmi les Camellias des \ ariétés très-distin-
guées par la pureté du coloris et une
forme qui rappelle celle de la Rose Cent-
fcuilles, que nous regardons comme la plus i
parfaite; mais elles ont le défaut d'avoir i
des pétales échancrés, ec qui nuit beaucoup
à la perfection; car ces éehancrurcs inter-
rompent le cercle qui est la figure la plus
parfaite. Nous possédons déjà un grand
nombre de variétés de Rhododendrons et
d'Azalées qui ont des fleurs en entonnoir,
presque rondes. Pourquoi ne croisc-t-on
pas celles-là entre elles, et surtout pour-
quoi laissc-t-on subsister des Heurs défec-
tueuses avec les (leurs choisies pour la
semence. Beaucoup d'amateurs ont de la
peine à se défaire d'une fleur mal confor-
mée, uniquement parce qu'elle a de
belles couleurs. Nous le comprenons; mais
en définitive une belle forme est la princi-
pale condition d'une Heur parfaite ; le
coloris ne vient qu'en seconde ligne.
Nous n'avons encore rien dit des plantes
potagères. L'histoire de ces plantes ne
nous apprend absolument rien relative-
ment à leur origine. Selon les uns, la plu-
part des variétés se seraient produites par
des croisements; nous avons lu quelque
part, au sujet des Carottes des jardins, que
ces variétés seraient primitivement issues
du croisement du Panais et de la Carotte
sauvage. Inutile de (aire ressortir l'absur-
dité de cette opinion. Elle a été émise par
un anglais, dont le nom nous échappe, et
qui avait suivi attentivement les expérien-
ces de Knight. Celui-ci, après dix généra-
tions, n'a pu réussir à améliorer les carac-
tères de la Carotte sauvage. St. Il ilaïre
cite un cas, qui jette quelque clarté sur
la filiation des variétés des plantes ali-
mentaires cultivées. Dans un semis de
Radis sauvages, s'était trouvé un individu
offrant une racine plus charnue que ses
voisins. Cet individu a été mis à part; on
en a récolté les graines, qui ont été semées
au printemps suivant. La tendance à la
variation, une fois excitée par la nature,
s'est continuée dans plusieurs îles descen-
dants; ceux-ci ayant été mis à part, les
semis ont été continués, et c'est ainsi
qu'on est parvenu, après plusieurs généra-
tions, à fixer les nouveaux caractères et à
former une race nouvelle. Nous avons un
jour trouvé dans un semis de carottes un
individu qui avait le feuillage glabre et
découpé à la manière de certaines fougè-
res du genre Asplenium. Nul doute,
que si ou avait laissé fleurir cet individu
à l'abri de l'influence de tout pollen étran-
ger, on aurait obtenu de ses semences des
individus semblables à leur mère. .Malheu-
reusement cette curieuse variété a été per-
due par l'incurie du jardinier, aux soins
duquel elle avait été expressément recom-
mandée.
En quoi se distingue le Chou rouge du
Chou blanc? Absolument en rien si ce
n'est par la couleur. Pourquoi le Chou
rouge ne se serait-il pas produit acciden-
tellement d'une graine, comme le Hêtre,
le Chêne, le Noisetier à feuilles rouges?
Le Céleri et le Persil à feuilles frisées; la
Vigne et le Sureau à feuilles découpées sont
de simples formes. Le Céleri a des pétioles
creux; en Angleterre on en gagné des
variétés à pétioles pleins cl même de rouges
et de blanches.
De ces faits, auxquels on pourrait en
ajouter une foule d'autres, il est permis de
conclure que toutes les bonnes variétés
de plantes potagères sont des produits des
jardins, formés sous l'influence des engrais
et île la culture. Les Anglais et les Français
mettent annuellement dans le commerce
un grand nombre de variétés nouvelles
deFèves,de Pois, de Laitues, de Choux, etc.
11 n'est pas probable qu'ils fassent des
SAXIFRAGA COTYLEDON PYR AMIDAUS
% Laponie Suisse Pyrénées Pi.
15.3
Mo.
SAXIFRAGA COTYLEDON PYRA1IDALIS, .dc
Saxifragaceœ
CHARACT. GENER. - Vide supra, vol. XIV,
pag. I!).
CHARACT. SPECIF. — S. C. (L. spec. S70.)
caule pedunculis calycibusque pilis glandulosis
viscidis obsilis, foliis rosularum sterilium obovato-
oblongis obtusissimis carlilagineo-scrratis, floribus
pyramidato-paniculatis, lobis calycinis oblongo-
Iinearibus tubo campanulato longioi'ibus, stylis
subparallclis apicc dcflexis, stigmatibus subcapi-
latis, seminum angulis asperis. 2J. in rupibus
humidis Alpium, Pyrenaeorum, Norvegise, Islan-
diae et Lapponia;. Dox in Tram. linn. Soc. 15.
p. 390. Morett. lent. sax. p. i.
CHARACT. VARIET. - S.C. a. >-. ut.unw.i.
(Scr. mss.) caule viridi multifloro, pedunculis
multifloris, pclalis albis obovato-oblongis non
incumbentibus. In Helvetiâ, Lapponia et Pyre-
naiis. S. pji'uiuidalls La Peyr. fl. pyr. n. 32.
Sternb. rcv. sax. 2, t. 2, et in Stiirm deulsch. fl.
fasc. 35, n. 2. S. Cotylédon a Gandin! //
\ Saxifrage».
helv. 3, pag. 80. S. multlflora Eiirh. plant,
selcct. Vt' Chondrosea |>. ramidalls HiW.
eniim. sax. 10. (v. v. et s. in h. DC. et Ser.)
(3. pcbpcrata(Gaudin! in itleisn.anzeig. 1818.
p. B3, fl. helv. 3, p. 86), caulibus pedunculisque
multifloris purpureis, petalis rubro-venosis. lu
Helvetiâ ad Pontem Diaboli (v.s. in Iterb. Ser.).
'/. ptiiciFLOBt (Ser. mss.) caule paucifloro,
pedunculis subunifloris — In Helvetiâ et Lap-
ponia. -■ Linn. jl. lapp. 177, t. 2, f. 2. opt. (v. s.
in h. Ser.)
J. iiiiiimni (Ser. mss.) foliis paniculâque
amplissimis, pedunculis multifloris, petalis bre-
vibus ohovato-subrotuiidis incumbentibus. —
OEoer./Z. dan. t. 2-il. (v. v. et s. ex alp.Sabaudiœ
in herb. Ser.)
Saxifrnga Cotylédon pyramidalis. DC.
Prod. IV, pag. 18 et 19.
Se ramenlcvoir ses premiers ans, ' ces jolies plantes alpines dont nous
ses premières amours... en horlicul- aimions à tapisser des rochers ariifi-
ture, n est-ce pas rajeuni
ciels, destinés à servir de station à toute
Nous nous rappelons enlr'autres une cohorte de plantes grasses,
au
croisements pour les obtenir ; mais ils ' et en récoltent les graines qu'ils sèment à
scrutent d'un œil exercé chaque plante de
leurs champs ou plates-bandes; lorsqu'ils
y découvrent tin individu qni se dislingue
par des qualités supérieures, ils le marquent I
part, pour s'assurer si les nouvelles qualités
se retrouvent chez les descendants, ce qui
arrive le plus souvent.
ScHElDW.
1326. LE JAPON. — NOTICE SUR LES JARDINS DE ÏEDDO.
A la suite d'une excursion qu'il a faite
aux établissemenls d'horticulture et aux
pépinières impériales de Yeddo, M. J. G.
Veitch a écrit une relation intéressante,
que le Gardeners1 Chronicle a publiée, et
dont nous empruntons les principaux pas-
sages. Elle renferme de curieux détails sur
l'état de l'horticulture japonaise, dont nous
ne possédons que des données vagues et
encore peu nombreuses, ainsi que sur les
espèces végétales qui sont plus spéciale-
ment cultivées dans cette contrée.
Par une belle matinée de novembre,
vers les 9 heures, M. Veitch, trois de ses
compatriotes et avec eux M. Alcock, en-
voyé extraordinaire de S. M. B., montent
à cheval et se mettent en route. La voie
qu'ils suivent d'abord, durant plusieurs
milles, les conduit d'avenue en avenue,
ombragées de chaque coté par des arbres
et des arbrisseaux de la végétation la plus
luxuriante. Ce sont notamment des Cryp-
lomeria japonica, des Chamœrops excetsu,
des Chênes à feuilles persistantes, des Ca-
mcllias, des Azalées et d'autres. Des villa-
ges agréablement situés se montrent çà et
là et rappellent à nos voyageurs les cam-
pagnes d'Angleterre ; rien ne leur révèle
le voisinage immédiat d'une des plus
grandes villes du monde. Après avoir fait
route pendant une demi-heure, ils arri-
vent à la berge d'un canal qui cir-
conscrit entièrement le Quartier officiel
de la capitale. Celle partie de Yeddo est
154
SAXIFRAGA COTYLEDON PYMMIDALIS.
reuillage varié avec des fleurs très-nom- destinée à porter (leur. A cet effet on
breuses aux corolles blanches ou rosées,
rouges ou pourpres !
\u milieu de ces plantes essentielle-
ment : 1 1 1 » i 1 1 c • s . ci |>;iMiii les plus allrayan-
tes, Ggurait la Saxifrage pyramidale
ilmii nous reproduisons iei les traits,
pour que les amateurs lui accordent
asile dans leur jardin !
la débarrasse de tous les rejetons qui
l'entourent; il faut qu'elle règne sans
partage.
Gomme elle périt habituellement
après avoir fleuri, on soigne, on met en
pot, séparément, les rejetons enlevés à
la plante-mère; ces rejetons sont tenus
en terre légère, à mi-ombre pendant
l'A\c est rustique et doit être cultivée l'été, et rentrés pendant l'hiver dans le
comme plante bisannuelle. Au centre
d'une rosace de jolies feuilles longues,
charnues, terminées en spatule, paraît
en juin une lige florale toute branchue,
atteignant environ deux pieds de bail-
leur. L'ensemble prend la forme d'une
colïre froid destiné à préserver les bon-
nes plantes vivaecs des intempéries de
la mauvaise saison.
Mais, comme la Saxifrage pyramidale
est rustique, elle ne réclame pas néecs-
sairement ces soins, el l'on peut à
élégante pyramide qui se couvre d'une volonté l'abandonner à l'état de nature,
innombrable quantité de jolies petites la tenir dans les plates-bandes parmi ses
fleurs blanches, d'une grande durée, congénères, ou décorer à l'aide de toutes
surtout, si cultivée en pot, on en décore ces jolies plantes quelque rocher agreste
les appartements, où la plante est abritée
des vents et de la pluie.
Pour jouir de toulc sa beauté, il est
indispensable d'isoler la rosette centrale
dont les habitants des pays bas aiment
à parer leurs marécages.
L. Vil.
occupée exclusivement par l'Empereur
ou Tycoon et les grands fonctionnaires
de l'État; elle doit avoir de 10 à \"1 milles
de circuit. Le canal extérieur a 100 pieds
de large; il faut franchir deux autres]
fossés de moindre dimension pour arriver
au centre du quartier. Les berges sont
Irès-bien entretenues et l'herbe y est
tondue très-court. De distance en distance
on voit sur les rives des espaces couverts
de Nelumbium speciosum, ce qui pendant
le printemps et l'été doit produire un
Ipès-bel effet.
En longeant ces limites du Quartier
<>//icicl, poursuit M. Veitch, a nous avons
successivement rencontré les palais des
princes Kishou, Milo et Kanga. Les
deux premiers appartiennent aux familles
royales du Japon, les familles Gosanhe,
qui sont au nombre de trois, et au sciu
desquelles on choisit l'Empereur. C'est
dans la famille des Kishou qu'a été élu le
chef actuel de l'Etat. Le prince Kanga
csl le plus puissant des grands du pays;
il peut à toute heure mettre sur pied
une armée de 40 mille hommes levés
parmi ses vassaux. Sa politique fut toujours
hostile aux étrangers et à leur commerce;
il est considéré, comme un des plus grands
ennemis de tout gouvernement libéral
et modéré. Parmi un nombre considérable
d'établissements qui ont attiré notre atten-
tion et qui seraient dignes d'être cites,
nous avons remarqué entre autres l'Uni-
versité de Yeddo, pareille il celles d'Oxford
et de Cambridge, et où les jeunes gens
des familles fortunées et distinguées reçoi-
vent loits leur instruction.
A 1 1 h. du malin nous sommes arrivés
aux jardins de Sumaye, composés d'une
suite de pépinières et de jardins botani-
qucs('), qui se ressemblent tous sous le
(I) Si l'on attachait au mot s jardin botanique»
la signification que nous sommes habitués de lui
reconnaître, on sérail dans l'erreur. Les Japonais,
ainsi nue les Chinois, n'ont pas sur le classe-
ment des végétaux le> mêmes données que nous;
ils ne connaissent ni le système sexuel, ru les
familles naturelles. Il lcs pratiques et d'appli-
cation, ils ont établi leur méthode de classification
su i une base purement utilitaire; ils groupent
les espèces d'après la nature des services qu'elles
peuvent rendre, la beauté relative du feuillage
ou uYs leurs, el nullement d'après les caractères
(|iii 1rs associent ou les séparent au point de vue
île la M'irniv. telle qu'elle est conçue fiiez nous.
Km. 1t.
JIISCEUANEES.
rapport de l'arrangement, mais sont bien
variés quant aux végétaux qu'ils contien-
nent. Chaque jardin a sa spécialité et est
voué à la culture de quelque tribu parti-
culière de plantes. Ainsi dans l'un se
trouvent les Fougères, les plantes qui
croissent aux bords des eaux, toutes sortes
de plantes de marais; dans un autre, des
arbres de toute essence et de toutes formes,
réduits et maintenus à l'état nain, des
Pins, des arbres fruitiers, des Orangers,
des Érables, des Bambous, etc.
Ailleurs, dans un troisième jardin, les
plantes à feuillage panaché sont traitées
d'une manière plusspéciale; ailleurs enfin,
on cultive toutes les espèces et variétés
de Conifères connues au Japon, les arbres
et les arbustes à feuilles persistantes.
L'ensemble des plantes est gracieusement
arrangé en groupes sur le sol, ou bien
sur des gradins; les plantes rustiques sont
en plein air; les plantes délicates sont
protégées par un abri grossier de bambou
ou par des nattes de paille.
Les Chrysanthèmes sont particulièrement
en faveur auprès des Japonais; en cette
saison on voit de toutes parts ces plantes
en pleine floraison, et c'est à peine si l'on
aperçoit dans la ville une seule fenêtre
qui n'ait au moins une couple de pots;
aussi chaque établissement horticole con-
sacre une pièce de terre à leur culture.
Les variétés qu'on rencontre, sont extrême-
ment nombreuses et ont atteint un haut
degré de perfection; toutes appartiennent
à la série des Cit. à grandes fleurs et des
Pompons. Pour les plantes, la forme en
boule est généralement préférée; les plus
beaux pieds atteignent jusqu'à 5 et 4
pieds de hauteur, et comptent souvent
de 23 à 50 bouquets de fleurs distribués
avec régularité. Un point saillant qui
caractérise tout établissement d'horti-
culture japonais, c'est une propreté ex-
trême : toute chose y est nette et en ordre,
pas une mauvaise herbe, pas un pot hors
de place. Les jardins botaniques, ou pour
mieux dire les Pépinières royales, sont
des établissements où l'on cultive les
plantes destinées à fournir les parcs et
les jardins de l'Etat. Us renferment en
grandes quantités des semis de toute es-
sence, notamment de Pinus, Thuia, Jnni-
perus, Cryptomeria japonica, plusieurs
espèces de Quercus à feuilles persistantes,
deux ou trois espèces d'Acer, des Itex,
Sciadopilys vertkillaUi, Salisburia adian-
tifolia, Cephalotaxus, Podocarpus, etc.
Des plates-bandes entières contiennent des
sujets de toutes sortes, tenus constamment
prêts pour l'expédition et pouvant servir
à tout instant pour l'entretien d'un jardin
d'agrément, et en même temps fournir de
nouveaux pieds pour la multiplication. Une
étendue immense de territoire, des acres
et des acres, dans les environs de Sumaye,
sont consacrés à l'horticulture.
A trois milles de distance de celte loca-
lité, est situé le village d'Ogée, célèbre
dans le pays comme lieu de plaisance
et rendez-vous de chasse du Tycoon, et
très-fréquenté aux jours de gala par la
noblesse japonaise. Dans le voisinage
immédiat d'Ogée se trouvent quelques-
uns des principaux établissements d'horti-
culture, semblables pour le détail à ceux
de Sumaye, mais établis sur une échelle
beaucoup plus considérable; chacun d'eux
renferme une collection générale de
plantes, disposée de la même manière que
les collections spéciales à Sumaye. Les
végétaux qui constituent surtout l'objet
de la culture sont : des variétés nombreuses
de Cainellias et d'Azalées, plusieurs espèces
d'Ardisia et d'Hibiscus, des Chrysanthè-
mes, divers Gardénia, plusieurs variétés
d'Orontium japonîcum, des Cltamœrops
excelsa, Rhaphis sp., Rhododendron,
Kutinia, Pernettia sp. , des Roses de
Chine, trois espèces de Bumbusa, avec
leurs nombreuses variétés; des Buxus, plu-
sieurs espèces d'Uex, des plantes apparte-
nant à la flore des marécages, une grande
variété de Fougères et de Lycopodes;
diverses espèces d'Erables, des Chênes
à feuilles caduques et à fleuilles persis-
tantes, des Lierres divers, le Salisburia
adianlifolia; une collection complète de
Conifères, dont les plus remarquables
sont : le Thuiopsis dolabrala, le Sciado-
pitys verticillata, deux espèces de Dam-
tnara, un Pinus à feuilles panachées.
Le paysage qui se déroule devant les
yeux du voyageur, quand du haut de la
colline il embrasse les campagnes environ-
nantes, la rivière de Yeddo, qui coule au
pied du village d'Ogée et continue sa
course, en serpentant à travers la ville,
tout cela est d'une grande beauté. Le coup-
d'œil est en ce moment peut-être plus pit-
toresque encore, à cause de l'aspect parti-
culier que lui prêtent les teintes cramoisies
\||X I I l.\M I S.
des feuilles mourantes des Erables, el les
plaines couvertes de moissons de riz qui
rident de toutes parts.
I n quittant Ogée, nous traversâmes l'un
des raubourgs de la ville pour arriver a
Osakusa, situé sur les rives du fleuve. Le |
temple de cette localité esl un des plus
grands de N eddo. Il esl entouré d'un vaste
i coniparableàl'arcadeLowlher, d une
ménagerie et d'un immense jardin. ( e
jardin esl la répétition exacte de ceux que
doos venons de décrire : une plante cepen-
dant mérite une mention spéciale; c'est
une Fougère arborescente, la seule espèce
que j'ai rencontrée au Japon, probable-
ment une llsophila. Comme elle croil ici
i n plein air pendant toute l'année, il y a
lieu d'avoir la conviction que cette plante
sera rustique, loul au moins pour les
comtés du Sud el d'Ouest de l'Angleterre.
Après avoir passé nue couple d'heures à
visiter le temple el ce qui offrait le plus
d'inlérétaux alentours, el ne pouvant plus,
l'anie de temps, prolonger uns explorations,
lion- retournâmes par le cœur de la ville,
en traversant le Nippon-Bass ou l'ont du
Japon. C'est de ce puni c me point de
départ que sont calculées toutes les «i i--
lances de l'Empire, el l'on «lit qu'un lieu
CSt situé à aulint de milles N, S, E, ou 0,
• 1 n Nippon-Bass.
On n'oserait le nier, les Japonais surpas-
1 de loin les Chinois en ce qui c terne
l'horticulture, cl sous bien des rapports
peinent rivaliser avec nous. L'étonnante
propreté de leurs établissements forme un
immense contraste avec les jardins mal
tenus qu on rencontre en Chine. Beaucoup
de leurs production: feraient honneur à
un horticulteur européen ; leurs Chrysan-
thèmes surtout ne seraient pas déplacés
même à une Exposition de Londres. Tout
le secret de leur méthode culturale, pour
t 1321. DESTRUCTION
Chacun -:>i t que l'huile est particuliè-
re ni nuisible aux insectes en général,
mais que l'on peut rarement mettre à pro-
fil celle propriété, d'abord parce que
dans certaines circonstances il faudrait
employer des quantités trop grandes, el
ensuite pane que SOUVenl l<' remède eu
oi les plante: , serait pire que le mal.
nvénients disparaissent a\ ec le pro-
ie suivant, .m moj en duquel il de\ ienl
facile de porter sur les ai lui s une quantité
d'huile peu i onsidérablc, des lors hors
les plantes en pois, semble consister en
ces trois points : Emprisonner les racines
dan- des |iots ;nissi étroits que possible;
faire usage d'une terre franche cl légère
pour tous les végétaux en général; les
arroser de quantités illimitées d'engrais
liquide.
C est ,i ce dernier point qu'il tant attri-
buer leur succès dans la production des
pieds nains des arbres. La lerre ne sert
proprement qu'à protéger les racines
contre l'accès de l'air et des raj ons du soleil;
i engrais liquide qui nourrit la plante
cl entretient son étal \ égétalif.
La quantité el la magnificence des arbres
à bois de construction qui croissent aux
environs de Yeddo, ne sauraient guère se
décrire. Voici les dimensions d'un petit
nombre d'arbres que j'ai eu l'occasion de
mesurer, en prenant cette mesure à trois
pieds du sol.
l'intts Massoniana, dix pieds de circon-
férence.
Cryplomeria jappnica, par milliers, de
1 -j a l 'i pieds de circonférence.
Salùburia adiantifoliu, quinze à vin
pieds, un exemplaire mesurait vingt-huit
pieds.
Sciadopilys verlicillata, dix à douze
pieds.
Chêne à feuilles persistantes, deux
espèl es, quinze, \ ingt el \ ingt-einq pieds.
Métro, quinze à \ ingl pieds.
Abie$, espèce très-répandue, dix à douze
pieds.»
.Nous compléterons ces renseignements
en publiant les curieux détails que
donne M. Rob. Fortune sur le même PUJi t.
Outre les espèces végétales citées par
M. Veitch, ce botaniste en indique d'au-
tres encore, telle que la Vigne de Yeddo, a
laqui Ile il attache beaucoup d'importance.
I M. II.
DU PUCERON LANIGÈRE.
d'é'al de leur nuire, el Cependant suffi-
sante pour agir efficacement sur les insec-
tes qui les infestent. ('<• procédé consiste
à mettre dan- l'eau une certai pianlilé
d'huile, à ajouter ensuite deux à troisgout-
ics d'ammoniaque par décilitre el à battre
le tout. <'n obtient ainsi une é Ision
dans laquelle l'huile peut rester en sus-
pension pendant l'espace d'un mois, el
qu'on peut projeter au moyen d'une pompe
nu d'une seringue. X.
m
i
'A
ife
n\\
x
~v
Za^
PELARGONIUM ZONALE rai?
'' Etahl. l.VH.
FR . DE.SBiil.S ( I..VH.)
•rr- r
liii.
137
PELARGOM ZOMLE, wn fr. desbois
Le Pelargonium zonale François Des-
bois appartient à cette section si pré-
cieuse pour orner nos parterres , que
l'on nomme vulgairement les Scarlet.
C'est elle qui fournil les l>elles fleurs
obtenues dans ces derniers temps par
d'habiles fécondations opérées sur le
P. zonale, à l'aide de pollen récolté soit
sur d'autres variétés de celte même
espèce, soit sur des espèces différentes,
mais voisines.
La série qui nous occupe , dite
les Scarlet, ne renferme pas seulement
aujourd'hui toutes les nuances de la
gamme rouge, les vermillon, les écar-
laie, les tons candie, etc., etc., mais des
fleurs du plus heau rose, des fleurs
toutes blanches, blanches bordées de
rose, des fleurs panachées. En outre
presque toutes sont de forme parfaite !
Parmi ces dernières trônent les P. z.
Madame Vaucher, Falinilza, François
Desbois... Le premier à fortes ombelles
de larges fleurs, parfaites, d'un blanc pur;
le second, plus riche encore de forme,
et à marge intérieure du plus beau rose
tendre, nuance qui se répand parfois
sur presque toute la surface du limbe,
comme on le voit aussi chez le troi-
sième; mais ce dernier, le /'. zonale
François Desbois, se distingue au-
dessus des autres.
Cette troisième variété a fait une
grande sensation en Angleterre , pays
où les semeurs ne manquent cependant
pas. C'est que ce ravissant petit dis-
que central, ce petit soleil vermillon
rayonne si nettement sur le cadre blanc
pur de la circonférence! Cela ne s'était
pas encore vu.
Que n'a-t-on pas obtenu dans la gamme
des rouges ! Que d'admirables formes,
et ces tons que le pinceau ne peut repro-
duire, ces vermillons qui défient pour
l'éclat celui de n'importe quelle autre
fleur ! — Que de beautés dans celle sec-
tion utile, l'une des catégories de plantes
les plus indispensables à l'ornementation
d'un jardin. Que ce jardin soit grand, ou
qu'il soit exigu, toujours lui faudra-t-il
un petit massif de ces Pclargoniums ; ils
trouveront partout une place. Personne
ne les rebutera, si ce n'est peut-être
cette sorte de gens qui dédaignent loul
ce qui de loin ou de près a quelque
ressemblance avec ces petits pots de
t 1328. LE BÉLIER HYDRAULIQUE.
De toutes les machines destinées à élever est incontestable, aussi bien pour ce qui
les eaux, la plus simple, la plus ingénieuse concerne les besoins de la culture qu'an
et, ce qui est assez étonnant, la moins point de vue ornemental; nous pouvons
connue, est le Bélier hydraulique. 11 arrive donc espérer qu'un grand nombre des
tant de fois que, malgré leur abondance, lecteurs de la Flore nous sauront gré de
les eaux ne produisent pas dans les jardins cette petite excursion dans le domaine de
tout l'effet qu'on peut en désirer, par la la physique horticole.
raison qu'elles se trouvent dans la partie 11 est un point essentiel qu'un architecte
la plus basse de la propriété. Dans ces cir- de jardins, chargé des travaux d'embellis-
constances, on est obligé de recourir aux sements d'une propriété, ne doit jamais
machines hydrauliques, et parmi celles-ci perdre de vue, quand il se décide à faire
aucune n'est d'un entretien moins coûteux usage d'une force motrice quelconque, pour
et ne peut atteindre le but à moins de amener l'eau à un niveau supérieur à
frais, que celle à laquelle nous consacrons celui qu'elle occupe; c'est que le système
cet article. employé ne peut jamais entraîner à des
L'importance des eaux dans les jardins dépenses subséquentes, et surtout, ne point
iosie îv, 2e série (1850). [g
138
PELARGOMI M ZON VI. I.
Heurs qui ornent les lucarnes du pauvre, que celle nouvelle catégorie de Scar-
Ou'ils ne s'abusent cependant pas; les let nous donnerait des ombelles plus
perfections de Formes sont encore des
nouveautés inaccessibles au gagne-petit.
V ce compte, s'il Fallait bannir tout
ce qui rappelle les plantes trop répan-
dues, nul ne sèmerait la nouvelle sorte
fortes, plus serrées, plus planes encore
que tout ce que nous possédions déjà de
plus parfait. — Nous étions dans l'er-
reur, erreur d'autant plus excusable,
qu'aucune espèce d'information , de
de ces soleils populaires (Ileliuntluts). Nota bene, ne nous faisait connaître
dont nous offrons les graines , celte ce que l'inventeur de cette nouvelle
nnnée, pour la première lois ! — Cette série de Scarlet entendait par ses
plante américaine est pourtant à nos Nosegay , sa Catégorie des Scarlet à
plus beaux soleils, connus jusqu'il ce bouquets. 11 n'en avait dit mot. —
jour, ce que nos Camellias les plus par- Ces plantes fleurissent en ce moment
faits sont à leur l\pe primitif. et appartiennent par leur port aux
Nous sommes redevables de ces char- P. inquinans : elles ont le bois très-
mants Pelargonium à M. Babouillard gros, s'élancent, ont le pédoncule long
qui a eu la gracieuseté de nous les offrir et les pétales très-étroits.... mais en
en présent. Nous lui exprimons ici revanche nous avons trouvé là, par
toute notre reconnaissance. exemple, dans la variété Impérial crim-
L. VII. soitj un coloris loin neuf, un admirable
carmin des plus éclatants; le Prince
P. S. A l'occasion de cet article sur impérial, imitant une Croix de Malle,
les Pelargonium Scarlet, nous dirons assez bien faite, a des pétales larges,
un mot des Nosrc.w qui constituent une d'un riche vermillon, mais que nous
série nouvelle dans les Scarlet. retrouvons, et de reste, dans nos bons
Cn parcourant les Catalogues an- Scarlet qui ne s'élancent pas comme le
glais, nos yeux se sont arrêtés sur font ces Nosegay. — Nous cultiverons
ce mot, imprimé en guise d'en tète cependant VImperial crimson, parce que
de chapitre : Nosegay — mot signi- réuni en massif, l'effet qu'il produira
fiant nez-gai. Gaieté, joie du nez , c'est sera magique. Nous possédons encore
sous ce nom que les anglais désignent dans les Nosegay Carminé Nosegay et
les bouquets, parce que les bouquets Nosegay Stella, dont nous attendons la
sont composés généralement de fleurs floraison.
odorantes. — Nous nous sommes dit L. VU.
nécessiter un entretien journalier. Car on
se lasse bientôt d'un luxe coûteux qui
n'éblouit pas. Beaucoup de propriétaires
qui, sans sourciller, dépensent un billet de
mille francs à orner leur bassin aux pois-
sons rouges, ne fut-ce que d'un simple jet
d'eau, trouveraient que c'est un plaisir bien
dur. mu' fois le premier engoûment passé,
si au lieu des mille lianes déboursés d'un
seul coup, il leur fallait payer cinquante
centimes par exemple, chaque lois qu'ils
l'uni jouer leur jet d'eau ! Que si les Irais
d'entretien doivent être avant tout pris en
considération, la question des dépenses de
|ii'nni(T établissement ne doit pas eepcn-
îlantétrc écartée, et, ace pointde vue encore,
le Bélier hydraulique est excessivement
avantageux; car ainsi qu OD pourra S en
faire aisément une idée par la description
qui va sui\ ré. sa construction rsi de la plus
grande simplicité. La seule condition indis-
pensable à son emploi, c'est une chute d'eau
suffisante; si cetu chute existe, on peut
mettre à profit le moindre filet d'eau pour
produire les plus grands elTels.
La plupart des traités de physique
(français) attribuent l'invention du Bélier
hydraulique à l'un des frères Monlgol-
ficr, auxquels on doit aussi la belle inven-
tion des aérostats, les mongolfièrcs, qui
rendirent leur nom universellement cé-
lèbre.
Cependant si ['on en croit un article
du journal de M. Downing, The fforti-
WEIGELIA I SOL IN A. Cl "
■ Genihrugge
■ igue
13!)
iw;-\m-\U7.
DIERVILL.E ROSE.E ET AMABILIS VARIETATES.
variétés de WEIGELIA AMABILIS et de WEIGELIA ROSEA.
Quand on consacre exclusivement
un immense espace à des semis de Wei-
gclia dont la fécondation a été soignée
d'une manière spéciale, on a lieu de
s'attendre à gagner du neuf.
L'an dernier, grâce au zèle et à
eulturist, d'après lequel nous reproduisons
les figures ci-dessous, et qui lui-même
a puisé tous ses renseignements dans
un ouvrage spécial sur les machines
hydrauliques, intitulé « Ebank's hydrau-
lics, y la première machine de ce genre
aurait été construite en Angleterre en
1772, par un horloger de Derby, du nom
de Whitehurst. L'inventeur en donna une
description dans le 1er volume des Annules
de la Société Royale d'horticulture
(Transactions of the R. H. Society).
Ftg. 1. Bélier hydraul
Le bélier hydraulique de Whitehurst
se composait d'un bassin A (source ou
fontaine) dans lequel l'eau devait garder
un niveau presque constant. De ce bassin
partait un tuyau, large de cinq à six cen-
timètres et long d'environ deux cents mè-
tres y compris l'embranchement C muni
d'un robinet à son extrémité.
Ce robinet était situé à cinq mètres
environ en dessous du niveau de l'eau
dans le bassin. Le tuyau principal commu-
niquait avec un réservoir d'air D, et
celui-ci était muni d'une soupape destinée
à empêcher le retour de l'eau dans le tuyau
qui l'avait amenée.
De l'autre côté, à la partie inférieure de
ce réservoir d'air, venait s'adapter un tuyau
vertical qui le mettait en contact avec le
bassin B, dans lequel il s'agissait de faire
monter l'eau. Voici maintenant comment
fonctionnait l'appareil. Lorsqu'on ouvrait
le robinet du tuyau C et qu'on laissait
échapper une certaine quantité d'eau, toute
ique de Whitehurst.
la colonne liquide depuis A jusqu'à l'extré-
mité de C, se mettait en mouvement avec
une rapidité proportionnée à la différence
entre le niveau du bassin A et celui du
robinet, — différence qui était, comme
nous venons de le dire, de cinq mètres.
— Dès que le robinet se fermait, le li-
quide, arrêté subitement dans son mouve-
ment, se précipitait, en vertu de la vitesse
acquise, dans le réservoir D, en ouvrant la
soupape; et lorsque l'équilibre s'était réta-
bli, celle-ci se refermait, tandis que l'eau
qui avait pénétré dans le réservoir, s'éle-
vait dans le bassin B. Par conséquent, cha-
que fois que le robinet était ouvert, et puis
fermé, — ce qui a lieu « du matin au soir et
touslesjoursdel'an,»là, par exemple, où le
robinetamène l'eau pour les besoinsjourna-
liersd'un ménage, — une portion du liquide
pénétraitdans le réservoir D, et au bout de
quelque temps une grande quantité d'eau
était refoulée dans le bassin B, cela sans le
moindre effort et sans la moindre dépense.
Mo
VARIETES Dr; WEIGELIAS.
rintelligence do l'un de nos chefs ,
M. Fr. Desbois, grâce à son amour
pour les plantes, l'Établissement s'est
vu enrichi de variétés de Weigelia d'un
mérite exceptionnel.
Notre choix n été sévère, exempt de
ces faiblesses , de ce laisser-aller aux-
quels sont trop enclins les obtenteurs
de variétés. // est distinct, mon gain ,
— donc un nom !
On conçoit que celui qui sème peu,
ne doit pas se montrer difficile; la
moindre variation observée par lui ,
constituée ses yeux un triomphe destiné
incontestablement à faire passer le nom
de son ob lenteur à la postérité!
Celui qui sème d'immenses canes de
Weigelia, peut espérer mieux et se mon-
trer plus exigeant.
D'une autre part, l'amateur préfère
cinq variétés bien distinctes, liien défi-
nies, tandis qu'il liésile à accueillir vingt-
cinq variétés dont quelques-unes se res-
semblent. Celte préférence que nous
Tel était le premier bélier hydraulique.
« Comme invention, dit le journal que
nous avons cité ci-dessus, cette machine
témoigne hautement du génie de son au-
teur ; et l'emploi du réservoir d'air, sans
lequel aucun appareil de ce genre ne
pourrait être durable, nous démontre que
Wbitehurst avait réellement conscience
de l'utilité pratique de son œuvre. 11 a
prouvé que le seul emploi de longs tubes
à la conduite des eaux pour des usages
ordinaires peut servir à refouler une
pailie de leur contenu à un niveau su-
périeur. L'invention mettait ainsi au jour
un autre système, à coté des machines
à pression, destiné à tirer parti de la
force produite par des liquides aménagés
de cctle façon, et coiiséqucmmenl ouvrait
une voie nouvelle pour utiliser, au moins
en partie, l'immense somme de force
dépensée dans la distribution des eaux de
certaines grandes villes, i Malgré les avan-
tages que cette machine pouvait offrir
dans certaines circonstances, clic ne pa-
rait aucunement avoir attiré l'attention
des ingénieurs d'alors. Son inventeur lui-
même ne semble pas avoir songé à le substi-
tuer aux pompes foulantes, ailleurs que
là où le robinet pouvait être employé avec
utiliié.
S'il avait poursuivi ses travaux, ilcsl plus
que probable que l'idée lui serait venue
d'adapter à son robinet un petit appareil,
ou\ rant et fermantalternativement celui-ci
(résultai qu'il était facile d'obtenir au
moyen même de l'eau qui s'échappait,) et
sa machine, agissant alors par son propre
mouvement, aurait pu devenir d'une appli-
cation, sinon générale, du moins très-éten-
due. Wbitehurst n'y ajouta pas ce per-
fectionnement indispensable, ce qui eut
pour conséquence que son invention fut
négligée, tout comme il en serait arrivé de
celle de la machine à vapeur, si on n'eut
trouvé à propos les glissières.
Le bélier hydraulique de Montgolfier
fut inventé en 17!)2. C'est à cette époque
que Joseph Montgolfier l'appliqua pour
la première fois à sa papeterie de Voiron,
dans le Dauphiné; mais il le perfectionna
plus lard à Paris. Quoique celle machine
soil basée sur le même principe que celle
de Whitehurst, — principe qui consiste
à élever les eaux par le choc des eaux
elles-mêmes, — on admet généralement
que son invention est tout-à-fait indépen-
dante de celle de l'horloger de Derby. Et
même en supposant que Montgolfier —
qui, soit dit en passant, avait réellement
l'esprit des inventions (I), — ait connu les
travaux de Whitehurst, la modification, le
perfectionnement qu'il a apporté au bélier
hydraulique, en fait une œuvre entière-
ment personnelle. C'est en y appliquant
ce principe vital, qui le rend automate,
qui lui communique pour ainsi dire le
mouvement perpétuel, que Montgolfiers'est
montré inspiré du génie. Ainsi que dans
l'organisation de la vie animale, cl le méca-
nisme par lequel le sang circule, les pulsa-
tions de cette mai h i ■ n- . ad mi r.dde continuent
incessamment, le jour et la nuit, pendant
(I) Outre l'invention des aérostats dont il lui
revient une bonne part, il imagina un calorimètre
pour déterminer la qualité des différentes tourbes
du Dauphiné; il exécuta une presse hydraulique,
et inventa un i intilateur pour distillera froid, par
le seul contact de l'air en mouvement, ainsi qu'un
appareil pour la dessication en grand et à froid
des fruits et autres objets de première nécessité,
qu'on pourrait rétablir ensuite dans leur étal
primitif en leur restituant l'eau dont ils seraient
privés
WEIGELIA AMABILIS STRIATA
115 f'.'/ld .
/ ;vh.
Rustique
VARIETES DE WEIGELIAS.
141
partageons, et dont l'expérience nous a
appris depuis longtemps à tenir compte,
prouve que le choix de l'Établissement
a dû être sévère — ■ par honnêteté
d'abord, — par calcul ensuite.
Et quel ne serait pas letonnement du
lecteur de la Flore, si nous pouvions
lui montrer la photographie du Wei-
fjclin Slelzneri.
Mais il était écrit, comme on dit vul-
gairement, que cette plante jouerait de
malheur.
Nous envoyons au photographe un
rameau de Weigelia qui pouvait mesurer
quatre à cinq pieds de longueur ; ce ra-
meau ne formait qu'un bouquet d'une
seule pièce, une agglomération de fleurs
rouges d'une richesse telle que jamais
nous n'eussions osé en faire prendre le
dessin par les procédés ordinaires, de
crainte d'être taxé d'exagération. —
Malheureusement le photographe, qui
en était à l'heure de son diner, remit
ce travail jusqu'après sa sieste; cl pen-
des mois, pendant des années! L'insuf-
fisance du liquide, ou une obstruction de
l'appareil peut seul arrêter sa marche
régulière.
La figure 2 montre l'appareil dans toute
Fig. 2. Bélier hydraulique de Monlgolfler.
sa simplicité. En A se trouve le bassin ou
le ruisseau destiné à alimenter la machine.
A l'extrémité du tuyau B, le robinet de la
machine précédente est remplacé par une
soupape d'écou-
lement E, sphé-
riqne et à mu-
selière (fig. 2),
ou à broche ,
(fig. ô) ; c'est le
jeu de celte sou-
pape qui rend la
machine auto-
mate. A cet effet
le poids de cette
soupapedoitêtre
calculé de telle
sorte, qu'elle
s'ouvre, dès que
Monlgolfler perfectionné. 1 eau n est pas
en mouvement dans le tube B, que l'on
appelle en terme technique corps du bélier.
On donne à l'extrémité de cette partie, qui
porte les soupapes et le réservoir d'air, le
nom de tête, du bélier.
La soupape d'écoulement doit se fermer,
au contraire, du moment que s'échappant
par son ouverture, l'eau acquiert son
maximum de vélocité. Alors, de môme
que dans l'appareil de Whiteburst, l'eau
du tube B, ne pouvant perdre instantané-
ment la vitesse acquise, réagit contre la
soupape du réservoir d'air D, la soulève
et pénètre dans ce réservoir, en compri-
mant l'air qui à son tour la chasse dans le
tuyau F. Mais pendant ce temps, l'équilibre
s'étant rétabli dans le tube B, la soupape
d'écoulement s'est ouverte, et, au bout de
quelques instants, la rapiditédu mouvement
est devenue assez grande pour refermer
de nouveau la soupape E ; une nouvelle
quantité d'eau pénètre dans le réservoir
D, et ainsi de suite les mêmes causes repro-
duisent sans cesse, à intervalles sensible-
ment égaux, les mêmes résultats. L'eau
s'élève donc sans interruption dans le
tuyau F, tantôt par le choc du bélier,
tantôt par l'élasticité de l'air dans le réser-
voir D. On comprend que de cette façon
le bélier hydraulique puisse produire un
jet continu.
Nous avons déjà dit qu'il est désirable
que le niveau de la source, du bassin ou
du ruisseau qui alimente la machine, ne
soit pas trop variable, afin que la pression
[ contre la soupape E soit autant que
ï possible toujours la même, sinon le poids
; de celte soupape devrait être modifie
I chaque fois que ce niveau change.
Celte belle machine peut être utilisée
dans un grand nombre de circonstances.
I!J
VARIETES DF. \\ EIGELIAS.
dont ce temps la branche, la branche
préci( use subit fatalement l'influence île
l'atmosphère... elle se fana ! — Voilà ce
qui advint au Weigelia Stelzneri, que,
dans notre Prix-Courant N° 87, page C7,
nous décrivons comme suit :
.strlznrrl. Véritable sceptre royal! Sur un soûl
rameau de 50 centimètres de longueur se déve-
loppcni parfaitemenl -:m^ s'entrenuirc de 580
à {HO fleurs. Los boutons sont d'un rouge
sang loneé ; les eorolles élant épanouies seul bien
ouvertes, grandes, bien rondes ci d'un rouge
purpurin. Port du II*, rosea. C'est le plus flori-
fère de tuus les Weigelia connus.
Nos autres gains ne sont pas moins
remarquables ; on peut s'en faire une
idée par les planches ci-jointes ; nous en
reproduisons la description d'après noire
Catalogue M" 87. Nous citerons d'abord :
ixoiinp, (Flore) à Heur toute blanche, d'un blanc
pur, à gorge jaune paille, à large macule jaune
d'or à la division inférieure. Son porl est
celui du Diervilla [Weigelia) amabilis, mais
l'arbuste est mieux dressé. — Déjà nous avons
obtenu de- W'i-iijilin à Moins blanches; — mais
il s'agit ici d'un gain loul-à-lail supérieur,
de fleurs d'un blanc bien pur el qui se main-
tient parfaitement.
Lorsque la différence de niveau entre la
surface du réservoir d'alimentation et la
soupape d'écoulement n'est pas très-
grande, de un à deux mètres par exemple,
et que la hauteur à laquelle l'eau doit
être élevée, est considérable, il faut que
le corps du bélier (11) ait une longueur
suffisante pour que l'eau ne s'y refoule
pas jusque dans le bassin A au lieu de
pénétrer dans le réservoir d'air 1), quand
la soupape d'écoulement vient a se fermer.
M. Millington, qui a exécuté plusieurs
appareils de ce genre en Angleterre, ob-
serve avec raison, qu'une colonne à très-
faible pression est capable d'en soulever
une autre à une grande hauteur, de ma-
nière qu'à l'aide d'un barrage le moindre
cours d'eau peut servir à la construction
d'un bélier hydraulique. C'est ainsi qu'on
a construit une machine de ce genre, qui
élevait en vingt-quatre heures à une hau-
teur de quarante mètres, deux cent-
soixanlc hectolitres d'eau et cela avec
une chute de un mètre et demi à peine.
I ne source qui fournit quatre-vingt-
quatre litres d'eau par minute et dont
la chute cs| de- dix mètres six décimètres
; i \
envoie, par l'intermédiaire d'un bélier
hydraulique, dix-sept litres d'eau par mi-
nute à une hauteur de trente-quatre mètres.
Un bélier hydraulique d'une grande
dimension, d'une construction analogue à
celle de la deuxième machine figurée ci-
dcssus(p. 141, 6g. 2), et qui serait employée
à refouler de l'eau à une grande hauteur,
serait sujet à un inconvé-
nient, qui en peu de temps
annulerait les bons effets
du réservoir d'air. En
effet , comme on sait, l'ou-
est solublc dans l'eau et
même en quantité assez
notable; l'eau donc se re-
nouvelant d'une manière
continuelle dans le réser-
voir d'air ferait disparaî-
tre plus ou moins rapide-
ment tout l'air qui s'y
trouve. C'est pourquoi
dans les perfectionnements
ultérieurs que Montgol-
fier lit subir
l 'lg. i. Bélier hydraulique de Montgolfler, vu extérieurement,
son invention., il adapta dedans, par laquelle soupape s'introduisait
ingénieusement sur la tête du bélier, une une certaine portion d'air chaque fois que
pctile soupape, s'ouvrant du dehors en l'orifice d'écoulement E était lui-même
w
EIGELIA AIV1ABILIS VANHOUTTEI
\ GmdbriV&fe i semis i
Rustique
Nous avons ensuite
Tan Houtteî (Flore). Corolle carmin lave de
rose, à très-larges macules blanc pur; inté-
rieur lilas violacé; port du W. rosea. Extra.
Puis,
Strlala, (Flore). Corolle striée de blanc et
moyenne, coloris
VARIÉTÉS DE WEIGELIAS. 1 '•'<
Ces cinq variétés, nous en ayons la
conviction , feront honneur à l'Etablis-
sement qui les met en vente.
maculée rouge sang; fleur
nouveau. Port du W. amabilis. Extra.
Et- finalement :
Hosea nain rnlils variegatls. Stature naine
mais très-étalée : la plante-mère, âgée de cinq
ans, n'a que 5(1 centimètres de hauteur, mais
lm,23 de diamètre. Sa panachure est plus belle,
bien mieux définie que celle du W. amabilis
fol. var.; dans ce dernier les feuilles sont
souvent crispées, tandis que dans le nouveau
gain, elles sont bien planes, et la panachure est
beaucoup plus blanche. Il dérive du W. rosca.
Ce n'est plus la peine d'indiquer les
soins de culture que nécessitent les
Weigelia. Tout le monde sait qu'il n'est
pas d'arbrisseau plus rustique ; que
toute exposition, toute terre leur est
bonne, et qu'ils se multiplient parfaite-
ment de graines qu'ils donnent en quan-
tité, et de boutures de jeune bois, qui
prennent racine en lout temps.
L. VH.
ouvert. Cette soupape d'aspiration, ainsi
qu'on l'a nommée, se trouve quelquefois
placée sur un compartiment spécial du ré-
servoir d'air (fig. 5, B). Lors de la période
d'écoulement dans le corps du bélier, le
liquide qui se trouve dans ce compartiment
tend également par son poids à baisser de
de niveau et produit un vide qui se remplit
immédiatement par l'air que laisse entrer
la soupape B.
Dans les machines de moindre dimen-
sion celte soupape paraît entièrement
inutile, une petite portion d'air s'intro- '
f 1329. ENCORE LES INSECTES NUISIBLES.
11 faut en convenir, l'horticulture est [
un délicieux passe-temps, et il y en a peu,
parmi nous, employés des administrations,
buralistes, commerçants, militaires, écri-
vains, artistes ou simples bourgeois, qui
ne fassent de temps en temps le rêve de
s'en aller jardiner à la campagne, quand
les cheveux grisonneront, et que des rentes ;
assurées permettront de s'affranchir du
tracas des affaires. Combien y en a-t-il,
sur le nombre, pour qui ce rêve se réalise,
c'est ce que nous ne voulons pas examiner;
bornons-nous pour aujourd'hui à rappeler
que si l'horticulture a des charmes, elle a
aussi son revers de médaille. C'est le froid,
c'est le chaud, c'est la sécheresse ou la
pluie qui entravent tout et ne Unissent
pas; ce sont les ileurs qui coulent, les
fruits que le vent abat, ou que les rats et
les oiseaux dévorent; ce sont les marau-
deurs de nuit qui escaladent les clôtures;
les enfants qui lancent des pierres dans les
duisantà chaque pulsation par la soupape
d'écoulement E.
Quoique les réservoirs d'air ne consti-
tuent pas, strictement parlant, un des
éléments du bélier hydraulique, ils sont
néanmoins indispensables à la marche
régulière de cette machine. Sans eux, les
tuyaux se rompraient promptement sous
la secousse violente produite par l'arrêt
que la colonne liquide subit toutes les fois
que la soupape d'écoulement se ferme.
Ed. P.
- PUCERONS ET ACARUS DES ORCHIOÉES.
vitraux des châssis et sur les cloches à
melons; ce sont enfin, et c'est le pire de
tout, des voisins chicaniers, qui, pour un
clou planté dans un mur mitoyen ou une
branche d'arbre qui dépasse ce mur, tien-
nent toujours un procès suspendu sur
votre tète. Qu'on se rappelle les tribula-
tions de Balzac, devenu propriétaire et hor-
ticulteur, et on reconnaîtra que nous ne
chargeons pas le tableau.
Si même c'était tout! Mais non, l'horti-
culture a encore d'autres plaies dans la
triste engeance des insectes, et ce n'est
pas là le côté le moins douloureux. Que de
plantes choyées par leur propriétaire, qui
ne leur épargne aucun soin, se défor-
ment sous les morsures des pucerons au
point d'en être hideuses! Et notez qu'une
fois le mal enraciné quelque part, il n'y a
plus moyen d'y remédier. Vous écrasez les
pucerons par centaines, vous en détruisez
chaque jour des milliers; ils reviennent de
I{(
MISCELLAN1 ES.
tous les points de l'horizon ; \ou> enfouis-
-(•/ les plantes infestées, les pucerons sor-
tent de terre el trouvent le moyen d'at-
teindre les plantes restées debout; vous
comptez enfin sur l'hiver pour vous débar-
rasser de ces odieux parasites, erreur!
i de s'endormir du dernier sommeil,
ils ont eu soin de s'assurer nue postérité,
non ] 1 1 m s en accouchanl de |><t i i~. vivants,
exercice auquel ils se sont livrés pendant
toute la belle saison, mais en pondant des
œufs d'une petitesse microscopique, qui,
tombés à terre et mêlés aux poussières et
aux débris de toute espèce, bravent les
intempéries hivernales et éclosent aux
premiers jours lièdes du printemps.
Nous qui avons personnellement été en
guerre avec eux, qui y avons épuisé tous
les engins de l'arsenal insecticide, les pou-
dres, la fumée et le jus de tabac, la Ben-
zine!1) et jusqu'aux larves de Coccinelles,
que nous avions la patience de ramasser
de droite et de gauche pour les porter sur
les piaules infestées, non-, n'avons que
trop appris combien il est inutile de lutter
contre eux, une l'ois qu'ils ont pris le
dessus.
C'était en 1859 et en 1860; une année
très-chaude et une année très-froide. Nous
cultn ions dans un coin du Muséum, connue
nous le faisons lOUS le- an-, ni mine
considérable de Cucurbitacées, Courges,
(ionrdes, Melon-, LulTas, Moinordiqucs,
Bryones, Coccinies et quantité d'autres
espèces connues ou encore inédiles. Mal-
gré la dissemblance des deux années,
presque toutes nos plantes furent attaquées
en 1859 el 1860, par un puceron vcrdàlre,
probablement le green jlij des Anglais;
plusieurs en étaient littéralement couvertes
!i Ces drogues lucnl bien les pucerons, mais
elles in i ni quelquefois aussi les plantes j c'est le
cas particul r de la Benzine. D'ailleurs, comment
s'en servir efficacement, quand sur toute l'éteu-
• ! 1 1 ' d'un jardin, les planli - sonl infestées de puce-
rons el qu'il en arrive sans cesse des jardins du
voisinage poui remplacer les morts? Autant rem-
plir le tonneau des Danaïdes ou rouler le rocher
de S Le impossibilité d'atteindre l<- in-
I séminés sur des centaines ou des milliers
déplantes sera toujoui l'écueil sur lequel vien-
dront échouei toutes les compositions insecticides,
quelles qu'elles soient. De tous les insecticides,
le meilleur esl el sera toujours le netloyagi des
plantes :'i la main, toutes les fois que l'infi etion ne
dépassera pas un certain degré. Lorsqu'elle esl
générale, le mieux est J'abandonne! les plantes i
leur malheureux
depuis le pied jusqu'aux extrémités des
dernière- pousses : bientôt toutes ees plan-
tes tournèrent au noirâtre, tant était grande
la masse des déjections de ces insectes,
mêlées aux sécrétions sucrées qu'ils lais-
saient -ur leur passage. On sait que les vers
qui se développent dans les charniers des
équarrisseurs et se transforment en mou-
ches, attirent des quantités d'hirondelles;
ici aussi se présenta un phénomène qui
n'était pas sans analogie avec celui-là;
la matière sucrée et animalisée dont nos
irbilacées étaient enduites, attira des
li gions de mouches qui j pondirent des
œufs, el on put voir, pendant une partie
de l'été el de l'automne, des larves de
diverses formes qui se promenaient sur les
feuilles, surtout à la page inférieure et qui
vivaient des matières déposées à leur sur-
face. La plupart de ces plantes, devenues
toutes contrefaites, ne fructifièrent point,
el celles qui le firent, ne donnèrent que de
rares avortons. Elles périrent d'ailleurs
bien avant le temps, el lorsqu'elles eurent
été enlevées, on reconnaissait encore la
place qu'elle- occupaient, à une teinte par-
ticulière, due li l'accumulation sur la terre
des dépouilles des pucerons et de leurs
déjections. Bien convaincu que ces in-
sectes ont laissé dan- le sol le germe d'une
troisième génération, toute prête à exercer
-es ravages cette année, nous avons pru-
demment transporté notre culture de
Cucurbitacées sur un autre point du jar-
din, ne voulant pas non- exposera recom-
mencer en 1861, la triste expérience des
; ées précédentes.
Il v a un l'ait à remarquer ici, c'est que
les insectes, comme les maladies épidé-
miques des plantes, ne font leurs grandes
invasions cpie lorsqu'ils trouvent, réunies
en grandes masses sur un même point, dé-
plante- de même espèce OU du moins ana-
logues par leur- caractères botaniques et
par la naturelle leurs SUCS. Tant que les
betteraves ont été cultivées isolément ou
par pelits carrés, dans les jardins, on ne
les a point vues malade-; mais lorsqu'on
eût commencé à les cultiver sur une grande
échelle et que des plaines entières en curent
été couvertes, les maladies ne tardèrent
pas à apparaître. Même remarque au sujet
du ver-a-soic, qui a joui de la sanlé la
plus florissante, tant qu'il a été exclusive-
ment livré aux paysans des Cévenncs, qui
La suite à la
DASYURIUM ACROTROM Zuccar
Mexique
un
144S.
DASYLIRIUI ACUOTRICHll ,
zucc.
Asparagi
CIIARACT. GENER. - Flores dioici. Mssc
Perigonium corollaceum , profunde ti-partitum;
foliolis oblongis, uninerviis, navicularibtis, cam-
panulato-conniventihus (patentibus, Brongn.);
exterioribus paulo longioribus vel brevioribus;
prsefloratio imbricata. Slamina sex, basi foliolo-
rum inserta, plerumque ils breviora. Filamenta
filiformia. Anlherœ bifoculares, obIongae,u trinque
bilohae, dorso medio aflixa?. introrsse. Pistillum
rudimentarium. Fl. Foïm. Perigonium maris. Sta-
iiiina antheris effetis; s variant libcrum, trique-
lrum,angulismembranaceis, uniloculare; Ôvula6,
per paria approximala, fundo ovarii aflixa, erecta,
anatropa. Columna stylina brevis, in sligma infuu-
dibulare marginc undulato-plicatum irregulariter
lobatum dilalata (sligma Irilobum; lobis brevibus,
ovatis, divergentibus, Brongn.). Fruelus nueumen-
laecus, abortu monosperm'us (akcnium, Brongn.),
ovato-trigonus, angulis in raembranain latam ex-
pansis. Semen immaturuin crectum, fusiforme,
utrinque aeutum. Cau/is lignosus, abbreviatus,
foliosus, vel elongalus, caudiciformis, apice folio-
sus, erectus. — Folia e basi semiample.vicauli
linearia, superne subulalo-anguslala, apice mar-
cido sœpe {semper, Brongn.) in fila dissolubilia,
eanaliculala, striala, rigida, margine mine spi-
nosa, inler spinas denticulalo-spinulosa, mine sca-
bra. Panicubc terminales, solitariœ, ereclœ, sim-
pliees vel ramosie, braeleatœ. Flores partit, albi,
pedicellati , solilarii vel per 2-4 fasciculalo-eon-
gesli, in ramulis spicali vel raeemosi; pedicellis
basi bractcolatis , superne arliculatis. Anlhera;
flavœ.
CHARACT. SPECIF. - D. eaulescens, trunco
elongato, l'oliis longissimis e lata basi lineari-subu-
latis viridibus fasciculo fibrarum emareidarum
terminais planiusculis slriatis rigide serrulatis
spinosisque, spinis subulalis sursum curvatis,
spica longissima cylindraceo-acuminatacomposita,
spieulis (plant, fœm.) seu racemis cylindricis
copiosis dense compactis erectis multifloris, brac-
teis amplis subœquilongis ovatis acuminatissimis,
floribus (fœm.) dense imbricatis.
I»;i*j liri acrotrichum . Zucc. in Otto et
Dietr. Allgem. Garl. Zeil. 1838, N° 53, p. 239.
Kuxtu, Enum. PL, v. S, p. 40. — Hook., in Bol.
Mag., &030, ieon hic iterata.
Yucca iiniiniiiin , Scuiede in Linnœa, v. 4
p. 230, et v. (i, p. ti2. Schultes, SysL. Plant., v. 7
p. 1716.
■:<>■ ■ iMt uitinniiiii, Brongn., in Ann. des
Se. Nat., v. 14, p. 320.
Dasylihion gracile, Hort. Berol., 1847.
On cullive dans les jardins sous le
nom commun de Bonaparlea gracilis
diverses plantes irès-voisines du Dasy-
lirium acrotrichum; la plupart même
sont probablement identiques à cette
dernière espèce.
Le Dasylirîum acrolrichum et ses
congénères- voisines ont un slipe que
cache d'habitude un faisceau de feuilles
longues, étroites, généralement dentées,
et qui en retombant avec grâce tout au-
tour de ce slipe, forment une sorte
d'hémisphère d'un magnifique effet.
Originaires des parties tempérées du
Mexique, les Dasylirium ne requièrent
que l'abri d'une orangerie pendant lïii-
t 1329. (Suite) INSECTES NUISIBLES. — PUCERONS ET ACARUS DES ORCHIDÉES.
relevaient sans beaucoup de soins, par
petites chambrées. Mais les agronomes
s'en sont mêlés, et à leur suite, les spécula-
teurs; on a voulu faire la chose en grand,
et surtout savamment. On sait ce qui en
est résulté : la ruine presque complète
d'une de nos plus belles industries. Il
n'était sans doute pas déraisonnable de
chercher à améliorer les procédés du pay-
san, dont les résultats étaient pourtant
satisfaisants, mais il l'était d'entasser des
millions d'animaux dans un même local,
et effectivement c'est à partir de ces amé-
TOSIE IV, 2° série (1859).
liorations en grand que la muscardine a
commencé ses ravages. D'autres maladies,
qui sont venues à la suite, sont certaine-
ment aussi la conséquence de quelqu'un
de ces perfectionnements inventés par la
spéculation.
Il n'y a pas lieu de s'étonner si les serres
deviennent parfois le réceptacle de mil-
liers d'insectes destructeurs, puisque nous
y voyons réunies les causes qui favorisent
le plus leur multiplication, c'est-à-dire un
grand nombre de plantes accumulées dans
un étroit espace et une chaleur constante.
10
DASYLIRIUM ACitOTItlCIllM. Zucc.
ver, cl constituent pendant l'été l'un des j en Europe, en allant visiter la superbe
plus riches ornements de nos pelouses, j collection que cultive si admirablement
Par malheur quand ces nobles vé- j M. Vandervinnen, de Bruxelles, et celle
gétaux sont parvenus à l'apogée de I de M. Tonel, à Gand.
leur beauté , quand on s'est si bien j En semant, en élevant soi-même, on
accoutume à les revoir chaque année, aura avec le temps de fort jolis indivi-
arrive un moment fatal, une sorte de j dus, exempts de ces défauts qu'affectent
présage de mort! Du centre de leur souvent les slipes reçus du pays, les-
ample feuillage vient à surgir l'appa- quels arrachés tics fissures des rochers,
reil floral, la hampe qui atteindra jus- n'ont pas toujours vécu là-bas dans une
qu'à 3 métrés de hauteur ; ce sera la i position verticale cl dès lors n'auront
dernière période de leur existence. I pas dans nos cultures toute la grâce
L'ascension presque visible de ce voulue,
slipe, les racèmes floraux caches sous ' Les Dasylirium appartiennent aux
les bractées scarieuses qui le révèlent Asparaginées ; ils forment un genre créé
dans toute sa longueur, tout cela est par Zuccarini, (ce sont les Boulinia de
d'un effet imposant, jusqu'au moment M. Brongniart).
où le slipe se dessèche et laisse un Une autre plante, connue depuis plus
vide au centre de la plante, qui dès lors longtemps encore sous le nom que lui
sera déformée et ne pourra servir que a appliqué Willdenow, le Bonapartea
de souche, île porte-rejetons. Et que juneva , est une Amaryllidée restituée
deviendront ces rejetons, auront-ils un au genre Ayaue , 1.1. geminiflora de
jour la grâce de leur mère, ou bien, nés Gawler, le Lillœa geminiflora de
sur la partie latérale du vieux slipe, Tagliabuè, le Bonapartea flagellifera (Jj
eroitront-ils obliquement, resteront ils
informes, porteront-ils déjà le germe
de la décrépitude"' C'est ce dernier sort
qui leur écherra le plus fréquemment
de C. llcnkel {Bot. Zvil., 1820).
Sans avoir la grâce infinie du Dasyli-
rium acrolrichum (notre planche em-
pruntée au Bot, may. n'en a guère!),
Aussi de nos jours est-ce une bonne V Agave geminiflora [Bonapartea juncea)
fortune pour les amateurs que celle est une plante très-distinguée, aux
fiévreuse activité de M. B.lloczl, qui ne feuilles térétiformes, régulièrement dis-
eesse ses envois de graines, de troncs posées en une hémisphère d'une rigou-
ei de slipes de Dasylirium, en quantité reuse symétrie. — Sa variété a nom-
suffisante vraiment pour vulgariser bien- breux filaments blancs esl plus belle
lot celle belle plante et tout ce beau encore,
genre, dont on peut se faire une idée Mais pourquoi le genre Dasylirium
Ajoutons que les plantes, toujours un peu
étiolées et aqueuses, par le défaut d'un
aérage suffisant, leur fournissent des sues
plus sucrés, et s'il s'agit de serres spéciale-
ment réservées à certains genres de plantes,
une fois que l'insecte qui vit à leurs
dépens a trouvé le moyen de s'y intro-
duire, il y pullule avec une rapidité qui
tient du prodige. C'est ce qu'on a observé,
ces dernières années, en Angleterre, dans
le^ serres à Orchidées. Ici ce n'est plus
un puceron, niai.-, un Acarus, autre engeance
qui n'est pas moins redoutable cl dont
l'origine est bien plus obscure. Nous avons
déjà parlé de ce fameux Acarus ecclesiasti-
cu& qui a momentanément chassé les bons
habitants de Colchester de leur église ;
en voici un autre qui a fait moins de bruit
dans le inonde, mais qui a été et est encore
beaucoup moins innocent: c'est l'Acarus
! des Orchidées, Tetranichus orchidearum,
dont nous allons emprunter la description
cl la ligure au Gardeners' Ckronicle.
« Le plus grand ennemi actuel de nos
serres, nous dit M. Lindlcy, le savant
directeur de ce journal, est un Acarus
qui attaque les Orchidées. Des plantes
d'un grand prix, cultivées avec soin et
DASYLIRIUM ACROTRICIIUM, Zucc.
H7
n-t-il été créé par Zuccarini, pourquoi j lirium sont des plantes monoïques, c'ésl-
ne lui a-t-il pas conservé l'appellation
toute historique qu'il portait clans nos
collections? Serait-ce dans un but
inavouable?
Nous répondrons : que Ruiz et Pavon
(Flora peruviana) avaient déjà appli-
qué le nom de Bonaparlea à un genre
de la famille des Broméliacées et, qu'ab-
straction faite même de celle circon-
stance, Zuccarini n'eût pu disposer d'un
nom que Wilklenow déjà avait fait sien ;
que d'ailleurs le nom de Bonaparlea
gracilis n'avait pas reçu , à notre con-
naissance du moins, de consécration
scientifique; Sweet (Hortus brilanni-
cus) l'a bien signé de son nom, mais
sans donner aucune diagnose.
Ainsi tombent tous les soupçons fa-
ctieux qu'avaient amenés ces change-
ments de nom. — Cette lacune dispa-
raîtra du reste le jour où l'un ou l'autre
Bonaparlea (vrai) de Ruiz et Pavon
nous arrivera vivant du Pérou.
Deux magnifiques exemplaires de
Dasylirium acrotrichum , ou d'une
espèce qui lui est voisine, ont fleuri dans
à-dire ne donnant sur chaque individu
que l'un des deux sexes. A cette époque
précisément fleurissait au Mans, chez
RI. Foulard, un exemplaire mâle, ce
qu'à notre grand regret nous n'avons
appris que lorsqu'il n'était plus temps
d'en faire venir du pollen.
Si, à ce moment nous avions pu fécon-
der nos beaux spécimens femelles, c'eut
été une petite fortune pour nous ! Au-
jourd'hui , M. 13. Iloezl se charge de
l'approvisionnement général, à la grande
satisfaction de beaucoup de nos collè-
gues. Ces plantes sont les bienvenues
partout, les soins de culture qu'elles
réclament étant presque nuls. On leur
donne pour terre, un mélange de terre
forte, île sable et de détritus de feuilles,
et îles pots proportionnés aux racines
et à leur chevelu. L'essentiel est de faire
en sorte que des maladroits ne brisent
pas le feuillage et ne coupent pas non
plus, comme cela s'est pratiqué ici, le
sommet des feuilles, terminées, comme
on le sait, par une sorte de petite brosse
frisée que forme l'extrémité des libres
cet Etablissement, il y a une douzaine ■ qui se dessèchent à cet endroit. Si cette
d'années. i\os lecteurs trouveront dans singularité ne se présentait pas au som-
l'un des précédents volumes de la Flore ' met de toutes les feuilles en général, le
(VII, page 2 et suivantes) le beau ira- j sectionnement serait justifiable; mais
vail qu'a fait sur ces piaules M. J. E. pas une seule feuille n'est dépourvue
Planchon, l'un de nos savants colla- de ce petit houpillon terminal qui ajoute
borateurs. Ces deux plantes ne por- à la coquetterie du port,
taient malheureusement toutes deux que L. VU.
des fleurs femelles; on sait que les Dasy,-
beaucoup d'intelligence, en sont entière-
ment défigurées. Quoi qu'on ait pu faire,
elles se sont couvertes de taches noirâtres,
qui sont autant de points mortifiés; ces
taches grandissent , confluent les unes
vers les autres, envahissent graduellement
toutes les parties extérieures de la plante,
qui s'affaiblit en proportion, cesse de
produire des racines et enfin périt.
D'abord on ne reconnut pas la nature du
mal; on l'attribua aux causes les plus
opposées, l'excès de la sécheresse ou de
l'humidité, une température trop haute
ou trop basse, le manque d'air ou l'intro-
duction dans la serre d'un air trop froid,
etc. En y regardant avec plus d'attention,
on finit pourtant par reconnaître ce qu'il
en était, lorsqu'on aperçut un animalcule
presque microscopique qui se promenait
sur les feuilles, abandonnant successive-
ment les points qu'il avait épuisés pour en
attaquer d'autres. D'où venait-il? peut-être
de l'Inde, avec les plantes elles-mêmes. Or
ceci se passait dans les serres à Orchi-
dées de MM. Veitch d'Exeter, qu'on
sait être sous la direction d'un habile jar-
dinier, M. Domiriy, bien connu du monde
horticole pour les remarquables hybrides
lis
MISI I II Wl l S
qu'il a obtenus de quelques-unes de
■liantes. M. Dominj se mil immédiatement
en quéle d'un remède, <'i il pense l'avoir
trouvé dans la composition suivante : I n
gallon ' i litres el demi) d'eau douce dans
lequel on verse trois cuillerées à bouche
de térébenthine; on \ ajoute huil onces
de Bavon doux, el deux onces de tabac.
du laisse l« mélange tremper 2i- heures
dans une serre chaude; ou brasse bien
le toul el on passe dans une chausse ou
dans un linge. La liqueur esl alors prêle
à être employée. Il faut avoir soin de
la tenir dans un vase fermé, pour éviter
l'évaporalion cl par suite la concentration
des ingrédients délétères qu'elle contient.
« La manière de s'en servir esl très-
simple ; mi y plonge l<^ plantes de façon
à en mouiller toutes les parties, ee qui
ne prend qu'une demi-seconde de temps
pour ehaoune. On les rcmel en place, el
mi laisse la composition produire son efifel
sur les Âcarus, pendant un jour ou deux,
après i|iidi on lave les plantes par un abon-
dant seringage d'eau légèremcnl liède. Il
\.i de s, n qu'après l'opération, on donne
.ni\ plantes les soins que réclament leur
nature el leur tempérament.
« C'est avec raison, ajouta H. Lindlej .
que cette altération des Orchidées, dont
il vient d'être parlé a été nommée Àca-
rùme (Acarus disease), puisqu'ici, bien
évidemment, l' Acarus esl ou parail être
en relation intime avec le mal. S'en
suit-il cependant que, dans tous les eus
nu les orchidées bc couvriront de lâches
noires, il faille y voir le résultai des piqûres
d'un Acarus ou de toul mitre insecte?
Certainemenl non; et, -i un médicamentail
les plantes exclusivement à ce poinl do
vue, il est certain qu'on éprouverait un
jour on l'autre un grand désappointement.
€ Qui sait même si l'apparition des Aca-
rus n'est pas elle-même consécutive a une
maladie réelle, ou tout simplement au
manque de soins. Nous penchons forte-
ment à croire qu'aucune composition
puisse guérir le mal, si en même temps
les plantes ne sont pas cultivées d'une
manière convenable. Au surplus, nous
connaissons des établissements où la négli-
gence est trop visible pool' qu'on puisse
v mettre les maladies des plantes sur le
compte des Waïus; leur mauvaise tenue
Suffit du reste pour les expliquer. »
L' Acarus dont il vienl d'être question,
est a peine visible à l'œil nu; on a essayé
de représenter sa taille par le point qu'on
voit au centre du petit cercle annexé à la
figure. Il est presque carré el d'un fauve
très-pâle, presque blanc. A coté de lui,
notre ligure représente un fragment de
feuille d Orchidée, dont les taches et les
lignes nous indiquent les morsures laites
par l'insecte. Non .
1330. UN NOUVEAU LÉGUME. LU RENOUÉE DE SIEBOLO (P0LYG0NUM SIEBOLDIU.
Celte plante gigantesque, de pleine
terre, vivace, atteint une hauteur de
9 melie. cnvii ; elle est d'un port
magnifique, à tiges maculée: de points
rougeAtres, dont les cimes se couvrent
de Heurs blanches à l'automne. C'est donc
une excellente acquisition pour les grands
paie,, el -nus le point de vue économi-
que c'est une plante ulile.
Bile se p]all dans huis les sols secs et
humides ces derniers de préférence);
ses racines souterraines tracent beaucoup,
elle; envahissent une grande surface de ter-
rain : la plante \ieiit à toute exposition.
Quand le sol est fumé, elle perd de son
acidité Cl donne des li^e- énormes.
Ses tiges poussent de très-bonne heure,
plus têt que l'Asperge; elles sont très-
tendres . légèrement creuses entre les
nœuds, de l'aspect et presque du goût de
l'Asperge, moins douces et plus agréables,
surtout si l'on a le soin de les prendre
avant le développement des feuilles, car
plus on les laisse pousser cl plus elles ont
>
\fi
œmj^ffsj
GREVILLEA ALPESTRIS Meisn .
.Iiisli'ii/ic roci'id. froide
U9
IU9.
GREVILLEA ALPESTRIS, meisn.
Proteaceœ.
CHARACT. GENER.— Perianthium irregulare;
l'oliolis laciniisvc secundis; apicibus cavis, stami-
niferis. Anl/ierœ immersae. Glanduta hypogyna
unica, dimidiala. Ovarium dispermum. Stigma
obliquum, depressuni(rarosubverticalc,conicum).
Follieulus unilocularis, dispermus, loculo cenlrali. i
Scmina margiiiata, vel apice brevissime alata. — j
Frutices, rarius arbores, pilis dum adsint medio
affixis! Folia alterna, indivisa vel pinnali/ida. I
Spicœ nuiic elongatœ, racemosœ nunc abbreviatœ
corymbosœ vel fascicuiiformes , involucro nu/h,
pediccllis geminatis, raro pluribus, paribus fasci-
citlisve unibractealis. Pcrianlbia sœpissime rubi-
cunda, nunc /lava, in quibusdam oblique insertu.
Folliculi vel coriacei ovati, slylo totocoronali, semi-
nibus ovalibus, angustissime marginatis et apice
brevissime alatis : vel ligne!, suborbiculares, pseudo-
bivalves, basi modo slyli mucronati, seminibus un-
dique alatis. lir.
CHARACT. SPECIF. -G. alpestris; foliis semi-
pollicaribus ovalibus oblongis linearibusve muticîs
margiue recurvis vel revolutis supra couvexis
evenîis puberulis punctato-scabriuseulis subtus
ramulisque villoso-tomentosis, racemis terminali-
bus fasciculiformibus recurvis paucifloris ferru-
gineo-lomentosis, calyce pistillum semipollicem
subsequante, linibo obtusissimo, ovario sessili al-
bido-villoso, stylo dense rufo-hirsulo, stigmate
subrotundo-plauiusculo. Meisn.
«.ni il La alpestris, Meisn. in Hook Journ.
Bol., 1832, p. 187, et Linnœa, 185, p. 55<4, et in
DC, Prodr., v. I i, p. 501. — Hook., in Uol.Mag.,
S007.
i.iti in i ii nui niiiiM, F. Muell. First.
Gen. Rep. Itlelb. Gard., p. il .
«.Il I « Il II 1 ILri.W, (3, I.IMiL. III MlTCHELL Exp.
(fuie Meisn.)
Nous classons le Grevillea alpestris
parmi nos plantes d'élite. — Nous
l'avons rencontré d'abord chez notre
collègue, M. Aug. Van Geert, dans réta-
blissement duquel nous avons fait pein-
dre le modèle de la figure ci-contre.
Son port est dégagé, très-élégant; ses
rameaux sont très-droits et non pas en-
chevêtrés comme nous les présentent di-
verses autres espèces de ce genre, qui ne
brille pas toujours par la beauté de ses
fleurs, par la netteté du coloris. — Ce
reproche, le Grevillea alpestris ne le mé-
rite sous aucun rapport. Son feuillage est
petit, duveteux, mignon, dans le genre
de celui d'un Pimelea, et ses fleurs
sont tricolores, rouge et jaune à sa base,
presque blanches au sommet; ces fleurs
extrêmement abondantes apparaissent
au printemps et durent jusques pendant
l'été. C'est une espèce horliculturale de
premier mérite.
Plante de serre froide, occupant dans
l'Australie méridionale une aire très-
étendue. Dans nos cultures elle exige
un bon drainage qui la préserve des
eaux stagnantes; des arrosements mo-
dérés, mais non oubliés, une terre de
bruyère sableuse pure. Multiplication
' à l'aide de bois aoûté, dans du sable
pur, sous cloche, à l'ombre.
L. VH.
une saveur presque égale à celle de l'Oseille,
c'est-à-dire qu'elles contiennent une cer-
taine quantité d'acide oxalique.
A l'instar del'Asperge, on peutla forcer ;
clic donne énormément plus qu'elle.
Mangée à l'huile ou en sauce, ainsi que
je l'ai expérimenté, c'est un très-bon lé-
gume et qui peut remplacer avantageu-
sement cette dernière.
Les tiges étant un peu creuses entre
les articulations, il est bon de ne pas les
faire trop cuire; pour qu'elles soient plus
présentables sur le plat.
Cuites à la manière de l'Oseille, les
feuilles développées ont identiquement le
même goût qu'elle.
En somme, je crois que c'est un légume
sain et nouveau de plus à ajouter aux
plantes économiques; je le recommande
sous ce point de vue, et surtout comme un
végétal qui ne nécessite pour ainsi dire
pas de culture.
190 MIS( ELLANÉES
Il serai) intéressant de l'essayer en donner la valeur d'une des plus fortes bot-
fourrage vert; produisant abondamment, ce tes de nos grosses Vspergcsft).
serait une précieuse ressource : on sait Les soins a donner ne consistent qu en
que généralement le genre Polygonum un labour annuel.
n'est pas dédaigné par les herbivores.
I n éclat donne déjè au bout d'un an de
culture, il est en plein rapport au bout
de deux ans. A cet âge, chaque pied peu. , fi^S^Si!. ,
l'.i i iiiimmi:,
Conservateur du |arc1ln des piaules de Bleu.
// ■ inj itfj
I i. plant vaut, ici, à Gand, 80 c™ .
! 1331. COTTAGERS' KALE.
NOUVEAU CHOU A JETS. D ORIGINE ANGLAISE.
On en dira ce qu'on vomira, mais nous
soutenons, dit M. C. Lyons, dans le (iur-
deners' Chronicle, que le Chou, dont on
voit ci-contre la figure, et que nous iiom-
i is Chou des Cottages, est un des plus
excellents légumes que nous possédions,
quand on sait le prendre au moment con-
venable. Ni M. Tuiner. ni mon ami le
l)r Lindley n'uni rien dit de trop dans
l'éloge qu'ils en mil rail : je trouverais
même volontiers qu'ils n'en ont pas dit
assez. Ceux qui lui ont adressé quelques
reproches, en jugeaient prématurément.
Pour bien comprendre la valeur de ce
Chou, il faut attendre que les autres légu-
mes verts aient été détruits par l'humidité,
la gelée el les autres imtempéries de l'hi-
ver; alors, et seulement alors, on voit
quels mu \ ices il est appelé i i endre.
« La figure ci-contre, nous dit à son
tour H. Lindley, n été reproduite d'après
une photographie d'un remarquable spé-
cimen du Chou en question, qui a ligure
à l'une des expositions de la Société horti-
euliurale dansRegcnt street. Il avait quatre
pieds (le liant, à partir de la surface de la
terre du pot, cl deux pieds de tour vers le
milieu de la tige, en j comprenant les
rejets, au nombre de soixante-quatre.
C'était du reste un des plus beaux exem-
plaires possibles d'une race qui est bien
effectivement un d*.'-* meilleurs légumes
d'hiver que nous connaissions. ■
(Extrait du C ' Chronicle )
Ndn.
i 1332. LE VER A SOIE DE L AILANTE.
Nous lisons dans le Gardewers CAro-
nicle que l'on peut s'en procurer de la
graine à raison de cinq francs le gramme,
chez M. Andrt Marchand, 50, modes
petites l euries, à Paris.
JARDIN D'HIVER DU ROI A MUNICH
AiISCELLAi\EES.
m
1333. LE JARDIN D'HIVER DU ROI, A MUNICH.
Il sera agréable aux lecteurs de la Flore,
pour qui la partie artistique de l'horticul-
ture présente de l'intérêt, de connaître les
dispositions intérieures du jardin d'hiver
du Roi à Munich. Cet immense jardin
couvert, qui compte environ 150 pieds de
longueur sur 80 de largeur, et dont nous
avons dessiné le plan, est à nos yeux un
vrai modèle de bon goût, parmi les plus
belles créations de ce genre. La serre
construite sur voûtes, supportées par des
colonnes, a une hauteur d'au moins qua-
rante pieds au-dessus du sol, et se trouve
de plein pied avec le premier étage du
Palais. Elle communique directement avec
les appartements du Roi (A); au fond (B)
elle donne issue vers la loge royale du
grand théâtre qui la limite de ce côté; par
une porte latérale (C) sont introduites les
personnes autorisées à voir le jardin d'hi-
ver, et du côté opposé, en D, se trouvent
deux portes de service pour les jardiniers.
A l'exception des plantes à fleurs qu'on
enlève et remplace dès qu'elles sont dé-
fleuries, presque toutes y sont cultivées
en pleine terre; les Orangers, les Arau-
cariu, les Dracœna, les Bananiers, les
Fougères, parmi lesquelles plusieurs espè-
ces arborescentes, quelques Palmiers, des
Cycadécs, etc., s'y développent avec une
vigueur dont l'aspect des serres de nos
riches amateurs et même de nos plus
grands jardins botaniques ne peut donner
qu'une idée très-imparfaite. L'épaisseur
de la couche de terre, un peu variable à
cause de quelques légers mouvements de
terrain commandés par le caractère pitto-
resque de la plantation, est de 5 à 4 pieds.
Inutile d'ajouter que les voûtes sont ci-
mentées de manière à empêcher la moin-
dre infiltration de l'eau et qu'un système
de drainage, au moyen de tuyaux placés à
leur surface, empêche la terre de conser-
ver une humidité nuisible.
Un établissement spécial, composé d'un
grand nombre de serres et de couches à
forcer, est destiné uniquement à alimenter
ce jardin féerique, où les Lilas, les Jacin-
thes, les Héliotropes, les Violettes et les
Roses sont toujours épanouis. Aussi, lors-
que par une sombre et neigeuse journée
de janvier on pénètre dans cet Eden .
égayé par les ébats et les concerts joyeux
de mille oiseaux au plumage varié, quelle
douce émotion n'éprouve-t-on pas en pré-
sence de cette merveilleuse végétation tout
exotique, de ces frondes ondoyantes, de
ces feuilles colossales qui font ressortir
plus énergiquement les corolles brillantes
qui embaument l'air de leurs senteurs
suaves. L'œil est ébloui dans nos superbes
exhibitions florales où viennent s'étaler,
s'entasser devrions- nous dire, tout le luxe,
toutes les splendeurs de nos serres, et
où la vivacité des couleurs d'un groupe
d'Azalées de l'Inde ternit parfois même
jusque l'éclat des plus précieuses Orchi-
dées; ici la vue n'éprouve aucune distrac-
tion, peut saisir les moindres détails et se
repose avec charme sur une petite pelouse
d'un vert toujours gai, aux contours fleuris,
qu'encadre un paysage aussi varié qu'har-
monieux dans son ensemble, et auquel les
festons élégants des Passiflores, des Aris-
toloches, du sombre Ficus repens et d'une
foule d'autres plantes grimpantes qui
s'élancent de colonne à colonne, impri-
ment un cachet fantastique. Alors notre
imagination nous transporte involontaire-
ment dans ces majestueuses forêts tropi-
cales que Ilumboldt a décrites dans un
style si éloquent.
Oui, ce que nous avons admiré le plus
dans ce gracieux tableau ce n'est ni la
beauté, ni la rareté des plantes; c'est leur
groupement qui n'est pas maniéré, raide,
comme on le voit habituellement dans nos
serres classiques où tous les végétaux sont
arrangés par rangs de taille; c'est leur dis-
position pittoresque, artistique, quoique
naturelle, qui donne de la physionomie, de
l'expression, du relief à tous les détails.
On objectera peut-être qu'une tempé-
rature chaude, évidemment à peu près
égale dans toutes les parties de la serre,
doit finir par altérer, par anéantir l'exci-
tabilité vitale de ces végétaux, représen-
tants de toutes les régions du globe; qu'elle
doit causer l'étiolement chez les uns ,
l'épuisement chez les autres. Toute la
question réside dans le chauffage, et à ce
sujet nous nous permettrons de faire
remarquer que généralement la tempéra-
ture des serres chaudes ou tempérées, est
tenue pendant la nuit, à un degré beaucoup
trop élevé comparativement à celle qu'on
leur donne durant le jour; on se contente
de faire baisser le thermomètre de 2 à
MIM I I.I.WI I -
"> di n'esl i1 is assez : dans un
^i.i 1 1 • I nombre de pays mé très-chauds,
1rs nuits -uni fraîches. Le D' Lindley, dans
i Thiorit de l'Horticulture, explique très-
. laircment la nécessité du repos quotidien
des plantes i ar l'abaissement de la tempé-
rature pendant la nuit. • Dans toute la
nature, dit-il, la température de la nuil
csl plu- basse que celle du jour et par le
une des c tuses de l'excitation \ itale csl
affaiblie; la transpiration s'arrête el la
plante ne dégage plus de particules aqueu-
ses, bien qu'elle continue d'en aspirer par
toutes ses surfaces herbacées; le travail
de l'assimilation est suspendu, la digestion
de la nourriture et s.i conversion en ma-
tière organique ne se font plus, ci, nu lieu
de décomposer l'acide carbonique par l'ab-
Borption de l'oxygène, elle dégage le pre-
mier, absorbe le second el détériore ainsi
l'air ambiant pendant la nuit, bien que ci'
ne soil pas dans la même proportion qu'elle
l'a purifié pendant le jour. Il csl donc très-
important qoe la température des erres
soit, dans toutes les circonstances, plus
basse la nuit que le jour, et il csl probable
que ce doive être dans une proportion plus
gi unir qoe ne le pensent généralement les
ineilleui st> lalieieiis « D.nis la
dont nous i - occupons, la température
du i ■ esl de l î a 16" I! : pendant la nuil
elle descend graduellement jusqu'à 8,
T. quelquefois mé 6" II, | ■ s'élever
de i veau vers '.» j lu beures du malin.
Nous attribuons & la stricte observation de
ce principe la vigueur et la santé de tous
ces végétaux, a chacun desquels il serait
naturellement impossible de donner an
traitement spécial.
M. Charles Bffner, jardinier en ohel des
jardins cl parcs royaux, auquel a été confiée
la délicate mission de dessiner el d'exécu-
ter la partie horticole du jardin d'hiver, a
fail preuve d'un grand talent dans celte
création, el il a su la rendre aussi agréable,
que pittoresque et originale. Ko. P.
i légende explicative «i<* la plenene*
». Espace réservé pour nue table de quarante
couverts.
b. Pavillon avec banc <\<- repos, placé -ur une
légère é\ê\ ation, d'où la i ue s étend jusqu'à
l'autre extrémité de la sei i e
'. Itockwork couvert de Bromelia, Daiylirium,
;èi es •■! plantes .mal..::
d. Groupe de Palmiers.
j i<- où l'on dépose la nourriture
fauvettes, ignols cl autres oiseaux
qui \ ivenl en libei t*' dans la 51 i
f. Statues en marbre blanc.
■/. \ asea de fleurs.
h. k\ enue d'Oi an -
1*. l'i.c e de 1 epos, \ crandah.
/.. Bassin en marbre, ideva leldc statuettes
el entoure de fleurs.
/. Gi oupe di 1 onifèi 1 s.
m. id. iil. Il le.
h. id id. Bananiei s.
0. id. d'arbustes nains à fleurs, qui n'em-
pêche pas la vue de s'étendre librement sur
la place Max-Jos ph el sui une grande par-
lie 'lr la \ ille.
1 descendant entre deux rochers et
iduisani au théâtre roj al.
1334. DEUX MOTS AU SUJET DU DEVELOPPEMENT DES RACINES.
Les racines, ainsi que le pensent cer-
tains botanistes, sont-elles déterminées soit
par le- bourgi 3, •">it par tout autre or-
gane foliacé, en d'autres termes, sont-elles
des parties [des fibres descendantes en-
voyées soil parles feuilles, soil par les
bourgeons? Nous n'hésitons pus a répon-
dre par la négative el cela en nous ap-
puyanl sur les faits. Pour répondre
affirmativement il faudrait que toute par-
lie dépourvue de racines n'en produisit
jamais avant d'avoir développé d< gancs
fi liacés, feuilles ou bourgeons. C'est sur-
toul la pratiq lu bouturage qui nous
\ieui eu aide pour éclairer celle question,
■ :i nous dé Iraul qu'il esl bon nombre
de boutures qui émettent des racines plus
- longtemps ovanl d'avoir produit
alun gane aérien. Bn voici deux exem-
ples des plus frappants, fournis, l'un par
le Tamus riiniiiiiiiiis. l'antre par le ï'Inr-
mopsis fabacea. Nous avons coupé el bou-
turé 'les tronçons de lige souterraine de
l'un et de l'autre, el deux années se s,,ni
é( lées sans qu'il j ail eu apparence de
végétation aérienne, c'est-à-dire «le pro-
duclion herbacée, quoique, trois mois '■>
peine après le bouturage, ces parties de
lige eussent développé des racines en quan-
tité telle que les pots en étaient entièrement
tapissés. Nous demandons l'explication de
ces faits ii ceux qui soutiennent la théorie
île llupelil - Tlinini's . iiiitremenl ipi'eu in-
voquanl la présence mystérieuse de bour-
geons latents, ainsi que le faisait naguère
M. Gaudichaud. (uni.
v&
COSMANTHUS GRANOITLORUS Benth
. îifornie
I.'i.l
1 J30.
COSMANTHUS GMPIFIMUS ,
Hydrophyllaceae.
BEXTIF.
CIIARACT GENEB. — Calyx quinqucparlitus,
sinubus midis. Corolla late campanulata, caduca.
"i-fida, tubo csquamato, lobis œstivatione quin-
cunciali. Stumina îi, lîlamentis gracilibus, corol-
lam subaequantibus. Pollen oblongum. Nectarium
minimum. Oourium basi excepta pilosum, 5-Iocu-
lare, placentis 2 parietalibus dorso liberis 2-8-
ovulatis. Stylus bi-(tri-)fidus. Capsula valvis 2
medio septiferis dehisccns. Semina 4-10, ovoidco-
angulosa, lateraliter aut rarius extremitate aflîxa,
rugulosa. Embryo (ex C. parvifloro) minimus,
radicula supera. — Ilcrbœ graciles, Boreali-Amc-
ricanw, annuœ; foliis alterna; racemis elongalis,
cbraclealis, simplicibus ; floribus pedicellatis, par-
vis, albis vel pallide cœruleis. — Dilïert a P/ta-
celia et Euloca tubo corolla; nudo; ab Emnienan-
tlie praeterea corolla caduca. Benth.
CHABACT. SPECIF. — C. adsccndcns, foliis
lato-ovatis dentatis basi subcordatis rugosis uli
caulcs et calyces hispidis, racemis ad apicem plu -
ribus circinatis, calycibussubsessilibus, placentis
ultra EJO-ovulatis. Bentu.
Cosniantluis grandiflorus . Benth., in DC.
Prudr., v. 9, p. 297. — Hook.. Bat. Mag., 5029.
Hituii GKtKDiFioRi, Benth., in Trans.
Linn. Soc-, v. 17, p. 278.
■■: % sPECiosA. Nlitall, Plant. Gamhel.,
p. 1S8.
Le Cosmanlhus grandiflorus fut oh- I envoya qu'un simple échantillon d'her-
servé la première fois, en 1854, clans la i bier à la Société d'horticulture de Lou-
Basse-Californie par Douglas^ qui n'en I dres. M. W. Lobb se chargea d'en
f 1335. FLORAISON DU DISA GRANDIFLORA, L. A L'ÉTABLISSEMENT «AN HOUTTE.
Heureux celui qui, saisi d'un mystérieux I N'est-ce peut-être pas sous l'impression
respect envers cette Essence immuable d'un pareil sentiment, éprouvé à la vue
qui préside à la création incessante des d'un membre nouveau de la noble famille
êtres, — ■ qu'on l'appelle Jéhovab ou des Orchidées, que le botaniste dédia à la
« Tout-acte-pur », Eternel ou Dieu, Être Divinité le genre Disa? La magnificence
suprême ou simplement Nature, — n'a i du Disa grandiflora ne suffirait-elle pas
point l'ingratitude pour partage! Heureux à elle seule pour justifier le privilège de
celui qui ne demeure pas insensible à cette supposition Û)?
l'aspect des beautés que révèlent les fleurs! I On se rappelle sans doute l'accueil cha-
Tout entier à l'admiration d'une œuvre
sublime dans ses moindres détails, oublieux
des soucis qui peut-être le poursuivent,
ou des a mères déceptions qu'il rencontre,
leureux que cette plante reçut, il y a quel-
ques années à peine, quand elle fleurit
pour la première fois sur notre continent.
Sortie d'une des belles serres de M1"0 Caro-
il pourra du moins s'abandonner à de con- I line Lcgrcllc-D'Hanis , de Berchcm, elle
solantes rêveries, s'élever, par les douces j fut le joyau d'une des plus brillantes
visions de l'espérance, du sein de ce bril- floralies que Malines ait jamais eues, cl
lant objet où son regard maintenant se
repose, jusqu'à ce Créateur que son esprit
(1) Pourquoi cette étymologie du nom de Disa
ne serait-elie pas admissible? JVesl-cc pas surtout
devine sans le comprendre, et goûter daus ia |al,gUe d'Homère que les botanistes ont
ainsi bien des fois quelques instants d'un presque toujours puisé la racine des noms? Et
n'en déplaise au savant contradicteur de James
Smith, Ai; est parfaitement grec, même dans le
quelques instants a un pr
bonheur sans mélange. Aussi bien que le
poète, il sentira que
Toute fleur a son nom, ses amours, son langage,
et que, suivant ses formes plus ou moins
harmonieuses, son coloris plus ou moins
varié, clic éveille ces émotions ineffables
sens de Zîûç. Bergius a pu fort bien n'ajouter
un a que pour latiniser le mot. Du reste, en ad-
mettant que l'étymologie fût latine, ce serait
encore à JJis (pour biis) qu'il faudrait la rappor-
ter; car au temps de Bergius on savait trop de
latin pour employer le mot dis (dives) dans un
que savoure avec délices une âme pure et sons autre que celui d'abondance ou d'opulence.
tranquille. Em. R.
Tome iv, 2« Séiue (1859). 20
I .
i OSSI \Mlll - UiWMi i.mti v Bi m
introduire uliérîeoremenl tics graines, I > Fleurs terminales disposées en racè-
qui échurent a MM. Veitch. M. W. Lobb mes scorpioîdes. Corolle très-large , ai-
Ics avait récoltées dans les montagnes teignant le plus souvent deux pouces de
de San Bernardino, Californie méridio- diamètre, d'un lilas rosé extrêmement
pâle ù l'extérieur, d'un lilas foncé i
l'intérieur. ■
Pour notre part, ici nous avons renoncé
à la culture tics Cotmanlhus, plantes
annuelles à racèmes disposés en crosse
d'évêque, à Beurs pâles, etc., non ave-
nale.
■ De tout l'ordre des Hydropbj liai ê( s,
nous <lit >ir William Hooker, c'est l'espèce
qui produit les fleurs les plus grandes.
« C'est une plante d'une croissance
vigoureuse, à rameaux herbacés, quel-
que peu retombants. L'ensemble atteint liantes. Nous ne savons quelle culture
dans son pays natal, suivant W. Lobb, réclame l'espèce ici figurée. Elle nous fait
jusqu'à cinq pieds de hauteur. Elle est l'effet d'être annuelle comme ses congé-
couverte de poils courts, simpli is, entre-
mêlés d'autres poils glandulaires, vis-
queux, résineux, et sentant la Une,
quand on les froisse dans la main. Si -
feuilles à pétioles courts , sont larges .
rudes au loucher, subcordées à la base,
affectant parfois la forme rbomboïdalc
nères, et la station qu'elle occupe dans
le sud de la Californie, ne nous semble
pas prédire qu'elle endurera dehors le
moindre froid de nos hivers. D'ailleurs
une planie aussi essentiellement herba-
cée ne s'aci ommoderait certes pas d'une
couverture quelconque, sous le manteau
ou triangulaire, bi-denlées, quelquefois de laquelle la pourriture l'atteindrait
lobées sur les bords, penninerves, ner- prestement,
vures très-proéminentes à la paye in-
férieure.
atliiu surtout l'altenlion des connaisseurs.
Aussi est-ce a\ ec une légitime impatience
qu'on attendait ici que les boutons, qui
s'étaient foi mu '~ j la lin tic l'hiver, \ inssenl
a s'épanouir; on désirait voir de près celle
fleur dont la Flobb (2* vol., oct. 1846) a
donné une bonne ligure, et qu'on appelle
la Reine des Orchidées terrestres.
La Dise à grandes Beurs est bien réelle-
ment une ile> peiles ilu règne végétal, et,
telle qu'on peu i la voir en ce moment Beurie
à l' Etablissement Van Houlte, elle n'a rien
à redouter de la beauté des Sobralia, qui
ne lui sont pas comparables. Ses sépales de
près de 20 centimètres d'envergure, les in-
férieurs réfléchis, longsdc n"ii7 et larges
de 0œ03 à 0' 04, d'un beau minium leinté
d'une nuance pêche, très-légèrement ver-
doyants -.ni- les bords et vers la pointe,
ayant le dessous vermïllonné ci traversé
par une sorte de nervure verdi tre; le sé-
pale supéi leur large, dressé, cupulifdrme,
rose lendrc marqué de petites taches rouge
sang, disposées en stries nombreuses,
margind de jaune clair, et terminé à s.,
base par un éperon d'un vert jaunâtre;
les pétales petits, dressés, libres, d'un
jaune \ii. ii ou lia ni sur les teintes roses
qui les entourent, et maculés d'un rouge
pareil à celui du sépale dressé, niais que de
prime abord oncroirail brunâtre; le la belle
d'un rose plus vif ; legynostème d'un blanc
rosé; ses fleurs portées sur une hampe
bien droite, de O"'/»!) de longueur, B'élevanl
du sein des feuilles verl d'éméraude,
linéaires-lancéolées, longues de plus de
20 centimètres ci larges de *J à 3; ce
coloris si varié el si peu commun dans celle
famille, celle forme si élégante cl si carac-
téristique siint d'un ciïet admirable qu'on
ne saurait décrire.
De plus le magnifique exemplaire qui
llcurit en ce moment à l'Etablissement
Van Houlte, et qui mérite d'élre cité
e me un modèle de belle culture, offre
ceci de remarquable qu'il porte quatre de
ces fleurs sur une iiiéine hampe, tandis que
Iiiii.irs, qui a déterminé ce genre, dit
dans s., Flora capensis que la plante csl
uniflore. Linni la regarde comme subbi-
flore, c'est-à-dire donnant presque toujours
une seule fleur, qui Iqucfois di ux.
Le Di'sa grandi flora serait-il réellement
subbiflorc dans s,i station naturelle, le
Cap de Bonne-Espérance, où il habite les
bords des eaux tranquilles, dans les fon-
drièrcs inondées des laïus de la Montagne
île la Table, le seul district où on l'ait ren-
contré? Ou bien cette riche floraison que
nous venons de signaler, serait-elle le ré-
sultat d'une culture soignée et rationnelle,
particulièrement convenable à la plante?
Nous ne pouvons le dire; mais ce que nous
affirmons sans hésitation aucune, c'est que
la culture de cette plante est loin d'être
aussi difficile qu'on a pu le croire jusqu'ici.
Nous disons plus : la culture du Disa
est des plus simples, des plus faciles, et
nous insistons vivement sur ce point.
Et d'abord cette orchidée n'exige pas
d'une manière absolue, ni les températures
du Cap, ni ces alternatives d'humidité
abondante et de sécheresse excessive que,
d'après M. J. Hiïrsciiel, elle éprouve régu-
lièrement dans le climat de sa patrie. Elle
passe fort bien l'hiver ici dans une serre
froide, telle que la serre aux Fougères,
où la chaleur dépasse rarement -+- 7- R.
On a pensé qu'en cette saison la plante
est en repos et, en conséquence, on l'a
préservée soigneusement du contact de
l'eau. C'est là une grave erreur et la cause
première de l'insuccès qui a accompagné
les essais de culture tentés partout. Dès
l'entrée de l'hiver, le Disa grundiflora com-
mence à pousser des racines, et pour ce
motif, il faut le tenir constamment humide
et le seringuer trois fois par jour. Au-dessus
d'un bon drainage qui lui est indispensable,
le sol où plongent ses racines, doit être
une sorte de terre de bruyère ou plutôt
une tourbe très-fibreuse et non tamisée, en
mélange avec une minime quantité de
sable blanc. En janvier la plante com-
mence à se développer et montre bientôt
ses boutons; alors, et uniquement pour
activer sa végétation, on la mettra en serre
chaude où l'on continue les arrosements
et les seringages, et où on peut lui donner
parfois des bains de vapeur, imitant en
quelque sorte les brouillards qui l'enve-
loppent souvent dans sa station naturelle.
Dans ces conditions la plante fleurit en
avril. Chez le bel exemplaire que nous
MISCELLANÉES". i'J'i
avons sous les yeux, la première fleur s'est
épanouie le 27 avril, la dernière l'est à
peine ; de sorte qu'au moment ou nous
écrivons ces lignes, IG juin, la floraison
est encore magnifique; et cependant les
fleurs sont demeurées sous l'influence d'une
atmosphère chaude et humide, telle que
celle qu'on donne aux Orchidées, à côté
desquelles la plante a été placée pour
mieux faire ressortir sa beauté et le con-
traste de ses couleurs.
On conçoit que la floraison se prolonge
bien plus de temps, si l'on a soin de mettre
la plante en serre froide dès qu'elle est
fleurie. En été elle se plaît en plein air à
nn endroit ombragé. Dès lors, les serin-
gages peuvent être moins fréquents; deux
par jour suffisent amplement. M.Stelznkiî,
l'habile chef de la section des Orchidées à
l'Établissement Van Houtte, a su trouver
par ses efforts persévérants cette méthode
dont plus d'un sera jaloux, et dont il n'a
fait aucun mystère. M.Stelzner a eu l'obli-
geance de nous communiquer aussi le pro-
cédé qu'il suit avec succès pour multiplier
la plante. Le voici en peu de mots :
Le Disa grandi jlora se propage par ses
rejetons qui naissent autour du pied-mère;
mais l'époque à laquelle il faut les déta-
cher, semble ne pas être indifférente. Cette
opération se fera le mieux quand la plante
est en végétation, c'est-à-dire en février.
On les empote dans une terre pareille à
celle que nous avons indiquée plus haut;
on les lient en serre chaude, sans les
couvrir de cloche, jusqu'à ce qu'ils soient
bien établis. Ils reprennent assez prompte-
ment; dès que la reprise est assurée, ils
passent en serre froide et sont traités
comme les grandes plantes.
Ajoutons que dans les conditions qui
viennent d'être décrites, les jeunes plantes
fleurissent dès la seconde année, — nous
en avons les preuves sous les yeux, — et
donnent dès lors sur une seule hampe trois
ou quatre de ces brillantes fleurs.
Em. R.
f 1336. UNE EXCURSION BOTANIQUE A LA NOUVELLE HOLLANDE; PAR M. FERDINAND MUELLER.
elle est fort riche en plantes elle fournira
à ce dernier une moisson qui ne sera pas
de si tôt épuisée. Le succès de la culture
de ces nombreuses tribus de végétaux au-
tour du bassin de la Méditerranée ne fait
L'Australie méridionale va devenir la
terre promise du jardinage sud-européen.
C'est qu'effectivement cette grande île,
dans une bonne moitié de son étendue,
correspond à bien peu près par ses divers
climats au midi de l'Europe; et comme
plus l'ombre d'un doute aujourd'hui; nous
Ml-i ELLANI l S.
n'en voulons d'aulrc preuve que ce que Kangouroos, les Pbascolomes, les Wom-
nous avons vu nous-méme tout récen ni bats el jusqu'à cet Ornilhorhynquc para-
dans quelques jardins de Provence, à Tou- dosai qu' l'a peut-être pas encore vu
. i innés, Intibes el Nice, où les Aca- vivanl en Europe. Il j a là, en un t. un
Hollandais, les Osteospermum el répertoire déjà riche de produits naturels
s Helianthus du Cap et ccnl autres dont la science ne manquera pas de tirer
loi
les 1/ liant hua du Ua|
espèces de provena australe étaient en un grand pro
pleine (loraison dans 1 ; t seconde moitié de
mars. Un pays où les Dattiers devicnncnl
,ni"i grands qu'en Afrique I), et où l'Oran-
,i prospère en plein champ el loin de
tous les abris, esl assurément apte à rece-
voir une végétation exotique des plus
\ ariées.
Il' venons à l'Australie. Ce pays esl peu
visité par les touristes; il esl trop loin île
..fit.
Ce < ] 1 1 ï intéressera plus sûrement tes
lecteurs de la Flobb, c'est le récit d'une
excursion botanique dans l'intérieur de la
\ Hollande par H. Perdinand Hueller
lui-même, à qui nous savons particulière-
ment gré d'avoir terminé par là son rap-
port. Une telle excursion, sous • le!
guide et dans un tel pays, esl bien laite
pour piquer la curiosité du naturaliste el
non-.-, mais il n'en marche pas ins .'i pas de l'horticulteur.
c de la colonisation. Ces C'est ai ris de septembre, c'est-à-dire
.'i l'entrée du printemps de ce pays, que
M. F. Hueller entreprit son voyage. Il se
pi essés dans la \ oi
petites républiques naissantes de Sydney,
de Victoria, d'Adélaïde, etc. sont déjà les
émules de leur grande métropole euro-
péenne mius plus d'un rapport, et entre
autres mhis celui de l'horticulture. De
grands el beaux jardins de botanique ou
île naturalisation existent dans tous les
i hefs-licux tic ces gouvernements, et à leur
télé se trouvent îles hommes également
animés de l'amo'ir de la science el de celui
du liicu public. Il est tel d'entre eux qui
d'abord .'t l'Est , parallèlement au
littoral, longeant le Cap Howeel atteignant
l.i i i \ i.- 1 .■ ili- Cènes liriitm liirri), dont il
remonta le cours presque jusqu'à sa souri i ,
en traversant les itagnes de Nungalta.
C'est là qu'il découvrit une nouvelle Pro-
léacée, le Telopta oreades, qui j abonde
a la bi nr de K)OfJ pieds 1220 mètres ,
ainsi qu'un très-bel arbre, CElœocarpus
il il Dieu pu nue. il esi ici u eu ire cu\ <|ui mu si i| u ■ s-,., , ...... v , „,«.,.„„
prend rang parmi les botanistes en renom holapetalus, également iveau pour la
de notre époque. Nous n'en citerons qu'un: science. Mais laissons parler notre voya-
it, Ferdinand Mueller, directeur du jardin gcur :
botanique de Melbourne (colonie de Vie- « L'espoir que ji unissais, nousdit-
toria), .'i qni l'Europe est déjà redevable il, d'accroître la Dore connue de notre
de nombreuses importations australiennes.' colonie, s'est complètement réalisé dans
Le rapport qu'il vient de publier sur ' cette première excursion. Dne cinquan-
apporl i]
l'étal actuel de ce jardin, nous donne d'in-
téressants détails que malheureusement, à
cause île leur longueur, non pouvons
rapporter ici. Il nous suffira de dire qu'on
\ trouve aujourd'hui, croissant cote à côte,
les végétaux de l'Europe, de l'Australie,
du Cap, de la Chine, de l'Himalaya ci des
Etats-Unis. Un parc zoologique, qui j .i
i lé annexé dans ces dernières années, con-
tient île même une multitude d'animaux
île tuiis les pays, mais où dominent natu-
rellement ceux de la N"11" Hollande, les
I i' grands Dalliers sont déjà nombreux ;i
Toula ■ n ■ . i . ». ;', Caunes el 3ui toul .;i Nice,
• i il- le sci uni lin m davantage dam quelques
innées, attendu qu'on en plante une grande quan,
lité. i es Dallici s Oeurissenl el même fi uclificnt
juiqu'è un i ei lain | i. Il \ en .i un -t Nice dont
les Dalles mûrissent, dit-on, si bien, qu'on était
dans l'usage, avant l'annexion, de les euvoyer
■ -i Roi d< Siu 'I i
laine île phanérogames nouvelles et un
nombre plus considérable encore de cryp-
togames, en ont été le prix, sans compter
bon nombre de notes que j'ai prises le
long ilu chemin, et qui auront aussi leur
utilité pour le travail que je prépare.
c Les nombreux services que j'avais
reçus de M. John Patrice Murray, ma-
gistrat à Bden, me faisaient un devoir
,1e lui en témoigner ma gratitude en
botaniste. Je lui ai dédié une piaule qui
fera certainement sensation en Europe,
quand elfe y aura été introduite. C'est un
Panax palmiformc, auquel sa tige grêle,
absolument simple, liante de (il) à 80
pieds de 18 à -i mètres) et s;, couronne
terminale de feuilles et de rameaux fleuris
donnent un singulier air île Coeulirr. Cel
arbre, que j'ai découvert près île la haie
Twofold, est une îles plus gracieuses pro-
COLLtTIA FCROX BICTONItNSIS
' Chili
U5I-.
lb'7
COLLETU FEROX, BICTONIMSIS?
Rliamncse.
CHARACT. GEXER. — Calyx mcmbranaceus,
çampanulatus v. tubulosus, limbi quinquefidi
laciniis ovatis, suberectis: disco aiinulari, supra
lundum tubi adnato, marginc inlegro involuto.
Corolla nulla. Slamina ii, iutcr lacinias calycis
summo tubo rarius demissius inserta ; filamenla
filiformia , ad tubi funduin decurrentia. Antherœ
renif ormes, loculis apice confluentibus, unilocu-
lares, hippocrepica;, rima arcuata, bivalves. Oua-
rium liberum, globosum, triloeularc Ovula in
loculis solilaria, e basi erecta, anatropa. Stylus
filiformis, simplex, calycis lubum sèquans. Sligma
obsolète trilobum. Fructus siccus, sphnericus, ca-
lycis basi circumscissa libéra vel inferne vix
adhérente stipatus, trilocularis, tricoccus; coecis
crustaceis, secedcntibus, bivaIvibus,monospermis.
Semina erecta, ovata; testa crustacea. laevissima;
irip/ie introrsum laterali. Embryu albuminis car-
uosi llavi slrato teuui tectus. orlhotropu-. ; cotylc-
donibus maximis, caruosis, plauis ; radicula brevis-
sima inféra. — Sudrutices Peruviani et Cliilenses,
ramosissimi, subaphyllt; ramis decussalim upposi-
lis, divaricalis ; ramulis spinescentibus, inlerdum
fo/iaceo-dilatatis ; foliis nullis v. minulissimis ,
opposilis, integerrimis ; floribus axillaribus, fasci-
culalis v. infra spinarum basin sitis, nutanlibus,
albidis v. albido-roseis, Endl.
Cil ARACT. SVEC.(Collclia cruciata). C. frujticosa,
ramis viridibus cauleque spinis magnis ovato-
triangularibus laterali ter compressis acutissimis
borridis, foliis rarissimis minutis ellipticis deei-
duis, floribus lateralibus solitariis faseieulatisve.
IIook., in Ilot. May., 5053.
< "i i • 1 1 \ crcci*t.»,Hook. in Bol. Mag., oOôo.
Arbrisseau originaire du Chili, le
Colletia ferox passe déjà l'hiver en
pleine terre à Angers, où il s'élève à
2 ou 5 mètres de hauteur. Là, chez
M. André Leroy, la moitié de l'un de
ces arbrisseaux a conservé les carac-
tères du type, tandis que l'autre moitié
a revêtu la forme que présente notre
planché.
Ce genre d'anomalie s'est produit d'une
manière bien autrement extraordinaire
j dans noire Etablissement ; nous possé-
dons aujourd'hui dans les descendants
d'un Aralia trifoliata les formes les plus
disparates qui se puissent voir. Tan-
dis que les unes tiennent des Houx
(//ex) à très-larges feuilles, d'autres
sont complètement polymorphes ; d'au-
tres enfin offrent l'image fidèle (VA. cras-
I sifolia à tous degrés de grandeur, jus-
I qu'à la dimension lilliputienne !
L. VII.
Explication des ligures : Fig. I. Fleur. — 2. Intérieur de la fleur. — 5. Base transversale de
la fleur. — i. Base du disque. — 5-6. Feuilles. (Figures grossies).
diictions de l'Australie et, si je ne me
trompe, deviendra quelque jour un des
plus remarquables ornements de nos
jardins.
« La présence de beaucoup de plantes
tropicales dans la portion Sud-Est de notre
colonie , atteste la douceur de son cli-
mat(l). De grands figuiers (Ficus aspera),
le Slephauia hernandifolia, l'Ornalanthus
populifolia, le Cupania xi/locarpa, le
(I) D'après des observations tbermométriques
qui nous ont été communiquées par un Français
résidant à Melbourne, la température moyenne
annuelle serait dans cette ville, de 13 degrés, et
la moyenne hivernale de 8 à 0°. C'est à peu près
exactement celle de Toulon.
Rttbus acerifolius , le Sponia velutina,
VAsplenium Nidus et l'Adiantum hispi-
ditlum ont été signalés en deçà de nos
limites, ou peu au delà, entre les 57 et
58 degrés de latitude. D'un autre côté,
le Disemma coccinea et V Eupomalia
laurina, qu'on a été étonné de trouver dans
notre colonie de Victoria, à celte même
latitude si élevée, nous apportent les
types des deux famiilcs presque exclusive-
ment tropicales des Anonacces et des
Passiflorées. Ce qui prouve bien que
V Eupomalia est ici dans son climat,
c'est qu'il y croit avec la plus grande
vigueur et qu'il s'y élève jusqu'à 40 pieds
(12 mètres). VAsplenium ÎVidtis n'y
I -
MIm ELLA.NI I -
r-i pas moins luxuriant, ses Feuilles dépas-
sent fréquemment ii pieds l mètres en
longueur. Le Pommier d'Australie ( Injo-
phora inlermedia, le Bois-de-sang Euca-
lyptus corymbona), le YVoollibult (l-.'ufu-
lyptus iVoollsi ma el deux espèces de
Dendrobium l>. speciosum, I). Milliga-
mi' se montrent aussi dans notre colonie
excentrique de Victoria, co icdes mem-
bres égarés de la végétation propre à
l'Australie orientale ci tropicale. »
Dans la seconde moitié de décembre
commencement de l'été), H. Mueller
entreprît un nouveau voyage d'exploration,
mais celle l'ois dans celte chaîne de monta-
gnes qu'on est convenu d'appeler les
Alpes australiennes. Aucun botaniste
n'avail encore mis le pied dans la partie
Sud-Ouest clc cette chaîne, où il y avait
indubitablement des découvertes a faire.
Après avoir fait porter ses bagages à la
la crique (iood Ilope, il laissa ses chevaux,
prévoyant bien qu'il manquerait de four-
rage pour les nourrir, dans un pays qui
s'annonçait comme fort aride et ou un
voyageur à pied aurait même peine à
faire son chemin, à travers le- rochers
cl l'épais manteau de broussailles enche-
vêtrées. Après s'être renseigné auprès de
dcH. Gladman, homme expérimente eu fait
d'excursions el qui a dressé une carie du
pays situé entre le- monts Baw-Baw et
la rivière La Trobe, il partil le 25 décem-
bre de Good-Hope-Creek , accompagud île
MM. John Russell, John Bamillon, William
Randell, Robert Morrison et Louis Quaas,
et gravit les petite- chaînes qui longenl
le- rivières deTyers clTangil, en se diri-
geant d'abord au Nord. puisauNord-Est.Ces
deux rivières furent traversées, ainsi que
plusieurs de leurs affluents, et nos voya-
geurs arrivèrent enfin a li chaîne princi-
pale qui était le but de leur excursion,
non -m- avoir eu à s'ouvrir de foire
un passage à travers d'épais massifs de
buissons, principalement composés de
Corrcea ferruginea. Ce n'est qu'en arri-
\ .mi pie- du sommet de la chainc, \ ers
1000 pieds (1220 mètres] d'altitude, que
les buissons B'éclaircircnt, ou disparurent.
A celle hauteur effectivement, la végéta-
Lion île l'Australie méridionale se modifie
d'une manière notable par l'effet de la
rigueur du climat.
« Apre- être descendus dan- la vallée
principale du haut Tangil , nous dit
M. Mueller, el en remontant le COUK
dc celte rivière pittoresque qui roule
avec impétuosité se- cau\ limpides a
travers des blocs île granit, nous Nimcs
la \ égétation changer pour ainsi dire a vue
d'oeil. En gravissant la chaîne centrale du
Baw-Baw, apparurent pour la première
fois de délicieuses forêts de hêtres [Fagus
Cunninghamii) , qui revêtent de tous
cotés les lianes de ces montagnes, ci, çè et
là. au milieu de ces arbres, île- bouquets
d'Eucalyptus (E. coriacea, !.. Gunniî).
Sous leur ombre, se développe une végéta-
tion plu- humble, riche eu fougères,
parmi lesquelles dominent le- Aspidium
proliferumel lesLomaria proeera. Rien de
plus saisissant pour le botaniste, comme
pour l'amateur de- grandes scènes de la
nature, que ce brusque contraste de la
végétation buissonnante ci grisâtre que
nous laissons au-dessous de nous et de
la verdure perpétuelle de ces imposan-
te- forêts. I.e Hêtre d'Australie, qui de-
\ lent un grand arbre au niveau inférieur
des pentes, se rabougrit cepi ndanl à
niesuic que la hauteur -aiiT.nl: on le
trouve jusque sur le- sommités le- plus
élevées 'le la chaîne, mai- là. réduit aux
propositions d'un arbuste ou d'un -impie
buisson.
. Nous établîmes notre camp , le 28
i décembre, sur le pie. le plus élevé du
Baw-Baw oriental. I.e- jours suivants fu-
rent employés à faire connaissance avec
le pays et à en dresser le plan topogra-
phique. Le massif du Baw-Baw, dirigé
à peu près de l'I'.-t à l'Ouest, peut avoir
neuf milles de longueur cl présente
trois sommités principales. Il nous a
paru eolièrcmenl granitique. I.e bétail
marron, qu'on trouve ça ci là dans les
autres parties 'le- nos Alpes, n'y est
point euecie parvenu; niai- la l'aune
australienne j a de nombreux représen-
tants, cl nous y \imes, entre autres
animaux . le Phascolarelos cinereus et
le Wombal, à la hauteur d'à lieu près
M pied- 1 1820 mètres). Sur ce- plateaux
élevés, la végétation est basse, buisson-
naule, el rappelle celle des bruyères du
Cap onde l'Europe méridionale; maison
v voit aussi çà el là des bassins marécageux
rempli- de sphagnum et de- pelouses
couvertes de graminées. Du sommet cen-
tral de ce massif, la vue embrasse un vaste
panorama de montagnes, de vallées et de
AERIDES WIGHTIANUM l.incll.
U32.
I»9
AEMDES WIGHTIAMM, «
Orchidaeea;.
supra, vol. I
CHARACT. GENER. - Vid<
(Irc série, tSia), p. 95.
CHARACT. Sl'ECIF. - A.'foliis loratis apice
obliquis obtusis bilobis inter Iobos cuspidatis,
racornis striclis simplicibus multifloris foliis lon-
gioribus, scpalis petalisque ovalibus anlicis majo-
nbus , labelli infundibularis laciniis lateralibus
pcdi columnae adnatis obtusis inlcrmedia subcu-
neata apice triloba rotundata, disco lineis pluri-
mis elevatis crispis cristato, calcare brevi conico.
LlN'IlL.
Trouvée à File de Ceylan par le
Cap. Champion, dans le district de Ma-
dras par le Dr Wight, dans le Concan
». ri.l.x « Ightlannni . Lindl. in Wall. Cal.
N° 7320; Gcn. et Sp. Orchid , p. 238; Contrib. In
Ihe Orchidology of India, in Journ. Proceed. of
Linn. Soc. v. 3, p. 40. Pa.rt. FI. Gard., v. 2, sub
t. (>G. — Hook. in Bot. May. ,%\Ô8. Icon hic iterala.
»■ itini :s TEST.tCF.cu, Lindl., Gen. et Sp. Or-
chid., p. 23S.
t»ndi l'iitiniiiiu, Lindl., in Bol. Ben.,
iSli; Mise., p. «7.
William Hooker, parle charmant labelle
qui orne ses (leurs, labelle qui semble
peint artificiellement. »
C'est d'après un exemplaire présenté
par M. Law, et aux environs de Bom-
bay par quelque collecteur dont nous ! à sir William Ilooker par MM. Parker
ignorons le nom, cette jolie petite Or- | et Williams (aujourd'hui B.S.Williams)
chidée à (leurs d'un jaune bien franc qu'a été dessinée et peinte la figure ci-
« est toujours attrayante, nous dit sir contre. L. VII.
plaines; ce serait un excellent observa-
toire géodésique, où on étudierait, connue
sur une carte, tout le bassin de la rivière
de La Trobe et de ses affluents.
« Après avoir traversé le Baw-Baw dans
le sens de sa longueur, nous descendîmes
dans l'étroite vallée de la Yarra, rivière
torrentueuse, qui, à moins de dix milles
de sa source, a déjà descendu une pente de
3000 pieds.
Au point où nous cessâmes de la suivTe,
sa largeur varie de 10 à 45 mètres, et elle
est bordée de chaque côté de fougères ar-
borescentes, d'arbres à musc (Eurybia
argophylld) de Sassafras (Doryphora Sus-
safras), de Bedfordias et autres arbres
qu'on renconlre habituellement le long de
nos rivières méridionales et à l'ombre de
gigantesques Eucalyptus. »
Ces excursions ont été fructueuses pour
la botanique et aussi, espérons-le, pour
l'horticulture. Parmi les plantes décou-
vertes par M. Mneller se trouvent un
Grevilleadc grande taille, le G. Barklyana
et un nouveau genre de Vacciniccs, le
Wiltsteiniu vaccùiiacea, plante d'autant
plus remarquable qu'elle est la première
Vacciniée trouvée à la Nouvelle Hollande.
Peut-être sera-ce un arbuste à fruits,
comme d'autres du même groupe. D'autres
espèces, déjà trouvées, ailleurs, ont aussi
élé reconnues dans les Alpes de l'Austra-
lie méridionale, telle que le Decaspora
Clarkci , épacridée à fruits délicieux,
le Lcucopogon Macerœi, l'Orites lanci fo-
lio, le Prostanthera cuneata, le Podocar-
pus alpina et beaucoup d'autres qu'il
serait trop long d'énurnérer. Cette partie
de la grande ile australe a plus d'un rap-
port, par sa végétation, avec la Terrc-dc-
Dicincn; elle est comme intermédiaire
entre celle-ci et le reste de l'Australie,
mais elle a aussi ses plantes particulières,
principalement parmi les espèces mon-
tagnardes.
Les Alpes australiennes, malgré leur
médiocre hauteur (12 à 1500 mètres) sont
couvertes de neige pendant quelques mois
de l'année, ce qui n'a rien d'étonnant sous
celle latitude; mais ce qui peut surprendre
un météorologiste, c'est que, sous des lati-
tudes bien moins élevées, par exemple le
27° degré, et en plaine, on éprouve par-
fois, dans l'intérieur du continent IVéo-
MM ELLAXÉES
Hollandais, des froids de 8 & iO degrés au- les formi iques qui sont étranges,
dessous de zéro. Ces abaissements subits ce sont aussi les tempéraments des plantes
de température, qui succèdent à « I <• ~. jour- el des animaux , tempéraments qui les
nées déjà ebaudes ïi a 29 degrés cenli- rendent insensibles à des contrastes de
grades', n'exercentaucun mauvais effet sur ebaud et de froid dont on ne connaît
la végétation de ces localités. Ainsi, dans d'exemple nulle autre part sur la terre.
ce pays singulier, ce ne sont pas seulement \u\.
! 1337. LE JAPON. VÉGÉTATION OU OISTRI
ENVIRONS
Admirablement protégé par des défen-
. - naturelles et pouvant compter sur la
bravoure des habitants pour repousser
louleagressi lu dehors, l'Empire japo-
nais en s'isolant eût agi sans nulle limite
contre scspropresinlérêts,s'il n'avaittrouvé
eu lui-même el dans s. m sein tout ce <|ui
est nécessaire | rassurer le bien-être, le
contentement du peuple et lui procurer
une plus grande somme de bonheur. C'est
ce que l'expérience semblait avoir démon-
tré à celui qui, décrétant la fermeture du
Ja| , ne craignit pas de divorcer sa
nation avec le reste du monde, comme
K bvpfi n a tenté île le faire, el ce fait (que
nous ne pouvons cependant pas justi&er .
parait bien moins étrange si r,,n exa«
mine 1rs conditions priviligiées dans les-
quelles se trouve celte contrée. En effet,
i e qu'il faut considérer comme une condi-
tion îles plus heureuses, le Japon jouit
d'un climat que ni les ardeurs d'un soleil
brûlant, ni le froid rigoureux ne rendent
jamais excessif, et nulle part, dil K.kmpfer,
le ciel n'esl plus doux, ni la terre plus
réconde que dans cette région, qui s'étend
entre les T.O" et 40" de la t. N.it). Suis
aucun (Imite, si le sol était abandonné sans
culture, su constitution rocheuse, les mon-
tagnes escarpées dont il esi hérissé, en
feraient bientôt une région âpre el stérile ;
mais, si la nature lui a refusé des qualités
qui rendent l'exploitation plus facile, elle
:i eu snin de donner à ceux qui l'habitent
nue rare énergie. Aussi n'est-il point de
colline ;h-iv rocailleuse, point de montagne
assez élevée dont le cultivateur japonais
n'obtienne un tribut annuel, grâce à s,,n
industrieuse activité et à la fécondité du
climat.
Quoique l'affirmation de l\ i hpi i n en ce
qui touche la clémence du eîel japonais,
(I) V. k i «uni. m Amœnilat. exotic. /'«»', V. :
Ri lai. XIV. Li mgovie, iru.
CT DE NANGASAKI; LES JARDINS DEPUNGA; LES
DE YEDOO.
soit un peu hyperbolique, puisqu'on sait
aujourd'hui que l'atmosphère j es) très
variable, que le froid et le chaud j sont
extrêmes, que les pluies y sunt abondan-
tes, les orages très-fréquents cl les oura-
gans terribles, on doil reconnaître néan-
moins que ses assertions concernant l'étal
île la végétation et les cultures, applicables
.'i ce qu'il vil lui-même lors de son voyage
en 1691, sonl loin d'avoir été contredites
par 1rs explorateurs même les plus récents.
Les dernières relations de MM. Veitch cl
l'oiuiM, que nous avons publiées i< i , en
offrent la preuve, cl les passages suivants
des notices que M. FonToifi adresse au
Gardeners' Chronicle, sur la végétation
des environs de Nangasaki el deYcddo,
\ iennenl encore les confirmer.
Pendant son séjour à Nangasaki, ce bota-
niste-voyageur a rail une excursion .'i une
sorte de but de promenade, nommé Epunga
situé au milieu des collines, à environ V
ou .'i milles de la ville. « L'agriculture
du dislriet que nous traversons, dit-il,
quant aux produits de la saison d'été,
présente une grande res iblance avei
celle de la province de Tche-Kiang en
Chine: ce sont, dans les terrain l>.is .
le Riz et i'Ârum esculenlum; dans [es
lieux secs et élevés, les Bâtâtes douces,
le Sarrasin, le Maïs, etc. Bo hiver les riziè-
res sont généralement laissées en friche,
el les leurs sèches sont cultivées de fro-
ment, d'orge cl de colza. »
« Sur le penchant des collines, nous rc-
rquômes le Ciricr du Japon [Rhta sur
cedanea); il tient sur ces hauteurs, où
il est cultivé en abondance, la même place
que le Tallow chinois {Stillingia sebifera)
dans la proi ince dcTche-Kiang. Il acquiert
à peu près les mêmes dimensions, et, chose
étrange, il produit en automne le même
effel dans [es paysages; ses feuilles, i •-
sure qu'elles approchent de l'époque <\r
leur chute, passent du vert au rougesang
. v^k"<
CV PRlPEDiUM 8ARBATUM VEITCHI
un
i ',■-,.
CYPRIPEDIUI BARBATUI VEITCHÏI.
Orchidaceœ.
CHARACT. GENER. — Vide vol. III, (1™ série 1847, page 186).
CHARACT. SPECIF. — Vide vol. III, (1« série 1847, page l!IO).
i \ pripeil itini hurlmtum Yeitchii , IIortul. — C. ituiuuni si pi itn« n IIortul.
Teitchianch, IIortul.
— C.
Parmi les diamants de cette aristo-
cratique famille, on range de commun
accord cette petite tribu de plantes tou-
tes mignonnes,, qui portent en Europe
le surnom de sabots de Vénus!
Nous étant enquis auprès de M. Ja-
mes Veitch de l'origine de la variété
ci-contre figurée , nous en avons reçu
le très-léger renseignement suivant :
« Je regrette de ne pouvoir rien vous
dire sur cette plante; je l'ai reçue de
51. Thomas Lohh, et je ne l'ai soumise
à aucun botaniste. On l'appelle parfois
C. barbalum superbum et C. Veitchia-
num. >• — M. Veitch ne nous a point
indiqué la localité où Th. Lobb l'a ren-
contrée.
Nous avons figuré dans notre XIIe vol.
(2° vol., 2e série), page 119, le Cypri-
pedium Faivieanum, et à cette occasion
nous avons consigné là des renseigne-
ments très-circonstanciés sur les espèces
tropicales du genre Cypripède.
L. VH.
foncé. Quelques Camphriers [Laurus Cam-
phora) aux proportions énormes ornaient
les abords des temples dans les quartiers
qui avoisinent la ville, et le Cryplomeria
japonica est très-commun sur tous les
coteaux. On se sert de cet arbre pour
former les clôtures vives autour des jardins
et pour cela il est de toute beauté. Quand
nous le vîmes pour la première fois em-
ployé de la sorte, nous fûmes frappé de
l'idée qu'on pourrait parfaitement l'uti-
liser de même chez nous, aujourd'hui
surtout qu'il est déjà si répandu dans nos
pépinières. Les Japonais le traitent à peu
près comme nous faisons des haies d'Ilex.
Une telle haie, bien taillée et maintenue
régulière, est non seulement d'un fort
bel effet, mais encore devient tellement
touffue que rien ne pourrait y trouver
passage. Le Thé est commun sur ces
coteaux, mais le grand pays du Thé, au
Japon est à deux ou trois cents milles plus
au Nord, non loin de la laineuse ville de
Mcaco, résidence du Daïri ou Empereur
ecclésiastique (I).
(I) L'Empereur politique, qu'on appelle Koubo
ou Tycoun, réside à Yeddo. C'est celui-ci qui est
investi de tout le pouvoir de l'Etat; à l'autre il reste
les honneurs du grand prêtre. En. 11.
Tome iv, 2 Sème (185'J).
Tout en faisant ces observations nous
approchons d'Epunga et arrivons enfin. Le
jardin privé du propriétaire de l'endroit
est très-joli ; il y a aussi une pépinière où
il multiplie et cultive des plantes pour les
vendre. Parmi les dépendances se trouve
un local particulier destiné aux étrangers
et ne s'ouvrant que lorsqu'il en arrive quel-
ques-uns de Nangasaki pour passer une
journée agréable. Comme de beaucoup
d'autres lieux de ce genre, les murs en
sont abîmés sous les inscriptions des grands
hommes qui l'ont visité et qui ont voulu
profiter île l'occasion pour rendre leur nom
immortel !
Des vers alignés, quelques-uns à peine
dignes d'être regardés, se lisent partout;
ils sont écrits en néerlandais, en alle-
mand, en russe. Nos nationaux n'ont pas
fait encore de séjour assez long à Nanga-
saki, pour s'être rendus à Epunga et y
tracer leurs souvenirs: sans aucun doute,
on les trouvera aussi en leur temps.
L'établissement horticole d'Epunga con-
tenait une nombreuse collection déplantes
japonaises, dont quelques-unes toutes nou-
velles pour nous, et d'autres très-rares
et d'un haut intérêt. Celles que nous ache-
tâmes pour notre collection nous furent
21
102
MISCELLAN1 ES.
exactement apportées en \ i 1 le le lende-
main.
Après avoir exploré cet établissement,
in, us nous mimes en route avec plusieurs
autres promeneurs pour faire une excur-
sion a une colline haute de quelque
quinze cents pieds au-dessus du niveau
de la mer, et célèbre par la beauté et
l'étendue du paysage qu'on découvre de
snn sommet. C'était une magniGque jour-
née d'automne, une de ces journées telles
qu' l'en vôil «j m- rare ni sous notre
climat m variable. Au ciel pas un nuage.
Quand nous eûmes alteinl le faîte, noti e
\ ne put s'étendre dans toutes les dii ections
cl était limitée par l'horizon seulement.
En portant nos regards au Sud-IM ri bien
au-dessous de nous, nous voyions la \ille
de Nangasaki avec la baie superbe qui
s'étalcà son iront el qui, presque entière-
ment environnée de collines, ressemble à
une mer intérieure. Sur ses Unis unis et
tranquilles se reposaient à l'ancre les
na\ ires de diverses nations, parmi une foule
de bateaux el de jonques de construction
japonaise cl dont U- uvements ren-
daient le coup d'il' il plus pittorespue encore.
lu se tournant vers le Nord-Ouesl , noire
œil rencontrai! des centaines de petites col-
lines de forme conique et couvertes jus-
qu'au soramel d'arbres cl d'arbrisseaux.
Sur l'arrièrc-plan se dressent des mon-
tagnes qui doivent avoir de deux à trois
mille pieds d'altitude, cl s'étend encore
une baie pareille j un immense lac. Entre
les collines se déroulent de breuses
vallées riantes et fertiles, dorées mainte-
nant par les moissons de ri/ presque unir,
et portant une quantité de villages et de
fermes, qui donnent de L'animation à ce
paysage d'un intérêt sivifel d'une beauté
si extraordinaire.
A noiic retour, nous visitâmes un petit
jardin appartcnanl a un interprète du Gou-
vernement japonais. Nous \ remarquâmes
quelques Azalées d'une dimension prodi-
gieuse, ainsi qu'une sorte d'.io/c.s étrauge
el te nu à l'étal nain : ses branches infé-
rieures s'étendaient horizontalement à
vingl pieds de longueur; les moindres
rameaux, les feuilles mêmes étaient taillés
el tondus de telle façon que le tout était
..assi plat qu'une table. Les branches supé-
i oui .s étaient conduites de manière à for-
mer des cercles lesuns au-dessus des autres
comme autanl de tables plus petites; la
plante entière avait un aspect extrémcmenl
curieux, l'n homme j travaillai! lors de
noire \isiic el nous pensons qu'il j trouve
une occupation constante pour tous les
jouis Je l'année.
Laissant derrière mois Nangasaki et ses
superbes pa\ sages, nous allons tacher tic
donner une idée du pays qui enviro •
Yeddo et de ses productions, f.cs ports où
les marchands étrangers son! autorisés s
s'établir et à l'aire le commerce clans celle
partie de l'Empire, s'appellent Kanagaiva
el Yvkuhama; tous deux sont situes sur
les cotes de la baie de Yeddo et distants à
peu prés de seize à dix-hui! milles.
Cette partie de la contrée présente 1
caractères d'une formation géologique en-
tièrement différente de celle du district de
Nangasaki. Celle-ci offre une ressemblance
frappante avec les parties ondulées, on
accidentées de la Chine sous la même lati-
tude; les versants supérieurs des collines
-ont d'ordinaire arides el composés de
roches granitiques cl de schiste argilacé
qui se projettent de tous côtés. Autour de
^ eddo on rencontre une formation toul
j antre. Ce sont des collines el des vallées,
mais, à l'exception du célèbre l'iisi-ï'uiiiu ,
les éminences ne comptent guère que qui I
que cenl pieds d'altitude supramarinc.
Dans les vallées, où le riz constitue la
principale culture de l'été, le sol est d'une
couleur brun-noirâtre, presque entière-
ment compos(; de matières végétales, cl
semblable à ce qu'on trouve dans les ma-
rais tourbeux d'Angleterre. Connue la
tourbe, il présente une grande élasticité
SOUS le pied qui le presse. Les Misants
peu rapides des collines sont COUVCl'tS
d'arbres et de broussailles. CCS dernién s
n'offranl le plus souvent qu'une minime
valeur. Naturellement on se demande pour-
quoi les Japonais laissent ces terres, qui
, pourraient êlre appropriées à la culture,
abandonnées ainsi dans un élat de sléri-
i lilé absolue. A celle question nous n'avons
pu trouver de réponse satisfaisante, quoi-
que le fait doive avoir sa raison d'être, el
même sans aucun doute, un motif bien
fondé. Apres avoir traversé les touffes
d'arbres el les broussailles, on parvient
au sommet des collines. Ces sommets sont
tous relativement plats el offrent par consé-
quent, autant de plateaux. Le sol île ces
plateaux est tout à lait pareil à celui des
Vallées marécageuses d'en dessous, el il a
'v
\!
/
HETEROTOMA LOBEUOIDES ZuCI
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\lijlir
\ S
103
1 LU.
HETEROTOIA LOBELIOIDES,
zucc.
Lobeliaceee.
CIIARACT. GENER. —II. Calyx irregularis,
bilabiatus; labio superiore majore, trifido; Uilio
turbinato ovario adnalo; labio inferiore apice bi-
lido, calcaris ad instar subhorizonlaliler producto.
Corolla tubulosa, ad basim anlice valde dilalata et
in calycis labio inferiore ad lacinias usque in cal-
caris specicm extensa, postice snb anlheris per
totam longitudinem fissa, unde unilabiata videtur,
triloba, lobo intermedio latiore tridenlato. Sla-
mina ima basi corollrc inserta; anthcris connatis,
duabus inferioribus apice barbatis, filamentis in
tubum connatis, basi tantuni liberis, illis starai-
num duorum infcriorum in appendice calcariformi
floris ad ejus apicem usqnc decurrentibus. Ova-
rium inferum, summo apice tantuni liberura et
in stylum attcnuatum, biloeulare, loculo antico
in calcarc brcvissinio tractu producto. Stignia
basi aunulo pilorum barbatum, bilobum. Capsula
niembranacea , apice libero crustaceo-indurata ,
ibique loculicido bivalvis. F. Cabuel.
■ii i iitoi mi t , Zucc. In Flora, Bol. Zeit.
1832, II, Bciblatt. p. 100; Guillem. Arcliiv. bot.
I, p. 550 (ubi Mi ri ito~n.ii : Endl. Gen. p. 312;
A. DC. in l'rodr. VII, scct. 2, p. 350; Endl. Gen.
suppl. I, p. 1592; Meisn. Gen. lab. diagn. p. 240,
et Comm. p. 148, 5oi; Walp. Rep. Il, p, 708;
Endl. Ench. p. 2<H; Walp. Rep. VI. p. 375. —
Myopsis Pbesl, Prodr.Man. Lob. p. 8; Endl. Gen.
suppl. 2, p. 52.
CIIARACT. SPEC. — II. Herba ut videtur
elata (tripedalis sec. Zucc), erecta; ejus pars
terminalis quam ante oculos babeo crebre fohosa,
Caulis ramosus, sulcatus, velulinus. Folia alterna,
exslipulata, patula, longiuscule petiolata, oblique
ovata, acuminata, grosse et inaequaliter dentata,
denlibus mucronulatis, utrinque (sed prœcipue
subtus in nervis) piloso-scabra; petiolis a-U cenlim.
longis; limbo 10-15 centim. longo. Racemus in
caule ramisque terminalis, simplex, erectus, mul-
tiflorus, laxus, démuni apice, abortu ilorum
superiorum, subcorymbosus, iudelinitus. Racbis
sulcata. Bracteae lincari-acuminalœ (<) , inferiores
1 centim. longse, interdum in folia evolutœ (ex
icône Endlichcriaiui). Pèdicelli elongati, tenues,
semierecti, subœquales, 5 centim. circiter longi.
Flores magui, ut videtur ex sicco purpurei cum
apice pallidioreP). Calycis tubus 1/2 centim. longus,
laciniis tribus erectis lineari-acuminatis tubo q>so
Bequalibus coronatus; calcar 2 centim. longum,
subliorizontale, clavatum, intus canaliculatum ,
apice lacinias binas indexas (cœteruni allcris
similes) gerens. Corolla tubo 2 centim. longo,
marcescenti-persistens, a;tate pallescens. Slamina
corollœ œqualia, ex ejus fissura in totum fere
exserla, ad racliim paullo declinata. Filamenta
ut videtur purpurea (•">). Antberœ albidie, linearcs,
5 million. long;e, longitudinaliter déhiscentes,
secus margines pitosuhe. Pollen cum anlheris
concolor, ellipticum, Iseve, plieis tribus notatum.
Stylus cylindricus. Stigma lobis exsertis, palen-
tibus, turgidis. Ovula plurima, in quoque loculo
placenta; axillari inserta, horizontalia, ut videtur
analropa cum integumenlo simplici. Capsula c
calice et ovario forma et magniludine innnulatis
efformata. Semiua plurima, minuta, fulva, K-cvia.
Hab. Mexici in montibus Tolucensibus (Bassi!
in herb. Mus. Flor.); in frigidissimis « la Cumbre
de San Antonio, » 8000 ped. supra Oceanum
(Karwikskï in herb. reg. Monac); Guatemala
(.'San Cristobal » ( Vellasquez ! in herb. Bert.).
Florendi tempus ignolum.
M. lobeliottles, Zucc. I. c. ; A. DC. /. c; Emoi.
le. gen. plant, t. 55 (tîg medioeris). — Myopsis
mexicuna Pbesl, /. e. {sec. Endl. ic, p. XI). —
Lobelia calcarata Blut. ! FI. guatcmal. p. 1) ; Walp.
Rep. bol. syst. II, p. 707. — F. Cabuel in Ann.
se. nat. mus Paris, 183!), p. 2(J9.
(1) sive lineares, acuminato-dentaue.
(2) E\ vivo, flores calcare pui'iiureo corolla aulciu aurea.
(3) Filatuenla non purpurea sed attio-flavida.
Si cette jolie plante eut été dès l'abord I qu'elle serait répandue en Europe, tan-
en mains spéculatives, il y a longtemps I dis qu'introduite du Mexique par les
comme lui l'aspect de la tourbe. C'est à
peine si l'on rencontre une pierre ou une
roebe, soit au fond des vallées, soit sur le
penchant des collines ou sur leurs plateaux.
En jetant un coup d'œil sur cette terre
noire et en apparence si riche, l'observa-
teur superficiel serait tenté de croire qu'elle
possède une grande fertilité et qu'elle
pourrait produire d'abondantes moissons.
Ce serait une erreur; elle n'est pas en
réalité aussi féconde qu'elle semble devoir
l'être; de plus presque tous les étrangers
remarquent avec surprise le peu de saveur
des plantes potagères qui en proviennent.
Il nous est impossible d'expliquer com-
ment cette formation étrange s'est pro-
duite dans le principe; si cette partie du
Japon était à une époque très-reculée un
marais uni et tourbeux; si ces éminences
se sont formées par un do ces épouvanta-
ni i l ROTOMA LOBELIOIDES, Zucc.
Frères Tonel . elle est restrée chez l'un
d'eux , en celte ville, el cela pendant
des années, h l'étal de chrysalide.
Cependant elle se montra deux fois
dans l'arène où se distribuent des pnl-
iii*-— ii n'obtint que les regards ■ 1 * - c< ux
qui sont sans \oix au chapitre ■ — ou i|iij
nui un moi d'ordre à suivre sans mau-
dire.
Porle-t-elle mu Mexique le nom de
i Petit Oiseau « ou bien est-ce un nom
de fantaisie i lut Vogeltjefhel Vogelken -
que lui a * 1 < é son introducteur, c'esl
ce que nous ne saurions dire; lou-
jours est-il que son acquéreur, M. Jean
Verschaffelt, qui l'offre en vente, ac-
compagne cette annonce des pittores-
ques I i a 1 1 1 ■ - ijiii suivent :
« L'élrangelé de la forme des fleurs
i hez i elle plante , donl chacune semble
ôlrc un oiseau inconnu, perché sur une
1 1 - i 1 1 >: 1 1 • comme un coq sur un clocher,
csi comparable à tout ce que nous offre
d'insolite celle de la famille des Orchi-
dées. Ces fleurs en outre sont très-nom-
breuses, distancées, en grappes termina-
les, il un riche coloris mi -partie rouge
cocciné et jaune d'or. Tout l'ensemble,
tige el fleurs , cobstitue une belle el
bonne plante dans loute l'acception de
ces termes, presque sinon lout-à-fait
rustique, d'une floraison abondante,
facile ci de longue durée.
'i Découverte par feu Karminski, celle
belle plante était restée connue seule-
nu ni des botanistes, lorsqu'en 1838 elle
■> été envoyée du Mexique, sa pairie, à
M. Aug. Tond, amateur à Gand, par
frères établis comme horticulteurs à
Mexico. Vous l'avons vue fleurir, chez
lui dès l'année suivante et avons pu dès
lors la déterminer.
■ Elle forme un beau buisson vivace,
suffrulescem a la base . irès-prolifère,
pouvant s'élever de 0"\ÎS0 à Ô",,80 de
haut. Les li.ucs en sont anguleuses, li-
nement poilues, portant des feuilles
longuement péliolées, cordiformes ou
ovées lancéolées. Les fleurs soni très-
nombreuses, axillaires, longuement pé-
dicellées, disposées en forme pour ainsi
dire de croissant, suspendu par sa par-
lie médiane (l'ovaire) ; tout le long en
dessous règne le calice divisé en deux
parties. Au sommet proprement dit le
limbe est di\isé en trois parties d'inégale
largeur. Les étamines et le style sont
disposés comme chez les autres Lolié-
liacées , famille à laquelle appartient
cette plante.
\uisi parle une plume exercée. Que
dirons-nous aloi - de notre planche faite
d'après nature, ci montrant tous ces
petits oiseaux le ventre en l'air, la lèle
en bas? La plus vraisemble de uns sup-
positions, <• esl qu'au moment où noire
ex-artiste n dessiné el peint le modèle,
son sujet ;iur;i manqué d'eau ; que les
oiseaux perchés sur des tringles hors
d'état tic les supporter se seront pré-
sentés au dessinateur dans la position
désespérée où nuire planche les mon-
tre— L'inexactitude de ce dessin por-
terait toutefois un préjudice considéra-
ble a l'accueil que celle plante mérite,
si non- ne nous bâtions en loule humi-
lité de déclarer que nuire habitude esl
de ne jamais rien laisser changer aux
blés tremblements de terre, | r lesquels
1 c po\ s esi encore célèbre de nos jours,
cl donl l'un, d'après la légende japonaise,
""•"' rail surgir le Fusi Yama à une liau-
ICUr de plus île I 1000 pieds, el cela en
une seule nuil; nous laisserons aux géolo-
gues le s, ,m de résoudre celte question,
''' - bornanl ù i onsigner ce que nous
avons mi cl '■< le décrire avec exactitude,
oup d'arbres de ce districl »onl
pareils a ceux des environs de Nawasaki,
que nous avons déjà mentionnés.
i eux qui acquièrent les plus larges
dimensions el dont mi fait aussi le plus
grand usage, snni des conifères comme le
Pi nus àfussoniana, le Retinospora ni
si fer a el le Cryptomeria japonica. Ce
dernier surtout atteint des proportions
considérables el semble se plaire ici d'une
manière loule spéciale, il \ icnl en nuire
HETEROÏOMA LOBELIOID1ÎS, Zucc. 163
modèles dessinés d'après nature et J Elle s'est montrée assez dure au froid
que cette fois la règle n'a pas eu d'ex- ' à Gand, pour qu'il nous soit permis de
ception. certifier qu'à partir d'Orléans on pourra
Au mois de septembre prochain se fera j la considérer comme étant rustique,
la distribution des exemplaires aux sous- I tout à fait de pleine terre. Elle est jolie
cripleurs, parmi lesquels nous liguions i à être aimée et recherchée partout,
pour un nombre assez considérable, et Multiplication de boutures; culture
le prix de vente, dix francs pièce, n'em-
pêchera personne d'acquérir la plante
AUX PETITS OISEAUX.
en toute terre; simple serre froide ici,
dans notre Flandre. L. VII.
deux espèces extrêmement remarquables
que nous n'avons point rencontrées plus
au Midi, ce sont le Tltuiopsis dolabrata et
le Sciadopitys verlicillala, deux arbres
qui produisent un fort bel effet et qui,
il faut l'espérer, seront rustiques en An-
gleterre. Nous pensons que le Thuiopsis
a déjà fait ses preuves et il n'y a presque
pas à douter qu'il n'en soit de même pour
le Sciadopitys. Ce dernier diffère par son
aspect de tous les Conifères que nous avons
vus jusqu'ici. Il croît en forme de cône et
s'élève à plus de cent pieds ; il a les feuilles
longues et étroites — (pour un Pin, c'est
larges qu'il faudrait dire) ; — elles sont
disposées en verticillcs et sont d'une cou-
leur vert foncé. L'aspect général de l'arbre
produit un effet tout particulier ; c'est
un arbre véritablement ornemental.
Parmi les arbustes une espèce de Wei-
getia était fréquente; mais la saison des
lleurs étant passée, nous ne pouvions
déterminer si s'était une nouveauté ou
bien le W. rosea. Nous rencontrâmes
aussi V Osman thus aquifolitis chargé de
lleurs blanches au parfum suave. Il appar-
tient à la famille des Oléinées. Les beaux
buissons qu'il forme, acquièrent des qua-
lités ornementales plus grandes encore
dans la variété à feuillage panaché, cultivée
dans les jardins de Yeddo. Une espèce
(nouvelle?) d' Aucuba à feuilles vertes
était commune dans les parties ombragées
des bois et près des haies ; ce sera proba-
blement une bonne acquisition à intro-
duire en Europe. Elle sera accueillie avec
faveur comme une belle plante toujours
verte, et ce qui en augmente le prix,
c'est que durant l'hiver et le printemps,
cet Aucuba se charge d'une profusion de
baies rouges qui en font un arbuste d'orne-
ment d'une extrême richesse.
A Yukuhama, dans le jardin du Dr.
Hall, qui possède une collection des plus
intéressantes de plantes du Japon, à qui
nous devons des indications importantes
et qui a bien voulu nous prêter aide et
assistance, nous avons trouvé la plante
mâle de l' Aucuba japonica. Nous en avons
expédié quelques pieds qui sont mainte-
nant en route pour l'Angleterre. Nous
attachons un vif intérêt à l'introduction
de cette plante, non pas à cause de son
liabitus, puisqu'il ressemble de très-près
à celui de la plante femelle que nous
possédons depuis si longtemps en Europe,
mais bien pour les fruits qui ne manque-
ront pas de se produire et qui lui apporte-
ront un ornement de plus. Qu'on s'ima-
gine tous les Aucuba qui ornent les fené-
| très des appartements ou décorent les
jardins publics de nos villes fumeuses,
littéralement couverts de jolies baies rou-
ges! Un tel résultat, — et il n'est pas im-
probable, — compenserait à lui seul un
voyage au Japon.
La vigne de ce district, qu'aussi bien
nous pouvons nommer d'un coup Vigne
de Yeddo, donne un raisin exquis. Les
grappes sont de grandeur moyenne cl les
grains d'une couleur brunâtre, d'une
pelure fine et d'un goût qui ne laisse
rien à désirer. Ce raisin serait estimé
même en Angleterre où l'on possède tant
de sortes excellentes ; il le serait surtout
et au plus haut degré dans -les Etats-Unis
d'Amérique. Il y a quelques années nous
voyagions de Malte au Caire; nous étions
en société du célèbre poète américain ,
M. Bryant. Cet écrivain, amateur vrai de
tout progrès horticole, nous apprit que,
pour une cause inconnue , nos vignes
d'Europe ne prospéraient guère au-delà
de l'Océan Atlantique, et parla de l'impor-
tance qu'il y aurait d'introduire des varié-
tés provenant de Chine, où le climat, en
MISCELLAXI l -'
ce ijni concerne les extrêmes de chaud et
de froid, .1 une grande analogie avec celui
des Etats de l'Union. .1 is nous n'a> on 1
rencontré en Chine une variété de raisins
qui lui réellement bonne, et pour ce motif
1 1< m - n'avons pu donner suite à l'idée de
M. Bryant. Maintenant du moins il y a de
i|uoi tenter l'expérience; nous en avons
fait comprendre tout l'iotérâl au D" Hall,
qui est citoyen américain et qui a déjà
introduit dans son pays bon nombre de
plantes japonaises. Il a chaudement adopté
nos vues el sans aucun doute il agira en
conséquence. »
Malheureusement ec n'esl pas la Vigni
de ) eddo qui puisse, à cette heure ou le
bruit des luttes civiles ébranle leurs pro-
vinces, attirer l'attention des Américains.
Espérons donc que celle Vigne arrive bien-
loi en Angleterre aussi bien que VAucuba
et les superbes Conifères que H. Fortune
\icnt (le signaler. Il va -..m- dire que les
végétaux qui sont rustiques pour le climat
de la Grande-Bretagne, résisteronl aussi
chez m m s el dans les régions situées comme
l,i Belgique sous des lignes isochimènes
presque identiques. Eh. R.
t 1338. LA PATE DE GISHURST, SPECIFIQUE CONTRE LES INSECTES QUI ATTAQUENT LES PLANTES.
Depuis deux nu trois ans, il n'est bruit moisissures, les pucerons et antres pestes
parmi les jardiniers anglais que d'un non- semblables vont faire leur invasion babi-
vel insecticide, le Gishursi compound, qui tuelle dans nos serres, il n'est pas hors de
est, dit-on, souverain pour la destruction propos d'appeler l'attention des borlicul-
des ilnips, des pucerons, des gallinsectes, leurs sur la pâte de Gishurst. Cette pâte
desacarus,de l'araignée rouge et au 1res en- est un savon de coin position inconnue, qui
ue nues de inèiue sorte diinl la déplorable se disSOUl rapidement dans l'eau, el qui, à
multiplication sur les plantes cultivées est cel état de dissolution, est appliqué sui les
plantes avec un pinceau, une brosse, une
éponge, ou lancé sous forme de scringage.
Bien «pie l'hiver ne soit pas la saison la
plus favorable pour juger de sa valeur, le
nombre et la qualité des personnes donl
nous avons, les témoignages sous les yeux,
ne permettent pas de douter que cette
composition ne soit réellement très-efficace
et justement estimée des jardiniers, l'a nui
ces témoignages) nous comptons en parti-
culier celui de M. Judd, directeur des
jardins d'Allhorp, qui est, de l'avis de tout
le monde, le praticien le plus déliant vis-à-
vis des inventions modernes de ce genre,
li grande plaie de l'horticulture. Si cette et qui ne les admet que lorsqu'il a pu juger
drogue, donl la composition est inconnue, par lui-même de leur utilité. 11 n'y a doue
lient tout ce qu'on en promet, elle ne peut
manquer d'être la bienvenue sur le conti-
nent, ou l,s insectes n'ont peut-être jamais
exercé plus de ravages. L'année 1859 avait
déjà été remarquablement fertile en puce-
rons; l'année 1860, si pluvieuse et si
froide . n'a pas pour cela été exempte de
pas de contestation à élever quant à la
puissance inseclicidede la nouvelle drogue;
mais ce qui reste à savoir, c'est si elle-
même n'est pas funeste aUX plantes, cl si,
en détruisant les insectes, elle ne les fait
pas périr elles-mêmes.
C'e-i qu'effectivement la rapidité avec
celle peste : tant au nord ipi'au midi, les laquelle elle donne la mort au\ insectes,
jardins ci été infectés, el nombre de peut faire élever des doutes quant à sou
piaules de pleine terre et de serre ont péri innocuité pour les plantes, el il parait (pie
ail été C'CSt là, en effet, un reproche fondé qu'on
peut lui faire lorsqu'on l'emploie sans pré-
caution. NOUS avons vu noiis-niéine les
sommités herbacées des rosiers mortifiées
par son application, ei des expériences
\u moment, dit le D* Lindlcy, où les nouvelles nous ont fait voir ce fait se re-
p H 1 elle seule caUSC, sans qu'i
possible d v porter remède.
Voici ce que i s lisons, à propos de la
pâte de (.i-lim -1, dans le Gardeners' Chro-
Nil li :
< I Ml I II \ COUNTESS iil' DERBY
107
US'ù.
CA1ELLIA JAP, COMTESS OF DERBY, veitch.
Ce Camellia que nos principaux col-
lègues possèdent comme nous, en jolis
exemplaires, sort de l'Établissement
Veitch. Il est d'origine italienne. Nous
n'en connaissons pas les fleurs ; noire
planche est la copie exacte de celle que
le Florist en a publiée; mais ce que
nous pouvons certifier, c'est que son
feuillage est bon ; et, en œil exercé, à
juger d'un Camellia par son feuillage,
nous osons prédire qu'il sera beau. Le
Florist le considère comme étant supé-
rieur au meilleur Camellia cultivé.
MM. Veitch en disent ce qui suit dans
leur catalogue : « beau port, vigoureux;
feuilles d'un beau vert foncé; fleurs
très-larges, pétales bien ronds, bien
formés, d'un blanc pur à rubans et à
stries roses. »
L. VH.
produire sur des fougères et sur d'autres
plantes, lorsqu'on employait une solution
trop concentrée. On pourrait comparer
ses effets à ceux de l'acide sulfurique,
dont quelques gouttes mélangées à un verre
d'eau donnent une boisson rafraîchissante
ctsalutaire, mais qui insuffisamment délayé
serait un corrosif violent et un poison. Nous
ne pouvons mieux faire ici que de publier
ce que vient de nous communiquer à ce
sujet M. Wcntworth Bullcr, qui parle
d'après son expérience personnelle.
« Comme j'aiessayé dernièrement, pour
« mon propre compte, de la nouvelle
i invention désignée sous le nom de pâle
« Gishitrst, peut-être les résultais de mon
« expérience seront-ils utiles aux prali-
«■ ciens, et je vous autorise à les leur faire
« connaître. Sans vouloir diminuer en
i rien la réputation certainement méritée
« de cette composition, je recommanderai
a néanmoins aux jardiniers d'être extrê-
« moment prudents dans son emploi, sur-
« tout lorsqu'il s'agira de plantes herba-
« cces très-tendres. J'en ai obtenu les
« meilleurs résultats sur les Gardénias
« et les Ixoras attaqués par les coccus,
«■ ainsi que sur les Orangers, les Dracœna
« et les Camellias. Je ne crois pas qu'elle
« soit meilleur marche ou plus efficace
« que notre ancien remède consistant en
« savon doux mêlé d'un peu de térèben-
« thine, si utile contre les coccus, mais
a clic me parait plus sûre que toutes autres
a substances contre le kermès.
» Je trouve que deux onces (1) dececom-
<t pose par ga
Ion d'eau (2) tue sans ré-
mission les pucerons surlcsRosiers, sans
a nuire à ceux-ci, et je crois qu'il serait
« inutile d'employer une dose plus forte.
a Par contre, je ne recommanderai pas la
« composition de Gishurst pour les fou-
it gères; je l'ai appliquée à plusieurs,
« pour y détruire les thrips, et, à l'excep-
« tion du Dicksonia anturctica, toutes en
a ont plus ou moins souffert. Les feuilles
« du Pluiijloma hastatum en sont deve-
« nues toutes jaunes, et je crains même
« que cette plante si tendre n'en périsse
« entièrement. J'ai entendu dire que la
« pàtedeGishurstétaitaussi un bon remède
a contre l'araignée rouge, mais je ne l'ai
«
a jamais, pour mon compte, employée
« contre cet insecte. »
o. Ainsi, ajoute le Dr Lindley, la question
qui se présente actuellement est celle-ci:
(1) L'once anglaise équivaut à 28 1/3 grammes.
('!) Le gallon équivaut à i J|2 litres.
t. B
Ml-i Ml \ M I -
,'i quelle il"-'- faut-il employer la pâte de
Gishurst, pour ne pas nuire aux plant
l seule réponse que nous puissions j
faire, esl de citer les observations faites
pai quelques praticiens en renom. La
qualité des personnes i< i suppléera au
nombre.
« ('.mitre ht moisissure : six murs dé-
lkl. Judd \i ni onces par gallon, suivanl
M. Bellis, de Harton-Hafi Gardens.
t Pour {es Orchidées : c c pour les
fougères , d'après Pilcher.
t L'été prochain, <lii M. Lindley, nous
fournira sans doute des documents plus
nombreux et plus explicites. En attendant
nous ne saurions trop recommander aux
layéesdansungall l'eau suffisent; d'après jardiniers d'être très-circonspectsdansl'em-
M, Rivers, huit onces seraient une dose ploi de cette nouvelle compositi et de
Irop forte. chercher, par des expériences réitérées il
€ Pour les Fougères t une cuillerée de quel degré de dilution elle doit être pour
cette pâte de la grosseur d'un petit œuf de tuer les insectes cl leur œufs, sans rairc
poule dissoute dans une quarte d'eauO), souffrir les plantes. Il n'j a pour cela
appliqué avec un pinceau, puis enlevé qu'un moyen: c'est de peser rigoureuse-
quelque lemps après par un bon lavage, menl les doses 'le matières employées, h
d'après M. Pilcher. — Suivant M. Judd, d'indiquer avec exactitude les quantités
une demi-livre (2) dans un gallon sérail d'eau qu'on j ajoute. Il ne suffit pas ici
uni- dose beaucoup trop rorte pour ces de juger approximativement d'après des
plantes. données vagues; en un i. il ne faul pas
t Pour les fiantes à bois dur : une livre indu, in- par pincées nu par poignées,
par gallon, d'après Lad] Dorothée Nevill. coi c fonl le- cuisiniers qui ajoutent un
— lin- demi-livre par gallon, d'après condiment a un mets, attendu que la pîn-
cée entre les doigts d'une grosse paysanne
il) i. aric fait un peu plus d'un litre. I"""'1'-' <'"'1 bien èlre I.- double .le cil,.
(2) I... livre anglaise pi iriron 180 &ram- il une jeune miss aux doigls roses el elli-
I.
V'N.
t 1339. CONCOURS OUVERTS PAR LA SOC. ROY. D HORTICULTURE DE CANO.
I m Sociéli royale d'Agriculture et de
Botanique de Grand dans le bul d'encou-
rager la coLToai i obi 1 1 des arbres i ru i-
tiers el des planti - potagères, vient d'in-
stiluer â cel cffel pour l'année 1861, huit
concours a chacun desquels elle attribue
deux médailles d'argent.
Soûl appelé- j participer à ces concours
tous les membres de la Société, ainsi que
les cultivateurs, amateurs ou marchands
dont les cultures sonl situées dans les en-
-. irons de la \ ille de Gand.
1. 1 même Société a également ouvert, au
; 1340. SOCIETE
Une Société de Pisciculture esl sur le
puini de se constituer i Bruxelles. Elle a
pour président, M. Dubus de Ghisignies;
pour secrétaire, M. le docteur d'I dckem,
professeur à l'Université de Bruxelles;
pour trésorier, M. Jules Mathieu, ban-
quier; pour administrateurs, MM. de Se-
lys-Longcbamps el Van Benedèn; pour
directeur, M. Scbramm, directeur du jar-
din botanique «le Bruxelles el le créateur
du remarquable Aquarium qui \ existe
depuis quelques années,
nom de l'administration communale, onze
concours auxquels elle convie tous les
J \l.m\ll R5-1 I. i RIS I I - '.'Il w IMi \ l l M II
M \ lu il i u \ l i i lu- ; une médaille en ver-
meil cl quatorze médailles en argent sonl
destinées aux plu- belles collections de
plantes bulbeuses, de Roses, de Pelargo-
nium, d'Azalées, de Calcéolaircs, d'OEil-
lets, de Pétunias, etc. aux plu- beaux
bouquets el aux vases à suspendre.
Il esl superflu d'insister sur l'inQuencc
que ee- mesures -i mile- cxcrceronl sur
l'horticulture nationale.
DE PISCICULTURE.
I.a cotisation de- membres de li Société
-lia de 12 lr. par an, p lesquels ils
recevront des œufs p 'l'empoissonnement
des ri\ ières.
I i Société compte -m- un subside du
gouvernement pour commencer ses opéra-
lions, ei -'•- premiers efforts tendraient à
obtenir du gouvernement la présentation
aux i hambres d'une loi sur la pêche, en
vue de favoriser l'œuvre éminci ml
Utile de la Société de l'i-i ieiillure.
CAMEILIA TRICOLOR ANGELA COCCHI
Ni'J
im.
CAIELLIA TRICOLOR ANGELA COCCHI, cocon.
La figure que nous donnons ici, est
la reproduction fidèle d'une planche qui
vient de paraître dans le journal milanais
/ Giardini, Giornule d'Itorticollura; ce
Camellia trouvera peut-être des admira-
teurs. Ceux à qui il ne plaira pas se
contenteront de la planche que nous
publions, proprio molu, et se dispense-
ront d'acquérir la plante ; ils seront
heureux, dans tous les cas, de connaître
le faciès d'un Camellia qui pourrait leur
être offert.
« Obtenu de graines par M. Cocchi,
nous dit le journal italien, ce Camellia
a fleuri pour la première fois à Brcscia.
La peinture ci-conlrc, conlinue-l-il ,
rend superflue toute parole élogieuse. »
« Il provient d'une graine née sur le
C. Iricolor de Siebold, auquel il ressem-
ble ; sur un fond blanc se détachent
des macules et des stries d'un rouge
tantôt clair, tantôt foncé jusqu'au
rouge sang. »
« Il n'a pas le défaut des Camellias
qui laissent tomber leurs boulons, il
maintient toujours les siens ; il est très-
florifère, s'accommode de toutes les ex-
positions pourvu qu'elles soient un tant
soit peu ombragées; il ne demande pour
ainsi dire pas de feu en hiver, prospère
même là où tout poêle fuit défaut! etc. »
Ce Camellia a, décidément, trop de
mérites. L. VII.
t 1341. DES PRINCIPAUX PRODUITS DES PROVINCES BRÉSILIENNES DE RIO-DE-JANEIRO ET DE
MINAS-GERAES, PAR LE D' J.-CH. HEUSSER & G. CLARAZ.
Dans l'Europe centrale il n'y a guère | végétation primitive ou Lien on en ren-
de parcelle de terre qui n'ait été re- contre encore les traces; ainsi, au Brésil, le
tournée mille et mille lois, de sorte que territoire occupé par les provinces de Rio-
dans les vallées même les plus reculées , dc-Janciro et de Miuas-Geraes, se trouve
des Alpes, la végétation primitive a dis- i naturellement divisé en deux régions :
paru en grande partie, sinon complète- celle des forêts vierges, le long de la cèle,
ment. Les forcis diminuent avec d'autant
plus de rapidité que le reboisement artifi-
ciel est toujours lent; aussi, la plupart des
gouvernements se sont-ils vu forcés d'en-
traver leur destruction à l'aide de codes
forestiers, et de fonder des écoles de sylvi-
culture. Les changements survenus par
suite de la destruction des forets, de
l'assainissement des marais et de leur
mise en culture sont tels qu'au point de
vue physico-géographique , on ne peut
plus établir de dilïércnce aujourd'hui enlre
les prairies naturelles et les pays que cou-
vraient des forêts, bien que des anciens
documents historiques et la terminaison de
certains noms de pays (tels que ceux termi
et celle des eampos plus avant dans l'inté-
rieur. Toute la province de Rio se trouve
située dans la première de ces régions; la
majeure partie de celle de Minas est occu-
pée par les eampos.
Une terre s'améliore par la végétation
naturelle, parce que les plantes en décom-
position rendent non-seulement au sol tous
les principes minéraux qui les consti-
tuaient, mais encore une partie des prin-
cipes organiques étrangers au sol, qu'elles
avaient puisés dans l'atmosphère pour les
solidifier durant leur vie par le phénomène
de l'assimilation. La quantité de principes
gazeux assimilés par une plante, dépend
de l'exlcnsion de ses organes aériens; on
nés en allemand en au ou en voald), portent conçoit dès lorsque dans les forêts vierges,
indubilablemcnt à croire que de telles dil- il doive se former, par suite de la décom-
férences existaient jadis. Dans des pays position des débris végétaux, une couche
nouvellement découverts ou peu habités, de terre arable excessivement riche en
on reconnaît, au contraire, partout la | humus. — Toutefois l'exhaussement du
Tome iv, 2e Série (1859). 22
m
MM I I.I.WI I S.
sol ne porall s'être produit que dans une
très-faible proportion, les principes gazeux
assimilés étanl rendus peu a peu , m:ii- en
grande partie, à l'ai plière.Lcs gens <|ui,
en aballanl des forêts, onl trouvé d'anciens
ustensiles indiens, nous onl assuré qu'ils
se sonl toujours i vés à la superficie
du sol. < > ■ i ne remarque pas même d'ex-
hausscmcDl sensible dans les plaines ma-
récageuses; les mousses n'élanl qne faible-
ment représentées entre les tropiques,
les Sphagnum eux-mêmes, qui, dans nos
climats, aclivcnl si forl la rormation de la
tourbe, ne s*] rencontrent pas.
Il parail que primitivement les campât
étaient recouverts de forêts d'arbustes cl
de broussailles, que les incendies annuels
onlrendusdcplusen plusclair-semés. Com-
parativement à la luxuriante végétation des
forêts 1 ierges, celle des campos paraît naine
et rabougi ic. Dans li s bas-fonds seulement,
le long des ruisseaux et des rivières, on
rencontre de véritables, mais petites forêts
appelées capào8. La couche de terre végé-
tale, faible en elle-même, est encore en-
traînée dans les parties basses par les eaux
pluviales, la végétation n'étant pas assez
eompaetc pour la retenir. Qu'on ajoute à
ces causes l'éloignement de la côte, et dan-.
beaucoup d'endroits le manque d'humidité,
cl on s'expliquera pourquoi on ne sonne
que dans la zone des forêts, à eulliver îles
produits pour l'exportation. Les chemins
sont dans uu très-mauvais état; souvent ils
-oui impraticables; tout se transporte à
dos de mulets, et ça et là par quelques
véhicules dont nous avons vu les premiers
spécimens à Lisbonne. Ce sonl des chariots
à deux roue-, massives en liois, GxécS à des
essieux mobiles, et péniblement traînés par
six et jusqu'il quatorze bœufs. Ils ressem-
blent sans doute aux attelages des anciens
romains, puisque, comme l'observe Dar-
win, ils laissent dans le solde profonds
sillons analogues à ceux que l'on a retrouvés
à Porapéi et Hcrculanum. — Les pâturages
des campos sont consacrés à l'élève «les
mulets cl des bêtes à cornes, industrie
ù laquelle on ne s'adonne que peu ou pas
dans les districts des forêts.
Le Brésilien ne connaît ni engrais, ni
amendements; il s'en lient encore h la
jachère. La charrue 3 est à peu près in-
connue, et dans les campos où, en rai-
ou de 1 absent c de fortes racines, on
pourrait eu faire usage avec plus de faci-
lité, le nom de cet instrument aratoire si
important est même ignoré de la ma-
jeure partie des habitants. L'agriculture est
à l'état d'enfance au Brésil. L'introduction
îles esclaves africains n'était pas propre h
améliorercet état de choses, et le 1 emplace-
ment des machines parles bras de l'homme
est un principe contraire à tout progrès.
I — (tu ne rencontre dans la province de
Rio-de-Janeiro que le gneiss-granit, mêlé
dans quelques endroits, comme aux envi-
rons de Cantagallo et de SLi Rita, à nu cal-
caire marmorisé.Dans celle de Minas-Geraes
on ;i en outre deux autres formations dis-
tinctes cl d'une grande extension : un
grès quartzifère schisteux, connu en géolo-
gie s,, us le nom d' llinoliimitc, et une TO-
cbeamphiboliquc qui contient de puissants
lits de fer micacé et à'Ilabirite. C'est dans
cette formation amphibolique que l'on
rencontre le calcaire à cavernes, où se trou-
vent les ossements fossiles décrits par M. le
le Lund, et le salpêtre que l'on exploite
en partie encore aujourd'hui. La décompo-
sition de ces roches a produit la terre arable
couverte de végétation. Chacun c lait les
produits de la décomposition du granit ;
les terrains argileux qu'il produit, soûl
meilleurs quand ils sont mêlés à ihi cal-
caire. Ce dei nier le calcaire constitue le
sol le plus estimé, tel que celui que l'on
trou\e à V'' liila. De la proportion rela-
tive des trois minéraux constituant le
gneiss-granit, dépendent les propriétés
physiques du sol, et notamment sa plasti-
cité Cl sa ténacité à relcnir les eaux plu-
viales. La roche amphibolique fournit,
par sa décomposition, une terre tres-tal-
queuse, de couleur plus ou moins ferru-
gineuse, et l'itacolumile, un sol presque
purement sablonneux C). - Comme dans
les campos on utilise de préférence le sol
forestier des bas-fonds pour la culture, et
que le procédé est le meule que celui qui
est suivi dans la zone des forêts, nous les
décrirons succinctement.
Suivant l'exposition et la nature du ter-
rain, la v égétation même des loi et- \ ierges
offre quelques différences. Si un oeil exercé
peut, par l'aspect seul que présente une
forêt vue à une certaine distance, juger
(I) l»;uis un «uiir ii'iit intitule : • Beitrâgc sur
phyêikat. und gcolog. Kennlniit de» HocMati
Minât <■• rai 1 . nous ni uns donne des détails sur
CCS 'llV il - suis.
MISCELLANEES.
171
très -approximativement de la qualité du
sol, distinguer la vraie forme du terrain
et en remarquer les parties pierreuses,
on ne peut disconvenir qu'une excursion
dans la forêt même ne fournisse des
données plus positives. L'expérience a
démontré que la présence de certaines
espèces de plantes, tant parmi les arbres
et les arbustes que parmi les autres végé-
taux, est l'indice d'un bon sol; tandis
(pie d'autres espèces se rencontrent plutôt
dans des terres médiocres cl inférieures.
Comme signes plus ou moins généraux de
bonnes terres, on cite dans la province de
Rio :
1° une Pbytolacéc connue sous le nom
de Paô d'alho ou Guararema (Seguiera
alliacea); quelques arbres de la famille
des Laurinécs, appelés ici Canellas : 2" la
Canella Sassafras (Laurus Sassafras ou
iNcctandra cymbarum) 3° la Canella prêta
(Laurus atra ou Nectandra mollis) 4° la
Canella Jacu; pi usieurslégu m ineuses parmi
lesquelles : 5" VArariba, G" le Vinhatico,
7° le Jacaranda Tarn, 8" le Bacurubu;
deux espèces d'Anacardiaeées : 9° VAroeira
(Schiuus terebinthifolius), 10" le Guarabu
(Astromium concinnum); une Cèdrélée et
une Méliacée : H" le Cedro (Cedrela
brasiliensis) et 12° la Canjerana (Ca-
bralia Canjerana) ; plusieurs espèces du
genre Lecythis ou Sapucaya, entre autres
la plus grande: 15° le Lecythis ollaria;
14° le Tarttmâ ou Vitex Taruma (Verbe-
nacée); 2 espèces de Menispermées connues
sous le nom générique iVOrelha d'onça :
15" le Cissampelos ovalifolia et 10° le
C. ebracteata ; 17° la Casca d'Anta ou Dry-
mis granatensis (Magnoliacée) ; 18" la Ga-
melleira ou Figueira branca (Ficus dolia-
ria) ;i'J" une Papayacée appelée Jaracalhia
ou Mammaô do Malo (Carica dodeca-
phylla); 20° la plus grande espèce d' Uri-
cana (Palmiers du genre Bactris) ; 21° une
espèce de Cccropia, l'Embauba noire. On
aime à rencontrer dans les bonnes terres
quelques groupes de Taquara-su (du genre
Bambusa) (en grande quantité, de même
que les Taquara-pôca, ils indiquent une
terre médiocre); une Euphorbiacée naine
connue sous le nom d'kerva niolla; de
grands /tY/«(((6as(Pixydaria inacrocarpa);
en terres médiocres ils sont plus petits.
Dans les sols bons et médiocres on trouve
une liane dont nous n'avons jamais vu
les feuilles; mais qui, quand on la coupe,
laisse égoutter une eau limpide et agréa-
ble à boire; on l'appelle communément
Cipo cravo. — Le Jacaranda cabiuna(l)
(légumineuse du genre Myrospcrmum),
croit généralement dans les plaines sablon-
neuses de bonne qualité. On rencontre
cependant cette espèce de bois dans des
mornes de terre médiocre, mais bien ex-
posée au soleil. — Dans les terres sèches
on rencontre : 1° la Canella Merim (une
Laurinée), — 2 légumineuses : 2° la Brauna
(Melanoxylon Brauna) et 5° le Tapinuan;
— 4° le Paô Pereira (Vallcsia inedita) ; —
5" l'Ipe Merim ; — 6° la plus petite espèce
d'Uricana (Palmier du genre Bactris).
Ces signes varient, comme on le conçoit,
avec la flore des diverses contrées; de plus
ils ne sont pas strictement absolus; mais
on peut juger de la qualité d'une terre,
par la présence d'un nombre plus ou moins
grand d'individus des espèces mentionnées.
Toutefois ils se rapportent plutôt aux pro-
priétés physiques du sol, et surtout à son
degré d humidité, qu'à ses caractères chimi-
ques, lesquels diffèrent peu en raison de
l'uniformité des formations géologiques.
Cependant, on voit de bons praticiens se
servir de ces signes pour déterminer le genre
de culture le mieux approprié à un sol. On
ne possède jusqu'ici que peu ou pas d'ana-
lyses des cendres de ces plantes; mais on
sait que celles du Paô d'alho, parexcmple,
sont très-riches en potasse, puisqu'on s'en
sert quelquefois dans les fermes pour la
fabrication d'un savon mou; or, les cen-
dres des graines de café, contenant une
forte proportion d'alcali, il est évident
qu'un sol sur lequel se trouvent de nom-
breux Puas d'alho, serait très-apte à être
utilisé pour une plantation de Caféiers,
pourvu que l'endroit ne soit pas trop hu-
mide, ce qui ferait pourrir les racines de
ces arbustes. — On a remarqué que les
(I) Sons le nom de Jacaranda on désigne géné-
ralement le palissandre; mais on distingue le
Jacaranda Cabiuna et le Jacaranda Tain qui ne
croissent que dans les endroits bien chauds. A la
Nouvelle FVibourg on a le Jacaranda ruse et, dam,
les mornes secs, le Jaccaranda da serra dont le
bois est presque aussi dur (pie l'ivoire. Ils parais-
sent former autant d'espèces distinctes par le
feuillage, le bois, l'ccorce et même par tout leur
habitus. Chacune de ces espèces montre des varia-
tions dans le bois : c'est ainsi, par exemple, ([ne
la Cabiuna, suivant la nature du sol, a un bois
très-différent. On distingue, suivant la couleur,
une Cabiuna parda, une Cabiuna prêta, etc.
178
M1S( I il vm I -
mêmes espèces de boi il relaliremenl
j .1 1 1 - dores dans des terrains secs, n i;i i - de
plus petite dimension, >| lans de bons
terrains, el que c'est dans ces terrains-là,
que se trouvent les meilleurs bois de con-
struction et en plus grande quantité. Les
fougères arborescentes se rencontrent dans
les terrains humides cl sablonneux, surtout
dans le voisinage des ruisseaux et des ri-
vières; VUricana se trouve aussi dans les
terrains bumides, mais argileux.
Les Lianes, les plantes rampantes, les
broussailles rendenl la Corel vierge impé-
nétrable; ce n'est qu'à l'aide d'un grand
couteau [facao] ou la Faucille à la main,
qu'on pan icnl à s'j fraj er un passage. Pour
procéder à l'abattis d'une furet, il faul
donc avant tout couper avec la serpe à
long manche les broussailles el les arbustes
qui couvrent le s,>l: cette opération s'ap-
pelle « roçar*. Après quoi on procède à
l'abattis des arbres avec la bâche, travail
pénible el dangereux : pénible à cause de ;
la dureté des bois, donl quelques-uns
émoussent ou cassenl les haches, dangereux
parce que fréquemment un arbre entraîne
dans >.i chute, suit directement, soil par les
lianes qui les entrelacent, plusieurs autres
arbres lesquels écrascnl parfois les travail-
leurs. Souvent on n'en coupe à dessein
plusieursqu'à demi, cl on combine la chute
d'un autre arbre de manière à les entraî-
ner ions, in abattis de forêt s'appelle
« (lernibiiilti , lorsque le bois csl sulli-
sammenl îec on l'allume, et, le feu étant
éteint, l'end roi I sert sans autre prépara-
lion à i plantation. On ne songe nulle
part à faire de la potasse : celle emplo] ée
dans le pays csl importée des États-Unis
ou d'Europe. Par suite du manque de
roules, on brûle ou on laisse pourrir
chaque année une quantité de bois pré-
i icux, aii^si de\ iendra-l-il rare un jour.
L'aspect d'une jeune plantation produit
sur l'Européen l'impression la plus désa-
iblc; comme il csl rare que le feu con-
sume régulièrement cl totalement tout
l'abattis, on voit des troncs d'arbres de
toute espèce et de toute dimension, quel-
ques-uns encore debout, la plus grande
partie COUCllés, SCCS, plus .,u moins cliar-
bonnés, à demi consumés, épars et
ordre, livrés à une décomposition
d'autant plus lente que les parties i xté-
rieures carbonisées, en empêchent jus.
qu'à un certain point la putréfaction.
L'extirpation des troncs el des racines n'a
lieu nulle part et m- compenserait souvent
pas le travail. C'est un milieu de ce désor-
dre que la bêche du nègre (ail des trous de
distance en distance, dans lesquels d'autres •
esclaves laissent tomber quelques graines
OU des rejetons de la plante que l'on veut
cultiver, en les recouvrant de terre avec le
pied. La verdure des jeunes plantes, celle
de quelques broussailles qui poussent
s| lanément, ou quelques Broméliacées,
Orchidées ou Fougères parasites qui ont
échappé à l'élément destine leur el sont
restés attachés à des arbres couchés, ne
peuvent, du moins dans les premières
années, nullement mitigerce qu'une scène
pareille présente de désolant.
Eu cultivant successivement sur le
même sol une ou plusieurs plantes, il est
évident qu'à chaque récolte la terre va en
s'appauvrissant, puisqu'on ne lui rend par
aucun engrais les principes qu on lui en-
lève; on la laissealors en jai hère (Copoeira).
Les végétaux spontanés poussenl el forment
peu à peu une forêt nouvelle, qui diffère
pourtant ton juins de la forèl vierge. Ccr-
t uns arbres propres à celle-ci ne viennent
que très-rai c ni ou jamais dans les terres
en Ici clic; de ce li'Unbl e sont le- SaptU m/as,
le l'u't d'atho, etc. : d'autres buis de lionne
qualité . par contre, renaissent. <>n peul
doue prévoir qu'avec la méthode de cul-
ture en usage, la Dore actuelle subira des
changements comme cela est arrivé ii l'ile
de S"' Hélène. La destruction de la dernière
forél vierge qui, à la vérité, n'aura pas lieu
de si toi, amènera la destruction et même
la disparition toi, de de certaines espèces,
ainsi que cela s'est \ u dans le règne animal.
D'autres espèces deviendront de plus en
plus rares, comme c'est le cas pour les
Cèdres du Liban.
Pour se lui nier une idée de la végéta-
lion d1 ■ < apoi ii a, il faut prendre en
considération plusieurs points, qui peu-
venl eux-mêmes, par des circonstances
locales, être modifiés dans leurs effets.
Dans l'incendie d'une forêt, le leu n'agit pas
partout .i\fv la même intensité, de sorte
que des troncs el des racines, préservés du
feu, poussenl de nouvelles branches, qui,
dans quelques cas. finissent par pnrler
des fruits reproducteurs; il est incontes-
table même que certaines graines garan-
ties par utio enveloppe osseuse peuvent les-
ter plus ou moins intactes et conserver leur
DATURA TASTUOSA TLORt PLENO
'' linrr austr
IIIJ ■ .mrlir M l'I nu
173
1«7.
DAT11RA FASTUOSA FL, PL.
Solaneœ.
CHARACT. GENER. — Vide supra, Flore X,
pag. 9.
CHARACT. SPECIF. — D. caule erecto ramoso
atropurpureo punctis sordide albidis aspersis ui-
tidis, foliis ovalo-lanceolatis acuminatis acutis
basi inœqualibus sinuato-dentatis vel répandis
utrinque glabris, floribus erectis eorolla simplici
dupliei triplici plenave, extus violaeea, inlus allmla,
capsulis tuberculatis nutantibus. In India oricn-
tali et Africa (TEgypto et Guinea) ; in Europa et
America culta ; in Brasilia (Sendtn. in Endl. et
Mart. fl. Bras. fasc. G, sol. p. 162).— G. Don gen. j
syst. i, p. 47i, Wall. cat. N. 2038. D. Humniatu !
b. et c. Bernh. in Linnaea 1. c. lil et Ii2. Stra- i
monium fastuosum Mœnch meth. i'iG. Datura
Contarena Pr. Alp. exot. 181 c. ic. et 189. Datura
yEgyptiaca Vesl. pi. vEgypt. p 263, ic. Alpino mu-
tuat. Stramonium peregrinum Lob. ic. 2(i^, adv.
103. Solanum .Egyptiacum flore pleno. C. Baub.
Pin. 108, 7. Caulis 4-5-pcdalis, tcres, atropurpu-
reus, berbaceus, basi sublignosus, nitidus. Folia
longe petiolata, solitaria, supcriora gemina , al-
tero minore, majora 7-8 poli, longa, 21/2-31/2
poil. lata. Petioli subterctes, nitidi, dilute purpu-
rci, 1 1/2-2 1/2 poil, longi. Flos simplcx, G 1/2-7
poil, longus. Calyx purpureus, membranaceus, tu-
buloso-angulatus, 2-pollicaris, H-denlatus, denti-
bus triangulari-lanceolatis, acuminatis, acutis, 'j
lin. Iongis, basi 2-3 lin. latis. Corollae infundibu-
liformis tubus cyliiidrico-peulagonus, sulcatus,
albido-viridis; limbus sensim ampliatus, extus
violaccus, intus albidus, ïi-ti-plicatus, SS-fi-augola-
tus, angulis longe cuspidatis acutis. Staniina ii-(i.
Filamenta tubo adhœrcntia, parte adb;ereutc yi-
ridi-alba pilosula, superne libéra purpurea, subin-
aîqualia Anthera: lineares, angusla-, purpuras-
centes. Ovarium globoso-ovatum, tuberculatum,
violaccum. Stylus rectus, staminum longitudine,
purpureus. Stigma subcylindricum, obtusum,
albo-Iutcsccns.
(3 rubra (D. Ilummatu e rubra Bernhardi 1. c.
p. I i2), flore violaceo, fructu muricato, foliis den-
tato-sinuatis. Variât : a. flore simplici, Stramo-
nium etc. flore violaceo simplici, Tourn. inst. 118
— b. flore pleno. Brugmansia Wagmanni Paxt.
Magaz. of bot. 4, 241, ic. Datura Wagmanni Steu-
del et Walp. rep. 3, p. 18. Datura rubra llumpb.
Amb. S, 24ô, t. 87, f. 2. Stramonium seu Datura
vEgyptiaca flore pleno Pona;, Moris. ox. hist. 3,
113, t. 2, f. 9. — Dunal, in DC. Prod., XIII ,
p. VA.
La Pomme épineuse , la Slramoine i s'est répandue sur le continent africain,
fastueuse, indigène de l'Inde orientale, en Egypte et jusqu'en Guinée. Elle a
faculté gcrminativc, à moins que les insec-
tes, surtout les Apates et les Bostrichusnc
les détruisent. Quant aux graines qui vien-
nent des environs, le vent transporté
celles qui sont légères; mais celles qui
sont lourdes ne peuvent l'être que par les
animaux et notamment par les oiseaux,
quand ceux-ci s'en nourrissent et les éva-
cuent, incomplètement ou non digérées, j
Le Goyavier (Psidium pomiferum) est un
arbre originaire des campos; mais les
oiseaux l'ont transporté dans toutes les
capociras. Le Carrapicho ou Guaxima
(Urerra lobata), dont les fibres textiles sont
employées quelquefois à faire des cordes,
est une Malvacée qui a le même mode de
propagation. — Le degré d'épuisement du
sol exerce également une influence sur la
flore de la capoiera : différentes récoltes
successives changent la constitution miné-
ralogique du sol, et l'appauvrissent de ses
matières organiques au point que bien
des végétaux n'y sauraient prospérer. Les
graines de beaucoup de plantes peuvent se
disperser dans les forets, sans jamais pou-
voir se développer, soit parce qu'elles
n'y trouvent pas les conditions néces-
saires, soit parce qu'une masse d'aulres
plantes leur disputent le sol; tous ces
obstacles disparaissent avec la foret. Cer-
taines graines adhèrent aisément aux
corps qui les heurtent. Il n'est bien sûr
personne qui, après une petite excur-
sion dans une capocira, n'ait remarqué
qu'une quantité d'achaincs d'une espèce
indigène de Bidens et de graines de quel-
ques graminées restent fortement atta-
chées aux vêtements ; de même beau-
coup de graines arrivent des campos avec
les caravanes de mulets. Elles s'épar-
pillent d'abord sur les lisières des chemins,
même lorsque ceux-ci traversent des forêts
vierges; de là elles se répandent dans les
capociras et contribuent à en modifier la
I7i
DATUn \ i ISTUOSA PL. PL.
passé dans l'Amérique du Sud, altendu
qu'on li i vu ouve au Brésil où clic
semble s'èire naturalisée, après j avoir '
été importée à l'insu de ses introduc-
teurs, mêlée ■> d'autres graines.
Elle esl cultivée en Europe pour In
beauté de ses (leurs doubles et triples
douées d'un arôme suave, mais trop
pénétrant.
Feuilles sont larges et sinuecs,
ses Qeurs doubles, souvent nu nombre
de Jeux et trois emboilées l'une dans
l'autre, d'un blanc verdâlre dans In
variété ici figurée, d'un pourpre viol icé
dans l'autre variété qui porte des liges
couleur sang noir el comme vernissées.
<>n peut les hiverner en serre, mais
il est préférable de les traiter comme
annuelles; de les semer en mars sur
couche et en terrines ci de les repiquer
d;iiis de petits pots, cinq ou six semaines
après.
Kn mni on les empote dans des pots
de douze centimètres de diamètre, en
bon terreau de couche; elles j acquièrent
un à deux pieds de hauteur et fleuris-
sent depuis la mi-juillet jusqu'en sep-
tembre.
On peut encore, après le premier
repiquage , les transplanter eu pleine
terre, dans du terreau, sur une vieille
couche, par exemple. La plante prend
un développement considérable, s'élève
à plus d'un nuire, se ramifie , fleurit
plus lard, mais en plus grande abon-
dance, et jusqu'aux gelées.
L. VII
flore. Celte flore en changeant ainsi con-
tinuellement, b une tendance bien pr >n-
cée a s'homogéniser complètement pour
une même /.nue climatologique. Certaines
espèces exotiques se propagent avec une
égale facilité ; le Capim goraura ou Capim
melado rrigestis glotinosa Nées) est dans
ce cas. Il .1 envahi des mornes entiers
dans la province de Minas el esl devenu
une vraie calamité, ses rhizomes étouf-
fant Imites les autres plantes. M. le II'
Teuschcr aux Areas, entre S1» Ri la el la
Parahyba , nous a cité un exemple qui
prouve avec quelle rapidité une plante
peut, dans certains cas, se propager. Une
personne de Cantagallo reçut de France,
parmi d'autres semences, celles d'un
Bidens à Heur, rouges. Elles furent semées
derrière une maison a l'endroit des ordu-
res; les achaines de la plante demeurèrent
attachés aux habits el lurent ainsi trans-
portés plus loin; ils se dispersèrent en
peu de ieiii|is .m poinl qu'aujourd'hui ce
Bidens exotique abonde dans toutes les
capoeiras des environs.
Au boul de quelques années la capocira
esl coupée avec la faucille, séchée el inci-
nérée pour être de ivcau si lise à la
culture. Plusieurs piaules, (elles que le
maïs, les haricots, préfèrent même un ter-
rain en iridié à un s,,| vierge, parce que
dans ce dernier leurs organes végétatifs se
développent trop, tandis que la récolte est
faillie; on connaît du reste l'ancien pro-
verbe agricole « qu'un excès d'engrais
fait pousser le blé en herbe ». Les piaules
vivaces, telles que le café, exigent au
contraire un riche sol vierge.
Suivanl la nature de la terre el son
exposition, la capoeira croll avec plus ou
moi us de rapidité. La première capoeira
après la forêt vierge peut, en bonne terre,
être coupée après trois ans, puis de quatre
en quatre ans et quand çà a en lieu cinq
ou six luis, de cinq en cinq ans. car le sol
s'apprauvit peu à peu- Dans les terrains
froids il tant souvent laisser les friches
sept ans. La végétation de la capoeira
se modifie proporti lelleraenl au degré
d'épuisement du sol, el finalement, les
plantes qu'on appelle t mauvaises herbes >,
prennent le dessus. In sol auquel des ré-
coltes successives onl enlevé beaucoup
d'alcalis, de chaux, de magnésie, d'acides
sulfurique et phosphorique, devient rela-
tivement plus riche en silice, quand on n'j
cultive pas des piaules qui s'Approprient
celte substance plantes améliorantes). t>r,
COmmC 00 sait que certaines espèces de
l'teris, telles que le Pteris aquiiina, con-
tiennent dans leurs cendres jusqu'à 75
d'acide silicique, il n'y ■> pas lieu de
s'étonner que les Fougères ci tes sous
le nom ieSambambaya el qui se coin posent
de différentes espèces de Pleris, parmi les
quelles on remarque surtout le Pteris eau-
LUPINUS MENZICSli AGARDH
1 ■'/'/>» „l< Plru, .„,
17;j
u:m.
LUPMS MEMIESH,
AtiARDII.
Leguniinosœ.
i:
CUARACT. GENER. — Calyx saspc bracteola-
tus; pi'ofunde bilabiatus, sepalis in utroque labio
')lus minus coalitis. Corolla papilionacea; vexillo
ateribus reflexis; (dis anlice infra médium ex-
terne l'oveolalo-plicatis, postice superne congluti-
natis; carina acuminala, genilalia includente;
pelalis (ejus) basi libeiis. Slamina monadelpha,
vagina intégra; ant/ieris sepalis oppositis oblon-
gis, praecocioribus j petalis oppositis, subrenifor-
mibus, senioribus. Stigma barbatum. Leyumen
coriaccum, fere oblongum, eompressum, teretius-
culum, torulosum, intus isthmis cellulosis inter-
ceplum. Cotylrdones crassœ, stomatibus ornatae.
Agardh.
CHARACT. SPECIF. — L. floribus in spica
longissima verticillatis pedicellatis , pedicellis
bracteas subsetaceas persistcntes subœquantibus,
calycis ebraeteolati labiis integris , superiore sca-
rioso, inferiore herbaceo duplo longiore. Agaiidh.
■ .<• l> ■ :>■■ ~ nienzlcsli, Ag. Syu. Gen. Lup. p. 2.
Hook. et Arn. /lut. of Beech. Voy. Suppl. p. o55.
TomiET et Gray, FI. N. Am. v. I. p. 571. (An
L. densiflorus, Benth.?)
Lupin de Californie, nain, très-trapu,
à tige unique très-succulente, à pétioles
très-longs se tenant horizontalement et
maintenant leur feuille dans cette posi-
tion horizontale, qui donne à l'ensemble
de ce Lupin une sorte de physionomie
de petit Chamœrops!
Ses fleurs au lieu d'être bleues ou
blanches comme dans la plupart des
autres espèces, ses congénères, sont
d'un jaune virant au jaune d'or. Elles se
montrent en une grappe simple, ramas-
sée au centre de la plante.
Le Lupinus Menziesii ne se plait pas
infiniment ici; il lui faut plus de cha-
leur pour parfaire toutes les phases de
sa vie, qui se termine après qu'il a
graine. Il n'est donc pas vivace le moins
du monde, comme le croient les auteurs :
la seule vue des racines, de la lige, succu-
lentes au suprême degré', suffirait déjà
pour s'en convaincre, si sa propension
à montrer si promptement ses boutons à
fleur, n'était là pour affirmer qu'il est
annuel de sa nature.
Nous dirons que le Lupinus Men-
ziesii est fort distingué , mais nous le
répétons, il lui faut, pour prospérer,
une latitude plus douce que la nôtre.
On sait qu'en général les Lupins, et
surtout les annuels, sont revèches à la
transplantation; il faut donc semer en
place, à moins qu'il ne s'agisse, comme
dans l'occurrence, d'espèces rebelles, ré-
tives. Pour celles-ci il faut semer en
pot et avoir le plant tout prêt pour la
mise en place, sans bris de motte, vers
la lin de mai.
L. VII.
data, forment clans beaucoup de cas la
principale mauvaise herbe. Un fait ana-
logue se présente à la Nouvelle-Zélande,
où, d'après Darwin, une végétation essen-
tiellement composée de fougères remplace
la llore forestière primitive. Tandis que là
les indigènes se nourrissent des rhizomes
de ces cryptogames, ici les tiges delà Sam-
bambaya fournissent, quand elles sont
bien assaisonnées, un légume assez agréa-
ble.— La Sambambaija ne paraît cependant
pas contenir autant de silice que le Pleris
caudata; elle ne caractérise nullement un
sol complètement épuisé; là où elle pousse,
le maïs vient encore très-bien. 11 faut
même que ses cendres contiennent une
certaine quantité de potasse, puisqu'on
nous a dit qu'on pouvait s'en servir pour
la saponification. Sur un sol totalement
épuise et devenu presque purement sili-
17..
MSI BLLANÉES
cique la fougère ne croit plus; elle est velles graines, leur enjoignant l'ordre sous
remplacée par le Sapi ou Capim pi
(Anatherum bicorne). Les feuilles rigides de
celte graminéosonl un signe delà forte pro-
poi ii le silice qu'elles contiennent, 1 1
c'esl précisément cette rigidité qui les rend
propres a divers usages ruraux : ainsi, on
s'en sert pour couvrir les hangards, pour
bourrer les bâts (cangalbas) de mulets et
nous avons même vu dans quelques fazen-
das près de Lagoa santa les nègres, par
des jours pluvieux, vêtus d'un manteau
fait 'i'- ces feuilles. Le Sapé est l'indice
d'un sol i plètement épuisé.
Parmi les plantes qui croissent le plus
fréquemment dans les capoeiras, et <|ui sou-
vent en constituent presque exclusivement
la végétation, il faut citer quelques autres
arbustes ou sous-arbustes .m--! fréquents
que le Carrapicho [Urena lobata) et le
Goyavier} tels sont : une Ualvacée connue
sous le niiiii de Vassora ou Vassoura (Sida
carpinifolia) , — le Gervaô ou Orgibaô
(Vei bena jamaïcensis), — une \ ernoniacée
appelée Asa-peixe etc., etc. Un palmier
rampant <■( à épines, appartenant au genre
Désuni»! us, se rencontre plus soui enl dans
les capoeiras que dans les forêts; il s'en-
la< c c ne les lianes.
Ces généralités posées, i s pouvons
donner un aperçu succinct des principales
productions agricoles, en commençant par
celle du café
qui
est la
plus importante.
■>n Café.
Parmi le- plantes utiles qu'a fournies
l'Afrique, le Caféier [Co/fea arabica)
occupe certainement le premier rang.
Aujourd'hui l'Arabie heureuse et les par-
Lies centrales il h Nouveau-Monde sont ses
pairie- adoplives. L'introduction de cet
arbrisseau au Brésil eut lieu vers la
lin du siècle passé par un gouverneur
du pays, qui en distribua des semences
à quelques fazendeiros^) île sa connais-
sance; ceux-ci ayant dédaigne d'en faire
l'essai, le gouverneur leur remit de nou-
(I) Ou appelle fasenda au Brésil une exploita-
tion loqui Ile esl attaché un nombre
plus mi moins ^r I d'esclaves; le possesseur
ai iro Le travail manuel étant
idanl cl .i\ ilissaul aux yeux des Brésiliens,
■ ndeii o ne s'j adonne pas ; il o iné I
; m dii in 1 1 ifli i 1 1 roueltei si -
pi mes sth ères de se li\ rer à celle culture
En 1812 et 1813 les prix du café ayant
baissé , plusieurs propriétaires arrachè-
rent ou abandonnèrent les arbustes plan-
tés; celle baisse ne dura pas, et, les prix
étant de nouveau favorables, on \ii s'éta-
blir de breuscs plantations de ( aféiers
dans la province de Rio entre 1820 et 1H30.
Le Caféier est un arbrisseau toujours
vert ipii acquiert une hauteur moyenne de
12 à 13 pied-: à Caravellas on a l'habi-
tude de le tailler à son sommet. v>
feuilles lancéolées, ondulées et glabres
sont d'un vert luisant analogue à celui
de- feuilles de Houx commun. Se- Qeurs
blanches répandent un parfum très-suai e ■
qui rappelle celui du Jasmin et sonl agglo-
mérées à l'aisselle des feuilles. Le fruit esl
une baie rouge, du volume d'une cerise,
formé d'une pulpe douçélre, peu épaisse,
qui enveloppe deux noyaux accolé-, dont
la pami offre l'a-pect d'un parchemin;
chacun renferme une graine dont la forme
esl connue de tout le inonde, i a baie
rouge, n'étant pas cueillie immédiatement,
devient noire, -e des-èclic et -e durcit sur
l'arbre; ces baies noires et dure- consti-
tuent li' Café in coque. Le Caféier peut
d er de- fruits -on- des climats un peu
divers; les environs de Cantagallo parais-
sent être très-favorables à sa culture.
Nous regrettons de ne pouvoir en indi-
quer la température moyenne; toutefois
(Ile différera peu de celle de Kiu-dc-.laneiro;
le Cocos nucifera j réussit très-bien; or.
la géographie de- piaule- non- apprend
qu'une moyenne annuelle de ~2'2 centi-
grades au moins lui esl nécessaire.
In excès de chaleur ou de Iroid est
emenl défavorable à sa culture , pai ce
que dan- l'un ou l'autre de ce- cas les
graines avortent. Dans un climat propice
le caféier n'a qu'une ou deux floraisons,
à quinze joui- de distance, cl la récolte
peut -opei er en une loi- : mais plu- le
climat e-t froid, plu- aussi le- époques
de floraison et de maturité durent long-
lerops. Suivant le (limai, la recolle com-
mence de mars en juin, et dans les endroits
i ion!-. en septembre, octobre ou plu- tard.
Uni- ce- dernières contrées on est obligé
de faire jusqu'à quatre et même cinq
Cueillettes, dont celle- qui ont lieu pen-
dant la saison des pluie-, donnent un
café de qualité inférieure, qu'on appclli
LORD WELLINGTON D.R .
MISCELLANEES.
177
« café dus agoas » ou café des eaux. Les
pluies de la saison chaude (1) sont en outre
des obstacles, à la récolte et à la dessi-
cation.
Le Caféier s'accommode plutôt d'un sol
trop sec que d'un terrain trop humide ;
c'est pour cette raison que sa culture n'a
pu détrôner celle de la canne, dans les
plaines marécageuses qui s'étendent entre
le littoral et la chaîne maritime. On ne
voit dans ces lieux que quelques mame-
lons, appelés ici a meias taraiijas, » avec
des plantations de Caféiers. Le calé des
plaines humides a des grains plus gros,
mais légers lorsqu'ils sont secs. Bien qu'un
certain degré d'humidité soit des plus favo-
rables à sa culture, c'est néanmoins le
meilleur moyen de tirer parti des mornes
secs que de les planter en Caféiers. — Les
plantations sont en général situées sur les
coteaux, parfois très-escarpés, des collines
et des montagnes, où l'on prétend qu'elles
réussissent mieux que dans les endroits
plats, du reste fort rares dans un terrain
granitique accidenté; de bons terrai nsd'al-
luvion sont aussi très-favorables à celte
culture. On donne la préférence aux expo-
sitions Est, Ouest et Nord ; dans celles au
Sud, la plante offre des récoltes plus
régulières, mais moins fortes. Comme on
ne se sert pas d'engrais, on fait les planta-
tions ou caféières (qu'on appelle ici café-
de neuf à treize pieds les uns des autres,
selon la nature du terrain. Au bout de
leur quatrième année ils donnent de fai-
bles récoltes jusqu'à la sixième, où ils
acquièrent leur maximum de luxuriance.
L'abondance des récoltes et la longévité
des arbustes sont proportionnelles à la
bonté du terrain; on voit des plantations
produire jusqu'à l'âge de 50 ans, tandis que
d'autres au bout de 14 ans ne donnent plus
de produit rémunérateur. Quand les Ca-
féiers cessent de produire de fortes réeol*
les et que le sol est encore bon , on
les coupe à fleur de terre, pour laisser
repousser ensuite les branches les plus
vigoureuses. On peut même répéter celte
opération une seconde fois. — Tout
le soin à donner à une caféière consiste à
la sarcler deux, trois ou quatre fois par
année, suivant la nature du terrain. Dans
les trois ou quatre premières années, on
profite de l'espace qui sépare les jeunes
Caféiers pour le planter en haricots, en
maïs, ou même en mandioca. En étudiant
les assolements, on pourrait faire choix
d'un système de rotation très-convenable.
Les mauvaises herbes qui naissent entre
les Caféiers, se composent souvent de Fou-
gères qui ne causent pas grand tort. Il n'en
est pas de même d'une graminée colossale,
de liî à 16 pieds de hauteur, connue sous
le nom de Massambara et probablement
sal au singulier, et cafézaes au pluriel), voisine, quant au genre, de la canne à
autant que possible en sol vierge, parce i sucre; on l'envisage comme très-nuisible.
que les arbrisseaux deviennent plus vigou-
reux et durent plus longtemps que sur
une jachère. Excepté dans les plaines du
littoral ou dans les lieux élevés et froids,
comme à la Nouvelle Fribourg, la culture
du café est assez générale dans toute la
province de Rio-de-Janeiro. Dans celle de
Minas-Geraes, on ne s'en occupe en grand
que dans les endroits limitrophes de la
Parahiba; plus loin on n'en voit que de
petites plantations pour la consommation
intérieure; l'exportation cesse à cause des
mauvaises voies de communication et des
énormes frais de transport.
Le Caféier se propage par semis; le pro-
vignement (marcottage) n'est pas avanta-
geux. Au lieu de semis directs, on trans-
plante souvent les jeunes individus qui
naissent dans la plantation. Les arbustes
sont disposés en rangs alignés, éloignés
(I) Tempo da chuva, l. TH.
Tome iv, 2' Série (1839).
Une espèce du genre Strulhanthus , ap-
pelée vulgairement HerVa do passarinho,
vit en parasite; comme le gui de nos arbres
fruitiers, sur les vieux Caféiers, les vieux
Orangers et plusieurs autres arbres. Sur
les jeunes arbres en pleine vigueur elle
meurt sans pouvoir se développer. Un vieil
arbresur lequel ce Struthanllius commence
à pousser, périt peu à peu, si l'on n'y porte
promptement remède. Il n'y a guère que
deux espèces d'animaux qui soient nuisi-
bles aux plantations de Caféiers, et encore
l'une ne l'esl-clle que peu, c'est une limace
qui se nourrit des jeunes feuilles; l'autre
est une grande fourmi du genre Cepha-
loles (on l'a appelée aussi Alla eephalotcs),
connue sous le nom de Tanajura. Ces
fourmis causent les plus grands dégâts sur
les plantations en les défeuillant. On ne
les rencontre nulle part dans la forêt
vierge, ni dans les bons terrains un peu
humides. On suppose qu'elles sont venues
23
17S
HISI ELLANEES
de la pro?ince «le Minas. Les femelles étant
ailées peuvent facilement passer les ri-
vières au vol, a l'époque où elles essai-
ment, ce qui a lieu en octobre. A peine
tombées a terre, elles se coupent les ailes
et font un trou pour y déposer leurs œufs.
Avilit un orage, dans les jours chauds et
lourds du mois d'octobre, on en voit des
quantités sur tous les chemins; à cette
époque, lorsqu'elles sont dans leurs trous,
une seule pluie sullit pour en tuer consi-
dérablement; s'il n'en était pas ainsi et si
les oiseaux n'en détruisaient pas une bonne
partie, leur nombre augmenterait dans une
proportion effrayante. De même que nos
hannetons, elles alternent dans leurs appa-
ritions. On a cherché divers moyens poul-
ies détruire; mais leur cbiiine solide les
préserve des influences extérieures, et l'on
ne peut guère y réussir que par l'asphyxie.
Les substances employées à cet effet doi-
vent être mortelles pour les fourmis, mais
sans préjudice pour la végétation. L'hy-
drogène sulfuré, développé par les moyens
ordinaires, revient trop cher; il en est de
même des huiles volatiles, telles que la
térébenthine. Jusqu'ici on s'est servi de la
fumée, qui les détruit incomplètement et
cause une grande perte de temps. On creuse
la terre, à l'endroit où on a découvert leurs
nids, on allume du feu et, à l'aide d'un
soufflet, on dirige la fumée dans tous leurs
canaux. Pour être efficace, cette pratique
devrait être obligatoire, au moins dans
plusieurs districts, comme cela a lieu chez
nous pour la destruction des hannetons. —
lue espèce de perroquets se nourrit en
partie des baies rouges de café; comme ces
animaux n'en digèrent pas complètement
les grains, ils transportent ainsi la plante
dans les jachères.
Le Caféier ne se prèle pas à plusieurs
fortes récoltes successives. Après les qua-
tre premières, il ne fournit des cueil-
lettes abondantes que de deux en deux
ans. Il faut mentionner cependant que
trois années consécutives viennent de
s'écouler presque sans récolte, ce qui,
au dire des planteurs, était jusqu'ici sans
exemple au Brésil. Sun rendement étant
très-inégal, la quantité (prune personne
peut cueillir en un jour, varie dans la
même proportion. La cueillette s'opère
.'i l.i main; les grains sont jetés dans un
panier, nu bien on les fait tomber sur
jiijc toile tendue au-dessous de l'arbuste.
Ce dernier moyen est plus expédilif, et
préférable quand le terrain n'est pas trop
accidenté. Le café cueilli se transporte à
la ferme par des esclaves, ou à dos de mu-
lets, ou dans des chariots traînés par des
bœufs. La masse se compose de baies rouges
et fraîches et d'autres noires, sèches et
dures; ces dernières sont plus légères et
surnagent, tandis que les autres vont au
fond de l'eau. Celle-ci fournit donc un
moyen bien simple de les séparer;
pourtant beaucoup de fazendeiros, et ce
sont principalement ceux pour lesquels
la construction d'appareils de lavage est
onéreuse, négligent cette opération. Les
baies cueillies, ils se contentent de les
faire sécher sur des plates-formes appe-
lées a lerreiros » durant quinze à vingt-
cinq jours; au bout de ce temps, les baies
rouges ont subi une légère fermentation,
surtout si on n'a pas eu soin de les remuer
de temps en temps, et elles se sont dessé-
chées comme les baies déjà noires et dures.
Dans cet état, le café peut se conserver
sans s'endommager pour cire livré ensuite
aux pilons. Le lerretro nu terrasse sur le-
quel on sèche le cale, cl une aire ;'i surface
plane, légèrement inclinée dans un sens,
afin de faciliter l'écoulement des eaux
pluviales. Les plus simples et les moins
dispendieuses sont en terre; lcureonstruc-
tion consiste simplement à aplanir une
portion de terrain, et à la battre au moyen
d'une dame, comme on le fait pour un
jeu de quilles. Ces terreiros se sèchenl
promplement, puisque la terre absorbe
l'humidité; mais ils ont l'inconvénient de
ne pas être très-propres; la terre se mêle
toujours au café. Dans les grandes ex-
ploitations les terrasses sont en maçonne-
rie, cl sont très-coûteuses quand la chaux
doit être transportée de loin (souvent c'est
de la chaux européenne qu'on emploie !) ;
elles ne se sèchenl pas très-rapidement et se
détériorent avec facilité. L'emploi de dalle-.
sérail préférable, mais revient trop cher.
A Carravcllas on a des hangars dont la lon-
gueur est dans la direction «lu méridien,
et qui sont munis, sur les cotés latéraux,
d'immenses tiroirs en bois, que l'on peut
enlever et exposer au soleil. On peut par
ce moyen exposer le café et le rentrer
très-rapidement en cas de mauvais temps.
De vastes lerreiros, comme ceux des
grandes exploitations, exigent au contraire
beaucoup de inonde cl beaucoup de temps,
MILLA BIFLORA Cav.
SU-xif/iir s"r' '""/""'■
Ha!>.
17!)
MILLA BIFLORA
CAV.
Asphodèle» Juss. — Liliaceœ § Scilleœ Lindl., Vegelable Kingdom, 203.
CHARACT. GENER. — Perianthium bypocra-
teriforme; tubo elongato-campanulato; limbo
piano sexpartito, laciniis obtusis 5 exterioi'ibus
duplo angustioribus, sinubus rotundatis. Slamina
exserta, in ipsa fauce tubi sessilia ; anlherœ linea-
res, glabrae, in conuin conniventes. Ooarimn supe-
rum, clongatum, subpedicellatum, trigonum, tri-
loculare, polyspermam, cura stylo Qliformi e.vserto
continuum; sligma 5-lobum,fimbriata-papillosum.
Capsula indnviata, 3-locuIaris, polysperma, 3-
valvis, seminibus atris crustaceis angulatis. Cav.
CHARACT. SPECIF. — Radiées fasciculatœ,
earnosw, Asphodeli modo. Folia cylindracea, apice
subulala, fistulosa, glauca, scapis subœqualia. Scapi
erecti, in culla pédales , in spontanea palmarès.
Flores in culla umbellali, in spontanea solilarti v.
sœpius gemini, inoolucri foliolis brcvibus membra-
naceis. Pedunculi scaporum sœpe longiludine ,
subereeti, paululum curvali. Perianthium intus
eandidissimum, e.vlus virescens f per plures dies
apertum, nec noclu clausum, ut sœpe hitjus ordtnis
mos est.
Mlllu itiiiiM'ii. C\v., lcon. II, 76, t. 106. —
Willd. Sp. pi., II, 62. — RôMcn et Schuli., Syst.,
VII, 67a. — Lindl. in Bol. reg., ljb'j.
A la vue de ces fleurs, ne vous écriez
pas qu'elles n'ont rien de bien insolite,
qu'elles rappellent les grandes Margue-
rites de nos prés, qu'elles n'auront pas
accès dans vos cultures ! — Détrom-
pez-vous. Ces fleurs sont bien au con-
traire d'une forme toute nouvelle ; leurs
pétales, très-fermes , d'une conlexlure
charnue, ont les rebords extrême-
ment bien arrêtés, comme encadrés, et
la blancheur de ces pétales défie celle
de la neige. Notre dessin montre six
pour étaler le café ou pour le rentrer en
cas de pluie; souvent même celle-ci tombe
avant que le travail ne soit terminé, et le
café ayant élé mouillé perd de sa valeur.
Pour remédier à cet inconvénient, des
planteurs européens établis ici ont imaginé
des séchoirs à air chaud, qu'on appelle eslu-
vas; ce sont des bâtiments de 40 à 50 pieds
de hauteur, dans lesquels sont élagées, à
de faibles intervalles, des claies à pivots
pouvant faire bascule pour laisser tom-
ber, quand il est sec, le café qu'elles
contiennent. Deux ou plusieurs fourneaux
chauffés au dehors et munis d'un fort
tirage, qui rend toute fumée impossi-
ble dans l'intérieur, déterminent le cou-
rant d'air chaud nécessaire à la dessiea-
tion du café. Ce mode de séchage produit
de bons résultats et mériterait d'être plus
généralement employé dans les endroits
où le bois n'a aucune valeur. On prétend
toutefois que le café traité ainsi est d'une
nuance un peu plus sombre que celui séché
au soleil.
La haie durcie ou coque doit être brisée
pour la séparer des grains qu'elle contient.
Autrefois ce travail s'exécutait à bras, en
frappant avec des gourdins, le café amon-
celé sur un lerreiro, ou bien en l'écrasant
sous des pilons. Aujourd'hui on se sert
assez généralement de pilons mus par une
machine hydraulique. On en a de deux
sortes : tantôt ce sont des balanciers hy-
drauliques, appelés manjolas ou pregui-
çosa,s, et travaillant très-lentement, tantôt
les pilons sont mis en mouvement par un
axe, comme les bocards dont on se sert
pour concasser le minerai. L'axe les sou-
lève pour les laisser retomber dans les
mortiers en bois qui contiennent le café.
Leur principal inconvénient est de faire
trop de poussière et de rayer peut-être un
peu les grains, lorsque les pilons sont
cerclés en fer à la partie inférieure-. Dans
| quelques endroits on emploie encore un
appareil appelé Riba. C'est un axe vertical
auquel est fixé un essieu horizontal, portant
une grande roue en bois. L'axe vertical étant
mis en mouvement, la roue se meut dans
une rainure ou auge circulaire assez pro-
fonde et dans laquelle se trouve le café.
Ce procédé étant beaucoup plus lent que
celui des pilons, dans plusieurs exploita-
tions on fait préalablement passer le café
en coque entre deux cylindres en fer can-
nelés, qui écrasent déjà à moitié la coque,
180
fleurs réunies en ombelle, portées par
un pédoncule unique, nu lieu de deux
fleurs, <|n'il semblerait être réduit ù
porter, si l'on s'en rapportait au nom que
Cavanilles ;i donné à celte plante, d'après
un échantillon d'herbier, Mais il parait,
suivant ladingnoM' ri de vus, qu'elle doit
à la culture celle floraison exubérante,
celle propriété de tripler le nombre de
ses fleurs,
Le Milla biflora, originaire dn Mexi-
que, j croit à une altitude assez élevée;
nous le tenons ici en pleine terre, sous
■ liàssis Froid,
Nous en nvons l'ail ligurcr à dessein
le bulbe, pour montrer la partie char-
nue des racines, la plus voisine de la
couronne. Nous desirons prémunir les
personnes qui nous lisent, du danger
qu'encourent les bulbes de celle nature,
quand on les Lusse trop longtemps hors
de terre. Ces parties charnues peu-
vent se dessécher, disparaître el se rem-
placer avec le temps; mais il ne faut
pas que cela ait lieu hors de terre,
sinon la moisissure atteindra la cou-
ronne (partie inférieure des bulbes sur
MIIXA BIFLORA, < w.
laquelle ou autour de laquelle naissent
les racines), et gagnera le centre du
bulbe. Les Phalocallis sonl dans le
même cas. Ainsi doue on le~ tiendra en
terre, toujours; — jamais on ne les lais-
sera se dessécher.
Les Milla, Phalocallis, Gelasine, etc.,
qui tous exigent un traitement analo-
gue, se propagent de graine On garde
soigneusement celle-ci, sans la détacher
des parois des capsules ; on suspend ces
capsules, enfermées dans des cornets de
papier, dans une chambre sèche, expo-
sée pendant l'hiver au soleil. Celle
graine ne se nettoie qu'au printemps,
au moment du semis.
('.eue opération se fait en février-
mars, en terrine, en terre de bruyère,
la graine peu recouverte ; on ne repi-
que pas la première année.
A la lin de la période de repos des
bulbilles, on lamise la terre et on re-
pique dans d'autres terrines, ou en
pois, ou en pleine terre sous châssis,
et l'an d'après on esl déjà en possession
d'une très-jolie progéniture.
L. VII.
de sorte (pic la Riba n'a qu'à achever le
travail. Ces c} lindres qu'on appelle tdescas-
cadores», oui clé imaginés aux Étals-Unis.
— En sortant du inanjola, îles pilons ou
de la riba, les grains de calé sont mêlés ù
des fragments de ooque ci à beaucoup de
poussière; ils ont besoin d'être vannés.
le vannage à la main ne se pratique
plus guère ; on se sert de ventilateurs
lonl-à-fiul analogues à uns ventilateurs à
grains; les Elats-Unis en importent beau-
coup au Brésil. Dn grand nombre de plan-
teurs expédient le café tel qu'il sort du
van; d'autres, pour le rendre plus agréa-
ble i la vue, le font passer au polis-
oir ei, dans quelques grandes fermes, on
le tamise dans des cribles cylindriques de
diverses grosseurs, pour obtenir des quali-
tés plus uniformes el plus égales. Les po-
lissoirsdont on se servait autrefois, se corn*
posaient de 03 lindres en 1er, horizontaux,
dans lesquels se mouvait un a\e à palettes.
1 c café entrait au moyen d'un grand cn-
lo H-, posé au-dessus du cylindre, et en
sortait par une ouverture pratiquée au-
dessous. Le frottement du Ter donnait au
café une couleur plus sombre qui était alors
à la mode. Aujourd'hui c'est la couleur
naturelle qui esl en faveur, et on préfère
une nuance claire. M. Dielrieh de Zurich,
planteur à Cantagallo, a imaginé de don-
ner au café en grain le poli voulu, par
son propre frottement. Il se sert d'un tam-
bour Composé de laites en Lois, dans lequel
on place un sac à peu près rempli de café,
el fermé. Le mouvement ralatoire du tam-
bour détermine dans le sac un frottement
de> grains les uns contre les autres, qui
produit un bon effet el en fait sortir toute
la poussière.
Nous a\ uns dit plus haut que le café, après
sa récolte, se compose en partie de baies rou-
ges el tendres, cl en partie de haies noires,
dures ou coques, el que pour lesséparer les
unes des autres, il sullisait de se baser sur
la différence de leur poids spécifique. Le
café en baies esl jeté à cet effet dans un
réservoir en buis nu en pierre, dans lequel
MISCELLANEES.
181
passe un courant d'eau. Les baies rouges,
les pierres et la terre gagnent le fond, tan-
dis que les coques durcies et sèches surna-
gent. Au moyen d'une écluse qui se trouve
à la partie supérieure du bassin, on peut
éloigner la partie qui surnage pour la
sécher ensuite, et la traiter comme nous
venons de l'indiquer. Par de nouveaux
lavages on sépare les baies rouges des
substances étrangères, puis on les fait pas-
ser entre un cylindre horizontal et une
barre de fer. Cet appareil s'appelle despal-
pador. Le cylindre est en cuivre, et pré-
sente à sa surface des aspérités assez
fortes pour déchirer la baie, sans cepen-
dant rayer les grains qu'elle contient. Les
grains seuls passent dans un réservoir
placé au-dessous. On laisse les grains en
tas, afin que la fermentation de la matière
sucrée, gluante se détermine; après quoi
on les lave et on les sèche; ils conservent
toutefois une légère pellicule semblable à
du parchemin que l'on enlève par un des
moyens déjà énoncés. Le café préparé de
cette manière porte le nom de café lavé
ou café dépulpé, parce qu'on lui a enlevé
sa pulpe fraîche. 11 possède une couleur
assez claire, un arôme faible, mais une
saveur plus fine. On l'envisage comme
supérieur à celui qui est préparé par l'autre
procédé.
Comme on le voit, de sensibles amélio-
rations ont été introduites dans la prépa-
ration du café; mais elles sont dues aux
planteurs étrangers, établis dans la pro-
vince de Rio. Sa culture, par contre, a été
complètement négligée; au dire des con-
naisseurs, le calé du Brésil est, en général,
d'une qualité inférieure. On cherche à
produire beaucoup, sans s'inquiéter des
moyens d'en améliorer la qualité. On ne
songe également pas à rendre au sol ce que
la récolte lui enlève annuellement; les
troncs qui pourrissent dans la plantation,
forment son seul engrais. On l'ail de gron-
des plantations qui sont souvent au-dessus
des moyens que l'on possède, desorlequ une
partie du café ne pouvant être cueillie,
pourrit sur place. Une plantation étant
à peu près épuisée, on abat cl on incendie
une nouvelle portion de forêt vierge pour
en faire une autre. Lorsque les forêts au-
ront disparu, on sera obligé de changer de
système. Par une culture bien entendue
on pourrait évidemment augmenter la quan-
tité et améliorer la qualité du produil.Tous
les planteurs savent, quel que soit la régu-
larité avec laquelle un champ de caféiers
ait été planté, que l'on remarque toujours
des différences dans la vigueur des arbustes
et dans la qualité et la quantité de leurs
fruits; différences qu'on ne saurait toujours
attribuer au sol, mais qu'il faut envisager
comme inhérentes à la semence. En faisant
donc un choix convenable de semences,
on obtiendrait sans douté des variétés per-
fection nées, que l'on pourrai t perpétuer par
la greffe.
On cherche à développer dans chaque
fruit la partie comestible ; dans les pom-
mes, les poires, c'est le corps charnu ; dans
le raisin on s'efforce à diminuer l'épais-
seur de la peau, à augmenter et à amélio-
rer les sucs, tout en réduisant les pépins
au minimum; chez le café, au contraire,
c'est aux graines qu'il importe de vouer
toute l'attention. Le froment fournit un
exemple de l'influence marquée que l'art
peut exercer sur la qualité el la quantité
de la récolte. Des expériences ont en effet
démontré que les engrais riches en azote
et en acide phosphorique font augmenter
la quantité des grains et leur richesse en
gluten dans la même proportion, et on sait
que, par l'application de ce principe, les
cultivateurs anglais retirent d'une même
aire de terrain ensemencée en froment, le
double en quantité et le triple en prix de ce
qu'on obtient dans beaucoup d'autres pays
à blé.
La baie du café n'a été jusqu'ici, si nous
ne nous trompons , l'objet d'aucune re-
cherche. Au goût on y reconnaît un principe
astringent, qui est probablement un tannin,
et une matière sucrée qui, par la fermen-
tation et la distillation, fournit une bonne
eau-de-vie. C'est aux dépens de la substance
de la baie que se forment les graines;
celles-ci ont été étudiées par plusieurs chi-
mistes. M. Rochlener n'y admet qu'un seul
tannin, l'acide caféique ou chloroginique ;
elles contiennent en outre : de la caféine,
dont les propriétés stimulantes sont suffi-
samment connues; une huile essentielle,
volatile à 7*2°, qui communique l'arôme
au café vert; du sucre, une matière grasse,
des substances albumincuses , un corps
ligneux corné, etc., etc. L'action de la
torréfaction s'exerce principalement sur la
première de ces substances, en la transfor-
mant en un autre acide, et en donnant
naissance à l'huile empyreumalique , ce
I-J
Btimulanl si agréable du café torréfié.
li.nis celte opération le sucre se transforme
en caramel : on ne connail pas les mo-
difications que subit la matière grasse;
mais mi sail que le café Moka , qui est le
l>lus estimé, en contient la plus forte pro-
portion. La producti lu sucre a une
haute importance, non-seulement comme
partie intégrante de l;i graine, mais
encore parce que c'est probablement à ses
dépens que se forme la matière grasse, et
parce que sa production esl intimement
liée a celle des tannins, que l'on admet ;ui-
jourd'bui comme étant des glucosides ou
corps combinés, donf le sucre de raisin est
une des parties constituantes. — On sail
que chez d'autres piaules, des engrais ri-
ches en azote, mais pain ces en sels miné-
raux, activent forte nt la production du
sucre; il est permis de croire qu'ils agi-
raient de même sur le café, et que leur am-
moniaque serait également propre à favo-
riser la formation des substances azotées,
telles que la calcine, le composé des tan-
nins et les matières albumineuses. Dans
les cendres des grains de café, la potasse
occupe le premier rang, puis viennent
l'acide phosphorique, la chaux, la magné-
sie et la silice. La baie est aussi très-riche
en carbonates alcalins; ses cendres sont
très-estimées pour les eaux de lessive et
I '" 'a saponification j on les préfère sous
ce rapport à celles de la paille de haricot.
En répandant sur la plantation les frag-
ments de coques provenant du vannage, on
réparerait, au moins en partie, les pertes
minérales du sol, ce qui exercerait peut-
être une influence favorable sur la pro-
duction du sucre et des corps qui en dé-
pendent; car on sait que les carbonates
alcalins augmentent la quantité de sucre
dons le raisin, tandis que d'autres prin-
cipes minéraux, tels que les phosphates,
la diminuent. Deux fazendeiros des en-
virons de Capivari (province de Hio)
engraissent leurs plantations avec les
débris de coques et s'en trouvent bien.
Ainsi que les recherches l'ont prouvé,
les feuilles du Caféier contiennent aussi
de 1 1 caféine; séchées nu légèrement
torréfiées, elles fournissent une infusion
qm possède des propriétés stimulantes, et
dont la saveur esl loin d'être désagréable;
en teni le relie du thé, elle
rappelle davantage celle du café.
Dans leurs achats de cale, les négociants
MM I.I.I.VM.I -
se basent sur l'arôme, la forme des grains,
ainsi que sur leur couleur et leur poids.
Par la pratique on parvient à juger de
l'arôme avec assez d'exactitude; la l'orme
des grains est indépendante de leur bonté,
c'est une affaire de goût, l'a café aqueux
devient léger quand il est sec, tandis que
des grains de bonne qualité sont lourds;
M ii mi i cl • qu'une main exercée puisse
se laisser guider par le poids spécifique.
La couleur est duc, d'après Uochleder, à
une petite quantité de viridale île chaux;
celle du café fraîchement extrait de la
haie, est un peu moins intense que lorsque
celui-ci a séjourné au contact de l'air (I).
Le café lavé est plus pâle que le calé non
lavé; néanmoins on donne la préférence
au premier, ce qui est probablement dû à
ce que le café qui sèche sur la plante, a
subi l'influence d'une décomposition et
d'une fermentation lente des matières de
li luie. La couleur verte des grains s'al-
tère par l'humidité, et un calé qui a été
mouillé ou qui a séjourné dans des en-
droits humides, blanchit c plètement.
Un tel café doit nécessairement subir m\
nouveau séchage, de sorte que, en dehors
de ce qu'il a pu avoir perdu en principes
solubles , il s'appauvrit encore eu sub-
stances volatiles, que l'eau entraine avec
elle par l'évaporalion; sous ce rapport
les négociants de la place se hasent avec
raison sur la couleur. A bord des navires,
par l'effet de l'air humide, la plus grande
partie du café doit blanchir considérable-
ment; mais à son arrivée en Europe, la
fraude s'en mêle pour lui donner une
couleur qu'il n'a pas naturellement.
Il est difficile d'établir une moyenne
pour la production du calé; elle varie avec
la contrée, l'exposition, l'âge, l'année, etc.
Un seul arbuste peut exceptionnellement
produire jusqu'à deux sacs de calé en
haies on une arrohe cl six livres de calé
en grains secs unie arrohe brésilienne
14k"-,68S; elle se divise en ~r2 livres).
On ne commettra pas de grave erreur, en
admettant que mille arbustes peuvent, an-
née moyenne, rendre 'in arrobes de café
sec en grains : en bonne année, 80, et dans
des cas exceptionnels, 120 arrobes. — De
toutes les cultures ici en usage, celle du
(I) On s.-iit que l'acide oiridique se produit par
l'oxydation de l'acide cafdiquc en présence des
alcalis.
-.
JACINTHE A FL SIMPLES,
PRINS Ml'.l R I' VON PKI I SS] N
183
1460-1462.
HYACmTMS ORÏENTALIS (VARIETATES).
HYACINTHE, JACINTHE D'ORIENT.
Asphodeleœ $ Hyacinthe», Ku.ntii., Enum. — Liliaceœ § Scilleœ, Lindl.
in Veg. Kingdom, 20o.
CHARACT. GENER, et SPECIF. — Vide supra Floue vol. XII (tome 2 de la 2' série) pp. 89 et 90.
Le XII0 vol. de la Flore (Tome 2, I ques notes sur les Jacinthes. Nous en
2e série, pages 90 à 96), contient quel- 1 avons donné trois planches à cette
café est la plus lucrative, et cependant les i
propriétaires des exploitations les mieux
administrées prétendent, au prix où sont
aujourd'hui les esclaves, ne retirer que
9 p. °/o de leurs capitaux, tandis que le (aux
d'escompte est au moins de 12 p.°/0; il est
donc clair que l'achat d'une fazenda, avec
de l'argent emprunté sur la place, est une
mauvaise spéculation. Bien que le café se
prête parfaitement à la petite culture , il
est rare que le colon puisse en retirer un
grand avantage, parce qu'il n'a pas les
moyens de se construire les appareils
nécessaires à sa préparation, ni de s'ache-
ter des hètes de somme pour le trans-
port de ses produits; il se trouve ainsi à la
merci de ses voisins ou de ses maîtres, qui
le lui achètent à vil prix. — Les mauvaises
voies de communication nécessitent l'en-
tretien d'un grand nombre de mulets, dont
chaque année une partie meurent en route,
ou se trouvent hors de service, et ces ani-
maux consomment une grande quantité de
maïs, ce qui est une nouvelle charge pour le
planteur. Les propriétaires de grandes ex-
ploitations, qui trouvent que Yélève des
esclaves est une spéculation aussi lucra-
tive que la production du café, et qui ne
laissent plus mourir les enfants faute de
soins, ni accoucher les négresses dans
les champs, ne comptent guère que la
moitié de leurs esclaves employée aux tra-
vaux agricoles; le reste se compose des
personnes occupées au service intérieur
de la maison, des nègres qui sont conti-
nuellement en route avec les mulets pour
le transport du café, des infirmes, des
malades et des enfants.
Du XUé.
Le thé (Thca sinensis) est, comme on
lésait, originaire de la Chine et du Japon
où, d'après quelques voyageurs, on le
rencontre encore à l'état sauvage. Nous
n'avons pu nous procurer des renseigne-
ments exacts sur l'époque de son introduc-
tion au Brésil : elle paraît avoir été faite
parle gouvernement entre 1850 et 1857,
puisque les premiers essais curent lieu
dans les jardins botaniques d'Ouro-Prelo
(chef-lieu de la province de Minas), et de
Rio-dc-Janciro, lesquels, soit diten passant,
ne méritent nullement ce nom(l). Une
petite plantation que l'on voit au jardin
botanique de Rio, quelques arbustes isolés
que l'on rencontre dans des jardins d'ama-
teurs et dont le vice-consul français à la
Nouvelle Fribourg possède, dit-on, de
superbes exemplaires, voilà la somme des
plantations de thé, dont la culture est,
hormis cela, entièrement nulle dans celte
province. Les échantillons que l'on a donc
pu envoyer aux expositions universelles, ne
(1) Le jardin botanique de Uio-de-Janeiro se
trouve dans une magnifique situation, à deux
lieues de la ville; on y voit plusieurs allées d'ar-
bres, dont entre autres une de toute beauté, formée
par le palmier-roi de Cuba (Oreodoxa regia), une
petite plantation de thé cultivée par des Chinois,
certains arbres des tropiques que l'on retrouve
moins souvent dans d'autres jardins, tels que le
Muscadier, le Giroflier, le Canellier, le Poivrier,
l'arbre à Camphre du Japon, le Palmier Carnauba
(Corypha ccrifera), PAlyxia d'Inde (Apocinée), le
longana (Nephelium Longana), un Pandanus, etc.
— Celui d'Ouro-Preto se compose d'une plantation
de thé et d'un jardin fruitier ; les habitants y vont
de temps à autre se régaler de fruits.
I-; in \i IMIN - ORIENT
[ne. — Nous ougmen tons ce nombre
de trois outres variétés que nous fesons
paraître aujourd'hui.
1. 1 première, Prins \i m m v."N Pri i •-
-i \ [Prince Albert de l'russv), ou tout
simplement Prince Albert, est très-re-
cherchée pour la beauté de son pompon.
Cultivée en plein air, elle n'est pas des
plus hâtives, et ne se montre guère toui-
a-fail épanouie que lorsqu'aux Jacinthes
a fleurs simples commencent à succéder
les variétés a fleurs doubles. Sa couleur
esl peu Foncée d'abord, mais elle :n teint
presque i'i la nuance noire, huit jours
après que ses corolles se sont loul-à-fait
développées. Bien qu'elle ne soit donc
pas des plu.- hâtives, cultivée en plein
VUS (VARIETAT1 -
air, elle esl cependant une de celles qui
se forcent le mieux.
Parmi les recommandations conte-
nues dans les ordres que les amateurs
confient aux marchands, il esl rare
qu'ils omettent de stipuler : gros ognons,
rRÊs gros ognons. — Ki cependant que
de Jacinthes qui n'en donnent jamais!
que de Jacinthes (et des plus belles)
dont les ognons ne dépassent pas la
moyenne; que de Jacinthes dont les
ognons restent petits) Le Prins vlberi
von Pri i ssen est de ce nombre. — Son
bulbe est-il jamais beau? n'est-il pas
souvent oblong, Miment déchiré — et
cependant n'est-ce pas là une des sortes
les plus voulues?
prouvent qu'une chose, c'esl que la piaule
prospère dans cette proviucc, mais non
pas qu'elle y soil l'objel d'une culture sé-
rieuse. Dans Dolre voyage du Nord au Sud,
• 1 .1 ii - l.i province de Minas-Geraes, nous
n'avons mi que la plantation du jardin
botanique d'Ouro-Preto et celle de la
fazenda de Tisorreîra entre Marianne et
Camargo, l'une des rares Fermes, si i la
seule où l'on s'occupe de celle culture.
C'esl donc par une exagération condam-
nable, mais générale parmi les Brésiliens,
qu'on a signalé, dans quelques écrits, le
thé comme un produit important de la
province de Minus. Bien qu'il réunisse les
convenances de culture et de transport
pour un centre éloigné, les essais peu nom-
breux tentés jusqu'à ce jour paraissent
avoir été abandonnés.
L'arbuste a -i à 6 pied- de hauteur, et
porte, de- -a sortie du -ni. de nombreuses
l>i .un lu - parmi lesquelles on ne peut
guère reconnaître de tige principale. Les
feuilles -ont alternes, lancéolées, ellip-
tique- et légèremenl laciniées. Les fleurs
naissent aux aisselles des feuilles et -ont
portées par de courts pédoneuh s. Lccalice
.i cinq sépules inégaux et persistants; la
corolle -e eoiii| ■ .li' -i\ pétales blancs
c I i une. ne-. Les elatniiie- -ont nombreux-
cl à filets plus courts que la corolle. Le fruit
esl capsulairc, tri-cellulaire et s'ouvre lors
de -, luritC en trois Valves. — Se-
lon l.i grandeur et la couleur des feuilles,
on dislingue trois ou quatre variétés qui
naisseol toute- de la même semence.
Quoiqu'on voie de- Ile, ii- pendant presque
toute l'année, on non- a assuré que la
principale floraison avait lieu en mai-.
A chaque floraison correspond naturelle-
ment une époque de maturité des fruits;
Lpour cette raison qu'on en voit en tout
temps et à divers degrés de développe-
ment. C'esl aux moi- d'avril, mai et
juin que le plus grand nombre des fruits
sont mûrs et que le- cap-ulc- -ouvrent.
Ils contiennent île- -eineine- oléagineuses,
dont on pourrait extraire l'huile dans une
grande exploitation. Elles ont une propen-
sion marquée à -e dessécher au point de
perdre leur faculté germinal iv e , ce qu'on
attribue à I huile qu'elles conliei ut et
qui c-i peut-être île nature siccative, ou
-e décomposant aisément au contact de
l'air. On ne peut les enn-erv er que dan-
li terre humilie.
Le thé -e propage par provignements,
mais de préférence par semis Ceux-ci peu-
vent s'effectuer en tout temps; les jeunes
plant- -e irau-plantent facilement. I.a dis-
tance convenableà laisser cntrelesarbusles,
dépend du développement que peut attein-
dre la plante dans un terrain donné; en
mu) enne ou compte île cinq à six palme-.
C'est-à-dire nu mètre à un mètre \ ingl cen-
timètre-. On le- plante en lignes i une le
café. Après i mi- de mise en terre, les
semences commencent à germer, et au
lion! d'un au le- |eune- piaule- atteignent
déjà la bailleur d'un pied; dans le cou-
UYACINTIIUS ORIEN
Nous n'entendons pas comprendre les
amateurs compétents parmi ceux qui i
adressent aux horticulteurs des deman-
des aussi inexécutables. Tous ceux qui
ont cultivé la Jacinthe, savent que cer- |
laines sortes produisent toujours de gros
ognons ; que d'autres ne forment que,
des bulbes moyens; qu'il en est enfin
dont l'ognon est constamment petit,
souvent difforme et même fréquemment
déchiré. Ce qui n'empêche pas ces der-
nières d'amener à perfection leur hampe
garnie de fleurons.
TALIS (VAHIETATES). IH'o
Nous donnons en second lieu la Ja-
cinthe que les Hollandais ont baptisée du
nom tic Lord Wellington. De même que
la Jacinthe Venus, ce Lord Wellington
est ce que l'on nomme « cen sleclite bol-
maker » , un faiseur de petits ognons ; celte
variété se dislingue cependant entre celles
qui produisent les plus beaux bouquets,
à grandes (leurs doubles. Sa couleur d'un
blanc rosé tendre est des plus délicates.
Notre troisième Jacinthe est à (leurs
simples ; elle s'appelle Œil d'Auricule}
(Anriculas oog). Ses pétales d'un beau
rant de la seconde année elles commencent
à fleurir et à porter des fruits; toutefois,
afin que la plante acquière plus de vigueur
et que les sucs ne soient pas employés
sans avantage au développement des fleurs
et des fruits, on arrache celles-ci dès
leur apparition. Ce n'est qu'au bout de
la troisième année, lorsque la plante a
atteint une hauteur de vingt-cinq pouces
au moins, qu'elle est en état de fournir
des feuilles pour la cueillette. On dé-
pouille tous les arbustes de leurs feuil-
les, de leurs (leurs et de leurs fruits, en
n'épargnant que les jeunes bourgeons; en
même temps on les émonde, on nettoie
l'écorce et on sarcle le sol. Au bout de !
quinze jours les rameaux repoussent. C'est
entre les mois de septembre et d'avril que
l'on procède à la récolte des feuilles et à !
la fabrication du thé. Un second sarclage
s'effectue en mai.
La cueillette des feuilles est faiteà la main
par des négresses. Elles commencent par I
les plus tendres, et continuent jusqu'à celles I
dont la dureté permet encore de les rouler
sans les casser. Elles coupent avec l'ongle
la feuille à l'endroit où naît le pétiole,
laissant celui-ci sur la plante. Les feuilles,
rassemblées dans des paniers, sont trans-
portées sur de grandes tables, où on en
opère le triage. Le local où les manipu-
lations ont lieu, doit être aéré et libre de
toute émanation ; il est défendu d'y fumer.
Les feuilles cueillies étant de grandeur et
de consistance différentes , on en fait de
suite deux catégories. Les plus petites et les
plus tendres sont distraites des autres pour
être manipulées séparément; elles doivent
servira lapréparation du thé appelé hysson
fit}, cl les autres, à celle de ïliysson gros.
Tome iv, 2e Série (18S9).
En même temps on enlève les impuretés, et
l'on écarte les feuilles 'et les pétioles trop
durs, qui nuiraient à la qualité du thé,
et se réduiraient quand même en poudre,
puisqu'ils ne peinent être roulés. La qua-
lité du thé est d'autant meilleure que les
feuilles employées sont plus tendres.
Les feuilles ainsi cueillies et triées
servent indistinctement à la fabrication
du thé vert et du thé noir; la différence
consiste simplement en ce que pour la
préparation de ce dernier, on se sert de
la chaleur solaire, et pour le thé vert, de
celle du feu.
Voici comment on procède pour faire
le thé vert : on a une ou plusieurs (I) chau-
dières en bronze, de forme un peu évasée
vers les bords, et de 2 '/- pieds dans leur
plus grand diamètre; elles sont suppor-
tées par un fourneau de 2 '/a à 5 pieds de
hauteur. Ce fourneau doit être bien re-
juintoyé afin que la fumée du combustible
ne puisse passer par aucune fissure; l'ou-
verture du foyer est en dehors du bâti-
ment, et le feu découvert. Quand un
nègre assis au coin du fourneau, juge la
chaleur convenable, un autre esclave lui
apporte une certaine quantité de feuilles
qu'il jelle dans la chaudière, en les re-
muant avec beaucoup de soin pour faci-
liter l'évaporation de l'eau, et empêcher
que les unes ne se brûlent, tandis que
d'autres, à la surface, ne seraient pas même
chaudes. Eu perdant leur excès d'humidité,
les feuilles se fanent et se ramollissent au
point de se laisser rouler et manipuler à
(1) Au jardin botanique d'Ouro-Preto il y en a
douze, dont deux ou trois seulement sont em-
ployées.
24
180
bleu pensée, sont (oui blancs vers l'on-
:;!,■! ; celte couleur blanche du centre
rehausse < xtrèmeincni 1;i beauté de celle
Jacinthe; elle est très-recherchée et
maintient son prix. — Inutile de dire
qu'en Jacinthes comme en tout autre
genre de plantes, il s'opère parfois des
substitutions subtilesj mais ee n'est pas
en s'adressanl à des maisons respecta-
bles, qu'il y a lieu de s'attendre à pa-
reilles tromperies, bien plus fatales
ilï.u ivim s iiiiii NTALIS (vawbïatbb)
sous le point île vue du tort qu'elles
occasionnent aux commerçants , que
sous celui du désappointement qu'elles
foni éprouver aux acheteurs. Ceux ci
subissent les conséquences de leur
naïveté, en se pourvoyant chez des in-
connus, et en accordant leur confiance
au premier colporteur qui déballe ses
merveilles dons leur ville ! là franche-
ment, ils ne sont pas plus à plaindre que
cet amateur russe auquel un Balme
iu commerce, bien plus déplorables quelconque avait montré une belle col-
volonté-. Ce point étant obtenu, ori les retire
de la chaudière pour les remplacer par
d'autres, cl on les jette sur une forte natte,
tendue sur un cadre en bois de 4 à 8 pieds
de longueur sur i>'i pouces de largeur,
et divisée dans le sens de sa longueur en 9
ou 12 parties égales, par des baguettes
transversales, fixées au cuire lui-même;
dans ces baguettes sont entrelacées d'étroi-
tes lames de bambou, formant un tissu
serré. Trois personnes peuvent, travailler
simultanément sur un de ces cadres; cha-
eune d'elles prend une grande poignée de
feuilles ramollies et sortiesde la chaudière,
les frotte et les retourne sur la natte, au
point d'en désagréger les tissus; elle en
forme des boules dont elle exprime le
jus de toutes ses forces. Celui-ci Cltre
à travers la natte et coule au-debors, le
long d'une table en pente, sur laquelle est
placée la natte; il a une couleur vcrdàtre,
due sans doute au chlorophylle, et un goût.
fortement amer; on n'a jamais songé à
l'utiliser. Les feuilles ainsi exprimées sonl
réunies dans des paniers où on les laisse
refroidir, pour en achever la préparation
le lendemain, ou le même jour, si le per-
sonnel est suffisant. On les jette de nou-
veau dans une chaudière faiblement chauf-
fée, OÙ i\\i nègre les mêle et les soulève sans
cesse; on les y laisse jusqu'à ce qu'elles
se soient ressuyées, niais pas davantage,
il on les en retire pour leur donner le
temps de se refroidir, après quoi on les
lance une dernière fois dans la chaudière
danslaquellc doit s'opérer leur torréfaction;
un escla\ c 1rs unie continuellement et leur
fail subir un niom eineni de rotation contre
les parois de la chaudière. <'n remarque
que le premier degré de torréfaction est
arrivé, quand on seul l'odeur caractéristi-
que du thé, qui se répand immédiatement.
Cette effluve est mêlée à une odeur herba-
cée, semblable à celle que produisent toutes
les plantes, lor- qu'elles sont soumises à
l'action de la chaleur. 11 est bon dès lors
de diminuer peu à peu le feu, jusqu'au
moment où on relire les feuilles, ce que
l'on fail quand l'odeur du thé prédomine.
On les laisse refroidir jusqu'au lende-
main, et on les conserve dans des boites
de fer blanc, pour en séparer, en temps
opportun, les diverses qualités.
Par les manipulations décrites jusqu'ici,
on n'obtient que deux espèces de tbé :
l'une provenant des feuilles grosses (l'bys-
son gros) et l'autre des petites et tendres
(l'hysson fin). Chacune de ces deux espè-
ces se compose de parties fort hétérogènes :
on y remarque des feuilles simplement
roulées dans le sens de leur longueur,
d'autres roulées en lundis de diverses
grandeurs, le tout mêle à de la poussière
et des fragments de feuilles. Comme nous
l'avons déjà observé, ces deux qualités de
thé, le fin et le gros, sonl travaillées à
part. — La première opération du triage
consiste à les jeter sur un tamis de bam-
bou, à crible fin, au moyen duquel on les
vanne. La poussière et les fragments non
enroulés, OU hiisés à cause de leur légè-
reté, tombent à terre sur une toile éten-
due à cet effet. Ces débris (poussière et
fragments] constituent à eux seuls une
qualité de thé, appelée ici rlia <lc /(iniiltu
ou thé de famille. La qualité provenant
des grosses feuilles est d'ordinaire mêlée
à celle qui provient des feuilles tendres,
pour ne loi nier qu'une seule sorte.
J.c thé resté sur le crible, tant le lin que
le grossier, est remis séparément dans une
chaudière modérément chauffée, et dans
YACINTHUS ORIENTALIS var.
IIYACLNTIIUS ORIENTALIS (vaiuetates).
187
leetion de Camellias en peinture!
— Jamais de sa vie (le vendeur le
savait) ce seigneur russe n'avait vu un
Camellia ! Aussi reeut-il toute celte
collcclion en jeunes plants bien éli-
A son tour la nouvelle collection de
pivoines en arbre, qu'il avait acquise en
même temps, se mettait en feuilles!...
On reconnut bientôt que toutes ces
belles pivoines étaient des junno.v
quetés; il fit mettre le tout en pleine j mers d'Inde!!!.
terre; chaque plant portait son numéro. — Mais à quel propos tout cela"? Mais,
— Au printemps suivant, les petits ' à propos de ces substitutions bien condi-
Camcllias... développèrent leurs l'euil
les , lafioraisou se fit à l'insu de l'ama-
teur, tant les (leurs étaient brillantes !
Aux fleurs succédèrent de beaux fruits,
de belles grappes toutes noires
c'étaient..., c'étaient!... tous cassis!!!
tionnées, et en tout genre, auxquelles se
livrent les Roberts du métier.. Et nos
collègues répéteront avec nous : gare
à l'OEil d'Auricule ! — ■ Argus, Emicus
et Tutti quanti, cherchent à se faufiler
par là ! L. VII.
laquelle on le remue doucement, jusqu'à
ce qu'il ait acquis une couleur cendrée,
qui se montre d'autant plus facilement
qu'il a été mieux débarrassé, par le van-
nage, de la poussière et des fragments.
Au moyen d'un crible moins fin que le
premier, ne laissant pourtant passer que les
grains menus et homogènes, on sépare du
thé, ainsi torréfié, une nouvelle qualité
appelée uchim , qui tombe sur une toile.
Cette séparation opérée, il ne reste sur
le tamis que des feuilles de deux espè-
ces : les unes sont oblongues, simplement
roulées dans le sens de leur longueur,
tandis que les autres sont roulées en
boule. Le triage de ces deux espèces de
feuilles s'opère à la main. Comme nous
l'avons observé, on ne fait qu'une qualité
de thé de famille et on n'en fait qu'une
aussi à'uchim. On mêle celui qui provient
des feuilles grosses et dures à celui qui ré-
sulte des feuilles petites et tendres. Il n'en
est pas de même des produits subséquents ;
les feuilles roulées en boule constituent
la qualité appelée châ perola ou thé perlé,
lorsqu'elle provient des feuilles grosses et
dures, et aljofur ou fin perlé, quand elle
provient des feuilles petites et tendres. Les
feuilles roulées en long forment de même,
suivant le genre de feuilles employées,
Vhyssongrosoul'hyssonfin. Dans ce triage
à la main, on enlève en même temps les
feuilles de couleur jaunâtre, pour les ajou-
ter ordinairement au châ de familia, qui
représente la qualité la plus inférieure.
Chacune de ces diverses qualités de thé
(familia, uchim, châ perola, hysson gros,
aljofar, et hysson fin) passe enfin une der-
nière fois à la chaudière, où on l'expose
à une chaleur modérée, tant pour en
éloigner les dernières traces d'humidité,
que pour lui donner un grain plus homo-
gène et plus agréable à la vue. On les con-
serve ensuite dans des boites métalliques,
hermétiquement fermées, afin d'empêcher
tout contact avec l'air, qui leur ferait
perdre en peu de temps leur arôme.
— En réfléchissant aux propriétés cataly-
liqucs que doit posséder nue matière
aussi poreuse et aussi divisée, aux modes
de formation des huiles essentielles et des
éthers composés, ainsi qu'aux modifications
que ces substances sont susceptibles de
subir, il n'y a pas lieu de s'étonner que le
thé s'améliore en vieillissant. II est inutile
d'observer que les six qualités de thé men-
tionnées ne sont nullement fixes et ab-
solues, mais qu'on peut en varier le
nombre et les dénominations suivant les
goûts et la mode.
Le thé noir s'obtient de la même ma-
nière; mais au lieu de se servir de chau-
dières, on le sèche et on le torréfie au
soleil. On a l'habitude d'en désigner les
dilférentes sortes par des noms différents;
niais àOuro-Preto on leur donne les mêmes
noms qu'aux qualités correspondantes du
thé vcrt(l).
On nous a dit qu'on faisait, au mois de
mars, une autre espèce de thé, appelée
châ-fiora ou thé-fleur; nous n'en avons
(I) ÎS'ous avons parcouru, pendant six à sept
mois, la province des Mines, et nous avons séjourné
à diverses reprises à Villa Rica et à Ouro-Preto,
localités aussi distantes l'une de l'autre, qif Alloua
l'est de Hambourg. A cette époque (I85i) il n'était
pas plus question par là de plantations de tlié que
de la création prochaine d'un jardin botanique. —
Y aurait-on transporté la colonie chinoise du
Porto das caixas ? L. VU.
188
MISCELLANEES
pu voir tlc< dclianlillons. On cueille, & cel
effet, les Bcurs cl quelques boutons que
l'on sèche, et que l'on torréfie légèrement
à la chaudière, sans les rouler ni les
exprimer. Ce thé qui doit être d'une qua-
lité supérieure, ne s'emploierait pas seul;
mais une |icli(e portion, ajoutée à une
décoction de thé ordinaire, suffirait pour
lui communiquer l'arôme le plus fin.
L'aspect <l u thé et surtout son odeur et
sa couleur guident les négociants dans
les achats. Chacun sail qu'un thé qui a
('■!('■ trop torréfié, donne, même employé
en faible quantité, une décoction très-fon-
cée dont la coloration ne correspond ni à
l'arôme, ni à la quantité emploj ée.
La culture et la fabrication du thé, telles
que nous venons de les décrire, sont ducs
aux Chinois; on n'a pas encore songé à les
perfectionner. En Chine on donne pour les
plantations la préférence aux coteaux tour-
nés au midi(t), et mi prétend que l'arbuste
du Céleste-Empire aime un sol pierreux,
pourtant ne manquant pas d'eau, mais
sans engrais. On nous a montré à Ouro-
Preto des individus de l'âge de vingt ans,
encore en parfaite vigueur. — Les fruits
n'ont qu'une importance secondaire; de
même que dans le tabac, ce sont les
fouilles (et en partie les fleurs] qui for-
ment le produit essentiel. Le thé du com-
merce fournit par L'incinération i,76 à
5,86 , de matières minérales, composées
d'acides phosphorique, sulfurique cl chlor-
hydrique, de chaux, dépotasse, d'oxide
de fer et de silice; il faut donc (pie ces
principes se rencontrent dans le sol de la
plantation. — Outre la matière cellulaire,
le chlorophylle, un peu de gomme, de
substance résineuse, de «ire et de caséine
végétales, les chimistes ont trouvé dans le
thé le même alcaloïde que dans le café, la
caféine ou théine, un tannin auquel on a
donné le nom d'acide bohéique, et une
huile essentielle, appelée essence de thé,
d'une couleur jaune-citron, se résini fiant
facilement au contact de l'air. Cette huile
préexiste déjà dans les feuilles fraîches, et
possède a un haut degré l'odeur du thé;
combinée avec le tannin, elle agit, d'après
M. Mtilder, sur l'économie comme diuré-
tique. On s, ni que c'esl de celle huile vola-
tile ci <\i- l.i ihéinc que dépendent princi-
1 1 1 Noli r qu'il s'agil de l'hémisphère Sud.
I,. Vit.
paiement les propriétés stimulantes du
thé; c'est donc \m des points essentiels de-
là culture, de chercher ;'i augmenter dans
1rs feuilles la proportion de ces driiv prin-
cipes. L'arl esl parvenu s créer des varié-
lés, à augmenter el à modifier l'odeur de
bien des plantes d'agrément par exemple
des feuilles de certains Géraniums); on
pourrait, en se servant de moyens ana-
logues, exercer une influence tout aussi
marquée sur la qualité et la quantité île
l'arôme du thé. Bien que les huiles vola-
tiles aromatiques ne soient que des carbu-
res d'hydrogène, il n'est pas moins vrai
que des circonstances très-diverses agissent
sur leur nature et sur leur quantité. Le
climat et l'exposition peuvent influer sur
leur intensité, car la chaleur et un certain
degré d'humidité peux eut aussi bien favo-
riser leur formation que leur volatilisation.
Qui m' connaît la différence d'arôme des
fraises de montagne et de celles des plaines,
de celles qui ont crû à l'ombre et de celles
qui ont mûri au grand soleil î La nature du
terrain et de l'engrais peut contribuer à
modifier sensiblement l'arôme; les vigne-
rons vaudois et neuchâtelois n'ignorent pas
l'influeneeque le sol exerce sur la qualité du
bouquet de leurs vins :« ceux de Neuchitel
disent-ils, sentent la pierre à l'en et ceux
d'Yvornc et de la côte, 1" fumier. » — Le
tannin est le principe qui communique
l'amertume à la décoction de thé (parce
que par la torréfaction il n'a pas subi les
mêmes modifications que le tannin des
grains de calé-). Peut-être est-ce pour ne
pas en faire augmenter la quantité, qu'on
prétend que la plante exige un sol pauvre;
si, par ce motif, l'emploi d'engrais UZOlés
ne doit pas être conseillé, nu pourrait
néanmoins, par un choix convenable du
terrain et par le moyen d'engrais miné-
raux, augmenter la quantité de théine,
sans que la pin lion de tannin dci ieniie
plus Inrte. I.a culture du tabac HOUS I -
nii un exemple de l'influence des prin-
cipes minéraux sur la proportion d'alca-
loïde dans les feuilles : les suis calcaires
du Maryland fournissent des tabacs bien
plus pauvres en nicotine, que les terrains
d'alluvion récents et riches en potasse de
li Virginie. — S'il est vrai que les fleurs
du thé contiennent un arôme supérieur,
il esl évidenl qu'eu consacrant un certain
nombre de plants .'> celte spécialité, on
obtiendrai! des résultats aussi satisfaisants
MISCELLANÉES.
18'J
qu'avec les fleurs doubles et suaves de nos
jardins.
Le thé est une plante subtropicale, qui
parait s'accommoder du climat des campos
de Minas; un climat plus froid ne saurait
guère lui convenir sans lui faire perdre
de ses vertus, comme les essais faits dans
le Sud de l'Europe l'ont prouvé. Sous ce
rapport, il parait en être du thé comme
du tabac; les graines de cette plante,
apportées d'Amérique en Allemagne, don-
nèrent les premières années d'excel-
lentes feuilles, et plus tard, des feuilles
d'une qualité bien inférieure, répandant,
quand on les fumait, une odeur particu-
lière et étrangère au tabac, connue parmi
les fumeurs allemands sous le nom de
kncUern.
Il n'est pas difficile de voir ce que la
préparation du thé, telle que nous venons
de l'indiquer, présente d'imparfait et de
défectueux. Les chaudières à feu nu
offrent de graves inconvénients; outre
qu'elles se détériorent plus facilement, il
est impossible de les murer assez herméti-
quement, et de fermer toutes les fissures
du fourneau, île manière qu'il ne puisses'en
échapper de fumée, comme nous avons pu
nous en convaincre à Ouro-Preto. De plus,
l'usage du charbon serait préférable au
bois. Enfin l'emploi de ces chaudières ne
permet pas non plus d'obtenir un degré de
chaleur fixe et constant. Si l'on songe que
le thé contient une huile et un alcaloïde
volatils, on comprendra que le degré de
chaleur pour la torréfaction est de la plus
haute importance; or, on sait que les sen-
sations de chaleur et de froid que nous
éprouvons, sont toujours relatives, jamais
absolues; il est donc impossible qu'un
nègre puisse avec la main , déterminer le
degré de chaleur voulu. L'emploi de chau-
dières doubles et chauffées à la vapeur,
serait sans contredit une amélioration no-
table ; on aurait la faculté d'obtenir une
température fixe et constante, qu'on pour
rait augmenter ou diminuer à volonté. —
Dans tous les pays, mais principalement
avec un axe rolatoire vertical au milieu,
portant deux grilles de fer, fixées à l'axe
sous des angles inégaux et ayant pour but
de projeter les feuilles du centre à la péri-
phérie et vice-versa, remplacerait peut-être
avantageusement l'ouvrage de plusieurs
nègres, occupés au ramollissement et à la
torréfaction des feuilles dans les petites
chaudières en usage. Des vases a peu près
clos diminueraient la perte de l'huile es-
sentielle dans la torréfaction. Le problème
d'enrouler et d'exprimer les feuilles par
une machine ne serait pas plus difficile
à résoudre, que ne l'a été celui de trouver
une machine à pétrir le pain ; enfin des
vans et des cribles mécaniques seraient de
la plus simple application.
Comme nous l'avons fait observer, le
jus qui est exprimé des feuilles lors de
l'enroulement, n'a jusqu'ici nullement été
utilisé; il a une saveur fortement amère et
doit contenir les principes stimulants du
thé. Comme on le l'ait écouler au dehors,
on n'a pu nous dire quelque chose de
positif sur la quantité qu'on pourrait re-
cueillir; elle parait être assez abondante.
Puisque dans un but économique les An-
glais ont inventé les vraies tablettes de
bouillon, et que d'autre part, pour mieux
tirer parti du cacao on le convertit en cho-
colat, il faut croire que ce produit qui a
passé inaperçu jusqu'ici, ne sera pas, par
la suite, perdu pour la consommation.
Une recherche chimique sur sa nature
serait, en attendant, du plus haut intérêt.
Nous n'avons pu obtenir des renseigne-
ments exacts sur la production du thé; on
nous a simplement assuré de diverses parts
que c'était une culture peu ou pas lucra-
tive(').
(t) Nos colons deGualemala se sont établis dans
les marécages du bord de la mer. Au bout de
quelques mois de séjour dans ces pestilentiels ma-
rais, la mort en a enlevé un bon nombre, sans
qu'il soit venu à l'idée de la direction de chercher
à caser dans la montagne voisine de Slc Marie
ceux, qui vivaient encore! Pauvres colons partis
de Belgique, munis de graines de céréales, de
dans ceux du Nouveau Monde, où la main I plantes oléifères et autres industrielles, que vous
d'œuvre, tant esclave que libre, est chère, I ^Uivira si bien ici! Ou voulait ridiculement vous
taire cultiver tous ces végétaux en dehors de 1 aire
géographique où leur venue est possible !
— Le thé, lui, a eu tout autant de chance près
de Rio de Janeiro, à Lagoa de Freitas, où Vlllus
dirigeait les
st advenu à
dans le Guatemala, Brandào, au lieu de l'aire plan-
ter ce thé sur les versants Sud du Corcovadu, de
où la population est rare, l'emploi des
machines détermine une économie de
temps et de travail et diminue les frais
de fabrication, tout en livrant un produit
plus uniforme et meilleur. Une chaudière
cylindrique, basse, mais de grand calibre,
Ire Brandào dirigeait les colons chinois ! A l'instar
de ce qui est advenu à nos malheureux belges
l'.HI
mi-i l LLANËES
Bien que non- n'ayons pas ea l'occasion
d'observer la culture et la préparation du
thé d'aussi près que (.elles du cafo('), nous
la Gavia, etc., leur a. donné, pour lieu de crois-
sance, les bas tonds marécageux qui séparent la
Praia de Gurmarim du Jardin botanique de La-
goa de Freilas ' Nous ne savons ce qu'est devenu
celle triste plantation, éteinte depuis longtemps
doute, car nous parlons de 18oo. Déjà, 0 cette
époque, le sommet des arbustes étail complète-
ment dépouillé de son feuillage. t>s pauvres tliés
avaient là un sous-sol saumâti e !
— M. le Baron Davalmer, île S' Quentin, nmis
acheta un jour un magnifique Camellia couvert
d'un millier de boutons, ffous passâmes, quelque
temps après, par la Picardie, et là, nous 1 imes ce
malheureux Camellia dépouillé de tous ces bou-
tons; la terre en était jonchée ' M. le Baron
n'avait pas de jardinier, mais aj anl cessé de tenir
équipage, et ne voulant pas se séparer de son
cocher, c'est à ce dernier qu'incomba le soin de
mener à bien la plante en question. Une remise,
veuve de ses voitures, lui servait d'orangerie;
un poêle tout rouge, compag 1 fidèle du Camel-
lia, avait charge d'élever prodigieusement la tem-
pérature du local, et y dépouillait ei Sme temps
l'air de son dernier atome d'humidité.... » le
S' Quentin,* nous lit M. le Baron, » ne
convient pas sua Camellias, » vous eussiez dû
m'en prévenir! »
— Vota m'avez vendu un l'ifuintuniii , nous
dit SI. le !i. de S. — mois tant nu dire qv
lit originaire... de... la Californie!! —
Du Nord, du Nord, du Nord, M. le Bamu!
— « Cle bêtise qu' nous dit là M II s'écrie
Victor Paquet : « nous fairt qu'un arbre
de la Terri de Feu, l'une i>ls minium- 11- plus
i nu des nu globe, pourra se faire à uoti 1 climat ! •
— Victor Paquet plaçait sans doute l'équateur au
1 61e Sud (').
— Hélas, tous les mécomptes en fait de culture
ne dérivent-ils pas du cerveau creux de ceux qui,
-.m- notion aucune, s'érigent eu maîtres ?
— J'avais récolté <\r Belles Orchidées le long
de cette mule divine qui mène à la romantique
Gavia.... Brondâo, Villuslie directeur Brandâo
in envoya récoller aussi par son Domingo. La
plupart d'entr'elles étaient en fleurs. — Ceux qui
connaissent la localité, savent quelesol du Jardin
botanique se compose d'une sorte de glaise rouge,
très-compacte Brandâo fil pétrir de cette terre,
en forma des cônes effilés, d'un mètre environ de
hauteur, et mêla à cette pâte les pseudo-bulbes de
ces Orchidées ; le s let seul de celles-ci dépas-
sait tout le poui tour de la paie. Ces jolies pi tite
pyramides, exposées de toutes paris aux bienfai-
sants rayons du soleil brésilien, allaient, nous
disait-il, | luire un très-bel eOel pour la pro-
chaine visite de l'Empi nui Dom Pedro!! — Mal-
heureux thé! !.. VH.
I I Nous .i\, .11- \ u toi réficr la touille du tlié.
non pas dans des chaudières, mais sur des pla-
teaux a léger rebord.- < >n ne brassait pas ces
touilles, mais on les faisait rouler sur le plateau,
1 " imprimant à ci lui-ci un mouvement de \a et-
loani ladéeou beau pays
ilemcnt incon -11
avons cru devoir entrer dans quelques
détails, parce que nous en avons lu des des-
criptions lout-à-fait erronées dans des
traités très en vogue.
A lu fabrication du thé de Chine se rat-
tache celle du ihv de Congonha dont on
fait usage dans quelques endroits. La
piaule appelée Congonha est une espèce de
houx analogue, sinon identique, à 1 Ha
paraguajensis, et qui croit naturellement
dans la province de Minas. On en arrache
les feuilles qui, connue on lésait, contien-
nent delà théine, cl on les sèche simple-
ment dans un Four d'argile ordinaire, sans
les rouler ni les briser. Leur infusion n'est
pas désagréable a boire; mais elle ne sau-
rait faire de concurrence au Ihé de Chine.
— Dans les pays diamantifères, une Yei-
benacée, connue sous le nom de Capitao
<lo mato (Lantona Pseudo-Thea), et qui
croit sur les roches d'Itacolumitc , est
employée en infusion théiforme à cause de
l'huile volatile odorante qu'elle contient;
sa décoction s'appelle clià de pédestre. On
emploie de la même manière les feuilles
d'oranger, quelquefois même celles de
sauge ctdc goyavier. L'infusion des feuilles
de caféier est préférable à toutes ces décoc-
tions théiformes.
De lu Canne à raere'.
Importée de Madère par Martin Allonso
de Souza dans le courant du XVI" siècle, la
canne forma à clic seule, pendant long-
temps, la principale culture du Brésil; mais
elle a rencontré dans le café un dangereux
rival. Si une forte pluie, pendant le trans-
i port du cale, peut l'avarier considérable-
I ment, elle est bien plus préjudiciable au
1 sucre brut, qui perd par là en poids et
1 en qualité; mais, outre ce tif, il en esl
un autre qui a confiné aux bonis de la
mer la culture en grand de la canne: c'est
que les bénéfices réalisés par la fabrication
du sucre ne sont pas de nature à pou-
voir coin 1 ir de grands Irais de transport.
Pour l'usage domestique et pour la consom-
mation du pays, sa culture esl l'une des
plus répandues. Elle a lieu dans un double
but: l'extraction du sucre et la distillation.
vient. Le plateau, suspendu à trois cordes atta-
chées au faîte du local, oscillait sans cesse sur un
brasiei ardent. — Le chinois, tenant en main une
quatrième corde fixée à l'un des côtés du pla-
teau, lui imprimait ce bercement continuel j la
fi mile s'enroulait d'elle-même, par la dessication.
I.. Vil.
^B
ûtf w*
l-i«3-U6-4.
191
SACCOLABIOÏ RETUSUM
Orcliidaccœ
Le Saccolabium connu dans les col-
lectons jardiniques sous le nom de
retwitm, ne sérail peut-être, aux yeux
de M. le Dr Lindley, que l'une des nom-
breuses variétés du Saccolabium gutta-
tum. D'après l'opuscule de M. le consul
Schiller, celle belle planle serait rap-
portée au S. violaccum } Rcho. fil.,
) (IIORÏ. ko» LINDL.)
Vandese.
= Rhynchostylis violacca du même
auteur. Quoi qu'il en soit, et en atten-
dant que la science ait définitivement
prononcé, nous dirons que la facilité
de culture de ce brillant Saccolabium et
son abondante floraison nous le feront
toujours considérer comme l'une des
meilleures plantes de la tribu. L. VH.
Jusqu'au commencement de ce siècle, j
on ne connaissait au Brésil que la variété
du Saceharum officinarum désignée sous
le nom de Canna creoula ou canne créole. \
Entre les cylindres, elle se broie facile-
ment; comme elle est plus tendre que
les autres variétés, on la préfère pour
la manger à la main. Ce n'est que de-
puis quelque dix années que la variété
de Olahiti, connue ici sous le nom de
Canna Cayenna ou Canna de Cayenne,
s'est propagée. Cette seconde variété est
plus haute, plus forte, à nœuds plus espa-
cés, plus liàlive et d'un rendement plus
productif; elle réussit bien dans les ter- :
rains déjà un peu appauvris. Elle pousse
à des températures qui arrêtent le déve-
loppement et la croissance de la canne
créole, et, à cause de sa texture et de sa
lige plus fortes, elle résiste mieux aux I
vents. — L'introduction delà Canna ris- i
cada ou Canne rayée est toute récente ;
elle ne se distingue de la variété précé-
dente que par des raies longitudinales
vertes et rouge-jaunâtres ; c'est la variété
connue ailleurs sous le nom de Canne ru-
banée ou de Batavia. Nous n'avons vu le
Saceharum violaccum cultivé que dans
deux endroits, en petite quantité et à titre
d'essais. Les plantes que nous en avons
vues, étaient au moins d'aussi fortes dimen-
sions que la canne d'Otahiti. Sa lige a une
couleur violette prononcée, et se distingue
de celles des autres par la grande quan-
tité de cérosinc, qui la recouvre dans toute
sa surface, mais principalement aux nœuds.
Dans celles que nous avons observées ,
cette cire était d'une couleur franchement
blanche; on pouvait aisément en enlever de
faibles couches avec la pointe d'un couteau;
posée sur une feuille de papier cl allumée,
elle brûlait facilement. Quant on exprime
le jus de la canne, la cire surnage. Dans
les autres variétés, la cérosinc parait se
changer en une substance de couleur
noirâtre.
La canne, quelle qu'elle soit, est suscep-
tible d'un développement et d'un rende-
ment très-divers, suivant le climat, la na-
ture et les propriétés du sol sur lequel elle
croit. Nous en avons vu une à la fazenda
de Cipo, près de Lagoa Santa, qui, après
qu'on en avait coupé l'extrémité pour la
faire moudre, mesurait encore quinze
pieds. Elle se propage par boutures. On
peut planter en tout temps; mais la plan-
talion s'exécute de préférence pendant la
saison pluvieuse , c'est-à-dire entre les
mois d'octobre et de mars, parce que dans
les premiers temps de sa croissance, une
certaine quantité d'humidité est très-favo-
rable à son développement. Quant au
choix de l'époque de la plantation, il faut
en outre tenir compte d'un autre point:
on cherche à ce que la canne mûrisse pen-
dant la saison sèche, attendu que l'expé-
rience a démontré qu'il existe toujours
dans une même espèce de canne, propre
à cire passée au moulin , un rapport
constant entre le ligneux et le sucre, et
que le seul corps variable est l'eau. Il
est de la plus haute importance qu'il ne
tombe pas de pluie pendant la coupe, autre-
ment la canne devient trop aqueuse. La
canne d'Otahiti ou de Cayenne se plante
à 2 ou 5 pieds de distance; la créole, à
102
tlISi BLLA.NÉES.
I ' : à •_' pieds. On choisi! pour la planta-
lion, appelée cannaie ou cannavicat, des
plaines ou des collines. H n'j a que Irès-peu
de planteurs qui se servent de la charrue,
bien f|uc son emploi soil des plus avanta-
geux sous tous les rapports, comme les
propriétaires de hi Louisiane l'ont reconnu
depuis longtemps. Si l'application de la
charrue est très-rare, celle de machines à
sarcler, du moins pour les premiers sar-
clages, l'esl encore bien plus. Celle opéra-
tion se fait ordinairemeut à la bêche; elle
i -I des plus désagréables, soit à cause de
la rigidité des feuilles du végétal qui cou-
pent et blessent les travailleurs, surtout
lorsqu'ils ont la moitié du corps non vêtu,
soit à cause des poils, garnissant le
dessous des feuilles cl la Dèehe, et qui,
louches à contre-sens, pénètrent dans la
peau et y déterminent la [du- vive inflam-
mation. La difficulté de ce travail est un
argumenl donl se servent les partisans de
l'esclavage, en prétendant que des nègres
seuls peuvent l'endurer. Les plantations
rangées en lignes, connue on peut les ob-
tenir à l'aide de la charrue, sont bien plus
aisées à cultiver.
Lorsqu'elles sont vertes, les cannes
contiennent trop peu de sucre pour être
employées; mais lorsque les feuille- du
bas sont tombées, et que la tige com-
mence à jaunir, vers l'époque delà florai-
son, c'est le moment propice pour la
coupe; après qu'elles ont fleuri, la quan-
tité de sucre va en diminuant. La nature
du sol, le climat, la culture sont autant de
causes qui influent sur le nombre de
coupes successives que l'on peut faire sur
un même champ de cannes. La richesse
de la canne dans ces diverses coupes,
d'après Péligot, ne montre pas de sensi-
bles différences ; mais les nœuds élan! plus
pauvres en sucre que les parties intermé-
diaires, on conçoit que les cannes à nœuds
i -parés méritent la préférence. Le suc
rougit faiblement le papier de tournesol
et se compose, comme les recherches
l'ont démontré, d'une solution aqueuse
de sucre cristallisable, assez pure, sauf les
cls el une très-petite quantité de gomme,
d'albumine, etc. Les sels exercent une
influence lrè--dé-a\anlagcusc sur la fabri-
cation, nui] seulement à cause de la forma-
tion du dépôt des chaudières, détermi-
née par la précipitation de ces substances
par le lait de chaux; mais encore parce
que (la chaux ne les précipitant pas tou-
tes), on l'a remarqué, même de pet i -
tes quantités de sels sont un obstacle à
la cristallisation du sucre et font que la
mélasse attire de l'eau. — Les engrais
riches en sels sont aussi nuisibles à la
canne qu'à la betterave, bien que le- deux
plantes el les parties employées de cha-
cune d'elles soient très-différentes. Par
une élude sérieuse, la culture de la canne
pourrait atteindre un aussi haut degré de
perfection que celle de la betterave en
Silésie. Les expériences faites dans d'autres
pays, démontrent qu'elle supporte heau-
conp d'engrais, pourvu qu'ils soient pau-
vres en sels; ici elle n'en reçoit, à quel-
ques bien rares exceptions près, nulle
part ; l'irrigation est ('•gaiement négligée.
S'il est vrai que la canne d'Otahili on de
Cayenne dégénère, comme le prétendent
beaucoup de planteurs, c'est sans doute au
manque de soins qu'il faut l'attribuer. Là
où la bagasse n'est pas nécessaire comme
combustible, son emploi comme engrais
devrait ne pas cire négligé.
A Campos, aux bonis de la Parahyba
(province de Rio), on a signalé depuis
deux an- l'existence d'une maladie de la
canne à sucre, qui arrête sa croissance et
ne lui permet de se développer qu'en
épaisseur; on ne sait à quoi en attribuer
la cause. 11 est singulier que depuis un ou
deux ans seulement la mandioca (') est
alTcclée aussi d'une maladie qui présente
une certaine analogie avec celle des pom-
mes de terre; nous avons signalé ailleurs
que, depuis 1835 jusqu'aujourd'hui, on
avait observé dans les provinces de Rio
el de Minas une série d'années pluvieuses;
or, si l'on réfléchit qu'à la suite de phéno-
mènes météorologiques analogues, la ma-
ladie de notre tubercule et celle de la vigne
se sont manifestées chez nous, on peut
être tenté d'attribuer à la même cause,
c'est-à-dire à certains champignons, la ma-
ladie de la canne el celle de la niandioca.
I ue canne affectée de la maladie donl nous
parlons, est appelée « taïobada , ■> parce
qu'elle a quelque analogie avec une taïoba
(rhizome d'une espèce de Caladium).
On rencontre fréquemment des cannes,
donl la tige est percée de canaux latéraux
lu siiiu à '" proi haint livraison.)
(I) I.e Mtimtn île- < .ilnii- français (Jalrop/m
Wanihot).
BRACHYCHITON BIDWILLI Hook
U>ô
1 465.
BRACnYCHITON BIDWILLII, hook.
Stereuliaceœ.
T.IIAR. GENER. - Calyx S-fidus. Antherœ cou-
gestac. Styli cohaerentes. Sligmala distincta v. ir
unicum peltatum coalita. Folliculi cnrinceo-lignoi
polyspermi. Semina albuminosa , pube slellari
dense fulvo-tomcntosis, floriluis polygamo-mn-
noîcis in axillis dense glomeratis, calyee campa-
nulato-infundibulifomi, limbi lobis ovalis acu-
minatis striatis intus prope basin squamis; masc.
tecta, inuluo et fundo folliculi cohèrentia. Em- colurana elongata fusiformi; hermaphr. cohimna
bryonit ràdicula hilo proxima — Arbores (flouas brevi, antheris ad basin ovariorum, ovariis dense
Bollandiœ) ; foliis lobatis indivisisve. /Ir. tomenlosis, stylis apice cohaerentibus, stigmatibus
CHAR. SPECIF. — B. ubique stellatim tomen- patenli recurvis. Hook. in /lui. mag. sul> -il3.">,
tosum; foliis corda to-lrilobis supra parce subtus Icon- hic. iterala.
Le Brachychilon Bidwillii a la même i originaire de Widebay, dans le N.-O. de
mtrie que le Aympliœa gigantea; il esl ' l'Australie intertropicale, c'est assez dire
t 1341. {Suite) DES PRINCIPAUX PRODUITS DES PROVINCES BRÉSILIENNES DE RiO-OE-J AN IER0
ET DE MINAS-GERAES, PAR LE Dr J.-CH. HEUSSER S G. CLARAZ.
et longitudinaux, de forme cylindrique I larves habitent l'aisselle des feuilles, et y
et de couleur rougeatre; nous en avons déposent une matière gluante comme celle
examiné un assez grand nombre, sans i que l'on rencontre quelquefois clicz nous,
jamais avoir pu observer l'animal perfo- sur certaines feuilles dans les prairies. Les
rant. D'après les descriptions qu'on nous ! Brésiliens prétendent que celte matière
en a faites, res trous seraient dus à une ! colle les feuilles et arrête ainsi la crois-
larve, qui probablement n'y séjourne qu'à ; sanec et le développement de la plante;
une certaine époque. On nous a dit qu'une | cette explication est erronée, car les
feuilles ne sont nullement collées; mais
il est plus probable que c'est en en bou-
chant les pores, que cette substance met
obstacle au développement du végétal.
Parmi ces larves nous avons trouvé un
jour deux insectes appartenant au groupe
des sauteurs; ce nous parut être un fait
isolé.
Divers mammifères causent parfois des
dégâts aux plantations de cannes. Certains
carnivores en sont très-friands; parmi
la larve les a quittées; elles ne sont jamais , ceux-ci on peut compter les chiens de bois
larve tout-à-fait analogue perfore quel
quelois le chaume des épis de maïs qui,
comme on le sait, contient aussi du sucre.
Ces canaux n'arrêtent pas la croissance de
la canne; mais celle-ci devient moins riche
en sucre, et cela doit être, puisque par le
contact de l'air elle se décompose et pourrit,
peu à peu. En ouvrant des cannes perfo-
rées, nous avons observé dans quelques
canaux de petites fourmis, qui ne s'y
introduisent probablement qu'après que
en grand nombre et ne contribuent que
fort peu à augmenter les dégâts. Ces larves
sont connues sous le nom de hrocos da
canna, et on appelle Canna brocada une
canne perforée.
Une autre larve, appelée baratta da
canna, est beaucoup plus préjudiciable à la
canne que la précédente. SI. Jean de Roure,
naturaliste français, habitant la vallée du
Macahé, auquel nous en avons montré
des échantillons, les envisage comme des
larves d'hémiptères, appartenant à la famille
ou cachorros do mato (Canis cincreus ar-
gcnleus Pr. Rax), les chats sauvages ou
gallos do mato (Fclis tigrina), les coatis
(Nasua solitaria Veuv. et Sp.), les hyraras
ou tairas. Dans la province de Minas on
cite aussi le renard du Brésil (Canis Azaroc)
et le papa-mel (Gulo), et même le labo
ou loup (Canis campestris). Deux espèces
de sarigues, connues ici sous le nom de
gambas (Oidelphys cancrivora et D. fas-
ciata), les mulets, les chevaux, et quel-
quefois les chiens domestiques pénètrent
des Céocorises ou punaises terrestres. Ces j dans les plantations et les dévastent
Tome iv, 2e Série (1839). 2:j
m;
i:i; V HVCIHTON lîlDW ll.l.ll.
nue l 'lie singulière planle sera de serre leur base; elles sont cordées, fortement
chaude, la où on voudra l'héberger. Sir trilobées, parfois entières, d'autres fois
William Hooker (I. c.) nous apprend peu sensiblement quinquelobées, épais-
qu'elle a levé de graines envoyées au ses, ça et là cotonneuses, douces au
jardin royal de Kew par feu .M. liidwill. loucher à la face supérieure, très-colon-
De la base au BrachychitonBidwilliij neuscs et de couleur fauve en dessous.
laquelle consiste en une grosse racine Fleurs polygames-monoïques, presque
charnue ( voir à droite de noire planche), sessiles, naissant à l'axe des feuilles ; elles
s'élève une lige arborescente peu raini- sont d'un rouge clair, longuesdeplusd'un
liée, à branches cylindriques, couvertes, pouce, semblables pour la forme à celles
ainsi que toutes les autres parties de la des Carnpanulaperegrina,priniulœfolia,
planle, d'un duvet étoile. Ses feuilles sibirica et autres; limbe divisé en cinq
sont alternes, à longs pétioles renflés à , lobes, étalés, ovales-acuminés. L. VU.
\miii-i- : Fig. I. Fleur miilc. — '2. Hermaphrodite — â. Ditn. son sommet, les cinq ovaires
entourés i/< leurs étamincs. — i. Anthères. Figurées grossies.
Quand elles sont situées près d'une forêt
vierge, on prétend que des troupes de
singes, ainsi que quelques autres animaux
sauvages, y commettent aussi des (légats.
Si la culture de la canne est arriérée au
Brésil, la fabrication du sucre n'est guère
|ilus avancée. Lorsque les cannes sont
mûres, on les coupe à peu près à Heur de
terre et, après en avoir enlevé la ilèehe et
les feuilles, on écrase les liges entre trois,
rarement entre cinq gros cylindres, mus
par un manège ou mieux par l'eau. Les
cylindres sont verticaux ou quelquefois
horizontaux; ces derniers sont préférables
parce qu'une seule personne sufiit pour y
faire passer la canne, cl un entant armé
d'un long bâton peut aider la bagasse h
sortir, landis que, dans le système vertical,
deux grandes personnes sont nécessaires.
Les i\ lindres en fer sont bien plus avanta-
geux que ceux en bois, mais peu en usage à
cause de leur prix élevé. Tandis qu'ailleurs
1rs cylindres l'ont "i '/s révolutions par mi-
nute, ou plus, ici ils sont mus avec une
extrême lenteur, surtout lorsqu'on aitèlc
des bœufs au manège; nous avons même vu
dans plusieurs petites propriétés les ani-
maux remplacés par des esclaves. — Le Bré-
silien ne calcule jamais. Il est très-difficile
d'obtenir de lui des renseignements exacts
sur une chose. Par un caractère «le servi-
lisme emprunté aux esclaves parmi lesquels
il CSl élevé, il exagère tout, on bien il
cherche dans ses réponses à flatter l'inté-
rêtdc l'interlocuteur; ce n'est donc qu'avec
beaucoup de réserve que l'on peut citer
1rs renseignements obtenus; presque tou-
jours ils sont un peu au-dessus de la vé-
rité. Tandis que dans la Louisiane les bons
cylindres extraient jusqu'à 7'i "/„ du poids
de la canne, quand celle-ci contient 88 à
90 "/„ de jus, on prétend ici «pic, dans les
meilleures engenflOS (usines à sucre), on
arrive rarement à on maximum de 40 à
'.A\ "/„. I, 'apathie, l'insouciance, l'horreur
des innovations, l'attachement à la vieille
routine sont sans doute des obstacles aux
améliorations; mais ce ne sont pas là les
seuls, il faut aussi tenir compte des dilb-
cullés du transport, du taux élevé de l'ar-
gent, de la position des propriétaires, qui
sont pour la plupart endettés, et qui ne
peinent faire l'acquisition de machines
d'un grand prix. Les cylindres sont en gé-
néral de si mauvaise construction , qu'on
ne pourrait exercer une plus forte pres-
sion, sans courir risque de les casser. La
bagasse ne s'emploie que dans peu d'en-
droits comme combustible, et encore plus
rarement comme engrais. Ordinairement
on l'entasse près de l'habitation, les mu-
lets s'en régalent, et le reste fermente et
pourrit. Elle est jetée quelquefois sur les
chemins humides, mais on conçoit qu'un
pareil inac-adaui ne les améliore nulle-
ment. — Le jus exprimé ou oesou est
conduit par une coulisse dans un réser-
voir appelé ici paiol. Au bout de la cou-
lisse se trouve quelquefois un panier de
bambou, servant de liltrc pour retenir les
parties ligneuses entraînées. Dans le paiol
on laisse se déposer les matières terreuses;
celte habitude est mauvaise, car il se forme
pendant ce temps du sucre incristallisable.
phalocallis plumbea Flore striato
, (/endbruo Châssis i
I!)3
I £66.
PIIALOCALLIS PLlfMBEA, w. herb., FLORE STRIATO.
Iridaceœ.
CUARACT. GENER, et SPECIF. Vide supra
vol. IV (1848), pag. 59i>.
Phulocallis plumbea, W. IIiîrb. , Bol. Mag.,
3710. — Cit. Lem. in Flore, I. c.
CVPIILLI PLUHBBA, LlNDL., fini, linj., MisC
130, 1838.
Tii-Hitur ioi m .vi jg Otto, in horto beroli-
niano.
Le type de celle Iriclée, d'origine mexi-
caine, n été figuré clans le IVe vol. de la
Flore. La présente variété a élé produite
de semis dans notre Etablissement.
Le bulbe en est fusiforme, à tunique
très-épaisse. A la base de la couronne
naissent des racines souvent très-ebar-
nues, cl qu'il importe de ne pas briser.
C'est par ce motif qu'il faut veiller à ce
que ce bulbe ne soit guère laissé bors de
terre: il ne faut pas l'assimiler à ceux qui
peuvent impunément passer une saison
à l'étal sec.
La piaule fleurit en août-septembre,
quand on la cultive en coffre sous
châssis froid. A l'arrivée des nuits froides,
qui viennent arrêter sa végétation et qui
empêchent ses capsules de mûrir, on
doit couper ses liges à un pied au-
dessus du sol, enlever les bulbes à
l'aide d'une bêche pour ne pas briser
ses racines charnues, et conserver l'en-
semble réuni dans de la terre sèche ; les
plantes seront mises verticalement, près
à près dans un pot ou une petite caisse,
placées sur quelque tablette près des
jours, de préférence au levant.
Les capsules qu'on a coupées, sont
C'est pourquoi dans certains lieux, le jus
coule directement des cylindres dans la
chaudière, sans passer par le paiol. Dans
la première chaudière, qui est quelque-
fois l'unique, s'opère la défécation. On
ajoute à cet effet un peu de lait de
chaux ou de la cendre, mais sans propor-
tions déterminées ; le plus souvent on
néglige celte addition. L'emploi des cen-
dres, surtout quand elles sont riches en
potasse, est toujours préjudiciable à la
fabrication; car les sels solubles restent
dans le sucre, attirent de l'humidité et
augmentent la quantité de sucre incristalli-
sablc. Dans une exploitation bien orga-
nisée, on a quatre ou cinq chaudières en
cuivre, rarement en fer, placées les unes
à la suite des autres, de manière à ce que la
suivante soit, toujours un peu plus élevée
que la précédente; par ce moyen, ce que
l'cbullition fait jaillir ou débarder des supé-
rieures, coule dans les inférieures. L'écume
de la première chaudière est composée de
très-grosses bulles; à mesure que le vesou
entre, cette écume s'échappe par une ri-
gole qui la conduit dans une auge, où on
la laisse fermenter pour la distiller. On
transvase à l'aide de poches le contenu de
i la première chaudière dans la seconde ,
: puis dans la troisième, dans la quatrième,
et enfin dans la cinquième. L'écume de
ces dernières chaudières est composée de
bulles plus fines et coule dans les i n IV;-
: rieures. Afin d'empêcher la formation de
] trop grosses bulles pendant l'ébullilion,
on ajoute quelquefois un peu d'huile, de
suif ou de graisse quelconque qui forme
une couche surnageant à la surface du
liquide. Cette pratique est une vraie mal-
propreté, qui communique, toujours au
sucre une odeur et une saveur désagréa-
bles. Dans la majeure partie des exploita-
tions, on n'a qu'une ou deux chaudières.
On se passe généralement de l'aréomètre;
on évapore jusqu'à une consistance siru-
peuse telle que la solidification s'opère
facilement. Quand on veut faire des rapa-
duras, on évapore à un plus haut degré
que pour faire du sucre en poudre. Les
rapaduras s'obtiennent en versant le sirop
concentré dans des formes parallélipipédi-
ques en bois, dans lesquelles on le laisse
PHALOCALLIS PLUMBEA, W. Hebd.', FLORE STRIATO.
196
mises dons un cornet de papier, ouvert
à son sommet, suspendu au l'aile d'une
serre ou mieux dans un appartement
sec à l'abri de la gelée. — On ne décap-
sule pas ; la déhiscence doit se produire
spontanément, c'est-à-dire que les grai-
nes parvenues à parfaite maturité doivent
tomber d'elles-mêmes de la capsule dans
le sachet, où elles séjourneront jusqu'en
lévrier, époque du semis. — Ne pas
semer plus lard: il importe que le plant
ait acquis assez de développement, assez
de consistance pour que les jeunes
bulbilles puissent subir l'hivernement
sans s'éteindre, ce qui surviendrait, si les
tuniques naissantes étaient encore trop
herbacées à celle époque.
Dans la culture en pot, qui est pré-
férable pour l'amateur, on munit les
vases d'un bon drainage; on plante en
septembre-octobre, dans n'importe
quelle terre, pourvu qu'elle ne soit pas
trop compacte, cinq ou six bulbes de
cette ligridic; on place ces pots (de 4
pouces de diamètre) dans une serre
modérément chaude. Vers le mois de
janvier-lévrier, les bulbes se réveillent;
on leur donne un léger bassinage, et
l'on augmente progressivement l'eau de
l'arrosemcnt, au fur et à mesure que la
végétation avance. En juillet les (leurs
paraîtront; elles sont éphémères, ne
durent qu'un matin, mais elles se suc-
cèdent en assez grand nombre.
A ce moment^ pour cacher la partie
basse et dénudée de la plante , on
place le pot sur la terre de quelqu'ar-
buste de serre, de façon à ne laisser
dépasser audessus du feuillage de celui-
ci que la partie florale de la tigridie.
L. V II.
se solidifier. Ces tablettes se composent de
sucre crislallisable et incristallisable avec
toutes ses impuretés ; elles sont plus ou
moins bonnes suivant le soin qu'on a
apporte à leur préparation, mais possèdent
en général une couleur brunâtre, un goût
désagréable, et sont très-déliquescentes.
On s'en sert presque partout pour la con-
sommation intérieure; dans la province
de Minas on rencontre même rarement
du sucre blanc. — Quand on veut obtenir
du sucre en poudre, on cuit le sirop dans
la dernière chaudière, en le remuant con-
tinuellement ; de là on le transporte dans
les bacs ou cristallisoirs, ou bien on le
laisse préalablement refroidir jusqu'à un
certain point, dans une auge, en le remuant,
pour l'envoyer ensuite dans les cristalli-
soirs. Les cuviers ou cristallisoirs sont
ordinairement en bois, rarement en terre
cuite; nous avons même vu abandonner
ces derniers pour reprendre les premiers.
Ceux de bois sont de deux espèces : ou
bien ils onl la forme de grands prismes
triangulaires, reposant sur une de leurs
arêtes, laquelle est percée de trous, ou
bien ce sont des pyramides carrées repo-
sant sur leurs sommets tronqués et aussi
inunis de trous. Les trous sont bouchés
par îles chevilles, et on remplit les cuviers
ayee le sirop. Par-ci par-là on remarque des
cristallisoirs tout-à-fait primitifs : ce sont
des paniers coniques en fort bambou, dont
les parois intérieures sont garnies de feuilles
de bananier. — A la surface des bacs il
! se forme bientôt une croule cristalline,
1 que l'on brise quelquefois pour la répartir
également dans la niasse; lorsque celle-ci
est refroidie, on débouche les trous pour
donner issue au sirop, qui se rend dans
une auge commune pour être employée
à la distillation. Le sucre qui se condense,
a une couleur d'autant plus claire, qu'on
a apporté plus de soins à sa préparation.
Pour l'obtenir [dus pur, on se sert du
terrage : on verse sur le sucre des cristal-
! lisoirs une couche de terre argileuse, dé-
layée en bouillie épaisse. L'eau qui se
trouve dans la terre glaise, s'en échappe
par une infiltration lente et, se répandant
également dans toute la masse du sucre,
elle entraîne avec elle le sirop visqueux
qui s'y trouve et qui est plus prompt
à se dissoudre que les cristaux. Au bout
d'une douzaine de jours, quand la cou-
che de glaise est entièrement sèche, on
l'enlève , ainsi (pic le sucre qui se
trouve au-dessous, jusqu'à la moitié de
la forme environ; on verse sur l'autre
moitié une nouvelle couche d'argile pâ-
teuse, et on l'y laisse de nouveau une
douzaine de jours, après quoi on l'enlève.
MISCELLANEES.
1117
Le sucre qu'on relire ainsi des euvicrs, n'a
pas une couleur égale : les couches sont
d'autant plus blanches qu'elles ont clé plus
rapprochées de la terre glaise; on peut en
faire différentes qualités suivant les conve-
nances. L'argile peut servir plusieurs fois
à la même opération, mais il faut après cha-
cune d'elleslalavcret la pétrir de nouveau.
Le sucre sortant du terrage, est toujours
un peu humide. On le sèche au soleil;
dans quelques fazendas on fait usage d'énor-
mes tiroirs, que l'on ouvre quand le so-
leil est chaud, pour les refermer ensuite.
Le sucre en poudre obtenu dans les euvicrs
par ou sans l'application du terrage csl,
selon qu'il a élé soigné, plus ou moins blanc,
plus ou moins bon, plus ou moins souillé
de subslanccs étrangères lui donnant un
goût plus ou moins désagréable. On appelle
moscovado un sucre impur dont on n'a
séparé qu'une partie du sirop ou mélasse;
le rnuscavinho est déjà plus clair, mais
toujours jaunâtre. On donne au sucre
blanc qui a élé terré le nom de refinado.
Le raffinage du sucre brut s'opère d'une
manière assez simple. On dissout le sucre
avec assez d'eau pour que le sirop marque
environ 50° Beaumé. On ajoute du noir
fin et du blanc d'œuf, on filtre et on éva-
pore dans de petites chaudières. A chaque
chaudière un nègre est occupé à remuer,
afin d'obtenir de petits cristaux qui consti-
tuent le sucre en poudre dont on fait usage
dans les villes. Le chauffage à feu nu est
défectueux, l'emploi d'un nègre par chau-
dière est coûteux, et l'opération marche len-
tement, parce que les chaudières sont peti-
tes. M. Sauerbronn, habitant Kio-dc-Janciro
depuis nombre d'années, a obtenu un bre-
vet pour un mode de raffinage, qui, dans
un pays où l'on ne consomme pas de sucre
en pains, a sur le procédé déjà énoncé plu-
sieurs avantages. Il achète les qualités in-
férieures rie sucre brut, connues ici sous le
nom de sucre de Pernambuco et en dissout
100 arrobes (1 arroba = d4ki,-,572) dans
1 3/:> pipa d'eau (1 pipa = 180 medidas,
1 medida = 2lu-,778). Le sirop ainsi
obtenu marque à peu près 50" Beaumé.
La dissolution s'opère dans une chaudière
cylindrique en cuivre, dans laquelle se
trouve un serpentin servant à chauffer le
liquide par la vapeur. On entretient une
faible ébullition pendant deux ou trois
heures (pour 100 arrobes de sucre),
après quoi on y ajoute du sang de bœuf
ou du blanc d'oeuf, lorsque les œufs
sont à bon compte. Le sang de bœuf doit
être Irais et employé le même jour, autre-
ment il a le temps de se décomposer et
communique au sucre une odeur désagréa-
ble. Quand le sucre est très-jaune, l'addi-
tion de ii °/„ de charbon animal est indis-
pensable. La clarification étant effectuée,
on ouvre le robinet de la chaudière, et on
l'ait passer le sirop sur des filtres en laine.
Après avoir subi celte première lillraliou,
il |iassc dans de hauts cylindres remplis de
charbon d'os en gros fragments; de là le
sirop se rend dans une chaudière cylin-
drique, en fer, de 8 à 10 pieds de dia-
mètre et de 12 pouces de hauteur; elle
repose sur une élévation en briques, haute
de 2 'l'î pieds. Elle est à doubles parois, et
entre celles-ci circule la vapeur pour le
chauffage. Au milieu se trouve un axe
vertical auquel est adapté un râteau hori-
zontal de fer, en forme de croix; lors-
qu'il se meut, le sirop et plus tard le
sucre, sont continuellement remués et
jetés de la périphérie au centre et vicc-
versa. L'appareil se meut à la vapeur.
Alin d'empêcher des agglomérations, aussi-
tôt que la cristallisation commence, on
attache au rem noir trois cùnes tronqués
massifs, en fer, mobiles sur un axe; ils ont
pour but d'aplanir les inégalités prove-
nant du remuage. La machine tourne et la
chaudière est chauffée jusqu'à ce que le
tout soit réduit en poudre. L'opération
terminée, on place le sucre sur un tamis,
marchant à la vapeur, et qui ne laisse
passer que les cristaux fins; les grains et
les agglomérations restent au-dessus et
sont ajoutés au raffinage suivant. L'appli-
cation de la vapeur et le remplacement des
nègres par la machine à remuer sont les
principaux avantages de celte méthode. —
Le sucre raffiné par les procédés indiqués,
contient toujours de la mélasse et ne peut
être comparé aux produits européens;
toutefois, on y est tellement habitué dans
le pays, qu'une fabrique qui existe à Praia
grande, dans la baie de Rio-de-Janeiro, et
qui faisait du sucre en pains, s'est trouvée
dans la nécessité de concasser les pains et
de les réduire en poudre pour en trouver
le débit.
Depuis l'époque (17%) où Achard faisait
à Cuworn ses premiers essais sur l'extrac-
tion du sucre de betterave, les procédés
se sont tellement perfectionnés, grâce aux
tus
MISCELLANËES.
progrès de la science, que l'on peut affir-
mer que, dans toute la chimie industrielle,
il n'existe pas d'opération qui soit exécutée
avec plus de précision. En apportant le
même zèle et la même intelligence à la
fabrication du sucre de canne, il est évi-
dent qu'on arriverait à faire au sucre de
betterave une concurrence dangereuse.
.Malgré l'importance qu'on attache à cette
industrie en Europe, malgré les journaux
spéciaux et périodiques qui y traitent la
question du sucre, les perfectionnements
seront lents à s'introduire au Brésil.
S'il faut en croire Icsdocumenls, 100 li-
vres de Cannes, à Cuba et aux Antilles, réa-
lisent en Europe 7 '/î-8 de sucre, tandis
«pie les meilleures exploitations ici n'en
obtiennent que 5, et pourtant la canne
possède ici un jus très-riche, marquant de
10" à U° Beaumé (d'après M. le I)r Teu-
scher), (conditions ordinaires, car après
la pluie elle est moins riche). La canne
de la Louisiane doit encore èlrc bien plus
pauvre en sucre, son jus ne marque que
T'-'J" Beaumé, ce qui n'empêche pas que
là on en extrait une bien plus grande
quantité de sucre qu'ici. On cherche à
fabriquer beaucoup et au plus vite, sans
s'inquiéter de la qualité et encore moins
de la conservation du sucre, on ne tient
nul compte de ce qui peut se perdre par
le voyage.
Nous avons dit que la culture du calé
rendait au maximum 9 "/0 des capitaux en-
gagés; celle de la canne est beaucoup moins
lucrative, et les colons peuvent s'y adonner
encore moins qu'à celle du calé, à cause
du prix élevé des appareils qu'elle exige.
• In a proposé de diviser le travail, c'est-à-
dire, de. séparer la culture de la fabrication,
comme on le fait pour la betterave, et
comme cela se pratique dans l'Inde pour la
canne. Les cultivateurs auraient à dessé-
cher la canne ou à concentrer son jus à
consistance sirupeuse, et vendraient ces
produits aux établissements de fabrication;
mais le manque de voies de communica-
tion rendrait le transport beaucoup trop
cher.
La distillation est une opération insépa-
rable de la fabrication du sucre; c'est le
-cul moyen de tirer parti des mélasses, que
l'on ne recuit nulle pari, bien qu'elles cn-
traîncnl avec elles une certaine quantité
de sucre crislallisablc. On distille aussi
l'écume des chaudières elle jus de canne
pur, après qu'ils ont fermenté. On se sert
partout d'alambics ordinaires à chapiteau.
L'cau-de-vie de canne porte généralement
le nom d'aguardenle de canna ou sim-
plement Caxaça. Elle est plus ou moins
bonne et plus ou moins pure, selon les
soins apportés et le matériel employé.
La plus mauvaise s'obtient de l'écume;
elle a un goût et une odeur très- désagréa-
bles. Les mélasses et le jus de canne don-
nent, quand on y apporte la propreté et le
soin nécessaires, une eau-dc-vie lout-à-l'ait
incolore et possédant l'odeur pure de l'es-
prit de vin. Ici aussi on agit roulinière-
menl sans employer l'aréomètre; bien
qu'il soit reconnu que dans un jus de
canne qui pèse au-delà de 7" Heaume, une
partie du sucre ne se décompose pas tou-
jours, on ne songe nullement à le diluer.
Quant aux mélasses, on a l'habitude d'y ajou-
ter le double de leur volume d'eau poul-
ies laisser fermenter. Plusieurs personnes
prétendent que par l'addition d'un peu
d'eau chaude au vesou, on active la l'er-
mcnlation alcoolique, et qu'on prévient
la détermination de la fermentation \ is-
queusc; toutefois, nous croyons que les
conditions dans lesquelles se manifeste
celte dernière fermentation, sont encore
trop peu connues pour qu'on puisse se pro-
noncer sur l'efficacité de ce moyen Si la
canne devait contenir un ferment vis-
queux comme l'eau delagrainedes céréales,
on ne voit pas pourquoi, dans le plus grand
nombre de cas, c'est la fermentation alcoo-
lique qui se détermine. Nous avons exprimé
le jus de différentes substances, chez M. le
D'Tcuschcr, pour en examiner les ferments
au microscope; or, toutes choses égales, le
vesou du Saccharum violaceum et l'eau de
mandioca se transformèrent, au bout d'un
jour, en liquides visqueux. Le lendemain
nous exprimâmes une nouvelle quantité
d'eau de mandioca et dejus de canne créole,
et, la température pendant ces jours étant
restée à peu près la même, nous vîmes la
fermentation alcoolique se déterminer. Le
plus sur moyen d'empèeher la fermenta-
tion visqueuse, serait sans contredit l'addi-
tion d'un peu de tannin pour précipiter le
ferment, puisque c'est à une précipitation
semblable que les vins rouges doivent de
ne jamais tourner à la graisse.
Vingt barils de liquide fermenté donnent
trois barils d'eau-de-vie, dont les premières
portions sontnaturellcmcnt les plus fortes,
COB/tA SCANDENS
' Variété jardimque
fol . ullu) imn-o .
<>
Seœe teiu
1 iu7.
193
C0B1A SCANDENS, FOUIS ALBO IARGIMTIS.
Polcmoniaccœ Lindl., veg. Kingdom Oôîi. — Bentu. in DC. Prod. IX, p. 322.
CHAR. GENER. — Caly.v late campanulatus,
foliaceus, 5-fidus, sepalorum marginibus extror-
sum induplicatim connatis S-alatus. Cor. campa-
nulata, tubo brevissimo, fauce ampla elongata,
limbi patentis laciniis Iatis. Slamina declinata,
exserta, filamentis basi villoso-appendiculalis.
Disons maximus carnosus 3-1'obiis. Ovarii loculi
multiovulati. Capsula coriacea trivalvis. Scmina
biseriatim adscendentia, imbricata, compressa,
in alam expansa-, — Frutices mexicain, scanden-
Ics, clati, clabri, arlaucescentes. Folia alterna,
pinDatisecta, apice in cirrhiim aesmentia, seg-
mentis distantibus 2-3-jugis peliolulatis Iatis, jugi
inliini difformibus stipulas nienlientibiis. Pedun-
culi axillares, uniflori, prope basim sa?pe bracteas
1-3 foliaceas gerentes, apice ebracteati. Flores
niagni speciosi. Gynceium interdum in C. sean-
dente culla abuorme pentamerum occurrit, in
specimïnibus silvestrtbus somper trime'rum vidi.
Genus habitu et inflorescenlia a ctcleris Polerao-
niaceis longe differt, charactercs vero, e floribus
et fructn suinpti, iis Cantuae simillimi sunt. 1). C.
I Prod. IX, p. 522.
CHAR. SPECIF.— C. foliorum segmentis ovatis
s'uperioribus basi inoeqnaliter anguslatis, jugi
inliini basi dilatatis truncatis cordatisve, laciniis
ealycinis lato-ovatis mucronulatis, corollinis latis-
simis orbiculatis, slaminibus breviter exsertis.
l ~ in Mexico. — Rot. mag. t. S'il. Calyx 1 '/s poil,
glanco-viridis. Cor. 2 ','s poil, sordide purpurea.
Tubus inlus ad insertionem staminum pilosissi-
mii-.. extus 5-foveolatus pilosulus. Cav. ic. pi. I.
j p. 13. t. 10. 17. D.C Prod. I. c.
Cobica M'iinilriw lolli-. nlbn margiiintlfi.
Le Cobœascandens(iy\ic)csl originaire
du Mexique, d'où il a été introduit en Eu-
rope, vers la fin du siècle dernier. Dans
sa patrie , c'est un arbuste grimpant
qui s'élève beaucoup, et dont le vent, en
en balançant les brandies, envoie des
rameaux s'accroeber aux arbres voisins,
d'où ils rctombenten guirlandeschargées
de grandes (leurs d'un bleu purpurin.
En Europe, le Cobœa scandent peut
rendre de grands services dans les serres
tempérées spacieuses, où il est facile de le
cultiver en pleine terre et de le conserver
pendant un nombre infini d'années.
En plein air, dans nos pays septen-
trionaux, il ne prospère qu'à une très-
bonne exposition abritée, par exem-
ple, dans les petits jardins de ville,
bien garantis des vents. C'est ainsi qu'à
Gand, dans le charmant jardin de notre
bien aimé M. Fr. d'Elboungnc, un
Cobaea prospéra pendant des années.
Il y garnissait une muraille lout entière,
était devenu ligneux et se couvrait de
et deux barils de liquide plus faible, appelé
agoa fraca (eau-de-vie. faible). L'agoa fraca
étant plus forte que les liquides fermentes,
en l'ajoutant à ces derniers ou eu la distil-
lant pour elle seule, on obtient une eau-de-
vie plus forte, à laquelle on donne le nom
de reslilo. 11 est rare que l'odeur de ces
eaux-de-vie soit purement alcoolique; le
plus ordinairement elle est très-désagréa-
ble, ee qu'il faut sans doute attribuer à la
formation d'étliers composés pendant la
fermentation. Peut-être pourrait-on empê-
cher en grande partie l'odeur de la ca-
chaça par l'addition d'un peu de tartre ou
de vinaigre ou de jus de citron au liquide
fermentescent. L'eau-de-vie qui se fabrique
à Paraît, dans la province de Rio, et qui,
dans le commerce, porte ce nom, est en
général plus agréable à boire; quelques
gouttes frottées entre les mains, répandent
une légère odeur de rhum. Il est probable
que la formation de certains éthers com-
posés, et principalement du bulyrate
d'amyle, est due à des circonstances par-
ticulières qui accompagnent la fermenta-
tion du vesou ou à des substances qu'on y
l'ait infuser (on prétend (pie les boissons
de la Martinique doivent à la (leur du
Magnolia Plumieri l'arôme qui les carac-
térise). Si la décomposition de la cérosine
a quelque part à la formation de ces étliers,
l'espèce de Canne violacée, comme étant
la plus riche en cire, devrait en fournir
la plus grande quantité. Depuis (pie les
éthers ont été étudiés avec plus de soins
et que beaucoup peuvent s'obtenir dans
le commerce, en quantité suffisante et à
prix modiques, il estdevenu facile de fabri-
■j(Hi COB/EA SCANDENS, FOLHS ALBO MARGINATIS.
(leurs chaque année; il a péri il y a du Cobœa scandens, est celle que ren-
quelqucs hivers de cela ! Comme si le ferme le 1" volume des Icônes de
coup qui venait de frapper noire ami Cavanilles. Elle fut fajte dans le
dans ses affections les plus chères, avait jardin du Moi, à Madrid. C'est là que ce
étouffé la plante sous une même dou- botaniste décrivit la plante cl la dédia
leur ! au Révérend père Barnadez Coba, jésuite
On multiplie l'espèce, de boutures espagnol, qui durant le XVI" siècle,
faites en serre, à froid, sous cloche; résida pendant plus de quarante ans
mais la voie du semis est bien préfé- au Mexique, et y écrivit une Histoire
rable; elle produit des individus plus [ du Nouveau Monde, en dix volumes,
robustes. On sème de lionne heure en qui n'ont jamais été livrés à l'impression,
terrines, sur couche chaude, et l'on re- La variété à feuilles bordées de blanc,
pique de même, bien qu'il soit plus Cobœa scandens, foliis albo marginatis,
avantageux de semer en place, c'est- dont nous publions la figure ci-contre,
à-dire de mettre trois graines, en trian- nous est venue de chez M. F. A. Haage
gle, dans un petit pot, et de ne laisser junior, d'Erfurt; nous ne savons rien
survivre que la plus belle des petites de plus sur son origine. Tout ce que
plantules qui auront levé. nous pouvons assurer, c'est que jamais
On peut la cultiver en grands pois, pnnachure ne se montra plus nette et
et vers la fin de juin en faire passer les plus constante que dans celte exquise
branches à travers l'ouverture qu'a lais- variété.
sée l'enlèvement d'un carreau de vitre Le genre Cobœa se compose jusqu'ici
de la serre. Le pot et la base delà plante de trois espèces : 1" le C. scandens,
reçoivent les émanations chaudes, pro- 2° \eC.macrosloina et S" le C.slipularis.
duites dans la serre, et font participer les Les fleurs d'un jaune verdàtre que pro-
branches qui tapissent la façade exlé- duisenl ces deux dernières espèces, ne
iii ure, de l'excitation vitale que donne les recommandent guère; tandis que les
celle chaleur artificielle, due à l'accu- grandes., belles Heurs d'un bleu violacé
mulaiion de calorique qu'y amènent les que donne, en masse, le C. scandais,
rayons solaires. rappellent de magnifiques corolles de
L'humidité pendant la sombre saison Gloxinias, agrandies et d'une admirable
est le seul ennemi sérieux dont il Taille régularité, que de longs pédoncules font
se garer. si bien ressortir de son luxuriant
La première figure qui ail éié publiée feuillage. L. Vil.
quer des boissons bien aromatisées et de pelils barils, qui, ordinairement, ont déjà
bonne qualité; le Brésil pourrait donc en servi pour les vins d'Europe. Certains in-
exporter au lieu d'en importer. Les pro- seclesrendentlaconservaliondereau-de-vie
priélés stimulantes que ces éthers possè- très-difficile: ce sont de petits coléoptères
dent à un haut degré, font donner la pré- îles genres Bostrichus et Apate, que l'on
licence ;ui\ boissons qui eu coniicii lient . voit voler le soir en grande quantité. Ils
— 11 est enfin une circonstance qui peut perforent les vases qui contiennent des
influer sur l'odeur et la couleur des eaux- liquides alcooliques; la dureté du bois ne
de-vie, c'est la nature des vases dans les- : les arrête pas, car ils percent même les noix
quels on les conserve. Nous en avons vu de de coco les plus dures. Il est dillieile de s'en
deux espèces : ou bien ce sont des troncs préserver; pour y parvenir, on ■ duil
d'arbres qu'on a creusés et dont on ferme le d'une couche de poix et de goudron les
dessus avec une planche, ou bien on se sert vases, qui doivenl être du reste à parois
de grands parallélipipèdcs en planches très- très-épaisses. Pour empêcher l'écoulement,
épaisses; or, ces bois peuvent communiquer les irons se bouchent au moyen de petites
leur odeur cl leur couleur aux liquides. Le chevilles et de suif. — Nous avons vu oble-
Iransporl se fait à <\n- de mulets, dans de nir par In distillation des mauvaises eaux-de-
CRATAlGUS oxyacantha horrida Carr
• Variété jaicliniipip.
Eus
.'(fil II
\ m.
201
CRATMS OXYACAMA,
L., VAR.
IIORRIDA
CARR.
ROSACE.E,
Rosace* g Pomaceœ Juss., DC. Prod. II, 626 (1825). — Pomaccœ, Lindl., in Linn.
Trans., XIII, 95 (1821) ; Endl., CCLXX.
CIIARACT. GENER. — Cal. tubus urceolalus, I formibus subinteeris trifidis laciniatisve elabris
limbus Sf-fidus. Pet. patentia orbiculala. Ovarium
2-3-loc. Styli totidem glabri. Pomuni carnosum
ovatum denlibus calycinis vol disco incrassato
clausum, putaminc osseo. — Fruitées spinosi. Fo-
lia angulata oui dentala. Corymbi terminales.
Bracleœ subulalœ deciduœ. DC. Prod. II, 626.
CHARACT. SPECIF. — C. foliis obovato-cunei-
subnitidis, floiibus corymbosis 1-5 gynis, calyci-
bus eglandulosis acutis. DC. Prod., 1 c.
CIIARACT. VARIET. — Spccici (Cr. Oxyae.)
omnino similis; spinœ autem magnas in areolis
compressa?.
Cratsegus Oi;ncanlha, L , var. iiiiitiiin \ .
Caru. — finiMiis i>i<;v\v, IIort. alicj.
Jamais qualificatif ne fut mieux ap- j
proprié à une plante que celui dliorrida
appliqué à ce Cralœgus. En effet ses
épines, très-rarement simples, si ce n'est
parfois sur les jeunes bourgeons, sont
d'abord bi- ou trifurquées ; mais à celles-
ci s'en ajoute bientôt un grand nombre
d'autres qui, réunies et soudées par leur
base, forment une espèce d'empâtement
duquel naissent des épines grosses ,
très-résistantes, noires, constituant des
faisceaux ou sortes d'aréoles d'un vo-
lume plus ou moins considérable, ainsi
que le démontre la figure ci-jointe. Ces
faisceaux, assez rapprochés les uns des
autres, donnent à la plante un air sau-
vage et terrible qui justifie cette épilhète
à'horrida.
D'où vient celte plante? Comment a-
t-elle été obtenue? C'est ce que proba-
vie, à l'aide du chauffe-vin de Desornes, un
esprit de vin de qualité supérieure et mar-
quant de 56° à 41° Cartier. Cette spécula-
lion étant lucrative à Rio-de-Janciro, où les
vivres et le combustible sont fort chers, il
est évident qu'elle le serait à plus forte
raison dans les endroits où le bois n'a
aucune valeur, etoù le transport peut avoir
lieu par eau.
Si le Sorgho, à cause de la petite quan-
tité de sucre cristallisable qu'il contient,
n'a pu faire de concurrence sérieuse à la
betterave, il ne saurait non plus en faire
une à la canne. Quelques étrangers qui en
ont essayé la culture en petit, n'ont guère
obtenu de résultats plus favorables sous le
rapport de la distillation, que sous celui de
l'extraction du sucre.
Du Coton.
Dans la province de Rio-dc-Janciro la cul-
lureducoton est nulle; dans ccllede Minas-
Geraes, lorsque les esclaves, et par consé-
quent les vivres et les bêtes de somme
étaient à meilleur marché, on s'en occupait
Tome iv, 2e Série (1839).
davantage qu'aujourd'hui; c'était aux en-
virons de Minas-Novas que l'on rencon-
trait les plus grandes plantations. L'éloignc-
ment de la côte ne permettant pas de le
transporter à l'état brut, on le filait au
fuseau, pour en faire des tissus grossiers,
qui étaient expédiés à Rio et dans les pro-
vinces limitrophes, et servaient à habiller
les esclaves; pour tout autre usage il était
nécessaire de les défiler et de les travailler
à neuf. On en faisait aussi des étoffes un
peu inoins communes et à fds mieux tor-
dus, auxquelles on donnait diverses cou-
leurs par des procédés grossiers. Ces étoffes,
faites de même avec une trame fdée au
fuseau et peu tordue, n'étaient pas de belle
apparence, mais fortes et durables; elles
jouissaient d'une certaine réputation dans
le pays, où on les connaît encore sous le nom
A'algodaô de Minas. Les cultivateurs pré-
tendent que les pluies du mois d'avril, les-
quelles sont aujourd'hui bien plus fréquen-
tes qu'autrefois, étant très-nuisibles à la
récolte du coton, en ont fait abandonner la
culture. A cette cause il faut ajoulcrl'aboli-
26
202
CIUTjEGUS OXYACAïS'TJIA, i... vvn. llnltlIIDA, Cvnr..
hlement personne ne sait aujourd'hui.
Ce que nous pouvons dire avec toute
certitude, c'est qu'elle est une variélé
de l'Épine blanche ordinaire, du Cra-
tœgus Oxyacantka, fait que constatent
clairement ses feuilles, ses fleurs et ses
fruits. Au Muséum, où nous la culti-
vons depuis bientôt 8 ans, nous l'avons
reçue sous le nom de Cratœgus diyyna,
nom loul-à-fail impropre , puisqu'uu
lieu d'avoir constamment deux pistils,
ainsi que le nom semble l'indiquer, elle
n'offre ce caractère qu'exceptionnelle-
ment; sous ce rapport encore, elle ne
présente aucune différence avec l'espèce.
Comme cela arrive presque toujours
lorsqu'il s'agit de variétés, nous som-
mes dans l'ignorance la plus complète
quant à son origine. Celle-ci n'a dans
certains cas, qu'une importance secon-
daire. Certes, il n'est pas indifférent à
l'horticulteur, de même qu'à l'amateur,
qu'une plante vienne de tel ou tel pays,
mais il lui importe surtout qu'elle soit
belle, qu'elle lui offre des avantages
d'une autre nature, ou plutôt qu'elle
serve à un usage économique quelcon-
que. Si sous le premier rapport, cette
variété de Cralœgus n'a pas un très-
grand mérite; si elle est dépassée par
diverses espèces et plus spécialement
par les variétés à fleurs roses et blan-
cbes, doubles ou simples, on convien-
dra néanmoins qu'elle possède un genre
de beauté à la fois original et pittores-
que. — Au point de vue économique
elle aurait une grande importance, elle
serait de première valeur, si elle pouvait
se reproduire de graines avec tous ses
caractères; car alors elle pourrait servir
à former des haies tout-à-fait impéné-
trables. Malheureusement il n'en est pas
ainsi, et les graines reproduisent le type
et non la variélé qui fait l'objet de cet
article. Pour la propager on est obligé
de la greffer, cequien rend l'emploi pour
clôture impossible, et la confine dans le
jardin d'ornement. Nous devons dire
aussi qu'il faut employer la greffe en
fente, car lorsqu'en pratiquant la greffe
en écusson on n'a pas soin de bien choi-
sir les yeux, il se produit un fait assez
curieux sur lequel nous reviendrons.
Carr.
lion de la traite des noirs, puis la décou- I
verte des terrains diamantifères de Cincorâ
dans la province de Bahia, découverte qui
enleva bien des bras à la culture du coton-
nier, comme aussi à l'extraction de l'or.
Les parties centrales de la province de
Minas, de même que les provinces du
Nord, se dépeuplent de leurs esclaves parce
qu'on les vend aux planteurs de café, qui
en font l'acquisition à des prix très-élevés.
Les grandes plantations ayant disparu,;
la production est aussi très-limitée. Les
étoffes teintes ne se fabriquent presque
plus; on ne fait guère que des tissus
propres à vêtir les nègres. Néanmoins la
dénomination d'étoffes de Minas est encore
générale dans la province de Rio; mais ce
sont des contrefaçons anglaises qui por-
tent ce nom; à Minas-Novas on les appelle
étoffes de St. Paul.
On >éme le coton nier de préférence par un
temps pluvieux, en septembre, octobre ou
novembre, dans des trous faits à la bècbc,
de distance en distance. La récolte a lieu
d'avril en septembre. L'époque des semis
coïncide avec celle du maïs. La première
cueillette, celle des fruits des branches infé-
rieures, s'opère en avril; elle est la meil-
leure. S'il pleut à cette époque, lorsque le
fruit commence à s'ouvrir, le coton pourrit".
Outre celte première cueillette, on en'fait
encore une ou plusieurs autres jusqu'en
septembre. On a l'habitude de planter du
maïs entre les arbustes, et on donne à la
plantation deux sarclages par an, dont l'un
doit être exécuté en novembre ou décem-
bre, et l'autre en février-mars. Nous avons
vu aussi des plantations mêlées de coton et
de ricin. On ne laisse croître que trois ou
quatre tiges au même endroit, on coupe
les autres; on enlève aussi le sommet des
arbustes, afin qu'ils n'atteignent pas une
bailleur, telle que la récolte à la main de-
vienne impossible. — Le cotonnier n'aime
pas un sol vierge, il prospère mieux dans
une terre qui n'est pas Irop forle, un peu
sèche et bien exposée. En terrain propice
une plantation dure de 8 à 10 ans. Un
MISCELLANEES.
203
groupe de trois ou quatre tiges rend de
une à huit livres (une livre =0kil ,460) de
coton brut avec semences. Après avoir
séparé les semences, il ne reste d'une
arroba (52 Iiv.) que 7 à 10 livres de coton.
Le coton brut passe entre deux cylindres
en bois, ou mieux en fer, pour la sépara-
tion des semences; celles-ci tombent d'un
côté et le coton de l'autre. On appelle celle
opération descarossar ; elle est exécutée
par des femmes. Les cylindres sont rare-
ment mus à l'eau, presque toujours à la
main. Une personne décarrosse en un jour
4 arrobes de coton brut, qui rend environ
1 arrobe de coton. A l'aide d'un arc tendu
on bat le coton, comme les chapeliers le
font des poils de lapins, ce qui a pour but
de le débarrasser de sa poussière. Des né-
gresses le lilentensuiteau fuseau, rarement
au rouet ; d'autres enfin sont occupées à
confectionner le tissu grossier dont nous
avons parlé, et dont une personne peut
tisser de 8 à 9 covos par jour (1 covo = 67
centimètres).
En 1847-48 un Anglais, M. Cumbcrland,
fonda à Canna de Reino (à environ 12 lieues
de Lagoa Santa) une petite filature méca-
nique, composée de 4 machines à décar-
rosser, d'un loup pour éloigner la pous-
sière, d'une carde avec 4 tambours à
nettoyer et 2 tambours d'introduction (au
lieu de cylindres), de 3 petits laminoirs
de 8 cylindres, d'un banc à broche et
de deux petites machines à filer, qui ne
sont autres que des bancs à broches plus
fins, avec 120 fuseaux. La roue motrice à
eau fait 7 évolutions par minute avec une
force de 7 chevaux. Une machine méca-
nique à tisser n'a plus été employée depuis
la mort du fondateur, parce qu'on ne sait
pas s'en servir. Depuis 18o2 la filature
appartient à une société, sur l'organisation
de laquelle nous allons dire deux mots,
parce qu'elle sert de type à toutes les
associations industrielles qui ont été ten-
tées dans le pays. Elle se compose de
150 associés, représentant 500 actions de
100 milreis (500 francs) chacune, ce qui
constitue un capital de 50 conlos de reis
(1 conto vaut environ 5,000 francs, valeur
intrinsèque). En outre, le gouvernement
provincial donne 20 conlos à titre de prêt,
sans intérêt, pour 9 ans.
Les procédés de teinture dont on se sert,
sont à la fois simples et grossiers. L'écorce
d'une quantité d'arbres du pays est très-
riche en tannin , de sorte qu'au moyen
de leurs décoctions et de mordants, on peut
obtenir des couleurs de diverses nuances.
Les roches granitiques et amphiboliques
sont en général riches en fer, soit à l'état
«l'oxyde, soit à celui d'oxydule; les pro-
duits de leur décomposition en contien-
nent aussi sous ces deux formes, de sorte
qu'il existe dans la terre argileuse ou tal-
queuse rougeàtre de la superficie du sol,
un mordant tout préparé; après en avoir
délayé une certaine quantité avec de l'eau,
on plonge dans cette bouillie les tissus
sortant des décoctions. La brauna (Mela-
noxylon Brauna) sert à donner des teintes
du brun le plus clair jusqu'au plus foncé
presque noir. A l'aide du capim peiba
ou sapé (Anatherum bicorne), on obtient
une couleur rose clair; une Malpighia-
cée, le Mureci (Byrsonima verbascifolia)
teint le coton en gris. Avec le paô-d'arco
on produit une couleur rouge. Le bleu
s'obtient avec les feuilles de l'indigotier,
qu'on laisse infuser dans l'eau pendant
24 heures, après quoi on les en retire,
pour y plonger les étoffes à teindre ; on
bat et on agite le liquide pour faciliter
l'oxydation et la transformation de l'indigo
blanc en indigo bleu. Une décoction de
feuilles d'aboboras do mato (Dupraria ra-
cemosa) communique au colon une couleur
jaune clair que l'on peut fixer avec de
l'alun. Les feuilles d'une Euphorbiacée
appelée marmeleiro do campo (Maprounea
brasiliensis), sont employées à teindre en
noir à l'aide de la boue. La gallinha choca
ou mercurio do campo a une écorce don-
nant une teinture rousse qu'on dit solide.
La flore du pays fournit du reste un grand
nombre de matières tinctoriales, que l'on
pourrait employer avec plus ou moins
d'avantages.
On a essayé d'établir à Rio des filatures
de coton et des manufactures d'indiennes,
mais les vivres et la main-d'œuvre y sont
trop chers pour que ces entreprises aient
du succès.
On appelle paina dans le pays, les
poils soyeux de quelques espèces de vello-
zias que l'on rencontre dans les campos;
on donne le même nom aux soies qui sont
attachées aux semences du fruit d'une liane
appartenant aux Apocinées. On s'en sert
pour bourrer les bats des mulets, pour faire
des coussins, mais on ne les file pas.
'Mi
MISCELLANEES.
I>U Ttllmr.
On cultive le tabac dans la province de
Bahia bien plus que dans celles de Rio et
de Minas; pourtant de petites plantations
se rencontrent presque partout; souvent
elles appartiennent aux esclaves qui les
cultivent pour leur propre usage, quand
leurs maîtres ne leur en délivrent pas la
plus petite ration. La grande proportion
de ses cendres dénote qu'il exige un sol
riche ou fortement engraissé; sa culture
est trop connue pour que nous nous y
arrêtions ; il en est de même de sa fabri-
cation. Le tabac du Brésil a en général la
réputation d'être de bonne qualité. Pour
la consommation on le préparc sous trois
formes: on en fait du râpé, des rôles et
des cigares. Une maison suisse à Rio-de-
J.ineiro, ayant des succursales à Rallia et à
Pernambuco, fabrique une grande quan-
tité de râpé qui jouit d'une réputation
justement méritée. Les cigares se confec-
tionnent essentiellement dans les villes du
littoral; leur usage va en diminuant à
mesure que l'on s'avance dans l'intérieur;
ceux dits de Bahia sont assez estimés.
Iiicn qu'on les expédie dans des boites
d'un bois aromatique, qui nous parait être
du cèdre (Cedrela brasiliensis) ou de la can-
jerana (Cabralia Canjerana), ils sont néan-
moins souvent perforés par des coléop-
tères, appelés Brocos, et qui appartiennent
aux mêmes genres que ceux qui percent
les barils de vinetd'eau-de-vie(flo8tricfejts
et Apate). Le tabac en rôles, connu sous le
nom de fuma, se fabrique partout; on en
fait une ample consommai ion : on le
mâche et on le fume. L'habitude de le
mastiquer ou d'en sucer de longs mor-
ceaux, est passablement répandue parmi
les Brésiliennes , qui , en cela, comme en
beaucoup d'autres choses, imitent leurs
négresses esclaves — Le tabac en rôles
a toujours un certain degré d'humidité;
pour qu'il la conserve mieux on ajoute
même quelquefois de la mélasse, et c'est
peut-être davantage à l'humidité qu'il con-
tient, qu'à sa proportion de nicotine, qu'il
faut attribuer ce qu'on appelle sa force.
Apres l'avoir coupé on en fait des ciga-
rettes avec de la paille de maïs, ou bien on
le fume dans de petites pipes en boi~. La
ibustioo s'effectuent dans ces dernières
d'une manière moins complète, il est na-
turel qu'une assez forte dose de nicotine
passe avec la vapeur d'eau dans la bouche
du fumeur, sans avoir été décomposée par
la chaleur, et qu'elle agisse avec toute sa
force narcotique; aussi n'y a-t-il guère que
les nègres qui se servent de pipes. Dans
les cigarettes, la combustion est plus com-
plète, et lorsqu'elles sont faites à l'avance,
comme celles dites de SI. Paul, le tabac
a le temps de se dessécher, et une partie
de la nicotine qui a été holée par l'effet
de la fermentation, peut s'évaporer.
Sous le nom de pungo ou diamba, les
noirs fument quelquefois les feuilles d'une
plante qui n'est autre que le Canabis
indica; elles sont fortement narcotiques,
à cause du hatschi qu'elles contiennent.
De la Mandiora.
La Mandioca, originaire d'Amérique, est
envisagée par les habitants des pays inter-
tropicaux comme une plante de première
importance, parce qu'elle leur fournit de
quoi remplacer le pain et la pomme de
terre. Les botanistes admettent deux espè-
ces du genre Mandioca : la Mandioca utilis-
simu, appelée aussi Mandioca amure ou
Mandioca sauvage, et la Mandioca aipim
ou aipim ou Mandioca douce. De ces deux
espèces la culture a fait naître diverses
variétés que l'on distingue par les noms
mandg, rochu, pur y, etc.; il en existe
même une de la .Mandioca amère, qui, par
sa taille, diffère tellement des autres, qu'un
botaniste serait disposé à l'admettre comme
espèce; elle est connue sous le nom de
Mandioca assit. Nous en avons vu ù la
fazenda Cipo, dont la tige mesurait 4 pou-
ces de diamètre au moins (tandis que les
espèces ordinaires ont au plus un pouce);
le propriétaire nous a assuré que celle
variété possédait des racines de '.) pieds
de longueur; deux plantes suffisent pour
faire 1 '/l alqueirs (I alqueiro = environ
40 litres) do farine; il est vrai de dire que
ce n'est que dans un sol bien préparé
qu'elle prospère à ce point.
La racine de la Mandioca douce est très-
féculente; une tranche humectée avec de
la teinture d'iode, et examinée au micros-
cope, laisse voir la forme caractéristique
des granules, qu'on y rencontre en très-
grand nombre comme dans la pomme de
terre. Par la cuisson la membrane des
grains de féetrle se rompt, et l'amidon, en
LOPHOSPERMUM SCANOENS COCC1NEUM
I< Semis Orange rir
liU9.
203
SCANDENS, don. COCCINEM.
Scrophulariaccoe, Benth.
CHARACT. GENER. — Calyx S-partitus, folia-
ccus. Corolla tubulosa, tubo superne dilalato,
fance pervia iutus lineis pilorum 2 sub labio
inferiore percursa, limbi laciniis pateutibus parum
inajqualibus, Slylus apicc bilamellatus, lobis in-
tus stigmatosis. Capsula globosa, subaequalis,
loculis sub apice foramine irregulari dehiscentibus.
Semina ovalo-truncala, tuberculata, ala membra-
nacoa irrégularité!- lacera cincta. — llerbw Mexi-
canœ perennes rliizomale prœdUœ. Caules ope
pctiolorum pedunculorumque aile scandentes. Folia
alterna uel inferiora opposila, lobato-dentata. Pe-
dunculi axillarcs, elonf/ali, flexuosi. Coroltœ spe-
ciusce. rabescentes.
CHARACT. SPECIF. — L. foliis cordato-ovalis
acuminatis grosse inœqualiter dentatis teiiuissime
glauduloso-pubciulis, calycis segmeutis ovato-
lanceolatis oblongisve glabriusculis, corollte glabra:
limlio erecto patente. 2J. in Mexico (Moçino et
Scssé) — Ilot. marj. t. JUJO. Ilensl. botanist t. 17.
Sœ. brit. fl. yard. scr. 2, t. 401. Totum L. erubes-
cenli glabrius. Flores numerosiores, paulo minores.
Corolla intensius colorata, tubo superne minus
inflato, laciniis limbi prœsertim labii inferioris
minus patentibus. 1)C. in Prod. X, p. 207.
CHARACT. VARIET. — L. s. floribus intense
rubris.
Aujourd'hui que l'art céramique pro-
iluil de si jolis vases à suspendre, c'est
le moment de rappeler à nos lecteurs
qu'il est des plantes presque oubliées/
telles que les Lophospermum, les Rho-
dochiton, dont l'emploi ne saurait être
s'épanchant, produit le même phénomène
qu'on remarque chez les pommes de terre,
qui possèdent la qualité d'être farineuses.
Une bonne Mandioca douce se fendille,
saute et s'eflleurit, comme une bonne
pomme de terre; elle a quelques fibres
ligneuses dans le milieu et contient en
général plus de cellulose que celle-ci; on
peut toujours à l'œil nu reconnaître dis-
tinctement le tissu ligneux. On la mange
cuite sous la cendre ou dans l'eau, ou rôtie
comme la pomme de terre. Les animaux
peuvent la manger crue; quand elle n'est
pas fraîchement arrachée, elle parait beau-
coup plus fibreuse. On en fait rarement
de la farine; pour cet usage on se sert de
la Mandioca amère qui est d'un plus grand
rendement que la douce. Celle-là ne peut
servir directementà l'alimentation; peu de
temps après qu'on l'a arrachée et lorsque
par la ràpure on en a désagrégé les tissus;
clic répand une odeur prononcée d'huile
d'amandes amères, et produit les réactions
caractérisliqucsderacideprussique(commc
nous nous en sommes assurés avec des sels
ferreux et ferriques, chez M. le Dr Tcu-
scher), qui lui communique ses propriétés
vénéneuses à un haut degré. L'acide prus-
sique ne se forme qu'au contact de l'air et
après la désagrégation des tissus; sous ce
rapport les deux espèces de Mandioca se
distinguent l'une de l'autre, comme les
amandes douces des amandes amères; il
est très-vraisembable que toutes les deux
contiennent de Yémulsine, cl que l'espèce
amère contient en outre de Vamygdutine.
Pour extraire cette dernière substance des
tourteaux d'amandes amères, on sait qu'il
faut opérer sur d'assez grandes portions ;
nous avons essayé chez M. le Dr Teuscher
d'en préparer un peu avec de la Man-
dioca amère : si nous n'avons pas réussi,
nous en attribuons la faute à l'cxiguité de
la quanlilé employée, et nous sommes bien
convaincus qu'en opérant sur de plus
grandes masses on y réussirait. Le jus
exprimé de la Mandioca donne bientôt les
réactions du glucose, et M. le l)r Teuscher
a déjà observé qu'une fermentation alcoo-
lique ne tarde pas à se manifester; elle est
accompagnée de la formation d'une levure,
qui, sous le microscope, présente une forme
de champignon se développant par voie de
bourgeonnement, d'une manière analogue
au Toi vula cerevisia. Nous avons voulu
répéter l'expérience pendant notre court
206
LOPHOSPERMUM SCANDENS, Do>., COCCINEUM.
assez recommandé. Mais il faut que le
vase soil assez grand, pour qu'il con-
vienne à ces piaules, dont les feuilles
sont trop larges pour figurer dans des
miniatures de suspensions, comme on
les appelle en style moderne. — Qu'on
s'imagine le centre du vase occupé par
un Aslclia linnksii , par exemple, le
pourtour garni île lierre entremêlé de
Lophospermum ; de Rhodochitonj ne
serait-ce pas d'un charmant effet? Et
vraiment ne voit-on pas que c'est mener
ces végétaux contre nature que d'en
relever les branches dans le sens ver-
tical ?
Etalez une Serpentine (Cereus /lagelli-
formis) en éventail devant un treillis de
lattes, arrangées comme s'il s'agissait d'y
placer un arbre fruitier en espalier!
Remplissez au contraire à l'aide de plan-
tes bien branchues de celle même ser-
pentine l'un de ces vases destinés à être
suspendus, et jugez de la raideur de
la première de ces formes, en la com-
parant au laisser-aller de l'autre, à
l'élégance de celle qui se rapproche de
l'habitus de la plante dans son pays
natal !
Au Brésil les épiphylles retombent si
gracieusement des branches qui les
portent, et leurs fleurs sont si bien fai-
tes pour s'épanouir dans celle position
inclinée!
Que dirait-on d'un saule pleureur
dont on relèverait les branches, — d'un
peuplier d'Italie qu'on recourberait en
demi-cercle !
Les Rhodochilon et les Lophospcr-
mum sont des plantes à rameaux natu-
rellement retombants et qui plairont
toujours étant cultivées de celle ma-
nière.
Elles sont originaires du Mexique,
d'où elles ont élé introduites il y a déjà
bon nombre d'années.
La variété de Lopliospermum scan-
cle?is, dont nous donnons ici la figure, a
été obtenue de graines; ses fleurs sont
bien plus foncées que dans le type.
On multiplie ces plantes de bouture
avec la plus grande facilité.
L. Vil.
séjour chez notre ami; mais ce fut la fer-
mentation visqueuse qui se manifesta, sans
que nous sachions à quoi en attibucr la
raison. La formation du glucose, de l'acide
prussiqueet de l'essence d'amandes a m ères
(ainsi que l'amertume du goût) permet de
conclure que ces trois corps se sont formés
aux dépens de l'amygdaliiic. De même que
les Amygdalées se distinguent des autres
familles de leur ordre, par l'amygdalinc
qu'elles contiennent, il est probable que
certaines Euphorbiacées en contiennent
aussi, du moins dans leurs racines. — On
prétend généralement que les porcs qu'on
a habitués dès leur jeune âge à manger de
la Mandioca amère, peuvent plus tard, sans
danger, en consommer d'assez fortes quan-
tités, et boire même de son jus. Il est pos-
sible que l'acide prussique se comporte
comme d autres poisons organiques, c'est-
à-dire, qu'en commençant à en prendre de
faibles doses, on puisse s'habituer peu à peu
à en supporter impunément de plus fortes.
Quelques fazendeiros qui cultivent la Man-
dioca sur une grande échelle, dans la pro-
vince de Minas, nous ont assure que certai-
nes variétés de la Mandioca amère perdent
avec l'âge la plus grande partie de leurs
propriétés vénéneuses, et, qu'au bout de
deux ans, on peut la manger sans danger.
Comme la Mandioca, après avoir atteint
son degré de maturité, peut séjourner assez
longtemps dans le sol, sans préjudice aucun
(précieux avantage, puisqu'on peut l'arra-
cher au fur et à mesure qu'on en a besoin,
sans se donner la peine de l'emmagasiner),
il ne serait pas impossible qu'après la ma-
turité, l'amygdaline subisse une transfor-
mation ou qu'elle soit décomposée. On sait
que dans bien des végétaux, après la flo-
raison, la quantité de sucre ou d'amidon
diminue au point de disparaître presque
complètement.
D'après ce qui précède, on conçoit que
pour faire servir la Mandioca amère à
l'alimentation, il faille en extraire le
principe qui produit l'acide prussique et
que nous supposons être l'amygdalinc, ou
bien de laisser s'opérer la formation de
l'acide prussique pour le chasser ensuite
COELOGYNE ( Pleione ) MACULATA L i mil .
Khasia Assam .Verre ■h.l,„i,-
L94
207
1 170.
COELOGYNE (PLEIONE) MACULATA,
LINDL.
Orchidacea:.
Vide supr. vol. VIII, I gerrimo emarginato lincis 7-barbatis. Li.vdl. in
I Folia Orchidacea , Cuclogyne, N° 40.
CIIARACT. GENER,
pag. 57.
CIIARACT. SPECIF. — C. pseudobulbis uni- I Cœlogyne (Plelone) niaoulala, Lindl., in
coloribus umbonatis crassis basi angustatis, brac- Wallich, PI. as. rar., I. iii, t. J>3. — Hook. in
tea brevi subrotunda cucullata inflata, sepalis j Bot. mag., 4691. — Griffitii, not. III, 281.
petalisque ovalibus acutis, labello rotundato intft- '
On ne saurait assez le redire, c'est
un acte irréfléchi que de jeter les débris
de végétaux qui arrivent des tropiques,
quand il y adhère du chevelu , de la i
terre, des mousses; car ce détritus re-
cèle parfois des graines, de petites raci-
nes encore en vie, déjeunes pseudo-bul-
bes tout ridés, qu'un examen superficiel
fait considérer comme cadavres, tandis
que bien souvent il y a de la vie clans
J tout cela. L'existence de ces petits brins
n'a probablement été conservée que par
I ce même détritus , sous la protection
duquel a pu s'opérer ce long voyage,
par une température cl une humidité
toujours égales; les transitions brus-
paria vaporisation; or ces deux moyens
sont mis en usage dans la pratique. Quand
la Mandioca doit servir à la nutrition des
animaux, on la cuit à plusieurs eaux, afin
de rendre le ferment inactif et d'en extraire
autant que possible le principe déeompo-
sablc et amer. L'homme, pour ses besoins,
la réduit en farine au moyen d'une râpe
circulaire, composée d'une roue en bois,
sur laquelle est fixé un cercle de cuivre
percé de trous à aspérités; une esclave
tourne la roue à l'aide d'une manivelle et
une autre présente à la râpe les racines de
Mandioca, qu'on a préalablement lavées et
nettoyées. La ràpure tombe dans une auge
qui se trouve au-dessous; elle est ensuite
transportée dans une autre auge, percée de
trous pour laisser échapper le jus. On la
recouvre de feuilles de palmiers ou de
paille de maïs et d'une planche épaisse; à
l'aide d'un levier que l'on charge à l'une
de ses extrémités ou que l'on fait baisser
par une vis en bois, on détermine une
pression suffisante pour en extraire autant
que possible les parties aqueuses. L'eau
qui en découle, est de couleur blanchâtre
et contient la plus fine fécule; on la re-
cueille à part pour la laisser reposer et
procéder à la décantation. On obtient de
cette manière deux produits : la râpure
qui reste dans l'auge, et la fécule entraînée
par le jus. Celui-ei étant très-vénéneux, on
a soin de l'éloigner aussitôt que toute la
fécule s'est déposée. Les personnes ou les
animaux qui en boivent, meurent rapide-
ment, si on ne leur administre aussitôt
un antidote. Nous avons vu des mulets et
des enfants mourir en peu de temps pour
avoir bu de celte eau ; par contre sur cinq
poules qui étaient déjà couchées à terre et
languissantes, nous en vîmes sauver deux
auxquelles on avait eu le temps de faire
avaler de l'argile délayée en bouillie.
Comme nous l'avons déjà l'ait remarquer,
les terrains argileux ou talqucux, provenant
de la décomposition des roches graniti-
ques et amphiboliques, contiennent des
sels d'oxyde et d'oxydule de fer, lesquels,
en présence d'une dissolution d'acide
cyanhydrique, déterminent la formation
du bleu de Prusse. Celte circonstance
explique leur emploi comme contrepoi-
sons. La fécule déposée doit être lavée à
plusieurs eaux, afin d'être débarrassée de
tout l'acide prussique qu'elle contient ;
séchée ensuite, elle constitue la pulvilha
qui jouit des mêmes propriétés et sert
aux mêmes usages que tout autre amidon
208
COELOGYNE (PliEIONE) MACULATA, Lindl.
ques (lu milieu ambiant, toujours va-
riable, eussent cent fois l'ail flétrir el
dessécher ces petits fétus.
Parmi les débris qui échappent à l'œil
souvent inexpérimenté de celui auquel
on abandonne le soin du déballage de
colis, venant de l'Inde anglaise, par
exemple, figurent bien certainement de
ces petits Pleione dont les pseudo-bul-
bes tout ridés ont parfois à peine l'épais-
seur d'une pièce de cent sous. S'il nous
était permis de nous servir d'une com-
paraison aussi triviale, nous dirions
qu'une Hanche de pomme de terre, en
partie desséchée et racornée dans la
cendre du foyer, rappelle de tous points
la physionomie de cette pellicule qui
corolles au-dessus des mousses qui les
élreignent de toute part ; la richesse de
leur coloris est encore rehaussée par le
vert sombre des mousses, du sein des-
quelles s'élèvera plus tard un feuillage
tout plissé, étranglé à la base d'une
manière bizarre, et qui ne se montre
guère pendant la saison des fleurs.
Wallich l'a découverte dans le Khasia;
Ilooker et Thompson l'ont trouvée crois-
sant à une altitude de 4-j000 pieds.
Les aborigènes la nomment Alla Clia-
karpate.
Les fleurs paraissent en octobre; elles
sont grandes et blanches; leur labelle
seul, zébré jaune d'or, est très-richement
pointillé de cramoisi, couleur qui se ré-
recouvre la base d'un Cœlogyne de celte ] pnnd sur les bords sous forme de mai-
section, dont les espèces sont les plus \ brures du plus brillant effet.
suaves petites perles, les plus jolis petits , Dans nos cultures nous le tenons sur
bijoux de la famille des Orchidées. un bloc de tourbe, qui retient volontiers
Comme la violette qui s'épanouit au ' l'humidité; pas d'eau pendant le repos;
milieu des feuilles mortes, la Pleione bassinages lors de la pousse el grande
macnlata, de même que ses congénères, chaleur durant cette période,
a souvent peine à élever ses charmantes i L. VII.
ou fécule : on en fait de l'empois, des
bouillies, des biscuits , etc. Le tapioca
est une palvilba desséchée par la torréfac-
tion sur une plaque de tôle, comme nous
le verrons plus loin pour la farine; lorsque
l'action de la chaleur a été prolongée, une
partie de l'amidon se convertit en leucome
(dextrine), et se prend en grumeaux irré-
guliers. Les usages en sont suffisamment
connus.
La ràpurc de Mandioca, quand on la
laisse séjourner dans son jus avant de la
torréfier, aigrit facilement. Sous l'influence
des ferments, les matières amylacées don-
nent naissance, comme on le sait, à de
l'acide lactique, qui peut se décomposer à
son tour et se convertir en acide butyrique.
Dans quelques endroits on favorise cette
fermentation lactique; on trouve que la
farine possède ensuite un goùl plus
agréable. D'autres personnes cherchent
au contraire à l'empêcher el y réussissent
en plongeant dans la ràpurc une lame
de fer. Pour convertir la ràpurc en farine,
il suffit, après en avoir exprimé le jus par
la pression, de la sécher et de la torréfier
légèrement. Celte opération a lieu sur une
plaque de lole chauffée. Les nègres qui
l'exécutent se plaignent fréquemment de
maux de tète. Après avoir jeté la ràpurc
une première fois sur la plaque, en la re-
muant et en l'agitant avec une pelle en
bois, pour en chasser la plus grande partie
de l'eau cl de l'acide prussique, on la passe
à travers un tamis de bambou grossier,
pour en séparer les morceaux non râpés.
On l'expose ensuite une seconde fois à la
chaleur de la plaque pour en achever la
dessication et la torréfier. La râpure, que
l'on doit envisager comme essentiellement
composée de cellulose et d'amidon, peut
subir sur la plaque chauffée diverses modi-
fications qui toutes affectent principale-
ment l'amidon. Par une courte exposition
à une douce chaleur, on en chasse l'acide
prussique et on la dessèche ; si l'action de
la chaleur se prolonge, ou si elle est plus
forte, une partie de l'amidon se change en
leucome ou leicome, et, par une chaleur
plus forte encore, la farine prend une
teinte brunâtre, d'autant plus prononcée
que l'action de la chaleur a été prolongée
,,^'fftr// ut*j0
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Ii71-li72.
20!l
CATTLEYA GllTTATA
LINDL. VAIS.
LEOPOLDI.
Orchidacetc.
CHARACT. GENER,
vol. III (1848) p. 198.
Vide supra Flore,
CHARACT. SPECIF. — C. caulibus elongatis
terelibus, foliis 2 oblongis concavis basi paulo
angustatis, spatha brevi, floribus caruosis, sepalis
lineari-oblongis acuminatis, petalis conformibus
paulo latioribus undulatis. làbelli Irilobi lobis
lateralibus ovatis : intermedio cuneato bilobo disco
tuberculato. Lindl. Bot. rey. t. 1406. — Orch.
N° in. Ilort. Trans. H, ser. 2, t. 8. = C. elatior,
Lindl. Orch. N° !).
CHARACT. VAIUET. — Floribus majoribus,
sepalis tepalisque olivaceo-brunneis atrosangui-
neo tigratis. Rciiu. fil. in Pcscatorca.
l'utllcyii suitata Lcopolui, Lindl. et Rciib.
FIL.
ClTTLEY.l LEOPOLDI, IfûRT. VeRSCII. et Cil.
Lem. in llliislr. hort. PI. <>!), cura diagnns. ju\la
spécimen vivum dcscr. cl. Ch. Lem.
Ne sont-ce pas de magnifiques plantes
que ces Orchidées de Ste. Catherine,
que tous ces beaux Callleija, qu'on y
rencontre à chaque pas; quoi de plus
majestueux que le Lœlia purpurata! —
Et cependant celle partie méridionale du
Brésil nous éloigne déjà sensiblement
des tropiques.
C'est une élude très-curieuse et très-
iniéressanle à la fois, que celle de la
distribution tles Orchidées à la surface
du globe, surtout si l'on considère le
point de vue ornemental ; et, on ne sau-
rait le contester, celles aux couleurs les
plus brillantes, les plus vives, auront
toujours le pas sur celles dont les fleurs
sont exclusivement blanches. Cetlc idée
nous porte à remarquer que plus un pays
est relativement froid, plus il compte d'es-
pèces à (leurs de couleurs éclatantes, clans
ia gamme rouge; au contraire, plus il
s'agira d'un pays très-chaud, et plus on
verra la couleur blanche dominer. Les
Phalœnopsis appartiennent aux Philip-
pines; le seul Dendrobium à fleurs toutes
blanches, le D. crumenalum, est de Java ;
1 les Angrœcum sont de Maurice, de Ma-
dagascar, et de la Sierra-Leone ; les Ca-
lanthe à fleurs blanches appartiennent
aux Philippines, à Madagascar; les
Brassavola les plus blancs, à l'IIondu-
î ras; le Burlinglonia le plus blanc, en-
longéc. Une farine ainsi modifiée possède
un goût agréable, faiblement amer et rap-
pelant celui de la croûte du pain; la sub-
stance brunâtre qui se forme, est sans
doute de Vassamare. Comme on le voit,
suivant la finesse de la râpure et le degré
de chaleur employé, la matière amylacée
peut demeurer intacte ou être transfor-
mée en dextrine ou même en assamare.
Chaque particule d'une" farine grossière
peut aussi présenter les trois états indi-
qués, savoir : au centre de la fécule pure,
autour de celle-ci de la dextrine, et à la sur-
face, de l'assamare. Lorsque la râpure a
fermenté un peu ou séjourné dans le jus,
la quantité de dextrine formée sera plus
forte; la farine doit contenir aussi une
partie du glucose, qui s'est formé simul-
tanément avec l'acide prtissique. — La
farine que l'on fait pour l'usage domes-
Tome iv, -2' SiiniL- (1839).
tique, possède quelquefois la saveur
agréable et la couleur brunâtre de la
croûte du pain; mais celle que l'on ren-
contre dans le commerce ne les a jamais.
Par une torréfaction avancée, la larine
destinée à la vente, subirait une trop forte
diminution de volume, et peut-être se con-
serverait-elle moins bien; car on sait que,
si la mie de pain se dessèche en vieillis-
sant, la croûte, au contraire, à cause des
propriétés hygrométriques de l'assamare,
; devient lui mille. — Quand on conserve
dans des caisses en bois de grandes quan-
tités de farine peu torréfiée, on remarque
ordinairement qu'il s'en dégage une odeur
[ d'acide gras, rappelant celle de l'acide bu-
I lyrique, et les patois intérieures des caisses
deviennent à la longue luisantes. Ces phé-
nomènes sont dus sans doute à la transfor-
mation de l'acide lactique en acide hiitv-
97
eore, est originaire des Guiani s. Esl-il
un Stanhopea a fleurs blanches! il nous
vient de la Trinité; les Babenaria à
grande ■> Deurs blanches sont de Bom-
bay et de Demerara.
S'agil-ilau contrairede pays comparati-
vement Froids, ne trouvons-nous pas lout
d'abord le Disa grandiflora au Cap, à
la Montagne de la Table; les plus beaux
Cattlcya ne croissent-ils pas dans le sud
du Brésil, les Lœlia du Mexique et ces
glorieux Odonloglossum, dans ses pariics
les plus montagneuses? MM. Linden,
Funck et Schlim ne les ont-ils pas
trouvés à de grandes élévations? On
rencontre Y Odonloglossum grande dans
des stations neigeuses; nous avons trouvé
des Zygopclalum épanouis, les fleurs
couvertes de glace! Les pays les plus
chauds sont bien les plus déshérités de
fleurs à coloris brillants; en Afrique elles
sont vertes quand la couleur blanche fait
défaut, ou bien un reflet verdàtre
recouvre celle couleur blanche! —
A Bourbon qu'y a-t-il? des Angrœcum
blancs ou d'un blanc verdàtre. — Les
couleurs les plus éclatantes ne les ob-
serve-t-on pas dans les monts Himalaya?
— Les plus beaux Miltonia ne viennent-
ils pas au Brésil, vers les sommets
de la Serra da Eslrella?
H est certes de nombreuses excep-
tions à celle règle que nous essayons
i \l lin \ i.t I I VTA I.im.i. vai. LEOPOLDI.
d'établir; mais de fait, nous la consi-
dérons comme fondée en thèse géné-
rale'.
si nous prenons ensuite la zone tem-
pérée ou froide, nous remarquons que
la couleur blanche y ferait totalement
défaut, si les Etais- 1 ui< n'étaient là pour
m i ■ us opposer leurs Babenaria, leurs
Cypripedium lerresti es.
El dans un autre ordre d'idées, n'a-
t-on pas observé que plus les pseudo-
bulbes des Orchidées sont épais, durs,
plus ils appartiennent aux parties dé-
couvertes d'un lieu? Les Catasetum,
les Cyrlopodium croissent avec les Me-
lucaelus dans des plaines brûlantes et
sans ombre. Les Onciditim crispum,
phymalochilum et autres , vivent sui-
des arbres dépourvus de feuilles pen-
dant une partie de l'année ; les Sophro-
nitis si charnus couvrent des rochi rs
dénudés, ou viennent sur des arbres
presque sans feuilles, en compagnie des
Lépiotes plus charnus encore. Gomme
nous l'avons pressenti ailleurs, les
Grammatophyllum n'appartiendraient-
ils pas aux plaines sableuses '
Si nous avions parcouru autant de
contrées que M. Linden, que M. Funck,
Huns aurions plus ample matière à des
observations bien curieuses, bien instruc-
tives, tant sur l'habitat îles Orchidées,
que sur leur végétation, et à une foule
rique. — L'n jeune français, M. A. Bazin,
qui habile sur les bords du Macahc, a rem-
placé avec avantage les plaques de tïde en
usage pour la torréfaction, par un cylindre
dans lequel un fait tourner la fécule, à
l'aide d'une manivelle cl d'un axe à pa-
lettes.
Les Brésiliens attachent à h farine de
mandioca la même importance que les au-
tres peuples civilisés au pain; cependant
elle est beaucoup moins nutritive cl d'une
digestion plus difficile, à cause de ses par-
ties ligneuses et de sa forme, qui ne se
prête pas à la mastication; le pain est du
reste un produit sans égal. — En voya-
: ,: m les pai Mrs ias peuplées de la
province de Minas. |c nègre qui nous ac-
compagnait comme muletier, ('■lait toujours
satisfait quand il avait du sucre brut ou
rapadura et de la farine «le mandioca ou
de maïs ; nOUS avuns même été étonnés de
le voir se nourrir exclusivement de ces
deux substances, pendanl plusieurs jours
sans se plaindre, taudis que nous souf-
frions de la laiin ; l'habitude et la quantité
consommée j saut sans doute pour beau-
coup, car l'effet physiologique du sucre
cl de l'amidon est assez connu. — Cuite
avi e de l'eau, la farine de mandioca fournit
un mets connu sons le nom de piVÔO.
La mandioca s,' propage par boutures; le
bouturage pcul s'exécuter en tout temps,
mais de préférence pendant la saison
froide, de juin à septembre. On laisse
C.VfTLEYA GUTTATA Li.ndl. vas. LEOPOLDI.
an
d'autres considérations, qui apporte-
raient toutes leur tribut complémentaire
aux notions de culture répandues déjà
en Europe.
Parmi ces notions, la plus élémen-
taire en ce qui concerne les Catlleya, les
Lœlia, les Dendrobium, provenant di-
rectement de leurs contrées natales, c'est
que le mode de traitement le plus ra-
tionnel et le plus prudent est de les dé-
poser et de les planter à nu, à l'abri des
rayons du soleil, dans une serre chaude,
sur la lannée ou sur la terre des pots,
et de les y laisser jusqu'à ce qu'on voie
poindre les racines nouvelles. Par un
hasard heureux, l'époque de la pousse
i\es plantes élevées en Europe, coïn-
cide presque toujours avec notre prin-
temps, et quand viennent les sombres
journées de l'automne, les pseudo-
bulbes sont aoùtés , durcis, et n'ont
plus rien à craindre de l'absence de
soleil et des temps brumeux, précur-
seurs des gelées. La première partie
de l'hiver préside au repos de ces plantes,
et quand elles se réveillent, en décem-
bre-janvier, la spalhe florale, qui nail
de la partie centrale du sommet du
pseudo-bulbe, entre les deux feuilles,
se développe d'une manière normale, si
la serre est suffisamment chaude, si l'hu-
midité y est maintenue à un degré con-
venable, si enfin les rayons du soleil
n'ont pas fait défaut. Au contraire ,
lorsqu'il y a eu absence de lumière, de
chaleur et d'humidité , ou que l'un de
ces deux derniers auxiliaires a été insuf-
fisant, les spalhes ne s'enlr'ouvrent pas,
les pédoncules floraux restent à l'état la-
tent, comme des chrysalides débiles, in-
capables de percer leur coque. Ces
pédoncules avortent, tandis que d'autres
moins précoces pourront se produire cl
arriver à bien. Ces derniers ne se
montrent qu'en février-mars, pour s'épa-
nouir en mai. Se comportent ainsi : les
Caltleya et Lœlia purpura ta, Brysiana,
crispa, Skinneri, anceps et autres.
Quant aux Lœlia et Caltleya Schille-
riana, Aclandiœ, Mossiœ, lubiata, lu-
leola, prwslans, Perrini, etc., ils déve-
loppent leurs liges florales, dès que les
nouveaux pseudo-bulbes ont parfait leurs
pousses.
Le Catlleya gutlala et ses variétés, au
nombre desquelles se trouve le Leo-
poldi, se rangent parmi ces dernières.
Ainsi qu'on l'a dit avant nous, c'est à
31. De Vos, voyageur de feu M. Alex.Ver-
schaffell, que l'on doit l'introduction
| en Europe de ce magnifique Catlleya,
j imposant par la vigueur de son port,
] admirable par la réunion îles couleurs
insolites qui ornent ses fleurs.
L. VU.
5-4 palmes de distance entre chaque plante.
Au bout de 18 mois on peut l'arracher.
Pendant sa croissance il est bon de lui don-
ner trois sarclages. Comme la pomme de
terre, elle aime un sol un peu sce et
sablonneux; nous avons vu les plus
belles plantations vers Calhào sur l'Arras-
suïa et en général dans les campos secs.
— ■ Un fazendeiro de Lagoa Santa utilise
aussi la tige de la plante de la Mandioca
douce, qui contient un sue laiteux abondant;
après l'avoir séehée, il la passe sous les
pilons à calé, et la donne aux mulets qui
Ja mangent assez volontiers; pour y habi-
tuer les autres animaux, il ajoute un peu
de chaume ou de farine de maïs.
A la suite d'une série d'années de plus
en plus humides, la Mandioca vient d'être
affectée d'une maladie, qui se signale par
un dessèchement inégal de la tige et des
feuilles; les rhizomes des plantes attaquées
présentent une grande analogie avec les
pommes de terre malades. Pendant noire
séjour chez M. le Dr Tcuseher, nous n'avons
pu en examiner au microscope; il est pro-
bable qu'on y découvrirait des cham-
pignons. — Certaines chenilles exercent de
grands ravages dans les plantations, en les
défeuillant et en arrêtant ainsi la crois-
sance des plantes. — Tandis que les car-
nivores recherchent la canne à sucre,
comme nous l'avons déjà dil, les rongeurs,
les ruminants et les pachydermes attaquent
les plantations de mandioca; parmi les
_'l .
MM I I I.WI I S.
premiers il faut citer les Poi a< C. brunca
cl ( . rura) cl les Agulia Dasj procta Aguti
/. . . . parmi les sec Is, les ^eodoa deux
ou trois espèces du genre Ccrvus); parmi
les pachydermes» deux espè ces de pécaris :
le caia ado cl le cm ti '» Dicol j les labiatus
et D. loi quatus .
1 i Farine de mandioca esl souvent rem-
placée par celle de maïs ; la Farine gros-
sière qui sorl du moulin, est torréfiée
con • lu râpure de mandioca ou bien on
la laisse préalablement aigrir. Lorsqu'elle
esi suffisamment torréfiée pour qu'il ;ï i t pu
former de l'assamarc; la farine de maïs
.1 un /.rieur à celle île mandioca.
Dans li"- années de disette on s'esl seri i
de la même manière de la substance qui
enveloppe les graines de deux légumineu-
ses, dans leurs gousses : de VInga el du
Jatoba, en la torréfianl après l'avoirbroyée;
la première se rencontre dans les forêts, la
seconde dans les campos. <>u .1 employé au
même usage le bourgeon terminal del'Eu-
tcrpi chou-palmiste el du Macàuba
Vcrocomia sclerocarpal ' 1 .
A côlé de la farine de mandioca on trouve
encore dans le commerce la recule extraite
de la racine du Maranta arundinacea, el
connue sous le nom d'Ararula ou Arrow-
root; mais au Brésil elle esl de peu d'impor-
tance. - On rencontre dans les jardins,
comme plante d'ornement, une petite Cyca-
dée à laquelle on donue le nom de Sago
un Sagoû.
De quelques autres culture*.
Le maïs, le riz el les haricots se culti-
vent partout sur une grande échelle. Le
premier remplace l'avoine pour les che-
vaux cl les mulets ; cuite avec de l'eau, sa
farine forme une espèce de polenta, connue
sous le nom d'ungù, uni oe manque à
aucun repas; el torréfiée, elle remplace
'ii beaucoup d'endroits la farine de mon-
dioca. Le riz est d'une qualité inférieure,
ce qui tient surtout au mode grossier de
' prép ira t ion j consistanl simplcmenl .1 le
palais le plus raffine ne dédaignerait
' ' 1|''- pas I' en que l'on rclin du
"" t d ces p il 1 - ; son goùl esl si ui 1 u-
,:- lical ' On peul le comparai i 1 ■ lui de
1 laodre, donl le ai ■ ui ■ rail
11 li vêc l'.u un arôme d'amandi $0 is
• irlei de nos asperges blanchi -. cou-
clnon pas de c< lli s
I. \ II.
battre avec des perches pour séparer les
graines de la lige, puis à les piler cl .'1 les
vanner pour en séparer la balle. Il n'csl
pas hors de propos de remarquer ici .
que le marché de Rio-de-Janciro esl eu
partie approvisionné par les cargaisons de
maïs venant des Etats-Unis, et que dans les
ports le magnifique riz de la Caroline fait
concurrence bu riz indigène.
La variété de haricots le plus générale-
ment rulih ée esl celle qui esl connue en
Europe sous le nom île Haricot noir du
Mexique; pour légumes verts, on en cultive
une variété appelée ici feijaôs-chicota ,
dont la gousse mesure de ~2 & 2'/s pieds.
— Les haricots noirs et l'angù forment
pour ainsi dire exclusivement la nourriture
.le, esclaves; le manque à peu près ab-
solu île graisse dans leurs aliments suffirait
;'i lui seul pour expliquer le penchant à la
boisson donl on les accuse. — Ce> planta-
tions sonl sujettes •iu\ attaques îles mêmes
animaux que nous avons mentionnés pour
la mandioca. Les perroquets, les sin
ei parfois l< s chiens domestiques fonl
quelque ravage au maïs; certains oiseaux
el les Capivaras (Hydrochœrus Capybara
sonl redoutés pour le ri/.
Les haies de Citronniers forment les clô-
tures les plus impénétrables; celles il \_ .
ves h île Ccrcus le sont moins ; on entoure
;ni"i les plantations de rossés pour empê-
cher le^ animaux domestiques d'j pénétrer.
Quand elles sonl situées près de la forêt,
on fait sur la lisière du l>>>is une longue
haie en laissant de distance en distance
des issues où l'on lend des pièges; le gibier
qui y tombe esl souvent très-abondant.
— Les graines de maïs, de riz, cl de hari-
cots --on 1 attaquées par des Calandres 'I1
genre Calandra), qui le< perforcnl et les
gâtent. Les gousses d'un arbuste Caja
nus lia vus) fournissent les guandus ou
pois d'Angola, qui -mil bien inférieurs
B nus puis; euils, I11CIUC à plusieurs e.iii\,
ils conservent toujours un goût amer el
caractéristique ' .
il) Que diraient nos gourmets d'Europe d'un
li es pois iiiujuiii s pi , 1
1 passeï instant inémenl de l'arbre dan» la catie-
1 1 ci li h li l aunéc durant ' L'ai bi 1 pour
:uiisi dire toujours eu lleurs, toujours charges de
ii uils ' Cueillis h, ni j r 1 . quand la gi aine 1 - 1
:'i peine formée, li . ûuoiqu' n pu
■ lu. sonl m le Li de pin» idence pour
les Buropci n- t.. VU.
I 173.
LILUI TEMIFOLIUM, m <n
Liliaccse.
CHARACT. GENER. - Videsupra Flore, vol. I
(18iK), p. 2 »7.
CHARACT. SPECIF. - Foliis sparsis, ahgus-
tissime linearibus; caulc unifloro, super ne mido ,
corolla cernua; petalis subrevolutis, intus rima
nectarifera pubescente. Schrad. — Davuria. 2J.
— Caulis in specimine culto (herb. Luc ) apice
biuorus. Plopes L. ckalcedonici, pallide sanguinei,
immaculati. Heiclicnbachio L. tenuifolium et L.
linifolium cadein species. Janio L. tenuifolium
varietas L. Pomponii.) Kustii. in Enumer. plant.
IV, p. 205.
I.ilituii (enuiroliuni . Fiscii., /tort. Gorenk.
— Schrad., Plant. rar. /tort. Goctt., I. — Rbicqb.
mag., t. 79. — Schrank., llort. monac, l. SM. —
Roe«. et Sciiult., Syst., VII, 409. — Hook. in
Bot. mag., t. 51 40 — Swlet.. Brit. flow. yard.,
273. — C». Lem. in llluslr. IV, PI. 132.
De petits rongeurs industrieux , 1rs
souris de la Daourie emmagasinent les ]
bulbes de ce petit Lis, afin de n'avoir pas :
à crier famine pendant la saison rigou- '
reuse. Malheureusement pour elles, leur
prévoyance ne s'élend pas jusqu'à dis-
simuler le lieu de leurs dépôts, lesquels
à leur tour sont souvent découverts par
des tartares nomades, les ratons de l'en-
droit , qui en sont tout aussi friands. Si
nous étions à portée de cette sorte de
tatars, nous leur proposerions des échan-
ges qui feraient leur affaire, et qui fe-
raient bien la noire aussi.
Pour le moment, il faut que nous
nous estimions heureux de recevoir cha-
que année de Russie quelques sachets
de graines de ce petit Lis.
Nous semons ces graines en terrines,
en terre sableuse, où le jeune plant
séjourne deux ans ; puis nous amenons
les petits ognons à l'état adulte, en les
repiquant encore en coffre froid, recou-
vert tle châssis pendant l'hiver. Les
piaules y fleurissent l'été, portent jus-
qu'à G et 7 fleurs, et nous donnent par-
fois des graines.
L. VII.
Le maïs peut se cultiver partout; il n'en
est pas de même du riz qui exige, comme
on le sait, une température moyenne esti-
vale de 23° Celsius, et une humidité suffi-
sante; aussi n'est-il pas de bonne venue
dans les endroits élevés et froids. Quant au
froment, on admet en Géographie botanique
que sa culture, entre les Tropiques, est
possible partout où la température moyenne
des trois mois les plus froids ne dépasse
pas 20" à 21°. Or, si notre mémoire nous est
fidèle, la température hivernale moyenne
de Rio-de-Janeiro est de 20°, 3; pour le
mois le plus froid (juillet) elle est de 1 !)",(>,
et la moyenne de l'année est de 250,(i. On
ne commettra pas de grave erreur en adop-
tant ces chiffres pour la majeure partie du
littoral de la province, et généralement
pour les endroits où l'on rencontre le grand
Coeolier (Cocos nucifera), pour l'habitat
duquel on admet une moyenne annuelle
de 22". La position encaissée de la capitale,
qui est un obstacle à l'effet des brises, ses
rues étroites où se concentrent les rayons
solaires, sont les causes qui l'ont paraître
dans celte ville la chaleur plus insuppor-
table qu'ailleurs. Dans le reste de la pro-
vince, des causes locales, principalement
l'élévation au-dessus du niveau de la mer,
font varier la température moyenne; ce-
pendant, de l'autre côté de la Chaîne mari-
lime, entre Cantagallo et la Parahyba,
elle diffère peu de celle de Rio; plus loin
à l'intérieur, règne le haut-plateau des
campos, le climat devient plus continen-
tal, les extrêmes par conséquent sont plus
considérables.
De ce qui précède, on peut conclure que
HlSCELLANËES.
I.i i ullurc ilu froment est possible dans les Les rhizomes de Mangaritos sont d'un
deux provinces, cl nous avons vu en effet un peu doucereux; ceux de Taïoba, bien
dans toute- deux, mais principalcmenl accommodés, ont le plus d'analogie avec la
dans celle de Minas, de petites plantations pomme de terre; les feuilles serve ni de lé-
de celle céréale. Nous avons même observé gumes sous le nom de Calulu de laîoba. —
dans celte dernière des essais de culture M. leD'Lund cultive dans son jardin, à
de seigle cl d'orge : toutefois il est proba- I goe S inla, quelques Aroïdées indigènes
blc que l'épcaulre réussirai l encore mieux, qui fournisscnl d'excellents aliments : une
A Diamanlina nous avons goûté du pain espèce du genre Philodendron ne demande
fait avec de la farine indigène; la qualité d'autre préparation que d'être exposée
en étail inférieure, il esl \r.ii: mais la un jour au soleil, pour en faire disparaître
moulure \ contribue certainement pour le principe mordant; elle possède ensuite
beaucoup, les moulins portugais en usage un goûl agréable, légèrement acidulé,
pour le maïs, étant très-imparfaits. <Mi Parmi les nombreuses Aroïdées des forêts,
prétend qu'en semant le fromcnl en jan- il en est certainement plusieurs qui
vier ou février pour le récolter en mai, deviendront un jour des plantes utiles.
on obtient un assez bon rendement. Ce- — Sous le nom de Cura on cultive plu-
pcndanl les oiseaux <'u gaspillent à celte sieurs variétés d'une Dioscoréc (Dioscorea
époque une grande partie. Quand ou le saliva), donl les tubercules onl un goûl
en novembre ponr en faire la récolte très-agréable, rappelant celui de la pomme
en février, les oiseaux sonl moins redou- de terre; c'esl le Yam de l'Inde. — La
laMc-; en revanche, durant les pluies de Bu late ou pomme de terre douce [Convoi-
cette saison, la rouille s'y manifeste gêné- vulus lia ta ta- se rencontre partout; sa cul-
ralcmcnt parce qu'on ne connail pas la turc n'exige aucun soin. M. Monicvade,
pratique du chaulage. Avec un peu de propriétaire d'une usine métallurgique,
persévérance, la culture du blé serait très- près deSt. Michel de la Pcrcicaba (pro-
facile, et le pain, base de la nourriture vince de Minas), donne des balaies à ses
de- peuples civilisés, ne serait plus un mulets au lieu de maïs; cependant nous
objet de luxe | r les habitants de l'in- ne croyons pas qu'elles soient assez nu In-
térieur. Partout il pourrait remplacer lives p ' les animaux astreints à un rude
la farine de mandioca. Aujourd'hui on travail. En cffel elle se composent essen-
nc trouve de bon pain fait axer les fari- tiellemenl d'ami Ion el de sucre, de sorte
nés des Etats-Unis, du Chili ou d'Europe, que leur valeur nutritive est bien infé-
que mit le littoral; dans les endroits ricure à celle du maïs; cependant elles
plus éloignés, les matières étrangères servent avec avantage à l'alimentation des
qu'on 5 ajoute, nuiscnl à s.-i qualité, animaux à l'engrais.
L'addition de rarinc de maïs diminue tou- La culture de la pomme de terre ordi-
i 5 la porosité du pain (à cause du ma o- naire (Solanura tuberosum) mériterait
que de gluten), cl le rend par conséquent d'être plus répandue qu'elle ne l'est. Elle
plus indigeste; celle de farine de riz, de a enrichi plusieurs colons suisses de la
recule de mandioca, de cara, d'igname, Nouvelle l'ril 'g; ceux d'entre eux qui
amoindrit en outre sa valeur nulrilivc, te sonl ensuite dispersés dans des contrées
porec qu'elles ne contiennent que très plu- chaudes, 5 onl importé avec eux ce
peu ou pns de matière- albuminoïdes. précieux tubercule, et onl partout réussi,
Parmi les outres plantes alimentaire- en lui donnant un sol convenable, c'esl-à-
que I mi observe plus nu moins généra- dire un peu sec el sablonneux. C'est ainsi
Icinenl cultivées, on distingue trois Aroî- que le zèle et l'activité détruisent les pré-
dées du genre Caladium : ce sont YIgname jugés. Nous avons vu la pomme de terre
■ culent |, le Mangarito C.sngitli- prospérer et donner de magnifiques tuber-
fohum ei le Taïoba aussi une espèce de culcs sur les rives du Nacahé, à Kto raè-
Caladium i rhizomes de la première, 1res seulement au-dessus du niveau de la
après avoir élé débarrassés du principe mer, dans nu endroit où nous avons ob-
■"'"' qu'ils contiennent, servent à la serve dans les jours chauds une tempéra-
UMirrilurc de l'homme cl des animaux, lure supérieure à 55°Cclsius. Onpcutplan-
t une plante qui oime l'humidité cl se 1er cl par conséqucnl récolter la pomme
illivc de préférence le long des ruisseaux, de lerre eu tout temps. Le marché de
MISCELLANEES.
Rio-de-Janeiro en est principalement ap-
provisionné par l'étranger; les cultiva-
teurs de la Nouvelle-Fribourg, et les
colons allemands de Petropolis n'en four-
nissent qu'une faible quantité. Diverses
variétés de courges (Cucurbita Pcpo) sont
cultivées, tant pour l'usage alimentaire de
l'homme que pour la nourriture des ani-
maux. Trois au très Cueurbitacées sont assez
généralement répandues; ce sont la pas-
tèque (Cucumis Citrullus) ou melon d'eau,
appelée ici Melancia, originaire de l'Inde et
de l'Afrique; dans les fortes chaleurs, elle
offre un rafraîchissement délicieux; le
concombre cultivé (Cucumis salivus) et
la Calebasse, cabaça ou cuia (Lagenaria
vulgaris), dont les fruits, affectant diffé-
rentes figures, servent d'ustensiles de
ménage et de vaisselle. Les fruits de
l'arbre appelé Crescentia Ctijete, connus
sous le nom de cttiele, sont employés aux
mêmes usages. Comme fourrage on cul-
tive le Capim d'Angola (Panicum specta-
bilc N'ees) ; un champ de cette herbe porte
le nom de Capimsal ; cependant, comme
les écuries sont rares ici, on a partout pour
les animaux des pâturages qui sont ense-
mencés de diverses graminées.
Parmi les plantes oléagineuses dont la
culture est plus ou moins répandue, se
trouvent trois espèces d'Euphorbiacécs ,
une Légumineuse et quelques Palmiers. Le
Ricin ou Mamona (Ricinus communis) est
ici une plante vivace; ses capsules s'ou-
vrent en séchant et se séparent aisément
des graines(l). Après avoir subi une lé- i
gère torréfaction, celles-ci sont écrasées I
dans un pilon en bois, puis la bouillie qui j
en résulte est cuite avec de l'eau, afin
d'en séparer l'huile qui bientôt surnage.
Elle est très-épaisse et impure; on s'en
sert néanmoins sans la purifier pour l'éclai-
rage et pour la saponification; c'est cette
huile qui est utilisée comme purgatif. —
Le PinhaoP) (Jatropha Curcas) est employé
(1) Il est peu récréatif quand on monte des
mules à demi-sauvages, de passer sous les racines
dont les graines sont mûres. Ces graines sont
projetées de l'arbre avec une violence telle qu'elles
produisent en touchant, en cinglant la croupe des
mules, l'effet stimulant (lue l'un obtient en cra-
vachant l'animal à l'aide de la chicota. L. VU.
(2) Ne pas confondre avec le Pinhaô, fruit du
Pinfieira (Araucaria brasiliensis), que l'on mange
cuit à l'eau ou rôti sous la cendre. Préparé de cette
dernière façon, il a la saveur de nos châtaignes
d'Europe. ' h. VU.
comme clôture; de ses graines on peut
extraire une huile qui sert aux mêmes
usages que l'huile de ricin; comme mé-
dicament elle agit avee beaucoup plus
d'énergie et elle se rapproche par ses effets
de l'huile de Croton. — Les Noz da
India ou A'uz de Baiicoul sont les fruits
d'une grande Euphorbiacée (Aleurites mo-
luccana) qu'on ne rencontre pas souvent,
bien que l'huile qu'on en obtient soit de
bonne qualité. — Le Mendubim ou ;!«ie;(-
doin est cette Légumineuse remarquable,
originaire d'Amérique, dont les fruits sou-
terrains contiennent des graines qui, après
avoir été torréfiées, fournissent un mets
assez agréable et donnent une huile comes-
tible de bonne qualité t1). Parmi les Pal-
miers de la province de Minas, se distin-
gue surtout la Macauba ou Coco de Ca-
tarro (Acrocomia selerocarpa), dont les
fruits fournissent deux sortes d'huile;
par une fermentation analogue à celle
qu'on fait subir aux olives, la partie char-
nue extérieure produit une huile de qua-
lité inférieure, qui est préférée à celle de
ricin, pour la saponification; en concas-
sant ensuite le Coco pour en extraire la
matière grasse intérieure, on oblient une
huile beaucoup plus fine etd'un goût agréa-
ble. Sur le littoral on trouve partout le
Coqueiro de Dendê (Elaeis guineensis), ou
Palmier à huilée), et le Coqueiro da Bahia
(Cocos nueifera) ou Cocotier ordinaire. —
Le Cocotier Brejauba ou Aïri-assu, à épi-
nes hérissées (Astrocaryum AyriJ, si com-
mun dans les forêts vierges, a des cocos
petits, durs et oléagineux. Les cocos de
î'/ndaia (A ttalea compta) sont plus grands
et paraissent plus oléagineux que ceux du
Brejauba; cette espèce est surtout répan-
due dans les endroits élevés et un peu
froids de la province de Minas. L'Indaia-
assù paraît être une autre espèce du genre
Allalea, que l'on voit dans les anciens lots
de terre de la colonie de la Nouvelle-Fri-
bourg. Pour l'éclairage on se sert aussi de
chandelles faites avec la cire du Palmier
Carnauba (Corypha cerifera); elles sont
de couleur brunâtre et de qualité inie-
(1) C'est VArachis hypogœu, L., dont les grain. -
nous viennent d'Afrique, et dont on fait en Eu-
rope l'huile d'arachide. L. VH.
(i) Dans une prochaine livraison, la F lobe re-
produira un magnifique portrait de ce Palmier,
l'un des ornements les plus majestueux de nos
serres chaudes. L. VII.
210
MM I l.l t.NEES
rieurc; la Domine en csl parfois si rouge,
i|u'oii serait tenté d'attribuer celle colora-
lion a la slrooliane ou h la lilhinc. Ces
chandelles se rabriquent dans les provinces
du Nord. I >;i 1 1-- les endroits déserts el peu
habités de la province de Minas, nous
avons vu employer dans le même but la
cire d'abeilles sauvages (I). La fabrication
i h est de la plus grande simplicité; on se
contente d'enduire d'une forte couche de
• ire un morceau de toile tordue.
Les plantes potagères d'Europe réussis-
sent très-bien pendant la saison froide;
durant la saison chaude ce n'est qu'avec
peine qu'on pan ienl h en obtenir quel-
ques produits ; la pluie et la chaleur favo-
risent leur putréfaction. Par contre, on a
alors d'autres légumes estimés, tels que:
le Gombo ou Gingombo Hibiscus csculen-
lus), plusieurs espèces du genre Amaran-
lus, connues sous le nom de Catvlû, la
Berivgella ou Aubergine (Solanum ovige-
11:111,. et même le Chou-chou [Sechium
edulc). On observe partout le Piment
Cumari (Myrtus Pimenta) et deux Sola-
nées: les Tomates (Solanum Lycopersi-
iiini) et le poivre de Cayennc ou Pimen-
taû [Cnpsicum anniium). Les légumes sur
le marché de Rio-dc-Janciro sont peu
• il danls el chers, parce qu'il existe peu
de jardins potagers. Il y a vraiment lieu
de s'étonner de ce que dans les environs
oédials d'une cité de l ii 500,000 âmes,
une quantité de terrains restent incultes et
en friche, tandis que l'engrais qui se perd
(i) Il existe au Brésil une sorte de petites abeilles
inoffeusives [Abelhina mança) dout uous avions,
un joui. pris un es i il ;i tenu dans une cas-
selle n cigares. A la petil ivcrturc que nous \
ai ions pi al ci chai mantes pel itc oui rièri a
. une sorte <l»' longue 1 1 oinpc, ;i\ ant
inné d'un entonnoir très évase. Au retour du
butin elles s'j pi ta ienl preste
iiu-iii l'inlérieurdc la petite boilc. Avant le couchi i
ilu soleil tqulc la famille se mettait à l'œui re pour
s'ciifcrmci pas en calfeutrant la petite ouver-
lui c . m. ii^ en i epliaul toul le limbe de la trompe,
de manière ;'i lu, donner la l c d'un parachute
renverse. Le lendemain. manœuvre en sens inverse,
ivcrturcdc la trompe, étalée comme la veille,
même ardeur au h avait, mêmes » ■>* nges, etc eli .
Sous l'avouons, nous mais étions attaché à l'une
il. ..s petites ruches en miniature, à ces jolies
petites mouches si alcrli s . si douces ; et ci
u'csl pas -.m orle d'é tiou que nous -
i'l Ii"i c i en ; mci
nouscu Europe, - en inli oduire
dans ii"~ serres, N nous étions muni d'une
• I ■ i ; ■ 1 1 1 1 1 • - de Dcurs pourvues de milliers de b iu-
lons.. mais vain ni. L.VI1.
journellement dans la mer, suffirait à en-
tretenir les plus beaux jardins el les plus
belles plantations. Au lieu de cela les ba-
bitants paient pour faire enlever les vidan-
ges, que les nègres transportent sur leurs
lêlcs, dans les petits barils qui servent de
latrines, el vont jeter dans la baie. De son
côté la municipalité dépense des sommes
exorbitantes pour faire entretenir dans
les rues un peu moins qu'une dciui-prn-
preté; l'entrepreneur reçoit à cet effet
près de 100,000 francs.
La chaleur du climat el le manque de
repos de la sève, paraissent exercer ici
une influence fâcheuse sur 1rs arbres frui-
tiers d'Europe; ils poussent de grandes
quantités de branches touffues, auxquelles
on ne parvient qu'avec peine à raire pren-
dre une direction latérale. Les pommes
sont généralement petites; mais avec îles
soins et en émondanl l'arbi c, on en obtient
de plus grandes. Les poiriers et les pru-
niers réussissent plus difficilement; les
pèches viennent siuis peine, mais elles ne
sont pas de lionne qualité. Les navires
chargés de glace, apportent ei une
temps de belles pommes des Etats-l nis;
on en reçoit également de La Plala ainsi
que îles pèches.
Nous avons mentionné ailleurs que les
campos produisent plusieurs espèces d'ar-
bres à fruits excellents, qui pourraient
devenir plus savoureux et meilleurs par
la culture. Les uns appartiennent au genre
Eugenia; tels sunl la Gabiroba (Eugenia
variabilis) el la Cagaiteira (E.dysenlerica) ;
d'autres, au genre Anona, par exemple, les
Aralicu ; d'autres, comme les AraçasW el
les Goyabas, au genre Psidium. Les forêts,
fournissent aussi des fruits île bonne qua-
lité. -Nous avons déjà parle île quelques
Aroïdces; certains Eugenia donnent des
jaboticabas mangeables 12). Les Butas on
A butas s. oit les fruits d'une Menispermée
du genre Cocculusj ils ne s, mi nullement
narcotiques et par conséquent ne contien-
nent poinl de picrotoxine ou seulement
tres-pcu. Les fruits du Palmier Tucum
i I . Psidium .1 goyave dont la saveur
\ aul celle de mi illcui es fi aises. !.. Vit.
[%) De gustibm Nous ne savons si les auteurs
..ni -uni. les fruits du Jaboticabeiro cultivé; nous
ignorons si celle espèce à laquelle nous fesons
allusion est indigène au Brésil : m. us toujours est-
il quecc fruit-ci est des plus délicieux. I.. VII.
La fin n l'i piochainc livraison .
217
Wi.
LE MELON DUDAI1.
Cucumis Melo, Nt>.\. — C. Dudaïm, Linné. — C. odoratissimus, Moencii. — C. mcln
rotundus parvus, G. Baiiiiin. — C. pictus, Jacquin. — C. peilatifidus et C. Ré-
gime, Sciihader. — • C. Schraderianus , Rocher. — Melon de poche, Melon de lu
Reine Anne, Melon des Canaries, Melon de senteur, Citrouille odorante, Pomme
de Rrahma, etc., etc., Hort.
S'il est au monde une plante faite ' plus que jamais, nous considérons
pour embarrasser les nomenclaleurs, ! comme unique clans sa multiplicité
c'est à coup sur le Melon. Où cette \ d'aspects. En procédant par rang de
espèce commence-t-elle, où finit-elle? taille, nous trouverons successivement :
Après six ans d'études expérimentales
qui ont porté sur des centaines, ou,
pour parler plus exactement, sur des
1° Le Melon de Cauvrestan, qui ne
nous est connu que par la description
de M. Jacques, ancien jardinier en chef
milliers d'individus, nous ne savons du Domaine de JNeuilly, et dont le fruit
encore a quoi nous en tenir a ce sujet,
car il ne se passe pas d'année qu'il ne
nous en arrive quelque forme nouvelle.
Si l'on n'en jugeait que par le port des
plantes, par la taille, la forme, la cou-
leur, l'odeur et la saveur des fruits, et
que l'on donnât à toutes les combinai-
sons qui se présentent la valeur de ca-
ractères spécifiques, il n'y aurait aucune
pèse jusqu'à 50 kilogrammes. C'est sans
doute le même que le Melon Turquin
ou Quintal , et probablement aussi ne
diffère-t-il pas du Melon des Kirghiz,
introduit tout récemment en Europe par
la Société d'acclimatation. Deux de ces
Melons, dit-on, font la charge d'un cha-
meau , ce qui est sans doute quelque
peu exagéré. Nous l'avons cultivé au
raison pour limiter ici le nombre des I Muséum, mais sans succès, dans cette
espèces. Les botanistes, avant nous, en triste année 1860, si défavorable à la
comptaient déjà une trentaine, et ils plupart des cultures et surtout à celle
étaient loin de soupçonner la multitude | des Cucurbilacées.
de formes nouvelles qui ont apparu i 2" Les Melons Cantaloups, que tout
depuis, et qui ont passé sous nos yeux,
Nous allons en signaler quelques-unes,
choisies parmi les formes extrêmes, afin
de donner aux lecteurs une idée de la
prodigieuse variabilité d'une espèce que,
le monde connaît, et qui se subdivisent
en un grand nombre de sous-races
{Cantaloup Prescott, Noir de Hollande,
Noir des Carmes, Cantaloup du Mocjol,
MoscatellOj etc.), dill'érenles de forme,
1341. (Suileelfin). DES PRINCIPAUX PRODUITS DES PROVINCES BRÉSILIENNES DE RIO-DE-JANEIRO
ET DE MINAS-GERAES, PAR LE D' J.-CH. HEUSSER & G. CLARAZ.
(Astrocaryum vulgare) , du Coco da praia
(Diplothemium marilimum), du Cocos
flexuosa, qui porte différents noms suivant
les localités, sont également comestibles.
Le bourgeon terminal du Palmito (Euterpe
oleracea), celui de la Macauha, forment des
mets et surtout des salades d'un goût exquis ;
ceux de la Gariroba ou Guariroba (Cocos
oleracea) et du Palim (du genre Cocos),
sont un peu amers. Le Rurili (Mauritia
vinifera) ne se rencontre pas en grande
abondance dans l'intérieur; ses usages ont
Tome iv, 2e Série (1859).
été souvent décrits. Quelques espèces de
vanilles croissent dans les forêts; nous en
avons vu la plus belle espèce à Dattas, près
de Diamantina, et à Lagoa Santa; elle se
transplante facilement; M. le Dr Lund en a
plusieurs exemplaires dans son jardin.
Les fruits des pays chauds réussissent
tous assez bien; mais, en général, on s'oc-
cupe trop peu de leur culture. On ren-
contre rarement l'Abricotier des Antilles
(Mammea americana), le Carambola (une
espèce du genre Oxalis)
dont les fruits
28
Il Ml.l.tiN l»l l'MM.
de colora lion, de gi ■-■ ui el surtout de
qualité. Les Prescoll fond noir el A"'"'
blam sont incontestablement à la lèle
,lu groupe. Ce soni des Melons 'I une
taille encore fort respectable.
-, |., - Mii. »v> imoDÉs, section mal
■léBnie et qui se nuance, d une pari avec
les Cantaloups, d'une autre part avec les
Melons à chair blanche. Le type du
groupe esl le Maraîcher ordinaire de
Paris, de Forme presque sphérique, sans
, aies, a broderie serrée. Celle belle mec
est parfois excellente, souvent insipide,
plus ordinairement de qualité médiocre.
Elle dégénère en une multitude de for-
mes bâtardes, rondes ou ovoïdes, à côtes
ou sons coti s, unicolores ou marbrées,
brodées ou Bans I lerie, ;'■ chair rougi
ou à chair blanche, etc., el qui sont dis-
séminées dans le monde entier.
t" Les Melons a chair blanchb, parmi
lesquels les Amnias et les Sucrins tien-
nent un rang distingué. Ces .Melons sont
enminunement de moyenne taille, d'une
odeur faible mais pénétrante et, dans
certaines variétés, d'une saveur exquise.
On peut y rattacher le Melon bariolé de
Perse, de forme oblongue, sans côtes,
marbré de vert foncé sur fond jaune
orangé, et le Melon d'hiver, du midi de
l'Europe, dont la chair ferme et épaisse
se conserve jusqu'en janvier et février.
Dans ci groupe encore, comme dans le
précédent, on pourrait, avec un peu de
bonne volonté , trouver plusieurs cen-
taines de sous-variétés,
:. Les Meloks-sebpbnts, que beau-
coup de personnes rangent encore parmi
les Conc bres, bien que ce soient de
vrais Melons, au même litre que les
Cantaloups et les brodés, leur- fruits,
longs quelquefois de plus d'un mètre,
sans être beaucoup plus gros que le
pouce, se contournent de toutes ma-
nières, et ressemblent assez bien à l'ani-
mal dont on leur a donné le nom. Ce
sont de curieuses forme», intéressantes
pour le botaniste qui aime à observer le
polymorphisme des espèces, mais abso-
lument sans valeur horiieole. Par des
croisements convenables , les races al-
longées reprennent enlièremeni les for-
mes courtes et ovoïdes plus ordinaires
de l'espèce.
6" Le Melon et ci méripormb de l'Inde,
si semblable à un Concombre, exté-
rieurement et intérieurement, qu'il ne
serait pas possible de l'en distinguer
sans avoir vu le feuillage. Nous répéte-
rons de celte race, ce que nous venons
de dire de la précédi nte.
7° Le Ml i OH Chito, qui a fait tant de
hruil dansées dernières années, surtout
en Belgique. Celte variété commence la
série des petites formes que nous allons
voir se dérouler. Déjà le Melon cucu-
mériforme est fort loin, pour la taille,
du Cantaloup ordinaire, qui esl lui-
même très-inférieur, sous ce rapport,
au .Melon Turquin et au Melon des kii -
ghiz. Le Chito descend encore d'un
cran; il est de la taille d'un œuf d'oie,
jaune, à chair blanche, presque insi-
pide. Non- eu avons vu une sous-variété
possèdent un goûl acidulé, tenanl decelui Papaya), le Cambuca [Eugenia Cambuca),
rie la pomme, la Genipapa (Genipa brasi- la Pitanga Eugenia tiniflora)(l), la Cru
liensis), le Cacao. <»,, voit plus souvent mixama Eugenia Grumixama), les Jam-
Caja Anacardium occidentale), la 6osos (Jambosa speciosa ou Eugenia Jam-
ilanga luangifcra indica)(<), le ramorwi bos), des Jaboticaban Eugenia cnuliflora),
i uariodus indice), le Mammaô Carica des Abacates Pcrsea gratissima)l2), des
I La Mangue, fruit de la g ur d'une petite (I) Eugenia lUichelii, Un., Uyrtut brasi-
lëtcd'cnranl.ovoïdc, pellicule jaune d'ormoucheU! tiensit, L., la Cerise canneléi des colonies fran-
ii oi Reine-Claude. Concédons caiscs. C'est un pelil fruil acidulé qui, pour la
cependant qu'un légei goûl de térébenthine con- forme, ressemble il une tomate eu miniature.
, ■ ii- de *|iii mange | r la pren • '- \\\.
L. Vil ii
LE MELON DUDVl.U.
21!)
venue de In Nouvelle-Grenade, et dont le
volume ne dépassait pas celui d'un abri-
cot moyen. Ce Melon, à la rigueur, est
encore mangeable; on en peut dire
autant du suivant.
8° Le Melon rouge de Perse, qui est
une des races les plus curieuses, par sa
couleur tout-à-fait insolite dans l'espèce
Melon. Cette couleur est le rouge écar-
lale uniforme, tel qu'il se présente dans
les fruits de la Bryone, de la Coccinie
de l'Inde et d'une multitude d'autres
Cucurbitacées. Ce Melon, à peu près de
la taille du Chito, est presque rond,
parfaitement lisse, sans odeur et à chair
blanche. Avec le précédent et le suivant
il peut servira orner les desserts.
9" Les Dudaïms, vaste groupe, dont
les auteurs, ainsi qu'on peut le voir par
la synonymie qui est en tète de cet arti-
cle, ont trouvé moyen de faire plusieurs
espèces. Mous considérons comme le
type de cette race la variété à fruits
sphériques ou légèrement déprimés
d'avant en arrière, qui, en mûrissant,
passent à l'orangé vif, et dont les bario-
luresou mouchetures, d'abord d'un vert [
foncé , tournent au rougeàtre. Un autre
Irait caractéristique de ces fruits, c'est j
d'exhaler une odeur de melon des plus
prononcées, quelquefois tellement forte
qu'elle remplit les appartements et in-
commode les personnes dont l'odorat est
susceptible. Sa taille varie de celle d'un
petit abricot à celle d'une orange, mais
il devient quelquefois beaucoup plus
gros, et, sous ce rapport, nous l'avons
vu égaler un Melon brodé moyen, sans
pour cela perdre ses autres caractères.
La chair en est d'un blanc jaunâtre ou
un peu rosé, légèrement sucrée, mais
laissant dans la bouche un arrière-goùt
nauséabond qui la rend immangeable et
qui, malheureusement, se communique
à tous les métis que cette jolie race
fait naître par son croisement avec les
autres melons. Ces croisements se font
d'ailleurs avec une déplorable facilité;
aussi lorsqu'on cultive des Dudaïms
dans nos jardins, doit-on les tenir loin
des melonnières, dont ils altèrent les pro-
duits, non pas à la première, mais à la
seconde génération , à moins qu'on ne
se pourvoie de graines de Melons venus
dans un autre jardin. Très-francs , lors-
qu'ils se propagent sans croisement, les
Dudaïms s'altèrent et perdent succes-
sivement tous leurs caractères distinc-
tifs, lorsqu'on les cultive quelques années
de suite au voisinage des autres races
de melons. C'est par là que nous les
avons vus, au Muséum, se transformer
en melons de toutes formes et de toutes
couleurs, qui rappellent les races avec
lesquelles ils se sont mélangés, et qui
perdent elles-mêmes les qualités par
lesquelles elles se recommandaient a
l'horticulteur. Au total, les Dudaïms
sont un fruit de fantaisie, dont on peut
faire des corbeilles fort agréables à la
vue et très-propres à orner les desserts,
mais auquel on fait bien de ne pas tou-
cher. Leur culture est beaucoup plus
facile que celle des Melons comestibles;
Ameixas da India (Mespilus japonicajC),
des Ameixas da terra ou cerises du Para
(Ximerinia americana) et le Jaca (Arto-
carpus integrifolia); le véritable Arbre à
pain (A. incisa) (.2) est plus rare, parce qu'il
(1) Le Né/lier du Jupon qui mûrit parfaitement
aux iles cTllyères.
(2) Le fruit de l'Arbre à pain (A. incisa), atteint
deux pieds de longueur et au-delà; il est gros de
prés d'un pied, de forme irrégulière, quasi cylin-
drique, à surface bosselée. On le mange habituelle-
ment cuit sous la cendre. L. VH.
| se propage plus difficilement. Des fruits
, que l'on trouve partout en très-grande
abondance, sont les variétés et sous-varié-
tés du Citrus Auranlium L., dont les prin-
' cipales sont les Laranjas da terra ou
oranges a mères, les Setetas, qui sont les
plus grandes, les Laranjas da China, les
Tangerinas petites et les T. grandes, les
oranges sèches et les oranges Embigudus.
Les variétés les plus répandues du Citrus
medica sont le Limon aigre, le Cidreiru
ou Cidra, le Zamboeiro et la Lima. L'ana-
I I Ml l.iiV lit I. \l M.
étanl très pi il- ne veulent com-
paralivcnicnl que pi u de i baleur.
J < » Les Mi lons sai \ msi - . groupe
encore incomplèlemenl connu, el qui
paraissent disséminés sur la plus grande
de la /mie torride, car on en
trouve en Afrique, dans l'Inde, les iles
de I Océan pacifique 1 1 même sur le
Continent américain. De là un nombre
presque illimité de variétés, qui se dis-
linguenl par la grosseur, la couleur et
la forme des fruits. Nous nedoutons pas
• I u t- l'Inde ne soit la patrie primitive du
Melon, attendu que c'est encore là que
rmes sauvages -ont le plus répan-
dues et le plus variées. Chez quelques-
unes, le fruit atteint à la grosseur d'un
œuf d'oie, chez d'autres il n'est guère
plus gros qu'une petite prune, tantôt
uniformément jaune, tantôt bariolé ou
marbré de vert. La chair en est Inde.
ou légèrement sucrée, quelquefois enla-
eln e d'une faible amertume. Toute.- ces
petites races soumises a la culture ren-
trent insensiblement ilans les formes
plus connues du Melon ; leurs feuilles
s'élargissent, leurs fruits deviennent
plus gros et plus sapides, ei par leur
ment avec les autres races , elles
donnent naissance à de nouvelles va-
riétés, toujours parfaitement fécondes,
ce qui est encore une preuve nouvelle
d'identité spécifique.
On punirait, au premier abord , en
considérant la vaste extension de l'aire
iphique occupée par cette multi-
tude de races, mettre en doute qu'elles
constituent bien une seule et même
espèce; mais les doutes doivent dispa-
raître devant le fait certain, incontesta-
ble, de leurs migrations. Les fruits de
ces plantes, lorsqu'ils se sont détachés
de leur pédoncule, ainsi que cela arrive
dans un très-grand nombre de variétés,
peuvent se conserver encore fort long-
temps intacts, après la destruction du
feuillage et des lii:e.- : dans cet état, il-
sont roulés par le- eaux pluviales, char-
riés par les torrents et les rivières, et
rejetés sur les grèves, bien loin de-
lieux mi il- mit pris naissance. Ceux qui
arrivent à la mer, -ont en irai nés par les
courants, et, dans le nombre, il en est
toujours quelques-uns qui abordent a
des rivages hospitaliers où leurs graines,
enfin dépouillées de la pulpe tombée en
décomposition, germent et commencent
une première colonie. D'autres fois c'esi
l'homme lui-même qui, sans intention,
dissémine les espèces et les race-, et
cela d'autant plus fréquemment que ces
espèce- sollicitent davantage sa curiosité
d'un moment. Les petits Melons sauva-
ges, el cependant encore comestibles, de
l'Inde, se -mit certainement disséminés
par cette double voie, et depuis bien des
siècles; au-si les retrouve-t-ou dan-
toutes les pallies chaudes de I Asie mé-
ridionale, d'où ils ont gagné successive-
ment les iles de l'Océan pacifique,
l'Arabie et l'Afrique, où d'ailleurs le
.Melon pouvait être aussi indigène. Au
surplus voici di s i xemples de migration
de Cucurhilacées qui ne laissent aucun
nas l \ii.ui.i--,i Bativa] est aussi très-com-
mun. I c iiini le plus répandu, le plus
ible, i est la banane; elle appartient
i deux espèces : le Musa paradisiaca ou
Banana S. Thomè cl la Musa sapientum
ou Banana <'<( terra. Toutes deux onl un
nd nombre de variétés et de -ous-
variélés, qui se distinguent par la gran-
deur, l.i forme, la couleur el I odeur. Le
Bananier i -i peu) être la plante la plus
préi icusc pour l'habitant des Tropiques;
son fi lit, quand il est mûr, rougit ;'i peine
le papii r de tournesol; il est sucré et
contient passablement d'amidon, comme
On peut s'en convaincre à l'aide de l'iode
et du microscope. Le Banauier a l'avan-
tage de pouvoir donner des fruits pendant
toute l'année, pour peu que le climat lui
soit favorable. Une fois planté, il se re-
produit individuellement pendant des sé-
ries d'à Ses, sans qu'on soit oblige de lui
prodiguer le moindre -oin. Au contraire
ce n'est qu'avec peine qu'on parvient à
l'extirper du sol où il s'est établi; on
non- en a cité un exemple remarquable
que nous consignerons ici. On Suisse,
LE MELON Dl'DAIM.
221
doute cl qui sont plus que suffisants
pour donner la preuve de la réalité du
phénomène.
On sait que la Coloquinte officinale
(Cilrullus Colocynlhis) n'est pas indi-
gène en France; cependant, on la trouve
de temps à autre sur les plages mariti-
mes du Languedoc, de la Provence et
du Koussillon, soit que les fruits rem-
plis île graines aient élé entraînés des
côtes d'Afrique par des courants marins,
soit, ce qui est tout aussi probable, qu'ils
aient élé jetés là par des voyageurs qui
les avaient ramassés comme objets de
curiosilé. 11 y a quelques années, une
espèce du genre Cucumis fut récoltée
près de Marseille par le Dr Grenier, l'un
des auteurs bien connus de la Flore
française, qui nous demanda de vouloir
bien en déterminer l'espèce. C'était le
Cucumis trigonus de l'Inde. Plus ré-
cemment, M. Cosson, l'un des auteurs
de la Flore parisienne, reçut de .Mont-
pellier, où elle avail été trouvée, près
du port Juvinal, une autre espèce du
même genre, qu'il nous pria aussi de
reconnaître. Celte fois c'était le Melon,
mais d'une race entièrement nouvelle
pour nous, et extrêmement remarquable
par sa taille lout-à-fait naine. L'exem-
plaire recueilli portail heureusement un
fruit niùr d'où nous pûmes extraire ;
quelques graines. Ces graines semées au
.Muséum ont parfaitement réussi; nous
en avons obtenu , en 1SG0, des plantes
à feuillage exigu, et à fruits dont le
volume est à peine celui d'une pelite
noix. Celte petite forme, à laquelle nous
donnons le nom de C. Melo Cossonia-
nns, est très-probablement originaire do
l'Inde, cl une de celles que les botanistes
anglo-indiens ont décrites sous les noms
de C. pubescens et C. maderospalanus.
De même que le Cucumis trigonus
trouvé à Marseille, sa présence en
France, ne peut s'expliquer que par
l'intervention non intentionnelle de
l'homme.
Cette étonnante multiplication des
races et des variétés dans une même
espèce, et leur stabilité tant qu'elles ne
sont pas altérées par des croisements,
est un phénomène bien propre à nous
faire réfléchir. Ces races sont comme
autant de petites espèces dans la grande,
conservant chacune leur autonomie
propre, mais se croisant avec tous les
autres membres de la même famille, et
donnant par là de nouvelles variété;.,
sur lesquelles s'accumulent les carac-
tères des races qui se sont réunies poul-
ies produire. Quelle est l'explication à
donner de ce fait si remarquable? Pour
nous, nous n'en voyons qu'une : c'est
Xorigine commune de toutes ces races,
filles d'une forme primitive unique, qui
s'est subdivisée, dans le cours des âges,
en un nombre plus ou moins grand de
formes secondaires, dont la divergence
n'est pas encore telle qu'elles ne puis-
sent se reconnaître pour proche paren-
tes et s'allier les unes avec les autres.
Tant que ces alliances seront possibles,
et que les produits, fertiles par leur
M. Colin Schuler, aujourd'hui propriétaire
au Macahé, fit, il y a une quinzaine d'an-
nées, l'acquisition de la maison 2i, rue de
Hesende, à Rio-de-Janeiro, pour la rebâtir
à neuf. Dans la cour de la maison crois-
saient quelques bananiers, que l'on arra-
cha et, après avoir égalisé le sol , on y
construisit des chambres auxquelles on fit
des parquets asphaltés. Trois mois après,
on vit la couche d'asphalte se boursoulfler;
la boursoulllure augmenta de jour en jour,
jusqu'au moment où l'asphalte se fendit à
plusieurs endroits et mit à jour un jeune
Bananier plein de force et de vigueur.
Le Bananier est cultivé aussi par les peu-
plades sauvages; c'est à elles que l'on doit
attribuer une partie des plantations de Ba-
naniers (Bananal) qu'on trouve au milieu
de forêts ou d'endroits incultes; une autre
partie est due aux noirs marrons ou escla-
ves fugitifs, qui vivaient autrefois!!) en
société aux confins des forêts, pour échap-
(1) Les Negros fugidos ne manquaient pas de
notre temps (1852-55) ; nous raconterons quelque
jour, à ce sujet, des épisodes émouvants qui
nous sont personnels. Les auteurs, du reste, sem-
blent ne connaître guère l'intérieur de ce pays-là.
L. Vil.
Il Ml.l.nN Ht H\IM
propre pollen, participeront des traita I n'est pas d'aujourd'hui que nous
de leurs ascendants, non- proclamerons professons ces idées de l'origine com-
mune des Formes analogues. Dès is.'l-j,
nous les avons exposées avec quelque
développement dans la Reoue horticole,
et nous les avons répétées depuis dans
différents mémoires. IMu- récemment,
l'unité de l'espèce : -'il arrive un mo-
ment où une de ces races dérh
refuse de s'allier .i\ c ses sœurs, ou ne
donne |iln- pai son alliance avec elles
que îles bel m ds infertiles, nous recon-
naîtrons qu'elle est passée à l'état des- un naturaliste célèbre, M. Darwin, h
li&tincle, ii qu'elle ne iloit plus apporté à la doctrine de la dérivation
avoir de commun Bvec les premières des espèces l'appoint décisif d'u m-
que la dénomination générique. De ce bre immense d'observations et d'argu
moment, elle fait souche pour son pro- menls -;m> réplique. Cette doctrine ne
pre compte, et deviendra, comme l'es- règne pas encore dans la science, mui-
plus ancienne dont elle dérive, la son jour viendra, et, >i nous ne nous
tnére de nouvelles races ou de nouvelles faisons illusion, elle sera le point de
départ d'uu grand et nouveau progrès.
Non.
Culture «lu Melon Pomme «le Brahma.
variéti - divergentes.
Il se distingue par des sarments très- p;ir châssis ne s'entrenuisenl pas , le
rameux, extrêmement grêles, et de- feuillage ayant peu d'ampleur. Une dou-
mande moins de cbaleurpoursedévelop- zaine de fruits sont laissés à chaque
per, pour mûrir ses fruits. Ces fruits ne plante cl à ce nombre il> atteignent à
coulant jamais, on est obligé d'en re- peu près la dimension d'une grosse
trancher un bon nombre. Ils sont petits,
.1 écorce mince, d'une odeur suave, et
leurs graines ne sont guère plus gros-
ses que celtes du Melon Chilo. Mais,
pèche : en ne laissant que deux ou trois
fruits par plante, leurs dimensions aug-
mentent nécessairement.
Ces fruits, à leur maturité, se déta-
ainsi que le dit notre maitre, tout le client naturellement du pédoncule,
mérite du Melon l'anime de Brahma mais ils n'acquièrent leurs vives eou-
consiste dans sa beauté et s il est pre- leur- qu'après 24 heures de séjour dans
cieux comme garniture de dessert et la fruiterie, ou bien sous châssis où la
pour \ Bgurer comme ornement parmi lumière agit plus efficacement,
nos meilleurs fruits, il n'est guère Après la récolle, on taille les bran-
comestible, sa chair a la saveur de .celle elies qui ont fructifie; il s'en produit
il un concombre insipide.
L'un de nos chefs, M. Fréd. Bur-
venicb , a observé la culture de ce
Melon depuis trois ans. Deux plantes
d autres qui fournissent une deuxième
cueillette, de sorte qu'un châssis peut
donner une 40" de fruits par saison.
!.. Vil.
I" r aux tortures et aux persécutions de
leurs luailres. Les Sarigues ou Gambas,
ainsi que les chauves-soui i- sonl Lrès-av ides
do bananes; il ai i ivc que les Sarigues
m logent les bananes sur la pi. mie comme
elle» le font des ui il suffit d'avoir
quelques bananes dans une chambre pour
T"' 'es i liauvc iris > entrent le soir
inlilé. On envisage les leuil-
du Bananier comme peruicieuses pour
mimaui ; on assure que les mulets et
les vaches qui -'en nourrissent maigrissent
,'i vue d'oeil et meurent en peu de temps.
On admet généralement que la culture
de la vigne cesse là où commence celle
du dattier; or, on trouve les deux plantes
ù Rio-de-Janeiro et dans le reste de lu
province, chez les étrangers résidants. Les
variétés de raisins que l'on cultive, sont
toutes à baies très-épaisses, parce qu'elles
résistent mieux aux influences extérieures
qui tendent à déterminer leur putréfaction ;
; litwt,tn
Si rre ■
22ô
UTo.
CYPRIPED1U1 VILLOSUM,
I.IMH..
Orchidacese.
CHARACT. GENER. — Vide supra vol. III
(184-7). p. 18G.
CHARACT. SPECIF. — C. acaule, Foliis imma-
^culatis scapo villoso loagioribus, spaths carinata,
potal is inEequilateris spathulatis undulalis cilialis
politis apice excisjs, sepalo stipremo emarginato
antico oblongo apiculato, staminé sterili cuncato
mucronulato dorsn tuberculalo pubesecnle, co-
liitniia petalisque basi barbatis, ovafio erinito.
Lisrif..
i '; pri|»o«liuni villitsmn , LiMtt.., Gard. Chro-
nicle, 'i'i', 133. — Rchb. et I.imi., in Pescatorea.
— Cil. Lbm., in ///. horl., pi. I2li.
La galerie iconographique des Cypri-
pedinm que nous fesons successivement
paraitre, se complète chaque jour davan-
tage, comme on le voit; les introductions
se suivent et ajoutent constamment de
lielles espèces à celles que nous possé-
dions déjà.
Cette espèce-ci est réellement belle et
se distingue de toutes celles qui l'ont
précédée. À part ses couleurs anorma-
les, des plus intéressantes, sa Heur est
couverte d'une sorte de vernis brillant,
qui en augmente le charme.
La planche ci-contre a été laite d'après
nature; l'un de nos beaux exemplaires
nous a servi de modèle.
Celte espèce fleurit au printemps.
Le D' Lindley (Gard. Chr., 34, 155)
nous apprend que \eCypripedium villo-
suin a été découvert par M. T. Lohh
dans le Moulmein, à une altitude de
5,000 pieds. MM. Veitch en ont été les
premiers introducteurs.
C'est une des espèces les plus vigou-
reuses du genre. AI. A. Stelzner, qui les
traite parfaitement chez nous , leur
donne beaucoup de chaleur, beaucoup
d'arrosemenls directs pendant qu'elles
sont en végétation en été, et pour sol,
une terre forte, mêlée à du sphagnum,
compost qui leur convient particulière-
ment.
L. VH.
du reste, le goût en est assez bon. La
datte souffre du même inconvénient que
le raisin, les fruits pourrissent fréquem-
ment sur l'arbre avant leur maturité.
M. le Dr Teuscher en attribue la cause à
l'humidité du climat. Les raisins pourris
dans une grappe sont toujours ceux sur
lesquels l'eau condensée a pu séjourner.
Si l'excès d'humidité est le principal
obstacle à la culture de la vigne dans la
région des forêts, cet inconvénient n'existe
pas dans les campos qui jouissent d'un climat
bien plus sec. Avec du zèle et de la per-
sévérance, la province de Minas pourrait
certainement fournir des vins de meil-
leure qualité et à meilleur marché que les
vins, dits de Lisbonne, qui sont générale-
ment falsifiés. L'opinion répandue que les
essais n'ont pas été satisfaisants, ne prouve
rien; les Brésiliens, habitués à boire des
vins sophistiqués, contenant une forte
dose d'eau-de-vie, ne sont pas aptes à juger
de la q u*l i té et du bouquet C) d'un bon
vin naturel. Nous avons eu plus d'une fois
l'occasion de voir préférer un mauvais vin
de Portugal à un bon Conslancia, à un bon
Sautcrnc ou à du Madère.
Ln attendant que la culture de la vigne
se perfectionne et se propage (ce qui peut-
être ne se réalisera jamais par la race
actuelle), la fabrication de vins au moyen
d'autres fruits est du plus haut intérêt. Ici
encore les essais sont dus aux étrangers et
bien peu de Brésiliens les ont imités. Ce
n'est guère que depuis l'apparition de la
maladie de la vigne, que les chimistes se
sont sérieusement occupés de la prépa-
ration du vin et de la fabrication de vins
(I) Deosé grande! — Il n'est décidément ques-
tion ici nue d'un certain monde
I,. VII.
MlM II I.WI I-
,i liGciels ; celle dernière branche est cn-
corc dans -":i enfance, mais les noms des
hommes qui s'en sont occupés esl un sûr
ml pour -un avenir. Si I usage de vins
capiteux peut convenir à l'homme du Nord,
celui de vins légers el aromatiques ou
mousseux esl salutaire à l'habitant des
1 1 opiques. L'acide carbonique active
la digestion, et les huiles volatiles ainsi
que les élhers c posés possèdent des
propriétés stimulantes, qui expliquent la
préférence qu'on accorde aux boi is qui
en contiennent. S'il esl vrai que la peau
des coings fruits du Cydonia vulgaris) eon-
licni de l'éther œnantique, le Coignassier
prospérant ici, on pourrai! peut-être imi-
ter pour les vin^ artiGciels le goût du vin
naturel. Nous avons bu chez M. Buze-
lin, vicen su] français, à Ouro-Preto, du
vin d'Ananas, de Jaboticabas , de âfara-
cujas (Clematis indien) (1), que bien des
ns auraient pris pour des vins d'Espagne;
il en a fait avec les Jambusas, les Pichi-
ricas ou Pingericas (fruits noirs d'une
Mélastomacée naine), les oranges, les
iraças, etc. 11 laisse fermenter les fruits
broyés avec un peu d'eau, jusqu'à ee que
la fermenta lion tumultueuse soit termi-
née; il passe le liquide à travers un
linge et ajoute 8 S (livres) de sucre par
baril; quand la nouvelle fermentation qui
s'opère, est terminée el avant que la fer-
mentation acétique ne .se manifeste, il
ajoute huit bouteilles d'eau-de-vie par baril
(un baril contient 26 à 28 bouteilles). Le
liquide ayant déposé, on décante et on
passe au clair, puis on met en bouteilles.
Comme tous ces fruits fournissent aussi de
1 eau-de \ ie, par la fermentation et la dis-
tillation, on sesertde préférence, pour cha-
que espèce de vin, de l'eàu-de-vie corres-
pondante. Les baies de café et les bananes
fournissent aussi une excellente eau-de-vie.
M. Dictrich, à Cantagàllo, lait des bois-
sons mousseuses qu'il aromatise avec diffé-
rents fruits, surtout avec l'ananas. En ajou-
tant au\ ra marins une certaine quautité de
sucre elen les faisant fermenter, btient
1111 ' *"', riche en tannin. Les Cajà Ana-
cardiam occidentale . à cause du tannin
' • 'mm, un lapsus calami; le
'" 'c Maracuja (prononciation alle-
l,nl ."< I"'- !'' fruil d'une Clématite (qui
non porle pas de comestible), mo
I \U
qu'ils contiennent, fournissent un excel-
lent vin. M. le Or Teuscher s'applique à
produire des vins légers analogues auSau-
terne. Le jus d'oranges pèse ordinairement
7"-7 ' ■>" Beaumé; en y ajoutant 2 onces de
sucre par bouteille, ou a un liquide mar-
quant 10» Beaumé, et avec ï onces, 15" li. :
il est I d'j ajouter un grain de ::oi\; de
galle réduite en poudre. La fermentation
tumultueuse dure environ ii semaines; un
bout de ce temps, on passe au clair el nu
laisse le liquide reposer dans de grandes
dames-jeannes pendant environ 11 moi.,
après quoi la fermentation insensible
étant terminée, on met en bouteilles. Par
ee procédé, M. le l)r Teuscher obtient de
bons résultats. — .M. Brand, l'ami de M. le
1)' Lund,à Lagoa Santa, a établi une fabri-
que de vins et de liqueurs dont les pro-
duits ne laissent rien à désirer. --Avec la
racine de Gingembre (Ziogiber officinale)
on fabrique une boisson mousseuse, con-
nue sous le nom de Gingibirra, d'un goût
assez agréable.
M. le Dr Teuscher nous ayanl commu-
niqué qu'il avait observé sous le micros-
cope différentes formes de ferments, nous
profilâmes de notre séjour chez lui pour
faire les expériences suivantes. Nous fîmes
fermenter à part dans des verres différents:
I" de la banane délayée avec de l'eau,
2° du vesou de canne à sucre, 5" du jus
d'ananas, 5-" du jus de Caju (Anacard.
occident.), S" du jus d'orange, li" de
citron, et 7" de Cambuca (Eugenia Cani-
buca). I.a banane et le vesou ne rougissent
[ que faiblement le papier de tournesol. La
réaction de la banane est d'autant plus
acide et son goût d'autant plus acerbe el
astringent, qu elle est plus éloignée de son
poinl de maturité; la cause en est certaine-
mcnl due à un tannin. L'une et l'autre
contiennent le sucre essentiellement à
l'étal cristallisable. Le moût des autres ,
fruits possède une réaction acide bien
décidée; le sucre s'y trouve par consé-
quent à l'état de sucre de fruits ou glu-
cose. I.a fermentation s'y manifeste aisé-
ment ci la levure qui se forme, se déve-
loppe par voie de bourgeonnement, comme
«elle de la bière, car dans les commence-
ments on ne voit que des cellule- éparses,
qui. plus lard seulement se ramifient. I.a
banane employée éiait une Banane
San T/nniir, ci la canne appartenait à la va-
riété créole. L'espèce de végétation fungi-
<
Q
I-
S
u.
<
V)
<
X
LU
I
ne
22S
U76-W7.
NARTIIEX ASA-FOETIDA, falcon.
Umbelliferœ.
CHARACT. GEXEU. — Calgcis marge- obsolc-
tus. Pclula oblonga, apicc una indexa. Stglopo-
ilhan urceolatum. Styli recurvi. Fructus a dorso
plano-compressus, margine dilata to; mericarpia
jugis primariis ">, 3 intermediis filiformibus, 2 la-
teralious obsoletioribus margini contiguis immer-
sis. Villtc in valleculis dorsalibus: plerumquc
solitariœ (lateralibus nunc V^-'i!: vitlatis); com-
missuralibas 0-ii, variis. Semen complanatura. —
Herba giganlea Tibetica ; radiée crassa, fibris ia-
tertextis rigidis coronata; caille robuste, ramoso ;
foliis bipinnalisj laciniis Uneari-oblongiSj obtusis3
integerrimis v. serratis, glabris v. pubescentibus,
petiolo lato, amplo, vaginanle, inflato; umbellis
compositis ; involucris 0; iloribus /lavis, interdwn
unisexualibus v. slerilibus.
iVurtlici iisu-focttila, Falconeb , in Linn.
Trans., tome XX, p. 285. — IIook. in Ilot. Mag.
tab. KICS (hic iterata).
Ln question si longtemps incertaine
de l'origine de YAsa-fœlida du com-
merce, grâce à de récentes découver-
tes, semble à la veille d'être élucidée.
A la place du Fonda persica, L., dont
on trouve le nom stéréotypé dans les
livres de matière médicale comme source
de ce produit pharmaceutique, des plan-
tes diverses plus ou moins voisines des
Ferula. s'annoncent avec des titres
presque égaux comme fournissant la
gomme résine en question. L'une de
ces Ombellifères est le Narlkex Asa-
fœlida; l'autre, le Scorodosma fœtidum
de Bungc : d'autres échantillons d'her-
bier, signalés plutôt que décrits par sir
William Ilooker, attendent une détermi-
nation précise soit au point de vue de
leurs caractères botaniques, soit au
point de vue du produit qu'elles don-
nent à la droguerie locale ou euro-
péenne.
Sans anticiper à cet égard sur les
résultats des recherches que nous pro-
met un botaniste russe, iM. Borsczcho\v,
nous sommes heureux de pouvoir repro-
duire la planche du Dolanical Maga-
zine qui représente le Narlkex Asa-
fœtida. Découverte dans le Thibet oc-
cidental, au nord du Cashmire, en
1838, par le Dr Falconer, cette re-
marquable Ombellifère lut introduite
forme observée dans l'une et dans l'autre,
ressemble beaucoup au Torvula cerivivia;
nous croyons pouvoir l'y rapporter.
Parmi les moûts de fruits contenant du
sucre, le Cajû et le Cambucà nous parurent
produire des formes tout-à-fait caractéris-
tiques ; ce sont les deux fruits, qui, au goût,
semblent contenir le plus de tannin. Les
formes du moût d'oranges et de celui de
citrons ou limons sont très-analogues, sinon
identiques; ces deux fruits contiennent,
comme on le sait, de l'acide citrique. Les
formes observées dans le moût d'ananas
leur ressemblent; celui-ci contient de
l'acide malique. Dans ces trois derniers
fruits, même huit jours après l'extraction
du moût, nous n'avons pis remarqué de
ramifications. Nous avons eu en même
temps l'occasion d'observer les modifica-
Tome IV, 2e Série (1839).
lions que peuvent subir, sous l'influence
de la fermentation, les huiles volatiles et
les éthers composés. Le Cajû possède une
odeur rappelant celle de la pomme; son
moût la perd complètement en un ou
deux jours. Le Cambuca n'a pas d'odeur
spécifique. Le moût d'orange et celui de
citron perdent l'odeur d'huile essentielle
d'orangcctdecitron,ou plutôt la modifient;
car ils prennent une odeur qid se rappro-
che du bouquet de vin de Sauternc. La
banane a conservé son odeur de valérianatc
d'amyle durant sept à huit jours, aprèsquoi
celle-là est devenue désagréable. L'ana-
nas possédait encore son odeur caracté-
ristique au bout du huitième jour. On voit
donc qu'en arrêtant la fermentation à cer-
taines époques, les liquides fermentes peu-
vent conserver l'arôme naturel des fruits.
29
île graines, en 1859, par le même
s:i\:mi naturaliste, dans le Jardin bota-
nique d'Edimbourg. C'est là que vingt
nns plus mrd, après mie longue période
de végétation stérile, la plantées! venue
a fleur el mémeà fruit avec une remar-
quable vigueur. Nous en avons sous les
yeux, grâce a la générosité de M. lepro-
|ï sseur Balfour el a l'intervention non
moins gracieuse de M. le prof. Christi-
son.des photographies pour stéréoscope,
représentant deux périodes diflférentes
de Ooraison, el qui donnent de celle
gigantesque herbe vivaee l'idée la plus
avantageuse au point de vue pittores-
que.
Le développement des feuilles s'y
présente relativement bien plus grand
que dans la vignette ci-joinle du Bola-
nical Magazine, où l'un des exemplaires
du même Jardin botanique d'Edimbourg
se trouve reproduit dans une période
évidemment irop peu avancée de .-n flo-
raison. Ce port, du resie, on peut s'en
faire aisément l'idée par celle de nos
grandes Férules du sud de l'Europe,
herbes géantes dont les liges florifères
^e dressent avec nue rare hardiesse aux
flancs escarpés des rochers et des préci-
pices.
La seconde Ombellifère à laquelle
nous avons l'ail allusion, est le Scoro-
. \i: i m \ \-\ I OETIDA, l iicoi».
I dosma fœlidum, BungeM. D'après les
renseignements bénévolemenicommtim-
<l<iés par ce savant professeur ;'i M. ^ an
linotte, eeite espèce découverte par
Al Lehmann, aurait oie retrouvée par
M. Bunge en Perse el dan- l'Afgha-
nistan (en I838) el par M. Borsczchow
dans sn localité primitive, c'esl-à-dire
les steppes ;'i l'est de la mer Caspienne.
C'est une plante acquise ;'i nu- jardins
où ses graines peuvent In propager.
D'après M. Bunge, le Scorodosma
fœlidum sérail idenlique avec l'Ombel-
lifère du Khorassan, signalée el 6gurée
dans les Amœnilates de Kœmpfer (page
553) comme In source de VAsa-fœlida.
Le l)r Falconer avait cru reconnaître
dnns celle dernière un synonyme de son
Narlhex. C'esl-là l'objet d'une discus-
sion dont les éléments nous manquent
et que de mieux informés que nous
sauront sans doute comparer. .Nous en
dirons autant des différences cuire les
genres Scorodosma, Narlhex et Ferula,
que sir William Hooker estime être très
peu marquées. i. E. P.
(I) In Delect. Simm. l/mi. Dorpal., Bnn.i&iG
(WMr. Annal, bot. t. 331). — Kl. m Alex.
/.. hmanni Relliq iini. in Mon. Soc, étrang. de
l'Acad dr< se. il<' S fétersb., tome VU. reproduit
commi \ i âge sopai é ^ms le titre de Beitrag sur
Kenntniss der Flora Russlands uiid der Sleppen
Central Asiem, |> (133)309.
Avant de terminer il nous reste à dire un
mot sur la fabrication du vinaigre. La mé-
thode la plus simple de le faire, consiste à
mettre de- bananes (de préférence de la
variété de s. Thomé) dans nu panier de
bambou, de forme conique. Lorsqu'elles
sont mûres, la fermentation ne larde pas à
s'j manifester. Les gouttes alcooliques en
lombanl dansun récipient placé au-dessous,
s'oxidcnl el se iransformenl en vinaigre.
I c liquide est mi- en bouteilles, que l'on
expose ensuite au soleil , afin que la fer-
mentation acétique puisse s'achever. Les
premières portions donnent on bon vinai-
gre, le~ dernières ont un gm'ii désagréable
qui csl dû ,'i h fermentation putride. —
Quiconque a laissé des bananes séjourner
sur sa table, a pu remarquer que le- mou-
I ches les attaquent et que bientôt elles ré-
pandenl l'odeur propre à l'élhcr acélique,
et plus tard celle de l'acide acétique pur.
— Dans les endroits où le Palmier Burili
(Maurilia vinifera) croit naturellement, on
obtient un bon vinaigre par la fermenta-
tion de son fruit.
Nous demandons toute l'indulgence du
lecteur pour les lacunes des pages qui
précèdent; elles ont été écrites au con-
fluent de la Sarinc et di\ Macahé, chez
M. Joseph Claraz, de Fribourg, loin de
toute bibliothèque scientifique. La rapidité
avec laquelle nous avons exécuté notre
voyage, et les difficultés que nous avons
eues .'i surmonter, doivent aussi être prises
i o considération. .Mais il n'eût pas été op-
I
■A
MOMORDICA MIXTA Koxb .
I
1478.
227
IOÏÏORDICA IIXTA, roxb.
Cucurbitaceœ.
CHARACT. GENER Flores monoici v. dioici.
Masc. Calyx brcvissiine campanulatus, quinque-
partilus. pateus. Corolla calyci inserta, quinque-
partita; laciniis patenlibus, obtusis, subundulalis.
Stamina 5, imo calyci inserta, 3-adelpha. Fila-
menta brevia, crassa. A nt/ierœ conni ventes, unilo-
eulares, loculo lineari, connectivi crassi undnlati
margiui extus adnato. Foem Calyx tubo obovato
V. sub-cylindrieo, cuin ovario connato ; limbo
supero, quinquepartito , patulo. Corolla maris
annulo epigyno inserta. Stamina rudimentaria,
styli basim cingentia. Ooarium inferum, trilocu-
lare, placentis juxla septa bine parietalibus, inul-
liovulatis. Stylus cylindricus, Irilidus v tripar-
titus. Bacca pulposa, ninricala, maturitate elastice
irrogulariter rupta, polysperraa. Semina com-
pressa, marginaia, integumento baccato colora to,
exsiccatione rugoso. bmbryônis exalbuminosi
eotyledones foliaceœ, plano-cunvexie; radiculabrc-
vissima, centrifuga. — Herbse in Asiaet America
tropica indigenœ, glabriusculœ v. flirtai; foliis
Une des serres tropicales de Kew,
nous dit sir \\ '" llooker, dans un îles
derniers numéros du Bolanical Maga-
zine , est devenue fort attrayante depuis
quelques années par l'introduction de
différentes espèces de Cucurbitacées,
qu'on y l'ail grimper sur des treillis, le
long du vitrage. Celle famille de plan-
tes a été jusqu'ici beaucoup trop négli-
alternis, cordalis, palmalo tri-quinquelobis; cirrhis
simplicibus , elongatis; pedunculis axillaribus,
filiformibas, uni/loris, mediov. supra basim brac-
Lca foliacea instructis. Endl.
Moniordlrn mlxtn; dioica , foliis cordatis ,
3-S-lobo-palmatis, lobis sinuato-dentatis, petiolis
glandulosis, lloribus masculis solitariis magnis,
pedunculo elongato braclca magna biloba infra
florem. ealyeis lobis profundis ovatis nigi'o-striatis,
coroilae petalis subrhombeo-ovatis venosis disco
pubescentibus, 3 interioribus basi nigro-purpu-
reis, fructu niagno baccato ovalo-globoso rubi'o
ubîque inuricato apice acuto.
Houordii » mixt». Roxr. FI. Ind. v 5. p. 70!).
Wight et Arn FI. Penins. Ind. Or. p. 31-9. —
IIook. Bot Mag. 3145 (bic iterala).
îifitcn n cochinchinensis. Spreng. Syst.
Vegct. v. 5, p. M.
itlumcn cochinchinensis. Lour. FI. cochin-
chin. v. 2, p. 752. De Cvsd. Prodr. v. 3, p. 318.
gée, car non-seulement quelques-unes
de ses espèces ont des fleurs d'une
beauté peu commune, mais souvent
aussi leurs fruits sont remarquables par
leur taille,' leur forme, leur brillant co-
loris et quelquefois par l'arôme qu'ils
exhalent, ainsi que par leur milité.
Même en plein air, sous le ciel de la
Grande Bretagne, bien des espèces peu-
porlun d'en parler ici ; plus tard, nous ' qui voyagions sans le secours d'aucune
aurons sans doute occasion de publier une | recommandation. Cette méfiance, jointe
relation détaillée de notre voyage. Nous
nous sommes efforcés de décrire les choses
dans leur vrai jour, saos ménagement, mais
aiis^i saos exagération. La méfiance que
montrent les Brésiliens à l'égard des étran-
gers!1), fut souvent un obstacle pour nous
iux vicissitudes éprouvées dans une ex-
pertise en matière de colonisation, n'était
pas de nature à augmenter nos sympathies
pour ce peuple. Toutefois, nous devons
l'aire une exception en faveur des habi-
tants de Diamantina et des environs. Nous
(I) Il ne nous est pas possible d'imprimer ces
lignes sans faire remarquer que des souvenirs, qui
datent du règne de Joào VI, ne sont malheureu-
sement pas effaces de la mémoire des Brésiliens.
Tous ceux qui, connue nous, ont séjourné pen-
dant longtemps dans ce pays, comprennent par-
faitement à quels épisodes fâcheux nous fesons
allusion.
>'ous devons déclarer, nous, que, jusqu'à notre
dernière heure, nous conserverons la plus vive
reconnaissance envers ce peuple si bon, si affable,
chez lequel, eu tout temps, nous avons reçu la
plus généreuse, la plus patriarcale hospitalité!
Les Brésiliens pardonneront, du reste, volon-
tiers aux auteurs de ce remarquable mémoire, les
acerbes critiques dont ils sont ici l'objet, en
laveur du travail savant et utile que ces voyageurs
ont élaboré sur ce pays, œuvre dont nous som-
mes charmé d'avoir pu enrichir notre Flore.
Dêos dard! L. Vil.
Mi.Mnlil.il \ Ml\l \.
\. ni fleurir el fructifier. La belle plante
qui l'.iii l'objel de celle noie csl de ré-
cente introduction. Si - grossi - graines
api iiies « i cui ieusi mi ni cisi lées nous
oui été envoyéi -, ai ec un dessin de la
plante, de la province de Moulmein, par
le Révérend <;. S. P. Parisb, «'i nous
Bvona reconnu qu'elles appartenaienl au
1/ mordica mis in de Roxburgb. Si, cl un
autre côté, on admet, comme d'ailleurs
cela semble fondé, que c'esl aussi la
plante déci ite par Loureiro sous le nom
de Ifuricid coi -liiin hinensit . on doit
avouer que la description qu'en a faite
ce dernier est détestable. Il en résulte
aussi que la plante esl native de Chine,
el des environs de Calcutta. Aucune
figure n'en a été publiée jusqu'ici, et
cependant elle le méritait par la gran-
deur et la beauté de ses fleurs. Malheu-
reusement, nos plantes n'ont donné que
des fleurs maies, mais ces fleurs, join-
l< • a l'esquisse d'un fruil que nous avons
f.iii copier sur les dessins inédits de
Roxburgb el conservés au Musée de
l'Iml 'ienlale ( Easl India Rous< < ,
Bufilsenl pour donner une idée dr celte
belle espèce La plante a fleuri à Kew
au mois de juillet de l'année dernière.
Le iîomordica mixta est naturelle-
ment une plante grimpante, comme la
plupart des autres Cucurbitacées, à tiges
un peu grèli - el anguleuses. Les feuilles
sont û trois ou cinq lobes d< nlelés el un
peu lancéolés, séparés par des sinus pro-
fonds el arrondis ; leurs pétioles soin
un peu longs, velus, muni- de deux ou
trois glandes qui ressemblent quelque
peu à de petites pezizes. Leurs vrilles
son) simples, mais longues el Ibrtes. Les
pédoncules sonl longs . uniflores , el
munis, au-dessous de la fleur, d'une
large bractée bilobée et velue. La fleur
mâle i la seule que nous connaissions )
csi très-grande; elle a bien quatre pou-
ces de diami tre de l'extrémité d'un pé-
tale à l'autre. Le calyce est à cinq
divisions profondes, ovales-lam rolt c-,
striées de noir. La corolle csi largement
campanulée, à cinq pétales ovales-tra-
pézoïdes, aigus, à nervures nombreuses
et saillantes en-dessous, d'un jaune de
paille ci velus près de leur lia>e ; trois
d'entre eux portent^ sur ce point, une
macule noirâtre. Les élamines ont la
structure de celle- Ac^ autres tiomor-
dica, avec de longues anthères très-
sinueuses. Le fruit esl de la taille d'un
petit melon, ovoïde, pointu au sommet,
d'un rouge vif, el très-hérissé de poin
tes coniques. Il contient si\ rangées do
grosses graines attachées à trois pla-
centa-.
> La ligure ci-jointe représente un
leue avons déjà adressé des re rcimenls(l)
dans un outre travail; nous les réitérons
volonlii rs ici, pai i e que i es lignes scronl
pcul-élrc li\ rées b la publicité avanl l'écrit
auquel nous raisons allusion. Nous avons
non seulement rencontré chez celle popu-
lation li plus large el la plus franche
bospil dite; mais nous avons été aidés de
toutes manières dans nos recherches sur
le vrai gitc des diamants. La manière avec
nous eût ili bion difficile de pai li i de la
nii.iiiiiii.i. M
ma, ne i Ni il que l'imagi di
i d la moi l, pas un ili e
I' . ins de iiiiii.mII vci i- d'une
■ . que -m aii ni des palmiers
simulant di - saules plcui
!.. \ II.
laquelle il- traitent leurs esclaves, l'ac-
cueil bienveillant qu'ils fonl aux malheu-
reux colons allemands qui s'échappent de
la colonie du Mucury, la peine qu'ils se
donnent pour les soustraire à des pour-
suites barbares el fa\ oriser leur ruitc I .
sonl autaul de nobles aclions qui parlent en
faveur de celle population essentiellement
active el laborieuse; elle possède cette no-
blesse de cœur que l'on csl toujours beu-
rcux de rencontrer, mais que l'on apprécie
surtout quand elle exisic dans le- classes
de travailleurs. Nous avons gardé un bon
souvenir de M. lozd Fcrrcira de Andradc
Brant, de M. IcCapilaé Jozé de Almcida, de
(1) Celle phrase, dont le sens échappe :'i noire
compréhension, est rccoilnlionncc par nous; elle
■ -i idi ulique a ci Ile du manuscrit. t.. V II.
MOMORDICA MIXTA.
229
fragment de rameau de la plante mâle
avec les fleurs et le fruit (ce dernier non
colorié). On y voit aussi le faisceau des
élamines, reposant sur une grosse glande
lobée et charnue. »
A la synonymie ci-dessus, sir Wil-
liam llookcr aurait pu ajouter le nom
de Zticca Commersoniana adopté par
Seringe pour la même plante, ainsi
qu'en fait foi un échantillon de l'herbier
du Muséum, éliqueléde la main même de
De Candolle. Il est certain aujourd'hui
qu'elle appartient bien réellement au
genre Momordica, genre dont les es-
pèces sont encore loin d'être toutes
connues.
Nous avons aussi cultivé au Muséum,
en 1859, le Momordica mixta, dont le
savant directeur des jardins royaux de
Kew nous avait envoyé quelques grai-
nes. Notre culture s'est faite à l'air libre,
sur couches, et comme l'année a été
exceptionnellement chaude, nos plantes,
au nombre de deux, sont devenues fort
belles. L'une d'elles a même montré ses
boutons, et elle était femelle; mais
comme la saison était déjà avancée, ces
boutons n'ont pas eu le temps de s'ou-
vrir. Les mêmes plantes, maltraitées par
le froid et l'humidité excessive de l'an-
née 18G0, n'ont pu survivre à l'hiver
suivant, quoique abritées dans une serre.
Depuis cette époque, nous avons reçu
de Chine et de Manille une grande quan-
tité de graines, appartenant évidemment
au genre Momordica, mais beaucoup
plus grosses que celles que nous avait
envoyées Sir William îlooker, et en
même temps plus arrondies et plus pro-
fondément sculptées. La plupart, au
moment de leur arrivée, étaient rances
et hors d'état de germer ; un petit nom-
bre cependant étaient encore en assez
bon état et ont levé. Elles promettent
des plantes vigoureuses, dont l'aspect
nous rappelle bien le Momordica mixta,
tel que nous l'avons vu en 18 jfl, mais
la grosseur des graines nous inspire
encore quelques doutes à ce sujet. Il se
peut qu'il y ait là deux ou trois espèces
voisines; mais il se peut aussi qu'il n'y
ait que de simples variétés, car, dans la
famille des Cucurbitacées, les variations
sont parfois extraordinaires, et les grai-
nes elles-mêmes offrent des^aspects très-
différeiits suivant les races et les varié-
lés, ainsi qu'on en voit de nombreux
exemples dans les courges et les melons.
Dans ces derniers, par exemple , on
connaît des races dont les graines ont
de lo à 18 millimètres de long, tandis
que chez d'autres elles n'en ont pas
trois. Des variations analogues se mon-
trent dans le Momordica Charantia, dont
M. JoàoGribciro de Carvallio Amarante, de
M. le Dr Lucindo, à Diainanlina, de M. le
vicaire Pacilieo, à Minas Novas et de plu-
sieurs autres.
La majeure partie des faits que nous
avons rapportés, reposent sur nos propres
observations; nous n'avons usé qu'avec
la plus grande circonspection et la plus
grande réserve de ceux qui nous ont été
communiqués durant notre voyage; par
contre nous nous sommes servis des obser-
vations exactes et raisonnées de deuxfazen-
deiros des environs de Cantagallo, M. Rul-
ler de Râle et M. Uictricli de Zurich;
de deux médecins très-versés dans les
sciences naturelles, M. le Dr Teuscher de
Icna et M. le Dr 11. Naegcli de Zurich,
demeurant entre Cantagallo cl la Para-
hyba ; de M. Jean de Rourc, naturaliste
français dans le haut Macahé, de deux
fazendeiros suisses dans le bas Macahé, de
M. Colin Schulcr et de M. Joseph Claraz.
Nous devons surtout beaucoup d'obliga-
tions à ce dernier, chez qui nous avons
passé la plus grande partie de la saison
pluvieuse, pour la manière amicale et
désintéressée, avec laquelle il nous a aidés
dans nos recherches. Les pièges, appelés
ici mondéos, qu'il a fait tendre et dont
nous avons parlé plus haut, nous ont pro-
curé une collection presque complète des
mammifères de la contrée. MM. Eulcr,
J. de Roure et P. Scheiler ont contribué à
compléter notre collection, tant sous le
rapport des mammifères que sous celui
des oiseaux, des amphibies et des poissons.
Dr. J. Cil. Heusser et G. Clahaz.
mu' varii u u gi Bim - relativement très-
petites :> ét< di ci ite p ir Seringe, comme
espèce distincte, sous le nom de l/- ie-
ilensis.
Il \ .1 bien d'autres Cucurbilacées
capables d'intéresser les amateurs d'hor-
ticulture, et très-dignes de prendre rang
l> ii mi les plantes décoi atives de nos
jardins. Nous signalerons, entre autres,
le Thladiantlia dubia, » 1 u Nord de la
Chine, qui esl parfaitement naturalisé
.m Muséum, où il se multiplie déjà plus
qu'on ne voudrait par ses tubercules
souterrains qui ressemblent a de petites
pommes de l< rre. C'esl une plante d'une
i usticilé :'i toute épreuve sous le climat
de Paris, se passant de toute culture,
et fleurissant avec une prodigalité iné-
puisable, ilu milieu de juin à la lin de
septembre. Ses Oeurs campanuliformes,
du moyenne grandeui , >i>ni du jaune le
plus vif, et -'■ marient avantageusement
;iu\ Deurs blanches, roses ou violacées
<l'~ lisci uns. Elle feraii un effet mer-
veilleux dans une haie déjà occupée par
le liseron commun. Su verdure d'ailleurs
esl lnii belle, et elle pousse avec une
grande rapidité. Sis tubercules enfouis
sous ii rrc n'ont besoin d'aucun abri
pendant l'hiver; ils germent aux pre-
miers beaux jours du printemps.
I ne autre Cuciu bilacée intéressante
esl la Coccinie de I Inde (Coccinia in-
'ii"i i . grande plante aux sarments
MOMOIIDU \ VH\! \
ligneux dans son pays natal, nmis seule-
ment herbacée et haute de - à ~> mètres
-nus notre climat, où elle fleurit et fruc-
liGe fort bien, pour peu que l'année soit
chaude. Elle a un beau feuillage, par-
faitement glabre, lisse el luisant ; ses
Heurs campanulées el de moyenne gran-
deur soni d'un blanc de neige, nvec des
nervures légèrement vertes; aux femel-
les, lorsqu'elles ont été fécondées, suc-
cèdent des fruits ovoïdes allongés, de la
grosseur d'un ϝl de pigeon, qui pren-
nent une teinte écarlate des plus vives
;'i la maturité. Ces fruits n'étant pas
amers pourraient fori bien, lorsqu ils
sont encore verts, être confits au vinai-
gre, comme les cornichons. La plante
esl dioïque el vivace. On hiverne la
racine en serre tempérée, pour la re-
mettre en pleine tel re sur la lin d avril.
Lorsqu'au lieu de grimper, l< s sarments
de la Coccinie rampenl sur le sol, ils
s'y enracinent d'eux-mêmes, presque à
tous les nœuds, el donnent naissance
par là à une multitude de nouveaux
pieds qu'on n'a plus qu .i séparer de la
plante mère.
Nous pourrions citer encore plusieurs
autres espèces intéressantes dans celle
même famille des Cucurbilacées; mais
ce sérail empiéter sur ee que nous au-
rons à dire plus lard, car nous nous
proposons d'y revenir quelque jour,
quand l'occasion se présentera. Nom.
1342. TUTEURS D UN NOUVEAU GENRE POUR LES CHRYSANTHÈMES.
I m amateur de Chrysanthèmes, H. 6.
I ull, qui, |i iruil-il, n'a pas beaucoup de
temps ii 'i m r ii la culture de ses piaules,
1 imagine, pour les inellrc en reliel . sans
ri travail, comme sans grande dépense,
le i veau système de tuteurs dont la
■ ' ■ ci-i uulrc indique la l'or et
I usage, ( c sont loul simplement des fils
do laiton un peu forts, qu'on coupe à lu
longueur convenable, el qu'on courbe ad
l<liiiiiin : par une extrémité ils sonl Gxés
dons li ici re <\ < pot, par l'autre ils tien-
nent claie ou dressé un rameau île la plante.
|uclquc chose de m aisé .'i c prendre
cl .'i inodiGcr suivant le besoin, que nous^_
■I- inutile de nous \ arrêter plus long-
temps. \|,X.
231
f 1343-1354. MISCEUANÉES.
Vivent les Moineaux! — La Pomme de terre Blanchard, comparée à la Marjolin. — Les tubercules-
semences (de la Pomme de terre) verdissent et prennent une vitalité énergique, quand on les expose
à l'air avant de les planter. — Le soufre, antidote contre la maladie de la « précieuse solanée. »
— La Groseille des Sablons (I) et la Framboise Lawson ou La Rochelle Blackberry, introduite
des Etats-Unis par M. Gloede(-). — Ratissoire à bras et à roues, où l'on peut varier à volonté l'in-
clinaison de la lame. — Le charbon du Maïs; sa nature, son mode de reproduction. — Dimen-
sions d'un Cedrds Deodora, aux environs de Paris. — Trois noyers de semis réunis par la greffe en
approche, de façon à ne former qu'une seule tète posée sur une triple base. — Les porte-graines des
Reines Marguerites mûriraient parfaitement leurs semences dans un appartement aéré, quoique
coupées assez longtemps avant leur maturité — Un Raidisseur nouveau et une Ratissoire à roue ou
charrue à ratisser. — Rappel de l'utilité de l'imprégnation par une solution de sulfate de cuivre des
échalas et des bois en général, destinés aux usages horticoles.
Société impériale d'horticulture de Paris. — Séance du 2'j Juillet 18GI.
A l'occasion du procès-verbal, M. le doc-
leur Pigeaux demande qu'il soit fait men-
tion de l'opinion qu'il a exprimée dans la
dernière séance au sujet des services que,
d'après lui, les moineaux rendent à l'agri-
culture, services tels, dil-il, que ces oiseaux
des Fraises perpétuelles, nommées par
lui Reine des quatre saisons, obtenues de
semis.
A l'occasion de la présentation de ces
Pommes de terre, M. le Président dil qu'il a
étudié le procédé employé par M. Gauthier
en deviennent indispensables; il ajoute pour la multiplication des Pommes de terre,
qu'ils peuvent fort bien vivre sans nous, I et qu'il a pu en reconnaître les bons ciïcls.
Abu d'obtenir des pieds très-vigoureux,
M. Gauthier laisse à l'air et au jour les
tubercules-semences qui verdissent et pren-
nent ainsi une vitalité énergique. Les
plantes qui proviennent ensuite de ces
tubercules verdis, on! des tiges fortes, bien
nourries, dont la végétation est plus ra-
pide que de coutume, de telle sorte que le
produit de ces pieds, étant obtenu de bonne
heure, a plus de chances d'échapper à la
maladie que celui qui résulte de la culture
ordinaire (*).
5° Par M. Varin, jardinier chez Mm° Cha-
pelier, à Antony (Seine), des tubercules de
Pommes de terre Marjolin obtenus dans
les conditions suivantes :
Au mois d'août 18GO, M. Varin avait
présenté des Pommes de, terre saines, ve-
nues dans une terre à laquelle il avait
tandis que nous ne pourrions vivre sans
eux.
Les objets suivants ont été déposés sur
le bureau :
1° Par M. E. Vavin, des tubercules des
Pommes de terre Marjolin et Blanchard,
obtenus dans des cultures comparatives.
Ces deux variétés ont été plantées le
même jour, dans la même planche, dans
des conditions tout-à-fait semblables; or,
M. Vavin a reconnu que les produits de la
Marjolin l'ont emporté surceiix de la Blan-
chard pour la précocité ainsi que pour
l'uniformité des tubercules, qui ont eu
presque tous assez de volume pour pouvoir
être mis en vente, tandis que parmi ceux
qu'a donnés la Blanchard, il y en avait
beaucoup de petits. Au total, il est d'avis
qu'on a beaucoup trop vanté cette dernière
variété.
M. le Président dit que M. Gauthier a
fait des observations entièrement sembla-
bles à celles de M. Vavin.
De son côté, M. Gosselin rappelle qu'il
a déjà signalé les résultats analogues, que
lui ontdonnésscscxpériences comparatives
sur ces deux Pommes de terre.
2° Par M. Gauthier (R. R.) une collec-
tion de 15 variétés de Pommes de terre et
(*) 11 semble résulter de la dernière partie de
re raisonnement que les Pommes de terre les plus
vigoureuses et par conséquent aussi celles qui se
trouvent, sous le rapport du sol, dans des condi-
tions particulièrement favorables, devraient être
moins atteintes de la maladie, que les plantes dont
la végétation est moins active, moins énergique.
Ce l'ait est loin d'être généralement admis par nos
cultivateurs. — Ici, sur place, la maladie a atteint
bien davantage les plantations fumées par le
guano, que celles qui n'avaient eu qu'un engrais
moins stimulant, moins actif. Ed. f.
(1) dont le compte est fait depuis longtemps !
(2) Il y a beaux jours que nous cultivons cette Ronce, et M. Gloede (qui sait l'anglais) n'ignore pas
que les Blackberriee sont des /{onces et non pas des Framboisiers. L. VU.
MIm ELLANEES.
ité de la Qeui de soufre. En 1861 il a
lé cette expérience intéressante. Le
:, mars dernier il a planté des Pommes de
terre Harjolin dans une terre à laquelle il
Bvail ajouté du terreau et de la Qeur de
soufre. Une pi intation semblable a été faite
le i ■ ai i il; enBn, une dernière plantation
a eu lieu le 23 avril, mais cette rois dans
un sol non mélangé artificiellement de
soufre. Les produits des deux premières
plantations onl été parfaitemenl sains, tan-
dis que ceux de la troisième onl éié envahis
par la maladie 'li. La Société décerne à cet
exposant une prime de "">■ classe.
près
9« Par M. Ferd. Gloedc, des Sablons,
ul-sur-Loing : 1" une Groseille
obtenue pai lui de semis et à lai]uelle il
donne le nom de Gloire des Sablons;
•_! ' des From&oises Lawson ou New Rochelle
Blackberry, variété introduite des Etats-
Unis par le présentateur^).
l'.i Par M. Flament, serrurier à Luzar-
ches [Seine-et-Oise), une Rôtissoire a bras
et à roues, munie d'un appendice qui
permet de faire varier à volonté l'incli-
naison de la lame. Cet ingénieux appareil
est du prix de "i.'j IV., ou seulement de
52 fr. quand la roue en est pleine.
(..île Ratissoire vaut à son inventeur
une prime de i"' classe.
•Jl Un Membre montre plusieurs échan-
tillons «le Maïs charbonné suit dans l'inflo-
rescence, soit et principalement sur divers
points de la lige. Ces pieds ont été pris
dans un champ où cette altération morbide
s'esl produite en très-grande quantité, de
manière à causer des pertes considérables.
Le présentateur >'c?t assuré que les plantes
plus ou moins déformées par ces excrois-
sances c li.nl rieuses peuvent, sans incon-
vénient, être utilisées pour la nourriture
du bétail; car il en adonné à plusieurs
vaches qui n'en ont élé nullement incom-
modées.
(I) L'expérience de M. Varin n'est guère con-
■ luoi 1 1 i. puis longtemps que les Pommes
ilives sont plus rarement attaquées que
!.. tardives ou celles qui sont plantées tardive-
ment. Aussi In plantation en plein champ < une
qu ; lit, il y o une quinzaine
• 'i milieu 'lu mois de mai el i ncore plus
>urd'hui le plus toi p issihle, -
m ni dès I'- milieu il'- mars. Ed. I'.
la note d'autre part. !.. VII.
Une conversation s'engageant au sujet
du Cbarbon des céréales, SI. Dueliartrc
rappelle que celte redoutable maladie est
due, cbez le Maïs, à l'invasion d'un Irès-
petit Champignon, YUslilago Maidis I)C.
qui se développe dans l'intérieur même
des lissus, pour s'y accumuler en immense
quantité, sur les points où il détermine la
formation d'excroissances souvent très-
volumineuses. Ces excroissances finissent
par être remplies d'une poussière noire,
formée des spores de cet Entophytc, dont il
ne reste plus alors que ces corps reproduc-
teurs. Le Charbon en général esl analogue
par son mode de développement et par la
plupartdeses caractères à la Carie (L'stilago
Caries Ht;., Tillelia Caries Tulas.); mais
celle-ci ne se produit que dans l'intérieur
même de l'ovule, tandis que le premier se
montre dan- l'ovaire, le- balles el dans les
pallies extérieures de la Heur. M. Dueliartrc
rappelle encore que le mode d'introduction
de ces redoutables parasites intérieurs ou
Enlophytes, a échappé longtemps aux
recherches attentives îles botanistes; quel-
ques observations avaient porté à pen-
ser qu'ils entraient dans les jeunes
céréales par l'extrémité de leurs racines;
niais récemment un botaniste allemand,
M. Julius kiihn, qui vient de publier un
excellent ouvrage sur les maladies des
plantes cultivées en grand (1), a reconnu
que les -pures de ces Champignons, ger-
mant dans le sol, émettent alors de- fila-
ments d'une extrême ténuité, qui pénètrent
dans la jeune Graminée, peu de temps
après sa germination, par le point où ses
premières racines s'attachent à la jeune
tige. Ces filaments, qui constituent toute
la portion végétative du parasite, se pro-
pagent ensuite et s'étendent de proche en
pi oche, de bas en haut, .à travers ses lissus,
se détruisant en arrière à mesure qu'ils
s'allongent en avant. Arrivés ainsi dans
le- parties de la céréale qui conviennent
au dernier développement du Champignon,
ils ne tardent pas à donner naissance a un
nombre immense de corps reproducteurs
ou spores; après quoi, ces filaments végé-
tatifs eux-mêmes disparaissent, ne laissant
que les spores noire- qui sortiront finale-
ment par l'effet de la désorganisation coni-
(I) /- S i di r Kullu (Les
maladies des plantes cultivées, leui - i auses > l les
moyens de s'en préserver) I vol. in-8° de \\u et
ivec 7 planches. Berlin, 185*8.
„,„,,.„,,v/ •„,,
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or
233
U79-H80.
CYPEMS ALTEMIFOLIlfS ALBO-VARIEGATUS.
» Le Papyrus, Souchet à papier,
dont la large ombelle de feuilles dispo-
sées en parasol, est si élégante par la
légèreté, la ténuité de ses parties, le
Papyrus, disons-nous, est bien connu,
bien recherché comme ornement de
pelouse pendant l'été, au bord des
eaux; le joli Cyperus altcrnifoiius ,
de Madagascar, en est le diminutif;
on le trouve dans toutes les collec-
tions. Mais ce qui est neuf, beau,
coquet, c'est celte même plante, nette-
ment rubanée de blanc dans toutes ses
parties : les tiges, les feuilles, tout est
largement rubané. » Telle est la plante
dont nous présentons ci-contre la fidèle
image.
L'Etablissement Van Houtte la met
en vente au moment où nous repro-
duisons ces lignes tirées de son Prix-
Courant.
Culture : Serre chaude pendant l'hi-
ver, plein air et beaucoup d'eau au cœur
de l'été. Terre sableuse sans engrais.
L. VII.
plète des excroissances morbides dans
l'intérieur desquelles elles ont pris nais-
sance.
M. le Secrétaire-général fait le dépouil-
lement de la correspondance qui comprend
les pièces suivantes :
4° Une lettre dans laquelle M. Laurent,
jardinier-chef chez M"10 Erard, à la Muette,
à Passy-Paris, donne les dimensions du
Cedrus Deodara, qui existe sur celte pro-
priété. Ce bel arbre, qui paraît être le pre-
mier qu'on ait planté en France, mesure
en ce moment 15'", 80 de hauteur. II fruc-
tifie celte année pour la première fois; il
a moins souffert des froids de l'hiver der-
nier que les Cèdres du Liban, qui se trou-
vent non loin de lui et dans des conditions
analogues.
7° Une lettre dans laquelle M. Baudrier,
du Mesnil-au-liry, canton d'Ecouen, donne
les détails d'une expérience qu'il a faite
en greffant ensemble par approche trois
Noyers semés sur place, et en ne conser-
vant ensuite qu'une tèle, de manière à
obtenir un arbre qui semble reposer sur
un trépied.
8" Une lettre dans laquelle M. Thrany
(Alfred), de Versailles, dit que, depuis
six ans, il s'est mis à l'abri des pertes
de semence de Reines-Marguerites, qu'on
n'éprouve que trop souvent; pour cela il
coupe les pieds de ces plantes assez long-
Tome IV, 2e Sëiue (1839).
temps avant la parfaite maturité des grai-
nes; ces pieds, placés ensuite dans une
chambre bien aérée, y mûrissent complè-
tement leurs graines
Séance du 8 août 18G1.
19° M. Forest dépose un Raidisseur nou-
veau, inventé par M. Rousseau, propriétaire
à Brunoy. Cet engin se recommande à la
fois par la facilité avec laquelle on le met en
jeu et par son prix modique, qui n'est que
de 15 à 18 centimes. Il consiste en une sorte
de poulie cylindrique en fer, de 0"', 02 en-
viron de diamètre, sur laquelle s'enroule
le fil de fer, et dont un diamètre se pro-
longe en bras reclilignes, longs d'environ
0m,08 et terminés en crochet, qui font
l'oflice de 2 leviers opposés faisant tourner
la poulie. Au moyen de ces deux leviers
on tend le fil de fer qui, retenu ensuite
dans les deux crochets, ne peut plus se
dérouler.
20° M. Forest met encore sous les yeux
de la Société un petit modèle de Rôtissoire
à roue, ou charrue à ratisser, imaginée par
lui, et qu'il avait déjà fait connaître il y
a une quinzaine d'années. Dans cet in-
génieux instrument, les mancherons sont
mobiles, de telle sorte que le jardinier
peut les mettre toujours à sa portée; en
outre, la lame à ratisser est placée dans
un sens oblique relativement à la direction
des allées. Cettcdernièredisposition a pour
effet de rejeter la terre sur les côtés, au
50
MISCELLANEl S
lieu de l'accumuler en avant au poial de cel usage que des huis injectés 'le sulfate
gêner la marche de l'ouvrier. de cuivre.
M. le Secrétaire-général fait le dépouil- A ce propos, M. le Secrétaire-général
Icmcnl de la correspondance qui com- exprime le regrel que les jardiniers ne
prend les pièces suivantes : rccourcnl pas plus souvent qu'ils ne le font,
à l'injection ou pour parler plus exaclc-
I Hé lettre sans date, dans laquelle uu ment, dans ce cas, ;'i l'imprégnation par
anonyme rail ressortir l'importance des une solution de sulfate de cuivre, des buis
frais qu'entraîne, dans les vignobles, le qu'ils niellent en œuvre ions les jours
renouvellement fréquenl el forcé des pour des usages très-divers,
éclialas, el montre combien il serait avan- [Extrait du Journal <!•■ la Société impériale
lagCUX el économique de n'employer pour et centrale d'horticulture de Pari»)
Y 1355. UN CHÊNE PANACHÉ PAR L'EFFET DE LA FOUDRE.
— En Ecosse, près de Mâwlcy, dans le nachure a reparu et elle orne encore en
parc de la résidence de sir Edward Blount, ce moment le feuillage de ce bienheureux
croit un Chêne de pins de 30 pieds de chêne.
hauteur. Pendant l'orage qui ravagea la Le Scollish Former, sous la responsabi-
conlrée le 26 juin 1838, cet arbre fut lilé duquel nous narrons ce fait reraar-
atlcintpar la foudre el ses feuilles, de toutes quablc, ne dit pas, si, par la voie de la
vertes quilles étaient, avant la venue du greffe, on s'est assuré de la fixité de la
lluide électrique, se sont décorées de la variation. Ce serait intéressant sous le
plus belle ponaeliuie qu'il soit possible point de vue physiologique. !.. VII.
île voir. Chaque année, depuis, cette pa-
V 1356. UNE EXCURSION SUR LE CHEMIN DE FER DE L'ISTHME DE PANAMA.
Dansées derniers temps, il a souvent été émigrés que l'or attirait de toutes les con-
qucslion dans les journaux ainsi que dans trées de l'Europe, la prompte création
li s recueils scientifiques, de divers projets d'une voie de communication facile et ra-
de canaux destinés à relier à travers pide, l'ut jugée d'une nécessité absolue.
l'isthme de Panama, l'Océan Pacifique au Aussi dès IS'uS l'esprit entreprenant des
Grand Océan. L'idée toutefois de scinder Américains élabora l'idée de relier les côtes
ainsi les deux immenses presqu'îles qui for-! occidentales el orientales par un chemin
nient le Nouveau-Monde, n'est pas neuve, de fer. C'està cette œuvre, remarquable par
On s'en était déjà occupé peu de temps les difficultés qu'eurent à surmonter ses
après la conquête de l'Amérique par les audacieux entrepreneurs, que nous eonsa-
Bspagnols, et voici ce que Don Pascal de crons ces lignes. Nous nous bornerons à
Andagoys écrivait à ce sujet à Charles- donner une légère esquisse de l'ensemble
Quint : « Aucun prince sur la terre n'est des travaux, pour n'insister que sur les
assez riche pour paver les frais d'une points qui louchent de plus près au règne
pareille entreprise;; il faut n'avoir réelle- végétal. Les détails qui suivent et les
ment auci idée de la conformai lu gravures qui les accompagnent, sont ex-
pays pour s élire à Voire .Majesté un traits partiellement d'une relation ano-
scmblable projet. » A noire époque, où nyiue, publiée dans les W estermann's II-
J'on voit s'achever lani de travaux hardis, luslrirte Monalshefle.
il n'est plus de difficulté capable d'enlra- Dèsl'unl848,MM. Aspinwall.H Chaun-
ver I exécution d'un projet qui intéresse cey et J. Stephens obtinrent du gouverne-
aussi vivement tous les peuples. Mais cette ment de la Nouvelle-Grenade la concession
œuvre gigantesque n'était pas seulement du chemin de fer de Panama, à des condi-
unc question d'argent, c'était surtout une lions qui étaient loin d'être défavorables.
question de temps. Après la découverte Le gouvernement leur cédait gratuitement
des mines aurifères de la Californie , tout le terrain nécessaire à la construction
1 »ll de Panama étant naturellement de la voie, plus 250,000 acres à prendre
''' chemin le plus court | les nombreux où ils le jugeraient convenable; il promit
M1SCEUANEES.
23j
en outre de déclarer ports franes les villes
de Panama et de CliagresO), et de ne pré-
lever sur toute la longueur de la ligue
d'autres droits de transit (pie ceux admis
par la société concessionnaire. Par contre,
le gouvernement se réservait un bénéfice
de 5 p. °/0 sur le revenu net, mais en
garantissant aux actionnaires un minimum
d'intérêt de 600,000 francs.
La société se constitua aisément. On se
de ce genre; celle-ci eut, comme les autres,
sa lune de miel, pendant laquelle les ac-
tionnaires virent tout en rose, et lorsqu'on
apprit à New-York que les ingénieurs
Hughes et Baldwin avaient découvert dans
la Chaîne montagneuse qui avait donne
lieu aux plus sérieuses appréhensions, deux
enclavements dont la hauteur au-dessus
du niveau de la mer n'était quedcSÏ) et de
100 mètres, tout le monde cria victoire.
prend dès l'abord presque toujours d'une \ Cependant les ingénieurs ne se faisaient
espèce d'engouement pour les entreprises
(I) Chagrcs est une petite ville à laquelle abou-
tit le chemin de fer du coté de l'Océan Atlantique.
— Elle est située à l'embouchure de la Chagres,
fleuve assez large et assez profond, mais qui est
navigableseulement jusqu'à une vingtaine de kilo-
mètres de la côte; cela tient à la rapidité de ses
eaux et aux nombreuses chutes qui entrecoupent
et précipitent son cours.
pas illusion sur les difficultés de l'entre-
prise, mais toutefois sans désespérer du
succès. Du côté de l'Océan Atlantique, sur
une largeur de près de 25 kilomètres, le
terrain n'est qu'un profond marécage,
couvert d'un fourré impénétrable (lig. 1),
produisantdans les fortes chaleurs des éma-
nations pestilentielles, et peuplé de tous
les animaux sauvages, serpents venimeux
cl insectes incommodes, qui abondent dans
les contrées tropicales. Plus loin le pays
devient montagneux, hérissé de rochers
abruptes que l'on est obligé de contourner ;
il est sillonné de torrents et de précipices
qu'il faut franchir au moyen de ponts
immenses.
Lorsqu'enfin on est parvenu au sommet
de la crète des Cordillières, le problème
236
MISCELLANEES.
n'est pus encore complètement résolu :
en effet, la pente vers l'Océan Pacifique
descend très-rapidement, et c'est là encore
une difficulté dont ceux qui savent ce que
c'est qu'un chemin de fer, peuvent facile-
incni apprécier l'étendue.
Le climat et les hommes suscitèrent
encore d'autres obstacles à la marche régu-
lière des travaux. Sous les tropiques l'année
n'a réellement que deux saisons, la saison
scelic et la saison humide. Six mois durant,
le ciel ne fait que répandre des (lots de
pluie, et, toute l'année, la chaleur est suffo-
cante.Et puis la population indigène, com-
posée d'un mélange d'Espagnols, d Indiens
et de nègres, est en général peu disposée
ou, pour mieux dire, impropre au travail.
Quant aux nombreux ouvriers étrangers
que la Société recruta de tous côtés et
transporta à ses frais, les fièvres les déci-
mèrent. On avait commencé par construire
dans les forêts quelques habitations où
l'on ne pouvait arriver, surtout pendant la
saison pluvieuse, qu'en passant jusqu'à la
Fis.
ceinture dans l'eau (lig. -2). Il fallut les
abandonner et loger tons les ouvriers sur
des pontons. Malgré cela les ambulances
étaient constamment encombrées de nia-
lades(t). Les Chinois furent le plus cruelle-
ment éprouvés : sur mille hommes huit
cents moururent; il fallut renvoyer les
(I) Le percement de cette voie d'environ 55 kilo-
mètres ;i coûté la \ ic à plus de soixante mille tra-
vailleurs. Li s maux de toutes sortes nui si cruel-
lement Frappé 1rs ouvriers, qu'il est passé eu
I""1' i;l»c ijuc le chemin de fer de Panama ;i coûté
une ^ ic d liomm p ir traverse posée mit la voie.
(Science ;«>»/■ tous.)
deux cents autres. Il y avait de quoi se
décourager, mais par bonheur dès le
commencement de l'année 1849, les entre-
preneurs s'étaient assuré le concours du
colonel Totten et de l'ingénieur Traul-
wine, deux hommes distingués par des
connaissances spéciales très-étendues et
une longue pratique des travaux dans les
régions chaudes : c'étaient eux qui avaient
construit le célèbre canal del Digue, qui
relie le fleuve lu Madeleine à l'Océan
Atlantique (Nouvelle-Grenade). Grâce à
leur énergie, les travaux furent poussés
activement et, le 27 janvier lSjii à minuit,
237
1 «1-1482.
LILAS DU D' LIPLEY.
(SYRINGA VULGARIS, L., var. LINDLEYI, l. mi.).
Voici le plus beau des Lilas; ses
magnifiques thyrses très-denses, d'un
violet purpurin brillant, dépassent ceux
de toutes les variétés connues, tant
sous le point de vue du volume, des
dimensions hors ligne de ces gigan-
par une pluie torrentielle, le dernier rail d'accompagner le colonel ïolten, dans une
l'ut placé. Le lendemain la vapeur mugis- j inspection qu'il fit sur toute la ligne. Le
sait d'un océan à l'autre. voyage eut lieu au moyen d'un peti t wagon
Le narrateur auquel nous empruntons de service, mis en mouvement par deux
ces intéressants détails, a eu la chance i nègres , de manière que notre voya-
lit, s •-
Fig. 5.
gcur ne perdit rien des superbes paysages 1 se déroulèrent tour à tour devant ses yeux
ni des riches tableaux de la végétation, qui I (fig. 3).
238
LILAS DC D' M.NDLEY.
tesqucs bouquets, que sous celui de la
perfection dans la forme des corolles.
Obtenu de graine, l'an dernier, par
M. Darimont, ce lilas magnifique a été
acquis par l'Établissement Van Houlte,
qui l'a déjà suffisamment multiplié pour
l'offrir en vente dès cet automne.
En le dédiant au Dr Lindley, nous
avons voulu, en notre qualité d'horti-
culteur, contribuer à payer un juste
tribut d'admiration et de reconnaissance
à l'auteur du Vegetable Kingdom, au
célèbre botaniste, qui, depuis bientôt un
demi-siècle, consacre sa savante plume
a la publication de tant d'ouvrages pré-
cieux, qui concourent si puissamment à
élever ^horticulture au rang de science
vraie.
L. VII.
Du coté de la nier des Antilles l'embar- i île est séparée de la terre ferme par un
cadère est situé sur une petite île, appe- canal de deux cents mètres de largeur,
lée anciennement Mazanilla, où depuis, que le chemin de fer traverse sur une
s'est formé le noyau d'une ville nouvelle, digue. Celte digue se prolonge ensuite
don lia prospérité augmente tous les jours, dans les marais immenses qui, comme
et que les Américains ont baptisé du nom j nous l'avons dit plus haut, régnent sur
d'Aspinwall, l'un des fondateurs de la I toute la côte, jusqu'à une grande distance
Société du chemin de 1er de Panama. Celte j dans l'intérieur. — Les forcis qui couvrent
Pis I
ces marécages, se composent en grande mangent comme les bananes et dont les
partie de Mangliers [Rhizopkora calenda- branches, lorsqu'elles pendent dans la mer,
rium, Rumpli.) (Jig. 4), dont les fruits se ' se couvrent souvent de divers mollusques,
MISCELLANEES.
2ô!l
eutr'aulrcs d'une petite espèce d'huître,
qui, pour la saveur, ne le cède en rien aux
meilleures huîtres anglaises. Certains ar-
bustes ont quelquefois plusieurs kilogram-
mes d'huîtres le long de leurs branches.
De chaque côté des remblais, on a abattu
tous les arbres, sur une largeur de quinze
mètres; dans ces éclaircies se sont déve-
loppées de magnifiques piaules aquatiques,
parmi lesquelles des milliers de Callas
et de JXclumbiums embaument l'air du
parfum de leurs fleurs. Derrière cette
végétation jeune et naine, se montre en un
long rideau la forêt vierge, impénétrable,
dont la variété et l'exubérance dépassent
toute imagination. Tantôt ce sont d'im-
menses palmiers à la lige élancée, de la
couronne desquels pendent des grappes
rouges ou bleues; tantôt ce sont des
espèces trapues, dont le tronc s'élève à
peine au-dessus du niveau du marécage,
mais développe des feuilles longues au
moins de six mèlrcs; puis d'énormes
cèdres et autres arbres géants dont la lige
atteint plus de cent pieds de hauteur avant
de se ramifier. Ces ramifications se dirigent
horizontalement et, en s'entorlillant les
unes dans les autres, forment au-dessus des
autres plantes comme un vaste dôme de
verdure, qui laisse à peine filtrer quelques
rayons de soleil. Quant aux troncs de ces
arbres, ils disparaissent littéralement sous
une infinité d'autres végétaux. Ceux-ci
sont tellement nombreux cl si bien entre-
mêlés, que l'œil se fatigue en vain à vou-
loir pénétrer à travers leurs masses touf-
fues, dans la profondeur des forêts.
La diversité de ces plantes est vraiment
extraordinaire, autant sous le rapport de
leur forme que de leurs dimensions. 11
en est qui acquièrent des proportions im-
menses, et dont les branches prennent
un développement beaucoup plus considé-
rable que celui de leur victime. Beaucoup
d'entre elles portent aussi des fleurs inté-
ressantes par leur beau coloris et leur
parfum. Une espèce est surtout remar-
quable à cause du mode de végétation qui
lui est propre. Les graines en sont dépo-
sées par les oiseaux au sommet des arbres
les plus élevés, y germent et poussent en
sens divers des branches pendantes qui
s'allongent sans se ramifier, jusqu'à ce
qu'elles atteignent le sol dans lequel elles
prennent racine. Ces branches continuent
à grossir au point d'arriver à un diamètre
de 15 à 18 centimètres. Elles figurent assez
bien les agrès d'un navire et peuvent
maintenir dans leur position verticale des
arbres morts depuis longtemps. Les indi-
gènes se servent des plus minces en guise
de câbles.
A mesure qu'on s'avance vers l'intérieur,
on rencontre des touffes de plus en plus fré-
quentes d'une gigantesque graminée, le Bam-
bou,dont la forme légère et gracieuse ajoute
un nouvel aurait à la beauté du paysage.
Parmi les arbres, un Palmier {Elaeis
melanococca) dont les fruits fournissent
au commerce l'huile de palme, devient
aussi très-abondant.
La première station est celle de Gatun,
petite ville située au confluent de la rivière
Gatun et de la Chagres. Avant l'achèvement
du chemin de fer, Galun avait déjà une
certaine importance (toujours relative, il
est vrai, car dans nos populeuses provin-
ces, on la considérerait à peine comme un
petit village); en effet, la Chagres n'est
réellement navigable que jusqu'ici, et les
nombreuses bandes de chercheurs d'or, qui
devaient achever péniblement la route à
pied, étaient souvent retenues pour plu-
sieurs jours à Galun pendant la saison des
pluies. Dans ces moments d'encombre-
ment, la cherté des vivres augmentait
d'une manière incroyable et n'avait, pour
ainsi dire, pas de bornes; il arrivait bien
des fois que quatre œufs se vendaient un
dollar (cinq francs) !
Au-dessus de Galun le paysage s'élargit.
Dans le lointain on aperçoit deux mon-
tagnes, couvertes, jusqu'au sommet, d'une
verdure non interrompue, et qui excitent
l'élonnement par leur forme étrange : ce
sont deux pyramides régulières, sembla-
bles à deux immenses quilles.
Des Indiens sont chargés d'entretenir la
propreté de la ligne et d'extirper les
plantes sauvages, qui se développent et
s'étendent avec la plus grande rapidité
sous ces climals. On ne considère généra-
lement que les inconvénients ou les désagré-
ments que ces mauvaises herbes propre-
ment dites peuvent occasionner, outre le
cachet de malpropreté et de négligence
qu'elles impriment partout où l'on ne mo-
dère pas en temps celte grande exubérance.
Précisément, dans les pays chauds, cette
fougue végétative a une certaine utilité
qui compense plus ou moins les frais de
cet entretien dispendieux. Ces mêmes plan-
tes, dont on ne permet pas aux parties
aériennes de prendre le moindre dévelop-
240
MISI EIXANEES.
pement, dépensent toute leur somme d'ac- Au-delà i!c la deuxième station, l'aspect
livité, à pousser un énorme réseau de raci- du pays est légèrement modifié, en en
nés, qui s'enchevêtrent les unes, aux autres sens que la végétation est en général
et communiquent, en quelques années, aux moins élevée. Ainsi tous les palmiers sont
dignes une solidité à toute épreuve. ! nains, quoique toujours en très-grand
nombre. On trouve également diverses espè- 1 tôt après la troisième station. Non loin de
ces d'Amaryllidées et beaucoup de plantes | celle-ci se trouve Varbrede Stcphen(fig.'à),
aquatiques. Mais la forêt recommence bien- ainsi nommé par les Américains, en l'hon-
(La suite « lu prochaine livraison),
u P-
^>
U\
U83— M8lî.
SCIADOPITYS VERTICILLATA, zucc
Coniferœ § Cunnir
CHARACT. GENER. DIFFERENT1ALIS. - Fh- i
res dioici? Masculi: Amenta lerminalia, subglo-
bosa, capitato-aggregata. Stamina plurima, axi
inserla. dense imbricata ; filamenla liiiformia apice j
in connectivi processum membranaceum s. squa- |
mam ovatam dilatata ; anthères locula duo, e squa- l
ma; basi descendentia, sibi apposita, postiec ion-
gitudinalitcr bivalvia. Foeminei: Amenta solitaria;
squams numerosa?, imbricata;; brades basi squa-
mis adnata;. Ovula in superiori squamae l'acie
plerumque septem, transversim seriata, libère
pendula et sibi imbricala, orlhotropa micropyle
deorsum spectante. Slrobili secundo anno maturi
e squamis coriaceo-lignescentibus imbricatis com-
posai. Semina plerumque septem, libère pendula,
elliptica, compressa, alato-marginata. Albumen
carnosum. Embryo?
CHARACT. NATURALIS. — Flores diclines,
dioici? Masculi: Amenta lerminalia, nuda, sub-
globosa, capitato-aggregata, singula subsessilia
braclca arida suffulta aliisque (perulis) minoribus
liasi cincta. Stamina (flores perianthio destituti)
plurima, arcte imbricata ; filamenla brevia, teretia,
apice in connectivi appendiccm s. squamam dila-
tata coriaceam late ovatam, e enjus basi anthera;
locula descendunt duo, arcte sibi adposita, postice
longitudinaliter bivalvia. Foeminei : Amenta soli-
taria e gemmis propriis perulatis inter foliiferas
ad ramoruminnovationesmixtis, sessilia et perulis
basi obvallata, e squamis composita numerosis
ghamiacene, Zucc.
arcte imbricatim sibi impositis semiorbicularibus
coriaceis, quarum singula braclea sufl'ulta est
breviore semiorbiculari, primum basi tantum se-
rius tota adnata. Ovula plerumque septem, non-
nunquam octo, in superiore squamae facie sessilia
et in sericm transvcrsalem disposita, imbricatim
sese tegentia, basi cum totidem callis minutis in
squama alternantia, libère pendula, ovata, com-
pressa, orlhotropa. Slrobilus secundo anno matu-
rus, breviter pedieillatus pedicello lignoso perulis
persistentibus veslilo; squams numerosse, arcte
imbricata;, e basi cuneata semi-orbiculares lignoso-
coriacea:, margine reflexœ, bracteis dimidio bre-
vioribus truncatis obliteratis adnata;, in racbi
persistentes. Semina plerumque septem, ovulorum
in modum disposita sibique imbricata, pendula,
elliptica, compressa, utrinque ala membranacea
cincta, apiee et basi nuda emarginata. Testa coria-
ceo-membranacea. Albumen? — Embryo?
CHARACT. SI'ECIF. — Se. veuticiluta, arbor
plerumque 12-15 pedes alta('), trunco erecto,
coma valde patente. Rami stricti innovando-sub-
verticillali vel alterni. novelli pulvinis a peru-
lis decurrentibus angulati ciuereo-fusccscentes,
adultiores teretes, perularum cicatricibus notati.
cinerei, glabri, ad foliorum verticillos inçrassati
(I) Apud rrcenliores acrîplores , claros )ir;eserlim Itob. Fortune
aique J. G. Veitch, Japonise infra ciiatos exploratores, liuic arborî
centum circiler tisifiic ad centum et quinrjuaginla p« iliim allîludinem
mulloties indicatam invenimus. Eu. H.
t 1356. (Suite et fin). UNE EXCURSION SUR LE CHEMIN DE FER DE L'ISTHME DE PANAMA.
neur de M. ,1. L. Slephen, voyageur et écri-
vain distingué, qui habita pendant plusieurs
années une petite villa des environs. Ce co-
losse végétal mesure à sa base cinq mètres
de diamètre. Des plantes grimpantes ornent
sa tige, s'élancent jusque dans sa couronne
qui s'élargit à une hauteur de plus de
quarante mètres, s'entortillent autour de
ses branches, puis retombent en longs
festons au-dessus des arbres environnants.
Parmi ceux-ci, plusieurs sont littéralement
couverts d'Orchidées épiphytes et, sur le
sol même, des passiflores écarlates et pur-
purines, enlrcmèléesdedélicatesscnsitives,
forment un charmant tapis qui ajoute à la
magnificence de ce tableau imposant.
Près de Barbacoas, on traverse la Cha-
gres sur un immense pont de fer, dont les
six arches ont chacune environ trente-cinq
mètres de largeur. Sur les bords du fleuve,
qui décrit en cet endroit une grande
Tome IV, 2° Séiue (1859).
courbe, s'élancent des palmiers et différents
arbres à caoutchouc. Quant à la plaine, il
parait qu'elle a été défrichée par les jésui-
tes il y a plus d'un siècle.
A mesure qu'on se rapproche de la
chaîne des Cordillièrcs , la contrée est
moins remarquable au poiht de vue de la
I végétation, mais le chemin de fer devient
au contraire en lui-même très-intéressant,
an point de vue des immenses travaux
d'art que sa construction a exigés. La
i grande pente qui commence près de la
station Obispo et qui continue à monter
d'une manière uniforme, jusqu'au point
culminant d'où l'on domine les deux
grands Océans, est d'une hardiesse incon-
nue sur nos lignes continentales; elle est
de 12 mètres par kilomètre.
Sur le versant occidental des Cordil-
lièrcs, dès que l'on a dépassé la crête, le
paysage revêt un caractère éminemment
51
SCIAD0P1TYS VERT1CILLATA, Zui
,i posl illorum delapsum cicalricibus nolati.
i. in apice ramulorum rerticillatim dense
rclaUe ovalœ, perulaUe; perula ovoto-lan-
intcgerrima; , ramo adpressse,
coriaces, cincrco fuscesccntcs , primum dense
inilnH m i el basi lanalœ, posl frondescentiam a
se iuvieem remous ■! per maximam ramuli no-
vclli parlent dislributse, calvœ, serius evanida?,
basi tanlum indurata plures për :nim>- persisteute.
Folia ad apicem cujusvis ramuli alterna quidem,
sed lam approximala u( vcrticillala appareaut,
50-40 horizonlaliter in orbem seu umbraculum
expansa, lineai i-subfalcala, elongala, integerrima,
obtusa cl leviter emarginata, coriacca, utriuqae
glabra, superne plana, medio canaliculata, subtus
ad margines parum reflexa, binervia nervis paral-
lelis el inter nervos slria opaca slomatibus multi-
scriatis notata exarata, i-i pollices el qnod
excedil longa, duas circiter lineas lata, per trien-
11 1 ii m virentia indeque in <|u<>\ is ramulo seenndum
ejusdem aetatem umbracula i -~> a se invicem
remola prasbenlia, quarto anno tandem dela-
bentia. Flora dioici?egemmîs proprîis perulatis.
Ma8cutorum amenta in apice ramulorum fascicu-
lato-dense congesta, sessilia, globoso-elliptica ,
basi, perulis cincta. Stahina (flores perianlbio
destituti) numerosa, alterna, dense imbrieata;
filamenta brevia, terctia, glabra, flavido-fusecs-
centia, apice dilatalo in squamam ovatam acu-
liuscuiam vel obtusam, marginc lenuissime creou-
latam, radiatim venosam membraoaceam sursum
Qexam el Glameiito parum lnc\ iorem e <■ u j u^ basi
descendunl anthère iocula duo, parallela el aretc
>iln nclpiessa. nlilun^a. pn-lu <■ nina loiiyiliiilinali
dcliiseentia, sulfurea. Amenta fœminea primum
sessilia, basi perulis coriaceis obvallata, denique
breviterpedicellata, perulis inpedicello persislenti-
lms lignescentibus. Squamx plurimœ, imbrieata; e
basi la te cuneata semiorbiculares, rotundatœ, inte-
gerrima;, margiue reflexa!, glabra;, braclt l'asuffultse
dimidio brevioribus caneatis truncatis, primum
basi tantum serin- totis eis adnatis, apicem versus
pittoresque. Des chaînes rocheuses qui
encadrent <le tous cotés le bassin supérieur
du Rio grande, s'élèvent partout des mon-
tagnes coniques, excessivement escarpées,
sur la forme étonnante desquelles nous
avons déjà appelé l'attention. Le pays lui-
' ■*■■■• \
Fig. C.
même est très-accidenté; le chemin de fer abîmes dont l'œil s'effraie de mesurer la
pe les saillies des rochers, côtoie des profondeur, et passe alternativement, tantôt
SCIAD0P1TYS VERTICILLATA , Zucc.
incrassatis. Ovula septem-novem, in supcrioro
squama; l'acie in sericm transversalem disposita,
libère pendilla, nec squama; immersa, sibi imhri-
cala, nuda, orthotropa, elliptica, compressa, apice
cmarginata, ad micropylen perforata, pervia.
Strobili secundo anno maturi, elliptieo-cylindrici,
obtnsi, 5 circiter pollices longi, unum et dimi-
dium crassi, iis Pini Cambras haud dissimiles sed
longiores : squama! e basi late cuneata semior-
bicularcs et margine irrégularité!' reflexae, lignes-
centes nec tamen valde incrassalae, sordide e griseo
fuscescentes; broctem tota; cum squamis connata;
indeque subevanida; prœter margincm incrassa-
tum triincatum cristam transversalem in squama;
dorso i'ormantem. Scmina in quavis squama
septem ad novem, cum totidem callis minulis
alternantia, libéra pendula, uniscriala sibi imbri-
cata, elliptica, comprcsso-plana, ala membra-
nacea, ad micropylen excisa, basi ad hiluin hinc
longi us producta emeta. 7Vs<anicmbraoacea,fusca,
basi bilo transversim elliptico et parum intra mar-
giuem seminis posito notata, apice ad micropylen
perforata. ^Hfttwiettetemoryoïiobisuonsuppetuiit.
Zucc., Flora japonica, I'. 1-i. Cum labulis {/cônes
hic itérais?).
Scladopitys verticillata Zucc, I. c.
Taxits vi in ii ii i \ i i Tiiunb. Flor. japon.
p. 27(i. (c.vcl. si/non. Ksmpfem, quud ad Podo-
carpum référendum) et récent. Auctorum.
Nomen japon. Kôja maki, i. c. maki e monte
Kôja.
Nomen sin. Kin sjô, i. e. pi nus aurea.
Le Sciadopilijs verticillata, Zucc. est parmi les Conifères que le Japon nous a
l'une des espèces les plus intéressantes révélés jusqu'à ce jour. Par ses qualités
sur des remblais élevés, tantôt dans un
déblai profond. Puis aux richesses du règne
végétal viennent s'ajouter des curiosités
géologiques. Le basalte qui seprésenteordi-
nairenient en colonnes verticales, se trouve
ici en couches horizontales ou dans une in-
clinaison de 40° (fig. C). Cette déviation de
la règle n'est pas la seule preuve que des
forces volcaniques puissantes ont exercé,
I à une époque relativement rapprochée, leur
I action sur ces contrées. Toutes les roches
trahissent leur formation ignigène et, à leur
sommet le plus élevé, on découvre encore
des coraux et des coquillages.
Plus loin le terrain devient ondulé cl
forme la belle vallée du Paradis, qui a
donné son nom à la station Paraiso (la sta-
tion du Paradis) (fig. 7); puis on aboutit
île nouveau à tics plaines basses, mare- I presque sous les murs mêmes de Panama.
rageuses, cl à des prairies qui s'étendent | Au poinl de vue commercial, celle
SCIAD0P1TYS VKHTICILI.ATA. Zocc.
ornementales, son aspect nouveau, son I de végétaux aine feuilles persislanles
|)ori majestueux el surtout le développe- rappelle sans cesse les beaux jours, au
nient colossal dont il esl capable, il esl sein même de la rigueur des hivers et
destine à occuper une place distinguée des frimas.
a eôlé de tout ce qui a été introduit | Quoiqu'il n'ait été donné à ThUnberg,
«le précieux de cette région fortunée, et plus tard au Dr von Siebold, de con-
ou la présence d'un nombre infini ; naître ce bel arbre que sous des propor-
ville est mal située. La presqu'île sur i est environnée de tous cotés, et à une dis-
laquelle s'étendent ses rues et ses places, ' tance d'un quart de lieue dans la nier, de
roches coralligènes, obstacles à l'appro- nama en tiili'.i, par Morgan, le célèbre
die des navires. Après la destruction de Pa- i chef de boucaniers, on choisit à dessein
SCIADOPITYS VEHTICILLATA , Zucc. 243
lions très-restreinles, puisque selon j avaient dès lors sous les yeux d'autres
ces auteurs sa flèche ne dépasserait Conifères bien magnifiques, qu'on a pu
guère douze à quinze pieds de haut,
— ce qui est une grave erreur, — ces
célèbres naturalistes n'ont pas hésité à
déclarer que c'est l'une des plus belles
espèces qui existent. Et cependant ils
déjà apprécier en Europe et qu'il serait
dillicile de détrôner :
Le Pinus Massoniana, I,\mi;., d'une
fréquence extrême dans tout l'Empire
japonais, et qu'on y rencontre partout,
sons hautes, presque toutes bâties dans
ce style mauresque qui rappelle invo-
lontairement le despotisme sanguinaire de
l'Espagne, leurs fenêtres grillées, leurs
portes ornées de ferrures et leurs balcons
rossièrement décorés, ses rues étroites,
o
cet emplacement défavorable pour y bâtir
la nouvelle ville, afin de la mettre
hors des atteintes des hardis corsaires. De
l'ancienne ville il ne reste plus rien qu'une
tour (qui a toujours conservé son nom de
St. Jérôme) (lig. 8), haute de plus de
80 pieds et dont la solide construction a '■ mal pavées et solitaires, font une impres-
résisté aux ravages du temps, si rapides ', sion triste. Cependant, il est facile de le
dans les pays tropicaux. La végétation | prévoir, le chemin de fer, en attendant
luxuriante qui l'environne , les nom- le canal, changera rapidement cet état de
breuses plantes grimpantes et parasites qui ' choses; Panama est destiné à devenir le
cachent en partie les murs, lui donnent j centre du trafic immense de toute la cote
un aspect très-pittoresque. j occidentale des deux Amériques avec la
Malgré l'importance de son commerce, j côte orientale, ainsi qu'avec l'ancien conti-
la ville de Panama ne présente qu'un i nent, et dans peu d'années sa physionomie
aspect sombre, mélancolique. Ses mai- ! aura subi une transformation complète.
Ed. P.
t 1357. LE GRAND SAHARA, PAR H. B. TRISTRAM.
Un missionnaire anglais, le Révérend l réalité. Le Sahara, dans toute son étendue,
11.15. Tristram, vient de publier à Londres, est constellé d'oasis, où la vie déploie
toute son activité, où la civilisation elle-
même est moins arriérée qu'on ne serait
chez l'éditeur Murray, le récit d'un voyage
qu'il a exécuté récemment dans le Sahara
français. On le lit avec intérêt de l'autre
côté de la Manche; nous en augurons que,
de ce côté-ci, un court extrait de cette nar-
tenté de le croire. Le livre de M. Tristram
contribuera à détruire quelques erreurs
et fera peut-être entrevoir que l'Algérie,
ration, en cequi touche le plus directement ! avec ses nombreuses issues vers l'Afrique
à l'histoire naturelle, ne sera pas accueilli intérieure, n'était pas une acquisition à
avec moins de faveur de quelques-uns au ] dédaigner. Les clameurs que nos progrès
moins des lecteurs de la Floue. \ dans ce prétendu désert ont soulevées en
Sous les auspices et avec l'aide de l'au- I Angleterre, attestent d'ailleurs qu'il y avait
torité française, M. Tristram, qui voyageait > là une riche proie à saisir. II n'y a pas de
pour sa santé, a pu pénétrer jusqu'à nos ! meilleur baromètre pour juger de la valeur
oasis les plus méridionales, à Ouerglah et i politique ou financière de nos entreprises
dans la capitale du M'Zab, en plein désert, j que l'assentiment ou les récriminations de
Pour ceux qui connaissent déjà le sud de | nos voisins, à condition qu'on entende
notre colonie, le récit de M. Tristram justement le contraire de ce qu'ils semblent
n'aura rien de bien nouveau; mais com- j dire. Mais revenons à notre voyageur,
bien y en a-t-il qui soient allés jusque-là?
Pour le grand nombre, le Sahara est une
immense plaine de sable, qui commence
presque aux bords de la Méditerranée et
s'étend, brûlée et nue, jusqu'au pays des
nègres, sans un buisson , sans un être
vivant, et où des os blanchis au soleil sont
les seuls vestiges que l'homme ait laissés
de son passage. Bien dilfércntc est la
Du haut des collines de Laghouat,
nous dit M. Tristram, le désert s'étend
devant vous, en apparence interminable
et d'une désolante monotonie; mais mon
excursion aux Dayats m'apprit bientôt
qu'il a, comme tout autre pays, des aspects
variés. Si quelqu'un s'est fait une idée du
Sahara d'après le célèbre tableau de Tur-
ncr, où, au milieu d'un immense horizon
246
SCIADOPITYS VERTICIIXATA, Zucc.
aussi bien à l'état sauvage qu'à celui de
culture : l'arbre poétique de ce peuple
superstitieux et rêveur, qu'il aime ;'i
planter aux abords des temples de ses
dieux, et ilniit les branches, symboles
de bonheur et de longévité, d'amour
el île foi, y viennent égayer les prin-
cipales leles, ou bien gémir au vent sur
les tombeaux ;
Le Thuiopsisdolabrata, Sibb. cl Zucc,
à la taille majestueuse, dont les racines ai-
mentàse plonger dans le sol basaltique des
monts Hakone, qui végète parfaitement
dans les terrains humides, ci qui dresse
sa tête pyramidale par-dessus les val-
lons qu'il ombrage;
Le Cryptomeria japonicdj Don, qu'on
a nemmé à juste titre le Cèdre du Japon,
qui croit spontanément ci en abondance
par tout l'Empire, et qui forme de vastes
forcis dans les montagnes du centre et
du midi, où il se développe dans toute
sa majesté. Sa station hahilucllese trouve
[ à une altitude supra-marine variant de
six à douze cents pieds, et .M. J. (j. Veitch
rapporte qu'on le rencontre également
au fond des vallées profondes et humi-
des. Introduit en Europe depuis bientôt
aussi uni que celui de l'Océan, on voit,
pour toute nature vivante, un chameau
D mit de l'.-i ■ tu dont un vautour déchire
le flâne, celui-là devra dorénavant modifier
son idée. Les Dayals, qui sont très-com-
muns au sud de Laghouat, peuvent être
regardés comme des oasis non amélio-
rables, par la raison que les puits forés n'y
donneraient pas constamment de l'eau.
Néanmoins ils contiennent de l'eau pen-
dant une partie de l'année, car ce sont des
bassins fermés, à sous-sol imperméable,
des fonds de lacs ou de marais, si l'on veut,
mi s'assemblent les eaux de pluie du pays
environnant. Ces eaux y entretiennent
mie certaine végétation, qui consiste prin-
cipalement en Térébfnthes et en Jujubiers
sauvages, à l'ombre desquels croissent de
maigres graminées et quelques autres
plantes désertiques, broutées par les ga-
zelles el 1rs antilopes. Là se tiennent toute
I année l'aigle doré cl le milan royal, sans
cesse en guerre avec les corneilles, et au-
dessous d'eux, dans les buissons, une mul-
titude d'oiseaux gazouilleurs, peu connus
et rarement \us par les naturalistes euro-
péens. »
_ • A partir de Guerrara, s marchâmes
directement .m sud, après avoir pris des
provisions pour trois jours de marche
forcée. La plaine était couverte d'un sable
lin, presque impalpable, que le vent façon-
nait en monticules, et où nos chevaux
enfonçaient jusqu'au genou. La seule plante
quej j vis, était une espèce d'Âllium dont
les feuilles, larges d'une ligne ou deux,
•^■nent deux pieds de long cl dont le
bulbe exhalait une odeur d'ail presque in-
supportable Bientôt après, nous atteignî-
mes un plateau rocailleux, d'un caractère
géologique tout différent, et parsemé d'une
incroyable quantité de cailloux de silex
bleuâtre et trancha ni, qui retardaient beau-
coup notre marche. De loin en loin se mon-
traient d'humides broussailles de quelques
pouces de hauteur. A la nuit tombante,
nous atteignîmes enfin le bivouac vivement
désiré, qui n'était .mire que le ravin de
l'Oued N'ça, où abondait un Tamarix nou-
veau pour moi (le T. Buonapartii Cosson)
ainsi que d'autres arbustes, qui nous fourni-
rent du bois pour préparer notre souper. >
Trois jours après, M. Tristram arriva à
Laghouat , voici eu quels termes il en
parle :
« El-Agbouat est une ville de 2700 habi-
tants', entourée de murs de terre et cachée
sous les Palmiers. Elle csl le centre où con-
vergent toutes les tribus errantes du Sahara.
qui y déposent leur hlé, quand elles vont
faire paître leurs troupeaux dans les plaines
du Sud, pendant l'hiver; aussi est-ce une
ville très-animée. Les femmes y fabriquent
avec beaucoup d'art cl d'activité des har-
nais (Djellali), qui ont une grande réputa-
tion, des Djerbi ou couvertures bariolées,
des llaïks et du maroquin ronge qui csl
estimé l'égal de celui du Maroc. Le secret
de sa préparation est tout entier dans lu
matière usitée au tannage, et n'est pas
autre chose que l'emploi de l'écorce inté-
rieure de la grenade amère, qui est très-
ostringenle. Celte écorec est si prisée ici,
que dans les échanges on la troque contre
une égale mesure de blé. On l'obtient en
pelant la grenade avec, les dents; aussi
y a-l-il dans le pays des gens qui loucnl
leurs mâchoires à tant par jour, pour peler
SCIADOPITYS VEIUTCILLATA, Zucc.
217
vingt ans, il offre déjà de beaux spéci- j en effet, dans sa patrie, un arbre magni-
mens, qui, sous nos latitudes, ont par- | fique, surtout quand il est parvenu à un
faitement résisté aux rudes étreintes de certain degré de croissance. Bien diffé-
l'Iiiver dernier. Dans les relations que rent des autres Conifères par un aspect
viennent de publier iMM J. G. Veitcb tout particulier, il s'élève en cône régu-
et Rob. Fortune, touchant leurs récents i lier et conserve cette forme pyramidale
voyages aux « lies du soleil levant », J depuis ses premières années jusqu'à son
relations parues dans le journal du j complet développement , c'est-à-dire ,
D* Lindley, et dont nous avons repro- ; que sa flèche ail dépassé une bailleur
duit dans la Flore les passages les plus
intéressants, plus d'une fois le Crypto-
meria est cité sur le même rang que
l'espèce à laquelle nous consacrons ces
lignes.
decenietmème décent cinquante pieds.
Cette stature si élevée, et l'on prétend
même qu'elle va jusqu'à 180 pieds, cet
aspect insolite et déjà étrange alors que
l'arbre est à peine adulte, ses branches
Le Sdadopiiys verlicillata doit être | larges et étendues, ses rameaux élé-
le.s grenades. Mais la principale source de
richesse, ici et dans toutes les oasis, c'est
la culture des jardins, qui sont au nombre
de 51)1, tous arrosés par l'Oued-Djcddi, dont
Je cours est interrompu par de nombreux
barrages. Ces jardins donnent trois récoltes
à la fois : une de légumes (carottes, oignons,
courges, melons, concombres, poivre d'Es-
pagne, tomates, haricots , maïs, choux-
fleurs, etc.); une autre de fruits (abricots,
pèches, amandes, coings, raisins, figues,
etc.). La troisième, qui est de beaucoup
la pins importante, est celle des dattes. On
compte dans l'oasis de Laghouat, 20,000
dattiers femelles et 500 dattiers mâles, qui
servent à féconder les premiers. A l'ombre
de ces arbres, d'après le dernier recense-
ment fait par ordre de l'autorité pour établir
l'impôt (1), croissent, avec la plus grande
vigueur, 26,000 abricotiers, (j,000 pêchers,
24,500 figuiers, 1,500 coignassiers, 2,400
grenadiers, 800 poiriers et 4,100 vignes
qui grimpent d'arbre en arbre. On y pré-
parc une grande quantité de hernies, c'est-
à-dire d'abricots desséchés, qui s'exportent
dans le Sahara. De toutes ces cultures
c'est celle du dattier qui est la plus soignée.
Les arbres mâles fleurissent au mois de
mars (2), et c'est à peu près vers la même
époque que les spathes qui contiennent
(1) Cet impôt varie suivant la fertilité des oasis.
Dans les meilleures il est de fr. 0,40 par dattier;
il n'est que de fr. 0,20 dans les uasis de second
ordre.
(2) C'est aussi au mois de mars que quelques
dattiers fleurissent en Provence; au moins en
avons-nous vu un mâle, au jardin de la Marine,
à St. Mandrier, près de Toulon, qui était en fleurs
le 10 du mois de mars dernier.
I les fleurs, sur les arbres femelles, com-
mencent à s'ouvrir. Pour les féconder, un
homme grimpe sur le dattier femelle et
j attache avec soin un brin de l'inflores-
' cence mâle à un des rameaux de l'inllores-
: cenec femelle. Du reste la fécondation se
continue jusqu'au mois de juillet, parce
j que toutes les fleurs femelles ne s'ouvrent
pas ensemble; mais connue alors l'inflo-
rescence est entièrement sortie de la spa-
I the, on se contente d'attacher les brins de
l'inflorescence mâle aux palmes mêmes,
au-dessus du régime femelle. »
Après avoir quitté Laghouat, M. Tris-
tram poursuivit son voyage jusqu'à l'oasis
de M'Zab. Le peuple qui l'habite, grande
tribu longtemps indépendante, aujourd'hui
soumise à la France, est, selon lui, le plus
intéressant de cette partie de l'Afrique.' Il
visita plusieurs de ses villes, et reçut
partout la plus cordiale hospitalité. L'Etat
en faisait d'ailleurs les frais, puisque, sui-
vant les règlementsétablis, chaque habitant
doit, à son tour, héberger l'étranger, contre
de certaines indemnités payées par le gou-
vernement.
« Ces populations, nous dit M. Trislram,
offrent le contraste le plus frappant avec
les tribus nomades qui les entourent. Elles
sont paisibles, industrieuses et savent
admirablement tirer parti des ressources
que leur fournit le pays, et, dans le fait,
pour lutter contre un tel sol et un tel
climat, il faut déployer une activité qui
ne se relâche jamais. La culture de ces
jardins et de ces bois de palmiers est
excellente, bien supérieure à celle de La-
ghouat. Le sol ici est tout artificiel; on
51 IADOPITYS VER
gants, donl la Flori donne ci-contre
les ligures, d'après l'ouvrage de Siebold
cl Zuccarini; le coloris vert foncé des
feuilles, le reflet de verl pâle qu'elles
i evi tenl i n-dessus , la disposition de
celles ci en verticilles réguliers, dressés
horizontalement sous forme d'ombrelle,
cet ensembleproduit un effet pittoresque,
et, ;im rapport des voyageurs récents,
l'on ne saurait contestera cet arbre des
qualités vraiment ornementales.
Le Sciadopitys verticillala, que Zue-
carini, qui créa le genre, a nommé
ainsi du grec «/i,-, ombrelle, et ~i~j;,
sapin, afln de lui conserver la dénomi-
n'y perd ni une parcelle d'engrais, ni une
goutte d'eau. La terre est profondément
remuée, parfaitement nivelée et lonle en-
tière plantée ou ensemencée. Autour de
chaque palmier, est creusée une fosse
circulaire destinée à recevoir l'eau des
nrrosages : le reste du terrain est divisé en
petits carrés égaux, d'environ un mètre,
séparés par des rigoles où l'eau circule
dans toutes les directions. Cette eau arrive
aux rigides par de petits canaux parfaite-
ment réguliers, en pierre calcaire dure et
imperméable, de quatre pouces de large
sur autant de profondeur, qui partent du
puits et se ramifient dans tous les sens,
pour aller fertiliser les jardins; ces der-
niers sont arrosés tous les jours, et dès
qu'une plante .1 disparu, une antre la rem-
place, aussi n'y lrouve-t-011 pas un pouce
de terrain inoccupé. l>e nièinc qu'à La-
ghouat, les vignes grimpent surles palmiers
1 1 s'associent, sous l'ombrage de ces ar-
bres, aux abricotiers, aux pêchers, aux
figuiers el aux divers légumes que nous
avons nommés pins haut.
« Les gens du M'Zab paraisse!) I fort
avancés en civilisation. Leur oasis contient
sept villes, ayanl chacune son « parle-
ment » qui règle les affaires intérieures.
Toutes ensemble forment une républi-
que gouvernée par une Djémaa (une
vraie diète . donl les membres sonl élus
I';"' ' bacon des sept états. Leur systè
d'cgoùts csl si parfail que nous pourrions
lort bien (ainsi parle M.Trislram Icurcm-
I"' 't quelque chose pour perfectionner
"•lui de la ville de Londres; el bien long-
riCILLATA, Zbcc.
nation de Sapin-parasol que lui donnent
les Japonais, a été décrit par Thdnberc
sous le nom de Taxus verticillata (*) ;
mais les caractères du Ken sin de
Ksempfer, que le précédent botaniste
donne pour synonyme à son Taxus, ne
s'accordent pas avec la description qui
en est faite par les auteurs modernes (-!,
En outre les Japonais désignent le Scia-
(1) C. P. Thuubcrg, in Floiu iapokica, p. 27(i,
Lipsise, 17s i.
(2) I'.. Kœmpfer, luoi \n. Exotic. fasc. v.p.780.
- Ri h tin, potius Kne tin, m m edit. 11. femgo-
viana Icg., vel Sen baku, nomina japon. Iiuic
plantœ non refei 1 nda.
temps avant que nous songeassions à former
des compagnies de volontaires pour la dé-
fense du pays, l'institution existait au
M'Zab. 'finis les quinze jours, à tour de
rôle, 100 hommes vont faire le service de
sûreté et s'exercer au tir pendant trois
heures. La cible est un rocher dans lequel
les balles ont creusé à la longue (M. Tris-
tram l'affirme) une espèce de grotte de
12 pieds de profondeur. Aucune balle ne
s'y perd, el après l'exercice, on va ramas-
ser le ploinli à terre, pour le reporter dans
l'arsenal de l'État. «
M. Tristram est un amateur distingué
d'ornithologie; et il est même connu dans
le monde savant par des travaux de ce
genre, qui ne sont pas sans valeur. Son
excursion en Afrique a été pour lui, sous
ce rapport, une source féconde de jouis-
sances, car ers oasis abondent en oiseaux
très-variés ; non-seulement elles ont leurs
oiseaux particuliers, mais de plus elles
sonl le quartier d'hiver d'une multitude
d'oiseaux émigrants d'Europe. A une faible
distance de l'oasis du M'Zab se trouve u\\
petit lac d'eau sauinàtre, encombré de
roseaux où pullulent les oiseaux aquati-
ques, palmipèdes el échassiers. Les plus
remarquables par leur taille et par l'effet
qu'ils produisenl dans le paysage, sont les
flamants, dont les troupes innombrables
s'élèvenl ou s'abaissenl dans un concert
parfait, déployant sur l'horizon des lignes
blanches, noires ou longes, suivant le
sens dans lequel ils se présentent à l'œil.
Rien île plus saisissant que les évolutions
de ces bandes ailées. Mais ce sont des
<
te
LU
>■
Q.
O
Cl
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SCIADOPITYS VERT1CILLATA, Zucc.
2i!>
dopilys sous le nom de Koja Maki, ce
qui veut dire sapin du mont Koja; de
sorte qu'on peut supposer avec raison
que Kamipfer n'a pas eu l'occasion de
l'observer.
Ce n'est qu'à son retour de son ascen-
sion du mont sacré Fusi Yama, en
septembre 1860, que M. Veitch le
découvrit pour la première fois, sous
son véritable jour , c'est-à-dire dans
les remarquables proportions qui le lui
font proclamer « le plus bel arbre de
tout le Japon ». Bientôt M. Fortune
le signala également en magnifiques
spécimens , les plus beaux toujours
isolés, durant son voyage de Nanga-
saki à Yeddo. D'après les auteurs de la
Flora japonica , quoique l'arbre soit
rare même dans sa patrie, on le ren-
contre assez fréquemment dans les par-
lies orientales de l'île de Nippon ,
surtout au mont Koja ou Kojason ,
dans la province de Kii. Il est moins
fréquent dans quelques autres districts
de celte île et de celle de Sikok. Le
Dr von Siebold avoue ne l'avoir observé
qu'à l'état de culture, dans les jardins
et dans les bois sacrés qui entourent
les temples japonais.
Cet aveu explique à lui seul l'erreur
dans laquelle on est tombé, en assignant
à cet arbre une hauteur moyenne de
trois à quatre mètres , tandis qu'il
atteint jusqu'à soixante mètres ! Ceci
du reste n'a rien qui doive surprendre.
Naguère les voyageurs n'étaient pas ad-
mis à l'intérieur du pays, et si parfois
il leur était permis de longer les grands
chemins, sans jamais s'en écarter, natu-
rellement il leur était impossible de
déterminer ce qu'ils n'apercevaient que
de loin. Kl puis, les plantes cultivées
ne peuvent que rarement servir de spé-
cimens au botaniste; cela est vrai
pour le Japon surtout, puisque l'art du
jardinier japonais ne consiste nullement
à aider la nature dans son travail, mais
bien à marcher à rencontre de ses lois,
oiseaux très-farouches, toujours sur le qui-
vive, et qu'on n'approche à portée de fusil
que dans des cas très-rares. Il en est autre-
ment de la nombreuse tribu des oiseaux
nageurs (canards , sarcelles, macreuses,
plongeurs, etc.) et des petits échassiers
(ibis, courlis, pluviers, poules d'eau, gal-
linules, etc.), qui ont pris leur gîte dans
les roseaux, où se réfugient aussi une mul-
titude d'oiseaux chanteurs dont plusieurs
sont très-connus en Europe.
A Laghouat aussi, les oiseaux abondent
dans les massifs de palmiers; ce sont pour
la plupart des oiseaux émigrants qui, en
passant, donnent un coup de bec aux
dattes mûres. Us y sont, par moments, si
nombreux que leurs cris en deviennent
assourdissants. Beaucoup d'oiseaux d'Eu-
rope s'y montrent en décembre et jan-
vier, entre autres les hirondelles qu'on
voit voltiger au milieu des palmiers et sur
les (laques d'eau pour y attraper des mou-
ches. La huppe s'y promène majestueuse-
ment sur les tas de fumier, tandis que les
tourterelles sédentaires nichent, au nombre
d'une paire ou deux, au centre d'une tète
Tome IV, 2° Série (1859).
de dattier. Il n'est pas rare non plus de
voir s'en échapper, au bruit du fusil, une
douzaine de petites chouettes blotties entre
les feuilles ou dans la spathe même du dat-
tier, et dont on n'aurait guère soupçonné
l'existence en ce lieu.
L'intéressante narration de M. Trislram
se termine par un aperçu de la faune et de
la Hore du Sahara, au moins de la partie du
Sahara visitée par lui et par quelques autres
voyageurs. La llore n'est pas riche; jusqu'à
présent elle ne comprend que (ilO espèces.
Les familles les plus nombreuses sont les
Crucifères et les Salsolacées. Dans tout le
désert on ne connaît qu'une seule Orchidée,
uneseule Fougère, la Capillaire (Adianlum
Capillus-Veneris) et deux plantes bulbeu-
ses, un petit Ail et un Safran.
Nous ne voulons pas terminer celle note
sans rappeler qu'un botaniste français,
M. Cosson, accompagné de quelques amis,
botanistes aussi, a exploré, il y a quelques
années, dans tous les sens, le Sahara algé-
rien, et que c'est à lui qu'on doit de bien
connaître aujourd'hui la flore de cette
partie reculée de nos possessions. Ndn.
(ExtraiLeii partit! Ou Gardcnçrs' Chroniclc.)
52
SI i LDOPITYS VERTICILLATA, Zoo
., i, slrcindrc lr> forme- dans les derniè- ■ lui-même ici Pinus qu'il vit à Yeddo, et
rcs limites du possible. Von Siebold cite | dont les branches étaient réduites ;'i
iper qu'un espace fabuleux, mi-
croscopique de deux pouces carrés !
I.e Sciadopitys vèrlicillala, In seule
espèce que nous connaissions de ce
I I3S8. DE LA MULTIPLICATION DES CYCLAMEN PAR BOUTURES DE FEUILLES.
I i multiplication des Cyclamen par voie magne par H. Joseph Kratz(l), ouvrage
ne uoulurrs au moyen de leurs feuilles, csl qui aura élé accueilli avec une grande
pi • un procède loul ncul cl fort peu
nu. Nous le trouvons dans-un excellent li] |,,"M",,M>- Baehrtibung dtr in mue™
i ii -i • GârUn eiitgehiirgten ti'tttuiiui n Paimula Aomcula
'i lit iui\ i i"c sur r- l'i mu mi i s le- \ 1 1 1 ■ - , ,■ , , , i i
,ii-.»iui iiiio Ctclajiex. Ami- quatre planches coloriées.
CUlCi Cl Ii- Cyclamen, publié en Aile- Tfthingtn^i&l.LauppUclaiBttchhanMung.
251
J. G. Veitch tic
rîlion en Europe; il était réservé à la | l'introduire en Angleterre, d'où il ne
SCI.YDOl'ITYS VERTICILLATA, Zucc.
genre, n'avait pas fait encore son appa- 1 bonne fortune de M.
tardera pas à se répandre dans les jar-
dins du continent. M. llob. Fortune en
a expédié également quelques jeunes
exemplaires, qui sont arrivés à Londres,
satisfaction par les nombreux amateurs de
ces genres de plantes. Nous nous empres-
sons de communiquer cet intéressant pro-
cédé à nos lecteurs, en exprimant en même
temps le regret que l'abondance des ma-
tières nous empêche, pour le moment, de
reproduire quelques extraits substantiels
de cet ouvrage.
L'opération qui est de la plus grande
simplicité, consiste à détacher les feuilles
au moyen d'un canif bien ciblé, en conser-
vant à l'extrémité de leur pétiole une
partie du tubercule. Puis les boutures
sont plantées isolément ou par plusieurs
dans un pot. La terre que l'on emploie, est
la même que l'on préconise pour la culture
ordinaire des Cyclamen; c'est un mélange
de trois parties de terreau de feuilles, de
SI i\ TTYS vriHICII.l.ATA. Zucc.
la veille même du jour d'ouverlure de régions, tempérées comme la noire,
la grande exposition de Kensington (•>' l'écart entre le maximum elle minimum
juin dernier) , où ils ont flxé l'attention de la colonne thermi itrique, pour
en même temps qu'un certain nombre une période annuelle, esi généralement
d'outrés plantes japonaises. Ces exem- plus considérable quechez nous, ei que
plaires néan ins semblaient avoir les froids de l'hiver, grâce surtout à
souffert du voyage et n'offraient pas l'influence continentale du haut plateau
cciic vigueur ni celle belle apparence asiatique, ne laissent pas d'y dépasser
qu'on aurait voulu y reconnaître. Quoi moine — 50° centigrades, température
qu'il en soit, il est permis de croire que heureusement inconnue sous notre
le nouveau venu , accueilli avec celle climat.
faveur qu'on accorde toujours à ce qui Les deux planches que la Flore lui
intéresse, constituera dans un avenir consacre, donneront une meilleure idée
prochain un ornement de plus pour nos de l'aspect du Sciadopitys verlicillata et
paysages. Les stations où le premier in- des caractères qui le distinguent. La
irodui leur l'a observé, c'est-à-dire, la première représente un rameau au prin-
lalilude de Kanagawa et celle plus sep- temps de sa quatrième année, avec ses
lenirionale encore de Hakodadi, nous bourgeons naissants. La fig. 1 présente
semblent être une garanliede sa pai faite un bourgeon terminal à feuilles parliel-
ruslicilé. On sait en effet que dansées lemenl développées, les férules de la
deux parties de terreau de couche bien mine le pétiole, en la transformant peu
décomposé, et d'une partie de sable blanc, à peu en un petit tubercule. Bientôt celui-ci
Après avoir recouvert les pois d'une petite émet des radicelles, en même temps (pie de-.
cloche o boutures nGn d'empêcher les yeux y prennent naissance et constitue
feuilles de se faner, on les enterre sur cou- ainsi un exemplaire individuel, que l'on
elie tiède. doil continuer .'> traiter absolument comme
L'époque la plus favorable pour opérer on le ferait d'un jeune plant de semis.
ce le de propagation, se présente lors- Celle explication de M. lirai/, sur les
que les feuilles ont atteint leur entier dé- phénomènes qui se passent dans ce pro-
vcloppcmcntsanstoutcfoiss'étreendurcics. cédé, et qui est entièrement en harmonie
Quand elles sont encore trop lendre>, olles avec nos vues actuelles sur la physiologie
pourrissent avec facilité, ce qui annihile des piaules, démontre clairement pour-
loul espoir de réussite. C'est précisément quoi le succès devient plus douteux à me-
par l'acte végétatif que la sève élaborée, sure que les feuilles vieillissent. D'ailleurs,
que le cambium forme dans les feuilles, se les mêmes faits ne s'observent-ils pas dan.
dirige \ ers les parties inférieures, et s'ac- le bouturage par rameaux herbacés chez un
cumule dans la portion charnue qui ter- grand nombre de végétaux? Ed. P.
i 1359. SIMPLE QUESTION.
l ii quoi consiste la valeur des caractères constants dans quelques cas, être cxlrême-
diiïérenticls des végétaux, soit qu'on consi- ment variables dans d'autres. En voici
dere CCUX-ci cumule CSpÔCCS, OU C le quelques exemple-. : Nous avons se, ne des
variétés, soit qu'on les considère isolément, graines de Ronce à Heurs doubles roses et
i-dirc, corn individus? Laissant blanches, ainsi que de celles à fleurs égale-
.in\ -.n mis le s de décider cette ques- ment presque pleines, niais .sans épines,
lion, nous citerons seulement des faits, appelée vulgairement Ronce de St.-Fran-
N ■ dirons néanmoins que la plupart çots. Les individus, issus de l'une, aussi bien
«les caractères paraissent cire d'une valeur que de l'autre, appartenaient tous au type
relative >t variable, et tenir à des causes sauvage, au Rubus fruticosus. Desgraincs
complexes qu'il est à peu près impossi- provenant de la variété à feuilles laciniées
ble de déterminer d' • manière précise, du Rubus frulicosus, ont reproduit inté-
(>ii voit en effet certains caractères 1res- gralemcnl les mêmes caractères et tous les
SCIADOPITYS VER
base encore dissimulées sous les jeunes
feuilles. La feuille naissante, fig. 2,
est comprise ù sa base par la férule et
celle-ci est couverte île duvet inférieu-
rement. Les fig. 5 et 4, grossies, don-
nent des fragments de feuille; la pre-
mière présente la face supérieure, l'autre
celle d'en dessous; celle-ci montre les
nervures et un sillon médian tout cou-
vert de stomates. — Dans la seconde
planche, où les disques verticillés sont
plus serrés et plus nombreux, on remar-
que les chatons mâles qui commencent
à s'épanouir. L'un de ces chatons soli-
taires est représenté grossi par la fig. 1.
— La fig. 2 est celle de l'étaraine à sa
page inférieure; dans la fig. 5, la môme
est vue supérieurement. Ces figures
sont grossies. — La fig. 4 donne le slro-
bile ou cône, volume réduit. — La fig. 5
TiCILLATA, Zucc. 255
présente une écaille avec les graines
adhérentes, au nombre de sept. Celles-ci
ont disparu dans la fig. G qui expose les
vestiges de leur insertion. Dans la fig. 7,
l'écaillé est vue à sa face postérieure
avec la bractée adnée. — Les fig. 8,
9 et 10 présentent des semences à diver-
ses périodes de leur maturation, laquelle
est encore incomplète.
Le dessin intercalé dans le texte,
page 2.'i0 ci-dessus, et reproduit d'après
un cône envoyé du Japon par M. J. G.
Veitch, donne la grandeur naturelle du
strobilc. Quoique les caractères essen-
tiels, et notamment la réflexion des
écailles à leur partie supérieure ainsi
que la présence de la bractée adnée,
soient identiques dans les deux figures
du strobile, nous devons cependant re-
marquer qu'il y a dans la forme une
individus, en très-grand nombre, présen-
taient des feuilles extrêmement laciniées,
tandis que des graines du Sureau à feuilles
laciniées, qui parait être l'analogue de la
variété à feuilles laciniées du R. fruti-
cosus, nous ont donné un résultat complè-
tement différent; tous les individus sont
revenus au type, au Sumbucus nigra!
Voici d'autres exemples qui démontrent
de la manière la plus nette, dans un cas,
la constance de certains caractères, tandis
que dans d'autres, ces mêmes caractères
sont extrêmement inconstants :
Le Pêcher pleureur se reproduit par ses
graines, le Frêne pleureur pas;
Le Pêcher à fleurs doubles se reproduit
de graines, le Prunier domestique à fleurs
doubles ne se reproduit pas;
Le Cerisier (non le Merisier) ne se repro-
duit pas de graines; il en est de môme du
Prunellier à fleurs doubles, tandis que les
Pêchers de la Chine à fleurs doubles, soit
rouges, soit blanches, se reproduisent, au
contraire, avec tous leurs caractères. A
quoi donc tiennent toutes ces différences,
et quels sont les caractères sur lesquels on
doit principalement s'appuyer, lorsqu'il
s'agit de déterminer les espèces, les races
et les variétés ?
Nous le demandons aux botanistes.
C.u'.ii .
Pour sa grande exposition du 5 juin
dernier, la Société royale d'horticulture
de Londres avait inscrit dans son pro-
gramme un concours pour les trois plus
beaux groupes de fruits et de fleurs pro-
pres à garnir les tables. Ces groupes pou-
vaient être disposes en corbeilles de n'im-
porte quel genre, en vases de porcelaine,
plats de cristal, etc. Quatre prix avaient
été alloués : le 1er d'une valeur de
250 francs, le 2d de 125 francs, le 5mc de
75 francs, et le 4mo de 50 francs.
Dans ce concours spécial la valeur ou la
rareté des fruits et des fleurs n'entrait pas
1360. AUX SOCIÉTÉS HORTICOLES.
en ligne de compte
ïoût de l'arrangement
a beauté, le bon
en constituait le
seul mérite. La Société avait convié parti-
culièrement les daines à y prendre part.
H n'était pas indispensable que les objets
exposés fussent le produit de la culture de
l'exposant. — ■ Enfin une autre disposition
spécifiait que le jury chargé de décerner
les prix, serait composé exclusivement de
dames. Dans cette arène du goût, il était
juste que la femme, chez qui le sentiment
de l'élégance est naturellement inné, fut
seul et unique arbitre.
Les concurrents ont été fort nombreux
vi i IDOPITYS VERTICILLATA, Zucc.
grande dissimililude : le premier est genre Be distingue bolaniquement des
allongé, l'autre bu contraire, beauenup Abies proprement dits, en ce que chaque
plus arrondi. Cependant cette différence écaille du strobile porte ù son rebord
peut l'expliquer par le fait, que von supérieur des semences toujours nu
Sicbold n'a eu sous les yeux que des nombre de sept. D'après Zuccarini, il
exemplaires incomplètement développés constituerait avec les genres Cunnîn-
ei dont le Iruil ne pouvait être parfait, ghamia et Dammara, la petite famille
Dans la planche noire, page 231, nu- des Cunninghamiacées.
prunlée, comme la précédente, au jour- On a émis des doutes sur la valeur
h. il de M. Hogg, les feuilles n'ont pas de cet arbre comme bois de conslruc-
encore pris la position horizontale en lion. En partant de cette considération
parasol, qui leur et propre; le fruit qu'il n'atteindrait que l'j pied-, ces
qu'elles entourent, est parvenu au sixiè- doutes pouvaient paraître fondés; ils
me environ de son développement. Le n'ont plus la même force, si l'on tient
fragment de reuillc qui accompagne ce compte de ce que M. Veitch le cite
dernier dessin, présente bien le sillon parmi les arbres à bois de construction
dont il est parlé plus haut; mais nous du Japon; en outre, il affirme avoir
n'y voyons pas les nervures parallèles mesuré des troncs, qui, à un mètre du
qu'on observe dans lo première plan- sol, atteignaient jusqu'à quatre mètres
.lie (1483-84), cl qui constituent un de pourtour. Laissons donc l'avenir dé-
caraclèrc mentionné par Zuccarini. cider de l'utilité intrinsèque du Sciado-
Nous laissons à cet égard toute respon- pitys ; contentons-nous, pour le mo-
sabililé au Journal of Horticulture. ■ ment, de lui ouvrir une place parmi nos
En dehors de l'aspect et des formes arbres d'ornement à feuillage toujours
qui différencient au premier coup-d'œil vert.
le Sciadopilys des autres Conifères, ce Em. R.
ri le- produits occupaient , dans l'arcade
occidentale, une table longue de cent pieds.
Les membres du jury étaient la comtesse
de Ducic, la c lessc «le Shelburne ci
^ Uolfold, auxquelles avait été adjoint
M. le professeur Wcstmacolt, sans doute
i h qualité de secri laire. Les compositions
présentaient la plus grande variété pour
le fond comme pour la forme : elle- of-
fraient les Qeurs le- plus rnres de- serres,
en même temps que le- simples Deurs de-
champs, l'orchidée de- tropiques à côté du
muguet et du myosotis; elles affectaient
toutes les formes, depuis ces corbeilles
rustiques, que l'on peut voir à la plupart
des expositions villageoises, jusqu'aux
• les plus précieux . en argent , en
1 il ou co porcelaine.
Comme on devait s'} attendre, le groupe
le plus -impie et le plus élégant a obtenu
le plus de succès. L'idée générale en était
duc à M. Th. Mardi, ou des employés de
la maison de Lord Chamberlain ; mais la
disposition des fleur- et des fruits était
l'œuvre de -es sieurs, Mrs Pickcring et
Mi-- Mardi. Les autres pièces couron-
nées étaient également très-distinguées.
En - te, ce concours a été fort remar-
quable et le grand nombre de concurrents
qui y ont pris pari, prouve que celle spé-
cialité artistique île l'horticulture est fort
goûtée des amateurs, eu Angleterre. Aussi
espérons-nous de voir cet exemple bientôt
suivi dans nos exhibitions florales; nous
avons la conviction que dans notre pays,
justement renommé par ses nombreuses
cultures, l'appel des Sociétés horticoles
serait accueilli avec cinprcsscinenl.
Ed. P.
BUDDLEIA COLVILEI llf.XT.
\ £87.
BUDDLEIA COLVILEI, ..
F. ET T.
Scrophularinece.
CHARAC. GENER. — Vide supra, vol. Il,
mai IMG, lab. IX.
CHARAC. SPEC1F. — Frutex vcl arbuscula
crccta Klpedalis ramosa, rainis teretibus, ramu-
lis suban^ulatis, ultimis paniculis foliisque junio-
î-ibiis pubesceuti-lomentosis, foliis brève pctiolalis j
lanceolatis acuminatis obscure crenato-serratis,
paniculis lermiiialibus axillaribus et supra axilla-
ribus pendulis multifloris, bracteolis ad basin
pedicellorum subulatis, floribus brève pedicel-
latis subternis coecineis , calyce bemispbœrico I
breviter ■i-denlato tomcntoso , corolla calyce
-i-j'-plo longiorc tubuloso-campanulata, tubo cy-
liudraceo, îimbo 4-fido lobis amplis patentibus
rotundatis croso-dentatis, capsulis ereclis ovato-
oblongis acuminatis tomentosis calyce duplo vel
triplo longioribus, seminibus testa laxa reticu-
lata 3-alata. — HF. et T.
Buddlela Colvilci, IIF. et T. Illustrations of
Ilimalayan Plants, pi. XVIII (icon liic iterata).
— Cn. Lem. (sub Biiddleia) in ///. /tort., IV,
pi. 127. — FvKCK,'m Journ.d'hort. prat.,$9,p. 219.
Nos correspondants ne cessent de
nous demander des graines iVHodyso-
nia Jieleroclila, de Meconopsis simpli-
cifoiia et nepalcnsis , de Ilheum vo-
bile , etc., des plantes de Magnolia
Campbellii, de Decaisnea insignis, de
Larix Griffîlhii, de Vanda Cathçartii ;
et bientôt à leurs desiderata viendra se
joindre le Buddleia Colvilei!!
A tout cela (trois fois hélas!) nous
n'avons qu'une réponse à faire, c'est
qu'il n'a été introduit île toutes ces
plantes que le Meconopsis nepalcnsis,
le Rheum nobilc, le Larix Griffîlhii et
le Vanda Cathçartii!
Le Meconopsis nepalcnsis a existé,
introduit de graines; nous en avons pos-
sédé quelques pieds, niais le tout a
t 1361. BIBLIOGRAPHIE.
Traité de la culture des plantes de serre froide, par M. De Puydt. — Entretiens
sur V horticulture : Généralités, par M. Adel Cariuère.
Nous avons appris avec la plus vive i par les hommes les plus compétents de
satisfaction que la Société impériale et ceti- l'horticulture parisienne.
traie d'horticulture de Paris, dans sa Un autre travail, non moins important,
séance du 12 mars dernier, a décerné une dû à l'un de nos collaborateurs, « Entrc-
médaille d'ahoent de lr0 classe à notre col- liens sur l'horticulture : Généralités, »
laborateur, M. De Puydt, pour son cxccl- par M. Cariuère, l'habile chef des pepi-
lent Traité de la culture des plantes niercs du Muséum d'histoire naturelle de
de serre froide. La Flore a déjà fait con- i Paris, a été également l'objet d'une distinc-
naîtreà ses lecteurs cet ouvrage utile et in- lion très-flatteuse de la part de la même
téressant (vol. XIV, page 58); nousconsta- Société et a été couronné d'une médaille
tons avec plaisir que le jugement favorable en vermeil.
que nous en avons publié alors, est partagé j
f 1382. OUVERTURE DU JARDIN ROYAL DE KENSINGTON , A LONDRES.
Le o juin dernier a élé signalé , en
Angleterre, par deux grandes solennités
horticoles: l'ouverture du nouveau jardin
de la Société royale d'horticulture à Ken-
sington-Gore, à l'extrémité du West-End
de Londres, et celle de son exposition
ce jardin. Les journaux horticoles anglais
sont remplis des détails de cette double
fête, à laquelle a présidé S. A. R. le
prince Albert, suivi du comte de Flan-
dre, des princes et princesses- de la famille
royale d'Angleterre, du duc de Cambridge
d'été, dans le splcndidc conservatoire de I et du prince Louis de Hcssc. Un grand
250
l:l DDLEIA COLV
péri. Comme c'est une papavéracée,
les planlules auront souffert du pivot.
Ces plantes à long fuseau sont géné-
ralement rebelles à la transplantation.
Le Rheum nobile n'a guère vécu
davantage.
Le Larix Griffithii, au contraire, a
prospéré et commence à se répandre
dans les collections; quant au Vanda
Calhcartii, il en exisie bien quelques
, xemplaires, mais l'espèce est d'une ra-
reté extrême. Nous savons (|uc MM. Thi-
baut et Keteleer en possèdent un pied
magniGque.
Le Buddleia Colvilei, que nous com-
prenons à son tour dans notre galerie
iconograpbique, n'est pas introduit, mais
il le sera l'un de ces jours.
Kn attendant qu'il nous arrive, nous
en donnons la figure; quand il sera là,
nous souhaiterons la bien venue au
nouveau Buddleia, dont l'extrême beauté
contrariera bien un peu ses devanciers,
les Jl. (jtoljosuj crispa, Lindleyana cl
autres, plus ou moins humbles île pres-
tance, quand on les comparera au B. Col-
II. Kl. 11F. cl T.
rileij mais enfin il faudra qu'ils eu
prennent leur parti !
MM. 1). llooker et Thompson l'ont
découvert non loin du sommet du
Tong lo, à une altitude de 9000 pieds ;
ils en ont trouvé jusqu'à la cime même
de celle montagne (10,000 pieds) et
partout en abondance. — Ils l'ont ren-
contré fréquemment encore dans le
Lachen et le Lnchoon, à des hauteurs
similaires et même à une élévation de
12,000 pieds.
En présence de pareils faits, on ne
douterait pas de la rusticité, dans nos
cultures, de ce bel arbuste qui atteint,
dans son pays, dix pieds de hauteur,
si l'on ne savait qu'une foule de parti-
cularités s'opposent parfois à la natu-
ralisation d'êtres vivants, créés pour
d'autres lieux que le nôtre, et qu'aucune
Société d'acclimatation , quelque palro-
née qu'elle puisse être, ne vaincra les
caprices de ccrlains végétaux, qui se
refusent obstinément à vivre ailleurs
que là où le Créateur les a l'ait naître.
— 11 est si doux le Swect Home!
L. VII.
nombre de notabilités de l'Angleterre et
de l'étranger s'étaient jointes au cortège.
La cérémonie s'est l'aile avec la pompe et
la gravité qui sont traditionnelles chez
nos voisins; clic s'est ouverte par une
série de prières, composées pour la cir-
constance et récitées par Sa Révérence
l'évéque de Londres.
La nombreuse assistance marchait pro-
cessionnelleraent , dans un ordre déter-
miné par le rang des nobles visiteurs.
Lorsque les personnes royales furent arri-
vées au milieu de lu terrasse du conser-
vatoire, le I)r Linilley, s'adressa nt à
S. A. M. le Prince Albert, prit la parole
en ces termes :
Monseigneur!
' l e conseil de la Société royale d'Hor-
ticulture b l'honneur d'offrir à Voire
Utessc Royale ses félicitations au sujet
di s heureux débuts, sinon de l'achèvement
total d'une entreprise dont elle a eu la
première idée et qu'elle a suivie avec
un intérêt qui ne s'est jamais démenti,
la fondation, à l'extrémité occidentale de
Londres, d'un jardin digue de cette vaste
métropole, cl qui partageant avec celui
que la Société possède déjà à Chiswiek, le
privilège d'être un grand foyer de progrès
horticole, fût en même temps un lieu de
promenade et de distraction pour les
habitants de cette populeuse cité.
« Nous regrettons profondément qu'un
deuil de famille (1) nous prive du bonheur
de voir parmi nous, en cet heureux jour,
notre gracieuse souveraine, dont la pré-
sence, eût ajouté un si grand lustre à
celle cérémonie inaugurale; mais tout en
ressentant le vide cpie nous cause son
absence, nous n'oublions pas les nom-
breux témoignages qu'elle nous a donnés
de sa faveur royale, et nous aimons à
espérer que ces jardins, lorsqu'ils seront
achevés, ne seront pas dépourvus de tout
attrait pour Elle.
i L'horticulture, Monseigneur, est la
sœur de l'agriculture. Elle met en pra-
(I) Lo mort de la duchesse de Kent, mère dr
la reine Victoria.
— H <3i
>-
I
a.
O i.
«c -
£ ~
< _2
t ~
/"•/ ,„ //.,(.. T.
.H*
u-"
237
U88-H8!).
GRAMATOPIIYLLM ELLISII .
LINDL.
Orcliidaccrc.
CHARACT. GENER. - Vide supra, vol. XIII,
p. 177.
CHARACT. SPECIF. — G. pseudobulbis angii-
latis clavato-fusiformibus polyphyllis, foliis lato-
loratis recurvis basi canaliculatis, racemo multi-
flnro recurvo, scpalis patentibus acutis lateralibus
gibbosis, petalis duplo brevioribus oblongis obtu-
sis erectis apice revolutis, labello petalis asquali
mnbili basi sacculato Irilobo jugo medio elevato
ultra isthmum 5-IameIIato lineisque 5 elevatis
areuatis utrinque, lobo medio ovato acuto latera-
libus brevibus subfalcatis, antiiera tubcrculo pe-
dicellato cristata. Lindl.
Grnnimatophj ■■•■■■■ l.lllsli, LtNDL., MS. —
IIook. Ilot. May , t. 3179, ic.on lue iterata. —
Cii. Leh., III. hort.j VII, mise. p. 59.
On se rappellera que tout récemment
(XIII, p. 177) nous avons figuré le
Grammatophyllum speciosum , aux gi-
gantesques pseudo-bulbes, atteignant
jusqu'à 9 et 10 pieds de long, au
scape majestueux, de six pieds de lon-
gueur au moins, aux fleurs riches de
coloris variés, et dont les dimensions
s'harmonisent bien avec ce que l'on
devait attendre d'un pareil colosse or-
chidéen. Voici maintenant une nou-
| veaulé, originaire de Madagascar, que
| le savant Dr Lindley range sous la même
I bannière. Elle est due au voyage que le
tique, sur une échelle restreinte, les prin-
cipes sur lesquels se l'onde la culture des
terres les plus vastes. Elle a sa part dans
notre alimentation comme dans notre for-
tune et elle nous procure nos jouissances
les plus douces. Votre Conseil reconnaît
que la Société horticulturale a déjà contri-
bué pour une large part à établir et à pro-
pager de saines idées relativement à la cul-
turc. En effet, depuis un demi siècle, elle
n'a pas cessé d'user de son influence pour
augmenter l'instruction dans la classe des
jardiniers et à inculquer le goût du jar-
dinage au public. Elle a eu le bonheur
de voir, pendant celle longue période,
un nombre immense de plantes d'orne-
ment, toutes nos espèces fruitières et la
plupart de nos légumes s'améliorer de la
manière la plus notable; et on peut dire,
sans témérité, que, grâce à ses efforts,
les jardiniers anglais sont aujourd'hui les
premiers jardiniers du monde.
« Fondée en 1804, reconnue en 1809
par une ordonnance de S. M. Georges III,
la Société horticulturale, après avoir langui
quelques années, est entrée tout à coup
dans une phase de prospérité et d'accrois-
sement, lorsque finit la guerre qui avait si
longtemps désolé l'Europe et qu'il devint
possible de cultiver les arts de la paix.
A cette époque, l'horticulture était par-
Tome IV, 2e Série (1859).
j tout et depuis longtemps restée station-
! naire. Tout ce qui nous restait des siècles
I précédents n'était plus qu'une routine
j inintelligente. Jusqu'en 1816, le nombre
des membres qui, année commune, en-
I traient dans la Société, dépassait rarement
vingt; mais à partir de ce moment, il
i s'accrut avec rapidité, et d'une manière
\ telle qu'en 1821, il y eut 528 nomina-
j tions nouvelles. En 1822, elle fonda son
jardin deChiswick, et ses moyens d'action,
pour propager les bonnes méthodes de
culture et améliorer les plantes cultivées,
s'étendirent bientôt jusqu'aux extrémités
les plus reculées du royaume. Elle eut
ses collecteurs de plantes aux États-Unis,
au Canada, dans l'Inde , sur les bords
du Zambèse, dans les pays lointains de
la baie d'Hudson, en un mot dans presque
toutes les contrées de la terre. Le résul-
tat en fut l'introduction en Angleterre
de la majeure partie des plantes de prix
I qui font aujourd'hui l'ornement de tous
les jardins de l'Europe.
« C'est en 1827 qu'eut lieu la première
de ces fêtes de l'horticulture, qui consistent
dans l'exhibition de ses produits, et qui,
depuis plus d'un quart de siècle, sont une
des distractions les plus attrayantes poul-
ies habitants de Londres. Dans le commen-
cement ces exhibitions florales n'eurent
33
CRAMMATOPBYLLUM ELLISII, Likdl.
Révd Klli-liiM Madagascar.'d'où il l'a in-
troduite en Angleterre.
\ oici la teneur littérale du texte que
ces pseudo-bulbes ont atteint de plus
grandes dimensions : onze pouces de
longueur et deux pouces de largeur à
\ oiri Kl uni ni mu un "" »«.»»v •!>■» ,„„r..t-. — , .
lui consacre sir William Hooker(l.c): chacune de leurs quatre faces. Les
. Dans une lettre, dalée d'Hoddesdon feuilles de 1 4/« à -2 pieds de longueur
. -*...» I • I \r 1 ' .1 t JL ««■■ ntiAn ! , il î i i i i ■ I i > I . i i i i\n , • ! I I j -
le 25 août 1839, adressée au l)r Lim
ley, le Rév. Vi illiam Ellis s'exprime
comme suit : Au nombre de mes intro-
ductions de Madagascar Ggurait une
Orchidée à grands pseudo-bulbes, ayant
assez l'aspect d'un Anguloa Clowesiana,
avec celte différence que les pseudo-
bulbes au lieu d'eue cylindriques comme
ils le sont dans celle dernière plante,
étaient de l'orme carrée. Je l'ai trouvée
croissant, à vingt-cinq pieds environ
ont à peu près la dimension de celles
de XAngrœcum sesquipedaîe, mais elles
sont moins recourbées que dans cette
dernière espèce, et moins charnues que
celles de YAngrxcum eburneum ; cha-
que bulbe en porte de u à 6. L'épi floral,
à l'instar de celui de VAnguloa, cité
ci-dessus, se montre en même temps
que paraissent les jeunes pousses.
L'exemplaire dont il s'agit, avait émis
deux liges florales; Tune d'elles avait
au-dessus de la surface d'une rivière, avorté, l'autre a atteint deux pieds de
sur les branches d'un arbre gros comme ' longueur et s'est garnie d'une quaran-
la jambe. Ses racines un peu plus grosses laine de (leurs. »
que celles de YAnselia africana, étaient Les soins de culture que réclame le
nombreuses, courtes, charnues, blan- Grammalophyllum Ellisii, seront pro-
ches et entrelacées. Ses bulbes avaient de bablement les mêmes que ceux que re-
7 à 8 pouces de longueur, et une épais- quiert le G. speciosum. Terreau de
seur équivalante I '/* pouce carré, feuilles, bon drainage, serre très-chaude
Depuis l'an dernier, dans mes cultures, pendant la végétation. L. VU.
qu'un médiocre succès, et on voit encore,
dans le jardin de Chiswick, la petite tente
de fer sous laquelle un bien petit nombre
d'horticulteurs montraient timidement au
publicles maigres résulta Isdeleurindustrie.
Mais des récompenses, données libérale-
ment, mit l'ait naître parmi eux l'émulation,
et ils eurent bientôt reconnu qu'un prix
gagné à Chiswick, leur donnait un certain
renom et les mettail à la lètedes industriels
de leur classe. H- cherchèrent dès lors à
s'instruire, et peu à peu ils améliorèrent
leur-, procédés. Finalement, la routine
invétérée lit place au jardinage raisonné
et perfectionné, tel que nous le voyons en
ce moment.
« Le changement graduel des goûts et
des habitudes, dans la population de Lon-
dres, les rivalités suscitées à la Société
horliculturale par d'autres Sociétés plus
récentes qui tirent leurs expositions dans
la ville même, la locomotion devenue plus
in ile par l'établissement des chemins de
1er, et qui permettait d'aller désormais
chcrchci des distractions à de plus grandes
distances, el enfin le climat toujours incer-
tain de l'Angleterre et les échecs qui, de
temps en temps en résultent pour l'horti-
culture, avaient, dans ces dernières années,
sensiblement diminué le nombre des visi-
teurs du jardin de la Société horliculturale
et de ses expositions, et par suite les reve-
nus à l'aide desquels elle se soutient et donne
des encouragements au jardinage. Toutes
ces causes réunies ont l'ait sentir la nécessité
de créer un jardin dans le voisinage immé-
diat de la villed), par couséquent plus
abordable au grand nombre cl par cela
même plus attrayant, comme lieu de pro-
menade et de récréation.
<■ La commission nommée par Sa Majesté
pour la grande exposition industrielle de
1851, commission que présidait Votre
Altesse Royale, ayant acheté avec le surplus
des fonds restés en caisse, un terrain à
Kcnsington-Gore, tout le monde reconnut
I qu'aucun autre endroit ne convenait mieux
pour la création d'un jardin public. Il fut
(I) Le jardin de Chiswick est à deux lieues de
Londres; ou s'y rend aujourd'hui eu chemin
de fer.
MISCELLANEES.
259
résolu, en 1839, qu'on l'établirait sur ce
point, et Votre Altesse Royale voulut bien
sanctionner ce projet, qui eut aussi l'ap-
probation unanime de la Société horti-
eulturale.
« Nous avons depuis conclu avec les
commissaires de Sa Majesté, un arrange-
ment en vertu duquel 22 '/s acres de ter-
rain doivent être affermés pour donner à
la Société une rente annuelle fixe qui s'ajou-
tera à ses autres revenus, à la charge, par
elle, de dépenser en travaux de main
d'œuvre, dans le jardin, une somme qui
ne pourra être moindre de 50,000 livres
(1,250,000 francs), les commissaires de
Sa Majesté s'engageant, de leur côté, à
entourer le jardin d'arcades d'un style
ornemental, au prix d'une somme égale.
Sa Majesté a gracieusement consenti à
donner à la Société une nouvelle charte
d'incorporation sous le titre de Société
royale d'horticulture. Nos travaux ne sont
pas arrives à l'état d'achèvement où nous
aurions voulu les voir, en ce moment;
mais si l'on prend en considération les
pluies incessantes de l'année dernière, la
rigueur peu ordinaire de l'hiver qui a
suivi, et enfin cette malheureuse grève
des ouvriers en bâtiments, survenue au
printemps dernier, on trouvera qu'il y
a encore lieu de se féliciter du travail
accompli.
« La nécessité d'activer les travaux qui
nous restent, à faire, ne permettra pas
d'ouvrir immédiatement le jardin au publie
tous les jours de la semaine, mais le Con-
seil a compris qu'on ne saurait retarder
plus longtemps la libre entrée des mem-
bres de la Société et de ceux de leurs
amis qui ont soutenu avec un zèle infati-
gable l'entreprise commencée. On a donc
résolu de faire des expositions de Heurs
et de fruits dans les mois de juin, de
juillet, de septembre et de novembre de
la présente année; d'admettre tous les jours
les membres de la Société et leurs amis,
et de permettre en outre à un nombre res-
treint d'autres personnes de visiter le jar-
din les samedis. On a tout lieu d'espérer
qu'avant le printemps prochain toutes les
parties essentielles du jardin seront au
complet. Quand nous en serons là , le
public sera en possession d'un lieu où
paraîtront, sous leur jour le plus avanta-
geux, non-seulement les merveilles que
l'art horlicole sait produire, mais aussi
tout ce qui peut améliorer le goût en fait
de sculpture et dans les autres arts.
a Depuis que Votre Altesse Royale a
bien voulu, en qualité de Président de la
Société, prendre une part active à ses tra-
vaux, la prospérité de cette dernière n'a
plus été interrompue. Plus de 1,500 mem-
bres nouveaux sont venus s'adjoindre aux
anciens. Les mesures prises par Votre
Conseil ont inspiré tant de confiance que
les cotisations personnelles se sont élevées
à la sommcde50,0001ivr. (1,250,000 fr.),
requise pour faire face aux engagements
contractés vis-à-vis des commissaires de
Sa Majesté, et de là est né en quelque
sorte ce jardin où nous sommes réunis
aujourd'hui et dont Votre Altesse Royale
a conçu la première idée. Quand les arbres
que nous plantons, donneront leur om-
brage et que les constructions hydrau-
liques commencées feront jaillir leurs eaux,
ce jardin sera un chef-d'œuvre de magni-
ficence. Dès à présent même, ces nobles
arcades qui se développent sur une lon-
gueur de trois quarts de mille (1,207 mè-
tres), procureront aux visiteurs un lieu
de promenade abrité et agréable en toute
saison, et le beau conservatoire que nous
avons sous les yeux, leur offrira un nouvel
attrait, même dans les moments les plus
rigoureux de l'hiver.
« En promenant nos regards sur les
œuvres grandioses et variées qui nous
entourent, nous ne pouvons pas non plus
oublier le concours que nous ont prêté
tant d'honorables personnes dont l'esprit
inventif, le talent et les efforts ont été
consacrés à leur accomplissement. Au nom
de la Société d'horticulture et du publie
tout entier, nous leur exprimons ici notre
profonde reconnaissance.
« C'est aussi au nom de la Société, dont
nous avons l'honneur d'être le représentant,
que nous voulons déposer aux pieds de
Votre Altesse Royale les sentiments qui
nous animent, et lui dire combien nous
espérons que ce jardin, lorsqu'il aura reçu
ses derniers embellissements, sera digne
du haut patronage de Sa Gracieuse Ma-
jesté et de Votre Altesse Royale. »
Voici la réponse du Prince Albert à
M. Lindley :
« Je vous remercie , Monsieur , de
l'adresse que vous venez de me présenter
de votre part et de celle de vos collègues
de la Société d'horticulture.
2G0
MISCELLANEES.
t Vous m'avez exprimé le profond
regret que vous ('prouvez de l'absence de
S.i Majesté; je suis chargé par Elle de vous
dire qu'Elle ne regrette pas moins vive-
ment cpie les circonstances ne lui aient pas
permis de prendre part à l'inauguration
de ce jardin, et de vous témoigner par là
l'intérêt qu'Elle prend à vos travaux.
« Vous m'avez adressé la parole en
ma double qualité de Président de votre So-
ciété et de la commission royale pour
l'exposition de 18'jl. A ces deux titres je
ne puis être que pleinement satisfait de ce
qui s'est accompli ici.
« Ayant partagé dans une certaine me-
sure vos travaux et vos inquiétudes, je
suis heureux de pouvoir vous féliciter
d'avoir réalisé tant de belles conceptions
dans un laps de temps si court, malgré les
difficultés qui tendaient à les entraver, et
qui, par moments, ont été si grandes qu'il
semblait qu'on dût désespérer de réussir.
« Ce qui l'année dernière n'était encore
qu'une idée mal arrêtée, est devenu aujour-
d'hui un (aitaccompli, et j'ai lieu d'espérer
que cet effort ne sera pas inutile pour
mener à s'unir l'horticulture et les beaux-
arts.
« Cette union a existé aux époques les
plus florissantes delà civilisation, et quand
un goût épuré du beau les régissait tous;
plus tard, l'abus et la fausse application
des règles ont amené une fâcheuse sépara-
tion, funeste à tous, mais qui du moins a
eu pour effet de nous ramener à l'étude
de la nature. Le temps est revenu où les
arts doivent se prêter de nouveau un mutuel
concours, sans avoir désormais à craindre
d'être faussés par le mauvais goût et la
tyrannie de règles pédantesques.
« Nous voyons déjà, au sud de Londres,
s'élever, comme par enchantement, un
noble édifice (le nouveau palais de l'expo-
sition universelle) qui sort tout entier
des efforts privés du public anglais; et
ce jardin lui-même, issu île la grande expo-
sition industrielle de 1851, sera à peine
achevé, qu'aura lieu une seconde expo-
sition, rivale, et je l'espère même, rivale
victorieuse de la première.
« Le jardin de Kensington sera alors
Un autre sujet d'admiration et de jouis-
sances pour ces milliers de visiteurs qu'at-
irera à Londres le nouveau palais de
ristal; bien mieux, nous pouvons espérer
que.
avenir peu éloigné ,
deviendra comme la cour intérieure
vaste quadrilatère d'édifices publics, au..
quels aboutiront de tous côtés de larges
et belles voies de communication, édifices
où s'accumuleront les monuments de l'art
et de la science et où le public trouvera
l'air et la lumière presque bannis de notre
capitale, déjà trop étroite pour contenir son
exubérante population.
i Si les travaux que nous avons sous
les yeux ne sont pas encore achevés, cela
ne tient pas uniquement à la brièveté du
temps accordé pour leur exécution ou à
l'épuisement des fonds tenus en réserve ;
c'est aussi le résultat d'un plan arrêté
par la Société et par les commissaires du
gouvernement, qui ont bien plus voulu
présenter au public un cadre à remplir
au fur et mesure du progrès , qu'une
création complète dès les premiers instants,
et dont les merveilles perdraient insensi-
blement une partie de leur attrait par
l'effet de l'habitude. On y trouvera des
conditions uniques pour la conservation
des produits de l'art et pour l'érection de
monuments destinés à perpétuer le sou-
venir des grands hommes et des bien-
faiteurs de leur pays. Le premier sera
celui de l'exposition de 1851, et bientôt
on verra s'élever au centre même du jar-
din et à l'aide de souscriptions privées,
le buste de notre gracieuse souveraine,
sous les auspices de laquelle cette mémo-
rable solennité industrielle s'est ouverte.
« Puissent vos efforts, Messieurs, trouver
leur récompense dans l'approbation de vos
concitoyens, et que cette approbation vous
aide non seulement à achever l'ornemen-
tation de ces jardins, mais encore à pour-
suivre, en l'accroissant sans cesse, l'œuvre
glorieuse à laquelle depuis près d'un demi-
siècle, vous vous consacrez, celle du progrès
de l'horticulture et de la diffusion, dans
les niasses, des saines traditions sur les-
quelles repose cet art à la fois charmant et
utile. »
Après la récitation des psaumes par
l'Évêque de Londres, le Prince Albert,
s'étant avancé de quelques pas, annonça à
l'assistance que le jardin était ouvert. La
procession reprit sa marche et se dirigea
vers un point du jardin où devait être
planté par le prince un arbre commémo-
ratif de la cérémonie. C'était un très-beau
Wellingtonia (c'est-à-dire un Séquoia),
offert par MM. Veitch. En présence du
*s
TPICHOPILIA COCCINEA Lind
261
I«)0.
TRICHOPILIA COCtMA, lindl.
Orchidaceœ g Vandeœ.
CHAR. CRN. — Vide supra, VIII, p. 29.
CIIAU. SPECIF. — Pseudobulbis angustis
oblongis compressis sulcatis raonophyllis, l'oliis
lanceolalis planis basi subcordatis acumiiiatis re-
curvis , pcdunculis plurifloris, petalis lineari-
lanceolatis acumiiiatis scmel tortis, labello qua-
drilobo lobis rotuudatis convexis planis basi aicte
coiivoluto, cueillit trilobi laciuiis Gmbrialis subœ-
quulibus. Lindl.
Triehoiiiliu cocciDea. Limil. in Paxton's FI.
Gard. v. 2, t. Si. - Hook. in Bot. Mag. 4837
icon hic iterata.
Trichopilia marginata. Ilenfr. Gard. Mag.
of Bol. 1831.
Le VIII0 vol. de la Floue, page 29,
renferme le Trichopilia suavisj en voici
le digne pendant. Originaire de l'Amé-
rique centrale, d'où von Warscewicz
l'envoya en Angleterre, il ne tarda pas à
se répandre dans les collections, grâce
à ses grandes fleurs si richement
colorées de carmin à l'intérieur, tran-
chant sur la couleur toute blanche de la
page extérieure. L'exemplaire qui servit
de modèle à M. VV. Filch, appartenait à
M. S. Rucker de Wandsworth, qui le
tenait de M. II. Gireoud, jardinier de
M. Ch. Nauen de Berlin, localité favo-
risée, à cette époque, de nombreux en-
vois de Warscewicz.
Les Trichopilia, en général, deman-
dent beaucoup de chaleur et d'humidité,
en été, saison de leur pousse; peu d'eau
pendant le repos; les fleurs paraissent
dès le premier printemps , avant la
venue des feuilles. Ils se plaisent dans
la terre de bruyère grossièrement con-
cassée et mêlée de pierrailles et de spha-
gnum.
L. VIL
Conseil et des autres invités, Son Altesse
Rovale prit une bêche et jeta quelques
pelletées de terre sur les racines de l'arbre,
tant pour lui-même que pour les prin-
cesses ses filles. Quant aux jeunes princes,
ils voulurent agir eux-mêmes et tout le
monde remarqua l'adresse et la vigueur
aux glaces qui lui furent offertes par
M. Michell, entrepreneur des rafraîchis-
sements, puis elle acheva son inspection.
Avant de se retirer, les princes et prin-
cesses voulurent bien inscrire leurs noms
sur un album qui leur fut présenté au
nom des dames directrices de l'école de
avec laquelle le prince Arthur maniait son , dessin de Brompton et de leurs élèves.
outil, grâce à l'expérience qu'il a acquise \ Telle fut cette belle cérémonie qui lais-
cn cultivant lui-même son petit jardin sera de profonds souvenirs dans la Société
d'Osborne. La princesse Marie et le duc ; horticullurale de Londres, et sera certai-
de Cambridge ne déployèrent pas moins I nement pour elle le commencement d'une
d'habileté à remplir leur tâche, le dernier j nouvelle ère de prospérité. Tous les hor-
surtout, qui l'exécuta de manière à faire [ ticulteurs de l'Europe joindront leurs vœux
honneur à un robuste jardinier. Ceux qui
ont eu le bonheur d'être témoins de cette
charmante scène de famille ne l'oublieront
pas de longtemps.
Lorsque l'arbre fut planté, la famille
royale fit le tour des tables de l'exposi-
tion; elle s'arrêta un instant pour goûter
f 1363. UN MOT SUR L'EXPOSITION FLORALE DU 5 JUIN DERNIER, AU JARDIN DE KENSINGTON-
L'exposition de fleurs et de fruits qui a nous ne la connaissons que par le récit
eu lieu dans ce nouveau jardin, le jour des journaux d'horticulture, et ce que nous
de son inauguration, est certainement une en pourrions dire n'aurait qu'un médiocre
des plus belles que i'Angleterrc ait jamais intérêt pour les lecteurs de la Flore. Nous
vues. N'y ayant pas assisté nous-mêmes, faisons cependant exception pour une ca-
a ceux de leurs confrères d'Angleterre
pour que cet espoir se réalise, et que la
magnifique création de Kcnsington de-
vienne, comme l'a annoncé le prince, le
trait d'union entre l'art horticole et les
beaux-arts.
Ndn.
UISCELLANEES.
légoric de plantes, les nouveautés horti-
coles, dont chacun est bien aise d'appren-
dre l'arrivée, même sans les connaître.
Nous emprunterons en conséquence au
Gardeners' Chronicle du 8 juin le passage
suivanl du compte-rendu fort détaillé qu'il
fail de cette exposition.
« Les nouveautés étaient nombreuses et
importantes, et parmi elles brillaient au
premier rang plusieurs piaules japonaises
envoyées par M. Fortune à M. Standish.
C'étaient, par exemple, deux échantillons,
bauls d'un pied, de ce fameux Sciadopitys
verticillata, donl il a été tant parlé depuis
le \ oyagede M.John Gould Veitch au Japon.
Ce petit lot reçut, comme il le méritait, une
des plus liantes récompenses offertes par la
Société, pour introduction de plantes nou-
velles d'ornement rustiques. Dans la même
collection figurait un Thuiopsis dolabrata,
à rameaux quelque peu étalés, aplatis et
d'une teinte glauque qui leur donnait une
certaine ressemblance avec quelques-uns
des Selaginella de nos serres; mais ce
qu'il avait de plus particulier, c'étaient
des macules blanches aux sommités des
rameaux, ce qui en taisait un arbuste pa-
naché d'un aspect tout nouveau. A côté
se trouvait des Retinospora obtusa, très-
jolis spécimens, qui rappelaient aussi par
leurs rameaux aplatis et la ténuité de leur
feuillage les plus délicates espèces de
Selaginella; il y en avait de tout verts et
d'autres marquetés de blanc à l'extrémité
des rameaux. One autre plante d'un grand
intérêt était VA ucuba japonica, non plus
celte variété maculée de jaune et maladive
que nous connaissons tous, mais la forme
type, à feuillage uniformément vert; les
deux sexes étaient à côté l'un de l'autre,
ci la femelle était couverte de fruits orangés
du plus bel effet, et de la taille d'une pom-
melle d'azerolier. bien d'autres objets in-
téressants faisaient encore partie de la
collection japonaise de M. Standish;
c'était tout un loi de plantes à feuilles
panachées, mouchetées ou marginées de
blanc, par exemple un Eurya à feuilles de
Camellia; Un bambou d'apparence naine;
deux espèces de Podocarpus, l'une à feuil-
les larges, l'autre à feuilles étroites; un
mus assez semblable à 17.'. japo-
■ mais plus petit, et dont les feuilles
présentaient une macule jauni' au milieu:
deux Osmanthus ilicifolius, à feuilles
épineuses comme ci Iles du houx, l'une à
feuilles toutes vertes, l'autre à feuilles mar-
brées de blanc ; un très-joli petit buis, à
feuilles courtes , obeordées, panaché de
blanc; un Illicium, un EUeagnus (proba-
blement 17.'. japonicus) , un Thé, un
Camellia Sasanqua , plusieurs Rhapis,
des Gardénia radicans et des Dapbnés,
pareillement mouchetés ou bariolés. On
y voyait enfin une petite cornière du genre
Retinospora, que présentaitaussiM. Veitch,
sous le nom de Cryptomeria, et qui n'est
pas suffisamment connue. »
Le» plantes japonaises n'étaient pas
du reste les seules nouveautés intéres-
santes de cette exposition. La maison
Veitch exhibait en outre une riche collec-
tion de plantes de tous les pays, dans
laquelle on remarquait cette belle conifère
de l'Amérique australe connue sous le nom
de Libocedrus telragona, et un Abies in-
déterminé de l'île de Vancouver. Dans le
lot de MM. Henderson se montraient un
Acer japonicum à feuilles rouges et un
buis du Népaul à feuilles longues de près
de deux pouces. On y voyait encore un
JuniperUs drupacea de l'Asie mineure,
qu'on suppose devoir être rustique en An-
gleterre. Mais ces détails nous mèneraient
trop loin pour aujourd'hui; nous y re-
viendrons. Non.
-V. />. Si le Sciadopitys n'est pas rusti-
que sous notre climat, il le sera plus au
Sud. Qu'y faire! On n'acclimate pas, on ne
naturalise pas. — Si cet arbre rencontre
dans une contrée autre que la sienne les
conditions de bien-être, que trouvent ses
pareils dans leur pays natal, il pourra
s'acclimater, se naturaliser, mais le génie
de l'homme n'y sera pour rien , il aura
simplement le mérite d'avoir essayé dans
vingt lieux différents si un végétal est bien
de nature à y vivre.
Le Paulownia n'est ni acclimaté, ni na-
turalisé dans nos pays, puisqu'il ne peut
développer, amener à bien sa progéni-
ture. — Mille plantes vivaces, rustiques en
Russie, périraient ici, si pendant l'hiver
nous ne les protégions. On n'échange pas
impunément un manteau de neige en per-
manence, contre vingt gelées suivies de
vingt dégels!
Nous étions à Londres lors de l'exposi-
tion dont il vient d'être question, et nous
fesons des vœux pour que le. Sciuiliijiilijs
verticillata prenne , là où il se montrera
•if..
't M
CISSUS? PORPHYROPHYLLUS LïrniJ
Serre cJiaudc
!20
203
U'M.
CISSUS ? PORPHYROPHYLLUS, lindl.
Clssus (?) porplir rophyllns. Lindl. Proecedings of tlie llm t. Soc. of London, v. I, n° XIV, p. 22ÎJ.
Que relte plnnle, envoyée de l'Inde...
par Lobb, à MM. Ve i le 1 1 , soit un Cissns?
comme le suppose le Dr Lindley, qu'elle
soit une piperacée comme on le croit à
Paris, toujours est-il que pour en offrir
Yensemble à nos abonnés, il faudrait que
nous attendissions encore un an peut-
être...; et qu'ajouterions-nous à notre
planche?... d'insignifiantes fleurs, sans
doute.
Ln conséquence nous nous sommes
mis à l'œuvre et nous présentons dès i
aujourd'hui la physionomie de cette |
jolie plante grimpante de serre chaude,
aux feuilles cordées, légèrement acu-
minées, de S pouces de longueur envi-
ron, sur 4 pouces de large, à nervures
palmées , surface convexe et huilée en-
tre les principales nervures qui forment
sillon, marge légèrement ciliée. Leur
couleur d'un vert satiné dans les feuilles
non adultes, prend plus tard une nuance
olivâtre, tandis que les nervures se co-
lorent en rouge. Tel est l'état présent
des jolis exemplaires que nous possédons
dans notre établissement. L. VU.
rustique, le magnifique développement fo- ' livrés au commerce. Le Juniperus drupa-
liairc que nous avons reproduit en tète de ! cea n'est pas nouveau ; YAbies de Van Cou-
celte livraison, d'après la Flora japonica i verserait le vrai A. grandis; YA. lasio-
deSiebold ctZuccarini. Fatigués du voyage ! carpa des jardins aurait reçu le bap-
(du Japon en Angleterre), les spécimens : tême définitif et s'appellerait dorénavant
originaux de Sciadopitys exhibés par A. Lowi, et M. Parsons , qui lui avait
M. Standish, devaient se ressentir d'une , donné son propre nom, pourra disposer de
aussi longue privation de bon air. son appellatif en faveur d'une nouvelle
Semblable à Ylï (Taxas), ce Sciadopitys , conifère à introduire,
ne parait pas devoir croître plus vite que j Quant à l'Erable à feuilles rouges, Acer
polymorphum atropurpureum, il provient
de notre établissement qui en a disséminé
une couple de mille individus en Europe.
— Mais ce que nous n'avons pas encore
cédé c'est un autre Erable du Japon à
non marginé de rose sur
lui. A part les exemplaires originaux que
nous avons acquis de M. Standish, exem-
plaires importés du Japon, nous possédons
du jeune plant qui a fait ses premiers
cotylédons.
Les Thuiopsis dolabrala fol. var., les j feuillage tout mi
Iietinospora oblusa et pisifera, YOsman- j fond vert gai; puis un A. septeinlobum
Unis ilicifolius fol. var., YAucuba femelle, ! versicolor que nous montrerons dans notre
YAbies de Van Couver, etc., sont déjà ' prochaine livraison. L. VH.
t 1364. UNE NOUVELLE ESPÈCE DE NEGUNDO {NEGUiXDO CALIFORNICUM)(\).
L'cpithètc de nouvelle que nous appli- I arbre vigoureux très-droit, port et faciès
quons à cette espèce, n'est pas précisément ! général du N. fruxinifolium, feuilles ordi-
exacte, puisqu'on effet nous la cultivons i nairemenl un peu plus grandes que celles
depuis déjà quelques années. Elle la mérite de ce dernier, mais à peu près de la même
néanmoins, en ce sens qu'elle est très-peu ! forme, épiderme brun olivâtre, abondam-
répandue et surtout qu'elle est à peine , ment recouvert d'une poussière glauque,
connue. Prêt à la propager nous croyons i blanchâtre ou mieux bleuâtre (fortement
devoir en donner le signalement, ce qu'il j pruiueux), Heur
est facile de faire en quelques mots; voici : j
(I) L'Établissement Van lloutte le cultive depuis i ou 5 ans, et en possède de beaux exemplaires.
86 :
MISCELLANEES.
D'après cetlccourtediagnosc on pourrait
supposer que nuire plante est à peine
distincte du lï.fraxinifolium;'\\ enestee-
pendant autrement, et le Negundo cali-
fornicum se distingue nettement à la pre-
mière vue à la couleur de son écorce,
ou si Ton veut, de l'épidémie.
Le .V. culifornicum se reproduit très-
bien de graines; il l'an l semer celles-ci aussi-
tôt leur maturité, dans urie terre légère,
plutôt sèche qu'humide, peu les recouvrir
(2 centimètres suffisent); à défaut de grai-
nes on le multiplie au moyen de la greffe
en écusson qui réussit parfaitement lors-
qu'on la pratique sur le W. fraxinifolium.
Comme ce dernier, le Negundo califor-
n i'r «m recherche les terres sèches, plu tôt cal-
caires qu'argileuses, ce qui le rend surtout
très-propre soit à l'ornement des jardins
de Paris, soit aux plantations des places ou
des boulevards de celte même ville. D'où
cette espèce est-elle originaire? Sans aucun
doute de l'Amérique Mord-Ouest.
Carb.
1365. NOUVELLE MÉTHODE DE CULTURE DU CHAMPIGNON COMESTIBLE.
(Extrait d'une Tfote de M. Laboiudette.)
L'agaric de couche, variété de l'A g ari-
ens campes tris, est susceptible d'acquérir
un volume considérable, dans de nouvelles
conditions de culture. Je suis parvenu,
après quelques années de recherches, à le
faire végéter sur un sol battu, sans engrais,
en substituant à ce dernier le nitrate de
potasse. Le nitrate est enfoui dans le sol
avec les spores de l'agaric à une profon-
deur de ~< nu \ millimètres. Ce sol est
uniquement composé de sulfate de chaux
fortement tassé. Rien n'y est ajouté, et
dans ces conditions il donne indéfiniment
naissance à une variété de l'agaric comesti-
ble qu'on peut nommer Agaric géant. Les
échantillons mis sous les yeux de l'Acadé-
mie pourront lui donner une idée des
résultats obtenus par ce procédé.
Tandis que l'agaric comestible avec le
mode compliqué de culture auquel il est
soumis, atteint une moyenne de 100 gram-
mes à l'état adulte, il peut se développer
par ma méthode de culture de manière à
peser en moyenne environ 600 grammes.
[Acad. (/(.s Sciences.)
MORT DU PROFESSEUR M. J. SCHEIDWEILER.
L'Ecole d'horticulture de l'État,
a Gcndbrugge , vient d'éprouver
une perte bien sensible en la per-
sonne de l'un de ses professeurs,
M. MicllEL-JoSEPU SCHEIDWEILER ,
que la mort a frappé le 24 septem-
bre dernier.
H. Scqeidweiler avait consacré
presque toute son existence à l'étude
de la botanique, de l'horticulture
et de l'agronomie; après avoir en-
seigné l'agriculture et la zoologie à
Il cole \ étérinaire de Cureghem, le
savant professeur occupa à notre
Ecole, pendant douze années et de
la manière la plus distinguée, la
double chaire de botanique et de
théorie horticole. H laisse plusieurs
ouvrages estimés, qui témoignent
de l'étendue de ses connaissances.
Durant les vingt-cinq années de
sa carrière professorale , il n'a
jamais failli à ses devoirs; il appor-
tait dans ses leçons une aménité de
caractère qui ne l'abandonna point:
la sincère douleur de ses nombreux
élèves est la meilleure preuve de
leur affection pour leur excellent
maître.
Le corps enseignant perd en lui
un collègue bien-aimé; la Flore,
l'un de ses savants collaborateurs.
Nous lui consacrerons prochaine-
ment une notice biographique.
Le Directeur de l'École,
L. VAN HOUTTE.
5 1
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H92— 1493.
2(>3
Palinœ.
CHABACT. GENER. — Flores monoeci in diver-
sis spadicibus, c rhaclieos foveolis émergentes.
Spadices corymboso-ramosi, spalha duplici, utra-
que compléta, tandem in fibras longitudinales
secedente, exteriore compressa, margine suban-
cipiti, apicc ab interiore lanccolala perforata
cincti. Masc. : Calyx uterque 5-sepalus; sepalis
exterioribus papyraceo-aridis, linearibus vel lan-
ceolatis ; interioribus membranaceis, lanceolatis,
ereclo-conniventibus. Slamina G, inclusa; fila-
menla in urceolumapiceli-fidumconnata ; antherœ
oblonga; vel ovatœ, sub anthesi patentes. Ovarii
rudimentum minimum : stigmatibus tribus. Fem. :
Calyx uterque mcmbranaceus; exterior 5-, inte-
rior 3-6-sepalus; sepalis imbricato-convolulis,
ovatis vel interioribus ovato-oblongis. Starninum
rudimenta nulla. Ovarium ovalum vel subeylin-
dricum. 3-loculare; loculis 2-elTetis. Stylus termi-
nalis, brevis. conicus. Stigmala 5, magna, unci-
nato-palentia , subpersistentia. Drupa ovato-
angulala, 1-sperma; epidermide tenui; carne
fungoso-olcosa, fibrosa ; pulamine ovato, suban-
gulato vel trigono, osseo, vertice triporoso. Nuclei
elliptici testa venoso-variega ta. Albumen aequabile,
eorneum, mediocavum. Ëmbryo prope verticem
lateralis. Caudex mediocris, crassus, ereclus vel
decumbens, petiolorum basibus coronalus vel cica-
trisatus. Frondes amplœ , pinnats; pinnis rigi-
diuseulis ; petiolis cr assis, margine spinoso-serra-
lis. Spadices dense corymboso-ramosi, lomentn
sub -pulveru lento fuscidulo adspersi(*). Flores e
ramora.ni foveolis émergentes, masculi densissime
(") Spadices in ramos plures dense ronpestos suhcorymbosos sim-
pliees divisi; juniores pulverulcnto-lomcntosi. (ÏHurl.)
imbricati, feminei laxius sparsi, slramineo-fusci.
Draps carnosx, amœne flavx, miniatée vel rubrs.
lu Kunth, Enum. plant., III, p. 278.
CHAIUCT. SPECIF. - Caudex robustus, 20-
50-pedalis, grosse et profunde annulatus, in
superiore parte plerumque irustris petiolorum
superstitibus obsessus. Frondes 10-lii-pedales.
Drupa? in spadicibus fructiferis erectis, mole
insiguibus alque i0, et quod excedit, bbras pon-
dère aequantibus, sœpe 600-800 dense conferla?,
singula3 ovat;e, obovata; vel angulata.', pollicem
altfc, in planta culta majores, ovum gallinaceiim
magnitudine excedentes, flavîc, belvoke vel prœ-
sertim uno latere coccineac, glabrîe; carne crassa,
fungosa, oleosa, duriuscula. Drupœ seatent oleo
unguinoso, quod, posteaquam per aliquot dies
soli expositae, in a(|ua cocUe atque per pannum
pressa; sat magna copia largiuntur pellucidum,
limpidum, pallide flavescens, liquidum, molle,
saporis vix ullius, odoris grati et pro sapone
culinarique usu et pro cutis unctionibus adbibi-
tum. (M.mit.) l'aima haud procul ab ora maritima,
inde a Sebastiauopoli ad Olindam et Maragnanum
usqueculla et, uti nonnulli tradunt, ab œthiopibus
ex Guinea, ubi frequentissima dicitur, allata. lu
interioris terrœ continentis desertis nullibi inve-
nitur, quam ob causam eo lubentius America; non
esse indigenam crediderit Martius, quod Jacqui-
nius quoque in Insulis Anlillanis eam coli tradi-
derit. Kumii, ibid. I. c.
Elaeis suinernsis, L. Mant., 137. — Jacq.,
Am. 280, t. 172, éd. pict., t. 257. — Gsrtx.,
Fruct., 1, p. 17, t C. — Willd. spec. IV, 799. —
Lam.. III., t. 89fl. — MiiiT. Palm., 62, t. Si, 'M.
Icon hic itéra ta.
Ce qui, surtout, nous a déterminé
à présenter la figure de YElaeis <jni-
neensis, c'est que ce Palmier se forme si
bien dans nos serres chaudes! Sa cime
f 1366. LES VERGERS D'HIVER, NOTICE SUR LA
Une idée, heureuse par les conséquen-
ces qu'elle aura dans la suite, se fait jour
quelque part; comme la lumière elle cher-
che à se résoudre en un principe vivifiant; ;
mais, accueillie avec froideur ou indiffé- j
reuce, au même titre qu'une utopie nou-
velle, ce n'est souvent qu'à la longue j
qu'elle parvient à se fixer et à déposer le
germe de sa fécondité. Ceci est vrai en
horticulture comme partout ailleurs, et le \
seul attrait de la nouveauté n'y suffit pas
toujours pour captiver l'attention. N'a-t-il ■
pas fallu en effet un demi-siècle à la théo- '
Tome IV, 2e Série (1839).
CULTURE EN SERRE DES ARBRES FRUITIERS.
rie du pomologue Diel, sur la culture des
arbres fruitiers en pots, pour qu'elle don-
nât lieu à des expériences sérieuses et
concluantes? Peut-être même égarée toul-
à-fait, a-t-elle fini par tomber dans l'oubli,
pour surgir spontanément de l'autre coté
de la mer du Nord. Toujours est-il que les
tentatives du célèbre arboriculteur de
Sawbridgeworth, couronnées du meilleur
résultat, ont eu partout du retentissement
et compteront bientôt des adeptes, car,
comme le dit Sénèque, « si la voie des
préceptes est longue, celle des exemples
54
II. \l IS CniXEEXSIS.
s'j claie avec lanl de grâce, son irom \
esl si droit, si élégant île croissance!
D'origine africaine, ce palmier s'e :
tellement répandu dans le Nouveau-
Monde, qu'on s'est pris à émettre des
doutes quant à sa patrie primitive, mais
il esl reconnu qu'il provient de la côte
occidentale de l'Afrique, d'où les navires
fesant la traite en auront transporté les
premières graines en Amérique.
Nous le montrons, d'après Martius,
croissant nu Brésil, sous le 23" de
! il. Sud, ;i une altitude assez considé-
rable dans les Montagnes <\c< Orgues.
J)e là son aire géographique s'étend
jusqu'à l'extrémité Nord des Antilles.
M is, hàtons-nousde le dire, quelque
gracieux que soit le port de ce charmant
Palmier, ce n'esl pas comme arbre d'orne-
meni qu'on le cultive dans ces pays-là,
pus plus qu'en Afrique, mais bien pour
le produit des graines qu'il donne abon-
damment. Celles-ci Fournissent au com-
merce celle matière grasse connue sous
le nom de beurre de Galaam, debam-
barra, beurre de bambou, beurre de
ne, beurre de palmier, beurre de
Shea, huile île puLne, huile île palmier,
et dont l'emploi a une foule d'applica-
tions dans les arls.
L'importation de ces graines donne
mainte occasion à nos horticulteurs de
procéder à la voie du semis pour propa-
ger ce beau Palmier. — L'an dernier,
noire voyageur, M. W. Ackermann,
nous en a fourni d'excellentes, récol-
lées sur V Elaeis guiîieensis macrocarpa,
variété plus vigoureuse que le type,
et dont nous possédons en ce mo-
ment une nombreuse progéniture qui
s'éparpille déjà dans les serres euro-
péennes. L. VII.
est à la fuis cl plus courte et plus sûre. »
La culture des arbres fruitiers esl loin du
reste d'avoir dit son dernier mot chez
nous; et ce que l'immense succès obtenu
récemment par M. Thomas Rivers, dans
ses vergers couverts, Orckardhouses, a
fait dire ailleurs à 51. Naudin, sur l'infé-
riorité relative des horticulteurs français,
à l'égard de leurs confrères d'Angleterre,
esl parfaitement applicable à la Belgique
et à l.i Hollande, où en dépit du degré
d'avancement que certaines branches de
l'horticulture ont pu atteindre, on a trop
longtemps négligé, une parlie dont l'im-
portanec n'esl contestée par personne.
Ce n'est pas que la culture forcée des
arbres Fruitiers nous soit étrangère; au
contraire, on la trouve pratiquée partout,
mais malheureusement ce n'esl presque
toujours que l'application chanceuse d'une
routine invétérée; elle n'a pas encore ses
autels ni ses temples. Le caractère obser-
vateur des Allemands, l'espril d'initiative
des Anglais, l'infatigable persévérance des
uns cl de, autres leur nui acquis une su-
périorité réelle dans c< lie partie de l'ai b -
ricullurc, qui ailleurs en esl encore à son
enfance, tant il reste de chemin a parcou-
rir. Déjà il j i in ize an . le jurj de
I Exposition nationale de Belgique déplora
les lacunes que préscntail celle rôle de
flore, sous le rapport des productions
fruitières les plus délicates ; cl le Profes-
seur Ch. Morren, faisant ressortir ce fait,
dans son compte-rendu au Gouvernement,
put se demander « pourquoi des serres à
forcer lesarli.es à fruits ne se rencontrent
que si rarement dans ces Flandres si hor-
ticoles? » Aujourd'hui, i1 esl vrai, la cul-
ture Innée des arbres fruitiers compte un
plus grand nombre de partisans, on lui a
bien réservé par ci par là quelque serre
nouvelle, mais cependant, il faut en conve-
nir, elle n'a pas sui\i dans sou dévelop-
pement la marche progressive des autres
branches de l'horticulture, et nous en som-
mes réduits à rechercher encore la raison
de cet état de choses.
Cette raison ne se trouve-l-clle pas pour
une large part en ce que les connaissances
théoriques fondamentales, qui sont ici
indispensables au praticien, ne font que
Irop souvent défaut? N'est-ce pas que
l'espril de routine préside d'ordinaire aux
opérations qui constituent les éléments de
celte culture? « On fait plus aisément
ce qu'on a déjà fait, a dit Rousseau; la
te, étant frayée, devient plus facile à
suivre. » Or ici, il faut l'avouer, elle no
l'esl guère: les saines méthodes culturalcs
sont OU mal connues, ou peu suivies, et
par conséquent les chances d'insuccès plus
('/; '
207
nu— im.
LILIA STELZNERIAIIA , rchb. f
Orchidaceœ.
Fi..
CHAB.ACT. SPECIF. — Aff. Lslim purpuratx , ! l,rclln<3tclzncrIana,[iciiB. fil., in Otlo'sIIam-
scpalis Iancenlatis aculis non andnlatis, labelli burger Garten und Blumenzeilung, 1SU0 (XVI),
liibis laternlibus cum lobo medio abbrevialis. | 2Bi-4"20.
Malgré louics mes recherches, il
ne m'a pas clé possible île rappor-
ter celte Orchidée à aucune des es-
pèces qui me sont connues. Elle se
rapproche beaucoup du Lit'lia pur-
purata, et quant au vrai L.rl/a Schil-
leriana auquel je l'avais réunie autre-
fois, j'ai reconnu depuis qu'elle s'en
distingue considérablement par la forme
du labelle.
Je l'ai dédiée amicalement à M. Slelz-
ner, qui l'a amenée à Heurs dans l'Eta-
blissement Van lloutte.
Je la connais depuis longtemps. Je
l'ai vue dans quelques jardins de Paris,
el loul récemment dans celui de M. 1M0-
ritz Reichenheim, à Berlin.
C'est peut-être un hybride?
Rchb. FIL.
Pour ce qui est du traitement à
appliquer à ce Lœlia , nous enga-
geons le lecteur en quête de renseigne-
ments, à vouloir bien les recueillir à
l'article Larlia purpuratà (Flore, XI,
p. 1 34). De même que ce dernier L&lia,
celui qui nous occupe produit de nom-
breuses racines, qui aiment à se plonger
dans un milieu de terre de bruyère en
morceaux entremêlés de sphagnum.
Il fleurit abondamment au printemps.
L. VH.
grandes et la réussite d'autant moins ga-
rantie. Et puis, ce qui assurément doit
arrêter le grand nombre de ceux qui vou-
draient établir une forecrie, c'est cette
sorte de mystère dont on semble vouloir
entourer les procédés même les plus sim-
ples , c'est l'exagération des difficultés
qu'on surmonte et des frais qu'on dit que
cette culture absorbe, c'est enfin l'igno-
rance absolue où l'on se trouve des béné-
fices certains auxquels elle donne lieu.
Réduire à leur expression la plus intel-
ligible les données de la science sur cette
importante matière; renverser les fausses
théories des uns, combattre les préjugés
des autres, écarter des difficultés exorbi-
tantes, le plus souvent imaginaires, et sub-
stituer à leur place des règles simples et
pratiques; faire connaître les causes d'in-
succès et en même temps les conditions de
réussite; en un mot, établir dans son en-
semble, sur une théorie démontrée par
l'expérience, l'art de produire des fruits
en dehors des saisons ordinaires, tel est
i le vaste problème, dont la solution, depuis
i longtemps attendue, était appelée à rendre
! de grands services à l'horticulture.
C'est peut-être pareequ'il répond à toutes
les parties de ce programme, qu'on a
accueilli partout avec une égale faveur, en
France tomme en Belgique, l'apparition
récente d'un livre conçu d'après un plan
parfaitement méthodique, écrit d'une ma-
nière simple et claire, et destiné, selon
nous, à combler bien des lacunes qu'on
avait signalées. Nous voulons parler du
Manuel théorique el pratique de la cul-
ture forcée des arbres fruitiers, publié
par M. Ed. PynaertU). Si nous som-
mes les derniers à parler de celte publica-
tion, si la Flore s'est bornée à reproduire
simplement les quelques lignes que lui
consacre dans un premier article M. Ed.
Morren, c'est que nous avons voulu alteu-
(I) Manuel théorique et pratique delà culture
forcée des arbres fruitiers, par Ed. Pïsaert. —
Bruxelles, V<= Parent; Paris, A. Coin, 18(51. Un
vol. in-S», prix ii IV.
MISCELLANE1 S
drc que d'autres eussent jugé du mérite
de ce livre, bien persuadé que leur appré-
ciation n'aurait fait que corroborer la nôtre
cl devait, en la précédant, ôler à celle-ci
le moindre soupe le partialité.
Ceux de nos lecteurs qui cherchent dans
l'arboriculture et surtout dans la culture
forcée des arbres fruitiers une distraction
agréable ou qui eu font l'objet d'une spé-
culation lucrative, nous sauronlgré d'avoir
appelé leur attention sur une œuvre utile,
que nous ne saurionsraieux faire connaître
qu'en empruntant à l'œuvre elle-même
quelques-uns de ses principaux passages,
notamment ceux où l'auteur avance des
idées nouvelles ou expose des données
encore peu connues. Maisavant de le suivre
dans son travail, rapportons ici le juge-
ment d'un écrivain bien versé dans la
matière et dont personne ne contestera
la compétence : « Quand je me décidai,
au printemps de 1860, — dit M. le
comte Léonce de Lambertye(I), — à publier
la première livraison d'un traité général
sur la culture forcée des fruits et légumes,
je manifestai mon étonnement et mon re-
gret qu'un praticien éclairé n'eût pas songé
à entreprendre ce travail avant moi. Au
moment où je livre à l'impression le Traité
île la Vigne, je ne puis plus tenir le même
langage. On Belge, M. Pynaert, ex-jardi-
nier du prince de Ligne, a l'ait paraître tout
récemment le Manuellhéorique etpratique
de la culture forcée des arbres fruitiers. Ce
livre m'a paru écrit avec soin, avec méthode.
La théorie en e*i orthodoxe, la pratique
enseignée parait bien être celle d'un pra-
ticien. Toutefois cette œuvre, à laquelle
je nie plais à rendre justice, ne modifiera
en rien le plan que j'ai arrêté, > celui de
donner successivement et. en détail la
culture forcée des végétaux comestibles.
Une résolution contraire eût clé bien
regrettable; en présence de la publication
du Manuel de M. Pynaert, les judicieux
écrits de M. le comte de l.ainlierlye seront
loin d'être superflus et contribueront à
répandre une culture trop longtemps né-
gliger. Plus d'une fois du reste les deux
auteur-, ne sont nullement d'accord ; nous
aurons l'occasion de le constater par la
(I) '/ ■ : ni de I" euUun forcée par le
' ■■ i '■ Fruil ■ I ■ i) 2< pi imeur,
par le c te Léo» Lambbrtïe; — 2°>« liv.
i'h.m. — Paris, A. (. tin, 1801.
\
suite et nous tâcherons d'examiner, pour
autant que le comporte le peu d'étendue
de cette notice, jusqu'à quel point sont
fondées leurs assertions contradictoires.
Ajoutons que ceux qui connaissent déjà
l'ouvrage de M. Pynaert , consulteront
encore avec fruit les opuscules de M. de
Lamberlye.
Un autre publiciste bien connu, M. II.
Ju:r.i:it, l'un des rédacteurs de la Garten-
flora, donne dans cet utile recueil une
appréciation analogue. — Nous nous fai-
sons un devoir, dit-il, de recommander
aux jardiniers allemands à qui la langue
française est familière, le manuel de
M. Ed. Pynaeiit. En dehors de l'ouvrage
de FiNTF.LMAN.N nous ne possédons aucune
œuvre sérieuse sur cette importante ma-
tière. Du reste, si on les compare entre
eux, le livre de l'auteur belge doit être
placé au premier rang. — M. Jàger toute-
fois y signale une lacune. — 11 est regret-
table, dit-il, qu'on fasse trop peu de cas
de la culture des arbres fruitiers, notam-
ment du pêcher et de la vigne, sous sim-
ple abri vitré, sans le secours d'aucun
système artificiel de chauffage. M. Pynaert
ne s'en occupe point, sans doute parce
qu'il ne la regarde point comme un mode
de forçage. — Cette méthode en effet est
à peine citée dans le manuel en question;
et nous nous associons d'autant plus volon-
tiers au regret exprimé par l'écrivain alle-
mand, que nous l'avons vu appliquer avec
les meilleurs résultats, au ci-devant éta-
blissement de culture de l'école normale
de Lierre. L'auteur, ce nous semble,
aurait pu s'y arrêter, en faire connaître
au moins l'extrême facilité et les avan-
tages réels. Nous n'avons pas chaque année
un automne aussi beau, aussi doux que
celui de cette année; l'excellent raisin
Frankenthaler n'est que trop souvent sur-
pris an milieu de sa maturation par des
pluies continues ou des gelées précoces
non moins funestes; si on lui donne dès
le printemps l'abri d'une serre volante,
on sera largement récompensé; on récol-
tera plus lot et l'on aura du fruit parfaite-
ment mûr.
Il est une autre observation de M. Jàger
que nous ne partageons point : le Manuel
de la culture forcée lui a paru trop com-
plet, en ce sens que, suivant lui, l'auteur
s'appesantit trop dans ses études théori-
ques sur des questions qui, malgré leur
cyrtanthus Gastronema > sanguineus ftndl.
269
i m.
CYRTAIVTHUS (GASTROREIA) SAHGUINEUS, uml.
Amaryllidaceœ.
CIIA1ÎACT. GENER. — Perigpnium superum,
corollaceum, elongato-tubuloso-infundibulare ,
limbo U-fidum curvatum, interdum paru m ventri-
eosum; laciniis brevibus, subtequilongis, niulli-
nerviis ; exlcrioribus calloso-acutis ; interioribus
latioribus, obtusis.StoiimaO, supra médium tiibi
libéra, recta (in Gaslronemate eonniventia, 5 dc-
llexa), inclusa, alterna longiora. Anthcrs lineares,
dorso infra médium aflixœ, mobiles. Ovarium in-
lcrum. trigonum, triloculare; ovula in loculis
crebra, biscriata, funiculata, borizontalia (in sicco
adscendentia, Endl.). Columna stylina filil'ormis,
erecta vcl declinata, stamina superans, exserla.
Stigma leviter trifidum. Capsula trigono-ovata,
trilocularis, loculicido-trivalvis. Semina pluriina,
paleacco-compressa, testa nigra. — Ilerbaj capen-
set, bulbifeiw, scapigerae. Bulbus (unicalus. Folia
donnala, angusla, plana vcl subcanaliculata. Sca-
pus tereliusculus vel compressiusculus, fislulosus.
Spalha 2-pu/i/p/iylla, unimultiflora. Flores pedi-
cctlali, bracteis linearlbus scarîosis ùUcrslincti,
sxpc penduli. Kontk, in Enum. plant., V, p. 553.
CHAHACT. SPECIF. — Foliis solitariis lineari,
spatbulatis obtusis viridibus , caule unifloro lon-
gioribus, spallia diphylla lubo periantbii asquali-
flore sessili vel pedunculato suberecto, tubo tereti
in faucem obconicam ampliato, limbi patuli re-
curvi laciniis oblongis œqualibus concoloribus,
Lisdl. — In IIook. Bol. Maij. 32 1 S, icon bic iterata.
CiASTROnTEUA s»\l.inini. LlXDL. Ml JoUVll.
of llort. Soc.of Lond.,\. 3, p. 513 {cum xglogr.)
Introduite de la Cafrerie, il y a déjà
quelques années, par iMM. Uackhouse
de York, qui paraissent n'en plus pos-
séder, cette belle Amaryllidée porte des
feuilles d'un vert foncé, quoique légère-
ment glauccscen tes, radicales, lancéolées,
fortement repliées à leur base, laquelle se
termine en une sorte de pétiole tubulé.
Le scape est cylindrique, glaucescent,
creux, long de 3 ou 4 pouces; surmonté
d'un pédoncule uuiflore, de deux pouces
au moins de longueur, engainé entre
deux bractées membraneuses, longues,
blanchâtres. La fleur, d'un beau rouge
orangé, est large, tubulée à la base, puis
le limbe se divise en six segments étalés,
recourbés, mucronés. Son origine sud-
africaine doit l'aire présumer qu'elle
requiert le traitement auquel nous sou-
| mettons nos lmantophyllum miniatiim
(Flore, IX, p. 237) et autres.
L. VH.
caractère d'utilité, s'écartent sensiblement
de son sujet. Nous ne sommes pas de cet
avis, et sans exiger de l'auteur qu'il eût
exposé dans le cadre étroit d'un manuel
une théorie de l'horticulture, aussi étendue
par exemple, que celle du Ur Lindley, il
faut au moins lui savoir gré des détails
dans lesquels il est entré touchant des
questions théoriques d'un vif intérêt, telles
que celles de la lumière, le renouvelle-
ment de l'air, la construction des serres et
d'autres. Nul doute que notre savant
confrère eût partagé en ce point notre
manière de voir, s'il avait considéré que
l'auteur a voulu s'adresser non seulement
à ceux qui se sont déjà occupés de forçage,
mais surtout à ceux, et c'est le grand
nombre, qui ne sont encore initiés à aucune
partie de ces cultures. Du reste aujour-
d'hui l'on n'accepte plus guère des règles
aphoristiques ; il faut donner en tout la
raison des choses autant qu'il est possible
de le faire; le lecteur veut pouvoir appré-
cier par lui-même les motifs qui rendent tel
procédé préférable à tel autre. C'est ce
que l'auteur a bien compris; on en jugera
par les passages qui vont suivre. Afin de
procéder avec ordre, nous rapporterons
'l'abord les données de l'auteur en ce qui
concerne certaines dispositions des serres.
Un simple coup-d'œil jeté sur les figures
qui accompagnent ces lignes et que nous
reproduisons d'après l'ouvrage de M. Py-
naert, suffira pour faire comprendre que ces
constructions ne présentent guère de diffi-
cultés et que les formes peuvent varier sui-
vant les circonstances. Parmi les serres à
forcer les unes sont établies à demeure ou
fixes, les autres sont mobiles. Celles-ci a sont
d'une grande utilité pour forcer en place
270
MISCELLANEES.
des mûriers, des cerisiers, des pruniers
et même des abricotiers en plein vent, à
basse ou moyenne tige; pour favoriser
la fécondation îles Dcurs «les pêchers et
autres arbres à fruits à noyau, conduits en
espalier, el proléger leurs jeunes pousses
contre les vents desséchants qui régnent
souvent dans les nmis d'avril el de mai,
ainsi que pour faciliter la maturation de
nos meilleures espèces de raisins de table.
Elles ne conviennent pas pour forcer de
trop lionne heure les arbres en espalier,
parce qu'ils y sont trop éloignés du vitrage.
La figure lrc représente la coupe d'une
<^K
murs onl une hauteur de pins de 3 mètres
cl que les vignes sont également palissées
à une certaine élévation, on détache toutes
les branches et on place devant la muraille
\
Fig. I". Serre mobile Irement àilÂbri oilré,
pour espaliers.
de ces serres mobiles (que l'on nomme
aussi abris vitrés), adossée contre un mur
garni d'espaliers. Elle est composée de
panneaux placés les uns à côté des autres
sur toute la longueur <]v^ arbres qu'on
vcul abriter ou forcer. Ces panneaux qui
mesurent 2m,50, ne doivent pas avoir
plus d'un mètre de largeur pour être faci-
lement maniables; ils sont munis h leur
partie supérieure de deux crochets, au
yen desquels ils sont, suspendus à une
barre de 1er, maintenue par une équerre
dont les deux extrémités sont fixées dans
le mur. Les petits panneaux supérieurs
n'ont qu'une dimension de 50 centimètres.
Dans un grand nombre de jardins où
la vigne est disposée en éventail contre
les murs, on pourrait avec beaucoup
d'avantage et sans de grandes dépenses,
forcer deux ou trois arbres situés l'un
près de l'autre. A cet effet, lorsque les
■-x
e ?ft"j.ï ^ -^ _
%
Fi.?. - —Serre mobile pour vignes conduites en éventail,
les panneaux d'une serre à forcer quel-
conque, puis ou fixe tous les sarments
contre un treillage provisoire, parallèle au
vitrage (fig. ^,. Les extrémités sont fer-
mées au moyen de cloisons en bois dont
l'une est percée d'une porte, ainsi que
pour les abris vitres.
Fig. S. — Serre mobile pour arbres de plein vent.
Certains arbres à fruits ne donnent des
récoltes importantes dans les serres, que
lorsqu'ils sont en pleine terre et qu'ils ont
[Lu tuile à !tr page :27ô).
■xm#l
CHRYSANTHEMES à petites tleUTS ( Pertuz. s
239
1 197.
271
CHRYSANTHÈMES A PETITES FLEURS (peutuzès).
■Viii'îélé» nouvelles.
L'Établissement Van Houllc a eu le
privilège d'acquérir l'édition des jolis
Chrysanthèmes qui composent le su-
perbe bouquet figuré ci-contre, et qui
ont été mis en vente récemment.
C'est dans la culture de ce genre de
plantes, que M. Wiggins, jardinier-en-
chef chez M. Reik, à Islcworth, s'est
fait en Angleterre une grande répu-
tation. Ce cultivateur distingué, quia
su amener les Chrysanthèmes à une
perfection dont on se ferait difficilement
une idée sur le continent, fait observer
avec raison qu'une douzaine d'exem-
plaires bien cultivés produit beaucoup
plus d'effet qu'une centaine de pieds
mal venus, et comme on n'en voit que
trop souvent dans les jardins d'amateurs,
et même dans les établissements horti-
coles. M. Wiggins a donné dans le Flo-
rt'st (février 18G0) des renseignements
précis sur les procédés, au moyen des-
quels il obtient des plantes qui mesu-
rent, dit-il, un mètre et demi de dia-
mètre et qui se couvrent à la fois de
1000 à 1200 fleurs, tout en étant cul-
tivés dans des pots d'une dimension
comparativement restreinte ; ces pots
n'ont que vingt-cinq à trente centimètres
en hauteur et en largeur. Un pareil
résultat démontre que, si celte méthode
présente un peu plus de complication
que celle qui est usitée en général, si
elle exige de la part du cultivateur des
soins assidus, elle ne laisse pas que de
le récompenser amplement de ses peines
et de son labeur.
i\ous reproduisons ici presque tex-
tuellement les détails dans lesquels entre
M. Wiggins, en indiquant mois par
mois le traitement successif qu'il con-
vient de donner aux plantes, depuis le
moment de leur séparation du pied-
mère, jusqu'à leur complet développe-
ment ou plutôt jusqu'à la fin de leur
floraison. Quand il s'agit d'opérations
essentiellement pratiques, on ne sau-
rait être trop explicite; c'est surtout
pour certaines cultures spéciales que
nous avons pu constater bien souvent
que la réussite ou l'insuccès lient par-
fois à des circonstances si insignifiantes
en elles-mêmes, qu'il faut toute l'expé-
rience d'un praticien consommé, réunie
à de profondes connaissances théori-
ques, pour en déterminer les causes
ave quelque certitude.
Depuis que leurs formes se perfection-
nent, les Chrysanthèmes reviennent en
faveur, et nousvoyons poindrclcmoment
où leurs fleurs seront l'ornement indis-
pensahlede toutes les exhibitions autom-
nales. Aussi nous aimons à croire que les
véritables amateurs ne trouveront point
superflus les détails qui suivent.
En décembre on fait les boutures; on
en enlève toutes les feuilles et les yeux, à
la partie inférieure, sur une longueur de
6 à 7 centimètres, et on les plante dans
de petits pots avec un mélange de sable
et de terre argileuse. On enterre ces
godets dans une bâche dont le sol soit
formé de cendres ou de mâchefer, et
dans laquelle il suflit de les garantir de
la gelée. — Arrosemcnls très-modérés.
Le mois suivant, on commence à
donner de l'air, chaque fois que la tem-
pérature extérieure le permet, afin d'en-
durcir peu à peu les jeunes plantes.
Dans le courant de février, on peut les
rempoter, en leur donnant un sol fumé
au moyen de fumier de vache bien dé-
composé et auquel on ajoute des écailles
d 'lui i très concassées(carhona te de chaux);
la dimension des pots doit être de 12 à
15 cent. Ensuite on les replace dans
la même bâche; après les avoir tenues
couvertes durant quelques jours, pour
272 CHRYSANTHEMES A PETITES FI
faciliter leur reprise, on aérera autant
que possible, on mieux encore, on enle-
ver;! entièrement les châssis vitrés, chaque
lois que le thermomètre marquera plu-
sieurs degrés an-dessus de zéro. Vers la
lin de mars, il faudra pincer l'extrémité
des branches, car les plantes eommeu- j
cent peu à peu à prendre du développe-
ment. C'est surtout dans le mois suivant
que leur végétation devient très-active;
aussi devra-t-on songer alors à procéder
à un nouveau rempotage, et leur donner
des vases qui ont 2 à 5 centimètres de
plus. Le sol ne peut être trop riche; de
l'argile douce, des engrais puissants,
tels que le fumier de vache et le guano,
lui conviennent particulièrement. De
temps à autre aussi on pourra employer
avantageusement des engrais liquides.
Connue les arrosements doivent être
irès-fréquents, il est indispensable de
bien drainer les pots. Il est inutile de
répéter que les plantes exigent autant
d'air que possible. La lige principale doit
être dégarnie d'yeux et de feuilles, jus-
qu'à une hauteur de 8 à 10 centimètres.
Pour ce qui est de la couronne, il est
préférable de ne se préoccuper que
de 7 à 10 branches principales, aux-
quelles on donne une disposition conve-
nable, au moyen de tuteurs et de (ils.
En mai on transplante dans des pots
île vingt-deux ou de vingt-trois centimè-
tres ; puis on transporte ceux-ci sur une
plate-bande exposée au midi, où on les
enterre à moitié dans le sol. 11 est im-
portant de ne pas négliger les pincements.
A la lin de juin, dernier rempo-
tage. Le sol peut toujours avoir la
même composition, mais il faut y ajou-
ter plus d'écaillés d'builres. L'opération
achevée, les pots seront de nouveau
enterrés, mais jusqu'aux trois quarts,
et à un endroit où, si c'est possible, ils ;
soient exposés toute la journée au soleil.
Puis, après un pincement scrupuleux,
on élargit davantage les branches prin-
cipales en h s rapprochant du sol.
Dans le courant du mois suivant,
on doit surtout soigner la forme qu'on
EURS; VARIÉTÉS NOUVELLES.
veut donner aux plantes, courber et
attacher les rameaux de manière à
ce que tous les vides se remplissent ;
ceci doit se faire avec beaucoup d'atten-
tion et en prenant bien garde de ne rien
casser.
Pendant le mois d'août toutes les
branches se seront assez fortifiées pour
conserver leur position sans tuteurs ni
liens. En enlevant ceux-ci on supprime
en même temps toutes les feuilles jau-
nies, et si on remarque que certai-
nes d'entre elles sont attaquées par
le blanc, il faut saupoudrer toute la
plante de Heur de soufre. Avant de
replacer les pots sur la plate-bande ,
il est nécessaire d'approfondir les trous
dans lesquels on les enterre, et d'y
mettre quelques tessons, afin d'empê-
cher les racines de passer à travers
les ouvertures qui servent au drainage
des pots.
C'est au mois de septembre que les
Chrysanthèmes poussent avec le plus
de vigueur ; c'est alors aussi qu'on
doit avoir le plus grand soin pour que
les plantes se développent régulière-
ment. On peut leur donner en ce mo-
ment autant d'engrais liquide qu'elles
peuvent en supporter ; il faut aussi les
seringuer plusieurs fois par jour, pré-
lèrablemcnl le malin de bonne heure,
l'après-midi et après le coucher du
soleil. Afin de prévenir l'apparition du
blanc et des pucerons, il est utile de
laver les feuilles de temps à autre avec
une décoction de tabac.
En octobre, dès que les boutons com-
mencent à se montrer, on doit mettre
les plantes immédiatement à l'abri tics
pluies, et les placer dans une orangerie
ou dans un appartement clair, et mieux
dans une serre.
Si l'on suit cette méthode , les Chry-
santhèmes entreront en pleine lloraison
dans le courant de novembre, et, jusques
vers la Noël, ils animeront les serres
autant par l'abondance de leurs fleurs,
que par la richesse de leurs coloris
variés. Ed. P.
ACER SEPTEMLOBUM VERSiCOLORUM
Japon Rustique
«45
273
1498.
ACER POMORPIll
SEPTEMLOBUM VERSICOLORUM.
»,
Acerincœ
CHARACT. SPECIF. - Foliis e basi cordata
vel rotundala ad vel ultra dimidium vel in basin
lamina: usque palmalifidis 8-9 raro 3-lobis, lobis
vel basi confluentibus vel discretis, sessilibus aut
petiolulatis Ianceolatis brevioribus vel linearibus
elongatis, argute simpliciter vel angulato- et du-
plicato-scrratis vel pinnatifidis, laciniis aut inle-
gerrimis aut inciso-serratis; floribus eoaetaneis
cymosis; calycis laciniis ciliatis petala rbombea
superantibus ; carpellis globosis, alis brevibus
rotundatis divergentibus. — Ad diversas varie-
tates pertinent A. dissectuin, palmatum et septem-
lobum Tbnbg. — Sieiî. et Zucc.
Acer polyniorphum, Sieb. et Zucc. (Abhandl.
d. math, physik. Klasse d. kœnigl. baier. Akad. d.
Wissensch., IV, 2, p. ISS/.) — Vab. foliis nigris
punicco vittatis. L. VH.
Acer skptemi-obcim. Foliis septemlobis gla-
bris : lobis acuminatis aequaliter argute serratis.
Thune, in Flora jap., p. 161.
L'introduclion de cet Érable du Japon
est due au Dr von Siebold, de qui l'Eta-
blissement Van Iloulte en a acquis l'édi-
lion, il y a quelques années, en même
temps que celle de Y Acer polyniorphum
alropurpureum, mis en vente depuis
lors, et dont le stock est épuisé pour le
moment. Le même Etablissement tient
encore en réserve une autre charmante
variété au feuillage d'un vert clair tout
bordé de rose et qui présente un ensem-
ble délicieux!
Quant à la variété ici figurée, dont le
peintre n'a pu saisir qu'une phase de la
panachure, il n'est pas question encore
de sa mise en vente. — Au premier
printemps, quand les feuilles se déve-
loppent, elles sont littéralement noires
et striées, sur cette sombre couleur, du
plus beau rose carmin qu'il soit possible
d'imaginer. Plus tard, tous ces tons
changent et la plante revêt à peu prés
les couleurs que l'on voit ci-contre.
Toute cette catégorie d'Erables du
Japon est rustique ; ils ne demandent
aucuns soins de culture spéciaux. Seu-
lement ils aiment par-dessus tout le ter-
reau de feuilles et à défaut de celui-ci,
la terre forte; les terres légères leur
déplaisent. — Multiplication par greffe
sur l'espéce-type; ou par boutures, au
printemps. L. VII.
la forme de plein vent. Ils sont alors plan- I et de haute primeur, il est préférable que
tés sur une ligne et dislancés eiitr'eux de les arbres soient plantés en pleine terre
5 à 4 mètres suivant la fertilité du sol, et
pour chaque saison, on en couvre un ou
plusieurs d'une construction vitrée dont
nous donnons la coupe (fig. 5).Pourqu'ellc
ait une grande solidité, il est bon déplacer
entre les arbres des colonnes en fer, ayant
un peu plus de hauteur que ceux-ci et
qui sont fixées dans une maçonnerie à fleur
du sol. Ces colonnes sont reliées à leur
sommet par une barre de 1er à laquelle
s'accrochent les panneaux supérieurs.
Quant aux côtés verticaux dont l'écarte-
ment doit être également maintenu par
une barre de fer, un seul est vitré; c'est
celui exposé au midi; l'autre est formé
d'une cloison en planche double dont le
vide est bourré de mousse.
Pour obtenir des récoltes abondantes
Tome IV, 2° Série (1859).
Fig. 4. — Serre à forcer proprement dite, pour première
saison ; terrains légers, secs.
55
.;:
UISCELLA.NEES
dans des serres -,pi:ihil< -- dont les panneaux
s'cnlcvanl après chaque forçage, permel
tenl à l'air et aux pluies île les
faire profiter de leur action bienfai-
sante pendant la période de repos.
Comme on le voit par les figu-
res V et 5, leur construction n'offre
aucune complication. Elles ne sont
qu'à un côté ou à une pente: celles
à deux pentes ne présenteraient
aucun avantage parce que le soleil
s'élevant trop peu au milieu de
l'hiver, n'en pourraitéclairerqu'un
côté. Cette observation s'applique
surtout aux serres qui doivent ser-
vir pour les cultures très-hâtives,
où il est de toute nécessité que
l<^ arbres reçoivent la plus grande
somme de lumière et soient rap-
prochés autant que possible du vi-
trage. Afin d'utiliser avec le plus
d'avantage la chaleur et la lumière solai- ,
les, l'inclinaison des panneaux et par)
suite des espaliers, doit être graduée de !
telle sorte que les ra\ uns du soleil viennent
h is happer perpendiculairement à l'époque
de la iloraison. Ainsi, sous notre latitude,
il faudrait donner les inclinaisons suivan-
tes pour les mois d'hiver :
novembre (i8 degrés,
1-1
est prudent
de I russitc.
c réunir toutes les chances
■•;*:
68 ' ,
5!)
18 '/,
57
décembre
janvier
février
mars
a\ ril
Les pêchers dans les foreerics Irès-hâti-
ves, fleurissent vers la fin de décembre ou
vers le commencement de janvier; l'incli-
naison à donner aux panneaux sera donc
de 70°, tandis que pourla vigne qui n'entre
en floraison que vers la mi-janvier, l'in-
clinaison la plus avantageuse serait de 08°.
[.'inclinaison des' panneaux, pour les for-
eerics qu'on ne mettrait en activité que
vers le I" lévrier, devrait être de 53° en-
viron pour le pêcher (fig. 5) et de 48",a
pour la \ignc. En pratique, on regarde
souvent cette règle comme fort peu abso-
lue, et nous avons nous-méme obtenu, en
toute première saison, des résultats satis-
faisants dans des serres dont l'inclinaison
étnil de 15°; mais il n'eu reste pas moins
constant que dans ce genre de culture où
la différence du succès à l'insuccès dépend
quelquefois de circonstancescn elles-mêmes
si légères, qu'elles échappent facilement
a l'attention du praticien le plus habile, il
Fig. 5 — Serre à forcer pour troisième saison : terrains humides.
La théorie de M. le Clc de Lambcrtyc
sur celte question importante diffère com-
plètement de celle qui précède. Voici com-
ment il s'exprime à cet égard dans son
travail sur la Vigne :
a Afin d'utiliser avec le plus d'avantage
la chaleur du soleil, il faudrait que ses
rayons frappassent perpendiculairement
les vitraux.
Voici le tableau des inclinaisons de vi-
trage calculées, pendant huit mois, pour
la latitude de Paris :
novembre.
(18"
53
mars . .
. . 18'
Ml
décembre
1-1
Is
I.eJl
avril . .
. . 57°
II
janv ici- . .
is
52
mai . . .
. . 28°
16
février . .
59=
55
juin . .
. . 25-
22
Le 21
Mais un de ces huit modes d'inclinaison
étant adopté, il sera invariable pendant
toute la durée de la culture. Il est évident
qu'on ne peut modifier de mois en mois la
pente d'une serre : il faut donc faire un
choix. — Le comte Lclieur juge qu'il est
convenable de s'anèler à l'inclinaison
moyenne entre eellcs des mois d'automne
et d'hiver, pendant lesquels les plantes
sont forcées; d'après le tableau indiqué et
selon eel auteur, l'angle avec l'horizon de-
vrait donc être de 65°, toujours pour la
latitude de Paris. — ■ M. Pynaert part d'un
autre principe; — il pense que l'inclinaison
des panneaux doit être graduée de telle
sorte que les rayons du soleil viennent les
frapper perpendiculairement, à réjior/iic
(le ta jlvruison. Ainsi, pour une vigne
commencée le 1" décembre et qu'on ne
voudrait faire fleurir qu'à la fin de janvier,
I IMELLIA J WOMCA
POZZI VERA Borzone >
Tri
U99.
CAMELLIA JAPORIGA P0ZZ1 VERA, (bouzone).
« Fleur cxlraordinaircment grande, ! cc Camellia né à Gènes dans le jardin
aux pétales d'une rare imbrication, de ; de la Pescliiera, que Borzone a enrichi
couleur carmin fouetté de blanc. » Tel de ses précieux semis,
est en peu de mots le signalement de \ L. VII.
l'inclinaison de 08° serait la plus avan-
tageuse, puisqu'au moment de la fleur le
soleil frapperait perpendiculairement le
vitrage à l'angle de 08°. — La théorie est
assez séduisante : examinons maintenant
si la pratique marche de front avec elle.
— Je continue à citer M. Pynaert. 11 con-
vient que les praticiens regardent souvent
cette règle comme fort peu absolue et que
lui-même a obtenu , en première saison,
des résultais satisfaisants dans desserres
avec une inclinaison de 45°.
Le comte Lelieur s'étonne des différences
entre les inclinaisons adoptées pour les
châssis de la plupart des serres existantes,
lors même qu'elles sont destinées au même
genre de culture.
Si j'admets avec M. Pynaert que l'incli-
naison des serres et haches à forcer doit
être telle queles rayons solaires en frappent
perpendiculairement le vitrage à l'époque
de ta floraison, il devra avec moi appliquer
indistinctement celle théorie à tous les
genres de végétaux forcés. Or, nous allons
voir l'écart qui existe entre les degrés qu'il
faudrait suivre et les degrés qui sont
suivis presque généralement en France.
O T.-
VEGETAUX
lu rcés
EPOQUE
.le
.- o £
« - r-
DEGRE
d'inclinaison
en lre sai-
g = ~.=
adopté générale-
son.
floraison.
|8|
ment.
Cerisier.
Tf
En serre fixe.. tiu"
Pécher..
En bàelie 40°
Vigne....
Fin de janv.
G8-
En serre tnob. 58°
En serre fixe.. B0°
Haricot..
Fraisier.
Mi-janvier..
Mi-février..
68°
&9°
Bâche 12°
Id 20.
Melon ...
Mi-lévrier..
59"
Id 12°
Comment conclure? Blàmerai-jc les pri-
meuristes, — et je suis du nombre, — de
donner à leurs serres, à leurs bâches, les
degrés d'inclinaison que je viens de signa-
ler? Je ne le puis, car nous obtenons ainsi
des résultats très-satisfaisants. — Une théo-
rie qui se trouve en contradiction avec les
faits, a peu de chance de s'établir. A celle
occasion, je répéterai un aphorisme que
j'ai trouvé dans le Théâtre d'agriculture
d'Olivier de Serres. — « Si parfois, en
« dissertant, théorie éclaire et instruict
« pratique, pratique aussi par ses expéri-
a mens en remonte prou à théorie la
i savante. »
II est au moins étrange pour nous que,
malgré ses propres a expérimens*, M. de
Lambertyc puisse donner à cc point dans
une erreur aussi facile à constater; cet
auteur n'a oublié qu'un point, mais celui-ci
est primordial. En effet, notons que dans
les serres qu'il préconise, les arbres sont
plantés et conduits contre le mur du fond
auquel le vitrage se trouve adossé : dès
lors, nous nous demandons quelle influence
aura sur les arbres ou les fleurs, dans ces
conditions, une inclinaison de la toiture
différant de quelques degrés en plus ou
en moins? Dans les forceries de haute
primeur, il faut que les arbres soient
plantés sur le devant et non dans le fond
de la serre, et il est nécessaire qu'ils soient
palissés parallèlement au vitrage ; l'incli-
naison de celui-ci acquiert par suite une
importance qu'elle ne saurait avoir dans
l'autre système. Si l'auteur du Manuel con-
vient d'avoir obtenu en première saison
des résultats satisfaisants avec une incli-
naison de 45°, il a soin d'ajouter « qu'il
est prudent de réunir toutes les chances de
réussite » et par conséquent d'adopter l'in-
clinaison la plus favorable.
Les dispositions recommandées par M. de
Lambertyc ne conviendraient pour une for-
ceric de première saison, ni à l'Allemagne,
ni à la Hollande, ni à notre pays; nous ne
contestons pas qu'elles ne puissent rendre
les services voulus à Paris et surtout sous
une latitude [dus méridionale encore. Tou-
tefois il esta remarquerqueJI.de Lambertyc
commence le forçage au 1 décembre seule-
ment et ne récolte pas avant le lu avril, ce
n'est plus là cc qu'on peut appeler de la
ha u le primeur. Ici, [dus au Nord, dans notre
contrée brumeuse et parfois si froide, la pre-
mière récolte a lieu du 20 au 2o mars; et
l'on sait qu'en culture forcée trois semaines
d'avance ou de retard constituent une bien
longue période. En. R.
'270
l'iOO.
PENSÉES A GRANDES FLEURS.
(VIOLA ALTAICA, Ker., VAR.)
« Les Pensées dégénèrent! » — ' « Les
Jacinthes davantage encore !! » — Est-
il quelqu'un au monde qui n'ait en-
tendu fréquemment cette sentence? —
L>l-on clans le vrai quand on dit cela? i
— Mille fois non !
Examinons. — ■ Prenons d'abord la i
Jacinthe (Hyacinlhus orienlalis) :
Les Jacinthes se plantent en pleine
terre ou en pots. — On les confie à la
pleine terre, en octobre ; leurs racines
se forment, on les couvre de feuilles
pendant les grands froids ; quand les
fortes gelées sont passées, on réduit de
moitié l'épaisseur de leur manteau
d'hiver, — ■ puis on enlève tout, au
moment où la terre se soulève pour
laisser paraître le sommet du feuillage
naissant, au centre duquel apparaît le
bouquet de boutons à (leurs. La saison
s'avance, la chaleur arrive, tiède encore,
la hampe s'allonge, la Jacinthe fleurit,
elle est dans toute sa beauté. — ■ Les
fleurs se flétrissent, leur hampe est
coupée, et dès lors toute la force vitale
se porte vers le feuillage, qui se déve-
loppe sous l'influence des rosées et des
pluies bienfaisantes. Les feuilles ont
atteint en juin l'apogée de leur crois-
sance. Et pendant toute celle évolution
foliaire, le bulbe, l'oignon de son côté
n'a pas été inactif : au centre supérieur
de son placenta s'est développé l'embryon
floral, destiné à occuper à son lour,
l'an d'après, la place de ['appareil floral
qui l'a précédé.
Quand arrive la fanaison des feuilles,
le travail est achevé, l'oignon est refait.
On l'enlève de terre, on le met, avec
ses pareils, en jauge pendant une quin-
aaine de jours, le tout recouvert de
tene, en bulle; passé ce temps, les
racines elles-mêmes se sont flétries,
tombent, et la toilette du bulbe est
terminée. On le porte sur les planches,
ou sous un hangar aéré, où il attend
à l'état de chrysalide, la main bien-
faisante qui l'a judicieusement traité
pendant la campagne finie et qui en re-
prendra soin, ou un acheteur qui se
bornera à le faire refleurir, soit sur
une carafe, soit dans un pot, ou enfin
un sans pitié qui l'oubliera sur une che-
minée où il rôtira avant d'avoir pu
seulement émettre ses racines !
Mais si sa destinée, si son étoile lui
porte bonheur, si la main bienfaisante
s'avise, elle, de forcer ce bulbe, elle le
plantera en automne, enterrera le pot
à 5 ou 4 pouces sous le sol, donnera
aux racines le temps de se former avant
d'exposer le vase à l'influence d'une
température élevée; — et une fois la
fleur passée, cette main de vrai amateur
n'abandonnera pas la pauvre plante aux
rudoiements de la génie bourrue, ni
aux intempéries de la saison, aux pluies
glaciales, aux neiges, à la grêle, der-
niers adieux de l'hiver.
Ainsi que nous l'avons dit plus haut,
c'est seulement après la floraison finie
que se fait le travail régénérateur des
feuilles, que se reconstitue l'oignon, —
et comment veut-on que ce bulbe réparc
ses forces si, à ce moment suprême, le
pot grelotte de froid dans une cour quel-
conque, parfois sous l'égoutlement d'un
toit qui se débarrasse de son eau glacée,
tombant goutie à goutte dans le cœur de
ce malheureux oignon rôti , chauffé à
blanc dans le salon du maiire alors qu'on
attendait l'épanouissement de sa tendre
corolle, la senteur pénétrante et suave
de sa magnifique fleur, ce bulbe que
l'on jette ensuite, que l'on bouscule de
vestibule en vestibule, que l'on met en
-
PENSEES A GRANDES FLEURS
18 GIS E RAI WILLIAMS ' Dobson > SAPOLEON III < Miellez >
- MAGPIE i H.DeMay) SOLFEMNO C Miellez )
t; DIAMOND i Dobson ) - PRINCESSE MATHILDE Miellez i
PENSÉES A GRANDES FLEURS.
277
tas dans quelque cour obscure où l'eau,
la lumière, l'air font défaut Et puis,
en juin, en se promenant dans leurs
parcs, les maîtres s'informeront avec
une tardive sollicitude, de l'état de ces
Jacinthes, délices de leur hiver — ■
On les leur montrera , — les fanes
seront à point, — l'oignon sera au
repos éternel ! — Et, consultant nos
notes, peut-être y verront-ils que
juin — est le temps où l'on enlève
les oignons de terre !
Les Pensées ont leurs misères aussi !
elles ont la réputation d'être difficiles,
intraitables.
Parlons-en, — non pas de leurs mi-
sères.... mais du traitement qu'il con-
vient de leur appliquer, pour en obtenir
de belles fleurs et pour multiplier les
variétés précieuses.
Si la Pensée veut le grand air, si
elle aime le soleil, — pas trop cepen-
dant ne lui en faut.
Si l'on pouvait s'arranger d'une plate-
bande bien aérée, mais sur laquelle les
rayons solaires n'aient pas d'action di-
recte de 11 heures du malin à 2 heures
de relevée (environ); si l'on avait à sa
disposition un lit d'un pied d'épaisseur,
formé d'un compost de terreau de feuil-
les, de terreau de bouse de vache et de
bonne terre franche, mélangés par tiers,
on serait certain du succès, en suivant
les prescriptions suivantes.
Pour obtenir une belle floraison , on
plante, en mars, en pleine (erre, dans la
plalc-bande disposée ad Uoc, à un pied en
tous sens, le plant que l'on a hiverné. On
enlève la molle du pot dans lequel la
plante a passé l'hiver, on en émietle
le pourtour, on enlève les feuilles dis-
posées le long de la tige jusqu'au pétiole
exclusivement, on couche la molle, on
couche la lige, toutes deux dans le sens
horizontal (à un bon pouce ou deux de
profondeur), et l'on ne laisse hors de
terre que l'extrémité, le sommet de cette
tige. Ce sommet (muni de son pelit bou-
quet de feuilles) doit occuper le point
central du pied carré accordé à chaque
planlc.
Si l'on ne procédait pas à ce couchage,
si l'on mettait en terre les plantes telles
qu'elles sortent du réduit sous lequel on
les a hivernées, on se trouverait en pré-
sence de liges longues, plus ou moins
étiolées, à peine en état de se soutenir,
sans l'aide de gracieux luleurs, et la di-
mension, la forme des fleurs qui paraî-
traient s'en ressentiraient beaucoup ;
elles seraient malingres.
On arrose s'il ne pleut pas, et une fois
le plant repris, on profite d'un temps cou-
vert pour répandre, entre les rangées
(et non pas sur la tète des plantes) de
l'eau dans laquelle on aura fait délayer
de la bouse de vache. On ne renouvelle
pas cette opération, mais l'on entretient
la plalc-bande à l'état humide, en cas
d'absence de pluies. La plaie-bande, bien
purgée de mauvaises herbes, ne lardera
pas à se couvrir de fleurs.
Mais il y a fleurs et fleurs; aussi
doit-t-on s'attacher à conserver seule-
ment ce que l'on a de beau, et bien se
persuader qu'il faut jeter chaque année
les planies qui ont fleuri pour ne re-
planter que du jeune plant élevé de la
façon suivante :
i\ous avons dit que la plantation sus-
mentionnée a été faite à l'aide de jeunes
plantes hivernées, dont la motte, émiettée
dans son pourtour, a élé couchée hori-
zontalement de môme que la lige qu'on
aura effeuillée dans toute la partie desti-
née à être couchée à un ou deux pouces
sous le sol. — Eh bien ! cette lige-mère
dont les sommets divers ont à donner ces
belles fleurs, cetle tige, disons-nous,
pourvu qu'elle n'ait pas été endommagée
par l'effeuillaison, aura émis à chaque
aisselle des pétioles de petites pousses
très-tendres qui se montrent hors de
terre. Si, à ce moment on désire pro-
pager l'une ou l'autre de ces Pensées, on
procède comme suit : on déchausse la
lige couchée horizontalement, c'est-à-
dire que l'on en écarte la terre jusqu'à
ce que l'on découvre le point d'attache
PENSÉES A GRANDES FLEURS.
de ces jeunes brancheltes; on verra que fois, dès In fin de juillet, au cœur de
chacune d'elles est munie d'une sorte de l'élé. — Une fois le blanc venu, adieu
petit bourrelet juste à ce point. On pince prise de boutures, elles se moisiraient
ir bourrelet à l'aide des ongles, de façon
à en laisser une fraction à la souche et à
laisser le lias de la petite brandie sec-
tionnée muni de l'autre portion du dit
bourrelet. Il est essentiel de conserver
celle partie à la base de la bouture.
Ces boutures s'empotent par cinq
dans un godet, toutes le long des parois
de celui-ci. — On leur conserve soigneu-
sement la longueur qu'elles ont, sans les
couper en fragments, et on couche le long
des parois celles dont les ligelles sont
irop longues pour être mises en terre
verticalement; on ne laisse hors de terre
que le sommet. Les pois qui renferment
ces boutures sont placés à l'ombre, sans
couverture de vitrage ou autre quelcon-
que. On se borne à bien entretenir
l'humidité ambiante et à enlever les
boulons à fleurs que ces boutures pour-
raient émettre, — et, moins d'un mois
après, on s'assure si les racines du jeune
plant garnissent parfaitement le pour-
lour du vase. Dans l'affirmative on inet-
ira ce plant en pépinière, dans la né-
galive on laissera soigneusement ces
boutures , à l'ombre , dans leur pot
commun jusqu'à ce que l'enracinement
soit bien complet, précaution impor-
tante, à défaut de laquelle, le plant, qui
n'aurait que de faibles racines, serait
exposé à périr par l'effet de la trans-
plantation.
Ceci observé, l'opération de la mise
en pépinière se borne à oler les molles
des pots, sans les briser en aucune
façon ei à les meure en pleine terre telles
qu'elles sont, jusqu'à ce que, un mois
plus lard, profilant d'un temps pluvieux,
on en vienne à isoler les jeunes plantes
et à les mettre définitivement en place.
Là, à leur tour, elles seront destinées à
bien fleurir [dus tard, une fois les gran-
des chaleurs passées.
Ce bouturage peut se succéder tant
que le blanc n'attaque pas le feuillage
des Pensées, ce qui se présente ici, par-
Mais, \cblunc n'attaque que les vieilles
souches, provenant du plant hiverné,
lequel s'est montré dans louie sa beauté
au printemps. Ces souches devenues
vieilles sont jetées , après la prise des
dernières boutures.
Quant aux boutures du printemps
et du commencement de l'été, ce sont
celles-là qui nous donnent de belles
fleurs en automne, en septembre et
jusqu'en octobre. Si l'on voulait bou-
turer en automne, ce serait sur celte
dernière planiaiion qu'on trouverait ses
boutures en s'y prenant comme nous
l'avons dit plus haut.
Pour la plantation du printemps, on
se serl du plant hiverné. Ce plant a été
mis en pot dès septembre et placé dans
un coffre au grand soleil. Les pois sont
disposés de façon à ce que, lors des
gelées intenses, quand on couvrira ce
coffre d'un panneau vitré, les plantes
soient posées le plus près possible du
vitrage.
Un mois après la mise en pol, on
pince le sommet des liges disposées à
filer; on ne sectionne pas celles qui
restent trapues.
Une fois bien établies, ces Pensées
recevront, une seule fois, un léger arro-
sement d'eau de bouse de vache.
Pendant l'hiver, pour obvier à l'hu-
midité ambiante , on aère toulcs les
fois que le temps le permet, — et
l'on arrive ainsi insensiblement au prin-
temps, époque à laquelle ces plantes
seront mises en place dans la plaie-
bande dont il a été question au com-
mencement de cet article.
Semis. — La saison la plus propice
est le mois de septembre. On sème en
lerrines, en terreau de feuilles tamisé;
on repique dans d'autres terrines, puis
on met les jeunes piaules en pleine
terre. On hiverne les plantules sous
verre, comme on le fait pour les bou-
tures ; on les mct.cn pleine terre,
PENSEES A GRANDES FLEUIIS.
279
au printemps, de la même manière, et
lors de la floraison, on jetle tout ce qui
est médiocre. On conçoit que ce plant
de semis ne doive pas figurer dans les
parterres situés dans la partie fréquentée
du jardin, mais bien dans un endroit re-
tiré, quoique exposé au grand air. —
L'arrachage successif de ce que l'on re-
bute, du plant dont les fleurs sont mal
faites, de couleurs ternes, mal définies,
cet arrachage produisant des vides que
l'on ne pourrait immédiatement com-
bler, nuirait à l'effet de l'ensemble de la
partie ornée du jardin.
Les semis de Pensées, faits au com-
mencement de l'année, sont loin de va-
loir ceux de l'automne. L'hivernage de
ceux-ci fournit, après l'hiver, du plant
robuste ; par l'autre procédé on s'expose
à n'avoir que des brindilles longues,
fluettes, et qui ne se disposent à fleurir
que lors des grandes chaleurs, si fu-
nestes à la Pensée.
Nous ne pouvons cependant condam-
ner absolument les semis du printemps,
car ceux-ci procurent, aux dames spé-
cialement, des parterres tout couverts de
fleurs durant tout l'été ; mais que seront
ces fleurs comparées à celles qui se
montrent pendant les deux vraies sai-
sons, le printemps et l'automne, d'affreux
diminutifs lésant jeter les hauts cris
contre le pauvre fournisseur, qui sera
accusé de n'avoir que.... de mauvaises
Pensées ! !
Nous avons indiqué sommairement
le procédé de culture que suit ici, avec
tant de succès, M. Fréd. Meirsschaert,
chef de section dans notre Etablisse-
ment; nous avons donné par contre, en
miscellanée, la méthode que suit M. Be-
lot-Defougère , dans le centre de la
Francc('); — nos lecteurs choisiront.
Nous ferons simplement remarquer
que nous devons condamner le procédé
(t) Floue, VIII, page 80, 87 et 88.
de multiplication, consistant à prendre
pour boutures des bouts de branches,
sectionnés même, ce qui ne doit guère
valoir, comme nous l'avons dit plus
haut. Nos boutures, à nous, sont de
petites branches vierges, nées au bas,
sur la souche même de la plante, et
munies d'une fraction de bourrelet.
Pourquoi se servirait-on de vieilles
liges, que l'on couperait par morceaux,
lorsque de jeunes boutures bien fraî-
ches garnissent les parties latérales de
la plante-mère?
Quant à l'époque la plus avantageuse
pour bouturer, que M. Belot place
entre le 15 et le 50 octobre, nous som-
mes d'accord avec lui pour la France
centrale, où l'on vendange quand déjà il
gèle ici. Mais dans le Nord, attendre le
mois d'octobre, c'est s'exposer à n'hiver-
ner que du plant mal enraciné. Nous
bouturons, depuis avril jusqu'en sep-
tembre, parce que pendant toute celte
période nous avons des pieds-mères qui
repoussent sans cesse du pied, les (leurs
étant constamment enlevées, ainsi que
les branches gourmandes, qui feraient
dévier la sève du point où nous voulons
qu'elle se porie.
Et sur ce, nous prenons congé de nos
abonnés jusqu'à la première livraison du
prochain volume, le XV0 en ligne! Celle
première livraison paraîtra vers le 15 dé-
cembre. — Elle contiendra entr'aulres
le fantastique IIAFFLESIA dont l'inlro-
duclion, à l'état vivant, est encore un
desiratum, malgré les efforts que l'on a
faits tout récemment en Hollande, pour
parvenir à cultiver avec succès ce phé-
noménal parasite dont l'existence réelle
sera contestée encore par bien des lec-
teurs. Les Rhododendrons de l'Hima-
laya n'ont-ils eu, eux aussi, à subir un
pareil sort?
L. VII.
UN DU TOME XIV (V VOLUME, 2' SKMP.).
TABLE DES MATIÈRES
DES
TOMES XI, XII, XIII ET XIV DE L'OUVRAGE.
(TOMES I, II, III ET IV DE LA 2" SÉRIE.)
(JS5* Les personnes qui ne possèdent pas la lre série (les dix premiers volumes publiés
depuis 1845) se retrouveront aisément dans cette table, qui ne se rapporte qu'aux
tomes de la 2" série, EN FESANT ABSTRACTION DU CHIFFRE X.
Ainsi le tome XI correspond au tome 1 de la 2e série,
— XII — — II —
— xiii — — m —
— XIV — — IV —
2^^* La Xnl>le générale des matières contenues dans les tomes I à X,
première série de l'ouvrage, se -vend détaehée cliez l'Éditeur, nu
prix d'un franc.
Plantes figurées, leurs textes, leur culture, leur
multiplication, etc. etc.
Aliics cilicica, XI, p. 67.
— Piosapo, XIV, p. 119.
Abronia utnbellata, XI, p. -il.
Acer polym. atropurpureum, XII, p. 175.
— — septcmlobum versicolorum, XIV, p. 273.
Achimenes [Nœgelia non Tydœa) amabilis, XII,
p. 21.
— {Tydœa) divers, XIII, p. 5.
— (Tydœa) Eerkbautei, XII, p. 17.
— (— ) Orlgiesii, XI, p. 215.
Adhatoda cydonisefolia, XII, p. 70.
/Erides Wrightianum, XIV. p 159.
jEscbynanthus cordifolius, XIV. p. 101.
— tricolnr. XIII. p 175.
iïsculus californien. XIII, p 39.
— indica, XIII. p. |-J.'j.
Alstrœmcria argeoto-vittata, XIV, p. 79.
Amaryllis Belladonna rubra, XIV, p. 55.
— sarniensis, XI. p. 43.
— solandrœflora, XI, p. II.
Amphicomc Emodi, XI, p. 09.
Amygdalus persica llorc versicolori plcno, XIII,
p. 51 .
sinensis !«r. camellixflora, XIII, p. 17.
uar. dianthiflora. XIII, p. 19.
Anémones de mer. Mil, p. 143.
Aii};i;cciini scMinlpc-ilalc, XIV. p. .£9.
Aquilcgia eximin, XII. p. 15.
iralio papj rifera, XII, p. 57.
Arctotù ncaulis speciosa, XI, p. Cl.
Arcca sapida, XIV. p. 121.
Arisrema Murrayi, XIII, p. 57.
— ringens, XII, p. 107.
Aristolochia Tliwaitesii, XII, p. J OS.
— trilobata, XIV, p. 21.
Arnndo Donax versicolor, XIV, p. 81.
Aslilbe rubra, XII, p. SI.
Aucuba bimalaîca, XII, p. 169.
Azalea indica Alexandre II, XII, p. 117.
— — Aurélia, XIII, p. 115.
— — Beauté a 'Europe, XI. p. 171.
— — Comte de Hainaut, XIII, p. 63.
Étendard de Flandre, XIII, p. 23.
— — Gloire de Belgique, XIII, p. 21.
— — Iverinna albo-cincta, XI, p. 211.
— — ledifolia umbellala nlba, XIII, p. 69.
— — le Géant, XIII. p. 25".
Président Ctaeys, XIII, p. 139.
— (car.) Van Iloutlet flore pleno, XIII, p. 15.
— — magnifica, de Rollisson, XIII, p. 51.
— occidentalis, XIV. p. 105.
Balsamines Camellias. XII, p. 55.
Barbacenia hybrides, XI, p. 159.
Bégonia (hybr.) grandis, XIII, p. 71.
— «ex, XII, p. lil a 140.
leopardinus, XIII ,-p. 49.
— rosacea, XII, p. 25.
Bouvartlia (hybr.) Oriana, XII, p. 159.
Brachycbiton Bidwillii, XIV, p. 195.
lirvonia Inciuiosa, XII, p. 59.
Buddleia Colvilci, XIV, p. 1.
Bulbocodium vcrniim, XI, p, 155.
TABLE DES MATIERES.
281
Caladium argyriles, XIII, p. 10).
— argyrospilum, XIII, p. 103.
— Baraquini, XIII, p. 161.
— Belleymei, XIII, p.
— Brongniartii, XIII, p. 105.
— Chantinii, XIII, p. 111.
— Neumannii, XIII, p. 113.
— Troubetzkoyi.XIII, p. ICI.
Calanlhe veslila, macula lutca, XIII, p. 53.
— — — rubra, XIII, p. 33.
Calathea pardina, XI, p. 55.
Callicarpa purpurea, XIII, p. 127.
Calonyction iliversifoliiim sulfnreuni, XIII, p. 67.
Caloslemma luleum, XI, p. 127.
— purpurenm. XI, p. 127.
Calycanthus occiilenlalis, XI, p. 77.
Camellia Comtesse Lavinia Maggi, XIII, p. 59.
— jap. bicolore île la Reine, XIV, p. 17.
— — Bonomiana, XIII, p. 9.
— — Comités* of Derby, XIV, p. 167.
■ Cupof Beau/y, XU, p. 183.
Pozzivcra, XIV, p. 1 et 275.
Princess Frederick William, XII, p. 181.
Iricolor Anijela Cocc/ti, XIV, p. 169.
— ■ — Vergine de Colle beato, XII, p. 123.
— reliculala flore pleno, XII, p. 185.
Campanuniœa javanica, XII, p. 157.
Canna iridiflora, XIII, p. 129.
Canarina Campanula, XI, p. 57.
Capucines (sur les) Tropœolum, XI, p. 177, et
XII, p. iô et 195.
Caraguata splendens, XI, p. 31.
Castanea chrysophylla, XII, p. 5.
Caltleya guttata Leopoldi, XIV, p. 209.
Ceanollius Veitchianus, XIII, p. 171.
Chamaîdorea elegans (mâle), XIII, p. 153.
— Ernesti-Augusli, XIII, p. 123.
Chrysanthèmes à petites /leurs, XIV, p. 271.
Chrysanthemum carinalum, XI, p. -J9.
(var.?hybr.?), XIII, p. il.
Cissus? porphyropliyllus, XIV, p. 263.
Clavija ornala, XIV, p. 61.
Clematis lanuginosa pallida. XI, p. 207.
— païens, var. Heleiia, XI, p. 85.
— viticella venosa, XIII, p. 137.
Clinlonia pulchella (varielates), XI, p. 53.
Coba;a scandons foliisalbo-marginatis, XIV,p.199.
Cœlogyne (Pleione) maculata, XIV, p. 207.
Colchicuni variegalum (Colciiicim Acrii'Pin\ï) .
XI, p. 161.
Collotia forox bictoniensis, XIV, p. 157.
Collinsia verna, XI, p. 185.
Correa cardinalis, XI, p. Ii5.
Cosmantbus grandiflorus, XIV, p. 155.
Cosmelia rubra, XI, p. 205.
Cosmiilium lîurridgcanum atropurpureum, XIII,
p. 55.
Cralœgus Oxyacantba borrida, XIV, p. 201.
Crocus vernus majestuosus, XIII, p. 55.
Cucumis Mclo var. Dudaim, XIV, p. 217.
Cyclobolhra alba, XI, p. 195.
Cydonia jap. albo-cincta, XIV, p. 23.
Cypcrus pungens albo-variegatus, XIV, p. 235.
Cypripedium barbalum Veileliii, XIV, p. 161.
— Fairieanum, XII, p. 119.
— hirsntissimum, XIV, p. 97.
— macrantbum, XI, p. 87.
— purpuratum, XI, p. 175.
— villosum, XIV, p. 223.
Cyrtanthus (Gastronema) sanguineus, XIV, p.
Tome IV, 2° Série (1859).
Dahlia Jupiter,XlV, p. 27.
Dammara auslralis, XI, p. 73.
Darlingtonia californica, XIV, p. 125.
Dasylirion acrotriebum, XIV, p. 145.
Datura fastuosa 11 pi., XIV. p. 175.
— meleloides, XII. p. 163.
Decaisnea insignis, XIII, p. 81.
— — (fructification), XIII, p. 83.
Delphinium cardinale, XI, p. 63.
— elatum, Pompon de Tirlemont, XII, p. 195.
— formosum, XII. p. 7.
Dendrobium amboinense, XII, p. 59.
— bigibbum, XI, p. 141.
— densiflorum. XlV, p. 5.
— Falconeri, XII, p. 51.
Dendromccon rigidum, XlV, p. 43.
Dianlbus caryopliyllus semperflorens, XII, p. 77.
— — Souvenir de la Jllatmaison, XII, p. 151.
— pulcberriinus, XI, p 199.
— sinensis var., OEtllets de la Chine. XI,
p. 155.
— — giganleus, XII, p. 198.
Hcddewigii, XII, p. 197.
XIII, p. 11.
Iaciniatus, XII, p. 199.
— — — flore pleno, XIII, p. 167.
Diervilia amabilis, fol. var., XII, p. 15.
— Middendorffiana, XI, p. 151.
Dipladcnia Harrisii, XIV, p. 25.
Dircaea Blassii, XI, p. 155 à 157.
— subalba,XI, p.J97.
Echites suaveolens, XI, p. 139.
Elaeis guincensis, XlV, p. 265.
Embothrium coccineum, XIII, p. 37.
Erable d u Japon à feuilles pourpre-noir , XII, p. 175.
Erica aristala major, XIV, p. 69.
Eucharis amazomea, XII, p. 69.
Evelyna Caravata, XlV, p. 85.
Exacum macranlhum, Xi, p. 5.
Farfugium grande, XII, p. 11.
Fcnzha (Gilia) dianlhiflora, XI, p. 89.
Forsythia suspensa, XII, p. 155.
Fritillaria kamtsehatcensis, XII, p. 101.
Fuchsia simplicifolia , XIII, p. 179.
(diverses variétés).
Auguste Gevaert, XIII, p. 85.
Bérangcr, XIII, p. 87.
gulanthiflora pi., XII, p. 55.
globosa ranunciiliflora pi., XI, p. 187.
Lord Clijde, XIII, p. 75.
Rosalba, XI, p. 169.
Solferino, XIII, p. 135.
Gaillardia (hybr.) grandiflora, XII, p. 1.
Gardénia amœna. XII, p. 9.
— cilriodora, XII, p. 159.
Gesneria cinnabarina (Nœgelia), XII, p. 149.
Gilia (Leptodactylon) californica, XI, p. 79.
— coronopifolia, XI, p. 47.
— dianthoïdes, XI, p. 89.
Gladiolus gandavensis [varielates), XII, p. 125.
Gloxinia speciosa, XIV, p. 115.
— (var.) A. Bonnard, XIV, p. 115.
— — Carlo Malenchini, XIV, p. 117.
Ernst Benary, XIV. p. 113.
F. Puig,X\V, p. 115.
Federico Myliits, XlV, p. 1 17.
— — Gouverneur De Backer, XIV, p. 117.
— — Lady Grosvenor, XlV, p. 115.
llarry Varie, XIV, p. 115.
Léon de Freminville, XIV, p. 115.
56
-••-'
TABLE DES MATIERES.
Gloxinia spcc. (var.) Uad. Céleste Winans, XIV,
p. ICi.
_ _ Mari/, de S'-Inuunnt, Xl\ . p. 1 17.
Gratnmatophyllom Bllisii, XIV, p. 257.
— spcciosum, XIII, p. 177.
Grenadier dt Legrelle, XIII, p. 175.
Grcvillie alpcslris, XIV, p. 149.
Guzmannia erythrolepis, XI, p. 25.
Ramanlbns cinnabarmus, XII, p. 27.
Iledysarum coronarinra, XIII, p. 109.
Helicoaia liihai.XII. p. 67.
Uetcrotoma lobelioides, XIV, p. 10.".
Hclcrotropa asaroides, XII, p. 99.
Hibiscus marmoratus, XI, p. 175.
— Moscheutos, XII, p. 103.
Hodgsonia hctcroclita, XII, p. 133.
Ilowardia caracasensis, XIV, p. 75.
llvacinlhns orientalis (varietates), XII, p. 89 à 90.
• XIV, p. 183.
— Auricula's oog, XIV, p. 187.
— Lord Wellington, XIV, p. 185.
— Prini Albert von Preussen, XIV, p. 1*5.
lii.-n 1rs utiles, XIII, p. 2.
locbroma coccineum, XII, p. 151.
— Warscewiczii, XI, p. 183.
Ipomopsis elegans (Gilia), XI , p, 47.
Iris susiana, XI, p. 23.
— tuberosa, XI, p. 15.
Jacinthe» diverses, XII , p. S9 à 90 , et XIV,
p. 183 à 187.
Jacduemonlia cœlestis, XI, p. 121.
Jardin d'hiver du roi à Munich, XIV, p. 151.
Kniplicilia sloides, XIII. p. 187.
La;lia anceps var. liarkcriana, XI, p. 51.
— purpurala, XI. p. 133.
— Stelzneriana, XIV, p.
— snperbiens, XI, p. z09.
I.arix Griffithii, XII. p. 105.
Lasiandra elegans, XII, p. 61.
Leptodactylon californicum (Gilia), XI, p. 79.
Lcucoïum vernum, XI, p. 57.
Lilas iln !>' Lindley, XIV, p. 237.
I.ilium canadense llavuni, XI, p. 203.
— sinicum, XII, p. 49.
— speciosum roseum foliis aureo-marginatis,
XIII. p. 77.
— tenuifoliutn, XIV, p. 213.
Limnanlhemum Ëumboldlianum, XI, p. 107.
Lonicera Browni, XI, p. 123.
— Caprifolium major, XI, p. 91.
— sempervirens speciosa, XI, p. 111.
— splcndida,Xl, p. 117.
Lophospcrraara scandens coccineum, XIV, p. 205.
Lnpinus Menzicsii, XIV, p. 175.
Lysimachia milans, XII. p. 71.
Magnolia Campbellii, XII, p. 189.
Meconopsis simplicifolia, XIII, p. 01.
Melon (le) Dudaïm XIV. p. 217.
Meyenia erecta, XI, p. 35.
Uilla biflora, XIV, p. 179.
Momordica mixta, XIV, p. 227.
.Musa Ensete, XIV, p. 05.
Musschea Wollastoni. Mil. p. 159.
Myosotidum nobile, XIII, p. 53.
N ' ; .ii i.l- /ii»irnr<)amaliilis, XII. p. 21.
— (Gemma) cinnaliai ina, XII, p. H9.
Narlbcx Vsa-fœtida, Xl\', p. 225.
Ni penlbes rillosa, XIII, p. i~.
Nicoliana glulinosa, XI. p. 93.
Niercmbergia gracilis Croziana, XIV, p 41.
Nolana paradoxa violacea, XIII, p. 7.
Nymphsea Manda, XI, p. 21.
Obeliscaria pulclierrima, XII, p. 63.
OEillett de Chine (Diantluis sinensis), XI, p. 155.
d'ffeddewig, XII, p. 197, 198, 199.
— remontants, XII, p. 77.
— Souvenir de la Malmaison, XII, p. 131.
OEnothera acaulis, XII, p. 107.
Ouvirandra Bernieriana, XIV, p. 73.
— fenestralis, XI, p. 03.
Oxalis cornieulata atropurpurca, XII, p. 47.
l'aeonia Moutan, Triomphe de Gand, XIV, p. 1.
Passiflora tinifolia, XII, p. 57.
Pécher à fleur de Camellia, XIII, p. 17.
d'OEillet, XIII, p 19.
— double, versicolore, XIII, p. 51.
l'clargonium (var.) Avenir, XII, p. 23.
— zonale, Counttss of Bective, XII, p. 29.
■ — var. François Desbois, XIV, p'. f57.
Pensées à grandes fleurs, XIV, p. 270.
— Impératrice Eugénie et Léonidas, XI, p. 179.
Pentaplerygium flavuni, XI. p. 145.
Penlstemon Jeffreyanum, XIII. p. 1.
Phalocallis plumbea slriata, Xl\', p. 195.
Pharbitis hispida. (varielates), XI, p. 7.
Philodendron crubescens, XIV, p. 59.
Phlox Triomphe de Twickel, XII, p. 129.
Phvgelius capensis, XI, p. 75.
Phyllocladus hypophylla, XIII, p. 73.
Pleroma elegans. XII, 'p. 61.
Plocoslemma lasianthum, XIII, p. 43.
Pogonia ophioglossoïdes, XI, p. 29.
Portulacagrandifloracaryophylloides, XIII, p. 181.
Primula erosa, XI, p. 149.
— mollis, XII, p. 97.
Pleris quadriaurita Iricolor, XIII, p. 157.
Punira Granatum Legrellei, XIII, p. 175.
Iladis rose d'hiver de Chine, XII, p. 127.
Helimannia glulinosa, XI, p. 125.
liavenala madagascariensis, XIII, p. 117.
Heine-Marguerite impériale gigantesque,
p. 89.
Rheum nobile, XII. p. 171.
Rhododendron, blandfordiœflornm, XI, p.
— Brookeanuni, XII, p. III.
— Falconeri, XI, p. 189.
— Keysii, XI, p. 71.
— maerocarpum, XII, p. 87.
— Nuttallii, XIII, p. 65.
— Veitchianum, XIV. p. 57.
— virgalum, XIV, p. 57.
— (Injbr.) Clowesianum, XIII, p. 45.
Etoile de Villiers, XI, p. 17.
— — Neige et cerise, XIII, p. 185.
Othello, XII, p. 175.
— — Stamfordianum, XIV, p. 89.
Richardia albo-maculata XIII, 97.
Rose (hybr. rem.) Eugène Appert, XIV, p.
Itosier (Bengale) à fleurs vertes, XI, p. 129.
— (Noisette) Isabelle Gray, XII, p. 75.
— (Thé) Auguste Oger, XI. p. 1 19.
.Saccolabium relusum. XIV, p. 190.
Salvia albo-cœrulea, XIII, p. 91.
— boliviana, XI, p. 151.
— candclabrum. XIII, p. 99.
— dielytroides. XIV, p. 31.
— oblusa, XIV, p. 47.
— porpbyrantba, XI, p. 9.
— Roezlii, XIV, p. 31.
— splendens Souchelti, XI, p. 103.
XIII,
.201.
129.
TABLE DES MATIÈRES.
28Ô
Salvia tricolor, XII , p. 109.
Sauromalum guttatum. XIII, p. 79'
Saxifraga Cotylédon pyramidalis, XI\ , p. loo.
— purpurascens, XIV, p. 19.
Scabiosa atropnrporea flore pleno. MI, p. 41.
Sciadopilys vcrlicilluta, XIV, p. 241 et 24»;
Solanum Capsicastrum, XII, p. U5-
— texanum, XIV, p. 13.
Sonerila margaritacea, XI, p. 105.
Spiraa Reevcsiana 11. pi, XI, p. 40.
Stapelia orbicularis, XII. p. 187.
Stenanlhcra pinifolia. XI, p. 181.
Slrelilzia Nicoîaï, XIII, p. 121.
Slreplocarpus Gardeni, XII, p. bo.
— polyanllius, XI, p. 191.
Syringavulgaris, var. D' Lindley, XIV, p. iâ/.
Tanacetnm elegans, XU, p 19.
Tecoma futva, XI, p. 83.
— grancfiflora, XI, p. 10o.
Thalictrumanemonoïdes fl. pi., XI, p. loa.
Thunbergia liarrisii, XII, p 177.
Torenia asiatica pulchernma, XIII, p. »5.
Tradeseantia discolor villata, XI, p. Ida.
Trichopilia coccinea, XIV, p. 261.
Trichosacme lanata, XI, p. 101.
Tricyrtis pilosa, XII. p. 73.
Tritoma Uvaria, XIII, p. 187.
Tropaïolum azureum grandittorum.XI, p. 17/.
— Capucines diverses, XII, pp. 4o cl Uo.
Tulipes, XII, |>p- 81 à 88.
Tydx-a divers, XUI, p. a.
— (hybr.) Eeckhautci, XII, p. 17.
— ( -) Orlgiesii, XI, p. 213.
Urania guianensis, XII, p. «7 et 68.
Uroskimiera spectabilis, XIV, p. 1W.
Ulricularia lluniboldlii, XIII, p. 18o.
Vaccinium erythrinum, XI, p- 81.
Vanda Cathcarlii, XII, p. 15o.
Verbena Madame Jourdwr, XIII, p. Ja.
— tenera Maonetti, XI, p. 115.
Veronica syriaca, XII, p. 1*7.
Vigne Muscat- H amburgh, Xlll, V ■ »•
_ Raisin doré de Slockivood, XII, p. 03.
Viola allaïca, var., XIV, p. 270.
— pedata var. atropurpurea, Xlll, p. loi.
Volubilis (voir Pharbitis).
Watsonia iridifolia fulgens, XI, p. 1.
Weigelia (DiervMa) amabilis fol. var., Xll, p. lo.
— (var.) Isolinc, XIV, p. 139.
_ striala, XIV, p. 141.
— Van Houltei, XIV, p. 140.
Wbillavia grandiflora, XI, p. 19-
Wistaria frutescens magnifica, XI, p. lo/.
Zinnia elegans fl. pleno, XIII, p. 18J.
ïltiseellanées du XI Volume (Tome I», S- Série.)
Annales de Walpers continuées par le D' Carl
Muller, p. 39. . __
Arrivages de Palmiers pour la pleine terre, p. /o.
Chauffage des serres et des bâcbes par le gaz
d'éclairage, p. 85.
Composition d'un bosquet sur le bord de la mer,
Découverte de la Carminé dans les fleurs du Jl/o-
narda didijma, p. 148.
Du Rosier Banks, considère comme porte-grelle,
Effet des inondations sur les plantes cultivées,
Effets produits sur différentes plantes par la situa-
tion et l'exposition pendant les bivers rigou-
reux, p. 189.
Kgoïsme et imprévoyance, p. il.
Emploi de la Glycérine ponr conserver les graine.
et en faciliter la germination, p. 80.
Étiquettes pour les plantes dans les jardins bota-
niques, p. 54. . «
Expériences relatives à l'action exercée par le
Guano sur les fourmis, p. 192.
Floraison de Cycadées dans les serres, p. //•
Floraison du Dammara australts dans les serres
du Muséum, p. 75.
Floraison du Lilium giganleum en Angleterre et
en Belgique, p. 141. ... i„
Forficulicre d'Edwards, ou p.egc a attraper les
Perce-Oreilles, p. 69. , ,„.„,„•„„
Fructification du Pistachier an Muséum d histoire
naturelle, p. 154. . . .
Introduction de Vlsonandra Gutta a 1 île de la
Ifeunion (Bourbon), p. 160.
Introduction en France du Larix Kœmpferi, p. J7.
La croyance populaire au bouleversement des sai-
sons ne date pas d'hier, p. 127.
La présence du fer dans l'eau ne nuit pas aux
niantes, p. 30.
La saignée des arbres fruitiers proposée comme
un moyen de les mettre bientôt a fruits, p. i*.
Le miel recueilli par les abeilles sur les Rhodo-
dendrons est-il vénéneux? p. 178-
Les abeilles bivernées sous terre, p 147.
Les arbres monstrueux du comte de Calaveras
(Californie), p. 108.
Les hivers se suivent et ne se ressemblent pas,
p ji)9.
Les Pêchers à fleurs doubles de la Chine, p. 98.
Les vendanges de la Bourgogne devenues moins
hâtives, p. 115.
VEuealuptus glebulus, p. 99.
Le parc de Porzantrez. Essais de naturalisation
de végétaux exotiques en Bretagne, p. liU.
Le Pyrèlhre rouge [Pyrethrum roseum), plante
dont on obtient la poudre persane contre les
insectes, p. 48.
L'herbier de Ledebour, p. 127.
L'ile de Corse; son climat et ses productions végé-
tales; aperçu sur son avenir agricole, horticole
et forestier', p. 145.
L'île de l'Asceucion ; son défrichement, sa trans-
formation par la culture, p. 1.
Maladie du Séquoia (Wellingtonia) gtganlea en
Angleterre, p. 149.
Météorologie horticole, p. 82.
Moyen de détruire les rats et les mulots, a 1 aide
de l'orge empoisonnée, p. 118.
284
TABLE DES MATIEIiES.
Moyen pour se débarrasser des fourmis, p. 57.
Noie sur deux plantes alimentaires nouvellement
envoyées de Chine en France, p. II.
Nouveaux renseignements au sujet du Séquoia
gigantett) p. 167.
Nouvel ouvrage horticole de Mr E. A Carrière,
chef des pépinières au Muséum d'histoire natu-
relle, etc. — Guide pratique du jardinier-mul-
tiplicutcur, OU art de propager les végétaux par
semis, boutures, greffes, etc., p. 1G8.
Nouvelle gomme, p. 59.
Observations au sujet des Ciriers de l'Amérique
septentrionale, p. 108.
Origine de deux nom elles variétés d'arbres à
branches pendantes [Caragana arborescent pen-
dula cl Ligustrum vulgarependulum), p. 165.
Origine des Poires Figue d'Alençon et Doyenné
d'hiver d'Alençon) p. 59.
Pinus sylveslris fasligiata, p. 98.
Procédé pour imprimer des feuilles, p. SO.
Remarques sur le Calystegia pubescens, ou le Lise-
ron à fleur double, p. 51 .
Renaissance du jardin de la Marine, à Toulon, p.138.
Restauration des plantes desséchées ou mouran-
tes, p. 50.
Retour du Dr Barth de son voyage dans l'Afrique
centrale, p. 40.
Supplique aux destructeurs d'oiseaux utiles, p. 12a.
Nouvelle supplique aux destructeurs d'oiseaux
p. 157.
Sur l'assortiment des couleurs d'après les prin-
cipes de M. Clievreul, p. 197 et 201.
Sur les Champignons comestibles cl autres, p. 128
cl 155.
Sur les Fougères arborescentes, p. 85.
Sur quelques maladies nouvelles ou peu connues,
causées aux plantes par des Champignons,
p. 52.
Thé indigène, p. 115.
Thermomètres végétaux : Floraison de Y Agave
americanaea Angleterre, p. 91.
Tourbe-Cialine, p. 06.
Un mot à propos de la naturalisation des végétaux
exotiques, p. 102.
Un mot sur la taille et la conduite des arbres,
p. 41.
Union pour l'avancement de V horticulture dans te
royaume de Prusse. — Ses mémoires, p. 20.
Akebia quinata, p. 7.
Anémones {des), p. 14.
Anémone elegans, p 164.
— ilepalica, p. Iliti.
Araucaria imbricala, p. (il.
Bessera elegans, p. 196.
Broméliacées épiphytes, pp. 20 et 195.
Jlulbcs du Cap (des), p. 2.
Calla œthiopica, p. 186.
Calochorlus (des), p. 196.
Callleya (des), L;clia. etc., pp. loi et 210.
Chorizema {des), p. 55.
Clerodendron {des), p. 180.
Cyclamen persicum, p. 189.
Cypripèdes de plein air, p. 88.
Dioscorea Batatas, pp. 11 et 26.
Galanthus (des), p. 58.
Garrya elliptica, p. 18.
Gentiana acaulis, bavarica, verna, p. 181.
llexaccntris mysorensis, p. 89.
Huntleya {des), p. 184.
Bydrotsenia, p. 190.
Igname de Chine, pp. 11 et 26.
Iriartea (des), p. 114.
Jacinthes dans la mousse, p. 56.
Juglans regia laciniala. p. 8.
Justicia speciosa, p. 117.
Lilium giganteum, p. 141.
Luculia gralissima, p. 117.
Mandevillea suaveolens, p. 140.
Nelumhium (des), p. 89.
Noyers, p. 9.
OEillel à feuille de Pâquerette, p. 200.
— Fécondation artificielle (des), p. 29.
Orobanchées (des), p. 52.
Perce-neige (des), p. 58.
Plantes (des) des hautes montagnes et des pays très-
avancés vers le Nord, p. 170.
Pleine terre (en) et en pots, p. 182.
Rhododendron jasminillorum, p. 117.
Siphocampylus microstoma, p. 117.
Solanum jasminoides, p. 49.
Spiraea ariœfolia, p. 162.
Strelitzia (des), p. 52.
Tigridies, p. 196.
Truffes (Prétendue culture) p. 199.
Warrea (des), p. 184.
Warscewiczella (des), p. 184.
Mmcellanêes du XIIe Volume (Tome II, Hc Séi*ie.)
Sur l'assortiment des couleurs, d'après les prin-
cipes de M. Chevreul, p. 1.
Le jardinage d'agrément chez les Chinois, par
M. Nu Dit», p. b.
Culture des Daturas arborescents, par M. Naudin,
, I'' (i.\
Sur h' Tropteolum (Wco/orum, parM. Ducu\RTitE,p.S.
Sur la multiplication des plantes au moyen de
leurs feuilles, par M. W. 11.. p. 9.
Sur une plante [âlyosotis azorica) trop négligée
dans les jardins, par M. F. B. A., p. 10.
Culture des l'rotéarci's ,1e la Nouvelle-Hollande,
par M. W. T d'Epsom,p. 11.
VEugenia Ugni, par M. Nacdin, p. 14.
Supplique à SIM. les Américains en faveur des
Séquoia gigantea (Wellingtonia) de la Califor-
nie, par M. Naudin, p. 15.
Effets de l'enfoncement des pots en terre, d'après
Vlllustrirle Garlenzeilung, p. 15.
Sur la multiplication des Acacia, d'après le Flo-
ricullural Cabinet, p. 20.
Sur le Cissus vitiginea, L., parM. E. Otto, traduit
du Hamburger Garten und Ulumen:eilung!\}.'iO.
Les annonces horticoles, p. 50.
Sur le Cerfeuil bulbeux de Sibérie ou Chœrophyl-
lum Prescotlii, DC, p. 54.
TABLE DES MATIERES.
285
Horticulteurs et clients, p. 20.
Culture de l'Igname de la Chine, au Muséum, en
1850, p. 22.
Destruction des limaces, p. 5G.
OEillets hybrides, p. 50.
Degré de rusticité et lloraison du ll/todudendroii
javanicum, p. 50.
Le vanneau, destructeur des limaces, p 21.
Rusticité parfaite du Séquoia (IVellinglonia)
gigantea, p. 50.
Les botanistes et ceux qui s'en passent, p. 57.
Réflexions sur la culture du Pelargonium, p. 59.
Epimedium hybride, p. il.
Culture de la Primevère de Chine à fleurs pleines,
blanches et rouges, p. 42.
Rusticité de quelques Palmiers à Nice, p. 47.
La Scandinavie, ses divers climats, ses produc-
tions naturelles et ses cultures, p. 49.
Considérations sur la culture rationnelle des
prairies, par M. Scheidweileb, p. 01.
Fructification anormale des Fougères, p. 58.
Greffe delà Pivoine Moulun par les Chinois, p. 00.
Excursion à travers la Chine, p. 73.
Colporteurs de piailles, p. Si).
Rhododendron de l'Inde à capsule gigantesque,
par L. VII., p. 83.
Décorlication annulaire de la Vigne, pour hâter
la maturation du Raisin, p 80.
Parcs et jardins en Basse-Bretagne, p. 90.
Culture du Linum grandiflorum, p. 92.
Ce qu'on peut faire des Bambous, p. 9S.
L'exposition d'Amsterdam (1858), p. 97.
Le Chêne à feuilles noires (Quercus sp. fol. nigris),
p. 97.
La Fraise Carolina superba, de Killey, p. 97.
Hivernage des Abeilles, p. 97.
Sur l'introduction de quelques espèces françaises
pour l'ornement desjardins, par M. Verlot, p. 98.
Les Courges; leurs espèces et leurs variétés, par
M. Naudin, p. 115.
Effet d'un climat tropical sur les plantes des zones
tempérées, par Sir Roc. Scuomiiurgk, p. 125.
Un coup-d'œil sur la Nouvelle CaléJonie, par
M. Nacdih, p. 129.
Empoisonnement par l'Aconit Napel, par M. Nau-
din, p. 155.
Découverte d'Equisetum gigantesques, par Ed.
SIorren [Belgique horticole), p. 154.
Etudes sur la géographie botanique, par M. II.
Lecoq, p. 154.
Remarquesau sujet du Calosanlhes coccinca ,p. 143.
Les Reines-Marguerites pyramidales pour les ex-
positions, p. 144.
Excursion botanique sur le mont Ida, par le Dr
Kirk, p. 145.
Sur la culture des Achimenes en corbeilles, p. 147.
Faut-il donner des engrais aux Conifères, p. 149.
Une souris musicienne, p. 152,
Fructification du Grenadier en Angleterre, p. 152.
Le Torreya grandis de Fortune, p. 153.
Emploi culinaire des Lycoperdons, p. 150.
Remarques au sujet du Gardénia florida, par feu
SI. J. II ARRisoN, jardinier du SystonPark. p. 141.
Bordures de plates-bandes en briques, p. 157.
Machine à monter les gerbes, p. 157.
Les Açores et les jardins de St. Miche), p. 159.
Quelques mots sur le Gynerium argenteum, Nées,
par SI. Carrière, p. 179.
Observations pratiques sur les greffes des arbres
à rameaux pétulants, dils Arbres pleureurs,
per le même, p. 180.
Sur le Teeoina Thunbergii , par le même, p. 181.
Une porte rustique qui se ferme toute seule, par
SI. Naudin, p. 182.
L'Arachurit Alsinaslrum peut-il servir à quelque
chose, par le même, p. 185.
Nouveau système de ventilation des serres, par
le même, p. 184.
Note sur les ligatures de greffes, p. 185.
Note sur la pomme de terre Chardon, p. 185.
Note sur le Canna discolor, p. 183.
Note sur les Reines-Marguerites, dites couronnées
ou à cœur blanc, p. 185.
Note sur la conservation des raisins frais, p. 185.
SI. Robert Fortune derelourcn Chine, p. 180.
Nécrologie , par Loris Van Houtte, p. 180.
Emploi du poussier de carreaux de terre cuite,
p. 180.
Le Bambusa arundinacea , Retz., par Louis Van
Houtte, p. 180.
VAmorphophallus Konjak, par le même, p. 187.
LV1 zalea indiea Louis Desmel , par le même ,
p. 187.
L'Herbier de Kcw, par le même, p. 188.
Le Bheum nobile exisle-t-il en Europe ?, par le
même, p. 188.
Appareil de chauffage au gaz, par SI. Naudin,
p. 189.
Quelques idées sur l'espèce en botanique
(SI. Benlham), par SI. Naudin, p. 193.
Le Canna macrophy lia , par SI. Carrière, p. 19G.
Poudre insecticide, recette pour la préparer, par
SI. Letellier, p. 197.
Quelques mots sur les insectes utiles, par SI. Nau-
din, p. 199.
Miscellanéea «lu XIIIe Volume (Xomo III, Sc Série.)
Encore un acte de vandalisme, p. 11 .
Le Fragaria lucida, pp. 5 et 9.
Le noviciat en horticulture, p. 10.
Le chancre dans les arbres fruitiers, sa cause cer-
taine et le moyen certain de le prévenir, p. 10.
Progrès de l'agriculture en Californie, p. 12.
Quelques mots sur les insectes utiles (Suite et fin),
pagel.
Application de la méléorologie a la géodésie et sur
la théorie de la direction des vents, p. 30.
Encore l'Herbier de l'East India-House, p. 27.
Immigration des peuplades asiatiques dans les
colonies anglaises et françaises, et son influence
sur l'augmentation de la production du sucre
de canne ; sort fatal, selon l'auteur, réservé au
sucre indigène, p. 30.
Le Dr Caspary nommé professeur de bolanique et
directeur du jardin de Ronn sur le Rhin, p. 28.
Les jardins de Kew. — Rapport officiel sur leur
état actuel, par sir Wm Hooker, directeur gé-
néral, p. 19.
Les Plants Harlwegianx de Bentham, p. 27.
Mort de Ch. Zeyher, au Cap, p. 27.
Slort de SI. Ncntvilcb, à Peslb, p. 29.
280
TABLE DES MATIERES.
Retour do D'Barlh, p. 27.
Retour do Pérou >lu l>r Tsebudi, p. 26.
I n détail sur l'introduction du tabac, p. 27.
Voulez-vous faire disparaître les champignons de
la (année de vos serres chaudes? p. 28.
Y a-t-il avantage à noircir ou à blanchir les murs
d'espalier: ? p. 21.
A paultry paver, p. 42.
Aventures du D' Livingstone dans l'Afrique
australe, p. 43.
I rie d'un ftyinphœa allia à fleurs roses,
page il .
I levatioo extraordinaire du baromètre en janvier
dei nier, p. 40.
PorGculière d'Edwards, ou piège à attraper les
perce-oreilles, p. 42.
Influence exercée sur le mercure contenu dans le
tube barométrique par les vibrations d'une
furie cloche, p. 40.
I.a vigne Bowood Muscat, p. 38.
UArùtolochia Thwaiteiii est de Chine et non pas
de Cej lan, p. 41.
Le Bambusa oraciïif, p. 57.
Le Fraximu excclxior autumnalis, p. 41 .
Le fruit du Benthamia fragifera, p. 41.
Le secret du semeur, p. 42.
Les sources de l'Escaut, p. 59.
L'/leliconiabicolor, Be.nth, p. 41.
H. Hermann Wendland cl son Geonoma barbu,
P (3.
Aloil du I)r Liebmann, p. 42.
Nos voisins d'Outre-Manche demandent de la
mousse à cor et à cris, p. 41.
Nouveaux Nymphéas, p. 42.
Observations laites au Canada sur les différentes
Formes qu'affecte la neige, p. 40.
Un désespoir horticole ou un aveu confidentiel
d'un amateur à un indiscret ami, p. 48.
Note sur un Champignon souterrain de la Chine,
par M. Ch. Nâudin, p. 58.
Ëtymologie drolatique du mot Pincenectilia, par
AI. SCBBIDWXILEB, p. 59.
Manière de conduire les plates-bandes d'un par-
terre (trad. de l'anglais), par AI. Cn. Naudin,
page B9.
Procède simple pour faire grossir le raisin dans
les lorecries, par Al. AIaréciial, p. 62.
Les Lonicera fragrantissima et Slandishi, par
AI. A. Carrière, p. 65.
Nouvel ouvrage de sir W. Hooker sur les Fou-
gère» exotiques, par AI. Cn. Naudin, p. 64.
Le Cresson d'eau naluraliséàla Nouvelle-Zélande,
par AI. Cm. Naudin, p. 64.
Les Fougères arborescentes de la Nouvelle-Zélande,
page 05.
Piège à souris, p. 69.
Sur le Doucin et le Paradis, p. 70.
Un mot sur les maladies des Orchidées, p. 71.
Qu'était-ce que le bois de Citrus des anciens?
pp. 73 et 97.
Le Castor a-t-il existé jadis en Ecosse? pp. 79 et 81.
Un mulet comme on n'en a jamais vu, p. 75.
AIAI. Ralme et Cc et leurs pratiques; mal utile,
page 76.
Bulbes de Lis escamotés, p. 76.
Bouillabaisse à l'usage des simples. — Cours de
géographie drolatique, p. 76.
Ce qu'il faut faire des arbres attaqués par les in-
sectes, p. 86.
A monlh in the Foresls of France, p. 86.
Sur le Chèue-liégé, p. 84.
Les plantes alimentaires des anciens, p. 87.
Histoire ancienne du Pécher (Amyyd. pers.) p. 88.
Les Bhododendrons de l'Himalaya et leur culture.
Climat de la province de Sikkim, p. 88.
L'aspergerie de AI. l'almans, à Lokeren, p. 91.
Une excursion botanique au Alaroc, p. 94.
Le Hatchich de Alonte-Cristo, p. 95.
Alort d'un vieux Tilleul en Angleterre, p. 96.
Table alphabétique, arrangée par familles, des
genres contenus dans les douze volumes tarus de
la Flore (1845-1857), p. 98.
Plantes de Chine récemment introduites en Eu-
rope par AI. Roiieht Fortune, p. 115.
Madagascar, ses habitants et ses productions ,
pp. 50 et 150.
Insectes nuisibles au jardinage, p. 154.
Esquisses de la Flore fossile de la période houil-
lère, triassique et jurassique, pp. 157 et 156.
Les beautés cachées de la mer, p. 141.
Les Aquariums marins, p. 14l.
Les Anémones de mer, p. 145.
Quelques notices sur l'Architecture des jardins;
Châteaux et Cottages des Etats-Unis, p. 165.
Elevage des tortues, p. 174.
Emploi du Tiffany pour arbri, pour ombrage,
pour jardins d'hiver, etc., pp. 176 et 180.
Une visite à la ville d'Antananarivo, à Aladagascar,
par le Revd Ellis, p. 181.
Cc qu'on peut faire des Sauterelles, p. 188.
MÎMCellmiéet* (lu
I ne excursion dans les Andes.
' i ylou, p. i.
L'hiver 1860-1861 en Angleterre, p. 6.
I i K' tac/a /opom'ea ou grand Millet du Japon, p. 7.
1 tuiU enlinairede la Luzerne, p. 7.
1 mdes serres au X1X« siècle, pp. 8 et 32.
''■•' ■'!"■"■ Voyage de AI. J. G.' Veitch, pp. 12,
26, 64. s; el I3S.
"' «Iructivilé et destruction des lapins et des liè-
1 rea, p. 22,
Action de la gelée sui la qualité des fruits, p. 25.
Les insectes nuisibles ;,„ jardinage. - La mouche
du Narcisse, p. 30.
XIV' "Volume (Tome
(PARC EN 1801.)
— Visite a
IV, 3e Série.)
Le peuplier suisse perfectionné, p. 54.
AI. Ruli. Fortune au Japon, pp. 36 et 160.
Bibliographie. — De la culture des plantes de
serre froide, par H. P. E. DePuydt, pp. 58 el265.
Aloyen d'empêcher les Heurs des arbres fruitiers
d'être détruites par les gelées tardives, p. 41.
Les [liantes hygrométriques. — Un nouveau genre
d'hygromètre, p. 45.
A propos de melons, p. 44.
Le blé de miracle, p. 45.
Importance de la consommation de quelques plan-
tes aromatiques, p. 46.
Le vol de l'hirondelle, p. 46.
TABLE DES MATIERES.
287
Encore une poudre insecticide, p. 46.
Un noyer colossal, p. 40.
Nouvelle encre indélébile, p. 46.
Moyen de liâlcr la germination des graines, p. 46.
Le Dcndromètre. — Ingénieux instrument pour
mesurer la hauteur de tous les corps en général,
et spécialement celle des arbres, p. 47.
La matière colorante des artiehauds, p. 47.
Froment empoisonné pour la destruction des sou-
ris, p. 48.
Noix toujours fraîches, p. 48.
L'hiver de 1860-1861, p. 40.
Notice biographique sur Thomas Nuttall, p. 52.
Du rôle des graminées ornementales dans les jar-
dins paysagers, p. 55.
Un phénomène cntomologique, p. 59.
Nouvelle manière de cultiver les artichauts, p. 62.
Désinfection au moyen de la Rue des jardins, p. 62.
De la greffe du bourgeon anticipé, pour la forma-
tion des branches de charpente et le remplacement
descoursonnes chezlesarbresfruitiers, p. 65.
Procédé pour orner les fruits de dessins, d'armoi-
ries, de lettres, de mots, etc., p. 72.
Bibliographie. Manuel théorique et pratique de la
culture forcée des arbres fruitiers, par M. Ed.
Pl.\'AERT, p. 72.
Climat et végétation des bords de la Rivière Rouge,
Amérique du Nord, p. 75.
Multiplication de l'OEillet par marcottes, p. 76.
Cadrans solaires pour les jardins, p 77.
ISArundinaria macrosperma est-elle introduite ?
p. 78.
Le blé des momies d'Egypte, p. 78.
Le ver-à-soie de l'Ailante, p. 78.
Géographie critique. — La Gorilie, p 80.
■ — Les naturels de Pile Mulgrave, p. 82.
Des serres à double vitrage, p. 82.
De la puissance des volcans, p. 87.
Quelle est la patrie primitive du Melon ? p. 87.
hciiosiuuRGK à Siam, p. 89.
Bibliographie horticole. Les A rbres. par G. Schacht,
Iraduildel'Allemand, par M.Eo.Morren, p. 90.
Fécule d'/l rum vulgare, p. 90.
Les Cueille-fruits, p. 91.
L'habitation de Vox Siebold au Japon. — Les jar-
dins de Nangasaki, p. 92.
Tasses-mottes d'un nouveau format, p. 95.
Prodige icarien, p. 95.
Avis aux exposants de légumes, p. 95.
Sur Jean George Christian Lehmann, p. 96.
Mort du professeur Klotsch, p. 96.
— — Scheidweiler, p. 264.
Fleurs lumineuses, p. 96.
La menthe sauvage fait fuire les rats, p. 96.
Une plante d'un mérite presque unique pour
l'ornementation des appartements, p. 97.
Les jardins de la Provence et l'hiver de 1859-
1860, p. 99.
Emploi de VAilanthus glandulosu pour la fixation
des sables, p. 101.
L'hiver de 1860-1861. — Remarques diverses.
p. 102.
Influence du sol sur la rusticité des végétaux et
spécialement de l' Araucaria itnbricata, p. 105.
Impatiens Jerdoniœ. — Notice sur sa culture,
p. 105.
Faut-il tuer le poisson que l'on pèche ? p. 104.
Quelques idées sur l'espèce en Botanique, par
M. BtMIlAM, p. 105.
Procédé pour faire grossir les fruits, p. 107.
Action de la gelée sur les fruits (2e notice), p. 108.
Encore un mot au sujet de la destruction des rats,
des souris, des moineaux, etc., par la strych-
nine, p. 109.
Simple procédé pour conserver des poires d'une
année à l'autre, p. 111.
Destruction des courtilières, p. 111.
Le brou de noix utilisé comme dentifrice, p. 111.
Sur la multiplication des Conifères par la greffe,
p. 111.
Chauffage des serres au gaz. p. 112.
Faut-il rajeunir les Conifères atteintes par la
gelée, p. Ut.
La fécondation des plantes au point de vue de
l'horticulture, pp. 116 et 121.
Phénomènes qui accompagnent la fécondation,
p. 118.
Origine des races et des variétés, p. 122.
Observations et réflexions additionnelles, p. 128.
Considérations particulières sur les croisements.
p. 130.
Le Japon. — Notice sur les jardins de Yeddo,
p. 155.
Destruction du puceron lanigère, p. 156.
Le Bélier hydraulique, p. 157.
Insectes nuisibles — Puceron et Acarus des
Orchidées, p. 145.
Un nouveau légume. — La Renouée de Siebold
(Polygonum Sieboldii), p. 148.
Cottager's kale. — Nouveau chou à jets, d'origine
anglaise, p. 150.
Le ver à soie de l'Ailante, p. 130.
Le jardin d'hiver du roi à Munich, p. 151.
Deux mots au sujet du développement des ra-
cines, p. 152.
Floraison du Disa r/randiftora à l'Etablissement
Van Iloutte, p. 155.
Une excursion botanique à la Nouvelle-Hollande,
p. 155.
Voyage de M. Fortune au Japon. — Végétation
du district de Nangasaki ; les jardins d'Epunga ;
les environs de Yeddo, p. 160.
La Pâte de Gisburst, spécifique contre les insectes
qui attaquent les plantes, p. 106.
Concours ouverts par la Société royale d'horticul-
ture de Gand, p. 168.
Une Société de Pisciculture, à Bruxelles, p. 168.
Des principaux produits des provinces Brésiliennes
de Rio-de-Jaueiro et de Minas-Geraes, par le
Dr J.-Ch. Heusser et G. Claraz, p. 169.
Du Café, p. 176.
Du Thé, p. 185.
De la Canne à sucre, p. 190.
Du Coton, p. 201.
Du Tabac, p. 20i.
De la Mandioca (Cassave), p. 204.
De quelques autres cultures brésiliennes,
p. 212.
Le Jardin botanique de Rio de Janeiro, ISSet 190.
— Celui d'Ouro-I'relo, 183, 183 et 187. — Les
infortunes de nos colons de Guatemala et la plan-
tation de lliédu Directeur brandao; marais sau-
màtre, 189. — Le climat de St. Quentin, 190. —
La terre de feu et Victor Paquet, 190. — Les
pyramides d'Orchidées, pétrifiées par les soins
de l'illustre Ilrandnïï, à l'oecasiou d'une visite
de l'Empereur, 190.
Tuteurs d'un nouveau genre pour les Chrysan-
thèmes, p. 250.
Vivent les Moineaux! — La pomme de terre
Blanchard, comparée à la Marjolin. — Les
288
TABLE DES MATIERES.
tubercules semences (de la Pomme de terre)
verdissent el prennent une vitalité énergique,
quand on les exposée l'air avant de les planter.
— Le soufre, antidote contre la maladie de la
précieuse solanée. » — La Groseille des Sa-
el la Framboise (!) Lawsonpu La Rochelle
Rlackberry , introduite des Etals-Unis par
M. Gloede! — Itatissoire à bras et à roues, où
l'on peut varier à volonté l'inclinaison de la
lame. — Le charbon du Maïs; sa nature, son
mode de reproduction. — Dimensions d'un
Cedru.i Deodora , aux environs de Paris. —
Trois noyers de semis réunis par la greffe en
approche, de façon à ne former qu'une seule
tête posée sur une triple base. — Les porte-
graines des Reines-Marguerites mûriraient par-
faitement leurs semences dans un appartement
aéré, quoique coupés assez longtemps avant
leur maturité. — Un Raidisseur nouveau et
une Itatissoire à roue ou charrue à ratisser.
— Rappel de l'utilité de l'imprégnation par
une solution de sulfate de cuivre des échalas
et des bois en général , destinés aux usages
horticoles, p. 251.
Un chêne panaché par la foudre, p. 254.
Excursion sur le chemin de fer de l'isthme de
Panama, p. 234.
Le grand Sahara, par II. B. Tristium. p. 245.
De la multiplication des Cyclamen par boutures de
feuilles, p. 230.
Simple question, p. 2S2.
Aux sociétés horticoles, p.2b'5.
Bibliographie. Traité de la culture des plantes de
serre froide, par M. De Plydt, — Entretiens
sur l'horticulture : Généralités, par M. Abel
Carrière, p. 263.
Ouverture du jardin royal de Kensington , à
Londres, p. 237.
Un mot sur l'exposition florale du 5 juin dernier,
au jardin de Kensington, p. 264.
Une nouvelle espèce de Negundo (Negundo cali-
fornium), p. 265.
Les vergers d'hiver. Notice sur la culture en serre
des arbres fruitiers, p. 26a.
IManclics noires du XIVe \<>k
Sctari* japoniea, p. 7.
Projet de serre par M. II. Tirner, p. 0.
Serre du Palais de Dalkeith, p. 11.
Le mont sacré des Japonais, — le Fusi-Yama,
p. 28.
La mouche du Narcisse, p. 31.
La grande serre de Kew. p. 53.
lue grande serre à dôme, p. 53.
Le blé de miracle, p. 43.
Station de VAngrœcum sesrjuipednlcen Madagascar,
p. 30.
Thomas Nuttall, son portrait, p. 52.
\.\lndmjmijon formosum, graminée ornementale,
p :;n.
Les Acarus domesticus, eeclesiasttcus et Scabiei,
p. .ML
La greffe du bourgeon anticipé, p. 65.
Marcottage des OEillets, p. 76.
Cadrans solaires, p. 77.
Le Cucille-li u ils, 91.
Appareil pour le chauffage au gaz, 112.
i n cône de Pinsapo, p. 120.
Le Bélier hydraulique de Whilehurst, p. 139.
de Montgolfier, p. 141.
— perfectionné, p. 141.
vu extérieurement, p. 142.
Acarus de l'Orchidée, p. 148.
Le Chou des Cottages, p. 130.
Thrips et Acarus, p. 166.
L'araignée rouge, p. 167.
Tuteurs de fantaisie pour Chrysanthèmes, p. 230.
Le chemin de fer de Panama. — Marais; travaux
de nivellement, p. 233. — Premiers gîtes,
p. 256. — Premiers waggons, p. 237. — Forêts
de Mangliers, p. 25S. — L'arbre de Stephen,
p. 240. — Le chemin de fer de Panama, assis
sur des roches basaltiques, p. 242. — La station
del Paraiso, p. 245. — La tour de St. Jérôme,
dernier vestige du vieux Panama, p. 244.
Une forme de cône de Sciadopitys verlicillata,
p. 230.
Une branche de Sciadopitys, échantillon expédié
par .M. J. G. Veitch, p. 231. *
Serre mobile, autrement dite Abri vitré, pour
espaliers, p. 270.
Serre mobile pour vignes conduites en éventail,
p. 270.
Serre mobile pour arhres à fruits à noyau de plein
vent, p. 270.
Serre à forcer proprement dite, pour première
saison ; terains légers, secs, p. 275.
Serre à forcer pour troisième saison ; terrains hu-
mides, p. 274.
FIN DE LA TABLE.
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