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FLORE DE VIRGILE.
NT /FLORT
DE VIRGILE
OU
NOMENCLATURE
METHODIQUE ET CRITIQUE
DES PLANTES,
FRUITS ET PRODUITS VÉGÉTAUX;
MENTIONNÉS
DANS LES OUVRAGES DU PRINCE DES POËTES LATINS:;
TRAVAIL INSÉRÉ DANS LE TOME VIII DE VIRGILE
DE LA COLLECTION DES CLASSIQUES, DÉDIÉE AU ROI;
Par A. L. A. FÉE,
LA |
PHARMACIEN,
MEMBRE DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES.
LIBRARY
NEW YORK
BOTANICAL
GARDEN
PARIS,
; DE L'IMPRIMERIE DE P. DIDOT, L'AINÉ.
M DCCC XXII.
FLORE DE VIRGILE,
"OÙ
CATALOGUE RAISONNE
DES PLANTES :
CITÉES DANS SES OUVRAGES.
Les prestiges des arts, le tumulte des cités, peuvent avoir
leur attrait momentané; mais 1ls ne remplissent la vie que
du commun des hommes. Une ame sensible, une imagi-
nation féconde, ont besoin du spectacle de la nature: aussi
tous les grands poëtes ont-ils cherché le séjour de la cam-
pagne. Virgile sur-tout, qu'on avait surnomme la vierge;
Virgile, à qui tous ses amis décernèrent, par la bouche
d'Horace, cette simple louange, optimus; Virgile pouvait-il
ne pas aimer les champs! Il y passa doucement sa vie; et
la faveur d’Auguste, et la gloire dont il jouissait à Rome,
ne l’attirèrent jamais que par moments dans cette capitale
du monde.
Aucun poëte n’a parlé des plantes avec autant de détail
et d'intérêt. Il s’y arrête avec complaisance; on dirait qu'il
les décrit avec amour. Ses Bucoliques et ses Géorgiques en
nomment un si grand nombre, qu'une Flore de Virgile,
bien exécutée, dit suffire à lintélbtadon sé toute té
botanique des poëtes latins.
Ce travail, généralement desiré , n’avait point encore été
sérieusement entrepris. Beaucoup d observations utiles res-
taient isolées dans des ouvrages chers et peu répandus.
Plusieurs points n'avaient jamais été traités d’une manière
#4
6 FLORE
satisfaisante. Un auteur seul avait jeté sur ces matières
plus de jour que les autres; sans nous astreindre à le suivre
servilement, nous avons trouvé en lui un guide utile; et
nous nous plaisons à reconnaître tout ce qu'il nous a prêté
de secours. Martyn, car c’est de lui qu'on parle ici, a ras-
semblé des faits importants, et souvent il en tire des induc-
tions heureuses. Mais il est diffus, peu méthodique, et son
travail n’embrasse que les Géorgiques. C’est, d’ailleurs, un
inconvénient, pour son commentaire, de n'être pas écrit
en latin, ou en francais, dans l'une des deux langues qui
sont universelles en Europe.
Nous sommes fâchés d’avoir si souvent combattu Spren-
gel, botaniste allemand d’une érudition immense, qui a
consacré à la Flore de Virgile un chapitre de son Historia
rei herbariæ, ouvrage important malgré ses défauts, et
dont nous préparons en ce momentune traduction, rectifiée
par des notes. L'examen attentif que nous avons dû appor-
ter à son travail, nous y a fait découvrir plus de négligences
et d’erreurs que nous ne l’aurions pensé. Ses fragments
d'Antiquités botaniques, composés avec moins de négli-
sence, nous ont guidés sur quelques points.
Les gens instruits savent assez combien il est difficile
de préciser une plante sur une description poétique, sur
une simple épithéte, quelquefois sur un nom. Nous avons
cherché à faire jaillir, soit du texte même et des circon-
stances concomitantes, sait de la comparaison des passages
analogues d'auteurs anciens, le plus de lumière possible.
Mais, loin de présenter des assertions trop absolues, nous
sommes, en général, restés dans les bornes d’un septicisme
dont nous espérons qu’on nous saura gré.
L'avantage du lecteur nous étant plus à cœur qu’un vain
étalage de science, nous nous sommes bornés à l’ordre
alphabétique, distribution un peu vulgaire, mais simple
et commode; et nous avons rejeté à la fin de notre travail
# | DE VIRGILE. ;
ss
une classification destinée à satisfaire les personnes plus
difficiles. Cette classification sera suivie d’une table latine
des genres, qui établira la concordance synonymique entre
les auteurs grecs et latins.
Après les citations du texte et la synonymie grecque, la
nomenclature botanique que nous avons placée la première
est toujours celle qui se rapproche le plus des expressions
de Virgile, n'importe à quel auteur elle appartienne. Ce
moyen établit souvent une connexité qui raméne natu-
rellement, par la tradition, à une nomenclature plus mo-
derne. Toutes les fois que cela nous a été possible, nous
avons donné les noms linnéens, et, à leur défaut, ceux
des auteurs les plus célébres de notre temps.
Obligés, pour l’exactitude synonymique, de remonter
aux origines des mots, et de discuter des questions d’éty-
mologie souvent épineuses, nous y avons apporté plus de
soins, et, nous osons le dire, plus de critique qu'on n’y en
met communément. Dans cette utile partie de notre tra-
vail, nous nous sommes aidés de l'avis de personnes ins-
truites, et sur-tout des conseils d’un jeune et docte littéra-
teur, M. Guerrier de Dumast, dont le public connaît prin-
cipalement le talent poétique et les vastes connaissances
en archéologie, mais à qui l'étude de la botanique et celle
des langues orientales ont aussi servi de délassement, et
que nous louerions davantage, si nous n'avions à ménager,
.
dans le savant, la modestie de l'ami.
On s’apercevra sans peine que nous n’avons pas cherché
à tout dire. Il eût été facile d'amener, à propos des plantes
virgiliennes, toute la botanique des anciens, leur agricul-
ture, leur économie rurale. Tel n’a point été notre but.
Avares de développements inutiles, nous nous sommes bor-
nés à peu de mots; ou si parfois il nous arrive de nous
étendre, c’est pour rétablir quelque fait, dissiper quelque
erreur, motiver enfin notre opinion. Une concordance sy-
*
*
8 FLORE 3
nonymique non raisonnée eût aussi fait naître trop peu de
confiance, et présenté trop peu d'intérêt.
Telle qu’elle est, notre Flore de Virgile peut rendre ser-
vice aux amants des muses latines, fixer souvent leurs in-
certitudes, rétablir la fidélité du paysage, et combler un
vide que les dictionnaires étaient insuffisants pour remplir.
Qui ne sait, en effet, que depuis le seizième siécle, époque
où l’on détermina le sens des noms latins des plantes,
d’après les conjectures, quelquefois précipitées, des restau-
rateurs de la botanique; qui ne sait, disons-nous, que, de-
puis lors, tous les lexicographes se sont bornés à se copier
servilement les uns les autres?
Dans ce travail, hérissé de difficultés, et qu’on doit re-
garder comme nouveau, il nous reste à réclamer l’indul-
gence des bons esprits. Nous recevrons, avec un plaisir
mêlé de reconnaissance, les avis qu’on pourra nous adres-
ser : heureux d'apprendre les fautes où notre zéle n'aura
punous empêcher de tomber, et d’être mis à portée de les
réparer dans des ouvrages ultérieurs!
© DE VIRGILE. 9
BR ARR RAR ARR RAR RAR ARR ARE RSR ARR RL AU AU RAR RARE RON OR A MUR ARR AR RUN
À.
ABIES. Mogtana. — Nigra.
æ Populus in fluviis, ABTES IN MONTIBUS ALTIS.
Ecr. VIE, 66.
EP RE PENE Et casus ABïES visura marinos.
Grorc. IL, 68.
REC RE T 1 dre mes ts Uuidique colles
Inclusere cavi, et NiGRA nemus ABIETE cinqunt.
. Ex. VTIE, 590.
Elérn des Grecs (Hom. Iliad. z, 287).
Abies pectinata (Décand. FI. Fr. 2063).
Pinus Picea (Linn. gen. 1456) (x).
En italien, 4beto (2).
Le pr.
Le sapin se plaît sur les hautes montagnes, in montibus altis ; 4
c'est l'un des plus grands arbres dre ; son bois est très
propre, à cause de sa légè èreté et de sa nature résineuse, à servir
à la construction des vaisseaux.
Le sapin a dû l'épithète de nigra à la couleur sombre de son
feuillage. Nos poëtes français disent aussi les noirs sapins.
ACANTHUS. Mollis. — Ridens. —— Flexus.
Et mozzr cireum est ansas amplexus ACANTHO.
Eco. III » 45.
Mixtaque RIDENTI colocasia fundet AcaNruo.
10:30. e
RMS Aut FLEXI facuissem si ACANTHI.
GEoRG. IV, 123.
(1) Nous employons la 8° édition du Genera plantarum (Francfort, 1791).
(2) Nous ne citerons que rarement les langues étrangères, et seulement
pour établir la tradition nominale, quand ce fait pourra donner plus =
certitude à la détermination d’une plante.
10 FLORE + ,
Ille comam morts jam tum tondebat AcANTRr.
Gzsorc. IV, 137.
En grec, À #00 JÉVOS puæz0Y.
Acanthus pæderos, seu melamphyllum (Plin. lib. XXIX,
cap. 22).
Acanthus sativus, velmollis Virgilii (C. Baub. Pin. 383).
Acanthus mollis (Linn. gen. 1065 ).
En italien, Acanto.
Acanthe-brancursine.
Les botanistes ont donné à cet Æcanthus le nom spécifique
de mollis, pour le distinguer de l'acanthus aculeatus et crispus
de Pline, Acanthus spinosus des modernes.
Le mot acanthus vient du mot grec &xu0+, Spina, où l'on
retrouve le radical ac, qui signifie pointe en celtique. Les An-
ciens avaient appliqué ce nom d’acanthus à plusieurs plantes
épineuses, notamment aux chardons.
Par les épithètes mollis et flexus, Virgile a voulu exprimer
Ja nature particulière des feuilles, qui sont flexibles , et douces
au toucher. L’adjectif ridens s'applique à leur forme, qui les a
fait choisir pour orner les chapiteaux de l'ordre corinthien, le
plus élégant de tous les ordres d'architecture.
Quelques savants ont prétendu que l'acanthus mollis du vers
137 du IVe livre des Géorgiques n'était pas le même que celui
des autres passages ; s'appuyant du sens de la phrase : « Et lors-
que venait le premier printemps, 1l émondait ses acanthes flexi-
bles »; ce qui ne peut, suivant eux, s'entendre que de quelque
espèce d'arbre. Mais Pline le jeune dit (1) que les Romains dé-
coraient les allées couvertes de leurs jardins avec l’acanthe,
espéce qu'on ne peut méconnaître aux épithètes de lubricus et
de flexuosus; et lon ne voit pas qu'il soit étrange de donner à
une plante flexible, et non arborescente, telle forme qu’on de-
sire, soit en la liant avec de l’osier, soit en la taillant pour lui
ôter le superflu de ses feuilles, afin qu'elle puisse mieux s’ali-
gner en bordure (2).
(1) Plin. jun. Epist. V, 5.
(2) Consultez Mathiole sur Dioscoride, liv. HE, ch. 17.
LA
® AU s :
DE VIRGILE. 11
On trouve l’acanthe dans les prés des provinces méridio-
nales de France, et en Italie.
.
ACANTHUS. Semper frondens.
sosie else Et baccas SEMPER FRONDENTIS ACANTHI.
GEorG. Î, 119.
Âxaxia; Axa Goabtn ; (Dioscorid. lib. X ) Cap. 1 19 jE Àzxa00: ;
(Theophr. IV, cap. 3).
Spina Æqyptiaca? (Plin. lib. XXI, cap. 12).
Acacia vera? (Wild.).
L’Acacia à la gomme?
Martyn croit que l’acanthus semper frondens de Virgile doit
être rapporté au Mimosa nilotica de Linné, Acacia vera de
Willdenow ; et Sprengel se range à cet avis, qui n'est point le
nôtre.
Le Mimosa nilotica, Acacia à la gomme arabique, est un
arbre toujours vert; il ne porte pour fruit qu’une gousse lon-
gue, qui n est nullement succulente, et que Virgile n’eût point
appelée une baye, bacca, sorte de fruit très différent, et très
bien connu de notre poëte : baccæ sanguineæ ebuli, les bayes
d’hièble; lauri baccæ, les bayes de laurier. (Voyez Ecl. X,
v. 27, et Géorg. I, v. 306.) D'ailleurs dans le passage du II: livre
des Géorgiques, il nomme l’acanthe avec plusieurs produc-
tons précieuses, et dit : « L'Inde donne l’ébéne, l'Arabie l’en-
cens; vous parlerai-je du baume, des bayes de l’acanthe tou-
jours vert, des forêts d'Éthiopie qui donnent le coton ? » Il est
évident que les bayes de l’acanthe de Virgile étaient un fruit
estimé, qui, par son utilité et l'excellence de ses qualités,
méritait d'être placé parmi les substances les plus recherchées
des anciens ; tandis que la gousse de l’ Acacia vera n’est presque
pot employée, si ce n’est comme un des succédanés de l'é-
corce de chêne, dont elle a l’astringence.
L'acanthus semper frondens de Virgile est donc une plante
arborescente, épineuse, qui garde ses feuilles, et dont les
bayes ont des propriétés qui les rendent précieuses; sa patrie,
qui n'est point indiquée par le poëte, devait être un payséloigné.
4
12 FLORE
Quel est cet arbre? Nous l’ignorons; et nous aimons mieux
avouer notre ignorance, que d'élever des hypothèses aussi peu
solides que celles des commentateurs qui nous ont précédés.
ACONITUM.
ALAN Nec miseros fallunt AconN1TA legentes.
GEorc. I, 152.
Azcuroy des Grecs.
Aconitum Napellus. (Lainn. gen. 928).
En italien, Aconito.
L’Aconit-Napel.
Bien que, par le mot aconita, Nirgile ait voulu parler des
poisons en général, il est certain néanmoins que l'aconitum
des anciens était principalement le Napel, l'espèce la plus cé-
lébre du genre. L'’Aconitum lycoctonum partageait cette célé-
brité à un degré inférieur, cette plante étant beaucoup plus
rare que la première.
ÆSCULUS. Voyez EscuLUs.
ALGA. Pilis.
RAA des RP de ce DTOjEGIL VÉLIOR MEGA.
Ecz. VIF, 42.
Saxa fremunt, laterique inlisa refunditur 416.
Æx. VIE, 590.
Doz0c (ro) des Grecs.
Algæ steriles (Ovide ).
Fuci species des modernes.
Algues.
Le mot alga ne désigne dans ce passage aucune plante en
particulier. C’est à tort que Sprengel, qui, trop souvent, tranche
les difficultés, voit ici le Zostera marina de Linné (Phucagrostis
de quelques auteurs.) Les Latins entendaient par algæ toutes
les herbes aquatiques qui, vivant dans les eaux, sont rejetées,
projectæ, sur les rivages. Telles sont, pour les eaux douces,
DE VIRGILE. 13
les Conferves, les Potamogétons, les Naïades, etc.; et pour
les eaux salées, les débris de plantes marines, et notamment
de Fucus. Ce qui prouve cette extension donnée au mot alga,
c'est que, dans l Églogue VIT, la scène se passe au milieu des
terres, et que, dans le VII: livre de l'Énéide, on parle d'un
vaisseau qui fend les ondes : il est donc tour-à-tour question
des algues d’eau douce et des algues marines. Les botanistes
modernes ont admis pour la famille des Algues cette même
division.
ALLIUM. Fibris spissis.
AzLra serpyllumque, herbas contundit olentes.
Ecr. Il, 11.
Quatuor educit cum SPISSIS ALLIA FIBRIS.
Mor. 88.
Zx6podoy des Grecs.
Allium sativum (Linn. gen. 557).
L’Ail cultivé.
Il n'est pas difficile de déterminer l'espèce botanique du
genre Allium, dont il est question dans le passage cité. Ce ne
peut être ni le porreau, ni l’ognon, dontle poëte parle ailleurs
sous les noms de porrum et de cepa. L'allium de Virgile est
doncl’Æ{lium sativum, ou du moins quelqu’une de ses variétés.
Par la qualification de spissæ, le poëte a voulu rendre la
qualité des fibrilles qui adhèrent au corps de la bulbe. Ces fi-
brilles, que l’on regarde comme les véritables racines des li-
liacées, sont ordinairement assez grosses et fort tenaces dans
les espèces du genre 4llium.
ALNUS. V'iridis. — Paludosa. — Levis.
Tum Phaethontiadas musco circumdat amaræ
Corticis, atque 4 PROGERAS eriqit ALNOS.
Ecz. VI, 63.
Quantum vere novo viripis se subyicit ALNUS.
Ecz. X, 74.
Tunc ALNoS primum fluvii sensere cAvATAS.
: Georc. [, 136.
14 FLORE
Fluminibus salices, CRASSISQUE PALUDIBUS ALNI
Nascuntur. GEorcG. IT, 110.
Nec non et torrentem undam Levis innatat ALNUSs.
Georc. II,451.
K#8p2 des Grecs (Hom. Odyss. E, 64, 239).
Alnus viridis (Décand. FI. Fr. 2111).
Betula viridis (Vi. FL. Daupbh. 4, p. 789).
Betula Alnus (Länn. gen. 1419).
L’Aulne, variété &.
Bauhin est le premier qui ait indiqué, par une phrase bota-
nique, la variété de ce bouleau, dont Villars a fait, depuis, une
espèce: Alnus rotundifolia viridis glutinosa.( Pinax, 428, n° 1.)
L'aulne se plaît dans les lieux humides, dans les marais, à
paludibus; ses feuilles sont du plus beau vert, virides; son
bois, qui est léger, levis, étoit employé à la construction des
petites embarcations. Son tronc, creusé, cavatus, suffisait
même pour les remplacer, lorsqu'il avait acquis de grandes
dimensions.
On voit, par le vers 63 de l'Églogue VI, que Virgile n’est pas
d'accord avec lui-même sur le nom de l'arbre, en qui l'on
suppose que furent changées les sœurs de Phaéton. Virgile
désigne ici l’aulne; mais dans l'Énéide, livre X, vers 190, il
indique, comme Ovide, le peuplier.
AMARANTUS.
Sans épithète, parmi les fleurs agréables.
CuLex, 405.
Audpavroc des Grecs.
Amarantus panicula conglomerata(Baubh. Pin. 121,n°3).
Celosia cristata (Linn. gen. 405).
En italien, 4maranto.
Le Passe-velours, l'Amarante.
La description que Pline donne de son amarantus, qui est
aussi celui de Théophraste, ne permet pas de méconnaître le
Celosia cristata, plante originaire d'Asie, mais cultivée dans les
jardins d'Italie long-temps avant Virgile. Elle servait à faire
Li
DE VIRGILE. 15
des couronnes en hiver; car elle peut conserver sa couleur
7
plusieurs années. {marantus, en grec äuéoavros, signifie qui ne
se flétrit point (1).
AMELLUS. Pratensis.
Est etiam FLOS IN PRATIS, CUi noMmen AMELLO
Fecere agricole ; facilis quærentibus herba :
Namque mo INGENTEM TOLLIT DE CESPITE SYLVAM,
ÂUREUS IPSE, SED IN FOLIIS, QUÆ PLURIMA CIRCUM
FuNDUNTUR, VIOLÆ SUBLUCET PURPURA NIGRÆ.
Georc. IV, 271.
Âoip érruxoc des Grecs. (Dioscorid. IV, cap. 120).
Aster Amellus. (Linn. gen. 1291).
L'Aster de Virgile, l'Amelle.
L’amelle est l’une des plantes les mieux décrites de Virgile.
Elle est fort commune en Italie, facilis quærentibus herba ; elle
pousse d’une seule tige une foule de rejetons, ingentem sylvam
uno de cespite ; son disque est jaune, flos aureus ipse; mais ses
rayons sont pourpres, sed in foliis violæ sublucet purpura nigre.
Mathiole, dans ses Commentaires sur Dioscoride (2), est le
premier botaniste qui ait désigné l'écrnp àrruxos comme étant
l'amellus du poëte latin; Bodæus de Stappel, et, depuis, notre
célébre Jussieu, ont fortifié cette opinion de la leur.
AMOMUM. Assyrium. — Tyrium,
Mella fluant illi, ferat et rubus asper amomuu.
Ecr. III, 80.
...... ASSYRIUM vulgo nascetur AMOMUM.
Ecz. IV, 25.
Non thalamus ryrio fragrans adcepit amomo.
Cre. 512.
(1) Ce mot venant uniquement de gapairw, et la racine &ydos n'entrant
point dans sa composition, on a tort de l'écrire par th, soit en français,
soit en latin, comme le font des botanistes modernes.
(2) Comm. Mathiol. in Diosc. lib. IV, cap. 120.
16 FLORE
Lle des Arabes.
Avoyoy des Grecs (Diosc. E, 14).
Amomum (Plin. lib. XIT, cap. 13).
Amomum. racemosum ho. Encycl. tab. IL, fig. 2).
L’Amome.
L'épithète d’assyrium, donnée par Virgile à l'amomum, a
fort occupé lescommentateurs. Nous croyons qu'ils y ont atta-
ché beaucoup trop d'importance. A l'époque où le poëte latin
écrivait, la terre était mal connue, la navigation peu sûre, et
les traditions mensongères : doit-on s'étonner que Virgile ait
assigné pour patrie à l'amomum l'Assyrie au lieu de l'Inde,
quand on saura que de nos Jours, où les sciences naturelles ont
fait tant de progrès, nous ignorons encore l'origine d'une foule
de substances fort usitées, telles que le kino, le bdellium, la
myrrhe, la gomme ammoniaque, quiarrivent depuis plusieurs
milliers d'années en Europe, sans qu’on puisse indiquer avec
précision quel végétal les produit, et quel lieu les voit naître.
D'ailleurs, Bauhin justifie Virgile, en nous apprenant que l'a-
momum était fourni aux Romains par le commerce d’Assyrie,
et que souvent les marchandises ajoutaient à leur nom celui
de la province où on les achetait.
Il paraîtra peut-être curieux de faire connaître succinctement
les diverses opinions des commentateurs sur l'amomum des
Anciens.
Scaliger et Cordus prétendent que c'est la rose de Jéricho
{ Rosa hierichuntica de Bauhin, Anastatica hierocuntica de
Linné, Bunias syriaca de Gærtner ).
Gessner, que c’est le poivre des jardins, Solanum bacciferum
de Tournefort ( /nstit. p. 149).
Planche, dans son dictionnaire Grec-Francçais, ne regarde
l'amomum que comme un fruit. Sans préciser l'arbre qui le pro-
duit, il le croit originaire de l'Inde.
Césalpin croit qu'on doit voir l'amomum dans le Piper Cubeba.
Enfin, Plukenet etSprengel, que l'amomum n'est autre chose
que le Cissus vitiginea.
Nous sommes fâchés de ne pouvoir nous ranger à l'une de
+
DE VIRGILE. Vu
ces opinions, Mais nous ne croyons pas qu'on puisse mécon-
naître l'Æmomum racemosum dans la plante de Virgile. I n'y
a point, en effet, de raison pour la supposer différente de celle
dont parle Pline, d'après Dioscoride, et dont on peut ire la
description dans ces deux auteurs.
L'étymologie d’éoyoy se tire évidemment de l'homonyme
arabe Llz, hhamäma (1); les anciens Arabes ayant été les pre-
miers qui aient fait connaître cet aromate aux Grecs. Hhamäma
peut à son tour n être qu un nom indien, devenu arabe. S'il en
AS a 4 w ‘ À
est autrement, alors dérivé de la racine F il exprime la sa-
veur chaude, particulière aux épices (2).
ANETHUM. Bene olens.
Narcissum, et florem jungit BENEOLENTIS ANETRI.
Ec. If, 48.
Etbwetus ApsTRICTI fascis pendebat ANETHI.
Mor. 59.
Avndoy de Théocrite (Idyll. XIV, 119) et de Moschus
(Idyll. MK, 107).
Anethum graveolens (Linn. gen. 496).
En italien, Aneto.
L’Aneth.
Cette ombellifère est originaire d'Italie et d'Espagne; on
la cultive en France. Son odeur est assez agréable. Comme sa
saveur est chaude, on a voulu tirer son nom grec än%0» de la
racine &w, je brûle; mais cette étymologie, loin d’être cer-
taine, n'a pas même de vraisemblance.
APIUM. Amarum. — Gracile. — Viride.
Floribus, atque Ar1o crines ornatus AMARO.
Ecr. VI, 68.
Pod someone set 7 DE NIRIDES APIQ TE.
GEorG. IV, 121.
(1) Golius, Lexic. Arab. col. 6/9. .
(2) Comparez Bochart, Géographie sacrée, page 741. Consultez aussi sur
l'amomum J. Bauhin, T. II, p. 124, 193 et 195; Rai, T. If, p. x697, etc,
2
18 FLORE
Inde comas Ap11 GRACILES, etc. Mor. 8g.
Séhivos znraïoy des Grecs.
M .
Apium graveolens (Linn. gen. 499).
En italien, Apio.
L'Ache de marais.
Cette plante se plait au bord des ruisseaux, ce que l’origine
de son nom exprime en latin, comme en français: car, suivant
Bullet, apium vientde apon, EAU en celtique; et ACHE, d'aches,
qui, dans la même langue, signifie un ruisseau.
C'est la variété de l’Apium graveolens appelée dulce par Mil-
ler, que l’on cultive en France sous le nom de céleri. L'espèce
sauvage est amère.
ARBOR ÆTHIOPICA. Canens molli lana.
Quid nemora ÆTHIOPUM, MOLLI CANENTIA LANA?
Georc. IT, 120
Eprogépor dévaoy de T'héophraste (lib. LV, cap. 9).
Xylon et Gossypium de Pline ({ib. XIX, cap. 1).
Gossypium ar boreum (Linn. ).
herbaceum (Id. ).
Le Cotonnier.
La première mention du coton se trouve dans Théophraste;
on ne peut le méconnaître à la description qu'il en donne.
« Des arbres porte-laines, dit-il, croissent dans l'île de Tylos,
sur la côte orientale du golfe arabique. Leur laine est contenue
dans un globe de la grosseur d’une pomme é»à, qui s'ouvre
lors de la maturité. » Il ajoute qu'on fait de ce duvet des tissus
plus ou moins précieux, et que la chose se pratique dans
l'Inde, aussi bien qu’en Arabie. Ce langage est fort clair, et
l'on a droit de s'étonner que Bodæus de Stapel veuille trouver
ici la soie et le mürier.
Suivant Pline, la Haute-Égypte et les environs de l’Arabie
produisent un arbrisseau, fruticem, nommé gossypion ou xylon,
portant un fruit lanugineux dont on file le duvet, pour en
faire des étoffes nommées xylina, estimées pour leur finesse et
leur blancheur.
DE VIRGILE. 19
C'est là ce byssus, ou lin oriental, qui servait aux vêtements
des prêtres d'Égypte, suivant Philostrate. C’est la substance
la plus anciennement célébrée chez les Arabes pour les étoffes
de luxe; et le nom de ,L'5, qu'il porte, de toute antiquité,
chez ce peuple, est devenu l'origine du mot coton. La moal-
laka de Lébid, et d'autres poëmes antérieurs au siécle de Ma-
homet, parlent des voiles de coton, qui ferment les palanquins
des femmes.
M. Desfontaines pense que le xylon ou gossypion de Pline
est le Gossypium herbaceum de Linné. Il a vu, dans le Bildul-
gérid, cette plante devenir ligneuse, atteindre la grosseur du
bras, et dépasser six pieds de hauteur.
Mais l’arbrisseau de Pline est-il l'arbre de Virgile? Ce qui
pourrait en fairé doutér, c'est qu'attribuant à l’île de Tylos, et
à l'Inde seulement, les gossimpins vrais, le naturaliste romain
parle des gossimpins d'Éthiopie comme s’ils fournissaient plu-
tôt une sorte de laine que du coton; en sorte que le mot lana,
de notre texte, serait une désignation positive, et non pas une
expression poétique. Cependant la difficulté est imaginaire;
on devine aisément que Pline a voulu copier Virgile, et a
pris, suivant son usage, au sérieux, les termes du poëte.
La plante de Virgile est donc celle de M. Desfontaines.
Seulement on peut hésiter entre l'espèce qu'il indique, et l’es-
péce arborescente.
ARBOR INDICA. Altissima.
Et quos Oceano propior gerit India lucos,
BAR Vu SLR ur RS . ubi aera vincere summum
Axsoris, haud ullæ jactu potuere sagittæ.
GEoRrG. IT, 122.
Le P. Catrou présume qu'il s'agit du cocotier, qui pourtant
n'atteint jamais une élévation pareille à celle que feraient sup-
poser les vers de Virgile.
Pline copie la description du poëte, et ne donne aucun autre
détail qui puisse nous éclairer.
Mais toute recherche sur cet objet n'est-elle pas superflue?
2%
20 FLORE
Qui ne voit ici l'une de ces traditions fabuleuses que l'Orient
conserve, et dont la poésie s "empare? Le meilleur commen-
taire sur cette espèce d'arbres gigantesques, est une aventure
assez originale des voyages de Sindbäd le marin. Nous y ren-
voyons nos lecteurs.
ARBOR SIMILLIMA LAURO. Voyez MALA MEDICA.
ABBUTUS et ARBUTUM. Grata hædis. — Viridis. —
Frondens. — Horrida.
Dulce satis humor, depulsis ArBuTus hædis.
Ecz. IT, 82.
Et quæ vos rara ViRiDIS teqil ARBUTUS umbra
Solstitium pecori defendite. Ecc. VIX, 46.
. Cum jam glandes atque ARBUTA sacræ
Deficerent sylvæ. Georc. I, 148.
Enseritur vero et fœtu nucis ARBUTUS HORRIDA.
Grorc. IT, 60.
À Me Per RENE De à Dant ARBUTA sylvæ.
GEorc. II, 520.
a LOS LEA ......... JubeO FRONDENTIA Capris
ARBUTA sufficere. Grorc. IE, 301.
ÉPAPT EN ARE LIPE LES Pascuntur et ARBUTA passim
Et glaucas salices. Grorc. IV, 181.
Kopapoc des Grecs, Mepzirxvhoy de Théophraste, lib. ML, c. r6
Unedo de Pline.
Arbutus Unedo (Linn. gen. 750).
Arbousier, Fraisier en arbre.
Ainsi qu'on peut le voir par les passages cités, l’'arbousier
ou arboisier se dit tantôt arbutus et tantôt arbutum. Il en est
de même du fruit; Virgile, à la vérité, le met toujours au
neutre, mais Horace le fait masculin :
Impune tutum per nemus arbutos
Quærunt latentes, et thyma..….
Bien qu'il ne reste aucun doute sur l'identité de la plante
ancienne avec la moderne, il est difficile d'interpréter d’une
manière satisfaisante l’épithète d’horrida que lui donne Vir-
DE VIRGILE. 21
ge (1). Ce mot, qui signifie hérissé, difforme, rude, ne paraît
guère pouvoir s'appliquer à l'Arbutus ; cependant on a tenté de
l'expliquer, tantôt par le manque de feuilles, qui lui donne un
aspect difforme (2), tantôt par l'inégalité des branches (3), ou la
rudesse de l'écorce (4). Quant à nous, s'il nous est permis d'a-
jouter notre opinion à tant d'opinions diverses, nous pensons
que la signification de ce mot a dans Virgile la même extension
que dans Pline, et signifie âpre, rude au goût, astringent. En
effet, les feuilles, l'écorce et les fruits, même après la parfaite
maturation, ont une forte astringence, à laquelle l’Anbutus
doit ses propriétés médicinales.
ARUNDO. Fluvialis. — Glauca. — Umbrifera..
Agrestem TENUI meditabor ARUNDINE musam..
Ecz. VI, 8.
ic viridis TENERA prætexit ARUNDINE ripas
LA
Mincius. Bers VEE. "23.
2 ous s....+ Et ripis FLUVIALIS ARUNDO
CϾditur. Gxorc. Il, 414.
DCE Ron ra dereine «. Erral
Mincius, et tenera prætexit ARUNDINE ripas.
GEorG. I, 15.
ARNO FREE ss... Et DEFORMIS ARUNDO
. » T
Cocyti. GEorc. IV, 478.
PEER ... Velatus ARUNDINE GLAUCA.
*
Æx. X 205.
CompacrA solidum modulatur ARUNDINE carmen.
CuLEx, 99.
Et trichila umerirenis frigida ARUNDINIBUS.
Cor. 8.
… Kélauos et Acvoë des Grecs.
Arundo Donax (Linn. gen. 124).
Phragmites (Id.).
Le Roseau.
Discoride(5) énumère cinq espèces de roseau; le nastos dont
?
(1) Géorg. IT, 69. (2) Le P. La Rue. (3) Servius. (4) Martyn.
(5) Diosc. lib. T, cap. 97.
22 FLORE
on fait desfléches, le syringia dont on fait des flûtes pastorales,
le cypria ou le Donax, le phragmites, et le roseau femelle.
Pline (1) et Théophraste (2) en ont un bien plus grand nombre.
Mais il est probable que toutes ces variétés se réduisent aux
deux espèces linnéennes, les seuls grands roseaux de nos cli-
mats. Virgile les a confondus sous le nom générique d'arundo.
Un vers du Copa nous révele l'existence d'un ancien usage,
gnoré de nos jours : celui d’avoir des berceaux ou tonnelles,
formées par le feuillage des grands roseaux. Il est assez diffi-
cile de comprendre comment cela se pratiquait; mais on voit
que les Anciens, bien plus voluptueux que nous en toutes
choses, voulaient ainsi réunir la fraîcheur des eaux à la frai-
heur de l'ombre.
c x.
1
AVENA. T'enuis. — Sterilis. — Vana.
Sylvestrem TENUI musam meditaris AVENA.
Ece TI; 2:
Infelix lolium et srerices dominantur AVEN x.
Ecz. V, 37; GEorc. I, 154.
Urit enim lini campum seges, urit AVENZÆ.
. GEORG. }, 77.
Es 14 6 At :L0E E APNN E Sed illos
Exspectata seges vANIS elusit AVENIS.
GEorG. I, 226.
Bpôuos, etc., des Grecs.
Diverses graminées.
Le troisième des passages cités, c'est-à-dire le vers 77 du
premier chant des Géorgiques, est le seul où Virgile ait voulu
préciser une plante particulière. On peut croire que c’est l’4-
vena sativa (L.), qui n'épuise pas moins la terre que ne fait le
blé.
Dans Le second passage ( Écl. V, v. 37), Sprengel croit recon-
naître l’Avena sterilis de Linné. Ce savant, dont nous combat-
tons souvent l'opinion, sans méconnaître son érüdition im-
mense, a décidé la chose d’une manière trop positive. Il est
(1) Plin. lib. XVT, cap. 37. (2) Théoph. Uib.IV, cap. 12.
#
DE VIRGILE. L 23
«law que Virgile entendait parler des Bromus, des Festuca, des
Poa, et de toutes les espèces du re Avena qui ne servent
point à la nourriture de l'homme. Le
Enfin, dans le premier et le quatrième exemples, la signi-
fication d’avena est plus vague encore. Ce mot embrasse toutes
les graminées, et ne peut plus se traduire que par paille, tuyau
de paille. Il s'agit, en effet, dans le vers 2 de la première églo-
gue, des tuyaux dont on faisait des flûtes; et dans le vers 226
(Géors. I), des chaumes développés aux dépens des épis.
Les flûtes syringiennes étaient formées ou de tiges creuses
d'ombellifères, cicutæ, ou de chaumes de graminées, dont les
plus petits se nommaient avenæ, et les plus grands arundines.
Ces deux dernières sortes de chalumeaux étaient, au reste,
plus voisines qu'on ne le croirait. Virgile en parle dans les
mêmes termes. Dans la première églogue :
Sylvestrem TENUI musam meditaris AVENA,
Et dans la VIe : .
Agrestem TENUI meditabor ARUNDINE musam.
AREAS AIR RARE RER ER ARR RAR RAR ARR SR ARR RAR RAR RAR RAR RE RL RAR LR RAR LL A AL R
B.
BACCARIS fém. et BACCAR neut. (1).
Errantes hederas passim cum BAccARE tellus.
Ecz. IV, 19.
nbbe aus ne at lee MA ml: BaccaRE fronteñn
Cingite, ne vati noceat mala lingua futuro.
Ecz. VII, 27.
Boxrapue OU Béxyapis des Grecs. |
(r) Les passages de Virgile ne permettent pas de reconnaitre lequel de ces
deux motsil a voulu employer. Tous les deux sont latins; cependant, comme
Théophraste et Pline ont une baccaris que nous croyons être la même plante
que celle de Virgile, il est raisonnable de préférer la première manière de
l'écrire.
* | \
24 , FLORE
Digitalis purpurea ; folio aspero (Bauh.Pin. 243, n°
Digitalis purpurea Cr gen. 101 ).
En italien, Digitella.
La Digitale pourprée, les Gants de Notre-Dame.
Le baccar est nomimé dans Virgile sans épithéte, et Spxen:
sel pense qu'il faut y reconnaître le nard celtique, V'aleriana
Co (L.). Si l’on admet, ce qui est probable, que la baccaris
des anciens botanistes est celle du poëte latin, 1l nous sera fa-
cile de démontrer qu'il ne peut être question que de la Digi-
tale pourprée, plante fort commune, et dont la beauté a dû
attirer de bonne heure les regards ‘a ceux qui étudient, ou
chantent la nature:
Les premiers commentateurs de Théophraste et de Diosco=
ride ont confondu l'Æzarum et la baccaris, et ont ainsi intro-
duit dans la langue italienne le mot baccara, qui est un des
noms de l'4zarum, nommé aussi par eux azaro. Cette erreur
est grossière; il nous suffira. pour la faire reconnaître, de
comparer la description de la baccaris de Dioscoride avec celle
de la Digitale des botanistes modernes.
BACCARIS. DIGITALIS.
Tige anguleuse, haute d'une Tige anguleuse, haute de
coudée; feuilles rudesdegran- | deux à trois pieds, feuilles
deur moyenne entre celles de | grandes, dentées, presque co-
s et du ver-
la violette de mars toneuses , fleurs rouges ponc-
bascum ; fleur rouge tirant sur | tuées de blanc, racines fibreu-
le Te racines comme celles | ses; etc., etc.
de l’ellébore noir.
La baccaris'se plaît sur les
lieux élevés et humides. $es
propriétés médicinales sont
énergiques.
Drosc., liv. IL, ch. 43.
BALSAMUM.
La Digitale se. plaît sur
les A et dans les bois
couverts un peu humides.
Propriétés médicinales éner-
giques.
Quid tibi odorato referam suvantia ligno
Bazsama ?
Grorc. IT,
LI10O.
DE VIRGILE. 29
ob, ou plutôt Ft des Arabes (1).
Bäoauoy des Grecs.
Résine de l'Amyris Opobalsamum (Linn. gen. 650).
Le Baume de la Mecque, ou de Judée.
Le baume le plus célébre chez les Romains fut celui que
nous connoissons sous les noms de baume de Judée, de la
Mecque, d'Égypte, de Syrie. Il y en a plusieurs sortes au-
jourd'hui dans le commerce; mais les Anciens n’employaient
guère dans leurs parfums que celui qui découle, de lui-même
ou par incision, de l'Amyris Opobalsamum : espèce que les phar-
maciens prisent encore le plus, mais dont il n'arrive presque
point en Europe; car il se consomme en Asié; et celui qu'on
nous vend estun baumeinférieur, qui s'obtient par décoction (2).
En désignant ici l'Amyris Opobalsamum, nous avouons que
la tradition nominale conservée dans le Levant aurait pu nous
conduire à une autre solution. Il paraît, en effet, certain que
les Arabes appellent bachäm l'espèce d’Amyris dont nous ve-
nons de parler (3}, tandis qu'il faut reconnaître l’'Amyris gilea-
densis dans la description qu'Avicenne et Abdoul-Latif don-
nent de leur balsän ou balaçän. Aussi Sprengel croit-il que les
Arëiens connaissaient le baume de Giléad.
Quoi quil en soit, le pluriel, employé par Virgile, semble
désigner plusieurs sortes de résines odorantes, et permet d’ad-
mettre sunultanément les deux opinions.
(1) Nous placons la synonymie arabe, tantôt avant, tantôt après la synony-
mie grecque, selon que les noms de plantes ont passé de l’une de ces langues
dans l’autre. Ici nous déclarons franchement ignorer si le premier mot,
balsän , est plus ou moins ancien que £éhszaper. Mais quant au second, ba-
châm , son origine sémitique n’est pas douteuse, ni par conséquent son an-
tériorité. C'est, en effet, le mot hébreu 92, qui se trouve dans le Penta-
teuque ( Exod. XXX, 23). |
(2) Consultez Dioscorid. lib. IT, cap. 18; Pline, lib. XIT, cap. 25; Justin,
lib. XXXVT; Théoph. &b. IX, cap. 6; Gal., lib. I de Antidotis, etc., etc.
(3) C'est Sprengel qui l’assure ( Hist. rei herb. I, p. 257). Il écrit FE? »
bacham , sans élif; mais nous suivons l'orthographe de Golius.
+
+
26 FLORE
BETA.
Hic olus, hic LATE FUNDENTES BRACHIA BETÆ,
Fœcundusque rumex. Mor. 72.
Teërhoy OÙ Seürhoy des Grecs.
Beta hortensis (Mill. Dict. 2).
Beta vulgaris (Décand. sp. 2241. Var. à alba).
Beta Cicla (Lann. gen. 436).
La Bette blanche.
M. de Candolle réunit, comme variétés, toutes les espèces
du genre Beta établies par les auteurs qui l'ont précédé; ce
qui nous paraît, fort sage; car ce nest point par les organes
__essentiels, mais par la forme seule des racines, qu'elles diffèrent
entre elles. Nous croyons devoir rapporter la plante de Virgile
au Beta Cicla de Linné, qui abonde en Italie, et qui, d'ailleurs,
a moins de roideur dans son port que les autres variétés; de
sorte qu'on peut très bien dire de cette plante : latè fundens
brachia. M. de Théis (1) prétend que son nom de ciclaÿ; qu'on
trouve pour la première fois dans Catulle, est altéré de sicula ,
parcequ'elle croît spontanément en Sicile. Nous ne sommes
point de son avis; et le changement de la lettre S en Cn'a rien
ici de naturel. S'il faut que le mot cicla ait été défiguré par les
copistes, il est plus sage de supposer qu'on l’écrivait cycla, par
un y. Alors l’'étymologie, tirée de zixoc, cercle, pourrait s'ex-
pliquer, soit par la forme circulaire de la racine, soit par les
couches concentriques qu'elle offre, lorsqu'on la coupe trans-
versalement.
BOCCHUS.
....... Ederæque nitor, pallente corymbo,
Er Boccaus, LiByÆ REGIS MEMOR. CULEX, 405.
a
Les recherches que nous avons faites, pour découvrir le nom
de la plante dont il est ici question, ont été infructueuses. Quel-
(x) Glossaire botanique, page 59.
e—
La
DE VIRGILE. 7
ques savants ont supposé que ce passage du Culex a été mal
rétabli, et qu'il faut lire Bacchus. D'autres commentateurs,
renchérissant sur cette opinion, et regardant le texte comme
entièrement altéré, pensent qu'il faut interpréter ainsi cet en-
droit : «le lierre éclatant, qui rappelle la mémoire de Bacchus,
roide Libye. » Mais bien qu'il soit vrai que le lierre ait été de tout
temps consacré à Bacchus; bien qu'il soit prouvé aussi que ce
dieu, qui n'est autre que le Soleil, commence la chronologie
de presque tous les anciens peuples (qui avaient la faiblesse
de vouloir ennoblir leur origine, en donnant à leurs premiers
rois le nom de leurs divinités), cette interprétation nous paraît
forcée. «
” Hésychius parle d’une espèce de plante appelée y. Tout
porte à croire qu'elle ne différait point de celle dont nous nous
occupons ici, Car on n’en trouve aucune mention ailleurs, et
cette circonstance doit confirmer l'orthographe de bocchus,
comme la seule véritable. .
BUMASTUS. Tumidus.
Non ego te..... 4e E LUNDI SES is
Fransenm, : 4... + TUMIDIS, BUMASTE, RACEMIS.
’ GIE 107,
Boÿuxatoc des Grecs.
Variété du fruit du Vitis vinifera (L.).
C'étoit une sorte de raisin que l'extrême grosseur de ses
grappes, pour ainsi dire gonflées, tumidis racemis, avoit fait
comparer au pis d'une vache (foës, uxoroc ); et l'étymologie est
si bien cela, qu'on la retrouve latinisée dans Varron; car il a
une espèce de raisin nommée bumamina.
Voyez VITIs. ,
BUPHTALMUS. F'irens.
D ns ane ns rc .... Hic amarantus,
BUPHTALMUSQUE VIRENS. CuLEx, 405.
Bovoñax}uoy des Grecs.
Anthemis tinctoria (Linn. gen. 1312).
La Camomille des teinturiers.
a"
28 FLORE
Bauhin et Tournefort prennent pour le buphtalmus de Dios-
coride et de Pline, l'Anthemis tinctoria, plante que Mathiole (1)
dit être fort commune en Italie, notamment près de Padoue.
Le buphtalmus de Virgile est le même que celui des auteurs
que nous venons de citer. Le poëte lui donne l'épithète de
virens, qui ne signifie que verdoyant, et qui est susceptible de
s'appliquer à toutes les plantes.
BUXUM et BUXUS (2). Cytoricum.— Rasile torno.
Et juvat uNDANTEM BUxO spectare CYTroRu».
GEorG. IT, 437.
Nec tiliæ leves aut TORNO RASILE BUXUM
Non formam adcipiunt, ferroque cavantur acuto.
Georc. Il, 449. ‘
NM RE. 2 ET STUPELNSCLE REA
Tube manus, mirata VOLUBILE BUXUM.
Æx. VII, 382.
Tympana VOS BUXUSQUE VOCANT BERECYNTHIA matris
Id&æ. Æn. IX, 619.
Ictave BARBARIcO Cybeles antistita Buxo. ”
Cir. 166.
1£0e des Grecs.
Buxus semper-virens (Lann. gen. 1420).
Le Buis.
Le buis se plaît sur les montagnes; on le trouve dans toute
l'Europe. Il paraît qu'il abondait sur les monts Cytores, situés
en Paphlagonie. Le bois de cet arbuste, très propre aux ou-
vrages de tour, était, dès les plus anciens temps, employé à
cet usage. C’est de son nom que dérivent en grec rs, boite,
rvËidioy, palette de peintre, etc.
Le mot buxus, dans les deux derniers pasbagel cités, signifie
flûte : buxus berecynthia, la flûte phrygienne; buxus barbarti-
cus, la flûte des Barbares (5).
(1) Math. apud Diosc. lib. IIT, p. 35.
(2) Dans le second et le troisième passages le mot est neutre: dans le
quatrième, il est masculin; et dans les autres, il y a doute.
DE VIRGILE.
CE
(de) à
SAR RS RO RAT AT TE TE PR RL ART AT RE TE TE AN Re
C.
CALTHA. Luteola.
Mollia ruxrorA pingit vaccinia CALTHA.
Ecz. IN, 50.
= APCE SE ALTERNA conjungens lilia carrHA.
CR. 97.
En grec , Ké9a (1).
* Caltha officinalis ? (Mœnch., meth. 585).
Calendula officinalis? (Linn. gen. 1339).
Le Souci?
Sprengel (2) adopte, pour la caltha de Virgile, une opinion
assez répandue, mais qui nous paraît peu certaine. Il croit.
avec le P. Hardouin et quelques autres savants, que cette
plante est le Calendula officinalis des modernes. Voyons les
bases sur lesquelles s'appuie cette décision.
Trois auteurs seulement parlent de la caltha. Virgile, qui la
désigne comme une fleur jaune, luteola, Dioscoride (3) qui
donne son nom comme l’un des synonymes du chrysanthe-
mum (voyez ce mat); et Pline (4) qui en parle avec quelque
détail. Voici les expressions de ce dernier: « Proxima ei (ïan-
thinæe viole) cawrHA est, concolori amplitudine ; vincit numero |
foliorum marinam, quinque non excedentem ; eadem odore supe- +
ralur : est enim gravis cuitha. Qu'on ajoute à ce peu de données
celles qu'on tire de l’étymologie ( supposé que caltha dérive
réellement de z4l200<, corbeille, vu la forme de sa corolle), et
l'on aura devant les yeux tout ce qui servirait à résoudre la
question, s’il était possible d'y parvenir; mais on l’essaierait
(1) Nov. Apparat. græco-lat. 1754, p.96. (2) Hist. rei herb. lib. IT, cap. 3.
dé (3) Dioscoride, lib. IF, cap. 53. (4) Pline, Hist. nat. lib. XXVT, cap. 6.
30 FLORE
en vain. Ce que nous venons de dire nous prouve seulement;
1° que la caltha des Anciens est une plante qui porte une belle
fleur jaune; 2° que sa corolle imite une corbeille ; 3° que son
odeur est forte, gravis; 4° et enfin qu'elle a quelque ressem-
blance avec les chrysanthêmes. On peut arguer de là qu'il
s’agit d’une composée de la tribu des radiées; ear cette famille
. de plantes abonde en fleurs jaunes à odeur vive. Mais là s'arrête
la certitude, et toute détermination plus précise est arbitraire.
Quant à la plante nommée Caltha par les Modernes, c'est
une ranunculacée, qui n’a aucun rapport avec la caltha des
Anciens.
CARDUUS. Segnis.
Carpuus, et spinis surgit paliurus acutis.
Ecr. V, 39.
SE «...... SEGNISQUE horreret in arvis
CaRDUuUSs. G£orG. I, 151.
Excluuos des Grecs.
Centaurea solstitialis? (Lann. gen. 1331 ).
La Centaurée du solstice ?
Carduus a, dans ce passage, la même signification que char:
don en français; il n’est guère présumable que le poëte ait en-
tendu rien préciser. Si pourtant on voulait le croire, le moyen
d'arriver à des conjectures raisonnables serait de chercher à
savoir quel chardon se trouve le plus communément dans les
champs cultivés du midi de l'Europe. Or Raï nous apprend
que le Centaurea solstitialis ÿ abonde : « Monspelii in satis nihil
abundantius ; nec minus frequens in Italia, unde incremento sege-
tum aliquando officit, et messorum manus pedesque vulnerat. »
Martyn penche vers cette opinion; nous croyons devoir l’é-
mettre, mais avec plus de doute.
A peine est-il besoin que nous nous arrêtions à refuter une
erreur inconcevable de ce savant, qui prétend, dans ce pas-
sage, expliquer le verbe horrere par to appear terrible or horrid.
Non seulement le mot horrere n’a jamais le sens de faire hor-
reur, mais ilne signifie même avoir horreur que parune figure,
DE VIRGILE. « 2
et parceque le frisson fait dresser les cheveux. Sa première et
véritable valeur est, de l’aveu général, être hérissé. Il ne faut
pas lui en chercher une autre dans le vers qui nous occupe.
Quant à l'épithète de segnis, qu'on traduit ordinairement
par stérile, et qui veut dire littéralement paresseux, Virgile ne
l'aurait-il pas prise dans le sens de tardif? C’est un doute que
nous proposons. Au moins est-il certain que les centaurées,
les chausse-trappes, les chardons, infectent principalement
les champs dans l’arrière-saison.
CARECTUM.
CAE PRO DEMRE RE VAE À Tu post cARECTA latebas.
Ecz. IT, 20.
En grec (vaguement parlant ), dovexsio.
Lieu planté de Carex. Voyez ce mot.
Bien que ce soit là proprement la signification de carectum,
les Latins entendaient aussi par ce mot les petits massifs qui se
trouvent dans les pâturages humides, et qui sont formés par
des cyperacées, des Iris, des roseaux, et autres plantes de la
même nature.
Au reste, Vitruve emploie le mot carectum comme syno-
nyme pur et simple de carex; et rien n'empêche, à la rigueur,
de lui donner le même sens dans Virgile.
CAREX. Acuta.
las ste. le. s LT CARICE paslus AGUTA.
GEorG. IIT, 231.
Zigroy des Grecs? @p50y d'Homère? (Iliad. &, 551).
Caricis spec. des auteurs.
Martyn croit qu'il est question, dans le passage cité, du Carex
acuta des modernes, et Sprengel se range à cet avis. Il nous
semble que l’épithète acuta ne doit pas être prise dans un sens
aussi absolu. C’est un poëte qui parle, et non un botaniste.
On sait que presque tous les Carex ont leurs tiges à angles ai-
gus, souvent même tranchantes, principalement les espèces
riparia, maxima, paludosa, acuta et pseudo -cyperus. Nous
#
32 | FLORE
croyons donc qu'il s’agit, dans Virgile, sinon du genre entier,
au moins de toutes les espèces qui habitent les marécages et
les rives des fleuves.
"CASIA.
Nec casrA liquidi corrumpilur usus olivi.
GEorG. IT, 466.
Kacia des Grecs.
Casia de Pline (lib. XVI, cap. 32).
Laurus Cassia ? (Linn. gen. 700 ).
Virgile parle ici d'un aromate de luxe, inaccessible aux
facultés pécuniaires d'un simple cultivateur. Il s’agit de la
avi des Grecs, substance que Théophraste fait venir d'Ara-
bie, et qu'il semble comparer à Ta canelle. De quel arbrisseau
était-ce l'écorce? Probablement du Laurus Cassia (L.), cassia
lignea des officines.
CASIA. Herbacea. — Humilis. — Viridis. — Suavis.
Tum casrA, atque ALIIS intexens SUAVIBUS HERBIS.
Ecc. II, 49.
Vix auMILES apibus casrAs roremque ministrat.
GEorc. II, 215. =
Hec circum cAS1Æ VIRIDES, et olentia late
Serpy Lla. GEorc. IV, 30.
os uctene MUSCUNIUT LGPES)- Abe .
Ecglancs Le CASIAMQUE. GEORG. IV, 184.
Subjiciunt fragmenta, thymum CASTASQUE RECENTES.
Georc. IV, 304.
Narcissum cASIAMQUE, HERBAS incendit OLENTES.
Cir. 370.
Kyéopoy OÙ Ovuehzia des Grecs.
Coccum gnidium de Pline (lib. XXVI, cap. 9).
Daphne Gnidium (Linn. gen. 664).
Le Garou poivre-de-montagne.
En lisant avec attention ces différents passages, on voit bien
que Virgile n’a pu donner au mot casia le même sens que dans
l'article précédent.
DE VIRGILE. 33
11 s’agit ici d'une plante peu élevée, herbacée, très com-
. mune en Italie; odorante, il est vrai, mais nullement recher-
chée comme aromate. Le peuple l'avait appelée casia, par al-
lusion à la zxsix véritable, comme, de nos jours encore, les
jardiniers appellent baume une simple menthe cultivée.
Quelle sera cette plante?
Dans le vague des conjectures, les uns avaient désigné la
lavande, d'autres le romarin, d'autres un genêt appelé par
Bauhin Spartium triphyllum. Tournefort (1) crut l'avoir décou-
verte dans l'Osyris alba, qu'il nomma, d’après ce système,
Casia poetica. Mais Pline décrit une osyris (2), qui est celle des
botanistes modernes; il parle de la casia dans un autre passage.
Martyn sera notre guide. Il a observé que Pline regarde
comme identique Je le cneorum et la casia. Reste à chercher le
cneorum. Or, Pline dit encore (5) que l'on appelle cneorum la
thymélée qui porte les grana gnidia. Dioscoride, enttraitant
de la thymélée, n'est pas moins positif. Cette plante, dit-il,
porte les grains gnidiens, et sa feuille se nomme cneoron.
La seconde espèce de casia est donc le Thymelæa foliis lini
de C. Bauhin, Daphne Cnidium de Linné, seule plante qui
réunisse tous les caractères voulus; car c’est au hasard, et seu-
lement pour utiliser, selon son usage, un mot déja connu, que
Linné a fait de Cneorum un des noms spécifiques du genre
Daphne.
Le nom grec Suwusziz, olivier-thym, exprime fidélement
l'odeur de la plante et la forme de ses feuilles.
CASTANEA. Alta.
EXT PE PAGE NE PRE pe em fn Es Ut arr
CasranEzÆ, nemorumque Jovi quæ maxima frondet
Æseulus. Georc. IT, 15.
CasrANEz faqus, ornusque incanuit albo
Flore pyri. Géorc. If, 7r.
U LA 2 *
KaGtavalxn 2400 des Grecs.
Castanea vulgaris (Décand. F1. Fr. 2114).
#
(1) Instit. rei herb. Append. p.664. (2) Plin. lib. XXVIL, cap. 12.
(3) Pline, lib. XIIT, cap. 20.
3
34 FLORE
Fagus Castanea (Linn. gen. 1448).
Le Châtaignier.
Cet arbre, dont le nom grec signifie noyer de Castane, avait
été rapporté de Castana, ville du Pont; et l'on avait com-
paré son fruit à la noix, avec laquelle 1l n'a guère de ressem-
blance, si ce n’est quand l’un et l’autre sont encore revêtus
de leur brou.
Alta est une qualification très juste pour l'un des plus beaux
arbres de nos forêts.
CASTANEA NUX. — CASTANEA. Mollis. — Hirsuta.
De Lili... Surntfiebis mitia poma,
CASTANEÆ MOLLES, et pressi copia lactis.
Ecc,J182.
Ipse ego cana legam tenera lanugine mala,
CASTANEASQUE NUCES. Ecc. IF, 52.
Stant et juniperi, et CASTANEÆ HIRSUTÆ.
Ecz. VII, 55.
Kacravaïroy xäpvoy , Käctavoy des Grecs.
Fruits du Faqus Castanea.
La Châtaigne.
L'interprète de Nicandre distingue quatre espèces de x4-
grave, dont l’une est la châtaigne molle, 70 parc. Servius,
rejetant cette explication, en donne une bien moins naturelle
encore, en supposant qu'il s'agit ici de châtaignes mûres;
comme si la maturité de ce fruit ne lui laissait pas sa dureté.
I est plus simple de penser, et l'esprit général du passage l’in-
dique, que par molles Virgile désigne des châtaignes cuites,
Hirsutæ les dépeint dans leur enveloppe verte, effectivement
hérissée.
Quand le mot nux est sous-entendu, on ne peut plus distin-
guer, que par la suité de la phrase, s'il s'agit du fruit ou de
arbre.
Voyez CASTANEA.
4
DE VIRGILE. " 35
CEDRUS. Odorata. — Olens.
RS OU AMIE à à Dant utile lignum ,
Navigiis pinos, domibus CEDRUMQUE cupressosque.
Georc. Il, 443.
Disce et oporarTAM stabulis adcendere ceprum.
Georc. IE, 414.
Urit oporATAM nocturna in lumina cEDRuM.
Æn. VIL, 1%
Quin etiam veterum effigies ex ordine avorum
Antigua e CEDRO. ÆN. VIE, 177.
ES ee, ...... Ét'OLENTEM scindere CEDRUM.
Æn. XI, 137.
Kédpos des Grecs.
Pinus Cedrus (Linn. gen. 1456).
Le Cédre du Iaban.
Le cédre de Virgile est le fameux TN des Écritures. Son
bois est résineux, et développe en brülant une odeur agréable ;
c'est cette propriété, qu'il partage avec beaucoup d’autres bois,
qui seule a déterminé les auteurs du dictionnaire de Trévoux
à faire venir son nom de zv69n<, odorant, qui dériverait, dit-
on, de #iw, je brûle (1). Est-il possible qu'on s'arrête à des res-
semblances aussi illusoires, et surtout qu’en ne veuille jamais
chercher les étymologies d'un nom dans la langue de ceux qui,
les premiers, ont connu la chose? En se rappelant toutes les
idées de grandeur et de majesté attachées par les Orientaux au
cèdre du Liban, toutes les comparaisons qu'ils en ont faites
anx monarques et aux grands de la terre, peut-on ne pas re-
connaître dans son nom la racine sémitique ,w3, et notam-
ment le nom d'action arabe KÈDRoun, KEDR, puissance (2)?
Les Anciens regardaient le bois de cèdre comme incorrup-
tible, et non sans quelque raison; car la résine qu'il contient
retarde l'action destructive de l'air, et empêche les vers de l’at-
taquer. Cette incorruptibilité permettait d’en faire des statues
qui ornaient les palais : Quin etiam veterum, etc.
Mais son principal usage était comme bois de charpente,
soit dans les maisons, soit dans les temples. Voilà pourquoi
(1) Gloss. bot, de M. de Théis, p. 366. (2) Golius, Lexic. Arab. col. 1861.
3.
r
36 . FLORE
Virgile, en parlant des forêts du Caucase, dit qu'elles four-
nissent des pins pour la construction des vaisseaux, lignum
utile navigüs, et des cèdres pour celle des maisons, domibus.
Il est aisé, d’après cela, de voir combien se $ont trompés cer-
tains commentateurs, suivant lesquels notre poëte n'aurait
voulu parler que l'oxycédre, espèce de genévrier.
CENFAUREUM. Graveolens.
Cecropiumque thymum et GRAVEOLENTIA CENTAUREA.
GEorG. IV, 270.
Kevrabproy péya des Grecs.
Centaurea Centaurium (Linn. gen. 1351 ).
L'herbe des Centaures, la grande Centaurée, leRhapontic.
Clusius dit que le suc de la racine de la grande centaurée est
odorant. Cette plante, bien décrite par Dioscoride, est com-
mune dans toute l'Europe.
CEPA. Rubens.
CEPA RUBENS, sectique famem domat area-porri.
Mor. 84.
POUUV 0 des Grecs.
Cepa vulgaris (Bauh. Pin. 71, 1.).
Cepa bulbo rotundo purpurascente (Lob. 1e. tab. 150, f. x).
Allium Cepa, var. « (Décand. F1. Fr. 1967).
L'Ognon rouge.
La forme arrondie de cette bulbe, semblable à une tête, lui
a fait donner un nom dont le radical se retrouve à peu près
dans toutes les langues, avec la même signification : cep en
celtique, kæpf en teuton, KE®-4 en grec, CAP-ut en latin, etc.
L’épithéte de rubens, qui se trouve dans le vers cité, per-
met de préciser la variété que nous indiquons. En effet, sa
bulbe, recouverte de tuniques rouges, lui a valu le surnom de
‘
P urp urascens.
CERASUS.
Principio arboribus varia est natura creandis.
none en neeneesne ns eeuso
DE VIRGILE. 37
Pullulat ab radice aliis densissima sylva,
Ut cerasis, ulmisque. Georc. IT, 18.
Képaros des Grecs.
Cerasus vulgaris (Mail. Dict. n° 1).
Prunus Cerasus (Linn. gen. 679, var. «, 8, 7).
Le Cerisier.
Le cerisier a été apporté en Italie par Lucullus, environ 64
ans avant J.-C. Son nom lui a été donné parcequ'il est origi-
naire de Cérasonte, en Asie mineure. Le sol de l'Europe lui a
si bien convenu, qu'on l'y trouve naturalisé sous presque toutes
les latitudes. Son nom de cerasus a été adopté par les Italiens,
les Espagnols, les Anglais, les Allemands, etc., sauf les diffé-
rences de terminaison.
Tout le monde a pu observer que le pied des cerisiers est cou-
vert de nombreux rejetons: Pullulat ab radice densissima sylva.
CERINTHA. Jgnobilis.
Pr dacaie x Huc tu jussos adsperge sapores,
Trita melisphylla, et CERINTHÆ IGNOBILE GRAMEN.
GEorG. IV, 63.
Kpryov des Grecs.
Cerinthe major? (Linn. gen. 195 ).
Le grand Mélinet.
On paraît s’accorder à croire, d'après la tradition nominale,
que la cerintha de Virgile est identique avec la cerinthe de
Pline, le Cerinthe major des Modernes. Il y a pourtant lieu de
s'étonner que notre poëte ait donné à l’une des plus grandes
borraginées d'Europe, le nom de gramen ignobile, qui ne de-
vrait guère s'appliquer qu'à une petite plante. Aussi Noël (1)
donne-t-il pour cerintha le mot pâquerette.
Le Cerinthe se trouve en Italie et dans le midi de la France.
CHRYSANTHUS.
Nommé sans épithète, parmi les fleurs agréables.
CuLex, 404.
(x) Diction. lat.-fr, p. 164.
36 FLORE
: Xpvoasbeuoy des Grecs.
Chrysanthemum coronarium (Lainn. gen. 1254 ).
Le Chrysanthême des couronnes.
Ce mot est de formation grecque, et signifie fleur d'or. Le
xpv5aviuor de Dioscoride est le même que celui de Théo-
phraste; il se nomme chez les Modernes Chrysanthemum coro-
narium. Nous pensons que c’est la plante de Virgile. Il serait
possible néanmoins que les poëtes latins eussent étendu ce
nom de chrysanthus à plusieurs fleurs à disque jaune, de la
famille des composées, et de la tribu des radiées.
CICUTA. Fragilis.
Est mihi pispaArigUs septem compacta cicuTIS
Fistula. Ecr.Il, 37.
Hac te nos rRAGrL: donabimus ante cxcurA.
Ecz. V, 85.
Koveoy des Grecs; ou plutôt ici, Käayoc, S6pry£.
Les tiges de plusieurs sortes d'ombellifères.
Théophraste et Dioscoride sont d'accord pour la description
qu'ils donnent de la ciguë, Conium maculatum des Modernes.
Pline n’est pas aussi clair que ces deux auteurs ; car peu après
avoir parlé des propriétés vénéneuses de la ciguë, il dit qu'on.
était dans l'usage, à Rome, de manger les tiges de cette plante;
ce qui ne peut s'entendre que des tiges de fenouil, d’ache,
d'angélique, etc., etc., regardées encore aujourd'hui comme
aliment.
Au reste, tous les genres de cette famille sont voisins; les
signes caractéristiques en paraissent si peu saillants à des yeux
mal exercés, que tous les jours le peuple les confond, et qu'il
est même résulté de cette erreur de nombreux accidents. Nul
motif donc de s'étonner que les Latins aient réuni beaucoup
de plantes sous la dénomination de cicuta ; et je ne vois pas où
Sprengel a pu reconnaître que Virgile entendit spécialement
parler du Cicuta virosa (L.). Il ne s'occupe dans les vers cités
que de flûtes pastorales : or, on donnait le nom de cicuta au:
tuyaux formés par les tiges creuses de toutes les ombelhfères,
DE VIRGILE. 39
comme celui de culmi ou calami, à ceux que fournissaient
toutes les graminées.
COLOCASIUM.
Errantes hederas passim cum baccare, tellus,
Mixtaque ridenti corocasrA fundet acantho.
Ec. IV, 20.
Kohoxxctou yévoc des Grecs.
Arum Colocasia (Linn. gen. 1387).
Il faut que le lecteur se transporte d'avance à l’article Lorus,
et consulte ce que nous y disons des espèces cotées VIT et IX,
c'est-à-dire du Nymphæa Lotus et de l Arum Colocasia , plantes
que les Anciens confondaient fréquemment sous le nom de
colocasium.
Qu'on ne se flatte pas de décider avec exactitude celle que
Virgile avait en vue.
D'une part, il semble naturel que, pour témoigner sa joie,
à la naissance de l'enfant mystérieux, la Terre enfante ses plus
belles productions. Un 4rum qui ne fleurit presque jamais,
peut-il être mis en balance avec les nymphéas et le luxe de leur
floraison ?
De l’autre côté, l'on peut dire que le texte n'annonce pas
non plus un si grand éclat. Ce sont de petits présents, munus-
cula, que la Terre offre à son roi ; ce sont les premiers, prima,
et leur principal mérite est d’avoir été produits sans culture,
nullo cultu. Elle fera davantage par la suite; jusqu'à présent il
ne s’agit que de feuillage ; le poëte parle de lierre, d’acanthe ;
le mot de fleurs n’est prononcé que dans les vers suivants, et
comme circonstance qui ajoute à ce quil dit (1). Veut-on,
parcequ'il est fait mention plus loin d’amomum, que ce soit
(1) Comme Virgile a mis ici le baccar avec le lierre et l’acanthe, les rai-
sons du second système sont affaiblies; ou si elles sont bonnes, elles rendent
douteuse notre opinion sur le baccar (Voyez ce mot). A moins que nous
n’ayons bien caractérisé le baccar de Pline, mais que celui de Virgile ne
soit quelque autre plante moins remarquable.
40 FLORE
une plante odoriférante? point d'obstacle encore. L'Ærum Co-
locasia a été nommé, par les Arabes, GINGEMBRE d'Égypte.
Entre ces deux opinions, également soutenables, nous
adoptons, mais sans la garantir, celle que nous venons de dé-
velopper la dernière : entraînés, en cela, par Réneple de
Sprengel et l’autorité d'Anguillara.
CORIANDRUM.
RS Et exiguo cor1ANDRA trementia filo.
Mor. 90.
Kiproy des Grecs.
Coriandrum sativum (Linn. gen. 367).
La Coriandre.
Par ces mots, exiguo trementia filo, Virgile a voulu exprimer
la délicatesse des tiges, qui sont presque filiformes.
CORNUM. Lapidosum.
FA De ten ED (SϾpe videmus ) insita mala
Ferre pyrum, et prunis LAPIDOSA rubescere CORNA.
Georc. Il, 34.
Victum infelicem, baccas, LAPIDOSAQUE coRNA,
Dant rami. Æn. III, 640.
En grec, Kpavetoy.
Fruit du Cornus mas (Lann.).
La Cornouille. ie
Virgile, en parlant de la greffe du cornouiller sur le pru-
nier, indique naturellement que la cornouille ne passait pas
pour un fruit méprisable. On peut, en effet, s'étonner du
discrédit où est tombé chez nous ce joli fruit, qui joint à la
forme élégante de l'olive l’agréable couleur de la cerise, et
dont la saveur même n’est point ingrate si l'on attend une
parfaite maturité. Ce qui l’a pu faire exclure du nombre des
aliments, c’est, sans doute, son extrême astringence.
Lapidosum est une épithéte relative à la dureté de son noyau.
Voyez CorNus.
DE VIRGILE. dk
CORNUS. Bello bona.
At myftus validis hastilibus, et BoNA BELLO
Cornus. Georc. Il, 448.
Conjeclo sternit jaculo : volat Ttala cornus
Aera per tenerum. Æx. IX, Go8.
Kpaveix, Kpayiz des Grecs.
Cornus mas (Linn. gen. 194).
Le Cornouiller mâle.
On croit, non sans quelque raison, que le nom de cet arbre
lui vient de la dureté de son bois, comparable à celle de la
corne.
Il faut pourtant observer que le mot latin cornu ne saurait
être la racine de ce nom, puisque le cornouiller s'appelait
déja en grec xpxiz. D'une autre part, pæsix a bien aussi de
l'analopie avec z£ox, corne; mais #54; prend dans ses créments
un T au lieu d’un N, ce qui forme une différence assez impor-
tante.
Tout est facile à concilier ici. La racine sémitique (; ;?
(KaRN) a fait naître chez les Grecs les deux mots de zpaveix et
de xx, le second plus éloigné que le premier de l’analogic
primitive; et chez les Latins elle a produit cornu et cornus,
mots aussi voisins qu'il est possible (1).
La dureté du bois de cornouiller, considéré presque comme
une substance cornée, le rendait éminemment propre aux
usages de la guerre, et sur-tout à former des manches de
haches, de piques, de javelots, qu'il était fort difficile de briser.
CORYLUS. Densa. — Dura.
Hic inter DENsAS coRYLOSs. Ecr. E, 14.
Hic corxzis mixtas inter consedimus ulmos.
Ecz. V, 5.
(1) Cette racine carN ou conN, que nons représentons ici comme sémi-
tique, pourrait, à plus juste titre, être appelée universelle. On la retrouve,
en effet, dans toute la famille des langues du nord, mais sous la forme norx
(de même que Courax a formé en grec Hypan ou Hyran-is, que Ganr ou
Ganr-en a fait en latin Hort-us, que Germantus est devenu en espagno!
Henmax-0, etc. ).
42 FLORE
ÉRTAËS À Etourx coryLt nascuntur. GEorc. II, 65.
Neve inter vites coRYLUM sere. GEorc. IL, 290.
En grec, Kapôa Xerth, Kaglo npuxlewrixn OÙ rovrixn.
Corylus Avellana (Lann. gen. 1450).
Le Coudrier, le Noisetier.
Densa ne signifie probablement que la proximité relative
de plusieurs coudriers formant un bocage; c'est une circon-
stance, et non un adjectif caractéristique. Autrement, on peut,
si l’on veut, l'entendre des rameaux et du feuillage de cet
arbre, qui forme des massifs épais dans les bois.
Jamais, au reste, le coudrier n’eut chez les Anciens la même
célébrité que chez nos aïeux. Il n’y a guère de conte de trou-
badour, ni de vieille chanson francaise, qui ne parle de la cou-
draie ou coudrette, coryletum. Le noisetier y fait, avec le ro-
marin et la fougère, presque tous les frais du paysage.
CROCUS. Rubens. — Odoratus.
....... Nonne vides, cRocEos ut Timolus ODORES
Mittit. Georc. I, 56.
Et glaucas salices, casiamque, CROCUMQUE RUBENTEN.
GEorc. IV, 182.
Hp dat Et hic Cilici crocus editus arvo.
CuLex, 400.
Kp5zoc Et Kpoxoy des Grecs.
Crocus sativus (Linn. gen. 75 ).
Le Safran.
On trouve le safran croissant spontanément à Saint-Jean-
de-Maurienne, selon Allioni. On le cultive en France dans le
Gâtinais, en Espagne dans la Manche et dans le royaume de
Murcie. Originaire du Levant, d'où on le tirait autrefois, il est
même encore connu dans le commerce sous le nom de safran
oriental. Cette plante fut rapportée au temps des croisades, et
propagée dans plusieurs parties de l'Europe où elle n'avait pas
encore pénétré. Son nom n'est autre chose quele féminin :|;2,
safràä’, de l'adjectif arabe ;20|, jaune.
.
ES
DE VIRGILE.
CRUSTUMIUM.
RS PART Te Nec surculus idem
Crusrumus, Syrüsque piris. GrorG. IT, 88.
En grec, Àriov "JÉVO.
Väriété des fruits du Pyrus communis (L.).
La Poire perle. Voyez PYRUM.
CUCUMIS. Cæruleus. — Tortus.
SX TENTE en à TorTusQuE per herbam
Cresceret in ventrem cucumis. GEorG. IV, 122.
Et pendens junco cxrRuLEUSs cucumis.
Cop. 22.
Zixvog OU Xixuc %u2:p0c des Grecs.
Cucumis sativus (Linn. gen. 1479).
Le Concombre cultivé.
Les personnes qui se sont occupées de jardinage savent
combien est variée la couleur du fruit des cucurbitacées ; on
connaît, par exemple, des concombres jaunes, verts, glau-
ques. Il n'est donc pas impossible qu'il y en ait eu quelque
variété bleuâtre. On sait, d’ailleurs, que les Anciens étaient
loin d’être aussi bien fixés que nous sur les noms qui peignent
les couleurs.
Nous adoptons, pour cucumis, l’étymologie proposée par
M. de Théis, c'est-à-dire cucc, chose creuse en celtique.
CUCURBITA. Grawis.
Et ravis in latum demissa cucurBtrra véntrem.
Mor. 77.
Koloxy0n des Grecs.
Cucurbita maxima (Tourn. Instit. pag. 106, n° 2,t. 34).
Cucurbita Pepo (Linn. gen. 1478).
La Citrouille, le Potiron.
La grosseur et le poids de ce fruit lui méritaient bien le sur-
nom de gravis ; on a vu des citrouilles qui pesaient un quintal.
Qui ne connaît, à ce propos, la jolie fable de La Fontaine?
44 | FLORE
Quant à l'étymologie de cucurbita, elle est fort. simple. Ce
mot vient du verbe curvare, avec le redoubiement autrefois
usité (1). Aussi le potiron a-t-1l porté, en français , les noms de
courve et de courge.
Peut-être aussi, formé des deux radicaux Guc et cuRv, le
mot cuc-curbita signifie-t-1l chose creuse et courbe.
CUPRESSUS et CYPARISSUS. 1dæa.— Atra. — Coni-
fera. — Feralis. — Lœta.
EtTENERAM ab radice ferens, Sylvane, cupressuM.
GEorG. 1, 20.
PrϾterea genus haud unum nec fortibus ulmis
M Lens des ete HEC TDIRIS CNPARISSTE.
. Georc. II, 84.
D Ve DEN Ce ALU AL eRE AU Dant utile lignum
.….... .... domibus cedrumque GUPRESSOSQUE.
GEorG. IT, 443.
Len eee cet dt ET ANTIQUAlCHPHESSUS,
Religione patrum multos servata per annos.
ÆN. I, 715.
us poid ete able otale ledit AO NAT TS ALES
Cœruleis mœstæ vittis, ATRAQUE CUPRESSsO.
Æx. IT, 64.
Aeriæ quercus aut CONIFERÆ CYPARISSI.
Æ\. IIT, 680.
SE ART te ....... Êt FERALES anle CUPRESSOS
Constituunt. ÆN. VE, 216.
Tlicis et nigræ species, et LÆTA CUPRESSUSs.
Curex, 138.
Kurépiocos des Grecs (Hom. Odyss.E, 64 ).
Cupressus sempervirens (Linn. gen. 1458).
Le Cyprès.
Cupressus est la forme latine, et cyparissus la forme grecque,
(1) Le redoublement, qui n’a plus lieu que dans un petit nombre de
yerbes latins (curro, cucurri; fallo, fefelli, etc.), a du être primitivement
bien plus fréquent, à l'exemple du grec et du samskrit,
DE VIRGILE. 45
du nom du cyprès. Peut-être ces mots viennent-ils de Kérooc,
Chypre; l'arbre dont nous parlons ayant été fort commun
dans cette île.
Il se trouvait aussi sur l’'Ida de Crète, ou de Troade, et
peut-être sur tous deux. De là l’épithète idæa. On lui donne
celle d’atra, à cause de la couleur sombre de son feuillage ;
celle de conifera , en raison de ses fruits, nommés par les Grecs
xôvor, et par les Latins coni.
Celle de feralis n'a pas besoin de commentaire. On connaît
assez le rôle que jouait le cyprès dans les funérailles. La reli-
gion s'était emparée de cet arbre, et l'avait consacré spéciale-
ment aux dieux infernaux. Virgile place cependant un vieux
cyprès à côté d'un autel de Cérès (1); mais tout porte à croire
qu'il s’agit de Cérès péuve ou xaouxn, divinité très lugubre.
Nous ne parlons pas de l'adjectif tenera ( qui doit se traduire
par jeune), pas plus que d’antiqua. Ces épithètes sont purement
circonstancielles , et n'ont rien de caractéristique.
Mais quant à la qualification de læta, donnée au cyprès dans
le Culex, rien ne semble d'abord plus bizarre ; aussi a-t-on
beaucoup discuté sur ce sujet. Les uns prétendent qu'il faut
lire lethæa, en remplaçant le monosyllabe ET par une virgule :
correction assez ingénieuse. Les autres, s'appuyant de l'auto-
rité d’Aristénète, essaient de prouver que le cyprès était au
nombre des arbres heureux. Pour nous, nous croyons que
lœta, dans le vers cité, signifie uniquement vigoureux; et, en
effet, il n'est pas d'arbre qui préseute une plus belle végéta-
tion.
CYTISUS. Florens.
............. Non me pascente, capellæ,
FLoRENTEM cyTisum...... carpetis. Ecr. [, 79.
FLorENTEM cyrisuM sequitur lasciva capella.
Ecz. Il, 64.
Sic cyriso pastæ distentent ubera vacceæe.
EGL. IX, 31.
(YÆn. II, 715.
46 | FLORE
Nec oyriso saturantur apes, nec fronde capelle.
Eco. X, 30.
Tondentur oyrisr. GEorc. II, 431.
Al cui lactis amor, cCYTISUM.....:.........
Ipse manu........ ferat. Georc. IT, 394.
Kériso des Grecs.
Cytisus Marantæ? (Vob. ic. 2, tab. A6).
Medicago arborea ? (VLinn. gen. 1191).
La Luzerne en arbre?
Il faudrait, pour prononcer sur cette plante, des données
plus fixes et plus étendues que celles que nous avons. Il est en
général fort difficile de déterminer le nom moderne d'une
plante mentionnée par un poëte; car à défaut de description,
c'est souvent sur une épithète qu'on est forcé d’asseoir son ju-
gement. Virgile nous apprend seulement que le cytise plaisait
aux chèvres, qu'il leur donnait du lait, et que les abeilles en
étaient friandes. Columelle, sans décrire la plante, parle de
sa culture.
Martyn décide que le cytisus de Virgile est le Cytisus Maran-
tæ des botanistes, et Sprengel et M. Amoreux y reconnaissent
le Medicago arborea (L.), ce qui revient au même. Ne voyant
pas de preuves négatives, nous adoptons l'opinion de ces sa-
vants, sans la donner pour certaine.
CORRE AURAS SR LR 104104000000 AS ADSL 1121141811 1204444147
D. |
DICTAMNUM ou DICTAMNUS. Flore purpureo. —
Folis puberibus.
Dicramnum genetrix cretea carpit ab Ida,
PugBERrBUS caulem FOLIIS el FLORE COMANTEM
PurPurEo : non illa feris incognita cupris.
Æn. XII, 412.
Aixrauvoc, Aixrauvos, Aixrauoy des Grecs. ,
DE VIRGILE. | ”.
Diciamnum de Pline.
Origanum Dictamnus (Linn. gen. 981).
Le dictamne est l’une des plantes les plus célébres de l’an-
tiquité, et l'une des mieux décrites par Virgile: Hippocrate,
Théophraste, Pline et ses successeurs, en célébrent les vertus.
Bien que cette labiée croisse ailleurs qu'en Crète, les Anciens
n’estimaient que celle qu'on récoltait sur le mont Ida. Les
Modernes ne l’emploient guère, l'expérience ayant prouvé
combien ses propriétés avaient été exagérées.
On doit regretter que Linné ait disposé du nom de Dictam-
nus, pour un genre de plante (1) qui n'a aucun rapport avec la
plante de Virgile. Sans cet abus, les botanistes eussent eu plus
souvent l’occasion de se AE le dictamne, et les vers im-
mortels où le poëte latin l'a décrit avec autant d'élégance que
de précision.
DUMUS, DUMETUM.
Ter centum nivei tondent DUuMETA J'uvenci.
GEorc. I, 15.
Horrentesque rubos et amantes ardua pumos.
GEorc. IT, 315.
Jam sylvis puMISQUE vagæ, jam vallibus abdunt
Corpora ( capellæ ). Cucex, 47 (2).
Bäros, OU plutôt Âxav0coy des Grecs.
Broussailles.
Dumetum , heu rempli de dumus. Mais ces deux expressions
deviennent souvent synonymes. La cause en est que les dumus
ne sont point une plante particulière. Ce mot, d'une significa-
tion très vague, s'entend d'un buisson ou d'un assemblage de
buissons, le plus souvent épineux. Du reste, on peut lappli-
quer à des Rubus, des Cratæqus, des Lycium, etc., avec une
égale vraisemblance.
(1) La fraxinelle,
(2) Le mot dumus est employé fréquemment dans les ouvrages du poëtc
latin; nous n'avons pas cru nécessaire de citer tous les passages où on le
trouve. Il en est de même du mot laurus et de plusieurs autres.
48 FLORE
RAS SR SSI IS RAR ARR RL IR RAR RL RE LR URL LL SARL LL
EL.
ÉBENUM ou EBENUS. Wigrum.
ne Qeret soso... SOla India NIGRUM
Fert EBENUM. GEorc. IE, 117.
21 des Hébreux.
Ékevoc ou ÉGedoc des Grecs.
y) des Arabes.
Diospyros Ebenum?
Ebenaster ? (Pers. Synops. gen. 2250).
melanoxy lon p
L'Ébène.
L'Inde seule fournit l'ébène, dit le poëte. Les Anciens dis-
tinguaient pourtant un ébène d'Éthiopie; mais il existe un
passage d'Hérodote qui confond évidemment cette espèce avec
l'autre (1). Le nom d’Éthiopie avait une signification large et
mal définie (2).
Malgré Jes voyages entrepris dans l'Inde par un grand nom-
bre de botanistes éclairés, on n'a pu savoir que fort tard à
quel arbre il fallait rapporter le bois d'ébène. I paraît certain,
maintenant, que c’est à un arbre du genre Diospyros.
Un ouvrage sur la matière médicale, récemment imprimé
à Madras (3), dit que l’ébène est le bois de l'arbre nommé en
tamoul atcha maroum, qui croît en abondance dans le Gangam-
Circars, le Bérar, et même dans l’île de Ceylan, où les natu-
rels l'appellent naugagaha. C'est, ajoute le savant anglais, le
Diospyres Ebenaster de Kœnig.
(1) Hérod. lib. III, cap. 97.
(2) Éthiopie ne veut dire qu'un pays où les visages sont brülés du soleil.
(3) Materia medica , by Whitelaw Ainslie. Madras, 1813.
DE VIRGILE. 49
Quant au nom que les Grecs et les Latins ont donné à cet
arbre, et qu'il porte encore dans toutes les langues de l'Eu-
rope, il vient de l'homonyme hébreu häbän, comme on a pu
le voir. Au contraire, son nom arabe, abnous, n'a point le ca-
ractère primitif, ce n'est que la transcription littérale d'éevos.
EBULUS. Baccis sanquineis.
Pan, deus Arcadiæ, venit, quem vidimus ipsi
SANGUINEIS EBULI BACCIS Mminioque rubentem.
Ecz. X, 27
Kauudrn des Grecs.
Sambucus Ebulus (Linn. gen. 505).
L'Hièble ou Yéble.
Les bayes de l’hièble servent en teinture. Quand elles sont
parfaitement mûres, elles donnent un suc dont la couleur re
peut mieux être comparée qu'à celle du sang.
EDERA. Voyez HEDERA.
ELLEBORUS. Gravis.
Scillamque, ELLEBOROSQUE GRAVES, nigrumque bitumen.
Georc. III, 451.
EXéopoc des Grecs.
Helleborus niger (Linn. en. 956).
L’Ellébore noir.
Dioscoride parle des propriétés de l’ellébore dans le même
sens que Virgile, et les Modernes le font entrer encore dans
la composition des pommades anti-psoriques.
L'adjectif gravis que quelques savants pensent devoir s’ap-
pliquer à l'odeur, doit, suivant nous, rappeler les effets mal-
faiteurs de l’ellébore dont l’action commence par l'ivresse et
l'appesantissement de la tête.
On prétend qu'éMéfops vient d'Ao (aisés) et de fox, et qu'il
signifie nourriture mortifère. Nous ne sommes pas assez cerr
tains du contraire pour nier l'étymologie.
ERUCA.
Et venerem revocans rrucA morantem.
Mon. 85.
LS
a
50 FLORE
Eïrouoy des Grecs (1).
Brassica Eruca (Linn. gen. 1096).
La roquette, dit Dioscoride (2), est aphrodisiaque. Pline en
parle dans le même sens; Columelle s'exprime ainsi dans son
poëme des Jardins (3) :
Et, que frugifero seritur vicina Priapo,
Excitat ut venert tardos eruca maritos.
Ovide dit aussi (4),
Nec minus erucas aptum vitare salaces.
Sans être aussi fameuse chez les Modernes, la roquette passe
encore pour un stimulant,
Pline suppose que son nom lui a été donné quod erodat.
C’est encore là une de ces étymologies à la manière des An-
ciens, c'est-à-dire absurdes (5). De deux choses l’une : ou bien
eruca est un nom primitif, de souche étrusque ou latine, con-
sacré depuis trop long-temps pour subir aujourd’hui analyse ;
ou c'est un dérivé du verbe grec égyew, et dont le sens est
facile à saisir, la roquette ayant des propriétés carminatives.
ESCULUS. Maxima.
...... Nemorumque Jovi quæ maAx1MA frondet
Escuzus. GEorc. IT, 16.
Escucus inprimis, que quantum vertice ad auras
(1) L'eùgopo n'était que la semence de la roquette, dont on assaisonnait
les ragoûts.
(2) Dioscorid. lib. IT, cap. 134. (3) Columel. lib. X, v. 108.
(4) Ovid. Rem. Am. 799.
(5) Les Anciens ignoraient jusqu'aux plus simples régles de permutation
étymologique. Dans leur manière de remonter aux origines des mots, ils
semblent croire que toute lettre peut indifféremment se changer en toute
autre. Eruca, tiré d’erodo, est un exemple, entre mille, de cette opinion
erronée. Pline ne savait pas que si le d peut se changer en teten s, le c'en
g (et même plus tard en v ou en à, suivant une marche et dans des cas qu'il
serait trop long d'expliquer ici), le changement du d en c est d’une impos-
sibilité complète et péremptoire. Le passage de la dentale à la sutturale est
une aberration dont on ne trouverait pas un exemple, dans quelque langue
que ce soit.
DE VIRGILE. 5r
Ætherias, tantum radice in Tartara tendit.
| GEorc. Il, 291.
Snyè; de Théophraste? (lib. HE, cap. 9).
Esculus de Pline?
Quercus Esculus? (Liñn. gen. 1447).
Le Chêne Esculus.
S'il était certain que l’esculus de Virgile füt celui de Pline,
il n'y aurait aucune difficulté sur sa détermination botanique.
Ce dernier esculus est, en effet, bien connu. C’est le gryés de
Théophraste; c’est notre Quercus Esculus (L.).
_Le fagus de Pline est notre hêtre, et non pas un chêue; la
description: qu’il en donne le montre jusqu'à l'évidence. Or,
c'est au contraire parmi les chênes que Théophraste range son
gny6c. Pline aussi met son esculus entre le quercus, le robur, Vi-
lex et le'suber. Tout s'accorde donc; et d'ailleurs l’étymologie
d'ésculus se tire fort bien d’esca, comme celle de yùc de oo :
analogie que les auteurs ont remarquée, et qui n'est pas dé-
raisonnable. 4 ù
Mais l’esculus de Pline est-il bien, je le répète, l'esculus de
Virgile? Cette épithète de maxima, cette peinture d’un arbre
qui touche à-la-fois aux cieux et au Tartare, convient-elle à
l’une des plus petites espèces de chêne?
Il est certain que Pline regarde l’esculus comnte rare en
Italie, et que néanmoms Horace y en place de vastes forêts :
Daunia (portentum) in LATIS alit Escu£ETIs. Le poëte de Vé-
nuse neprenait-il pas ce mot dans un sens différent de celui
du naturaliste? Et Virgile n’a-t-il pas pu faire de même?
On est cependant sûr qu’il n'entend pas ici parler de l'ilex
ni du suber. Mais il y aurait des probabilités pour le chêne
vrai (Quercus Robur), si Virgile ne plaçait en opposition, dans
le même vers, le mot quercus, ce qui détruit radicalement cette
hypothèse. Martyn a donc tort d'amener ici le Quercus latifolia
mas, brevi pediculo, de Bauhin, en s'appuyant sur la corres-
pondance des mots latifolia et quæ maxima frondet; car sa
plante n'est qu’une variété, très peu distincte, du Quercus
Robur ( L. ).
52 FLORE
Dans cet état de la question, quelques botanistes se sont fi-
guré que Virgile avait entendu parler du châtaignier. C’est une
idée hardie, mais peu raisonnable.
Une solution ingénieuse, mais inadmissible, est celle des
auteurs qui reconnaissent ici le noyer; car Virgile et Ovide le
mentionnent positivement sous le nom de nux, et Pline l'ap-
pelle juglans. I] est vrai que le noyer fut consacré à Jupiter, et
que son fruit fut comparé à celui du chêne; il est également
vrai que la majesté de son port et la hauteur à laquelle il par-
‘vient s'accordent très bien avec la description que Virgile
donne de son æsculus; mais toutes les raisons ne peuvent pas
faire supposer que le poëte ait pu nommer ici æsculus, l'arbre
qu'il nomme ailleurs nux, nom consacré par d'autres auteurs
au siécle d’Anguste.
ARR AIS PSS PI PS PS PP PS PSS SL ES RSS RSS RS PS Te
8
FABA.
V'ere FABI1s satio. GEorc. ], 215.
1
Kiauos des Grecs.
Faba vulgaris (Mœnch. Meth. 150 ).
Vicia Faba (lann. gen. 1157).
La Féve de marais (1).
La fève est originaire de la Perse; on la trouve aujourd’hui
dans la plus srande partie de l'Europe. Les Égyptiens passent
pour s'être les premiers livrés à cette culture. Les Romains es-
(1) Cette dénomination, dont un étranger pourrait à bon droit s’étonner,
puisque la fève n’affectionne pas, plus que les autres papilionacées, les ter-
rains marécageux, tient uniquement à une particularité locale. Les terrains
voisins des murs de Paris, où l’on cultivait les légumes nécessaires à la con-
sommation de cette capitale, étant autrefois bas et humides, le peuple s’y
était habitué à regarder comme synonymes MARAIS et JARDIN POTAGER. Cet abus
du mot marais, employé pour jardin, a même formé l’expression barbare
de MARAICHER, olitor.
DE VIRGILE. 55
timaient beaucoup la féve, et Pline lui donne le premier rang
à ap les légumes.
Il n’est sorte de folies qu'on n'ait débitées sur la défènse que
Pythagore en faisait à ses disciples. Chacun sait pourtant que
les suffrages populaires se donnaient autrefois par fèves et non
GES POP P
par boules ; la féve était devenue le symbole des emplois pu-
blics: et le sens du précepte n’a rien d’obscur. dans la bouche
? P P 9
d'un sage qui ne voyait qu'avec mépris les jouissances de l’am-
5e q yait q ( J
bition.
FAGUS. Patula. — Densa. — Umbroso cacumine. —=
Alta.
Tityre, tu PATULz recubans sub teymine FAGx.
EGr, 1:11:
Tantum inter DENSAS, UMBROSA CACUMINA , FAGOS.
BorsI3u
Aut hic ad VETERES FAGos. Ecz. I, 12.
Cæditur et tilia ante jugo levis, ALTAQUE FAGus.
GEoRG. À, 173.
dat sais sa Oo. re ElraéE nt
Castaneæ FAGUSs. GeEorc. Il, 75.
0ë5e de Théophraste (lib. TE, cap. 10). \
Suyes de Dioscoride { lib. 1, cap. 121).
Faqus sylvatica (Linn. gen. 1448).
Le Hêtre.
Le hêtre est l’un des plus beaux arbres des forêts de l'ancien
Continent; 1l est très commun en Europe; son nom de fagus
(dérivé de ty, je mange ) indique que ses fruits servaient ja-
dis à la nourriture des es Les Modernes qui nomment
ces fruits FAÎNES ( faginæ, sous-entendu glandes), en retirent
une huile qui sert à une foule d’usages , et qui, pour certaines
de nos provinces, est devenue une branche de commerce fort
importante. Le faqus de Pline est le même que celui de Virgile
et des Modernes; ce qu'il en dit, liv. XVI, chap. 6, ne per-
met pas d'en douter, et sur-tout cette Ar beular td Fi glans,
auclei similis, Digi cute includitur. Les épithètes du poëte
54 FLORE
romain sont, de tous points, applicables à notre hêtre. C'est,
après le chêne, le plus bel arbre de nos forêts. Il s'élève fort
haut, fagus alta; ses rameaux sont développés, patula; son
feuillage, touffu, densa ; impénétrable aux rayons du soleil,
umbroso cacumine. H vit a:ssi long-temps que le chêne, et
peut mériter souvent l’épithète de vetus, antique, que lu
donne Virpile.
Le faqus des Latins n’est point le même arbre que le ##y0c
de Théophraste. Cet auteur (1) dit que le 947 est une espèce
de chêne; il est hors de notre sujet de chercher à en fixer l’es-
péce, qu'on a indiquée dans les chênes à glands doux. Voyez
EscuLus.
FAR. Flavum. — Robusitum.
Aut ibi FLAVA seres, mutato sidere, FARRA.
GEorG. I, 75.
At si triticeam in messem, ROBUSTAQUE FARRA,
Exercebis humum. GEoORG. À, 210.
Zeix ou Zé des Grecs (Hom. Jliad. E, 196).
Triticum Spelta (Linn. gen. 130).
Triticum sativum, var. 5 (Koœl.).
La grande Épeautre.
Bien que far paraisse signifier ici bled en général, on doit
regarder comme à peu près certain que le far était cette es-
pèce de froment nommée par les Modernes Triticum Spelta, et
par les Grecs gsiz ou téz. Dioscoride (2) distingue deux espèces
de zea : l'un simple povorxézroc, Triticum monococcum ; Vautre
double, dxôzzoc, Triticum Spelta. Cette dernière espèce est
encore de nos jours nommée farra dans le Frioul; c'est sous
cemême nom de farra qu'elle est connue, suivant Bélon, dans
les environs d'Alexandrie.
Homère fait mention du zea, ainsi que Théophraste. Ce
dernier lui donne l’épithéte de robuste, que Virgile attribue
aussi à son far.
Quant à la plante nommée par Homère px, et qu'on à
(3) Théoph. lib. IT, cap. 9. (2) Math. sur Diosc. lib. IT, cap. 94.
DE VIRGILE. 5>
crue être l'arinca de Pline, il parait que c'est une espece de
seigle (Secale) appelée encore, dans certaines parties de l'I-
talie, olira. Cependant Sprengel juge que loves est le Triti-
cum Spelta, et, par une idée hardie et neuve, il suppose que le
ti est le Zea Maïs (L.)
FASELUS. Pilis.
Si vero viciamque seres, VILEMQUE FASELUM.
GEoRG. IL, 227.
Dasiokoc des Grecs.
Phaseolus vulgaris (Linn. gen. 1180, var. «).
En vieux francais, les Fasioles.
Le Haricot.
Le haricot, dont on connaît une foule de variétés, produites
par la culture, est originaire de la Perse, comme la féve, dont
il partage souvent le rôle (1) et même le nom (2).
Il est plus que probable que ses différentes dénominations
grecques gasiohoc, guañoloc, gasikos , Sont autant de diminutifs du
mot gz5%hoc, chaloupe, petite barque allongée; car le haricot
affecte visiblement cette forme. On ne sait s’il faut rapporter
à la plante dont nous nous occupons ici le ouilzË xnmax, ou si
l'autorité de Dioscoride ne doit pas faire considérer ce smilax
comme notre asperge.
FERULA.
FLORENTES FERULAS...... se. QUassans.
EcL.:X,, .25:
Népôné des Grecs.
Ferula communis (Linn. gen. 475).
C’est sur l'autorité de Sprengel que nous adoptons le Ferula
communis comme étant l'espèce virgilienne. Cependant nous
croyons devoir faire remarquer que Tournefort, dans son
(1} Son exiguité le rendait préférable à la fève quand on avait à recueillir
des votes nombreux; ses couleurs, plus variées, permettaient aussi de le
faire servir à distinguer les votes positifs et négatifs.
(2) En Lorraine, le haricot n’est généralement appelé que petite fève.
56 FLORE
voyage du Levant, dit avoir rencontré fréquemment, en Gre-
ce, une férule qu'il nomme ortentalis, dont les tiges sont assez
fortes pour servir d'appui, mais tellement légères qu’elles ne
surchargent point la main, et qu'on pourrait impunément en
frapper quelqu'un sans courir le risque de le blesser : ce
qui explique pourquoi on s’en servait dans les bacchanales,
qui n'étaient point des combats, mais des fêtes.
Le mot ferula vient de ferire, frapper. On corrigeait les éco-
liers avec la tige séchée de cette plante, vraiment plus ef-
frayante que redoutable. C'est par allusion à cet usage que
Martial l'appelle, quelque part, le sceptre des pédagogues, et
qu'il lui fait dire dans un autre passage:
Invisæ nimium pueris, gralæque magistris
Clara Prometheo munere ligna sumus.
Juvénal a dit aussi :
Et nos ergo manum rERuLæ subduximus. .
SangE) 35:
FILIX. Aratris invisa.
Et FILICEM curvis INVISAM pasCil ARATRIS.
Georc. IT, 189.
Et multa duram stipula rinicumquE maniplis
Sternere subter humum. GEorG. III, 2097.
Hrepis ou lrepiz des Grecs.
Filix fœmina (Dod. Pempt. 462)
Pieris aquilina (Linn. gen. 1626).
La grande Fougère, la Fougère femelle.
Cette fougère est la plus grande des espèces européennes;
c'est elle que l’on désigne communément sous.le nom de fou-
gère. On la trouve dans les bruyères, dans les bois peu om-
bragés, et dans les champs, où elle annonce une mauvaise
qualité de terroir.
Le nom de /ilix a été donné aux fougères, à cause des fi-
brilles radicales, qui imitent des fils. Le nom grec rrsie, venu
de 7rèv, exprime la disposition empennée des folioles.
Quant au nom spécifique d'aquilina, attribué par Linné à a
fougère femelle , il vient d’une particularité remarquable : la
racine de cette plante, dans sa coupe transversale, présente
+
DEWIRGILE. 5
la figure assez exacte d’une aigle à deux têtes; ce qui lui a valu
en Allemagne le nom de fougère impériale.
FOLIUM SERICUM.
Velleraque ut foliis depectant tenuia SEREs.
GeEorG. IT, 121.
3
PÜdda TAc LLOpÈGE des Grecs.
Folia Mori nigræ et albæ (Linn. gen. 1424).
Les feuilles du Mûrier.
Les savants ne s'accordent guère sur la véritable position
du pays des Sères. On croit néanmoins qu'ils occupaient la par-
tie la plus septentrionale de la Chine. Pline, qui nous apprend
que le commerce de ces peuples consistait en fer et en pelle-
teries, qu'ils envoyaient en Europe (Seres ad nos ferrum, cum
vestibus suis pellibusque, mittunt), dit en effet qu'à l'orient de
la Scythie on trouve un grand désert, à l'extrémité duquel
sont les Sères. L'autorité du naturaliste romain dispose donc à
croire qu'il s'agit des Chinois septentrionaux, lesquels tiraient
la soie de l'intérieur de leur pays, pour en faire le commerce
avec l'Europe, par la Tartarie.
Le vers cité :
Velleraque ut foliis depectant tenuia Seres,
décrit la manière dont on supposait que la soie se faisait, et
non la vraie manière dont elle se recueille. Les Romains du
temps de Virgile croyaient que c'était un duvet venant natu-
rellement sur les feuilles de certains arbres, et qu'après l'avoir
détrempé, et récolté avec le peigne, on en formait un fil appelé
par eux vellus sericum, du nom du pays qui passait pour le
fournir. Pline (1) partageait encore cette opinion : Seres, ditAl,
lanicio sylvarum nobiles, perfusam aqua depectentes sylvarum ca-
nitiem. Mais, peu après, on connut que la soie était l'ouvrage
d'un ver nommé aujourd'hui bombyx mori; Pausanias (2) le
décrit déja très bien. Constantin commença à faire grand usage
des étoffes de soie, ce qui fut généralement blämé comme un
effet de son goût pour le faste et la mollesse; mais l'emploi
(1\ Plin. VI, 17. (2) Pausan, lib. VI.
58 FLORE»
n'en devint général que sous l'empire de Justinien, époque
où seulement, selon l'historien Zonare (1), les Romains com-
mencèrent à fabriquer la soie, jusqu'alors apportée par les
marchands de Perse.
Les feuilles de diverses espèces de müriers peuvent servir
à la nourriture des vers à soie; le mürier blanc est pourtant
celui qu'ils préfèrent. Originaire de la Chine, il n’est naturalisé,
dit-on, en Europe que depuis l'introduction de l'insecte pré-
cieux dont l'existence y semble attachée. La fable de Pyrame
et Thisbé ne pourrait-elle pas faire supposer que le Morus
alba s'était montré jadis en Italie et en Grèce, mais qu'ayant
disparu, par suite de diverses circonstances qui ne sont point
sans exemples dans les fastes de l'histoire des plantes, le sou-
venir traditionnel a fait inventer la fable qui attribue au sang
des deux amants la teinte lugubre des fruits du mürier noir,
le seul qui fût demeuré connu.
M. de Théis (2) fait dériver le mot grec popéz du celtique mor,
qui signifie noir. C’est de pogéz qu'est venu le nom de Morée,
donné au Péloponnèse, vers le milieu du moyen âge, à l'épo-
que où l'éducation des vers à soie devint une branche de com-
merce importante, dans cette province de l'empire d'Orient.
FRAXINOS. Jngens.
Fraxinus in sylvis pulcherrima. Ecr. VIE, G5.
Plantis et duræ coryli nascuntur, et iNGENs
FRAxINUS. Georc. If, 66.
Mehiz des Grecs.
» Frax'nus Ornus? (Linn. gen. 1597).
Fraxinus florifera? (Scop. F1. carn. n° 1252; Déc. FI.
Fr. esp. 2466).
. Le Frêne de Montpellier.
M. Dureau de la Malle, fils, pense que le fraxinus âes Latins
est la plante que nous indiquons, et que l'ornus des Latins,
Bovusliz des Grecs, est notre Fraxinus excelsior. Son antorité,
que nous suivons à défaut de raisons précises, ne saurait nous
(+) Ann. LXIV, cap. 9. (2) Gloss. botan. p. 311.
DE VIRGILE. 59
empêcher de remarquer que le frêne à fleurs est un arbre mé-
diocrement élevé, tandis que Virgile donne à son fraxinus
l'épithète de grand , ingens.
Duhamel appelle l'arbre dont nous parlons, frêne de Théo-
phraste, Il abonde en Italie.
FRUMENTUM.
FRUMENTA in viridi stipula LACTENTIA {urgent.
GEorG. 1, 315; et ailleurs.
TTupos des Grecs.
Triticum hibernum (Linn. gen. 130).
Les Latins entendaient sous ce nom le froment, et, par ex-
tension, toutes les plantes céréales. Voyez Far, TRITICUM.
FUCUS.
AO. RASE. LUE AO KR CEE
Spiramenta linunt, rucoQuE et floribus oras
Explent. GEorc. IV, 30.
dizoc (ro) des Grecs.
Fucacées ou Thalassiophytes.
Les Fucus, que Linné appelait Algues marines, sont des
plantes d'une nature différente de celle des autres végétaux.
Ils vivent dans le fond des mers, d'où les tempêtes les arra-
chent, et les jettent sur les plages. On en connaît une foule
d'espèces, qu’on a réunies en une famille, nommée, par M. La-
mouroux, Thalassiophvytes. Cet habile botaniste a jeté un grand
jour sur l'histoire de ces singuliers végétaux, qui ne sont pas
sans intérêt pour l'homme.
RP IS SI RSR RAR RSR RAR RAR RAR RAR RAR LR RAR LR RAR OR RARE RE RTS
G.
GALBANUM. Odoratum.
G'ALBANEOQUE agitare graves NiDoRE chelydros.
GeEorc. JT, 415.
Hic jam GALBANEOS suadebo incendere opores.
Georc. IV, 264.
00 FLORE
"229n des Hébreux.
Ta)ééyn où Xa64yn des Grecs.
Gomme-résine du Bubon Galbanum (Linn. gen. 482).
Virgile n'a probablement jamais vu la plante qui produit le
galbanum. C’est un arbrisseau toujours verd, qui croît En Afri-
que et en Asie, mais qu'on ne trouve dans les jardins botani-
ques de l’Europe que depuis deux ou trois siècles. Il est de la
famille des ombellifères. Dioscoride avait déja dit que le gal-
banum découle d’un »46£ de Syrie; et Pline, qui le copie,
attribue cette résine à une ferula origmaire du mont Amanus.
Le nom de galbanum vient de l'hébreu khélbenäh, d’où les
Grecs ont formé 4264. Le galbanum est regardé dans l'É-
criture (1) comme un agréable parfum, ce qui ne doit pas sur-
prendre, bien que son odeur nous déplaise; car le sens du
goût, comme celui de l’odorat, a des lois arbitraires: on sait
que La Peyrouse a séjourné chez un peuple à qui l'odeur de
poisson pourri plaisait bien plus que celle des roses; et.les
Arabes nomment encore mêts des dieux, ce que nous appe-
lons stercus diaboli.
Toutefois un lexicographe (2) assure que les Juifs ne diffé-
raient point d'opinion avec nous sur le nidor du galbanum , et
‘que si on le faisait brûler parmi des aromates agréables, c'était
pour enseigner qu'il fallait tolérer , parmi les bons, les faibles
et les pécheurs d'Israël.
GENESTA. Lenta. — Humilis.
UT Ut molle siler, LENTÆQUE GENESTÆ.
GEorc. Il, 12.
AAA AE Salices, HUMILESQUE GENESTÆ.
Georc. IT, 434.
Sräpros, Emäproy, Erapriov des Grecs.
Genista juncea (Lamarck, Encycl. vol. IF, p. 617).
Spartium junceum (Lann. gen. 1116).
Le Genêt d'Espagne. |
Le Genisla juncea, connu vulgairement sous le nom 1m-
(1) Exod. cap. XXX, ÿ 34. (2) Alb. Porta linguæ sancte.
DE VIRGILE. 6:
propre de genèêt d'Espagne , est un arbrisseau très remarqua-
ble par la beauté de ses fleurs jaunes, et la couleur agréable de
ses tiges, qui sont éminemment flexibles, lente. Il abonde
dans la France méridionale, l'Espagne et l'Italie.
GLANS. Querna.— Ilignea. — Chaonia.
CHAONIAM pinqui GLANDEM mutavit arista.
GEORG. I, 8.
..... Quum jam GLANDESs atque arbuta sacræ
Deficerent sylvæ, et victum Dodona negaret.
Gzorc. I, 140.
Sed tamen et QUERNAS GLANDES {um stringere tempus.
GEorc. I, 305.
CHAONTIQUE patris GLANDES. Georc. II, 67.
das ee +. GLANDEMQUE sues fregere sub ulmis.
Georc. II, 72.
GLANDE sues læti redeunt. Gxorc. Il, 520.
Nec de coNcussa tantum pluit iL1cE GLaANDIs.
; GEorc. IV, 81.
Bäavoc des Grecs.
Fruit de divers Quercus ( Linn.).
Le Gland.
La fameuse forêt de Dodone, dont les chênes rendaient des
oracles, était située en Épire; et l’Épire est souvent appelée
Chaonie, du nom des Chaoniens, peuple qui l'avait autrefois
conquise.
Voyez QuErCUs et ÎLEX.
LS S PLIS PS SR PPERPSIIIISIIIIS SPP S SSL PSS SPLITS PSS
FL
HEDERA. Pallens. — Nigra. — Scandens.
MA AA 2 8e no « lsaue 22 cd UDET ONE UUIRS
Diffusos HEDERA vestit PALLENTE corymbos.
| Ecz. LT, 39.
Pastores HEDERA crescentem ornale poetam. ”
Ecr, VIE, 25:
62 FLORE
....... Atque hanc sine tempora circumi
Inter victrices HEDERAM tibi serpere lauros.
Ecc. VIII, 12.
Aut HEDERÆ pandunt vestigia NIGRÆ.
GEorc. Il, 258.
PAPE PRE est UHEDERÆQUE MOONilES
PBrachia. ssl sr LE RAS RP AIRES cn NA
Ipsæque excedunt ad summa cacumina lentæ
Pinguntque aureolos viridi pALLoRE corymbos.
CuLex, 140.
Kiosoc, Kitroc des Grecs.
Helix des Latins.
Hedera Helix (Linn. gen. 395) et ses variétés.
Le Lierre.
Le lierre est l’une des plantes les mieux connues de l'anti-
quité. Outre les descriptions qu'on en trouve dans les plus
anciens botanistes et dans les poëtes, on le voit sculpté sur une
foule de monuments grecs et romains. Ainsi la difficulté n'est
pas de reconnaître l'hedera de notre auteur, mais de concilier
les diverses épithètes qui lui ont été appliquées, et qu'un grand
poëte n’a pu donner au hasard.
Théophraste (1), et d'après lui Dioscoride(2) et Pline (3), ont
distingué trois espèces de lierre, subdivisées elles-mêmes en
plusieurs espèces. Les commentateurs n’ont pu parvenir à les
déterminer toutes, mais il est certam que les Modernes n'ont
donné le nom d'Hedera qu'à l'helix (4) de ces auteurs; c’est
seulement de cette plante qu'il sera question dans cet article,
car nous pensons que l’hedera auquel Virgile donne dans la
VII églogue, vers 38, l'épithète d’alba, est une plante fort
différente. Voyez HEDERA ALBA.
On ne connaît en Europe qu'une seule espèce d’'Aedera, que
(1) Théophr. INT, 18. (2) Diosc. IT, 175. (3) Pline, XVI, 34.
(4) Le nom d’helix, employé par les auteurs, est proprement le mot grec
#M£, entortillement, boucle, spirale, vrille, etc. C’est par une idée sem-
blable que nos aïeux ont donné à cette plante le nom de LIERRE où LIEUR
( comme TROUVERRE pour rROUVEUR ), arbre qui se lie ou s'attache. Sans cette
étymologie, pour le dire en passant, on ne comprendrait pas pourquoi les
poëtes français ont fait autrefois LIERRE de trois syllabes.
*
DE VIRGILE. 63
les botanistes modernes ont désignée par le nom d’Æelix, con-
sacré par les Anciens ; mais cette espece offre plusieurs varié=
tés assez remarquables, qui, suivant toute apparence, ont été
connues de Virgile.
Les botanistes du moyen âge avaient établi comme espèce,
sous le nom d’arborea,une variété que distinguent les Modernes
par l'épithète de corymbosa; c'est celierre à corymbe qui est dé-
crit, avec autant d'élégance que de précision, dans le passage
cité du Culex ; c'est le même dont ilest parlé dans la IT églo-
gue, et dans le II livre des Géorgiques.
L’hedera nigra des églogues VIT et VIIT, vers cités, est celui
que les Anciens qualifiaient de dionysia, de l'un des noms de
Bacchus, auquel cette variété était dédiée. C’est l’Hedera poe-
tica de Bauhin, espèce conservée par Linné comme variété:
elle servait, entrelacée avec le laurier, à couronner les poëtes
et les guerriers.
L’épithète de nigra, donnée par le poëte à l'Hedera Helix,
s'applique à ses bayes noirâtres, et à son feuillage d'un verd
fort sombre. Par pallens, il a voulu sans doute qualifier les
fleurs, qui sont blanchâtres, ainsi que les corymbes avant la
maturité de leurs fruits.
HEDERA. Alba.
sessesssese.s.. HEDERA fOrmosior ALBA.
Ecc. VIT, 38.
En grec, Avrigpuvoy daapodec ;
Anthirrinum asarinum? (Lainn. gen. 1007).
Le Mufflier faux Cabaret?
Il est évident que Virgile, en disant formosior alba edera, a
voulu parler d'une plante remarquable par une beauté tirée
de la blancheur, soit de la fleur, soit du feuillage. Ce ne peut
donc être l’Helir qu'il a eu en vue, mais une plante fort diffé-
rente de couleur, et qui ne pouvait y ressembler que par la
forme des feuilles et par le port.
Nous avons dit en parlant de l'Helix, que les anciens bota-
nistes avaient distingué trois grandes espèces de lierre; c'est
64 FLORE
de la première et de la plus remarquable que nous venons
d'entretenir nos lecteurs; quant à la seconde, les commenta-
teurs n'ont point su la déterminer; mais ils ont cru pouvoir indi-
quer comine la troisième espece, toutefois en exprimant quel-
ques doutes, l'Azarina du moyen âge, c'est-à-dire un Antirrhi-
num que Linné appelle asarinum. Cette plante grimpante est
commune dans le midi de la France et dans toute l'Italie. Ses
feuilles, découpées à la manière du lierre grimpant, sont
blanchâtres, et ses fleurs tout-à-fait blanches.
Sprengel (1) pense que l’hedera alba de l'églogue VIT n'est
autre chose que l’Helix. Solet enim, dit-il, quandoque folia ha-
bere NERVIS ALBIS PALLENTIA. Nos lecteurs jugeront si cette ex-
plication est vraisemblable.
HELLEBORUS. Voyez ELLEPORUS.
HERBA SARDOA. Amara.
Immo ego sarpors videar tibi AMARIOR HERBIS.
Eor. VIL, 41.
Barpdyuov yY0W0aTEpoy de Dioscoride (lib. , cap. 171 }
Ranunculum alierum (Pline, lib. XXN, cap. 15).
La Grenouillette de Sardaigne (Mathiole).
Ranunculus sardous (Crantz, F. Aust. p. 111).
Ranuncus Philonotis (Décand. FI. France. 4699).
La-Renoncule des mares.
Dioscoride, parlant des farpéyu ou renoncules, dont il dis-
tingue quatre espèces (2), dit que la seconde est plus velue
que la première (3); que sa tige est plus haute , ses feuilles plus
déchiquetées, sa natüre plus âcre ; enfin qu'elle abonde en Sar-
daigne, où on l'appelle ache sauvage, sékvoy &yoto. Aïlleurs(4),
en traitant de poisons, il revient sur cette plante. La czpdivæ,
dit-il, se classe parmi les renoncules; elle retire les nerfs de la
bouche, de manière à faire rire les mourants.
Plusieurs auteurs l'ont, en effet, nommée apium risus ; non
(1) Sprengel, Hist. rei herb. tome I, page 144. (2) Diosc. IT, 171.
(3) Pline traduit « plus chargé de feuilles. » (4) Diosc, VI, 14.
DE VIRGILE. 65
qu'il s'agisse d’un rire véritable, mais, comme l'observe fort
bien ee parceque cette herbe imprime aux nerfs de la
face une contraction telle qu ilen résulte l'apparence du rire.
De là vint le proverbe du rire de Sardaigne, ou sardonique : o-
dovroc yo. Salluste, Aëtius, et le Polyhistor de Solin, mention-
nent , avec différents détails, cet horrible jeu de la nature.
Les Modernes ne sont pas d'accord sur la détermination de
l’Herba sardoa. Haller a cru y reconnaître l'OEnanthe crocata de
Linné, et Daléchamp le Kanunculus sceleratus. La première
opinion doit céder devant la seconde, puisque Dioscoride(r }et
Salluste, comparent positivement leur plante à l’ache, et que
cette ressemblance est bien plus marquée dans la renoncule
scélérate que dans l'OEnanthe. Mais elle est plus satisfaisante
encore, si l’on adopte l'avis des auteurs qui désignent ici le
Ranunculus Philonotis. Le Philonotis doit être ce Ranunculus
sardous qu'Anguillara (2) rapporte avoir trouvé fréquemment
près de Venza, non loin d’un fleuve qui vient de Carrare. Il
croît également en France, où l’on rencontre sa fleur, tout
l'été, dans les champs, sur le bord des chemins, et sur-tout
_ auprès des marais.
= Au surplus, toutes les renoncules ayant des qualités analo-
gues, je ne sais si l'on ne ferait pas bien de ne préciser que le
genre, sans s'arrêter à l'une ou l’autre espèce. Le pluriel, em-
ployé dans le texte latin, favorise encore cette interprétation
peu restreinte.
Par l'adjectif amara, qu'on pourrait considérer comme une
sorte de synonyme poétique d'acris, Virgile a peut-être voulu
désigner plutôt les propriétés nuisibles que l’amertume de la
plante. Ne dit-on pas au figuré, en français, une douleur amère,
passer ses jours dans l’amertume?
HIBISCUS. Jiridis. — Gracilis.
Hædorumque gregem virmi compellere uxBisco.
Ecc. IL, 30.
(1) Diosce. lib. IT, cap. 171.
(2) Anguill. page 178. Comparez Spreng. Hist. rei herb. p. 145 et 178;
Loisel. Deslonch., et Marq. Dict. des Sciences médic. XLVII, p- 458.
, 5
66 FLORE
se... Et GRACILI fiscellam texit aiBIsco.
é Ecr. X, 71:
Ïéicuoc, À\Oais des Grecs.
Althæa Hibiscus (Dod. Pempt. 655).
Althæa officinalis (Linn. gen. 1132).
La Guimauve commune.
La guimauve, que les Grecs appeloient aussi mauve sau-
vage, &ype paläyn (1), et qui se plaît dans les pâturages et près
deshaies, devait être connue des bergers de Virgile. Cette plante
s'éléve à plusieurs pieds de hauteur, et peut fournir des tiges
assez fortes pour en frapper les chevreaux indociles, hædorum
gregem compellere hibisco.
Cavanille (2) nous apprend que les fibres de la guimauve, pré-
parées à la manière du chanvre, lui ont donné un fil souple,
délié, blanc, assez fort, avec lequel on peut fabriquer des
étoffes grossières qui auraient un grand degré d'utilité chez
des peuples qui ne connaîtraient ni le lin, ni le chanvre. Nous
avons vu à Madrid, chez le savant pharmacien D. Casimir Or-
téga, de ces tissus, qui nous ont semblé fort remarquables.
Ils étaient faits avec l'écorce des althéas officinalis et cannabina,
et avec celle du Malva sylvestris. Ces essais heureux, qui au-
raient besoin d'être suivis, et qui mettenten évidence l'extrême
souplesse des fibres de la suimauve , et en général de presque
toutes les malvacées, fournissent peut-être la meilleure ma-
nière d'expliquer le vers 71 de la X° églogue, où cependant,
même avec ce système, il restera toujours bien des difficultés.
HORDEUM. Grande. — Culmo fragili.
GranDrA sæpe quibus mandavimus HoRDEA sulcis,
Infelix lolium , etc. Ecr. V, 36.
Agricola, et FRAGILI Jam stringeret HORDEA CULMO.
Georc. I, 317.
Kpuôn des Grecs.
Hordei (Linn. gen. 129) species cultæ.
L'Orge cultivé.
(1) Théophr. IX, 15; Diosc. ZIT, 146. (2) Cavanille, Dissert. IT, p. 94.
DE VIRGILE. 67
Ce mot hordea, pris au pluriel, est l'équivalent de l'expres-
sion employée par nos laboureurs : les orges. Il ne désigne
aucune espéce.
HYACINTHUS. Suave rubens. — Mollis. — Ferrugi-
neus. — Lanquens.
Munera sunt, lauri et SUAVE RUBENS HYACINTHUS.
Ecr: JT, 63.
Ille, latus niveum mor fultus axYaciNrHo.
Ecz: VI, 553.
Et pinguem tiliam , et FERRUGINEOS HYACINTHOS.
Georc. IV, 183.
Seu mollis violæ, seu LANGUENTIS HYACINTHI.
Æx. XI, Go.
Voyez aussi Curex, 400, et Cris, 95.
Yéuw00ç de Théophraste (lib. VE, cap. 7).
Lilium floribus reflexis, flore rubente (C. Bauh. Pin: 77).
_ Lilium flore nutante, ferrugineo, majus (JS. Bauh. IL, 692).
Lilium Martagon (ann. gen. 558 ).
Le Lys Martagon.
Avant d'émettre notre opinion surl’hyacinthus des poëtes la-
tins,nousallons faire connaître celles des diverscommentateurs.
Linné pense que cette plante est le Delphinium Ajacis.
Saumaise (1) et Sprengel (2) que c’est le Gladiolus communis.
Sibtorp désigne plus particulièrement une variété du glaïeul
ordinaire, à laquelle il donne la qualification de triphyllos.
Martyn(3)croit quel hyacinthus estle Lilium Martagon, etilen
donne une gravure dans ses commentaires sur les Géorgiques.
Enfin La Cerda, et quelques autres savans, cherchent à prou-
ver que le vacciniun de l'églogue IT, vers 18, est la même
plante que l’hyacinthus des divers passages cités en tête de cet
article, et la rapportent à une petite espèce du genre Hyacin-
thus des Modernes, laquelle est odorante et de couleur sombre.
Voyez VACCINIUM, où cette opinion est discutée.
(1) Salmas. ad Solin. p. 1224. (2) Hist. rei herb. IT, cap. 3.
(3) Martyn , in Georg. p. 351.
=
65 FLORE
Examinons briévement ces différents systèmes , afin de fixer
l'incertitude du lecteur.
Suivant Golius et Chardin, le mot hyacinthus vient de yâcout,
qui, dans les langues d'Orient, signifie rubis, pierre précieuse
d'un rouge tendre, suave rubens; aussi toutes les épithètes
données à l'hyacinthe expriment-elles cette couleur; et les com-
mentateurs n'ont en effet désigné pour l'hyacinthus, si pour-
tant j'en excepte La Cerda, que des plantes à fleur rouge,comme
le Delphinium Ajacis, les Gladiolus, et le lys martagon. Laquelle
de ces plantes méritera de fixer notre choix ?
Ovide, décrivant la plante en laquelle fut changé l'infor-
tuné Hyacinthe, s'exprime ainsi (1):
SO A Formamque capit, quam lilia ; si non
Purpureus color huic, argenteus esset in illis.
Ipse suos gemitus foliis inseribit, et A1, AT,
Flos habet inscriptum.
L'hyacinthe des poëtes est donc un lys à fleur rouge, sur
les pétales de laquelle doivent se trouver des lignes imitant la
syllabe Ar.
Ce n’est donc plus du Delphinium, qui n’est point une lilia-
cée, qu'il s’agit; ni des glaïeuls, hliacées imparfaites, qui n’of-
frent à l'œil aucunes lignes imitant des caractères; ni de l’hya-
cinthus melas de La Cerda , plante rare, à la fleur de laquelle ne
peut se rapporter aucune des épithètes données par les poëtes.
Le lys martagon réunitseul toutes les conditions voulues pour
l'hyacinthus : sa fleur est rouge, elle ressemble aux lys, et fait
lire souvent sur ses pétales la syllabe ar.
Les épithètes de suave rubens et de ferrugineus, données par
Virgile à son hyacinthus, se rapportent si parfaitement au lys
imartagon, que les deux frères Bauhin les lui ont appliquées
dans leur synonymie, ignorant cependant que les deux plantes
fussent les mêmes; ce qui doit faire admirer l'étonnante exac-
titude du poëte latin.
Le port de cette belle plante sert encore à fortifier cette opi-
nion : malgré son élégance, elle est d'un aspect triste; ses fleurs
(x) Metamorph. lib. X, 242.
DE VIRGILE. 69
penchées, dont les pétales sont réfléchies, n'ont pas cette viva-
cité de couleur qui flatte l'œil, et qui invite la main àles cueil-
lir. Elle semble se plaire surles monts déserts, dans les vallons
-incultes, loin des lieux que la main de l'homme embellit par
la culture. Enfin son existence est courte; peu de jours suffi-
sent pour la voir briller, se faner, et mourir.
L’hyacinthus rappelle deux catastrophes funestes : la mort
du jeune Hyacinthe et celle d’Ajax :
Littera communis, mediis, pueroque viroque,
Inscripta est foliis : hœc nominis, illa querelæ (x).
Ce passage des Métamorphoses démontre qu'il n’y a qu'une
sorte d'hyacinthe, mais deux manières d'expliquer le 41 des
pétales, qui est tantôt un gémissement, et tantôt le commen-
cement du nom du roi de Salamine. Ainsi s'éclaircit l'énigme
proposée par Ménalque dans la IIL° églogue :
Dic quibus in terris inscripti nomina requm
Nascantur flores.
RAR ARR R ARR RR ARR RRR RR RRR R/RR RAR ARR RAR ARR RL A/R AR RER A A/R A/R ARR ARR
k:
ÎLEx. Arguta. — Nigra.
Sæpe sinistra cAvA prædixit ab 1110E cornix.
Ecz. I, 18.
Forte sub ARGUTA consederat 111cE Daphnis.
Ecc. VIT, r.
Ecrcrs et NicRÆ species, et lœæta cupressus.
, CuLex, 138.
Hpivos des Grecs.
lex (Tournefort, Instit. p. 583).
Quercus [lex (Linn. gen. 1447).
En italien, Elice.
L'Yeuse.
1) Ovid. Metamorph. XIIT, 397.
FLORE
Les botanistes modernes n'ont pas cru devoir séparer les
Ilex de Tournefort et de Bauhin du genre Quercus; cependant
leur port est fort différent, ainsi que leur aspect. Il était natu-
rel que les peuples distinguassent l'ilex du chêne, auquel il
ne ressemble que par la disposition et la structure des fleurs
et du fruit. Les Français le nomment yeuse, les Espagnols
enzina, et les Italiens elice.
On voit, par le passage cité du Culex, qu'il est question de
plusieurs sortes d’ilex : sans doute des Quercus Ilex, coccifera,
Prinos, Bellota, ete. C’est parmi ces espèces qu'il faut chercher
les chênes à glands doux, qui servaient à la nourriture de
70
l'homme.
Les feuilles de l'yeuse sont dentées, arqutæ; son tronc est
noirâtre, niger. Il n'était pas nécessaire de supposer que par
ilex nigra Virgile ait voulu parler d'une espèce de cyprès.
La plante à laquelle les botanistes modernes ont donné le
nom générique d'/lex est fort différente. C'est le houx, arbris-
seau commun dans nos contrées.
INTUBUM ou INTYBUM. Fibris amaris.
.... Et AMARIS INTUBA FIBPIS
Officiunt, aut umbra nocet. GEorG. I, 120.
Kiyopov (Théophr. lib. VIE, cap. 11).
Cichorium, seu Intubum erraticum (Pline, XXI, 15).
Cichorium Tatybus (ann. gen. 1251).
La Chicorée amère.
Originaire d'Égypte, où l’on en fesait depuis long-temps un
srand usage (r), cette plante apporta en Europe sonnom copte,
qui devint en grec #yp10v où #76, et dont on se servit pour
distinguer l'espèce sauvage du genre 3x. Les Arabes l'ont de
méme adopté, sous la forme chikouriéh (2).
On appelle cichorium , dit Pline, l'intubum erraticum ; et par
erraticum, il n'entend que sauvage, car ailleurs il avait dit :
(1) Plin. XXZ, 15. Maillet, Descript. de l'Égypte, édit. de 1735, p- 12.
(2) Forskahl. 72. Gloss. bot. p. 113.
DE VIRGILE. 7E
Erraticum, quod apud nos quidam ambulejam appellavere , in
Ægypto cichorium vocant, quod sylvestre sit (1). Mais ce n'est pas
là le vrai sens d'erraticum intubum , ni d'ambuleja. A s'agit des
racines longues, nombreuses et traçantes de la chicorée amère;
et c’est là ce que Virgile avait en vue dans ces mots: /ntuba fi-
bris officiunt. Déja nous avons fait remarquer (2) cet emploi
poétique du mot fibra pour radir.
INTUBUM. Olus sativum.
.......... Canerem biferique rosaria Poœsti ,
Quoque modo potis qauderent INTUBA rivis.
GEorc. IV, 120.
Venales olerum fasces portabat in urbem,
INTUBAQUE, etc. Mon. 84.
www ou äsuw des Arabes.
Zépie xnrevrn de Dioscoride.
Seris, seu sativum Intubum de Pline (XX, 8).
Intbybum sativum (3. Bauh. IE, rorr).
Cichorium Intybus, var. y, sativum (Lob. Icon. tab. 229,
Én1 ):
Cichorium Endivia (Linn. gen. 1251).
L'Endive.
Les passages rapportés ici motivent la division que nous fai-
sons de l'intybum de Virgile en deux articles. On voit qu'il ne
s'agit plus de la chicorée amère ou sauvage , mais de l'espèce
cultivée, qui n’est peut-être, au reste, qu'une variété de la
premiére.
Endive est venu du mot barbare endivia, usité dans le
moyen âge , où l'on trouve une évidente corruption de l'arabe
hendib, et du latin classique intybum. Mais de ces derniers mots,
lequel a donné naissance à l’autre? Il y a des raisons pour et
contre. Une considération doit pourtant faire attribuer l'anté-
riorité au terme oriental, c'est qu'on ne trouve point tvru6ov en
(1) Plin. lib, XX, cap. 8. (2) Voyez l’article ALLIUM,
52 FLORE
grec, et que les traducteurs employés par les califes à faire
passer en arabe les richesses scientifiques de l'Europe, n'em-
pruntèrent presque rien aux Latins.
INULA. Oleracea. +.
Hic olus: 51400 BR. ut dé e sua
en SOUL ER EEE 0e INULEÆEOTEMITChANT.
Mon. 72.
Premier Éléwy de Dioscoride ( lib. [, cap. 27).
Inula. de Pline (lib. XIX , cap. 5).
Enula Campana du moyen âge.
Inula Helenium (Läinn. gen. 1295).*
L’Aunée.
L'aunée, comptée par les Modernes au nombre des plantes
officinales, l'était autrefois parmi les légumes. Pline dit que
l'impératrice Julia en manpgeait tous les jours de l'année. Il
nous apprend encore que pour lui ôter son âcreté, on avait
soin de la confire. Malgré cette préparation, ce mêts devait
être désagréable au goût. Il est probable qu’on attachait à son
usage l’idée de quelque propriété salutaire.
Enula Campana est le nom sous lequel l’école de Salerne re-
commande cette racine, que Pline, qui l'appelle inula, nous
dépeint comme plus courte, plus charnue, plus amère que celle
du panais (1), et'qui, bien certainement, est le premier déve»
de Dioscoride (2). Quant à l’autre £évov, que le médecin d’Ana-
zarbe dit abonder en Égypte dans le voisinage de la mer, avoir
les feuilles de la lentille et le port du serpolet, c'est une plante
toute différente, et dont Pline fait mention ailleurs (3) sous le
nom d'helentum.
(x) Hist. nat, XIX, 5. (2) Diosc. lib. T, cap. 27. (3) Hist. nat. XAT, 10.
DE VIRGILE. 73
RAIN SIA RSS ASIA IAA AR RAR RAR RAR LORS RAR AR AR RAR RAR RAR AR RAR RARE RAS LAN ARS
\ J.
|
PJUNCUS. Zimosus. — Mollis.
Limosoque palus obducat pascua suNco.
| Ecz. I, 49.
Viminibus MOLLIQUE paras detexere suNco.
Éez. Il, 72
Zyoivos des Grecs.
Scirpus lacustris? (Linn. gen. 94).
Le Scirpe des lacs.
Dans le premier de ces deux passages, juncus a la signification
la plus vague, et peut s'entendre de toutes les espèces de joncs.
Le second vers offre quelques données de plus. On sait que
la plante employée par les vanniers n'appartient point au genre
Juncus des Modernes , mais au genre Scarpus. Le scirpe qui se
trouve dans les étangs, et qu'on nomme lacustris, sert aux
tourneurs pour rempailler les chaises; on l’emploie aussi à
faire des paillassons et autres ouvrages de ce genre. Nous pen-
sons donc que le juncus molls de Virgile peut être rapporté
avec quelque certitude au Scirpus lacustris de Linné.
JUNIPERUS.
Stant et SUNIPERI, et castaneæ hirsutæ.
| EcL. VIE, 53.
JuNIPERI gravis umbra. Ecc. X, 76.
Apeuÿoc des Grecs.
Juniperus communis (Linn. gen. 1552).
Le Genévrier.
Le genèvrier est un arbuste fort commun, dont on distingue
deux variétés, différenciées par la grosseur du fruit. Il croît en
Europe à toutes les latitudes ; à cela près que, faible arbrisseau
dans le Nord, il devient quelquefois, sous une température
plus heureuse, un arbre élevé.
Sa baye, que les Grecs nommaient oz:v0is, et que nous ap-
74 FLORE
pelons genièvre, a des propriétés énergiques bien connues, et
une odeur forte dont l'arbre même n’est pas exempt; dernière
circonstance qui justifie l'espèce d'arrêt porté contre lui dans
la X° églogue : Juniperi gravis umbra. Le
10
SLA LAS SLT LR RAR RE RL RE ER RE ER RE ER RE AL LL RL RARE ER LOL A LL L RES LR ER LA ALL
L.
LABRUSCA. Sylvestris. — Densa.
SONIA HR OU 2 Jet COMM
SYLVESTRIS raris Sparsil LABRUSCA racemis.
Ecx. V7.
ne à PR rires ae eee ete s18 ÉMOU à din else ele
DENSsAQUE virgultis avide LABRUSCA petuntur.
CueEx, 52.
Ayouurekoc des Grecs.
Vitis sylvestris Labrusca (Tournef. Instit. 613).
Vitis vinifera (Lann. gen. 396; Décand. sp. 4566, var. æ).
La Vigne sauvage.
On croit que la vigne, améliorée par la nature, n’est autre
chose que le Labrusca, arbrisseau qui se trouve dans presque
toute l'Europe, où il est connu sous le nom de vigne sauvage,
et qui ne produit qu'un petit nombre de grappes, raros racemos.
Voyez Viris.
LACTUCA.
Grataque nobilium requies LACTUCA ciborum.
Mon. 76.
@pidë des Grecs.
Lactuca sativa (Linn. gen. 1234). À
La Laitue cultivée.
Peu nourrissante et presque sans saveur, la laitue pouvait
être appelée avec autant de justesse que d'élégance, requies
grata ciborum nobilium. Chez nous, quoique sous un ciel moins
brûlant, pendant toute la saison où elle croît, il n’y a point
DE VIRGILE. 79
encore de repas si pompeux qu'elle ne termine. Lesfruitsetles
mêts sucrés peuvent seuls passer après.
Pline fait mention d'une plante dont la sève était laiteuse et
urgative , et qu'on appelait lactoris. Ce nom et celui de lac-
tuca ontla même étymologie. En effet, la laitue laisse découler
de sa tige, si on la rompt, quelques gouttelettes d’un suc de
couleur et de consistance lactée.
LANA MOLLIS. Voyez ARBOR ÆTHIOPICA.
LAPPA. Aspera.
ALLÉE 0 ...... Subit ASPERA sylva,
LAPPÆQUE, tribulique. Georc. I, 153.
ts My si Primum asperA sylva,
LaPPÆQUE tribulique absint. Grorc. IT, 385.
Aræim des Grecs.
Galium Aparine (Linn. gen. 162).
Le Glouteron, le Grateron.
La plante de Virgile ne diffère point de celle que Pline ap-
pelle aussi lappa. Or, le passage où ce naturaliste en parle (r)
est la traduction littérale de celui où Théophraste (2) décrit
son érapiyn. Cette ärzoim est donc l'herbe qu'a voulu désigner
notre poëte.
Il est précieux d’avoir obtenu ce renseignement; car la plus
grande incertitude a régné, chez les Modernes, sur le sens du
mot lappa, qui paraît avoir désigné, dans le moyen âge, toutes
les plantes qui s’attachent aux vêtements : le grateron, la bar-
dane, etc. C’est même à la bardane ( 4rctium) que Linné a
conservé pour nom spécifique la dénomination traditionnelle
de Lappa. Cette composée cynarocéphale ne semble pourtant
guère convenir au texte de Virgile qui nous occupe, car elle
ne croît point dans les champs cultivés; à la différence des
Galium, qu'on y trouve souvent.
D'ailleurs, la signification du mot grec n'ayant point varlé,
et différents détails, qu'on peut lire dans Bodæus de Stapel (3),
(1) Hist. nat. XXI, 17. (2) Hist. plant. VIT, 14.
(3) Not. et comm. ad Theophr. p. 883.
76 FLORE
prouvant que l'irzin de Théophraste est aussi celle de Dios-
coride, nous avons, je le répète, un point de départ excellent,
et c'est là qu'il faut chercher une solution. Or ce dernier au-
teur assure (1) que l'aparine, connue également sous les noms
de philanthropos, ampelocarpos, omphalocarpos, etc., a la üge
quarrée, les feuilles verticillées, les fleurs blanches, l'aspect
général de la garance. Certes il s'agit ici du grateron, nommé
fort à propos, par Linné, Galium Aparine. Rarement on a le
plaisir, en étudiant la botanique des Anciens, d'arriver à une
détermination aussi précise.
L'aparine, le philanthropos, etc., dont parle Pline en diffé-
rents endroits de son livre (2), ne forment qu’un double em-
ploi avec ce qu'il dit de sa lappa dans le premier passage cité (3).
LAURUS. Phœbi. — Parnassia. — Odoratus.
Asie ...... PHOEBO sua semper apud me
Munera sunt, LAUR1, et suave rubens hyacinthus.
Ecz. IT, 64.
Meur D s0bste HPAENASSIA M ATEUS
Parva sub ingenti matris se subjicit umbra.
GEorG. II, 18.
Inter opoRATUM LAURI nemus. Æn. VI, 658.
Etc. etc. etc.
aim des Grecs (Hom. Odyss. i, 153).
Laurus nobilis (Linn. gen. 688).
Le Laurier franc. ,
Il y aurait trop à dire sur le laurier , et les bornes de notre
ouvrage nous forcent souvent au sacrifice des détails les plus
intéressants. Nous renvoyons donc à Dioscoride, à Pline, et
(1) Diosc. lib. TIT, cap. 88. Bod. de Stapel cite à faux le chap. 104. Ce
n’est pas la centième inexactitude que nous ayons corrigée dans les commen-
tateurs ou les traducteurs de Théophraste, de Pline, de Dioscorite. Recou-
rir sans cesse aux textes originaux est une nécessité pénible; mais c’est la
seule manière de travailler, pour un auteur qui respecte le public.
(2) Hist. nat. XXIV, 19; XXVIT, 5.
(3) Comparez, sur cet article, Galien, de Medic. simpl. VI, et Martyn,
Georg. p. 33.
DE VIRGILE. 77
aux auteurs qui, sans même être botanistes , ont traité de la
mythologie (1).
Que le lecteur nous permette une seule réflexion. Les arbres
dont la verdure brave l’âpreté des hivers, et dont une éter-
nelle jeunesse semble être le partage, ont été l’objet du culte
particulier de l’homme. Le myrte, l'olivier, le pin, le cyprès, et
plusieurs autres arbres à feuilles persistantes, ontrecu les hon-
neurs d’une sorte d'apothéose, par leur dédicace aux divinités
de l'Olympe : il était naturel que ce qui présente l’image d’une
végétation non interrompue devint l'attribut d'une vie qui ne
devait point cesser. Parmi ces végétaux, le laurier se distingue
par la beauté de son feuillage, l'élégance de son port, et la fra-
grance de toutes ses parties. Ornement des pays méridionaux,
où il se plaît à croître, ce bel arbre était digne de parer les
fronts victorieux, de devenir le prix de tous les genres de com-
bats, où l'homme, par la force de son génie, décéle la noblesse
de son origine et la grandeur de ses futurs destins. Symbole
de l'immortalité, quel autre rameau pouvait mieux ombrager
la tombe du chantre de Mantoue!
LENS. Pelusiaca.
Nec PELUsiACE curam adspernabere LENTIs.
GEorc. I, 228.
déxos et dx des Grecs (Théophr. VIIL, 3).
Lens esculenta (Mæœnch. meth. 131).
Ervum Lens (Linn. gen. 1188).
La Lentille.
Péluse est une ville du Delta qui avait donné son nom à
l’une des sept embouchures du Nil. Les lentilles pélusiaques,
autrefois fort estimées, devaient entrer pour quelque chose
dans les regrets des Hébreux, si affligés de se voir privés des
légumes d'Égypte. Aussi Mahomet nomme-t:l spécialement
l'adas, pus , qui est la lentille, parmi les aliments que deman-
daient les Israëlites à la place de la manne (2).
(1) Diosc. Ub. I, cap. 90. Pline, XV, 30. Voyez aussi les commentateurs
de Théophraste, p.185 et suivantes; l'éloge du laurier, publié en latin par
Passerat en 1594, etc. (2) Coran, sur. 11, ÿ 58 de l’édit. de Hinckelmann.
78 FLORE
Nous croyons que cette légumineuse, dont il est parlé sous
le même nom d’adas, w-7y, dans l'histoire si connue d’Esaü,
ne diffère point de l'Ervum Lens de Linné. Toutefois Sprengel
préfère y voir le Cicer Lens; et son opinion n’a rien d'inad-
missible.
LIGUSTRUM. Album.
ALBA LIGUSTRA cadunt, vaccinia nigra leguntur.
EcL. IT, 18.
Kürpoc des Grecs?
Ligustrum vulgare (Linn. gen. 23).
Le Troëne. .
C'est à tort que quelques commentateurs ont prétendu qu'il
fallait voir dans le ligustrum album de Virgile, le Convolvulus
sepium, ou grand liseron des haies. Pline (x) et Dioscoride (2)
disent positivement que c'est un arbrisseau. Ils en donnent
l’un et l’autre une description qui ne permet pas de le mécon-
naître.
Le troëêne a des fleurs blanches et des fruits noirs, ce qui
lui a valu tantôt l’épithète d'album, et tantôt celle de nigrum.
Son nom latin lui vient du nom de la Ligurie, dont il est or1-
ginaire.
LILIUM. Album.
SE Pre NME Mixta rubent ubi zizrA multa
ALBA rosa. Æx. XII, 68.
J'Y des Persans.
Lilie des Allemands.
Lily des Anglais.
Astpuoy et Kpivoy des Grecs (3).
Lirio des Espagnols.
Lilium candidum (Linn. gen. 558).
Le Lys blanc.
(r) Plin. lib. XXIV, cap. 10. (2) Dioscorid. lib. TZ, cap. 107.
(3) Aséproy signifiait aussi narcisse, mais seulement chez les Attiques.
DE VIRGILE. 79
Le mot persan laléh, qui est le nom de toutes les belles
liliacées, et principalement de la tulipe, que les Anciens pa-
raissent n'avoir pas connue, a passé d’une part dans la famille
des langues du Nord (lie, lily, etc.), et d'une autre dans le
gréc et le laun; car lirion est pour lilion, par la permutation
usitée de deux lettres fort voisines (1).
LILIUM. Grande.
Florentes ferulas, et GRANDIA LiL1A quassans.
Ecz. X, 25.
En grec, Opuléyador, à Edo ri sidos heupuodouc &vBouc.
Liliaceæ sy lvestres quælibet.
Diverses Liliacées sauvages.
Bien qu'il paraisse d’abord naturel de supposer que Virgile
a voulu, dans le passage cité, désigner le lys blanc, on peut
croire aussi qu'il s'agit des grandes espèces de l'Ornithogalum
de Tournefort, que plusieurs botanistes du moyen âge nom-
maient encore lilium : espèces qui se rencontrent chez les Mo-
dernes dans les genres Phalangium, Ornithogalum et Scilla, et
qui croissent spontanément dans les forêts d'Italie ou sur les
bords de la mer. Cette opinion semble d'autant plus raison-
nable que les Lila dont il est parlé dans l'églogue X sont portés
par les Sylvains, dieux des forêts, et que pourtant le lys blanc,
originaire d'Orient, n’était connu à Rome, du temps de Virgile,
que dans les jardins des curieux. On le voit, de nos jours, croître
spontanément dans plusieurs cantons de la Suisse; mais il n’y
est que naturalisé.
LINUM.
Urit enim LiNt campum seges. GEorc. I, 77.
Nec non et zini segetem et cereale papaver
Tempus humo tegere. GEorG. Ï, 212.
(1) Les lettres L et 8 sont placées l'une près de l’autre, en samskrit, dans
la classe des sémi-voyelles.
80 FLORE
Aivoy des Grecs.
Linum usitatissimum (Linn. gen. 528).
Le Lin.
Columelle, Pline et Palladius, partagent l'opinion de Virgile
sur la culture du lin, qui, suivant eux, dessèche la terre, et la
rend peu propre à recevoir les semences céréales.
LOLIUM. Infelix.
Grandia sϾpe quibus mandavimus hordea sulcis,
INFeLix LOLIUM....... dominatur. Eco. V, 37.
RENE RPC .... Interque nitentia culta
InFeLix LoLIUM et steriles dominantur avene.
Georc. I, 154.
Apa OÙ Zrgdioy des Grecs (1).
Lolium temulentum (Linn. gen. 126).
L'Ivraie.
L’ivraie, que nous nommons ainsi parceque ses effets nui-
sibles s'annoncent par une sorte d'ivresse, est nommée par
Virgile infelix, soit à cause de ses propriétés dangereuses, soit
parceque, venant habituellement dans les lieux arides, elle
annonce la stérilité et la misère.
LOTOS ou LOTUS. masc. et fém. (2).
Les plantes dont la surface de la terre est embellie ont été
données à l'homme pour servir à ses besoins, et multiplier ses
jouissances. Armes, abris, vêtements, aliments, remèdes, il
doit tout au règne végétal, qui purifie jusqu’à l'air qu'il respire.
Aussi, plein de reconnaissance et d’admiration, l’homme voulut
associer les plantes à son culte, les dédier à ses dieux, et leur
fit jouer, en les rendant le sujet des plus aimables fictions, un
rôle important dans l’histoire et les coutumes des sociétés.
(x) Ces deux mots n'étaient pas absolument synonymes; mais la nuance
s’en est perdue.
(2) Planche, dans son dictionnaire, ne donne Awroc que comme un mot
masculin. Ce nom n’a-t-il pas les deux genres en grec, comme il les a, sans
contredit, en latin? Videant doctiores.
DE VIRGILE. 81
Plus éclairés, sans êvre beaucoup plus heureux que nospères,
nous avons dépouillé les plantes du doux prestige qui les en-
vironnait. L'olivier, le myrte, le laurier, le peuplier, ne sont
plus, dans ce siécle ennemi des fables, que quelques individus
de la grande famille végétale, que rien ne distingue de la foule.
A peine couronne-t-on encore, dans les vers, les poëtes etles
guerriers. Le gui meurt ignoré sur le chêne qui le nourrit; et
le lotos épanouit sa fleur d’albâtre sur les eaux du Nil, sans
que les temples de Memphis s’en décorent, et retentissent
du chant ‘sacré des prêtres de l'Égypte.
La nature, mieux connue, est peut-être aussi moins aimable.
Un regret s'attache aux illusions détruites, et fait gémir jus-
qu'à l’homme qui a le plus contribué à Îes bannir. Les fictions
mythologiques qui rattachaiïent le ciel à la terre et la terre au
ciel, par qui tout était vie et mouvement, ne cesseront jamais
de nousintéresser, même aujourd'hui que le règne des douces
erreurs est passé sans retour.
De toutes les plantes qui rappellentdes souvenirshistoriques
et mythologiques, et que l'antiquité rendit célébres, 1l n’en est
point qui le soit plus que les lotos; il n’en est point non plus
dont l'histoire soit plus confuse. Ce point, si intéressant, de la
botanique des Anciens, a fait naître d'innombrables erreurs.
Arrivés à cette matière importante, qu'environne tant d'obscu-
rité, nous croyons nécessaire de changer notre marche habi-
tuelle, et de commencer par débrouiller l'histoire de tous les
lotus, avant d'essayer à déterminer les lotus de Virgile.
On convient d'abord assez généralement que ce nom fut au-
trefois donné à un arbre, et à deux plantes, l’une terrestre, l'au-
tre aquatique. Ce premier fait indique la division de notre tra-
val, et y jette un commencement de clarté.
PREMIÈRE SECTION.
LOTUS, arbre.
Le plus célébre des arbres qui ont porté ce nom, est l'arbre
‘des Lotophages, illustré par Homère, et dont le fruit, doux
6
82 \ FLORE
comme miel, pertiône, faisait oublier aux étrangersleur patrie (1).
Olaüs Celsius établit assez bien que ce fruit est le fameux
ent, doudaïm, si vanté chez les Hébreux pour sa saveur et
son odeur (2). En effet les anciens rabbins disent qu’on le cueil-
lait sur l'arbre 9, müch, que le botaniste arabe Abow’l-
Fadbli assure être le lotos des Grecs.
Sprengel s’égare ici en voulant séparer des choses que Théo-
phraste a visiblement réunies. Ecoutons l’auteur même de
l'Histoire des plantes :
« Le lotus est de la grandeur du poirier, ou un peu plus pe-
tit; ses feuilles, découpées, ressemblent à celles de l’yeuse (3).
yena plusieurs variétés, distinguées par le fruit. Ce fruit,
de la grandeur d’une féve, naît parallélement sur les branches,
à la manière des bayes du myrte, et mürit, comme les grappes
de raisin, en changeant de couleur. On en fait un vin qui s’ai-
grit au bout de trois jours. Du reste, le fruit est très abondant
sur l'arbre, et l'arbre lui-même est commun sur la côte de Car-
thage, où l'on conte que l'armée d’Ophellus, privée de toute
autre nourriture, vécut, plusieurs jours, des seuls drupes du
lotus. C’est dans l’île des Lotophages que le fruit atteint la sa-
veur la plus exquise; mais le bois de l'arbre, qui est noir, et
(1) Odyss. 1. Voyez Saumaise , Exerc. Plin. p. 728, etc.; Riccius, Diss.
Homer. ; Shaw, Voyages, T, p. 292, etc.; Travels of M. Bruce, etc.
(2) Il n’y a rien, au reste, de plus divergent que les opinions des bota-
nistes sur Je doudaim. On a voulu long-temps y voir l’Atropa Mandragora ;
Sprengel, comme Linné, désigne une sorte de concombre; Bruckmann, au
contraire, prétend qu’on ne peut y méconnaître la truffe, d'après les pro-
priétés qu'il lui suppose. M. Virey, partant du même principe, croit, avec
plus de vraisemblance encore, que le doudaim est le fameux salep des Orien-
taux, formé des bulbes desséchées de différents Orchis.
Mais qu'Olaüs Celsius se soit trompé, ce fait importe peu à la conclusion
que nous prétendons tirer, savoir que Île awr0s des Grecs est le Zizyphus
Lotus. ( Wild.)
(3) Sprengel traduit ( Antiq. bot. spec. I) foliis incisis, serratis, velut ilicis
folia. Je sais qu'on lit quaacr dé évrouds éxoy xai rpwädes, ou bien Lai Tpiov-
dés, mais il faut choisir; et si l’on admet fois serratis , on ne peut plus ajou-
ter sicut ilicis folia.
0
DE.VIRGILE. 83
dont on fait des flûtes, est préférable, au contraire, dans la
Cyrénaïque (1). » X
Tous ces détails, fidèlement tirés de Théophraste, et dont
nous n'avons un peu modifié que l'ordre, se rapportent à un
seul et même arbre. Quel est-il?
C’est celui dont Hérodote compare le fruit aux dattes, Eus-
tathe aux néfles, et dont Polybe donne, d'après ses propres
observations, une description, qu'Athénée nous a conser-
vée (2), assez exacte pour lever tous les doutes :
« L'arbre, dit-il, est de médiocre grandeur, épineux, sem-
blable au rhamnus ; il a les feuilles petites, plus ovales que
celles du rhamnus, et de couleur plus foncée. Son fruit, com-
parable à plusieurs égards aux bayes du myrte, porte un noyau
très petit; il prend à l'époque de la maturité une couleur pour-
pre, et parvient à la grosseur d’une olive. Mür, on le cueille
pour être pilé avec une bouillie de froment, et servir à la nour-
riture des esclaves. Les maîtres le mangent aussi, après en
avoir enlevé le noyau. C'est une datte pour le goût, mais l'odeur
en est plus suave. »
Il faut donc voir, dans le lotus d'Homère et de Théophraste,
un arbre de la fanulle des rhamnoïdes.
Sans savoir bien au juste quelle est l'espèce nonimée par les
Arabes echkel, espèce, plus connue, qu'ils appellent dl},
arâc, et qui paraît correspondre au Rhamnus Lotus (L.), nous
semble mieux convenir à la description; d'autant que son
fruit, connu sous le nom de ©, ’onnäb, passe du vert au
rouge par la maturité (3).
Nous ne devons pas dissimuler pourtant que ce fruit croît
pour ainsi dire en grappes, et non point parallélement. Mais
cette condition, exigée par Théophraste, repose sur quelque
inexactitude; car aucun des arbres proposés, dans les diffé-
rents systèmes, ne la remplit.
Le Rhamnus Lotus de Linné, Zizyphus Lotus de Wildenow,
plante à laquelle nous ont conduits les descriptions combi-
nées de Théophraste et de Polyhe, est en effet très commun
(1) Hist. plant. IV, 4. (2) Deipnosoph. XIV. (3) Gol. Lexic. col. 56.
ù 6.
Ci
&4 FLORE ,
près des Syrtes, où l'on s'est toujours accordé à placer le pays
des Lotophages. Shaw, d'Avity, Poiret, Desfontaines, en exal-
tent le fruit, comme la plus délicieuse production des côtes
de Tunis et de Tripoli.
Bodæus de Stapel, malgré l'évidence de cette solution, se
croit obligé de la combattre, parceque les jujubiers conservent
leurs feuilles l'hiver, et présentent une écorce rude, tandis
que le lotus perdait son feuillage dès l’arrière-saison (1), et
présentait une écorce lisse, agréable à la vue (2). Mais ces der-
niers faits ne sont basés que sur une erreur de Pline, qui con-
fond le celtis, improprement surnonimé lotus, avec l'arbre des
Lotophages. C'est ce que nous verrons plus en détail au (. IV.
La seule objection de quelque poids que nous ne puissions
détruire. est celle qui se tire de la couleur du bois de lotus,
s'il est vrai, comme l’assure le même commentateur, que le
bois des jujubiers soit jaune, et jamais noir. Mais est-il bien
sûr de son assertion ?
6. IL
En parlant du lotus précédent, Théophraste ajoute (3) que
la meilleure espèce de fruit est celle qui n’a point de noyau,
car, dit-il, on en connaît de ce genre. Pline répète cette par-
ticularité sans l’éclaircir (4).
Robert Constantin, partant de l'erreur qui lui fait prendre
le Lotus et le celtis pour une même chose, et considérant le
celtis comme un alisier, croit trouver cette variété sans noyau
dans l’amalenchier, arbre dont le fruit se nomme amalenche
en Savoie, et ambrozelle en Provence.
Bodæus de Stapel, pour qui celtis et lotus sont aussi deux
idées confondues, se contente d'observer que le lotus à fruits
sans noyaux ne saurait être, comme on l'avait supposé, le lauro-
cerasus, ni même le gaïac de Padoue ( Diospyros Lotus), sans
déclarer s’il adopte l'opinion de R. Constantin.
Quant à Sprengel, il veut que cette espèce seule soit la jujube,
(1) Plin. Hist. nat. lib. XPT, cap. 30. (2) Id. ibid.
(3) Hist. plant, IV, 4. (4) Hist. nat. XIIT, 17.
«
€
L|
DE VIRGILE. 85
et que le fruit du lotus à noyau, du lotus #hiroc amie, rpuvodne, ete,
soit la baye du Celtis australis. Par là il se trompe plus complé-
tement que les deux autres, qui sont au moins conséquents
dans leur erreur. En effet, entre ce lotus et le précédent, quels
qu'ils soient, il n'y a d'autre différence essentielle, comme on
peut le voir par Théophraste et Pline, que la présence ou l'ab-
sence du noyau. Si donc on adopte, pour l’un, le senre des
jujubiers, des alisiers, des plaquemimiers, il ne faut pas s’en
écarter pour le second.
Pour nous, qui avons désigné le Rhamnus Lotus, nous ne
sortirons ni du genre Rhamnus, ni même de Jespèce Parmi
les variétés qu'elle présente, il doit aisément s en trouver une
où la culture ait fait disparaître le noyau. Estèce la jujube ap-
pelée zifzouf, 53735? ou cellenommée bértr. ;3 ,:? ou quelque
autre encore moins connue? Le fait peut se vérifier sumles
lieux. Que les botanistes du Midi l’éclaircissent.
Quand même on ne trouverait pas de jujube entièrement
dépourvue de noyau, il suffirait de choisir celle qui approche
le plus de ce caractère. Les Anciens, en effet, n'employaient
point strictement, et à la lettre, cette expression de fruits
APYRÈNES où sans noyau. Le hasard veut que nous en ayons
conservé la preuve, dans une comparaison appliquée par Sé-
nèque à la morale : Sic sapiens imperturbatus dicitur, quomodo
APYRINA dicuntur, NON QUIBUS NULLA EST DURITIA GRANORUM,
sed quibus minor (1).
G. IL.
Martyn (2), dont l'article Lorus est un des plus incom-
plets ét des moins raisonnés que ce docte commentateur ait
rédigés, observe pourtant une chose que Sprengel (3) a passée
sous silence. C’est que Théophraste parle d'un Jorôs raéovpos. Le
savant anglais pense qu'il s’agit du nabka des Arabes, du lotus
de Polybe, et du paliurus de Virgile.
Sans nous arrêter à remarquer que le nabka est un fruit, et
non point un arbre, nous dirons d'abord que le lotus de Polybe
(1) Senec. Epistol. 85. (2) Comm. in Georg. IT, 84.
(3) Antiq. botan. Specim. I.
86 FLORE
ne saurait trouver place ici, puisque nous l'avons déja classé
au paragraphe précédent, et que c'est le Zizyphus Lotus
(Wild. ). Mais faut-il maintenant établir, pour notre seconde
espèce, le Rhamnus Paliurus (4. )?
«Il y a aussi en Afrique, dit Théophraste (1), un lotus-
paliure, qui diffère du lotus des Lotophages, ayant la tige
plus entourée de rejetons, et la feuille du paliure grec. Le
fruit n'en est point aplati, mais rond et rouge. Son noyau res-
semble aux pépins de la grenade. Ce fruit est suave; on l'amé-
liore encore en le faisant macérer dans du vin, qu'il améliore
a son tour. »
Pline exalte aussi le paliure d'Afrique : Cyrenaica reqio loton
ipsam suo postpônit paliuro.
Or le véritable paliure, À. Paliurus (L.), ne donne pas d’as-
sez.bons fruits pour qu'on ait jamais pu lui accorder le nom
de lotus. Il est plus raisonnable de chercher un arbre analogue.
Ce ne sera point l’/lex Aquifolium, encore moins le Cornus
gharaf, mais bien le séder des Arabes, que son fruit rapproche
du lotus, et ses épines, du paliure.
Le séder ou sidr, ;a», dont le fruit, nabka, nebik, etc., 3%,
doit être servi par les houris aux DE RER. et qu'à la de-
scription donnée soit par Abou Hanif Ed-Daynouri, soit par
Ebn Alwam, on reconnait bien devoir appartenir au genre des
jujubiers, est fort épineux, sans doute; tellement même, qu'au
rapport d'Hasselquist, on croit en Orient que la couronne de
Jésus-Christ fut faite des'branches de cet arbuste. Mais cette
qualité n’est point particulière au seul A. Paliurus. Les épines
sont un caractère très prononcé du Rhamnus divaricatus de
Forskabl; le même que Linné, d’après la tradition dont nous
venons de parler, a nommé À. Spina Christi.
Voilà le séder des Orientaux, et le horôc rahioupos de Théo-
phraste.
Mais c’est une erreur de Razi (2) et d'Abou Ali ben Sina (3)
que d’avoir confondu leur séder avec le eric de Dioscoride( Cel-
tis australis), plante toute différente, et dont nous allons parler.
(1) Hist. plant. IV, 4. (2) Rhazès. (3) Avicenne.
. DE VIRGILE 87
Ç. IV.
Pline, en copiant la description, donnée par Théophraste,
de l’arbre des Lotophages, ajoute qu'il s’est naturalisé en [ta-
lie, où on l'appelle également Lotus et celtis (1); mais que la
différence du sol l'a changé.
Cette puissance du sol serait bien grande; car le celtis de
Pline n’est plus épineux, et son fruit, qui, suivant cet auteur,
nascitur densus in ramis, myrti modo, près des Syrtes et chez
les Nasamons, croît en Italie cerasi modo.
Mais il n’en est rien, et Sprengel a parfaitement raison d'af-
firmer que Pline a confondu deux arbres dontil n'avait jamais
vu qu'un seul. Le celtis, connu en Gréce et en Italie, avait
été vulsairement surnommé lotus chez les Romains, vu l'agré-
ment de son fruit, et par allusion au lotus d'Afrique, célébre
de toute antiquité. Nous voyons à chaque instant de ces exem-
ples. N’appelons-nous pas ébène une sorte de cytise? baume,
une espèce de menthe? ananas, une belle variété de la fraise?
marronnier, un Esculus à fruit castaneïforme?
Le celtis de Pline reste à déterminer. C’est, dit Robert Con-
stantin, le perlaro des Italiens et notre alisier. L’un ou l’autre,
à la bonne heure; mais le perlaro est un Celtis, et l'alisier un
Cratægus, ce quine se ressemble guère. Perlaro, micocoulier,
dit Vénéroni.
Antoine du Pinet de Noroy établit mal-à-propos la même
confusion, comprenant aussi le micocoulier dans les alisiers.
Martyn se sert du mot nettle-tree, que les dictionnaires tra-
duisent par alisier, sans dire dans quel sens ils l'entendent.
Puisque Robert Constantin fait du lotus apyrène (voyez. I)
l'amélanchier (Cratægus rotundifolia, Lamk.), il est probable
qu'il entendait, sous le nom d’alisier commun, le Cratæqus Aria
de Linné, le droulier de quelques provinces. Il en existe une
variété sans épines, la seule qui puisse convenir à la descrip-
tion du naturaliste romain; c’est celle qu’on appelle cormier-
(1) Hist. nat. XIII, 13.
88 FLORE .
sorbier, et même simplement sorbier, sorbier domestique,
comme si on la confondait avec le Sorbus domestica (1. ).
Mais, restituant au mot perlaro, synonyme de menicocco,
sa véritable signification, nous préférons voir l'arbre de Pline
dans le micocoulier, auquel Linné a fort bien fait d'attribuer
le nom générique de Celtis.
Le fruit du Celtis australis naît cerasi modo, ce qui n’a pas
lieu dans le Cratæqus Aria. Sa feuille, à dents de scie, assez
comparable à celle de l’yeuse, explique d'ailleurs pourquoi
Pline a pu le confondre avec l'arbre de Théophraste. Une
autre cause d'erreur a été la dureté du bois de lotus, recher-
ché pour les flûtes et les lyres; dont étaient faits le fourreau de
Lépée d'Hercules selon Théocrite, les tables de la loi, selon
les Arabes, etc. Car nul arbre en Italie ne doit offrir un bois
plus dur que le Celtis, d'après la lenteur de la croissance de
cet arbre. On en conservait un à Rome, qui passait pour avoir
quatre cent cinquante ans.
C’est ici le lotus sans épines de Sérapion; c'est également
le lotus de Dioscoride et de Galien, qui accordent à son bois
râpé une vertu styptique et un principe colorant, caractères
retrouvés par Scopoli dans le micocoulier. Les fruits du Celtis
australis sont bien reconnaissables, aussi, à la description de
Dioscoride (r): doux au manger, astringents, plus gros que des
grains de poivre.
$. V.
Dans tout ce que Pline a dit jusqu'à présent, il n'a point
employé le mot de feve grecque. Voici qu'ailleurs (2) il décrit
un lotos ou faba græca. Cet arbre n’a de branches que vers le
sommet, et les a fort grosses; son écorce, lisse, est d’une cou-
leur agréable. Son ombrage, très passager, disparaît avant
l'hiver. Il porte un fruit suave, presque semblable à la cerise.
Pline veut-il réellement parler d’un nouvel arbre? ou n'est-ce
encore que le Celtis ? Un passage qui semblerait de nature à
@r) Diosc. I, 134. (2) Hist. nat. XVI, 31.
’ DE VIRGILE. 89
+. doute (1), est précisément susceptible de s'entendre
dans les deux sens.
S'il faut se décider pour un arbre différent du premier, il
n'y en a point qui convienne mieux que le Diospyros Lotus,
dont Mathiole applique mal-à-propos la figure au lotus de
Dioscoride.
Ce Diospyros n'est point le Xéorupss de Théophraste, mais le
gaïac d'Italie de Bauhin, Guayacana de Tournefort, nommé
en France plaqueminier. Son fruit, cérasiforme, est l'uva d'In-
dia qui se vend à Florence.
_ Mais ne vaut-il pas mieux penser, avec Bodæus de Stapel,
que Pline, accoutumé, comme les anciens botanistes, à s'af-
franchir de toute méthode, a simplement traité de la même
plante sous deux noms, et dans deux chapitres différents?
Quant à nous, la chose nous semble infiniment probable. Déja
le fruit de sa féve grecque est une cerise, comme le fruit de
son lotus-celtis. Il attribue ensuite à l'écorce et à la racine de
cette faba græca, une vertu colorante (2) qui se trouve dans
le lotus de Dioscoride. Columelle, en parlant de la fève grec-
que, qu'il range parmi les arbres fruitiers, ne lui donne aucun
caractère qui la distingue du lotus italique ordinaire. Con-
cluons donc, sans toutefois regarder comme inadmissible l'opi-
nion contraire, que celtis et faba græca n'étaient que deux
noms du micocoulier, ou lotus d'Italie (Celtis australis, L.).
En terminant l’histoire des lotus arborescents, une remarque
importante se présente à nous. L'aquatica lotos d'Ovide (3) est
un arbre; les mots truncum, ramos, ne permettent pas d'en
douter. Ailleurs il place encore le lotus avec le saule (4). Voici
donc un lotus ligneux qui ne peut se rapporter à aucune de
nos €inq espèces, car aucune n’est aquatique. Il faut lui donner
un paragraphe spécial, et chercher quelle plante ce peut être.
Mais nos travaux sur cette matière seraient les dissertations
sur la dent d’or. Jamais un tel lotus n’exista dans la nature.
(1) Hist. nat. XXIV, 2. (2) Ibid. XVI, 30.
(3) Metamorph. IX, 341.
(4) Metamorph. X, 06.
90 FLORE à
Aucun auteur grec ou latin, poëte Ou prosateur, ne dit un
mot qui puisse en faire présumer la réalité. Ovide seul, Ovide,
écrivain aimable et superficiel, occupé de raconter la méta-
morphose d’une nymphe sans trop s'inquiéter du reste, a pu
donner à un lotus arborescent la qualité d’aquatique, qui n'ap-
partient qu'à des lotus herbacés.
SECONDE SECTION.
LOTUS, plante aquatique.
Cette famille de lotos est encore plus célébre que la précé-
dente; et cependant l'obscurité qui y règne est telle, que Paw
lui-même, dans l'ouvrage savant, judicieux, et peut-être trop
peu vanté, qu'il a consacré à des recherches sur l'Égypte (1),
n'a pu sortir de la confusion qui régnait avant lui sur cette ma-
tière. Bélon, Prosper Alpin, n'avaient fait qu'embrouiller les
noms et les choses; c’est Mathiole, Dodonæus, Clusius, qui,
jusqu'à nos jours, s'étaient le plus approchés de la vérité,
quand nos campagnes d'Égypte sont venues fournir des ren-
seignements précieux.
6. VI.
Parlons d’abord du #auoc aiyorrierds des Anciens, de la féve
d'Égypte , le plus remarquable des lotus aquatiques.
Théophraste qui décrit cette plante (2), la fait naître dans le
Nil, quoiqu'elle vienne aussi, dit-il, dans quelques marais de
Syrie, de Cilicie, etc. La racine en est épineuse au point de
faire fuir le crocodile, qui n’a pourtant que les yeux de vulné-
rables. Passons sur cette fable, et voyons le reste. On mange
cette racine, crue ou cuite. La fleur est rose, double de celle
du pavot; le fruit, assez semblable à un rayon de miel circu-
laire, contient, dans ses alvéoles, une trentaine de fèves pro-
pres à servir d’aliment, et qu'on a soin de semer dans du limon
mélé de paille, pour propager la plante.
(1) Recherches sur les Égyptiens et les Chinois, 2 vol. in-8°.
(2) Theoph. lib. IV, cap. 10.
e DE VIRGILE. Jr
Hérodote l'appelle lys ro$é. Ilen compare aussi le fruit à du
miel en rayons.
Galien vante, comme aliment, les fèves que fournit le x66-
pv. On appelait #6pro le globe formé par les capsules réû-
nies du fruit de notre plante. On s'en servit comme de vase à
boire; et de là #£pto> prit, en grec, le sens de coupe(r). Nous
en avons formé notre mot CIBOIRE, que sans cela on aurait cru
pouvoir dériver naturellement de cibus.
Athénée dit que la fêve égyptienne se nomme aussi /otos ou
melilotos (2). Nicandre Ta surnomme colocase. Ces deux appella-
tions sont impropres et abusives.
Quel est donc enfin le xiauos aiyrrisroe des Anciens? C’est le
gs», termous, des Arabes, le Nymphæa Nelumbo de Linné,
le Nelumbium speciosum de Wildenow.
C’est cette belle plante qui formait, au milieu du Nil, des
masses de verdure, où l’onallait, au rapport de Strabon, pren-
dre des repas délicieux. On ammarrait aux touffes épaisses des
nymphéas, les barques légères où, sur des lits voluptueux, les
convives, mollement a jouissaient de la beauté du ciel
et de la fraîcheur des eaux; enivrés du parfum de ces grandes
rosacées , et garantis des ardeurs du soleil parles larges feuilles
que des pétioles, de dix pieds de longueur, balançaient au-
dessus de leurs têtes.
C’est cette plante, la coiffure des sphinx, la parure d'Isis, le
siège d'Harpocrate, lemblême du silence et de la perfection;
c'est le tamara des Indes, portant Brahma sur l'abîme des
(1) Sprengel prétend, il est vrai, que c’est le mot x£wpov, coupe, qui a
fourni le nom de la plante égyptienne. Cette progression d'idées est peu
naturelle; et d’ailleurs x16wpoy, qui ne dérive d’aucune racine grecque, offre
toutes les apparences d’un emprunt fait aux étrangers. Pourquoi ne serait-ce
pas un mot de la langue égyptienne, aujourd’hui oubliée? Ne pourrait-il pas
venir de Kee, tête, l’un des radicaux les plus universels que l’on connaisse,
et d’or (que nous appelons Orus), divinité du pays?
On peut former, sur les mêmes bases, beaucoup d’autres conjectures.
Cependant l’étymologie Kes-0r prendrait un degré de probabilité de plus,
s'il ne restait aucun doute sur l’assertion de Prosper Alpin, quand il rapporte
que le fruit du Nymphæa Lotus se nomme encore, vulgairement, tête du Nil.
(2) Deipnosoph. lib. LIT, cap. 1.
:
92 FLORE #
eaux éternelles, ou servant de conque flottante à la divine
Lakchmi.
Elle ne se trouve plus en Égypte; les fabeta du Nil ont dis-
paru; mais elle existe encore dans les grands fleuves de Inde,
et continue à jouer, dans la religion des Brahmes, le rôle
important qu'elle occupait dans celle de leurs imitateurs. Le
missionnaire Just Huern, dont la relation se trouve insérée
dans les commentaires de Bodæus de Stapel sur Théophraste,
l'avait vue dans l’île de Java, et l'appelait Nymphæa glandifera.
9
$. VII
Il est un autre Lotus, voisin du précédent, dont il a par-
tagé la célébrité. Hérodote l'appelle simplement dorée. Il
naît, dit-il, dans les lieux inondés par le Nil. Son fruit, de la
forme d’une tête de pavot, contient des semences qu'on fait
rôtir pour en préparer une sorte de pain. Sa racine bulbeuse,
de la grosseur d’un beau fruit, est évalement comestible.
Théophraste décrit en outre la fleur de ce lotus, blanche, et
semblable à celle du lys. I ajoute aussi qu'au soleil couchant
elle se replie, et s'enfonce sous les eaux pour ne reparaître
qu'au soleil levant; que les semences renfermées dans son
fruit papaveracé, loin d’égaler le volume des féves d'Égypte,
ressemblent à des grains de millet; qu'on entasse ses têtes pour
en laisser pourrir l'enveloppe, qu'ensuite on en sépare la se-
mence par des lavages, et qu'on en fait du pain; qu'enfin la
racine du lotus est ronde, de la grosseur d’une pomme de coing,
et blanche, sous une écorce brune; qu’elle se nomme xéps1ov*
qu'on la mange crue et cuite, mais mieux de la dernière facon.
Voicidoncune espèce bien distinctede celle que nousavons
déterminée. Une bulbe au lieu d'une racine, une fleur cons-
tamment blanche et non rose, de petites graines pour semence
au lieu de fèves, sont des caractères saillants, qui l'en séparent,
même aux yeux de ceux qui ne sont pas botanistes.
Nul doute sur le nom à lui donner. On y reconnaîtla plante
que les Arabes appellent «44, bachenin, et dont ils nomment
x DE VIRGILE. 03
la bulbe (le corsium des Anciens) »; je, baymaroum (1). On y
voit clairement, en un mot, le Nymphæa Lotus de Linné.
Cependant Dioscoride, qui l'appelle, ainsi que plusieurs
Anciens, z0)o#s10v, la confond avec le #10, et dit qu'on les
surnomme, l’une et l’autre, fève pontique. Pline fait bien mieux:
il transporte à la tige du faba ægyptiaca ce que Théophraste
avait dit de sa racine; il attribue à une seule et même plante
(la colocase) deux particularités dont l'une, l'usage des tiges
comme aliment, ne concerne que le Nymphæa Lotus, tandis que
l’autre, l'emploi des feuilles pour former des vases, ne convient
qu'au Nymphæea Nelumbo. M dit enfin qu’on la semait en Italie
de son temps, et ceci a rapport à l’4rum Colocasia.
$. VIIL
Un troisième Y ymphæa, que Sprengel passe sous silenc ,
le confondant avec le Nelumbo, quoiqu'il se rapproche plutôt
du Nymphæa Lotus, à la différence près de ses feuilles plus
entières et de sa couleur bleue, est probablement le lotus dont
parle Athénée dans le XVe livre de son Banquet des savants.
C'est l espèce qui porte proprement le nom de Hp, linou-
far: mot qui s'écrit aussi niloufar, ninoufar et noufar, et dont
nous avons pris le nom français de nénufar. On la trouve en-
core dans le Nil. M. Savigny, qui l’a soigneusement observée,
l'appelle botaniquement Nymphæa cœrulea.
Sur les monuments de lasculpture égyptienne, on ne saurait
distinguer l’une de l'autre les espèces VI, VIT et VIIT, princi-
palement caractérisées par la couleur de leurs fleurs, circon-
stance qu'on ne pouvait y exprimer, ou par la forme de leur
fruit, qu'on n'avait point de motifs pour y représenter.
(1) Bayäroum suivant Golius, baymaroum selon Sprengel ( Antiq. botan.
* specim:). Ce savant ajoute, d'après Prosper Alpin, que le fruit se nomme
tête du Nil, dl url): Je n'ai pas osé l’affirmer, craignant qu'il n’y eût
là quelque erreur, fondée sur la ressemblance de deux mots arabes. En
effet, les fleurs de cette plante se nomment très certainement Ja gl :
Pen el-Nil, les épouses du Nil.
94 FLORE
$. IX.
Il est singulier que le nom de colocase, donné si souvent
au Nymphæa Lotus, ait pu s'appliquer aussi à une plante du
genre des Arum. Le fait est néanmoins indubitable.
L’Arum Colocasia ne fleurit presque jamais, et ses fleurs dif-
fèrent extrêmement de celles des ñénufars. Mais il y a de la
ressemblance dans les feuilles. La racine de l’4rum , quoiqu'as-
sez âcre, se mange aussi à la manière du corsium. Ce lésume,
d’ailleurs, était originaire d'Égypte. En voilà plus qu'ilne faut
pour que les Romains, qui en avaient naturalisé la culture en
Italie, l'aient confondu avec la véritable colocase.
Jamais en effet ils n’en citent la fleur, qui, certes, s’il se fût
agi d'un Nympheæa, n'aurait pu être oubliée. On voit, en outre,
que la manière de le planter par bulbes au bord des eaux, rap-
portée par Columelle et Palladius, est la même qu'ont vu pra-
tiquer, pour l’Æruwn, Clusius et Bélon. Il peut cependant aussi
végéter dans les champs (1).
Quant aux Arabes , ils l'ont toujours bien distingué, et c’est
à cette espèce seule qu’ils ont réservé le nom de koulkas, (+3 ;
Rhazès en recommande la racine comme stomachique. Abdou'l-
Latif parle des bulbes qui l'accompagnent, et qui sont de la
forme d’une fève, et de couleur rose. Le juif Maimonide l’ap-
pelle le gingembre de l'Égypte.
C'est assurément le nihiacum olus dont Martial plaisante.
(1) Cette raison me fait grandement douter de lutilité d’une correction
que Sprengel propose au texte d’Avicenne. Il croit que le fruit du niloufar
ne saurait s'appeler graine de l'époux (el-’arous), mais de l’Arum (el-aroun).
L’Arum est bien la colocase koulkas, mais non la colocase Nymphæa; et le
nom de légume aquatique, donné par Avicenne, ne lui convient qu'à moitié.
Ainsi nul prétexte pour changer. — Mais que signifie Habb el-'arous? —
Qu'importe? Ce pourrait être un de ces noms insignifiants comme nous en
avons mille. Et cependant, par bonheur, nous tenons le fil qui doit nous
guider dans cette explication. Ce fil est expression Ardis el-Nil, citée dans
Ja note 1, page xGnI.
Qu
DE VIRGILE. 9
« TROISIÈME SECTION.
LOTUS, plante terrestre.
$. X.
Homère fait mention, dans quatre ou cinq passages diffé-
rents, d’un lotos qui couvrait les campagnes (1), et qui ser-
vait de fourrage choisi pour les bestiaux. Les chevaux d’A-
chille (2), les bœufs que déroba Mercure(3), en étaient nourris.
On ne sait s'il faut attribuer au hasard le voisinage que le
poëte établit toujours entre cette plante et quelque plante de
marécages ; le mettant constamment, dans ses énumérations, à
côté du xra0c ou du sélivoy declpenrov. Une circonstance pareille
prouve moins dans Homère que dans tout autre écrivain: chez
lui, une formule une fois adoptée, se reproduit sans cesse.
On trouve pourtant dans le poëte une exception bien no.
table; c'est le passage où il fait naître le lotus sur l’Ida, avec
le safran et lhyacinthe, pour servir de couche aux célestes
époux (4).
Dioscoride, Galien, Paul d'Egine, n’en ont d’ailleurs tenu
compte; ils ne font point de leur lotus trifolié une plante de
marais. J'ai dit trifolié, car c'est ainsi qu'ils peignent le lotus
herbacé des pâturages. Les auteurs anciens le rapprochent
souvent du cytise; et ces deux particularités réunies l'ont fait
avec raison chercher parmi les papilionacées.
Ceux qui pensent reconnaître, dans le cytise des Anciens,
le Medicago arborea, désignent, pour le lotus de leurs bes-
tiaux, le M. falcata, espèce voisine, et qui fournit l'excellent
fourrage nommé kadhb, < +25. Il y a sur ce point mille opi-
nions, celles de Comelin, de Plukenet, de Daléchamp, etc. La
plus connue est celle de Linné; nous pourrions nous y tenir,
et désigner son Lotus corniculatus comme la plante dont il
s’agit. Mais, tout réfléchi, il nous semble voir plus de probabi-
lité dans les raisons de Sprengel. Ce botaniste a tort de s'é-
(1) Odyss. A, 602. (2) Iliad. B, 776. (3) Hymn. in Merc. 107
(4) Iliad, E ; 348. — Voyez aussi Pline, XXII, 21.
6 FLORE
tayer de Mathiole, qui n'a jamais affirmé ce qu'il lui fait dire,
et qui ne parle ici que d'un trifoglio cavallino dont l'espèce
n’est pas facile à préciser; mais à cela près, son opinion, quoi-
qu'isolée, paraît très admissible, et nous dirons avec lui que le
dorèe pspos rpigolloc de Dioscoride est le Melilotus officinalis (L.).
La tradition nominale attachée aux plantes dont la médecine a
fait usage, est en effet l’une des boussoles les moins incertaines.
Si la correction insérée par plusieurs bons critiques, dans
le texte de Théophraste, est admise, le botaniste athénien
avait probablement parlé de notre plante sous le nom de peii-
Aro. Il ne décrit réellement, comme nous l'avons dit, que
cinq lotus, deux aquatiques, et trois arborescents; mais, vers
la fin de son ouvrage (1), en parlant de la ressemblance des
noms des plantes: « Il est essentiel, dit-il, de faire attention
aux particularités, aux différences des genres homonymes. Le
lotos en est un exemple (2); car on en connaît beaucoup d'es-
péces, différenciées par les feuilles, les tiges, les fleurs et les
fruits; au nombre desquelles espèces il faut compter celle
qu'on appelle MÉLILOT. »
6. XL.
Après avoir parlé de ce lotus (3), surnommé äyepoc parcequ'on
le semait dans les pâturages, Dioscoride en décrit sommaire-
ment un autre (4) sous le nom de lotier sauvage, Jorôs &yproc.
Cette espèce était vulgairement nommée libyon.
Bodæus de Stapel, analysant les différentes conjectures for-
mées à cet égard, et les comparant aux propriétés odorantes
et médicinales accordées au horècs &ypuc, établit que ce n'est
point le trèfle vulgaire, mais l'herbe que les bonnes femmes
de son pays appellent, dit-11, baume des sept temps, herbe
des sept odeurs.
Qu'est-ce que le baume des sept temps?
(1) Hist. plant. lib. VIT, cap. 14.
(2) Qorep 0 AwTôc* rourou yap eidn monnt, diagéporra ai ŒQUANGIS, Aai KAUNOÏS,
xai dvdeos, Hal xæproic* Éyoic ei 6 MEATANTOS xanoymeroc.
(3) Diose. IV, 106. (4) Hd. ibid. ro.
DE VIRGILE. Lé 97
Parmi les plantes improprement décorées du nom de baume,
on ne connaît qu'une seule papilionacée; le choix est donc fa-
cile. Et justement cette papilionacée a conservé le nom de
lotus. C’est le Meli-lotus cærulea (L.), appelé aussi lotier odo-
rant, baume.du Pérou, etc., et dont l'odeur forte et le suc
mielleux attirent puissamment les abeilles. : ? |
La seule difficulté consiste en ce qu'on regarde le Melilotus
cærulea comme origmaire de Bohême, et non d'Afrique. Mais
il croît dans beaucoup de climats. Qui sait, d’ailleurs, si byon
n'était pas, chez les Anciens, une qualification aussi abusive
que l’est chez nous celle de baume du Pérou?
Telle est l’histoire entière des lotus. Il y reste sans doute
plusieurs points incertains, que nous desirons voir s'éclaircir
par les investigations de plus savants que nous. Mais si nous
n'avons pu résoudre avec succès toutes les questions, nous les
avons clairement posées. Réduisant à des termes précis les
difficultés d'une matière sur laquelle on a beaucoup parlé
sans parvenir à s'entendre, nous avons espéré que le tableau Sy-
noptique, qui va suivre, servirait de fil pour les recherches
ultérieures tentées dans ce labyrinthe, jusqu à présent inex-
tricable. Aucun sujet botanique n'offrait un intérêt comparabJe
à celui-ci. Il s'agissait d'une plante que réclament à-la-fois l'a-
“griculture, la médecine, (1) la religion, la poésie; d’une plante
dont le nom remplit tous les livres, et se lie à l'histoire comme
à la fable; d'une plante dont la célébrité peut s'apprécier par
un seul trait, quand on se rappelle cette gracieuse tradition
d’après laquelle un jardin, arrosé d’une eau où la fleur du lotus
avait été broyée (2), devait produire, sans autre semence, tous
les végétaux agréables, et se couvrir, par le luxe d’une fécon-
dité subite, de tous les dons qui parent la corbeille de Flore.
Mais avant de récapituler les onze espèces de lotus que nous
(x) Ferunt ventris non sentire morbum , qui eum mandant (Plin. XI, 17 ).
(2) Geoponic. XII, 6.
Le |
".
venons de voir, jetterons-nous, suivant notre usage, Un Coup -
d'œil rapide sur l'étymologie de ce nom? Oui; si ce n’est pour
établir une vérité, au moins pour dissiper des erreurs.
Il n’y a pas même d'apparence à celle qu'un rêveur a in-
ventée, et que tout le monde copie, c'est-à-dire, 6 pour 3410
Qu'’a de commun l'idée de vouLoir avec celle de lotus ?
Ce nom est plus ancien que lalangue grecque. En lui suppo-
sant une origine sémitique(1), on pourrait le faire dériver, non
de «> Ÿ qui n'aurait aucun sens, mais de &Y qui, à la deuxième
forme, signifie troubler l’eau, et d’où peut venir le mot latin
lutum, boue; ou plutôt de EN, être arrosé, mouillé, ce qui con-
vient très bien aux nénufars; peut-être aussi de LY qui, entre
autres sens, a celui de cacher, cacher des mystères, et pourrait
s'appliquer à cette fleur symbolique et sacrée.
Mais pourquoi ne pas avouer notre ignorance ? Pourquoi ne
pas croire simplement que c'est un mot égyptien? Lor a dû
servir à désigner, de toute antiquité , dans la bouche des in-
digènes, les nymphéas du Nil, etc.
Si ce mot avait un sens antérieur et plus général, c’est ce
qu’on ne saura jamais. Hasardons pourtant une conjecture. La
seule ressemblance entre les plantes s1 diverses qui ont porté
le nom de lotus; le seul point de contact entre des Nénufars,
des Jujubiers, un Ærum et un Mélilot, c’est l'existence d’une
sorte de féves, ou de quelque chose qu’on y ait comparé. On a
vu que, pour les deux premières familles, c’est le fruit qui
avait fourni aux Anciens cette similitude, et que pour la troi=
sième, ce sont les bulbes oblongues de la racine; quant à la der-
nière, on sait bien que le fruit à gousse de toute papilionacée
représente en petit celui de la Féve proprement dite. Ne pour-
rait-on pas raisonnablement induire de là que, dans son accep-
tion primitive, le mot égyptien LOT signifiait fève, et qu'il s’est
ensuite étendu, avec plus ou moins de justesse, aux plantes
dans lesquelles le peuple aura cru saisir cette analogie?
(1) Langues sémitiques : famille de langues, dont le nom vient probable-
ment du nom de Sem, et que des caractères communs, très marqués, dis-
tinguent de toutes les autres. Les principales sont l’hébreu, l’arabe, etc.
Ÿ DE VIRGILE. # 9ÿ
TABLEAU SYNOPTIQUE DES LOTUS DES ANCIENS.
NUMÉROS
DES: PARAGRAPHES
de l'article.
NOMS VULGAIRES
© ,
ARABES
( écrits selon
NOMS
GRECS. es LATINS. BOTANIQUES.
la prononciation
française ).
“ 4
Lotus. Rhamnus Lotus
1 AorTopäyay dév- | 4räc? Lotus africanus. | (1. ).
ù dpov. Etle fruit, onn@b?|Lotophagorum | Zizyphus Lotus
arbor. (Wild. }.
ET Arâc? ! : Rhamnus Lotus
IL. AwToc AMTUPEVOS. Fruit, bérir? zif- Lotus sinenucleo. ( 1 ) ET ?
, zouf?
LOTUS TE
ARBORESCENTS. nf : Ë Séder ou Sidr. Lotus paliurus. | Rhamnus Spina
HR A Etle fruit, nabka.| Pal. cyrenaïcus. | Christi (L.).
IV L Lotus italica. Celtis australis
berne à Celtis. (L.).
y Lotus, sive Faba| Diospyros Lotus ?)
3 ræca. Celtis australis ?
q
Küauoc aiyu- Lotus sacra. Nymphœa Ne-
Po nas dermats Faba ægyptiaca. | lumbo (L.).
KiGæproy. :
+ \ 4 1 "
> he =
AœTos Aeuxüs- Bac ienine. Lotus! "sive Colo- Mate) Lots
AVI. Koaoxaziov. Et la racine j bay- CutE ( L
aquatiques. Saracine, x0e210v.| maroum. gi
4 VIII AwTos ortpavw- |Linoufur, Nilou-|Lotus….: Nymphœæa cæru-
o #ys | œixoc. Jar, etc. ( cyaneus). lea (Say. ).
s | “el
= AœwTès ÿ Konoxa- ARTE Colocasium. Arum Colocasia
= IX. TI0Y. SAUT : Niliacum olus. (IL: ):
n
e Bambou ear one sine lt ce
5 = or PU Ihb? Ur Melilotus offici-
dl X« RER Kadhb: (pratensis ). ñalis (L. 1
MeAwT0 ;
EE Re À A AE ER 20 LAN Pen LEE EURE ER PR 2 Se Le LR RE 2 ASE ARE
AœwToc &ypios. Melilotus cæru-
XL. Lis :
AiGuoy. lea ( L. ).
7.
4
100 & FLORE
Nous pouvons maintenant examiner quelles espèces de lo-
tus Virgile a mentionnées dans ses écrits. Voici les passages où
il en parle: .
PAS MN OMR ae Inter quas xMPrA LOTos,
Impia,queæ socios Ithaci mœrentis abegit.
CuLex, 124.
Præterea genus haud unum nec fortibus ulmis
Nec salici LOTOQUE, neque idæis cyparissis.
# €
Grorc. Il, 84. -
At cui lactis amor, cytisum, LOTosQUE frequentes
Ipse manu. ..... Jerat. GEoRG. III, 394.
Dans le premier, il s’agit évidemment de nos deux premières
espéces, c'est-à-dire du Zizyphus Lotus ( Wild.) et de sa va-
riété apyrène. Le poëte appelle impieun arbre dont la douceur
faisait oublier l'amour de la patrie, ce sentiment le plus noble
et le plus naturel de tous, cette religion des grandes ames.
Dans le second, il a certainement en vue le Celtis australis de
Linné, vrai lotus italique. Quand il dit genus haud unum, fait-il
allusion aux lotus d'Afrique, différents du premier? ou n'a-tl
en vue que de légères variétés dans l'aspect du Celtis? ou
enfin parle-t-1l, à- sai fois, du Celtis australis et du PTE
Lotus, deux es qui pouvaient, à la rigueur, porter en même
temps, en Italie, le nom vulgaire de Lotus ? Ceci est bien dif-
ficile, pour ne pas dire impossible à décider.
Le troisième passage correspond à la sixième de nos es-
pèces, Melilotus officinalis (L.), et peut-être aussi à la onzième,
WT. cærulea.
Virgile a donc parlé des espèces de lotos qui, dans le tableau
précédent, sont comprises sous les numéros [, IL, IV, X, et
peut-être V et XI.
Quant à l'espèce IIT, Virgile ne l’a point citée, comme on le:
prétend, sous le nom de paliurus (Voyez ce mot). L’a-t-1l va-
guement désignée, avec d’autres, dans le premier ou dans le
second passage? N'en a+-1l pomt parlé du tout? Ce dernier
système est le plus probable.
Il n’a fait aucune mention des espèces VI et VIIT, malgré
leur célébrité.
Ÿ DE VIRGILE. # 01
Restent les espèces VIT et IX. Virgile a désigné l’une des
deux, on ne sait laquelle , sous le nom de colocasium. Mais nous
avons discuté ailleurs cette question, qui n'appartient plus à
l'article Lorus. Voyez COLOGASIUM.
| LUCI INDICI, etc. Voyez ARBOR INDICA.
LUPINUS. Tristis.
Aut tenues fœtus viciæ , TRISTISQUE LUPINi
Sustuleris. GEORG. I, 72.
Oéppoc Apepos des Grecs.
Lupinus sativus (Bauh. Pin. 347,n° 1).
Lupinus albus (Linn. gen. 1176).
Le Lupin.
Le lupin servait autrefois de nourriture aux stoïciens et aux
pauvres. Virgile le qualifie de tristis, semblant ainsi faire allu-
sion à l'étymologie assez problématique, qui fait venir lupinus
de Xrn, tristesse. Au moins est-il certain, que cette plante est
peu agréable à la vue, et qu'elle fournit « un triste manger. »
LUTUM. Croceum. — Corycium.
M2. ... Jam crocEo mutabit vellera ruro.
Ecr. IV, 44.
Ut tibi corxcro glomerarem flammea ruro.
: Cir. 317.
Zrpoubiov des Grecs?
Lutum herba (Dodon. Pempt. 80).
| Luteola (Linn. gen. 831).
La Gaude, l’'Herbe à jaunir.
Les Anciens, chez lesquels la chimie était à naître, n'avaient
qu'un très petit nombre de substances employées en teinture :
la pourpre, murex , la gaude, lutum, le sandyx (voyez ce mot)
et quelques autres. Chez les Modernes, où elles sont variées
à l'infini, la gaude joue encore un rôle important. Elle fournit
une belle couleur jaune safranée , crocea. On la cultive dans
quelques unes de nos provinces pour cet objet.
102: FLORE
Le mont Corycus, en Cilicie, était célèbre par la récolte du
safran. Il paraît qu'on y cultivait aussi la gaude. Ou bien le lu-
tum n'aurait-il l'épithète de corycium qu’à raison de sa couleur,
qui le ferait confondre, par le poëte, avec le safran ?
Savoir quelle est la plante des Grecs qui correspond au 4
lutum, si c'est le otpoubioy, l'isäris, le yuuéiov, etc., ce point forme
une question très compliquée, qu'il n'entre pas dans notre sujet
de résoudre, et sur laquelle on peut consulter principalement"
Bodæus de Stapel (1), qui, sans avoir à cet égard des idées très M
nettes, a du moins recueilli beaucoup de faits. L.
LADA ARS LAS ARS AS DA DRS ARS DRASS AAA RAS 104144414104 1 1401401917.
M.
MALUM. Boscidum. — Suave rubens.
Sæpibus in nostris, parvam te ROSGIDA MALA
2 AL PA ARTS 2 AE vidi, cum matre, legentem.
Ecz. VIII, 37.
D LE mer 7 .. Mutatamque insita MALA
Ferre pyrum. -.. GeorG. II, 33.
be Es CASE <a UP Et SUAVE RUBENTIA MALA.
Cop. 19.
Moy des Grecs.
Fruit du Malus communis (Linn.). À
La Pomme.
Malum correspond exactement au mot pomme, sans déter-
mination plus précise. Dans le passage cité du Copa, l'épi-
thète suave rubens peut cependant faire croire qu'il s’agit de la
pomme d'api, fruit de la variété de pommier nommée Malus
apiosa par les jardiniers; ce qui, après tout, n’est d'aucune
importance.
(x) Comm. in Theophr. lib. VT, cap. 7. -
k
LS
hs
DE VIRGILE. 10.
” MALUM AUREUM, MALUM HESPERIDUM.
Quod potui, puero, sylvestri ex arbore lecta,
AUREA MALA decem misi; cras altera mittam..
EG. IT, 75.
Tum canit, HesreriDUM miratam MALA puellam.
Ecz. VI, 6r.
HS
Xpvcopunoy des Grecs.
Fruit du Citrus Aurantium (VLann. gen. 1218).
L'Orange. ’
Malgré l'opinion commune, M. Gallesio, dans son traité du
Citrus , a voulu prouver que les Anciens ne connaissaient point
l'oranger. Il est vrai qu'ils ne le décrivent pas clairement; mais
n'ont-ils pas pu le confondre avec les autres espèces de ci-
tronniers ?
A quel fruit, mieux qu'à l'orange, peuvent se rapporter ces
qualifications de pomme d’or, de pomme des Hespérides? Ce
ne pourrait être au citron, dont la saveur acide n'eût pas mé-
rité qu'on en fit la pomme d'un autre paradis terrestre. Ce se-
rait doné le coing, comme le croit M. Gallesio. « Goropius
Bécanus, dit-il, rapporte qu'on découvrit à Rome une statue
d'Hercule tenant à la main trois pommes de coing; or, on con-
naît la fable d'Hercule dépouillant l'arbre des Hespérides; cet
arbre est donc le coïgnassier. » Mais il y a béaucoup de choses
à dire sur ce témoignage isolé de Goropius Bécanus, et sur la
conséquence du fait, qui, fût-il mieux prouvé, pourrait bien
ne résulter que du caprice particulier d’un artiste. La couleur
jaune sale du coing ne semble guère pouvoir être cette cou-
leur éclatante et divine qui séduisit Atalante.
On insiste : « L’oranger ne croît pas dans les pays où les
poëtes placaient le jardin des Hespérides. » Mais qui donc
a si bien instruit M. Gallesio, et lui a pu dire quel était ce
pays ? En supposant que les poëtes anciens aient commencé
par le savoir eux-mêmes, nous autres Modernes avons tant à
choisir entre les différents systèmes qui le mettent l'un en
Suéde, l’autre en Arménie, celui-ci aux Canaries, celui-là à la
Nouvelle-Zemble, que nous n’aurons jamais, je pense, d'opi-
DA
104 , FLORE
nion fixe sur ce merveilleux jardin , avant d'avoir retrouvé les
dragons qui en gardaient l'entrée.
Rapportons-nous-en à l'opinion générale, puisque les objec-
tions paraissent peu fondées, et que l’étymologie la confirme.
Pourquoi ne pas voir les oranges dans ces mala aurea, qu'au
moyen âge on nommait en latin aurantia, et en français méri-
dional auranzes ? Les croisades propagèrent la culture de lo-
ranger en Europe, mais elles n'y donnèrent pas naissance.
Sans doute, on la pratiquait dès le temps des Romains, au
moins dans les provinces qui forment aujourd’hui le royaume
de Naples. Ils en avaient , au moins, en tous cas, entendu sou-
vent parler.
Cependant, si mala Hesperidum doit toujours se traduire
par oranges, il ne nous semble pas que, pour mala aurea, la
regle, quoique certaine, Soit aussi impérieuse , et n’admette
aucune exception. Malum , en principe, ne veut dire qu'une
pomme ; or une pomme peut recevoir accidentellement toutes
les épithètes dont la poésie embellit les objets qu'elle décrit;
et le hasard peut faire qu'on l'appelle dorée, comme on l'ap-
pellerait ronde, rougeâtre, appétissante. it
C’est même probablement le cas du vers 71 del Églogue VIL
En effet ces mala aurea envoyés par un simple berger, ex syl-
vestri arbore, peuvent très bien n'être ni des oranges, ni des
coings, mais simplement des pommes, dont Ménalque , qui en
a fait don à l’objet de ses amours, se plaît à vanter la belle
couleur.
Toutefois nous croyons que la poésie seule a fait mettre
dans cette circonstance aurea pour flava; et que si l'on rencon-
trait dans un prosateur latin mala aurea, il serait naturel de
traduire ces mots par oranges, sans plus d'hésitation que pour
mala Hesperidum.
MALUM CANUM. T'enera lanugine.
Ipse ego CANA legam TENERA LANUGINE MALA,.
Ecc: Il, 5x.
Kodwvtoy u%oy des Grecs.
Malum cotoneum (G. Bauhin, Pinax 434 ).
id
DE VIRGILE. 109
Fruit du Pyrus cydonia (Linn: gen. 838).
Le Coimg.
: Voici le coing, à la bonne heure. Il ne s'agit plus de pom-
mes d'or, mais de pommes blanchâtres et lanugineusés; la
description est claire.
Le coing, fruit dédié à Vénus, et regardé comme l'emblême
du bonheur et de l'amour, s'appelait chez les Grecs z1dwvicy
pñoy, pomme de Cydon. On l'avait primitivement cultivé à
Cydon, ville de Crète.
Quant au nom de malum cotoneum, si c'était dans Bauhin,
et dans les auteurs du seizième siecle, qu'on le trouvât pour
la première fois, 1l n'y aurait point de difficulté sur son éty-
mologie. Depuis l'invasion des Musulmans en Occident, le
mot arabe LL avait passé dans toutes les langues euro-
péennes pour exprimer le coton, et l’on en aurait formé, en
latin vulgaire, l'adjectif COTToNEUs. Scriptum in charta cotto-
nea, dit un vieux diplôme, rédigé en Sicile au siecle des croi-
sades, et tracé sur le papier de coton que le commerce appor-
tait alors d'Égypte. Or il n’est point de fruit qui méritât plus
que le coing l'emploi de cette épithète. On ne peut mieux
comparer qu'à du coton ce duvet particulier, tenera lanugo,
dont il est revêtu.
Mais Pline emploie l'expression de mala coionea, qui, de
son temps, ne pouvait aucunement signifier pommes coton-
neuses. Quels sont les mots latins analogues? On n'en voit
point, si ce nest cottonea pour cottona, RER tigues qu’on
faisait taper et sécher. Pline appelle-t-1l le coing, pomme sem-
blable à un coctonum, à une petite figue (1)?
Non, mais cotoneam est que la corruption vulgaire de vdwviz
(cudonia, cudonea, cutonea). L' upsilon n'était pas toujours,
ainsi que se le figurent les Grecs modernes, l'équivalent de
l'iota. Souvent, comme dans Yoréorne, Yrawe, Tuodv, il fut em-
ployé GE rendre la diphtongue ou des mots orientaux. Sou-
vent aussi, en passant en latin ou en français, il ne se changea
point en y, mais en «w ou en ou. Kÿ60c, cubus; rüp &y® , purgo ;
(1) Juven. Sat. IIT, 82.
106 FLORE
môêoc, buxus; rôpyoc, burqus; fps, bourse; Svev, tuer; piatué,
moustache; etc., en sont des exemples.
MALUM FELIX. Voyez MALUM MEDICUM.
MALUM MEDICUM. Tristi succo.
Moi fert TRISTES suCCos, tardumque saporem
FÉDOR RE LL bn RSR es Lee
Ipsa ingens arbos, faciemque simillima lauro ;
Et, si non alium late jactaret odorem,
Laurus erat : folia haud ullis labentia ventis :
Flos ad prima tenax : animas et olentia Medi
Ora favent illo, et senibus medicantur anhelis.
GEorc. IT, 126.
Mndzdv prhoy, Kirpuoy des Grecs.
Fruit du Citrus medica (Linn. gen. 1218).
Le Citron.
Le citronnier, décrit par le poëte latin avec une exactitude
que nous avons eu déja l'occasion d'admirer, fut long-temps
sans recevoir de nom chez les Grecs, comme chez les Ro-
mains. Théophraste l'appelle pnéx pndten à repouxi. Pline, pom-
mier de Médie ou d’Assyrie. Plus tard, pndéx repoixi prit le sens
de pêcher; malus assyriaca cessa d’être en usage; et la désigna-
tion du citronnier devint plus précise, sous le nom de malus
medica ou de citrus.
Est-ce du citron que parle Josèphe, quand il fait mention
de la pomme de Perse, qui, de son temps, servait de hadar (1)?
Quand la chose serait certaine, il n'en résulterait pas que ce
mot hébreu signifiät citron ou citronnier, comme lont cru
quelques savants. On entendait uniquement par là un fruit
remarquable et choisi qui devait servir d’offrande au Seigneur.
Rien ne fait penser que les Juifs du temps de Moïse connus-
sent le citrus. Îs employèrent donc à cet usage sacré divers
fruits , jusqu'à l'époque où celui-ci fut transporté de Perse en
Judée.
(1) Loisel. Deslonch. Dict. des Sciences nat. tome IX, p. 310.
DE VIRGILE. 107
De toutes les espèces du genre Citrus, celle dont nous nous
occupons dans cet article, et älaquelle les botanistes ont con-
servé par excellence le nom de citronnier de Médie, fut pro-
bablement la première connue en Occident.
Felix indique lheureux emploi du fruit comme moyen cü-
ratif, et tristis succus la saveur acerbe de son écorce ; car c'est
de l'écorce que Virgile indique l'usage médical. I ne fait point
en effet allusion à la vertu rafraîchissante du citron, mais à
son action tonique ; or, celle-ci ne peut s'entendre du jus, dont
il paraît que les qualités n'étaient pas encore assez connues.
MALUS.
Et steriles platani mALos gessere valentes.
GEorG. Il, 70.
Mniéz des Grecs.
Malus communis (Lam. Illust. t. 435).
Malus sylvestris, var. æ (Mill. Dict. n° 1).
Le Pommier commun.
Valens est ici pour exprimer que la branche de pommier,
greffée sur le platane, n'en conserve pas moins une végétation
vigoureuse : ce qui est une fable, comme on sait; la greffe ne
réussissant point entre des genres d'arbres aussi différents.
Mais alors cette invention était dans sa nouveauté, puisque
Matius, son auteur, homme qui joignit à la probité, au sa-
voir (1), un épicuréisme délicat, et dont on a perdu les ou-
vrages sur l’art de perfectionner les jardins(2), vivait peut-
être encore. L’imagination, agréablement frappée d'une aussi
piquante découverte, aimait à s’en exagérer les résultats. Ne
vit-on pas, il y a trente ou quarante ans, lors des premiers
aérostats, les Français, dans leur enthousiasme, se figurer
qu'on allait voyager en ballon d'une partie du monde à
l'autre ?
(1) Cicer. Epist. fam. XI, 25.
(2) Colum. de Re rust. XII, 44; Pline, XI, 2, et XV, 14.
io8 FLORE
MAIL VA.
- one MAL vÆQUE inulæque virebant.
Mon. 73.
Maiyn des Grecs.
Malvæ (Linn. gen. 1134) species quælibet.
La Mauve.
Les mauves se trouvent placées parmi les légumes, dans le
passage auquel nous renvoyons; Dioscoride (1) et Théophras-
te (2) les désignent comme aliment; le premier de ces deux
auteurs dit que la mauve des jardins est meilleure à manger
que la sauvage, ce qui semble annoncer qu'on en mangeait de
plusieurs espèces. Dans nos provinces méridionales, on fait
encore entrer les mauves dans un mets assez estimé, que l’on
nomme garbure.
La mauve avait recu chez les Grecs un nom relatif à ses
propriétés médicales. Maiyn dérive en effet de pic, futur
p2k3%o, amollir, adoucir : verbe qui n’est lui-même que la ra-
cine orientale Ge, dont le sens primitif est pétrir.
MEDICA.
V'ere fabis satio : tum te quoque, MEDICA, putres
Accipiunt sulci. -_ GeorG. I, 215.
Mnde des Grecs.
Medica sativa (Lamk. FI. Franc. 2, p. 585).
Medicago sativa (Linn. gen. 1214).
La Luzerne (3).
Cette plante, cultivée d’abord par les Médes, a reçu le nom
de son pays originaire. C’est ainsi que la pêche, l'abricot, la
cerise, ont été appelés persica, armeniaca, cerasuñ, pour
avoir été tirés de Perse, d'Arménie, du territoire de Céra-
sonte. La description que Pline (4) et Dioscoride (5) donnent
(1) Diosc. lib. IT, cap. 111. (2) Théoph. lib. I, cap. 5.
(3) Confondue très improprement dans quelques provinces avec le sain-
foin, Hedysarum.
(4) Plin. lib. XVIIT, cap. 16. (5) Diosc. lib. IT, cap. 14x.
a
ed
DE VIRGILE. 109
de la medica ne permet pas d'y méconnaître la luzerne, qui se
cultive dans presque toute l'Europe, et qui même y croît au-
jourd’hui spontanément.
MELISPHYLLUM.
LS de Huc tu jussos adsperge sapores,
Trita MELISPHYLLA. GEoRG. IV, 63.
Mehtocoglov, Mehooo6cravoy, Melurric, etC., des Grecs.
Apiastrum de Pline.
Melissa officinalis (Linn. gen. 983).
La Mélisse. |
Comme on le voit, tous les noms donnés par les anciens au-
teurs à la mélisse, expriment le goût que les abeilles ont pour
cette plante, dont la dénomination latine vient d’apis et non
d'apium. On l'appelle en Provence le piment des abeilles,
parcequ'on suppose qu'elle leur donne de l'appétit.
La labiée nommée par les botanistes modernes Melittis, Me-
lissophyllum , n’a qu'un rapport assez éloigné avec la plante qui
porte ce nom chez les Anciens; car elle est inodore. On ne
saurait trop dire à quel point il est fâcheux que des noms con-
sacrés , par les premiers botanistes connus, aient été donnés à
des plantes différentes, ce qui a fait de la synonymie un chaos
inextricable. Il serait bien à desirer, pour la science, qu'on
soumît enfin à des régles invariables la nomenclature des plan-
tes. Nous donnerons, dans un opuscule lu devant la Société
de Pharmacie, et qui aura pour titre Essai sur la Phytonymie,
les motifs etles développements de notre opinion à cet égard.
MILIUM.
soso... El MILIO venit annua cura.
GEoRG. I, 216.
Kéyypoc des Grecs.
Milium semine luteo (Tournef. Instit. p. 514).
Panicum miliaceum (Linn. gen. 108).
Le Millet.
Les semences de cette graminée servent comme substance
alimentaire dans plusieurs contrées du globe de la terre. Dans
110 FLORE
celles qui abondent en bled, généralement on en néglige la
culture. dé
MORUM. Cruentum.
Sunt et MORA CRUENTA, et lentis uva racemis.
Cop. 21:
Môgoy des Grecs.
Mori nigræ (Länn. gen. 1424) fructus.
La Müre noire.
Nous renvoyons le lecteur à l’article FOLIUM sERICUM, où il
est traité du Mürier.
MORUM. Sanguineum.
ne, ALES 4 nt ........... Jamque videnti
SANGUINEIS frontem MORIS, et tempora, pingit.
Ecz. VI, 27.
Batiov, Bartvoy des Grecs.
Rubi uticosi (Lann. gen. DRE
La Müre sauvage.
Malgré l'identité de nom et la ressemblance des deux épi-
thétes, cet article-ci doit être séparé du précédent. Il s’agit
des fruits du féros, et non pas de ceux de l'arbre popéx.
Dans le vers du Copa, on énumérait les diverses productions
d'un jardin; mais, dans la VI* églogue, la scène se passe au
milieu des forêts, où l'on trouve force ronces et point de mü-
riers. C’est donc sur les ronces de ces lieux sauvages que la
jeune Églé va cueillir le fruit qui doit la servir dans le tour
innocent qu'elle veut jouer à Silène.
Nulle difficulté à notre système. Rubi ferunt mora, dit
Pline ; et nos paysans, nos enfants, ne connaissent encore
aujourd'hui le fruit des Rubus que sous le nom de müres
sauvages.
MUSCUS. 'iridis.
At liquidi fontes, et stagna ViRENTIA MUSCO,
Adsint, GEORG. IV, 18,
DE VIRGILE. III
solide es salade scat Ava bmnhæ
Queæ subter vrrinen residebant cærula muscu.
MNCULEx, 105.
Myiov, Botoy, etc., des Grecs.
Muscorum , peculiariter Hypni (Lann. gen. 1656), spe-
cies variæ.
La Mousse.
Ce mot de Muscus ainsi employé, ne peut se traduire que
par mousse, dans le sens vague et ordinaire. Si pourtant, à
limitation des savants allemands, on veut absolument préci-
ser un genre, il faut choisir les Jypnum. Ce sont en effet les
plus grandes mousses connues. Les Hypnum recouvrent le
tronc des arbres, tapissent agréablement le bord des ruis-
seaux, forment des lits sur les rochers humides; attirent en-
fin, par leur importance, mieux que toutes les autres mous-
ses, l'attention du poëte et dn paysagiste.
MYRICA. Humilis.
Non omnes arbusta juvant, HUMILESQUE MYRIC4.
Ecc. IV, 2:
PT eee nne Eat . Te nostræ, Vare, Myricx,
Te nemus omne canet. Ber., VI rot
Pinguia corticibus sudent electra myricx.
Ecz. VIIL, 54.
Illum etiam lauri, illum etiam flevere myricz.
Ecz. X, 13.
Mupixn des Grecs.
Myrica de Lenæus et de Favorinus, cités par Pline
(lib. XXIV, cap. 9).
Ericæ (Linn. gen. 659) :;..uic.
La Bruyère.
Les contradictions que l’on remarque dans les Anciens,
quand ils parlent botanique, nous étonneraient moins, si nous
voulions considérer que les noms de leurs espèces sont pour
nous des noms de genres, et même de famille. On ne crée des
mots qu'en proportion des idées, et les idées, restent simples
112 FLORE
tant qu'il n'y a pas nécessité de les subdiviser. De nouveaux
besoins, qui font découvrir dans les êtres de nouveaux rap-
ports, sont, pour les AO scants, la seule cause qui puisse
augmenter le vocabulaire de la langue. Plus tard, une civilisa-
tion avancée introduit la méthode dans les sciences; et comme
la méthode repose essentiellement sur l'analyse, il se fait une
dissection d'idées toujours croissante, et une perpttuelle créa-
tion de mots, dont, la veille encore, on ne sentait pas le besoin.
Non seulement, par exemple, nos auteurs dédoublent aujour-
d'hui tous les genres de Linné, qui ne paraissaient pas, il y a
trente ans, trop vagues ni trop étendus; mais (chose bien plus
forte ) ne voyons-nous pas des personnes de bon sens, fort in-
struites même en d'autres matières que la botanique, se con-
tenter du mot de GAZON, comme peinture d’une idée simple et
suffisamment précise, tandis que ce terme, qui nous paraît, à
nous, d'un vague extrême, s'applique à plus de trente-six dif-
férents genres de plantes (1), divisés chacun en je ne sais com-
bien d'espèces, sans compter les variétés! .
Ces personnes sont encore ce qu'étaient les Anciens; et, par
les réflexions que nous venons de faire, il est aisé de concilier
ce qu'ils ont dit des plantes, entre autres de leur myrica.
Plus de difficulté, dès-lors, si nous lisons que la myrica est
un arbre (2), qu'elle est une herbe (3); qu'elle est stérile (4),
qu'elle fructifie (5); qu'elle est petite (6), qu'elle est grande (7).
Tout consiste à savoir l'extension que pouvait avoir ce nom.
Or presque tous les commentateurs ont affirmé qu'il ne
s'était donné qu'au tamarisc. Le tamarisc l'a porté sans donte;
pourquoi? parcequ'on regardait cet arbrisseau comme la plus
grande espèce de bruyère. Car, au fond, myrica ne voulait dire
que bruyère. Aussi Lenæus, au rapport de Pline, confondait-il
erica et myrica.
On peut, je crois, faire quatre classes principales des myrica
de l'antiquité :
(1) Quarante-trois, selon de Candolle, pour les seules graminées de France.
(2) Dioscoride. (3 Favorinus. (4) Nicandre et Pline. (5) Dioscoride.
(6) Virgile. (7) Theophraste.
“ #
DE VIRGILE. 113
19 Mwpixn de T héophraste ; Pere pupizn de Dioscoride, à
fruit cotonneux.. . . ... .. A Tamarix gallica.
2° Seconde prgirn de Dioscor dt: ), à fruit semblable à une
galle (2); brya de Pline. . . . . . . . . . Tamarix africana?
Les grandes
bruyères. . . . Erica vulgaris.
Tetralix.
mediterranea.
Et de plus, le... Tamarix gallica.
4° Myrica de Lenæus et de Favorinus. . Erica (jusqu'aux plus
petites espèces ).
3° Myrica de Pline,
C'est dans la quatrième classe que nous rangerons la plante
de Virgile, caractérisée par l'adjectif humilis.
On prétend que “spin vient de pps, couler, parceque lar-
brisseau dont nous parlons se plaît au bord des eaux. La chose
est plus que douteuse. Mpo veut plutôt dire laisser couler, ré-
pandre; il n'est pas sans analogie avec p5po>, essence liquide;
pêpz, myrrhe; pusco, varfumer, etc. Mais ce dernier sens ne
s’accorderait pas mieux avec les faits, puisque Virgile regarde
comme impossible qu'une myrica distille des parfums :
Mala ferant quercus ; narcisso floreat alnus ;
PINGUIA CORTICISUS SUDENT ELECTRA MYRICÆ ;
Certent et cycnis ulule:.
L'étymologie, d’ailleurs, serait toujours mauvaise; car l’ac-
cent de pvpixa, placé sur la péntitième, et non “qe dernière
comme dans tous les dérivés en wc, fait assez v Que cette
dernière syllabe n'est point simplement accessoire, et que sa
consonne, cappa, fait partie intégrante du radical.
Détruisons donc, avant tout, une assertion erronée, quand
même nous n'aurions rien pour la remplacer. Mais nous avons,
(1) Diosc. kb. 1, cap. 99.
(2) Belon (Singul, If, 25) dit que les tamarisces d'Égypte portent Fe
galles nombreuses, appelées par les Arabes chersamel ; il est vraisemblable
que cette plante est la deuxième gupiun de Dioscoride, qui pourrait être elle-
même ce nouveau tamarisc désigné par Desfontaines, dans sa Flore de
l'Atlas, sous le nom spécifique d'africana. Ce savant ne dit point s'il ya
trouvé des galles, ce qui aurait levé tous les doutes.
8
w
114 FLORE
pour erica, ne RP qui, par l'addition usi-
tée d’un D servile, rend également compte de myrica; c'est la
racine arabe (3 ,+, hébreu ÿV, frondosus fuit ut frutex.
MYRRHA. Pinguis.
A ge TR Et fœdare in pulvere crines
Vibratos calido ferro, MYRRHAQUE madentes.
Æx. XII, 100.
Non mihi jam PinGut sudabunt tempora MyRRHA.
3 Cir. 438.
Mippx des Grecs. :
Gomme-résine du. ........ (arbre inconnu).
On ne connaît pas jusqu'à présent le nom botanique de
l'arbre qui fournit la myrrhe, gomme-résine fort célébre dans
l'antiquité, et encore usitée de nos jours en médecine. Théo-
phraste le fait naître en Arabie, chez les Sabéens (1). Get arbre,
ajoute-t-il, est plus petit que celui qui porte l'encens, plus
dur, plus tortu; et l'écorce en est lisse comme le pourpier. Sa
feuille, semblable à celle de l’orme, est crépue, tandis que
celle de l'arbre thurifère est de la nature de la feuille de lau-
rier. Pline (2), en répétant à-peu-près les mêmes détails, ajoute
que la hauteur de notre végétal est de cinq coudées. Diosco-
ride (3) donne encore moins de lumières. La description que
Bruce et Niébuhr en donnent dans leurs voyages d'Abyssinie
et d'Arabie, a fait croire qu'il s'agissait d’un Mimosa ; mais d’au-
tres voyagels, qui se prétendent bien instruits, assurent que
la myrrhe découle d’un 4myris. Cette opinion, trop peu déve-
loppée pour faire autorité, est cependant plus vraisemblable
que la première; tous les produits connus des Mimosa étant
inodores.
Il paraît, par les deux passages de Virgile, que la myrrhe
était, chez les Anciens, le parfum employé pour les cheveux,
principalement pour la coiffure des gens efféminés qui se fai-
saient friser. Au reste, quelle que fût la mollesse phrygienne,
nous doutons fort qu'Énée eût les cheveux vibratos calido ferro;
(1) Hist. plant. IX, 4. (2) Hist. nat, XII, 15. (3) Diosc. lib. JT, 72.
% 4
DE VIRGILE. 115
et por le poëte latin se garde en général des anachronis-
mes, il pourrait bien avoir ici transporté aux siècles d'Homère
une idée du siècle d'Auguste.
MYRTETUM.
Litora myrTeris lœtissima. GEorG. Il, 112.
Lieu planté de Myrtes. Voyez le mot MyrTus:
MYRTUM . Cruentum.
Et lauri baccas, oleamque , CRUENTAQUE MYRTA.
GEorc. I, 306.
MUprov et Mupris des Grecs.
Baye du Myrius conmunis. Voyez MYRTUS.
MYRTUS. Paphia.— Horrida.— Spartica.
Et vos > 0 lauri carpamn, et te PROXIMA MYRTE.
Ecz. IT, 54.
Hic mih®, dum TENERAS defendo a frigore myrros.
Ecc. VIE, 6.
TER . Cingèns MATERNA tempora MYRTO.
GEorG. I, 28.
:......: Solido PAPHI& de robore MYRTUs.
Georc. IT, 64;
At myrrus validis hastilibus...... bona.
Grorc. Il, 447.
Pallentesque ederas, et amanies litora myrros.
GEorG. IV, 124,
. Et densis hastilibus noRRipA myrTus.
ÆN.IIE, 23: : ,
Et PASTORALEM præfixa cuspide MYRTUM.
Æn. VIIT, 817.
Queis aderat veteris MYRTUS N0N nesCid fati.
CuLex, 143.
Et violæ genus omne hic est et sPARTICA MYRTUS.
CuLex, 390.
Môpros et Mupoiyn des Grecs.
wr»32 des Arabes modernes ( Li des anciens).
8,
116 FLORE
Myrtus communis (Linn. gen. 844).
Myrius communis italica (Bauh. Pin. 468).
Le Myrte.
Le genre Myrtus des botanistes modernes n’a qu’une espèce
en Europe. Elle offre un assezgrandnombre de variétés, toutes
différenciées par les feuilles.
Le myrte était, comme on sait, consacré à Vénus; et de là
lui vient l’épithète de paphia. I croissait en abondance sur les
coteaux du Taygète : spartica. Son bois était recherché pour
former le manche des javelines : hastilibus bona.
Nous ne parlerons pas des épithètes proxima, pastoralis,
materna, tenera, relatives à des circonstances particulières.
Pour comprendre le vers du Culex où Virgile dit veteris
myrtus non nescia fati, il faut se rappeler que le myrte était
en quelque sorte le gui d'Éleusis, et savoir que Virgile, ini-
tié fervent, ne perd jamais une occasion de faire allusion aux
Mystères. On en a, dans la suite de l'un des vers cités en tête
de cet article, une nouvelle preuve: c'est le rôle que joue le
myrte dans la lugubre histoire de Polydore au III livre de
l'Énéide (1).
SUR II SES SAS AS RSS RSS RS RS RS SSD BBD RS RS RAS BASE RD RL RD AB DER DUAL UL/E SLLLR LD
N.
NARCISSUS.
Mala ferant quercus; Narcisso floreat alnus.
BV 5920"
red date Pars intra septa domorum
IN'ARETSEr AC P Res 4 1,1 AAC
Prima favis ponunt fundamina. Grorc. IV, 160.
(x) Consultez A. P. F. Guerrier de Damast, note 4 du [°° chant de son poëme
de la Maçonnerie (Paris, 1820); comparez-y les notes 11 et 12 du même
chant, et la note 15 du chant II,
DE VIRGILE. 117
Napxioaou des Grecs (1) ELOn TAVTA.
y ou ,p>y des Arabes.
US des Persans.
Narcissi ( Linn. gen. 550.) species quælibet.
Les Narcisses.
Que le nardjis des Arabes soit le Narcissus Tazetta, comme
le prétendent Forskahl et Delille, ou plutôt, comme le penée,
avec Sprengel, M. Garcin de Tassy (2), le Narcissus orientalis,
il doit toujours entrer dans la synonymie de notre article; car
Virgile, dans ces passages du IV® livre des Géorgiques, don-
nant au mot narcissus toute son étendue générique, peut em-
brasser les deux espèces, et en outre le NW. poeticus.
L'une et l’autre de ces deux plantes croissent dans les campa-
gnes, à l’entour de la Méditerranée. La première se trouve prin-
cipalement vers l'Espagne, et la seconde vers l'Asie mineure.
L'étymologie du nom de narcisse se présente, contre lu-
sage, dans les langues de l'Occident, à qui les langues de l'O-
rient l'ont emprunté. Cette marche, qjite les scoliastes ont si
fréquemment supposée, quoiqu'elle ait eu lieu si rarement, se
trouve vraie une fois. Il est certain que les Persans tiennent
leur mot narguis du mot arabe nardjis; or, ce dernier qui,
sous sa forme quadrilitère, ne présente pas une racine, n'offre
pas même un dérivé naturel; tandis que véor1acos se tire aisé-
ment de växn, torpille, mot dont on a fait NARCOTIQUE. Plu-
sieurs médecins, entr'autres M. le docteur Roques, qui publie
en ce moment un savant traité sur les plantes à vertus éner-
giques (3), ont en effet reconnu au narcisse des propriétés
très actives, qui peuvent le faire ranger dans la classe des poi-
sons désignés sous le nom de narcotiques âcres.
NARCISSUS. Purpureus.
Pro molli viola, pro PURPUREO nARGISsO. ‘
Ecz. V, 38.
(1) Le narcisse était aussi nommé asipioy par les Attiques.
(2) Les Oiseaux et les Fleurs, page 138.
(3) Phytograph. médicale, 7° livraison, page 115.
118 FLORE
Népuucaoc (rar éEoyñ) des Grecs (Théocr. Idy{l. l).
Narcissus poeticus (Linn. gen. 550).
Le Narcisse des poëtes.
Il ne peut plus être ici question des deux sortes de narcisse
dont nous avons parlé, puisqu'elles ont le nectaire jaune. Le
Narcissus poeticus, au contraire, a le nectaire bordé d’un rouge
très vif, et c'est ce qu'a voulu peindre Virgile en l'appelant
purpureus, car, du reste, sa corolle est blanche.
Quiconque a vu en observateur la plante qui vient de nous
occuper, a dû admirer avec quelsoin les Anciens établissaient
leurs fables, et quelle vaste connaissance de la nature elles an-
noncent. Le beau Narcisse, suivant les mythologues, était
un jeune adolescent qui s'éprit de ses propres charmes, et
qui sécha d'amour en contemplant son image dans l'onde
transparente des fontaines. La fleur en laquelle on suppose
qu'il fut métamorphosé, aime à s'épanouir sur les bords des
ruisseaux, où elle brille un instant dans la saison qui invite
aux amours; sa couleur est celle de la jeunesse et de l'inno-
cence, et le cercle empourpré de son nectaire semble la re-
hausser encore; les airs sont embaumés du doux parfum qu'elle
exhale. Mais sa beauté n’est qu'éphémère. Penchée sur sa tige
fragile, comme si elle cherchait son image dans les eaux qui
murmurent près d’ elle, elle se fane bientôt, et n’est plus digne
de parer la couronne de Flore. Le jeune et malheureux Nar-
cisse ne revit-il pas tout entier dans la fleur qui porte son
* nom? ou plutôt cette fleur n'est-elle pas admirablement per-
sonnifiée dans une fable que les poëtes ont su rendre si tou-
chante !
NARCISSUS. Sera comans.
Mu D NN PA ER ... INec SERA COMANTEM
Nardissum...... tacuissem. GEorG. IV, 122.
En grec, Näpzic00ç OTWpLYOc.
Narcissus serotinus (Linn. gen. 550 ).
Tæ Narcisse tardif,
DE VIRGILE. 119
Sprengel imagine avec vraisemblance (1) qu'il faut séparer
ce narcisse du précédent, et désigner ici l'espèce qui fleurit en
automne, et qu'on appelle N. serotinus.
NASTURTIUM. Acre. *
Quæque trahunt AcRx vultus NASTURTIA morsu.
Mor. 84.
Käpdauoy des Grecs{2).
Nasturtium sativum (Crantz, Fl. Austr. 21 ).
Lepidium sativum (Linn. gen. 1077).
Thlaspi sativum (Déc. FL. Fr. esp. 4243).
Nasitort, Cresson alénois.
. Pline (3) prétend que nasturtium vient de nasus tortus, par
allusion à la grimace que fait faire l’âpreté de cette plante dès
qu'on veut l'employer comme aliment. Toute bizarre que soit
une pareille étymologie, les grossières idées du peuple la ren-
dent possible; et le vers cité, de Virgile, ne contribue pas peu
à l'appuyer.
RAI IAA SSIAP IPS SIP PPS PPS PRISES SSP SSP PIS RS SSL ST SE
O.
OLEA
FREE PRE ÉSRELE. OLExquE Minerva
Inventrix. Georc. I, 18.
Et lauri baccas, oxEamquEe. Grorc. I, 306.
“ERP Aique oLEA magnum vestire Taburnum.
Georc. II, 38.
Sed truncis o1Eæ melius..................
Respondent. Georc. II, 64.
Lan AUTR S de à Tenent o1Eæ, armentaque læta.
Georc. II, 144.
(x) Hist. rei herb. lib. 11, cap. 3. (2) Theoph. VII, 4; Diosc. IT, 149.
{3) Plin. lib. XX, cap. 13.
120 FLORE
........ Neve oLEZ sylvestres insere truncos.
: GEorc. II, 302.
Contra non ulla est ove1s cultura. + Georc. Il, 420.
Édaia, Elaiæ uepoc, des Grecs.
Olea europæa (Lino. gen. 25 ).
L'Olivier d'Europe.
L'importance de l'olivier, dont les fruits fournissent cette
huile si connue et si utile, lui a valu chez toutes les nations
une égale célébrité. Sa culture remonte au berceau des nations
civilisées, pour lesquelles il fut tour-à-tour l'emblème de la
paix, de la chasteté, de la clémence, et en général de toutes
les vertus paisibles. Columelle (1) le désigne comme le pre-
mier de tous les arbres : olea prima omnium arborum est.
On pourrait demander la cause qui lui a fait prodiguer tant
de louanges par les poëtes et par tous les écrivains. Ses formes,
en effet, sont rudes, et n’ont rien d’agréable ; il ne s'élève guère
au-delà de vingt pieds; ses rameaux tortueux ne forment qu'une
cime irrégulière; son tronc est noueux, ses feuilles petites, co-
riaces, et d'une couleur vert-plauque qui déplaît à l'œil; ses
fleurs enfin, blanchâtres et fort petites, ne rompent en aucun
temps la triste monotonie de son aspect. Mais il est éminem-
ment utile, et tout est justifié. Une beauté stérile eût mérité
moins d’éloges.
Olea n'est qu'une altération très légère du mot êkiz, elæa;
car la prononciation de la diphtongue « en é fermé, autorisée
par l'exemple de la langue qui a formé le grec (2), et par la
manière dont les noms de la langue hellénique ont été traduits
en latin, est un des points sur lesquels il faut donner raison
aux Grecs modernes, qui ne l'ont pas toujours.
Quand, au lieu d'olea, on emploie oliva, c'est encore la
même étymologie. Le v ajouté représente l'insertion du di-
gamma éolique, comme dans ovis, dis ovum, do œvum, aié.
Dans ce troisième exemple 1l n’ÿ a pas eu de mutation de
diphtongue; mais le plus souvent il arrive, comme dans oliva,
(1) Colum. tb. V, cap. 7. (2) Le samskrit, où l’a et l1 font &.
Cu
DE VIRGILE. 121
que, devant le digamma, l’æ se change en ?: ainsi d'Âyzut, Vir-
gile fait Achive, et d'éyziz, nous avons fait ARCHIVES.
OLEAGINA RADIX.
Truditur e sicco RADIX OLEAGINA ligno.
GEorc. Il, 31.
Virgile dit ici radix oleagina pour radix oleæ ou olive. Voyez
OLEA.
OLEASTER. Foliis amaris. — Ingens.
Infelix superat roL1IS OLEASTER AMARIS.
Georc. IT, 314.
Palmaque vestibulum, aut iNGENS OLEASTER inumbret.
GEorG. IV, 20.
Forte sacer Fauno FOLIIS OLEASTER AMARIS
Hic steterat. Æx. XIT, 766.
ÀÂypteaie, Édaioe, Édatdyptov, des Grecs.
Oleaster, sive Olea sylvestris (Bauhin, Pin. X, 17).
Elæagnus angustifolia (Yann. gen. 215).
Le Chalef, l'Olivier sauvage ou de Bohême.
Cet arbre croît naturellement en Bohême, dans le midi de
l'Europe, et dans le Levant. On le cultive pour l'ornement des
jardins. D’après le témoignage d'Olivier, ses fruits se mangent
en Turquie et en Perse. Bien qu'il diffère beaucoup de l'olivier
sous les rapports botaniques, il lui ressemble extrêmement par
le port, ainsi que par la forme des feuilles et du fruit.
OLEUM et OLIVUM. Liquidum.
Illa ferax o1x0 est. Grorc. II, 222.
Nec casia x1QuiD1 corrumpitur usus oL1vI.
Georc. II, 466.
En grec, Édæioy. £
Oleum et olivum sont les deux noms latins de l'huile; et tous
deux dérivent du nom de l'olivier, la première plante d’où l’on
apprit à extraire cet utile liquide. Mais le sens du mot o/eum
s'est généralisé; à la différence d’olivum, qui n’a continué à
122 FLORE
signifier qu'une seule espèce d'huile, celle qu'on retire de
l'olive. ‘
OLIVA. Pallens. — Tarde crescens. — Palladia. —
Vivax. ;
Lenta salix quantum PALxLENTI cedit oL1vx.
Ecc. V, 16.
PAR pe Et prolem TARDE CRESCENTIS OLIVÆ.
Grorc. IT, 3.
ParLAprA gaudent SILVA VIVACIS OLIVÆ.
Georc. IT, 18r.
Hoc PINGUEM, et placitam Paci, nutritor oLIvAM.
GEorc. Il, 425.
Ce mot dans beaucoup de cas, et spécialement dans les vers
cités, est synonyme d'olea, olivier. Voyez OLEA.
OLIVA. Pinquis.
Nec PINGUES unam in faciem nascuntur oLrvæ.
Georc. Il, 85.
Éhxix des Grecs.
Oleæ Europeæ fructus.
L'Olive.
L'oliva est le fruit de l'arbre nommé tantôt oliva, tantôt
olea. Voyez OLEA.
ORCHAS ou ORCHIS.
ORcHADESs et radii, et amara pausia bacca.
GEorG. IT, 86.
Opyrs et Ooyzs des Grecs.
Oleæ europeæ fructus, var. hispanica (Mill. Dict. n° 2 ).
Olive d'Espagne.
Plusieurs éditeurs de Virgile écrivent orchites, déterminés
en cela par l’autorité de Pline (1), qui s'exprime ainsi: Genera
earum tria dixit Virgilius : orchites, et radios, et pausias. Cette
(1) Histor, natur, lib! XV, cap. x.
DE VIRGILE. 123
orchis de Pline, que Varron nomme également ainsi, est une
sorte particulière d'olive, plus grosse que les autres.
Ce n'est pas que le naturaliste romain n'employe ailleurs le
nom d'orchis dans le même sens que nos botanistes modernes.
Il n'y a point à s'étonner que le mot grec sy, coleus, ait pu
désigner également une plante bulbeuse aphrodisiaque et le
fruit d’un Olea; car dans le premier cas, on avait égard aux
propriétés, et dans le second, à la forme. Voyez OLEA.
ORNUS. Rigida. — Sierilis. — Montana.
Cantando riGip4s deducere montibus orNos.
Ecr2 VE, 7e:
LEE ACPREC SEE .. ORNUSQUE incanuit albo
Flore pyri. GEorc. II, 71.
Na eee à STERILES saxosis montibus ORNI.
GEorG. IT, 111. /
++... SUMMIS antiqQUamM IN MONTIBUS ORNUM.
Æx. Il, 626.
Boyyeiz de Théophraste ( Hist. plant. I, 2, et IV, 9).
Fraxinus sylvestris, seu Ornus, de Columelle.
Fraxinus rotundiore folio? (G. Bauhin, Pinax 416).
Fraxinus rotundifolia? (Lamk. Dict. IF, p. 546).
En italien, Orno.
Le Frêne champêtre à feuilles rondes?
Pline (1) met l'ornus au nombre des arbres de montagne qui
peuvent aussi croître quelquefois dans la plaine. Il est remar-
quable que Virgile, quand il le qualifie, le place toujours sur
les montagnes.
Malgré l'opinion de Sprengel (2), il est prouvé que cet ornus
des Latins n’est point le Fraxinus Ornus. Martyn, dans ses
commentaires sur les Géorgiques (3), paraît incertain sur le
nom moderne à donner à l’orne. Ce savant désigne d’abord le
Sorbus aucuparia, que, dans plusieurs provinces d'Angleterre,
on nomme frêne de montagne. Il rapporte le texte suivant de
(1) Hist. nat. lib. XVT, cap. 18. (>) Hist. rei herb. lib. IT, cap. 3.
(3) Comm. in Georg. IT, p. 122.
124 FLORE
Columelle : Sed si aspera et siticulosa loca arboribus obserenda
erunt, neque opulus, neque ulmus, tam idoneæ sunt quam orni.
Eæ sunt sylvestres fraxini, paulo latioribus tamen foliis quam
cætere fraxini; nec deteriorem frondem quam ulmi præstant (1).
Mais il nous semble que ce passage, loin d'appuyer l’opinion
dont il s’agit, en fortifie une seconde, que développe le même
savant; c’est-à-dire que l’ornus pourrait bien être ce Fraxinus
qui donne la manne, cet arbre rapporté de Calabre par Gas-
pard Bauhin, sous le nom de troisième Ornus, et dont 1l
a fait, dans son fameux Pinax, une espèce de frêne, dési-
gnée par l'expression de rotundiore folio. Notre célèbre Lamark,
adoptant cette espèce, en a fait le Fraxinus rotundifolia de
l'Encyclopédie.
Une autre opinion, qui n'est point non plus improbable,
désigne le Fraxinus excelsior; comme nous avons eu déja l’oc-
casion de le dire à l’article FraxINUS. ( Voyez ce mot.)
L'orne, en tous cas, est un frêne champêtre, qui croît sur
les montagnes. Son nom même indique cette localité, ornus
venant de ôpeivos, dérivé de 6poc.
Lattre h141422444 442114414211 211121020 014402441411 41 1211
.
P.
PALIURUS. Spinosus.
Carduus et spiNIS surgit PALIURUS ACUTIS.
Ecz. V, 39.
Haéoupos des Grecs.
Paliurus aculeatus (Décand. FL. Fr. esp. 4081 ).
Rhamnus Paliurus (Linn. gen. 358).
Le Paliure, le Porte-chapeau.
On s'aperçoit aisément que, sous le nom de paliure, les
Anciens désignent une foule de plantes diverses.
(1) Colum. De arborib. cap. 16.
DE VIRGILE. 125
10 « Le paliure, dit Théophraste (1), offre des différences;
mais toutes les espèces portent fruit. Ce fruit consiste en trois
ou quatre semences renfermées dans une gousse, et bonnes
pour la toux, ayant les propriétés de la graine de lin. Les lieux
humides, les lieux secs, paraissent lui convenir également. I]
perd ses feuilles l'hiver, à la différence des rhamnus (2). »
2° Indépendamment de ces espèces, on a vu qu'ailleurs il
parlait d’un paliure-lotus (Voyez | l'article Lorus, (. HIT).
3° Dioscoride (3) et Pline (4) donnent, du paliure, des de-
scriptions fort incomplètes. Le premier dit que c’est un arbuste
épineux fort commun. Au lieu de gousses, comme Théophraste,
il lui donne des bayes grasses et de couleur de suie. Le second
nous apprend que c’est une sorte d’épine, et s’en tient à-peu-
près là.
4° Agathoclès, dans Athénée (5), parle d’un connare ou pa-
liure d'Afrique, qui, visiblement, n’est point le lotus paliurus.
On peut voir là-dessus les détails donnés par B. de Stapel (6).
Voilà donc au moins quatre espèces de plantes distinctes,
et peut-être davantage; car les différences indiquées par T #4
phraste constituaient probablement plus que des variétés.
Si nous voulions faire de cet article une petite monographie,
pareille à notre article LoTus, la matière, comme on voit, ne
nous manquerait pas. Nous en léguons la tâche à qui voudra
l'entreprendre, satisfaits d’avoir une fois donné cet-exemple,
et desirant que les savants s'exercent sur des controverses de
ce genre. Mais, pour nous renfermer dans la question qui con-
cerne Virgile, nous dirons, sans nous arrêter à la détermima-
tion des plantes qui ont porté le nom de paliure, quele paliurus
du poëte latin est, d'après toutes les apparences, l'arbuste épi-
(:) Hist. plant. III, 17.
(2) Je ne sais si le lecteur a déja remarqué tot l'art, toute l'exactitude,
tout le pittoresque des descriptions de Théophraste. L'auteur athénien
manque de méthode, comme tous les botanistes de l'antiquité; mais à cela
près, comme il leur est supérieur! comme il sait mieux voir qu'eux, et
mieux rendre ce qu'il a vu! Dioscoride, bien préférable à Pline, et bien
plus exempt d'erreurs, n’est pas encore à comparer à l’auteur des Caractères.
(3) Diosc. lib. T, cap. 104. (4) Hist. natur. lib. XXIV, cap. 13.
(5) Deipnos. lb. XP. (6) Comment. in Theoph. lib. HIT, pag. 258 et «eq.
126 _ FLORE
neux auquel Linné et M. de Candolle en ont conservé le nôm
traditionnel.
PALMA. Ardua.
RUE of... Etitnt ARDUA PALMA
Nascitur. GEorG. IT, 67.
.ParmaAQuE vestibulum, aut ingens oleaster inumbret:
GEoRG. IV, 20.
doin£ des Grecs. .
Palma major (Bauhin, Pin. 506, n° r).
Phœnix dactilifera (Linn. gen. 1694 ).
Le palmier est trop connu pour qu'il soit nécessaire d’en
parler ici. Ardua, élevé, inaccessible, exprime heureusement
le port élancé de ce beau végétal, et ce manque absolu de
branches qui donne aux arbres monocotylédones une physio-
nomie si particulière, l’un des principaux traits des paysages
d'Afrique et d'Asie.
PALMES. Methymnœus.
A TO APR IC LAE "ER Vindemig......
Quam Meraymnxo carpit de PALMITE Lesbos.
GEorc. Il, 90.
Ku« des Grecs.
Tige du Witis vinifera.
Sarment de vigne.
Palmes, qui, dans Pline, se prend pour la grande feuille
… du palmier, signifie ici tige ou sarment de vigne. Columelle
l'emploie dans le même sens que Virgile.
La réputation du vin de Lesbos, chez les Anciens, n’est
ignorée de personne. Voyez VITis.
PAPAVER. Lethœum. — Vescum. — Soporiferum. —
Gelidum. :
Urunt LETHXÆO perfusa PAPAVERA SOMNO.
GEorc. I, 78.
Lilia verbenasque premens, vescumquE PAPAvER.
GEorG. IV, 13r.
DE VIRGILE, 137
Inferias Orphei LErTAÆA PAPAVERA mittes.
G£orc. IV, 545.
Spargens humida mella, SOPORIFERUMQUE PAPAVER.
EN. LV, 191.
Hic etiam nocuum capiti GELIDUMQUE PAPAVER.
Mor. 75.
Méxwy uepos des Grecs. Sa capsule zudeiz, etl'opium »nr:v0é (x).
Papaver somniferum (Linn. gen. 881).
Le Pavot des jardins.
On connaît plusieurs variétés du pavot cultivé; les plus re-
marquables sont les deux suivantes :
Papaver hortense, semine albo (Bauh. Pin. 170, n° 1).
Papaver hortense, semine nigro (Bauh. Pin. 170, n° 2).
Le pavot blanc est celui qui nous donne l’opium, et qui
mérite le mieux le nom de lethæum, puisqu'il apporte le som-
meil et la mort. Par une singularité qui n’est point sans exem-
ple dans le règne végétal, ilkest digne aussi de l'épithéte de
vescum; Car si la capsule est un poison, les semences forment
un aliment que prisaient beaucoup les Grecs et les Romains.
En Lorraine, le peuple mange encore avec délices, sous le
nom de sèmezan (2), les graines du pavot.
On retire de ces semences une huile qui ne le céde en qua-
lité qu'à l'huile d'olive et à celle de faîne. |
PAPAVER. Cercale.
Nec non et lini segetem, et CEREALE PAPAVER L
Tempus humo tegere. GEorc. I, 212.
Mäxoy POIÀS AANOUULEVA ; (Théophr. lib. IX, cap. 1 3 ).
Papaver erraticum de Pline?
Papaver Rhœas? (Linn. gen. 881).
Le Coquelicot?
(1) Suivant l'opinion de Villoison et de M. Virey.
(2) Mot évidemment formé de semen, et peut-être de Éæydiv. L'existence
des écoles d’Autun a laissé dans les jargons populaires de la France orien-
tale bien plus de motsgrecs qu’on ne le suppose. Nous ne serions pas em-
barrassés d'en fournir des exemples.
128 * FLORE
Théophraste, qui distingue plusieurs espèces de pavots sau-
vages, en décrit une dont le caractère essentiel convient à la
plante de Virgile, puisqu'elle croît dans les champs cultivés,
ëv épovpas, et principalement dans les moissons d'orge. « C'est,
dit-il, cet autre péroy appelé pouis. Sa fleur est rouge, épubpor,
et la plante se mange comme la chicorée sauvage, à laquelle
elle ressemble assez (1).» Or les paysans des environs de
Trente mangent encore les jeunes feuilles du coquelicot, Pa-
paver Rhæas (L.). .
Dioscoride (2) parle aussi du pro faite, qui, dit-il, a recu
ce nom dx T0 Tayémc To ay0oc Gro6% eu (probablement de péo ),
Pline (3), qui le regarde comme intermédiaire entre les pavots
sauvages et cultivés, donne à ce même mot une autre origine,
mais je ne sais comment il l'entend : /nter sativa et sylvestria
medium genus, QUONIAM IN ARVIS NASCERETUR, rhœan vocavi-
mus et erraticum. Xl a tort, d’ailleurs, de former de rhœas l'accu-
satif rhœan; linitation au grec aurait dû le conduire à rhœada:
Mécontent, avec raison, de ces étymologies, B. de Stapel (4)
demande si poux n’est pas venu de px, grenade, a colore puni
ceo. La solution est bonne; à moins qu’on ne dise plutôt que
poux et pois, aussi anciens l’un que l’autre, viennent d'un mot
oublié qui signifiait ROUGE. La lettre R est la première consonne
de tous les termes qui ont cette valeur : éPuôpèc, Ruber, Read,
Rouge, etc., etc.
Notre opinion sur le cereale papaver de Virgile est celle du
plus grand nombre de lecteurs; mais on y fait des objections.
Il est certain que le poëte semble indiquer sa plante comme
l'objet d’une culture soignée, ce que l’on ne pratique plus
pour le coquelicot, simple parure de nos blés.
S'il s'agissait du pavot blanc, on pourrait expliquer l’adjec-
tif CÉRÉALE, en disant que cette plante n’a pas besoin de croître
dans les sillons, et qu'il suffit que sa graine ait servi ancienne-
ment de nourriture, ce dont on ne peut douter (5).
(x) Théophr. Hepquräv ioropiae, BiGa. X', xep. sy ( lib. Æ, cap. 13).
(2) Hepi dans larpxñe, Bin. À, ep. Éd (lib. IV, cap. 64 ).
(3) Hist. nat. lib. XX, cap. 19. (4) Comm. in Theophr. p. 1105.
(5) Plin. hb, IX, cap. 8.
DE VIRGIMBE. 129
Peut-être aussi cereale veut-il samplement dire consacré à
Cérès. On sait que cette fleur était un des attributs de la
déesse (1).
» PAUSIA. Amara.
Orchades, et raulii, et AMARA PAUSIA BACCA.
GEorc. IE, 86.
Temuada; (Nicand. in Alexiph.).
Oleæ europeæ fructus, var. præcox? (Gouan, FI. Mons-
peliac. 6).
L’Olive précoce ou Négrette?
L'amertume paraît avoir été le caractère distinctif de la pau-
sia, espèce d'olive que Columelle (2) appelle pausea.
PINUS. Alta. — Edita. — Hirsuta per artus. — Semper
florida.
Aut TEMPESTIVAM sylvis evertere PINUM.
Georc. I, 256.
D UN eds ue Tibique
Oscilla ex ALTA suspendunt mollia vinu.
E Georc. Il, 389.
PARTS TR Ron MREMAAEE < ..... Dant utile lignum
Navigiis piNos. Georc. IL, 443.
Le BAR OR IRIMERTEN ERA EprTA PINUS
Proceras decorat sylvas, HIRSUTA PER ARTUS.
+ CukEx 139:
ae ete ARE ne Et SEMPER FLORIDA PINUS.
. CuLEx, 406.
« ni des Grecs (Hom. Iliad. Y, 328).
Pinus maritima (Décand. FI. Fr. 2, esp. 2057).
sylvestris (Id. ibid. esp. 2054 ).
Les Pins sauvages.
Les deux espèces de pin que nous regardons comme parti-
culièrement désignées dans ces passages, sont, plus souvent que
(1) Serv. ad Georg. IT; Porphyr. apud Euseb. Præpar. lib. LIT ; Ovid. Fast.
lib. IV, etc. (2) Colum. lib. XIT, cap. 47.
9
130 FLORE
les autres, employées aux constructions navales. On les trouve
surles montagnes du mididel' Europe, où quelquefoisellesattei-
gnent les proportionsles plus élevées; aussi les pins ont-ils fourni
de tous temps la mâture des vaisseaux. Leurs divers produits, les
résines, les térébenthines les rendent importants pour Les arts."
La forme pyramidale de ces beaux arbres, leur feuillage
toujours vert, semper florida, les fait contraster agréablement"
avec le reste des arbres de nos contrées. Quand Virgile dit
hirsuta per artus, il a sûrement en vue ces lichens qui les cou-
vrent dans leur vieillesse, ces masses blanchâtres d'Usnea bar-
bata, qui, se dessinant sur l'écorce noire, leur donnent souvent
un aspect fort pittoresque : ornement étranger, qui présage au
naturaliste la prochaine mort de ces géants du règne végétal.
De toutes les épithètes virgiliennes du pin, il n’y en a qu'une
qui puisse arrêter ; c'est tempestiva. Elle est uniquement rela-
tive à la phrase où elle se trouve, et y tient lieu de l'adverbe
tempestive, par une figure de style, assez ordinaire en poésie.
PINUS. Hortensis. — Uberrima.
Fraxinus in sylvis pulcherrima, PINUS in norris.
Ecz. VII, 65.
..........s. Li tiliæ Mlatque UBERRIMA piNus.
GEorG. IV, 141.
Pinus Pinea (Linn. gen. 1456).
sativa (Lamk. FI. Fr. 2, p. 200 ).
ITiruc fpepoc des Grecs.
Le Pin à pignon, ou Pin domestique.
El s'agit ici du pin qu'Ovide nomme culta; du pin à pignons,
commun dans l'Europe méridionale, et dont Théocrite veut
peut-être parler dans les premiers vers de son Idylle I. Les
Anciens qui en estimaient le fruit, l'admettaient dans leurs
vergers. De nos Jours le peuple espagnol est celui qui a con-
servé le plus de goût pour les pignons, et qui en fait la plus
grande consommation.
La qualification d'uberrima n'est point générale. Virgile
parle seulement de cette fécondité que savait faire naître au-
tour de soi, par une bonne culture, le vieillard du Galèse.
_ichdité
DE VIRGILE. 131
PIX. Jdœæa. — Phryqia.
IDÆASQUE PICESs. Georc. IT, 450.
Et visco et PaRyYGræ servant price lentius Ipx.
GEorc. IV, 4x,
Résine du Pinus Picea (L.).
” La Poix.
Il paraît par ce passage que ce n’était point le mont Ida de
l'ile de Crète, mais bien celui de Phrygie, qui abondait en
pins.
PLATANUS. Sterilis. — Aeria. de
EU STERILES PLATANI malos gessere valentes.
GeorG. IT, 70.
Nam primum prona surgebant valle patentes
AERLÆ PLATANUS. CuLzex, 123.
Mérayos des Grecs.
Platanus orientalis (Lainn. gen. 1451).
Le Platane d’orient.
L'identité du platane des Anciens avec le nôtre est suffisam-
ment prouvée. Denys le géographe avait observé, après Pline,
que la feuille du platane représentait assez bien la forme du
Péloponnèse, ce qui est vrai; on ne saurait pourtant regarder
cette ressemblance comme exacte; mais elle est aussi bien
marquée que celle qu'on se figure trouver entre une botte et
l'Italie.
Par steriles, Virgile entend parler de l'inutilité des fruits,
dont on ne peut tirer aucun parti. Par aeria , 1 exprime l’éléva-
" tion de l'arbre, l’un des plus beaux du midi de l'Europe.
POPULUS. Candida.
Non MR EE ..:. Hic CANDIDA POPULUS antro
Imminet. Ecz. IX, 4r.
"22% des Hébreux.
Ash des Grecs.
Populus alba (Linn. gen. 1531).
Le Peuplier blanc.
137.) FLORE
Les noms de libenéh et de leuké, donnés à cet arbre par les
Hébreux et les Grecs, sont, l’un et l’autre, relatifs à sa blan-
cheur. Un caractère aussi facile à saisir ne laisse planer au-
cune incertitude sur la détermination botanique du populus
de la IX églogue. Le
POPULUS. Herculea. 1
PoPuLus ALCIDÆ GRATISSIMA. Ecz. VIH, 67.
ses... HERCULEÆQUE arbos umbrosa CORON:.
Georc. IT, 66.
Afryerpos À yspuie, des Grecs.
Populus nigra (4)
Le peuplier noir.
Beaucoup de souvenirs mythologiques se rattachent au
peuplier. On connaît la fable de la couronne d'Hercule, et du
voyage aux enfers, circonstance par laquelle les poëtes pré-
tendaient expliquer les deux couleurs de la feuille de cet
arbre : je dis les poëtes; car, pour les théosophes, cette lé-
gende, ainsi que tant d'autres, ne formait qu'une allésorie.
Une particularité intéressante, c'est qu’au rapport de Ber-
tholdi, le peuplier est encore à présent fort commun sur les
bords du lac Acherusia.
POPULUS.
Qualis POPULEA mœrens Philomela sub umBRA.
GEorc. IV, 5r1.
Atyeupos, Âxspoïc, Aer, des Grecs?
Populi ( Auct.) species quædam.
Divers Peupliers.
S'il fallait absolument indiquer l'espèce dont Virgile veut
parler ici, l'opinion la plus sage serait de choisir le Populus
fastigiata, peuplier d'Italie. Mais puisque le poëte ne précise
rien, pourquoi ne pas s’en tenir avec lui à l'idée générique?
On a peine à deviner l'étymologie du nom populus, donné à
un arbre. Les langues du Nord et de l'Orient ne fournissent
rien de satisfaisant. Est-ce quelque mot samnite, volsque,
LE
L _ DE VIRGILE. 133
éträsque? Est-ce le mot latin si connu, détourné de-sa significa-
tionpremière par une allusion dont la M sera perdue (1)?
Mieux vaut avouer son ignorance que de s’égarer au pays des
” chimères.
° PORRUM. de
RC À . Et caprri nomen debentia PoRRA.
Cop. 74.
oäov xepahwTov des Grecs.
Allium porrum (Linn. gen. 557).
Le Porreau.
Le porreau a dû son surnom de zsphorv, employé par Théo-
phraste, et de capitatum, que lui donnent Pline et Virgile, au
renflement du corps de sa bulbe.
%
PRUNUM.
x DUREE LEE spinos jam PRUNA ferentes.
GEorG. IV, 145.
Tpoüvoy OÙ Kozxxôundov des Grecs.
Fruit du Prunus domestica (Linn. gen. 849).
La Prune.
Nulle désignation particulière. Voyez PRuNUS.
PRÜUNUM. Cereum. ”
Addam cEREA PRUNA. EGz. 11,5%
Sunt autumnali CEREA PRUNA die. Cop. 18.
En grec, [poüvoy rnpoeudéc.
Prunum coloris ceræ (Bauh. Pin. 443, n° 7).
Fruit du Prunus domestica, var. cerea (Linn. gen. 849 ).
Prune de Sainte-Catherine?
L'adjectif cereum désigne quelque prune jaune, comme la
sainte-catherine, ou la mirabelle. Voyez PRUNUS.
(1) R. Etienne prétend que le nom de populus a été donné au peuplier, à
cause de la multitude de ses feuilles (æéavs), et Bullet, parceque son feuil-
lage est dans un mouvement perpétuel, comme un peuple qui va et vient
sans cesse (Gloss. botan, 380).
o
1 34 FBORE
PRUNUS.
PA Ne .. Et prunis lapidosa rubescere corna.
GEorc. IT, 34.
Kozrvumez, etc., des Grecs.
Prunus domestica (Linn. gen. 849).
Théophraste (1) et Dioscoride (2) désignent le prunier do-
mestique sous le nom de zozrvuméx ailleurs il est appelé par
Théophraste (3) po" Galien le nomme rpoëy»n. Le mot com-
posé zozxumléz, C'est-à-dire pommier qui porte pour fruit des
balles ou pilules, est l'expression la plus hellénique; celui de
room, d'où vient évidemment sa dénomination latine, semble
être un mot barbare grécisé. Cet arbre est originaire des mon-
tagnes des environs de Damas.
Cependant quelques auteurs croyent que le Prunus insititia
de Linné, qu'on trouve dans les haies en France, est le type
du prunier domestique.
PYRUM.
D ARR EA EM E ...... Nec surculus idem
CRUSTUMIIS, SYRIISQUE PYRIS, GRAVIBUSQUE VOLEMIS.
Georc. Il, 87.
Aruwy des Grecs.
La Poire.
Quoique Virgile parle de rejetons ou greffes (surculi), il est
ici question des fruits du Pyrus, etnon de l'arbre. Nous disons
de même : j'ai planté des reimettes, pour «des pommiers qui
donnent la reinette. »
Columelle distingue un bien plus grand nombre de poires
que notre poëte, mais il fait mention des trois variétés virgi-
liennes.
La poire nommée crustumium ou crustuminum, nommée
aussi, suivant Celse, nœvianum, était réputée la meilleure de
toutes. Columelle (4) la place en première ligne, et Pline dit
en propres termes : cunctis autem crustumina gratissima. Dalé-
(1) Théophr, Hist. I, 18. (2) Dioscor. lib. T, cap. 138.
(3) Théophr. lib. IX, cap. 1. (4) Colum. lib. , cap. 10.
DE VIRGILE. 135-
champ croit que c'est l'espéce de poire que nous appelons
poire perle, et que B. de Stapel (1} assure être connue des Fla-
mands sous la qualification de poire de Saint-Jacques. Son
nom de crustumium lui vient du nom d’une ville d'Italie dans
le territoire de laquelle elle abondait.
La poire de Syrie, syrium pyrum, est, dans Columelle(2), un
nom générique, quiembrasse le crustumium et le tarentinum ;
Pline au contraire sépare la poire de Tarente de celle de Syrie.
Il semblerait, au reste, que l’épithète syrium n’est point rela-
tive au pays dont cette poire est originaire : syria, dit Servius,
id est, nigra. Xÿpsc, en effet, signifie Noir dans Théocrite, et
Pline lui-même assure que la poire syrienne est noirâtre; mais
qu'est-ce qu'une poire noirâtre ?
La poire dite de Bergame, où bergamotte, n’est pas, que je
sache, de couleur beaucoup plus sombre qu'une autre; toute-
fois, noire ou non, c'est celle que Martyn suppose être le syrium
pyrum. Libre au lecteur d'en croire ce qu'il voudra.
Quant au volemum, que Virgile qualifie de grave, unique-
ment à cause de sa pesanteur, son nom lui avait été donné
comme à la plus grosse des poires : quia manus VOLAM imple-
bat. Aussi les traducteurs anglais employent-ils l'expression de
pounder-pear. Le Père La Rue croit qu'il s’agit de la poire dite
de bon-chrétien. D'autres, pourtant, pensent que le bon-chré-
tien répond au raevraos ru, que Pline appelle librale pyrum,
et qu'il ne paraît pas confondre avec le volemum.
Il existait aussi un or xoloxduc, dont le volume devait être
plus étonnant encore, si, comme son nom l'indique, on l'avait
jugé comparable à la citrouille; mais B. de Stapel aime mieux
penser que cette similitude gisait plutôt dans la forme que dans.
la grosseur.
PYRUS. /nserendus.
Insere nunc, Melibæe, vyros. Ecr. I, 74.
0yxn des Grecs (Hom. Odyss. H, 120).
(1) Voyez Théophr. Bod. a Stapel comm. page 595.
(2) Colum. loco citato.
ra6 ti FHORE. %
Pyrus sylvestris (Duham. Arb. IF, T. 45).
Le Poirier sauvage.
PYRUS. Edura.
EDURAMQUE PYRUM, et spinos Jam pruna ferentes.
GeorGc. IV, 145. "
rs des Grecs.
Por us communis (Linn. gen. 858).
Le Poirier cultivé.
. Le sens de tout le passage oblige à reconnaître ici le poirier
cultivé, arbre convenablement placé dans le jardin du vieillard
du Galèse. L'adjectif edura n'en est pas moins juste; il se rap-
porte à la nature de son bois.
RAR RAR ARR RAR RAR AR ARR A/R A/R LR UE RAR LR BR RAR A/R DL LR RARE LUE AR /R/L A/R /R DRE
Q.
QUERCUS. Dura. — Sacra. — Jovis, etc.
De cælo tactas memini prædicere QuErRcus.
Ecul-
Et pourx quERcus sudabunt roscida mella.
EcL. IV, 30.
SES . Eque sACRA resonant examina QUERCU.
Ecz. VII, 13.
RAM di à Torta redimitus tempora quERcu.
Georc. I, 3494
....... Atque habite Graiis oracula quErcus.
GEorG. II, 16.
Sicubi MAGNA Jovis antiquo robore QuERcUS
Ingentes tendat ramos. GEorG. III, 332.
Quam comitabantur fatalia carmina quercus.
CuLEx, 13%
Molliter hic viridi rAruLæ sub tegimine quErcUs.
Car. XI, 57.
L
DE VIRGILE. 137
Derw des Celtes.
Ap des Grecs (Hom. Odyss. z, 12).
Quercus (Linn. gen. 1447) species omnes.
Le genre Chêne, dans toute son acception botanique.
Tous les êtres, l'homme excepté, paraissent comme relé-
gués dans un espace de terre plus ou moins circonscrit. Les
déserts brülantsde l'Afrique, les plaines glacées du pôle, ont
leurs animaux et leurs plantes qui n'émigrent jamais. Le cha-
mois aime à bondir de rochers en rochers , à travers les préci-
»* pices des régions élevées des Alpes; le renne se plaît à par-
courir les plaines neigeuses de la triste Laponie; et la nature
refuse aux bords de la Seine les bambous et les bananiers, qui
ombragent les rives du Gange. Chaque contrée a des êtres
différents qui l'habitent, et des productions particulières qui
l'enrichissent. Le Sénégal voit croître le gommier et le baobab ;
l'Inde, le camphrier et la canelle; la Chine, le thé; et le Pérou
s'enorgueillit de produire cette écorce à jamais célébre (1),
conquête plus précieuse pour nous que les trésors de ses
mines. Parmi les végétaux du sol européen, on distingue le
chêne, roi des-forêts de notre continent. Consacré à Jupiter
par les Grecs et par les Romains; déclaré arbre sacré par les
Gaulois, moins sans doute parceque le gui s'y trouve parasite,
que par l'importance des services qu'il rend dans nos climats,
le chêne élance dans les airs sa tête majestueuse, ramos in-
. gentes. Son tronc robuste, dura, contre lequel le lierre s'é-
lève en grimpant, est couvert de mousses élégantes et de li-
chens aux formes bizarres; à ses pieds rampent quelques fou-
gères; et sous le vaste abri de ses rameaux, sub tegmine viridi
patulæe quercus, croissent une multitude de jolies plantes et
de jeunes arbrisseaux dont quelques uns protégeront peut-
être à leur tour, contre les orages, le protecteur de leur pre-
mier printemps. Près de lui tout est vie, tout est mouvement:
des troupes innombrables d'oiseaux se jouent dans son feuil-
lage; des milliers d'insectes bourdonnent à l'entour, y dépo-
(x) Le quinquina,
138 FLORE &a
sent leurs œufs, ou vivent de sa substance sans l'épuiser ja-
mais; le mulot établit ses magasins auprès de ses racines; les
fourmis et les guëêpes y fondent leur république au niveau
du sol; tandis que l'écureuil saute de branche en branche,
en rongeant quelques uns de ces glands qui nourrirent nos
rustiques aieux.
Un arbre si beau, si important, devait frapper l'imagina-
tion : les poëtes l'ont fréquemment chanté.
En lisant attentivement les divers passages de Virgile où il
est question du chêne, il est facile de s'apercevoir que cet auteur
en désigne plusieurs espèces, dont la déterminaison ne serait
pas aisée. Cependant celle qui figure le plus ordinairement
dans les vers comme le symbole de la force, et qui avait mé-
rité, par sa beauté, d'être dédiée au maître de l’Olympe, est
ce Quercus auquel les botanistes ont conservé le surnom de
Robur, et qui abonde en Europe. Il y formait jadis des forêts
impénétrables aux rayons du soleil; des forêts où régnait cette
horreur mystérieuse, si favorable aux pratiques imposantes
des religions de l'Antiquité.
Les traditions les plus respectables nous apprennent que les
glands ont servi long-temps à la nourriture de l'homme; ce
qui pourtant n’est vrai que d'un certain nombre d'espèces de
chênes à fruits doux, et notamment des glands de plusieurs
Ilex (1). I paraît d’ailleurs prouvé que jamais le gland ne fut
pour l’espèce humaine un aliment exclusif.
Glans, aussi bien que fäavos, servait de nom aux fruits de
divers arbres (glans fagi; glans castaneæ ; Aios féhavos, Jovis glans,
juglans); on peut croire que ces deux mots signifiaient tous
les fruits sauvages renfermés dans une enveloppe osseuse ou
membraneuse. Homère distinguait cependant les plands-co-
(1) Pendant la dernière guerre d'Espagne, en 1812, l’armée, cantonnée
dans les environs de Salamanque, où se trouvent d'immenses forêts de
Quercus Ballota, vécut pendant plusieurs jours des fruits de cet arbre. Ce
‘sont des glands d'une saveur agréable, qui tient le milieu entre celle de la
noisette et celle de la châtaigne. Les Espagnols en font une grande consom-
mation.
‘ DE VIRGILE. 139
mestibles, des glands âpres : il nomme simplement les derniers
Edavor, et donne aux premiers le nom d'éxvka (1).
Notre mot CHESNE, qu'on écrit aujourd'hui ,CHÈNE, vient de
QUESNE ou QUERNE, qui se dit encore dans le patois picard, et
qui a le même sens: Duquesne est synonyme de Duchène; le
nom de la ville du Quesnoy signifie la Chenaie, etc. Quant à
ce mot QUESNE où QUERNE, C’est la traduction de l'adjectif latin
quérnus, employé par abus pour le substantif quercus (2). On
demandera maintenant l’'étymologie de quercus : M. de Théis la
trouve, non sans vraisemblance, dans le celtique quer, beau,
cuez, arbre: le bel arbre, l'arbre par excellence; ce qui ne for-
mait, au reste, qu'un des surnoms du chène, désigné propre-
ment, chez les Gaulois, sous le nom de derw, nom très ana-
logue au mot grec dpü.
LE EE A A RE RE RE ÉD LR EL RL RER LE RER VAR LIL LEE LEE LEE LAS
fu
RADIUS.
Orchites et raDir, et amara pausia bacca.
k GEorc. II, 86.
En grec, Edæix TPOUNAÉGTENEL«
Oleæ europeæ fructus { varietas Italis recentioribus pIRRu-
TELLA dicta ).
L'Olive longue.
Le radius était une olive de forme très alongée (3); il en est
fait mention dans Columelle (4), qui le regarde, ainsi que lor-
(1) Voyez notre Éloge de Pline à la suite duquel se trouve une liste des
plantes d'Homère. ( Paris, 1821.)
(2) Cet abus des adjectifs est ordinaire dans la vieillesse des langues ; il
envahit déja la nôtre. Au lieu de dire L’AME et LE corps, on dit maintenant
LE MORAL et LE PHYSIQUE ; un voyageur ne visite plus LES nivaGEs de l'Italie, il
en a parcouru LE LITTORAL, etc. etc. ê
(3) Serv. ad Georg. IT, 86. (4) Colum. lib. XIT, cap. 47.
si
ve LA
chis, comme plus propre à fournir un aliment agréable qu'une
huile de bonne qualité : orchis quoque, et rADIUS, melius ad
escam, quam in liquorem stringitur. Ailleurs il la nomme radio-
lus, sans doute pour la distinguer, par cette forme diminutive,
de l'espèce que Caton appelle radius major (1).
Il paraît, autant qu'on en peut juber d'après les faibles don-
nées que l'on posséde, qu'il s’agit de la variété que les Italiens
nomment pir rutella.
RACEMUS. Lentus.
A TAN Rats mine nds Le er dela ne ee SRE TYLER
Sylvestris RARIS RCA labrusca nAcEMIS.
Ecr V,7.
Sunt et mora cruenta, et LENTIS UV4 RACEMIS.
; Cop. 21.
Racemus et uva signifient, l'un et l’autre, raisin; mais uva,
mot de la même famille que uvor, uvidus, indique une grappe
pleine de suc, et spécialement celle de la vigne cultivée. Race-
mus, au contraire, venu de fé, pæyoc, pepin, graine, n’a d'abord
signifié qu'une seule des graines de la grappe (2). Plus tard il
s’est appliqué à tout fruit composé de graines réunies, comme
celui du Vitis Labrusca, du groseiller, etc.
Uva indique plutôt la substance du fruit, et racemus la forme :
on pourrait dire, à la rigueur, uvæ racemus, la grappe du raisin.
De racemus on fait en français RÉGIME, mais seulement quand
il s'agit du bananier, ou de quelque autre plante monocoty-
lédone.
RHODODAPHNE.
Laurus item Phœbi surgens decus; hic RHODODAPHNE.
CuLex, 4oï.
Nrpuoy Et Pododoun des Grecs.
Nerium lauriforme (Lam. F1. Fr. 2, p. 299).
Nerium Oleander (Linn. gen. 420).
Le Laurier-Rose.
(1) Cat. de Re rustica, cap. 6.
(2) C'est là le seul sens que lui donnent les Synonymes latins de Gardix
Dumesnil.
| w
| *. de.
#
DE VIRGILE. 141
æ Ce charmant arbrisseau, sur lequel les regards des poëtes
ont dû s'arrêter de bonne heure, se trouve dans les pays mé-
ridionaux, sur le bord des eaux. C'est de là qu'il a pris son
nom grec de vhouy , Venu de vrp0, humide. Il abonde en Espa-
gne sur les bords du Guadalquivir, le Bétis des Anciens. On le
trouve aussk, communément, en Italie et en Provence.
Une ressemblance assez éloignée avec l'olivier lui a valu le
… nom d'oleander ; mais le rapprochementde sa feuille avec celle
du laurier, et de sa fleur avec celle de la rose, l’a fait appeler
* plus exactement rhodo-daphne.
ROS, et ROS MARINUS.
Vix humiles apibus casias ROREMQUE ministrat.
GEoRrG. IT, 213.
se... Et RORIS non avia Cura MARINI.
hi: | CuLEx, 402.
AtBavwrie GTEPAVOUAT LAN des Grecs.
Rosmarinus officinalis (Linn. gen. 49).
Le Romarin.
Les Grecs nommaient X6wortk une ombellifère qu'on croit
être le Cachrys Libanotis des Modernes (1). Ils donnaient ce
même nom au romarin, mais avec l'épithète de orspavouaruen,
propre aux couronnes (2). Cette labiée croît spontanément
dans les pays méridionaux de l'Europe, sur-tout près des bords
de la mer, et son odeur, agréable quoique forte, lui a donné
de la célébrité. 4
Ros marinus ou ros maris, rosée de mer, a dû signifier aussi
parfum de la mer; de même qu’on lit, dans Ovide et dans
Tibulle, ros arabus, ros syrius, essence de nard.
Mais ros, employé seul, peut-il avoir le sens de romarin?
Plus d'un lecteur en a douté, et l’on peut voir, dans Martyn,
que cette difficulté jetait du louche sur l'interprétation du vers
cité des Géorgiques. Le commentateur anglais se détermine
néanmoins, et avec raison, pour l’'affrmative; il aurait pu allé-
(1) Diosc. lib. IT, cap. 87, edit. Sarac. 1598.
(2) Id. ibid. cap. 89, id.
ve “
1 42 FEORE:"® +
guer un vers d'Ovide (1) après lequel il n’est plus permis de
conserver la moindre incertitude :
Pars thyma, pars ROREM, pars meliloton amant.
J'ai sous les yeux la belle édition in-4°’du Dictionnaire latin-
français de Noël, et cette importante signification du mot ros,
consacrée par Virgile et par Ovide, n'y est pas indiquée; en
sorte que sans un commentaire, le meilleur latiniste, s'il pre-
nait ce dictionnaire pour guide, ne saurait expliquer ni le vers
213 du second chant des Géorgiques, ni le pentamètre cité s
du quatrième chant des Fastes.
Quant aux expressions rosmarinus, rosmaris, on les y trouve;
toutefois il aurait fallu écrire ros marinus, ros maris, pour en
faire sentir la division. Car, non seulement on décline l’un et
l'autre mot, comme dans respublica (disant au génmiuf roris
marini, et non rosmarini) mais on peut encore Jeter une demi-
phrase dans l'intervalle, ainsi qu'on le voit par cet exemple :
esse... ETRORIS non avia CUr4 MARINI (2).
Encore une remarque. Ce serait déja bien assez qu'à l’article
ros ilne fût pas fait mention de l'adjectif marinus ; mais le pis est
qu'on l'y trouve, et que cette locution n y est traduite que par
EAU DE MER ; de façon que dans notre passage du Culex, il fau-
drait amener « le soin ou la culture, non inutile, de l’eau de mer.»
Ce ne sont pas là les seules fautes, à beaucoup près, qu'on
puisse remarquer dans l'ouvrage d’un lexicographe dont l'éru-
dition est pourtant justement estimée (3). Nous avons seule-
(1) Ovid. Fast. IV, 440. Je sais que plusieurs éditions éludent Ja difficul-
té, en plaçant casiam,pour rorem. Mais plusieurs manuscrits démentent
cette lecon.
(2) L'argument tiré du rapprochement de ros et de marinus dans les ma-
nuscrits est nul; personne n'ignore qu'autrefois les mots s'écrivaient tous
sans interruption, et qu'un usage postérieur a seul servi de règle dans la
manière de les séparer. De ces trois expressions latines ros maris, ros mari-
nus, rosmarinum , il n'y a que la dernière, terme employé pour la première
fois dans Pline, qui doive s’écrire sans division : le manque d'accord entre
un nom masculin et un adjectif neutre, prouve que dès-lors la fusion des
deux mots s'était opérée par l'effet du langage usuel.
(3) Voici quelques omissions que je me rappellee ? "1:
* . #
DE VIRGILE. 143
ment voulu montrer avec quelle défiance on doit consulter
encore les meilleurs dictionnaires.
ROSA. :
Primus %ere roSAm........ (carpebat).
GEorc. IV, 134.
Sparsaque liminibus floret nosa. Ciris, 98.
Pédoy des Grecs.
2,, des Arabes.
Rosa des Latins, des Italiens, des Espagnols, etc.
Rose des Allemands, des Anglais, etc.
La Rose.
Dans les deux passages cités, on le voit sans commentaire;
le mot rosa ne peut avoir qu'une signification générique; toute
détermination précise serait futile. Mais il s’agit de la rose, et
cela suffit. La reine des fleurs ne saurait être méconnue.
Son nom, dans toutes les langues de l’Europe, est absolu-
ment le même, à la désinence près. Le mot grec f6d0 ne s’é-
loigne pas non plus de cette analogie; car le 4, chez les Grecs
modernes, ressemble au th doux des Anglais; et l’on a lieu
de penser que dès les temps les plus anciens, le son de cette
lettre était déja voisin du Z.
Si le mot arabe 3», est venu prendre place dans notre no-
menclature, c'est qu'il pourrait bien n'être que le radical grec
POA. On sait en effet combien le , initial est peu important; il
disparaît dans le futur des verbes, etc.
ROSA. Rubicunda. — Purpurea.
os... AU MIXTA RUBENT ubi lilia MuLTA
Alba Rosa. Æx. XII, 69.
Cacumeum (Arnob.), sorte de gâteau différente de l'afritia.
Plasea, le même mot que palasea, queue de bœuf enduite de farine
, q P »
ct de sang. (On trouve un sens analogue, mais moins précis, à l’article
Palasea.)
Oleo, dans Île sens de croîTRE, est indiqué comme étymologie à l’article
; ; Î ÿ
olus; je le crois bon, car il se retrouve dans adolesco ; mais alors il fallait
en faire l’objet d’un article, sauf à prévenir qu'il est inusité.
Etc. etc. etc.
L2
».
144 FLORE
Et Rosa purpureo crescit RUBICUNDA colore.
CuLEx, 308.
Sertaque PURPUREA lutea mista RosA.
Corp. 14.
Restreint par des adjectifs, le mot rosa perd ici quelque
chose de sa latitude. On peut encore l’appliquer à beaucoup
d'espèces de roses; mais il faut en retrancher les variétés
blanches, jaunes, etc., tontes celles dont la couleur n’approche
point de la pourpre ou de l’incarnat.
ROSARIUM et ROSETUM. Puniceum. — Pæstänum.
Puxiceis humilis quantum saliunca rosEris.
Eci..V, 17
. Biferi (canerem)...... ROSARIA PÆSTI.
GEORG. IV, 110.
Ces deux mots, d'une signification pareille, veulent dire
un lieu planté de rosiers, une roseraie; mais il est évidemment
question d'espèces différentes de roses, dans les passages cités.
Le vers de l’églogue V est mis dans la bouche d'un berger,
et la scène est aux champs. Il ne peut donc être question que
de roses sauvages; il serait difficile de croire que Ménalque
cherchät ses objets de comparaison ailleurs qu'autour de lui.
Nous présumons qu'on peut s'arrêter à cette espèce d'églan-
tier à laquelke les botanistes ont consacré l'épithète de punicea :
Rosa punicea (Ræss. Rot. r. 3).
Eglanteria (Decand. FL. Fr. 3694).
Quant à la rose de Pæstum, ville de Lucanie, aujourd'hui
deCalabre, il n’est pas facile de la déterminer. On a proposé
lespèce que Pline (1) qualifie de campania, que Bauhin (2)
nomme Rosa alba vulgaris major, et que De Candolle a conser-
vée, dans sa Flore francaise, sous le nom spécifique d’alba.
Ce qui doit faire rejeter cet avis, c'est que l'espèce en ques-
tion ne fleurit qu'une fois l’an, et que le poëte la désigne par
(1) Plin. Gb. XXI, cap. 4. (2) Bauh. Pin. 482.
DE VIRGILE. 145
’épithète de bifera (1). Au reste la discussion est d’une fort
mince importance.
RUBUS. 4sper. — Horrens.
Mella fluant illi, ferat et ruBUS ASPER amomum.
Ec. TT, 80.
HOoRRENTESQUE RUBOS et amantes ardua dumos.
GEoRG. III, 315.
Béros des Grecs.
Rubus fruticosus (Linn. gen. 864).
La Ronce.
Fuchsius pensait à tort que les fruits du vaccinium de Vir-
gile devaient être regardés comme ceux de la ronce. (Voyez
Vaccinium.) Ces derniers fruits sont nommés par le poëte mora
sanquinea. Voyez MoruM.
RUMEX. Fecundus.
FECUNDUSQUE RUMEX...... virebat. Mor. 72.
OEvléradoy des Grecs. |
Rumex acetosa (Linn. gen. 613).
L'Oseille.
L'oseille a dû l’épithète de féconde, que lui donne le poëte,
à la rapidité de sa végétation, et à la facilité de sa reproduction,
qui a lieu par rejets et par semences.
RUSCUS. Horridus. — Asper.
RERE EE ANT ER Fidear ur: NE...
HorriDior RUSCO. Ecc. VIE, 42.
nie onu Nec non etiam ASPERA RUSCI
Vimina. Georc. Il, 413.
Kevrpopvggivn ('Théoph. lib. IL, cap. 17).
Mupsivn Gypux, OEvuvoaiyn (Diosc. lib. EV, cap. 141). |
Myrtus sy lvestris, où Chamæ-Myrtus de Pline (XXIIE, 9).
(1) Cette épithete, dans le texte, se rapporte à Pæstum; mais il y a méto-
nymie évidente.
10
146 FLORE
Ruscus de Castor, suivant Pline (livre cité).
Ruscus aculeatus (Linn. gen. 1559).
Le Brusc, le Housson, le petit Houx, le Houx Fragon.
Du temps de Virgile, les tiges de ce petit arbuste servaient
d’échalas pour soutenir les vignes, ce que démontre la suite
du passage des Géorgiques cité plus haut. Les feuilles, quoi-
que garnies d’aiguillons assez roides, rappellent celles du
myrte, et cette ressemblance a motivé les divers noms qu'il a
portés chez les Grecs ou les Romains. L'aspect général du
Ruscus est peu agréable; et nulle plante ne mérite mieux les
épithètes d’horridus et d'asper, données par le poëte.
Le petit houx abonde en ftalie, et même en France.
RUTA. Rigens.
Inde eomas api graciles, RUTAMQUE RIGENTENM.
Mor. 89.
Iryavoy des Grecs.
Ruta graveolens (Linn. gen. 725, var. a).
Ruta hortensis (Lam. FE Fr. p. 527). ”
La Rhue ou Rue (1).
Cette plante, d’un emploi dangereux, ne sert plus qu'en mé-
decine. Mais les Anciens, qui la cultivaient, la considéraient
comme un condiment agréable. Pline (2) nous apprend que
Cornelius Céthégus, ayant été élu consul l'an 421 de Rome,
fit au peuple des largesses de vin aromatisé avec la rhue. Au
reste, l’émanation nidoreuse de cette plante, si rebutante
pour nous, trouve encore grace dans d’autres climats. À Naples,
les dames, qui attribuent à la rhue des propriétés anti-septiques,
paraissent en aimer l'odeur.
(1) Tous les anciens auteurs français écrivent RHUE, et jamais RUE. Sans
doute la lettre x n’est pas rigoureusement nécessaire, car elle n'existe pas
dans le mot latin; mais puisque l'usage l'avait introduite, où aurait dû soi-
gneusement la conserver, à cause de la distinction que cette orthographe
établissait entre la R&UE, plante, et la RUE d’une ville.
(2) Plin. Gb. XIX, cap. 8.
DE VIRGILE. 147
LAS LLR LL SARL LS ASS LA R ALL 121141181141 11851131112340140101 7 20000000
S.
SABINA.
Herbaque turis opes priscis imitala SABINA.
CueEx, 403.
Bpädvs et Bxpæpoy des Grecs.
Sabina ou Savina des Latins.
Juniperus Sabina (Yann. gen. 1552).
La Sabine.
Pline est d'accord avec Virgile sur l’emploi de la sabine: a
multis in suffitus pro thure assumitur (1). Dioscoride en avait dé-
crit deux espèces (2): l'une à feuilles de cyprès, l’autre à feuilles
de tamarisc.
Beaucoup d'anciens manuscrits portaient erbaque thuris
ôpes priscis imitata SABINIS, mais la variante est moins impor-
tante qu'elle ne le paraît. Cette herbe « fameuse chez les Sa-
bins » serait toujours la sabine.
SALICTUM.
RARES. ARE, Er, du: NE ci Sæpes
Hyblæis apibus florem depasta saricrr.
EcL.T, 55,
UE F Et glauca canentia fronde sazicra.
GEorG. II, 13.
iréos des Grecs.
Salictum, dans Cicéron, est synonyme de salicetum, lieu
planté de saules. Mais 1l semble que Virgile entende par ce
mot le saule même, ou du moins le grouppe des arbres dont
la saussaie est plantée. Cette nuance manque à nos diction-
naires. Voyez SALIX.
(1) Plin. lib. XXIV, cap. 11. (2) Diosc. lib. Z, cap. 88.
10.
148 FLORE
SALIUNCA. Humilis.
Puniceis HUMILIS quantum SALTUNCA rosetis,
RAA ......... tantum tibi cedit Amyntas.
Ecc. V, 17.
“92 des Hébreux?
Népdoc zekrumn des Grecs.
Saliunca et Nardus gallicus de Pline (XXE, 7 et 20).
Valeriana celtica (Lann. gen. 60).
Valeriana celtica } à
Riou (Decand. FI. Fr. esp. 3332).
Le Nard celtique.
Un auteur, dont la réputation d’érudit est fort grande et très
justement méritée, avec lequel nous regrettons de ne pas être
plus souvent d'accord, Sprengel, prend la saliunca de Virgile
pour cette valériane nommée Saliunca par Allioni, et qui
diffère, selon lui, de la valériane celtique par ses feuilles,
cunéiformes dentées, obtuses et entières dans la première es-
pèce. Gette distinction, à peine suffisante aux yeux exercés
d’un des premiers botanistes de notre époque (1), n'a pu être
appréciée par les auteurs anciens, et encore moins par le vul-
gaire, dont ils avaient adopté la nomenclature, toujours éta-
blie sur des différences fortement tranchées. La baccharis et
la saliunca ne peuvent être des plantes aussi voisines que le
pense Sprengel. Les deux espèces de valériane qu'il indique
n'avaient sans doute qu'un nom chez les Romains, comme
elles n’en avaient qu’un chez tous les botanistes avant Allioni.
Nous avons adopté pour la baccharis d'après Mathiole, la
digitale pourprée. Cette opinion peut paraître douteuse, car
la digitale est inodore. Mais si la baccharis n’est point cette
fleur, il est du moins certain que ce ne peut être la valériane
_ celtique, plante qu'il est très facile de reconnaître (2) dans cette
description de Pline : Saliunca folio quidem subbrevi, et quod
necti non possit, radici numerosæ cohæret : herba vertus quam
flos, densa veluti manu pressa, breviterque cespes sui generis.
(1) M. de Candolle. (2) Plin, lb. XXT, cap. 5.
DE VIRGILE. 149
Pannonia hanc gignit et Norici Alpiumque aprica; tantæ sua-
vitatis,: ut metallum esse cœperit; et ailleurs (1): Saliuncæ
radix, in vino decocta, sistit vomitiones, corroborat stoma-
chum. Quelques auteurs, malgré la ressemblance de ces des-
criptions avec les caractères reconnus par les Modernes dans
la V’aleriana celtica, universellement réputée être le nard
celtique ou gallique des Romains, croient qu'il s'agit, dans
ces passages, de toute autre plante, se fondant sur ce que
Pline mentionne plus loin le nard celtique; mais ceci ne peut
affaiblir l'opinion que nous émettons : çar le naturaliste de
Vérone ne décrit point ce nard; et sans doute, ici comme ail-
leurs, il parle d’une même plante sous deux noms différents.
La valériane celtique abonde dans les Alpes; elle forme des
touffes épaisses, semblables à un gazon serré; sa racine est
traçante, et a des propriétés stomachiques; ses feuilles et le
port de ses tiges la font ressembler à une petite graminée,
nommée, à cause de cette ressemblance, Nardus, et qui est
peut-être le nerd des Hébreux.
SALIX. Lenta. — Glauca.
DUEBI TE essuie Je es sde 298 se ;
LENTA sALIX fϾto pecori. Ecr. IIT, 83.
LEnTrA sazix quantum pallenti cedit olivæ,
Tantum.... Ecz. V, 16.
Mecum inter sAL1cEs lenta sub vite jaceret.
Ecc. X, 4o.
....... Pascuntur (apes) et arbuta passim
Et GLAUCAS sALICES , casiamque. Grorc. IV, 185.
Vel sazrcis LENTÆ , vel... Cucex, 54.
iré: des Grecs.
Salicis (Linn. gen. 1493) species.
Les Saules.
Les saules se plaisent au bord des eaux. Leur port varie
beaucoup: tantôt ce sont d’humbles arbrisseaux, tantôt des
(1) Plin. lib. XXT, cap. 20.
150 FLORE
arbres assez élevés; mais quel que soit ce port, leurs branches
sont toujours flexibles, lente.
Dans les divers passages cités, on s’efforcerait en vain de
déterminer les espèces : il n'est permis que de former des
conjectures ; on peut croire que le saule agréable au bétail est
le Salix caprea, ainsi nommé parceque les chèvres en sont très
friandes; on peut penser aussi que le saule mis en opposition
avec l'olivier dans la cinquième éclogue est le Salix vitellina,
ou quelques espèces voisines. Par saule glauque, Virgile vou-
lait peut-être indiquer le Salix daphnoïdes (1), espèce commune
en Italie et en France, où on le nomme saule à bois glauque.
Dans le reste des passages cités, salix n'a qu'une acception
ordinaire et générale.
SAND YX.
Sponte sud SANDYX pascentes vestiet agnos.
Ec. IV, 45.
sévdvë des Grecs.
Le sandyx n'est point une plante, mais une composition mé-
tallique; Pline dit (2) qu'on le préparait avec la sandaracha (sul-
fure d'arsenic jaune), et une terre ochracée. Dioscoride (3)
n'est pas d'accord avec le naturaliste romain; mais, comme il
donne, avec toute l’exactitude que comportaient les connais-
sances de son temps, la manière de le préparer, son autorité
a fait loi, et tous les savants reconnaissent dans le sandyx le
Minium (per-oxide de plomb des chimistes). Notre travail sur
Virgile ne s'étendant qu'aux productions végétales, nous n'au-
rions point parlé du sandyx, si nous n'avions voulu relever
l'erreur de plusieurs commentateurs qui l'ont pris pour une
plante.
Beckmann, d'après Hésychius, a cherché à prouver que le
sandyx était la garance. Cette opinion n'est basée que sur une
fausse interprétation du passage de Virgile, et probablement
sur la propriété depuis long-temps reconnue, dans la garance,
(x) Villars, F1. du‘Dauph. IV, p. 765, tom. 50, P. 7.
(2) Hist. nat. lib. XXXV, cap. 6. (3) Diosc. lib. V, cap. 63.
DE VIRGILE. 1)1
de colorer en jaune les os des animaux qui la mangent. Sans
doute ce savant a cru que le poëte latin avait supposé l’ex-
tension de cette influence à leur laine. L'erreur de Beckmann,
toute grossière qu'elle est, est plus pardonnable que celle du
naturaliste de Vérone, dont l'autorité lui a peut-être imposé.
Heæc (sandaracha), dit Pline, si torreatur, æqua parte rubrica
admixta, sandycem facit. Quanquam animadverto V'irqulium exis-
timasse herbam id esse, illo versu,
Sponte sua sandyx pascentes vestiet agnos.
Mais où donc voit-il qu'il soit ici question d'une plante?
2 ARE
Ecoutons Virgile :
Non rastros patietur humus, non vinea falcern :
Nec varios discet mentiri lana colores :
Tpse sed in pratis aries jam suave rubenti
Murice, jam croceo mutabit vellera luto ;
Sponte sua sandyx pascentes vestiet agnos.
En disant que « l’âge d’or va revenir, que les arts seront dé-
sormais inutiles, que la terre donnera ses fruits sans culture,
et que la laine se couvrira des couleurs du safran, de la pour-
pre et du vermillon, tandis que le mouton paîtra dans les prai-
ries, » le poëte n’a point exprimé, ni fait entendre, que le
sandyx fût un végétal. Quel motif aurait-on de le croire? Se-
rait-ce à cause de pascentes agnos ? Les agneaux paissent, à la
bonne heure; mais où voit-on qu'ils broutent le sandyx ? À ce
compte, il faudrait donc que le belier des vers précédents, dont
la toison aussi se colore in pratis, Y trouvât à manger non seu-
lement le safran ou la gaude, croceum lutum, mais encore le
coquillage appelé murex.
On doit s'étonner, en conséquence, que Pline ait aussi mal
interprété ce passage, et qu'il ait pu penser que Virgile prit
pour une plante une substance que toute l'Antiquité regarde
comme une préparation minérale (1).
(1) Voyez sur le sandyx B. a Stap. comm. in Theoph. lib. IX, cap. 14.
152 __ FLORE
SCILLA.
SciLLAMQUE, elleborosque graves, nigrumque bitumen.
GEoRG. III, 451.
3x4 des Grecs.
JHävl des Arabes.
Scilla maritima (Linn. gen. 567).
La Scille maritime.
Cette plante, dont les propriétés énergiques étaient con-
nues de l'antiquité, et dont la célébrité remonte si haut que
Pythagore avait, dit-on, écrit un livre entier sur son emploi.
médical, est encore classée de nos jours parmi les substances
les plus héroïques. Son nom grec, que les Arabes ont em-
prunté sous les formes iskil, stkel, sikâl, paraît venir de sx%)o,
noceo.
SERPYLLUM.
Allia SERPYLLUMQUE, herbas contundit olentes.
EC IE Dr:
SERPYLLA.... (apibus grata). Gxorc. IV, 31.
EprvNoy, Éproce, des Grecs.
Thymus Serpy llum (Linn. gén. 982).
Le Serpollet.
Les Anciens mentionnent deux espèces de serpollet, l'un
sauvage, l’autre qui croît dans les jardins. C’est du premier
qu'il est question. On le trouve abondamment dans toute
l'Europe; il n’est pas extraordinaire qu’on l'ait fait entrer au-
trefois dans quelques mets rustiques: car il sert encore de nos
jours à parfumer certains aliments. On a remarqué que les
abeilles dont les ruches étaient près des coteaux couverts de
serpollet ou de thym, donnaient un miel bien supérieur à tous
les autres.
Le.nom grec du serpollet, copié par les Latins, vient de
l'idée de ramper, et tient à la procombence de ses tiges.
DE VIRGILE. 153%
SILER. Molle.
Sponte sua veniunt..... tros Pad LE
ss... MOLLE SILER, lentæque genestæ.
GEorG. Il, 12.
Îréx puxpa des Grecs, (EAIKH xaovuéyn ; )
Siler de Pline.
Helice du même?
Salix græca de Columelle?
Salix vitellina? (Linn. gen. 1493).
L'Osier?
Les incertitudes, les contradictions des commentateurs, et
tous les genres de difficultés que nous avons tant de fois
signalés, vont se reproduire encore. Quelle est la plante que
Virgile appelle siler ? On a bâti mille systèmes, dont aucun
n'offre de certitude.
Césalpin croyait devoir entendre ici lé»: de Théophraste.
Mais c’est dans les haies que croît le fusain, tandis que Pline,
dans la mention abrégée qu'il fait du siler (1), nous le montre
comme naissant au bord des eaux. La même raison devait
éloigner La Cerda de son bizarre système : car il n’y a rien de
moins aquatique que le $iler montanum (L.). De plus, com-
ment aller choisir une herbacée ombellifère, quand toutes les
probabilités sont pour un arbrisseau ?
L'opinion la plus générale et la plus saine nous raméne au
genre Salix. C'est toutefois bien peu que cette donnée. Plus,
en effet, on lit Théophraste, Pline, Columelle, plus on voit
la difficulté de saisir clairement les espèces de saules connus
de l'Antiquité. L'ôkx des Grecs paraît mieux convenir que
toutes les autres; il ne faut pourtant pas dissimuler au lecteur
que Pline a quelque part une helice, distincte de son siler ;
mais plus d’une fois il lui arrive de parler de la même plante
sous des noms différents. à
L'ôx ou siler des Anciens devait être probablement l'osier,
(x) Hist. nat. lib. XVT, cap. 18.
154 FLORE
Salix vitellina (L); à moins que ce ne soit, comme l’a répété
Sprengel d’après Anguillara, le Salix caprea, notre saule mar-
ceau, dont les branches n’ont pourtant point une mollesse,
une flexibilité aussi remarquable.
SISER.
Hic siser, et capiti nomen debentia porra.
Mor. 73.
Sicapoy des Grecs?
Sium Sisarum {Linn. gen. 480).
La Berle Chervi.
Il est assez généralement admis, on ne sait trop sur quel
fondement, que cette plante est originaire de la Chine. Du
moins avait-elle pénétré de bien bonne heure, par la Tar-
tarie, jusqu'aux limites de l'Europe, puisqu'au rapport de
Pline (1), Tibère exigeait annuellement des Germains un tri-
but de chervi.
La description de Pline ne pourrait conduire à la détermi-
nation de son siser que par des inductions tirées des propriétés
médicales; car il regarde cette plante comme diurétique,
aphrodisiaque, analeptique, et anti-mercurielle (2). Mais
comme il n'y a point de raison suffisante pour croire, avec
Sprengel, que le siser de Pline diffère de celui de Columelle (3),
qui passe à bon droit pour être le ciszpov de Dioscoride (4), la
critique peut marcher avec quelque certitude.
Ce sisapo de Dioscoride et de Galien (5), qui n’en disent pas
autre chose que Pline, ou moins encore, est représenté comme
doué de qualités trop énergiques pour n'être, comme on l'a
prétendu , que la carotte ou le panais. Il avait cependant une
racine mangeable; mais cette condition est remplie dans le
Sium Sisarum de Linné, bien qu'il soit devenu hors d'usage
d'y chercher une substance alimentaire.
Il faut avouer, en finissant, que plusieurs savants ont pro-
'
(x) Hist. nat. lib. XIX, cap. 5. (2) Id. ibid. lib. XX, cap. 5.
(3) De Re rustic. lib. XT, cap. 13. (4) Diosc. lib. IT, cap. 90.
(5) Galian. de simpl. medic. facult. lib. VIT.
DE VIRGILE. 155
posé la substitution du mot cicer à siser, dans le texte de Vir-
gile; ce qui dépouillerait de toute son importance la ques-
tion que nous venons de traiter.
SORBUM. Acidum.
Hic noctem ludo ducunt, et pocula læti,
Fermento, atque AciDIS imitantur vitea SORBIS.
Georc. TI, 370.
Oov, Oùoy, des Grecs; et l'arbre, Oùx, 0x, On.
Fruit du Sorbus domestica (Läinn. gen. 855; Decand. FI. ’
Fr. esp. 3693).
La Sorbe.
Les sorbes, ou cormes, sont les fruits d’un grand arbre qui
croît dans presque toute l'Europe; tous les auteurs de l'Anti-
quité en font mention. Les cormes ne müûrissent que fort tard
et après avoir été détachées de l'arbre; on peut en préparer
par la fermentation un suc vineux qui ressemble au poiré.
Plusieurs auteurs prétendent que le poëte par le mot sorba
a entendu parler de tous les fruits à cidre qui fournissent une
liqueur potable, qu’on peut avaler, sorbere. Rien n'indique que
Virgile ait voulu donner une telle extension au mot sorbum ,
réservé par les auteurs latins au fruit du sorbier.
M. de Théis (1), dont nous avons eu plusieurs fois l’occasion
de faire connaître les étymologies, quelquefois hasardées , mais
presque toujours ingénieuses, prétend que sorba vient du cel-
tique sormel, composé de sor, rude, âpre, et mel, pomme,
parceque ce fruit est âpre ou rude. De ce mot sormel, les Fran-
çais ont fait CORMEL et ensuite CORME. L'étymologie la plus con-
nue et la plus naturelle fait venir sorbus de sorbere, parceque
la chair de sorbes mûres est molle et facile à avaler.
SPINUS.
Eduramque pirum , et spinos jai pruna ferentes.
Georc. IV, 145.
(1) Gloss. botan. p. 437.
156 FLORE
Àyprroxzvpnhée (Diosc. Üib.4, cap. 138).
Prunus insititia (Linn. gen. 849).
Le Prunier sauvage.
Spinus, qui ne semble signifier qu'un arbuste épineux en
général, est employé, par le naturaliste romain, dans le même
sens que l'a fait Virgile.
STYRAX. Zdœum.
Non STYRAGCE 1D%0 fragrantes picta capillos.
Cir. 168.
Zrôpaë des Grecs.
4;kel des Arabes.
Siyrax des auteurs latins.
Styrax officinale (Linn. gen. 735).
L’Aliboufier ou Styrax.
Le Styrax, que les Français méridionaux, chez lesquels il
croît, nomment aussi aliboufier, ressemble par son port et
la forme de ses feuilles au coignassier; mais ses feuilles sont
plus petites, ses fleurs se rapprochent de celles de l’oranger.
I] ne produit que très peu de baume dans nos contrées; celui
qui est liquide et qu'on emploie dans les pharmacies, où il
se nomme styrax et storax, vient le plus ordinairement d’Amé-
rique, et découle du Liquidambar ; mais le storax calamita ,
ainsi désigné parcequ on le conservait dans des roseaux, est
produit par le Styrax officinale. Le meilleur venait de Syrie et
de Cilicie. Virgile qualifie le sien d'idæum, quoique Pline re-
garde celui de Crète comme inférieur en qualité.
Ce baume, nommé encore, en Orient, istorak outsterk, entre
dans la composition de divers remèdes; il est plus employé en-
core dans des parfums, et sert comme tel depuis des milliers
d'années. On croit que le storax est le véritable thus Judæorum,
présenté par les Mages au Christ : opinion contraire à celle
qui veut que ce soit le baume fourni par l’4myris.
SYRIUM PYRUM.
Crustumiis SYRHSQUE PYRIS, gravibusque volemis.
GEorc. II, 87.
La Bergamotte? Voyez PyruM.
DE VIRGILE. 157
RP SAR SAS AAA ARR RAR ARR RARE ARR RARE RAR RSR RARE RSR URI RAR RAR RER RAR ARR ARR RE
pd (|
L
T'ÆDA et TEDA.
........... TÆpas sylva alta ministrat.
Georc. Il, 431.
Mein de Théophraste? (lib. 1, cap. 9).
Pinus Mugho? (Mill. Dict. n° 5; Décand. FI. Fr. 2056).
Pinus sylvestris, var. y? (Vill. Dauph. Part. IV, 805).
Ordinairement on ne traduit le mot latin tæda que par Tor-
CHE; 1l est très possible d'y donner ce sens, dans notre passage
de Virgile. Toutefois il existe un autre système, que nous al-
lons développer.
« Ge n’est là, dit-on, qu'une signification secondaire, bien
qu'elle soit devenue la plus commune. Tæda est proprement
le nom d’une espéce de pin, la sixième de celles que Pline
décrit. Plus abondante que les autres en sucs résineux, elle
était employée à fournir les flambeaux sacrés (1).
« Dans le mot tæda, il est aisé de reconnaître dx, dd, dé-
rivé de div, brûler, parfait moyen dédnx. Théophraste, qui
donne ce nom à des concrétions résinmeuses qui se forment à
l'intérieur des arbres ionifères, dit (2) que la ren, plus en-
core que les pins nommés #irw et ékirn, a la moelle ligneuse,
dux F0 Ev04d0c sv, ce que le traducteur latin rend ainsi: quod
plurimum tedæ ingerat.
« Ce passage du botaniste d'Erèse, et celui où il attribue à
ce même arbre rem l'espèce de fruit fétide que Pline donne
à la tæda, doivent déterminer à regarder le pin, nommé tœda
par les Latins, comme répondant à la rsixn de Théophraste. »
Voilà le système en son entier. Sil est vrai, nous avons dû
donner une place, dans cette Flore, au mot tæda; et comme
(1) Hist. nat, lib. XVT, cap. 10. (2) Hist. plant. lib. T, cap. 9.
158 FLORE
nul arbre n'est plus résineux que le Pinus Mugho (Mill), il
convenait de le présenter comme celui de Virgile.
Mais si tout cet échafaudage reposait sur une méprise? Si
tæda n'avait jamais été proprement le nom d’un arbre? Si Pline
s'était tromié? p c
Bodæus de Stapel le croit, et non sans apparence. Pline,
avec les erreurs et les distractions qu'on lui connaît, n’est
qu'une mince autorité quand il est seul. Or, aucun autre que
lui n’a pris {æda pour pinus. Seulement les poëtes ont employé.
pinus pour tæda, ce qui est très différent : car les torches étant
faites de bois de pin, on pouvait donner au produit le nom de
la matière premiére. Ne dit-on pas aussi pinus pour naviqium ?
Et qui jamais en a conclu que l’on püt dire navigium au lieu de
pinus ? Dans notre poésie, où le glaive s'appelle FER, le fer se
nomme-t-1] GLAIVE ?
Quand donc Pline assure qu’une maladie du larix est de se
changer en tæda, il défigure singulièrement Théophraste,
qui, sans métamorphoser un arbre en un autre, fait mention
seulement d’une maladie dont l'effet est d'augmenter les se-
crétions du larix, au point qu'il semble se tourner en résine.
Son expression #00 dv, qu'on a citée, est tout-à-fait géné-
rique; en parlant des forêts du Pont, il dit (1) qu'on y trouve
bien des ormes, des pommiers, etc., mais ni pins, ni sapins,
ni mélèses, rien enfin de résineux : où0dëv £»dzdov.
Concluons que tæda, venu réellement de dx, parf. moy.
ou de dx, 100, résine, ne signifie én latin que flambeau ;
principalement, il est vrai, celui qui se formait de morceaux
de bois réunis et goudronnés (torche qu'un usage antique
conservait à Rome, à l'exclusion de tout autre luminaire, pour
les cérémonies nuptiales, et dont les voyageurs se servaient
en Grèce sous le nom de pif, comme on le voit (2) par
Athénée); mais aussi toutes les autres sortes de flambeaux,
quelque postérieure qu’en fût l'invention. Apulée nomme un
cierge tæda cerea.
(a) Hist. plant. lib. IV, cap. 6. (2) Athen. Deipnosophrlib. XV.
DE VIRGILE. 199
TAXUS. Cyrnœa.— Nocens. — À rcubus idonea.
Sic tua CYRNÆAS fugiant examinda TAXOS.
Ecc. IX, 30.
...... Amant.... aquilonem et frigora raxr.
GEorc. IT, 113.
ge ar TS ose... TAXIQUE NOCENTES.
Georc. IT, 257.
SAT ... Îluræos TAX1 torquentur in arcus.
Georc. IT, 448.
Newpropius tectis raxuM sine. GEoRG. IV, 47.
Mios de Théophraste (lib. TEE, cap. 4).
uisë de Dioscoride (lib. IV, cap. 80, ed. sarac.).
Taxus baccata (Linn. gen. 1553).
L'TF.
L'if a recu de Virgile l’épithète de nocens, parceque les
bayes et les feuilles de cet arbre passent pour vénéneuses,
lethale quippe baccis, in Hispania prœcipue, venenum inest (1).
A ces paroles de Pline on peut joindre le témoignage de J. Cé-
sar, décrivant, dans ses commentaires, la mort de Cativulcus.
Taxo, cujus magna in Gallia Germaniaque copia est, se exani-
mavit (2). Cette opinion sur les propriétés mortifères du Taxus
baccata n'avait jamais été combattue, ni dans le moyen âge,
ni même chez ies Modernes; et lon allait jusqu’à regarder
comme dangereux de dormir quelques heures sous son ombre.
Tout-à-coup s'élève un système contraire, sous l'abri d’un
nom qui semble déja former seul une autorité. M. le baron
Percy, dans des mémoires composés ad hoc, soutient l'inno-
cuité de l'if, et prétend qu’une faible vertu purgative, dont la
médecine peut tirer un parti avantageux, est tout ce qui dis-
tingue cet arbre si redouté du peuple. En attendant que les
choses soient éclaircies par une plus longue expérience, nous
croyons quil est bon de s’en tenir, à cet égard, à la maxime
de Zoroastre (3).
Indigéne des pays du Nord, lif, dans les climats méridio-
(1) Plin. Hist. nat. lib. XVT, cap. 10. (2) J. Cæs. de Bell. qall: VI.
(3) « Dans le doute, abstiens-toi. »
160 FLORE
naux, cherche un sol montueux et froid. Aussi doit-il prospé-
rer en Corse, comme l'indique le surnom de cyrnea.
Après le buis, le bois d'if est le plus fin et le plus serré que
produise l'Europe. L'industrie peut en tirer grand parti. Il pa-
raît qu'autrefois on en faisait des arcs, principalement chez les
Ituréens, peuplade belliqueuse de la Cælésyrie.
Mais ce qui en avait sur-tout propagé la culture, aujourd'hui
négligée, c'est la coutume qu'avaient nos pères de tailler
l'if en statues effrayantes ou grotesques : décoration recher-
chée alors dans les parterres. Je ne crois pas qu'il reste un
exemple plus saillant de ce luxe bizarre et de mauvais goût,
que le jardin de l'4lcazar de Séville.
Quand les croyances religieuses, plus puissantes, rame-
naient plus souvent l'esprit aux idées de la mort, il était aussi
d'usage de planter l’'if dans les cimetières. Le ae sombre,
l'attitude sévère de cet arbre, devaient y frapper l'imagination
par des rapports mélancoliques, et y multiplier les harmonies
funébres.
TEREBINTHUS. Oricia.
ER CU re AE AM + Quale per artem,
Tele buxo, aut ORICIA TEREBINTHO,
Lucet ebur. ÆN. X, 136.
Téputv0os et Tepéérv0oc des Grecs.
Terebinthus vulgaris (Clus. Histor. 15, ic.).
Pistacia Terebinthus (Linn. gen. je
Le Térébinthe.
Oricium, ville d'Epire, voisine des monts Cérauniens, dont
la chaîne était couverte de forêts, et principalement d'arbres
résineux et toujours verds.
Tout le monde connaît la térébenthine, substance fréquem-
ment employée daïis les arts, et qui prend son nom du téré-
binthe, dont elle découle.
Quoique le nom de cet arbre si poétique, et si connu dans
l'Orient, doive tirer son origine de quelque langue d'Asie , les
recherches dirigées dans ce sens n’ont encore rien produit de
DE VIRGILE. 16:
bien satisfaisant sur son étymologie. En effet, toutes les fois
que la Vulgate emploie ie mot terebinthus, on ne trouve pour
terme correspondant, dans le texte sacré, que 78 ou JUN;
êlah ou alôn, mots qui n'y ressemblent en rien, et dans lesquels
on a plutôt cherché l’étymologie d'ilex; car ce sont des noms
extrémement vagues, interprétés également de l'orme, du
châtaignier, du chêne, de l’yeuse et du térébinthe. D'une autre
part, les mots arabes et persans sous lesquels Léonard Bauwolf
prétend que le térébinthe est connu (1) ne se trouvent ni dans
Golius ni dans Méninski; et quant au nom turc él exireb,
arbre à la térébenthine, ce n’est qu'un composé de l'adjectif
reppivüivos, emprunté par les stupides usurpateurs de la Grèce.
THUREA VIRGA. Sabaica.
PES te . Solis est THUREA VIRGA SABÆIS.
Georc. Il, 117.
Aibavoc, Atbayetôc, ABavorpie, des Grecs.
Juniperus Lycia (Lion. gen. 155#).
L’Arbre à Encens (2).
THUS. Panchæœum.— Arenosum. — Masculum.
Verbenasque adole pinques, et MascuLA rHuRA.
Ec. VIIL, 65.
India mittit ebur; molles sua ruura Sabæi.
GEoRG. |, 57.
......... Bactra(ne certent), neque Indi,
Totaque THURIFERIS PANCHAIA PINGUIS ARENIS.
GEoRG. Il, 130.
Ille colit lucos; illi pANcHAïIA rHuRA .
Fi. ME ALERTE PNR adsunt.
Cuzex, 86.
En hébreu, 212%. «
En grec, Atbavoroy et AiGavos.
En vieux français, l’Oliban.
L'Encens mâle.
(1) Hodæporic. lib. IT, cap. 8.
(2Y Consultez, au XXXVII® vol. du Dictionnaire des Sciences médicales,
l'article OuiBan par le docteur Mérat.
II
102 FLORE
L'arbre qui donne l'encens avait été déja regardé par Théo-
phraste comme originaire de l'Arabie; Pline a dit plus tard la
même chose: Virgile est d'accord avec tous deux, comme on
le voit dans les vers cités. En effet la Panchaïe n’est que le
Yémen; et les Sabéens, que le poëte qualifie assez légèrement
de molles, étaient les Arabes civilisés, distingués des nomades
ou Bédouins.
La résine de la thurea virga fut, de temps immémorial, brû-
lée sur les autels des Dieux. La sensation bien connue qu’elle
procure, sensation qui dispose aux idées grandes et religieuses,
l'a fait considérer comme le parfum par excellence; en sorte
que le mot générique incensum, substance que l’on brüle, est
devenu sa désignation particulière.
Notre vieux mot français OLIBAN n'est que le mot grec Xi6a-
vos, joint à l'article o (comme dans HOQUETON, venu de 6 yirwv).
Quant à l'origine de ce nom grec M6zv0e, qu'on a voulu rattacher
à la racine X<i6o, verser, k6x, source, par allusion à l’écoule-
ment de cette résine, elle se retrouve dans l’hébreu "225, lebo-
nah. Qui sait, d’ailleurs, si les premiers Grecs, assez mal in-
struits de tout ce qui concernait l'Asie, n’ont pas pu croire que
l'encens leur venait du Liban?
D'après le même système, et avec plus de probabilité en-
core, on pourrait croire que le nom qu'il portait chez les La-
tins est celui de la montagne de Thour, Le qui est le Sinaï.
Mais cette étymologie, si vraisemblable, s'évanouit devant
la vérité. En effet le mot est samskrit: dans la langue des
Brahmes, tourouzca signifie encens (1).
11 ne reste plus qu'un mot à dire sur l’épithète masculum,
dont l'interprétation semble vague et livrée aux systèmes.
Nous croyons, quant à nous, qu'elle désigne seulement quel-
que variété de cet aromate, plus odoriférante que les autres,
plus recherchée dans le commerce, et choisie de préférence
pour les cérémonies superstitieuses de la magie; celle peut-
être que Dioscoride appelle encens stagonial.
(1) Vyâcarana, p. 206.
DE VIRGILE. 163
THYMBRA. Spirans graviter.
-... ET GRAVITER SPIRANTIS COpia THYMBRÆ.
G£orc. IV, 3r.
. 5r6pa (Diosc. IT, 45, edit. Sarac.).
Satureia Thymbra (Linn. gen. 961).
La Sarriette Thymbra.
La thymbra des Anciens est généralement regardée comme
une sorte de sarriette; cepertdant Columelle fait mention de
la satureia et de la thymbra, comme de deux plantes diffé-
rentes (1). C'est que par le premier de ces noms il entend
désigner la sarriette vraie, Satureia hortensis (L.).
THYMUM ou THYMUS. A blœus. — Cecropius.
Nerine Galatea, raymo mihi dulcior Hyerx.
, Ecr. VIE, 37.
L PSE MU 2 da 8 à su où» 02 Hinata
Tecta serat late circum. GEorc. IV, 112.
NP RAR Proderit (apibus) admiscere. ....
CECROPIUM.... THYMUM. GEorG. IV, 270.
Eëpoy et Euos des Grecs.
Thymus capitatus, qui Dioscoridis (Bauh. Pin. 2 19).
Satureia capitala (Linn. gen. 961).
La Sarriette en tête.
L'importante labiée que les Anciens ont connue sous le
nome thym, a joui chez eux d'une grande célébrité. Son nom,
en grec, est celui de cœur, et se rapporte peut-être à ses ver-
tus énergiques et cordiales. Virgile, qui attribue quelque part
à l'influence de cette plante l'odeur suave qu'exhale le miel:
PUiuei Redolentque thymo fragrantia mella,
fait mention, dans nos passages, des deux contrées qui four-
nissaient le miel le plus exquis : l'Attique et la Sicile, le mont
Hymette et le mont Hybla.
(1) Colum. lib. X,, v. 233. ,
11.
0
164 FLORE
L'examen des expressions de Dioscoride (1) avait décidé l’au-
teur du Pinax à ne pas regarder le thym des Anciens comme
le nôtre, et à donner le nom de Thymus Dioscoridis à une la-
biée dont les fleurs sont rassemblées en tête, et qu'on trouve
en abondance dans les climats méridionaux. Martyn est égale-
ment d'avis que le thymus de Virgile est la plante ainsi déter-
minée par Bauhin. Or Linné l'a rangée parmi les sarriettes,
et son nom botanique est maintenant Satureia capitata.
TILIA. Levis. — Lœvis. — Pinguis.
Cœditur et riL1A ante jJugo LEVIS........ ;
Georc. I, 175.
INec mixiæ LÆVES aut........... buxum,
Non formam adcipiunt. Georc. I, 440.
RAR DR . TILIÆ (in horto) Grorc. IV, 142.
Et piNcuEm TiiaM... pascuntur (apes). GEorc. IV, 1535.
DEupa des Grecs?
T'ilia microphylla (Decand. FI Fr. 4503).
europæa, var. 7 (Linn. gen. 894).
Le Tilleul d'Europe.
Le tilleul est un arbre très connu; il embellit nos forêts, et
sur-tout nos promenades. Son bois, qui est léger, levis, de-
vient poli, lævis, sous le ciseau de l'ouvrier; car il s'emploie
à de nombreux usages. Mollissima tilia, dit Pline; tiliæ ad mille
usus petendæ (2).
Les feuilles du tilleul sont souvent recouvertes pendant
l'été, sur-tout après les longues sécheresses, d’une sorte de
maunite qui les rend onctueuses et luisantes : c'est sans doute
ce que Virgile entend par pinguis.
‘I nomme le tilleul parmi les plantes que doivent butiner les
abeilles. Columelle (3), au contraire, l’en excepte positivement:
at tiliæ solæ ex omnibus sunt nocentes. La vertu sédative qu'on
(1) Oùpos…. Sauviomoy @puyavosidèc, quanapio ToAnoE nai, revois répiéiAmuqaé-
vov, éxov êm dxpou mepañœia &vBouc mopeupifovra. Diosc. repi On. iarpi. III, 44.
(Sarac.)
(2) Plin. Lib. XXIV, cap. 8. (3) Colum. de Re rust. lib. IX, cap. 4.
*
"DE VIRGILE. 66
s'accorde à reconnaître aux fleurs de tilleul les ferait-elle agir
comme narcotiques sur ces petits animaux? Je laisse à d’autres
à décider, qui s'est tompé, du poëte ou de l’agronome.
On ignore l’origine du mot latin tilia; mais c’est de là qu'est
venu notre mot TILLEUL, par le diminutif ti/ola ; car les trou-
Padours écrivaient et prononçaient TILIOL, avant que la diph-
tongue EU fût venue prendre, dans la langue, cette prédomi-
nance qui la substitue si fréquemment à lo (1). Qui ne sait la
vogue extrême qu'obtinrent les diminutifs, à l'époque de la
décadence du grec et du latin, vogue dont il est resté des
traces dans la formation de l'italien, du français, du grec mo-
derne, etc. Fighiuolo ne vient point de filius, mais de fihiolus;
augello, non d'avis, mais d'avicella devenu aucella; OBEILLE,
qui dériverait mal d’auris, se retrouve dans auricula; Your, räpr,
découlent bien mieux de Yo et d'irrépuy, que de Vous et
d'irroc.
TRIBULUS. Asper.
ali nain ST NS UT ASPERA SEX,
Lappæque, TRIBULIQUE. Georc. 1, 155.
dar date corset 4 PPÜMUNE ASPERS SYIENAS
Lappæque, rrRiBULIQUE absint. Grorc. IT, 385.
Toi£oloc des Grecs.
Tribulus terrestris? (Linn. gen. 732 ).
La Tribule-Croix-de-Malte.
Linné a particularisé le nom de Tribulus, en le donnant à
un genre de plantes épineuses, de la décandrie monogynie,
qui infeste les moissons du midi de l'Europe. Ce choix n'a
rien de blämable; mais le mot tribulus avait, chez les Anciens,
une valeur moins précise. Lorsque, dans la Genèse (2), le
Seigneur irrité force la terre à produire des épmes et des char-
dons, les Septante traduisent : éxäv0ue x rp6élouc. Or le mot
dardad, 4, qui correspond à Tpi6oko, signifie diverses
plantes, entre autres le Fagonia arabica (V.).
(1) Heure, hora; SEIGNEUR, senior ; FLEUR, HONNEUR , flor..em, honor..em ; etc.
(2) Gen. cap. IT, Ÿ 18.
166 FLORE
TRITICUM.
At si TRITICEAM in MESSEM robustaque farra
Exercebis humum.... GEorG. I, 219.
Hugo des Grecs (1).
Trilicum hybernum (Linn. gen. 130) et ses variétés. «
Le Bled.
C'est parmi les plantes en apparence les plus disgraciées de
la nature que se trouvent les céréales, dont les graines ont
remplacé les racines et les fruits sauvages, premiers aliments
L
des hommes. L'agriculture, dont le prince des poëtes latins a
si éloquemment chanté les bienfaits, n'est que l’art de rendre
la terre propre à recevoir les semences de quelques grami-
nées : trésor inestimable des peuples civilisés, auquel ils de-
vraient le bonheur et la paix, si le bonheur et la paix pouvaient
être le partage de l'homme. C'est aux Dieux que les Anciens
attribuaient l'invention de l’art de cultiver la terre, ce qui
veut dire qu'ils déifièrent les hommes dont ils avaient appris
l'agriculture: douce apothéose, touchante coutume des temps
que nous appelons barbares !
Sans affirmer quelle est la patrie du Triticum, on croit pou-
voir lui assigner la Perse; du moins, Michaux a-t-il observé,
dans la province de Hamadan, la végétation spontanée de
l'épeautre, Triticum Spelta (2). Strabon (3) dit qu'on trou-
vait le froment dans la Musicanie (4). Les Hébreux le connais-
saient déja, et l'appelaient khitah, ñi9n, d'où probablement est
venu Githago, nom d'un Ægrostemma qui ne croît que dans les
bleds. Le froment est aujourd'hui cultivé chez presque tous les
peuples civilisés; il s'accommode de la plupart des terrains, et
la nature a pris un soin particulier de sa reproduction, en lui
donnant ainsi qu'à l'orge et au seigle trois radicules, tandis que
les autres plantes n'en ont qu'une : prévoyance admirable,
qu'on s’indignerait d'entendre appeler hasard.
TUREA VIRGA, TUS. Voyez Taus.
(1) Voyez à la fin de ce travail la synonymie que nous en avons donnée.
(2) Lmk. Encyel. méth. II, 560.
(3) Strab. lib. XV, p. 988. (4) Région méridionale de l'Inde.
DE VIRGILE. 167
Et tt tt
w:
Uzmus.
Semiputata bi frondosa vitis in umo est.
Ecz. IT, 70.
Hic corulis mixtas inter considimus uLmos.
Ecz. V, 3.
.... Et curvi formam adcipit urmus aratri.
Georc. 1, 170.
Pullulat ab radice aliis densissima sylva ,
Ut cerasis ULMISQUE. GEorc. IT, 18.
SFR Glandemque sues fregere sub urmis.
GEorc. II, 72.
Illa tibi lætis intexet vitibus uLmos.
GEoRG. Il, 221.
Ille etiam seras in versum distutit urmos.
Georc. IV, 144.
Hrshéx des Grecs (Hom. Iliad. & ).
Allemand, Ulme.
, Hollandais, Olm, Olm-boom.
Anglais, Elm-tree.
Espagnol et italien, Olmo.
Vieux francais, Oulme, Olme.
Ulmus campestris (Linn. gen. 443).
L'Orme ou Ormeau.
On a lieu de croire, d’après le nom latin ulmus, qui a tant
d’homonymes dans les langues du Nord, que les Romans.
avaient primitivement recu l’'orme des Gaules ou de la Ger-
manie, plutôt que de la Gréce : non que les Grecs ne le con-
nussent aussi dès les plus anciens temps, l'ayant probable-
ment tiré de la Thrace, pays limitrophe pour eux. I fai-
168 FLORE
sait partie de leur matière médicale, comme on le voit par
Dioscoride (1). Théophraste (2) en distinguait deux, lorme de
montagne et celui de plaine; Pline (3) porte cette division à
quatre espèces.
Peu d'arbres ont une célébrité poétique pareille à celle de
l'ormeau. Planté près du manoir féodal, il prêétait communé-
ment son ombre aux divertissements des vassaux dans les jours
de fête; et dans toutes nos vieilles ballades, comme dans nos
modernes idylles, comme dans nos plus simples chansons, son
nom semblait déja la rime obligée des DANSES DU HAMEAU.
Mais dans les climats du midi, son rôle est plus remarquable
encore au milieu du paysage, par l'effet pittoresque que pro-
duisent les pampres aux larges feuilles, aux branches flexibles,
dont il devient l'appui. Ce soutien, prêté par la force à la fai-
blesse, à la grace, semblait un mariage dans la nature; aussi
l'union de la vigne et de l’ormeau a-t-elle fourni l’image la plus
juste et la plus universellement adoptée, par conséquent au-
jourd'hui la plus usée, de l'union conjugale.
ULVA. Firidis. — Glauca.
Propter aqueæ rivum virinr procumbit in uLvA.
Eco. VIIE, 87.
Limosoque lacu, per noctem, obscurus, in uuva
Delitui. Æn. Il, 135.
Tandem trans fluvium incolumes vatemque virumque
Informi limo GLAUCAQUE exponit in uLVA.
Æn. VI, 415.
En grec, reluarix@y Duréoy rat Toubv el0n ravre.
En vicax francais, le Feulu.
Diverses plantes aquatiques.
Pour exprimer la généralité des plantes aquatiques, les
poëtes latins semblent presque toujours employer indifférem-
ment alga et ulva. On croit cependant que le premier de ces
(x) Diosc. de Mat. med. ZI, 112 et 183.
(2) Théophr. lib. IIT, cap. 14. @
(3) Plin. XVI, 17. H. Estienne cite par erreur XVII, 16.
DE VIRGILE. 169
deux mots ne > désigne a les algues marines, et le second
que les algues d'eau douce
ALGA venit pelago, sed nascitur uLvA palude.
C'est en effet ce qui arrive le plus souvent; mais quand
Mathiole (1) soutient sans restriction cet avis, 1l ne voit pas
que Lucain (2), Valerius Flaccus (3), etc., négligent même
une distinction si simple. Et comment cela pourrait-il étonner,
quand une fois on a remarqué l'identité réelle des deux mots
alqa et ulva, qui ne sont que deux prononciations différentes
d'un seul type, dont la forme et le sens primitifs peuvent
fournir matière à discussion, mais dont l'existence est cer-
taine (4)?
L'ulva viridis de l'églogue VIIT n’est point la même plante
que l’ulva glauca du VI chant de l'Enéide. Si nous les réunis-
sons dans un même article, c'est que l'une n'est pas plus
déterminée que l’autre. Dans quelques éditions, ulva viridis
a été remplacé par les mots herba viridis, qui, dans ce vers,
offrent à peu près le même sens.
Quant à l'ulva du second chant de l'Enéide, quelque vague
qui règne sur la signification de ce mot, on est sûr, du moins,
que Virgile entendait par là quelque grande plante des maré-
cages, assez élevée pour que ses touffes pussent cacher un
homme : circonstance qui exclut l'idée du Festuca fluitans,
dont nous allons parler.
ULVA. Palustris (vesca).
Interea pubi indomitæ (juvencis) non gramina tantum,
Nec vescas salicum frondes, ULVAMQUE PALUSTREM,
Sed frumenta.... carpes. Gronc. IH, 174.
Tigi de Théophraste (Hist. plant. VIT, 9).
Aypooris TOTALE de Dioscoride (Mat. med. IV, 30 ).
(1) Comm. sur Diose. IV, 102. (2) Phars. V, 520. (3) Argon. I, 252.
(4) Il n'est pas nécessaire de rappeler ici ce qu'aucun étymologiste n'ignore,
que le v et le 4 sont la même lettre. Disait-on, dans le principe, alga et ulga,
ou alva et ulva? voilà la seule question.
170 FLORE
Ulva ovium de Caton (de Re rust. 37).
Gramen aqualicum fluitans, multiplici spica ( C. Bauh.
Pin:æp. 3).
Festuca fluitans (Linn. gen. 119).
La Fétuque flottante, l'Herbe à la manne.
S'il est vrai de dire que le plus souvent le mot ulva n’est
qu'un terme générique, quelquefois aussi l’on peut, sans ridi-
cule, chercher à le particulariser. Le vers 175 du III® chant
des Géorgiques est un exemple de ce cas.
Virgile en parle comme d'un aliment ordinaire des bestiaux.
Il est vrai qu'il s'agit de jeunes taureaux; mais M. Thiébault
de Berneaud, auteur d’une savante dissertation sur cette ma-
tière (1), n’en présume pas moins que la plante indiquée doit
être celle que désigne Caton (2) sous le nom d’ovium ulva.
Appuyé sur des considérations tirées de la constitution
physique des bêtes à laines et des aliments qui leur convien-
nent, ce naturaliste ne veut donc admettre ni la rioruve des
Grecs, qui est notre flèche d’eau (Sagittaria sagittifolia), ap-
pelée déja par les Romains sagitta (3), ni la massette ou glois,
rign de Théophraste, Typha latifolia (L.); deux plantes que
repoussent les moutons, et dont le cheval seul fait sa nourri-
ture. Amené à ne choisir que dans la famille des graminées, il
s'arrête au Festuca fluitans de Linné (4).
(1) Voyez les Mémoires de la Société linnéenne de Paris, tome I, p. 573.
(2) De Re rustica, cap. 37.
(3) Plin. lib. XXT, cap. 17.
(4) « Au Festuca fluitans de Linné.» Comme il serait possible qu’un lec-
teur inattentif demandât pourquoi nous ne disons pas « à la Festuca fluitans, »
festuca étant du féminin, il faut expliquer ici la régle que nous avons tou-
jours suivie dans cette Flore, et dont les botanistes instruits se seront aper-
çus dès les premières pages :
Toutes les fois que nous citons un mot grec, ou un mot latin en tant
qu'employé par les Latins, nous lui donnons, dans la phrase française, son
genre particulier; nous disons LE PREMIER 7hëTayos, LA SECONDE rien de Théo-
phraste; LE ruscus et LA myrica de Virgile ou de Pline, etc. Mais les noms
botaniques modernes, formés suivant la méthode linnéenne, sont des noms
consacrés, techniques, qui n’ont plus rien d’usuel, et pour ainsi dire de
DE VIRGILE. 171
La fétuque flottante, avidement recherchée des brebis, est
un gramen fort connu, également abondant aux deux extré-
mités de l'Europe, dans la Grece et l'Italie, en Pologne et en
Suëde, et qui porte les noms d'herbe à la manne, de manne
de Pologne, parcequ'elle fournit même à l'homme un aliment
aussi sain qu'agréable, au moyen de sa graine mondée, cuite
avec le lait comme le sagou. On peut lire, dans la dissertation
que je cite, tous les détails de cette récolte.
Ce n'est pas sans raison que le Festuca fluitans passe pour
être la riyn des Grecs, dont Amyot, dans Plutarque (1), à mal
à propos traduit le nom par M4ssE, confondant rign avec rüyn.
La riyn, comme on le voit par la comparaison de Théophraste
flexible. On emploie alors le masculin, uniformément et sans distinction.
Nous écrirons donc très bien : « La festuca de Plaute est le Festuca rubra (L.).»
Par un soin du même genre, nous n'avons JamaIs donné la lettre majus-
cule aux noms latins des plantes, quand nous les citons comme employés
par les Latins (excepté, bien entendu, au commencement des phrases, et
dans la nomenclature placée en tête de chaque article, au-dessous des vers
qui en font le texte ); tandis que nous avons soigneusement conservé la ma-
juscule aux dénominations linnéennes, quand il le fallait; c’est-à-dire, au
premier des deux noms, TOUJOURS, et au second, quand C’est un terme vul-
gaire employé antérieurement à Linné. Nous écrivons, en conséquence, et
c'est ainsi qu'on ne devrait jamais négliger de le faire : ne”
« Le Populus alba est arbre désigné par Virgile sous le nom de populus
candida. »
« La myrica des Anciens est le Tamarix gallica (L.).»
« Leur ruscus est le Ruscus aculeatus. »
« Mais leur ulva n’est point |’ Ulva Lactuca. »
« La rien, différente de la sen, est le Typha latifolia (L.).
« Le Pinus sylvéstris (L.) s'appelait revxn. »
« Le Pinus Pinea se nommait en grec rirus fuepoc. »
Par cette méthode rationnelle une foule d’obscurités ou d’erreurs sont
évitées. Si par exemple le lecteur rencontre, dans une de nos phrases, les
mots Pinus sylvestris, on aura beau avoir oublié d'y ajouter ce signe (L.},
la majuscule initiale suffit pour lui donner la certitude que c’est un nom
moderne, un nom botanique consacré. Qu'il trouve au contraire pinus syl-
vestris sans autre détermination, sans doute il ne saura pas si l'expression
est de Pline, de Columelle, de Virgile; mais il sera sûr, au moins, qu'on
s'occupe d'une locution vulgaire, usitée dans le temps où le latin était une
langue parlée. Dans beaucoup de cas, cette différence est importante.
(1) Plut. Quest. natur. 2.
172 FLORE
et de Pline {1}, était une graminée commune dans les lieux
marécageux. Beaucoup de scholiastes anciens prétendaient, à
ce que Galien nous apprend (2), qu'Homère l'avait eue en vue
sous le nom de rwpic, dans cette graine céréale qu'Andromaque
donnait à manger aux chevaux d'Hector. Il est certain qu'on
regardait la riyn comme une nourriture excellente pour les
animaux, et comme pouvant devenir, en cas de besoin, celle de
l'homme: ce sont là les caractères de la fétuque flottante. On
les retrouve aussi dans léypoois roro de Dioscoride, dont
l'imprimeur de M. Thiébault de Berneaud s’obstine à défigu-
rer le nom, l'appelant toujours poste où &ypoats (3).
Jusqu'ici j'ai pris pour guide M. de Berneaud, et je ne pou-
vais qu'y gagner. Îl me permettra seulement de l'abandonner,
quand, poursuivant trop loin les conséquences de son prin-
cipe, 1l prétend décider aussi que sa fétuque est cette ulva qui,
suivant Ovide (4), servait de couchage, ainsi que l’ulve dont
on faisait des paniers, selon Vitruve (5). Certes, il y a plutôt
lieu de croire que c'était quelque espèce de jonc, ou du moins
qu'on rentre ici dans le sens général et vague du mot ulva.
(Voyez l'article précédent.)
Il en est de même de son opinion sur l’akhou (6) des Hé-
breux. En traduisant WiN par ulva, saint Jérôme n’a proba-
blement voulu employer qu'une expression indéfinie, et l'idée
(1) Théophr. Hist. plant. VIIT, 9; Plin. Hist. nat. XVTIIT, 8.
(2) Gal. De aliment. facult. I, 5.
(3) Je n’ai garde d'attribuer au secrétaire perpétuel de la Société lin-
néenne de Paris les innombrables fautes que renferme le mémoire cité.
Voici, par exemple, un échantillon de la manière dont les textes grecs y
sont transcrits : To dé orépua, mo mûc ions êyer pe #ÉcOey xeuua, xabarep ai
SAupa, ai xpôi. M. de Berneaud sait distinguer les vers pentamètres des
hexamètres, et ne pas les écrire sur le même alignement; il n'ignore pas
non plus, sans doute, qu’éônxe n’est point synonyme d’éfnxz; et si je lis dans la
traduction ferebam, au lieu de ferebat, je ne puis l'imputer qu’à imprimeur.
(4) Metam. VIII, 655; Fast. I, 197, et V, 519.
(5) Vitr. de Archit. V, 12.
(6) Qu'un Allemand écrive achu, c’est tout simple; il imite dans sa langue
la prononciation hébraïque. Pourquoi un Français n'en fait-il pas autant
dans la sienne? pourquoi n’écrit-il pas akhou, et se croit-il obligé de copier
une orthographe étrangère ?
‘5
DE VIRGILE. 173
du Festuca fluitans n'était pas plus présente à son esprit que
celle de toute autre plante aquatique.
UVA.
Et turpes, avibus prædam , fert uva racemos.
Georc. Il, 6o.
Voyez RACEMUS et Vrris.
RAA A ES PA D AR BR RE RS RE RE LR DR RD DR LR RE RER ER ERREUR
à y
VACCINIOM. Nigrum.
Alba liqustra cadunt, vAaciNrA N1GRA lequntur.
Ecr. IL, 16.
Etnigræ violæ sunt, et VAGGINTA NIGRA.
Eee. X, 39:
Yérvoc LEA“ des Grecs.
Vaccinium Myrtillus (Linn. gen. 658 ).
L’Airelle-petit-Myrte, le Vaciet.
Les commentateurs veulent que le vaccinium des Latins soit
indistinctement le 58 des Grecs, s'appuyant sur Je ne sais
quelle ressemblance qu'ils s'imaginent découvrir entre ces
deux noms : comme si vaccinium, dérivé de vacca, n'était pas
devenu VACIET; comme si d#avboc, venu de yâcout, #5 3
n'avait pas formé JACINTHE.
En s’égarant ainsi, on a fait du vaccinium soit une sorte de
jacinthe à fleur brune, assez recherchée dans les jardins d'Ita-
lie, mais à laquelle les bergers de Virgile n’ont jamais songé;
soit le Delphinium Ajacis, qui n’a pu mériter à aucun titre l'é-
pithète de nigrum.
N'était-il pas bien plus simple de penser que E poëte oppo-
sait l’un à l’autre deux arbrisseaux, et que sans cela l’antithèse
serait inexacte et froide? Les deux arbrisseaux mis en regard
sont d’une part ligustrum album, le blanc troêne, et de l’autre
vaccinium nigrum , le noir vaciet. Ge nom de vaciet, conservé
par la tradition, servait de guide pour retrouver le vaccinium
174 FLORE
de Virgile; et en effet la plante du poëte est le 7. Myrtillus de
Linné, dont les petits fruits noirs en corymbe, susceptibles
de donner une nourriture champêtre, peuvent être mis en pa-
ralléle avantageux avec la grappe blanche des fleurs du troêne.
Maintenant qu'il est bien expliqué que le vaccinium est notre
vaciet, cherchons un peu la véritable cause de l'erreur. Tout
vient de la confusion jetée, jusqu à nous, sur le sens du mot
hyacinthus. ;
Étayés de Martyn, nous avons éclairci l’histoire de cette
plante (voyez HYACINTHUS), et donné une solution simple et satis-
faisante de toutes les difficultés que présentait sa description,
en montrant qu'il fallait entendre par là le £ilium Martagon (L.)
L’hyacinthus des Latins n'a rien de commun avec le vaciet.
Mais en est-il de même en grec? c’est là la question. Obser-
vons d’abord que si däxw0os n'est pas le nom du V’accinium
Myrtillus , 1 n'a point de nom grec, car on ne lui en sait point
d'autre; et pourtant les Grecs ont dû avoir un terme pour le dé-
signer. Ensuite nous trouvons un ÿ#w0oc noir, pée(1), qui ne
peut être le Lilium Martagon. On ne saurait guère non plus rap-
porter qu’à un arbrisseau la baguette d'hyacinthe, p#690ctemvbivn,
dont l'Amour se sert comme d'une houssine pour chasser Ana-
créon devant lui (2).
Que conclure de tout cela? Que le mot vézw00ç désignait deux
plantes différentes:
La première (avec l’épithète ésvôpoc, rouge, ou sans épithète),
hyacinthus des Latins, Lilium Martagon de Linné;
La seconde (avec l'épithète pélx, noir), vaccinium nigrum
des Latins, Vaccinium Myrtillus de Linné.
VERBENA.
VERBENASQUE adole pinques et mascula thura. /
Ecz. VIII, 65.
Lilia VERBENASQUE premens , vescumque papauer.
G£orc. IV, 157.
(1) Ménas ou pérawe, car le mot a les deux genres; il est même plus sou-
vent féminin que masculin : & yparTæ daxvbos, dit Théocrite.
(2) Anacr. Od. VIT.
DE VIRGILE. 175
Iep060Tévn OU Teprorepecy des Grecs.
Herba sacra, Verbena des Latins.
Verbena officinalis (Linn. gen. 43).
La Verveine.
On ne connaît pastrop l'origine des croyances superstitieuses
attachées à cette plante, si respectée des Gaulois, et nommée
par excellence chez les Grecs, plante sacrée. Les bardes, les
prophétesses, se couronnaient de verveine. Notre mot fans
*VERVE, inspiration poétique et divine, n’a peut-être pas d’autre
étymologie.
VIBURNUM. Lentum. — Humile.
..... Alias inter tantum caput extulit urbes (Roma),
Quantum 1ENTA solent inter VIBURNA cupressi.
Ecr. I, 26.
-..... des Grecs.
Viburnum Lantana (Linn. gen. 503).
La Viorne.
Suivant certains auteurs, Virgile indique, dans ce passage,
per sorte de genêt; mais on l'a vu ailleurs employer le
mot genista. Il existe, de plus, un arbrisseau, connu des Ita-
liens sous le nom de lantana, et qui a conservé en France celui
de viorne, viburnum: la tradition nous conduit à le désigner.
Le Viburnum Lantana (V.) ne s'élève jamais à plus de deux
mètres; ordinairement il n’atteint pas cette hauteur. Son bois
mérite éminemment la qualification de flexible, lentum, qui ne
saurait guère s'appliquer à l'obier, 7. Opulus (L.)
Quel nom les Grecs donnaient-ils à notre viorne? Impos-
sible de le savoir, ni même de trouver une conjecture pro-
bable. On peut lire Bodæus de Stapel, dans son commentaire
sur le chapitre 6 du [er livre de Théophraste.
VICIA. Tenui fœtu.
Aul TENUES FOETUS VICIÆ, tristisque lupinus.
Georc. I, 75.
Si vero VICIAMQUE seres , vilemque faselum.
GEorc. I, 227.
176 FLORE
Küapos d'Homère ?
Age; Théophr. VITE, 8, et Diosc. IE, 142.
Vicia sativa (Linn. gen. 1187).
La Vesce cultivée.
La vesce étant une plante plus forte et plus élevée que le
lupin, et les semences étant au contraire plus petites, le poëte
leur a donné par comparaison l’épithète de tenues. On croyait
autrefois que la culture de la vesce fertilisait la terre au lieu
de l’épuiser : vicia pinquescunt arva, dit Pline. j .
L'ägaros des Grecs paraît être la lentille; mais on ne sait si
leur dx est notre vesce, où cette espèce de gesse (Lathyrus)
que Linné appelle 4phaca. Rien ne prouve mieux le peu de
différence que l'on faisait entre ces lécumineuses semées dans
les champs, que l'identité des mots GEssE et VESCE ( Lathyrus et
Vicia), car anciennement on écrivait d'ordinaire VESSE par
deux s, et quelquefois GESCE par sc.
VIOLA. Mollis. — Nigra.
Pro MOLLI VIOLA, pro purpureo narcisso.
EcL:N, 38.
ETNIGRÆ vioLÆ sunt. Ecz. X, 50.
Toy Edæy des Grecs.
Viola odorata (Linn. gen. 1364).
La Violette odorante.
Viola est le mot grec toy, précédé du digamma éolique, et :
mis à la forme diminutive. Du nom ce la fleur est venu celui
de la couleur violette, comme on dit olive, rose, etc.; et c’est
avec peu de connaissance du mécanisme de la formation des
langues qu'on a supposé le nom de la violette venu de sa
couleur.
Sprengel a rédigé sur les violettes un travail d'une érudi-
tion immense (1), dont le but est de faire élargir les limites du
genre VIOLETTE chez les anciens. Nous ne le suivrons pas dans
cet examen; et bien qu'il soit difficile de croire que des plantes
(1) Antiq. botan. Spec, prim. 17098.
pol
DE VIRGILE. 177
aussi différentes que le Viola et le Cheiranthus aient pu être
comprises sous un même nom, nous ne préjugeons rien sur
la question de savoir si les Grecs ont donné ou non à leur %
cette re mien imdéfinie.
Mais il n'y a aucune raison pour s'écarter de la tradition
recue, à l'égard des vers de Virgile. Mollis peint à merveille Ja
dsliorecée de la violette; nigra s'applique à la couleur sombre
de cette fleur. Le poëte a dit ailleurs (voyez AMELLUS), violæ
sublucet purpura nigre.
VIOLA. Pallens.
PALLENTES VIOLAS et summa papavera carpens.
Ecr. II, 38.
lou des Grecs JÉvos G'YPOTELOY.
Viola palustris? (Linn. gen. 1364).
——"montana? (Id.).
La Violette des marais.
des montagnes.
« On trouve, dit Matthiole (1), des violettes blanches, qui
croissent dans les lieux bas et humides, et tapissent souvent,
du côté de Trente, une grande étendue de terrain. »
En effet le Viola palustris (L.) est d’un violet très pâle; on
en peut dire à peu près autant de l'espèce Viola montana. L'odo-
rata même a une variété à fleurs blanches. Ces fleurs pâles, of-
fertes au jeune Alexis par l’amoureux Corydon, peuvent donc
être fort bien de véritables violettes, et l’on n’a pas besoin de
supposer ici des Cheiranthus ou des Leucoïum.
Il y a plus: les fleurs que donne Corydon sont évidemment
symboliques : palleat omnis amans, dit quelque part Ovide. Or,
cette couleur du visage des amants (couleur que les Orien-
taux, nés sous un soleil plus ardent qui brûle la peau, com-
parent à celle de l'or) était simplement considérée, par les
Latins, comme un blanc où la nuance rose était remplacée par.
une teinte violette (2). Le doute ne peut donc plus avoir lieu,
(1) Comm. sur Diosc. pag. 424.
(2) Et tinctus viola pallor amantium. Hor. Carm. IIT, 10.
12
178 FLORE
et les fleurs cueillies pour Alexis étaient, sans contredit, quel-
que espèce ou variété blanchâtre du genre Viola.
Quant à la viola alba de Pline, qui est le Xvxé-ioy des Grecs,
il ne peut en être question dans le vers cité de Virgile, puis-
que c'était la première fleur qui sortit des neiges et qui vint
annoncer le printemps (1): circonstance décisive; car des pa-
vots, auxquels on la mêle, aucune espèce ne s'épanouit d'aussi
bonne heure. Nous savons d'ailleurs, par Théophraste, que le
Jevxdioy ne différait pas seulement de lioy par la couleur, mais
aussi par l'aspect, ayant des feuilles moins larges et moins
couchées àterre (2): ce qui indique assez clairement notre Leu-
coïum, plante à laquelle les Modernes ont fort à propos ap-
pliqué le nom qu'elle portait en Grèce. En résultat, le Leucoïum
vernum (L.) est la viola alba de Pline, mais non la viola pallens
de notre poëte.
VIOLA. Omnis generis.
EL VIoLÆ GENUS OMNE. CuLEx , 399.
Asvroiov, lou, ». r. à. des Grecs ét9n révra.
Leucoii (Linn. gen. 548)
species.
Violæ (Linn. gen. 1364)
Cheiranthi (Linn. gen. 1091) species?
Ce passage de Virgile est le seul qui prête quelque fonde-
ment au système de Sprengel; encore est-il très permis de ne
pas donner ici au mot viola d'autre sens que celui des deux
articles précédents. Voyez VioLa I, VioLa IT.
VIOLARIUM.
....... Irriguumque bibant VIOLARIA fontem. |
GEorc. IV, 32.
lowx des Grecs. «
Ce mot signifie un lieu tapissé de violettes. Voyez VIOLA.
(1) Plin. Gb. XAT, cap. 11. (2) Theophr. lib. PT, cap.7. +»
DE VIRGILE. 179
VISCUM.
Quale solet sylvis, brumali frigore, viscum
Fronde virere nova, quod non sua seminat arbos.
Æn. VI, 209.
i£o des Grecs.
Viscum album (Linn. gen. 1504).
Le Gui.
On croit que le nom celtique de cette plante fameuse est
guwid; quelques conjectures sont pour gwise, qui s'éloigne
moins du mot latin viscum, et dont un dérivé se retrouvé
dans le nom normand Guiscard. Quant au mot grec iëce, pro-
noncé quelquefois iszôe, les Éoliens en faisaient fuozés : de cette
manière 1l ne diffère plus du nom latin. È
Si l’on veut chercher la cause physique de la célébrité du
gui, on la trouvera dans son existence parasite, dans sa ma-
nière, en quelque sorte miraculeuse, de croître et de s’im-
planter sur un arbre, contre les règles ordinaires de la végé-
tation. La renommée du gui de chêne surpassait tout le reste,
parcequ'ici la singularité était encore plus grande, cet arbris-
seau ne naissant presque jamais sur le chêne (1), et le peuple
regardant comme un phénomene de l'y trouver.
Mais il y avait à cela d'autres causes. On sait que le gui pas-
sait pour nécessaire, même à Rome (2), dans toutes les opéra-
tions magiques. Ïl porte encore dans le Mecklenbourpg le nom
de rameau des spectres (3). Pour se rendre raison de sa valeur
symbolique, pour comprendre son importance religieuse, il
faut lire avec soin la XXVITI® fable de l'Edda, où il est ques-
tion de la mort de Balder, et comparer ce mythe funébre à
tous ceux où l'on trouve, comme circonstance nécessaire de
la fable, un rameau mystérieux (4).
(x) Voyez Dict. des Sciences naturelles, édition de Levrault, t. XX, p. 68.
(2) Læl. apud EL. Apul. in Apolog. prim.
(3) Mallet, notes de l'Edda.
(4) Voyez Guerrier de Dumast, la Maconnerie, p. 50 et 51.
180 FLORE
VISCUM.
Tum laqueis captare feras, et fallere visco
Inventum. GEorc. I, 139.
.…..... Collectumque hæc ipsa ad munera gluten,
Et visco et Phrygiæ servant pice lentius Ide.
GEorc. IV, 4r.
En grec, i£cc.
La plu.
La glu ne portait point d'autre nom que celui du gui, parce-
qu'on la tirait de cette plante éminemment VISQUEUSE.
Dans le second de nos deux passages, viscum pourrait être
pris aussi bien pour la plante que pour son produit. La pré-
sence du mot gluten, qui fait pléonasme, semblerait même
exiger que l'on traduisit viscum par GuI, si le reste du dernier
vers n’engageait à suivre un système opposé. On y lit, en effet,
pice; non point pinu, ni picea. L’analogie subsiste donc : gluten
collectum et visco et pice.
VITIS. Lenta.
Semiputata tibi frondosa vrris in ulmo est.
Ecr. IT, 70.
Lenra quibus torno facili superaddita viris.
Ecz. IT, 38.
(Voyez aussi GEORG.I, 2; Il, 65, 91, 221, 262, et ailleurs. }
Aurskos des Grecs (Hom. Odyss. i). *
Auredos oiY090pOG {Diosc. lib. Ÿ, cap. 1 E
Vitis vinifera (Linn. gen. 396).
La Vigne.
Notre mot VIGNE vient du latin barbare vinia, pour vinea.
Vinea, qui v'était point syncnyme de vitis, et qui ne signifiait
point le végétal &ursdac, mais le lieu où on le plantait, n’était
au fond que le féminin de l'adjectif vineus (vinea cultura), formé
de vinum. Quant à ce dernier mot, on voit bien qu'il dérive
d’oivos, mais là se brise entre nos mains le fil étymologique.
Les Romains laissaient la vigne parvenir à toute sa hauteur,
et ne lui donnaient d'appui que les arbres: les Grecs préfé-
DE VIRGILE. 1O1
raient le système des vignes basses, qui est le nôtre, et qui se
conserve encore dans l'Archipel, et dans les parties de l'Italie
où furent fondées les villes de la grande Grèce. Il ne faut point
perdre de vue cette différence, en lisant les agronomes des
deux nations; car les préceptes qu'ils donnent, applicables à
l’un de ces systèmes, ne conviennent pas toujours à l’autre.
Et qu'on n'aille pas croire qu'une telle lecture serait inutile :
faite avec soin, elle pourrait donner d'importantes lumières.
Les Anciens, en effet, et sur-tout les Grecs, avaient poussé
fort loin, dans ce genre de culture, l'étude et l'observation; et,
comme l'a judicieusement remarqué M. Reynier, dans un ex-
cellent mémoire sur l’objet dont nous parlons, ils donnaient
moins que nous à la routine. Toutefois il conviendrait, en pa-
reil cas, de peser les différences motivées par d’autres sols et
par une autre température. Des Français, par exemple, n'iront
jamais choisir, pour leurs vignes, l'exposition du nord; malgré
le conseil du Carthaginois Magon, conseil relaté par Colu-
melle (1), et que l'on a raison de suivre encore en Égypte,
comme l'a vu pratiquer M. Reynier aux environs d'Alexan-
drie (2).
C'est de toute antiquité que la vigne fut connue aux Grecs.
Homère décrit une vendange, où les jeunes garçons et les
jeunes filles recueillent le raisin au son de la flûte (3); 1l parle
même de pressoirs (4) ainsi qu'Hésiode (5), qui donne aussi
des préceptes sur la taille (6).
Rien, en cela, qui doive étonner,; car le culte de Bacchus,
apporté d'Orient, est d’origine immémoriale; et l'Écriture (7)
fait remonter la plantation de la vigne aux premières années
qui suivirent le déluge. Il n’est guère de peuple siancien chez
lequel le vin ne se trouve connu, au moins comme boisson de
luxe ou comme reméde, pour peu que la latitude du chmat
permit d'y faire venir le raisin à maturité. On excepte commu-
* s
(1) Colum. IE, 12. (2) Mémoires de la Soc. linnéenne, p. 557.
(3) Hom. Iliad. Z,,567. (4) Hom. Odyss. H, 125. (5) Hes. Oper. et dies
(6) Hes. ibid. Les vers que cite M. Reynier ne parlent point de cet objet,
(7) Gen. cap. X, Ÿ 20.
182 ELORE
. nément de cette assertion l'Amérique, qui passe pour n'avoir
pas connu la vigne avant l'arrivée des Européens. Mais les an-
ciens voyages des Danois et des Islandais en Vinelande, c’est-
à-dire sur une partie de l'Amérique septentrionale où le rai-
sin croissait en abondance et sans culture (1), sont des faits
aujourd’hui sanctionnés par l'épreuve d’une critique éclairée
et sévère, et qui ne peuvent plus être révoqués en doute.
Chez nous, la vigne, apportée par les Phocéens de la colo-
nie de Marseille, ne se propagea d’abord que dans les parties
méridionales qui formaient la Province romaine. De proche en
proche on parvint à la cultiver jusqu'aux environs d’Autun,
ville devenue fameuse sous les empereurs par ses écoles grec-
ques. Des ordres dictés par une politique fausse et cruelle firent
arracher toutes les vignes établies dans nos contrées. Mais,
sur la fin du troisième siecle, l'empereur Probus, aussi bon
prince que brave guerrier, permit de les replanter; et c'est
l'époque où l’on en vit la culture prendre le plus grand déve-
loppement. César n'eût jamais pu croire, quand il traversait
les humides forêts de la Gaule, qu'au sein de ces froides con-
trées, par-delà même le territoire des Éduens, naîtraient un
jour les vins les plus délicats, les plus agréables de la terre.
VOLEMUM. Grave.
Crustumiis, syriisque pyris, GRAVIBUSQUE VOLEMIS.
Georc. II, 87.
L/4 ” )
Aruoy rakavroioy des Grecs!
Le Bon-Chrétien? Voyez PYRUM.
(1) Voyez Mallet, Histoire du Danemarck, tom. I.
DE VIRGILE. 183
RAI SSSR SSP SPIP RSS PS RSS SSII RSS RSS SAS RSR
SUPPLÉMENT
CONTENANT
LES ARTICLES OMIS DANS LA FLORE.
ACER.
Præcipue quum jam, TRABIBUS contextus ACERNIS,
Staret equus. ÆN. IT, 102.
Accipit Ænean, SOLIOQUE invitat ACERNO.
Æs. VIIT, 178.
Lucus in arce fuit summa..............
Nigranti picea TRABIBUSQUE obscurus ACERNIS.
Æn. IX, 87.
Zpévdauvoc (Théophr. ILE, ar Je
Acer campestre (Linn. gen. 1590).
- L'Érable des champs.
Dans les deux premiers passages, le poëte ne cite l'érable
qu'au sujet de son bois, recherché dans les arts. Il suppose
qu'on en avait construit le cheval de Troie, et le trône du bon
monarque Évandre.
Dans le troisième, où l’on décrit les arbres qui formaient
sur les monts de Phrygie une futaie sacrée, acerna trabes ne
peut plus vouloir dire une POUTRE, mais un TRONG d'érable
encore sur pied. Cette signification forcée du mot trabes nous
paraît donner du poids à l'opinion des savants qui, pour d’au-
tres raisons, ont cru devoir regarder ces vers comme supposés.
Entre les différentes sortes d'érable que reconnaît Théo-
phraste, et que Pline a multipliées, on voit seulement que
184 FLORE
l’acer, surnommé #vyix, est notre charme, Carpinus, etnarien
de commun avec les passages de Virgile. On peut, du reste,
discuter sur le choix parmi les espèces restantes. L’Æcer cam-
pestre, plus répandu que les autres sur toute la surface de l'Eu-
rope, plus employé aux ouvrages de menuiserie, paraît seule-
ment préférable.
ADOR.
ERP +... Et ADOREA L1BA per herbam
Subjiciunt epulis. Æn. VIT, 109.
Zei des Grecs?
Triticum Spelta? (Lann. gen. 130).
L'Épeautre?
Par adorea liba Virgile entend les plateaux de pâte grossière
qui tenaient anciennement lieu de plats et d’assiettes. On les
faisait avec la farine de l’ador, nommé aussi adoreum quand
l’on sous-entendait semen.
Il régne, sur l’ador, le far, la siligo, une extrême confusion
d'idées. Columelle est de tous les auteurs latins celui dont le
texte donne le plus de notions positives.
Il place d’abord au premier rang parmi les céréales ( fru-
menta), le triticum et le semen adoreum (1). Divisant ensuite
ces deux classes, il fait l'énumération des tritica, ce qui n'est
point ici de notre sujet; puis, lorsqu'il en vient à l’'adoreum , il
en distingue quatre espèces principales, et plus usitées que les
autres : savoir, 1° le farsurnommé clusien, blanchâtre; 2° le far
dit vennuculum ( ou suivant les éditions, vernaculum, vermicu-
lum), d'un roux doré; 3° un autre far, blanc comme celui de
Clusium, mais plus pesant; 4° enfin l’halicastrum, nommé aussi
grain de trois mois, parcequil ne lui faut que ce temps pour
croître : dernière espèce qu'il regarde comme préférable à
toutes les autres variétés d’adoreum.
Ador et far ne sont donc point, comme on le dit, entière-
ment synonymes; mais trois espèces diverses de far, et une
(1) Colum. de Re rust. lib. IT, cap. 6.
DE VIRGILE. 185
céréale appelée halicastrum , portaient ensemble le nom géné-
rique d’ador.
J. M. Gesner croit être sûr que tous les passages qui se rap-
portent à l'adoreum conviennent au grain appelé, dans la
Haute-Allemagne, dünckel. Reste à savoir quel est le vrai nom
botanique de ce dünckel:
Il faudrait des recherches, d’une longueur que ce supplé-
ment ne comporte pas, pour déterminer les espèces d'Hordeum
ou de Secale qui ont pu être rangées sous ce nom vague et gé-
néral d'ador; mais pui: jue le plus souvent il se confond avec
far, on ne se hasarde guère en le prenant pour la sis des Grecs,
ou notre Zriticum Spelta.
AMARACUS. Mollis.
_ HSE RAP Ubi mozzis AmARAcUS tllum
Floribus et dulci adspirans complectitur umbra.
Æx. I, 693.
Apépuroc (Théophr. I, 15), Zäprhuyov (Diosc. LIT, 47).
: Sampsuchum (Colum. X, 171).
Amaracus (Plin. XXE, 11).
En espagnol, Amoradux.
Origanum majoranoides (Linn. gen. 981 ).
L’Origan-fausse-Marjolaine.
Suivant la fable, un prince de Chypre, Amaracus, avait été
changé après sa mort en une plante à laquelle on donna son
nom. C'est en effet dans les bois d'Idalie, que le poëte, tou-
jours observateur des couleurs locales, a placé cette fleur.
L'opinion de presque tous les commentateurs s'accorde
pour désigner la marjolaine comme le sampsuchon des Grecs,
dont le nom paraît n'être qu'un des synonymes d'amara-
cus; en effet, Dioscoride nous apprend que le séyhuyoy était
nommé épée par les Siciliens et les Cyzicéniens, et Pline dit
que le médecin Dioclès, à l'exemple des Siciliens, appelait
amaracus la plante à laquelle les Égyptiens et les Syriens attri-
buaïent le nom de sampsuchon. Cependant le nom d’'amaracon
paraît aussi donné par Dioscoride (4b. IT, cap. 155) à la ma-
186 FLORE
tricaire; et peut-être Galien avait-il en vue cette dernière plante,
quand il parlait de son pépsr0c, qui, suivant lui (Antidot. JT,
431 ), croissait aussi bon que dans l'île de Crète, d’où les her-
boristes avaient coutume de le faire venir.
AVIARIUM.: ”
Sanguineisque inculta rubent Aviarra baccis.
GEoRG. IT, 430.
Aviarium signifie un buisson de quelqu'un de ces arbres
dont les fruits attirent les oiseaux : le Cornus, le Berberis, le
Craiægqus, le Prunus insititia, etc.
CALAMUS.
Ec. I, 10; IT, 34; Georc. I, 76; Æx. X, 140? etc.
Käauoe des Grecs.
Voyez ARUNDO dans tous ses sens généraux : chaume, flûte,
flèche, etc. [l ne s’agit d'aucune plante spéciale.
FRAGUM. Humi nascens.
Qui legitis flores, et HUMI NASCENTIA FRAGA.
Ecz. HT, 92.
Fruit du Fragaria vesca (Linn. gen. 865).
La Fraise.
Chose digne de remarque : les anciens Grecs n’ont point
connu la fraise, ce joli fruit, qui paraît originaire des Alpes et
des forêts de la Gaule. Nicolas Myrepsicus, médecin du trei-
zème siecle, est le premier Grec qui en fasse mention. Le nom
de gpæyo5u, sous lequel il en parle, est encore à présent usité.
Planude, dans sa traduction d'Ovide, emploie le mot zôpapoy,
et cest ce qu'il pouvait faire de mieux; cependant les xopapx
ou peyzizvle étaient proprement les fruits du 5290, arbre tou-
jours verd, que J’on regarde comme l'arbutus des Latins. Voyez
ARBUTUS.
NUX.
se... Quum se Nux plurima sylvis
Induet in florem , et ramos curvabit olentes.
GEORG. I, 187.
DE VIRGILE. 187
Inseritur vero et fetu Nucis arbutus horrida.
Geogc. Il, 609.
Kapia des Grecs.
Juglans regia (Linn. gen. 1446).
Le Noyer.
Nux, que Virgile n'emploie que dans le sens de noyer, jouit,
chez les Latins, d'uue signification fort étendue. On dit nux
juglans, nux avellana, nux amyqdala, le noyer, le noisetier,
l'amandier. De plus, il s'applique indifféremment aux arbres et
aux fruits.
PAMPINUS.
Heu ! male tum mites defendet PAMPINUS. UGS.
| Georc. I, 445.
.... Nec metuit surgentes pAmpINUS Austros.
Georc. II, 333.
Le Pampre, le Cep de Vigne garni de ses feuilles.
Pampinus, abrégé à la manière des Francs, et devenu
PAMPNE par le retranchement de sa voyelle, ne pouvait plus
se prononcer qu'avec peine; il fallut dire PAMPRE. C’est ainsi
que de Londinum, ou de London, on a formé LoONDRE au lieu
de LonDxe.
Voyez PALMES et ViTis.
PICEA. Nigrans.
Procumbunt ricEÆ,; sonat icta securibus ilex.
Æx. VE, 180.
Lucus in arce fuit summa..... CRDP
NiGRANTI PICEA trabibusque obscurus acernis.
Æx. IX, 87.
Picea, V'un des synonymes du mot pénus, était particulière-
ment le nom des espèces de pins qui donnent la poix. Voyez
Pinus.
POMUM.
Ec. 1, 38, 81; VIE, 54; IX, 50; Grorc. IL, 59; etc.
Tous les fruits, principalement les plus gros.
»
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LISTE
DES. ARTICLES DE LA FLORE
ET DU SUPPLÉMENT.
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HrbULUS ENT NSNPERENEPRES 165
Lritioumis:. AR ENS AMAR 166
Tus, etc., voyez Thus.
Dlmus:si ses semcunnt te tæ#0mle 167
LÉ ATLAS RRRRC EE RS 168
(DES) À MÉNREEENT NN PT ANES CE 169
Uva, voyez Racemus.
Vaccin NE 173
Perbéena ni mes ire RE
Piburnum: Sr ESC 175
TO NS TOUR TE Te “ge SU 175
Paola Ex ERNST OST ETIENNE 176
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CONCOR DANCE
SYNONYMIQUE
DE LA FLORE DE VIRGILE,
OU
RAPPROCHEMENT
DE TOUS LES NOMS ADOPTÉS PAR LES AUTEURS GRECS ET LATINS
POUR LES PLANTES CONNUES DE CE POËTE (1),
RANGÉS SOUS CHAQUE DÉNOMINATION LINNÉENNE,
ET DANS L'ORDRE DES FAMILLES NATURELLES.
L'onre et riche Synonymie que nous offrons au lecteur, et
pour laquelle nous n'avions point de modéle, forme le com-
plément nécessaire de la Flore de Virgile : elle en recoit une
clarté qu'elle y répand à son tour. Ce n'est point un simple
résumé de l’ouvrage. Établie sur un autre plan, appuyée d’une
_ foule d’autorités nouvelles, c’est un second travail, plus aride,
plus long peut-être que le premier, et däns lequel il fallait,
pour soutenir notre patience, ce desir loyal de remplir la tâche
une fois entreprise, ce juste respect de soi-même et du public,
qui devient tous les jours plus rare.
Ce n’est pas qu'une œuvre de ce genre ne doive renfermer
(x) On ne retrouvera, dans la Synonymie qui va suivre, que les plantes qui
ont été connues de Virgile, et mentionnées par lui. La seule exception qu'on
ait faite à cette règle concerne un petit nombre de plantes classées dans le
tableau synoptique de l’article Lorus. Elle est assez motivée par la grande
importance de cet article.
192 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
encore de nombreuses imperfections. Plus de science que
nous n'en possédons, plus de temps que nous n'avons pu y en
mettre, ne suffiraient même pas pour donner une entière ga-
rantie de son exactitude. Il restera donc, même à la critique
la plus raisonnable, bien des avis à nous donner. Mais enfin,
nos vérifications scrupuleuses nous permettent de présenter
un travail dont les ciseaux n'ont pas fait tous les frais. Du
moins, nos fautes nous appartiennent; et nous n'essuiérons
pas le reproche d’avoir joint à nos propres méprises toutes
celles de nos devanciers.
Indépendamment des erreurs qui ont pu nous échapper, il
reste beaucoup de décisions douteuses, et par nous reconnues
pour telles. C'est, dans ce cas, le texte de la Flore qui doit
venir au secours de la Synonymie, et fournir la discussion des
probabilités. Communément, et quand le doute est assez fort,
nous l’indiquons, même dans le tableau qui va suivre, par un
point d'interrogation (?); par un point et virgule, bien en-
tendu (;), s’il s’agit d'une dénomination grecque (1).
Virgile est le seul auteur dont nous n’ayons jamais indiqué
les passages, suffisamment connus par la Flore. Quant aux
autres, nous citons avec exactitude, par livres, et par chapi-
tres ou par vers, laissant de côté la méthode vicieuse de rap-
peler les pages, qui subordonne tout à une seule édition. Le
plus souvent nous négligeons de nommer l'ouvrage, quand l’au-
teur n’en a fait qu'un seul, ou qu'un seul, du moins, qui soit
relatif à la botanique (2).
Nous n’avions donné de mots hébreux, dans la Flore, que
(1) I ne faudra pas s'étonner si l’on rencontre, sans aucun point dubitatif,
une même appellation, soit de Virgile, soit de quelque autre ancien auteur,
sous différents noms linnéens. C’est que le mot grec ou latin avait un sens
étendu, qui embrassait plusieurs dénominations modernes.'On trouvera, par
exemple, « Filix de Virgile » aussi bien sous l’article Polypodium Filix mas,
que sous le titre Pteris aquilina, parcequ'on peut le rapporter, avec proba-
bilité pareille, à l’un et à l’autre.
(2) Théophraste, il est vrai, a fait, indépendamment de ses Caractères,
deux ouvrages de botanique; mais il Sagit toujours de son Histoire des
plantes. Son traité de Causis, beaucoup moins connu, n’a proprement rap-
port qu’à la physiologie végétale.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 193
ceux HE FE) quelque analogie avec les noms grecs
ou latins. Mais, pour satisfaire davantage le lecteur, il nous a
paru convenable de tirer du catalogue des plantes bibliques,
extrait par Sprengel du grand ouvrage d'Olaüs Celsius, toutes
celles qui se rapportent à quelques unes des plantes virgi-
liennes; et d'enrichir ainsi notre Synonymie, d’une partie de
la botanique des livres saints. à
L'ordre chronologique est celui dans lequel on trouvera
placés les auteurs grecs et latins. Voici les abréviations sous
lesquelles le lecteur doit les reconnaître :
AUTEURS GRECS. AUTEURS LATINS.
Hom. Homerus. Cat. M. Porcius Cato.
Hes. Hesiodus ( Ascrœus ). Varr. M. Terentius V'arro.
Her. Herodotus. Lucr. T. Lucretius Carus.
Hipp. Hippocrates (Cous). Cie. M. Tullius Cicero.
Aristoph. Aristophanes comicus. Catul. C. Valerius Catullus.
Xen. Xenophon. Virg. P. Virgilius Maro.
Arist. Aristoteles. | Hor. Q. Horatius Flaccus.
Demosth. Demosthenes. Ov. P. Ovidius Naso.
Theoph. Theophrastus(Eresius). | Col. L. J. Moderat. Colu-
Theoc. Theocritus (Syracusa- mella.
nus ). Lucan. M. Annœus Lucanus.
Mosch. Moschus. Plin. C. Plinius Secundus.
Callim. Callimachus. Scr. Larg. Scribonius Larqus.
Nic. Nicander (Colopho- | Mart. M. Valerius Martialis.
nius ). Nem. A.Olymp. Nemesianus.
Strab, Strabo. - A. Gell. Aulus Gellius.
Diosc. Pedacius Dioscorides. Veg. F1. Vegetius Renatus.
Plat. Plutarchus. Marcell. Marcellus(Burdigalen-
Gal. Galenus (Pergamenus). sis). :
Athen. Athenœus. Claud. Claudius Claudianus.
C. Bass. Cassianus Bassus. 1 Pall. Palladius Rutilius Tau-
Hesych. Hesychius. rus.
Myreps. Nicolaus Myrepsicus. Isid. Isidorus (Hispalensis).
Schol. ScnoLrasTæÆ, C. magn. Carolus magnus(Imp.).
194 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
ACOTYLÉDONES.
FAMILLE DES ALGUES.
FUCUS. Les Varecs. Syst.sex. class. 24, Cryptog. Algues.
Güxoc, Hom. Zhad. 1, 7; Diosc. IV, 100 (1), etc., etc.
Alga, Nirg.; Col. XI, 3; VIT, 17; Pall. Mart. 10. sé
FAMILLE DES MOUSSES.
HYPNUM, FONTINALIS, LESKEA (Linn.), et autres
senres principaux de cette famille. Class. 24, Cryptog.
Mousses. |
Muscus, Lucr. de rerum Nat. PV; Vire.
MONOCOTYLÉDONES.
FAMILLE DES FOUGÈRES.
PTERIS AQUILINA (Linn.) Class. 24, Cryptog. Fou-
gères.
Onhurrspis , Theoph. IX, 20. — Onlurrepis et vououix Tirepic,
Diosc. IV, 187.
Filix, Nirg. = Avia, Col. VI, 14.— Thelypteris, Filix nym-
phœa ou fæmina, Plin. XXVIL. 9.
POLYPODIUM FILIX MAS. — FILIX FOEMINA, et
espéces voisines (Linn.) Class. 24, Cryptog. Fougères.
Trees, Theoph. IX, 20; Theoc. /dyll. IIT, 14; W, 55. =
Trepic, B\äyvov , MoXgpuroy (2), Diosc. IV, 186. — Bläizpov, Nicand.
Ther. = Bläyo, Hrepio, de plusieurs auteurs.
(1) Nous avions employé, dans la Flore, tantôt les éditions de Mathiole,
tantôt celle de Saracenus, 1598. Ici, pour la régularité, nous ne citerons
que cette dernière, la seule qui présente le texte. La remarque est impor-
tante en ce que la coupure des chapitres diffère.
(2) Dans tout le cours de cette Concordance, la synonymie des noms bo-
taniques modernes ne jouant aucun rôle, nous avons pu, sans inconvénient,
donner la lettre majuscule aux noms anciens des plantes; ce que nous ne
faisions jamais dans la Flore, comme on peut le voir par les raisons don-
nées dans la grande note de l’article Uzva, page 171.
On a pu remarquer aussi que, par un soin trop généralement négligé,
DE LA FLORE DE VIRGILE. 199
Felicula, Cat. 1, 158.=— Filix, Virg. = Filicula, Col. VI, 23.
FAMILLE DES AROÏDES.
ARUM COLOCASIA (Linn.) Class. 20, Gynand. po-
yandrie.
Koloxagiou yévos, en grec. — Apoy xvpnvaïirov, Gal. de alim.
Facult. IT, 147; Athen. Deipnos. LIT, x.
Colocasium, Virg.; Plin. XXI, 15. — Néliacum olus, Mart.
VIII et XIE.
FAMILLE DES SOUCHETS.
SCIRPUS. Voyez JUNCUS.
CAREX (r). Syst. sex. class. 21, Monœc. triandr.
Opdoy; Hom. Zliad. &, 351.
Carex, Virg.; Col. XI, 2.
FAMILLE DES GRAMINÉES.
PANICUM MILIACEUM ( Linn.) Class. 3, Triandrie
digyn.
Kéyypos, Hesiod. — Kéyxpw, Theoph. VIIT, 3, etc.; Diosc.
IT, 119; Strab. V, 308; Gal. de alim. Facult. lib. T, et de simpl.
Med. VI, 10. ,
Milium, Vire.; Plin. XVII, 7, et autres auteurs latins.
TRITICUM HIBERNUM (Linn.) Class. 3, Triandrie
digyn.
non, Deuter. WIIT, 8:
Tupoc, Hom. Jliad. A, 69; Odyss. A, 604; @, 112; Théoph.
VIIT, 4 et ailleurs; Diosc. IT, 107; Plut. Symp. VI, 6; Gal.
ad Glauc. IT, de simpl. Facult. VIIT, 16.
et d'où résultent pourtant de grands avantages, nous réservions, sans ex-
ception aucune, le caractère ROMAIN pour le francais, et l’rraLIQuE pour
toutes les autres langues. Dans cette Synonymie seulement, des raisons
d'élégance typographique nous forcent à faire abus du caractère romain,
en ne donnant l’italique qu'aux noms des ouvrages, et non à ceux des au-
teurs, même quand ces derniers sont cités en latin.
(1) C'est abusivement qu'on a donné dans les lexiques grecs le mot £ig:0v
pour traduire le mot carex. Le £igwv des botanistes grecs appartient aux
iridées. On croit que c’est l’Iris Xiphion des Modernes.
19
196 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
Frumentum et Triticum, Virg.; Plin. XVILE, 5.
SPELTA (Linn.) Class. 3, Triand. digyn.
n02; Exod. IX, 32.
Zéx ou Zsix, Theoph. VIII, 9. — ÔXipx et Zéx, Hom. /liad.
E, 196; Odyss. A, 41.
Far, Cat. I, 4; Varr. I, 9; Virg.; Col. IT, 619. È
LOLIUM TEMULENTUM (Linn.) Class. 3, Triandrie
digyn.
Aoa, Theoph. VIIT, 7. == Aïpz et Obapos, Diosc. IE, 122.
Zi de quelques auteurs.
Lolium, Virg.
HORDEUM. Espéces cultivées de lOrge. Système sex.
class. 3, Triand. digyn.
Kou0n heüen, Hom. Odyss. A, 41; Iliad. E, 196; Athen. Deipn.
I, 6r.
Hordeum, Cat. 35; Virg.; Col. IF, 9, etc.
AVENZÆ species. Syst. sex. class. 3, Triand. digyn.
Boouos (1) et Bpéuos des Grecs?
Avena des Latins. Col. IF, 11.
ARUNDO DONAX (Linn.) Class. 3, Triand. digyn.
Aëve£, Hom. Hym. in Pan. v. 15, dans le sens de flûte; et
Iliad. À, 588, dans le sens de flèche. = Käauos dévaë, Theoph.
IV, 123 Diosc. [, 114.
Arundo, Virg. = Donax, Plin. XVT, 36.
PHRAGMITIS. (Linn.) class. 3, Triandnie
trigyn.
Kéauos goæyuirne, Theoph. IV, 12; Diosc. I, 114.
Arundo, Nirg.—= Arundo phragmitis, Plin. XXXHL, ro.
(1) Ce mot n'est pas aussi vague que le mot avena : Dioscoride (lib. IF,
cap. 135) dit que le Epquos est une herbe semblable à l'égylops, et Théo-
phraste (lib. VIIT, cap. 9) le nomme comme espèce parmi les graminées.
On croit assez généralement qu'il s’agit d’une sorte d'avoine; mais laquelle ?
Il n’est pas facile de la déterminer.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 197
FAMILLE DES PALMIERS.
PHOENIX DACTILIFERA. (Linn.) Append. Palmiers.
DotuË, Hom. Odyss. Z, 163; Theoph. IT, 8; Diosc. I, 148.
On voit, par Pollux et par Hérodote, que son fruit se nom-
mait aussi goiËé. Ailleurs il est appelé goivexoc Éxhavos OU goutxo-
6ähavoc. Son spathe ou involucre, or4în ou ëkérn.
Palma, Cic. de legib. T1; Vire. ; Col. V, 5; Plin. XII, 4 ; Pall.
April. 5. Le régime se nomme palmula.
FAMILLE DES ASPERGES.
RUSCUS ACULEATUS (Linn.) Class. 22, Diœc. syngen.
Méppivn &yoiz, Hipp. Ulc. 880.=— Kevrpouvfoin, Theoph. ILE, 17.
= OEvuvpcivn , Mupoivn éypix, leosuvprov, Xauziuvoros, Diosc. IV, 146.
Myrtus sylvestris, Oxymyrsine, Cat. 133; Colum. XII, 38.
— Ruscus, Virg. — Chamæmyrsine, etc., Plin, = Scopa reqia,
Scr. Lars. 39.
FAMILLE DES JONCGS.
JUNCUS. Syst. sex. class. 6, Hexand. monogyn.
Exoivos, Hom. Odyss. E, 463.
Juncus de Virg. et des Latins.
Ce mot na qu'une signification vague; il doit néanmoins
s'appliquer plus particulièrement aux Scirpus des lacs.
FAMILLE DES LILIACÉES.
LILIUM CANDIDUM (Lainn.) Class. 6, Hexandr. mo-
nogyn.
MU, Cant. Cantic. IT, 1..
Asiouy des Grecs. — Kpivov, Theoph. VE, 6.
Lilium, Virg.; Pall. Febr. 21.
———— MARTAGON (Linn.) Class. 6, Hexand. mo-
nogyn.
Yé%00ç, Hom. Iliad. =, 348; Theoph. VI, 7; Theocr. Zdyll. F,
28, et XVTIT, 2; Nicand. Ther. 902.
Hyacinthus des poëtes latins (1). Col. X, 305.
(1) L'uaxwdos de Dioscoride ( lib. ILE, cap. 58 ) n’est point notre plante; c’est
198 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
FAMILLE DES ASPHODÉÈLES.
SCILLA MARITIMA (Linn.) Class. 6, Hexandr. mo-
nogyn.
Said et Zyivos, Hipp. Morb. mul. IT, 650. —>%#4, Theoph.
VIT, 4. —=Zxille, Diosc. Il, 202.
Scilla, Virg.; Col. XIT, 33 et 44; etc.
ORNITHOGALUM (Linn.) Class. 6, Hexandr. mo-
nogyn.
Oovbiyadoy , Theoph. VIF, 12; Diosc. Il, 174.
Lilium grande, NVirg. = Ornithogalum, Plin. XXI, 17.
ALLIUM CEPA (Linn.) Class. 6, Hexand. monogyn.
by3, Num. IT, 12.
Kpépyvoy (1), Fheoph. VII, 4; Diosc. IF, 18r.
Cepa rubens, Virg.— Cepa marsica vulgo dicta Unio, Colum.
XII, 10. — Cepa, Plin. XX, 6. — Cepulla, Pall. Feb. 24; Oct.
11.— Cepa margaritacea, Car. magn. Capitul, 70.
PORRUM (Linn.) Class. 6, Hexandr. mo-
nogyn.
37, Num. XI, 12.
fpäcoy, Theoph. VIT, 4. — Tpécov zepalorov, Diosc. IT, 179;
Athen. IX, 13.
l'Hyacinthus comosus des botanistes. Dioscoride dit plus loin, même livre,
ch. 85: « Le deuxième delphinium , que d’autres appellent hyacinthus, et que
les Romains nomment bucinum, est fort semblable au premier; il est plus
grand, etc.» C'est sans doute ce passage qui a déterminé Linné à choisir
pour l’hyacinthus des poëtes ce Delphinium qu’il nomme Ajacis. L'üdxvôoc
de Théocrite, le même que celui de Virgile, a dans ce poëte l'épithète de
pénawa, qui pourrait le faire ranger parmi les vaciets, et celle de yparra,
qui le rapproche naturellement de notre système. IT y a également beaucoup
de doute sur l'uæxiy8ivoy avdoc d'Homère ( Odyss. £, 231, et 4, 158), fleur à
laquelle le poëte compare une chevelure, probablement à cause de sa cou-
leur sombre, par une similitude qui est encore en usage chez les auteurs
orientaux.
(1) Kpsgpvoy signifie ognon en général; Théophraste en distingue un grand
nombre qu'il désigne d’après le nom de leur patrie, ognons gnidiens, asca-
Jonites, seraniens, etc.
)
DE LA FBORE DE VIRGILE. 199
Porrum, Virg.; Col. XI, 3; Plin. XX, 6.
SATIVUM (Linn.) Class. 6, Hexandr. mo-
nogyn.
246p0007, Aristoph. in Pluto; Xenoph. Symp.; Theoph. VIH, 4;
Diosc. IT, 146.
Allium, Nirg.; Col. X, 314; Plin.XX, 6; Pall. Januar. 14.
FAMILLE DES NARCISSES.
NARCISSUS POETICUS (Linn.) Class. 6, Hexandr.
‘monogyn.
Népuocos, Theoph. VI, 6; Theoc. Zdyll. 1, 133; Diosc.
IV, 261!
Narcissus, Virg.; Col. X, 297.
SEROTINUS (Linn.) Class. 6, Hexandr.
monogyn.
Narcissus sera comans, Virg.
Voyez Narcissus poeticus, avec lequel cette espèce est con-
fondue par les autres auteurs anciens.
FAMILLE DES IRIS.
CROCUS SATIVUS (Linn.) Class. 3, Triand. monogyn.
Kpézos et Kpéxov, Hom. Jliad. ZE, 348, Hymn. in Pan. 25;
Theoph. VI, 6; Callim. Hymn. in Apoll. ; VDiosc. F1, 25.
Crocus, Virg.; Col. IF, 8; IX, 4; Plin. XXI, 6; Veg. IX,
22, etc.
FAMILLE DES BALISIERS.
AMOMUM RACEMOSUM. (Lmk.) Syst. sex. class. r,
Monand. monos.
KapOuouoy, Hipp. Morb. mul. À, 603; — poor, Theoph.
IX, 7; Diosc. I, 14.
Amomum, Virg.; Plin. XIÏ, 13, et auteurs latins.
FAMILLE DES MORRÈNES.
NYMPHÆA CÆRULEA (Savig. Annales du Musée).
Syst. sex. class. 13, Polyand. polygyn. ,
Awrèe, Athen; XIV, 65.
v
2060 * CONCORDANCE SYNONYMIQUE
Ninoufar des Égyptiens modernes.
LOTUS (Linn.) Class. 13,Polyand. polyeyn.
Awrôç Xevz0ç, Kodozxäouov. La racine, 200GL0Y.
Lotus, sive Colocasium, Pall. Februar. 24. — Baditis ? Mar-
cell. Burd. ; ,
Bachenin des Arabes. La racine baymaroum.
NELUMBO (Linn.) Class. 13, Polyandr.
polygyn.
Aotoc, Küauoc aiyorriänoc, Ki6wprov, Kibwriov, Her. I, 92, Theoph.
IV, 10; Nicand. in Georg.; Strab. XVII; Diosc. Il, 128; Gal.
de aliment. Facult. T; Athen. Deipnos. II, 1.
Lotus sacra, Faba ægyptiaca des Latins.
Termous des Arabes.
DICOTYLÉDONES.
FAMILLE DES CHALEFS. à
ELÆAGNUS ANGUSTIFOLIA (Linn.) Class. 4, Té-
trand. monosyn.
Aypulaios, Theoph. I, 3. Exzios est d’un meilleur usage. —
Apuhaix, Diosc. I, 137. (H. Estienne cite 138.)
Oleaster, Virg.; Col. VIIT, 10; Pall. Æpril. 2.
FAMILLE DES THYMÉLÉES.
DAPHNE GNIDIUM (Linn.) Class. 8, Octandr. mo-
nogyn.
Kvéwpoy, Theoph. VE, 2. = Xopslaia, rupos À yon ; Âyvnoroc, Kézzoc
zvideroc, Kvéopoy, Kéorpoy, Guuelaix, Diosc. IV, 1 43 '&t 173.
Casia, Hygin. apud Plin. XXT, 9. = Casia humilis, Virg. —
Coccum gnidium, Col. IX, 5; II, 8; Plin. XXVIL, 9.
FAMILLE DES LAURIERS.
LAURUS CASSIA (Linn.) Class. 9, Ennéand. monogyn.
np et N\2Np, Exod. XXX, 24; Psalm. XLV,, 9.
Kasia, Hipp. Morb. mul. I, 609; Theoph. IX, 12.
Casia, Virg.; Plin. XIL, 19, etc.
L
DE LA FLORE DE VIRGILE. « 201
NOBILIS (Lainn.) Class. 9, Ennéandr. mo-
nogyn.
Adoyn, Hom. Odyss. 1, 183; Hesiod. Theog. 30; Oper. et Dies,
434; Diosc. I, 106; Athen. IT et LV.
Laurus, Cat. 8 et 133, IT; Plin. XXIII, 8; Virg.; Pall. Feb.
A:
FAMILLE DES POLYGONÉES.
9 : L
RUMEX ACETOSA (Lainn.) Class. 6, Hexand. trigyn.
OEvhéraov, Diosc. IL, 140 et 141.
Rumex, Vire. = Lapathos, Col. X, 373.
FAMILLE DES ARROCHES.
BETA HORTENSIS. (Mill) Syst. sex. class. 5, Pentand.
monogvyn.
Seürhov, Hipp. Vict. acut. 404, et Teürhov, Morb. mul. T, 609.
—= Teôrhov auxshxèv, Theoph. VIT, 4.— Teürhov heüxov, Diosc. FT;
149. = Tevrhéfpiyov, C. Bass. Geopon.
Beta, Catul., Virg., Plin., etc. — Beta pede candida, Col.
X, 254.
FAMILLE DES AMARANTES.
CELOSIA CRISTATA. (Linn.) Pentand. monogyn.
Amarantus (1), Virg.; Col. IX, 4; X, 175; Plin. XXI, 8.
FAMILLE DES ACANTHES.
ACANTHUS MOLLIS (Linn.) Class. 14, Didynamie
angiosp.
Axaydoc üypos, Theocr. {dyll I, 55. — Axuydos et Eprézyoc,
Diosc. IET, 19.
Acanthus mollis, Nirg. = Acanthus pæderos seu melamphyl-
lum, Plin. XXIE, 22.
(x) L'amarantus de Dioscoride (lib. IV, cap. 57 ) estune autre plante, qu'on
a cru reconnaître dans le Gnaphalium Stæchas de Linné. Dioscoride lui
donne aussi les noms de xpuraväepioy et d'énxpusor, qui sont ceux de Galien.
Ainsi le mot duapavros, qui se trouve en tête de notre article, traduit simple-
ment le mot latin amarantus, sans renvoyer à aucune synonymie grecque
précise,
L)
Ea
202. CONCORDANCE SYNONYMIQUE
FAMILLE DES JASMINÉES.
FRAXINUS ORNUS (Linn.) Class. 23, Polygam. diæc.
1 d’Esdras? XLIV, r4.
Mehiz, Hes. Opera et Dies, 145; Hom. Jliad. N, 198; EF,
666, etc.; Theoph. IT, 2; Diosc. I, 108.
Fratinus, Virg.; Col. V, 6; VI, 17; Plin. XVI, 13.
ROTUNDIFOLIA? } (Lmk.) Syst. sex. class.
EXCELSIOR? 23, Polygam. diœc.
Bouuekia où Bovuéuoc, Theoph. IIT, 11, et IV, 9.
Ornus, Virg.— Ornus, seu Fraxinus sylvestris, Col. de Arbor.
AVT, 1.— Bumelia, seu macedonia Fraxinus, Plin. XVI, 13.
(IH. Estienne cite par erreur, IV, 9.)
OLEA EUROPÆA (Linn.) Class. 2, Diand. monogyn.
N%3, Deuter. IT, 28, 40.
Éhziz, Hom. Odyss. A, 589; H, 116; Plut. de aud. poem.
(arbre et fruit). — L'olive, az, Demosth. sept o7:9. Athen.
Deipnos. IT, 47. R
Olea des Latins.
LIGUSTRUM VULGARE (Lainn.) Class. 2, Diand. mo-
nogyn.
Kürpos; Diosc. I, 124.
Liqustrum, Virg.; Plin. XXIV, 10.— Liqustrum nigrum, Col.
X, 300.
FAMILLE DES GATTILIERS.
VERBENA OFFICINALIS (Linn.) Class. 2, Diandr.
monogyn.
lp Born et Ilepiorepewv Ürrios, Diosc. IV, 61; Gal. de simpl.
Med. VIIT, 16.
V'erbena, Virg.; Veg. II, 1.— V’erbenaca, etc., Plin. XXV, 9.
FAMILLE DES LABIÉES.
ROSMARINUS OFFICINALIS (Linn.) Class. 2, Diand.
monogyn.
Atbovwrtis, Diosc. IT, 87.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 203
Rosmarinus des Latins. Col. IX, 4; Plin. XIX, sub finem,
XX, 16.
SATUREIA THYMBRA (Linn.) Class. 14, Didyn. gym-
nosp.
@iu6o2, Theoph. VII, 1 ; Diosc. IL, 45.
Thymbra, Virg.; Col. IX, 4; X, 233; Plin. XIX, 8.
CAPITATA (Linn.) Class. 14, Didynam.
£ymnosp.
@upoy, Theoph. VI, 2. — @ipos, Diosc. III, 44. — Kovin;
Nic. Theriac. 626. — Opôuén, C. Bass. (Un petit nombre d’au-
teurs le nomment &p0. )
Thymus, Virg.; Col. XIT, 57; Plin. XXI, 10.— Thymus syl-
vestris ? Veg. IIT, 27.
ORIGANUM DICTAMNUS (Linn.) Class. 14, Didyn.
gymnosp.
AixTauoc, Theoph. I%,10: —= Aixrauvos, Diosc. IIF, 37:
Dictamus, Cic. de Nat. Deor. IT, 4. — = Padtbises Vi —
D onu, Plin. XX V, 8.
MAJORANOIDES (Linn.}) Class. 14, Di-
dyn. gymnosp.
Apéouros, Theoph. XV, 1; Gal. simpl. Med. VT, 26; Antidot.
TI, 431; Athen. XV, 27. —xéupuyov, Diosc. IIL, 47.
Amaracus, Catul. Carm. 62; Plin. XXI, 11. — Sampsuchum,
Col. X, 171.
THYMUS SERPYLLUM ( Linn.) Class. 14, Didynam.
gyMmnosp.
Épruoe, Theoph. CT: — Éprvlhoc, Diosc. IT, 46.
Serpullum, Cat. 73; Varr. 1, 25.— Serpyllum, Col. XI, 3;
Plin. XX, 22; Pall. Mart. IX, 17.
MELISSA OFFICINALIS (Linn.) Class. 14, Didyn.
g&yMmNnosp.
Maliraix, Theoc. Zdyll. I, 25.—Mehocéguoy, Diosc. IE, 1 18.
= Mehicco6oroc, Nic. T'her. 677. —= Mehirouva et Mehixrauve, Hesych.
= Mshocoboraoy, Schol, de Théocrite.
204 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
Apiastrum, Varr. I, 16; Col. IX, 9; Plin. XXI, 9. = Melis-
phyllum, Virg.
FAMILLE DES SCROPHULAIRES.
ANTIRRHINUM ASARINUM (Linn.) Class. 14, Di-
dynam. angiosp.
Cette plante n’est point décrite dans les anciens auteurs (1);
mais le genre auquel elle appartient a une espece qui leur était
connue ; 1ls la nomment Àvripptvoy, Àvaÿpivoy , aypio Avyvis* c'est
la linaire, Antirrhinum Linaria des Modernes.
Hedera alba, Virg.
DIGITALIS PURPUREA (Lainn.) Class. 14, Didynam.
anÿ1osp.
Béxrapu où Béxyapue, Diosc. II, 5r.
Baccharis (2), ou plutôt bacchar de Virg. — Baccar, Plin.
XXI, 6.
FAMILLE DES BORRAGINÉES.
CERINTHE MAJOR (Linn.) Class. 5, Pentand. mo-
nogyn.
Käpt0ov, Arist. Anim. IX, 40; Theoph. VI, 7.
Cerintha, Nirg. = Cerinthe, Plin. IT, 7; XXE, 12.
FAMILLE DES APOCYNÉES.
NERIUM OLEANDER (Linn.) Class. 5, Pentand. mo-
noyyn.
(x) Sprengel croit pourtant que l'Antirrhinum asarinum est le xapasmiaoc
de Dioscoride (IV, 126) qu'on a cru reconnaitre dans le chamæcissus de
Pline (XXIV, 15); Fuchsius avait jugé que cette plante ne pouvait être que
le lierre terrestre; mais une lecture attentive des passages cités prouve évi-
demment, 1° que le xapaæixioooc et le chamæcissus diffèrent entre eux; 2° que
ni June ni l’autre des plantes décrites par le botaniste grec et par le natura-
liste romain ne peuvent être l'Antirrhinum asarinum des Modernes.
(2) L'opinion que nous avons adoptée pour la baccharis est celle que déve-
loppe Mathiole (Comm. in Diosc. lib. LIT, cap. 94). Cependant nous nous
sommes assurés que la racine en était inodore, ce qui affaiblit les probabili-
tés. Sprengel a désigné avec autant de vraisemblance ( Hist. rei herb. tom. T,
p. 142) la valériane celtique.
»:
DE LA FLORE DE VIRGILE. 205
podoviz; Theoph. Ï, 15.— Népuov, Pod0evdpoy, Podod gun, Diosc.
IV, 82.
Rhododaphne, Virg.; Veg. IT, 48; Pallad. TL, 35. — Nerium,
Rhododaphne, Rhododendrum, Plin. XVI, 20; XXIV, cr. —
Laurea rosea, Apul. Metam.
FAMILLE DES GUAYACANÉES.
DIOSPYROS EBENUM. ( Pers.) Syst. sex. class. 23, Po-
lygam. diœc.
12n, Ezeclr. XX VII, 15.
Éfevoc, Theoc. IdylL XV, 123; Diosc. I, 119.
Ebenum, Vire.; Plin. XIT, 4.
STYRAX OfFICINALE (Linn.) Class. 10, Décandrie
monogyn.
Zôpsë, Theoph. IX, 7; Diosc. [, 79; Strab. Geogr. XIT, p. 825 ;
Gal. IX, 3; etc.
Styrax ideum, Nirg. = Styrax, Plin. XI, 25. — Storax,
Veg. Ars veter. IIT, 68.
Istorak des Arabes.
FAMILLE DES ÉRICACÉES.
ERICÆ spEGIES (Linn.) Class. 8, Octand. monogyn.
kpeixn, Diosc. [, 117.
Sisara ? Varr. IT, 26. — Myrica, Virg.
ARBUTUS UNEDO. (Linn.) Class. 10, Décandrie mo-
nogyn.
Kôpapoc, Theoph, III, 16; Diosc. I, 175.
Arbutus, Virg.; Hor. Carm. I, 16 (1); Col. VIT, 9; Plin. XV, 25.
Le fruit se nommait, en grec, x6p2p09, peuaixyloy où ptpairvdoy,
Athen. IT, 35. En latin, arbutum, Lucr. de rer. Nat. V; Vire. =
Arbuteus fœtus, Ov. Metam. I, 104. — Unedo, Plin. XV, 25.
VACCINIOM MYRTILLUS (Linn.) Class. 8&, Octand.
monogyn .
(1) A l’article Areurvs de la Flore, nous avions expliqué ce mot d'Horace
dans le sens d’arbouse, ou fruit d’arboisier, sur la foi de commentateurs
que cite Martyn. Mais un examen plus attentif nous a dissuadés.
206 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
Yéxv0oc ukx des Grecs.
Vaccinium nigrum des Latins.
FAMILLE DES CHICORACÉES.
LACTUCA SATIVA. (Linn.) Class. 19, Syngén. Poly-
gam. égal.
Opidé, Diosc. IT, 165; Athen. IF, 79.
Lactuca, Virg.; Colum. X, 179, etc.; Plin. XX, 7; Pallad.
Januar. 14.
CICHORIUM ENDIVIA (Linn.) Class. 19, Syngén.
polygam. épal.
épis xnrevrt, Diosc. If, 160.
Intubum, Nirg. = Intybum, Col. VITE, 14; Pall. XI, 1. —
Seris seu sativum Intubum, Plin. XX, 8.
INTYBUS (Linn.) Class. 19, Syngén.
Polygam. épal.
Kixowpuov , Theoph. VIE, 11; Diosc. IE, 160; Nic. in Alex. 429.
Intubum erraticum, seu Ambuleia, Plin. XX, 8, 15. — He-
liotropion, Veg. LIT, 42.
FAMILLE DES CYNAROCÉPHALES.
CENTAUREA CENTAURIUM (Linn.) Class. 19, Syn-
gén. polygam. frustran.
Kevræipuov, Theoph. IX, 9. — Kevræipuor et Népxn, Diosc. LIT, 8.
Centaureum triste, Lucr. IT, 4or.— Centaurion et Centauris,
Plin. XXV, 6.— Centauria, Apul. 34.
SOLSTITIALIS ( Linn.) Class. 19, Syn-
gén. polygam. frustran.
Zx6kpos en grec. Ce nom, très vague, est dans les anciens
poëtes, comme Hésiode, Homère, celui du chardon, Carduus.
Plus tard, les botanistes l'employèrent pour signifier le car-
don, Cynara Carduncellus, et l'artichaut, Cynara Scolymus.
Carduus, Virg. = Spine solstitiales ? Col. IE, 18.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 207
FAMILLE DES CORYMBIFÈRES.
ASTER AMELLUS (Linn.) Class. 19, Syngén. poly-
gam. nécess.
Âcrho drrumoc, Diosc. IV, 120. — Bovécuuoy d'Oribase.
Amellus, Col. IX, 4. — Aster et Bubonion, Plin. XX VIE, 5.
INULA HELENIUM (Linn.) Class. 19, Syngén. poly-
sam. nécess.
Éheviov, Diosc. I, 27, première espéce.
Inula, Virg.; Plin. XIX, 5; Veg. Ars veter. IIT, 70; Pall.
Feb. 24.— Inula tristis, Col. X, 118. — Alant, Isid. Hispal.
CALENDULA OFFICINALIS (Linn.) Class. 19, Syn-
gén. polygam. nécess.
Caltha (1), Virg.? Plin. XXI, 6. — Caltha flammeola, Col. X,
307.
CHRYSANTHEMUM CORONARIUM (Linn.) Class.
19, Syngén. polygam. nécess.
Xpugdy0euoy (2), Botpraluoy, Xayhas où Xaxx ( quelques exem-
plaires manuscrits portent K#6:), Diosc. IV, 58.
Chrysanthus, Vire.
ANTHEMIS TINCTORIA (Linn.) Class. 19, Syngén.
polygam. nécess.
Bo%o0z}u0y et Xaxla, Diosc. III, 156.
Buphtalmus, Virg.
(1) Le mot grec x4h0a, qui se trouve dans la synonymie de notre article,
traduit le mot latin, sans rappeler aucune plante des auteurs grecs, qui n’en
parlent pas, du moins à ce sujet.
(2) Au chapitre précédent, Dioscoride nomme aussi chrysanthemum la
plante que nous croyons être le Stæchas citrina de Bauhin, Gnaphalium
Stæchas de Linné; au livre II, chap. 156, il décrit une plante qu'il nomme
Rovpraxuoy et xaxhx; nous l'avons adoptée pour le buphtalmum de Virgile
(Anthemis tinctoria, Linné). Rien n’est plus embrouillé que la synonymie des
composées chez les Anciens; on explique cette confusion par la grande res-
semblance de la fleur chez les diverses espèces de radiées, qui toutes peuvent
mériter Les noms de RovrGanuor, de xpuzaydemor, d'ésrip, etc. etc.
208 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
FAMILLE DES DIPSACÉES.
VALERIANA CELTICA (Linn.) Class. 3, Triandrie
monogyn.
Näpdos rehrixn, Népdos Gypie, Unpiru (1) des Grecs, Diosc. I, 7.
Saliunca, Virg. — Nardum gallicum, Col. XIT, 20. = Sa-
liunca et Nardus gallicus , Plin. XXE, 7 et 20. — Nardus celticus,
Pall. Oct. 14.
FAMILLE DES RUPBIACÉES.
GALLIUM APARINE (Linn.) Class. 4, Tétrand. mo-
nogvn.
Ârapin , Theoph. VII, 14, etc.
Lappa, Nirg.; Plin. XXI, 17.
FAMILLE DES CAPRIFOLIACÉES.
VISCUM ALBUM (Linn.) Class. 22, Diæc. tétrand.
iëoc, Theoph. IIT, 9; Diosc. IT, 103.
Viscum, Col. VI, 5; Plin. /b. XVT, cap. ult.; Veg. IE, 2, etc.
VIBURNUM LANTANA (Linn.) Class. 5, Pentandrie
digyn.
Les Grecs ne connaissaient pas cet arbuste.
Viburnum, Virg.
SAMBUCUS EBULUS ( Linn.) Class. 5, Pentand. digyn.
Xauotrrn, Diosc. IV, 174.
Ebulus, Cat. 37; Virg.; Col. X, 10.=— Sambucus Chamæacte,
seu Helion, Plin. XXIV, 8. — Odocos, Marc. Burdig. .
CORNUS MAS (Linn.) Class. 4, Tétrand. monogyn.
Kpaveix et Kozviz (2), Hom. had. 1, 767, et Odyss. K, 242;
Theoph. IT, 12; Diosc. 1, 172; Gal. comment. in lib. de fract.
(1) Dioscoride { lib. T, cap. 7, 8) distingue plusieurs sortes de nardus,
l'indien, le syrien, le celtique et le nard de montagne. C'est à ce dernier
qu'il donne les noms de Suraxiris et de vhgis. Sprengel pense que cette vñpis
est la Valeriana tuberosa de Linné, et qu'on a tort de la confondre avec
la valériane celtique.
(2) Hésychius donne à tort ce mot comme signifiant avellana, n:mronapua.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 209
Cornus, Virg.; Plin. XVI, 26; Veget. IIF, 16. Legguit, COT-
aum, Col. XIE, ro. |
HEDERA HELIX (Linn.) Class. 5, Pentand. monogyn.
Kicoôc, Kirroc, Theoph. IIT, 18; Diosc. If, 210; Plut. Symp.
3, Probl. 2.
Edera, Cat. 52. — Hedera, Nirg. — Helix, Plin. XVI, 34;
XXIV, 16.
FAMILLE DES OMBELLIFÈRES.
î
APIUM GRAVEOLENS (Linn.) Class. 5, Pentandrie
digyn.
Edetocéluvo, Theoph. VIL, 6; Diosc. IIT, 75 (1).
Apium, Virg.; Plin. XX, 11. — Paludapium, Colum. XI, 3;
Ven}, r1; Pall. Æpr. 3.
ANETHUM GRAVEOLENS (Linn.) Class. 5, Pentand.
digyn.
Am, Aristoph. in Nub.; Theoc. Idyll. XIV, 119; Moscb.
Idyil. IIT, 107; Diosc. INT, 67.
Anethum, Nirg.; Horat. Carm. IT, 7; Colum. XI, 3; Plin.
XIX , 7; Pall. Februar. 25.
CORIANDRUM SATIVUM (Linn. ) Class. >, Pentand.
digyn.
“23; Exod. XVT, 3x.
Kôproy , Seu Kopiayvoy, Diosc. IT, 71.
Coriandrum, Col. VI, 33; XI, 3; Plin. XIX, 8; Vees. II,
35; etc.
BUBON GALBANUM (Linn.) Class. 5, Pentand. digyn.
Dioscoride (ILE, 97) n'indique la plante que généralement,
et comme une ombellifère (»4c0n£). Pline en fait une ferula.
Sa résine se nomme en grec y2)64n ou perrtov. — En latin,
galbanum , Virg.; Colum. VII, 5; X, 17; Plin. XXIV, 5; Pal-
lad. Januar. 35.
(x) Dans la Flore, à la synonymie de l’article Apium graveolens , au lieu de
gexiyoy xnmaioy , lisez énsiogeniyoy.
14
210 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
SIUMSISARUM (Linn.) Class. 5, Pentand. digyn.
Zicapoy des Grecs.
Siser, Virg.; Col. XIT, 56; Plin. XIX, 5.
FERULA COMMUNIS (Linn.) Class. 5, Pentand. digyn.
Ferula glaucofotia, Tournef. Coroll. ;
Néoônëé, Theoph. VI, 12. = Népôné et Népzupro, Diosc. HE, 91.
Ferula, Plin. XIHIT, 22.
CONIUM MACULATUM (Linn.) Class. 5, Pentand.
digyn.
Kôvaov, Theoph. IX, 17; Diosc, IV, 79.
Cicuta des Latins (r).
FAMILLE DES RENONCULACÉES.
RANUNCULUS PHILONOTIS. ( Décand.) Syst. sex.
class. 13, Polyand. polygyn.
BarTpayio YYOWDÉGTEPOY, Diosc. IT, 206. — Zapdôwax, Id. NE, 14.
Herba sardoa, Virg. LR nn alterum, Plin. XX V, 13.
HELLEBORUS NIGER (Linn.) Class. 13, Polyandrie
polygyn.
ENé60pos (2), Theoph. IX, 11; Diosc. IV, 151.
Elleborus ou Helleborus des Latins. Pall. Januar. 35.
ACONITUM LYCOCTONUM (Lainn. à Class. 13, Po-
Iyand. trigyn.
Âxévro, Theoph. IX} 16.—= ÀÂxévuroy huzoztévoy et AUYOATOYOY ,
Diosc. IV, 78.
Aconitum, Virg. (3); Plin. XXVIF, 3.
(1) Nous avons expliqué (article Cicura) que ce mot, dans les vers de
Virgile, ne signifiait que xérauos, eupiyé.
(2) Les Grecs et les Latins connaissaient deux espèces d'hellébore, le noir
et le blanc, Aeuxde et péas. Il est probable, le nom dans Virgile étant au
pluriel, que ce poëte a voulu parler de tous les deux. L'hellébore blanc est
un veratrum.
(3) Peut-être est-il plus convenable de désigner, pour l’aconit de Virgile,
le Lycoctonum que le Napellus, indiqué de préférence dans le cours de cet
DE LA FLORE DE VIRGILE. 211
FAMILLE DES PAPAVERACÉES, E
PAPAVER RHOEAS. (Linn.) class. 13, Polyand. mo-
nogyn.
Moy Porxe XA)OUUEUN ; Theoph. IX; 13. = Poixe, Diosc. IV,
64; Gal. de fac. simpl. med. VIT, 12.
Papaver cereale, Wirg.; Col. X, 314. — Papaver erraticum ,
Plin. XX, 10.
SOMNIFERUM (Linn.) Class. 13, Polyand.
monogyn.
Mxxov (1), Theoph. IX, 13; Diosc. IV, 65; Hom. Zlad. ©,
306; Nic. Ther. (L'espèce à semences noires se nommait chez
les Grecs Iubirie. )
Papaver sativum, Col. XE, 3; Plin. XX, 16.
FAMILLE DES CRUCIFÈRES.
BRASSICA ERUCA (Linn.) Class. 15, Tétradyn. sili-
queuse.
Evgœuoy (2), Diosc, Il, 170.
Eruca, Gol. X, 108, 372, etc.; Plin. XX, 13 (3).
LEPIDIUM SATIVUM ( Linn.) Class. 15, Tétradyn.
siliculeuse.
Käpdayoy (quelques copistes écrivent Kzp#dauov), Theoph. VIT,
4; Diosc. IT, 185.
Nasturtium, Varr. ILE, 9; Plin.XX , 13; Pall. Jan. 14.
ouvrage. Au reste, malgré les travaux de MM. de Candolle et Encontre, on
est dans la presque impossibilité de fixer la synonymie des aconits, faute de
descriptions précises.
(1) Quelques auteurs nomment aussi le pavot cultié force.
(2) La plante et la semence portent le même nom; c’est ainsi qu'on dit en
français moutarde, poura plante, la graine, et le condiment qu'on en pré-
pare.
(3) Nous avons blämé (page 50 ) l’étymologie d’eruca, quon EronaT. Mais
si le mot est mauvais, l’idée pourrait bien être juste. Eruca ne viendrait-il
point, par hasard, de la racine orientale GJe ronger ?
14.
212 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
FAMILLE DES CAPPARIDÉES.
RESEDA LUTEOLA (Täinn.) Class. 12, Dodécand.
monogyn.
Srpoÿ0iov ; T'heoph. VI, 7; Diosc. I, 193.
Lutum, Nirg. = Herba lanaria et Radicula, Plin. XXIV, 1x1
et 18.
FAMILLE DES ÉRABLES.
ACER CAMPESTRE ( Linn.) Class. 23, Polygam.
monoœc.
Spévdauvoc, Theoph. II, 1 1
Acer, Virg.; Plin. XVI, 15.
FAMILLE DES ORANGERS.
CITRUS MEDICA et C. AURANTIUM (Linn.) Class.
18, Polyadelph. icosandr.
Les Anciens confondaient l'orange et le citron. L'arbre,
. nommé Kirpiz, Mnhéz pndxn, etc., est principalement indiqué,
chez eux, par le nom de son fruit.
Mnéa ypicex, Hes. Theoqg. 216, 335. — Mio pndtzov % nepourov,
Theoph. LV: 4. — Mrdizov Uñhoy, ALTPOpAÀOY ou 2E0pounhoy : Diosc. 1:
166.— Écreoiduv pähov, Athen. ILE, 23. —
du Scholiaste de Nicandre. = Kiroov, Eustath. comm. in Hom.
Malum aureum Hesperidum, Varr. I, 1; Citrus, id. HE, 2,
etc.; Pallad. Mart. 10. — Malum Hesperidum, Virg. — Malum
medicum, citreum, Plin. XV, 14. — Malum citreum persicum,
Macrob. Saturn. IT, 15.
Narancio, narangio, arancio , aranqio, melarancio (uñhoy vepävr-
gro ) des Italiens : cedro, cedrangolo, etc.
Orange (qui du temps de Rob. Estienne, s’écrivait AURANGE),
citron, cédrat, etc.
12
NepavTeL0y À pndtz0v pHdov
FAMILLE DES VIGNES.
VITIS VINIFERA (Linn.) var. &. Class. 5, Pentandrie
monogyn. Vitis sylvestris Labrusca, Tournef. Instit. 613.
Âypräprelos , Theoph. IX, 22; Diasc. IV, 183, et V, 2 : il en
nomme la fleur oiv2y0n.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 213
Labrusca, Virg.; Col. VIIL, 5; Plin. XXII, r
VINIFERA (Linn.) Class. 5, Pentand. monogyn.
Aurehoc, Hom. Odyss.1, 110, 133; 9, 245; Theoph. IF, 4, etc.
— Âprehoc ovégopos, Diose. (1) V, 1; Gal. de alim. Facult. I1;
Athen. Deipnos. I, 6. L
Vitis, Cat. VIII, 1, etc.; Col. LIT, EV, V; Plin. XIV, r et suiv.
Le raisin, férpw, oragdln, Hesiod. Oper. et Dies, 611; Scut.
Herc. 294; Athen. XIV, 68. — Uva, Virg.; Nemesian. Ecl. TIT.
La variété que Virgile nomme bumastus est le Boiuzoros des
Grecs. — Bumamma, Varr. de Re rust. IT, 5; Macrob. Saturn.
IT, 16. — Bumastus, Plin. XEV, 5.
FAMILLE DES MALVACÉES.
MAL, V ÆSPEGIEs (Linn.) a. 08 16,Monadelph:polyand.
Makéyn, Hom. Batrachom. 160; Hesiod. Opera et Dies, 41;
Aristoph. ir Plut.; Athen. Deipnos. IT, 52.— Mokiyn, Antiph.
apud Athen. IT, 52.
Malache, Col. de Re rust. X, 247. — Malva, Plin. XX, dr:
Pall. Febr. 24; Oct. 1r.
GOSSIPIUM ARBOREUM (Linn.) Class. 16, Mona-
delphie polyand.
VV3, Paral. XV, 23. C'est de là que vient byssus.
Aéydpoy éouogépoy , Theoph. [V, 9.
Nemus canens molli lana, Vire. = Xylon et Gossipium, Plin.
XIX, r
ALTHÆA OFFICINALIS (Linn.) Class. 16, Monadel-
phie polyand.
À)Ozix, Theoph. IX, 19. = i6iczos, Diosc. LE, 163. — Éiszos
et À)ÿziz Gal. de Fac. simpl. VT, 5. = I6ioz0» , Suid.
Hibiscus, Virg.; Plin. XX, 4.— Jbischa Mismalva, C. magn.
Capitul.
(1) Dioscoride qualifie la vigne d’oivigopes, pour la distinger de la vigne
blanche, de la vigne noire et ue la vigne sauvage : apurénos AEUXŸ, dJ'TENOG
péhavæ, durenoc dypia ( Bryonig, Labs: et VW. Labrusca ).
Chardin et Tournefort nous apprennent que Ja vigne croit sans culture
en Arménie et en Géorgie.
$
214 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
FAMILLE DES TILIACÉES.
TILIA EUROPÆA (Linn.) Class. 13,Polyand.monogyn.
&üupz, Theoph. [, 8. = dMupéz, Diosc. Z, in pref.
Tilia, Virg.; Col. IX, 4; Phin. XXIV, 8.
FAMILLE DES CISTES.
VIOLA ODORATA (Linn.) Class. 19, Syngén. polys.
lo, Hom. Odyss. E, 70; Theoph. VI, 6; Diose. IV, 122.
Viola nigra, etc. Virg. — Viola, Col. de Re rust. X, 102; id.
de Arb. 30; Plin. XXI, 5; Pall. Januar., 37.
FAMILLE DES RUTACÉES.
TRIBULUS TERRESTRIS (Linn.) Class. 19, Décand.
monogyn.
Tpi8okoc, Theoph. IV, 11; Diosc. IV, 15.
Tribulus, Plin. XXI, 15, et XXIT, 10.
RUTA GRAVEOLENS (Linn.) Class. 19, Décand. mo-
nogyn.
Téyzvov, Diosc. ILE, 52 et 53; Plut. Sympos. 3. — Pur de Ni-
cand. Zlexiph. 306.
Ruta, Col. XE, 3; Plin. XIX, 7; XX, 13; Pall. Mart. 9.
FAMILLE DES CARYOPHYLLÉES.
LINUM USITATISSIMUM (Linn.) Class. 5, Pentand.
pentagyn.
nnw2, Exod. XVI, 3x.
Aivoy, Hom. {liad. E, 487; Theoph. IV, ete.; Thucyd. IV, 26.
Linum, Col. If, 10; Pall. Feb. 22, etc.
FAMILLE DES MYRTES.
MYRTUS COMMUNIS (Linn.) Class. 12, Icosand.
monogyn.
Moggion, Mupoia, Méproc, Pherecr. apud Athen. VI, Plat. de Rep.
IF; Theoph. 1, 5; Diosc. I, 155; Plut. Polit. IT, 3r0; Gal. de
Fac simpl. med. VIT, 12.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 219
Myrtus, Cat. 133; Col. XII, 38.
Mirsyn des Arabes.
FAMILLE DES ROSACÉES. *
MALUS COMMUNIS (Linn.) Class. 12, Icos. mono.
Myéz, Homer. Odyss. H, 115; Hesiod. Oper. et Dies, 145;
Pausan® in Attic.
Malus, Virg.; Colum. de Re rust. XIT, 44; Plin. XII, 2, et
XV, 14.
Le fruit, vo de Pollux et de C. Bass. Geopon. X; Athen. ,
Deipnos. IT, 20.= Malum, Virg.
PYRUS COMMUNIS (Lainn.) Class. 12, Icosand. mo-
nogyn. y
Âruoc des Grecs. Diosc., Eustath., etc.
Pyrus, Varr. I, 40, etc.; Colum. de Re rust. V, 10; id. der
Arb. 24.
Le fruit, ërtv, Athen. XIV, 63; Suidas.
Pyrum, Virg., Col. etc.
CYDONIA (Lainn.)Class. 12, Icosand. monogyn.
nn; Cant. Cantic. IX, 3; V,7 ets.
Kvdwvioy who des Grecs. Athen. Deipnos. IIT, 21.
Malum canum, Vixg. — Malum cotoneum, Col. V, 10; Phin.
XXIIL, 6.
v.
SYLVESTRIS. (Duham.) Syst. sex. class. 12,
Icosand. monogyn.
Oyvr et Oyyvn, Hom. Odyss. H, 120. — Àypx; Diosc. I, 168.
— Âruoc dyoix, Eustath. comm. in Hom.
CYDONIA, Voyez PYRUs.
SORBUS DOMESTICA (Linn.) Class. 12, fcosand.
monogyn.
On, Theoph. IT, 12. D’autres l’appellent Oüx, Oz, On.
Sorbus, Cat. de Re rust. ce. 7: Plin. XV, 21.
Le fruit, o5o de Diosc. L, 173; ailleurs Co.
En latin, sorbum, Vire; Col. V, 10; Pall. Januar. 15.
4 1
Li
216 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
ROSA CENTIFOLIA (Linn.) Class. 12, Icosand. mo-
nogyn.
Pédov, Anacr. Od. 43. — Bpédoy des Éoliens, etc.
Rosa des Latins. Apul. Met. XI; Aus. Zdyll. XIF.
PUNICEA (Ræss.) Syst. sex. class. 12, Icosand.
monogyn. .
Voyez Rosa centifolia pour la synonymie.
FRAGARIA VESCA (Linn.) Class. 12, Icosand. polygyn.
Le fruit, oz), Myreps. — Képzpov, Planud. trad. d'Ovide.
Fragum, Virg.; Plin. XV, 23; Apul. Met.
RUBUS FRUTICOSUS (Linn.) Class. 12, Icosandrie
monopyn.
Béros, Hom. Odyss. ©, 229; Diosc. IV, 37; Plut. xept roluguhixe.
Rubus, Virg.; Pall. Januar. 34, etc.
Le fruit, £érivoy, Gal. de alim. Facult. IT, 13. — Môpoy Baro-
ds, Athen. IL. — Morum sanquineum, Virg.
44 L : *
CERASUS VULGARIS (Mill.) Système sex. class. 12,
Icosand. monogyn.
Kepäcoc, Theoph. IT, XIII; Athen. XXI.
Cerasus, Virg.; Plin. XV, 25; Pall. Oct. 12.
Le fruit, zsotcuov, Diosc. I, 137; Athen. Deipnosoph. IT, 35;
C. Bass. Geopon.— Cerasum, Pall. Oct. 12.
PRUNUS DOMESTICA (Linn.) Class. F2, Icosand.
monogyn.
Tpoëvn, Theoph. I, 18; IX, 1.— Kozouméz, Diosc.[, 174. —
Gal. de simpl. Fac. VIT, 35.— foi de quelques auteurs.
Prunus, Virg.; Col. XIT, 10, etc.; Pall. Feb. 25, etc.
Le fruit se nomme en grec #zxiunko" en latin, pyrum, Virg.
———— INSITITIA (Linn.) Class. 12, Icosand.monog.
Àypurorzvuméz, Theoph. IX, 1; Diosc. [, 138.
Spinus, Virg.; Pall. Feb. 25.
"4
*
DE LA FLORE DE VIRGILE. 217
FAMILLE DES LÉGUMINEUSES.
ACACIA VERA ( Wild.) Syst. sex. class. 17 , Diadelph.
décand.
D Chop. IV, % — Âxuriz, Aza0x dovbien, Diosc. [ & s 1
Acanthus semper frondens, Virg. — Spina ægyptiaca, Plin.
XXIV, 128
SPARTIUM JUNCEUM (Linn.) Class. 17, Diadelph.
décand. "
Zrégrov, Hom. Jliad. 8, 582; Thucyd.; Aët. L. — Xrépru,
Dioscor. IV, 158. — >räpros, Paul. Æpoin. V.
Genista (1) ou Genesta, Col. IV, 31; 1X, 29; Plin. XIX, 2.
LUPINUS SATIVUS (Linn.) Class. 17, Diadelph. dé-
cand.
Oéuoc, Theoph. VIIT, 7; Diosc. Il, 32; Athen. Derpnos. IT,
49. —= Avrmiguy de Suidas.
Lupinus, Virg.; Col. If, 19, etc.; Plin. XVII, 14.
MELILOTUS CÆRULEA (Linn. ) Class. 17, Diatel-
phie décand.
Awrôç &yproc, Ai6vov, Diosc. IV, 112.
Lotus apibus grata, Vixg. à
OFFICINALIS ( Linn.) Class. 17, Dia-
delph. décand. ,
Aotûs fuspos rusoc, Diosc. IV, 111.
Lotus pratensis. — Kadhb des Arabes?
MEDICAGO ARBOREA (Linn.) Class. 17, Diadelph.
décand.
Kiriços, Theocr. Zdyll. F, 128; Diosc. IV, 113. = Kériaoc dpvé-
gvhos, Hesych. Lexicon.
Cytisus, Virg.; Col. V, 12; VIE, 6, etc.; Plin. XIIL, 24.
SATIVA (Linn.) Class. 17, Diadelph.dé-
cand.
(1) Il n’est pas démontré que le 274or0c des Grecs soit la genista des Latins.
Li
218 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
| Mndexn Born, Arist. de Anim. VIII; Diosc. D; 1797.
Medica, Varr. 1, 42; Col. IE, 11; Plin. XVII, r6.
PHASEOLUS VULGARIS (Linn.) Class. 17, is
phie décand.
Aôkeyoy, Theoph. VIIE, 3— œasioos, Diosc. IL, 130.— Dario,
Athen. Deipnos. IT, 46.
Faselus, Virg.; Col. XI, 2. — Faseolus, Carol. magn. Ca-
pit. 70.
.
VICIA FABA (Linn.) Class. 17, Diadelph. décand.
Küauoc, Plut. Polit. 2; Eustath. èn Hom.
Faba, Cat. 35; Varr. I, 44; Col. IL, 10; Plin. XVII, 7 et 12.
— Fabulum ? A. Gell.
SATIVA (Linn.) Class. 17, Diadelph. décand.
Âçax#, Theoph. VIII, 8; Diosc. IL, 178. — Agen et Brio,
Gal. de alim. Facult. lib. 1, cap. penult. — Âoëzov chez les At-
tiques.
Vicia de Virg. et des agronomes latins. — Aphaca, Plin,
XXI, 17. ‘4
ERVUM LENS (Linn.) Class. 17, Diadelph..décand.
$éxoc et &zx%, Theoph. VIL, 3; Diosc. IT, 129; Athen. no
nos LPS T.
Lens, Cat. 35; Virg.; Col. IF, 10; Plin. XVIIT, 7.
FABA. Voyez VicrA.
FAMILLE DES TÉRÉBINTHES.
AMYRIS OPOBALSAMUM RE ) Class. 8, Octand.
Honogyn.
Bäoauoy , Theoph. IX, 6; Strab. Geogr. XVT, 1073; Diosc.
1,18; Gal. de Antidot. I, et de simpl. Facult. VIT, 2.
Balsamum, Col. X, 301; Plin. XIE, 25; Justin. XXXVI; Solin.
Polyhist. 35.Ila, chez ne rers auteurs, 1 noms des provinces
qui le fournissent; ainsi on LL baume de Judée, d'É-
gypte, etc.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 219
TEREBINTHUS VULGARIS (Clus.), PISTACIA TÈRE-
BINTHUS (Linn.) Class. 22, Diæc. pentand.
Tepéuvdoc et Téopev0oc, Theoph. Hist. pl. IT, 15; Diosc. I, 95.
Terebinthus des auteurs latins.
Termentin aghädgi des Turcs.
Le fruit porte les mêmes noms, mais on le nomme pourtant
plus souvent réppv0os.
JUGLANS REGIA (Linn.) Class. 20, Monæc. polyand.
Kaæpua, Theoph. IT 4 5. — Kapôc Baoihuzr , Diosc. | À I 78; Diocl.
apud Athenœum, IT, 42.
Juglans, Varr. 1, 16; Colum. V, 10; Plin. XV, 22. = Nux,
Virg.; Ovid.
FAMILLE DES NERPRUNS.
RHAMNUS LOTUS (Linn.) Class. 5, Pentandrie mo-
nogyn.
D°N737 des Hébreux, suivant O. Celsius.
Awrogéyoy déve , Hom. Odyss. 1, 84, 91; Herod. IV, 177;
Theoph. IV, 4; Polyb. apud Athen. Derpnos. XI, 65.
Lotophagorum arbor des Latins. — Lotos impia, Virg. —
Lotos, Lotos africana, Plin. XII, 17. — Mella ? Xsid. Hisp.
Arâk des Arabes.
PALIURUS (Linn.) Class. 5, Pentand. mo-
nogyn.
vin, Proverb. XXIV, 31. #4
Haioupoc, Theoph. IIE, 17; Diosc. E, 121.
Paliurus, Virg.; Col. VII, 9, 6; XI, 5, 4; Plin. XXIV, 15.
SPINA CHRISTI (Linn.) Class. 5, Pentand.
monogyn.
Awrôs rahiovpos , Theoph. IV, 4. = Noioupos, Athen. Deipnos.
XIV, 62.
Lotus paliurus. — Paliurus cyrenaïcus, Pliv. XIIT, 19.
Sidr des Arabes?
220 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
FAMILLE DES EUPHORBES. ”
BUXUS (1) SEMPER VIRENS (Linn.) Class. 20, Monæc.
tétrand. "
MUNN, Isaïe, XLT, 19.
Héoç, Theoph. LE, 15.
Buxus, Virg; Plin. XVI, 16, 30.
FAMILLE DES CUCURBITACÉES.
CUCUMIS SATIVUS (Linn.) Class. 21, Monæc.syngén.
Zixvos où ixus fuepos, Theoph. VII, 4; Diosc. IT, 163; Athen.
IL, 4. |
Cucumis, Virg. Col. X, 234, 380; XI, 3; Pall. Mart. 9; etc.
CUCURBITA PEPO (Linn.) Class. 21, Monœc.syngén.
Kohoxwvic, Hippocr.; Arist. Problem. XX, 14; Theoph. —
KokGzuy0z, Diosc. IE, 162 ; IV, 178 (2). — Kohoxivrn, Epicharm.
apud Athen. — Kokox0n Theoph. VIT, 4; Athen. Deipnos.
FT558 | '
Cucurbita, Virg. — Colocynthis, Plin. XX, 3.
FAMILLE DES URTICÉES.
MORUS NIGRA (Linn.) Class. 21, Monæc. tétrandr.
Mopéa et Evxxuvéx, Dioscor. I, 180.
Morus, Col. V, 10; X, 402; Pall. Zns. 127.
Le fruit cuxéuvo et uépoy, Athen. Deipnos. IT, 38. Dans quel-
ques auteurs, popoy.
En latin, morum; morum cruentum, Virg.
FAMILLE DES AMENTACÉES.
ULMUS CAMPESTRIS (Linn.) Class. 5, Pent. digyn.
(1) Pline dit, peut-être d’après notre poëte, que le buis abondait sur les
monts Cytores et Bérécynthe.
Poinsinet de Sivry assure que le mot guis, que nos pères écrivaient souys,
vient du celtique bou, bois, et ys, fer, bois de fer. Pline dit, livre cité, in
igni quoque duritia, quæ ferro.
(2) La xonouvble de Dioscoride est une zvouty8a sauvage. ( Cucumis prophe-
tarum ?)
DE LA FLORE DE VIRGILE. 221
Uce)z, Hom. {liad. &, 350 et ailleurs; Hes. Oper. et Dies,
413%; Theoph. IE, 14; Diosc. I, rrr.
Ulmus, Cat. 28, etc.; Col. V,6; id. de Arb. 16; Plin. XVI, 17;
Claudian. Epithal. N°2
CELTIS AUSTRALIS (Linn.) Class. 5, Pentand. digyn.
Aorûc, Diosc. 1, 134; Gal. de Facult. simpl. VIT, 11; Serap.
Lotus italica, Plin. Hist. nat. XIIT, 17.— Lotus sive faba
græca ? Plin. XVI, 31.
Perlaro des Italiens.
SALIX. (Linn.) Le genre Saule. Class. 22, Diœc. diand.
iréx, Hom. /liad. +, 350; iréx dhsaixapra, Odyss.K,510; Theoph+
Has Diosc. E, 115.
Salix des poëtes et des agronomes latins.
POPBULUS ALBA (Linn.) Class. 22, Diæc. octandr.
Aczn, Theoph. IE, 14; Diosc. I, 109.
Populus candida, Virg. — alba, Horat. Carm. IT, 3; Plin.
XXIV, 8.
NIGRA (Linn.) Class. 22, Diæc. octandr.
Âzpois, Hom. Iliad. N, 389; 1, 482; Hesiod. Scut. Herc.
377; Theoph. II, 14; Diosc. I, 113.
Populus, Virg.?
ALNUS VIRIDIS. (Decand.) Syst. sex. class. 22, Diœc.
octandr.
K#0pz, et K\#9pn en ionien; Hom. in Odyss.E, 64. —Kh#äpoe,
Theoph. IIL, 14. ”
Alnus des Latins.
BETULA. Voyez ALNUS.
PLATANUS ORIENTALIS (Linn.) Class. 21, Monæc.
polyand.
Hardvioros, Hom. Zliad. B, 310; Theoc, XVIII, 44. = Maire
voç, Theoph. IE, 7, etc.; Diosc. I, 107.
Platanus, Varr. E, 7; Plin. XXIV, 8; Claud. Hymen. Honor. ;
Pall. de Ins. 87.
292 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
FAGUS SYLVATICA (Linn.) Class. 21, MonϾc. po-
lyand. +
Ofba, Theoph. LIT, 10.— dry&, Diosc. 1, 144.
Fagus, Virg.; Plin. XVI, 6; Pall. Novemb. 15.
QUERCUS. (Linn.) Class. 21, Monæc. polyandr.
Apÿs (1) d'Homère, d'Hésiode, d’Aristophane, etc.
Quercus Lucret.; Virg.; Colum. de Arb. 17, 3; Pall. Nov. 16.
ESCULUS (Linn.) Class. 21, Monæc. po-
Iyand.
7178, Isaïe, XLIV, 6.
dnyos, Hom. Jliad. 1, 767, et E, 693, et ailleurs; Theoph.
IT, 9. — Le fruit se nomme aussi ynyic.
Esculus, Virg.; Plin. XXVI, 27; Pall. Nov. 15.
ILEX (Linn.) Class. 21, Monæc. polyand.
"990, Isaïe, XLIV, 14.
Ipivos, Hesiod. Oper. et Dies, 436; Theoph. Ur, 16; Diosc.
IV, 143; Hesych.
Ilex, Virg.; Lucan., Phars. LIT. — Ilex minor ? Col. IX, 2.
En AAA l'article des chênes, nous ferons observer que
le mot grec fée, et le mot latin glans, ne se rapportent pas
toujours aux fruits des arbres du genre Quercus.
Bäaot, en grec, les fruits sauvages :
dpivou PEN le ete tie des chênes.
TOLVLIŒU. ele 4e le des chênes verds.
Bäavor ] pnyob.. . . . . . . . des hêtres. ,
fruits | oapdiavai. . . . . . . des châtaigniers.
IN ANTON NET PEER US des noyers.
YOLYIZ0G HOTTES ETS du dattier.
CASTANEA VULGARIS. (Decand.) Syst. sex. En ST:
Monæc. polyand.
nn, Isaïe, XLI, 10.
Kapôa xa6Tavaixn des Grecs.
(x) Apèe, comme robur, paraît avoir été un terme générique, applicable à
tous les arbres, même à la vigne, qu’un ancien poëte appelle dès oivoxiræv.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 223
Éesont. Nirg.; Gol. IV; 33 V;10#149Plné XV, 23; Pall.
M25; Nov. 7, etc.
“ Le fruits HATTAVAÏROY AAPUOY ; Theoph. IT, 10. — Morov, Auoc Ba-
Xavoc, 5 probe capduavh Géhavoe, Diosc. I, m6. — Arwpoy
| xépvov, Me. — Aporoy, Athen. IT, 37. — Evboixoy #d500v et xx0Tu-
vo, Mnesith. apud Athen. IT, à —= Zapdirat Bélavor, Diphil.
apud Athen. I, 37.
Castanea M Virg. ‘
CORYLUS AVELLANA (Linn.) Class. 21, MonϾc. po-
lyand.
Kapia rovrxn des Grecs.
Corylus, Virg.
Le fruit, xépvoy rovruxôv, npaxleuwrtr0v OÙ denrov, Dioscor. I, 1 70:
Athen. Deipnos. IT, 42.
Nuces avellanæ, Cat. 8; Plin. XXIIT, 8, etc.
FAMILLE DES CONIFÈRES.
TAXUS BACCATA (Linn. ) Class. 22, Monœc. mo-
nadelph.
Zuilos, Theoph. TT, 4; Nicand.; Plut. Sympos. 3. — 3uilaë
et @iuzloc, Diosc. IV, 80. —= Tééoc, Gal.
Taxus, Virg. Lucan. Phars. IIT; Plin. XXIV, 13.
JUNIPERUS COMMUNIS (Linn.) Class. 22, Moncc.
monadelph.
Apreuboc , Theoph. IT, 4; Diosc. I, 103.
Juniperus, Virg.
LYCIA (Linn.) Class. 22, Monœc. mo-
nadelph.
Ai6avos, Theoph. IX, 4; Diosc.T, 8r.
Thurea virga, Nirg. = Thurea, Col. II, 8.— Arbor thuri-
fera, Plin. XIE, 14.
L’encens (1) porte en grec le même nom que l'arbre qui le
produit.
(1) Il a été qualifié d’arabique et d'indien, suivant qu'il paraissait venir
224 CONCORDANCE SYNONYMIQUE
En latin il se nomme thus, Virp.
SABINA (Linn.) Class. 22, Monœc. mo-
nadelph.
Bgd0v, Bpéfueÿ Bépaîpoy, Diosc. 1, 104; Apul., in libro de Nonun.
et V’irtut. herb. — Quelques auteurs grecs la nomment BépzMp0v.
Sabina et Savina des Latins. Cat. 70; Virg.; Plin. XXIV, 11.
—— Savina, C. magn. Capitul. n
CUPRESSUS SEMPERVIRENS (Linn.) Class. 20, Mo-
nœc. monadelph.
Kvräpiscoc, Hom. Odyss.E, 64; Theoph. IV,6; Diosc. f, 102.
Cupressus, Cat. 28; Plin. XVI, 33; Veg. I, 26.
PINUS CEDRUS (Linn.) Class. 20, Monæc.monadelph.
398, Paralip. IT, 18.
Ké0pos (1), Theoph. V, 8; Diosc. F, 105.
Cedrus, Virg.; Col. IX, 4; Plin. XIIT, 5; Pall. Nov. 15.
——— MARITIMA. (Decand.) Syst. sex. class. 20, Mo-
nœc. monadelph.
Teixn, Hesiod. Scut. Herc. 377. — Hein éypia, spec. dicta re-
pxkix, Theoph. IT, ro : sous le simple nom de Her éypiz on
peut entendre plusieurs espèces de Pinus des botanistes mo-
dernes.
Picea, Virg.; Plin. XVE, 10, etc. etc.
MUGHO (Linn.) Class. 20, Monœc. monadelph.
Tæda (2) de Pline, XVI, 10.
PICEA (Linn.) Class. 20, Monæc. monadelph.
de l’une ou l'autre de ces contrées; il était aussi désigné par les épithètes
d'érouos, dpœpirns et 6poGiac, suivant la grosseur ou la forme de ses larmes.
(1) On donnait aussi le nom de xédpos et de cedrus à diverses espèces de
Juniperus, et notamment au Juniperus Lycia; # serait possible que ce fût
de cette espèce dont il est question dans ce vers :
Disce et odoratam stabulis adscendere cedrum.
GEorc. III, 414.
(2) Les Grecs (Théophr. et Dioscor.) ne connaissaient la tæda que comme
une maladie des pins qui, accumulant la résine dans certaines parties, les
rendait propres à servir de torches. Voyez notre article Tæpa.
DE LA FLORE DE VIRGILE. 225
Elérn, Hom. /liad. =, 287; Hesiod. Oper. et Dies, 509; Scut.
Herc. 188; Theoph. HI, 10.— Édérn épeuvès, id. IL, 4.
Abies, Nirg.; Plin. XVI, 10. — Abies gallica, Pall. Nov. 15.
PINEA (Linn.) Class. 20, Monæc. monadelph.
Teÿxn %ucooc , Theoph. LIT, 10; Arist. de Anim. V, 19 , etc. —
Iléruc, Theocr. Idyll. ET,
Les Grecs nommaient le fruit otpobilos, Gal. de aliment.
Facult. IT, etc. — Nurbivor épvov, Diocl. Caryst. apud Athen.
Deipnos. IT, 49. —=Kévos, Athen. ibid. etc.
Pinus uberrima, Vixg. = Pinus, Plin. XVI, ro.
SYLVESTRIS (Linn.) Class. 20, Monœc. mo-
nadelph.
Hérus &ypiæ , Theoph. IIF, 10. — Tir et Nirre, Plut. Sympos. F,
Probl. 3.
Pinaster. Cat. 48 ; Col. V, 10, 14; Plin. XVI, 10; Pall. Feb. 25.
ABIES. Voyez PINUS PICEA.
15
LISTE
DES AUTEURS CITÉS.
INDIQUANT
LES ÉDITIONS DE LEURS OUVRAGES
DONT ON S'EST SERVI, ,
AVEC LE RENVOI AUX PAGES DE CETTE FLORE
OÙ ILS SE TROUVENT MENTIONNÉS.
À B0oLLATIPHI Historiæ Ægypti compendium. Oxontü, 1800, in-4°.
Pages 25, 82, 94.
Agou Hanir Ep-Daynouri, apud Casiri, biblioth. Escur. P. 86.
Æcineræ ( Pauli) opera medica. Venetiis, 1528, in-fol. P. 95.
Aer Operis medici libri XVI. Venetis, 1534, in-fol. P. 65.
Acaraocces apud Athenœum, Deipnos. lib. XV. Voyez ATHENÆUS.
P. 125.
Azsenti (Pauli Martini) Porta linguæ sanctæ. Budinæ, 1704, in-4°.
P. 6o.
Azrrons Flora pedemontana. Taurini, 1785, in-8°. P. 42, 148.
Azrrus (Prosper), de Plantis Ægypti. Venetiis, 1592, in-4°. P. 91, 93.
Amoureux. Sur le Cytise des Anciens. P. 46.
Amvor (Jacques). Les OEuvres de Plutarque (traduction). Paris,
1783 à 1787, in-80. P. 197.
AnacreonricA, græce (edent. Rothe). Oxonii, 1809, in-8°. P. 174.
AnGuiLLarE (Luigi) Semplice. Vinegia, 1561, in-8°. P. 40,65, 154.
AnripaaAnes apud Athenœum. P. 11, 52.
Apucert (Lucu)opera (edent.J. Florido). Paris, 1685, in-{°. P. 158.
Arisrænert Epistolæ (edit. Abresch). Zwollæ, 1749, in-8°. P. 45.
Arisropnanis Comedie (edid. Kusterus). Amstelodami, 1710, in-fol.
P, 199.
LISTE DES AUTEURS CITÉS. 227
ARISTOTELES, de Animalibus. Parisiis, 1619, in-fol. P. 204, 220.
Aruenæt NaucrarTirÆ Deipnosophistarum libri XV (edit. J. Schwei-
ghauser). Argentorati, 1804, in-8. P, 83, 91, 93, 158, etc.
AviceNNæ opera. Romæ, 1593, in-fol. P.25, 86, 94.
Banraonr. Voyage en Grèce. P. 133.
Bauminr (Caspar.) TivzË theatri botanici. Basileæ, 1671, i in- je.
P. 14, 16,45, 28, 33, 51,63, 124, 144, 164.
Bauinr (Joann.) Uritesale plantarum historia. Eberodun. 1650,
in-fol. P. 17.
Becant ( Goropii) opera omnia. Antuerpiæ, 1580, in fol, P. 103.
Beckmanni (Jos.) de Historia naturæ Veterum libellus. Petropoli,
1766, in-12. P. 150, 151.
BéLox (Pierre). Les Observations de plusieurs singularités, trou-
vées en Grèce, Asie, Judée, Égypte, Arabie. Paris, 1554, in-4°.
P. 54, 94. '
Bocrarri (Samuelis) Hierozoicon. 1675, in-fol. P. 17.
Bopxr 4 Srarez (J.) Commentarii in historiam plantarum Theo-
phrasti. Amstelodami, 1644, in-fol. P. 15, 18,75,77,84, 89, 06,
102, 125, 128, 185, 152,158, 195.
Bruce’s (James) Travels to discover the source of the Nile. Edim-
burgh, 1790, in-4°. P. 82, 114.
Bruckmann (Francois-Ernest). Traité de la Truffe. Helmstadt,
1720, in-80. P. 82.
Buzcer (J.-B.). Mémoires sur la langue celtique. Besancon, 1754
in-fol. P. 18, 133.
CzæsaLPiNus ( Andræas), de Plantis. Florentiæ, 1583, in-4°. P. 16, 153.
Czæsaris (Ca Julii), de Bello gallico libri VI. Curante Lemaire.
Paris, 1819, in-80. P. 159.
Carrimacat Hymni (édit. Dacier). Paris, 1675, in-4°. P. 190.
Casror, apud Plinium, lib. XIX, cap.8. P. 146.
Caro (Marcus Porcius), de Re rustica. Lipsiæ, 1735, in-4°. P. 140, etc,
Carrou. Traduction de Virgile, en prose poétique avec des notes.
Paris, 1729, in-12. P. 19.
Caruzzus, Tisurius, PRoPERTIUS, ex recens. J. G. Gravii, c. n. var.
Trajecti ad Rhen. 1680, in-8. P, 26.
CavaniLzes ( Ant. Jos.) Monadeehies classis dissertationes. Matrit,
1790, in-{0. P. 66.
Cersn (Olai) Hierobotanicon. Upsaliæ, 1745, in-8°. P. 82, 134,
15.
2230 LISTE
Cnarpin (Jean). Voyages en Perse, etc. Amsterdam, 1711, in-12.
P. 68.
Ciceronis (Marc. Tull.) opera omnia. Paris, 1817, in-8°. P. 107, 148.
CLusu rariorum plantarum Historia. Anvers, 1601, in-fol. P. 94.
CoLumELLÆ ( Lucii Junii Moderati ) de Re rustica libri XII (edit.
Gesneri). Lipsiæ, 1735, in-4°. P. 46, 50, 80, 89, 94, 107, 120,
124, 129, 134, 135, 130, 150, 164 .etc.
Comezyni (Carol) Hortus Amelstodami. Amelstodami, 1697, in-fol.
P:105:
ConsranTini (Rob.) Commentari in historiam plantarum Theophrasti.
Amelstodami, 1644, in-fol. P. 85, 87.
Corn (Euricü) Botanologicon. Coloniæ, 1534. P. 16.
Cranrz (H. Jos. Nepom.). Institutiones rei herbariæ. 1766, in-8°.
P. 64.
Darécnamr. Histoire générale des plantes. Lyon, 1653, in-fol. P.65,
95, 4535:
D’Aviry. Description de l'Afrique. Paris, 1750, in-8°, P. 84.
Decanpozee et Enconrre. Mémoire sur l’aconit des Anciens. An-
nales chimiques de Montpellier, 2e série, vol. IL. P. 215.
Deue. Flore ægyptiacæ illustratio. Dans le grand ouvrage d’É-
gypte. P. 117.
Demosrenis opera. Francofurti, 1604, in-fol. P. 202.
Desronraines. Histoire des arbres et arbrisseaux. Paris, 1809, in-8°.
Piuoÿ'etc.
Dictionnaire des Sciences médicales, volumes 37 et {7. Paris, 1812
à 1822, in-8°. P. 65, 161.
Dictionnaire universel de Trévoux. Paris, 1732, in-fol. P. 35.
Dictionnaire des Sciences naturelles (édit. Levrault), tom. 20. P. 107.
Dioczes apud Athenœum, lib. IT, cap. 49. P. 210.
Dronysius PERIEGETES, de Situ orbis. Saumur, 1676, in-80. P, 131.
Droscorinis ( Pedaciü) Anazarbæi, de Materia medica, libri VIT.
Lugduni, 1598 (curante Saraceno). P. 17, 21,24, 25, 29, 33,36,
38, 40, 50, 54, 62, 64, 65, 72, 76, 77, 78, 88, 93, 95,06, 108,
112, 113, 114, 125, 128, 134, a4r, 147, 150, 154, 168, etc.
Dipayicus apud Athen. lib. IT, cap. 43. P. 2923.
Doponzi (Recuberti) Stirpium historiæ Pemptades sex. Antuerpiæ,
1563. P. ror.
Durauez (Henri-Louis). Traité des arbres et arbustes. Paris, 1755,
in-4°. P. 50. |
DES AUTEURS CITÉS. 229
Duriner DE Noroy (Antoine). L'Histoire du monde de Pline. Paris,
1608, in-fol. P. 87.
Dureau DE LA Marre. Mémoire sur les Frênes connus des Anciens;
Annales du Muséum, T. IV. Paris, 1804. P. 58.
EBx Azwam apud Casiri ( Bibliotheca arabica-hispanica). Madriti}
1760, in-fol. P. 86. |
Exconrre et DEcanpozze. Mémoire sur l’Aconit des Anciens, dans
les Annales cliniques de Montpellier, 2e série, vol. IL P. 211.
Eusrarar, archiep. Thessalon., Commentar. in Homeri Iliadem et
Odysseam. Romæ, 1542 à 1550, in-fol. P. 83.
Favorinus, cité par Pline, lib. XXIV, cap. 9. P. 112.
Fée (A.-L.-A.). Éloge de Pline le naturaliste, avec un catalogue
des plantes d'Homère. Paris, 1822, in-8°. P. 130.
ForskanL. Flora ægyptiaco-arabica (edit. Niébuhr). 1775, in-4°.
1-70; 00, 17.
Fucasu ( Leonharti) de Historia stirpium, etc. Basileæ, 1542, in-fol.
PB. 145:
GÆRTNER (J.) De fructibus et seminibus plantarum. Stutgardiæ , 1788,
in-4°. P. 16.
GALEN: opera omnia. Parisiis, 1679, in-fol. P. 25, 76, 91, 95,
#34, 172 etc. etc.
Gazzesto. Traité du Citrus. Paris, 1811, in-8°. P. 103.
Garcin DE Tassy. Les Oiseaux et les Fleurs. Paris, 1822, in-8°..
P. 117.
Garnix Duuesnir. Synonymes latins. Paris, 1788, in-8°. P. 140.
Gezzn (Auli) opera (edit. Proust). Paristis, 1680, in-4°. P. 218.
Genesis, hebraïce. Florentiæ, 1954, in-4°. P, 165.
Geoponicorum sive de Re rustica, lib. XX, gr. lat. (edit. Needham ).
Cantab. 1504, in-80. P. 97.
GeEsneri (Conradi) Historia Plantarum. Parisis, 1541 ,in-fol. P. 16.
Gozu (Jacobi) Lexicon arabico-latinum. Lugduni-Batavorum, 1653 ;
in-fol. P. 17, 25, 35, 68, 93.
Gouan. Flora Monspeliaca. Lugduni, 17965. P. 129.
GUERRIER DE Dumasr (A. P.F.). La Maconnerie, poëme, avec des
notes. Paris, 1820, in 8°. P. 119, 179. |
Harrer (4lberti van) Historia stirpium indigenarum Helvetie. Berne,
1768, in-fol. P. 65.
330 | LISTE
Harouint (Johannis) Interpretatio et Notæ in Historiam naturalenr
C. Plinii, ad usum Delphini. Parisiis, 1723, in-fol. P. 20.
Hassezquirznr ( Frederici) Iter Palestinum (edidit C. Linnœus ).
Stockholmiæ, 1557, in-8°. P. 86:
Heropori Historiarum libri IX (edit. Reizü). Oxonii, 1808, in-8o,
48, 83, 91; 92.
Hesiopr (Ascræi) opera (edit. Gævii). Amstelodami, 1767. P. 195, etc.
Hesycnir Dictionarium. Venetiis, 1514, in-fol. P. 25.
HippocrarTis opera omnia. Venetiis, 1526, in-fol. P. 47, etc.
Houeri Ilias et Odyssæa ; accedunt Batrochomyomachia, Hymni,
etc. (edit. Barnes). Cantabrigiæ, 1711. P. 54, 81, 94, 172, etc.
Horari FLaccr opera omnia (curante Sanadon). Parisüs, 1756,
in-18 P. 20, 51.
Huerx (Just). Relation d’un voyage à Java, insérée dans les Com-
mentaires de B. de Stapel sur Theo hraste F:92.
Hieronymr ($. Eusebüi) opera. Parisis, 1693, 1706, in-fol. P. 172.
Joscrut (Flavii) Antiquitates judaïicæ. Basileæ, 1544, in-fol. P. 106.
Journal de Physique, tom. XXXHI. M. Desfontaines, sur le Lotos
des Lotophages. P. 84.
Josrint Historiæ (edit. Cantet). Parisüs, 1677, in-4°..
Juvenazis ( Decu pure) Satyræ (edit. Juvencü). Parisiis, 1715,
in-12. P. 105.
KoeLer. Descriptio graminum in Gallia et Germania nascentium.
Francfurti ad Mænium, 1802, in-8°, P. 54.
KoëiG ( Emmanuelis) Regnum vegetabile. Basileæ , 1696, in-4°.
P. 48.
La Cerpa (J. Lud. de). Explic. et Not. in Virgilium. Lugduni, 1612,
in-fol. P. 67, 68, 153.
Eamarck et DEcanpozee. Flore francaise. Paris, 1805, in-8o,
P. 26, 148, etc. etc.
Lamarck. Flore française. Paris, 1778, in-8°. P. 123, etc.
Eamarck. Encyclopédie méthodique. Botanique. Paris, 1783 et
suiv.,in-40. P. 124, 166.
Lamouroux. Essai sur les Thalassiophytes, etc., 1813, in-8°. P. 60.
LareyrousE (Jean Franc.). Voyage autour du monde. Paris, 1797,
in-40. P. 60.
Lésin. Sa Moallaka, dans le Calila et Dimna de M. de Sacy. Paris;
1820, in-4°. P. 10,
DES AUTEURS CITÉS. 231
Lenzæus, cité par Pline, liv. XXIV, c. 9. P. 112.
Lin (Caroli a) Genera plantarum, editio octava. Curante Schreber.
Francofurti ad Mænum, 1789, sai: P. 34, 67, 76, 87, 88, 164,
165, etc., etc.
Loserir (Matthiæ) Plantarum seu stirpium Icones. Antuerpiæ, 1581 ,.
1591, in-4°. P. 36, etc.
Lorsezeur-DESLONGscHAMPS (J. L. A.). Flora gallica. Paris, 1806 et
1807, in-5°. P. 65.
Lucani (M. pre) Pharsalia, cum comm. Burmanni. Lugd. Batav...
1740, in-4°. P. 160.
Lucrerius Carus (7°). De Rerum natura. Lutetiæ Parisiorum, 1680,
in-4°. P. 194.
Macrogur ( Aurelü) opera. Lugd. Bat., 1670, in-80. P. 2r2.
Maizcer. Description de l'Égypte. Paris, 1735, in-4°. P. 70
Maimonipes (R. Moses). in Talmud. Oxoniæ, 1654, in-4°. P. 94.
Marzer (P. H.). Introduction à l'Histoire de Danemarck. Copen-
bague, 1755, 1756, in-4°. P. 182.
Mazrrer. Edda. Genève, 1787, in-12. P. 1709.
Marriauis (Waleri) Epigrammata. Londini, 1654, in-8°. P. 56, etc.
MarrTyn (J.). The Georgicks of Virgil, with notes, etc. London,
1744 sin-4. P. 11, 241#32,33, 46, 5r, 67, 77,85; 123,135, Er,
164, 174.
Marrmiozi (Petri Andreæ) Commentarii in libros de materia medica
Dioscoridis, Venetiis, 1554, in-fol, P. 15, 28; 89, 96, 138, 169.
Mémoires de la Société linnéenne, Î'e année. Paris, 1822, in-8°.
P: 176.
Micaux, dans l’Encycl. méthod. (Botaniq. Supplém.). P. 166.
Mizzer’s (Philipus) Gardener’s Dictionary, seventh edition. London,
1807, in-fol. P. 18, etc.
Morxcs (Conradi) Methodus plantas horti botanici et agri Marbur-
gensis destribendi. Marburgi, 1794, in-8°. P. 29, 52.
Mxesrraeus, apud then. IT, 43. P. 222.
Moscui Idyllia. Lutetiæ, 1556, in-40. P. 2r0.
Munammenis, filii Abdallæ Alcoranus (ed. Hinckelmanno). Ham-
burgi, 1694, in-4°. P. 77.
Nicanpri Theriaca et Aletiptinaca. Florentiæ, 1764, in-8°. P.ot,
112,etc.
Niésunr. Voyage en Arabie, 1779, in-4°. P. 114.
Noëc. Dictionnaire francais-latin. Paris, in-4°. P. 37, 142.
334 LISTE #
Orivier. Voyage dans l'empire ottoman, l'Égypte et la Perse. Pa
ris, an IX,in-4°. P.121. |
Ovinn (Publ. Nasonis) opera omnia, edent. Lemaire. Paris, 1820,
in-80, P. 50, 69, 90, 129, 130, 14, 142, 172, etc.
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PauziN de Saint-Barthélemy (le P.). f’yacärana, seu grammatica
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Prinir Corcicir Secunni (C.) Epistolarum libri decem, et Panegyri-
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N. E. Lemaire. Parisiis, 1822, in-8°. P. ro.
Prinu SecuxDt (C.) Historiæ naturalis libri XX XVI (cur. Har-
duin.). Parisiis, 1723, in-fol. P. 10, 14, 18, 19, 21, 25, 33, 37,
47,50, 51, 94,55, 97, 60,02, 71; 72: 79,70, 77: 709.80: 89,80;
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128,131, 134, 145, 144, 146, 147, 148, 149, 150, 153, 154, 156,
157, 158, 199, 162, 164, 168, 170, 172, 176, etc., etc.
Pcusenerit (Leonardi) opera omnia Botanicæ. Londini, 1720, in-fol.
P:a6, 05.
Prurarout opera, græce et latine. Parisiis, 1624, in-fol. P. r71,etc.
Poirer (l'abbé). Voyage en Barbarie. Paris, 1789, in-8°. P. 84.
PorLucis (Jul) Onomasticon. Amsteldami, in-fol. P. 215.
Poryeit Historiarum libri V, gr. et lat. (edit. Gronovü). Lipsiæ,
1763 et 1764, in-80. P. 83.
Porpuyrius apud Eusebium (præparat. evangel. lib. LIT). P. 120.
Rarr (Johannis) Historia plantarums Londini , 1686, 1688, 1704,
in-fol. P. 17, 30.
Ricci (Aug. Mar) Dissertationes homericæ. Florentiæ, 15740, in-4°.
PF. 82.
° DES AUTEURS CITÉS. : 353
Rnasrs opera omnia medica. Venetiis, 1506, in-fol. P. 86, 94.
Rorssic. Histoire naturelle des Roses. Leipsig, 1802 et suiv., in-4°.
P. 144.
Roques. Phytographie médicale. Paris, 1821, in-4°, P. 117.
Ruzr (Carl.), in edit. Virgilù, commentarii. Parisiis, 1682 , in-4°.
P.at,13%#
SALLUSTIT (Caii Crispi) opera omnia (curante Burnouf), edit. Lemaire.
Paris, 1821, in-8°. P. 65.
SALMASII ( Claudii) Plinianæ exercitationes, etc. Trajecti ad Rhen.
1689, in-fol. P. 67, 102.
SaviGni. Annales du Muséum d'Histoire naturelle. T. Ier. Paris,
1802, in-4°. P. 93.
ScariGerr (Jul. Cæs.) Commentarii in Theophrasti historiam planta-
rum. Amstelodami, 1644, in-fol. P. 16.
Scholæe Salernitanæ opusculum, etc. Parisiis, 1545, in-12, 72.
Scoporr (Joannis Antoni) Flora carniolica. Viennæ 1760, in-8°.
P. 88.
ScriBonit LarGr Opera (edit. J. Rhodiü). P. 197.
SENECÆ (Luc. Ann.) Epistolarum libri XXV. Rome, 1475, in-4°.
P. 85.
SERAP1ONIS (Johannis), de simplicium medicamentorum Historia, lib.
VII. Venetis 1552, in-fol. P. 88.
Servir (Honorati) Commentarii in Bucolica, Georgica et Æneidem
Virgilii. Venetiis, 1471, in-fol. P. 21, 129, 135, 139.
Suaw’s (Thomas) Travels in several parts of Barbary, ete. Oxford,
_ 19738, in-fol. P. 82, 84.
Srrorpii Flora græca. Londini, 1807, in-fol. P. 67.
Sort (Caii Julii) Polyhistor. Parisüs, 1472, in-4°. P. 65.
SPRENGEL (Curtii) Historia rei herbariæ. Amstelodami, 1897, in-8°.
Po un; :52,16,:23, 24 20, 31,38, 40. 46,5%:64; 65.67, 78:
87, 91,099, 117, 119, 123, 148, 154.
SPRENGEL (Curtü) Antiquitatum botanicarum specimen primum.
Leipsiæ 1798, in-4°. P. 82, 84, 90, 94, 176.
SrepHANI (Henrici) Thesaurus linguæ græcæ. Parisiis, 1571, in-fol.
P. 168. |
Srepnant (Roberti) Thesaurus lingueæ latinæ. Lugduni, 1573, in-fol.
Pr.
SrRABONIS Rerum geographicarum libri XVII, gr. et lat. Oxonü,
1807, in-fol. P. 91, 168, etc.
234 LISTE DES AUTEURS Cris
SuipÆ opera (edit. Rusteri). Cantabrigiæ, 105, in-fol. P. 213.
Tnérs (A. de). Glossaire de Botanique. Paris, nero, in-80. P. 26,
35, 43, 58, 70, 139, 155.
Tasocriri Syracusri quæ supersunt (edit. Warton). Oxonii , 1770;
P:195.
Tueopmrasri de Historia plantarum , libri IX. Theodoro Gaza inter-
prete. Amstelodami, 1644, in-fol. P. 14, 18, 22, 25, 32,38,47,
62,75, 76, 82, 84, 85, 86, 90,02, 96, 106, 108, 112, 114, 125,
128, 134, 157, 158, 161, 168, 171,etc., etc.
Tavcypiss, de bello Peloponensi. Amstelodami, 1731, in-fol. P. 217.
Tuizr carmina (edit. Wunderlich). Lipsiæ 1816, in- 8°. P. 141.
Tournerorr (J. P.). Institutiones rei herbariæ. Parisiis, 1700, in-4°.
— Relation d’un Voyage au Levant. Paris, 1717, in-4°. P.16, 28,
955 30
VarzLanr (Sebastiani) Prodromus botanici parisiensis. Lugd. Batav.
1723. — Botanicon parisiense, ibid. 1726, in-fol.
Vazerir Fracci Argonauticon libri VIIT (edit. Burmanni). Leide ,
1724. P. 160.
Varronis (M. T.) de Re rustica libri tres. Leipsiæ, 1735, in-4°, P.
273 EL 20
Vénéronr. Dictionnaire italien-francais, et français-italien. Paris,
1749, in-4°. P. 87.
Viczars. Histoire des plantes du Dauphiné. Grenoble 1786, 1789,
in-4°. P. 14.
VrzLotson (d’Ansse de). Arecdota græca, etc. Venetiis, 1781, in-4°..
P: 127.
Virruvu de Architectura libri X. Amstelodami, 1649, in-fol. P. 35,
172.
WHiTELAW AINSLIE. Materia medica. Madras, 1813, in-4°. P. 48.
Wizpenow. Species plantarum. Berolini, 1797, in-8°. P. 12.
XENoPHONTIS opera. Parisus, 2625 , in-fol. P. 190.
Zonaras, in Historia Byzantina. Parisiis, 1468, in-fol. P. 58.
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LISTE
DES NOMS LATINS DE PLANTES
MENTIONNÉS DANS LA FLORE DE VIRGILE.
(On n’a mis en italique que les noms modernes consacrés.)
Ares (Plin.), p.225. — gallica
(Pall.), p: 225.
Abies pectinata (Dec), p. 9, 224.
Acaciavera( Willd.), p. 11, 216.
Acanthus mollis (Linn.), p. 10,
201. — sativus (Bauh.), p. 10.
Acanthus pæderos, seu melam-
phyllum (Plin.), p. 10, 2or.
Acer campestre (Linn.), p. 183,
AUS.
Aconitum Lycocitonum (EM), 7p:
_ 12,210.— Napellus(id.), p. 12.
Agrostemma Githago (Linn.),
p- 166.
Alant (Isid. Hisp.), p. 207.
Alga sterilis (Ovid.), p. 12.
Allium Cepa(Linn.), p.36, 198.
— Porrum (L.), p. 133, 198.
— sativum(Linn.), p.13, 198.
Alnus rotundifolia(Bauh.), p. 14.
— viridis (Dec.), p. 14, 221.
AlthϾa cannabina (Linn.), p.
66. — Hibiscus (Linn.), p. 66.
— officinalis (Linn.), p. 66.
Amaracus (Plin.), p. 185, 203.
Amarantus (Latinor.), p. 201.
Amarantus panicula conglomera-
ta (Bauh.), p. 14.
Ambuleia (Plin.), p. 206.
Amellus ( Latinor.), p. 207.
Amomum (Plin.), p. 16, 199.
Amomum racemosum (Lmk.), p:
1Â, 199.
Amyris ( Auct.), p.114.
Amyris gileadensis (Linn.}), p.
25. — Opobalsamum (Linn.),
p.25, 218.
Anastatica hierocuntica (L.), 16.
Anethum (Latinor.), p. 209.
Anelhum graveolens (Linn.), p.
17, 209.
Anthemis tnctoria(Linn.), p.27,
207.
Antirrhinum asarinum (Linn.),
p- 63, 204.
Aparine (Plin.), p. 76.
Aphaca (Plin.), p. 218.
Apiastrum (Plin.), p. 109, 204.
Apium (Plin.), p. 209. — risus
(Paus.), p. 64.
Apium graveolens (L.), 17, 200.
Arbor thurifera (Plin.), p. 223
LISTE DES NOMS LATINS, erc.
Arbutüs (Latinor.), p. 20, 205.’
Arbutus Unedo (Linn.), p. 20,
203.
Arctium Lappa (Linn.), p. 75.
Arinca (Plin.), p. 55.
Arum Colocasia (Linn.), p. 39,
94; 98, 195.
Arundo Donax (Linn.), p. 21,
106. — Phragmites (Linn.), p.
21, 196.
Aster Amellus (Linn.), p. 15,
207.
Atropa Mandragora (Linn.), p.
82.
Avena sativa (Linn.), p. 22, 196.
— sterilis (Linn.), p. 22.
Avia (Col.), p. 194.
Azarina ( Auct.), p. 64.
Azarum europæum (Linn.) p. 24.
Baccar (Plin.), p. 204.
Balsamum ( Latinor.), p, 218.
Beta candida pede (Col.), p. 2or.
Beta Cicla(Linn.), p.26, 20r.—
hortensis (Mill.), p. 26. — vul-
garis (Dec.), p. 26.
Betula Alnus (Linn.), p. 14. —
viridis (Vill.), p. 14.
Brassica Eruca (Linn.), p. 50,
211.
Bubon Galbanum (Linn.), p. 60,
209.
Bubonion (Plin.), p. 207.
Bumamma (Varr.), p. 27, 213.
Bumastus (Plin.), p. 213.
Bumelia (Plin.) p. 202.
Bunias syriaca (Gært.), p. 16.
Buxus (Latinor.), p.220.
Buxus semper virens (Linn.), p.
28, 220.
Byssus (Philostr.), p. 19.
243
Cachrys Libanotis (Linn.), p.14r.
Calendula officinalis (Linn.), p.
29, 207.
Caltha (Plin.), p. 29, 207. —
Flammeola (Col.), p. 207.
Caltha offcinalis (Mœnch.), p.
29-
Carex (Linn.), p. 31, 195.
Casia (Plin.), p. 32, 200.
Cassia lignea (Officin.), p. 32. —
poetica (Tournef.), p. 29.
Castanea ( Latinor.), p. 222.
Castanea vulgaris (Dec.), p. 33,
229.
Cedrus (Latinor.) p. 224.
Celosia cristata (Linn.), p. 14,
201.
Celtis (Plin.), p. 84, 87.
Celtis australis (Linn.), p. 85,
86, 88,89, 100, 220.
Centaureum, Centauria, etc. (La-
tinor.), p. 206.
Centaurea Centaurium (Linn.),
p. 36. — solstitialis (Linn.),
p+ 30.
Cepa et Cepulla (Latinor.), p.
198.
Cepa vulgaris (Bauh.), p. 36.
Cerasus ( Latinor.), p. 216.
Cerasus vulgaris (Mill.), p. 37,
216.
Cerinthe major (Linn.), p. 37.
Chamæmyrsine (Latinor.), p.
197.
Chamæmyrtus (Plin.), p. 145.
Cheiranthus (Linn.), p. 178.
Chrysanthemum coronarium (L.),
p- 38, 207.
Cicer Lens (Linn.), p. 78.
Cichorium (Plin.), p. 70 et 71.
16.
244
Cichorium Endivia (Linn.), p.
71, 206. — Intybus (Linn.),
p: 70, 206.
Cicuta virosa (Linn.), p. 38.
Cissus vitiginea (Vinn.), p. 16.
Citrus (Varr.), p.212.
Citrus Aurantium (Linn.), p. 103,
212. — medica (Linu.), p.106,
212.
Cneorum (Plin ), p. 33.
Coccum gnidium (Plin.), p. 32,
200.
Colocasiam {Plin.), p. 195, 200.
Colocynthis (Plin.), p. 220.
Conium maculatum (Läinn.), p.
36, 200.
Convolvulus sepium (Linn.), p.
75.
Coriandrum ( Latinor.), p. 209.
Coriandrum sativum (Lainn.), p.
40, 209.
Cornus mas (Linn.), p. 41, 208.
— Gharaf, p. 56.
Corsium (Antiq.), p. 93, 94.
Corylus Avellana (Linn.), p. 42,
229:
Cratæqus rotundifolia (Lmk.) p.
87. — Aria (Linn.), p. 87, 88.
Crocus sativus (Linn.), p. 42, 199.
Cucumis ( Col.), p. 220.
Cucumis sativus (Linn.), p. 43,
220.
Cucurbita maxima (Tournef.), p.
43.— Pepo(Linn.), p.43, 220.
Cupressus ( Latinor.), p. 224.
Cupressus sempervirens (Lainn.),
p: 44, 224.
Cyparissus (Antiq.), p. 43.
Cytisus ( Latinor.), p. 217.
Cytisus Marantæ (Lob.), p. 46.
LISTE DES NOMS LATINS
Dapline Gnidium (Linn.), p. 32;
200.
Delphinium Ajacis (Linn.), p.67,
68, 173.
Dictannum (Plin.), p. 47, 203.
Digitalis purpurea (Linn.), p. 24,
204.
Diospyros Ebenum (Pers.), p.48,
+ 205.—Ebenaster (Pers.), p.48.
— melanoxy lum (Pers.), p.48.
— Lotus (Linn.), p. 84, 89,
100.
Donax (Plin.), p. 196.
Doudaim (Hebr.), p .82.
Ebulus (Latinor.), p. 208.
Edera (Cat.), p. 2v9.
Elæagnus angustifolia (Linn.),
p.125.
Enula campana (Officin.), p.
72,
Erica (Länn.), p. 111, 133, 205.
Eruca (Latinor.), p. 211.
Ervum Lens (Linn.), p. 77, 218.
Esculus (Plin.), p. 51, 222.
Faba vulgaris (Mæœnch.), p. 52.
Faba græca (Plin.), p. 88, 221.
Faba ægyptiaca (Antiq.), p. 90,
200.
Fabulum (A. Gell.), p. 218.
Fagonia arabica (Linn.) p. 165.
Fagus (Plin.), p. 51, 53, 222.
Faqus Castanea (Linn.), p. 34,
222. — sylvatica (Linn.), p.53.
PAS
Far (Latinor.), p. 196.
Faselus (Col.), p. 218.
Faseolus (C. magn.), p.218.
Felicula et Filicula (Latinor.),
p: 199.
Ferula (Plin.), p. 210.
DES PLANTES DE LA FLORE.
Ferula communis (Linn.), p. 55,
209.
Festuca fluitans (Linn.), 170.
Filix fœmina (Dod.), p. 56.
Fragaria vesca (L.), p. 186, 216.
Fragum (Latinor.), p.216.
Fraxinus {Plin.), p. 58, 201. —
sylvestris (Col.), p. 123, 202.
Fraxinus excelsior (Linn.), p. 58,
124, 202. — florifera (Scop.),
58. — Ornus (L.), p. 58, 123.
— rotundifolia (Lank.), p. 123,
202.— Theophrasti (Duham.),
p+ 59.
Fucus (Linn.), p. 12, 59, 194.
Galbanum (Plin.), p. 69, 209.
Galium Aparine (Linn.), p. 75,
208.
Genesta ou Genista (Latinor.),
p- 216.
Genista juncea (Linn.), p. 60.
Gladiolus communis (Lann.), p.
67.— Id. var.triphyllos (Sibt.),
p- 67.
Gossypium (Plin.), p. 18, 213.
Gossypium arboreum (Linn.), p.
18,213. — herbaceum (L.), p.
18,213.
Guayacana (Tournef.), p. 89.
Halicastrum (Latinor.), p. 184.
Hedera Helix (L.), p.62, 209. —
Id. var. corymbosa (Dec.), p.
63. — Id. var. dionysia (Da-
lech.), p.62. — Id. var. poetica
(Bauh.), p. 63.
Helice (Plin.), p. 153.
Heliotropion (Virg.), p. 206.
Helix (Plin.), p. 62,63, 209.
Helleborus niger (K.), p. 49, 210.
245
HerbalanariaetRadicula(Plin.),
p- 212.
Herba sacra (Latinor.), p. 175.
Hibiscus (Plin.), p. 213.
Hordeum (Linn.), p. 66, 196.
Hyacinthus (Antiq.), p. 67.
Hyacinthus melas (La Cerd.), p.
68.
Ibischa Mismalva (C. magn.), p.
213.
Ilex (Latinor.), p. 222.
Ilex (Tournef.), p. 69. — 4quifo-
lium (Linn.), p. 86.
Intubum erraticum(Plin.), p.70,
206. — sativum (Plin.), p.75,
206.
Inula (Plin.), p. 72, 207.
Inula Helenium (Linn.), p. 72,
207.
Juglans ( Latinor.), p. 219.
Juglans regia (L.), p. 52, 187,
218.
Juncus (Linn.), p. 73, 197.
Juniperus communis (Linn.), p.
73,223. — Lycia (Linn.), p.
161, 223. — Sabina (Linn.),
p- 147, 224.
Labrusca (Plin.), p. 215.
Lactuca sativa (Linn., p.74, 206.
Lapathos (Col.), p. 201.
Lappa (Plin.), p. 75.
Lathyrus Aphaca (Tinn.), p. 176.
Laurea rosea ( Apul.), p. 205.
Lauro-Cerasus (R. Const.), p. 84
Laurus nobilis(Linn.), p.76, 200.
— Cassia (Linn.), p. 32, 200.
Lens (Latinor.), p. 218.
Lens esculenta (Mænch.), p.77.
Lepidium sativum (Linn.), p.119,
211.
246
Leucoium album (Linn.), p. 178.
Ligustrum vulgare (Linn.), p.77;
202.
Lilium candidum (Linn.), p.78,
197. — Martagon (Linn.), p.
67, 174, 197. — floribus reflexis
(Bauh.), p. 67.
Linum usitatissimum (Linn.), p.
80, 214.
Loliun temulentum (Linn.), p.
80.
Lotophagorum arbor (Latinor.),
P: 219.
Lororum ANTIQUORUM SYNONY-
MA, P. 99.
Lotos ( Antiq.), p. 81, 219. —
africana (Plin ), p. 86, 219. —
aquatica (Ovid.), p. 89. — ita-
lica (Plin.), p. 220. — Paliu-
rus (Plin.), p. 219. — sacra
(Latinor.), p. 200. |
Lotus corniculatus (Linn.), p. 95.
Lupinus (Latinor.), p. 217.
Lupinus albus (Linn.), p. ror.—
sativus (Bauh.), p. 101, 217.
Lutum herba (Dodon.), p. 107,
pra;
Malache (Col.), p. 213.
Malum (Latinor.), p. 213. — au-
reum (Plin.), p. 104, 212. —
citreum persicum (Macr.), p.
212. — cotoneum (Latinor.),
p- 215. — Hesperidum (Plin.),
p-104,212.—medicum(Plin.),
p- 106, 212.
Malum cotoneum (Bauh.), p. 104.
Malus communis(L.), p. 102, 107,
219, — sylvestris ( Linn.), p.
107. — assyriaca (Plin.), p.
LISTE DES NOMS LATINS
106. — medica (Plin.), p. 102,
106.
Malva (Linn.), p.66, 108, 213.
Medica (Latinor.), p.218.
Medica sativa (Lmk.), p. 108.
Medicago arborea (1), 46, 95,
217. — falcata (Linn.), p. 95.
— sativa (Linn.), p. 108, 217.
Melilotus cœrulea (Linn.), p. 97,
100,217. — officinalis Linn.),
p: 96, 100, 217.
Melissaofficinalis(Linn.), p.109,
203.
Melittis Melissophyllum (Linn.),
P- 109.
Melia (Isid.), p. 219.
Milium semine luteo (Tournef.),
pP- 109.
Mimosa nilotica (Linn.), p. 11.
Morus (Latinor.\, p. 220.
Morus alba (Linn.), p. 57. — ni-
gra (Linn.), p. 57, 110, 220.
Myrica (Plin.), p. rrr.
Myrtus sylvestris (Latinor.), p.
145, 197.
Myrtus communis (Linn.), p.
116, 214.
Narcissus orientalis (Linn.), p.
117. — poëticus (Linn.), p.118,
199. — serotinus (L.), p. 118,
199. — Tazetta (Linn.), p.117.
Nardus celticus (Officin.), p. 149,
208.
Nasturtium (Latinor.), p. 119,
2N
Nelumbium speciosum (Willd.),
p- 91.
Nerium lauriforme (Lmk.), p.
140. — Oleander (L.), p. 140,
204.
DES PLANTES DE LA FLORE.
Niliacum olus (Mart.), p. 94,
199.
Nux (Ovid.), p. 187, 218.
Nux avellana (Latinor.), p. 223.
Nymphæœa cœærulea(Sav.), p.93,
199.— glandifera(Huern.), p.
92. — Lotus (Linn.), p. 39,
93, 94, 200. — Nelumbo
(Linn.), p.91, 200.
Odocos (Marc. Burd.), p. 208.
OEnanthe crocata (Linn.), p.65.
Olea europæa (Linn.), p. 10,
202. — sylvestris (Bauh.), p.
rar:
Oleaster (Latinor.), p. 200.
Oleaster (Bauh.), p. 12r.
Orchis (Linn.), p. 82.
Origanum Dictamnus (Linn.), p.
47 , 203. — majoranoïdes (L.),
p- 185, 203.
Ornithogalum (Linn.), p.70.
Ornus (Latinor.), p. 58, 123.
Osyris (Plin.), p. 33.
Osyris alba (Tournef.), p. 33.
Oxymyrsine ( Latinor.), p. 197.
Paliurus (Plin.), p. 85, 100, 210.
— cyrenaicus (Plin.), p.219.
Paliurus aculeatus (Dec.), p. 124.
Palma (Latinor.), p. 197.
Palma major (Bauh.), p. 126.
Paludapium (Latinor.), p. 219.
Panicum miliaceum (Linn.), p.
109.
Papaver cereale (Col.), p. 211.
— erraticum (Plin.), p. 127,
211.
— sativum (Col.), p. 211.
Papaver Rhœas (Linn.), p. 127,
211. — somniferum (Linn.), p.
LYC TA
247
Phalangium (Linn.), p. 70.
Phaseolus vulgaris (Linn.), p. 55,
218.
Philanthropos (Plin.), 76.
Phœnix dactilifera (Linn.), p.
126, 197.
Phucagrostis (Auct.), p. 12.
Picea (Plin.), p. 224.
Pinaster (Latinor.), p. 225.
Pinus Cedrus (L.), p. 35, 224. —
maritima (L.), p. 129, 224. —
Mugho (L.), p. 157, 224. — Pi-
cea (Linn.), p.9, 224. — Pinea
( Linn. ),p. 130, 225. — sativa
(Lmk.), p. 130, — syluestris
(L.), p. 129, 225. — Id. var.
QVHL.);p. 157:
Piper Cubeba (Linn.), p. 16.
Pistacia Terebinthus (Linn.), p.
160, 218.
Platanus (Latinor.), p. 221.
Platanus orientalis (Linn.)p.13r,
EU
Polypodium Filix mas (Linn.),
p- 194.
Populus alba (Latinor.), p.221.
Populus alba (L.), p. 131,221. —
fastigiata (Linn.), p. 132. —
nigra (L.), p. 132, 221.
Prunus (Lalinor.), p.216.
Prunus Cerasus (Linn.), p. 37. —
domestica (L.), p. 134, 216. —
insititia (L.), p. 134, 156, 216.
Pteris aquilina (L.), p. 56, 194.
Pyrus (Latinor.), p. 215.
Pyrus communis (L.), p.136, 213.
— Cydonia (L.), p. 105,215.—
sylvestris(Duham.), p. 136,215.
Quercus (Latinor.), p. 222.
Quercus (L.), p. 222, — Æsculus
248
(Linn.), p. 51, 222. — Bellota
(Desf.), p. 70, 138. — cocci-
fera (Linn.), p.70. — Ilex (L.),
p. 69, 222. — latifolia mas
brevi pediculo (Bauh.), p. 51.
— Prinos (Linn.), p. 70. —
Robur (Linn.), p. 51, 138.
FRanunculum alterum (Plin.),
p- 210.
Ranunculus Philonotis (Dec.), p.
64, 210. — sardous (Crantz.),
p. 64. — sceleratus (L.), p. 65.
Reseda luteola (L.), p. or, 212.
Rhamnus divaricatus (Forsk.), p.
86. — Lotus (L.), p. 83, 85,
219. — Paliurus (Linn.), p. 86,
124, 210. — Spina Christi (L.),
p- 56, 219.
Rhododaphne (Antiq.), p. 141,
209.
Rhododendrum (Plin.), p. 205.
Rosa àlba (Dec.), p. 144. — cen-
tifolia (Linn.), p. 143, 216. —
Eglanteria (Dec.), 144. — hie-
rocuntica (Baubh.), p. 16. — pu-
nicea ( Rœss.), p. 144, 216.
Rosmarinus officinalis (Linn.),
p.141, 202.
Rubus fruticosus (Linn.), p. 110,
145, 216.
Rumex acetosa (Linn.)}, p. 145,
201.
Ruscus (Plin.) p. 146.
Ruscus aculeatus (Linn.), p. 146,
197.
Ruta (Latinor.), p. 214.
Ruta graveolens (L.), p. 146, 214.
— hortensis (Lmk.), p. 146.
Sabina et Savina (Plin.), p. 147,
29/4,
LISTE DES NOMS LATINS
Sagittaria sagittifolia {Linn.), p.
170.
Saliunca (Plin.), p. 148, 208.
Salix (Latinor.), p. 149, 220. —
græca (Col.), p. 153.
Salix (Linn.), p. 220. — caprea
(Linn.), p. 150. — daphnoïdes
(Villars), p. 150. — vitellina
(Linn.), p. 153.
Sambucus ( Latinor.), p. 208.
Sambucus Ebulus (Linn.), p. 49,
208.
Sampsucon (Col.), 185, 203.
Satureia capitata (Linn.), p. 163,
203. — Thymbra (Linn.), p.
163, 203.
Scilla maritima (Linn.), p. 79,
122, 198. ,
Scirpus lacustris (Linn.), p. 72.
Scopa regla (Scrib. Larg.), p.
198.
Seris (Plin.), p. 71, 206.
Serpillum et Serpullum ( Lati-
nor.), p. 203.
Siler (Plin.), p. 153.
Siler montanum (Linn.), p. 153.
Sisara (Varr.), p. 205.
Siser (Latinor.), p. 210.
Sium Sisarum (L.), p. 154, 210.
Solanum bacciferum (Tournef.),
p: 16.
Sorbus aucuparia(Linn.),p. 123.
— domestica (Linn.), p. 88,
215.
Spartium junceum (L.), p.60, 217.
— tryphyllum (Baubh.), p.33.
Spina ægyptiaca (Plin.), p. 11,
216.
Spinæ solstitiales (Col.), p. 206.
Spinus (Latinor.), p. 216.
DES PLANTES DE LA FLORE.
Styrax et Storax (Latinor.), p.
259.
Styrax officinale (Linn.), p. 156,
205.
Tæda (Plin.), p. 224.
Tamarix africana (Desfont.), p.
113. — gallica(Linn.), p. 115.
Taxus (Plin.), p. 223.
Taxus baccata (L.), p. 159, 223.
Terebinthus vulgaris (Linn.), p.
160, 219.
Thelypteris (Plin.), p. 194.
Thlaspi sativum (Linn.), p. 119.
Thurea (Col.), p. 223.
Thymbra ( Antiq.), p. 163, 2035.
Thymelæa foliis lini (Bauh.), p.
K2
Thymus (Antiq.), p. 203.
Thymus capitatus(Bauh.), p. 163.
‘— Dioscoridis(Bauh.), p. 164.
— Serpyllum (Linn.), p. 152,
203. — vulgaris (L.), p. 152.
Tilia europæa (L.), p. 164, 214. —
var. microphylla (Decand.),
p- 164.
Tribulus (Plin.), p. 214.
Tribulus terrestris(Linn.), p. 165,
214.
Triticum hybernum (Linn.), p.
166. — monoccum (Linn.), p.
54. — Spelta (Linn.), p. 54,
166, 184. — sativum (Linn.),
p- 54.
Typha latifolia (Linn.), p. 170.
249
Ulmus ( Latinor.), p. 220.
Ulmus campestris (Linn.), p.167,
220.
Ulva ovium (Cat.), p. 170.
Unedo (Plin.), p. 20, 205.
Unio (Col.), p. 198.
Vaccinium Myrtillus (Linn.), p.
79!) 20).
Valeriana celtica (Linn.), p. 24,
148, 208. — Saliunca (Dec.),
p- 148.
Verbena et Verbenaca (Latinor.),
p. 202.
Verbena officinalis (Linn.), p.
E759) 207.
Viburnum Lantana (Linn.), p.
175, 108. — Opulus (Linn.), p.
195:
Vicia Faba (L.), p. 52, 218. — sa-
tiva (Linn.), p. 176, 218.
Viola (Latinor.), p. 214.
Viola montana (Linn.), p. 177.
— odorata (Linn.), p.176, 214.
— palustris (Linn.), p. 177.
Viscum album (L.), p. 179, 208.
Vitis (Latinor.), p. 213.
Vitis vinufera (L.), p. 180, 212. —
Id, var. sylvestris (Linn.), p. 74)
212.
Xylon (Plin.), p. 18, 213.
Zea Mays (Linn.), p. 55.
Zizyphus Lotus (Linn.), p. 83.
86, 100.
Zostera marina (Lainn.), p. 12.
RE AA RAR ARR RAA RL ALL RAR RL RL RAR RAR RAR ARR ER RAR RAR RE SR A/R RARE A/S
TABLE DES MATIÈRES.
Txrronucrrow. ee
FLORE DE VIRGILE.
SUPPLÉMENT. . « + + «
+ page
Liste alphabétique des articles de la Flore et du Supplément.
CONCORDANCE SYNONYMIQUE DE LA FLORE. . .
Ordre chronologique des auteurs grecs et latins cités dans la
Concordance. .
ACOTYLÉDONES.. .
Famille des Algues.
Mousses. .
MoNOCOTYLÉDONES.
Famille des Aroïdes.. .
Asperges. . .
Asphodéeles .
Balisiers. . .
Fougères. . .
Graminées .
Eris-%.
DicoTYLÉDONES. .
Famille des Acanthes .
Amaranthes.
Amentacées .
Apocynées. .
Arroches .
Borraginées .
Capparidées.
Caprifolia-
cées .
Caryophyl-
léess «RS
Chalefs. .
Chicoracées .
Cistes. .
199
197
198
199
194
199
199
201
201
220
20/4
201
20/
219
. . .
Famille des
Famille des
Joncs.… :
Liliacées .
Morrènes. . .
Narcisses . .
Palmiers .
Souchets .
Conifères . .
Corymbiferes
Crucifères. .
Cucurbitacées
Cynarocépha-
les.
Dipsacées.
Érables.
Éricacées.
Euphorbes. .
Gattiliers . .
Guayacanées.
Jasminées. .
Labiées.
206
208
212
209
220
202
209
202
202
‘fra
MR
TABLE DES MATIÈRES. 251
Famille des Lauriers . , 200 | Famille des Renoncula- ‘* .
Légumineu- cées’. . .* 310
SeBs nr Un 217 Rosacées . . 215
Malvacées. . 213 _Rubiacées. . 208 : à
rte, 214 Rutacées.. .:214 »s
Nerpruns. . 219 Scrophulaires 204 *
Ombellifères. 209 Térébinthes. 219
Orangers. . 212 Thymélées. . 200 s
. FRE +
Papaveracées. 211 Tiliacées.. . 214
Polygonées . 2o1 Urticées. . . 220
Vignes. . . 212
Liste alphabétique des auteurs cités. *. .. . . . . . . …, 326%
Liste des mots hébreux employés dans la Flore . . . . . : 235
Liste des mots arabes, etc., employés dans la Flore. . . . 236
Liste des noms grecs de plantes cités dans la Flore. . , . . PE) Dia
Liste des noms latins de plantes mentionnés dans la Flore. 242
LA
LAUAUU SU AURSRLSLRLR. LADA ADD RADAR LES RD RSR SARA ANA ANA
ERRATA.
Pages lignes au lieu de lisez
6 18 de négligences d’omissions
12 14 lycoctonum Lycoctonum
15 II ‘Aocrip "AcrTip
Ibid. 19 Mathiole partout Matthiole
Ibid. 23 Tyrium, Tyrium.
20 22 Mepaixuroy le fruit, gepeæiauray (Théophr.
IT, 16)
25 30 Nw2 DL2
26 10 toutes les espèces du genre toutes les espèces cultivées du
Beta genre Beta .
29 17 luteola, luteola ;
30 10 ranunculacée, renonculacée,
36 18 poypuo Kpoppucy
6t 3 de ses tiges de ses rameaux
62 27 auquel à laquelle
64 6 grimpante rampante
Ibid 22 Ranuncus Philonotis (De- Ranunculus Philonotis ( De-
cand. FI. Franc. 4699) cand. FI. Franc. 46/9)
66 7 appeloient appelaient
80 15 que nous nommons que l’on nomme
85 14 bérir. bérir,
89 16 Ajoutez après déja : nous avons cherché à prouver que
4 ,
) «
553 : - ERRATA.
Pages lignes au lieu de lisez :
93 6 du faba ægyptiaca de la faba ægyptiaca (*)
99 tableau Lotus africanus. Lotus africana. 4
105 15 l’on en aurait . l'on en avait
109 16 Melittis, Melissophyllum, Melittis Melissophyllum ,
Ibid. 24 opuscule fu - opuseule, déja lu
111 dern. les idées, restent les idées restent
112 13 instruites même en instruites, méme, en
114 3 Pr pP7
119 31 hicest et spartica hic est, et spartica
121 16 Bauhin, Pin.I, 17 C. Bauh. Pin. 472
132 29 serait de choisir le Populus serait de choisir le Populus ni-
fastigiata, peuplier d'Italie. gra, fort commun en Italie.
157 20 arbres ionifères, arbres conifères,
Ibid: 21 Entre « moelle ligneuse » et « dia ro éydad'os eva, » supprimez
la virgule.
160 25 Linn. gen. Linn. gen. 1511.
165 26 un genre de plantes épi- un genre de plantes à fruits
. neuses, épineux,
185 21 | Origanum majoranoïides Origanum majoranoïdes
et ailleurs (Linn.) (Wiild.)
186 3 aussi bon que dans l'ile de aussi bon en Italie que dans
Crete, l'ile de Crete,
194 7 Hypxum, Foxriauis, LEskEA Hypnum, Foxrivazis (Linn.),
| (Linn. ) Lesrea ( Hedw. ) :
199 E Naraissus senorinus ( Linn.) Narcissus serorINus (Schousb.)
et ailleurs j TER ï i ù ;
205 dern. nous a dissuadés, nous a détrompés,
214 2 Tiria EUROPÆA (Linn.) Tia euroræa (Linn. var. y)
216 28 Pyrum, Prunum ,
221 32 Hymen. Honor, Epith. Honor,
224 31 adscendere adcendere
232 20 Corcilit Ceci
235 8 148 ........-499 Placez cette ligne après les deux qui le
suivent entre 520 et }9.
245 1% col. Hedera corymbosa (Dec.) Hedera corymbosa (Lob. )
249 penult. Zizyphus Lotus (Linn.) Zizyphus Lotus (Willd.)
(*) Voyez la régle que nous avons établie, note 4 de la page 170. K!le est violée dans
ce cas-ci, et ce n'est pas le seul, Mais nous n’en faisons point la remarque, toutes les
fois qu'il s'agit du nom d'un arbre; car la faute, si c'en est une, est alors infiniment
excusable, En effet, aucun nom d'arbre n'étant féminin en francais, l'oreille du lecteur
_serait dérontée par des expressions telles que celles-ci : la celtis et la lotus de Pline,
k cerasus des Anciens, etc.
FIN:
LULU