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Full text of "Flore des serres et des jardins de l'Europe, ou Descriptions et figures des plantes les plus rares et les plus meritantes ..."

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.L655 


v.14 
1861 


•  - 


FLORE  DES  SERRES  ET  DES  JARDINS  DE  L'EUROPE, 


JOURNAL  GENERAL  D'HORTICULTURE. 


—   Gant),  Mcl.dcLIth   ctdi  Peinture  de  L    Vas  Hoitti 
ci  Impi    de  C    litnooi  -Bbaeckm*n< 


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FLORE 


DES    SERRES    ET   DES  JARDINS  DE  L'EUROPE, 


JOURNAL    GENERAL   D'HORTICULTURE, 


COMl'llKN  IM 


tout  ce  qui  ceneextu  le  jardinage  o'ntilité  et  VVcrncmcnt,  la  culture  Aies  plantes  î>e  serre  et  ï>c  plein 
air;  celle  ifs  plantes  potagères,  Ses  arbres  fruitiers  et  forestiers;  la  ïicscription  îics  plantes 
Us  plus  récemment  introïuittcs  ftnns  1rs  jarbins  ;  l'cramen  Ses  questions  ï>'t)istoirr  naturelle, 
ïte  météorologie  et  ï>c  pl)i>siqitr  générale  qui  intéressent  le  plus  oircctcmcuf  In  grnniJc  et  la  peiitc 
culture,  etc. 

PAR    MESSIEURS: 


c.  E.  Blnme,  Com.  de  plus.  Ord.,  Prof.  hou.  Univ. 
Lcydc,  Dir.  de  l'Herbier  Royal,  auteur  du  Rumphia, 
de  la  Flora  Javœ,  etc.  Bl. 

E.  Boissier,  Membre  de  la  Sociélé  de  physique  de 
Genève,  de  la  Sociélë  Linnéenoe  de  Londres,  etc.,  etc. 

E.  Boiss. 

Ad.  Brongniart,  O.  ^<  Membre  de  l'Institut, 
Prof,  de  botan.  au  Muséum  d'bist.  natur.  de  Paris. 

Ao.  Bn. 

\l|,li.  de  Candolle,  Membre  correspondant  de 
rinslit.;  conlin.  du  Prodrome, etc.       Alph.D. C. 

Carrière,  Chef  des  pépinières  au  Mus.  d'hisl.  nat. 
de  Paris.  Carr. 


Oucliartre,  Membre  de  l'Institut. 


Dire. 


■  I.  It.  Gœppert,  D.  M.  Directeur  du  Jardin  Bo- 
tanique et  Professeur  à  l'Université  de  Breslau, 
Membre  de  l'Acad.  Nat.  Cur.,  etc.  Goep. 

Henri  Lecoq,  "ff.  Corresp  de  l'Institut,  Directeur 

du  Jardin  Botanique  et  Prof,  de  Botan  à  la  faculté 
des  se.  de  Clermont-Ferraiid.  H.  Lec. 


Naudin,  Dr.  ès-scienc  .  aide-naturaliste  au  Muséum 
d'histoire  naturelle  de  Paris.  Nds. 

.1.  E.  Planchon,  Dir.  de  l'École  super,  de  pharin 
et  Prof,  ù  la  fac.  des  se.  de  Montpellier,  etc.    J.  E  P. 

-J.  IMitinya  >J«,  Secrétaire  général  du  Ministère 
de  la  Justice,  Vice-Président  de  la  Sociélé  royale 
de  Flore,  a  Bruxelles.  J.  Pz. 

I».  E.  de  Puydt,  Secrétaire  de  la  Société  royale 
d'IIort.  de  Mous.  D.  P. 

Ed.  Pynaert,  Architecte  de  jardins,  etc.,  à  Gand  . 

Ed  P. 
H.  (i.  Iteielienlmeh,  fils,  Dr.  ès-scienc,  Prof. 

extraordin.  a  la  fac.  philosoph.  de  Leipsig. 

Kliliib.  (il. 
Em.  Rodigas,  Prof,  à  l'École  d'IIort.  de  l'État  à 

Gendbrugge-lez-Gand.  Eu.  I» 

D.  E.  E.  von   Schleclltendal,    D.   M.  C.   et 

Pb    Prof,  à  l'Univ.  et  Dir.   du   Jardin   Botanique 

de  Halle.  Schldl 

■von  Siebold,  Com.  de  plus.  Ord.,  l'un  des  auteurs 
de  la  Flora  japonica,  clc  ,  etc.  Silr. 


SOUS    LA    DIRECTION   DE 


M'  J.  BECAISNE,  •$(,  *}«,  «î« ,  Membre  de  l'Institut,  Professeur  de  Culture  au  Muséum 
d'histoire  naturelle  de  Paris  et  de  M'  Louis  'VAX  HOEIXTE,  >}*,  •$>,  Directeur  de  l'École 
d'Horticulture  de  l'Etat,  à  Gendbrugge-lez-Gand,  etc.  etc. 

LIBSfART 

~  NEW  V(i!>k 

GRANDE  ÉDITION,  o. 

TOME    IV    (2e  SÉRIE),    QUATORZIÈME    DE    L'OUVRAGE. 


|Jnbltc  à   Oanïi   aicigiquc), 

par    LOUIS    VAN    TIOUTTJZ,    éditeur 


1861. 


3 
O 


o      ~ 
Q-       ~ 


FLORE  DES  SERRES 


ET  DES  JARDINS  DE  L'EUROPE, 


JOURNAL    GÉNÉRAL    D'HORTICULTURE. 


-..- 1« 


13'Jj— 1Ô96. 


PfflOSIA   M0UTAN,    TRIOMPHE   DE   GAND. 


Rien  n'est  majestueux  comme  une 
belle  Pivoine  en  arbre!  Mais  aussi, 
avouons-le,  l'effet  qu'elle  produit  est  de 
courte  durée,  quand  on  abandonne  ses 
pauvres  fleurs  si  soyeuses,  si  délicates 
de  texture,  aux  intempéries  de  la  saison 
pendant  laquelle  elles  se  montrent  dans 
notre  charmant  pays. 

On  aurait  beau  le  nier,  les  années 
bissextiles  sont  bien  plus  rapproebées 
les  unes  des  autres,  que  ne  le  sont  chez 
nous    les    vrais    printemps ,    hélas,   les 


Nc-sso  ceo  lem  mais  estrellas  , 
Nossas  varzeas  tem  mais  flores 
Nossos  bosques  tem  mais  vida,1 
Nossas  vidas  mais  amorcs! 
Gor*r.ALO  Dus. 

Cnnla,  canla  ainda,  o'  Dias! 
Lcrabra-me  a  primavera  de  minha  vida 
L.  VII. 

printemps d'ailleurs!  Le  retour  des 

beaux  jours,  le  doux  printemps,  dont  le 
nom  est  si  doux  à  écrire,  s'annonce  ici, 
le  plus  souvent,  sous  l'emblème,  sous  le 
pittoresque  aspect  de  combats  aériens 
que  se  livrent  les  vents.  Sur  le  premier 
plan  du  tableau  trône  Borée,  brisant 
les  nues,  précipitant  sur  nos  petits  pois 
naissants,  des  giboulées  meurtrières, 
voire  même  des  grêlons  qui  tranchent 
la  question  tout  d'un  trait,  —  et  adieu 
petits  pois  et  fleurs  de  pivoines! 


MISCELLANEES. 


f  1249.  UNE  EXCURSION    DANS  LES  ANDES  DE  LA  NOUVELLE  GRENADE.  —  VISITE  AUX  CEROXYLON 


Il  y  a  près  de  trois  ans,  M.  Decaisne 
ayant  demandé  au  consul  do  France  à 
Bogota,  M.  de  Geoffroy,  de  lui  procurer 
des  graines  de  Ceroxylon,  ce  dernier  entre- 
prit tout  exprès  le  voyage  à  la  localité  où 
H  croissent  ces  arbres.  Le  récit  qu'il  nous 
enfaitde  son  excursion,  dans  une  lettre  qu'il 
vient  de  nous  adresser,  nous  paraît  trop 
1  intéressant  pour  que  nous  ne  le  conimu- 


C3 


'niquions  pas  aux  lecteurs  de  la  Flore. 
Tome  iv,  2°  série  (1859), 


«  Je  suis  enfin  allé  de  ma  personne,  au 
mois  de  janvier  dernier,  nous  dit  M.  de 
Geoffroy,  dans  la  grande  Cordillère  du 
Quindiu,  pour  y  ramasser  les  graines  du 
Ceroxylon  andicola,  que  je  demandais 
vainement  depuis  deux  ans.  Après  m'être 
transporté  d'abord  à  Ibagué,  petite  ville 
distante  de  cinq  journées  de  marche  de 
Bogota,  et  située  sur  la  rive  gauche  de  la 
Magdalcna,  à  l'entrée  du  fameux  défilé  par 

1 


■2  M.iiMV  MOUTAX,  TRIOMPHE  DE  CA.ND. 

Quand    Borée  esl   en    besogne    ail- 


leurs,  un  autre  acolyte  d'Eole  a  charge 
•If  souffler  sur  nous,  des  steppes  de 
l'orient,  el  souvent  pendant  une  lune 
entière,  Bans  trêve  ni  reprise  d'haleine, 
un  vent  desséchant,  jusqu'à  ce  que  nos 
semailles,  convoyées  par  nos  -ailles  en 
poossière  Be  -nient  éparpillées  sur  le 
champ  du  voisin. 

C'est  là  <|ne  lèvent  nos  graines,  pour 
orner  bientôt  d'une  parure  miraculeuse 
ci  les  mue-  ei  le-  blés;  cenvre  ilu  diable 
aux  yeux  du  paysan  ahuri,  —  misère 
pour  tout  ce  qui  en  souffre. 

Grâce  à  CCI  impétueux  vent  de  l'Est, 

adieu  feuilles  frêles,  nées  de  bourgeons 

imprudents,  adieu  Heur-,  adieu  fruits, 

adieu    pèches en    espalier!    Adieu, 

hannetons,  pas  de  feuilles  pour  vous, 
à  l'immense  désespoir  de  nos  petits 
mioches,  et  de  nos  pauvres  moineaux  ! 

Il  esl  passé  ee  joli  mois  de  mai,  ce 
doux  mois  de  .Marie,  et  tout  est  morne 
encore!  —  Ailleurs,  cependant,  les  ma- 
jestueuses pivoines  ont  pu  déjà  se  mon- 
trer toutes  belles,  toutes  luxueuses,  dans 
toute  leur  splendeur. 

Mais  patience!  Aux  grands  maux  les 
grand-  remèdes;  alïronlons-les  ces 
pluie-  froides,  ces  vents  glacés,  ees 
grêles  I  —  Protégeons  nos  belles  pi- 
voines, accordons-leur  un  simple  vitrage, 
surmontant  un  simple  coffre.. .  —  car 
elles  ne  sont  pas  frileuses  et  ne  crai- 
gnent que  le  haie. 


Ainsi  protégés  contre  le  grand  air, 
contre  les  bourrasques,  leurs  pétales 
transparents,  satinés,  contrasteront  avec 

l'air  de  deuil  que  revêtent  ver-  ee  lemp-- 

là  leurs  rivales  résignées,  les  roses,  les 
roses  qui  attendent  patiemment  que  la 

St.  Jean,  leur  fêle  à  elles,  soil  venue 
pour  montrer  à  leur  tour  leurs  brillan- 
tes corolles. 

Mais,  trêve  aux  satires  que  provoque 
fctte  impitoyable  température;  —  repre- 
nons froidement  tablier  et  casque  à 
mèche. 

Nous  di-onsdonc que  les  vitrages 

auxquels  nous  avons  recours,  posent 
sur  des  coffres  en  bois;  nos  plantes 
ne  réclament  cette  protection  qu'à 
l'époque  du  développement  des  bour- 
geons. ■ —  Avant  cela  ,  la  pivoine  en 
arbre  ne  craint  pas  nos  hivers —  de 
Moscou.  (X-  />'.  Au  moment  où  nous 
écrivons,  nous  sommes  favorisés  d'un 
froid  de  22  degrés  centigrades,  sac- 
cageant mille  et  mille  plantes  bien 
aimées!  Amen!  —  Que  le  manteau  de 
neige  qui  les  couvre  leur  serve  de  lin- 
ceul! Pauvres  amie-,  frêles  créatures, 
pouvie/.-vous  résister  là  où  les  pieds,  les 
mains,  les  nez  eux-mêmes  gèlent (01) 

L'office  de  ees  coffres  consiste  uni- 
quement  à    préserver    les   pousses    des 


(I)  Historique,  à  Gsnd,  en  Flandre,  <-.•  IS  jan- 
vier, en  l'an  il'1  grâce  de  notre  Seigneur  1861,  sur 
les  bords  île  l'Escaut,  présentement  non  fleuris. 

L.   Vit. 


lequel  mi  passe  de  la  \  allée  parcourue  par 
celle    rivière,  dan-  celle   du   C.auca.  Je   me 

-ni-  mis  en  route  avec  mon  domestique  cl 
nu  guide,  en  compagnie  d'une  caravane  de 
chercheurs  de  mines  d'or,  avec  lesquels  je 
devais  marcher  de  conserve  pendant  la 
première  journée.  Ibagué  esl  à  1323  mètres 

nU-dcSSUS  du  niveau  de  la  nier,   cl  Sfl  Icni- 

péralure  moyenne  est  de  21°,8.  Outre  la 
rivière  de  Magdalena,  cette  ville  est  en- 
core baignée  par  le  Combcyma,  torrent 

qui  soit  du  pied  du  Tolima,  ancien  \olean, 

qui  esl  le  pic  le  plus  élevé  de  la  Chaîne 

(le-   \iulcs.  dans  celle  partie  de  la  N'"'  (irc- 

nade.  in  sortanl  d'Ibaguc,  on  commence 


à  monter,  en  laissant  sur  la  droite  le  cône 
neigeux  du  volcan.  Le  chemin  esl  le  plus 
abominable  que  j'aie  vu  dan-  ci'  pays,  où 
j'en  connais  cependant    beaucoup    qui    ne 

valent  guère  mieux.  Jusqu'à  ces  dernières 
années,  comme  du  temps  de  .M.  de  lluiu- 
boldt,  ou  u'\  passai!  qu'en  Cargueros, 
c'est-à-dire  à  dos  d'hommes,  .le  ne  sais 
plu-  quel  Président  de  la  République 
grenadine,  étant  tombé  avec  sa  monture 
humaine  cl  avant  failli  se  eas-er  le  cou, 
on    a    employé    les    galérien-   à    ouvrir  un 

sentier  où  les  mules  peuvent  passer.  Quand 
il  fait  -ce,  l<-  chemin  esl  abordable,  mais 
le-  pluies  j  creusent  des  abîmes.  11  pieu- 


PjEONIA  MOUTAN,  TRIOMPHE  de  gand. 


alternatives  de  gel  et  de  dégel,  qui 
les  fatiguent  et  en  détruisent  les  bou- 
lons. —  De  l'air,  en  soulevant  les  pan- 
neaux, de  l'ombre  alors  qu'un  soleil 
traitreux  succède  le  matin  à  un  excès 
de  gelée  qui  aurait  pu  avoir  transpercé 
le  vitrage. 

Si  par  contre  un  très-beau  temps, 
tout-à-fait  exempt  de  gelée,  vient  à  se 
produire,  et  ce,  avec  continuité  sauf 
quelques  entr'actes  de  petites  pluies 
lièdes,  —  on  enlève  vitrages  et  coffres, 
et  les  plantes  seront  beureuses  de  se 
retrouver  en  liberté ,  avec  le  peuple 
non  privilégié  du  jardin. 

Les  pivoines  en  arbre  aiment  beau- 
coup la  terre  de  bruyère  mêlée  à  du  très- 
vieux  terreau  consommé. 

Elles  se  multiplient  soit  par  la  divi- 
sion du  pied,  soit  de  boutures  très-len- 
tes à  reprendre,  soit  de  greffes  sur  le 
type,  soit,  ce  qui  est  préférable,  sur 
tronçons  de  racines  de  la  pivoine  de 
Chine  (Pœonia  edulis),  opération  qui 
se  pratique  ici  à  la  lin  de  juin  à  l'aide 
de  bois  aoùlé,  de  l'année  même. 

On  se  garde  de  prendre  pour  sujet  la 
racine  de  la  pivoine  odieinale  (Vœonia 
offlcinalis)j  ce[[e-ci  repoussant  constam- 
ment du  pied,  serait  trop  portée  à  lais- 
ser sans  sève  la  partie  utilisée,  la  partie 
de  la  racine  anoblie,  pour  nous  servir 


du  terme  sacramentel  allemand  ;  le 
tronçon  sur  lequel  on  aurait  greffe  se 
dessècberait  et  toute  la  vie  se  reporterait 
sur  les  rejets  du  sauvageon.  • 

L'opération  de  la  greffe  en  fente  ou 
à  la  Pontoise  étant  achevée,  l'adhérence 
des  greffes  assurée  par  l'application  bien 
parfaite  des  parties  retenues  solidement 
à  l'aide  d'un  fil  de  plomb,  on  porte  les 
pots  dans  un  coffre  recouvert  de  châssis 
vitrés  et  on  les  y  enterre  jusqu'au  re- 
bord inclus.  Durant  les  premières  se- 
maines on  ombrage  soigneusement  ;  les 
arrosemenls  sont  modérés. 

Pendant  l'hiver  on  préserve  du  froid 
en  entourant  le  coffre  de  litière  sèche 
ou  de  terre,  et  de  l'humidité  par  l'ab- 
stention de  tout  arrosement;  ou  bien  on 
se  contente  de  placer  les  pots  dans  quel- 
que compartiment  d'une  serre  froide  ou 
dans  une  orangerie. 

Les  rameaux  greffés  se  développent 
au  printemps;  on  relâche  alors  les  li- 
gatures, on  dépote  et  l'on  enterre  les 
mottes  île  telle  sorte  que  la  base  de  la 
greffe  soit  recouverte  de  terre,  afin  do 
l'affranchir  eu  provoquant  l'émission 
de  racines  à  l'endroit  où  s'est  formé  le 
bourrelet. 

Le  sol  servant  à  la  plantation  sera 
formé  de  terre  de  bruyère  mêlée  pat- 
tiers  à  du  terreau  de  feuilles  bien  cou- 


vait quand  je  suis  entré  dans  le  Quindiu; 
plusieurs  de  mes  compagnons  mirent  pied 
à  terre  et  cheminèrent  avec  les  guides. 
Pour  soutenir  l'honneur  national,  je 
restai  sur  ma  mule,  qui,  au  risque  de  sa 
vie  et  de  la  mienne,  me  précipita  plusieurs 
fois  dans  des  trous  d'où  nous  sortîmes, 
l'un  partant  l'autre,  avec  une  cuirasse  de 
fange.  Ces  sentiers,  qu'on  nomme  ici  des 
routes,  sont  souvent  inclinés  à  plus  de 
45  degrés.  Tantôt  lu  terrain  est  dur  et 
glissant,  et  alors  c'est  comme  une  mon- 
tagne russe  couverte  de  verglas;  tantôt 
la  terre  est  détrempée  cl  on  y  enfonce 
sans  savoir  jusqu'où.  Au-delà  d'Ibagué, 
on  ne  rencontre  que  deux  ou  trois  cabanes, 
pendant  les  deux  premières  journées;  à  la 
troisième,  il   faut  camper  dans  les  bois. 


C'est  à  cette  Iroisième  journée  de  marche 
qu'on  trouve  les  premiers  Ceroxtjlon ,  à 
une  hauteur  à  peu  près  égale  à  celle  du 
plateau  de  Bogota,  c'est-à-dire  à  2041  mè- 
tres environ.  Ils  y  forment  des  futaies 
épaisses,  semblables  à  celles  de  pins  serrés 
que  je  me  rappelle  avoir  vues  dans  l'Ar- 
dèche,  et  qui  présentent  l'aspect  de  colon- 
nades ou  d'uu  dock  rempli  de  mats  de 
navires.  Leurs  Ironcs  droits,  de  I  à  2 
mètres  de  circonférence,  s'élèvent  à  25, 
30,  40  et  jusqu'à  50  mètres  de  hauteur; 
Humholdt  assure  même  en  avoir  vu  de 
C0  niètres,  ou  180  pieds.  Leur  cime  est 
un  gigantesque  bouquet  de  feuilles;  quand 
au  tronc,  il  est  lisse,  blanc  et  souvent  cou- 
vert d'un  petit  lichen  rose,  sur  le  côté  qui 
regarde  le    Paramo  et  les  glaciers.  L'en- 


i  PJSONIA  MiHTAN, 

sommé  el  a  tl « •  la  bonne  lerre  de  pota- 
ger; un  lion  drainage  esl  indispensable 
dans  les  terrains  humides. 

Dans  nos  contrées,  l'élève  de  la  pi- 
voine en  arbre  esl  une  œuvre  de  pa- 
lîence,  en  ce  sens  que  trois  années 
au  moins  doivent  s'écouler,  avant  que 
l'on  puisse  se  considérer  comme  pro- 
priétairede  solides  exemplaires,  possé- 
dant toutes  les  qualités  requises  pour 
donner  de  grandes,  bien  majestueuses 
fleurs.  Mais  aussi ,  après  cela,  peut-on 
montrer  chaque  année  ce  qu'on  trouve 
si  rarement  ailleurs,  de  ces  nobles  vé- 
gétaux du<  à  la  persévérante  patience 
de  celui   qui   les  aura  élevés. 

Les  amateurs  trouveront  dans  le  com- 
merce des  pieds  tout  formés  de  2,  .1, 
1  ans  d'âge,  mais  il  faudra  bien,  malgré 
cela,  que  ces  plantes  transplantées  aient 
passé  encore  trois  années  dans  leur  nou- 
velle résidence  pour  se  montrer  dans 
toute  leur  splendeur;  une  pivoine  trans- 
plantée met  longtemps  à  se  refaire  el  ne 
donne  d'abord  que  des  llcurs  quasi  sim- 
ples, accident  qui  se  produit  parfois 
même  chez  les  fleurs  les  plus  pleines. 

Péroraison  !  —  Apres  avoir  détruit, 
anéanti,  faut-il  dire,  tout  bon  sentiment, 
toute    sympathie    pour   ces    plantes  — 


TRIOMPHE  DE  GAND. 

'  sommes-nous    bien    venu    encore  à   en 
.  recommander  la  culture'.' — Oui  et  non  : 

—  .Non  !  s'il  s'agit  de  conseils  à  d< er 

;i  ces  amateurs  impatients  qui,  par  exem- 
ple, se  proeurent  à  grands  Irais  des 
arbres  tout  faits,  pour  jouir  plus  tôt  de 

leur décrépitude  (de  celle  de  leurs 

arbres,  s'entend);  oui!  si  nous  avons 
devant  nous  des  amateurs  miim  s ,  qui 
savent  accorder  à  un  végétal  le  temps 
qui  lui  est  indispensable  pour  s'établir, 
pour  croître,  se  fortifier,  devenir  adulte 
el  arriver  enfin  à  cet  état  de  perfection, 
qui  permette  ;i  la  plante  de  donner  tout 
ce  qu'elle  montrerait  dans  son  pays  na- 
tal, et  mieux  encore.  — A  ces  amateurs- 
là,  recommandons  les  Pivoines,  et  loul 
particulièrement  le  Triomphe  de  Gand, 
obtenu  de  graines  par  .M.  Jean  Van 
(jeert,  le  doyen  des  horticulteurs  gan- 
tois. .Nous  lui  avons  emprunté  de  jolis 
exemplaires  dans  l'intention  de  les  distri- 
buer, en  échange  de  deux  ou  trois  gui- 
nées,  aux  amateurs  assez  courageux  pour 
laisser  s'écouler  trois  à  quatre  prin- 
temps... avant  d'être  à  même  de  mon- 
trer ii  toute  leur  contrée  lune  des  plus 
belles  pivoines  sous  le  rapport  de  la 
forme,  la  plus  belle  par  sun  coloris. 

L.    VII. 


semble  de  celte  forci  est  d'un  effet  saisis- 
sant. Une  grande  brise  soufflait  au  moment 
OÙ  je  me  trouvais  sur  ces  hauteurs,  Cl 
toutes  ces  immenses  flèches  se  balançaient 
comme  les  mâts  d'une  escadre  à  l'aucre, 

SOUS  la  boule.  Au  pied  des  arbres,  la  végé- 
tation esl  très-fournie,  trop  fournie  même, 
car  il  esl  souvent  difficile  de  trouver,  an 
milieu  de  ces  broussailles,  les  graines  des 
Ceroxylon,  qui  sont  à  peine  grosses  comme 
des  billes  d'écolier.  Le  régime  ne  tombe 
jamais  loul  d'une  pièce,  ce  qui  rendrail  la 
cueillette  aisée.  Le  spadicc  fleuri  forme 
une  hc  Ile  grappe  jaune  d'or;  les  fruits  mûrs 
sont  rouges. 

Ces  l"'i^  de  palmiers  s'étendent  jusqu'au 
Pan ),  c'est-à-dire  dans  une  zdne  com- 
prise entre  2,500  cl  3,500  mètres,  et  par 
des  températures  de   11  à  8  degrés  ccnli- 


grades(l).  Le  terrain  est,  je  crois,  formé  de 
granil  désagrégé,  et  on  y  trouve  peu  de 
pierres.  Je  vous  enverrai  prochainement 
par  un  de  mes  amis,  qui  va  à  Paris,  un  pa- 
quet de  graines  de  Ceroxylon,  el  en  outre 
quelques  Qeurs  desséchées  que  j  ai  cueillies 
au  pied  de  ces  arbres.  Ce  sont  quelques 
Fuchsias,  des  Bégonias  et  des  Passiflores. 


(I)  Quelque  basses  que  paraissent  ces  tempé- 
ratures, elfes  *"ni  cependant  exactement  prises, 
ainsi  qu'on  peut  le  verilier  pai  le  calcul.  Lobsi  i 

\  :ii  itni  dé ire  que  la  température  moyenne  dé- 

eroîl  à  très-peu  près  d'un  degré  centigrade  par 
180  mètres  d'altitude,  un  peu  plus  ou  un  peu 
iri'iin-.  suivant  les  lieux.  Or,  sous  la  latitude 
d'tbagué,  la  température  moyenne  aunuclle,  au 
bord  de  la  mer,  esl  de  28°j  appliquant  la  loi  ci- 
dessus,  ""  trouve  effectivement  qu'a  2300  mètres 
la  température  moyenne  esl  de  I»  ;l-,  et  qu'à 
3500  mètres  elle  se  réduit  à  8e  ,20. 


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DENDROBIUM        DENSIFLORUM       Lini 
nontaii 


.Vnv    l 


1397. 


DMDROBIUI  DENSIFLORUII ,  w; 


VLL. 


Orchidaceœ. 


CHARACT.  GENER.  —  Vide  supra,  série  I, 
vol.  III,  N»  220. 

CHARACT.  SPECIF.  —  Caulibus  articulatis  cla- 
vatis  pendulis  aptce  foliosis,  foliis  oblongis  accitis 
nervosis,  racemis  lateralibus  multifloris  foliis  lon- 
gioribus  :  juuiprîbus  strobiliformibus,  bracteis 
oblongis  plicatis  recurvis,  pedicellis  longioribus, 


sepalis  patentissimis  ovatis  oblusis,  pclalis  eonfor- 
mibus  majoribus,  iabello  majore  rtiomboideo  un- 
guiculato  serrulato  retuso.  Li.vdl. 

Oenrlroblum  dcngilloru m  .  Wall.  Cal. 
N°  201)0  Li.ndl.  in  Wall.  PI.  as.  rar.  N»  40.  Gen. 
el  Sp.  Orchid,  pi.  I,  p.  !>0.  —  IIook.  Bat.  Mag. 
5418. 


Inlroiluit   du   Bootan  ,     ainsi    qu'un  j 
grand    nombre  de  ses  congénères,  cet 
mile  Dendrobium,  dont  l'acquisition  est 
à  la  portée  de  tous  les  amateurs,  se  dis-  | 
lingue  par  son  port  trapu,  parsespseu-  j 
do-bulbes    comparativement    courts  et  f 
gros,  par  sa  constante  propension  à  se  j 
mettre  à  (leurs,  par  la  grande  et  large 
dimension  de  ses  racèmes,   par  les  in- 
nombrables fleurs  qui  se  montrent  bien 
autrement  serrées  que  dans  la  peinture 
ci-contre,   puisqu'elles   se   touclicnt  de 
toute  part  et  forment  pour  ainsi  dire  un 
globe  sans  interstices;  par  la  beauté  du  | 


coloris  d'un  jaune  cire,  d'une  pureté 
dont  jamais  aucun  pinceau  ne  saurait 
imiter  la  fraîcheur. 

Nous  avons  maintes  fois  bésilé  de 
comprendre  cette  admirable  plante  dans 
noire  Iconographie,  parce  que  le  dessin 
ne  rendait  pas  toute  la  beauté  du  modèle. 
«  Impossible,  nous  objectait  noire  des- 
sinateur, de  représenter  les  fleurs 
comme  elles  se  mollirent  sur  la  plante; 
le  peintre  ne  saurait  rien  tirer  de  mon 
dessin,  si  je  laisse  les  fleurs  s'enlre- 
loucher,  nous  ne  produirons  qu'un  pla- 
card jaune  sans  effet.  »  11  nous  a  donc 


Ces  plantes  vous  montreront  que  la  région 
des  Céroxylons  est  excessivement  humide. 
Y  a-t-il  des  localités  analogues  au  sommet 
de  l'Atlas?  Je  n'imagine  pas  que  nous 
puissions  acclimater  ce  palmier  dans  les 
Alpes  ou  les  Pyrénées,  car,  s'il  va  presque 
à  la  limite  des  neiges,  il  n'y  entre  pas. 
Après  avoir  passé  une  journée  dans  ces 
belles  solitudes,  je  suis  revenu  sur  mes 
pas  et  retourné  à  lbagué.  Mon  excursion 
avait  duré  six  jours.  Je  ne  suis  pas  allé  du 
l'autre  côté  de  la  Cordillère,  parce  que  cela 
m'eut  entraîné  trop  loin;  le  temps  me 
manquait,  el  d'ailleurs  j'avais  vu  ce  que  je 
voulais  voir.  Au  surplus,  on  se  battait  dans 
le  Cauca,  et  la  guerre  civile  m'eût  barré  le 
passage.  Je  me  promets  cependant  de  re- 
tourner dans  le  Quindiu,  si  je  le  puis,  car, 
en  dépit  des  fatigues  et  des  dangers,  com- 
pagnons inséparables  de  semblables  voya- 


ges, il  y  a  des  moments  où  le  spectacle 
qu'on  a  sous  les  yeux,  est  si  magnifique, 
qu'on  se  trouve  largement  payé  de  sa 
peine.  » 

Comme  le  dit  fort  bien  M.  de  Geoffroy, 
le  Céroxylon  des  Andes  ne  sera  jamais  na- 
turalisé dans  les  Alpes  et  les  Pyrénées,  qui, 
de  la  base  au  sommet,  sont  couvertes  de 
neige,  en  hiver;  il  ne  le  sera  pas  davantage 
dans  l'Atlas  qui  est  torride  en  été  et  peut- 
être  encore  trop  froid  dans  la  mauvaise 
saison;  mais  peut-on  raisonnablement  es- 
pérer le  voir  atteindre  dans  les  serres  celte 
haute  taille  et  cette  luxuriance  de  feuillage 
qui  en  l'ont  toute  la  valeur?  Assurément 
non;  un  tel  arbre  est  fait  pour  vivre  à  ciel 
ouvert.  Hors  de  ses  montagnes  natales, 
nous  ne  voyons  que  les  Açorcs  et  les  côtes 
océaniques  de  l'Europe  méridionale,  celles 
du  Portugal  et  de  l'Espagne,  où  il  ait  quel- 


G  DENDROBIUM   DENSIFLORUM,  Wall. 

fnllu  renoncer  à  fnirc  modifier  ce  dessin  serait  le  résultat  de  trop  d'humidité, 
et  nous  nous  sommes  réservé  de  signaler  ]  Quel  ravissant  spectacle  qu'un  groupe 
à  nos  lecteurs  cette  partie  incorrecte  de  de  Dendrobium  entremêlé  de  fougères, 
noire  planche.  Kilo  contient  également  au  feuillage  desquelles  se  marient  si 
en  dessin  réduit,  la  vue  du  port  de  la  hien  leurs  féeriques  (leurs! 
plante;  mais  ici  encore  les  racèmes  sont  Qu'ils  sont  disgracieux  ces  Dendro- 
plus  longs  qu'on  ne  les  a  figurés.  bium,  aux  pseudo-bulbes  longs,  effilés, 

A  tout  cela  près,  noire  planche  ne  dénudés,  que  piaulent  ces  prosaïques 
diffère  pas  toto  cœlo  de  l'original,  que  jardiniers  quand  ils  les  dressent  vertica- 
nous  voudrions  montrer,  exhibera  tout  lement,  les  lient  comme  ils  le  feraient 
amateur,  qui,  possédant  une  petite  serre  i  d'un  fagot!  Tout  cela  est  d'une  raideur 


chaude,  voudrait  l'orner  de  quelques 
orchidées  d'élite,  d'une  culture  et  d'une 
floraison  faciles;  nous  ne  saurions  dans 
ce  but  leur  recommander  avec  trop 
d'instance  le  Dendrobium  densiflorum. 

Tout  le  secret  de  la  culture  des  Den- 
drobium et  de  mille  autres  orchidées 
consiste  à  ne  leur  donner  beaucoup  de 
chaleur  et  d'humidité,  que  lorsque  com- 
mencent à  poindre  leurs  boutons  à 
fleurs,  et  à  les  tenir  sevrés  d'eau  et  d'une 
atmosphère  trop  chaude,  pendant  la  sai- 
son de  leur  repos. 

10  à  12°  Réaum.  suffisent  pendant 
celte  dernière  période.   Dans   tous  les 


désespérante.  —  La  nature  a  placé  les 
Dendrobium  de  façon  à  permettre  à  leurs 
pseudo-bulbes  de  se  poser  sur  les  bran- 
chages voisins  dont  les  feuilles  les  pro- 
tègent tout  en  masquant  la  nudité  de 
leurs  liges  et  ne  laissent  en  évidence 
que   leurs    seules   fleurs  majestueuses. 

Multiplication  par  la  division  du  pied, 
peu  avant  sa  rentrée  en  végétation. 

Consultez,  pour  plus  de  détails,  la 
Flore,  T.  IX,  page  249,  etc. 

Dans  cet  ouvrage  sont  figurés  les 
Dendrobium  albo-sanrjuineum ,  amboi- 
nense,  bigibbum,  cretaceum,  Dalhou- 
sieanum ,    densiflorum,    Devonianum, 


cas,  l'humidité  doit  marcher  de  pair  ,  Fakoneri,  l'armeri,  formosum,  helero- 
avec  la  température  ambiante;  l'excès  |  carpum,  macranthum}  l'axloni  et  le 
de  l'une  aurait  pour  conséquence  soit  la  ;  Pierardi  latifolium.  —  Le  D.  crepida- 
chule  des  boutons  que  causerait  un  air1  tum,  sur  chantier,  paraîtra  bientôt  aussi, 
trop    sec,     soit    leur    éliolemenl    qui  L.  VII. 


que  probabilité  de  réussir.  Peut-ètreaurait- i  fait.  Dans  tous  les  cas,  s'il  refusait  d'y 
il  encore  quelques  chances  sur  ces  points  j  croître,  ce  serait  plus  probablement  par 
étroits  du  littoral  méditerranéen  où  l'oran-  I  l'effet  de  la  chaleur  et  de  la  sécberesseque 
ger  et  le  citronnier  passent  impunément    par  celui  du  froid.  Ndn. 

l'hiver  en  plein  air.  L'essai  devrait  en  être 


t  1250.    L'HIVER     I8S0-I86I     EN    ANGLETERRE. 


Le  froid  parait  avoir  sévi  avec  une  non 
moins  grande  intensité  dans  certaines 
contrées  de  l'Angleterre  que  sur  le  Conti- 
nent. D'après  les  observations  de  M.  Lowe, 
insérées  dans  le  Gurdeners'  Chronicle,  le 
25  décembre  à  7  heures  du  matin  le  ther- 
momètre placé  à   l,n,25  du  sol  marquait 


—  8°  Fahrenheit  (22°, 78  centigrades); 
tandis  qu'un  deuxième  thermomètre  placé 
sur  la  neige  est  descendu  ■ —  15°, 5  Fan. 
(25°, 17  centig.).  De  mémoire  d'homme  on 
ne  se  rappelle  pas  dans  ce  pays  d'un  froid 
aussi  extraordinaire. 


MÏSCELLANÉES. 
f  1251.    LE    SETARIA    JAPONICA    OU    GRAND    MILLET    DU    JAPON. 


Cette  nouvelle  variété  de  millet  remar- 
quable par  ses  dimensions  extraordinaires, 
n  été  introduite,  il  y  a  quelques  années,  du 
Japon  aux  Etats-Unis  par  un  des  lieutenants 
de  l'expédition  américaine  qui  visita  ces 
contrées  de  18S3  à  1850,  sous  le  comman- 
demanl  du  corn.  Perry.  Elle  a  bientôt 
excité  à  un  haut  degré  l'attention  des 
agriculteurs  de  ce  pays.  En  effet,  il  paraît 
qu'elle  produit  en  grande  abondance  un 
fourrage  que  les  bestiaux  préfèrent  à  tout 
autre,  aussi  bien  en  vert  qu'à  l'état  sec. 
La  Société  d'Agriculture  des  États-Unis, 
dans  sa  7a  exposition  annuelle  tenue  à 
Chicago,  l'a  jugée  digne  de  recommanda- 
tion et  lui  a  décerné  un  certificat  de 
mérite. 

Dans  les  pays  plus  chauds  que  le  noire, 
dans  le  midi  de  la  France,  par  exemple, 
cette  plante  présentera  un  double  intérêt; 
ses  graines  y  mûriront  facilement.  Elles 
sont  très-nutritives  et  donnent  une  farine 
très-propre  à  la  panification. 

Le  Setaria  japonica,  par  son  ample 
feuillage  et  son  port  gracieux,  mérite  aussi 
d'être  cultivé  comme  plante  ornementale. 
On  peut  le  semer  en  place  dès  que  les  ge- 
lées ne  sont  plus  à  craindre.  Il  réussit 
mieux  dans  les  sols  sablonneux  que  dans 
les  sols  argileux. 

Les  engrais  et  les  amendements  activent 
sa  végétation  déjà  naturellement  vigou- 
reuse. 

Serait-ce  de  ce  Millet  qu'il  est  question 
dans  la  IVolice  sur  la  végétation  du  Japon 
que  nous  reproduisons  plus  loin? 

Des  graines  de  cette  belle  graminée  ar- 
riveront incessamment  d'Amérique  à  l'Eta- 
blissement Van  Houtte  (voir  Prix-Cou- 
rant  N°  85,  page  44). 

Ed.  P. 


t  1252.  UTILITE  CULINAIRE  DE  LA  LUZERNE. 

Les  jeunes  feuilles  de  la  Luzerne  peu- 
vent être  utilisées  au  printemps  et  four- 
nissent ainsi  un  légume  très  savoureux  et 
sain;  à  cet  effet  les  feuilles  doivent  être 
séparées  des  pétioles  (queues)  et  être  cuites 
et  préparées  comme  les  épinards. 

(Bonpl.) 


MISCELLANEES. 


t  1253.    LES    GRANDES    SERRES    AU    XIXe    SIECLE. 


Cicéron  écrivait  un  jour  à  un  de  ses 
amis  :  Hortos  œdificavi pulcherrimos,  j'ai 

bàli  des  jardins  superbes.  Dans  ces  trois 
mots,  le  grand  orateur  exprimait  le  trait 
saillant  de  l'horticulture  de  son  temps. 
Véritables  musées  d'architecture  et  de 
sculpture,  les  jardins  d'alors  répondaient 
à  de  toutes  autres  idées  que  celles  de  notre 
siècle;  la  pierre,  le  marbre,  les  eaux  jail- 
lissantes en  faisaient  presque  tous  les  frais  ; 
les  arbres  et  les  arbustes  n'en  étaient  que 
l'accessoire. 

Les  goûts  ont  bien  changé  depuis,  ou 
plutôt  le  jardinage,  en  s'introduisant  chez 
les  peuples  du  nord,  a  revêtu  un  caractère 
plus  en  harmonie  avec  le  tempérament 
mélancolique  et  rêveur  des  hommes  de 
leur  race.  Au  nord,  les  grands  massifs 
d'arbres,  l'ombre,  les  vertes  pelouses  et 
les  fleurs;  au  midi  les  arbustes  toujours 
verts,  au  tronc  noueux,  aux  feuilles  coria- 
ces, qui  n'interceptent  pas  les  rayons  du 
soleil,  et  au-dessus  desquels  dominent  les 
œuvres  de  l'homme.  Entre  ces  deux  gen- 
res d'horticulture,  il  n'y  a  pas  moins  de 
différence  qu'entre  les  blonds  enfants  de 
la  Germanie  et  l'agreste  Samnite  ou  l'Hel- 
lène à  l'imagination  vive  et  aux  poétiques 
fictions. 

Mais  par  le  progrès  même  des  choses, 
nous  voici  revenus,  daus  un  certain  sens, 
à  la  méthode  des  anciens.  Sous  nos  climats 
septentrionaux  où  l'hiver  occupe  près  des 
Jeux  tiers  de  l'année,  il  faut  bâtir,  non 
plus  en  marbre  et  en  porphyre,  mais  en 
1er  et  en  verre,  pour  abriter  l'armée 
frileuse  des  végétaux  exotiques.  Aujour- 
d'hui donc,  un  riche  amateur  peut 
s'écrier  comme  Cicéron  :  Hortos  œdificavi, 
et  peut-être  ses  jardins  ne  seraient-ils  pas 
inoins  artistiquement  bâtis  que  ceux  de 
Tusculum.  C'est  qu'en  effet  pour  élever 
ces  gigantesques  palais  de  verre,  il  faut 
beaucoup  d'art  et  même  beaucoup  de 
science. 

L'archileclureborticolca  marché  à  grands 
pas,  depuis  le  commencement  du  siècle. 
Pour  s'en  faire  une  idée,  il  suffit  de  compa- 
rer quelques-unes  des  serres  les  plus  mo- 
dernes avec  ces  débris  qui  nous  restent  çà 
et  là  des  constructions  de  même  genre  de 
la  fin  du  siècle  dernier.  11  fallait  d'ailleurs 


qu'elle  suivit  les  progrès  du  jardinage  lui- 
même,  dont  le  répertoire  s'est  démesuré- 
ment agrandi  dans  le  même  laps  de  temps. 
Les  difficultés  ont  été  grandes,  mais  que  ne 
peut  une  persévérante  activité?  Certes, 
César  eût  été  bien  étonné,  si,  au  moment 
où  il  envahissait  la  Grande-Bretagne,  un 
barde  fût  venu  lui  annoncer  qu'un  jour, 
dans  cette  île  si  froide,  si  brumeuse,  croî- 
traient et  fleuriraient,  sous  la  tutelle  d'un 
peuple  industrieux,  les  Palmiers  de  l'Ara- 
bie et  les  Aromates  de  l'Inde.  La  merveille 
cependant  s'est  réalisée  sous  nos  yeux,  et 
qui  sait  si  elle  n'est  pas  le  prélude  de 
merveilles  encore  plus  grandes?  Dans  cet 
étonnant  résultat,  la  première  part  revient 
indubitablement  à  la  science  architectu- 
rale, grandement  aidée  d'ailleurs  par  les 
progrès  de  la  métallurgie  et  de  la  vitrerie; 
mais  la  seconde  appartient  à  l'art  plus 
modeste  du  chaudronnier  et  du  fumiste, 
car  sans  de  bons  appareils  de  chauffage, 
la  plus  belle  structure  vitrée  ne  serait 
qu'un  luxe  inutile  et  ruineux. 

Dans  les  pages  qui  vont  suivre,  nous 
ferons  sucessivement  passer  sous  les  yeux 
des  lecteurs  une  série  de  gravures  repré- 
sentant les  serres  les  plus  remarquables 
de  l'Europe.  Hàtons-nous  de  dire  que  nous 
n'avons  pas  pour  cela  l'intention  de  faire, 
nous,  un  cours  ex  professo  sur  le  sujet;  la 
tache  serait  au-dessus  de  nos  forces  et  ne 
pourrait  être  traitée  utilement  que  par 
un  homme  du  métier;  encore  ne  profite- 
rait-elle que.  très-peu  à  la  grande  majorité 
des  lecteurs. 

C'est  dans  le  Boolc  of  the  garden  de 
M  Intosh  que  nous  puisons  nos  renseigne- 
ments et  nos  figures,  mais  dès  maintenant 
nous  avons  h  regretter  de  ne  pas  y  trouver 
celle  de  la  grande  serre  de  Chatsworth. 
A  l'intérieur,  l'aspect  de  cette  serre  est  im- 
posant; mais  vue  de  dehors,  l'effet  archi- 
tectural est  presque  nul;  la  seule  chose  qui 
frappe  ici,  est  la  grandeur  de  l'édiûce, 
grandeur  qui  ressort  même  au  milieu  d'un 
entourage  de  végétaux  de  dimensions  peu 
communes.  L'impression  est  toute  autre, 
lorsqu'on  entre  dans  la  serre  par  son  por- 
tail grandiose;  il  semble  que  l'on  pénètre 
dans  un  monde  nouveau.  Sa  longueur  est 
de  -28'2  [lieds  (85m,99),  sa  largeur  de  120 


t-3 


as 


Ph 


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TOME   IV,  2e  SÉRIE  (1859) 


10 


MISCEI.LAXEES. 


(37m,43),  ce  qui  lui  donne  une  surface 
de  53,840  pieds  carrés  (3143m,73).  La 
hauteur  est  de  60  pieds  (18"y287).  A  25 
pieds  (iS1")  du  sol,  un  balcon  rail  le  tour 
de  la  nef  centrale;  on  y  monte  par  un 
escalier  taillé  dans  un  rocher.  Une  large 
promenade  circule  le  long  des  parois  vi- 
trées, en  laissant  cependant  assez  d'espace, 
entre  elle  et  les  parois,  pour  recevoir  des 
étagères  chargées  de  plantes  en  pots.  Une 
allée  spacieuse  traverse  en  droite  ligne 
toute  la  construction,  en  passant  par  le 
centre,  où  elle  est  coupée  h  angles  droits 
par  une  allée  transversale.  La  forme  géné- 
rale de  l'édifice  est  celui  de  plusieurs  de 
nos  cathédrales  du  moyen-âge  :  une  nef 
et  deux  grandes  ailes  latérales;  la  char- 
pente en  est  toute  en  bois,  et  les  vitres 
en  sont  fort  grandes. 

Cette  belle  construction  est  due  à  sir 
Joseph  Paxton,  jadis  simple  jardinier, 
(Imit  le  génie  architectural  s'est  révélé 
dans  cette  circonstance  et  s'est  si  bien 
établi  que,  quelques  années  plus  tard,  le 
gouvernement  anglais  lui  confia  le  soin 
d'élever  le  palais  vitré  de  l'exposition 
universelle  de  Londres  et,  en  dernier  lieu, 
celui  de  Sydenbam.  Elle  fait  aussi  beaucoup 
d'honneur  à  feu  le  Duc  de  Devonshire,  qui 
n'a  pas  reculé  devant  la  dépense,  guère 
iniiins  colossale  que  sa  grande  serre  de 
Chatsworlh. 

La  planche  ci-contre  (page  9)  donne  une 
idée  de  la  forme,  des  proportions  relatives 
et  du  genre  architectural  d'une  autre 
grande  et  magnifique  serre,  dessinée  par 
M.  Richard  Turner,  Esq.,  de  Dublin,  un 
des  premiers  constructeurs  de  serres  du 
temps  présent.  Le  vaisseau  de  cette  con- 
struction est  tout  en  fer.  Les  grosses  piè- 
ce-; de  la  charpente  sont  en  fonte;  les 
astragales  et  autres  pièces  analogues,  en 
fer  battu,  et  proviennent  des  ateliers 
d'Iiammersmilb,  dont  la  réputation  dans 
ce  genre  de  travail  est  européenne.  Sans 
entrer  dans  de  longs  détails  sur  la  beauté 
extérieure  de  l'édifice  et  sur  son  élégance 
intérieure,  nous  ajouterons  que  la  fumée 
est  conduite,  par  un  canal  souterrain,  à  une 
distance  considérable,  où  elle  s'échappe 
par  une  cheminée  columnaire,  qui  est  elle- 
même  un  ornement  approprié  au  site  cn- 
■\  ironnant. 

Une  disposition  qu'il  est  utile  de  faire 
remarquer  ici,  c'est  que  la  nef  centrale 
peut  être  facilement  isolée  des  deux  ailes, 


par  une  cloison  vitrée.  Cette  disposition  a 
été  ménagée  pour  le  cas  où  on  voudrait 
diviser  la  serre  en  compartiments  de  tem- 
pérature différente.  On  pourrait,  par 
exemple,  réserver  le  pavillon  central  aux 
plantes  tropicales,  et  les  ailes  à  des  plan- 
tes  de  pays  tempérés. 

Quoique  le  principe  de  la  construction 
des  serres  soit  toujours  et  partout  le 
même,  la  forme  de  ces  édifices  est  sus- 
ceptible de  bien  des  modifications.  Notre 
planche  (page  1 1)  en  montre  une  de  forme 
circulaire;  c'est  celle  du  parc  de  Dalkeitb. 
Primitivement,  elle  était  destinée  à  occu- 
per le  centre  d'un  parterre  de  fleurs; 
mais  il  parait  que  ce  projet  est,  si  non 
abandonné,  du  moins  ajourné  à  nouvel 
ordre.  Cette  serre  est  remarquable  parla 
richesse  et  l'ornementation  de  son  archi- 
tecture, et  elle  fait  grand  honneur  à  la 
Duchesse  de  Buccleugh,  sa  propriétaire, 
qui  en  a  conçu  l'idée,  comme  aussi  à 
M.  William  liurn,  Esq.,  l'éniincnt  archi- 
tecte qui  a  présidé  à  son  érection.  C'est 
probablement  le  morceau  architectural  de 
ce  genre  le  mieux  élaboré  et  le  plus  beau 
qui  soit  en  ce  moment  dans  le  royaume 
d'Angleterre.  Malheureusement,  le  site  en 
est  mal  choisi  ;  il  est  trop  bas,  car  il  est 
au  fond  d'une  vallée  et  très  près  de  la 
rivière  qui  y  coule,  au  lieu  d'occuper  une 
éminence  ou  un  relief  du  terrain.  Une 
construction  comme  celle-ci  aurait  dû  se 
trouver  sur  un  point  très  en  évidence, 
entouré  d'un  jardin  fleuriste  d'un  style 
recherché,  avec  l'accompagnement,  obligé 
ici,  de  terrasses,  de  gradins  superposés, 
de  vases,  de  statues  et  autres  accessoires 
propres  à  faire  ressortir  les  belles  propor- 
tions de  l'édifice.  Un  escalier  de  quatre 
marches  et  une  terrasse  d'environ  trois 
pieds  de  haut  et  qui  fait  le  tour  de  la 
serre,  ne  suffisent  pas  pour  produire  cet 
clfct.  Toutefois,  vu  la  défectuosité  du  site, 
il  n'était  guère  possible  de  faire  mieux. 

La  belle  serre  de  Dalkeitb,  ainsi  qu'on 
en  peut  juger  à  première  vue  sur  la  figure, 
est  bàlic  en  pierre,  mais  de  manière  à  di- 
minuer le  moins  possible  la  lumière.  A 
\iai  dire,  c'est  une  grande  cage  de  pierre, 
dont  les  barreaux,  la  base  et  le  cintre  sont 
les  seules  parties  maçonnées.  La  pierre  est 
le  beau  grès  blanc  d'Ecosse;  malheureuse- 
ment il  arrive  à  cette  pierre  ce  qui  arrive 
à  toutes  celles  de  même  consistance  et  qui 
sont  exposées  à  l'air  sous  ce  climat  septen- 


BU 


OC 


ce 
ce 


12 


MM  l'.I.I.AM  I  S. 


trional  :  elle  se  couvre  promptement  de 
lichens  et  autres  végétations  parasites,  qui 
en  font  en  peu  de  temps  disparaître  lout 
l'éclat. 

Le  parapet  inférieures!  couvert  de  cise- 
lures de  très-bon  goùl  et  parfaitement 
soignées;  on  en  voit  de  même  strie  sur  les 
colonnes  ou  piliers,  qui  s'élèvent  sur  un 
piédestal  carré,  et  qui  supportent,  à  leur 
- i,  le  toit,  l'entablement  et  le  magni- 
fique parapet  qui  la  couronne.  Derrière  ce 
parapet  est  une  gouttière,  destinée  à  rece- 
voir l'eau  de  pluie,  et  qui  la  conduit,  à 
travers  doux  des  piliers  creusés  exprès  en 
tuyau,  (huis  deux  vastes  citernes  de  pierre, 
situées  au-dessous  de  l'édifice.  Tout  l'inté- 
rieur de  cette  serre  est  décorée  de  ciselures 
(|ui  répondent  à  celles  de  l'extérieur. 

Le  luit  esl  en  bois,  mais  il  est  d'un  style 
lourd  et  d'un  aspect  déplaisant  considéré 
de  l'intérieur  de  la  serre.  Ce  qui  fait  un 
effet  également  mauvais,  c'est  que  la  che- 
minée traverse  l'édiGce  par  le  centre,  pour 
aller  sortir  an  milieu  du  luit.  Il  en  résulte, 
qu'à  la  vue,  la  capacité  intérieure  est  no- 
tablement diminuée.  L'effet  eut  été  tout 
autre  si  celte  cheminée  avait  pu  être  sup- 
primée. Celle  mauvaise  disposition  n'est 
écries  pas  rachetée  par  les  sculptures  dont 
la  cheminée  est  ornée  comme  tout  le 
rc  te,  dans  cette  élégante  composition. 

Des  poids  suspendus  servent  à  tenir 
ouverts  ou  fermés  les  ventilateurs  destinés 

à  introduire  l'air  dans  la  serre.  Les  tuyaux 

du  thermosiphon  sont  dissimulés  sous  une 
console  de  pierre  ci  derrière  un  treillis  de 
fer,  qui  Tout  le  tour  de  l'édifice  et  servent 
à  soutenir  des  plantes  en  pois.  La  cave  cir- 
culaire et  voûtée,  située  au-dessous  du  par- 


quel,  renferme  les  fourneaux  et  les  chau- 
dières, et  aussi  les  deux  citernes  où  s'amasse 

l'eau  des  pluies.  Cette  cim-  esi  assez  vaste 
pour  servir  encore  à  d'autre-,  usages;  on 

\  a  mis  les  matériaux  servant  aux  opé- 
rations horticoles ,  tels  que  li  -  terres  el 
composts,  les  (ailles  à  li  iiilurer,  elc.;  ou  \ 
entrelient  même  quelques  couches  à  cham- 
pignons,   fil    passage  circulaire  i ununi- 

que  avec  la  cave  par  s,^  deux  extrémités; 
une  allée  en  dalles  très-polies,  fait  le  tour 
de  la  serre,  et  sur  deux  points  opposés 
communique  avec  les  escaliers,  garnis 
de  rampes  finement  et  élégamment  cise- 
lées. Cctle  allée  esl  bordée,  sur  le  côté 
extérieur,  d'une  balustrade  élégante  dont 
les  colonnes  de  soutien  supportent  des 
vases  artistiques  d'un  goût  raffiné.  Le  tout 
est  entouré  d'une  pelouse  de  gazon,  puis 
d'une  longue  allée  sablée. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut,  la 
serre  de  Dalkeilh  est  selon  toute  proba- 
bilité le  spécimen  de  ce  genre  d'architec- 
ture, le  plus  orné  qu'il  \  ait  en  Angleterre; 

SOUS  Ce  rapport  elle  n'a   point  d'égale,  mais 

elle  a  aussi  des  défauts  qui  frappent  à  pre- 
mière vue.  Ceci  s'explique  par  l'époque  OÙ 
elle  a  été  bâtie,  cl  où  on  n'en  était  pas 
encore  venu  à  une  parfaite  entente  de 
l'architecture  des  serres.  Elle  est  du  reste 
une  des  premières,  en  Ecosse,  auxquelles 
on  ait  appliqué  le  chauffage  à  l'aide  de 
tuyaux  d'eau  chaude.  Bile  a  été  en  butte 
à  beaucoup  de  critiques,  dont  la  principale 
était  que  les  plantes  n'y  réussiraient 
pas.  L'expérience  a  heureusement  prouvé 
qu'elles  y  viennent  aussi  bien  qu'ailleurs. 

Non. 


Y  1254.    LE  JAPON-  -  VOYAGE  DE  M.  J.  G.  VEITCH. 


I.e  profond  isolement  dans  lequel  l'Em- 
pire japonais  s'est  replongé  depuis  la  lin 
du  XVII*  siècle,  a  eu  le  privilège  d'exciter 
dans  le  haut  commerce  de  vifs  et  univer- 
sels regrets.  'Joe  de  lois  a-l-on  envié  à  la 
Néerlande  sa  factorerie  de  Nangasacki  cl  le 
droit  d'y  conduire  ses  vaisseaux,  droit  que 
cctle  nation  a  su  conquérir,  à  l'époque  de 
sa  plus  grande  splendeur  ci  qu'elle  a  eon- 
SCrvé  toujours,  en  dépit  des  querelles  sou- 
levées sans  relâche  par  les  intérêts  privés 


J  et  les  opinions  religieuses  d'autres  étran- 
gers, a  qui  il  fui  donne  naguère  d'aborder 
au  Japon,  au  même  titre  que  les  Néerlan- 
dais OU  sous  le  pavillon  de  ces  derniers. 
(les  regrets  de  voir  fermée  une  région  dont 
on  avait  pu  de  loin  en  loin  entrevoir  quel- 
ques produits,  devaient  cire  naturellement 
partagés  par  le  monde  horticole,  et  ils 
n'ont  fait  que  s'accroître  à  mesure  que  de 
nouveaux  spécimens  de  la  Flore  japonaise 
faisaient  leur  apparition  au  milieu  île  nous. 


SOLANUM       TEXANUM         Dm 


15 


13118. 


SOLAMM   TEXAMI 

Solanaccœ. 
Vide  Flore,  t  I.  (1845), 


DUN. 


CIIARACT.  GENER. 

page  181). 

CHARACT.  SPECIF.  -  Caule  simplici  aut  vix 
ramoso  stellato-piloso  superne  siibviolaceo  parce 
aculcato,  i'oliis  longe  petiolatis  inrequaliter  sub- 
cordatis  ovatis  subacuminatis  sinuato-repandis 
utrinqué  stellato-pilosis  et  nervo  mcdio  aculeatis 
supra  intense  viridibus  subtus  pallidis,  pedunculis 
sofitariis  unifloris  extraaxillaribus  vel  subaxillari- 
bus  brevibus,  calycc  caïupanulato  7-8-fido,  Iaciniis 
oblongo-acuminatis  imuqualibus  undulatis,corolIis 
6-partitis  bexandi'is,  baecis  6-sulcatis  torulosis. 
0  E  Texas,  in  liorto  Monsp.  cultum  (seminibus 
a  clar.  Bry  gencvensi  eomm.  et  ab  A.  de  Cand. 
nobis  missis).  —  le.  piet.  fac.  se.  Monsp.  vol.  1), 
t.  857.  S.  Gilo,  herb.  Requien  nec  Colla  supra 
n.  76'8.  Habitus  S.  esculenti.  Simillimum  S.  in- 
tegrifolio  (I'oir.),  si  diversum  est.  Caulis  pedalis  et 
ultra,  teres,  subsimplex,  subinennis,  basi  viridi- 
l'uscus,  superne  violaceus,  circiter  2  lin.  crassus. 
Folia  longe  petiolata,  sinuato-repanda,  lobis  bre- 
vibus obtusiusculis,  reticulata,  venis  primariis 
4-5  utrinsecus  subiuermibus  nervoque  utrinqué 
parce  aculcato  violaceis  subtus  prominentibus,  ad- 
jeeto  petiolo  .ri-S-polIiearia, 3-i poil,  lata,  subeiliala. 
Aculei  subrecti,  acutissimi,  translucidi,  2-i  lin. 
Iongi,  in  pagina  superiori  basi  violacei,  apice  al- 
bido-virides,  in  inferiori  basi  albido-virides,  apice 
violacei.  Folia  tenella  subtus  toraenlosiuscula , 
albescentia.  Petioli  1  '(,-2  '|j  poil.  Iongi,  saepe 
violacei,  Stella to-pilosi,  subteretes,  1  '/2  lin.crassi, 
hinc  inde  aculeati.  Pedunculi  solitarii,   uniflori, 


cernui,  brèves,  in  anthesi  6-7  lin.  Iongi,  post  an- 
tbesin  longiorcs,  bacciferi  8-1)  lin.  Iongi  et  valde 
incrassati,  violacei,  stellato-pilosi,  inermes  vel 
bine  inde  aculeati.  Flores  cernui.  Calyx  subviri- 
dis,  campanulalus  stellalo-pilosus .  7-8  lin.  diani., 
7-8-fidus,  Iaciniis  oblongo-acuminatis  acutiusculis, 
undulatis,  inajqualibus,  post  anthesin  accrescens. 
Corolla  rotata,  albo-violacea,  profunde  5-fida, 
Iaciniis  ovato-oblongis  aeuininatis  acutis  retro- 
flexis,  medio  Stella  6-radiata  lutea  nolata,  8-9 lin. 
diam.  Slamijia  6,  approximata,  corolla  subdimidio 
breviora.  Filamenta  albido-lutescentia,  crassius- 
cula,  brevia,  lj%  lin.  longa.  Anthera?  oblongo-linea- 
res,  lutea;,  basi  subsagiltata;,  biloculares,  loeulis 
suleatis  ,  apice  biporosfe,  2  */4-2  */8  lin.  longae. 
Ovarium  6-suIcatum,  torulosum  album,  1  lL  lin. 
diam.,  10-loculare,  loeulis  biserialibus.  Stylus 
crassus, albus,  brevis  sedstaminibus  paulo  longior, 
latus,  3-isuIcis  exaratus.  Stigmalatum  trans  verse 
lincare,  luteum,  multifiduin,  Iaciniis  brevissimis 
punctiformibus.  Bacca  sulcala,  torulosa.  coccinea, 
depressa,  I  3/4  poil,  diam.,  9-10  lin.  longa,  calyce 
aucto  suffulta,  10-locularis,  loeulis  (i  cum  placentis 
albis  erassis  totidem,  exlernis;  loeulis  i  cum  pla- 
centis albis  erassis  totidem,  eentralibus.  Semina 
oblique  elliptico-reniformia,  scrobiculata,  sordide 
lutea,  compressa,  (v.  v.  in  bort.  Monsp.  et  s.  in  h. 
meo,  DC.  et  Requien.)  —  Du.xal  in  DC.  Prodrome 
XIII,  page  359,  N°  826. 

golaniim  texanum,  Dun.,  Icon   ad  naturam 
in  boit.  Van  Iloutteano  delin.  et  pict. 


Dans  les  cérémonies  à  discours  agri-  i 
coles  la   Pomme  de  terre  jouit  de   la 
faveur  bien  jusiifiéed'occuper  largement  i 
l'auditoire.  Riais  elle  embarasse  souvent  \ 
son  orateur.    Il  semble  ne  pouvoir  se 
résoudre  à   répéter  aussi   souvent  que 
son  sujet  paraîtrait  l'exiger  ce  nom  si 
populaire,  trop  populaire  peut-être  aux 
yeux  de  celui  qui  désire  varier  son  style 
et  le  nom  de  son  sujet.  —  Crompire  est 
peu  poétique;  Karloffel  l'est  bien  moins 
encore,  et  l'on  ne  peut  trop  redire  sans 
fadeur  :   noire   Parinentière.   L'orateur 
se  rejette  alors  sur....  notre  Satanée, 
notre  précieuse  Solanée. 

Mais  n'a-t-il  pas  songé  à  quel  dange- 
reux ennemi   de  l'espèce  humaine  cet 


innocent  petit  qualificatif  pouvait  s'ap- 
pliquer aussi  ? 

Que  quelque  Castaing  ,  ingurgitant 
ses  bienfaits  à  haute  dose,  dise  :  notre 
précieuse  Solanée,  — et  les  cheveux  de 
toutl'audiloirese  dresseront  jusqu'au  pla- 
fond! On  se  dira  à  l'oreille  que  l'homme 
aux  toxiques  sous-enlend  par  là  :  notre 
douce  belladone,  notre  chère  mandra- 
gore,  notre  gentille  nicotine! 

Il  faut  donc  que  nos  orateurs  agrico- 
les soient  sobres  de  Solanées,  crainte 
de  fausses  alarmes. 

Celte  famille  des  Solanées ,  famille 
maudite  si  l'on  songeaux  toxiques  qu'elle 
répand  sur  toute  la  surface  de  la  terre, 
compte    dans    son   sein   des    membres 


Certes,  ce  fut  un  beau  jour  que  celui  où 
Kecmpfer  déroula,  aux  yeux  de  l'Europe 
étonnée  et  ravie,  ces  trésors  impérissables 


qu'il  sut  découvrir  dans  les  contrées  les 
plus  reculées  de  l'Asie  Orientale;  ce  fut 
une  fétc  encore  pour  l'horticulture,  quand 


u 


SOLANUH  TEXANUM     Di 


d'une  respeclabililé  non  contestée  ;  tels 
sont  l'utile  pomme  déterre,  la  pomme 
d'amour  cl  même  ces-  petits  piments, 
qui  chatouillent  si  agréablemenl  le  palais 
du  nègre,  et  rubéfient  si  cruellement 
la  bouche  des  nouveaux  débarqués, 
des  conscrits  colons. —  Mais  cette  célè- 
bre famille  renferme  largement  de  quoi 
tuer  tout  ce  que  la  providentielle  pomme 
de  terre  elle-même  aurait  nourri.  Elle 


plante  qui  le  produit ,  le  Jatropha  Ma- 
nihot,  appartient  à  une  famille  ayant 
pour  patrie  surtout  le  pays  des  hyènes, 
et  cette  famille-là  ne  céderait  à  eoup 
sûr  le  pas  à  aucune  autre  en  l'ait  de 
vénéneuses  substances!  —  El  dussent 
nos  mères  en  frémir  ,  e'est  cependant  à 
l'aide  de  cette  ejusdem  farina  qu'elles 
rétablissent  leurs  petits  enfants  débiles. 
Cette  farine,   d'un  usage  si   général  en 


renferme  des  milliers  de  ces  fruits  teints    Europe,  y  est  consommée  sous  les  noms 

d'un  rouge  corail  qui  tentent  l'enfance    de  sa<jou,  tapioca,  etc.  ! 

—  poison!   —  un  autre  fruit  très-joli,  !  — 

irès-tentant ,  simulant  à  s'y  méprendre  |      Pourtant  notre  Solanum  iexanum  ne 

un  œuf  de  poule,  —  poison  !  —  le  métel     partage  ni  les  lionnes,  ni  les  mauvaises 

si  célèbre  dans   l'Inde  par  les  désordres    qualités  attribuées  aux  solanées  que  nous 

qu'il  provoque  —  plus  que  poison!  venons  de  mentionner. 

Cependant  à  coté  de  ses  propriétés  Celle-ci  ne  mérite,  croyons-nous, 
vénéneuses  bien  conditionnées,  quelle  l'ostracisme  en  aucune  façon.  C'est  tout 
bienfaisante  qualité  n'a  pas,  par  exem-  :  simplement  une  innocente  plante  an- 
pie,  aux  yeux  de  ses  adorateurs  celle  nuelle  introduite  du  Texas  au  jardin 
arnique  exotique, celle  panacée  anlarc-    botanique    de    Genève    par    M.    lin. 


tique,  ce  tabac  enfin  que  l'on  mâche, 
que  l'on  prise,  que  l'on  fume,  à  la 
grande  jubilation  de  ceux  qui  n'en  usent 
pas.. .à  la  plus  grande  jubilation  encore 
de  la  régie  —  qui  en  mésuse,  dit-on. 

Et  le  Cujete?  Dépouillez-le  de  sa 
chair,  poison  violent,  et  vous  le  retrou- 
verez sur  les  tables  brésiliennes,  dont  il 
compose  exclusivement  le  service  :  as- 
siettes, verres,  cuillers,  tout  en  vient, 
jusqu'à  la  Marimba  dont  les  cinq  ai- 
guilles forment  le  seul  orchestre  conso- 
la leur  des  nègres. 

Il  faut  donc  s'entendre;  c'est  comme 
s'il  s'agissait  d'une  caresse  de  race  féline. 

Et  la  Mandioca,  la  t'assure,  le  Ma- 
nioc des  créoles  français,  n'est-ce  pas 
là  pour  ainsi  dire  la  seule  fécule ,  la 
seule  farine  dont  se  nourrisse  l'univer- 
salité des  peuples  xiiis  lis  tropiques! 
lu  cependant,  quel  venin  ne  contient 
pas  le  Mu-  qui  en  découle? 

Toutefois,  disons  lien  vile,  qui 

Solanées    dél naires  ne    peuvent   pas 

revendiquer  ce  suc-là!  La  racine  de  la 


M.  Alpb.  De  Candolle  l'a  envoyée  de 
Suisse  au  jardin  botanique  de  Montpel- 
lier, d'où  M.  Rantonnet  l'aura  reçue 
vraisemblablement,  et  c'est  de  ce  der- 
nier (pie  nous  sont  venues ,  il  y  a  trois 
ou  quatre  ans,  les  premières  graines. 

Nous  semons  en  mars,  sous  châssis; 
nous  repiquons  en  pots  six  semaines 
après,  et  en  place,  en  pleine  terre,  aussi- 
tôt que  les  gelées  ne  sont  plus  à  craindre. 

Dans  le  cours  de  l'été,  la  plante 
s'élève  à  près  d'un  mètre;  sa  tige  d'un 
violet  presque  noir  se  ramifie,  forme 
buisson,  donne  beaucoup  de  fleurs 
d'un  blanc  violet,  auxquelles  succèdent 
de  nombreux  fruits  en  forme  de  toma- 
tes et  d'un  rouge  éblouissant.  Ces  fruits 
n'ont  aucune  saveur. 

La  plante  est  arrivée  à  l'apogée  de 
sa  beauté  quand  surviennent  ici  les 
premières  gelée-;,  aux  derniers  beaux 
jours  de  l'automne. 

Mais  alors  déjà  la  première  récolte 
îles  fruits  est  faite,  et  l'approvisionne- 
ment assuré.  L.  VH. 


Thunberg,  le  digne  compatriote  de  Linné, 
vint  enrichir  l'Occident,  île  végétaux  bril- 
lants, nouveaux  par  la  forme  et  par  le  co- 


loris,  dont  on  soupçonnai)  à  peine  l'cxis- 
tence.  Et  avec  quelle  faveur  n'a-t-on  pas 
accueilli,  il  va  quelques  années,  les  belles 


■    Rio   /]/,'!(■/■ 


NOPHYSUM       BAIKIEI  Hook 

Serre  chaude 


15 


13!»!). 


STEPIIANOPIIYSll   BAIKIEI,  hook. 


Acanlhacécs. 


CHARACT.  GENER.  Calyx  S-partitiis,  laciniis 
angustis  œquabbus.  Corolla  tubo  brevi,  faucibus 
in  plcrisque  campanulato-inllatis  deorsum  ventri- 
cosis,  aliis  ovalibus oblongisve  sequalibus,  liinbi  la- 
ciniis brevibus  œqualibus  erectis.  Slamina  i,  didy- 
nama, faucibus  inserta,corollam  plerumquesequan- 
tia;  filamenta  per  paria  basi  connala;  antherœ 
biloculares,  loculis  parallelis,  linearcs,  basi  sagit- 
tatœ,  demum  recurva».  Stigma  bilabiatum,  labiis 
planis  acuminatis,  superiore  breviore.  Capsula  a 
basi  ad  médium  contracta,  elocularis,  hinc  bilocu- 
laris,  4-12-sperma.  Semina  plana,  orbiculata,  re- 
tinaculis  fulcrata.  —  Hcrbx  Amerïcae  {et  Africœ) 
tropicœ,  foliis  plus  minus  dentalis  («.  integerri- 
mis).  Cymœ  umbellares,  latérales,  pedunculatœ, 
i-fidœ aborlu  bifidœ,  radiis  bifidis,  bracteis  parvis 


subulatis,  bracteolis  nullis;  aborlu  évadant  pedun- 
culi  uniflori,  sub  flore  bibracteati ,  vel  flores  ter- 
minales, aggregalij  subracemosi^  pedicellis  ebrae- 
teatis.  Corolla  dinitaliforuiis 7  coccinea.  IVees  in 
DC.  Prodr.  XI,  p.  201. 

CHARACT.  SPECIF.  Suflïutex?  glabcr,  ramis 
<4-angulatis.  foliis  ovato-lanccolalis  acuminatis  in- 
tegcrrimis  basi  in  pctiolum  longum  attenuatis, 
panicula  composita  terminali  multiflora,  calyce 
piloso-glanduloso,  corollis  elongatis  infundibuli- 
î'ormitubulosis  curvatis  (ateraliter  compressis  basi 
angusto-atteuuatis  ra«dio  subvcntricoso,  laciniis 
patcnti-recurvis,  glandula  hypogyna  magna  cupu- 
liformi  carnosa,  anthcrse  loculis  basi  brcvi-calca- 
ratis.  Hook.  in  Bol.  May.  i\°  5111.  le.  hic  iter. 


Bien  que  le  nom  de  Stephanophysum  i  il  n'en  est  pas  moins  vrai  qu'une  quin- 
soit  nouveau  pour  nous,   horticulteurs,  |  zaine  d'espèces  de  ce  genre  se  trouvent 


plantes  que  le  Dr  von  Siebokl  rapporta 
du  Japon  et  qu'il  débarqua  ici  même,  à 
Gand.  Mais  depuis  lors  les  introductions 
de  ces  naturalistes  ont  fait  leur  che- 
min; et  comme  on  sait  qu'ils  n'ont  pu 
explorer  qu'avec  peine  des  parties  relati- 
vement minimes  de  l'Archipel  japonais, 
on  a  pu  se  demander  bientôt,  ce  que  l'in- 
térieur de  ces  contrées  trop  bien  fermées 
pouvait  déceler  encore.  Et  puis,  n'en  est-il 
pas  des  plantes  comme  des  métaux  pré- 
cieux? L'or  enfoui  dans  les  entrailles  de  la 
terre  a-t-il  de  l'éclat?  N'est-ce  pas  un  em- 
ploi modéré  qui  en  constitue  le  prix  (1)?  Les 
plus  brillants  joyaux  de  la  Flore,  oubliés 
au  fond  de  vallées  inconnues,  n'acquièrent 
de  la  valeur  que  lorsqu'elles  passent  entre 
les  mains  de  ceux  qui  savent  les  apprécier 
et  en  admirer  la  beauté. 

Quoique  le  Japon,  d'après  l'illustre  de 
Humboldt(2),  se  distingue  moins  par  des 
familles  végétales  propres,  que  par  des 
familles  qui  lui  sont  communes  avec 
l'Amérique  Septentrionale,  telles  que  les 

(1)  o  Nullus  argento  color  est  avaris 

Abdito  terris,...  nisi  temperato 
Splendeat  usa.  » 

Hoiiat. 

(2)  De  Distributione  geographica  plantarum. 
Lutctiae,  1S17. 


Magnoliacées,  les  Philadclphées  et  les  Bcr- 
béridées;  quoique  sa  Flore  participe  à  la 
fois  de  celle  de  la  Chine  comme  de  celle 
de  la  Sibérie  et  de  l'Himalaya;  toujours 
est-il  que  les  richesses  qui  passent  tous  les 
jours  sous  nos  yeux,  oui  permis  d'y  sup- 
poser des  productions  plus  magnifiques 
encore;  et  l'horticulture  ne  pouvait  être 
la  dernière  à  applaudir,  quand  on  a  vu 
tomber  enfin  ces  invincibles  entraves  que 
deux  siècles  de  préjugés  n'avaient  fait 
qu'affermir.  Grâce  à  des  événements  poli- 
tiques récents,  les  barrières  ont  été  sinon 
renversées,  du  moins  reculées.  Les  Etats- 
Unis  et  la  Grande-Bretagne  peuvent  s'enor- 
gueillir d'un  pareil  résultat,  chez  un  peuple 
où  tout  semble  être  immuable;  l'Angle- 
terre horticole  peut  être  heureuse  en 
outre  d'avoir  vu  partir  de  son  sol  un 
jeune  et  courageux  explorateur  qui  pro- 
met de  faire  revivre  pour  sa  patrie,  ces 
temps  où  Douglas  introduisit  tant  de  bril- 
lantes nouveautés  dont  s'est  enrichi  le 
domaine  des  (leurs. 

M.  John  Gould  Veitch,  fils  aine  de  l'émi- 
nent  horticulteur  de  Chelsea,  sillonne  en 
ce  moment  plusieurs  parties  de  l'Empire 
japonais,  dans  lesquelles  nul  botaniste 
européen  n'a  porté  ses  pas  avant  lui.  Pos- 
sédant des  connaissances  spéciales  en  ho- 


16 


déjà    dans 

européens 


les 


STI  PHANOPHYSOM  BAIKIEI,  IIook. 

herbiers   des   botanistes 


M.  Barter  ayant  eu  soin  de  joindre 

des  graines  à  ses  échantillons  sec-,  nous 

Toutes  les  espèces  connues  avant  celle    avons  la  satisfaction  d'apprendre  à  nos 


i|ui  nous  occupe.  Mini  naturelles  à  l'Amé- 
rique du  Sud.  Le  présente  espèce, 
dûment  examinée  par  sir  William  lloo- 
ker,  appartient  positivement  à  ce  même 
genre;  niais  par  l'une  de  ces  anomalies 
dans  le  groupement  naturel  des  plantes, 
celle-ci  exceptionnellement  appartient 
au  ^  ieux-Monde,  à  la  /-Voce  des  bords 
du  Niger.  Son  introduction  est  due  au 
naturaliste  Barter,  «  naturaliste  infali- 
qui  accompagna  l'expédition  du 
commandée  par  le  Dr  Baikie. 
C'est  à  ce  dernier  que  sir  William  a 
dédié   l'espèce. 


gable 
Niger, 


lecteurs  qu'après  avoir  levé  dans  le 
royal  établissement  de  Kew  ,  celle  plante 
a  passé  dans  le  commerce  et  que  déjà 
elle  est  disponible  dans  notre  établis- 
sement. 

l'Ile  parait  suflYulcseenle  et  atteindra 
probablement  trois  ù  quatre  pieds  de 
bailleur.  Ses  fleurs  en  panicules  termi- 
nales sont  tubuleuscs,  longues  de  plus 
de  deux  pouces,  d'un  beau  rouge  coc- 
ciné. 

Sa  culture  est  facile,  on  la  traite 
comme  on  le  ferait  d'un  Siphocatnpylm. 

!..  ML 


lanique,  doué  d'une  activité  rare  dont  il 
contracta  l'habitude  sens  la  tutelle  de  son 
père,  il  s'occupe  incessamment  à  récolter 
des  graines,  à  rassembler  «les  collections 
de  végétaux  du  pays,  &  réunir  enfin  des 
plantes  précieuses  qui  viendronl  disputer 
la  palme  à  leurs  nobles  devancières. 

Malgré  les  belles  découvertes  que  le  jeune 
voyageur  a  déjà  faites,  nous  oc  prétendrons 
pas  cependant  avec  le  Gordi  net  s' Chronicle, 
qu'il  aura  bientôt  prélevé  ce  que  la  flore  j 
v  présente  de  plus  précieux,  et  que  ccuv 
qui  Muniront  le  suivre  trouveront  bien  peu 
<le  chose  à  recueillir.  Que  de  pays  dont  la 
Flore  a  été  successivement  explorée  par 
des  collecteurs  habiles  qui   tous  ont  pu 
faire  encore  leur  recuite  !  Il  ne  faut  pas  que 
le  succès  d'un  -cul  arrête  l'élan  des  autres; 
et  nous  ne  voyons  pas  pourquoi  le  bota- 
niste allemand,    M.    Scholtman,  qui   se 
trouve  eu  ci'  moment  à  Yeddo,    n'aurail 
plus  à  glaner  que  <\^^  végétaux  de  second 
ordre  pour  en  doter  le  jardin  botanique 
de  Berlin.  Non,  la  \  te  entière  d'un  homme 
quelle  que  fui  d'ailleurs  son  acth  iié,  pour- 
rait-elle suffire  à  explorer  dans  toutes  ses 
parties  une  région  florale  aussi   riche  1 1 
aussi  étendue?  El  puis  l'année  a  ses  sai- 
sons diverses,  cl   même  on  peul  dire  que 

chac le  ses  568  jours  a  sa  physionomie 

propre  '  i. 


(1)  Pour  ne  citer  qu'un  seul  exemple  qui  non- 
csl  personnel,  noua  <1 -  que  I arquablc 


Quoiqu'il  en  suit,  il  est  certain  qu'un 
intérêt  bien  vif  s'attache  au  voyage  de 
M.  Veitch  que  nus  meilleurs  voeux  accom- 
pagnent. Aussi,  les  lecteur-  de  la  FLORE 
parcourront  avec  plaisir  quelques  extraits 
de  la  correspondance  du  jeune  explorateur. 
Nous  reproduirons  aussi,  d'après  le  Garde' 
ners'  Chronicle,  un  fragment  du  journal 
du  voyageur,  de-  noie-  sur  la  végétation 
du  Japon  et  le  récit  d'une  ascension  au 
Fusi  Yaina,  montagne  sacrée  des  Japonais. 

M.  Veitch  quitta  les  côtes  d'Angleterre 
au  mois  d'avril  dernier,  à  bord  du  Mala- 
bar. Il  lit  naufrage  avec  ce  malheureux 
navire  à  la  Pointe  de  Galle  (t)  et  \it  s'en- 
gloutir dans  la  mer  tout  ce  qu'il  possédait. 
Néanmoins  il  put  bien  toi  continuer  sa 
rouie  ;  il  prit  passage  sur  un  autre  navire 
qui  le  conduisit  en  Chine.  Là,  il  visite  en 
passant  Hong-Kong,  Canton  <i  Shang-haï 
et  arrive  enfin  à  Nangasacki,  le  'Jn  juillet, 
après  trente-huil  heures  d'une  heureuse 
et  magnifique  traversée.  Km.  R. 

E  a  à  /!•  ui  i  fleurs  bien  \  03  antes 

cependant,    à  été  découvorl   dans   la  Serra   dot 
0  gaos,  dix  ou  douze  ans  après  noire  retour  en 

Europe,  el  pourtant  1 s  avions  consacré  quatre 

îiiin-  à  explorer  tous  les  recoins  «le  ces  inajcs- 

tueuses  1 tagnes.  —  El  depuis  notre  retour, 

d'autres  compatriotes  en e,  MM.  Lindcn,  Ghies- 

breghl  cl  Punk  ont  aussi,  très  vraisemblablement 
visité  <  ioses  montagnes,  el  dans  l'affirma- 

tive, '  là  a  dd  se  dérober  encore  à  leurs 

investigal ions!  L.  VII. 

(I)  Ile  de  Ccylau. 


CAMELLIA       BICOLORE      delà     REINE        (  D.VF.RVAKNH  ) 


17 


I  «Kl. 


CAIHELLIA 

BICOLORE    DE    LA    REINE. 


L'Etablissement  Van  Houiie  reven- 
dique l'honneur  d'avoir  répandu  dans 
les  collections  le  majestueux  Camellia 
de  la  Reine,  obtenu  de  semis  par  M.  C. 


Extraits  de  la  correspondance  de  M.  S.  G.  Veitch, 
Botaniste-voyageur  au  Japon. 

C'est  de  Nagasaki  ou  Nangasacki  que 
notre  voyageur  adresse  ses  cinq  pre- 
mières lettres  à  sa  famille.  Nous  les  tra- 
duisons librement,  d'après  le  Gardeners' 
Chronicle,  en  laissant  leur  cachet  d'origi- 
nalité charmante  aux  passages  les  plus  in- 
téressants. 

«  1.  Le  24  juillet  1800.  —  Le  peu  que 
j'ai  pu  voir  du  Japon  durant  ces  quatre 
premiers  jours  de  mon  séjour  dans  ce  pays, 
est  d'une  beauté  extrême.  Jamais  je  n'ai 
vu  un  spectacle  plus  grandiose  que  celui 
que  déroule  aux  yeux  le  beau  port  de 
Nagasaki,  entouré  d'une  ceinture  de  mon- 
tagnes toutes  couvertes,  jusqu'au  sommet, 
d'une  riante  végétation. 

Je  trouve  les  Japonais  sous  bien  des 
rapports  supérieurs  aux  Chinois  :  on  est 
ici  parfaitement  disposé  à  l'égard  des 
étrangers;  le  peuple  est  très-obligeant  et 
semble  heureux  de  pouvoir  faire  la  moin- 
dre chose  pour  nous;  les  fonctionnaires 
publics  seuls  nous  suscitent  de  l'embarras; 
et  d'abord,  grâce  à  eux,  pour  autant  que 
j'ai  pu  le  comprendre,  il  sera  de  toute 
impossibilité  de  franchir  les  limites  indi- 
quées aux  étrangers  par  le  dernier  traité, 
limites  qui  s'étendent  à  environ  dix  milles 
autour  de  la  ville.  A  mon  arrivée  ici,  le 
20  courant,  j'ai  obtenu  un  logement  dans 
un  temple  au  milieu  de  la  ville;  trois  An- 
glais y  sont  descendus  comme  moi,  et, 
chose  assez  étrange,  tous  trois  appartien- 
nent au  Devonshirc.  On  comprend  que  je 
m'estime  heureux  de  rencontrer  ainsi  des 
compatriotes.  Je  me  propose  de  parcourir 
incessamment  la  majeure  partie  du  terri- 
toire accessible  aux  étrangers.  Un  grand 
jardin  est  attenant  au  temple  ;  j'y  ai  pré- 


J.  Varenberg.  A  M.  D.  Vervacne  re- 
vient celui  d'avoir  saisi  au  vol  l'une 
de  ces  déviations,  que  l'œil  exercé  des 
horticulteurs  sait  mettre  à  profit, comme 


paré  une  place  propre  à  recevoir  les  plantes 
que  je  compte  réunir. 

L'été  venant  seulement  de  commencer 
ici,  il  n'y  a  pas  encore  de  graines  mûres. 
En  attendant,  je  me  propose  de  recueillir 
autant  de  plantes  que  je  pourrai,  et  de  re- 
chercher l'habitat  des  arbres  dont  je  désire 
récolter  les  semences.  J'ai  aussi  l'intention 
de  me  rendre  à  Kanagawa  et  à  Yeddo  dès 
que  j'en  trouve  l'occasion.  A  l'heure  qu'il 
est,  il  n'y  a  pas  ici  un  seid  navire  en  par- 
tance pour  le  Japon  septentrional  ;  nous  en 
attendons  un  dans  deux  ou  trois  semaines. 
J'ai  trouvé  dans  un  antique  jardin  japo- 
nais deux  jolies  plantes  qui  auront  du  mé- 
rite. Quoique  les  conifères  remarquables 
semblent  faire  défaut,  ce  que  j'ai  vu  jusqu'à 
ce  jour  me  permet  de  croire  que  les 
bonnes  plantes  à  feuilles  persistantes  sont 
assez  abondantes.  Le  Cryptomeriajaponica 
est  commun;  mais  il  parait  que  les  espèces 
rares  ne  se  rencontrent  que  plus  au  Nord, 
et  j'aime  mieux  les  trouver  là  qu'en  ces 
parages,  car  il  y  aurait  lieu  de  craindre 
qu'elles  ne  fussent  pas  rustiques.  Si  je 
parviens  jusqu'à  Yeddo,  j'ai  l'intention  de 
pousser  jusqu'à  Hakodadi  :  dans  le  Nord 
i'biver  commence  dès  les  premiers  jours 
de  novembre;  je  pourrais  donc,  après  mes 
explorations  à  Hakodadi,  revenir  à  Yeddo 
pour  y  récolter  des  graines  de  Conifères; 
et  puis,  de  retour  à  Nagasaki,  expédier 
mes  collections  à  Hong-Kong.  D'après  ce 
que  je  vois,  je  pourrai  réunir  ici  bon 
nombre  de  plantes  pour  châssis.  Dans  ma 
prochaine  lettre  je  compte  vous  envoyer 
|  des  graines  de  nouvelles  fougères  de 
I  plein  air;  elles  ne  sont  pas  encore  bien 
mûres. 

Les  Japonais  sontindustrieux  et  habiles  : 
!  ils   confectionnent    différents  articles    de 


TOME    IV,     2e    SÉRIE 


(18j9). 


18  CAMELLIA    BICOLORE  DE  LA  REINE 

de  raison.  Donc  un  jour,  il  a  pris  fan- 
taisie à  ce  beau  Camellia  de  se  montrer 
ceint  d'un  ruban  blanc,  et  tout  aussitôt 
la  greffe  a  interposé  ses  bons  offices  ;  la 
branche  sectionnée  a  servi  de  souebe 
à  une  progéniture  fortunée  pour  l'opé- 
rateur. 

Aujourd'hui  le  Camellia  bicolore  de  I  à  la  forme. 
lu  Reine  est  disponible  chez  les  horti- 


culteurs soucieux  d'offrir  à  leur  clientèle 
les  meilleures  variétés  de  ce  beau  genre. 
Inutile  d'ajouter  que  le  nouveau  gain 
participe  de  toutes  les  qualités  de  son 
type;  que  rien  n'est  beau,  n'est  ample 
comme  sa  fleur  à  demi  épanouie,  qu'au- 
cune rose  au  monde  ne  surpasse  quant 


L.  VII. 


papier  extrêmement  remarquables.  Entre 
Autres  objets  ils  en  font  des  pardessus  et 
des  chapeaux  imperméables  de  première 
qualité,  des  parapluies,  des  porte-feuilles, 
(les  boites  de  toutes  sortes,  même  des  liens. 
Ils  semblent  faire  un  mystère  de  la  matière 
dont  ils  l'ont  usage  à  cet  elfet,  et  jus- 
qu'ici je  n'ai  pu  obtenir  d'autre  explication 
que  ces  seuls  mots  :  —  C'est  /ait  d'un 
m  lire  (l).  A  cet  égard  je  compte  poursuivre 
nies  recherches;  ce  point  me  parait  digne 
du  plus  grand  intérêt. 

2.  —  Le  4  août  18(10.  —  J'apprends  à 
l'instant  que  le  Grenada  lève  l'ancre 
demain  et  part  pour  Shang-haï;  j'en  profite 
pour  vous  donner  de  mes  nouvelles. 

Depuis  ma  précédente  lettre,  dans 
laquelle  je  vous  annonce  mon  arrivée  au 
Japon,  mon  installation  dans  ma  cliam- 
brette  du  temple  de  Dita-couche,  et  mon 
projet  d'aller  au  Nord,  j'ai  mis  mon  temps 
à  parcourir  les  collines  des  environs  et 
à  visiter  les  jardins  de  la  ville  où  je  puis 
obtenir  accès.  Les  habitants  sont  d'une 
politesse  excessive;  je  n'ai  eu  jusqu'ici 
aucune  fâcheuse  rencontre  :  bien  au  con- 
traire, chacun  me  donne  telle  plante  que  je 
désire  et  semble  prendre  plaisir  à  le  faire. 
Je  me  mets  en  route  à  toute  heure  du  jour 
avec  un  interprète  japonais  portant  nies 
boites  et  mes  paniers;  parfois  je  rentre  à 
travers  les  rues,  après  nuit  nuire;  jamais 
je  n'ai  été  arrêté,  ni  insulté  en  aucune 
façon.  Les  fonctionnaires  du  gouvernement 
et  la  langue  du  pays,  voilà  mes  seules  dif- 
ficultés. La  première,  je  le  crains,  sera 
insurmontable  :  le  système  du  gouverne- 
ment est  si  bien  basé  sur  l'espionnage; 
chaque  employé  public  est  tellement  l'es- 


(I)  Il  s'agit  du  Kaadsi  des  Japonais,  notre 
firoussonctia  papyrifera.  La  manière  dont  ils  en 
foui  le  papier  esl  longuement  décrite  par  (Comp- 
ter, dans  le  chapitre  LhaHopœia  japonica,  p.  466. 

\nlr  tin    Ittt/il.    i'.hrun. 


pion  de  l'autre,  qu'il  est  impossible  de 
faire  d'eux  la  inoindre  chose.  Quanta  la  lan- 
gue, j'en  viendrai  mieux  à  bout;  d'ici  à 
quinze  jours,  un  mois  tout  au  plus,  j'en 
saurai  assez  pour  me  tirer  d'affaire.  La 
langue  japonaise  est  très-facile.  Ma  méthode 
consiste  à  inscrire  dans  mon  calepin  tous 
les  mois,  à  mesure  que  je  les  glane;  ainsi, 
l'autre  jour,  ayant  été  trempé  par  une 
pluie  d'orage,  j'appris  le  mot  de  pluie  en 
japonais et  ainsi  de  suite. 

J'ai  poussé  mes  investigations  dans  l'in- 
térieur vers  le  centre  de  l'île,  aussi  loin 
qu'il  est  permis  aux  étrangers  d'atteindre; 
il  me  reste  encore  bien  des  collines  et  des 
vallées  à  visiter.  La  végétation  des  collines 
et  des  montagnes  dont  la  plus  élevée,  parmi 
celles  qui  nous  sont  accessibles,  compte 
deux  mille  pieds  d'altitude,  est  extrême- 
ment variée;  seulement  en  cette  saison  de 
l'année,  bien  peu  de  végétaux  sont  en 
fleurs  ;  je  marche  quelquefois  une  journée 
entière  sans  recueillir  plus  de  dix  spéci- 
mens, beaucoup  d'arbustes  sont  en  graines; 
il  n'y  en  a  pas  encore  de  mûres;  je  suis 
obligé  de  les  laisser  jusqu'à  mon  retour 
du  Nord.  Parmi  les  arbustes,  YAralia 
Sieboldi  est  très-commun,  ainsi  que  plu- 
sieurs sortes  de  Viburnum,  des  Camellias 
et  de  nombreuses  espèces  à  feuilles  per- 
sistantes. Dans  les  jardins  j'ai  rencontré 
plusieurs  jolies  plantes;  je  compte  envoyer 
un  exemplaire  de  chacune  d'elles  en  An- 
gleterre avant  mon  départ  pour  le  Nord. 

Le  seul  établissement  horticole  japonais 
du  voisinage  se  trouve  à  environ  1L>  milles 
d'ici ,  dans  une  partie  du  pays  interdite 
aux  étrangers.  J'y  ai  néanmoins  envoyé 
un  homme  qui  doit  in'apporlcr  ce  qu'il 
pourra  trouver.  Toutes  les  plantes  que  j'ai 
recueillies  jusqu'à  présent,  sont  empotées 
et  mises  de  coté  dans  mon  jardin  du  temple; 
j'en  ai  près  de  cinquante.  Lorsque  je  les 
arrose,  je  m'imagine  que  je  suis  à  Chelsca 


SAXIFRAGA        PURPURASCENS        Hook.fil     .IThoms. 
%   Himalava  .  Plein  air. 


I!) 


lfOI. 


SAXIFRAGA  PURPURASCENS 


HOOK.  FIL.    ei   THOMS. 


Saxifragaccœ 

CHARACT.  GENER.  -  Calyx  S-sepalus,  sepalis 
plus  minus  inter  se  et  sa'pe  eum  ovario  coalilis. 
Petala  S  rariter  irregularia,  breviter  unguieulata 
inlcgra.  Stamina  10,  o  sepalis,  y  petalis  oppôsita; 
anlliercc  biloculares.  Capsula  calyei  adnata  vel 
libéra;  carpella  2  ssepe  usque  ad  stylum  coalila. 
Scmiiia  numerosa  rugosa  vel  lœvia,  in  plurimis 
seriebus  disposita.  Spermodermium  ultra  nuclcum 
ovoideum  non  productum.  —  Herbae  perennes  vel 
anima;,  saipissime  valde  polymorphae  in  eadem 
specie.  Flores  sœpius  paniculali,  vel  corymbosi, 
abortu  solitarii.  Seringe,  in  DC.  Prodr.,  IV, 
page  17.  —  Linn.,  gen,  N°  7C>i.  —  .luss.,  gen., 
p.  00!).  —  Lam.,  [II.,  t.  572.  —  Cïrt.w,  frucl.,  I, 


Les  vrais  amateurs  de  plantes  viva- 
ces  s'apercevront  bien  vite,  à  la  vue  de 


%  Saxifrageœ. 

p.  177,  t.  36.  —  Dos  in  Trahs.  Linn.,  Soc.  XIII, 
p.  341.  —  Sternb.  Enum.  Sax.  etSuppIem.,  1.  — 
Moretti  Icnlam.  Saxif.  —  Gaudin.  FI.  helv.,  III, 
p.  83.  —  Bentham.  Cut.pi/r.,  p.  118. 

CHARACT.  SPECIF.  -  S.  (J  Bergenia)  ;  foliis 
oboyato  rotundatis  inlegerrimis  eeiliatis  glabcr- 
rimis,  panicula  subcorymbosa  scapoque  purpureo 
pubescenli-glauduloso  ,  floribus  omnibus  nutanti- 
bus.  calyce  profunde  3-lobo,  petalis  longe  late 
unguiculatis  purpureis. 

Snsifrnga     purpurascena ,     Hook.     fil.     et 
i  Tiio.ms.  in  Linn.  Soc.  Journ.  Rot.,  v.  2,  p.  (il.  — 
Hook.,  in  liât.  Murj.,  S066,  icon.  bic  iterata. 


auprès  de  vous! Quand  je  serai  parti 

pour  le  Nord,  mon  ami  M.  Rice,  un  com- 
patriote d'Excter,  qui  a  été  plein  de  bonté 


pour  moi,  se  chargera  de 


les  soigner.  Je 


vais  avoir  un  châssis  vitré  qu'un  charpen- 
tier japonais  me  fait  comme  échantillon  ; 
s'il  me  convient  j'en  ferai  construire  quel- 
ques-uns pour  être  prêts  quand  je  serai  de 
retour. 

J'ai  réuni  des  spécimens  d'arbres  à  bois 
de  construction  qui  croissent  dans  le  voi- 
sinage ;  j'en  ai  53  avec  noms,  et  je  compte 
faire  à  Yeddo  et  Hakodadi  des  collections 
analogues.  Je  pense  qu'elles  auront  de 
l'intérêt;  cesont  les  premières  de  ce  genre 
qu'on  ait  faites  au  Japon. 

Voilà  maintenant  quinze  jours  que  je 
suis  ici  et  depuis  mon  arrivée  il  n'y  a  pas 
eu  de  malle  de  Chine;  depuis  ma  dernière 
lettre  je  suis  donc  sans  nouvelles  de  ma 
famille.  Depuis  lors  aussi  aucune  occasion 
pour  le  Nord  ne  s'est  présentée.  Je  puis 
fort  bien  mettre  encore  à  profit  une  quin- 
zaine de  jours;  mais  alors  je  voudrais 
pouvoir  entreprendre  mon  excursion. 

5.  Le  12  août  18(i0.  —  Un  autre  navire 
quittant  aujourd'hui  ce  port  pour  se  rendre 
en  Chine,  j'en  profite  de  nouveau,  car 
les  occasions  de  vous  adresser  des  lettres 
sont  ici  peu  nombreuses.  Depuis  long- 
temps déjà  j'attends  avec  impatience  mes 
lettres   et  les  journaux.   Les  moyens  de 


notre  planche,  que  le  Saxifraga  purpu- 
rascens  est  un  proche  allié  des  anciens 


communication  entre  la  Chine  et  le  Japon 
sont  tellement  rares  en  ce  moment,  que 
depuis  mon  arrivée  ici  nous  n'avons  [dus 
reçu  de  malle  d'Angleterre;  et  nos  der- 
nières nouvelles  datent  du  2(5  mai.  Je  suis 
au  Japon  depuis  un  peu  plus  de  trois 
semaines;  j'habite  dans  un  temple  13u- 
dliislc  une  petite  chambre  de  dix  pieds  sur 
six  environ;  j'ai  un  domestique  chinois, 
et  m'étant  tout-à-fait  habitué  aux  cou- 
tumes particulières  des  gens,  je  suis  aussi 
bien  à  l'aise  qu'il  est  possible  de  l'être 
quand  on  est  éloigné  de  sa  famille.  Les 
prêtres  sont  d'une  grande  bienveillance  à 
mon  égard;  ils  prennent  beaucoup  d'in- 
térêt à  mes  plantes,  et  c'est  à  peine  si  un 
seul  jour  se  passe  sans  qu'ils  m'apportent 
ce  qu'ils  regardent  comme  quelque  nou- 
veauté. J'accepte  toujours  leurs  présents 
avec  reconnaissance,  quoique  en  général 
je  ne  puisse  que  les  jeter.  Mes  petites 
bâches  vitrées  les  déroutent  lout-à-fait; 
j'ai  eu  quelque  peine  à  faire  croire  au 
menuisier  que  ma  commande  était  sé- 
rieuse; ils  pensent  que  je  ferai  la  folie 
d'envoyer  de  cette  façon  des  plantes  en 
Angleterre. 

Jamais  je  n'ai  rencontré  de  peuple  plus 
bienveillant  et  plus  poli  que  celui  des 
environs.  Pendant  mes  courses  tout  le 
monde  a  quelque  chose  à  me  dire  :  » 
Bonjour.  —  Où  allez-vous?  —  D'où  ve- 


20 


SAXIFRAGA  PURPURASCENS.  IIook.  fil.  et  Tuoms. 


Megasea  crassifolia^  cordifoliae.1  ciliula, 
deux  (leurs  blanches  OU  carnées  ou  d'un 
rose  clair,  tandis  qui'  celles-ci  de  même 
que  le  seape  et  les  nervures  des  feuilles, 
sont  d'un  rouge  pourpre  vineux,  qui  se 
détache  nettement  sur  le  vert  si  riche 
de  ces  dernières. 
Originaire  des  régions  tempérées  du 


Hooker  qui  l'introduisit  au  jardin  royal 
de  kew,  d'où  elle  ne  lardera  pas  à  se 
répandre. 

Il  ne  faudra  pas  se  bercer  de  l'espoir 
de  la  cultiver  ici  en  pleine  terre:  elle 
sera  d'orangerie  tout  comme  le  Megasea 
ciliata  {Sax.  lignlata).  — Multiplication 
d'éclats;   terre  franche;  dehors  pendant 


Sikkim  Himalaya,  elle  y  fut  découverte,  l'été,  en  pleine  terre,  la  remeure  en 
à  une  élévation  supramarinc  de  10  à  pots  au  commencement  de  l'automne. 
14,000  pieds,   par   le  Dr  Jos.  Dalton  I  L.  VU. 


nez-vous?  —  Quel  est  votre  nom?  — 
Donnez -moi  quelques  boutons,  etc.  (11  faut 
savoir  que  les  boutons  anglais  sont  une 
grande  source  de  plaisir  pour  les  enfants.) 
Ils  sont  extrêmement  désireux  de  vous  voir 
prendre  place  avec  eux  et  de  partager  leur 
thé,  invitation  que  j'accepte  bien  souvent. 
La  quantité  de  thé  que  je  prends,  est  énor- 
me ;  servi  tout  chaud  dans  de  petites 
tasses,  sans  lait  ni  sucre,  il  est  réellement 
délicieux,  et  me  rafraîchit  après  nies 
promenades  bien  mieux  que  n'importe 
quelle  autre  boisson.  Les  maisons  sont 
très-propres;  toutes,  même  les  plus  pau- 
vres, ont  le  sol  couvert  de  nattes  de  bam- 
bou. Elles  ne  renferment  aucun  meuble; 
durant  le  jour  les  Japonais  sont  assis  ou 
couchés  sur  ces  nattes;  la  nuit  ils  s'y  éten- 
dent pour  dormir  en  se  donnant  le  luxe 
d'un  oreiller  —  oreiller  extrêmement  cu- 
rieux. Imaginez  une  sorte  de  stéréoscope, 
placez  au-dessus  un  rouleau  de  papier  pour 
y  reposer  la  tète,  et  vous  aurez  le  fac-similé 
"d'une  oreiller  japonais.  Il  est  cependant 
très-commode  cl  frais  pour  la  tète.  Les 
Japonais  n'entrent  jamais  dans  leurs 
demeures  avec  leur  chaussure;  ils  la  lais- 
sent à  la  porte  et  la  remettent  quand  ils 
s'en  vont. 

Je  voudrais  pouvoir  vous  décrire  la 
beauté  des  sites  qui  environnent  cette 
place  :  partout  autour  de  nous  régnent  des 
vallées  et  des  collines,  de  sorte  qu'en  arri- 
vant au  port  on  ne  voit  absolument  rien 
de  la  ville  jusqu'à  ce  qu'on  en  soit  très- 
rapproché,  et  alors  elle  apparaît  soudain 
tout  entière  à  vos  regards.  Des  voyageurs 
qui  ont  parcouru  bien  des  contrées,  n'hé- 
sitent pas  à  (lire  que  l'entrée  du  port  de 
Nagasaki  présente  un  des  plus  magnifiques 
paysages  qu'il  leur  ait  jamais  été  donné 


de  voir  :  les  montagnes  sont  couvertes 
jusqu'à  leurs  cimes  de  beaux  arbres  et 
d'arbustes,  et  il  est  impossible  de  faire  une 
lieue  n'importe  dans  quelle  direction  sans 
en  avoir  une  à  franchir. 

Les  dames  japonaises  n'ont  pas,  comme 
les  chinoises,  l'habitude  de  fuir  à  l'ap- 
proche des  étrangers;  au  contraire  elles 
sont  curieuses  de  vous  voir  et  d'admirer 
vos  vêtements.  Elles  n'aiment  pas  nos 
modes  de  porter  la  barbe;  elles  la  regar- 
dent comme  dégoûtante,  cl  nous  engagent 
à  les  couper  comme  font  les  Japonais. 
Leur  chevelure  d'un  noir  jais  est  luisante 
et  fort  belle;  aussi  en  prennent-elles  beau- 
coup de  soin  :  les  dames  se  la  tout  arran- 
ger tous  les  jours  par  des  coiffeurs  et  y 
consacrent  volontiers  une  ou  deux  heures. 
La  forme  de  coiffure  ordinaire  est  appe- 
lée mode  en  théière,  cependant  elles  tien- 
nent tellement  à  la  varier,  que  jamais 
elles  ne  la  portent  deux  jours  de  suite 
exactement  pareille.  Les  hommes  sont 
beaux,  et  forts;  je  n'ai  jamais  vu  de 
femme  dont  la  taille  fut  élevée  de  plus  de 
cinq  pieds.  La  tranquillité  et  le  bonheur 
régnent  partout;  jamais  on  n'entend 
parmi  eux  de  trouble  ni  de  querelle  : 
ils  semblent  être  pourvus  de  tout  ce 
qu'il  faut  à  leurs  besoins  et  vivent  sans 
inquiétude.  Les  femmes  européennes  et 
les  enfants  sont  toujours  recherchés  à 
l'envi  dès  qu'ils  apparaissent  dans  la 
ville.  Deux  dames  anglaises,  la  femme 
d'un  missionnaire  et  celle  d'un  mar- 
chand, ont  ici  leur  résidence.  Bien  sou- 
vent les  Japonais  mènent  les  cillants  an- 
glais par  les  rues  et  leur  donnent  tout  ce 
qu'ils  désirent. 

Nous  jouissons   en    ce    moment    d'une 
température  élevée,  souvent  nous  conip- 


ARISTOLOCHIA         TRILOBATA  L. 

)    hldl-    OCC  Serre  /,„,,/,■ 


21 


\m. 


ARISTOLOCHIA  TRILOBATA ,  i 

Aristoloehiaccœ. 


CIIARACT.  GE.N'ER.   -   Vide  supra,  vol.  IV, 
p.  545. 

CHARACT.  SPECIF.  —  Calycis  inflati  infracti 
labio  basi  cordato  acuminato  caudato  integerrimo, 


stigmate  apice  in  lacinias  producto,   pcdunculis 
unilloris,  foliis  trilobis  oblusis. 

li-lstolockia  trilobntu,  L.  (Spreng. Sysl.  veg. 
III,  p.  7.j2,  N°  29,  icon.  in  Horto  Van  lloulteano 
del.  et  pict. 


V  Àristolochia    à    feuilles     trilobées 
s'élève  peu.  Tenue  en  serre  chaude  ou 


en  serre  tempérée  (et  non  en  serre  froide 
comme  le  porte  par  erreur  la   planche 


tons  90°  à  l'ombre  (I).  Les  mosquites  sont 
fort  incommodes  la  nuit;  si  parfois  mon 
domestique  chinois  néglige  d'en  purger 
mon  lit  et  si  elles  m'éveillent,  il  doit  se 
lever  et  pour  punition  les  chasser  à  toute 
heure  de  la  nuit.  —  Hier,  dimanche,  nous 
dinions  en  société;  nous  étions  cinq  con- 
vives tous  natifs  d'Exeter  ou  venant  de  là  : 
coïncidence  étrange  si  l'on  considère  que 
nous  sommes  à  l'autre  bout  du  monde.  » 

4.  Le  13  août  1860.  —  Après  avoir 
répété  qu'il  est  encore  sans  nouvelles,  le 
voyageur  annonce  que  chaque  jour  il  con- 
tinue ses  trouvailles  et  que  pour  ce  molif 
il  retarde  l'envoi  d'une  liste  avant  de  quitter 
cette  ville.  Puis  il  ajoute  :  —  «  J'expédie 
à  votre  adresse  par  cette  malle,  via  Sout- 
hampton,  une  petite  caisse  contenant  les 
graines  suivantes  :  14  sortes  de  graines  de 
légumes  japonais;  26  sortes  de  plantes 
ollicinalcs,  29  de  plantes  herbacées, 
d'arbustes  et  d'arbres,  G  paquets  de  fou- 
gères. Je  ne  puis  vous  donner  aucune 
description  de  tout  cela,  puisque  je  n'en 
ai  rien  vu  fleurir.  J'ai  réussi  à  obtenir 
mes  bâches  à  châssis  vitrés,  je  suis  per- 
suadé que  je  m'en  trouverai  bien.  J'ai  une 
excellente  place  pour  mes  plantes,  quoique 
naturellement  la  transplantation  par  les 
grandes  chaleurs  m'en  fasse  perdre  quel- 
ques-unes. J'ai  construit  au-dessus,  un 
treillage  en  bambou  que  je  recouvre  de 
papier  huilé  afin  de  les  garantir  en  ce 


(1)  Il  s'agit  de  l'échelle  Fahrenheit;  le  32mc  de- 
gré correspond  au  zéro  de  l'échelle  centigrade  et 
chaque  degré  à  5/o.  Cette  température  de  DO»  est 
donc  égale  à  52°  2  centigrades.  Em.   R. 


moment  des  rayons  du  soleil.  Cet  abri  les 
protégera  dans  la  saison  froide  contre  la 
pluie  et  le  vent. 

Je  suis  impatient  d'aller  à  Yeddo;  il  me 
semble  que  je  doive  y  trouver  des  choses 
magnifiques.  Les  fougères  dont  j'expédie 
des  graines  doivent  être  presque,  si  non 
tout-à-fait  rustiques.  Le  Gleichenia  dicho- 
toma  croit  bien  ici,  et  viendrait  parfaite- 
ment, j'en  suis  sûr,  parmi  nos  fougères  de 
pleine  terre. 

S.  Le  22  août  1860.  —  En  ce  moment 
une  occasion  extrêmement  favorable  me 
permet  de  partir  et  d'aller  à  Kanagawa. 
Le  steamer  de  guerre  Bérénice,  de  la  flotte 
des  Indes,  lève  l'ancre  demain  et  quitte  ce 
port  à  la  pointe  du  jour;  grâce  au  capi- 
taine, je  trouverai  place  à  bord.  Cette 
circonstance  vient  à  point  aider  à  mes 
projets.  Mon  séjour  ici  a  été  d'un  mois  et 
m'a  suffi  pour  voir  tout  ce  que  je  désirais, 
et  maintenant  je  compte  arriver  à  Kana- 
gawa  dans  la  bonne  saison.  Rien  que 
l'itinéraire  que  le  Bérénice  va  suivre  m'au- 
rait engagé  à  profiter  de  son  départ  :  il  fera 
route  à  travers  la  Mer  intérieure  et  sera  le 
quatrième  navire  européen  à  faire  ce 
voyage.  Le  petit  nombre  de  ceux  qui  ont 
faU  cette  traversée  disent  que  les  paysages 
qu'on  y  rencontre,  sont  d'une  beauté  au-delà 
de  toute  description. 

En  jetant  les  yeux  sur  la  carte  du  Japon 
vous  suivrez  aisément  la  route  que  j'in- 
dique. En  quittant  Nagasaki,  52  7*°  la  t. 
Nord,  nous  longeons  la  partie  la  plus  méri- 
dionale des  côtes  de  l'Ile  de  Kiusiu  et  de 
petites  îles  voisines,  51°  lat.  N.,  nous  tra- 
versons le  détroit  de  Van  Diemcn  et  remon- 


>■>  ARISTOLOCHIA  TKILOBATA,  L. 

ci-contre  ,  elle  s'enlace  autour   tic  ses    feuilles;   elles  se   mcitcnl  bien  en  évi- 
(|uatrc  ou  cinq  tuteurs  réunis  au  som-  j  dence,  et  sont  aussi  grandes  et  aussi 
met,  se  garnit  bien  de  feuilles  qu'elle    curieuses  que  les  fleurs  de  VAr.  Siphon 
conserve  en  tout  temps  ci  fleurit  abon-  '  sont    petites    et   insignifiantes. 
damment.  Ces  fleurs  paraissent  pendant  i      Multiplication  facile  de  boutures. 
l'été  et  n'imitent  pas  celles  de  YArislo-  L.  VII. 

loche  Siphon  qui  se  cachent  derrière  les 


tons  par  le  canal  de  Bungo  dans  la  Mer  de 
Surrinde,  54°  lat.  N.  Nous  passons  ensuite 
en  lie  les  grandes  lies  de  Niphon  et  deSikok 
jusqu'à  celle  d'Awadsi,  ôi  ^i"  lat.  N.,  pour 
rentrer  dans  la  Mer  du  Japon,  doubler  la 
pointe  méridionale  du  Japon  proprement 
dit,  longer  l'Ile  d'Osima  et  gagner  enfin 
Kanagawa.  Le  nombre  immense  d'iles 
qu'on  rencontre,  le  voisinage  incessant  de 
la  terre  ferme  durant  toute  la  traversée, 


amis  à  descendre  chez  lui  et  leur  procure 
l'occasion  de  voir  la  ville.  Aussi,  grâce  aux 
lettres  d'introduction  que  j'ai  pour  lui,  je 
nourris  l'espoir  d'arriver  jusqu'à  Teddo  et 
d'y  séjourner  un  moment. 

Vous  trouverez  sous  ce  pli  une  liste  nu- 
mérotée des  plantes  que  j'ai  rassemblées 
ici  ;  la  plupart  sont  nouvelles,  je  pense, 
quelques-unes  néanmoins  peuvent  déjà  se 
trouver  en  Europe.  Toutes  sont  en  pots  et 


donnent  lieu  à  une  série  non  interrompue  :  protégées  par   un  abri  de  bambou  qui  les 


lie  magnifiques  paysages. 

J'aurais  le  plus  vif  regret,  s'il  me  fallait 
perdre  une  pareille  occasion;  je  m'estime 
extrêmement  heureux  de  pouvoir  aller  au 
Nord  et  surtout  de  jouir  en  même  temps 
d'aussi  grands  avantages.  La  seule  chose 
qui  me  contrarie,  c'est  de  savoir  que  mes 
lettres  ne  me  suivront  pas.  Depuis  monarri 


préservera  du  froid  pendant  mon  absence. 
Leur  état  ne  laisse  rien  à  désirer  à  cette 
heure  et  je  suis  persuadé  que  M.  Ricc  qui  a 
eu  la  parfaite  obligeance  de  s'en  charger, 
les  traitera  au  mieux  pour  moi.  La  bâche 
vitrée  qu'on  m'a  faite  répond  à  mon  at- 
tente; j'en  ai  commandé  quelques  autres 
pour   mon    retour.    Je  prendrai  avec   moi 


vée  ici  nous  n'avons  plus  reçu  de  lettres  et    dans  le  Nord  le  peu  de  graines  qui  j'ai  pu 


selon  toutes  les  apparences,  nous  ne  devons 
guère  en  attendre  là.  Deux  ou  trois  cour- 
riers doivent  déjà  être  arrivés  pour  nous 
à  Sliang-haï;  mais  que  faire,  si  les  transac- 
tions commerciales  ont  complètement 
cessé  là-bas;  la  majeure  partie  des  vais- 
seaux étant  à  la  disposition  du  gouverne- 
ment pour  servir  de  transports  de  guerre, 
il  n'y  a  point  de  navire  qui  puisse  nous 
les  apporter.  Et  une  fois  parti  d'ici,  les 
difficultés  augmenteront  du  double  :  vos 
lettres  doivent  donc  rester  sans  réponse. 


recueillir  ici;  j  en  lerai  un  envoi  par  une 
prochaine  malle.  Les  graines  des  deux 
Retinospora  ne  sont  pas  encore  mûres; 
j'ai  pris  mes  dispositions  pour  qu'on  en 
récolte  pour  moi  quand  la  saison  sera 
plus  avancée. 

J'ai  réussi  à  obtenir  des  échantillons 
de  la  fibre  et  du  bois  dont  les  Japonais 
font  leur  papier;  je  les  ai  montrés  à 
M.  Wilford  :  nous  croyons  que  c'est  le 
Broussonetia  papy  ri  fera.   » 

Dans  son  ouvraae  Geschichte  und  lie- 
Kanagawa  esta  environ  17  milles  au  Sud  schreibung  von  Japan  (4779)  le  dr  Kserap- 
dc  Yeddo.  D'après  ce  que  j'ai  appris,  les  ,  1er  décrit  deux  arbres  qui  servaint  alors 
seuls  anglais  qui  résident  dans  la  capitale,  ;  à  la  confection  du  papier;  c'est  le  Kaadsi 
sont  le  consul-général,  M.  Alcock,  et  ses  qu'il  nomme  Papyrus  légitima  et  le 
attachés;  le  traité  ne  permet  à  aucun  autre  I  Kaadsij-kadsira  qu'il  appelle  Papyrus 
de  s'j    rendre  avant.  IS(i*2.  On  m'a  dit  ce-  j  spuria.  Em.  R. 

pendant   que   M.  Alcock  invite  parfois  ses  (Sera  conlin 


t  1255.  DESTRUCTIVITÉ  ET  DESTRUCTION  DES  LAPINS  ET  DES  LIÈVRES. 

«Peu  d'hommes  ont  eu  autant  que  moi,  I  faits   causés   par  ces   deux  pestes  (sic)  du 
dit  M.  Th.  liiveis(l),  à  se  plaindre  des  nié-  j  pays.    Mon  établissement  qui  se  trouvait 

]  faire  face  à   une  grande  réserve,  en  a  été 
(i)  The  Florin  and  fruilitt.  I  infesté    pendant    nombre   d'années.    Dans 


CYDONIA        JAPONICA        Rosalb 


h        S 


mus 


lui  S  II, 


if  m' 


23 


HOô. 


CYDOM   JAPONICA   ALBO-CINCTA. 

Rosacieœ  g  Pomaceœ,  Juss. 

CIIAUACT.  GENER.  ET  SPECIF.  —  Vide  vol.  V,  pi.  510-312. 
4  h  i  Mini  i  i  «  mi'i'mii.  var.  11.  roseo,  albo-cincta.  L.  VII. 


Connus  sous  les  noms  de  Pijrus  et 
de  Cydonia  juponica,  {Poirier  du  Ja- 
pon), ces  arbrisseaux  sont  d'une  utilité 
incontestable  partout.  D'un  prix  de 
revient  presque  nul,  indifférents  sur  le 
sol  dans  lequel  on  les  plante,  d'une 
rusticité  à  délier  les  cailloux,  d'un  riant 
aspect  pendant  l'affreuse  saison  que  l'on 
nomme  Hiver  ! 

Que  de  qualités  réunies  à  tant  de 
modestie!  Et  en  effet,  tandis  que  tant 
d'êtres,  étoiles  filantes,  vivent  et  meu- 
rent sans  laisser  trace  de  leur  inexpli- 
cable venue,  les  Cydonia,  là  où  on  les 
accueille,  acceptent  avec  grâce  la  mis- 
sion de  réjouir  nos  yeux  quanti  tout  ce 
qui  les  environne  semble  pétrifié,  mo- 


mifié !  —  Les  Cydonia  fêlent  la  Noël, 
la  St.  Sylvestre  et  Janus,  en  dévelop- 
pant leurs  corolles  sanguines,  ou  blan- 
cbes,  ou  roses,  ou  bicolores;  elles  sem- 
blent convier  les  bourgeons  à  orner 
avec  elles,  d'une  parure  printanière, 
l'arbrisseau  qui  les  porte;  mais  le  feuil- 
lage hésite  et  ne  s'étale  pas  encore. 
Seules  au  labeur,  elles  s'évertuent  à 
garnir  de  leurs  fleurs  les  moindres 
branebettes  de  leur  mère,  et  quoique 
privé  de  ses  feuilles,  le  Cydonia  présente 
à  cette  inique  époque  de  l'année,  un 
globe  tout  rose,  ou  tout  blanc,  aussi 
blanc  que  la  neige,  ou  bien  de  deux 
couleurs  qui  se  marient,  qui  harmoni- 
sent si  bien  enlr'elles;  ou  bienencorec'est 


ma  jeunesse,  j'étais  ce  qu'on  appelle  un  dans  mes  plantations  était-elle  alors  pour 
assez  bon  tireur,  aussi  la  destruction  des  I  moi  un  grand  amusement  et  jusqu'à  un 
lapins  et  des   lièvres   qui  s'avanturaient  |  certain     point   un    dédommagement    des 


i  MhiM  \   J  M'HMi    \    Al.lill-I  IM   I  V 


un  globe  d'un  rouge  éblouissant,  un 
globe  tout  feu,  ces  fairy  (ires  de  Miss 
Twanley  : 

Nint  ali    m  and  slow  amld  Ihc  wlotrj  scène, 

lUJ  I"'. -  -il  Ihc  son , 

i..  m.  ii  awo)  il»  -        m  h  Falls 

In  drops  "i  ci  >-i  il  «  log  -iiray, 

\\  i  rloison  buds-ihc  fali  >  lires, 

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El  tous  les  jours  encore,  les  semis 
nous  offreni  des  couleurs  nouvelles,  ou 
bien  des  corolli  -  plus  grandes,  plus  par- 
failes,  dans  les  couleurs  déjà  gagnées; 
nous  possédons  aujourd'hui  jusqu  à  la 
couleur  jaune  [voir  Prix-Cour.  V  84, 
pages  68  ei  70.  ainsi  que  le  Prix-Cou- 
rant N  87,  qui  esl  sous  presse(')). 


(I)  Les  meilleures  variétés  d'entre  le--  belles  sonl 

l'.l/'  x    I),  blanc,  I lé  rose  ;  — VAlro- 

ing  Irès-foncé,  ai  bris 
branches  pendantes,   forme  de  très-beaux   buis- 
--  le  rubra  grandiflora(7)l  rouge  écarlate 
\if;-    h ■(.■■  i  '(l-'i), 

I Illll  m .    .  \  16), 

extérieur  rouge;    —  A.   //.   Ces  quatre  deri 
sont  des  nouveautés  que  nous  mettrons  en  vente 
ce   printemps;  —  enfin  !«■  Afoerl  17    <i    [e 

HfailardiH  le),  rose  el  blanc,  assi  /  vieilles  connais- 
sances. —  Nous  |ii»ii\iiii>  disposer  encore  de  quel- 
nues  jeunes  exemplaires  ■!"  Cydonia  jaune  (Sul- 
furea  per/ecta)(6),  que  uous  avons  mis  en  vente 
l'on  dci  nui .  L.  VII. 


Que  hmi  cela  esl  beau  !  —  Que  d'eiïel 
ne  produisent  pas  ces  charmants  C.ydu 
ni.i-.  isolés  il;i ns  les  pelouses,  mêlés 
d'autres  arbustes ,   ou   bien    étalés  en 
espalier  <t  atteignant  Blors  jusqu'à   12 
el    I  •>  pieds  d'élévation.. 

Toute  terre  leur  convient,  jusqu'au 
sable  presque  stérile  tel  que  celui,  par 
exemple,  qui  compose  exclusivement  les 
quatorze  hectares,  le  bloc  d'une  seule 
pièce  nui  Forme  notre  établissement. 

Les  Cydonia  se  propagent  d'éclats,  «le 
racines  sectionnées,  de  boutures,  de 
greffes  et  enlin  de  graim  s. 

Pour  en  avoir  des  graines,  il  faut 
nécessairement  en  posséder  îles  fruits  ; 
or,  l'obtention  de  fruits  <>t  accidentelle 
d:ms  les  pays  tels  que  le  notre  où  la 
neige  se  charge  de  maintenir  la  chas- 
teté des  stigmates.  Une  fleur  échappe 
parfois  à  1  -  *  \  isile  de  ce  réfrigérant  et 
donne  naissance  à  un  beau  fruit,  sem- 
blable à  ceux  que  nous  avons  Ggurés 
dans  le  V  volume  de  cet  ouvn 
PI.  510,  et  ces  fruits  à  Mineur  par- 
fumée sont  très-propres  à  être  confits. 

L.  VII. 


pertes  qu'ils  me  faisaient  essuyer.  Je  me 
rappelle  que.  dans  les  hivers  rudes,  j'en 
abattais  parfois  de  cinquante  à  soixante 
paires  de  chacune  des  deux  espèces,  dans 
les  24  heures,  car  ce  qui  me  paraissait  le 
comble  de  l'art,  c'était  de  les  guetter  au 
clair  de  lune,  pendant  une  belle  gelée  et 
surtout  quand  la  terre  était  couverte  de 
neige.  Mais  qu'ils  me  faisaienl  payer  cher 
ce  plaisir!  Car  outre  le  désagrément  de 
l'aire  le  pied  de  grue,  à  la  belle  étoile,  a\  ec 
une  bise  glaciale  dans  le  ne/,  il  fallait  être 
occupé  du  malin  au  soir  à  barbouiller  le 
pied  des  arbres  avec  de  la  chaux,  de  la  suie 
et  de  l'huile  raine,  ce  qui  ne  les  préser- 
vai! pas  toujours  de  la  denl  de  ces  ron- 
geurs. On  ne  croirai)  pas  la  quantité 
iin  lues  fruitiers  qu'ils  m'ont  l'ait  perdre; 

je  ne    parle    pas   des    masses  de  choux,    de 

légumes,  de  rosiers,  d'œillels,  etc.  qu'ils 
m'nni  dévorés,  ni  des  engins  de  toute 
forme  que  j'ai  employés,  le  plus  souvenl 
sans  succès,  h  y  en  a  un  cependant  qui 
mérite  de  passer  à  la  postérité. 


t  il  y  a  quelques  années,  un  de  mes 
amis  qui  habite  le  comté  de  Suffolk  me  lit 
voir  ce  qu'il  appelait,  avec  une  certaine 
prétention,  «  sis  drapeaux  soufrés  >,  et 
m'assura  qu'en  les  plaçant  autour  des  car- 
rés d'arbres  el  des  plates-bandes  de  Heurs, 
il  les  préservai!  à  coup  sûr  de  l'invasion 
des  iié\  ces.  L'hiver  suivant,  je  n'eus  garde 
de  négliger  ce  nouveau  moyen.  le  pris 
donc  des  chiffons  de  huit  à  dix  pouces  de 
long  el  de  large,  je  les  assujettis  à  des 
bâtons  longs  d'à  peu  près  deux  pied-,  puis 
ayanl   fait  fondre  cinq   ou  sjv  livres  de 

SOUfre  dans  un  pol  de  1er.  je  les  y  trem- 
pai de  manière  à  les  bien  imprégner.  Ils 
en  sortirent  d'un  jaune  superbe.  Au  mois 

de  décembre,  lorsque  les  gelées  s'annon- 
çaient, je  plantai  les  drapeaux  soufrés  a 

l'eut -  de  mes  carrés  de  | niers,  à  si\ 

pieds  de  distance  les  uns  des  autres.  1,'ellet 

en  fut  prodigieux.  Les  lièvres  se  condui- 
sirent comme  si  mes  arbres  axaient  été 
sou.  la  garde  d'un  talisman,  et  ils  exilè- 
rent avec  sniu  de  transgressa  r  la  ligne  des 

ht  tuile  à  la  prochain*  Mvrai$on  . 


3  \r 

a. 


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a. 

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et 


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1104— 1403. 


CIIAIUCT.   GENER. 

(1845)  p.  107. 


DIPLADENIA   HARRÏSII,  purd.e. 

Apocyneae  §  Echiteae. 


Vide    supra,    vol.  I 


CIIAIUCT.  SPECIF.  —  Scandens  frulicosa  gla- 
bra,  foliis  amplis  oblongo-ovatis  acuminatis,  ra- 
cemis  axillaribus  folio  brevioribus,  floribus  ante 
expansionem  nutantibus,  lobis  calycinis  ovatis 
obtiisissimis  intus  squamula  laterali  auctis,  corolla 


tubo  inferne  constricto  basi  inflato,  squamis  by- 
pogynis  5  subdigitatis  basi  in  cupulam  ovaria 
superantem  uuitis,  staminibus  ad  constrictionein 
tubi  corolla;  insertis,  antberis  villosis. 

Dipladcnla   II. in  KM     Puiuue,  MS.  —  Hook. 
in  But.  Uag.  182:i,  icon.  bic  iterata. 


M.  Purdie,  qui  a  découvert  cette  es-  I  la  Trinité  (Antilles),  en  écrit  entr'autres 
pèce  dans  l'Est  du  mont  Taniana,  ile  de  I  ce  qui  suit  à  sir  William  Hooker  : 


f  1255.  [Suite  et  fin.)  OESTRUCTUMTÊ  ET  DESTRUCTION  DES  LAPINS  ET  DES  LIÈVRES, 
drapeaux.   Il   était  curieux    d'observer  à 


leurs  traces  laissées  sur  la  neige,  comment 
ils  s'étaient  arrêtés  court  devant  cette  ligne 
de  défense,  probablement  guidés  en  cela 
par  leur  odorat.  Le  triomphe  fut  complet; 
mais  un  jardinier  peut-il  jamais  triompher 
avec  sécurité?  Hélas  non;  car  après  deux 
ou  trois  hivers  fort  doux,  pendant  lesquels 
les  drapeaux  soufrés  firent  leur  office, 
survint  le  long  et  rude  hiver  de  1846-47, 
où  le  thermomètre  en  décembre  descen- 
dit à  10°  centigrades  au-dessous  de  zéro. 
Les  lièvres  celte  fois  enhardis  par  la  faim, 

passèrent  le  Rubicon et  dans  une  seule 

nuit  me  détruisirent  plus  de  500  pom- 
miers; depuis  celte  nuit  fatale,  les  «  dra- 
peaux soufrés  »  ont  beaucoup  baissé  dans 
mon  estime. 

«  On  trouve  aujourd'hui,  dans  toutes 
nos  grandes  villes,  un  treillis  de  fer  gal- 
vanisé très-commode  et  à  très-bon  marché. 

t  1256.  ACTION  DE  LA  GELÉE 
Un  des  correspondants  du  Gardener's 
Monlhly  (décembre  1800),  écrit  à  ce  jour- 
nal pour  attirer  l'attention  des  ama- 
teurs de  bons  fruits  sur  un  fait  très- 
intéressant  :  Les  poires,  dit-il,  dont  la 
saveur  est  habituellement  astringente  et 
qui,  pour  cette  raison,  sont  d'ordinaire 
reléguées  dans  la  catégorie  des  fruits  à 
cuire,  deviennent  excellentes  après  avoir 
été  exposées  à  quelques  degrés  de  froid. 
Les  maraîchers  n'ignorent  pas  que  la  gelée 
attendrit  les  feuilles  de  certaines  variétés 
de  choux  et  augmente  par  là  leurs  qua- 
lités; mais  qu'elle  possède  la  propriété 
d'améliorer  la  saveur  des  mauvais  fruits, 
c'est  ce  qui  semblera  à  tout  le  monde 
Tome  iv,  2°  sékie'  (1839). 


De  tous  les  moyens  défensifs  proposés  con- 
tre les  lapins  et  les  lièvres,  c'est  celui  qui 
me  paraît  le  meilleur,  attendu  qu'il  n'est  pas 
nécessaire  de  peindre  ce  treilis,  et  que 
placé  autour  des  plates-bandes,  il  les  pro- 
tège efficacement.  J'en  ai  acheté  dernière- 
ment G00  mètres  carrés,  dont  j'ai  enclos 
mon  verger  de  pommiers.  Je  puis  ajouter 
que  cette  clôture  de  fil  de  fer  peut  très-bien 
n'avoir  que  deux  pieds  de  haut,  ce  qui 
suffit  du  reste  pour  arrêter  les  lièvres. 
Lorsqu'elle  est  placée  convenablement  et 
soutenue  de  distance  en  distance  par  des 
tiges  ou  des  poteaux  proportionnés  au  ser- 
vice qu'on  leur  demande,  elle  n'a  rien  de 
disgracieux  pour  les  parterres. Tout  compte 
l'ait,  je  ne  vois  rien  qui  soit  à  la  fois  plus 
simple,  moins  coûteux  et  d'un  effet  plus 
certain  pour  écarter  les  lapins  et  les  liè- 
vres des  lieux  cultivés.   »  Ndn. 


SUR  LA  QUALITÉ  DES  FRUITS, 
non-seulement  nouveau,  nous  dirons  même 
étrange,  extraordinaire.  Cependant  ce  l'ail 
ne  doit  pas  paraître  impossible,  surtout 
si  l'on  considère  qu'un  cas  analogue 
se  présente  chez  les  pommes  de  terre 
atteintes  par  la  gelée.  On  sait  en  effet  que 
celles-ci  contractent  un  goût  sucré  très- 
prononcé  ,  ce  qui  est  dû  à  la  transforma- 
tion d'une  partie  de  la  fécule  en  sucre. 
Pourquoi  le  même  phénomène  n'aurait-il 
pas  lieu  chez  les  fruits  et  spécialement 
chez  les  poires?  En  tout  cas,  celte  notice 
provoquera  peut-être  quelques  expérien- 
ces; c'est  le  but  que  nous  nous  sommes 
proposé  en  lui  donnant  de  la  publicité. 

Ed.  P. 
4 


86  MPI  AliDMA  HAIlHlSll,  Pouu. 

«  Aucune  de  ses  congénères  ne  la        Cest  donc  une  IjcIIc  planle    grim- 

surpasse  en  beau  lé,  soil  sous  le  point  pante  de  serre  chaude,  qui  ne  demande 

île  vue  du  port,  soil   sous  celui  de  l;i  d'aulre  soin  que   d'eue  préservée  pen- 

dimensîon  des   fleurs,  de   leur  coloris  danl  l'automne  et  l'hiver  de  trop  d'arro- 

brillant,  soit   eocore  quant  à  l'arôme  sèment. 

délicat  qu'elle  exhale.  Les  boutons  eux-        Sa   multiplication  par  voie  de  bou- 

mémes,  grands,  d'un  beau  jaune  clair,  lures  est  facile. 
rubané  de  rouge,  sont  superbes.  »  L,  yu 


V  1257.    LE  JAPON-  -  VOYAGE  DE  M.  J.  G.  VEITCH. 

i.»  végétation  do  Japon.  licence.  Parmi   les   plus  Bplendides  spéci- 

x       / par  M.  Jonn  G.  Veitch,  durant  une  mens    que    nous    ayons    rencontrés,  j'ai 

fait»   à    l'intérieui    du  payé   et    une  remarqué    les    suivants    qui    ont    au    |ilus 

ascension  ou   lusi  rama,  la  montagne  tacréi  i,..,,i      ,,   ;.,i        .     ,  ■  ,.  i     ■ 

de,  Japonai».  -  Sept.  l&O.  '  '"  l    '"""l    e,xc,uS     """'''    admiration  : 

il  abord,    sur  la  grand    route  de   Ha-tu- 

■  La  végétation  duJapon  est  remarquable  jikec  à   Hakone,  superbe  avenue  de  plu- 

a  cause  de  l'innombrable  variété  d'arbres  sieurs  milles  de  longueur,  trois  arbres  que 

cl    d'arbustes    qui    croissent   dans    toute  j'ai    mesurés    successivement,    axaient    à 

l'étendue  de  son  territoire.  Ou  peut  dire  trois  pieds  du  sol  18,  14  '/a  el  I"  '  j  pieds 

sans  exagérer  que  les  trois  quarts  de  ses  de  circonférence.  2°  Sur  la  roule  de  Mes* 

végétaux  sont  a  feuilles  persistantes,  dont  sima  à  Atame,  nous  vîmes  dans  un  petit 

l'éternelle  verdure  donne  à  la  contrée  dans  village  trois  arbres  isolés  vraiment  gigan- 

les    mois  d'hiver,    un  aspect   tout  aussi  lesques;  ils  pouvaient  avoir  170  pieds  de 

liant  que  pendant  l'été.  hant.au-  et  mesuraient  16  pieds  ii  pouces 

Le  pays  que  nous  avons  traversé  durant  de  circonférence  à  ô  pieds  au-dessus  du 
notre  excursion,  ne  le  cède  à  aucun  autre  sol.  Non  loin  d'Atame  nous  traversâmes 
quant  à  l'aspect  général  de  la  végétation'  une  forêt  remarquable  par  les  troncs  par- 
depuis  les  vallées  les  plus  profondes  jus-  failemenl  droits  de  ses  arbres.  Ils  s'étaient 
qu'au  sommet  de  la  montagne,  on  n'aper-  développés  Irès-rapprochés  les  uns  des 
çoit  qu'une  masse  serrée  et  touffue  d'arbres  autres  et  par  suite  avaient  perdu  la  majeure 
et  d'arbustes  d'une  luxuriante  croissance,  partie  de  leurs  branches,  ce  qui  leur  don- 

Les  arbres  aux  dimensions  les  plus  inajes-  nail  l'aspect    d'un   doc  immense  de 

tueuses  sont  des  pins,  des  chênes  et  des  mais  de  navire.   Le  tuonl   Hakone,  qui  a 

éraliles.  D'autres,  comme  le  hêtre,  le  til-  7000  pieds  d'élé\  aiiou.  est  mut  cri  jusqu'au 

leul,  l'aune,  le  chalaigner,  sans  avoir  des  sommet,  de  forêts  épaisses  de  Cryptomeria, 

proportions  aussi  grandes,  produisent  dans  Thujopsis  dolabrala,   Thuja  pendula  et 

le  feuillage  î agréable  variété.  Partout  orientalis,    Relinospora   obtusa  el  pin- 

où  la  chose  a  été  possible,  les  grandes  voies  fera. 

de  communication  sont  plantées  de  pins        je   niis   suivre  les  noms   de   quelques 

qui  forment  de  magnifiques  avenues;  ces  arbres  et  arbustes  qui  ont   le  plus  attiré 

arbres  atteignent  souvent  une  hauteur  de  notre  attention. 

150  à   180  pieds  el  leurs  branches  supé-  Amis    leptolepis,   A.   huma,  A.   mfida  , 

ricurcs  s'entrelaçant,  s'étendent  en  v  ici-        A.  Tsoca,  sur  le  Fusi  Yama. 

tables   voûtes.    L'effet   grandiose   produit  Acbb,  plusieurs  espèces  fréquentes. 

par  ces  nobles  arbres  et  ces  arches  qui  se  Adiantum,  une  espèce  nouvelle,  sur  le  mont 

succèdent   sur  des  milles  de  longueur,  ne         Hakone. 

peut  guère  se  décrire.  Alhos  glotihosa,  l'aune,  an  pied  du  Fusi 

Le  Cryptomeria  japonica,   qu'on  peut        ïama  et  ailleurs, 

appeler  Je  Cèdre  du  Japon,  mérite  sans  âaalia  eddlis,  aux  environs  d'Atame; 
contredit  la  première  place  parmi  les  pins  A.  Siedoldi,  commun  dans  toutes  les 
beaux  arbres  de  la  contrée.  Il  croit  dans        vallées. 

toute  l'étendue  de  l'empire,  atteinl  une  Aucuba  japonica,  commun;  celui  à  feuilles 
haoïeur  et  une  grosseur  considérables  ;  il         panachées  commun  aussi. 

est  permis  de  dire  qu'il  est  de  toute  magoi-  Asplenidw.  fontanom,  dans  les  aofracluosi- 


DAHLIA 


lin°s 

I 


1406. 


27 


DAHLIA   JUPITER,  (rawlings). 


Pauvres  Dahlias!  Nous  avons  assisté 
à  leurs  beaux  jours;  —  nous  les  avons 
vus  délaissés  ! 

Si  ces  belles  plantes  étaient  d'une  cul- 
ture difficile,  si  elles  étaient  avares  de 
fleurs,  elles  seraient  encore  de  mode; 
mais  elles  ont  souri  au  premier  venu,  à 
tout  le  monde;  voilà  leur  crime. 

Il  est  une  autre  cause  qui  a  diminué 
leur  vogue,  ce  sont  les  mécomptes,  les 
désappointements  qu'ont  éprouvé  les 
amateurs  les  plus  passionnés.  —  Cette 
cause,  en  voici  l'origine  : 


J*a!  partagi!  sa  gloire  et  sa  puissance 
Je  veux  aussi  parlager  ses  malheurs  ! 

(Complainte  du  vieux  troupier). 

En  Angleterre  ,  la  mère-patrie  du 
Dahlia  perfectionné,  l'engoùment  des 
exhibitions  a  été  porté  à  l'impossible. 
Mais  on  ne  demandait  à  un  Dahlia  que 
l'extrême  perfection  d'une  de  ses  fleurs 
prise  isolément.  Exclusivement  destinée 
à  figurer  en  fiole  aux  expositions,  on 
n'avait  pas  à  s'inquiéter  de  la  solidité, 
de  la  raideur  du  pédoncule ,  ni  de  son 
port,  beau  ou  disgracieux.  Les  pieds 
eux-mêmes  étaient  relégués  dans  un 
coin  du  potager,  où  tout  un  attirail  de 
supports   les  entourait    :   des   pièges  à 


tés  du  mont  Hakone;  et  trois  ou  quatre 
espèces  nouvelles  (?). 

LTes  Azalées  en  buissons  superbes,  très- 
nombreuses  dans  toutes  les  forêts  peu 
élevées. 

Bahbusa  Metake,  très-fréquent  dans  les 
forêts  des  pays  bas;  variété  à  feuilles 
panachées,  cultivée  dans  les  jardins. 

Benthamia  japonica,  sur  le  mont  Hakone. 

Berberis  japonica,  rencontré  durant  tout 
le  voyage. 

Broussonetia  papyrifera,  planté  le  long 
des  routes. 

Budleia,  une  espèce  croissant  abondam- 
ment au  pied  du  Fusi  Yama  ;  les  Japo- 
nais en  emploient  l'écorce  pour  confec- 
tionner du  papier. 

Cajiellia  japonica,  arbres  superbes,  com- 
mun dans  toutes  les  vallées. 

Cephalotaxus,  une  espèce  ressemblant  au 
C.  Fortunei,  sur  le  mont  Hakone;  une 
autre,  à  feuillage  pointu  et  très-acéré, 
sur  le  mont  Fusi  Yaina. 

Castanea  vesca,  environs  de  Messima. 

Chaslerops  excelsa;  nous  l'avons  vu  con- 
stamment  durant    toute    l'expédition , 
jusqu'au  pied  du  Fusi  Yama. 
Citrus  japonica,  commun  dans  les  vallées 

et  les  jardins. 
Clematis,  2  ou  3  espèces  non  fleuries. 


Convolvulcs  major,  variétés  nombreuses, 

très -commun. 
Corylos  avellana,   le  coudrier,  au  mont 

Fusi  Yama. 
Cryptomeria  japonica,  dans  toutes  les  val- 
lées   et   sur   le   mont    Hakone  jusqu'à 

7000  pieds  d'altitude. 
Cycas  revoluta  ,   commun  dans  tous  les 

jardins  attenant  aux  temples. 
Dapune  japonica,  à  feuilles  panachées,  près 

Messima. 
Deutzia  scabra,  fréquent  sur  le  penchant 

des  collines. 
Diervilla,  2  ou  5    espèces  non   fleuries, 

mont  Hakone. 
Eriobotrya  japonica,  environs  d'Omio. 
Evonymus  japonicus,  arbuste  commun. 
Fagus  sylvatica,  le  hêtre,  pied  des  monts 

Fusi  Yama  et  Hakone. 
Forsythia    suspensa,    environs   de   Kana- 

gawa. 
Funkia,  deux  variétés  à  feuillage  panaché, 

au  pied  du  mont  Hakone. 
Gardénia  florida  et  radicans,  fréquents. 
Hibiscus  mutabilis,   fl.   simple  et  double, 

pourpre  et  blanche,  fréquent. 

IlYDRANGEA  JAPONICA  ,  BRACTEATA  et  B1RTA. 

Illicium   floridanum   et   REMGiosuM,    près 

d'Odawara. 
Ilex,  espèce  inconnue,    10  à   12  pieds  de 


ÎS 


HAIII.I  \   JUPITER  (IUwlikgs). 


perce-oreîlles(forficules,voyezFLOBB(l)),  i  spécialité.  Plein  de  confiance,  on  ache- 


puis  des  pots  renversés  sur  des  plan- 
chettes à  rainure  sous  lesquelles  les 
fleurs  devaient,  ou  bien  s'épanouir,  ou 
bien  se  maintenir  fraîches,  jusqu'au 
moment  solennel. 

D'autres    plantes  complètement  dé- 


lait  ces  nouveautés ,  un  jeiiiit  ses  bonnes 

plantes  de  l'année  précédente Et,  en 

lieu  et  place  d'icelles,  on  voyait  appa- 
raître ces  Deurs  du  jour,  tout  inclinées 
sous  le  poids  de  leur  volume  qu'un  ché- 
tif  pédoncule  ne  pouvait  maintenir  ver- 


pouillées  de  toutes  branches,  de  toutes    licalement  et on  devine  le  reste. 

fleurs,  sauf  une  seule,  ne  devaient  Le  Dahlia  doit  pourtant  reprendre 
mener  à  perfection  que  celle  seule  fleur  ;  sa  place  d'autrefois ,  et  nous  ferons  des 
mais  celle-ci  devait  atteindre  le  volume  efforts  dans  ce  but. 
de  deux  autres  :  ce  procédé  expliquait  iNous  ouvrirons  volontiers  les  colon- 
ie choix  d'un  emplacement  éloigné  de  nés  de  la  Floue  aux  horticulteurs,  aux 
toute  visite  indiscrète!..  marchands  qui  sous  leur  responsabilité 
Il  est  résulté  de  tout  cela  que  les  voudront  désigner  les  variétés  parfaites, 
semeurs  vendaient  fort  bien  aux  mar-  au  triple  point  de  vue  1"  de  la  perfec- 
chaods  des  nouveautés  sons  maintien f  lion  des  Heurs  ;  2°  de  la  solidité  du  pr- 


êt i|ue  ces  derniers  annonçaient  de 
bonne  foi  ces  plantes-là  comme  desti- 
nées à  satisfaire  leur  clientèle.  — C'était 


doneule   et   du   maintien  vertical   de   la 

fleur  à  son  sommet;  5'  du  pou  de 

de  l'ensemble.  —  Va  comme  nous  ache- 


très  bien  pour  l'Angleterre, —  niais  il  tons  chaque) ée  toutes  les  nouveautés 

n'en  était  pas  de  même  pour  le  Conti-  qui  surgissent,  et  que  noire  expérience 

nent  où  ces  sortes  de  Dahlias  ont  porté  date  de  loin,  nous  publierons  ultérieu- 

iin  coup   fatal  au   commerce  de  cette  renient   le  jugement   que  qous  aurons 

,    „        ^    „ — ,7.    ,     ,      — ~, — •  ,  IV  porté  nous-nienic.  L.  Vil. 

(I)  Perce-Oreilles  t/  nouant)  IV,  <  ■ 

p.  508*, 596-7l>.  VIII,  p.  189.  XI.  p  69. 


haut,  environs  du  mon  t  Hakonc  et  dans 
les  vallées. 

Inis  si>.,  l'une  rougi',  l'antre  blanche, 
inconnues;  une  troisième  est  plantée 
au  faite  des  chaumières  dans  tous  les 
\  illages. 

JuMPiiiius,  une  espèce  inconnue,  30  à  40 
pieds  de  haut,  Ataine. 

Lauhus  Cinnahomuh,  environs  d'Oinio  et 
dans  la  plupart  des  forêts. 

Lii.um  CALLOSOSf,  pied  du  mont  Hakone. 

Magnolia,  espèce  dont  le  feuillage  res- 
semble à  celui  du  .'/.  macrophylla  , 
mont  Fusi  Vania. 

Mosa  paradisiaca,  le  hanaiiicr,  Muryyana 
et  Messiraa. 

Ni. un  m  jAi'OMcm,  Muryyana. 

Orortioh  iaponicom,  commun  dans  tous 
les  huis;  une  variété  à  feuilles  pana- 
chées, ••  1 1 1 1 i \ ée  en  pui>. 

Ohoclba,  uni'  espèce  nouvelle (?),  pied  du 

Fusi  V.iuia. 
Paulownia  imperiams,  Muryyana  et  autres 

endroits. 
Perrettya   se.    nova,  port  nain,    9   pou- 


ces; haies  rose-foncé,  mont  Fusi  Yauia. 
Pinus  Massomana,  fréquent;  les  avenues 
sont  souvent  plantées  de  cette  essence; 
le  P.  parviplora  est  commun  au  mont 
Hakone  ci  ailleurs. 

PlTTOSPQRDH  TOBIRA,  arbuste  commun  dans 

les  terres  liasses. 
PODOCARPDS    HACROPBYLLDS,    pied    ilu    IllOIlt 

Hakone  et  environs  de  Kanagawa. 
Poinciana  regia,  Odawara. 

QCBRCOS  COSP1DATA,  COlllIOUIi;  Q.  GLADHA, 
entre  llaia  et  Messima  ;  une  espèce  in- 
connue, entre  les  inonh  Hakone  et  Fusi 
Va  ma. 

(Utinospoba  obtdsa,  30  à  vu  pieds,  com- 
mun partout;  II.  pisifbra,  50 à  40  pieds, 
également  commun  partout. 

llrins,  espèce  inconnue,  pied  du  Fusi 
Yama. 

Si  III  1  \  TOONBEBGII  {'!).  Commun  dans  la  plu- 
part des  vallées;  encore  une  autre  espèce 
inconnue,  au  Fusi  Yama. 

Snii.w  sp.,  inconnu,  plante  commune  le 
long  des  pentes. 

Tiila  Bobba,   buissons   nombreux  partout 


MISCELLANEES. 


'  29 


durant    le    voyage;     plantation     près    Weigelia  rosea,  pied  du  mont Fusi  Yama  ; 

d'Omio.  une  autre  cs|)èce  non  fleurie. 

Tiuuopsis  dolabrata,   40   à    50  pieds  de  j  Wistaria    sinensis,    grimpant    partout    à 

hauteur,  forêts  sur  le  Hakone.  travers  les  liois. 

Tiiuja  piu\dui.a,  mont  Hakone;  T.  orienta-    Woodwardia    japonica,    échancrures     du 

us,  au  pied  du  même  mont.  mont  Hakone. 

Tableau  de  la  végétation  aux  diverses  altitudes  du  mont  Eusi  Yama,  la  plus  élevée  des  montagnes 

du  Jupon. 


14.001)     /'icds 

( 

'rati:  ni: 

L2.000    1> 

/       Absence 
J     de  végétation     \ 

'  Un  ou 

deux    1 

/ CONIFÈRES 

es 

-s 

NA1XS      \ 

8,000     P. 

G, 11(10 


2,600     /' 


ABIES    LEPTOLEPIS,  I.M11X 

très  rabougris    (  2  ;i  .'!  pieds  > 

ABIES   LARIX      de  30  à  40p. 

FOUETS  de  PINS. 
ABIES     FIRMA  90   ;i   120    Pieds' 

BIFIDA  70   à    90 

_         TSUGA  50 


CEPHALOTAXUS     sp....30    Pieds. 
FAGUS,  ALNUS,  ACER.FRAXINUS,  CORYLUS    &■] 

Fourrés  cL'lieroes   &  fougères. 


Fus)  Yama,  le  Mont  Sacré  des  Japonaise). 


Produits  agricoles  et  légumiers    du 
Japon. 

Le  produit  principal  du  pays  que  nous 
avons  traversé  est  le  riz,  cultivé  générale- 
ment dans  les  vallées  basses  et  maréca- 
geuses et  les  terres  irriguées  comme  en 
Chine.  Là  où  le  terrain  ne  se  prête  pas  à 
l'irrigation,  on  cultive  une  sorte  de  riz 
qui  vientassez  bien  dans  un  sol  sec,  mais  qui 
cependant  rapporte  moins  que  l'autre. 
Pouvant  disposer  à  leur  gré  de  l'une  et  de 
l'autre  variété,  les  japonais  en  culliventdes 
quantités  immenses.  Des  collines  d'une 
hauteur  considérable  couvertes  jusqu'au 
sommet  de  terrasses,  offrent  des  récoltes 
abondantes  et  donnent  au  pays  une  appa- 


rence de  grande  fertilité  et  un  aspect  des 
plus  pittoresques  (1). 

(1)  La  nature  du  sol  japonais,  qui  est  défor- 
mation volcanique,  fait  qu'une  grande  partie  du 
territoire  est  rocheuse  et  inculte;  néanmoins,  sur 
de  grandes  étendues,  le  terrain  est  très-riche  et 
éminemment  fertile  :  partout  où  la  charrue  et  la 
houe  peuvent  être  mises  en  œuvre,  le  zèle  infati- 
gable des  habitants  et,  la  connaissance  profonde 
qu'ils  possèdent  de  l'emploi  des  engrais,  leur 
produisent  les  plus  abondantes  moissons  de  riz, 
froment,  orge,  pois,  fèves,  graines  oléagineuses, 
de  coton  et  de  chanvre.  Deux  sortes  de  mûriers, 
le  camphrier,  le  vernis  et  le  thé  sont  plus  spécia- 
lement traités  en  grande  culture.  (  Voyage  de 
Kœmpfer;  Heine,  Japan  und  seine  Bewohner.) 

Em.  R. 


(1)  Au  rapport  de  Thunberg,  les  Japonais  croient  que  le  Dieu  des  vents  habite  au  sommet  de  la 
montagne.  Dans  leurs  pèlerinages  ils  mettent  d'ordinaire  deux  jours  à  la  gravir  ;  pour  descendre,  ils 
se  servent  d'une  sorte  de  petit  traîneau  fait  de  paille,  qu'ils  s'attachent  au  devant  du  corps  et  de  la 
sorte  se  laissent  glisser    rapidement.  Em.  R. 


30 


MISCELLANEES. 


Deux  sortes  de  millet  sont  traitées  en 
grande  culture  :  le  millet  nain  qui  n'a  que 
2  ou  â  pieds  et  le  grand  millet  qui  s'élève  à 
'■>  ou  6  pieds.  La  petite  espèce,  semée  à  la 
volée  ou  en  rayons,  couvre  des  campagnes 
entières,  qui  rappcllentles  champs  de  blé  de 
l'Angleterre.  La  grande  espèce  est  repi- 
quée, quand  le  plant  est  encore  jeune,  en 
une  seule  rangée  sur  les  bords  des  champs 
couverts  par  le  petit  millet. 

Le  Solunum  esculentum  est  largement 
cultivé  pour  son  fruit  que  les  Japonais 
mangent  beaucoup. 

Le  Caladium  esculentum ,  la  batale 
douce  (Dioscorea  Batatas,)  et  le  gingem- 
bre sont  tous  cultivés  sur  une  grande 
échelle.  Les  feuilles  et  les  racines  de  la 
première  de  ces  plantes  entrent  pour  une 
part  considérable  dans  la  consommation. 

11  serait  à  coup  sûr  très-intéressant  de 
pouvoir  déterminer  la  cause  de  l'absence 
plus  ou  moins  complète  de  saveur  chez 
les  légumes  japonais.  Le  peu  que  j'ai  vu 
de  leurs  méthodes  culturales  me  fait  pen- 
ser qu'elle  provient  d'une  fumure  trop 
forte  donnée  quand  la  plante  est  en  pleine 
végétation  :  cela  fait  qu'elle  s'emporte  et 
devient  insipide. 

Beaucoup  de  nos  produits  d'Europe  res- 
semblent à  ceux  d'ici. 

Le  maïs  n'est  cultivé  qu'en  petites  quan- 
tités; je  n'en  ai  vu  qu'une  pièce  près  du 
Fusi  Yama.  Des  haricots,  plusieurs  va- 
riétés tant  naines  qu'à  rames.  Des  pois, 
une  variété  est  beaucoup  cultivée  dans  la 
campagne;  il  en  est  de  même  du  tabac. 

Les  carottes,  les  navets,  les  oignons,  les 
potirons,  les  courges,  les  concombres,  etc., 
se  rencontrent  dans  les  jardins  des  fermes, 
ainsi  qu'une  masse  de  petites  choses  pro- 
pres au  goût  des  Japonais  seuls. 

Le  cotonnier  (Gossypium  herbaceum) 
et  le  thé  (Thea  Bohea)  ne  sont  pas  abon- 
damment cultivés  dans  Je  pays  que  nous 
avons  traversé;   nous  avons  vu  cependant 


quelques  champs  du  premier  et  quelques 
plantations  du  second. 

Fruits  <Iu  Japon. 

Quel  désappointement  éprouve  l'Euro- 
péen visitant  pour  la  première  fois  le 
Japon,  en  présence  de  la  rareté  des  fruits, 
partout  ailleurs  bien  venus,  en  présence  de 
la  saveur  si  fade  qui  leur  est  propre  !  Aucun 
pays  cependant  n'est  aussi  favorablement 
situé  pour  leur  culture.  Le  terrain  est  très- 
riche  et  fertile,  le  climat  est  tout  ce  qu'il 
est  possible  de  désirer,  et  malgré  cela,  les 
fruits  sont  rares  d'un  bout  à  l'autre  de 
l'empire.  C'est  à  peine  si  le  court  séjour 
que  j'ai  fait  dans  ces  parages,  m'autorise 
à  hasarder  une  opinion  sur  la  matière; 
seulement  il  me  semble,  d'après  le  peu 
que  j'ai  vu,  que  tout  le  secret  de  cet  état 
de  choses  consiste  en  ce  que  les  Japonais 
n'ont  pas  porté  leur  attention  sur  l'amé- 
lioration des  fruits.  11  est  probable  que  les 
espèces  primitives  ont  pu  croître  d'année 
en  année,  sans  qu'on  ait  pris  la  peine  de 
les  améliorer.  Ce  qui  me  confirme  dans  cette 
opinion,  c'est  que  de  chaque  espèce  je 
n'ai  rencontré  qu'une  ou  deux  variétés. 
Ainsi  on  ne  cultive  qu'une  seule  sorte  de 
pèche,  de  poire,  de  raisin,  etc.  ;  si  parfois 
il  y  a  quelque  différence,  elle  n'existe  en 
réalité  que  dans  le  volume  plus  ou  moins 
gros  des  fruits  ;  mais  la  forme  et  le  goût  ne 
varient  point.  J'ai  la  conviction  que  si 
quelques-uns  de  nosarbres  fruitiers  étaient 
importés  ici  et  soumis  à  des  essais  intelli- 
gents, on  aurait  bientôt  la  preuve  que  le 
sol  et  le  climat  du  Japon  peuvent  pro- 
duire des  fruits  aussi  beaux  que  n'im- 
porte quelle  contrée  de  la  terre. 

On  rencontre  les  fruits  suivants  :  des 
cerises,  des  châtaignes,  des  figues,  des 
raisins ,  des  oranges ,  des  poires,  des 
pèches,  des  prunes,  des  noix  et  deux  ou 
trois  sortes  de  melons.  » 

Ea.  R. 


I2S8.    LES  INSECTES  NUISIBLES  AU  JARDINAGE. 
2°  Article. 


Ce  n'est  pas  la  peine  d'apprendre  aux 
lecteurs  de  la  Flore  que  les  plantes  bul- 
beuses sont  cultivées  dans  l'Etablissement 
Van  Houtte  avec  une  prédilection  mar- 
quée. Depuis  plus  de  20  ans,  on  y  collec- 
tionne les  Liliaeées  et  les  Amaryllidées 
avec  une  persévérance  que  rien  ne  décou- 


rage. Sa  collection  d'Amaryllis,  surtout 
est  la  plus  complète,  probablement,  qui 
existe  en  Europe  et  dans  le  monde;  mal- 
heureusement, cette  félicité  d'amateur  a 
aussi  son  revers  de  médaille,  et,  sans  re- 
monter plus  haut  que  l'année  dernière, 
elle  a  été  fort  ébranlée  par  le  travail  secret 


--    SALVIA      DIELYTROIDES  Ro< 


31 


H07. 

SALVU  ROEZLI ,  schwl. 

ISalvia    dielytroïdes,     (Roezl.) 
Labiatœ. 


CHÀRACT.  GENER.  -  Vide  Flore  t.  V,  p.  U'j. 

CHARACT.  SPECIF.  —  S.  caule  suffruticoso 
glabre-,  foliis  petiolatis  ovato  oblongis  basi  rotun- 
datis  cuneatis  oblusiuseulis  glabris,  supra  nitidis, 
crenato  dentatis,  floralibus  niillis,  verticillastris 
unifions,  calycibus  inflato  campanulatis  membra- 
naceis  glabris,  clenlibus  ovatis  obtusiusculis,  supe- 
riore  mucroualo. 


Corollic  coccinea;,  pubcrulœ  tubas  basi  albicans, 
stylus  puberulus  apice  coccincus,  filamenta  allia, 
Calyx  inflatus  pallide  viridus  versus  apieein  sensini 
erubescens.  Scu. 

Svi.viA    Roezli,  Schwl. 

Salvin  dielytroïdes,  Roezl.  in  Cat. 


Nous  devons  la  diagnose  ci  dessus  à  i  gré   tout   son   désir  de   laisser  à  celte 
M.  le  professeur  M.  Scheidweiler.  <  Mal-  [  espèce  le  nom  spécifique  que  lui  avait 


d'un  ennemi  qui  minait  sourdement  la 
collection.  Voici  le  fait  tel  qu'il  s'est  passé  : 
En  4859,  un  des  élèves  les  plus  intelli- 
gents et  les  plus  zélés  de  l'École  d'horti- 
culture de  Gentbrugge,  M.  G.  Ackcrmann, 
de  Brcslau,  découvrait,  à  la  base  d'un  bulbe 
d'Amaryllis,  un  trou  qui  était  le  commen- 
cement d'une  galerie,  et  d'où  il  extrayait 
une  larve;  un  second  bulbe  examiné,  mon- 
trait un  trou  tout  pareil,  et  une  larve  qui 
en  occupait  le  fond.  Ce  bulbe  fut  sacrifié: 
on  trouva  le  cœur  rouge,  et  rempli  des 
déjections  de  la  larve.  Visite  faite  à  la 
collection  entière,  on  trouva  1800  oignons 
dans  le  même  état;  1800  larves  en  furent 
retirées,  mais  sans  grand  bénéfice  pour  les 
plantes,  dont  les  7/8  périrent;  les  autres 
eurent  encore  assez  de  force  pour  produire 
des  cayeux  latéraux. 

On  a  suivi,  dans 
la  serre  aux  plantes 
bulbeuses,  le  déve- 
loppement de  ces 
larves.  Elles  se  sont 
transformées  ,  au 
printemps  de  celle 
année,  en  mouches 
à  deux  ailes  (de  vrais 
diptères)  ,  un  peu 
plus  grosses  que 
des  abeilles,  et  tou- 
tes couvertes  d'un 
long  duvet  roux. 
Leur  vue  rappela 
immédiatement  à 
M.   Van   Houtle    la 


figure   du   Merodon  Narcissi,  donnée  par 
'  le  Book  of  the  Gardai,  à   l'aide  duquel 
nous    allons  compléter    l'histoire    de  cet 
insecte. 

a  La  mouclie  de  Narcisse  (Merodon)  dont 
on  voit  ci-contre  la  figure,  est  propre  ainsi 
que  son  nom  l'indique,  aux  plantes  du  grou- 
pe des  Narcisses,  dontcllescnourril  à  l'état 
de  larve.  Cette  larve  se  loge  au  centre  même 
de  l'oignon,  qui  lui  fournit  à  la  fois  le 
vivre  et  le  couvert.  A  l'époque  de  la  plan- 
tation, c'est-à-dire  ordinairement  en  no- 
vembre, on  doit  examiner  avec  soin  les 
oignons  ;  si  l'on  y  remarque  un  ou  deux 
trous  arrondis,  toujours  assez  larges  pour 
être  facilement  découverts,  on  peut  être 
sûr  que  l'oignon  est  atteint,  et  il  ne  faut 
pas  manquer  d'extirper  la  larve  qui  est  au 
fond.  La  laisser  en  place  c'est  vouer  à 
une  mort  certaine  la  plante  qui  la  porte; 
car  après  qu'elle  aura  dévoré  le  cœur  du 
bulbe,  ce  qui  l'occupera  l'été  et  l'automne 
suivants,  les  déjections  et  les  mucosités 
qu'elle  laissera  à  la  place,  provoqueront 
la  décomposition  et  la  pourriture  du  reste. 
Vers  la  fin  de  novembre,  la  larve  se  change 
en  chrysalide,  et  pour  cela,  elle  sort  de 
l'oignon,  au  niveau  des  racines ,  et  s'en- 
l  fonce  en  (erre ,  d'où  elle  ne  sortira  qu'au 
!  printemps,  à  l'état  d'insecte  parfait.  On  ne 
|  sait  pas  au  juste  sur  quelle  partie  de  la 
|  plante  les  œufs  sont  pondus,  mais  c'est  en 
avril  que  la  mouche  se  montre  et  qu'elle 
travaille  à  la  propagation  de  son  espèce. 
i  Elle  est  assez  semblable  à  une  abeille  par 
I  sa  taille  et  sa  couleur,  et  présente  comme 


3-2 


SALVIA  ROEZLI,  Scnwi. 


imposé  l'intrépide  collecteur  qui  l'a  de-  (|tic   n'en   réclame  le  S.  Souchetii,   par 

couverte,  il  n';i  pu,  nous  dît-il,  laissera  exemple.  Sa  multiplication  par  boutures 

colle  Sauge  un  qualificatif  que  rien   ne  de  rameaux  très  herbacés  est  facile, 

justifie.  »  Nous   ne  lui    prédirons   grand  ave- 

C'est  une  espèce  sous-ligneuse,  à  gran-  nir;  on  lui  préférera  toujours  le  beau 

des  fleurs  rouges,  en  épis  lâches,  qui  se  S.  tplcndena  Souchetii,  au  port  trapu, 

montrent   île    lévrier  en  avril.   Kn   au-  aux  grappes  île  Heurs  bien    plus   nom- 


lonine  on  relève  les  pieds  qui  se  trou- 
vent en  pleine  terre;  on  les  empote 
pour  leur  faire  passer  l'hiver  en  serre, 
où  celte  espèce  demande  plus  de  chaleur 


breuses,  plus  serrées  et  d'un  plus  bril- 
lant coloris  et  surtout  bien  autrement 
florifère.  L.  VII. 


celle-ci  des  macules  jaunes  et  noires.  Le,  les  plantes,  mais  no  diminue  en   même 

seul  yen  connu  d'arrêter  les  déyàts  de     temps  le  nombre  des  insectes  pour  l'année 

cel  insecte,  consiste  a  déterrer  les  bulbes    suivante,  puisqu'en  détruisant  la  larve,  on 
qui  ne  poussent  pas  ou  poussent  mal ,  el    annihile  toute  la  série  des  générations  qui 
à  tueries  larves  qu'ils  renferment.   Par    auraient  pu  sortir  de  l'insecte  parfait.  • 
là,  non-seulement  on  a  chance  de  sauver  |  .\ii\. 


t  1259.    LES  GRANDES   SERRES  AU   XIX    SIÈCLE. 


I  ne  des  plus  célèbres  aujourd'hui  est 
sans  contredit  celle  des  jardins  royaux  de 
heu  ;  nous  en  donnons  ci-après  la  Ggure. 
Elle  est  entièrement  en  fer,  et  isolée  de 
tous  les  cotés. 

Celle  magnifique  structure  est,  à  l'ex- 
térieur comme  à  l'intérieur,  d'une  grande 
simplicité  de  style.  L'absence  de  tout  or- 
nement n'en  laisse  que  mieux  ressortir 
l'architecture  hardie  et  grandiose,  <|ui 
s'harmonise  admirablement  avec  le  décor 
du  jardin  environnant,  une  immense  pc- 
louse  \  erle  entrecoupée  d'arbres  séculaires 
et  bordée  de  plates-bandes  de  Heurs.  A  une 
faible  distance  de  sa  façade  septentrionale 
(les  ailes  s'étendent  de  l'est  à  l'ouest),  un 
vaste  bassin  peuplé  de  cygnes  et  d'autres 
oiseaux  aquatiques,  et  ou  se  reflète  la 
grande  structure  vitrée,  ajoute  considéra- 
blement au  pittoresque  dans  cette  partie 
des  ,i  irdins  royaux. 

A  l'intérieur,  la  serre  de  Kew  (nom- 
mée  aussi    la   serre   aux    palmiers)    ne    se 

distingue  par  aucun  ornement  particulier. 
Le  sol  en  est  dallé  sur  toute  son  étendue, 
ear  elle  n'élail  pas  destinée  à  recevoir  des 
arbres  en  pleine  terre.  Toutes  les  plantes, 
même  les  plus  grands  palmiers,  \  sont  en 
Caisses,  proportionner-  d'ailleurs  à  leurs 
tailles.  Bile  est  chauffée  par  un  puissant 
lliermosipbon,  dont  les  tuyaux  circulent 
-oiis  le-  dalles  <]>\  parquet  et  le  long  de  la 


maç eric  qui  sert  de  support  à  toute 

la  structure.  Il  esl  presque  inutile  d'ajou- 
ter qu'ici,  comme  dan-  toutes  les  serres  de 
grand  luxe,    la  fumée  des  rourneaux  est 

en 'liée  loin  de  là.  dans  un  tunnel  sou- 
terrain, pour  s'échapper  par  une  chemi- 
née en  forme  de  tourelle  octogone,  dont 
l'élégance  ne  laisserait  guère  deviner,  au 
premier  abord,  sa  véritable  destination. 
Voici  maintenant  une  autre  forme  de 
séné-,  celle  à  laquelle  nos  voisins  donnent 

le  i i  de  serra  en  dôme,  dont  la  planche 

suivante  donne  une  représentation. 

On  a  reproché  à  ce  mode  d'arrbiteclui c 

le  manque  de  proportions  entre  la  hauteur 
el  le  diamètre;  la  bailleur  étant  trop 
grande  eu  égard  à  ce  dernier.  On  pense 
cependant  que  dans  celle  que  nous  repro- 
duisons ici  ce  défaut  a  été  évité,  du  moins 
en  partie,  ei  puis  il  faut  convenir  aussi 
que  -on  style  esl  plus  élégant  et  plus 
décoratif  que  celui  des  autres  construc- 
tions de  même  tj  pe,  que  l'on  avait  élevées 
avant  elle.  Elle  est  duc,  au  talent  de  H.  Ri- 
ebard  Turncr,  dont  nous  avons  déjà  parlé, 
architecte  qui  jouit  d'une  grande  repu  ta- 
lion comme  constructeur,  dans  les  trois 
royaumes.  Quelque  idée  qu'on  s'en  fasse, 
on  peut  la  considérer  comme  donnant  un 
très-bon  modèle  de  sine  aristocratique, 
niais    il    landrail.  dans  tous   les  cas  où  on 

voudrait  la  copier,  la  faire  élever  sur  une 


LU 


ce 


Q 
Z 

OC 

o 


Tome  iv,  -2-  série  (4859). 


MISCELLANÉES 

plaie-forme,  sur  un  tertre,  cl  obsolumcnl 
isolée  de  loulc  nuire  construction  Bile  esl 
toute  en  fer;  les  colonnes,  les  piliers,  les 
nen  ures  du  dôme,  l'entablement,  les  gout- 
tières cl  li  balustrade  qui  circulent  à  la  ba  c 
■  In  dome  sont  en  fer  fondu;  les  astragales 
ci  autres  menues  pièces,  en  fer  battu.  Nous 
n'avons  pas  besoin  d'expliquer  les  motifs 
de  celle  différence  dans  la  nature  de  ces 
matériaux.  Les  piliers  -~ •  •  j 1 1  à  jour,  ainsi 
qu'on  peul  le  remarquer  sur  la  figure,  el 
cela  dans  le  but  d'augmenter  la  lumière 
sans  diminuer  la  force  de  ces  étais.  On 
comprend  qu'un  \  itrage  esl  interposé  entre 
les  deux  membres  dont  la  réunion  consti- 
tue le  pilier. 

Lu  ventilation,  ebose  si  importante  dans 
une  serre  chaude,  et  si  bien  comprise  en 
Angleterre,  ne  laisse  rien  à  désirer  dans 
l.i  serre  dont  il  est  question  ici,  malgré  les 
difficultés  particulières  inhérentes  aux 
structures  domiques,  dans  celle  partie  de 
leur  construction,  l'es  tuyaux  de  douze 
pouce-,  de  diamètre,  circulant  sous  la  plate- 
forme, amènent  dans  l'intérieur  l'air  du 
dehors;  mais  pour  attiédir  cet  air,  en  hi- 
ver,  ils  circulenl  quelque  temps  en  com- 
pagnie îles  tuyaux  de  chauffage  qui  font  le 


tour  île  l.i  serre,  cl  viennent  s'ouvrir  bu 
centre  dans  une  chambre  ménagée  exprès, 
ci  d'où  l'air  s'épanehe  dans  toutes  les  par- 
ties de  l'édifice.  En  été,  la  masse  d'air  ainsi 
introduite  ne  suffirait  pas;  mais  de  nom- 
breux ventilateurs,  en  forme  desabords, 
snii!  distribués  dans  l'enceinte  maçonnée 
qui  sert  de  base  a  la  serre  cl  laissent  entrer 
autant  d'air  qu'on  peut  le  désirer.  Ce  n'est 
pas  tout,  l'aération  se  rail  encore  par  le 
sommet.  Au  moyen  d'un  mécanisme  ingé- 
nieux, la  pointe  du  dôme  s'ouvre  large- 
ment, et  laisse  à  l'air  un  passage  d'environ 
quatre  pieds. 

Dans  ce  genre  de  serre,  plus  encore  que 
il.uis  celles  .le  formes  ordinaires,  l'édifice 
doit  éiic  dégagé  de  tous  encombrements 
propres  à  diminuer  l'agrément  du  coup- 
il  'œil.  C'est-à-dire  que  le  luxer,  la  chau- 
dière, les  approvisionnements  île  char- 
bon, etc.,  doivent  être  cachés  el  la  ruinée 
éloignée  par  les  moyens  déjà  indiqués.  On 
ne  doit,  en  un  mot,  rien  laisser  sous  les 
yeux  «lu  spectateur  qui  retrace  l'espèce  de 
désordre  qu'entraîne  tout  travail  manuel. 
Ici,  comme  au  théâtre,  on  ne  doit  poinl 
montrer  ce  qui  se  rail  derrière  les  coulisses. 

Non. 


1259.  PEUPLIER  SUISSE  PERFECTIONNE. 


H.  Mnrel,  pépiniériste  à  Bargnj  (Oise), 
a  obtenu,  dans  un  semis  de  Peuplier  suisse 
(/'i/y/j//i/.s  virginiana  rail  dans  son  établis- 
sement, une  variété  qu'il  ;>  multipliée  en 
grand  et  qu'il  livre  au  commerce  -mis  le 
nom  île  Peuplier  suisse  améliorée),  c'est 
effectivement  une  grande  amélioration  que 
l'un  trouve  dans  plusieurs  qualités  que 
possède  celle  nouvelle  variété  d'arbre,  lu  ut 
in  conservant  le  mérite  du  lypo  qui  l'a 
produite. 

Cet  arbre,  qui  m  élé  multiplié  en  grand 
por  boutures  qu'en  m  laites  M.  More!,  est 
déjà  très-répandu  dans  le  département  pour 
la  plantation  des  routes  el  des  chemins  vici- 
naux :  un  le  distingue  facilement  de  son 
lypc  par  le  développement  que  prend  In 
lige  dès  sa  base,  qui  esl  toujours  plus  grosse 
que  celle  du  Peuplier  suisse,  el  s'allonge 
en  s'a  mincissant  vers  sun  extrémité.  Ses 


(I)  L'Établissement  Van  Uoulle  en  a  reçu  eu 
quantité,  il  j  .i  ."  mis.  di  M    \    Morcl  elle  même 


branches  sont  moins  él  liées,  ci  il  a  l'avan- 
tage de  résister  beaucoup  mieux  à  l'impé- 
tuosité dis  \ciiis.  r.mi  qu'aux  caractères 
des  autres  organes,  je  n'ai  rien  remarqué 
(ini  ne  lût  identique  à  ceux  du  Peuplier 
suisse  (Populus  virginiana). 

Les  avantages  que  j'ai  surtout  reconnus 
à  cet  arbre  forestier,  consistent  dans  le 
développement  comparalil  que  prend  s, 
tige,  et  le  peu  d'étendue  de  ses  branches, 
qui  nuisent  d'autant  moins  aux  cultures 
près  desquelles  il  esl  planté,  ce  qui  le  rend 
aussi  moins  sujcl  à  être  penché  un  renversé 
par  le   vent. 

M.  Muni  m'ayanl  donné  quelques  bou- 
tures de  cette   variété  de  l'eii|ilier,  je  l'ai 

multipliée  sur  le  domaine  d'Harcourt.  Au- 
jourd'hui trente  pieds  de  ces  arbres,  sont 
piaules  sur  deux  lignes  el  uni  atteint  une 
hauteur  île  .'i  à  (i  mètres,  .l'ai  soin,  chaque 
printemps,  lorsqu'on  taille  les  branches  en 
crochet  sur  la  tige  de  chaque  bouture,  de 
les  mettre  de  côté  pour  leur  propagation, 
attendu  qu'on   ne  doit   laisser  à  chacune 


56 


Mlx  II.I.WI  I  - 


d'elles  qu'une  seule  branche  pour  consti- 
tuer la  lige,  et,  .1  la  troisième  année, 
boutures,  devenues  des  baliveaux,  peuvenl 
être  plantées  en  place  el  à  demeure. 

J'ai  aussi  en  multiplication  deux  variétés 
île  Peuplier  blanc  'le  Hollande,  très-remar- 
quables par  leur  développement.  Elles  uni 
été  obtenues  de  -émis  aux  Barres  par  noire 


honorable  confrère  M.  Vilmorin  père,  qui 
voulut  bien  m'en  envoyer  des  boutures.  le 
me  propose,  lorsqu'elles  auront  acquis  un 
certain  développement,  d'en  parler  dans 
une  prochaine  noie  que  je  remettrai  à  la 
Société.  Pépin. 

(Annale*  iU  l'agriculturi  française.) 


1260.  M.  ROBERT  FORTUNE  AU   JAPON. 


I  e  lapon,  qui  déjà  avant  la  conclusion 
•lu  traité  anglo-américain,  avait  le  privi- 
lège d'attirer  l'attention  de  tous  ceux  qui, 
de  près  ou  de  loin,  louchent  à  l'horticul- 
ture, semble  être  en  ce  moment,  d'une 
manière  toute  spéciale,  le  rendez-vous  des 
explorateurs.  En  effet,  nous  venons  à  peine 
de  signaler  l'arrivée  dans  ces  parages  de 
M.  .1.  <i.  Veitch  qui  s'j   esl  rencontré,  a 

Yeddo  même,  avec  un  botaniste  allemand, 

M.  Sebottman,  réunissant  des  collections 
pour  le  jardin  des  plantes  de  Berlin;  et 
voilà  que  nous  pouvons  annoncer  la  pré- 
sence au  .lapon  de  deux  hommes  bien 
connus  dans  l'horticulture,  et  dont  les 
noms,  désormais  impérissables,  sont  alta 
chés  à  bien  des  plantes  qui  constituent 
l'ornement  de  nos  jardins.  Ce  sont 
M.  U.  Fortune  el  le  D'  von  Sicbold. 

La  présence  de  M.  Fortune  à  Nangasaki 

est  frappée  pour  non.  au  coin  du  mystère. 
Il  n'y  a  pas  deux  ans  que  la  Fi  ore  (T.  XII, 
p.  186,)  faisait  connaître  à  ses  lecteurs, 
que  M.  Fortune  allait  se  rendre  dans  les 
provinces  septentri illes  du  Céleste-Em- 
pire, à  l'effet  d'y  réunir  des  plant-,  de  thé, 
destinés  aux  essais  de  culture  que  l'Union 
américaine  projetait  dans  ses  Etatsdu  sud. 
La  mission,  dont  les  Etats-Unis  avaient 
chargé  le  botaniste  est-elle  terminée,  ou 
conlinue-t-il  ses  recherches  pour  la  répu- 
blique jusque  dans  l'empire  japonais?  — 
Quoiqu'il  en  soit,  de  nouvelles  explora- 
tions sont  à  mis  yeux  la  promesse  certaine 
de  nouvelles  découvertes  et  de  moissons 

plos  al d. mies:  cl  aujourd'hui,  après  ce 

rode  cl  fatal  hiver  que  nous  venons  de 
traverser,    il    esl   permis   d'attacher  aux 

explorations  de  la  Flore  japonaise  un  inlé- 

rèt  d'autant  plus  grand,  que  la  majeure 

partie    des     végétaux     japonais    que     nous 

possédons  à  celle  heure,  ont  résisté  aux 
rigueurs  de  la  saison  aussi  parfaitement 
que  Ifs  (liantes  les  moins  délicates  de  notre 
Flore  indigène.    Aussi   nous  empressons- 


nous  de  reproduire  d'après  le  Gardeneri 
Chronidela  lettre  suivante  de  M.  Fortune  : 
«  Je  ne  sais  au  juste,  —  écrit  ce  bota- 
niste, —  si  \ous  me  croyez  éire  en  orient 
ou  en  occident  ;  pour  moi,  je  pense  que 
la  terre  esl  ronde,  et  l'on  peut  fort  bien 
arriver  ici,  soit  qu'on  navigue  vers  l'ouest 
par  voie  d'Amérique,  soit  qu'on  suive  dans 
la  direction  de  l'est  la  route  des  Indes. 
Toujours  est-il  que,  sans  trop  savoir  com- 
ment, je  me  trouve  un  Ii'ikI  <lii  monde, 

dans  une  de  ces  c   lies  du  soleil    levant,  • 

qu'on   appelle  communément    le. lapon,  .le 

ne  puis  mieux  faire  que  de  vous  communi- 
quer un  extrait  de  mes  notes  de  voyage  ; 
j'ai à  V    trouver    la    preuve  de    ce  que  je 

;  ne  suis  pis  le  jouet  d'un  rêve,  comme  je 
pense  l'être  parfois. 

«  Je  suis  assis  dans    la   véranda   d'un 
temple  agréablement  situé  sur  le  penchant 

d'une  colline,  à  une  centaine  de  pieds  au- 
j  dessus  ,|c  la  nier.  In  quartier  de  ce  temple 
'  est  occupé  in  ce  moment  par  un  de  mes 
amis,  M.  M'  Kcn/.ic  qui  remplit  ici  les 
fonctions  de  consul  de  France.  A  mes 
pieds  s'étend  une  haie  magnifique  que  des 

collines    semblent  environner    de     toutes 

parts,  ce  qui  la  t'ait  ressembler  à  une  mer 

sans  issue.  Ces  collines  dont  les  hauteurs 
varient  et  dont  la  pi  US  élevée  compte  envi- 
ron 1300  pieds  d'altitude  supramarine, 
siioi  toutes  couvertes,  souvent  même  jus- 
qu'à leur  sommet,  d'arbres  au  plus  riche 
feuillage.  Dans  bs  eaux  paisibles  et  unies 
du  port,  j'aperçois  des  n.iv  ires  appartenant 

à    diverses    nations,       -  à  l'Angleterre,  aux 

Etats-Unis  d'Amérique,  à   la   Hollande,  à 
j  la    Russie,   —  et    bon  nombre   de  jonques 
à   un   mat,  qui    présentent  l'aspect  le    plus 
étrange.     En    lace   de    l'entrée    du    golfe, 
assise    sur   !    vaste    étendue     de    terri- 
toire mollement  ondulée,  se  déploie    une 
ville    considérable,    atteignant     jusqu'aux 
i  collines  et  qui  renferme  environ   70,000 
|  habitants.     De    longs    bâtiments    à    deux 


t,  u* 


37 


1M)8. 


RHODODENDRON  VIRGATU1,  hook.™. 

Ericacerc  %  Rhododcndreœ. 


CHARACT.  GEXER.  —  Vide  supra,  vol.  I  (1845) 
scr.  I,  page  ko. 

CHARACT.  SPKCIF.  —  «  Érecta,  ramis  gracili- 
bus,  ramulis  juuioribus  calyee  ovario  petiolis 
fuliisque  subtus  squamulis  peltatis  obsitis,  foliis 
oblongis  aeutis  brevi-petiolatis  subtus  glaucesceu- 
tibus,  floribus  axillis  loliorum  termiualium  sin- 


gulo  bractealo,  bracteis  amplis  imbricatis  .  lobis 
calycinis  rotuudatis  cilialis,  corollae  tubo  infundi- 
bulifurmi  dorso  villoso,  limbi  patentis  lobis  laie 
ovatis.  staininibus  8-10,  filamentis  inferne  villosis, 
ovaria  5-locularia.  »  Hook.  fil. 

Rhododendron  virgatiim.  IIook.  fil.  Iihod. 
Sik.  Ilimal.  t.  20. 


Celle  jolie  espèce  a  levé  dans  notre  I  Bootan.  Les  jeunes  plantes  ont  été  pin- 
Établissement    de    graines    reçues    du  I  cées  et  nous  ont   fourni  de  jolis  buis- 


étages,  à  l'une  des  extrémités  desquels 
flotte  le  pavillon  néerlandais,  régnent  sur 
le  devant  de  la  ville  et  ont  quelque  peu 
l'apparence  de  parapets  construits  pour  la 
protéger.  Au-dessus  de  ma  léte  est  déployé 
le  drapeau  de  la  France;  en  face,  un  peu 
en-dessous  de  moi,  je  vois  les  couleurs  de 
l'Angleterre  ;  sur  une  colline  à  ma  droite, 
je  distingue  les  pavillons  de  l'Amérique  et 
du  Portugal.  L'ensemble  offre  le  coup 
d'oeil  le  plus  ravissant  que  j'aie  jamais 
contemplé.  La  ville  qui  est  là  devant  moi,  | 
c'est  Nangasaki;  et  l'île  peu  élevée  qui  se 
trouve  en  face  est  Décima,  où  les  Hollan- 
dais ont  eu  pendant  si  longtemps  le  privi- 
lège de  faire  le  commerce,  à  l'exclusion  de  ; 
tous  les  autres  peuples  de  l'Occident.  Les 
différents  pavillons  indiquent  les  consu- 
lats des  nations  qui  sont  parvenues  à  con- 
clure des  traités  avec  ce  peuple  vraiment 
extraordinaire. 

a  L'aspect  de  la  petite  île  de  Décima  n'a 
rien  de  remarquable;  à  cause  des  souve- 
nirs qui  la  rattachent  d'une  manière 
étroite  à  l'histoire  des  Hollandais  au  Japon, 
j'ai  cru  cependant  qu'elle  méritait  une 
visite.  Le  vieux  pont  qui  enjambe  le  canal 
et  relie  l'île  à  la  ville  de  Nangasaki,  existe 
toujours,  révélant  toutefois  celte  appa- 
rence vénérable  qu'acquièrent  les  ruines; 
le  petit  bâtiment  qui  servait  de  corps-de- 
garde ,  est  vide  maintenant;  la  grille  à 
été  enlevée  et  la  muraille  renversée,  de 
sorte  que  les  Hollandais  ne  sont  plus  à 
cette  heure  des  prisonniers  comme  ils 
l'étaient  naguère.  Ils  peuvent,  ainsi  que 
les  autres  étrangers,  visiter  la  ville  quand 


ils  le  désirent,  et  parcourir  les  cam- 
pagnes environnantes,  dans  un  rayon  qui 
ne  peut  excéder  trente  milles,  sans  êlre 
le  moins  du  monde  inquiétés  par  les  Japo- 
nais. Dans  une  de  mes  excursions  à  Décima, 
le  hasard  m'a  conduit  près  d'un  grand 
et  informe  bloc  de  rocher,  dans  lequel 
élaient  taillés  ces  deux  noms  :  K.empfer 
et  Trunberg.  Ces  deux  mots  à  eux  seuls 
valent  tout  un  panégyrique;  aussi  on 
n'avait  rien  ajouté  de  plus.  On  aime  à 
voir  les  Néerlandais  vénérer  les  noms 
d'hommes  pareils,  quoique  l'un  fût  alle- 
mand, si  je  ne  me  trompe,  et  l'autre 
suédois. 

i  Ce  ne  sera  pas  m'écarter  de  mon  sujet 
que  de  parler  ici  d'un  autre  allemand  dis- 
tingué et  bien  connu  en  Europe,  notam- 
mentle  Drvon  Siebold.  Ce  vétéran  des  bota- 
nistes habite  à  cette  heure  la  campagne,  à 
peu  de  distance  et  au  nord  de  Nangasaki. 
Là  il  vit  retiré,  loin  des  Européens,  n'ayant 
pour  société  que  ses  plantes,  ses  livres  et 
les  Japonais.  11  y  a  une  excellente  biblio- 
thèque composée  d'ouvrages  d'histoire 
naturelle,  qu'il  me  montra  avec  quelque 
orgueil.  Il  m'a  fait  voir  aussi  son  jardin 
qui  est  riche  en  plantes  japonaises,  dont 
plusieurs  sont  nouvelles  pour  l'Europe. 
Une  description  de  ce  jardin  et  de  quel- 
ques autres  qui  environnent  Nangasaki, 
fera  l'objet  d'un  article  spécial.  En  prenant 
congé  du  Dr  von  Siebold,  il  me  donna  un 
pas  de  conduite  le  long  de  la  colline.  11 
parle  la  langue  japonaise  comme  un  indi- 
gène et  semble  être  extrêmement  bien  vu 
de  tout  le  peuple  des   environs  sur  lequel 


RHODODENDRON    VIRGATI  M 


-<'n>.  '| n i  sesonl  couverts  de  fleurs  dés 
leur  deuxième  année. 

Nous  les  cultivons  en  pleine  terre  de 
terreau  de  feuilles  pendant  l'été  et  les 
relevons  en  automne. 

N < > n ^  multiplions  l'espèce  par  voie  de 
graines  qu'elle  donne  ici. 

A  la  vue  de  la  planche  V  5060  du 
Bol.  May.,  faite  d'après  une  piaule 
reçue  d'un  él  iblissement  anglais,  qui 
croirait  qu'il  y  a  identité  entre  notre 
plante  el  celle-là?  lu  cependanl  la  cul- 
ture  esi  la  cause  unique  de  celle  difle- 
rence  remarquable  dans  le  port  île  ees 
deux  plantes. 

Laissée  à  l'étal  de  nature,  elle  s'élance, 
jette  en  ions  sens  ses  rameaux   longs, 


maigres,  presque  dénudés,  d'où  le  nom 
de  virgatum  qu'elle  porte  [i n'nja, verge  i. 

En  effet,  dans  cel  état,  elle  n'a  eei  taiuc- 

niiiii  rien  de  gracieux,  ce  qui  démontre 
les  métamorphoses  qu'une  bonne  cul- 
ture peut  opérer.  Ki  l'opération  e<i 
bien  simple  cependant  :  un  pincemenl 
régulier. 

Le  D'  Hooker  a  découvert  I  espèce 
croissant  dans  les  ravins,  sur  la  lisière 
de  forêts  de  j > i 1 1 > .  ;i  une  élévation  de 
8000  ù  9000  pieds  de  la  vallée  de 
Lachen. 

Dr  son  côté  M.  Hooib  l'a  découvei  l< 
dans  le  Hootnn,  dans  des  localités  sinii- 
laires  aux  précédentes. 

L.   Ml. 


il  exerce  une  grande  influence.  —  Doc- 
teur, lui  dis-je,  vous  semblez  être  M'ai- 
ment ou  prince  au  milieu  de  la  population 


ceinture,  comme  les  bonnes  gens  '->  Décima 
mi  Nangasaki.  » 
Nous  attendons  avec  d'aulanl  plus  d'im- 


de  ce  pays.  —  Il  répliqua  en  souriant,  qu'il  patience  la  relation  promise  par  M.  For- 
aimaiï  bien  les  Japonais  et  qu'il  croyait  tune  concernant  les  jardins  de  Nangasaki, 
que  ce  sentiment  était  réciproque;  el  avec  que  nous  reproduirons  très-prochainement 
un  mouvement  presque  imperceptible  qui  la  description  donnée  par  M.  Veitch,  des 
trahissait  le  sarcasme,  il  ajouta  :  «  le  n'ai  jardins  de  Yeddo.  (><  détails  ne  peuvent 
pas  besoin  de  porter  un  revolver  dans  ma    manquer  d'exciter  un  \il  intérêt. 

En.  1t. 
1262    BIBLIOGRAPHIE. 

Dr-  lu  cultun   tirs  Plantes  de  Serre  froide,  par  P.  E.  Di  Potdt,  Secrêtain  *<■  lu  Société  d'horti- 
culture de  Mon»,  etc.  (I) 

Voici  un  petit  livre  dont  l'apparition  I  soin.  Son  amour  p >  les  plantes  n'est  pas 


fera  certainement  plaisir  à  tous  les  ama- 
teurs de  plantes;  quant  aux  praticiens,  et 
nous  parlons  ici  spécialement  de  ceux  qui 
suivenl  le  courant  progressif  de  notre 
siècle,  de  ceux  que  n'aveugle  point  une 


exclusif  comme  la  Bèvre  des  collections 
qui  tourmente  certains  florimanes.  Tous 
les  genres,  depuis  les  plus  difficiles,  les 
Orchidées,  sur  la  culture  desquelles  il  a 
communiqué,  il  >  ;i  quelques  années  à  la 


absurde  prévention,   de  ceux  enfin  qui  Flore,  d<'  précieux  renseignements,  jus- 

comprennenl    que    l'on    peut    apprendre  qu'aux  arbustes  qui  affrontent  les  rigueurs 

encore  à  tout  âge ,  à  ceux-là  également,  il  de  nos  fri 1s,  Irouvenl  chez  lui  un  ac- 

sera  tout  aussi  utile  qu'agréable.  cueil   proportionné  à  leur  mérite,  à  leur 
Depuis  nombre  d'années  secrétaire  de  valeur  ornementale.  Se3  nombreuses  plan- 
la  Société  d'horticulture  de  Mons,  qui  dotl  tes, qui  n'ont  jamais  né  confiées  à  des  soins 
j  son  activité,  à  son  dévoûment,  le  rang  mercenaires,   réunissent  presque   chaque 


distingué  qu'elle  occupe  parmi  les  autres 
sociétés  horticoles  du  pavs,  M.  De  l'in/dl 
csl  un  de  ces  amateurs  enthousiastes  el  en 
même  temps  réfléchis,  pour  lesquels  la 
culture  des  fleurs  n'esl  pas  seulemenl  une 
agréable  distraction  mais  un  véritable  be* 


année  les  suffrages  du  jurj  aux  expositions 
Montoises. 

Le  travail  dont  .'/.  Ds  Puydt  vient  d'en- 
richir la  littérature  horticole,  c>i  donc  le 
résumé  d'une  longue  expérience ,  le  frnïl 
d'études  nombreuses,  d'observations  jour 


(I)  Un  volume  in-12  avec  figures.  -  Bruxelles,  Emile  Tarlier,  éditeur.  —  Paris,  librairie  agricole 
de  la  maison  i  ustiquo.  Prix     fr.  1-80. 


PHILODENDRON         ERUBESCENS         C.Koch 


5!) 


liOD. 


PHILODENDRON    EMBESCENS , 


C.  KOCH. 


Aroideœ. 


CHARACT.  GENER.  —  «  Spatlm  tota  pcrsis- 
tens,  post  florescentiam  reclusa.  Spadix  dense 
obsitus,  appendice  carens.  Antherœ  singuli  floris 
libéras.  Ovarium  multi-  (5-la-)  loculare;  loculis 
pluriovulalis;  ovnlis  axi  affixis,  erectis.  —  Plantîe 
Amoricanœ  Iropicœ,  succo  decolori,  rbizomate  in 
caulem  elongatum  scandentem  v.  arborescentem 
tnutalOj  foliis  remotis,  vaginis  petiolaribus  breuis- 
si'm/s,  stipularibus  elongatis  décidais  folio  oppo- 
sitis,  Schott.  0 

CHARACT.  SPECIF.  -  <■  Elata  scandcns.  caule 
Subsimplici  ad  nodos  copiose  radicante,  foliis  pe- 


dalibus  et  ultra  sagittato-cordatis  acutis  utriuquc 
nitidis  viridibus  subtus  pallide  purpurasccDtious 
vel  cupreis,  venis  superne  immersis,  petiolo  tereli 
lolii  longitudine,  pedunculis  brevibus  sublermi- 
nalibus,  spatlia  eucullalo-cymbiformis  obtusa 
cum  mucronulo  carnoso  firma  exlus  atro-purpu- 
rasceute  intus  kcrmesina,  spadice  spatlue  longilu- 
dine  crasso  dimidio  inferiore  ovariis  tecto,  apice 
slaininigero  medio  staminodiis  tecto.  »  IIûok. 

Philodendron  erubcscens,  C.  Kocii.  (App. 
IS'ii,  p.  6).  Sciioti.  Syn.  Aroid.  I,  p.  88.  —  Hook. 
in  Ilot.  Mag.  Icon  bic  iterala. 


Que  de  plantes  au  port  pittoresque 
parmi  les  Anthurium,  les  Philodendron 
et  genres  voisins!  — Que  de  ressources 


muler  dans  nos  serres  chaudes  un  sem- 
blant de  sile  naturel,  un  spécimen  lilli- 
putien, une   imitation  (!)  de  rinconce- 


n'olï'rent-elles  pas  quand  il  s'agit  de  si-  |  vable    lohu-bohu  qui  frappe  le  regard 


nalières.  Il  épargnera  aux  amateurs  qui 
débutent  et  qui  ne  possèdent  pas  cette  ex- 
périence que  l'on  paie  toujours  si  chère- 
ment avant  de  l'acquérir,  bien  des  décep- 
tions dont  l'origine  trouve  très-souvent  sa 
première  cause  dans  le  genre  de  culture 
qu'on  entreprend.  Voici,  à  ce  sujet,  le 
conseil  qu'il  donne  à  ceux  qui  veulent  de- 
venir amateurs  de  fleurs. 

«  Celui  qui  se  propose  de  cultiver  les 
plantes  doit  s'assurer  d'abord  s'il  est  dans 
de  bonnes  conditions  pour  y  réussir.  Les 
soins  que  réclament  les  plantes  de  serre 
sont  minutieux  et  parfois  pénibles.  Ils 
exigent  de  la  patience  et,  surtout,  de  la 
régularité.  Quelques  amateurs,  animés  du 
feu  sacré,  recherchent  les  difficultés  et 
estiment  leurs  plantes  en  raison  directe 
des  peines  qu'elles  leur  donnent;  niais  les 
autres  n'envisagent  que  les  résultats  et 
voudraient  ne  les  point  acheter  si  cher. 
11  faut  s'examiner  là-dessus,  et  si  l'on  n'a 
pas,  chaque  jour,  le  matin  ou  le  soir,  une 
heure  disponible  et  la  volonté  de  la  consa- 
crer à  sa  serre;  si  l'on  ne  peut,  en  outre, 
donner  quelques  minutes,  de  loin  en  loin, 
à  la  surveillance,  il  vaut  mieux  s'abstenir.» 

«  On  peut,  sans  doute,  faire  cultiver  par 
un  jardinier.  C'est  alors  à  ce  jardinier  et 
non  au  propriétaire  que  nos  instructions 


s'adressent;  mais  nous  tenons  pour  ama- 
teurs, ceux-là  seuls  qui  savent  cultiver, 
qui  connaissent  les  plantes  et  ne  dédaignent 
pas,  au  besoin,  de  se  salir  les  doigts.  •> 

»  Il  importe,  après  ce  premier  examen, 
d'adopter,  en  connaissance  de  cause,  un 
genre  de  culture  ;  car  on  ne  peut  les  entre- 
prendre tous  à  la  fois.  L'horticulture  est 
un  art  fort  complexe,  et  la  moindre  de 
ses  branches  sufiit  pour  occuper  les  loisirs 
d'un  homme  d'affaires.  Ce  n'est  pas  assez 
de  choisir  la  serre  froide,  car  là  encore 
il  y  a  des  spécialités  nombreuses  dont 
chacune  exige  une  étude  particulière.  » 

«  Souvent  on  débute  par  une  de  ces 
cultures  spéciales  et  l'on  emplit  sa  serre 
d'un  seul  genre  de  plantes,  Pclargonium, 
Azalea,  Camellia  ,  Fuchsia;  ou  d'une  fa- 
mille, d'un  groupe  naturel,  comme  Coni- 
fères, Cactées  ou  plantes  grasses,  bruyères 
etc.  Le  plus  grand  nombre  préfère,  dès 
l'abord  la  variété  et  veut  avoir  un  peu  de 
tout.  11  est  plus  aisé  de  s'attacher  à  un 
seul  genre,  mais  la  monotonie  rebute  tôt 
ou  lard,  à  moins  qu'on  n'y  apporte  un 
grain  de  passion.  Hors  ce  cas,  nous  conseil- 
lons plutôt  une  culture  variée,  une  de  ces 
jolies  collections,  riantes  et  pittoresques , 
dont  nous  avons  essayé  de  donner  l'idée. 
Cela  sans  disputer  des  goûts.  » 


w 


PHILODENDRON    BRI  BESCI  NS 


(avouons-le,  tant  soit  peu  décontenancé)  | 
de  l'homme  d'Europe   qui  s'écarquille 
les  y<  ux  en  cherchant  en  vain  a  démêler 
ci  i  inextricable  faisceau  de  plantes  de 
toute  nature,  qui  descendent  du  faite 
sans  avoir   jamais   connu    le    sol,    qui 
s'en  tortillent  dans  les  lianes  terrestres 
-Mrvant  jusqu'au   sommet   îles   arbres 
pour  retomber  en  lésions  destinés,  eux, 
;'i  servir  de  perchoir  aux  perruches,  aux 
singes,  aux  caméléons,  en  un  mot  à 
tout  ce  qui  grimpe,   saute  ou  vole;   et 
tout  cela  entremêlé  île  fleurs  de  toutes 
nuances,  de  toutes   formes,  dont  il   est 
souvent   impossible  de  découvrir  1  at- 
tache. Ajoutez  au  tableau  des  myria- 
des d'oiseaux-mouches  dont  le  plumage 
semble  l'ait  de  rubis,  de  topazes,  d'émé- 
raudes    éblouissantes    cl    qui    voletant 
toujours,    viennent,    rapides    comme 
l'éclair,   sucer  le   nectar    de   toutes   ces 
fleurs    dont   les    pédoncules  sont    fré- 
quemment ornés  de  serpents  marque- 
tés île  brillantes  couleurs,  qui  semblent 


s'enrouler  là,  comme  sur  un  promon- 
toire, pour  mieux  s'approcher  de  ces 
j > 1 1 i i -  oiseaux-mouches.  Ces  Berpents 
fuient  comme  l'ombre,  reparaissent  et 
disparaissent  encore  pour  faire  place 
à  d'autres  hôtes,  qui  animent  sans  cesse 
cette  nature  étrange,  quelque  peu  diffé- 
rente, en  effet,  de  celle  qu'offrent  nos 
Bioniques  parages  ! 

Le  Philodendron  qui  nous  occupe  1 1 
dont  on  ne  connaît  pas  exactement  la 
patrie,  quoique  américaine  dans  tous  Ici- 
cas,  est  beau  par  ses  grandes  feuilles 
atteign  mt  plus  d'un  pied  de  long  et  ses 
larges  bractées  rouge  sang,  rouge  cerise 
à  l'intérieur,  enveloppant  le  spadiee  qui 
semble  fait  d'ivoire. 

.Notre  planche  donne  ù  lanière-plan, 
une  idée  de- l'ensemble  du  port,  et  les 
racines  aériennes  qui  y  figurent  aux  en- 
trenœuds, démontrent  combien  il  est 
aisé  de  propager  ce  genre  de  plantes. 

L.  vil. 


.1  II  est  nécessaire  de  prendre  une  déter- 
mination préalable,  parce  que  du  choix  à 
taire  dépendront  plus  ou  moins  l'empla- 
cement, l'exposition,  la  tonne  et  le-  pro- 
portions de  la  serre,  les  matériaux  qu'on  y 
emploiera, ses  dispositions  intérieures, etc. 
En  horticulture,  tout  se  lie  et  chaque 
détail  a  sa  raison  d'être —  » 

Les  observations  de  M.  De  Puydt  <\\r 

la   Construction  de-   -eue-  -uni   .'-dément 

marquées  an  coin  donc  sage  prévoyance  : 
■  La  connaissance  de  certaine-  loi-  de  la 
physique  et  de  la  physiologie  des  plantes 
est  indispensable  pour  la  construction  d'une 
bonne  serre,  et,  cependant,  il  n'est  pas  de 
branche  de  l'art  horticole  qui  soit  plus 
complètement  livrée  à  la  fantaisie  ou  à 
l'empirisme.  Pour  quelques  serres  bâties 
dan- de  bonnes  conditions  et  pourvues  de 
doit  ce  que  la  -aine  horticulture  réclame, 
combien  n'en  voit-on  pas  qui  ont  été  con- 
çues tout  BU  rebours  dès  besoins  de  la 
végt  talion  '■  On  ne  peut  -'eu  étonner  si 
l'on  songe  que,  oeul  fois  sur  dix,  on  élève 

-a    -erre  avant    d'avoir  appris   à   cultiver, 


sans  notion-  théoriques,  par  imitation  ou 
pour  la  satisfaction  des  yeux.  Oue  >i, 
moins  confiant  et  cherchant  un  guide, 
l'amateur  nail  s'adresse  a  un  architecte, 
C'esl  bien  une  autre  mi-ère.  Le  ciel  OOUS 
garde  des  serres  d'architecte  !   ■ 

Après  cela,  l'auteur  nous  donne  la  des- 
cription détaillée  et  accompagnée  de  ligu- 
res d'une  -erre  froide  modèle  et  il  la  fait 
suivre  d'une    comparaison    ave.    diverses 

autre-  tonne-  de  fantaisie. 

Puis  vient  le  chapitre  du  chauffage;  ici 
encore  on  -  'aperçoit  que  l'auteur  a  mûre- 
ment étudié  cette  importante  question,  et 
ses  appréciations  sur  la  valeur  comparative 
des  deux  systèmes:  -  thermosyphon  et 
conduits  de  fumée,  —  autant  sous  le  rap- 
port économique  que  -ou-  le  rapport  de 
la  santé  des  végétaux,  trouveront  de 
l'adhésion  chez  tous  les  bon-  praticiens. 

Après  avoir  déterminé  ainsi  d'une  ma- 
nière concise ,  mai-  claire  et  intelligible. 
quelles  sont  les  conditions  à  l'aide  desquelles 
l'amateur  qui  cultive  lui-même,  pourra 
compter  sur  le  succès,  l'auteur  arrive  à  la 


H 


NIEREMBERGIA       CRACIL1S        var.      CROZYANA 


il 


UiO. 


NIEREMBERGIA  GRACILIS    var.   CROZYANA. 

Mierembergla  nigricans,  Crozy. 


Ce  petit  Nierembergia,  tout  gentillet, 
nous  est  venu  de  chez  MM.  Avoux  et 
Crozy  qui  l'ont  mis  en  vente.  Il  ne  s'élève 
guère  à  plus  d'un  pied.  Ses  branchettes, 
toutes  grêles  se  subdivisent  à  l'infini  et 
forment  un  ensemble  buissonnant,  garni 
de   petites    feuilles    presque    linéaires.  I 


Solanacese. 

Toute  la  plante  se  couvre  de  jolies  fleurs 
peu  concaves,  à  six  lobes  arrondis,  d'un 
blanc  lilacé  clair  vers  la  circonférence, 
d'un  lilas  striolé  vers  le  centre  du  limbe 
et  d'un  beau  jaune  d'or  qui  forme  disque 
vers  l'onglet. 

C'est  une  bien  charmante  petite  plante 


culture  proprement  dite.  Il  la  commence  I 
à  la  rentrée  des  plantes,  en  automne,  et  ex- 
plique comment  il  est  possible  de  combiner 
le  pittoresque  des  arrangements  avec  une 
bonne  culture.  Il  s'élève  avec  raison  contre 
le  mauvais  goût  de  ces  amateurs,  qui  en- 
tassent les  unes  sur  les  autres  un  trop 
grand  nombre  de  plantes.  Il  est  évident, 
dit-il,  que  si  ces  masses  de  verdure,  accu- 
mulées dans  un  espace  trop  étroit,  peuvent 
présenter  quelque  intérêt  aux  yeux  de  l'ob- 
servateur superOeiel,  il  n'en  sera  pas  de 
même  du  véritable  amateur,  qui  ne  verra 
qu'un  fouillis  dénué  d'attraits  dans  les 
exemplaires  maigres  et  étiolés,  qui  sont  la 
conséquence  inévitable  de  cet  entassement. 
Ses  conseils  sur  les  arrosements,  la  ven- 
tilation, les  dépotements,  la  taille,  le  pin- 
cement et  les  divers  modes  de  multiplica- 
tion à  l'usage  de  l'amateur;  les  moyens  de 
se  réunir  avec  une  seule  serre  des  collec- 
tions nombreuses  pour  les  expositions;  les 

t  1263.  MOYEN  D'EMPÊCHER  LES  FLEURS    DES  ARBRES  FRUITIERS  D'ÊTRE  DÉTRUITES  PAR  LES 

GELÉES  TARDIVES. 

Lorsque  leur  jeune  bois  a  pu  s'aoùter  ,  situées  dans  les  terrains  secs  ont  eu  moins 
complètement  I  été  précédent,  nos  arbres    à  souffrir  que  celles  qui  se  trouvaient  dans 

milliers.     .1   t.". -    i  I ..,!..  ..."    i ....   __i    i  i       ^..,..  .    .„„„  .      .    . 


règles  à  observer  pour  les  achats  de  plantes 
et  la  manière  de  se  faire  une  belle  collec- 
tion, à  peu  de  frais ,  nous  révèlent  égale- 
ment une  foule  de  petits  détails  dont  les 
amateurs,  mieux  que  les  hommes  du  mé- 
tier, sauront  apprécier  toute  l'importance. 
^  Nous  eussions  désiré,  si  l'espace  nous 
l'avait  permis,  donner  ici  encore  quelques 
extraits  de  ce  livre  indispensable  à  tous 
ceux  qui  veulent  s'adonner  avec  succès  à 
la  culture  des  plantes  de  serre  froide  en 
général;  cet  aperçu  sommaire  suffira  toute- 
fois pour  en  faire  comprendre  toute  l'uti- 
lité. Nous  espérons  que  l'accueil  qu'il  ren- 
contre dans  la  presse  et  dans  le  public 
horticoles,  engagera  l'auteur  à  compléter 
promptement  son  ouvrage,  par  la  publi- 
cation d'un  travail  analogue  sur  la  cul- 
ture des  plantes  de  serre  chaude  et  de 
serre  tempérée,  ainsi  qu'il  le  promet  dans 
sa  préface.  £D.  p. 


fruitiers,  la  vigne  aussi  bien  que  le  pécher 
et  les  autres  arbres  à  fruits  à  noyau,  sup- 
portent sans  inconvénient  les  hivers  les 
plus  rudes.  Si  les  fortes  gelées  de  jan- 
vier 18G1  ont  occasionné  de  grands  dégâts 
parmi  les  plantations  d'arbres  fruitiers, 
il  faut  en  attribuer  la  cause  non  pas 
au  froid  lui-même,  mais  à  l'aoûtement 
incomplet  des  rameaux.   Il  est  à    remar 


un  sol  humide.  Si  l'été  18G0  avait  été  un 
été  chaud  et  sec  comme  ceux  qui  l'ont 
précédé,  il  est  très-probable  que  peu  d'ar- 
bres eussent  été  atteints  par  la  gelée, 
quoique  le  thermomètre  soit  descendu  à 
— -  20°  centigrades.  Un  abaissement  consi- 
dérable de  température  n'est  réellement 
nuisible  que  lorsque  la  sève  commence  à 
se  mettre  en  mouvement.  Voici  un  fait 
per  en  etlet  que  les  plantations  d'arbres  1  qui  nous  a  été  communiqué  pendant  notre 
Tome  iv,  2°  série  (1859).  (; 


\± 


NIEREMBERGIA  GRACILIS  u..  CROZIANA. 


(|iii  ne  cesse  ici,  de  fleurir  dehors,  depuis  développent  soin  pincées  nu  sommet,  de 
juin  jusqu'à  ce  que  le  froid  la  (ue.  Ce-  telle  façon  que  lorsque  les  gelées  ne  sont 
pendant  mous  ne  livrons  pas  tous  uns  plus  à  craindre,  elles  forment  déjà  de 
exemplaires  à  la  fureur  de  la  l>ise  d'oc-  |  gracieux  buissons  que  l'on  peut  considé- 
tobre,  —  nous  avons  soin,  dès  le  mois  j  rer comme  l'un  des  plus  jolis  ornements 
de  septembre.,  d'en  relever  de  la  pleine  do  nos  plates-bandes  de  pleine  terre. 
terre  deux  ou  trois  pieds,  que  nous  hiver-  Il  ne  faut  pas  songer  ù  forcer  celle 
nous  en  serre  tempérée,  (les  pieds-là  plante;  l'hiver  ne  lui  va  pas;  ses  tigelles 
nous  servent  de  mères  au  printemps;  '  tendent  toujours  à  moisir;  —  mais  on 
ils  nous  donnent  les  boutures  qui  s'en-  peut  parfaitement  la  cultiver  en  pois  et 
racinent  extrêmement  bien,  extrême-  l'y  faire  fleurir  pendant  tout  l'été,  en 
nient    vite,    sans   chaleur    de    dessous,     plein  soleil. 

Une  l'ois  enracinées,  nos  jeunes  plan-  Nous  ne  dirons  rien  de  la  variété  ulbi- 
les  sont  mises  sur  une  couche  tiède  el  flora,  elle  ne  diffère  pas  assez  du  type. 
toutes  les  petites  ramifications  qui  se  (  L.  VII. 


séjour  en  Allemagne  par  M.  Effner,  in- 
specteur des  jardins  royaux  en  Bavière, 
fait  que  ce  profond  praticien  avait  constaté 
cent,  l'ois  pendant  sa  longue  carrière,  lors- 
qu'il  était  encore   jardinier   en  chef  du 

potager  royal  de  .Munich.    D'abord   il   nous 

faut  dire  que  les  hivers  sont  beaucoup 
plus  rigoureux  en  Bavière  et  notamment 
à  Munich  que  clic/,  nous;  le  thermomètre  J 
descend  fréquemment  à  — 24  ou- — 25°  cen- 
tigrade. Le  [lécher  y  est  aussi  peu  cul- 
li\é  que  dans  nus  jardins  le  figuier, 
parce  qu'il  y  résiste  rarement.  Eh  bien, 
M.  Effner  a  observé  que  lorsque  ces  ar- 
bres ont  été  enveloppés  de  paille  dès  le 
mois  de  novembre,  ils  étaient  le  plus  sou- 
vent endommagés  malgré  cette  couver- 
ture, tandis  qu'il  n'y  avait  aucun  danger  ni 
pour  le  bois,  ni  pour  les  (leurs,  lorsqu'on 
les  laissait  exposés  sans  aucun  abri  jusqu'au 
mois  de  lévrier,  et  qu'on  ne  les  envelop- 
pait de  paille  qu'à  partir  de  cette  époque. 
Nous  savons  aussi  que  ce  n'est  pas  la 
gelée  qui  détruit  les  fleurs  au  printemps, 
mais  plutôt  le  contact  brusque  el  violent 
des  rayons  solaires  sur  ces  organes  tendres 
alors  que  leurs  tissus  sont  encore  im- 
prégnés de  glace.  On  peut  conclure  de  ceci 
qu'il  \  a  avantage  à  retarder  artificielle- 
ment (ne  fût-ce  même  que  de  quelques 
jours]  l'ascension  de  la  sève  et  par  suite 
la  floraison.  Une  seule  nuit  est  souvent 
cause  de  tant  de  désastres!  Pour  atteindre 
ce  résultat,  vers  le  commencement  de 
niais  non*  placions  devant  nos  espaliers 
île-,  ramures  de  hêtres  encore  garnies  de 
feuilles,  ou,  ce  qui  vaut  mieux,  des  bran- 


ches de  sapins.  Ce  simple  abri  était  destiné 
non  seulement  à  garantir  les  Heurs  contre 
les  rayons  funestes  du  soleil  après  une 
nuit  froide,  mais  surtout  à  retarder  la  mise 
en  végétation  des  arbres.  Nous  avons 
répété  celte  expérience  pendant  plusieurs 

années  consécutives,  et  toujours  nous  avons 
obtenu  des  récoltes  considérables  sur  le 
pécher  cl  sur  les  abricotiers,  alors  même 
que  généralement  ces  fruits  étaient  rares 
dans  d'autres  jardins. 

Voici  encore  une  pratique  très-avanla- 
geuse,  qui  tend  au  même  but.  Toutefois, 
dans  noire  pays,  elle  n'est  applicable  que 
dans  des  cas  exceptionnels,  parce  que  la 
température  en  hiver  v  esl  soumise  à  de, 
variations  brusques  et  très-souvenl  irré- 
gulières. Ce  moyen  consiste  à  couvrir  au 
commencement  du  mois  de  mars,  le  sol 

au  pied  des  arbres  pendant  qu'il  est  encore 
gelé,  d'une  couche  assez  épaisse  de  vieux 
fumier.  De  cette  manière  le  dégel  de  la 
terre  est  retardé  et  par  suite  également 
l'ascension  de  la  sèv  c  dans  les  arbres. 

On  ne  doit  pas  supposer  que  ce  relard 
dans  la  végétation  produise  un  retard 
proportionné  dans  la  maturité  des  fruits, 
c'est-à-dire  que  si.  par  exemple,  la  florai- 
son a  été  relardée  de  l<>  jours,  on  ne  doit 
pas  en  conclure  que  la  maturité  aura  lieu 
10 jours  plus  tard  que  dans  les  circonstan- 
ces ordinaires.  Non.  L'activité  végétative 
est  en  raison  de  la  température  ci  de 
l'intensité  de  la  lumière.  <>r  la  maturité 
avant  lieu  par  une  température  moyenne 
de  jour  de  -t-20"  centigrade,  et  dans  la 
saison  que  les  jours  sont  longs,  l'activité 


DENDROME.CON         RIGIDUM  Benth 


45 


lill. 


DEPRG1EC0N  RIGIDU, 


BENTII. 


Papaveraceœ. 


CHARACT.  GEiNlîll.  —  Sepala  2,  ovata,  caduca. 
Petala  4.  Slamina  plurima,  Filamenta  lilifurmia. 
Anlkerœ  lineares.  Sligmata  2,  sessilia,  brcvia, 
crassiuscula.  Capsula  clungata,  siliquaeformis , 
1-locularis,  bivalvis;  valais  coriaceis,  duris,  a  basi 
ad  apicem  dehisceiitibus.  Placentœ  marginales, 
filiformes.  Semina  pluriina,  majuscula,  pyrifor- 
mia,  lœvia.  —  Fruticulus  dense  foliosas,  rigidus, 


glaher.  Folia  lanceolala,  acula,  dcnliculala,  pea- 
ninervia,  reticulata ,  rugosa ,  rigida.  Pedunculi 
axillares,  uniflori,  Benth. 

CHARACT.  SPECIF.  —  Vide  Best»,  in  Trans. 
Horl.  Suc.  London,  2e  série,  V.  F,  p.  407. 

Denilromecon   rlgldum,  Benth.  — ■  IIook.  in 
Bot.  Mag.  N»  lilôi.  lcon  hic  iterala. 


Décidément  les  pavots  s'émancipent  ! 
—  Famille  de  prolétaires  herbacés  jus- 
ques  il  n'y  a  guère  que  la  bagatelle  d'une 
centaine  d'années,  quand  leur  sont  venus 
l'un  du  Pérou,  l'autre  des  Antilles, 
deux  proches  parents  qui  devinrent  les 
filleuls  d'un  botaniste  italien  du  nom  de 
liocconi  (d'où  le  genre  Bocconia).  Au- 
jourd'hui c'est  bien  mieux  que  cela,  le 
nouveau  débarqué  a  toutes  les  allures 


d'un  arbrisseau.  Il  est  originaire  de  la 
Californie  et  touche  de  très-près  aux 
deux  individus  que  nous  venons  de  men- 
tionner. Faute  de  filiation  européenne 
connue,  il  a  fallu  que  M.  Bentham  lui 
donnât  un  nom.  Pour  rappeler  son  ha- 
bilus,  il  a  choisi  celui  de  Dundromecon, 
tiré  de  la  langue  hellénique  et  qui  signi- 
fie Pavot  en  arbre. 

David  Douglas  l'a   découvert  le  pre- 


végétative  est  alors  infiniment  plus  puis-  |  tions  égales,  la  différence  entre  la  maturité 
santé,  qu'au  moment  de  la  floraison,  la-  de  deux  arbres  dont  la  végétation  de  l'un 
quelle  arrive  au  printemps  lorsque  la  tem-  aurait  été  retardée  de  quelques  jours,  se- 
pérature  moyenne  s'élève  à  peine  à  -t-5°  rait  pour  ainsi  dire  presque  inappréciable. 
centigradesseulcment.Toutcsautrescondi-  Ed.  P. 

f  1264.  LES  PLANTES  HYGROMÉTRIQUES.  —  UN  NOUVEAU  GENRE  D'HYGROMÈTRE. 


Qui  n'a  déjà  vu  ces  petites  figures  re- 
présentant le  plus  souvent  un  moine  dont 
le  capuchon  en  se  relevant  ou  en  s'abais- 
sant,  annonce  la  pluie  ou  le  beau  temps? 
Ce  sont  ce  que  l'on  appelle  des  hygromè- 
tres ou  plutôt  des  hygroscopes.  Toutefois 
ces  instruments  sont  loin  de  donner  des 
indications  exactes,  d'autant  plus  qu'ils 
sont  ordinairement  placés  dans  des  en- 
droits dont  l'état  hygrométrique  diffère 
notablement  avec  celui  de  l'air  extérieur. 
On  sait  que  leur  construction  est  basée  sur 
la  propriété  que  possèdent  les  boyaux,  les 
cheveux,  etc.,  de  s'allonger  lorsque  l'at- 
mosphère est  chargée  d'humidité  et  de  se 
raccourcir  à  mesure  que  fuir  devient 
plus  sec. 

Certains  végétaux  ou  plutôt  certains 
organes  végétaux  jouissent  également  de 
propriétés  hygrométriques;  chez   les  uns 


ce  sont  les  feuilles,  chez  les  autres  ce  sont 
les  fleurs,  chez  d'autres  encore,  les  fruits. 
Ainsi  quand  les  fleurs  du  mouron  commun 
(Anagallis  urvensis,  L.)  que  l'on  nomme 
encore  miroir  du  temps  sont  complète- 
ment épanouies,  on  peut  être  certain  qu'il 
ne  tombera  pas  d'eau  avant  plusieurs  heu- 
res; lorsqu'elles  sont  à  demi  closes,  le 
temps  restera  couvert,  tandis  qu'il  pleu- 
vra presqu'à  coup  sûr  chaque  fois  que  ses 
pétales  se  rapprochent  entièrement.  On 
sait  aussi  qu'un  grand  nombre  de  fleurs 
composées  ne  s'épanouissent  parfaitement 
que  lorsque  le  soleil  n'est  pas  caché  par 
les  nuages,  et  se  liaient  de  refermer  leurs 
corolles  dès  que  le  temps  se  dispose  à  la 
pluie.  Toutes  les  variétés  de  trèfle  contrac- 
tent leurs  feuilles  à  l'approche  d'une  tem- 
pête, et  une  espèce  d'oseille  sauvage  les 
replie  dans  les  mêmes  circonstances. 


H 


DENDROMECON    RIGIDUM,    Bbktii. 


mier;  puis  rst  venu  William  Lobb,  qui  sée,  à  branches  alternes,  ligneuses,  de 

n'en  a  pas  laissé  échapper  les  graines  et  couleur  paille;   les  rameaux   naissants 

celles-ci  devraient  avoir  levé  à  l'heure  sont  nécessairement  herbacés.  Les  fcuil- 

qu'il  est  chez  MM.  Veitch,  à  moins  que,  les  sont  longues  de  deux  à  quatre  pou- 

subissant  le  sort  de  nombreuses  devan-  ces,    portées    sur  de   courts   pétioles, 

cières,  elles  ne  soient  perdues  pourl'hor-  lancéolées,  glabres,  acuminées,  raides, 

ticullure,  jusqu'à  ce  que  quelque  autre  d'un  verl  glauque.   Les  fleurs  sont  soli- 

collecteur  en  retrouve  encore  la  trace  laires,  terminales,  elles  mesurent  deux 

dans  le  lieu  d'origine.  pouces  de   diamètre.  Les   boutons  sont 
Le  Dendromecon,  nous  dit  sir  Wil-  i  sphériques,   apiculés.    Les  sépales,  au 
liam,  «  a  toul-à-fail  l'aspect  et  les  carac-  !  nombre  de   deux,    orbiculaires,    très- 

tères   d'un  membre  de  la  famille   des  concaves,    caduques.     Les    pétales    au 

Papavéracées,    mais  il  est  muni  d'une  nombre  de   quatre,  sont  arrondis,  cré- 

lige  et  de  branches.  //  s'est  montré  rus-  nelés,   étalés,  d'un  jaune  brillant.  Les 


tique  en  Angleterre  »  (ce  qui  implique-  I 
rait  contradiction  avec  nos  doutes  sus- 
énoncés,  doutes  nés  de  l'absence  de  tout 
signe  de  vie  qu'eussent  pu  donner  les 
catalogues  de  la  maison  \  eitch,  si  l'es- 
pèce avait  prospéré). 

«  C'est  un  petit  arbrisseau  à  lige  die— 

Implication  do»  ligures.  —  Fig.  I.  Fraction  d'une  feuille.  —  2.  Etamiiie 
transversale  de  l'ovaire. 


étamines,  oranges,  sont  assez  nombreu- 
ses. Les  anthères  oblongs,  à  deux  loue-. 
Les  filaments  sont  à  peu  près  de  la  lon- 
gueur des  anthères.  L'ovaire  oblong, 
cylindrique.  Le  style  court.  Le  stigmate 
large,  étalé.  »  L.  Vil. 


5.  Pistil. 


.'      X  CtlOIl 


Mais  ces  phénomènes  sont  encore  plus 
remarquables  chez  un  grand  nombre  de 
fruits.  Ainsi  nous  nommerons  spéciale- 
ment les  cônes  de  sapins,  lu  Ruse  de 
Jéricho, (Ânastatica  hierochontica,  Lins.), 
les  barbes  de  V  Etièpe-aigrelte  [Stipa  pen- 
nala,  Li.nx.),  et  les  graines  d'une  autre 
plante  annuelle  indigène,  YErodium  grui- 
uiuii,  Wili.d.  ou  bec  de  grue,  qui  sont 
même  utilisées  pour  confectionner  des 
hygromètres  de  la  plus  grande  simpli- 
eité  et  d'une  sensibilité  extrême.  Ces 
graines  soûl  munies  d'un  appendice  corné, 


long  tle  quelques  centimètres,  tourné 
en  spirale  à  sa  partie  inférieure.  La 
graine  étant  retenue  dans  une  position 
fixe,  celle  spirale  se  déroule  OU  s'enroule 
plus  ou  moins  suivant  le  degré  d'humi- 
dité ou  de  sécheresse  de  l'air,  cl  son  extré- 
mité mobile  remplit  alors  l'office  d'une 
aiguille  sur  un  cadran. 

Nous  avons  reçu  dernièremenj  un  de 
ces  petits  appareils  vraiment  ingénieux, 
construits  en  Allemagne,  où  on  les  vend 
à   un  prix  modique. 

Ed.   P. 


t  1265.  A  PROPOS  DE  MELONS. 

L'un  de    nos  correspondants  a  entendu    mince  afin  que  la  taxe  de  la  lettre  ne  s'en 
faire  l'éloge  des  melons  de  Sumba  (lie  ma-    ressentit  pas. 


laise)  cl  voudrait  que  nous  fassions  venir 
de  là,  pour  lui,  deux  douzaines  de  ces 
graines.  —  A  défaut  par  nous  d'avoir  des 
rapports  avec  la  susdite  Ile,  notre  honora- 


Ccla  nous  rappelle  le  fameux  potiron  né 
sous  le  soleil  brésilien  et  que  M.  G.,  agent 
commercial  du  Gouvernement,  avait  pris 
1 1 1  <  ■  correspondant  désirerait  l'adresse  d'une  pour  un  melon,  tant  la  saveur  en  était  déli- 
cieuse; à  son  retour  en  Europe  il  en  distri- 
bua ]■■-.  graines  au  corps  diplomatique 
accrédité  à  Bruxelles —  Ce  melon  ex- 
quis.... ce  n'était....  qu'une  citrouille! 

L.  VIL 


solide  maison  de  Hollande  où  l'on  comprit 
franc, lis,  afin  qu'il  puisse  se  mettre  en  rap- 
ports suivis  avec  elle,  relativement  à  l'ob- 
tention des  deux  douzaines  des  susdites 
graines.  Elles  devraient,  nous  dit-il,  lui 
parvenir  sous  une  enveloppe  de  papier  fort 


MISCELLANÉES.- 
t  1266.  BLÉ  DE  MIRACLE  (Tritieum  composilum,  Lin.) 


Cette  variété  de  froment 

connue  également  sousles 

noms  de  blé  d'abondance, 
bld  de   Smyrne,  blé  mon- 
stre,   n'est  pas   nouvelle; 
ses  épis  monstrueux  ont  at- 
tiré depuis  longtemps  l'at- 
tention    des     agronomes. 
Ainsi  qu'on  le  voit   par  la 
figure    ci-jointe,    ils    sont 
composés  de  plusieurs  épis 
agglomérés,  toujours  rem- 
plis   de    graines    fécondes 
lorsque  la  récolte  réussit. 
On    conçoit    que    dans    ce 
cas,  cette  variété  doive  être 
très- productive.     Pourtant 
le  blé  de  miracle   est  peu 
répandu;  c'est  tout  au  plus 
s'il  est  cultivé   dans  quel- 
ques jardins  comme  curio- 
sité,   la  farine  que  donne 
son  grain  étant  d'une  qua- 
lité très-inférieure.  D'une 
autre    part,  il  est,   dit-on, 
difficile    sur    le    choix    du 
terrain  et  très-sujet  à  dégé- 
nérer. C'est  assez  naturel; 
nos  grandes  et  magnifiques 
variélés  de  poires  ne  con- 
servent pas  davantage  leur 
dimension  quand  elles  sont 
transplantées  dans  un  ter- 
rain moins  riche.  On  com- 
prend aisément  que  pour 
nourrir  et  développer  com- 
plètement ces    épis  volu- 
mineux,    la   plante   doive 
trouver  dans  le  sol  et  en 
grande     ahondance ,     une 
nourriture  facilement  assi- 
milable. Aussi  dans  les  ter- 
rains inaigres  voit-on  géné- 
ralement les  épis  redevenir 
étaient.    On    dit    aussi   que    . 

rustique  que  les  autres  et  qu'elle  supporte  difficilement 
les  froids  de  nos  hivers;  cette  assertion  est  peut-être 
exagérée. 

L'échantillon  qui  a  servi  de  modèle  à  notre  figure 
provient  de  plantes  qui  ont  été  semées  en  18G0,  et  seu- 
lement au  mois  de  janvier,  cl  eet  hiver  là,  pas  plus  que 
celui  que  nous  venons  de  traverser,  ne  peut  compter 
parmi  les  plus  doux.  £„,  p. 


ili 


n  pi 
cette 


m 


MISCELLANÉES. 


f  1267.  IMPORTANCE  DE  LA  CONSOMMAT! 

Voici  quelques  détails  slatistiques  sur 
l'immense  quantité  de  plantes  odoriféran- 
tes que  l'on  cultive  dans  le  midi  de  la 
France  cl  notamment  à  Montpellier,  Grasse, 
Nîmes,  Cannes  et  Nice.  Un  grand  établis- 
sement à  Cannes  consomme  annuellement 
70,000  kilogrammes  de  fleurs  d'oranger, 
10,000  kilog.  de  fleurs  d'Acacia  (Acacia 
Farnesiana),  70,000  k.  pétales  de  roses, 
16,000  k.  fleurs  de  jasmin,  40,000  k.  de 
violettes,  4,000  k.  fleurs  de  tubéreuses  et 
quantité  d'autres  plantes.  Nice  et  Cannes 
notamment  sont  le  paradis  des  violettes; 
on  en  cueille  dans  ces  deux  endroits  seuls 


ON  DE  QUELQUES  PLANTES  AROMATIQUES. 

plus  de  7,000  k.  A  Nice  on  récolte  annuel- 
lement 50,000  k.  de  fleurs  d'oranger,  et  à 
Cannes,  où  leur  parfum  est  plus  délicat 
encore,  plus  du  double.  On  récolte  aussi 
près  de  5,000  k.  de  fleurs  d'acacia  à  Can- 
nes seulement,  où  cet  arbuste  prospère  par- 
ticulièrement. 

Les  fleurs  ne  produisent  en  général 
qu'une  quantité  très-minime  d'essence. 
Ainsi  1,000  k.  de  fleurs  d'oranger  ne  pro- 
duisent que  4  k.  environ  d'essence  pure 
et  la  même  quantité  de  pétales  de  roses 
donne  à  peine  250  grammes  d'essence. 

(Giu-len/lora.) 


1268.   LE  VOL  DE  L'HIRONDELLE. 


Une  expérience  curieuse  a  été  faite 
sur  la  rapidité  du  vol  de  l'hirondelle.  Une 
personne   d'Anvers   parvint   à    s'emparer 


montres  ayant  été  mises  d'accord.  Douze 
minutes  et  demie  après  son  départ  de  Gand, 
l'hirondelle  reparut  dans  son  nid;  elle  avait 


d'un  de  ces  oiseaux  qui  avait  construit  son  I  parcouru  à  peu  près  5  kilomètres  par 
nid  contre  la  corniche  de  sa  maison;  elle  j  minute,  bien  que  la  rapidité  de  son  vol 
lui  coupa  la  queue  et  le  lit  transporter  à  j  ait  dû  se  ressentir  considérablement  de  la 
Gand  par  son  domestique  qui  reçut  l'ordre  ■  mutilation  inutile  qu'on  lui  avait  l'ait  subir, 
de  le  lâcher  à   une  heure  convenue,  les  I 


A  Raguse  et  dans  le  midi  de  la  Dalmatie 
on  se  sert  pour  fabriquer  vnepoudre  insec- 
ticide d'une  plante  indigène,  le  l'asserage 


t   1269.  DESTRUCTION    DES   INSECTES. 

sauvage  [Lepidium  ruderale,  L.),  que  l'on 
pulvérise  après  dessication  complète. 
(/M.  Gart.  Zeit.) 


Le  plus  grand  noyer  de  V Angleterre  se 
trouve  dans  le  comté  de  Norfolk  près  de 
Beaehamwell.  En  été,  quand  il  est  couvert 
de  feuilles,  son  aspect  est  imposant.  Sa  lige 
et  ses  branches  ont  des  dimensions  colos- 
sales. Un  peu  au-dessus  de  la  surface  du  sol 
sa  tige  qui  atteint  à  peine  5  à  4  mètres  de 
hauteur,  a  une  circonférence  de  dix  mètres. 


f    1270.    UN    NOYER   COLOSSAL. 

La  circonférence  de  ses  cinq  branches  prin- 
cipales eU  de  3  à  5  mètres.  Quant  à  sa 
couronne,  elle  couvre  une  surface  de  120 
mètres.  La  hauteur  totale  de  l'arbre  est  de 
00  mètres.  —  Le  produit  de  ce  colosse 
s'est  élevé  en  une  année  à  5i,000  noix. 

(liunpl.) 


t  1271.  NOUVELLE  ENCRE  INDÉLÉBILE. 

Dissoudre  dans  de  l'acide  sulfurique  |  deviennent  d'un  noir  jais  par  la  carboni- 
très-étendu  d'eau,  un  peu  de  sulfate  d'in-  sa  lion  du  sucre.  Cette  encre  est  ineffaçable 
digo,  de  sucre  et  de  gomme.  En  présentant  i  soit  par  le  grattoir,  soit  au  moyen  de  pro- 
l'écriturc   devant   le    feu,    les    caractères  i  cédés  chimiques.        (Scientific  Artisan.) 

t  1272.  MOYEN  DE  HATER  LA  GERMINATION  DES  GRAINES. 

M.  André  Leroy  a  constaté  qu'en  trai-  promptement.  Ainsi,  les  graines  de  magno- 
tant  les  fruits  enveloppés  dans  une  pulpe  !  lias,  de  houx,  d'ifs  etc.,  qui  séjournent 
grasse  ou   huileuse,  par  une  solution   de  !  souvent  deux  ans    en   terre   sans   donner 


potasse  elen  les  slratiliant  ensuite  dans  du 
sable,    on     peut   les    amener    à   germer 


signe  de  vie,    lèvent  promptement   après 
avoir  été  traités  de  cette  manière.    Ed.  P. 


salvi  a      obtus  a        Mari   &  Oui  ■ 
Mexique 


il 


i£12. 


SALYIA   OBTUSA,  mahtens  ei  gal. 

Labiatœ. 


CHARACT.  GENER.  — Vide  Flore,  t.  V.  p. Mît. 

CIIARACT.  SPECIF.  —  «  Caule  herbaceo  bifa- 
riam  piibesccnte,  foliis  petiolatis  ovalis  obtusis 
crenato-serratis  Jjasi  cimcatis  supra  glabriusculis 
subtils  eano-pubeseentibus,  vcrticillastris  bifloris 
disiaiitibus,  calyèe  tubuloso-campanulato  pubes- 
cente  striato  labio  superiore  acuto  iuferioris  den- 
tibus  acuminatis,  tubo  corollae  inflato  calyce  duplo 
longiore  galca  pubescenti-birta,  staminîbus  înclu- 


sis,  stylo  piloso.  —  In  Mexiei  prov.  Oaxaca  (Gal. 
.\"7l-i)  Folia  pollicaria.  Flores  coccinei  pollicares. 
Proxime  accedit  ex  auct.  cit.  ad  S.  fulgentem,  sed 
foliis  brevioribus  non  eordatis,  vcrticillastris  pau- 
cifloris  floribusque  miuoribus  divcrsa.An  S.  Gra- 
hami?—  Benth.  iu  DC.  Prodr.  XII,  p.  534  N»  301. 
Salvla  obtusa,  Muitens  et  Gai,.  Bull.  acad. 
Brux. ,  V,  11. 


Cette  espèce  faisait  partie  de  l'her- 
bier formé  au  Mexique  par  feu  Henri 
Galeotti.  Depuis,  les  frères  Tonel  en 
ont  envoyé  des  graines  qui  ont  levé  et 
d'où  sont  venues  les  plantes  qui  circu- 
lent dans  le  commerce.  Elles  forment 
de  jolis  buissons  touffus  qui  ont  à  peu 
près  le  port  du  S.  Grahami.  Les  fleurs 
sont  grandes,  d'un  rose  carminé  extrê- 
mement délicat,  et  se  succèdent  pen- 
dant des  mois.  Nous  en  possédons  de 
beaux  exemplaires  bien  ramifiés  dont 
nous  décorerons  nos  plates-bandes  en 
plein  air  au  mois  de  mai  prochain. 


Aussitôt  que  nos  petits  buissons  se- 
ront en  place ,  qu'ils  s'y  seront  bien 
établis,  nous  pincerons  les  extrémités 
de  toutes  les  brandies,  afin  que  nos 
plantes  se  forment  en  exemplaires  bien 
touffus,  bien  coi /fis.  Le  bel  effet  que 
ces  Salvia  obtusa  produiront  ensuite, 
durera  jusqu'aux  gelées. 

Notons  pour  les  heureux  habitants 
des  contrées  où  le  thermomètre  ne 
descend  pas  au-dessous  de  deux  ou  trois 
degrés  sous  zéro,  que  cetle  jolie  plante 
y  sera  tout-à-fait  de  pleine  terre , 
puisque  l'an  dernier,  pendant  l'automne, 


t  1273.  LE  DENDROMÈTRE. 


On  vient  d'inventer  à  Edimbourg  un 
petit  appareil  de  poche  qui  permet  de 
mesurer,  pour  ainsi  dire  instantanément 
et  d'une  manière  très-précise,  la  hauteur 
de  tous  les  corps  et  spécialement  des 
arbres ,  d'où  le  nom  de  dendromètre. 
C'est  une  espèce  d'équerre  d'arpenteur 
à  l'aide  duquel  il  est  facile  de  former  un 


angle  de  45",  dont  les  côtés  correspondent 
avec  le  sommet  de  l'arbre  et  sa  base.  Ceci 
obtenu,  on  a  formé  ainsi  un  triangle 
rectangle  dont  deux  côtés  sont  égaux; 
c'est-à-dire  que  la  hauteur  de  l'arbre  est 
égale  à  la  distance  qui  sépare  l'instrument 
de  sa  base.  11  ne  s'agit  donc  que  de  mesu- 
rer cette  distance.  Ed.  P. 


t  1274.   LA  MATIÈRE  COLORANTE  DES  ARTICHAUTS. 


Les  tôles  d'artichauts  contiennent  une 
matière  colorante  d'une  parfaite  innocuité 
et  d'un  vert  superbe.  Pour  l'extraire  on 
soumet  ces  tètes  à  l'influence  simultanée 
de  l'air,  de  l'eau  et  de  la  chaleur;  la 
dissolution  verte  ainsi  obtenue  est  atta- 
quée par  l'acide  acétique  et  la  matière 
colorante  se  précipite.  Après  décantation, 


on  lui  fait  subir  plusieurs  lavages  à  l'eau 
chaude,  puis  on  en  forme  des  pains,  ainsi 
qu'on  le  fait  pour  l'indigo.  Elle  est  tout- 
à-fait  différente  de  la  matière  colorante 
ordinaire  des  feuilles  (la  chlorophylle); 
elle  est  insoluble  dans  l'eau,  mais  elle  se 
dissout  avec  facilité  dans  les  alcalis. 

{III.  Gart.  Zeit.) 


;- 


SAI.VIA  OBTTJSA. 


et  malgré  l'humidité  et  la  nature  aqueuse 
des  dernières  pousses,  elle  a  bravement 
résisté  a  cette  basse  température. 

Veut-on  la  voir  en  fleur  pendant  l'hi- 
ver, on  ne  la  laissera  pas  montrer  ses 
jolies  Heurs  en  pleine  terre,  on  pincera 
successivement  les  épis  qu'elle  produira 
jusques  vers  la  lin  de  juillet,  on  relèvera 
dès  le  commencement  de  septembre, 
pour  les  mettre  en  pots  et  à  l'ombre 
pendant  un  jour  ou  deux,  et  les  pla- 
cer ensuite  en  plein  soleil  jusqu'au  mo- 
ment de  leur  entrée  en  serre  tempérée. 

lue  quinzaine  de  jours  avant  leur 
mise  en  pots ,  nous  donnons  perpendi- 
culairement autour  de  la  moite  un  coup 
de  bêche  circulaire,  et  nous  répétons 
cette  opération  une  ou  deux  fois  pour 
préparer    la    plante    à    son    enlèvement 

final. 

Multiplication  par  boutures  à  froid  au 
printemps  et  en  automne,  avec  une  ex- 
trême facilité. 

L'automne  dernier  ayant  été  détes- 
table, il  n'y  a  pas  eu  d'apparence  de 
graine. 

Les  Salvia  sont  d'une  immense  res- 
source pour  le  jardinier.  Signalons 
d'abord  le  mérite  du  S.  splendens  Sou- 
cltctti,  qui,  planté  en  massif,  forme 
l'une  des  plus  belles  parures  de  l'au- 
tomne, par  ses  nombreux  épis  du 
plus  beau  rouge  d'écailate;  ensuite  le 
S.  ianthina  aux  nombreuses    grappes 


de  grandes  Heurs  d'un  violet  noirâtre, 
et  le  S.  coccinca,  tous  deux  si  utiles  par 
leur  floraison  en  pots,  en  serre,  où  dés 
l'automne  ils  commencent  à  se  montrer 
dans  toute  leur  beauté  ;  le  S.  leucantha 
et  le  5.  Roezlii  (dielylro(des),  qui  les 
suivent  de  près  et  fleurissent  en  plein 
hiver;  puis  le  magique  5.  gesnerics- 
flora,  dont  les  épis  éiincelanis  égalent 
en  chaleur  de  coloris  les  Gesnérias  les 
plus  brillants  ;  enfin,  le-  .S.  cacaliirfoliu 
et  albo-cœrulea,  du  bleu  de  cobalt  le 
plus  riche;  le  .s'.  boliviana}  aux  épis 
rouge  feu  comme  vernissés  et  ornés  de 
leurs  calices  violets;  le  S.  tnexicana, 
rouge  louée;  le  .S.  nlilusa,  qui  forme  de 
m  charmants  buissons  tout  couverts,  et 
presque  en  lOUt  temps,  de  Heurs  (lu  plus 

beau  carmin;  enfin,  notre  caprice,  L'in- 
constant S.  tricoter,  souvent  tout  blanc, 
quand  sa  jolie  lèvre  carminée  n'est  pas 
là  pour  l'orner  délicieusement! —  Tout 
en  un  mot  plaide  en  laveur  de  cette 
tribu  de  S;d\  ias  m  reconnaissants  envers 
le  jardinier  qui  les  soigne.  -  lit  nous 
ne  parlons  ici  que  des  espèces  frileuses, 
que  île  Cilles  qui  n'ont  pas  été  créées 
pour  vivre  sous  notre  ciel  si  rude  en  hi- 
ver!— Mais,  quanta  cela,  consolons-nous 
et  répétons-le,  les  pays  sans  hiver  n'ont 
jamais  de  printemps,  et  les  fleurs  de  nos 
serre.-  n'auraient  pas  tant  de  charme 
si  le  contraste  de  la  nature  morte,  déso- 
lée, nous  faisait  défaut.  L.   VII. 


1275.   FROMENT  EMPOISONNE   POUR  LA  DESTRUCTION   DES  SOURIS. 


On  a  cru  remarquer  que  la  pâle  phos- 
phorée  employée  pour  détruire  les  souris 
avait,  dans  quelques  circonstances,  une 
influence  fâcheuse  sur  la  végétation  de  cer- 
taines plantes  ;  d'ailleurs,  il  arrive  souvent 
que  les  souris  n'y  touchent  pas.  M.  Buchin- 


ger  indique,  dans  le  Journal  de  lu  société 
d'horticulture  du  Bas-Rhin,  une  substance 
qu'il  a  reconnue  infaillible,  c  esl  le  froment 
trempé  dans  la  strychnine.  Il  assure  que  le 
froment,  empoisonné  depuis  près  de  deux 

ans,    conserve   son    efficacité 

lu  1  ,ii,li,  ,i„  Cullivaleui 


t  1216.  NOIX  TOUJOURS  FRAICHES. 

Pour  conserver  des  noix  fraîches  d'uni'    été  traitées  ainsi,  les  amandes  se  séparent 
année    à    l'autre    un    reeuiiiinaiide    de    les     av  ee  la  plus  grande  facilité  de  la  pellicule  qui 

nui  ire   ilan-   un    va-e,  de  les  recouvrir    les  recouvre,  et  elles  conservent  le  goût  des 

i plèlement  d'eau  chaude  saturée  de  sel    noix  fraîches.  (///.  G<wt.  Zrit.] 

et  de  les  y  laisser  se  refroidir.  Après  avoir 


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AMMCUI   SESQUIPEDALE, 


AUB.  du  PET.  THOUARS. 


Orchidaceœ. 


CHARACT.  GENER.  —  Perianthium  païens. 
Sepala  elpelala  subaequalia,  libéra.  Labellum  ses- 
sile,  cum  basi  columnae  contiiiuum,  carnosum, 
indivisum,  petalis  nrnlto  latius,  calearc  recto  cor- 
nu lo,  sœpius  subcylindracco,  perianthio  multo 
longiore,  raro  obeonico.  Culumna  nana  subteres, 
raro  clongala  semiteres.  Anlhera2-\ocu\avis,  trun- 
cata.  Pollinia  2,  bipartibilia,  cauilicula  brevi  an- 
gusta,  glandula,  triangulari.  —  Epiphytae  caules- 
centes.  Folia  coriacea,  ligulata,  apice  obliqua. 
Flores  solitarii  v.  racemosi,  albi,  nune  cilrini,  v. 
herbacei.  Lindl. 

CHARACT.  SPECIF.  —  Caule  subsimplici  ra- 
dicoso,  foliis  distiche  imbricatis  oblongis  basi 
attenuatis  carinatis  apice  obtusissime  bilobis ,  pc- 


dunculis  axillaribus  2-£-floris,  floribus  inter  mn- 
ximos  albis,  petalis  sepalisque  patentibus  subae- 
qualibus  c  basi  latis  seiisim  acumiuatis,  labcllo 
cordato-ovato  acuminato  marginibus  utrinque 
versus  médium  grosse  crenalo-serralis,  calcare 
longissimo  flexuoso  viridi.  Hook. 

Angrœcum  sesquipedaie.  Aua.  du  Pet 
Thooabs,  Hist.  des  PI.  Orchid.  Afr.  8vo,  t.  66 
{fleur,  grand,  nalur. )  el  67  (figure  réduite);  ejusd. 
Orchid,  (grand  in-folio  à  planches  coloriées),  1. 1 , 2. 
Limil.  in  Gard.  Chron.  1837.  p.  -J.'i.î  (fleur de  gran- 
deur naturelle).  Hook.  in  Bol.  Mag.  :il  13.  —  Icon 
hic  ilerata. 

Aerixthus  -i  -oi  ni  ,.,,  ,> .   Lindl.   Gen.    et 
Sji.  Orchid,  p.  2H. 


Il  suffit  de  jeter  les  yeux  sur  la 
planche  ci-contre,  que  nous  emprun- 
tons à  l'un  des  numéros  du  Bolunical 
Magazine,  pour  y  reconnaître  une  des 
plus  curieuses  orchidées  qui  existent. 
Aucune  autre  ne  la  surpasse,  ne  l'égale 
peut-être,  pour  la  dimension  des  fleurs 
et  la  suavité  du  parfum  qu'elle  exhale; 
mais,  par  une  de  ces  compensations 
fréquentes  dans  la  nature,  elle  cède  le  pas 
à  beaucoup  d'autres  sous  le  rapport  de 
son  coloris ,  qui  est  d'un  blanc  jaunâtre 
très-uniforme.  Il  faut  toutefois  lui  tenir 
compte  de  la  dimension  démesurée  de 
son  éperon,  qui  atteint  jusqu'à  un  pied 
(0n',53)  de  longueur,   et  qui,  s'il  était 


appendu  à  l'extrémité  d'un  des  lobes  de 
la  fleur, au  lieu  d'être  fixé  à  son  centre, 
justifierait  amplement  l'épiihèle  de  ses- 
quipedale  ,  donnée  à  la  plante  comme 
nom  spécifique. 

ItAngrœcum  sesqitipeilale  est  indi- 
gène de  Madagascar,  où  il  a  été  décou- 
vert, pour  la  première  fois,  par  notre 
:  compatriote  Aubert  Du  Petit-Thouars, 
qui,  sans  le  décrire,  en  a  du  moins  pu- 
blié une  bonne  figure  en  1822.  Il  a  été 
retrouvé  récemment  par  le  révérend 
Ellis  qui  l'a  rapporté  vivant  en  An- 
gleterre ,  où  il  a  fleuri  à  deux  repri- 
ses ;  une  première  fois  en  1857,  comme, 
l'a    mentionné    le   Gardeners  Clironkle 


f  1277.  L'HIVER  DE   1860-1861. 


En  dépit  de  la  sagesse  des  nations,  qui 
prétend  qu'on  ne  se  souvient  le  mieux  que 
du  temps  qu'il  fait,  il  sera  malheureuse- 
ment trop  vrai  qu'on  se  rappellera  bien 
longtemps  du  rigoureux  hiver  qui  vient 
de  sévir  sur  nous  et  qui  a  fait  dans  nos  jar- 
dins des  ravages  irréparables.  Après  l'été 
pluvieux  et  iroid  de  1800,  suivi  d'un 
automne  non  moins  défavorable,  les 
pousses  d'un  grand  nombre  de  végétaux 
n'ayant  pu  s'aoûter  suffisamment,  il  était 
aisé  de  prévoir  qu'un  abaissement  quelque 
peu    considérable  de   température  devait 

tome  îv,  2°  sÉaiE  (1859). 


causer  de  grands  désastres.  Mais  comme 
des  étés  humides  précèdent  très-rarement 
des  hivers  bien  rudes,  les  plus  prudents 
eux-mêmes  ont  été  surpris  et  peuvent 
s'unir  au  profanum  vulyus  pour  déplorer 
bien  des  pertes. 

Il  sera  d'un  haut  intérêt  pour  l'horticul- 
ture de  connaître  jusqu'à  quel  point  cer- 
taines plantes  exotiques  de  nos  jardins, 
ont  résisté  à  un  froid  aussi  intense,  qui  a 
varié  dans  notre  pays  de — 17°  à  — 22°  cen- 
tigrades, si  l'on  en  croit  des  lectures  ther- 
moinctriques  probablement  imparfaites.  Il 


KO  ANGRjECUM  SESQUIPEfcALE. 

d'alors,   et  une  seconde  fois  en  18.'J9. 
C'est   d'après  *  cette   dernière    floraison 
qu'a  été  faite  la  ligure  reproduite  ici. 
La  plante  est  épiphyte,   comme   ses 


sa    tige   qui   ne  dépasse 


guère  deux  pieds  (0"',C>f>),  claie  de  droite 
et  de  gauche  de  grandes  et  belles  feuil- 
les. ICI  le  habite  les  clairières  demi- 
ombragées  cl  humides  des  bois ,  en 
compagnie  de  palmiers  et  de  fougères, 


comme   le    représente    la 

annexée  et  que  nous  empruntons  à  la 

narration   de  M.  Kilts.  D'après  ce  que 


nous  avons  dit  ci-dessus,  on  peut  la 
considérer  comme  acquise  à  nos  jardins. 
Rappelons  en  passant  qu'elle  n'est  pas 


serait  en  même  temps  utile  de  savoir  quels 
sont  les  végétaux  qui  ont  complètement 
péri  dans  diverses  localités  et  sous  des  con- 
ditions analogues  ou  déterminées.  Mais 
pour  faire  avec  exactitude  ce  pénible  dé- 
nombrement, il  faudra  attendre  la  venue 
des  beaux  jours  d'avril  et  de  mai,  afin  que 
ceux  qui  se  trouvent  à  cette  heure  comme 
près  de  l'agonie,  aient  eu  le  temps  de 
prendre  une  décision  quelconque. 

Dès  aujourd'hui  néanmoins,  les  nouvel- 
les sont  assez  désolantes  cl  l'obituaire  bien 
long  :  pas  de  fruits,  beaucoup  d'arbres 
dégarnis  pour  longtemps,  peu  de  fleurs, 
des  victimes  en  masse,  des  plantes  perdues 
sans  retour,  tel  est  le  bilan  actuel  et  la 
perspective  de  l'avenir.  Pour  les  arbres  en 
espalier  cl  les  arbres  fruitiers  en  général, 


il  en  sera  probablement  comme  après  le 
rude  hiver  de  1822 — 23  où  le  thermo- 
mètre marqua  jusqu'à  — 24".  Les  plus  dé- 
licats seront  morts,  les  autres  devront  être 
rajeunis  considérablement.  Dans  les  pé- 
pinières les  dégâts  sont  très-grands;  non- 
seulement  les  pousses  de  l'année  dernière 
sont  gelées,  mais  même  des  branches  de 
deux  cl  trois  centimètres  de  diamètre  sont 
fortement  atteintes,  aussi  bien  parmi  les 
poiriers  et  les  pommiers  que  parmi  les 
abricotiers,  les  pêchers  et  les  pruniers. 
Les  eoignassiers  n'ont  guère  moins  souf- 
fert. Les  lia;  les  Rhododendron,  les  Lau- 
rus  laurocerasus  et  L.  lusitaniens ,  les 
Prunus  sinensis  ont  été  cruellement  mal- 
traités ;  les  premiers  perdent  leurs  feuilles. 
Un  grand  nombre  de  conifères  ont  le  feuil- 


ANGR^CUM  SESQUIPEDALE. 

la  seule  nouveauté  dont  nous  soyons 
redevable  au  bon  missionnaire  ;  c'est  lui 
aussi  qui  nous  a  apporté  le  gracieux 
Ouvirandra  fenestralis ,  cette  autre  cu- 


51 


Ventilation  intelligente  en  août  et  sep- 
tembre afin  de  fortifier  les  pousses  qui 
achèvent  leur  développement  vers  cette 
époque. —  En  hiver  -+-12  à  lo°Iléaum. 


nosite  de  Madagascar,  que  les  amateurs  |  suffisent  amplement,  mais  alors  il  va 


vont  chaque   année  admirer   dans    les 
serres  de  Kew. 

Nous  l'avons  dit  ailleurs  :  Madagascar 
est  un  monde  encore  presque  neuf  pour 
l'horticulture  comme  pour  la  science. 
Ce  n'est  plus  l'Afrique,  et  ce  n'est  pas 
encore  l'Inde.  Presque  tout  y  sera  nou- 
veau pour  le  collecteur  que  sa  bonne 
étoile  préservera  delà  fièvre.  Pourquoi, 
après  tout,  cette  bonne  chance  lui  man- 
querait-elle plus  qu'à  tant  d'autres  qui  y 
sont  allés  et  qui  en  sont  revenus? 

Ndn. 

Culture.  —  Atmosphère  très-chaude 
et  humide  pendant  l'été. 


lieu  de  diminuer  les  arrosages  dans  la 
même  proportion  ;  l'air  proportionnel- 
lement humide  doit,  pendant  celte  der- 
nière saison,  tenir  lieu  de  tout  arrose- 
ment.  Nous  tenons  nos  Vandées ,  en 
général,  en  spliarjnum  pur.  Et  nous  les 
ombrons  pendant  l'été;  le  feuillage  ac- 
quiert alors  une  belle  teinte  vert  très- 
foncé. 

Sa  multiplication  est  lente,  et  s'opère 
seulement  au  moyen  des  rares  rejetons 
que  la  plante  émet  à  sa  base,  et  qui  encore 
doivent  être  suffisamment  munis  de  ra- 
cines avant  qu'on  puisse  utilement  les 
séparer  de  la  mère.  L.  VII. 


lage  bruni  et  comme  brûlé,  et  présentent 
le  plus  triste  aspect.  Il  semble  en  être  de 
même  partout  ailleurs.  Déjà  M.  Noble,  de 
Bagshot,  vient  d'envoyer  à  la  Société 
d'horticulture  de  Londres  un  certain  nom- 
bre de  plantes  qui  ont  été  éprouvées  diffé- 
remment; le  Gardeners'  Chronicle  en 
donne  une  liste  détaillée.  Ce  sont  d'abord 
de  jeunes  pieds  de  Viburnum  Tinus,  gelés 
rez-terre;  Buxus  balearica,  entièrement 
mort;  Araucaria  imbricata,  jauni  et  lar- 
gement endommagé;  Phijllirœa  angasti- 
/'olia,  mort;  Ilex  lutifolîa,  les  jeunes  pous- 
ses gelées;  I.cornuta,  mort;  /.  dipyrena, 
partiellement  endommagé;  l'AIaterne  du 
Japon,  gelé  complètement;  Taxodium 
sempervirens,  les  jeunes  pousses  détruites; 
Quercus  sclerophylla,  gelé  jusqu'au  vieux 
bois  ;  il  en  est  de  même  des  Q.  bambusœ- 
folia  et  inversa  ■  Symplocos  japonica,  tué 
jusqu'aux  racines.  A  ces  plantes,  et  con- 
trastant singulièrement  avec  elles,  se  trou- 
vaient joints  le  Berberis  japonica  et  le 
Skimmia  japonica,  tous  deux  dans  l'état 
le  plus  prospère,  et  sans  avoir  subi  la  moin- 
dre avarie  à  une  seule  de  leurs  feuilles;  et 
cependant  ils  avaient  occupé  des  lieux  et 
des  expositions  identiques  à  ceux  des  plan- 
tes que  nous  venons  de  citer.  De  plus,  le 
Skimmia  était  couvert  encoredeces  magni- 
fiques fruits  rouges  dont  il  est  orné  durant 


tout  l'hiver,  et  qui  en  font  l'un  des  arbustes 
à  feuilles  persistantes  les  plus  beaux  que 
nous  ayons  en  pleine  terre. 

Et  que  dire  des  rosiers!  Certains  hor- 
ticulteurs déclarent  que  les  neuf  dixièmes 
ont  péri.  Dans  l'Établissement  Van  Iloutle 
de  bonnes  précautions  avaient  été  prises  et 
quoiqu'il  y  ait  des  pertes  regrettables,  les 
dégâts  sont  loin  d'avoir  atteint  cette  pro- 
portion, peut-être  un  peu  exagérée.  Beau- 
coup d'amateurs  disent  qu'ils  ont  littéra- 
lement tout  perdu;  cela  ne  nous  surprend 
guère;  un  grand  nombre  de  collections  ne 
comptent  que  des  espèces  et  des  variétés  qui 
résistent  bien  année  commune  ,  mais  qui 
ne  peuvent  cependant  affronter  des  vingt 
degrés.  Ainsi  tout  ce  qu'on  a  abandonné 
en  pleine  terre,  sans  couverture,  parmi  les 
rosiers  Portlands  et  des  Quatre-saisons,  est 
complètement  gelé.  11  en  est  de  même  des 
variétés  d'Ile-Bourbon  et  d'hybrides  re- 
montants greffées  sur  églantier,  à  l'excep- 
tion toutefois  de  la  seule  variété  Baronne 
Prévost  qui  n'a  presque  pas  souffert.  Les 
francs  de  pied  de  ces  deux  dernières  sor- 
tes ne  sont  atteints  que  jusque  rez-terre 
et  repousseront.  Nous  ne  disons  rien  des 
rosiers  Banks,  Thés,  Bengales,  Noiset- 
tes, etc.  ;  tout  le  monde  sait  que  ces  espè- 
ces réclament  toujours  en  hiver  la  protec- 
tion d'un  châssis  ou  d'un  abri.  Les  B.  Pim- 


.12 


MISCELLANÉES. 


preaclles  et  surtout  les  remontants  onl  aussi  telle  épreuve,  ou  peut  bien  dire  qu'elle  est 

beaucoup  souffert.  Les  II.  centfeuilles,  les  d'une  rusticité  parfaite. 
Damas,  les  albu,  les  centfeuilles  hybrides        Ce  qui  a  été  particulièrement  fatal  aux 
ordinaires  et  remontants,  de  même  que  les  ;  rosiers,  c'est  la  reprisesoudaine d'une  forte 

Provins  n'ont,  éprouvé  aucuns  dommages,  gelée  après  que  la  neige  avait  commencé  à 

Parmi  les  H.  capucines,   la  Rose  jaune  de  fondre,  et  dans  le  moment  que  les  branches 

Perse  mérite  une  mention  toute  spéciale;  et  les  tiges  étaient  encore  tout-à-fait  mouil- 

pas  un  seul  pied  n'a  souffert;    après   une  lécs.  Eu.  R. 


t  1278.  NOTICE  BIOGRAPHIQUE  SUR  THOMAS  NUTTALL. 


En  donnant  le  portrait  d'un  des  plus 
célèbres  botanistes  de  notre  époque,  nous 
croyons  qu'il  sera  agréable  à  quelques-uns 
de  nos  lecteurs  de  lire  les  principaux  évé- 
nements de  sa  carrière  scientifique.  Ces 
récits  biographiques  ont  toujours  de  l'in- 
térêt, car  ils  montrent  ce  que  peuvent  le 
travail  et  la  persévérance.  Ce  que  l'on  ap- 
pelle le  génie,  n'est  souvent  pas  autre  chose 
(pie  le  résultat  d'efforts  longtemps  conti- 
nués. 

Thomas  Nuttall  naquit  à  Set  tic,  dans  le 
Yorkshire,  en  1784.  Sa  famille  était  ce 
qu'on  appelle  en  Angleterre  respectable, 
mais  un  peu  gênée,  et  il  ne  reçut  que 
l'éducation  élémentaire  qu'on  donne  ordi- 
nairement, dans  ce  pays,  aux  enfants  de  la 
classe  populaire.  Lorsqu'il  l'eut  achevée,  il 
entra,  de  son  libre  choix,  chez  un  impri- 
meur, en  qualité  d'apprenti;  ce  fut  pour 
lui  un  moyen  d  (Huilier  le  grec  et  le  latin. 
A  L'i  ans,  il  se  rendit  aux  Etats-Unis,  pour 
se  perfectionner  dans  sa  profession,  et, 
comme  il  se  sentait  porté  à  l'élude  des 
sciences,  il  suivit  assidûment,  étant  à  Phi- 
ladelphie, les  cours  du  botaniste  liarton  et 
un  peu  plus  tard  ceux  du  célèbre  William 
llartram,  avec  qui  il  se  lia  d'amitié,  et  qui 
i ■  verra sursa carrière  une  i u 11 ucnc.e décisive. 

Souvent  ce  sont  des  circonstances  in- 
signifiantes qui  décident  de  la  vocation  et 
de  l'avenir  d'un  homme.  Le  lendemain 
même  de  son  arrivée  à  Philadelphie,  le 
jeune  Nuttall  se  promenait  sur  les  bords 
de  la  Schuylkill;  ayant  aperçu  un  Smilax 
grimpant  sur  un  arbre,  il  se  dit  à  lui- 
même  :  voilà  une  tleur  de  la  Passionl 
Rentré  en  ville,  il  n'a  rien  de  plus  pressé 
«pic  de  s'informer  s'il  existe  quelque  livre 
de  botanique;  on  lui  indique  celui  du  pro- 
fesseur liarton;  mais  l'ayant  Vainement 
cherché  chez   tous  les  libraires  de  Phila- 


delphie, il  prit  le  parti  de  se  faire  intro- 
duire auprès  du  professeur  lui-même.  Ceci 
se  passait  en  1808.  A  partir  de  ce  moment, 
ses  progrès  en  botanique  furent  rapides; 
ses  premières  excursions  eurent  pour  but 
la  péninsule  formée  par  la  Delaware  et  le 
Chesapeak;  bientôt  elles  s'étendirent  à 
plusieurs  centaines  de  milles  dans  le  fur 
west-,  où  il  se  fit  des  amis  parmi  les  tribus 
les  plus  sauvages.  C'est  dans  une  de  ces 
pérégrinations  lointaines  à  plus  de 500  mil- 
les des  derniers  établissements  européens, 
qu'il  faillit  perdre  la  vie.  Il  tomba  malade; 
il  était  seul;  après  avoir  épuisé  inutile- 
ment toute  sa  pharmacie  portative,  il  s'était 
préparé  à  mourir  et  tournait  déjà  tontes 
ses  pensées  vers  le  Ciel,  lorsque  heureuse- 
ment il  fut  rencontré  par  un  indien,  qui 
le  ramena,  en  canot,  aux  lieux  habités  par 
les  blancs,  où  de  meilleurs  soins  le  rappe- 
lèrent à  la  vie. 

Le  résultat  de  ces  excursions  pénibles  et 
dangereuses  fut  la  publication,  en  1818, 
de  son  Gênera  of  Xorlli.  American  Plants, 
ouvrage  qui  le  mit  d'emblée  au  niveau  des 
autorités  scientifiques  alors  eu  vogue. 
Comment  Nuttall,  sans  fortune,  avait-il  pu 
exécuter  ses  longues  pérégrinations  de 
l'Océan  atlantique  aux  montagnes  Rocheu- 
ses? Lui-même  nous  l'apprend  :  c'est  avec 
l'aide  généreuse  de  nombreux  amis  de  la 
science,  parmi  lesquels  on  doit  citer  l'abbé 
Correa  de  Serra,  à  qui  il  dédia  son  ouvrage, 
Zachée  Collins,  donl  il  a  immortalisé  le 
nom  dans  le  genre  Collinsia,  le  !)'  liarton 
et  Keubeii  Haines.  Sou  voyage  achevé,  il 
passa  deux  ans  à  l'Académie  des  Sciences 
naturelles  de  Philadelphie,  uniquement 
occupé  à  déterminer  les  plantes  et  à  élabo- 
rer les  matériaux  qu'il  avait  rapportés. 
Jour  et  nuit  son  travail  l'absorbait,  et  plus 
d'une  fois  il  lui  est  arrivé  de  s'endormir, 


AMARYLLIS         BELLADONNA  \.u  RUBRA 

AMARYLLIS  MUTABILIS       SPECIO.SA      PVRPVREA        ïïulï 

\  t'iSHlIIrs  -  Serre    froide 


î>3 


lilS. 


AMARYLLIS  BELLADOMA  RUBRA 


AMARYLLIS  BELLADONNA  MUTABIL1S 

M.  Trufiaut  dont  nous  avons  eu 
déjà  occasion  de  signaler  les  beaux 
gains  en  Reines  -Marguerites  ,  vient 
d'obtenir  diverses  variétés  de  X Amaryl- 
lis Belladonna  (type).  Nous  donnons  ici 
Tune  de  ces  variétés,  qui  se  dislingue 
par  son  brillant  carmin ,  et  qui  est 
bien  certainement  destinée  à  éclipser 
toutes  les  autres. 

Que  les  jeunes  commençants  ne  con- 
fondent pas  :  il  y  a  Amaryllis  et  Ama- 
ryllis! Les  plantes  auxquelles  on  donne 
habituellement  ce  nom,  ces  plantes  aux 
corolles  si  grandes,  si  ouvertes,  portées 
par  une  hampe  si  droite  et  que  l'on  lient 
habituellement  en  serre  plus  que  tem- 
pérée el  dont  le  coloris  varie  à  l'infini, 
sont  des  Hippeastrum,  presque  tous 
originaires  du  Brésil;  —  l' Amaryllis 
Josephinœ  du  Cap  est  un  Brunswigia  ; 
—  les  Amaryllis  curvifolia  ,  corus- 
cans,  etc.,  du  Cap  aussi,  sont  des  Ne- 
rine;  YAm.  crispa  est  un  Slrumaria ; 
les  petits  Amaryllis  du  Chili  el  de  Bue- 
nos-Ayres  sont  des  Zepliyranlhes,  des 
Habranlhus,  etc.  Le  pelil  Amaryllis  de 
Virginie,  d'un  blanc  rosé,  presque  rus- 
tique ici,  est  encore  un  Zéphyr anthes. 
U  Amaryllis  jaune  de  la  Chine  est  le  A'e- 
rine  aurea  ,  qu'il  ne  faut  pas  confondre 


L.  VH. 


SPECIOSA  PURPUREA,  Tbuffadt  in  Cat. 

avec  son  homonyme,  l'Amaryllis  jaune 
du  midi  de  l'Europe,  Lis-Narcisse  ou 
Narcisse  d'automne,  qui  forme  à  lui  tout 
seul  le  genre  Sternbergia...  puis  encore 
les  Amaryllis  formosissima  et  Cybister 
devenus  tous  deux  AesSprekelia;  ce  der- 
nier (voir  la  Flore  i  d'une  grande  beauté, 
est  peu  connu,  mais  l'autre  est  extrême- 
ment répandu  sous  le  nom  de  Lis  St. 
Jacques. 

Enfin,  voici  un  genre  de  plantes  réel- 
lement réduit  à  sa  plus  simple  expres- 
sion, aux  seuls  vrais  Amaryllis  Bella- 
donna et  blanda. 

Nous  ne  dirons  rien  de  ce  dernier; 
il  est,  nous  le  savons,  originaire  du  Cap, 
mais  la  plante  nous  est  totalement  in- 
connue, ainsi  qu'à  un  grand  nombre  de 
nos  lecteurs,  nous  en  sommes  persuadé. 

Introduit  du  Cap  en  Europe,  il  n'y  a 
guère  que  cent  ans  de  cela,  l'Amaryllis 
Belladonna  parait  avoir  l'ait  d'abord  les 
délices  des  Toscans;  c'était  la  nouveauté 
du  jour.  Cette  belle  amaryllidée  s'y  fai- 
sait appeler  Belladonna  }  Belle  Dame,  et 
jouissait  d'une  immense  renommée  que 
justifiaient  sa  beauté,  sa  rusticité,  son 
extrême  facilité  de  culture,  et  sa  propa- 
gation abondante  par  ses  bulbes  allon- 
gés, atteignant  la  grosseur  de  0m,10  de 


excédé  de  fatigue,  sur  le  socle  d'un  grand 
Mastodonte  qui  lui  servait  de  couche. 

A  peine  eut-il  achevé  son  Gênera  of 
Norlh  American  Plants,  qu'il  entreprit  un 
autre  voyage,  dans  la  région,  jusques-là  à 
peine  entrevue,  qu'arrose  l'Arkansas.  Il 
partit  seul,  en  octobre  1818,  parcourut 
à  pied  la  longue  distance  qui  sépare  Lan- 
caster  de  Pittsburg;  dans  cette  dernière 
ville,  il  s'embarqua  sur  un  simple  canot, 
en  compagnie  d'unjeune  étranger,  et  après 
bien  des  dangers  surmontés,  arriva  à  l'em- 
bouchure de  l'Arkansas.  Il  passa  une  année 


entière  sur  ce  point,  et  faillit  y  périr  de  la 
fièvre.  C'est  dans  ce  voyage  qu'd  découvrit 
le  Collinsia  et,  nous  le  croyons  du  moins, 
le  Maclura,  dédié  à  M.  W.  Mac  Clure,  qui, 
avec  M.  John  Vanghan,  contribua  pour 
une  large  part  aux  frais  nécessités  par  ce 
voyage. 

Nuttall  publia,  en  1821,  le  journal  de  ses 
excursions  dans  le  sud  des  États-Unis.  Ce 
journal  est  rempli  de  détails  intéressants,  et 
se  fait  remarquer  par  une  simplicité  de 
style  etun  cachet  de  vérité  qui  donnent  une 
idée  du  caractère  de  l'auteur. Nuttall,  effee- 


u 


AMARYLLIS  BELLADONNA  ROBR.A. 

gère;  sur  celle  surface  bien  nivelée, 
bien  ratissée,  il  déposait  ses  Belladonnes 
à  un  demi-pied  de  distance  les  unes  des 
autres,  puis  recouvrait  le  toul  jusqu'au 
niveau  du  sol  environnant  ;  de  telle  sorte 
que  les  bulbes  se  trouvaient  avoir  de  .'> 
à  (>  pouces  de  terre  sur  eux.  Pendant 
l'hiver  trois  pouces  de  vieux  tan  épar- 
pillé sur  la  plate-bande,  garantissait  nos 
favorites  contre  les  gelées,  auxquelles 
Miller  opposait  encore  au  besoin  une 
couclie  additionnelle  de  feuilles  moites 
ou  de  litière. 

Ainsi  traitées,  les  Belladonnes  se 
montraient  plus  luxuriantes  de  vigueur 
qu'elles  n'eussent  pu  le  faire  même  dans 


diamètre.  Sa  sortie  tic  terre  était  bi- 
zarre :  ne  produisant  ses  feuilles  que 
longtemps  après  (ici,  c'est  au  printemps 
qu'elles  paraissent),  elle  laissait  poindre 
d'abord  une  spalbe  très-longue,  qu'avec 
un  peu  de  bonne  volonté  on  peut  faire 
ressembler  à  un  bec  d'oiseau.  Le  dit 
bec  s'élant  montré  loui-à-fait,  était 
poussé  verticalement  par  an  scape  très- 
long,  au  sommet  duquel  se  tenait  la 
spalhe  bivalve,  contenant  G,  8,  10  et 
jusqu'à  douze  grandes  (leurs  roses,  pen- 
chées, campanulées,  odorantes.  C'était 
un  ensemble  étrange  et  beau  à  coté  de 
toutes  les  formes  connues. 

Plus  tard  ,   quand  nos  touristes   du 
Nord   la  virent  dans  l'Etrurie,  elle  fut  !  leur  pays   natal,    où  jamais,    il   faut  le 
arrachée  de  terre  et  amenée  au   loin;    dire,    une    main    secourable    ne   vient 
amenée  dans  ce  qu'elle  pouvait  appeler    remplacer  par   un   fertilisant  humus  le 
avec  juste  raison   son  exil,   sa   Sibérie,     sol  épuisé. 
Là,  pendant   l'hiver,  confinée  dans   un  j       Des  scapes  de  trois  pieds  d'élévation, 


pot  de  terre ,  dans  l'orangerie  ,  elle 
n'avait  plus  pour  elle  le  beau  ciel  de 
l'Italie  ;  son  ciel  à  elle,  c'eût  été...  le 
plafond  du  Vorangerie  si  son  bon  ange 
n'avait  prédestiné  ses  fleurs  à  se  flétrir 
avant  la  venue  de  celte  lugubre  saison 
que  nous  maudissons  vainement. 

Mais,  tandis  que  dans  nos  châteaux 
les  praticiens  routiniers  traitaient  ainsi 
nos  Belladonnes,  Philippe  Miller,  le  roi 
des  jardiniers  île  son  temps,  leur  consa- 
crait une  plaie-bande  au  pied  d'un  mur, 

au  midi.  11  remplaçait  pour  elles  le  sol  !  Sur  cette  couche  s'établiront  les  vingt 
de  la  plaie-bande,  enlevé  à  trois  pieds  l  pouces  environ  de  la  terre  préalable- 
de  profondeur,  par  une  couebe  de  six  ment  enlevée,  puis  les  bulbes  à  six  pou- 
pouces  île  fumier  d'étàble  converti  en  ces  de  dislance  en  tous  sens  et  enfin  le 
terreau  bien  consommé,  qu'il  chargeait  reste  de  la  terre  enlevée  viendra  combler 
d'une  vingtaine  de  pouces  de  terre  lé-    la  plate-bande.  L.VH. 


couronnés  de  nombreuses  Heurs,  sa- 
luaient chaque  année  notre  bon  Phi- 
lippe Miller,  ce  modeste  savant  dont  les 
œuvres  furent  toujours  l'un  de  nus 
guides. 

Disons  pour  finir,  qu'au  bout  de  trois 
ou  quatre  ans,  il  est  utile  de  déplanter 
les  bulbes,  d'en  oter  les  cayeux,  qu'on 
plante  à  part ,  d'enlever  tout  le  sol  de  la 
plate-bande  et  de  garnir  le  fond  a  la  pro- 
fondeur susmentionnée  (.l'une  couebe 
de  vieux  terreau,  épaisse  de  six  pouces. 


livement,  n'aimait  ni  l'emphase  ni  les 
ornements  littéraires,  ce  qui  nuisit,  dans 
une  certaine  mesure,  au  succès  de  son 
livre.  Il  le  savait,  mais  chez  lui  l'amour  du 
naturel  et  de  l'utile  l'emporta  toujours  sur 
les  calculs  de  l'intérêt  personnel.  Son  cos- 
tume se  ressentait  de  la  tournure  de  son 
esprit;  il  était  propre,  mais  d'une  grande 
simplicité,  et  il  est  probable  qu'il  ne 
compta  jamais  sur  son  habit  pour  obtenir 
un   succès. 


Pour  toute  ressource,  Nuttall  avait  les 
honoraires  des  cours  privés  d'histoire  na- 
turelle qu'il  donnait  a  Philadelphie  et  à 
Germantown,  plus  le  produit  de  ses  ventes 
d'herbiers.  Souvent  aussi  il  procurait  aux 
horticulteurs  des  plantes  nouvelles  d'orne- 
ment, ce  qui  lui  valait  encore  quelques 
bénéfices,  et  à  ce  propos  ou  cite  le  Diplacus 

jiiiuiccus,  en  retour  duquel,  un  horticul- 
teur de  Philadelphie,  H.  Buist,  lui  céda  la 
moitié  du  produit  de  la  vente.  Ses  leçons 


MISCELLANEES. 


ÎSS 


sur  l'histoire  naturelle  eurent  un  grand 
succès  dans  le  pays,  et  décidèrent  quelques 
jeunes  gens  à  embrasser  la  carrière  des 
sciences.  D'autres  lui  durent  plus  ou  moins 
indirectement,  de  grandes  fortunes,  et  ils 
ne  dissimulèrent  pas  la  part  qui  en  reve- 
nait à  Nuttall,  sur  les  conseils  de  qui  ils 
avaient  étudié  la  minéralogie  et  la  chimie. 

C'est  peu  de  temps  après  la  publication 
de  son  voyage  dans  l'Arkansas,  qu'il  fut 
nommé,  en  1822,  professeur  d'histoire  na- 
turelle à  Cambridge,  Massachussetts.  Il 
profita  de  la  tranquillité  que  lui  donnait 
cette  nouvelle  position,  pour  étudier  à  fond 
diverses  branches  de  l'histoire  naturelle 
qu'il  n'avait  fait  qu'effleurer.  Cinq  ans 
plus  tard,  en  1827,  il  publia  son  Intro- 
duction to  systemuticul  bolaïuj,  et  en  1832, 
son  ouvrage  bien  connu  d'ornithologie. 
Son  cours  de  matièce  médicale  le  rendit 
surtout  très-populaire  à  Cambridge,  et  con- 
tribua dans  une  grande  mesure  à  l'instruc- 
tion des  pharmaciens  de  cette  ville.  Mais 
cette  vie  calme  et  honorée  du  professorat 
ne  pouvait  longtemps  convenir  à  l'humeur 
peu  sédentaire  deNuttall.  En  1855,  il  rési- 
gna ses  fonctions  de  professeur  et  fit  ses 
préparatifs  de  départpour  la  côte  de  l'Océan 
Pacifique;  il  visita  cette  côte  dans  toute  son 
étendue  jusqu'au  CapHorn,où  on  le  débar- 
qua pendant  une  violente  tempête.  Dans  ce 
voyage,  il  fut  accompagné  par  le  célèbre  en- 
tomologiste Thomas  Say,  et  par  une  ving- 
taine d'autres  savants;  aussi  cette  expédi- 
tion scientifique  fut-elle  la  plus  fructueuse 
par  ses  résultats,  de  celles  que  les  Étals- 
Unis  eussent  entreprises  jusqu'alors. 

A  son  retour  à  Philadelphie,  il  publia 
ses  additions  à  la  Flore  de  Michaux  (les 
Arbres  d' Amérique),  et  de  trois  volumes  en 
fit  six;  mais  avant  l'achèvement  de  ce  tra- 
vail, en  1842,  il  fut  rappelé  en  Angleterre 
par  la  mort  d'un  oncle,  qui  lui  laissait 
pour  héritage  une  somme  de  <£  5,000 
(125,000  fr.),  mais  qui,  par  un  motif  louable 
mais  exagéré  de  sollicitude  pour  la  vie  de  son 
neveu,  stipulait  dans  son  testament,  que  ce 
dernier  résiderait  dorénavant  neuf  mois  de 


l'année  en  Angleterre.  Pauvre  Nuttall!  il 
se  soumit  à  la  fantaisie  avunculaire;  mais 
son  cœur  et  ses  affections  étaient  restés 
dans  les  prairies  et  les  forets  américaines. 
C'était  là  d'ailleurs  qu'il  laissait  tous  ses 
amis;  aussi  trouva-t-il  le  moyen,  6ans  élu- 
der les  conditions  du  testament,  de  leur 
faire  une  visite,  en  consacrant  à  son  voyage 
les  trois  derniers  mois  de  l'année  1852  et 
les  trois  premiers  de  1853.  Quel  bonheur 
pour  lui  de  revoir  tant  de  personnes  aimées 
et  de  parcourir  encore  une  fois  les  lieux 
témoins  de  ses  premiers  essais  en  bota- 
nique! Mais  le  jour  des  adieux  arriva;  il 
fut  pénible,  et  Nuttall  dut  faire  vio- 
lence à  ses  sentiments  pour  reprendre  le 
chemin  de  l'Europe.  Depuis  lors,  il  a  vécu 
retiré  dans  sa  petite  propriété  de  Rainhill, 
en  Angleterre,  s'occupant  d'horticulture, 
et  se  passionnant  surtout  pour  les  Rhodo- 
dendrons. Cette  nouvelle  passion  contri- 
bua, dans  une  certaine  mesure,  à  hâter  sa 
mort,  voici  comment  :  la  sœur  de  Nuttall 
avait  épousé  un  Mr  Booth,  qui,  peu 
d'années  après,  se  noya  dans  la  mer  d'Ir- 
lande. Son  fils  avait  été  adopté  par  Nuttall 
qui  lui  inspira  le  goût  de  la  botanique; 
devenu  homme  il  partit  pour  explorer 
l'Himalaya,  d'où  il  envoya  de  nombreux 
échantillons  de  Rhododendrons  à  son  on- 
cle. Un  jour  le  jardinier  de  Nuttall  fut  pris 
d'un  accès  de  folie,  qui  obligea  de  le  faire 
enfermer,  et  au  moment  même  arriva  une 
caisse  de  plan  tes  envoyées  par  M.  Booth.  Im- 
patient d'en  connaître  le  contenu,  Nuttall 
se  mit  lui-même  en  devoir  de  l'ouvrir,  et 
il  y  fit  de  tels  efforts  qu'à  partir  de  ce 
moment  sa  santé  ne  fit  plus  que  décliner. 
Il  s'éteignit  en  1859,  à  l'âge  de  75  ans. 

Le  portrait  qu'on  voit  ci-contre  a  été 
reconnu  par  plusieurs  de  ses  anciens  amis 
pour  être  très-fidèle;  sa  ressemblance  avec 
celui  de  Walter  Scott  est  frappante.  Nous 
n'avons  pas  besoin  d'ajouter  que  la  science, 
que  Nuttall  cultivait  avec  tant  d'amour,  a 
donné  aussi  son  témoignage  de  reconnais- 
sance en  lui  dédiant  un  genre  de  Rosacées, 
le  genre  Nutlallia.  Ndn. 


t  1279.  DU  ROLE  DES  GRAMINÉES  ORNEMENTALES  DANS  LES  JARDINS  PAYSAGERS. 


Depuis  peu  d'années  l'architecture  des 
jardins  a  fait,  surtout  en  France,  un  grand 
pas  daiîs  la  voie  du  progrès.  Le  Bois  de  Bou- 
logne ainsi  que  les  autres  magnifiques  plan- 
tations que  Paris  a  vu  surgir  comme  par  en- 


chantement dans  son  sein  et  dans  ses  envi- 
rons, feront  époque  dans  les  annales  de 
l'horticulture,  non  moins  que  les  célèbres 
jardins  de  Versailles,  que  pendant  plus 
d'un  siècle  on  copia  dans  tous  les  pays  de 


MM  ELLANEI  S 


Amlropoôon    l'onnosum  . 

l'Europe.  Ces  belles  créations ,  non-seule-  I  les  fleurs,  mois  elles  mil  exercé  une  heu- 
mentontaugmenléchez  (ouïes  lesclassesde  reuse  influence  sur  le  coût  dans  l'arl  de 
la  société,  cet  amour  inné,  naturel  que  tout  l'orneim'nloiion  des  jm-dins.  Malgré  les 
1 ime  sensible  ressent  pour  les  plantes  et    préceptes  des  grands  roailrcsj  malgré  les 


RHODODENDRON  VEITCHIANUM         Hook 

Mdlllllirill  Serre    houle 


H1G. 


57 


RHODODENDRON  VEITCHIAMI, 


HOOK. 


Ericaccse. 


CHAIUCT. GENER.  —  Vide  supra,  vol.  1  (I8K) 
si'r.  J,  page  i'i. 

ClIAItAC'f.  SPEClF.  —  Foliis  obovatis  mucro- 
nato-acutis  in  petiolum  brevissirnum  altenuatis 
sii|ira  midis  subtus  glaucis  sparse  ferrugineo- 
squamulosis,  floribus  terminalibus  ô-t,  calyce 
brevi-quinquelobo  lobis  ovatis  parce  longe  selosis, 
corolla  ampla  infuiidibuliformi-campanutata  alba 

Des  nombreux  exemplaires  de  ce 
Rhododendron  que  possède  notre  Éta- 


tubo  brevi  lobis  profundis  patentibus  obovatis 
marginibus  insigniier  undulatis, staminibus  12-14, 
filamentis  infeme  glandulosis,  antheris  linearibus 

albis,  ovario  oblongo  -ovalo  5-loculari  stylique  basi 
squamulosis,  stigmate  dilatato  ù'-lobo.  Hook. 

Rhododendron  veUchlunum,  Hook.,  in  Bol. 

May.,  icon.  hic  iterata. 


blissemcnl,  aucun  n'a  jusqu'ici  donné 
de   fleurs,  les  plantes  étant  encore  un 


excellents  écrits  des  Gilpin,  des  Price  et 
desSKEi.L,jnsqiies  dans  ces  derniers  temps, 
la  couleur  était  le  caractère  saillant  dont 
on  tenait  compte  dans  le  groupement  des 
végétaux,;!  l'exclusion  presque  totale  de 
Ja  forme;  cependant  la  plupart  des  artistes 
—  nous  parlons  des  artistes-jardiniers,  — 
ont  toujours  admis,  théoriquement  du 
moins,  l'importance  de  celle-ci.  Et  pour- 
quoi la  forme  serait-elle  moins  que  la  cou- 
leur, propre  à  créer  dans  le  paysage  cette 
riche  variété  qui  seule  peut  charmer  l'œil, 
et  sans  laquelle  les  plus  grands  jardins 
nous  paraissent  toujours  insignifiants  et 
monotones? 

L'application  avantageuse  qui  a  été  faite 
de  ce  principe  dans  les  travaux  considé- 
rables dont  nous  venons  de  parler,  et  où 
l'emploi  d'un  grand  nombre  de  plantes  à 
feuillage  ornemental  a  été  couronné  du 
meilleur  succès,  s'est  répandu  prompte- 
ment  dans  le  domaine  public.  Comme  on 
le  voit,  ce  progrès,  car  pour  tous  ceux  qui 
considèrent  l'horticulture  sous  un  point 
de  vue  élevé,  artistique,  cette  importance 
de  plus  en  plus  grande  que  l'on  attache  au 
port,  à  l'babitus,  à  la  forme  des  végétaux, 
constitue  un  véritable  progrès,  —-'ce  pro- 
grès, disons-nous,  n'est  pas  dû  à  un  caprice 
momentané  de  la  mode.  On  peut  l'attribuer, 
du  moins  en  partie,  a  l'introduction  dans 
nos  cultures  d'une  foule  de  plantes  exoti- 
ques aux  formes  nouvelles,  tantôt  majes- 
tueuses, tantôt  étranges  et  toujours  pitto- 
resques; toutefois  il  nous  parait  incontesta- 
ble que  les  chefs-d'œuvre  modernes  de  l'art 
Tome  iv,   2e  Série  (1859). 


,  des  jardins  y  ont  surtout  contribué  pour 
la  plus  large  part. 

11  y  a  une  vingtaine  d'années,  c'est  à 
peine  si  l'on  tolérait  dans  les  jardins  d'or- 
nemcnl  le  superbe  Arundo  Donax  pana- 
ebé,  ainsi  que  sa  charmante  miniature  le 
Phalaris  arundinacea  picta  ou  Ruban  de 
bergère,  dont  les  tiges  flexibles,  aux  feuilles 
délicatement  striées  de  blanc  jaunâtre  et 
de  rose,  font  un  si  bon  effet  dans  les  grands 
bouquets  de  table.  Peut-on  imaginer  cepen- 
dant une  plante  plus  propre  que  cette  der- 
nière pour  orner  les  bords  d'un  petit  bassin  ? 

Les  Typha  luli/blia  et  angustifolia,  aux 
longues  feuilles  ensiformes,  plantés  dans 
les  baies  d'une  vaste  pièce  d'eau,  ajoutent 
au  pittoresque  dans  les  scènes  champêtres, 
tandis  que  le  noble  Panicum  sulcatum, 
par  son  large  et  élégant  feuillage,  convient 
plus  spécialement  aux  parties  mon  tueuses 
des  sites  ornés,  auxquels  il  imprime  un 
cachet  éminemment  exotique. 

Malgré  l'extension  que  les  cultures  d'or- 
nement ont  prise,  les  amateurs  ont  aujour- 
d'hui le  goût  moins  exclusif  qu'au  com- 
menccmcntde  ce  siècle,  etsi  l'on  rencontre 
encore  par-ci  par-là  quelques  collection- 
neurs ,  pour  lesquels  rien  n'est  beau  dans 
la  création  hors  de  la  spécialité  à  laquelle 
ils  ont  voué  toutes  leurs  affections,  il  n'en 
est  pas  moins  vrai  que  la  grande  majorité 
des  admirateurs  de  la  nature  préfère  le 
spectacle  magnifique  de  ses  œuvres  dans 
leur  immense  variélé. 

Et  pins  nos  découvertes  journalières 
semblent  aller  toujours  au-devant  de  celte 

8 


»8 


RHODODENDRON  VEITCHIAM'M. 


peu  jeunes.  iNous  considérons  l'espèce, 
quant  à  In  gentillesse  du   port,  comme 
l'une  des  plus  agréai)' es  du  genre.  En  effet 
la  pose  de  ses  branches  trapues,  la  forme 
de   ses    feuilles   en    rosette,    tout   cela  | 
est  parfait  ;    mais,  revers    de  médaille, 
peut-être  a-t-clle  le  défaut  qui  caraclé-  \ 
risc  le  Rh.  formosum,  celui  de  produire  ' 
seulement  des   fleurs  quasi-isolées,  ou 
bien    réunies  par  2-5  ou  4  et  non  pas 
disposées  en  bouquets.  D'après  la  figure 
ci-conlre,   nous  sommes  porté  à  croire 
que  nos  craintes  à  cet  égard  sont  quel- 
que   peu    fondées,    et   même   que  ces 
lleurs  sont  pendantes.  En  effet,  d'après 


le  Gardeners'  Chronicle ,  que  cite  sir 
William  Hooker,  ce  serait  avec  le  Rh. 
formosum,  notre  ancien  Rh.  Gibsonis 
i voyez  Floue,  tome  I",  1845),  qu'on 
lui  trouverait  le  plus  d'affinité,  «  bien 
qu'il  s'en  dislingue  considérablement 
tant  par  ses  (leurs  que  par  son  feuillage  » 
ajoute  avec  raison  le  Rot.  Mag.  Le  bord 
de  ces  fleurs  est  ondulé  à  la  manière 
de  VAzalea  crispiflora. 

La  plante  a  été  découverte  dans  le 
Moulmein  ;  elle  est  donc  d'orangerie. 
On  en  doit  l'introduction  à  la  maison 
Veitch.  L.  VII. 


soif  insatiable  de  nouveautés,  qui  distin- 
gue notre  époque.  Sans  sortir  du  groupe 
de  végétaux  sur  lesquels  nous  nous  som- 
mes proposé  d'attirer  l'attention,  que  de 
belles  graminées  ont  déjà  conquis  les 
droits  de  citoyen  dans  nos  pleasure 
grounds!  Avant  même  que  l'apparition  I 
du  superbe  Gramen  des  Pampas  (Gyne- 
rium  argenteum)  ne  vint  exciter  dans  le 
monde  horticole  une  si  profonde  sensation, 
le  Stipa  pennala,  l'étièpe-aigretle,  ornait 
de  ses  soyeux  panaches  nos  parterres,  où 
plusieurs  espèces  de  Briza  mêlaient  éga- 
lement au  coloris  éclatant  des  (leurs  leurs 
gracieuses  inflorescenses.  Dans  ces  der- 
niers temps  surtout,  plusieurs  formes  re- 
marquables ont  encore  enrichi  nos  collec- 
tions. Nous  citerons  le  Rambusa  Metake, 
originaire  du  Japon,  l'unique  représentant 
de  ce  genre  de  roseaux  extraordinaires,  les 
bambous,  dont  la  hauteur  égale  celle  des 
grands  arbres  dans  les  forêts  humides  des 
pays  tropicaux,  et  qui  résiste  à  la  rigueur 
des  hivers  dans  nos  climats  tempérés;  le 
Hordeum  jubatum,  dont  les  grands  plu- 
mets rouges  forment  le  plus  joli  contraste 
avec  les  épis  blanc  de  neige  du  Pennisetum 
longistylum  ;  puis  VEtymus  glaucus,  si 
précieux  pour  garnir  les  rochers  et  les 
talus,  et  le  charmant  Agrostis  nebulosa, 
encore  tout  nouveau,  aux  panicules  vapo- 
reuses qui  pendant  la  mauvaise  saison 
fourniront,  à  l'état  sec,  un  excellentcontin- 
gent  pour  la  confection  des  bouquets; 
elles  leur  donneront  une  légèreté  pareille 
à  celle  qu'y  produisent  les  inflorescences 
si  élégantes  du  Gypsophila paniculala. 


Sous  un  autre  point  de  vue,  on  n'appré- 
cie pas  assez,  ou  plutôt,  on  ne  connaît  pas 
les  services  que  peut  rendre  dans  nos  par- 
terres une  autre  graniinée,  celle-ci  très- 
naine,  touffue,  se  développant  régulière- 
ment sans  sortir  des  contours,  tout  comme 
la  délicieuse  petite  mousse  de  nos  serres 
chaudes  et  tempérées,  le  Lycopodium 
crenatum,  nous  voulons  parler  du  La- 
gurus  ovatus.  Il  suffit  de  le  semer  au 
mois  d'avril  en  une  ligne  autour  des  cor- 
beilles, des  plates-bandes  destinées  aux 
lleurs,  pour  voir  celles-ci  pendant  tout  l'été 
garnies  d'une  jolie  bordure  naturelle,  bien 
supérieure,  à  notre  avis,  à  ces  fastidieux 
treillages  en  fil  de  1er  ou  en  fonte,  à  ces 
lourds  lattis  de  bois,  ou  à  ces  ridicules 
poteries  peintes  qui  ont  la  prétention 
d'imiter  la  forme  des  feuilles,  et  qui  ne 
produisent  le  plus  souvent  qu'un  fort 
mauvais  effet. 

La  gravure  qui  accompagne  le  présent 
article  et  qui  est  empruntée  ainsi  que  les 
détails  de  culture  qui  vont  suivre,  au  Deul- 
sclies  Magazin,  rédigé  par  M.  Neubert, 
peut  donner  une  idée  de  la  magnificence 
d'une  nouvelle  graniinée  qui,  l'an  dernier, 
s'est  répandue  dans  tous  les  jardins  du 
Nord  de  l'Allemagne.  C'est  V Andropogon 
formosum,  Hort.  M.  Neubert  ne  nous  ap- 
prend pas  ^i  la  plante  a  Henri  ou  non,  ni  de 
quel  pays  elle  est  originaire.  M.  Stelzner, 
un  des  jardiniers  en  chef  de  l'Établissement 
Van  Hou t te,  lors  du  voyage  qu'il  fit  l'an 
dernier  dans  ces  contrées,  en  rapporta 
quelques  pieds;  d'après  les  renseigne- 
ments qu'il   put  obtenir  au    sujet   de  son 


MISCELLANEES.  «9 

introduction,  il  résulterait  que  des  graines  gai,  rubanées,  striées  de  blanc,  longues 
de  cette  nouvelle  espèce  d'Andropogon  (?)  ,  d'un  mètre  à  un  mètre  et  demi,  et  larges 
se  seraient  trouvées  parmi  celles  que  le  de  un  à  deux  centimètres.  La  plante  ne 
célèbre  botaniste-collecteur  von  Warsce-  prend  ce  développement  gigantesque  que 
wiez  a  rapportées  au  retour  de  ses  cxplo-  lorsqu'elle  est  mise  en  pleine  terre,  dans 
rations  dans  l'Amérique  méridionale.  —  un  sol  riche  et  bien  préparé,  et  alors  elle 
Maintenant  ce  nom  à'Andrupogon  forma-  est  réellement  admirable  surtout  lors- 
sum  est-il  bien  authentique?  C'est  ce  dont  qu'elle  est  isolée  sur  une  pelouse;  rien 
il  est  permis  de  douter.  Quoi  qu'il  en  soit,  ne  surpasse  l'effet  que  produisent  ses 
comme  la  plante  en  question  est  ornemen-  feuilles  gracieusement  inclinées  vers  le 
laïc  au  plus  haut  degré,  nous  n'avons  pas  sol  et  se  balançant  au  moindre  vent, 
cru  devoir  attendre  les  éclaircissements  |  Il  est  fâcheux  que  cette  belle  plante  ne 
de  la  science  pour  la  faire  connaître  aux  !  soit  pas  rustique;  il  faut  la  rentrer  pen- 
amateurs. 

Ainsi  qu'on  le  voit  par  la  figure  ci-jointe, 
elle  forme  une  belle  touffe  aux  tiges  élan- 
cées,grossescommcle  doigt,  solideset  flexi- 
bles comme  l'acier,  longues  de  deux  à  cinq 
mètres.  Les  feuilles  sont  d'un  beau  vert 


dant  l'hiver  en  serre  tempérée,  où  elle 
n'exige  toutefois  aucuns  soins  particuliers. 
La  multiplication  se  fait  très-aisément  par 
la  division  des  pieds  au  printemps. 

Ed.  P. 


f  1280.    UN    PHÉNOMÈNE    ENTOMOLOGIQUE. 

Malgré  les  recherches  des  savants,  le  j  deux  mois  plus  tard,  les  arbres  reverdir, 
petit  monde  des  insectes  offre  de  temps  à  il  leur  vient  naturellement  à  l'esprit  que 
autre  des  faits  inexpliqués  et  peut-être  J  c'est  un  effet  de  la  sève  d'août  dont  ils  ont 
inexplicables.  Il  y  a  bientôt  dix  ans  que  vaguement  entendu  parler.  Assurément 
les  tilleuls  de  Paris  et  des  environs  perdent  les  apparences  leur  donnent  raison,  mais 
régulièrement  leurs  feuilles  vers  le  milieu  lorsqu'on  prend  la  peine  d'examiner  les 
de  l'été,  et  en  reprennent  de  nouvelles  choses  de  plus  près,  on  finit  par  recon- 
dans  le  courant  de  l'automne.  Elles  jaunis-  !  naître  que  la  cause  en  est  tout  autre.  Qu'on 

jette  les  yeux,  armés  d'une  simple 
loupe,  sur  la  face  inférieure  de  ces 
feuilles  avant  qu'elles  soient  tout-à- 
fait  mortes,  on  verra  qu'elles  sont 
criblées  de  petits  animalcules  ver- 
dàtres  qui  en  rongent  ou  en  sucent 
le  parenchyme,  et  qu'elles  ne  péris- 
sent que  parce  qu'elles  sont  épui- 
sées de  leurs  sucs.  Ces  animalcules, 
qui  sont  à  peine  plus  gros  que  la 
pointe  d'une  aiguille,  appartiennent 
à  la  nombreuse  tribu  des  mites  ou , 
plus  scientifiquement,  des  Acarus ; 
mais  d'où  viennent  leurs  innombra- 
bles légions,  c'est  ce  que  personne 
n'a   encore  pu  découvrir. 

Un  fait  analogue  et  plus  étonnant 
sent  d'abord,  puis  se  recoquillent  et  pas-  !  encore  s'est  présenté  dernièrement  en  An- 
sent  au  brun,  après  quoi  elles  tombent  et  i  gleterre;  il  a  été  relaté  par  VIpswich  Ex- 
jonchent  le  sol,  laissant  les  arbres  aussi  |  press  et  reproduit,  d'après  ce  journal,  par 
nus,  sous  un  soleil  encore  ardent,  qu'ils  le  I  le  Gardeners'  Chronicle  auquel,  à  notre 
seraient  au  cœur  de  l'hiver.  Les  observa-  ;  tour,  nous  allons  l'emprunter,  en  y  ajou- 
leurs  superficiels  ne  manquent  guère  d'at-  tant  les  savantes  remarques  du  Dr  Lindlcy. 
tribuer  ce  dépérissement  à  la  sécheresse  Laissons  d'abord  parler  V Express  : 
de  l'air  ou  du   sol,    et  lorsqu'ils  voient,  I       a  Depuis  quelques  semaines,  dit  ce  jour- 


(iO 


MISCELLANÊES. 


nal,  il  n'est  question  dans  le  pays  que  d'un 
événement  étrange  qui  a  pour  théâtre 
l'église  S1  Pierre,  à  Coleliesler,  et  qui  en  a 
chassé  les  paroissiens.  11  ne  s'agit  de  rien 
moins  que  d'une  effroyable  quantité  d'ani- 
malcules, vermine  d'une  nouvelle  espèce, 
qui  semble  sortir  des  murs  de  l'église,  et 
que  la  rumeur  publique  élève  déjà  à  la 
hauteur  d'une  plaie  d'Egypte.  Nous  avons 
pris  des  informations  à  ce  sujet  et  nous 
avons  acquis  la  certitude  que  cette  église 
fourmille  effectivement  d'insectes  extrê- 
mement petits,  que  nos  savants  n'ont  pas 
pu  reconnaître  et  dont  ils  ne  s'expliquent 
la  présence  en  ce  lieu  que  par  une  généra- 
tion spontanée.  Leur  ténuité  est  presque 
microscopique,  et  lorsqu'on  les  examine 
avec  un  grossissement  suffisant  on  leur 
trouve  quelque  analogie,  au  moins  appa- 
rente, avec  nos  scarabées  communs.  On  les 
voit  en  quantité  innombrable  sur  les  bancs 
de  l'église,  où  ils  ressemblent  à  une  fine 
poussière;  mais  ce  n'est  qu'en  les  considé- 
rant très-attentivement  et  pendant  quelque 
lemps  qu'on  reconnaît  que  cette  poussière 
est  animée.  Le  I)r  liecker,  et  quelques 
autres,  sont  d'avis  que  ces  inscetes  sont 
analogues  à  ceux  qui  causent  certaines  ma- 
ladies de  peau,  comme,  par  exemple,  les 
tiques  chez  les  moutons,  ou  qui,  dans  notre 
propre  espèce,  occasionnent  ce  genre  de 
démangeaisons  que  nous  ne  voulons  pas 
nommer,  par  respect  pour  nos  lecteurs  ('), 
mais  (mon  dit  être  bien  connues  de  nos 
voisins  d'Ecosse.  On  soupçonne  qu'ils  sor- 
tent des  caveaux  de  l'église,  qu'on  a  ouverts 
dernièrement  pour  y  faire  des  réparations, 
et  qu'ils  sont  nés  soit  des  restes  décompo- 
sés des  cadavres  qui  y  ont  été  déposés, 
suit  simplement  des  gaz  méphitiques  aux- 
quels ces  cadavres  ont  donné  lieu.  11 
est  question  en  ce  moment  d'enlever  tous 
les  bancs  et  les  boiseries  de  l'église,  de 
couvrir  les  dalles  d'asphalte  ou  au  moins 
d'en  fermer  tous  les  interstices  avec  un 
ciment,  et  enfin  de  soumettre  l'édifice 
entier  à  des  fumigations  pour  en  faire  dis- 
paraître les  hôtes  incommodes  qui  en  ont 
pris  possession.  Le  service  divin,  comme 
on  peut  le  penser,  est  suspendu,  et  les  pa- 
roissiens, jusqu'à  nouvel  ordre,  iront  sui- 
vre les  offices  du  dimanche  à  Su  Mary-at- 
the-Walls.  » 

(1)  VAearus  Scabiei  occupe  le  gauche  de  notre 
gravure. 


Voici  maintenant  le  rapport  fait  au 
Dr  Lindley  par  l'architecte  chargé  des  ré- 
parations de  l'église  :  a  Ces  insectes,  dit-il, 
n'ont  apparu  ,  dans  notre  église,  que  six 
semaines  après  que  j'y  eus  achevé  mes  tra- 
vaux, et  je  serais  disposé  à  croire  qu'on 
ne  les  y  aurait  pas  vus  du  tout,  sans  quel- 
ques jours  d'assez  fortes  chaleurs  que  nous 
avons  eues  à  cette  époque,  car  dans  les 
jours  froids  qui  suivirent,  ils  ont  presque 
disparu.  Toutefois,  dès  qu'on  eût  com- 
mencé à  faire  fonctionner  le  thermosiphon 
destiné  à  chauffer  l'église,  ces  détestables 
animaux  reparurent  en  quantités  incroya- 
bles sur  les  sièges  du  milieu  de  l'église 
et  d'un  des  côtés,  mais  non  sur  ceux  de 
l'autre,  sur  le  lutrin  et  non  sur  la  chaire, 
bien  que  ces  deux  meubles  ne  soient  dis- 
tants l'un  de  l'autre  que  d'un  mètre.  De 
cet  envahissement  partiel  de  l'église,  je 
conclus  qu'ils  ne  sortent  pas  du  bois,  et 
nous  ne  pouvons  pas  davantage  les  faire 
sortir  du  sol.  Ce  qu'il  y  a  de  sur,  c'est  que 
nous  sommes  tous  fort  embarrassés  de  sa- 
voir ce  qu'ils  sont,  d'où  ils  sortent  et 
comment  nous  en  débarrasser.  Je  dois 
ajouter  que  dans  l'église  d'une  paroisse 
voisine,  un  en  a  trouvé  de  tout  pareils, 
toutefois  en  bien  inoins  grande  quantité, 
ce  qui  ne  laisse  pas  que  d'être  fort  en- 
nuyeux pour  le  public;  aussi  a-t-on  immé- 
diatement fermé  l'église  pour  la  faire  net- 
toyer. » 

D'après  les  informations  du  Dr  Lindley, 
les  insectes  en  question  s'étaient,  en  une 
semaine  (du  23au  30  avril),  plus  multipliés 
que  jamais  dans  la  malheureuse  église  de 
Colehester.  On  avait  vainement  employé 
pour  les  détruire,  l'essence  de  térébenthine 
qui  n'a,  à  ce  qu'il  paraît,  aucun  effet  sur 
eux.  Le  curé  de  la  paroisse,  dans  sa  lettre  à 
M.  Lindley,  ajoutait  :  «  Le  sol  de  l'église 
en  est  littéralement  couvert;  ils  sortent  je 
ne  sais  d'où,  et  vonl  pondre,  dans  les 
moindres  crevasses  du  bois,  des  œufs  que 
la  chaleur  fait  éelorc.  J'ai  enlevé  la  plan- 
chette d'un  banc;  je  l'ai  bien  essuyée  et, 
après  l'avoir  exposée  pendant  une  demi- 
heure  à  une  douce  chaleur,  j'y  ai  vu  deux 
animalcules  fraîchemenl  éclos.  Je  les  ai 
enlevés,  et  ^(1  minutes  [dus  tard,  sous 
l'effet  de  la  même  chaleur,  j'en  ai  trouvé  43, 
et  ainsi  bien  des  fois  de  suite,  jusqu'à  ce 
qu'ayant  saturé  la  planche  de  Benzine 
Collas,  je  ne  vis  plus  rien  apparaître.  » 


CLAVIJA         ORNATA         D   Don 

/  c/jr/ tlrlii  iV«  i  <-  tha'uav 


un. 


01 


CLAVIJA  ORNATA,  D 


D0.\. 


Myrsineœ. 


CHAR.  GEX.  Cali/.v  profunde  qiiiiiqiicfitlus , 
laciniis imbricatis,obtusis.  Corolla  hypogyna,lu6o 
brevi,  fauce  in  appendices  carnosas,  cum  limbi 
quinquelobi  laciniis  obtusis,  œstivatione  inibri- 
catis  sub  anlhesi  patentibus  allemas  tumente. 
Stamina  S,  imo  corollœ  tubo  inserla,  ejusque  lobis 
opposita ,  faueem  vix  superantia;  filamenla  in 
tubum  connata;  anlherœ  extrorsœ,  bilocalares, 
trigonœ,  in  capitulinn  decemradiatum  commentes, 
longitudinalitcr  déhiscentes.  Ouarium  uniloculare, 
placenta  basilari  parva.  Ovula  pauca,  adscenden- 
tim  amphitropa.  Stylus  brevissimus ; stigma abbre- 
vialo-bilobnm.  Baeca globosa,unilocnlaris. . Sémina 
pauca,  placenta;  basilari  globosa:  libéra;  inserla,  j 
umbilico  propc  basiin  ventrali,  lesta  mneilaginosa. 
Embryo  intra  albumen  corneum  excentricus  ;  cotij- 


ticcs  Americte  tropicœ ;  caulc  simplici,  upice  fron- 
doso;  foliis  altérais  oblongis,  coriaeeis,  integerri- 
mis  v.  spinoso-denlatis  ;  raeemis  axillaribus , 
simplicisaimis,  striclis;  folio  brevioribus,  bracteis 
minutissimis  ;  floribus  nutantibus ,  abortu  sœpe 
unisexualibus,  «Ibis  velaurantiacii.  Endl. 

CHAR.  Sl'EC.  Foliis  subverticillatis  elongato- 
oblongis  acutis  basi  longe  angustatis  coriaeeis  spi- 
noso-denlatis, raeemis  folio  triplo  quadruplove  bre- 
vioribus, bracteis  subulalis  pedicello  triplo  bre- 
vioribus.  DC. 

tuwui  obi*»ta,D.  Do».  Edinb.  Phil.Journ. 
Jan.  1831 .  p.  2ô(i,  et  m  Bot.  Reg.  T.  17(ii.  De  Cakd. 
Prod.  v.  S.  p.  147. 

TlieophruMtu  longifolia.  Jacq.  Coll.  v.  i. 
p.  156.  fforf.  Schœnbr.  v.    1.  t.  [16.    _  hook.  ;„ 


ledonibus  ovatis,  planis,  radieula  infera.  —  Fru-  I  Bot.  Uag.  icon  hic  iterata. 


«  C'est  réellement  une  noble  plante,  » 
nous  dit  sir  William  Hooker  (I.  c). 
"  Son  tronc,  lisse,  atteint  de  10  à  12 
pieds,  et  se  couronne  de  magnifiques 
feuilles  de  très-grande  dimension.  Ces 
feuilles  qui  occupent  seulement  le 
sommet  de  la  lige,  laquelle  se  dénude 
au  fur  et  à  mesure  qu'elle  s'élève,  at- 
teignent de  1  à  2  pieds  de  longueur,  et 
leur  ensemble  a  plus  de  quinze  pieds 
de  périmètre.  Les  fleurs,  d'un  orange 
brillant,  se  montrent  le  long  du  tronc, 
en  racènies  abondants  qui  naissent  soit 
à  la  base  des  feuilles,  soit  à  l'endroit  où 
celles- ci  ont  existé. 

Le  Clavija  ornata  est  originaire  de  la 


Nouvelle-Grenade  ;  on  en  doit  l'intro- 
duction à  M.  Purdie. 

Les  amateurs  de  plantes  à  feuillage 
grandiose  connaissent  les  Theop/irasta 
(Clavija^ elsurtout  la  planteintroduitedu 
Brési I  sou sle nom  douteux deTheophrasla 
imper ialis  ;  il  est  donc  inutile  de  s'éten- 
dre sur  leur  mérite  décoratif  et  la  res- 
source qu'ils  offrent  lorsqu'il  s'agit  de 
produire  un  grand  luxe  de  végétation. 

La  culture  des  Clavija  ne  présente 
aucune  difficulté;  leur  multiplication 
par  voie  de  boutures  nécessite  naturelle- 
ment le  sacrifice  de  la  couronne,  attendu 
que  les  pousses  latérales  font  presque 
toujours    défaut.  L.  VU. 


M.  Lindley  ayant  reçu  de  l'architecte  et 
de  l'écclésiaslique  eu  question  quelques 
pincées  de  ces  animalcules,  n'eut  pas  de 
peine  à  y  reconnaître  un  Acartts  très-voisin 
des  mites  de  la  farine  et  du  fromage (1).  Il 
est  blanc,  armé  de  quelques  poils  raides  et 
longs,  avec  quatre  paires  de  pattes,  et  une 
tête  triangulaire,  marquée,  sur  le  milieu, 
d'un  sillon  longitudinal.  Sa  longueur  est 
d'environ  '/so  de  pouce  anglais,  c'est-à-dire 
à     très-peu     près     d'un    */a     millimètre. 

(1)  VAcarus  domesticus  est  représente  à  droite. 


M.  Lindley  propose  de  le  nommer,  d'après 
le  lieu  où  il  a  été  découvert,  Acarus  eccle- 
siasticus(l). 

Mais,  ajoute  M.  Lindley,  quelle  peut 
être  l'origine  de  ces  myriades  d'animal- 
cules? On  nous  dit  bien  que  les  caveaux 
de  l'église  ont  été  ouverts  récemment,  mais 
croire  comme  on  le  répète,  que  les  insectes 
ont  pu  être  engendrés  par  les  détritus  que 
ces  caveaux  renferment  ou  par  l'air  mé- 
phitique qui  s'en  exhalait,  serait  aussi  peu 

(1)  Figuré  au  centre. 


fr> 


MISCELLAXEES. 


philosophique  que  de  supposer  qu'ilsontété 

créés  tout  d'une  pièce  par  une  décharge 
électrique  ou  qu'un  œuf  artificiel  de  plâtre, 

comme  ou  en  donne  aux  poules  pour  les 
faire  pondre  dans  un  lieu  déterminé,  peut 
donner  naissance  à  un  poulet.  Ce  qui  est 
plus  raisonnable,  c'est  d'admettre  que  les 
caveaux  de  l'église  contenant  des  détritus 
de  matière  animale  et  du  bois  en  décompo- 
sition, n'ont  été  qu'un  lieu  favorable  à  la 
multiplication  de  ces  animaux  qui  y  sont 
une  première  fois  venus  d'ailleurs.  C'est  du 
reste  là  exactement  ce  qui  se  passe  pour 
les  autres  espèces  du  même  genre;  ainsi  on 
trouve  VA  car  us  setasus  dans  les  étables  et 
dans  les  maisons  mal  tenues;  VAcarus  fa- 
rinai dans  la  vieille  farine;  les  Acarus 
hyalinus  et  cubicularius  dans  la  poussière 
des  granges;  Y  A  car  us  domesticus  dans 
le  fromage  mal  fait  ou  mal  tenu;  VAcarus 
lactis  dans  les  vases  où  l'on  garde  le  lait  et 
la  crème  et  qu'on  oublie  de  tenir  propres. 
Tous  les  entomologistes  savent  que  leurs 
collections  sont  ravagées,  lorsqu'ils  les  né- 
gligent, par  VAcarus  destructor.  Enfin, 
on  voit  des  Acarus  vivre  sur  d'autres  ani- 


maux; certains  coléoptères  de  la  famille 
des  bousiers  en  sont  quelquefois  cou- 
verts, et  on  a  trouvé  sur  une  vieille 
autruche  du  Jardin  des  plantes  de  Paris, 
un  Acarus  que  les  savants  du  lieu  ont 
nommé  A.  bicaudatus.  Rien  ne  s'oppose 
donc  à  ce  qu'on  admette  que  les  Acarus 
de  Colcbester  se  sont  développés  dans  des 
caveaux  où  abondaient  des  détritus  de 
matières  organiques,  et  si  le  parquet  de 
l'église  ou  les  bancs  étaient  couverts  de 
nattes,  il  ne  faudrait  peut-être  même  pas 
en  aller  chercher  la  source  si  loin. 

Après  tout,  les  bons  habitants  de  Col- 
cbester peuvent  se  rassurer.  Leur  Acarus 
n'a  rien  de  malfaisant  pour  l'homme,  il 
n'est  que  malpropre  et  ennuyeux.  II  est 
tout-à-lait  distinct  de  VAcarus  scabiei,  qui 
est  loin  d'être  aussi  innocent.  Pour  en 
débarrasser  leuréglise,  ils  n'ont  qu'à  y  faire 
de  fortes  fumigations  de  soufre,  la  laver 
du  haut  en  bas,  ainsi  que  les  bancs,  avec 
de  l'eau  de  savon  bouillante  et  surtout 
en  éloigner  tous  les  débris  et  détritus 
propres  à  alimenter  et  à  multiplier  celte 
fâcheuse  engeance.  Ndn. 


f  1281.  NOUVELLE   MANIÈRE  DE  CULTIVER  LES  ARTICHAUTS. 


M.  Jacqucmin,  jardinier  à  Villers-Cotte- 
rets ,  vient  d'indiquer  une  nouvelle  mé- 
thode de  culture  des  artichauts,  qu'il  expé- 
rimente depuis  cinq  ans,  et  au  moyen  de 
laquelle  on  peut  obtenir,  en  peu  de  temps, 
des  artichauts  d'une  grosseur  prodigieuse 
et  d'une  qualité  parfaite.  Voici  ce  procédé  : 

1°  On  prend,  à  l'automne,  des  œilletons 
d'artichaut  que  l'on  met  en  pots  dans  du 
terreau;  on  place  ensuite  ces  pots  sous 
châssis  ou  en  serre,  jusqu'à  ce  que  les 
plants  soient  bien  enracinés.  On  arrose 
les  pots  deux  jours  avant  la  plantation,  qui 
a  lieu  ordinairement  à  la  lin  de  mars  ou 
au  commencement  d'avril,  afin  que  les 
racines  se  détachent  du  pot  plus  facile- 
ment ; 


2"  On  fait  avant  l'hiver  des  tranchées 
de  KO  centimètres  de  profondeur  sur  50 
centimètres  de  largeur,  en  ayant  soin  de 
mettre  le  premier  fer  de  bêche  d'un  côté, 
et  le  deuxième  de  l'autre  coté  de  la  tran- 
chée ; 

5°  On  met  au  fond  de  cette  fosse  le  premier 
fer  de  bêche,  que  l'on  couvre  d'un  bon 
lit  de  fumier  de  vache  si  c'est  un  terrain 
sec,  de  fumier  de  cheval  si  c'est  un  terrain 
frais;  on  recharge  ensuite  ce  fumier  avec 
le  second  fer  de  bêche; 

4°  On  plante  les  œilletons  avec  soin  sur 
le  milieu  de  la  tranchée,  à  1  mètre  de 
distance  les  uns  des  autres  en  tous  sens; 
on  arrose  de  temps  à  autre  suivant  que 
l'exige  la  saison.  (Revue  des  jardins.) 


t  1282.  DÉSINFECTION  AU  MOYEN  DE  LA  RUE  DES  JARDINS,  (Ruta  gravcolens,  L.). 

On  sait  que  les  sulfates  et  notamment  dant  une  heure,  quelques  tiges  munies  de 

le  sulfate    de   fer,  possèdent  la  propriété  feuilles  de  la  Rue,  ou  simplement,  quand 

remarquable   de  désinfecter   les   matières  on   les   met  infuser   à  froid   pendant  6  à 

en  putréfaction.  Cette  propriété  est  rendue  8  jours,  cette  eau  jouit  de  la  propriété 

encore  plus  sensible,  quand  on  ajoute  une  de  désinfecter  presque  instantanément  ces 
décoction  de  Rue  à  la  dissolution  de  sul-  !  matières,  et  leur  communique  même  une 

l'aie.  Quand  on  fait  bouillir  dans  l'eau,  peu-  légère  odeur  d'amande. 


MISCELLAXERS. 


65 


t   1283.  DE  LA  GREFFE  DU  BOURGEON  ANTICIPE (I),  POUR  LA  FORMATION  DES  BRANCHES  DE  CHAR- 
PENTE ET   LE  REMPLACEMENT  DES  COURSONNES  CHEZ  LES   ARBRES  FRUITIERS. 

Enumérer  les  avantages  que 
le  résultat  de  nos  expériences 
nous  fait  attribuer  à  celte 
sortede  greffe,  serait  superflu; 
la  pratique  est,  selon  nous, 
seule  capable  de  justifier  tant 
de  données  qui  jaillissent  de 
tous  côtés  à  propos  de  l'arbo- 
riculture. 

On  sait  déjà  que  la  greffe 
par  approche  herbacée,  dé- 
crite par  tous  les  auteurs 
modernes,  est  surtout  em- 
ployée pour  combler  les 
vides  des  branches  de  char- 
pente du  pêcher.  A  l'aide  de 
ce  moyen,  on  place  des  ra- 
meaux à  fruits  partout  où  il 
en  manque  ;  mais 
,.  celte  greffe,  dont  le 

mérite  ne  peut  être 
méconnu  ,  se  fait 
diflicilementctavee 
peu  de  succès  sur 
les  vieux  arbres  à 
écorce  dure;  là  pré- 
cisément où  elle  est 
nécessaire. 

On  conçoit ,  en 
effet,  que  soulever 
cette  écorce  pour  faire  coïn- 
cider la  greffe  herbacée  avec 
la  parlie  ligneuse,  n'est  pas 
chose  facile. 

On  sait  aussi  que  ce  n'est 
point  le  prolongement  du 
bourgeon  greffé,  qui  est  ap- 
pelé à  constituer  la  nouvelle 
branche;  c'est  un  œil  qu'il 
faut  ménager  en  faisant  l'ap- 
plication de  la  greffe  dans 
l'incision.  Si  la  feuille  nour- 
ricière de  ce  même  reil  se 
trouve  détachée,  il  périt  in- 
failliblement et  l'opération  est 
manquée;  enfin,  les  incisions 
pratiquées  à  cet  effet  sur  les 
branches  dénudées,  donnent 
souvent  lieu  à  une  extrava- 

(I)  Les  bourgeons  anticipés  qui  naissent  sur  les  rameaux  de  prolongement  (1rs  branches  de  char- 
pente du  pêcher,  sont  communément  dépourvus  de  boutons  à  leur  base,  et,  par  là  même,  considérés 
comme  des  productions  défectueuses  pour  la  formation  des  brandies  à  fruits. 

Les  ramifications  de  même  nature  qui  croissent  sur  les  bourgeons  des  coursonnes,  offrent  rarement 
cette  défectuosité.  Ce  sont  celles-là  que  nous  conseillons  de  greffer.  F.  T. 


M 


MISCELLANEES. 


sion  de  cambium,  qui  s'oppose  à  la  sou-  ! 
il ure  des  deux   plaies,   noie  l'œil,  et,  par 
suite,  donne  occasion  à  la  gomme  de  faire 
ses  ravages. 

Si,  au  contraire,  on  greffe  un  œil  déve- 
loppé, celui-ci  continue  de  croître  pour 
ainsi  dire  sans  interruption,  ouvre  une 
voie  à  la  sève,  et  les  mêmes  dangers  ne 
sont  plus  autant  à  craindre. 

Les  petites  ramifications  propres  à  faire 
cette  greffe,  s'obtiennent  à  volonté  en 
coupant  l'extrémité  de  ebaque  bourgeon 
porte-greffe,  quelque  temps  avant  l'opéra- 
tion; et,  quand  les  bourgeons,  que  celte 
suppression  fait  infailliblement  dévelop- 
per par  anticipation,  ont  atteint  0m03  à 
0m08  de  longueur,  on  choisit  celui  qui  est 
le  mieux  disposé  et  à  sa  base  on  pratique, 
sur  le  bourgeon  qui  le  porte,  une  entaille 
d'une  longueur  de  0raO5  environ,  de  ma- 
nière à  laisser  le  moins  possible  de  bois 
sous  l'empâtement  du  bourgeon-greffe,  qui 
doit  se  trouver  au  milieu  de  cette  partie 
amincie. 

Puis  on  pratique  sur  la  branche,  au 
point  où  il  existe  un  vide,  une  incision 
transversale,  au-dessus  de  laquelle  on  en 
fait  une  seconde  longitudinale,  de  même 
longueur  que  l'entaille  pratiquée  sous  le 
bourgeon-greffe,  et  l'on  glisse  celte  petite 
ramification  jusqu'au  milieu  de  l'incision 
longitudinale,  où  elle  se  pose  tout  natu- 
rellement sur  son  empâtement. 

t  1257.  {Suite)  LE  JAPON.   — 

Les  quatre  lettres  suivantes  de  la  cor- 
respondance de  M.  Veitch,  contiennent  le 
récit  de  ses  explorations  jusqu'à  son  arri- 
vée à  Yeddo;  elles  sont  datées  de  Youku- 
hamaprèsdeKanagawa.  Nous  en  extrayons 
les  passages  les  plus  intéressants  : 

6.  —  Le  2  septembre  1800.  — «  J'ai 
quitté  Nagasaki,  à  bord  du  Bérénice,  va- 
peur de  guerre  de  S.  M  B.  Notre  tra- 
versée a  été  fort  belle,  sauf  que  le  typhon, 
ouragan  terrible  qui  sévissait  avec  fureur, 
nous  a  obligé  de  mettre  à  l'ancre  durant 
un  jouret  demi;  mais  notre  eourseà  travers 
la  mer  intérieure  a  surtout  été  magnifique; 
bien  souvent  j'eus  une  envie  extrême 
d'aborder  sur  les  rivages  de  quelques-unes 
des  iles  près  desquelles   nous  passions (I). 


Quelle  que  soit  la  profondeur  des  inci- 
sions, ou  l'épaisseur  des  écorces,  ce  petit 
bourgeon  s'applique  toujours  facilement  et 
on  a  peu  à  craindre  de  l'endommager. 

On  ligature,  et  au  printemps  suivant  la 
soudure  est  complète;  c'est  alors  seulement 
qu'il  faut  opérer  le  sevrage,  immédiate- 
ment au-dessous  du  point  de  jonction  du 
rameau  porte-greffe  ;  la  greffe  elle-même 
fructifiera  connue  si  elle  n'eût  pas  été  gref- 
fée, et  produira  cette  première  année  autant 
que  les  suivantes. 

Quoique  le  bourgeon  anticipé  puisse  se 
greffer  tout  l'été  ,  pour  autant  que  la  sève 
permette  de  détacher  le  liber  de  l'aubier, 
plus  tôt  on  opérera,  mieux  on  assurera  la 
fructification . 

Tout  ce  qui  vient  d'être  dit  est  surtout 
applicable  au  pêcher;  mais  le  double  avan- 
tage que  doit  présenter  notre  modification, 
consiste  en  ce  qu'elle  permet  de  pratiquer 
la  greffe  du  bourgeon  anticipé  a  l'état 
CERBACÉavccplus  de  promptitude  et  un  suc- 
cès bien  supérieur  à  celui  de  l'ancienne 
méthode,  pour  l'obtention  des  branches  à 
fruits,  non -seulement  du  pêcher,  mais 
encore  de  toutes  les  autres  essences,  et 
de  faire  développer  par  ce  moyen  des 
branches  de  charpente  aux  endroits  où 
il  en  manque. 

F.  TouciunD , 

Horticulteur  itu  //<"  1 i . 


(I)  Voici  commeut  le  général  nr.  Montauban  dé- 
crit ces  parages,  d;i us  un  rapport  qu'il  vient 
d'adresser  au  gouvernement  français  :  <  Tout  ce 
que  l'on  m'avait  dit  sur  les  beautés  du  pays  que 


VOYAGE    DE  M.  J.  G.  VEITCH. 

Nous  sommes  arrivés  ici  le  31  août.  Grâce 
à  une  lettre  d'introduction  que  je  tenais 
de  la    maison   de   Chine  de  MM.  Jardins 


celte  mer  (la  mer  Intérieure)  traverse  est  encore 
bien  au-dessous  de  la  vérité.  Je  doute  que  l'on 
puisse  faire  un  plus  joli  voyage  et  plus  curieux. 
Pour  le  résumer  en  quelques  ligues,  je  dirai  que 
de  Nangasaki  à  Ozaka  on  navigue  constamment 
dans  une  succession  de  cinq  ou  six  lacs  de  Genève, 
bordés  de  montagnes  du  plus  riant  aspect,  cou- 
vertes  d'arbres  d'une  hauteur  et  d'une  grosseur 
prodigieuses,  portant  les  mis  un  feuillage  vert, 
les  autres  ile<  fleurs  de  toutes  variétés.  Au  pied 
de  ces  montagnes,  des  villes  et  des  villages  qui  se 
succèdent  -an ~  interruption,  et  des  ports  remplis 
de  jonques  de  toutes  formes  et  de  toutes  couleurs. 
—  La  mer  Intérieure  est  couverte  de  jonques  de 
commerce  et  de  bateaux  de  pécheurs  ,  le  poisson 
étant  la  principale  nourriture  des  habitants.  Les 
maisons  sont  entourées  de  jardins  plantés  d'oran- 
gers couverts  de  fruits,  de  bananiers,  de  pom- 
miers, etc.  o  Pareil  tableau  est  bien  suffisant  en 
effet  pour  exciter  l'envie  d'un  explorateur. 

Km.    It. 


MUSA     ENSETE         (imel 

byssime 


Serre    chaude 


U18-U19. 


68 


MUSA   ENSETE,  gmel. 


Musaceœ. 


CIIAIIACT.  GENER.  —  Perigonium  epigynum, 
bilabiatum;  labiitm  inferius  tubulosuni,  postice 
usque  ad  basin  fissum,  apicc  quinquelobum  ;  su- 
perius  concavum,  nanum,  amplectens.  Stamina'j, 
sexto  poslico  abortivo.  Ovarium  inferum,  triloeu- 
Iare.  Ovula  in  Ioculorum  angulo  ccntrali  plurima, 
biseriala,  horizontalia,  analropa.  Stylus  crassus; 
sligma  infundibiiliformi-clavatum,  breviter  sex- 
lobum.  Bacca  oblonga  ,  angulata,  triloeularis,  se- 
minibus  plurimis  in  pulpa  nidulantibus  sœpius 
cfftctis  farda.  Semina  depressiuscula,  subglobosa, 
testa  cruslacca,  atra,  ad  umbiticum  impressa. 
Èmbryo orthotropus,  fungiformis.inaxi  albuminis 
subfai-inosi,  extremitate  radiculari  umbilicum  at- 
tingente,  cenlripela.  —  Herbse  gerontogeœ,  tro- 
picœ  vel  subtropical,  in  Américain  (nïroduclœ,  gi~ 
ganleœ  ;  trunco  e  pctinlorum  vaginis  longissimis 
scapum  radicalem ,  solo  apice  liberum,  fioriferum 
velantibus  conflalo  ;  lamina  foliorum  amplissima, 
va/de  nervosa;  floribus  in  axilla  spalharum  con- 
fertiSf  ebracteatis.EKM.. 


CIIARACT.  SPECIF.  —  Excelsa  (40-pedalis) 
perennis,  stolonibus  nullis,  caule  basin  versus 
valde  incrassato ,  foliis  brevi-petiolatis  (vaginis 
longissimis)  oblongis  acutis  firmis,  Costa  valida 
dorso  pnrpureo-fusco ,  spadice  brevi-petiolato 
nutante  dense  spathaceo,  spathis  amplis,  floribus 
densissimis  compaclis,  perigonii  labio  minore 
longe  mucronato,  fruclibus  oblongopyriformibus 
abortu  l-5-spermis,  seminibus  magnitudine  coryli 
avellanaê.  Hook.  in  Bot.  ilag.  i>223-î>22i. 

Mtisu  Ensete,  Gmel.  Syst.  nat.  v.  2,  p.  567. 
Hook.  in  Kew.  Gard.  Mise.  v.  8,  p.  210. 

Essetk,  BnocÉ,  Trav.  in  Abyss.,  éd.  8vo,  v.  7, 
p.  liï»;  et  Atlas,  ità,  t.  8,9.  —  E.  Otto,  llumburg. 
Garten  Zeilung  (1860,  3e  livr.).  —  Cii.  Lem.  M. 
Itort.  mise.  1861,  p.  7- 

Ekseté,  Pom.  in  Dict.  Se.  Nat. y.  If, p.  513. 

AXSETT,   PlOWDEX,    ill  Litt. 


Tous  les  voyageurs  sont  unanimes  à 
constater  que  l'Abyssiniè  est  une  des 
contrées  les  plus  belles  et  les  plus  pitto- 
resques de  l'Afrique.  Assise  sur  un  pla- 
teau élevé,  dans  la  partie  supérieure  du 
bassin  du  Nil,  sillonnée  dans  tous  les 
sens  par  des  montagnes  dont  les  som- 
mets, plus  liants  que  les  cimes  de  l'Atlas, 
dépassent  12,000  pieds  au-dessus  du 
niveau  de  la  mer,  elle  offre  les  sites 
les  plus  variés  et  les  plus  grandioses, 
et   déroule    aux    regards    du   voyageur 


toutes  ces  grandes  scènes  dont  la  nou- 
veauté incessante  donne  tant  d'animation 
aux  pays  de  montagnes.  Aucune  région 
de  l'Afrique  ne  réunit  peut-être  à  un  plus 
baul  degré  les  condilions  premières  de 
toute  végétation  brillante,  une  grande 
abondance  d'humidité  elles  ardeurs  d'un 
ciel  brûlant.  Aussi ,  la  nature  s'est  plu 
à  y  répandre  à  profusion  des  espèces 
végétales  riches  et  variées,  depuis  le 
Caféier,  indigène  du  plateau  éthiopien 
de    Kaffa  dont  il  garde  le  nom,  et  ces 


et  C°,  je  pus  descendre  chez  M.  Kcswick, 
leur  représentant  ici.  J'appris  à  l'instant 
que  M.  Alcock  arriverait  de  Ycddo  le  3, 
aujourd'hui  même,  et  que,  dans  la  matinée 
du  5,  il  se  mettrait  en  route  pour  une 
ascension  au  Fusi  Yama,  la  grande  mon- 
tagne du  Japon.  Je  me  rendis  chez  l'agent 
consulaire  de  résidence  en  cet  endroit  et 
le  priai  d'informer  M.  Alcock  de  mon 
arrivée;  hier  au  soir  je  reçus  avec  plaisir 
un  billet  par  lequel  le  consul  général  m'in- 
vite à  l'accompagner  et  à  me  trouver  prêt 
demain  à  la  pointe  du  jour.  Vous  vous 
imaginez  aisément  ma  joie  en  présence 
d'une   rencontre    aussi    opportune.    Nous 

tome  îv,  2e  série  (18j9). 


aurons  de  petits  chevaux  japonais  pour 
monture,  et  noire  voyage  pourra  nous 
prendre  une  quinzaine  de  jours. 

La  montagne,  dit-on,  a  14,000  pieds  d'al- 
titude. Les  Japonais  la  tiennent  pour 
sacrée  :  des  milliers  de  pèlerins  s'y  rendent 
chaque  année  et,  une  fois  tous  les  soixante 
ans,  l'accès  en  est  permis  aux  femmes; 
cette  année  est  précisément  la  soixantième. 
Nous  sommes  en  tout  vingt-huit  personnes, 
huit  Européens,  et  vingt  Japonais,  interprè- 
tes, gens  de  service,  etc.  Nous  serons  les  pre- 
miers étrangers  qui  aient  jamais  eu  le  privi- 
lège d'aller  aussi  avant  dans  l'intérieur  et 
de  gravir  la  montagne.  Encore  les  Japonais 


oc. 


MUSA   ENSETÊ. 


céréales  inconnues  à  l'Europe,  telles  que  '  se  markint  aux  nuances  empourprées 
le  Tlicf,  aux  fleurs  nuancées  de  pourpre,  des  pélioles  et  de  la  nervure  médiane, 
cl  le  Torano  qui  croit  partout,  à  côté  cet  immense  bouquet  de  fleurs  qu'elles 
du  froment,  du  maïs  et  d'une  foule  protègent  el  qui  s'incline  sur  son  scape, 
d'autres  produits  analogues;  des  gra-  comme  pour  mieux  laisser  choir  les 
minées  qui  couvrent  de  pâturages  im-  gouttes  liquides  qui  s'en  échappent; 
menses,  les  plaines  et  même  les  flancs  certes  tout  cela  est  bien  beau,  quand 
des  montagnes  ;  depuis  le  Jasmin  odori-  ,  chez  nous  la  plante  se  trouve  dans  une 


férant  jusqu'au  Baobab  gigantesque  ; 
depuis  le  gracieux  Papyrus  et  le  Bani- 
busa   jusqu'au   superbe    Sycomore,    au 


grande  serre  ;  mais  ce  doit  être  cent  fois 
plus  magnifique  quand  elle  se  développe 
sur  le  sol  natal,  sous  ce  ciel  des  tropi- 


fcuillagc   toujours   vert,   et  qui   ajoute    ques,  qui  lui  verse  à  la  fois  des  flots  de 


encore  au  cachet  de  sévère  majesté  qui 
caractérise  ces  beaux  sites.  Au  milieu  de 
tant  de  végétaux  magnifiques,  le  Bana- 
nier Ensile  n'est  pas  un  des  moins 
remarquables. 

l,c  Musa  Ensele,  Gmel..  YEnsèll  ou 
Enzeht  des  Abyssins,  fut  découvert, 


lumière  et  des  élans  de  vitalité,  au  sein 
d'une  nature  riche  de  couleurs  et  d'har- 
monie, qui  l'environne  de  toutes  parts. 
La  plante  qui  nous  occupe,  acquiert 
son  entier  développement  au  bout  de 
dix  ans  selon  Bruce  ;  trois  à  quatre  an- 
nées lui  sufliscnt,  dit  31.  Ilooker,   qui 


y  a  bientôt  un  siècle,  par  le  célèbre  '  en  a  fait  l'expérience.  «  Sa  hauteur  de- 
James  lirucc,  lors  de  son  expédition  à  la  |  puis  le  collet  de  la  racine  jusqu'aux 
recherche  des  sources  du  I\ il  (17(18),  et  '  extrémités  des  feuilles,  —  continue  ce 
longtemps  désigné  en  Kurope  sous  le  ■  botaniste,  —  atteint  près  de  quarante 
nom  de  Bananier  de  Bruce }  sans  y  être  pieds;  nous  avons  mesuré  des  feuilles 
autrement  connu  que  par  la  description  de  dix-sept  à  dix-huit  pieds  de  long;  elles 
et  la  figure  qu'en  donna  ce  voyageur.  La  ,  sont  fermes  et  rigides  et  ne  se  déchirent 
plante  a  toul-à-fait  le  port  et  l'aspect  |  pas  facilement  en  travers;  elles  sont 
général  du  M.  paradisiaca,  qu'elle  sur-    droites  et  érigées.  Cette  érection  provient 


passe  de  beaucoup  en  hauteur;  de  plus 
sa  lige  présente  à  partir  de  la  base  un 
renflement  prononcé.  La  Flore  croit 
pouvoir  lui  consacrer  deux  planches, 
tant  celte  musaeée  est  d'un  effet  gran- 
diose; la  première  reproduit  la  figure 
qu'en  donne  le  Bolanical  Magazine.  Sa 
tige  aux  dimensions  énormes,  ses  feuil- 
les si  grandes,  si  longues,  parfaitement 
dressées,  leur  couleur  d'un  vert  tendre 


sans  doute  de  la  brièveté  îles  parties 
contractées  des  pétioles.  Tout  ce  qui  se 
développe  en-dessous  et  à  l'intérieur  de 
celle  grande  masse  de  bases  amplexi- 
caules  et  imbriquées,  larges  de  deux 
pieds  et  épaisses  d'un  pouce  et  demi, 
constitue  la  tige.  Celle-ci,  quoique  plus 
volumineuse  à  sa  base,  est  fortement 
dilatée  vers  son  milieu.  Lorsque  les 
feuilles  sonl  parvenues  à  la  plénitude 


ne  veulent-ils  accorder  celle  faveur  qu'au 
seul  personnel  de  la  Légation;  aussi  je 
dois  à  M.  Alcock  des  rciuerciincnts  sin- 
cères; il  a  eu  l'extrême  obligeance  de  me 
nommer  pro  tempore,  bien  entendu,  «  Bo- 
taniste attaché  à  la  Légation  de  S.  M.  Bri- 
tannique à  Ycddo.  »  A  en  juger  par  un 
rapide  examen  de  ce  qui  m'environne,  il 
nie  semble  que  je  pourrai  recueillir  bien 
des  choses  vraiment  belles  et  faire  une 
ample  provision  de  graines. 

Les  Japonais  aiment  passionnément  les 


llcurs  cl  les  arbustes;  je  trouve  cultivées 
dans  les  jardins  des  quantités  de  plantes 
cpie  je  ne  rencontre  jamais  à  l'état  sauvage, 
et  dont  il  nie  sérail  impossible  d'indiquer 
l'habitat.  C'est  ainsi  que  dans  les  villes 
mêmes  on  peut  avoir  des  variétés  de  [liantes 
à  l'infini  sans  compter  celles  qu'il  est  facile 
de  se  procurer  en  passant,  clic/,  les  habi- 
tants de  la  campagne.  Les  espèces  de  coni- 
fères que  je  désire  le  plus  de  posséder,  me 
semblent  être  les  moins  fréquentes;  deuxou 
trois  Pinus  dans  le  genre  de  notre  Pin 


MUSA  EN'SETE. 


07 


de  leur  développement,  s'élève  de  leur 
centre  le  spadice,  qui  termine  le  scape 
et  s'incline  graduellement.  Il  est  long  de 
quatre  pieds  et  porte  à  son  sommet 
{apex)  des  spathes  nombreuses,  larges, 
ovales,  d'un  brun  vcrdùtre.  Les  spatbes 
supérieures  sont  garnies  de  fleurs  mâles, 
les  inférieures  de  fleurs  femelles  que, 
dans  le  principe,  on  ne  peut  pas  bien 
distinguer  des  autres;  avec  un  peu  d'at- 
tention on  remarque  qu'elles  ont  le  style 
cl  le  stigmate  très-imparfaits.  Plus  bas 
sur  le  spadice  toutes  les  spatbes  semblent 
renfermer  des  fleurs  parfaites,  cl  lorsque 
les  spathes  tombent,  on  aperçoit  en  effet 
les  ovaires  grossis ,  disposés  en  spi- 
rale, très-serrés,  verts,  oblongs,  entiè- 
rement sessiles,  longs  de  deux  pouces. 
L'ovaire  est  blanc,  infère,  à  trois  divi- 
sions, rarement  quatre,  contenant  un 
grand  nombre  d'ovules  sur  deux  rangs; 
il  porte  un  périantbe  de  deux  sépales, 
blancs  et  membraneux,  d'une  inégalité 
marquante.  ■ —  Le  fruit,  oblong  et  sub- 
pyriforme,  a  de  2  1/2  à  4  pouces  de 
longueur,  et  renferme  de  1  à  4  graines 
noires  et  lisses  de  la  grosseur  d'une 
noisette.  » 

Mais  le  Mtisa  Ensele  n'est  pas  seule- 
ment une  magnifique  plante  ornemen- 
tale ;  c'est  encore  un  végétal  utile,  ser- 
vant à  la  nourriture  du  peuple;  de 
même  que  la  plupart  de  ses  congénères 
il  fait  l'objet  d'une  culture  spéciale.  Au 
rapport  de  Bruce,  les  Abyssins  consom- 
maient, à  l'époque  de  son  exploration, 
les  parties  charnues  de  la  tige.  Quand 
la  plante  est  jeune  et  que  ces  parties  ont 
été  soumises  à  la  cuisson,  dit  ce 
voyageur,  elles  constituent  un  mets  déli- 


cieux,, qui  ressemble  au  pain  de  fro- 
ment, non  entièrement  cuit.  Si  la  plante 
est  phis  âgée  on  coupe  des  tranches  à 
deux  ou  trois  pieds  au-dessus  du  sol  et 
on  enlève  l'enveloppe  coriace,  jusqu'à 
ce  qu'on  arrive  aux  parties  blanches, 
lesquelles  sont  parfaitement  tendres.  Ce 
point  est  confirmé  par  M.  de  Rienzi, 
(Dict.  Gèorjr.  moderne);  d'après  cet 
écrivain,  qui  a  parcouru  le  pays,  les 
tiges  exquises  lorsqu'elles  n'ont  pas  tout 
leur  développement,  viennent  suppléer 
au  manque  des  récoltes  et  servent  alors 
de  nourriture  au  peuple('). 

Pour  bien  comprendre  quelles  sont 
les  parties  comestibles  de  ÏEnsète,  dit 
encore  sir  William,  «  il  nous  faut  con- 
sidérer le  mode  de  croissance  de  la 
plante.  Les  feuilles,  du  moins  les  bases 
épaisses  et  larges  des  pétioles,  partent 
toutes  d'un  rhizome  conique,  muni  à  sa 
partie  inférieure  de  fibres  et  de  racines. 
Ce  rhizome  est  grand,  très-solide  quoi- 
que charnu,  et  d'un  blanc  pur.  Les 
feuilles  sont  d'une  nature  tellement 
grossière,  tellement  fibreuse  et  remplies 
de  cellules  d'air,  qu'elles  sont  tout-à-fait 
impropres  à  servir  d'aliment.  Mais  au 
centre  de  cette  tige  qu'elles  constituent, 
se  trouve  l'axe  formé  par  le  pédoncule' 
ou  scape,  lequel,  après  un  certain  laps 
de  temps,  finit  par  produire,  à  son 
sommet,  un  spadice  de  la  grosseur 
du  bras,  et  qui  est  d'un  blanc  pur, 
comme  l'enveloppe  que  font  autour  de 
lui  les  larges  gaines  des  pétioles.  C'est 

(I)  Cette  assertion  de  M.  de  Rienzi  nous  parait 
assez  étrange  ;  si  ces  tiges  sont  d'un  goût  si 
exquis ,  pourquoi  les  emploic-t-on  en  temps  de 
disette  seulement? 


d'Ecosse,  croissent  partout,  de  même  que 
le  Cryptomeria  japonica;  d'autres,  plus 
précieuses,  ne  se  voient  que  çà  et  là  et  ne 
sont  nullement  abondantes.  » 

7.  —  Le  22  septembre  1860.  —  Après 
avoir  remercié  son  père  de  la  vive  sympa- 
thie qu'il  lui  a  exprimée  à  l'égard  des 
pertes  que  lui  a  fait  subir  le  naufrage  du 
Malabar,  notre  voyageur  ajoute  qu'il  s'es- 


time heureux  d'avoir  eu  jusqu'ici  si  peu 
de  mécomptes  et  qu'il  recevra  avec  plaisir 
les  appareils  de  Ncgrctti  et  Zambra  qu'on 
lui  envoie  en  remplacement  de  ceux  qu'il 
a  perdus;  qu'il  s'est  mis  en  route  pour  le 
Fusi  Yama  le  4,  et  que  le  1G  il  était  de 
retour.  Il  dit  ensuite  qu'il  joint  à  sa  lettre 
quelques  notes  sur  la  végétation  de  la 
contrée,  ■ —  notes  que  nous  avons  déjà  rc- 


<>8 


MUSA  ENSETE. 


colle  pnriie  centrale  ou  scape,  qui  con- 
stiluc  un  mets  excellent,  tant  qu'elle  est 
jeune  et  tendre  et  se  trouve  clans  un 
état  entièrement  analogue  à  ce  qu'on  est 
convenu  d'appeler  chou,  chez  quelques 
Palmiers  et  Cycadéès.  » 

La  plante"  ne  drageonne  point  du 
pied,  dit  ailleurs  le  même  écrivain, 
comme  le  font  les  autres  Bananiers 
que  nous  connaissons  et  que  nous  cul- 
tivons depuis  longtemps.  Pour   la  mul- 


le  premier  dessin  sont  parfaitement 
entières  et  semblent  être  d'une  con tex- 
ture assez  solide  pour  résister  aux  oura- 
gans qui  sévissent  dans  ces  régions 
africaines,  tandis  que  von  Heuglin  les 
représente  Imites  lacérée*,  à  l'instar  des 
autres  Musa  connus  jusqu'ici  ;  de  sorte 
que  nous  ne  donnons  le  nom  d'Ensèle 
à  la  plante  de  Th.  von  Heuglin  que 
sous  toutes  réserves.  Et  ce  qui  con- 
firme singulièrement  nos   doutes,   c'est 


li plier  dans  les  serres,  il  faudra  donc  que  cet  auteur  prétend  que  dans  ce 
recourir  au  semis.  En  18J5  le  consul  pays  on  reproduit  la  plante  par  rejetons 
anglais    à   Massouah  en   a  expédié  des  |  des  racines  {Wurzelschôsse!);   elle  n'y 

fleurit  que  rarement,  dit-il,  et  jamais 
n'y  donne  des  fruits  fertiles.  Presque 
toutes  les  parties  de  la  plante  seraient 
comestibles  :  les  Abyssins  en  mangent 
les  grosses  racines  (rhizomes)  au-si  bien 
que  les  tiges;  de  plus  ils  emploient  les 
feuilles  comme  fourrage,  et  les  ani- 
maux en  sont  très-friands.  De  ce  que  sa 
plante  ne  porte  point  de  fruits  dans  le 
Simen,  M.  von  Heuglin  conclut  qu'elle 


graines  au  jardin  de  kew  ;  les  plantes 
qui  en  sont  provenues  ont  très-bien 
prospéré  et  l'une  d'elles  porte  en  ce 
moment  des  fruits  parfaits  qui  permet- 
tront sans  doute  de  la  propager. 

A  côté  de  la  planche  figurant  la  plante 
en  pied,  et  que  nous  avons  empruntée 
au  Botanical  Magazine,  nous  repro- 
duisons, d'après  th.  von  Heuglind), 
une  vue  de  la  vallée  de  Woina,  desti- 


née à  donner  une   idée  des  plantations  '  est  originaire  de  régions  plus  inéridio- 
dc  Bananiers  dans  la  province  de  Simen,  '  nales,  probablement  Rafla, 
en  Abyssinie,    Le   Musa    qui    en    fait        Bruce  donne   pour   patrie   au  Musa 
l'objet,  est  donné  par  M.  von  Heuglin  ,  Ensete  l'Ethiopie  qui  comprenait  aulrc- 
comrae  étant  aussi  YEnsèle.  Mais  ici  il  y  |  fois  l'Abyssinie  et  la  .Nubie  d'aujour- 


n  absence  du  renflement  si  considérable 
de  la  tige,  lequel  nous  signalons  dans 
la  première  planche  et  que  sir  \Y.  Hoo- 
ker  donne  d'ailleurs  comme  caractère  à 
celte  musacée;  de  plus  les  feuilles  dans 

(I)  ReUe  in  ffordrOsl-Afrika,  von  Tu.  vos 
Heuglin,  Gotha,  ls'J7.  —  Ouvrage  intéressant 
Surtout  au  point   de  vue  de   la  Zoologie    el  de  la 

i graphie.  L'auteur,  ancien  secrétaire  du  con- 

sulat    autriebien  à  Chartum,    dans    le  Soudan 

ni.il.  repart,  dit-on,  poui   l'Afrique,  à  la  léle 

de  l'expéditipn  allemande  qui  va  rccucillcr  des 
renseignements  sur  le  sort  du  Dr.  Vogel. 

Em.   II. 


d'hui.    Sir   \\  .    Ilooker    dit 


qu  il   croit 


les  laes  que  forment  dans  la  province  de 
Narée  des  cours  d'eau  sans  issue.  Il 
acquiert  de  belles  dimensions  dans  le 
Condar;  mais  on  le  rencontre  le  plus 
fréquemment  dans  la  partie  occidentale 
de  la  région  du  Nil,  où  les  plantations 
sont  nombreuses  et  où  il  constitue  la 
nourriture  habituelle  des  Gallas,  peu- 
plades qui  sont  la  terreur  de  la  contrée. 

Eh.  R. 


produites,  —  et  annonce  l'envoi  prochain 
d'un  extrait  de  son  journal  et  do  quelques 
esquisses  japonaises^).  Puis  il  continue  : 

(I)  ni.  J.  Veitch,  de  Chelsea,  o  eu  l'extrême  obli- 
geance de  ( imuniquer  '■*  la  Direction  de  la  I  Loin 

ces  esquisses  vraiment  curieuses  :  l'une  montrait 
les  pèlerins  gravissanl  le  mo'nl   sacré;  une  autre 

représentai!  la  stupéfaction,  des  Ja] ais  a  là  vue 

du  Pusi  Vania  en  éruption,  et,  comme  le  dit  la 
I  _  nde  du  pays,  ~<>rti  de  terre  en  une  seule  nuit  ! 
Une  troisième  était  sensée  figurer  la  neige  tombant 


«  J'ai    récollé   des   gran 


des   Pinus 
croissant  sur  le  Fusi  Yama,  vingt-cinq  sor- 

sur  la  montagne;  une  quatrième  donnait  nue  vue 
d'Ycddo  avec  son  fameux  ponl  d'où  sont  calculées 
toutes  ]c'^  distances  des  divers  points  de  l'em- 
pire, etc.  —  Ces  esquisses  que  nous  regrettons  de 
n'avoir  pu  reproduire;  par  la  raison  qu'elles 
n'étaient  |m>  assez  du  domaine  de  la  Flobb,  pré- 
sentaient un  grand  intérêt  au  point  de  vue  de  Part 
ei  dénotaient  suffisamment  que  sous  ce  rapport  les 
Japonais  ne  sonl  guère  plus  avancés  que  les  Chi- 
nois. Em.   It. 


ERICA       ARISTATA         MAJOR 

*!     lit-  semis. 


Serre   firoide 

- 


m 


1420. 


ERICA  ARISTATA  MAJOR. 

Ericeœ  §  Lirabatœ  gg  Eurylomatœ,  Kl.  in  Linnœa.  X,  p.  554. 

CHAR.  GEN.  Vide  in  Endl.  Gêner,  plant,  p.  Toi,  N°  7ÏM. 

CHAH.  SPEC.  Vide  Klotsch  in  Linnœa,  X,  p.  55£. 

Iiiia  aii-luia.   A.^dr.  [lleaths,  vol.    III)  val-,  major  IIout. 


Si,  depuis  l'introduction  de  VErica 
aristata  (type)  Andr.,  cette  espèce  a 
constamment  été  le  point  de  mire  des 
hybridisateurs,  c'est  qu'elle  réunit  deux 
qualités  essentielles  :  la  beauté  du  port 
et  la  gentillesse  du  feuillage,  la  grandeur 
et  le  coloris  tranché  de  ses  fleurs. 

On  fait  constamment  un  grief  aux 
horticulteurs  de  ce  qu'ils  font  rarement 
connaître  les  sujets  qui  interviennent  dans 
les  fécondations  qu'ils  opèrent,  mais  il 
faut  cependant  leur  tenir  compte  de  la 
vérité  de  ce  dicton  anglais,  Urne  is 
money  ;  il  faut  convenir  que  tous  leurs 
moments  sont  comptés,  il  faut  se  dire 
que  c'est  le  plus  souvent  au  pas  de  course, 
en  traversant  prestement  leurs  serres, 
qu'ils  s'emparent  à  la  hâte  d'un  brin  de 


pollen,  pris  au  vol,  pour  en  doter  une 
autre  fleur  digne  d'être  améliorée.  S'il 
leur  fallait  faire  des  annotations,  appen- 
dre,  en  guise  (Vex-volo,  au  pédicelle  de 
la  (leur  fécondée,  un  parchemin  destiné  à 
servir  d'extrait  de  naissance  à  la  progé- 
niture espérée,  il  leur  faudrait  un  temps 
assez  long  dont  d'autres  peuvent  dispo- 
ser plus  aisément. 

Ceci  dit  pour  n'y  plus  revenir,  nous 
avouerons  notre  ignorance  sur  l'origine 
de  la  belle  variété  ici  figurée.  M.  Fr. 
Desbois  croit  se  rappeler  qu'elle  est 
née  à  Leabridgc,  chez  MM.  Fraser. 
Nous  l'avons  reçue,  en  compagnie  de 
beaucoup  d'autres,  de  la  maison  Kollis- 
son,  renommée  depuis  longues  années 
pour  ses  bonnes  cultures  A'Erica. 


tes  en  tout,  et  les  ai  mises  sécher.  Les  oc- 
casions que  j'ai  eues  pour  en  recueillir 
n'étaient  pas  nombreuses  ,  je  devais  les 
prendre  le  long  du  chemin,  tout  en  che- 
vauchant, et  les  placer  dans  ma  boite  de 
même:  il  nous  était  défendu  de  nous  écar- 
ter de  la  grande  route  et  vous  comprenez 
combien  peu  il  restait  de  champ  libre  et 
pour  mes  notes  et  pour  mes  investigations. 
Depuis  mon  retour  à  Youkuliama,  je 
me  suis  occupé  surtout  de  rechercher  des 
semences.  Le  paquet  de  graines  de  Sciado- 
pitis  verticitlataC*),  que  je  joins  à  ma 
lettre,  n'est  qu'un  échantillon  de  ce  que 
j'ai  trouvé,  c'est  le  produit  d'un  seul  cône; 
ce  sont  les  premières  graines  qui  soient 
mûres.  C'est  une  plante  superbe,  d'un 
port  parfaitement  pyramidal,  qui  ne  peut 
manquer  de  prospérer  en  Europe.  Je  serai 
charmé  d'apprendre  que  vous  aurez  reçu 
ces  graines  en  bon  état. 

(2)  C'est,  après    le   Cèdre,  le  eonifère  le  plus 
magnifique  peut-être  de  l'Asie. 


Voici  maintenant  ce  que  je  me  propose 
de  faire  :  —  M.  Alcock,  qui  prend  à  cette 
heure  les  eaux  à  la  campagne,  m'a  fort  obli- 
geamment invité  à  aller  le  voir  à  son  re- 
tour à  Yeddo,  vers  le  milieu  d'octobre.  Je 
suis  sur  le  point  de  partir  pour  Hakodadi, 
la  partie  la  plus  septentrionale  du  Japon  à 
laquelle  les  étrangers  aient  accès  par  voie 
ordinaire.  Les  occasions  pour  y  parvenir 
sont  extrêmement  rares,  et,  une  fois  qu'on 
y  est,  on  risque  d'y  passer  des  mois  sans 
espoir  de  retour;  je  veux  donc  profiter  de 
la  circonstance  exceptionnelle  qui  se  pré- 
sente :  un  steamer  qui  part  d'ici  lundi,  s'y 
rend  par  voie  directe  pour  y  stationner 
de  quatre  à  six  jours  et  revenir  immédia- 
tement ici;  je  serai  de  la  sorte  à  même  de 
récolter  une  quantité  de  graines,  de  jeter 
un  coup  d'œil  rapide  sur  la  végétation  en 
général  aux  environs  de  Hakodadi  et  d'être 
de  retour  à  temps  pour  faire  ma  visite  à 
M.  Alcock.  Et,  pour  ne  pas  perdre  un  mo- 
ment, j'ai  envoyé  quatre  hommes  recueillir 
des  semences  dans  l'intérieur  du   pays.  » 


70 


ERICA  ARISTATA  MAJOR. 


Elle  a  été  peinte  ici   d'après  nature. 

La  fleur  du  type  est  d'un  carmin  re- 
flété de  blanc,  l'orifice  est  blanc. 

Dans  la  variété  major  la  couleur  du 
porte-pollen  s'est  substituée  à  celle  qui 
distingue  le  type,  l'anneau  blanc  seul 
s'est  maintenu. 

On  a  beaucoup  écrit  sur  la  culture  des 
Erica  du  Cap,  les  uns  sur  la  difficulté 
de  les  conserver,  d'autres,  au  contraire, 
sur  le  peu  de  soins  qu'ils  requièrent. 

Il  y  a  du  vrai  dans  tout  cela,  mais 
on  ne  peut  contester  que  dans  le  Nord 
ces  plantes  ne  se  plaisent  en  nulle 
contrée  aussi  bien  qu'en  Angleterre,  où 
l'air  est  vif  et  brumeux  tout  à  la  fois. 

A  moins  qu'il  ne  gèle,  toujours  un 
courant  d'air  très-vif  y  règne  dans  les 
serres;  et  pendant  l'été  ces  plantes  trou- 
vent dans  celle  ile  une  atmosphère  bru- 
meuse, moelleuse,  imprégnée  de  sel  qui 
peut-être  joue  un  grand  rôle  dans  les 
conditions  de  leur  bien-être. 

On  trouve  également  des  Erica  en 
Hollande  où  l'air  a  assez  de  similitude 
avec  celui  de  l'Angleterre,  —  mais  en 
Hollande,  disons-le,    nous  n'avons  pas 


rable  ;  ou  bien  est-ce  l'apathie  en  ce  qui 
concerne  la  taille  et  le  pincement,  opéra- 
tions si  soignées  en  Angleterre?  — ■  Nous 
sommes  tenté  d'admettre  celte  dernière 
hypothèse. 

Tout  ceci  se  rapporte  évidemment 
aux  espèces,  aux  variétés  d'élite,  et  non 
pas  aux  Erica  globularis  et  autres  que 
le  premier  venu  sait  cultiver. 

A  ceux-ci  après  la  floraison,  on  en- 
lève le  sommet  tout  d'un  trait  et  l'opé- 
ration est  faite,  sauf  à  leur  donner 
une  tournure  mignonne;  mais  quand  il 
s'agit  d'espèces  dans  le  genre  de  celle 
qui  fait  l'objet  principal  de  cet  article, 
on  doit  soigneusement  raccourcir  les 
rameaux  ayant  donné  fleurs,  pour  ne 
laisser  que  les  jeunes  ramifications  des- 
tinées  à  la    floraison    prochaine. 

Des  pots  proportionnés  à  la  grosseur 
de  la  motte,  un  bon  drainage  à  l'aide  de 
tessons,  de  la  terre  de  bruyère  concassée 
avec  addition  de  sable  blanc,  s'il  y  fai- 
sait défaut,  des  arrosements  modérés 
bien  réguliers,  beaucoup  d'air  dans  la 
serre  pendant  l'hiver,  pas  de  serre  trop 
élevée,   en  élé  une  place  dans  le  jardin 


retrouvé  chez  ces  plantes  ce  port  trapu  par  un  temps  de  pluie  persistante,  et 
qui  les  caractérise  si  bien  chez  nos  à  un  endroit  où  l'air  et  le  soleil  puissent 
confrères  d'Oulre-Manche.  Et  quel  est  tous  deux  exercer  leur  action  respective; 
le  secret  de  cette  différence?  Le  climat  :  voilà  quelques  données  sur  la  culture 
de  la  Hollande  leur  est-il   moins  favo-  j  des  bruyères. 


8.  —  Le  12  octobre  1800.  —  M.  Veitch 
exprime  ses  regrets  de  n'avoir  pu  s'arrêter 
que  huit  jours  à  Ilakodadi.  «  J'y  ai  trouvé, 
oontinue-t-il,  beaucoup  d'arbres  et  d'ar- 
bustes bien  variés;  toutefois  je  n'ai  ren- 
contré que  trois  ou  quatre  espèces  du 
conifères,  notamment  :  le  Cryptomeria 
japonica,  le  Pinus  Ce.mbra,  le  Thujopsis 
dotabratu,  une  espèce  de  Taxus  ressem- 
blant au  T.  baccala  et  un  Abies  probable- 
ment nouveau.  J'ai  récolté  des  graines  du 
Thujopsis  et  de  V  Abies,  ainsi  que  d'une 
quarantaine  d'espèces  d'arbustes.  Le  Thu- 
jopsis semble  aimer  les  lieux  ombragés; 
dans  celte  situation  son  feuillage  est  bien 
plus  luxuriant  (pic  lorsqu'il  est  exposé  au 
plein  soleil.  On  peut  sans  crainte  affirmer 
qu'il  est  d'une  rusticité  parfaite  :  il  croit 


dans  des  districts  où  les  neiges  couvrent 
le  sol  durant  5  mois  entiers  et  où  le  ther- 
momètre descend  souvent  au-dessous  de 
zéro(l).  Quant  à  V  Abies  que  je  regarde 
comme  nouveau,  je  ne  le  trouve  décrit 
nulle  part,  pas  plus  dans  Sicbold  que  dans 
Thunberg.  Pour  la  couleur  son  feuillage 
ressemble  à  celui  du  pin,  mais  les  feuilles 
sont  aussi  larges  que  celles  de  l'A .  amabilis 

(I)  C'est  toujours  du  thermomètre  Fahrenheit 

i|ii'il  •-'agit;  li'  iroid  dépasse  donc  souvent  — I7"78 
centigrades.  .Nous  ferons  seulement  remarquer  que 
si  nos  hivers  ont  parfois  des  températures  aussi 
liasses,  nous  n'avons  que  rarement  celte  couche  de 
neige  qui  protège  les  végétaux  durant  les  grands 
froids;  et.  M.  Veitch  doit  le  savoir  mieux  que  nous, 
ceci  est  surtout  le  cas  pour  l'Angleterre. 

Em.  R. 


ERICA  ARISTATA  MAJOR. 


Le  bouturage  de  cette  catégorie 
iïErica,  connue  sous  le  nom  de  sortes 
à  bois  dur,  s'opère  de  juillet  en  septem- 
bre ,  à  l'aide  de  jeunes  rameaux  de 
l'année.  Ces  bouts  de  rameaux  n'ont 
guère  que  quatre  centimètres  de  lon- 
gueur. On  en  a  nettement  coupé  la  base 
ainsi  que  3  ou  4  verlicilles  du  bas,  sec- 
tionnés sur  les  pétioles  et  non  pas  tout 
contre  lerameau.C'estcetlepartie(4  mil- 
limètres environ)  dépourvue  de  feuilles, 
qui  est  destinée  à  être  mise  en  terre 
dans  des  pois  à  moitié  pleins  de  tessons, 
sur  lesquels  on  charge  de  la  terre  de 
bruyère  grossièrement  concassée  ;  celle- 
ci  est  couverte  de  terre  de  bruyère  fine 
mêlée  de  sable,  surmontée  d'une  couche 
de  sable  blanc,  épaisse  de  4  millimètres    au  contact  de  l'air. 


(non  enterrés  dans  cette  couche),  dans 
une  serre  à  multiplication  (-+-10  à 
15°  Réaum.)  et  une  quinzaine  de  jours 
plus  tard,  enterrés  dans  celte  même 
couche  (-+-15  à  25°  Iléaum.J. 

Au  printemps  ces  boutures  sont  com- 
plètement enracinées  et  ont  reçu  de 
l'air  graduellement,  puis  elles  sont  re- 
piquées isolément  et  emportées  dans  un 
local  moins  chaud,  et  enfin  dans  un 
coffre  dont  le  vitrage  mobile  permette 
d'aérer  en  temps  utile. 

Quand  il  s'agitde  sortes  très-rares,  on 
peut  rebouturer,  c'est-à-dire  reprendre 
le  sommet  tout  herbacé  de  ces  boutures 
enracinées  en  champ  clos,  cl  conséquem- 
ment  avanl  qu'elles  se  soient  endurcies 


et  dans  laquelle  on  fixe  les  boutures 

Le  tout  est  recouvert  d'une  cloche 
dont  le  périmètre  doit  être  moins  large 
que  le  pourtour  du  vase  sur  les  bords 
duquel  on  fait  au  besoin  de  très-légers 
bassinages. 

Les  pots  sont  transportés  au  Nord, 
dans  une  serre  près  des  jours,  sans  air 
extérieur  et  privés  complètement  de 
soleil  si  la  serre  n'est  pas  située  de 
façon  à  ce  que  ses  rayons  n'y  puissent 
jamais  pénétrer. 

A  l'approche  de  l'hiver  ces  pots  sont 
transportés    sur    une    couche    de   tan 


Les  boutures  prennent  parfois  la 
grise,  ce  dont  on  les  débarrasse  au  moyen 
descringages  avec  de  l'eau  dans  laquelle 
on  ait  délayé  du  soufre. 

On  a  aussi  recours  à  la  voie  du  semis. 
Cette  opération  délicate  doil  se  pratiquer 
au  premier  printemps.  Si  dans  nos  pays 
où  le  soleil  ne  se  montre  guère  en  hiver 
quand  il  ne  gèle  pas,  on  confiait  à  la 
terre  la  graine  iïErica,  on  serait  à  peu 
près  certain  que  le  jeune  plant,  à  peine 
levé,  se  moisirait  et  périrait  infaillible- 
ment. L.  VII. 


et  parfaitement  argentées  à  leur  face  infé- 
rieure. J'en  ai  vu  des  arbres  en  grand 
nombre;  je  n'en  ai  trouvé  que  deux  isolés 
qui  eussent  des  cônes;  la  quantité  de 
graines  que  vous  recevrez  sera  donc  peu 
considérable. 

Parmi  les  arbustes  il  y  a  deux  espèces  de 
Viburnum,  trois  d'Aralia,  un  Rhododen- 
dron, un  Châtaignier,  un  Berberis,  plu- 
sieurs plantes  grimpantes;  il  y  a  aussi 
quelques  autres  [liantes,  notamment  qua- 
tre ou  cinq  fougères.  Le  Sciadopitys  ver- 
ticillala  et  le  Cnjplomeria  japonica  sont 
à  coup  sûr  les  plus  beaux  arbres  que  j'aie 
jamais  rencontrés.  Le  premier,  à  ce  qu'il 
paraît,  est  rare;  jusqu'ici  je  n'en  ai  encore 
trouvé  que  dix  ou  douze  forts  pieds  dans 
le  voisinage.  Dès  sa  jeunesse  il  prend  une 
forme    pyramidale   qu'il   conserve   même 


quand    sa 


toute    branchue   depuis 


la  base  jusqu'au  sommet,  a  atteint  de  100 
à  130  pieds  de  haut.  Cet  arbre,  j'aime  à 
le  croire,  sera  bien  apprécié  chez  nous; 
l'expérience  démontrera  qu'il  est  bien 
rustique.  Quant  au  second,  le  Cryptome- 
ria,  je  ne  puis  assez  dire  quelle  est  ici  sa 
magnificence;  vous  pouvez  vous  en  faire 
une  idée  en  jetant  les  yeux  sur  ce  que  nous 
en  disons  dans  la  notice  sur  notre  excur- 
sion au  Fusi  Yama.  Toute  exposition,  de 
même  que  tout  terrain  semble  lui  conve- 
nir; on  le  rencontre  dans  des  vallées  pro- 
fondes et  humides,  et  jusqu'aux  sommets 
des  montagnes.  Nos  étés  seront  peut-être 
à  peine  assez  chauds  pour  que  le  bois 
puisse  s'aoùter,  et  je  conseillerai  de  le 
planter  dans  des  lieux  ouverts,  où  le 
soleil  puisse  avoir  sur  lui  toute  son  action 
et  où  d'autres  arbres  ne  viennent  point  le 
gêner  de  leur  ombre.  Plus  d'une  fois  je  me 


72 


MISCELLANÉES. 


suis  prisa  faire  tout  un  trajet  pour  allein-  I  contrarie  sans  cesse  en  ce  point.  Le  con- 
dre  des  massifs  de  jeunes  arbres  qui  de  trôle  auquel  les  Japonais  sont  soumis  par 
loin   ressemblaient  à   des  Wellingtonia  ;    les  agents  du  gouvernement,  est  tel  qu'on 


c'étaient  toujours  des  Cryptomeria. 

Les  Camellias  et  les  Azalées  croissent 
partout  ici  avec  une  égale  magnificence, 
voire  même  à  Hakodadi(l).  Cinq  ou  six  va- 
riétés d'Azalées,  toutesa  feuillage  différent, 
s'y  rencontrent  en  assez  grande  abondance: 


ne  peut  réellement   pas  le  comprendre; 
c'est  à    peine   si   en   Europe   on  pourrait 


se  l'imaginer. 


Un    négociant    n'oserait  n 


acheter,  ni  vendre  un  article,  ni  même 
porter  le  moindre  objet  chez  vous,  si  les 
agents    l'ont   défendu.   Dans    les  enchères 


VA.  indica  et  une  autre  espèce  qui,   pour  ,  publiques   personne  n'oserait   mettre   un 


les  feuilles,  ressemble  à  VA.  crispifora. 
sont  les  plus  fréquents. 

Lors  de  mon  arrivée  à  Kanagawa  , 
M.  Alcock  m'apprit  qu'il  avait  reçu  les 
graines  de  plantes  potagères  que  vous  lui 


prix  quand  un  fonctionnaire  est  présent 
et  qu'il  manifeste  le  désir  d'acheter;  le 
plus  souvent  aussi  les  employés  du  gouver- 
nement achètent  et  revendent  à  profit 
séance  tenante.  C'est  le  pouvoir  exorbitant 


avez  envoyées.  11  a  été  à  mon  égard  d'une  et  arbitraire  de  tout  ce  monde  officiel,  qui 
extrême  obligeance;  je  compte  lui  faire  ma  |  trouble  le  commerce  avec  ce  pays  et  qui  y 
visite    à    Yeddo,   d'ici  à  une  huitaine  de     apporte  les  plus  grandes  entraves.  » 


jours.  J'y  remplirai  deux  caisses  de  plantes, 
l'une  pour  S.  M.  la  Heine,  et  l'autre  pour 
le  Jardin  de  Kew;  il  s'agira  aussi  d'y  éta- 
blir un  jardin  maraîcher  dont  les  graines 
venues  d'Exctcr,  feront  les  premiers  frais. 
Je  trouve  toujours  les  classes  inférieures 
delà  société  japonaise  remplies  d'une  poli- 
tesse et  d'une  obligeance  excessives,  et 
parfaitement  disposées  à  vous  prêter  toute 
l'assistance   possible;    mais   la   police   les 

(I)  Celle  assertion  nous  semble  pour  le  moins 
étrange  :  le  thermomètre  y  descendrait  jusqu'à 
18°  centigrades  au-dessous  de  zéro  et  les  Camellias 
avec  les  Azalées  ne  succomberaient  pas  à  cet 
excès  de  froid  ! 

El»,  n. 


9.  —  Le  20  octobre  I8G0.  —  Dans  cette 
lettre  M.  J.  G.  Veitch  annonce  qu'il  expé- 
die deux  caisses  de  graines  par  Hong-Kong; 
que  M.  Ilodgson,  en  dernier  lieu  consul 
britannique  à  Hakodadi,  part  pour  l'Angle- 
terre et  qu'il  emporte  pour  Kew  trois 
caisses  de  plantes  que  notre  explorateur  a 
réunies.  11  a  aussi  emballé  pour  le  ministre 
de  France,  une  quantité  de  plantes  desti- 
nées à  être  envoyées  à  Paris,  ainsi  que  des 
plants  de  Thé  que  le  capitaine  du  Bérénice 
conduit  à  Bombay.  —  11  ajoute  que  dans 
deux  jours  il  part  pour  Yeddo  où  il  pas- 
sera un  mois.  Em.  R. 

(Sera  continue 


1284.  PROCÉDÉ  POUR  ORNER  LES  FRUITS  DE  DESSINS,  D'ARMOIRIES,  DE  LETTRES,  DE  MOTS,  ETC. 

Un  journal    allemand,   VAgronomiscke  ]  mots,  etc.,  est  fort  simple,  et  pourrait,  si 

elle  était  pratiquée  ailleurs,  procurer  à 
maint  jardinier  un  bon  revenu.  On  choisit 
le  plus  beau  fruit  et,  à  l'époque  où  il  prend 
de  la  couleur,  on  le  revêt  de  caractères  et 
de  dessins  finement  découpés  en  papier. 
Or,   quand,   au  bout  de  quelque  temps,  ce 


Zeitung,  rapporte  le  singulier  fait  que 
voici  :  a.  Depuis  quelque  temps  on  vend  à 
Vienne  (Autriche)  comme  curiosité,  chez 
les  marchands  de  comestibles,  du  fruit 
orné  de  dessins,  qui  est  introduit  de  l'él  ran- 
gera des  prix  élevés.  j>  Seulement  la  feuille 


agronomique  ne  nous  dit  pas  quels  sont    papier  d'enveloppe  est  enlevé  delà  surface 

ces  pays  étrangers.  »  La  méthode,  ajoute  |  du  fruit,  pêche,  poire,  pomme  ou  prune, 
le  journal  allemand,  pour  orner  le  fruit  la  partie  qui  a  été  longtemps  couverte  ap- 
dc  dessins,  d'armoiries,  de  lettres  et  de  I  paraît  d'un  blanc  éblouissant.  »     (Btig.hort.). 

t    1285.    BIBLIOGRAPHIE. 


Le  Manuel  théorique  et  pratique  de  la 
culture  forcée  des  arbres  fruitiers,  par 
M.  Ed.  l'vnaert,  est  une  œuvre  essentielle- 
ment horticole  et  de  beaucoup  de  mérite. 
L'auteur  est  un  habile  architecte  de  jardin, 
ancien  élève  de  l'Institut  royal  de  Gand  et 


ancien  jardinier   en   chef  du   domaine  à  I  Nous  y  reviendrons 


Uelecil  du  prince  de  Ligne.  Un  grand  nom- 
bre de  vignettes  aident  à  l'intelligence  du 
texte.  Cet  ouvrage  sera  consulté  avec  fruit 
par  tous  ceux  qui  pratiquent  l'art  difficile 
de  la  culture  forcée,  et  son  apparition  a 
causé  une  agréable  surprise   en  Belgique. 


[Ed.  Morreh,  lïcltj.  hort.). 


5 


Z 

a: 


< 

OC         i. 


1 1 


73 


U2i— M22. 


OUVIRANDRA   BEMIERIAM,  ocm 


Juncagineœ. 


CHARACT.  GENER.  —  Vide  supra  vol.  XI, 
p.  65. 

CHARACT.  SPECIF.  —  0.  foliis  submersis 
anguste  oblongo-ligulalis  planis  vel  plerumque 
pertuso-fenestratis  (parencbymate  scriatim  poro- 


sis  poris  quadralis),  scapo  superne  inflato,  spicis 
5-5  fasciculatis  gracilibus,  floribus  Iaxis  roseis. 

Ouvirandra  Bernlei  lann,  Décaisse  in  De- 
lesaerl  Icônes,  v.  5,  p.  62,  t.  100.  —  Hook.  in  Bot. 
Miuj.  lab.  5076.  icou  bic  iterata. 


S'il  nous  a  été  agréable,  dit  Sir  W. 
Hooker  (/.  c),  de  publier,  d'après  un 
échantillon  vivant,  la  figure  du  rare 
Ouvirandra  fenestralis  des  lacs  de  Ma- 
dagascar, nous  n'éprouvons  pas  moins 
de  satisfaction  à  donner  aujourd'hui 
celle  d'une  seconde  espèce,  actuellement 
aussi  vivante  en  Angleterre,  où  elle  a 
été  apportée  par  le  Revd.  Henry  Ellis, 
introducteur  de  la  première.  C'est  à 
MM.  Jackson  et  fils,  horticulteurs  à 
Kingston,  que  nous  devons  l'individu 
fleuri  qui  a  servi  de  modèle  à  la  figure 
ci-contre.  Nous  le  rapportons,  presque 
sans  hésiter,  à  VOuvirandra  Bernie- 
riana  du  professeur  Deeaisne,  bien 
qu'il  décrive  cette  espèce  comme  ayant 
les  feuilles  entièrement  pleines  et  non 
cancellées.  En  parlant  de  la    première 


espèce  ,    nous  avons   fait   voir  que  les 
feuilles    n'y    sont   pas    nécessairement 
perforées,   et   que,  dans  leur   premier 
âge  surtout,    les   croisées  du  réseau    fi- 
breux sont  formées  par  du  parenchyme; 
ici   de  même  ,   nous  avons  trouvé  des 
feuilles    entièrement   pleines ,    mais    à 
'  l'état    de    développement   parfait,    les 
!  aréoles  intervasculaires  se  perforent  de 
!  très-petites  ouvertures  carrées,  dont  les 
plus  grandes  sont  au  voisinage  de  la  ner- 
vure médiane,  les  plus  étroites  près  du 
bord  de  la  feuille.  La  finesse  de  ces  per- 
forations  n'est  pas   la  seule  différence 
;  qui  sépare  notre  plante  actuelle  de  VO. 
fenestralis;  elle  a  de  plus  les  feuilles  pro- 
portionnellement beaucoup  pi  us  et  roi  tes, 
plus  longues  et  comme  rubanées,  à  réli- 
I  culation  fine  et  serrée;  le  scape  est  en 


1286.  CLIMAT  ET  VÉGÉTATION  DES  BORDS    DE  LA  RIVIÈRE  ROUGE,  AMÉRIQUE  DU   NORD. 


Dans  une  des  dernières  séances  de  la 
Société  de  botanique  du  Canada,  M.  J.  C. 
Schultz  a  donné  lecture  d'un  mémoire  con- 
cernant l'établissement  de  la  Rivière  Rouge 
et  la  végétation  de  ce  district.  Le  Gar- 
deners'  Chronicle  en  publie  un  extrait 
dont  nous  reproduisons  les  principaux 
fragments. 

«  Dans  ces  dernières  années,  la  colonie 
de  la  Rivière  Rouge  a  occupé  les  esprits  au 
Canada,  tant  à  cause  de  son  isolement  que 
des  récits  nombreux  et  vagues  qui  se  sont 
répandus  sur  sa  situation  et  dont  les  uns 
la  décrivent  comme  une  terre  promise, 
tandis  que  les  autres  en  font  un  désert 
froid  et  aride. 

»  Assis  sur  la  Rivière  Rouge,  près  du 
lieu  où  elle  se  jette  dans  le  Lac  Winncpeg, 

TOME  IV,  2"  SÉRIE   (1859). 


cet  établissement  occupe  les  bords  de  la 
Rivière  Rouge  et  de  l'Assiniboine  qui  se 
déverse  dans  celte   rivière  au  Fort  Garry, 

i  l'un  des  postes  de  la  Compagnie  de  la  baie 
d'Iludson  et  le  centre  du  seulement.  La 
colonie   s'étend   depuis  l'embouchure  du 

'  premier  de  ces  cours  d'eau  jusques  environ 
40  milles  en  amont,  et  sur  l'Assiniboine 
jusqu'à  20  milles.  Elle  peut  être  distante 
de  St.  Paul  de  600  milles,  et  du  Lac  Supé- 
rieur de  500  milles.  Sa  population  est  éva- 

]  luéc  au  chiffre,  un  peu  élevé,  selon  nous, 
de  10,000  âmes,  y  compris  la  population 
errante  qui  vit  du  produit  de   la  chasse. 

1  Le  climat  ressemble  à  celui  de  Montréal  : 
l'hiver  y  est  long  et  le  froid  sévit  avec 
la    même  persistance,   et,  après  la   fonte 

i  des  neiges,  au   printemps,    la  végétation 

10 


n 


OIYIRANDRA    DERNIER!  AXA. 


outre  quelque  peu  renflé  vers  sa  partie 
supérieure;  il  se  divise  en  qualre  ou 
cinq  épis  grêles,  lâches,  à  fleurs  sessiles 
et  d'un  rose  pale.  Les  deux  espèces,  au 
dire  de  M.  Ellis  ,  croissent  dans  les 
mêmes  eaux,  et  cet  observateur  n'a  pas 
manqué  de  noter,  lors  de  son  dernier 
voyage  à  Madagascar,  que  l'une  des  deux 
formes  avait  les  feuilles  plus  longues, 
plus  étroites  et  moins  càncellées  que 
l'espèce  déjà  connue,  bien  que,  par  le 
manque  de  (leurs  à  cette  époque  de  l'an- 
née, il  n'ait  pas  pu  s'assurer  que  ce  fût 
une  espèce  distincte. 

Dans  ÏOuvirandra  Bcrnieriana ,  les 
feuilles  sont  toutes  radicales,  réunies  en 
touffes,  submergées,  d'un  à  deux  pieds 
de  longueur,  y  compris  le  pétiole  qui  a 
environ  six  pouces;  elles  sont  oblon- 
gues ,  ligulées,  un  peu  cylindriques  à  la 
base,  obtuses  au  sommet,  formées  d'un 
élégant  réseau  de  fibres  longitudinales 
et  transversales  entrecroisées,  dont  les 
aréoles  sont  quelquefois  fermées  par  du 
parenchyme,  plus  ordinairement  perfo- 
rées de  petites  ouvertures  quadrangu- 
laircs,  plus  larges  vers  la  nervure  mé- 
diane et  disposées  en  files  transversales 
seulement  dans  le  voisinage  de  cette 
dernière  (voyez  la  figure  grossie  qui  re- 
présente une  partie  de  ia  feuille).  La 
teinte  de  ces  feuilles  est  d'un  vert  plus 
vif  que  celle   de  VO.  fenestralis.  Leur 


pétiole  est  obscurément  triquèlre,  can- 
nelé longiludinalcment.  Le  scape  ou 
pédoncule  est  radical,  un  peu  renflé  au- 
dessus  du  milieu,  rétréci  au-dessous  de 
sa  division  en  épis.  Ceux-ci,  au  nombre 
de  trois  à  cinq,  forment  une  sorte  d'om- 
brelle ou  de  fascicule,  dont  les  branches 
sont  médiocrement  fournies  de  fleurs. 
Sous  chaque  fleur  se  trouvent  deux  ou 
trois  braetéoles  oblongues-spaihulées. 
Point  de  périanthe  proprement  dit;  six 
étamincs  à  filets  robustes,  subulés;  des 
anthères  subglobuleuses,  à  deux  loges; 
trois  carpelles,  légèrement  soudés  entre 
eux  par  leurs  bases  et  atténués  au  som- 
met en  autant  de  stigmates  obtus,  courts 
et  poncliformes  ;  tels  sont  les  caractères 
de  cette  espèce. 

Nous    avoirs   mis   sous    les   yeux    de 
M.    Decaisrre  la  ligure  et  la  description 
I  de  VO,  Bcrnieriana,  telles  que  les  donne 
I  Sir  W.  Hooker,  mais  il  n'y  a  point  re- 
connu avec  certitude   la   plante  qu'il  a 
1  décrite  le  premier   sous  ce  nom.  Y  au- 
rait-il là  une  troisième  espèce?  C'est  ce 
qu'en  l'absence  de   matériaux  suffisants 
il  est  encore  impossible  de  décider. 

La  ligure  ci-jointe  montre,  oulre  la 
plante  entière  et  son  inflorescence  de 
grandeur  naturelle,  un  fragment  du 
limbe  de  la  feuille,  un  autre  fragment 
de  l'épi,  et  enfin  un  carpelle  isolé,  le 
tout  assez  fortement  grossi.  Ndn. 


reprend  avec  la  même  rapidité.  Toutes  les 
céréales  y  viennent  en  abondance  et  la 
moyenne  des  récoltes  dépasse  celle  du 
Canada;  seulement  le  mars  n'y  réussit  pas 
aussi  bien  ,  parce  que  les  premières  gelées 
le  surprennent  d'ordinaire.  Les  divers 
légumes  y  sont  également  beaucoup  cul- 
tivés. 

»  Ici,  comme  dans  toutes  les  Prairies^), 

(I)  Entre  la  chaîne  des  Montagnes  Rocheuses  et 
les  monts  Alléghanys  se  déroulent  des  plaines  im- 
menses qui  embrassent  tout  le  territoire  depuis 
les  rivages  de  la  haie  d'Iludson  jusqu'au  goll'e  du 
Mexique,  et  ne  sont  coupées  que  par  un  plateau 
peu  élevé  qui  règne  sur  la  ligne  des  lacs  du 
Canada  et  des  sources  du  Mississipi.  Au  centre 
et  dans  les  parties  méridionales  de  celle  vaste 
région  s'étendent  à  perte  de  vue  des  savanes  cou- 
\  ci  les  de  hautes  herbes  où  paissent  des  troupeaux 


la  famille  qui  compte  le  plus  de  représen- 
tants est  celle  des  Composées,  dont  on  ren- 
contre un  grand  nombre  d'espèces.  Au 
Fort,  indépendamment  des  composées  qui 
croissent  d'ordinaire  dans  les  Prairies,  on 
trouve  encore  en  grande  abondance  l'Ar- 
temisia  Absinthium,  surtout  dans  les  par- 
ties plus  élevées  et  plus  sèches.  Après 
les  composées  les  plus  fréquentes  sont  les 
Crucifères,  qui  généralement  accompagnent 
l'homme  partout;  elles  abondent  dans  le 
voisinage  immédiat  du  Fort.  Les  Rosacées 
et  les  Légumineuses  comptent  aussi  beau- 
coup d'espèces,  à  coup-sùr  indigènes;   les 

de  bisons.  Ces  pâturages  qu'on  désigne  sous  le 
nom  de  Prairies,  sont  arrosés  par  de  beaux  fleuves 
et  entrecoupés  de  loin  en  loin  par  quelques 
grandes    forêts.  Eiw.  R. 


HOWARDIA        CARACASENSIS  Weride]] 

rucâs 


73 


uà. 


HOWARDIA  CARACASENSIS ,  ™d. 

Rubiaceae. 


CHARACT.  GENER.  —  Calyx  tubo  turbinato 
cum  ovario  connato,  linibo  supero  breviter  5-den- 
tato,  dénie  uno  in  folium  coloratuui  corclato-ro- 
tundalum  petiolatumque  expanso.  Corolla  supera, 
tubulosa,  pubescens,  linibo  brevi  5-lobo,  lobis 
œstivatione  valvatis,  tubo  inferue  crassiusculo  (in 
ilore  sicco  charlaceo)  intusquc  glabro  et  nitido 
superne  mollitcr  menibranaceo,  pagina  intima 
glatira  vel  pilosa.  Stamina  S,  ex  annulo  den- 
sissimo  pilorum  basini  partis  membranaceae  co- 
rollae  vestientium  orta  ,  filamentis  glabris,  an- 
theris  oblongis  introrsis  fere  medio  dorso  aiïixis 
exsertis.  Ovarium  disco  pulviniformi  coionalum, 
biloculare.  Ovula  plurima,  horizonlalia,  in  pla- 
cenlis  membranaceis  ellipticis  margine  involu- 
lis  sajpiusque  bindis  dissepimento  medio  secun- 
dnm  lineam  vertiealem  adnatis,  anatropa.  Stylus 
filiformis,  corolla;  longitudine,  glaber,  stigmate 
bifide  Capsula  rotundato-vel  oblongo-lurbinata, 
liinc  et  inde  sulco  plus  minusve  profundo  notala, 
obsolète  eostulata ,  vertice  truncato-areolata , 
arrola  (seu  pulvine  persistente)  liinbo  calycis 
reliquio  annulari  intcgro  aut  donlalo  arcte  cir- 
cumcincta,  abapieead  basim  loeulicide  di'hiscens, 
placentis   simul  longitrorsum  fissis,   valvis   dein 


septicide  bifidis.  Semina  subcompressa  ,  oblonga, 
angulosa,  aptera.  — Arbores  vel  l'rutices  Americœ 
tropicalis,  i'oliis  oppositis,  petiolatis,  pubescenti- 
bus;  stipulis  intcrpeliularibus ,  persistentibus , 
parum  conspicuis,  triangutaribus,  abrupte  acumi- 
nalis;  (loribus  cymoso-paniculalis ,  pedunculis 
tcrminalibus.  Wedd. 

CHARACT.  SPEC.  —  Foliis  ovatis  vel  obovalo- 
ellipticis  longiuscule  acuminatis,  acumine  acutis- 
simo,  basi  cuneatis  supra  nisi  in  costa  glabratis 
subtus  pubesceutibus,  dentibus  calycis  tnangula- 
ribus  acuminatis,  lobo  f'oliaceo  ovato  (vel  cordato- 
ovato),  corolla  tubulosa  hirsula,  capsulis  (exem- 
plaribus  Panamensibus)  elliptico-globosis  pedi- 
cellisque  vcrrucosis. 

Ilowardiu  cariicaseiisls,\VED[jE[.t.,  Aun.des 
Se.  Nat.  sc'r.  i.  Bot.  v.  I,  p.  7i. —  Iiook.  in  Bot. 
May.  lab.  31  10,  icon  hic  iterala.  — Punch  ,  in 
llurt.  bely.  1839,  p.  V2i.  —  Cil.  Leu.  in  Illuslr. 
hort.  1839,  mise.  47. 

i' tLKOPIITI.I.I  U     I  i  m  ■  <isi  h.   Seemaxx,  Bot. 

of  H.  M.  S.  Herald,  p.   133  (vie  De  C.vxd.). 

PlXKVEU    lllllinn.  HOttT.   MaKOV. 


Introduit  en  Europe  par  M.  N.Funck, 

cet  intrépide  voyageur  l'a  trouvé  dans 
le  Venezuela,  sur  les  bords  du  chemin 
qui  conduit  de  La  Guayra  à  Caracas,  à 
une  élévation  de  1000  à  1300  pieds 
supramarine.  «  C'est  un  petit  arbre,  nous 
dit-il  (/.  c),  croissant  sur  la  lisière  des 
forêts  qui  bordent  cette  route  pittores- 
que. L'Hoivardia  caracasensis  y  attire 
de   loin   les   regards  du   voyageur   par 


l'éclat  de  ses  nombreuses  folioles  rou- 
ges qui  se  détachent  sur  le  vert  sombre 
des  feuilles.   » 

Dans  cette  jolie  plante  les  folioles 
rouges,  qui  rappellent  celles  des  Mus- 
sœnda,  sont  dues  à  une  expansion  folia- 
cée de  l'une  des  divisions  du  calyce; 
les  corolles  sont  d'un  rose  clair,  leur 
orifice  est  li las. 

La  plante  est  de  serre  chaude.  L.  VH. 


Ombellifères  ne  sont  pas  rares  non  plus  et 
il  y  a  encore  des  espèces  intéressantes  de 
Renoneulacées,  Xanthoxylées ,  Violacées, 
Balsaminées,  Ca pri foliacées  ,  Rubiacées. 
Les  bois  de  construction  ne  sont  représen- 
tés que  par  quelques  bocages  de  Populus 
tremula  et  P.  balsamifera,  et  sur  les  bords 
des  rivières  des  chênes,  des  ormes,  des 
frênes,  des  érables,  et  les  essences  de  peu- 
pliers que  nous  venons  de  nommer.  » 

M.  Scliultz  entre  dans  quelques  détails, 
pleins  d'intérêt  pour  ses  compatriotes,  sur 
les  voies  de  communication  plus  ou  moins 
suivies  ou  commodes  qui  existent  entre  le 
Canada  et  l'établissement  qui  fait  l'objet 


de  son  mémoire.  La  meilleure  route  est 
celle  que  la  Compagnie  de  la  baie  d'Hndson 
a  inaugurée  l'an  dernier,  pour  l'expédition 
des  fourrures,  l'un  des  principaux  articles 
du  commerce  canadien  :  elle  a  établi  un 
petit  steamer  sur  la  Rivière  Rouge.  Ce 
steamer  remonte  la  rivière  à  500  milles 
environ  jusqu'à  George  Town,  point  ex- 
trême de  navigation,  où  l'on  trouve  les 
voilures  publiques  jusqu'à  St.  Paul.  Par 
là  il  est  possible  de  faire  en  douze  jours 
I  un  voyage  qui  par  les  anciennes  voies  en 
exige  de  vingt-cinq  à  trente. 

A  St.  Paul,  M.  Scliultz  a  remarqué  une 
grande  quantité  de  barriques   de  racines 


70 


MIS)  ELLANEES. 


de  ainsi  ng .  destiné  à  l'exportation  en 
Chine.  Ce  Ginseng  américain  est  VAralia 
quinquefolia,  une  antre  espèce  sans  doute 
que  celle  dont  les  Chinois  recueillent  les 
racines;  néanmoins  ils  font  une  ample 
consommation  de  l'un  el  de  l'autre  ;  ils  le 
remanient  comme  un  excellent  tonique  et 
loi  trouvent  liicn  des  vertus  médicinales. 
Ln  Amérique  ce   sont  pour  la  plupart  des  ' 

V  1281.  MULTIPLICATION  OE 
[Dianihuê    ca 

Nos  ancêtres  en  horticulture  ont  eu  la 
main  heureuse  lorsqu'ils  ontehoisi  l'OEillet 
pour  en  faire  le  pendant  de  la  Rose.  Quoi 
qu'on  ait  importé,  depuis  son  introduction 
dans  nos  parterres,  il  est  resté  sans  rival, 
pour  l'élégance  de  la  Heur,  la  vivacité  et  la 
variété  du  coloris  et  l'excellence  du  par- 
fum. L'engouement  pour  des  nouveautés 
qui  ne  le  valent  pas,  l'a  bien  un  peu 
relégué  au  second  plan,  mais  ce  demi  oubli 
n'est  que  temporaire  :  les  nouveautés  inso- 
lentes passeront,  et  l'OEillet  restera  le  fa- 
vori du  véritable  amateur. 

Rien  n'est  beau,  rien  n'est  flatteur,  pour 
~i ni  propriétaire  surtout,  comme  une  col- 
lection nombreuse  et  bien  choisie  d'OKillets 
en  fleurs.  La  question  est  de  former  celle 
collection.  On  y  parvient  par  deux  voies  : 
les  semis  et  le  marcottage;  les  premiers 
donnent  des  variétés  nouvelles,  le  second 
conserve  les  variétés  acquises;  mais  si  par 
les  semis  on  a  chance  d'enrichir  l'horti- 
culture, il  faut  convenir  que  cette  chance 
est  faible,  attendu  que  sur  dix-mille  plants 
obtenus  ainsi,  c'est  tout  au  plus  s'il  s'en 
trouve  trois  ou  quatre  qui  méritent  de 
prendre  rang  dans  la  collection.  Laissons 
donc  ce  moyen  à  ceux  qui  ont  du  temps  et 
de  l'argent  à  dépenser,  cl  contentons-nous 
du  marcottage,  plus  humble  sans  doute, 
mais  aussi  plus  expéditif  cl  plus  sûr. 

Rien  n'est  plus  simple  que  de  marcotter 
des  OEillets,  el  cependant  tout  le  monde 
n'y  réussit  pas.  Écoutons  donc  ce  que  nous 
dil  à  ce  sujet  un  amateur  fleuriste  de  New- 
York,  qui  pour  rendre  son  récit  plus  clair, 
\  ajoute  l'intéressante  gravure  ci-contre. 

t  Pour  marcotter  les  OEillets,  on  choi- 
sit, sur  un  \  ii  u x  pied,  les  pousses  les  plus 
jeunes  et  les  plu*  longues;  on  l'ait  une 
petite  rigole   dans   le   terrain  adjacent ,  et 

on  y  couche  le  rejeton ,  pour  reconnaître 

sur  quel  pt'int  de  sa  longueur,  il  faudra 
le  courber  et  l'inciser.  La  mesure  prise,  on 


Indiens  qui  en  font  la  récolte;  c'est  une 
besogne  très  lucrative,  ajoute  l'auteur, 
puisque  la  livre  de  Ginseng  vaut  un  dollar 
à  St.  Paul  et  plus  encore  à  New-York. 
L'Aralia  quinquefolia  croit  en  abondance 
dans  la  partie  occidentale  ibi  Minnesota  cl, 
dit  M.  Schullz,  plus  spécialement  à  proxi- 
mité tics  chênes.  Eh.  R. 


L  ŒILLET  PAR  MARCOTTES. 
ryophyllus.) 

enlèvera,  sans  écorclier  la  tige,  toutes  les 
feuilles  de  la  partie  qui  devra  être  enter- 
rée, puis,  à  l'aide  d'une  lame  de  canif 
affilé,  on  fera  l'incision  de  la  tige  au  point 
culminant  de  la  courbure,  sur  son  coté 
convexe,  c'est-à-dire  en  dessous,  et  de  ma- 
nière à  soulever  la  moitié  de  son  épaisseur 
sur  une  longueur  d'un  pouce  à  peu  (très. 
L'incision  doit  commencer  juste  au-dessous 
d'un  nœud  ;  le  moignon  séparé,  mais  non 
détaché  de  la  lige,  s'en  écarte  sous  un 
angle  plus  ou  moins  ouvert,  et  tourne  son 
extrémité  en  bas.  ainsi  qu'on  le  voit  dans 
la  figure.  Ceci  fait,  on  fixe,  au  moyen 
d'un  petit  croc,  ou  fourchette  de  bois,  la 
courbure  de  la  lige  au  fond  de  la  rigole, 
el  on  la  recouvre  de  deux  à  trois  centi- 
mètres de  terre.  Il  est  bien  entendu  que 
l'incision  se  trouve  enterrée,  et  que  la 
sommité  de  la  tige,  à  laquelle  on  a  laissé 
les  feuilles,  est  maintenue  hors  de  terre 
dans  une  situation  qui  n'est  ni  très-oblique, 
ni  tout-à-fait  verticale.  Ou  presse  la  terre 
avec  les  doigts,  autour  de  la  marcotte  et 
on  donne  un  peu  d'eau. 

«    Là   s'arrête,    à    proprement    parler 
l'opération,  mais  il  est   bon  de  continuer 


MISCELLANÉES. 


77 


à  arroser  légèrement  tous  les  soirs,  à  i  il  en  est  de  même  des  unicolores  et  des 
moins  que  le  temps  ne  soit  à  la  pluie.  Si  bizarres;  ceux  qui  exigent  plus  de  chaleur 
la  température  est  favorable,  par  exemple  ,  que  la  saison  où  l'on  opère  ne  le  com- 
de  4  5  à  20  degrés,  en  six  semaines  les  porte,  doivent  être  marcottés  sous  châssis, 
marcottes  seront  enracinées  et  bonnes  à  |  mais  en  ombrageant  les  vitraux,  pour  n'y 
être  mises  en  pots.  Quant  aux  vieux  pieds  pas  concentrer  trop  de  chaleur.  Les  mar- 
qui  les  ont  fournies,  ils  ne  sont  plus  guère  {  cottes  faites  de  cette  manière,  à  l'arrière 
bons  qu'à  jeter  au  fumier.  Il  est  rare  qu'en  ;  saison,  ne  devront,  pour  plus  de  sûreté, 
procédant,  comme  nous  venons  de  le  dire,  i  être  détachées  du  pied-mère  qu'après  l'hi- 
on  manque  l'opération.  —    n~  J —  _i-._  ■ 1- 


«  Les  œillets  picotés  se  marcottent  ainsi 
avec  la  plus  grande  facilité  en  pleine  terre; 


_ —  t — „  n„  „r. —  ^ ... 

ver.  On  dresse  alors  une  plate-bande  pour 
les  recevoir.  »  Ndn. 


1288.   CADRANS  SOLAIRES  POUR    LES  JARDINS. 


Nous  empruntons  au  Gardeners'  Chroniclc  les 
figures  ci-jointes  de  cadrans  solaires  de  jardin  qui 
lui  ont  été  envoyées  par  un  de  ses  abonnés,  i  La 
forme  de  l'un,  »  dit  ce  dernier,  «  est  dans  le  style 
gothique.  Il  est  très  simple  et  pas  du  tout  cher; 
c'est  un  bloc  de  pierre,  une  borne  si  l'on  veut,  por- 
tant un  cadran  à  son  sommet  et  fait  pour  être  placé 
dans  l'angle  de  deux  sentiers.  »  Quant  à  l'autre 
la  figure  en  indique  trop  la  forme  pour  qu'il  y  ait 
lieu  de  la  décrire. 

L.  VII. 


1  -r1  * 


"S  MISCELLANÉES 

1289.    L'ARUNDINARIA    MACROSPERMA    EST-ELLE     INTRODUITE? 

1   Moniteur    /              la  Flou  des  serbes  I  dans  tous  les  jardins  depuis  cinquante  ans  ! 

' «""moi  l'Eobom.  Mais  au  contraire  qu'elle  semble  avoir  dis- 

II  esl  une  plante  voisine  des  Bambous,  paru  des  cultures? 

rustique  sous  notre  climat,  el  par  consé-  En  effet,  je  ne  la  trouve  mentionnée  par 

quent,  d'un  haut  intérêt  horticole.  L'Arun-  aucun  des  catalogues   belges,  français  el 

dinaria   macrosperma,    Mica.,    VArundo  anglais,  que  j'ai  eu  l'occasion  de  parcourir; 

giganlea,  de  Walter,  sur  laquelle  depuis  bien  plus,  je  me  suis  renseigné  à  Paris, 

longtemps  je  désire  appeler  votre  attention  près  de  - 1  \  .1  n  t  -  notables,  près  d'horticul- 

d'une  manière  tout-à-fait  spéciale.  —  J *;> i  leurs  éclairés,  sans  pouvoir  rien  apprendre 

pensé  que,  si  déjà  elle  n'est  pas  introduite,  à  son  sujet. 

vous  ne  sauriez  tarder  à  en  enrichir  nos  Tous  ces  faits  renferment  quelque  chose 

jardins;   les  communications  avec  la  Non-  de  contradictoire  qui  m'a  vivement  et  long- 

velle-Orléans  et  les  États  du  Sud  de  l'Ame-  temps  intrigué, 

rique   septentrionale,    où    elle    croll    en  l>.ms  mon  incertitude  j'ai  eu  l'idée  de 

abondance,  sont  si  fréquentes  auj 'd'hui,  recourir  à  un  usage  généralement  employé 

qu'il  doit  être  comparativement  facile  d'en  en  Angleterre,  l'appel  aux  lecteurs  d'nn 

obtenir  soil   des  graines,   soit   des   pieds  journal,    usage   souvent    rerlilc    en    lions 

vivants.  J  résultats,  en  communications  intéressantes 

VArundinaria    macrosperma    est-elle  quelquefois  même  inespérées, 
introduite?   Celte    question,   au    premier:      11  m'était   impossible  de  mieux  choisir 

abord,   parait  oiseuse,   puisque    Loudon,  pour  ee  motif  que  l'excellente  Flore  des 

do  11  s  -un  Encyclopedia  of  plants,  l'indique  serres  bt  des  j  moins,  je  me  suis  donc  dé- 

comme  ayant  été  introduiteen  Angleterre,  cidéà  vous  prier  de  bien  vouloir  y  donner 

en  180'.!,  et  Ducbartre,   dans  le  Manuel  place  à  cette  note,  persuadé  que  parmi  vos 

général  des  plantes,  comme  ayant  été  in-  nombreux  lecteurs,   il   s'en   trouvera  qui 


seront   à    même  d'élucider  une  question 
d'autant  plus  intéressante,  que  sans  doute, 
je  ne  suis  pas  le  seul  à  me  poser  les  objec- 
tions qui  précèdent. 
Je  désirerais  bien  également  obtenir  des 


nouvelles 


d'une  gramînée  très-ornemen- 


troduite  en  France,  dès  le  commencement 
du  XVIII    siècle. 

Ce  dernier  auteur  ajoute  même  qu'elle 
peut  être  cultivée  en  pleine  terre,c'est,dil-il, 
lu  plus  remarquable,  peut-être,  de  toutes 
tes  graminées    extra    tropicales,   par  les 

proportions  considérables  qu'elle  acquiert    taie,  le  Tussack grass  «les  Malouincs  et  du 
(18  mètres  de  hauteur  1).  détroit  de  Magellan    Dactylis  ccespitosa, 

Voilà  des  faits  qui  paraissent  bien  éla-  Hook..),  est-il  possible  de  se  la  procurer 
Mis.  —  Cependant,  comment  se  fait-il  dans  les  établissements  horticoles?  A-t-on 
qu'une  plante  d'un  port  si  remarquable,  quelques  données  récentes  sur  sa  culture? 
qu'une  acquisition  si  précieuse,  d'une  con-  ,  p.  Joseph-Lafosse. 

servation  si  facile,  ne  se  soil  pas  répandue 


t  1290.  LE  BLÉ   DES  MOMIES  D'EGYPTE 

On  lit  dans  la  correspondance  agricole 
de  V Indépendance  belge. 

Paris,  26  janvier  1861 . 
^  Tout  le  monde  se  rappelle  le  bruit  qui 

s  est  fuit  depuis  quelques  1 Ses  autour 

des  fameux  grains  de  blé  trouvés  dans  les    de  leur  côté  que  les  expériences  les  plus 


1  <nu<  -,in-  Vont  Hanche  .  1  •  l<  1  p. 

.   —  LE  VER  A  SOIE   DE  LAILANTHE. 

qui  même  onl  l'ail  l'objet  d'un  commerce 
ultérieur  assez,  brillant. 

Les  >;i\;nit'.  modestes  el  les  observateurs 
consciencieux,  à  la  tête  desquels  il  1:0m  ient 
de  placer  M.  Louis  Vilmorin,  affirmaient 


langes  des  momies  égyptiennes,  el  per- 
sonne, à  coup  sûr,  n'a  oublié  les  polémi- 
ques qui  ont  eu  lieu  à  ce  sujet. 

Les  uns    affirmaient    tenir    de    source 
certaine  des  grains   de  blé  recueillis  sur 


minutieuses  cl  les  plus  positives  ne  per- 
mettaient pas  d'admettre  que  le  blé  con- 
senti ses  facultés  germinatives  au  delà  de 
quelques  années. 

De  là  011  le  conçoit  un  grand  émoi  de 


place,  lesquels  étaient  là  depuis  ~>  à  ',  mille  pari  el  d'autre,  émoi  d'autanl  plus  profond 
ans.  Ils  assuraient  avoir  semé  ces  grains  et  qu'en  réalité  chacun  était  sur  de  sou  fait, 
en  avoir  obtenu    de   magnifiques   graines        I. a  vérité  vient  enfin  de  se  découvrir,  cl 


ALSTROEMERIA       ARGENTO  -  VITTATA  (.  h.l.cm 

'!•        BrésîZ.  Châssis  ii''"'I  ou  serre  tempérer 


au. 


7il 


ALSTR0E1IERIA 


ARGEJT0-V1TTATA ,  ch.  lem. 


Amaryllideae  §    Alslrœmerieœ. 


CHARACT.  GENER.  —  Vide  supra  vol.  I  (18i!i,  p.  231).  —  Exdl.  Gen.  pi.  p.   ISO,  N°  12!)a. 
Lu.  Lem.  in  Illustr.  horl.  tabula  l!)2. 

CHARACT.   SPECIF.  —Vide   Gi.  Lem.  in  Illustr.  horl.  vol.  IV,  mise.  p.  88. 
Alstrœmeria  ai 'gento-rittatu  ,  Ch.  Lem.  /.  e.  icon  hic  iterata. 


Introduit  directement  par  M.  Ambr. 
Verschaffeit  de  la  province  de  Rio  de 
Janeiro  (')  où  M.   Ch.  Pinel,  son  cor- 

(I)  Nous  avons  lu  récemment  dans  une  publica- 
tion étrangère,  à  propos  d'une  plante  brésilienne, 
qu'elle  croissait  sur  les  bords  du  Rio  de  Janeiro. 
MM.  Catiuga,  Capoeira,  Restinga  et  Jlalto  vou- 
draient-ils nous  renseigner  sur  le  cours  de  cette 
rivière?  L.  VH. 


respondant  de  Morro-Quemado ,  l'a 
découvert  ;  nous  l'avons  reçu  de  cet 
établissement.  Mais  tenu  en  bâche,  côte 
à  côte  avec  les  Alslr.  (ricolor,  Hookeri, 


pallida,    peregrina  ,    peregr 
autres,    il    n'y  a  pas   prospéré;   ce  qui 
dénote    qu'il    requiert    ■ 
bonne  serre  tempérée. 


alba    et 

ce  qui 

éellement    une 


elle  ne  peut  manquer  de  produire  une 
grande  sensation,  car  elle  porte  avec  elle 
des  enseignements  précieux  et  qu'il  est  lion 
de  noter  à  plus  d'un  titre. 

Tout  le  bruit  en  question  n'avait  pour 
iusc  qu'une  fourberie  des  plus  fortes  en 
jn  genre. 

La  majeure  partie  des  blés  dits  de  mo- 
mie qui  ont  été  rapportés  d'Egypte  n'étaient 
absolument  que  des  blés  mis  après  coup 
dans  les  bandelettes  des  cadavres  embau- 
més par  la  eupiditc  effrontée  des  guides; 
ceux-ci  vendaient  ainsi  au  poids  de  l'or 
des  blés  qu'ils  achetaient  à  bas  prix  au 
marché  voisin. 

Ces  fdouterics  paraissent  incroyables  et 
cependant  il  n'y  a  pas  à  en  douter.  Ce  qu'il 
y  a  de  curieux  en  ceci,  c'est  que  la  science 
était  arrivée  à  peu  près  en  même  temps 
que  l'enquête  directe  des  faits  sur  la  trace 
de  ces  supercheries. 

Voici,  en  effet,  comment  les  choses  se 
passaient  depuis  que  l'attention  publique 
était  appelée  diversement  sur  cette  singu- 
lière question. 

Des  grains  de  provenance  authentique 
avaient  été  soumis  à  un  examen  des  plus 
rigoureux.  Les  essais  de  germination 
n'avaient  rien  laissé  à  désirer,  et,  malgré 
les  allirmations  de  la  science  moderne,  on 
trouvait  que  lesdits  grains,  vieux  de 
4,000   ans,  levaient  parfaitement  bien  et 


ni    plus   ni    moins    que    s'ils   avaient  été 
récollés  l'année  précédente. 

Tout  en  restant  inexpliqué,  le  fait  n'en 
était  pas  moins  étudié  sous  toutes  ses 
faces;  un  beau  jour  on  se  prit  à  rechercher 
à  laquelle  des  variétés  modernes  de  nos 
blés  ce  singulier  blé  de  momie  pouvait 
bien  ressembler.  Le  microscope  fut  mis  en 
jeu,  des  confrontations  scrupuleuses  eurent 
lieu  et  finalement  on  découvrit,  à  ne  pou- 
voir  s'y  méprendre,  que  ledit  blé  était  ton  t- 
à-fail  identique  à  des  variétés  modernes! 
De  là  à  la  vérité  il  n'y  avait  plus  qu'un  pas; 
on  remonta  à  la  source  et  l'on  acquit  la 
certitude  que  MM.  les  cicérones  égyptiens 
n'avaient  eu  qu'un  mérite,  sans  s'en  dou- 
ter indubitablement,  c'était  d'être  tombés 
sur  nos  plus  belles  variétés,  ce  qui  préci- 
sément avait  été  cause  des  thèses  passion- 
nées qui  avaient  été  soutenues  en  faveur 
de  ces  grains  trouvés  dans  les  sarcophages 
égyptiens. 

La  morale  de  ceci  est  qu'il  est  fort  à 
désirer  qu'on  soit  plus  réservé  qu'on  ne 
l'est  habituellement  en  matière  de  nou- 
veautés; au  fond  de  tout  cela,  il  reste 
trop  souvent  un  esprit  de  défiance  qui 
fait  du   tort  aux  bonnes  choses. 

Dans  ce  nombre  il  faut  comprendre  une 
découverte  des  plus  importantes  faite  dans 
ces  derniers  temps  et  à  laquelle  le  public, 
absorbé  par  la  politique,  a  daigné  à  peine 


80 


\l  -l  ROEMERIA  ARGENTO-VITTATA. 


Voici  la  description  sommaire  qu'en  gcrie,  sinon  même  pour  la  pleine  lerre, 

a    donnée    d'abord    M.    Ch.    Lemaire  à  l'instar  îles  congénères  chiliennes.  ■ 

(_i.    c.)  :    «  ses  liges  sonl  subdressées,         Mais,  ainsi  que  nous  l'uvons  dit  plus 

soi  rées;  son  feuillage  touiïu,  large,  orné  liant,  elle  ne  justifie   pas    celle    espé- 

d'une  macule  oblonguc  d'un  blanc  assez  ranec  ;    il  lui    faudra  la  serre  —  et  là 

pur,  rappelant  celui  de  l'argent  mal;  n'ira  bien,  que  si  l'on  a  soin  de  retarder 

ses  fleurs  awz  grandes,  d'un  pourpre  au  printemps  sa  mise  en  végétation,  de 

foncé,  extérieurement  d'un  jaune  d'or  manière  à  ce  qu'il  soit  possible  d'éviter 

maculé  5-ligné  île  rouge  à  l'intérieur,  l'étiolement   de   ses  jeunes   pousses  ou 

promettant  une  belle  plante  d'ornement  moyen    d'aérages  modérés, 
de  plus  pour  les  serres  froides  ou  l'oran-  L.  Vil. 


faire  attention.  Et  cependant  cette  décou-  installées    en   Sologne  ,    sur   le    domaine 

verte  intéresse  au   plus  haut   degré  tous  impérial  de  La  Moltc-Beuvron.  Pendant  ce 

les  propriétaires  de  terrain-,  pauvres.  temps,  la  science  privée  s'occupe  de  faire 

Je  ven\   pailer  île    la  découverte  des  des  études  en  Chine.  Ces    j -s  derniers, 

propriétés  remarquables  de  la  matière  tex-  un  Gis  de  M.  d'Bichtal,  le  banquier,  est 

tile  du  bombyx  cinthia.  On  savait  déjà,  il  parti    en    compagnie    du   docteur   Ménié 

y  a  quelques  années,  qu'en  Chine  il  existe  pour  explorer,   entre  autres   pays,  celui 

une  matière  textile  a\ee  laquelle  on  fait  où  le  bombyx  cinthia  donne  annuellement 

ses  précieux  produits. 


Tandis  que  ces  messieurs  feront  leur 
tournée,  dont  la  durée  est  fixée  à  trois 
ans,  les  expériences  du  Bois  de  Boulogne 
et  de  la  Sologne  se  continueront,  et  avant 


des  étoffes  de  gazes  semblables  à  celles 
qui  sont  employées  pour  les  bluteries  des 
moulins,  mais  les  conditions  de  la  pro- 
duction de  eetle  matière  n'étaient  pas  nui- 
nues  :  ces  conditions  sont  îles  plus  sim- 
ples, la  production  a  lieu  à  l'aide  d'une  peu  on  sera  en  possession  d'une  ressource 
chenille  particulière,  qu'on  appelle  bom-  de  plus  eu  faveur  de  l'agriculture  des  sols 
byr  cinthia,  qui  61e  un  cocon  grisâtre  pauvres  ou  de  la  sylviculture  des  pays 
exactement  analogue  à  celui  du  ver  à  soie,    déboisés. 

après  s'être  nourrie  frugalementde  folioles  S'il  en  est  ainsi,  le  chanoine  Orlalda  qui 
d'un  de  nos  arbres  les  plus  communs  et  de  a  transmis  le  premier  des  échantillons  du 
meilleure  venue,  ce  que  nous  appelons  le  bombyx  cinthia  à  M.  Gucrin  Menneville  et 
Vernis  du  Japon,  ou  l'ailanlbe  (Ailanlhus  à  M.  Laure,  de  Toulon,  qui  en  a  fait 
glandulosa  (xanthoxylée).  Cet  arbre  csl  aussi  l'essai,  auront  tous  les  trois,  chacun 
d'une  végétation  rapide,  vigoureuse,  facile;  dans  leur  mesure,  rendu  un  véritable 
il  croit  partout. 

Des  essais   d'éducation   ont   été  faits  au 
Bois  de  Boulogne.    D'autres  cultures  sonl 


service   non-seulement    à    la   France    mais 
encore   au  monde  entier. 


t   1291.  GEOGRAPHIE  CRITIQUE. 

Nous  ne  donnons  place  dans  nos  colon-     de  l'équalcur,  dans  une  région  1res  boisée, 
nés  à  l'article  suivant,  reproduit  par  plu-     hérissée  de  hautes  montagnes,  parmi  lcs- 

sieurs    journaux   anglais   et    français,    que      quilles    l'explorateur   a    découvert    un    pie 


pour  montrer  à  DOS  lecteurs  avec  quel   peu 

de  soin  la  presse  périodique  traite  encore 
les  questions  géographiques  dans  la  se- 
conde moitié  du  dix-neuviè siècle. 

t  Le  Manchester  Guardian  publie  une 
note  sur  les  découvertes  faites  dans  l'Afri- 
que centrale  par  le  voyageur  Chaylon.  Ce 
gentleman,  fils  d'un  agent  consulaire  dan: 
le  pays,  profitant  des  avantages  qu'il 
devait    tirer  de  sa  position,   a  pénétré  à 


h. mi  d'environ  douze  mille  pieds,  pic  dans 
les   lianes  duquel    cpi.iirc   grands    Meuves 

prennent  leur  SOUN  e.  Les  fieuveS  seraient, 

selon  l'explorateur,  le  Xil,  le  Niger,  le 
Zambèze  et  le  Congo.  Sur  la  carte,  tout 
l'espace    découvert    par    M.    Chaylon   est 

encore  en  blanc.  Dans  ces  voyages, 
M.  Chaylon  a  traversé  la  (iorilie,  où  l'on 
rencontre  des  singes  gigantesques.  L'ex- 
plorateur a  rapporté  des  squelettes  cl  des 


travers  le  continent  africain,  sous  la  ligne     ossements  énormes  de    ces   curieux   ani- 


81 


li2u  — 1 426. 


ARIOO  DONAX   VERSICOLOR. 


Grarnincœ. 


CHARACT.  GENER.  -  Vide  Koktb.  Emaner. 
I,  p.  Hii. 

CHARACT.  SPECIF.  —  Calycibus  subliifloris; 
flosculis  calycem  sequantibus.  Schrad. 

ai-iiiiiIo  nonux,  L.  Spec.  120.  — Willd.  Spec. 
I,  184.  —  Host.  Gram.  IV,  t.  58.  —  Schiud.  Gcnn . 
I,  22».  —  Caxd.  Gall.  III,  43. 


Do«aï  uiiMiiMiin.  Pal.  de  Beauv.  Agrost. 
78,  t.  10,  f.  4  à  t.  19,  f.  1. 

Niiii.iiiiii.iii  abundistacea,  Meiit.  et  Kocii. 
Germ.  I,  ï>29. 

lilivuo  nitiva,  Lam.  Gall.  III,  (ilG. 

Ariinilo  Douai  versicolor,  Mill.  Dict.  I, 
p.  3i4. 


On  assigne  pour  patrie  à  l\4rwntfo 
Donax  ordinaire,  l'Europe  méridionale, 
le  Caucase,  la  Sibérie  et  l'Egypte! 

Avec  autant  d'arpents  de  terre  pour 
se  remuer,  il  ne  dira  pas  que  ses  fron- 
tières 1  étouffent!  Voilà  un  Roseau  doté 
d'un  empire  bien  complet. 

Quoique  originaire  de  climats  plus 
chauds  que  le  nôtre,  YArundo  Donax 
passe  très-bien  en  pleine  terre  ici  ;  nous 
en  avons  de  beaux  groupes  atteignant 
une  dizaine  de  pieds  de  hauteur.  Leur 
chaume  se  fane  à  l'automne  et  nous  ne 
le  coupons  rczde  terre  qu'au  printemps, 
époque    de    l'émission    des    nouvelles 


pousses.  Par  mesure  de  précaution  et 
pour  que  le  froid  ne  fatigue  pas  trop  les 
rhizomes  (racines),  nous  les  couvrons 
d'une  légère  couverture  de  terre  ou  de 
feuilles.  La  voie  de  multiplication  la 
plus  sure  consiste  dans  la  division  des 
pieds  au  printemps. 

La  variété  à  feuilles  rubanées  qui  fait 
le  sujet  principal  de  cet  article,  s'élève 
moins  et  elle  est  plus  sensible  à  l'hu- 
midité et  au  froid.  Pour  la  maintenir 
dehors  en  hiver,  il  lui  faut  un  sol  sub- 
stantiel un  peu  élevé  et  une  bonne  cou- 
verture de  litière.  L.  VII. 


maux.  M.  Chaylon  a  rapporté  encore  une 
soixantaine  d'oiseaux  non  connus  jus- 
qu'alors, ainsi  que  vingt-cinq  nouveaux 
mammifères,  parmi  lesquels  une  magni- 
fique antilope  de  grande  taille,  au  poil 
rouge  teinté  de  zébrures.  M.  Chaylon  se 
propose  de  communiquer  à  la  Société  de 
géographie  un  compte-rendu  détaillé  de 
ses  découvertes.  La  relation  de  voyage 
de  M.  Chaylon  sera  imprimée,  et  les  sque- 
lettes de  gorilles  enrichiront  sans  doute  le 
British  Muséum.  » 

Il  s'agit  évidemment  dans  cet  article  du 
voyage  plus  ou  moins  authentique  dont 
M.  Du  Chailu,  Français  longtemps  em- 
ployé dans  nos  établissements  du  Gabon, 
a  cru  devoir  porter  les  résultats  on  Améri- 
que. Suivant  les  revues  scientifiques  de 
New-York  et  de  Philadelphie,  analysées 
par  les  recueils  géographiques  de  Berlin 
et  de  Gotho,  il  serait  parvenu  jusqu'à  cent 
vingt  ou  cent  cinquante  lieues  de   la  côte 

Tome  iv,   2°  Série   (1859). 


de  l'Atlantique  (il  y  a  loin  de  là  au  centre 
du  continent);  il  aurait  relevé  le  cours 
presque  enlier  de  l'Ougouaway,  fleuve  de 
deuxième  ou  troisième  ordre  qui  se  jette 
dans  l'Atlantique  presque  vis-à-vis  Vile  du 
Prince  et  dont  l'existence  a  été  révélée  à 
l'Europe,  il  y  a  plus  de  quarante  ans,  par 
l'illustre  et  malheureux  Bowdicht.  Il  y  a 
tout  autant  d'années  que  la  source  du  Niger 
a  été  relevée  par  le  major  Laing  dans  le 
sud-est  du  Foula-Diallon,  à  plus  de  mille 
lieues  à  vol  d'oiseau  du  pic  de  douze 
mille  pieds,  réservoir  prétendu  des  quatre 
grands  lleuves  d'Afrique.  Quant  au  Zam- 
bèze,  le  très-exact  docteur  Livingstone  l'a 
vu  sortir  d'un  petit  lac  du  nom  de  Dilolo, 
situé  à  plus  de  treize  cents  kilomètres  du 
point  le  plus  rapproché  qu'ail  pu  atteindre 
le  voyageur  du  Manchester  Guardian. 

La  contrée  Gorille,  que  celui-ci  a  tra- 
versée chemin  faisant,  n'est  pas  ce  qui 
nous  étonne  le   moins  dans  le  nombre  de 

11 


S2 


MISCELLANËES. 


ses  découvertes,  mais  le  nom  du  grand 
singe  gorille  est  désormais  Irop  lit''  à  celui 
de  noire  compatriote  Du  Chaiïu  pour  que 
l'identité  de  ce  dernier  avec  le  gentleman 
Chaylon  ne  nous  paraisse  pas  infiniment 
plus  probable  que  le  transfert  au  centre 
de  l'Afrique,  de  la  source  Ardouisour,  du 
mont  Alborq,  du  mont  Mérou  ou  d'autres 
Idéalités  mythiques,  également  mères  de 
quatre  fleuves  coulant  en  directions  op- 
posées. 

2°  Sous  ce  titre  :  Naturels  de  Vile  Mul- 
grave,  plusieurs  grands  journaux  ont  pu- 
blié récemment  une  note  sur  une  île  de  la 
Polynésie  (sic),  l'Ile  Mulgrave,  encore  su- 
perficiellement connue. 

h  Cette  île,  qui,  disent-ils,  fait  partie 
du  groupe  auquel  elle  donne  son  nom, 
a  huit  milles  de  longueur  et  six  milles  de 
largeur.  Quoique  assez  infertile,  elle  est 
fort  peuplée.  Ses  habitants  ont  la  peau 
d'une  couleur  beaucoup  plus  claire  que 
ceux  de  l'Australie,  et  ils  sont  d'une  race 
bien  plus  intelligente.  Ils  possèdent  de 
grands  canots  bien  construits,  et  ils  sont 
armés  de  flèches  et  d'arcs,  mais  ils  se  sont 
toujours  montrés  hostiles  et  cruels  cumin 
les  naturels  de  la  cote  ferme  et  envers  les 
Européens  qui  ont  eu  des  relations  avec 
eux,  tant  sur  l'île  même  que  sur  les  îles 
voisines  qui  sont  fréquentées  par  eux. 

«  Une  femme  anglaise,  qui  aurait  été 
recueillie  par  les  naturels  du  cap  York, 
assure  qu'un  homme  blanc,  nommé  Wini, 


I  a  habité  l'île  Mulgrave  pendant  plusieurs 
années,  et  qu'il  avait  débarqué  sur  cette 
île  dans  un  canot,  après  avoir,  d'après  son 
dire,  assassiné  ses  compagnons,  au  nombre 
de  trois  ou  quatre;  avec  le  temps,  il  avait 
pris  un  tel  ascendant  dans  la  tribu,  en 
tuant  ses  ennemis  et  en  intimidant  les 
autres,  qu'il  se  fit  une  grande  réputation 
de  guerrier;  de  sorte  que,  ainsi  que  cela  a 
lieu  maintenant,  il  est  probable  que  non- 
seulement  tout  le  temps  qu'il  vivra,  mais 
sans  doute  longtemps  après,  tous  les  Euro- 
péens qui  tomberaient  dans  les  mains  des 
insulaires  des  Mulgraves  seront  assassi- 
nés. » 

La  mention  de  l'Australie  cl  du  cap 
York,  extrémité  nord  de  ce  continent,  in- 
dique clairement  qu'il  s'agit  ici  de  l'île 
Mulgrave,  qui  gît  dans  le  détroit  de  Torrès 
par  dix  degrés  de  latitude  sud  et  environ 
cent  quarante  degrés  à  l'est  du  méridien 
de  Paris.  Elle  ne  donne  nullement  son 
nom  à  l'amas  d'îles,  d'îlots  et  d'éeueils 
dont  elle  fait  partie;  et  en  le  disant,  l'ar- 
ticle cité  confond  deux  points  séparés  par 
un  intervalle  de  trois  mille  sept  cent 
soixante-quinze  kilomètres  :  l'ile  mélané- 
sienne du  détroit  de  Torrès,  cl  le  groupe 
polynésien  des  Mulgraves.  Celui-ci  est 
situé  à  l'extrémité  sud  de  l'archipel  de 
Radak  par  six  degrés  quinze  minutes  de 
latitude  nord  et  cent  soixante-dix  degrés 


de  longitude  orientale. 


(Le  Tour  du  Monde.) 


1292.    DES    SERRES    A    DOUBLE    VITRAGE. 


Monsieur, 


Je  profite  de  l'occasion  pour  vous  entre- 
tenir d'unequeslion  quia  été  controversée, 
et  qui  l'est  encore,  sans  avoir  obtenu  une 
solution  pratique. 

Après  avoir  discuté  sur  les  avantages  et 
sur  les  inconvénients  de  construire  les 
châssis  des  serres  en  fer  ou  en  bois,  on 
peut  supposer  que  plusieurs  ont  plutôt 
cm  isagé  l'augmentation  des  dépenses,  que 
les  principes,  et  les  résultats  de  leur  appli- 
cation. Pour  moi,  je  n'ai  jamais  hésité  à 
employer  le  fer,  au  lieu  du  bois,  et  je  m'en 
suis  bien  trouvé,  mais  ceci  n'est  qu'un 
point  secondaire  dans  l'objet  de  ma  lettre  ; 
je  veux  vous  entretenir  des  doubles  vitres 
avec  plus  ou  moins  d'écartement,  placées 
sur  les  plates-bandes  formant  le  châssis  des 


serres,  et  laissant  entre  elles  une  couche 
d'air.  On  a  dit  et  répété  souvent  que  rien 
n'est  entêté  comme  un  fait.  Eh  bien!  je 
laisserai  de  coté  les  principes  et  leurs  con- 
séquences, pour  ne  produire  que  des  faits 
qui  me  sont  personnels. 

En  181)8  je  jugeai  convenable  de  dé- 
truire une  serre  en  fer  à  vitrage  simple  et 
de  la  reconstruire  avec  un  vitrage  double; 
pour  bien  apprécier  les  faits  que  je  vais 
vous  présenter,  il  est  nécessaire  de  con- 
naître les  dimensions  de  ma  serre  et  son 
exposition  : 

Elle  est  placée  contre  un  mur  en  bri- 
ques très-ancien  d'une  épaisseur  de  U'",90 
à  l'exposition  du  midi. 

Sa  hauteur  intérieure  est  de  ôm,75. 

Sa  largeur  de  î2"',8j.  Elle  est  chauffée 
i  par  un  lermosiphon. 


MISCELLANEES. 


83 


Le  côté  ouest  est  fermé  par  un  mur  en 
briques,  et  le  côté  est  a  un  vitrage  simple, 
contre  lequel  aux  premiers  froids  on  assu- 
jétit  un  paillasson,  qui  n'est  enlevé  que 
lorsque  les  froids  onl  cessé. 

L'enceinte  de  la  serre  est  formée  par  un 
mur  en  briques,  couronné  de  pierres  de 
taille,  qui  a  en  dcbors  0ra,50  de  hauteur 
et  à  l'intérieur  lm,55,  de  manière  que 
cette  partie  est  en  contrebas  du  terrain 
extérieur  de  0m,85.  Dans  le  milieu  de  ma 
serre  existe  un  enfoncement  de  2m,G0  sur 
2n,,40 ,  garni  de  tablettes  pour  les  plantes 
au  repos. 

La  surface  du  midi  est  formée  avec  des 
bandes  de  fer  que  l'on  appelle  dans  le  com- 
merce des  fers  du  5C/5,  c'est-à-dire  qui 
ont  3C  lignes  de  largeur  sur  5  d'épaisseur. 
Une  vitre  en  verre  double,  large  de  0m,52 
est  posée  à  0n',01  du  bord  extérieur  et  une 
autre  vitre  est  posée  à  0"',01  du  bord  inté- 
rieur. L'intervalle  qui  sépare  ces  deux  vi- 
tres, soit  la  couche  d'air,  a  0m,0G  d'épais- 
seur. 

Les  bandes  de  fer  sont  rectilignes 
jusques  à  un  coude  qu'elles  forment 
à  0°',50  de  la  pierre  d'appui  ,  sur  la- 
quelle elles  sont  plombées  perpendicu- 
lairement. 

La  surface  extérieure  est  surmontée  d'un 
abat-jour  logé  sous  un  petit  toit  couvert  en 
zinc  et  placé  dans  la  partie  supérieure  de 
la  serre;  cet  abat-jour  est  formé  avec  des 
lames  de  sapin  de  deux  mètres  de  longueur, 
de  0,05  de  largeur,  et  d'un  centimètre 
d'épaisseur.  Ces  lames  sont  percées  dans 
trois  parties  de  leur  longueur,  pour  rece- 
voir un  fil  de  fer  du  N°  14,  qui  forme  une 
boucle  à  chacune  de  ses  extrémités  effleurant 
la  lame  de  sapin,  laquelle  entre  dans  un 
anneau  de  cuivre  d'un  centimètre  de  lar- 
geur, de  manière  que  ce  petit  assemblage 
a  une  longueur  de  0m,05  égale  à  la  largeur 
des  lames  de  sapin,  et  forme  une  espèce 
de  charnière  qui  permet  de  rouler  sur  elle- 
même  avec  une  grande  facilité,  toutes  les 
lames  de  l'abal-jour.  On  conçoit  qu'avec 
deux  cordes  et  deux  poulies  dans  le  haut 
on  monte  et  on  descend  facilement l'abat- 
jour  en  moins  d'une  minute. 

Avec  une  serre  ainsi  construite,  je  n'ai 
besoin  ni  de  toiles,  ni  de  paillassons  dans 
les  plus  grands  froids,  ni  de  toiles  légères, 
ni  de  barbouillage  au  blanc  de  Troye  pour 
diminuer  les  ardeurs  du  soleil. 

En  effet,  quand  l'abal-jour  est  descendu, 


la  lumière  directe  et  l'ombre  se  succèdent 
naturellement  dans  un  intervalle  de  quel- 
ques minutes,  et  les  plantes  ,  quelque 
délicates  qu'elles  soient,  se  trouvent  très- 
bien  de  cet  abri  ;  ce  qui  le  prouve  évidem- 
ment, c'est  que  les  Gloxinia,  Tydœa,  Iso- 
loma,  Mclhonica,  YEschynanthus,  y  fleu- 
rissent en  perfection. 

L'air  étant  un  mauvais  conducteur  du 
calorique,  protège  puissamment  pendant 
l'hiver  les  plantes  contre  l'influence  du 
froid  extérieur,  et  la  couche  d'air  de  0,0C 
qui  est  entre  les  vitres,  fait  sentir  son 
efficacité  dans  les  plus  grands  froids. 

Le  feu  du  thermosyphon  n'a  jusqu'à 
présent  été  allumé  que  deux  fois  par  vingt- 
quatre  heures,  la  première  fois  à  l'aube 
du  jour,  et  la  seconde  fois  à  la  tombée  de 
la  nuit.  Le  20  décembre  1859  a  été  la  nuit 
la  plus  froide  de  ces  dernières  années  sur 
les  rives  de  la  Saône,  à  dix  heures  du  soir 
le  thermomètre  centigrade  accusait  au 
dehors — 19°,  le  thermosiphon  avait  été 
chauffé  le  soir,  et  malgré  la  nudité  des 
vitres,  la  température  intérieure  de  la  serre 
était  à  12°,  et  ainsi  proportionnellement 
pendant  toutes  les  nuits  de  l'hiver. 

D'après  ces  détails,  chacun  voit  aisément 
de  quels  avantages  jouissent  les  plantes 
qui  ne  sont  jamais  privées  pendant  l'hi- 
ver de  la  lumière  directe,  et  des  rayons 
solaires  ,  et  pendant  l'été  ,  ne  sont 
jamais  fatiguées  par  l'ardeur  de  ces  mêmes 
rayons. 

Dans  le  haut  de  ma  serre  contre  le  mur 
du  fond,  sont  trois  rangs  de  tablettes  char- 
gées de  50  pots  de  plantes  grasses,  en 
exemplaires  de  l'âge  de  18  à  20  ans;  ces 
plantes  se  trouvent  si  bien  de  l'influence 
d'une  lumière  directe  qui  n'est  interrom- 
pue que  par  les  nuits,  que  cette  année  le 
8  de  mars,  les  Cereus  flagelliformis  et 
(eptophis  montraient  leurs  premières 
fleurs.  Le  15  du  même  mois  a  vu  la  flo- 
raison des  Mamillaria  Galeollii ,  pyro- 
cephala  etc., de  VEchinopsis  Decaisneuna, 
de  VEchinocactusEyriesii,  etc.,  etc.;  il  en 
était  de  même  en  1860;  et  cependant, 
n'ayant  pas  dans  ma  serre  des  piaules  de 
haute  serre  chaude,  lorsque  les  gelées  ne 
se  font  plus  sentir,  on  cesse  d'allumer  tous 
les  jours  le  feu  du  thermosiphon. 

Ainsi  plus  de  toiles,  plus  de  paillassons, 
plus  de  temps  perdu  pour  la  manœuvre 
de    tous    ces    embarras  ;    diminution    des 


frais   de 


chauffage, 


meilleure   santé   des 


84 


MISCELLAXEES. 


plantes,  plus  de  tranquillité  d'esprit  pour 
les  jardiniers;  les  horticulteurs-praticiens 
apprécieront  mieux  que  personne  les  avan- 
tages de  ce  système. 

On  objecte  que  les  vitres  ne  pou- 
vant être  lavées  intérieurement,  la  pous- 
sière et  la  crasse  obscurciront  tellement 
les  verres  que  les  plantes  n'auront  plus 
une  lumière  suffisante. 

Cette  objection  n'a  de  valeur  que  dans 
l'esprit  de  ceux  qui  la  font,  clic  n'existe 
pas  dans  les  faits.  Depuis  trois  ans  que  ma 
serre  estainsi  faite,  les  vitres  n'ont  pas  leur 
première  netteté,  il  est  vrai,  mais  elles  ont 


une  clarté  plus  que  suffisante,  puisque  je 
suis  obligé  de  la  modifier  dès  la  mi-mars. 
Si  d'ailleurs  l'obscurité  se  réalisait,  il  n'y 
aurait  pas  impossibilité,  sans  de  grands 
frais,  de  laver  les  vitres.  La  véritable  ob- 
jection pour  plusieurs  est  dans  l'augmen- 
tation de  la  dépense  de  premier  établisse- 
ment. Elle  est  moins  forte  qu'on  ne  le  sup- 
pose; mais  ma  lettre  est  déjà  assez  longue 
pour  ne  pas  l'allonger  encore  par  d'autres 
détails. 


Lusex,  29  mars  1801. 


de  Valdreuze. 


1257.   {Suite.)   LE  JAPON.  -  VOYAGE    DE    M.  J.  G.  VEITCH. 


Yeddo,  la  capitale  de  l'Empire  japonais, 
assise  au  fond  d'une  immense  baie  du 
Grand  Océan,  à  l'embouchure  de  la  Ton- 
gawa,  est  remarquable  à  la  fois  par  son 
étendue,  sa  nombreuse  population,  une 
excessive  propreté  jointe  à  un  mouvement 
commercial  et  industriel  assez  vif,  et  sur- 
tout par  ses  plantations  et  ses  vastes  jar- 
dins qui  dérobent  la  ville,  au  sein  de  la 
ville  même,  et  lui  donnent  un  cachet  tout 
particulier;  ce  n'est  point  la  ville  qui  fait 
irruption  dans  les  champs,  c'est  au  con- 
traire la  campagne  qui  s'efforce  de  répan- 
dre dans  la  cité  ses  rizières  et  ses  riantes 
avenues  d'arbres  toujours  verts.  M.  J.  G. 
Veitch  a  eu  le  privilège  d'y  passer  presque 
tout  le  mois  de  novembre  18G0;  dans  ses 
trois  dernières  lettres  publiées  par  le  Gar- 
ileners'  Chronicle  et  que  nous  résumons, 
le  voyageur  donne  des  détails  non  moins 
intéressants  que  ceux  que  nous  avons  déjà 
reproduits. 

10.  —  C  novembre  1800.  —  «  Yeddo 
est  une  ville  d'une  extrême  beauté;  quel- 
ques-uns des  bâtiments  qu'elle  renferme 
sont  aussi  magnifiques  qu'il  y  en  a  en 
Europe;  toutes  les  rues  et  les  places  publi- 
ques sont  d'une  propreté  parfaite  ;  jamais 
je  n'ai  vu  d'endroit  plus  propre.  Les  ave- 
nues et  les  promenades,  aussi  bien  du  voi- 
sinage que  de  la  ville  même,  sont  fort 
belles,  et  on  ne  les  trouverait  point  dépla- 
cées aux  abords  de  Londres.  Ce  qu'il  y  a 
«le  déplorable,  c'est  toujours  ce  sentiment 
hostile  du  monde  officiel,  et  tôt  ou  tard,  je 
le  crains,  de  là  on  nous  suscitera  des  diffi- 
eultés  avec  le  Japon. 

Le  peuple  sympathise  fort  bien  avec  les 
étrangers  et  ne  demanderait   pas    mieux 


que  de  procurer  tout  le  confort  désirable  ; 
mais  à  cause  du  contrôle  des  fonction- 
naires, nous  sommes  obligés  souvent  de 
payer  un  prix  quadruple  pour  les  objets 
que  nous  voulons  acquérir,  et  toujours  le 
double  au  moins  de  ce  que  paient  les 
japonais  eux-mêmes.  Si  vous  devez  faire 
confectionner  une  chose  dont  ils  ne  com- 
prennent pas  l'emploi,  ils  se  refuseront 
à  l'exécuter  de  crainte  que  cela  ne  vienne 
à  leur  être  nuisible.  Personne  ici  ne  peut 
mettre  en  vente  des  articles  qui  n'aient 
été  au  préalable  examinés  à  l'entrée  par 
des  agents  du  gouvernement,  lesquels 
fixent  le  prix  qu'on  en  demandera.  Nous 
ne  devons  pas  songer  à  aller  au  magasin 
en  personne;  cela  serait  impossible;  dès 
que  nous  entrons,  on  enjoint  aux  mar- 
chands de  ne  rien  nous  vendre.  Il  y  a  une 
couple  de  jours  j'envoyai  chercher  quel- 
que papier.  L'un  de  nos  domestiques, 
un  Japonais,  en  avait  acheté  pour  lui- 
même  CO  feuilles  pour  1  penny;  or  il  me 
fallait  du  même  papier,  mais  on  vint  me 
dire  que  les  étrangers  devaient  payer  2 
pence  et  je  ne  pus  l'obtenir  à  moins.  De 
tout  cela  il  ne  faudrait  pas  conjecturer 
que  nous  courions  le  moindre  danger  ;  je 
n'entre  dans  ces  détails  que  pour  vous 
faire  mieux  comprendre  les  sentiments  des 
employés  de,  l'État,  lesquels  prétendent 
néanmoins  être  toujours  nos  meilleurs 
amis.   » 

M.  Veitch  annonce  ensuite  que  son 
séjour  momentané  au  Japon  tournera 
bientôt  vers  sa  fin;  qu'il  lui  faut  emballer 
encore  ce  qu'il  a  recueilli  de  plantes  et  de 
graines  à  Yeddo  et  dans  son  voisinage 
immédiat;  qu'il  retournera  ensuite  à  Nan- 


EVELYNA       CARAVATA         Lindl 


83 


1127. 


EVELYM  CARAVATA, 


LINDL. 


Orehidacece. 


CIIARACT.  GENER.  —  Evelyxa,  Poepp.  —  Pe- 
rigoiiii  foliota  exteriora  ereeta,  libéra  ;  inleriora 
subsequalia.  Labellum  cura  pede  columnœ  conti- 
iii. mu.  circa  camdrm  convolulum,  obcordatum, 
basi  saccata  bicallosum,  diseo  nudum.  Coluwna 
ovario  continua,  basi  parum  producla,  sem itères, 
clavata,  medio  antiee  processu  brevi  aucta.  An- 
Ihera  terminalis,  bilocularis,  loculis  incomplète 
quadriloculocellatis.  Pollinia  8,  collaleralia,  basi 
qualernatim  subcohœrentia.  —  Herba;  peruvianœ 
[Americcc  Iropiew);  caulibus  vaginatis,  foliosis; 
floribus  tpicalis  v.  subcapitalis ,  imbricato-brae- 
leulis.  Endl. 

CIIARACT.  SPECIF.  —  piloso-hispida,  spicis 
capitalis,  labelii  lobo  medio  longe  cilialo. 


SYNONYMIA  :  EvelynaCarava<a,LiNBi.  Fol. 
orchid.,  lib.  V.pag.'J  (vid.  annotât,  sub  Sobralia). 
—  Hook.  in  But.  Mug.,  tab.  5141,  icon.  hic  ite- 
rata.  —  Ch.  Lem  ,  in  lit.  Iiorl.,  VI,  mise.  93.  — 
C.  Kocn,  Wochenschrift,  1S00,  N°  3,  p.  20.  — 
Funck,  in  Journ.  d'Iiort.  pral.,  1859,  p.  208. 

•  hui'iim  (iniun.  Aube..,  Guian. ,  v.  2- 
p.  816,  t.  520. 

«  »  lllltllll  AI  IIIUNI  II  AI,  WlLLD.,  Sp.  PL,  V.  4. 
p.  Si. 

SOHnAI.il?    ClRAVATA,    Ll.NDL.,     GcH.     Ct    Sjt. 

Orchid.,  p.  177. 

Etelika  i  i  i-i  ■»  \ .  Rciid.  fil.  (in  llumbr.  Gia-l 
Zcil.,  1859?). 


Feu  Hcrmann  Kegel ,  ancien  jar- 
dinier en  chef  du  jardin  botanique  de 
Halle-sur-Saale,  explora  autrefois  à 
nos  frais  la  Guiane  hollandaise. 

C'est  de  ce  pays  qu'il  nous  fit  parve- 
nir des  exemplaires  de  YEvelyna  Cara- 
vata.  Atiblct  qui  l'a  trouvée  précédem- 
ment clans  la  Guiane  française  l'a  publiée 
(/.  c.)  sous  le  nom  de  Serapias  Cara- 
vata  et  en  a  donné  une  figure.  Enfin 
feu  le  Dr  M.  Fadyen  en  a  envoyé  à  sir  i 

Explication  des  flgiircs  :   1.  Sommet  d'une  feuille.  —   2.  Fleur  et  bractée.  —  3.  Labelle  vu  de 
dessus.  —  i.  Colonne  et  anthère.  —  5.  Masses  polliniques  :  figures  grossies. 


William  Ilooker  des  spécimens  séchés  et 
collectés  par  lui  dans  la  Jamaïque. 

Elle  croit  dans  le  détritus  qui  se 
forme  aux  bifurcations  des  arbres  et  s'y 
élève  à  un  pied  tle  hauteur  environ;  ses 
feuilles  larges,  longuement  acuminées  , 
sont  tout  plissées.  Ses  fleurs  d'un  beau 
jaune,  sont  ornées  de  grandes  bractées 
roses  qui  en  augmentent  le  mérite. 
L.  VII. 


gasaki  afin  d'y  réunir  ce  qu'il  y  a  laissé, 
puis  d'expédier  le  tout  à  Hong-Kong  où  il 
compte  s'embarquer  lui-même  pour  re- 
tourner en  Europe.  En  somme  son  voyage 
aura  été  intéressant  aussi  bien  qu'agréa- 
ble, et  plus  heureux  qu'il  n'eût  osé  l'es- 
pérer. Ses  amis  ont  été  pour  lui  pleins 
d'obligeance  ;  il  rend  particulièrement 
hommage  à  M.  Alcock,  à  qui  il  est  rede- 
vable de  son  excursion  au  Fusi  Yama  et 
de  son  séjour  actuel  à  Yeddo. 

11.  —  14  novembre  1800.  —  C'est  chez 
le  consul-général  que  M.  Veitch  est  main- 
tenant descendu,  ct  il  est  heureux  de 
pouvoir  lui  être  agréable  en  établissant  à 
la  légation  un  jardin  maraîcher  d'après 
les  mélhodes  anglaises.  «  La  légation  bri- 
tannique, dit-il,  occupe  l'un  des  temples 
les  plus    vastes  de    Yeddo;    le    bâtiment 


est  entouré  d'un  jardin  et  d'un  bocage 
fort  beaux  et  très-ctendus.  Plusieurs  des 
arbres  qui  en  font  l'ornement,  produisent 
le  plus  bel  effet;  ce  sont  des  érables,  des 
pins,  des  chênes  toujours  verts,  le  Scdis- 
buria  adiantifolia ,  des  camellias,  etc. 
VAralia  Sieboldi  y  croit  d'une  manière 
extrêmement  luxuriante.  Ce  site,  dans  son 
ensemble,  est  un  des  plus  beaux  qu'il  soit 
possible  de  voir.  En  arrivant  ici  ,  j'ai 
trouvé  un  appartement  splcndide  qui  me 
rappelait  ma  pairie  et  ce  confort  qu'on  ne 
rencontre  réellement  qu'en  Angleterre. 
Vous  sauriez  à  peine  vous  imaginer  le 
plaisir  qu'on  éprouve  à  posséder  un  logis 
confortable,  après  avoir  voyagé  sur  terre 
et  sur  mer  durant  tant  de  mois  d'une 
fatigue  continuelle.  M.  Alcock  a  mis  un 
cheval  à  ma   disposition  et  nous  sortons 


86 


MISCELLANEES. 


tous  les  jours,  accompagnés  d'une  garde 
d'officiers  japonais. 

Yeddo  est  une  ville  admirable  et  paraît 
avoir  de  20  à  25  milles  de  circuit,  sans 
compter  les  immenses  faubourgs  qui  l'en- 
vironnent de  toutes  parts  (1).  De  tout  ce 
qu'on  a  raconté  de  cette  belle  place,  rien 
n'est  exagéré.  Les  avenues  et  les  prome- 
nades d'alentour  sont  magnifiques;  de 
superbes  bouquets  d'arbres  se  montrent 
partout;  les  champs  de  riz  s'étendent 
jusque  dans  l'intérieur  de  la  ville,  souvent 
même  dans  son  centre  aucune  habitation 
n'est  visible  et  l'on  n'aperçoit  que  des  ar- 
bres et  des  arbustes  revêtant  les  collines 
d'une  riche  végétation.  Toutefois,  les  res- 
trictions qui  pèsent  sur  les  moindres  dé- 
inarches  des  étrangers,  sont  trop  grandes 
pour  que  je  puisse  me  promener  partout 
en  toute  liberté,  et  il  ne  serait  pas  prudent 
de  se  hasarder  à  le  faire.  11  est  bien  contra- 
riant de  passer  dans  nos  excursions  à  côté 
d'arbres  et  d'arbustes  chargés  de  semences 
et  de  ne  pas  pouvoir  en  cueillir.  Par  ce 
motif  il  faut  que  je  me  serve  de  gens  du 
pays  que  je  charge  de  [n'apporter  des  grai- 
nes et  des  plantes.  J'espère  visiter  prochai- 
nement avec  M.  Alcock  quelques  grands 
jardins  de  Yeddo;  je  m'attends  à  y  trouver 
bien  de  jolis  végétaux.  » 

M.  Veitch  signale  ensuite  la  présence  à 
Yeddo  d'une  mission  prussienne  chargée 
d'obtenir  un  traité  avec  le  Tycoon.  Il  dit 
que  dans  ses  relations  avec  les  Japonais, 
il  se  tire  assez  bien  d'affaire.  Le  climat  est 
beau  et  le  temps  favorable;  on  n'a  pas  en 
ce  moment  ces  vents  d'Est,  ces  bises  hor- 
ribles dont  on  souffre  souvent  beaucoup  à 
celte  saison  de  l'année.  Un  dernier  point 
que  rapporte  celte  lettre  est  assez  piquant  : 
une  feuille  satirique  japonaise,  dans  un 
numéro  paru  depuis  l'ascension  au  Fusi 
Yama,  dont  il  a  été  parlé  précédemment, 
a  publié,  sous  le  titre  de  Gazette  illustrée 
du  Fusi  Yama,  une  série  de  caricatures, 
où  chacun  des  étrangers,  depuis  le  Consul- 

(1)  Suivant  Thunberg,  elle  avait  lors  de  ses 
voyages,  1772  et  1776,  %i  lieues  de  circonférence. 
Ce  botaniste  aura  probablement  compris  aussi  1rs 
faubourgs;  car  rien  n'autorise  à  admettre  que 
l'enceinte  serait  amoindrie.  Quant  à  la  population, 
les  géographes  aussi  bien  que  les  voyageurs  sont 
également  en  désaccord.  Pour  les  Japonais,  elle 
serait  de  1U  millions  ;  les  géographes  l'évaluent  à  1 
million  ;  des  voyageurs  la  portent  à  '1  millions. 

Em.  R. 


général  jusqu'au  botaniste,  ont  pu  aisément 
se  reconnaître.  M.  Veitch  y  est  représenté 
portant  sur  le  dos  une  caisse  d'où  s'échap- 
pent dans  tous  les  sens  diverses  sortes  de 
végétaux.  Ce  seul  fait  ne  démontre-t-il 
pas  un  certain  progrès,  un  trait  de  ressem- 
blance avec  la  civilisation  européenne  ? 

12.  —  20  novembre  18C0.  —  C'est  à 
cette  date  que  notre  explorateur  quitte  la 
capitale  du  Japon  pour  retourner  à  Kana- 
gawa,  emportant  un  nombre  considérable 
de  plantes  variées,  qu'il  a  emballées  dans 
une  dixaine  de  caisses  Ward.  A  Kana- 
gawa  il  aura  à  ajouter  plus  encore.  «  De 
ce  dernier  endroit,  continuc-t-il ,  je  me 
rends  à  Nangasaki,  pour  y  reprendre  les 
plantes  que  j'y  ai  laissées,  poursuivre  ma 
route  sur  Hong-Kong  et  partir  pour 
l'Angleterre.  Combien  je  désire  pouvoir 
débarquer  pour  Londres  mes  collections, 
telles  qu'elles  sont  actuellement  !  J'ai 
trouvé  dans  un  des  jardins  de  Yeddo  une 
fougère  arborescente,  probablement  nou- 
velle, et  qui  à  coup  sûr  viendra  bien 
parmi  nos  fougères  de  serre  froide,  si 
toutefois  elle  n'est  pas  d'une  rusticité 
assez  grande  pour  résister  en  plein  air. 
J'en  ai  obtenu  deux  exemplaires,  l'un  de 
deux  et  l'autre  de  quatre  pieds  de  lige. 

Mon  séjour  à  Yeddo  a  été  extrêmement 
agréable  ;  j'ai  vu  une  bonne  partie  de  la 
ville  et  des  campagnes  environnantes.  Les 
japonais  sont  certainement  un  peuple  Irès- 
élrange  ;  mais,  j'oserais  en  être  garant, 
tôt  ou  tard  il  nous  faudra  renoncer  à  toutes 
relations  avec  eux,  ou  tout  au  moins  nous 
attendre  à  des  différends.  Il  est  impossible 
de  voyager  à  l'intérieur  n'importe  dans 
quelle  direction  et  les  difficultés  ne  font 
que  s'accroître  de  jour  en  jour.   » 

Certes  les  japonais  se  tiennent  dans  une 
réserve  extrême;  les  querelles  intestines 
des  occidentaux  dans  cet  empire  ne  suffi- 
raient-elles pas  à  l'excuser  suffisamment? 
Du  reste  nous  aimons  à  avoir  foi  dans 
l'avenir.  31.  J.  G.  Veilch  a  été  plus  avant 
dans  l'intérieur  qu'aucun  autre  voyageur 
européen;  il  a  même  pu  gravir  la  Mon- 
tagne-Sainte! D'autres  encore  pourront  y 
aller  après  lui.  Pourquoi  n'y  aurait-il  point 
place  à  cet  espoir  que  grâce  aux  progrès 
de  la  civilisation  un  jour  viendra  où  toutes 
ces  entraves  auront  disparu  sans  retour? 

Em.  R. 


MISCELLANEES. 


87 


t  1293.  DE  LA  PUISSANCE  DES  VOLCANS. 


»  Le  volcan  péruvien  le  Cotopaxi  a  lancé, 
en  1758,  des  masses  rocheuses  à  trois  mille 
pieds  au-dessus  de  son  cratère.  Le  bruit  de 
l'éruption  de  1744  a  été  tel  qu'il  a  été. 
entendu  à  une  distance  d'environ  six  cents 
milles.  En  1797,  le  cratère  de  Tunguragua, 
un  des  grands  pies  des  Andes,  a  versé  des 
torrents  de  boue  qui  ont  barré  des  rivières, 
formé  des  lacs  et  ont  déterminé  dans  les 
vallées  des  dépôts  de  six  cents  pieds  d'épais- 
seur. L'éruption  du  Vésuve  qui,  en  1757, 
a  déterminé  l'envahissement  de  Torrc  del 
Greeo,  a  expulsé  trente-trois  millions  six 
cent  mille  pieds  cubes  de  matière  solide, 
et,  en  1794,  quand  Torre  del  Greco  a  été 
visité  pour  la  seconde  fois  par  le  fléau,  la 
masse  de  lave  expulsée  a  été  de  quarante- 
cinq  millions  de  pieds  cubes.  En  1679, 
l'Etna  a  expulsé  de  la  matière  liquide  qui 
a  couvert  quatre-vingt-quatre  milles  carrés 


et  qui  mesurait  cent  millions  de  pieds 
cubes.  Les  sables  et  les  scories  ont  formé 
le  Monte-Rossi,  près  Rirolosi,  un  cône 
de  deux  milles  de  circonférence  et  de 
quatre  mille  pieds  de  haut.  L'éruption  de 
l'Etna,  en  1810,  a  projeté  une  telle  quan- 
tité de  matières  que  le  niveau  de  la  lave  a 
monté  d'un  mètre  chaque  jour  pendant 
neuf  mois,  et  que  la  matière  n'a  été  parfai- 
tement froide  et  solide  que  dix  ans  après 
l'éruption.  L'Etna  a  expulsé  plus  de  vingt 
fois  l'équivalent  de  sa  propre  masse.  Le 
Cotopaxi  a  projeté  un  bloc  de  cent  neuf 
mètres  cubes  de  volume  à  une  distance  de 
neuf  milles.  Le  Sumbawa,  en  1815,  lors 
de  la  plus  terrible  éruption  dont  on  se 
souvienne,  a  envoyé  ses  cendres  jusqu'à 
Java,  distant  de  trois  cents  milles,  et  sur 
douze  mille  personnes  qui  habitent  la  ville, 
vingt  seulement  ont  pu  s'échapper,  i 

(Récréative  Science.) 


t  1294.  QUELLE  EST  LA  PATRIE  PRIMITIVE  DU  MELON? 


Les  savants,  les  botanistes,  ont  beau- 
coup disputé  sur  la  patrie  originaire  du 
Melon;  la  plupart  prétendent  la  trouver 
dans  les  environs  du  Caucase  et  de  la  mer 
Caspienne;  Willdcnow  va  même  jusqu'à 
dire  que  c'est  le  pays  des  Calmouks;  mais 
non  seulement  ils  n'allèguent  aucune 
preuve  de  leur  opinion ,  ils  oublient  encore 
que  le  Melon  est  de  sa  nature  beaucoup 
trop  frileux  pour  pouvoir  croître  sponta- 
nément dans  ces  divers  pays,  où  l'hiver  est 
souvent  fort  rigoureux.  Tout  en  lui  an- 
nonce un  tempérament  éminemment  tro- 
pical ;  c'était  donc  dans  des  climats  tout 
chauds  qu'il  fallait  en  chercher  l'origine. 
Aujourd'hui  il  ne  saurait  plus  y  avoir  de 
doutes  à  ce  sujet;  c'est  l'Inde  qui  a  donné 
le  Melon  à  la  Perse,  à  la  Turquie  et  à 
l'Europe,  l'Inde  où  il  existe  encore  à  l'état 
sauvage,  mais  où  les  botanistes  ne  l'ont 
point  reconnu,  tant  il  y  ressemble  peu 
à  ces  excellentes  variétés  que  nous  culti- 
vons sous  les  noms  de  Cantaloups,  Melons 
brodés,  suerins,  etc.  Plusieurs  années  d'ob- 
servations suivies  sur  des  Melons  de  toute 
race  et  de  toute  provenance  nous  permet- 
tent aujourd'hui  d'affirmer  le  fait,  mais 
nous  ne  voulons  pour  le  moment  en  appor- 
ter d'autre  preuve,  que  le  témoignage  d'un 
voyageur  digne  de  foi ,  ancien  officier  de 


l'armée  anglaise  dans  l'Inde,  aujourd'hui 
amateur  d'horticulture  et  lecteur  assidu  du 
Gardeners'  Ckronicle.  Voici  ce  qu'il  écri- 
vait, en  1857,  dans  cet  excellent  journal 
(p.  153),  sous  ce  titre  :  The  Melon  in 
India  : 

<t  C'est  une  circonstance  assez  curieuse 
que  bien  que  le  Melon  soit  originaire  de 
l'Inde,  ou  que  du  moins  il  y  croisse  à  l'état 
sauvage,  sa  culture  y  a  cependant  les  carac- 
tères d'une  culture  exotique,  en  ce  sens 
qu'elle  se  fait  dans  une  saison  de  l'année 
où  il  ne  végète  pas  naturellement,  et  cela 
par  l'excellente  raison  que  le  sol  y  est,  à 
cette  époque,  tellement  sec  et  aride,  que 
sa  graine  ne  peut  pas  même  germer,  ou  que 
si,  par  l'effet  d'une  légère  pluie  qui  mouil- 
lerait la  surface  de  la  terre  ,  elle  entrait  en 
germination,  la  jeune  plante  ne  larderait 
pas  à  périr  desséchée.  Après  avoir  appris 
que  ces  observations,  autant  que  j'ai  pu  les 
faire,  s'appliquent  à  la  partie  occidentale 
de  l'Inde,  je  dirai  que  le  Melon  s'y  pré- 
sente sous  trois  états,  savoir  :  1°  à  l'étal 
sauvage:  je  l'ai  trouvé  tel  dans  des  localités 
arides  et  presque  stériles  où  il  existe  à  peine 
d'autres  traces  de  végétation.  11  sort  de 
terre  en  juin  ou  juillet,  à  l'époque  de  la 
moisson ,  c'est-à-dire  au  commencement 
de  la  saison  pluvieuse;  ses  rameaux  s'éten- 


88 


MISCELLANEES. 


dent  bientôt  sur  le  sol;  il  fleurit  et  donne  i  une  saison  si  sèche,  les  cultiver  que  lu 
ses  fruits  en  septembre.  Les  plus  beaux  où  leurs  racines  trouveront  de  l'humidité  : 
échantillons  que  j'aie  vus  de  ces  Melons  presque  universellement  c'est  dans  le  gra- 
sauvages  étaient  de  la  grosseur  d'un  œuf  i  vier  des  ruisseaux,  alors  presque  à  sec, 
de  canne;  ils  sont  de  forme  oblongue,  !  et  dans  la  partie  du  lit  que  l'eau  a  aban- 
d'un  jaune  vif,  lisses,  sans  côtes;  au  mo-  |  donnée,  qu'on  établit  les  plantations.  Il 
nient  de  leur  maturité  ils  exilaient  une  I  n'y  a  pas  que  je  sache  d'autre  préparation 
légère  odeur  de  Melon;  leur  chair  est  !  du  sol  que  celle  qui  consiste  à  le  niveler, 
blanchâtre,  peu  épaisse,  quelque  peu  |  tout  en  l'élevant  un  peu  au-dessus  du 
aigrelette  comme  celle  du  concombre  et  à  i  niveau  de  l'eau,  afin  que  les  racines   n'y 


peine  sensiblement  sucrée.  —  2"  Cultivé 
dans  la  saison  naturelle,  c'est-à-dire  pen- 
dant la  saison  des  pluies,  mais  alors  avec 
très-peu  de  soins,  et  en  quelque  sorte 
abandonné  à  lui-même  dans  les  jardins  et 
dans  les  champs.  Les  caractères  qu'il  pré- 
sente, dans  ce  second  cas,  sont  de  donner 
des  fruits  de  taille  moyenne,  rarement  ou 


soient  pas  noyées,  tout  en  atteignant  la 
couche  humide.  Les  plantes  trouvent  évi- 
demment assez  de  substances  nutritives 
organiques,  et  minéralogiqucs,  déposées 
là  par  les  eaux,  pour  pouvoir  s'y  alimen- 
ter, car  elles  y  viennent  parfaitement.  On 
les  met  en  lignes,  une  à  une,  à  deux  ou 
trois  pieds  de  distance  en  tout  sens;  lors- 


peut-ètre  jamais  très-gros,  mais  dont  la  |  qu'elles  ont  pris  un  peu  de  force,  le  culti- 
forme,  la  couleur  cl  la  surface  de  la  peau  valeur  indigène  l'ail  autour  du  pied  de 
varient  considérablement.  Ces  fruits  exha-  chacune  de  petites  excavations  dans  les- 
lent  une  forte  odeur  de  Melon  à  la  inatu-  quelles  il  met  une  poignée  de  fumier, 
rite;  la  chair  en  est  blanche  ou  faiblement  ordinairement  de  la  colombinc,  qui  est 
rougcàtre,  tantôt  ferme,  tantôt  pâteuse,  l'engrais  préféré,  puis  il  les  rehausse 
mais  jamais  fondante  comme  elle  l'est  avec  du  gravier.  Voilà  à  quoi  se  borne  la 
dans  les  Melons  cultivés  à  contre-saison.  !  culture  du  Melon  dans  l'Inde;  mais  aussi 
Un  caractère  qui  leur  est  commun,  et  cela  le  produit  en  est  généralement  peu  consi- 
sans    aucune    exception,    c'est    l'absence  j  dérablc.   Comme  de  plus  on  entreplante 


presque  totale  de  sucre  dans  leur  chair, 
ce  qui  lient  vraisemblablement  à  la  grande 
humidité  dont  l'air  est  saturé  pendant 
tout  le  temps  de  leur  culture,  car  les 
mêmes  graines  qui  produisent  au  mois  de 
mai  des  Melons  très-sucrés  et  tout-à-fait 
supérieurs,  en  donnent  d'absolument  insi- 
pides au  mois  de  septembre.  —  5°  Enfin, 
cultivé  artificiellement  et  forcé,  comme 
diraient  les  jardiniers,  pendant  la  saison 
sèche  et  chaude,  c'esl-à-dirc  du  mois  de 
février  au  mois  de  mai,  ce  qui  est,  dans 
l'Inde,  la  vraie  saison  horticole  pour  cette 
plante.  Celte  fois  on  en  récolte  de  toutes 
les  tailles,  les  uns  sont  excessivement 
petits,  les  autres  sont  énormes;  ils  offrent 
de  même  loules  les  modifications  de  for- 
mes, de  teintes  et  de  qualités  ;  on  en  voit 
de  ronds  et  de  longs,  de  lisses  et  de 
brodés,  à  côtes  ou  sans  côtes  ;  demi  colorés 
et  de  marbrés,  etc.  Il  en  est  qui  sont  très- 
parfumés,  d'autres  qui  sont  complètement 
inodores;  la  chair  en  est  blanche,  ver- 
dàtre,  jaune,  orangée  ou  rouge;  tantôt 
à  peine  différente  pour  la  saveur,  de  celle 
du  concombre;  tantôt  de  qualité  moyenne, 
quelquefois  d'une   excellence   incompara 


les  Melons  et  les  concombres,  l'hybrida- 
tion des  uns  par  les  autres  doit  se  faire 
sur  une  grande  échelle,  et  c'est  à  cela  sans 
doute  qu'il  faut  attribuer  l'insipidité  d'un 
grand  nombre  des  premiers.  On  ne  peut 
certainement  pas  en  voir  la  cause  dans  le 
climat  ou  dans  l'imperfection  de  la  culture, 
puisque  les  Melons  de  première  qualité, 
comme  ceux  de  la  dernière  sont  récoltés 
par  les  mêmes  planches  et  par  les  mêmes 
procédés;  il  faut  donc  bien  admettre  que 
ce  résultat  provient  d'un  mauvais  choix 
des  graines  et  du  mélange  des  mauvaises 
races  avec  les  bonnes.  J'ai  vu  aussi  le 
Melon  cultivé  dans  le  lit  des  mares  dessé- 
chées et  y  produire  des  fruits  exquis.   » 

Celle  note  est,  à  notre  avis,  fort  inté- 
ressante, car  outre  qu'elle  nous  montre 
clairement  le  lieu  d'origine  du  melon,  elle 
nous  fait  voir  à  quoi  tiennent  ces  éton- 
nantes différences  de  qualités  que  tout  le 
monde  y  connaît.  Abandonné  à  lui-même 
ou  croissant  spontanément  dans  sa  saison 
naturelle,  le  melon  ne  donne  que  des 
fruits  insipides,  mais  il  en  donne  d'excel- 
lents quand  il  est  cultivé  à  contre-saison  et 
que  le   terrain  est  additionné   d'engrais. 


ble.  Un  comprend  qu'on   ne  puisse,   dans  '  C'est  assez  nous  dire  que  les  variétés  de 


^m^ 


8!) 


M28—  1*29. 


RHODODENDRON 


(VAR.) 


ROLLISSON   AND  SONS. 


Parmi  les  Rhododendrons  rustiques 
qui  ont  été  produits  en  Angleterre,  figure 
le  Rh.Stamfordianum  que  nous  devons 
à  MM.  Wm  Rollisson  and  Sons.  Il  est 
dans  le  genre  du  Rh.maculalum  nigrum: 
pourpre  clair,  macule  très-noire,   large 


tache  toute  noire  et  d'une  seule  pièce 
au  has  de  l'impériale. 

La  figure  ci-contre  est  la  copie  fidèle 
de  la  peinture  que  nous  a  remise 
M.  William  Bull  voyageant  à  cette  épo- 
que pour  l'Établissement  susdit.  L.  VII. 


choix  de  nos  jardins,  si  fondantes,  si  par- 
fumées et  si  sucrées,  sont  des  produits 
tout  artificiels,  nés  d'une  culture  raffinée 
et  conservés  par  la  sélection  scrupuleuse 
des  graines.  Nous  ne  pouvons  pas  admet- 
tre, avec  l'auteur  de  la  note,  que  le  con- 
combre, espèce  botanique  toute  différente, 
puisse  altérer  le  Melon  par  voie  d'hybri- 
dation, mais  l'expérience  démontre  tous 
les  jours  que  les  races  inférieures  de 
Melons  se  croisent  très-facilement  avec 
les  bonnes  et  qu'elles  sont  pour  ces  der- 
nières la  cause  d'une  dégénérescence  ra- 
pide. 11  n'y  a  pas  lieu,  comme  on  le  voit, 
de  s'étonner  si  les  botanistes  n'ont  jamais 
rencontré,  dans  la  nature,  des  Melons 
Cantaloups  ou  seulement  des  Melons  bro- 


dés; ils  n'y  trouvent  pas  non  plus  des 
choux-fleurs  ni  des  choux-cabus,  formes 
également  artificielles,  mais  dont  le  type 
sauvage  n'en  existe  pas  moins  sur  les  côtes 
de  l'Océan.  II  en  est  de  même  du  Melon  , 
sa  forme  sauvage  est  commune  dans  l'Inde; 
mais  elle  est  assez  différente  de  nos  races 
de  Melons  domestiques  pour  qu'on  ne  l'ait 
pas  reconnue.  En  définitive,  c'est  elle  qui 
a  été  décrite,  par  les  botanistes,  sous  les 
noms  de  Cucumis  pnbescens,  C.  turbina- 
lus  et  C.  maderaspalensis,  ainsi  qu'on 
peut  s'en  convaincre  en  parcourant  les 
herbiers  de  l'Inde.  Nous  reviendrons  quel- 
que jour  sur  l'histoire  de  cet  intéressant 
végétal.  Ndh. 


f  1295.  SCHOMBURGK  A  SIAM 

Sir  Robert  Schomburgk,  dont  on  con-  .  sur  un  rocher  l'empreinte  du  pied  de 
nait  les  travaux  sur  la  Guiane  anglaise,  Gautama,  empreinte  que  fit  ce  dernier  en 
continue  ses  tentatives  pour  pénétrer  dans  enjambant  de  Rabat  (Siam)  au  pic  d'Adam 
l'intérieur  du  royaume  de  Siam.  Dans  une  '  (Ceylan) 


de  ses  lettres,  il  dit  que  le  roi  est  très- 
désireux  de  nouer  des  relations  commer- 
ciales avec  l'Europe,  qu'il  est  arrivé  un 
vapeur  hollandais  à  bord  duquel  se  trouve 
un  plénipotentiaire  ayant  pouvoir  de  con- 
clure un  traité  de  commerce. 

Une  ambassade  prussienne  est  venue 
dans  le  même  but,  mais  les  ambassadeurs 
étant  pressés  de  continuer  leur  route  pour 
le  Japon,  le  roi  leur  a  fait  répondre  que 
comme  ils  avaient  jugé  à  propos  d'aller 
d'abord  au  Japon,  il  ne  pouvait,  par  suite 
de  devoirs  religieux  de  la  plus  haute 
importance,  les  recevoir  avant  le  mois  de 
mars. 

Ces  devoirs  religieux  sont  :  i°  de  rece- 
voir l'éléphant  blanc,  et  2°  d'aller  voir 

tome  iv,  2e  sème  (1850). 


Le  roi,  appelé  Sala,  est  occupé,  en  jan- 
vier et  février,  de  deux  cérémonies  très- 
importantes  dans  la  religion  bouddhiste. 
D'abord,  il  doit  déposer  sur  le  sommet  du 
temple,  dans  la  cité  sacrée  de  Phra-Bard, 
une  colonne  d'or,  puis  renfermer  les 
reliques  bouddhistes  dans  les  pagodes  du 
voisinage.  La  cité  sainte  est  située  à  soixan- 
te-dix lieues  de  Bangkok,  au  milieu  de 
forets  vierges;  le  roi,  voyageant  avec  sa 
famille  et  plusieurs  grands  dignitaires  de 
l'État,  a  choisi  la  saison  sèche  pour  son 
voyage.  La  seconde  cérémonie  est  la  grande 
réception  officielle  de  l'éléphaut  blanc  de 
Yasohouri,  qui  doit  arriver  à  Bangkok  au 
mois  de  février. 

(Le  Tour  du  Monde.) 

12 


90 


MISCELLANEES. 


t   1296.  BIBLIOGRAPHIE    HORTICOLE. 


le»  Arbre»,  par  G.  ScHACBT,  professeur  de  bota- 
nique ù  l'I  niversitè  de  Bonn.  —  Traduit  de 
l'allemand,  par  M.  Ed.  Mobrkn,  professeur  de 
botanique,  à  Liège.  —  Bruxelles,  Muquardt, 
Editeur. 

Les  sciences  naturelles  ne  peuvent  ren- 
dre les  services  qu'en  allend  l'esprit  réa- 
liste de  notre  époque,  elles  ne  peuvent 
atteindre  au  but  élevé  qu'elles  ont  néces- 
sairement en  vue,  si  ce  n'est  lorsqu'elles 
sont  présentées  sous  une  forme  claire,  har- 
monieuse, logique  et  intelligible.  Les  temps 
ne  sont  plus,  où  le  savant  n'écrivait  que 
pour  le  savant,  et  où  les  livres  de  science 
étaient  une  lettre  morte  pour  le  reste  de 
la  sociélé.  Aujourd'hui  le  public  réclame 
et  a  su  conquérir  le  droit  de  pouvoir  s'in- 
struire dans  les  sciences  naturelles  aussi 
bien  que  dans  la  littérature,  le  droit  de 
participer  aux  œuvres  élaborées  par  les 
savants;  et  ceux-ci  sont  entourés  d'estime 
et  de  considération,  gages  parfois  tardifs, 
mais  ton  jours  certains  de  la  reconnaissance. 
Pour  cela  il  faut  que  l'ouvrage,  qui  traite 
de  science  naturelle,  soit  écrit  dans  un 
style  net  et  compréhensible  pour  tous;  il 
faut  que  l'esprit  qui  y  domine,  se  déve- 
loppe graduellement,  comme  une  sympho- 
nie, et  conduise  le  lecteur  jusqu'au  bout 
sans  la  moindre  fatigue.  C'est  là  un  point 
que  Ilumboldt  n'a  jamais  perdu  de  vue  et 
auquel  il  fut  redevable  de  la  meilleure  part 
peut-être  de  sa  brillante  carrière. 

Le  livre  de  M.  Scbacht  répond  a  un  haut 
degré  à  ce  même  but  ;  il  est  à  la  fois  popu- 
laire et  savant.  La  première  édition  en 
parut  en  Allemagne  en  1853.  Dès  son  ap- 
parition, ce  livre  eut  à  lutter  avec  un  ou- 
vrage analogue,  parWigand,  et  portant  le 
même  titre.  Le  public  s'est  prononcé  eu 
laveur  de  l'œuvre  de  M.  Schacht,  par  le 


motif  qu'elle  ne  se  borne  pas  à  traiter  son 
objet  primordial,  mais  parce  qu'elle  s'étend 
en  outre  sur  l'analomie  et  la  physiologie 
des  végétaux  dont  les  forêts  sont  formées. 
Un  reste  dans  sa  méthode  l'auteur  s'est  placé 
à  un  point  de  vue  pratique,  ce  qui  rend  son 
livre  particulièrement  recommandable  à 
ceux  qui  s'occupent  de  sylviculture,  mais 
en  même  temps  les  botanistes  n'ont  pas 
manqué  de  reconnaître  que  l'ouvrage  de 
Schacht,  en  tant  que  livre  de  science,  oc- 
cupe un  des  premiers  rangs  dans  la  litté- 
rature botanique. 

Ce  sont  ces  considérations  qui  ont  pro- 
voqué l'heureuse  pensée  île  traduire  ebez 
nous  une  œuvre  éminemment  utile,  dont 
une  seconde  édition  avait  déjà  été  jugée 
nécessaire  en  Allemagne.  M.  Ed.  Morren, 
qui  manie  la  plume  avec  autant  de  simpli- 
cité que  d'élégance,  s'est  chargé  de  cette 
tâche  et  aura  rendu  par  là  un  service  réel 
à  bon  nombre  de  ses  compatriotes.  Le  tra- 
ducteur  a  bien  compris  que  M.  Schacht 
appartient  au  petit  nombre  des  botanistes 
qui  se  sont  affranchis  de  l'ancienne  routine 
scolastique  et  qui  s'efforcent  de  rendre  in- 
telligibles pour  tous,  des  faits  qui  n'étaient 
autrefois  que  mystère  et  ténèbres.  En  par- 
courant les  pages  de  ce  livre  on  se  sent 
conduit  sans  elfort  à  travers  les  sentiers  de 
la  science  et  l'on  trouve  finalement  encore 
que  l'arbre  aussi  forme  un  des  chaînons 
qui  relient  entre  eux  les  êtres  dans  l'ordre 
de  la  nature. 

Le  titre  du  livre,  qui  nous  parait  être 
calculé  sur  l'esprit  rêveur  et  romantique 
des  Allemands,  est  heureux  et  promet 
beaucoup;  niais  il  donne  en  réalité  bien 
plus  qu'il  ne  semble  promettre. 

Sciieidw. 


t  1297.   FÉCULE   D'ARUM   VULGARE 
On  a  remarqué  à  l'exposition  de  la  So 


ciélé  d'horticulture  de  Bergerac,  les  7,  8 
et  9  septembre  1800,  des  échantillons 
d'amidon  dWrum  vulgare  fabriqué  par 
M.  Chaull'aud   de  Caudéran,    près  de  Bor- 


deaux. Cet  amidon  peut,  dit-on,  remplacer 
celui  de  froment  et  devenir  d'un  emploi 
avantageux  dans  les  années  de  disette. 

(Annales  de  la  Société  d'horticulture 
de  Bergerac.) 


MISCELLANEES. 
t  1298.  LES  CUEILLE-FRUITS. 


Quand  oneslqiielquc 
peu  gastronome  e(  que 
l'on  aime  à  savourer 
des  fruits  véritablement 
bons,  il  ne  suffit  pas, 
comme  tant  d'amateurs 
novices  se  l'imaginent, 
de  posséder  un  beau  et 
grand  verger,  planté 
d'arbres  fertiles  et  vi- 
goureux, ou  des  murs 
bien  garnis  d'espaliers 
en  plein  rapport  et  en- 
tretenus avec  ce  luxe  de 
soins  et  d'attentions, 
que  les  arboriculteurs 
enthousiastes  de  la  nou- 
velle école  savent  leur 
prodiguer.  Ce  qui  est 
surtout  important,  c'est 
que  les  fruits  soient 
cueillis  à  l'époque  con- 
venable et  avec  toutes 
les  précautions  néces- 
saires, et  qu'ils  soient 
consommés  en  temps 
opportun.  Une  poire 
trop  mûre  perd  de  sa 
saveur,  et  sa  qualité 
laisse  autant  à  désirer 
que  celle  d'un  fruit 
cueilli  trop  tôt  cl  impar- 
faitement mûr.  Il  est  très-difficile  de  fixer 
d'une  manière  précise  le  moment  auquel 
un  fruit  doit  être  mangé.  C'est  une  alfaire 
d'appréciation.  Ici,  comme  dans  la  plupart 
des  opérations  essentiellement  pratiques, 
il  faut  du  tact  et  de  l'expérience;  ce  qui  ne 
s'acquiert  pas  du  jour  au  lendemain  et 
seulement,  comme  chacun  sait,  en  mettant 
la  main  à  la  pâte. 

D'une  autre  part,  la  manière  dont  on 
cueille  les  fruits,  exerce  non-seulement 
une  grande  influence  sur  leur  conserva- 
tion, mais  encore  sur  la  santé  et  sur  la  fer- 
tilité des  arbres  eux-mêmes.  Chez  les  ar- 
bres à  fruits  à  pépins,  notamment,  les 
branches  qui  portent  les  fruits  et  que  l'on 
nomme  bourses  ou  lambourdes,  peuvent 
continuer  à  produire  des  fleurs,  et  par 
suite  des  fruits.  Détruire  ou  endommager 
ces  branches  en  abattant  les  fruits  de  ces 
arbres  avec  violence,  doit  avoir  pour  consé- 
quence inévitable  de  diminuer  dans  une 
forte  proportion  la  récolte  des  années  sui- 


Fis-  A. 


vantes.  H  y  a  donc  nécessité  et  avantage 
pour  les  fruits  d'hiver,  aussi  bien  que  poul- 
ies fruits  d'été  destinés  à  la  table,  d'en 
faire  la  récolte  un  à  un  et  à  la  main. 

Depuis  nombre  d'années,  on  a  fabriqué 
des  instruments  pour  opérer  cette  cueil- 
lette sur  les  arbres  élevés  et  dont  les  fruits 
se  trouvent  hors  d'atteinte,  sans  être  obligé 
de  traîner  avec  soi  ces  échelles  lourdes, 
quelquefois  dangereuses  et  surtout  fati- 
gantes. Il  faut  réellement  y  mettre  un  grain 
de  passion  pour  trouver  le  moindre  charme 
à  sillonner  son  jardin  fruitier,  avec  une 
échelle  sur  l'épaule,  et  ce  pour  composer 
son  dessert  quotidien.  La  grande  majorité 
des  propriétaires  abandonnent,  il  est  vrai, 
ce  soin  vulgaire  (sic),  à  leurs  jardi- 
niers; cependant  nous  connaissons  beau- 
coup d'amateurs,  —  cl  ceux-là  seuls  man- 
gent des  bons  fruits,  —  qui  trouvent  de 
l'intérêt,  du  plaisir  à  les  cueillir  eux- 
mêmes.  Aussi  les  cueille-fruits  ne  sont-ils 
pas  d'invention  moderne,  mais  ils  sontloin 


!>2 


MISCELLANEES. 


d'être  devenus  d'un  usage  universel,  car 
ils  ne  répondent  que  très-imparfaitement 
au  but  qu'ils  devraient  atteindre.  En  effet, 
les  cueilloiis  à  ciseaux,  à  corbeille  et  à 
filets,  qui  sont  figurés  et  décrits  dans  les 
Figures  du  Bon  Jardinier,  ont  tous  le 
même  inconvénient,  c'est  qu'il  faut  abais- 
ser chaque  fois  l'instrument  après  avoir 
détaché  un  fruit,  ce  qui  rend  l'opération 
très-lente. 

Ce  défaut  n'existe  plus  chez  le  cueille- 
fruits  inventé  par  MM.  Sedgwick  et 
Brooks,  de  Poughkccpsie,  et  dont  on  peut 
se  faire  aisément  une  idée  d'après  les  des- 
sins ci-joints  que  nous  empruntons  à  l'ex- 
cellent journal  The  I/orliculturist,  que 
M.  A.  J.  Downing,  le  célèbre  architecte 
de  jardins,  a  publié  il  y  a  quelques  années 
à  Albany  (États-Unis).  (Voir  6g.  A,  B  et  C). 

Cet  instrument  consiste  en  un  jeu  de 
ressorts  convergents  en  fil  de  cuivre 
assez  solide,  qu'un  anneau  de  même  métal, 
fixé  à  l'extrémité  d'un  long  tube  en  étoffe, 
rapproche  quand  on  tend  celui-ci.  La  fi- 


lube  et  à  faire  rapprocher  les  ressorts,  puis 
par  une  légère  secousse  le  fruit  se  détache 


Fis-  "• 
gure  B  représente  l'appareil  ouvert;  la 
figure  C  montre  la  disposition  des  ressorts 
lorsqu'on  tire  à  l'autre  extrémité  du  tube. 
L'instrument  est  fixé  au  bout  d'un  jonc 
solide  et  léger,  tel  que  ceux  dont  on  con- 
fectionne les  lignes  à  pêcher  et  dont  la 
longueur  doit  être  naturellement  propor- 
tionnée à  la  hauteur  des  arbres  dont  il 
s'agit  de  cueillir  les  fruits.  Pour  plus  de 
facilité  on  pourrait  faire  cette  tige  de  deux 
ou  de  trois  pièces  s'ajustant  à  vis,  et  dans 
ce  cas,  le  tube  en  étoffe  devrait  également 
pouvoir  être  muni  d'une  allonge. 

Il  serait  oiseux,  croyons-nous,  d'entrer 
dans  de  longs  détails  sur  la  manière  d'opé- 
rer; notre  figure  A  démontre  clairement 
que  celle-ci  est  d'une  grande  simplicité. 
L'inst  ru  ment  élan  (présenté  devant  un  fruit 
de  telle  sorte  que  celui-ci  se  trouve  dans 
l'extrémité  du  tube,  on  soulève  un  tant 
soit  peu  la  tige  de  manière  à  tendre  le 


Flg.  c. 
et  glisse  tout  doucement  à  travers  le  tube 
jusque  dans  le  panier  placé   au    pied    de 
l'opérateur. 

Les  inventeurs  de  cet  ingénieux  appareil 
en  construisent  de  deux  dimensions  :  le 
plus  grand  convient  spécialement  pour  les 
poires  et  les  pommes  ;  le  second  est  destiné 
à  Ja  cueillette  de  fruits  plus  petits,  tels 
que  les  abricots  et  les  prunes.  Quant  aux 
pêches,  il  est  préférable  de  les  cueillir  à  la 
main,  elles  sont  trop  délicates. 

On  trouve  aussi  dans  le  commerce  un 
instrument  pour  cueillir  les  raisins  sur  les 
vignes  en  treille;  leur  construction  est 
basée  sur  le  même  système  que  les  cueille- 
roses,  les  cueille-fleurs  ;  la  queue  de  la 
grappe  détachée  reste  retenue  entre  les 
deux  branches  d'un  sécateur. 

Un  appareil  de  ce  genre  combiné,  avec 
celui  que  nous  venons  de  décrire  a  été 
présenté,  il  y  a  une  couple  d'années,  par 
M.  Dumont-Carment ,  d'Amiens  ,  à  la 
Société  cent,  et  imp.  d'horticulture  de 
Paris.  C'est  un  cueille-fruils-sécaleur  dans 
lequel  la  lame  mobile  du  sécateur  est  rem- 
placée par  une  platine  en  bois  de  cormier. 
Celle-ci,  épaisse  d'un  centimètre  et  fendue 
au  centre,  est  disposée  de  telle  sorte  que 
le  pédoncule  du  fruit  peut  s'engager  dans 
sa  fente.  Avant  cette  modification,  l'instru- 
ment qui  déjà  avait  été  soumis  précédem- 
ment à  l'appréciation  de  la  même  Société, 
tranchait  le  pédoncule  du  fruit,  ce  qui 
devait  nuire  évidemment  à  sa  conserva- 
tion. Maintenant,  lorsque  le  pédoncule  est 
pris  entre  les  mâchoires  de  l'instrument, 
un  léger  mouvement  de  torsion  suffit  pour 
détacher  le  fruit,  qui  tombe  aussitôt  dans 
le  long  tube  en  étoffe  que  M.  Dumont  a 
adapté  également  à  son  cueille-fruits.  Cet 
instrument  peut  servir  aussi  comme  séca- 
teur et  échcnilloir  propres  à  couper  des 
branches  et  rameaux  élevés.  Pour  cela  il 
ne  s'agit  que  d'y  replacer  la  lame  en  acier. 

Ed.  P. 


MISCELLAA'EES. 


t  1299.  LE  JAPON.  -  L'HABITATION  DE  VON  SIEBOLD;  LES  JARDINS  DE  NANGASAKI 


Si,  comme  on  l'a  dit  avant  nous,  l'état 
et  l'aspect  général  des  jardins  d'une  con- 
trée peuvent  donner  la  mesure  de  la  civili- 
sation du  peuple  qui  l'habite,  il  est  permis 
de  dire  que  le  degré  d'avancement  auquel 
les  Japonais  sont  parvenus,  doit  être  assez 
considérable.  Leurs  jardins,  quoiqu'ils 
reproduisent  avec  trop  de  fidélité  peut- 
être  les  petits  parcs  chinois,  ces  paysages 
en  miniature,  sont  cependant  supérieurs 
à  ceux  qu'on  voit  en  Chine;  ils  sont  plus 
propres,  mieux  tenus,  et  présentent  des 
cultures  plus  soignées.  Les  renseignements 
que  nous  donnent  à  cet  égard  MM.  Veitch 
et  Fortune  en  sont  la  confirmation.  L'ap- 
parition de  sir  Rob.  Fortune  au  Japon 
(v.  Flore,  2™  liv.,  p.  56)  semble  n'avoir 
ete  qu'une  digression;  vers  le  milieu  de 
novembre,  il  était  à  Yeddo  ainsi  que 
M.  J.  G.  Veitch,  et  en  décembre  il  était 
déjà  de  retour  au  Céleste-Empire.  C'est 
de  la  rivière  chinoise  de  Yang-Tse-Kiang, 
qu'il  adresse  au  Gardeners'  Chronicle,  à 
la  date  du  2  janvier  1801,  les  détails  qu'il 
avait  promis  sur  sa  visite  au  D'  von  Sie- 
bold  et  sur  les  jardins  de  Nangasaki. 

Pour  se  rendre  à  la  résidence  de  ce  vété- 
ran des  botanistes- voyageurs,  M.  Fortune 
se  mit  en  roule  par  une  belle  matinée  et 
se  dirigea  à  travers  le  centre  de  la  ville, 
vers  les  collines  situées  au  nord  et  sur  le 
penchant  de  l'une  desquelles  est  assise  la 
demeure  de  von  Siebold,  au  sein  des  plus 
magnifiques  paysages  qu'il  soit  possible  de 
voir.  Parvenu  hors  de  Nangasaki,  «  la 
route  me  conduisit,  dit  M.  Fortune,  à 
une  riante  vallée  plantée  de  riz,  de  toutes 
parts  disposée  en  terrasses  et  abondam- 
ment pourvue  d'eau  par  les  sources  qui 
découlent  des  hauteurs  voisines.  De  cha- 
que côté  de  la  vallée,  les  collines  sont 
richement  boisées  d'arbres  ou  d'arbris- 
seaux. Ici  ce  sont  des  Pinus  Massoniana, 
des  Cryptomeria,  des  lietinospora,  des 
Laurus  Camphora,  ailleurs  des  Quercus, 
ucs  Camellia,  etc.  De  chaque  coté  aussi 
la  vue  s'étend  au  fond  de  la  vallée  et  va  se 
reposer  au  delà,  sur  les  collines  opposées 
et  rencontre  des  points  de  toute  beauté. 
J  enviai  beaucoup  à  von  Siebold  sa  demeure 
Jim  est  située  à  gauche  en  sortant  du  val- 
lon. Le  docteur  était  chez  lui  et  me  reçut 
avec  une  grande  affabilité.  Son  habitation 


est  bonne  pour  une  construction  japonaise 
et  la  salle  où  il  m'introduisit  et  qui  est  à  la 
fois  son  cabinet  de  travail  et  sa  bibliothè- 
que, renferme  des  ouvrages  de  tous  pays 
sur  les  objets  de  ses  recherches  favorites, 
dansle  domaine  del'histoire  naturelle. Mais 
c'est  plus  particulièrement  son  jardin  qui 
devait  attirer  mon  attention. 

Aux  abords  de  l'habitation  et  de  niveau 
avec  elle,  sont  établies  de  petites  bâches 
pour  recevoir  les  plantes  nouvelles  qu'on 
veut  multiplier  et  préparer  en  destination 
de  l'Europe.  J'y  ai  remarqué  des  exem- 
plaires de  la  plupart  des  plantes  figurées 
et  décrites  dans  le  grand  ouvrage  de  von 
Siebold,  la  Flora  japonica,  si  avantageu- 
sement connu  de  tous  ceux  qui  aiment  les 
plantes  de  l'Orient.  Il  y  avait  aussi  plu- 
sieurs nouveautés  qui  jusqu'ici  n'ont  pas 
encore  été  décrites.  Un  nouvel  Jwcuoadont 
les  feuilles  portent  des  macules  blanches, 
était  admirable.  J'y  ai  vu  encore  des  pieds 
mâles  de  l'ancien  Aucuba  japonica,  un 
grand  nombre  de  beaux  conifères  tels  que 
Tliujopsis  dolabrala,  Sciadopitys  verti- 
citluta,  lietinospora  pisifera,  li.  obtusa 
et  d'autres  végétaux  d'un  grand  intérêt. 
Le  Lychnis  Senno  était  en  pleine  flo- 
raison ;  cette  plante  est  fort  belle.  Les 
plantes  à  feuillage  panaché  y  étaient  très- 
nombreuses  et  beaucoup  d'entre  elles  sont 
de  toute  magnificence.  Parmi  ces  dernières 
je  devrais  citer  spécialement  des  Thuja, 
Elœagnus,  Juniperas,  Bambusa,  Podo- 
carpus,  Camellia,  Eurya,  etc. 

Plus  haut  sur  la  colline,  au-delà  de  sa 
demeure,  von  Siebold  dérode  les  brous- 
sailles afin  de  pouvoir  étendre  ses  collec- 
tions et  créer  des  emplacements  conve- 
nables pour  les  diverses  espèces  qu'il  veut 
cultiver;  il  aura  de  la  sorte  des  hauteurs 
pour  les  plantes  qui  en  exigent,  de  l'ombre 
et  de  l'humidité  pour  d'autres,  et  ainsi  de 
suite.  Qu'il  vive  longtemps  encore  pour 
jouir  lui-même  et  l'aire  jouir  les  autres  des 
fruits  de  ses  brillantes  recherches,  i 

Sa  visite  à  von  Siebold  et  l'itinéraire 
qu'il  suivit,  fournirent  à  M.  R.  Fortune 
l'occasion  de  bien  voir  les  jardins  inté- 
rieurs. Voici  comment  il  décrit  celte 
partie  non  moins  intéressante  de  son 
excursion  :  <t  J'avais  à  traverser  le  centre 
même  de  la   ville   (Nangasaki).  Les  rues 


'M 


MISCELL.VNEES. 


sont  larges  et  propres  et  offrent  sous  ce 
rapport  un  singulier  contraste  avec  celles 
des  villes  chinoises  d'un  même  ordre;  je 
lus  frappé  de  voir  que  la  population  sem- 
ble jouir  de  moins  de  bien-être;  les  maga- 
sins ne  sont  ni  aussi  beaux,  ni  aussi  vastes 
qu'en  Chine.  Cependant  les  choses  les  plus 
nécessaires  à  la  vie  y  paraissent  être  par- 
tout d'une  grande  abondance.  Parmi  les 
fruits,  j'ai  remarqué  ceux  du  Diospyros 
Kaki,  des  poires,  des  oranges,  des  noix  de 
Salisburia,  des  châtaignes,  des  melons 
d'eau,  des  glands,  etc.  Les  légumes  con- 
sistent surtout  en  carottes,  ognons,  racines 
de  JVelumbium,  navets,  bulbes  de  Liliutn, 
gingembre,  Arum  esculentum,  ignames, 
bâtâtes  douces  et  une  racine  désignée  par 
le  nom  de  Gobbo,  probablement  une 
espèce  d' A  relia  m. 

Sur  mon  chemin  se  trouvaient  un  grand 
nombre  de  maisons  de  thé,  des  hôtels  et 
des  bains,  dont  les  ouvrages  récents  sur  le 
Japon  donnent  des  descriptions  détaillées. 
.Mais  un  autre  point  frappa  bien  plus  mon 
attention  et  il  est  en  effet  plus  intéressant 
pour  nous,  c'est  que  chaque  habitation  qui 
prétend  à  quelque  considération,  a  dans  le 
fond  un  petit  jardin  à  fleurs,  parfois  bien 
petit,  il  est  vrai,  mais  toujours  proprement 
arrangé  et  augmentant  pour  une  bonne 
part  le  bien-être  et  la  joie  de  la  famille. 
Les  parties  basses  des  magasins  étant 
ouvertes  devant  et  derrière,  je  pus  en 
traversant  les  rues  jeter  quelques  rapides 
coups-d'œil  sur  ces  jolis  petits  jardins;  et 
quand  il  m'arrivait  d'en  rencontrer  un  qui 
lut  de  meilleure  apparence  que  les  autres, 
je  ne  manquais  pas  d'aller  le  voir  de  plus 
près.  Partout  les  habitants  me  reçurent 
avec  la  plus  grande  politesse  et  me  permi- 
rent d'examiner  leur  petites  fleurs  et  leurs 
arbres  nains.  J'ai  dit  déjà  que  plusieurs  de 
ces  jardinets  sont  Irès-pclits;  il  en  est  qui 
ne  sont  guère  plus  grands  qu'une  bonne 
salle-à-dincr.  Néanmoins  ils  sont  agréable- 
ment variés  par  des  sortes  de  petits  mon- 
ticules de  gazon,  sur  lesquels  sont  plantés 
des  arbres  nains,  maintenus  par  la  taille 
dans  des  formes  fantastiques,  et  par  des 
lacs  en  miniature  dans  lesquels  se  jouent 
des  tortues,  des  dorades  et  des  poissons 
argentés.  De  l'intérieur  des  magasins  l'œil 
se  repose  avec  délices  sur  ces  charmants 
petits  jardins.  En  général  j'y  ai  rencontré 
les  végétaux  suivants  :  le  Ci/cas  revolata, 
des  Azalées,  le  joli  bambou  nain  panaché, 


que  j'ai  introduit  de  Chine,  des  Pinus, 
Juniperus,  Taxus,  Podocarpus,  Rhapis 
flabelliformis,  et  quelques  fougères.  Dans 
ces  conditions,  ces  jardins  peuvent  être 
désignés  comme  ceux  des  gens  aisés  des 
classes  ouvrières. 

A  Nangasaki,  les  Japonais  à  qui  leur 
fortune  permet  de  suivre  plus  largement 
leurs  goûts,  ont  des  jardins  d'un  autre 
genre.  Ceux-ci,  que  suivant  nos  idées  euro- 
péennes, nous  regarderions  comme  res- 
treints encore,  ont  cependant  une  étendue 
plus  considérable  que  ceux  des  classes 
laborieuses;  un  bon  nombre  ont  environ, 
un  quart  d'acre.  Ils  sont  couverts  de 
pelouses  et,  de  même  que  les  petits  jardins, 
ont  leurs  surfaces  disposées  en  terroirs 
ondulés,  avec  leurs  monticules  et  leurs 
bassins.  Dans  plusieurs  de  ces  endroits  j'ai 
rencontré  des  Azalées  d'une  dimension 
extraordinaire;  jamais  je  n'en  ai  vu  des 
plantes  aussi  fortes  nulle  part,  ni  en 
Chine,  ni  aux  expositions  de  Londres; 
l'une  que  j'ai  mesurée  avait  quarante 
pieds  de  circonférence!  Ces  plantes  sont 
taillées  et  tondues  avec  la  plus  grande 
perfection;  leur  forme  bien  ronde  est 
aplatie  au-dessus,  ce  qui  les  fait  ressem- 
blera des  guéridons.  Lors  de  la  floraison, 
elles  doivent  être  réellement  magnifiques. 
Le  Farfugium  grande,  et  un  grand  nom- 
bre d'autres  plantes  qui  n'ont  pas  encore 
été  décrites,  et  toutes  à  feuilles  panachées, 
ornent  ces  jardins,  de  même  que  celles 
qui  ont  été  citées  pour  être  les  favorites 
des  classes  inférieures. 

Un  digne  Japonais,  M.  Matotsri,  que 
j'ai  visité  en  compagnie  de  M.  Mackcnzie, 
possède  une  riche  collection  de  plantes 
cultivées  en  pots  et  arrangées  sur  des  gra- 
dins, à  l'instar  de  ce  qu'on  voit  dans  les 
serres  en  Europe.  Parmi  elles  j'ai  remar- 
qué de  petits  spécimens  du  beau  Sciado- 
pitys  verticillata  ,  plusieurs  Iielinospora, 
dont  quelques-uns  à  feuillage  panaché;  des 
Thujopsis  dolubrala,  des  pieds  panachés 
de  Luurus,  Bambusa,  Orontiuvi  et  Hoy a 
Matolskii,  nom  donné  par  un  botaniste 
néerlandais  eu  souvenir  du  vieil  amateur, 
et  dont  celui-ci  n'est  pas  peu  fier.  M.  Ma- 
totsri est  un  beau  type  du  Japonais,  au 
visage  serein,  un  peu  au-delà  de  l'âge 
moyen.  Il  a  une  collection  d'oiseaux,  tels 
que  faisans  dorés  et  argentés.  Dans  sa 
bibliothèque  il  a  quelques  ouvrages  de 
Iîotanique    illustrés,    qu'il    montre    avec 


MISCELLANEES. 


OS 


beaucoup  d'orgueil  aux  visiteurs.  Il  me 
fit  présent  de  quelques  plantes  rares  de 
sa  collection  et  offrit  de  m'en  procurer 
quelques  autres  dont  il  n'avait  qu'un  seul 
exemplaire.   » 

Ces   renseignements   sur    l'horticulture 

t  1300.  TASSE-MOTTES 
Un  ancien  abonné  du  Gardeners'  Cltro- 
nicle,  qui  signe  an  old  subscriber,  com- 
munique au  directeur  de  cet  excellent 
journal,  le  dessin,  ici  reproduit,  et  la  des- 
cription d'un  tasse-motte  de  son  invention. 
On  sait  que  lorsqu'on  renverse  la  terre 
d'un  pot  pour  examiner  les  racines  de  la 
plante,  la  main  ne  suffît  pas  toujours  pour 
maintenir  la  terre  qui  souvent  s'éboule  sur 


\ 


les  côtés  ou  entre  les  doigts,  d'une  manière 
fâcheuse.  C'est  pour  prévenir  cet  inconvé- 


dc  l'extrême  Orient  sont  plein  d'intérêt. 
N'cst-il  pas  étonnant  qu'on  y  trouve  tant 
de  points  de  similitude  avec  ce  que  nous 
avons  chaque  jour  sous  les  yeux  chez 
nous  ?  Eji.  R. 


D'UN    NOUVEAU    FORMAT. 

'  nient  que  Y  old  subscriber  propose  son  in- 
vention. Elle  consiste  en  une  rondelle  de 
bois,  de  terre  cuite,  de  cuir  ou  de  toute 
autre  matière,  percée  au  milieu  d'une  ou- 
verture destinée  à  laisser  passer  la  plante. 
On  la  pose  sur  la  surface  de  la  terre  et  on 
la  maintient  de  la  main  gauche,  tandis 
qu'on  renverse  le  pot  de  la  main  droite. 
On  comprend  sans  peine  qu'on  doit  avoir 
des  rondelles  de  différentes  grandeurs, 
suivant  le  diamètre  supérieur  des  pots. 

Voici  l'objection  qui  se  présente  natu- 
rellement a  l'esprit  :  il  pourrait  arriver,  et 
il  arrivera  certainement  que,  dans  bien  des 
cas,  l'ouverture  de  la  rondelle  sera  trop 
étroite  pour  laisser  passer  la  plante.  Ne 
vaudrait-il  pas  mieux,  dans  ce  cas,  que  cette 
rondelle,  si  elle  est  en  bois,  fut  formée  de 
deux  pièces  réunies  par  une  charnière  qui 
en  permettrait  l'écartemcnt?  Quoique  peu 
partisan  de  la  complication  de  l'outillage 
horticole,  nous  soumettons  cette  idée  aux 
fabricants  qui  en  feront  ce  qu'ils  jugeront 
convenable.  Ndn. 


t  1301 
On  lit  dans  les  journaux  quotidiens  : 
«  Un  agriculteur  iearien  a  l'ait  des  expé- 
riences sur  la   culture  de  la    pomme   de 
terre  qui  lui  ont  donné  des  résultats  mer- 
veilleux :  voici  en  quoi  ils  consistent. 

«  On  traite  le  terrain  dans  lequel  on  veut 
semer  les  pommes  de  terre,  comme  on  le 
fait  ordinairement  et  l'on  sème  au  sillon 
à  un  pied  de  distance,  les  morceaux  de 
pomme  de  terre  ou  mieux  des  petites  pom- 
mes de  terre  entières,  dans  lesquelles  on  a 
introduit  un  haricot  en  la  fendant  avec  un 
couteau.  Il  faut  avoir  soin  de  mettre  l'œil 
du  haricot  en  dehors,  et  en  semant  le  tu- 


PRODIGE  ICARIEN. 

hercule,  il  faut  encore  avoir  soin  que  la 
fente  qui  contient  le  haricot  soit  tournée 
en  dessus.  Il  arrive  que  le  haricot  seul  sort 
de  terre  et  produit  une  tige  vigoureuse  qui 
donne  de  bons  produits  et  en  quantité.  La 
pomme  de  terre  germe  de  son  coté,  mais  sans 
laisser  sortir  de  fanes  de  la  terre;  toute  la 
puissance  de  germination  se  développe  en 
tubercules  que  l'on  trouve  au  moment  de 
la  récolte  en  bien  plus  grand  nombre  que 
dans  les  procédés  de  culture  ordinaires. 
On  évalue  à  1/9  en  plus  le  rendement  de 
la  pomme  de  terre  et  on  a  en  plus  une 
belle  récolte  de  haricots.  »  [Sic!) 


1302.  AVIS  AUX  EXPOSANTS  DE  LEGUMES. 


Un  vieux  jardinier  recommande  la  pra- 
tique suivante  pour  obtenir  degros  ognons. 
A  l'automne  on  choisit  les  ognons  les  plus 
gros  et  les  plus  sains,  et  on  les  enferme 
dans  un  sac  de  toile  que  l'on  suspend  tout 
l'hiver  durant  près  d'un  poêle  chaude 
journellement,  de  manière  qu'au  prin- 
temps ils  soient  complètement  desséchés. 


Replantés  au  commencement  de  mars  dans 
une  bonne  terre  de  jardin,  ces  ognons  ne 
■  pousseront  que  des  feuilles,  ne  monteront 
pas  à  graine  et  par  suite  atteindront  au 
moment  de  l'arrachage  un  volume  consi- 
dérable. Il  n'est  pas  rare  d'en  obtenir  ainsi 
qui  pèsent  plus  d'un  demi  kilogramme. 
(III.  Gart.  Zeit.) 


MISCELLANEES. 


,    1303.  SUR  JEAN  GEORGES  CHRISTIAN   LEHMANN 

Le  12  février  I8d<i  est  décédé  après  une  rum  ttirpium  renferment   la   description 

longue  maladie,  M.  J.  G.  C.  Lehmann,  di-  d'un  grand   nombre  de  plantes,  ce  qui 

relieur  du  jardin  botanique  et  bibliothé-  leur   donne    beaucoup    d'importance    nu 

eaire  en  chef,  à  Hambourg.  Il  était  né  à  point  de  vue  des  jardins.  —  En  outre,  on 

Haselau,  dans  le   Rolstcin,  le  25  lévrier    doit  à  Lehmann  plusieurs  travaux  un - 

I  7  T.»  et  en  1818  il  a  va  il  été  appelé  à  Ha  m-  graphiques  qui  ont,  pour  le  même  motif, 

bourg  en  qualité  de  professeur  d'histoire  une  importance  particulière.  Sun  premier 

naturelle,  au  gymnase.  En  lui  la  science  ouvrage  dans  ce  genre  est  sa  Monographie 

perd    un    des   botanistes-descripteurs    en  des   Primulucces  qui   parut  eu   1817;  un 

petit  nombre  que  possède   l'Allemagne;  an  plus  tard  il  publia  la  Monographie  du 

sa  perle  n'en  est  dès  lors  que  plus  sen-  genre  Nicotiana.  Mais  l'objet  principal  de 

sible.  Comme  il  s'occupait  .née  une  vraie  ses  éludes  prolongées,  peut-ondire,  pendant 

passion  de  l'établissement  dont  la  direc-  toute  sa  vie,  fut  un  travail  sur  les  Atpirifo- 

tion   lui  était  confiée  et  que  ses   efforts  liées, les  Poten  tilles  elles  Nymphœa,  dor\li\ 

tendaient   toujours  à    rectifier  les   noms  publia  les  résultats  à  différentes  époques. 

des  plantes,    sa  mort   devient  également  Sun  dernier  ouvrage  d'une  haute  impor- 

regcttable  au  point  de  vue  du  jardinage,  tance  est  sa  Révision  des  Poientilles  qu'il 

Ses  8  Pugilli  novarum  et  Minus  cognita-  I  a  publiée  en  1836. 

[Garten-Nac/trichlen,  par  M.  K.  Koch.) 

t   1304.   MORT  DU   PROFESSEUR  KLOTSCH. 


Nous  avons  eu  le  regret  d'apprendre  que  de  l'Académie  royale  des  sciences,  rédac- 

M.  le  professeur  Johann  Friedrich  Klotscb,  leur  du  journal  de  botanique  Bonplandia, 

docteur  en   philosophie  et  en  médecine,  <^i  mort  à  Berlin  le  2S  novembre  dernier, 

conservateur  de  l'herbier  royal,  membre  ,  à  l'âge  de  'j'.'>  ans. 

I   1305.   FLEURS  LUMINEUSES. 


M.  Fric,  se  promenant  seul,  vers  dix 
heures  du  soir,  dans  le  jardin  botanique 
d'Dpsal  (Suède),  remarque,  sur  un  groupe 
de  pieds  de  pavol  d'Orient,  trois  ou  quatre 
Heurs  qui  lancent  de  petits  éclairs,  il  croit 
à  une  illusion  «l'optique.  Mais  les  éclairs 
se  reproduisent  plusieurs  fois  dans  l'inter- 
valle de  trois  quarts  d'heure  :  il  est  forcé 
d'en  reconnaître  la  réalité. 

Le  lendemain,  le  savant  botaniste  con- 
duit sur  les  lieux  une  personne  non  pré- 
venue. Celle-ci  constate  avec  surprise  le 
même  phénomène.  Cent  quarante  person- 
nes enfin  en  deviennent  témoins,  non-seu- 
lement sur  les  Heurs  du  pavol,  mais 
encore  sur  celles  du  lis.  C'est  toujours  de 
dix  heures  un  quart  à  onze  wn  quart  du 

soir  cl  pendant  la  floraison,  bien  entendu, 
que  le  pavot  est  aperçu  lumineux.  H  ne 
reste  dune  aucun  doute  sur  ce  fait.  Notre 
savant  collègue  H.  Chaliu,  dont  nous  avons 
au  reste  in\  oqué  la  compétence  à  cet  égard, 


nous  a  répondu  que  le  phénomène  est 
depuis  longtempsconnu;  qu'en  juillet  1 7Crj, 
Elisabeth  Christine,  fille  de  Linné,  l'axait 
observé  sur  la  Heur  de  la  capucine;  que, 
depuis  cette  époque,  l'observation  a  clé 
plusieurs  fois  répétée. 

Quelle  est  maintenant  la  cause  de  ce 
phénomène?  Probablement  elle  est  due, 
pour  les  végétaux  comme  pour  les  ani- 
maux, alors  même  qu'ils  BOnl  privés  de 
vie,  à  la  phosphorescence  des  corps,  encore 
mal  expliquée. 

I  lisons,  pour  terminer  ce  sujet,  qu'il  ne 
faudrait  pas  confondre  l'effet  dont  nous 
venons  de  parler,  avec  ce  qui  se  produit, 
dans  les  saisons  chaudes,  lorsqu'on  appro- 
che de  la  fraxinellc  [Dictamnus  Fraxi- 
nella  L.)  une  allumette  enflammée;  dans 
ce  cas,  l'éclair  qui  se  manifeste  est  dû  à 
l'inflammation  d'une  huile  essentielle  qui 
se  dégage  de  la  Heur.  [Indép,  IM.jc  ) 


t  1306.    LA  MENTHE   SAUVAGE  FAIT  FUIR  LES    RATS. 

Le  journal  lu  Science  pour  tous  rapporte  !  rasscr  des  rats  en  déposant  simplement 
que,  pendant  cinq  années  consécutives,  un  de  la  menthe  sauvage  dans  ses  meules  de 
fermier  a  constamment  réussi  à  se  débar-    foin  ou  de  blé. 


Booli 


97 


1430. 


CYPRIPEDIU!  HIRSUTISSIMÏÏ 


LINDL. 


Orchidaceœ. 


CIIAIUCT.  GEXER.  -  Vide  supra,  vol.  III 
(1847),  p.  186. 

CIIARACT.  SPECIF.  —  C.  acaulc  foliis  distichis 
ejongatis  loratis  acutis  costatis  cnerviis  basi  ca- 
rinatis  canaliculatis  equitàntibus  unicoloribus, 
florilius  birsutis,  scapo  bractca  lepalisque  dorso 
villosissimis,  scpalo  dorsali  amplo  latissime  cor- 


dato-acuto,  petalis  amplis  lato-spathulatis  unguc 
piofunde  sinnato-lobalo,  sepalis  lateralibus  in 
unum  ovatum  coadunatis  labcllo  brevioribus,  sta- 
miné sterili  obtuse  quadrato  angulis  obtusis. 

<  j  !>i  ipeiliuni  liirsutissimum,  Llndl.  il/s». 
—  Hook.  in  Bol.  Mag.  t.  4990  —  On.  Lem.  in  Hl. 
hort.  IV,  mise.  67.  —  Revue  hort.  (18j9).  p.  181. 


Originaire  du  Boolan ,  clans  l'Hi- 
malaya, d'où  nous  l'avons  reçu,  ce  joli 
Cypripède  fleurit  chaque  année  dans 
nos  serres.  Nous  ne  le  montrons  pas 
ici,  malheureusement,  orné  de  ses  sé- 
pales latéraux,  ondulés  dans  leur  hord 
supérieur  avec  beaucoup  de  grâce  et  de 
régularité:  la  fleur  qui  a  servi  de  modèle 
à  notre  peinture,  était  à  son  déclin  quand 
l'artiste  l'a  dessinée.  Lorsque  la  fleur 
est  fraîchement  éclose,  cette  ondulation 
très-élégante  ajoute  infiniment  à  la 
beauté,  à  la  gracieuseté  de  ce  char- 
mant Cypripède,  et  nous  le  répétons,  il 
est  regrettable  que  nous  n'ayons  pu  le 
présenter  dans  cet  état.  Notons  bien  vite 
pourtant  que,  loin  d'être  éphémères,  ces 
fleurs  ont  une  durée  extrêmement  pro- 
longée :  elles  restent  épanouies  pendant 
un  mois  et  au-delà. 

En  comparant  la  plante  à  la  planche 
qu'en  a  donnée  le  Botanical  Magazine, 


on  remarquera  que  l'éminent  dessina- 
teur de  ce  recueil,  qui  n'a  pas  l'habitude 
d'exagérer,  a  outré  dans  celte  figure 
la  dimension  des  poils  qui  couvrent  le 
pédoncule,  ainsi  que  diverses  parties 
de  la  fleur  ;  noire  dessin,  notre  pein- 
ture, à  nous,  sont  exacts. 

Une  demi-douzaine  d'espèces  de  Cy- 
pripèdes  fleurissent  actuellement  (25 
avril)  dans  nos  serres,  et  attirent  l'at- 
tention des  visiteurs  tout  autant  que 
nos  plus  beaux  Vmida,  nos  Phalœnopsis 
et  autres  espèces  d'élite.  —  Elles  ne 
défigurent  même  pas  à  coté  des  corolles 
si  fraîches,  si  éclatantes  des  Disagran- 
diflora  qui  s'étalent  en  ce  moment  dans 
toute  leur  majesté. 

Leur  culture  qui  n'offre  aucune  diffi- 
culté, a  fait  récemment  l'objet  d'un 
travail    assez  étendu,    que  nous  avons 


consigné  dans  notre  Floue. 


L.VII. 


t  1307.   UNE  PLANTE  D'UN  MÉRITE  PRESQUE  UN 

Celte  plante,  c'est  V Aspidistra  elatior, 
Bl.,  dont  voici  les  caractères  :  Piaule 
acaule  à  rhizomes  raraeux,  couches,  d'où 
naissent  des  feuilles  élancées  qui  atteignent 
jusqu'à  Om,80  de  longueur,  y  compris  le 
pétiole,  et  0m,  12  de  largeur;  pétiole  très- 
lung,  engainant,  canaliculé;  limbe  coriace, 
luisant ,  longitudinaleruent  et  finement 
strié,  d'un  beau  vert,  portant  le  plus  sou- 
vent des  bandes  blanches  plus  ou  moins 
larges.  Fleurs  solitaires  à  l'extrémité  d'un 
pédoncule  radical  ou  sorte  de  rameau  très- 
court,  qui  part  du  rhizome,  et  portant  des 

tosi;  îv,  2e  série  (18o9). 


IQUE  POUR  L'ORNEMENTATION  DES  APPARTEMENTS. 

;  écailles  scarieuses  blanchâtres,  presque  em- 
brassantes, ducs  à  des  feuilles  avortées.  Les 
fleurs,  qui  s'élèvent  à  peine  au-dessus  de  la 
surface  du  sol  et  qui  souvent  même  restent 
en  partie  cachées  dans  celui-ci,  présentent 
les  caractères  suivants  :  Périgone  campa- 
nule, le  plus  généralement  à  8  divisions, 
lib-cs  jusqu'au  milieu  dans  leur  partie  supé- 
rieure, épais,  charnu,  pointillé  extérieure- 
ment de  rose  violacé  sur  un  fond  tics- 
légèrement  rosé,  violet,  livide  même  sur 
toute  la  partie  inférieure;  divisions  peri- 
goniques  atténuées  sur  les  bords  en  une 

13 


!!S 


MISCELLANËES. 


partie  membraneuse  mince  et  comme  fran- 
gée, acuminées  au  Bommet  qui  est  souvent 
replié,  obtus.  Etaminea  ordinairement  8. 

Ovaire  à  5  ou  4  loges,  terminé  par  un 
style  court,  discoïde  ou  Bgariciforme,  épais. 
Les  Heurs  qui,  dans  les  piaules  cultivées 
en  serre,  se  montrent  depuis  décembre 
jusqu'en  avril,  n'ont  rien  qui  puisse  faire 
rechercher  cette  espèce;  aussi  n'est-ce  pas 
pour  les  fleurs  qu'on  la  cultive.  Mais  si 
I'Aspidistra  elatior,  connu  aussi  sous  le 
nom  d'Aspidistra  punctata,  n'a  pas  une 
brillante  inflorescence,  et  si,  à  ce  point  de 
vue  il  est  à  peu  près  sans  mérite,  il  en  est 
tout  autrement  si  l'on  considère  son  feuil- 
lage qui  est  très-ornemental.  Et  sous  ce 
rapport  est-ce  avec  raison  qu'on  le  pré- 
conise surtout  pour  l'ornementation  des 
appartements,  où  il  est  presque  sans 
rival;  en  effet  peu  de  plantes  unissent  à 
mie  rusticité  aussi  grande,  une  pareille 
élégance;  I'Aspidistra  elalior  peut  rester 
indéfiniment  dans  les  appartements  sans 
en  souffrir  île  quelque  manière  que  ce  soit  ; 
il  ne  craint  guère  plus  une  haute  qu'une 
basse  température;  il  s'accommode  égale- 
ment des  deux.  Jusqu'ici  cependant  on  l'a 
presque  toujours  cultivé  en  serre  chaude; 
mais  quoiqu'il  y  prospère  très-bien,  il  esl 
néanmoins  tellement  rustique  qu'il  est  bien 
près  de  pouvoir  supporter  la  température 
de  nos  hivers,  fait  qui  s'explique  facile- 
ment du  reste  par  son  origine  japonaise. 
Ce  qu'il  redoute  surtout  pendant  celte 
saison,  c'est  l'excès  d'humidité.  Une  terre 
légère  et  substantielle,  composée  de  terre 
de  bruyère  et  île  terreau  de  feuilles  bien 
consommé,  lui  convient  tout  particuliè- 
rement, et  les  arroscnients  copieux  pen- 
dant lis  chaleurs  lui  sont  surtout  favora- 
bles, l'n  point  essentiel  aussi,  si  l'on  veut 
obtenir  de  belles  plantes,  c'est  de  ne  jamais 
les  exposer  au  soleil,  qui  en  brûle  toujours, 
plus  ou  moins  complètement  les  feuilles. 
Pour  obtenir  une  bonne  végétation  on  doit 
les  mettre  en  pleine  lerre  dans  un  s, il 
préparé  comme  il  a  étéilii  ci-dessus,  exposé 
à  l'ombre  et  surtout  bien  drainé. 

Quant  à  la  multiplication,  elle  esl  des 
plus  faciles  et  même  assez  rapide;  on  la 
lait  par  la  division  des  touffes,  c'est-à-dire 
en  éclatant  chacune  des  parties  munies  de 
racines.  Celle  opération  doit  se  faire  lors- 
que les  plantes  vont  entrer  en  végétation 
nu  bien  avant  qu'elles  entrent  dans  leur 
période  de  repos  relatif,  de  manière  que 


les  parties  divisées  puissent  développer  de 
nouvelles  racines  et  végéter  encore  avant 
la  fin  de  la  saison.  H  est  nécessaire  de  pla- 
cer les  multiplications  dans  un  endroit  où 
l'air  n'ait  pas  accès  cl  de  les  garantir  aussi 
de  l'action  du  soleil,  de  les  mettre  par 
conséquent  soit  dans  une  serre  basse,  soit 
dans  des  coffres  et  sous  des  châssis.  One 
chose  encore  à  laquelle  on  doit  porter 
beaucoup  d'attention,  c'est  de  ne  jamais 
couper  les  racines  des  plantes  que  l'on 
travaille;  car  si  ces  mutilations  ne  causent 
pas  la  mort,  elles  ne  laissent  pas  de  fati- 
guer beaucoup ,  cl  la  reprise,  toutes  cir- 
constances égales  d'ailleurs,  est  toujours 
infiniment  plus  lente.  C'est  là  du  reste  une 
observation  qui  peut  s'appliquer  a  presque 
tous  les  végétaux  monocotylédonés. 

Nous  avons  dit,  que  ['Aspidistra  elatior 
pousse  très-bien  en  pleine  terre;  nous 
devons  ajouter  qu'il  croit  aussi  très-bien 
dans  des  pots.  Ceux-ci  doivent  être  bien 
drainés  et  remplis  de  terre  légère  comme 
il  a  été  dit  plus  haut. 

Les  genres  Aspidistra ,  Tupistra  el 
Bhodea  constituent  dans  la  classification 

d'Endlicher   la  famille   des    Asi'iiUsTiti  i  s   à 

laquelle  Kunth  a  rattaché  le  genre  Plec- 
togyne,  Lihk.;  genre  créé  aux  dépens  de 
I'Aspidistra  elatior,  Bluhb,  ainsi  que 
son  genre  Macrosligma,  dont  la  patrie 
n'est  pas  connue.  Dans  la  classification 
de  M.  Rrongniarl,  les  Aspidistra  consti- 
tuent, avec  les  genres  Tupistra  (lies. 
voisin  des  Aspidistra,  sinon  identique 
avec  eux),  Munira,  et  Uphwpugou,  la  tribu 
des  Aspiilislrées. 

Le  genre  Aspidistra  esl  représenté  par 
9  espèces:  l'A.  lurida,  Gawl.  et  l'Aspi- 
distra  elatior  (Pleclog  y  ne  oariegata,  I.ink.) 
—  VA.  lurida  diffère  de  ce  dernier  pai- 
lles feuilles  plus  étroites,  souvent  contour- 
nées, d'un  verl  plus  clair.  Ce  sont  du  reste 
des  plantes  très-voisines  et  dont  la  culture 
est  absolument  la  même;  ce  sont  deux  com- 
pagnes habitant,  la  première,  la  Chine,  et 
l'autre,  le  Japon.  On  peut  les  employer 
; 'me    Usage,    quoique    pourtant,    au 

point  de  vue  ornemental,  I'Aspidistra  cla- 
tior  soit  infiniment  préférable,  à  cause 
de  ses  dimensions  beaucoup  plus  grandes. 

Faisons     aussi     remarquer    que     ce     n'est 

qu'exceptionnellement,  pour  ainsi  dire, 
qu'on  rencontre  VAspidistraelatiorii  feuil- 
les toul-à-fait  vertes,  et  même  qu'il  ne  se 
maintient  tel  que  difficilement.  Ce  phé- 


MJSCELLAJÏEES. 


«'J 


nomène  paraît  être  dû  à  un  état  organi- 
que particulier  des  individus,  puisqu'on  en 
voit  très-souvent  qui  après  être  restés  pen- 
dant longtemps  complètement  verts,  ont 
présenté  tout  d'un  coup  des  panachures, 
bien  qu'ils  soient  restés  dans  les  mêmes 
conditions.  Ce  phénomène  pourrait  peut- 


être  aussi  dépendre  de  certaines  circonstan- 
ces locales,  car  nous  avons  remarqué  des 
plantes  qui,  bien  vertes  dans  un  endroit 
ont  présenté  des  feuilles  panachées,  lors- 
qu'on les  eut  placées  dans  des  conditions 
différentes. 

Car  ru 


t  1308.  LES  JARDINS  DE  LA  PROVENCE  ET  L'HIVER  DE  1859-1860. 


A  quelque  chose  malheur  est  bon,  dit 
le  proverbe,  et  le  proverbe  dit  vrai,  à 
condition  pourtant  qu'on  sache  mettre 
la  leçon  à  profit.  Or  c'est  précisément 
le  cas  qui  se  présente  pour  les  amateurs 
d'acclimatation  et  d'horticulture  en  plein 
air  :  le  long  et  rude  hiver  que  nous  venons 
de  traverser  a  été  une  épreuve  remplie 
d'enseignements  et  bien  propre  à  les  diri- 
ger dans  leurs  expérimentations  futures. 
Portons  donc  sans  retard  à  la  connaissance 
de  ceux  qui  s'y  intéressent,  les  faits, 
encore  trop  peu  nombreux,  que  nous 
avons  pu  recueillir  à  ce  sujet. 

On  sait  que  la  côte  de  Provence,  de 
Toulon  à  Nice,  est  une  chaîne  non  inter- 
rompue de  colonies  horticoles  éminemment 
favorisées  par  le  climat,  où  la  végétation 
presque  tout  exotique  donne  aux  touris- 
tes et  aux  voyageurs  un  avant-goût  de 
l'Orient.  Mais  en  décembre  1859,  ainsi 
qu'en  février  et  mars  18G0,  par  un  de  ces 
revers  d'autant  moins  attendus  qu'ils  sont 
presque  sans  exemple,  toute  cette  belle 
côte  a  été  visitée  par  l'hiver,  un  hiver 
véritable,  avec  son  accompagnement  obligé 
de  frimas.  A  Toulon,  à  Ilyères,  à  Cannes, 
à  Antibes,  à  Nice,  la  terre  s'est  couverte 
d'une  épaisse  couche  de  neige,  et  il  y  a 
gelé  suivant  les  lieux,  à  4,  5,  é  et  jusqu'à 
8  degrés  centigrades.  A  Alger  même,  il 
est  tombé  un  demi-pied  de  neige  et  le 
thermomètre  s'est  abaissé  au-dessous  de 
zéro.  On  conçoit  que  devant  de  telles 
intempéries  les  appréhensions  ont  été 
vives  chez  les  amateurs  qui,  depuis  des 
années,  s'appliquent  avec  une  louable 
persévérance  à  naturaliser  des  végétaux 
exotiques  sur  ce  coin  de  terre  aimé  du 
soleil. 

Eh  bien,  malgré  les  rigueurs  inusitées 
(le  I  hiver,  il  n'y  a  eu  qu'un  petit  nombre 
de  ces  végétaux  qui  aient  décidément 
succombé;  beaucoup  même  parmi  ceux 
qu'on  pouvait  supposer  les  plus  incapables 
de  résister  au  froid,  n'ont  pas  éprouvé  le 


moindre  dommage.  Nous  en  avons  pour 
garants  plusieurs  amateurs  fort  éclairés, 
qui  ont  élu  domicile  sur  les  bords  de  la 
Méditerranée,  et  qui  ont  sans  cesse  l'œil 
ouvert  sur  leurs  plantes.  On  ne  lira  cer- 
tainement pas  sans  intérêt  ce  que  nous  a 
communiqué  à  ce  sujet  un  publiciste 
célèbre,  M.  Jean  Rcynaud,  qui,  pendant 
une  partie  de  l'année,  se  délasse  de  ses 
travaux  philosophiques  par  la  culture  d'un 
jardin  situé  à  Cannes.  Nos  lecteurs  n'igno- 
rent sans  doute  pas  que  cette  petite  ville, 
dont  les  environs  possèdent  la  splcndide 
Villa  de  Lord  Brougham,  a  déjà  un  certain 
renom  dans  les  fastes  de  l'horticulture, 
ce  qu'elle  doit  à  la  douceur  de  son  climat, 
sensiblement  supérieur,  dit-on,  à  celui 
d'Hyères. 

i  Notre  hiver  de  Cannes,  nous  écrit 
M.  Reynaud,  a  servi,  comme  vous  l'ima- 
ginez bien,  d'expérience  en  grand  sur  le 
degré  de  résistance  de  beaucoup  d'espèces. 
Nous  avons  eu,  en  décembre,  jusqu'à  — 7° 
centigrades;  beaucoup  d'orangers  ont  été 
gelés  jusqu'au  sol,  et  j'ai  eu  à  faire, 
pour  ma  part,  de  nombreuses  amputations. 
Mais  voici  un  fait  qui  me  paraît  très-digne 
d'attention  :  c'est  qu'il  y  a  eu  de  grandes 
différences  d'un  sujet  à  l'autre,  quant  au 
pouvoir  de  résister  à  la  gelée;  immédia- 
tement à  côté  des  orangers  qui  ont  le  plus 
souffert,  il  y  en  a  qui  n'ont  pas  perdu  une 
feuille.  J'ai  observé  un  phénomène  sem- 
blable sur  les  Melaleuca  ericwfolia.  Les 
Hakea  salicifolia  sont  restés  d'une  fraî- 
cheur parfaite  ,  tandis  que  les  Hakea 
peclinata  ont  généralement  péri.  Les 
différences  entre  les  Mimosa,  dont  j'ai 
une  vingtaine  d'espèces  ,  ont  été  aussi 
frappantes  ;  la  palme  est  restée  au  Mimosa 
longissima  ou  loncjifolia,  qui  a  été  en 
fleur  tout  l'hiver,  depuis  le  milieu  de 
décembre,  et  dont  pas  une  feuille  n'a  été 
effleurée.  Le  M.  floribunda  pendilla  a  de 
même  admirablement  résisté,  ainsi  que  le 
Melanoxylon.    Quant  aux    palmiers,   un 


100 

Rhapis  flabelliformia,  très-bien  abrité  cc- 
pendant,  a  été  gelé  radicalement,  mais 
les  Jubœa  sonl  restés  parfaitement  verts, 
et  j'en  ai  à  trois  expositions  différentes 
qui  se  Bont  comportés  de  même.  Celle 
espèce  me  semble  plus    rustique  que  le 

dattier  lui-même,  donl  quelques  feuilles 
ou  folioles  onl  été  légèremenl  roussies  par 
le  froid.  Les  Charaœrops  de  la  Chine  sonl 
parfaits  pour  ce  climat;  tout  l'hiver,  leur 
fraîcheur  el  leur  verdure  ontété  incom- 
parables, lu  Chamœrops  Palmetto  (le  seul 
que  je  possède),  placé  à  cêté  du  Rhapis 
qui  a  péri,  a  légèrement  jauni;  un  Dra- 
cœnu,  demi  le  nom  m'échappe,  à  feuilles 
un  peu  plus  larges  que  celles  du  Dragon- 
nicr  ordinaire,  el  que  je  m'étais  procuré 
sur  l'indication  de  M.  Naudin,  ;i  gelé  dès 
l.i  première  année,  par  'J  ou  ">  degrés 
au-dessous  de  zéro.  J'ajouterai,  car  la 
question  a  de  l'intérêt,  que  les  Casuarina 
de  l'Inde  les  plus  exposés  ont  eu  leurs 
rameaux  gelés;  mais  que  ceux  qui  étaient 
abrités  n'ont  pas  souffert.  Il  en  ;i  été  de 
même  du  Grevillea  robusta.  Le  pin  des 
Açorcs  a  été  roussi,  sans  que  les  bourgeons 
aient  souffert.  » 

Dans  une  seconde  lettre,  en  réponse  a 
diverses  questions  que  nous  lui  avions 
adressées,  M.  Reynaud  s'exprime  ainsi  : 

i  Ce  que  vous  dite-,  de  l'inégalité  de  la 
distribution  de  la  température,  sur  un 
espace  d'ailleurs  peu  étendu,  se  trouve 
parfaitement  justifié  pur  les  observations 
que  l'on  a  pu  faire  sur  les  orangers  de 
Cannes.  Ceux  qui  s'élèvent  sur  la  mon- 
tagne, vers  la  limite  de  la  végétation  tic 
cette  espèce,  sonl  restés,  en  général,  tout 
à  fait  intacts  el  d'une  très-belle  verdure, 
tandis  que,  près  de  la  mer,  ils  ont  éïé  com- 
parativement fort  maltraités.  Mon  jardin 
es!  séparé  du  rivage  par  un  autre  jardin, 
moins  élevé  de  18  à  20  mètres,  et  ce 
dernier  :i  beaucoup  plus  souffert.  Néan- 
moins l'observation  des  orangers  frappes 
sur  le  littoral  (et  vous  savez  sans  doute 
qu'aujourd'hui  on  s'est  avisé  de  les  planter 
jusque  dans  le  sable  des  dunes  où  ils  réus- 
sissent fort  bien),  l'observation,  dis-je, 
semble  révéler  une  autre  loi  encore  :  c'est 
que  le  courant  d'ail  froid  venu  en  décembre 
du  Noi  'I  < lue  it,  cl  qui  a  causé  tout  le  mal, 
nu  lieu  d'être  uniforme,  se  divisait  en  lilcts 
de  température  différente,  de  telle  sorte 
que  les  orangers  se  sont  trouvés  frappés 
dans  des  liles  continues,  à  peu  pré-*  comme 


MfSCBLLANBBS. 

il  arrive  poui  la  grêle,  dans  les  orages. 
L'expérience  à  confirmé  également  le  prin- 
cipe que  les  plantes  les  plus  arrosées 
étaient  les  plus  sensibles  au  froid  :  avec 
cette  exception  pourtant  que  les  oran 
cpii  ne  Mini  pas  en  position  d'être  arrosés 
pendant  l'été  ne  reprennent  leur  végéta- 
tion qu'en  septembre  el  se  trouvent  encore 
en  Heur  en  décembre,  tandis  que  ceux 
qui  ont  été  arrosés  pendant  la  saison  sèche, 
se  trouvent,  &  l'entrée  '\<-  l'hiver,  en  meil- 
leure disposition  pour  recevoir  le  froid.  Il 
ne  foui  donc  chercher  l'accomplissement 
de  la  règle  que  sur  les  indii  idus  soumis 
durant  l'été  a  un  régime  identique.  Vous 
voyez  la  par  conséquent  un  avantage  <\r 
plus  à  l'irrigation. 

«  J'ajoute  aux  renseignements  bien  in- 
complets que  je  vous  .n  donnée  dans  ma 
dernière  lettre,  que,  de  tous  mes  Mela- 
a,  le  thymifolia  el  le  densa  ont  été 
les  plus  rustiques;  ils  n'ont  pas  même 
été  effleurés.  L'Araucaria  Cunninghamii 

est    devenu    jaune    et    les    bourgeons    des 
extrémités  ont 


elé;  l'exeefea  a  eu  aussi 
ses   extrémités   gelées,    mai-,    il    a    paru 

moins   souffrir;    il   esl   \  rai  que,  clic/   moi, 

il  est  plus  abrité  que  le  précédent.  Un 
Taxodium  mucronatum,  malgré  son  ap- 
parence de  délicatesse,  a  très-bien  résisté, 
sauf  qu'il  a  perdu  quelques  feuilles  cl  pris 
la  teinte  acajou;  il  faut  ajouter  qu'il  est 
abrité  dans  un  petit  l>ois  de  Pins.  —  Je 
n'ai  pas  le  relevé  des  températures  ,  mais 
il  y  a  eu  de  la  glaCC  presque  toutes  les 
nuits,  jusqu'en  février,  et  à  plusieurs 
reprises  pins  tard;  et ,  le  12  mars,  nu 
demi-pied  île  neige,  ce  qui  ne  s'était  pus 

VU  dans  ce  is   depuis   '<-  an-.  Toutes  les 

Passiflores,  sauf  l'espèce  commune,  ont 
gelé  jusqu'au   pie*.  Le   Casuarina  de   la 

Y"  Hollande  a  paru  plus  ferme  que  celui 
de  l'Inde.  Les  Goyaviers  pyriformes  [Psi- 
du, m  pyriferum)  mit  gelé  du  premier 
coup;    les   pomiformes  [P.   pomiferum) 

sont    restés   en    parlait    état,    el     mûrissent 

bien  leurs  fruits.  Quant  au    Dacrydium, 

il  a  disparu  dès  1rs   premiers  froids.  » 

M.  Alphonse  Denis,  d'Hyèrcs,  qui  est 
aussi  un  célèbre  naturalisâtes  de  végé- 
taux exotiques,  nous  écrit  '\'-  son  côté  que 
le  Jubœa  spectabilis  a  supérieurement 
résisté,  dans  s,,ii  jardin,  aux  inclémences 
de  l'hiver  dernier.    Il  le   trouve  aussi,  SOUS 

ce  rapport,  beaucoup  plus  rustique  que  le 
Dattier  qui,  chez  lui,  s'élève  cependant  à 


/tSCHYNANTHUS         CORDIFOLIUS         Hook 


■ 


«01 


1451. 


1SCHYMNTHUS   CORDIFOLIUS,  hook. 


Cyrtandraceae. 


Vide  vol    III  (|rc  série, 


CIIARACT.  GENER. 
1847)  N°  197. 

CIIARACT.  SPECIF.  —  Caule  tercte  scandente 
glabro,  foliis  Iate  ovatis  glabris  intcgcrrimis  car- 
Dosis,  petiolis  brevibus  semiteretibus^  floribus  ler- 
minalibus  vcl  in  axillis  binis  sursum  curvatis 
glanduloso-pubescentibus,  calyce  basi  cum  pedi- 
ccllo  articulato  turbinato  apice  brevi-quinquelobo 
lobis  corolla;  appressis,  corollae  volutiiiaecoccinea; 


Belle  espèce,  découverte  dans  l'île  de 
Bornéo,  par  M.  Thomas  Lobb, voyageur 
de  MM.  Veitch  et  fils. 

Elle  est  voisine  de  WEschynanlhus 
tricolor  (Floue,  vol.  XIII,  p.  157),  nous 
dit  sir  William  ;  mais  dans  cette  dernière 
espèce  les  feuilles  sont  beaucoup  plus  pe- 
tites, le  tube  du  calice  plus  court,  plus 
large;  la  corolle  d'un  beau  rouge estd'une 
autre  forme  et  autrement  lignée  de  noir. 


fauce  intus  atra  strigosa,  tubo  calyce  vix  triple- 
longiore  superne  curvato,  limbo  obliquo  subsequa- 
Iiter  quadrilobo  bilabiato,  Iabiis  late  ovalis  conca- 
vis  superiore  apice  biSdo  inferiore  trilobo,  stami- 
nibus  styloque  labii  superioris  Iongitudine. 

.Eschynaiithus  corriirolius,  Hook.  in  Bol. 
Mag.  tab.  5131,  icon  hic  iterata.  —  Funck.  in 
Journ.  d'Iiort.  prat.  18B9,  p.  21)3.  —  Cil.  Lem.  il) 
Revue  /tort.  1800,  p.  SI. 


A  l'aide  des  /Eschynanlhus  on  garnit 
promplement  le  pourtour  des  corbeilles 
et  des  vases  suspendus. 

Leur  multiplication  par  voie  de  bou- 
tures est  des  plus  faciles  :  cultivés  en 
serre  chaude,  ils  émettent  une  quan- 
tité de  racines  aériennes  le  long  de  leurs 
tiges,  et  il  suffit  de  sectionner  celles-ci 
pour  en  faire  autant  de  plantes. 

L.  VII. 


plus  de  15  mètres  de  hauteur.  Le  Rhapis  C'est  un  heureux  augure  pour  les  années 
flabelliformis  n'y  a  pas  succombé  comme  qui  vont  suivre,  et  les  horticulteurs  mar- 
à  Cannes,  non  plus  que  le  Ceroxijlon  des  chands,  qui  sont  les  pourvoyeurs  naturels 
Andes,  le  Caryota,  milis  et  le  Dion  edule.  des  amateurs,  feront  bien  de  s'approvi- 
Ces  trois  derniers  cependant  ne  sont  pas  J  sionner  en  conséquence.  Nous  prévoyons 
encore  d'assezancienne  date  à  Hyères,  pour  '  que  d'ici  à  peu  de  temps  ils  seront  assiégés 
qu'on  y  puisse  définitivement  compter  sur    de  demandes.  Qu'ils  mettent  donc  à  contri- 


Icur  naturalisation 

Quoi  qu'il   en  soit,  ces   résultats   sont 
encourageants.  Depuis  une  trentaine  d'an- 


bution  la  Nouvelle-Hollande,  le  Chili,  le 
Mexique,  le  nord  de  l'Inde  et  le  Cap  de 
Bonne-Espérance,  où  il  y  a  encore  tant  à 


nées  au  moins,  la  Provence  n'avait  pas  vu  j  récolter,  pour  le  jardinage  en  plein  air  du 

de  froids  si  rigoureux  et  surtout  si  prolon-  ;  midi  de  l'Europe. 

gés,  et  elle  en  est  sortie  presque  intacte.  ;  Ndn. 

t  1309.  EMPLOI  DE  L'AILANTE  (AILANTHUS  GLANDULOSA)  POUR  LA  FIXATION  DES   SABLES. 


Dans  une  conversation  que  j'ai  eue, 
le  10  février  1861,  avec  M.  le  comte  de 
Lambert,  grand  propriétaire  russe  qui 
habile  Odessa,  j'ai  appris  les  faits  suivants: 

Il  y  a  seize  ans,  M.  de  Lambert,  après 
de  nombreux  et  vains  essais,  cherchait 
encore  à  fixer  des  terrains  découverts, 
des  steppes  composées  d'une  couche  de 
sable  de  moins  de  50  centimètres  d'épais- 
seur, recouvrant  la  roche  et  qui  formait,  à 


chaque  changement  de  vent,  des  buttes 
ou  (lunes  très-désagréables.  Il  avait  vaine- 
ment tenté  de  planter  là  des  pins  mari- 
times ,  des  acacias  même;  rien  n'avait 
pu  végéter  dans  ce  sol  ingrat. 

Ayant  entendu  parler  de  la  faculté 
traçante  de  l'Ailante,  de  sa  grande  rus- 
ticité et  de  la  faculté  qu'il  a  de  se  contenter 
des  sols  les  plus  maigres  et  les  plus  arides, 
il  en  fit  planter  dans  ces  steppes,  où  ils 


IOS 


MISCELLANËES. 


réussirent  parfaitement  à  lixcr  les  sables. 
C'est  à  la  suite  de  oe  premier  sucer-,  que 

M.  le  émule  de  Lambert  a  l'ait  planter  en 
Ailantes  des  surfaces  considérables  de 
dunes  e(  steppes  jusqu'alors  improductives. 
Il  a  ainsi  créé,  sur  des  terrains  arides  et 
mouvants,  des  massifs  boisés  dont  il  lire 
un  revenu  tiès-salisfaisant  et  qui,  en  outre, 
embellissent  le  paysage.  Ces  arbres  ont 
tellement  pullulé,  en  traçant  et  en  dra- 
geonnant  surtout,  qu'aujourd'hui,  après 
seize  ans  seulement,  il  y  a  là  une  vraie 
foré!  presque  impénétrable. 


les  avantages  qu'offre  l'Allante  pour  boiser 
promptcinent  ces  steppes  sablonneuses, 
ont  fait  chaque  année  des  semis  considé- 
rables, et  ont  développé  celte  essence 
d'une    manière   prodigieuse. 

Aujourd'hui  H.  le  comte  de  Lambert, 
M.  le  général  de  Burnod,  el  quelques 
autres  propriétaires,  songent  sérieusement 
à  utiliser  ces  grandes  plantations,  eu  pro- 
pageant dans  ces  localités  l'éducation  si 
facile  du  nouveau  ver  à  soie  chinois  que 
j'ai  introduit  en  France  depuis  Unis  ans, 
Ct  que  l'on  élève  en  plein  air  sur  l'Ailanlc 


M.  le  comte  de  Lambert  a  été  imité  par     ou  faux  vernis  du  lapon. 
beaucoup  d'autres  propriétaires  qui,  voyant 


i,M  aiif-Mi  uni  ville. 

tel  forestières). 


1310.  L'HIVER  OE   1 860- 1861.  -  REMARQUES  DIVERSES. 


Nous  trouvons  dans  une  correspondance 
américaine  (('.cuirai  Park,  tVew-York)  de 
l'excellent  journal  du  l)r  Liodlcy,  le  Gar- 
deners'  Chranicle,  quelques  idées  qui  con- 
cordent entièrement  avec  notre  manière 
de  voir,  en  ce  qui  concerne  l'influence 
d'une  basse  température  sur  les  végétaux. 

Nous  nous  permettrons  de  traduire 
textuellement  cet  article,  car  la  question 
est  toute  d'actualité,  ct  ces  détails  ne  peu- 
vent manquer  d'intéresser  vivement  les 
nombreuses  personnes  qui  s'occupent  au- 
jourd'hui  de  la  naturalisation  des  végétaux. 

•  Les  observations  variées  et  souvent 
contradictoires  de  vos  nombreux  corres- 
pondants, qui  avaient  pour  but  deconsta- 
ter  1  effet  des  grands  froids  pendant  l'hiver 
dernier  sur  les  arbres  ct  arbustes  récem- 
ment introduits,  onl  surtout  attiré  notre 
attention.  Nousai  mis  parfaitement  compris 
ici  que  la  question  de  la  rusticité  des  plan- 
tes est  une  question  {■.impliquée.  Nous 
avons  eu  pareillement ,  il  v  a  quelques 
années,  îles  témoignages  contradictoires; 
certains  arbres  ayant  été  détruits  jusqu'au 
niveau  du  sol  dans  un  jardin,  tandis 
que  dans  un  autre,  exposés  au  même 
froid,  ils  n'avaient  été  nullement  endom- 
magés. On  peut  expliquer  quelquefois 
celte  différence  par  une  séchereafe  plus 

grande   du    site    favorisé;    mais    plus   snu- 

vent,  croyons-nous,  par  la  stérilité  com- 
parative de  celui-ci,  qui  l'ail  que  la  crois- 
sance j  est  moins  rapide  ci  que  les  tissus 
sont  alors  plus  resserrés.  Parmi  les  arbres 
el  les  arbustes  introduits  depuis  peu  dans 
les  cultures,  plusieurs  espèces,  surtout 
celles  à  feuilles  persistantes,  conifères,  etc., 


supportent  un  excès  de  froid  quand  elles 
sont  protégées  contre  les  rayon,  solaires. 
C'est  le  soleil  d'hiver  ct  particulièrement 
celui  du  premier  printemps,  après  une  pé- 
riode de  gelées  intenses,  que  nous  avons 
appris  à  craindre.  En  conséquence  nous 
plantons  tout  ce  qui  nous  parait  d'une  rusti- 
cité douteuse  à  une  exposition  légèrement 
inclinée  vers  le  nord,  —  autant  que  pos- 
sible à  l'ombre  d'un  grand  arbre,  —  mais 
où  les  \cnts  du  nord-est,  qui  sont  ici  les 
plus  froids,  sont  en  partie  luises.  Encore 
celle  règle  générale  a-t-elle  certaines  excep- 
tions ci  il  est  des  situations  où  le  Cedrus 
Deodara  a  résisté  pen  tant  plusieurs  années 
à  nue  exposition  au  midi,  quoique  dans 
cette  partlede  notre  continent,  il  ait  cruel- 
lement à  souffrir  iliaque  hiver  là  ou  il 
n'est  pas  ombragé ,  ni  abrité.  J'ai  eu 
un  Lierre  d'Irlande  (liaient  Hibernica) 
qui  couvrait  le  mur  du  côté  nord  d'une 
serre  et  qui  avait  atteint  H'  mètres  de 
hauteur,  complètement  gelé,  tandis  que 

de  jeunes  piaules  exposées  au  midi,  n'ont 
reçu  aucune  avarie,  l'n  sol  riche  et  frais, 
favorisant  une  croissance  rapide  qui  se 
prolonge  tardivement,  du  coté  du  nord, 
un  sol  plus  sec  et  plus  pauvre  arrêtant 
plus  tc'ii  la  végétation  en  automne,  du  côté 

du  soleil,  qui.  encore  par  son  action  pro- 
pre, complète  l'aoûtemcnt  des  rameaux, 
voilà  probablement  la  raison  de  ce  fait 
assez  extraordinaire.  Nous  avons  fréquem- 
ment des  froids  plus  intenses  que  ceux 
qui  onl  causé  tant  de  ravages  chez  vous  cet 
hiver,  et,  en  jugeant  de  ce  que  l'on  peut  ap- 
pliquer pratiquement  ici.  vos  récentes  ob- 
servations nous  viendront  grandement  en 


MISCELLANÉES. 


105 


aide.  Toutefois,  nous  ne  rejetterons  pas  des 
plantes  par  le  motif  qu'elles  auraient  péri 
chez  vous.  Car  nous  avons  des  raisons  de 
croire  que  certaines  d'entre  elles  supporte- 
raient un  froid  sec,  alors  qu'un  froid  hu- 
mide leur  serait  nuisible,  et  sans  aucun 


doute  il  en  est  beaucoup  qui  supporteraient 
un  froid  rigoureux  en  hiver,  ainsi  qu'une 
température  élevée  en  été,  et  qui  ne  résis- 
teraient pas  à  des  alternatives  subites  de 
grand  froid  et  de  forte  chaleur.  » 

Ed.  P. 


t  1311.  INFLUENCE  OU  SOL  SUR  LA  RUSTICITÉ    DES   VÉGÉTAUX  ET  SPÉCIALEMENT  DE  L'ARAUCARIA 

IKIBRICATA. 

Un  correspondant  du  Gatdeners'   Chro-  \  plat,  conclut  en  disant  que  ce  fait  prouve  à 


nicle  (30  mars  dernier)  écrit  à  ce  journal  ; 

«  Nous  avons  ici  un  magnifique  Arau- 
caria imbricata  qui  a  parfaitement  résisté 
aux  froids  rigoureux  et  parait  ne  pas  avoir 
souffert  le  moins  du  monde  du  rude  hiver 
de  18G0-C1.  Il  se  trouve  sur  une  étninence 
au  centre  du  Pinetum  et  il  a  été  planté 
sur  un  monticule  de  trois  pieds  de  hau- 
teur, dont  la  terre  est  retenue  par  un 
petit  mur  de  pierres  sans  mortier.  Nous 
avons  six  autres  beaux  pieds  de  la  même 
espèce,  d'une  hauteur  de  plus  de  trois 
mètres  et  quoiqu'ils  soient  abrités  de  tous 
les  côtés  par  d'autres  arbres  et  arbrisseaux, 
ils  sont  presque  entièrement  gelés.  » 

L'auteur  en  attribuant  la  cause  de  l'état 
désespéré  de  ces  derniers  à  cette  circon- 
stance qu'ils  se  trouvent  dans   un  terrain 


l'évidence  que,  pour  être  à  l'épreuve  des 
abaissements  de  température  quelque  peu 
insolites,  il  faut  le  dire,  tels  que  ceux  que 
nous  venons  d'éprouver  l'hiver  dernier, 
l'Araucaria  imbricata  doit  être  planté 
dans  une  situation  élevée  et  dans  un  sol 
parfaitement  drainé,  naturellement  ou 
d'une  manière  artificielle. 

Nous  ajouterons  que  cette  observation 
est  loin  d'être  spéciale  pour  V Araucaria 
imbricata.  N'a-t-on  pas  remarqué  à  diffé- 
rentes reprises,  que  dans  les  sols  secs  les 
végétaux  peuvent  mieux  résister  aux  froids, 
que  dans  les  sols  humides.  Du  reste  cela 
s'explique  facilement  en  ce  que  dans  le 
premier  cas  la  végétation  s'arrête  plus  tôt 
et  que  le  bois  s'aoûle  plus  complètement. 

Ed.  P. 


f  1312.  IMPATIENS  JERDONI/E.  —  NOTICE  SUR  SA  CULTURE. 


Cette  gracieuse  balsaminée,  dont  on  a 
pour  le  moins  exagéré  l'ingratitude,  a  la 
réputation  d'être  d'une  culture  trop  diffi- 
cile, comme  si  deux  mois  entiers  d'une 
floraison  magnifique,  parfois  même  trois 
mois,  ainsi  qu'on  a  pu  le  voir  naguère  dans 
l'Etablissement  Van  Houttc,  ne  suffisaient 
pas  amplement  à  récompenser  de  quelques 
peines.  Tous  ceux  qui  connaissent  l'Im- 
patiens Jerdoniœ  et  qui  par  conséquent 
savent  en  apprécier  le  mérite,  seront 
charmés  de  lire  les  notes  sur  la  culture  de 
cette  plante,  qu'un  des  correspondants  du 
Gardeners'  Chronicle  adresse  à  cette  Re- 
vue, et  que  nous  reproduisons  ici  :  «  Si 
l'on  veut  en  avoir  de  belles  plantes  fleuries 
vers  le  milieu  d'octobre,  il  est  nécessaire 
de  faire  le  bouturage  le  plus  tôt  possible 
et  de  la  manière  suivante  :  dans  des  pots 
très-petits,  soit  d'un  pouce  ou  de  soixante 
à  la  jetée,  (comme  disent  les  praticiens,)  on 
dépose  de  petits  tessons  qui  les  rempliront 
à  moitié;  par  dessus  on  met  une  couche  de 
terre  de  bruyère  concassée  grossièrement  et 


|  on  termine  par  du  sable  pur.  Ensuite  on  pose 
les  boutures  horizontalement  sur  le  sable, 
le  bout  inférieur  près  des  parois  du  pot  ; 
puis  on  les  presse  dans  ce  sable  en  laissant 

I  à   découvert    une  petite   portion   de   leur 

|  partie  supérieure.  Sur  toute  la  longueur 
des  tiges  il  naîtra  des  racines,  et  celles-ci 

j  donnent  de  la  vigueur  aux  pousses  latérales 
qui  ne  tardent  pas  à  se  faire  jour  sur  les 
sommets  découverts.  Puis  on  arrose  avec 
l'arrosoir  à  pomme  fine  pour  bien  fixer 
le  sable  autour  des  boutures,  et  on  place 
les  pots  dans  une  serre  ou  bâche  à  multi- 

!  plication,  où  l'on  maintienne  une  tempéra- 
ture de  16  à  22  degrés  centigrades.  Au  bout 
de  six  semaines,  les  racines  ont  tapissé  les 
pots,  et  les  plantes  peuvent  être  rempotées 
dans  des  pots  de  4  pouces.  Pour  ce  rempo- 

!  tage  on  se  servira  du  compost  suivant  :  une 
partie  vieille  tourbe,  une  partie  charbon, 
une  partie  terre  de  bruyère  concassée  et 
un  tiers  de  la  masse,  charbon  de  bois  pilé 
et  chaux  provenant  de  décombres,  passés 
par  un  crible  à  mailles  d'un  demi-pouce; 


lui 


M1SCELLANËES. 


le  tout  bien  mélangé.  On  lasse  la  Icrrc 
dan-  le  pot.  Ensuite  les  piaules  sonl  pla- 
cées  dans  une  bdcbe  où  l'on  garde  une 
température  de  I8°la  nuit, cl  de  20*  durant 
le  jour,  ei  ou  l'atmosphère  soit  tenue 
humide  au  moyen  de  fréquents  arrosc- 
nients.  Les  plantes  demandent  beaucoup 
d'air  cl  se  trouvent  mal  d'une  atmos- 
phère étouffée  et  trop  chaude.  Il  faut 
éviter  soigneusement  de  les  laisser  se 
faner  sons  l'action  trop  vive  des  rayons 
solaires,  ou  par  l'effet  d'une  chaleur  exces- 
sive; car  alors  la  croissance  se  trouve 
momentanément  suspendue  et  le  dévelop- 
pement delà  plante  en  éprouve  un  grand 

retard.  Aux  premiers  jours  de  juillet,  les 
plantes  réclament  un  nouveau  rempol 

cette  fois  dans  des  pots  de  '.<  pouce-  et  dans 
un  compost  analogue  à  relui  qui  vient 
d'être  indiqué,  avec  addition  toutefois 
d'une  minime  quantité'  de  fumier  île  vache 
bien  consommé. 

Peu  de   plante-   sont   plus   son-ildes  (pie 

cet  Impatiens  à  un  excès  d'humidité;  il  im- 


porte donc  de  soigner  d'une  manière  spé- 
•  iale  li--  arroscmenls  durant  toute  l'époque 
de   sa  croissance.  • 

Quant   aux    autre-   SOÎnS    de    culture,    le 

même  correspondant  cite  encore  la  taille  : 
dès  que  les  liges  Morales  apparaissent, 
on  doit  les  enlever  à  la  pointe  d'un 
conte. m  bien  tranchant;  il  va  -an-  dire, 
que,  -i  l'on  veut  jouir  de  leur  Boraison  au 
milieu  d'octobre,  la  taille  doit  cesser  aux 
premiers  joui-  de  septembre.   Il  observe 

BUSSi  que  dans  iliaque  Iraii-planlalion,  le 
drainage  doit  occuper  un  tiers  du  pot.  lai 
suivant  ces  indications,  dit-il  en  termi- 
nant, au  lieu  de  CCS  piaule-  eliétives  et 
malingres  qu'on  ne  rencontre  que  trop 
souvent,  ou  obtiendra  de-  spécimens  sains 
et  robustes,  portant  de  cinq  à  dix  jet-,  et 
leurs  fleurs  formeront  nu  seul  et  magni- 
fique bouquet  de  0n,,50à0'D,60de  diamètre. 

Dan-  de   telle-    condition-,    I'  /  )ll  jnlt  WIIS  .1  <r- 

doniœ  double  réellement  de  prix. 

Lm.  H. 


f   1313.     FAUT-IL  TUER  LE  POISSON  QUE  L'ON  PECHE? 
On  lit  dans  le  Journal  du  Loiret  :  On 


ancien  conseiller  d'Etat,  économiste  distin- 
gué, M.  bande,  qui  s'OCCUpe  avec  une 
active  sollicitude  de  la  régénération  des 
pêcheries  de  France,  vient  d'adresser  à  un 
de  lias  eoncilov  en-  une  lettre  dans  laquelle 

est  révélé  le  secret  de  la  supériorité  du 
poisson  hollandais  sur  le  nôtre.  Voici  un 
extrait  de  celte  lellrc,  qu'on  veut  bien  nous 
communiquer  : 

«  J'éiai-,  dit  M.  Baude,  il  y  a  peu  de 
jours,  à  Aix-la-Chapelle,  en  compagnie  de 
Hollandais,  gens  instruits,  et  non-  parlions 

de-  pèches  de  la  mer  du  Nord.  Mil  rendant 

hommage  à  la  supériorité  clés  produits  hol- 
landais sur  les  nôtres,  je  remarquai,  sans 
pouvoir  en  expliquer  le.  eau  es,  que  dans 
trois  voyages  que  j'avais  laits  en  Hollande, 
l'avais  trouve'-  la  même  supériorité  de  sa- 
veur et  cle  fermeté  aux  poissons  Irai-,  tant 

de  mer  que  d'eau  douce,  qui  pourtant  de- 
vaient être  à  peu  près  le-  mêmes  dans  les 
deux  pays,  surtoutquand  ils  sont  voyageurs. 
«  On  m'a  répondu  que  l'avantage  que 
j'avais  observé  était  réel,  et  qu'il  tenait 
surtout  ;'i  une  pratique  fort  -impie,  qu'il 
dépendait  de  non-  de   non-  approprier. 

«  On  a  l'habitude,  en  Hollande,  de  tuer 


le  poisson  au  moment  où  il  sort  de  1  eau, 
tandis  cpie  non-  le  laissons  s'éteindre  dans 
nue  lente  agonie,  qui  fait  sur  l'économie 
animale  l'effet  d'une  maladie,  amollit  les 
chairs  et  leur  communique  un  princ  ipe  de 
dissolution.  Cette  réponse  m'a  paru  un 
trait  de  lumière.  Personne  ne  mangerait 
d'un  mouton  ou  d'un  piolet  mort- de  leur 
mort   naturelle   ou    nové-,   par  le-   raisons 

quedi ni  les  Hollandais  pour  le  poisson. 

Pourquoi  serions-nous  moins  délicats  sur  ce 
qui  nage  que  sur  ce  qui  marche  el  sur  ce 
qui  Mlle? 

*  Les  Hollandais  tuent  le  poisson  en  lui 
faisant  une  légère  incision  longitudinale 
sou-  l,i  queue,  et  l'opération,  faite  avec  un 
instrument  bien  allilé.  est  -i  rapide  qu'elle 
s'exécute  même  dans  les  pêches  les  plus 
abondantes,  sans  excepter  celle  du  hareng. 

t  Je  pense  qu'il  serait  bon  de  Caire  chez 
nous,  -ur  des  poissons  de  même  espèce  et 

placa;-  clin-  le-  même-  conditions,  des  ex- 
périence- comparatives  entre  les  deux  pro- 
cède- de  France  cl  de  Hollande.  La  moins 
utile  de  ce-  expériences  ne  serait  pas  celle 
qui  consisterait  à  éprouver  lequel,  de  pois- 
sons ainsi  traités,  se  conserverait  le  plus 
longtemps.    »  {Feuille duCullivaleur). 


A2ALEA        OCCIDENTALIS       Torrey    ft   Gray 

(  abfornie  Rxistiqn 


105 


U3-2. 


AZALEA   OCCIDEIVTALIS, 

Ericaeeœ. 


TOHHEY  et  GRAY. 


CHARACT.  GENER.  —  VidcENDLicuEn,  Gêner. 

plantannn. 

CHARACT.  SPECIF.  —  A.  corymhis  magis  mi- 
nusvc  i'oliosis,  ramulis  junioribus  pubescentibus. 
foliis  oblongis  obovato-oblongisve  pilosulis  prœci- 
pue  ad  costam  marginemque,  lobis  calycinis  parvis 
oblongis  hirsutis  cilialisvc,  corollœ  tubo  glandu- 


loso-pubescente  limbi  lobos  œquante,  stamtnibus 
styloque  longe  exsertis. 

*'*nli'«    occltlcntalls,  Torhey  et  Giuv,  Mss. 
ined. 

tiiLii  <  \ i  i  mm  i  \i  i  »,  IfooK.  et  Ans.  Bot.  of 
Beecli.  Voy.  p.  3(jl. 


Originaire  de  Californie,  YAzalea  oc- 
cidentales est  parfaitement  rustique  chez 
nous.  Ses  grands  bouquets  de  larges 
fleurs  blanches  ornées  d'une  impériale 
jaune,  viendront  bien  à  point  comme 
porte-pollen  pour  créer  de  nouvelles 
variétés  à  fond   blanc. 

Sir  William  llooker  hésite,  malgré 
l'autorité  de  Torrey  et  Gray,  à  consi- 
dérer cette  plante  comme  constituant 
une  espèce  à  part  ;  elle  ne  serait,  suivant 
ce  célèbre  botaniste,  qu'une  variété  dis- 
tincte de  VA.  calendulacea. 


L'A.  calendulacea,  aux  corolles  fond 
jaune,     orange    ou    rouge,    et   origi- 
naire aussi   de   l'Amérique  du  Nord,  a 
joué  autrefois,  comme  porte-pollen,  un 
très-grand    rôle  dans  les   hybridations 
auxquelles    procédait    mystérieusement 
feu  notre  célèbre  Mortier,  ce  créateur 
des  plus    belles    variétés   d'Azalées  de 
pleine  terre;  il  mariait  clandestinement 
l'Azalée  jaune  du  Caucase  (Azalea  pon- 
\  tica)  aux   espèces   américaines,  Azalea 
\viscosa,     calendulacea,     nudiflora   et 
!  autres.  L.  VII. 


f  1314.  QUELQUES  IDÉES  SUR  L'ESPÈCE  EN  BOTANIQUE,  PAR  M.  BENTHAM. 


Un  des  premiers  botanistes  de  ce  siècle, 
M.  Bentham,a  lu  dernièrement  à  la  Société 
Linnéenne  de  Londres  une  note  faite  pour 
intéresser  aussi  bien  ceux  qui  touchent 
aux  questions  les  plus  transcendantes  de  la 
philosophie  de  la  science,  que  ceux  qui  se 
contentent  de  l'élude  plus  modeste  de  la 
flore  de  leur  pays.  Dans  cette  note,  il 
expose  ses  idées  sur  l'espèce,  en  déclarant 
qu'il  la  considère  comme  la  hase  fonda- 
mentale de  tout  l'échafaudage  botanique. 
Cette  explication  avait  d'ailleurs  un  intérêt 
d'actualité,  M.  Bentham  ayant  publié,  il 
y  a  peu  de  temps,  sous  le  nom  de  Hand- 
book  of  british  Botany,  une  nouvelle 
Flore,  très-élahorée,  des  lies  Britanniques, 
dans  laquelle  il  a  notablement  diminué 
le  nombre  des  espèces  admises  par  ses 
prédécesseurs. 

L'espèce,  dit-il,  dans  l'acception  ordi- 
naire et  traditionnelle  du  mot,  désigne  la 
totalité  des  individus  issus  d'un  individu  ou 
d'un  couple  d'individus  créés  originelle- 
ment; mais  cette  définition  est  sans  utilité 

Tome  iv,   2e  Série  (1839). 


pour  la  pratique,  attendu  qu'il  n'existe 
aucun  moyen  de  vérifier  la  généalogie  des 
individus;  de  plus,  elle  est  tenue  pour  fausse 
en  théorie  par  ceux  qui  nient  la  création 
originelle  des  espèces  lesquelles  aujour- 
d'hui peuplent  le  globe.  On  a  donc  pro- 
posé de  rejeter  entièrement  dans  la  défi- 
nition de  l'espèce  la  question  d'hérédité, 
et  de  n'y  faire  entrer  que  les  considéra- 
tions qui  se  tirent  des  ressemblances  exté- 
rieures et  intérieures,  et  de  certains  phé- 
nomènes biologiques.  Mais  notons  que, 
dans  la  nature,  il  n'y  a  pas  deux  individus 
qui  se  ressemblent  exactement  sous  tous 
les  rapports,  et  que  daus  toutes  les  collec- 
tions d'individus,  même  provenus  immé- 
diatement des  mêmes  parents,  il  s'en 
trouve  qui  ont  des  particularités  qtd  leur 
sont  propres  et  ne  sont  pas  communes  à 
tous.  Il  en  résulte  que  l'espèce,  définie»  une 
collection  d'individus  semblables,  «devient 
tout  aussi  arbitraire  que  le  genre,  a  ccdlcc- 
lion  d'espèces,  »et  que  les  règles  de  la  clas- 
sification, dans  un  cas  comme  dans  l'autre, 

14 


Ml-l  I  1.1   \M  1  - 


•  .lui-i  ni  purement  ci  simplement  à  de 
certaines  convenance*  dont  l'observation 
,  i  !  ,i  .  i  m  in  i  iniliv  iilinl.  M  Bentbam, 
pourtant,  déclare  être  du  nombre  de  ceux 
qui  croienl  fermement  ■<  l'existence  d'un 
ii  ii. .m  nombre  d'espèces  dans  la  nalure, 
dont  les  limites  « I «■  variation  sonl 
im-  ri  permanentes,  el  donl  le  a  formée 
nlielles  sonl  telles  aujoui  'I  hui  qu'elles 
i  étaient  lorsqu'à  commencé  la  période 
géologique  actuelle.  Il  regarde  comme  | m n- 

railemenl  i lée,  à  l'exclusion   de  toute 

autre,  la  dooti  ine  Iraditi elle  et  biblique 

qui   voul  que  toute  berbe  ci   loul  arbre 

reproduise  son  espèce  par  ses  graines.  Il 

.  ipliqué  ensuite  le  sens  précis  qu'il  alla- 

c  be  aux  mois  espi  1 1  a  cl  uort'i  lés,  attribuant 

■  l'espèce  une  existence  réelle  el  détermi- 
née :  puis  laissanl  de  côté  l'argument  Ihéo- 

[iii-,  il  h  admis,  comme  m'  louchant  en 
rien  a  la  question  controversée  de  la  per- 
manence ou  de  l'altération  des  formes  spé- 
ciGques  :  I'.  que  les  espèces  actuelles  pcn- 

vent  très-bien  n'avoir  pas  été  toutes - 

en  même  temps,  attendu  qu'on  a  lu  preuve 
géologique  qu'à  des  périodes  antérieures 
a  l'époque  actuelle,  il  a  existé  des  \  égélaux 
donl  les  espèces  sonl  éteintes  aujourd'hui, 
et  que  la  grande  majorité  des  espèces  ac- 
tuelles n'existaient  pas  alors]  2°,  que  cha- 
que et  l 'ci  e  l'ini  également  descend]  c  ou 
no  pas  descendre  d'un  premier  individu 
mi  d'un  premier  couple  créé  originaire- 
ment ;  ■"",  que  chaque  espèce  peut  a\  oir  i  lé 
mi  n'avoir  |ias  été  créée  dans  un  seul  en- 
droit; •  ".  que  les  espèces  peuvent  aussi 
bien  provenir  que  ne  pas  provenir  de 
formes  plus  anciennes,  graduellement  mo- 
difiées dans  le  cours  des  Ages,  en  rcs- 
.11. mi  toutefois  celte  possibilité  aux 
périodes  antérieures  à  la  période  géolo- 
gique actuelle,  ,'i  partir  de  laquelle  les  for- 
mes sonl  restées  fixes  cl  u'ont  plus  changé. 
I  niiii  abandonnant  toutes  ces  questions 
insolubles,  H.  Bcnlhani  continue  ainsi: 
lé  dans  I  habitude  de  définir  l'espèce 

'"iii-  ■    l  '  n blc  des    iniln  idus  qui   se 

"    ■  inbli  ni  assci  les  uns  aux  autres  pour 

-   amener  a  conclure   qu'ils   peuvent 

un  sont    i  ■'  II'  ment   deseen  lus  d'un 
iniiin,  leurs  variations  ne  de- 
mi lias  les  limites  de  celles  que  i - 

•  ir.'.  tuer  entre  des  indh  idus  que 
isilivcincnl  avoir  une  m  igiue 

■  ommunc.   I  id<  ntilé   spécifique  de   deux 

■  ■M  d'un  plus  grand   nombre  d'individus 


n'a  dont  pas  de  preuve  absolue;  nous 
ne  l'admettons  que  d'après  une  évidence 
d'induction,  l 'esl  a-dire  par  la  constatation 
de  caractères  qui  restent  permanents  pen- 
dant uni'  série  plus  nu  moins  longue  do 
générations,  el  ne  sonl  altérés  ni  par  la 
nalure  du  boI,  ni  par  les  climats,  ni  par 
toute  autre  cause   connue  ou   inconnue. 

Sans  doute    les   c :) usions  formées  sur 

une  é\  idence  de  cette  nalure  ne  seront  pas 
toujours  îi  l'abri  des  objections,  cl  des 
observateurs  différents  pourront  y  trouver 
motif  à  des  opinions  fort  dissemblables, 
mais  c'est  la  conséquence  inévitable  de 
l'imperfection  de  l'esprit  bumain. 

Assurément  les  idées  formulées  par  le 
savanl  botaniste  anglais  Boni  des  plus  sai- 
nes, cl  nous  li"-  pai  lageons  presque  toutes. 
Nous  ne  | vons  pas  toutefois  nous  dissi- 
muler qu'une  définition  de  l'espèce,  basée 
uniquement  sur  des  ressemblances  d'indi- 
vidus, souvent  incertaines  el  contestables, 
laisse  Irop  de  marge  a  l'arbitraire  indivi- 
duel. D'un  autre  coté,  sur  quoi  nous  fon- 
dons-nous pour  déclarer  que  lel  caractère 
esl  caractère  d'espèce  plutôt  que  de  race 
el  de  variété  ?  Sur  sa  permanence  dans  la 

séi  ie  des  générations .'  A  ce  c pie  toutes 

les  grandes  variétés  de  l'espèce  humaine 
devraient  cire  tenues  pour  autant  d'espè- 
ces distinctes,  puisque  île  temps  immémo- 
rial, ci  quels  que  soient  les  points  du 
globe  où  elles  sont  transportées,  elles  res- 
tent constamment  semblables  à  elles-mêmes 
tant  que  les  croisements  ne  viennent  pas 
les  altérer.  Ainsi  dis  races  de  chiens,  de 
chevaux,  de  bœufs,  de  poules  cl  de  beau- 
coup d'autres  animaux  domestiques  ou 
même  sauvages.  Le  même  phénomène 
existe  dans  les  végétaux,  cl  nous  croyons 
l'avoir  démontré  pour  les  courges,  ou  les 
races,  lorsqu'elles  sont  a  l'abri  des  croise- 
ments,  se    perpétuent   depuis  des  siècles 

avec    une    fidélité    digne     des     espoirs    les 

mieux  arrêtées.  Concl s-en  que  si,  dans 

beaucoup  de  cas,  les  ressemblances  el  les 
dissemblances  d'individus  suffisent  pour 
discerner  sûrement  les  espèces,  il  en  esl 

aussi  n,    sont  loul  .i  fait  insuffisantes 

ci  où  il  faut   recourir  a  un  moj en  moins 

arbitraire.  Ce  moj  en  s,  pa,  comme  s 

espérons  le  prouver  bientôt,  le  croise- 
ment des  formes  douteuses  cl  l'observa- 
tion sun  ie,  pendant  quelques  générations, 
de  la  progéniture  qui  en  sortira. 

Non. 


MISCELLANEES. 


107 


t  1315.  PROCÉDÉS  POUR  FAIRE  GROSSIR  LES  FRUITS. 


Umis  un  récent  article  sur  «  l'Arbori- 
culture en  Allemagne,  »  publié  dans  le 
numéro  du  1er  avril  dernier  de  la  Revue 
horticole,  M.  A.  Lepère  fils  énumère  quel- 
ques méthodes  eulturales  perfectionnées, 
qu'il  a  propagées  dans  ce  pays.  Ayant 
assisté  aux  séances  de  la  Société  d'horti- 
culture de  Berlin  et  au  Congrès  pomolo- 
gique  de  Gotha  pour  prendre  part  à  ses 
travaux,  M.  Lcpèrc  a  pu  se  convaincre 
que  ces  écrivains  qui  nous  disent  que  le 
jardinier  allemand  est  moins  antipathique 
au  progrès  que  le  jardinier  français,  sont 
dans  une  grave  erreur.  «  Au  contraire,  en 
Allemagne,  »  suivant  M. Lepère  fils,  «  il  n'y 
a  que  de  pauvres  et  hien  faibles  notions 
d'arboriculture;  le  jardinier  n'a  d'autre 
guide  que  la  routine;  pour  lui,  toute  amé- 
lioration, toute  application  de  nouvelles 
méthodes  est  impossible  :  le  climat  s'y 
oppose,  dit-il.  » 

Toutefois,  a  chose  assez  singulière,  pen- 
dant que  l'arboriculture  ou  l'art  de  diriger 
les  arbres  y  reste  stationnaire,  on  y  voit  la 
poinolocjie  faire  les  plus  grands  progrès. 
Il  est  incontestable  que  ces  recherches 
pour  établir  la  synonymie  des  fruits  sont 
très-importantes,  mais  l'enseignement  des 
méthodes  perfectionnées  de  culture  n'est- 
il  pas  plus  utile  encore?  C'est  cette  idéequi 
m'a  guidé,  dit  toujours  M.  Lepère  fils,  lors- 
que je  me  suis  appliqué  surtoutà  bien  faire 
connaître  au  Congrès  les  différents  procé- 
dés adoptés  en  France  et  que,  j'ose  le  dire, 
malgré  les  doutes  qui  se  sont  élevés  trop 
souvent  autour  de  moi,  j'emploie  toujours 
avec  succès.  »  Et  il  ajoute  :  a  L'accueil 
qu'a  reçu  cette  communication  devant  la 
réunion  nombreuse  et  brillante  qui  a  vive- 
ment applaudi  aux  principes  nouveaux 
que  je  venais  de  développer,  m'a  pénétré 
de  cet  espoir  :  c'est  que  l'Allemagne  se 
déciderait  enfin  à  marcher  dans  la  voie 
des  perfectionnements  et  des  améliorations 
arboricoles.  »  (Sic!) 

Parmi  les  procédés  nouveaux  que  M.  Le- 
père fils  a  propagés  dans  ce  pays,  il  cite  la 
«  greffe  par  approche  d'un  bourgeon  sur 
les  productions  fruitières  pour  donner 
aux  fruits  un  surcroît  de  nourriture.  » 

Nous  nous  rappelons  vaguement  avoir 
lu,  il  y  a  déjà  quelque  temps,  un  procédé 
analogue»  pour  augmenter  démesurément 
le  volume  des  fruits.  »  Celui-ci  consistait, 


si  nous  ne  nous  trompons,  à  greffer  l'ex- 
trémité d'un  bourgeon  vigoureux  sur  le 
pédoncule  d'un  fruit.  Quand  cette  greffe 
avait  repris,  toute  la  sève  précédemment 
attirée  par  le  bourgeon  ainsi  contrarié  dans 
sa  croissance,  profitait  au  fruit,  qui  prenait 
alors  un  développement  proportionné  à  la 
masse  de  sève,  mise  de  cette  manière  à  sa 
disposition. 

Nous  n'avons  attaché,  à  cette  époque, 
aucune  importance  à  ce  soi-disant  procédé 
que  nous  supposions  avoir  été  enfanté  par 
quelque  esprit  trop  exalté.  Et  en  effet, 
nous  disions-nous,  si  l'abondance  de  sève 
déterminait  la  dimension  des  fruits,  celle- 
ci  serait  toujours  proportionnée  à  la 
richesse  de  la  végétation  ;  les  arbres  qui 
développent  les  rameaux  les  plus  longs, 
seraient  ceux  qui  produiraient  les  fruits 
les  plus  gros  ;  les  variétés  les  plus  vigou- 
reuses ,  qui,  par  conséquent,  ont  le  plus 
de  sève,  devraient  donner  aussi  les  fruits 
les  plus  beaux.  Or,  c'est  ce  que  nous  ne 
voyons  pas  toujours  ;  les  fruits  de  beau- 
coup de  variétés  dont  la  végétation  est 
robuste,  sont  relativement  petits,  tandis 
que  d'autres  qui  paraissent  languissantes, 
donnent  des  fruits  volumineux. 

Qu'un  arbre  qui  produit  à  l'excès,  qui 
s'épuise,  ne  donne  que  des  fruits  petils 
et  imparfaits,  c'est  ce  que  personne  ne 
conteste;  ces  fruits  seraient  évidemment 
plus  gros,  s'ils  n'étaient  pas  si  nombreux. 
Mais  a-t-on  jamais  vu  qu'un  arbre  fruitier 
qui  puisse  rapporter  en  moyenne  un 
millier  de  fruits,  en  donne  de  a  volumi- 
neux »  lorsque,  par  suite  de  circonstances 
accidentelles,  ceux-ci  ne  se  trouvent  sur 
l'arbre  qu'en  quantité  fort  restreinte?  Ils 
auront  été  favorisés  cependant;  et  malgré 
cela  leurs  dimensions  dépasseront-elles  de 
beaucoup  le  volume  normal? 

Voilà  le  raisonnement  que  nous  faisions 
alors.  Eh  bien!  nous  nous  trompions,  — du 
moins  c'est  ce  qu'on  nous  fait  accroire,  — 
car  le  procédé  nouveau,  attribué  à  M.  Lui- 
set,  l'habile  arboriculteur  de  Lyon,  à  qui 
nous  devons  aussi  la  greffe  du  bouton  à 
fruit,  ce  procédé  que  divulgue  le  fils  du 
célèbre  cultivateur  de  pêchers  de  Mou- 
treuil,  dont  il  n'est  pas  permis  de  contester 
la  compétence  en  cette  matière,  ne  se 
distingue  de  celui  que  nous  avons  signalé 
tout  à  l'heure,  qu'eu   ce  que    la   greffe  se 


MIM  II  I.WII  S. 


■    ,|  ..un  be  cl  non  pas  sur  le 

ncule  du  fruil.l  i  llcopérolion,  loussi 

I  ii   possible,  •   « 1 1 1  M.  Lcpèrc  Qls, 

.  j.xi  -,   faire  crpcndonl  en  temps  conve- 

,,  .1.1.  .  Il  i.mi  .ii  iin.h  •-  <  1 1 1  «-  le  rï  uil  |  •-■  t  -i.fi 

h  un  nt    formé   cl    solidemenl    noué,    ail 

:,i  le  quarl  au  moins  de  sa  grosseur; 
■ulremcnl  l'abondance  de  sève  qu'il  reçoit 
|,  n-  leboui  (Té,  détermine  m  chute. 

que  l'opération  esl  Faite  a  temps,  le 
fruit  acquiert  un  volume  considérablef.11 
devient  alors  important   de   soutenir  les. 
fruit*  auxquels  elle  a  été  appliquée,  car, 
.il donnés  &  leur  propre  poids,   il-   ne 

ii  ni  pas  aussi  bien  nourris  cl  ne  pren- 
draicnl  pas  les  proportions  qu'on  doit  en 
attendre.   ■ 

•  J'.ii  imaginé  .'i  cet  effet  * I « ■  petites 
planchettes,  qui  pour  les  contre-espaliers, 
sont  portées  par  des  tuteurs  fichésen  terre; 

l r  les  espaliers  je  les  attache  au  treillage 

.i  l'aide  il"-  fils  de  1er,  <>u  au  mur  à  l'aide 
,l,  clous.  » 

Celle  dernière  pratique,  sans  laquelle, 
.niiM  que  M.  I  epère  M-  l'assure  lui-même, 
l'opération  de  la  gri  J 1  ■  ne  produirait  qu'un 
demi-résultat,  nous  suggère  aussi  une 
,  'est  que  si  l'on  voulait  se  donner 
la  peine  de  tenir  tous  lc>  fruits  >l  un 


arbre  au  moyen  des  susdites  planebet- 
les  qu'a  imaginées  M.  Lepère  fils,  par 
cela  seul,  les  fruits  augmenteraient 
de  volume.  C'est  d'ailleurs  un  moyen 
iI<-|miU  longtemps  préconisé  par  les  ama- 
teurs de  grosses  c ges  el  de  potiron  s.  I 

puis iouçoil  aisément  que  des  fruits  si 

volumineux  déformeraient  <-i  même  cas- 
seraienl  par  leur  |>< >iiK  les  branches  sur 
lesquelles  ils  se  développeraient  ! 

A  propos  'N'  polirons  nous  avons  en- 
tendu vanter  nu  procédé  curieux  pour 
leur  faire  atteindre  des  dimensions  colos- 
sales. Il  consistait  simplement  à  forer, 
au  moj  in  d'une  petile  \  rillc,  un  trou  dans 
l'épiderme  d'un  fruit  bien  constitué,  quand 
celui-ci  avait  noué  de  quelques  semaines, 
cl  d'j  faire  entrer  l'extrémité  d'une  mèche 
de  coton  plongeant  par  son  autre  bout 
dans  un  vase  rempli  d'eau  ri  placé  tout  à 
celé.  La  mèche  ferait  office  de  siphon  et, 
h-  fruil  ayant  ainsi  .'i  sa  disposition  une 
humidité  peu  abondante,  mais  toujours 
('•-.île  cl  soutenue,  se  goiiQcrail  rapidement 
cl  lors  'li-  -;i  maturité,  il  aurait  acquis 
mi  volume  monstrueux  qui  ne  manque- 
rait pas  d'exciter  I  admiration  de  tous  les 
cucurbilo  mânes. 

A\  i-.  aux  amateurs  '.  En.  I'. 


1316.  ACTION  DE  LA  GELÉE  SUR  LES  FRUITS    J     >         r  Voyez  vol.  XIV,  p.  23 


Dans  une  livraison  précédente  de  la 
ii  i.  ■ .  nous  avons  répété  d'après  un  cor- 
rcspoudanl  d'un  journal  horticole  des 
1  ni-,  le  Gardener's  Monlhly,  qoe 
léc  agissait  d'une  manière  favorable 
-iit  la  qualité  des  fruits  acerbes  ou  astrin- 
gents. Quoique  nous  ayons  pour  principe 

lé   de    n'accepter   que    s    bénéfice 

ni. m  cccsi  i lunicalions  ■ } s 

.ni  presque   toujours  de    personnes 

li blcs,       nous  n'en  douions  pas, — 

peu  vcrsi  >  -  dans  la  pratique  boi  i  i 

coli  et  qui  possèdent  ordinairement  plus  de 

ii  de  bonne  i  olonté  que  d'cxpéi  ience, 

•  i •  ■  «  nim-  empi essé  de  communi- 

i  ■  elle  petite  nom  clic  '■>  nos  lecteurs, 

i  Ile  nous  -i  mlii  ni  m  iginalc,  cl  certes 

'   uni  ii., ii   bien  la  peine  de  qucl- 

,i-  d'autant  plus  faciles  qu'il il 

•  i  n\. 

n'avons  |'.i  -  eu  le  loisir  de  nous 
i    i     nncllcmcnl   de  ces  rc<  her- 


ches  a  coup  sûr  intéressantes  :  mais  derniè- 
rement 1 1  ■>  mars)  nous  avons  eu  occasion 
de  goûter  ilo>  fruits  qui  avaient  été  forte- 
ment atteints  lors  des  grands  froids  du 
mois  de  janvier,  cl  il  ne  sera  pas  inutile 
peut-être  de  consigner  ici  les  remarques 
que  nous  avons  pu  raire  alors. 

On  avait  eu  la  précaution  de  faire  dé- 
geler ces  ii  uits  peu  à  i  eu  en  les  mettant 
dans  un  vase  rempli  de  neige  ou  d'eau 
glacée,  de  manière  qu'ils  -  étaient  bien 
conservés  el  n'accusaient  extérieurement 
aucune  apparence  de  détérioration.  Ce- 
laient notamment  des  Bcrgamollcs  de  Pâ- 
ques, \  .11  l'if  donl  la  qualité  esl  rarement  <l<- 
I'-'  ordre,  quoique  dons  certains  sols, dans 
i  m---  situations  on  puisse  la  considérer 
comme  Bssez  bonne.  Ces  fruits  avaient  pris 
un  goût  fortement  musqué,  <]ui  nous  a  paru 
loin  d'être  agréable,  aiusi  qu'à  toutes  les 
autres  personnes  qui  en  ont  goûté.  La 
chair,   sans  être   ra Ilie,  étoil    devenue 


,^<*  i 


i  ii 


/~i 


A 


4 


UROSMhNM»        SPtCTABIUS        Lindl 


10!) 


1433. 


UROSKIMEM  SPECTABILIS,  undl. 


Scrophularineœ. 


CHARACT.  GENER,  et  SPECIF.  -  .Estivatio 
imbricato-bilabiata.  Calyx  cyalhiformis,  4-denta- 
tus.  Corolla  et  Stamina  Pcntstcmonis.  Stylus  pla- 
nus,  stigmate  furcalo.  Capsula  calyce  arctissime 
vestita,  loculicido-dehiscens.  Semina  scrobiculata, 
membrana  cincta.  —  Herba,  fade  Gesnerœ;  flori- 
bus  spicatis,  violaceis.  Lindl. 


5  rosklnnera  spectabills,  Li.mil.  in  Gard. 
Chr.  jan.  1837,  p.  3(i«.  —  IIook.  in  Sot.  May. 
sub.  tab.  500!),  icon  hic  iterata.  —  Cil.  Lem.  in 
fil.  hort.  mise.  1 8:J7,  p.  5.  —  H.  Galeotti  in  Journ. 
d'hort.  pral.  avril  1857,  p.  77  et  nov.  p.  2ii.  — 
Ed.  Mokr.  in  Belg.  hort.  mai  1837,  p.  238.  —  Cn. 
Lem.  in  Iteuue  hort.  1858,  p.  ô.'i. 


L'Uroskinnera  spectabilis  a  été  cn-  Warscewicz  (tandis  que  celui-ci  était 
voyé  du  Guatemala  en  Angleterre  par:  parti  pournotre  compte,)  à  collecter  pour 
M.  UreSkinner,  «  le  plus  généreux  des  lui,  M.Ure,  «le  plus  zélé  des  collecteurs." 
marchands,  »  lequel  décida  M.  Jos.  von  .       Cet  Urosktnnera  est  une  plante  her- 


sèche,  cotonneuse,  et  le  jus  dont  l'abon- 
dance est  une  qualité  si  précieuse  chez 
tous  les  fruits,  faisait  complètement  défaut. 
Nous  nous  garderons  de  tirer  une 
conclusion  quelconque  de  ce  fait  isolé  et 
surtout  d'en  induire  que  la  nouvelle  amé- 
ricaine est  probablement  encore  un  de  ces 
canards  que  nous  voyons  se  développer 
assez  fréquemment  de  l'autre  côté  de 
l'Océan  et  que  les  Yankees  débitent  avec 


un  air  de  bonne  foi  qui  en  imposerait 
aux  plus  méfiants.  Nous  désirons  simple- 
ment constater  que  l'influence  favorable 
de  la  gelée  sur  les  fruits,  si  elle  est  réelle 
pour  certains  d'entre  eux,  ne  doit  pas  être 
considérée  comme  générale  pour  tous,  et 
qu'en  conséquence  il  sera  toujours  prudent, 
quand  on  a  des  fruits  d'une  qualité  passa- 
ble, de  les  garantir  contre  les  effets  d'une 
température  trop  basse.  Ed.  P. 


t  1317.  ENCORE  UN  MOT  AU  SUJET  DE  LA  DESTRUCTION  DES  RATS,  DES  SOURIS,  DES  MOINEAUX,  ETC. 

PAR  LA  STRYCHNINE. 

La  2me  livraison  du  présent  volume  de  tement  au  bout  de  quelques  secondes.  On 
la  Flore  (p.  48)  a  reproduit  d'après  la  en  a  vu  de  ceux  qui  venaient  de  becqueter 
Feuille  du  Cultivateur,  un  moyen  prompt  à  plaisir  dans  les  planches  de  pois  en  train 
et  facile  de  se  débarrasser  des  rats,  des  [  de  lever,  aller  se  percher  sur  les  bran- 
souris,  des  moineaux,  enfin  de  toute  cette  :  ches  de  quelque  peuplier  voisin,  et  un 
engeance  qui  cause  si  souvent  des  déboires  moment  après  tomber  comme  atteints  d'une 
au  cultivateur.  Ce  moyen  indiqué  d'abord  apoplexie  foudroyante.  Le  froment  em- 
par  M.  Buchingcr  dans  le  Journal  de  la  poisonné  par  la  strychnine  a  tous  les  avan- 
Sociêté  d'horticulture  du  Bas-Iiliin,  cou-  tages  d'un  remède  énergique  et  prompt, 
siste  à  placer  dans  les  endroits  exposés  sans  présenter  de  danger  sérieux  pour 
aux  ravages  de  ces  hardis  parasites,  quel-  j  l'homme  ou  pour  les  animaux  domesti- 
ques grains  de  froment  trempés  dans  une  i  ques.  11  n'y  a  que  les  oiseaux  de  basse- 
dissolution  de  strychnine.  Ce  printemps,  cour  qui  pourraient  s'y  laisser  prendre  ; 
à  l'époque  des  divers  semis  de  pleine  terre,  I  mais  dans  un  jardin  bien  tenu  ce  sont  là 
on  a  eu  l'occasion  d'essayer  ce  procédé  dans  i  des  visiteurs  auxquels  l'entrée  doit  tou- 
le  vaste  Etablissement  Van  Iloultc,  et,  nous  !  jours  être  sévèrement  interdite, 
nous  empressons  de  le  faire  connaître,  on  a  I  Nous  n'hésitons  pas  à  recommander 
constaté  l'infaillibilité  de  ce  procédé.  Les  !  vivement  ce  procédé,  surtout  dans  les  cas 
moineaux,  les  pies,  etc.,  après  avoir  avalé  i  pressants.  Tous  les  pièges  à  souris,  anciens 
un  seul  grain  de  ce  froment,  meurent  subi- 1  et  modernes,   brevetés   et  perfectionnés, 


Il" 


1  IK^klNM  II  v  SPECTAWLIS. 


ait  le  fat  iet  d'un  Geaneria  et 
\o  •  -  floraux  d'un  Pentstemon 

,  Ile  esi  \  igoureusi  dom  e  au  i<"i- 

cber .  le  coloris  grisâtre  qui  la  dislingue, 
provient  des  poils  dool  elle  est  chargée. 
Feuilles  *i>m  oblongui  a  dentées . 
péliolées,  longues  de  -  a  I  pouces.  Les 
fleurs  sont  disposées  en  épis  sessiles, 
terminaux,  denses,  hauts  'I'1  3  pouces, 
el  sous-tendus  chacun  par  une  bractée 
Qliforme  poilue.  Calice  petit,  en  Forme 
i  mpe,  velu,  a  quatre  dente.  Corolle 
lilas  ou  violet  pèle,  lisse,  longue  d'un 
pouce  el  demi,  en  Forme  d'entonnoir; 
le  limbe,  à  cinq  lobes  a  peu  près  égale- 
ment obtus,  est  bilabié,  pubescent  en 
.li"ii^.  Les  quatre  étamines  Fertiles 
ressemblent  a  celles  des  Pentetemon_; 
I  élamine  stéi  ile  est  linéaire  spalulée, 
pubescente  et  un  peu  moins  longue  que 


les  deux  étamines  Fertiles  tes  plus 
courtes.  Le  Fruit  est  une  capsule  oyée, 
nue  au  sommet,  mais  pour  le  reste 
étroitement  embrassée  par  le  calice 
poilu  et  pnr  ses  qualK  loltcs  filiformes  ; 
la  déh.iscence  a  lieu  par  le  dos  des  cor- 
pelles.  Graines  nombreuses,  scrobicu- 
[ées  |  surface  creusée  de  petites  Fossettes 
irrégulières),  petites,  ovales,  planes- 
convexes,  bordées  par  une  membrane 
élroite,  rassemblées  sur  un  placenta  cen- 
tral, spongieux. 

C'est  une  plante  de  serre  chaude  qui, 
pendant  l'hiver,  demande  assex  il"  cha- 
leur el  peu  d'eau;  on  la  fortifie  pen- 
dant l'été,  on  la  prédispose  à  bien  passer 
l'hiver,  en  la  sortant  île  la  serre  fin  <le 
juin,  pour  la  laisser  dehors,  en  plein 
air,  durant  nos  deux  courts  mois  d'été, 
juillet  el  août.  !..  \  B. 


tous  ces  épouvanlails  à  moineaux  ne  ser- 
vi ni  absolument  à  rien,  dès  que  I"-  rava- 
•  -oui  un  peu  en  nombre.  Ceux-ci  ont 
I  air  de  comprendre  bien  vite  I"  jeu  il"  ces 
machines  de  guerre.  Il  en  est  comme  de 
li  pile  phosphorée  qui  au  début  >"t  Faire 
tant  Je  victimes,  à  ce  qu'on  a  dit;  aujour- 
d'hui il  arrive  très-souvent  que  les  ani- 
maux n'y  touchent  pi u-.  Cela  n'a  rien 
d'étonnant,  nous  nous  sommes  toujours 
demandé  comment  l'odeur  seule  du  plios- 
phore  m'  trahissait  pas  -a  perfidie;  aussi 
appréciant  ses  qualités  par  l'effet  qu'elles 

e i  vu  | luire,  les  souris  comme  le 

i  ii  il>'  la  Fable  se  disent  : 

•  i  o  bloc  i  ni. h  nu-  ne  me  «lit  rien  qui  \  ni 
i  ii  i  m  onvénienl  n'esl  pasautanl  à  crain- 
dre a\ rr  i.i  slrj cbninc.  il  est  \ rai  que  sa 
m  est  caractéristique,  même  à  une 
dose  infiniment  petite  ;  mais  encore  Faut-il 
en  goûter  pour  s'en  apercer oir,  ci  ce  poi- 
son est  mi  des  plus  subtils  parmi  ces  terri- 
bles m  mu    végétaux  que  la  chimie  nous  a 

Fait  i altrc,   El    puis  quand   ""   verra 

que   le  rromenl  est    délaissé,  que  la  dé- 

flana icncc  à  naître  dans  les  légions 

c unies,  on  pourra  employer  loui  à-tour 

de  l  a\ -,  du  m. h-,  du  sarrasin,  etc., 

que  l  on  préparera  do  la  même  manière 
que  le  rromenl,  ainsi  que  mnis  l'indiquons 
plu*  loin.  Certains  savants  ont  beau  écrire 


des  brochures  sur  l'Utilité  ri  la  réhabili- 
tation du  Mm  n  m  h.  sur  l'utilité  des  mulots, 
des  taupes  el  des  autres  petits  rongeurs; 
M.  l-id"i'e  Geoffroy-St-Hilatre  pi'ui  nous 
apprendre  que  d'autres  savants  proposent 
d'introduire  I"  moineau  dans  l'Ile  Maurice 
ci  en  Australie;  lorsque  l'horticulteur 
voil  une  grande  partie  de  >es  bulbes,  soil 
rongés  sur  place,  soil  enlevés,  transportés, 
emmagasinés,  puis  dévorés  par  les  souris; 
lorsque  le  modeste  maraîcher  voil  dévaster 
ses  premiers  semis,  ce  ne  sont  pas  les  rai- 
sonnements  philosophiques,  étayés  d'une 
brillante  phraséologie,  qui  le  décideront 
jamais  à  assister  les  bras  croisés  el  le  cœur 
content  au  désastre  île  toutes  ses  espé- 
rances. Non',  il  Faut  avoir  >ulii  soi-même 
de  ces  perles,  qui  Font  éprouver  d'autant 
j ■  1 1 1 -~  de  regrets  au  cultivateur,  qu'il  met 
j ■  1 1 1 -.  il'. iur-proprc  à  soigner  ses  cultu- 
res, pour  comprendre  que  dans  certaines 
circonstances  on  puisse  attacher  du  prix  à 
un  moyen  pratique,  simple  et  sûr,  afin  de 
se  mettre  à  l'abri  des  tentatives  dangereu- 
ses de  tous  le>  ennemis  de  nos  jardins. 
Nous  erm  mis  raire  ehose  utile  en  don- 
nant quelques  indications  sur  la  manière 
de  préparer  une  dissolution  assez  concen- 
trée destr]  eli  ni  ne,  pour  que  dan -Ions  les  cas 
son  eiïet  se  produise  le  plus  promptement 
possible.  Cette  substance  e\i>ie  dans  plu- 


MISCELLANEES. 


111 


sieurs  espèces  deStrychnos;  on  la  trouve 
dans  la  noix  vomique,  la  fève  de  St.  Ignace, 
le  bois  de  couleuvre.  On  l'a  rencontrée 
aussi  dans  une  préparation  vénéneuse,  qui 
porte  le  nom  d' Upas  tienlé,  dont  se  servent 
les  Indiens  de  la  province  de  Caracas  pour 
empoisonner  leurs  flèches.  C'est  ordinaire- 
ment de  la  noix  vomique  que  l'on  extrait 
la  strychnine.  Elle  se  présente  sous  la  forme 
de  petits  cristaux  prismatiques  blancs, 
et  elle  est  fort  peu  soluble  dans  l'eau; 
elle  exige  pour  se  dissoudre  2,500  parties 
d'eau  chaude  et  7,000  parties  d'eau 
froide.  Il  est  donc  préférable  d'employer 
de  l'alcool  dans  lequel  toutefois  elle  n'est 
pas   non   plus    très-soluble.   Pour  empoi- 


sonner environ  1  litre  de  froment,  nous 
avons  pris  200  grammes  d'alcool,  au- 
quel nous  avons  ajouté,  après  l'avoir  mis 
chauffer  au  préalable ,  5  grammes  de 
strychnine.  Lorsque  la  dissolution  en  est 
opérée,  il  est  nécessaire  d'y  faire  tremper 
les  grains  jusqu'à  ce  qu'ils  se  soient  gon- 
flés. Si  on  se  contentait  de  les  humecter 
simplement,  leur  action  serait  moins  effi- 
cace; on  les  met  sécher  ensuite  pour  les 
conserver. 

On  pourrait  utiliser  peut-être  avec  plus 
d'avantages  les  sels  de  strychnine,  qui  sont 
plus  solubles  que  la  strychnine  et  qui  sont 
aussi  plus  vénéneux.  Ed.  P. 


t  1318.  SIMPLE  PROCÉDÉ  POUR  CONSERVER  DES  POIRES  D'UNE  ANNÉE  A  L'AUTRE. 


Dans  la  séance  du  25  août  1860  de  la  j 
Société  impériale  et  centrale  d'horticulture  | 
de  Paris,  M.  Gosse,  pépiniériste  à  Cour- 
bevoie  (Seine),  a  présenté  des  Poires 
Doyenné  d'hiver  [Bergamotte  de  Pentecôte) 
en  parfait  étal  de  conservation.  Pour  con- 
server ces  fruits,  M.  Gosse  les  place  dans 


un  fruitier  disposé  par  lui  dans  une  cave 
très-sèche,  à  l'abri  de  tout  courant  d'air,  et 
il  les  enveloppe  chacun  dans  une  feuille  de 
papier  gris  sans  colle.  Depuis  plusieurs 
années  ce  procédé  lui  donne  presque  con- 
stamment d'excellents  résultats. 


t  1319.  DESTRUCTION  DES  COURTILIÉRES. 


M.  Goût,  jardinier  au  domaine  de  Cha- 
rentonneau,  près  Maisons-Alfort  (Seine), 
dans  une  lettre  adressée  à  la  Société  im- 
périale et  centrale  d'horticulture  de  Paris, 
indique  un  procédé  fort  simple  qu'il  em- 
ploie pour  découvrir  et  détruire  les  courti- 
lièrcs.  Ce  procédé  consiste  pour  les  plates- 
bandes,  à  enlever  la  terre  sur  une  épaisseur 
d'un  bon  fer  de  bêche;  pour  les  couches, 
à  vider  celles-ci,  et,    dans    l'un   et  dans 


l'autre  cas,  à  former  une  surface  parfaite- 
ment unie  sur  laquelle  chaque  courtilière 
forme  bien  lot  une  petite  éminence  de 
terre,  en  creusant  pour  s'enfoncer  plus 
profondément.  L'insecte  étant  ainsi  décou- 
vert, M.  Goût  en  ouvre  la  retraite  au 
moyen  d'un  instrument  tranchant,  après 
quoi  il  y  verse  de  l'eau  de  savon  qui  le  fait 
périr.  Il  a  pris  de  cette  manière,  dit-il, 
350  courtilières  dans  une  seule  couche. 


1320.  LE  BROU  DE   NOIX    UTILISÉ   COMME  DENTIFRICE. 


Dans  un  savant  article  sur  la  végétation 
de  la  Grèce,  inséré  dans  le  journal  allemand 
o  Flora,  »  M.  le  Dr  Landercr  parle  de  la 
propriété  que  possèdent  les  enveloppes  in- 
complètement mûres  des  noix  (ce  que  l'on 
appelle  vulgairement  le  brou)  ,  de  donner 
de  la  blancheur,  de  la  propreté  aux  dents 
qui    laissent  à    désirer   sous   ce   rapport. 


convaincre,  à  mon  grand  étonnement,  de 
l'efficacité  de  ce  procédé  généralement 
usité  en  Grèce.  J'ai  vu  plusieurs  personnes 
dont  les  dents,  ayant  été  négligées  depuis 
plusieurs  années  étaient  devenues  presque 
noires,  redevenaient  blanches  et  belles 
en  fort  peu  de  temps  par  l'emploi  de  ce 
moyen.  » 


Voici  ce  qu'il  «lit  à  ce  sujet:  »  J'ai  pu  me 

t  1321.  SUR  LA  MULTIPLICATION  DES  CONIFÈRES  PAR  LA  GREFFE. 


M.  Leroy  a  reconnu  que  dans  les  genres 
Libucedrus,  Thuja  et  Hiola,  les  greffes 
reprennent  avec  le  temps  leur  forme 
régulière,  normale,  et  que  certains  arbres 
provenant  de  greffe  ont  une  végétation 
plus  belle  que  ceux  qui  sont  de  semis; 
tels  sont  les  Libocedrus  sur  Thuja,  le 
Pinus  Gerardiana  sur  P.  sylveslris,  une 


partie  des  Juniperus  sur  le  Cèdre  de 
Virginie.  Les  Dammara  réussissent  aussi 
très-bien  sur  V Araucaria  îmbricala;  mais 
il  n'en  est  pas  moins  vrai  que  les  greffes 
sortant  des  rameaux  latéraux  donnent 
généralement  des  produits  plus  ou  moins 
défectueux. 

(Revue  hebdomadaire  rurale.) 


MlM.I  I  I.VM  I  - 


;  1332  CHAUFFAGE  DES  SERRES  AU  GAZ 


I  ■  .  li  wffagedcs  serres  au  gaz  ic  rattacha 

lemcnl  '<  celui  des  apparlemenU  par 

le  même  moyen.  Il  ■  pour  lui  l'avanl 

d'uuc  économie  appréciable  cl  turloul  celui 

d'une  extrême  facilité  pour  régler  la  tem- 

iture,  el  pour  en  commencer  ou  en  in- 

li  1 1  ompre    I  emploi    i édiatement,    au 

moment  précis  ou  on  ledésiref).  Malheu- 
reusement !•■>  divers  appareils  .'>  l'aide 
desquels  on   a  essayé  de  l'appliquer,  en 


i  déjà  rail  mcnlion  ;i  doux  reprises 
Lcmi    di    .  I.  mffn 

flammes  du  ^\/  i  „■  i i!,.    ,|. 

l     i  ihn  Be d,  de  Livcr| l    .1 

8    du  1 \l  (l«  vol.  de 

m. •  note  subséquente, 

SU,  p.  18»,  M     Sou  lin  décrit  l'appareil  de 
11   parc  de  Dnlkoilh,  cl 
néril        Un  cli  gonl  dessin 
1     - 

:  1:     pi  11 

m  ■  de  plnnl.  .   .I.    sci  rc 

1  ni  Mut. .ni  Icure pte; 

d<    l'cc mie  de  cotnbus 

llr  ■!"  temps,  .  1   puis,  duranl   les 

Il  -  de   l'hit  tl  nul 

rflm  Eu    À 


Angleterre répondaient  que  fort  im- 

parl  litemenl  i  ce  qu'on  en  avait  attendu. 
Aussi  peut-on  dire  que  celte  ingénieuse  ap- 
plicali lu  gaz  d'éclairage  n'était  pas  en- 
core entrée  dans  la  pratique  horticole.  La 
nouvelle  disposition  que  propose  M.  Hott, 
Bemble  produire  de  bien  meilleurs  résul- 
tats; aussi  croyons-nous  devoir  entrer 
dans  quelques  détails  pour  Caire  compren- 
dre clairemenl  notre  figure.  Nous  ferons 
observer  du  reste,  que  l'appareil  de  chauf- 
fage   "i   gaz  de   M.   Unit  1 itionne  déjà 

chez  lui  depuis  quatre  ou  cinq  ans,  el  que 
son  inventeur  se  loue  beaucoup  des  avan- 
tages  qu'il   a   trouvés  dans   son  emploi. 
Ainsi  qu'on  le  voit,  cel  appareil  rcvienl 

à  mi  iImt siphon  dans  lequel  l'eau  esl 

chauffée  par  la  Gamme  du  gaz.  La  chau- 
dière dans  laquelle  le  liquide  esl  chauffé 
(A)  est  en  cuivre;  son  fond  forme  au-dessus 
de  la  Qamme  une  voûte  dont  la  section  esl 
a  peu  près  demi -circulaire,  tandis  que 
sa  paroi  supérieure  esl  fortement  convexe. 
De  -.1  voûte  inférieure  part  un  tuyau  ver- 
tical qui  la  traverse  entièrement  et  qui  se 
prolonge  bien  au-dessus  d'elle,  coustiluant 
la  cheminée  de  l'appareil  (B  .  Les  deux 
tuyaux  destinés  a  la  circulation  de  l'eau, 
d'abord  chaude  el  ensuite  refroidie,  par- 
lent d'un  cAlé  de  la  chaudière  (C,  D),  tan- 
dis que  du  côté  opposé  vient  s'adapter,  ;'i 
peu  près  à  l'origine  de  la  paroi  supérieure 
convexe,  mi  petit  tube  d'alimentation  G  . 
Ce  lube  fortement  courbé  en  s  ,;i  branches 
inégales  vienl  d'uu  réservoir  d'eau  situé 
à  un  niveau  supérieur  à  celui  du  baul  de 
la  chaudière,  d'em  iron  deux  fois  la  hauteur 
de  celle-ci. 

I  ne  particularité  importante  consiste  en 
ce  que  le  tuyau  de  circulation  par  lequel 
l'eau  chaude  doil  aller  réchauffer  l'air  île 
l.i  serre  porte,  en  dessus,  à  une  faible  dis- 
tance de  la  chaudière,  et  a  un  niveau  cor- 
respondanl  au  haul  de  celle-ci,  un  petil 
robinet  l  diri  .<■  de  bas  en  baul  0>,  par 
lequel  mi  l'ail  soi  tir  l'air  que  la  chaleur 
a  dégagé  de  I  eau  cl  dont  la  présence  entra- 
it) \  •  robinet  on  peut  substituer  avanta- 
geusement un  tube  d'néragc,  dout  la  hauteur  doil 
toujours  dépasser  le  niveau  du  résert l'alimen- 
tation. Les  1 litions  en  sont  connues  du  reste 

de  tous  les  constructeurs  d'appareils  de  chaalTagc 
Il  lude.  Bit,   11. 


154 


G  LOXI  NI  AS. 
ÏVENOR       154      ERNST    IU  \  \H)       195     lEON  DE  FKEM1XV1LLE 


113 


1434-1456. 


GLOXINÏA. 

VARIÉTÉS    NOUVELLES. 


Il  serait  bien  difficile  de  décrire  dans 
toutes  leurs  nuances,  dans  leurs  indici- 
bles reflets,  aussi  harmonieux,  aussi 
délicats,  aussi  tendres,  les  fleurs  des 
nouvelles  variétés  dont  les  figures  don- 
nées dans  cette  livraison  de  la  Flore, 
sont  impuissantes  même  à  donner  une 
idée  exacte. 

11  faut  voir  ces  fleurs  à  l'état  vivant 
pour  juger  de  l'effet  admirable  qu'elles 
produisent.  Déjà  on  possédait  de  belles 
fleurs  ;  celles  qui  vont  faire  maintenant 
leur  chemin  dans  le  domaine  de  l'horti- 
culture ,  sont  plus  belles  encore;  ce 
sont  des  fleurs  de  tout  premier  ordre, 
qui  se  distinguent  par  des  coloris  qu'on 
n'eût  jamais    osé    espérer   d'atteindre. 

Cette  auréole  blanc  de  neige  qui  cou- 
ronne un  tube  floral  verdoyant,  et  se 
termine  en  franges  régulières  dans  les 


lobes  de  la  corolle  bordés  d'améthyste  et 
striés  de  pourpre  (var.  Lady  Grosvenor); 
cette  bordure  azurée  qui  circonscrit 
une  corolle  pourpre,  dont  chaque  lobe 
porte  à  son  limbe  une  zone  noircis- 
sante à  rayons  qui  se  perdent  en  dehors 
ou  descendent  dans  le  tube  violacé  et 
finement  pointillé  de  violet  plus  foncé, 
(var.  Léon  de  Fréminville) j  celte  co- 
rolle d'un  carmin  si  vif,  qu'on  ose  la 
contempler  à  peine,  et  sur  laquelle  le 
regard  se  reporte  toujours  (var.  Carlo 
Malencliini);  ce  bord  d'argent  qui  en- 
cadre avec  tant  de  grâce  des  lobes 
régulièrement  rubiconds  jusque  dans  le 
tube,  coloré  extérieurement  des  mêmes 
nuances  (var.  Lady  Harry  Vane) ; 
cette  autre  corolle  blanc  de  crème , 
portée  sur  un  pédoncule  brun  d'ombre, 
et  ceinte  d'une  triple  couronne,  la  pre- 


verait  ou  arrêterait  même  complètement 
la  marche  du  liquide  dans  le  thermosi- 
phon.  Les  deux  tuyaux  de  celui-ci  sont  en 
fer  et  arrondis.  Enfin  pour  produire  une 
large  flamme  qui  embrasse  à  peu  près 
tout  le  fond  de  la  chaudière,  M.  Hott  a 
imaginé  la  disposition  suivante.  Le  gaz  est 
amené  dans  l'espace  qui  se  trouve  au- 
dessous  de  la  chaudière,  et  il  sort  par  un 
grand  demi-cercle  horizontal,  percé  d'une 
rangée  de  petits  trous.  En  se  dégageant  il 
est  obligé  de  traverser  une  sorte  de  ré- 
chaud formé  d'un  large  cylindre  en  cuivre, 
dont  le  fond  consiste  en  une  toile  métalli- 
que à  mailles  assez  fines.  Ce  réchaud  porté 
sur  trois  pieds,  est  rempli  de  pierre-ponce 
en  gros  morceaux.  Le  gaz  qui  a  traversé 
la  toile  métallique  et  qui  a  passé  entre  les 
morceaux  de  pierre-ponce,  s'étend  néces- 
sairement sur  une  large  surface;  aussi, 
lorsqu'on  l'enflamme  au-dessusdu  réchaud, 
il  brûle  avec  une  grande  flamme  qui  s'étale 
sur  toute  la  voûte  formée  par  le  fond  de  la 
TOME  IV,  2e  série  (1859). 


chaudière,  et  qui  s'élève  encore  plus  ou 
moins  dans  la  cheminée  verticale,  de  ma- 
nière à  chauffer  l'eau  par  la  partie  infé- 
rieure et  par  le  centre  même  de  sa  masse. 
Pour  que  cet  appareil  fonctionne  bien 
et  que  la  circulation  de  l'eau  s'y  fasse 
convenablement,  il  faut,  avant  tout,  éviter 
la  présence  de  l'air,  même  en  faible  quan- 
tité, dans  les  tuyaux  du  thermosiphon.  On 
y  parvient  sans  peine  en  laissant  ouvert  le 
robinet  vertical,  jusqu'à  ce  que  l'air  qui 
s'y  trouve  ait  pu  se  dégager.  Il  faut  avoir 
également  l'attention  d'empêcher  que  le 
tube  alimentaire  ne  s'échauffe.  Si  cela  avait 
lieu,  ce  serait  une  preuve  que  l'eau 
ne  circule  pas.  Dans  ce  cas ,  l'obstacle 
serait  dû  à  la  présence  d'une  certaine 
quantité  d'air  dans  l'appareil  (I),  et  il  serait 
facile  de  remédier  au  mal  en  ouvrant  le 
robinet.  Il  faut,  d'un  autre  côté,  arriver 

(1)  Cet  inconvénient  ne  se  présenterait  jamais, 
si  le  tuyau  de  départ  était  muni  d'un  tube  d'aérage. 

13 


M1  CLOXINIAS 

,,,,,,.    rougcolrc  à  l'inlérieurdu  lube,  que  celles-ci  ne  feront  jamais  délaisser 

une  aulrc  verdoyante  vers  le  limbe  des  les   variétés    à   corolles    horizontales, 

lobes,  la  troisième,  sur  les  lobes  réûé-    parce  q «s  dernières  possèdent  des 

chis,striée,lavécetpoinlilléedepourpre,  qualités  que   l'on  chercherait  en  vain 

de  bleu  cl  d'azuré,  se  H  rminani  par  une  dans  l'autre  série,  mi  n'a  pas  cru  devoir 

ligne  bi<  n  déGnîe  du  blanc  le  plus  pur  saci  ifler  des  variétés  hors  ligne. 

,i  ,| 1,11,1  ne  peul  être  rendu  par  Cette  nouvelle    génération  renferme 

|e  dessin   (vah.    Ernst   Benary   :   toul  donc  des  variétés  remarquables,  tant  à 

celo,  on  le  conçoit,  on  peul  l'admirer  fleurs  horizontales,  qu'à  fleurs  dressé* 

mais  nullement  décrire;  nous  du  moins  les  unes  comme  les  autres  ont  été  scrupu- 

avouons  notre  impuissance.  Notons  bien  leusemenl  comparées  avec  ce  qui  exjs- 

viie  que  nous  ne  citons  pas  toutes  les  (ail  <l<  jû .  et  il  a  été  facile  d'écarter  les 

plus  brillantes  et  que  les  variétés  figu-  moindres  ressemblances. 

i, ,  j  ne  sont  que  quelques-uns  des  pro-  A  ne  considérer  l'horticulture  qu'à  ce 

duits  nouveaux,  pris  au  hasard  dans  la  seul   point  il''    vue,   la  perfection   des 

riche  collection  de  l'Établissement  \  an  formes  dans  les  fleurs,  on  doit  convenir 

II, mu,..  que  les  progrès  qu'elle  a  réalisés  sont 

Nous  ne  dirons  i  ien  du  port,  ni  oie  la  bien  considérables.  En  effet,  qu'elle  est 

forme  des  fleurs;  on  comprendra  que  grande  la  révolution  qui  s'est  produite 

M.  Van  Houlte  s'est  appliqué  dansson  dans  ce  seul  genre  de  plantes,  depuis  l'in- 

choix  à  ne  réunir  que  ce  qui  répond  If  traduction  du  Gloxinia  à  Heurs  roui;,-, 

mieux  aux  idées  -m-  l'esthétique  de  ce  depuis  les  semis  de  M.  Jossl,  de  Tet- 

beau  genre;  ei  quoique  la  mode  soit  schen,  jusqu'à   nos  jours.  L'Elablisse- 

nux  variétés  a  fleurs  dressées,  persuadé  meut  Van  Houtle  peul  se  flatter  d'avoir 


par  quelques  tâtonnements  à  régler  l'écou-  assure  que  son  appareil  fonctionne  très- 

I, -m, -ut  du  gaz,  ,1c  telle  sorte  que  la  corn-  bien  ci  que  la  promptitude  avec  laquelle 

buslion  ne  m'  la-c  qu'en   dessus  du  ré-  il  agit,  la  facilité  avec  laquelle  on  le  met 

,  h, ,n,l.     Enfin    on     doit    avoir    soin    'le  en  action ,  la  faculté  qu'on  a  de  le  régler, 

nettoyer  'le  temps  en  temps  la  toile  métal-  le  rendent  préférable  aux  appareils  chauf- 

lique  qui  forme  le  fond  du  réchaud  pour  fés  avec  les  combustibles  habituels, 
qu'elle   laisse  toujours   facilement   passage  (Tr«d.  librement  du  Gardenera'  Chronicle). 

.m   l;.,/.    \\,<-  ces  précautions,    M.    Unit  X. 

;    1324.   FAUT-IL  RAJEUNIR   LES   CONIFÈRES  ATTEINTES   PAR  LA  GELÉE? 

I    ■',■  question  qui,  ce  printemps,  s'csl  aoûlées  des  branches  soient  seules  attein- 

présentée  à  l'esprit  d'un  grand  nom-  les,  et,  dans  ce  cas,   il   est   évident  qu'il 

lue  ,lc  cultivateurs,  et  qui  : impor-  n'en  peul  résulter  ,1c  trouble  grave  dans 

tance  incontestable,  est  loin  d'être  comprise  la  végétation.  Opérer  alors  îles  suppres- 

,i  résolue  de  la  même  manière,  lai  effet,  >ion>  plus  nu  moins  radicales  est  inutile 

bon  ii bre  d'entre  eux  n'admettent  pas  toujours,  ci  peut  quelquefois,  par  la  fai- 

dc  taille;  d'autres,  an  contraire,  raccour-  blesse  qui  en  est  la  suite,  amener  l'atonie 

cîsscnt  sévèrement  toutes  les  branches.  Les  des  parties  ainsi  mutilées,  il  i-i  toujours 

uns  cl  les  autres  peuvent  avoir  tort  ou  rai-  prudent    de    ne    retrancher    les    parties 

-on,  d'après  les  circonstances.  L'action  de  endommagées  que  lorsque  la  végétation   a 

la  gelée  n'csl  pas  uniforme,  c'est-à-dire,  commence,  el  que  ces  parties  se  sont  ,1e-- 

laîl  pas  toujours  sentir  de  la  même  séchées  sur  l'arbre.  Lorsque,  au  contraire, 

manière  sur  le-  mêmes   individus,  com-  l'abaissement  de   température  a   attaqué 

nie    aussi    elle    ne    produit    pas    des    résul-  l'organisme    du    végétal,    il    CSl    loin    rare 

tais  identiques  chez  toutes  les  espèces.  —  que  celui-ci  ne  périsse;  la  partie  gelée, 

Il  peut  arriver,  par  exemple,  que  les  extré-  désorganisée  d'un  arbre,  mcurl  toujours; 

mités herb  ;  plutôt  incomplètement  -i  parfois  on   voit    repercer  celui-ci  sur 


GLOXI  N  IAS 

179    i.bonnard    818    f.  puig    l6s    lady  harry  vane 
Madame    Céleste  Winans 


GLOXINUS 

contribué  à  ce  progrès  pour  une  large 
part. 

Un  nombre  considérable  de  jeunes 
plantes,  provenant  de  semis ,  offrent 
ici  tous  les  ans  un  ebamp  d'exploration 
d'autant  plus  riche,  que  les  fécondations 
ont  été  opérées  avec  plus  de  soin; 
l'année  dernière  près  de  vingt  mille  ont 
lleuri  :  c'est  dans  cette  immense  quan- 
tité qu'il  a  fallu  choisir,  et  le  choix  s'est 
arrêté  sur  trente  plantes  seulement,  soit 
une  sur  plus  de  066  qui  lui  disputaient 
la  palme.  Ces  nouveautés  sont  donc 
bien  réellement  des  variétés  «  d'élite.  » 

Eji.  R. 


Les  Gloxinias  sont  trop  générale- 
ment considérées  comme  plantes  de 
serre  chaude.  Par  cela  même,  les  ama- 
teurs qui  n'ont  pas  de  serre  de  ce  genre, 
renoncent  à  les  cultiver.  Cependant, 
loin  d'être  aussi  exigeantes  que  beau- 
coup d'autres  plantes  tropicales,  les 
Gloxinias  au  contraire ,  viennent  au 
secours  de  l'amateur  qui,  ne  cultivant 


115 

quedes  végétaux  de  serre  froide,  n'a  rien 
à  placer  dans  celle-ci  durant  la  saison 
d'été,  quand  toutes  les  plantes  des 
régions  tempérées,  après  avoir  orné 
ses  serres  pendant  la  saison  hiver- 
nale, sont  appelées  à  passer  les  beaux 
jours  à  l'air  libre.  S'il  remplace  celles-ci, 
par  exemple,  par  des  Géraniums,  par 
des  Fuchsias  ;  privés  de  la  rosée  des 
nuits,  végétant  dans  un  milieu  trop 
chaud,  ils  ne  tardent  pas  à  s'étioler! 
—  Que  reste-il,  si  l'on  ne  veut  laisser 
ses  serres  tempérées  nues,  veuves  de 
plantes?  —  A  les  orner  d'une  char- 
mante collection  de  Gloxinias,  de  Ges- 
nérias,  d'Achimènes.  Pendant  tout  l'été, 
ces  plantes  émailleraient  de  leurs  (leurs 
si  variées,  si  brillantes,  les  tablettes  de 
la  serre  froide. 

Et,  en  échange  de  cette  floraison 
luxueuse,  qu'exigent-elles?  à  quoi  se 
bornent  les  soins  qu'elles  réclament, 
quelle  est  la  place  qu'elles  requièrent 
pendant   l'été,    pendant   l'hiver? 

Vers  la  fin  de  septembre,  alors  qu'il 


certaines  parties,  c'est  que  ces  parties 
n'avaient  reçu  aucune  atteinte. 

La  taille  peut  favoriser  ce  repercement 
lorsque  l'essence  à  laquelle  appartient  l'in- 
dividu opéré,  repousse  facilement  sur  le 
vieux  bois;  quand  il  ne  jouit  pas  de  cette 
propriété,  il  meurt  le  plus  souvent,  qu'on  le 
taille  ou  qu'on  ne  le  taille  pas,  car  ce  n'est 
pas  la  taille  qui  le  ressuscitera.  La  taille 
ne  doit  jamais  être  trop  rigoureuse;  l'indi- 
vidu se  trouve  déjà  assez  affaibli  pour  qu'il 
soit  inutile  de  l'affaiblir  encore;  toutefois, 
il  n'y  aurait  aucun  avantage  à  ne  pas  tran- 
cher jusqu'au  vif.  Les  parties  malades  qui 
ne  seraient  pas  supprimées  dès  l'abord,  se 
dessécheraient  et  formeraient  des  chicots 
aussi  désagréables  à  la  vue,  que  nuisibles 
à  une  végétation  régulière. 

Tout  ce  qui  précède  concerne  les  bran- 
ches latérales  d'un  individu,  et  peut  se 
rapporter  également  à  la  lige  principale 
pour  les  essences  dont  la  couronne  est 
multiple,  comme  les  Biota,  Thuja,  Juni- 
perus,  etc.,  ou  pour  celles  dont  la  lige 
peut  se  reformer  par  une  taille  rationnelle. 
Ainsi,  par  exemple,  un  Araucaria  imbri- 
cala,  dont   l'extrémité  de  la   tige   ou   ce 


qu'on  appelle  généralement  la  tête,  serait 
endommagée,  est  susceptible  de  reprendre 
une  forme  régulière.  A  cet  effet  on  ne  doit 
pas  se  contenter  de  supprimer  la  partie  de 
ia  couronne  atteinte  par  la  gelée,  il  faut 
la  raccourcir  jusqu'au  verticille  immedia- 
ment  inférieur,  pour  autant  que  celui-ci  ne 
soit  pas  lui-même  trop  endommagé,  au- 
quel cas  il  serait  nécessaire  de  rabattre 
jusqu'à  un  verticille  intact.  De  plus,  toutes 
les  branches  de  ce  verticille  doivent  être 
raccourcies  sur  une  certaine  partie  de  leur 
longueur,  même  complètement,  si  l'indi- 
vidu a  une  prédisposition  naturelle  à  allon- 
ger ses  branches.  Sinon,  toute  la  sève  se 
porterait  dans  ces  branches,  au  lieu  de  pro- 
voquer l'émission  d'une  nouvelle  tête. 

Il  peut  arriver,  comme  nous  avons  déjà 
eu  l'occasion  de  le  voir,  que  trois  ou  quatre 
têtes  se  l'ont  jour  sur  la  tige;  cela  n'est 
pas  fort  embarrassant,  on  le  sait  bien  ; 
mais  il  est  préférable  d'attendre  que  ces 
jets  aient  atteint  quelques  centimètres  de 
iongueur,  et  de  choisir  alors  le  meilleur 
et  le  mieux  disposé  d'entre  eux,  que  de 
s'empresser  trop  de  supprimer  ceux  dont 
on   croit   n'avoir    pas   besoin.    Quant   au 


MO 

ialli  songi  i  fl  rentrer  en  serre  les  plantes 
qui  onl  pnssé  l'été  à  l'air  libre,  les  <ilo\i- 
nias ,  de  même  que  les  Gesnérias  el  les 
\,  himénes,li  urcèdenl  la  place;  car  leur 
végétation  est  arrêtée.  Leurs  feuilles, 
leurs  liges  soni  flétries  :  leurs  racines 
charnues,  qui  seules  sonl  restées  vivan- 
tes ,  demandent  le  repos.  <>n  les  enlève 
de  cette  sei  re,  pour  les  ranger  sur  une 
planchette  élevée  dans  une  bonne  serre 
tempérée,  ou  à  défaut,  dans  une  cham- 
bre située  au  midi,  el  où  le  froid  ne 
puisse  |"  m  irei  .  légèi  emenl  chauffée 
,  Ile  n'en  vaudrai!  que  mieux. 

On  \  laisse  ces  plantes  jusqu'au  mois 
de  mars.  \  cette  époque,  on  l<  -  enlève 
de  la  ici  ii'  dans  laqui  Ile  elles  ont  végété 
pendant  l'année  précédente .  el  dans  la- 
quelle elles  onl  p  issé  l'hiver  ;  on  leur 
lionne  de  la  i(  ire  neuve,  1 1  on  les  place 
sur  couche  liédeetsous  châssis  vitré. 

1. 1  terre  qui  leur  plaît  le  plus,  se 
compost  d'un  mélange  par  parties  égales 
île  icrreau  >le  feuilles  el  de  hunier  d'éia- 
hle  consommé  ;  de  préférence  du  ler- 

■i  de  bouse  de  vache.  L'humidité  que 
renferme  celle  lerre  fraîche,  suffit  pour 
les  mettre  en  v<  gt  union,  el  les  ai  i 
ments,  il  abord  extrêmement  modi 


GLOXINIAS. 

ne  prennent  unir-  que  quand  le-  feuilles 
i  ommencenl  à  se  montrer.  On  arrose 
abondamment  ensuite  pendant  les  cha- 
leurs, quand  une  fois  les  plantes  soni 
entièremenl  développées.  Il  est  superflu 
de  dire  que  le  fond  des  pois  doii  eue 
muni  de  tessons,  et  que  le-  tubercules 
doivent  être  très-peu  enterre-.  Ce  trai- 
lemeni  s'applique  uniformément  aux 
trois  gi  lire-   cilés. 

Les  espeees  ilont  les  liges  s'élèvent 
sonl  munies  ,1e  tuteurs.  Les  limitons  ne 
tardent  pas  à  se  montrer,  el  vers  le  mi- 
lieu île  mai,  après  la  sortie  des  plantes 
de  la  serre  tempérée,  uns  favorites  re- 
prennent leur  place,  el  se  montrent  plus 
heJlis  encore,  en  raison  du  plus  grand 
développement,  des  dimensions  plus 
considérables  qu'ont  pris  leur-  racines 

char s. 

i  es  plantes  se  multiplient  de  boutu- 
res el  de  graines  Celles-là  peuvent  être 
faites  d  une  feuille  ou  d'une  portion  de 
feuille  m111  prend  racine  à  l'extrémité  de 

la  pallie  du  pétiole  OU  de  la  nervure 
médiane  qu'un  Un  i  laissée  ;  elle  donne 
naissance  à  un  petit  tubercule,  d'abord 
imperceptible  ,  qui  grossit  t  nsuite  el 
reproduit  la  variété  bouturée.  Celle  opé- 


Irnitemenl   subséquent,  on  doit   s,-  baser    qui  se  portent  bien,  —  donc  moins  d'arro- 
sur  ce   principe  que   le-  plantes  malades 
demandent  moins  de  nourriture  que  celles 


sements,  — el  qu'elles  préfèrent  une  expo- 
sition plus  ombragée.  Ed.  1'. 


V  1325.  DE  LA  FÉCONDATION  DES  PLANTES  AU  POINT  DE  VUE  DE  L  HORTICULTURE. 


La  connaissance  que  nos  ancêtres  curent, 
jusqu'à  la  lin  du  XV 1'  siècle,  des  sexes  el  de 
li  fécondation  des  plantes,  était  Irès-in- 
complèleetsehornailàun  nombre  roi  ici  ni 
d'observations  vulgaires,  basées  sur  la 
supposition  vague  de  l'existence  de  certai- 
nes analogies  d.i n -  le-  deux  règm  <  organi- 
ques. Les  plus  anciens  peuple-  n'igno- 
raient pas  que  le  Daltierou  le  Pistachier  ne 
pi  ni  fructiGcr  à  moins  que  deux  indi- 
vidus de  la  même  espèce,  mais  porlaul 
des  Dcurs différentes,  necroissent ensemble 
ou  se  trouvent  séparés  seulement  par  des 
dislances  peu  considérables. 

Déjà  Charles  de  l'Ecluse  distingua  dans 
le  Carica  Papaya  les  individus  mâles 
«le-  individus  femelles,  quoique  la  manière 


dont  il  s'exprime  à  cel  égard,  paraisse  un 
peu  obscure.  La  sympathie  entre  ces  indi- 
vidus est  -i  grande,  dit-il,  que  l'arbre 
femelle  resle  stérile  quand  le  mâle  en  est 
séparé  par  une  grande  distance. 

Il  résulte  clairement  de  l'inspection  des 
ligures  qui  se  trouvent  dan-  leurs  ouvrages, 
que  ce  que  les  anciens  botanistes,  tels  que 
t'iicli-,  Tragus,  L'aberncraonlaiius  cl  d'au- 
tres entendaient  par  plantes  mâles  cl  fe- 
melles, ne  se  rapportait  tout  simplement 
qu'au  port  extérieur  el  à  d'autres  caractères 
secondaires  de  piaule-  appartenant  au 
mé genre  ou  au  même  groupe. 

Camerarius,  botaniste  savant,  dan-  -a 
fameuse  letlrc  i  \  alcnlin,  [De  sei  h  planta- 
rum,Tab.  Iii'.ii    s'exprime  nettement  sur 


GLOXINIAS  . 

lo  Malenchim   ihi    Federico   Mylws     L9S    Goui    de  Backer 

MARQl  (s     DE     v'iwm  i  vi 

ZXl. 


GLOXIMAS. 


117 


ration  ne  peut  se  faire  avec  succès  que 
dans  le  courant  du  mois  de  juillet;  plus 
tard,  la  saison  serait  trop  avancée,  les 
jours  ne  seraient  plus  assez  chauds,  le 
tubercule  qui  se  formerait,  n'aurait  ni  le 
temps  de  mûrir,  ni  la  force  de  prendre 
assez  de  développement  pour  résister 
au  long  repos  de  l'hiver. 

La  voie  du  semis  est  pratiquée  spé- 
cialement quand  on  a  pour  but  d'obtenir 
des  variétés  nouvelles.  A  cet  effet,  on 
choisira  pour  porle-graines  des  variétés 
bien  distinctes  de  celles  qui  doivent  ser- 
vir d'agents  fécondateurs  mâles.  On 
pourra  tenter  de  croiser  aussi  deux  des 
trois  genres  entr'eux. 

Les  graines  obtenues'',  et  conservées 


mousses,  ces  fougères,  ces  hépatiques, 
ne  tarderaient  pas  à  étouffer  le  jeune 
plant,  si  on  ne  le  sauvait  par  le  moyen 
que  j'indique. 

Depuis  plusieurs  années,  je  me  suis 
occupé,  d'une  manière  toute  spéciale, 
de  semer  des  Gloxinias,  et  j'ai  été  riche- 
ment récompensé  des  peines  que  je  me 
suis  données.  Les  variétés  que  j'ai  obte- 
nues, sont,  sans  contredit,  les  plus  bel- 
les, le  plus  nettement  tranchées  entre 
celles  qui  existent  dans   les  collections. 

Quant  aux  quelque  19,000  plantes 
formant  la  masse  d'où  nos  nouvelles 
variétés  ont  été  retirées,  elles  ont  été 
revues  avec  soin,  et  toutes  celles  dont 
les  (leurs  laissaient  à  désirer,  sous  le 
dans  leurs  capsules,  depuis  leur  récolte    rapport  de  la  forme  et  du  coloris,  ont 

été  condamnées  et  détruites.   Ce  qui  est 


jusqu'au  temps  de  leur  emploi,  sont 
semées  sur  la  terre  en  terrines,  que 
l'on  tient  légèrement  humides,  qu'on 
recouvre  chacune  d'une  vitre,  et  qu'on 
place  sur  couche  chaude  et  sous  châs- 
sis. Le  jeune  plant  est  repiqué  quand 
à  peine  il  est  visible,  afin  d'être  préservé 
des  mousses  et  autres  cryptogames  qui 
envahissent  habituellement  la  surface 
des  terres  placées  sous  cette  double 
condition  d'humidité  et  de  chaleur.  Ces 


resté  constitue  donc  encore  un  superbe 
mélange,  que  l'Etablissement  livre  à  bas 
prix  (')  et  que  maint  amateur  serait 
charmé  d'acquérir,  pour  orner  en  été 
les  tablettes  dégarnies  d'une  serre  tem- 
pérée ou  même  d'une  serre  froide. 

L.  VII. 

(1)  Voir  Prix  courant,  N»  87,  pag.  21  et  22. 


les  sexes  et  les  fonctions  sexuelles  des 
plantes. 

Samuel  Morland  fut  le  premier  qui  fit 
connaître  quelques-uns  des  phénomènes 
qui  accompagnent  la  fécondation;  il  crut 
avoir  vu  descendre  les  grains  de  pollen 
,  dans  la  cavité  de  l'ovaire  et  pénétrer  dans 
l'ouverture  des  ovules,  découverte  précé- 
demment par  Grew.  Cette  prétendue 
observation  fut  avec  raison  révoquée  en 
doute  par  les  meilleurs  botanistes  de 
l'époque;  car,  non-seulemen  l  la  descente  des 
grains  de  pollen  dans  le  tissu  du  stigmate 
et  du  style,  est  une  chose  matériellement 
impossible,  mais  elle  serait  aussi  contraire 
à  toutes  les  anologics.  D'ailleurs  personne 
n'avait  pu  découvrir  des  grains  de  pollen 
durant  leur  passage  vers  l'ovaire. 

La  théorie  de  Morland  ayant  été  re- 
connue insoutenable,  on  eut  recours  à 
d'autres  hypothèses  pour  démontrer  la 
fécondation    des    fleurs.    Vaillant,   entre 


autres,  admit  un  fluide  subtil,  une  sorte  de 
spiritus  ou  aura  seminalis,  émanant  des 
grains  du  pollen,  qu'il  regardait  comme  sub- 
stance fécondante  et  cette  hypothèse  est  en- 
core aujourd'hui  admise  par  plusieurs 
comme  la  seule  véritable.  Plus  tard,  et  à 
mesure  que  le  microscope  fut  perfectionné, 
des  découvertes  importantes  jetèrent  plus 
de  clarté  sur  cette  fonction  organique.  On 
avait  vu  comment  les  grains  de  pollen 
s'ouvraient  sur  le  stigmate  et  laissaient 
échapper  leur  contenu  appelé  fovilla.  A 
la  même  époque,  Gleichen  et  Ncedhain 
crurent  voir  dans  la  fovilla,  un  mouve- 
ment moléculaire  qu'ils  attribuaient  à  des 
animalcules  séminaux,  lesquels,  selon  eux, 
opéraient  la  fécondation.  Ils  se  basaient 
dans  leur  manière  de  voir,  sur  quelques 
analogies  qui  existent  chez  les  animaux. 
Ainsi  selon  les  uns  la  fovilla  passe  par 
certains  canaux  aux  ovules,  et  d'après 
les  autres  un  fluide  émanant  des   crains 


II- 


Mi-i  I  l.l.WI.I.-. 


de  pollen  suinte  de  cellule  eo  cellule  et 
ctl  amené  aux  <>\  nl<-- .  Les  choses  se  trou 
raicnl   d  ins   >  cl    étal    lorsque    Amii  i    Gl 
l'importante  découverte,  sur  une  P 

que    la    fovilla   s'allongeait   en    un 

lube  très- ice  qui  s'introduisait  dans  le 

ti--u  il ii  style.  Ces  tubes  poliiniques  comme 
i>u  les  appelle  depuis,  avaient  été  déjà 
\  m-  par  Gleichen  sur  I  i  tclepias  syriaca  et 
figurés  par  lui.  Plus  lard  ils  furent  observés 

également  par  du  Pctil  XI ors  'luis  les  ' 

Orchidées,  et  chez  d'autres  plantes  par 
Richard  el  Aug.  St.-Hilairc,  sans  que  ces  sa- 
vants eussent  pu  se  rendre  comptedeeeque 
ces  tubes  devenaient.  Celte  importante  1 1 » '■  - 
couverte  était  réservées.  Brongniart.  Ce  sa- 
vant a  vu  distinclemcnl  c :nl  les  tubes 

poliiniques  pénètrent  dans  l'ovaire  el  en- 
suite dans  les  ovules  mêmes,  el  cette  décou- 
i crie  lui  conGrmée  par  il.  Brown. 

PbéDomeaei  ipii  Kccompagnenl  la 
i... .11. lui  Ion 

Pour  bien  faire  c prendre  ce  qui  se 

passe  pendant  la  fécondation,  il  nous  faut 
dire  quelques  mots  sur  la  structure  do 
pollen  el  des  ovules.  Le  pollen  se  forme 
dans  les  anthères  qui  le  laissent  échapper 
à  leur  maturité.  Chaque  grain  de  pollen 
se  compose  de  plusieurs  membranes  qui 
renferment  une  substancegranuleuse,  com- 
posée de  liquide,  de  mucilage,  de  goutte- 
lettes d'huile,  d'amidon  el  de  quelques 
autres  matières  moins  connues.  Le  stig- 
mate qui  communique  avec  l'ovaire,  se 
compose  de  cellules  pa pilleuses,  suintant 
•:i  l'époque  de  la  fécondation  un  liquide 
visqueux,  qui  leur  donne  un  aspecl  ver- 
nissé. I  u  tombant  sur  le  stigmate  le  grain 
de  pollen  absorde  ce  liquide,  se  gonfle  : 
son  enveloppe  extérieure  crève  et  sa  mem- 
brane interne  s'allonge  en  tube  en  entraî- 
nant dans  -.1  partie  antérieure  tout  le  con- 
tenu. Souvent  l'enveloppe  extérieure  ne 
crève   pas,  el  alors  les  tubes  sortent  par 

des   porcs  dont  le  bre  est  variable; 

parfois  il  n'j  en  .1  qu'un.  Cette  formation 
■lu  tube  esl  précédéed'un  changement  dans 
1  •'  couleur  du  pollen.  Gartner  en  parlant 

de  la  fé lalion  hybride  dil  :  Si  ce  croise- 

menl  a  réussi,  li  grains  de  pollen  devien- 
nent plus  petits  cl  semblent  se  dissoudre. 

Ei !me  temps  ils  se  décolorent,  les  bleus 

deviennent  livides-grisâtres,  les  orangés 
passent  tu  jaune-pâle;  et  il  ajoute  que 
cctU  altération  de  la  couleur  s'opère  dans 


l'espace  de  5  I  d'heure  .'1  2  heures,  selon  les 
circonstances.  La  fraîcheur  primitive  du 
stigmate  disparaît  en  même  temps.  On 
peut  admettre  en  général,  que  ces  phéno- 
mènes s'opèrenl  en  83  à  lim  minutes,  ou 
bien,  selon  la  nature  particulière  de  cha- 
que plante,  en  2  à  -i  heures  :  chez  1rs 
conifères  ils  exigent  beaucoup  plus  de 
temps. 

Quand  la  fécondation,  qu'elle  soit  nor- 
male ou  hybride,  a  réussi,  on  s'aperçoit 
peu  de  temps  après,   qu'un  changement 

se    manifeste   dans    l'ovaii 1    dans    les 

ovules.  Kobreuter  <lii  à  ce  sujet,  que  dans 
V /[Huants  Trionum,  ce  changement  se 
manifeste  dans  l'espace  île  deux  heures 
et  trois  quarts  à  trois  heures.  La   matière 

fécond  inte  s  il ■  besoin  de  ce  temps  pour 

opérer  le  trajet  du  stigmate  jusqu'aux 
m  ulcs.  Brongniarl  prétend  que  la  féconda- 
tion dure  plus  longtemps,  mais  cela  ne 
change  rien  à  la  question,  car,  -i  elle  dure 

plus  de  huit  1 's  chez  les  1  ucurbilacées  cl 

quelques  is  chez  le  Noyer,  cela  prouve 

qu'il  j  a  des  différences  selon  le  genre  de 
plantes. 

Gartner,  qui  a  (ail  de  nombreuses  expé- 
riences sur  li  fécondation  hybride  île- 
plantes,  assure  que  la  moindre  quantité  du 
propre  pollen  1  xclul  l'effet  du  pollen 
étranger.  Il  a  fécondé  dans  îles  con- 
ditions favorables  nue  Yicotiana  rustica 
,i\  ec  le  pollen  de  V.  panicutata,  et  une 
heure  après  avec  le  pollen  île  V.  rustica. 
Les  graines  récoltées  ne  donnèrent  que 
des  plantes  de  .V.  rustica.  Quand  la  fécon- 
dation avec  le  pollen  de  .V.  rustica  ne  lui 
effectuée  qu'une  heure  el  demie  après  le 
croisement  hybride,  il  y  eùl  déjà  quelques 
hybrides  parmi  les  descendants,  mais  la 
plupart  étaient  encore  des  V.  rustica.  Lors- 
qu'enfin   relie  lrcimd.il  iull   lui    Opi  Ter  ilell  \ 

heures  après  le  croisement,  tous  le-  <lr-- 
cendants  furent  îles  hybrides.  D'où  l'on 
peut  coni  lnif  que  deux  heures  après  l'ap- 
plication du  pollen  de  la  .V.  rustica,  la 
fécondation  était  déjà  terminée. 

La  structure  du  tube  pollinique  n'offre 
rien  de  particulier;  c'est  tout  simplement 
une  espèce  de  boyau  très-mince,  qui  ren- 
ferme dans  sa  partie  antérieure  tout  le  con- 
tenu du  grain  de  pollen,  tandis  que  la 
partie  postérieure  est  vide.  L'allongement 
du  lube  pollinique  a  lieu  à  l'aide  d'un 
liquide  qui  esl  sécrété  par  les  cellules  du 
style  cl  que  le  lube  lui-même  absorbe.  Il 


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119 


14Ô7-U58. 


ABIES  PINSAPO,  boiss. 

Coniferoe. 


CIIARACT.  GENER.  —  Amenta  mascula  :  an- 
thère binae  uniloculares  squamis  subtus  adnalse. 
Amenta  fœminoa  :  squamae  imbricatse;  ovula  ad 
basin  squamarum  gemina  collateralia  apice  suo 
deorsum  spectantia  ore  lacero  patulo  instructa. 
Strobili  erecti.  Semina  ala  cuneiformi  donata 
matura  ciim  squamis  et  bracteis  ab  axe  persis- 
tente,  soluta,  decidua. 


CHARACT.  SPECIF.  —  A.  foliis  solilariis  circa 
ramos  cylindi'ice  disposilis  5-S  lineas  longis  sub- 
teretibus  integris,  slrobilis  ercctisovato-cylindri- 
cis,  squamis  bracteolaribus  inclusis  carpelle-  mul- 
tolics  brevioribus. 

Abios  Pinsapo,  Boiss.  Bibl.  Univ.  Genev., 
1858,  Voy.  Esp.,  p.  B8£,  lab.  107-160.  -  Picea 
Pinsapo,  Loudon,  Encijcl  of  Trees,  1041. 


Ce  bel  arbre,  remarquable  par  son 
port  pyramidal,  par  l'épaisseur  de  son 
feuillage,  par  la  disposition  opposée  et 
à  angle  droit  de  ses  ra mules  qui  for- 
ment au  bout  des  brandies  des  espèces 
de  croix,  enfin  par  ses  feuilles  rigides, 
non  distiques  mais  insérées  sur  tout  le 
pourtour  des  rameaux,  n'a  encore  été 
trouvé  que  dans  les  montagnes  de  la 
province  de  Ronda,  la  plus  méridio- 
nale de  l'Espagne,  où  il  forme  des  forêts 
assez  étendues.  Il  y  croit  à  une  alti- 
tude de  1200  à  2000  mètres,  ce  qui 
explique  sa  parfaite  rusticité  dans  l'Eu- 
rope Centrale.  Les  premières  graines 
que  je  rapportai  d'Espagne  en  1837, 
ont  donné  naissance  à  des  arbres  qui 
ont  aujourd'hui  de  7  à  9  mètres  de 
hauteur.  On  en  fit  venir  d'autres  à 
plusieurs  reprises,  depuis  celte  épo- 
que, et  maintenant  YAbies  Pinsapo 
est  abondamment  répandu  dans  toute 
l'Europe  ,    quoique    les     pieds    d'une 


certaine  force  soient  rares  et  d'un  prix 
élevé. 

VAbies  Pinsapo  est  très-robuste  et 
assez  indifférent  à  l'exposition  et  au  sol, 
pourvu  que  ce  dernier  soit  perméable 
à  l'humidité.  Jusqu'à  dix  ou  douze  ans 
il  buissonne,  s'étend  en  largeur  et  ne 
s'élève  guère,  mais  à  partir  de  ce  mo- 
ment il  s'élance  et  fait  des  jets  annuels 
de  50  à  70  centimètres.  Les  racines 
sont  nombreuses  et  divisées,  ce  qui 
permet  de  le  transplanter  sans  incon- 
vénient; c'est  ainsi  que  dans  l'automne 
de  1859,  j'ai  pu  changer  de  place  un 
exemplaire  de  plus  de  huit  mètres  de 
hauteur  et  qui  avait  été  planté  trop 
près  d'un  mur.  L'année  suivante  (1860) 
l'arbre,  très-bien  portant  du  reste,  a 
donné  des  pousses  plus  courtes  qu'à 
l'ordinaire  et  ses  branches  supérieures 
se  sont  chargées  pour  la  première  fois 
de  cônes.  Celte  production  de  fruits 
était  anormale  et  due  à  la  transplanta- 


est  encore  incertain  si  la  fovilla  subit 
quelque  modification  par  cette  absorption. 
L'organisation  des  ovules  est  un  peu 
plus  compliquée.  Ces  organes  dans  lesquels 
se  forme  l'embryon,  naissent,  à  l'inté- 
rieur des  ovaires,  des  placentas  auxquels 
ils  sont  attachés  par  un  mince  filet  qui 
porte  le  nom  de  funicule.  C'est  d'abord 
un  petit  corps  conique,  qui  s'entoure  peu  à 
peu  d'une  ou  de  deux  membranes,  appelées 
téguments,  lesquels  se  réunissent  auboutdu 
petit  corps  (le  nucclte),  en  laissant  une 
petite  ouverture  appelée  le  microptjle. 
Dans  l'intérieur  du  nucclle  se  forme  vers 
le  moment  de  la  fécondation    une   petite 


cavité,  appelée  le  sac  embryonnaire;  dans 
celui-ci  on  voit  à  la  même  époque  ordinai- 
rement deux,  quelquefois  plusieurs  petits 
corpuscules,  ronds  ou  un  peu  ovales,  sur- 
montés d'une  sorte  de  coiffe  fibreuse.  Ces 
corpuscules,  qui  avaient  été  regardés 
jusqu'ici  comme  des  cellules,  ne  sont  cepen- 
dant que  de  petites  masses  de  protoplasme 
dépourvues  de  toute  membrane  cellulaire. 
A  l'époque  de  la  fécondation,  ces  corpus- 
cules avancent  vers  le  sommet  du  nucclle, 
dont  l'extrémité  se  trouve  alors  dans  un 
état  de  ramollissement  ou  de  dissolution. 
Les  choses  étant  ainsi  disposées,  la  fécon- 
dation  s'opère  de   la   manière   suivante  : 


ISO 


iBlES  PINSAPO 


lion,  car  il  n'y  uvait  que  très-peu  de 
chatons  mâles,  et  les  cônes  n'ont  pas 
donné  de  graines  fertiles.  M.  Pépin 
cite  cependant  dans  la  Revue  horticole 
de  1860,  p.  i93, un  Abies  Pituapo  âgé 
d'une  vingtaine  d'années  et  qui  a  donné 
des  cônes  bien  conformés  et  de  bonnes 
graines  ;  de  sorte  que  nous  pouvons 
espérer  de  voir  fructifier  régulièrement 
les  arbres  de  cet  âge,  que  nous  possé- 
dons dans  nos  cultures. 

E.  BoissiEn. 


Si  l'on  a  dénié  à  quelques  Sapins 
nouvellement  introduits  un  mérite  orne- 
mental, supérieur  à  celui  des  espèces 
de  nos  bois,  nul  ne  songera,  nous  en 
avons  la  conviction,  à  refuser  au  Pinsapo 
une  beauté  incontestable! 

Il  n'est  pas  de  conifère  plus  rustique, 
d'une  forme  plus  régulière, plus  agréable 
que  le  Pinsapo.  Vucun  Sapin  ne 
présente  ses  branches  dans  un  ordre 
aussi  symétrique,  aucun  ne  se  montre 
plus  rustique  sous  notre  ciel  inclément  ; 
aussi  est-ce  une  lionne  fortune  pour 
la  Flore  que  de  pouvoir  enregistrer  en 
face  du  beau  dessin  pris  sur  place,  dans 
notre  Etablissement,  le  texte  que  nous 
devons  à  la  bienveillance  de  M.  13ois- 
sier  lui-même,  à  qui  revient  la  décou- 
verte de  cette  belle  conifère.  Cci  Etablis- 
sement est  redevable  aussi  à  ce  célèbre 
botaniste  d'un  grand  nombre  de  précieu- 
ses plantes,  fruit  deses  importants  voya- 
ges en  Orient. 

Mous  recevons  chaque  année  des 
graines  de  Pinsapo;  elles  nous  arri- 
vent toujours  détachées  de  leur  cône; 
nous  m  pouvons,  en  conséquence, 
garantir  la  parfaite  exactitude  du  fruit 
que  nous  reproduisons  ici  d'après  l'ou- 
vrage  d'Antoine  (Die  Coniferen). 

L.  VIF. 


le  tube  polliuique  qui  contient  la  fovîlla,    l'extrême  ténuité  des  organes.  C'est  aussi 
après  s'être  avancé  dans  l'ovaire,  s'allonge    cette  circonstance  qui  explique  pourquoi 

encore   el   pénètre  a  la   lin   dans   le  mi-    l'acte  de  la  fé lalion  est  reste  si  long- 

cropyle  de    l'ovule.  Ce  qui  s'y   passe  en-    temps  à  l'état  de  problème.  Ce  que  l'on  voil 
suite  est  difficile  à  observer,  à    cause   de    clairement  à  l'aide  d'un  bon  microscope, 

/  vrat  ton  ) 


AREC  A         SAPIDA  Sol 

iYoar,  Zélande 


U59. 


121 


ARECA  SAPIDA ,  sgland. 


Palmœ. 


CHARACT.  GENER.  -  Flores  raonoici,  sessiles 
in  eodcm  spadicc,  spallia  duplici  cincLi  ;  masculi 
superiores  plerumque  foemineis  2  stipati.  Masc.: 
Perianthium  6-partitum,  2-seriale;  stamina  3-12. 
Fœm.  Pefianlliii  foliota  G,  imbricata,  convoluta. 
Ovarium  1-3-loculare.  Sligmala  3,  sessilia.  Drapa 
monosperma,  fibrosa  ;  albumen  corneum  in  sp. 
Nova>Zelandiae  non  ruminatum.  Embryo  basila- 
ris.  J.  D.  II. 

CHARACT.  SPECIF.  —  A.  foliis  pinnatis.pinnis 

multijugis    anguste   lineari-lanceolatis    replicatis 
terminalibus  praemorsis,  costis  petioloque  lepido- 


tis,  periantliii  a*  foliolis  exterioribus  angustis  in- 
terioribus  ovatis  acuminatis,  §  late  ovatis,  drupis 
ovoideis,  albumine  a;quabili.  Oook.  fil. 

Areca  saplda,  Sol.  in  Furst.  PL  Escul.  Ins. 
Oceano  Austral,  p.  u'G,  n.  55.  Ricit.,  FI.  Astrolabe, 
p.  157.  All.  Cus.v.,  Prodr.  FI.  Nov.  Zel.  in  Hook., 
Comp.  to  Bot.  Mag.,  v.  2,  p.  Ô7i.  Hook.  fil.,  FI. 
IV.  Zel.  v.  1,  p.  262,  t.  5!)  et  00.  Hook.  in  Bot. 
Mai/.,  tab.  51511,  icon  li ic  iterata.  —  Maux  Lepel- 
letier,  in  Bévue  horticole  (I8G0)  pag.  18. 

Areca  «Ohsn.  Mirt.,  Palm.,  t.  151  et  152. 
Kunth.,  Enum.,  PI.  v,  3  p.  185. 


Palmier    indigène    de    la    Nouvelle-    rique  méridionale,  est  par  les  58"  ;    ils 
Zélande,  où  il  est  le  représentant  le  plus  !  ne    dépassent    pas    les    50°   Sud     en 


méridional  de  ce  noble  genre  de  végé- 
taux dans  l'hémisphère  sud.  On  l'y  ren- 
contre jusqu'au  58°  22'  de  latitude, 
tandis  que  l'extrême  limite  australe 
qu'atteignent  les  palmiers  dans  l'Amé- 


Afrique. 

Les  Arecs  sont  des  palmiers  essen- 
tiellement asiatiques;  ceux  que  l'on 
rencontre  dans  le  Nouveau-Monde  y 
sont  importés.  Ils  constituent  pour  nos 


f  1325  (Suite  et  fin).  DE  LA  FÉCONDATION  DES  PLANTES  AU  POINT  DE  VUE  DE  L'HORTICULTURE. 


c'est  que  le  tube  pollinique  s'introduit 
dans  le  rnicropyle,  que  là  il  s'applique 
contre  le  nuccllc,  à  l'endroit  où  sont  situés 
les  deux  corpuscules.  L'on  croyait  alors  que 
la  matière  fécondante  du  tube  pollinique 
passait  à  travers  les  différentes  membranes 
qui  la  séparent  des  corpuscules,  et  opérait 
ainsi  la  fécondation.  Cette  théorie  a  été 
pendant  longtemps  prédominante,  jusqu'à 
ce  que  Scbleidcn  chercha  à  faire  prévaloir 
une  nouvelle  opinion.  Ce  savant  croyait 
avoir  vu  que  le  tube  pollinique  pénétrait 
dans  l'intérieur  du  sac  embryonnaire,  en 
enfonçant  la  membrane  de  celui-ci,  et  se 
transformait  lui-même  en  embryon. 

Cette  opinion,  malgré  la  grande  autorité 
de  son  auteur,  rencontra  cependant  de 
nombreux  incrédules  parmi  les  botanistes, 
non  seulement  parce  qu'elle  est  en  opposi- 
tion flagrante  avec  toutes  les  analogies, 
mais  aussi  parce  qu'elle  est  contraire  aux 
observations  qui  ont  été  faites  sur  la 
formation  et  le  développement  de  l'em- 
bryon, développement  plus  facile  à  observer 
que  l'acte  de  la  fécondation  lui-même.  Le 
professeur  Scbacht,  de  Bonn,  considérant 

TOME  IV,  2"  SÉRIE  (1859). 


sans  doute  que  deux  hypothèses  contraires 
ne  peuvent  être  vraies  en  même  temps, 
résolut  de  soumettre  la  question  delà  fécon- 
dation à  une  nouvelle  étude.  Il  profita  des 
loisirs  que  lui  procurait  son  séjour  dans 
l'ile  de  Madère,  pour  faire  de  nombreuses 
observations  microscopiques.  Voici  le  ré- 
sumé des  travaux  de  M.  Scbacht  :  Lorsque 
le  moment  de  la  fécondation  est  arrivé, 
les  deux  corpuscules  du  sac  embryonnaire 
se  transportent  vers  le  sommet  du  nuccllc 
qui,  à  ce  moment,  est  dans  un  état  de  dis- 
solution tel  qu'il  ne  présente  aucun 
obstacle  entre  les  corpuscules  et  le  tube 
pollinique.  Celui-ci  vient  alors  se  placer 
entre  les  deux  corpuscules  et  s'engage  dans 
le  tissu  fibreux  dont  ils  sont  coiffés;  en 
même  temps  la  membrane  qui  forme 
le  tube  pollinique,  se  ramollit  et  se  dis- 
sout, de  sorte  que  la  fovilla,  étant  mise 
en  liberté,  peut  sans  obstacle  se  mélanger 
et  se  confondre  avec  la  substance  des  deux 
corpuscules  embryonnaires.  Cela  fait,  l'un 
des  corpuscules  s'entoure  immédiatement 
d'une  membrane,  tandis  que  l'autre  dispa- 
rait ou  est  résorbé.  Le  corpuscule  restant 

1G 


122 


Alir.CV    SAPIDA. 


serres  chaudes  l'un  des  plus  gracieux  l>r  Hooker  réserveraii  ce  dernier  nom  ;'i 

ornemi  nls.  On  conçoit  que  l'espèce  qui  l'espèce  propre  à  la  Nouvelle-Zélande,  et 

nous  occupe,  n'exige  pas  la  serre  chaude;  qu'AIlan  Cunnfngham  appelle  .1.  Bank- 

mais  pour  la  cultiver  convenablement)  iti,  dédicace  faite  à  Joseph  Banks,  auquel 

il  faudrait  avoir  à  sa  disposition  un  de  la  flore  deces  contrées  est  redevable  de  si 

ces  locaux  à  température  mixte;  et  par  importants  travaux,  continués  avec  tant 

le  motif  que  ces  sortes  de  serres  man-  de  persévérance  par  le  Dr  Dation  Hooker. 
quenl  dans  la  plupart  des  établissements,  '      Les  deux  espèces,  ou  bien  l'espèce  et 

on  l'associe  aux  palmiers  des  Tropiques  la  variété  ont  un  tronc  de  (i  à   12  pieds 

parmi  lesquels  il  fait  merveille,  où  il  \;i  de    hauteur  (20   pieds    d'après    Allan 

même    jusqu'à   fleurir    abondamment,  Cunningliam)ct  (i  ù  8  pouces  de  diamé- 

comme  il  l'a  fait  à  Kew.  tre.  Les  frondes  pennées  sont  longues 

Une  espèce  voisine,  peut-être  une  sim-  de  4  à  6  pieds,  à  pinnules  très-étroites, 

pie  variété  de  VAreca  sapida,  croit  à  l'ile  linéaires-lancéolées,     repliées     sur    les 

Norfolk.  Baucr  qui  l'y  a  découverte,  la  bords.  Le  spadice  est  très-branchu,  les 

rapporte  à  celte  dernière  espèce,  tandis  fleurs  très-nombreuses,    sessiles,    une 

que   le  I)r  D.  Hooker  serait  disposé  à  fleur  mâle,  puis  deux  fleurs  femelles,  et 

lui   appliquer   le   nom  d'Âreca  Hanoi,  ainsi  de  suiic.  Le  fruit  est  ovoïde,  d'un 

-i  le  fruit  de  l'arbre  de  Norfolk  est  glo-  demi-pouce  de  longueur,  recouvert  d'un 

buleux    au   lieu  d'être   ovoïde,   forme  t i--n  fibreux.                        L.  Vif. 
qu'affecte  celui  de  VAreca  sapida.    Le  | 

Explication  <lc«  Igarcsi  Fig.  I.  représente  le  porl  réduit  de  l'arbre  fleuri.  —  Fig.  2.  Iispalhe. 
—  Fig.  ".  section  du  spadice  cl  fleurs  [grandeur  naiuretli  ).  -  (.  Pleur  maie.  —  '>.  Elamini .  —  G.  Fleur 
remette  [fig.  groisiet).  —  7.  La  drupe.  —  s.  Le  finit  (or.  no/.).  —  '.'.  L'albumen  [lêgèremt  m  groiti.). 


qui  a  été  transformé  eu  cellule,  se  déve- 
loppée! devient  embryon.  Ajoutons  que 
cette  théorie  lelleque  la  décrit  U.Schacht, 
est  conforme  aux  analogies,  qu'elle  expli- 
que la  chose  de  la  manière  la  plus  nalu- 
relle  cl  qu'elle  a  été  confirmée  par  les 
principaux  botanistes  tic  tous  les  pays. 

D'après  ce  qui  précède,  il  sera  facile 
de  se  rendre  exactement  compte  de  la 
théorie  de  la  fécondation  naturelle  et  de  la 
fécondation  hybride,  et  de  se  faire  une 
idée  des  causes  des  variations  et  de  l'hj  lui- 
dation  des  plantes. 

L'embryon  normal,  c'est-à-dire  celui 
qui  reproduit  exactement  la  mère-plante, 
•  anime  cela  a  lieu  dans  la  nature,  se  forme 
après  le  mélange  du  contenu  du  tube 
pollinique  avec  les  corpuscules  du  sac 
embryonnaire.  Ce  n'est  pus  une  agrégation 
purement  mécanique,  mais  une  combinai- 
rganique  qui  a  pour  résultai  immé- 
diat une  nouvelle  plante.  Car  nous  voyons, 

■  nous   l'avons  dit,    le  corpuscule 

embrj taire  se  couvrir  d'une  membrane 

cellulaire,  peu  d'instants  après  la  réconda- 
lion,  et  se  développer  ensuite  en  embryon. 

Son    igno -Ii  composition  élémentaire 

du  contenu  du  tul>c  pollinique  ainsi  que 


celle  'le-  eiirp u seules  embryonnaires;  mais 
il  est  évident  qu'elles  doivent  être  diffé- 
rentes, car  -ans  cela  le  mélange  en  serait 
superflu.  Maintenant,  si  le  contenu  du 
pollen  et  le  corpuscule  de  la  même  fleur 
se  mélangent,  il  doil  nécessairement  en 
résulter  une  nouvelle  plante,  semblable  en 
tous  points  à  la  mère.  Si  au  contraire  du 
pollen  étranger  tombe  sur  le  stigmate,  les 
conditions  ne  sont  plus  les  mêmes,  et  le 
résultat  du  mélange  des  deux  substances 
sera  une  nouvelle  piaule,  différant  plus 
ou  niciiiis  de  la  mère-plante,  cl  cette  dif- 
férence sera  en  raison  de  celle  des  deux 
parents. 

Oi-i^liw  «le»*  rao€*a  «'t   «le»*  vnrlélëe. 

Aussi    longtemps     que    la     plante    croit 
dans  sou  terrain    naturel,    aussi  longtemps 

qu'aucune  cause  extérieure  ne  vient  à 
troubler  l'acte  de  la  fécondation  naturelle, 
les  descendants  ressembleront  exactement 

à  leur  mère:  mais  il  a  été  constate  que 
les  forces  de  la  nature  qui  produisent  les 
espèces,  sont  en  même  temps  celles  qui, 
dans  «les  périodes  plus  longues,  produisent 
1rs  variétés,  les  rares  et  les  genres. 
Nous    ne    connaissons   plus    les   types 


MISCELLANEES. 


123 


primitifs  de  la  plupart  de  nos  plantes 
cultivées;  nous  ne  connaissons  plus  qu'un 
très-petit  nombre  de  plantes  de  la  période 
qui  a  précédé  l'époque  actuelle.  Que  sont 
devenues  ces  plantestont-ellesétédétruites 
tout  d'un  coup  à  la  suite  d'un  violent 
cataclysme  ? 

Rien  n'autorise  à  admettre  cette  hy- 
pothèse, car  en  ce  cas,  il  ne  serait 
resté  aucun  vestige  des  anciennes  plantes; 
or  nous  trouvons  encore  vivants  des 
végétaux  qui  appartiennent  évidemment 
à  une  autre  époque  que  la  nôtre.  Nous 
citerons  le  Salisburia  adiantifolia,  dont  de 
nombreux  vestiges  se  trouvent  dans  les 
terrains  jurassiques,  et  qui  croît  encore  à 
l'état  sauvage  -dans  le  Japon.  Si  nous 
considérons  ce  qui  se  passe  encore  de  nos 
jours,  nous  pouvons  en  conclure  que  les 
plantes  primitives  se  sont  modifiées  insen- 
siblement et  à  de  longs  intervalles,  et 
que  de  nouvelles  variétés,  des  espèces  et 
desracessesont  produites,  non  pas  précisé- 
ment à  la  suite  d'un  changement  de  climat, 
mais  en  vertu  d'une  loi  générale  de  varia- 
bilité. Ce  qui  se  fait  lentement  et  par  acci- 
dent dans  la  nature,  nous  le  voyons  s'opé- 
rer beaucoup  plus  vile  dans  nos  jardins, 
sous  l'influence  de  la  culture.  Le  Hèlre 
à  feuilles  rouges,  le  Chêne  fastigié,  le 
Frêneetle  Saule-marecau  à  rameaux  incli- 
nés, le  Myosotis  à  fleurs  roses  et  blanches 
sont  des  variétés  qui  se  sont  produites 
spontanément  dans  nos  forêts  et  dans  nos 
prairies  ;  et  déjà  on  est  parvenu  à  les 
reproduire  par  leurs  semences.  Les  variétés 
à  fleurs  doubles  se  rencontrent  quelque- 
fois au  milieu  des  autres.  Nous  voyons 
même  les  types  primitifs  disparaître  et 
les  variétés  en  occuper  la  place.  Si  donc 
une  espèce  conserve  pendant  des  siècles 
ses  formes  originaires,  nouspouvons,  d'une 
autre  part, admettre  en  principe  qu'aucune 
espèce  de  plante  n'est  créée  immuable,  et 
que  les  variétés  et  les  genres  sont  les 
descendants  d'espèces  primitives. 

Comment  se  produisent  donc  les  variétés 
et  quelle  est  la  cause  de  ces  modifications 
héréditaires  qui  ont  lieu  dans  le  règne 
végétal?  Ne  seraient-elles  pas  par  hasard 
d'une  nécessité  absolue  ?  Nous  avons  vu  que 
l'embryon  se  forme  du  mélange  de  deux 
substances  différentes,  provenant  l'une  du 
grain  de  pollen,  l'autre  du  corpuscule 
embryonnaire.  Admettons  maintenant  une 
minime  variation  dans  la  constitution    du 


pollen,  ou  ce  qui  revient  au  même,  suppo- 
sons que  le  pollen  d'une  fleur  tombe  sur  le 
stigmate  d'une  autre;  alors  les  conditions  ne 
sont  plus  les  mêmes,  la  nature  de  l'embryon 
doit  changer  et  une  nouvelle  variété  se 
produire.  Ce  qui  arrive  accidentellement 
dans  la  nature,  a  lieu  habituellement  dans 
nos  jardins,  où  une  abondance  de  sucs 
nourriciers  est  amenée  aux  fleurs,  ce  qui 
ne  peut  rester  sans  influenccsur  le  pollen. 
Aussi  voyons-nous  que  les  individus  d'une 
même  variété  ou  sous-variété  de  nos 
plantes  le  plus  anciennement  cultivées, 
diffèrent  généralement  plus  entre  eux 
que  ne  le  l'ont  les  individus  d'une  espèce 
quelconque  dans  l'état  de  nature.  Celle 
extrême  variabilité  chez  les  plantes  culti- 
vées, est  due  aux  conditions  différentes  et 
peut-être  à  l'excès  de  nourriture,  comme 
nous  venonsde  le  dire.  Et  ceci  est  un  prin- 
cipe :  quand  l'organisation  a  commencé  à 
varier,  elle  continue  à  varier  pendant  une 
suite  de  générations.  Nos  plus  anciennes 
plantes  cultivées,  le  froment  par  exemple, 
produisent  encore  de  nouvelles  variétés. 
Nous  avons  vu  une  espèce  de  celte  céréale, 
qui  avait  atteint  le  maximun  de  la  varia- 
tion, c'est-à-dire  que  chaque  épillet  au 
lieu  de  trois  grains  qu'il  produit  ordinaire- 
ment, en  contenait  quatre.  Elle  avait  été 
gagnée  dans  le  Yorksbire,  dans  un  terrain 
appartenant  au  système  géologique  des 
sables  verts.  Celte  extrême  fertilité,  ce 
changement  d'un  caractère  systématique, 
doit  être  attribué  aux  sels  phosphoriques 
que  ce  sol  renferme  en  abondance. 

A  quelle  époque  de  la  vie  agissent  les 
causes  de  la  variabilité?  Telle  plante 
cultivée  montre  la  plus  grande  vigueur  et 
ne  produit  jamais  ou  presque  jamais  de 
semences  ;  un  changement  insignifiant 
dans  les  circonstances  habituelles  de  leur 
végétation  y  détermine  la  production  des 
semences.  Bon  nombre  de  plantes  exotiques 
cultivées  dans  nos  serres,  ont  un  pollen 
stérile.  Nous  voyons  des  plantes  faibles 
et  malades  produire  des  graines  en  abon- 
dance; ici  le  système  reproductif  est  parti- 
culièrement affecté. 

Certaines  plantes  varient  fort  peu.  11  y 
a  ce  qu'on  appelle  des  plantes  qui  jouent; 
un  simple  bourgeon  ou  rejeton  prend 
tout-à-coup  un  caractère  différent  de 
celui  du  reste  de  la  plante.  Ces  bourgeons 
ou  rejetons  peuvent  être  propagés  par  la 
greffe  et  quelquefois  par  semence.  La  Rose 


tu 


MISCEI  !.\\l  l  3 


moussue  blanche  a  été  gagnée  en  Angle- 
terre d'un  rejeton  d'une  rose  moussue 
ordinaire  :  la  plupart  des  variétés  de  Carael- 
lias  proviennent  de  bourgeons;  nous  avons 
un  jour  trouvé  sur  une  haie  d'il' un  ra- 
me.ni  à  Feuilles  panachées  également  prove- 
nu il  un  bourgeon.  Ces  bourgeon-,  naissent 
primitivement  d'une  cellule  qui  porte  en 
elle  les  caractères  de  la  variété,  comme  le 
lait  la  cellule  qui  se  produit  dans  le  sac 
embryonnaire.  Pour  que  toutes  ces  varia- 
tions se  produisent,  il  suffit  d'un  peu  de 
plus  ou  de  moins  d'un  élément  inorgani- 
que quelconque,  qui  s'accumule  dans  ces 
cellules.  Nous  avons  vu  un  jour  dans  un 
jardin  deux  Groseillers  rougesà  grappes, 
plantés  dans  des  parterres,  l'un  vis  à  vis 
de  l'autre,  et  séparés  par  un  chemin.  La 
moitié  de  ces  deux  arbrisseaux,  celle  qui 
était  tournée  du  côté  du  cliemin,  portait 
des  feuilles  panachées,  tandis  que  l'autre 
moitié  avait  des  feuilles  vertes.  Il  est  évi- 
dent qu'un  certain  élémcnl  inorganique, 
se  trouvant  dans  la  terre  <lo  chemin, avait 
été  absorbé  par  les  racines  des  groseillers 
et  avait  déterminé  chez  eux  la  panachure 
des  feuilles. 

Les  variations  qui  se  produisent  acci- 
dentellement dans  la  nature,  deviennent 
souvent  constantes  et  se  fixent  dans  un 
individu;  eu  d'autres  termes,  les  condi- 
tions de  la  variabilité  deviennent  pré- 
pondérantes. Si  certaines  variétés  sont 
cultivées  séparément,  d'autres  variétés  île 
l.i  même  espèce,  leurs  descendants,  leur 
ressemblent.  Mais,  si  au  contraire  ces 
mêmes  variétés  sont  cultivées  avec  d'au- 
tres, ou  peu  soignées,  elles  continuent  à 
varier,  et  après  quelques  générations, 
montrent  les  caractères  du  type  primitif. 
Les  Quarantaines  [Cheiranlnus   annuus) 

ne  donnent  à  l'état  Sauvage  que  des  ilclll's 
rouges  simples.  Peu  à  peu  les  ileurs  se 
sont  doublées,  ensuite  on  en  a  gagnées  à 
Meurs  blanches  et  violettes,  et  ainsi  suc- 
cessivement 13  ou  lii  nouvelles  nuances. 
Quand  chacune  de  ces  nuances  est  culti- 
vée isolément, elle  se  reproduit  dans  ses 
descendants;  si  ;lu  contraire  on  néglige 
ces  précautions,  on  arrive  après  quelques 
générations  à  n'obtenir  que  des  fleurs 
rouges  ou  Molettes,  dont  la  plupart  sont 

simples,  "n  c i.iii  les  précieuses  varié- 

li  s  de  Navels  obtenues  en  Angleterre.  La 
plupart  ont  été  introduites  sur  le  conti- 
nent ,  où  elles  finissent   par   dégénérer. 


C'est  que  le  pollen  des  navets  communs 
dont  l'atmosphère  est  remplie,  à  l'époque 
de  la  floraison,  est  prépondérant  et  altère 
la  pureté  des  nouvelles  races.  Nous  avons 
cultive  des  navets  blancs  de  Norfolk,  et, 
à  une  grande  distance  de  là,  des  navets 
communs  de  la  variété  noire.  Avant  semé 
les  graines  récoltées  sur  les  premiers,  nous 
avons  trouvé  que  tous  les  navets  qui  en 
sont  issus,  étaient  noirs  OU  gris,  quoique  la 
forme  des  Norfolk  se  fût  conservée. 
Quand  le  Froment  blanc  de  nos  polders 
ou  le  blanc  de  Sandonier  sont  semés  dans 
le  Brabant  ou  dans  une  autre  province 
de  la  Belgique,  ils  deviennent  roux  après 
deux  générations.  Le  Gouvernement  a  mis 
beaucoup  de  peine  à  introduire  en  Bel- 
gique le  froment  roux  red  Mary  gold; 
cette  belle  variété  a  dégénéré  comme 
le  fout  toutes  les  variétés  étrangères,  sous 
l'influence  du  pollen  de  l'espèce  indigène, 
quoique  certains  caractères,  tels  que  la 
couleur  et  le  duvet  des  billes,  puissent 
se  conserver  [dus  longtemps.  Les  variétés 
s.uii  dune  sujettes  à  changer,  si  les  circon- 
stances qui  les  ont  fait  naître,  varient. 
Il  faut  excepter  toutefois  les  variétés  qu'on 

propage  par    bourg \s,    par    greffe,    par 

di\  ision  et  par  cayeux. 

D'après  ce  que  nous  avons  dit  [dus  haut, 
il  sera  facile  de  se  faire  une  idée  de  la 
formation  des  hybrides,  qu'il  ne  faut  pas 
confondre  avec  les  variétés.  Si  le  stigmate 
d'une  fleur  est  poudré  avec  le  pollen  de 
la  Heur  d'une  espèce  OU  d'un  genre  diffé- 
rent, la  fécondation  s'opère  de  la  même 
manière,  mais  le  résultat  sera  tout  autre; 
car  au  lieu  de  ressembler  à  sa  mère,  la 
jeune  [liante  participera  des  caractères  du 
père  et  de  la  mère;  ce  nouveau  produit 
s'appelle  un   hybride. 

Si  la  nature  se  plaît  à  produire  des 
variétés  et  même  de  nouvelles  espèces,  elle 
a  une  antipathie  marquée  pour  les  hybri- 
des. Car  non-seulement  les  hybrides  ne 
produisent  point  de  semences  fertiles  ou 
eu  donnent  peu,  mais  la  nature  tend  encore 
continuellement  à  séparer  ce  qui  a  été 
violemment  uni.  .Nos  études  et  nos  recher- 
ches nous  ont  conduit  à  la  conviction  qu'au- 
cun vrai  hybride  ne  se  propage  naturel- 
lement d'une  manière  constante.  Les 
jardiniers  connaissent  les  grandes  diffi- 
cultés qu'il  J  a  à  obtenir  des  Pensées, 
répondant  aux  exigences  des  amateurs  et 
aux  règles  de  l'esthétique.  Ces  plantes  sont 


( 


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12!) 


1440-1UI. 


DARimGTONIA  CALIFOMICA,  tohhey. 


Sarracenieœ. 


CHARACT.  GENER.  -  Calyx  ebracteolatus . 
5-sepalus;  sepalis  distinctis  subpetaloideis.  Co- 
rolla  .'i-sepala;  petalis  latissime  unguiculatis  ; 
lamina  ovata  ungue  multo  minore.  Stamina  12-15, 
uniserialia  ;  filamentis  brevibus  subulatis;  antlic- 
ris  oblongo-linearibus  j  loculis  inaequalibus.  Ova- 
rinm  turbinatum,  5-Ioculare,  5-lobatum;  apice 
dilalatum  cniicavum.  Stylus  brevis,  columnaris, 
!j-lîdus;  laciniis  lincaribus,  divergentibus,  apice 
intus  stigmatosis.  Ovula  plurima  anatropa,  pla- 


cenlas  dilatatas  obtegens.  Capsula...  —  Hcrba 
perennis,  Californica,  uliginosa  .  foliis  Sarrace- 
ni8e;  lamina  profunde  biloba  ;  lobis  divcrgentibus  : 
scapis  unifions,  bracteatis  j  bracteis  infimis  distan- 
tibus,  suprcmis  approximatis  inibrieatis  :  flore 
nutante  purpureo.  Tort\ey. 

SPEC1ES  l'Nir  \  :  Darllngtonia  Califor- 
nie», Torr.,  in  Smith's  Contrib.  to  Knoivl.  (April. 
1853,  fasc.  ex  8  pag.  ln-4»,  tab.  cum  icône  hic 
iterata). 


La  découverte  d'un  nouveau  genre 
dans  une  famille  bizarre  par  la  forme 
et  obscure  au  point  de  vue  des  affinités, 
est  toujours  une  bonne  fortune  pour  le 
botaniste-classifîcateur.  Il  y  a  chance, 
en  effet,  pour  que  le  nouvel  organisme 
s'éloigne  moins  que  ses  devanciers  des 
familles  dont  on  a  intérêt  à  le  rappro- 
cher, et  qu'il  serve  d'intermédiaire  pour 
établir  ce  rapprochement.  A  ce  titre  le 
Darllngtonia,  membre  évident  du  petit 
groupe  des  Sarraceniées,  nous  présente 
un  intérêt  tout  particulier.  Guidé  par 
des  analogies  frappantes  pour  tous  ceux 
qui  prendront  la  peine  de  les  recher- 
cher, nous  avons  indkjué  jadis  (in  Hoo- 
kcr's  London  Journal  nf  Bolamj,  V, 
p.  252.  et  supra,  Flore  des  Serres  sub 
tabula  1074)  l'affinité  très-étroite  qui 
rattacherait  les  Sarracenia  au  groupe 
des  Ericacées-Pyrolées.iNous  établissions 
surtout  le  parallèle  entre  un  Sarracenia 
quelconque  et  le  Pyrola  uniflora.  Feuil- 


les toutes  radicales,  absence  de  stipules, 
hampes  uniflores,  trois  bractées  sous  la 
(leur,  cinq  sépales,  cinq  pétales  hypo- 
gynes,  des  étamines  renversées  en  de- 
hors dans  le  bouton,  des  anthères  d'une 
consistance  et  d'un  aspect  tout  sem- 
blable, un  ovaire  à  cinq  loges  et  à  cinq 
placentas  axiles,  un  style  dilaté  en  étoile 
chez  la  Pyrole,  en  ombrelle  chez  les 
Sarracenia,  un  fruit  capsulaire  à  cinq 
valves  loculicides,  tel  est  l'ensemble  de 
rapports  qui  se  manifestent  entre  les 
deux  types.  Les  différences  qui  les  sépa- 
rent, sont  moindres  assurément  que  cel- 
les qui  distinguent  beaucoup  de  genres 
d'une  même  famille  naturelle,  et  la 
distance  entre  les  deux  est  encore  dimi- 
nuée par  l'interposition  du  Darlingtonia 
californica. 

Cette  dernière  plante,  en  effet,  sui- 
vant la  judicieuse  observation  de  M. 
Torrey,  rappelle  par  beaucoup  de  points 
les  Pyroles  et  les  Munolropa.   Ses  ham- 


un  produit  du  croisement  de  l'ancienne 
Viola  tricolor  maxima  (variété)  et  de  la 
Viola  altaica.  Celle-ci  est  une  plante 
alpine  des  Carpalhcs,  l'autre  habite  la 
plaine.  La  première  a  été  choisie  à  cause 
de  la  forme  ronde  de  sa  fleur  qu'on  dési- 
rait combiner  avec  de  nouvelles  nuances.  Si 
l'on  observe  avec  attention  un  parterre 
de  semis  de  Pensées,  on  en  trouve  à 
peine  une  sur  cent,  offrant  toutes  les 
qualités  désirables  ;  surtout  les  (leurs 
rondes  et  plates  feront  défaut;  la  majorité 


aura  la  forme  irrégulière  de  la  Viola  tri- 
color. La  dégénérescence  de  ces  Pensées 
tient  à  deux  causes.  La  première  c'est 
que  la  nature  de  la  Viola  altaica,  en  tant 
que  plante  alpine,  est  modifiée  par  la  cha- 
leur de  nos  plaines,  et  la  seconde  provient 
de  ce  que  les  vrais  hybrides  ne  donnent 
pas  de  semences ,  ou  que  s'ils  en  don- 
nent, leurs  organes  ont  été  fécondés  par  le 
pollen  de  (leurs  voisines  qui  ne  sont  pas 
de  vrais  hybrides. 

Le  Cytisus  Adami  présente  une  autre 


faci- 
par- 


120  DABLINGTONIA  CALIFORNICA. 

pes  à  écailles,  sn  (leur  penchée,  ses  éta-  j  pleines  (leurs,  ce  qui  a  fait 
mines  presque  définies,  le  faciès  en  un  lement  reconnaître  un  genre 
mot  aussi  bien  que  la  structure  florale  ticulier. 
jusiilieni  ce  rapprochement.  .M.  Torrcy  Les  feuilles  de  celle  remarquable 
noie  soigneusement  ces  rapports,  mais  plante  constituent,  suivant  la  structure 
sans  oser  conclure  d'une  manière  posi-  j  habituelle  de  la  famille,  des  ascidies  en 
live  qu'ils  soient  des  indices  sullisants  forme  de  cornets.  Seulement  l'appen- 
d'alliniié.  Jl  semble  attendre  quelque  dice  terminal  qui  représente  à  quelques 
lumière  nouvelle  de  la  connaissance  égards  un  opercule,  au  lieu  d'être 
future  du  fruit  mûr  du  Darlingtonia.  entier  ou  simplement  émarginé,  offre 
Mais,  ce  fruit  ne  s'éloignera  probable-  deux  lobes  divergents.  Les  stigmates 
ment  pas  fort  du  fruit  des  vrais  Sarra-  occupent  l'extrémité  des  branches  d'un 
cema,  el  ceux-ci  par  les  placentas  aussi  style  ;j-fide,  au  lieu  d'être  placés,  comme 
bien  que  par  l'ensemble  de  leur  orga-  chez  les  Sarracenia,  sous  les  angles  de 
nisalion,  ne  diffèrent  en  rien  d'essentiel  l'expansion  en  ombrelle  du  style.  L'ovaire 
de  ceux  des  Pyroles.  est,  d'après  M.  Torrey,  décidément  à 
Le  Darlingtonia  califomica  est  la  cinq  loges  et  telle  est  aussi  la  structure 
seule  plante  de  sa  famille  qu'on  ait  du  fruit  des  Sarracenia,  bien  qu'une 
encore  trouvée  à  l'Ouest  des  Montagnes  lacune  qui  se  forme  de  bonne  heure 
Hoeheuscs.  Tous  les  vrais  Sarracenia  dans  l'axe  de  l'ovaire,  ail  pu  faire  croire 
habitent  les  Etats-Unis  et  trouvent  dans  à  l'existence  de  placentas  pariétaux. 
l'Etat  de  l'Ohio  leur  limite  occidentale.  La  plupart  des  Sarracenia  se  eulti- 
Le  troisième  genre  de  ce  petit  groupe,  vent  dans  nos  serres,  bien  qu'avec  dil- 
ue   comprend     qu'une     seule     espèce  (icullé.   Il   en  sera  sans  doute  de  même 


(Reliamphora  nulans,  Bentii.),  qui, 
par  exception,  habite  une  région  tropi- 
cale ,  les  savanes  marécageuses  de 
la  Guyane  anglaise.  Découvert  avec 
un  seul  débris  de  fruit,  en  octobre  1842, 
par  le  botaniste  Brackenridge,  à  quel- 
ques milles  Sud  de  Sbasta-l'eak,  vers 
les  sources  du  Uio-Sacramcnto,  en 
Californie,  le  Darlingtonia  a  été  re- 
trouvé dans  le  même  lieu,  en  mai  1851, 
par  le  l)r  G.  \\  .  Hulse,  qui,  cette  fois 
a    pu   en   cueillir    des   exemplaires   en 

Explication  tic»  iigurra  analytique».  —  Fig.  I.  Diagramme  de  la  Heur.  —  2.  Un  pétale,  graud. 
nat.  —  3.  Une  étamine,  fortement  grossie.  —  i.  Grains  de  pollen,  id.  —  S.  Coupe  verticale  de  l'ovairo. 
—  6.  Style  et  stigmate.  —  7.  Un  ovule.  -  8.  Poils  pris  S  la  base  interne  de  l'ascidie.  —  9.  Poilsde 
l'intérieur  ■  1 1  l'ascidie, juste  sens  l'orifice  externe.  Même  grossissemenl  que  le  .Y  s. 


du  Darlingtonia  caZJ/brntcaf.1),  dès  qu'on 

aura  trouvé  l'occasion  de  l'y  introduire. 

J.  E.  P. 


(I)  Nous  en  possédons  eu  ce  moment  dans 
notre  Etablissement  un  exemplaire  conservé 
pendant  l'hiver  dans  l'une  de  nos  serres  à 
fougères  (-i"-IO"  Réaum.):  ses  feuilles  s'\  sout 
desséchées,  mais  aujourdnui  (li  mai)  il  repousse 
parfaitement  du  centre  ;  nous  le  plaçons  dans 
le  coffre  froid  aux  DionœaC),  que  nous  cultivons 
eu  terre  de  bruyère  pure  (terre  à  Erica)     L.  VII. 

(•)  .v.n    ivonsnu cnanl  en  culture  un  grand  nombre d'Attrape- 

mouches  (INohh  i). 


preuve  des  efforts  que  la  nature  fait  pour 
désunir  les  hybrides  qui  se  sont  formés 
malgré  elle.  Cet  arbre  est  un  vrai  hybride 
du  Cytisus  Laburnum  el  du  Cytisus  pur- 
pur  eus.  Il  donne  ordinairement  des  fleurs 
d'un  pourpre  terne;  souvent  aussi  il  porte 
des  Deurs  moitié  jaune,  moitié  pour- 
pre, et  chose    remarquable,    parfois  des 

ra aux     du     Cytisus    purpurem     pur 

naissent  du  tronc  cl  des  branches;  pour 
que  la  preuve  soi!  plus  frappante  encore, 


ces  rameaux  se    chargent    de    fleurs   qui 

ressemblent     en     Ions    points    à    celles    du 

Cytisus  pur  pur  eus.  11  est  clair  qu'ici  la 
nature  sépare  déjà  dans  les  tissus  mêmes 
les  deux  éléments  hétérogènes,  qui  avaient 
été  unis  par  la  fécondation  hybride. 
L'Oranger  appelé'  Bizarrerie  est  également 
un  composé  hybride  du  Citronnier  et  de 
l'Oranger.  La  désunion  des  deux  espèces 
se  manifeste  dans  les  fruits  aussi  bien  que 
dans  les  feuilles. 


MISCELLANEES. 


127 


De  ces  faits,  auxquels  nous  pourrions 
en  ajouter  encore  d'autres,  l'horticulteur 
peut  conclure,  d'abord  qu'il  ne  faut  pas 
faire  de  croisements  entre  des  plantes 
dont  le  port,  le  mode  de  croissance  et  la 
station  naturelle  diffèrent  Irop;  et  en  se- 
cond lieu ,  qu'il  ne  faut  pas  croiser  des  plan- 
tes qui  ne  se  propagent  que  par  semis ,  ou 
dont  la  multiplication  artificielle  serait 
trop  difficile. 

Le  mélange  dans  les  variétés  et  les 
hybrides  ne  s'effectue  pas  toujours  dans 
des  proportions  égales,  de  là  vient  que  les 
descendants  ressemblent  tantôt  davantage 
au  père,  tantôt  à  la  mère.  Il  existe  même 
des  variétés  ou  métis  dans  lesquels  le  mé- 
lange des  deux  variétés  n'est  point  intime. 
La  jacinthe  l'Enfant  de  France  est  un 
métis  (1)  d'une  fleur  bleue  et  d'une  fleur 
rouge.  Le  calyce  est  resté  rouge,  tandis 
que  les  pétales  qui  en  forment  le  dédou- 
blement, sont  restés  bleus. 

Les  métis  et  les  hybrides  des  plantes 
bulbeuses  sont  constants  sous  le  rapport 
des  formes,  parce  qu'on  les  multiplie  au 
moyen  de  leurs  cayeux,  qui  sont  de  la 
nature  des  bourgeons.  Mais  nous  nous 
rappelons  avoir  vu  un  jour  des  variétés 
roses  et  blanches  de  1 \  Agraphis  cerntia 
devenir  bleues  dans  un  sol  extrait  du 
fond  d'une  rivière.  Nous  ignorons  les  cau- 
ses de  ce  changement. 

Van  Mons,  dans  son  Traité  des  arbres 
fruitiers,  laisse  voir  son  incrédulité  sur 
ce  que  les  différentes  sortes  de  Pommiers 
aient  jamais  pu  provenir  de  semences 
d'un  même  arbre.  Ceci  ne  nous  étonne 
point,  car  depuis  longtemps  déjà  les  pomo- 
loiiues  sont  convaincus  des  différences 
spécifiques  des  diverses  races,  et  il  ar- 
rive rarement  qu'un  jardinier  un  peu 
expérimenté  se  méprenne  sur  une  cal- 
ville, un  rambour,  une  reinette  ou  un 
pigeonnet.  11  est  démontré  aujourd'hui 
qu'il  existe  en  Belgique  trois  espèces  de 
Pommiers  sauvages  :  le  Paradis,  le  Doucin 
et  le  Pommier  acide.  Il  est  probable  qu'il 
en  existe  encore  des  espèces  différentes, 
dans  d'autres  pays,  comme  il  y  a  également 
plusieurs  espèces  de  Poiriers,  de  Cerisiers, 
de  Vignes  et  de  Pruniers.  Chacune  de  ces 
espèces  a   donc  pu    varier  ou    se  croiser 

(I)  Il  ne  faut  pas  confondre  métis  avec  hybride  ; 
ce  dernier  nom  s'applique  au  produit  de  deux 
espèces  différentes,  tandis  qu'on  désigne  par  métis 
la  plante  issue  de  deux  \  ai'iétcs  d'une  même  espèce. 


avec  une  autre,  et  produire  les  variétés 
de  nos  jardins.  Cette  question  qui  offre 
plus  d'un  intérêt,  mérite  qu'on  s'y  arrête  un 
moment.  Mais  avant  tout,  ne  perdons  pas 
de  vue  les  principes  que  nous  avons  éta- 
blis plus  haut. 

Une  espèce  peut  varier;  une  variété  le 
peut  faire  davantage;  un  hybride  ne  le 
fera  pas,  parce  qu'il  ne  donne  pas  de 
semences  fertiles.  Ces  principes  sont  appli- 
cables aux  plantes  herbacées  comme  aux 
plantes  bulbeuses;  mais  il  semble  qu'ils 
ne  le  sont  pas  au  même  degré  aux  arbres 
fruitiers.  Nous  disons:  il  semble,  car 
comme  les  arbres  croissent  plus  lentement 
que  les  herbes,  les  modifications  qui  s'y 
opèrent  marchent  aussi  d'un  pas  plus  lent. 
Celui  qui  chercherait  à  obtenir  de  nou- 
velles et  meilleures  variétés,  en  semant 
les  pépins  d'une  variété  de  pomme  ou  de 
poire,  attendrait  longtemps  après  un  bon 
résultat.  Van  Mons  a  suivi  cette  voie,  que 
nous  nommerions  vicieuse  si  nous  étions 
convaincu  que  son  unique  but  ait  été  de 
gagner  des  variétés  meilleures  que  celles 
qui  existaient.  Mais,  s'il  s'est  agi  chez  lui 
d'établir  un  principe  scientifique,  on  ne 
peut  que  louer  sa  persévérance. 

Si  l'on  sème  les  noyaux  de  l'excellente 
cerise  l'hybride  de  Laeken,  les  descendants 
sont  tous  des  cerisiers  sauvages.  Preuve 
que  cette  variété  provient  directement 
d'un  noyau  de  la  petite  cerise  sauvage. 
Feu  M.  Parmentier  a  gagné  d'un  pépin 
une  pomme  qui  ressemble  sous  le  rap- 
port de  la  forme  à  la  calville  blanche  ; 
mais  la  peau  en  est  grise  et  rude  comme 
celle  de  la  reinette  grise.  Aucun  doute 
que  ce  ne  soit  un  hybride  de  ces  deux 
espèces,  qui  croissaient  dans  son  jardin. 
El  cette  pomme  est  une  des  meilleures 
qui  existent. 

Le  jardinier  qui  se  propose  d'obtenir 
de  nouvelles  et  de  meilleures  variétés,  doit 
s'abstenir  de  faire  des  semis  au  hasard, 
et  de  semer  les  premiers  pépins  qui  lui 
tombent  sous  la  main.  Car  il  peut  être 
sûr  d'avance  qu'il  y  perdra  ses  peines  et 
son  temps.  Qu'il  se  livre  plutôt  aux  croi- 
sements hybrides,  chose  qui  n'est  pas  dif- 
ficile à  effectuer.  Il  faudrait  pour  cela 
planter  en  pots  des  arbres  nains  des  meil- 
leures variétés  d'été,  d'automne  et  d'hiver 
et  croiser  entre  elles  les  sortes  de  chacune 
de  ces  catégories.  En  procédant  ainsi,  on 
augmentera   les    chances    de    gagner   des 


128 


MISCEIXANEES. 


fruits  nouveaux  et  méritants,  bien  plus 
qu'en  agissant  d'après  l'ancienne  routine. 
Il  va  sans  dire  qu'on  devra  choisir,  poul- 
ies croiser,  les  variétés  qui  se  distinguent 
par  leur  grosseur,  leur  beauté  et  leurs 
bonnes  qualités.  Nous  recommandons  aussi 
de  ne  pas  négliger  de  croiser  les  variétés 
qui  se  font  remarquer  par  quelque  par- 
fum nouveau  et  agréable. 

Nous  axons  établi  plus  haut  le  principe, 
que  la  moindre  quantité  du  propre  pollen 
exclut  les  effets  du  pollen  étranger.  Il  est 
donc  nécessaire  de  placer  les  pots  dans 
un  endroit  où  les  insectes  ne  puissent 
pénétrer ,  et  de  châtrer  les  (leurs  que 
l'on  veut  féconder.  Cette  opération  se  fait 
de  la  manière  suivante  :  Aussitôt  que  le 
bouton  est  assez  avancé  pour  qu'on  puisse 
écarter  les  pétales  sans  les  briser,  on  saisit 
avec  une  petite  pinectte  les  anthères  qui, 
en  ce  moment,  sont  encore  fermées  ;  on 
les  arrache  et  on  les  jette;  ensuite  on 
attend  encore  un  ou  deux  jours  jusqu'à  ce 
que  la  (leur  soit  entièrement  épanouie; 
puis  avec  la  même  pincette  on  enlève  les 
étamines  de  la  ileurdestinéc  àjouer  Ierôle 
de  fécondateur,  et  dont  les  anthères  sont 
ouvertes,  et  on  en  frotte  doucement  les 
pistils  de  la  fleur  qui  doit  être  fécondée. 
Ce  procédé  est  préférable  à  l'usage  du 
pinceau,  lequel  retient  toujours  quelques 
grains  de  pollen  à  l'insu  de  l'opérateur, 
et  rend  l'opération  incertaine. 

01mi'rvali4>ii8    et    i-éflcxloBl»   xuEiEstion- 

nelles. 

Darwin,  dans  son  excellent  livre  sur 
l'Origine  des  Espèces,  dit  :  Nous  ne  pou- 
vons supposer  que  toutes  les  races  furent 
produites  tout  d'un  coup,  aussi  parfaites 
et  avec  toutes  leurs  qualités  utiles,  telles 
que  nous  les  voyons  aujourd'hui.  La  nature 
produit  la  variété  au  sein  de  l'ovule 
fécondé,  et  l'homme  choisit  et  accumule, 
dans  une  direction  qui  lui  parait  utile,  les 
qualités  qu'il  découvre  successivement. 
Nous  citerons  pour  preuve  la  constante 
augmentation  de  volume  des  fruits  du 
Grosciller  épineux  en  Angleterre,  et  de 
ceux  du  Noisetier  à  Bollwillcr  et  en  Alle- 
magne. <»n  voit  un  étonnant  progrès  dans 
une  multitude  de  Heurs  cultivées,  quand 
on  les  compare  avec  les  dessins  laits  seule- 
ment il  \  a  20-50  ans.  Une  variété  nouvelle 
peut  satisfaire  momentanément  le  culti- 
vateur ;  mais  la  nature  humaine  n'étant 
point  faite  à  s'arrêtera  un  premier  résul- 


tat, la  mode  et  le  désir  des  nouveautés 
devenant  de  jour  en  jour  plus  exigeants, 
le  jardinier  se  trouve  dans  la  nécessité  de 
multiplier  ses  efforts.  Dans  cette  situation 
il  doit  se  demander  s'il  est  dans  son  intérêt 
de  gagner  des  variétés,  plutôt  que  des 
métis  ou  des  hybrides,  et  ne  jamais  con- 
fondre ces  trois  objets,  afin  d'obtenir  un 
résultat  conforme  au  but  qu'il  se  propose. 

Quand  on  cultive  un  grand  nombre 
d'individus  ou  de  variétés  de  même  espèce, 
on  augmente  les  bonnes  chances,  parce 
qu'alors  les  fleurs  se  fécondent  mutuelle- 
ment. C'est  pourquoi  les  horticulteurs 
sont  plus  heureux  que  les  simples  amateurs 
dans  la  conquête  de  variétés  nouvelles  et 
estimables.  Mais  les  fécondations  récipro- 
ques ne  suffisent  pas  à  elles  seules  pour 
obtenir  de  billes  variétés.  On  a  vu  plus 
haut  que  la  variation  d'une  espèce  est  due 
principalement  à  une  modification  opérée 
par  une  cause  quelconque  dans  la  constitu- 
tion organique  du  pollen.  C'est  donc  sur 
celui-ci  que  le  praticien  intelligent  doit 
chercher  à  agir.  Les  moyens  qu'il  doit 
employer  dans  ce  but  sont  différents.  Nous 
regardons  comme  un  des  premiers  le 
choix  des  engrais,  quoique  la  préparation 
du  sol,  les  conditions  climatériques,  les 
repiquages  exercent  également  une  in- 
fluence notable. 

Nous  voyons  les  jardiniers  belges  excel- 
ler dans  la  production  de  bonnes  Poires, 
de  Rhododendrons,  d'Azalées  ;  les  Français 
enrichissent  nos  collections  de  bellesRoscs, 
d'Aster,  de  Pelargoniums  ;  les  Allemands 
nous  fournissent  des  Dahlias,  des  Quaran- 
taines, des  OEillets;  les  Hollandais  des 
plantes  bulbeuses,  etc.  Le  goût,  les  besoins 
et  les  ressources  de  ces  nations  concourent 
à  la  fois  à  la  production  de  toutes  ces  belles 
variétés. 

L'action  des  engrais  sur  le  développe- 
ment et  la  reproduction  des  plantes  est 
incontestable,  mais  elle  ne  s'exerce  pas  tou- 
jours de  la  même  manière.  Il  a  été  démon- 
tri'  par  les  recherches  de  nos  principaux 
agronomes-chimistes,  tels  que  Paycn, 
Boussingault,  Kuhlman,  Thénard  et  d'au- 
tres, que  les  engrais  qui  contiennent  des 
sels  phosphatés,  jouent  u\t  rôle  important 
dans  la  formation  des  semences.  C'est  donc 
à  ces  engrais  qu'il  faudra  surtout  recourir. 

Parmi  ces  engrais  le  meilleur  et  en 
même  temps  le  moins  coûteux  est  la  gadoue, 
que    beaucoup  de  jardiniers   peu  expert- 


R0.SV£fl     HYBR      REMOA  rANT 

EUGENE       APPERT       (  Trou/lZard  I 


1i42. 


129 


ROSE  EUGÈNE  APPERT 


(TKOITILLAUD). 


Hybride   remontant. 


«  Quel  magique,  quel  vaste  champ 
de  roses,  M.  Van  Houlte !  »  nous  fit 
l'honneur  de  nous  dire  l'eu  notre  Heine, 
lorsqu'ELLE  vint,  pour  la  dernière  fois, 
visiter  cet  Etablissement....  — .  Ce  sont 
toutes  fleurs  de  France,  Madame  !  — 
répondîmes-nous,  à  notre  Reine!  Mais 
à  peine  étaient-elles  prononcées  ces 
paroles  inopportunes,  imprudentes, 
échappées  du  cœur,  qu'elles  nous 
réapparurent  pour  Elle  comme  une 
amére  ressouvenance  de  la  patrie  ab- 
sente ! 


Les  Roses  hybrides  remontantes,  nées 
presque  toutes  sous  le  doux  ciel  de 
France,  s'en  vont,  parfois  vendues  comme 
d'infortunées  esclaves,  arrachées  du  sol 
natal ,  enrichir  le  harem  de  quelque 
pacha....  de  l'horticulture,  primant  à 
l'aide  de  pesants sequins,  de  moins  heu- 
reux que  lui.  Ainsi  fit  la  Rose  connue 
sous  le  nom  d'Eugène  Appert,  enfant 
livrée   à   l'instar    de   ses    devancières  , 


transportées  comme  elle  sur  quelque 
frêle  esquif  destiné  à  la  traite,  —  et 
cinglant  vers  les  rives  argentées  de  la 
blanche  Albion,  au  soleil  boudeur  ! 

Là,  tous  les  yeux  dardent  sur  elle  ; 
Notre  Rose,  dit-on,  l'emporte  sur  ses 
ainées  par  la  vigueur  de  son  port,  l'am- 
pleur de  son  feuillage,  la  disposition 
gracieuse  et  bien  fournie  de  ses  pétales, 
une  teinte  des  plus  brillantes,  etc.,  etc. 

Ainsi  parle  le  Florist,  et  d'après  lui 
notre  ami  M.  Funck,  lequel,  désireux 
comme  nous  de  montrer  à  ses  lecteurs 
ce  que  promet  celte  Rose,  la  donne 
ainsi  que  nous,  d'après  l'image  du  Flo- 
rist, que  l'on  dit  n'être  pas  du  tout 
flattée.  —  M.  Standish  qui  la  mit  en 
vente,  ne  nous  ayant  livré  en  1859, 
que  des  fétus  d'une  exiguité  toute  par- 
cimonieuse, nous  n'avons  pu  en  1860 
juger  de  visu  du  beau  gain  de  M.  Vic- 
tor Trouillard,  coutumier  du  fait  de  pro- 
duire de  très-belles  roses. 

L.  VII. 


mentes    craignent    d'employer   et    qu'ils  j 
regardent  comme  trop  acre  et  trop  chaud, 
pour  les  fleurs  au  moins.  Mais  ecttecrainte, 
on  peut  l'affirmer    hardiment,    n'est  pas  J 
du    tout     fondée,     car     une     foule     de 
plantes  le  supportent  non-seulement  sans 
danger,   mais  il  leur  est   pour  ainsi  dire 
indispensable  pour  la  production  de  leurs  , 
fruits.  Les  Italiens  et  les  Français  engrais- 
sent avec  les  vidanges  leurs  orangers,  et  ! 
nulle  part  on  ne  voit  ces  arbres   porter 
autant  de  fruits.  Les  Tulipes,  les  Amaryllis, 
les   Rhododendron   et   beaucoup  d'autres  ; 
plantes  fleurissent  avec  le  plus  grand  éclat  | 
lorsqu'on   leur  donne  cet  engrais.  Seule-  ; 
ment   il     faut   l'employer   avec   ménage-  ; 
ment. 

Tome  iv,   2e  Série   (1839). 


La  fréquente  stérilité  des  hybrides  est 
opposée  au  progrès  de  la  variabilité  des 
races  et  des  variétés.  Il  est  bon  de  les 
cultiver  avec  des  variétés  fertiles,  qui  les 
fécondent,  ou  de  les  féconder  artificielle- 
ment. Certains  hybrides  d'Amaryllis  et  de 
Lilium  sont  stériles;  en  les  fécondant  avec 
le  pollen  d'espèces  et  de  variétés  fertiles 
on  peut  en  obtenir  des  semences.  Il  arrive 
souvent  que  des  espèces  Ircs-voisines  et 
considérées  par  quelques  auteurs  comme 
de  simples  variétés  ou  seulement  comme 
îles  formes,  ne  peuvent  être  fécondées 
mutuellement  qu'avec  une  extrême  diffi- 
culté, et  rarement  avec  succès.  La  cause 
en  est  due  à  une  différence  inappréciable 
dans  la  structure  intime  des  organes  de 

17 


150 


MISCELLANEES. 


reproduction.  Les  Primula  acaulis  et 
oMcinalis  sont  dans  ce  cas,  el  cependant 

elles  sniii  unies  par  des  liens  intermédiaires 
nombreux.  Les  Primevères  des  jardins  ne 
sont  pas  des  variétés  delà  Primula elatier, 
ni  de  la  Primula  officinalis,  comme  on  le 
pense  généralement,  mais  de  la  Primula 
variabitis,  Coup.,  qui  eroit  en  France 
parmi  les  autres  espèces. 

Un  point  important  à  noter,  c'est  qu'il 
est  indispensable  que  la  localité  convienne 
aux  plantes  qu'on  se  propose  dcpeiTeelion- 
ner  par  le  croisement.  Dowming  rapporte 
qu'aux  Etats-Unis  les  fruits  à  peau  glabre 
souffrent  infiniment  plus  des  atteintes  d'un 
Curculigo,  petit  coléoptère,  que  ceux  cou- 
verts  de  duvet,  et  (pie  les  prunes  de  cou- 
leur pourprée  souillent  davantage  de 
certaine  maladie  que  les  jaunes;  tandis 
qu'une  autre  maladie  attaque  plus  parti- 
culièrement les  pèelies  ;'i  c!:air  jaune  que 
celles  à  chair  de  toute  autre  couleur,  En 
Belgique  les  Pruniers  Heine-Claude  ne  pro- 
duisent presque  pas  ilr  fruits  dans  certaines 
localités;  on  voit  des  terrains  où  les  Jlclli.*, 
les  Primula,  les  Pensées  languissent,  où  le 
Poirier,  qui  de  tous  les  arbres  fruitiers 
aime  le  plus  l'humidité,  annonce  sa  lan- 
gueur par  son  écorec  écailleuse.  Les  grai- 
nes de  ces  plantes  languissantes  ne  don- 
nent jamais  de  bonnes  variétés. 

Considérations    particulières   sur  les 

croisements. 

Un  axiome  dit  que  deux  individus  doi- 
vent   s'unir  pour   chaque   naissance.    Les 

croisements  aug ntent  la  vigueur  cl  la 

santé  des  individus.  Le  vent  ou  les  insectes 
transportent  le  pollen  d'une  fleur  à  l'autre; 
dans  ce  cas  les  descendants  ont  plus  de 
vigueur  que  si  la  fécondation  avait  eu 
lieu  par  le  propre  pollen.  11  y  a  des 
plantes  à  fleurs  hermaphrodites  qui  doi- 
vent cependant  être  fécondées  par  le 
pollen  des  Heurs  voisines,  par  exemple  les 
Lobelia,  les  Campanula,  et  la  plupart  des 
composées. 

Si  différentes  variétés  de  Choux,  de  Ra- 
dis, d'Oignons,  de  Melons,  de  Maïs,  fleu- 
rissent  eu  société,  une  grande  majorité 
des  descendants  seront  des  métis.  Ceci 
provient  probablement  de  ce  que  le  pollen 
d'une  variété  possède  une  action  pré- 
pondérante sur  celui  des  autres.  Pour  ce 
motif,  il  vaut  mieux  recueillir  la  semence 
•luis  un   vaste  groupe  de    plantes  de   la 


même  variété,  parce  qu'alors  la  chance 
de  croisement  avec  d'autres  variétés  esl 
m  oindre. 

Le  croisement  entre  espèces  différentes 
s'appelle  hybridation-.  Il  ne  faut  pas  le 
confondre  avec  le  croisement  de  variétés, 
qui  produit  les  métis.  Les  organes  mâles, 
ou  les  anthères,  sont  fonctionnellement 
impuissants  chez  les  hybrides.  Pour  en 
obtenir  des  semences  fertiles,  il  faut  donc 
les  féconder  avec  le  pollen  soit  d'une  autre 
espèce,  soit  d'une  autre  variété  ou  métis. 
On  a  fait  l'intéressante  observation  que, 
dans  ces  croisements,  le  pollen  d'une  fleur 
reste  parfois  impuissant  s'il  est  appliqué 
sur  le  stigmate  d'une  autre  fleur,  mais  que, 
si  le  pollen  de  celle-ci  est  porté  sur  le  stig- 
mate de  la  première,  la  fécondation  s'clfec- 
luc.  On  ne  connaît  pas  encore  les  causes 
de  cette  singularité. 

Les  croisements  du  Pommier  et  du  Poi- 
rier,de  même  queccux  du  Grosciller  à  grap- 
pes et  du  Groseiller  à  maquereau  restent 
stériles.  Dans  les  premiers  c'est  la  différence 
des  mics,  et  dans  les  seconds,  la  diversité 
dans  la  structure  organique  qui  sont  la 
cause  du  non-succès,  de  sorte  qu'il  est 
difficile,  pratiquement,  de  dire  où  finit  la 
fécondité  parfaite  et  où  commence  la 
stérilité  :  cl  ces  deux  étals  tiennent  soin  eut 
à  des  causes  si  imperceptibles,  qu'il  ne 
faut  pas  s'étonner  que  deux  des  meilleurs 
observateurs,  Koelreuter  et  Gartner,  soient 
arrivés  à  des  conclusions  diamétrale- 
ment opposées,  précisément  à  propos  des 
mêmes  espèces.  Il  est  très-curieux,  dit  à 
ce  sujet  Darwin,  de  comparer  les  asser- 
tions de  nos  meilleurs  botanistes  sur  la 
question  de  savoir  si  certaines  formes 
douteuses  doivent  être  rangées  comme 
espèces  ou  comme  variétés,  d'après  les 
preuves  de  leur  fertilité  alléguées  par  dif- 
férents expérimentateurs,  ou  par  un  seul, 
après  plusieurs  années  d'expérimentation. 
Ce  qui  démontre  que  ni  la  stérilité,  ni  la 
fécondité  n'offrent  une  distinction  suffi- 
samment claire  entre  l'espèce,  la  variété  cl 
l'h\  bride. 

Pour  ce  qui  regarde  la  stérilité  des  hy- 
brides dans  les  générations  successives, 
Gartner  qui  réussit  à  élever  quelques 
hybrides,  en  les  préservant  soigneusement 
de  tout  croisement  avec  l'un  ou  l'autre  de 
leurs  parents,  pendant  0,  7  et,  dans  un 
cas,  pendant  10  générations,  affirme  tou- 
tefois que  leur  fertilité  n'augmente  jamais, 


MISCELLANEES. 


151 


mais  plutôt  décroît,  et  que  le  nombre  des 
bonnes  semences  produites  chaque  année 
diminue  constamment.  Ceci  confirme  ce 
que  nous  avons  dit  plus  haut  des  Pen- 
sées. On  trouve  quelquefois  de  vrais  hy- 
brides dans  les  jardins  et  dans  les  champs, 
surtout  parmi  les  Cirshim,  mais  jamais 
ils  ne  se  reproduisent  par  graines. 

De  ce  qui  précède  on  peut  conclure: 
1°,  que  les  vrais  hybrides  ne  se  propagent 
guère  par  semis,  ni  dans  la  nature  ni 
dans  les  jardins  ;  2°,  qu'on  doit  bien  dis- 
tinguer les  hybrides  des  variétés  et  des 
simples  formes  qui  continuent  à  varier  et 
finissent  souvent  par  constituer  de  nou- 
velles espèces;  5°,  qu'il  peut  exister  des 
hybrides  fertiles,  mais  qu'ils  se  perdent 
insensiblement-,  4°,  que  la  propagation  et 
la  multiplication  des  hybrides  ne  peut 
avoir  lieu  d'une  manière  permanante  si 
ce  n'est  par  la  greffe,  le  bouturage  et  la 
division. 

Les  auteurs  systématiques  décrivent  sou- 
vent comme  hybrides  des  plantes  qui  ne 
le  sont  certainement  pas.  Nous  citerons 
pour  exemple  le  Lamium  incisum,  que 
nous  avons  rencontré  en  quatre  endroits 
différents.  Dans  un  de  ces  endroits  il  se 
trouvait  à  l'exclusion  du  Lamium  purpu- 
reum  et  du  Lamium  amplexicaule,  dont 
on  le  regarde  comme  un  hybride.  Dans 
une  autre  localité  nous  en  avons  trouvé 
des  centaines  d'individus,  mais  avec  les 
deux  autres  espèces.  Ailleurs  nous  avons 
observé  un  grand  nombre  de  Lamium  am- 
plexicaule et  purpurcum  sans  la  moindre 
trace  d'un  Lamium  incisum.  Pourquoi 
donc  les  hybrides  ne  se  seraient-ils  pas 
aussi  bien  produits  dans  la  dernière  de  ces 
localités  que  dans  la  première,  si  la  nature 
était  si  prodigue  dans  la  production  des 
hybrides?  Nous  avons  soigneusement  exa- 
miné les  semences  du  Lamium  incisum; 
elles  contenaient  chaque  fois  un  embryon 
parfait,  d'où  nous  avons  été  amené  à  con- 
clure que  cette  plante  n'est  point  une 
hybride,  mais  une  espèce  ou  plutôt  une 
forme  du  Lamium  purpurcum. 

M.  W.  Herbert  est  très-positif  dans  son 
allégation  que  divers  hybrides  sont  aussi 
fertiles  que  leurs  parents,  tandis  que 
Koelreuter  et  Gartner  regardent  la  stérilité 
des  hybrides  comme  une  loi  universelle 
de  la  nature.  Darwin,  il  est  vrai,  attribue 
la  différence  de  ces  résultats  à  l'extrême 
habileté  de  M.  Herbert  qui  lui  inspire  une 


plus  grande  confiance  que  Gartner  et 
Koelreuter. Mais  c'est  une  opinion  person- 
nelle qui  n'engage  pas  le  reste  des  bota- 
nistes. Dans  nos  jardins  se  trouvent  quel- 
quefois des  plantes  ,  par  exemple  les 
Lobclies  du  Mexique  et  le  Lis  blanc  qui  ne 
portent  jamais  de  graines.  Nous  avons 
pourtant  réussi  à  obtenir  de  ce  dernier 
des  capsules  remplies  de  bonnes  semen- 
ces (18o9),  après  l'avoir  fécondé  avec  son 
propre  pollen.  Ce  résultat  était  dû  à  la 
chaleur  de  l'été  et  à  l'emploi  d'engrais 
phosphaté. 

Je  ne  puis  terminer  ces  considérations 
sans  faire  une  réflexion  importante  tou- 
chant quelques  fautes  commises  souvent 
dans  les  croisements,  lesquels  ne  produisent 
pas  alors  les  résultats  désirés.  Nous  avons 
déjà  vu  que  la  moindre  quantité  du  propre 
pollen  empêche  la  fécondation  par  le 
pollen  étranger  ;  mais  il  est  des  cas  où  le 
pollen  étranger  se  montre  plus  puissant 
que  le  pollen  propre.  Cela  a  lieu  surtout 
si  dans  les  collections  de  fleurs,  s'est 
glissé  l'un  ou  l'autre  individu  revêtu  des 
traits  et  de  la  couleur  de  l'espèce  type.  Si 
ces  individus  ne  sont  pas  aussitôt  éloignés, 
leur  pollen  agit  d'une  manière  prépondé- 
rante sur  toutes  les  fleurs  qui  en  sont 
fécondées.  Il  importe  aussi  de  bien  choisir 
la  couleur  fondamentale  qu'on  désire  faire 
dominer  dans  sa  collection.  La  plupart  des 
couleurs  tranchent  le  mieux  sur  un  fond 
blanc;  il  y  en  a  peu  qui  s'harmonisent  avec 
un  fond  jaune.  Les  Pensées,  les  Auriculcs, 
les  Tulipes,  les  Calcéolaires,  à  fond  blanc 
sont  le  plus  estimées  des  amateurs.  Celles  à 
fond  jaune  rappellent  trop  le  type  primitif. 
Si  l'on  désire  donc  se  former  une  collection 
d'élite,  il  ne  faut  pas  laisser  fleurir  avec 
les  individus  à  fond  blanc  un  seul  pied  à  fond 
jaune;  car  en  ce  cas  on  peut  être  per- 
suadé que  la  plupart  des  jeunes  plantes  qui 
en  proviendraient,  donneraient  des  fleurs 
à  fond  jaune.  Une  ou  deux  plantes  appro- 
chant du  type  sauvage  sont  capables  de 
gâter  toute  une  collection.  Nous  connais- 
sons des  amateurs  qui  se  donnent  beaucoup 
de  peine  pour  former  de  belles  collections, 
et  qui  échouent  parce  qu'ils  négligent  de 
prendre  cette  précaution. 

Ce  que  nous  venons  de  dire  de  la  cou- 
leur est  également  applicable  à  la  forme. 
Certes,  il  est  inutile  de  disputer  des  goûts; 
mais,  relativement  à  la  forme  des  fleurs 
de  collections,  il  existe  des  principes  qui 


133 


MISCELLANEES 


ne  sont  pas  à  dédaigner.  Ainsi  il  esl  admis 
que  la  forme  ronde  <^t  ce  qu'il  faut  rc- 
chercher  avant  tout  dans  une  flou i-  de 
choix,  in  rebutant  les  pétales  étroits, 
pointus,  échancrés  ou  dentés.  Les  types 
sauvages  de  la  plupart  de  nos  (leurs  de 
collections  ont  des  pétales  qui  rappellent 
ces  défauts.  Il  est  évident  que  ces  vices  de 
forme  se  transmettent  aux  descendants 
avec  la  même  facilité  <pie  les  couleurs  des 
prototypes.  On  a  aussi  observé  que  les 
descendants  ont  généralement  la  forme 
de  la  mère  et  le  coloris  du  père.  Rien 
que  nous  n'ayons  pas  fait  des  expériences 
concluantes  relativement  à  cette  question, 
il  nous  semble  cependant  que  cette  opi- 
nion n'est  pas  sans  fondement,  surtout 
si  l'on  considère  que  la  semence  se  forme 
des  sucs  de  la  mère,  et  que  l'action  du  pol- 
len ne  consiste  qu'à  imprimera  l'embryon 
une  tendance  nouvelle  à  la  variation.  On 
fera  donc  bien  de  n'employer  aux  croi- 
sements que  des  Heurs  qui  se  rapprochent 
le  plus  de  la  perfection,  aussi  bien  sous  le 
rapport  de  la  forme  que  du  coloris.  Il  v  a 
parmi  les  Camellias  des  \  ariétés  très-distin- 
guées par  la  pureté  du  coloris  et  une 
forme  qui  rappelle  celle  de  la  Rose  Cent- 
fcuilles,  que  nous  regardons  comme  la  plus  i 
parfaite;  mais  elles  ont  le  défaut  d'avoir  i 
des  pétales  échancrés,  ec  qui  nuit  beaucoup 
à  la  perfection;  car  ces  éehancrurcs  inter- 
rompent le  cercle  qui  est  la  figure  la  plus 
parfaite.  Nous  possédons  déjà  un  grand 
nombre  de  variétés  de  Rhododendrons  et 
d'Azalées  qui  ont  des  fleurs  en  entonnoir, 
presque  rondes.  Pourquoi  ne  croisc-t-on 
pas  celles-là  entre  elles,  et  surtout  pour- 
quoi laissc-t-on  subsister  des  Heurs  défec- 
tueuses avec  les  (leurs  choisies  pour  la 
semence.  Beaucoup  d'amateurs  ont  de  la 
peine  à  se  défaire  d'une  fleur  mal  confor- 
mée, uniquement  parce  qu'elle  a  de 
belles  couleurs.  Nous  le  comprenons;  mais 
en  définitive  une  belle  forme  est  la  princi- 
pale condition  d'une  Heur  parfaite  ;  le 
coloris  ne  vient  qu'en  seconde  ligne. 

Nous  n'avons  encore  rien  dit  des  plantes 
potagères.  L'histoire  de  ces  plantes  ne 
nous  apprend  absolument  rien  relative- 
ment à  leur  origine.  Selon  les  uns,  la  plu- 
part des  variétés  se  seraient  produites  par 
des  croisements;  nous  avons  lu  quelque 
part,  au  sujet  des  Carottes  des  jardins,  que 
ces  variétés  seraient  primitivement  issues 
du  croisement  du  Panais  et  de  la  Carotte 


sauvage.  Inutile  de  (aire  ressortir  l'absur- 
dité de  cette  opinion.  Elle  a  été  émise  par 
un  anglais,  dont  le  nom  nous  échappe,  et 
qui  avait  suivi  attentivement  les  expérien- 
ces de  Knight.  Celui-ci,  après  dix  généra- 
tions, n'a  pu  réussir  à  améliorer  les  carac- 
tères de  la  Carotte  sauvage.  St.  Il ilaïre 
cite  un  cas,  qui  jette  quelque  clarté  sur 
la  filiation  des  variétés  des  plantes  ali- 
mentaires cultivées.  Dans  un  semis  de 
Radis  sauvages,  s'était  trouvé  un  individu 
offrant  une  racine  plus  charnue  que  ses 
voisins.  Cet  individu  a  été  mis  à  part;  on 
en  a  récolté  les  graines,  qui  ont  été  semées 
au  printemps  suivant.  La  tendance  à  la 
variation,  une  fois  excitée  par  la  nature, 
s'est  continuée  dans  plusieurs  îles  descen- 
dants; ceux-ci  ayant  été  mis  à  part,  les 
semis  ont  été  continués,  et  c'est  ainsi 
qu'on  est  parvenu,  après  plusieurs  généra- 
tions, à  fixer  les  nouveaux  caractères  et  à 
former  une  race  nouvelle.  Nous  avons  un 
jour  trouvé  dans  un  semis  de  carottes  un 
individu  qui  avait  le  feuillage  glabre  et 
découpé  à  la  manière  de  certaines  fougè- 
res du  genre  Asplenium.  Nul  doute, 
que  si  ou  avait  laissé  fleurir  cet  individu 
à  l'abri  de  l'influence  de  tout  pollen  étran- 
ger, on  aurait  obtenu  de  ses  semences  des 
individus  semblables  à  leur  mère.  .Malheu- 
reusement cette  curieuse  variété  a  été  per- 
due par  l'incurie  du  jardinier,  aux  soins 
duquel  elle  avait  été  expressément  recom- 
mandée. 

En  quoi  se  distingue  le  Chou  rouge  du 
Chou  blanc?  Absolument  en  rien  si  ce 
n'est  par  la  couleur.  Pourquoi  le  Chou 
rouge  ne  se  serait-il  pas  produit  acciden- 
tellement d'une  graine,  comme  le  Hêtre, 
le  Chêne,  le  Noisetier  à  feuilles  rouges? 
Le  Céleri  et  le  Persil  à  feuilles  frisées;  la 
Vigne  et  le  Sureau  à  feuilles  découpées  sont 
de  simples  formes.  Le  Céleri  a  des  pétioles 
creux;  en  Angleterre  on  en  gagné  des 
variétés  à  pétioles  pleins  cl  même  de  rouges 
et  de  blanches. 

De  ces  faits,  auxquels  on  pourrait  en 
ajouter  une  foule  d'autres,  il  est  permis  de 
conclure  que  toutes  les  bonnes  variétés 
de  plantes  potagères  sont  des  produits  des 
jardins,  formés  sous  l'influence  des  engrais 
et  île  la  culture.  Les  Anglais  et  les  Français 
mettent  annuellement  dans  le  commerce 
un  grand  nombre  de  variétés  nouvelles 
deFèves,de  Pois,  de  Laitues, de  Choux,  etc. 
11    n'est    pas   probable   qu'ils    fassent  des 


SAXIFRAGA        COTYLEDON        PYR AMIDAUS 

%    Laponie  Suisse    Pyrénées  Pi. 


15.3 


Mo. 


SAXIFRAGA  COTYLEDON  PYRA1IDALIS,  .dc 


Saxifragaceœ 

CHARACT.  GENER.  -  Vide  supra,  vol.  XIV, 
pag.  I!). 

CHARACT.  SPECIF.  —  S.  C.  (L.  spec.  S70.) 
caule  pedunculis  calycibusque  pilis  glandulosis 
viscidis  obsilis,  foliis  rosularum  sterilium  obovato- 
oblongis  obtusissimis  carlilagineo-scrratis,  floribus 
pyramidato-paniculatis,  lobis  calycinis  oblongo- 
Iinearibus  tubo  campanulato  longioi'ibus,  stylis 
subparallclis  apicc  dcflexis,  stigmatibus  subcapi- 
latis,  seminum  angulis  asperis.  2J.  in  rupibus 
humidis  Alpium,  Pyrenaeorum,  Norvegise,  Islan- 
diae  et  Lapponia;.  Dox  in  Tram.  linn.  Soc.  15. 
p.  390.  Morett.  lent.  sax.  p.  i. 

CHARACT.  VARIET.  -  S.C.  a.  >-.  ut.unw.i. 

(Scr.  mss.)  caule  viridi  multifloro,  pedunculis 
multifloris,  pclalis  albis  obovato-oblongis  non 
incumbentibus.  In  Helvetiâ,  Lapponia  et  Pyre- 
naiis.  S.  pji'uiuidalls  La  Peyr.  fl.  pyr.  n.  32. 
Sternb.  rcv.  sax.  2,  t.  2,  et  in  Stiirm  deulsch.  fl. 
fasc.  35,    n.    2.    S.    Cotylédon    a    Gandin!    // 


\  Saxifrage». 

helv.   3,   pag.  80.    S.   multlflora    Eiirh.  plant, 
selcct.    Vt'     Chondrosea     |>.  ramidalls    HiW. 

eniim.  sax.  10.  (v.  v.  et  s.  in  h.  DC.  et  Ser.) 

(3.  pcbpcrata(Gaudin!  in itleisn.anzeig.  1818. 
p.  B3,  fl.  helv.  3,  p.  86),  caulibus  pedunculisque 
multifloris  purpureis,  petalis  rubro-venosis.  lu 
Helvetiâ  ad  Pontem  Diaboli  (v.s.  in  Iterb.  Ser.). 

'/.  ptiiciFLOBt  (Ser.  mss.)  caule  paucifloro, 
pedunculis  subunifloris  —  In  Helvetiâ  et  Lap- 
ponia. -■  Linn.  jl.  lapp.  177,  t.  2,  f.  2.  opt.  (v.  s. 
in  h.  Ser.) 

J.  iiiiiimni  (Ser.  mss.)  foliis  paniculâque 
amplissimis,  pedunculis  multifloris,  petalis  bre- 
vibus  ohovato-subrotuiidis  incumbentibus.  — 
OEoer./Z.  dan.  t.  2-il.  (v.  v.  et  s.  ex  alp.Sabaudiœ 
in  herb.  Ser.) 

Saxifrnga     Cotylédon     pyramidalis.    DC. 

Prod.  IV,  pag.  18  et  19. 


Se  ramenlcvoir   ses    premiers    ans,  '  ces  jolies    plantes    alpines   dont    nous 
ses   premières    amours...    en  horlicul-    aimions   à    tapisser  des    rochers  ariifi- 


ture,  n  est-ce  pas  rajeuni 


ciels,  destinés  à  servir  de  station  à  toute 


Nous     nous     rappelons     enlr'autres    une    cohorte   de    plantes    grasses, 


au 


croisements   pour  les    obtenir  ;    mais  ils  '  et  en  récoltent  les  graines  qu'ils  sèment  à 
scrutent  d'un  œil  exercé  chaque  plante  de 
leurs  champs  ou  plates-bandes;  lorsqu'ils 
y  découvrent  tin  individu  qni  se  dislingue 
par  des  qualités  supérieures, ils  le  marquent  I 


part,  pour  s'assurer  si  les  nouvelles  qualités 
se  retrouvent  chez  les  descendants,  ce  qui 
arrive  le  plus  souvent. 

ScHElDW. 


1326.  LE  JAPON.  —  NOTICE  SUR  LES  JARDINS  DE  ÏEDDO. 


A  la  suite  d'une  excursion  qu'il  a  faite 
aux  établissemenls  d'horticulture  et  aux 
pépinières  impériales  de  Yeddo,  M.  J.  G. 
Veitch  a  écrit  une  relation  intéressante, 
que  le  Gardeners1  Chronicle  a  publiée,  et 
dont  nous  empruntons  les  principaux  pas- 
sages. Elle  renferme  de  curieux  détails  sur 
l'état  de  l'horticulture  japonaise,  dont  nous 
ne  possédons  que  des  données  vagues  et 
encore  peu  nombreuses,  ainsi  que  sur  les 
espèces  végétales  qui  sont  plus  spéciale- 
ment cultivées  dans  cette  contrée. 

Par  une  belle  matinée  de  novembre, 
vers  les  9  heures,  M.  Veitch,  trois  de  ses 
compatriotes  et  avec  eux  M.  Alcock,  en- 
voyé extraordinaire  de  S.  M.  B.,  montent 
à  cheval  et  se  mettent  en  route.  La  voie 


qu'ils  suivent  d'abord,  durant  plusieurs 
milles,  les  conduit  d'avenue  en  avenue, 
ombragées  de  chaque  coté  par  des  arbres 
et  des  arbrisseaux  de  la  végétation  la  plus 
luxuriante.  Ce  sont  notamment  des  Cryp- 
lomeria  japonica,  des  Chamœrops  excetsu, 
des  Chênes  à  feuilles  persistantes,  des  Ca- 
mcllias,  des  Azalées  et  d'autres.  Des  villa- 
ges agréablement  situés  se  montrent  çà  et 
là  et  rappellent  à  nos  voyageurs  les  cam- 
pagnes d'Angleterre  ;  rien  ne  leur  révèle 
le  voisinage  immédiat  d'une  des  plus 
grandes  villes  du  monde.  Après  avoir  fait 
route  pendant  une  demi-heure,  ils  arri- 
vent à  la  berge  d'un  canal  qui  cir- 
conscrit entièrement  le  Quartier  officiel 
de  la  capitale.  Celle  partie  de  Yeddo  est 


154 


SAXIFRAGA  COTYLEDON  PYMMIDALIS. 


reuillage  varié  avec  des  fleurs  très-nom-    destinée  à  porter  (leur.  A  cet  effet  on 


breuses  aux  corolles  blanches  ou  rosées, 
rouges  ou  pourpres  ! 

\u  milieu  de  ces  plantes  essentielle- 
ment : 1 1 1 » i 1 1 c •  s .  ci  |>;iMiii  les  plus  allrayan- 
tes,  Ggurait  la  Saxifrage  pyramidale 
ilmii  nous  reproduisons  iei  les  traits, 
pour  que  les  amateurs  lui  accordent 
asile  dans  leur  jardin  ! 


la  débarrasse  de  tous  les  rejetons  qui 
l'entourent;  il  faut  qu'elle  règne  sans 
partage. 

Gomme  elle  périt  habituellement 
après  avoir  fleuri,  on  soigne,  on  met  en 
pot,  séparément,  les  rejetons  enlevés  à 
la  plante-mère;  ces  rejetons  sont  tenus 
en  terre   légère,    à  mi-ombre   pendant 


l'A\c  est  rustique  et  doit  être  cultivée    l'été,  et  rentrés  pendant  l'hiver  dans  le 


comme  plante  bisannuelle.  Au  centre 
d'une  rosace  de  jolies  feuilles  longues, 
charnues,  terminées  en  spatule,  paraît 
en  juin  une  lige  florale  toute  branchue, 
atteignant  environ  deux  pieds  de  bail- 
leur. L'ensemble  prend  la  forme  d'une 


colïre  froid  destiné  à  préserver  les  bon- 
nes plantes  vivaecs  des  intempéries  de 
la  mauvaise  saison. 

Mais, comme  la  Saxifrage  pyramidale 
est  rustique,  elle  ne  réclame  pas  néecs- 
sairement    ces    soins,    el   l'on    peut    à 


élégante   pyramide  qui  se  couvre  d'une  volonté  l'abandonner  à  l'état  de  nature, 

innombrable  quantité   de  jolies   petites  la  tenir  dans  les  plates-bandes  parmi  ses 

fleurs  blanches,   d'une    grande   durée,  congénères,  ou  décorer  à  l'aide  de  toutes 

surtout,  si  cultivée  en  pot,  on  en  décore  ces  jolies  plantes  quelque  rocher  agreste 


les  appartements,  où  la  plante  est  abritée 
des  vents  et  de  la  pluie. 

Pour  jouir  de  toulc  sa  beauté,  il  est 
indispensable  d'isoler  la  rosette  centrale 


dont  les  habitants  des  pays  bas  aiment 
à  parer  leurs  marécages. 

L.   Vil. 


occupée  exclusivement  par  l'Empereur 
ou  Tycoon  et  les  grands  fonctionnaires 
de  l'État;  elle  doit  avoir  de  10  à  \"1  milles 
de  circuit.  Le  canal  extérieur  a  100  pieds 
de  large;  il  faut  franchir  deux  autres] 
fossés  de  moindre  dimension  pour  arriver 
au  centre  du  quartier.  Les  berges  sont 
Irès-bien  entretenues  et  l'herbe  y  est 
tondue  très-court.  De  distance  en  distance 
on  voit  sur  les  rives  des  espaces  couverts 
de  Nelumbium  speciosum,  ce  qui  pendant 
le  printemps  et  l'été  doit  produire  un 
Ipès-bel  effet. 

En  longeant  ces  limites  du  Quartier 
<>//icicl,  poursuit  M.  Veitch,  a  nous  avons 
successivement  rencontré  les  palais  des 
princes  Kishou,  Milo  et  Kanga.  Les 
deux  premiers  appartiennent  aux  familles 
royales  du  Japon,  les  familles  Gosanhe, 
qui  sont  au  nombre  de  trois,  et  au  sciu 
desquelles  on  choisit  l'Empereur.  C'est 
dans  la  famille  des  Kishou  qu'a  été  élu  le 
chef  actuel  de  l'Etat.  Le  prince  Kanga 
csl  le  plus  puissant  des  grands  du  pays; 
il  peut  à  toute  heure  mettre  sur  pied 
une  armée  de  40  mille  hommes  levés 
parmi  ses  vassaux.  Sa  politique  fut  toujours 
hostile  aux  étrangers  et  à  leur  commerce; 


il  est  considéré,  comme  un  des  plus  grands 
ennemis  de  tout  gouvernement  libéral 
et  modéré.  Parmi  un  nombre  considérable 
d'établissements  qui  ont  attiré  notre  atten- 
tion et  qui  seraient  dignes  d'être  cites, 
nous  avons  remarqué  entre  autres  l'Uni- 
versité de  Yeddo,  pareille  il  celles  d'Oxford 
et  de  Cambridge,  et  où  les  jeunes  gens 
des  familles  fortunées  et  distinguées  reçoi- 
vent loits  leur  instruction. 

A  1 1  h.  du  malin  nous  sommes  arrivés 
aux  jardins  de  Sumaye,  composés  d'une 
suite  de  pépinières  et  de  jardins  botani- 
qucs('),  qui  se  ressemblent  tous  sous  le 


(I)  Si  l'on  attachait  au  mot  s  jardin  botanique» 
la  signification  que  nous  sommes  habitués  de  lui 
reconnaître,  on  sérail  dans  l'erreur.  Les  Japonais, 
ainsi  nue  les  Chinois,  n'ont  pas  sur  le  classe- 
ment des  végétaux  le>  mêmes  données  que  nous; 
ils  ne  connaissent  ni  le  système  sexuel,  ru  les 
familles  naturelles.  Il lcs  pratiques  et  d'appli- 
cation, ils  ont  établi  leur  méthode  de  classification 
su  i  une  base  purement  utilitaire;  ils  groupent 
les  espèces  d'après  la  nature  des  services  qu'elles 
peuvent  rendre,  la  beauté  relative  du  feuillage 
ou  uYs  leurs,  el  nullement  d'après  les  caractères 
(|iii  1rs  associent  ou  les  séparent  au  point  de  vue 
île  la  M'irniv.   telle  qu'elle  est  conçue  fiiez  nous. 

Km.    1t. 


JIISCEUANEES. 


rapport  de  l'arrangement,  mais  sont  bien 
variés  quant  aux  végétaux  qu'ils  contien- 
nent. Chaque  jardin  a  sa  spécialité  et  est 
voué  à  la  culture  de  quelque  tribu  parti- 
culière de  plantes.  Ainsi  dans  l'un  se 
trouvent  les  Fougères,  les  plantes  qui 
croissent  aux  bords  des  eaux,  toutes  sortes 
de  plantes  de  marais;  dans  un  autre,  des 
arbres  de  toute  essence  et  de  toutes  formes, 
réduits  et  maintenus  à  l'état  nain,  des 
Pins,  des  arbres  fruitiers,  des  Orangers, 
des    Érables,  des   Bambous,  etc. 

Ailleurs,  dans  un  troisième  jardin,  les 
plantes  à  feuillage  panaché  sont  traitées 
d'une  manière  plusspéciale;  ailleurs  enfin, 
on  cultive  toutes  les  espèces  et  variétés 
de  Conifères  connues  au  Japon,  les  arbres 
et  les  arbustes  à  feuilles  persistantes. 
L'ensemble  des  plantes  est  gracieusement 
arrangé  en  groupes  sur  le  sol,  ou  bien 
sur  des  gradins;  les  plantes  rustiques  sont 
en  plein  air;  les  plantes  délicates  sont 
protégées  par  un  abri  grossier  de  bambou 
ou  par  des  nattes  de  paille. 

Les  Chrysanthèmes  sont  particulièrement 
en  faveur  auprès  des  Japonais;  en  cette 
saison  on  voit  de  toutes  parts  ces  plantes 
en  pleine  floraison,  et  c'est  à  peine  si  l'on 
aperçoit  dans  la  ville  une  seule  fenêtre 
qui  n'ait  au  moins  une  couple  de  pots; 
aussi  chaque  établissement  horticole  con- 
sacre une  pièce  de  terre  à  leur  culture. 
Les  variétés  qu'on  rencontre,  sont  extrême- 
ment nombreuses  et  ont  atteint  un  haut 
degré  de  perfection;  toutes  appartiennent 
à  la  série  des  Cit.  à  grandes  fleurs  et  des 
Pompons.  Pour  les  plantes,  la  forme  en 
boule  est  généralement  préférée;  les  plus 
beaux  pieds  atteignent  jusqu'à  5  et  4 
pieds  de  hauteur,  et  comptent  souvent 
de  23  à  50  bouquets  de  fleurs  distribués 
avec  régularité.  Un  point  saillant  qui 
caractérise  tout  établissement  d'horti- 
culture japonais,  c'est  une  propreté  ex- 
trême :  toute  chose  y  est  nette  et  en  ordre, 
pas  une  mauvaise  herbe,  pas  un  pot  hors 
de  place.  Les  jardins  botaniques,  ou  pour 
mieux  dire  les  Pépinières  royales,  sont 
des  établissements  où  l'on  cultive  les 
plantes  destinées  à  fournir  les  parcs  et 
les  jardins  de  l'Etat.  Us  renferment  en 
grandes  quantités  des  semis  de  toute  es- 
sence, notamment  de  Pinus,  Thuia,  Jnni- 
perus,  Cryptomeria  japonica,  plusieurs 
espèces  de  Quercus  à  feuilles  persistantes, 
deux  ou   trois  espèces  d'Acer,  des  Itex, 


Sciadopilys  vertkillaUi,  Salisburia  adian- 
tifolia,  Cephalotaxus,  Podocarpus,  etc. 
Des  plates-bandes  entières  contiennent  des 
sujets  de  toutes  sortes,  tenus  constamment 
prêts  pour  l'expédition  et  pouvant  servir 
à  tout  instant  pour  l'entretien  d'un  jardin 
d'agrément,  et  en  même  temps  fournir  de 
nouveaux  pieds  pour  la  multiplication.  Une 
étendue  immense  de  territoire,  des  acres 
et  des  acres,  dans  les  environs  de  Sumaye, 
sont  consacrés  à  l'horticulture. 

A  trois  milles  de  distance  de  celte  loca- 
lité, est  situé  le  village  d'Ogée,  célèbre 
dans  le  pays  comme  lieu  de  plaisance 
et  rendez-vous  de  chasse  du  Tycoon,  et 
très-fréquenté  aux  jours  de  gala  par  la 
noblesse  japonaise.  Dans  le  voisinage 
immédiat  d'Ogée  se  trouvent  quelques- 
uns  des  principaux  établissements  d'horti- 
culture, semblables  pour  le  détail  à  ceux 
de  Sumaye,  mais  établis  sur  une  échelle 
beaucoup  plus  considérable;  chacun  d'eux 
renferme  une  collection  générale  de 
plantes,  disposée  de  la  même  manière  que 
les  collections  spéciales  à  Sumaye.  Les 
végétaux  qui  constituent  surtout  l'objet 
de  la  culture  sont  :  des  variétés  nombreuses 
de  Cainellias  et  d'Azalées,  plusieurs  espèces 
d'Ardisia  et  d'Hibiscus,  des  Chrysanthè- 
mes, divers  Gardénia,  plusieurs  variétés 
d'Orontium  japonîcum,  des  Cltamœrops 
excelsa,  Rhaphis  sp.,  Rhododendron, 
Kutinia,  Pernettia  sp. ,  des  Roses  de 
Chine,  trois  espèces  de  Bumbusa,  avec 
leurs  nombreuses  variétés;  des Buxus,  plu- 
sieurs espèces  d'Uex,  des  plantes  apparte- 
nant à  la  flore  des  marécages,  une  grande 
variété  de  Fougères  et  de  Lycopodes; 
diverses  espèces  d'Erables,  des  Chênes 
à  feuilles  caduques  et  à  fleuilles  persis- 
tantes, des  Lierres  divers,  le  Salisburia 
adianlifolia;  une  collection  complète  de 
Conifères,  dont  les  plus  remarquables 
sont  :  le  Thuiopsis  dolabrala,  le  Sciado- 
pitys  verticillata,  deux  espèces  de  Dam- 
tnara,  un  Pinus  à  feuilles  panachées. 

Le  paysage  qui  se  déroule  devant  les 
yeux  du  voyageur,  quand  du  haut  de  la 
colline  il  embrasse  les  campagnes  environ- 
nantes, la  rivière  de  Yeddo,  qui  coule  au 
pied  du  village  d'Ogée  et  continue  sa 
course,  en  serpentant  à  travers  la  ville, 
tout  cela  est  d'une  grande  beauté.  Le  coup- 
d'œil  est  en  ce  moment  peut-être  plus  pit- 
toresque encore,  à  cause  de  l'aspect  parti- 
culier que  lui  prêtent  les  teintes  cramoisies 


\||X  I  I  l.\M  I  S. 


des  feuilles  mourantes  des  Erables,  el  les 
plaines  couvertes  de  moissons  de  riz  qui 

rident  de  toutes  parts. 
I  n  quittant  Ogée,  nous  traversâmes  l'un 
des  raubourgs  de  la  ville  pour  arriver  a 
Osakusa,  situé  sur  les  rives  du  fleuve.  Le  | 
temple  de  cette  localité  esl  un  des  plus 
grands  de  N  eddo.  Il  esl  entouré  d'un  vaste 

i  coniparableàl'arcadeLowlher,  d  une 
ménagerie  et  d'un  immense  jardin.  (  e 
jardin  esl  la  répétition  exacte  de  ceux  que 
doos  venons  de  décrire  :  une  plante  cepen- 
dant mérite  une  mention  spéciale;  c'est 
une  Fougère  arborescente,  la  seule  espèce 
que  j'ai  rencontrée  au  Japon,  probable- 
ment une  llsophila.  Comme  elle  croil  ici 
i  n  plein  air  pendant  toute  l'année,  il  y  a 
lieu  d'avoir  la  conviction  que  cette  plante 
sera  rustique,  loul  au  moins  pour  les 
comtés  du  Sud  el  d'Ouest  de  l'Angleterre. 
Après  avoir  passé  nue  couple  d'heures  à 
visiter  le  temple  el  ce  qui  offrait  le  plus 
d'inlérétaux  alentours,  el  ne  pouvant  plus, 
l'anie  de  temps,  prolonger  uns  explorations, 
lion-  retournâmes  par  le  cœur  de  la  ville, 
en  traversant  le  Nippon-Bass  ou  l'ont  du 

Japon.    C'est  de  ce  puni  c me  point  de 

départ  que  sont  calculées  toutes  les  «i i-- 
lances  de  l'Empire,  el  l'on  «lit  qu'un  lieu 
CSt  situé  à  aulint  de  milles  N,  S,  E,  ou  0, 
•  1  n  Nippon-Bass. 

On  n'oserait  le  nier,  les  Japonais  surpas- 

1  de  loin  les  Chinois  en  ce  qui  c terne 

l'horticulture,  cl  sous  bien  des  rapports 
peinent  rivaliser  avec  nous.  L'étonnante 
propreté  de  leurs  établissements  forme  un 
immense  contraste  avec  les  jardins  mal 
tenus  qu  on  rencontre  en  Chine.  Beaucoup 
de  leurs  production:  feraient  honneur  à 
un  horticulteur  européen  ;  leurs  Chrysan- 
thèmes surtout  ne  seraient  pas  déplacés 

même  à  une  Exposition    de   Londres.    Tout 

le  secret  de  leur  méthode  culturale,  pour 

t  1321.  DESTRUCTION 
Chacun  -:>i t  que  l'huile  est   particuliè- 
re  ni  nuisible  aux  insectes  en  général, 

mais  que  l'on  peut  rarement  mettre  à  pro- 
fil celle  propriété,  d'abord  parce  que 
dans  certaines  circonstances  il  faudrait 
employer  des  quantités  trop  grandes,  el 

ensuite    pane   que    SOUVenl    l<'    remède    eu 

oi   les  plante: ,  serait  pire  que  le  mal. 
nvénients  disparaissent  a\  ec  le  pro- 
ie suivant,  .m  moj en  duquel  il  de\ ienl 
facile  de  porter  sur  les  ai  lui  s  une  quantité 
d'huile   peu    i  onsidérablc,  des    lors   hors 


les  plantes  en  pois,  semble  consister  en 
ces  trois  points  :  Emprisonner  les  racines 
dan-  des  |iots  ;nissi  étroits  que  possible; 
faire  usage  d'une  terre  franche  cl  légère 
pour  tous  les  végétaux  en  général;  les 
arroser  de  quantités  illimitées  d'engrais 
liquide. 

C  est  ,i  ce  dernier  point  qu'il  tant  attri- 
buer leur  succès  dans  la  production  des 
pieds  nains  des  arbres.  La  lerre  ne  sert 
proprement  qu'à  protéger  les  racines 
contre  l'accès  de  l'air  et  des  raj  ons  du  soleil; 
i  engrais  liquide  qui  nourrit  la  plante 
cl  entretient  son  étal  \  égétalif. 

La  quantité  el  la  magnificence  des  arbres 
à  bois  de  construction  qui  croissent  aux 
environs  de  Yeddo,  ne  sauraient  guère  se 
décrire.  Voici  les  dimensions  d'un  petit 
nombre  d'arbres  que  j'ai  eu  l'occasion  de 
mesurer,  en  prenant  cette  mesure  à  trois 
pieds  du  sol. 

l'intts  Massoniana,  dix  pieds  de  circon- 
férence. 

Cryplomeria  jappnica,  par  milliers,  de 
1  -j  a  l 'i  pieds  de  circonférence. 

Salùburia  adiantifoliu,  quinze  à  vin 
pieds,  un   exemplaire  mesurait   vingt-huit 
pieds. 

Sciadopilys   verlicillata,  dix   à  douze 

pieds. 

Chêne    à    feuilles    persistantes,     deux 
espèl  es,  quinze,  \  ingt  el  \  ingt-einq  pieds. 
Métro,  quinze  à  \  ingl   pieds. 

Abie$,  espèce  très-répandue,  dix  à  douze 

pieds.» 

.Nous  compléterons  ces  renseignements 
en  publiant  les  curieux  détails  que 
donne  M.  Rob.  Fortune  sur  le  même  PUJi  t. 
Outre  les  espèces  végétales  citées  par 
M.  Veitch,  ce  botaniste  en  indique  d'au- 
tres encore,  telle  que  la  Vigne  de  Yeddo,  a 
laqui  Ile  il  attache  beaucoup  d'importance. 

I    M.     II. 

DU  PUCERON  LANIGÈRE. 
d'é'al    de    leur  nuire,    el    Cependant    suffi- 
sante pour  agir  efficacement  sur  les  insec- 
tes qui  les  infestent.  ('<•  procédé  consiste 

à    mettre    dan-  l'eau  une  certai pianlilé 

d'huile,  à  ajouter  ensuite  deux  à  troisgout- 
ics  d'ammoniaque  par  décilitre  el  à  battre 

le  tout.   <'n  obtient   ainsi   une  é Ision 

dans  laquelle  l'huile  peut  rester  en  sus- 
pension pendant  l'espace  d'un  mois,  el 
qu'on  peut  projeter  au  moyen  d'une  pompe 

nu  d'une  seringue.  X. 


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PELARGONIUM      ZONALE       rai? 

''     Etahl.     l.VH. 


FR  .  DE.SBiil.S      (    I..VH.) 


•rr-     r 


liii. 


137 


PELARGOM  ZOMLE,  wn   fr.  desbois 


Le  Pelargonium  zonale  François  Des- 
bois appartient  à  cette  section  si  pré- 
cieuse pour  orner  nos  parterres  ,  que 
l'on  nomme  vulgairement  les  Scarlet. 
C'est  elle  qui  fournil  les  l>elles  fleurs 
obtenues  dans  ces  derniers  temps  par 
d'habiles  fécondations  opérées  sur  le 
P.  zonale,  à  l'aide  de  pollen  récolté  soit 
sur  d'autres  variétés  de  celte  même 
espèce,  soit  sur  des  espèces  différentes, 
mais  voisines. 

La  série  qui  nous  occupe ,  dite 
les  Scarlet,  ne  renferme  pas  seulement 
aujourd'hui  toutes  les  nuances  de  la 
gamme  rouge,  les  vermillon,  les  écar- 
laie,  les  tons  candie,  etc.,  etc.,  mais  des 
fleurs  du  plus  heau  rose,  des  fleurs 
toutes  blanches,  blanches  bordées  de 
rose,  des  fleurs  panachées.  En  outre 
presque  toutes  sont  de  forme  parfaite  ! 

Parmi  ces  dernières  trônent  les  P.  z. 
Madame  Vaucher,  Falinilza,  François 
Desbois...  Le  premier  à  fortes  ombelles 
de  larges  fleurs,  parfaites,  d'un  blanc  pur; 
le  second,  plus  riche  encore  de  forme, 
et  à  marge  intérieure  du  plus  beau  rose 
tendre,  nuance  qui  se  répand  parfois 
sur  presque  toute  la  surface  du  limbe, 


comme  on  le  voit  aussi  chez  le  troi- 
sième; mais  ce  dernier,  le  /'.  zonale 
François  Desbois,  se  distingue  au- 
dessus  des  autres. 

Cette  troisième  variété  a  fait  une 
grande  sensation  en  Angleterre  ,  pays 
où  les  semeurs  ne  manquent  cependant 
pas.  C'est  que  ce  ravissant  petit  dis- 
que central,  ce  petit  soleil  vermillon 
rayonne  si  nettement  sur  le  cadre  blanc 
pur  de  la  circonférence!  Cela  ne  s'était 
pas  encore  vu. 

Que  n'a-t-on  pas  obtenu  dans  la  gamme 
des  rouges  !  Que  d'admirables  formes, 
et  ces  tons  que  le  pinceau  ne  peut  repro- 
duire, ces  vermillons  qui  défient  pour 
l'éclat  celui  de  n'importe  quelle  autre 
fleur  !  —  Que  de  beautés  dans  celle  sec- 
tion utile,  l'une  des  catégories  de  plantes 
les  plus  indispensables  à  l'ornementation 
d'un  jardin.  Que  ce  jardin  soit  grand,  ou 
qu'il  soit  exigu,  toujours  lui  faudra-t-il 
un  petit  massif  de  ces  Pclargoniums  ;  ils 
trouveront  partout  une  place.  Personne 
ne  les  rebutera,  si  ce  n'est  peut-être 
cette  sorte  de  gens  qui  dédaignent  loul 
ce  qui  de  loin  ou  de  près  a  quelque 
ressemblance   avec   ces   petits    pots    de 


t  1328.  LE  BÉLIER    HYDRAULIQUE. 

De  toutes  les  machines  destinées  à  élever  est  incontestable,  aussi  bien  pour  ce  qui 

les  eaux,  la  plus  simple,  la  plus  ingénieuse  concerne  les  besoins  de  la   culture  qu'an 

et,  ce   qui  est  assez  étonnant,  la   moins  point  de  vue  ornemental;  nous   pouvons 

connue,  est  le  Bélier  hydraulique.  11  arrive  donc  espérer    qu'un    grand    nombre   des 

tant  de  fois  que,  malgré  leur  abondance,  lecteurs  de  la  Flore  nous  sauront  gré  de 

les  eaux  ne  produisent  pas  dans  les  jardins  cette  petite  excursion  dans  le  domaine  de 

tout  l'effet  qu'on  peut  en  désirer,  par  la  la  physique  horticole. 
raison  qu'elles  se  trouvent   dans  la  partie         11  est  un  point  essentiel  qu'un  architecte 

la  plus  basse  de  la  propriété.  Dans  ces  cir-  de  jardins,  chargé  des  travaux  d'embellis- 

constances,  on  est  obligé  de  recourir  aux  sements  d'une  propriété,   ne  doit  jamais 

machines  hydrauliques,  et  parmi  celles-ci  perdre  de  vue,  quand  il  se  décide  à  faire 

aucune  n'est  d'un  entretien  moins  coûteux  usage  d'une  force  motrice  quelconque,  pour 

et  ne   peut  atteindre  le  but  à   moins    de  amener  l'eau    à    un   niveau    supérieur    à 

frais,  que  celle  à  laquelle  nous  consacrons  celui  qu'elle  occupe;  c'est  que  le  système 

cet  article.  employé  ne  peut  jamais  entraîner  à  des 

L'importance  des  eaux  dans  les  jardins  dépenses  subséquentes,  et  surtout,  ne  point 
iosie  îv,  2e  série  (1850).  [g 


138 


PELARGOMI  M  ZON  VI. I. 


Heurs  qui  ornent  les  lucarnes  du  pauvre,    que  celle  nouvelle  catégorie  de  Scar- 
Ou'ils   ne  s'abusent  cependant  pas;   les    let   nous   donnerait   des  ombelles  plus 


perfections  de  Formes  sont  encore  des 
nouveautés  inaccessibles  au  gagne-petit. 
V  ce  compte,  s'il  Fallait  bannir  tout 
ce  qui  rappelle  les  plantes  trop  répan- 
dues, nul  ne  sèmerait  la  nouvelle  sorte 


fortes,  plus  serrées,  plus  planes  encore 
que  tout  ce  que  nous  possédions  déjà  de 
plus  parfait.  —  Nous  étions  dans  l'er- 
reur, erreur  d'autant  plus  excusable, 
qu'aucune     espèce    d'information ,    de 


de  ces  soleils  populaires  (Ileliuntluts).  Nota    bene,    ne   nous  faisait  connaître 

dont    nous   offrons   les    graines ,    celte  ce    que   l'inventeur    de   cette   nouvelle 

nnnée,  pour  la  première  lois  !  —  Cette  série    de    Scarlet    entendait    par    ses 

plante  américaine   est   pourtant  à   nos  Nosegay ,    sa    Catégorie   des  Scarlet  à 

plus   beaux   soleils,   connus  jusqu'il   ce  bouquets.    11    n'en    avait   dit    mot.    — 

jour,  ce  que  nos  Camellias  les  plus  par-  Ces  plantes  fleurissent  en  ce  moment 

faits  sont  à  leur  l\pe  primitif.  et    appartiennent    par    leur    port    aux 

Nous  sommes  redevables  de  ces  char-  P.  inquinans  :  elles  ont  le  bois  très- 

mants  Pelargonium  à    M.    Babouillard  gros,  s'élancent,  ont  le  pédoncule  long 

qui  a  eu  la  gracieuseté  de  nous  les  offrir  et  les  pétales   très-étroits....    mais  en 

en   présent.    Nous    lui    exprimons    ici  revanche   nous   avons   trouvé   là,    par 

toute  notre  reconnaissance.  exemple,  dans  la  variété  Impérial  crim- 

L.  VII.  soitj  un  coloris  loin  neuf,  un  admirable 
carmin   des    plus  éclatants;  le   Prince 

P.  S.   A  l'occasion  de  cet  article  sur  impérial,  imitant  une  Croix  de  Malle, 

les    Pelargonium  Scarlet,  nous  dirons  assez   bien    faite,    a   des  pétales  larges, 

un  mot  des  Nosrc.w  qui  constituent  une  d'un    riche    vermillon,    mais  que   nous 

série  nouvelle  dans  les  Scarlet.  retrouvons,  et  de  reste,  dans  nos  bons 

Cn    parcourant    les    Catalogues   an-  Scarlet  qui  ne  s'élancent  pas  comme  le 

glais,    nos   yeux   se    sont   arrêtés    sur  font  ces  Nosegay.  —  Nous  cultiverons 

ce    mot,  imprimé   en   guise  d'en  tète  cependant  VImperial  crimson,  parce  que 

de  chapitre  :    Nosegay  —  mot  signi-  réuni  en  massif,  l'effet  qu'il    produira 

fiant  nez-gai.  Gaieté,  joie  du  nez ,  c'est  sera  magique.   Nous  possédons  encore 

sous  ce  nom  que  les  anglais  désignent  dans  les  Nosegay     Carminé  Nosegay  et 

les  bouquets,  parce  que  les   bouquets  Nosegay  Stella,  dont  nous  attendons  la 

sont  composés   généralement   de  fleurs  floraison. 
odorantes.  —   Nous  nous   sommes   dit  L.  VU. 


nécessiter  un  entretien  journalier.  Car  on 
se  lasse  bientôt  d'un  luxe  coûteux  qui 
n'éblouit  pas.  Beaucoup  de  propriétaires 
qui,  sans  sourciller,  dépensent  un  billet  de 
mille  francs  à  orner  leur  bassin  aux  pois- 
sons rouges,  ne  fut-ce  que  d'un  simple  jet 
d'eau,  trouveraient  que  c'est  un  plaisir  bien 
dur.  mu'  fois  le  premier  engoûment  passé, 
si  au  lieu  des  mille  lianes  déboursés  d'un 
seul  coup,  il  leur  fallait  payer  cinquante 
centimes  par  exemple,  chaque  lois  qu'ils 
l'uni  jouer  leur  jet  d'eau  !  Que  si  les  Irais 
d'entretien  doivent  être  avant  tout  pris  en 
considération,  la  question  des  dépenses  de 
|ii'nni(T  établissement  ne  doit  pas  eepcn- 
îlantétrc  écartée,  et,  ace  pointde  vue  encore, 
le   Bélier  hydraulique  est  excessivement 


avantageux;  car  ainsi  qu  OD  pourra  S  en 
faire  aisément  une  idée  par  la  description 
qui  va  sui\  ré.  sa  construction  rsi  de  la  plus 
grande  simplicité.  La  seule  condition  indis- 
pensable à  son  emploi,  c'est  une  chute  d'eau 
suffisante;  si  cetu  chute  existe,  on  peut 
mettre  à  profit  le  moindre  filet  d'eau  pour 
produire  les  plus  grands  elTels. 

La  plupart  des  traités  de  physique 
(français)  attribuent  l'invention  du  Bélier 
hydraulique  à  l'un  des  frères  Monlgol- 
ficr,  auxquels  on  doit  aussi  la  belle  inven- 
tion des  aérostats,  les  mongolfièrcs,  qui 
rendirent  leur  nom  universellement  cé- 
lèbre. 

Cependant  si  ['on  en  croit  un  article 
du  journal  de  M.  Downing,   The  fforti- 


WEIGELIA         I  SOL  IN  A.        Cl     " 


■     Genihrugge 


■  igue 


13!) 


iw;-\m-\U7. 


DIERVILL.E  ROSE.E  ET  AMABILIS  VARIETATES. 

variétés  de  WEIGELIA  AMABILIS  et  de  WEIGELIA  ROSEA. 


Quand  on  consacre  exclusivement 
un  immense  espace  à  des  semis  de  Wei- 
gclia  dont  la  fécondation  a  été  soignée 


d'une  manière  spéciale,    on  a  lieu   de 
s'attendre  à  gagner  du  neuf. 

L'an  dernier,    grâce    au    zèle    et    à 


eulturist,  d'après  lequel  nous  reproduisons 
les  figures  ci-dessous,  et  qui  lui-même 
a  puisé  tous  ses  renseignements  dans 
un  ouvrage  spécial  sur  les  machines 
hydrauliques,  intitulé  «  Ebank's  hydrau- 
lics,  y  la  première  machine  de  ce  genre 


aurait  été  construite  en  Angleterre  en 
1772,  par  un  horloger  de  Derby,  du  nom 
de  Whitehurst.  L'inventeur  en  donna  une 
description  dans  le  1er  volume  des  Annules 
de  la  Société  Royale  d'horticulture 
(Transactions  of  the  R.   H.  Society). 


Ftg.  1.  Bélier  hydraul 

Le  bélier  hydraulique  de  Whitehurst 
se  composait  d'un  bassin  A  (source  ou 
fontaine)  dans  lequel  l'eau  devait  garder 
un  niveau  presque  constant.  De  ce  bassin 
partait  un  tuyau,  large  de  cinq  à  six  cen- 
timètres et  long  d'environ  deux  cents  mè- 
tres y  compris  l'embranchement  C  muni 
d'un  robinet  à  son  extrémité. 

Ce  robinet  était  situé  à  cinq  mètres 
environ  en  dessous  du  niveau  de  l'eau 
dans  le  bassin.  Le  tuyau  principal  commu- 
niquait avec  un  réservoir  d'air  D,  et 
celui-ci  était  muni  d'une  soupape  destinée 
à  empêcher  le  retour  de  l'eau  dans  le  tuyau 
qui  l'avait  amenée. 

De  l'autre  côté,  à  la  partie  inférieure  de 
ce  réservoir  d'air,  venait  s'adapter  un  tuyau 
vertical  qui  le  mettait  en  contact  avec  le 
bassin  B,  dans  lequel  il  s'agissait  de  faire 
monter  l'eau.  Voici  maintenant  comment 
fonctionnait  l'appareil.  Lorsqu'on  ouvrait 
le  robinet  du  tuyau  C  et  qu'on  laissait 
échapper  une  certaine  quantité  d'eau,  toute 


ique  de  Whitehurst. 

la  colonne  liquide  depuis  A  jusqu'à  l'extré- 
mité de  C,  se  mettait  en  mouvement  avec 
une  rapidité  proportionnée  à  la  différence 
entre  le  niveau  du  bassin  A  et  celui  du 
robinet,  —  différence  qui  était,  comme 
nous  venons  de  le  dire,  de  cinq  mètres. 
—  Dès  que  le  robinet  se  fermait,  le  li- 
quide, arrêté  subitement  dans  son  mouve- 
ment, se  précipitait,  en  vertu  de  la  vitesse 
acquise,  dans  le  réservoir  D,  en  ouvrant  la 
soupape;  et  lorsque  l'équilibre  s'était  réta- 
bli, celle-ci  se  refermait,  tandis  que  l'eau 
qui  avait  pénétré  dans  le  réservoir,  s'éle- 
vait dans  le  bassin  B.  Par  conséquent,  cha- 
que fois  que  le  robinet  était  ouvert,  et  puis 
fermé,  —  ce  qui  a  lieu  «  du  matin  au  soir  et 
touslesjoursdel'an,»là,  par  exemple,  où  le 
robinetamène  l'eau  pour  les  besoinsjourna- 
liersd'un  ménage, — une  portion  du  liquide 
pénétraitdans  le  réservoir  D,  et  au  bout  de 
quelque  temps  une  grande  quantité  d'eau 
était  refoulée  dans  le  bassin  B,  cela  sans  le 
moindre  effort  et  sans  la  moindre  dépense. 


Mo 


VARIETES  Dr;  WEIGELIAS. 


rintelligence  do  l'un  de  nos  chefs , 
M.  Fr.  Desbois,  grâce  à  son  amour 
pour  les  plantes,  l'Établissement  s'est 
vu  enrichi  de  variétés  de  Weigelia  d'un 
mérite  exceptionnel. 

Notre  choix  n  été  sévère,  exempt  de 
ces  faiblesses  ,  de  ce  laisser-aller  aux- 
quels sont  trop  enclins  les  obtenteurs 
de  variétés.  //  est  distinct,  mon  gain , 
—  donc  un  nom  ! 

On  conçoit  que  celui  qui  sème  peu, 
ne   doit    pas   se    montrer  difficile;    la 


moindre  variation  observée  par  lui , 
constituée  ses  yeux  un  triomphe  destiné 
incontestablement  à  faire  passer  le  nom 
de  son  ob lenteur  à  la  postérité! 

Celui  qui  sème  d'immenses  canes  de 
Weigelia,  peut  espérer  mieux  et  se  mon- 
trer plus  exigeant. 

D'une  autre  part,  l'amateur  préfère 
cinq  variétés  bien  distinctes,  liien  défi- 
nies,  tandis  qu'il  liésile  à  accueillir  vingt- 
cinq  variétés  dont  quelques-unes  se  res- 
semblent.   Celte   préférence    que    nous 


Tel  était  le  premier  bélier  hydraulique. 
«  Comme  invention,  dit  le  journal  que 
nous  avons  cité  ci-dessus,  cette  machine 
témoigne  hautement  du  génie  de  son  au- 
teur ;  et  l'emploi  du  réservoir  d'air,  sans 
lequel  aucun  appareil  de  ce  genre  ne 
pourrait  être  durable,  nous  démontre  que 
Wbitehurst  avait  réellement  conscience 
de  l'utilité  pratique  de  son  œuvre.  11  a 
prouvé  que  le  seul  emploi  de  longs  tubes 
à  la  conduite  des  eaux  pour  des  usages 
ordinaires  peut  servir  à  refouler  une 
pailie  de  leur  contenu  à  un  niveau  su- 
périeur. L'invention  mettait  ainsi  au  jour 
un  autre  système,  à  coté  des  machines 
à  pression,  destiné  à  tirer  parti  de  la 
force  produite  par  des  liquides  aménagés 
de  cctle  façon,  et  coiiséqucmmenl  ouvrait 
une  voie  nouvelle  pour  utiliser,  au  moins 
en  partie,  l'immense  somme  de  force 
dépensée  dans  la  distribution  des  eaux  de 
certaines  grandes  villes,  i  Malgré  les  avan- 
tages que  cette  machine  pouvait  offrir 
dans  certaines  circonstances,  clic  ne  pa- 
rait aucunement  avoir  attiré  l'attention 
des  ingénieurs  d'alors.  Son  inventeur  lui- 
même  ne  semble  pas  avoir  songé  à  le  substi- 
tuer aux  pompes  foulantes,  ailleurs  que 
là  où  le  robinet  pouvait  être  employé  avec 
utiliié. 

S'il  avait  poursuivi  ses  travaux,  ilcsl  plus 
que  probable  que  l'idée  lui  serait  venue 
d'adapter  à  son  robinet  un  petit  appareil, 
ou\  rant  et  fermantalternativement  celui-ci 
(résultai  qu'il  était  facile  d'obtenir  au 
moyen  même  de  l'eau  qui  s'échappait,)  et 
sa  machine,  agissant  alors  par  son  propre 
mouvement,  aurait  pu  devenir  d'une  appli- 
cation, sinon  générale,  du  moins  très-éten- 
due. Wbitehurst  n'y  ajouta  pas  ce  per- 
fectionnement indispensable,    ce   qui  eut 


pour  conséquence  que  son  invention  fut 
négligée,  tout  comme  il  en  serait  arrivé  de 
celle  de  la  machine  à  vapeur,  si  on  n'eut 
trouvé  à  propos  les  glissières. 

Le  bélier  hydraulique  de  Montgolfier 
fut  inventé  en  17!)2.  C'est  à  cette  époque 
que  Joseph  Montgolfier  l'appliqua  pour 
la  première  fois  à  sa  papeterie  de  Voiron, 
dans  le  Dauphiné;  mais  il  le  perfectionna 
plus  lard  à  Paris.  Quoique  celle  machine 
soil  basée  sur  le  même  principe  que  celle 
de  Whitehurst,  —  principe  qui  consiste 
à  élever  les  eaux  par  le  choc  des  eaux 
elles-mêmes,  —  on  admet  généralement 
que  son  invention  est  tout-à-fait  indépen- 
dante de  celle  de  l'horloger  de  Derby.  Et 
même  en  supposant  que  Montgolfier  — 
qui,  soit  dit  en  passant,  avait  réellement 
l'esprit  des  inventions (I),  —  ait  connu  les 
travaux  de  Whitehurst,  la  modification,  le 
perfectionnement  qu'il  a  apporté  au  bélier 
hydraulique,  en  fait  une  œuvre  entière- 
ment personnelle.  C'est  en  y  appliquant 
ce  principe  vital,  qui  le  rend  automate, 
qui  lui  communique  pour  ainsi  dire  le 
mouvement  perpétuel,  que Montgolfiers'est 
montré  inspiré  du  génie.  Ainsi  que  dans 
l'organisation  de  la  vie  animale,  cl  le  méca- 
nisme par  lequel  le  sang  circule,  les  pulsa- 
tions de  cette  mai  h  i  ■  n- . ad  mi  r.dde  continuent 
incessamment,  le  jour  et  la  nuit,  pendant 

(I)  Outre  l'invention  des  aérostats  dont  il  lui 
revient  une  bonne  part,  il  imagina  un  calorimètre 
pour  déterminer  la  qualité  des  différentes  tourbes 
du  Dauphiné;  il  exécuta  une  presse  hydraulique, 
et  inventa  un  i  intilateur  pour  distillera  froid,  par 
le  seul  contact  de  l'air  en  mouvement,  ainsi  qu'un 
appareil  pour  la  dessication  en  grand  et  à  froid 
des  fruits  et  autres  objets  de  première  nécessité, 
qu'on  pourrait  rétablir  ensuite  dans  leur  étal 
primitif  en  leur  restituant  l'eau  dont  ils  seraient 
privés 


WEIGELIA      AMABILIS      STRIATA 
115   f'.'/ld  . 


/  ;vh. 


Rustique 


VARIETES  DE  WEIGELIAS. 


141 


partageons,  et  dont  l'expérience  nous  a 
appris  depuis  longtemps  à  tenir  compte, 
prouve  que  le  choix  de  l'Établissement 
a  dû  être  sévère  — ■  par  honnêteté 
d'abord,  —  par  calcul  ensuite. 

Et  quel  ne  serait  pas  letonnement  du 
lecteur  de  la  Flore,  si  nous  pouvions 
lui  montrer  la  photographie  du  Wei- 
fjclin  Slelzneri. 

Mais  il  était  écrit,  comme  on  dit  vul- 
gairement, que  cette  plante  jouerait  de 
malheur. 


Nous  envoyons  au  photographe  un 
rameau  de  Weigelia  qui  pouvait  mesurer 
quatre  à  cinq  pieds  de  longueur  ;  ce  ra- 
meau ne  formait  qu'un  bouquet  d'une 
seule  pièce,  une  agglomération  de  fleurs 
rouges  d'une  richesse  telle  que  jamais 
nous  n'eussions  osé  en  faire  prendre  le 
dessin  par  les  procédés  ordinaires,  de 
crainte  d'être  taxé  d'exagération.  — 
Malheureusement  le  photographe,  qui 
en  était  à  l'heure  de  son  diner,  remit 
ce  travail  jusqu'après  sa  sieste;  cl  pen- 


des mois,  pendant  des  années!  L'insuf- 
fisance du  liquide,  ou  une  obstruction  de 
l'appareil    peut    seul    arrêter   sa   marche 


régulière. 


La  figure  2  montre  l'appareil  dans  toute 


Fig.  2.  Bélier  hydraulique  de  Monlgolfler. 

sa  simplicité.  En  A  se  trouve  le  bassin  ou 
le  ruisseau  destiné  à  alimenter  la  machine. 
A  l'extrémité  du  tuyau  B,  le  robinet  de  la 
machine  précédente  est  remplacé  par  une 
soupape  d'écou- 
lement E,  sphé- 
riqne  et  à  mu- 
selière (fig.  2), 
ou  à  broche  , 
(fig.  ô)  ;  c'est  le 
jeu  de  celte  sou- 
pape qui  rend  la 
machine  auto- 
mate. A  cet  effet 
le  poids  de  cette 
soupapedoitêtre 
calculé  de  telle 
sorte,  qu'elle 
s'ouvre,  dès  que 

Monlgolfler   perfectionné.  1  eau     n  est    pas 


en  mouvement  dans  le  tube  B,  que  l'on 
appelle  en  terme  technique  corps  du  bélier. 
On  donne  à  l'extrémité  de  cette  partie,  qui 
porte  les  soupapes  et  le  réservoir  d'air,  le 
nom  de  tête,  du  bélier. 

La  soupape  d'écoulement  doit  se  fermer, 
au  contraire,  du  moment  que  s'échappant 
par  son  ouverture,  l'eau  acquiert  son 
maximum  de  vélocité.  Alors,  de  môme 
que  dans  l'appareil  de  Whiteburst,  l'eau 
du  tube  B,  ne  pouvant  perdre  instantané- 
ment la  vitesse  acquise,  réagit  contre  la 
soupape  du  réservoir  d'air  D,  la  soulève 
et  pénètre  dans  ce  réservoir,  en  compri- 
mant l'air  qui  à  son  tour  la  chasse  dans  le 
tuyau  F.  Mais  pendant  ce  temps,  l'équilibre 
s'étant  rétabli  dans  le  tube  B,  la  soupape 
d'écoulement  s'est  ouverte,  et,  au  bout  de 
quelques  instants, la  rapiditédu  mouvement 
est  devenue  assez  grande  pour  refermer 
de  nouveau  la  soupape  E  ;  une  nouvelle 
quantité  d'eau  pénètre  dans  le  réservoir 
D,  et  ainsi  de  suite  les  mêmes  causes  repro- 
duisent sans  cesse,  à  intervalles  sensible- 
ment égaux,  les  mêmes  résultats.  L'eau 
s'élève  donc  sans  interruption  dans  le 
tuyau  F,  tantôt  par  le  choc  du  bélier, 
tantôt  par  l'élasticité  de  l'air  dans  le  réser- 
voir D.  On  comprend  que  de  cette  façon 
le  bélier  hydraulique  puisse  produire  un 
jet  continu. 

Nous  avons  déjà  dit  qu'il  est   désirable 

que  le   niveau    de  la  source,  du  bassin  ou 

du   ruisseau  qui  alimente  la  machine,  ne 

soit  pas  trop  variable,  afin  que  la  pression 

[  contre     la    soupape    E    soit    autant    que 

ï  possible  toujours   la  même,  sinon  le  poids 

;  de    celte    soupape    devrait    être   modifie 

I  chaque   fois  que  ce    niveau  change. 

Celte  belle  machine  peut  être  utilisée 
dans  un  grand  nombre  de  circonstances. 


I!J 


VARIETES  DF.  \\  EIGELIAS. 


dont  ce  temps  la  branche,  la  branche 
préci(  use  subit  fatalement  l'influence  île 
l'atmosphère...  elle  se  fana  !  —  Voilà  ce 
qui  advint  au  Weigelia  Stelzneri,  que, 
dans  notre  Prix-Courant  N°  87,  page  C7, 
nous  décrivons  comme  suit  : 

.strlznrrl.  Véritable  sceptre  royal!  Sur  un  soûl 
rameau  de  50  centimètres  de  longueur  se  déve- 
loppcni  parfaitemenl  -:m^  s'entrenuirc  de  580 
à    {HO  fleurs.  Los   boutons    sont  d'un    rouge 

sang  loneé  ;  les  eorolles  élant  épanouies  seul  bien 
ouvertes,  grandes,  bien  rondes  ci  d'un  rouge 
purpurin.  Port  du  II*,  rosea.  C'est  le  plus  flori- 
fère de  tuus  les  Weigelia  connus. 


Nos  autres  gains  ne  sont  pas  moins 
remarquables  ;  on  peut  s'en  faire  une 
idée  par  les  planches  ci-jointes  ;  nous  en 
reproduisons  la  description  d'après  noire 
Catalogue  M"  87.  Nous  citerons  d'abord  : 

ixoiinp,  (Flore)  à  Heur  toute  blanche,  d'un  blanc 
pur,  à  gorge  jaune  paille,  à  large  macule  jaune 
d'or  à  la  division  inférieure.  Son  porl  est 
celui  du  Diervilla  [Weigelia)  amabilis,  mais 
l'arbuste  est  mieux  dressé.  —  Déjà  nous  avons 
obtenu  de-  W'i-iijilin  à  Moins  blanches;  —  mais 
il  s'agit  ici  d'un  gain  loul-à-lail  supérieur, 
de  fleurs  d'un  blanc  bien  pur  el  qui  se  main- 
tient parfaitement. 


Lorsque  la  différence  de  niveau  entre  la 
surface  du  réservoir  d'alimentation  et  la 
soupape  d'écoulement  n'est  pas  très- 
grande,  de  un  à  deux  mètres  par  exemple, 
et  que  la  hauteur  à  laquelle  l'eau  doit 
être  élevée,  est  considérable,  il  faut  que 
le  corps  du  bélier  (11)  ait  une  longueur 
suffisante  pour  que  l'eau  ne  s'y  refoule 
pas  jusque  dans  le  bassin  A  au  lieu  de 
pénétrer  dans  le  réservoir  d'air  1),  quand 
la  soupape  d'écoulement  vient  a  se  fermer. 
M.  Millington,  qui  a  exécuté  plusieurs 
appareils  de  ce  genre  en  Angleterre,  ob- 
serve  avec  raison,  qu'une  colonne  à  très- 
faible  pression  est  capable  d'en  soulever 
une  autre  à  une  grande  hauteur,  de  ma- 
nière qu'à  l'aide  d'un  barrage  le  moindre 
cours  d'eau  peut  servir  à  la  construction 
d'un  bélier  hydraulique.  C'est  ainsi  qu'on 
a  construit  une  machine  de  ce  genre,  qui 
élevait  en  vingt-quatre  heures  à  une  hau- 
teur de  quarante  mètres,  deux  cent- 
soixanlc  hectolitres  d'eau  et  cela  avec 
une  chute  de  un  mètre  et  demi  à  peine. 

I  ne  source  qui  fournit  quatre-vingt- 
quatre  litres  d'eau  par  minute  et  dont 
la  chute  cs|  de-   dix  mètres  six  décimètres 


;  i  \ 


envoie,  par  l'intermédiaire  d'un  bélier 
hydraulique,  dix-sept  litres  d'eau  par  mi- 
nute à  une  hauteur  de  trente-quatre  mètres. 
Un  bélier  hydraulique  d'une  grande 
dimension,  d'une  construction  analogue  à 
celle  de  la  deuxième  machine  figurée  ci- 
dcssus(p.  141,  6g.  2),  et  qui  serait  employée 
à  refouler  de  l'eau  à  une  grande  hauteur, 
serait  sujet  à  un  inconvé- 
nient, qui  en  peu  de  temps 
annulerait  les  bons  effets 
du  réservoir  d'air.  En 
effet ,  comme  on  sait,  l'ou- 
est solublc  dans  l'eau  et 
même  en  quantité  assez 
notable;  l'eau  donc  se  re- 
nouvelant d'une  manière 
continuelle  dans  le  réser- 
voir d'air  ferait  disparaî- 
tre plus  ou  moins  rapide- 
ment tout  l'air  qui  s'y 
trouve.  C'est  pourquoi 
dans  les  perfectionnements 
ultérieurs    que    Montgol- 


fier  lit  subir 


l 'lg.  i.  Bélier  hydraulique  de  Montgolfler,  vu  extérieurement, 
son  invention.,  il  adapta     dedans,  par  laquelle  soupape  s'introduisait 

ingénieusement  sur  la  tête  du  bélier,  une     une  certaine  portion  d'air  chaque  fois  que 
pctile    soupape,   s'ouvrant  du   dehors    en     l'orifice    d'écoulement    E   était    lui-même 


w 


EIGELIA         AIV1ABILIS        VANHOUTTEI 


\    GmdbriV&fe   i  semis  i 


Rustique 


Nous  avons  ensuite 


Tan  Houtteî  (Flore).  Corolle  carmin  lave  de 
rose,  à  très-larges  macules  blanc  pur;  inté- 
rieur lilas   violacé;   port  du   W.  rosea.  Extra. 

Puis, 

Strlala,    (Flore).    Corolle    striée    de    blanc    et 

moyenne,    coloris 


VARIÉTÉS  DE  WEIGELIAS.  1  '•'< 

Ces  cinq  variétés,  nous  en  ayons  la 
conviction ,  feront  honneur  à  l'Etablis- 
sement qui  les  met  en  vente. 


maculée  rouge  sang;    fleur 

nouveau.  Port  du  W.  amabilis.  Extra. 


Et-  finalement  : 

Hosea  nain  rnlils  variegatls.  Stature  naine 
mais  très-étalée  :  la  plante-mère,  âgée  de  cinq 
ans,  n'a  que  5(1  centimètres  de  hauteur,  mais 
lm,23  de  diamètre.  Sa  panachure  est  plus  belle, 
bien  mieux  définie  que  celle  du  W.  amabilis 
fol.  var.;  dans  ce  dernier  les  feuilles  sont 
souvent  crispées,  tandis  que  dans  le  nouveau 
gain,  elles  sont  bien  planes,  et  la  panachure  est 
beaucoup  plus  blanche.  Il  dérive  du  W.  rosca. 


Ce  n'est  plus  la  peine  d'indiquer  les 
soins  de  culture  que  nécessitent  les 
Weigelia.  Tout  le  monde  sait  qu'il  n'est 
pas  d'arbrisseau  plus  rustique  ;  que 
toute  exposition,  toute  terre  leur  est 
bonne,  et  qu'ils  se  multiplient  parfaite- 
ment de  graines  qu'ils  donnent  en  quan- 
tité, et  de  boutures  de  jeune  bois,  qui 
prennent  racine  en   lout  temps. 

L.  VH. 


ouvert.  Cette  soupape  d'aspiration,  ainsi 
qu'on  l'a  nommée,  se  trouve  quelquefois 
placée  sur  un  compartiment  spécial  du  ré- 
servoir d'air  (fig.  5,  B).  Lors  de  la  période 
d'écoulement  dans  le  corps  du  bélier,  le 
liquide  qui  se  trouve  dans  ce  compartiment 
tend  également  par  son  poids  à  baisser  de 
de  niveau  et  produit  un  vide  qui  se  remplit 
immédiatement  par  l'air  que  laisse  entrer 
la  soupape  B. 

Dans  les  machines  de  moindre  dimen- 
sion celte  soupape  paraît  entièrement 
inutile,   une  petite  portion  d'air   s'intro-  ' 

f  1329.  ENCORE  LES  INSECTES  NUISIBLES. 

11  faut  en  convenir,  l'horticulture  est  [ 
un  délicieux  passe-temps,  et  il  y  en  a  peu, 
parmi  nous,  employés  des  administrations, 
buralistes,  commerçants,  militaires,  écri- 
vains, artistes  ou  simples  bourgeois,  qui 
ne  fassent  de  temps  en  temps  le  rêve  de 
s'en  aller  jardiner  à  la  campagne,  quand 
les  cheveux  grisonneront,  et  que  des  rentes  ; 
assurées  permettront  de  s'affranchir  du 
tracas  des  affaires.  Combien  y  en  a-t-il, 
sur  le  nombre,  pour  qui  ce  rêve  se  réalise, 
c'est  ce  que  nous  ne  voulons  pas  examiner; 
bornons-nous  pour  aujourd'hui  à  rappeler 
que  si  l'horticulture  a  des  charmes,  elle  a 
aussi  son  revers  de  médaille.  C'est  le  froid, 
c'est  le  chaud,  c'est  la  sécheresse  ou  la 
pluie  qui  entravent  tout  et  ne  Unissent 
pas;  ce  sont  les  ileurs  qui  coulent,  les 
fruits  que  le  vent  abat,  ou  que  les  rats  et 
les  oiseaux  dévorent;  ce  sont  les  marau- 
deurs de  nuit  qui  escaladent  les  clôtures; 
les  enfants  qui  lancent  des  pierres  dans  les 


duisantà  chaque  pulsation  par  la   soupape 
d'écoulement  E. 

Quoique  les  réservoirs  d'air  ne  consti- 
tuent pas,  strictement  parlant,  un  des 
éléments  du  bélier  hydraulique,  ils  sont 
néanmoins  indispensables  à  la  marche 
régulière  de  cette  machine.  Sans  eux,  les 
tuyaux  se  rompraient  promptement  sous 
la  secousse  violente  produite  par  l'arrêt 
que  la  colonne  liquide  subit  toutes  les  fois 
que  la  soupape  d'écoulement  se  ferme. 

Ed.  P. 


-  PUCERONS  ET  ACARUS  DES  ORCHIOÉES. 

vitraux  des  châssis  et  sur  les  cloches  à 
melons;  ce  sont  enfin,  et  c'est  le  pire  de 
tout,  des  voisins  chicaniers,  qui,  pour  un 
clou  planté  dans  un  mur  mitoyen  ou  une 
branche  d'arbre  qui  dépasse  ce  mur,  tien- 
nent toujours  un  procès  suspendu  sur 
votre  tète.  Qu'on  se  rappelle  les  tribula- 
tions de  Balzac,  devenu  propriétaire  et  hor- 
ticulteur, et  on  reconnaîtra  que  nous  ne 
chargeons  pas  le  tableau. 

Si  même  c'était  tout!  Mais  non,  l'horti- 
culture a  encore  d'autres  plaies  dans  la 
triste  engeance  des  insectes,  et  ce  n'est 
pas  là  le  côté  le  moins  douloureux.  Que  de 
plantes  choyées  par  leur  propriétaire,  qui 
ne  leur  épargne  aucun  soin,  se  défor- 
ment sous  les  morsures  des  pucerons  au 
point  d'en  être  hideuses!  Et  notez  qu'une 
fois  le  mal  enraciné  quelque  part,  il  n'y  a 
plus  moyen  d'y  remédier.  Vous  écrasez  les 
pucerons  par  centaines,  vous  en  détruisez 
chaque  jour  des  milliers;  ils  reviennent  de 


I{( 


MISCELLAN1  ES. 


tous  les  points  de  l'horizon  ;  \ou>  enfouis- 
-(•/  les  plantes  infestées,  les  pucerons  sor- 
tent de  terre  el  trouvent  le  moyen  d'at- 
teindre les  plantes  restées  debout;  vous 
comptez  enfin  sur  l'hiver  pour  vous  débar- 
rasser de  ces  odieux  parasites,  erreur! 
i  de  s'endormir  du  dernier  sommeil, 
ils  ont  eu  soin  de  s'assurer  nue  postérité, 
non  ]  1 1  m  s  en  accouchanl  de  |><t  i  i~.  vivants, 
exercice  auquel  ils  se  sont  livrés  pendant 
toute  la  belle  saison,  mais  en  pondant  des 
œufs  d'une  petitesse  microscopique,  qui, 
tombés  à  terre  et  mêlés  aux  poussières  et 
aux  débris  de  toute  espèce,  bravent  les 
intempéries  hivernales  et  éclosent  aux 
premiers  jours  lièdes  du  printemps. 

Nous  qui  avons  personnellement  été  en 
guerre  avec  eux,  qui  y  avons  épuisé  tous 
les  engins  de  l'arsenal  insecticide,  les  pou- 
dres, la  fumée  et  le  jus  de  tabac,  la  Ben- 
zine!1) et  jusqu'aux  larves  de  Coccinelles, 
que  nous  avions  la  patience  de  ramasser 
de  droite  et  de  gauche  pour  les  porter  sur 
les  piaules  infestées,  non-,  n'avons  que 
trop  appris  combien  il  est  inutile  de  lutter 
contre  eux,  une  l'ois  qu'ils  ont  pris  le 
dessus. 

C'était  en  1859  et  en  1860;  une  année 
très-chaude  et  une  année  très-froide.  Nous 
cultn  ions  dans  un  coin  du  Muséum,  connue 

nous    le    faisons    lOUS    le-  an-,    ni mine 

considérable  de  Cucurbitacées,  Courges, 
(ionrdes,  Melon-,  LulTas,  Moinordiqucs, 
Bryones,  Coccinies  et  quantité  d'autres 
espèces  connues  ou  encore  inédiles.  Mal- 
gré la  dissemblance  des  deux  années, 
presque  toutes  nos  plantes  furent  attaquées 
en  1859  el  1860,  par  un  puceron  vcrdàlre, 
probablement  le  green  jlij  des  Anglais; 
plusieurs  en  étaient  littéralement  couvertes 

!i  Ces  drogues  lucnl  bien  les  pucerons,  mais 
elles  in  i  ni  quelquefois  aussi  les  plantes  j  c'est  le 
cas  particul  r  de  la  Benzine.  D'ailleurs,  comment 
s'en  servir  efficacement,  quand  sur  toute  l'éteu- 
•  !  1 1  '  d'un  jardin,  les  planli  -  sonl  infestées  de  puce- 
rons el  qu'il  en  arrive  sans  cesse  des  jardins  du 
voisinage  poui  remplacer  les  morts?  Autant  rem- 
plir le  tonneau  des  Danaïdes  ou  rouler  le  rocher 
de  S  Le  impossibilité  d'atteindre  l<-  in- 

I  séminés  sur  des  centaines  ou  des  milliers 
déplantes  sera  toujoui  l'écueil  sur  lequel  vien- 
dront échouei  toutes  les  compositions  insecticides, 
quelles  qu'elles  soient.  De  tous  les  insecticides, 
le  meilleur  esl  el  sera  toujours  le  netloyagi  des 
plantes  :'i  la  main,  toutes  les  fois  que  l'infi  etion  ne 
dépassera  pas  un  certain  degré.  Lorsqu'elle  esl 
générale,  le  mieux  est  J'abandonne!  les  plantes  i 
leur  malheureux 


depuis    le    pied    jusqu'aux   extrémités   des 
dernière-  pousses  :  bientôt  toutes  ees  plan- 
tes tournèrent  au  noirâtre,  tant  était  grande 
la    masse   des   déjections  de  ces  insectes, 
mêlées  aux  sécrétions  sucrées  qu'ils  lais- 
saient -ur  leur  passage.  On  sait  que  les  vers 
qui  se  développent  dans  les  charniers  des 
équarrisseurs  et  se  transforment  en  mou- 
ches, attirent  des  quantités  d'hirondelles; 
ici  aussi  se  présenta   un   phénomène  qui 
n'était    pas    sans    analogie    avec    celui-là; 
la  matière  sucrée  et  animalisée  dont  nos 
irbilacées  étaient  enduites,  attira  des 
li  gions  de  mouches  qui  j   pondirent  des 
œufs,  el   on  put  voir,  pendant  une  partie 
de  l'été  el  de   l'automne,  des  larves   de 
diverses  formes  qui  se  promenaient  sur  les 
feuilles,  surtout  à  la  page  inférieure  et  qui 
vivaient  des  matières  déposées  à  leur  sur- 
face. La  plupart  de  ces  plantes,  devenues 
toutes  contrefaites,  ne  fructifièrent  point, 
el  celles  qui  le  firent,  ne  donnèrent  que  de 
rares  avortons.    Elles  périrent   d'ailleurs 
bien  avant  le  temps,  el  lorsqu'elles  eurent 
été  enlevées,   on  reconnaissait  encore  la 
place  qu'elle-  occupaient,  à  une  teinte  par- 
ticulière, due  li  l'accumulation  sur  la  terre 
des  dépouilles  des  pucerons  et  de  leurs 
déjections.    Bien    convaincu  que   ces  in- 
sectes ont  laissé  dan-  le  sol  le  germe  d'une 
troisième  génération,  toute  prête  à  exercer 
-es   ravages   cette   année,    nous  avons  pru- 
demment   transporté    notre    culture     de 
Cucurbitacées  sur  un  autre  point  du    jar- 
din, ne  voulant  pas  non-  exposera  recom- 
mencer en  1861,  la  triste  expérience  des 

; ées  précédentes. 

Il  v  a  un  l'ait  à  remarquer  ici,  c'est  que 
les  insectes,  comme  les  maladies  épidé- 
miques  des  plantes,  ne  font  leurs  grandes 
invasions  cpie  lorsqu'ils  trouvent,  réunies 
en  grandes  masses  sur  un  même  point,  dé- 
plante- de  même  espèce  OU  du  moins  ana- 
logues par  leur-  caractères  botaniques  et 
par  la  naturelle  leurs  SUCS.  Tant  que  les 
betteraves  ont  été  cultivées  isolément  ou 
par  pelits  carrés,  dans  les  jardins,  on  ne 
les  a  point  vues  malade-;  mais  lorsqu'on 
eût  commencé  à  les  cultiver  sur  une  grande 
échelle  et  que  des  plaines  entières  en  curent 
été  couvertes,  les  maladies  ne  tardèrent 
pas  à  apparaître.  Même  remarque  au  sujet 
du  ver-a-soic,  qui  a  joui  de  la  sanlé  la 
plus  florissante,  tant  qu'il  a  été  exclusive- 
ment livré  aux  paysans  des  Cévenncs,  qui 

La  suite  à  la 


DASYURIUM         ACROTROM        Zuccar 

Mexique 


un 


144S. 


DASYLIRIUI  ACUOTRICHll , 


zucc. 


Asparagi 

CIIARACT.  GENER.  -  Flores  dioici.  Mssc 
Perigonium  corollaceum ,  profunde  ti-partitum; 
foliolis  oblongis,  uninerviis,  navicularibtis,  cam- 
panulato-conniventihus  (patentibus,  Brongn.); 
exterioribus  paulo  longioribus  vel  brevioribus; 
prsefloratio  imbricata.  Slamina  sex,  basi  foliolo- 
rum  inserta,  plerumque  ils  breviora.  Filamenta 
filiformia.  Anlherœ  bifoculares,  obIongae,u trinque 
bilohae,  dorso  medio  aflixa?.  introrsse.  Pistillum 
rudimentarium.  Fl.  Foïm.  Perigonium  maris.  Sta- 
iiiina  antheris  effetis;  s  variant  libcrum,  trique- 
lrum,angulismembranaceis,  uniloculare;  Ôvula6, 
per  paria  approximala,  fundo  ovarii  aflixa,  erecta, 
anatropa.  Columna  stylina  brevis,  in  sligma  infuu- 
dibulare  marginc  undulato-plicatum  irregulariter 
lobatum  dilalata  (sligma  Irilobum;  lobis  brevibus, 
ovatis,  divergentibus,  Brongn.).  Fruelus  nueumen- 
laecus,  abortu  monosperm'us  (akcnium,  Brongn.), 
ovato-trigonus,  angulis  in  raembranain  latam  ex- 
pansis.  Semen  immaturuin  crectum,  fusiforme, 
utrinque  aeutum.  Cau/is  lignosus,  abbreviatus, 
foliosus,  vel  elongalus,  caudiciformis,  apice  folio- 
sus,  erectus.  —  Folia  e  basi  semiample.vicauli 
linearia,  superne  subulalo-anguslala,  apice  mar- 
cido  sœpe  {semper,  Brongn.)  in  fila  dissolubilia, 
eanaliculala,  striala,  rigida,  margine  mine  spi- 
nosa,  inler  spinas  denticulalo-spinulosa,  mine  sca- 


bra.  Panicubc  terminales,  solitariœ,  ereclœ,  sim- 
pliees  vel  ramosie,  braeleatœ.  Flores  partit,  albi, 
pedicellati ,  solilarii  vel  per  2-4  fasciculalo-eon- 
gesli,  in  ramulis  spicali  vel  raeemosi;  pedicellis 
basi  bractcolatis ,  superne  arliculatis.  Anlhera; 
flavœ. 

CHARACT.  SPECIF.  -  D.  eaulescens,  trunco 
elongato,  l'oliis  longissimis  e  lata  basi  lineari-subu- 
latis  viridibus  fasciculo  fibrarum  emareidarum 
terminais  planiusculis  slriatis  rigide  serrulatis 
spinosisque,  spinis  subulalis  sursum  curvatis, 
spica  longissima  cylindraceo-acuminatacomposita, 
spieulis  (plant,  fœm.)  seu  racemis  cylindricis 
copiosis  dense  compactis  erectis  multifloris,  brac- 
teis  amplis  subœquilongis  ovatis  acuminatissimis, 
floribus  (fœm.)  dense  imbricatis. 

I»;i*j  liri acrotrichum  .  Zucc.  in  Otto  et 

Dietr.  Allgem.  Garl.  Zeil.  1838,  N°  53,  p.  239. 
Kuxtu,  Enum.  PL,  v.  S,  p.  40.  —  Hook.,  in  Bol. 
Mag.,  &030,  ieon  hic  iterata. 

Yucca  iiniiniiiin  ,  Scuiede  in  Linnœa,  v.  4 
p.  230,  et  v.  (i,  p.  ti2.  Schultes,  SysL.  Plant.,  v.  7 
p.  1716. 

■:<>■  ■  iMt  uitinniiiii,  Brongn.,  in  Ann.  des 
Se.  Nat.,  v.  14,  p.  320. 

Dasylihion  gracile,  Hort.  Berol.,  1847. 


On  cullive  dans  les  jardins  sous  le 
nom  commun  de  Bonaparlea  gracilis 
diverses  plantes  irès-voisines  du  Dasy- 
lirium  acrotrichum;  la  plupart  même 
sont  probablement  identiques  à  cette 
dernière  espèce. 

Le  Dasylirîum  acrolrichum  et  ses 
congénères-  voisines   ont   un   slipe  que 


cache  d'habitude  un  faisceau  de  feuilles 
longues,  étroites, généralement  dentées, 
et  qui  en  retombant  avec  grâce  tout  au- 
tour de  ce  slipe,  forment  une  sorte 
d'hémisphère  d'un  magnifique  effet. 

Originaires  des  parties  tempérées  du 
Mexique,  les  Dasylirium  ne  requièrent 
que  l'abri  d'une  orangerie  pendant  lïii- 


t  1329.  (Suite)  INSECTES  NUISIBLES.  —  PUCERONS  ET  ACARUS  DES  ORCHIDÉES. 


relevaient  sans  beaucoup  de  soins,  par 
petites  chambrées.  Mais  les  agronomes 
s'en  sont  mêlés,  et  à  leur  suite,  les  spécula- 
teurs; on  a  voulu  faire  la  chose  en  grand, 
et  surtout  savamment.  On  sait  ce  qui  en 
est  résulté  :  la  ruine  presque  complète 
d'une  de  nos  plus  belles  industries.  Il 
n'était  sans  doute  pas  déraisonnable  de 
chercher  à  améliorer  les  procédés  du  pay- 
san, dont  les  résultats  étaient  pourtant 
satisfaisants,  mais  il  l'était  d'entasser  des 
millions  d'animaux  dans  un  même  local, 
et  effectivement  c'est  à  partir  de  ces  amé- 

TOSIE   IV,  2°  série  (1859). 


liorations  en  grand  que  la  muscardine  a 
commencé  ses  ravages.  D'autres  maladies, 
qui  sont  venues  à  la  suite,  sont  certaine- 
ment aussi  la  conséquence  de  quelqu'un 
de  ces  perfectionnements  inventés  par  la 
spéculation. 

Il  n'y  a  pas  lieu  de  s'étonner  si  les  serres 
deviennent  parfois  le  réceptacle  de  mil- 
liers d'insectes  destructeurs,  puisque  nous 
y  voyons  réunies  les  causes  qui  favorisent 
le  plus  leur  multiplication,  c'est-à-dire  un 
grand  nombre  de  plantes  accumulées  dans 
un  étroit  espace  et  une  chaleur  constante. 

10 


DASYLIRIUM  ACitOTItlCIllM.  Zucc. 


ver,  cl  constituent  pendant  l'été  l'un  des  j  en  Europe,  en  allant  visiter  la  superbe 
plus  riches  ornements  de  nos  pelouses,  j  collection  que  cultive  si  admirablement 

Par  malheur  quand  ces  nobles  vé-  j  M.  Vandervinnen,  de  Bruxelles,  et  celle 
gétaux  sont  parvenus  à  l'apogée  de  I  de  M.  Tonel,  à  Gand. 
leur  beauté  ,  quand  on  s'est  si  bien  j  En  semant,  en  élevant  soi-même,  on 
accoutume  à  les  revoir  chaque  année,  aura  avec  le  temps  de  fort  jolis  indivi- 
arrive  un  moment  fatal,  une  sorte  de  j  dus,  exempts  de  ces  défauts  qu'affectent 
présage  de  mort!  Du  centre  de  leur  souvent  les  slipes  reçus  du  pays,  les- 
ample  feuillage  vient  à  surgir  l'appa-  quels  arrachés  tics  fissures  des  rochers, 
reil  floral,  la  hampe  qui  atteindra  jus-  n'ont  pas  toujours  vécu  là-bas  dans  une 
qu'à  3  métrés  de  hauteur  ;  ce  sera  la  i  position  verticale  cl  dès  lors  n'auront 
dernière  période  de  leur  existence.  I  pas    dans    nos   cultures    toute   la   grâce 

L'ascension    presque    visible    de    ce    voulue, 
slipe,  les  racèmes  floraux  caches  sous  '      Les    Dasylirium    appartiennent   aux 
les  bractées  scarieuses  qui  le   révèlent     Asparaginées  ;  ils  forment  un  genre  créé 
dans   toute  sa  longueur,   tout  cela   est    par  Zuccarini,  (ce  sont  les  Boulinia  de 
d'un  effet  imposant,  jusqu'au  moment    M.  Brongniart). 

où  le  slipe  se  dessèche  et  laisse  un  Une  autre  plante,  connue  depuis  plus 
vide  au  centre  de  la  plante,  qui  dès  lors  longtemps  encore  sous  le  nom  que  lui 
sera  déformée  et  ne  pourra  servir  que  a  appliqué  Willdenow,  le  Bonapartea 
de  souche,  île  porte-rejetons.  Et  que  juneva ,  est  une  Amaryllidée  restituée 
deviendront  ces  rejetons,  auront-ils  un  au  genre  Ayaue ,  1.1.  geminiflora  de 
jour  la  grâce  de  leur  mère,  ou  bien,  nés  Gawler,  le  Lillœa  geminiflora  de 
sur  la   partie   latérale   du  vieux  slipe,    Tagliabuè,  le  Bonapartea  flagellifera  (Jj 


eroitront-ils  obliquement,  resteront  ils 
informes,  porteront-ils  déjà  le  germe 
de  la  décrépitude"'  C'est  ce  dernier  sort 
qui  leur  écherra  le  plus  fréquemment 


de  C.  llcnkel  {Bot.  Zvil.,  1820). 

Sans  avoir  la  grâce  infinie  du  Dasyli- 
rium acrolrichum  (notre  planche  em- 
pruntée au  Bot,  may.   n'en  a  guère!), 


Aussi  de  nos  jours  est-ce  une  bonne  V Agave  geminiflora  [Bonapartea  juncea) 
fortune  pour  les  amateurs  que  celle  est  une  plante  très-distinguée,  aux 
fiévreuse  activité  de  M.  B.lloczl,  qui  ne  feuilles  térétiformes,  régulièrement  dis- 
eesse  ses  envois  de  graines,  de  troncs  posées  en  une  hémisphère  d'une  rigou- 
ei  de  slipes  de  Dasylirium,  en  quantité  reuse  symétrie.  —  Sa  variété  a  nom- 
suffisante  vraiment  pour  vulgariser  bien-  breux  filaments  blancs  esl  plus  belle 
lot  celle  belle  plante  et  tout  ce  beau  encore, 
genre,  dont  on  peut  se  faire  une  idée  Mais  pourquoi  le  genre  Dasylirium 


Ajoutons  que  les  plantes,  toujours  un  peu 
étiolées  et  aqueuses,  par  le  défaut  d'un 
aérage  suffisant,  leur  fournissent  des  sues 
plus  sucrés,  et  s'il  s'agit  de  serres  spéciale- 
ment réservées  à  certains  genres  de  plantes, 
une  fois  que  l'insecte  qui  vit  à  leurs 
dépens  a  trouvé  le  moyen  de  s'y  intro- 
duire, il  y  pullule  avec  une  rapidité  qui 
tient  du  prodige.  C'est  ce  qu'on  a  observé, 
ces  dernières  années,  en  Angleterre,  dans 
le^  serres  à  Orchidées.  Ici  ce  n'est  plus 
un  puceron,  niai.-,  un  Acarus,  autre  engeance 
qui  n'est  pas  moins  redoutable  cl  dont 
l'origine  est  bien  plus  obscure.  Nous  avons 


déjà  parlé  de  ce  fameux  Acarus  ecclesiasti- 
cu&  qui  a  momentanément  chassé  les  bons 
habitants  de  Colchester  de  leur  église  ; 
en  voici  un  autre  qui  a  fait  moins  de  bruit 
dans  le  inonde,  mais  qui  a  été  et  est  encore 
beaucoup  moins  innocent:  c'est  l'Acarus 
!  des  Orchidées,  Tetranichus  orchidearum, 
dont  nous  allons  emprunter  la  description 
cl  la  ligure  au  Gardeners'  Ckronicle. 

«  Le  plus  grand  ennemi  actuel  de  nos 
serres,  nous  dit  M.  Lindlcy,  le  savant 
directeur  de  ce  journal,  est  un  Acarus 
qui  attaque  les  Orchidées.  Des  plantes 
d'un  grand  prix,  cultivées   avec    soin    et 


DASYLIRIUM  ACROTRICIIUM,  Zucc. 


H7 


n-t-il  été  créé  par  Zuccarini,  pourquoi  j  lirium  sont  des  plantes  monoïques,  c'ésl- 


ne  lui  a-t-il  pas  conservé  l'appellation 
toute  historique  qu'il  portait  clans  nos 
collections?  Serait-ce  dans  un  but 
inavouable? 

Nous  répondrons  :  que  Ruiz  et  Pavon 
(Flora  peruviana)  avaient  déjà  appli- 
qué le  nom  de  Bonaparlea  à  un  genre 
de  la  famille  des  Broméliacées  et,  qu'ab- 
straction faite  même  de  celle  circon- 
stance, Zuccarini  n'eût  pu  disposer  d'un 
nom  que  Wilklenow  déjà  avait  fait  sien  ; 
que  d'ailleurs  le  nom  de  Bonaparlea 
gracilis  n'avait  pas  reçu  ,  à  notre  con- 
naissance du  moins,  de  consécration 
scientifique;  Sweet  (Hortus  brilanni- 
cus)  l'a  bien  signé  de  son  nom,  mais 
sans  donner  aucune  diagnose. 

Ainsi  tombent  tous  les  soupçons  fa- 
ctieux qu'avaient  amenés  ces  change- 
ments de  nom.  —  Cette  lacune  dispa- 
raîtra du  reste  le  jour  où  l'un  ou  l'autre 
Bonaparlea  (vrai)  de  Ruiz  et  Pavon 
nous  arrivera  vivant  du  Pérou. 

Deux  magnifiques  exemplaires  de 
Dasylirium  acrotrichum ,  ou  d'une 
espèce  qui  lui  est  voisine,  ont  fleuri  dans 


à-dire  ne  donnant  sur  chaque  individu 
que  l'un  des  deux  sexes.  A  cette  époque 
précisément  fleurissait  au  Mans,  chez 
RI.  Foulard,  un  exemplaire  mâle,  ce 
qu'à  notre  grand  regret  nous  n'avons 
appris  que  lorsqu'il  n'était  plus  temps 
d'en  faire  venir  du  pollen. 

Si,  à  ce  moment  nous  avions  pu  fécon- 
der nos  beaux  spécimens  femelles,  c'eut 
été  une  petite  fortune  pour  nous  !  Au- 
jourd'hui ,  M.  13.  Iloezl  se  charge  de 
l'approvisionnement  général,  à  la  grande 
satisfaction  de  beaucoup  de  nos  collè- 
gues. Ces  plantes  sont  les  bienvenues 
partout,  les  soins  de  culture  qu'elles 
réclament  étant  presque  nuls.  On  leur 
donne  pour  terre,  un  mélange  de  terre 
forte,  île  sable  et  de  détritus  de  feuilles, 
et  îles  pots  proportionnés  aux  racines 
et  à  leur  chevelu.  L'essentiel  est  de  faire 
en  sorte  que  des  maladroits  ne  brisent 
pas  le  feuillage  et  ne  coupent  pas  non 
plus,  comme  cela  s'est  pratiqué  ici,  le 
sommet  des  feuilles,  terminées,  comme 
on  le  sait,  par  une  sorte  de  petite  brosse 
frisée  que  forme  l'extrémité   des  libres 


cet  Etablissement,  il  y  a  une  douzaine  ■  qui  se  dessèchent  à  cet  endroit.  Si  cette 
d'années.  i\os  lecteurs  trouveront  dans  singularité  ne  se  présentait  pas  au  som- 
l'un  des  précédents  volumes  de  la  Flore  '  met  de  toutes  les  feuilles  en  général,  le 
(VII,  page  2  et  suivantes)  le  beau  ira- j  sectionnement  serait  justifiable;  mais 
vail  qu'a  fait  sur  ces  piaules  M.  J.  E.  pas  une  seule  feuille  n'est  dépourvue 
Planchon,  l'un  de  nos  savants  colla-  de  ce  petit  houpillon  terminal  qui  ajoute 
borateurs.  Ces  deux  plantes  ne  por-  à  la  coquetterie  du  port, 
taient  malheureusement  toutes  deux  que  L.  VU. 

des  fleurs  femelles;  on  sait  que  les Dasy,- 


beaucoup  d'intelligence,  en  sont  entière- 
ment défigurées.  Quoi  qu'on  ait  pu  faire, 
elles  se  sont  couvertes  de  taches  noirâtres, 
qui  sont  autant  de  points  mortifiés;  ces 
taches  grandissent ,  confluent  les  unes 
vers  les  autres,  envahissent  graduellement 
toutes  les  parties  extérieures  de  la  plante, 
qui  s'affaiblit  en  proportion,  cesse  de 
produire  des  racines  et  enfin  périt. 
D'abord  on  ne  reconnut  pas  la  nature  du 
mal;  on  l'attribua  aux  causes  les  plus 
opposées,  l'excès  de  la  sécheresse  ou  de 
l'humidité,  une  température  trop  haute 
ou  trop  basse,  le  manque  d'air  ou  l'intro- 


duction dans  la  serre  d'un  air  trop  froid, 
etc.  En  y  regardant  avec  plus  d'attention, 
on  finit  pourtant  par  reconnaître  ce  qu'il 
en  était,  lorsqu'on  aperçut  un  animalcule 
presque  microscopique  qui  se  promenait 
sur  les  feuilles,  abandonnant  successive- 
ment les  points  qu'il  avait  épuisés  pour  en 
attaquer  d'autres.  D'où  venait-il?  peut-être 
de  l'Inde,  avec  les  plantes  elles-mêmes.  Or 
ceci  se  passait  dans  les  serres  à  Orchi- 
dées de  MM.  Veitch  d'Exeter,  qu'on 
sait  être  sous  la  direction  d'un  habile  jar- 
dinier, M.  Domiriy,  bien  connu  du  monde 
horticole  pour  les  remarquables  hybrides 


lis 


MISI  I  II  Wl  l  S 


qu'il  a  obtenus  de  quelques-unes  de 
■liantes.  M.  Dominj  se  mil  immédiatement 
en  quéle  d'un  remède,  <'i  il  pense  l'avoir 
trouvé  dans  la  composition  suivante  :  I  n 
gallon  '  i  litres  el  demi)  d'eau  douce  dans 
lequel  on  verse  trois  cuillerées  à  bouche 
de  térébenthine;  on  \  ajoute  huil  onces 
de  Bavon  doux,  el  deux  onces  de  tabac. 
du  laisse  l«  mélange  tremper  2i-  heures 
dans  une  serre  chaude;  ou  brasse  bien 
le  toul  el  on  passe  dans  une  chausse  ou 
dans  un  linge.  La  liqueur  esl  alors  prêle 
à  être  employée.  Il  faut  avoir  soin  de 
la  tenir  dans  un  vase  fermé,  pour  éviter 
l'évaporalion  cl  par  suite  la  concentration 
des  ingrédients  délétères  qu'elle  contient. 

«  La  manière  de  s'en  servir  esl  très- 
simple  ;  mi  y  plonge  l<^  plantes  de  façon 
à  en  mouiller  toutes  les  parties,  ee  qui 
ne  prend  qu'une  demi-seconde  de  temps 
pour  ehaoune.  On  les  rcmel  en  place,  el 
mi  laisse  la  composition  produire  son  efifel 
sur  les  Âcarus,  pendant  un  jour  ou  deux, 
après  i|iidi  on  lave  les  plantes  par  un  abon- 
dant seringage  d'eau  légèremcnl  liède.  Il 
\.i  de  s, n  qu'après  l'opération,  on  donne 
.ni\  plantes  les  soins  que  réclament  leur 
nature  el  leur  tempérament. 

«  C'est  avec  raison,  ajouta  H.  Lindlej . 
que  cette  altération  des  Orchidées,  dont 
il  vient  d'être  parlé  a  été  nommée  Àca- 
rùme  (Acarus  disease),  puisqu'ici,  bien 
évidemment,  l' Acarus  esl  ou  parail  être 
en  relation  intime  avec  le  mal.  S'en 
suit-il  cependant  que,  dans  tous  les  eus 
nu  les  orchidées  bc  couvriront  de  lâches 
noires,  il  faille  y  voir  le  résultai  des  piqûres 
d'un  Acarus  ou  de  toul  mitre  insecte? 
Certainemenl  non; et,  -i  un  médicamentail 
les  plantes  exclusivement  à  ce  poinl  do 
vue,  il  est  certain  qu'on  éprouverait  un 


jour  on  l'autre  un  grand  désappointement. 
€  Qui  sait  même  si  l'apparition  des  Aca- 
rus n'est  pas  elle-même  consécutive  a  une 
maladie  réelle,  ou  tout  simplement  au 
manque  de  soins.  Nous  penchons  forte- 
ment à  croire  qu'aucune  composition 
puisse  guérir  le  mal,  si  en  même  temps 
les  plantes  ne  sont  pas  cultivées  d'une 
manière  convenable.  Au  surplus,  nous 
connaissons  des  établissements  où  la  négli- 
gence est  trop  visible  pool'  qu'on  puisse 
v  mettre  les  maladies  des  plantes  sur  le 
compte  des  Waïus;  leur  mauvaise  tenue 
Suffit  du  reste  pour  les  expliquer.  » 


L' Acarus  dont  il  vienl  d'être  question, 
est  a  peine  visible  à  l'œil  nu;  on  a  essayé 
de  représenter  sa  taille  par  le  point  qu'on 
voit  au  centre  du  petit  cercle  annexé  à  la 
figure.   Il  est  presque  carré  el  d'un  fauve 

très-pâle,  presque  blanc.  A  coté  de  lui, 
notre  ligure  représente  un  fragment  de 
feuille  d  Orchidée,  dont  les  taches  et  les 
lignes  nous  indiquent  les  morsures  laites 
par  l'insecte.  Non  . 


1330.         UN   NOUVEAU   LÉGUME.         LU  RENOUÉE   DE  SIEBOLO  (P0LYG0NUM   SIEBOLDIU. 


Celte  plante  gigantesque,  de  pleine 
terre,    vivace,    atteint    une   hauteur    de 

9    melie.    cnvii ;    elle    est    d'un    port 

magnifique,  à  tiges  maculée:  de  points 
rougeAtres,  dont  les  cimes  se  couvrent 
de  Heurs  blanches  à  l'automne.  C'est  donc 
une  excellente  acquisition  pour  les  grands 
paie,,  el  -nus  le  point  de  vue  économi- 
que c'est  une  plante  ulile. 

Bile    se    p]all    dans   huis    les   sols    secs    et 

humides  ces  derniers  de  préférence); 
ses  racines  souterraines  tracent  beaucoup, 


elle;  envahissent  une  grande  surface  de  ter- 
rain :  la  plante  \ieiit   à  toute  exposition. 
Quand  le  sol  est  fumé,  elle  perd  de  son 

acidité  Cl  donne  des  li^e-  énormes. 

Ses  tiges  poussent  de  très-bonne  heure, 
plus  têt  que  l'Asperge;  elles  sont  très- 
tendres  .  légèrement  creuses  entre  les 
nœuds,  de  l'aspect  et  presque  du  goût  de 
l'Asperge,  moins  douces  et  plus  agréables, 
surtout  si  l'on  a  le  soin  de  les  prendre 
avant  le  développement  des  feuilles,  car 

plus  on  les  laisse  pousser  cl   plus  elles  ont 


> 


\fi 


œmj^ffsj 


GREVILLEA       ALPESTRIS  Meisn . 

.Iiisli'ii/ic   roci'id.  froide 


U9 


IU9. 


GREVILLEA  ALPESTRIS,  meisn. 


Proteaceœ. 


CHARACT.  GENER.—  Perianthium  irregulare; 

l'oliolis  laciniisvc  secundis;  apicibus  cavis,  stami- 
niferis.  Anl/ierœ  immersae.  Glanduta  hypogyna 
unica,  dimidiala.  Ovarium  dispermum.  Stigma 
obliquum,  depressuni(rarosubverticalc,conicum). 
Follieulus  unilocularis,  dispermus,  loculo  cenlrali.  i 
Scmina  margiiiata,  vel  apice  brevissime  alata.  —  j 
Frutices,  rarius  arbores,  pilis  dum  adsint  medio 
affixis!  Folia  alterna,  indivisa  vel  pinnali/ida.  I 
Spicœ  nuiic  elongatœ,  racemosœ  nunc  abbreviatœ 
corymbosœ  vel  fascicuiiformes ,  involucro  nu/h, 
pediccllis  geminatis,  raro  pluribus,  paribus  fasci- 
citlisve  unibractealis.  Pcrianlbia  sœpissime  rubi- 
cunda,  nunc  /lava,  in  quibusdam  oblique  insertu. 
Folliculi  vel  coriacei  ovati,  slylo  totocoronali,  semi- 
nibus  ovalibus,  angustissime  marginatis  et  apice 
brevissime  alatis  :  vel  ligne!,  suborbiculares,  pseudo- 
bivalves, basi modo  slyli  mucronati,  seminibus  un- 
dique  alatis.  lir. 


CHARACT.  SPECIF.  -G.  alpestris;  foliis  semi- 
pollicaribus  ovalibus  oblongis  linearibusve  muticîs 
margiue  recurvis  vel  revolutis  supra  couvexis 
evenîis  puberulis  punctato-scabriuseulis  subtus 
ramulisque  villoso-tomentosis,  racemis  terminali- 
bus  fasciculiformibus  recurvis  paucifloris  ferru- 
gineo-lomentosis,  calyce  pistillum  semipollicem 
subsequante,  linibo  obtusissimo,  ovario  sessili  al- 
bido-villoso,  stylo  dense  rufo-hirsulo,  stigmate 
subrotundo-plauiusculo.  Meisn. 

«.ni  il  La  alpestris,  Meisn.  in  Hook  Journ. 
Bol.,  1832,  p.  187,  et  Linnœa,  185,  p.  55<4,  et  in 
DC,  Prodr.,  v.  I  i,  p.  501. —  Hook.,  in  Uol.Mag., 
S007. 

i.iti  in  i  ii  nui  niiiiM,  F.  Muell.  First. 
Gen.  Rep.  Itlelb.  Gard.,  p.  il . 

«.Il  I  «  Il  II    1  ILri.W,  (3,  I.IMiL.  III  MlTCHELL  Exp. 

(fuie  Meisn.) 


Nous  classons  le  Grevillea  alpestris 
parmi  nos  plantes  d'élite.  —  Nous 
l'avons  rencontré  d'abord  chez  notre 
collègue,  M.  Aug.  Van  Geert,  dans  réta- 
blissement duquel  nous  avons  fait  pein- 
dre le  modèle  de  la  figure  ci-contre. 

Son  port  est  dégagé,  très-élégant;  ses 
rameaux  sont  très-droits  et  non  pas  en- 
chevêtrés comme  nous  les  présentent  di- 
verses autres  espèces  de  ce  genre,  qui  ne 
brille  pas  toujours  par  la  beauté  de  ses 
fleurs,  par  la  netteté  du  coloris.  —  Ce 
reproche,  le  Grevillea  alpestris  ne  le  mé- 
rite sous  aucun  rapport.  Son  feuillage  est 
petit,  duveteux,  mignon,  dans  le  genre 
de    celui   d'un  Pimelea,   et   ses   fleurs 


sont  tricolores,  rouge  et  jaune  à  sa  base, 
presque  blanches  au  sommet;  ces  fleurs 
extrêmement  abondantes  apparaissent 
au  printemps  et  durent  jusques  pendant 
l'été.  C'est  une  espèce  horliculturale  de 
premier  mérite. 

Plante  de  serre  froide,  occupant  dans 
l'Australie  méridionale  une  aire  très- 
étendue.  Dans  nos  cultures  elle  exige 
un  bon  drainage  qui  la  préserve  des 
eaux  stagnantes;  des  arrosements  mo- 
dérés, mais  non  oubliés,  une  terre  de 
bruyère  sableuse  pure.  Multiplication 
'  à  l'aide  de  bois  aoûté,  dans  du  sable 
pur,  sous  cloche,  à  l'ombre. 

L.  VH. 


une  saveur  presque  égale  à  celle  de  l'Oseille, 
c'est-à-dire  qu'elles  contiennent  une  cer- 
taine quantité  d'acide  oxalique. 

A  l'instar  del'Asperge,  on  peutla  forcer  ; 
clic  donne  énormément  plus  qu'elle. 

Mangée  à  l'huile  ou  en  sauce,  ainsi  que 
je  l'ai  expérimenté,  c'est  un  très-bon  lé- 
gume et  qui  peut  remplacer  avantageu- 
sement cette  dernière. 

Les  tiges  étant  un  peu  creuses  entre 
les  articulations,    il  est  bon  de  ne  pas  les 


faire  trop  cuire;  pour  qu'elles  soient  plus 
présentables  sur  le  plat. 

Cuites  à  la  manière  de  l'Oseille,  les 
feuilles  développées  ont  identiquement  le 
même  goût  qu'elle. 

En  somme,  je  crois  que  c'est  un  légume 
sain  et  nouveau  de  plus  à  ajouter  aux 
plantes  économiques;  je  le  recommande 
sous  ce  point  de  vue,  et  surtout  comme  un 
végétal  qui  ne  nécessite  pour  ainsi  dire 
pas  de  culture. 


190  MIS(  ELLANÉES 

Il   serai)    intéressant   de    l'essayer   en    donner  la  valeur  d'une  des  plus  fortes  bot- 
fourrage  vert;  produisant  abondamment,  ce    tes  de  nos  grosses  Vspergcsft). 
serait  une    précieuse  ressource  :   on  sait        Les  soins  a  donner  ne  consistent  qu  en 
que  généralement    le   genre    Polygonum    un  labour  annuel. 
n'est    pas    dédaigné   par  les   herbivores. 

I  n  éclat  donne  déjè  au  bout  d'un  an  de 
culture,  il  est  en  plein  rapport  au   bout 


de  deux  ans.  A  cet  âge,  chaque  pied  peu.     ,  fi^S^Si!.  , 


l'.i  i  iiiimmi:, 
Conservateur  du  |arc1ln  des  piaules  de  Bleu. 
//     ■        inj  itfj 

I    i.    plant  vaut,  ici,  à  Gand,  80  c™    . 


!    1331.  COTTAGERS'  KALE. 


NOUVEAU   CHOU  A  JETS.   D  ORIGINE  ANGLAISE. 


On  en  dira  ce  qu'on  vomira,  mais  nous 
soutenons,  dit  M.  C.  Lyons,  dans  le  (iur- 
deners'  Chronicle,  que  le  Chou,  dont  on 
voit  ci-contre  la  figure,  et  que  nous  iiom- 

i is  Chou  des  Cottages,  est  un  des  plus 

excellents  légumes  que  nous  possédions, 
quand  on  sait  le  prendre  au  moment  con- 
venable. Ni  M.  Tuiner.  ni  mon  ami  le 
l)r  Lindley  n'uni  rien  dit  de  trop  dans 
l'éloge  qu'ils  en  mil  rail  :  je  trouverais 
même  volontiers  qu'ils  n'en  ont  pas  dit 
assez.  Ceux  qui  lui  ont  adressé  quelques 
reproches,  en  jugeaient  prématurément. 
Pour  bien  comprendre  la  valeur  de  ce 
Chou,  il  faut  attendre  que  les  autres  légu- 
mes verts  aient  été  détruits  par  l'humidité, 
la  gelée  el  les  autres  imtempéries  de  l'hi- 
ver; alors,  et  seulement  alors,  on  voit 
quels  mu  \  ices  il  est  appelé  i  i  endre. 

«  La  figure  ci-contre,  nous  dit  à  son 
tour  H.  Lindley,  n  été  reproduite  d'après 
une  photographie  d'un  remarquable  spé- 
cimen du  Chou  en  question,  qui  a  ligure 
à  l'une  des  expositions  de  la  Société  horti- 
euliurale  dansRegcnt  street.  Il  avait  quatre 
pieds  (le  liant,  à  partir  de  la  surface  de  la 
terre  du  pot,  cl  deux  pieds  de  tour  vers  le 
milieu  de  la  tige,  en  j  comprenant  les 
rejets,  au  nombre  de  soixante-quatre. 
C'était  du  reste  un  des  plus  beaux  exem- 
plaires possibles  d'une  race  qui  est  bien 
effectivement  un  d*.'-*  meilleurs  légumes 
d'hiver  que  nous  connaissions.  ■ 

(Extrait  du  C  '  Chronicle  ) 

Ndn. 

i   1332.    LE   VER  A  SOIE  DE    L  AILANTE. 

Nous  lisons  dans  le  Gardewers  CAro- 
nicle  que  l'on  peut  s'en  procurer  de  la 
graine  à  raison  de  cinq  francs  le  gramme, 
chez  M.  Andrt  Marchand,  50,  modes 
petites  l  euries,  à  Paris. 


JARDIN     D'HIVER      DU    ROI    A    MUNICH 


AiISCELLAi\EES. 


m 


1333.  LE  JARDIN  D'HIVER   DU  ROI,  A  MUNICH. 


Il  sera  agréable  aux  lecteurs  de  la  Flore, 
pour  qui  la  partie  artistique  de  l'horticul- 
ture présente  de  l'intérêt,  de  connaître  les 
dispositions  intérieures  du  jardin  d'hiver 
du  Roi  à  Munich.  Cet  immense  jardin 
couvert,  qui  compte  environ  150  pieds  de 
longueur  sur  80  de  largeur,  et  dont  nous 
avons  dessiné  le  plan,  est  à  nos  yeux  un 
vrai  modèle  de  bon  goût,  parmi  les  plus 
belles  créations  de  ce  genre.  La  serre 
construite  sur  voûtes,  supportées  par  des 
colonnes,  a  une  hauteur  d'au  moins  qua- 
rante pieds  au-dessus  du  sol,  et  se  trouve 
de  plein  pied  avec  le  premier  étage  du 
Palais.  Elle  communique  directement  avec 
les  appartements  du  Roi  (A);  au  fond  (B) 
elle  donne  issue  vers  la  loge  royale  du 
grand  théâtre  qui  la  limite  de  ce  côté;  par 
une  porte  latérale  (C)  sont  introduites  les 
personnes  autorisées  à  voir  le  jardin  d'hi- 
ver, et  du  côté  opposé,  en  D,  se  trouvent 
deux  portes  de  service  pour  les  jardiniers. 

A  l'exception  des  plantes  à  fleurs  qu'on 
enlève  et  remplace  dès  qu'elles  sont  dé- 
fleuries, presque  toutes  y  sont  cultivées 
en  pleine  terre;  les  Orangers,  les  Arau- 
cariu,  les  Dracœna,  les  Bananiers,  les 
Fougères,  parmi  lesquelles  plusieurs  espè- 
ces arborescentes,  quelques  Palmiers,  des 
Cycadécs,  etc.,  s'y  développent  avec  une 
vigueur  dont  l'aspect  des  serres  de  nos 
riches  amateurs  et  même  de  nos  plus 
grands  jardins  botaniques  ne  peut  donner 
qu'une  idée  très-imparfaite.  L'épaisseur 
de  la  couche  de  terre,  un  peu  variable  à 
cause  de  quelques  légers  mouvements  de 
terrain  commandés  par  le  caractère  pitto- 
resque de  la  plantation,  est  de  5  à  4  pieds. 
Inutile  d'ajouter  que  les  voûtes  sont  ci- 
mentées de  manière  à  empêcher  la  moin- 
dre infiltration  de  l'eau  et  qu'un  système 
de  drainage,  au  moyen  de  tuyaux  placés  à 
leur  surface,  empêche  la  terre  de  conser- 
ver une  humidité  nuisible. 

Un  établissement  spécial,  composé  d'un 
grand  nombre  de  serres  et  de  couches  à 
forcer, est  destiné  uniquement  à  alimenter 
ce  jardin  féerique,  où  les  Lilas,  les  Jacin- 
thes, les  Héliotropes,  les  Violettes  et  les 
Roses  sont  toujours  épanouis.  Aussi,  lors- 
que par  une  sombre  et  neigeuse  journée 
de  janvier  on  pénètre  dans  cet  Eden . 
égayé  par  les  ébats  et  les  concerts  joyeux 
de  mille  oiseaux  au  plumage  varié,  quelle 


douce  émotion  n'éprouve-t-on  pas  en  pré- 
sence de  cette  merveilleuse  végétation  tout 
exotique,  de  ces  frondes  ondoyantes,  de 
ces  feuilles  colossales  qui  font  ressortir 
plus  énergiquement  les  corolles  brillantes 
qui  embaument  l'air  de  leurs  senteurs 
suaves.  L'œil  est  ébloui  dans  nos  superbes 
exhibitions  florales  où  viennent  s'étaler, 
s'entasser  devrions- nous  dire,  tout  le  luxe, 
toutes  les  splendeurs  de  nos  serres,  et 
où  la  vivacité  des  couleurs  d'un  groupe 
d'Azalées  de  l'Inde  ternit  parfois  même 
jusque  l'éclat  des  plus  précieuses  Orchi- 
dées; ici  la  vue  n'éprouve  aucune  distrac- 
tion, peut  saisir  les  moindres  détails  et  se 
repose  avec  charme  sur  une  petite  pelouse 
d'un  vert  toujours  gai,  aux  contours  fleuris, 
qu'encadre  un  paysage  aussi  varié  qu'har- 
monieux dans  son  ensemble,  et  auquel  les 
festons  élégants  des  Passiflores,  des  Aris- 
toloches, du  sombre  Ficus  repens  et  d'une 
foule  d'autres  plantes  grimpantes  qui 
s'élancent  de  colonne  à  colonne,  impri- 
ment un  cachet  fantastique.  Alors  notre 
imagination  nous  transporte  involontaire- 
ment dans  ces  majestueuses  forêts  tropi- 
cales que  Ilumboldt  a  décrites  dans  un 
style  si  éloquent. 

Oui,  ce  que  nous  avons  admiré  le  plus 
dans  ce  gracieux  tableau  ce  n'est  ni  la 
beauté,  ni  la  rareté  des  plantes;  c'est  leur 
groupement  qui  n'est  pas  maniéré,  raide, 
comme  on  le  voit  habituellement  dans  nos 
serres  classiques  où  tous  les  végétaux  sont 
arrangés  par  rangs  de  taille;  c'est  leur  dis- 
position pittoresque,  artistique,  quoique 
naturelle,  qui  donne  de  la  physionomie,  de 
l'expression,  du  relief  à  tous  les  détails. 

On  objectera  peut-être  qu'une  tempé- 
rature chaude,  évidemment  à  peu  près 
égale  dans  toutes  les  parties  de  la  serre, 
doit  finir  par  altérer,  par  anéantir  l'exci- 
tabilité vitale  de  ces  végétaux,  représen- 
tants de  toutes  les  régions  du  globe;  qu'elle 
doit  causer  l'étiolement  chez  les  uns  , 
l'épuisement  chez  les  autres.  Toute  la 
question  réside  dans  le  chauffage,  et  à  ce 
sujet  nous  nous  permettrons  de  faire 
remarquer  que  généralement  la  tempéra- 
ture des  serres  chaudes  ou  tempérées,  est 
tenue  pendant  la  nuit,  à  un  degré  beaucoup 
trop  élevé  comparativement  à  celle  qu'on 
leur  donne  durant  le  jour;  on  se  contente 
de  faire   baisser  le   thermomètre   de  2  à 


MIM  I  I.I.WI  I  - 


">   di  n'esl    i1  is  assez  :  dans  un 

^i.i 1 1 •  I  nombre  de  pays  mé très-chauds, 

1rs  nuits  -uni  fraîches.  Le  D'  Lindley,  dans 
i  Thiorit  de  l'Horticulture,  explique  très- 
.  laircment  la  nécessité  du  repos  quotidien 
des  plantes  i  ar  l'abaissement  de  la  tempé- 
rature pendant  la  nuit.  •  Dans  toute  la 
nature,  dit-il,  la  température  de  la  nuil 
csl  plu-  basse  que  celle  du  jour  et  par  le 
une  des  c  tuses  de  l'excitation  \  itale  csl 
affaiblie;  la  transpiration  s'arrête  el  la 
plante  ne  dégage  plus  de  particules  aqueu- 
ses, bien  qu'elle  continue  d'en  aspirer  par 
toutes  ses  surfaces  herbacées;  le  travail 
de  l'assimilation  est  suspendu,  la  digestion 
de  la  nourriture  et  s.i  conversion  en  ma- 
tière organique  ne  se  font  plus,  ci,  nu  lieu 
de  décomposer  l'acide  carbonique  par  l'ab- 
Borption  de  l'oxygène,  elle  dégage  le  pre- 
mier, absorbe  le  second  el  détériore  ainsi 
l'air  ambiant  pendant  la  nuit,  bien  que  ci' 
ne  soil  pas  dans  la  même  proportion  qu'elle 
l'a  purifié  pendant  le  jour.  Il  csl  donc  très- 
important  qoe  la  température  des  erres 
soit,  dans  toutes  les  circonstances,  plus 
basse  la  nuit  que  le  jour,  et  il  csl  probable 
que  ce  doive  être  dans  une  proportion  plus 
gi  unir  qoe  ne  le  pensent  généralement  les 

ineilleui  st>  lalieieiis «    D.nis    la 

dont  nous  i -  occupons,  la  température 

du  i ■  esl  de  l  î  a  16"  I!  :  pendant  la  nuil 

elle    descend    graduellement    jusqu'à    8, 

T.  quelquefois  mé 6"  II,  | ■  s'élever 

de  i veau  vers  '.»  j   lu  beures  du  malin. 


Nous  attribuons  &  la  stricte  observation  de 
ce  principe  la  vigueur  et  la  santé  de  tous 
ces  végétaux,  a  chacun  desquels  il  serait 
naturellement  impossible  de  donner  an 
traitement  spécial. 

M.  Charles  Bffner,  jardinier  en  ohel  des 
jardins  cl  parcs  royaux,  auquel  a  été  confiée 
la  délicate  mission  de  dessiner  el  d'exécu- 
ter la  partie  horticole  du  jardin  d'hiver,  a 
fail  preuve  d'un  grand  talent  dans  celte 
création,  el  il  a  su  la  rendre  aussi  agréable, 
que  pittoresque  et  originale.  Ko.  P. 

i légende   explicative  «i<*  la  plenene* 
».  Espace  réservé  pour  nue  table  de  quarante 

couverts. 
b.  Pavillon   avec   banc  <\<-  repos,  placé  -ur  une 
légère  é\ê\  ation,  d'où  la  i  ue  s  étend  jusqu'à 
l'autre  extrémité  de  la  sei  i  e 
'.  Itockwork  couvert  de  Bromelia,  Daiylirium, 

;èi  es  •■!  plantes  .mal..:: 
d.  Groupe  de  Palmiers. 

j  i<-  où  l'on  dépose  la  nourriture 

fauvettes,  ignols  cl  autres  oiseaux 

qui  \  ivenl  en  libei  t*'  dans  la  51  i 
f.  Statues  en  marbre  blanc. 
■/.  \  asea  de  fleurs. 
h.  k\  enue  d'Oi  an  - 
1*.   l'i.c  e  de  1  epos,  \  crandah. 

/..  Bassin  en  marbre, ideva    leldc  statuettes 

el  entoure  de  fleurs. 
/.  Gi  oupe  di  1  onifèi  1  s. 
m.      id.      iil.  Il  le. 

h.      id       id.  Bananiei  s. 
0.      id.     d'arbustes   nains  à   fleurs,  qui  n'em- 
pêche pas  la  vue  de  s'étendre  librement  sur 
la  place  Max-Jos  ph  el  sui  une  grande  par- 
lie  'lr  la  \  ille. 

1   descendant   entre  deux    rochers    et 
iduisani  au  théâtre  roj  al. 


1334.   DEUX    MOTS  AU  SUJET  DU   DEVELOPPEMENT  DES   RACINES. 


Les  racines,  ainsi  que  le  pensent  cer- 
tains botanistes,  sont-elles  déterminées  soit 
par  le-  bourgi 3,  •">it  par  tout  autre  or- 
gane foliacé,  en  d'autres  termes,  sont-elles 
des  parties  [des  fibres  descendantes  en- 
voyées soil  parles  feuilles,  soil  par  les 
bourgeons?  Nous  n'hésitons  pus  a  répon- 
dre par  la  négative  el  cela  en  nous  ap- 
puyanl  sur  les  faits.  Pour  répondre 
affirmativement  il  faudrait  que  toute  par- 
lie  dépourvue  de  racines  n'en  produisit 

jamais  avant  d'avoir  développé  d< gancs 

fi  liacés,  feuilles  ou  bourgeons.  C'est  sur- 

toul  la  pratiq lu   bouturage  qui   nous 

\ieui  eu  aide  pour  éclairer  celle  question, 

■ :i  nous  dé Iraul  qu'il  esl  bon  nombre 

de  boutures  qui  émettent  des  racines  plus 
-  longtemps  ovanl  d'avoir  produit 


alun gane  aérien.  Bn  voici  deux  exem- 
ples des  plus  frappants,  fournis,  l'un  par 
le  Tamus  riiniiiiiiiiis.  l'antre  par  le  ï'Inr- 
mopsis  fabacea.  Nous  avons  coupé  el  bou- 
turé 'les  tronçons  de  lige  souterraine  de 
l'un  et  de  l'autre,  el  deux  années  se  s,,ni 

é( lées  sans  qu'il  j  ail  eu  apparence  de 

végétation  aérienne,  c'est-à-dire  «le  pro- 
duclion  herbacée,  quoique,  trois  mois  '■> 
peine  après  le  bouturage,  ces  parties  de 
lige  eussent  développé  des  racines  en  quan- 
tité telle  que  les  pots  en  étaient  entièrement 
tapissés.  Nous  demandons  l'explication  de 
ces  faits  ii  ceux  qui  soutiennent  la  théorie 

île    llupelil  - Tlinini's  .    iiiitremenl    ipi'eu  in- 

voquanl  la  présence  mystérieuse  de  bour- 
geons latents,  ainsi  que  le  faisait  naguère 
M.  Gaudichaud.  (uni. 


v& 


COSMANTHUS         GRANOITLORUS        Benth 

.  îifornie 


I.'i.l 


1 J30. 


COSMANTHUS  GMPIFIMUS , 

Hydrophyllaceae. 


BEXTIF. 


CIIARACT  GENEB.  —  Calyx  quinqucparlitus, 
sinubus  midis.  Corolla  late  campanulata,  caduca. 
"i-fida,  tubo  csquamato,  lobis  œstivatione  quin- 
cunciali.  Stumina  îi,  lîlamentis  gracilibus,  corol- 
lam  subaequantibus.  Pollen  oblongum.  Nectarium 
minimum.  Oourium  basi  excepta  pilosum,  5-Iocu- 
lare,  placentis  2  parietalibus  dorso  liberis  2-8- 
ovulatis.  Stylus  bi-(tri-)fidus.  Capsula  valvis  2 
medio  septiferis  dehisccns.  Semina  4-10,  ovoidco- 
angulosa,  lateraliter  aut  rarius  extremitate  aflîxa, 
rugulosa.  Embryo  (ex  C.  parvifloro)  minimus, 
radicula  supera.  —  Ilcrbœ  graciles,  Boreali-Amc- 
ricanw,  annuœ;  foliis  alterna;  racemis  elongalis, 
cbraclealis,  simplicibus ;  floribus  pedicellatis,  par- 
vis, albis  vel  pallide  cœruleis.  —  Dilïert  a  P/ta- 


celia  et  Euloca  tubo  corolla;  nudo;  ab  Emnienan- 
tlie  praeterea  corolla  caduca.  Benth. 

CHABACT.  SPECIF.  —  C.  adsccndcns,  foliis 
lato-ovatis  dentatis  basi  subcordatis  rugosis  uli 
caulcs  et  calyces  hispidis,  racemis  ad  apicem  plu  - 
ribus  circinatis,  calycibussubsessilibus,  placentis 
ultra  EJO-ovulatis.  Bentu. 

Cosniantluis  grandiflorus .  Benth.,  in  DC. 

Prudr.,  v.  9,  p.  297.  —  Hook..  Bat.  Mag.,  5029. 

Hituii  GKtKDiFioRi,  Benth.,  in  Trans. 
Linn.  Soc-,  v.  17,  p.  278. 

■■: %  sPECiosA.  Nlitall,  Plant.    Gamhel., 

p.  1S8. 


Le  Cosmanlhus  grandiflorus  fut  oh-  I  envoya  qu'un  simple  échantillon  d'her- 
servé  la  première  fois,  en  1854,  clans  la  i  bier  à  la  Société  d'horticulture  de  Lou- 
Basse-Californie  par  Douglas^  qui  n'en  I  dres.   M.   W.    Lobb    se   chargea    d'en 


f  1335.  FLORAISON  DU  DISA  GRANDIFLORA,  L.  A  L'ÉTABLISSEMENT  «AN  HOUTTE. 

Heureux  celui  qui,  saisi  d'un  mystérieux  I      N'est-ce  peut-être  pas  sous  l'impression 

respect    envers   cette   Essence    immuable  d'un  pareil  sentiment,  éprouvé  à  la  vue 

qui   préside  à  la   création  incessante   des  d'un  membre  nouveau  de  la  noble  famille 

êtres,     — ■    qu'on    l'appelle    Jéhovab    ou  des  Orchidées,  que  le  botaniste  dédia  à  la 

«  Tout-acte-pur  »,  Eternel  ou  Dieu,  Être  Divinité  le   genre  Disa?  La   magnificence 

suprême  ou   simplement  Nature,   —   n'a  i  du   Disa  grandiflora  ne  suffirait-elle  pas 

point  l'ingratitude  pour  partage!  Heureux  à  elle  seule  pour  justifier  le  privilège  de 

celui    qui    ne  demeure   pas    insensible    à  cette   supposition  Û)? 

l'aspect  des  beautés  que  révèlent  les  fleurs!  I      On  se  rappelle  sans  doute  l'accueil  cha- 


Tout  entier  à  l'admiration  d'une  œuvre 
sublime  dans  ses  moindres  détails,  oublieux 
des  soucis  qui  peut-être  le  poursuivent, 
ou  des  a  mères  déceptions  qu'il  rencontre, 


leureux  que  cette  plante  reçut,  il  y  a  quel- 
ques années  à  peine,  quand  elle  fleurit 
pour  la  première  fois  sur  notre  continent. 
Sortie  d'une  des  belles  serres  de  M1"0  Caro- 


il  pourra  du  moins  s'abandonner  à  de  con-  I  line  Lcgrcllc-D'Hanis ,  de  Berchcm,   elle 

solantes  rêveries,  s'élever,  par  les  douces  j  fut   le  joyau    d'une    des    plus    brillantes 

visions  de  l'espérance,  du  sein  de  ce  bril-  floralies  que  Malines   ait  jamais   eues,  cl 
lant  objet   où   son   regard  maintenant  se 


repose,  jusqu'à  ce  Créateur  que  son  esprit 


(1)  Pourquoi  cette  étymologie  du  nom  de  Disa 
ne  serait-elie  pas  admissible?  JVesl-cc  pas  surtout 


devine    sans    le    comprendre,    et  goûter    daus  ia  |al,gUe  d'Homère  que  les  botanistes  ont 
ainsi  bien  des  fois  quelques  instants  d'un     presque  toujours  puisé  la  racine  des  noms?  Et 

n'en  déplaise  au  savant  contradicteur  de  James 
Smith,  Ai;  est  parfaitement  grec,  même  dans  le 


quelques  instants  a  un    pr 
bonheur  sans  mélange.  Aussi  bien  que  le 
poète,  il  sentira  que 

Toute  fleur  a  son  nom,  ses  amours,  son  langage, 

et  que,  suivant  ses  formes  plus  ou  moins 
harmonieuses,  son  coloris  plus  ou  moins 
varié,  clic  éveille  ces  émotions  ineffables 


sens  de  Zîûç.  Bergius  a  pu  fort  bien  n'ajouter 
un  a  que  pour  latiniser  le  mot.  Du  reste,  en  ad- 
mettant que  l'étymologie  fût  latine,  ce  serait 
encore  à  JJis  (pour  biis)  qu'il  faudrait  la  rappor- 
ter; car  au  temps  de  Bergius  on  savait  trop  de 
latin  pour  employer  le  mot  dis  (dives)  dans  un 

que  savoure  avec  délices  une  âme  pure  et    sons  autre  que  celui  d'abondance  ou  d'opulence. 

tranquille.  Em.  R. 

Tome  iv,    2«  Séiue  (1859).  20 


I  . 


i  OSSI  \Mlll  -  UiWMi  i.mti  v  Bi  m 


introduire  uliérîeoremenl  tics  graines,  I  >  Fleurs  terminales  disposées  en  racè- 
qui  échurent  a  MM.  Veitch.  M.  W.  Lobb  mes  scorpioîdes.  Corolle  très-large  ,  ai- 
Ics  avait  récoltées  dans  les  montagnes  teignant  le  plus  souvent  deux  pouces  de 
de  San  Bernardino,  Californie  méridio-    diamètre,  d'un  lilas  rosé  extrêmement 

pâle  ù  l'extérieur,    d'un   lilas  foncé   i 
l'intérieur.  ■ 

Pour  notre  part,  ici  nous  avons  renoncé 
à  la  culture  tics  Cotmanlhus,  plantes 
annuelles  à  racèmes  disposés  en  crosse 
d'évêque,  à  Beurs  pâles,  etc.,  non  ave- 


nale. 

■  De  tout  l'ordre  des  Hydropbj  liai  ê(  s, 
nous  <lit  >ir  William  Hooker,  c'est  l'espèce 
qui  produit  les  fleurs  les  plus  grandes. 

«  C'est  une  plante  d'une  croissance 
vigoureuse,  à  rameaux  herbacés,  quel- 


que peu  retombants.  L'ensemble  atteint  liantes.  Nous  ne  savons  quelle  culture 
dans  son  pays  natal,  suivant  W.  Lobb,  réclame  l'espèce  ici  figurée.  Elle  nous  fait 
jusqu'à  cinq  pieds  de  hauteur.  Elle  est    l'effet  d'être  annuelle  comme  ses  congé- 


couverte  de  poils  courts,  simpli  is,  entre- 
mêlés d'autres  poils  glandulaires,  vis- 
queux,  résineux,  et  sentant  la  Une, 
quand  on  les  froisse  dans  la  main.  Si  - 
feuilles  à  pétioles  courts ,  sont  larges . 
rudes  au  loucher,  subcordées  à  la  base, 
affectant   parfois  la  forme  rbomboïdalc 


nères,  et  la  station  qu'elle  occupe  dans 
le  sud  de  la  Californie,  ne  nous  semble 
pas  prédire  qu'elle  endurera  dehors  le 
moindre  froid  de  nos  hivers.  D'ailleurs 
une  planie  aussi  essentiellement  herba- 
cée ne  s'aci  ommoderait  certes  pas  d'une 
couverture  quelconque,  sous  le  manteau 


ou  triangulaire,  bi-denlées,  quelquefois    de  laquelle    la   pourriture   l'atteindrait 
lobées  sur  les  bords,  penninerves,  ner-    prestement, 
vures  très-proéminentes  à   la  paye  in- 
férieure. 


atliiu  surtout  l'altenlion  des  connaisseurs. 

Aussi  est-ce  a\  ec  une  légitime  impatience 
qu'on  attendait  ici  que  les  boutons,  qui 
s'étaient  foi  mu '~  j  la  lin  tic  l'hiver,  \  inssenl 
a  s'épanouir;  on  désirait  voir  de  près  celle 
fleur  dont  la  Flobb  (2*  vol.,  oct.  1846)  a 
donné  une  bonne  ligure,  et  qu'on  appelle 
la  Reine  des  Orchidées  terrestres. 

La  Dise  à  grandes  Beurs  est  bien  réelle- 
ment une  ile>  peiles  ilu  règne  végétal,  et, 
telle  qu'on  peu  i  la  voir  en  ce  moment  Beurie 
à  l' Etablissement  Van  Houlte,  elle  n'a  rien 
à  redouter  de  la  beauté  des  Sobralia,  qui 
ne  lui  sont  pas  comparables.  Ses  sépales  de 
près  de  20  centimètres  d'envergure,  les  in- 
férieurs réfléchis,  longsdc  n"ii7  et  larges 
de  0œ03  à  0'  04,  d'un  beau  minium  leinté 
d'une  nuance  pêche,  très-légèrement  ver- 
doyants -.ni-  les  bords  et  vers  la  pointe, 
ayant  le  dessous  vermïllonné  ci  traversé 
par  une  sorte  de  nervure  verdi tre;  le  sé- 
pale supéi  leur  large,  dressé,  cupulifdrme, 
rose  lendrc  marqué  de  petites  taches  rouge 
sang,  disposées  en  stries  nombreuses, 
margind  de  jaune  clair,  et  terminé  à  s., 
base  par  un  éperon  d'un  vert  jaunâtre; 
les  pétales  petits,  dressés,  libres,  d'un 
jaune  \ii.   ii  ou  lia  ni  sur  les  teintes  roses 


qui  les  entourent,  et  maculés  d'un  rouge 
pareil  à  celui  du  sépale  dressé,  niais  que  de 
prime  abord  oncroirail  brunâtre;  le  la  belle 
d'un  rose  plus  vif  ;  legynostème  d'un  blanc 
rosé;  ses  fleurs  portées  sur  une  hampe 
bien  droite,  de  O"'/»!)  de  longueur,  B'élevanl 
du  sein  des  feuilles  verl  d'éméraude, 
linéaires-lancéolées,  longues  de  plus  de 
20  centimètres  ci  larges  de  *J  à  3;  ce 
coloris  si  varié el  si  peu  commun  dans  celle 
famille,  celle  forme  si  élégante  cl  si  carac- 
téristique siint  d'un  ciïet  admirable  qu'on 
ne  saurait   décrire. 

De  plus  le  magnifique  exemplaire  qui 
llcurit  en  ce  moment  à  l'Etablissement 
Van    Houlte,    et  qui    mérite  d'élre   cité 

e me  un  modèle  de  belle  culture,  offre 

ceci  de  remarquable  qu'il  porte  quatre  de 
ces  fleurs  sur  une  iiiéine  hampe,  tandis  que 
Iiiii.irs,  qui  a  déterminé  ce  genre,  dit 
dans  s.,  Flora  capensis  que  la  plante  csl 
uniflore.  Linni  la  regarde  comme  subbi- 
flore,  c'est-à-dire  donnant  presque  toujours 
une  seule  fleur,  qui  Iqucfois  di  ux. 

Le  Di'sa  grandi flora  serait-il  réellement 
subbiflorc  dans  s,i  station  naturelle,  le 
Cap  de  Bonne-Espérance,  où  il  habite  les 
bords  des  eaux  tranquilles,  dans  les  fon- 


drièrcs  inondées  des  laïus  de  la  Montagne 
île  la  Table,  le  seul  district  où  on  l'ait  ren- 
contré? Ou  bien  cette  riche  floraison  que 
nous  venons  de  signaler,  serait-elle  le  ré- 
sultat d'une  culture  soignée  et  rationnelle, 
particulièrement  convenable  à  la  plante? 
Nous  ne  pouvons  le  dire;  mais  ce  que  nous 
affirmons  sans  hésitation  aucune,  c'est  que 
la  culture  de  cette  plante  est  loin  d'être 
aussi  difficile  qu'on  a  pu  le  croire  jusqu'ici. 

Nous  disons  plus  :  la  culture  du  Disa 
est  des  plus  simples,  des  plus  faciles,  et 
nous  insistons  vivement  sur  ce  point. 

Et  d'abord  cette  orchidée  n'exige  pas 
d'une  manière  absolue,  ni  les  températures 
du  Cap,  ni  ces  alternatives  d'humidité 
abondante  et  de  sécheresse  excessive  que, 
d'après  M.  J.  Hiïrsciiel,  elle  éprouve  régu- 
lièrement dans  le  climat  de  sa  patrie.  Elle 
passe  fort  bien  l'hiver  ici  dans  une  serre 
froide,  telle  que  la  serre  aux  Fougères, 
où  la  chaleur  dépasse  rarement  -+-  7-  R. 
On  a  pensé  qu'en  cette  saison  la  plante 
est  en  repos  et,  en  conséquence,  on  l'a 
préservée  soigneusement  du  contact  de 
l'eau.  C'est  là  une  grave  erreur  et  la  cause 
première  de  l'insuccès  qui  a  accompagné 
les  essais  de  culture  tentés  partout.  Dès 
l'entrée  de  l'hiver,  le  Disa  grundiflora  com- 
mence à  pousser  des  racines,  et  pour  ce 
motif,  il  faut  le  tenir  constamment  humide 
et  le  seringuer  trois  fois  par  jour.  Au-dessus 
d'un  bon  drainage  qui  lui  est  indispensable, 
le  sol  où  plongent  ses  racines,  doit  être 
une  sorte  de  terre  de  bruyère  ou  plutôt 
une  tourbe  très-fibreuse  et  non  tamisée,  en 
mélange  avec  une  minime  quantité  de 
sable  blanc.  En  janvier  la  plante  com- 
mence à  se  développer  et  montre  bientôt 
ses  boutons;  alors,  et  uniquement  pour 
activer  sa  végétation,  on  la  mettra  en  serre 
chaude  où  l'on  continue  les  arrosements 
et  les  seringages,  et  où  on  peut  lui  donner 
parfois  des  bains  de  vapeur,  imitant  en 
quelque  sorte  les  brouillards  qui  l'enve- 
loppent souvent  dans  sa  station  naturelle. 

Dans  ces  conditions  la  plante  fleurit  en 
avril.    Chez  le  bel  exemplaire  que  nous 


MISCELLANÉES".  i'J'i 

avons  sous  les  yeux,  la  première  fleur  s'est 
épanouie  le   27  avril,  la  dernière   l'est  à 


peine  ;  de  sorte  qu'au  moment  ou  nous 
écrivons  ces  lignes,  IG  juin,  la  floraison 
est  encore  magnifique;  et  cependant  les 
fleurs  sont  demeurées  sous  l'influence  d'une 
atmosphère  chaude  et  humide,  telle  que 
celle  qu'on  donne  aux  Orchidées,  à  côté 
desquelles  la  plante  a  été  placée  pour 
mieux  faire  ressortir  sa  beauté  et  le  con- 
traste de  ses  couleurs. 

On  conçoit  que  la  floraison  se  prolonge 
bien  plus  de  temps,  si  l'on  a  soin  de  mettre 
la  plante  en  serre  froide  dès  qu'elle  est 
fleurie.  En  été  elle  se  plaît  en  plein  air  à 
nn  endroit  ombragé.  Dès  lors,  les  serin- 
gages  peuvent  être  moins  fréquents;  deux 
par  jour  suffisent  amplement.  M.Stelznkiî, 
l'habile  chef  de  la  section  des  Orchidées  à 
l'Établissement  Van  Houtte,  a  su  trouver 
par  ses  efforts  persévérants  cette  méthode 
dont  plus  d'un  sera  jaloux,  et  dont  il  n'a 
fait  aucun  mystère.  M.Stelzner  a  eu  l'obli- 
geance de  nous  communiquer  aussi  le  pro- 
cédé qu'il  suit  avec  succès  pour  multiplier 
la  plante.  Le  voici  en  peu  de  mots  : 

Le  Disa  grandi jlora  se  propage  par  ses 
rejetons  qui  naissent  autour  du  pied-mère; 
mais  l'époque  à  laquelle  il  faut  les  déta- 
cher, semble  ne  pas  être  indifférente. Cette 
opération  se  fera  le  mieux  quand  la  plante 
est  en  végétation,  c'est-à-dire  en  février. 
On  les  empote  dans  une  terre  pareille  à 
celle  que  nous  avons  indiquée  plus  haut; 
on  les  lient  en  serre  chaude,  sans  les 
couvrir  de  cloche,  jusqu'à  ce  qu'ils  soient 
bien  établis.  Ils  reprennent  assez  prompte- 
ment;  dès  que  la  reprise  est  assurée,  ils 
passent  en  serre  froide  et  sont  traités 
comme  les  grandes  plantes. 

Ajoutons  que  dans  les  conditions  qui 
viennent  d'être  décrites,  les  jeunes  plantes 
fleurissent  dès  la  seconde  année,  —  nous 
en  avons  les  preuves  sous  les  yeux,  —  et 
donnent  dès  lors  sur  une  seule  hampe  trois 
ou  quatre  de  ces  brillantes  fleurs. 

Em.  R. 


f  1336.  UNE  EXCURSION  BOTANIQUE  A  LA  NOUVELLE  HOLLANDE;    PAR  M.  FERDINAND  MUELLER. 

elle  est  fort  riche  en  plantes  elle  fournira 
à  ce  dernier  une  moisson  qui  ne  sera  pas 
de  si  tôt  épuisée.  Le  succès  de  la  culture 
de  ces  nombreuses  tribus  de  végétaux  au- 
tour du  bassin  de  la  Méditerranée  ne  fait 


L'Australie  méridionale  va  devenir  la 
terre  promise  du  jardinage  sud-européen. 
C'est  qu'effectivement  cette  grande  île, 
dans  une  bonne  moitié  de  son  étendue, 
correspond  à  bien  peu  près  par  ses  divers 
climats  au  midi  de  l'Europe;   et  comme 


plus  l'ombre  d'un  doute  aujourd'hui;  nous 


Ml-i  ELLANI  l  S. 


n'en  voulons  d'aulrc  preuve  que  ce  que  Kangouroos,  les  Pbascolomes,  les  Wom- 

nous  avons  vu  nous-méme  tout  récen ni  bats  el  jusqu'à  cet  Ornilhorhynquc  para- 

dans  quelques  jardins  de  Provence,  à  Tou-    dosai  qu' l'a  peut-être  pas  encore  vu 

.  i  innés,   Intibes  el  Nice,  où  les  Aca-    vivanl  en  Europe.  Il  j  a  là,  en  un  t.  un 

Hollandais,  les  Osteospermum  el  répertoire  déjà  riche  de  produits  naturels 

s    Helianthus    du  Cap    et    ccnl   autres  dont  la  science  ne  manquera  pas  de  tirer 


loi 

les    1/  liant  hua   du  Ua| 

espèces  de  provena australe  étaient  en    un  grand  pro 

pleine  (loraison  dans  1  ; t  seconde  moitié  de 
mars.  Un  pays  où  les  Dattiers  devicnncnl 
,ni"i  grands  qu'en  Afrique  I),  et  où  l'Oran- 
,i  prospère  en  plein  champ  el  loin  de 
tous  les  abris,  esl  assurément  apte  à  rece- 
voir  une  végétation  exotique  des  plus 
\  ariées. 

Il'  venons  à  l'Australie.  Ce  pays  esl  peu 
visité  par  les  touristes;  il  esl  trop  loin  île 


..fit. 
Ce  < ] 1 1 ï  intéressera  plus  sûrement  tes 
lecteurs  de  la  Flobb,  c'est  le  récit  d'une 
excursion  botanique  dans  l'intérieur  de  la 
\  Hollande  par  H.  Perdinand  Hueller 
lui-même,  à  qui  nous  savons  particulière- 
ment gré  d'avoir  terminé  par  là  son  rap- 
port.  Une  telle  excursion,  sous  •  le! 

guide  et  dans  un  tel  pays,  esl  bien  laite 
pour  piquer  la  curiosité  du  naturaliste  el 


non-.-,  mais  il  n'en  marche  pas ins  .'i  pas    de  l'horticulteur. 

c  de  la  colonisation.  Ces        C'est  ai ris  de  septembre,  c'est-à-dire 

.'i  l'entrée  du  printemps  de  ce   pays,  que 
M.  F.  Hueller  entreprit  son  voyage.  Il  se 


pi  essés  dans  la  \  oi 

petites  républiques  naissantes  de  Sydney, 
de  Victoria,  d'Adélaïde,  etc.  sont  déjà  les 
émules  de  leur  grande  métropole  euro- 
péenne mius  plus  d'un  rapport,  et  entre 
autres  mhis  celui  de  l'horticulture.  De 
grands  el  beaux  jardins  de  botanique  ou 
île  naturalisation  existent  dans  tous  les 
i  hefs-licux  tic  ces  gouvernements,  et  à  leur 
télé  se  trouvent  îles  hommes  également 
animés  de  l'amo'ir  de  la  science  el  de  celui 
du  liicu  public.  Il  est  tel  d'entre  eux  qui 


d'abord  .'t  l'Est ,  parallèlement  au 
littoral,  longeant  le  Cap  Howeel  atteignant 

l.i  i  i  \  i.- 1  .■  ili-  Cènes     liriitm    liirri),   dont  il 

remonta  le  cours  presque  jusqu'à  sa  souri  i  , 

en  traversant  les  itagnes  de  Nungalta. 

C'est  là  qu'il  découvrit  une  nouvelle  Pro- 
léacée,  le  Telopta  oreades,  qui  j   abonde 

a  la  bi nr  de  K)OfJ  pieds    1220  mètres  , 

ainsi  qu'un  très-bel  arbre,  CElœocarpus 


il  il  Dieu  pu  nue.    il    esi    ici  u  eu  ire  cu\  <|ui      mu  si    i| u  ■  s-,.,  ,    ......  v  ,    „,«.,.„„ 

prend  rang  parmi  les  botanistes  en  renom    holapetalus,  également  iveau  pour   la 

de  notre  époque.  Nous  n'en  citerons  qu'un:  science.  Mais  laissons  parler  notre  voya- 
it, Ferdinand  Mueller,  directeur  du  jardin  gcur  : 

botanique  de  Melbourne  (colonie  de  Vie-        «  L'espoir  que  ji unissais,  nousdit- 

toria),  .'i  qni  l'Europe  est  déjà  redevable  il,  d'accroître  la  Dore  connue  de    notre 

de  nombreuses  importations  australiennes.'  colonie,  s'est   complètement  réalisé  dans 

Le   rapport  qu'il  vient   de  publier  sur  '  cette  première   excursion.  Dne  cinquan- 


apporl  i] 
l'étal  actuel  de  ce  jardin,  nous  donne  d'in- 
téressants détails  que  malheureusement,  à 

cause  île   leur   longueur,  non pouvons 

rapporter  ici.  Il  nous  suffira  de  dire  qu'on 
\  trouve  aujourd'hui,  croissant  cote  à  côte, 
les  végétaux  de  l'Europe,  de  l'Australie, 
du  Cap,  de  la  Chine,  de  l'Himalaya  ci  des 
Etats-Unis.  Un  parc  zoologique,  qui  j  .i 
i  lé  annexé  dans  ces  dernières  années,  con- 
tient île  même  une  multitude  d'animaux 
île  tuiis  les  pays,  mais  où  dominent  natu- 
rellement ceux  de  la  N"11"  Hollande,  les 

I  i'  grands  Dalliers  sont  déjà  nombreux  ;i 
Toula  ■  n  ■  .  i .  ».  ;',  Caunes  el  3ui  toul  .;i  Nice, 
•  i  il-  le  sci  uni  lin  m  davantage  dam  quelques 
innées,  attendu  qu'on  en  plante  une  grande  quan, 
lité.  i  es  Dallici  s  Oeurissenl  el  même  fi  uclificnt 

juiqu'è  un  i  ei  lain  | i.  Il  \  en  .i  un  -t  Nice  dont 

les  Dalles  mûrissent,  dit-on,  si  bien,  qu'on  était 
dans  l'usage,  avant  l'annexion,  de  les  euvoyer 
■  -i  Roi  d<  Siu  'I  i 


laine  île  phanérogames  nouvelles  et  un 
nombre  plus  considérable  encore  de  cryp- 
togames, en  ont  été  le  prix,  sans  compter 
bon  nombre  de  notes  que  j'ai  prises  le 
long  ilu  chemin,  et  qui  auront  aussi  leur 
utilité  pour  le  travail  que  je  prépare. 

c  Les  nombreux  services  que  j'avais 
reçus  de  M.  John  Patrice  Murray,  ma- 
gistrat à  Bden,  me  faisaient  un  devoir 
,1e  lui  en  témoigner  ma  gratitude  en 
botaniste.  Je  lui  ai  dédié  une  piaule  qui 
fera  certainement  sensation  en  Europe, 
quand  elfe  y  aura  été  introduite.  C'est  un 
Panax  palmiformc,  auquel  sa  tige  grêle, 
absolument  simple,  liante  de  (il)  à  80 
pieds  de  18  à  -i  mètres)  et  s;,  couronne 
terminale  de  feuilles  et  de  rameaux  fleuris 

donnent  un   singulier  air  île  Coeulirr.    Cel 

arbre,  que  j'ai  découvert  près  île  la  haie 
Twofold,  est  une  îles  plus  gracieuses  pro- 


COLLtTIA        FCROX         BICTONItNSIS 

'      Chili 


U5I-. 


lb'7 


COLLETU  FEROX,  BICTONIMSIS? 


Rliamncse. 


CHARACT.  GEXER.  —  Calyx  mcmbranaceus, 
çampanulatus   v.   tubulosus,    limbi    quinquefidi 

laciniis  ovatis,  suberectis:  disco  aiinulari,  supra 
lundum  tubi  adnato,  marginc  inlegro  involuto. 
Corolla  nulla.  Slamina  ii,  iutcr  lacinias  calycis 
summo  tubo  rarius  demissius  inserta ;  filamenla 
filiformia ,  ad  tubi  funduin  decurrentia.  Antherœ 
renif ormes,  loculis  apice  confluentibus,  unilocu- 
lares,  hippocrepica;,  rima  arcuata,  bivalves.  Oua- 
rium  liberum,  globosum,  triloeularc  Ovula  in 
loculis  solilaria,  e  basi  erecta,  anatropa.  Stylus 
filiformis,  simplex,  calycis  lubum  sèquans.  Sligma 
obsolète  trilobum.  Fructus  siccus,  sphnericus,  ca- 
lycis basi  circumscissa  libéra  vel  inferne  vix 
adhérente  stipatus,  trilocularis,  tricoccus;  coecis 
crustaceis,  secedcntibus,  bivaIvibus,monospermis. 
Semina  erecta,  ovata;  testa  crustacea.  laevissima; 
irip/ie  introrsum  laterali.  Embryu  albuminis  car- 


uosi  llavi  slrato  teuui  tectus.  orlhotropu-.  ;  cotylc- 
donibus  maximis,  caruosis,  plauis  ;  radicula  brevis- 
sima  inféra.  —  Sudrutices  Peruviani  et  Cliilenses, 
ramosissimi,  subaphyllt;  ramis  decussalim  upposi- 
lis,  divaricalis ;  ramulis  spinescentibus,  inlerdum 
fo/iaceo-dilatatis  ;  foliis  nullis  v.  minulissimis , 
opposilis,  integerrimis ;  floribus  axillaribus,  fasci- 
culalis  v.  infra  spinarum  basin  sitis,  nutanlibus, 
albidis  v.  albido-roseis,  Endl. 

Cil ARACT.  SVEC.(Collclia  cruciata).  C.  frujticosa, 
ramis  viridibus  cauleque  spinis  magnis  ovato- 
triangularibus  laterali  ter  compressis  acutissimis 
borridis,  foliis  rarissimis  minutis  ellipticis  deei- 
duis,  floribus  lateralibus  solitariis  faseieulatisve. 
IIook.,  in  Ilot.  May.,  5053. 

<  "i  i  •  1 1  \  crcci*t.»,Hook.  in  Bol.  Mag.,  oOôo. 


Arbrisseau  originaire  du  Chili,  le 
Colletia  ferox  passe  déjà  l'hiver  en 
pleine  terre  à  Angers,  où  il  s'élève  à 
2  ou  5  mètres  de  hauteur.  Là,  chez 
M.  André  Leroy,  la  moitié  de  l'un  de 
ces  arbrisseaux  a  conservé  les  carac- 
tères du  type,  tandis  que  l'autre  moitié 
a  revêtu  la  forme  que  présente  notre 
planché. 

Ce  genre  d'anomalie  s'est  produit  d'une 
manière  bien  autrement  extraordinaire 


j  dans  noire  Etablissement  ;  nous  possé- 
dons aujourd'hui  dans  les  descendants 
d'un  Aralia  trifoliata  les  formes  les  plus 
disparates  qui  se  puissent  voir.  Tan- 
dis que  les  unes  tiennent  des  Houx 
(//ex)  à  très-larges  feuilles,  d'autres 
sont  complètement  polymorphes  ;  d'au- 
tres enfin  offrent  l'image  fidèle  (VA.  cras- 
I  sifolia  à  tous  degrés  de  grandeur,  jus- 
I  qu'à  la  dimension  lilliputienne  ! 

L.  VII. 


Explication  des  ligures  :  Fig.  I.  Fleur.  —  2.  Intérieur  de  la  fleur.  —  5.  Base  transversale  de 
la  fleur.  —  i.  Base  du  disque.  —  5-6.  Feuilles.  (Figures  grossies). 


diictions  de  l'Australie  et,  si  je  ne  me 
trompe,  deviendra  quelque  jour  un  des 
plus  remarquables  ornements  de  nos 
jardins. 

«  La  présence  de  beaucoup  de  plantes 
tropicales  dans  la  portion  Sud-Est  de  notre 
colonie ,  atteste  la  douceur  de  son  cli- 
mat(l).  De  grands  figuiers  (Ficus  aspera), 
le  Slephauia  hernandifolia,  l'Ornalanthus 
populifolia,    le  Cupania   xi/locarpa,    le 

(I)  D'après  des  observations  tbermométriques 
qui  nous  ont  été  communiquées  par  un  Français 
résidant  à  Melbourne,  la  température  moyenne 
annuelle  serait  dans  cette  ville,  de  13  degrés,  et 
la  moyenne  hivernale  de  8  à  0°.  C'est  à  peu  près 
exactement  celle  de  Toulon. 


Rttbus  acerifolius ,  le  Sponia  velutina, 
VAsplenium  Nidus  et  l'Adiantum  hispi- 
ditlum  ont  été  signalés  en  deçà  de  nos 
limites,  ou  peu  au  delà,  entre  les  57  et 
58  degrés  de  latitude.  D'un  autre  côté, 
le  Disemma  coccinea  et  V Eupomalia 
laurina,  qu'on  a  été  étonné  de  trouver  dans 
notre  colonie  de  Victoria,  à  celte  même 
latitude  si  élevée,  nous  apportent  les 
types  des  deux  famiilcs  presque  exclusive- 
ment tropicales  des  Anonacces  et  des 
Passiflorées.  Ce  qui  prouve  bien  que 
V Eupomalia  est  ici  dans  son  climat, 
c'est  qu'il  y  croit  avec  la  plus  grande 
vigueur  et  qu'il  s'y  élève  jusqu'à  40  pieds 
(12     mètres).     VAsplenium     ÎVidtis     n'y 


I  - 


MIm  ELLA.NI  I  - 


r-i  pas  moins  luxuriant, ses  Feuilles  dépas- 
sent fréquemment  ii  pieds  l  mètres  en 
longueur.  Le  Pommier  d'Australie  (  Injo- 
phora  inlermedia,  le  Bois-de-sang  Euca- 
lyptus corymbona),  le  YVoollibult  (l-.'ufu- 
lyptus  iVoollsi  ma  el  deux  espèces  de 
Dendrobium  l>.  speciosum,  I).  Milliga- 
mi'  se  montrent  aussi  dans  notre  colonie 
excentrique  de  Victoria,  co icdes  mem- 
bres égarés  de  la  végétation  propre  à 
l'Australie  orientale  ci  tropicale.  » 

Dans  la  seconde   moitié  de  décembre 
commencement  de  l'été),  H.  Mueller 
entreprît  un  nouveau  voyage  d'exploration, 
mais  celle  l'ois  dans  celte  chaîne  de  monta- 
gnes   qu'on    est    convenu    d'appeler    les 
Alpes     australiennes.     Aucun     botaniste 
n'avail  encore  mis  le  pied  dans  la  partie 
Sud-Ouest  clc  cette  chaîne,  où  il  y  avait 
indubitablement  des  découvertes  a  faire. 
Après  avoir  fait  porter  ses  bagages  à  la 
la  crique  (iood  Ilope,  il  laissa  ses  chevaux, 
prévoyant  bien  qu'il  manquerait  de  four- 
rage pour  les  nourrir,  dans  un  pays  qui 
s'annonçait  comme  fort  aride  et    ou   un 
voyageur   à    pied  aurait    même  peine  à 
faire  son   chemin,  à  travers  le-  rochers 
cl  l'épais  manteau  de  broussailles  enche- 
vêtrées. Après  s'être  renseigné  auprès  de 
dcH.  Gladman,  homme  expérimente  eu  fait 
d'excursions  el  qui  a  dressé  une  carie  du 
pays  situé  entre   le-  monts  Baw-Baw   et 
la  rivière  La  Trobe,  il  partil  le  25  décem- 
bre de  Good-Hope-Creek ,  accompagud  île 
MM.  John  Russell,  John  Bamillon,  William 
Randell,  Robert  Morrison  et  Louis  Quaas, 
et  gravit  les  petite-  chaînes  qui  longenl 
le-  rivières  deTyers  clTangil,  en  se  diri- 
geant d'abord  au  Nord.  puisauNord-Est.Ces 
deux  rivières  furent  traversées,  ainsi  que 
plusieurs  de  leurs  affluents,  et  nos  voya- 
geurs arrivèrent  enfin  a  li  chaîne  princi- 
pale qui  était    le  but  de  leur  excursion, 
non  -m-    avoir  eu   à  s'ouvrir   de    foire 
un    passage   à    travers  d'épais    massifs    de 
buissons,    principalement    composés    de 
Corrcea  ferruginea.  Ce  n'est  qu'en  arri- 
\ .mi  pie-  du  sommet  de   la  chainc,  \ ers 
1000  pieds  (1220  mètres]  d'altitude,  que 
les  buissons  B'éclaircircnt,  ou  disparurent. 
A  celle  hauteur  effectivement,  la  végéta- 
Lion  île  l'Australie  méridionale  se  modifie 
d'une    manière    notable    par   l'effet    de    la 
rigueur  du  climat. 

«  Apre-  être  descendus  dan-  la  vallée 
principale   du    haut   Tangil  ,    nous    dit 


M.    Mueller,    el    en   remontant     le     COUK 
dc    celte    rivière    pittoresque  qui    roule 
avec    impétuosité    se-    cau\    limpides    a 
travers  des  blocs  île  granit,   nous    Nimcs 
la  \  égétation  changer  pour  ainsi  dire  a  vue 
d'oeil.  En  gravissant  la  chaîne  centrale  du 
Baw-Baw,  apparurent    pour  la    première 
fois  de  délicieuses  forêts  de  hêtres  [Fagus 
Cunninghamii) ,    qui    revêtent    de    tous 
cotés  les  lianes  de  ces  montagnes,  ci,  çè  et 
là.  au  milieu  de  ces  arbres,  île-  bouquets 
d'Eucalyptus  (E.  coriacea,   !..   Gunniî). 
Sous  leur  ombre,  se  développe  une  végéta- 
tion   plu-    humble,    riche    eu    fougères, 
parmi  lesquelles  dominent  le-  Aspidium 
proliferumel  lesLomaria  proeera.  Rien  de 
plus  saisissant  pour  le  botaniste,  comme 
pour  l'amateur  de-  grandes  scènes  de  la 
nature,  que    ce   brusque  contraste  de   la 
végétation    buissonnante  ci   grisâtre  que 
nous  laissons  au-dessous    de  nous  et  de 
la   verdure  perpétuelle   de   ces  imposan- 
te- forêts.  I.e  Hêtre  d'Australie,   qui  de- 
\  lent  un  grand  arbre  au  niveau   inférieur 
des     pentes,    se    rabougrit    cepi  ndanl     à 

niesuic    que     la    hauteur   -aiiT.nl:    on     le 

trouve  jusque  sur  le-  sommités  le-  plus 
élevées  'le  la  chaîne,  mai-  là.  réduit  aux 
propositions  d'un  arbuste  ou  d'un  -impie 
buisson. 

.  Nous  établîmes  notre  camp  ,  le  28 
i  décembre,  sur  le  pie.  le  plus  élevé  du 
Baw-Baw  oriental.  I.e-  jours  suivants  fu- 
rent employés  à  faire  connaissance  avec 
le  pays  et  à  en  dresser  le  plan  topogra- 
phique.  Le  massif  du  Baw-Baw,  dirigé 
à  peu  près  de  l'I'.-t  à  l'Ouest,  peut  avoir 
neuf  milles  de  longueur  cl  présente 
trois  sommités  principales.  Il  nous  a 
paru  eolièrcmenl  granitique.  I.e  bétail 
marron,  qu'on  trouve  ça  ci  là  dans  les 
autres   parties  'le-   nos    Alpes,    n'y    est 

point     euecie     parvenu;     niai-     la     l'aune 

australienne  j  a  de  nombreux  représen- 
tants, cl  nous  y  \imes,  entre  autres 
animaux  .  le  Phascolarelos  cinereus  et 
le   Wombal,    à  la  hauteur   d'à  lieu  près 

M pied-  1 1820  mètres). Sur  ce-  plateaux 

élevés,  la  végétation  est  basse,  buisson- 
naule,  el  rappelle  celle  des  bruyères  du 
Cap  onde  l'Europe  méridionale;  maison 
v  voit  aussi  çà  el  là  des  bassins  marécageux 

rempli-  de  sphagnum  et  de-  pelouses 
couvertes  de  graminées.  Du  sommet  cen- 
tral de  ce  massif,  la  vue  embrasse  un  vaste 
panorama  de  montagnes,  de  vallées  et  de 


AERIDES        WIGHTIANUM        l.incll. 


U32. 


I»9 


AEMDES  WIGHTIAMM,  « 

Orchidaeea;. 


supra,     vol.   I 


CHARACT.  GENER.   -    Vid< 
(Irc  série,  tSia),  p.  95. 

CHARACT.  Sl'ECIF.  -  A.'foliis  loratis  apice 
obliquis  obtusis  bilobis  inter  Iobos  cuspidatis, 
racornis  striclis  simplicibus  multifloris  foliis  lon- 
gioribus,  scpalis  petalisque  ovalibus  anlicis  majo- 
nbus  ,  labelli  infundibularis  laciniis  lateralibus 
pcdi  columnae  adnatis  obtusis  inlcrmedia  subcu- 
neata  apice  triloba  rotundata,  disco  lineis  pluri- 
mis  elevatis  crispis  cristato,  calcare  brevi  conico. 

LlN'IlL. 


Trouvée  à  File  de  Ceylan  par  le 
Cap.  Champion,  dans  le  district  de  Ma- 
dras par  le  Dr  Wight,  dans  le  Concan 


».  ri.l.x  «  Ightlannni .  Lindl.  in  Wall.  Cal. 
N°  7320;  Gcn.  et  Sp.  Orchid  ,  p.  238;  Contrib.  In 
Ihe  Orchidology  of  India,  in  Journ.  Proceed.  of 
Linn.  Soc.  v.  3,  p.  40.  Pa.rt.  FI.  Gard.,  v.  2,  sub 
t.  (>G. —  Hook.  in  Bot.  May. ,%\Ô8.  Icon  hic  iterala. 

»■  itini :s  TEST.tCF.cu,  Lindl.,  Gen.  et  Sp.  Or- 
chid., p.  23S. 

t»ndi  l'iitiniiiiu,  Lindl.,  in  Bol.  Ben., 
iSli;  Mise.,  p.  «7. 


William  Hooker,  parle  charmant labelle 

qui  orne  ses  (leurs,  labelle  qui  semble 
peint  artificiellement.  » 

C'est  d'après  un  exemplaire  présenté 


par  M.  Law,  et  aux  environs  de  Bom- 
bay par  quelque  collecteur  dont  nous  !  à  sir  William  Ilooker  par  MM.  Parker 
ignorons  le  nom,  cette  jolie  petite  Or-  |  et  Williams  (aujourd'hui  B.S.Williams) 
chidée  à  (leurs  d'un  jaune  bien  franc  qu'a  été  dessinée  et  peinte  la  figure  ci- 
«  est  toujours  attrayante,  nous  dit  sir    contre.  L.  VII. 


plaines;  ce  serait  un  excellent  observa- 
toire géodésique,  où  on  étudierait,  connue 
sur  une  carte,  tout  le  bassin  de  la  rivière 
de  La  Trobe  et  de  ses  affluents. 

«  Après  avoir  traversé  le  Baw-Baw  dans 
le  sens  de  sa  longueur,  nous  descendîmes 
dans  l'étroite  vallée  de  la  Yarra,  rivière 
torrentueuse,  qui,  à  moins  de  dix  milles 
de  sa  source,  a  déjà  descendu  une  pente  de 
3000  pieds. 

Au  point  où  nous  cessâmes  de  la  suivTe, 
sa  largeur  varie  de  10  à  45  mètres,  et  elle 
est  bordée  de  chaque  côté  de  fougères  ar- 
borescentes,  d'arbres  à  musc  (Eurybia 
argophylld)  de  Sassafras  (Doryphora  Sus- 
safras),  de  Bedfordias  et  autres  arbres 
qu'on  renconlre  habituellement  le  long  de 
nos  rivières  méridionales  et  à  l'ombre  de 
gigantesques  Eucalyptus.  » 

Ces  excursions  ont  été  fructueuses  pour 
la  botanique  et  aussi,  espérons-le,  pour 
l'horticulture.  Parmi  les  plantes  décou- 
vertes par  M.  Mneller  se  trouvent  un 
Grevilleadc  grande  taille, le  G.  Barklyana 
et  un  nouveau  genre  de  Vacciniccs,  le 
Wiltsteiniu  vaccùiiacea,  plante  d'autant 
plus  remarquable  qu'elle  est  la  première 


Vacciniée  trouvée  à  la  Nouvelle  Hollande. 
Peut-être  sera-ce  un  arbuste  à  fruits, 
comme  d'autres  du  même  groupe.  D'autres 
espèces,  déjà  trouvées,  ailleurs,  ont  aussi 
élé  reconnues  dans  les  Alpes  de  l'Austra- 
lie méridionale,  telle  que  le  Decaspora 
Clarkci ,  épacridée  à  fruits  délicieux, 
le  Lcucopogon  Macerœi,  l'Orites  lanci fo- 
lio, le  Prostanthera  cuneata,  le  Podocar- 
pus  alpina  et  beaucoup  d'autres  qu'il 
serait  trop  long  d'énurnérer.  Cette  partie 
de  la  grande  ile  australe  a  plus  d'un  rap- 
port, par  sa  végétation,  avec  la  Terrc-dc- 
Dicincn;  elle  est  comme  intermédiaire 
entre  celle-ci  et  le  reste  de  l'Australie, 
mais  elle  a  aussi  ses  plantes  particulières, 
principalement  parmi  les  espèces  mon- 
tagnardes. 

Les  Alpes  australiennes,  malgré  leur 
médiocre  hauteur  (12  à  1500  mètres)  sont 
couvertes  de  neige  pendant  quelques  mois 
de  l'année,  ce  qui  n'a  rien  d'étonnant  sous 
celle  latitude;  mais  ce  qui  peut  surprendre 
un  météorologiste,  c'est  que,  sous  des  lati- 
tudes bien  moins  élevées,  par  exemple  le 
27°  degré,  et  en  plaine,  on  éprouve  par- 
fois,   dans  l'intérieur  du  continent  IVéo- 


MM  ELLAXÉES 


Hollandais,  des  froids  de  8  &  iO  degrés  au-  les  formi              iques  qui  sont  étranges, 

dessous  de  zéro.  Ces  abaissements  subits  ce  sont  aussi  les  tempéraments  des  plantes 

de  température,  qui  succèdent  à  « I <•  ~.  jour-  el   des  animaux  ,    tempéraments  qui  les 

nées  déjà  ebaudes    ïi  a  29  degrés  cenli-  rendent     insensibles  à  des  contrastes    de 

grades', n'exercentaucun  mauvais  effet  sur  ebaud   et   de    froid   dont   on  ne  connaît 

la  végétation  de  ces  localités.  Ainsi,  dans  d'exemple  nulle  autre  part  sur  la  terre. 

ce  pays  singulier,  ce  ne  sont  pas  seulement  \u\. 


!    1337.   LE  JAPON.         VÉGÉTATION   OU   OISTRI 

ENVIRONS 

Admirablement  protégé  par  des  défen- 
.  -  naturelles  et  pouvant  compter  sur  la 
bravoure  des  habitants  pour  repousser 
louleagressi lu  dehors,  l'Empire  japo- 
nais en  s'isolant  eût  agi  sans  nulle  limite 
contre  scspropresinlérêts,s'il  n'avaittrouvé 
eu  lui-même  el  dans  s. m  sein  tout  ce  <|ui 

est  nécessaire  | rassurer  le  bien-être,  le 

contentement  du  peuple  et  lui  procurer 
une  plus  grande  somme  de  bonheur.  C'est 
ce  que  l'expérience  semblait  avoir  démon- 
tré à  celui  qui,  décrétant  la  fermeture  du 

Ja| ,   ne   craignit  pas    de    divorcer  sa 

nation  avec  le  reste  du  monde,  comme 
K  bvpfi  n  a  tenté  île  le  faire,  el  ce  fait  (que 
nous  ne  pouvons  cependant  pas  justi&er  . 
parait  bien  moins  étrange  si  r,,n  exa« 
mine  1rs  conditions  priviligiées  dans  les- 
quelles se  trouve  celte  contrée.  En  effet, 
i  e  qu'il  faut  considérer  comme  une  condi- 
tion îles  plus  heureuses,  le  Japon  jouit 
d'un  climat  que  ni  les  ardeurs  d'un  soleil 
brûlant,  ni  le  froid  rigoureux  ne  rendent 
jamais  excessif,  et  nulle  part,  dil  K.kmpfer, 
le  ciel  n'esl  plus  doux,  ni  la  terre  plus 
réconde  que  dans  cette  région,  qui  s'étend 
entre  les  T.O"  et  40"  de  la  t.  N.it).  Suis 
aucun  (Imite,  si  le  sol  était  abandonné  sans 
culture,  su  constitution  rocheuse,  les  mon- 
tagnes escarpées  dont  il  esi  hérissé,  en 
feraient  bientôt  une  région  âpre  el  stérile  ; 
mais,  si  la  nature  lui  a  refusé  des  qualités 
qui  rendent  l'exploitation  plus  facile,  elle 
:i  eu  snin  de  donner  à  ceux  qui  l'habitent 
nue  rare  énergie.  Aussi  n'est-il  point  de 
colline  ;h-iv  rocailleuse,  point  de  montagne 
assez  élevée  dont  le  cultivateur  japonais 
n'obtienne  un  tribut  annuel,  grâce  à  s,,n 
industrieuse  activité  et  à  la  fécondité  du 
climat. 

Quoique  l'affirmation  de  l\  i  hpi  i  n  en  ce 
qui  touche  la  clémence  du  eîel  japonais, 


(I)  V.  k  i  «uni.  m  Amœnilat.  exotic.  /'«»',  V.  : 
Ri  lai.  XIV.       Li  mgovie,  iru. 


CT  DE    NANGASAKI;   LES   JARDINS  DEPUNGA;  LES 
DE  YEDOO. 

soit  un  peu  hyperbolique,  puisqu'on  sait 
aujourd'hui  que  l'atmosphère  j  es)  très 
variable,  que  le  froid  et  le  chaud  j  sont 
extrêmes,  que  les  pluies  y  sunt  abondan- 
tes, les  orages  très-fréquents  cl  les  oura- 
gans terribles,  on  doil  reconnaître  néan- 
moins que  ses  assertions  concernant  l'étal 
île  la  végétation  et  les  cultures,  applicables 
.'i  ce  qu'il  vil  lui-même  lors  de  son  voyage 
en  1691,  sonl  loin  d'avoir  été  contredites 
par  1rs  explorateurs  même  les  plus  récents. 
Les  dernières  relations  de  MM.  Veitch  cl 
l'oiuiM,  que  nous  avons  publiées  i<  i ,  en 
offrent  la  preuve,  cl  les  passages  suivants 
des  notices  que  M.  FonToifi  adresse  au 
Gardeners'  Chronicle,  sur  la  végétation 
des  environs  de  Nangasaki  el  deYcddo, 
\  iennenl  encore  les  confirmer. 

Pendant  son  séjour  à  Nangasaki,  ce  bota- 
niste-voyageur a  rail  une  excursion  .'i  une 
sorte  de  but  de  promenade,  nommé  Epunga 
situé  au  milieu  des  collines,  à  environ  V 
ou  .'i  milles  de  la  ville.  «  L'agriculture 
du  dislriet  que  nous  traversons,  dit-il, 
quant  aux    produits  de  la    saison   d'été, 

présente  une  grande   res iblance   avei 

celle  de  la  province  de  Tche-Kiang  en 
Chine:  ce  sont,  dans  les  terrain  l>.is . 
le  Riz  et  i'Ârum  esculenlum;  dans  [es 
lieux  secs  et  élevés,  les  Bâtâtes  douces, 
le  Sarrasin,  le  Maïs,  etc.  Bo  hiver  les  riziè- 
res sont  généralement  laissées  en  friche, 
el  les  leurs  sèches  sont  cultivées  de  fro- 
ment, d'orge  cl  de  colza.  » 

«  Sur  le  penchant  des  collines,  nous  rc- 

rquômes  le  Ciricr  du  Japon  [Rhta  sur 

cedanea);  il  tient  sur  ces  hauteurs,  où 
il  est  cultivé  en  abondance,  la  même  place 
que  le  Tallow chinois  {Stillingia  sebifera) 
dans  la  proi  ince  dcTche-Kiang.  Il  acquiert 
à  peu  près  les  mêmes  dimensions,  et,  chose 
étrange,   il   produit  en   automne  le   même 

effel  dans  [es  paysages;  ses  feuilles,  i •- 

sure  qu'elles  approchent  de  l'époque  <\r 
leur  chute,  passent  du  vert  au  rougesang 


.  v^k"< 


CV  PRlPEDiUM        8ARBATUM        VEITCHI 


un 


i  ',■-,. 


CYPRIPEDIUI  BARBATUI   VEITCHÏI. 

Orchidaceœ. 

CHARACT.  GENER.  —  Vide  vol.  III,  (1™  série  1847,  page  186). 
CHARACT.  SPECIF.  —  Vide  vol.  III,  (1«  série  1847,  page  l!IO). 

i  \  pripeil  itini    hurlmtum     Yeitchii ,    IIortul.  —  C.    ituiuuni     si  pi  itn«  n      IIortul. 
Teitchianch,  IIortul. 


—  C. 


Parmi  les  diamants  de  cette  aristo- 
cratique famille,  on  range  de  commun 
accord  cette  petite  tribu  de  plantes  tou- 
tes mignonnes,,  qui  portent  en  Europe 
le  surnom  de  sabots  de  Vénus! 

Nous  étant  enquis  auprès  de  M.  Ja- 
mes Veitch  de  l'origine  de  la  variété 
ci-contre  figurée  ,  nous  en  avons  reçu 
le  très-léger  renseignement  suivant  : 
«  Je  regrette  de  ne  pouvoir  rien  vous 
dire  sur  cette  plante;  je  l'ai  reçue  de 
51.  Thomas  Lohh,  et  je  ne  l'ai  soumise 


à  aucun  botaniste.  On  l'appelle  parfois 
C.  barbalum  superbum  et  C.  Veitchia- 
num.  >•  —  M.  Veitch  ne  nous  a  point 
indiqué  la  localité  où  Th.  Lobb  l'a  ren- 
contrée. 

Nous  avons  figuré  dans  notre  XIIe  vol. 
(2°  vol.,  2e  série),  page  119,  le  Cypri- 
pedium  Faivieanum,  et  à  cette  occasion 
nous  avons  consigné  là  des  renseigne- 
ments très-circonstanciés  sur  les  espèces 
tropicales  du  genre  Cypripède. 

L.  VH. 


foncé.  Quelques  Camphriers  [Laurus  Cam- 
phora)  aux  proportions  énormes  ornaient 
les  abords  des  temples  dans  les  quartiers 
qui  avoisinent  la  ville,  et  le  Cryplomeria 
japonica  est  très-commun  sur  tous  les 
coteaux.  On  se  sert  de  cet  arbre  pour 
former  les  clôtures  vives  autour  des  jardins 
et  pour  cela  il  est  de  toute  beauté.  Quand 
nous  le  vîmes  pour  la  première  fois  em- 
ployé de  la  sorte,  nous  fûmes  frappé  de 
l'idée  qu'on  pourrait  parfaitement  l'uti- 
liser de  même  chez  nous,  aujourd'hui 
surtout  qu'il  est  déjà  si  répandu  dans  nos 
pépinières.  Les  Japonais  le  traitent  à  peu 
près  comme  nous  faisons  des  haies  d'Ilex. 
Une  telle  haie,  bien  taillée  et  maintenue 
régulière,  est  non  seulement  d'un  fort 
bel  effet,  mais  encore  devient  tellement 
touffue  que  rien  ne  pourrait  y  trouver 
passage.  Le  Thé  est  commun  sur  ces 
coteaux,  mais  le  grand  pays  du  Thé,  au 
Japon  est  à  deux  ou  trois  cents  milles  plus 
au  Nord,  non  loin  de  la  laineuse  ville  de 
Mcaco,  résidence  du  Daïri  ou  Empereur 
ecclésiastique  (I). 

(I)  L'Empereur  politique,  qu'on  appelle  Koubo 
ou  Tycoun,  réside  à  Yeddo.  C'est  celui-ci  qui  est 
investi  de  tout  le  pouvoir  de  l'Etat;  à  l'autre  il  reste 
les  honneurs  du  grand  prêtre.  En.  11. 

Tome  iv,  2   Sème  (185'J). 


Tout  en  faisant  ces  observations  nous 
approchons  d'Epunga  et  arrivons  enfin.  Le 
jardin  privé  du  propriétaire  de  l'endroit 
est  très-joli  ;  il  y  a  aussi  une  pépinière  où 
il  multiplie  et  cultive  des  plantes  pour  les 
vendre.  Parmi  les  dépendances  se  trouve 
un  local  particulier  destiné  aux  étrangers 
et  ne  s'ouvrant  que  lorsqu'il  en  arrive  quel- 
ques-uns de  Nangasaki  pour  passer  une 
journée  agréable.  Comme  de  beaucoup 
d'autres  lieux  de  ce  genre,  les  murs  en 
sont  abîmés  sous  les  inscriptions  des  grands 
hommes  qui  l'ont  visité  et  qui  ont  voulu 
profiter  île  l'occasion  pour  rendre  leur  nom 
immortel  ! 

Des  vers  alignés,  quelques-uns  à  peine 
dignes  d'être  regardés,  se  lisent  partout; 
ils  sont  écrits  en  néerlandais,  en  alle- 
mand, en  russe.  Nos  nationaux  n'ont  pas 
fait  encore  de  séjour  assez  long  à  Nanga- 
saki, pour  s'être  rendus  à  Epunga  et  y 
tracer  leurs  souvenirs:  sans  aucun  doute, 
on  les  trouvera  aussi  en  leur  temps. 

L'établissement  horticole  d'Epunga  con- 
tenait une  nombreuse  collection  déplantes 
japonaises,  dont  quelques-unes  toutes  nou- 
velles pour  nous,  et  d'autres  très-rares 
et  d'un  haut  intérêt.  Celles  que  nous  ache- 
tâmes pour  notre  collection    nous  furent 

21 


102 


MISCELLAN1  ES. 


exactement  apportées  en  \  i  1  le  le  lende- 
main. 

Après  avoir  exploré  cet  établissement, 
in, us  nous  mimes  en  route  avec  plusieurs 
autres  promeneurs  pour  faire  une  excur- 
sion a  une  colline  haute  de  quelque 
quinze  cents  pieds  au-dessus  du  niveau 
de  la  mer,  et  célèbre  par  la  beauté  et 
l'étendue  du  paysage  qu'on  découvre  de 
snn  sommet.  C'était  une  magniGque  jour- 
née d'automne,  une  de  ces  journées  telles 

qu' l'en  vôil  «j m-  rare ni   sous  notre 

climat  m  variable.  Au  ciel  pas  un  nuage. 
Quand  nous  eûmes  alteinl  le  faîte,  noti  e 
\  ne  put  s'étendre  dans  toutes  les  dii  ections 
cl  était  limitée  par  l'horizon  seulement. 
En  portant  nos  regards  au  Sud-IM  ri  bien 
au-dessous  de  nous,  nous  voyions  la  \ille 
de  Nangasaki  avec  la  baie  superbe  qui 
s'étalcà  son  iront  el  qui,  presque  entière- 
ment environnée  de  collines,  ressemble  à 
une  mer  intérieure.  Sur  ses  Unis  unis  et 
tranquilles  se  reposaient  à  l'ancre  les 
na\  ires  de  diverses  nations,  parmi  une  foule 
de  bateaux  el  de  jonques  de  construction 
japonaise  cl  dont  U-  uvements  ren- 
daient le  coup  d'il' il  plus  pittorespue  encore. 
lu  se  tournant  vers  le  Nord-Ouesl ,  noire 
œil  rencontrai!  des  centaines  de  petites  col- 
lines de  forme  conique  et  couvertes  jus- 
qu'au soramel  d'arbres  cl  d'arbrisseaux. 
Sur  l'arrièrc-plan  se  dressent  des  mon- 
tagnes qui  doivent  avoir  de  deux  à  trois 
mille  pieds  d'altitude,  cl  s'étend  encore 
une  baie  pareille  j  un  immense  lac.  Entre 

les  collines  se   déroulent  de  breuses 

vallées  riantes  et  fertiles,  dorées  mainte- 
nant par  les  moissons  de  ri/  presque  unir, 
et  portant  une  quantité  de  villages  et  de 
fermes,  qui  donnent  de  L'animation  à  ce 
paysage  d'un  intérêt  sivifel  d'une  beauté 
si  extraordinaire. 

A  noiic  retour,  nous  visitâmes  un  petit 
jardin  appartcnanl  a  un  interprète  du  Gou- 
vernement japonais.  Nous  \  remarquâmes 
quelques  Azalées  d'une  dimension  prodi- 
gieuse, ainsi  qu'une  sorte  d'.io/c.s  étrauge 
el  te  nu  à  l'étal  nain  :  ses  branches  infé- 
rieures s'étendaient  horizontalement  à 
vingl  pieds  de  longueur;  les  moindres 
rameaux,  les  feuilles  mêmes  étaient  taillés 
el  tondus  de  telle  façon  que  le  tout  était 
..assi  plat  qu'une  table.  Les  branches  supé- 
i  oui  .s  étaient  conduites  de  manière  à  for- 
mer des  cercles  lesuns  au-dessus  des  autres 
comme  autanl  de  tables  plus  petites;  la 


plante  entière  avait  un  aspect  extrémcmenl 
curieux,  l'n   homme  j   travaillai!  lors  de 

noire  \isiic  el  nous  pensons  qu'il  j  trouve 
une  occupation  constante  pour  tous  les 
jouis  Je  l'année. 

Laissant  derrière   mois  Nangasaki  et  ses 
superbes   pa\  sages,   nous  allons    tacher   tic 

donner  une   idée  du    pays  qui    enviro • 

Yeddo  et  de  ses  productions,  f.cs  ports  où 
les  marchands  étrangers  son!  autorisés  s 
s'établir  et  à  l'aire  le  commerce  clans  celle 
partie  de  l'Empire,  s'appellent  Kanagaiva 
el   Yvkuhama;  tous  deux  sont  situes  sur 

les  cotes  de  la   baie  de    Yeddo   et  distants  à 

peu  prés  de  seize  à  dix-hui!  milles. 

Cette   partie   de   la    contrée   présente   1 

caractères  d'une  formation  géologique  en- 
tièrement différente  de  celle  du  district  de 
Nangasaki.  Celle-ci  offre  une  ressemblance 
frappante  avec  les  parties  ondulées,  on 
accidentées  de  la  Chine  sous  la  même  lati- 
tude; les  versants  supérieurs  des  collines 

-ont  d'ordinaire  arides  el  composés  de 
roches  granitiques  cl  de  schiste  argilacé 
qui  se  projettent  de  tous  côtés.  Autour  de 
^  eddo  on  rencontre  une  formation  toul 
j  antre.  Ce  sont  des  collines  el  des  vallées, 

mais,  à  l'exception  du  célèbre  l'iisi-ï'uiiiu , 

les  éminences  ne  comptent  guère  que  qui  I 
que  cenl  pieds  d'altitude  supramarinc. 
Dans  les  vallées,  où  le  riz  constitue  la 
principale  culture  de  l'été,  le  sol  est  d'une 
couleur  brun-noirâtre,  presque  entière- 
ment compos(;  de  matières  végétales,  cl 
semblable  à  ce  qu'on  trouve  dans  les  ma- 
rais tourbeux  d'Angleterre.  Connue  la 
tourbe,  il  présente  une  grande  élasticité 

SOUS  le  pied  qui  le  presse.  Les  Misants 
peu  rapides  des  collines  sont  COUVCl'tS 
d'arbres  et  de  broussailles.  CCS  dernién  s 
n'offranl  le  plus  souvent  qu'une  minime 
valeur.  Naturellement  on  se  demande  pour- 
quoi les  Japonais  laissent  ces  terres,  qui 
,  pourraient   êlre  appropriées  à   la  culture, 

abandonnées   ainsi   dans   un    élat    de  sléri- 

i  lilé  absolue.  A  celle  question  nous  n'avons 
pu  trouver  de  réponse  satisfaisante,  quoi- 
que le  fait  doive  avoir  sa  raison  d'être,  el 
même  sans  aucun  doute,  un  motif  bien 
fondé.  Apres  avoir  traversé  les  touffes 
d'arbres  el   les  broussailles,  on  parvient 

au  sommet  des  collines.  Ces  sommets  sont 
tous  relativement  plats  el  offrent  par  consé- 
quent, autant  de  plateaux.  Le  sol  île  ces 
plateaux  est  tout  à  lait  pareil  à  celui  des 
Vallées  marécageuses  d'en  dessous,  el  il  a 


'v 


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HETEROTOMA  LOBEUOIDES        ZuCI 


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\lijlir 


\    S 


103 


1  LU. 


HETEROTOIA  LOBELIOIDES, 


zucc. 


Lobeliaceee. 


CIIARACT.  GENER.  —II.  Calyx  irregularis, 
bilabiatus;  labio  superiore  majore,  trifido;  Uilio 
turbinato  ovario  adnalo;  labio  inferiore  apice  bi- 
lido,  calcaris  ad  instar  subhorizonlaliler  producto. 
Corolla  tubulosa,  ad  basim  anlice  valde  dilalata  et 
in  calycis  labio  inferiore  ad  lacinias  usque  in  cal- 
caris specicm  extensa,  postice  snb  anlheris  per 
totam  longitudinem  fissa,  unde  unilabiata  videtur, 
triloba,  lobo  intermedio  latiore  tridenlato.  Sla- 
mina  ima  basi  corollrc  inserta;  anthcris  connatis, 
duabus  inferioribus  apice  barbatis,  filamentis  in 
tubum  connatis,  basi  tantuni  liberis,  illis  starai- 
num  duorum  infcriorum  in  appendice  calcariformi 
floris  ad  ejus  apicem  usqnc  decurrentibus.  Ova- 
rium  inferum,  summo  apice  tantuni  liberura  et 
in  stylum  attcnuatum,  biloeulare,  loculo  antico 
in  calcarc  brcvissinio  tractu  producto.  Stignia 
basi  aunulo  pilorum  barbatum,  bilobum.  Capsula 
niembranacea  ,  apice  libero  crustaceo-indurata  , 
ibique  loculicido  bivalvis.  F.  Cabuel. 

■ii  i  iitoi  mi  t  ,  Zucc.  In  Flora,  Bol.  Zeit. 
1832,  II,  Bciblatt.  p.  100;  Guillem.  Arcliiv.  bot. 
I,  p.  550 (ubi  Mi  ri  ito~n.ii  :  Endl.  Gen.  p.  312; 
A.  DC.  in  l'rodr.  VII,  scct.  2,  p.  350;  Endl.  Gen. 
suppl.  I,  p.  1592;  Meisn.  Gen.  lab.  diagn.  p.  240, 
et  Comm.  p.  148,  5oi;  Walp.  Rep.  Il,  p,  708; 
Endl.  Ench.  p.  2<H;  Walp.  Rep.  VI.  p.  375.  — 
Myopsis  Pbesl,  Prodr.Man.  Lob.  p.  8;  Endl.  Gen. 
suppl.  2,  p.  52. 

CIIARACT.  SPEC.  —  II.  Herba  ut  videtur 
elata  (tripedalis  sec.  Zucc),  erecta;  ejus  pars 
terminalis  quam  ante  oculos  babeo  crebre  fohosa, 
Caulis  ramosus,  sulcatus,  velulinus.  Folia  alterna, 
exslipulata,  patula,  longiuscule  petiolata,  oblique 
ovata,  acuminata,  grosse  et  inaequaliter  dentata, 
denlibus  mucronulatis,  utrinque  (sed  prœcipue 
subtus  in  nervis)  piloso-scabra;  petiolis  a-U  cenlim. 
longis;  limbo  10-15  centim.  longo.  Racemus  in 
caule  ramisque  terminalis,  simplex,  erectus,  mul- 
tiflorus,    laxus,   démuni  apice,    abortu    ilorum 


superiorum,  subcorymbosus,  iudelinitus.  Racbis 
sulcata.  Bracteae  lincari-acuminalœ  (<) ,  inferiores 
1  centim.  longse,  interdum  in  folia  evolutœ  (ex 
icône  Endlichcriaiui).  Pèdicelli  elongati,  tenues, 
semierecti,  subœquales,  5  centim.  circiter  longi. 
Flores  magui,  ut  videtur  ex  sicco  purpurei  cum 
apice  pallidioreP).  Calycis  tubus  1/2 centim.  longus, 
laciniis  tribus  erectis  lineari-acuminatis  tubo  q>so 
Bequalibus  coronatus;  calcar  2  centim.  longum, 
subliorizontale,  clavatum,  intus  canaliculatum , 
apice  lacinias  binas  indexas  (cœteruni  allcris 
similes)  gerens.  Corolla  tubo  2  centim.  longo, 
marcescenti-persistens,  a;tate  pallescens.  Slamina 
corollœ  œqualia,  ex  ejus  fissura  in  totum  fere 
exserla,  ad  racliim  paullo  declinata.  Filamenta 
ut  videtur  purpurea  (•">).  Antberœ  albidie,  linearcs, 
5  million.  long;e,  longitudinaliter  déhiscentes, 
secus  margines  pitosuhe.  Pollen  cum  anlheris 
concolor,  ellipticum,  Iseve,  plieis  tribus  notatum. 
Stylus  cylindricus.  Stigma  lobis  exsertis,  palen- 
tibus,  turgidis.  Ovula  plurima,  in  quoque  loculo 
placenta;  axillari  inserta,  horizontalia,  ut  videtur 
analropa  cum  integumenlo  simplici.  Capsula  c 
calice  et  ovario  forma  et  magniludine  innnulatis 
efformata.  Semiua  plurima,  minuta,  fulva,  K-cvia. 

Hab.  Mexici  in  montibus  Tolucensibus  (Bassi! 
in  herb.  Mus.  Flor.);  in  frigidissimis  «  la  Cumbre 
de  San  Antonio,  »  8000  ped.  supra  Oceanum 
(Karwikskï  in  herb.  reg.  Monac);  Guatemala 
(.'San  Cristobal  »  (  Vellasquez  !  in  herb.  Bert.). 
Florendi  tempus  ignolum. 

M.  lobeliottles,  Zucc.  I.  c.  ;  A.  DC.  /.  c;  Emoi. 
le.  gen.  plant,  t.  55  (tîg  medioeris).  —  Myopsis 
mexicuna  Pbesl,  /.  e.  {sec.  Endl.  ic,  p.  XI). — 
Lobelia  calcarata  Blut.  !  FI.  guatcmal.  p.  1)  ;  Walp. 
Rep.  bol.  syst.  II,  p.  707.  —  F.  Cabuel  in  Ann. 
se.  nat.  mus  Paris,  183!),  p.  2(J9. 


(1)  sive  lineares,  acuminato-dentaue. 

(2)  E\  vivo,  flores  calcare  pui'iiureo  corolla  aulciu  aurea. 

(3)  Filatuenla  non  purpurea  sed  attio-flavida. 


Si  cette  jolie  plante  eut  été  dès  l'abord  I  qu'elle  serait  répandue  en  Europe,  tan- 
en  mains  spéculatives,  il  y  a  longtemps  I  dis   qu'introduite    du  Mexique  par  les 


comme  lui  l'aspect  de  la  tourbe.  C'est  à 
peine  si  l'on  rencontre  une  pierre  ou  une 
roebe,  soit  au  fond  des  vallées,  soit  sur  le 
penchant  des  collines  ou  sur  leurs  plateaux. 
En  jetant  un  coup  d'œil  sur  cette  terre 
noire  et  en  apparence  si  riche,  l'observa- 
teur superficiel  serait  tenté  de  croire  qu'elle 
possède  une  grande  fertilité  et  qu'elle 
pourrait  produire  d'abondantes  moissons. 
Ce  serait  une  erreur;    elle  n'est  pas  en 


réalité  aussi  féconde  qu'elle  semble  devoir 
l'être;  de  plus  presque  tous  les  étrangers 
remarquent  avec  surprise  le  peu  de  saveur 
des  plantes  potagères  qui  en  proviennent. 
Il  nous  est  impossible  d'expliquer  com- 
ment cette  formation  étrange  s'est  pro- 
duite dans  le  principe;  si  cette  partie  du 
Japon  était  à  une  époque  très-reculée  un 
marais  uni  et  tourbeux;  si  ces  éminences 
se  sont  formées  par  un  do  ces  épouvanta- 


ni  i  l  ROTOMA    LOBELIOIDES,  Zucc. 


Frères  Tonel .  elle  est  restrée  chez  l'un 
d'eux  ,  en  celte  ville,  el  cela  pendant 
des  années,  h  l'étal  de  chrysalide. 

Cependant  elle  se  montra  deux  fois 
dans  l'arène  où  se  distribuent  des  pnl- 
iii*-—  ii  n'obtint  que  les  regards  ■  1  *  -  c<  ux 
qui  sont  sans  \oix  au  chapitre  ■ —  ou  i|iij 
nui  un  moi  d'ordre  à  suivre  sans  mau- 
dire. 

Porle-t-elle  mu  Mexique  le  nom  de 
i  Petit  Oiseau  «  ou  bien  est-ce  un  nom 
de  fantaisie  i  lut  Vogeltjefhel  Vogelken  - 

que  lui  a  *  1  < é  son  introducteur,  c'esl 

ce  que  nous  ne  saurions  dire;  lou- 
jours  est-il  que  son  acquéreur,  M.  Jean 
Verschaffelt,  qui  l'offre  en  vente,  ac- 
compagne  cette  annonce  des  pittores- 
ques I i a 1 1 1 ■  -  ijiii  suivent  : 

«  L'élrangelé  de  la  forme  des  fleurs 
i  hez  i  elle  plante ,  donl  chacune  semble 
ôlrc  un  oiseau  inconnu,  perché  sur  une 
1 1 - i 1 1 >: 1 1 •  comme  un  coq  sur  un  clocher, 
csi  comparable  à  tout  ce  que  nous  offre 
d'insolite  celle  de  la  famille  des  Orchi- 
dées. Ces  fleurs  en  outre  sont  très-nom- 
breuses, distancées,  en  grappes  termina- 
les, il  un  riche  coloris  mi  -partie  rouge 
cocciné  et  jaune  d'or.  Tout  l'ensemble, 
tige  el  fleurs ,  cobstitue  une  belle  el 
bonne  plante  dans  loute  l'acception  de 
ces  termes,  presque  sinon  lout-à-fait 
rustique,  d'une  floraison  abondante, 
facile  ci  de  longue  durée. 

'i  Découverte  par  feu  Karminski,  celle 
belle  plante  était  restée  connue  seule- 
nu  ni  des  botanistes,  lorsqu'en  1838  elle 
■>  été  envoyée  du  Mexique,  sa  pairie,  à 
M.  Aug.  Tond,  amateur  à  Gand,  par 

frères  établis  comme  horticulteurs  à 


Mexico.  Vous  l'avons  vue  fleurir,  chez 
lui  dès  l'année  suivante  et  avons  pu  dès 
lors  la  déterminer. 

■  Elle  forme  un  beau  buisson  vivace, 
suffrulescem  a  la  base  .  irès-prolifère, 
pouvant  s'élever  de  0"\ÎS0  à  Ô",,80  de 
haut.  Les  li.ucs  en  sont  anguleuses,  li- 
nement  poilues,  portant  des  feuilles 
longuement  péliolées,  cordiformes  ou 
ovées  lancéolées.  Les  fleurs  soni  très- 
nombreuses,  axillaires,  longuement  pé- 
dicellées,  disposées  en  forme  pour  ainsi 
dire  de  croissant,  suspendu  par  sa  par- 
lie  médiane  (l'ovaire)  ;  tout  le  long  en 
dessous  règne  le  calice  divisé  en  deux 
parties.  Au  sommet  proprement  dit  le 
limbe  est  di\isé  en  trois  parties  d'inégale 
largeur.  Les  étamines  et  le  style  sont 
disposés  comme  chez  les  autres  Lolié- 
liacées  ,  famille  à  laquelle  appartient 
cette  plante. 

\uisi  parle  une  plume  exercée.  Que 
dirons-nous  aloi  -  de  notre  planche  faite 
d'après  nature,  ci  montrant  tous  ces 
petits  oiseaux  le  ventre  en  l'air,  la  lèle 
en  bas?  La  plus  vraisemble  de  uns  sup- 
positions, <•  esl  qu'au  moment  où  noire 
ex-artiste  n  dessiné  el  peint  le  modèle, 
son  sujet  ;iur;i  manqué  d'eau  ;  que  les 
oiseaux  perchés  sur  des  tringles  hors 
d'état  tic  les  supporter  se  seront  pré- 
sentés au  dessinateur  dans  la  position 
désespérée  où  nuire  planche  les  mon- 
tre—  L'inexactitude  de  ce  dessin  por- 
terait toutefois  un  préjudice  considéra- 
ble a  l'accueil  que  celle  plante  mérite, 
si  non-  ne  nous  bâtions  en  loule  humi- 
lité de  déclarer  que  nuire  habitude  esl 
de  ne  jamais   rien   laisser  changer  aux 


blés  tremblements  de  terre,  | r  lesquels 

1  c  po\  s  esi  encore  célèbre  de  nos  jours, 
cl  donl  l'un,  d'après  la  légende  japonaise, 
""•"'  rail  surgir  le  Fusi  Yama  à  une  liau- 

ICUr  de  plus  île  I  1000  pieds,  el  cela  en 
une  seule  nuil;    nous  laisserons  aux  géolo- 

gues   le  s, ,m  de  résoudre  celte  question, 

''' -  bornanl  ù  i  onsigner  ce  que  nous 

avons  mi  cl  '■<  le  décrire  avec  exactitude, 
oup  d'arbres  de  ce  districl    »onl 


pareils  a  ceux  des  environs  de  Nawasaki, 
que  nous  avons  déjà  mentionnés. 

i  eux  qui  acquièrent  les  plus  larges 
dimensions  el  dont  mi  fait  aussi  le  plus 
grand  usage,  snni  des  conifères  comme  le 
Pi  nus  àfussoniana,  le  Retinospora  ni 
si  fer  a  el  le  Cryptomeria  japonica.  Ce 
dernier  surtout  atteint  des  proportions 
considérables  el  semble  se  plaire  ici  d'une 
manière  loule  spéciale,   il  \ icnl  en  nuire 


HETEROÏOMA  LOBELIOID1ÎS,  Zucc.  163 

modèles  dessinés  d'après  nature et  J      Elle  s'est  montrée  assez  dure  au  froid 

que  cette  fois  la  règle  n'a  pas  eu  d'ex-  '  à  Gand,  pour  qu'il  nous  soit  permis  de 
ception.  certifier  qu'à  partir  d'Orléans  on  pourra 

Au  mois  de  septembre  prochain  se  fera  j  la    considérer    comme   étant  rustique, 
la  distribution  des  exemplaires  aux  sous-  I  tout  à  fait  de  pleine  terre.  Elle  est  jolie 
cripleurs,  parmi  lesquels  nous  liguions  i  à  être  aimée  et  recherchée  partout, 
pour  un  nombre  assez  considérable,  et        Multiplication  de  boutures;    culture 


le  prix  de  vente,  dix  francs  pièce,  n'em- 
pêchera personne  d'acquérir  la  plante 

AUX    PETITS     OISEAUX. 


en  toute  terre;  simple  serre  froide  ici, 
dans  notre  Flandre.  L.  VII. 


deux  espèces  extrêmement  remarquables 
que  nous  n'avons  point  rencontrées  plus 
au  Midi,  ce  sont  le  Tltuiopsis  dolabrata  et 
le  Sciadopitys  verlicillala,  deux  arbres 
qui  produisent  un  fort  bel  effet  et  qui, 
il  faut  l'espérer,  seront  rustiques  en  An- 
gleterre. Nous  pensons  que  le  Thuiopsis 
a  déjà  fait  ses  preuves  et  il  n'y  a  presque 
pas  à  douter  qu'il  n'en  soit  de  même  pour 
le  Sciadopitys.  Ce  dernier  diffère  par  son 
aspect  de  tous  les  Conifères  que  nous  avons 
vus  jusqu'ici.  Il  croît  en  forme  de  cône  et 
s'élève  à  plus  de  cent  pieds  ;  il  a  les  feuilles 
longues  et  étroites  —  (pour  un  Pin,  c'est 
larges  qu'il  faudrait  dire)  ;  —  elles  sont 
disposées  en  verticillcs  et  sont  d'une  cou- 
leur vert  foncé.  L'aspect  général  de  l'arbre 
produit  un  effet  tout  particulier  ;  c'est 
un  arbre  véritablement  ornemental. 

Parmi  les  arbustes  une  espèce  de  Wei- 
getia  était  fréquente;  mais  la  saison  des 
lleurs  étant  passée,  nous  ne  pouvions 
déterminer  si  s'était  une  nouveauté  ou 
bien  le  W.  rosea.  Nous  rencontrâmes 
aussi  V Osman thus  aquifolitis  chargé  de 
lleurs  blanches  au  parfum  suave.  Il  appar- 
tient à  la  famille  des  Oléinées.  Les  beaux 
buissons  qu'il  forme,  acquièrent  des  qua- 
lités ornementales  plus  grandes  encore 
dans  la  variété  à  feuillage  panaché,  cultivée 
dans  les  jardins  de  Yeddo.  Une  espèce 
(nouvelle?)  d' Aucuba  à  feuilles  vertes 
était  commune  dans  les  parties  ombragées 
des  bois  et  près  des  haies  ;  ce  sera  proba- 
blement une  bonne  acquisition  à  intro- 
duire en  Europe.  Elle  sera  accueillie  avec 
faveur  comme  une  belle  plante  toujours 
verte,  et  ce  qui  en  augmente  le  prix, 
c'est  que  durant  l'hiver  et  le  printemps, 
cet  Aucuba  se  charge  d'une  profusion  de 
baies  rouges  qui  en  font  un  arbuste  d'orne- 
ment d'une  extrême  richesse. 

A  Yukuhama,  dans    le  jardin    du   Dr. 


Hall,  qui  possède  une  collection  des  plus 
intéressantes  de  plantes  du  Japon,  à  qui 
nous  devons  des  indications  importantes 
et  qui  a  bien  voulu  nous  prêter  aide  et 
assistance,  nous  avons  trouvé  la  plante 
mâle  de  l' Aucuba  japonica.  Nous  en  avons 
expédié  quelques  pieds  qui  sont  mainte- 
nant en  route  pour  l'Angleterre.  Nous 
attachons  un  vif  intérêt  à  l'introduction 
de  cette  plante,  non  pas  à  cause  de  son 
liabitus,  puisqu'il  ressemble  de  très-près 
à  celui  de  la  plante  femelle  que  nous 
possédons  depuis  si  longtemps  en  Europe, 
mais  bien  pour  les  fruits  qui  ne  manque- 
ront pas  de  se  produire  et  qui  lui  apporte- 
ront un  ornement  de  plus.  Qu'on  s'ima- 
gine tous  les  Aucuba  qui  ornent  les  fené- 
|  très  des  appartements  ou  décorent  les 
jardins  publics  de  nos  villes  fumeuses, 
littéralement  couverts  de  jolies  baies  rou- 
ges! Un  tel  résultat,  —  et  il  n'est  pas  im- 
probable, —  compenserait  à  lui  seul  un 
voyage  au  Japon. 

La  vigne  de  ce  district,  qu'aussi  bien 
nous  pouvons  nommer  d'un  coup  Vigne 
de  Yeddo,  donne  un  raisin  exquis.  Les 
grappes  sont  de  grandeur  moyenne  cl  les 
grains  d'une  couleur  brunâtre,  d'une 
pelure  fine  et  d'un  goût  qui  ne  laisse 
rien  à  désirer.  Ce  raisin  serait  estimé 
même  en  Angleterre  où  l'on  possède  tant 
de  sortes  excellentes  ;  il  le  serait  surtout 
et  au  plus  haut  degré  dans -les  Etats-Unis 
d'Amérique.  Il  y  a  quelques  années  nous 
voyagions  de  Malte  au  Caire;  nous  étions 
en  société  du  célèbre  poète  américain  , 
M.  Bryant.  Cet  écrivain,  amateur  vrai  de 
tout  progrès  horticole,  nous  apprit  que, 
pour  une  cause  inconnue  ,  nos  vignes 
d'Europe  ne  prospéraient  guère  au-delà 
de  l'Océan  Atlantique,  et  parla  de  l'impor- 
tance qu'il  y  aurait  d'introduire  des  varié- 
tés provenant  de  Chine,  où  le  climat,  en 


MISCELLAXI  l  -' 


ce  ijni  concerne  les  extrêmes  de  chaud  et 
de  froid,  .1  une  grande  analogie  avec  celui 

des  Etats  de  l'Union.  .1 is  nous  n'a>  on  1 

rencontré  en  Chine  une  variété  de  raisins 
qui  lui  réellement  bonne,  et  pour  ce  motif 
1 1<  m  -  n'avons  pu  donner  suite  à  l'idée  de 
M.  Bryant.  Maintenant  du  moins  il  y  a  de 
i|uoi  tenter  l'expérience;  nous  en  avons 
fait  comprendre  tout  l'iotérâl  au  D"  Hall, 
qui  est  citoyen  américain  et  qui  a  déjà 
introduit  dans  son  pays  bon  nombre  de 
plantes  japonaises.  Il  a  chaudement  adopté 
nos  vues  el  sans  aucun  doute  il  agira  en 
conséquence.  » 


Malheureusement  ec  n'esl  pas  la  Vigni 
de  )  eddo  qui  puisse,  à  cette  heure  ou  le 
bruit  des  luttes  civiles  ébranle  leurs  pro- 
vinces, attirer  l'attention  des  Américains. 
Espérons  donc  que  celle  Vigne  arrive  bien- 
loi  en  Angleterre  aussi  bien  que  VAucuba 
et  les  superbes  Conifères  que  H.  Fortune 
\icnt  (le  signaler.  Il  va  -..m-  dire  que  les 
végétaux  qui  sont  rustiques  pour  le  climat 
de  la  Grande-Bretagne,  résisteronl  aussi 
chez  m  m  s  el  dans  les  régions  situées  comme 
l,i  Belgique  sous  des  lignes  isochimènes 
presque  identiques.  Eh.  R. 


t  1338.  LA  PATE  DE  GISHURST,  SPECIFIQUE  CONTRE  LES  INSECTES  QUI  ATTAQUENT  LES  PLANTES. 

Depuis  deux  nu  trois  ans,  il  n'est  bruit  moisissures,  les  pucerons  et  antres  pestes 

parmi  les  jardiniers  anglais  que  d'un  non-  semblables  vont  faire  leur  invasion  babi- 

vel  insecticide,  le  Gishursi  compound,  qui  tuelle  dans  nos  serres,  il  n'est  pas  hors  de 

est,  dit-on,  souverain  pour  la  destruction  propos  d'appeler  l'attention  des  borlicul- 

des  ilnips,  des  pucerons,  des  gallinsectes,  leurs  sur  la  pâte  de  Gishurst.  Cette  pâte 

desacarus,de  l'araignée  rouge  et  au  1res  en-  est  un  savon  de  coin  position  inconnue,  qui 

ue  nues  de  inèiue  sorte  diinl  la  déplorable      se  disSOUl  rapidement  dans  l'eau,  el  qui,  à 

multiplication  sur  les  plantes  cultivées  est    cel  état  de  dissolution,  est  appliqué  sui  les 

plantes  avec  un  pinceau,  une  brosse,  une 
éponge,  ou  lancé  sous  forme  de  scringage. 
Bien  «pie  l'hiver  ne  soit  pas  la  saison  la 
plus  favorable  pour  juger  de  sa  valeur,  le 
nombre  et  la  qualité  des  personnes  donl 
nous  avons,  les  témoignages  sous  les  yeux, 
ne  permettent  pas  de  douter  que  cette 
composition  ne  soit  réellement  très-efficace 
et  justement  estimée  des  jardiniers,  l'a  nui 
ces  témoignages)  nous  comptons  en  parti- 
culier celui  de  M.  Judd,  directeur  des 
jardins  d'Allhorp,  qui  est,  de  l'avis  de  tout 
le  monde,  le  praticien  le  plus  déliant  vis-à- 
vis  des  inventions  modernes  de  ce  genre, 
li  grande  plaie  de  l'horticulture.  Si  cette  et  qui  ne  les  admet  que  lorsqu'il  a  pu  juger 
drogue,  donl  la  composition  est  inconnue,     par  lui-même  de  leur  utilité.  11  n'y  a  doue 

lient  tout  ce  qu'on  en  promet,  elle  ne  peut 

manquer  d'être  la  bienvenue  sur  le  conti- 
nent, ou  l,s  insectes  n'ont  peut-être  jamais 
exercé  plus  de  ravages.  L'année  1859  avait 
déjà  été  remarquablement  fertile  en  puce- 
rons; l'année  1860,  si  pluvieuse  et  si 
froide .  n'a   pas  pour  cela  été  exempte  de 


pas  de  contestation  à  élever  quant  à  la 
puissance  inseclicidede  la  nouvelle  drogue; 
mais  ce  qui  reste  à  savoir,  c'est  si  elle- 
même  n'est  pas  funeste  aUX  plantes,  cl  si, 
en  détruisant  les  insectes,  elle  ne  les  fait 
pas  périr  elles-mêmes. 
C'e-i  qu'effectivement  la   rapidité  avec 


celle  peste  :   tant   au  nord   ipi'au  midi,  les      laquelle   elle  donne  la    mort  au\  insectes, 
jardins  ci été  infectés,  el  nombre  de    peut  faire  élever  des  doutes  quant   à  sou 

piaules  de  pleine  terre  et  de  serre  ont  péri      innocuité  pour  les  plantes,  el  il  parait  (pie 

ail     été     C'CSt  là,  en  effet,  un  reproche  fondé  qu'on 

peut  lui  faire  lorsqu'on  l'emploie  sans  pré- 
caution. NOUS  avons  vu  noiis-niéine  les 
sommités  herbacées  des  rosiers  mortifiées 
par  son  application,  ei  des  expériences 
\u  moment,  dit  le  D*  Lindlcy,  où  les    nouvelles  nous  ont  fait  voir  ce  fait  se  re- 


p  H     1  elle     seule    caUSC,    sans    qu'i 

possible  d  v  porter  remède. 

Voici    ce  que  i s  lisons,  à   propos  de  la 

pâte  de  (.i-lim  -1,  dans  le  Gardeners'  Chro- 

Nil  li  : 


<    I  Ml  I  II  \         COUNTESS     iil'      DERBY 


107 


US'ù. 


CA1ELLIA  JAP,  COMTESS  OF  DERBY,  veitch. 


Ce  Camellia  que  nos  principaux  col- 
lègues possèdent  comme  nous,  en  jolis 
exemplaires,  sort  de  l'Établissement 
Veitch.  Il  est  d'origine  italienne.  Nous 
n'en  connaissons  pas  les  fleurs  ;  noire 
planche  est  la  copie  exacte  de  celle  que 
le  Florist  en  a  publiée;  mais  ce  que 
nous  pouvons  certifier,  c'est  que  son 
feuillage  est  bon  ;  et,  en  œil  exercé,  à 
juger  d'un  Camellia   par  son  feuillage, 


nous  osons  prédire  qu'il  sera  beau.  Le 
Florist  le  considère  comme  étant  supé- 
rieur au  meilleur  Camellia  cultivé. 
MM.  Veitch  en  disent  ce  qui  suit  dans 
leur  catalogue  :  «  beau  port,  vigoureux; 
feuilles  d'un  beau  vert  foncé;  fleurs 
très-larges,  pétales  bien  ronds,  bien 
formés,  d'un  blanc  pur  à  rubans  et  à 
stries  roses.  » 

L.  VH. 


produire  sur  des  fougères  et  sur  d'autres 
plantes,  lorsqu'on  employait  une  solution 
trop  concentrée.  On  pourrait  comparer 
ses  effets  à  ceux  de  l'acide  sulfurique, 
dont  quelques  gouttes  mélangées  à  un  verre 
d'eau  donnent  une  boisson  rafraîchissante 
ctsalutaire,  mais  qui  insuffisamment  délayé 
serait  un  corrosif  violent  et  un  poison.  Nous 
ne  pouvons  mieux  faire  ici  que  de  publier 
ce  que  vient  de  nous  communiquer  à  ce 
sujet  M.  Wcntworth  Bullcr,  qui  parle 
d'après  son  expérience  personnelle. 

«  Comme  j'aiessayé  dernièrement,  pour 
«  mon  propre  compte,  de  la  nouvelle 
i  invention  désignée  sous  le  nom  de  pâle 
«  Gishitrst,  peut-être  les  résultais  de  mon 
«  expérience  seront-ils  utiles  aux  prali- 
«■  ciens,  et  je  vous  autorise  à  les  leur  faire 
«  connaître.  Sans  vouloir  diminuer  en 
i  rien  la  réputation  certainement  méritée 
«  de  cette  composition,  je  recommanderai 
a  néanmoins  aux  jardiniers  d'être  extrê- 
«  moment  prudents  dans  son  emploi,  sur- 
«  tout  lorsqu'il  s'agira  de  plantes  herba- 
«  cces  très-tendres.  J'en  ai  obtenu  les 
«  meilleurs  résultats  sur  les  Gardénias 
«  et  les  Ixoras  attaqués  par  les  coccus, 
«■  ainsi  que  sur  les  Orangers,  les  Dracœna 
«  et  les  Camellias.  Je  ne  crois  pas  qu'elle 
«  soit  meilleur  marche  ou  plus  efficace 
«  que  notre  ancien  remède  consistant  en 
«  savon  doux  mêlé  d'un  peu  de  térèben- 
«  thine,  si  utile  contre  les  coccus,  mais 
a  clic  me  parait  plus  sûre  que  toutes  autres 
a  substances  contre  le  kermès. 


»  Je  trouve  que  deux  onces  (1)  dececom- 


<t  pose  par  ga 


Ion  d'eau  (2)  tue  sans   ré- 


mission les  pucerons  surlcsRosiers,  sans 
a  nuire  à  ceux-ci,  et  je  crois  qu'il  serait 
«  inutile  d'employer  une  dose  plus  forte. 
a  Par  contre,  je  ne  recommanderai  pas  la 
«  composition  de  Gishurst  pour  les  fou- 
it gères;  je  l'ai  appliquée  à  plusieurs, 
«  pour  y  détruire  les  thrips,  et,  à  l'excep- 
«  tion  du  Dicksonia  anturctica,  toutes  en 
a  ont  plus  ou  moins  souffert.  Les  feuilles 
«  du  Pluiijloma  hastatum  en  sont  deve- 
«  nues  toutes  jaunes,  et  je  crains  même 
«  que  cette  plante  si  tendre  n'en  périsse 
«  entièrement.  J'ai  entendu  dire  que  la 
«  pàtedeGishurstétaitaussi  un  bon  remède 
a  contre  l'araignée  rouge,  mais  je  ne  l'ai 


« 


a  jamais,   pour   mon    compte,    employée 
«  contre  cet  insecte.  » 

o.  Ainsi,  ajoute  le  Dr  Lindley,  la  question 
qui  se  présente  actuellement  est  celle-ci: 

(1)  L'once  anglaise  équivaut  à  28  1/3  grammes. 
('!)  Le  gallon  équivaut  à  i  J|2  litres. 


t.  B 


Ml-i  Ml   \  M  I  - 


,'i  quelle  il"-'-  faut-il  employer  la  pâte  de 
Gishurst,  pour  ne  pas  nuire  aux  plant 
l  seule  réponse  que  nous  puissions  j 
faire,  esl  de  citer  les  observations  faites 
pai  quelques  praticiens  en  renom.  La 
qualité  des  personnes  i<  i  suppléera  au 
nombre. 

«   ('.mitre  ht  moisissure  :  six   murs  dé- 


lkl.  Judd  \i ni  onces  par  gallon,  suivanl 
M.  Bellis,  de  Harton-Hafi  Gardens. 

t  Pour  {es  Orchidées  :  c c  pour  les 

fougères ,  d'après  Pilcher. 

t  L'été  prochain,  <lii  M.  Lindley,  nous 
fournira  sans  doute  des  documents  plus 
nombreux  et  plus  explicites.  En  attendant 
nous  ne  saurions  trop  recommander  aux 


layéesdansungall l'eau  suffisent;  d'après  jardiniers  d'être  très-circonspectsdansl'em- 

M,  Rivers,    huit  onces  seraient   une  dose     ploi  de  cette  nouvelle  compositi et  de 

Irop  forte.  chercher,  par  des  expériences  réitérées  il 

€  Pour  les  Fougères  t  une  cuillerée  de  quel  degré  de  dilution  elle  doit  être  pour 
cette  pâte  de  la  grosseur  d'un  petit  œuf  de  tuer  les  insectes  cl  leur  œufs,  sans  rairc 
poule  dissoute  dans  une  quarte  d'eauO),  souffrir  les  plantes.  Il  n'j  a  pour  cela 
appliqué  avec  un  pinceau,  puis  enlevé  qu'un  moyen:  c'est  de  peser  rigoureuse- 
quelque  lemps  après  par  un  bon  lavage,  menl  les  doses  'le  matières  employées,  h 
d'après  M.  Pilcher.  — Suivant  M.  Judd,  d'indiquer  avec  exactitude  les  quantités 
une  demi-livre (2)  dans  un  gallon  sérail  d'eau  qu'on  j  ajoute.  Il  ne  suffit  pas  ici 
uni-  dose  beaucoup  trop  rorte  pour  ces  de  juger  approximativement  d'après  des 
plantes.                                                          données  vagues;  en  un  i.  il  ne  faul  pas 

t  Pour  les  fiantes  à  bois  dur  :  une  livre  indu, in-    par   pincées  nu    par   poignées, 

par  gallon,  d'après  Lad]  Dorothée  Nevill.    coi c  fonl  le-  cuisiniers  qui  ajoutent  un 

—    lin-   demi-livre    par   gallon,  d'après  condiment  a  un  mets,  attendu  que  la  pîn- 

cée  entre  les  doigts  d'une  grosse  paysanne 

il)  i. aric  fait  un  peu  plus  d'un  litre.  I"""'1'-'  <'"'1  bien  èlre  I.-  double  .le  cil,. 

(2)  I...  livre  anglaise  pi iriron    180  &ram-  il  une  jeune  miss  aux   doigls  roses  el  elli- 


I. 


V'N. 


t  1339.  CONCOURS  OUVERTS  PAR  LA  SOC.   ROY.  D  HORTICULTURE  DE  CANO. 


I  m  Sociéli  royale  d'Agriculture  et  de 
Botanique  de  Grand  dans  le  bul  d'encou- 
rager la  coLToai  i  obi  1 1  des  arbres  i  ru  i- 
tiers  el  des  planti  -  potagères,  vient  d'in- 
stiluer  â  cel  cffel  pour  l'année  1861,  huit 
concours  a  chacun  desquels  elle  attribue 
deux  médailles  d'argent. 

Soûl  appelé-  j  participer  à  ces  concours 
tous  les  membres  de  la  Société,  ainsi  que 
les  cultivateurs,  amateurs  ou  marchands 
dont  les  cultures  sonl  situées  dans  les  en- 
-.  irons  de  la  \  ille  de  Gand. 

1. 1  même  Société  a  également  ouvert,  au 

;    1340.  SOCIETE 

Une  Société  de  Pisciculture  esl  sur  le 
puini  de  se  constituer  i  Bruxelles.  Elle  a 
pour  président,  M.  Dubus  de  Ghisignies; 
pour  secrétaire,  M.  le  docteur  d'I  dckem, 
professeur  à  l'Université  de  Bruxelles; 
pour  trésorier,  M.  Jules  Mathieu,  ban- 
quier; pour  administrateurs,  MM.  de  Se- 
lys-Longcbamps  el  Van  Benedèn;  pour 
directeur,  M.  Scbramm,  directeur  du  jar- 
din botanique  «le  Bruxelles  el  le  créateur 
du  remarquable  Aquarium  qui  \  existe 
depuis  quelques  années, 


nom  de  l'administration  communale,  onze 
concours  auxquels   elle  convie   tous    les 

J  \l.m\ll  R5-1  I.  i  RIS  I  I  -  '.'Il  w  IMi  \  l  l  M  II 
M  \  lu  il  i  u  \  l  i  i  lu- ;  une  médaille  en  ver- 
meil cl  quatorze  médailles  en  argent  sonl 
destinées  aux  plu-  belles  collections  de 
plantes  bulbeuses,  de  Roses,  de  Pelargo- 
nium,  d'Azalées,  de  Calcéolaircs,  d'OEil- 
lets,  de  Pétunias,  etc.  aux  plu-  beaux 
bouquets  el  aux  vases  à  suspendre. 

Il  esl  superflu  d'insister  sur  l'inQuencc 
que  ee-  mesures  -i  mile-  cxcrceronl  sur 
l'horticulture  nationale. 

DE  PISCICULTURE. 

I.a  cotisation  de-  membres  de  li  Société 

-lia    de    12  lr.    par    an,    p lesquels    ils 

recevront  des  œufs  p 'l'empoissonnement 

des  ri\ ières. 

I  i  Société  compte  -m-  un  subside  du 
gouvernement  pour  commencer  ses  opéra- 
lions,  ei  -'•-  premiers  efforts  tendraient  à 
obtenir  du  gouvernement  la  présentation 
aux  i  hambres  d'une  loi  sur  la  pêche,  en 
vue   de    favoriser    l'œuvre    éminci ml 

Utile  de  la  Société  de  l'i-i  ieiillure. 


CAMEILIA     TRICOLOR      ANGELA       COCCHI 


Ni'J 


im. 


CAIELLIA  TRICOLOR   ANGELA  COCCHI,  cocon. 


La  figure  que  nous  donnons  ici,  est 
la  reproduction  fidèle  d'une  planche  qui 
vient  de  paraître  dans  le  journal  milanais 
/  Giardini,  Giornule  d'Itorticollura;  ce 
Camellia  trouvera  peut-être  des  admira- 
teurs. Ceux  à  qui  il  ne  plaira  pas  se 
contenteront  de  la  planche  que  nous 
publions,  proprio  molu,  et  se  dispense- 
ront d'acquérir  la  plante  ;  ils  seront 
heureux,  dans  tous  les  cas,  de  connaître 
le  faciès  d'un  Camellia  qui  pourrait  leur 
être  offert. 

«  Obtenu  de  graines  par  M.  Cocchi, 
nous  dit  le  journal  italien,  ce  Camellia 
a  fleuri  pour  la  première  fois  à  Brcscia. 
La  peinture  ci-conlrc,  conlinue-l-il  , 
rend  superflue  toute  parole  élogieuse.  » 


«  Il  provient  d'une  graine  née  sur  le 
C.  Iricolor  de  Siebold,  auquel  il  ressem- 
ble ;  sur  un  fond  blanc  se  détachent 
des  macules  et  des  stries  d'un  rouge 
tantôt  clair,  tantôt  foncé  jusqu'au 
rouge  sang.  » 

«  Il  n'a  pas  le  défaut  des  Camellias 
qui  laissent  tomber  leurs  boulons,  il 
maintient  toujours  les  siens  ;  il  est  très- 
florifère,  s'accommode  de  toutes  les  ex- 
positions pourvu  qu'elles  soient  un  tant 
soit  peu  ombragées;  il  ne  demande  pour 
ainsi  dire  pas  de  feu  en  hiver,  prospère 
même  là  où  tout  poêle  fuit  défaut!  etc.  » 

Ce  Camellia  a,  décidément,  trop  de 
mérites.  L.  VII. 


t  1341.  DES  PRINCIPAUX  PRODUITS  DES  PROVINCES  BRÉSILIENNES  DE  RIO-DE-JANEIRO   ET  DE 
MINAS-GERAES,  PAR  LE  D'  J.-CH.  HEUSSER  &  G.  CLARAZ. 

Dans  l'Europe  centrale  il  n'y  a  guère  |  végétation  primitive  ou  Lien  on  en  ren- 
de parcelle  de  terre  qui  n'ait  été  re-  contre  encore  les  traces;  ainsi,  au  Brésil,  le 
tournée  mille  et  mille  lois,  de  sorte  que  territoire  occupé  par  les  provinces  de  Rio- 
dans  les  vallées  même  les  plus  reculées  ,  dc-Janciro  et  de  Miuas-Geraes,  se  trouve 
des  Alpes,  la  végétation  primitive  a  dis-  i  naturellement  divisé  en  deux  régions  : 
paru  en  grande    partie,   sinon  complète-     celle  des  forêts  vierges,  le  long  de  la  cèle, 


ment.  Les  forcis  diminuent  avec  d'autant 
plus  de  rapidité  que  le  reboisement  artifi- 
ciel est  toujours  lent;  aussi,  la  plupart  des 
gouvernements  se  sont-ils  vu  forcés  d'en- 
traver leur  destruction  à  l'aide  de  codes 
forestiers,  et  de  fonder  des  écoles  de  sylvi- 
culture. Les  changements  survenus  par 
suite  de  la  destruction  des  forets,  de 
l'assainissement  des  marais  et  de  leur 
mise  en  culture  sont  tels  qu'au  point  de 
vue  physico-géographique ,  on  ne  peut 
plus  établir  de  dilïércnce aujourd'hui  enlre 
les  prairies  naturelles  et  les  pays  que  cou- 
vraient des  forêts,  bien  que  des  anciens 
documents  historiques  et  la  terminaison  de 
certains  noms  de  pays  (tels  que  ceux  termi 


et  celle  des  eampos  plus  avant  dans  l'inté- 
rieur. Toute  la  province  de  Rio  se  trouve 
située  dans  la  première  de  ces  régions;  la 
majeure  partie  de  celle  de  Minas  est  occu- 
pée par  les  eampos. 

Une  terre  s'améliore  par  la  végétation 
naturelle,  parce  que  les  plantes  en  décom- 
position rendent  non-seulement  au  sol  tous 
les  principes  minéraux  qui  les  consti- 
tuaient, mais  encore  une  partie  des  prin- 
cipes organiques  étrangers  au  sol,  qu'elles 
avaient  puisés  dans  l'atmosphère  pour  les 
solidifier  durant  leur  vie  par  le  phénomène 
de  l'assimilation.  La  quantité  de  principes 
gazeux  assimilés  par  une  plante,  dépend 
de  l'exlcnsion  de  ses  organes  aériens;  on 


nés  en  allemand  en  au  ou  en  voald),  portent  conçoit  dès  lorsque  dans  les  forêts  vierges, 
indubilablemcnt  à  croire  que  de  telles  dil-  il  doive  se  former,  par  suite  de  la  décom- 
férences  existaient  jadis.  Dans  des  pays  position  des  débris  végétaux,  une  couche 
nouvellement  découverts  ou  peu  habités,  de  terre  arable  excessivement  riche  en 
on  reconnaît,    au    contraire,    partout   la  |  humus.  —  Toutefois   l'exhaussement  du 

Tome  iv,  2e  Série  (1859).  22 


m 


MM  I  I.I.WI  I  S. 


sol  ne  porall  s'être  produit  que  dans  une 
très-faible  proportion,  les  principes  gazeux 
assimilés  étanl  rendus  peu  a  peu  ,  m:ii-  en 

grande  partie, à  l'ai plière.Lcs  gens  <|ui, 

en  aballanl  des  forêts, onl  trouvé  d'anciens 
ustensiles  indiens,  nous  onl  assuré  qu'ils 

se  sonl   toujours   i vés   à    la   superficie 

du  sol.  <  > ■  i  ne  remarque  pas  même  d'ex- 
hausscmcDl  sensible  dans  les  plaines  ma- 
récageuses; les  mousses  n'élanl  qne  faible- 
ment représentées  entre  les  tropiques, 
les  Sphagnum  eux-mêmes,  qui,  dans  nos 
climats,  aclivcnl  si  forl  la  rormation  de  la 
tourbe,  ne  s*]  rencontrent  pas. 

Il  parail  que  primitivement  les  campât 
étaient  recouverts  de  forêts  d'arbustes  cl 
de  broussailles,  que  les  incendies  annuels 
onlrendusdcplusen  plusclair-semés.  Com- 
parativement à  la  luxuriante  végétation  des 
forêts  1  ierges, celle  des  campos  paraît  naine 
et  rabougi  ic.  Dans  li  s  bas-fonds  seulement, 
le  long  des  ruisseaux  et  des  rivières,  on 
rencontre  de  véritables,  mais  petites  forêts 
appelées  capào8.  La  couche  de  terre  végé- 
tale, faible  en  elle-même,  est  encore  en- 
traînée dans  les  parties  basses  par  les  eaux 
pluviales,  la  végétation  n'étant  pas  assez 
eompaetc  pour  la  retenir.  Qu'on  ajoute  à 
ces  causes  l'éloignement  de  la  côte,  et  dan-. 
beaucoup  d'endroits  le  manque  d'humidité, 
cl  on  s'expliquera  pourquoi  on  ne  sonne 
que  dans  la  zone  des  forêts,  à  eulliver  îles 

produits  pour  l'exportation.  Les  chemins 
sont  dans  uu  très-mauvais  état;  souvent  ils 
-oui  impraticables;  tout  se  transporte  à 
dos  de  mulets,  et  ça  et  là  par  quelques 
véhicules  dont  nous  avons  vu  les  premiers 
spécimens  à  Lisbonne.  Ce  sonl  des  chariots 

à  deux  roue-,  massives  en   liois,  GxécS  à  des 

essieux  mobiles,  et  péniblement  traînés  par 
six  et  jusqu'il  quatorze  bœufs.  Ils  ressem- 
blent sans  doute  aux  attelages  des  anciens 
romains,  puisque,  comme  l'observe  Dar- 
win, ils  laissent  dans  le  solde  profonds 
sillons  analogues  à  ceux  que  l'on  a  retrouvés 
à  Porapéi  et  Hcrculanum.  —  Les  pâturages 
des  campos  sont  consacrés  à  l'élève  «les 
mulets  cl  des  bêtes  à  cornes,  industrie 
ù  laquelle  on  ne  s'adonne  que  peu  ou  pas 
dans  les  districts  des  forêts. 

Le  Brésilien  ne  connaît  ni  engrais,  ni 
amendements;  il  s'en  lient  encore  h  la 
jachère.  La  charrue  3  est  à  peu  près  in- 
connue, et  dans  les  campos  où,  en  rai- 
ou  de  1  absent  c  de  fortes  racines,  on 
pourrait  eu  faire  usage  avec  plus  de  faci- 


lité, le  nom  de  cet  instrument  aratoire  si 
important  est  même  ignoré  de  la  ma- 
jeure partie  des  habitants.  L'agriculture  est 
à  l'état  d'enfance  au  Brésil.  L'introduction 
îles  esclaves  africains  n'était  pas  propre  h 
améliorercet  état  de  choses,  et  le  1  emplace- 
ment des  machines  parles  bras  de  l'homme 
est  un  principe  contraire  à  tout  progrès. 
I  —  (tu  ne  rencontre  dans  la  province  de 
Rio-de-Janeiro  que  le  gneiss-granit,  mêlé 
dans  quelques  endroits,  comme  aux  envi- 
rons de  Cantagallo  et  de  SLi  Rita,  à  nu  cal- 
caire marmorisé.Dans  celle  de  Minas-Geraes 

on  ;i  en  outre  deux  autres  formations  dis- 
tinctes   cl    d'une    grande    extension  :    un 

grès  quartzifère  schisteux,  connu  en  géolo- 
gie s,, us  le  nom  d' llinoliimitc,  et  une  TO- 
cbeamphiboliquc  qui  contient  de  puissants 
lits  de  fer  micacé  et  à'Ilabirite.  C'est  dans 
cette  formation  amphibolique  que  l'on 
rencontre  le  calcaire  à  cavernes,  où  se  trou- 
vent les  ossements  fossiles  décrits  par  M. le 
le  Lund,  et  le  salpêtre  que  l'on  exploite 
en  partie  encore  aujourd'hui.  La  décompo- 
sition de  ces  roches  a  produit  la  terre  arable 

couverte  de  végétation.  Chacun  c lait  les 

produits  de  la  décomposition  du  granit  ; 
les  terrains   argileux  qu'il   produit,  soûl 

meilleurs  quand  ils  sont  mêlés  à  ihi  cal- 
caire. Ce  dei nier  le  calcaire  constitue  le 
sol  le  plus  estimé,  tel  que  celui  que  l'on 
trou\e  à  V''  liila.  De  la  proportion  rela- 
tive des  trois  minéraux  constituant  le 
gneiss-granit,  dépendent  les  propriétés 
physiques  du  sol,  et  notamment  sa  plasti- 
cité Cl  sa  ténacité  à  relcnir  les  eaux  plu- 
viales. La  roche  amphibolique  fournit, 
par  sa  décomposition,   une   terre  tres-tal- 

queuse,  de  couleur  plus  ou  moins  ferru- 
gineuse, et  l'itacolumile,  un  sol  presque 
purement  sablonneux  C).  -  Comme  dans 
les  campos  on  utilise  de  préférence  le  sol 
forestier  des  bas-fonds  pour  la  culture,  et 

que  le  procédé  est  le  meule  que  celui  qui 
est  suivi  dans  la  zone  des  forêts,  nous  les 
décrirons  succinctement. 

Suivant  l'exposition  et  la  nature  du  ter- 
rain, la  v  égétation  même  des  loi  et-  \  ierges 
offre  quelques  différences.  Si  un  oeil  exercé 

peut,  par  l'aspect  seul  que  présente  une 
forêt  vue  à   une   certaine  distance,  juger 


(I)  l»;uis  un  «uiir  ii'iit  intitule  :  •  Beitrâgc  sur 
phyêikat.  und  gcolog.  Kennlniit   de»  HocMati 
Minât  <■•  rai  1    .  nous  ni  uns  donne  des  détails  sur 

CCS   'llV  il  -    suis. 


MISCELLANEES. 


171 


très -approximativement  de  la  qualité  du 
sol,  distinguer  la  vraie  forme  du  terrain 
et  en  remarquer  les  parties  pierreuses, 
on  ne  peut  disconvenir  qu'une  excursion 
dans  la  forêt  même  ne  fournisse  des 
données  plus  positives.  L'expérience  a 
démontré  que  la  présence  de  certaines 
espèces  de  plantes,  tant  parmi  les  arbres 
et  les  arbustes  que  parmi  les  autres  végé- 
taux, est  l'indice  d'un  bon  sol;  tandis 
(pie  d'autres  espèces  se  rencontrent  plutôt 
dans  des  terres  médiocres  cl  inférieures. 
Comme  signes  plus  ou  moins  généraux  de 
bonnes  terres,  on  cite  dans  la  province  de 
Rio  : 

1°  une  Pbytolacéc  connue  sous  le  nom 
de  Paô  d'alho  ou  Guararema  (Seguiera 
alliacea);  quelques  arbres  de  la  famille 
des  Laurinécs,  appelés  ici  Canellas  :  2"  la 
Canella  Sassafras  (Laurus  Sassafras  ou 
iNcctandra  cymbarum)  3°  la  Canella  prêta 
(Laurus  atra  ou  Nectandra  mollis)  4°  la 
Canella  Jacu;  pi  usieurslégu  m  ineuses  parmi 
lesquelles  :  5"  VArariba,  G"  le  Vinhatico, 
7°  le  Jacaranda  Tarn,  8"  le  Bacurubu; 
deux  espèces  d'Anacardiaeées  :  9°  VAroeira 
(Schiuus  terebinthifolius),  10"  le  Guarabu 
(Astromium  concinnum);  une  Cèdrélée  et 
une  Méliacée  :  H"  le  Cedro  (Cedrela 
brasiliensis)  et  12°  la  Canjerana  (Ca- 
bralia  Canjerana)  ;  plusieurs  espèces  du 
genre  Lecythis  ou  Sapucaya,  entre  autres 
la  plus  grande:  15°  le  Lecythis  ollaria; 
14°  le  Tarttmâ  ou  Vitex  Taruma  (Verbe- 
nacée);  2  espèces  de  Menispermées  connues 
sous  le  nom  générique  iVOrelha  d'onça  : 
15"  le  Cissampelos  ovalifolia  et  10°  le 
C.  ebracteata  ;  17°  la  Casca  d'Anta  ou  Dry- 
mis  granatensis  (Magnoliacée)  ;  18"  la  Ga- 
melleira  ou  Figueira  branca  (Ficus  dolia- 
ria)  ;i'J"  une  Papayacée  appelée  Jaracalhia 
ou  Mammaô  do  Malo  (Carica  dodeca- 
phylla);  20°  la  plus  grande  espèce  d' Uri- 
cana  (Palmiers  du  genre  Bactris)  ;  21°  une 
espèce  de  Cccropia,  l'Embauba  noire.  On 
aime  à  rencontrer  dans  les  bonnes  terres 
quelques  groupes  de  Taquara-su  (du  genre 
Bambusa)  (en  grande  quantité,  de  même 
que  les  Taquara-pôca,  ils  indiquent  une 
terre  médiocre);  une  Euphorbiacée  naine 
connue  sous  le  nom  d'kerva  niolla;  de 
grands  /tY/«(((6as(Pixydaria  inacrocarpa); 
en  terres  médiocres  ils  sont  plus  petits. 
Dans  les  sols  bons  et  médiocres  on  trouve 
une  liane  dont  nous  n'avons  jamais  vu 
les  feuilles;  mais  qui,  quand  on  la  coupe, 


laisse  égoutter  une  eau  limpide  et  agréa- 
ble à  boire;  on  l'appelle  communément 
Cipo  cravo. —  Le  Jacaranda  cabiuna(l) 
(légumineuse  du  genre  Myrospcrmum), 
croit  généralement  dans  les  plaines  sablon- 
neuses de  bonne  qualité.  On  rencontre 
cependant  cette  espèce  de  bois  dans  des 
mornes  de  terre  médiocre,  mais  bien  ex- 
posée au  soleil.  —  Dans  les  terres  sèches 
on  rencontre  :  1°  la  Canella  Merim  (une 
Laurinée),  —  2  légumineuses  :  2°  la  Brauna 
(Melanoxylon  Brauna)  et  5°  le  Tapinuan; 
—  4°  le  Paô  Pereira  (Vallcsia  inedita)  ;  — 
5"  l'Ipe  Merim  ;  —  6°  la  plus  petite  espèce 
d'Uricana  (Palmier  du  genre  Bactris). 

Ces  signes  varient,  comme  on  le  conçoit, 
avec  la  flore  des  diverses  contrées;  de  plus 
ils  ne  sont  pas  strictement  absolus;  mais 
on  peut  juger  de  la  qualité  d'une  terre, 
par  la  présence  d'un  nombre  plus  ou  moins 
grand  d'individus  des  espèces  mentionnées. 
Toutefois  ils  se  rapportent  plutôt  aux  pro- 
priétés physiques  du  sol,  et  surtout  à  son 
degré  d  humidité,  qu'à  ses  caractères  chimi- 
ques, lesquels  diffèrent  peu  en  raison  de 
l'uniformité  des  formations  géologiques. 
Cependant,  on  voit  de  bons  praticiens  se 
servir  de  ces  signes  pour  déterminer  le  genre 
de  culture  le  mieux  approprié  à  un  sol.  On 
ne  possède  jusqu'ici  que  peu  ou  pas  d'ana- 
lyses des  cendres  de  ces  plantes;  mais  on 
sait  que  celles  du  Paô  d'alho,  parexcmple, 
sont  très-riches  en  potasse,  puisqu'on  s'en 
sert  quelquefois  dans  les  fermes  pour  la 
fabrication  d'un  savon  mou;  or,  les  cen- 
dres des  graines  de  café,  contenant  une 
forte  proportion  d'alcali,  il  est  évident 
qu'un  sol  sur  lequel  se  trouvent  de  nom- 
breux Puas  d'alho,  serait  très-apte  à  être 
utilisé  pour  une  plantation  de  Caféiers, 
pourvu  que  l'endroit  ne  soit  pas  trop  hu- 
mide, ce  qui  ferait  pourrir  les  racines  de 
ces  arbustes.  —  On   a  remarqué  que  les 


(I)  Sons  le  nom  de  Jacaranda  on  désigne  géné- 
ralement le  palissandre;  mais  on  distingue  le 
Jacaranda  Cabiuna  et  le  Jacaranda  Tain  qui  ne 
croissent  que  dans  les  endroits  bien  chauds.  A  la 
Nouvelle  FVibourg  on  a  le  Jacaranda  ruse  et,  dam, 
les  mornes  secs,  le  Jaccaranda  da  serra  dont  le 
bois  est  presque  aussi  dur  (pie  l'ivoire.  Ils  parais- 
sent former  autant  d'espèces  distinctes  par  le 
feuillage,  le  bois,  l'ccorce  et  même  par  tout  leur 
habitus.  Chacune  de  ces  espèces  montre  des  varia- 
tions dans  le  bois  :  c'est  ainsi,  par  exemple,  ([ne 
la  Cabiuna,  suivant  la  nature  du  sol,  a  un  bois 
très-différent.  On  distingue,  suivant  la  couleur, 
une  Cabiuna  parda,  une  Cabiuna  prêta,  etc. 


178 


M1S(  I  il  vm  I  - 


mêmes  espèces  de  boi il  relaliremenl 

j .1 1 1  -  dores  dans  des  terrains  secs,  n i;i  i -  de 

plus  petite  dimension,   >| lans  de  bons 

terrains,  el  que  c'est  dans  ces  terrains-là, 
que  se  trouvent  les  meilleurs  bois  de  con- 
struction et  en  plus  grande  quantité.  Les 
fougères  arborescentes  se  rencontrent  dans 
les  terrains  humides  cl  sablonneux,  surtout 
dans  le  voisinage  des  ruisseaux  et  des  ri- 
vières; VUricana  se  trouve  aussi  dans  les 
terrains  bumides,  mais  argileux. 

Les  Lianes,  les  plantes  rampantes,  les 
broussailles  rendenl  la  Corel  vierge  impé- 
nétrable; ce  n'est  qu'à  l'aide  d'un  grand 
couteau  [facao]  ou  la  Faucille  à  la  main, 
qu'on  pan  icnl  à  s'j  fraj  er  un  passage.  Pour 
procéder  à  l'abattis  d'une  furet,  il  faul 
donc  avant  tout  couper  avec  la  serpe  à 
long  manche  les  broussailles  el  les  arbustes 
qui  couvrent  le  s,>l:  cette  opération  s'ap- 
pelle «  roçar*.  Après  quoi  on  procède  à 
l'abattis  des  arbres  avec  la  bâche,  travail 
pénible  el  dangereux  :  pénible  à  cause  de  ; 
la  dureté  des  bois,  donl  quelques-uns 
émoussent  ou  cassenl  les  haches,  dangereux 
parce  que  fréquemment  un  arbre  entraîne 
dans  >.i  chute,  suit  directement,  soil  par  les 
lianes  qui  les  entrelacent,  plusieurs  autres 
arbres  lesquels  écrascnl  parfois  les  travail- 
leurs. Souvent  on  n'en  coupe  à  dessein 
plusieursqu'à  demi,  cl  on  combine  la  chute 
d'un  autre  arbre  de  manière  à  les  entraî- 
ner ions,  in  abattis  de  forêt  s'appelle 
«  (lernibiiilti  ,  lorsque  le  bois  csl  sulli- 
sammenl  îec  on  l'allume,  et,  le  feu  étant 
éteint,  l'end  roi  I  sert  sans  autre  prépara- 
lion  à  i plantation.  On  ne  songe  nulle 

part  à  faire  de  la  potasse  :  celle  emplo]  ée 
dans  le  pays  csl  importée  des  États-Unis 
ou  d'Europe.  Par  suite  du  manque  de 
roules,  on  brûle  ou  on  laisse  pourrir 
chaque  année  une  quantité  de  bois  pré- 
i  icux,  aii^si  de\  iendra-l-il  rare  un  jour. 

L'aspect  d'une  jeune  plantation  produit 
sur  l'Européen  l'impression  la  plus  désa- 
iblc;  comme  il  csl  rare  que  le  feu  con- 
sume régulièrement  cl  totalement  tout 
l'abattis,  on  voit  des  troncs  d'arbres  de 
toute  espèce  et  de  toute  dimension,  quel- 
ques-uns encore  debout,   la  plus  grande 

partie  COUCllés,    SCCS,   plus  .,u  moins   cliar- 

bonnés,  à  demi  consumés,  épars  et 
ordre,  livrés  à  une  décomposition 
d'autant  plus  lente  que  les  parties  i  xté- 
rieures  carbonisées,  en  empêchent  jus. 
qu'à   un    certain    point   la    putréfaction. 


L'extirpation  des  troncs  el  des  racines  n'a 
lieu  nulle  part  et  m-  compenserait  souvent 
pas  le  travail.  C'est  un  milieu  de  ce  désor- 
dre que  la  bêche  du  nègre  (ail  des  trous  de 
distance  en  distance,  dans  lesquels  d'autres  • 
esclaves  laissent  tomber  quelques  graines 
OU  des  rejetons  de  la  plante  que  l'on  veut 
cultiver,  en  les  recouvrant  de  terre  avec  le 
pied.  La  verdure  des  jeunes  plantes,  celle 
de    quelques    broussailles    qui    poussent 

s| lanément,  ou  quelques  Broméliacées, 

Orchidées  ou  Fougères  parasites  qui  ont 
échappé  à  l'élément  destine  leur  el  sont 
restés  attachés  à  des  arbres  couchés,  ne 
peuvent,  du  moins  dans  les  premières 
années,  nullement  mitigerce  qu'une  scène 
pareille  présente  de  désolant. 

Eu  cultivant  successivement  sur  le 
même  sol  une  ou  plusieurs  plantes,  il  est 
évident  qu'à  chaque  récolte  la  terre  va  en 
s'appauvrissant,  puisqu'on  ne  lui  rend  par 
aucun  engrais  les  principes  qu  on  lui  en- 
lève; on  la  laissealors  en  jai  hère  (Copoeira). 
Les  végétaux  spontanés  poussenl  el  forment 
peu  à  peu  une  forêt  nouvelle,  qui  diffère 
pourtant  ton  juins  de  la  forèl  vierge.  Ccr- 
t  uns  arbres  propres  à  celle-ci  ne  viennent 
que  très-rai  c ni  ou  jamais  dans  les  terres 

en  Ici  clic;  de  ce  li'Unbl  e  sont  le-  SaptU  m/as, 

le  l'u't  d'atho,  etc.  :  d'autres  buis  de  lionne 
qualité .  par  contre,  renaissent.  <>n  peul 
doue  prévoir  qu'avec  la  méthode  de  cul- 
ture en  usage,  la  Dore  actuelle  subira  des 
changements  comme  cela  est  arrivé  ii  l'ile 
de  S"'  Hélène.  La  destruction  de  la  dernière 
forél  vierge  qui,  à  la  vérité,  n'aura  pas  lieu 
de  si  toi,  amènera  la  destruction  et  même 
la  disparition  toi, de  de  certaines  espèces, 

ainsi  que  cela  s'est  \  u  dans  le  règne  animal. 

D'autres  espèces  deviendront  de  plus  en 
plus  rares,  comme  c'est  le  cas  pour  les 
Cèdres  du  Liban. 

Pour  se  lui  nier  une  idée  de  la  végéta- 
lion   d1 ■   <  apoi  ii  a,   il   faut  prendre  en 

considération  plusieurs  points,  qui  peu- 
venl  eux-mêmes,  par  des  circonstances 
locales,  être  modifiés  dans  leurs  effets. 
Dans  l'incendie  d'une  forêt,  le  leu  n'agit  pas 
partout  .i\fv  la  même  intensité,  de  sorte 
que  des  troncs  el  des  racines,  préservés  du 
feu,  poussenl  de  nouvelles  branches,  qui, 

dans    quelques    cas.     finissent    par     pnrler 

des  fruits  reproducteurs;  il  est  incontes- 
table même  que  certaines  graines  garan- 
ties par  utio  enveloppe  osseuse  peuvent  les- 
ter plus  ou  moins  intactes  et  conserver  leur 


DATURA        TASTUOSA        TLORt        PLENO 
''      linrr    austr 


IIIJ     ■  .mrlir   M    l'I   nu 


173 


1«7. 


DAT11RA  FASTUOSA  FL,  PL. 


Solaneœ. 


CHARACT.  GENER.  —  Vide  supra,  Flore  X, 
pag.  9. 

CHARACT.  SPECIF.  —  D.  caule  erecto  ramoso 
atropurpureo  punctis  sordide  albidis  aspersis  ui- 
tidis,  foliis  ovalo-lanceolatis  acuminatis  acutis 
basi  inœqualibus  sinuato-dentatis  vel  répandis 
utrinque  glabris,  floribus  erectis  eorolla  simplici 
dupliei  triplici  plenave,  extus  violaeea,  inlus  allmla, 
capsulis  tuberculatis  nutantibus.  In  India  oricn- 
tali  et  Africa  (TEgypto  et  Guinea)  ;  in  Europa  et 
America  culta  ;  in  Brasilia  (Sendtn.  in  Endl.  et 
Mart.  fl.  Bras.  fasc.  G,  sol.  p.  162).—  G.  Don  gen.  j 
syst.  i,  p.  47i,  Wall.  cat.  N.  2038.  D.  Humniatu  ! 
b.  et  c.  Bernh.  in  Linnaea  1.  c.  lil  et  Ii2.  Stra-  i 
monium  fastuosum  Mœnch  meth.  i'iG.  Datura 
Contarena  Pr.  Alp.  exot.  181  c.  ic.  et  189.  Datura 
yEgyptiaca  Vesl.  pi.  vEgypt.  p  263,  ic.  Alpino  mu- 
tuat.  Stramonium  peregrinum  Lob.  ic.  2(i^,  adv. 
103.  Solanum  .Egyptiacum  flore  pleno.  C.  Baub. 
Pin.  108,  7.  Caulis  4-5-pcdalis,  tcres,  atropurpu- 
reus,  berbaceus,  basi  sublignosus,  nitidus.  Folia 
longe  petiolata,  solitaria,  supcriora  gemina  ,  al- 
tero  minore,  majora  7-8  poli,  longa,  21/2-31/2 
poil.  lata.  Petioli  subterctes,  nitidi,  dilute  purpu- 
rci,  1  1/2-2  1/2  poil,  longi.  Flos  simplcx,  G  1/2-7 
poil,  longus.  Calyx  purpureus,  membranaceus,  tu- 


buloso-angulatus,  2-pollicaris,  H-denlatus,  denti- 
bus  triangulari-lanceolatis,  acuminatis,  acutis,  'j 
lin.  Iongis,  basi  2-3  lin.  latis.  Corollae  infundibu- 
liformis  tubus  cyliiidrico-peulagonus,  sulcatus, 
albido-viridis;  limbus  sensim  ampliatus,  extus 
violaccus,  intus  albidus,  ïi-ti-plicatus,  SS-fi-augola- 
tus,  angulis  longe  cuspidatis  acutis.  Staniina  ii-(i. 
Filamenta  tubo  adhœrcntia,  parte  adb;ereutc  yi- 
ridi-alba  pilosula,  superne  libéra  purpurea,  subin- 
aîqualia  Anthera:  lineares,  angusla-,  purpuras- 
centes.  Ovarium  globoso-ovatum,  tuberculatum, 
violaccum.  Stylus  rectus,  staminum  longitudine, 
purpureus.  Stigma  subcylindricum,  obtusum, 
albo-Iutcsccns. 

(3  rubra  (D.  Ilummatu  e  rubra  Bernhardi  1.  c. 
p.  I  i2),  flore  violaceo,  fructu  muricato,  foliis  den- 
tato-sinuatis.  Variât  :  a.  flore  simplici,  Stramo- 
nium etc.  flore  violaceo  simplici,  Tourn.  inst.  118 
—  b.  flore  pleno.  Brugmansia  Wagmanni  Paxt. 
Magaz.  of  bot.  4,  241,  ic.  Datura  Wagmanni  Steu- 
del  et  Walp.  rep.  3,  p.  18.  Datura  rubra  llumpb. 
Amb.  S,  24ô,  t.  87,  f.  2.  Stramonium  seu  Datura 
vEgyptiaca  flore  pleno  Pona;,  Moris.  ox.  hist.  3, 
113,  t.  2,  f.  9.  —  Dunal,  in  DC.  Prod.,  XIII  , 
p.  VA. 


La    Pomme  épineuse  ,    la   Slramoine  i  s'est  répandue  sur  le  continent  africain, 
fastueuse,  indigène  de  l'Inde  orientale,    en  Egypte  et  jusqu'en  Guinée.  Elle  a 


faculté  gcrminativc,  à  moins  que  les  insec- 
tes, surtout  les  Apates  et  les  Bostrichusnc 
les  détruisent.  Quant  aux  graines  qui  vien- 
nent des  environs,  le  vent  transporté 
celles  qui  sont  légères;  mais  celles  qui 
sont  lourdes  ne  peuvent  l'être  que  par  les 
animaux  et  notamment  par  les  oiseaux, 
quand  ceux-ci  s'en  nourrissent  et  les  éva- 
cuent, incomplètement  ou  non  digérées,  j 
Le  Goyavier  (Psidium  pomiferum)  est  un 
arbre  originaire  des  campos;  mais  les 
oiseaux  l'ont  transporté  dans  toutes  les 
capociras.  Le  Carrapicho  ou  Guaxima 
(Urerra  lobata),  dont  les  fibres  textiles  sont 
employées  quelquefois  à  faire  des  cordes, 
est  une  Malvacée  qui  a  le  même  mode  de 
propagation.  —  Le  degré  d'épuisement  du 
sol  exerce  également  une  influence  sur  la 
flore  de  la  capoiera  :  différentes  récoltes 
successives  changent  la  constitution  miné- 
ralogique  du  sol,  et  l'appauvrissent  de  ses 
matières   organiques   au    point   que   bien 


des  végétaux  n'y  sauraient  prospérer.  Les 
graines  de  beaucoup  de  plantes  peuvent  se 
disperser  dans  les  forets,  sans  jamais  pou- 
voir se  développer,  soit  parce  qu'elles 
n'y  trouvent  pas  les  conditions  néces- 
saires, soit  parce  qu'une  masse  d'aulres 
plantes  leur  disputent  le  sol;  tous  ces 
obstacles  disparaissent  avec  la  foret.  Cer- 
taines graines  adhèrent  aisément  aux 
corps  qui  les  heurtent.  Il  n'est  bien  sûr 
personne  qui,  après  une  petite  excur- 
sion dans  une  capocira,  n'ait  remarqué 
qu'une  quantité  d'achaincs  d'une  espèce 
indigène  de  Bidens  et  de  graines  de  quel- 
ques graminées  restent  fortement  atta- 
chées aux  vêtements  ;  de  même  beau- 
coup de  graines  arrivent  des  campos  avec 
les  caravanes  de  mulets.  Elles  s'épar- 
pillent d'abord  sur  les  lisières  des  chemins, 
même  lorsque  ceux-ci  traversent  des  forêts 
vierges;  de  là  elles  se  répandent  dans  les 
capociras  et  contribuent  à  en  modifier  la 


I7i 


DATUn  \  i  ISTUOSA  PL.  PL. 


passé  dans  l'Amérique  du  Sud,  altendu 
qu'on   li    i vu  ouve    au    Brésil    où  clic 
semble  s'èire  naturalisée,  après  j  avoir  ' 
été  importée  à  l'insu  de  ses  introduc- 
teurs, mêlée  ■>  d'autres  graines. 

Elle  esl  cultivée  en  Europe  pour  In 
beauté  de  ses  (leurs  doubles  et  triples 
douées  d'un  arôme  suave,  mais  trop 
pénétrant. 

Feuilles  sont  larges  et  sinuecs, 
ses  Qeurs  doubles,  souvent  nu  nombre 
de  Jeux  et  trois  emboilées  l'une  dans 
l'autre,  d'un  blanc  verdâlre  dans  In 
variété  ici  figurée,  d'un  pourpre  viol  icé 
dans  l'autre  variété  qui  porte  des  liges 
couleur  sang  noir  el  comme  vernissées. 

<>n  peut  les  hiverner  en  serre,  mais 
il  est  préférable  de  les  traiter  comme 
annuelles;  de  les  semer  en   mars  sur 


couche  et  en  terrines  ci  de  les  repiquer 
d;iiis  de  petits  pots,  cinq  ou  six  semaines 
après. 

Kn  mni  on  les  empote  dans  des  pots 
de  douze  centimètres  de  diamètre,  en 
bon  terreau  de  couche;  elles  j  acquièrent 
un  à  deux  pieds  de  hauteur  et  fleuris- 
sent depuis  la  mi-juillet  jusqu'en  sep- 
tembre. 

On  peut  encore,  après  le  premier 
repiquage ,  les  transplanter  eu  pleine 
terre,  dans  du  terreau,  sur  une  vieille 
couche,  par  exemple.  La  plante  prend 
un  développement  considérable,  s'élève 
à  plus  d'un  nuire,  se  ramifie ,  fleurit 
plus  lard,  mais  en  plus  grande  abon- 
dance, et  jusqu'aux  gelées. 

L.   VII 


flore.  Celte  flore  en  changeant  ainsi  con- 
tinuellement, b  une  tendance  bien  pr >n- 

cée  a  s'homogéniser  complètement  pour 
une  même  /.nue  climatologique.  Certaines 
espèces  exotiques  se  propagent  avec  une 
égale  facilité  ;  le  Capim  goraura  ou  Capim 
melado  rrigestis  glotinosa  Nées)  est  dans 
ce  cas.  Il  .1  envahi  des  mornes  entiers 
dans  la  province  de  Minas  el  esl  devenu 
une  vraie  calamité,  ses  rhizomes  étouf- 
fant Imites  les  autres  plantes.  M.  le  II' 
Teuschcr  aux  Areas,  entre  S1»  Ri  la  el  la 
Parahyba  ,  nous  a  cité  un  exemple  qui 
prouve  avec  quelle  rapidité  une  plante 
peut,  dans  certains  cas,  se  propager.  Une 
personne  de  Cantagallo  reçut  de  France, 
parmi  d'autres  semences,  celles  d'un 
Bidens  à  Heur,  rouges.  Elles  furent  semées 
derrière  une  maison  a  l'endroit  des  ordu- 
res; les  achaines  de  la  plante  demeurèrent 
attachés  aux  habits  el  lurent  ainsi  trans- 
portés plus  loin;  ils  se  dispersèrent  en 
peu  de  ieiii|is  .m  poinl  qu'aujourd'hui  ce 
Bidens  exotique  abonde  dans  toutes  les 
capoeiras  des  environs. 

Au  boul  de  quelques  années  la  capocira 
esl  coupée  avec  la  faucille,  séchée  el  inci- 
nérée pour  être  de  ivcau  si lise  à   la 

culture.  Plusieurs  piaules,  (elles  que  le 
maïs,  les  haricots,  préfèrent  même  un  ter- 
rain en  iridié  à  un  s,,|  vierge,  parce  que 
dans  ce  dernier  leurs  organes  végétatifs  se 
développent  trop,  tandis  que  la  récolte  est 


faillie;  on  connaît  du  reste  l'ancien  pro- 
verbe  agricole  «  qu'un  excès  d'engrais 
fait  pousser  le  blé  en  herbe  ».  Les  piaules 
vivaces,  telles  que  le  café,  exigent  au 
contraire  un  riche  sol  vierge. 

Suivanl  la  nature  de  la  terre  el  son 
exposition,  la  capoeira  croll  avec  plus  ou 
moi  us  de  rapidité.  La  première  capoeira 
après  la  forêt  vierge  peut,  en  bonne  terre, 
être  coupée  après  trois  ans,  puis  de  quatre 
en  quatre  ans  et  quand  çà  a  en  lieu  cinq 
ou  six  luis,  de  cinq  en  cinq  ans.  car  le  sol 
s'apprauvit  peu  à  peu-  Dans  les  terrains 
froids  il  tant  souvent  laisser  les  friches 
sept   ans.   La    végétation  de    la   capoeira 

se  modifie  proporti lelleraenl  au  degré 

d'épuisement  du  sol,  el  finalement,  les 
plantes  qu'on  appelle  t  mauvaises  herbes  >, 
prennent  le  dessus.  In  sol  auquel  des  ré- 
coltes successives  onl  enlevé  beaucoup 
d'alcalis,  de  chaux,  de  magnésie,  d'acides 
sulfurique  et  phosphorique,  devient  rela- 
tivement plus  riche  en  silice,  quand  on  n'j 
cultive  pas  des  piaules  qui  s'Approprient 
celte  substance   plantes  améliorantes).  t>r, 

COmmC    00    sait    que  certaines    espèces    de 

l'teris,  telles  que  le  Pteris  aquiiina,  con- 
tiennent dans  leurs  cendres  jusqu'à  75 
d'acide    silicique,    il    n'y    ■>   pas  lieu   de 

s'étonner  que  les  Fougères  ci tes  sous 

le  nom  ieSambambaya  el  qui  se  coin  posent 
de  différentes  espèces  de  Pleris,  parmi  les 
quelles  on  remarque  surtout  le  Pteris  eau- 


LUPINUS        MENZICSli        AGARDH 

1  ■'/'/>»  „l<  Plru,  .„, 


17;j 


u:m. 


LUPMS  MEMIESH, 


AtiARDII. 


Leguniinosœ. 


i: 


CUARACT.  GENER.  —  Calyx  saspc  bracteola- 
tus;  pi'ofunde  bilabiatus,  sepalis  in  utroque  labio 
')lus  minus  coalitis.  Corolla  papilionacea;  vexillo 
ateribus  reflexis;  (dis  anlice  infra  médium  ex- 
terne l'oveolalo-plicatis,  postice  superne  congluti- 
natis;  carina  acuminala,  genilalia  includente; 
pelalis  (ejus)  basi  libeiis.  Slamina  monadelpha, 
vagina  intégra;  ant/ieris  sepalis  oppositis  oblon- 
gis,  praecocioribus  j  petalis  oppositis,  subrenifor- 
mibus,  senioribus.  Stigma  barbatum.  Leyumen 
coriaccum,  fere  oblongum,  eompressum,  teretius- 
culum,  torulosum,  intus  isthmis  cellulosis  inter- 


ceplum.   Cotylrdones  crassœ,  stomatibus   ornatae. 
Agardh. 

CHARACT.  SPECIF.  —  L.  floribus  in  spica 
longissima  verticillatis  pedicellatis ,  pedicellis 
bracteas  subsetaceas  persistcntes  subœquantibus, 
calycis  ebraeteolati  labiis  integris  ,  superiore  sca- 
rioso,  inferiore  herbaceo  duplo  longiore.  Agaiidh. 

■  .<•  l> ■  :>■■  ~  nienzlcsli,  Ag.  Syu.  Gen.  Lup.  p.  2. 
Hook.  et  Arn.  /lut.  of  Beech.  Voy.  Suppl.  p.  o55. 
TomiET  et  Gray,  FI.  N.  Am.  v.  I.  p.  571.  (An 
L.  densiflorus,  Benth.?) 


Lupin  de  Californie,  nain,  très-trapu, 
à  tige  unique  très-succulente,  à  pétioles 
très-longs  se  tenant  horizontalement  et 
maintenant  leur  feuille  dans  cette  posi- 
tion horizontale,  qui  donne  à  l'ensemble 
de  ce  Lupin  une  sorte  de  physionomie 
de  petit  Chamœrops! 

Ses  fleurs  au  lieu  d'être  bleues  ou 
blanches  comme  dans  la  plupart  des 
autres  espèces,  ses  congénères,  sont 
d'un  jaune  virant  au  jaune  d'or.  Elles  se 
montrent  en  une  grappe  simple,  ramas- 
sée au  centre  de  la  plante. 

Le  Lupinus  Menziesii  ne  se  plait  pas 
infiniment  ici;  il  lui  faut  plus  de  cha- 
leur pour  parfaire  toutes  les  phases  de 
sa  vie,  qui  se  termine  après  qu'il  a 
graine.  Il  n'est  donc  pas  vivace  le  moins 
du  monde,  comme  le  croient  les  auteurs  : 
la  seule  vue  des  racines,  de  la  lige,  succu- 


lentes au  suprême  degré',  suffirait  déjà 
pour  s'en  convaincre,  si  sa  propension 
à  montrer  si  promptement  ses  boutons  à 
fleur,  n'était  là  pour  affirmer  qu'il  est 
annuel  de  sa  nature. 

Nous  dirons  que  le  Lupinus  Men- 
ziesii est  fort  distingué  ,  mais  nous  le 
répétons,  il  lui  faut,  pour  prospérer, 
une  latitude  plus  douce  que  la  nôtre. 

On  sait  qu'en  général  les  Lupins,  et 
surtout  les  annuels,  sont  revèches  à  la 
transplantation;  il  faut  donc  semer  en 
place,  à  moins  qu'il  ne  s'agisse,  comme 
dans  l'occurrence,  d'espèces  rebelles,  ré- 
tives. Pour  celles-ci  il  faut  semer  en 
pot  et  avoir  le  plant  tout  prêt  pour  la 
mise  en  place,  sans  bris  de  motte,  vers 
la  lin  de  mai. 

L.  VII. 


data,  forment  clans  beaucoup  de  cas  la 
principale  mauvaise  herbe.  Un  fait  ana- 
logue se  présente  à  la  Nouvelle-Zélande, 
où,  d'après  Darwin,  une  végétation  essen- 
tiellement composée  de  fougères  remplace 
la  llore  forestière  primitive.  Tandis  que  là 
les  indigènes  se  nourrissent  des  rhizomes 
de  ces  cryptogames,  ici  les  tiges  delà  Sam- 
bambaya  fournissent,  quand  elles  sont 
bien  assaisonnées,  un  légume  assez  agréa- 


ble.— La  Sambambaija  ne  paraît  cependant 
pas  contenir  autant  de  silice  que  le  Pleris 
caudata;  elle  ne  caractérise  nullement  un 
sol  complètement  épuisé;  là  où  elle  pousse, 
le  maïs  vient  encore  très-bien.  11  faut 
même  que  ses  cendres  contiennent  une 
certaine  quantité  de  potasse,  puisqu'on 
nous  a  dit  qu'on  pouvait  s'en  servir  pour 
la  saponification.  Sur  un  sol  totalement 
épuise   et  devenu  presque  purement  sili- 


17.. 


MSI  BLLANÉES 


cique  la   fougère   ne  croit  plus;   elle  est    velles  graines,  leur  enjoignant  l'ordre  sous 
remplacée    par  le  Sapi  ou  Capim  pi 
(Anatherum  bicorne).  Les  feuilles  rigides  de 
celte  graminéosonl  un  signe  delà  forte  pro- 

poi  ii le  silice  qu'elles  contiennent,  1 1 

c'esl  précisément  cette  rigidité  qui  les  rend 
propres  a  divers  usages  ruraux  :  ainsi,  on 
s'en  sert  pour  couvrir  les  hangards,  pour 
bourrer  les  bâts  (cangalbas)  de  mulets  et 
nous  avons  même  vu  dans  quelques  fazen- 
das  près  de  Lagoa  santa  les  nègres,  par 
des  jours  pluvieux,  vêtus  d'un  manteau 
fait  'i'-  ces  feuilles.  Le  Sapé  est  l'indice 
d'un  sol  i plètement  épuisé. 

Parmi  les  plantes  qui  croissent  le  plus 
fréquemment  dans  les  capoeiras,  et  <|ui  sou- 
vent en  constituent  presque  exclusivement 
la  végétation,  il  faut  citer  quelques  autres 
arbustes  ou  sous-arbustes  .m--!  fréquents 
que  le  Carrapicho  [Urena  lobata)  et  le 
Goyavier}  tels  sont  :  une  Ualvacée  connue 
sous  le  niiiii  de  Vassora  ou  Vassoura  (Sida 
carpinifolia) ,  —  le  Gervaô  ou  Orgibaô 
(Vei  bena  jamaïcensis),  —  une  \  ernoniacée 
appelée  Asa-peixe  etc.,  etc.  Un  palmier 
rampant  <■(  à  épines,  appartenant  au  genre 
Désuni»!  us,  se  rencontre  plus  soui  enl  dans 
les  capoeiras  que  dans  les  forêts;  il  s'en- 
la<  c  c ne  les  lianes. 

Ces  généralités  posées,    i s   pouvons 

donner  un  aperçu  succinct  des  principales 
productions  agricoles,  en  commençant  par 


celle  du  café 


qui 


est   la 


plus  importante. 


■>n  Café. 


Parmi  le-  plantes  utiles  qu'a  fournies 
l'Afrique,  le  Caféier  [Co/fea  arabica) 
occupe  certainement  le  premier  rang. 
Aujourd'hui  l'Arabie  heureuse  et  les  par- 
Lies  centrales  il  h  Nouveau-Monde  sont  ses 
pairie-  adoplives.  L'introduction  de  cet 
arbrisseau  au  Brésil  eut  lieu  vers  la 
lin  du  siècle  passé  par  un  gouverneur 
du  pays,  qui  en  distribua  des  semences 
à  quelques  fazendeiros^)  île  sa  connais- 
sance; ceux-ci  ayant  dédaigne  d'en  faire 
l'essai,  le  gouverneur  leur  remit  de  nou- 


(I)  Ou  appelle  fasenda  au  Brésil  une  exploita- 
tion loqui  Ile   esl  attaché   un  nombre 

plus  mi   moins   ^r I   d'esclaves;   le  possesseur 

ai  iro     Le   travail    manuel  étant 
idanl  cl  .i\  ilissaul  aux  yeux  des  Brésiliens, 

■  ndeii o  ne  s'j   adonne  pas ;    il  o  iné I 

;    m    dii  in  1 1  ifli  i    1 1    roueltei     si  - 


pi  mes  sth  ères  de  se  li\  rer  à  celle  culture 
En  1812  et  1813  les  prix  du  café  ayant 
baissé  ,  plusieurs  propriétaires  arrachè- 
rent ou  abandonnèrent  les  arbustes  plan- 
tés; celle  baisse  ne  dura  pas,  et,  les  prix 
étant  de  nouveau  favorables,  on  \ii  s'éta- 
blir de  breuscs  plantations  de  (  aféiers 

dans  la  province  de  Rio  entre  1820  et  1H30. 
Le  Caféier  est  un  arbrisseau  toujours 
vert  ipii  acquiert  une  hauteur  moyenne  de 
12  à  13  pied-:  à  Caravellas  on  a  l'habi- 
tude de  le  tailler  à  son  sommet.  v> 
feuilles  lancéolées,  ondulées  et  glabres 
sont  d'un  vert  luisant  analogue  à  celui 
de-  feuilles  de  Houx  commun.  Se-  Qeurs 
blanches  répandent  un  parfum  très-suai  e  ■ 
qui  rappelle  celui  du  Jasmin  et  sonl  agglo- 
mérées à  l'aisselle  des  feuilles.  Le  fruit  esl 
une  baie  rouge,  du  volume  d'une  cerise, 
formé  d'une  pulpe  douçélre,  peu  épaisse, 
qui  enveloppe  deux  noyaux  accolé-,  dont 
la  pami  offre  l'a-pect  d'un  parchemin; 
chacun  renferme  une  graine  dont  la  forme 
esl  connue  de  tout  le  inonde,  i  a  baie 
rouge,  n'étant  pas  cueillie  immédiatement, 
devient  noire,  -e  des-èclic  et  -e  durcit  sur 

l'arbre;  ces  baies  noires  et  dure-  consti- 
tuent li'  Café  in  coque.  Le  Caféier  peut 

d er    de-  fruits   -on-  des  climats  un  peu 

divers;  les  environs  de  Cantagallo  parais- 
sent être  très-favorables  à  sa  culture. 
Nous  regrettons  de  ne  pouvoir  en  indi- 
quer la  température  moyenne;    toutefois 

(Ile  différera  peu  de  celle  de  Kiu-dc-.laneiro; 

le  Cocos  nucifera  j  réussit  très-bien;  or. 
la  géographie  de-  piaule-  non-  apprend 
qu'une  moyenne  annuelle  de  ~2'2  centi- 
grades au  moins  lui  esl  nécessaire. 

In     excès    de    chaleur    ou    de    Iroid    est 

emenl  défavorable  à  sa  culture ,  pai  ce 
que  dan-  l'un  ou  l'autre  de  ce-  cas  les 
graines  avortent.  Dans  un  climat  propice 
le  caféier  n'a  qu'une  ou  deux  floraisons, 
à  quinze  joui-  de  distance,  cl  la  récolte 
peut  -opei  er  en  une  loi-  :  mais  plu-  le 
climat  e-t  froid,  plu-  aussi  le-  époques 
de  floraison  et  de  maturité  durent  long- 
lerops.  Suivant  le  (limai,  la  recolle  com- 
mence de  mars  en  juin,  et  dans  les  endroits 
i ion!-. en  septembre,  octobre  ou  plu-  tard. 
Uni- ce-  dernières  contrées  on  est  obligé 
de    faire   jusqu'à    quatre   et    même    cinq 

Cueillettes,  dont  celle-  qui  ont  lieu  pen- 
dant la  saison  des  pluie-,  donnent  un 
café  de  qualité  inférieure,  qu'on   appclli 


LORD       WELLINGTON  D.R  . 


MISCELLANEES. 


177 


«  café  dus  agoas  »  ou  café  des  eaux.  Les 
pluies  de  la  saison  chaude (1)  sont  en  outre 
des  obstacles,  à  la  récolte  et  à  la  dessi- 
cation. 

Le  Caféier  s'accommode  plutôt  d'un  sol 
trop  sec  que  d'un  terrain  trop  humide  ; 
c'est  pour  cette  raison  que  sa  culture  n'a 
pu  détrôner  celle  de  la  canne,  dans  les 
plaines  marécageuses  qui  s'étendent  entre 
le  littoral  et  la  chaîne  maritime.  On  ne 
voit  dans  ces  lieux  que  quelques  mame- 
lons, appelés  ici  a  meias  taraiijas,  »  avec 
des  plantations  de  Caféiers.  Le  calé  des 
plaines  humides  a  des  grains  plus  gros, 
mais  légers  lorsqu'ils  sont  secs.  Bien  qu'un 
certain  degré  d'humidité  soit  des  plus  favo- 
rables à  sa  culture,  c'est  néanmoins  le 
meilleur  moyen  de  tirer  parti  des  mornes 
secs  que  de  les  planter  en  Caféiers.  —  Les 
plantations  sont  en  général  situées  sur  les 
coteaux,  parfois  très-escarpés,  des  collines 
et  des  montagnes,  où  l'on  prétend  qu'elles 
réussissent  mieux  que  dans  les  endroits 
plats,  du  reste  fort  rares  dans  un  terrain 
granitique  accidenté;  de  bons  terrai nsd'al- 
luvion  sont  aussi  très-favorables  à  celte 
culture.  On  donne  la  préférence  aux  expo- 
sitions Est,  Ouest  et  Nord  ;  dans  celles  au 
Sud,  la  plante  offre  des  récoltes  plus 
régulières,  mais  moins  fortes.  Comme  on 
ne  se  sert  pas  d'engrais,  on  fait  les  planta- 
tions ou  caféières  (qu'on  appelle  ici  café- 


de  neuf  à  treize  pieds  les  uns  des  autres, 
selon  la  nature  du  terrain.  Au  bout  de 
leur  quatrième  année  ils  donnent  de  fai- 
bles récoltes  jusqu'à  la  sixième,  où  ils 
acquièrent  leur  maximum  de  luxuriance. 
L'abondance  des  récoltes  et  la  longévité 
des  arbustes  sont  proportionnelles  à  la 
bonté  du  terrain;  on  voit  des  plantations 
produire  jusqu'à  l'âge  de  50  ans,  tandis  que 
d'autres  au  bout  de  14  ans  ne  donnent  plus 
de  produit  rémunérateur.  Quand  les  Ca- 
féiers cessent  de  produire  de  fortes  réeol* 
les  et  que  le  sol  est  encore  bon ,  on 
les  coupe  à  fleur  de  terre,  pour  laisser 
repousser  ensuite  les  branches  les  plus 
vigoureuses.  On  peut  même  répéter  celte 
opération  une  seconde  fois.  —  Tout 
le  soin  à  donner  à  une  caféière  consiste  à 
la  sarcler  deux,  trois  ou  quatre  fois  par 
année,  suivant  la  nature  du  terrain.  Dans 
les  trois  ou  quatre  premières  années,  on 
profite  de  l'espace  qui  sépare  les  jeunes 
Caféiers  pour  le  planter  en  haricots,  en 
maïs,  ou  même  en  mandioca.  En  étudiant 
les  assolements,  on  pourrait  faire  choix 
d'un  système  de  rotation  très-convenable. 
Les  mauvaises  herbes  qui  naissent  entre 
les  Caféiers,  se  composent  souvent  de  Fou- 
gères qui  ne  causent  pas  grand  tort.  Il  n'en 
est  pas  de  même  d'une  graminée  colossale, 
de  liî  à  16  pieds  de  hauteur,  connue  sous 
le  nom  de  Massambara  et  probablement 


sal  au  singulier,  et  cafézaes  au   pluriel),     voisine,  quant  au   genre,   de  la  canne  à 
autant  que  possible  en  sol  vierge,   parce  i  sucre;  on  l'envisage  comme  très-nuisible. 


que  les  arbrisseaux  deviennent  plus  vigou- 
reux et  durent  plus  longtemps  que  sur 
une  jachère.  Excepté  dans  les  plaines  du 
littoral  ou  dans  les  lieux  élevés  et  froids, 
comme  à  la  Nouvelle  Fribourg,  la  culture 
du  café  est  assez  générale  dans  toute  la 
province  de  Rio-de-Janeiro.  Dans  celle  de 
Minas-Geraes,  on  ne  s'en  occupe  en  grand 
que  dans  les  endroits  limitrophes  de  la 
Parahiba;  plus  loin  on  n'en  voit  que  de 
petites  plantations  pour  la  consommation 
intérieure;  l'exportation  cesse  à  cause  des 
mauvaises  voies  de  communication  et  des 
énormes  frais  de  transport. 

Le  Caféier  se  propage  par  semis;  le  pro- 
vignement  (marcottage)  n'est  pas  avanta- 
geux. Au  lieu  de  semis  directs,  on  trans- 
plante souvent  les  jeunes  individus  qui 
naissent  dans  la  plantation.  Les  arbustes 
sont  disposés   en   rangs  alignés,  éloignés 

(I)    Tempo  da  chuva,   l.  TH. 

Tome  iv,  2'  Série  (1839). 


Une  espèce  du  genre  Strulhanthus ,  ap- 
pelée vulgairement  HerVa  do  passarinho, 
vit  en  parasite;  comme  le  gui  de  nos  arbres 
fruitiers,  sur  les  vieux  Caféiers,  les  vieux 
Orangers  et  plusieurs  autres  arbres.  Sur 
les  jeunes  arbres  en  pleine  vigueur  elle 
meurt  sans  pouvoir  se  développer.  Un  vieil 
arbresur lequel  ce  Struthanllius  commence 
à  pousser,  périt  peu  à  peu,  si  l'on  n'y  porte 
promptement  remède.  Il  n'y  a  guère  que 
deux  espèces  d'animaux  qui  soient  nuisi- 
bles aux  plantations  de  Caféiers,  et  encore 
l'une  ne  l'esl-clle  que  peu,  c'est  une  limace 
qui  se  nourrit  des  jeunes  feuilles;  l'autre 
est  une  grande  fourmi  du  genre  Cepha- 
loles  (on  l'a  appelée  aussi  Alla  eephalotcs), 
connue  sous  le  nom  de  Tanajura.  Ces 
fourmis  causent  les  plus  grands  dégâts  sur 
les  plantations  en  les  défeuillant.  On  ne 
les  rencontre  nulle  part  dans  la  forêt 
vierge,  ni  dans  les  bons  terrains  un  peu 
humides.  On  suppose  qu'elles  sont  venues 

23 


17S 


HISI  ELLANEES 


de  la  pro?ince  «le  Minas.  Les  femelles  étant 
ailées  peuvent  facilement  passer  les  ri- 
vières  au  vol,  a  l'époque  où  elles  essai- 
ment, ce  qui  a  lieu  en  octobre.  A  peine 
tombées  a  terre,  elles  se  coupent  les  ailes 
et  font  un  trou  pour  y  déposer  leurs  œufs. 
Avilit  un  orage,  dans  les  jours  chauds  et 
lourds  du  mois  d'octobre,  on  en  voit  des 
quantités  sur  tous  les  chemins;  à  cette 
époque,  lorsqu'elles  sont  dans  leurs  trous, 
une  seule  pluie  sullit  pour  en  tuer  consi- 
dérablement; s'il  n'en  était  pas  ainsi  et  si 
les  oiseaux  n'en  détruisaient  pas  une  bonne 
partie,  leur  nombre  augmenterait  dans  une 
proportion  effrayante.  De  même  que  nos 
hannetons,  elles  alternent  dans  leurs  appa- 
ritions. On  a  cherché  divers  moyens  poul- 
ies détruire;  mais  leur  cbiiine  solide  les 
préserve  des  influences  extérieures,  et  l'on 
ne  peut  guère  y  réussir  que  par  l'asphyxie. 
Les  substances  employées  à  cet  effet  doi- 
vent être  mortelles  pour  les  fourmis,  mais 
sans  préjudice  pour  la  végétation.  L'hy- 
drogène sulfuré,  développé  par  les  moyens 
ordinaires,  revient  trop  cher;  il  en  est  de 
même  des  huiles  volatiles,  telles  que  la 
térébenthine.  Jusqu'ici  on  s'est  servi  de  la 
fumée,  qui  les  détruit  incomplètement  et 
cause  une  grande  perte  de  temps.  On  creuse 
la  terre,  à  l'endroit  où  on  a  découvert  leurs 
nids,  on  allume  du  feu  et,  à  l'aide  d'un 
soufflet,  on  dirige  la  fumée  dans  tous  leurs 
canaux.  Pour  être  efficace,  cette  pratique 
devrait  être  obligatoire,  au  moins  dans 
plusieurs  districts,  comme  cela  a  lieu  chez 
nous  pour  la  destruction  des  hannetons.  — 
lue  espèce  de  perroquets  se  nourrit  en 
partie  des  baies  rouges  de  café;  comme  ces 
animaux  n'en  digèrent  pas  complètement 
les  grains,  ils  transportent  ainsi  la  plante 
dans  les  jachères. 

Le  Caféier  ne  se  prèle  pas  à  plusieurs 
fortes  récoltes  successives.  Après  les  qua- 
tre premières,  il  ne  fournit  des  cueil- 
lettes abondantes  que  de  deux  en  deux 
ans.  Il  faut  mentionner  cependant  que 
trois  années  consécutives  viennent  de 
s'écouler  presque  sans  récolte,  ce  qui, 
au  dire  des  planteurs,  était  jusqu'ici  sans 
exemple  au  Brésil.  Sun  rendement  étant 
très-inégal,  la  quantité  (prune  personne 
peut  cueillir  en  un  jour,  varie  dans  la 
même  proportion.  La  cueillette  s'opère 
.'i  l.i  main;  les  grains  sont  jetés  dans  un 
panier,  nu  bien  on  les  fait  tomber  sur 
jiijc  toile    tendue  au-dessous  de  l'arbuste. 


Ce   dernier    moyen  est  plus  expédilif,  et 
préférable  quand  le  terrain  n'est  pas  trop 
accidenté.  Le  café  cueilli  se  transporte  à 
la  ferme  par  des  esclaves,  ou  à  dos  de  mu- 
lets, ou  dans  des  chariots  traînés  par  des 
bœufs.  La  masse  se  compose  de  baies  rouges 
et  fraîches   et  d'autres  noires,    sèches  et 
dures;  ces  dernières  sont  plus   légères  et 
surnagent,  tandis  que   les  autres  vont  au 
fond  de   l'eau.    Celle-ci    fournit   donc   un 
moyen      bien     simple    de     les     séparer; 
pourtant  beaucoup  de  fazendeiros,  et  ce 
sont   principalement   ceux   pour  lesquels 
la  construction  d'appareils  de  lavage  est 
onéreuse,   négligent  cette  opération.    Les 
baies  cueillies,  ils  se   contentent   de  les 
faire    sécher  sur  des  plates-formes  appe- 
lées a   lerreiros   »  durant  quinze  à  vingt- 
cinq  jours;  au  bout  de  ce  temps,  les  baies 
rouges  ont  subi  une  légère  fermentation, 
surtout  si  on  n'a  pas  eu  soin  de  les  remuer 
de  temps  en  temps,  et  elles  se  sont  dessé- 
chées comme  les  baies  déjà  noires  et  dures. 
Dans  cet  état,    le  café   peut  se   conserver 
sans  s'endommager  pour  cire  livré  ensuite 
aux  pilons.  Le  lerretro  nu  terrasse  sur  le- 
quel on  sèche  le  cale,  cl  une  aire  ;'i  surface 
plane,  légèrement  inclinée  dans  un  sens, 
afin  de    faciliter   l'écoulement    des  eaux 
pluviales.  Les  plus  simples   et  les  moins 
dispendieuses  sont  en  terre;  lcureonstruc- 
tion   consiste   simplement  à  aplanir  une 
portion  de  terrain,  et  à  la  battre  au  moyen 
d'une  dame,  comme  on   le  fait  pour  un 
jeu  de  quilles.    Ces  terreiros  se  sèchenl 
promplement,  puisque    la    terre  absorbe 
l'humidité;  mais  ils  ont  l'inconvénient  de 
ne  pas  être  très-propres;  la  terre  se  mêle 
toujours    au    café.    Dans    les    grandes  ex- 
ploitations les  terrasses  sont  en  maçonne- 
rie, cl  sont  très-coûteuses  quand  la  chaux 
doit  être  transportée  de  loin  (souvent  c'est 
de  la  chaux  européenne  qu'on  emploie  !)  ; 
elles  ne  se  sèchenl  pas  très-rapidement  et  se 
détériorent  avec  facilité. L'emploi  de  dalle-. 
sérail  préférable,  mais  revient  trop  cher. 
A  Carravcllas  on  a  des  hangars  dont  la  lon- 
gueur est   dans  la  direction  «lu  méridien, 
et  qui  sont  munis,  sur  les  cotés  latéraux, 
d'immenses  tiroirs  en  bois,  que  l'on  peut 
enlever  et  exposer  au  soleil.    On  peut  par 
ce   moyen  exposer  le   café  et  le  rentrer 
très-rapidement  en  cas  de  mauvais  temps. 
De    vastes     lerreiros,    comme    ceux    des 
grandes  exploitations,  exigent  au  contraire 
beaucoup  de  inonde  cl  beaucoup  de  temps, 


MILLA       BIFLORA         Cav. 

SU-xif/iir  s"r'   '""/""'■ 


Ha!>. 


17!) 


MILLA  BIFLORA 


CAV. 


Asphodèle»  Juss.  —  Liliaceœ  §  Scilleœ  Lindl.,   Vegelable  Kingdom,  203. 


CHARACT.  GENER.  —  Perianthium  bypocra- 
teriforme;  tubo  elongato-campanulato;  limbo 
piano  sexpartito,  laciniis  obtusis  5  exterioi'ibus 
duplo  angustioribus,  sinubus  rotundatis.  Slamina 
exserta,  in  ipsa  fauce  tubi  sessilia  ;  anlherœ  linea- 
res,  glabrae,  in  conuin  conniventes.  Ooarimn supe- 
rum,  clongatum,  subpedicellatum,  trigonum,  tri- 
loculare, polyspermam,  cura  stylo  Qliformi  e.vserto 
continuum;  sligma  5-lobum,fimbriata-papillosum. 
Capsula  indnviata,  3-locuIaris,  polysperma,  3- 
valvis,  seminibus  atris  crustaceis  angulatis.  Cav. 

CHARACT.  SPECIF.  —  Radiées  fasciculatœ, 
earnosw,  Asphodeli  modo.  Folia  cylindracea,  apice 


subulala,  fistulosa,  glauca,  scapis  subœqualia.  Scapi 
erecti,  in  culla  pédales  ,  in  spontanea  palmarès. 
Flores  in  culla  umbellali,  in  spontanea  solilarti  v. 
sœpius  gemini,  inoolucri  foliolis  brcvibus  membra- 
naceis.  Pedunculi  scaporum  sœpe  longiludine , 
subereeti,  paululum  curvali.  Perianthium  intus 
eandidissimum,  e.vlus  virescens  f  per  plures  dies 
apertum,  nec  noclu  clausum,  ut  sœpe  hitjus  ordtnis 
mos   est. 

Mlllu  itiiiiM'ii.  C\v.,  lcon.  II,  76,  t.  106.  — 
Willd.  Sp.  pi.,  II,  62.  —  RôMcn  et  Schuli.,  Syst., 
VII,  67a.  —  Lindl.  in  Bol.  reg.,  ljb'j. 


A  la  vue  de  ces  fleurs,  ne  vous  écriez 
pas  qu'elles  n'ont  rien  de  bien  insolite, 
qu'elles  rappellent  les  grandes  Margue- 
rites de  nos  prés,  qu'elles  n'auront  pas 
accès  dans  vos  cultures  !  —  Détrom- 
pez-vous. Ces  fleurs  sont  bien  au  con- 


traire d'une  forme  toute  nouvelle  ;  leurs 
pétales,  très-fermes ,  d'une  conlexlure 
charnue,  ont  les  rebords  extrême- 
ment bien  arrêtés,  comme  encadrés,  et 
la  blancheur  de  ces  pétales  défie  celle 
de  la  neige.   Notre    dessin   montre  six 


pour  étaler  le  café  ou  pour  le  rentrer  en 
cas  de  pluie;  souvent  même  celle-ci  tombe 
avant  que  le  travail  ne  soit  terminé,  et  le 
café  ayant  élé  mouillé  perd  de  sa  valeur. 
Pour  remédier  à  cet  inconvénient,  des 
planteurs  européens  établis  ici  ont  imaginé 
des  séchoirs  à  air  chaud,  qu'on  appelle  eslu- 
vas;  ce  sont  des  bâtiments  de  40  à  50 pieds 
de  hauteur,  dans  lesquels  sont  élagées,  à 
de  faibles  intervalles,  des  claies  à  pivots 
pouvant  faire  bascule  pour  laisser  tom- 
ber, quand  il  est  sec,  le  café  qu'elles 
contiennent.  Deux  ou  plusieurs  fourneaux 
chauffés  au  dehors  et  munis  d'un  fort 
tirage,  qui  rend  toute  fumée  impossi- 
ble dans  l'intérieur,  déterminent  le  cou- 
rant d'air  chaud  nécessaire  à  la  dessiea- 
tion  du  café.  Ce  mode  de  séchage  produit 
de  bons  résultats  et  mériterait  d'être  plus 
généralement  employé  dans  les  endroits 
où  le  bois  n'a  aucune  valeur.  On  prétend 
toutefois  que  le  café  traité  ainsi  est  d'une 
nuance  un  peu  plus  sombre  que  celui  séché 
au  soleil. 

La  haie  durcie  ou  coque  doit  être  brisée 
pour  la  séparer  des  grains  qu'elle  contient. 
Autrefois  ce  travail  s'exécutait  à  bras,  en 
frappant  avec  des  gourdins,  le  café  amon- 


celé sur  un  lerreiro,  ou  bien  en  l'écrasant 
sous  des  pilons.  Aujourd'hui  on  se  sert 
assez  généralement  de  pilons  mus  par  une 
machine  hydraulique.  On  en  a  de  deux 
sortes  :  tantôt  ce  sont  des  balanciers  hy- 
drauliques, appelés  manjolas  ou  pregui- 
çosa,s,  et  travaillant  très-lentement,  tantôt 
les  pilons  sont  mis  en  mouvement  par  un 
axe,  comme  les  bocards  dont  on  se  sert 
pour  concasser  le  minerai.  L'axe  les  sou- 
lève pour  les  laisser  retomber  dans  les 
mortiers  en  bois  qui  contiennent  le  café. 
Leur  principal  inconvénient  est  de  faire 
trop  de  poussière  et  de  rayer  peut-être  un 
peu  les  grains,  lorsque  les  pilons  sont 
cerclés  en  fer  à  la  partie  inférieure-.  Dans 
|  quelques  endroits  on  emploie  encore  un 
appareil  appelé  Riba.  C'est  un  axe  vertical 
auquel  est  fixé  un  essieu  horizontal,  portant 
une  grande  roue  en  bois.  L'axe  vertical  étant 
mis  en  mouvement,  la  roue  se  meut  dans 
une  rainure  ou  auge  circulaire  assez  pro- 
fonde et  dans  laquelle  se  trouve  le  café. 
Ce  procédé  étant  beaucoup  plus  lent  que 
celui  des  pilons,  dans  plusieurs  exploita- 
tions on  fait  préalablement  passer  le  café 
en  coque  entre  deux  cylindres  en  fer  can- 
nelés, qui  écrasent  déjà  à  moitié  la  coque, 


180 


fleurs  réunies  en  ombelle,  portées  par 
un  pédoncule  unique,  nu  lieu  de  deux 
fleurs,  <|n'il  semblerait  être  réduit  ù 
porter,  si  l'on  s'en  rapportait  au  nom  que 
Cavanilles  ;i  donné  à  celte  plante,  d'après 
un  échantillon  d'herbier,  Mais  il  parait, 
suivant  ladingnoM'  ri  de  vus,  qu'elle  doit 
à  la  culture  celle  floraison  exubérante, 
celle  propriété  de  tripler  le  nombre  de 
ses  fleurs, 

Le  Milla  biflora,  originaire  dn  Mexi- 
que, j  croit  à  une  altitude  assez  élevée; 
nous  le  tenons  ici  en  pleine  terre,  sous 
■  liàssis  Froid, 

Nous  en  nvons  l'ail  ligurcr  à  dessein 
le  bulbe,  pour  montrer  la  partie  char- 
nue des  racines,  la  plus  voisine  de  la 
couronne.  Nous  desirons  prémunir  les 
personnes  qui  nous  lisent,  du  danger 
qu'encourent  les  bulbes  de  celle  nature, 
quand  on  les  Lusse  trop  longtemps  hors 
de  terre.  Ces  parties  charnues  peu- 
vent se  dessécher,  disparaître  el  se  rem- 
placer avec  le  temps;  mais  il  ne  faut 
pas  que  cela  ait  lieu  hors  de  terre, 
sinon  la  moisissure  atteindra  la  cou- 
ronne (partie  inférieure  des  bulbes  sur 


MIIXA  BIFLORA,  <  w. 

laquelle  ou  autour  de  laquelle  naissent 
les  racines),  et  gagnera  le  centre  du 
bulbe.  Les  Phalocallis  sonl  dans  le 
même  cas.  Ainsi  doue  on  le~  tiendra  en 
terre,  toujours; — jamais  on  ne  les  lais- 
sera se  dessécher. 

Les  Milla,  Phalocallis,  Gelasine,  etc., 
qui  tous  exigent  un  traitement  analo- 
gue, se  propagent  de  graine  On  garde 
soigneusement  celle-ci,  sans  la  détacher 
des  parois  des  capsules  ;  on  suspend  ces 
capsules,  enfermées  dans  des  cornets  de 
papier,  dans  une  chambre  sèche,  expo- 
sée pendant  l'hiver  au  soleil.  Celle 
graine  ne  se  nettoie  qu'au  printemps, 
au  moment  du  semis. 

('.eue  opération  se  fait  en  février- 
mars,  en  terrine,  en  terre  de  bruyère, 
la  graine  peu  recouverte  ;  on  ne  repi- 
que pas  la  première  année. 

A  la  lin  de  la  période  de  repos  des 
bulbilles,  on  lamise  la  terre  et  on  re- 
pique dans  d'autres  terrines,  ou  en 
pois,  ou  en  pleine  terre  sous  châssis, 
et  l'an  d'après  on  esl  déjà  en  possession 
d'une  très-jolie  progéniture. 

L.  VII. 


de  sorte  (pic  la  Riba  n'a  qu'à  achever  le 
travail.  Ces c}  lindres  qu'on  appelle  tdescas- 
cadores»,  oui  clé  imaginés  aux  Étals-Unis. 
—  En  sortant  du  inanjola,  îles  pilons  ou 
de  la  riba,  les  grains  de  calé  sont  mêlés  ù 
des  fragments  de  ooque  ci  à  beaucoup  de 
poussière;  ils  ont  besoin  d'être  vannés. 
le  vannage  à  la  main  ne  se  pratique 
plus  guère  ;  on  se  sert  de  ventilateurs 
lonl-à-fiul  analogues  à  uns  ventilateurs  à 
grains;  les  Elats-Unis  en  importent  beau- 
coup au  Brésil.  Dn  grand  nombre  de  plan- 
teurs expédient  le  café  tel  qu'il  sort  du 
van;  d'autres,  pour  le  rendre  plus  agréa- 
ble i  la  vue,  le  font  passer  au  polis- 
oir  ei,  dans  quelques  grandes  fermes,  on 
le  tamise  dans  des  cribles  cylindriques  de 
diverses  grosseurs,  pour  obtenir  des  quali- 
tés plus  uniformes  el  plus  égales.  Les  po- 
lissoirsdont  on  se  servait  autrefois,  se  corn* 
posaient  de  03  lindres  en  1er,  horizontaux, 
dans  lesquels  se  mouvait  un  a\e  à  palettes. 
1  c  café  entrait  au  moyen  d'un  grand  cn- 
lo H-,  posé  au-dessus  du  cylindre,  et  en 


sortait  par  une  ouverture  pratiquée  au- 
dessous.  Le  frottement  du  Ter  donnait  au 
café  une  couleur  plus  sombre  qui  était  alors 
à  la  mode.  Aujourd'hui  c'est  la  couleur 
naturelle  qui  esl  en  faveur,  et  on  préfère 
une  nuance  claire.  M.  Dielrieh  de  Zurich, 
planteur  à  Cantagallo,  a  imaginé  de  don- 
ner au  café  en  grain  le  poli  voulu,  par 
son  propre  frottement.  Il  se  sert  d'un  tam- 
bour Composé  de  laites  en  Lois,  dans  lequel 
on  place  un  sac  à  peu  près  rempli  de  café, 
el  fermé.  Le  mouvement  ralatoire  du  tam- 
bour détermine  dans  le  sac  un  frottement 
de>  grains  les  uns  contre  les  autres,  qui 
produit  un  bon  effet  el  en  fait  sortir  toute 
la  poussière. 

Nous  a\  uns  dit  plus  haut  que  le  café,  après 
sa  récolte,  se  compose  en  partie  de  baies  rou- 
ges el  tendres,  cl  en  partie  de  haies  noires, 
dures  ou  coques,  el  que  pour  lesséparer  les 

unes  des  autres,  il  sullisait  de  se  baser  sur 

la  différence  de  leur  poids  spécifique.  Le 
café  en  baies  esl  jeté  à  cet  effet  dans  un 
réservoir  en  buis  nu  en  pierre,  dans  lequel 


MISCELLANEES. 


181 


passe  un  courant  d'eau.  Les  baies  rouges, 
les  pierres  et  la  terre  gagnent  le  fond,  tan- 
dis que  les  coques  durcies  et  sèches  surna- 
gent. Au  moyen  d'une  écluse  qui  se  trouve 
à  la  partie  supérieure  du  bassin,  on  peut 
éloigner  la  partie  qui  surnage  pour  la 
sécher  ensuite,  et  la  traiter  comme  nous 
venons  de  l'indiquer.  Par  de  nouveaux 
lavages  on  sépare  les  baies  rouges  des 
substances  étrangères,  puis  on  les  fait  pas- 
ser entre  un  cylindre  horizontal  et  une 
barre  de  fer.  Cet  appareil  s'appelle  despal- 
pador.  Le  cylindre  est  en  cuivre,  et  pré- 
sente à  sa  surface  des  aspérités  assez 
fortes  pour  déchirer  la  baie,  sans  cepen- 
dant rayer  les  grains  qu'elle  contient.  Les 
grains  seuls  passent  dans  un  réservoir 
placé  au-dessous.  On  laisse  les  grains  en 
tas,  afin  que  la  fermentation  de  la  matière 
sucrée,  gluante  se  détermine;  après  quoi 
on  les  lave  et  on  les  sèche;  ils  conservent 
toutefois  une  légère  pellicule  semblable  à 
du  parchemin  que  l'on  enlève  par  un  des 
moyens  déjà  énoncés.  Le  café  préparé  de 
cette  manière  porte  le  nom  de  café  lavé 
ou  café  dépulpé,  parce  qu'on  lui  a  enlevé 
sa  pulpe  fraîche.  11  possède  une  couleur 
assez  claire,  un  arôme  faible,  mais  une 
saveur  plus  fine.  On  l'envisage  comme 
supérieur  à  celui  qui  est  préparé  par  l'autre 
procédé. 

Comme  on  le  voit,  de  sensibles  amélio- 
rations ont  été  introduites  dans  la  prépa- 
ration du  café;  mais  elles  sont  dues  aux 
planteurs  étrangers,  établis  dans  la  pro- 
vince de  Rio.  Sa  culture,  par  contre,  a  été 
complètement  négligée;  au  dire  des  con- 
naisseurs, le  calé  du  Brésil  est,  en  général, 
d'une  qualité  inférieure.  On  cherche  à 
produire  beaucoup,  sans  s'inquiéter  des 
moyens  d'en  améliorer  la  qualité.  On  ne 
songe  également  pas  à  rendre  au  sol  ce  que 
la  récolte  lui  enlève  annuellement;  les 
troncs  qui  pourrissent  dans  la  plantation, 
forment  son  seul  engrais.  On  l'ail  de  gron- 
des plantations  qui  sont  souvent  au-dessus 
des  moyens  que  l'on  possède,  desorlequ  une 
partie  du  café  ne  pouvant  être  cueillie, 
pourrit  sur  place.  Une  plantation  étant 
à  peu  près  épuisée,  on  abat  cl  on  incendie 
une  nouvelle  portion  de  forêt  vierge  pour 
en  faire  une  autre.  Lorsque  les  forêts  au- 
ront disparu,  on  sera  obligé  de  changer  de 
système.  Par  une  culture  bien  entendue 
on  pourrait  évidemment  augmenter  la  quan- 
tité et  améliorer  la  qualité  du  produil.Tous 


les  planteurs  savent,  quel  que  soit  la  régu- 
larité avec  laquelle  un  champ  de  caféiers 
ait  été  planté,  que  l'on  remarque  toujours 
des  différences  dans  la  vigueur  des  arbustes 
et  dans  la  qualité  et  la  quantité  de  leurs 
fruits;  différences  qu'on  ne  saurait  toujours 
attribuer  au  sol,  mais  qu'il  faut  envisager 
comme  inhérentes  à  la  semence.  En  faisant 
donc  un  choix  convenable  de  semences, 
on  obtiendrait  sans  douté  des  variétés  per- 
fection nées,  que  l'on  pourrai  t  perpétuer  par 
la  greffe. 

On  cherche  à  développer  dans  chaque 
fruit  la  partie  comestible  ;  dans  les  pom- 
mes, les  poires,  c'est  le  corps  charnu  ;  dans 
le  raisin  on  s'efforce  à  diminuer  l'épais- 
seur de  la  peau,  à  augmenter  et  à  amélio- 
rer les  sucs,  tout  en  réduisant  les  pépins 
au  minimum;  chez  le  café,  au  contraire, 
c'est  aux  graines  qu'il  importe  de  vouer 
toute  l'attention.  Le  froment  fournit  un 
exemple  de  l'influence  marquée  que  l'art 
peut  exercer  sur  la  qualité  el  la  quantité 
de  la  récolte.  Des  expériences  ont  en  effet 
démontré  que  les  engrais  riches  en  azote 
et  en  acide  phosphorique  font  augmenter 
la  quantité  des  grains  et  leur  richesse  en 
gluten  dans  la  même  proportion,  et  on  sait 
que,  par  l'application  de  ce  principe,  les 
cultivateurs  anglais  retirent  d'une  même 
aire  de  terrain  ensemencée  en  froment,  le 
double  en  quantité  et  le  triple  en  prix  de  ce 
qu'on  obtient  dans  beaucoup  d'autres  pays 
à  blé. 

La  baie  du  café  n'a  été  jusqu'ici,  si  nous 
ne  nous  trompons ,  l'objet  d'aucune  re- 
cherche. Au  goût  on  y  reconnaît  un  principe 
astringent,  qui  est  probablement  un  tannin, 
et  une  matière  sucrée  qui,  par  la  fermen- 
tation et  la  distillation,  fournit  une  bonne 
eau-de-vie.  C'est  aux  dépens  de  la  substance 
de  la  baie  que  se  forment  les  graines; 
celles-ci  ont  été  étudiées  par  plusieurs  chi- 
mistes. M.  Rochlener  n'y  admet  qu'un  seul 
tannin,  l'acide  caféique  ou  chloroginique  ; 
elles  contiennent  en  outre  :  de  la  caféine, 
dont  les  propriétés  stimulantes  sont  suffi- 
samment connues;  une  huile  essentielle, 
volatile  à  7*2°,  qui  communique  l'arôme 
au  café  vert;  du  sucre,  une  matière  grasse, 
des  substances  albumincuses ,  un  corps 
ligneux  corné,  etc.,  etc.  L'action  de  la 
torréfaction  s'exerce  principalement  sur  la 
première  de  ces  substances,  en  la  transfor- 
mant en  un  autre  acide,  et  en  donnant 
naissance    à   l'huile    empyreumalique ,  ce 


I-J 


Btimulanl  si  agréable  du  café  torréfié. 
li.nis  celte  opération  le  sucre  se  transforme 
en  caramel  :  on  ne  connail  pas  les  mo- 
difications que  subit  la  matière  grasse; 
mais  mi  sail  que  le  café  Moka ,  qui  est  le 
l>lus  estimé,  en  contient  la  plus  forte  pro- 
portion.   La   producti lu    sucre  a   une 

haute  importance,  non-seulement  comme 
partie  intégrante  de  l;i  graine,  mais 
encore  parce  que  c'est  probablement  à  ses 
dépens  que  se  forme  la  matière  grasse,  et 
parce  que  sa  production  esl  intimement 
liée  a  celle  des  tannins,  que  l'on  admet  ;ui- 
jourd'bui  comme  étant  des  glucosides  ou 
corps  combinés,  donf  le  sucre  de  raisin  est 
une  des  parties  constituantes.  —  On  sail 
que  chez  d'autres  piaules,  des  engrais  ri- 
ches en  azote,  mais  pain  ces  en  sels  miné- 
raux, activent  forte nt  la  production  du 

sucre;  il  est  permis  de  croire  qu'ils  agi- 
raient de  même  sur  le  café,  et  que  leur  am- 
moniaque serait  également  propre  à  favo- 
riser la  formation  des  substances  azotées, 
telles  que  la  calcine,  le  composé  des  tan- 
nins et  les  matières  albumineuses.  Dans 
les  cendres  des  grains  de  café,  la  potasse 
occupe  le  premier  rang,  puis  viennent 
l'acide  phosphorique,  la  chaux,  la  magné- 
sie et  la  silice.  La  baie  est  aussi  très-riche 
en  carbonates  alcalins;  ses  cendres  sont 
très-estimées    pour  les  eaux  de  lessive  et 

I '"  'a  saponification  j  on  les  préfère  sous 

ce  rapport  à  celles  de  la  paille  de  haricot. 
En  répandant  sur  la  plantation  les  frag- 
ments de  coques  provenant  du  vannage,  on 
réparerait,  au  moins  en  partie,  les  pertes 
minérales  du  sol,  ce  qui  exercerait  peut- 
être  une  influence  favorable  sur  la  pro- 
duction du  sucre  et  des  corps  qui  en  dé- 
pendent; car  on  sait  que  les  carbonates 
alcalins  augmentent  la  quantité  de  sucre 
dons  le  raisin,  tandis  que  d'autres  prin- 
cipes minéraux,  tels  que  les  phosphates, 
la  diminuent.  Deux  fazendeiros  des  en- 
virons de  Capivari  (province  de  Hio) 
engraissent  leurs  plantations  avec  les 
débris  de  coques  et  s'en  trouvent  bien. 
Ainsi  que  les  recherches  l'ont  prouvé, 
les  feuilles  du  Caféier  contiennent  aussi 
de  1 1  caféine;  séchées  nu  légèrement 
torréfiées,  elles  fournissent  une  infusion 
qm  possède  des  propriétés  stimulantes,  et 
dont  la  saveur  esl  loin  d'être  désagréable; 

en    teni le    relie    du    thé,  elle 

rappelle  davantage  celle  du  café. 

Dans  leurs  achats  de  cale,  les  négociants 


MM  I.I.I.VM.I  - 

se  basent  sur  l'arôme,  la  forme  des  grains, 


ainsi  que  sur  leur  couleur  et  leur  poids. 
Par  la  pratique  on  parvient  à  juger  de 
l'arôme  avec  assez  d'exactitude;  la  l'orme 
des  grains  est  indépendante  de  leur  bonté, 
c'est  une  affaire  de  goût,  l'a  café  aqueux 
devient  léger  quand  il  est  sec,  tandis  que 
des  grains  de  bonne  qualité   sont  lourds; 

M ii mi i  cl •  qu'une  main  exercée  puisse 

se  laisser  guider  par  le  poids  spécifique. 
La  couleur  est  duc,  d'après  Uochleder,  à 
une  petite  quantité  de  viridale  île  chaux; 
celle  du  café  fraîchement  extrait  de  la 
haie,  est  un  peu  moins  intense  que  lorsque 
celui-ci  a  séjourné  au  contact  de  l'air (I). 
Le  café  lavé  est  plus  pâle  que  le  calé  non 
lavé;  néanmoins  on  donne  la  préférence 
au  premier,  ce  qui  est  probablement  dû  à 
ce  que  le  café  qui  sèche  sur  la  plante,  a 
subi  l'influence  d'une  décomposition  et 
d'une  fermentation  lente  des  matières  de 
li  luie.  La  couleur  verte  des  grains  s'al- 
tère par  l'humidité,  et  un  calé  qui  a  été 
mouillé  ou  qui  a  séjourné  dans  des  en- 
droits humides,    blanchit   c plètement. 

Un  tel  café  doit  nécessairement  subir  m\ 
nouveau  séchage,  de  sorte  que,  en  dehors 
de  ce  qu'il  a  pu  avoir  perdu  en  principes 
solubles  ,  il  s'appauvrit  encore  eu  sub- 
stances volatiles,  que  l'eau  entraine  avec 
elle  par  l'évaporalion;  sous  ce  rapport 
les  négociants  de  la  place  se  hasent  avec 
raison  sur  la  couleur.  A  bord  des  navires, 
par  l'effet  de  l'air  humide,  la  plus  grande 
partie  du  café  doit  blanchir  considérable- 
ment; mais  à  son  arrivée  en  Europe,  la 
fraude  s'en  mêle  pour  lui  donner  une 
couleur  qu'il  n'a  pas  naturellement. 

Il  est  difficile  d'établir  une  moyenne 
pour  la  production  du  calé;  elle  varie  avec 
la  contrée,  l'exposition,  l'âge,  l'année,  etc. 
Un  seul  arbuste  peut  exceptionnellement 
produire  jusqu'à  deux  sacs  de  calé  en 
haies  on  une  arrohe  cl  six  livres  de  calé 
en  grains  secs  unie  arrohe  brésilienne 
14k"-,68S;    elle  se  divise  en  ~r2  livres). 

On  ne  commettra  pas  de  grave  erreur,  en 
admettant  que  mille  arbustes  peuvent,  an- 
née moyenne,  rendre  'in  arrobes  de  café 
sec  en  grains  :  en  bonne  année,  80,  et  dans 
des  cas  exceptionnels,  120  arrobes.  —  De 
toutes  les  cultures   ici  en  usage,  celle  du 


(I)  On  s.-iit  que  l'acide  oiridique  se  produit  par 
l'oxydation  de  l'acide  cafdiquc  en  présence  des 
alcalis. 


-. 


JACINTHE      A     FL      SIMPLES, 
PRINS       Ml'.l  R  I'      VON      PKI  I  SS]  N 


183 


1460-1462. 

HYACmTMS  ORÏENTALIS  (VARIETATES). 

HYACINTHE,   JACINTHE    D'ORIENT. 

Asphodeleœ  $  Hyacinthe»,   Ku.ntii.,   Enum.    —    Liliaceœ  §  Scilleœ,    Lindl. 

in  Veg.  Kingdom,  20o. 

CHARACT.  GENER,  et  SPECIF.  —  Vide  supra  Floue  vol.  XII  (tome  2  de  la  2'  série)  pp.  89  et  90. 


Le  XII0  vol.  de  la  Flore  (Tome  2,  I  ques  notes  sur  les  Jacinthes.   Nous  en 
2e  série,  pages  90  à  96),  contient  quel-  1  avons    donné    trois    planches    à    cette 


café  est  la  plus  lucrative,  et  cependant  les  i 
propriétaires  des  exploitations  les  mieux 
administrées  prétendent,  au  prix  où  sont 
aujourd'hui  les  esclaves,  ne  retirer  que 
9  p.  °/o  de  leurs  capitaux,  tandis  que  le  (aux 
d'escompte  est  au  moins  de  12  p.°/0;  il  est 
donc  clair  que  l'achat  d'une  fazenda,  avec 
de  l'argent  emprunté  sur  la  place,  est  une 
mauvaise  spéculation.  Bien  que  le  café  se 
prête  parfaitement  à  la  petite  culture ,  il 
est  rare  que  le  colon  puisse  en  retirer  un 
grand  avantage,  parce  qu'il  n'a  pas  les 
moyens  de  se  construire  les  appareils 
nécessaires  à  sa  préparation,  ni  de  s'ache- 
ter des  hètes  de  somme  pour  le  trans- 
port de  ses  produits;  il  se  trouve  ainsi  à  la 
merci  de  ses  voisins  ou  de  ses  maîtres,  qui 
le  lui  achètent  à  vil  prix.  —  Les  mauvaises 
voies  de  communication  nécessitent  l'en- 
tretien d'un  grand  nombre  de  mulets,  dont 
chaque  année  une  partie  meurent  en  route, 
ou  se  trouvent  hors  de  service,  et  ces  ani- 
maux consomment  une  grande  quantité  de 
maïs, ce  qui  est  une  nouvelle  charge  pour  le 
planteur.  Les  propriétaires  de  grandes  ex- 
ploitations, qui  trouvent  que  Yélève  des 
esclaves  est  une  spéculation  aussi  lucra- 
tive que  la  production  du  café,  et  qui  ne 
laissent  plus  mourir  les  enfants  faute  de 
soins,  ni  accoucher  les  négresses  dans 
les  champs,  ne  comptent  guère  que  la 
moitié  de  leurs  esclaves  employée  aux  tra- 
vaux agricoles;  le  reste  se  compose  des 
personnes  occupées  au  service  intérieur 
de  la  maison,  des  nègres  qui  sont  conti- 
nuellement en  route  avec  les  mulets  pour 
le  transport  du  café,  des  infirmes,  des 
malades  et  des  enfants. 


Du    XUé. 

Le  thé  (Thca  sinensis)  est,  comme  on 
lésait,  originaire  de  la  Chine  et  du  Japon 
où,  d'après  quelques  voyageurs,  on  le 
rencontre  encore  à  l'état  sauvage.  Nous 
n'avons  pu  nous  procurer  des  renseigne- 
ments exacts  sur  l'époque  de  son  introduc- 
tion au  Brésil  :  elle  paraît  avoir  été  faite 
parle  gouvernement  entre  1850  et  1857, 
puisque  les  premiers  essais  curent  lieu 
dans  les  jardins  botaniques  d'Ouro-Prelo 
(chef-lieu  de  la  province  de  Minas),  et  de 
Rio-dc-Janciro,  lesquels,  soit  diten  passant, 
ne  méritent  nullement  ce  nom(l).  Une 
petite  plantation  que  l'on  voit  au  jardin 
botanique  de  Rio,  quelques  arbustes  isolés 
que  l'on  rencontre  dans  des  jardins  d'ama- 
teurs et  dont  le  vice-consul  français  à  la 
Nouvelle  Fribourg  possède,  dit-on,  de 
superbes  exemplaires,  voilà  la  somme  des 
plantations  de  thé,  dont  la  culture  est, 
hormis  cela,  entièrement  nulle  dans  celte 
province.  Les  échantillons  que  l'on  a  donc 
pu  envoyer  aux  expositions  universelles,  ne 


(1)  Le  jardin  botanique  de  Uio-de-Janeiro  se 
trouve  dans  une  magnifique  situation,  à  deux 
lieues  de  la  ville;  on  y  voit  plusieurs  allées  d'ar- 
bres, dont  entre  autres  une  de  toute  beauté,  formée 
par  le  palmier-roi  de  Cuba  (Oreodoxa  regia),  une 
petite  plantation  de  thé  cultivée  par  des  Chinois, 
certains  arbres  des  tropiques  que  l'on  retrouve 
moins  souvent  dans  d'autres  jardins,  tels  que  le 
Muscadier,  le  Giroflier,  le  Canellier,  le  Poivrier, 
l'arbre  à  Camphre  du  Japon,  le  Palmier  Carnauba 
(Corypha  ccrifera),  PAlyxia  d'Inde  (Apocinée),  le 
longana  (Nephelium  Longana),  un  Pandanus,  etc. 
—  Celui  d'Ouro-Preto  se  compose  d'une  plantation 
de  thé  et  d'un  jardin  fruitier  ;  les  habitants  y  vont 
de  temps  à  autre  se  régaler  de  fruits. 


I-;  in  \i  IMIN  -  ORIENT 

[ne.  —  Nous ougmen tons  ce  nombre 
de  trois  outres  variétés  que  nous  fesons 
paraître  aujourd'hui. 

1. 1  première,  Prins  \i  m  m  v."N  Pri  i  •- 
-i  \  [Prince  Albert  de  l'russv),  ou  tout 
simplement  Prince  Albert,  est  très-re- 
cherchée  pour  la  beauté  de  son  pompon. 
Cultivée  en  plein  air,  elle  n'est  pas  des 
plus  hâtives,  et  ne  se  montre  guère  toui- 
a-fail  épanouie  que  lorsqu'aux  Jacinthes 
a  fleurs  simples  commencent  à  succéder 
les  variétés  a  fleurs  doubles.  Sa  couleur 
esl  peu  Foncée  d'abord,  mais  elle  :n teint 
presque  i'i  la  nuance  noire,  huit  jours 
après  que  ses  corolles  se  sont  loul-à-fait 
développées.  Bien  qu'elle  ne  soit  donc 
pas  des  plu.-  hâtives,  cultivée  en  plein 


VUS  (VARIETAT1  - 

air,  elle  esl  cependant  une  de  celles  qui 
se  forcent  le  mieux. 

Parmi  les  recommandations  conte- 
nues dans  les  ordres  que  les  amateurs 
confient  aux  marchands,  il  esl  rare 
qu'ils  omettent  de  stipuler  :  gros  ognons, 
rRÊs  gros  ognons.  —  Ki  cependant  que 
de  Jacinthes  qui  n'en  donnent  jamais! 
que  de  Jacinthes  (et  des  plus  belles) 
dont  les  ognons  ne  dépassent  pas  la 
moyenne;  que  de  Jacinthes  dont  les 
ognons  restent  petits)  Le  Prins  vlberi 
von  Pri  i  ssen  est  de  ce  nombre.  —  Son 
bulbe  est-il  jamais  beau?  n'est-il  pas 
souvent  oblong,  Miment  déchiré  —  et 
cependant  n'est-ce  pas  là  une  des  sortes 
les  plus  voulues? 


prouvent  qu'une  chose,  c'esl  que  la  piaule 
prospère  dans  cette  proviucc,  mais  non 
pas  qu'elle  y  soil  l'objel  d'une  culture  sé- 
rieuse. Dans  Dolre  voyage  du  Nord  au  Sud, 
•  1 .1  ii -  l.i  province  de  Minas-Geraes,  nous 
n'avons  mi  que  la  plantation  du  jardin 
botanique  d'Ouro-Preto  et  celle  de  la 
fazenda  de  Tisorreîra  entre  Marianne  et 

Camargo,  l'une  des  rares  Fermes,  si i  la 

seule  où  l'on  s'occupe  de  celle  culture. 
C'esl  donc  par  une  exagération  condam- 
nable, mais  générale  parmi  les  Brésiliens, 
qu'on  a  signalé,  dans  quelques  écrits,  le 
thé  comme  un  produit  important  de  la 
province  de  Minus.  Bien  qu'il  réunisse  les 
convenances  de  culture  et  de  transport 
pour  un  centre  éloigné,  les  essais  peu  nom- 
breux tentés  jusqu'à  ce  jour  paraissent 
avoir  été  abandonnés. 

L'arbuste  a  -i  à  6  pied-  de  hauteur,  et 
porte,  de-  -a  sortie  du  -ni.  de  nombreuses 
l>i  .un  lu  -  parmi  lesquelles  on  ne  peut 
guère  reconnaître  de  tige  principale.  Les 
feuilles  -ont  alternes,  lancéolées,  ellip- 
tique- et  légèremenl  laciniées.  Les  fleurs 
naissent  aux  aisselles  des  feuilles  et  -ont 
portées  par  de  courts  pédoneuh  s.  Lccalice 
.i  cinq  sépules  inégaux  et  persistants;  la 
corolle  -e  eoiii| ■  .li'  -i\  pétales   blancs 

c  I   i  une. ne-.  Les  elatniiie-  -ont  nombreux- 

cl  à  filets  plus  courts  que  la  corolle.  Le  fruit 
esl  capsulairc,  tri-cellulaire  et  s'ouvre  lors 

de  -, luritC  en  trois  Valves.  —  Se- 
lon l.i  grandeur  et  la  couleur  des  feuilles, 
on  dislingue  trois  ou  quatre   variétés  qui 


naisseol    toute-    de    la    même    semence. 

Quoiqu'on  voie  de-  Ile, ii-  pendant  presque 

toute  l'année,  on  non-  a  assuré  que  la 
principale  floraison  avait  lieu  en  mai-. 
A  chaque  floraison  correspond  naturelle- 
ment une  époque  de  maturité  des  fruits; 
Lpour  cette  raison  qu'on  en  voit  en  tout 
temps  et  à  divers  degrés  de  développe- 
ment. C'esl  aux  moi-  d'avril,  mai  et 
juin  que  le  plus  grand  nombre  des  fruits 

sont  mûrs  et  que  le-  cap-ulc-  -ouvrent. 
Ils  contiennent  île-  -eineine-  oléagineuses, 
dont  on  pourrait  extraire  l'huile  dans  une 
grande  exploitation.  Elles  ont  une  propen- 
sion marquée  à  -e  dessécher  au  point  de 

perdre  leur  faculté   germinal  iv  e  ,  ce  qu'on 

attribue  à  I  huile  qu'elles  conliei ut  et 

qui  c-i  peut-être  île  nature  siccative,  ou 
-e  décomposant  aisément   au   contact   de 

l'air.  On  ne  peut  les  enn-erv  er  que  dan- 
li  terre  humilie. 

Le  thé  -e  propage  par  provignements, 
mais  de  préférence  par  semis  Ceux-ci  peu- 
vent s'effectuer  en  tout  temps;  les  jeunes 
plant-  -e  irau-plantent  facilement.  I.a  dis- 
tance convenableà  laisser  cntrelesarbusles, 
dépend  du  développement  que  peut  attein- 
dre la  plante  dans  un  terrain  donné;  en 
mu)  enne  ou  compte  île  cinq  à  six  palme-. 
C'est-à-dire  nu  mètre  à  un  mètre  \  ingl  cen- 
timètre-. On  le-  plante  en  lignes  i une  le 

café.  Après  i mi-  de  mise  en  terre,  les 

semences    commencent   à   germer,    et   au 

lion!  d'un  au  le-  |eune-  piaule-  atteignent 
déjà    la   bailleur  d'un  pied;    dans   le   cou- 


UYACINTIIUS   ORIEN 

Nous  n'entendons  pas  comprendre  les 
amateurs  compétents  parmi  ceux  qui  i 
adressent  aux  horticulteurs  des  deman- 
des aussi  inexécutables.  Tous  ceux  qui 
ont  cultivé  la  Jacinthe,  savent  que  cer-  | 
laines  sortes  produisent  toujours  de  gros 
ognons  ;  que  d'autres  ne  forment  que, 
des  bulbes  moyens;  qu'il  en  est  enfin 
dont  l'ognon  est  constamment  petit, 
souvent  difforme  et  même  fréquemment 
déchiré.  Ce  qui  n'empêche  pas  ces  der- 
nières d'amener  à  perfection  leur  hampe 
garnie  de  fleurons. 


TALIS     (VAHIETATES).  IH'o 

Nous  donnons  en  second  lieu  la  Ja- 
cinthe que  les  Hollandais  ont  baptisée  du 
nom  tic  Lord  Wellington.  De  même  que 
la  Jacinthe  Venus,  ce  Lord  Wellington 
est  ce  que  l'on  nomme  «  cen  sleclite  bol- 
maker  » ,  un  faiseur  de  petits  ognons  ;  celte 
variété  se  dislingue  cependant  entre  celles 
qui  produisent  les  plus  beaux  bouquets, 
à  grandes  (leurs  doubles.  Sa  couleur  d'un 
blanc  rosé  tendre  est  des  plus  délicates. 

Notre  troisième  Jacinthe  est  à  (leurs 
simples  ;  elle  s'appelle  Œil  d'Auricule} 
(Anriculas  oog).  Ses  pétales  d'un  beau 


rant  de  la  seconde  année  elles  commencent 
à  fleurir  et  à  porter  des  fruits;  toutefois, 
afin  que  la  plante  acquière  plus  de  vigueur 
et  que  les  sucs  ne  soient  pas  employés 
sans  avantage  au  développement  des  fleurs 
et  des  fruits,  on  arrache  celles-ci  dès 
leur  apparition.  Ce  n'est  qu'au  bout  de 
la  troisième  année,  lorsque  la  plante  a 
atteint  une  hauteur  de  vingt-cinq  pouces 
au  moins,  qu'elle  est  en  état  de  fournir 
des  feuilles  pour  la  cueillette.  On  dé- 
pouille tous  les  arbustes  de  leurs  feuil- 
les, de  leurs  (leurs  et  de  leurs  fruits,  en 
n'épargnant  que  les  jeunes  bourgeons;  en 
même  temps  on  les  émonde,  on  nettoie 
l'écorce  et  on  sarcle  le  sol.  Au  bout  de  ! 
quinze  jours  les  rameaux  repoussent.  C'est 
entre  les  mois  de  septembre  et  d'avril  que 
l'on  procède  à  la  récolte  des  feuilles  et  à  ! 
la  fabrication  du  thé.  Un  second  sarclage 
s'effectue  en  mai. 

La  cueillette  des  feuilles  est  faiteà  la  main 
par  des  négresses.  Elles  commencent  par  I 
les  plus  tendres,  et  continuent  jusqu'à  celles  I 
dont  la  dureté  permet  encore  de  les  rouler 
sans  les  casser.  Elles  coupent  avec  l'ongle 
la  feuille  à  l'endroit  où  naît  le  pétiole, 
laissant  celui-ci  sur  la  plante.  Les  feuilles, 
rassemblées  dans  des  paniers,  sont  trans- 
portées sur  de  grandes  tables,  où  on  en 
opère  le  triage.  Le  local  où  les  manipu- 
lations ont  lieu,  doit  être  aéré  et  libre  de 
toute  émanation  ;  il  est  défendu  d'y  fumer. 
Les  feuilles  cueillies  étant  de  grandeur  et 
de  consistance  différentes ,  on  en  fait  de 
suite  deux  catégories.  Les  plus  petites  et  les 
plus  tendres  sont  distraites  des  autres  pour 
être  manipulées  séparément;  elles  doivent 
servira  lapréparation  du  thé  appelé  hysson 
fit},  cl  les  autres,  à  celle  de  ïliysson  gros. 

Tome  iv,  2e  Série  (18S9). 


En  même  temps  on  enlève  les  impuretés,  et 
l'on  écarte  les  feuilles  'et  les  pétioles  trop 
durs,  qui  nuiraient  à  la  qualité  du  thé, 
et  se  réduiraient  quand  même  en  poudre, 
puisqu'ils  ne  peinent  être  roulés.  La  qua- 
lité du  thé  est  d'autant  meilleure  que  les 
feuilles  employées  sont  plus  tendres. 

Les  feuilles  ainsi  cueillies  et  triées 
servent  indistinctement  à  la  fabrication 
du  thé  vert  et  du  thé  noir;  la  différence 
consiste  simplement  en  ce  que  pour  la 
préparation  de  ce  dernier,  on  se  sert  de 
la  chaleur  solaire,  et  pour  le  thé  vert,  de 
celle  du  feu. 

Voici  comment  on  procède  pour  faire 
le  thé  vert  :  on  a  une  ou  plusieurs (I)  chau- 
dières en  bronze,  de  forme  un  peu  évasée 
vers  les  bords,  et  de  2  '/-  pieds  dans  leur 
plus  grand  diamètre;  elles  sont  suppor- 
tées par  un  fourneau  de  2  '/a  à  5  pieds  de 
hauteur.  Ce  fourneau  doit  être  bien  re- 
juintoyé  afin  que  la  fumée  du  combustible 
ne  puisse  passer  par  aucune  fissure;  l'ou- 
verture du  foyer  est  en  dehors  du  bâti- 
ment, et  le  feu  découvert.  Quand  un 
nègre  assis  au  coin  du  fourneau,  juge  la 
chaleur  convenable,  un  autre  esclave  lui 
apporte  une  certaine  quantité  de  feuilles 
qu'il  jelle  dans  la  chaudière,  en  les  re- 
muant avec  beaucoup  de  soin  pour  faci- 
liter l'évaporation  de  l'eau,  et  empêcher 
que  les  unes  ne  se  brûlent,  tandis  que 
d'autres,  à  la  surface,  ne  seraient  pas  même 
chaudes.  Eu  perdant  leur  excès  d'humidité, 
les  feuilles  se  fanent  et  se  ramollissent  au 
point  de  se  laisser  rouler  et  manipuler  à 


(1)  Au  jardin  botanique  d'Ouro-Preto  il  y  en  a 
douze,  dont  deux  ou  trois  seulement  sont  em- 
ployées. 


24 


180 

bleu  pensée,  sont  (oui  blancs  vers  l'on- 
:;!,■!  ;  celte  couleur  blanche  du  centre 
rehausse  <  xtrèmeincni  1;i  beauté  de  celle 
Jacinthe;  elle  est  très-recherchée  et 
maintient  son  prix.  —  Inutile  de  dire 
qu'en  Jacinthes  comme  en  tout  autre 
genre  de  plantes,  il  s'opère  parfois  des 
substitutions  subtilesj  mais  ee  n'est  pas 
en  s'adressanl  à  des  maisons  respecta- 
bles, qu'il  y  a  lieu  de  s'attendre  à  pa- 
reilles tromperies,   bien    plus    fatales 


ilï.u  ivim  s  iiiiii  NTALIS  (vawbïatbb) 

sous  le  point  île  vue  du  tort  qu'elles 
occasionnent  aux  commerçants ,  que 
sous  celui  du  désappointement  qu'elles 
foni  éprouver  aux  acheteurs.  Ceux  ci 
subissent  les  conséquences  de  leur 
naïveté,  en  se  pourvoyant  chez  des  in- 
connus, et  en  accordant  leur  confiance 
au  premier  colporteur  qui  déballe  ses 
merveilles  dons  leur  ville  !  là  franche- 
ment, ils  ne  sont  pas  plus  à  plaindre  que 
cet   amateur    russe   auquel    un   Balme 


iu    commerce,    bien    plus  déplorables    quelconque  avait  montré  une  belle  col- 


volonté-.  Ce  point  étant  obtenu,  ori  les  retire 
de  la  chaudière   pour  les  remplacer  par 
d'autres,  cl  on  les  jette  sur  une  forte  natte, 
tendue  sur  un  cadre  en  bois  de  4  à  8  pieds 
de  longueur  sur  i>'i   pouces  de  largeur, 
et  divisée  dans  le  sens  de  sa  longueur  en  9 
ou    12  parties  égales,  par  des   baguettes 
transversales,  fixées  au  cuire  lui-même; 
dans  ces  baguettes  sont  entrelacées  d'étroi- 
tes lames  de  bambou,  formant    un   tissu 
serré.  Trois  personnes  peuvent,  travailler 
simultanément  sur  un  de  ces  cadres;  cha- 
eune  d'elles  prend  une  grande  poignée  de 
feuilles  ramollies  et  sortiesde  la  chaudière, 
les  frotte  et  les  retourne  sur  la  natte,  au 
point  d'en   désagréger  les   tissus;    elle  en 
forme   des  boules  dont   elle    exprime  le 
jus  de    toutes   ses    forces.    Celui-ci   Cltre 
à  travers  la  natte  et  coule  au-debors,  le 
long  d'une  table  en  pente,  sur  laquelle  est 
placée  la  natte;  il  a  une  couleur  vcrdàtre, 
due  sans  doute  au  chlorophylle,  et  un  goût. 
fortement  amer;  on   n'a  jamais  songé   à 
l'utiliser.  Les  feuilles  ainsi  exprimées  sonl 
réunies  dans  des  paniers  où  on  les  laisse 
refroidir,  pour  en  achever  la  préparation 
le  lendemain,  ou  le  même  jour,  si  le  per- 
sonnel est  suffisant.  On  les  jette  de  nou- 
veau  dans  une  chaudière  faiblement  chauf- 
fée, OÙ  i\\i  nègre  les  mêle  et  les  soulève  sans 
cesse;   on  les  y  laisse  jusqu'à  ce  qu'elles 
se  soient  ressuyées,  niais  pas  davantage, 
il  on  les  en   retire    pour  leur  donner   le 
temps  de  se  refroidir,  après  quoi  on  les 
lance  une  dernière  fois  dans  la  chaudière 
danslaquellc  doit  s'opérer  leur  torréfaction; 
un  escla\  c  1rs  unie  continuellement  et  leur 
fail  subir  un  niom  eineni  de  rotation  contre 
les  parois  de  la  chaudière.  <'n  remarque 

que   le   premier  degré   de   torréfaction   est 
arrivé,  quand  on  seul  l'odeur  caractéristi- 


que du  thé,  qui  se  répand  immédiatement. 
Cette  effluve  est  mêlée  à  une  odeur  herba- 
cée, semblable  à  celle  que  produisent  toutes 

les  plantes,  lor- qu'elles  sont  soumises  à 
l'action  de  la  chaleur.  11  est  bon  dès  lors 
de  diminuer  peu  à  peu  le  feu,  jusqu'au 
moment  où  on  relire  les  feuilles,  ce  que 
l'on  fail  quand  l'odeur  du  thé  prédomine. 
On  les  laisse  refroidir  jusqu'au  lende- 
main, et  on  les  conserve  dans  des  boites 
de  fer  blanc,  pour  en  séparer,  en  temps 
opportun,  les  diverses  qualités. 

Par  les  manipulations  décrites  jusqu'ici, 
on  n'obtient  que  deux  espèces  de  tbé  : 
l'une  provenant  des  feuilles  grosses  (l'bys- 
son  gros)  et  l'autre  des  petites  et  tendres 
(l'hysson  fin).  Chacune  de  ces  deux  espè- 
ces se  compose  de  parties  fort  hétérogènes  : 
on  y  remarque  des  feuilles  simplement 
roulées  dans  le  sens  de  leur  longueur, 
d'autres  roulées  en  lundis  de  diverses 
grandeurs,  le  tout  mêle  à  de  la  poussière 
et  des  fragments  de  feuilles.  Comme  nous 
l'avons  déjà  observé,  ces  deux  qualités  de 
thé,  le  fin  et  le  gros,  sonl  travaillées  à 
part.  —  La  première  opération  du  triage 
consiste  à  les  jeter  sur  un  tamis  de  bam- 
bou, à  crible  fin,  au  moyen  duquel  on  les 
vanne.  La  poussière  et  les  fragments  non 
enroulés,  OU  hiisés  à  cause  de  leur  légè- 
reté, tombent  à  terre  sur  une  toile  éten- 
due à  cet  effet.  Ces  débris  (poussière  et 
fragments]   constituent  à  eux   seuls  une 

qualité  de  thé,  appelée  ici  rlia  <lc  /(iniiltu 
ou  thé  de  famille.  La  qualité  provenant 
des  grosses  feuilles  est  d'ordinaire  mêlée 
à  celle  qui  provient  des  feuilles  tendres, 
pour  ne  loi  nier  qu'une  seule  sorte. 

J.c  thé  resté  sur  le  crible,  tant  le  lin  que 
le  grossier,  est  remis  séparément  dans  une 
chaudière  modérément  chauffée,  et    dans 


YACINTHUS         ORIENTALIS         var. 


IIYACLNTIIUS  ORIENTALIS  (vaiuetates). 


187 


leetion  de  Camellias en  peinture! 

—  Jamais  de  sa  vie  (le  vendeur  le 
savait)  ce  seigneur  russe  n'avait  vu  un 
Camellia  !  Aussi  reeut-il  toute  celte 
collcclion    en   jeunes    plants    bien    éli- 


A  son  tour  la  nouvelle  collection  de 
pivoines  en  arbre,  qu'il  avait  acquise  en 
même  temps,  se  mettait  en  feuilles!... 
On  reconnut  bientôt  que  toutes  ces 
belles  pivoines  étaient  des junno.v 


quetés;   il  fit  mettre  le  tout  en  pleine  j  mers  d'Inde!!!. 

terre;  chaque  plant  portait  son  numéro.         — Mais  à  quel  propos  tout  cela"?  Mais, 

—  Au  printemps  suivant,  les  petits '  à  propos  de  ces  substitutions  bien  condi- 


Camcllias...  développèrent  leurs  l'euil 
les ,  lafioraisou  se  fit  à  l'insu  de  l'ama- 
teur, tant  les  (leurs  étaient  brillantes  ! 
Aux  fleurs  succédèrent  de  beaux  fruits, 

de    belles    grappes    toutes    noires 

c'étaient...,    c'étaient!...   tous   cassis!!! 


tionnées,  et  en  tout  genre,  auxquelles  se 
livrent  les  Roberts  du  métier..  Et  nos 
collègues  répéteront  avec  nous  :  gare 
à  l'OEil  d'Auricule !  — ■  Argus,  Emicus 
et  Tutti  quanti,  cherchent  à  se  faufiler 
par  là  !  L.  VII. 


laquelle  on  le  remue  doucement,  jusqu'à 
ce  qu'il  ait  acquis  une  couleur  cendrée, 
qui  se  montre  d'autant  plus  facilement 
qu'il  a  été  mieux  débarrassé,  par  le  van- 
nage, de  la  poussière  et  des  fragments. 
Au  moyen  d'un  crible  moins  fin  que  le 
premier,  ne  laissant  pourtant  passer  que  les 
grains  menus  et  homogènes,  on  sépare  du 
thé,  ainsi  torréfié,  une  nouvelle  qualité 
appelée  uchim ,  qui  tombe  sur  une  toile. 
Cette  séparation  opérée,  il  ne  reste  sur 
le  tamis  que  des  feuilles  de  deux  espè- 
ces :  les  unes  sont  oblongues,  simplement 
roulées  dans  le  sens  de  leur  longueur, 
tandis  que  les  autres  sont  roulées  en 
boule.  Le  triage  de  ces  deux  espèces  de 
feuilles  s'opère  à  la  main.  Comme  nous 
l'avons  observé,  on  ne  fait  qu'une  qualité 
de  thé  de  famille  et  on  n'en  fait  qu'une 
aussi  à'uchim.  On  mêle  celui  qui  provient 
des  feuilles  grosses  et  dures  à  celui  qui  ré- 
sulte des  feuilles  petites  et  tendres.  Il  n'en 
est  pas  de  même  des  produits  subséquents  ; 
les  feuilles  roulées  en  boule  constituent 
la  qualité  appelée  châ  perola  ou  thé  perlé, 
lorsqu'elle  provient  des  feuilles  grosses  et 
dures,  et  aljofur  ou  fin  perlé,  quand  elle 
provient  des  feuilles  petites  et  tendres.  Les 
feuilles  roulées  en  long  forment  de  même, 
suivant  le  genre  de  feuilles  employées, 
Vhyssongrosoul'hyssonfin.  Dans  ce  triage 
à  la  main,  on  enlève  en  même  temps  les 
feuilles  de  couleur  jaunâtre,  pour  les  ajou- 
ter ordinairement  au  châ  de  familia,  qui 
représente  la  qualité  la  plus  inférieure. 
Chacune  de  ces  diverses  qualités  de  thé 
(familia,  uchim,  châ  perola,  hysson  gros, 
aljofar,  et  hysson  fin)  passe  enfin  une  der- 
nière fois  à  la  chaudière,  où  on  l'expose 
à    une    chaleur   modérée,  tant    pour    en 


éloigner  les  dernières  traces  d'humidité, 
que  pour  lui  donner  un  grain  plus  homo- 
gène et  plus  agréable  à  la  vue.  On  les  con- 
serve ensuite  dans  des  boites  métalliques, 
hermétiquement  fermées,  afin  d'empêcher 
tout  contact  avec  l'air,  qui  leur  ferait 
perdre  en  peu  de  temps  leur  arôme. 
—  En  réfléchissant  aux  propriétés  cataly- 
liqucs  que  doit  posséder  nue  matière 
aussi  poreuse  et  aussi  divisée,  aux  modes 
de  formation  des  huiles  essentielles  et  des 
éthers  composés,  ainsi  qu'aux  modifications 
que  ces  substances  sont  susceptibles  de 
subir,  il  n'y  a  pas  lieu  de  s'étonner  que  le 
thé  s'améliore  en  vieillissant.  II  est  inutile 
d'observer  que  les  six  qualités  de  thé  men- 
tionnées ne  sont  nullement  fixes  et  ab- 
solues, mais  qu'on  peut  en  varier  le 
nombre  et  les  dénominations  suivant  les 
goûts  et  la  mode. 

Le  thé  noir  s'obtient  de  la  même  ma- 
nière; mais  au  lieu  de  se  servir  de  chau- 
dières, on  le  sèche  et  on  le  torréfie  au 
soleil.  On  a  l'habitude  d'en  désigner  les 
dilférentes  sortes  par  des  noms  différents; 
niais  àOuro-Preto  on  leur  donne  les  mêmes 
noms  qu'aux  qualités  correspondantes  du 
thé  vcrt(l). 

On  nous  a  dit  qu'on  faisait,  au  mois  de 
mars,  une  autre  espèce  de  thé,  appelée 
châ-fiora  ou   thé-fleur;  nous  n'en  avons 


(I)  ÎS'ous  avons  parcouru,  pendant  six  à  sept 
mois,  la  province  des  Mines,  et  nous  avons  séjourné 
à  diverses  reprises  à  Villa  Rica  et  à  Ouro-Preto, 
localités  aussi  distantes  l'une  de  l'autre,  qif  Alloua 
l'est  de  Hambourg.  A  cette  époque  (I85i)  il  n'était 
pas  plus  question  par  là  de  plantations  de  tlié  que 
de  la  création  prochaine  d'un  jardin  botanique.  — 
Y  aurait-on  transporté  la  colonie  chinoise  du 
Porto  das  caixas ?  L.  VU. 


188 


MISCELLANEES 


pu  voir  tlc<  dclianlillons.  On  cueille,  &  cel 
effet,  les  Bcurs  cl  quelques  boutons  que 
l'on  sèche,  et  que  l'on  torréfie  légèrement 
à  la  chaudière,  sans  les  rouler  ni  les 
exprimer.  Ce  thé  qui  doit  être  d'une  qua- 
lité supérieure,  ne  s'emploierait  pas  seul; 
mais  une  |icli(e  portion,  ajoutée  à  une 
décoction  de  thé  ordinaire,  suffirait  pour 
lui  communiquer  l'arôme  le  plus  fin. 

L'aspect  <l u  thé  et  surtout  son  odeur  et 
sa  couleur  guident  les  négociants  dans 
les  achats.  Chacun  sail  qu'un  thé  qui  a 
('■!('■  trop  torréfié,  donne,  même  employé 
en  faible  quantité,  une  décoction  très-fon- 
cée dont  la  coloration  ne  correspond  ni  à 
l'arôme,  ni  à  la  quantité  emploj  ée. 

La  culture  et  la  fabrication  du  thé,  telles 
que  nous  venons  de  les  décrire,  sont  ducs 
aux  Chinois;  on  n'a  pas  encore  songé  à  les 
perfectionner.  En  Chine  on  donne  pour  les 
plantations  la  préférence  aux  coteaux  tour- 
nés au  midi(t),  et  mi  prétend  que  l'arbuste 
du  Céleste-Empire  aime  un  sol  pierreux, 
pourtant  ne  manquant  pas  d'eau,  mais 
sans  engrais.  On  nous  a  montré  à  Ouro- 
Preto  des  individus  de  l'âge  de  vingt  ans, 
encore  en  parfaite  vigueur.  —  Les  fruits 
n'ont  qu'une  importance  secondaire;  de 
même  que  dans  le  tabac,  ce  sont  les 
fouilles  (et  en  partie  les  fleurs]  qui  for- 
ment le  produit  essentiel.  Le  thé  du  com- 
merce fournit  par  L'incinération  i,76  à 
5,86  ,  de  matières  minérales,  composées 
d'acides  phosphorique,  sulfurique  cl  chlor- 
hydrique,  de  chaux,  dépotasse,  d'oxide 
de  fer  et  de  silice;  il  faut  donc  (pie  ces 
principes  se  rencontrent  dans  le  sol  de  la 
plantation.  —  Outre  la  matière  cellulaire, 
le  chlorophylle,  un  peu  de  gomme,  de 
substance  résineuse,  de  «ire  et  de  caséine 
végétales,  les  chimistes  ont  trouvé  dans  le 
thé  le  même  alcaloïde  que  dans  le  café,  la 
caféine  ou  théine,  un  tannin  auquel  on  a 
donné  le  nom  d'acide  bohéique,  et  une 
huile  essentielle,  appelée  essence  de  thé, 
d'une  couleur  jaune-citron,  se  résini fiant 
facilement  au  contact  de  l'air.  Cette  huile 
préexiste  déjà  dans  les  feuilles  fraîches,  et 
possède  a  un  haut  degré  l'odeur  du  thé; 
combinée  avec  le  tannin,  elle  agit,  d'après 
M.  Mtilder,  sur  l'économie  comme  diuré- 
tique. On  s, ni  que  c'esl  de  celle  huile  vola- 
tile ci  <\i-  l.i  ihéinc  que  dépendent  princi- 


1 1 1  Noli  r  qu'il  s'agil  de  l'hémisphère  Sud. 

I,.   Vit. 


paiement  les  propriétés  stimulantes  du 
thé;  c'est  donc  \m  des  points  essentiels  de- 
là culture,  de  chercher  ;'i  augmenter  dans 

1rs  feuilles  la  proportion  de  ces  driiv  prin- 
cipes. L'arl  esl  parvenu  s  créer  des  varié- 
lés,  à  augmenter  el  à  modifier  l'odeur  de 
bien  des  plantes  d'agrément  par  exemple 
des  feuilles  de  certains  Géraniums);  on 
pourrait,  en  se  servant  de  moyens  ana- 
logues, exercer  une  influence  tout  aussi 
marquée  sur  la  qualité  et  la  quantité  île 
l'arôme  du  thé.  Bien  que  les  huiles  vola- 
tiles aromatiques  ne  soient  que  des  carbu- 
res d'hydrogène,  il  n'est  pas  moins  vrai 
que  des  circonstances  très-diverses  agissent 
sur  leur  nature  et  sur  leur  quantité.  Le 
climat  et  l'exposition  peuvent  influer  sur 
leur  intensité,  car  la  chaleur  et  un  certain 
degré  d'humidité  peux  eut  aussi  bien  favo- 
riser leur  formation  que  leur  volatilisation. 
Qui  m'  connaît  la  différence  d'arôme  des 
fraises  de  montagne  et  de  celles  des  plaines, 
de  celles  qui  ont  crû  à  l'ombre  et  de  celles 
qui  ont  mûri  au  grand  soleil  î  La  nature  du 
terrain  et  de  l'engrais  peut  contribuer  à 
modifier  sensiblement  l'arôme;  les  vigne- 
rons  vaudois  et  neuchâtelois  n'ignorent  pas 
l'influeneeque  le  sol  exerce  sur  la  qualité  du 
bouquet  de  leurs  vins  :«  ceux  de  Neuchitel 
disent-ils,  sentent  la  pierre  à  l'en  et  ceux 
d'Yvornc  et  de  la  côte,  1"  fumier.  »  —  Le 
tannin  est  le  principe  qui  communique 
l'amertume  à  la  décoction  de  thé  (parce 
que  par  la  torréfaction  il  n'a  pas  subi  les 
mêmes  modifications  que  le  tannin  des 
grains  de  calé-).  Peut-être  est-ce  pour  ne 
pas  en  faire  augmenter  la  quantité,  qu'on 
prétend  que  la  plante  exige  un  sol  pauvre; 
si,  par  ce  motif,  l'emploi  d'engrais  UZOlés 
ne  doit  pas  être  conseillé,  nu  pourrait 
néanmoins,  par  un  choix  convenable  du 
terrain  et  par  le  moyen  d'engrais  miné- 
raux, augmenter  la  quantité  de  théine, 
sans  que    la    pin  lion    de    tannin   dci  ieniie 

plus   Inrte.  I.a  culture  du  tabac  HOUS  I - 

nii  un  exemple  de  l'influence  des  prin- 
cipes minéraux  sur  la  proportion  d'alca- 
loïde dans  les  feuilles  :  les  suis  calcaires 
du  Maryland  fournissent  des  tabacs  bien 
plus  pauvres  en  nicotine,  que  les  terrains 
d'alluvion  récents  et  riches  en  potasse  de 
li  Virginie.  —  S'il  est  vrai  que  les  fleurs 
du  thé  contiennent  un  arôme  supérieur, 
il  esl  évidenl  qu'eu  consacrant  un  certain 
nombre  de  plants  .'>  celte  spécialité,  on 
obtiendrai!  des  résultats  aussi  satisfaisants 


MISCELLANÉES. 


18'J 


qu'avec  les  fleurs  doubles  et  suaves  de  nos 
jardins. 

Le  thé  est  une  plante  subtropicale,  qui 
parait  s'accommoder  du  climat  des  campos 
de  Minas;  un  climat  plus  froid  ne  saurait 
guère  lui  convenir  sans  lui  faire  perdre 
de  ses  vertus,  comme  les  essais  faits  dans 
le  Sud  de  l'Europe  l'ont  prouvé.  Sous  ce 
rapport,  il  parait  en  être  du  thé  comme 
du  tabac;  les  graines  de  cette  plante, 
apportées  d'Amérique  en  Allemagne,  don- 
nèrent les  premières  années  d'excel- 
lentes feuilles,  et  plus  tard,  des  feuilles 
d'une  qualité  bien  inférieure,  répandant, 
quand  on  les  fumait,  une  odeur  particu- 
lière et  étrangère  au  tabac,  connue  parmi 
les  fumeurs  allemands  sous  le  nom  de 
kncUern. 

Il  n'est  pas  difficile  de  voir  ce  que  la 
préparation  du  thé,  telle  que  nous  venons 
de  l'indiquer,  présente  d'imparfait  et  de 
défectueux.  Les  chaudières  à  feu  nu 
offrent  de  graves  inconvénients;  outre 
qu'elles  se  détériorent  plus  facilement,  il 
est  impossible  de  les  murer  assez  herméti- 
quement, et  de  fermer  toutes  les  fissures 
du  fourneau,  île  manière  qu'il  ne  puisses'en 
échapper  de  fumée,  comme  nous  avons  pu 
nous  en  convaincre  à  Ouro-Preto.  De  plus, 
l'usage  du  charbon  serait  préférable  au 
bois.  Enfin  l'emploi  de  ces  chaudières  ne 
permet  pas  non  plus  d'obtenir  un  degré  de 
chaleur  fixe  et  constant.  Si  l'on  songe  que 
le  thé  contient  une  huile  et  un  alcaloïde 
volatils,  on  comprendra  que  le  degré  de 
chaleur  pour  la  torréfaction  est  de  la  plus 
haute  importance;  or,  on  sait  que  les  sen- 
sations de  chaleur  et  de  froid  que  nous 
éprouvons,  sont  toujours  relatives,  jamais 
absolues;  il  est  donc  impossible  qu'un 
nègre  puisse  avec  la  main ,  déterminer  le 
degré  de  chaleur  voulu.  L'emploi  de  chau- 
dières doubles  et  chauffées  à  la  vapeur, 
serait  sans  contredit  une  amélioration  no- 
table ;  on  aurait  la  faculté  d'obtenir  une 
température  fixe  et  constante,  qu'on  pour 
rait  augmenter  ou  diminuer  à  volonté.  — 
Dans  tous  les  pays,  mais  principalement 


avec  un  axe  rolatoire  vertical  au  milieu, 
portant  deux  grilles  de  fer,  fixées  à  l'axe 
sous  des  angles  inégaux  et  ayant  pour  but 
de  projeter  les  feuilles  du  centre  à  la  péri- 
phérie et  vice-versa,  remplacerait  peut-être 
avantageusement  l'ouvrage  de  plusieurs 
nègres,  occupés  au  ramollissement  et  à  la 
torréfaction  des  feuilles  dans  les  petites 
chaudières  en  usage.  Des  vases  a  peu  près 
clos  diminueraient  la  perte  de  l'huile  es- 
sentielle dans  la  torréfaction.  Le  problème 
d'enrouler  et  d'exprimer  les  feuilles  par 
une  machine  ne  serait  pas  plus  difficile 
à  résoudre,  que  ne  l'a  été  celui  de  trouver 
une  machine  à  pétrir  le  pain  ;  enfin  des 
vans  et  des  cribles  mécaniques  seraient  de 
la  plus  simple  application. 

Comme  nous  l'avons  fait  observer,  le 
jus  qui  est  exprimé  des  feuilles  lors  de 
l'enroulement,  n'a  jusqu'ici  nullement  été 
utilisé;  il  a  une  saveur  fortement  amère  et 
doit  contenir  les  principes  stimulants  du 
thé.  Comme  on  le  l'ait  écouler  au  dehors, 
on  n'a  pu  nous  dire  quelque  chose  de 
positif  sur  la  quantité  qu'on  pourrait  re- 
cueillir; elle  parait  être  assez  abondante. 
Puisque  dans  un  but  économique  les  An- 
glais ont  inventé  les  vraies  tablettes  de 
bouillon,  et  que  d'autre  part,  pour  mieux 
tirer  parti  du  cacao  on  le  convertit  en  cho- 
colat, il  faut  croire  que  ce  produit  qui  a 
passé  inaperçu  jusqu'ici,  ne  sera  pas,  par 
la  suite,  perdu  pour  la  consommation. 
Une  recherche  chimique  sur  sa  nature 
serait,  en  attendant,  du  plus  haut  intérêt. 

Nous  n'avons  pu  obtenir  des  renseigne- 
ments exacts  sur  la  production  du  thé;  on 
nous  a  simplement  assuré  de  diverses  parts 
que  c'était  une  culture  peu  ou  pas  lucra- 
tive('). 


(t)  Nos  colons  deGualemala  se  sont  établis  dans 
les  marécages  du  bord  de  la  mer.  Au  bout  de 
quelques  mois  de  séjour  dans  ces  pestilentiels  ma- 
rais, la  mort  en  a  enlevé  un  bon  nombre,  sans 
qu'il  soit  venu  à  l'idée  de  la  direction  de  chercher 
à  caser  dans  la  montagne  voisine  de  Slc  Marie 
ceux,  qui  vivaient  encore!  Pauvres  colons  partis 
de  Belgique,  munis  de  graines  de  céréales,  de 
dans  ceux  du  Nouveau  Monde,  où  la  main  I  plantes  oléifères  et  autres  industrielles,  que  vous 
d'œuvre,  tant  esclave  que  libre,  est  chère,  I  ^Uivira  si  bien  ici!  Ou  voulait  ridiculement  vous 

taire  cultiver  tous  ces  végétaux  en  dehors  de  1  aire 
géographique  où  leur  venue  est  possible  ! 

—  Le  thé,  lui,  a  eu  tout  autant  de  chance  près 
de  Rio  de  Janeiro,  à  Lagoa  de  Freitas,  où  Vlllus 
dirigeait  les 
st  advenu  à 
dans  le  Guatemala,  Brandào,  au  lieu  de  l'aire  plan- 
ter ce  thé  sur  les  versants  Sud  du  Corcovadu,  de 


où  la  population  est  rare,  l'emploi  des 
machines  détermine  une  économie  de 
temps  et  de  travail  et  diminue  les  frais 
de  fabrication,  tout  en  livrant  un  produit 
plus  uniforme  et  meilleur.  Une  chaudière 
cylindrique,  basse,  mais  de  grand  calibre, 


Ire  Brandào  dirigeait  les  colons  chinois  !  A  l'instar 
de   ce   qui  est  advenu  à  nos    malheureux   belges 


l'.HI 


mi-i  l  LLANËES 


Bien  que  non-  n'ayons  pas  ea  l'occasion 
d'observer  la  culture  et  la  préparation  du 
thé  d'aussi  près  que  (.elles  du  cafo('),  nous 


la  Gavia,  etc.,  leur  a.  donné,  pour  lieu  de  crois- 
sance, les  bas  tonds  marécageux  qui  séparent  la 
Praia  de  Gurmarim  du  Jardin  botanique  de  La- 
goa  de  Freilas  '  Nous  ne  savons  ce  qu'est  devenu 
celle  triste  plantation,  éteinte  depuis  longtemps 
doute,  car  nous  parlons  de  18oo.  Déjà,  0  cette 
époque,  le  sommet  des  arbustes  étail  complète- 
ment dépouillé  de  son  feuillage.  t>s  pauvres  tliés 
avaient  là  un  sous-sol  saumâti  e  ! 

—  M.  le  Baron  Davalmer,  île  S'  Quentin,  nmis 
acheta  un  jour  un  magnifique  Camellia  couvert 
d'un  millier  de  boutons,  ffous  passâmes,  quelque 
temps  après,  par  la  Picardie,  et  là,  nous  1  imes  ce 
malheureux  Camellia  dépouillé  de  tous  ces  bou- 
tons; la  terre  en  était  jonchée  '  M.  le  Baron 
n'avait  pas  de  jardinier,  mais  aj  anl  cessé  de  tenir 
équipage,  et  ne  voulant  pas  se  séparer  de  son 
cocher,  c'est  à  ce  dernier  qu'incomba  le  soin  de 
mener  à  bien  la  plante  en  question.  Une  remise, 
veuve  de  ses  voitures,  lui  servait  d'orangerie; 
un  poêle  tout  rouge,  compag 1  fidèle  du  Camel- 
lia, avait  charge  d'élever  prodigieusement  la  tem- 
pérature du  local,  et  y  dépouillait  ei Sme  temps 

l'air  de  son  dernier  atome  d'humidité....   »    le 

S'  Quentin,*  nous  lit  M.  le  Baron,  »  ne 
convient  pas  sua  Camellias,  »  vous  eussiez  dû 
m'en  prévenir!  » 

—  Vota  m'avez  vendu  un  l'ifuintuniii ,  nous 
dit  SI.  le  !i.  de  S.  —  mois  tant  nu   dire  qv 

lit  originaire...  de...  la Californie!!  — 

Du    Nord,   du   Nord,   du    Nord,   M.    le  Bamu! 

—  «  Cle  bêtise  qu'  nous  dit  là   M  II  s'écrie 

Victor  Paquet  :  «  nous  fairt  qu'un  arbre 

de  la  Terri   de  Feu,  l'une  i>ls  minium-  11-  plus 
i  nu  des  nu  globe,  pourra  se  faire  à  uoti  1  climat  !  • 

—  Victor  Paquet  plaçait  sans  doute  l'équateur  au 
1  61e  Sud  ('). 

—  Hélas,  tous  les  mécomptes  en  fait  de  culture 
ne  dérivent-ils  pas  du  cerveau  creux  de  ceux  qui, 
-.m-  notion  aucune,  s'érigent  eu  maîtres  ? 

—  J'avais  récolté  <\r  Belles  Orchidées  le  long 
de  cette  mule  divine  qui  mène  à  la  romantique 
Gavia....  Brondâo,  Villuslie  directeur  Brandâo 
in  envoya  récoller  aussi  par  son  Domingo.  La 
plupart  d'entr'elles  étaient  en  fleurs.  —  Ceux  qui 
connaissent  la  localité,  savent  quelesol  du  Jardin 
botanique  se  compose  d'une  sorte  de  glaise  rouge, 
très-compacte  Brandâo  fil  pétrir  de  cette  terre, 
en  forma  des  cônes  effilés,  d'un  mètre  environ  de 
hauteur,  et  mêla  à  cette  pâte  les  pseudo-bulbes  de 
ces  Orchidées  ;  le  s let  seul  de  celles-ci  dépas- 
sait tout  le  poui  tour  de  la  paie.  Ces  jolies  pi  tite 
pyramides,  exposées  de  toutes  paris  aux  bienfai- 
sants rayons  du  soleil  brésilien,  allaient,  nous 
disait-il,  | luire  un  très-bel  eOel  pour  la  pro- 
chaine visite  de  l'Empi  nui  Dom  Pedro!!  —  Mal- 
heureux thé!  !..  VH. 

I  I  Nous  .i\, .11-  \  u  toi  réficr  la  touille  du  tlié. 
non  pas  dans  des  chaudières,  mais  sur  des  pla- 
teaux a  léger  rebord.-  < >n  ne  brassait  pas  ces 
touilles,  mais  on  les  faisait  rouler  sur  le  plateau, 
1  "  imprimant  à  ci  lui-ci  un  mouvement  de  \a  et- 


loani  ladéeou  beau  pays 

ilemcnt  incon  -11 


avons  cru  devoir  entrer  dans  quelques 
détails,  parce  que  nous  en  avons  lu  des  des- 
criptions lout-à-fait  erronées  dans  des 
traités  très  en  vogue. 

A  lu  fabrication  du  thé  de  Chine  se  rat- 
tache celle  du  ihv  de  Congonha  dont  on 
fait  usage  dans  quelques  endroits.  La 
piaule  appelée  Congonha  est  une  espèce  de 
houx  analogue,  sinon  identique,  à  1  Ha 
paraguajensis,  et  qui  croit  naturellement 
dans  la  province  de  Minas.  On  en  arrache 
les  feuilles  qui,  connue  on  lésait,  contien- 
nent delà  théine,  cl  on  les  sèche  simple- 
ment dans  un  Four  d'argile  ordinaire,  sans 
les  rouler  ni  les  briser.  Leur  infusion  n'est 
pas  désagréable  a  boire;  mais  elle  ne  sau- 
rait faire  de  concurrence  au  Ihé  de  Chine. 
—  Dans  les  pays  diamantifères,  une  Yei- 
benacée,  connue  sous  le  nom  de  Capitao 
<lo  mato  (Lantona  Pseudo-Thea),  et  qui 
croit  sur  les  roches  d'Itacolumitc ,  est 
employée  en  infusion  théiforme  à  cause  de 
l'huile  volatile  odorante  qu'elle  contient; 
sa  décoction  s'appelle  clià  de  pédestre.  On 
emploie  de  la  même  manière  les  feuilles 
d'oranger,  quelquefois  même  celles  de 
sauge  ctdc  goyavier.  L'infusion  des  feuilles 
de  caféier  est  préférable  à  toutes  ces  décoc- 
tions théiformes. 

De   lu    Canne  à   raere'. 

Importée  de  Madère  par  Martin  Allonso 
de  Souza  dans  le  courant  du  XVI"  siècle,  la 
canne  forma  à  clic  seule,   pendant   long- 
temps, la  principale  culture  du  Brésil;  mais 
elle  a  rencontré  dans  le  café  un  dangereux 
rival.  Si  une  forte  pluie,  pendant  le  trans- 
i  port  du  cale,  peut  l'avarier  considérable- 
I  ment,  elle  est  bien  plus  préjudiciable  au 
1  sucre  brut,   qui  perd  par  là  en   poids  et 

1  en  qualité;  mais,  outre  ce tif,  il  en  esl 

un  autre  qui  a  confiné  aux  bonis  de  la 
mer  la  culture  en  grand  de  la  canne:  c'est 
que  les  bénéfices  réalisés  par  la  fabrication 
du  sucre  ne  sont  pas  de  nature  à  pou- 
voir coin  1  ir  de  grands  Irais  de  transport. 
Pour  l'usage  domestique  et  pour  la  consom- 
mation du  pays,  sa  culture  esl  l'une  des 
plus  répandues.  Elle  a  lieu  dans  un  double 
but:  l'extraction  du  sucre  et  la  distillation. 

vient.  Le  plateau,  suspendu  à  trois  cordes  atta- 
chées au  faîte  du  local,  oscillait  sans  cesse  sur  un 
brasiei  ardent.  —  Le  chinois,  tenant  en  main  une 
quatrième  corde  fixée  à  l'un  des  côtés  du  pla- 
teau, lui  imprimait  ce  bercement  continuel  j  la 
fi  mile  s'enroulait  d'elle-même,  par  la  dessication. 

I..  Vil. 


^B 


ûtf  w* 


l-i«3-U6-4. 


191 


SACCOLABIOÏ  RETUSUM 

Orcliidaccœ 


Le  Saccolabium  connu  dans  les  col- 
lectons jardiniques  sous  le  nom  de 
retwitm,  ne  sérail  peut-être,  aux  yeux 
de  M.  le  Dr  Lindley,  que  l'une  des  nom- 
breuses variétés  du  Saccolabium  gutta- 
tum.  D'après  l'opuscule  de  M.  le  consul 
Schiller,  celle  belle  planle  serait  rap- 
portée  au  S.   violaccum }   Rcho.    fil., 


)     (IIORÏ.  ko»  LINDL.) 
Vandese. 


=  Rhynchostylis  violacca  du  même 
auteur.  Quoi  qu'il  en  soit,  et  en  atten- 
dant que  la  science  ait  définitivement 
prononcé,  nous  dirons  que  la  facilité 
de  culture  de  ce  brillant  Saccolabium  et 
son  abondante  floraison  nous  le  feront 
toujours  considérer  comme  l'une  des 
meilleures  plantes  de  la  tribu.      L.  VH. 


Jusqu'au  commencement  de  ce  siècle,  j 
on  ne  connaissait  au  Brésil  que  la  variété 
du  Saceharum  officinarum  désignée  sous 
le  nom  de  Canna  creoula  ou  canne  créole.  \ 
Entre  les  cylindres,  elle  se  broie  facile- 
ment; comme  elle  est  plus  tendre  que 
les  autres  variétés,  on  la  préfère  pour 
la  manger  à  la  main.  Ce  n'est  que  de- 
puis quelque  dix  années  que  la  variété 
de  Olahiti,  connue  ici  sous  le  nom  de 
Canna  Cayenna  ou  Canna  de  Cayenne, 
s'est  propagée.  Cette  seconde  variété  est 
plus  haute,  plus  forte,  à  nœuds  plus  espa- 
cés, plus  liàlive  et  d'un  rendement  plus 
productif;  elle  réussit  bien  dans  les  ter-  : 
rains  déjà  un  peu  appauvris.  Elle  pousse 
à  des  températures  qui  arrêtent  le  déve- 
loppement et  la  croissance  de  la  canne 
créole,  et,  à  cause  de  sa  texture  et  de  sa 
lige  plus  fortes,  elle  résiste  mieux  aux  I 
vents.  —  L'introduction  delà  Canna  ris-  i 
cada  ou  Canne  rayée  est  toute  récente  ; 
elle  ne  se  distingue  de  la  variété  précé- 
dente que  par  des  raies  longitudinales 
vertes  et  rouge-jaunâtres  ;  c'est  la  variété 
connue  ailleurs  sous  le  nom  de  Canne  ru- 
banée  ou  de  Batavia.  Nous  n'avons  vu  le 
Saceharum  violaccum  cultivé  que  dans 
deux  endroits,  en  petite  quantité  et  à  titre 
d'essais.  Les  plantes  que  nous  en  avons 
vues,  étaient  au  moins  d'aussi  fortes  dimen- 
sions que  la  canne  d'Otahiti.  Sa  lige  a  une 
couleur  violette  prononcée,  et  se  distingue 
de  celles  des  autres  par  la  grande  quan- 
tité de  cérosinc,  qui  la  recouvre  dans  toute 
sa  surface,  mais  principalement  aux  nœuds. 
Dans  celles  que  nous  avons  observées , 
cette  cire  était  d'une  couleur  franchement 


blanche;  on  pouvait  aisément  en  enlever  de 
faibles  couches  avec  la  pointe  d'un  couteau; 
posée  sur  une  feuille  de  papier  cl  allumée, 
elle  brûlait  facilement.  Quant  on  exprime 
le  jus  de  la  canne,  la  cire  surnage.  Dans 
les  autres  variétés,  la  cérosinc  parait  se 
changer  en  une  substance  de  couleur 
noirâtre. 

La  canne,  quelle  qu'elle  soit,  est  suscep- 
tible d'un  développement  et  d'un  rende- 
ment très-divers,  suivant  le  climat,  la  na- 
ture et  les  propriétés  du  sol  sur  lequel  elle 
croit.  Nous  en  avons  vu  une  à  la  fazenda 
de  Cipo,  près  de  Lagoa  Santa,  qui,  après 
qu'on  en  avait  coupé  l'extrémité  pour  la 
faire  moudre,  mesurait  encore  quinze 
pieds.  Elle  se  propage  par  boutures.  On 
peut  planter  en  tout  temps;  mais  la  plan- 
talion  s'exécute  de  préférence  pendant  la 
saison  pluvieuse ,  c'est-à-dire  entre  les 
mois  d'octobre  et  de  mars,  parce  que  dans 
les  premiers  temps  de  sa  croissance,  une 
certaine  quantité  d'humidité  est  très-favo- 
rable à  son  développement.  Quant  au 
choix  de  l'époque  de  la  plantation,  il  faut 
en  outre  tenir  compte  d'un  autre  point: 
on  cherche  à  ce  que  la  canne  mûrisse  pen- 
dant la  saison  sèche,  attendu  que  l'expé- 
rience a  démontré  qu'il  existe  toujours 
dans  une  même  espèce  de  canne,  propre 
à  cire  passée  au  moulin  ,  un  rapport 
constant  entre  le  ligneux  et  le  sucre,  et 
que  le  seul  corps  variable  est  l'eau.  Il 
est  de  la  plus  haute  importance  qu'il  ne 
tombe  pas  de  pluie  pendant  la  coupe,  autre- 
ment la  canne  devient  trop  aqueuse.  La 
canne  d'Otahiti  ou  de  Cayenne  se  plante 
à  2  ou  5  pieds  de  distance;  la  créole,   à 


102 


tlISi  BLLA.NÉES. 


I  '  :  à  •_'  pieds.  On  choisi!  pour  la  planta- 
lion,  appelée  cannaie  ou  cannavicat,  des 
plaines  ou  des  collines.  H  n'j  a  que  Irès-peu 
de  planteurs  qui  se  servent  de  la  charrue, 
bien  f|uc  son  emploi  soil  des  plus  avanta- 
geux sous  tous  les  rapports,  comme  les 
propriétaires  de  hi  Louisiane  l'ont  reconnu 
depuis  longtemps.  Si  l'application  de  la 
charrue  est  très-rare,  celle  de  machines  à 
sarcler,  du  moins  pour  les  premiers  sar- 
clages, l'esl  encore  bien  plus.  Celle  opéra- 
tion se  fait  ordinairemeut à  la  bêche;  elle 
i  -I  des  plus  désagréables,  soit  à  cause  de 
la  rigidité  des  feuilles  du  végétal  qui  cou- 
pent et  blessent  les  travailleurs,  surtout 
lorsqu'ils  ont  la  moitié  du  corps  non  vêtu, 
soit  à  cause  des  poils,  garnissant  le 
dessous  des  feuilles  cl  la  Dèehe,  et  qui, 
louches  à  contre-sens,  pénètrent  dans  la 
peau  et  y  déterminent  la  [du-  vive  inflam- 
mation. La  difficulté  de  ce  travail  est  un 
argumenl  donl  se  servent  les  partisans  de 
l'esclavage,  en  prétendant  que  des  nègres 
seuls  peuvent  l'endurer.  Les  plantations 
rangées  en  lignes,  connue  on  peut  les  ob- 
tenir à  l'aide  de  la  charrue,  sont  bien  plus 
aisées  à  cultiver. 

Lorsqu'elles  sont  vertes,  les  cannes 
contiennent  trop  peu  de  sucre  pour  être 
employées;  mais  lorsque  les  feuille-  du 
bas  sont  tombées,  et  que  la  tige  com- 
mence à  jaunir,  vers  l'époque  delà  florai- 
son, c'est  le  moment  propice  pour  la 
coupe;  après  qu'elles  ont  fleuri,  la  quan- 
tité de  sucre  va  en  diminuant.  La  nature 
du  sol,  le  climat,  la  culture  sont  autant  de 
causes  qui  influent  sur  le  nombre  de 
coupes  successives  que  l'on  peut  faire  sur 
un  même  champ  de  cannes.  La  richesse 
de  la  canne  dans  ces  diverses  coupes, 
d'après  Péligot,  ne  montre  pas  de  sensi- 
bles différences  ;  mais  les  nœuds  élan!  plus 
pauvres  en  sucre  que  les  parties  intermé- 
diaires, on  conçoit  que  les  cannes  à  nœuds 
i  -parés  méritent  la  préférence.  Le  suc 
rougit  faiblement  le  papier  de  tournesol 
et  se  compose,  comme  les  recherches 
l'ont  démontré,  d'une  solution  aqueuse 
de  sucre  cristallisable,  assez  pure,  sauf  les 
cls  el  une  très-petite  quantité  de  gomme, 
d'albumine,  etc.  Les  sels  exercent  une 
influence  lrè--dé-a\anlagcusc  sur  la  fabri- 
cation, nui]  seulement  à  cause  de  la  forma- 
tion du  dépôt  des  chaudières,  détermi- 
née par  la  précipitation  de  ces  substances 
par  le  lait  de  chaux;   mais  encore  parce 


que  (la  chaux  ne  les  précipitant  pas  tou- 
tes), on  l'a  remarqué,  même  de  pet i - 
tes  quantités  de  sels  sont  un  obstacle  à 
la  cristallisation  du  sucre  et  font  que  la 
mélasse  attire  de  l'eau.  —  Les  engrais 
riches  en  sels  sont  aussi  nuisibles  à  la 
canne  qu'à  la  betterave,  bien  que  le-  deux 
plantes  el  les  parties  employées  de  cha- 
cune d'elles  soient  très-différentes.  Par 
une  élude  sérieuse,  la  culture  de  la  canne 
pourrait  atteindre  un  aussi  haut  degré  de 
perfection  que  celle  de  la  betterave  en 
Silésie.  Les  expériences  faites  dans  d'autres 
pays,  démontrent  qu'elle  supporte  heau- 
conp  d'engrais,  pourvu  qu'ils  soient  pau- 
vres en  sels;  ici  elle  n'en  reçoit,  à  quel- 
ques bien  rares  exceptions  près,  nulle 
part  ;  l'irrigation  est  ('•gaiement  négligée. 
S'il  est  vrai  que  la  canne  d'Otahili  on  de 
Cayenne  dégénère,  comme  le  prétendent 
beaucoup  de  planteurs,  c'est  sans  doute  au 
manque  de  soins  qu'il  faut  l'attribuer.  Là 
où  la  bagasse  n'est  pas  nécessaire  comme 
combustible,  son  emploi  comme  engrais 
devrait  ne  pas  cire  négligé. 

A  Campos,  aux  bonis  de  la  Parahyba 
(province  de  Rio),  on  a  signalé  depuis 
deux  an-  l'existence  d'une  maladie  de  la 
canne  à  sucre,  qui  arrête  sa  croissance  et 
ne  lui  permet  de  se  développer  qu'en 
épaisseur;  on  ne  sait  à  quoi  en  attribuer 
la  cause.  11  est  singulier  que  depuis  un  ou 
deux  ans  seulement  la  mandioca  (')  est 
alTcclée  aussi  d'une  maladie  qui  présente 
une  certaine  analogie  avec  celle  des  pom- 
mes de  terre;  nous  avons  signalé  ailleurs 
que,  depuis  1835  jusqu'aujourd'hui,  on 
avait  observé  dans  les  provinces  de  Rio 
el  de  Minas  une  série  d'années  pluvieuses; 
or,  si  l'on  réfléchit  qu'à  la  suite  de  phéno- 
mènes météorologiques  analogues,  la  ma- 
ladie de  notre  tubercule  et  celle  de  la  vigne 
se  sont  manifestées  chez  nous,  on  peut 
être  tenté  d'attribuer  à  la  même  cause, 
c'est-à-dire  à  certains  champignons,  la  ma- 
ladie de  la  canne  el  celle  de  la  niandioca. 
I  ue  canne  affectée  de  la  maladie  donl  nous 
parlons,  est  appelée  «  taïobada ,  ■>  parce 
qu'elle  a  quelque  analogie  avec  une  taïoba 
(rhizome  d'une  espèce  de  Caladium). 

On  rencontre  fréquemment  des  cannes, 
donl  la  tige  est  percée  de  canaux  latéraux 
lu  siiiu  à  '"  proi  haint  livraison.) 

(I)   I.e    Mtimtn     île-    <  .ilnii-    français    (Jalrop/m 
Wanihot). 


BRACHYCHITON         BIDWILLI         Hook 


U>ô 


1 465. 


BRACnYCHITON  BIDWILLII,  hook. 


Stereuliaceœ. 


T.IIAR.  GENER.  -  Calyx  S-fidus.  Antherœ  cou- 
gestac.  Styli  cohaerentes.  Sligmala  distincta  v.  ir 
unicum  peltatum  coalita.  Folliculi  cnrinceo-lignoi 
polyspermi.    Semina   albuminosa ,    pube   slellari 


dense   fulvo-tomcntosis,    floriluis    polygamo-mn- 

noîcis  in  axillis  dense  glomeratis,   calyee  campa- 

nulato-infundibulifomi,  limbi     lobis   ovalis  acu- 

minatis  striatis  intus  prope  basin  squamis;  masc. 

tecta,   inuluo  et  fundo  folliculi  cohèrentia.  Em-     colurana  elongata  fusiformi;  hermaphr.  cohimna 

bryonit  ràdicula  hilo  proxima  —  Arbores  (flouas     brevi,  antheris  ad  basin  ovariorum,  ovariis  dense 

Bollandiœ) ;  foliis  lobatis  indivisisve.  /Ir.  tomenlosis,  stylis  apice  cohaerentibus,  stigmatibus 

CHAR.  SPECIF.  —  B.  ubique  stellatim  tomen-     patenli  recurvis.  Hook.   in  /lui.   mag.    sul>  -il3.">, 

tosum;  foliis  corda to-lrilobis  supra  parce  subtus     Icon-  hic.  iterala. 


Le  Brachychilon  Bidwillii  a  la  même  i  originaire  de  Widebay,  dans  le  N.-O.  de 
mtrie  que  le  Aympliœa  gigantea;  il  esl  '  l'Australie  intertropicale,  c'est  assez  dire 


t  1341.  {Suite)  DES  PRINCIPAUX  PRODUITS  DES  PROVINCES  BRÉSILIENNES  DE  RiO-OE-J AN IER0 
ET  DE  MINAS-GERAES,  PAR  LE  Dr  J.-CH.    HEUSSER  S  G.  CLARAZ. 

et  longitudinaux,  de  forme  cylindrique  I  larves  habitent  l'aisselle  des  feuilles,  et  y 
et  de  couleur  rougeatre;  nous  en  avons  déposent  une  matière  gluante  comme  celle 
examiné  un  assez  grand  nombre,  sans  i  que  l'on  rencontre  quelquefois  clicz  nous, 
jamais  avoir  pu  observer  l'animal  perfo-  sur  certaines  feuilles  dans  les  prairies.  Les 
rant.  D'après  les  descriptions  qu'on  nous  !  Brésiliens  prétendent  que  celte  matière 
en  a  faites,  res  trous  seraient  dus  à  une  !  colle  les  feuilles  et  arrête  ainsi  la  crois- 
larve,  qui  probablement  n'y  séjourne  qu'à  ;  sanec  et  le  développement  de  la  plante; 
une  certaine  époque.  On  nous  a  dit  qu'une  |  cette   explication     est     erronée,    car    les 

feuilles  ne  sont  nullement  collées;  mais 
il  est  plus  probable  que  c'est  en  en  bou- 
chant les  pores,  que  cette  substance  met 
obstacle  au  développement  du  végétal. 
Parmi  ces  larves  nous  avons  trouvé  un 
jour  deux  insectes  appartenant  au  groupe 
des  sauteurs;  ce  nous  parut  être  un  fait 
isolé. 

Divers  mammifères  causent  parfois  des 

dégâts  aux  plantations  de  cannes.  Certains 

carnivores   en    sont    très-friands;    parmi 

la  larve  les  a  quittées;  elles  ne  sont  jamais  ,  ceux-ci  on  peut  compter  les  chiens  de  bois 


larve  tout-à-fait  analogue  perfore  quel 
quelois  le  chaume  des  épis  de  maïs  qui, 
comme  on  le  sait,  contient  aussi  du  sucre. 
Ces  canaux  n'arrêtent  pas  la  croissance  de 
la  canne;  mais  celle-ci  devient  moins  riche 
en  sucre,  et  cela  doit  être,  puisque  par  le 
contact  de  l'air  elle  se  décompose  et  pourrit, 
peu  à  peu.  En  ouvrant  des  cannes  perfo- 
rées, nous  avons  observé  dans  quelques 
canaux  de  petites  fourmis,  qui  ne  s'y 
introduisent   probablement  qu'après   que 


en  grand  nombre  et  ne  contribuent  que 
fort  peu  à  augmenter  les  dégâts.  Ces  larves 
sont  connues  sous  le  nom  de  hrocos  da 
canna,  et  on  appelle  Canna  brocada  une 
canne  perforée. 

Une  autre  larve,  appelée  baratta  da 
canna,  est  beaucoup  plus  préjudiciable  à  la 
canne  que  la  précédente.  SI.  Jean  de  Roure, 
naturaliste  français,  habitant  la  vallée  du 
Macahé,  auquel  nous  en  avons  montré 
des  échantillons,  les  envisage  comme  des 
larves  d'hémiptères,  appartenant  à  la  famille 


ou  cachorros  do  mato  (Canis  cincreus  ar- 
gcnleus  Pr.  Rax),  les  chats  sauvages  ou 
gallos  do  mato  (Fclis  tigrina),  les  coatis 
(Nasua  solitaria  Veuv.  et  Sp.),  les  hyraras 
ou  tairas.  Dans  la  province  de  Minas  on 
cite  aussi  le  renard  du  Brésil  (Canis  Azaroc) 
et  le  papa-mel  (Gulo),  et  même  le  labo 
ou  loup  (Canis  campestris).  Deux  espèces 
de  sarigues,  connues  ici  sous  le  nom  de 
gambas  (Oidelphys  cancrivora  et  D.  fas- 
ciata),  les  mulets,  les  chevaux,  et  quel- 
quefois les  chiens  domestiques  pénètrent 


des  Céocorises  ou  punaises  terrestres.  Ces  j  dans    les    plantations    et    les    dévastent 
Tome  iv,  2e  Série  (1839).  2:j 


m; 


i:i;  V  HVCIHTON  lîlDW  ll.l.ll. 


nue  l 'lie  singulière  planle  sera  de  serre  leur  base;  elles  sont  cordées,  fortement 

chaude,  la  où  on  voudra  l'héberger.  Sir  trilobées,  parfois  entières,  d'autres  fois 

William  Hooker  (I.  c.)  nous  apprend  peu  sensiblement  quinquelobées,  épais- 

qu'elle  a   levé  de  graines  envoyées  au  ses,  ça  et  là  cotonneuses,   douces  au 

jardin  royal  de  Kew  par  feu  .M.  liidwill.  loucher  à  la  face  supérieure,  très-colon- 

De  la  base  au BrachychitonBidwilliij  neuscs  et  de  couleur  fauve  en  dessous. 

laquelle  consiste  en  une  grosse  racine  Fleurs  polygames-monoïques,   presque 

charnue  (  voir  à  droite  de  noire  planche),  sessiles,  naissant  à  l'axe  des  feuilles  ;  elles 

s'élève  une  lige  arborescente  peu  raini-  sont  d'un  rouge  clair,  longuesdeplusd'un 

liée,  à  branches  cylindriques,  couvertes,  pouce,  semblables  pour  la  forme  à  celles 

ainsi  que  toutes  les  autres  parties  de  la  des Carnpanulaperegrina,priniulœfolia, 

planle,  d'un  duvet   étoile.  Ses  feuilles  sibirica  et  autres;  limbe  divisé  en  cinq 
sont  alternes,  à  longs  pétioles  renflés  à  ,  lobes,  étalés,  ovales-acuminés.     L.  VU. 

\miii-i-  :  Fig.   I.  Fleur  miilc.  —  '2.  Hermaphrodite   —  â.  Ditn.  son  sommet,  les  cinq  ovaires 
entourés  i/<  leurs  étamincs.  —  i.  Anthères.  Figurées  grossies. 


Quand  elles  sont  situées  près  d'une  forêt 
vierge,  on  prétend  que  des  troupes  de 
singes,  ainsi  que  quelques  autres  animaux 
sauvages,  y  commettent  aussi  des  (légats. 
Si  la  culture  de  la  canne  est  arriérée  au 
Brésil,  la  fabrication  du  sucre  n'est  guère 
|ilus  avancée.  Lorsque  les  cannes  sont 
mûres,  on  les  coupe  à  peu  près  à  Heur  de 
terre  et,  après  en  avoir  enlevé  la  ilèehe  et 
les  feuilles,  on  écrase  les  liges  entre  trois, 
rarement  entre  cinq  gros  cylindres,  mus 
par  un  manège  ou  mieux  par  l'eau.  Les 
cylindres  sont  verticaux  ou  quelquefois 
horizontaux;  ces  derniers  sont  préférables 
parce  qu'une  seule  personne  sufiit  pour  y 
faire  passer  la  canne,  cl  un  entant  armé 
d'un  long  bâton  peut  aider  la  bagasse  h 
sortir,  landis  que,  dans  le  système  vertical, 
deux  grandes  personnes  sont  nécessaires. 
Les  i\  lindres  en  fer  sont  bien  plus  avanta- 
geux que  ceux  en  bois,  mais  peu  en  usage  à 
cause  de  leur  prix  élevé.  Tandis  qu'ailleurs 
1rs  cylindres  l'ont  "i  '/s  révolutions  par  mi- 
nute,  ou  plus,  ici  ils  sont  mus  avec  une 
extrême  lenteur,  surtout  lorsqu'on  aitèlc 
des  bœufs  au  manège;  nous  avons  même  vu 
dans  plusieurs  petites  propriétés  les  ani- 
maux remplacés  par  des  esclaves.  —  Le  Bré- 
silien ne  calcule  jamais.  Il  est  très-difficile 
d'obtenir  de  lui  des  renseignements  exacts 
sur  une  chose.  Par  un  caractère  «le  servi- 
lisme  emprunté  aux  esclaves  parmi  lesquels 
il  CSl  élevé,  il  exagère  tout,  on  bien  il 
cherche  dans  ses  réponses  à  flatter  l'inté- 
rêtdc  l'interlocuteur;  ce  n'est  donc  qu'avec 
beaucoup  de  réserve  que  l'on  peut  citer 
1rs  renseignements  obtenus;  presque  tou- 


jours ils  sont  un  peu  au-dessus  de  la  vé- 
rité. Tandis  que  dans  la  Louisiane  les  bons 
cylindres  extraient  jusqu'à  7'i  "/„  du  poids 
de  la  canne,  quand  celle-ci  contient  88  à 
90  "/„  de  jus,  on  prétend  ici  «pic,  dans  les 
meilleures  engenflOS  (usines  à  sucre),  on 
arrive  rarement  à  on  maximum  de  40  à 
'.A\  "/„.  I, 'apathie,  l'insouciance,  l'horreur 
des  innovations,  l'attachement  à  la  vieille 
routine  sont  sans  doute  des  obstacles  aux 
améliorations;  mais  ce  ne  sont  pas  là  les 
seuls,  il  faut  aussi  tenir  compte  des  dilb- 
cullés  du  transport,  du  taux  élevé  de  l'ar- 
gent, de  la  position  des  propriétaires,  qui 
sont  pour  la  plupart  endettés,  et  qui  ne 
peinent  faire  l'acquisition  de  machines 
d'un  grand  prix.  Les  cylindres  sont  en  gé- 
néral de  si  mauvaise  construction ,  qu'on 
ne  pourrait  exercer  une  plus  forte  pres- 
sion, sans  courir  risque  de  les  casser.  La 
bagasse  ne  s'emploie  que  dans  peu  d'en- 
droits comme  combustible,  et  encore  plus 
rarement  comme  engrais.  Ordinairement 
on  l'entasse  près  de  l'habitation,  les  mu- 
lets s'en  régalent,  et  le  reste  fermente  et 
pourrit.  Elle  est  jetée  quelquefois  sur  les 
chemins  humides,  mais  on  conçoit  qu'un 
pareil  inac-adaui  ne  les  améliore  nulle- 
ment. —  Le  jus  exprimé  ou  oesou  est 
conduit  par  une  coulisse  dans  un  réser- 
voir appelé  ici  paiol.  Au  bout  de  la  cou- 
lisse se  trouve  quelquefois  un  panier  de 
bambou,  servant  de  liltrc  pour  retenir  les 
parties  ligneuses  entraînées.  Dans  le  paiol 
on  laisse  se  déposer  les  matières  terreuses; 
celte  habitude  est  mauvaise,  car  il  se  forme 
pendant  ce  temps  du  sucre  incristallisable. 


phalocallis      plumbea        Flore    striato 
,     (/endbruo  Châssis       i 


I!)3 


I  £66. 


PIIALOCALLIS  PLlfMBEA,  w.  herb.,  FLORE  STRIATO. 


Iridaceœ. 


CUARACT.  GENER,  et  SPECIF.  Vide  supra 
vol.  IV  (1848),  pag.  59i>. 

Phulocallis  plumbea,  W.  IIiîrb. ,  Bol.  Mag., 
3710.  —  Cit.   Lem.  in  Flore,  I.  c. 


CVPIILLI    PLUHBBA,    LlNDL.,    fini,    linj.,    MisC 

130,  1838. 

Tii-Hitur  ioi m  .vi jg  Otto,   in  horto  beroli- 

niano. 


Le  type  de  celle  Iriclée,  d'origine  mexi- 
caine, n  été  figuré  clans  le  IVe  vol.  de  la 
Flore.  La  présente  variété  a  élé  produite 
de  semis  dans  notre  Etablissement. 

Le  bulbe  en  est  fusiforme,  à  tunique 
très-épaisse.  A  la  base  de  la  couronne 
naissent  des  racines  souvent  très-ebar- 
nues,  cl  qu'il  importe  de  ne  pas  briser. 
C'est  par  ce  motif  qu'il  faut  veiller  à  ce 
que  ce  bulbe  ne  soit  guère  laissé  bors  de 
terre:  il  ne  faut  pas  l'assimiler  à  ceux  qui 
peuvent  impunément  passer  une  saison 
à  l'étal  sec. 

La  piaule  fleurit  en  août-septembre, 


quand  on  la  cultive  en  coffre  sous 
châssis  froid.  A  l'arrivée  des  nuits  froides, 
qui  viennent  arrêter  sa  végétation  et  qui 

empêchent  ses  capsules  de  mûrir,  on 
doit  couper  ses  liges  à  un  pied  au- 
dessus  du  sol,  enlever  les  bulbes  à 
l'aide  d'une  bêche  pour  ne  pas  briser 
ses  racines  charnues,  et  conserver  l'en- 
semble réuni  dans  de  la  terre  sèche  ;  les 
plantes  seront  mises  verticalement,  près 
à  près  dans  un  pot  ou  une  petite  caisse, 
placées  sur  quelque  tablette  près  des 
jours,  de  préférence  au  levant. 

Les  capsules  qu'on  a   coupées,   sont 


C'est  pourquoi  dans  certains  lieux,  le  jus 
coule  directement  des  cylindres  dans  la 
chaudière,  sans  passer  par  le  paiol.  Dans 
la  première  chaudière,  qui  est  quelque- 
fois l'unique,  s'opère  la  défécation.  On 
ajoute  à  cet  effet  un  peu  de  lait  de 
chaux  ou  de  la  cendre,  mais  sans  propor- 
tions déterminées  ;  le  plus  souvent  on 
néglige  celte  addition.  L'emploi  des  cen- 
dres, surtout  quand  elles  sont  riches  en 
potasse,  est  toujours  préjudiciable  à  la 
fabrication;  car  les  sels  solubles  restent 
dans  le  sucre,  attirent  de  l'humidité  et 
augmentent  la  quantité  de  sucre  incristalli- 
sablc.  Dans  une  exploitation  bien  orga- 
nisée, on  a  quatre  ou  cinq  chaudières  en 
cuivre,  rarement  en  fer,  placées  les  unes 
à  la  suite  des  autres,  de  manière  à  ce  que  la 
suivante  soit,  toujours  un  peu  plus  élevée 
que  la  précédente;  par  ce  moyen,  ce  que 
l'cbullition  fait  jaillir  ou  débarder  des  supé- 
rieures, coule  dans  les  inférieures.  L'écume 
de  la  première  chaudière  est  composée  de 
très-grosses  bulles;  à  mesure  que  le  vesou 
entre,  cette  écume  s'échappe  par  une  ri- 
gole qui  la  conduit  dans  une  auge,  où  on 


la  laisse  fermenter  pour  la  distiller.  On 
transvase  à  l'aide  de  poches  le  contenu  de 
i  la  première  chaudière  dans  la  seconde  , 
:  puis  dans  la  troisième,  dans  la  quatrième, 
et  enfin  dans  la  cinquième.  L'écume  de 
ces  dernières  chaudières  est  composée  de 
bulles  plus  fines  et  coule  dans  les  i n IV;- 
:  rieures.  Afin  d'empêcher  la  formation  de 
]  trop  grosses  bulles  pendant  l'ébullilion, 
on  ajoute  quelquefois  un  peu  d'huile,  de 
suif  ou  de  graisse  quelconque  qui  forme 
une  couche  surnageant  à  la  surface  du 
liquide.  Cette  pratique  est  une  vraie  mal- 
propreté, qui  communique,  toujours  au 
sucre  une  odeur  et  une  saveur  désagréa- 
bles. Dans  la  majeure  partie  des  exploita- 
tions, on  n'a  qu'une  ou  deux  chaudières. 
On  se  passe  généralement  de  l'aréomètre; 
on  évapore  jusqu'à  une  consistance  siru- 
peuse telle  que  la  solidification  s'opère 
facilement.  Quand  on  veut  faire  des  rapa- 
duras,  on  évapore  à  un  plus  haut  degré 
que  pour  faire  du  sucre  en  poudre.  Les 
rapaduras  s'obtiennent  en  versant  le  sirop 
concentré  dans  des  formes  parallélipipédi- 
ques  en  bois,  dans  lesquelles  on   le  laisse 


PHALOCALLIS  PLUMBEA,  W.  Hebd.',  FLORE  STRIATO. 


196 

mises  dons  un  cornet  de  papier,  ouvert 
à  son  sommet,  suspendu  au  l'aile  d'une 
serre  ou  mieux  dans  un  appartement 
sec  à  l'abri  de  la  gelée.  — On  ne  décap- 
sule pas  ;  la  déhiscence  doit  se  produire 
spontanément,  c'est-à-dire  que  les  grai- 
nes parvenues  à  parfaite  maturité  doivent 
tomber  d'elles-mêmes  de  la  capsule  dans 
le  sachet,  où  elles  séjourneront  jusqu'en 
lévrier,  époque  du  semis.  —  Ne  pas 
semer  plus  lard:  il  importe  que  le  plant 
ait  acquis  assez  de  développement,  assez 
de  consistance  pour  que  les  jeunes 
bulbilles  puissent  subir  l'hivernement 
sans  s'éteindre,  ce  qui  surviendrait,  si  les 
tuniques  naissantes  étaient  encore  trop 
herbacées  à  celle  époque. 

Dans  la  culture  en  pot,  qui  est  pré- 
férable pour  l'amateur,  on  munit  les 
vases  d'un  bon  drainage;  on  plante  en 
septembre-octobre,     dans     n'importe 


quelle  terre,  pourvu  qu'elle  ne  soit  pas 
trop  compacte,  cinq  ou  six  bulbes  de 
cette  ligridic;  on  place  ces  pots  (de  4 
pouces  de  diamètre)  dans  une  serre 
modérément  chaude.  Vers  le  mois  de 
janvier-lévrier,  les  bulbes  se  réveillent; 
on  leur  donne  un  léger  bassinage,  et 
l'on  augmente  progressivement  l'eau  de 
l'arrosemcnt,  au  fur  et  à  mesure  que  la 
végétation  avance.  En  juillet  les  (leurs 
paraîtront;  elles  sont  éphémères,  ne 
durent  qu'un  matin,  mais  elles  se  suc- 
cèdent en  assez  grand  nombre. 

A  ce  moment^  pour  cacher  la  partie 
basse  et  dénudée  de  la  plante  ,  on 
place  le  pot  sur  la  terre  de  quelqu'ar- 
buste  de  serre,  de  façon  à  ne  laisser 
dépasser  audessus  du  feuillage  de  celui- 
ci  que  la  partie  florale  de  la  tigridie. 

L.  V  II. 


se  solidifier.  Ces  tablettes  se  composent  de 
sucre  crislallisable  et  incristallisable  avec 
toutes  ses  impuretés  ;  elles  sont  plus  ou 
moins  bonnes  suivant  le  soin  qu'on  a 
apporte  à  leur  préparation,  mais  possèdent 
en  général  une  couleur  brunâtre,  un  goût 
désagréable,  et  sont  très-déliquescentes. 
On  s'en  sert  presque  partout  pour  la  con- 
sommation intérieure;  dans  la  province 
de  Minas  on  rencontre  même  rarement 
du  sucre  blanc.  —  Quand  on  veut  obtenir 
du  sucre  en  poudre,  on  cuit  le  sirop  dans 
la  dernière  chaudière,  en  le  remuant  con- 
tinuellement ;  de  là  on  le  transporte  dans 
les  bacs  ou  cristallisoirs,  ou  bien  on  le 
laisse  préalablement  refroidir  jusqu'à  un 
certain  point,  dans  une  auge,  en  le  remuant, 
pour  l'envoyer  ensuite  dans  les  cristalli- 
soirs. Les  cuviers  ou  cristallisoirs  sont 
ordinairement  en  bois,  rarement  en  terre 
cuite;  nous  avons  même  vu  abandonner 
ces  derniers  pour  reprendre  les  premiers. 
Ceux  de  bois  sont  de  deux  espèces  :  ou 
bien  ils  onl  la  forme  de  grands  prismes 
triangulaires,  reposant  sur  une  de  leurs 
arêtes,  laquelle  est  percée  de  trous,  ou 
bien  ce  sont  des  pyramides  carrées  repo- 
sant sur  leurs  sommets  tronqués  et  aussi 
inunis  de  trous.  Les  trous  sont  bouchés 
par  îles  chevilles,  et  on  remplit  les  cuviers 
ayee  le  sirop.  Par-ci  par-là  on  remarque  des 


cristallisoirs  tout-à-fait  primitifs  :  ce  sont 
des  paniers  coniques  en  fort  bambou,  dont 
les  parois  intérieures  sont  garnies  de  feuilles 
de  bananier.  —  A  la  surface  des  bacs  il 
!  se  forme  bientôt  une  croule  cristalline, 
1  que  l'on  brise  quelquefois  pour  la  répartir 
également  dans  la  niasse;  lorsque  celle-ci 
est  refroidie,  on  débouche  les  trous  pour 
donner  issue  au  sirop,  qui  se  rend  dans 
une  auge  commune  pour  être  employée 
à  la  distillation.  Le  sucre  qui  se  condense, 
a  une  couleur  d'autant  plus  claire,  qu'on 
a  apporté  plus  de  soins  à  sa  préparation. 
Pour  l'obtenir  [dus  pur,  on  se  sert  du 
terrage  :  on  verse  sur  le  sucre  des  cristal- 
!  lisoirs  une  couche  de  terre  argileuse,  dé- 
layée en  bouillie  épaisse.  L'eau  qui  se 
trouve  dans  la  terre  glaise,  s'en  échappe 
par  une  infiltration  lente  et,  se  répandant 
également  dans  toute  la  masse  du  sucre, 
elle  entraîne  avec  elle  le  sirop  visqueux 
qui  s'y  trouve  et  qui  est  plus  prompt 
à  se  dissoudre  que  les  cristaux.  Au  bout 
d'une  douzaine  de  jours,  quand  la  cou- 
che de  glaise  est  entièrement  sèche,  on 
l'enlève  ,  ainsi  (pic  le  sucre  qui  se 
trouve  au-dessous,  jusqu'à  la  moitié  de 
la  forme  environ;  on  verse  sur  l'autre 
moitié  une  nouvelle  couche  d'argile  pâ- 
teuse, et  on  l'y  laisse  de  nouveau  une 
douzaine  de  jours,  après  quoi  on  l'enlève. 


MISCELLANEES. 


1117 


Le  sucre  qu'on  relire  ainsi  des  euvicrs,  n'a 
pas  une  couleur  égale  :  les  couches  sont 
d'autant  plus  blanches  qu'elles  ont  clé  plus 
rapprochées  de  la  terre  glaise;  on  peut  en 
faire  différentes  qualités  suivant  les  conve- 
nances. L'argile  peut  servir  plusieurs  fois 
à  la  même  opération,  mais  il  faut  après  cha- 
cune d'elleslalavcret  la  pétrir  de  nouveau. 

Le  sucre  sortant  du  terrage,  est  toujours 
un  peu  humide.  On  le  sèche  au  soleil; 
dans  quelques fazendas  on  fait  usage  d'énor- 
mes tiroirs,  que  l'on  ouvre  quand  le  so- 
leil est  chaud,  pour  les  refermer  ensuite. 
Le  sucre  en  poudre  obtenu  dans  les  euvicrs 
par  ou  sans  l'application  du  terrage  csl, 
selon  qu'il  a  élé  soigné,  plus  ou  moins  blanc, 
plus  ou  moins  bon,  plus  ou  moins  souillé 
de  subslanccs  étrangères  lui  donnant  un 
goût  plus  ou  moins  désagréable.  On  appelle 
moscovado  un  sucre  impur  dont  on  n'a 
séparé  qu'une  partie  du  sirop  ou  mélasse; 
le  rnuscavinho  est  déjà  plus  clair,  mais 
toujours  jaunâtre.  On  donne  au  sucre 
blanc  qui  a  élé  terré  le  nom  de  refinado. 

Le  raffinage  du  sucre  brut  s'opère  d'une 
manière  assez  simple.  On  dissout  le  sucre 
avec  assez  d'eau  pour  que  le  sirop  marque 
environ  50°  Beaumé.  On  ajoute  du  noir 
fin  et  du  blanc  d'œuf,  on  filtre  et  on  éva- 
pore dans  de  petites  chaudières.  A  chaque 
chaudière  un  nègre  est  occupé  à  remuer, 
afin  d'obtenir  de  petits  cristaux  qui  consti- 
tuent le  sucre  en  poudre  dont  on  fait  usage 
dans  les  villes.  Le  chauffage  à  feu  nu  est 
défectueux,  l'emploi  d'un  nègre  par  chau- 
dière est  coûteux,  et  l'opération  marche  len- 
tement, parce  que  les  chaudières  sont  peti- 
tes. M. Sauerbronn, habitant  Kio-dc-Janciro 
depuis  nombre  d'années,  a  obtenu  un  bre- 
vet pour  un  mode  de  raffinage,  qui,  dans 
un  pays  où  l'on  ne  consomme  pas  de  sucre 
en  pains,  a  sur  le  procédé  déjà  énoncé  plu- 
sieurs avantages.  Il  achète  les  qualités  in- 
férieures rie  sucre  brut,  connues  ici  sous  le 
nom  de  sucre  de  Pernambuco  et  en  dissout 
100  arrobes  (1  arroba  =  d4ki,-,572)  dans 
1  3/:>  pipa  d'eau  (1  pipa  =  180  medidas, 
1  medida  =  2lu-,778).  Le  sirop  ainsi 
obtenu  marque  à  peu  près  50"  Beaumé. 
La  dissolution  s'opère  dans  une  chaudière 
cylindrique  en  cuivre,  dans  laquelle  se 
trouve  un  serpentin  servant  à  chauffer  le 
liquide  par  la  vapeur.  On  entretient  une 
faible  ébullition  pendant  deux  ou  trois 
heures  (pour  100  arrobes  de  sucre), 
après  quoi  on  y  ajoute  du  sang  de  bœuf 


ou  du  blanc  d'oeuf,  lorsque  les  œufs 
sont  à  bon  compte.  Le  sang  de  bœuf  doit 
être  Irais  et  employé  le  même  jour,  autre- 
ment il  a  le  temps  de  se  décomposer  et 
communique  au  sucre  une  odeur  désagréa- 
ble. Quand  le  sucre  est  très-jaune,  l'addi- 
tion de  ii  °/„  de  charbon  animal  est  indis- 
pensable. La  clarification  étant  effectuée, 
on  ouvre  le  robinet  de  la  chaudière,  et  on 
l'ait  passer  le  sirop  sur  des  filtres  en  laine. 
Après  avoir  subi  celte  première  lillraliou, 
il  |iassc  dans  de  hauts  cylindres  remplis  de 
charbon  d'os  en  gros  fragments;  de  là  le 
sirop  se  rend  dans  une  chaudière  cylin- 
drique, en  fer,  de  8  à  10  pieds  de  dia- 
mètre et  de  12  pouces  de  hauteur;  elle 
repose  sur  une  élévation  en  briques,  haute 
de  2  'l'î  pieds.  Elle  est  à  doubles  parois,  et 
entre  celles-ci  circule  la  vapeur  pour  le 
chauffage.  Au  milieu  se  trouve  un  axe 
vertical  auquel  est  adapté  un  râteau  hori- 
zontal de  fer,  en  forme  de  croix;  lors- 
qu'il se  meut,  le  sirop  et  plus  tard  le 
sucre,  sont  continuellement  remués  et 
jetés  de  la  périphérie  au  centre  et  vicc- 
versa.  L'appareil  se  meut  à  la  vapeur. 
Alin  d'empêcher  des  agglomérations,  aussi- 
tôt que  la  cristallisation  commence,  on 
attache  au  rem  noir  trois  cùnes  tronqués 
massifs,  en  fer,  mobiles  sur  un  axe;  ils  ont 
pour  but  d'aplanir  les  inégalités  prove- 
nant du  remuage.  La  machine  tourne  et  la 
chaudière  est  chauffée  jusqu'à  ce  que  le 
tout  soit  réduit  en  poudre.  L'opération 
terminée,  on  place  le  sucre  sur  un  tamis, 
marchant  à  la  vapeur,  et  qui  ne  laisse 
passer  que  les  cristaux  fins;  les  grains  et 
les  agglomérations  restent  au-dessus  et 
sont  ajoutés  au  raffinage  suivant.  L'appli- 
cation de  la  vapeur  et  le  remplacement  des 
nègres  par  la  machine  à  remuer  sont  les 
principaux  avantages  de  celte  méthode.  — 
Le  sucre  raffiné  par  les  procédés  indiqués, 
contient  toujours  de  la  mélasse  et  ne  peut 
être  comparé  aux  produits  européens; 
toutefois,  on  y  est  tellement  habitué  dans 
le  pays,  qu'une  fabrique  qui  existe  à  Praia 
grande,  dans  la  baie  de  Rio-de-Janeiro,  et 
qui  faisait  du  sucre  en  pains,  s'est  trouvée 
dans  la  nécessité  de  concasser  les  pains  et 
de  les  réduire  en  poudre  pour  en  trouver 
le  débit. 

Depuis  l'époque  (17%)  où  Achard  faisait 
à  Cuworn  ses  premiers  essais  sur  l'extrac- 
tion du  sucre  de  betterave,  les  procédés 
se  sont  tellement  perfectionnés,  grâce  aux 


tus 


MISCELLANËES. 


progrès  de  la  science,  que  l'on  peut  affir- 
mer que,  dans  toute  la  chimie  industrielle, 
il  n'existe  pas  d'opération  qui  soit  exécutée 
avec  plus  de  précision.  En  apportant  le 

même  zèle  et  la  même  intelligence  à  la 
fabrication  du  sucre  de  canne,  il  est  évi- 
dent qu'on  arriverait  à  faire  au  sucre  de 
betterave  une  concurrence  dangereuse. 
.Malgré  l'importance  qu'on  attache  à  cette 
industrie  en  Europe,  malgré  les  journaux 
spéciaux  et  périodiques  qui  y  traitent  la 
question  du  sucre,  les  perfectionnements 
seront  lents  à  s'introduire  au  Brésil. 

S'il  faut  en  croire  Icsdocumenls,  100  li- 
vres de  Cannes,  à  Cuba  et  aux  Antilles,  réa- 
lisent en  Europe  7  '/î-8  de  sucre,  tandis 
«pie  les  meilleures  exploitations  ici  n'en 
obtiennent  que  5,  et  pourtant  la  canne 
possède  ici  un  jus  très-riche,  marquant  de 
10"  à  U°  Beaumé  (d'après  M.  le  I)r  Teu- 
scher),  (conditions  ordinaires,  car  après 
la  pluie  elle  est  moins  riche).  La  canne 
de  la  Louisiane  doit  encore  èlrc  bien  plus 
pauvre  en  sucre,  son  jus  ne  marque  que 
T'-'J"  Beaumé,  ce  qui  n'empêche  pas  que 
là  on  en  extrait  une  bien  plus  grande 
quantité  de  sucre  qu'ici.  On  cherche  à 
fabriquer  beaucoup  et  au  plus  vite,  sans 
s'inquiéter  de  la  qualité  et  encore  moins 
de  la  conservation  du  sucre,  on  ne  tient 
nul  compte  de  ce  qui  peut  se  perdre  par 
le  voyage. 

Nous  avons  dit  que  la  culture  du  calé 
rendait  au  maximum  9  "/0  des  capitaux  en- 
gagés; celle  de  la  canne  est  beaucoup  moins 
lucrative,  et  les  colons  peuvent  s'y  adonner 
encore  moins  qu'à  celle  du  calé,  à  cause 
du  prix  élevé  des  appareils  qu'elle  exige. 
•  In  a  proposé  de  diviser  le  travail,  c'est-à- 
dire,  de. séparer  la  culture  de  la  fabrication, 
comme  on  le  fait  pour  la  betterave,  et 
comme  cela  se  pratique  dans  l'Inde  pour  la 
canne.  Les  cultivateurs  auraient  à  dessé- 
cher la  canne  ou  à  concentrer  son  jus  à 
consistance  sirupeuse,  et  vendraient  ces 
produits  aux  établissements  de  fabrication; 
mais  le  manque  de  voies  de  communica- 
tion rendrait  le  transport  beaucoup  trop 
cher. 

La  distillation  est  une  opération  insépa- 
rable de  la  fabrication  du  sucre;  c'est  le 
-cul  moyen  de  tirer  parti  des  mélasses,  que 
l'on  ne  recuit  nulle  pari,  bien  qu'elles  cn- 
traîncnl  avec  elles  une  certaine  quantité 
de  sucre  crislallisablc.  On  distille  aussi 
l'écume  des  chaudières  elle  jus  de  canne 


pur,  après  qu'ils  ont  fermenté.  On  se  sert 
partout  d'alambics  ordinaires  à  chapiteau. 
L'cau-de-vie  de  canne  porte  généralement 
le  nom  d'aguardenle  de  canna  ou  sim- 
plement Caxaça.  Elle  est  plus  ou  moins 
bonne  et  plus  ou  moins  pure,  selon  les 
soins  apportés  et  le  matériel  employé. 
La  plus  mauvaise  s'obtient  de  l'écume; 
elle  a  un  goût  et  une  odeur  très- désagréa- 
bles. Les  mélasses  et  le  jus  de  canne  don- 
nent, quand  on  y  apporte  la  propreté  et  le 
soin  nécessaires,  une  eau-dc-vie  lout-à-l'ait 
incolore  et  possédant  l'odeur  pure  de  l'es- 
prit de  vin.  Ici  aussi  on  agit  roulinière- 
menl  sans  employer  l'aréomètre;  bien 
qu'il  soit  reconnu  que  dans  un  jus  de 
canne  qui  pèse  au-delà  de  7"  Heaume,  une 
partie  du  sucre  ne  se  décompose  pas  tou- 
jours, on  ne  songe  nullement  à  le  diluer. 
Quant  aux  mélasses, on  a  l'habitude  d'y  ajou- 
ter le  double  de  leur  volume  d'eau  poul- 
ies laisser  fermenter.  Plusieurs  personnes 
prétendent  que  par  l'addition  d'un  peu 
d'eau  chaude  au  vesou,  on  active  la  l'er- 
mcnlation  alcoolique,  et  qu'on  prévient 
la  détermination  de  la  fermentation  \  is- 
queusc;  toutefois,  nous  croyons  que  les 
conditions  dans  lesquelles  se  manifeste 
celte  dernière  fermentation,  sont  encore 
trop  peu  connues  pour  qu'on  puisse  se  pro- 
noncer sur  l'efficacité  de  ce  moyen  Si  la 
canne  devait  contenir  un  ferment  vis- 
queux comme  l'eau  delagrainedes  céréales, 
on  ne  voit  pas  pourquoi,  dans  le  plus  grand 
nombre  de  cas,  c'est  la  fermentation  alcoo- 
lique qui  se  détermine.  Nous  avons  exprimé 
le  jus  de  différentes  substances,  chez  M.  le 
D'Tcuschcr,  pour  en  examiner  les  ferments 
au  microscope;  or,  toutes  choses  égales,  le 
vesou  du  Saccharum  violaceum  et  l'eau  de 
mandioca  se  transformèrent,  au  bout  d'un 
jour,  en  liquides  visqueux.  Le  lendemain 
nous  exprimâmes  une  nouvelle  quantité 
d'eau  de  mandioca  et  dejus  de  canne  créole, 
et,  la  température  pendant  ces  jours  étant 
restée  à  peu  près  la  même,  nous  vîmes  la 
fermentation  alcoolique  se  déterminer.  Le 
plus  sur  moyen  d'empèeher  la  fermenta- 
tion visqueuse,  serait  sans  contredit  l'addi- 
tion d'un  peu  de  tannin  pour  précipiter  le 
ferment,  puisque  c'est  à  une  précipitation 
semblable  que  les  vins  rouges  doivent  de 
ne  jamais  tourner  à  la  graisse. 

Vingt  barils  de  liquide  fermenté  donnent 
trois  barils  d'eau-de-vie,  dont  les  premières 
portions  sontnaturellcmcnt  les  plus  fortes, 


COB/tA       SCANDENS 

'    Variété  jardimque 


fol  .  ullu)  imn-o . 
<> 

Seœe   teiu 


1  iu7. 


193 


C0B1A  SCANDENS,  FOUIS  ALBO  IARGIMTIS. 

Polcmoniaccœ  Lindl.,  veg.  Kingdom  Oôîi.  —  Bentu.  in  DC.  Prod.  IX,  p.  322. 


CHAR.  GENER.  —  Caly.v  late  campanulatus, 
foliaceus,  5-fidus,  sepalorum  marginibus  extror- 
sum  induplicatim  connatis  S-alatus.  Cor.  campa- 
nulata,  tubo  brevissimo,  fauce  ampla  elongata, 
limbi  patentis  laciniis  Iatis.  Slamina  declinata, 
exserta,  filamentis  basi  villoso-appendiculalis. 
Disons  maximus  carnosus  3-1'obiis.  Ovarii  loculi 
multiovulati.  Capsula  coriacea  trivalvis.  Scmina 
biseriatim  adscendentia,  imbricata,  compressa, 
in  alam  expansa-,  —  Frutices  mexicain,  scanden- 
Ics,  clati,  clabri,  arlaucescentes.  Folia  alterna, 
pinDatisecta,  apice  in  cirrhiim  aesmentia,  seg- 
mentis  distantibus  2-3-jugis  peliolulatis  Iatis,  jugi 
inliini  difformibus  stipulas  nienlientibiis.  Pedun- 
culi  axillares,  uniflori,  prope  basim  sa?pe  bracteas 
1-3  foliaceas  gerentes,  apice  ebracteati.  Flores 
niagni  speciosi.  Gynceium  interdum  in  C.  sean- 


dente  culla  abuorme  pentamerum  occurrit,  in 
specimïnibus  silvestrtbus  somper  trime'rum  vidi. 
Genus  habitu  et  inflorescenlia  a  ctcleris  Polerao- 
niaceis  longe  differt,  charactercs  vero,  e  floribus 
et  fructn  suinpti,  iis  Cantuae  simillimi  sunt.  1).  C. 

I  Prod.  IX,  p.  522. 

CHAR.  SPECIF.—  C.  foliorum  segmentis  ovatis 
s'uperioribus  basi  inoeqnaliter  anguslatis,  jugi 
inliini  basi  dilatatis  truncatis  cordatisve,  laciniis 
ealycinis  lato-ovatis  mucronulatis,  corollinis  latis- 
simis   orbiculatis,   slaminibus   breviter  exsertis. 

l  ~  in  Mexico.  —  Rot.  mag.  t.  S'il.  Calyx  1  '/s  poil, 
glanco-viridis.  Cor.  2  ','s  poil,  sordide  purpurea. 
Tubus  inlus  ad  insertionem  staminum  pilosissi- 
mii-..  extus  5-foveolatus  pilosulus.  Cav.  ic.  pi.  I. 

j  p.  13.  t.  10.  17.  D.C  Prod.  I.  c. 

Cobica  M'iinilriw   lolli-.  nlbn  margiiintlfi. 


Le Cobœascandens(iy\ic)csl  originaire 
du  Mexique,  d'où  il  a  été  introduit  en  Eu- 
rope, vers  la  fin  du  siècle  dernier.  Dans 
sa  patrie  ,  c'est  un  arbuste  grimpant 
qui  s'élève  beaucoup,  et  dont  le  vent,  en 
en  balançant  les  brandies,  envoie  des 
rameaux  s'accroeber  aux  arbres  voisins, 
d'où  ils  rctombenten  guirlandeschargées 
de    grandes  (leurs  d'un  bleu  purpurin. 

En  Europe,  le  Cobœa  scandent  peut 
rendre  de  grands  services  dans  les  serres 
tempérées  spacieuses,  où  il  est  facile  de  le 


cultiver  en  pleine  terre  et  de  le  conserver 
pendant  un  nombre  infini  d'années. 

En  plein  air,  dans  nos  pays  septen- 
trionaux, il  ne  prospère  qu'à  une  très- 
bonne  exposition  abritée,  par  exem- 
ple, dans  les  petits  jardins  de  ville, 
bien  garantis  des  vents.  C'est  ainsi  qu'à 
Gand,  dans  le  charmant  jardin  de  notre 
bien  aimé  M.  Fr.  d'Elboungnc,  un 
Cobaea  prospéra  pendant  des  années. 
Il  y  garnissait  une  muraille  lout  entière, 
était  devenu  ligneux  et  se  couvrait  de 


et  deux  barils  de  liquide  plus  faible,  appelé 
agoa  fraca  (eau-de-vie.  faible).  L'agoa  fraca 
étant  plus  forte  que  les  liquides  fermentes, 
en  l'ajoutant  à  ces  derniers  ou  eu  la  distil- 
lant pour  elle  seule,  on  obtient  une  eau-de- 
vie  plus  forte,  à  laquelle  on  donne  le  nom 
de  reslilo.  11  est  rare  que  l'odeur  de  ces 
eaux-de-vie  soit  purement  alcoolique;  le 
plus  ordinairement  elle  est  très-désagréa- 
ble, ee  qu'il  faut  sans  doute  attribuer  à  la 
formation  d'étliers  composés  pendant  la 
fermentation.  Peut-être  pourrait-on  empê- 
cher en  grande  partie  l'odeur  de  la  ca- 
chaça  par  l'addition  d'un  peu  de  tartre  ou 
de  vinaigre  ou  de  jus  de  citron  au  liquide 
fermentescent.  L'eau-de-vie  qui  se  fabrique 
à  Paraît,  dans  la  province  de  Rio,  et  qui, 
dans  le  commerce,  porte  ce  nom,  est  en 
général   plus  agréable  à   boire;   quelques 


gouttes  frottées  entre  les  mains,  répandent 
une  légère  odeur  de  rhum.  Il  est  probable 
que  la  formation  de  certains  éthers  com- 
posés, et  principalement  du  bulyrate 
d'amyle,  est  due  à  des  circonstances  par- 
ticulières qui  accompagnent  la  fermenta- 
tion du  vesou  ou  à  des  substances  qu'on  y 
l'ait  infuser  (on  prétend  (pie  les  boissons 
de  la  Martinique  doivent  à  la  (leur  du 
Magnolia  Plumieri  l'arôme  qui  les  carac- 
térise). Si  la  décomposition  de  la  cérosine 
a  quelque  part  à  la  formation  de  ces  étliers, 
l'espèce  de  Canne  violacée,  comme  étant 
la  plus  riche  en  cire,  devrait  en  fournir 
la  plus  grande  quantité.  Depuis  (pie  les 
éthers  ont  été  étudiés  avec  plus  de  soins 
et  que  beaucoup  peuvent  s'obtenir  dans 
le  commerce,  en  quantité  suffisante  et  à 
prix  modiques,  il  estdevenu  facile  de  fabri- 


■j(Hi  COB/EA  SCANDENS,  FOLHS  ALBO  MARGINATIS. 

(leurs  chaque  année;  il  a   péri  il  y  a  du  Cobœa  scandens,  est  celle  que  ren- 

quelqucs  hivers  de  cela  !  Comme  si  le  ferme  le    1"   volume  des    Icônes    de 

coup   qui  venait  de   frapper  noire  ami  Cavanilles.     Elle     fut    fajte    dans     le 

dans  ses  affections  les  plus  chères,  avait  jardin  du  Moi,  à  Madrid.  C'est  là  que  ce 

étouffé  la  plante  sous  une  même  dou-  botaniste  décrivit  la  plante  cl  la  dédia 

leur  ! au  Révérend  père  Barnadez  Coba,  jésuite 

On  multiplie   l'espèce,   de  boutures  espagnol,   qui   durant  le   XVI"  siècle, 

faites  en   serre,  à   froid,    sous  cloche;  résida   pendant    plus  de    quarante  ans 

mais  la  voie  du  semis  est   bien   préfé-  au  Mexique,  et  y  écrivit  une  Histoire 
rable;  elle   produit  des  individus  plus  [  du   Nouveau  Monde,  en  dix  volumes, 

robustes.  On  sème  de  lionne  heure  en  qui  n'ont  jamais  été  livrés  à  l'impression, 

terrines,  sur  couche  chaude,  et  l'on  re-  La  variété  à  feuilles  bordées  de  blanc, 

pique  de   même,  bien  qu'il   soit   plus  Cobœa  scandens,  foliis  albo  marginatis, 

avantageux   de  semer  en    place,  c'est-  dont  nous  publions  la  figure  ci-contre, 

à-dire  de  mettre  trois  graines,  en  trian-  nous  est  venue  de  chez  M.  F.  A.  Haage 

gle,  dans  un  petit  pot,  et  de  ne  laisser  junior,  d'Erfurt;  nous  ne   savons  rien 

survivre  que   la  plus  belle  des   petites  de  plus  sur  son  origine.  Tout  ce  que 

plantules  qui  auront  levé.  nous  pouvons  assurer,  c'est  que  jamais 

On  peut  la   cultiver  en  grands  pois,  pnnachure   ne  se   montra  plus  nette  et 

et  vers  la  fin  de  juin  en  faire  passer  les  plus  constante   que  dans  celte  exquise 

branches  à  travers  l'ouverture  qu'a  lais-  variété. 

sée  l'enlèvement  d'un  carreau  de  vitre  Le  genre  Cobœa  se  compose  jusqu'ici 

de  la  serre.  Le  pot  et  la  base  delà  plante  de  trois  espèces  :   1"  le   C.   scandens, 

reçoivent  les  émanations  chaudes,  pro-  2°  \eC.macrosloina  et  S" le C.slipularis. 

duites  dans  la  serre,  et  font  participer  les  Les  fleurs  d'un  jaune  verdàtre  que  pro- 

branches  qui  tapissent  la  façade  exlé-  duisenl  ces  deux  dernières  espèces,  ne 

iii  ure,  de  l'excitation  vitale  que  donne  les  recommandent  guère;  tandis  que  les 

celle  chaleur  artificielle,   due  à  l'accu-  grandes.,  belles  Heurs  d'un  bleu  violacé 

mulaiion  de  calorique  qu'y  amènent  les  que  donne,  en  masse,  le  C.  scandais, 

rayons  solaires.  rappellent   de  magnifiques   corolles  de 

L'humidité  pendant  la  sombre  saison  Gloxinias,  agrandies  et  d'une  admirable 

est   le  seul  ennemi  sérieux  dont  il  Taille  régularité,  que  de  longs  pédoncules  font 

se  garer.  si    bien    ressortir    de     son     luxuriant 

La  première  figure  qui  ail  éié  publiée  feuillage.                               L.  Vil. 


quer  des  boissons  bien  aromatisées  et  de  pelils  barils,  qui,  ordinairement,  ont  déjà 
bonne  qualité;  le  Brésil  pourrait  donc  en  servi  pour  les  vins  d'Europe.  Certains  in- 
exporter au  lieu  d'en  importer.  Les  pro-  seclesrendentlaconservaliondereau-de-vie 
priélés  stimulantes  que  ces  éthers  possè-  très-difficile:  ce  sont  de  petits  coléoptères 
dent  à  un  haut  degré,  font  donner  la  pré-  îles  genres  Bostrichus  et  Apate,  que  l'on 
licence  ;ui\  boissons  qui  eu  coniicii lient .  voit  voler  le  soir  en  grande  quantité.  Ils 
—  11  est  enfin  une  circonstance  qui  peut  perforent  les  vases  qui  contiennent  des 
influer  sur  l'odeur  et  la  couleur  des  eaux-  liquides  alcooliques;  la  dureté  du  bois  ne 
de-vie,  c'est  la  nature  des  vases  dans  les-  :  les  arrête  pas,  car  ils  percent  même  les  noix 
quels  on  les  conserve.  Nous  en  avons  vu  de  de  coco  les  plus  dures.  Il  est  dillieile  de  s'en 
deux  espèces  :  ou  bien  ce  sont  des  troncs  préserver;  pour  y  parvenir,  on  ■  duil 
d'arbres  qu'on  a  creusés  et  dont  on  ferme  le  d'une  couche  de  poix  et  de  goudron  les 
dessus  avec  une  planche,  ou  bien  on  se  sert  vases,  qui  doivenl  être  du  reste  à  parois 
de  grands  parallélipipèdcs  en  planches  très-  très-épaisses.  Pour  empêcher  l'écoulement, 
épaisses;  or,  ces  bois  peuvent  communiquer  les  irons  se  bouchent  au  moyen  de  petites 
leur  odeur  cl  leur  couleur  aux  liquides.  Le  chevilles  et  de  suif.  —  Nous  avons  vu  oble- 
Iransporl  se  fait  à  <\n-  de  mulets,  dans  de  nir  par  In  distillation  des  mauvaises  eaux-de- 


CRATAlGUS    oxyacantha      horrida     Carr 


•  Variété  jaicliniipip. 


Eus 


.'(fil  II 


\  m. 


201 


CRATMS  OXYACAMA, 


L.,  VAR. 


IIORRIDA 


CARR. 


ROSACE.E, 


Rosace*  g  Pomaceœ  Juss.,  DC.  Prod.  II,  626  (1825).  —  Pomaccœ,  Lindl.,  in  Linn. 
Trans.,  XIII,  95  (1821)  ;  Endl.,  CCLXX. 
CIIARACT.  GENER.  —  Cal.  tubus  urceolalus,  I  formibus  subinteeris   trifidis  laciniatisve  elabris 


limbus  Sf-fidus.  Pet.  patentia  orbiculala.  Ovarium 
2-3-loc.  Styli  totidem  glabri.  Pomuni  carnosum 
ovatum  denlibus  calycinis  vol  disco  incrassato 
clausum,  putaminc  osseo.  —  Fruitées  spinosi.  Fo- 
lia  angulata  oui  dentala.  Corymbi  terminales. 
Bracleœ  subulalœ  deciduœ.  DC.  Prod.  II,  626. 
CHARACT.  SPECIF.  —  C.  foliis  obovato-cunei- 


subnitidis,  floiibus  corymbosis  1-5  gynis,  calyci- 
bus  eglandulosis  acutis.  DC.  Prod.,  1    c. 

CIIARACT.  VARIET.  —  Spccici  (Cr.  Oxyae.) 
omnino  similis;  spinœ  autem  magnas  in  areolis 
compressa?. 

Cratsegus  Oi;ncanlha,  L  ,  var.  iiiiitiiin  \  . 
Caru.  —  finiMiis  i>i<;v\v,  IIort.  alicj. 


Jamais  qualificatif  ne  fut  mieux  ap-  j 
proprié  à  une  plante  que  celui  dliorrida 
appliqué  à  ce  Cralœgus.  En  effet  ses 
épines,  très-rarement  simples,  si  ce  n'est 
parfois  sur  les  jeunes  bourgeons,  sont 
d'abord  bi-  ou  trifurquées  ;  mais  à  celles- 
ci  s'en  ajoute  bientôt  un  grand  nombre 
d'autres  qui,  réunies  et  soudées  par  leur 
base,  forment  une  espèce  d'empâtement 
duquel    naissent   des     épines    grosses , 


très-résistantes,  noires,  constituant  des 
faisceaux  ou  sortes  d'aréoles  d'un  vo- 
lume plus  ou  moins  considérable,  ainsi 
que  le  démontre  la  figure  ci-jointe.  Ces 
faisceaux,  assez  rapprochés  les  uns  des 
autres,  donnent  à  la  plante  un  air  sau- 
vage et  terrible  qui  justifie  cette  épilhète 
à'horrida. 

D'où  vient  celte  plante?  Comment  a- 
t-elle  été  obtenue?  C'est  ce  que  proba- 


vie,  à  l'aide  du  chauffe-vin  de  Desornes,  un 
esprit  de  vin  de  qualité  supérieure  et  mar- 
quant de  56°  à  41°  Cartier.  Cette  spécula- 
lion  étant  lucrative  à  Rio-de-Janciro,  où  les 
vivres  et  le  combustible  sont  fort  chers,  il 
est  évident  qu'elle  le  serait  à  plus  forte 
raison  dans  les  endroits  où  le  bois  n'a 
aucune  valeur,  etoù  le  transport  peut  avoir 
lieu  par  eau. 

Si  le  Sorgho,  à  cause  de  la  petite  quan- 
tité de  sucre  cristallisable  qu'il  contient, 
n'a  pu  faire  de  concurrence  sérieuse  à  la 
betterave,  il  ne  saurait  non  plus  en  faire 
une  à  la  canne.  Quelques  étrangers  qui  en 
ont  essayé  la  culture  en  petit,  n'ont  guère 
obtenu  de  résultats  plus  favorables  sous  le 
rapport  de  la  distillation,  que  sous  celui  de 
l'extraction  du  sucre. 

Du     Coton. 

Dans  la  province  de  Rio-dc-Janciro  la  cul- 
lureducoton  est  nulle;  dans  ccllede  Minas- 
Geraes,  lorsque  les  esclaves,  et  par  consé- 
quent les  vivres  et  les  bêtes  de  somme 
étaient  à  meilleur  marché,  on  s'en  occupait 

Tome  iv,  2e  Série  (1839). 


davantage  qu'aujourd'hui;  c'était  aux  en- 
virons de  Minas-Novas  que  l'on  rencon- 
trait les  plus  grandes  plantations.  L'éloignc- 
ment  de  la  côte  ne  permettant  pas  de  le 
transporter  à  l'état  brut,  on  le  filait  au 
fuseau,  pour  en  faire  des  tissus  grossiers, 
qui  étaient  expédiés  à  Rio  et  dans  les  pro- 
vinces limitrophes,  et  servaient  à  habiller 
les  esclaves;  pour  tout  autre  usage  il  était 
nécessaire  de  les  défiler  et  de  les  travailler 
à  neuf.  On  en  faisait  aussi  des  étoffes  un 
peu  inoins  communes  et  à  fds  mieux  tor- 
dus, auxquelles  on  donnait  diverses  cou- 
leurs par  des  procédés  grossiers.  Ces  étoffes, 
faites  de  même  avec  une  trame  fdée  au 
fuseau  et  peu  tordue,  n'étaient  pas  de  belle 
apparence,  mais  fortes  et  durables;  elles 
jouissaient  d'une  certaine  réputation  dans 
le  pays,  où  on  les  connaît  encore  sous  le  nom 
A'algodaô  de  Minas.  Les  cultivateurs  pré- 
tendent que  les  pluies  du  mois  d'avril,  les- 
quelles sont  aujourd'hui  bien  plus  fréquen- 
tes qu'autrefois,  étant  très-nuisibles  à  la 
récolte  du  coton,  en  ont  fait  abandonner  la 
culture.  A  cette  cause  il  faut  ajoulcrl'aboli- 

26 


202 


CIUTjEGUS  OXYACAïS'TJIA,    i...  vvn.  llnltlIIDA,  Cvnr.. 


hlement  personne  ne  sait  aujourd'hui. 
Ce  que  nous  pouvons  dire  avec  toute 
certitude,  c'est  qu'elle  est  une  variélé 
de  l'Épine  blanche  ordinaire,  du  Cra- 
tœgus  Oxyacantka,  fait  que  constatent 
clairement  ses  feuilles,  ses  fleurs  et  ses 
fruits.  Au  Muséum,  où  nous  la  culti- 
vons depuis  bientôt  8  ans,  nous  l'avons 
reçue  sous  le  nom  de  Cratœgus  diyyna, 
nom  loul-à-fail  impropre  ,  puisqu'uu 
lieu  d'avoir  constamment  deux  pistils, 
ainsi  que  le  nom  semble  l'indiquer,  elle 
n'offre  ce  caractère  qu'exceptionnelle- 
ment; sous  ce  rapport  encore,  elle  ne 
présente  aucune  différence  avec  l'espèce. 
Comme  cela  arrive  presque  toujours 
lorsqu'il  s'agit  de  variétés,  nous  som- 
mes dans  l'ignorance  la  plus  complète 
quant  à  son  origine.  Celle-ci  n'a  dans 
certains  cas,  qu'une  importance  secon- 
daire. Certes,  il  n'est  pas  indifférent  à 
l'horticulteur,  de  même  qu'à  l'amateur, 
qu'une  plante  vienne  de  tel  ou  tel  pays, 
mais  il  lui  importe  surtout  qu'elle  soit 
belle,  qu'elle  lui  offre  des  avantages 
d'une  autre  nature,  ou  plutôt  qu'elle 
serve  à  un  usage  économique  quelcon- 


que. Si  sous  le  premier  rapport,  cette 
variété  de  Cralœgus  n'a  pas  un  très- 
grand  mérite;  si  elle  est  dépassée  par 
diverses  espèces  et  plus  spécialement 
par  les  variétés  à  fleurs  roses  et  blan- 
cbes,  doubles  ou  simples,  on  convien- 
dra néanmoins  qu'elle  possède  un  genre 
de  beauté  à  la  fois  original  et  pittores- 
que. —  Au  point  de  vue  économique 
elle  aurait  une  grande  importance,  elle 
serait  de  première  valeur,  si  elle  pouvait 
se  reproduire  de  graines  avec  tous  ses 
caractères;  car  alors  elle  pourrait  servir 
à  former  des  haies  tout-à-fait  impéné- 
trables. Malheureusement  il  n'en  est  pas 
ainsi,  et  les  graines  reproduisent  le  type 
et  non  la  variélé  qui  fait  l'objet  de  cet 
article.  Pour  la  propager  on  est  obligé 
de  la  greffer,  cequien  rend  l'emploi  pour 
clôture  impossible,  et  la  confine  dans  le 
jardin  d'ornement.  Nous  devons  dire 
aussi  qu'il  faut  employer  la  greffe  en 
fente,  car  lorsqu'en  pratiquant  la  greffe 
en  écusson  on  n'a  pas  soin  de  bien  choi- 
sir les  yeux,  il  se  produit  un  fait  assez 
curieux  sur   lequel  nous    reviendrons. 

Carr. 


lion  de  la  traite  des  noirs,  puis  la  décou-  I 
verte  des  terrains  diamantifères  de  Cincorâ 
dans  la  province  de  Bahia,  découverte  qui 
enleva  bien  des  bras  à  la  culture  du  coton- 
nier, comme  aussi  à  l'extraction  de  l'or. 

Les  parties  centrales  de  la  province  de 
Minas,  de  même  que  les  provinces  du 
Nord,  se  dépeuplent  de  leurs  esclaves  parce 
qu'on  les  vend  aux  planteurs  de  café,  qui 
en  font  l'acquisition  à  des  prix  très-élevés. 
Les  grandes  plantations  ayant  disparu,; 
la  production  est  aussi  très-limitée.  Les 
étoffes  teintes  ne  se  fabriquent  presque 
plus;  on  ne  fait  guère  que  des  tissus 
propres  à  vêtir  les  nègres.  Néanmoins  la 
dénomination  d'étoffes  de  Minas  est  encore 
générale  dans  la  province  de  Rio;  mais  ce 
sont  des  contrefaçons  anglaises  qui  por- 
tent ce  nom;  à  Minas-Novas  on  les  appelle 
étoffes  de  St.  Paul. 

On  >éme  le  coton  nier  de  préférence  par  un 
temps  pluvieux,  en  septembre,  octobre  ou 
novembre,  dans  des  trous  faits  à  la  bècbc, 
de  distance  en  distance.  La  récolte  a  lieu 


d'avril  en  septembre.  L'époque  des  semis 
coïncide  avec  celle  du  maïs.  La  première 
cueillette,  celle  des  fruits  des  branches  infé- 
rieures, s'opère  en  avril;  elle  est  la  meil- 
leure. S'il  pleut  à  cette  époque,  lorsque  le 
fruit  commence  à  s'ouvrir,  le  coton  pourrit". 
Outre  celte  première  cueillette,  on  en'fait 
encore  une  ou  plusieurs  autres  jusqu'en 
septembre.  On  a  l'habitude  de  planter  du 
maïs  entre  les  arbustes,  et  on  donne  à  la 
plantation  deux  sarclages  par  an,  dont  l'un 
doit  être  exécuté  en  novembre  ou  décem- 
bre, et  l'autre  en  février-mars.  Nous  avons 
vu  aussi  des  plantations  mêlées  de  coton  et 
de  ricin.  On  ne  laisse  croître  que  trois  ou 
quatre  tiges  au  même  endroit,  on  coupe 
les  autres;  on  enlève  aussi  le  sommet  des 
arbustes,  afin  qu'ils  n'atteignent  pas  une 
bailleur,  telle  que  la  récolte  à  la  main  de- 
vienne impossible.  —  Le  cotonnier  n'aime 
pas  un  sol  vierge,  il  prospère  mieux  dans 
une  terre  qui  n'est  pas  Irop  forle,  un  peu 
sèche  et  bien  exposée.  En  terrain  propice 
une  plantation  dure  de  8  à   10  ans.   Un 


MISCELLANEES. 


203 


groupe  de  trois  ou  quatre  tiges  rend  de 
une  à  huit  livres  (une  livre  =0kil  ,460)  de 
coton  brut  avec  semences.  Après  avoir 
séparé  les  semences,  il  ne  reste  d'une 
arroba  (52  Iiv.)  que  7  à  10  livres  de  coton. 

Le  coton  brut  passe  entre  deux  cylindres 
en  bois,  ou  mieux  en  fer,  pour  la  sépara- 
tion des  semences;  celles-ci  tombent  d'un 
côté  et  le  coton  de  l'autre.  On  appelle  celle 
opération  descarossar ;  elle  est  exécutée 
par  des  femmes.  Les  cylindres  sont  rare- 
ment mus  à  l'eau,  presque  toujours  à  la 
main.  Une  personne  décarrosse  en  un  jour 
4  arrobes  de  coton  brut,  qui  rend  environ 
1  arrobe  de  coton.  A  l'aide  d'un  arc  tendu 
on  bat  le  coton,  comme  les  chapeliers  le 
font  des  poils  de  lapins,  ce  qui  a  pour  but 
de  le  débarrasser  de  sa  poussière.  Des  né- 
gresses le  lilentensuiteau  fuseau,  rarement 
au  rouet  ;  d'autres  enfin  sont  occupées  à 
confectionner  le  tissu  grossier  dont  nous 
avons  parlé,  et  dont  une  personne  peut 
tisser  de  8  à  9  covos  par  jour  (1  covo  =  67 
centimètres). 

En  1847-48  un  Anglais,  M.  Cumbcrland, 
fonda  à  Canna  de Reino  (à  environ  12  lieues 
de  Lagoa  Santa)  une  petite  filature  méca- 
nique, composée  de  4  machines  à  décar- 
rosser, d'un  loup  pour  éloigner  la  pous- 
sière, d'une  carde  avec  4  tambours  à 
nettoyer  et  2  tambours  d'introduction  (au 
lieu  de  cylindres),  de  3  petits  laminoirs 
de  8  cylindres,  d'un  banc  à  broche  et 
de  deux  petites  machines  à  filer,  qui  ne 
sont  autres  que  des  bancs  à  broches  plus 
fins,  avec  120  fuseaux.  La  roue  motrice  à 
eau  fait  7  évolutions  par  minute  avec  une 
force  de  7  chevaux.  Une  machine  méca- 
nique à  tisser  n'a  plus  été  employée  depuis 
la  mort  du  fondateur,  parce  qu'on  ne  sait 
pas  s'en  servir.  Depuis  18o2  la  filature 
appartient  à  une  société,  sur  l'organisation 
de  laquelle  nous  allons  dire  deux  mots, 
parce  qu'elle  sert  de  type  à  toutes  les 
associations  industrielles  qui  ont  été  ten- 
tées dans  le  pays.  Elle  se  compose  de 
150  associés,  représentant  500  actions  de 
100  milreis  (500  francs)  chacune,  ce  qui 
constitue  un  capital  de  50  conlos  de  reis 
(1  conto  vaut  environ  5,000  francs,  valeur 
intrinsèque).  En  outre,  le  gouvernement 
provincial  donne  20  conlos  à  titre  de  prêt, 
sans  intérêt,  pour  9  ans. 

Les  procédés  de  teinture  dont  on  se  sert, 
sont  à  la  fois  simples  et  grossiers.  L'écorce 
d'une  quantité  d'arbres  du  pays  est  très- 


riche  en  tannin  ,  de  sorte  qu'au  moyen 
de  leurs  décoctions  et  de  mordants,  on  peut 
obtenir  des  couleurs  de  diverses  nuances. 
Les  roches  granitiques  et  amphiboliques 
sont  en  général  riches  en  fer,  soit  à  l'état 
«l'oxyde,  soit  à  celui  d'oxydule;  les  pro- 
duits de  leur  décomposition  en  contien- 
nent aussi  sous  ces  deux  formes,  de  sorte 
qu'il  existe  dans  la  terre  argileuse  ou  tal- 
queuse  rougeàtre  de  la  superficie  du  sol, 
un  mordant  tout  préparé;  après  en  avoir 
délayé  une  certaine  quantité  avec  de  l'eau, 
on  plonge  dans  cette  bouillie  les  tissus 
sortant  des  décoctions.  La  brauna  (Mela- 
noxylon  Brauna)  sert  à  donner  des  teintes 
du  brun  le  plus  clair  jusqu'au  plus  foncé 
presque  noir.  A  l'aide  du  capim  peiba 
ou  sapé  (Anatherum  bicorne),  on  obtient 
une  couleur  rose  clair;  une  Malpighia- 
cée,  le  Mureci  (Byrsonima  verbascifolia) 
teint  le  coton  en  gris.  Avec  le  paô-d'arco 
on  produit  une  couleur  rouge.  Le  bleu 
s'obtient  avec  les  feuilles  de  l'indigotier, 
qu'on  laisse  infuser  dans  l'eau  pendant 
24  heures,  après  quoi  on  les  en  retire, 
pour  y  plonger  les  étoffes  à  teindre  ;  on 
bat  et  on  agite  le  liquide  pour  faciliter 
l'oxydation  et  la  transformation  de  l'indigo 
blanc  en  indigo  bleu.  Une  décoction  de 
feuilles  d'aboboras  do  mato  (Dupraria  ra- 
cemosa)  communique  au  colon  une  couleur 
jaune  clair  que  l'on  peut  fixer  avec  de 
l'alun.  Les  feuilles  d'une  Euphorbiacée 
appelée  marmeleiro  do  campo  (Maprounea 
brasiliensis),  sont  employées  à  teindre  en 
noir  à  l'aide  de  la  boue.  La  gallinha  choca 
ou  mercurio  do  campo  a  une  écorce  don- 
nant une  teinture  rousse  qu'on  dit  solide. 
La  flore  du  pays  fournit  du  reste  un  grand 
nombre  de  matières  tinctoriales,  que  l'on 
pourrait  employer  avec  plus  ou  moins 
d'avantages. 

On  a  essayé  d'établir  à  Rio  des  filatures 
de  coton  et  des  manufactures  d'indiennes, 
mais  les  vivres  et  la  main-d'œuvre  y  sont 
trop  chers  pour  que  ces  entreprises  aient 
du  succès. 

On  appelle  paina  dans  le  pays,  les 
poils  soyeux  de  quelques  espèces  de  vello- 
zias  que  l'on  rencontre  dans  les  campos; 
on  donne  le  même  nom  aux  soies  qui  sont 
attachées  aux  semences  du  fruit  d'une  liane 
appartenant  aux  Apocinées.  On  s'en  sert 
pour  bourrer  les  bats  des  mulets,  pour  faire 
des  coussins,  mais  on  ne  les  file  pas. 


'Mi 


MISCELLANEES. 


I>U     Ttllmr. 

On  cultive  le  tabac  dans  la  province  de 
Bahia  bien  plus  que  dans  celles  de  Rio  et 
de  Minas;  pourtant  de  petites   plantations 
se   rencontrent  presque  partout;  souvent 
elles  appartiennent  aux   esclaves  qui    les 
cultivent  pour  leur  propre   usage,    quand 
leurs  maîtres  ne  leur  en  délivrent  pas  la 
plus  petite  ration.  La  grande  proportion 
de  ses  cendres  dénote  qu'il  exige  un  sol 
riche  ou   fortement  engraissé;  sa  culture 
est  trop   connue  pour   que  nous  nous  y 
arrêtions  ;  il  en  est  de  même  de  sa  fabri- 
cation. Le  tabac  du  Brésil  a  en  général  la 
réputation  d'être  de  bonne  qualité.  Pour 
la  consommation  on  le  préparc  sous  trois 
formes:  on  en   fait  du  râpé,  des  rôles  et 
des  cigares.  Une  maison  suisse  à  Rio-de- 
J.ineiro,  ayant  des  succursales  à  Rallia  et  à 
Pernambuco,  fabrique  une  grande  quan- 
tité  de  râpé  qui   jouit  d'une   réputation 
justement  méritée.  Les  cigares  se  confec- 
tionnent essentiellement  dans  les  villes  du 
littoral;    leur   usage  va   en   diminuant   à 
mesure  que  l'on  s'avance  dans  l'intérieur; 
ceux   dits    de  Bahia  sont  assez   estimés. 
Iiicn  qu'on  les   expédie  dans  des  boites 
d'un  bois  aromatique,  qui  nous  parait  être 
du  cèdre  (Cedrela  brasiliensis)  ou  de  la  can- 
jerana  (Cabralia  Canjerana),  ils  sont  néan- 
moins souvent   perforés   par   des  coléop- 
tères, appelés  Brocos,  et  qui  appartiennent 
aux  mêmes   genres  que  ceux  qui  percent 
les  barils  de  vinetd'eau-de-vie(flo8tricfejts 
et  Apate).  Le  tabac  en  rôles,  connu  sous  le 
nom  de  fuma,  se  fabrique  partout;  on  en 
fait    une   ample    consommai  ion  :    on    le 
mâche  et  on  le   fume.    L'habitude  de   le 
mastiquer   ou   d'en    sucer  de  longs  mor- 
ceaux, est  passablement  répandue  parmi 
les  Brésiliennes ,  qui ,  en  cela,  comme  en 
beaucoup   d'autres   choses,   imitent  leurs 
négresses   esclaves  —    Le   tabac  en  rôles 
a  toujours  un  certain   degré  d'humidité; 
pour  qu'il   la    conserve  mieux  on   ajoute 
même  quelquefois  de  la  mélasse,  et  c'est 
peut-être  davantage  à  l'humidité  qu'il  con- 
tient, qu'à  sa  proportion  de  nicotine,  qu'il 
faut   attribuer  ce  qu'on  appelle  sa  force. 
Apres  l'avoir  coupé  on  en  fait  des  ciga- 
rettes avec  de  la  paille  de  maïs,  ou  bien  on 
le  fume  dans  de  petites  pipes  en    boi~.  La 

ibustioo  s'effectuent  dans  ces  dernières 

d'une  manière  moins  complète,  il  est  na- 


turel qu'une  assez  forte  dose  de  nicotine 
passe  avec  la  vapeur  d'eau  dans  la  bouche 
du  fumeur,  sans  avoir  été  décomposée  par 
la  chaleur,  et  qu'elle  agisse  avec  toute  sa 
force  narcotique;  aussi  n'y  a-t-il  guère  que 
les  nègres  qui  se  servent  de  pipes.  Dans 
les  cigarettes,  la  combustion  est  plus  com- 
plète, et  lorsqu'elles  sont  faites  à  l'avance, 
comme  celles  dites  de  SI.  Paul,  le  tabac 
a  le  temps  de  se  dessécher,  et  une  partie 
de  la  nicotine  qui  a  été  holée  par  l'effet 
de  la  fermentation,  peut  s'évaporer. 

Sous  le  nom  de  pungo  ou  diamba,  les 
noirs  fument  quelquefois  les  feuilles  d'une 
plante  qui  n'est  autre  que  le  Canabis 
indica;  elles  sont  fortement  narcotiques, 
à  cause  du  hatschi  qu'elles  contiennent. 

De     la     Mandiora. 

La  Mandioca,  originaire  d'Amérique,  est 
envisagée  par  les  habitants  des  pays  inter- 
tropicaux  comme  une  plante  de  première 
importance,  parce  qu'elle  leur  fournit  de 
quoi  remplacer  le  pain  et  la  pomme  de 
terre.  Les  botanistes  admettent  deux  espè- 
ces du  genre  Mandioca  :  la  Mandioca  utilis- 
simu,  appelée  aussi  Mandioca  amure  ou 
Mandioca  sauvage,  et  la  Mandioca  aipim 
ou  aipim  ou  Mandioca  douce.  De  ces  deux 
espèces  la  culture  a  fait  naître  diverses 
variétés  que  l'on  distingue  par  les  noms 
mandg,  rochu,  pur  y,  etc.;  il  en  existe 
même  une  de  la  .Mandioca  amère,  qui,  par 
sa  taille,  diffère  tellement  des  autres,  qu'un 
botaniste  serait  disposé  à  l'admettre  comme 
espèce;  elle  est  connue  sous  le  nom  de 
Mandioca  assit.  Nous  en  avons  vu  ù  la 
fazenda  Cipo,  dont  la  tige  mesurait  4  pou- 
ces de  diamètre  au  moins  (tandis  que  les 
espèces  ordinaires  ont  au  plus  un  pouce); 
le  propriétaire  nous  a  assuré  que  celle 
variété  possédait  des  racines  de  '.)  pieds 
de  longueur;  deux  plantes  suffisent  pour 
faire  1  '/l  alqueirs  (I  alqueiro  =  environ 
40  litres)  do  farine;  il  est  vrai  de  dire  que 
ce  n'est  que  dans  un  sol  bien  préparé 
qu'elle  prospère  à  ce  point. 

La  racine  de  la  Mandioca  douce  est  très- 
féculente;  une  tranche  humectée  avec  de 
la  teinture  d'iode,  et  examinée  au  micros- 
cope, laisse  voir  la  forme  caractéristique 
des  granules,  qu'on  y  rencontre  en  très- 
grand  nombre  comme  dans  la  pomme  de 
terre.  Par  la  cuisson  la  membrane  des 
grains  de  féetrle  se  rompt,  et  l'amidon,  en 


LOPHOSPERMUM        SCANOENS       COCC1NEUM 
I<      Semis  Orange  rir 


liU9. 


203 


SCANDENS,  don.  COCCINEM. 

Scrophulariaccoe,  Benth. 


CHARACT.  GENER.  —  Calyx  S-partitus,  folia- 
ccus.  Corolla  tubulosa,  tubo  superne  dilalato, 
fance  pervia  iutus  lineis  pilorum  2  sub  labio 
inferiore  percursa,  limbi  laciniis  pateutibus  parum 
inajqualibus,  Slylus  apicc  bilamellatus,  lobis  in- 
tus  stigmatosis.  Capsula  globosa,  subaequalis, 
loculis  sub  apice  foramine  irregulari  dehiscentibus. 
Semina  ovalo-truncala,  tuberculata,  ala  membra- 
nacoa  irrégularité!-  lacera  cincta.  —  llerbw  Mexi- 
canœ  perennes  rliizomale  prœdUœ.  Caules  ope 
pctiolorum  pedunculorumque  aile  scandentes.  Folia 
alterna  uel  inferiora  opposila,  lobato-dentata.  Pe- 
dunculi  axillarcs,  elonf/ali,  flexuosi.  Coroltœ  spe- 
ciusce.  rabescentes. 


CHARACT.  SPECIF.  —  L.  foliis  cordato-ovalis 
acuminatis  grosse  inœqualiter  dentatis  teiiuissime 
glauduloso-pubciulis,  calycis  segmeutis  ovato- 
lanceolatis  oblongisve  glabriusculis,  corollte  glabra: 
limlio  erecto  patente.  2J.  in  Mexico  (Moçino  et 
Scssé)  —  Ilot.  marj.  t.  JUJO.  Ilensl.  botanist  t.  17. 
Sœ.  brit.  fl.  yard.  scr.  2,  t.  401.  Totum  L.  erubes- 
cenli glabrius.  Flores  numerosiores,  paulo  minores. 
Corolla  intensius  colorata,  tubo  superne  minus 
inflato,  laciniis  limbi  prœsertim  labii  inferioris 
minus  patentibus.  1)C.  in  Prod.  X,  p.  207. 

CHARACT.   VARIET.  —  L.  s.  floribus  intense 

rubris. 


Aujourd'hui  que  l'art  céramique  pro- 
iluil  de  si  jolis  vases  à  suspendre,  c'est 
le  moment  de  rappeler  à   nos  lecteurs 


qu'il   est  des  plantes  presque  oubliées/ 
telles  que  les  Lophospermum,  les  Rho- 
dochiton,  dont  l'emploi  ne  saurait  être 


s'épanchant,  produit  le  même  phénomène 
qu'on  remarque  chez  les  pommes  de  terre, 
qui  possèdent  la  qualité  d'être  farineuses. 
Une  bonne  Mandioca  douce  se  fendille, 
saute  et  s'eflleurit,  comme  une  bonne 
pomme  de  terre;  elle  a  quelques  fibres 
ligneuses  dans  le  milieu  et  contient  en 
général  plus  de  cellulose  que  celle-ci;  on 
peut  toujours  à  l'œil  nu  reconnaître  dis- 
tinctement le  tissu  ligneux.  On  la  mange 
cuite  sous  la  cendre  ou  dans  l'eau,  ou  rôtie 
comme  la  pomme  de  terre.  Les  animaux 
peuvent  la  manger  crue;  quand  elle  n'est 
pas  fraîchement  arrachée,  elle  parait  beau- 
coup plus  fibreuse.  On  en  fait  rarement 
de  la  farine;  pour  cet  usage  on  se  sert  de 
la  Mandioca  amère  qui  est  d'un  plus  grand 
rendement  que  la  douce.  Celle-là  ne  peut 
servir  directementà  l'alimentation;  peu  de 
temps  après  qu'on  l'a  arrachée  et  lorsque 
par  la  ràpure  on  en  a  désagrégé  les  tissus; 
clic  répand  une  odeur  prononcée  d'huile 
d'amandes  amères,  et  produit  les  réactions 
caractérisliqucsderacideprussique(commc 
nous  nous  en  sommes  assurés  avec  des  sels 
ferreux  et  ferriques,  chez  M.  le  Dr  Tcu- 
scher),  qui  lui  communique  ses  propriétés 
vénéneuses  à  un  haut  degré.  L'acide  prus- 


sique  ne  se  forme  qu'au  contact  de  l'air  et 
après  la  désagrégation  des  tissus;  sous  ce 
rapport  les  deux  espèces  de  Mandioca  se 
distinguent  l'une  de  l'autre,  comme  les 
amandes  douces  des  amandes  amères;  il 
est  très-vraisembable  que  toutes  les  deux 
contiennent  de  Yémulsine,  cl  que  l'espèce 
amère  contient  en  outre  de  Vamygdutine. 
Pour  extraire  cette  dernière  substance  des 
tourteaux  d'amandes  amères,  on  sait  qu'il 
faut  opérer  sur  d'assez  grandes  portions  ; 
nous  avons  essayé  chez  M.  le  Dr  Teuscher 
d'en  préparer  un  peu  avec  de  la  Man- 
dioca amère  :  si  nous  n'avons  pas  réussi, 
nous  en  attribuons  la  faute  à  l'cxiguité  de 
la  quanlilé  employée,  et  nous  sommes  bien 
convaincus  qu'en  opérant  sur  de  plus 
grandes  masses  on  y  réussirait.  Le  jus 
exprimé  de  la  Mandioca  donne  bientôt  les 
réactions  du  glucose,  et  M.  le  l)r  Teuscher 
a  déjà  observé  qu'une  fermentation  alcoo- 
lique ne  tarde  pas  à  se  manifester;  elle  est 
accompagnée  de  la  formation  d'une  levure, 
qui,  sous  le  microscope,  présente  une  forme 
de  champignon  se  développant  par  voie  de 
bourgeonnement,  d'une  manière  analogue 
au  Toi vula  cerevisia.  Nous  avons  voulu 
répéter  l'expérience  pendant  notre  court 


206 


LOPHOSPERMUM  SCANDENS,  Do>.,  COCCINEUM. 


assez  recommandé.  Mais  il  faut  que  le 
vase  soil  assez  grand,  pour  qu'il  con- 
vienne à  ces  piaules,  dont  les  feuilles 
sont  trop  larges  pour  figurer  dans  des 
miniatures  de  suspensions,  comme  on 
les  appelle  en  style  moderne.  —  Qu'on 
s'imagine  le  centre  du  vase  occupé  par 
un  Aslclia  linnksii ,  par  exemple,  le 
pourtour  garni  île  lierre  entremêlé  de 
Lophospermum ;  de  Rhodochitonj  ne 
serait-ce  pas  d'un  charmant  effet?  Et 
vraiment  ne  voit-on  pas  que  c'est  mener 
ces  végétaux  contre  nature  que  d'en 
relever  les  branches  dans  le  sens  ver- 
tical ? 

Etalez  une  Serpentine  (Cereus  /lagelli- 
formis)  en  éventail  devant  un  treillis  de 
lattes,  arrangées  comme  s'il  s'agissait  d'y 

placer  un  arbre  fruitier  en  espalier! 

Remplissez  au  contraire  à  l'aide  de  plan- 
tes bien  branchues  de  celle  même  ser- 
pentine l'un  de  ces  vases  destinés  à  être 
suspendus,  et  jugez  de  la  raideur  de 
la  première  de  ces  formes,  en  la  com- 
parant au  laisser-aller  de  l'autre,  à 
l'élégance  de  celle  qui  se  rapproche  de 


l'habitus  de   la   plante   dans   son    pays 
natal  ! 

Au  Brésil  les  épiphylles  retombent  si 
gracieusement  des  branches  qui  les 
portent,  et  leurs  fleurs  sont  si  bien  fai- 
tes pour  s'épanouir  dans  celle  position 
inclinée! 

Que  dirait-on  d'un  saule  pleureur 
dont  on  relèverait  les  branches,  —  d'un 
peuplier  d'Italie  qu'on  recourberait  en 
demi-cercle  ! 

Les  Rhodochilon  et  les  Lophospcr- 
mum  sont  des  plantes  à  rameaux  natu- 
rellement retombants  et  qui  plairont 
toujours  étant  cultivées  de  celle  ma- 
nière. 

Elles  sont  originaires  du  Mexique, 
d'où  elles  ont  élé  introduites  il  y  a  déjà 
bon  nombre  d'années. 

La  variété  de  Lopliospermum  scan- 
cle?is,  dont  nous  donnons  ici  la  figure,  a 
été  obtenue  de  graines;  ses  fleurs  sont 
bien  plus  foncées  que  dans  le  type. 

On  multiplie  ces  plantes  de  bouture 
avec  la  plus  grande  facilité. 

L.  Vil. 


séjour  chez  notre  ami;  mais  ce  fut  la  fer- 
mentation visqueuse  qui  se  manifesta,  sans 
que  nous  sachions  à  quoi  en  attibucr  la 
raison.  La  formation  du  glucose,  de  l'acide 
prussiqueet  de  l'essence  d'amandes  a  m  ères 
(ainsi  que  l'amertume  du  goût)  permet  de 
conclure  que  ces  trois  corps  se  sont  formés 
aux  dépens  de  l'amygdaliiic. De  même  que 
les  Amygdalées  se  distinguent  des  autres 
familles  de  leur  ordre,  par  l'amygdalinc 
qu'elles  contiennent,  il  est  probable  que 
certaines  Euphorbiacées  en  contiennent 
aussi,  du  moins  dans  leurs  racines.  —  On 
prétend  généralement  que  les  porcs  qu'on 
a  habitués  dès  leur  jeune  âge  à  manger  de 
la  Mandioca  amère,  peuvent  plus  tard,  sans 
danger,  en  consommer  d'assez  fortes  quan- 
tités, et  boire  même  de  son  jus.  Il  est  pos- 
sible que  l'acide  prussique  se  comporte 
comme  d  autres  poisons  organiques,  c'est- 
à-dire,  qu'en  commençant  à  en  prendre  de 
faibles  doses,  on  puisse  s'habituer  peu  à  peu 
à  en  supporter  impunément  de  plus  fortes. 
Quelques  fazendeiros  qui  cultivent  la  Man- 
dioca sur  une  grande  échelle,  dans  la  pro- 


vince de  Minas,  nous  ont  assure  que  certai- 
nes variétés  de  la  Mandioca  amère  perdent 
avec  l'âge  la  plus  grande  partie  de  leurs 
propriétés  vénéneuses,  et,  qu'au  bout  de 
deux  ans,  on  peut  la  manger  sans  danger. 
Comme  la  Mandioca,  après  avoir  atteint 
son  degré  de  maturité,  peut  séjourner  assez 
longtemps  dans  le  sol,  sans  préjudice  aucun 
(précieux  avantage,  puisqu'on  peut  l'arra- 
cher au  fur  et  à  mesure  qu'on  en  a  besoin, 
sans  se  donner  la  peine  de  l'emmagasiner), 
il  ne  serait  pas  impossible  qu'après  la  ma- 
turité, l'amygdaline  subisse  une  transfor- 
mation ou  qu'elle  soit  décomposée.  On  sait 
que  dans  bien  des  végétaux,  après  la  flo- 
raison, la  quantité  de  sucre  ou  d'amidon 
diminue  au  point  de  disparaître  presque 
complètement. 

D'après  ce  qui  précède,  on  conçoit  que 
pour  faire  servir  la  Mandioca  amère  à 
l'alimentation,  il  faille  en  extraire  le 
principe  qui  produit  l'acide  prussique  et 
que  nous  supposons  être  l'amygdalinc,  ou 
bien  de  laisser  s'opérer  la  formation  de 
l'acide  prussique  pour  le  chasser  ensuite 


COELOGYNE       (   Pleione    )        MACULATA         L i mil  . 

Khasia  Assam  .Verre  ■h.l,„i,- 


L94 


207 


1  170. 


COELOGYNE  (PLEIONE)  MACULATA, 


LINDL. 


Orchidacea:. 


Vide  supr.  vol.  VIII,  I  gerrimo  emarginato  lincis  7-barbatis.   Li.vdl.    in 
I  Folia  Orchidacea ,  Cuclogyne,  N°  40. 


CIIARACT.  GENER, 
pag.  57. 

CIIARACT.  SPECIF.  —  C.  pseudobulbis  uni-  I  Cœlogyne  (Plelone)  niaoulala,  Lindl.,  in 
coloribus  umbonatis  crassis  basi  angustatis,  brac-  Wallich,  PI.  as.  rar.,  I.  iii,  t.  J>3. —  Hook.  in 
tea    brevi   subrotunda  cucullata   inflata,  sepalis  j  Bot.  mag.,  4691.  —  Griffitii,  not.  III,  281. 

petalisque  ovalibus  acutis,  labello  rotundato  intft-  ' 


On  ne  saurait  assez  le  redire,  c'est 
un  acte  irréfléchi  que  de  jeter  les  débris 
de  végétaux  qui  arrivent  des  tropiques, 
quand  il  y  adhère  du  chevelu  ,  de  la  i 
terre,  des  mousses;  car  ce  détritus  re- 
cèle parfois  des  graines,  de  petites  raci- 
nes encore  en  vie,  déjeunes  pseudo-bul- 
bes tout  ridés,  qu'un  examen  superficiel 


fait  considérer  comme  cadavres,  tandis 
que  bien   souvent  il  y  a  de  la  vie  clans 

J  tout  cela.  L'existence  de  ces  petits  brins 
n'a  probablement  été  conservée  que  par 

I  ce  même  détritus  ,  sous  la  protection 
duquel  a  pu  s'opérer  ce  long  voyage, 
par  une  température  cl  une  humidité 
toujours    égales;    les    transitions   brus- 


paria  vaporisation;  or  ces  deux  moyens 
sont  mis  en  usage  dans  la  pratique.  Quand 
la  Mandioca  doit  servir  à  la  nutrition  des 
animaux,  on  la  cuit  à  plusieurs  eaux,  afin 
de  rendre  le  ferment  inactif  et  d'en  extraire 
autant  que  possible  le  principe  déeompo- 
sablc  et  amer.  L'homme,  pour  ses  besoins, 
la  réduit  en  farine  au  moyen  d'une  râpe 
circulaire,  composée  d'une  roue  en  bois, 
sur  laquelle  est  fixé  un  cercle  de  cuivre 
percé  de  trous  à  aspérités;  une  esclave 
tourne  la  roue  à  l'aide  d'une  manivelle  et 
une  autre  présente  à  la  râpe  les  racines  de 
Mandioca,  qu'on  a  préalablement  lavées  et 
nettoyées.  La  ràpure  tombe  dans  une  auge 
qui  se  trouve  au-dessous;  elle  est  ensuite 
transportée  dans  une  autre  auge,  percée  de 
trous  pour  laisser  échapper  le  jus.  On  la 
recouvre  de  feuilles  de  palmiers  ou  de 
paille  de  maïs  et  d'une  planche  épaisse;  à 
l'aide  d'un  levier  que  l'on  charge  à  l'une 
de  ses  extrémités  ou  que  l'on  fait  baisser 
par  une  vis  en  bois,  on  détermine  une 
pression  suffisante  pour  en  extraire  autant 
que  possible  les  parties  aqueuses.  L'eau 
qui  en  découle,  est  de  couleur  blanchâtre 
et  contient  la  plus  fine  fécule;  on  la  re- 
cueille à  part  pour  la  laisser  reposer  et 
procéder  à  la  décantation.  On  obtient  de 


cette  manière  deux  produits  :  la  râpure 
qui  reste  dans  l'auge,  et  la  fécule  entraînée 
par  le  jus.  Celui-ei  étant  très-vénéneux,  on 
a  soin  de  l'éloigner  aussitôt  que  toute  la 
fécule  s'est  déposée.  Les  personnes  ou  les 
animaux  qui  en  boivent,  meurent  rapide- 
ment, si  on  ne  leur  administre  aussitôt 
un  antidote.  Nous  avons  vu  des  mulets  et 
des  enfants  mourir  en  peu  de  temps  pour 
avoir  bu  de  celte  eau  ;  par  contre  sur  cinq 
poules  qui  étaient  déjà  couchées  à  terre  et 
languissantes,  nous  en  vîmes  sauver  deux 
auxquelles  on  avait  eu  le  temps  de  faire 
avaler  de  l'argile  délayée  en  bouillie. 
Comme  nous  l'avons  déjà  l'ait  remarquer, 
les  terrains  argileux  ou  talqucux,  provenant 
de  la  décomposition  des  roches  graniti- 
ques et  amphiboliques,  contiennent  des 
sels  d'oxyde  et  d'oxydule  de  fer,  lesquels, 
en  présence  d'une  dissolution  d'acide 
cyanhydrique,  déterminent  la  formation 
du  bleu  de  Prusse.  Celte  circonstance 
explique  leur  emploi  comme  contrepoi- 
sons. La  fécule  déposée  doit  être  lavée  à 
plusieurs  eaux,  afin  d'être  débarrassée  de 
tout  l'acide  prussique  qu'elle  contient  ; 
séchée  ensuite,  elle  constitue  la  pulvilha 
qui  jouit  des  mêmes  propriétés  et  sert 
aux  mêmes  usages  que  tout  autre  amidon 


208 


COELOGYNE  (PliEIONE)  MACULATA,  Lindl. 


ques  (lu  milieu  ambiant,  toujours  va- 
riable,  eussent  cent  fois  l'ail  flétrir  el 
dessécher  ces  petits  fétus. 

Parmi  les  débris  qui  échappent  à  l'œil 
souvent  inexpérimenté  de  celui  auquel 
on  abandonne  le  soin  du  déballage  de 
colis,  venant  de  l'Inde  anglaise,  par 
exemple,  figurent  bien  certainement  de 
ces  petits  Pleione  dont  les  pseudo-bul- 
bes tout  ridés  ont  parfois  à  peine  l'épais- 
seur d'une  pièce  de  cent  sous.  S'il  nous 
était  permis  de  nous  servir  d'une  com- 
paraison aussi  triviale,  nous  dirions 
qu'une  Hanche  de  pomme  de  terre,  en 
partie  desséchée  et  racornée  dans  la 
cendre  du  foyer,  rappelle  de  tous  points 
la   physionomie  de    cette   pellicule  qui 


corolles  au-dessus  des  mousses  qui  les 
élreignent  de  toute  part  ;  la  richesse  de 
leur  coloris  est  encore  rehaussée  par  le 
vert  sombre  des  mousses,  du  sein  des- 
quelles s'élèvera  plus  tard  un  feuillage 
tout  plissé,  étranglé  à  la  base  d'une 
manière  bizarre,  et  qui  ne  se  montre 
guère  pendant  la  saison  des  fleurs. 

Wallich  l'a  découverte  dans  le  Khasia; 
Ilooker  et  Thompson  l'ont  trouvée  crois- 
sant à  une  altitude  de  4-j000  pieds. 
Les  aborigènes  la  nomment  Alla  Clia- 
karpate. 

Les  fleurs  paraissent  en  octobre;  elles 
sont  grandes  et  blanches;  leur  labelle 
seul,  zébré  jaune  d'or,  est  très-richement 
pointillé  de  cramoisi,  couleur  qui  se  ré- 


recouvre la  base  d'un  Cœlogyne  de  celte  ]  pnnd  sur  les  bords  sous  forme  de  mai- 
section,  dont  les  espèces   sont  les  plus  \  brures  du  plus  brillant  effet. 
suaves  petites  perles,  les  plus  jolis  petits  ,       Dans  nos  cultures  nous  le  tenons  sur 
bijoux  de  la  famille  des  Orchidées.  un  bloc  de  tourbe,  qui  retient  volontiers 

Comme  la  violette  qui  s'épanouit  au  '  l'humidité;  pas  d'eau  pendant  le  repos; 
milieu  des    feuilles   mortes,    la  Pleione    bassinages  lors  de  la  pousse  el  grande 
macnlata,  de  même  que  ses  congénères,    chaleur  durant  cette   période, 
a  souvent  peine  à  élever  ses  charmantes  i  L.  VII. 


ou  fécule  :  on  en  fait  de  l'empois,  des 
bouillies,  des  biscuits ,  etc.  Le  tapioca 
est  une  palvilba  desséchée  par  la  torréfac- 
tion sur  une  plaque  de  tôle,  comme  nous 
le  verrons  plus  loin  pour  la  farine;  lorsque 
l'action  de  la  chaleur  a  été  prolongée,  une 
partie  de  l'amidon  se  convertit  en  leucome 
(dextrine),  et  se  prend  en  grumeaux  irré- 
guliers. Les  usages  en  sont  suffisamment 
connus. 

La  ràpurc  de  Mandioca,  quand  on  la 
laisse  séjourner  dans  son  jus  avant  de  la 
torréfier,  aigrit  facilement.  Sous  l'influence 
des  ferments,  les  matières  amylacées  don- 
nent naissance,  comme  on  le  sait,  à  de 
l'acide  lactique,  qui  peut  se  décomposer  à 
son  tour  et  se  convertir  en  acide  butyrique. 
Dans  quelques  endroits  on  favorise  cette 
fermentation  lactique;  on  trouve  que  la 
farine  possède  ensuite  un  goùl  plus 
agréable.  D'autres  personnes  cherchent 
au  contraire  à  l'empêcher  el  y  réussissent 
en  plongeant  dans  la  ràpurc  une  lame 
de  fer.  Pour  convertir  la  ràpurc  en  farine, 
il  suffit,  après  en  avoir  exprimé  le  jus  par 
la  pression,  de  la  sécher  et  de  la  torréfier 


légèrement.  Celte  opération  a  lieu  sur  une 
plaque  de  lole  chauffée.  Les  nègres  qui 
l'exécutent  se  plaignent  fréquemment  de 
maux  de  tète.  Après  avoir  jeté  la  ràpurc 
une  première  fois  sur  la  plaque,  en  la  re- 
muant et  en  l'agitant  avec  une  pelle  en 
bois,  pour  en  chasser  la  plus  grande  partie 
de  l'eau  cl  de  l'acide  prussique,  on  la  passe 
à  travers  un  tamis  de  bambou  grossier, 
pour  en  séparer  les  morceaux  non  râpés. 
On  l'expose  ensuite  une  seconde  fois  à  la 
chaleur  de  la  plaque  pour  en  achever  la 
dessication  et  la  torréfier.  La  râpure,  que 
l'on  doit  envisager  comme  essentiellement 
composée  de  cellulose  et  d'amidon,  peut 
subir  sur  la  plaque  chauffée  diverses  modi- 
fications qui  toutes  affectent  principale- 
ment l'amidon.  Par  une  courte  exposition 
à  une  douce  chaleur,  on  en  chasse  l'acide 
prussique  et  on  la  dessèche  ;  si  l'action  de 
la  chaleur  se  prolonge,  ou  si  elle  est  plus 
forte,  une  partie  de  l'amidon  se  change  en 
leucome  ou  leicome,  et,  par  une  chaleur 
plus  forte  encore,  la  farine  prend  une 
teinte  brunâtre,  d'autant  plus  prononcée 
que  l'action  de  la  chaleur  a  été  prolongée 


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20!l 


CATTLEYA  GllTTATA 


LINDL.   VAIS. 


LEOPOLDI. 


Orchidacetc. 


CHARACT.   GENER, 
vol.  III  (1848)  p.  198. 


Vide    supra   Flore, 


CHARACT.  SPECIF.  —  C.  caulibus  elongatis 
terelibus,  foliis  2  oblongis  concavis  basi  paulo 
angustatis,  spatha  brevi,  floribus  caruosis,  sepalis 
lineari-oblongis  acuminatis,  petalis  conformibus 
paulo  latioribus  undulatis.  làbelli  Irilobi  lobis 
lateralibus  ovatis  :  intermedio  cuneato  bilobo  disco 
tuberculato.   Lindl.  Bot.  rey.  t.   1406.  —  Orch. 


N°  in.  Ilort.  Trans.  H,  ser.  2,  t.  8.  =  C.  elatior, 
Lindl.  Orch.  N°  !). 

CHARACT.  VAIUET.  —  Floribus  majoribus, 
sepalis  tepalisque  olivaceo-brunneis  atrosangui- 
neo  tigratis.  Rciiu.  fil.  in  Pcscatorca. 

l'utllcyii  suitata  Lcopolui,  Lindl.  et  Rciib. 

FIL. 

ClTTLEY.l      LEOPOLDI,    IfûRT.    VeRSCII.    et   Cil. 

Lem.  in  llliislr.  hort.  PI.  <>!),  cura  diagnns.  ju\la 
spécimen  vivum  dcscr.  cl.  Ch.  Lem. 


Ne  sont-ce  pas  de  magnifiques  plantes 
que  ces  Orchidées  de  Ste.  Catherine, 
que  tous  ces  beaux  Callleija,  qu'on  y 
rencontre  à  chaque  pas;  quoi  de  plus 
majestueux  que  le  Lœlia  purpurata!  — 
Et  cependant  celle  partie  méridionale  du 
Brésil  nous  éloigne  déjà  sensiblement 
des  tropiques. 

C'est  une  élude  très-curieuse  et  très- 
iniéressanle  à  la  fois,  que  celle  de  la 
distribution  tles  Orchidées  à  la  surface 
du  globe,  surtout  si  l'on  considère  le 
point  de  vue  ornemental  ;  et,  on  ne  sau- 
rait le  contester,  celles  aux  couleurs  les 
plus  brillantes,  les  plus  vives,  auront 
toujours  le  pas  sur  celles  dont  les  fleurs 


sont  exclusivement  blanches.  Cetlc  idée 
nous  porte  à  remarquer  que  plus  un  pays 
est  relativement  froid,  plus  il  compte  d'es- 
pèces à  (leurs  de  couleurs  éclatantes,  clans 
ia  gamme  rouge;  au  contraire,  plus  il 
s'agira  d'un  pays  très-chaud,  et  plus  on 
verra  la  couleur  blanche  dominer.  Les 
Phalœnopsis  appartiennent  aux  Philip- 
pines; le  seul  Dendrobium  à  fleurs  toutes 
blanches,  le  D.  crumenalum,  est  de  Java  ; 

1  les  Angrœcum  sont  de  Maurice,  de  Ma- 
dagascar, et  de  la  Sierra-Leone  ;  les  Ca- 
lanthe  à  fleurs  blanches  appartiennent 
aux  Philippines,  à  Madagascar;  les 
Brassavola  les  plus  blancs,  à  l'IIondu- 

î  ras;  le  Burlinglonia  le  plus  blanc,  en- 


longéc.  Une  farine  ainsi  modifiée  possède 
un  goût  agréable,  faiblement  amer  et  rap- 
pelant celui  de  la  croûte  du  pain;  la  sub- 
stance brunâtre  qui  se  forme,  est  sans 
doute  de  Vassamare.  Comme  on  le  voit, 
suivant  la  finesse  de  la  râpure  et  le  degré 
de  chaleur  employé,  la  matière  amylacée 
peut  demeurer  intacte  ou  être  transfor- 
mée en  dextrine  ou  même  en  assamare. 
Chaque  particule  d'une"  farine  grossière 
peut  aussi  présenter  les  trois  états  indi- 
qués, savoir  :  au  centre  de  la  fécule  pure, 
autour  de  celle-ci  de  la  dextrine,  et  à  la  sur- 
face, de  l'assamare.  Lorsque  la  râpure  a 
fermenté  un  peu  ou  séjourné  dans  le  jus, 
la  quantité  de  dextrine  formée  sera  plus 
forte;  la  farine  doit  contenir  aussi  une 
partie  du  glucose,  qui  s'est  formé  simul- 
tanément avec  l'acide  prtissique.  —  La 
farine  que  l'on  fait  pour  l'usage  domes- 

Tome  iv,  -2'  SiiniL-  (1839). 


tique,  possède  quelquefois  la  saveur 
agréable  et  la  couleur  brunâtre  de  la 
croûte  du  pain;  mais  celle  que  l'on  ren- 
contre dans  le  commerce  ne  les  a  jamais. 
Par  une  torréfaction  avancée,  la  larine 
destinée  à  la  vente,  subirait  une  trop  forte 
diminution  de  volume,  et  peut-être  se  con- 
serverait-elle moins  bien;  car  on  sait  que, 
si  la  mie  de  pain  se  dessèche  en  vieillis- 
sant, la  croûte,  au  contraire,  à  cause  des 
propriétés  hygrométriques  de  l'assamare, 
;  devient  lui  mille.  —  Quand  on  conserve 
dans  des  caisses  en  bois  de  grandes  quan- 
tités de  farine  peu  torréfiée,  on  remarque 
ordinairement  qu'il  s'en  dégage  une  odeur 
[  d'acide  gras,  rappelant  celle  de  l'acide  bu- 
I  lyrique,  et  les  patois  intérieures  des  caisses 
deviennent  à  la  longue  luisantes.  Ces  phé- 
nomènes sont  dus  sans  doute  à  la  transfor- 
mation de  l'acide  lactique  en  acide  hiitv- 

97 


eore,  est  originaire  des  Guiani  s.  Esl-il 
un  Stanhopea  a  fleurs  blanches!  il  nous 
vient  de  la  Trinité;  les  Babenaria  à 
grande ■>  Deurs  blanches  sont  de  Bom- 
bay et  de  Demerara. 

S'agil-ilau  contrairede  pays  comparati- 
vement Froids,  ne  trouvons-nous  pas  lout 
d'abord  le  Disa  grandiflora  au  Cap,  à 
la  Montagne  de  la  Table;  les  plus  beaux 
Cattlcya  ne  croissent-ils  pas  dans  le  sud 
du  Brésil,  les  Lœlia  du  Mexique  et  ces 
glorieux  Odonloglossum,  dans  ses  pariics 
les  plus  montagneuses?  MM.  Linden, 
Funck  et  Schlim  ne  les  ont-ils  pas 
trouvés  à  de  grandes  élévations?  On 
rencontre  Y  Odonloglossum  grande  dans 
des  stations  neigeuses;  nous  avons  trouvé 
des  Zygopclalum  épanouis,  les  fleurs 
couvertes  de  glace!  Les  pays  les  plus 
chauds  sont  bien  les  plus  déshérités  de 
fleurs  à  coloris  brillants;  en  Afrique  elles 
sont  vertes  quand  la  couleur  blanche  fait 
défaut,  ou  bien  un  reflet  verdàtre 
recouvre  celle  couleur  blanche!  — 
A  Bourbon  qu'y  a-t-il?  des  Angrœcum 
blancs  ou  d'un  blanc  verdàtre.  —  Les 
couleurs  les  plus  éclatantes  ne  les  ob- 
serve-t-on  pas  dans  les  monts  Himalaya? 
—  Les  plus  beaux  Miltonia  ne  viennent- 
ils  pas  au  Brésil,  vers  les  sommets 
de  la  Serra  da  Eslrella? 

H  est  certes  de  nombreuses  excep- 
tions à  celle  règle  que  nous   essayons 


i  \l  lin  \  i.t  I  I  VTA  I.im.i.  vai.  LEOPOLDI. 


d'établir;  mais  de  fait,  nous  la  consi- 
dérons comme  fondée  en  thèse  géné- 
rale'. 

si  nous  prenons  ensuite  la  zone  tem- 
pérée ou  froide,  nous  remarquons  que 
la  couleur  blanche  y  ferait  totalement 
défaut,  si  les  Etais- 1  ui<  n'étaient  là  pour 
m i ■  us  opposer  leurs  Babenaria,  leurs 
Cypripedium  lerresti  es. 

El  dans  un  autre  ordre  d'idées,  n'a- 
t-on  pas  observé  que  plus  les  pseudo- 
bulbes des  Orchidées  sont  épais,  durs, 
plus  ils  appartiennent  aux  parties  dé- 
couvertes d'un  lieu?  Les  Catasetum, 
les  Cyrlopodium  croissent  avec  les  Me- 
lucaelus  dans  des  plaines  brûlantes  et 
sans  ombre.  Les  Onciditim  crispum, 
phymalochilum  et  autres ,  vivent  sui- 
des arbres  dépourvus  de  feuilles  pen- 
dant une  partie  de  l'année  ;  les  Sophro- 
nitis  si  charnus  couvrent  des  rochi  rs 
dénudés,  ou  viennent  sur  des  arbres 
presque  sans  feuilles,  en  compagnie  des 
Lépiotes  plus  charnus  encore.  Gomme 
nous  l'avons  pressenti  ailleurs,  les 
Grammatophyllum  n'appartiendraient- 
ils  pas  aux  plaines  sableuses  ' 

Si  nous  avions  parcouru  autant  de 
contrées  que  M.  Linden,  que  M.  Funck, 
Huns  aurions  plus  ample  matière  à  des 
observations  bien  curieuses,  bien  instruc- 
tives, tant  sur  l'habitat  îles  Orchidées, 
que  sur  leur  végétation,  et  à  une  foule 


rique.  —  L'n  jeune  français,  M.  A.  Bazin, 
qui  habile  sur  les  bords  du  Macahc,  a  rem- 
placé avec  avantage  les  plaques  de  tïde  en 
usage  pour  la  torréfaction,  par  un  cylindre 
dans  lequel  un  fait  tourner  la  fécule,  à 
l'aide  d'une  manivelle  cl  d'un  axe  à  pa- 
lettes. 

Les  Brésiliens  attachent  à  h  farine  de 
mandioca  la  même  importance  que  les  au- 
tres peuples  civilisés  au  pain;  cependant 
elle  est  beaucoup  moins  nutritive  cl  d'une 
digestion  plus  difficile,  à  cause  de  ses  par- 
ties ligneuses  et  de  sa  forme,  qui  ne  se 
prête  pas  à  la  mastication;  le  pain  est  du 
reste  un  produit  sans  égal.  —  En  voya- 

:  ,:  m    les  pai  Mrs ias  peuplées  de  la 

province  de  Minas.  |c  nègre  qui  nous  ac- 


compagnait comme  muletier,  ('■lait  toujours 
satisfait  quand  il  avait  du  sucre  brut  ou 
rapadura  et  de  la  farine  «le  mandioca  ou 

de  maïs  ;  nOUS  avuns  même  été  étonnés  de 

le  voir  se  nourrir  exclusivement  de  ces 
deux  substances,  pendanl  plusieurs  jours 
sans  se  plaindre,  taudis  que  nous  souf- 
frions de  la  laiin  ;  l'habitude  et  la  quantité 
consommée  j  saut  sans  doute  pour  beau- 
coup, car  l'effet  physiologique  du  sucre 
cl  de  l'amidon  est  assez  connu.  —  Cuite 
avi  e  de  l'eau,  la  farine  de  mandioca  fournit 
un  mets  connu  sons  le  nom  de  piVÔO. 

La  mandioca  s,'  propage  par  boutures;  le 
bouturage  pcul  s'exécuter  en  tout  temps, 
mais  de  préférence  pendant  la  saison 
froide,    de  juin  à    septembre.   On    laisse 


C.VfTLEYA  GUTTATA  Li.ndl.  vas.  LEOPOLDI. 


an 


d'autres  considérations,  qui  apporte- 
raient toutes  leur  tribut  complémentaire 
aux  notions  de  culture  répandues  déjà 
en  Europe. 

Parmi  ces  notions,  la  plus  élémen- 
taire en  ce  qui  concerne  les  Catlleya,  les 
Lœlia,  les  Dendrobium,  provenant  di- 
rectement de  leurs  contrées  natales,  c'est 
que  le  mode  de  traitement  le  plus  ra- 
tionnel et  le  plus  prudent  est  de  les  dé- 
poser et  de  les  planter  à  nu,  à  l'abri  des 
rayons  du  soleil,  dans  une  serre  chaude, 
sur  la  lannée  ou  sur  la  terre  des  pots, 
et  de  les  y  laisser  jusqu'à  ce  qu'on  voie 
poindre  les  racines  nouvelles.    Par    un 
hasard   heureux,  l'époque  de  la  pousse 
i\es  plantes  élevées   en   Europe,   coïn- 
cide presque  toujours  avec  notre  prin- 
temps, et  quand  viennent  les  sombres 
journées    de    l'automne,    les    pseudo- 
bulbes sont   aoùtés  ,   durcis,   et  n'ont 
plus    rien    à   craindre    de  l'absence  de 
soleil  et  des  temps  brumeux,   précur- 
seurs des  gelées.    La    première   partie 
de  l'hiver  préside  au  repos  de  ces  plantes, 
et  quand  elles  se  réveillent,  en  décem- 
bre-janvier, la  spalhe   florale,   qui   nail 
de    la    partie   centrale   du    sommet    du 
pseudo-bulbe,   entre  les  deux  feuilles, 
se  développe  d'une  manière  normale,  si 
la  serre  est  suffisamment  chaude,  si  l'hu- 
midité y  est  maintenue  à  un  degré  con- 
venable, si  enfin  les  rayons  du  soleil 


n'ont  pas  fait  défaut.  Au  contraire  , 
lorsqu'il  y  a  eu  absence  de  lumière,  de 
chaleur  et  d'humidité  ,  ou  que  l'un  de 
ces  deux  derniers  auxiliaires  a  été  insuf- 
fisant, les  spalhes  ne  s'enlr'ouvrent  pas, 
les  pédoncules  floraux  restent  à  l'état  la- 
tent, comme  des  chrysalides  débiles,  in- 
capables de  percer  leur  coque.  Ces 
pédoncules  avortent,  tandis  que  d'autres 
moins  précoces  pourront  se  produire  cl 
arriver  à  bien.  Ces  derniers  ne  se 
montrent  qu'en  février-mars,  pour  s'épa- 
nouir en  mai.  Se  comportent  ainsi  :  les 
Caltleya  et  Lœlia  purpura  ta,  Brysiana, 
crispa,  Skinneri,  anceps  et  autres. 

Quant  aux  Lœlia  et  Caltleya  Schille- 
riana,  Aclandiœ,  Mossiœ,  lubiata,  lu- 
leola,  prwslans,  Perrini,  etc.,  ils  déve- 
loppent leurs  liges  florales,  dès  que  les 
nouveaux  pseudo-bulbes  ont  parfait  leurs 
pousses. 

Le  Catlleya gutlala  et  ses  variétés,  au 
nombre  desquelles  se  trouve  le  Leo- 
poldi,    se  rangent  parmi  ces  dernières. 

Ainsi  qu'on  l'a  dit  avant  nous,  c'est  à 

31.  De  Vos,  voyageur  de  feu  M.  Alex.Ver- 

schaffell,    que  l'on  doit    l'introduction 

|  en   Europe  de  ce  magnifique  Catlleya, 

j  imposant  par  la  vigueur   de  son   port, 

]  admirable  par   la   réunion  îles  couleurs 

insolites  qui  ornent  ses  fleurs. 

L.  VU. 


5-4  palmes  de  distance  entre  chaque  plante. 
Au  bout  de  18  mois  on  peut  l'arracher. 
Pendant  sa  croissance  il  est  bon  de  lui  don- 
ner trois  sarclages.  Comme  la  pomme  de 
terre,  elle  aime  un  sol  un  peu  sce  et 
sablonneux;  nous  avons  vu  les  plus 
belles  plantations  vers  Calhào  sur  l'Arras- 
suïa  et  en  général  dans  les  campos  secs. 
— ■  Un  fazendeiro  de  Lagoa  Santa  utilise 
aussi  la  tige  de  la  plante  de  la  Mandioca 
douce,  qui  contient  un  sue  laiteux  abondant; 
après  l'avoir  séehée,  il  la  passe  sous  les 
pilons  à  calé,  et  la  donne  aux  mulets  qui 
Ja  mangent  assez  volontiers;  pour  y  habi- 
tuer les  autres  animaux,  il  ajoute  un  peu 
de  chaume  ou  de  farine  de  maïs. 

A  la  suite  d'une  série  d'années  de  plus 


en  plus  humides,  la  Mandioca  vient  d'être 
affectée  d'une  maladie,  qui  se  signale  par 
un  dessèchement  inégal  de  la  tige  et  des 
feuilles;  les  rhizomes  des  plantes  attaquées 
présentent  une  grande  analogie  avec  les 
pommes  de  terre  malades.  Pendant  noire 
séjour  chez  M.  le  Dr  Tcuseher,  nous  n'avons 
pu  en  examiner  au  microscope;  il  est  pro- 
bable qu'on  y  découvrirait  des  cham- 
pignons. —  Certaines  chenilles  exercent  de 
grands  ravages  dans  les  plantations,  en  les 
défeuillant  et  en  arrêtant  ainsi  la  crois- 
sance des  plantes.  —  Tandis  que  les  car- 
nivores recherchent  la  canne  à  sucre, 
comme  nous  l'avons  déjà  dil,  les  rongeurs, 
les  ruminants  et  les  pachydermes  attaquent 
les   plantations  de    mandioca;   parmi  les 


_'l . 


MM  I  I  I.WI  I  S. 


premiers  il  faut  citer  les  Poi  a<  C.  brunca 
cl  (  .  rura)  cl  les  Agulia   Dasj  procta  Aguti 

/. . .  .  parmi  les  sec Is,  les  ^eodoa  deux 

ou  trois  espèces  du  genre  Ccrvus);  parmi 
les  pachydermes»  deux  espè  ces  de  pécaris  : 
le  caia  ado  cl  le  cm  ti  '»  Dicol  j  les  labiatus 
et  D.  loi  quatus  . 

1  i  Farine  de  mandioca  esl  souvent  rem- 
placée par  celle  de  maïs  ;  la  Farine  gros- 
sière  qui  sorl  du   moulin,   est   torréfiée 

con •  lu  râpure  de  mandioca  ou  bien  on 

la  laisse  préalablement  aigrir.  Lorsqu'elle 
esi  suffisamment  torréfiée  pour  qu'il  ;ï i t  pu 

former  de  l'assamarc;  la  farine  de  maïs 
.1  un  /.rieur  à  celle  île  mandioca. 

Dans  li"-  années  de  disette  on  s'esl  seri  i 
de  la  même  manière  de  la  substance  qui 
enveloppe  les  graines  de  deux  légumineu- 
ses, dans  leurs  gousses  :  de  VInga  el  du 
Jatoba,  en  la  torréfianl  après  l'avoirbroyée; 
la  première  se  rencontre  dans  les  forêts,  la 
seconde  dans  les  campos.  <>u  .1  employé  au 
même  usage  le  bourgeon  terminal  del'Eu- 

tcrpi chou-palmiste   el   du   Macàuba 

Vcrocomia  sclerocarpal  '  1  . 

A  côlé  de  la  farine  de  mandioca  on  trouve 
encore  dans  le  commerce  la  recule  extraite 
de  la  racine  du  Maranta  arundinacea,  el 
connue  sous  le  nom  d'Ararula  ou  Arrow- 
root;  mais  au  Brésil  elle  esl  de  peu  d'impor- 
tance. -  On  rencontre  dans  les  jardins, 
comme  plante  d'ornement,  une  petite  Cyca- 
dée  à  laquelle  on  donue  le  nom  de  Sago 
un  Sagoû. 

De    quelques    autres    culture*. 

Le  maïs,  le  riz  el  les  haricots  se  culti- 
vent partout  sur  une  grande  échelle.  Le 
premier  remplace  l'avoine  pour  les  che- 
vaux cl  les  mulets  ;  cuite  avec  de  l'eau,  sa 
farine  forme  une  espèce  de  polenta,  connue 
sous  le  nom  d'ungù,  uni  oe  manque  à 
aucun  repas;  el  torréfiée,  elle  remplace 
'ii  beaucoup  d'endroits  la  farine  de  mon- 
dioca.  Le  riz  est  d'une  qualité  inférieure, 
ce  qui  tient  surtout  au  mode  grossier  de 
'  prép  ira t ion j  consistanl  simplcmenl  .1  le 


palais   le   plus   raffine   ne   dédaignerait 

'  ' 1|''-  pas  I' en  que   l'on  rclin    du 

"" t  d     ces  p  il 1  -  ;  son  goùl  esl  si    ui  1  u- 

,:-  lical  '  On  peul  le  comparai  i  1  ■  lui  de 

1  laodre,  donl    le     ai  ■  ui     ■  rail 

11  li  vêc  l'.u    un   arôme   d'amandi     $0  is 

•  irlei  de  nos  asperges  blanchi  -.  cou- 

clnon  pas  de  c<  lli  s 

I.    \  II. 


battre  avec  des  perches  pour  séparer  les 
graines  de  la  lige,  puis  à  les  piler  cl  .'1  les 
vanner  pour  en  séparer  la  balle.  Il  n'csl 
pas  hors  de  propos  de  remarquer  ici . 
que  le  marché  de  Rio-de-Janciro  esl  eu 
partie  approvisionné  par  les  cargaisons  de 
maïs  venant  des  Etats-Unis,  et  que  dans  les 
ports  le  magnifique  riz  de  la  Caroline  fait 
concurrence  bu  riz  indigène. 

La  variété  de  haricots  le  plus  générale- 
ment rulih ée  esl  celle  qui  esl  connue  en 
Europe  sous  le  nom  île  Haricot  noir  du 
Mexique;  pour  légumes  verts,  on  en  cultive 
une  variété  appelée  ici  feijaôs-chicota , 
dont  la  gousse  mesure  de  ~2  &  2'/s  pieds. 

—  Les  haricots  noirs  et  l'angù  forment 
pour  ainsi  dire  exclusivement  la  nourriture 
.le,  esclaves;  le  manque  à  peu  près  ab- 
solu île  graisse  dans  leurs  aliments  suffirait 
;'i  lui  seul  pour  expliquer  le  penchant  à  la 
boisson  donl  on  les  accuse.  —  Ce>  planta- 
tions sonl  sujettes  •iu\  attaques  îles  mêmes 
animaux  que  nous  avons  mentionnés  pour 
la  mandioca.  Les  perroquets,    les  sin 

ei  parfois    l<  s    chiens    domestiques    fonl 
quelque  ravage  au  maïs;  certains  oiseaux 
el  les  Capivaras  (Hydrochœrus  Capybara 
sonl  redoutés  pour  le  ri/. 

Les  haies  de  Citronniers  forment  les  clô- 
tures les  plus  impénétrables;  celles  il  \_ . 
ves  h  île  Ccrcus  le  sont  moins  ;  on  entoure 
;ni"i  les  plantations  de  rossés  pour  empê- 
cher le^  animaux  domestiques d'j  pénétrer. 
Quand  elles  sonl  situées  près  de  la  forêt, 
on  fait  sur  la  lisière  du  l>>>is  une  longue 
haie  en  laissant  de  distance  en  distance 
des  issues  où  l'on  lend  des  pièges;  le  gibier 
qui  y   tombe  esl   souvent   très-abondant. 

—  Les  graines  de  maïs,  de  riz,  cl  de  hari- 
cots --on  1  attaquées  par  des  Calandres   'I1 
genre  Calandra),  qui  le<  perforcnl  et  les 
gâtent.       Les  gousses  d'un  arbuste   Caja 
nus   lia  vus)   fournissent    les  guandus  ou 
pois  d'Angola,  qui  -mil    bien   inférieurs 

B   nus  puis;    euils,   I11CIUC  à  plusieurs   e.iii\, 

ils  conservent  toujours  un  goût  amer  el 
caractéristique  '  . 


il)  Que  diraient  nos  gourmets  d'Europe  d'un 
li    es  pois  iiiujuiii  s  pi ,  1 
1  passeï  instant  inémenl  de  l'arbre  dan»  la  catie- 

1  1  ci    li  h  li  l  aunéc  durant  '  L'ai  bi 1  pour 

:uiisi  dire  toujours  eu  lleurs,  toujours  charges  de 
ii  uils  '  Cueillis  h, ni  j      r  1 .  quand  la  gi  aine  1  - 1 

:'i  peine  formée,  li  .  ûuoiqu' n  pu 

■  lu.     sonl  m  le  Li  de  pin»  idence  pour 

les  Buropci  n-  t..  VU. 


I  173. 


LILUI  TEMIFOLIUM,  m  <n 


Liliaccse. 


CHARACT.  GENER.  -  Videsupra  Flore,  vol.  I 
(18iK),  p.  2  »7. 

CHARACT.  SPECIF.  -  Foliis  sparsis,  ahgus- 
tissime  linearibus;  caulc  unifloro,  super  ne  mido  , 
corolla  cernua;  petalis  subrevolutis,  intus  rima 
nectarifera  pubescente.  Schrad.  —  Davuria.  2J. 
—  Caulis  in  specimine  culto  (herb.  Luc  )  apice 
biuorus.  Plopes  L.  ckalcedonici,  pallide  sanguinei, 
immaculati.   Heiclicnbachio  L.  tenuifolium  et   L. 


linifolium  cadein  species.  Janio  L.  tenuifolium 
varietas  L.  Pomponii.)  Kustii.  in  Enumer.  plant. 
IV,  p.  205. 

I.ilituii  (enuiroliuni .  Fiscii.,  /tort.  Gorenk. 
—  Schrad.,  Plant.  rar.  /tort.  Goctt.,  I.  —  Rbicqb. 
mag.,  t.  79.  —  Schrank.,  llort.  monac,  l.  SM.  — 
Roe«.  et  Sciiult.,  Syst.,  VII,  409.  —  Hook.  in 
Bot.  mag.,  t.  51 40  —  Swlet..  Brit.  flow.  yard., 
273.  —  C».  Lem.  in  llluslr.  IV,  PI.  132. 


De  petits    rongeurs  industrieux  ,  1rs 
souris  de  la  Daourie  emmagasinent  les  ] 
bulbes  de  ce  petit  Lis,  afin  de  n'avoir  pas  : 
à  crier  famine  pendant  la  saison  rigou-  ' 
reuse.  Malheureusement  pour  elles,  leur 
prévoyance  ne   s'élend  pas  jusqu'à  dis- 
simuler le  lieu  de  leurs  dépôts,  lesquels 
à  leur  tour  sont  souvent  découverts  par 
des  tartares  nomades,  les  ratons  de  l'en- 
droit ,  qui  en  sont  tout  aussi  friands.  Si 
nous  étions  à  portée  de  cette  sorte  de 
tatars,  nous  leur  proposerions  des  échan- 
ges qui  feraient  leur  affaire,  et  qui   fe- 
raient bien  la  noire  aussi. 


Pour  le  moment,  il  faut  que  nous 
nous  estimions  heureux  de  recevoir  cha- 
que année  de  Russie  quelques  sachets 
de  graines  de  ce  petit  Lis. 

Nous  semons  ces  graines  en  terrines, 
en  terre  sableuse,  où  le  jeune  plant 
séjourne  deux  ans  ;  puis  nous  amenons 
les  petits  ognons  à  l'état  adulte,  en  les 
repiquant  encore  en  coffre  froid,  recou- 
vert tle  châssis  pendant  l'hiver.  Les 
piaules  y  fleurissent  l'été,  portent  jus- 
qu'à G  et  7  fleurs,  et  nous  donnent  par- 
fois des  graines. 

L.  VII. 


Le  maïs  peut  se  cultiver  partout;  il  n'en 
est  pas  de  même  du  riz  qui  exige,  comme 
on  le  sait,  une  température  moyenne  esti- 
vale de  23°  Celsius,  et  une  humidité  suffi- 
sante; aussi  n'est-il  pas  de  bonne  venue 
dans  les  endroits  élevés  et  froids.  Quant  au 
froment,  on  admet  en  Géographie  botanique 
que  sa  culture,  entre  les  Tropiques,  est 
possible  partout  où  la  température  moyenne 
des  trois  mois  les  plus  froids  ne  dépasse 
pas  20" à  21°.  Or,  si  notre  mémoire  nous  est 
fidèle,  la  température  hivernale  moyenne 
de  Rio-de-Janeiro  est  de  20°, 3;  pour  le 
mois  le  plus  froid  (juillet)  elle  est  de  1 !)",(>, 
et  la  moyenne  de  l'année  est  de  250,(i.  On 
ne  commettra  pas  de  grave  erreur  en  adop- 
tant ces  chiffres  pour  la  majeure  partie  du 
littoral  de  la  province,  et  généralement 
pour  les  endroits  où  l'on  rencontre  le  grand 


Coeolier  (Cocos  nucifera),  pour  l'habitat 
duquel  on  admet  une  moyenne  annuelle 
de  22".  La  position  encaissée  de  la  capitale, 
qui  est  un  obstacle  à  l'effet  des  brises,  ses 
rues  étroites  où  se  concentrent  les  rayons 
solaires,  sont  les  causes  qui  l'ont  paraître 
dans  celte  ville  la  chaleur  plus  insuppor- 
table qu'ailleurs.  Dans  le  reste  de  la  pro- 
vince, des  causes  locales,  principalement 
l'élévation  au-dessus  du  niveau  de  la  mer, 
font  varier  la  température  moyenne;  ce- 
pendant, de  l'autre  côté  de  la  Chaîne  mari- 
lime,  entre  Cantagallo  et  la  Parahyba, 
elle  diffère  peu  de  celle  de  Rio;  plus  loin 
à  l'intérieur,  règne  le  haut-plateau  des 
campos,  le  climat  devient  plus  continen- 
tal, les  extrêmes  par  conséquent  sont  plus 
considérables. 

De  ce  qui  précède,  on  peut  conclure  que 


HlSCELLANËES. 

I.i  i  ullurc  ilu  froment  est  possible  dans  les  Les  rhizomes  de  Mangaritos  sont  d'un 
deux  provinces,  cl  nous  avons  vu  en  effet  un  peu  doucereux;  ceux  de  Taïoba,  bien 
dans  toute-  deux,  mais  principalcmenl  accommodés,  ont  le  plus  d'analogie  avec  la 
dans  celle  de  Minas,  de  petites  plantations  pomme  de  terre;  les  feuilles  serve  ni  de  lé- 
de  celle  céréale.  Nous  avons  même  observé  gumes  sous  le  nom  de  Calulu  de  laîoba.  — 
dans  celte  dernière  des  essais  de  culture  M.  leD'Lund  cultive  dans  son  jardin,  à 
de  seigle  cl  d'orge  :  toutefois  il  est  proba-  I  goe  S  inla,  quelques  Aroïdées  indigènes 
blc  que  l'épcaulre  réussirai l  encore  mieux,  qui  fournisscnl  d'excellents  aliments  :  une 
A  Diamanlina  nous  avons  goûté  du  pain  espèce  du  genre  Philodendron  ne  demande 
fait  avec  de  la  farine  indigène;  la  qualité  d'autre  préparation  que  d'être  exposée 
en  étail  inférieure,  il  esl  \r.ii:  mais  la  un  jour  au  soleil,  pour  en  faire  disparaître 
moulure  \  contribue  certainement  pour  le  principe  mordant;  elle  possède  ensuite 
beaucoup,  les  moulins  portugais  en  usage  un  goûl  agréable,  légèrement  acidulé, 
pour  le  maïs,  étant  très-imparfaits.  <Mi  Parmi  les  nombreuses  Aroïdées  des  forêts, 
prétend  qu'en  semant  le  fromcnl  en  jan-  il  en  est  certainement  plusieurs  qui 
vier  ou  février  pour  le  récolter  en  mai,  deviendront  un  jour  des  plantes  utiles. 
on  obtient  un  assez  bon  rendement.  Ce-  —  Sous  le  nom  de  Cura  on  cultive  plu- 
pcndanl  les  oiseaux  <'u  gaspillent  à  celte  sieurs  variétés  d'une  Dioscoréc  (Dioscorea 
époque  une  grande  partie.  Quand  ou  le  saliva),  donl  les  tubercules  onl  un  goûl 
en  novembre  ponr  en  faire  la  récolte  très-agréable,  rappelant  celui  de  la  pomme 
en  février,  les  oiseaux  sonl  moins  redou-  de  terre;  c'esl  le  Yam  de  l'Inde.  —  La 
laMc-;  en  revanche,  durant  les  pluies  de  Bu late  ou  pomme  de  terre  douce  [Convoi- 
cette  saison,  la  rouille  s'y  manifeste  gêné-  vulus  lia  ta  ta-  se  rencontre  partout;  sa  cul- 
ralcmcnt  parce  qu'on  ne  connail  pas  la  turc  n'exige  aucun  soin.  M.  Monicvade, 
pratique  du  chaulage.  Avec  un  peu  de  propriétaire  d'une  usine  métallurgique, 
persévérance,  la  culture  du  blé  serait  très-  près  deSt.  Michel  de  la  Pcrcicaba  (pro- 
facile,  et  le  pain,  base  de  la  nourriture  vince  de  Minas),  donne  des  balaies  à  ses 
de-  peuples  civilisés,  ne  serait  plus  un  mulets  au  lieu  de  maïs;  cependant  nous 
objet  de  luxe  | r  les  habitants  de  l'in-  ne  croyons  pas  qu'elles  soient  assez  nu  In- 
térieur.   Partout    il    pourrait    remplacer    lives  p '  les  animaux  astreints  à  un  rude 

la   farine    de    mandioca.   Aujourd'hui  on  travail.  En  cffel  elle    se  composent  essen- 

nc  trouve  de  bon  pain  fait  axer  les  fari-  tiellemenl  d'ami  Ion  el  de  sucre,  de  sorte 

nés  des  Etats-Unis,  du  Chili  ou  d'Europe,  que  leur  valeur  nutritive  est   bien  infé- 

que    mit    le    littoral;    dans    les  endroits  ricure  à  celle  du  maïs;    cependant  elles 

plus   éloignés,    les    matières    étrangères  servent  avec  avantage  à  l'alimentation  des 

qu'on    5    ajoute,    nuiscnl    à    s.-i    qualité,  animaux  à  l'engrais. 

L'addition  de  rarinc  de  maïs  diminue  tou-  La  culture  de  la  pomme  de  terre  ordi- 

i 5  la  porosité  du  pain  (à  cause  du  ma o-  naire    (Solanura    tuberosum)    mériterait 

que  de  gluten),  cl  le  rend  par  conséquent  d'être  plus  répandue  qu'elle  ne  l'est.  Elle 

plus  indigeste;  celle  de  farine  de  riz,  de  a  enrichi  plusieurs   colons  suisses  de    la 

recule  de  mandioca,  de  cara,  d'igname,    Nouvelle  l'ril 'g;  ceux  d'entre  eux  qui 

amoindrit    en  outre  sa   valeur  nulrilivc,  te  sonl  ensuite  dispersés  dans  des  contrées 

porec  qu'elles   ne   contiennent  que    très  plu-  chaudes,  5   onl  importé  avec  eux  ce 

peu  ou  pns  de  matière-  albuminoïdes.  précieux  tubercule,  et  onl  partout  réussi, 

Parmi    les  outres  plantes  alimentaire-  en  lui  donnant  un  sol  convenable,  c'esl-à- 

que  I  mi  observe  plus  nu  moins  généra-  dire  un  peu  sec  el  sablonneux.  C'est  ainsi 

Icinenl  cultivées,  on  distingue  trois  Aroî-  que  le  zèle  et  l'activité  détruisent  les  pré- 

dées  du  genre  Caladium  :  ce  sont  YIgname  jugés.   Nous  avons  vu  la  pomme  de  terre 

■  culent |,  le  Mangarito   C.sngitli-  prospérer  et  donner  de  magnifiques  tuber- 

fohum   ei  le  Taïoba  aussi  une  espèce  de  culcs  sur  les  rives  du  Nacahé,  à   Kto  raè- 

Caladium     i       rhizomes  de  la  première,  1res  seulement  au-dessus  du  niveau  de  la 

après  avoir  élé  débarrassés  du    principe  mer,  dans  nu  endroit  où  nous  avons  ob- 

■"'"'    qu'ils    contiennent,    servent    à    la  serve  dans  les  jours  chauds  une  tempéra- 

UMirrilurc  de  l'homme  cl  des  animaux,  lure  supérieure  à  55°Cclsius.  Onpcutplan- 

t  une  plante  qui  oime  l'humidité  cl  se  1er  cl  par  conséqucnl  récolter  la  pomme 

illivc  de  préférence  le  long  des  ruisseaux,  de   lerre  eu    tout    temps.    Le   marché  de 


MISCELLANEES. 


Rio-de-Janeiro  en  est  principalement  ap- 
provisionné par  l'étranger;  les  cultiva- 
teurs de  la  Nouvelle-Fribourg,  et  les 
colons  allemands  de  Petropolis  n'en  four- 
nissent qu'une  faible  quantité.  Diverses 
variétés  de  courges  (Cucurbita  Pcpo)  sont 
cultivées,  tant  pour  l'usage  alimentaire  de 
l'homme  que  pour  la  nourriture  des  ani- 
maux. Trois  au  très  Cueurbitacées  sont  assez 
généralement  répandues;  ce  sont  la  pas- 
tèque (Cucumis  Citrullus)  ou  melon  d'eau, 
appelée  ici  Melancia,  originaire  de  l'Inde  et 
de  l'Afrique;  dans  les  fortes  chaleurs,  elle 
offre  un  rafraîchissement  délicieux;  le 
concombre  cultivé  (Cucumis  salivus)  et 
la  Calebasse,  cabaça  ou  cuia  (Lagenaria 
vulgaris),  dont  les  fruits,  affectant  diffé- 
rentes figures,  servent  d'ustensiles  de 
ménage  et  de  vaisselle.  Les  fruits  de 
l'arbre  appelé  Crescentia  Ctijete,  connus 
sous  le  nom  de  cttiele,  sont  employés  aux 
mêmes  usages.  Comme  fourrage  on  cul- 
tive le  Capim  d'Angola  (Panicum  specta- 
bilc  N'ees)  ;  un  champ  de  cette  herbe  porte 
le  nom  de  Capimsal  ;  cependant,  comme 
les  écuries  sont  rares  ici,  on  a  partout  pour 
les  animaux  des  pâturages  qui  sont  ense- 
mencés de  diverses  graminées. 

Parmi  les  plantes  oléagineuses  dont  la 
culture  est  plus  ou  moins  répandue,  se 
trouvent  trois  espèces  d'Euphorbiacécs , 
une  Légumineuse  et  quelques  Palmiers.  Le 
Ricin  ou  Mamona  (Ricinus  communis)  est 
ici  une  plante  vivace;  ses  capsules  s'ou- 
vrent en  séchant  et  se  séparent  aisément 
des  graines(l).  Après  avoir  subi  une  lé-  i 
gère  torréfaction,  celles-ci  sont  écrasées  I 
dans  un  pilon  en  bois,  puis  la  bouillie  qui  j 
en  résulte  est  cuite  avec  de  l'eau,  afin 
d'en  séparer  l'huile  qui  bientôt  surnage. 
Elle  est  très-épaisse  et  impure;  on  s'en 
sert  néanmoins  sans  la  purifier  pour  l'éclai- 
rage et  pour  la  saponification;  c'est  cette 
huile  qui  est  utilisée  comme  purgatif.  — 
Le  PinhaoP)  (Jatropha  Curcas)  est  employé 

(1)  Il  est  peu  récréatif  quand  on  monte  des 
mules  à  demi-sauvages,  de  passer  sous  les  racines 
dont  les  graines  sont  mûres.  Ces  graines  sont 
projetées  de  l'arbre  avec  une  violence  telle  qu'elles 
produisent  en  touchant,  en  cinglant  la  croupe  des 
mules,  l'effet  stimulant  (lue  l'un  obtient  en  cra- 
vachant l'animal  à  l'aide  de  la  chicota.        L.  VU. 

(2)  Ne  pas  confondre  avec  le  Pinhaô,  fruit  du 
Pinfieira  (Araucaria  brasiliensis),  que  l'on  mange 
cuit  à  l'eau  ou  rôti  sous  la  cendre.  Préparé  de  cette 
dernière  façon,  il  a  la  saveur  de  nos  châtaignes 
d'Europe.    '  h.  VU. 


comme  clôture;  de  ses  graines  on  peut 
extraire  une  huile  qui  sert  aux  mêmes 
usages  que  l'huile  de  ricin;  comme  mé- 
dicament elle  agit  avee  beaucoup  plus 
d'énergie  et  elle  se  rapproche  par  ses  effets 
de  l'huile  de  Croton.  —  Les  Noz  da 
India  ou  A'uz  de  Baiicoul  sont  les  fruits 
d'une  grande  Euphorbiacée  (Aleurites  mo- 
luccana)  qu'on  ne  rencontre  pas  souvent, 
bien  que  l'huile  qu'on  en  obtient  soit  de 
bonne  qualité.  —  Le  Mendubim  ou  ;!«ie;(- 
doin  est  cette  Légumineuse  remarquable, 
originaire  d'Amérique,  dont  les  fruits  sou- 
terrains contiennent  des  graines  qui,  après 
avoir  été  torréfiées,  fournissent  un  mets 
assez  agréable  et  donnent  une  huile  comes- 
tible de  bonne  qualité t1).  Parmi  les  Pal- 
miers de  la  province  de  Minas,  se  distin- 
gue surtout  la  Macauba  ou  Coco  de  Ca- 
tarro  (Acrocomia  selerocarpa),  dont  les 
fruits  fournissent  deux  sortes  d'huile; 
par  une  fermentation  analogue  à  celle 
qu'on  fait  subir  aux  olives,  la  partie  char- 
nue extérieure  produit  une  huile  de  qua- 
lité inférieure,  qui  est  préférée  à  celle  de 
ricin,  pour  la  saponification;  en  concas- 
sant ensuite  le  Coco  pour  en  extraire  la 
matière  grasse  intérieure,  on  oblient  une 
huile  beaucoup  plus  fine  etd'un  goût  agréa- 
ble. Sur  le  littoral  on  trouve  partout  le 
Coqueiro  de  Dendê  (Elaeis  guineensis),  ou 
Palmier  à  huilée),  et  le  Coqueiro  da  Bahia 
(Cocos  nueifera)  ou  Cocotier  ordinaire.  — 
Le  Cocotier  Brejauba  ou  Aïri-assu,  à  épi- 
nes hérissées  (Astrocaryum  AyriJ,  si  com- 
mun dans  les  forêts  vierges,  a  des  cocos 
petits,  durs  et  oléagineux.  Les  cocos  de 
î'/ndaia  (A  ttalea  compta)  sont  plus  grands 
et  paraissent  plus  oléagineux  que  ceux  du 
Brejauba;  cette  espèce  est  surtout  répan- 
due dans  les  endroits  élevés  et  un  peu 
froids  de  la  province  de  Minas.  L'Indaia- 
assù  paraît  être  une  autre  espèce  du  genre 
Allalea,  que  l'on  voit  dans  les  anciens  lots 
de  terre  de  la  colonie  de  la  Nouvelle-Fri- 
bourg. Pour  l'éclairage  on  se  sert  aussi  de 
chandelles  faites  avec  la  cire  du  Palmier 
Carnauba  (Corypha  cerifera);  elles  sont 
de   couleur   brunâtre  et   de  qualité  inie- 


(1)  C'est  VArachis  hypogœu,  L.,  dont  les  grain.  - 
nous  viennent  d'Afrique,  et  dont  on  fait  en  Eu- 
rope l'huile  d'arachide.  L.  VH. 

(i)  Dans  une  prochaine  livraison,  la  F  lobe  re- 
produira un  magnifique  portrait  de  ce  Palmier, 
l'un  des  ornements  les  plus  majestueux  de  nos 
serres  chaudes.  L.  VII. 


210 


MM  I  l.l  t.NEES 


rieurc;  la  Domine  en  csl  parfois  si  rouge, 
i|u'oii  serait  tenté  d'attribuer  celle  colora- 
lion  a  la  slrooliane  ou  h  la  lilhinc.  Ces 
chandelles  se  rabriquent  dans  les  provinces 
du  Nord.  I >;i 1 1--  les  endroits  déserts  el  peu 
habités  de  la  province  de  Minas,  nous 
avons  vu  employer  dans  le  même  but  la 
cire  d'abeilles  sauvages  (I).  La  fabrication 
i  h  est  de  la  plus  grande  simplicité;  on  se 
contente  d'enduire  d'une  forte  couche  de 

•  ire  un  morceau  de  toile  tordue. 

Les  plantes  potagères  d'Europe  réussis- 
sent très-bien  pendant  la  saison  froide; 
durant  la  saison  chaude  ce  n'est  qu'avec 
peine  qu'on  pan  ienl  h  en  obtenir  quel- 
ques produits  ;  la  pluie  et  la  chaleur  favo- 
risent leur  putréfaction.  Par  contre,  on  a 
alors  d'autres  légumes  estimés,  tels  que: 
le  Gombo  ou  Gingombo  Hibiscus  csculen- 
lus),  plusieurs  espèces  du  genre  Amaran- 
lus,  connues  sous  le  nom  de  Catvlû,  la 
Berivgella  ou  Aubergine  (Solanum  ovige- 
11:111,.  et  même  le  Chou-chou  [Sechium 
edulc).  On  observe  partout  le  Piment 
Cumari  (Myrtus  Pimenta)  et  deux  Sola- 
nées:  les  Tomates  (Solanum  Lycopersi- 
iiini)  et  le  poivre  de  Cayennc  ou  Pimen- 
taû  [Cnpsicum  anniium).  Les  légumes  sur 
le    marché   de    Rio-dc-Janciro    sont  peu 

•  il danls  el  chers,  parce  qu'il  existe  peu 

de  jardins  potagers.  Il  y  a  vraiment  lieu 
de  s'étonner  de  ce  que  dans  les  environs 

oédials  d'une  cité  de  l  ii  500,000  âmes, 

une  quantité  de  terrains  restent  incultes  et 
en  friche,  tandis  que  l'engrais  qui  se  perd 

(i)  Il  existe  au  Brésil  une  sorte  de  petites  abeilles 
inoffeusives  [Abelhina  mança)  dout  uous  avions, 
un  joui.  pris  un  es i  il  ;i  tenu  dans  une  cas- 
selle  n  cigares.  A  la  petil ivcrturc  que  nous  \ 

ai  ions  pi  al  ci    chai  mantes  pel  itc  oui  rièri  a 

.  une  sorte  <l»'  longue  1 1  oinpc,  ;i\  ant 

inné  d'un  entonnoir  très  évase.  Au  retour  du 
butin  elles  s'j  pi  ta  ienl  preste 

iiu-iii  l'inlérieurdc  la  petite  boilc.  Avant  le  couchi  i 
ilu  soleil  tqulc  la  famille  se  mettait  à  l'œui  re  pour 

s'ciifcrmci    pas  en  calfeutrant  la  petite  ouver- 

lui c .  m. ii^  en  i epliaul  toul  le  limbe  de  la  trompe, 

de  manière  ;'i  lu,  donner  la  l c  d'un  parachute 

renverse. Le  lendemain. manœuvre  en  sens  inverse, 

ivcrturcdc  la  trompe,  étalée  comme  la  veille, 
même  ardeur  au  h  avait,  mêmes  »  ■>*  nges,  etc  eli  . 
Sous  l'avouons,  nous  mais  étions  attaché  à  l'une 
il.  ..s  petites  ruches  en  miniature,  à  ces  jolies 
petites    mouches    si    alcrli  s  .  si    douces  ;   et    ci 

u'csl  pas  -.m orle  d'é tiou  que  nous  - 

i'l Ii"i  c  i  en  ; mci 

nouscu  Europe,  -  en  inli  oduire 

dans  ii"~  serres,    N nous  étions  muni  d'une 

•  I  ■  i  ;  ■  1 1 1 1 1  •  -  de  Dcurs  pourvues  de  milliers  de  b  iu- 
lons..     mais  vain  ni.  L.VI1. 


journellement  dans  la  mer,  suffirait  à  en- 
tretenir les  plus  beaux  jardins  el  les  plus 
belles  plantations.  Au  lieu  de  cela  les  ba- 
bitants  paient  pour  faire  enlever  les  vidan- 
ges, que  les  nègres  transportent  sur  leurs 
lêlcs,  dans  les  petits  barils  qui  servent  de 
latrines,  el  vont  jeter  dans  la  baie.  De  son 
côté  la  municipalité  dépense  des  sommes 
exorbitantes  pour  faire  entretenir  dans 
les  rues  un  peu  moins  qu'une  dciui-prn- 
preté;  l'entrepreneur  reçoit  à  cet  effet 
près  de  100,000  francs. 

La  chaleur  du  climat  el  le  manque  de 
repos  de  la  sève,  paraissent  exercer  ici 
une  influence  fâcheuse  sur  1rs  arbres  frui- 
tiers d'Europe;  ils  poussent  de  grandes 
quantités  de  branches  touffues,  auxquelles 
on  ne  parvient  qu'avec  peine  à  raire  pren- 
dre une  direction  latérale.  Les  pommes 
sont  généralement  petites;  mais  avec  îles 
soins  et  en  émondanl  l'arbi  c,  on  en  obtient 
de  plus  grandes.  Les  poiriers  et  les  pru- 
niers  réussissent    plus   difficilement;    les 

pèches  viennent  siuis   peine,    mais  elles  ne 

sont  pas  de  lionne   qualité.   Les  navires 

chargés    de    glace,    apportent    ei une 

temps  de  belles  pommes  des  Etats-l  nis; 
on  en  reçoit  également  de  La  Plala  ainsi 
que  îles  pèches. 

Nous  avons  mentionné  ailleurs  que  les 
campos  produisent  plusieurs  espèces  d'ar- 
bres à  fruits  excellents,  qui  pourraient 
devenir  plus  savoureux  et  meilleurs  par 
la  culture.  Les  uns  appartiennent  au  genre 
Eugenia;  tels  sunl  la  Gabiroba  (Eugenia 
variabilis)  el  la  Cagaiteira  (E.dysenlerica)  ; 
d'autres,  au  genre  Anona,  par  exemple,  les 
Aralicu  ;  d'autres,  comme  les  AraçasW  el 
les  Goyabas,  au  genre  Psidium.  Les  forêts, 
fournissent  aussi  des  fruits  île  bonne  qua- 
lité. -Nous  avons  déjà  parle  île  quelques 
Aroïdces;  certains  Eugenia  donnent  des 
jaboticabas  mangeables  12).  Les  Butas  on 
A  butas  s. oit  les  fruits  d'une  Menispermée 
du  genre  Cocculusj  ils  ne  s, mi  nullement 
narcotiques  et  par  conséquent  ne  contien- 
nent poinl  de  picrotoxine  ou  seulement 
tres-pcu.   Les   fruits  du   Palmier   Tucum 


i  I .  Psidium  .1  goyave  dont  la  saveur 

\  aul  celle  de  mi  illcui  es  fi  aises.        !..  Vit. 

[%)  De  gustibm Nous  ne  savons  si  les  auteurs 

..ni  -uni.  les  fruits  du  Jaboticabeiro  cultivé;  nous 
ignorons  si  celle  espèce  à   laquelle  nous  fesons 
allusion  est  indigène  au  Brésil  :  m. us  toujours  est- 
il  quecc  fruit-ci  est  des  plus  délicieux.      I..  VII. 
La  fin  n  l'i  piochainc  livraison  . 


217 


Wi. 

LE  MELON   DUDAI1. 

Cucumis  Melo,  Nt>.\.  —  C.  Dudaïm,  Linné.  —  C.  odoratissimus,  Moencii.  —  C.  mcln 
rotundus  parvus,  G.  Baiiiiin.  —  C.  pictus,  Jacquin.  —  C.  peilatifidus  et  C.  Ré- 
gime, Sciihader.  — •  C.  Schraderianus ,  Rocher.  —  Melon  de  poche,  Melon  de  lu 
Reine  Anne,  Melon  des  Canaries,  Melon  de  senteur,  Citrouille  odorante,  Pomme 
de  Rrahma,   etc.,  etc.,  Hort. 

S'il  est  au  monde  une  plante  faite  '  plus  que  jamais,  nous  considérons 
pour  embarrasser  les  nomenclaleurs,  !  comme  unique  clans  sa  multiplicité 
c'est  à  coup  sur  le  Melon.  Où  cette  \  d'aspects.  En  procédant  par  rang  de 
espèce  commence-t-elle,   où   finit-elle?    taille,  nous  trouverons  successivement  : 


Après  six  ans  d'études  expérimentales 
qui  ont  porté  sur  des  centaines,  ou, 
pour  parler  plus  exactement,  sur   des 


1°  Le  Melon  de  Cauvrestan,  qui  ne 
nous  est  connu  que  par  la  description 
de  M.  Jacques,  ancien  jardinier  en  chef 


milliers   d'individus,    nous    ne   savons    du  Domaine  de  JNeuilly,  et  dont  le  fruit 


encore  a  quoi  nous  en  tenir  a  ce  sujet, 
car  il  ne  se  passe  pas  d'année  qu'il  ne 
nous  en  arrive  quelque  forme  nouvelle. 
Si  l'on  n'en  jugeait  que  par  le  port  des 
plantes,  par  la  taille,  la  forme,  la  cou- 
leur, l'odeur  et  la  saveur  des  fruits,  et 
que  l'on  donnât  à  toutes  les  combinai- 
sons qui  se  présentent  la  valeur  de  ca- 
ractères spécifiques,  il  n'y  aurait  aucune 


pèse  jusqu'à  50  kilogrammes.  C'est  sans 
doute  le  même  que  le  Melon  Turquin 
ou  Quintal ,  et  probablement  aussi  ne 
diffère-t-il  pas  du  Melon  des  Kirghiz, 
introduit  tout  récemment  en  Europe  par 
la  Société  d'acclimatation.  Deux  de  ces 
Melons,  dit-on,  font  la  charge  d'un  cha- 
meau ,  ce  qui  est  sans  doute  quelque 
peu  exagéré.    Nous   l'avons  cultivé  au 


raison  pour  limiter  ici  le  nombre  des  I  Muséum,  mais  sans   succès,  dans  cette 
espèces.  Les  botanistes,  avant  nous,  en    triste  année  1860,   si  défavorable  à  la 
comptaient  déjà   une  trentaine,   et   ils    plupart  des  cultures  et  surtout  à  celle 
étaient  loin  de  soupçonner  la  multitude  |  des  Cucurbilacées. 
de    formes   nouvelles  qui    ont    apparu  i      2"  Les  Melons  Cantaloups,  que  tout 


depuis,  et  qui  ont  passé  sous  nos  yeux, 
Nous  allons  en  signaler  quelques-unes, 
choisies  parmi  les  formes  extrêmes,  afin 
de  donner  aux  lecteurs  une  idée  de  la 
prodigieuse  variabilité  d'une  espèce  que, 


le  monde  connaît,  et  qui  se  subdivisent 
en  un  grand  nombre  de  sous-races 
{Cantaloup  Prescott,  Noir  de  Hollande, 
Noir  des  Carmes,  Cantaloup  du  Mocjol, 
MoscatellOj    etc.),  dill'érenles  de  forme, 


1341.  (Suileelfin).  DES  PRINCIPAUX  PRODUITS  DES  PROVINCES  BRÉSILIENNES  DE  RIO-DE-JANEIRO 
ET  DE  MINAS-GERAES,  PAR  LE  D'  J.-CH.  HEUSSER  &  G.  CLARAZ. 


(Astrocaryum  vulgare) ,  du  Coco  da  praia 
(Diplothemium  marilimum),  du  Cocos 
flexuosa,  qui  porte  différents  noms  suivant 
les  localités,  sont  également  comestibles. 
Le  bourgeon  terminal  du  Palmito  (Euterpe 
oleracea),  celui  de  la  Macauha,  forment  des 
mets  et  surtout  des  salades  d'un  goût  exquis  ; 
ceux  de  la  Gariroba  ou  Guariroba  (Cocos 
oleracea)  et  du  Palim  (du  genre  Cocos), 
sont  un  peu  amers.  Le  Rurili  (Mauritia 
vinifera)  ne  se  rencontre  pas  en  grande 
abondance  dans  l'intérieur;  ses  usages  ont 
Tome  iv,  2e  Série  (1859). 


été  souvent  décrits.  Quelques  espèces  de 
vanilles  croissent  dans  les  forêts;  nous  en 
avons  vu  la  plus  belle  espèce  à  Dattas,  près 
de  Diamantina,  et  à  Lagoa  Santa;  elle  se 
transplante  facilement;  M.  le  Dr  Lund  en  a 
plusieurs  exemplaires  dans  son  jardin. 

Les  fruits  des  pays  chauds  réussissent 
tous  assez  bien;  mais,  en  général,  on  s'oc- 
cupe trop  peu  de  leur  culture.  On  ren- 
contre rarement  l'Abricotier  des  Antilles 
(Mammea  americana),   le  Carambola  (une 


espèce  du   genre  Oxalis) 


dont  les  fruits 
28 


Il      Ml.l.tiN     l»l  l'MM. 


de  colora  lion,  de  gi  ■-■  ui  el  surtout  de 
qualité.  Les  Prescoll  fond  noir  el  A"'"' 
blam  sont  incontestablement  à  la  lèle 
,lu  groupe.  Ce  soni  des  Melons  'I  une 
taille  encore  fort  respectable. 

-,  |.,  -  Mii. »v>  imoDÉs,  section  mal 
■léBnie  et  qui  se  nuance,  d  une  pari  avec 
les  Cantaloups,  d'une  autre  part  avec  les 
Melons  à  chair  blanche.  Le  type  du 
groupe  esl  le  Maraîcher  ordinaire  de 
Paris,  de  Forme  presque  sphérique,  sans 
,  aies,  a  broderie  serrée.  Celle  belle  mec 
est  parfois  excellente,  souvent  insipide, 
plus  ordinairement  de  qualité  médiocre. 
Elle  dégénère  en  une  multitude  de  for- 
mes  bâtardes,  rondes  ou  ovoïdes,  à  côtes 
ou  sons  coti  s,  unicolores  ou  marbrées, 

brodées  ou  Bans  I lerie,  ;'■  chair  rougi 

ou  à  chair  blanche,  etc.,  el  qui  sont  dis- 
séminées dans  le  monde  entier. 

t"  Les  Melons  a  chair  blanchb,  parmi 
lesquels  les  Amnias  et  les  Sucrins  tien- 
nent un  rang  distingué.  Ces  .Melons  sont 
enminunement  de  moyenne  taille,  d'une 
odeur  faible  mais  pénétrante  et,  dans 
certaines  variétés,  d'une  saveur  exquise. 
On  peut  y  rattacher  le  Melon  bariolé  de 
Perse,  de  forme  oblongue,  sans  côtes, 
marbré  de  vert  foncé  sur  fond  jaune 
orangé,  et  le  Melon  d'hiver,  du  midi  de 
l'Europe,  dont  la  chair  ferme  et  épaisse 
se  conserve  jusqu'en  janvier  et  février. 
Dans  ci  groupe  encore,  comme  dans  le 
précédent,  on  pourrait,  avec  un  peu  de 
bonne  volonté ,  trouver  plusieurs  cen- 
taines de  sous-variétés, 

:.    Les   Meloks-sebpbnts,  que  beau- 


coup de  personnes  rangent  encore  parmi 

les  Conc bres,  bien  que  ce  soient  de 

vrais  Melons,  au  même  litre  que  les 
Cantaloups  et  les  brodés,  leur-  fruits, 
longs  quelquefois  de  plus  d'un  mètre, 
sans  être  beaucoup  plus  gros  que  le 
pouce,  se  contournent  de  toutes  ma- 
nières, et  ressemblent  assez  bien  à  l'ani- 
mal dont  on  leur  a  donné  le  nom.  Ce 
sont  de  curieuses  forme»,  intéressantes 
pour  le  botaniste  qui  aime  à  observer  le 
polymorphisme  des  espèces,  mais  abso- 
lument sans  valeur  horiieole.  Par  des 
croisements  convenables  ,  les  races  al- 
longées reprennent  enlièremeni  les  for- 
mes courtes  et  ovoïdes  plus  ordinaires 
de  l'espèce. 

6"  Le  Melon  et  ci  méripormb  de  l'Inde, 
si  semblable  à  un  Concombre,  exté- 
rieurement et  intérieurement,  qu'il  ne 
serait  pas  possible  de  l'en  distinguer 
sans  avoir  vu  le  feuillage.  Nous  répéte- 
rons de  celte  race,  ce  que  nous  venons 
de  dire  de  la  précédi  nte. 

7°  Le  Ml  i  OH  Chito,  qui  a  fait  tant  de 
hruil  dansées  dernières  années,  surtout 
en  Belgique.  Celte  variété  commence  la 
série  des  petites  formes  que  nous  allons 
voir  se  dérouler.  Déjà  le  Melon  cucu- 
mériforme  est  fort  loin,  pour  la  taille, 
du  Cantaloup  ordinaire,  qui  esl  lui- 
même  très-inférieur,  sous  ce  rapport, 
au  .Melon  Turquin  et  au  Melon  des  kii  - 
ghiz.  Le  Chito  descend  encore  d'un 
cran;  il  est  de  la  taille  d'un  œuf  d'oie, 
jaune,  à  chair  blanche,  presque  insi- 
pide. Non- eu  avons  vu  une  sous-variété 


possèdent  un  goûl  acidulé,  tenanl  decelui  Papaya),  le  Cambuca  [Eugenia  Cambuca), 

rie  la  pomme,  la  Genipapa  (Genipa  brasi-  la  Pitanga    Eugenia  tiniflora)(l),  la  Cru 

liensis),   le  Cacao.  <»,,  voit  plus  souvent  mixama    Eugenia  Grumixama),   les  Jam- 

Caja      Anacardium    occidentale),    la  6osos  (Jambosa  speciosa  ou  Eugenia  Jam- 

ilanga   luangifcra  indica)(<),  le  ramorwi  bos),  des  Jaboticaban   Eugenia  cnuliflora), 

i    uariodus  indice),  le  Mammaô   Carica  des    Abacates    Pcrsea  gratissima)l2),  des 

I    La  Mangue,  fruit  de  la  g ur  d'une  petite        (I)    Eugenia    lUichelii,    Un.,    Uyrtut    brasi- 

lëtcd'cnranl.ovoïdc, pellicule  jaune  d'ormoucheU!  tiensit,  L.,  la  Cerise  canneléi   des  colonies  fran- 

ii    oi    Reine-Claude.   Concédons  caiscs.  C'est  un  pelil  fruil  acidulé  qui,  pour   la 

cependant  qu'un  légei  goûl  de  térébenthine  con-  forme,  ressemble  il  une  tomate  eu  miniature. 

,  ■  ii-  de  *|iii  mange  | r    la  pren  •  '-    \\\. 

L.  Vil  ii 


LE    MELON    DUDVl.U. 


21!) 


venue  de  In  Nouvelle-Grenade,  et  dont  le 
volume  ne  dépassait  pas  celui  d'un  abri- 
cot moyen.  Ce  Melon,  à  la  rigueur,  est 
encore  mangeable;  on  en  peut  dire 
autant  du  suivant. 

8°  Le  Melon  rouge  de  Perse,  qui  est 
une  des  races  les  plus  curieuses,  par  sa 
couleur  tout-à-fait  insolite  dans  l'espèce 
Melon.  Cette  couleur  est  le  rouge  écar- 
lale  uniforme,  tel  qu'il  se  présente  dans 
les  fruits  de  la  Bryone,  de  la  Coccinie 
de  l'Inde  et  d'une  multitude  d'autres 
Cucurbitacées.  Ce  Melon,  à  peu  près  de 
la  taille  du  Chito,  est  presque  rond, 
parfaitement  lisse,  sans  odeur  et  à  chair 
blanche.  Avec  le  précédent  et  le  suivant 
il  peut  servira  orner  les  desserts. 

9"  Les  Dudaïms,  vaste  groupe,  dont 
les  auteurs,  ainsi  qu'on  peut  le  voir  par 
la  synonymie  qui  est  en  tète  de  cet  arti- 
cle, ont  trouvé  moyen  de  faire  plusieurs 
espèces.  Mous  considérons  comme  le 
type  de  cette  race  la  variété  à  fruits 
sphériques  ou  légèrement  déprimés 
d'avant  en  arrière,  qui,  en  mûrissant, 
passent  à  l'orangé  vif,  et  dont  les  bario- 
luresou  mouchetures,  d'abord  d'un  vert  [ 
foncé  ,  tournent  au  rougeàtre.  Un  autre 
Irait  caractéristique  de  ces  fruits,  c'est  j 
d'exhaler  une  odeur  de  melon  des  plus 
prononcées,  quelquefois  tellement  forte 
qu'elle  remplit  les  appartements  et  in- 
commode les  personnes  dont  l'odorat  est 
susceptible.  Sa  taille  varie  de  celle  d'un 
petit  abricot  à  celle  d'une  orange,  mais 
il  devient  quelquefois  beaucoup  plus 
gros,  et,  sous  ce  rapport,  nous  l'avons 


vu  égaler  un  Melon  brodé  moyen,  sans 
pour  cela  perdre  ses  autres  caractères. 
La  chair  en  est  d'un  blanc  jaunâtre  ou 
un  peu  rosé,  légèrement  sucrée,  mais 
laissant  dans  la  bouche  un  arrière-goùt 
nauséabond  qui  la  rend  immangeable  et 
qui,  malheureusement,  se  communique 
à  tous  les  métis  que  cette  jolie  race 
fait  naître  par  son  croisement  avec  les 
autres  melons.  Ces  croisements  se  font 
d'ailleurs  avec  une  déplorable  facilité; 
aussi  lorsqu'on  cultive  des  Dudaïms 
dans  nos  jardins,  doit-on  les  tenir  loin 
des  melonnières,  dont  ils  altèrent  les  pro- 
duits, non  pas  à  la  première,  mais  à  la 
seconde  génération ,  à  moins  qu'on  ne 
se  pourvoie  de  graines  de  Melons  venus 
dans  un  autre  jardin.  Très-francs ,  lors- 
qu'ils se  propagent  sans  croisement,  les 
Dudaïms  s'altèrent  et  perdent  succes- 
sivement tous  leurs  caractères  distinc- 
tifs,  lorsqu'on  les  cultive  quelques  années 
de  suite  au  voisinage  des  autres  races 
de  melons.  C'est  par  là  que  nous  les 
avons  vus,  au  Muséum,  se  transformer 
en  melons  de  toutes  formes  et  de  toutes 
couleurs,  qui  rappellent  les  races  avec 
lesquelles  ils  se  sont  mélangés,  et  qui 
perdent  elles-mêmes  les  qualités  par 
lesquelles  elles  se  recommandaient  a 
l'horticulteur.  Au  total,  les  Dudaïms 
sont  un  fruit  de  fantaisie,  dont  on  peut 
faire  des  corbeilles  fort  agréables  à  la 
vue  et  très-propres  à  orner  les  desserts, 
mais  auquel  on  fait  bien  de  ne  pas  tou- 
cher. Leur  culture  est  beaucoup  plus 
facile  que  celle  des  Melons  comestibles; 


Ameixas  da  India  (Mespilus  japonicajC), 
des  Ameixas  da  terra  ou  cerises  du  Para 
(Ximerinia  americana)  et  le  Jaca  (Arto- 
carpus  integrifolia);  le  véritable  Arbre  à 
pain  (A.  incisa) (.2)  est  plus  rare,  parce  qu'il 

(1)  Le  Né/lier  du  Jupon  qui  mûrit  parfaitement 
aux  iles  cTllyères. 

(2)  Le  fruit  de  l'Arbre  à  pain  (A.  incisa),  atteint 
deux  pieds  de  longueur  et  au-delà;  il  est  gros  de 
prés  d'un  pied,  de  forme  irrégulière,  quasi  cylin- 
drique, à  surface  bosselée.  On  le  mange  habituelle- 
ment cuit  sous  la  cendre.  L.  VH. 


|  se   propage   plus  difficilement.  Des  fruits 
,  que    l'on    trouve  partout    en   très-grande 
abondance,  sont  les  variétés  et  sous-varié- 
tés du  Citrus  Auranlium  L.,  dont  les  prin- 
'  cipales   sont   les    Laranjas   da   terra   ou 
oranges  a  mères,   les  Setetas,  qui  sont  les 
plus  grandes,  les  Laranjas  da  China,  les 
Tangerinas  petites  et  les  T.  grandes,  les 
oranges  sèches  et  les  oranges  Embigudus. 
Les  variétés  les  plus  répandues  du  Citrus 
medica  sont  le  Limon  aigre,   le  Cidreiru 
ou  Cidra,  le  Zamboeiro  et  la  Lima.  L'ana- 


I  I     Ml  l.iiV    lit  I.  \l  M. 


étanl  très  pi  il-  ne  veulent  com- 

paralivcnicnl  que  pi  u  de  i  baleur. 

J < »  Les  Mi  lons  sai  \  msi  - .  groupe 
encore  incomplèlemenl  connu,  el  qui 
paraissent  disséminés  sur  la  plus  grande 
de  la  /mie  torride,  car  on  en 
trouve  en  Afrique,  dans  l'Inde,  les  iles 
de  I  Océan  pacifique  1 1  même  sur  le 
Continent  américain.  De  là  un  nombre 
presque  illimité  de  variétés,  qui  se  dis- 
linguenl  par  la  grosseur,  la  couleur  et 
la  forme  des  fruits.  Nous  nedoutons  pas 
•  I  u t-  l'Inde  ne  soit  la  patrie  primitive  du 
Melon,  attendu  que  c'est  encore  là  que 

rmes  sauvages  -ont  le  plus  répan- 
dues et  le  plus  variées.  Chez  quelques- 
unes,  le  fruit  atteint  à  la  grosseur  d'un 
œuf  d'oie,  chez  d'autres  il  n'est  guère 
plus  gros  qu'une  petite  prune,  tantôt 
uniformément  jaune,  tantôt  bariolé  ou 
marbré  de  vert.  La  chair  en  est  Inde. 
ou  légèrement  sucrée,  quelquefois  enla- 
eln  e  d'une  faible  amertume.  Toute.-  ces 
petites  races  soumises  a  la  culture  ren- 
trent insensiblement  ilans  les  formes 
plus  connues  du  Melon  ;  leurs  feuilles 
s'élargissent,  leurs  fruits  deviennent 
plus  gros  et  plus  sapides,  ei  par  leur 

ment  avec  les  autres  races ,  elles 
donnent  naissance  à  de  nouvelles  va- 
riétés, toujours  parfaitement  fécondes, 
ce  qui  est  encore  une  preuve  nouvelle 
d'identité  spécifique. 

On  punirait,  au  premier  abord ,  en 
considérant  la  vaste  extension  de  l'aire 

iphique  occupée  par  cette  multi- 
tude de  races,  mettre  en  doute  qu'elles 


constituent  bien  une  seule  et  même 
espèce;  mais  les  doutes  doivent  dispa- 
raître devant  le  fait  certain,  incontesta- 
ble, de  leurs  migrations.  Les  fruits  de 
ces  plantes,  lorsqu'ils  se  sont  détachés 
de  leur  pédoncule,  ainsi  que  cela  arrive 
dans  un  très-grand  nombre  de  variétés, 
peuvent  se  conserver  encore  fort  long- 
temps intacts,  après  la  destruction  du 
feuillage  et  des  lii:e.-  :  dans  cet  état,  il- 
sont  roulés  par  le-  eaux  pluviales,  char- 
riés par  les  torrents  et  les  rivières,  et 
rejetés  sur  les  grèves,  bien  loin  de- 
lieux  mi  il-  mit  pris  naissance.  Ceux  qui 
arrivent  à  la  mer,  -ont  en  irai  nés  par  les 
courants,  et,  dans  le  nombre,  il  en  est 
toujours    quelques-uns  qui    abordent   a 

des  rivages  hospitaliers  où  leurs  graines, 
enfin  dépouillées  de  la  pulpe  tombée  en 
décomposition,  germent  et  commencent 
une  première  colonie.  D'autres  fois  c'esi 
l'homme  lui-même  qui,  sans  intention, 
dissémine  les  espèces  et  les  race-,  et 
cela  d'autant  plus  fréquemment  que  ces 
espèce-  sollicitent  davantage  sa  curiosité 
d'un  moment.  Les  petits  Melons  sauva- 
ges, el  cependant  encore  comestibles,  de 
l'Inde,  se  -mit  certainement  disséminés 
par  cette  double  voie,  et  depuis  bien  des 
siècles;  au-si  les  retrouve-t-ou  dan- 
toutes  les  pallies  chaudes  de  I  Asie  mé- 
ridionale, d'où  ils  ont  gagné  successive- 
ment les  iles  de  l'Océan  pacifique, 
l'Arabie  et  l'Afrique,  où  d'ailleurs  le 
.Melon  pouvait  être  aussi  indigène.  Au 
surplus  voici  di  s  i  xemples  de  migration 
de  Cucurhilacées  qui  ne  laissent  aucun 


nas  l  \ii.ui.i--,i  Bativa]  est  aussi  très-com- 
mun. I  c  iiini  le  plus  répandu,  le  plus 
ible,  i  est  la  banane;  elle  appartient 
i  deux  espèces  :  le  Musa  paradisiaca  ou 
Banana  S.  Thomè  cl  la  Musa  sapientum 
ou  Banana  <'<(  terra.  Toutes  deux  onl  un 
nd  nombre  de  variétés  et  de  -ous- 
variélés,  qui  se  distinguent  par  la  gran- 
deur, l.i  forme,  la  couleur  el  I  odeur.  Le 
Bananier  i  -i  peu)  être  la  plante  la  plus 
préi  icusc  pour  l'habitant  des  Tropiques; 
son  fi  lit,  quand  il  est  mûr,  rougit  ;'i  peine 
le  papii  r  de   tournesol;  il  est  sucré  et 


contient  passablement  d'amidon,  comme 

On    peut  s'en   convaincre  à  l'aide  de  l'iode 

et  du  microscope.  Le  Banauier  a  l'avan- 
tage de  pouvoir  donner  des  fruits  pendant 
toute  l'année,  pour  peu  que  le  climat  lui 
soit  favorable.  Une  fois  planté,  il  se  re- 
produit individuellement  pendant  des  sé- 
ries d'à Ses,  sans  qu'on  soit  oblige  de  lui 

prodiguer  le  moindre  -oin.  Au  contraire 
ce  n'est  qu'avec  peine  qu'on  parvient  à 
l'extirper  du   sol  où  il  s'est  établi;   on 

non-  en  a  cité  un  exemple  remarquable 
que  nous  consignerons    ici.    On  Suisse, 


LE  MELON  Dl'DAIM. 


221 


doute  cl  qui  sont  plus  que  suffisants 
pour  donner  la  preuve  de  la  réalité  du 
phénomène. 

On  sait  que  la  Coloquinte  officinale 
(Cilrullus  Colocynlhis)  n'est  pas  indi- 
gène en  France;  cependant,  on  la  trouve 
de  temps  à  autre  sur  les  plages  mariti- 
mes du  Languedoc,  de  la  Provence  et 
du  Koussillon,  soit  que  les  fruits  rem- 
plis île  graines  aient  élé  entraînés  des 
côtes  d'Afrique  par  des  courants  marins, 
soit,  ce  qui  est  tout  aussi  probable,  qu'ils 
aient  élé  jetés  là  par  des  voyageurs  qui 
les  avaient  ramassés  comme  objets  de 
curiosilé.  11  y  a  quelques  années,  une 
espèce  du  genre  Cucumis  fut  récoltée 
près  de  Marseille  par  le  Dr  Grenier,  l'un 
des  auteurs  bien  connus  de  la  Flore 
française,  qui  nous  demanda  de  vouloir 
bien  en  déterminer  l'espèce.  C'était  le 
Cucumis  trigonus  de  l'Inde.  Plus  ré- 
cemment, M.  Cosson,  l'un  des  auteurs 
de  la  Flore  parisienne,  reçut  de  .Mont- 
pellier, où  elle  avail  été  trouvée,  près 
du  port  Juvinal,  une  autre  espèce  du 
même  genre,  qu'il  nous  pria  aussi  de 
reconnaître.  Celte  fois  c'était  le  Melon, 
mais  d'une  race  entièrement  nouvelle 
pour  nous,  et  extrêmement  remarquable 
par  sa  taille  lout-à-fait  naine.  L'exem- 
plaire recueilli  portail  heureusement  un 
fruit  niùr  d'où  nous  pûmes  extraire  ; 
quelques  graines.  Ces  graines  semées  au 
.Muséum  ont  parfaitement  réussi;  nous 
en  avons  obtenu  ,  en  1SG0,  des  plantes 
à  feuillage  exigu,  et  à  fruits  dont  le 
volume  est  à  peine  celui  d'une  pelite 


noix.  Celte  petite  forme,  à  laquelle  nous 
donnons  le  nom  de  C.  Melo  Cossonia- 
nns,  est  très-probablement  originaire  do 
l'Inde,  cl  une  de  celles  que  les  botanistes 
anglo-indiens  ont  décrites  sous  les  noms 
de  C.  pubescens  et  C.  maderospalanus. 
De  même  que  le  Cucumis  trigonus 
trouvé  à  Marseille,  sa  présence  en 
France,  ne  peut  s'expliquer  que  par 
l'intervention  non  intentionnelle  de 
l'homme. 

Cette  étonnante  multiplication  des 
races  et  des  variétés  dans  une  même 
espèce,  et  leur  stabilité  tant  qu'elles  ne 
sont  pas  altérées  par  des  croisements, 
est  un  phénomène  bien  propre  à  nous 
faire  réfléchir.  Ces  races  sont  comme 
autant  de  petites  espèces  dans  la  grande, 
conservant  chacune  leur  autonomie 
propre,  mais  se  croisant  avec  tous  les 
autres  membres  de  la  même  famille,  et 
donnant  par  là  de  nouvelles  variété;., 
sur  lesquelles  s'accumulent  les  carac- 
tères des  races  qui  se  sont  réunies  poul- 
ies produire.  Quelle  est  l'explication  à 
donner  de  ce  fait  si  remarquable?  Pour 
nous,  nous  n'en  voyons  qu'une  :  c'est 
Xorigine  commune  de  toutes  ces  races, 
filles  d'une  forme  primitive  unique,  qui 
s'est  subdivisée,  dans  le  cours  des  âges, 
en  un  nombre  plus  ou  moins  grand  de 
formes  secondaires,  dont  la  divergence 
n'est  pas  encore  telle  qu'elles  ne  puis- 
sent se  reconnaître  pour  proche  paren- 
tes et  s'allier  les  unes  avec  les  autres. 
Tant  que  ces  alliances  seront  possibles, 
et  que  les  produits,    fertiles   par   leur 


M.  Colin  Schuler,  aujourd'hui  propriétaire 
au  Macahé,  fit,  il  y  a  une  quinzaine  d'an- 
nées, l'acquisition  de  la  maison  2i,  rue  de 
Hesende,  à  Rio-de-Janeiro,  pour  la  rebâtir 
à  neuf.  Dans  la  cour  de  la  maison  crois- 
saient quelques  bananiers,  que  l'on  arra- 
cha et,  après  avoir  égalisé  le  sol ,  on  y 
construisit  des  chambres  auxquelles  on  fit 
des  parquets  asphaltés.  Trois  mois  après, 
on  vit  la  couche  d'asphalte  se  boursoulfler; 
la  boursoulllure  augmenta  de  jour  en  jour, 
jusqu'au  moment  où  l'asphalte  se  fendit  à 
plusieurs  endroits  et  mit  à  jour  un  jeune 
Bananier  plein    de  force    et  de    vigueur. 


Le  Bananier  est  cultivé  aussi  par  les  peu- 
plades sauvages;  c'est  à  elles  que  l'on  doit 
attribuer  une  partie  des  plantations  de  Ba- 
naniers (Bananal)  qu'on  trouve  au  milieu 
de  forêts  ou  d'endroits  incultes;  une  autre 
partie  est  due  aux  noirs  marrons  ou  escla- 
ves fugitifs,  qui  vivaient  autrefois!!)  en 
société  aux  confins  des  forêts,  pour  échap- 


(1)  Les  Negros  fugidos  ne  manquaient  pas  de 
notre  temps  (1852-55) ;  nous  raconterons  quelque 
jour,  à  ce  sujet,  des  épisodes  émouvants  qui 
nous  sont  personnels.  Les  auteurs,  du  reste,  sem- 
blent ne  connaître  guère  l'intérieur  de  ce  pays-là. 

L.  Vil. 


Il     Ml.l.nN    Ht  H\IM 


propre  pollen,  participeront  des  traita  I  n'est  pas  d'aujourd'hui  que  nous 
de  leurs  ascendants,  non-  proclamerons  professons  ces  idées  de  l'origine  com- 
mune des  Formes  analogues.  Dès  is.'l-j, 
nous  les  avons  exposées  avec  quelque 
développement  dans  la  Reoue  horticole, 
et  nous  les  avons  répétées  depuis  dans 
différents  mémoires.   IMu-  récemment, 


l'unité  de  l'espèce  :  -'il  arrive  un  mo- 
ment  où   une   de   ces    races   dérh 
refuse  de  s'allier  .i\  c  ses  sœurs,  ou  ne 
donne  |iln-  pai  son  alliance  avec  elles 
que  îles  bel  m  ds  infertiles,  nous  recon- 


naîtrons qu'elle  est  passée  à  l'état  des-    un  naturaliste  célèbre,   M.  Darwin,  h 
li&tincle,  ii  qu'elle  ne  iloit  plus    apporté  à  la  doctrine  de  la   dérivation 

avoir  de  commun  Bvec   les  premières    des  espèces  l'appoint  décisif  d'u m- 

que  la  dénomination  générique.  De  ce    bre  immense  d'observations  et  d'argu 
moment,  elle  fait  souche  pour  son  pro-    menls  -;m>  réplique.  Cette  doctrine  ne 
pre  compte,  et  deviendra,  comme  l'es-    règne  pas  encore  dans  la  science,  mui- 
plus  ancienne  dont  elle  dérive,  la    son  jour  viendra,  et,  >i  nous  ne  nous 
tnére  de  nouvelles  races  ou  de  nouvelles    faisons   illusion,  elle  sera  le  point  de 

départ  d'uu  grand  et  nouveau  progrès. 

Non. 
Culture   «lu    Melon  Pomme   «le    Brahma. 


variéti  -  divergentes. 


Il  se  distingue  par  des  sarments  très-  p;ir  châssis  ne   s'entrenuisenl  pas  ,  le 

rameux,    extrêmement  grêles,   et  de-  feuillage  ayant  peu  d'ampleur.  Une  dou- 

mande  moins  de  cbaleurpoursedévelop-  zaine  de  fruits  sont  laissés  à  chaque 

per,  pour  mûrir  ses  fruits.  Ces  fruits  ne  plante  cl  à  ce  nombre  il>  atteignent  à 

coulant  jamais,  on  est  obligé  d'en  re-  peu    près    la   dimension    d'une    grosse 


trancher  un  bon  nombre.  Ils  sont  petits, 
.1  écorce  mince,  d'une  odeur  suave,  et 
leurs  graines  ne  sont  guère  plus  gros- 
ses que   celtes   du  Melon  Chilo.    Mais, 


pèche  :  en  ne  laissant  que  deux  ou  trois 
fruits  par  plante,  leurs  dimensions  aug- 
mentent nécessairement. 
Ces  fruits,  à  leur  maturité,  se  déta- 


ainsi  que  le  dit  notre  maitre,  tout  le  client  naturellement  du  pédoncule, 
mérite  du  Melon  l'anime  de  Brahma  mais  ils  n'acquièrent  leurs  vives  eou- 
consiste  dans  sa  beauté  et  s  il  est  pre-  leur-  qu'après  24  heures  de  séjour  dans 
cieux  comme  garniture  de  dessert  et  la  fruiterie,  ou  bien  sous  châssis  où  la 
pour  \  Bgurer  comme  ornement  parmi  lumière  agit  plus  efficacement, 
nos  meilleurs  fruits,  il  n'est  guère  Après  la  récolle,  on  taille  les  bran- 
comestible,  sa  chair  a  la  saveur  de  .celle  elies  qui  ont  fructifie;  il  s'en  produit 
il  un  concombre  insipide. 


L'un  de  nos  chefs,  M.  Fréd.  Bur- 
venicb ,  a  observé  la  culture  de  ce 
Melon  depuis  trois  ans.  Deux  plantes 


d  autres  qui  fournissent  une  deuxième 
cueillette,  de  sorte  qu'un  châssis  peut 

donner  une  40"  de  fruits  par  saison. 

!..    Vil. 


I"  r  aux  tortures  et  aux  persécutions  de 
leurs  luailres.  Les  Sarigues  ou  Gambas, 
ainsi  que  les  chauves-soui  i-  sonl  Lrès-av  ides 
do  bananes;  il  ai  i  ivc  que  les  Sarigues 
m  logent  les  bananes  sur  la  pi. mie  comme 
elle»  le  font  des  ui  il  suffit  d'avoir 

quelques  bananes  dans  une  chambre  pour 

T"'  'es  i  liauvc iris  >   entrent   le  soir 

inlilé.  On  envisage  les  leuil- 
du  Bananier  comme  peruicieuses  pour 
mimaui  ;  on  assure  que  les  mulets  et 


les  vaches  qui  -'en  nourrissent  maigrissent 
,'i  vue  d'oeil  et  meurent  en  peu  de  temps. 
On  admet  généralement  que  la  culture 
de  la  vigne  cesse  là  où  commence  celle 
du  dattier;  or,  on  trouve  les  deux  plantes 
ù  Rio-de-Janeiro  et  dans  le  reste  de  lu 
province,  chez  les  étrangers  résidants.  Les 
variétés  de  raisins  que  l'on  cultive,  sont 
toutes  à  baies  très-épaisses,  parce  qu'elles 
résistent  mieux  aux  influences  extérieures 
qui  tendent  à  déterminer  leur  putréfaction  ; 


;      litwt,tn 


Si  rre    ■ 


22ô 


UTo. 


CYPRIPED1U1  VILLOSUM, 


I.IMH.. 


Orchidacese. 


CHARACT.   GENER.    —   Vide  supra  vol.   III 
(184-7).  p.  18G. 

CHARACT.  SPECIF.  —  C.  acaule,  Foliis  imma- 

^culatis  scapo  villoso  loagioribus,  spaths  carinata, 

potal is  inEequilateris  spathulatis  undulalis  cilialis 

politis  apice  excisjs,   sepalo  stipremo  emarginato 

antico  oblongo  apiculato,  staminé  sterili  cuncato 


mucronulato  dorsn  tuberculalo  pubesecnle,  co- 
liitniia  petalisque  basi  barbatis,  ovafio  erinito. 
Lisrif.. 

i ';  pri|»o«liuni  villitsmn ,  LiMtt..,  Gard.  Chro- 
nicle,  'i'i',  133.  —  Rchb.  et  I.imi.,  in  Pescatorea. 
—  Cil.  Lbm.,  in  ///.  horl.,  pi.  I2li. 


La  galerie  iconographique  des  Cypri- 
pedinm  que  nous  fesons  successivement 
paraitre,  se  complète  chaque  jour  davan- 
tage, comme  on  le  voit;  les  introductions 
se  suivent  et  ajoutent  constamment  de 
lielles  espèces  à  celles  que  nous  possé- 
dions déjà. 

Cette  espèce-ci  est  réellement  belle  et 
se  distingue  de  toutes  celles  qui  l'ont 
précédée.  À  part  ses  couleurs  anorma- 
les, des  plus  intéressantes,  sa  Heur  est 
couverte  d'une  sorte  de  vernis  brillant, 
qui  en  augmente  le  charme. 

La  planche  ci-contre  a  été  laite  d'après 
nature;  l'un  de  nos  beaux  exemplaires 
nous  a  servi  de  modèle. 

Celte  espèce  fleurit  au  printemps. 


Le  D'  Lindley  (Gard.  Chr.,  34,  155) 
nous  apprend  que  \eCypripedium  villo- 
suin  a  été  découvert  par  M.  T.  Lohh 
dans  le  Moulmein,  à  une  altitude  de 
5,000  pieds.  MM.  Veitch  en  ont  été  les 
premiers  introducteurs. 

C'est  une  des  espèces  les  plus  vigou- 
reuses du  genre.  AI.  A.  Stelzner,  qui  les 
traite  parfaitement  chez  nous ,  leur 
donne  beaucoup  de  chaleur,  beaucoup 
d'arrosemenls  directs  pendant  qu'elles 
sont  en  végétation  en  été,  et  pour  sol, 
une  terre  forte,  mêlée  à  du  sphagnum, 
compost  qui  leur  convient  particulière- 
ment. 

L.  VH. 


du  reste,  le  goût  en  est  assez  bon.  La 
datte  souffre  du  même  inconvénient  que 
le  raisin,  les  fruits  pourrissent  fréquem- 
ment sur  l'arbre  avant  leur  maturité. 
M.  le  Dr  Teuscher  en  attribue  la  cause  à 
l'humidité  du  climat.  Les  raisins  pourris 
dans  une  grappe  sont  toujours  ceux  sur 
lesquels  l'eau  condensée  a  pu  séjourner. 
Si  l'excès  d'humidité  est  le  principal 
obstacle  à  la  culture  de  la  vigne  dans  la 
région  des  forêts,  cet  inconvénient  n'existe 
pas  dans  les  campos  qui  jouissent  d'un  climat 
bien  plus  sec.  Avec  du  zèle  et  de  la  per- 
sévérance, la  province  de  Minas  pourrait 
certainement  fournir  des  vins  de  meil- 
leure qualité  et  à  meilleur  marché  que  les 
vins,  dits  de  Lisbonne,  qui  sont  générale- 
ment falsifiés.  L'opinion  répandue  que  les 
essais  n'ont  pas  été  satisfaisants,  ne  prouve 
rien;  les  Brésiliens,  habitués  à  boire  des 
vins    sophistiqués,   contenant    une    forte 


dose  d'eau-de-vie,  ne  sont  pas  aptes  à  juger 
de  la  q  u*l  i  té  et  du  bouquet  C)  d'un  bon 
vin  naturel.  Nous  avons  eu  plus  d'une  fois 
l'occasion  de  voir  préférer  un  mauvais  vin 
de  Portugal  à  un  bon  Conslancia,  à  un  bon 
Sautcrnc  ou  à  du  Madère. 

Ln  attendant  que  la  culture  de  la  vigne 
se  perfectionne  et  se  propage  (ce  qui  peut- 
être  ne  se  réalisera  jamais  par  la  race 
actuelle),  la  fabrication  de  vins  au  moyen 
d'autres  fruits  est  du  plus  haut  intérêt.  Ici 
encore  les  essais  sont  dus  aux  étrangers  et 
bien  peu  de  Brésiliens  les  ont  imités.  Ce 
n'est  guère  que  depuis  l'apparition  de  la 
maladie  de  la  vigne,  que  les  chimistes  se 
sont  sérieusement  occupés  de  la  prépa- 
ration  du  vin   et   de  la  fabrication  de  vins 


(I)  Deosé  grande!  —  Il  n'est  décidément  ques- 
tion ici  nue  d'un  certain  monde 

I,.  VII. 


MlM  II  I.WI  I- 


,i  liGciels  ;  celle  dernière  branche  est  cn- 
corc  dans  -":i  enfance,  mais  les  noms  des 
hommes  qui  s'en  sont  occupés  esl  un  sûr 
ml  pour  -un  avenir.  Si  I  usage  de  vins 
capiteux  peut  convenir  à  l'homme  du  Nord, 
celui  de  vins  légers  el  aromatiques  ou 
mousseux  esl  salutaire  à  l'habitant  des 
1 1  opiques.  L'acide  carbonique  active 
la  digestion,  et  les  huiles  volatiles  ainsi 

que   les   élhers   c posés  possèdent  des 

propriétés  stimulantes,  qui  expliquent  la 

préférence  qu'on  accorde  aux  boi is  qui 

en  contiennent.  S'il  esl  vrai  que  la  peau 
des  coings  fruits  du  Cydonia  vulgaris)  eon- 
licni  de  l'éther  œnantique,  le  Coignassier 
prospérant  ici,  on  pourrai!  peut-être  imi- 
ter pour  les  vin^  artiGciels  le  goût  du  vin 
naturel.    Nous  avons   bu   chez   M.   Buze- 

lin,  vicen su]  français,  à  Ouro-Preto,  du 

vin  d'Ananas,  de  Jaboticabas ,  de  âfara- 
cujas  (Clematis  indien) (1),  que  bien  des 

ns  auraient  pris  pour  des  vins  d'Espagne; 
il  en  a  fait  avec  les  Jambusas,  les  Pichi- 
ricas  ou  Pingericas  (fruits  noirs  d'une 
Mélastomacée  naine),  les  oranges,  les 
iraças,  etc.  11  laisse  fermenter  les  fruits 
broyés  avec  un  peu  d'eau,  jusqu'à  ee  que 
la  fermenta  lion  tumultueuse  soit  termi- 
née; il  passe  le  liquide  à  travers  un 
linge  et  ajoute  8  S  (livres)  de  sucre  par 
baril;  quand  la  nouvelle  fermentation  qui 
s'opère,  est  terminée  el  avant  que  la  fer- 
mentation acétique  ne  .se  manifeste,  il 
ajoute  huit  bouteilles  d'eau-de-vie  par  baril 
(un  baril  contient  26  à  28  bouteilles).  Le 
liquide  ayant  déposé,  on  décante  et  on 
passe  au  clair,  puis  on  met  en  bouteilles. 
Comme  tous  ces  fruits  fournissent  aussi  de 
1  eau-de  \  ie,  par  la  fermentation  et  la  dis- 
tillation, on  sesertde  préférence,  pour  cha- 
que espèce  de  vin,  de  l'eàu-de-vie  corres- 
pondante. Les  baies  de  café  et  les  bananes 
fournissent  aussi  une  excellente  eau-de-vie. 

M.  Dictrich,  à  Cantagàllo,  lait  des  bois- 
sons mousseuses  qu'il  aromatise  avec  diffé- 
rents fruits,  surtout  avec  l'ananas.  En  ajou- 
tant au\  ra marins  une  certaine  quautité  de 

sucre  elen  les  faisant  fermenter, btient 

1111  ' *"',  riche  en  tannin. Les Cajà  Ana- 

cardiam  occidentale  .  à  cause  du  tannin 


'  •       'mm,  un  lapsus  calami;  le 

'" 'c  Maracuja  (prononciation  alle- 

l,nl ."<  I"'-  !''  fruil   d'une  Clématite  (qui 

non  porle  pas  de  comestible),  mo 

I    \U 


qu'ils  contiennent,  fournissent  un  excel- 
lent vin.  M.  le  Or  Teuscher  s'applique  à 
produire  des  vins  légers  analogues  auSau- 
terne.  Le  jus  d'oranges  pèse  ordinairement 
7"-7  '  ■>"  Beaumé;  en  y  ajoutant  2  onces  de 
sucre  par  bouteille,  ou  a  un  liquide  mar- 
quant 10»  Beaumé,  et  avec  ï  onces,  15"  li.  : 

il  est  I d'j  ajouter  un  grain  de  ::oi\;  de 

galle  réduite  en  poudre.  La  fermentation 
tumultueuse  dure  environ  ii  semaines;  un 
bout  de  ce  temps,  on  passe  au  clair  el  nu 
laisse  le  liquide  reposer  dans  de  grandes 
dames-jeannes  pendant  environ  11  moi., 
après  quoi  la  fermentation  insensible 
étant  terminée,  on  met  en  bouteilles.  Par 
ee  procédé,  M.  le  l)r  Teuscher  obtient  de 
bons  résultats.  —  .M.  Brand,  l'ami  de  M.  le 
1)'  Lund,à  Lagoa Santa,  a  établi  une  fabri- 
que de  vins  et  de  liqueurs  dont  les  pro- 
duits ne  laissent  rien  à  désirer.  --Avec  la 
racine  de  Gingembre  (Ziogiber  officinale) 
on  fabrique  une  boisson  mousseuse,  con- 
nue sous  le  nom  de  Gingibirra,  d'un  goût 
assez  agréable. 

M.  le  Dr  Teuscher  nous  ayanl  commu- 
niqué qu'il  avait  observé  sous  le  micros- 
cope différentes  formes  de  ferments,  nous 
profilâmes  de  notre  séjour  chez  lui  pour 
faire  les  expériences  suivantes.  Nous  fîmes 
fermenter  à  part  dans  des  verres  différents: 
I"  de  la  banane  délayée  avec  de  l'eau, 
2°  du  vesou  de  canne  à  sucre,  5"  du  jus 
d'ananas,  5-"  du  jus  de  Caju  (Anacard. 
occident.),  S"  du  jus  d'orange,  li"  de 
citron,  et  7"  de  Cambuca  (Eugenia  Cani- 
buca).  I.a  banane  et  le  vesou  ne  rougissent 

[  que  faiblement  le  papier  de  tournesol.  La 
réaction  de  la  banane  est  d'autant  plus 
acide  et  son  goût  d'autant  plus  acerbe  el 
astringent, qu  elle  est  plus  éloignée  de  son 
poinl  de  maturité;  la  cause  en  est  certaine- 
mcnl  due  à  un  tannin.  L'une  et  l'autre 
contiennent  le  sucre  essentiellement  à 
l'étal  cristallisable.  Le  moût  des  autres  , 
fruits  possède  une  réaction  acide  bien 
décidée;  le  sucre  s'y  trouve  par  consé- 
quent à  l'état  de  sucre  de  fruits  ou  glu- 
cose. I.a  fermentation  s'y  manifeste  aisé- 
ment ci  la  levure  qui  se  forme,  se  déve- 
loppe par  voie  de  bourgeonnement,  comme 
«elle  de  la  bière,  car  dans  les  commence- 
ments on  ne  voit  que  des  cellule-  éparses, 
qui.  plus  lard  seulement  se  ramifient.  I.a 
banane    employée     éiait     une     Banane 

San  T/nniir,  ci  la  canne  appartenait  à  la  va- 
riété créole.  L'espèce  de  végétation  fungi- 


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u. 
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V) 

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22S 


U76-W7. 


NARTIIEX  ASA-FOETIDA,  falcon. 

Umbelliferœ. 


CHARACT.  GEXEU.  —  Calgcis  marge-  obsolc- 
tus.  Pclula  oblonga,  apicc  una  indexa.  Stglopo- 
ilhan  urceolatum.  Styli  recurvi.  Fructus  a  dorso 
plano-compressus,  margine  dilata  to;  mericarpia 
jugis  primariis  ">,  3  intermediis  filiformibus,  2  la- 
teralious  obsoletioribus  margini  contiguis  immer- 
sis.  Villtc  in  valleculis  dorsalibus:  plerumquc 
solitariœ  (lateralibus  nunc  V^-'i!:  vitlatis);  com- 
missuralibas  0-ii,  variis.  Semen  complanatura.  — 
Herba  giganlea  Tibetica  ;  radiée  crassa,  fibris  ia- 


tertextis  rigidis  coronata;  caille  robuste,  ramoso  ; 
foliis  bipinnalisj  laciniis  Uneari-oblongiSj  obtusis3 
integerrimis  v.  serratis,  glabris  v.  pubescentibus, 
petiolo  lato,  amplo,  vaginanle,  inflato;  umbellis 
compositis ;  involucris  0;  iloribus  /lavis,  interdwn 
unisexualibus  v.  slerilibus. 

iVurtlici  iisu-focttila,  Falconeb ,  in  Linn. 
Trans.,  tome  XX,  p.  285.  —  IIook.  in  Ilot.  Mag. 
tab.  KICS  (hic  iterata). 


Ln  question  si  longtemps  incertaine 
de  l'origine  de  YAsa-fœlida  du  com- 
merce, grâce  à  de  récentes  découver- 
tes, semble  à  la  veille  d'être  élucidée. 
A  la  place  du  Fonda  persica,  L.,  dont 
on  trouve  le  nom  stéréotypé  dans  les 
livres  de  matière  médicale  comme  source 
de  ce  produit  pharmaceutique,  des  plan- 
tes diverses  plus  ou  moins  voisines  des 
Ferula.  s'annoncent  avec  des  titres 
presque  égaux  comme  fournissant  la 
gomme  résine  en  question.  L'une  de 
ces  Ombellifères  est  le  Narlkex  Asa- 
fœlida;  l'autre,  le  Scorodosma  fœtidum 
de  Bungc  :  d'autres  échantillons  d'her- 
bier, signalés  plutôt  que  décrits  par  sir 


William  Ilooker,  attendent  une  détermi- 
nation précise  soit  au  point  de  vue  de 
leurs  caractères  botaniques,  soit  au 
point  de  vue  du  produit  qu'elles  don- 
nent à  la  droguerie  locale  ou  euro- 
péenne. 

Sans  anticiper  à  cet  égard  sur  les 
résultats  des  recherches  que  nous  pro- 
met un  botaniste  russe,  iM.  Borsczcho\v, 
nous  sommes  heureux  de  pouvoir  repro- 
duire la  planche  du  Dolanical  Maga- 
zine qui  représente  le  Narlkex  Asa- 
fœtida.  Découverte  dans  le  Thibet  oc- 
cidental, au  nord  du  Cashmire,  en 
1838,  par  le  Dr  Falconer,  cette  re- 
marquable   Ombellifère   lut   introduite 


forme  observée  dans  l'une  et  dans  l'autre, 
ressemble  beaucoup  au  Torvula  cerivivia; 
nous  croyons  pouvoir  l'y  rapporter. 

Parmi  les  moûts  de  fruits  contenant  du 
sucre,  le  Cajû  et  le  Cambucà  nous  parurent 
produire  des  formes  tout-à-fait  caractéris- 
tiques ;  ce  sont  les  deux  fruits,  qui,  au  goût, 
semblent  contenir  le  plus  de  tannin.  Les 
formes  du  moût  d'oranges  et  de  celui  de 
citrons  ou  limons  sont  très-analogues,  sinon 
identiques;  ces  deux  fruits  contiennent, 
comme  on  le  sait,  de  l'acide  citrique.  Les 
formes  observées  dans  le  moût  d'ananas 
leur  ressemblent;  celui-ci  contient  de 
l'acide  malique.  Dans  ces  trois  derniers 
fruits,  même  huit  jours  après  l'extraction 
du  moût,  nous  n'avons  pis  remarqué  de 
ramifications.  Nous  avons  eu  en  même 
temps  l'occasion  d'observer  les  modifica- 

Tome  IV,  2e  Série  (1839). 


lions  que  peuvent  subir,  sous  l'influence 
de  la  fermentation,  les  huiles  volatiles  et 
les  éthers  composés.  Le  Cajû  possède  une 
odeur  rappelant  celle  de  la  pomme;  son 
moût  la  perd  complètement  en  un  ou 
deux  jours.  Le  Cambuca  n'a  pas  d'odeur 
spécifique.  Le  moût  d'orange  et  celui  de 
citron  perdent  l'odeur  d'huile  essentielle 
d'orangcctdecitron,ou  plutôt  la  modifient; 
car  ils  prennent  une  odeur  qid  se  rappro- 
che du  bouquet  de  vin  de  Sauternc.  La 
banane  a  conservé  son  odeur  de  valérianatc 
d'amyle  durant  sept  à  huit  jours, aprèsquoi 
celle-là  est  devenue  désagréable.  L'ana- 
nas possédait  encore  son  odeur  caracté- 
ristique au  bout  du  huitième  jour.  On  voit 
donc  qu'en  arrêtant  la  fermentation  à  cer- 
taines époques,  les  liquides  fermentes  peu- 
vent conserver  l'arôme  naturel  des  fruits. 

29 


île  graines,  en  1859,  par  le  même 
s:i\:mi  naturaliste,  dans  le  Jardin  bota- 
nique d'Edimbourg.  C'est  là  que  vingt 
nns  plus  mrd,  après  mie  longue  période 
de  végétation  stérile,  la  plantées!  venue 
a  fleur  el  mémeà  fruit  avec  une  remar- 
quable vigueur.  Nous  en  avons  sous  les 
yeux,  grâce  a  la  générosité  de  M.  lepro- 
|ï  sseur  Balfour  el  a  l'intervention  non 
moins  gracieuse  de  M.  le  prof.  Christi- 
son.des  photographies  pour  stéréoscope, 
représentant  deux  périodes  diflférentes 
de  Ooraison,  el  qui  donnent  de  celle 
gigantesque  herbe  vivaee  l'idée  la  plus 
avantageuse  au  point  de  vue  pittores- 
que. 

Le  développement  des  feuilles  s'y 
présente  relativement  bien  plus  grand 
que  dans  la  vignette  ci-joinle  du  Bola- 
nical  Magazine,  où  l'un  des  exemplaires 
du  même  Jardin  botanique  d'Edimbourg 
se  trouve  reproduit  dans  une  période 
évidemment  irop  peu  avancée  de  .-n  flo- 
raison.  Ce  port,  du  resie,  on  peut  s'en 
faire  aisément  l'idée  par  celle  de  nos 
grandes  Férules  du  sud  de  l'Europe, 
herbes  géantes  dont  les  liges  florifères 
^e  dressent  avec  nue  rare  hardiesse  aux 
flancs  escarpés  des  rochers  et  des  préci- 
pices. 

La  seconde  Ombellifère  à  laquelle 
nous  avons  l'ail  allusion,  est  le  Scoro- 


.  \i:  i  m  \    \-\  I  OETIDA,  l  iicoi». 

I  dosma  fœlidum,  BungeM.  D'après  les 


renseignements  bénévolemenicommtim- 
<l<iés  par  ce  savant  professeur  ;'i  M.  ^  an 
linotte,  eeite  espèce  découverte  par 
Al  Lehmann,  aurait  oie  retrouvée  par 
M.  Bunge  en  Perse  el  dan-  l'Afgha- 
nistan (en  I838)  el  par  M.  Borsczchow 
dans  sn  localité  primitive,  c'esl-à-dire 
les  steppes  ;'i  l'est  de  la  mer  Caspienne. 
C'est  une  plante  acquise  ;'i  nu-  jardins 
où  ses  graines  peuvent  In  propager. 

D'après  M.  Bunge,  le  Scorodosma 
fœlidum  sérail  idenlique  avec  l'Ombel- 
lifère  du  Khorassan,  signalée  el  6gurée 
dans  les  Amœnilates  de  Kœmpfer  (page 
553)  comme  In  source  de  VAsa-fœlida. 
Le  l)r  Falconer  avait  cru  reconnaître 
dnns  celle  dernière  un  synonyme  de  son 
Narlhex.  C'esl-là  l'objet  d'une  discus- 
sion dont  les  éléments  nous  manquent 
et  que  de  mieux  informés  que  nous 
sauront  sans  doute  comparer.  .Nous  en 
dirons  autant  des  différences  cuire  les 
genres  Scorodosma,  Narlhex  et  Ferula, 
que  sir  William  Hooker  estime  être  très 
peu  marquées.  i.  E.  P. 

(I)  In  Delect.  Simm.  l/mi.  Dorpal., Bnn.i&iG 
(WMr.  Annal,  bot.  t.  331).  —  Kl.  m  Alex. 
/..  hmanni  Relliq  iini.  in  Mon.  Soc,  étrang.  de 
l'Acad  dr<  se.  il<'  S  fétersb.,  tome  VU.  reproduit 

commi \  i  âge  sopai  é  ^ms  le  titre  de  Beitrag  sur 

Kenntniss  der  Flora  Russlands  uiid  der  Sleppen 
Central  Asiem,  |>  (133)309. 


Avant  de  terminer  il  nous  reste  à  dire  un 
mot  sur  la  fabrication  du  vinaigre.  La  mé- 
thode la  plus  simple  de  le  faire,  consiste  à 
mettre  de-  bananes  (de  préférence  de  la 
variété  de  s.  Thomé)  dans  nu  panier  de 
bambou,  de  forme  conique.  Lorsqu'elles 
sont  mûres,  la  fermentation  ne  larde  pas  à 
s'j  manifester.  Les  gouttes  alcooliques  en 
lombanl  dansun  récipient  placé  au-dessous, 
s'oxidcnl  el  se  iransformenl  en  vinaigre. 
I  c  liquide  est  mi-  en  bouteilles,  que  l'on 
expose  ensuite  au  soleil ,  afin  que  la  fer- 
mentation acétique  puisse  s'achever.  Les 
premières  portions  donnent  on  bon  vinai- 
gre, le~  dernières  ont  un  gm'ii  désagréable 
qui  csl  dû  ,'i  h  fermentation  putride.  — 
Quiconque  a  laissé  des  bananes  séjourner 
sur  sa  table,  a  pu  remarquer  que  le-  mou- 


I  ches  les  attaquent  et  que  bientôt  elles  ré- 
pandenl  l'odeur  propre  à  l'élhcr  acélique, 
et  plus  tard  celle  de  l'acide  acétique  pur. 
—  Dans  les  endroits  où  le  Palmier  Burili 
(Maurilia  vinifera)  croit  naturellement,  on 
obtient  un  bon  vinaigre  par  la  fermenta- 
tion de  son  fruit. 

Nous  demandons  toute  l'indulgence  du 

lecteur  pour  les  lacunes  des  pages  qui 
précèdent;  elles  ont  été  écrites  au  con- 
fluent de  la  Sarinc  et  di\  Macahé,  chez 
M.  Joseph  Claraz,  de  Fribourg,  loin  de 
toute  bibliothèque  scientifique.  La  rapidité 
avec  laquelle  nous  avons  exécuté  notre 
voyage,  et  les  difficultés  que  nous  avons 
eues  .'i  surmonter,  doivent  aussi  être  prises 
i  o  considération.  .Mais  il  n'eût  pas  été  op- 


I 


■A 


MOMORDICA      MIXTA         Koxb . 


I 


1478. 


227 


IOÏÏORDICA  IIXTA,  roxb. 


Cucurbitaceœ. 


CHARACT.  GENER  Flores  monoici  v.  dioici. 
Masc.  Calyx  brcvissiine  campanulatus,  quinque- 
partilus.  pateus.  Corolla  calyci  inserta,  quinque- 
partita;  laciniis  patenlibus,  obtusis,  subundulalis. 
Stamina  5,  imo  calyci  inserta,  3-adelpha.  Fila- 
menta  brevia,  crassa.  A nt/ierœ conni ventes,  unilo- 
eulares,  loculo  lineari,  connectivi  crassi  undnlati 
margiui  extus  adnato.  Foem  Calyx  tubo  obovato 
V.  sub-cylindrieo,  cuin  ovario  connato  ;  limbo 
supero,  quinquepartito ,  patulo.  Corolla  maris 
annulo  epigyno  inserta.  Stamina  rudimentaria, 
styli  basim  cingentia.  Ooarium  inferum,  trilocu- 
lare,  placentis  juxla  septa  bine  parietalibus,  inul- 
liovulatis.  Stylus  cylindricus,  Irilidus  v  tripar- 
titus.  Bacca  pulposa,  ninricala,  maturitate  elastice 
irrogulariter  rupta,  polysperraa.  Semina  com- 
pressa, marginaia,  integumento  baccato colora to, 
exsiccatione  rugoso.  bmbryônis  exalbuminosi 
eotyledones  foliaceœ,  plano-cunvexie;  radiculabrc- 
vissima,  centrifuga.  — Herbse  in  Asiaet  America 
tropica   indigenœ,   glabriusculœ  v.   flirtai;  foliis 


Une  des  serres  tropicales  de  Kew, 
nous  dit  sir  \\  '"  llooker,  dans  un  îles 
derniers  numéros  du  Bolanical  Maga- 
zine ,  est  devenue  fort  attrayante  depuis 
quelques  années  par  l'introduction  de 
différentes  espèces  de  Cucurbitacées, 
qu'on  y  l'ail  grimper  sur  des  treillis,  le 
long  du  vitrage.  Celle  famille  de  plan- 
tes a  été  jusqu'ici  beaucoup  trop  négli- 


alternis,  cordalis,  palmalo  tri-quinquelobis;  cirrhis 
simplicibus ,  elongatis;  pedunculis  axillaribus, 
filiformibas,  uni/loris,  mediov.  supra  basim  brac- 
Lca  foliacea  instructis.  Endl. 

Moniordlrn  mlxtn;  dioica  ,  foliis  cordatis  , 
3-S-lobo-palmatis,  lobis  sinuato-dentatis,  petiolis 
glandulosis,  lloribus  masculis  solitariis  magnis, 
pedunculo  elongato  braclca  magna  biloba  infra 
florem.  ealyeis  lobis  profundis  ovatis  nigi'o-striatis, 
coroilae  petalis  subrhombeo-ovatis  venosis  disco 
pubescentibus,  3  interioribus  basi  nigro-purpu- 
reis,  fructu  niagno  baccato  ovalo-globoso  rubi'o 
ubîque  inuricato  apice  acuto. 

Houordii  »  mixt».  Roxr.  FI.  Ind.  v  5.  p.  70!). 
Wight  et  Arn  FI.  Penins.  Ind.  Or.  p.  31-9.  — 
IIook.  Bot   Mag.  3145  (bic  iterala). 

îifitcn n    cochinchinensis.    Spreng.    Syst. 

Vegct.  v.  5,  p.  M. 

itlumcn  cochinchinensis.  Lour.  FI.  cochin- 
chin.  v.  2,  p.  752.  De  Cvsd.  Prodr.  v.  3,  p.  318. 


gée,  car  non-seulement  quelques-unes 
de  ses  espèces  ont  des  fleurs  d'une 
beauté  peu  commune,  mais  souvent 
aussi  leurs  fruits  sont  remarquables  par 
leur  taille,'  leur  forme,  leur  brillant  co- 
loris et  quelquefois  par  l'arôme  qu'ils 
exhalent,  ainsi  que  par  leur  milité. 
Même  en  plein  air,  sous  le  ciel  de  la 
Grande  Bretagne,  bien  des  espèces  peu- 


porlun  d'en  parler  ici  ;  plus  tard,  nous  '  qui  voyagions  sans  le  secours  d'aucune 
aurons  sans  doute  occasion  de  publier  une  |  recommandation.  Cette  méfiance,  jointe 
relation  détaillée  de  notre  voyage.  Nous 
nous  sommes  efforcés  de  décrire  les  choses 
dans  leur  vrai  jour,  saos  ménagement,  mais 
aiis^i  saos  exagération.  La  méfiance  que 
montrent  les  Brésiliens  à  l'égard  des  étran- 
gers!1), fut  souvent  un  obstacle  pour  nous 


iux  vicissitudes  éprouvées  dans  une  ex- 
pertise en  matière  de  colonisation,  n'était 
pas  de  nature  à  augmenter  nos  sympathies 
pour  ce  peuple.  Toutefois,  nous  devons 
l'aire  une  exception  en  faveur  des  habi- 
tants de  Diamantina  et  des  environs.  Nous 


(I)  Il  ne  nous  est  pas  possible  d'imprimer  ces 
lignes  sans  faire  remarquer  que  des  souvenirs,  qui 
datent  du  règne  de  Joào  VI,  ne  sont  malheureu- 
sement pas  effaces  de  la  mémoire  des  Brésiliens. 
Tous  ceux  qui,  connue  nous,  ont  séjourné  pen- 
dant longtemps  dans  ce  pays,  comprennent  par- 
faitement à  quels  épisodes  fâcheux  nous  fesons 
allusion. 

>'ous  devons  déclarer,  nous,  que,  jusqu'à  notre 
dernière  heure,  nous  conserverons   la  plus  vive 


reconnaissance  envers  ce  peuple  si  bon,  si  affable, 
chez  lequel,  eu  tout  temps,  nous  avons  reçu  la 
plus  généreuse,  la  plus  patriarcale  hospitalité! 

Les  Brésiliens  pardonneront,  du  reste,  volon- 
tiers aux  auteurs  de  ce  remarquable  mémoire,  les 
acerbes  critiques  dont  ils  sont  ici  l'objet,  en 
laveur  du  travail  savant  et  utile  que  ces  voyageurs 
ont  élaboré  sur  ce  pays,  œuvre  dont  nous  som- 
mes charmé  d'avoir  pu  enrichir  notre  Flore. 

Dêos  dard!  L.   Vil. 


Mi.Mnlil.il   \    Ml\l  \. 


\.  ni  fleurir  el  fructifier.  La  belle  plante 
qui  l'.iii  l'objel  de  celle  noie  csl  de  ré- 
cente introduction.  Si  -  grossi  -  graines 
api  iiies  «  i  cui  ieusi  mi  ni  cisi  lées  nous 
oui  été  envoyéi  -,  ai  ec  un  dessin  de  la 
plante,  de  la  province  de  Moulmein,  par 
le  Révérend  <;.  S.  P.  Parisb,  «'i  nous 
Bvona  reconnu  qu'elles  appartenaienl  au 
1/  mordica  mis  in  de  Roxburgb.  Si,  cl  un 
autre  côté,  on  admet,  comme  d'ailleurs 
cela  semble  fondé,  que  c'esl  aussi  la 
plante  déci  ite  par  Loureiro  sous  le  nom 
de  Ifuricid  coi -liiin  hinensit  .  on  doit 
avouer  que  la  description  qu'en  a  faite 
ce  dernier  est  détestable.  Il  en  résulte 
aussi  que  la  plante  esl  native  de  Chine, 
el  des  environs  de  Calcutta.  Aucune 
figure  n'en  a  été  publiée  jusqu'ici,  et 
cependant  elle  le  méritait  par  la  gran- 
deur et  la  beauté  de  ses  fleurs.  Malheu- 
reusement, nos  plantes  n'ont  donné  que 
des  fleurs  maies,  mais  ces  fleurs,  join- 
l<  •  a  l'esquisse  d'un  fruil  que  nous  avons 
f.iii  copier  sur  les  dessins  inédits  de 
Roxburgb  el   conservés    au  Musée  de 

l'Iml 'ienlale   (  Easl    India   Rous<  <  , 

Bufilsenl  pour  donner  une  idée  dr  celte 
belle  espèce  La  plante  a  fleuri  à  Kew 
au  mois  de  juillet  de  l'année  dernière. 
Le  iîomordica  mixta  est  naturelle- 
ment une  plante  grimpante,  comme  la 
plupart  des  autres  Cucurbitacées,  à  tiges 


un  peu  grèli  -  el  anguleuses.  Les  feuilles 
sont  û  trois  ou  cinq  lobes  d<  nlelés  el  un 
peu  lancéolés,  séparés  par  des  sinus  pro- 
fonds el  arrondis  ;  leurs  pétioles  soin 
un  peu  longs,  velus,  muni-  de  deux  ou 
trois  glandes  qui  ressemblent  quelque 
peu  à  de  petites  pezizes.  Leurs  vrilles 
son)  simples,  mais  longues  el  Ibrtes.  Les 
pédoncules  sonl  longs .  uniflores ,  el 
munis,  au-dessous  de  la  fleur,  d'une 
large  bractée  bilobée  et  velue.  La  fleur 
mâle  i  la  seule  que  nous  connaissions  ) 
csi  très-grande;  elle  a  bien  quatre  pou- 
ces de  diami  tre  de  l'extrémité  d'un  pé- 
tale à  l'autre.  Le  calyce  est  à  cinq 
divisions  profondes,  ovales-lam rolt  c-, 
striées  de  noir.  La  corolle  csi  largement 
campanulée,  à  cinq  pétales  ovales-tra- 
pézoïdes,  aigus,  à  nervures  nombreuses 
et  saillantes  en-dessous,  d'un  jaune  de 
paille  ci  velus  près  de  leur  lia>e  ;  trois 
d'entre  eux  portent^  sur  ce  point,  une 
macule  noirâtre.  Les  élamines  ont  la 
structure  de  celle-  Ac^  autres  tiomor- 
dica,  avec  de  longues  anthères  très- 
sinueuses.  Le  fruit  esl  de  la  taille  d'un 
petit  melon,  ovoïde,  pointu  au  sommet, 
d'un  rouge  vif,  el  très-hérissé  de  poin 
tes  coniques.  Il  contient  si\  rangées  do 
grosses  graines  attachées  à  trois  pla- 
centa-. 

>  La  ligure  ci-jointe  représente  un 


leue  avons  déjà  adressé  des  re rcimenls(l) 

dans  un  outre  travail;  nous  les  réitérons 
volonlii  rs  ici,  pai i  e  que  i  es  lignes  scronl 
pcul-élrc  li\  rées  b  la  publicité avanl  l'écrit 
auquel  nous  raisons  allusion.  Nous  avons 
non  seulement  rencontré  chez  celle  popu- 
lation li  plus  large  el  la  plus  franche 
bospil  dite;  mais  nous  avons  été  aidés  de 
toutes  manières  dans  nos  recherches  sur 
le  vrai  gitc  des  diamants.  La  manière  avec 

nous  eût  ili  bion  difficile  de  pai  li  i  de  la 

nii.iiiiiii.i.  M 

ma,  ne  i Ni  il  que  l'imagi    di 

i  d     la  moi  l,  pas  un  ili  e 

I'      .  ins  de  iiiiii.mII vci  i-  d'une 

■  .  que  -m aii  ni  des  palmiers 

simulant   di  -  saules  plcui 

!..  \  II. 


laquelle  il-  traitent  leurs  esclaves,  l'ac- 
cueil bienveillant  qu'ils  fonl  aux  malheu- 
reux colons  allemands  qui  s'échappent  de 
la  colonie  du  Mucury,  la  peine  qu'ils  se 
donnent  pour  les  soustraire  à  des  pour- 
suites barbares  el  fa\ oriser  leur  ruitc  I  . 
sonl  autaul  de  nobles  aclions  qui  parlent  en 
faveur  de  celle  population  essentiellement 
active  el  laborieuse;  elle  possède  cette  no- 
blesse de  cœur  que  l'on  csl  toujours  beu- 
rcux  de  rencontrer,  mais  que  l'on  apprécie 
surtout  quand  elle  exisic  dans  le-  classes 
de  travailleurs.  Nous  avons  gardé  un  bon 
souvenir  de  M.  lozd  Fcrrcira  de  Andradc 
Brant,  de  M.  IcCapilaé  Jozé  de  Almcida,  de 

(1)  Celle  phrase,  dont  le  sens  échappe  :'i  noire 
compréhension,  est  rccoilnlionncc  par  nous;  elle 
■  -i  idi  ulique  a  ci  Ile  du  manuscrit.         t..  V  II. 


MOMORDICA  MIXTA. 


229 


fragment  de  rameau  de  la  plante  mâle 
avec  les  fleurs  et  le  fruit  (ce  dernier  non 
colorié).  On  y  voit  aussi  le  faisceau  des 
élamines,  reposant  sur  une  grosse  glande 
lobée  et  charnue.  » 

A  la  synonymie  ci-dessus,  sir  Wil- 
liam llookcr  aurait  pu  ajouter  le  nom 
de  Zticca  Commersoniana  adopté  par 
Seringe  pour  la  même  plante,  ainsi 
qu'en  fait  foi  un  échantillon  de  l'herbier 
du  Muséum,  éliqueléde  la  main  même  de 
De  Candolle.  Il  est  certain  aujourd'hui 
qu'elle  appartient  bien  réellement  au 
genre  Momordica,  genre  dont  les  es- 
pèces sont  encore  loin  d'être  toutes 
connues. 

Nous  avons  aussi  cultivé  au  Muséum, 
en  1859,  le  Momordica  mixta,  dont  le 
savant  directeur  des  jardins  royaux  de 
Kew  nous  avait  envoyé  quelques  grai- 
nes. Notre  culture  s'est  faite  à  l'air  libre, 
sur  couches,  et  comme  l'année  a  été 
exceptionnellement  chaude,  nos  plantes, 
au  nombre  de  deux,  sont  devenues  fort 
belles.  L'une  d'elles  a  même  montré  ses 
boutons,  et  elle  était  femelle;  mais 
comme  la  saison  était  déjà  avancée,  ces 
boutons  n'ont  pas  eu  le  temps  de  s'ou- 
vrir. Les  mêmes  plantes,  maltraitées  par 
le  froid  et  l'humidité  excessive  de  l'an- 
née 18G0,  n'ont  pu  survivre  à  l'hiver 
suivant,  quoique  abritées  dans  une  serre. 


Depuis  cette  époque,  nous  avons  reçu 
de  Chine  et  de  Manille  une  grande  quan- 
tité de  graines,  appartenant  évidemment 
au  genre  Momordica,  mais  beaucoup 
plus  grosses  que  celles  que  nous  avait 
envoyées  Sir  William  îlooker,  et  en 
même  temps  plus  arrondies  et  plus  pro- 
fondément sculptées.  La  plupart,  au 
moment  de  leur  arrivée,  étaient  rances 
et  hors  d'état  de  germer  ;  un  petit  nom- 
bre cependant  étaient  encore  en  assez 
bon  état  et  ont  levé.  Elles  promettent 
des  plantes  vigoureuses,  dont  l'aspect 
nous  rappelle  bien  le  Momordica  mixta, 
tel  que  nous  l'avons  vu  en  18  jfl,  mais 
la  grosseur  des  graines  nous  inspire 
encore  quelques  doutes  à  ce  sujet.  Il  se 
peut  qu'il  y  ait  là  deux  ou  trois  espèces 
voisines;  mais  il  se  peut  aussi  qu'il  n'y 
ait  que  de  simples  variétés,  car,  dans  la 
famille  des  Cucurbitacées,  les  variations 
sont  parfois  extraordinaires,  et  les  grai- 
nes elles-mêmes  offrent  des^aspects  très- 
différeiits  suivant  les  races  et  les  varié- 
lés,  ainsi  qu'on  en  voit  de  nombreux 
exemples  dans  les  courges  et  les  melons. 
Dans  ces  derniers,  par  exemple ,  on 
connaît  des  races  dont  les  graines  ont 
de  lo  à  18  millimètres  de  long,  tandis 
que  chez  d'autres  elles  n'en  ont  pas 
trois.  Des  variations  analogues  se  mon- 
trent dans  le  Momordica  Charantia,  dont 


M.  JoàoGribciro  de  Carvallio  Amarante,  de 
M.  le  Dr  Lucindo,  à  Diainanlina,  de  M.  le 
vicaire  Pacilieo,  à  Minas  Novas  et  de  plu- 
sieurs autres. 

La  majeure  partie  des  faits  que  nous 
avons  rapportés,  reposent  sur  nos  propres 
observations;  nous  n'avons  usé  qu'avec 
la  plus  grande  circonspection  et  la  plus 
grande  réserve  de  ceux  qui  nous  ont  été 
communiqués  durant  notre  voyage;  par 
contre  nous  nous  sommes  servis  des  obser- 
vations exactes  et  raisonnées  de  deuxfazen- 
deiros  des  environs  de  Cantagallo,  M.  Rul- 
ler  de  Râle  et  M.  Uictricli  de  Zurich; 
de  deux  médecins  très-versés  dans  les 
sciences  naturelles,  M.  le  Dr  Teuscher  de 
Icna  et  M.  le  Dr  11.  Naegcli  de  Zurich, 
demeurant   entre   Cantagallo   cl  la    Para- 


hyba  ;  de  M.  Jean  de  Rourc,  naturaliste 
français  dans  le  haut  Macahé,  de  deux 
fazendeiros  suisses  dans  le  bas  Macahé,  de 
M.  Colin  Schulcr  et  de  M.  Joseph  Claraz. 
Nous  devons  surtout  beaucoup  d'obliga- 
tions à  ce  dernier,  chez  qui  nous  avons 
passé  la  plus  grande  partie  de  la  saison 
pluvieuse,  pour  la  manière  amicale  et 
désintéressée,  avec  laquelle  il  nous  a  aidés 
dans  nos  recherches.  Les  pièges,  appelés 
ici  mondéos,  qu'il  a  fait  tendre  et  dont 
nous  avons  parlé  plus  haut,  nous  ont  pro- 
curé une  collection  presque  complète  des 
mammifères  de  la  contrée.  MM.  Eulcr, 
J.  de  Roure  et  P.  Scheiler  ont  contribué  à 
compléter  notre  collection,  tant  sous  le 
rapport  des  mammifères  que  sous  celui 
des  oiseaux,  des  amphibies  et  des  poissons. 
Dr.  J.  Cil.  Heusser  et  G.  Clahaz. 


mu'  varii  u  u  gi  Bim  -  relativement  très- 
petites  :>  ét<  di  ci  ite  p  ir  Seringe,  comme 
espèce  distincte,  sous  le  nom  de  l/-  ie- 
ilensis. 

Il  \  .1  bien  d'autres  Cucurbilacées 
capables  d'intéresser  les  amateurs  d'hor- 
ticulture, et  très-dignes  de  prendre  rang 
l>  ii  mi  les  plantes  décoi  atives  de  nos 
jardins.  Nous  signalerons,  entre  autres, 
le  Thladiantlia  dubia,  »  1  u  Nord  de  la 
Chine,  qui  esl  parfaitement  naturalisé 
.m  Muséum,  où  il  se  multiplie  déjà  plus 
qu'on  ne  voudrait  par  ses  tubercules 
souterrains  qui  ressemblent  a  de  petites 
pommes  de  l<  rre.  C'esl  une  plante  d'une 
i  usticilé  :'i  toute  épreuve  sous  le  climat 
de  Paris,  se  passant  de  toute  culture, 
et  fleurissant  avec  une  prodigalité  iné- 
puisable, ilu  milieu  de  juin  à  la  lin  de 
septembre.  Ses  Oeurs  campanuliformes, 
du  moyenne  grandeui ,  >i>ni  du  jaune  le 
plus  vif,  et  -'■  marient  avantageusement 
;iu\  Deurs  blanches,  roses  ou  violacées 
<l'~  lisci uns.  Elle  feraii  un  effet  mer- 
veilleux dans  une  haie  déjà  occupée  par 
le  liseron  commun.  Su  verdure  d'ailleurs 
esl  lnii  belle,  et  elle  pousse  avec  une 
grande  rapidité.  Sis  tubercules  enfouis 
sous  ii  rrc  n'ont  besoin  d'aucun  abri 
pendant  l'hiver;  ils  germent  aux  pre- 
miers beaux  jours  du  printemps. 

I  ne  autre  Cuciu  bilacée  intéressante 
esl  la  Coccinie  de  I  Inde  (Coccinia  in- 
'ii"i  i .    grande    plante   aux    sarments 


MOMOIIDU  \  VH\!  \ 

ligneux  dans  son  pays  natal,  nmis  seule- 
ment herbacée  et  haute  de  -  à  ~>  mètres 
-nus  notre  climat,  où  elle  fleurit  et  fruc- 
liGe  fort  bien,  pour  peu  que  l'année  soit 
chaude.  Elle  a  un  beau  feuillage,  par- 
faitement glabre,  lisse  el  luisant  ;  ses 
Heurs  campanulées  el  de  moyenne  gran- 
deur soni  d'un  blanc  de  neige,  nvec  des 
nervures  légèrement  vertes;  aux  femel- 
les, lorsqu'elles  ont  été  fécondées,  suc- 
cèdent des  fruits  ovoïdes  allongés,  de  la 
grosseur  d'un  ϝl  de  pigeon,  qui  pren- 
nent une  teinte  écarlate  des  plus  vives 
;'i  la  maturité.  Ces  fruits  n'étant  pas 
amers  pourraient  fori  bien,  lorsqu  ils 
sont  encore  verts,  être  confits  au  vinai- 
gre, comme  les  cornichons.  La  plante 
esl  dioïque  el  vivace.  On  hiverne  la 
racine  en  serre  tempérée,  pour  la  re- 
mettre en  pleine  tel  re  sur  la  lin  d  avril. 
Lorsqu'au  lieu  de  grimper,  l<  s  sarments 
de  la  Coccinie  rampenl  sur  le  sol,  ils 
s'y  enracinent  d'eux-mêmes,  presque  à 
tous  les  nœuds,  el  donnent  naissance 
par  là  à  une  multitude  de  nouveaux 
pieds  qu'on  n'a  plus  qu  .i  séparer  de  la 
plante  mère. 

Nous  pourrions  citer  encore  plusieurs 
autres  espèces  intéressantes  dans  celle 
même  famille  des  Cucurbilacées;  mais 
ce  sérail  empiéter  sur  ee  que  nous  au- 
rons  à  dire  plus  lard,  car  nous  nous 
proposons  d'y  revenir  quelque  jour, 
quand  l'occasion  se  présentera.      Nom. 


1342.   TUTEURS   D  UN   NOUVEAU  GENRE  POUR  LES  CHRYSANTHÈMES. 
I  m  amateur  de  Chrysanthèmes,  H.  6. 
I     ull,  qui,  |i  iruil-il,  n'a  pas  beaucoup  de 

temps  ii  'i m  r  ii  la  culture  de  ses  piaules, 

1  imagine,  pour  les  inellrc  en  reliel .  sans 
ri  travail,  comme  sans  grande  dépense, 

le  i veau   système  de    tuteurs   dont  la 

■  '  ■    ci-i  uulrc    indique    la    l'or et 

I  usage,  (  c  sont  loul  simplement  des  fils 
do  laiton  un  peu  forts,  qu'on  coupe  à  lu 
longueur  convenable,  el  qu'on  courbe  ad 
l<liiiiiin  :  par  une  extrémité  ils  sonl  Gxés 
dons  li  ici  re  <\  <  pot,  par  l'autre  ils  tien- 
nent claie  ou  dressé  un  rameau  île  la  plante. 

|uclquc  chose  de  m  aisé  .'i  c prendre 

cl  .'i  inodiGcr  suivant  le  besoin,  que   nous^_ 

■I-  inutile  de  nous  \  arrêter  plus  long- 
temps. \|,X. 


231 

f  1343-1354.  MISCEUANÉES. 

Vivent  les  Moineaux!  —  La  Pomme  de  terre  Blanchard,  comparée  à  la  Marjolin.  —  Les  tubercules- 
semences  (de  la  Pomme  de  terre)  verdissent  et  prennent  une  vitalité  énergique,  quand  on  les  expose 
à  l'air  avant  de  les  planter.  —  Le  soufre,  antidote  contre  la  maladie  de  la  «  précieuse  solanée.  » 
—  La  Groseille  des  Sablons (I)  et  la  Framboise  Lawson  ou  La  Rochelle  Blackberry,  introduite 
des  Etats-Unis  par  M.  Gloede(-).  —  Ratissoire  à  bras  et  à  roues,  où  l'on  peut  varier  à  volonté  l'in- 
clinaison de  la  lame.  —  Le  charbon  du  Maïs;  sa  nature,  son  mode  de  reproduction.  —  Dimen- 
sions d'un  Cedrds  Deodora,  aux  environs  de  Paris.  —  Trois  noyers  de  semis  réunis  par  la  greffe  en 
approche,  de  façon  à  ne  former  qu'une  seule  tète  posée  sur  une  triple  base.  —  Les  porte-graines  des 
Reines  Marguerites  mûriraient  parfaitement  leurs  semences  dans  un  appartement  aéré,  quoique 
coupées  assez  longtemps  avant  leur  maturité  —  Un  Raidisseur  nouveau  et  une  Ratissoire  à  roue  ou 
charrue  à  ratisser.  —  Rappel  de  l'utilité  de  l'imprégnation  par  une  solution  de  sulfate  de  cuivre  des 
échalas  et  des  bois  en  général,  destinés  aux  usages  horticoles. 

Société  impériale  d'horticulture  de  Paris.  —  Séance  du  2'j  Juillet  18GI. 


A  l'occasion  du  procès-verbal,  M.  le  doc- 
leur  Pigeaux  demande  qu'il  soit  fait  men- 
tion de  l'opinion  qu'il  a  exprimée  dans  la 
dernière  séance  au  sujet  des  services  que, 
d'après  lui,  les  moineaux  rendent  à  l'agri- 
culture, services  tels,  dil-il,  que  ces  oiseaux 


des  Fraises  perpétuelles,  nommées  par 
lui  Reine  des  quatre  saisons,  obtenues  de 
semis. 

A  l'occasion  de  la  présentation  de  ces 
Pommes  de  terre,  M.  le  Président  dil  qu'il  a 
étudié  le  procédé  employé  par  M.  Gauthier 


en    deviennent  indispensables;    il   ajoute     pour  la  multiplication  des  Pommes  de  terre, 
qu'ils  peuvent   fort  bien  vivre  sans  nous,  I  et  qu'il  a  pu  en  reconnaître  les  bons  ciïcls. 

Abu  d'obtenir  des  pieds  très-vigoureux, 
M.  Gauthier  laisse  à  l'air  et  au  jour  les 
tubercules-semences  qui  verdissent  et  pren- 
nent ainsi  une  vitalité  énergique.  Les 
plantes  qui  proviennent  ensuite  de  ces 
tubercules  verdis,  on!  des  tiges  fortes,  bien 
nourries,  dont  la  végétation  est  plus  ra- 
pide que  de  coutume,  de  telle  sorte  que  le 
produit  de  ces  pieds,  étant  obtenu  de  bonne 
heure,  a  plus  de  chances  d'échapper  à  la 
maladie  que  celui  qui  résulte  de  la  culture 
ordinaire  (*). 

5°  Par  M.  Varin,  jardinier  chez  Mm°  Cha- 
pelier, à  Antony  (Seine),  des  tubercules  de 
Pommes  de  terre  Marjolin  obtenus  dans 
les  conditions  suivantes  : 

Au  mois  d'août  18GO,  M.  Varin  avait 
présenté  des  Pommes  de,  terre  saines,  ve- 
nues dans  une    terre  à   laquelle   il   avait 


tandis  que   nous  ne   pourrions  vivre  sans 
eux. 

Les  objets  suivants  ont  été  déposés  sur 
le  bureau  : 

1°  Par  M.  E.  Vavin,  des  tubercules  des 
Pommes  de  terre  Marjolin  et  Blanchard, 
obtenus  dans  des  cultures  comparatives. 

Ces  deux  variétés  ont  été  plantées  le 
même  jour,  dans  la  même  planche,  dans 
des  conditions  tout-à-fait  semblables;  or, 
M.  Vavin  a  reconnu  que  les  produits  de  la 
Marjolin  l'ont  emporté  surceiix  de  la  Blan- 
chard pour  la  précocité  ainsi  que  pour 
l'uniformité  des  tubercules,  qui  ont  eu 
presque  tous  assez  de  volume  pour  pouvoir 
être  mis  en  vente,  tandis  que  parmi  ceux 
qu'a  donnés  la  Blanchard,  il  y  en  avait 
beaucoup  de  petits.  Au  total,  il  est  d'avis 
qu'on  a  beaucoup  trop  vanté  cette  dernière 
variété. 

M.  le  Président  dit  que  M.  Gauthier  a 
fait  des  observations  entièrement  sembla- 
bles à  celles  de  M.  Vavin. 

De  son  côté,  M.  Gosselin  rappelle  qu'il 
a  déjà  signalé  les  résultats  analogues,  que 
lui  ontdonnésscscxpériences  comparatives 
sur  ces  deux  Pommes  de  terre. 

2°  Par  M.  Gauthier  (R.  R.)  une  collec- 
tion de  15  variétés  de  Pommes  de  terre  et 


(*)  11  semble  résulter  de  la  dernière  partie  de 
re  raisonnement  que  les  Pommes  de  terre  les  plus 
vigoureuses  et  par  conséquent  aussi  celles  qui  se 
trouvent,  sous  le  rapport  du  sol,  dans  des  condi- 
tions particulièrement  favorables,  devraient  être 
moins  atteintes  de  la  maladie,  que  les  plantes  dont 
la  végétation  est  moins  active,  moins  énergique. 
Ce  l'ait  est  loin  d'être  généralement  admis  par  nos 
cultivateurs.  —  Ici,  sur  place,  la  maladie  a  atteint 
bien  davantage  les  plantations  fumées  par  le 
guano,  que  celles  qui  n'avaient  eu  qu'un  engrais 
moins  stimulant,  moins  actif.  Ed.  f. 


(1)  dont  le  compte  est  fait  depuis  longtemps  ! 

(2)  Il  y  a  beaux  jours  que  nous  cultivons  cette  Ronce,  et  M.  Gloede  (qui  sait  l'anglais)  n'ignore  pas 
que  les  Blackberriee  sont  des  /{onces  et  non  pas  des  Framboisiers.  L.  VU. 


MIm  ELLANEES. 


ité  de  la  Qeui  de  soufre.  En  1861  il  a 
lé  cette  expérience  intéressante.  Le 
:,  mars  dernier  il  a  planté  des  Pommes  de 
terre  Harjolin  dans  une  terre  à  laquelle  il 
Bvail  ajouté  du  terreau  et  de  la  Qeur  de 
soufre.  Une  pi  intation  semblable  a  été  faite 
le  i  ■  ai  i  il;  enBn,  une  dernière  plantation 
a  eu  lieu  le  23  avril,  mais  cette  rois  dans 
un  sol  non  mélangé  artificiellement  de 
soufre.  Les  produits  des  deux  premières 
plantations  onl  été  parfaitemenl  sains,  tan- 
dis que  ceux  de  la  troisième  onl  éié  envahis 
par  la  maladie 'li.  La  Société  décerne  à  cet 
exposant  une  prime  de  "">■  classe. 


près 


9«  Par  M.  Ferd.  Gloedc,  des  Sablons, 
ul-sur-Loing  :  1"  une  Groseille 
obtenue  pai  lui  de  semis  et  à  lai]uelle  il 
donne  le  nom  de  Gloire  des  Sablons; 
•_!  '  des  From&oises  Lawson  ou  New  Rochelle 
Blackberry,  variété  introduite  des  Etats- 
Unis  par  le  présentateur^). 

l'.i  Par  M.  Flament,  serrurier  à  Luzar- 
ches  [Seine-et-Oise),  une  Rôtissoire  a  bras 
et  à  roues,  munie  d'un  appendice  qui 
permet  de  faire  varier  à  volonté  l'incli- 
naison de  la  lame.  Cet  ingénieux  appareil 
est  du  prix  de  "i.'j  IV.,  ou  seulement  de 
52  fr.  quand  la  roue  en  est  pleine. 

(..île  Ratissoire  vaut  à  son  inventeur 
une  prime   de   i"'  classe. 

•Jl  Un  Membre  montre  plusieurs  échan- 
tillons «le  Maïs  charbonné  suit  dans  l'inflo- 
rescence, soit  et  principalement  sur  divers 
points  de  la  lige.  Ces  pieds  ont  été  pris 
dans  un  champ  où  cette  altération  morbide 
s'esl  produite  en  très-grande  quantité,  de 
manière  à  causer  des  pertes  considérables. 
Le  présentateur  >'c?t  assuré  que  les  plantes 
plus  ou  moins  déformées  par  ces  excrois- 
sances c  li.nl rieuses  peuvent,  sans  incon- 
vénient, être  utilisées  pour  la  nourriture 
du  bétail;  car  il  en  adonné  à  plusieurs 
vaches  qui  n'en  ont  élé  nullement  incom- 
modées. 


(I)  L'expérience  de  M.  Varin  n'est  guère  con- 
■  luoi       1 1           i.  puis  longtemps  que  les  Pommes 
ilives  sont  plus  rarement  attaquées  que 
!..  tardives  ou  celles  qui  sont  plantées  tardive- 
ment. Aussi  In  plantation  en  plein  champ  < une 

qu       ;       lit,  il  y  o  une  quinzaine 
•  'i  milieu  'lu  mois  de  mai  el  i  ncore  plus 

>urd'hui  le  plus  toi  p  issihle, - 

m  ni  dès  I'-  milieu  il'-  mars.  Ed.  I'. 

la  note  d'autre  part.  !..  VII. 


Une  conversation  s'engageant  au  sujet 
du   Cbarbon   des  céréales,  SI.    Dueliartrc 
rappelle  que  celte  redoutable  maladie  est 
due,  cbez  le  Maïs,  à   l'invasion  d'un   Irès- 
petit  Champignon,  YUslilago  Maidis  I)C. 
qui  se  développe  dans  l'intérieur  même 
des  lissus,  pour  s'y  accumuler  en  immense 
quantité,  sur  les  points  où  il  détermine  la 
formation    d'excroissances  souvent    très- 
volumineuses.  Ces  excroissances  finissent 
par   être    remplies  d'une   poussière  noire, 
formée  des  spores  de  cet  Entophytc,  dont  il 
ne  reste  plus  alors  que  ces  corps  reproduc- 
teurs. Le  Charbon  en  général  esl  analogue 
par  son  mode  de  développement  et  par  la 
plupartdeses caractères  à  la  Carie  (L'stilago 
Caries  Ht;.,  Tillelia  Caries  Tulas.);  mais 
celle-ci  ne  se  produit  que  dans  l'intérieur 
même  de  l'ovule,  tandis  que  le  premier  se 
montre  dan-  l'ovaire,  le-  balles  el  dans  les 
pallies  extérieures  de  la  Heur.  M.  Dueliartrc 
rappelle  encore  que  le  mode  d'introduction 
de  ces  redoutables  parasites  intérieurs  ou 
Enlophytes,    a    échappé    longtemps    aux 
recherches  attentives  îles  botanistes;  quel- 
ques   observations  avaient    porté    à    pen- 
ser    qu'ils     entraient     dans     les     jeunes 
céréales  par  l'extrémité  de  leurs  racines; 
niais   récemment    un    botaniste   allemand, 
M.  Julius  kiihn,  qui  vient  de  publier  un 
excellent  ouvrage   sur  les    maladies   des 
plantes  cultivées  en  grand  (1),   a  reconnu 
que  les  -pures  de  ces   Champignons,  ger- 
mant dans  le  sol,  émettent  alors  de-  fila- 
ments d'une  extrême  ténuité,  qui  pénètrent 
dans  la  jeune  Graminée,  peu  de  temps 
après  sa  germination,  par  le  point  où  ses 
premières  racines   s'attachent  à   la   jeune 
tige.  Ces  filaments,  qui  constituent  toute 
la  portion  végétative  du  parasite,  se  pro- 
pagent ensuite  et  s'étendent  de  proche  en 
pi  oche,  de  bas  en  haut,  .à  travers  ses  lissus, 
se   détruisant  en  arrière  à  mesure   qu'ils 
s'allongent    en    avant.   Arrivés  ainsi   dans 
le-  parties  de  la  céréale  qui  conviennent 
au  dernier  développement  du  Champignon, 
ils  ne  tardent  pas  à  donner  naissance  a  un 
nombre  immense  de  corps  reproducteurs 
ou  spores;  après  quoi,  ces  filaments  végé- 
tatifs eux-mêmes  disparaissent,  ne  laissant 
que  les  spores  noire-  qui  sortiront  finale- 
ment par  l'effet  de  la  désorganisation  coni- 

(I)   /-      S  i  di  r  Kullu  (Les 

maladies  des  plantes  cultivées,  leui  -  i  auses  >  l  les 
moyens  de  s'en  préserver)  I  vol.  in-8°  de  \\u  et 
ivec  7  planches.  Berlin,  185*8. 


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233 


U79-H80. 


CYPEMS  ALTEMIFOLIlfS  ALBO-VARIEGATUS. 


»  Le  Papyrus,  Souchet  à  papier, 
dont  la  large  ombelle  de  feuilles  dispo- 
sées en  parasol,  est  si  élégante  par  la 
légèreté,  la  ténuité  de  ses  parties,  le 
Papyrus,  disons-nous,  est  bien  connu, 
bien  recherché  comme  ornement  de 
pelouse  pendant  l'été,  au  bord  des 
eaux;  le  joli  Cyperus  altcrnifoiius , 
de  Madagascar,  en  est  le  diminutif; 
on  le  trouve  dans  toutes  les  collec- 
tions. Mais  ce  qui  est  neuf,  beau, 
coquet,  c'est  celte  même  plante,  nette- 
ment rubanée  de  blanc  dans  toutes  ses 


parties  :  les  tiges,  les  feuilles,  tout  est 
largement  rubané.  »  Telle  est  la  plante 
dont  nous  présentons  ci-contre  la  fidèle 
image. 

L'Etablissement  Van  Houtte  la  met 
en  vente  au  moment  où  nous  repro- 
duisons ces  lignes  tirées  de  son  Prix- 
Courant. 

Culture  :  Serre  chaude  pendant  l'hi- 
ver, plein  air  et  beaucoup  d'eau  au  cœur 
de  l'été.  Terre  sableuse  sans  engrais. 

L.  VII. 


plète  des  excroissances  morbides  dans 
l'intérieur  desquelles  elles  ont  pris  nais- 
sance. 

M.  le  Secrétaire-général  fait  le  dépouil- 
lement de  la  correspondance  qui  comprend 
les  pièces  suivantes  : 

4°  Une  lettre  dans  laquelle  M.  Laurent, 
jardinier-chef  chez  M"10  Erard,  à  la  Muette, 
à  Passy-Paris,  donne  les  dimensions  du 
Cedrus  Deodara,  qui  existe  sur  celte  pro- 
priété. Ce  bel  arbre,  qui  paraît  être  le  pre- 
mier qu'on  ait  planté  en  France,  mesure 
en  ce  moment  15'", 80  de  hauteur.  II  fruc- 
tifie celte  année  pour  la  première  fois;  il 
a  moins  souffert  des  froids  de  l'hiver  der- 
nier que  les  Cèdres  du  Liban,  qui  se  trou- 
vent non  loin  de  lui  et  dans  des  conditions 
analogues. 

7°  Une  lettre  dans  laquelle  M.  Baudrier, 
du  Mesnil-au-liry,  canton  d'Ecouen,  donne 
les  détails  d'une  expérience  qu'il  a  faite 
en  greffant  ensemble  par  approche  trois 
Noyers  semés  sur  place,  et  en  ne  conser- 
vant ensuite  qu'une  tèle,  de  manière  à 
obtenir  un  arbre  qui  semble  reposer  sur 
un  trépied. 

8"  Une  lettre  dans  laquelle  M.  Thrany 
(Alfred),  de  Versailles,  dit  que,  depuis 
six  ans,  il  s'est  mis  à  l'abri  des  pertes 
de  semence  de  Reines-Marguerites,  qu'on 
n'éprouve  que  trop  souvent;  pour  cela  il 
coupe  les  pieds  de  ces  plantes  assez  long- 

Tome  IV,  2e  Sëiue  (1839). 


temps  avant  la  parfaite  maturité  des  grai- 
nes; ces  pieds,  placés  ensuite  dans  une 
chambre  bien  aérée,  y  mûrissent  complè- 


tement leurs  graines 


Séance  du  8  août  18G1. 

19°  M.  Forest  dépose  un  Raidisseur  nou- 
veau, inventé  par  M.  Rousseau,  propriétaire 
à  Brunoy.  Cet  engin  se  recommande  à  la 
fois  par  la  facilité  avec  laquelle  on  le  met  en 
jeu  et  par  son  prix  modique,  qui  n'est  que 
de  15  à  18  centimes.  Il  consiste  en  une  sorte 
de  poulie  cylindrique  en  fer,  de  0"', 02  en- 
viron de  diamètre,  sur  laquelle  s'enroule 
le  fil  de  fer,  et  dont  un  diamètre  se  pro- 
longe en  bras  reclilignes,  longs  d'environ 
0m,08  et  terminés  en  crochet,  qui  font 
l'oflice  de  2  leviers  opposés  faisant  tourner 
la  poulie.  Au  moyen  de  ces  deux  leviers 
on  tend  le  fil  de  fer  qui,  retenu  ensuite 
dans  les  deux  crochets,  ne  peut  plus  se 
dérouler. 

20°  M.  Forest  met  encore  sous  les  yeux 
de  la  Société  un  petit  modèle  de  Rôtissoire 
à  roue,  ou  charrue  à  ratisser,  imaginée  par 
lui,  et  qu'il  avait  déjà  fait  connaître  il  y 
a  une  quinzaine  d'années.  Dans  cet  in- 
génieux instrument,  les  mancherons  sont 
mobiles,  de  telle  sorte  que  le  jardinier 
peut  les  mettre  toujours  à  sa  portée;  en 
outre,  la  lame  à  ratisser  est  placée  dans 
un  sens  oblique  relativement  à  la  direction 
des  allées.  Cettcdernièredisposition  a  pour 
effet  de  rejeter  la  terre  sur  les  côtés,  au 

50 


MISCELLANEl  S 

lieu  de  l'accumuler  en  avant  au  poial  de  cel  usage  que  des  huis  injectés  'le  sulfate 

gêner  la  marche  de  l'ouvrier.  de  cuivre. 

M.  le  Secrétaire-général  fait  le  dépouil-  A  ce  propos,  M.  le  Secrétaire-général 
Icmcnl  de  la  correspondance  qui  com-  exprime  le  regrel  que  les  jardiniers  ne 
prend  les  pièces  suivantes  :  rccourcnl  pas  plus  souvent  qu'ils  ne  le  font, 
à  l'injection  ou  pour  parler   plus   exaclc- 

I Hé  lettre  sans  date,  dans  laquelle  uu  ment,  dans  ce  cas,  ;'i  l'imprégnation  par 

anonyme  rail    ressortir   l'importance  des  une  solution  de  sulfate  de  cuivre,  des  buis 

frais  qu'entraîne,    dans   les  vignobles,  le  qu'ils   niellent   en   œuvre  ions   les   jours 

renouvellement    fréquenl    el     forcé    des  pour  des  usages  très-divers, 

éclialas,  el  montre  combien  il   serait  avan-  [Extrait  du  Journal  <!•■  la  Société  impériale 

lagCUX  el  économique  de  n'employer  pour  et  centrale  d'horticulture  de  Pari») 

Y   1355.  UN  CHÊNE  PANACHÉ  PAR  L'EFFET  DE  LA  FOUDRE. 

—  En  Ecosse,  près  de  Mâwlcy,  dans  le  nachure  a  reparu  et  elle  orne  encore  en 

parc  de  la  résidence  de  sir  Edward  Blount,  ce  moment  le  feuillage  de  ce  bienheureux 

croit  un   Chêne  de  pins  de  30  pieds  de  chêne. 

hauteur.  Pendant  l'orage   qui   ravagea   la  Le  Scollish  Former,  sous  la  responsabi- 

conlrée  le  26  juin   1838,  cet  arbre  fut  lilé  duquel  nous  narrons  ce  fait  reraar- 

atlcintpar  la  foudre  el  ses  feuilles,  de  toutes  quablc,  ne  dit  pas,  si,  par  la   voie  de  la 

vertes  quilles  étaient,  avant  la  venue  du  greffe,  on  s'est  assuré  de   la  fixité  de  la 

lluide   électrique,    se  sont  décorées  de  la  variation.    Ce    serait    intéressant   sous    le 

plus    belle    ponaeliuie    qu'il    soit   possible  point  de  vue  physiologique.             !..  VII. 
île  voir.  Chaque  année,  depuis,  cette  pa- 

V  1356.  UNE  EXCURSION  SUR  LE  CHEMIN  DE  FER  DE  L'ISTHME  DE  PANAMA. 

Dansées  derniers  temps,  il  a  souvent  été  émigrés  que  l'or  attirait  de  toutes  les  con- 
qucslion  dans  les  journaux  ainsi  que  dans  trées  de  l'Europe,  la  prompte  création 
li  s  recueils  scientifiques,  de  divers  projets  d'une  voie  de  communication  facile  et  ra- 
de canaux  destinés  à  relier  à  travers  pide,  l'ut  jugée  d'une  nécessité  absolue. 
l'isthme  de  Panama,  l'Océan  Pacifique  au  Aussi  dès  IS'uS  l'esprit  entreprenant  des 
Grand  Océan.  L'idée  toutefois  de  scinder  Américains  élabora  l'idée  de  relier  les  côtes 
ainsi  les  deux  immenses  presqu'îles  qui  for-!  occidentales  el  orientales  par  un  chemin 
nient  le  Nouveau-Monde,  n'est  pas  neuve,  de  fer.  C'està cette  œuvre, remarquable  par 
On  s'en  était  déjà  occupé  peu  de  temps  les  difficultés  qu'eurent  à  surmonter  ses 
après  la  conquête  de  l'Amérique  par  les  audacieux  entrepreneurs,  que  nous  eonsa- 
Bspagnols,  et  voici  ce  que  Don  Pascal  de  crons  ces  lignes.  Nous  nous  bornerons  à 
Andagoys  écrivait  à  ce  sujet  à  Charles-  donner  une  légère  esquisse  de  l'ensemble 
Quint  :  «  Aucun  prince  sur  la  terre  n'est  des  travaux,  pour  n'insister  que  sur  les 
assez  riche  pour  paver  les  frais  d'une  points  qui  louchent  de  plus  près  au  règne 
pareille  entreprise;;  il  faut  n'avoir  réelle-  végétal.  Les  détails  qui  suivent  et  les 
ment  auci idée  de  la  conformai lu  gravures  qui  les  accompagnent,  sont  ex- 
pays pour  s élire  à  Voire  .Majesté  un  traits  partiellement  d'une  relation   ano- 

scmblable  projet.  »    A  noire  époque,  où  nyiue,  publiée  dans  les  W estermann's  II- 

J'on  voit  s'achever  lani  de  travaux  hardis,  luslrirte  Monalshefle. 

il  n'est  plus  de  difficulté  capable  d'enlra-  Dèsl'unl848,MM.  Aspinwall.H  Chaun- 

ver  I  exécution  d'un  projet  qui  intéresse  cey  et  J.  Stephens  obtinrent  du  gouverne- 

aussi  vivement  tous  les  peuples.  Mais  cette  ment  de  la  Nouvelle-Grenade  la  concession 

œuvre  gigantesque  n'était  pas  seulement  du  chemin  de  fer  de  Panama, à  des  condi- 

unc  question  d'argent,  c'était  surtout  une  lions  qui  étaient  loin  d'être  défavorables. 

question  de   temps.  Après  la  découverte  Le  gouvernement  leur  cédait  gratuitement 

des    mines    aurifères    de    la    Californie  ,  tout  le  terrain  nécessaire  à  la  construction 

1  »ll de  Panama   étant  naturellement  de  la  voie,  plus  250,000  acres  à  prendre 

'''  chemin  le  plus  court  | les  nombreux  où  ils  le  jugeraient  convenable;  il  promit 


M1SCEUANEES. 


23j 


en  outre  de  déclarer  ports  franes  les  villes 
de  Panama  et  de  CliagresO),  et  de  ne  pré- 
lever sur  toute  la  longueur  de  la  ligue 
d'autres  droits  de  transit  (pie  ceux  admis 
par  la  société  concessionnaire.  Par  contre, 
le  gouvernement  se  réservait  un  bénéfice 
de  5  p.  °/0  sur  le  revenu  net,  mais  en 
garantissant  aux  actionnaires  un  minimum 
d'intérêt  de  600,000  francs. 

La  société  se  constitua  aisément.  On  se 


de  ce  genre;  celle-ci  eut,  comme  les  autres, 
sa  lune  de  miel,  pendant  laquelle  les  ac- 
tionnaires virent  tout  en  rose,  et  lorsqu'on 
apprit  à  New-York  que  les  ingénieurs 
Hughes  et  Baldwin  avaient  découvert  dans 
la  Chaîne  montagneuse  qui  avait  donne 
lieu  aux  plus  sérieuses  appréhensions,  deux 
enclavements  dont  la  hauteur  au-dessus 
du  niveau  de  la  mer  n'était  quedcSÏ)  et  de 
100   mètres,  tout  le  monde  cria  victoire. 


prend  dès  l'abord  presque  toujours  d'une  \  Cependant  les   ingénieurs  ne  se  faisaient 


espèce  d'engouement  pour  les  entreprises 

(I)  Chagrcs  est  une  petite  ville  à  laquelle  abou- 
tit le  chemin  de  fer  du  coté  de  l'Océan  Atlantique. 
—  Elle  est  située  à  l'embouchure  de  la  Chagres, 
fleuve  assez  large  et  assez  profond,  mais  qui  est 
navigableseulement  jusqu'à  une  vingtaine  de  kilo- 
mètres de  la  côte;  cela  tient  à  la  rapidité  de  ses 
eaux  et  aux  nombreuses  chutes  qui  entrecoupent 
et  précipitent  son  cours. 


pas  illusion  sur  les  difficultés  de  l'entre- 
prise, mais  toutefois  sans  désespérer  du 
succès.  Du  côté  de  l'Océan  Atlantique,  sur 
une  largeur  de  près  de  25  kilomètres,  le 
terrain  n'est  qu'un  profond  marécage, 
couvert  d'un  fourré  impénétrable  (lig.  1), 
produisantdans  les  fortes  chaleurs  des  éma- 
nations  pestilentielles,  et  peuplé  de   tous 


les  animaux  sauvages,  serpents  venimeux 
cl  insectes  incommodes,  qui  abondent  dans 
les  contrées  tropicales.  Plus  loin  le  pays 
devient  montagneux,  hérissé  de  rochers 
abruptes  que  l'on  est  obligé  de  contourner  ; 


il  est  sillonné  de  torrents  et  de  précipices 
qu'il  faut  franchir  au  moyen  de  ponts 
immenses. 

Lorsqu'enfin  on  est  parvenu  au  sommet 
de  la  crète  des  Cordillières,  le  problème 


236 


MISCELLANEES. 


n'est  pus  encore  complètement  résolu  : 
en  effet,  la  pente  vers  l'Océan  Pacifique 
descend  très-rapidement,  et  c'est  là  encore 
une  difficulté  dont  ceux  qui  savent  ce  que 
c'est  qu'un  chemin  de  fer,  peuvent  facile- 
incni  apprécier  l'étendue. 

Le  climat  et  les  hommes  suscitèrent 
encore  d'autres  obstacles  à  la  marche  régu- 
lière des  travaux.  Sous  les  tropiques  l'année 
n'a  réellement  que  deux  saisons,  la  saison 
scelic  et  la  saison  humide.  Six  mois  durant, 
le  ciel   ne  fait  que  répandre  des  (lots  de 


pluie,  et,  toute  l'année,  la  chaleur  est  suffo- 
cante.Et  puis  la  population  indigène,  com- 
posée d'un  mélange  d'Espagnols,  d  Indiens 
et  de  nègres,  est  en  général  peu  disposée 
ou,  pour  mieux  dire,  impropre  au  travail. 
Quant  aux  nombreux  ouvriers  étrangers 
que  la  Société  recruta  de  tous  côtés  et 
transporta  à  ses  frais,  les  fièvres  les  déci- 
mèrent. On  avait  commencé  par  construire 
dans  les  forêts  quelques  habitations  où 
l'on  ne  pouvait  arriver,  surtout  pendant  la 
saison  pluvieuse,  qu'en  passant  jusqu'à  la 


Fis. 


ceinture  dans  l'eau  (lig.  -2).  Il  fallut  les 
abandonner  et  loger  tons  les  ouvriers  sur 
des  pontons.  Malgré  cela  les  ambulances 
étaient  constamment  encombrées  de  nia- 
lades(t).  Les  Chinois  furent  le  plus  cruelle- 
ment éprouvés  :  sur  mille  hommes  huit 
cents   moururent;   il  fallut   renvoyer  les 

(I)  Le  percement  de  cette  voie  d'environ  55  kilo- 
mètres ;i  coûté  la  \  ic  à  plus  de  soixante  mille  tra- 
vailleurs. Li  s  maux  de  toutes  sortes  nui  si  cruel- 
lement Frappé  1rs  ouvriers,  qu'il  est  passé  eu 
I""1'  i;l»c  ijuc  le  chemin  de  fer  de  Panama  ;i  coûté 
une  ^  ic  d  liomm  p  ir  traverse  posée  mit  la  voie. 
(Science  ;«>»/■  tous.) 


deux  cents  autres.  Il  y  avait  de  quoi  se 
décourager,  mais  par  bonheur  dès  le 
commencement  de  l'année  1849,  les  entre- 
preneurs s'étaient  assuré  le  concours  du 
colonel  Totten  et  de  l'ingénieur  Traul- 
wine,  deux  hommes  distingués  par  des 
connaissances  spéciales  très-étendues  et 
une  longue  pratique  des  travaux  dans  les 
régions  chaudes  :  c'étaient  eux  qui  avaient 
construit  le  célèbre  canal  del  Digue,  qui 
relie  le  fleuve  lu  Madeleine  à  l'Océan 
Atlantique  (Nouvelle-Grenade).  Grâce  à 
leur  énergie,  les  travaux  furent  poussés 
activement  et,  le  27  janvier  lSjii  à  minuit, 


237 


1  «1-1482. 


LILAS  DU  D'  LIPLEY. 

(SYRINGA  VULGARIS,  L.,  var.  LINDLEYI,   l.  mi.). 

Voici   le    plus  beau    des  Lilas;    ses 


magnifiques    thyrses   très-denses,   d'un 
violet  purpurin  brillant,  dépassent  ceux 


de  toutes  les  variétés  connues,  tant 
sous  le  point  de  vue  du  volume,  des 
dimensions    hors    ligne   de    ces    gigan- 


par  une  pluie  torrentielle,  le  dernier  rail  d'accompagner  le  colonel ïolten,  dans  une 
l'ut  placé.  Le  lendemain  la  vapeur  mugis-  j  inspection  qu'il  fit  sur  toute  la  ligne.  Le 
sait  d'un  océan  à  l'autre.  voyage  eut  lieu  au  moyen  d'un  peti t  wagon 

Le  narrateur  auquel  nous  empruntons    de  service,  mis  en   mouvement  par  deux 
ces   intéressants   détails,  a    eu  la    chance  i  nègres ,    de    manière    que    notre    voya- 

lit,  s  •- 


Fig.  5. 


gcur  ne  perdit  rien  des  superbes  paysages  1  se  déroulèrent  tour  à  tour  devant  ses  yeux 
ni  des  riches  tableaux  de  la  végétation,  qui  I  (fig.  3). 


238 


LILAS  DC  D'   M.NDLEY. 


tesqucs  bouquets,  que  sous  celui  de  la 
perfection   dans  la   forme  des  corolles. 

Obtenu  de  graine,  l'an  dernier,  par 
M.  Darimont,  ce  lilas  magnifique  a  été 
acquis  par  l'Établissement  Van  Houlte, 
qui  l'a  déjà  suffisamment  multiplié  pour 
l'offrir  en  vente  dès  cet  automne. 

En  le  dédiant  au  Dr  Lindley,  nous 
avons   voulu,  en    notre  qualité  d'horti- 


culteur, contribuer  à  payer  un  juste 
tribut  d'admiration  et  de  reconnaissance 
à  l'auteur  du  Vegetable  Kingdom,  au 
célèbre  botaniste,  qui,  depuis  bientôt  un 
demi-siècle,  consacre  sa  savante  plume 
a  la  publication  de  tant  d'ouvrages  pré- 
cieux, qui  concourent  si  puissamment  à 
élever  ^horticulture  au  rang  de  science 


vraie. 


L.  VII. 


Du  coté  de  la  nier  des  Antilles  l'embar-  i  île  est  séparée  de  la  terre  ferme  par  un 
cadère  est  situé  sur  une  petite  île,  appe-  canal  de  deux  cents  mètres  de  largeur, 
lée  anciennement  Mazanilla,  où  depuis,  que  le  chemin  de  fer  traverse  sur  une 
s'est  formé  le  noyau  d'une  ville  nouvelle,  digue.  Celte  digue  se  prolonge  ensuite 
don  lia  prospérité  augmente  tous  les  jours,  dans  les  marais  immenses  qui,  comme 
et  que  les  Américains  ont  baptisé  du  nom  j  nous  l'avons  dit  plus  haut,  régnent  sur 
d'Aspinwall,  l'un  des  fondateurs  de  la  I  toute  la  côte,  jusqu'à  une  grande  distance 
Société  du  chemin  de  1er  de  Panama.  Celte  j  dans  l'intérieur.  —  Les  forcis  qui  couvrent 


Pis   I 


ces  marécages,  se  composent  en  grande  mangent  comme  les  bananes  et  dont  les 
partie  de  Mangliers  [Rhizopkora  calenda-  branches,  lorsqu'elles  pendent  dans  la  mer, 
rium,  Rumpli.)  (Jig.  4),  dont  les  fruits  se  '  se  couvrent  souvent  de  divers  mollusques, 


MISCELLANEES. 


2ô!l 


eutr'aulrcs  d'une  petite  espèce  d'huître, 
qui,  pour  la  saveur,  ne  le  cède  en  rien  aux 
meilleures  huîtres  anglaises.  Certains  ar- 
bustes ont  quelquefois  plusieurs  kilogram- 
mes d'huîtres  le  long  de  leurs  branches. 

De  chaque  côté  des  remblais,  on  a  abattu 
tous  les  arbres,  sur  une  largeur  de  quinze 
mètres;  dans  ces  éclaircies  se  sont  déve- 
loppées de  magnifiques  piaules  aquatiques, 
parmi  lesquelles  des  milliers  de  Callas 
et  de  JXclumbiums  embaument  l'air  du 
parfum  de  leurs  fleurs.  Derrière  cette 
végétation  jeune  et  naine,  se  montre  en  un 
long  rideau  la  forêt  vierge,  impénétrable, 
dont  la  variété  et  l'exubérance  dépassent 
toute  imagination.  Tantôt  ce  sont  d'im- 
menses palmiers  à  la  lige  élancée,  de  la 
couronne  desquels  pendent  des  grappes 
rouges  ou  bleues;  tantôt  ce  sont  des 
espèces  trapues,  dont  le  tronc  s'élève  à 
peine  au-dessus  du  niveau  du  marécage, 
mais  développe  des  feuilles  longues  au 
moins  de  six  mèlrcs;  puis  d'énormes 
cèdres  et  autres  arbres  géants  dont  la  lige 
atteint  plus  de  cent  pieds  de  hauteur  avant 
de  se  ramifier.  Ces  ramifications  se  dirigent 
horizontalement  et,  en  s'entorlillant  les 
unes  dans  les  autres,  forment  au-dessus  des 
autres  plantes  comme  un  vaste  dôme  de 
verdure,  qui  laisse  à  peine  filtrer  quelques 
rayons  de  soleil.  Quant  aux  troncs  de  ces 
arbres,  ils  disparaissent  littéralement  sous 
une  infinité  d'autres  végétaux.  Ceux-ci 
sont  tellement  nombreux  cl  si  bien  entre- 
mêlés, que  l'œil  se  fatigue  en  vain  à  vou- 
loir pénétrer  à  travers  leurs  masses  touf- 
fues, dans  la  profondeur  des  forêts. 

La  diversité  de  ces  plantes  est  vraiment 
extraordinaire,  autant  sous  le  rapport  de 
leur  forme  que  de  leurs  dimensions.  11 
en  est  qui  acquièrent  des  proportions  im- 
menses, et  dont  les  branches  prennent 
un  développement  beaucoup  plus  considé- 
rable que  celui  de  leur  victime.  Beaucoup 
d'entre  elles  portent  aussi  des  fleurs  inté- 
ressantes par  leur  beau  coloris  et  leur 
parfum.  Une  espèce  est  surtout  remar- 
quable à  cause  du  mode  de  végétation  qui 
lui  est  propre.  Les  graines  en  sont  dépo- 
sées par  les  oiseaux  au  sommet  des  arbres 
les  plus  élevés,  y  germent  et  poussent  en 
sens  divers  des  branches  pendantes  qui 
s'allongent  sans  se  ramifier,  jusqu'à  ce 
qu'elles  atteignent  le  sol  dans  lequel  elles 
prennent  racine.  Ces  branches  continuent 
à  grossir  au  point  d'arriver  à  un  diamètre 
de  15  à  18  centimètres.  Elles  figurent  assez 


bien  les  agrès  d'un  navire  et  peuvent 
maintenir  dans  leur  position  verticale  des 
arbres  morts  depuis  longtemps.  Les  indi- 
gènes se  servent  des  plus  minces  en  guise 
de  câbles. 

A  mesure  qu'on  s'avance  vers  l'intérieur, 
on  rencontre  des  touffes  de  plus  en  plus  fré- 
quentes d'une  gigantesque  graminée,  le  Bam- 
bou,dont  la  forme  légère  et  gracieuse  ajoute 
un  nouvel  aurait  à  la  beauté  du  paysage. 

Parmi  les  arbres,  un  Palmier  {Elaeis 
melanococca)  dont  les  fruits  fournissent 
au  commerce  l'huile  de  palme,  devient 
aussi  très-abondant. 

La  première  station  est  celle  de  Gatun, 
petite  ville  située  au  confluent  de  la  rivière 
Gatun  et  de  la  Chagres. Avant  l'achèvement 
du  chemin  de  fer,  Galun  avait  déjà  une 
certaine  importance  (toujours  relative,  il 
est  vrai,  car  dans  nos  populeuses  provin- 
ces, on  la  considérerait  à  peine  comme  un 
petit  village);  en  effet,  la  Chagres  n'est 
réellement  navigable  que  jusqu'ici,  et  les 
nombreuses  bandes  de  chercheurs  d'or, qui 
devaient  achever  péniblement  la  route  à 
pied,  étaient  souvent  retenues  pour  plu- 
sieurs jours  à  Galun  pendant  la  saison  des 
pluies.  Dans  ces  moments  d'encombre- 
ment, la  cherté  des  vivres  augmentait 
d'une  manière  incroyable  et  n'avait,  pour 
ainsi  dire,  pas  de  bornes;  il  arrivait  bien 
des  fois  que  quatre  œufs  se  vendaient  un 
dollar  (cinq  francs)  ! 

Au-dessus  de  Galun  le  paysage  s'élargit. 
Dans  le  lointain  on  aperçoit  deux  mon- 
tagnes, couvertes,  jusqu'au  sommet,  d'une 
verdure  non  interrompue,  et  qui  excitent 
l'élonnement  par  leur  forme  étrange  :  ce 
sont  deux  pyramides  régulières,  sembla- 
bles à  deux  immenses  quilles. 

Des  Indiens  sont  chargés  d'entretenir  la 
propreté  de  la  ligne  et  d'extirper  les 
plantes  sauvages,  qui  se  développent  et 
s'étendent  avec  la  plus  grande  rapidité 
sous  ces  climals.  On  ne  considère  généra- 
lement que  les  inconvénients  ou  les  désagré- 
ments que  ces  mauvaises  herbes  propre- 
ment dites  peuvent  occasionner,  outre  le 
cachet  de  malpropreté  et  de  négligence 
qu'elles  impriment  partout  où  l'on  ne  mo- 
dère pas  en  temps  celte  grande  exubérance. 
Précisément,  dans  les  pays  chauds,  cette 
fougue  végétative  a  une  certaine  utilité 
qui  compense  plus  ou  moins  les  frais  de 
cet  entretien  dispendieux.  Ces  mêmes  plan- 
tes, dont  on  ne  permet  pas  aux  parties 
aériennes  de  prendre  le  moindre  dévelop- 


240 


MISI  EIXANEES. 


pement,  dépensent  toute  leur  somme  d'ac-  Au-delà  i!c  la  deuxième  station,  l'aspect 
livité,  à  pousser  un  énorme  réseau  de  raci-  du  pays  est  légèrement  modifié,  en  en 
nés,  qui  s'enchevêtrent  les  unes,  aux  autres  sens  que  la  végétation  est  en  général 
et  communiquent, en  quelques  années,  aux  moins  élevée.  Ainsi  tous  les  palmiers  sont 
dignes  une  solidité  à   toute  épreuve.  !  nains,    quoique   toujours    en    très-grand 


nombre.  On  trouve  également  diverses  espè- 1  tôt  après  la  troisième  station.  Non  loin  de 
ces  d'Amaryllidées  et  beaucoup  de  plantes  |  celle-ci  se  trouve  Varbrede  Stcphen(fig.'à), 
aquatiques.  Mais  la  forêt  recommence  bien-    ainsi  nommé  par  les  Américains,  en  l'hon- 

(La  suite  «  lu  prochaine  livraison), 


u       P- 


^> 


U\ 


U83— M8lî. 


SCIADOPITYS  VERTICILLATA,  zucc 


Coniferœ  §  Cunnir 

CHARACT.  GENER.  DIFFERENT1ALIS.  -  Fh-  i 

res  dioici?  Masculi:  Amenta  lerminalia,  subglo- 
bosa,  capitato-aggregata.  Stamina  plurima,  axi 
inserla.  dense  imbricata  ;  filamenla  liiiformia  apice  j 
in  connectivi  processum  membranaceum  s.  squa-  | 
mam  ovatam  dilatata  ;  anthères  locula  duo,  e  squa-  l 
ma;  basi  descendentia,  sibi  apposita,  postiec  ion- 
gitudinalitcr  bivalvia.  Foeminei:  Amenta  solitaria; 
squams  numerosa?,  imbricata;;  brades  basi  squa- 
mis  adnata;.  Ovula  in  superiori  squamae  l'acie 
plerumque  septem,  transversim  seriata,  libère 
pendula  et  sibi  imbricala,  orlhotropa  micropyle 
deorsum  spectante.  Slrobili  secundo  anno  maturi 
e  squamis  coriaceo-lignescentibus  imbricatis  com- 
posai. Semina  plerumque  septem,  libère  pendula, 
elliptica,  compressa,  alato-marginata.  Albumen 
carnosum.  Embryo? 

CHARACT.  NATURALIS.  —  Flores  diclines, 
dioici?  Masculi:  Amenta  lerminalia,  nuda,  sub- 
globosa,  capitato-aggregata,  singula  subsessilia 
braclca  arida  suffulta  aliisque  (perulis)  minoribus 
liasi  cincta.  Stamina  (flores  perianthio  destituti) 
plurima,  arcte  imbricata  ;  filamenla  brevia,  teretia, 
apice  in  connectivi  appendiccm  s.  squamam  dila- 
tata coriaceam  late  ovatam,  e  enjus  basi  anthera; 
locula  descendunt  duo,  arcte  sibi  adposita,  postice 
longitudinaliter  bivalvia.  Foeminei  :  Amenta  soli- 
taria e  gemmis  propriis  perulatis  inter  foliiferas 
ad  ramoruminnovationesmixtis,  sessilia  et  perulis 
basi   obvallata,   e  squamis   composita    numerosis 


ghamiacene,  Zucc. 

arcte  imbricatim  sibi  impositis  semiorbicularibus 
coriaceis,  quarum  singula  braclea  sufl'ulta  est 
breviore  semiorbiculari,  primum  basi  tantum  se- 
rius  tota  adnata.  Ovula  plerumque  septem,  non- 
nunquam  octo,  in  superiore  squamae  facie  sessilia 
et  in  sericm  transvcrsalem  disposita,  imbricatim 
sese  tegentia,  basi  cum  totidem  callis  minutis  in 
squama  alternantia,  libère  pendula,  ovata,  com- 
pressa, orlhotropa.  Slrobilus  secundo  anno  matu- 
rus,  breviter  pedieillatus  pedicello  lignoso  perulis 
persistentibus  veslilo;  squams  numerosse,  arcte 
imbricata;,  e  basi  cuneata  semi-orbiculares  lignoso- 
coriacea:,  margine  reflexœ,  bracteis  dimidio  bre- 
vioribus  truncatis  obliteratis  adnata;,  in  racbi 
persistentes.  Semina  plerumque  septem,  ovulorum 
in  modum  disposita  sibique  imbricata,  pendula, 
elliptica,  compressa,  utrinque  ala  membranacea 
cincta,  apiee  et  basi  nuda  emarginata.  Testa  coria- 
ceo-membranacea.  Albumen?  —  Embryo? 

CHARACT.  SI'ECIF.  —  Se.  veuticiluta,  arbor 
plerumque  12-15  pedes  alta('),  trunco  erecto, 
coma  valde  patente.  Rami  stricti  innovando-sub- 
verticillali  vel  alterni.  novelli  pulvinis  a  peru- 
lis decurrentibus  angulati  ciuereo-fusccscentes, 
adultiores  teretes,  perularum  cicatricibus  notati. 
cinerei,  glabri,  ad  foliorum  verticillos  inçrassati 

(I)  Apud  rrcenliores  acrîplores ,  claros  )ir;eserlim  Itob.  Fortune 
aique  J.  G.  Veitch,  Japonise  infra  ciiatos  exploratores,  liuic  arborî 
centum  circiler  tisifiic  ad  centum  et  quinrjuaginla  p« iliim  allîludinem 
mulloties indicatam  invenimus.  Eu.  H. 


t  1356.  (Suite  et  fin).  UNE  EXCURSION  SUR  LE  CHEMIN  DE  FER  DE  L'ISTHME  DE  PANAMA. 


neur  de  M.  ,1.  L.  Slephen,  voyageur  et  écri- 
vain distingué,  qui  habita  pendant  plusieurs 
années  une  petite  villa  des  environs.  Ce  co- 
losse végétal  mesure  à  sa  base  cinq  mètres 
de  diamètre.  Des  plantes  grimpantes  ornent 
sa  tige,  s'élancent  jusque  dans  sa  couronne 
qui  s'élargit  à  une  hauteur  de  plus  de 
quarante  mètres,  s'entortillent  autour  de 
ses  branches,  puis  retombent  en  longs 
festons  au-dessus  des  arbres  environnants. 
Parmi  ceux-ci,  plusieurs  sont  littéralement 
couverts  d'Orchidées  épiphytes  et,  sur  le 
sol  même,  des  passiflores  écarlates  et  pur- 
purines, enlrcmèléesdedélicatesscnsitives, 
forment  un  charmant  tapis  qui  ajoute  à  la 
magnificence  de  ce  tableau  imposant. 

Près  de  Barbacoas,  on  traverse  la  Cha- 
gres  sur  un  immense  pont  de  fer,  dont  les 
six  arches  ont  chacune  environ  trente-cinq 
mètres  de  largeur.  Sur  les  bords  du  fleuve, 
qui    décrit    en    cet    endroit    une    grande 

Tome  IV,  2°  Séiue  (1859). 


courbe,  s'élancent  des  palmiers  et  différents 
arbres  à  caoutchouc.  Quant  à  la  plaine,  il 
parait  qu'elle  a  été  défrichée  par  les  jésui- 
tes il  y  a  plus  d'un  siècle. 

A  mesure  qu'on  se  rapproche  de  la 
chaîne  des  Cordillièrcs ,  la  contrée  est 
moins  remarquable  au  poiht  de  vue  de  la 

I  végétation,  mais  le  chemin  de  fer  devient 
au  contraire  en  lui-même  très-intéressant, 
an  point  de  vue  des  immenses  travaux 
d'art   que    sa   construction    a   exigés.    La 

i  grande  pente  qui  commence  près  de  la 
station  Obispo  et  qui  continue  à  monter 
d'une  manière  uniforme,  jusqu'au  point 
culminant  d'où  l'on  domine  les  deux 
grands  Océans,  est  d'une  hardiesse  incon- 
nue sur  nos  lignes  continentales;  elle  est 
de  12  mètres  par  kilomètre. 

Sur  le  versant  occidental  des  Cordil- 
lièrcs, dès  que  l'on  a  dépassé  la  crête,  le 
paysage  revêt  un  caractère  éminemment 

51 


SCIAD0P1TYS   VERT1CILLATA,  Zui 


,i    posl    illorum    delapsum    cicalricibus    nolati. 
i.  in  apice  ramulorum  rerticillatim   dense 

rclaUe  ovalœ,  perulaUe;  perula  ovoto-lan- 
intcgerrima; ,  ramo  adpressse, 
coriaces,  cincrco  fuscesccntcs ,  primum  dense 
inilnH  m  i  el  basi  lanalœ,  posl  frondescentiam  a 
se  iuvieem  remous  ■!  per  maximam  ramuli  no- 
vclli  parlent  dislributse,  calvœ,  serius  evanida?, 
basi  tanlum  indurata  plures  për  :nim>-  persisteute. 
Folia  ad  apicem  cujusvis  ramuli  alterna  quidem, 
sed  lam  approximala  u(  vcrticillala  appareaut, 
50-40  horizonlaliter  in  orbem  seu  umbraculum 
expansa,  lineai  i-subfalcala,  elongala,  integerrima, 
obtusa  cl  leviter  emarginata,  coriacca,  utriuqae 
glabra,  superne  plana,  medio  canaliculata,  subtus 
ad  margines  parum  reflexa,  binervia  nervis  paral- 
lelis  el  inter  nervos  slria  opaca  slomatibus  multi- 
scriatis  notata  exarata,  i-i  pollices  el  qnod 
excedil  longa,  duas  circiter  lineas  lata,  per  trien- 
11 1 ii m  virentia  indeque  in  <|u<>\  is  ramulo  seenndum 
ejusdem   aetatem    umbracula  i -~>   a  se  invicem 


remola  prasbenlia,  quarto  anno  tandem  dela- 
bentia.  Flora  dioici?egemmîs  proprîis  perulatis. 
Ma8cutorum  amenta  in  apice  ramulorum  fascicu- 
lato-dense  congesta,  sessilia,  globoso-elliptica , 
basi,  perulis  cincta.  Stahina  (flores  perianlbio 
destituti)  numerosa,  alterna,  dense  imbrieata; 
filamenta  brevia,  terctia,  glabra,  flavido-fusecs- 
centia,  apice  dilatalo  in  squamam  ovatam  acu- 
liuscuiam  vel  obtusam,  marginc  lenuissime  creou- 
latam,  radiatim  venosam  membraoaceam  sursum 
Qexam  el  Glameiito  parum  lnc\  iorem  e  <■  u j u^  basi 
descendunl  anthère  iocula  duo,  parallela  el  aretc 
>iln  nclpiessa.  nlilun^a.  pn-lu  <■  nina  loiiyiliiilinali 
dcliiseentia,  sulfurea.  Amenta  fœminea  primum 
sessilia,  basi  perulis  coriaceis  obvallata,  denique 
breviterpedicellata, perulis  inpedicello  persislenti- 
lms  lignescentibus.  Squamx  plurimœ,  imbrieata;  e 
basi  la  te  cuneata  semiorbiculares,  rotundatœ,  inte- 
gerrima;, margiue  reflexa!,  glabra;,  braclt  l'asuffultse 
dimidio  brevioribus  caneatis  truncatis,  primum 
basi  tantum  serin-  totis  eis  adnatis,  apicem  versus 


pittoresque.  Des  chaînes  rocheuses  qui 
encadrent  <le  tous  cotés  le  bassin  supérieur 
du  Rio  grande,  s'élèvent  partout  des  mon- 


tagnes coniques,  excessivement  escarpées, 
sur  la  forme  étonnante  desquelles  nous 
avons  déjà  appelé  l'attention.  Le  pays  lui- 


'  ■*■■■•  \ 


Fig.  C. 

même  est  très-accidenté;  le  chemin  de  fer     abîmes  dont  l'œil  s'effraie  de  mesurer  la 
pe   les  saillies  des  rochers,  côtoie  des    profondeur,  et  passe  alternativement,  tantôt 


SCIAD0P1TYS  VERTICILLATA ,  Zucc. 


incrassatis.  Ovula  septem-novem,  in  supcrioro 
squama;  l'acie  in  sericm  transversalem  disposita, 
libère  pendilla,  nec  squama;  immersa,  sibi  imhri- 
cala,  nuda,  orthotropa,  elliptica,  compressa, apice 
cmarginata,  ad  micropylen  perforata,  pervia. 
Strobili  secundo  anno  maturi,  elliptieo-cylindrici, 
obtnsi,  5  circiter  pollices  longi,  unum  et  dimi- 
dium  crassi,  iis  Pini  Cambras  haud  dissimiles  sed 
longiores  :  squama!  e  basi  late  cuneata  semior- 
bicularcs  et  margine  irrégularité!'  reflexae,  lignes- 
centes  nec  tamen  valde  incrassalae,  sordide  e  griseo 
fuscescentes;  broctem  tota;  cum  squamis  connata; 
indeque  subevanida;  prœter  margincm  incrassa- 
tum  triincatum  cristam  transversalem  in  squama; 
dorso  i'ormantem.  Scmina  in  quavis  squama 
septem  ad  novem,  cum  totidem   callis   minulis 


alternantia,  libéra  pendula,  uniscriala  sibi  imbri- 
cata,  elliptica,  comprcsso-plana,  ala  membra- 
nacea,  ad  micropylen  excisa,  basi  ad  hiluin  hinc 
longi  us  producta  emeta.  7Vs<anicmbraoacea,fusca, 
basi  bilo  transversim  elliptico  et  parum  intra  mar- 
giuem  seminis  posito  notata,  apice  ad  micropylen 
perforata.  ^Hfttwiettetemoryoïiobisuonsuppetuiit. 
Zucc.,  Flora  japonica,  I'.  1-i.  Cum  labulis  {/cônes 
hic  itérais?). 

Scladopitys  verticillata  Zucc,  I.  c. 

Taxits  vi  in  ii  ii  i  \  i  i  Tiiunb.  Flor.  japon. 
p.  27(i.  (c.vcl.  si/non.  Ksmpfem,  quud  ad  Podo- 
carpum  référendum)  et  récent.  Auctorum. 

Nomen  japon.  Kôja  maki,  i.  c.  maki  e  monte 
Kôja. 

Nomen  sin.  Kin  sjô,  i.  e.  pi  nus  aurea. 


Le  Sciadopilijs  verticillata,  Zucc.  est    parmi  les  Conifères  que  le  Japon  nous  a 
l'une  des  espèces  les  plus  intéressantes    révélés  jusqu'à  ce  jour.  Par  ses  qualités 


sur  des  remblais  élevés,  tantôt  dans  un 
déblai  profond.  Puis  aux  richesses  du  règne 
végétal  viennent  s'ajouter  des  curiosités 
géologiques.  Le  basalte  qui  seprésenteordi- 
nairenient  en  colonnes  verticales,  se  trouve 
ici  en  couches  horizontales  ou  dans  une  in- 
clinaison de  40°  (fig.  C).  Cette  déviation  de 
la  règle  n'est  pas  la  seule  preuve  que  des 
forces  volcaniques  puissantes  ont  exercé, 


I  à  une  époque  relativement  rapprochée,  leur 

I  action  sur  ces  contrées.  Toutes  les  roches 

trahissent  leur  formation  ignigène  et,  à  leur 

sommet  le  plus  élevé,  on  découvre  encore 

des  coraux  et  des  coquillages. 

Plus  loin  le  terrain  devient  ondulé  cl 
forme  la  belle  vallée  du  Paradis,  qui  a 
donné  son  nom  à  la  station  Paraiso  (la  sta- 
tion du  Paradis)  (fig.  7);  puis  on  aboutit 


île   nouveau  à  tics  plaines  basses,   mare-  I  presque  sous  les  murs  mêmes  de  Panama. 
rageuses,  cl  à  des  prairies  qui  s'étendent  |      Au    poinl    de    vue    commercial,    celle 


SCIAD0P1TYS  VKHTICILI.ATA.  Zocc. 

ornementales,  son  aspect  nouveau,  son  I  de  végétaux  aine  feuilles  persislanles 
|)ori  majestueux  el  surtout  le  développe-  rappelle  sans  cesse  les  beaux  jours,  au 
nient  colossal  dont  il  esl  capable,  il  esl  sein  même  de  la  rigueur  des  hivers  et 
destine  à  occuper  une  place  distinguée    des  frimas. 

a  eôlé  de  tout  ce  qui  a  été  introduit  |  Quoiqu'il  n'ait  été  donné  à  ThUnberg, 
«le  précieux  de  cette  région  fortunée,  et  plus  tard  au  Dr  von  Siebold,  de  con- 
ou    la    présence    d'un    nombre    infini  ;  naître  ce  bel  arbre  que  sous  des  propor- 


ville   est   mal    située.    La   presqu'île   sur  i  est  environnée  de  tous  cotés,  et  à  une  dis- 
laquelle  s'étendent  ses  rues  et  ses  places,  '  tance  d'un  quart  de  lieue  dans  la  nier,  de 


roches  coralligènes,  obstacles  à  l'appro-    nama  en  tiili'.i,  par  Morgan,    le  célèbre 
die  des  navires.  Après  la  destruction  de  Pa-  i  chef  de  boucaniers,  on  choisit  à  dessein 


SCIADOPITYS  VEHTICILLATA ,  Zucc.  243 

lions    très-restreinles,    puisque    selon  j  avaient  dès  lors  sous  les  yeux  d'autres 
ces    auteurs   sa    flèche   ne  dépasserait    Conifères  bien  magnifiques,  qu'on  a  pu 


guère  douze  à  quinze  pieds  de  haut, 
—  ce  qui  est  une  grave  erreur,  —  ces 
célèbres  naturalistes  n'ont  pas  hésité  à 
déclarer  que  c'est  l'une  des  plus  belles 
espèces  qui  existent.   Et  cependant  ils 


déjà  apprécier  en  Europe  et  qu'il  serait 
dillicile  de  détrôner  : 

Le  Pinus  Massoniana,  I,\mi;.,  d'une 
fréquence  extrême  dans  tout  l'Empire 
japonais,  et  qu'on  y  rencontre  partout, 


sons  hautes,  presque  toutes  bâties  dans 
ce  style  mauresque  qui  rappelle  invo- 
lontairement le  despotisme  sanguinaire  de 
l'Espagne,  leurs  fenêtres  grillées,  leurs 
portes  ornées  de  ferrures  et  leurs  balcons 
rossièrement  décorés,   ses  rues  étroites, 


o 


cet  emplacement  défavorable  pour  y  bâtir 
la  nouvelle  ville,  afin  de  la  mettre 
hors  des  atteintes  des  hardis  corsaires.  De 
l'ancienne  ville  il  ne  reste  plus  rien  qu'une 
tour  (qui  a  toujours  conservé  son  nom  de 
St.   Jérôme)   (lig.  8),    haute    de    plus   de 

80  pieds  et  dont  la  solide  construction  a  '■  mal  pavées  et  solitaires,  font  une  impres- 
résisté  aux  ravages  du  temps,  si  rapides  ',  sion  triste.  Cependant,  il  est  facile  de  le 
dans  les  pays  tropicaux.  La  végétation  |  prévoir,  le  chemin  de  fer,  en  attendant 
luxuriante  qui  l'environne  ,  les  nom-  le  canal,  changera  rapidement  cet  état  de 
breuses  plantes  grimpantes  et  parasites  qui  '  choses;  Panama  est  destiné  à  devenir  le 
cachent  en  partie  les  murs,  lui  donnent  j  centre  du  trafic  immense  de  toute  la  cote 
un  aspect  très-pittoresque.  j  occidentale  des  deux   Amériques  avec   la 

Malgré  l'importance  de  son  commerce,  j  côte  orientale,  ainsi  qu'avec  l'ancien  conti- 
la  ville  de  Panama  ne  présente  qu'un  i  nent,  et  dans  peu  d'années  sa  physionomie 
aspect   sombre,    mélancolique.    Ses    mai-  !  aura  subi  une  transformation  complète. 

Ed.   P. 
t  1357.  LE  GRAND  SAHARA,  PAR  H.  B.  TRISTRAM. 

Un  missionnaire  anglais,  le  Révérend  l  réalité.  Le  Sahara,  dans  toute  son  étendue, 
11.15.  Tristram,  vient  de  publier  à  Londres,     est   constellé   d'oasis,    où   la    vie    déploie 

toute  son  activité,  où  la  civilisation  elle- 
même  est  moins  arriérée  qu'on   ne  serait 


chez  l'éditeur  Murray,  le  récit  d'un  voyage 
qu'il  a  exécuté  récemment  dans  le  Sahara 
français.  On  le  lit  avec  intérêt  de  l'autre 
côté  de  la  Manche;  nous  en  augurons  que, 
de  ce  côté-ci,  un  court  extrait  de  cette  nar- 


tenté  de  le  croire.  Le  livre  de  M.  Tristram 
contribuera  à  détruire  quelques  erreurs 
et  fera   peut-être  entrevoir  que  l'Algérie, 


ration,  en  cequi  touche  le  plus  directement  !  avec  ses  nombreuses  issues  vers  l'Afrique 
à  l'histoire  naturelle,  ne  sera  pas  accueilli  intérieure,  n'était  pas  une  acquisition  à 
avec  moins  de  faveur  de  quelques-uns  au  ]  dédaigner.  Les  clameurs  que  nos  progrès 
moins  des  lecteurs  de  la  Floue.  \  dans  ce  prétendu  désert  ont  soulevées  en 

Sous  les  auspices  et  avec  l'aide  de  l'au-  I  Angleterre,  attestent  d'ailleurs  qu'il  y  avait 
torité  française,  M.  Tristram,  qui  voyageait  >  là  une  riche  proie  à  saisir.  II  n'y  a  pas  de 
pour  sa  santé,  a  pu  pénétrer  jusqu'à  nos  !  meilleur  baromètre  pour  juger  de  la  valeur 
oasis  les  plus  méridionales,  à  Ouerglah  et  i  politique  ou  financière  de  nos  entreprises 
dans  la  capitale  du  M'Zab,  en  plein  désert,  j  que  l'assentiment  ou  les  récriminations  de 
Pour  ceux  qui  connaissent  déjà  le  sud  de  |  nos  voisins,  à  condition  qu'on  entende 
notre  colonie,  le  récit  de  M.  Tristram  justement  le  contraire  de  ce  qu'ils  semblent 
n'aura  rien  de  bien  nouveau;  mais  com-  j  dire.  Mais  revenons  à  notre  voyageur, 
bien  y  en  a-t-il  qui  soient  allés  jusque-là? 
Pour  le  grand  nombre,  le  Sahara  est  une 
immense  plaine  de  sable,  qui  commence 
presque  aux  bords  de  la  Méditerranée  et 
s'étend,  brûlée  et  nue,  jusqu'au  pays  des 


nègres,  sans  un  buisson  ,  sans  un  être 
vivant,  et  où  des  os  blanchis  au  soleil  sont 
les  seuls  vestiges  que  l'homme  ait  laissés 
de  son  passage.    Bien    dilfércntc   est   la 


Du  haut  des  collines  de  Laghouat, 
nous  dit  M.  Tristram,  le  désert  s'étend 
devant  vous,  en  apparence  interminable 
et  d'une  désolante  monotonie;  mais  mon 
excursion  aux  Dayats  m'apprit  bientôt 
qu'il  a,  comme  tout  autre  pays,  des  aspects 
variés.  Si  quelqu'un  s'est  fait  une  idée  du 
Sahara  d'après  le  célèbre  tableau  de  Tur- 
ncr,  où,  au  milieu  d'un  immense  horizon 


246 


SCIADOPITYS  VERTICIIXATA,  Zucc. 


aussi  bien  à  l'état  sauvage  qu'à  celui  de 
culture  :  l'arbre  poétique  de  ce  peuple 
superstitieux  et  rêveur,  qu'il  aime  ;'i 
planter  aux  abords  des  temples  de  ses 
dieux,  et  ilniit  les  branches,  symboles 
de  bonheur  et  de  longévité,  d'amour 
el  île  foi,  y  viennent  égayer  les  prin- 
cipales leles,  ou  bien  gémir  au  vent  sur 
les  tombeaux  ; 

Le  Thuiopsisdolabrata,  Sibb.  cl  Zucc, 
à  la  taille  majestueuse,  dont  les  racines  ai- 
mentàse  plonger  dans  le  sol  basaltique  des 
monts  Hakone,  qui  végète  parfaitement 
dans  les  terrains  humides,  ci  qui  dresse 


sa  tête  pyramidale  par-dessus   les  val- 
lons qu'il  ombrage; 

Le  Cryptomeria  japonicdj  Don,  qu'on 
a  nemmé  à  juste  titre  le  Cèdre  du  Japon, 
qui  croit  spontanément  ci  en  abondance 
par  tout  l'Empire,  et  qui  forme  de  vastes 
forcis  dans  les  montagnes  du  centre  et 
du  midi,  où  il  se  développe  dans  toute 
sa  majesté.  Sa  station  hahilucllese  trouve 
[  à  une  altitude  supra-marine  variant  de 
six  à  douze  cents  pieds,  et  .M.  J.  (j.  Veitch 
rapporte  qu'on  le  rencontre  également 
au  fond  des  vallées  profondes  et  humi- 
des. Introduit  en  Europe  depuis  bientôt 


aussi  uni  que  celui  de  l'Océan,  on  voit, 
pour  toute    nature   vivante,    un    chameau 

D mit  de  l'.-i ■  tu  dont  un  vautour  déchire 

le  flâne,  celui-là  devra  dorénavant  modifier 
son  idée.  Les  Dayals,  qui  sont  très-com- 
muns au  sud  de  Laghouat,  peuvent  être 
regardés  comme  des  oasis  non  amélio- 
rables, par  la  raison  que  les  puits  forés  n'y 
donneraient  pas  constamment  de  l'eau. 
Néanmoins  ils  contiennent  de  l'eau  pen- 
dant une  partie  de  l'année,  car  ce  sont  des 
bassins  fermés,  à  sous-sol  imperméable, 
des  fonds  de  lacs  ou  de  marais,  si  l'on  veut, 
mi  s'assemblent  les  eaux  de  pluie  du  pays 
environnant.  Ces  eaux  y  entretiennent 
mie  certaine  végétation,  qui  consiste  prin- 
cipalement en  Térébfnthes  et  en  Jujubiers 
sauvages,  à  l'ombre  desquels  croissent  de 
maigres  graminées  et  quelques  autres 
plantes  désertiques,  broutées  par  les  ga- 
zelles el  1rs  antilopes.  Là  se  tiennent  toute 
I  année  l'aigle  doré  cl  le  milan  royal,  sans 
cesse  en  guerre  avec  les  corneilles,  et  au- 
dessous  d'eux,  dans  les  buissons,  une  mul- 
titude d'oiseaux  gazouilleurs,  peu  connus 
et  rarement  \us  par  les  naturalistes  euro- 
péens. » 

_  •  A  partir  de  Guerrara, s  marchâmes 

directement  .m  sud,  après  avoir  pris  des 
provisions  pour  trois  jours  de  marche 
forcée.  La  plaine  était  couverte  d'un  sable 
lin,  presque  impalpable,  que  le  vent  façon- 
nait en  monticules,  et  où  nos  chevaux 
enfonçaient  jusqu'au  genou.  La  seule  plante 
quej  j  vis,  était  une  espèce  d'Âllium  dont 
les  feuilles,  larges  d'une  ligne  ou  deux, 
•^■nent  deux  pieds  de  long  cl  dont  le 
bulbe  exhalait  une  odeur  d'ail  presque  in- 
supportable  Bientôt  après,  nous  atteignî- 


mes un  plateau  rocailleux,  d'un  caractère 
géologique  tout  différent,  et  parsemé  d'une 
incroyable  quantité  de  cailloux  de  silex 
bleuâtre  et  trancha  ni,  qui  retardaient  beau- 
coup notre  marche.  De  loin  en  loin  se  mon- 
traient d'humides  broussailles  de  quelques 
pouces  de  hauteur.  A  la  nuit  tombante, 
nous  atteignîmes  enfin  le  bivouac  vivement 
désiré,  qui  n'était  .mire  que  le  ravin  de 
l'Oued  N'ça,  où  abondait  un  Tamarix  nou- 
veau pour  moi  (le  T.  Buonapartii Cosson) 
ainsi  que  d'autres  arbustes,  qui  nous  fourni- 
rent du  bois  pour  préparer  notre  souper.  > 

Trois  jours  après,  M.  Tristram  arriva  à 
Laghouat ,  voici  eu  quels  termes  il  en 
parle  : 

«  El-Agbouat  est  une  ville  de  2700  habi- 
tants', entourée  de  murs  de  terre  et  cachée 
sous  les  Palmiers.  Elle  csl  le  centre  où  con- 
vergent toutes  les  tribus  errantes  du  Sahara. 
qui  y  déposent  leur  hlé,  quand  elles  vont 
faire  paître  leurs  troupeaux  dans  les  plaines 
du  Sud,  pendant  l'hiver;  aussi  est-ce  une 
ville  très-animée.  Les  femmes  y  fabriquent 
avec  beaucoup  d'art  cl  d'activité  des  har- 
nais (Djellali),  qui  ont  une  grande  réputa- 
tion, des  Djerbi  ou  couvertures  bariolées, 
des  llaïks  et  du  maroquin  ronge  qui  csl 
estimé  l'égal  de  celui  du  Maroc.  Le  secret 
de  sa  préparation  est  tout  entier  dans  lu 
matière  usitée  au  tannage,  et  n'est  pas 
autre  chose  que  l'emploi  de  l'écorce  inté- 
rieure de  la  grenade  amère,  qui  est  très- 
ostringenle.  Celte  écorec  est  si  prisée  ici, 
que  dans  les  échanges  on  la  troque  contre 
une  égale  mesure  de  blé.  On  l'obtient  en 
pelant  la  grenade  avec,  les  dents;  aussi 
y  a-l-il  dans  le  pays  des  gens  qui  loucnl 
leurs  mâchoires  à  tant  par  jour,  pour  peler 


SCIADOPITYS  VEIUTCILLATA,  Zucc. 


217 


vingt  ans,  il  offre  déjà  de  beaux  spéci-  j  en  effet,  dans  sa  patrie,  un  arbre  magni- 
mens,  qui,  sous  nos  latitudes,  ont  par-  |  fique,  surtout  quand  il  est  parvenu  à  un 
faitement  résisté  aux  rudes  étreintes  de  certain  degré  de  croissance.  Bien  diffé- 
l'Iiiver  dernier.  Dans  les  relations  que  rent  des  autres  Conifères  par  un  aspect 
viennent  de  publier  iMM  J.  G.  Veitcb  tout  particulier,  il  s'élève  en  cône  régu- 
et Rob.  Fortune,  touchant  leurs  récents  i  lier  et  conserve  cette  forme  pyramidale 
voyages  aux  «  lies  du  soleil  levant  »,  J  depuis  ses  premières  années  jusqu'à  son 
relations  parues  dans  le  journal  du  j  complet  développement  ,  c'est-à-dire  , 
D*  Lindley,   et  dont  nous  avons  repro-  ;  que   sa  flèche  ail  dépassé  une  bailleur 


duit  dans  la  Flore  les  passages  les  plus 
intéressants,  plus  d'une  fois  le  Crypto- 
meria  est  cité  sur  le  même  rang  que 
l'espèce  à  laquelle  nous  consacrons  ces 
lignes. 


decenietmème  décent  cinquante  pieds. 
Cette  stature  si  élevée,  et  l'on  prétend 
même  qu'elle  va  jusqu'à  180  pieds,  cet 
aspect  insolite  et  déjà  étrange  alors  que 
l'arbre  est  à  peine  adulte,  ses  branches 
Le  Sdadopiiys  verlicillata  doit  être  |  larges   et   étendues,   ses  rameaux   élé- 


le.s  grenades.  Mais  la  principale  source  de 
richesse,  ici  et  dans  toutes  les  oasis,  c'est 
la  culture  des  jardins,  qui  sont  au  nombre 
de  51)1,  tous  arrosés  par  l'Oued-Djcddi,  dont 
Je  cours  est  interrompu  par  de  nombreux 
barrages.  Ces  jardins  donnent  trois  récoltes 
à  la  fois  :  une  de  légumes  (carottes,  oignons, 
courges,  melons,  concombres,  poivre  d'Es- 
pagne, tomates,  haricots ,  maïs,  choux- 
fleurs,  etc.);  une  autre  de  fruits  (abricots, 
pèches,  amandes,  coings,  raisins,  figues, 
etc.).  La  troisième,  qui  est  de  beaucoup 
la  pins  importante,  est  celle  des  dattes.  On 
compte  dans  l'oasis  de  Laghouat,  20,000 
dattiers  femelles  et  500  dattiers  mâles,  qui 
servent  à  féconder  les  premiers.  A  l'ombre 
de  ces  arbres,  d'après  le  dernier  recense- 
ment fait  par  ordre  de  l'autorité  pour  établir 
l'impôt (1),  croissent,  avec  la  plus  grande 
vigueur,  26,000  abricotiers,  (j,000  pêchers, 
24,500  figuiers,  1,500  coignassiers,  2,400 
grenadiers,  800  poiriers  et  4,100  vignes 
qui  grimpent  d'arbre  en  arbre.  On  y  pré- 
parc une  grande  quantité  de  hernies,  c'est- 
à-dire  d'abricots  desséchés,  qui  s'exportent 
dans  le  Sahara.  De  toutes  ces  cultures 
c'est  celle  du  dattier  qui  est  la  plus  soignée. 
Les  arbres  mâles  fleurissent  au  mois  de 
mars (2),  et  c'est  à  peu  près  vers  la  même 
époque  que   les  spathes  qui   contiennent 

(1)  Cet  impôt  varie  suivant  la  fertilité  des  oasis. 
Dans  les  meilleures  il  est  de  fr.  0,40  par  dattier; 
il  n'est  que  de  fr.  0,20  dans  les  uasis  de  second 
ordre. 

(2)  C'est  aussi  au  mois  de  mars  que  quelques 
dattiers  fleurissent  en  Provence;  au  moins  en 
avons-nous  vu  un  mâle,  au  jardin  de  la  Marine, 
à  St.  Mandrier,  près  de  Toulon,  qui  était  en  fleurs 
le  10  du  mois  de  mars  dernier. 


I  les  fleurs,  sur  les  arbres  femelles,   com- 
mencent à  s'ouvrir.  Pour  les  féconder,  un 
homme  grimpe  sur    le  dattier  femelle  et 
j  attache   avec   soin  un   brin  de  l'inflores- 
'  cence  mâle  à  un  des  rameaux  de  l'inllores- 
:  cenec  femelle.  Du  reste  la  fécondation  se 
continue  jusqu'au   mois  de  juillet,   parce 
j  que  toutes  les  fleurs  femelles  ne  s'ouvrent 
pas  ensemble;  mais  connue  alors  l'inflo- 
rescence est  entièrement  sortie  de  la  spa- 
I  the,  on  se  contente  d'attacher  les  brins  de 
l'inflorescence   mâle  aux   palmes  mêmes, 
au-dessus  du  régime  femelle.  » 

Après  avoir  quitté  Laghouat,  M.  Tris- 
tram  poursuivit  son  voyage  jusqu'à  l'oasis 
de  M'Zab.  Le  peuple  qui  l'habite,  grande 
tribu  longtemps  indépendante,  aujourd'hui 
soumise  à  la  France,  est,  selon  lui,  le  plus 
intéressant  de  cette  partie  de  l'Afrique.'  Il 
visita  plusieurs  de  ses  villes,  et  reçut 
partout  la  plus  cordiale  hospitalité.  L'Etat 
en  faisait  d'ailleurs  les  frais,  puisque,  sui- 
vant les  règlementsétablis,  chaque  habitant 
doit,  à  son  tour,  héberger  l'étranger,  contre 
de  certaines  indemnités  payées  par  le  gou- 
vernement. 

«  Ces  populations,  nous  dit  M.  Trislram, 
offrent  le  contraste  le  plus  frappant  avec 
les  tribus  nomades  qui  les  entourent.  Elles 
sont  paisibles,  industrieuses  et  savent 
admirablement  tirer  parti  des  ressources 
que  leur  fournit  le  pays,  et,  dans  le  fait, 
pour  lutter  contre  un  tel  sol  et  un  tel 
climat,  il  faut  déployer  une  activité  qui 
ne  se  relâche  jamais.  La  culture  de  ces 
jardins  et  de  ces  bois  de  palmiers  est 
excellente,  bien  supérieure  à  celle  de  La- 
ghouat. Le  sol  ici   est  tout  artificiel;  on 


51  IADOPITYS  VER 

gants,  donl  la  Flori  donne  ci-contre 
les  ligures,  d'après  l'ouvrage  de  Siebold 
cl  Zuccarini;  le  coloris  vert  foncé  des 
feuilles,  le  reflet  de  verl  pâle  qu'elles 
i  evi  tenl  i  n-dessus ,  la  disposition  de 
celles  ci  en  verticilles  réguliers,  dressés 
horizontalement  sous  forme  d'ombrelle, 
cet  ensembleproduit  un  effet  pittoresque, 
et,  ;im  rapport  des  voyageurs  récents, 
l'on  ne  saurait  contestera  cet  arbre  des 
qualités  vraiment  ornementales. 

Le  Sciadopitys  verticillala,  que  Zue- 
carini,  qui  créa  le  genre,  a  nommé 
ainsi  du  grec  «/i,-,  ombrelle,  et  ~i~j;, 
sapin,  afln  de  lui  conserver  la  dénomi- 


n'y  perd  ni  une  parcelle  d'engrais,  ni  une 
goutte  d'eau.  La  terre  est  profondément 
remuée,  parfaitement  nivelée  et  lonle  en- 
tière  plantée  ou  ensemencée.  Autour  de 
chaque  palmier,  est  creusée  une  fosse 
circulaire  destinée  à  recevoir  l'eau  des 
nrrosages  :  le  reste  du  terrain  est  divisé  en 
petits  carrés  égaux,  d'environ  un  mètre, 
séparés  par  des  rigoles  où  l'eau  circule 
dans  toutes  les  directions.  Cette  eau  arrive 
aux  rigides  par  de  petits  canaux  parfaite- 
ment réguliers,  en  pierre  calcaire  dure  et 
imperméable,  de  quatre  pouces  de  large 
sur  autant  de  profondeur,  qui  partent  du 
puits  et  se  ramifient  dans  tous  les  sens, 
pour  aller  fertiliser  les  jardins;  ces  der- 
niers sont  arrosés  tous  les  jours,  et  dès 
qu'une  plante  .1  disparu,  une  antre  la  rem- 
place, aussi  n'y  lrouve-t-011  pas  un  pouce 
de  terrain  inoccupé.  l>e  nièinc  qu'à  La- 
ghouat,  les  vignes  grimpent  surles  palmiers 
1 1  s'associent,  sous  l'ombrage  de  ces  ar- 
bres, aux  abricotiers,  aux  pêchers,  aux 
figuiers  el  aux  divers  légumes  que  nous 
avons  nommés  pins  haut. 

«  Les  gens  du  M'Zab  paraisse!) I  fort 
avancés  en  civilisation.  Leur  oasis  contient 
sept  villes,  ayanl  chacune  son  «  parle- 
ment »  qui  règle  les  affaires  intérieures. 
Toutes  ensemble  forment  une  républi- 
que gouvernée  par  une  Djémaa  (une 
vraie  diète  .  donl  les  membres  sonl   élus 

I';"'  '  bacon  des  sept  états.   Leur  systè 

d'cgoùts  csl  si  parfail  que  nous  pourrions 
lort  bien  (ainsi  parle  M.Trislram  Icurcm- 

I"' 't  quelque  chose  pour  perfectionner 

"•lui  de  la  ville  de  Londres;  el  bien  long- 


riCILLATA,  Zbcc. 

nation  de  Sapin-parasol  que  lui  donnent 
les  Japonais,  a  été  décrit  par  Thdnberc 
sous  le  nom  de  Taxus  verticillata  (*)  ; 
mais  les  caractères  du  Ken  sin  de 
Ksempfer,  que  le  précédent  botaniste 
donne  pour  synonyme  à  son  Taxus,  ne 
s'accordent  pas  avec  la  description  qui 
en  est  faite  par  les  auteurs  modernes  (-!, 
En  outre  les  Japonais  désignent  le  Scia- 


(1)  C.  P.  Thuubcrg,  in  Floiu  iapokica,  p.  27(i, 
Lipsise,  17s  i. 

(2)  I'..  Kœmpfer,  luoi  \n.  Exotic.  fasc.  v.p.780. 
-  Ri  h  tin,  potius  Kne  tin,  m  m  edit.  11.  femgo- 
viana  Icg.,  vel  Sen  baku,  nomina  japon.  Iiuic 
plantœ  non  refei  1  nda. 


temps  avant  que  nous  songeassions  à  former 
des  compagnies  de  volontaires  pour  la  dé- 
fense  du  pays,  l'institution  existait  au 
M'Zab.  'finis  les  quinze  jours,  à  tour  de 
rôle,  100 hommes  vont  faire  le  service  de 
sûreté  et  s'exercer  au  tir  pendant  trois 
heures.  La  cible  est  un  rocher  dans  lequel 
les  balles  ont  creusé  à  la  longue  (M.  Tris- 
tram  l'affirme)  une  espèce  de  grotte  de 
12  pieds  de  profondeur.  Aucune  balle  ne 
s'y  perd,  el  après  l'exercice,  on  va  ramas- 
ser le  ploinli  à  terre,  pour  le  reporter  dans 
l'arsenal  de  l'État.  « 

M.  Tristram  est  un  amateur  distingué 
d'ornithologie;  et  il  est  même  connu  dans 
le  monde  savant  par  des  travaux  de  ce 
genre,  qui  ne  sont  pas  sans  valeur.  Son 
excursion  en  Afrique  a  été  pour  lui,  sous 
ce  rapport,  une  source  féconde  de  jouis- 
sances,  car  ers  oasis  abondent  en  oiseaux 
très-variés  ;  non-seulement  elles  ont  leurs 
oiseaux  particuliers,  mais  de  plus  elles 
sonl  le  quartier  d'hiver  d'une  multitude 
d'oiseaux  émigrants d'Europe.  A  une  faible 
distance  de  l'oasis  du  M'Zab  se  trouve  u\\ 
petit  lac  d'eau  sauinàtre,  encombré  de 
roseaux  où  pullulent  les  oiseaux  aquati- 
ques, palmipèdes  el  échassiers.  Les  plus 
remarquables  par  leur  taille  et  par  l'effet 
qu'ils  produisenl  dans  le  paysage,  sont  les 
flamants,  dont  les  troupes  innombrables 
s'élèvenl  ou  s'abaissenl  dans  un  concert 
parfait,  déployant  sur  l'horizon  des  lignes 
blanches,  noires  ou  longes,  suivant  le 
sens  dans  lequel  ils  se  présentent  à  l'œil. 
Rien  île  plus  saisissant  que  les  évolutions 
de  ces   bandes   ailées.    Mais    ce  sont  des 


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SCIADOPITYS  VERT1CILLATA,  Zucc. 


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dopilys  sous  le  nom  de  Koja  Maki,  ce 
qui  veut  dire  sapin  du  mont  Koja;  de 
sorte  qu'on  peut  supposer  avec  raison 
que  Kamipfer  n'a  pas  eu  l'occasion  de 
l'observer. 

Ce  n'est  qu'à  son  retour  de  son  ascen- 
sion du  mont  sacré  Fusi  Yama,  en 
septembre  1860,  que  M.  Veitch  le 
découvrit  pour  la  première  fois,  sous 
son  véritable  jour ,  c'est-à-dire  dans 
les  remarquables  proportions  qui  le  lui 
font  proclamer  «  le  plus  bel  arbre  de 
tout  le  Japon  ».  Bientôt  M.  Fortune 
le  signala  également  en  magnifiques 
spécimens ,  les  plus  beaux  toujours 
isolés,  durant  son  voyage  de  Nanga- 
saki  à  Yeddo.  D'après  les  auteurs  de  la 
Flora  japonica  ,  quoique  l'arbre  soit 
rare  même  dans  sa  patrie,  on  le  ren- 
contre assez  fréquemment  dans  les  par- 
lies  orientales  de  l'île  de  Nippon  , 
surtout  au  mont  Koja  ou  Kojason  , 
dans  la  province  de  Kii.  Il  est  moins 
fréquent  dans  quelques  autres  districts 


de  celte  île  et  de  celle  de  Sikok.  Le 
Dr  von  Siebold  avoue  ne  l'avoir  observé 
qu'à  l'état  de  culture,  dans  les  jardins 
et  dans  les  bois  sacrés  qui  entourent 
les  temples  japonais. 

Cet  aveu  explique  à  lui  seul  l'erreur 
dans  laquelle  on  est  tombé,  en  assignant 
à  cet  arbre  une  hauteur  moyenne  de 
trois  à  quatre  mètres  ,  tandis  qu'il 
atteint  jusqu'à  soixante  mètres  !  Ceci 
du  reste  n'a  rien  qui  doive  surprendre. 
Naguère  les  voyageurs  n'étaient  pas  ad- 
mis à  l'intérieur  du  pays,  et  si  parfois 
il  leur  était  permis  de  longer  les  grands 
chemins,  sans  jamais  s'en  écarter,  natu- 
rellement il  leur  était  impossible  de 
déterminer  ce  qu'ils  n'apercevaient  que 
de  loin.  Kl  puis,  les  plantes  cultivées 
ne  peuvent  que  rarement  servir  de  spé- 
cimens au  botaniste;  cela  est  vrai 
pour  le  Japon  surtout,  puisque  l'art  du 
jardinier  japonais  ne  consiste  nullement 
à  aider  la  nature  dans  son  travail,  mais 
bien  à  marcher  à  rencontre  de  ses  lois, 


oiseaux  très-farouches,  toujours  sur  le  qui- 
vive,  et  qu'on  n'approche  à  portée  de  fusil 
que  dans  des  cas  très-rares.  Il  en  est  autre- 
ment de  la  nombreuse  tribu  des  oiseaux 
nageurs  (canards ,  sarcelles,  macreuses, 
plongeurs,  etc.)  et  des  petits  échassiers 
(ibis,  courlis,  pluviers,  poules  d'eau,  gal- 
linules,  etc.),  qui  ont  pris  leur  gîte  dans 
les  roseaux,  où  se  réfugient  aussi  une  mul- 
titude d'oiseaux  chanteurs  dont  plusieurs 
sont  très-connus  en  Europe. 

A  Laghouat  aussi,  les  oiseaux  abondent 
dans  les  massifs  de  palmiers;  ce  sont  pour 
la  plupart  des  oiseaux  émigrants  qui,  en 
passant,  donnent  un  coup  de  bec  aux 
dattes  mûres.  Us  y  sont,  par  moments,  si 
nombreux  que  leurs  cris  en  deviennent 
assourdissants.  Beaucoup  d'oiseaux  d'Eu- 
rope s'y  montrent  en  décembre  et  jan- 
vier, entre  autres  les  hirondelles  qu'on 
voit  voltiger  au  milieu  des  palmiers  et  sur 
les  (laques  d'eau  pour  y  attraper  des  mou- 
ches. La  huppe  s'y  promène  majestueuse- 
ment sur  les  tas  de  fumier,  tandis  que  les 
tourterelles  sédentaires  nichent,  au  nombre 
d'une  paire  ou  deux,  au  centre  d'une  tète 

Tome  IV,  2°  Série  (1859). 


de  dattier.  Il  n'est  pas  rare  non  plus  de 
voir  s'en  échapper,  au  bruit  du  fusil,  une 
douzaine  de  petites  chouettes  blotties  entre 
les  feuilles  ou  dans  la  spathe  même  du  dat- 
tier, et  dont  on  n'aurait  guère  soupçonné 
l'existence  en  ce  lieu. 

L'intéressante  narration  de  M.  Trislram 
se  termine  par  un  aperçu  de  la  faune  et  de 
la  Hore  du  Sahara,  au  moins  de  la  partie  du 
Sahara  visitée  par  lui  et  par  quelques  autres 
voyageurs.  La  llore  n'est  pas  riche;  jusqu'à 
présent  elle  ne  comprend  que  (ilO  espèces. 
Les  familles  les  plus  nombreuses  sont  les 
Crucifères  et  les  Salsolacées.  Dans  tout  le 
désert  on  ne  connaît  qu'une  seule  Orchidée, 
uneseule  Fougère,  la  Capillaire  (Adianlum 
Capillus-Veneris)  et  deux  plantes  bulbeu- 
ses, un  petit  Ail  et  un  Safran. 

Nous  ne  voulons  pas  terminer  celle  note 
sans  rappeler  qu'un  botaniste  français, 
M.  Cosson,  accompagné  de  quelques  amis, 
botanistes  aussi,  a  exploré,  il  y  a  quelques 
années,  dans  tous  les  sens,  le  Sahara  algé- 
rien, et  que  c'est  à  lui  qu'on  doit  de  bien 
connaître  aujourd'hui  la  flore  de  cette 
partie  reculée  de  nos  possessions.  Ndn. 
(ExtraiLeii  partit!  Ou  Gardcnçrs'  Chroniclc.) 

52 


SI  i  LDOPITYS  VERTICILLATA,  Zoo 

.,  i,  slrcindrc  lr>  forme-  dans  les  derniè-  ■  lui-même  ici  Pinus  qu'il  vit  à  Yeddo,  et 
rcs  limites  du  possible.  Von  Siebold  cite  |  dont  les   branches  étaient   réduites  ;'i 


iper  qu'un  espace  fabuleux,  mi- 
croscopique de    deux  pouces   carrés  ! 


I.e  Sciadopitys  vèrlicillala,  In  seule 
espèce    que   nous  connaissions  de    ce 


I    I3S8.   DE  LA   MULTIPLICATION   DES  CYCLAMEN   PAR  BOUTURES  DE   FEUILLES. 

I  i multiplication  des  Cyclamen  par  voie  magne  par  H.  Joseph  Kratz(l),   ouvrage 

ne  uoulurrs  au  moyen  de  leurs  feuilles,  csl  qui   aura   élé   accueilli   avec  une  grande 

pi •  un  procède  loul  ncul  cl  fort  peu 

nu.  Nous  le  trouvons  dans-un  excellent  li]  |,,"M",,M>-  Baehrtibung  dtr  in  mue™ 

i      ii             -i              •  GârUn  eiitgehiirgten  ti'tttuiiui  n  Paimula  Aomcula 

'i  lit  iui\  i  i"c  sur    r-  l'i  mu  mi  i  s    le-    \  1 1 1  ■  -  ,  ,■                   ,                 ,         ,       i            i 

,ii-.»iui  iiiio  Ctclajiex.  Ami-    quatre  planches   coloriées. 

CUlCi   Cl    Ii-   Cyclamen,    publié    en     Aile-  Tfthingtn^i&l.LauppUclaiBttchhanMung. 


251 

J.  G.  Veitch  tic 
rîlion  en  Europe;  il  était  réservé  à  la  |  l'introduire  en  Angleterre,  d'où  il  ne 


SCI.YDOl'ITYS  VERTICILLATA,  Zucc. 
genre,  n'avait  pas  fait  encore  son  appa- 1  bonne  fortune  de  M. 


tardera  pas  à  se  répandre  dans  les  jar- 
dins du  continent.  M.  llob.  Fortune  en 


a  expédié   également  quelques  jeunes 
exemplaires,  qui  sont  arrivés  à  Londres, 


satisfaction  par  les  nombreux  amateurs  de 
ces  genres  de  plantes.  Nous  nous  empres- 
sons de  communiquer  cet  intéressant  pro- 
cédé à  nos  lecteurs,  en  exprimant  en  même 
temps  le  regret  que  l'abondance  des  ma- 
tières nous  empêche,  pour  le  moment,  de 
reproduire  quelques  extraits  substantiels 
de  cet  ouvrage. 

L'opération   qui  est  de  la  plus  grande 


simplicité,  consiste  à  détacher  les  feuilles 
au  moyen  d'un  canif  bien  ciblé,  en  conser- 
vant à  l'extrémité  de  leur  pétiole  une 
partie  du  tubercule.  Puis  les  boutures 
sont  plantées  isolément  ou  par  plusieurs 
dans  un  pot.  La  terre  que  l'on  emploie,  est 
la  même  que  l'on  préconise  pour  la  culture 
ordinaire  des  Cyclamen;  c'est  un  mélange 
de  trois  parties  de  terreau  de  feuilles,  de 


SI  i\ TTYS  vriHICII.l.ATA.  Zucc. 

la  veille  même  du  jour  d'ouverlure  de  régions,  tempérées  comme   la   noire, 

la  grande  exposition  de  Kensington  (•>'  l'écart  entre  le  maximum  elle  minimum 

juin  dernier) ,  où  ils  ont  flxé  l'attention    de  la  colonne    thermi itrique,   pour 

en  même  temps  qu'un  certain  nombre  une  période  annuelle,  esi  généralement 

d'outrés  plantes  japonaises.   Ces  exem-  plus  considérable  quechez  nous,  ei  que 

plaires    néan ins    semblaient    avoir  les  froids  de  l'hiver,   grâce   surtout  à 

souffert  du   voyage   et   n'offraient    pas  l'influence  continentale  du  haut  plateau 

cciic  vigueur  ni  celle  belle  apparence  asiatique,   ne  laissent  pas  d'y  dépasser 

qu'on  aurait  voulu  y  reconnaître.  Quoi  moine  — 50°  centigrades,   température 

qu'il  en  soit,  il  est  permis  de  croire  que  heureusement     inconnue     sous    notre 

le  nouveau  venu  ,  accueilli  avec  celle  climat. 

faveur  qu'on  accorde  toujours  à  ce  qui  Les  deux  planches  que  la  Flore  lui 

intéresse,  constituera  dans  un  avenir  consacre,  donneront  une  meilleure  idée 

prochain  un  ornement  de  plus  pour  nos  de  l'aspect  du  Sciadopitys  verlicillata  et 

paysages.  Les  stations  où  le  premier  in-  des  caractères  qui   le  distinguent.   La 

irodui  leur  l'a  observé,  c'est-à-dire,   la  première  représente  un  rameau  au  prin- 

lalilude  de  Kanagawa  et  celle  plus  sep-  temps  de  sa  quatrième  année,  avec  ses 

lenirionale  encore  de  Hakodadi,  nous  bourgeons  naissants.  La  fig.  1  présente 

semblent  être  une  garanliede  sa  pai  faite  un  bourgeon  terminal  à  feuilles  parliel- 

ruslicilé.  On  sait  en  effet  que  dansées  lemenl  développées,  les  férules  de  la 


deux  parties  de   terreau  de  couche  bien  mine  le  pétiole,  en  la  transformant   peu 

décomposé,  et  d'une  partie  de  sable  blanc,  à  peu  en  un  petit  tubercule.  Bientôt  celui-ci 

Après  avoir  recouvert  les  pois  d'une  petite  émet  des  radicelles,  en  même  temps  (pie  de-. 

cloche   o    boutures    nGn    d'empêcher   les  yeux   y   prennent   naissance  et  constitue 

feuilles  de  se  faner,  on  les  enterre  sur  cou-  ainsi  un  exemplaire  individuel,  que  l'on 

elie  tiède.  doil  continuer  .'>  traiter  absolument  comme 

L'époque  la  plus  favorable  pour  opérer  on  le  ferait  d'un  jeune  plant  de  semis. 

ce  le  de  propagation,  se  présente  lors-  Celle  explication  de  M.  lirai/,  sur  les 

que  les  feuilles  ont  atteint  leur  entier  dé-  phénomènes  qui  se  passent  dans  ce  pro- 

vcloppcmcntsanstoutcfoiss'étreendurcics.  cédé,  et  qui  est  entièrement  en  harmonie 

Quand  elles  sont  encore  trop  lendre>,  olles  avec   nos  vues  actuelles  sur  la  physiologie 

pourrissent  avec  facilité,  ce  qui  annihile  des  piaules,  démontre  clairement   pour- 

loul  espoir  de  réussite.  C'est  précisément  quoi  le  succès  devient  plus  douteux  à  me- 

par  l'acte  végétatif  que  la  sève  élaborée,  sure  que  les  feuilles  vieillissent.  D'ailleurs, 

que  le  cambium  forme  dans  les  feuilles,  se  les  mêmes  faits  ne  s'observent-ils  pas  dan. 

dirige  \  ers  les  parties  inférieures,  et  s'ac-  le  bouturage  par  rameaux  herbacés  chez  un 

cumule  dans   la  portion  charnue  qui  ter-  grand  nombre  de  végétaux?         Ed.  P. 

i    1359.   SIMPLE  QUESTION. 

l  ii  quoi  consiste  la  valeur  des  caractères  constants  dans  quelques  cas,  être  cxlrême- 

diiïérenticls  des  végétaux,  soit  qu'on  consi-  ment  variables   dans   d'autres.    En  voici 

dere    CCUX-ci    cumule   CSpÔCCS,   OU    C le  quelques   exemple-.   :  Nous  avons  se, ne  des 

variétés,  soit  qu'on  les  considère  isolément,  graines  de  Ronce  à  Heurs  doubles  roses  et 

i-dirc,   corn individus?   Laissant  blanches,  ainsi  que  de  celles  à  fleurs  égale- 

.in\  -.n  mis  le  s de  décider  cette  ques-  ment  presque  pleines,  niais  .sans  épines, 

lion,  nous  citerons  seulement  des   faits,  appelée  vulgairement  Ronce  de  St.-Fran- 

N     ■   dirons    néanmoins  que    la    plupart  çots.  Les  individus,  issus  de  l'une,  aussi  bien 

«les  caractères  paraissent  cire  d'une  valeur  que  de  l'autre,  appartenaient  tous  au  type 

relative  >t  variable,  et  tenir  à  des  causes  sauvage,  au  Rubus  fruticosus.  Desgraincs 

complexes  qu'il  est  à    peu  près  impossi-  provenant  de  la  variété  à  feuilles  laciniées 

ble  de  déterminer  d' •  manière  précise,  du  Rubus  frulicosus,  ont  reproduit  inté- 

(>ii  voit  en  effet  certains  caractères  1res-  gralemcnl  les  mêmes  caractères  et  tous  les 


SCIADOPITYS  VER 

base  encore  dissimulées  sous  les  jeunes 
feuilles.  La  feuille  naissante,  fig.  2, 
est  comprise  ù  sa  base  par  la  férule  et 
celle-ci  est  couverte  île  duvet  inférieu- 
rement.  Les  fig.  5  et  4,  grossies,  don- 
nent des  fragments  de  feuille;  la  pre- 
mière présente  la  face  supérieure,  l'autre 
celle  d'en  dessous;  celle-ci  montre  les 
nervures  et  un  sillon  médian  tout  cou- 
vert de  stomates.  —  Dans  la  seconde 
planche,  où  les  disques  verticillés  sont 
plus  serrés  et  plus  nombreux,  on  remar- 
que les  chatons  mâles  qui  commencent 
à  s'épanouir.  L'un  de  ces  chatons  soli- 
taires est  représenté  grossi  par  la  fig.  1. 
—  La  fig.  2  est  celle  de  l'étaraine  à  sa 
page  inférieure;  dans  la  fig.  5,  la  môme 
est  vue  supérieurement.  Ces  figures 
sont  grossies.  —  La  fig.  4  donne  le  slro- 
bile  ou  cône,  volume  réduit.  —  La  fig.  5 


TiCILLATA,  Zucc.  255 

présente  une  écaille  avec  les  graines 
adhérentes,  au  nombre  de  sept.  Celles-ci 
ont  disparu  dans  la  fig.  G  qui  expose  les 
vestiges  de  leur  insertion.  Dans  la  fig.  7, 
l'écaillé  est  vue  à  sa  face  postérieure 
avec  la  bractée  adnée.  —  Les  fig.  8, 
9  et  10  présentent  des  semences  à  diver- 
ses périodes  de  leur  maturation,  laquelle 
est  encore  incomplète. 

Le  dessin  intercalé  dans  le  texte, 
page  2.'i0  ci-dessus,  et  reproduit  d'après 
un  cône  envoyé  du  Japon  par  M.  J.  G. 
Veitch,  donne  la  grandeur  naturelle  du 
strobilc.  Quoique  les  caractères  essen- 
tiels, et  notamment  la  réflexion  des 
écailles  à  leur  partie  supérieure  ainsi 
que  la  présence  de  la  bractée  adnée, 
soient  identiques  dans  les  deux  figures 
du  strobile,  nous  devons  cependant  re- 
marquer qu'il   y  a  dans   la  forme    une 


individus,  en  très-grand  nombre,  présen- 
taient des  feuilles  extrêmement  laciniées, 
tandis  que  des  graines  du  Sureau  à  feuilles 
laciniées,  qui  parait  être  l'analogue  de  la 
variété  à  feuilles  laciniées  du  R.  fruti- 
cosus,  nous  ont  donné  un  résultat  complè- 
tement différent;  tous  les  individus  sont 
revenus  au  type,  au  Sumbucus  nigra! 

Voici  d'autres  exemples  qui  démontrent 
de  la  manière  la  plus  nette,  dans  un  cas, 
la  constance  de  certains  caractères,  tandis 
que  dans  d'autres,  ces  mêmes  caractères 
sont  extrêmement  inconstants  : 

Le  Pêcher  pleureur  se  reproduit  par  ses 
graines,  le  Frêne  pleureur  pas; 

Le  Pêcher  à  fleurs  doubles  se  reproduit 


de  graines,  le  Prunier  domestique  à  fleurs 
doubles  ne  se  reproduit  pas; 

Le  Cerisier  (non  le  Merisier)  ne  se  repro- 
duit pas  de  graines;  il  en  est  de  môme  du 
Prunellier  à  fleurs  doubles,  tandis  que  les 
Pêchers  de  la  Chine  à  fleurs  doubles,  soit 
rouges,  soit  blanches,  se  reproduisent,  au 
contraire,  avec  tous  leurs  caractères.  A 
quoi  donc  tiennent  toutes  ces  différences, 
et  quels  sont  les  caractères  sur  lesquels  on 
doit  principalement  s'appuyer,  lorsqu'il 
s'agit  de  déterminer  les  espèces,  les  races 
et  les  variétés  ? 

Nous  le  demandons  aux  botanistes. 

C.u'.ii . 


Pour  sa  grande  exposition  du  5  juin 
dernier,  la  Société  royale  d'horticulture 
de  Londres  avait  inscrit  dans  son  pro- 
gramme un  concours  pour  les  trois  plus 
beaux  groupes  de  fruits  et  de  fleurs  pro- 
pres à  garnir  les  tables.  Ces  groupes  pou- 
vaient être  disposes  en  corbeilles  de  n'im- 
porte quel  genre,  en  vases  de  porcelaine, 
plats  de  cristal,  etc.  Quatre  prix  avaient 
été  alloués  :  le  1er  d'une  valeur  de 
250  francs,  le  2d  de  125  francs,  le  5mc  de 
75  francs,  et  le  4mo  de  50  francs. 

Dans  ce  concours  spécial  la  valeur  ou  la 
rareté  des  fruits  et  des  fleurs  n'entrait  pas 


1360.  AUX  SOCIÉTÉS  HORTICOLES. 

en  ligne  de  compte 


ïoût  de   l'arrangement 


a  beauté,  le  bon 
en  constituait  le 
seul  mérite.  La  Société  avait  convié  parti- 
culièrement les  daines  à  y  prendre  part. 
H  n'était  pas  indispensable  que  les  objets 
exposés  fussent  le  produit  de  la  culture  de 
l'exposant.  — ■  Enfin  une  autre  disposition 
spécifiait  que  le  jury  chargé  de  décerner 
les  prix,  serait  composé  exclusivement  de 
dames.  Dans  cette  arène  du  goût,  il  était 
juste  que  la  femme,  chez  qui  le  sentiment 
de  l'élégance  est  naturellement  inné,  fut 
seul  et  unique  arbitre. 

Les  concurrents  ont  été  fort  nombreux 


vi  i  IDOPITYS  VERTICILLATA,  Zucc. 

grande  dissimililude  :  le  premier  est  genre  Be  distingue  bolaniquement  des 

allongé,  l'autre  bu  contraire,  beauenup  Abies  proprement  dits,  en  ce  que  chaque 

plus  arrondi.  Cependant  cette  différence  écaille  du  strobile  porte  ù  son  rebord 

peut  l'expliquer  par  le  fait,  que  von  supérieur    des    semences   toujours   nu 

Sicbold  n'a  eu  sous  les  yeux  que  des  nombre  de  sept.   D'après  Zuccarini,  il 

exemplaires  incomplètement  développés  constituerait  avec  les  genres  Cunnîn- 

ei  dont  le  Iruil  ne  pouvait  être  parfait,  ghamia  et  Dammara,  la  petite  famille 

Dans  la  planche  noire,  page  231,  nu-  des  Cunninghamiacées. 
prunlée,  comme  la  précédente,  au  jour-        On  a  émis  des  doutes  sur  la  valeur 

h. il  de  M.   Hogg,   les  feuilles  n'ont  pas  de  cet  arbre  comme  bois  de  conslruc- 

encore  pris  la   position  horizontale  en  lion.  En  partant  de  cette  considération 

parasol,  qui  leur  et  propre;  le  fruit  qu'il    n'atteindrait   que    l'j   pied-,    ces 

qu'elles  entourent,  est  parvenu  au  sixiè-  doutes  pouvaient  paraître  fondés;    ils 

me  environ  de  son  développement.  Le  n'ont  plus  la  même  force,  si  l'on  tient 

fragment  de  reuillc  qui  accompagne  ce  compte  de  ce  que  M.    Veitch  le  cite 

dernier  dessin,  présente  bien  le  sillon  parmi  les  arbres  à  bois  de  construction 

dont  il  est  parlé  plus  haut;  mais  nous  du  Japon;  en  outre,   il  affirme  avoir 

n'y  voyons  pas  les  nervures  parallèles  mesuré  des  troncs,  qui,  à  un  mètre  du 

qu'on  observe  dans  lo  première  plan-  sol,  atteignaient  jusqu'à  quatre  mètres 

.lie  (1483-84),   cl  qui  constituent  un  de  pourtour.  Laissons  donc  l'avenir  dé- 

caraclèrc     mentionné    par   Zuccarini.  cider  de  l'utilité  intrinsèque  du Sciado- 

Nous  laissons  à  cet  égard  toute  respon-  pitys  ;  contentons-nous,   pour  le  mo- 

sabililé  au  Journal  of  Horticulture.  ■  ment,  de  lui  ouvrir  une  place  parmi  nos 

En  dehors  de  l'aspect  et  des  formes  arbres  d'ornement  à  feuillage  toujours 

qui  différencient  au  premier  coup-d'œil  vert. 
le  Sciadopilys  des  autres  Conifères,  ce  Em.  R. 


ri  le-  produits  occupaient ,  dans  l'arcade 
occidentale,  une  table  longue  de  cent  pieds. 
Les  membres  du  jury  étaient  la  comtesse 

de   Ducic,   la  c lessc  «le  Shelburne  ci 

^  Uolfold,  auxquelles  avait  été  adjoint 
M.  le  professeur  Wcstmacolt,  sans  doute 
i  h  qualité  de  secri  laire.  Les  compositions 
présentaient  la  plus  grande  variété  pour 
le  fond  comme  pour  la  forme  :  elle-  of- 
fraient les  Qeurs  le-  plus  rnres  de-  serres, 
en  même  temps  que  le-  simples  Deurs  de- 
champs,  l'orchidée  de-  tropiques  à  côté  du 
muguet  et  du  myosotis;  elles  affectaient 
toutes  les  formes,  depuis  ces  corbeilles 
rustiques,  que  l'on  peut  voir  à  la  plupart 
des  expositions  villageoises,  jusqu'aux 
•  les  plus  précieux .  en  argent ,  en 
1  il  ou  co  porcelaine. 
Comme  on  devait  s'}  attendre,  le  groupe 
le  plus  -impie  et  le  plus  élégant  a  obtenu 


le  plus  de  succès.  L'idée  générale  en  était 
duc  à  M.  Th.  Mardi,  ou  des  employés  de 
la  maison  de  Lord  Chamberlain  ;  mais  la 
disposition  des  fleur-  et  des  fruits  était 
l'œuvre  de  -es  sieurs,  Mrs  Pickcring  et 
Mi--  Mardi.  Les  autres  pièces  couron- 
nées étaient  également  très-distinguées. 
En  - te,  ce  concours  a  été  fort  remar- 
quable et  le  grand  nombre  de  concurrents 
qui  y  ont  pris  pari,  prouve  que  celle  spé- 
cialité artistique  île  l'horticulture  est  fort 
goûtée  des  amateurs,  eu  Angleterre.  Aussi 
espérons-nous  de  voir  cet  exemple  bientôt 
suivi  dans  nos  exhibitions  florales;  nous 
avons  la  conviction  que  dans  notre  pays, 
justement  renommé  par  ses  nombreuses 
cultures,  l'appel  des  Sociétés  horticoles 
serait  accueilli  avec  cinprcsscinenl. 

Ed.  P. 


BUDDLEIA         COLVILEI         llf.XT. 


\  £87. 


BUDDLEIA  COLVILEI,  .. 


F.    ET    T. 


Scrophularinece. 


CHARAC.   GENER.  —  Vide   supra,   vol.    Il, 
mai  IMG,  lab.  IX. 

CHARAC.  SPEC1F.   —  Frutex  vcl   arbuscula 

crccta  Klpedalis  ramosa,  rainis  teretibus,  ramu- 
lis  suban^ulatis,  ultimis  paniculis  foliisque  junio- 
î-ibiis  pubesceuti-lomentosis,  foliis  brève  pctiolalis  j 
lanceolatis  acuminatis  obscure  crenato-serratis, 
paniculis  lermiiialibus  axillaribus  et  supra  axilla- 
ribus  pendulis  multifloris,  bracteolis  ad  basin 
pedicellorum  subulatis,  floribus  brève  pedicel- 
latis    subternis  coecineis ,    calyce    bemispbœrico  I 


breviter  ■i-denlato  tomcntoso  ,  corolla  calyce 
-i-j'-plo  longiorc  tubuloso-campanulata,  tubo  cy- 
liudraceo,  îimbo  4-fido  lobis  amplis  patentibus 
rotundatis  croso-dentatis,  capsulis  ereclis  ovato- 
oblongis  acuminatis  tomentosis  calyce  duplo  vel 
triplo  longioribus,  seminibus  testa  laxa  reticu- 
lata   3-alata.  —   HF.    et  T. 

Buddlela  Colvilci,  IIF.  et  T.  Illustrations  of 
Ilimalayan  Plants,  pi.  XVIII  (icon  liic  iterata). 
—  Cn.  Lem.  (sub  Biiddleia)  in  ///.  /tort.,  IV, 
pi.  127.  —  FvKCK,'m  Journ.d'hort.  prat.,$9,p.  219. 


Nos  correspondants  ne  cessent  de 
nous  demander  des  graines  iVHodyso- 
nia  Jieleroclila,  de  Meconopsis  simpli- 
cifoiia  et  nepalcnsis ,  de  Ilheum  vo- 
bile ,  etc.,  des  plantes  de  Magnolia 
Campbellii,  de  Decaisnea  insignis,  de 
Larix  Griffîlhii,  de  Vanda  Cathçartii ; 
et  bientôt  à  leurs  desiderata  viendra  se 
joindre  le  Buddleia  Colvilei!! 


A  tout  cela  (trois  fois  hélas!)  nous 
n'avons  qu'une  réponse  à  faire,  c'est 
qu'il  n'a  été  introduit  île  toutes  ces 
plantes  que  le  Meconopsis  nepalcnsis, 
le  Rheum  nobilc,  le  Larix  Griffîlhii  et 
le  Vanda  Cathçartii! 

Le  Meconopsis  nepalcnsis  a  existé, 
introduit  de  graines;  nous  en  avons  pos- 
sédé  quelques    pieds,   niais    le  tout  a 


t  1361.  BIBLIOGRAPHIE. 

Traité  de  la  culture  des  plantes  de  serre  froide,  par  M.  De  Puydt.  —  Entretiens 

sur  V horticulture  :  Généralités,  par  M.  Adel  Cariuère. 

Nous  avons  appris  avec  la  plus  vive  i  par  les  hommes  les  plus  compétents  de 
satisfaction  que  la  Société  impériale  et  ceti-  l'horticulture  parisienne. 
traie  d'horticulture  de  Paris,  dans  sa  Un  autre  travail,  non  moins  important, 
séance  du  12  mars  dernier,  a  décerné  une  dû  à  l'un  de  nos  collaborateurs,  «  Entrc- 
médaille  d'ahoent  de  lr0  classe  à  notre  col-  liens  sur  l'horticulture  :  Généralités,  » 
laborateur,  M.  De  Puydt,  pour  son  cxccl-  par  M.  Cariuère,  l'habile  chef  des  pepi- 
lent  Traité  de  la  culture  des  plantes  niercs  du  Muséum  d'histoire  naturelle  de 
de  serre  froide.  La  Flore  a  déjà  fait  con-  i  Paris, a  été  également  l'objet  d'une  distinc- 
naîtreà  ses  lecteurs  cet  ouvrage  utile  et  in-  lion  très-flatteuse  de  la  part  de  la  même 
téressant  (vol.  XIV,  page  58);  nousconsta-  Société  et  a  été  couronné  d'une  médaille 
tons  avec  plaisir  que  le  jugement  favorable  en  vermeil. 
que  nous  en  avons  publié  alors,  est  partagé  j 

f  1382.  OUVERTURE  DU  JARDIN  ROYAL  DE  KENSINGTON  ,  A  LONDRES. 


Le  o  juin  dernier  a  élé  signalé  ,  en 
Angleterre,  par  deux  grandes  solennités 
horticoles:  l'ouverture  du  nouveau  jardin 
de  la  Société  royale  d'horticulture  à  Ken- 
sington-Gore,  à  l'extrémité  du  West-End 
de   Londres,    et  celle    de   son   exposition 


ce  jardin.  Les  journaux  horticoles  anglais 
sont  remplis  des  détails  de  cette  double 
fête,  à  laquelle  a  présidé  S.  A.  R.  le 
prince  Albert,  suivi  du  comte  de  Flan- 
dre, des  princes  et  princesses- de  la  famille 
royale  d'Angleterre,  du  duc  de  Cambridge 


d'été,  dans  le  splcndidc  conservatoire  de  I  et  du  prince  Louis  de   Hcssc.    Un    grand 


250 


l:l  DDLEIA    COLV 


péri.  Comme  c'est  une  papavéracée, 
les  planlules  auront  souffert  du  pivot. 
Ces  plantes  à  long  fuseau  sont  géné- 
ralement  rebelles  à  la  transplantation. 

Le  Rheum  nobile  n'a  guère  vécu 
davantage. 

Le  Larix  Griffithii,  au  contraire,  a 
prospéré  et  commence  à  se  répandre 
dans  les  collections;  quant  au  Vanda 
Calhcartii,  il  en  exisie  bien  quelques 
,  xemplaires,  mais  l'espèce  est  d'une  ra- 
reté extrême.  Nous  savons  (|uc  MM.  Thi- 
baut et  Keteleer  en  possèdent  un  pied 
magniGque. 

Le  Buddleia  Colvilei,  que  nous  com- 
prenons à  son  tour  dans  notre  galerie 
iconograpbique,  n'est  pas  introduit,  mais 
il  le  sera  l'un  de  ces  jours. 

Kn  attendant  qu'il  nous  arrive,  nous 
en  donnons  la  figure;  quand  il  sera  là, 
nous  souhaiterons  la  bien  venue  au 
nouveau  Buddleia,  dont  l'extrême  beauté 
contrariera  bien  un  peu  ses  devanciers, 
les  Jl.  (jtoljosuj  crispa,  Lindleyana  cl 
autres,  plus  ou  moins  humbles  île  pres- 
tance, quand  on  les  comparera  au  B.  Col- 


II. Kl.    11F.   cl  T. 

rileij   mais   enfin   il    faudra   qu'ils    eu 
prennent  leur  parti  ! 

MM.  1).  llooker  et  Thompson  l'ont 
découvert  non  loin  du  sommet  du 
Tong  lo,  à  une  altitude  de  9000  pieds  ; 
ils  en  ont  trouvé  jusqu'à  la  cime  même 
de  celle  montagne  (10,000  pieds)  et 
partout  en  abondance.  —  Ils  l'ont  ren- 
contré fréquemment  encore  dans  le 
Lachen  et  le  Lnchoon,  à  des  hauteurs 
similaires  et  même  à  une  élévation  de 
12,000  pieds. 

En  présence  de  pareils  faits,  on  ne 
douterait  pas  de  la  rusticité,  dans  nos 
cultures,  de  ce  bel  arbuste  qui  atteint, 
dans  son  pays,  dix  pieds  de  hauteur, 
si  l'on  ne  savait  qu'une  foule  de  parti- 
cularités s'opposent  parfois  à  la  natu- 
ralisation d'êtres  vivants,  créés  pour 
d'autres  lieux  que  le  nôtre,  et  qu'aucune 
Société  d'acclimatation  ,  quelque  palro- 
née  qu'elle  puisse  être,  ne  vaincra  les 
caprices  de  ccrlains  végétaux,  qui  se 
refusent  obstinément  à  vivre  ailleurs 
que  là  où  le  Créateur  les  a  l'ait  naître. 
—  11  est  si  doux  le  Swect  Home! 

L.  VII. 


nombre  de  notabilités  de  l'Angleterre  et 
de  l'étranger  s'étaient  jointes  au  cortège. 
La  cérémonie  s'est  l'aile  avec  la  pompe  et 
la  gravité  qui  sont  traditionnelles  chez 
nos  voisins;  clic  s'est  ouverte  par  une 
série  de  prières,  composées  pour  la  cir- 
constance et  récitées  par  Sa  Révérence 
l'évéque  de  Londres. 

La  nombreuse  assistance  marchait  pro- 
cessionnelleraent ,  dans  un  ordre  déter- 
miné par  le  rang  des  nobles  visiteurs. 
Lorsque  les  personnes  royales  furent  arri- 
vées au  milieu  de  lu  terrasse  du  conser- 
vatoire, le  I)r  Linilley,  s'adressa nt  à 
S.  A.  M.  le  Prince  Albert,  prit  la  parole 
en  ces  termes  : 

Monseigneur! 

'  l  e  conseil  de  la  Société  royale  d'Hor- 
ticulture b  l'honneur  d'offrir  à  Voire 
Utessc  Royale  ses  félicitations  au  sujet 
di  s  heureux  débuts,  sinon  de  l'achèvement 
total  d'une  entreprise  dont  elle  a  eu  la 
première  idée  et  qu'elle  a  suivie  avec 
un   intérêt  qui   ne  s'est  jamais  démenti, 


la  fondation,  à  l'extrémité  occidentale  de 
Londres,  d'un  jardin  digue  de  cette  vaste 
métropole,  cl  qui  partageant  avec  celui 
que  la  Société  possède  déjà  à  Chiswiek,  le 
privilège  d'être  un  grand  foyer  de  progrès 
horticole,  fût  en  même  temps  un  lieu  de 
promenade  et  de  distraction  pour  les 
habitants  de  cette  populeuse  cité. 

«  Nous  regrettons  profondément  qu'un 
deuil  de  famille  (1)  nous  prive  du  bonheur 
de  voir  parmi  nous,  en  cet  heureux  jour, 
notre  gracieuse  souveraine,  dont  la  pré- 
sence, eût  ajouté  un  si  grand  lustre  à 
celle  cérémonie  inaugurale;  mais  tout  en 
ressentant  le  vide  cpie  nous  cause  son 
absence,  nous  n'oublions  pas  les  nom- 
breux témoignages  qu'elle  nous  a  donnés 
de  sa  faveur  royale,  et  nous  aimons  à 
espérer  que  ces  jardins,  lorsqu'ils  seront 
achevés,  ne  seront  pas  dépourvus  de  tout 
attrait  pour  Elle. 

i  L'horticulture,  Monseigneur,  est  la 
sœur  de   l'agriculture.  Elle   met  en   pra- 


(I)  Lo  mort  de  la  duchesse  de  Kent,  mère  dr 
la  reine  Victoria. 


—  H    <3i 


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a. 

O       i. 

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u-" 


237 


U88-H8!). 


GRAMATOPIIYLLM  ELLISII . 


LINDL. 


Orcliidaccrc. 


CHARACT.  GENER.  -  Vide  supra,  vol.  XIII, 
p.  177. 

CHARACT.  SPECIF.  —  G.  pseudobulbis  angii- 
latis  clavato-fusiformibus  polyphyllis,  foliis  lato- 
loratis  recurvis  basi  canaliculatis,  racemo  multi- 
flnro  recurvo,  scpalis  patentibus acutis  lateralibus 
gibbosis,  petalis  duplo  brevioribus  oblongis  obtu- 
sis  erectis  apice  revolutis,  labello  petalis  asquali 


mnbili  basi  sacculato  Irilobo  jugo  medio  elevato 
ultra  isthmum  5-IameIIato  lineisque  5  elevatis 
areuatis  utrinque,  lobo  medio  ovato  acuto  latera- 
libus brevibus  subfalcatis,  antiiera  tubcrculo  pe- 
dicellato  cristata.  Lindl. 

Grnnimatophj  ■■•■■■■  l.lllsli,  LtNDL.,  MS. — 
IIook.  Ilot.  May  ,  t.  3179,  ic.on  lue  iterata.  — 
Cii.  Leh.,  III.  hort.j  VII,  mise.  p.  59. 


On  se  rappellera  que  tout  récemment 
(XIII,  p.  177)  nous  avons  figuré  le 
Grammatophyllum  speciosum ,  aux  gi- 
gantesques pseudo-bulbes,  atteignant 
jusqu'à  9  et  10  pieds  de  long,  au 
scape  majestueux,  de  six  pieds  de  lon- 
gueur au    moins,   aux  fleurs    riches  de 


coloris  variés,  et  dont  les  dimensions 

s'harmonisent   bien   avec    ce   que   l'on 

devait  attendre  d'un   pareil  colosse  or- 

chidéen.    Voici    maintenant  une   nou- 

|  veaulé,  originaire  de  Madagascar,  que 

|  le  savant  Dr  Lindley  range  sous  la  même 

I  bannière.  Elle  est  due  au  voyage  que  le 


tique,  sur  une  échelle  restreinte,  les  prin- 
cipes sur  lesquels  se  l'onde  la  culture  des 
terres  les  plus  vastes.  Elle  a  sa  part  dans 
notre  alimentation  comme  dans  notre  for- 
tune et  elle  nous  procure  nos  jouissances 
les  plus  douces.  Votre  Conseil  reconnaît 
que  la  Société  horticulturale  a  déjà  contri- 
bué pour  une  large  part  à  établir  et  à  pro- 
pager de  saines  idées  relativement  à  la  cul- 
turc.  En  effet,  depuis  un  demi  siècle,  elle 
n'a  pas  cessé  d'user  de  son  influence  pour 
augmenter  l'instruction  dans  la  classe  des 
jardiniers  et  à  inculquer  le  goût  du  jar- 
dinage au  public.  Elle  a  eu  le  bonheur 
de  voir,  pendant  celle  longue  période, 
un  nombre  immense  de  plantes  d'orne- 
ment, toutes  nos  espèces  fruitières  et  la 
plupart  de  nos  légumes  s'améliorer  de  la 
manière  la  plus  notable;  et  on  peut  dire, 
sans  témérité,  que,  grâce  à  ses  efforts, 
les  jardiniers  anglais  sont  aujourd'hui  les 
premiers  jardiniers  du  monde. 

«  Fondée  en  1804,  reconnue  en  1809 
par  une  ordonnance  de  S.  M.  Georges  III, 
la  Société  horticulturale,  après  avoir  langui 
quelques  années,  est  entrée  tout  à  coup 
dans  une  phase  de  prospérité  et  d'accrois- 
sement, lorsque  finit  la  guerre  qui  avait  si 
longtemps  désolé  l'Europe  et  qu'il  devint 
possible  de  cultiver  les  arts  de  la  paix. 
A  cette  époque,  l'horticulture  était  par- 

Tome  IV,  2e  Série  (1859). 


j  tout  et  depuis  longtemps   restée  station- 
!  naire.  Tout  ce  qui  nous  restait  des  siècles 
I  précédents  n'était    plus    qu'une    routine 
j  inintelligente.  Jusqu'en  1816,  le  nombre 
des  membres  qui,    année  commune,  en- 
I  traient  dans  la  Société,  dépassait  rarement 
vingt;  mais   à    partir  de   ce  moment,    il 
i  s'accrut   avec  rapidité,   et  d'une   manière 
\  telle   qu'en   1821,    il  y  eut  528  nomina- 
j  tions  nouvelles.  En  1822,  elle  fonda  son 
jardin  deChiswick,  et  ses  moyens  d'action, 
pour   propager   les   bonnes    méthodes  de 
culture  et  améliorer  les  plantes  cultivées, 
s'étendirent  bientôt  jusqu'aux  extrémités 
les   plus   reculées   du   royaume.  Elle  eut 
ses  collecteurs  de  plantes  aux  États-Unis, 
au    Canada,    dans   l'Inde ,  sur  les   bords 
du  Zambèse,   dans   les   pays  lointains  de 
la  baie  d'Hudson,  en  un  mot  dans  presque 
toutes  les  contrées  de  la  terre.  Le  résul- 
tat  en    fut  l'introduction    en    Angleterre 
de  la  majeure  partie  des  plantes  de  prix 
I  qui  font  aujourd'hui   l'ornement  de  tous 
les  jardins  de  l'Europe. 

«  C'est  en  1827  qu'eut  lieu  la  première 
de  ces  fêtes  de  l'horticulture,  qui  consistent 
dans  l'exhibition  de  ses  produits,  et  qui, 
depuis  plus  d'un  quart  de  siècle,  sont  une 
des  distractions  les  plus  attrayantes  poul- 
ies habitants  de  Londres.  Dans  le  commen- 
cement ces  exhibitions  florales    n'eurent 

33 


CRAMMATOPBYLLUM  ELLISII,  Likdl. 

Révd  Klli-liiM  Madagascar.'d'où  il  l'a  in- 
troduite en  Angleterre. 

\  oici  la  teneur  littérale  du  texte  que 


ces  pseudo-bulbes  ont  atteint  de  plus 
grandes  dimensions  :  onze  pouces  de 
longueur  et  deux  pouces   de    largeur  à 


\  oiri  Kl   uni  ni    mu  un     ""   »«.»»v  •!>■»  ,„„r..t-.    — , . 

lui  consacre  sir  William  Hooker(l.c):  chacune  de    leurs    quatre    faces.    Les 

.  Dans  une  lettre,  dalée  d'Hoddesdon  feuilles  de  1  4/«  à  -2  pieds  de  longueur 

.    -*...»  I  •  I  \r      1      '         .1  t     JL     ««■■        ntiAn       !     ,        il  î  i  i  i  i  ■  I  i  >   I  .  i  i  i         i\n         ,  •  !     I  I  j  - 


le  25  août  1839,  adressée  au  l)r  Lim 
ley,  le  Rév.  Vi  illiam  Ellis  s'exprime 
comme  suit  :  Au  nombre  de  mes  intro- 
ductions de  Madagascar  Ggurait  une 
Orchidée  à  grands  pseudo-bulbes,  ayant 
assez  l'aspect  d'un  Anguloa  Clowesiana, 
avec  celte  différence  que  les  pseudo- 
bulbes au  lieu  d'eue  cylindriques  comme 
ils  le  sont  dans  celle  dernière  plante, 
étaient  de  l'orme  carrée.  Je  l'ai  trouvée 
croissant,    à    vingt-cinq    pieds    environ 


ont  à  peu  près  la  dimension  de  celles 
de  XAngrœcum  sesquipedaîe,  mais  elles 
sont  moins  recourbées  que  dans  cette 
dernière  espèce,  et  moins  charnues  que 
celles  de  YAngrxcum  eburneum  ;  cha- 
que bulbe  en  porte  de  u  à  6.  L'épi  floral, 
à  l'instar  de  celui  de  VAnguloa,  cité 
ci-dessus,  se  montre  en  même  temps 
que  paraissent  les  jeunes  pousses. 
L'exemplaire  dont  il  s'agit,  avait  émis 
deux    liges    florales;  Tune    d'elles  avait 


au-dessus  de  la  surface  d'une  rivière,  avorté,  l'autre  a  atteint  deux  pieds  de 
sur  les  branches  d'un  arbre  gros  comme  '  longueur  et  s'est  garnie  d'une    quaran- 

la  jambe.  Ses  racines  un  peu  plus  grosses  laine  de  (leurs.  » 

que  celles  de  YAnselia  africana,  étaient  Les  soins  de  culture  que  réclame  le 
nombreuses,  courtes,  charnues,  blan-  Grammalophyllum  Ellisii,  seront  pro- 
ches et  entrelacées.  Ses  bulbes  avaient  de  bablement  les  mêmes  que  ceux  que  re- 
7  à  8  pouces  de  longueur,  et  une  épais-  quiert  le  G.  speciosum.  Terreau  de 
seur  équivalante  I '/*  pouce  carré,  feuilles,  bon  drainage,  serre  très-chaude 
Depuis  l'an  dernier,  dans  mes  cultures,  pendant  la  végétation.  L.  VU. 


qu'un  médiocre  succès,  et  on  voit  encore, 
dans  le  jardin  de  Chiswick,  la  petite  tente 
de  fer  sous  laquelle  un  bien  petit  nombre 
d'horticulteurs  montraient  timidement  au 
publicles  maigres  résulta Isdeleurindustrie. 
Mais  des  récompenses,  données  libérale- 
ment, mit  l'ait  naître  parmi  eux  l'émulation, 
et  ils  eurent  bientôt  reconnu  qu'un  prix 
gagné  à  Chiswick,  leur  donnait  un  certain 
renom  et  les  mettail  à  la  lètedes  industriels 
de  leur  classe.  H-  cherchèrent  dès  lors  à 
s'instruire,  et  peu  à  peu  ils  améliorèrent 
leur-,  procédés.  Finalement,  la  routine 
invétérée  lit  place  au  jardinage  raisonné 
et  perfectionné,  tel  que  nous  le  voyons  en 
ce  moment. 

«  Le  changement  graduel  des  goûts  et 
des  habitudes,  dans  la  population  de  Lon- 
dres, les  rivalités  suscitées  à  la  Société 
horliculturale  par  d'autres  Sociétés  plus 
récentes  qui  tirent  leurs  expositions  dans 
la  ville  même,  la  locomotion  devenue  plus 
in  ile  par  l'établissement  des  chemins  de 
1er,  et  qui  permettait  d'aller  désormais 
chcrchci  des  distractions  à  de  plus  grandes 
distances,  el  enfin  le  climat  toujours  incer- 


tain de  l'Angleterre  et  les  échecs  qui,  de 
temps  en  temps  en  résultent  pour  l'horti- 
culture, avaient,  dans  ces  dernières  années, 
sensiblement  diminué  le  nombre  des  visi- 
teurs du  jardin  de  la  Société  horliculturale 
et  de  ses  expositions,  et  par  suite  les  reve- 
nus à  l'aide  desquels  elle  se  soutient  et  donne 
des  encouragements  au  jardinage.  Toutes 
ces  causes  réunies  ont  l'ait  sentir  la  nécessité 
de  créer  un  jardin  dans  le  voisinage  immé- 
diat de  la  villed),  par  couséquent  plus 
abordable  au  grand  nombre  cl  par  cela 
même  plus  attrayant,  comme  lieu  de  pro- 
menade et  de  récréation. 

<■  La  commission  nommée  par  Sa  Majesté 
pour  la  grande  exposition  industrielle  de 
1851,  commission  que  présidait  Votre 
Altesse  Royale,  ayant  acheté  avec  le  surplus 
des  fonds  restés  en  caisse,  un  terrain  à 
Kcnsington-Gore,  tout  le  monde  reconnut 
I  qu'aucun  autre  endroit  ne  convenait  mieux 
pour  la  création  d'un  jardin  public.  Il  fut 

(I)  Le  jardin  de  Chiswick  est  à  deux  lieues  de 
Londres;  ou  s'y  rend  aujourd'hui  eu  chemin 
de   fer. 


MISCELLANEES. 


259 


résolu,  en  1839,  qu'on  l'établirait  sur  ce 
point,  et  Votre  Altesse  Royale  voulut  bien 
sanctionner  ce  projet,  qui  eut  aussi  l'ap- 
probation unanime  de  la  Société  horti- 
eulturale. 

«  Nous  avons  depuis  conclu  avec  les 
commissaires  de  Sa  Majesté,  un  arrange- 
ment en  vertu  duquel  22  '/s  acres  de  ter- 
rain doivent  être  affermés  pour  donner  à 
la  Société  une  rente  annuelle  fixe  qui  s'ajou- 
tera à  ses  autres  revenus,  à  la  charge,  par 
elle,  de  dépenser  en  travaux  de  main 
d'œuvre,  dans  le  jardin,  une  somme  qui 
ne  pourra  être  moindre  de  50,000  livres 
(1,250,000  francs),  les  commissaires  de 
Sa  Majesté  s'engageant,  de  leur  côté,  à 
entourer  le  jardin  d'arcades  d'un  style 
ornemental,  au  prix  d'une  somme  égale. 
Sa  Majesté  a  gracieusement  consenti  à 
donner  à  la  Société  une  nouvelle  charte 
d'incorporation  sous  le  titre  de  Société 
royale  d'horticulture.  Nos  travaux  ne  sont 
pas  arrives  à  l'état  d'achèvement  où  nous 
aurions  voulu  les  voir,  en  ce  moment; 
mais  si  l'on  prend  en  considération  les 
pluies  incessantes  de  l'année  dernière,  la 
rigueur  peu  ordinaire  de  l'hiver  qui  a 
suivi,  et  enfin  cette  malheureuse  grève 
des  ouvriers  en  bâtiments,  survenue  au 
printemps  dernier,  on  trouvera  qu'il  y 
a  encore  lieu  de  se  féliciter  du  travail 
accompli. 

«  La  nécessité  d'activer  les  travaux  qui 
nous  restent,  à  faire,  ne  permettra  pas 
d'ouvrir  immédiatement  le  jardin  au  publie 
tous  les  jours  de  la  semaine,  mais  le  Con- 
seil a  compris  qu'on  ne  saurait  retarder 
plus  longtemps  la  libre  entrée  des  mem- 
bres de  la  Société  et  de  ceux  de  leurs 
amis  qui  ont  soutenu  avec  un  zèle  infati- 
gable l'entreprise  commencée.  On  a  donc 
résolu  de  faire  des  expositions  de  Heurs 
et  de  fruits  dans  les  mois  de  juin,  de 
juillet,  de  septembre  et  de  novembre  de 
la  présente  année;  d'admettre  tous  les  jours 
les  membres  de  la  Société  et  leurs  amis, 
et  de  permettre  en  outre  à  un  nombre  res- 
treint d'autres  personnes  de  visiter  le  jar- 
din les  samedis.  On  a  tout  lieu  d'espérer 
qu'avant  le  printemps  prochain  toutes  les 
parties  essentielles  du  jardin  seront  au 
complet.  Quand  nous  en  serons  là ,  le 
public  sera  en  possession  d'un  lieu  où 
paraîtront,  sous  leur  jour  le  plus  avanta- 
geux, non-seulement  les  merveilles  que 
l'art   horlicole  sait  produire,   mais  aussi 


tout  ce  qui  peut  améliorer  le  goût  en  fait 
de  sculpture  et  dans  les  autres  arts. 

a  Depuis  que  Votre  Altesse  Royale  a 
bien  voulu,  en  qualité  de  Président  de  la 
Société,  prendre  une  part  active  à  ses  tra- 
vaux, la  prospérité  de  cette  dernière  n'a 
plus  été  interrompue.  Plus  de  1,500  mem- 
bres nouveaux  sont  venus  s'adjoindre  aux 
anciens.  Les  mesures  prises  par  Votre 
Conseil  ont  inspiré  tant  de  confiance  que 
les  cotisations  personnelles  se  sont  élevées 
à  la  sommcde50,0001ivr.  (1,250,000  fr.), 
requise  pour  faire  face  aux  engagements 
contractés  vis-à-vis  des  commissaires  de 
Sa  Majesté,  et  de  là  est  né  en  quelque 
sorte  ce  jardin  où  nous  sommes  réunis 
aujourd'hui  et  dont  Votre  Altesse  Royale 
a  conçu  la  première  idée.  Quand  les  arbres 
que  nous  plantons,  donneront  leur  om- 
brage et  que  les  constructions  hydrau- 
liques commencées  feront  jaillir  leurs  eaux, 
ce  jardin  sera  un  chef-d'œuvre  de  magni- 
ficence. Dès  à  présent  même,  ces  nobles 
arcades  qui  se  développent  sur  une  lon- 
gueur de  trois  quarts  de  mille  (1,207  mè- 
tres), procureront  aux  visiteurs  un  lieu 
de  promenade  abrité  et  agréable  en  toute 
saison,  et  le  beau  conservatoire  que  nous 
avons  sous  les  yeux,  leur  offrira  un  nouvel 
attrait,  même  dans  les  moments  les  plus 
rigoureux  de  l'hiver. 

«  En  promenant  nos  regards  sur  les 
œuvres  grandioses  et  variées  qui  nous 
entourent,  nous  ne  pouvons  pas  non  plus 
oublier  le  concours  que  nous  ont  prêté 
tant  d'honorables  personnes  dont  l'esprit 
inventif,  le  talent  et  les  efforts  ont  été 
consacrés  à  leur  accomplissement.  Au  nom 
de  la  Société  d'horticulture  et  du  publie 
tout  entier,  nous  leur  exprimons  ici  notre 
profonde  reconnaissance. 

«  C'est  aussi  au  nom  de  la  Société,  dont 
nous  avons  l'honneur  d'être  le  représentant, 
que  nous  voulons  déposer  aux  pieds  de 
Votre  Altesse  Royale  les  sentiments  qui 
nous  animent,  et  lui  dire  combien  nous 
espérons  que  ce  jardin,  lorsqu'il  aura  reçu 
ses  derniers  embellissements,  sera  digne 
du  haut  patronage  de  Sa  Gracieuse  Ma- 
jesté et  de  Votre  Altesse  Royale.   » 

Voici  la  réponse  du  Prince  Albert  à 
M.    Lindley  : 

«  Je  vous  remercie  ,  Monsieur ,  de 
l'adresse  que  vous  venez  de  me  présenter 
de  votre  part  et  de  celle  de  vos  collègues 
de  la  Société  d'horticulture. 


2G0 


MISCELLANEES. 


t  Vous  m'avez  exprimé  le  profond 
regret  que  vous  ('prouvez  de  l'absence  de 
S.i  Majesté;  je  suis  chargé  par  Elle  de  vous 
dire  qu'Elle  ne  regrette  pas  moins  vive- 
ment cpie  les  circonstances  ne  lui  aient  pas 
permis  de  prendre  part  à  l'inauguration 
de  ce  jardin,  et  de  vous  témoigner  par  là 
l'intérêt  qu'Elle  prend  à  vos  travaux. 

«  Vous  m'avez  adressé  la  parole  en 
ma  double  qualité  de  Président  de  votre  So- 
ciété et  de  la  commission  royale  pour 
l'exposition  de  18'jl.  A  ces  deux  titres  je 
ne  puis  être  que  pleinement  satisfait  de  ce 
qui  s'est  accompli  ici. 

«  Ayant  partagé  dans  une  certaine  me- 
sure vos  travaux  et  vos  inquiétudes,  je 
suis  heureux  de  pouvoir  vous  féliciter 
d'avoir  réalisé  tant  de  belles  conceptions 
dans  un  laps  de  temps  si  court,  malgré  les 
difficultés  qui  tendaient  à  les  entraver,  et 
qui,  par  moments,  ont  été  si  grandes  qu'il 
semblait  qu'on  dût  désespérer  de  réussir. 

«  Ce  qui  l'année  dernière  n'était  encore 
qu'une  idée  mal  arrêtée,  est  devenu  aujour- 
d'hui un  (aitaccompli,  et  j'ai  lieu  d'espérer 
que  cet  effort  ne  sera  pas  inutile  pour 
mener  à  s'unir  l'horticulture  et  les  beaux- 
arts. 

«  Cette  union  a  existé  aux  époques  les 
plus  florissantes  delà  civilisation,  et  quand 
un  goût  épuré  du  beau  les  régissait  tous; 
plus  tard,  l'abus  et  la  fausse  application 
des  règles  ont  amené  une  fâcheuse  sépara- 
tion, funeste  à  tous,  mais  qui  du  moins  a 
eu  pour  effet  de  nous  ramener  à  l'étude 
de  la  nature.  Le  temps  est  revenu  où  les 
arts  doivent  se  prêter  de  nouveau  un  mutuel 
concours,  sans  avoir  désormais  à  craindre 
d'être  faussés  par  le  mauvais  goût  et  la 
tyrannie  de  règles  pédantesques. 

«  Nous  voyons  déjà,  au  sud  de  Londres, 
s'élever,  comme  par  enchantement,  un 
noble  édifice  (le  nouveau  palais  de  l'expo- 
sition universelle)  qui  sort  tout  entier 
des  efforts  privés  du  public  anglais;  et 
ce  jardin  lui-même,  issu  île  la  grande  expo- 
sition industrielle  de  1851,  sera  à  peine 
achevé,  qu'aura  lieu  une  seconde  expo- 
sition, rivale,  et  je  l'espère  même,  rivale 
victorieuse  de  la  première. 

«  Le  jardin  de  Kensington  sera  alors 
Un  autre  sujet  d'admiration  et  de  jouis- 
sances pour  ces  milliers  de  visiteurs  qu'at- 
irera  à  Londres  le  nouveau  palais  de 
ristal;  bien  mieux,  nous  pouvons  espérer 


que. 


avenir    peu    éloigné  , 


deviendra  comme  la  cour  intérieure 
vaste  quadrilatère  d'édifices  publics,  au.. 
quels  aboutiront  de  tous  côtés  de  larges 
et  belles  voies  de  communication,  édifices 
où  s'accumuleront  les  monuments  de  l'art 
et  de  la  science  et  où  le  public  trouvera 
l'air  et  la  lumière  presque  bannis  de  notre 
capitale,  déjà  trop  étroite  pour  contenir  son 
exubérante  population. 

i  Si  les  travaux  que  nous  avons  sous 
les  yeux  ne  sont  pas  encore  achevés,  cela 
ne  tient  pas  uniquement  à  la  brièveté  du 
temps  accordé  pour  leur  exécution  ou  à 
l'épuisement  des  fonds  tenus  en  réserve  ; 
c'est  aussi  le  résultat  d'un  plan  arrêté 
par  la  Société  et  par  les  commissaires  du 
gouvernement,  qui  ont  bien  plus  voulu 
présenter  au  public  un  cadre  à  remplir 
au  fur  et  mesure  du  progrès ,  qu'une 
création  complète  dès  les  premiers  instants, 
et  dont  les  merveilles  perdraient  insensi- 
blement une  partie  de  leur  attrait  par 
l'effet  de  l'habitude.  On  y  trouvera  des 
conditions  uniques  pour  la  conservation 
des  produits  de  l'art  et  pour  l'érection  de 
monuments  destinés  à  perpétuer  le  sou- 
venir des  grands  hommes  et  des  bien- 
faiteurs de  leur  pays.  Le  premier  sera 
celui  de  l'exposition  de  1851,  et  bientôt 
on  verra  s'élever  au  centre  même  du  jar- 
din et  à  l'aide  de  souscriptions  privées, 
le  buste  de  notre  gracieuse  souveraine, 
sous  les  auspices  de  laquelle  cette  mémo- 
rable solennité  industrielle  s'est  ouverte. 

«  Puissent  vos  efforts,  Messieurs,  trouver 
leur  récompense  dans  l'approbation  de  vos 
concitoyens,  et  que  cette  approbation  vous 
aide  non  seulement  à  achever  l'ornemen- 
tation de  ces  jardins,  mais  encore  à  pour- 
suivre, en  l'accroissant  sans  cesse,  l'œuvre 
glorieuse  à  laquelle  depuis  près  d'un  demi- 
siècle,  vous  vous  consacrez,  celle  du  progrès 
de  l'horticulture  et  de  la  diffusion,  dans 
les  niasses,  des  saines  traditions  sur  les- 
quelles repose  cet  art  à  la  fois  charmant  et 
utile.  » 

Après  la  récitation  des  psaumes  par 
l'Évêque  de  Londres,  le  Prince  Albert, 
s'étant  avancé  de  quelques  pas,  annonça  à 
l'assistance  que  le  jardin  était  ouvert.  La 
procession  reprit  sa  marche  et  se  dirigea 
vers  un  point  du  jardin  où  devait  être 
planté  par  le  prince  un  arbre  commémo- 
ratif  de  la  cérémonie.  C'était  un  très-beau 
Wellingtonia  (c'est-à-dire  un  Séquoia), 
offert  par   MM.   Veitch.   En   présence   du 


*s 


TPICHOPILIA         COCCINEA         Lind 


261 


I«)0. 


TRICHOPILIA  COCtMA,  lindl. 

Orchidaceœ  g  Vandeœ. 


CHAR.  CRN.  —  Vide  supra,  VIII,  p.  29. 

CIIAU.  SPECIF.  —  Pseudobulbis  angustis 
oblongis  compressis  sulcatis  raonophyllis,  l'oliis 
lanceolalis  planis  basi  subcordatis  acumiiiatis  re- 
curvis ,  pcdunculis  plurifloris,  petalis  lineari- 
lanceolatis  acumiiiatis  scmel  tortis,  labello  qua- 
drilobo  lobis  rotuudatis  convexis  planis  basi  aicte 


coiivoluto,  cueillit  trilobi  laciuiis  Gmbrialis  subœ- 
quulibus.  Lindl. 

Triehoiiiliu  cocciDea.  Limil.  in  Paxton's  FI. 
Gard.  v.  2,  t.  Si.  -  Hook.  in  Bot.  Mag.  4837 
icon  hic  iterata. 

Trichopilia  marginata.  Ilenfr.  Gard.  Mag. 
of  Bol.  1831. 


Le  VIII0  vol.  de  la  Floue,  page  29, 
renferme  le  Trichopilia  suavisj  en  voici 
le  digne  pendant.  Originaire  de  l'Amé- 
rique centrale,  d'où  von  Warscewicz 
l'envoya  en  Angleterre,  il  ne  tarda  pas  à 
se  répandre  dans  les  collections,  grâce 
à  ses  grandes  fleurs  si  richement 
colorées  de  carmin  à  l'intérieur,  tran- 
chant sur  la  couleur  toute  blanche  de  la 
page  extérieure.  L'exemplaire  qui  servit 
de  modèle  à  M.  VV.  Filch,  appartenait  à 
M.  S.  Rucker  de  Wandsworth,  qui  le 
tenait  de  M.  II.  Gireoud,  jardinier  de 


M.  Ch.  Nauen  de  Berlin,  localité  favo- 
risée, à  cette  époque,  de  nombreux  en- 
vois de  Warscewicz. 

Les  Trichopilia,  en  général,  deman- 
dent beaucoup  de  chaleur  et  d'humidité, 
en  été,  saison  de  leur  pousse;  peu  d'eau 
pendant  le  repos;  les  fleurs  paraissent 
dès  le  premier  printemps  ,  avant  la 
venue  des  feuilles.  Ils  se  plaisent  dans 
la  terre  de  bruyère  grossièrement  con- 
cassée et  mêlée  de  pierrailles  et  de  spha- 
gnum. 

L.  VIL 


Conseil  et  des  autres  invités,  Son  Altesse 
Rovale  prit  une  bêche  et  jeta  quelques 
pelletées  de  terre  sur  les  racines  de  l'arbre, 
tant  pour  lui-même  que  pour  les  prin- 
cesses ses  filles.  Quant  aux  jeunes  princes, 
ils  voulurent  agir  eux-mêmes  et  tout  le 
monde  remarqua   l'adresse  et  la  vigueur 


aux  glaces  qui  lui  furent  offertes  par 
M.  Michell,  entrepreneur  des  rafraîchis- 
sements, puis  elle  acheva  son  inspection. 
Avant  de  se  retirer,  les  princes  et  prin- 
cesses voulurent  bien  inscrire  leurs  noms 
sur  un  album  qui  leur  fut  présenté  au 
nom  des  dames  directrices  de  l'école  de 


avec  laquelle  le  prince  Arthur  maniait  son  ,  dessin  de  Brompton  et  de  leurs  élèves. 
outil,  grâce  à  l'expérience  qu'il  a  acquise  \  Telle  fut  cette  belle  cérémonie  qui  lais- 
cn  cultivant  lui-même  son  petit  jardin  sera  de  profonds  souvenirs  dans  la  Société 
d'Osborne.  La  princesse  Marie  et  le  duc  ;  horticullurale  de  Londres,  et  sera  certai- 
de  Cambridge  ne  déployèrent  pas  moins  I  nement  pour  elle  le  commencement  d'une 
d'habileté  à  remplir  leur  tâche,  le  dernier  j  nouvelle  ère  de  prospérité.  Tous  les  hor- 
surtout,  qui  l'exécuta  de  manière  à  faire  [  ticulteurs  de  l'Europe  joindront  leurs  vœux 
honneur  à  un  robuste  jardinier.  Ceux  qui 
ont  eu  le  bonheur  d'être  témoins  de  cette 
charmante  scène  de  famille  ne  l'oublieront 
pas  de  longtemps. 

Lorsque  l'arbre  fut  planté,  la  famille 
royale  fit  le  tour  des  tables  de  l'exposi- 
tion; elle  s'arrêta  un  instant  pour  goûter 

f  1363.  UN  MOT  SUR  L'EXPOSITION  FLORALE  DU    5  JUIN  DERNIER,  AU  JARDIN  DE  KENSINGTON- 

L'exposition  de  fleurs  et  de  fruits  qui  a  nous  ne  la  connaissons   que  par  le  récit 

eu  lieu  dans  ce  nouveau  jardin,  le  jour  des  journaux  d'horticulture,  et  ce  que  nous 

de  son  inauguration,  est  certainement  une  en  pourrions  dire  n'aurait  qu'un  médiocre 

des  plus  belles  que  i'Angleterrc  ait  jamais  intérêt  pour  les  lecteurs  de  la  Flore.  Nous 

vues.  N'y  ayant  pas  assisté  nous-mêmes,  faisons  cependant  exception  pour  une  ca- 


a  ceux  de  leurs  confrères  d'Angleterre 
pour  que  cet  espoir  se  réalise,  et  que  la 
magnifique  création  de  Kcnsington  de- 
vienne, comme  l'a  annoncé  le  prince,  le 
trait  d'union  entre  l'art  horticole  et  les 
beaux-arts. 

Ndn. 


UISCELLANEES. 


légoric  de  plantes,  les  nouveautés  horti- 
coles, dont  chacun  est  bien  aise  d'appren- 
dre l'arrivée,  même  sans  les  connaître. 
Nous  emprunterons  en  conséquence  au 
Gardeners'  Chronicle  du  8  juin  le  passage 
suivanl  du  compte-rendu  fort  détaillé  qu'il 
fail  de  cette  exposition. 

«  Les  nouveautés  étaient  nombreuses  et 
importantes,  et  parmi  elles  brillaient  au 
premier  rang  plusieurs  piaules  japonaises 
envoyées  par  M.  Fortune  à  M.  Standish. 
C'étaient,  par  exemple,  deux  échantillons, 
bauls  d'un  pied,  de  ce  fameux  Sciadopitys 
verticillata,  donl  il  a  été  tant  parlé  depuis 
le  \  oyagede  M.John  Gould  Veitch  au  Japon. 
Ce  petit  lot  reçut,  comme  il  le  méritait,  une 
des  plus  liantes  récompenses  offertes  par  la 
Société,  pour  introduction  de  plantes  nou- 
velles d'ornement  rustiques.  Dans  la  même 
collection  figurait  un  Thuiopsis  dolabrata, 
à  rameaux  quelque  peu  étalés,  aplatis  et 
d'une  teinte  glauque  qui  leur  donnait  une 
certaine  ressemblance  avec  quelques-uns 
des  Selaginella  de  nos  serres;  mais  ce 
qu'il  avait  de  plus  particulier,  c'étaient 
des  macules  blanches  aux  sommités  des 
rameaux,  ce  qui  en  taisait  un  arbuste  pa- 
naché d'un  aspect  tout  nouveau.  A  côté 
se  trouvait  des  Retinospora  obtusa,  très- 
jolis  spécimens,  qui  rappelaient  aussi  par 
leurs  rameaux  aplatis  et  la  ténuité  de  leur 
feuillage  les  plus  délicates  espèces  de 
Selaginella;  il  y  en  avait  de  tout  verts  et 
d'autres  marquetés  de  blanc  à  l'extrémité 
des  rameaux.  One  autre  plante  d'un  grand 
intérêt  était  VA ucuba  japonica,  non  plus 
celte  variété  maculée  de  jaune  et  maladive 
que  nous  connaissons  tous,  mais  la  forme 
type,  à  feuillage  uniformément  vert;  les 
deux  sexes  étaient  à  côté  l'un  de  l'autre, 
ci  la  femelle  était  couverte  de  fruits  orangés 
du  plus  bel  effet,  et  de  la  taille  d'une  pom- 
melle d'azerolier.  bien  d'autres  objets  in- 
téressants faisaient  encore  partie  de  la 
collection  japonaise  de  M.  Standish; 
c'était  tout  un  loi  de  plantes  à  feuilles 
panachées,  mouchetées  ou  marginées  de 
blanc,  par  exemple  un  Eurya  à  feuilles  de 
Camellia;  Un  bambou  d'apparence  naine; 
deux  espèces  de  Podocarpus,  l'une  à  feuil- 
les larges,  l'autre  à  feuilles  étroites;  un 
mus  assez  semblable  à  17.'.  japo- 
■  mais  plus  petit,  et  dont  les  feuilles 
présentaient  une  macule  jauni'  au  milieu: 
deux  Osmanthus  ilicifolius,  à  feuilles 
épineuses  comme  ci  Iles  du  houx,  l'une  à 


feuilles  toutes  vertes,  l'autre  à  feuilles  mar- 
brées de  blanc  ;  un  très-joli  petit  buis,  à 
feuilles  courtes ,  obeordées,  panaché  de 
blanc;  un  Illicium,  un  EUeagnus  (proba- 
blement 17.'.  japonicus) ,  un  Thé,  un 
Camellia  Sasanqua ,  plusieurs  Rhapis, 
des  Gardénia  radicans  et  des  Dapbnés, 
pareillement  mouchetés  ou  bariolés.  On 
y  voyait  enfin  une  petite  cornière  du  genre 
Retinospora, que  présentaitaussiM.  Veitch, 
sous  le  nom  de  Cryptomeria,  et  qui  n'est 
pas  suffisamment  connue.  » 

Le»  plantes  japonaises  n'étaient  pas 
du  reste  les  seules  nouveautés  intéres- 
santes de  cette  exposition.  La  maison 
Veitch  exhibait  en  outre  une  riche  collec- 
tion de  plantes  de  tous  les  pays,  dans 
laquelle  on  remarquait  cette  belle  conifère 
de  l'Amérique  australe  connue  sous  le  nom 
de  Libocedrus  telragona,  et  un  Abies  in- 
déterminé de  l'île  de  Vancouver.  Dans  le 
lot  de  MM.  Henderson  se  montraient  un 
Acer  japonicum  à  feuilles  rouges  et  un 
buis  du  Népaul  à  feuilles  longues  de  près 
de  deux  pouces.  On  y  voyait  encore  un 
JuniperUs  drupacea  de  l'Asie  mineure, 
qu'on  suppose  devoir  être  rustique  en  An- 
gleterre. Mais  ces  détails  nous  mèneraient 
trop  loin  pour  aujourd'hui;  nous  y  re- 
viendrons. Non. 

-V.  />.  Si  le  Sciadopitys  n'est  pas  rusti- 
que sous  notre  climat,  il  le  sera  plus  au 
Sud.  Qu'y  faire!  On  n'acclimate  pas,  on  ne 
naturalise  pas.  —  Si  cet  arbre  rencontre 
dans  une  contrée  autre  que  la  sienne  les 
conditions  de  bien-être,  que  trouvent  ses 
pareils  dans  leur  pays  natal,  il  pourra 
s'acclimater,  se  naturaliser,  mais  le  génie 
de  l'homme  n'y  sera  pour  rien  ,  il  aura 
simplement  le  mérite  d'avoir  essayé  dans 
vingt  lieux  différents  si  un  végétal  est  bien 
de  nature  à  y  vivre. 

Le  Paulownia  n'est  ni  acclimaté,  ni  na- 
turalisé dans  nos  pays,  puisqu'il  ne  peut 
développer,  amener  à  bien  sa  progéni- 
ture. —  Mille  plantes  vivaces,  rustiques  en 
Russie,  périraient  ici,  si  pendant  l'hiver 
nous  ne  les  protégions.  On  n'échange  pas 
impunément  un  manteau  de  neige  en  per- 
manence, contre  vingt  gelées  suivies  de 
vingt  dégels! 

Nous  étions  à  Londres  lors  de  l'exposi- 
tion dont  il  vient  d'être  question,  et  nous 
fesons  des  vœux  pour  que  le.  Sciuiliijiilijs 
verticillata  prenne ,  là  où  il  se  montrera 


•if.. 

't  M 


CISSUS?    PORPHYROPHYLLUS         LïrniJ 


Serre    cJiaudc 

!20 


203 


U'M. 


CISSUS  ?  PORPHYROPHYLLUS,  lindl. 

Clssus  (?)  porplir rophyllns.  Lindl.  Proecedings  of  tlie  llm  t.  Soc.  of  London,  v.  I,  n°  XIV,  p.  22ÎJ. 


Que  relte  plnnle,  envoyée  de  l'Inde... 
par  Lobb,  à  MM.  Ve i le 1 1 ,  soit  un  Cissns? 
comme  le  suppose  le  Dr  Lindley,  qu'elle 
soit  une  piperacée  comme  on  le  croit  à 
Paris,  toujours  est-il  que  pour  en  offrir 
Yensemble  à  nos  abonnés,  il  faudrait  que 
nous  attendissions  encore  un  an  peut- 
être...;  et  qu'ajouterions-nous  à  notre 
planche?...  d'insignifiantes  fleurs,  sans 
doute. 

Ln  conséquence  nous  nous  sommes 
mis  à  l'œuvre  et  nous  présentons  dès  i 
aujourd'hui    la   physionomie    de    cette  | 


jolie  plante  grimpante  de  serre  chaude, 
aux  feuilles  cordées,  légèrement  acu- 
minées,  de  S  pouces  de  longueur  envi- 
ron, sur  4  pouces  de  large,  à  nervures 
palmées ,  surface  convexe  et  huilée  en- 
tre les  principales  nervures  qui  forment 
sillon,  marge  légèrement  ciliée.  Leur 
couleur  d'un  vert  satiné  dans  les  feuilles 
non  adultes,  prend  plus  tard  une  nuance 
olivâtre,  tandis  que  les  nervures  se  co- 
lorent en  rouge.  Tel  est  l'état  présent 
des  jolis  exemplaires  que  nous  possédons 
dans  notre  établissement.  L.  VU. 


rustique,  le  magnifique  développement  fo-  '  livrés  au  commerce.  Le  Juniperus  drupa- 
liairc  que  nous  avons  reproduit  en  tète  de  !  cea  n'est  pas  nouveau  ;  YAbies  de  Van  Cou- 
celte  livraison,  d'après  la  Flora japonica  i  verserait  le  vrai  A.  grandis;  YA.  lasio- 
deSiebold  ctZuccarini.  Fatigués  du  voyage  !  carpa  des  jardins  aurait  reçu  le  bap- 
(du  Japon  en  Angleterre),  les  spécimens  :  tême  définitif  et  s'appellerait  dorénavant 
originaux  de  Sciadopitys  exhibés  par  A.  Lowi,  et  M.  Parsons ,  qui  lui  avait 
M.  Standish,  devaient  se  ressentir  d'une  ,  donné  son  propre  nom,  pourra  disposer  de 
aussi  longue   privation  de  bon  air.  son    appellatif  en   faveur   d'une  nouvelle 

Semblable  à  Ylï  (Taxas),  ce  Sciadopitys  ,  conifère  à  introduire, 
ne  parait  pas  devoir  croître  plus  vite  que  j       Quant  à  l'Erable  à  feuilles  rouges,  Acer 


polymorphum  atropurpureum,  il  provient 
de  notre  établissement  qui  en  a  disséminé 
une  couple  de  mille  individus  en  Europe. 
—  Mais  ce  que  nous  n'avons  pas  encore 
cédé  c'est  un  autre   Erable   du  Japon    à 


non  marginé  de  rose  sur 


lui.  A  part  les  exemplaires  originaux  que 
nous  avons  acquis  de  M.  Standish,  exem- 
plaires importés  du  Japon,  nous  possédons 
du  jeune  plant  qui  a  fait  ses  premiers 
cotylédons. 

Les  Thuiopsis  dolabrala  fol.  var.,  les  j  feuillage  tout  mi 
Iietinospora  oblusa  et  pisifera,  YOsman-  j  fond  vert  gai;  puis  un    A.   septeinlobum 
Unis  ilicifolius  fol.  var.,  YAucuba  femelle,  !  versicolor  que  nous  montrerons  dans  notre 
YAbies    de    Van   Couver,   etc.,  sont  déjà  '  prochaine  livraison.  L.  VH. 

t  1364.  UNE  NOUVELLE  ESPÈCE  DE  NEGUNDO  {NEGUiXDO  CALIFORNICUM)(\). 

L'cpithètc  de  nouvelle  que  nous  appli-  I  arbre  vigoureux  très-droit,  port  et  faciès 
quons  à  cette  espèce,  n'est  pas  précisément  !  général  du  N.  fruxinifolium,  feuilles  ordi- 
exacte,  puisqu'on  effet  nous  la  cultivons  i  nairemenl  un  peu  plus  grandes  que  celles 
depuis  déjà  quelques  années.  Elle  la  mérite  de  ce  dernier,  mais  à  peu  près  de  la  même 
néanmoins,  en  ce  sens  qu'elle  est  très-peu  !  forme,  épiderme  brun  olivâtre,  abondam- 
répandue  et  surtout  qu'elle  est  à  peine  ,  ment  recouvert  d'une  poussière  glauque, 
connue.  Prêt  à  la  propager  nous  croyons  i  blanchâtre  ou  mieux  bleuâtre  (fortement 

devoir  en  donner  le  signalement,  ce  qu'il  j  pruiueux),  Heur 

est  facile  de  faire  en  quelques  mots;  voici  :  j 

(I)  L'Établissement  Van  lloutte  le  cultive  depuis  i  ou  5  ans,  et  en  possède  de  beaux  exemplaires. 


86  : 


MISCELLANEES. 


D'après  cetlccourtediagnosc  on  pourrait 
supposer  que  nuire  plante  est  à  peine 
distincte  du  lï.fraxinifolium;'\\  enestee- 
pendant  autrement,  et  le  Negundo  cali- 
fornicum  se  distingue  nettement  à  la  pre- 
mière vue  à  la  couleur  de  son  écorce, 
ou  si  Ton  veut,  de  l'épidémie. 

Le  .V.  culifornicum  se  reproduit  très- 
bien  de  graines;  il  l'an  l  semer  celles-ci  aussi- 
tôt leur  maturité,  dans  urie  terre  légère, 
plutôt  sèche  qu'humide,  peu  les  recouvrir 
(2  centimètres  suffisent);  à  défaut  de  grai- 


nes on  le  multiplie  au  moyen  de  la  greffe 
en  écusson  qui  réussit  parfaitement  lors- 
qu'on la  pratique  sur  le  W.  fraxinifolium. 
Comme  ce  dernier,  le  Negundo  califor- 
n  i'r  «m  recherche  les  terres  sèches,  plu  tôt  cal- 
caires qu'argileuses,  ce  qui  le  rend  surtout 
très-propre  soit  à  l'ornement  des  jardins 
de  Paris, soit  aux  plantations  des  places  ou 
des  boulevards  de  celte  même  ville.  D'où 
cette  espèce  est-elle  originaire?  Sans  aucun 
doute  de  l'Amérique  Mord-Ouest. 

Carb. 


1365.  NOUVELLE  MÉTHODE  DE  CULTURE  DU  CHAMPIGNON  COMESTIBLE. 
(Extrait  d'une  Tfote  de  M.  Laboiudette.) 


L'agaric  de  couche,  variété  de  l'A  g  ari- 
ens campes  tris,  est  susceptible  d'acquérir 
un  volume  considérable,  dans  de  nouvelles 
conditions  de  culture.  Je  suis  parvenu, 
après  quelques  années  de  recherches,  à  le 
faire  végéter  sur  un  sol  battu,  sans  engrais, 
en  substituant  à  ce  dernier  le  nitrate  de 
potasse.  Le  nitrate  est  enfoui  dans  le  sol 
avec  les  spores  de  l'agaric  à  une  profon- 
deur de  ~<  nu  \  millimètres.  Ce  sol  est 
uniquement  composé  de  sulfate  de  chaux 
fortement  tassé.  Rien  n'y  est  ajouté,  et 


dans  ces  conditions  il  donne  indéfiniment 
naissance  à  une  variété  de  l'agaric  comesti- 
ble qu'on  peut  nommer  Agaric  géant.  Les 
échantillons  mis  sous  les  yeux  de  l'Acadé- 
mie pourront  lui  donner  une  idée  des 
résultats  obtenus  par  ce  procédé. 

Tandis  que  l'agaric  comestible  avec  le 
mode  compliqué  de  culture  auquel  il  est 
soumis,  atteint  une  moyenne  de  100  gram- 
mes à  l'état  adulte,  il  peut  se  développer 
par  ma  méthode  de  culture  de  manière  à 
peser  en  moyenne  environ  600 grammes. 
[Acad.  (/(.s  Sciences.) 


MORT  DU  PROFESSEUR  M.  J.  SCHEIDWEILER. 


L'Ecole  d'horticulture  de  l'État, 
a  Gcndbrugge ,  vient  d'éprouver 
une  perte  bien  sensible  en  la  per- 
sonne de  l'un  de  ses  professeurs, 

M.     MicllEL-JoSEPU     SCHEIDWEILER  , 

que  la  mort  a  frappé  le  24  septem- 
bre dernier. 

H.  Scqeidweiler  avait  consacré 
presque  toute  son  existence  à  l'étude 
de  la  botanique,  de  l'horticulture 
et  de  l'agronomie;  après  avoir  en- 
seigné l'agriculture  et  la  zoologie  à 
Il  cole  \  étérinaire  de  Cureghem,  le 
savant  professeur  occupa  à  notre 
Ecole,  pendant  douze  années  et  de 
la  manière  la  plus  distinguée,  la 
double  chaire  de  botanique  et  de 
théorie  horticole.  H  laisse  plusieurs 


ouvrages  estimés,  qui  témoignent 
de  l'étendue  de  ses  connaissances. 

Durant  les  vingt-cinq  années  de 
sa  carrière  professorale  ,  il  n'a 
jamais  failli  à  ses  devoirs;  il  appor- 
tait dans  ses  leçons  une  aménité  de 
caractère  qui  ne  l'abandonna  point: 
la  sincère  douleur  de  ses  nombreux 
élèves  est  la  meilleure  preuve  de 
leur  affection  pour  leur  excellent 
maître. 

Le  corps  enseignant  perd  en  lui 
un  collègue  bien-aimé;  la  Flore, 
l'un  de  ses  savants  collaborateurs. 
Nous  lui  consacrerons  prochaine- 
ment une  notice  biographique. 

Le  Directeur  de  l'École, 
L.  VAN  HOUTTE. 


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H92— 1493. 


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Palinœ. 


CHABACT.  GENER.  —  Flores  monoeci  in  diver- 
sis  spadicibus,  c  rhaclieos  foveolis  émergentes. 
Spadices  corymboso-ramosi,  spalha  duplici,  utra- 
que  compléta,  tandem  in  fibras  longitudinales 
secedente,  exteriore  compressa,  margine  suban- 
cipiti,  apicc  ab  interiore  lanccolala  perforata 
cincti.  Masc.  :  Calyx  uterque  5-sepalus;  sepalis 
exterioribus  papyraceo-aridis,  linearibus  vel  lan- 
ceolatis  ;  interioribus  membranaceis,  lanceolatis, 
ereclo-conniventibus.  Slamina  G,  inclusa;  fila- 
menla  in  urceolumapiceli-fidumconnata  ;  antherœ 
oblonga;  vel  ovatœ,  sub  anthesi  patentes.  Ovarii 
rudimentum  minimum  :  stigmatibus  tribus.  Fem.  : 
Calyx  uterque  mcmbranaceus;  exterior  5-,  inte- 
rior  3-6-sepalus;  sepalis  imbricato-convolulis, 
ovatis  vel  interioribus  ovato-oblongis.  Starninum 
rudimenta  nulla.  Ovarium  ovalum  vel  subeylin- 
dricum.  3-loculare;  loculis  2-elTetis.  Stylus  termi- 
nalis,  brevis.  conicus.  Stigmala  5,  magna,  unci- 
nato-palentia ,  subpersistentia.  Drupa  ovato- 
angulala,  1-sperma;  epidermide  tenui;  carne 
fungoso-olcosa,  fibrosa  ;  pulamine  ovato,  suban- 
gulato  vel  trigono,  osseo,  vertice  triporoso.  Nuclei 
elliptici  testa  venoso-variega  ta.  Albumen  aequabile, 
eorneum,  mediocavum.  Ëmbryo  prope  verticem 
lateralis.  Caudex  mediocris,  crassus,  ereclus  vel 
decumbens,  petiolorum  basibus  coronalus  vel  cica- 
trisatus.  Frondes  amplœ ,  pinnats;  pinnis  rigi- 
diuseulis  ;  petiolis  cr assis,  margine  spinoso-serra- 
lis.  Spadices  dense  corymboso-ramosi,  lomentn 
sub -pulveru lento  fuscidulo  adspersi(*).  Flores  e 
ramora.ni  foveolis  émergentes,  masculi  densissime 


(")  Spadices  in  ramos  plures  dense  ronpestos  suhcorymbosos  sim- 
pliees   divisi;  juniores    pulverulcnto-lomcntosi.    (ÏHurl.) 


imbricati,  feminei  laxius  sparsi,  slramineo-fusci. 
Draps  carnosx,  amœne  flavx,  miniatée  vel  rubrs. 
lu  Kunth,  Enum. plant.,  III,  p.  278. 

CHAIUCT.  SPECIF.  -  Caudex  robustus,  20- 
50-pedalis,  grosse  et  profunde  annulatus,  in 
superiore  parte  plerumque  irustris  petiolorum 
superstitibus  obsessus.  Frondes  10-lii-pedales. 
Drupa?  in  spadicibus  fructiferis  erectis,  mole 
insiguibus  alque  i0,  et  quod  excedit,  bbras  pon- 
dère aequantibus,  sœpe  600-800  dense  conferla?, 
singula3  ovat;e,  obovata;  vel  angulata.',  pollicem 
altfc,  in  planta  culta  majores,  ovum  gallinaceiim 
magnitudine  excedentes,  flavîc,  belvoke  vel  prœ- 
sertim  uno  latere  coccineac,  glabrîe;  carne  crassa, 
fungosa,  oleosa,  duriuscula.  Drupœ  seatent  oleo 
unguinoso,  quod,  posteaquam  per  aliquot  dies 
soli  expositae,  in  a(|ua  cocUe  atque  per  pannum 
pressa;  sat  magna  copia  largiuntur  pellucidum, 
limpidum,  pallide  flavescens,  liquidum,  molle, 
saporis  vix  ullius,  odoris  grati  et  pro  sapone 
culinarique  usu  et  pro  cutis  unctionibus  adbibi- 
tum.  (M.mit.)  l'aima  haud  procul  ab  ora  maritima, 
inde  a  Sebastiauopoli  ad  Olindam  et  Maragnanum 
usqueculla  et,  uti  nonnulli  tradunt,  ab  œthiopibus 
ex  Guinea,  ubi  frequentissima  dicitur,  allata.  lu 
interioris  terrœ  continentis  desertis  nullibi  inve- 
nitur,  quam  ob  causam  eo  lubentius  America;  non 
esse  indigenam  crediderit  Martius,  quod  Jacqui- 
nius  quoque  in  Insulis  Anlillanis  eam  coli  tradi- 
derit.  Kumii,  ibid.  I.  c. 

Elaeis  suinernsis,  L.  Mant.,  137.  —  Jacq., 
Am.  280,  t.  172,  éd.  pict.,  t.  257.  —  Gsrtx., 
Fruct.,  1,  p.  17,  t  C.  —  Willd.  spec.  IV,  799.  — 
Lam..  III.,  t.  89fl.  —  MiiiT.  Palm.,  62,  t.  Si,  'M. 
Icon  hic  itéra  ta. 


Ce  qui,   surtout,   nous  a  déterminé 
à  présenter  la  figure   de  YElaeis   <jni- 


neensis,  c'est  que  ce  Palmier  se  forme  si 
bien  dans  nos  serres  chaudes!  Sa  cime 


f  1366.  LES  VERGERS  D'HIVER,  NOTICE  SUR  LA 

Une   idée,  heureuse  par  les  conséquen- 
ces qu'elle  aura  dans  la  suite,  se  fait  jour 
quelque  part;  comme  la  lumière  elle  cher- 
che à  se  résoudre  en  un  principe  vivifiant;  ; 
mais,  accueillie  avec  froideur  ou  indiffé-  j 
reuce,  au  même  titre  qu'une  utopie  nou- 
velle,   ce   n'est    souvent    qu'à    la    longue  j 
qu'elle  parvient  à  se  fixer  et  à  déposer  le 
germe  de  sa  fécondité.   Ceci  est  vrai   en 
horticulture  comme  partout  ailleurs,  et  le  \ 
seul  attrait  de  la  nouveauté  n'y  suffit  pas 
toujours  pour  captiver  l'attention.  N'a-t-il  ■ 
pas  fallu  en  effet  un  demi-siècle  à  la  théo-  ' 
Tome  IV,  2e  Série  (1839). 


CULTURE  EN  SERRE  DES  ARBRES  FRUITIERS. 

rie  du  pomologue  Diel,  sur  la  culture  des 
arbres  fruitiers  en  pots,  pour  qu'elle  don- 
nât lieu  à  des  expériences  sérieuses  et 
concluantes?  Peut-être  même  égarée  toul- 
à-fait,  a-t-elle  fini  par  tomber  dans  l'oubli, 
pour  surgir  spontanément  de  l'autre  coté 
de  la  mer  du  Nord.  Toujours  est-il  que  les 
tentatives  du  célèbre  arboriculteur  de 
Sawbridgeworth,  couronnées  du  meilleur 
résultat,  ont  eu  partout  du  retentissement 
et  compteront  bientôt  des  adeptes,  car, 
comme  le  dit  Sénèque,  «  si  la  voie  des 
préceptes  est  longue,  celle  des  exemples 

54 


II.  \l  IS   CniXEEXSIS. 


s'j  claie  avec  lanl  de  grâce,  son  irom  \ 
esl  si  droit,  si  élégant  île  croissance! 

D'origine  africaine,  ce  palmier  s'e  : 
tellement  répandu  dans  le  Nouveau- 
Monde,  qu'on  s'est  pris  à  émettre  des 
doutes  quant  à  sa  patrie  primitive,  mais 
il  esl  reconnu  qu'il  provient  de  la  côte 
occidentale  de  l'Afrique,  d'où  les  navires 
fesant  la  traite  en  auront  transporté  les 
premières  graines  en  Amérique. 

Nous  le  montrons,  d'après  Martius, 
croissant  nu  Brésil,  sous  le  23"  de 
!  il.  Sud,  ;i  une  altitude  assez  considé- 
rable dans  les  Montagnes  <\c<  Orgues. 
J)e  là  son  aire  géographique  s'étend 
jusqu'à  l'extrémité  Nord  des  Antilles. 

M  is,  hàtons-nousde  le  dire,  quelque 
gracieux  que  soit  le  port  de  ce  charmant 
Palmier,  ce  n'esl  pas  comme  arbre  d'orne- 
meni  qu'on  le  cultive  dans  ces  pays-là, 
pus  plus  qu'en  Afrique,  mais  bien  pour 


le  produit  des  graines  qu'il  donne  abon- 
damment. Celles-ci  Fournissent  au  com- 
merce celle  matière  grasse  connue  sous 
le  nom  de  beurre  de  Galaam,  debam- 
barra,  beurre  de  bambou,  beurre  de 
ne,  beurre  de  palmier,  beurre  de 
Shea,  huile  île  puLne,  huile  île  palmier, 
et  dont  l'emploi  a  une  foule  d'applica- 
tions dans  les  arls. 

L'importation  de  ces  graines  donne 
mainte  occasion  à  nos  horticulteurs  de 
procéder  à  la  voie  du  semis  pour  propa- 
ger ce  beau  Palmier.  —  L'an  dernier, 
noire  voyageur,  M.  W.  Ackermann, 
nous  en  a  fourni  d'excellentes,  récol- 
lées sur  V Elaeis  guiîieensis  macrocarpa, 
variété  plus  vigoureuse  que  le  type, 
et  dont  nous  possédons  en  ce  mo- 
ment une  nombreuse  progéniture  qui 
s'éparpille  déjà  dans  les  serres  euro- 
péennes. L.  VII. 


est  à  la  fuis  cl  plus  courte  et  plus  sûre.  » 
La  culture  des  arbres  fruitiers  esl  loin  du 
reste  d'avoir  dit  son  dernier  mot  chez 
nous;  et  ce  que  l'immense  succès  obtenu 
récemment  par  M.  Thomas  Rivers,  dans 
ses  vergers  couverts,  Orckardhouses,  a 
fait  dire  ailleurs  à  51.  Naudin,  sur  l'infé- 
riorité relative  des  horticulteurs  français, 
à  l'égard  de  leurs  confrères  d'Angleterre, 
esl  parfaitement  applicable  à  la  Belgique 
et  à  l.i  Hollande,  où  en  dépit  du  degré 
d'avancement  que  certaines  branches  de 
l'horticulture  ont  pu  atteindre,  on  a  trop 
longtemps  négligé,  une  parlie  dont  l'im- 
portanec  n'esl  contestée  par  personne. 

Ce  n'est  pas  que  la  culture  forcée  des 
arbres  Fruitiers  nous  soit  étrangère;  au 
contraire,  on  la  trouve  pratiquée  partout, 
mais  malheureusement  ce  n'esl  presque 
toujours  que  l'application  chanceuse  d'une 
routine  invétérée;  elle  n'a  pas  encore  ses 
autels  ni  ses  temples.  Le  caractère  obser- 
vateur des  Allemands,  l'espril  d'initiative 
des  Anglais,  l'infatigable  persévérance  des 
uns  cl  de,  autres  leur  nui  acquis  une  su- 
périorité réelle  dans  c<  lie  partie  de  l'ai  b  - 
ricullurc,  qui  ailleurs  en  esl  encore  à  son 
enfance,  tant  il  reste  de  chemin  a  parcou- 
rir. Déjà  il  j  i  in  ize  an  .  le  jurj  de 
I  Exposition  nationale  de  Belgique  déplora 
les  lacunes  que   préscntail  celle  rôle  de 


flore,  sous  le  rapport  des  productions 
fruitières  les  plus  délicates  ;  cl  le  Profes- 
seur Ch.  Morren,  faisant  ressortir  ce  fait, 
dans  son  compte-rendu  au  Gouvernement, 
put  se  demander  «  pourquoi  des  serres  à 
forcer  lesarli.es  à  fruits  ne  se  rencontrent 
que  si  rarement  dans  ces  Flandres  si  hor- 
ticoles? »  Aujourd'hui,  i1  esl  vrai,  la  cul- 
ture Innée  des  arbres  fruitiers  compte  un 
plus  grand  nombre  de  partisans,  on  lui  a 
bien  réservé  par  ci  par  là  quelque  serre 
nouvelle,  mais  cependant,  il  faut  en  conve- 
nir, elle  n'a  pas  sui\i  dans  sou  dévelop- 
pement la  marche  progressive  des  autres 
branches  de  l'horticulture,  et  nous  en  som- 
mes réduits  à  rechercher  encore  la  raison 
de  cet  état  de  choses. 

Cette  raison  ne  se  trouve-l-clle  pas  pour 
une  large  part  en  ce  que  les  connaissances 
théoriques  fondamentales,  qui  sont  ici 
indispensables  au  praticien,  ne  font  que 
Irop  souvent  défaut?  N'est-ce  pas  que 
l'espril  de  routine  préside  d'ordinaire  aux 
opérations  qui  constituent  les  éléments  de 
celte  culture?  «  On  fait  plus  aisément 
ce  qu'on  a  déjà  fait,  a  dit  Rousseau;  la 

te,  étant  frayée,  devient  plus  facile  à 

suivre.  »  Or  ici,  il  faut  l'avouer,  elle  no 
l'esl  guère:  les  saines  méthodes  culturalcs 
sont  OU  mal  connues,  ou  peu  suivies,  et 
par  conséquent  les  chances  d'insuccès  plus 


('/;    ' 


207 


nu— im. 


LILIA  STELZNERIAIIA ,  rchb.  f 

Orchidaceœ. 


Fi.. 


CHAB.ACT.  SPECIF.  —  Aff.  Lslim  purpuratx ,  !  l,rclln<3tclzncrIana,[iciiB.  fil., in  Otlo'sIIam- 
scpalis  Iancenlatis  aculis  non  andnlatis,  labelli  burger  Garten  und  Blumenzeilung,  1SU0  (XVI), 
liibis   laternlibus    cum    lobo   medio   abbrevialis.  |  2Bi-4"20. 


Malgré    louics    mes    recherches,    il 

ne  m'a  pas  clé  possible  île  rappor- 
ter celte  Orchidée  à  aucune  des  es- 
pèces qui  me  sont  connues.  Elle  se 
rapproche  beaucoup  du  Lit'lia  pur- 
purata,  et  quant  au  vrai  L.rl/a  Schil- 
leriana  auquel  je  l'avais  réunie  autre- 
fois, j'ai  reconnu  depuis  qu'elle  s'en 
distingue  considérablement  par  la  forme 
du   labelle. 

Je  l'ai  dédiée  amicalement  à  M.  Slelz- 
ner,  qui  l'a  amenée  à  Heurs  dans  l'Eta- 
blissement Van  lloutte. 

Je  la  connais  depuis  longtemps.  Je 
l'ai  vue  dans  quelques  jardins  de  Paris, 


el  loul  récemment  dans  celui  de  M.  1M0- 
ritz  Reichenheim,  à  Berlin. 
C'est  peut-être  un  hybride? 

Rchb.   FIL. 

Pour  ce  qui  est  du  traitement  à 
appliquer  à  ce  Lœlia  ,  nous  enga- 
geons le  lecteur  en  quête  de  renseigne- 
ments, à  vouloir  bien  les  recueillir  à 
l'article  Larlia  purpuratà  (Flore,  XI, 
p.  1 34).  De  même  que  ce  dernier  L&lia, 
celui  qui  nous  occupe  produit  de  nom- 
breuses racines,  qui  aiment  à  se  plonger 
dans  un  milieu  de  terre  de  bruyère  en 
morceaux  entremêlés  de  sphagnum. 

Il  fleurit  abondamment  au  printemps. 

L.  VH. 


grandes  et  la  réussite  d'autant  moins  ga- 
rantie. Et  puis,  ce  qui  assurément  doit 
arrêter  le  grand  nombre  de  ceux  qui  vou- 
draient établir  une  forecrie,  c'est  cette 
sorte  de  mystère  dont  on  semble  vouloir 
entourer  les  procédés  même  les  plus  sim- 
ples ,  c'est  l'exagération  des  difficultés 
qu'on  surmonte  et  des  frais  qu'on  dit  que 
cette  culture  absorbe,  c'est  enfin  l'igno- 
rance absolue  où  l'on  se  trouve  des  béné- 
fices certains  auxquels  elle  donne  lieu. 

Réduire  à  leur  expression  la  plus  intel- 
ligible les  données  de  la  science  sur  cette 
importante  matière;  renverser  les  fausses 
théories  des  uns,  combattre  les  préjugés 
des  autres,  écarter  des  difficultés  exorbi- 
tantes, le  plus  souvent  imaginaires,  et  sub- 
stituer à  leur  place  des  règles  simples  et 
pratiques;  faire  connaître  les  causes  d'in- 
succès et  en  même  temps  les  conditions  de 
réussite;  en  un  mot,  établir  dans  son  en- 
semble, sur  une  théorie  démontrée  par 
l'expérience,  l'art  de  produire  des  fruits 
en   dehors  des  saisons   ordinaires,  tel  est 


i  le  vaste  problème,  dont  la  solution,  depuis 
i  longtemps  attendue,  était  appelée  à  rendre 
!  de  grands  services  à  l'horticulture. 

C'est  peut-être  pareequ'il  répond  à  toutes 
les  parties  de  ce  programme,  qu'on  a 
accueilli  partout  avec  une  égale  faveur,  en 
France  tomme  en  Belgique,  l'apparition 
récente  d'un  livre  conçu  d'après  un  plan 
parfaitement  méthodique,  écrit  d'une  ma- 
nière simple  et  claire,  et  destiné,  selon 
nous,  à  combler  bien  des  lacunes  qu'on 
avait  signalées.  Nous  voulons  parler  du 
Manuel  théorique  el  pratique  de  la  cul- 
ture forcée  des  arbres  fruitiers,  publié 
par  M.  Ed.  PynaertU).  Si  nous  som- 
mes les  derniers  à  parler  de  celte  publica- 
tion, si  la  Flore  s'est  bornée  à  reproduire 
simplement  les  quelques  lignes  que  lui 
consacre  dans  un  premier  article  M.  Ed. 
Morren,  c'est  que  nous  avons  voulu  alteu- 

(I)  Manuel  théorique  et  pratique  delà  culture 
forcée  des  arbres  fruitiers,  par  Ed.  Pïsaert.  — 
Bruxelles,  V<=  Parent;  Paris,  A.  Coin,  18(51.  Un 
vol.  in-S»,  prix  ii  IV. 


MISCELLANE1  S 


drc  que  d'autres  eussent  jugé  du  mérite 
de  ce  livre,  bien  persuadé  que  leur  appré- 
ciation n'aurait  fait  que  corroborer  la  nôtre 
cl  devait,  en  la  précédant,  ôler  à  celle-ci 

le  moindre  soupe le  partialité. 

Ceux  de  nos  lecteurs  qui  cherchent  dans 
l'arboriculture  et  surtout  dans  la  culture 
forcée  des  arbres  fruitiers  une  distraction 
agréable  ou  qui  eu  font  l'objet  d'une  spé- 
culation lucrative,  nous  sauronlgré  d'avoir 
appelé  leur  attention  sur  une  œuvre  utile, 
que  nous  ne  saurionsraieux  faire  connaître 
qu'en  empruntant  à  l'œuvre  elle-même 
quelques-uns  de  ses  principaux  passages, 
notamment  ceux  où  l'auteur  avance  des 
idées  nouvelles  ou  expose  des  données 
encore  peu  connues.  Maisavant  de  le  suivre 
dans  son  travail,  rapportons  ici  le  juge- 
ment d'un  écrivain  bien  versé  dans  la 
matière  et  dont  personne  ne  contestera 
la  compétence  :  «  Quand  je  me  décidai, 
au  printemps  de  1860,  —  dit  M.  le 
comte  Léonce  de  Lambertye(I), — à  publier 
la  première  livraison  d'un  traité  général 
sur  la  culture  forcée  des  fruits  et  légumes, 
je  manifestai  mon  étonnement  et  mon  re- 
gret qu'un  praticien  éclairé  n'eût  pas  songé 
à  entreprendre  ce  travail  avant  moi.  Au 
moment  où  je  livre  à  l'impression  le  Traité 
île  la  Vigne,  je  ne  puis  plus  tenir  le  même 
langage.  On  Belge,  M.  Pynaert,  ex-jardi- 
nier du  prince  de  Ligne,  a  l'ait  paraître  tout 
récemment  le  Manuellhéorique  etpratique 
de  la  culture  forcée  des  arbres  fruitiers.  Ce 
livre  m'a  paru  écrit  avec  soin,  avec  méthode. 
La  théorie  en  e*i  orthodoxe,  la  pratique 
enseignée  parait  bien  être  celle  d'un  pra- 
ticien. Toutefois  cette  œuvre,  à  laquelle 
je  nie  plais  à  rendre  justice,  ne  modifiera 
en  rien  le  plan  que  j'ai  arrêté,  >  celui  de 
donner  successivement  et.  en  détail  la 
culture    forcée  des   végétaux  comestibles. 

Une  résolution  contraire  eût  clé  bien 
regrettable;  en  présence  de  la  publication 
du  Manuel  de  M.  Pynaert,  les  judicieux 
écrits  de  M.  le  comte  de  l.ainlierlye  seront 
loin  d'être  superflus  et  contribueront  à 
répandre  une  culture  trop  longtemps  né- 
gliger. Plus  d'une  fois  du  reste  les  deux 
auteur-,  ne  sont  nullement  d'accord  ;  nous 
aurons  l'occasion  de  le  constater  par  la 


(I)  '/  ■  :  ni  de  I"  euUun   forcée  par  le 

'    ■■  i  '■     Fruil    ■     I  ■  i) 2<  pi  imeur, 

par  le  c te  Léo» Lambbrtïe;  —  2°>«  liv. 

i'h.m.  —  Paris,  A.  (.  tin,  1801. 


\ 


suite  et  nous  tâcherons  d'examiner,  pour 
autant  que  le  comporte  le  peu  d'étendue 
de  cette  notice,  jusqu'à  quel  point  sont 
fondées  leurs  assertions  contradictoires. 
Ajoutons  que  ceux  qui  connaissent  déjà 
l'ouvrage  de  M.  Pynaert  ,  consulteront 
encore  avec  fruit  les  opuscules  de  M.  de 
Lamberlye. 

Un  autre  publiciste  bien  connu,  M.  II. 
Ju:r.i:it,  l'un  des  rédacteurs  de  la    Garten- 
flora,   donne   dans  cet    utile    recueil    une 
appréciation  analogue.  —  Nous  nous  fai- 
sons un  devoir,  dit-il,  de   recommander 
aux  jardiniers   allemands  à  qui  la  langue 
française    est    familière,    le    manuel    de 
M.  Ed.  Pynaeiit.  En  dehors  de  l'ouvrage 
de  FiNTF.LMAN.N  nous  ne  possédons  aucune 
œuvre  sérieuse  sur  cette  importante  ma- 
tière. Du  reste,  si  on  les  compare  entre 
eux,  le  livre   de  l'auteur  belge  doit  être 
placé  au  premier  rang.  —  M.  Jàger  toute- 
fois y  signale  une  lacune.  —  11  est  regret- 
table,  dit-il,   qu'on   fasse  trop  peu   de  cas 
de  la  culture  des  arbres  fruitiers,  notam- 
ment du  pêcher  et  de  la  vigne,  sous  sim- 
ple abri  vitré,    sans   le  secours   d'aucun 
système  artificiel  de  chauffage.  M.  Pynaert 
ne   s'en  occupe   point,    sans  doute  parce 
qu'il  ne  la  regarde  point  comme  un  mode 
de  forçage.  —   Cette  méthode  en  effet  est 
à  peine  citée  dans  le  manuel  en  question; 
et  nous  nous  associons  d'autant  plus  volon- 
tiers au  regret  exprimé  par  l'écrivain  alle- 
mand, que  nous  l'avons  vu  appliquer  avec 
les   meilleurs  résultats,    au   ci-devant  éta- 
blissement de  culture  de  l'école  normale 
de    Lierre.    L'auteur,    ce    nous    semble, 
aurait  pu  s'y  arrêter,  en   faire  connaître 
au    moins   l'extrême  facilité  et  les    avan- 
tages réels.  Nous  n'avons  pas  chaque  année 
un  automne  aussi  beau,  aussi    doux   que 
celui    de   cette    année;    l'excellent    raisin 
Frankenthaler  n'est  que  trop  souvent  sur- 
pris an   milieu  de  sa  maturation  par   des 
pluies   continues  ou    des  gelées    précoces 
non  moins  funestes;  si  on  lui   donne  dès 
le  printemps    l'abri    d'une  serre  volante, 
on  sera  largement  récompensé;  on  récol- 
tera plus  lot  et  l'on  aura  du  fruit  parfaite- 
ment mûr. 

Il  est  une  autre  observation  de  M.  Jàger 
que  nous  ne  partageons  point  :  le  Manuel 
de  la  culture  forcée  lui  a  paru  trop  com- 
plet, en  ce  sens  que,  suivant  lui,  l'auteur 
s'appesantit  trop  dans  ses  études  théori- 
ques sur  des  questions  qui,  malgré  leur 


cyrtanthus       Gastronema  >    sanguineus    ftndl. 


269 


i  m. 


CYRTAIVTHUS   (GASTROREIA)   SAHGUINEUS,  uml. 


Amaryllidaceœ. 


CIIA1ÎACT.  GENER.  —  Perigpnium  superum, 
corollaceum,  elongato-tubuloso-infundibulare , 
limbo  U-fidum  curvatum,  interdum  paru  m  ventri- 
eosum;  laciniis  brevibus,  subtequilongis,  niulli- 
nerviis  ;  exlcrioribus  calloso-acutis  ;  interioribus 
latioribus,  obtusis.StoiimaO,  supra  médium  tiibi 
libéra,  recta  (in  Gaslronemate  eonniventia,  5  dc- 
llexa),  inclusa,  alterna  longiora.  Anthcrs  lineares, 
dorso  infra  médium  aflixœ,  mobiles.  Ovarium  in- 
lcrum.  trigonum,  triloculare;  ovula  in  loculis 
crebra,  biscriata,  funiculata,  borizontalia  (in  sicco 
adscendentia,  Endl.).  Columna  stylina  filil'ormis, 
erecta  vcl  declinata,  stamina  superans,  exserla. 
Stigma  leviter  trifidum.  Capsula  trigono-ovata, 
trilocularis,  loculicido-trivalvis.  Semina  pluriina, 
paleacco-compressa,  testa  nigra.  —  Ilerbaj  capen- 


set,  bulbifeiw,  scapigerae.  Bulbus  (unicalus.  Folia 
donnala,  angusla,  plana  vcl  subcanaliculata.  Sca- 
pus  tereliusculus  vel  compressiusculus,  fislulosus. 
Spalha  2-pu/i/p/iylla,  unimultiflora.  Flores  pedi- 
cctlali,  bracteis  linearlbus  scarîosis  ùUcrslincti, 
sxpc  penduli.  Kontk,  in  Enum.  plant.,  V,  p.  553. 

CHAHACT.  SPECIF.  —  Foliis  solitariis  lineari, 
spatbulatis  obtusis  viridibus ,  caule  unifloro  lon- 
gioribus,  spallia  diphylla  lubo  periantbii  asquali- 
flore  sessili  vel  pedunculato  suberecto,  tubo  tereti 
in  faucem  obconicam  ampliato,  limbi  patuli  re- 
curvi  laciniis  oblongis  œqualibus  concoloribus, 
Lisdl.  —  In  IIook.  Bol.  Maij.  32 1 S,  icon  bic  iterata. 

CiASTROnTEUA    s»\l.inini.  LlXDL.    Ml   JoUVll. 

of  llort.  Soc.of  Lond.,\.  3,  p.  513  {cum  xglogr.) 


Introduite  de  la  Cafrerie,  il  y  a  déjà 
quelques  années,  par  iMM.  Uackhouse 
de  York,  qui  paraissent  n'en  plus  pos- 
séder, cette  belle  Amaryllidée  porte  des 
feuilles  d'un  vert  foncé,  quoique  légère- 
ment glauccscen  tes,  radicales,  lancéolées, 
fortement  repliées  à  leur  base,  laquelle  se 
termine  en  une  sorte  de  pétiole  tubulé. 
Le  scape  est  cylindrique,  glaucescent, 
creux,  long  de  3  ou  4  pouces;  surmonté 
d'un  pédoncule  uuiflore,  de  deux  pouces 


au  moins  de  longueur,  engainé  entre 
deux  bractées  membraneuses,  longues, 
blanchâtres.  La  fleur,  d'un  beau  rouge 
orangé,  est  large,  tubulée  à  la  base,  puis 
le  limbe  se  divise  en  six  segments  étalés, 
recourbés,  mucronés.  Son  origine  sud- 
africaine  doit  l'aire  présumer  qu'elle 
requiert  le  traitement  auquel  nous  sou- 
|  mettons  nos  lmantophyllum  miniatiim 
(Flore,  IX,  p.  237)  et  autres. 

L.  VH. 


caractère  d'utilité,  s'écartent  sensiblement 
de  son  sujet.  Nous  ne  sommes  pas  de  cet 
avis,  et  sans  exiger  de  l'auteur  qu'il  eût 
exposé  dans  le  cadre  étroit  d'un  manuel 
une  théorie  de  l'horticulture,  aussi  étendue 
par  exemple,  que  celle  du  Ur  Lindley,  il 
faut  au  moins  lui  savoir  gré  des  détails 
dans  lesquels  il  est  entré  touchant  des 
questions  théoriques  d'un  vif  intérêt,  telles 
que  celles  de  la  lumière,  le  renouvelle- 
ment de  l'air,  la  construction  des  serres  et 
d'autres.  Nul  doute  que  notre  savant 
confrère  eût  partagé  en  ce  point  notre 
manière  de  voir,  s'il  avait  considéré  que 
l'auteur  a  voulu  s'adresser  non  seulement 
à  ceux  qui  se  sont  déjà  occupés  de  forçage, 
mais  surtout  à  ceux,  et  c'est  le  grand 
nombre,  qui  ne  sont  encore  initiés  à  aucune 
partie  de  ces  cultures.  Du  reste  aujour- 
d'hui l'on  n'accepte  plus  guère  des  règles 


aphoristiques  ;  il  faut  donner  en  tout  la 
raison  des  choses  autant  qu'il  est  possible 
de  le  faire;  le  lecteur  veut  pouvoir  appré- 
cier par  lui-même  les  motifs  qui  rendent  tel 
procédé  préférable  à  tel  autre.  C'est  ce 
que  l'auteur  a  bien  compris;  on  en  jugera 
par  les  passages  qui  vont  suivre.  Afin  de 
procéder  avec  ordre,  nous  rapporterons 
'l'abord  les  données  de  l'auteur  en  ce  qui 
concerne  certaines  dispositions  des  serres. 
Un  simple  coup-d'œil  jeté  sur  les  figures 
qui  accompagnent  ces  lignes  et  que  nous 
reproduisons  d'après  l'ouvrage  de  M.  Py- 
naert,  suffira  pour  faire  comprendre  que  ces 
constructions  ne  présentent  guère  de  diffi- 
cultés et  que  les  formes  peuvent  varier  sui- 
vant les  circonstances.  Parmi  les  serres  à 
forcer  les  unes  sont  établies  à  demeure  ou 
fixes,  les  autres  sont  mobiles.  Celles-ci  a  sont 
d'une  grande  utilité  pour  forcer  en  place 


270 


MISCELLANEES. 


des  mûriers,  des  cerisiers,  des  pruniers 
et  même  des  abricotiers  en  plein  vent,  à 
basse  ou  moyenne  tige;  pour  favoriser 
la  fécondation  îles  Dcurs  «les  pêchers  et 
autres  arbres  à  fruits  à  noyau,  conduits  en 
espalier,  el  proléger  leurs  jeunes  pousses 
contre  les  vents  desséchants  qui  régnent 
souvent  dans  les  nmis  d'avril  el  de  mai, 
ainsi  que  pour  faciliter  la  maturation  de 
nos  meilleures  espèces  de  raisins  de  table. 
Elles  ne  conviennent  pas  pour  forcer  de 
trop  lionne  heure  les  arbres  en  espalier, 
parce  qu'ils  y  sont  trop  éloignés  du  vitrage. 
La  figure  lrc  représente  la  coupe  d'une 


<^K 


murs  onl  une  hauteur  de  pins  de  3  mètres 
cl  que  les  vignes  sont  également  palissées 
à  une  certaine  élévation,  on  détache  toutes 
les  branches  et  on  place  devant  la  muraille 


\ 


Fig.  I".      Serre  mobile Irement  àilÂbri  oilré, 

pour  espaliers. 

de  ces  serres  mobiles  (que  l'on  nomme 
aussi  abris  vitrés),  adossée  contre  un  mur 
garni  d'espaliers.  Elle  est  composée  de 
panneaux  placés  les  uns  à  côté  des  autres 
sur  toute  la  longueur  <]v^  arbres  qu'on 
vcul  abriter  ou  forcer.  Ces  panneaux  qui 
mesurent  2m,50,  ne  doivent  pas  avoir 
plus  d'un  mètre  de  largeur  pour  être  faci- 
lement maniables;  ils  sont  munis  h  leur 
partie    supérieure    de    deux   crochets,    au 

yen  desquels  ils  sont,  suspendus  à  une 

barre  de  1er,  maintenue  par  une  équerre 
dont  les  deux  extrémités  sont  fixées  dans 
le  mur.  Les  petits  panneaux  supérieurs 
n'ont  qu'une  dimension  de  50  centimètres. 
Dans  un  grand  nombre  de  jardins  où 
la  vigne  est  disposée  en  éventail  contre 
les  murs,  on  pourrait  avec  beaucoup 
d'avantage  et  sans  de  grandes  dépenses, 
forcer  deux  ou  trois  arbres  situés  l'un 
près  de  l'autre.   A   cet  effet,  lorsque  les 


■-x 


e  ?ft"j.ï  ^  -^  _ 


% 


Fi.?.  -  —Serre  mobile  pour  vignes  conduites  en  éventail, 
les  panneaux  d'une  serre  à  forcer  quel- 
conque, puis  ou  fixe  tous  les  sarments 
contre  un  treillage  provisoire,  parallèle  au 
vitrage  (fig.  ^,.  Les  extrémités  sont  fer- 
mées au  moyen  de  cloisons  en  bois  dont 
l'une  est  percée  d'une  porte,  ainsi  que 
pour  les  abris  vitres. 


Fig.  S.  —  Serre  mobile  pour  arbres  de  plein  vent. 
Certains  arbres  à  fruits  ne  donnent  des 
récoltes  importantes   dans  les  serres,  que 
lorsqu'ils  sont  en  pleine  terre  et  qu'ils  ont 

[Lu  tuile  à  !tr  page  :27ô). 


■xm#l 


CHRYSANTHEMES        à   petites    tleUTS       (  Pertuz.  s 

239 


1 197. 


271 


CHRYSANTHÈMES  A  PETITES  FLEURS  (peutuzès). 


■Viii'îélé»    nouvelles. 


L'Établissement  Van  Houllc  a  eu  le 
privilège  d'acquérir  l'édition  des  jolis 
Chrysanthèmes  qui  composent  le  su- 
perbe  bouquet  figuré  ci-contre,  et  qui 
ont  été  mis  en  vente  récemment. 

C'est  dans  la  culture  de  ce  genre  de 
plantes,  que  M.  Wiggins,  jardinier-en- 
chef  chez  M.  Reik,  à  Islcworth,  s'est 
fait  en  Angleterre  une  grande  répu- 
tation. Ce  cultivateur  distingué,  quia 
su  amener  les  Chrysanthèmes  à  une 
perfection  dont  on  se  ferait  difficilement 
une  idée  sur  le  continent,  fait  observer 
avec  raison  qu'une  douzaine  d'exem- 
plaires bien  cultivés  produit  beaucoup 
plus  d'effet  qu'une  centaine  de  pieds 
mal  venus,  et  comme  on  n'en  voit  que 
trop  souvent  dans  les  jardins  d'amateurs, 
et  même  dans  les  établissements  horti- 
coles. M.  Wiggins  a  donné  dans  le  Flo- 
rt'st  (février  18G0)  des  renseignements 
précis  sur  les  procédés,  au  moyen  des- 
quels il  obtient  des  plantes  qui  mesu- 
rent, dit-il,  un  mètre  et  demi  de  dia- 
mètre et  qui  se  couvrent  à  la  fois  de 
1000  à  1200  fleurs,  tout  en  étant  cul- 
tivés dans  des  pots  d'une  dimension 
comparativement  restreinte  ;  ces  pots 
n'ont  que  vingt-cinq  à  trente  centimètres 
en  hauteur  et  en  largeur.  Un  pareil 
résultat  démontre  que,  si  celte  méthode 
présente  un  peu  plus  de  complication 
que  celle  qui  est  usitée  en  général,  si 
elle  exige  de  la  part  du  cultivateur  des 
soins  assidus,  elle  ne  laisse  pas  que  de 
le  récompenser  amplement  de  ses  peines 
et  de  son  labeur. 

i\ous  reproduisons  ici  presque  tex- 
tuellement les  détails  dans  lesquels  entre 
M.  Wiggins,  en  indiquant  mois  par 
mois  le  traitement  successif  qu'il  con- 
vient de  donner  aux  plantes,  depuis  le 
moment  de  leur  séparation  du  pied- 
mère,  jusqu'à  leur  complet  développe- 


ment ou  plutôt  jusqu'à  la  fin  de  leur 
floraison.  Quand  il  s'agit  d'opérations 
essentiellement  pratiques,  on  ne  sau- 
rait être  trop  explicite;  c'est  surtout 
pour  certaines  cultures  spéciales  que 
nous  avons  pu  constater  bien  souvent 
que  la  réussite  ou  l'insuccès  lient  par- 
fois à  des  circonstances  si  insignifiantes 
en  elles-mêmes,  qu'il  faut  toute  l'expé- 
rience d'un  praticien  consommé,  réunie 
à  de  profondes  connaissances  théori- 
ques, pour  en  déterminer  les  causes 
ave   quelque  certitude. 

Depuis  que  leurs  formes  se  perfection- 
nent, les  Chrysanthèmes  reviennent  en 
faveur,  et  nousvoyons  poindrclcmoment 
où  leurs  fleurs  seront  l'ornement  indis- 
pensahlede  toutes  les  exhibitions  autom- 
nales. Aussi  nous  aimons  à  croire  que  les 
véritables  amateurs  ne  trouveront  point 
superflus  les  détails  qui  suivent. 

En  décembre  on  fait  les  boutures;  on 
en  enlève  toutes  les  feuilles  et  les  yeux,  à 
la  partie  inférieure,  sur  une  longueur  de 
6  à  7  centimètres,  et  on  les  plante  dans 
de  petits  pots  avec  un  mélange  de  sable 
et  de  terre  argileuse.  On  enterre  ces 
godets  dans  une  bâche  dont  le  sol  soit 
formé  de  cendres  ou  de  mâchefer,  et 
dans  laquelle  il  suflit  de  les  garantir  de 
la  gelée.  —  Arrosemcnls  très-modérés. 

Le  mois  suivant,  on  commence  à 
donner  de  l'air,  chaque  fois  que  la  tem- 
pérature extérieure  le  permet,  afin  d'en- 
durcir peu  à  peu  les  jeunes  plantes. 
Dans  le  courant  de  février,  on  peut  les 
rempoter,  en  leur  donnant  un  sol  fumé 
au  moyen  de  fumier  de  vache  bien  dé- 
composé et  auquel  on  ajoute  des  écailles 
d 'lui  i  très  concassées(carhona  te  de  chaux); 
la  dimension  des  pots  doit  être  de  12  à 
15  cent.  Ensuite  on  les  replace  dans 
la  même  bâche;  après  les  avoir  tenues 
couvertes  durant  quelques  jours,  pour 


272  CHRYSANTHEMES  A   PETITES  FI 

faciliter  leur  reprise,  on  aérera  autant 
que  possible,  on  mieux  encore,  on  enle- 
ver;! entièrement  les  châssis  vitrés, chaque 
lois  que  le  thermomètre  marquera  plu- 
sieurs degrés  an-dessus  de  zéro.  Vers  la 
lin  de  mars,  il  faudra  pincer  l'extrémité 
des  branches,  car  les  plantes  eommeu-  j 
cent  peu  à  peu  à  prendre  du  développe- 
ment. C'est  surtout  dans  le  mois  suivant 
que  leur  végétation  devient  très-active; 
aussi  devra-t-on  songer  alors  à  procéder 
à  un  nouveau  rempotage,  et  leur  donner 
des  vases  qui  ont  2  à  5  centimètres  de 
plus.  Le  sol  ne  peut  être  trop  riche;  de 
l'argile  douce,  des  engrais  puissants, 
tels  que  le  fumier  de  vache  et  le  guano, 
lui  conviennent  particulièrement.  De 
temps  à  autre  aussi  on  pourra  employer 
avantageusement  des  engrais  liquides. 
Connue  les  arrosements  doivent  être 
irès-fréquents,  il  est  indispensable  de 
bien  drainer  les  pots.  Il  est  inutile  de 
répéter  que  les  plantes  exigent  autant 
d'air  que  possible.  La  lige  principale  doit 
être  dégarnie  d'yeux  et  de  feuilles,  jus- 
qu'à une  hauteur  de  8  à  10  centimètres. 
Pour  ce  qui  est  de  la  couronne,  il  est 
préférable  de  ne  se  préoccuper  que 
de  7  à  10  branches  principales,  aux- 
quelles on  donne  une  disposition  conve- 
nable,   au    moyen  de  tuteurs  et  de  (ils. 

En  mai  on  transplante  dans  des  pots 
île  vingt-deux  ou  de  vingt-trois  centimè- 
tres ;  puis  on  transporte  ceux-ci  sur  une 
plate-bande  exposée  au  midi,  où  on  les 
enterre  à  moitié  dans  le  sol.  11  est  im- 
portant de  ne  pas  négliger  les  pincements. 

A  la  lin  de  juin,  dernier  rempo- 
tage. Le  sol  peut  toujours  avoir  la 
même  composition,  mais  il  faut  y  ajou- 
ter plus  d'écaillés  d'builres.  L'opération 
achevée,  les  pots  seront  de  nouveau 
enterrés,  mais  jusqu'aux  trois  quarts, 
et  à  un  endroit  où,  si  c'est  possible,  ils  ; 
soient  exposés  toute  la  journée  au  soleil. 
Puis,  après  un  pincement  scrupuleux, 
on  élargit  davantage  les  branches  prin- 
cipales en  h  s  rapprochant  du  sol. 

Dans  le  courant  du  mois  suivant, 
on  doit  surtout  soigner  la  forme  qu'on 


EURS;  VARIÉTÉS  NOUVELLES. 

veut  donner  aux  plantes,  courber  et 
attacher  les  rameaux  de  manière  à 
ce  que  tous  les  vides  se  remplissent  ; 
ceci  doit  se  faire  avec  beaucoup  d'atten- 
tion et  en  prenant  bien  garde  de  ne  rien 
casser. 

Pendant  le  mois  d'août  toutes  les 
branches  se  seront  assez  fortifiées  pour 
conserver  leur  position  sans  tuteurs  ni 
liens.  En  enlevant  ceux-ci  on  supprime 
en  même  temps  toutes  les  feuilles  jau- 
nies, et  si  on  remarque  que  certai- 
nes d'entre  elles  sont  attaquées  par 
le  blanc,  il  faut  saupoudrer  toute  la 
plante  de  Heur  de  soufre.  Avant  de 
replacer  les  pots  sur  la  plate-bande  , 
il  est  nécessaire  d'approfondir  les  trous 
dans  lesquels  on  les  enterre,  et  d'y 
mettre  quelques  tessons,  afin  d'empê- 
cher les  racines  de  passer  à  travers 
les  ouvertures  qui  servent  au  drainage 
des  pots. 

C'est  au  mois  de  septembre  que  les 
Chrysanthèmes  poussent  avec  le  plus 
de  vigueur  ;  c'est  alors  aussi  qu'on 
doit  avoir  le  plus  grand  soin  pour  que 
les  plantes  se  développent  régulière- 
ment. On  peut  leur  donner  en  ce  mo- 
ment autant  d'engrais  liquide  qu'elles 
peuvent  en  supporter  ;  il  faut  aussi  les 
seringuer  plusieurs  fois  par  jour,  pré- 
lèrablemcnl  le  malin  de  bonne  heure, 
l'après-midi  et  après  le  coucher  du 
soleil.  Afin  de  prévenir  l'apparition  du 
blanc  et  des  pucerons,  il  est  utile  de 
laver  les  feuilles  de  temps  à  autre  avec 
une  décoction  de  tabac. 

En  octobre,  dès  que  les  boutons  com- 
mencent à  se  montrer,  on  doit  mettre 
les  plantes  immédiatement  à  l'abri  tics 
pluies,  et  les  placer  dans  une  orangerie 
ou  dans  un  appartement  clair,  et  mieux 
dans  une  serre. 

Si  l'on  suit  cette  méthode  ,  les  Chry- 
santhèmes entreront  en  pleine  lloraison 
dans  le  courant  de  novembre,  et,  jusques 
vers  la  Noël,  ils  animeront  les  serres 
autant  par  l'abondance  de  leurs  fleurs, 
que  par  la  richesse  de  leurs  coloris 
variés.  Ed.  P. 


ACER     SEPTEMLOBUM      VERSiCOLORUM 
Japon  Rustique 

«45 


273 


1498. 


ACER  POMORPIll 


SEPTEMLOBUM     VERSICOLORUM. 


», 


Acerincœ 

CHARACT.  SPECIF.  -  Foliis  e  basi  cordata 
vel  rotundala  ad  vel  ultra  dimidium  vel  in  basin 
lamina:  usque  palmalifidis  8-9  raro  3-lobis,  lobis 
vel  basi  confluentibus  vel  discretis,  sessilibus  aut 
petiolulatis  Ianceolatis  brevioribus  vel  linearibus 
elongatis,  argute  simpliciter  vel  angulato-  et  du- 
plicato-scrratis  vel  pinnatifidis,  laciniis  aut  inle- 
gerrimis  aut  inciso-serratis;  floribus  eoaetaneis 
cymosis;  calycis  laciniis  ciliatis  petala  rbombea 
superantibus  ;    carpellis  globosis,    alis    brevibus 


rotundatis  divergentibus.  —  Ad  diversas  varie- 
tates  pertinent  A.  dissectuin,  palmatum  et  septem- 
lobum  Tbnbg.  — Sieiî.  et  Zucc. 

Acer  polyniorphum,  Sieb.  et  Zucc.  (Abhandl. 
d.  math,  physik.  Klasse  d.  kœnigl.  baier.  Akad.  d. 
Wissensch.,  IV,  2,  p.  ISS/.)  —  Vab.  foliis  nigris 
punicco  vittatis.  L.  VH. 

Acer  skptemi-obcim.  Foliis  septemlobis  gla- 
bris  :  lobis  acuminatis  aequaliter  argute  serratis. 
Thune,  in  Flora  jap.,  p.  161. 


L'introduclion  de  cet  Érable  du  Japon 
est  due  au  Dr  von  Siebold,  de  qui  l'Eta- 
blissement  Van  Iloulte  en  a  acquis  l'édi- 
lion,  il  y  a  quelques  années,  en  même 
temps  que  celle  de  Y  Acer  polyniorphum 
alropurpureum,  mis  en  vente  depuis 
lors,  et  dont  le  stock  est  épuisé  pour  le 
moment.  Le  même  Etablissement  tient 
encore  en  réserve  une  autre  charmante 
variété  au  feuillage  d'un  vert  clair  tout 
bordé  de  rose  et  qui  présente  un  ensem- 
ble délicieux! 

Quant  à  la  variété  ici  figurée,  dont  le 
peintre  n'a  pu  saisir  qu'une  phase  de  la 
panachure,  il  n'est  pas  question  encore 
de  sa  mise  en  vente.  —  Au    premier 


printemps,  quand  les  feuilles  se  déve- 
loppent, elles  sont  littéralement  noires 
et  striées,  sur  cette  sombre  couleur,  du 
plus  beau  rose  carmin  qu'il  soit  possible 
d'imaginer.  Plus  tard,  tous  ces  tons 
changent  et  la  plante  revêt  à  peu  prés 
les  couleurs  que  l'on  voit  ci-contre. 

Toute  cette  catégorie  d'Erables  du 
Japon  est  rustique  ;  ils  ne  demandent 
aucuns  soins  de  culture  spéciaux.  Seu- 
lement ils  aiment  par-dessus  tout  le  ter- 
reau de  feuilles  et  à  défaut  de  celui-ci, 
la  terre  forte;  les  terres  légères  leur 
déplaisent.  —  Multiplication  par  greffe 
sur  l'espéce-type;  ou  par  boutures,  au 
printemps.  L.  VII. 


la  forme  de  plein  vent.  Ils  sont  alors  plan-  I  et  de  haute  primeur,  il  est  préférable  que 

tés  sur  une  ligne  et  dislancés  eiitr'eux  de    les  arbres  soient   plantés  en   pleine  terre 

5  à  4  mètres  suivant  la  fertilité  du  sol,  et 

pour  chaque  saison,  on  en  couvre   un  ou 

plusieurs  d'une  construction    vitrée  dont 

nous  donnons  la  coupe  (fig.  5).Pourqu'ellc 

ait  une  grande  solidité,  il  est  bon  déplacer 

entre  les  arbres  des  colonnes  en  fer,  ayant 

un    peu  plus  de  hauteur  que  ceux-ci  et 

qui  sont  fixées  dans  une  maçonnerie  à  fleur 

du  sol.  Ces  colonnes  sont  reliées   à  leur 

sommet  par  une   barre  de  1er  à   laquelle 

s'accrochent     les     panneaux     supérieurs. 

Quant  aux  côtés  verticaux  dont  l'écarte- 

ment  doit  être  également  maintenu   par 

une  barre  de  fer,  un  seul  est  vitré;  c'est 

celui  exposé   au   midi;    l'autre  est  formé 

d'une  cloison  en  planche  double  dont  le 

vide  est  bourré  de  mousse. 

Pour  obtenir   des   récoltes  abondantes 
Tome  IV,  2°  Série  (1859). 


Fig.  4.  —  Serre  à  forcer  proprement  dite,  pour  première 
saison  ;  terrains  légers,  secs. 

55 


.;: 


UISCELLA.NEES 


dans  des  serres  -,pi:ihil<  --  dont  les  panneaux 
s'cnlcvanl  après  chaque    forçage,    permel 
tenl    à   l'air  et  aux  pluies  île  les 
faire  profiter  de  leur  action  bienfai- 
sante pendant  la  période  de  repos. 
Comme  on  le  voit  par  les  figu- 
res V  et  5,  leur  construction  n'offre 
aucune  complication.  Elles  ne  sont 
qu'à  un  côté  ou  à  une  pente:  celles 
à  deux    pentes  ne  présenteraient 
aucun  avantage  parce  que  le  soleil 
s'élevant   trop    peu   au   milieu  de 
l'hiver,  n'en  pourraitéclairerqu'un 
côté.  Cette  observation  s'applique 
surtout  aux  serres  qui  doivent  ser- 
vir pour  les  cultures  très-hâtives, 
où    il    est  de   toute   nécessité   que 
l<^  arbres  reçoivent  la  plus  grande 
somme  de  lumière  et  soient  rap- 
prochés autant  que  possible  du  vi- 
trage. Afin  d'utiliser  avec  le   plus 
d'avantage  la  chaleur  et  la  lumière  solai-  , 
les,    l'inclinaison    des    panneaux    et   par) 
suite  des  espaliers,   doit  être  graduée  de  ! 
telle  sorte  que  les  ra\  uns  du  soleil  viennent 
h  is  happer  perpendiculairement  à  l'époque 
de  la  iloraison.  Ainsi,  sous  notre  latitude, 
il  faudrait  donner  les  inclinaisons  suivan- 
tes pour  les  mois  d'hiver  : 

novembre    (i8  degrés, 
1-1 


est  prudent 

de  I  russitc. 


c  réunir  toutes  les  chances 


■•;*: 


68  '  , 
5!) 
18  '/, 

57 


décembre 
janvier 
février 
mars 

a\  ril 

Les  pêchers  dans  les  foreerics  Irès-hâti- 
ves,  fleurissent  vers  la  fin  de  décembre  ou 
vers  le  commencement  de  janvier;  l'incli- 
naison à  donner  aux  panneaux  sera  donc 
de  70°,  tandis  que  pourla  vigne  qui  n'entre 
en  floraison  que  vers  la  mi-janvier,  l'in- 
clinaison la  plus  avantageuse  serait  de  08°. 
[.'inclinaison  des' panneaux,  pour  les  for- 
eerics qu'on  ne  mettrait  en  activité  que 
vers  le  I"  lévrier,  devrait  être  de  53°  en- 
viron pour  le  pêcher  (fig.  5)  et  de  48",a 
pour  la  \ignc.  En  pratique,  on  regarde 
souvent  cette  règle  comme  fort  peu  abso- 
lue, et  nous  avons  nous-méme  obtenu,  en 
toute  première  saison,  des  résultats  satis- 
faisants dans  des  serres  dont  l'inclinaison 
étnil  de  15°;  mais  il  n'eu  reste  pas  moins 
constant  que  dans  ce  genre  de  culture  où 
la  différence  du  succès  à  l'insuccès  dépend 
quelquefois  de  circonstancescn  elles-mêmes 
si  légères,  qu'elles  échappent  facilement 
a  l'attention  du  praticien  le  plus  habile,  il 


Fig.  5  —  Serre  à  forcer  pour  troisième  saison  :  terrains  humides. 

La  théorie  de  M.  le  Clc  de  Lambcrtyc 
sur  celte  question  importante  diffère  com- 
plètement de  celle  qui  précède.  Voici  com- 
ment il  s'exprime  à  cet  égard  dans  son 
travail  sur  la  Vigne  : 

a  Afin  d'utiliser  avec  le  plus  d'avantage 
la  chaleur  du  soleil,  il  faudrait  que  ses 
rayons  frappassent  perpendiculairement 
les  vitraux. 

Voici  le  tableau  des  inclinaisons  de  vi- 
trage calculées,  pendant  huit  mois,  pour 
la  latitude  de  Paris  : 


novembre. 

(18" 

53 

mars  .  . 

.  .    18' 

Ml 

décembre 

1-1 

Is 

I.eJl 

avril  .  . 

.  .    57° 

II 

janv  ici- .  . 

is 

52 

mai .  .  . 

.  .    28° 

16 

février  .  . 

59= 

55 

juin     .  . 

.  .    25- 

22 

Le  21 


Mais  un  de  ces  huit  modes  d'inclinaison 
étant  adopté,  il  sera  invariable  pendant 
toute  la  durée  de  la  culture.  Il  est  évident 
qu'on  ne  peut  modifier  de  mois  en  mois  la 
pente  d'une  serre  :  il  faut  donc  faire  un 
choix.  —  Le  comte  Lclieur  juge  qu'il  est 
convenable  de  s'anèler  à  l'inclinaison 
moyenne  entre  eellcs  des  mois  d'automne 
et  d'hiver,  pendant  lesquels  les  plantes 
sont  forcées;  d'après  le  tableau  indiqué  et 
selon  eel  auteur,  l'angle  avec  l'horizon  de- 
vrait donc  être  de  65°,  toujours  pour  la 
latitude  de  Paris.  — ■  M.  Pynaert  part  d'un 
autre  principe;  —  il  pense  que  l'inclinaison 
des  panneaux  doit  être  graduée  de  telle 
sorte  que  les  rayons  du  soleil  viennent  les 
frapper  perpendiculairement,  à  réjior/iic 
(le  ta  jlvruison.  Ainsi,  pour  une  vigne 
commencée  le  1"  décembre  et  qu'on  ne 
voudrait  faire  fleurir  qu'à  la  fin  de  janvier, 


I  IMELLIA      J  WOMCA 
POZZI    VERA         Borzone   > 


Tri 


U99. 

CAMELLIA  JAPORIGA  P0ZZ1  VERA,  (bouzone). 

«    Fleur  cxlraordinaircment  grande,  !  cc  Camellia  né  à  Gènes  dans  le  jardin 
aux  pétales  d'une  rare   imbrication,  de  ;  de  la  Pescliiera,  que  Borzone  a  enrichi 
couleur  carmin  fouetté  de  blanc.  »  Tel    de  ses  précieux  semis, 
est  en  peu  de  mots  le  signalement  de  \  L.  VII. 


l'inclinaison  de  08°  serait  la  plus  avan- 
tageuse, puisqu'au  moment  de  la  fleur  le 
soleil  frapperait  perpendiculairement  le 
vitrage  à  l'angle  de  08°.  —  La  théorie  est 
assez  séduisante  :  examinons  maintenant 
si  la  pratique  marche  de  front  avec  elle. 
—  Je  continue  à  citer  M.  Pynaert.  11  con- 
vient que  les  praticiens  regardent  souvent 
cette  règle  comme  fort  peu  absolue  et  que 
lui-même  a  obtenu ,  en  première  saison, 
des  résultais  satisfaisants  dans  desserres 
avec  une  inclinaison  de  45°. 

Le  comte  Lelieur  s'étonne  des  différences 
entre  les  inclinaisons  adoptées  pour  les 
châssis  de  la  plupart  des  serres  existantes, 
lors  même  qu'elles  sont  destinées  au  même 
genre  de  culture. 

Si  j'admets  avec  M.  Pynaert  que  l'incli- 
naison des  serres  et  haches  à  forcer  doit 
être  telle queles rayons  solaires  en  frappent 
perpendiculairement  le  vitrage  à  l'époque 
de  ta  floraison,  il  devra  avec  moi  appliquer 
indistinctement  celle  théorie  à  tous  les 
genres  de  végétaux  forcés.  Or,  nous  allons 
voir  l'écart  qui  existe  entre  les  degrés  qu'il 
faudrait  suivre  et  les  degrés  qui  sont 
suivis  presque  généralement  en  France. 


O  T.- 

VEGETAUX 

lu  rcés 

EPOQUE 

.le 

.-  o  £ 

«  -  r- 

DEGRE 

d'inclinaison 

en  lre  sai- 

g =  ~.= 

adopté  générale- 

son. 

floraison. 

|8| 

ment. 

Cerisier. 

Tf 

En  serre  fixe..  tiu" 

Pécher.. 

En  bàelie 40° 

Vigne.... 

Fin  de  janv. 

G8- 

En  serre  tnob.  58° 

En  serre  fixe..  B0° 

Haricot.. 
Fraisier. 

Mi-janvier.. 
Mi-février.. 

68° 

&9° 

Bâche 12° 

Id 20. 

Melon  ... 

Mi-lévrier.. 

59" 

Id 12° 

Comment  conclure?  Blàmerai-jc  les  pri- 
meuristes,  —  et  je  suis  du  nombre,  —  de 
donner  à  leurs  serres,  à  leurs  bâches,  les 
degrés  d'inclinaison  que  je  viens  de  signa- 
ler? Je  ne  le  puis,  car  nous  obtenons  ainsi 
des  résultats  très-satisfaisants.  —  Une  théo- 
rie qui  se  trouve  en  contradiction  avec  les 
faits,  a  peu  de  chance  de  s'établir.  A  celle 
occasion,  je  répéterai  un  aphorisme  que 
j'ai    trouvé  dans  le   Théâtre  d'agriculture 


d'Olivier  de  Serres.  —  «  Si  parfois,  en 
«  dissertant,  théorie  éclaire  et  instruict 
«  pratique,  pratique  aussi  par  ses  expéri- 
a  mens  en  remonte  prou  à  théorie  la 
i  savante.  » 

II  est  au  moins  étrange  pour  nous  que, 
malgré  ses  propres  a  expérimens*,  M.  de 
Lambertyc  puisse  donner  à  cc  point  dans 
une  erreur  aussi  facile  à  constater;  cet 
auteur  n'a  oublié  qu'un  point,  mais  celui-ci 
est  primordial.  En  effet,  notons  que  dans 
les  serres  qu'il  préconise,  les  arbres  sont 
plantés  et  conduits  contre  le  mur  du  fond 
auquel  le  vitrage  se  trouve  adossé  :  dès 
lors,  nous  nous  demandons  quelle  influence 
aura  sur  les  arbres  ou  les  fleurs,  dans  ces 
conditions,  une  inclinaison  de  la  toiture 
différant  de  quelques  degrés  en  plus  ou 
en  moins?  Dans  les  forceries  de  haute 
primeur,  il  faut  que  les  arbres  soient 
plantés  sur  le  devant  et  non  dans  le  fond 
de  la  serre,  et  il  est  nécessaire  qu'ils  soient 
palissés  parallèlement  au  vitrage  ;  l'incli- 
naison de  celui-ci  acquiert  par  suite  une 
importance  qu'elle  ne  saurait  avoir  dans 
l'autre  système.  Si  l'auteur  du  Manuel  con- 
vient d'avoir  obtenu  en  première  saison 
des  résultats  satisfaisants  avec  une  incli- 
naison de  45°,  il  a  soin  d'ajouter  «  qu'il 
est  prudent  de  réunir  toutes  les  chances  de 
réussite  »  et  par  conséquent  d'adopter  l'in- 
clinaison la  plus  favorable. 

Les  dispositions  recommandées  par  M.  de 
Lambertyc  ne  conviendraient  pour  une  for- 
ceric  de  première  saison,  ni  à  l'Allemagne, 
ni  à  la  Hollande,  ni  à  notre  pays;  nous  ne 
contestons  pas  qu'elles  ne  puissent  rendre 
les  services  voulus  à  Paris  et  surtout  sous 
une  latitude  [dus  méridionale  encore.  Tou- 
tefois il  esta  remarquerqueJI.de  Lambertyc 
commence  le  forçage  au  1  décembre  seule- 
ment et  ne  récolte  pas  avant  le  lu  avril,  ce 
n'est  plus  là  cc  qu'on  peut  appeler  de  la 
ha u le  primeur.  Ici,  [dus  au  Nord,  dans  notre 
contrée  brumeuse  et  parfois  si  froide,  la  pre- 
mière récolte  a  lieu  du  20  au  2o  mars;  et 
l'on  sait  qu'en  culture  forcée  trois  semaines 
d'avance  ou  de  retard  constituent  une  bien 
longue  période.  En.  R. 


'270 


l'iOO. 


PENSÉES  A  GRANDES  FLEURS. 

(VIOLA  ALTAICA,  Ker.,  VAR.) 


«  Les  Pensées  dégénèrent!  »  — '  «  Les 
Jacinthes  davantage  encore  !!  »  —  Est- 
il  quelqu'un  au  monde  qui  n'ait  en- 
tendu fréquemment  cette  sentence?  — 
L>l-on  clans  le  vrai  quand  on  dit  cela?  i 
—  Mille  fois  non  ! 

Examinons.    — ■  Prenons   d'abord  la  i 
Jacinthe  (Hyacinlhus  orienlalis)  : 

Les  Jacinthes  se  plantent  en  pleine 
terre  ou  en  pots.  —  On  les  confie  à  la 
pleine  terre,  en  octobre  ;  leurs  racines 
se  forment,  on  les  couvre  de  feuilles 
pendant  les  grands  froids  ;  quand  les 
fortes  gelées  sont  passées,  on  réduit  de 
moitié  l'épaisseur  de  leur  manteau 
d'hiver,  — ■  puis  on  enlève  tout,  au 
moment  où  la  terre  se  soulève  pour 
laisser  paraître  le  sommet  du  feuillage 
naissant,  au  centre  duquel  apparaît  le 
bouquet  de  boutons  à  (leurs.  La  saison 
s'avance,  la  chaleur  arrive,  tiède  encore, 
la  hampe  s'allonge,  la  Jacinthe  fleurit, 
elle  est  dans  toute  sa  beauté.  — ■  Les 
fleurs  se  flétrissent,  leur  hampe  est 
coupée,  et  dès  lors  toute  la  force  vitale 
se  porte  vers  le  feuillage,  qui  se  déve- 
loppe sous  l'influence  des  rosées  et  des 
pluies  bienfaisantes.  Les  feuilles  ont 
atteint  en  juin  l'apogée  de  leur  crois- 
sance. Et  pendant  toute  celle  évolution 
foliaire,  le  bulbe,  l'oignon  de  son  côté 
n'a  pas  été  inactif  :  au  centre  supérieur 
de  son  placenta  s'est  développé  l'embryon 
floral,  destiné  à  occuper  à  son  lour, 
l'an  d'après,  la  place  de  ['appareil  floral 
qui  l'a  précédé. 

Quand  arrive  la  fanaison  des  feuilles, 
le  travail  est  achevé,  l'oignon  est  refait. 
On  l'enlève  de  terre,  on  le  met,  avec 
ses  pareils,  en  jauge  pendant  une  quin- 
aaine  de  jours,  le  tout  recouvert  de 
tene,  en  bulle;  passé  ce  temps,  les 
racines   elles-mêmes    se   sont   flétries, 


tombent,  et  la  toilette  du  bulbe  est 
terminée.  On  le  porte  sur  les  planches, 
ou  sous  un  hangar  aéré,  où  il  attend 
à  l'état  de  chrysalide,  la  main  bien- 
faisante qui  l'a  judicieusement  traité 
pendant  la  campagne  finie  et  qui  en  re- 
prendra soin,  ou  un  acheteur  qui  se 
bornera  à  le  faire  refleurir,  soit  sur 
une  carafe,  soit  dans  un  pot,  ou  enfin 
un  sans  pitié  qui  l'oubliera  sur  une  che- 
minée où  il  rôtira  avant  d'avoir  pu 
seulement  émettre  ses  racines  ! 

Mais  si  sa  destinée,  si  son  étoile  lui 
porte  bonheur,  si  la  main  bienfaisante 
s'avise,  elle,  de  forcer  ce  bulbe,  elle  le 
plantera  en  automne,  enterrera  le  pot 
à  5  ou  4  pouces  sous  le  sol,  donnera 
aux  racines  le  temps  de  se  former  avant 
d'exposer  le  vase  à  l'influence  d'une 
température  élevée;  —  et  une  fois  la 
fleur  passée,  cette  main  de  vrai  amateur 
n'abandonnera  pas  la  pauvre  plante  aux 
rudoiements  de  la  génie  bourrue,  ni 
aux  intempéries  de  la  saison,  aux  pluies 
glaciales,  aux  neiges,  à  la  grêle,  der- 
niers adieux  de  l'hiver. 

Ainsi  que  nous  l'avons  dit  plus  haut, 
c'est  seulement  après  la  floraison  finie 
que  se  fait  le  travail  régénérateur  des 
feuilles,  que  se  reconstitue  l'oignon,  — 
et  comment  veut-on  que  ce  bulbe  réparc 
ses  forces  si,  à  ce  moment  suprême,  le 
pot  grelotte  de  froid  dans  une  cour  quel- 
conque, parfois  sous  l'égoutlement  d'un 
toit  qui  se  débarrasse  de  son  eau  glacée, 
tombant  goutie  à  goutte  dans  le  cœur  de 
ce  malheureux  oignon  rôti ,  chauffé  à 
blanc  dans  le  salon  du  maiire  alors  qu'on 
attendait  l'épanouissement  de  sa  tendre 
corolle,  la  senteur  pénétrante  et  suave 

de  sa  magnifique  fleur, ce  bulbe  que 

l'on  jette  ensuite,  que  l'on  bouscule  de 
vestibule  en  vestibule,  que  l'on  met  en 


- 


PENSEES  A  GRANDES  FLEURS 


18     GIS E RAI    WILLIAMS    '  Dobson  >  SAPOLEON   III     <  Miellez   > 

-      MAGPIE     i   H.DeMay)  SOLFEMNO      C  Miellez   ) 

t;    DIAMOND      i  Dobson  )  -     PRINCESSE   MATHILDE      Miellez  i 


PENSÉES  A  GRANDES  FLEURS. 


277 


tas  dans  quelque  cour  obscure  où  l'eau, 

la  lumière,  l'air  font  défaut Et  puis, 

en  juin,  en  se  promenant  dans  leurs 
parcs,  les  maîtres  s'informeront  avec 
une  tardive  sollicitude,  de  l'état  de  ces 

Jacinthes,  délices  de  leur  hiver — ■ 

On  les  leur  montrera  ,  —  les  fanes 
seront   à  point,    —   l'oignon    sera    au 

repos éternel  !  —  Et,  consultant  nos 

notes,  peut-être  y  verront-ils  que 
juin —  est  le  temps  où  l'on  enlève 
les  oignons  de   terre ! 

Les  Pensées  ont  leurs  misères  aussi  ! 
elles  ont  la  réputation  d'être  difficiles, 
intraitables. 

Parlons-en,  —  non  pas  de  leurs  mi- 
sères.... mais  du  traitement  qu'il  con- 
vient de  leur  appliquer,  pour  en  obtenir 
de  belles  fleurs  et  pour  multiplier  les 
variétés  précieuses. 

Si  la  Pensée  veut  le  grand  air,  si 
elle  aime  le  soleil,  —  pas  trop  cepen- 
dant ne  lui  en   faut. 

Si  l'on  pouvait  s'arranger  d'une  plate- 
bande  bien  aérée,  mais  sur  laquelle  les 
rayons  solaires  n'aient  pas  d'action  di- 
recte de  11  heures  du  malin  à  2  heures 
de  relevée  (environ);  si  l'on  avait  à  sa 
disposition  un  lit  d'un  pied  d'épaisseur, 
formé  d'un  compost  de  terreau  de  feuil- 
les, de  terreau  de  bouse  de  vache  et  de 
bonne  terre  franche,  mélangés  par  tiers, 
on  serait  certain  du  succès,  en  suivant 
les  prescriptions  suivantes. 

Pour  obtenir  une  belle  floraison  ,  on 
plante,  en  mars,  en  pleine  (erre,  dans  la 
plalc-bande  disposée  ad  Uoc,  à  un  pied  en 
tous  sens,  le  plant  que  l'on  a  hiverné.  On 
enlève  la  molle  du  pot  dans  lequel  la 
plante  a  passé  l'hiver,  on  en  émietle 
le  pourtour,  on  enlève  les  feuilles  dis- 
posées le  long  de  la  tige  jusqu'au  pétiole 
exclusivement,  on  couche  la  molle,  on 
couche  la  lige,  toutes  deux  dans  le  sens 
horizontal  (à  un  bon  pouce  ou  deux  de 
profondeur),  et  l'on  ne  laisse  hors  de 
terre  que  l'extrémité,  le  sommet  de  cette 
tige.  Ce  sommet  (muni  de  son  pelit  bou- 
quet de  feuilles)  doit  occuper  le  point 


central  du  pied  carré  accordé  à  chaque 
planlc. 

Si  l'on  ne  procédait  pas  à  ce  couchage, 
si  l'on  mettait  en  terre  les  plantes  telles 
qu'elles  sortent  du  réduit  sous  lequel  on 
les  a  hivernées,  on  se  trouverait  en  pré- 
sence de  liges  longues,  plus  ou  moins 
étiolées,  à  peine  en  état  de  se  soutenir, 
sans  l'aide  de  gracieux  luleurs,  et  la  di- 
mension, la  forme  des  fleurs  qui  paraî- 
traient s'en  ressentiraient  beaucoup  ; 
elles  seraient  malingres. 

On  arrose  s'il  ne  pleut  pas,  et  une  fois 
le  plant  repris,  on  profite  d'un  temps  cou- 
vert pour  répandre,  entre  les  rangées 
(et  non  pas  sur  la  tète  des  plantes)  de 
l'eau  dans  laquelle  on  aura  fait  délayer 
de  la  bouse  de  vache.  On  ne  renouvelle 
pas  cette  opération,  mais  l'on  entretient 
la  plalc-bande  à  l'état  humide,  en  cas 
d'absence  de  pluies.  La  plaie-bande,  bien 
purgée  de  mauvaises  herbes,  ne  lardera 
pas  à  se  couvrir  de  fleurs. 

Mais  il  y  a  fleurs  et  fleurs;  aussi 
doit-t-on  s'attacher  à  conserver  seule- 
ment ce  que  l'on  a  de  beau,  et  bien  se 
persuader  qu'il  faut  jeter  chaque  année 
les  planies  qui  ont  fleuri  pour  ne  re- 
planter que  du  jeune  plant  élevé  de  la 
façon  suivante  : 

i\ous  avons  dit  que  la  plantation  sus- 
mentionnée a  été  faite  à  l'aide  de  jeunes 
plantes  hivernées,  dont  la  motte,  émiettée 
dans  son  pourtour,  a  élé  couchée  hori- 
zontalement de  môme  que  la  lige  qu'on 
aura  effeuillée  dans  toute  la  partie  desti- 
née à  être  couchée  à  un  ou  deux  pouces 
sous  le  sol.  —  Eh  bien  !  cette  lige-mère 
dont  les  sommets  divers  ont  à  donner  ces 
belles  fleurs,  cetle  tige,  disons-nous, 
pourvu  qu'elle  n'ait  pas  été  endommagée 
par  l'effeuillaison,  aura  émis  à  chaque 
aisselle  des  pétioles  de  petites  pousses 
très-tendres  qui  se  montrent  hors  de 
terre.  Si,  à  ce  moment  on  désire  pro- 
pager l'une  ou  l'autre  de  ces  Pensées,  on 
procède  comme  suit  :  on  déchausse  la 
lige  couchée  horizontalement,  c'est-à- 
dire  que  l'on  en  écarte  la  terre  jusqu'à 
ce  que  l'on  découvre  le  point  d'attache 


PENSÉES  A  GRANDES  FLEURS. 


de  ces  jeunes  brancheltes;  on  verra  que  fois,  dès  In  fin  de  juillet,  au  cœur  de 
chacune  d'elles  est  munie  d'une  sorte  de  l'élé.  —  Une  fois  le  blanc  venu,  adieu 
petit  bourrelet  juste  à  ce  point.  On  pince    prise  de  boutures,  elles  se  moisiraient 


ir  bourrelet  à  l'aide  des  ongles,  de  façon 
à  en  laisser  une  fraction  à  la  souche  et  à 
laisser  le  lias  de  la  petite  brandie  sec- 
tionnée muni  de  l'autre  portion  du  dit 
bourrelet.  Il  est  essentiel  de  conserver 
celle  partie  à   la   base  de  la  bouture. 

Ces  boutures  s'empotent  par  cinq 
dans  un  godet,  toutes  le  long  des  parois 
de  celui-ci.  —  On  leur  conserve  soigneu- 
sement la  longueur  qu'elles  ont,  sans  les 
couper  en  fragments,  et  on  couche  le  long 
des  parois  celles  dont  les  ligelles  sont 
irop  longues  pour  être  mises  en  terre 
verticalement;  on  ne  laisse  hors  de  terre 
que  le  sommet.  Les  pois  qui  renferment 
ces  boutures  sont  placés  à  l'ombre,  sans 
couverture  de  vitrage  ou  autre  quelcon- 
que. On  se  borne  à  bien  entretenir 
l'humidité  ambiante  et  à  enlever  les 
boulons  à  fleurs  que  ces  boutures  pour- 
raient émettre,  —  et,  moins  d'un  mois 
après,  on  s'assure  si  les  racines  du  jeune 
plant  garnissent  parfaitement  le  pour- 
lour  du  vase.  Dans  l'affirmative  on  inet- 
ira  ce  plant  en  pépinière,  dans  la  né- 
galive  on  laissera  soigneusement  ces 
boutures ,  à  l'ombre ,  dans  leur  pot 
commun  jusqu'à  ce  que  l'enracinement 
soit  bien  complet,  précaution  impor- 
tante, à  défaut  de  laquelle,  le  plant,  qui 
n'aurait  que  de  faibles  racines,  serait 
exposé  à  périr  par  l'effet  de  la  trans- 
plantation. 

Ceci  observé,  l'opération  de  la  mise 
en  pépinière  se  borne  à  oler  les  molles 
des  pots,  sans  les  briser  en  aucune 
façon  ei  à  les  meure  en  pleine  terre  telles 
qu'elles  sont,  jusqu'à  ce  que,  un  mois 
plus  lard,  profilant  d'un  temps  pluvieux, 
on  en  vienne  à  isoler  les  jeunes  plantes 
et  à  les  mettre  définitivement  en  place. 
Là,  à  leur  tour,  elles  seront  destinées  à 
bien  fleurir  [dus  tard,  une  fois  les  gran- 
des chaleurs  passées. 

Ce  bouturage  peut  se  succéder  tant 
que  le  blanc  n'attaque  pas  le  feuillage 
des  Pensées,  ce  qui  se  présente  ici,  par- 


Mais,  \cblunc  n'attaque  que  les  vieilles 

souches,  provenant  du  plant  hiverné, 
lequel  s'est  montré  dans  louie  sa  beauté 
au  printemps.  Ces  souches  devenues 
vieilles  sont  jetées ,  après  la  prise  des 
dernières  boutures. 

Quant  aux  boutures  du  printemps 
et  du  commencement  de  l'été,  ce  sont 
celles-là  qui  nous  donnent  de  belles 
fleurs  en  automne,  en  septembre  et 
jusqu'en  octobre.  Si  l'on  voulait  bou- 
turer en  automne,  ce  serait  sur  celte 
dernière  planiaiion  qu'on  trouverait  ses 
boutures  en  s'y  prenant  comme  nous 
l'avons  dit  plus  haut. 

Pour  la  plantation  du  printemps,  on 
se  serl  du  plant  hiverné.  Ce  plant  a  été 
mis  en  pot  dès  septembre  et  placé  dans 
un  coffre  au  grand  soleil.  Les  pois  sont 
disposés  de  façon  à  ce  que,  lors  des 
gelées  intenses,  quand  on  couvrira  ce 
coffre  d'un  panneau  vitré,  les  plantes 
soient  posées  le  plus  près  possible  du 
vitrage. 

Un  mois  après  la  mise  en  pol,  on 
pince  le  sommet  des  liges  disposées  à 
filer;  on  ne  sectionne  pas  celles  qui 
restent  trapues. 

Une  fois  bien  établies,  ces  Pensées 
recevront,  une  seule  fois,  un  léger  arro- 
sement  d'eau  de  bouse  de  vache. 

Pendant  l'hiver,  pour  obvier  à  l'hu- 
midité ambiante ,  on  aère  toulcs  les 
fois  que  le  temps  le  permet,  —  et 
l'on  arrive  ainsi  insensiblement  au  prin- 
temps, époque  à  laquelle  ces  plantes 
seront  mises  en  place  dans  la  plaie- 
bande  dont  il  a  été  question  au  com- 
mencement de  cet  article. 

Semis.  —  La  saison  la  plus  propice 
est  le  mois  de  septembre.  On  sème  en 
lerrines,  en  terreau  de  feuilles  tamisé; 
on  repique  dans  d'autres  terrines,  puis 
on  met  les  jeunes  piaules  en  pleine 
terre.  On  hiverne  les  plantules  sous 
verre,  comme  on  le  fait  pour  les  bou- 
tures ;    on    les    mct.cn    pleine    terre, 


PENSEES  A  GRANDES  FLEUIIS. 


279 


au  printemps,  de  la  même  manière,  et 
lors  de  la  floraison,  on  jetle  tout  ce  qui 
est  médiocre.  On  conçoit  que  ce  plant 
de  semis  ne  doive  pas  figurer  dans  les 
parterres  situés  dans  la  partie  fréquentée 
du  jardin,  mais  bien  dans  un  endroit  re- 
tiré, quoique  exposé  au  grand  air.  — 
L'arrachage  successif  de  ce  que  l'on  re- 
bute, du  plant  dont  les  fleurs  sont  mal 
faites,  de  couleurs  ternes,  mal  définies, 
cet  arrachage  produisant  des  vides  que 
l'on  ne  pourrait  immédiatement  com- 
bler, nuirait  à  l'effet  de  l'ensemble  de  la 
partie  ornée  du  jardin. 

Les  semis  de  Pensées,  faits  au  com- 
mencement de  l'année,  sont  loin  de  va- 
loir ceux  de  l'automne.  L'hivernage  de 
ceux-ci  fournit,  après  l'hiver,  du  plant 
robuste  ;  par  l'autre  procédé  on  s'expose 
à  n'avoir  que  des  brindilles  longues, 
fluettes,  et  qui  ne  se  disposent  à  fleurir 
que  lors  des  grandes  chaleurs,  si  fu- 
nestes à  la   Pensée. 

Nous  ne  pouvons  cependant  condam- 
ner absolument  les  semis  du  printemps, 
car  ceux-ci  procurent,  aux  dames  spé- 
cialement, des  parterres  tout  couverts  de 
fleurs  durant  tout  l'été  ;  mais  que  seront 
ces  fleurs  comparées  à  celles  qui  se 
montrent  pendant  les  deux  vraies  sai- 
sons, le  printemps  et  l'automne,  d'affreux 
diminutifs  lésant  jeter  les  hauts  cris 
contre  le  pauvre  fournisseur,  qui  sera 
accusé  de  n'avoir  que....  de  mauvaises 
Pensées  !  ! 

Nous  avons  indiqué  sommairement 
le  procédé  de  culture  que  suit  ici,  avec 
tant  de  succès,  M.  Fréd.  Meirsschaert, 
chef  de  section  dans  notre  Etablisse- 
ment; nous  avons  donné  par  contre,  en 
miscellanée,  la  méthode  que  suit  M.  Be- 
lot-Defougère  ,  dans  le  centre  de  la 
Francc(');  —  nos  lecteurs  choisiront. 

Nous  ferons  simplement  remarquer 
que  nous  devons  condamner  le  procédé 

(t)  Floue,  VIII,  page  80,  87  et  88. 


de  multiplication,  consistant  à  prendre 
pour  boutures  des  bouts  de  branches, 
sectionnés  même,  ce  qui  ne  doit  guère 
valoir,  comme  nous  l'avons  dit  plus 
haut.  Nos  boutures,  à  nous,  sont  de 
petites  branches  vierges,  nées  au  bas, 
sur  la  souche  même  de  la  plante,  et 
munies  d'une  fraction  de  bourrelet. 
Pourquoi  se  servirait-on  de  vieilles 
liges,  que  l'on  couperait  par  morceaux, 
lorsque  de  jeunes  boutures  bien  fraî- 
ches garnissent  les  parties  latérales  de 
la  plante-mère? 

Quant  à  l'époque  la  plus  avantageuse 
pour  bouturer,  que  M.  Belot  place 
entre  le  15  et  le  50  octobre,  nous  som- 
mes d'accord  avec  lui  pour  la  France 
centrale,  où  l'on  vendange  quand  déjà  il 
gèle  ici.  Mais  dans  le  Nord,  attendre  le 
mois  d'octobre,  c'est  s'exposer  à  n'hiver- 
ner que  du  plant  mal  enraciné.  Nous 
bouturons,  depuis  avril  jusqu'en  sep- 
tembre, parce  que  pendant  toute  celte 
période  nous  avons  des  pieds-mères  qui 
repoussent  sans  cesse  du  pied,  les  (leurs 
étant  constamment  enlevées,  ainsi  que 
les  branches  gourmandes,  qui  feraient 
dévier  la  sève  du  point  où  nous  voulons 
qu'elle  se  porie. 


Et  sur  ce,  nous  prenons  congé  de  nos 
abonnés  jusqu'à  la  première  livraison  du 
prochain  volume,  le XV0  en  ligne!  Celle 
première  livraison  paraîtra  vers  le  15  dé- 
cembre. —  Elle  contiendra  entr'aulres 
le  fantastique  IIAFFLESIA  dont  l'inlro- 
duclion,  à  l'état  vivant,  est  encore  un 
desiratum,  malgré  les  efforts  que  l'on  a 
faits  tout  récemment  en  Hollande,  pour 
parvenir  à  cultiver  avec  succès  ce  phé- 
noménal parasite  dont  l'existence  réelle 
sera  contestée  encore  par  bien  des  lec- 
teurs. Les  Rhododendrons  de  l'Hima- 
laya n'ont-ils  eu,  eux  aussi,  à  subir  un 
pareil  sort? 

L.  VII. 


UN  DU  TOME  XIV  (V  VOLUME,  2'  SKMP.). 


TABLE  DES  MATIÈRES 

DES 

TOMES  XI,  XII,  XIII  ET  XIV  DE  L'OUVRAGE. 

(TOMES  I,  II,  III  ET  IV  DE  LA  2"  SÉRIE.) 


(JS5*  Les    personnes    qui    ne    possèdent    pas    la    lre    série    (les    dix    premiers    volumes  publiés 
depuis    1845)   se    retrouveront    aisément    dans    cette    table,    qui    ne    se    rapporte  qu'aux 
tomes  de  la  2"  série,   EN   FESANT   ABSTRACTION   DU   CHIFFRE  X. 
Ainsi  le  tome    XI    correspond  au  tome  1   de  la  2e  série, 

—  XII  —  —         II  — 

—  xiii       —       —       m       — 

—  XIV  —  —         IV  — 


2^^*  La  Xnl>le  générale  des  matières  contenues  dans  les  tomes  I  à  X, 
première  série  de  l'ouvrage,  se  -vend  détaehée  cliez  l'Éditeur,  nu 
prix    d'un    franc. 


Plantes    figurées,    leurs    textes,    leur    culture,    leur 
multiplication,    etc.    etc. 


Aliics  cilicica,  XI,  p.  67. 

—  Piosapo,  XIV,  p.  119. 
Abronia  utnbellata,  XI,  p.  -il. 

Acer  polym.  atropurpureum,  XII,  p.  175. 
—  —  septcmlobum  versicolorum,  XIV,  p.  273. 
Achimenes  [Nœgelia  non   Tydœa)  amabilis,  XII, 
p.  21. 

—  {Tydœa)  divers,  XIII,  p.  5. 

—  (Tydœa)  Eerkbautei,  XII,  p.  17. 

—  (— )  Orlgiesii,  XI,  p.  215. 
Adhatoda  cydonisefolia,  XII,  p.  70. 
/Erides  Wrightianum,  XIV.  p  159. 
jEscbynanthus  cordifolius,  XIV.  p.  101. 

—  tricolnr.  XIII.  p    175. 
iïsculus  californien.  XIII,  p   39. 

—  indica,  XIII.  p.  |-J.'j. 
Alstrœmcria  argeoto-vittata,  XIV,  p.  79. 
Amaryllis  Belladonna  rubra,  XIV,  p.  55. 

—  sarniensis,  XI.  p.  43. 

—  solandrœflora,  XI,  p.  II. 
Amphicomc  Emodi,  XI,  p.  09. 

Amygdalus  persica  llorc  versicolori  plcno,  XIII, 
p.  51 . 

sinensis  !«r.  camellixflora,  XIII,  p.  17. 

uar.  dianthiflora.  XIII,  p.  19. 

Anémones  de  mer.  Mil,  p.  143. 
Aii};i;cciini  scMinlpc-ilalc,  XIV.  p.  .£9. 
Aquilcgia  eximin,  XII.  p.  15. 
iralio  papj  rifera,  XII,  p.  57. 
Arctotù  ncaulis  speciosa,  XI,  p.  Cl. 
Arcca  sapida,  XIV.  p.  121. 


Arisrema  Murrayi,  XIII,  p.  57. 

—  ringens,  XII,  p.  107. 
Aristolochia  Tliwaitesii,  XII,  p.  J OS. 

—  trilobata,  XIV,  p.  21. 
Arnndo  Donax  versicolor,  XIV,  p.  81. 
Aslilbe  rubra,  XII,  p.  SI. 

Aucuba  bimalaîca,  XII,  p.  169. 

Azalea  indica  Alexandre  II,  XII,  p.  117. 

—  —  Aurélia,  XIII,  p.  115. 

—  —  Beauté  a 'Europe,  XI.  p.  171. 

—  —  Comte  de  Hainaut,  XIII,  p.  63. 
Étendard  de  Flandre,  XIII,  p.  23. 

—  —   Gloire  de  Belgique,  XIII,  p.  21. 

—  —  Iverinna  albo-cincta,  XI,  p.  211. 

—  —  ledifolia  umbellala  nlba,  XIII,  p.  69. 

—  —   le  Géant,  XIII.  p.  25". 

Président  Ctaeys,  XIII,  p.  139. 

—  (car.)  Van  Iloutlet  flore  pleno,  XIII,  p.  15. 

—  —  magnifica,  de  Rollisson,  XIII,  p.  51. 

—  occidentalis,  XIV.  p.  105. 
Balsamines  Camellias.  XII,  p.  55. 
Barbacenia  hybrides,  XI,  p.  159. 
Bégonia  (hybr.)  grandis,  XIII,  p.  71. 

—  «ex,  XII,  p.  lil  a  140. 
leopardinus,  XIII ,-p.  49. 

—  rosacea,  XII,  p.  25. 
Bouvartlia  (hybr.)  Oriana,  XII,  p.  159. 
Brachycbiton  Bidwillii,  XIV,  p.  195. 
lirvonia  Inciuiosa,  XII,  p.  59. 
Buddleia  Colvilci,  XIV,  p.  1. 
Bulbocodium  vcrniim,  XI,  p,  155. 


TABLE  DES  MATIERES. 


281 


Caladium  argyriles,  XIII,  p.  10). 

—  argyrospilum,  XIII,  p.  103. 

—  Baraquini,  XIII,  p.  161. 

—  Belleymei,  XIII,  p. 

—  Brongniartii,  XIII,  p.  105. 

—  Chantinii,  XIII,  p.  111. 

—  Neumannii,  XIII,  p.  113. 

—  Troubetzkoyi.XIII,  p.  ICI. 
Calanlhe  veslila,  macula  lutca,  XIII,  p.  53. 

—  —  —  rubra,  XIII,  p.  33. 
Calathea  pardina,  XI,  p.  55. 
Callicarpa  purpurea,  XIII,  p.  127. 
Calonyction  iliversifoliiim  sulfnreuni,  XIII,  p.  67. 
Caloslemma  luleum,  XI,  p.  127. 

—  purpurenm.  XI,  p.  127. 
Calycanthus  occiilenlalis,  XI,  p.  77. 
Camellia  Comtesse  Lavinia  Maggi,  XIII,  p.  59. 

—  jap.  bicolore  île  la  Reine,  XIV,  p.  17. 

—  —  Bonomiana,  XIII,  p.  9. 

—  —  Comités*  of  Derby,  XIV,  p.  167. 

■ Cupof  Beau/y,  XU,  p.  183. 

Pozzivcra,  XIV,  p.  1  et  275. 

Princess  Frederick  William,  XII,  p.  181. 

Iricolor  Anijela  Cocc/ti,  XIV,  p.  169. 

—  ■ —  Vergine  de  Colle  beato,  XII,  p.  123. 

—  reliculala  flore  pleno,  XII,  p.  185. 
Campanuniœa  javanica,  XII,  p.  157. 
Canna  iridiflora,  XIII,  p.  129. 
Canarina  Campanula,  XI,  p.  57. 

Capucines  (sur  les)  Tropœolum,  XI,  p.   177,    et 

XII,  p.  iô  et  195. 
Caraguata  splendens,  XI,  p.  31. 
Castanea  chrysophylla,  XII,  p.  5. 
Caltleya  guttata  Leopoldi,  XIV,  p.  209. 
Ceanollius  Veitchianus,  XIII,  p.  171. 
Chamaîdorea  elegans  (mâle),  XIII,  p.  153. 

—  Ernesti-Augusli,  XIII,  p.  123. 
Chrysanthèmes  à  petites  /leurs,  XIV,  p.  271. 
Chrysanthemum  carinalum,  XI,  p.  -J9. 

(var.?hybr.?),  XIII,  p.  il. 

Cissus?  porphyropliyllus,  XIV,  p.  263. 

Clavija  ornala,  XIV,  p.  61. 

Clematis  lanuginosa  pallida.  XI,  p.  207. 

—  païens,  var.  Heleiia,  XI,  p.  85. 

—  viticella  venosa,  XIII,  p.  137. 
Clinlonia  pulchella  (varielates),  XI,  p.  53. 
Coba;a  scandons  foliisalbo-marginatis, XIV,p.199. 
Cœlogyne  (Pleione)  maculata,  XIV,  p.  207. 
Colchicuni    variegalum    (Colciiicim    Acrii'Pin\ï)  . 

XI,  p.  161. 
Collotia  forox  bictoniensis,  XIV,  p.  157. 
Collinsia  verna,  XI,  p.  185. 
Correa  cardinalis,  XI,  p.  Ii5. 
Cosmantbus  grandiflorus,  XIV,  p.  155. 
Cosmelia  rubra,  XI,  p.  205. 
Cosmiilium  lîurridgcanum  atropurpureum,  XIII, 

p.  55. 
Cralœgus  Oxyacantba  borrida,  XIV,  p.  201. 
Crocus  vernus  majestuosus,  XIII,  p.  55. 
Cucumis  Mclo  var.  Dudaim,  XIV,  p.  217. 
Cyclobolhra  alba,  XI,  p.  195. 
Cydonia  jap.  albo-cincta,  XIV,  p.  23. 
Cypcrus  pungens  albo-variegatus,  XIV,  p.  235. 
Cypripedium  barbalum  Veileliii,  XIV,  p.  161. 

—  Fairieanum,  XII,  p.  119. 

—  hirsntissimum,  XIV,  p.  97. 

—  macrantbum,  XI,  p.  87. 

—  purpuratum,  XI,  p.  175. 

—  villosum,  XIV,  p.  223. 

Cyrtanthus  (Gastronema)  sanguineus,  XIV,  p. 

Tome  IV,  2°  Série  (1859). 


Dahlia  Jupiter,XlV,  p.  27. 
Dammara  auslralis,  XI,  p.  73. 
Darlingtonia  californica,  XIV,  p.  125. 
Dasylirion  acrotriebum,  XIV,  p.  145. 
Datura  fastuosa  11   pi.,  XIV.  p.  175. 

—  meleloides,  XII.  p.  163. 
Decaisnea  insignis,  XIII,  p.  81. 

—  —  (fructification),  XIII,  p.  83. 
Delphinium  cardinale,  XI,  p.  63. 

—  elatum,  Pompon  de   Tirlemont,  XII,  p.  195. 

—  formosum,  XII.  p.  7. 
Dendrobium  amboinense,  XII,  p.  59. 

—  bigibbum,  XI,  p.  141. 

—  densiflorum.  XlV,  p.  5. 

—  Falconeri,  XII,  p.  51. 
Dendromccon  rigidum,  XlV,  p.  43. 
Dianlbus  caryopliyllus  semperflorens,  XII,  p.  77. 

—  —  Souvenir  de  la  Jllatmaison,  XII,  p.  151. 

—  pulcberriinus,  XI,  p    199. 

—  sinensis  var.,  OEtllets  de  la  Chine.    XI, 

p.  155. 

—  —  giganleus,  XII,  p.  198. 

Hcddewigii,  XII,  p.  197. 

XIII,  p.  11. 

Iaciniatus,  XII,  p.  199. 

—  —  —  flore  pleno,  XIII,  p.  167. 
Diervilia  amabilis,  fol.  var.,  XII,  p.  15. 

—  Middendorffiana,  XI,  p.  151. 
Dipladcnia  Harrisii,  XIV,  p.  25. 
Dircaea  Blassii,  XI,  p.  155  à  157. 

—  subalba,XI,  p.J97. 
Echites  suaveolens,  XI,  p.  139. 
Elaeis  guincensis,  XlV,  p.  265. 
Embothrium  coccineum,  XIII,  p.  37. 

Erable  d  u Japon  à  feuilles  pourpre-noir ,  XII,  p.  175. 
Erica  aristala  major,  XIV,  p.  69. 
Eucharis  amazomea,  XII,  p.  69. 
Evelyna  Caravata,  XlV,  p.  85. 
Exacum  macranlhum,  Xi,  p.  5. 
Farfugium  grande,  XII,  p.  11. 
Fcnzha  (Gilia)  dianlhiflora,  XI,  p.  89. 
Forsythia  suspensa,  XII,  p.  155. 
Fritillaria  kamtsehatcensis,  XII,  p.  101. 
Fuchsia    simplicifolia ,   XIII,    p.    179. 
(diverses  variétés). 

Auguste  Gevaert,  XIII,  p.  85. 

Bérangcr,  XIII,  p.  87. 

gulanthiflora  pi.,  XII,  p.  55. 

globosa  ranunciiliflora  pi.,  XI,  p.  187. 

Lord  Clijde,  XIII,  p.  75. 

Rosalba,  XI,  p.  169. 

Solferino,  XIII,  p.  135. 
Gaillardia  (hybr.)  grandiflora,  XII,  p.  1. 
Gardénia  amœna.  XII,  p.  9. 

—  cilriodora,  XII,  p.  159. 

Gesneria  cinnabarina  (Nœgelia),  XII,  p.  149. 
Gilia  (Leptodactylon)  californica,  XI,  p.  79. 

—  coronopifolia,  XI,  p.  47. 

—  dianthoïdes,  XI,  p.  89. 

Gladiolus  gandavensis  [varielates),  XII,  p.  125. 
Gloxinia  speciosa,  XIV,  p.  115. 

—  (var.)  A.  Bonnard,  XIV,  p.  115. 

—  —  Carlo  Malenchini,  XIV,  p.  117. 

Ernst  Benary,  XIV.  p.  113. 

F.  Puig,X\V,  p.  115. 

Federico  Myliits,  XlV,  p.  1 17. 

—  —  Gouverneur  De  Backer,  XIV,  p.  117. 

—  —  Lady  Grosvenor,  XlV,  p.  115. 

llarry  Varie,  XIV,  p.  115. 

Léon  de  Freminville,  XIV,  p.  115. 

56 


-••-' 


TABLE  DES  MATIERES. 


Gloxinia  spcc.  (var.)  Uad.  Céleste  Winans,  XIV, 
p.  ICi. 
_    _    Mari/,  de  S'-Inuunnt,  Xl\  .  p.  1  17. 

Gratnmatophyllom  Bllisii,  XIV,  p.  257. 

—  spcciosum,  XIII,  p.  177. 
Grenadier  dt  Legrelle,  XIII,  p.  175. 
Grcvillie  alpcslris,  XIV,  p.  149. 
Guzmannia  erythrolepis,  XI,  p.  25. 
Ramanlbns  cinnabarmus,  XII,  p.  27. 
Iledysarum  coronarinra,  XIII,  p.  109. 
Helicoaia  liihai.XII.  p.  67. 
Uetcrotoma  lobelioides,  XIV,  p.  10.". 
Hclcrotropa  asaroides,  XII,  p.  99. 
Hibiscus  marmoratus,  XI,  p.  175. 

—  Moscheutos,  XII,  p.  103. 
Hodgsonia  hctcroclita,  XII,  p.  133. 
Ilowardia  caracasensis,  XIV,  p.  75. 
llvacinlhns  orientalis  (varietates),  XII,  p.  89  à  90. 

• XIV,  p.  183. 

—  Auricula's  oog,  XIV,  p.  187. 

—  Lord  Wellington,  XIV,  p.  185. 

—  Prini  Albert  von  Preussen,  XIV,  p.  1*5. 
lii.-n  1rs  utiles,  XIII,  p.  2. 

locbroma  coccineum,  XII,  p.  151. 

—  Warscewiczii,  XI,  p.  183. 
Ipomopsis  elegans  (Gilia),  XI ,  p,  47. 
Iris  susiana,  XI,  p.  23. 

—  tuberosa,  XI,  p.  15. 
Jacinthe»  diverses,   XII ,  p.  S9  à  90 ,  et  XIV, 

p.  183  à  187. 
Jacduemonlia  cœlestis,  XI,  p.  121. 
Jardin  d'hiver  du  roi  à  Munich,  XIV,  p.  151. 
Kniplicilia  sloides,  XIII.  p.  187. 
La;lia  anceps  var.  liarkcriana,  XI,  p.  51. 

—  purpurala,  XI.  p.  133. 

—  Stelzneriana,  XIV,  p. 

—  snperbiens,  XI,  p.  z09. 
I.arix  Griffithii,  XII.  p.  105. 
Lasiandra  elegans,  XII,  p. 61. 
Leptodactylon  californicum  (Gilia),  XI,  p.  79. 
Lcucoïum  vernum,  XI,  p.  57. 

Lilas  iln  !>'  Lindley,  XIV,  p.  237. 
I.ilium  canadense  llavuni,  XI,  p.  203. 

—  sinicum,  XII,  p.  49. 

—  speciosum  roseum  foliis   aureo-marginatis, 

XIII.  p.  77. 

—  tenuifoliutn,  XIV,  p.  213. 
Limnanlhemum  Ëumboldlianum,  XI,  p.  107. 
Lonicera  Browni,  XI,  p.  123. 

—  Caprifolium  major,  XI,  p.  91. 

—  sempervirens  speciosa,  XI,  p.  111. 

—  splcndida,Xl,  p.  117. 
Lophospcrraara  scandens  coccineum,  XIV,  p.  205. 
Lnpinus  Menzicsii,  XIV,  p.  175. 

Lysimachia  milans,  XII.  p.  71. 
Magnolia  Campbellii,  XII,  p.  189. 
Meconopsis  simplicifolia,  XIII,  p.  01. 
Melon  (le)  Dudaïm  XIV.  p.  217. 
Meyenia  erecta,  XI,  p.  35. 
Uilla  biflora,  XIV,  p.  179. 
Momordica  mixta,  XIV,  p.  227. 
.Musa  Ensete,  XIV,  p.  05. 
Musschea  Wollastoni.  Mil.  p.  159. 
Myosotidum  nobile,  XIII,  p.  53. 
N  '  ;  .ii  i.l-  /ii»irnr<)amaliilis,  XII.  p.  21. 
—  (Gemma)  cinnaliai  ina,  XII,  p.  H9. 
Narlbcx  Vsa-fœtida,  Xl\',  p.  225. 
Ni  penlbes  rillosa,  XIII,  p.  i~. 
Nicoliana  glulinosa,  XI.  p.  93. 
Niercmbergia  gracilis  Croziana,  XIV,  p  41. 


Nolana  paradoxa  violacea,  XIII,  p.  7. 
Nymphsea  Manda,  XI,  p.  21. 
Obeliscaria  pulclierrima,  XII,  p.  63. 
OEillett  de  Chine  (Diantluis  sinensis),  XI,  p.  155. 
d'ffeddewig,  XII,  p.  197,  198,  199. 

—  remontants,  XII,  p.  77. 

—  Souvenir  de  la  Malmaison,  XII,  p.  131. 
OEnothera  acaulis,  XII,  p.  107. 
Ouvirandra  Bernieriana,  XIV,  p.  73. 

—  fenestralis,  XI,  p.  03. 

Oxalis  cornieulata  atropurpurca,  XII,  p.  47. 
l'aeonia  Moutan,  Triomphe  de  Gand,  XIV,  p.  1. 
Passiflora tinifolia,  XII,  p.  57. 
Pécher  à  fleur  de  Camellia,  XIII,  p.  17. 
d'OEillet,  XIII,  p   19. 

—  double,  versicolore,  XIII,  p.  51. 
l'clargonium  (var.)  Avenir,  XII,  p. 23. 

—  zonale,  Counttss  of  Bective,  XII,  p.  29. 
■ —  var.  François  Desbois,  XIV,  p'.  f57. 

Pensées  à  grandes  fleurs,  XIV,  p.  270. 

—  Impératrice  Eugénie  et  Léonidas,  XI,  p.  179. 
Pentaplerygium  flavuni,  XI.  p.  145. 
Penlstemon  Jeffreyanum,  XIII.  p.  1. 
Phalocallis  plumbea  slriata,  Xl\',  p.  195. 
Pharbitis  hispida.  (varielates),  XI,  p.  7. 
Philodendron  crubescens,  XIV,  p.  59. 

Phlox  Triomphe  de  Twickel,  XII,  p.  129. 
Phvgelius  capensis,  XI,  p.  75. 
Phyllocladus  hypophylla,  XIII,  p.  73. 
Pleroma  elegans.  XII, 'p.  61. 
Plocoslemma  lasianthum,  XIII,  p.  43. 
Pogonia  ophioglossoïdes,  XI,  p.  29. 
Portulacagrandifloracaryophylloides,  XIII, p. 181. 
Primula  erosa,  XI,  p.  149. 

—  mollis,  XII,  p.  97. 

Pleris  quadriaurita  Iricolor,  XIII,  p.  157. 
Punira  Granatum  Legrellei,  XIII,  p.  175. 
Iladis  rose  d'hiver  de  Chine,  XII,  p.  127. 
Helimannia  glulinosa,  XI,  p.  125. 
liavenala  madagascariensis,  XIII,  p.  117. 
Heine-Marguerite    impériale    gigantesque, 

p.  89. 
Rheum  nobile,  XII.  p.  171. 
Rhododendron,  blandfordiœflornm,  XI,  p. 

—  Brookeanuni,  XII,  p.  III. 

—  Falconeri,  XI,  p.  189. 

—  Keysii,  XI,  p.  71. 

—  maerocarpum,  XII,  p.  87. 

—  Nuttallii,  XIII,  p.  65. 

—  Veitchianum,  XIV.  p.  57. 

—  virgalum,  XIV,  p.  57. 

—  (Injbr.)  Clowesianum,  XIII,  p.  45. 
Etoile  de  Villiers,  XI,  p.  17. 

—  —  Neige  et  cerise,  XIII,  p.  185. 
Othello,  XII,  p.  175. 

—  —  Stamfordianum,  XIV,  p.  89. 
Richardia  albo-maculata  XIII,  97. 
Rose  (hybr.  rem.)  Eugène  Appert,  XIV,  p. 
Itosier  (Bengale)  à  fleurs  vertes,  XI,  p.  129. 

—  (Noisette)  Isabelle  Gray,  XII,  p.  75. 

—  (Thé)  Auguste  Oger,  XI.  p.  1 19. 
.Saccolabium  relusum.  XIV,  p.  190. 
Salvia  albo-cœrulea,  XIII,  p.  91. 

—  boliviana,  XI,  p.  151. 

—  candclabrum.  XIII,  p.  99. 

—  dielytroides.  XIV,  p.  31. 

—  oblusa,  XIV,  p.  47. 

—  porpbyrantba,  XI,  p.  9. 

—  Roezlii,  XIV,  p.  31. 

—  splendens  Souchelti,  XI,  p.  103. 


XIII, 


.201. 


129. 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


28Ô 


Salvia  tricolor,  XII ,  p.  109. 
Sauromalum  guttatum.  XIII,  p.  79' 
Saxifraga  Cotylédon  pyramidalis,  XI\  ,  p.  loo. 

—  purpurascens,  XIV,  p.  19. 

Scabiosa  atropnrporea  flore  pleno.  MI, p.  41. 
Sciadopilys  vcrlicilluta,  XIV,  p.  241  et  24»; 
Solanum  Capsicastrum,  XII,  p.  U5- 

—  texanum,  XIV,  p.  13. 
Sonerila  margaritacea,  XI,  p.  105. 
Spiraa  Reevcsiana  11.  pi,  XI,  p.  40. 
Stapelia  orbicularis,  XII.  p.  187. 
Stenanlhcra  pinifolia.  XI,  p.  181. 
Slrelilzia  Nicoîaï,  XIII,  p.  121. 
Slreplocarpus  Gardeni,  XII,  p.  bo. 

—  polyanllius,  XI,  p.  191. 
Syringavulgaris,  var.  D'  Lindley,  XIV,  p.  iâ/. 
Tanacetnm  elegans,  XU,  p    19. 

Tecoma  futva,  XI,  p.  83. 

—  grancfiflora,  XI,  p.  10o. 
Thalictrumanemonoïdes  fl.  pi.,  XI,  p.  loa. 
Thunbergia  liarrisii,  XII,  p  177. 
Torenia  asiatica  pulchernma,  XIII,  p.  »5. 
Tradeseantia  discolor  villata,  XI,  p.  Ida. 
Trichopilia  coccinea,  XIV,  p.  261. 
Trichosacme  lanata,  XI,  p.  101. 
Tricyrtis  pilosa,  XII.  p.  73. 

Tritoma  Uvaria,  XIII,  p.  187. 


Tropaïolum  azureum  grandittorum.XI,  p.  17/. 

—  Capucines  diverses,  XII,  pp. 4o cl  Uo. 
Tulipes,  XII,  |>p-  81  à  88. 

Tydx-a  divers,  XUI,  p.  a. 

—  (hybr.)  Eeckhautci,  XII,  p.  17. 

—  (  -)  Orlgiesii,  XI,  p.  213. 
Urania  guianensis,  XII,  p.  «7  et  68. 
Uroskimiera  spectabilis,  XIV,  p.  1W. 
Ulricularia  lluniboldlii,  XIII,  p.  18o. 
Vaccinium  erythrinum,  XI,  p-  81. 
Vanda  Cathcarlii,  XII,  p.  15o. 
Verbena  Madame  Jourdwr,  XIII,  p.  Ja. 

—  tenera  Maonetti,  XI,  p.  115. 
Veronica  syriaca,  XII,  p.  1*7. 
Vigne  Muscat- H amburgh,  Xlll,  V ■  »• 

_   Raisin  doré  de  Slockivood,  XII,  p.  03. 
Viola  allaïca,  var.,  XIV,  p.  270. 

—  pedata  var.  atropurpurea,  Xlll,  p.  loi. 
Volubilis  (voir  Pharbitis). 

Watsonia  iridifolia  fulgens,  XI,  p.  1. 

Weigelia  (DiervMa)  amabilis  fol.  var.,  Xll,  p.  lo. 

—  (var.)  Isolinc,  XIV,  p.  139. 
_  striala,  XIV,  p.  141. 

—  Van  Houltei,  XIV,  p.  140. 
Wbillavia  grandiflora,  XI,  p.  19- 
Wistaria  frutescens  magnifica,  XI,  p.  lo/. 
Zinnia  elegans  fl.  pleno,  XIII,  p.  18J. 


ïltiseellanées    du   XI    Volume  (Tome  I»,    S-  Série.) 


Annales  de  Walpers  continuées  par  le  D'  Carl 
Muller,  p.  39.  .  __ 

Arrivages  de  Palmiers  pour  la  pleine  terre,  p.  /o. 

Chauffage  des  serres  et  des  bâcbes  par  le  gaz 
d'éclairage,  p.  85. 

Composition  d'un  bosquet  sur  le  bord  de  la  mer, 

Découverte  de  la  Carminé  dans  les  fleurs  du  Jl/o- 

narda  didijma,  p.  148. 
Du  Rosier  Banks,  considère  comme  porte-grelle, 

Effet   des  inondations  sur  les  plantes  cultivées, 

Effets  produits  sur  différentes  plantes  par  la  situa- 
tion et  l'exposition  pendant  les  bivers  rigou- 
reux, p.  189. 
Kgoïsme  et  imprévoyance,  p.  il. 
Emploi  de  la  Glycérine  ponr  conserver  les  graine. 

et  en  faciliter  la  germination,  p.  80. 
Étiquettes  pour  les  plantes  dans  les  jardins  bota- 
niques, p.  54.  .  « 
Expériences  relatives  à  l'action  exercée  par  le 

Guano  sur  les  fourmis,  p.  192. 
Floraison  de  Cycadées  dans  les  serres,  p.  //• 
Floraison  du  Dammara  australts  dans  les  serres 

du  Muséum,  p.  75. 
Floraison  du  Lilium  giganleum  en   Angleterre  et 
en  Belgique,  p.  141.  ...  i„ 

Forficulicre  d'Edwards,  ou   p.egc  a  attraper  les 
Perce-Oreilles,  p.  69.  ,        ,„.„,„•„„ 

Fructification  du  Pistachier  an  Muséum  d  histoire 
naturelle,  p.  154.  .  .     . 

Introduction  de  Vlsonandra   Gutta  a  1  île  de  la 
Ifeunion  (Bourbon),  p.  160. 


Introduction  en  France  du  Larix  Kœmpferi,  p.  J7. 
La  croyance  populaire  au  bouleversement  des  sai- 
sons ne  date  pas  d'hier,  p.  127. 
La  présence  du  fer  dans  l'eau  ne  nuit  pas  aux 

niantes,  p.  30. 
La  saignée  des   arbres  fruitiers  proposée  comme 
un  moyen  de  les  mettre  bientôt  a  fruits,  p.  i*. 
Le  miel   recueilli  par  les  abeilles  sur  les  Rhodo- 
dendrons est-il  vénéneux?  p.  178- 
Les  abeilles  bivernées  sous  terre,  p   147. 
Les  arbres  monstrueux  du  comte  de  Calaveras 

(Californie),  p.  108. 
Les  hivers  se  suivent  et  ne  se  ressemblent  pas, 

p   ji)9. 
Les  Pêchers  à  fleurs  doubles  de  la  Chine,  p.  98. 
Les  vendanges  de  la  Bourgogne  devenues  moins 

hâtives,  p.  115. 
VEuealuptus  glebulus,  p.  99. 
Le  parc  de  Porzantrez.  Essais  de  naturalisation 

de  végétaux  exotiques  en  Bretagne,  p.  liU. 
Le  Pyrèlhre  rouge  [Pyrethrum  roseum),  plante 
dont  on  obtient  la  poudre  persane  contre  les 
insectes,  p.  48. 
L'herbier  de  Ledebour,  p.  127. 
L'ile  de  Corse;  son  climat  et  ses  productions  végé- 
tales; aperçu  sur  son  avenir  agricole,  horticole 
et  forestier',  p.  145. 
L'île  de  l'Asceucion  ;  son  défrichement,  sa  trans- 
formation par  la  culture,  p.  1. 
Maladie  du  Séquoia  (Wellingtonia)  gtganlea  en 

Angleterre,  p.  149. 
Météorologie  horticole,  p.  82. 
Moyen  de  détruire  les  rats  et  les  mulots,  a  1  aide 
de  l'orge  empoisonnée,  p.  118. 


284 


TABLE  DES  MATIEIiES. 


Moyen  pour  se  débarrasser  des  fourmis,  p.  57. 

Noie  sur  deux  plantes  alimentaires  nouvellement 
envoyées  de  Chine  en  France,  p.  II. 

Nouveaux  renseignements  au  sujet  du  Séquoia 
gigantett)  p.  167. 

Nouvel  ouvrage  horticole  de  Mr  E.  A  Carrière, 
chef  des  pépinières  au  Muséum  d'histoire  natu- 
relle, etc.  —  Guide  pratique  du  jardinier-mul- 
tiplicutcur,  OU  art  de  propager  les  végétaux  par 
semis,  boutures,  greffes,  etc.,  p.  1G8. 

Nouvelle  gomme,  p.  59. 

Observations  au  sujet  des  Ciriers  de  l'Amérique 
septentrionale,  p.  108. 

Origine  de  deux  nom  elles  variétés  d'arbres  à 
branches  pendantes  [Caragana  arborescent  pen- 
dula  cl  Ligustrum  vulgarependulum),  p.  165. 

Origine  des  Poires  Figue  d'Alençon  et  Doyenné 
d'hiver  d'Alençon)  p.  59. 

Pinus  sylveslris  fasligiata,  p.  98. 

Procédé  pour  imprimer  des  feuilles,  p.  SO. 

Remarques  sur  le  Calystegia  pubescens,  ou  le  Lise- 
ron  à  fleur  double,  p.  51 . 

Renaissance  du  jardin  de  la  Marine,  à  Toulon, p.138. 

Restauration  des  plantes  desséchées  ou  mouran- 
tes, p.  50. 


Retour  du  Dr  Barth  de  son  voyage  dans  l'Afrique 

centrale,  p.  40. 
Supplique  aux  destructeurs  d'oiseaux  utiles,  p.  12a. 
Nouvelle   supplique    aux  destructeurs    d'oiseaux 

p.  157. 
Sur  l'assortiment  des  couleurs  d'après  les  prin- 
cipes de  M.  Clievreul,  p.  197  et  201. 
Sur  les  Champignons  comestibles  cl  autres,  p.  128 

cl  155. 
Sur  les  Fougères  arborescentes,  p.  85. 
Sur  quelques  maladies  nouvelles  ou  peu  connues, 

causées    aux   plantes   par    des   Champignons, 

p.  52. 
Thé  indigène,  p.  115. 
Thermomètres    végétaux  :   Floraison  de    Y  Agave 

americanaea  Angleterre,  p.  91. 
Tourbe-Cialine,  p.  06. 
Un  mot  à  propos  de  la  naturalisation  des  végétaux 

exotiques,  p.  102. 
Un  mot   sur  la  taille  et  la  conduite  des  arbres, 

p.  41. 
Union  pour  l'avancement  de  V horticulture  dans  te 

royaume  de  Prusse.  —  Ses  mémoires,  p.  20. 


Akebia  quinata,  p.  7. 
Anémones  {des),  p.  14. 
Anémone  elegans,  p   164. 

—  ilepalica,  p.  Iliti. 
Araucaria  imbricala,  p.  (il. 
Bessera  elegans,  p.  196. 
Broméliacées  épiphytes,  pp.  20  et  195. 
Jlulbcs  du  Cap  (des),  p.  2. 
Calla  œthiopica,  p.  186. 
Calochorlus  (des),  p.  196. 
Callleya  (des),  L;clia.  etc.,  pp.  loi  et  210. 
Chorizema  {des),  p.  55. 
Clerodendron  {des),  p.  180. 
Cyclamen  persicum,  p.  189. 
Cypripèdes  de  plein  air,  p.  88. 
Dioscorea  Batatas,  pp.  11  et  26. 
Galanthus  (des),  p.  58. 
Garrya  elliptica,  p.  18. 
Gentiana  acaulis,  bavarica,  verna,  p.  181. 
llexaccntris  mysorensis,  p.  89. 
Huntleya  {des),  p.  184. 
Bydrotsenia,  p.  190. 

Igname  de  Chine,  pp.  11  et  26. 
Iriartea  (des),  p.  114. 


Jacinthes  dans  la  mousse,  p.  56. 

Juglans  regia  laciniala.  p.  8. 

Justicia  speciosa,  p.  117. 

Lilium  giganteum,  p.  141. 

Luculia  gralissima,  p.  117. 

Mandevillea  suaveolens,  p.  140. 

Nelumhium  (des),  p.  89. 

Noyers,  p.  9. 

OEillel  à  feuille  de  Pâquerette,  p.  200. 
—  Fécondation  artificielle  (des),  p.  29. 

Orobanchées  (des),  p.  52. 

Perce-neige  (des),  p.  58. 

Plantes  (des)  des  hautes  montagnes  et  des  pays  très- 
avancés  vers  le  Nord,  p.  170. 

Pleine  terre  (en)  et  en  pots,  p.  182. 

Rhododendron  jasminillorum,  p.  117. 

Siphocampylus  microstoma,  p.  117. 

Solanum  jasminoides,  p.  49. 

Spiraea  ariœfolia,  p.  162. 

Strelitzia  (des),  p.  52. 

Tigridies,  p.  196. 

Truffes  (Prétendue  culture)  p.  199. 

Warrea  (des),  p.  184. 

Warscewiczella  (des),  p.  184. 


Mmcellanêes  du   XIIe  Volume    (Tome   II,    Hc  Séi*ie.) 


Sur  l'assortiment  des  couleurs,  d'après  les  prin- 
cipes de  M.  Chevreul,  p.  1. 

Le  jardinage  d'agrément  chez  les  Chinois,  par 
M.  Nu  Dit»,  p.  b. 

Culture  des  Daturas  arborescents,  par  M.  Naudin, 

,  I''  (i.\ 

Sur  h'  Tropteolum  (Wco/orum, parM.  Ducu\RTitE,p.S. 

Sur   la  multiplication  des   plantes  au  moyen  de 

leurs  feuilles,  par  M.  W.  11..  p.  9. 
Sur  une  plante  [âlyosotis  azorica)  trop  négligée 

dans  les  jardins,  par  M.  F.  B.  A.,  p.  10. 
Culture   des  l'rotéarci's  ,1e  la  Nouvelle-Hollande, 

par  M.  W.  T d'Epsom,p.  11. 


VEugenia  Ugni,  par  M.  Nacdin,  p.  14. 

Supplique  à  SIM.  les  Américains  en  faveur  des 
Séquoia  gigantea  (Wellingtonia)  de  la  Califor- 
nie, par  M.  Naudin,  p.  15. 

Effets  de  l'enfoncement  des  pots  en  terre,  d'après 
Vlllustrirle  Garlenzeilung,  p.  15. 

Sur  la  multiplication  des  Acacia,  d'après  le  Flo- 
ricullural  Cabinet,  p.  20. 

Sur  le  Cissus  vitiginea,  L.,  parM.  E.  Otto,  traduit 
du  Hamburger  Garten  und  Ulumen:eilung!\}.'iO. 

Les  annonces  horticoles,  p.  50. 

Sur  le  Cerfeuil  bulbeux  de  Sibérie  ou  Chœrophyl- 
lum  Prescotlii,  DC,  p.  54. 


TABLE  DES  MATIERES. 


285 


Horticulteurs  et  clients,  p.  20. 

Culture  de  l'Igname  de  la  Chine,  au  Muséum,  en 
1850,  p.  22. 

Destruction  des  limaces,  p.  5G. 

OEillets  hybrides,  p.  50. 

Degré  de  rusticité  et  lloraison  du  ll/todudendroii 
javanicum,  p.  50. 

Le  vanneau,  destructeur  des  limaces,  p   21. 

Rusticité     parfaite     du    Séquoia    (IVellinglonia) 
gigantea,  p.  50. 

Les  botanistes  et  ceux  qui  s'en  passent,  p.  57. 

Réflexions  sur  la  culture  du  Pelargonium,  p.  59. 

Epimedium  hybride,  p.  il. 

Culture  de  la  Primevère  de  Chine  à  fleurs  pleines, 
blanches  et  rouges,  p.  42. 

Rusticité  de  quelques  Palmiers  à  Nice,  p.  47. 

La  Scandinavie,  ses  divers  climats,  ses  produc- 
tions naturelles  et  ses  cultures,  p.  49. 

Considérations    sur    la    culture    rationnelle    des 
prairies,  par  M.  Scheidweileb,  p.  01. 

Fructification  anormale  des  Fougères,  p.  58. 

Greffe  delà  Pivoine  Moulun  par  les  Chinois,  p.  00. 

Excursion  à  travers  la  Chine,  p.  73. 

Colporteurs  de  piailles,  p.  Si). 

Rhododendron   de    l'Inde  à  capsule  gigantesque, 
par  L.  VII.,  p.  83. 

Décorlication  annulaire  de  la  Vigne,  pour  hâter 
la  maturation  du  Raisin,  p  80. 

Parcs  et  jardins  en  Basse-Bretagne,  p.  90. 

Culture  du  Linum  grandiflorum,  p.  92. 

Ce  qu'on  peut  faire  des  Bambous,  p.  9S. 

L'exposition  d'Amsterdam  (1858),  p.  97. 

Le  Chêne  à  feuilles  noires  (Quercus  sp.  fol.  nigris), 
p.  97. 

La  Fraise  Carolina  superba,  de  Killey,  p.  97. 

Hivernage  des  Abeilles,  p.  97. 

Sur  l'introduction  de  quelques  espèces  françaises 
pour  l'ornement  desjardins, par  M. Verlot,  p. 98. 

Les  Courges;  leurs  espèces  et  leurs  variétés,  par 
M.  Naudin,  p.  115. 

Effet  d'un  climat  tropical  sur  les  plantes  des  zones 
tempérées,  par  Sir  Roc.  Scuomiiurgk,  p.  125. 

Un   coup-d'œil   sur  la   Nouvelle   CaléJonie,    par 
M.  Nacdih,  p.  129. 

Empoisonnement  par  l'Aconit  Napel,  par  M.  Nau- 
din, p.  155. 

Découverte  d'Equisetum  gigantesques,   par  Ed. 
SIorren  [Belgique  horticole),  p.  154. 

Etudes  sur  la  géographie  botanique,   par   M.  II. 
Lecoq,  p.  154. 

Remarquesau sujet  du  Calosanlhes coccinca ,p.  143. 
Les  Reines-Marguerites  pyramidales  pour  les  ex- 
positions, p.  144. 


Excursion  botanique  sur  le  mont  Ida,  par  le  Dr 

Kirk,  p.  145. 
Sur  la  culture  des  Achimenes  en  corbeilles,  p.  147. 
Faut-il  donner  des  engrais  aux  Conifères,  p.  149. 
Une  souris  musicienne,  p.  152, 
Fructification  du  Grenadier  en  Angleterre,  p.  152. 
Le  Torreya  grandis  de  Fortune,  p.  153. 
Emploi  culinaire  des  Lycoperdons,  p.  150. 
Remarques  au  sujet  du  Gardénia  florida,  par  feu 

SI.  J.  II ARRisoN,  jardinier  du  SystonPark.  p.  141. 
Bordures  de  plates-bandes  en  briques,  p.  157. 
Machine  à  monter  les  gerbes,  p.  157. 
Les  Açores  et  les  jardins  de  St.  Miche),  p.  159. 
Quelques  mots  sur  le  Gynerium  argenteum,  Nées, 

par  SI.  Carrière,  p.  179. 
Observations  pratiques  sur  les  greffes  des  arbres 

à   rameaux   pétulants,    dils  Arbres  pleureurs, 

per  le  même,  p.  180. 
Sur  le  Teeoina  Thunbergii ,  par  le  même,  p.  181. 
Une  porte  rustique  qui  se  ferme  toute  seule,  par 

SI.  Naudin,  p.  182. 
L'Arachurit  Alsinaslrum  peut-il  servir  à  quelque 

chose,  par  le  même,  p.  185. 
Nouveau  système  de  ventilation  des  serres,  par 

le  même,  p.  184. 
Note  sur  les  ligatures  de  greffes,  p.  185. 
Note  sur  la  pomme  de  terre  Chardon,  p.  185. 
Note  sur  le  Canna  discolor,  p.  183. 
Note  sur  les  Reines-Marguerites,  dites  couronnées 

ou  à  cœur  blanc,  p.  185. 
Note  sur  la  conservation  des  raisins  frais,  p.  185. 
SI.  Robert  Fortune  derelourcn  Chine,  p.  180. 
Nécrologie  ,  par  Loris  Van  Houtte,  p.  180. 
Emploi  du  poussier  de  carreaux  de  terre  cuite, 

p.  180. 
Le  Bambusa  arundinacea  ,  Retz.,  par  Louis  Van 

Houtte,  p.  180. 
VAmorphophallus  Konjak,  par  le  même,  p.  187. 
LV1  zalea    indiea  Louis    Desmel ,    par    le  même , 

p.  187. 
L'Herbier  de  Kcw,  par  le  même,  p.  188. 
Le  Bheum  nobile  exisle-t-il  en  Europe  ?,  par  le 

même,  p.  188. 
Appareil   de  chauffage  au  gaz,  par  SI.   Naudin, 

p.  189. 
Quelques     idées     sur     l'espèce     en    botanique 

(SI.  Benlham),  par  SI.  Naudin,  p.  193. 
Le  Canna macrophy lia ,  par  SI.  Carrière,  p.  19G. 
Poudre  insecticide,  recette  pour  la  préparer,  par 

SI.  Letellier,  p.  197. 
Quelques  mots  sur  les  insectes  utiles,  par  SI.  Nau- 
din, p.  199. 


Miscellanéea  «lu  XIIIe  Volume  (Xomo  III,  Sc  Série.) 


Encore  un  acte  de  vandalisme,  p.  11 . 

Le  Fragaria  lucida,  pp.  5  et  9. 

Le  noviciat  en  horticulture,  p.  10. 

Le  chancre  dans  les  arbres  fruitiers,  sa  cause  cer- 
taine et  le  moyen  certain  de  le  prévenir,  p.  10. 

Progrès  de  l'agriculture  en  Californie,  p.  12. 

Quelques  mots  sur  les  insectes  utiles  (Suite  et  fin), 
pagel. 

Application  de  la  méléorologie  a  la  géodésie  et  sur 
la  théorie  de  la  direction  des  vents,  p.  30. 

Encore  l'Herbier  de  l'East  India-House,  p.  27. 

Immigration  des  peuplades  asiatiques  dans  les 


colonies  anglaises  et  françaises,  et  son  influence 
sur  l'augmentation  de  la  production  du  sucre 
de  canne  ;  sort  fatal,  selon  l'auteur,  réservé  au 
sucre  indigène,  p.  30. 

Le  Dr  Caspary  nommé  professeur  de  bolanique  et 
directeur  du  jardin  de  Ronn  sur  le  Rhin,  p.  28. 

Les  jardins  de  Kew.  — Rapport  officiel  sur  leur 
état  actuel,  par  sir  Wm  Hooker,  directeur  gé- 
néral, p.  19. 

Les  Plants  Harlwegianx  de  Bentham,  p. 27. 

Mort  de  Ch.  Zeyher,  au  Cap,  p.  27. 

Slort  de  SI.  Ncntvilcb,  à  Peslb,  p.  29. 


280 


TABLE  DES  MATIERES. 


Retour  do  D'Barlh,  p.  27. 

Retour  do  Pérou  >lu  l>r  Tsebudi,  p.  26. 

I  n  détail  sur  l'introduction  du  tabac,  p.  27. 

Voulez-vous  faire  disparaître  les  champignons  de 

la  (année  de  vos  serres  chaudes?  p.  28. 
Y  a-t-il  avantage  à  noircir  ou  à  blanchir  les  murs 

d'espalier:  ?  p.  21. 

A  paultry  paver,  p.  42. 

Aventures    du    D'    Livingstone  dans   l'Afrique 

australe,  p.  43. 

I  rie   d'un   ftyinphœa  allia  à  fleurs  roses, 

page  il . 
I  levatioo  extraordinaire  du  baromètre  en  janvier 

dei  nier,  p.  40. 
PorGculière  d'Edwards,  ou  piège  à  attraper  les 

perce-oreilles,  p.  42. 
Influence  exercée  sur  le  mercure  contenu  dans  le 

tube    barométrique  par  les  vibrations  d'une 

furie  cloche,  p.  40. 
I.a  vigne  Bowood  Muscat,  p.  38. 
UArùtolochia  Thwaiteiii  est  de  Chine  et  non  pas 

de  Cej  lan,  p.  41. 
Le  Bambusa  oraciïif,  p.  57. 
Le  Fraximu  excclxior  autumnalis,  p.  41 . 
Le  fruit  du  Benthamia  fragifera,  p.  41. 
Le  secret  du  semeur,  p.  42. 
Les  sources  de  l'Escaut,  p.  59. 
L'/leliconiabicolor,  Be.nth,  p.  41. 
H.  Hermann  Wendland  cl  son  Geonoma  barbu, 

P   (3. 

Aloil  du  I)r  Liebmann,  p.  42. 

Nos  voisins   d'Outre-Manche  demandent   de   la 

mousse  à  cor  et  à  cris,  p.  41. 
Nouveaux  Nymphéas,  p.  42. 
Observations  laites  au  Canada  sur  les  différentes 

Formes  qu'affecte  la  neige,  p.  40. 
Un  désespoir  horticole  ou   un  aveu  confidentiel 

d'un  amateur  à  un  indiscret  ami,  p.  48. 
Note  sur  un  Champignon  souterrain  de  la  Chine, 

par  M.  Ch.  Nâudin,  p.  58. 
Ëtymologie  drolatique  du  mot  Pincenectilia,  par 

AI.   SCBBIDWXILEB,  p.  59. 

Manière  de  conduire  les  plates-bandes  d'un  par- 
terre (trad.  de  l'anglais),  par  AI.  Cn.  Naudin, 
page  B9. 

Procède  simple  pour  faire  grossir  le  raisin  dans 
les  lorecries,  par  Al.  AIaréciial,  p.  62. 

Les  Lonicera  fragrantissima  et  Slandishi,  par 
AI.  A.  Carrière,  p.  65. 

Nouvel  ouvrage  de  sir  W.  Hooker  sur  les  Fou- 
gère» exotiques,  par  AI.  Cn.  Naudin,  p.  64. 


Le  Cresson  d'eau  naluraliséàla  Nouvelle-Zélande, 
par  AI.  Cm.  Naudin,  p.  64. 

Les  Fougères  arborescentes  de  la  Nouvelle-Zélande, 
page  05. 

Piège  à  souris,  p.  69. 

Sur  le  Doucin  et  le  Paradis,  p.  70. 

Un  mot  sur  les  maladies  des  Orchidées,  p.  71. 

Qu'était-ce  que  le  bois  de  Citrus  des  anciens? 
pp.  73  et  97. 

Le  Castor  a-t-il  existé  jadis  en  Ecosse?  pp.  79  et  81. 

Un  mulet  comme  on  n'en  a  jamais  vu,  p.  75. 

AIAI.  Ralme  et  Cc  et  leurs  pratiques;  mal  utile, 
page  76. 

Bulbes  de  Lis  escamotés,  p.  76. 

Bouillabaisse  à  l'usage  des  simples.  —  Cours  de 
géographie  drolatique,  p.  76. 

Ce  qu'il  faut  faire  des  arbres  attaqués  par  les  in- 
sectes, p.  86. 

A  monlh  in  the  Foresls  of  France,  p.  86. 

Sur  le  Chèue-liégé,  p.  84. 

Les  plantes  alimentaires  des  anciens,  p.  87. 

Histoire  ancienne  du  Pécher  (Amyyd.  pers.)  p.  88. 

Les  Bhododendrons  de  l'Himalaya  et  leur  culture. 
Climat  de  la  province  de  Sikkim,  p.  88. 

L'aspergerie  de  AI.  l'almans,  à  Lokeren,  p.  91. 

Une  excursion  botanique  au  Alaroc,  p.  94. 

Le  Hatchich  de  Alonte-Cristo,  p.  95. 

Alort  d'un  vieux  Tilleul  en  Angleterre,  p.  96. 

Table  alphabétique,  arrangée  par  familles,  des 
genres  contenus  dans  les  douze  volumes  tarus  de 
la  Flore  (1845-1857),  p.  98. 

Plantes  de  Chine  récemment  introduites  en  Eu- 
rope par  AI.  Roiieht  Fortune,  p.  115. 

Madagascar,  ses  habitants  et  ses  productions  , 
pp.  50  et  150. 

Insectes  nuisibles  au  jardinage,  p.  154. 

Esquisses  de  la  Flore  fossile  de  la  période  houil- 
lère, triassique  et  jurassique,  pp.  157  et  156. 

Les  beautés  cachées  de  la  mer,  p.  141. 

Les  Aquariums  marins,  p.  14l. 

Les  Anémones  de  mer,  p.  145. 

Quelques  notices  sur  l'Architecture  des  jardins; 
Châteaux  et  Cottages  des  Etats-Unis,  p.  165. 

Elevage  des  tortues,  p.  174. 

Emploi  du  Tiffany  pour  arbri,  pour  ombrage, 
pour  jardins  d'hiver,  etc.,  pp.  176  et  180. 

Une  visite  à  la  ville  d'Antananarivo,  à  Aladagascar, 
par  le  Revd  Ellis,  p.  181. 

Cc  qu'on  peut  faire  des  Sauterelles,  p.  188. 


MÎMCellmiéet*     (lu 


I  ne   excursion   dans   les   Andes. 

'      i  ylou,  p.  i. 
L'hiver  1860-1861  en  Angleterre,  p.  6. 
I  i   K'  tac/a /opom'ea ou  grand  Millet  du  Japon,  p.  7. 
1  tuiU  enlinairede  la  Luzerne,  p.  7. 
1  mdes  serres  au  X1X«  siècle,  pp.  8  et  32. 

''■•' ■'!"■"■       Voyage  de  AI.  J.  G.' Veitch,  pp.  12, 

26,  64.  s;  el  I3S. 

"'  «Iructivilé  et  destruction  des  lapins  et  des  liè- 

1  rea,  p.  22, 
Action  de  la  gelée  sui  la  qualité  des  fruits,  p.  25. 

Les  insectes  nuisibles  ;,„  jardinage.  -  La  mouche 
du  Narcisse,  p.  30. 


XIV'    "Volume     (Tome 

(PARC   EN    1801.) 
—  Visite    a 


IV,     3e    Série.) 


Le  peuplier  suisse  perfectionné,  p.  54. 

AI.  Ruli.  Fortune  au  Japon,  pp.  36  et  160. 

Bibliographie.  —  De  la  culture  des  plantes  de 
serre  froide,  par  H.  P.  E.  DePuydt,  pp.  58  el265. 

Aloyen  d'empêcher  les  Heurs  des  arbres  fruitiers 
d'être  détruites  par  les  gelées  tardives,  p.  41. 

Les  [liantes  hygrométriques.  —  Un  nouveau  genre 
d'hygromètre,  p.  45. 

A  propos  de  melons,  p.  44. 

Le  blé  de  miracle,  p.  45. 

Importance  de  la  consommation  de  quelques  plan- 
tes aromatiques,  p.  46. 

Le  vol  de  l'hirondelle,  p.  46. 


TABLE  DES  MATIERES. 


287 


Encore  une  poudre  insecticide,  p.  46. 

Un  noyer  colossal,  p.  40. 

Nouvelle  encre  indélébile,  p.  46. 

Moyen  de  liâlcr  la  germination  des  graines,  p.  46. 

Le  Dcndromètre.  —  Ingénieux  instrument  pour 
mesurer  la  hauteur  de  tous  les  corps  en  général, 
et  spécialement  celle  des  arbres,  p.  47. 

La  matière  colorante  des  artiehauds,  p.  47. 

Froment  empoisonné  pour  la  destruction  des  sou- 
ris, p.  48. 

Noix  toujours  fraîches,  p.  48. 

L'hiver  de  1860-1861,  p.  40. 

Notice  biographique  sur  Thomas  Nuttall,  p.  52. 

Du  rôle  des  graminées  ornementales  dans  les  jar- 
dins paysagers,  p.  55. 

Un  phénomène  cntomologique,  p.  59. 

Nouvelle  manière  de  cultiver  les  artichauts,  p.  62. 

Désinfection  au  moyen  de  la  Rue  des  jardins,  p.  62. 

De  la  greffe  du  bourgeon  anticipé,  pour  la  forma- 
tion des  branches  de  charpente  et  le  remplacement 
descoursonnes  chezlesarbresfruitiers,  p.  65. 

Procédé  pour  orner  les  fruits  de  dessins,  d'armoi- 
ries, de  lettres,  de  mots,  etc.,  p.  72. 

Bibliographie.  Manuel  théorique  et  pratique  de  la 
culture  forcée  des  arbres  fruitiers,  par  M.  Ed. 

Pl.\'AERT,  p.  72. 

Climat  et  végétation  des  bords  de  la  Rivière  Rouge, 

Amérique  du  Nord,  p.  75. 
Multiplication  de  l'OEillet  par  marcottes,  p.  76. 
Cadrans  solaires  pour  les  jardins,  p   77. 
ISArundinaria  macrosperma  est-elle   introduite  ? 

p.  78. 
Le  blé  des  momies  d'Egypte,  p.  78. 
Le  ver-à-soie  de  l'Ailante,  p.  78. 
Géographie  critique.  —  La  Gorilie,  p   80. 

■ —  Les  naturels  de  Pile  Mulgrave,  p.  82. 
Des  serres  à  double  vitrage,  p.  82. 
De  la  puissance  des  volcans,  p.  87. 
Quelle  est  la  patrie  primitive  du  Melon  ?  p.  87. 
hciiosiuuRGK  à  Siam,  p.  89. 
Bibliographie  horticole.  Les  A  rbres.  par  G.  Schacht, 

Iraduildel'Allemand,  par  M.Eo.Morren,  p.  90. 
Fécule  d'/l rum  vulgare,  p.  90. 
Les  Cueille-fruits,  p.  91. 

L'habitation  de  Vox  Siebold  au  Japon.  —  Les  jar- 
dins de  Nangasaki,  p.  92. 
Tasses-mottes  d'un  nouveau  format,  p.  95. 
Prodige  icarien,  p.  95. 
Avis  aux  exposants  de  légumes,  p.  95. 
Sur  Jean  George  Christian  Lehmann,  p.  96. 
Mort  du  professeur  Klotsch,  p.  96. 

—  —  Scheidweiler,  p.  264. 
Fleurs  lumineuses,  p.  96. 
La  menthe  sauvage  fait  fuire  les  rats,  p.  96. 
Une   plante    d'un   mérite    presque    unique   pour 

l'ornementation  des  appartements,  p.  97. 
Les  jardins  de  la  Provence  et  l'hiver  de  1859- 

1860,  p.  99. 
Emploi  de  VAilanthus  glandulosu  pour  la  fixation 

des  sables,  p.  101. 
L'hiver  de  1860-1861.  —  Remarques   diverses. 

p.  102. 
Influence  du  sol  sur  la  rusticité  des  végétaux  et 

spécialement  de  l' Araucaria  itnbricata,  p.  105. 
Impatiens  Jerdoniœ.  —    Notice   sur   sa   culture, 

p.  105. 
Faut-il  tuer  le  poisson  que  l'on  pèche  ?  p.  104. 
Quelques  idées  sur  l'espèce  en   Botanique,   par 

M.  BtMIlAM,  p.  105. 

Procédé  pour  faire  grossir  les  fruits,  p.  107. 


Action  de  la  gelée  sur  les  fruits  (2e  notice),  p.  108. 

Encore  un  mot  au  sujet  de  la  destruction  des  rats, 
des  souris,  des  moineaux,  etc.,  par  la  strych- 
nine, p.  109. 

Simple  procédé  pour  conserver  des  poires  d'une 
année  à  l'autre,  p.  111. 

Destruction  des  courtilières,  p.  111. 

Le  brou  de  noix  utilisé  comme  dentifrice,  p.  111. 

Sur  la  multiplication  des  Conifères  par  la  greffe, 
p.  111. 

Chauffage  des  serres  au  gaz.  p.  112. 

Faut-il  rajeunir  les  Conifères  atteintes  par  la 
gelée,  p.  Ut. 

La  fécondation  des  plantes  au  point  de  vue  de 
l'horticulture,  pp.  116  et  121. 

Phénomènes    qui  accompagnent  la  fécondation, 

p.  118. 
Origine  des  races  et  des  variétés,  p.  122. 
Observations  et  réflexions  additionnelles,  p.  128. 
Considérations  particulières  sur  les  croisements. 

p.  130. 

Le  Japon.  —  Notice  sur  les  jardins  de  Yeddo, 

p.  155. 
Destruction  du  puceron  lanigère,  p.  156. 
Le  Bélier  hydraulique,  p.  157. 
Insectes    nuisibles     —  Puceron   et    Acarus  des 

Orchidées,  p.  145. 
Un  nouveau  légume.  —  La   Renouée  de   Siebold 

(Polygonum  Sieboldii),  p.  148. 
Cottager's  kale.  —  Nouveau  chou  à  jets,  d'origine 

anglaise,  p.  150. 
Le  ver  à  soie  de  l'Ailante,  p.  130. 
Le  jardin  d'hiver  du  roi  à  Munich,  p.  151. 
Deux  mots   au  sujet  du  développement  des   ra- 
cines, p.  152. 
Floraison  du  Disa  r/randiftora  à   l'Etablissement 

Van  Iloutte,  p.  155. 
Une  excursion  botanique  à  la  Nouvelle-Hollande, 

p.  155. 
Voyage  de  M.  Fortune  au  Japon.  —   Végétation 
du  district  de  Nangasaki  ;  les  jardins  d'Epunga  ; 
les  environs  de  Yeddo,  p.  160. 
La  Pâte  de  Gisburst,  spécifique  contre  les  insectes 

qui  attaquent  les  plantes,  p.  106. 
Concours  ouverts  par  la  Société  royale  d'horticul- 
ture de  Gand,  p.  168. 
Une  Société  de  Pisciculture,  à  Bruxelles,  p.  168. 
Des  principaux  produits  des  provinces  Brésiliennes 
de  Rio-de-Jaueiro  et  de   Minas-Geraes,   par  le 
Dr  J.-Ch.  Heusser  et  G.  Claraz,  p.  169. 
Du  Café,  p.  176. 
Du  Thé,  p.  185. 
De  la  Canne  à  sucre,  p.  190. 
Du  Coton,  p.  201. 
Du  Tabac,  p.  20i. 
De  la  Mandioca  (Cassave),  p.  204. 
De  quelques  autres  cultures   brésiliennes, 
p.  212. 
Le  Jardin  botanique  de  Rio  de  Janeiro,  ISSet  190. 
—  Celui  d'Ouro-I'relo,  183,  183  et  187.  —  Les 
infortunes  de  nos  colons  de  Guatemala  et  la  plan- 
tation de  lliédu  Directeur  brandao;  marais  sau- 
màtre,  189.  —  Le  climat  de  St.  Quentin,  190.  — 
La  terre  de  feu  et  Victor  Paquet,  190.  —  Les 
pyramides  d'Orchidées,  pétrifiées  par  les  soins 
de  l'illustre  Ilrandnïï,  à  l'oecasiou  d'une  visite 
de  l'Empereur,  190. 

Tuteurs  d'un  nouveau  genre  pour  les  Chrysan- 
thèmes, p.  250. 

Vivent  les  Moineaux!  —  La  pomme  de  terre 
Blanchard,   comparée  à  la   Marjolin.   —  Les 


288 


TABLE  DES  MATIERES. 


tubercules  semences  (de  la  Pomme  de  terre) 
verdissent  el  prennent  une  vitalité  énergique, 
quand  on  les  exposée  l'air  avant  de  les  planter. 

—  Le  soufre,  antidote  contre  la  maladie  de  la 
précieuse  solanée.  »  —  La  Groseille  des  Sa- 

el  la  Framboise  (!)  Lawsonpu  La  Rochelle 
Rlackberry ,  introduite  des  Etals-Unis  par 
M.  Gloede!  —  Itatissoire  à  bras  et  à  roues,  où 
l'on  peut  varier  à  volonté  l'inclinaison  de  la 
lame.  —  Le  charbon  du  Maïs;  sa  nature,  son 
mode  de  reproduction.  —  Dimensions  d'un 
Cedru.i  Deodora ,  aux  environs  de  Paris.  — 
Trois  noyers  de  semis  réunis  par  la  greffe  en 
approche,  de  façon  à  ne  former  qu'une  seule 
tête  posée  sur  une  triple  base.  —  Les  porte- 
graines  des  Reines-Marguerites  mûriraient  par- 
faitement leurs  semences  dans  un  appartement 
aéré,  quoique  coupés  assez  longtemps  avant 
leur  maturité.  —  Un  Raidisseur  nouveau  et 
une  Itatissoire  à   roue   ou  charrue  à  ratisser. 

—  Rappel  de  l'utilité  de  l'imprégnation  par 
une  solution  de  sulfate  de  cuivre  des  échalas 


et  des  bois  en   général ,  destinés    aux  usages 

horticoles,  p.  251. 
Un  chêne  panaché  par  la  foudre,  p.  254. 
Excursion  sur  le   chemin   de  fer   de  l'isthme  de 

Panama,  p.  234. 
Le  grand  Sahara,  par  II.  B.  Tristium.  p.  245. 
De  la  multiplication  des  Cyclamen  par  boutures  de 

feuilles,  p.  230. 
Simple  question,  p.  2S2. 
Aux  sociétés  horticoles,  p.2b'5. 
Bibliographie.  Traité  de  la  culture  des  plantes  de 

serre  froide,  par  M.  De  Plydt,  —  Entretiens 

sur   l'horticulture  :   Généralités,  par  M.  Abel 

Carrière,  p.  263. 
Ouverture  du  jardin  royal    de   Kensington  ,  à 

Londres,  p.  237. 
Un  mot  sur  l'exposition  florale  du  5  juin  dernier, 

au  jardin  de  Kensington,  p.  264. 
Une  nouvelle  espèce  de  Negundo  (Negundo  cali- 

fornium),  p.  265. 
Les  vergers  d'hiver.  Notice  sur  la  culture  en  serre 

des  arbres  fruitiers,  p.  26a. 


IManclics    noires    du    XIVe    \<>k 


Sctari*  japoniea,  p.  7. 

Projet  de  serre  par  M.  II.  Tirner,  p.  0. 

Serre  du  Palais  de  Dalkeith,  p.  11. 

Le  mont  sacré  des  Japonais,  —  le   Fusi-Yama, 

p.  28. 
La  mouche  du  Narcisse,  p.  31. 
La  grande  serre  de  Kew.  p.  53. 
lue  grande  serre  à  dôme,  p.  53. 
Le  blé  de  miracle,  p.  43. 
Station  de  VAngrœcum  sesrjuipednlcen  Madagascar, 

p.  30. 
Thomas  Nuttall,  son  portrait,  p.  52. 
\.\lndmjmijon  formosum,  graminée  ornementale, 

p  :;n. 

Les  Acarus  domesticus,  eeclesiasttcus  et  Scabiei, 

p.  .ML 
La  greffe  du  bourgeon  anticipé,  p.  65. 
Marcottage  des  OEillets,  p.  76. 
Cadrans  solaires,  p.  77. 
Le  Cucille-li  u ils,  91. 
Appareil  pour  le  chauffage  au  gaz,  112. 
i  n  cône  de  Pinsapo,  p.  120. 
Le  Bélier  hydraulique  de  Whilehurst,  p.  139. 
de  Montgolfier,  p.  141. 

—  perfectionné,  p.  141. 

vu  extérieurement,  p.  142. 

Acarus  de  l'Orchidée,  p.  148. 


Le  Chou  des  Cottages,  p.  130. 

Thrips  et  Acarus,  p.  166. 

L'araignée  rouge,  p.  167. 

Tuteurs  de  fantaisie  pour  Chrysanthèmes,  p.  230. 

Le  chemin  de  fer  de  Panama.  —  Marais;  travaux 
de  nivellement,  p.  233.  —  Premiers  gîtes, 
p.  256.  —  Premiers  waggons,  p.  237.  —  Forêts 
de  Mangliers,  p.  25S.  —  L'arbre  de  Stephen, 
p.  240.  —  Le  chemin  de  fer  de  Panama,  assis 
sur  des  roches  basaltiques,  p.  242.  —  La  station 
del  Paraiso,  p.  245.  —  La  tour  de  St.  Jérôme, 
dernier  vestige  du  vieux  Panama,  p.  244. 

Une  forme  de  cône  de  Sciadopitys  verlicillata, 
p.  230. 

Une  branche  de  Sciadopitys,  échantillon  expédié 
par  .M.  J.  G.  Veitch,  p.  231.  * 

Serre  mobile,  autrement  dite  Abri  vitré,  pour 
espaliers,  p.  270. 

Serre  mobile  pour  vignes  conduites  en  éventail, 
p.  270. 

Serre  mobile  pour  arhres  à  fruits  à  noyau  de  plein 
vent,  p.  270. 

Serre  à  forcer  proprement  dite,  pour  première 
saison  ;  terains  légers,  secs,  p.  275. 

Serre  à  forcer  pour  troisième  saison  ;  terrains  hu- 
mides, p.  274. 


FIN    DE    LA    TABLE. 


New   York   Botanlcal   Garden   Llbrar 


3   5185  00237  7487 


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