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Full text of "Grammaire de la langue khmère (cambodgien)"

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r 


GRAMMAIRE 

« 

DE  LA  LANGUE  EHMÈRE 


(CAMBODGIEN) 


-^ï-:  ^  ^^i'^ciz^*. 


0   *.-  •  >  ^?**-.  -.  j"  «-♦*.iv*«     -    >-     »-. 


OUVRAGE  PUBLIÉ  SOUS  LE  PATKONiGE 
DE  L'ÉCOLE  FRANÇAISE  D'EXTRÊME-ORIENT 

GRAMMAIRE 
DE  LA  LANGUE  KHMÈRE 

(CAMBODGIEN) 

PAR 

GEORGES  MASPERO 

ll^KIRIgTBlTItll  DB  1»  CLASSE  DES  SEBTICES  CIVILS  DE  L'INDO-CHIKB 

COBEESPONDANT-DfLliGUÉ 

DB  L'ÉGDLE  FRtNÇAISB  O-EXTBÉHB-OBIERT 


PARIS 
IMPRIMERIE  NATIONALE 


PL 

4523 

19  15 
521870 


»  ' 


A   LA    MEMOIRE 
DE  MON  FRÈRE 

JEAN   MASPERO 

TOMBÉ   AU    CHAMP   D'HONNEUR 

DEVANT  VAUQUOIS  (ARGONNE) 

LE  18  FÉVRIER  1915 


INTRODUCTION. 

Cette  Grammaire  —  la  première  qui  traite  de  la 
langue  Khmère  —  est  le  fruit  de  vingt  années  de 
labeur,  et,  au  moment  de  m'en  séparer,  non  sans  mélan- 
colie, je  me  demande  si  elle  n'eût  pas  gagné  k  rester 
encore  quelques  années  sur  chantier.  Mais  il  faut  savoir 
se  borner:  le  mieux  est,  dit-on,  Tennemi  du  bien.  Du 
moins  ai-je  conscience  que,  telle  qu  elle  est,  elle  présente 
une  étude  assez  approfondie  du  Khmèr  pour  que  ceux 
qui  viendront  après  moi  n  aient  qu  à  la  compléter  et  la 
développer.  Qu'ils  aient,  quand  ils  le  feront,  quelque 
indulgence  pour  mon  œuvre.  Depuis  mon  arrivée  au 
Cambodge  comme  chancelier-stagiaire  —  il  y  a  n  i  ans, 
hélas  ! — ,  je  n'ai  cessé  d'en  étudier  la  langue  et  de  pren- 
dre des  notes  qui  ont ,  peu  à  peu ,  constitué  les  éléments 
de  cet  ouvrage.  Monsieur  Louis  Finot,  qui  en  a  pris 
connaissance  pour  la  première  fois  il  y  a  plus  de  1 3  ans , 
alors  qu'il  était  Directeur  de  l'Ecole  Française  d'Extrême- 
Orient,  m'a  toujours  engagé  à  le  publier  et  ses  critiques, 
renouvelées  au  cours  des  différentes  lectures  qu'il  en  a 
faites,  m'ont  souvent  obligé  à  de  nouvelles  et  longues 
recherches  qui  m'ont  permis  d'éclairer  bien  des  points 
obscurs.  Je  tiens  à  lui  manifester  aujourd'hui  toute  ma 
reconnaissance  de  la  patience  avec  laquelle  il  a  bien 
voulu  relire  chaque  fois  mon  manuscrit  k  ses  différentes 


viii  INTRODUCTION. 

étapes  et  m'adresser  chaque  fois  de  nouvelles  observations 
dont  j'ai  toujours  tiré  grand  profit.  Si  donc  quelques 
règles  semblent,  à  première  vue,  contestables,  quelques 
propositions  hasardeuses,  je  prie  qu'on  y  regarde  à  deux 
fois  avant  de  les  condamner.  Je  n'ai  rien  écrit  qu'après 
de  longues  et  nombreuses  recherches,  rien  enregistré 
qui  ne  fût  appuyé  sur  des  exemples  probants  et  s'il  reste , 
peut-être ,  des  points  à  développer,  il  n'en  est  aucun ,  je 
crois,  qui  ne  mérite  d'être  retenu. 

L'Imprimerie  nationale,  —  grâce  au  bon  vouloir  de 
son  Directeur,  Monsieur  Mouton  — ,  a,  pour  l'impres- 
sion de  cette  grammaire,  composé,  gravé  et  fondu  un 
caractère  Khmèr.  J'y  ai  travaillé,  pendant  de  longs  mois, 
avec  MM.  Muller,  Chef  du  Service  de  la  Gravure,  et 
Guillaume,  Chef  de  la  Composition,  et  on  pourra,  à 
l'examen  de  ce  livre ,  se  rendre  compte  du  beau  résultat 
auquel  ils  sont  arrivés.  Leur  caractère  est,  je  crois,  ce  qui 
peut  se  faire  de  mieux  en  ce  genre,  étant  donné  la 
complication  de  l'écriture  cambodgienne.  Je  ne  saurais 
trop  les  remercier  du  concours  éclairé  et  précieux  qu'ils 
m'ont  apporté  en  menantà  bien  l'impression  d'un  ouvrage 
pour  lequel  ils  avaient  tout  à  faire  et  où  tout  était  nou- 
veau pour  eux. 

Paris ,  le  1 5  Septembre  1915. 

Georges  Maspbro. 


(GRAMMAIRE 

DE  LA  LANGUE  KHMÈRE 

•  ■  •  t  •  •  .  • 

(CAMBODGIEN). 

-1 r  T ^^C}^  ■         ■ r  .1    — — — — ^— — — — ^ 


CHAPITRE  PREMIER. 

LES  pHERS  :   LEUR  AIRE   DE  DOMINATION   ET   LEURS   RAPPORTS   AVEC 
LES  PEUPLES  VOISINS.  —  LA  LANGUE  KHMERE.  :  SES  ORIGINES  ET 
.     PARÏNTÏS,  SON  DÉVELOPPEMENT  HISTORIQUE. 

1.  La  langue  qui  fait  Tobjet  de  la  présente  étude  est 
parlée  par  les  cr  KhmèrsT)  auxquels  nous  donnons  le  nom  de 
(T  Cambodgiens  7)/ 

Les  Pimërs  dénomment  leur  patrie  Uyn  l9I  Srok  khmèr  crie  pays 
khmèr?)  ou  fi  fil  l9î  Nokir  (se.  Nagara)  khmir  crie  royaume  khmër^ 

et  se  disent  eux-mêmes  HAJ  (91  mnïs  khmèr  frdes  hommes  khmèrsT). 

Ce  nom,  d'origine  inconnue,  est  très  ancien.  On  ie  retrouve  sur 
les  premières  inscriptions  en,  langue  vulgaire.  L'Histoire  des  T'ang 
(608-906)  le  cite  sous  la  forme  Ki-Mao  *$  H  ^^^;  et,  dès  le  ix*  siècle, 
les  relations  des  voyogeurs  arabes  mentionnent  un  roi  de  crComar^ 
pays  qui  produit  Tâloès  surnomme  al  eomâry  (^). 


^'^  Ht  Mit  JiTteoK  rang  Ckou,  k  197,  article  Tchen-La  JK  JK  «^  If 
^  ^  Sin  Tang  Chou,  k  laa  *]« ,  article  Tchen-La,  rédigés  aux  x*  et 
II*  siècles. 

^')  Rbuiaud,  Relation  des  voyages  faits  far  les  Arabes  et  les  Persdns  datis 
VInde  et  à  la  Chine  dans  le  ii"  siècle  de  Vère  chrétienne,  Paris,  Imprimerio 
royale,  i8&5,  p.  97.  —  F.  Alfred  Macry,  Examen  de  la  route  que  suieaient, 
au  II*  siècle,  les  Arabes  et  les  Persans  pour  aller  en  Chine,  d'après  la  relation 
arabe  traduite  successivement  par  Renaudot  et  Reinaud  {Bulletin  de  la  Société  Se 
Géographie,  avril  18&6,  p.  36  et  suiv.  dii  tirage  â  \âx\),  —  Cf.  également 
Georges  Maspbro,  L^Empire khmèr ,  Phnom-PeiÂ,  Imprimerie  du  Protectorat, 
t9o4,  p.  76.   ' 

OIAHHAIRI  KBHiRB.  1 


iHriuimaiK  mnoiAU. 


2  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Les  peuples  Yoisins  font  adopté.  Les  Ghams  en  ont   fait  Kvir, 

Kmir^^^  et,  aujourd'hui,  J[Wr  P^QP^^^  les  Siamois,  IVIJ  Khemer, 
présentement  prononcé  Kkàmén;  les  Laotiens,  ^ÇX)X)  Kkamen  ou 
<^^U^  Khom;  les  Annamites,  Cao-Mên  ft^k^^lKH^' 

Notre  mot  ir Cambodge*  vient  du  portugais  (^)  Kambaja,  transcrip- 
tion presque  littérale  de  ndCll  Kmf^fmeea  —  Ka/fimija  sur  les  in- 
scriptions —  nom  sous  lequel  les  Khmirs  désignent  leur  pays  dans 
le  protocole  oflBciel  et  diplomatique.  Les  Siamois  en  ont  fait  fimiT 
Kàmphuxà, 

2.  Les  Khmèrs  sont  aujourd'hui  au  nombre  d'un  million 
sept  cent  mille  environ,  répartis  entre  le  pays  khmèr  pro- 
prement dit  — r  le  Cambodge  de  nos  cartes  —  et  les  pays 
limitrophes  :  Gochinchine ,  Siam  et  Laos. 

L  —  CiMBODGI,  COCHIRCHIIIB  BT  LaOS. 

Voici  pour  chacun  de  ces  pays,  et  par  résidence^^)  ou  province,  le 
chiiire  de  la  population  cambodgienne  (kbmëre),  tel  qu'il  est  d<mné 
\Y Annuaire  général  de  T  Indochine  pour  igiS^^^  : 

<*'  Forme  des  anciennes  inscriptions.  Cf.  notamment  :  InteripiiaH  ekame  de 
Pô-Nagar  de  Nha-Trmug,  Tour  nord ,  Piédroit  sud  R  a ,  n*  3o  de  YInt)eHtaire 
de$  Inscriptûms  du  Chaufa  ef  du  Cambodge,  par  Georges  CoBDks  dans  le  Bul- 
letin de  PÉeolefrançaiee  d'Extrême-Orient,  t.  VIII,  n*  i  et  3.  Cet  ouvrage  est 
désigné  par  la  suite  sons  la  rubrique  :  In»entaire  Cœdh.  Le  Bulktin  de  l'École 
françaîee  d'Exirimê-Orienl  sera  mentionné  sous  Fabréviation  B.É.F.E.-O, 

^*)  C'est  également  sous  le  nom  de  (rKurn  que  les  Bahnars  désignent  les 
Cambodgiens. 

(*)  Sur  lés  premiers  vojfages  des  Portogab  au  Cambodge,  (Df.  Georges 
Maspebo,  L'Enupireihmèr,  p.  78. 

<*)  Le  Cambodge  est  divisé,  en  ce  qui  concerne  Tadministration  du  pro- 
-^tectorat,  en  résidences  placées  sous  le  contrôle  de  fonctionnaires  des  Services 
civils  de  Flndochme,  rdeyant  directement  du  résident  supérieur  qui  repré- 
dénie  le  gouvernement  français  auprès  du  roi;  et  la  Cochinchine,  en  pro- 
vinces administrées,  sous  la  haute  autorité  du  gouverneur  de  la  colonie,  par 
des  fonctionnaires  du  même  corps. 

^^)  Annuaire  général  de  F  Indochine,  îgtS^  Imprimerie  d'Extrême-Orient, 
Hanoi-ifaiphong,  191 3.  Ces  chiflres  sont  empruntés  à  la  9*  partie  :  partie 
administrative. 


LES  KHMÈRS. 


a.  Cambodge. 

POPULATION. 

Kampol'»». fiflR  K'ivpit .      69,538 

Kandal fifflfU  Kandàl . .    2o5,i66 

r  '      •".  - 

Kompong-Cham. •  •  rSHti  GDH  Kcappcn  çàm 3o6,7d& 

Kompong-Chhnang.  nHu  Clti  Katfipon  çhnàû 5o,o6o 

Kompong-Thom. . .  nClu  G  Kampin  thoni 97,012 

.Prey-Veng. . . . . .'.  l^H'ù  PnivèA 987,488 

Strung-Treng wb  fJRb  5«ii  (rèn 6,941 

Takeo.c îù  tnï  Ta  kk ,..     i83,B45 

BatUmbang.  ; , ...  Iflî  uUu  Prd  Daiphan. .........    .  ■  9ao,obo 

Ville   de  .Phnom-  ^^  ^  [Ç\^  Kr^  Phnhtn  feU. .........  ^^J^^ 


Penh. 


i,336,o37 


•      •  •     »      r     - 


Ces  1, 336,087  individus  ne  forment  pas  toute  la  population  du 
Cambodge*  V Annuaire  y  mentionne  encore  288,101  étrangers  dont 
les  trois  quarts  parlent  le  khmèr  aussi  couramment  que  leur  langue 
propre  :  

POPULATION. 


r  • 


Annamites tUB  Yuon .' 83,333 


•    •    • 


Birmans fi9p  Kaulà  ou  fitfl  Phumca 1,631 

Ghams OTlH  Càm 1,1  o4 

Chinois 08  Cën..  . ;  .  .  .     i3o,92& 


^')  J^adopte  ici  Forlhographe  officielle.  La  Iranscription  exacte  est  donnée 
après  le  nom  en  caractères  kbmèrs. 

1 . 


A  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

POPULATION. 

Français CpflQ  Bàràn ^9^79 

Indiens fifa  Klèfi^^) iio 

Japonais tUDfi  Yipun Sa 

Tribus  sauvages ^^^ 35,761 

Laotiens ?\S)}  Leav i3,6&o 

Malais u)  Créa i8,i9& 

« 

Siamois [AJjH  Siem 3,i6& 

988,101 
b.  Cochinchine, 

POPOIATIOir. 

Bacliéu 9n  I5l  Tïfc  kkmaoW. . .  ; ibT?©© 

>.                        nCT)C1  lAjrn    n  Kwiftpap  srakh  frei  19,&0& 

Cantho" fpn  1(11  Prèk  tvsei 17,896 

Chaudôc ttÎR  [on  Afai  crfi* a3,438 

Hatién fTlH  P«am ; 3,646 

Long-xuyén QinO  Bàràç 9>937 

Rach-gia [Htifi  (\J  Kramuon  sa 33,689 

Soctrang CpOTlfi  Bàsak ^9,980 


^*)  Se.  kalOiga. 

(')  nh  pn^;  ttyjb  itien;  db  c^;  HCU  kuoyy  etc.  Le  chiOre  de  la 

population  est,  pour  ceux-ci,  plus  approximatif  encore  que  les  précëdenls. 
^'^  Le  premier  nom  est  celui  qui  désigne  officiellement  la  province;  le  nom 
en  caractères  —  avec  sa  transcription  —  est  celai  que  donnent  les  Khmèrs 
à  la  région.  —  Tijç  khmao  »  annamite  Cà-Mau, 


LES  KHMÈRS.  5 

POPOLATIOV. 

Tân-an nflfa  tfTl  Kampon  kou... i85 

Tâyninh tDa  uT  Rmn  iamm 7,6o3 

Travinh [n:  [RCTlfa  Prâ  frapean 66,a6o 

Saigon (») IjS  BRI  Prei  noUr 90 

Vinh-Iong fufa  tUTlI  Ldn  Wr. 46i 

337,988 
A  ce  nombre  il  convient  d'ajouter  : 

a.  Les  métis  Cambodgiens-Chinois  qui  parlent  tous  le  cambodgien 
et  sont  au  nombre  de  98,000  environ  répartis  entre  les  provinces  de 
Soctrang  et  Travinh; 

b.  56o  Malais  ou  Chams  de  Chaudôc  qui  s'expriment  en  khmër 
aussi  bien  qu'en  leur  langue  propre. 

c.  Laos. 

POPULATION. 


on  I 


Pakse OCpOnn  Canipàsàk ; . . . .         1,286 


Soit,  pour  rindochine  française,  un  total  de  1,675,31 1  ^^\ 


IL  SlAM. 

Il  est  assez  difficile  de  déterminer,  même  approximativement ,  la 
population  khmëre  du  Siam.  Les  chiffres  officiels  donnés  par  le  gou- 
vernement siamois  semblent  établis  sans  contrôle  sérieux  et  ils  en- 


^^^  Y  compris  Giadinh  et  Cho>-16>n. 

^'^  Ces  chiffres  sont  très  approximatifs.  On  les  a  obtenus  en  multipliant  le 
nombre  des  inscrits  aux  rôles  d'impôt  de  capitation  et  prestations  })ar  un 
coefficient,  —  variable  selon  les  résidences  —  qui  représente  la  famille. 


6  GRAMMAIRE  KHMËRE. 

globent  sous  une  même  rubrique  Cambodgienê  el  AnnamUes,  Graham  ^^^ 
parie  de  80,000  Khmèrs;  mais  je  crois  ce  chiffre  très  inférieur  h  la 
réalité. 

3.  L'aire  de  domination  des  Khmèrs  a  été  beaucoup  plus 
étendue  et  a  englobé,  à  certaines  époques,  tout  le  bassin 
inférieur  du  Mékong  à  partir  de  Luang-Prabang  et  peut- 
être  Xieng-Sen,  et  du  Ménam  à  partir  de  la  muraille  de 
Kamphëng-Phet. 

Les  Annales  de  Xieng-^en^^)  conservent  le  souvenir  de  la  domina- 
tion khmëre  sous  un  roi  nommé  Suryavarman  ^'),  probablement  le 
second  du  nom  ^^)  à  s'en  rapporter  aux  Annales  annamites  jquijnous 
le  montrent  attaquant  le  Nghé-An  en  1 1 28  A.  D.  ^^\  Et  la  suprématie 
de  Jayavarman  Yll  était  assez  bien  établie  dans  le  Haut  Laos  pour 
qu'il  ait  pu  y  édifier,  en  1186  A.D.,  près  de  Tactuelle  Vieù-Chan,  un 
hôpital  dont  la  charte  lapidaire  est  parvenue  jusqu'à  nou^  ^^\ 

Les  Annales  khmères  (^^  disent  de  Prâ  Barbm  Nipeanbàt  qu'il  régnait 


^')  Graham,  A  Handbook  ofpracHcal,  commercial  and  poIUical  information ^ 
IjOiidres»  Alexandre  Moring,  1919,  p.  109. 

t')  L'École  française  d'Exlrême-Oiîent  en  possède  une  leçon  khmèrc  men- 
tionnée au  n"*  ii3  de  la  Lute  des  manuscrits  khtnèrs,  publiée  au  Bulletin  de 

l'École,  II,  387,  sous  la  rubrique  nijpftfl  [fUn  ^  Pohsàvijâ  swb 

Leav  (T Annales  du  Laos?'». 

^'^  11  y  est  appelé  Suryavamça  et  dit  roi  d'indraprasllia ,  qui  est  le  nom 
donné  à  Ankàr  dans  les  Annales  siamoises  et  laotiennes. 

^*)  Sur  ce  roif  cf.  Georges  Masp^ko^  L'Empire  khmèr,  p.  Aa  et  suiv. 

^'^  Cf.  Georges  Maspbho,  Le  Royaume  de  Ckampa,  dans  Toung  Pao  ^  ^ 
Q\x  Archives  concernant  l'histoire,  les  langues,  la  géographie  et  Vethnographie 
de  l'Asie  orientale,  lucide,  Brill,  vol.  XIV,  juillet  191 1,  p.  993  et  998. 

^•^  Inscnption  sansciite  de  Say-Fon  (1108  ç.),  n*  368  de  i Inventaire 
Cœdès,  Cf.  FiNOT,  Notes  d'épigraphie  :  I(.  L'inscription  sanscrite  de  Sayfong 
{'B.É.F.E.'O,,  m,  p.  18  à  33).  —  Georges  Maspbro,  Une  ville  morte  {ibid.,- 
I,  p.  18).  —  Lunet  DE  LAJONQUikRB,  Inventaire  descriptif  des  monuments  du 
Cambodge,  t.  II,  Paris,  1907,  p.  96. 

.  ^'^    n:  no  nfapfd^  [nfa  nnCfl  Su  Prà  reac  i)ihsàvidà  brm  kam- 
pucea  thipdei  «rSaintes  Annales  royales  du  Royaume  de  Kampncea  (Gam- 


LES  KHMERS.  7 

en  1 3&0  AD^^)  sur  trois  villes  :  Eiûtibât (Iiidraprastlia=-Aûkèr) ;  Setanâ 
konohût  (Luang-Prabang),  et  Tep  Baurei^^)  (probablement  le  bassin 
inférieur  du  Ménam,  au  sud  de  Kampbëng-Phet^^)).  Et,  au  début' 
du  XVII*  encore,  Tempire  khmër  s'étendait  jusqu'aux  rapides  de 
Khônef*). 

D'autre  part»  les  inscriptions  anciennes  relevées  dans  le  Siam 
actuel  (^)  né  permettent  pas  de  douter  que  la  domination  khmëre  a 
prévalu  jusqu'au  xi'ou  xii*  siècle  dans  toute  la  partie  du  bassin  du 
Ménam  qui  s'étend  au  sud  de  la  muraille  de  Kamphëng  Phet.  ^ 

Enfin,  tout  le  pays  que  nous  appelons  aujourd'hui  Gochinchine 
était  encore,  il  y  a  moins  de  deux  siècles  et  demi,  une  terre  unique- 
ment cambodgienne.  C'est  en  1 658  seulement  que  les  armées  anna^' 
mites  y  pénétrèrent  pour  la  première  fois  ^^h  


bodge))) ,  p.  3  de  la  Liste  des  manuscrits  kkmèrs  de  f  Ecole  française  d'Extrême-' 
Orient  {Bulletin  de  l'École,  II,  p.  Sgi). 

^*^  Cf.  Georges  Maspbro,  L'Empire  khinèr,  p.  54. 

W  EinHbài  {Indraprastha)  (i^Ùfi-,  Sëtanâ  kinihôt  fÛf)î\ST\   flBlÂR; 

Tep  Raureil^Ç)  Vl.  ~ *      

^^^  Kampkéng  Phet  hiin>^  mii . 

<*)  ffLe  17  (août  16&1)  nous  arrivâmes  à  Boetjong  (Cp  Uu  Bâ  Cih,  h 

l'embouchure  de  la  rivière  de  Strung  Trèng). . .  Il  y  a  cinquante  ans,  les 
rois  du  Cambodge  résidèrent  ici;  mais,  menacés  d'invasion  par  les  gens  du'. 
Laos,  ils  abandonnèrent  la  place,  laissant  l'élise  (il  s'agit  d'un  temple 
khmèr)  tomber  en  mines  dans  la  forêt  et  se  fixèrent  dans  les  basses  terres,, 
où  ils  sont  encore  actuellemenl'> ,  Van-Wusthoff,  Hisloires  singulières  qui  $e . 
sont  passées  dans  les  royaumes  du  Cambodge  et  au  pays  du  Laos,  aux  Indes 
orientes  depuis  l'année  1 635  jusqu'en  l'année  î6àà  avec  le  voyage  des  Néer-' 
landais,  du  Cambodge,  en  remontant  la  rivière  de  Laos,  à  Vinejan,  la  Cour  de 
S.  M.  le  roi  de  Laos,  Et  enfin  le  cruel  massacre  qui  a  eu  lieu  au  Cambodge  pat, 
les  Indiens,  en  l'an  iSiS.  Haarlem,  imprimé  die^  Piéter  Casteleyn,  demeu-. 
rant  au  marché  dans  la  couronne  impériale,  1669. 

^*^  Sur  les  inscriptions  en  langue  khmère  relevées  dans  le  bassin  du  Ménam,\ 
cf.  Aymorier,  Le  Cambodge,  Paris,  Leroux,  1901,  t  II,  Les  provinces  sia- 
moises, chap.  IV, L'épigraphie  du  Ménam;  et  Lunet  db  LAJONQUièRB,  Invetitaii'è. 
descriptif  des  monumenis  du  Cambodge,  t.  II,  chap.  v.  Vallée  du  Ménam,.    .     ; 

<*J  «rEn  première  année  ^  ^  Vînh  Tho  de  Ijt  If  ^  Lé  Hoàng  Ton, 

en  automne le  gouverneur  de  la  province  fronlière avec 

9,900  hommes. . .  parvient  jusqu'à  la  citadelle  de  Moi-Xuy  ^  ^  (Baria) 


s  GKAMMAIRE  KHMÊRE. 

4,  Les  Khmèrs  —  à  en  croire  la  théorie  généralement 
admise  aujourd'hui  —  ne  seraient  pas  des  autochtones, 
mais  des  immigrés  venus  des  régions  occidentales  —  de 
rinde  probablement  —  entraînés  en  une  vaste  migration 
des  peuples  vers  TËst.Les  régions  qu  ils  habitent  aujourd'hui 
auraient  été,  avec  la  Cochinchine,  TAnnam  —  ancien 
Ghampa  —  et  les  côles  de  Tlndochine  méridionale,  rhabilal 
primitif  des  ancêtres  de  la  race  malayo-polynésienne,  dont 
les  Ghams  seraient  les  descendants  directs  et  les  Malais  les 
descendants  émigrés. 

"Cette  thèse  —  soutenue  pour  la  première  fois,  à  ma  connaissaDce 
du  moins,  par  Kern  en  une  étude  intitulée  Le  berceau  de  la  race  ma- 
ïayo-polynésienne  ^^\  développée  par  Kuhn^^J,  Himly^'^  Niemann^*), 
Brandès^^)  et  Blagden^^)  —  est  établie  sur  des  données  purement 
linguistiques  ^'^\  et  aucun  fait  historique  n'eat  encore  venu  la  corro- 


du  Cambo(Igei),  $  £  M  S  ÎÉ^  Giordink-thânh  JUng-Chl,  ItJ,  3  ah  et 
^  ^  1^^  Cao-Min  Stf^^iek,  s(.  .—  Cf.  également  Georges  Maspbro, 
L'Empire  khmèr,  p.  63. 

(*)  Kern,  Hel  Stamland  der  MakUch-Polyneêisehe  Volken  {Tijdsehrift  voor 
Nederlaiidsch'Indié ,  nouv.  série,  i8*  année,  juillet  1889). 
:  (*^  Kdhn,  Beitrôge  zur  Sfrachenkunde  Hinteriniiens  (Sttzungsherichte  der 
Philowphiseh-Philologiêchen  und  Ilistorischen  Classe  der  koeniglichen  Akademie 
der  Wissenschafien ,  Munich,  1889). 

(')  HiHLY,  Bemerkungen  ûber  die  Wcrthildung  des  Mon  {ibid.,  188g,  H, 
p.  960-977)  et  Ueber  den  Woerlerschatt  des  TschamSprache  {ibid.), 

^*)  NiBMANN,  Bijdrage  tôt  de  Kennis  van  der  Yerhmding  van  het  Tjam  tôt  de 
Talen  van  Indonésie  (Bijdragentot  de  Taal-,  Land-  en  Volkenhtnde  van  Neder- 
landsch-Indiëj  Leide,  1891). 

^*)  BRANDàs,  Bijdrage  tôt  de  Vergelijkende  Klankleer  der  Westersche  Afdee- 
ling  van  de  Maleisck-Polynesiscke  Taalfamilie, 

^')  Blaodbii  ,  A  Malayan  Elément  in  some  of  the  Languages  of  Southern  Indo- 
china  {Joum.  Royal  Asiatic  Society  Straits  Branch,  Singapore,  196a,  July, 

38,  p.  1-97). 

.  ^'ï  J'ai  moi-même,  dans  L'Empire  khmèr  (190/1),  p.  9  9-93,  bien  qu'igno- 
rant aleps  les  travaux  de  Kern ,  Himiy,  Niemann ,  Brandès  et  Blagden ,  et  avant 
que  P.  .W.  Schmjdt  écrivît  Die  Mon-Khmer  Fdtter  (1905),  préconisé  sem- 


LES  KHMÈRS.  9 

borer.  Les  Chams  n'ont  laissé  de  vestiges  qu'en  Annam  (^)  ;  et  les  débuts 
de  l'histoire  les  trouvent  déjà  cantonnés  et  refoulés  sur  le  versant 
oriental  de  la  chatne  annamitique ,  si  tant  est  qu'ils  Taient  dépassée 
vers  rOuest  autrement  qu'en  expéditions  guerrières  ^^K  Les  Annales 
kbmères  rapportent  bien  une  tradition  disant  que  les  Gbams  ont  été 
leurs  prédécesseurs  dans  la  région  des  Dangrëk  (')  et  que  leurs  ancêtres 
à  eux  sont  venus  de  Tlnde  conduits  par  un  nommé  Prâ  Tbbn  ^^^  qui 
épousa  une.  fille  Naga  et  procréa  la  lignée  dès  rois  du  Cambodge; 
mais  elle  peut  ne  marquer  que  le  lointain  souvenir  des  premiers  colo- 
nisateurs hindous,  dont  le  chef  aurait  épousé  une  reine  du  pays^^). 
Elle  est,  aussi  bien ,  en  contradiction  avec  la  légende  même  par  laquelle 
débutent  ces  Annales  :  Tancétre,  la  souche  des  souverains  du  Gam* 
bodge  n'y  est  plus  un  étranger,  mais  bien  un  gros  lézard  (^)  qui 


blable  théorie,  à  la  suite  de  rapprochements  que  j'avais  établis  entre  le  khmèr 
et  les  peuplades  que  G.  Gampbel  [India  as  it  may  be  (i853)]  réunit  sous  la 
dénomination  de  «rkolariennes».  J'avoue  cependant  me  sentir  plutôt  porté  au- 
JQurd'hoi  i  voir  en  les  Khmàrs  et  les  Mon  des  autochtones  au  même  titre 
que  les  Chams  :  Les  premiers.  Mon  et  Khmèrs,  auraient  habité  les  régions 
inférieures  des  bassins  du  Mékong,  du  Ménam,  de  la  Salouen  et  le  nord  de 
la  presqulle  de  Mdaoca;  les  seconds,  la  partie  orientale  de  la  Ghatne  anna- 
mitique. 

(*)  Le  seul  document  cham  qu'on  ait  encore  trouvé  en  dehors  du  territoire 
de  l'Annam  est  l'inscription  de  Biênhoà,  n**  i  de  Vlntentaire  Ccfdès,  sur  la 
ficontière  même  —  il  n'est  pas  inutile  de  le  rappeler  —  du  Paç^uranga  qui 
formait  la  province  la  plus  méridionale  de  l'ancien  Champa.  Cf.  Georges 
Maspero,  Le  Royaume  de  Champa  {Toung  Pao,  mai  igiS,  p.  161  et  166). 

.<')  Sur  les  débuts  de  l'histoire  chame,  cf.  Georges  Maspero,  Le  Royaume 
de  Champa,  chap.  11. 

<')  0  uu  lin  Phnim  Dan  rèk,  la  chaîne  de  montagnes  qui  limite  le 

bassin  du  Tinle-^^  9(6  HJIU  au  Nord  et  forme  aujourd'hui  la  frontière 
du  Cambodge  occidental. 


p:  td^fe 


w  [Pi:  Itno  Prà  thih. 

(*)  Cf.  la  l^nde  de  Kaun^inya  (Hwen  l'ien  JS  i||)  et  Feuille  de  Saule 
{LieoihYe  ^  |||).  P.  Pelliot,  Le  Fou-Non  {B.É.F.E.-0.,  III,  p.  990  et  suiv.). 

r  <*)  iRntl  trakttot.  Gros  lézard  d'eau  de  la  famille  des  Varanidés  {Varamte 
Nehuloeus  Gray);  en  annamite  eon  k^  ià  den. 


10      ;    ^'^]  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

habitait  Técorce  d*un  tlok^^^  dans  la  région  des  Dangrèk  et  qui,  devenu 
homme,  fut  le  premier  roi  des  Khmërs. 

De  sérieuses  études  anthropologiques  seules  pourront  en  décider  i^). 
Jusque  là  et  tant  que  nous  n^aurons  comme  base  de  discussion  que 
les  documents  publiés  à  [ce  jour,  les  démonstrations  ethniques  ne 
pourront  que  rester  vaines^^comme  il  appert  de  la  tentative  de  Schmidt 
dans  son  étude^d^ensemble  sur  les  peuples  Mon-Khmèr  ^^\ 


^^^  9  n  tl^.  Pygeum  êpecUs  de  la  famille  des  Amygdalées.  Càm  en  anna- 
mite. Arbre  abondant  au  Cambodge;  sans  grande  valeur,  et  dont  Tëconae 
épaisse  est  sillonnée  de  larges  anfractuosités. 

(')  Des  fouilles  raisonnées  dans  les  stations  préhistoriques  déjà  connues 
feront  certainement  découvrir  des  crânes  et  squdettes  qui  fourniront  des 
bases  certaines  de  comparaisons.  On  n'a  guère  fait  jusqu'ici  qu  en  extraire^- 
ti^s  superficiellement,  des  objets  en  pierre  taillée.  Cf.  à  ce  sujet,  D'  CioREB, 
Rapport  sur  hs  objeU  de  Page  de  la  pierre  polie  et  du  bronze  à  SomrongSem 
[Cambodge]  {Excuntons  et  ReconnaUsancet ,  Saigon,  1879, 1,  p. 95,  laS) et 
Rapport  sur  de  nouvelles  recherches  relatives  à  l'dge  de  la  pierre  polie  et  du 
bronze  en  Indochine  {ibid,,  1880,  III,  p.  36 1,  384).  —  Moora,  Le  Royaume 
du  Cambodge,  Paris,  Leroux,  i883, 1,  i3/i,  i5i.  —  D'  Noulbt,  L'dge  de 
la  pierre  polie  et  du  bronze  au  Cambodge  d'après  les  découvertes  de  M,  Moura, 
Toulouse,  Ed.  Privât,  1877.  —  Marsuy,  Stations  préhistoriques  de  Somrong- 
Seng  et  de  Long  prao  (Cambodge),  Hanoï,  Schneider,  1903* 

^^  P.  W.  ScHHiBT,  Die  MonrKhmer  Volker;  Ein  RindegUed  zwischen  Vôlkem 
Zentralasiens  und  Austronesiens,  Braunschweig,  Druck  und  Verlag  von  Friedrich 
Vieweg  und  Sohn,  1906,  traduit  et  publié  dans  R.E.F.E.-O,,  VII,  34,  1. 
Pour  le  Cambodge,  Schmidt  se  sert  des  documents  réunis  par  Maurel  et 
Zaborowski.  Us  paraissent  des  plus  contestables  :  les  mensurations  données 
n'ont  été  relevées  que  sur  des  squelettes ,  et  il  n'en  est  fourni  aucune  indica- 
tion d'origine  ou  de  localité.  Or  le  Cambodge  est  éminemment  un  pays  de 
métissage,  —  on  en  peut  juger^par  le  tableau  de  la  population  étrangère 
donné  au  paragraphe  a  —  et  il  convient  de  n'enregistrer  d'observations  que 
sur  des  sujets  nettement  khmèrs  et  par  conséquent  dans  certaines  régions 
très  déterminées.  Faites  sur  des  riverains  du  Grand  Fleuve,  du  Tônle-Sàp, 
ou  des  habitants  de  Phuom-Penh,  elles  ont  quatre-vingt-dix-neuf  chances  sur 
cent  d'élre  fausses,  le  sujet  étant  probablement  un  métis.  Enfin,  le  D'  Maurel 
semble  doué  d'une  imagination  des  plus  fantaisistes  :  Dans  les  conclusions 
de  son  deuxième  article  {Bulletin  de  la  Société  d'anthropologie  de  Paris,  VIII, 
i\Vsérie)^il  déclare  que.  les  I^braèrs  sont  à  rattacher  à  la  race  aryenne,  parce 
qu'on  a  trouvé  des  inscriptions  sanscrites  au  Cambodge  —  ce  qui  est  bien  la 
preuve  d'une  migration  !  —  mais  qu'ils  ont  été  altérés  par  des  apports  de 
sang  mongolique  et  des  métissages  avec  les  sauvages  locaux  I 


LES  KHMÈRS. 


11 


Quoi  qu'il  en  soit  de  celte  théorie,  aussi  bien,  il  n'en  résulte  pas 
moins  des  données  historiques  recueillies  jusqu'ici  que,  si  les  Khmèrs 
sont  venus  du  dehors  et  ont  chassé  les  Ghams  des  régions  qu'ils 
occupent  aujourd'hui  —  ce  qui  reste  à  prouver — ,  leur  immigration 
y  est  très  ancienne  et  bien  antérieure  à  l'époque  historique.  Il  ne  sau- 
rait donc  être  question  d'en  fixer  ni  même  discuter  la  date  comme 
Schmidt  semble  prêt  à  le  faire  avec  Maurel  ^^K 

.  5.  Si  Fétat  des  éludes  anthropologiques  ne  permet  pas 
encore  de  fixer  les  rapports  ethniques  des  Khmèrs  avec  les 
populations  qui  les  entourent,  au  moins  est-il  possible  déjà 
de  les  rattacher  llnguistiquement  à  un  certain  nombre 
d'entre  elles;  savoir  : 


Sur 

la  rive 

droite 

du 

Mékong 

Sur 
les  deux 

rives 

du. 

Mékong 


les  Pear 

et 
les  Gôn 


Sur 
la  rive 
gauche 

du 
Mékong 


les  Kuoy 

et  les 

c        i  Sue 


les 

Stieà, 

Pnôù, 

Krôl , 

Tiom- 

Pueun  et 

Rman, 

Brao 


cautonnés  dans  la  région  des  mon- 
tagnes de  Pursat  et  de  rÉléphaiit; 

« 

qui  forment  en  réalité  une  seule 
tribu  aujourd'hui  coupée  en  deux 
fractions  :  les  Kuoy  dans  les  forêts 
des  Dangrèk,  sur  la  rive  gauche; 
les  Suoy  (Sue),  au  nord  de  Sara- 
vane,  sur  la  rive  droite; 

/  les  peuplades 

qui  s*étendent  entre  1      de      langue 

les  plaines  du  Mé- 1     ^^^^i   .^  . 

koni;  habitées  par  I     i     ,  . 

1     ?u    \       i  1     (     Ivnésienne, 

les  Khmèrs  et  les  \      ^ 

régions   occupées  I  '^    ^^^^^    "®^ 
par [        Cho-Ma 

\     (Ghe-Ma); 


^^^  P.  W.  Schmidt,  Die  Mon-Khmer  Vdlker,  p.  a^g. 


12 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


Sur 
la  rive 
gauche 

du 

Mékong 

(«mte) 


I 


les       \ 

Bàhnàr, 

Sedan , 

Bôiôvèn, 

Kasè  A , 

Àlàk, 

Ve, 

Kon-Tu , 

TaHoi, 

Leun 


qui  occupent  tout  le  (  ^^^  Annamites 
pays   situé   entre  1     à  l'Est, 
les    régions    ha-  j  les  Khmèrs  à 
bîtées  par [     l'Ouest, 

entre  les  Brao  et  peuplades  de  langue 
chàme  au  Sud  et  les  Suoy  au  Nord. 


1®  L'étude  ethnique  des  peuplades  de  langue  khmëre  n'a  pas  en- 
core été  entreprise,  au  moins  d'une  façon  qui  mérite  d'être  retenue. 
Seuls  les  Pnbn  ont  fait  l'objet  d'un  travail  rédigé  sur  les  données 
recueillies  au  cours  d'une  exploration  effectuée  par  le  D'  Harmand^'); 
it  constate  nettement  l'analogie  des  hommes  de  cette  tribu  avec  les 
l^hmèrs. 

9®  Par  contre,  il  a  été  réuni,  à  ce  jour,  un  assez  grand  nombre  de 
vocabulaires  de  leurs  différents  dialectes  pour  que  la  division  que  je 
présente  ici  puisse  être  définitivement  adoptée  en  ses  lignes  géné- 
rales. 

Deux  d'entre  eux  présentent  un  intérêt  tout  spécial,  moins  par 
eux-mêmes  que  par  les  langues  qu'ils  étudient  :  le  Dictionnaire  stieng 
d'Azémar  ^*J  et  le  Dictionnaire  bahnar-^rançais  de  Dourisboure  ^^\ 

Si  le  stien  et  le  bàhnàr  en  effet  sont  tous  deux,  à  n'en  pas  douter, 
du  khmèr  non  évolué,  le  premier,  de  par  son  aire  géographique,  a 


<^)  E.  T.  Haut,  Notice  sur  les  Penongs  Piaks  [Extrait  des  Bulletin»  de  la 
Société  d'anthropologie  de  Paris  (séance  du  18  octobre  1877)],  A.  Hen- 
nuyer,  Paris,  1878.  Cette  notice,  lauteur  le  déclare  lui-même,  a  été  ré- 
digée à  l'aide  des  notes  envoyées  par  le  D' Harmand  au  cours  de  son  explo- 
ration. 

<')  H.  AziÎMAR,  missionnaire  apostolique,  Dictionnaire  Stieng,  Recueil  de 
9,5 00  mots,  fait  à  Broldm  en  18 63  [Excursions  et  Reconnaissances,  XII), 
Saigon,  imprimerie  coloniale,  1886.  Cf.  également  le  vocabulaire  donné 
par  le  lieutenant  Gautier  dans  une  étude  intitulée  Stiengs  de  Brolam  qui  a 
paru  dans  les  Excursions  et  Reconnaissances,  n"*  i/i,  p.  9/10  et  suiv. 

(')  DouRiSBouRB,  Dictionnaire  hahnar-français ,  Hongkong,  imprimerie  de 
la  Société  des  Missions  étrangères,  188g. 


LES  KHMÊRS. 

moins  subi  l'influence  étrangère  que  le  second  dont  le  vocabulaire  se 
ressent  du  voisinage  des  peuples  de  langues  annamite  et  malayo-po- 
lynésienne.  Or  les  peuplades  sauvages  de  langue  khmëre  peuvent  être 
réparties  en  deux  types  selon  que  le  dialecte  en  est,  comme  le  stien, 
purement  khmèr,  ou  qu'il  a ,  comme  le  bàhnàr,  subi  en  son  vocabu- 
laire rinfluence  des  langues  annamite  ou  malayo-polynésienne.  Nous 
appellerons: 

le  premier  :  type  stien , 
le  second  :  type  bàhnàr. 

> 

A.  -^  Peuplades  sauvages  dont  le  dialecte  se  rapproche  du  type 
slieà  :  . 

Pear,  Pnbn, 

Côn,  Krôl, 

Kuoy,  Tiom-Pueun'et  Rman, 

Suoy  (Sue-So),  Brao. 

Stien, 

B.  —  Peuplades  sauvages  dont  le  dialecte  se  rapproche  du  type 
bàhnàr: 


Bàhnir, 

Ve, 

Sedan  avec  les  HàlàA, 

Kon-Tu, 

Bblbvèn , 

Ta-Hoi , 

Kasèà, 

Leuû  "). 

Xlàk, 

En  ce  qui  concerne  les  Suoy,  branche  orientale  de  la  tribu  Kuoy, 
il  convient  de  remarquer  que  leur  dialecte,  bien  que  très  semblable 
au  type  stien  dans  certaines  régions,  s'en  écarte  beaucoup  dans 
d'autres.  Les  Suoy  sont  en  effet  les  plus  septentrionaux  des  sauvages 
du  groupe  khmèr;  refoulés  par  les  Laotiens  (Pou-Thaï),  ils  résident 
encore  aujourd'hui  en  groupes  importants  au  Nord  de  Saravane;  mais, 
à  partir  de  Muong  Tchepou ,  ils  sont  disséminés  au  fond  des  vallées , 
mêlés  à  l'élément  thai,  et  on  en  retrouve  des  villages  isolés  jusque 
sur  le  versant  oriental  du  Trfln-Ninh,  sous  les  dénominations  de  Sue 


^*^  Sur  l'habitat  de  toutes  ces  tribus,  cf.  l'ouvrage  de  H.  MaItre,  Les 
jungles  mot,  Paris,  Larose,  1919,  3*  partie,  chap.  i",  Géographie,  ethtuh 
graphie,  p.  398  et  suiv. 


1&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

ou  Sô  que  leur  attribuent  Annamites  et  Laotiens.  Mon  frère,  Henri 
Maspero,  m'a  dit  même  avoir  rencontré,  au  Nord  de  la  région  de 
Gua  Rao,  des  peuplades  de  langue  mon-kbmèr  —  elles  se  désignent 
elles-mêmes  sous  le  nom  de  Pen  ou  Ten  —  qui  sont  probablement  les 
représentants  les  plus  septentrionaux  de  la  famille  suoy. 

Outre  ces  dictionnaires  stien  et  bàhnir,  il  a  été  publié  des  vocabu- 
laires cmnparés  de  plusieurs  dialectes  de  langue  khmère.  Voici  les 
plus  importaits: 

DouDAHT  DE  LAGRfe  et  Frasck  Gabnier,  Vocabuîaireê  Indo-Chinm. 
Tableau  n**  i  :  Kuoy  (qu'il  appeDe  cr|^hmèr  ancien,  sans  doute  à 

cause  de  Tappellation  de  l9I  tUlH  khmer  inam^  qui  leur  est  quelque- 
fois donnée),  Samre,  G6n,  Stien,  Bàhn&r,  Sedaft  et  quelques  sous- 
dialectes,  dans  Voyage  d'exploration  en  Indochine,  Francis  GâuriSR, 
Paris,  Hachette,  1878,  II,  498-607. 

MouRA,  Le  Royaume  du  Cambodge,  Paris,  Leroux,  188s,  I,  &&0- 
447.  Vocabulaires:  Samre,  Pear,  Kuoy,  Pn5n,  Stien,  Brao  (Prou), 

Enfin  on  trouvera  à  TÉcole  française  deux  séries  de  vocabulaires 
non  publiés  :  . 

Oderd'hal,  Vocabulaire  comparé  :  Kasen,  Bëlbvèn  et  Djru  (Ghuru), 
Seda&  (et  H&Un),  Bàhnàr.  0.  Gabaton  les  a  étudiés  dans  Dix  dialectes 
ind/ochinois  recueillis  par  Prosper  Odend'hal^Journ.  as,,  mars-avril  1908). 

A.  La  VALLÉE,  Vocabulaires  de  diverses  IrJmsdu  Sud-Est  de  V  Indochine  : 
B61bvèn,  Xlàk,  Hàlàn,  Bàhnàr,  Sedan. 

e.  Le  groupe  ainsi  formé  des  trKhraèrsfl  et  des  cr  Popu- 
lations sauvages  qui  leur  sont  linguistiquement  apparentées  d 
est  entouré  : 

au  Nord  et  à    )  siamois, 

1  Ouest  par  des  f  ,     . . 

S  )  Laotiens, 

peuples        (     .  .  .        .        ■      . 

de  lan^e  thaï  1  ''"^"^  ^  dialectes  siamois  ou  laotiens; 
au  Sud,  au  Nord  et  à  l'Est  par  les  Annamites; 


LES  KUMÈRS. 


15 


à 
l'Est 


/ 


par  des 
peuples 

de 

langue 

malayo- 

polyné- 

sienne 


/  Ghams  proprement  dits,  aujourd'hui 
cantonnés  dans  rExtrème  Suid-Ëst  de 
la  chakieannamitique; 

1  qui     occupent      les 
hautes  vallées  des 


1 


peu- 
plades 
.  sau- 
vages 


Raglai , 

Churu, 

Pih, 

Rade, 

Jarai 


1 


deux  versants   de 
la  chaîne  annami- 
tîque  entre  les  ré- 
gions occupées  par 
les  Annamites    et 
les  Ghams  à  TËst, 
les  Gho-Ma  [Ghe- 
Ma]  et  populations 
de  langue  khmère 
à    l'Ouest    et  .  au 
1       Nord; 
par  l'importante  tribu  des  Gho-Ma  [Ghe-Ma] 
dont  le  dialecte  semble  intermédiaire  entre  celui 
que  parlent  les  peuplades  de  langue  nialayo- 
polynésienne  et  celles  de  langue  khnaère. 


A  lire  Henri  Maître,  dans  le  très  intéressant  ouvrage  qu'il  a  écrit 
à  ta  suite  de  sa  mission  en  Indochine  Sud-Centrale  (^),  les  Gho-Ma 
(Che-Ma)  seraient  à  classer  dans  le  groupe  des  peuplades  à  dialecte 
khmër.  Je  crois  qu'il  n'en  est  rien  et  verrais  plutôt  en  leur  langage 
un  intermédiaire  entre  le  khmèr  et  le  cham.  Il  convient  d'ajouter, 
d'ailleurs,  que  cette  opinion  —  acquise  à  la  lecture  du  seul  ouvrage 
que  nous  ayons  sur  ce  dialecte,  le  Dictionnaire  Cho-Ma  qu'Oddéra  a 
publié  en  190&  dans  la  Revue  indochinoise  —  est  énoncée  sous  toutes 
réBerveâ  et  sous  bénéfice  de  recherches  ultérieures  phonétiques  aussi 
bien  que  morphologiques. 


^^'  Henri  MaItre,  Les  jungles  Moi,  Paris,  Larose,  1913. 


16  GRAMMAIRE  KHMERE. 

1.  Le  khmèr  et  ses  dialectes  forment ,  avec  la  langue  mon 
et  les  dialectes  sauvages  à  elle  apparentés,  un  groupe  qui 
a  reçu  le  nom  de  tr  mon-kmèr». 

Les  Mon  —  q^  ou  goo^  Mon  y  H  6  Mon  en  khmèr  — ,  auxquels  nous 
donnons  le  nom  de  Pegouans  et  les  Birmans  celui  de  Talaings,  étaient 
les  habitants  du  royaume  de  Pegu  qui  a  occupé  toute  la  partie  infé- 
rieure du  bassin  de  Tlraouaddy,  le  Nord  de  la  presqu'île  de  Malacca 
et,  probablement,  partie  du  bassin  inférieure  du  Ménam  oïli  il  était 
contigu  du  royaume  khmèr.  Battus  et  soumis  par  les  Birmans  venus 
du  Nord,  ils  ont  cessé,  depuis  1986  A. D.,  de  former  une  nation  dis- 
tincte <'). 

Dispersés  aujourd'hui  sur  les  confins  méridionaux  et  orientaux  du 
bassin  de  Tlraouaddy,  dans  les  provinces  de  Martaban  et  Tenasserim , 
et  le  Siam  où  ils  sont  encore  80,000  environ,  ils  sont  appelés  à  dis- 
paraître ou  du  moins  à  se  confondre  dans  un  avenir  prochain  avec  les 
Birmans  et  les  Siamois,  leurs  maîtres. 

On  verra,  à  Tétude  comparée  faite  aux  chapitres  de  TAlphabet  et  de 
la  Phonétique,  que  Tétroite  parenté  du  mon  et  du  khmèr  n'est  pas 
contestable. 

Les  peuplades  sauvages  qui  entourent  l'ancienne  aire  de  domina- 
tion des  Mon  ont  été  peu  étudiées  jusqu'ici.  Cependant  on  a  pu  déter- 
miner d'étroits  rapports  linguistiques  entre  les  dialectes  palaung,  wa, 
riang  —  pariés  par  des  tribus  sauvages  cantonnées  dans  le  bassin  de 
la  Salouen,  —  et  la  langue  mon  ^^\ 

A  noter  que  le  khmèr  et  le  mon,  les  seules  langues  écrites  du 
groupe  mon-khmèr,  se  servent  toutes  deux  d'un  alphabet  indien. 


^'*  Cf.  Sir  Arthur  P.  Phayee,  History  of  Burma  includtng  Burtna  proper, 
Pegu,  Taungu,  Tenasserim,  andArakan,  Lbndon,  Trûbner  and  C%  i883,  et 
Phaybb,  On  (he  History  of  Pegu  {Journal  of  the  Asiatic  Society  of  Bengal, 
vol.  XLII,  part  i),  p.  sS  etsuiv.,  lao  et  suiv. 

^'^  Griersor,  Linguistic  survey  of  India ,  vol.  II,  p.  1  et  38  et  suiv.,  Mon- 
Khmer  and  Siamese^hinese  Families  {including  Khàsi  and  7ai),  Calcutta, 
190&;  P.  W.  ScHUiDT,  Die  Palaung  {Rumai)  Wa  und  Riang  Sprachen  des 
Mittleren  Salwin-Gebietes ,  appendice  à  Grunzûge  einer  Lautlehre  dei*  Khasi- 
Sprachen  {Abhandlungen  der  K.  Bayer,  Akademie  der  Wiss,,  1  Kl.,  vol.  XXII, 
3*  partie),  p.  778  et  suiv. 


LES  KHMÈRS.  17 

8.  Certains  philologues  veulent  réunir  dans  un  même 
groupe  iannamite,  le  cham  et  les  langues  mon-khmèr.  Il 
y  a  lieu  d'écarter  définitivement  cette  théorie  qui  ne  résiste 
pas  à  un  examen  comparé  approfondi  de  ces  diverses 
langues. 

Imaginé  par  Logan  ^^\  défendu  par  Forbes^^^  adopté  définitivement 
par  Fr.  Mâlier(')  et  Kuhn^^)  l'existence  d^un  groupe  mon-annam  — 
comprenant  le  mon,  le  khmir,  Tannamite,  le  cham  et  les  dialectes  des 
populations  sauvages  circon-voisines,  —  semble  aujourd'hui  tel 
article  de  foi  aux  philologues  que  Schmidt  n'a  pas  osé  en  déclarer 
rinanité.  Tout  en  reconnaissant  en  effet  que  la  langue  annamite  «me 
semble  pas  avoir  la  formation  caractéristique  mon-khmir  due  aux 
infixes  et  préfixes?)  et  que  «d'autre  part,  avec  son  accent  tonique,  elle 
amène  un  élément  étranger  au  groupe  khmër?) ,  il  la  déclare  tr  indubi- 
tablement k  classer  dans  le  groupe  mon-khmèr?)  t^).  Kean  cependant, 
quoi  qu'en  disent  Forbes^^)  et  Schmidt  lui-même  (''^  avait  démontré 
en  une  discussion ,  établie  sur  les  données  fournies  par  les  voyageurs 
français ,  qu'ethniquement  aussi  bien  que  linguistiquement  ce  groupe 
ft  mon-annam  y>  était  à  condamner,  (r  l'annamite  et  le  khmèr  appartenant 
à  des  ordres  de  langage  totalement  différents?)  (®).  Il  convient  d'y  re« 


^*^  LoGiN ,  Ethnchgy  oftke  Inio-Pacific  Islauds  {Journal  of  the  InHan  Ar- 
dUpelago,  VI,  i85â,  p.  658). 

^'^  C.  J.  F.  S.  FoRBBS,  Comparative  Grammar  of  Further  Iniia,  London, 
Allen  and  C**,  i88i.  Cet  rr essai»  voulait  être  une  réfutation  de  l'étude  de 
A.  H.  Kean  dont  il  est  question  plus  loin. 

^')  Fr.  MÛLLBR,  Grundriss  der  SprachwUsensehaft,  t.  IV,  p.  Sâ9,  i888. 

^*)  E.  KuHii,  Beitràge  zur  Sprachenkunde  Hinterindiens  {Sitzungsber.  der 
K,  Bayer.  Akad.  der  Wisseruck,,  Section  de  philosophie  et  d'histoire,  1889, 
II,  190-936). 

^*^  P.  W.  Sghhidt,  Grundzûge  einer  Lautkhre  der  Mot^Kkmer  Sprachcn, 
Alfred  Hôlder,  Vienne,  1908,  p.  3. 

^*^  FoRBES,  Comparative  Grammar,  iiA,  trouve  des  aflSxes  en  annamite  : 
Trai  et  Gdi  dans  les  expressions  Con  trai  et  Con  gdi  Ce  sont  des  sufBxes , 
assure-t-il ,  le  premier  marquant  le  masculin ,  le  second  le  féminin.  On  juge 
à  cela  de  la  valeur  des  critiques  qu'il  oppose  à  Kean. 

^'^  Schmidt,  Die  Mon-Khmer  VôUcer,  3. 

^*^  A.  H.  Kbaii,  On  the  relation*  of  the  Indo-Oeeanie  races  and  Languages 
(Journal  of  the  anthropologieal  Inetitute  of  Great  Britain  and  Ireland) ,  London, 

OBàMMÀIBI  IHMàRB.  9 


mrfttiicitic  ifiTiosAti. 


18  GRAMMAIRE  KHMERE. 

noncer'^ définitivement  aujourd'hui  et  d'écarter  l'annamite  du  groupe 
mon-khnièr^'),  pour  le  rapprochement  du  groupe  thai  duquel  il  relève 
indubitablement  sous  sa  forme  actuelle. 

L'annamite ^  en  effet ,  semble  formé  d'un  fonds  primitif,  —  d'origine 
encore  mal  déterminée  —  qui,  enrichi  vocaliquement  par  un  apport 
assez  important  de  vocables  mon-khmèr,  a  été  modifié  et  façonné 
complètement  par  un  dialecte  d'origine  thai  qui  lui  a  donné  son  sys- 
tème tonique. 

Je  ne  saurais  mieux  faire  d'ailleurs  que  reproduire  les  conclusions 
auxquelles  aboutit  mon  frère,  Henri  Maspero,  dans  ses  &ude$  sur  la 
phonétique  historique  de  la  langue  annamite;  les  Initiales  ^^K  Après  avoir 
démontré  que  l'annamite  diffère  des  langues  mon-khmèr,  non  seule- 
ment par  sa  phonétique,  mais  encore  par  sa  grammaire,  et  que,  bien 
plus,  il  en  est  séparé  par  une  différence  radicale  :  son  système  de 
tons,  il  conclut:  crDe  tout  ce  qui  précède  il  résulte  que  l'annamite 
n'est  pas  une  langue  mon-khmèr.  Tout,  au  contraire,  le  rapproche 
des  langues  thai.  Le  système  de  tons  annamite  est  thai.  ...  Le  sys- 
tème annamite  suit  celui  des  langues  thai  dans  les  moindres  détails, 
allant  jusqu'à  classer  les  sifflantes  dans  les  initiales  hautes.  D'autre 
part,  le  système  phonétique  de  l'annamite  et  des  langues  thai  est 
identique,  et  les  mots  d'origine  thai  forment  une  forte  proportion  du 
vocabulaire.  —  Faut-il  en  conclure  que  l'annamite  est  une  langue 
thai  ?  11  est  difficile  de  se  prononcer  tant  que  la  connaissance  des  di- 


Trubner,  février  1880,  p.  986.  Je  ne  parle  ici,  bien  entendu,  que  de  ce 
qui  a  trait  au  groupe  Mon-Annam  et  non  de  sa  répartition  des  po()ulations 
de  rindochine  en  familles  caucasiques  et  mongoliques.  Une  partie  de  son 
étude  est  à  retenir  cependant  :  sa  réfutation  de  l'existence  d'une  race  negri- 
tos  autochtone  en  Indochine,  due  à  l'imagination  du  D' Thorel  [Noies  anthro- 
pologiques sur  rindochine  {Voyage  d'exploration  en  Indochine,  Francis  Gamier, 
Paris,  Hachette,  1878,  p.  aSg-SSi)].  Les  voyageurs  sont  unanimes  —  et 
Kean  les  cite  fort  longuement  et  judicieusement  —  à  déclarer  qu'il  n'existe 
actuellement  aucun  type  k  cheveu  frisé  dans  le  territoire  du  Cambodge  et 
de  la  chaîne  annamitique,  et  je  n'en  ai,  pour  ma  paît,  jamais  rencontré  un. 
Si  les  Negritos  ont  été  les  précurseurs  des  Khmèrs,  des  Annamites  et  des 
Chams  sur  le  sol  que  ceux-ci  occupent  aujourd'hui ,  ils  en  ont  radicalement 
clisj)aru. 

^'^  Cette  dénomination  a  été  employée  pour  la  première  fois  par  P.  VV. 
ScHuiOT  dans  Grundzûge  einer  Lautlehre  der  MonnKhmer  Sprachen,  Il  convient 
en  tous  points  de  l'adopter  définitivement. 

^•)  B.i.F.£.-0.,Xn,  1,  117-118. 


LES  KHMÈRS.  19 

verses  langues  dlndochine  et  de  Chine  ne  sera  pas  beaucoup  plus 
avancée  qu'elle  n'est  actuellement  :  une  famille  entière,  le  miao-tseu , 
est  presque  inconnue,  et  malgré  les  nombreux  travaux  qui  ont  déjà 
été  faits,  rétude  des  langues  thai,  mon-khmër,  et  même  du  chinois, 
est  encore  presque  à  ses  débuts.  Certains  mots  annamites  ne  pa- 
raissent être  ni  mon-khmèr,  ni  thai,  ni  chinois;  est-ce  faute  d'une 
connaissance  assez  complète  de  ces  langues  que  nous  ne  savons  à  la- 
quelle les  rattacher,  ou  bien  forment-ils  encore  un  fonds  nouveau  ? 
Cest  ce  qu'il  est  impossible  de  savoir  actuellement.  —  Mais,  quoi  que 
les  études  futures  apportent  de  nouveau,  il  me  semble  acquis  que 
l'annamite  moderne  est  le  résultat  d'un  mélange  très  compliqué  de 
dialectes  de  toutes  sortes.  Ayant  formé  successivement,  aux  différentes 
époques  de  son  histoire,  la  limite  Nord  des  langues  mon-khmèr,  la 
limite  Est  des  langues  thai  et  la  limite  Sud  du  chinois,  il  a  subi  l'in- 
fluence de  toutes  ces  familles.  Le  préannamite  est  né  de  la  fusion 
d'un  dialecte  mon-khmèr,  d'un  dialecte  thai  et  peut-être  même  d'une 
troisième  langue  encore  inconnue;  et  postérieurement,  l'annamite  a 
emprunté  une  masse  énorme  de  mots  chinois.  Mais  la  langue  dont 
l'influence  dominante  a  donné  à  l'annamite  sa  forme  moderne  était 
certainement,  à  mon  avis,  une  langue  thai,  et  c'est,  je  pense,  à  la 
famille  thai  que  la  langue  annamite  doit  être  rattachée,  y* 

Pas  plus  que  l'annamite,  et  quoi  qu'en  dise  Schmidt  ^^\  le  cham  et 
les  dialectes  apparentés:  jarai,  rade,  pih,  raglai,  churu^^),  ne  sont 
des  langues  mon-khmèr  :  «r Malgré  la  présence  de  nombreuses  racines 
et  d'éléments  formatifs  qui  appartiennent  en  même  temps  au  mon- 
khmèr- kolarien,  disent  Avmonier  et  Cabaton  ^^\  il  faut  décidément 
avec  le  D'  Kern,  Kuhn  et  Niemann,  rattacher  le  cam  [chàm]  à  la 
famille  malayo- polynésienne.  Il  est  superflu  d'ajouter  que  l'élément 
malayo-polynésien  qu'il  contient  remonte  à  une  époque  très  reculée 
et  ne  saurait  être  dérivé  de  n'importe  quelle  autre  langue  de  la  même 


^^^  ScHHiDT,  Die  Mon-Khmer  Vôlker,  18  et  9 5.  Il  imagine  un  groupe  mixte 
irse  composant  des  idiomes  6am,  rade,  djarai,  sedang  qui  d'après  leur  con« 
struction  et  leur  vocabubire  sont  des  langues  mon-khmèr,  mais  qui  ont 
emprunté  au  malais  une  quantité  considérable  de  mots,  jusqii^à  des  pronoms 
personnels  et  des  noms  de  nombres.  Trad.  Marouzbau,  B.E.F,E.'0,,  VU, 
aaS. 

^'^  Sur  l'habitat  de  ces  tribus,  cf.  H.  Maître,  Les  jungles  moi,  3g8-&o5. 

J'^^  E.  Ayhonier  et  A.  Caraton,  Dictionnaire  caM-français»  PubUcation  de 

l'Ecole  française  d'Extréme^rient,  Paris,  Leroux,  1906,  Introduction,  vi. 


âO  GRAMMAIRE  KHMËRE. 

famille 7);  et  Kern  ajoute  :  crOn  les  retrouve  (ces  racines  et  éléments 
formatifs)  dans  les  langues  indonésiennes  et  polynésiennes  jusqu'en 
Nouvelle-Zélande,  ce  qui  revient  à  dire  que  le  iam  est  aussi  loin  du 
mon-khmër  que  le  tahiticn,  par  exemple.  Abstraction  faite,  bien 
entendu,  de  quelques  emprunts  d'un  âge  moins  reculé,  on  peut  dire 
que  la  parenté  qui  existe  entre  les  deux  grandes  familles  malayo-po- 
lynésienne  et  mon-khmëre  est  comparable  à  celle  qu'on  constate  entre 
les  langues  sémitiques  et  khamitiques.  Ces  langues  sont  d'une  même 
souche,  ont  une  origine  commune  mais  très  lointaine (^^. 9) 

9.  On  a  tendance  aujourd'hui  à  reconnaître  une  relation 
de  parenté,  sinon  étroite,  du  moins  assez  proche  entre  : 

les  langues  mon-khmèr  d  une  part, 

khasi, 

kolarienne, 

.11  I  nicobarienne ,  i  j»    â  ± 

et  les  Jangues  (         .    ,  j    i    )  d  autre  part. 

^       ]  senoi  et  semang  de  la  [  ^ 

presqu'île  de  Ma- 

lacca 

La  présence  de  tons,  en  khasi,  si  elle  est  réelle,  infirme 
cette  proposition ,  en  ce  qui  concerne  cette  langue. 

Pour  les  dialectes  kolariens,  bien  que  plausible  à  pre- 
mier examen,  il  convient  de  n'enregistrer  cette  parenté  que 
sous  bénéfice  d'inventaire. 

Enfin,  si  celte  théorie  —  qui  compte  autant  d'adver- 
saires que  de  partisans  —  peut,  en  ce  qui  concerne  le  ni- 
cobarais,  bénéficier  d'un  doute  en  raison  même  de  l'incon- 
sistance des  documents  que  nous  possédons,  il  semble 
qu'après  les  études  de  Skeat  et  Blagden  elle  doive  être  dé- 
finitivement écartée,  sinon  pour  le  semang,  au  moins  pour 
le  seuoi. 


^'^  Ibid.,M,rï.  1 


LES  KHMÈRS.  21 


1* 


Khasi.  —  Les  Khasi ,  dont  le  nombre  ne  dépasse  pas  aujourd'hui 
170,000  individus,  occupent  le  district  de  «Khasi  and  Jaintia  Hills??, 
autour  de  l'ancienne  capitale  de  TAssam,  Shillong,  dans  le  pays 
montagneux  qui  sëpare  la  vallée  du  Brahmapoutre  au  Nord,  du  Ben- 
gale oriental  au  Sud(^).  Englobés  entre  des  populations  de  langues 
tibéto-birmané  au  Nord,  à  TEst  et  à  TOuest,  et  bengali  au  Sud,  ils 
parlent  un  dialecte  tout  différent  et  que  Logan,  dès  i853  ^^\  Grier- 
son^^)  et  Schmidt  en  igoA^^^  et  igoG^^)  ont  tenté  de  rapprocher  du 
groupe  mon-khmèr.  Or  une  phrase  de  Grierson,  si  elle  correspond  à 
la  réalité,  ne  ferait  rien  moins  qu'anéantir  leurs  conclusions.  II  dit, 
en  effet  :  ttTons  :  le  khasi  possède  des  tons,  comme  les  autres  langues 
de  la  famille  mon-khmèr,  tai  et  chinoise  ^^K  »  Or  les  conclusions  expo- 
sées au  paragraphe  précédent  tendent  justement  à  écarter  définitive- 
ment Tannamite  du  groupe  mon-khiïièr  parce  que  vario-tone.  Il 
faudrait  par  suite,  et  pour  les  mêmes  raisons,  en  exclure  le  khasi. 
Mais  possède-t-il  bien  des  tons  :  Hovelacque  C')  ni  Schmidt  n'en  font 
nulle  mention.  N'ont-ils  su  les  reconnaître  ou  Grierson  s'est-il  trompé  ? 
n  va  de  soi  qa'il  convient  d'attendre  la  solution  d'une  telle  interroga- 
tion avant  de  classer  le  khasi  dans  tel  des  groupes  que  la  science  re- 
connaît aujourd'hui. 

9®  Langues  kolariennes  (Mundâ).  —  Les  langues  kolariennes,  ou 
Mundâ  ^^\  sont  parlées  par  trois  millions  d'individus  environ  habi- 
tant principalement  la  montagne  et  la  brousse  du  plateau  de  Chota 
Nagpur,  mais  dont  l'aire  d'occupation  semble  avoir  été  autrefois  beau- 


'*)  Cf.  Major  P.  R.  T.  Gordon,  The  Khasis,  London,  1907,  in-8*. 

^'^  Etknology  oftke  Indo-Paeijic  Islande, 

^^^  Gribbson,  Mon-Khner  and  Siamese-Ckinese  FamiUes  [includinff  Khasi 
and  Tai]  {Linguistie  Survey  ofindia,  vol.  II,  Calcutta,  tgoi). 

^*'  P.  W.  Schmidt,  Grundzuge  einer  Lautkhre  der  Khasi  Spraehen  m  ihren 
Beziehungen  zu  derjenigen  der  Mon^Khmer  Spraehen,  Mûnchen,  Veiiag  der  k. 
Akademie,  190&. 

(*>  Die  Mon^Khmer  Vôlker. 

^*^  Gbierson,  Mon-Khtner  and  Siamese^hinese  Families,  p.  7. 

^"^  Abel  HovBLACQDE ,  La  langue  khasia  étudiée  sous  le  rapport  de  l'évolution 
des  formes  {Revue  de  linguistique  et  de  philologie  comparée,  Paris,  Maison- 
neuve,  1881,  t.  XIV,  n"  1,  30-58). 

^')  Le  terme  (rkolarienn ,  adopté  par  Cahpbel  dans  India  as  it  tnay  be, 
Londres,  i853,  a  été  remplacé  dans  Grierson,  Linguistie  Survey  of  India, 
IV,  Mun4â  and  Dravidian  Languages  (D' Sten  Konow),  Calcutta,  Gov.  Press, 


22  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

coup  plus  considérable.  Étrangères  aux  langues  indo-européennes  et 
dravidiennes,  on  tendait,  depuis  Logan,  à  les  rapprocher  des  langues 
uion-khmcr;  le  D'Sten  Konow  et  Sclimidt^')  ont  essayé  de  démon- 
trer cette  parenté,  qui,  pour  eux,  n'est  pas  douteuse.  Les  documents 
recueillis  jusqu'ici  semblent  bien  incomplets  et  bien  sommaires  pour 
qu'une  telle  conclusion  puisse  être  admise  autrement  que  sous  béné- 
fice d'inventaire. 

3°  Nicoharais,  semmg  et  senoi.  —  Schmidt  croit  pouvoir  prouver 
l'étroite  dépendance  du  nicobarais  (^)  et  des  dialectes  senoi  (sakei)- 
semang  de  la  presqu'île  de  Malacca  ^^)  avec  le  groupe  mon-khmèr.  La 
question  semble  bien  indécise,  en  ce  qui  concerne  le  nicobarais, 
étant  donné  surtouti'absence  de  documents  sérieux.  Pour  les  dialectes 
semang  et  sakei,  elle  parait  phitdt  résolue  par  la  négative,  et  l'ou- 
vrage de  Skeat  et  Blagden^^)  démontre  qu'ethniquement  tout  au 
moins  les  Semang  et  les  Sakei  ne  sauraient  être  classés  dans  une 
même  famille;  les  premiers  sont  des  Negritos  aux  cheveux  crépus, 
les  seconds  ont  des  cheveux  ondulés,  et  se  rapprocheraient  plutôt  du 
type  dravidien.  Il  convient  donc  d'attendre  une  étude  philologique 
et  morphologique  sérieuse  des  langues  parlées  par  ces  peuplades, 
avant  de  se  prononcer  définitivement. 

10.  Le  plus  ancien  document  khmèr  aujourd'hui  connu 
remonte  à  Tannée  699  de  notre  ère. 

Les  inscriptions  et  manuscrits  en  notre  possession  per- 
mettent de  suivre  le  développement  progressif  de  celte 
langue  depuis  cette  époque  jusqu'à  nos  jours. 


1906,  et  SciiHiDT,  Die  Mon-Khmer  Vôlker,  par  celui  de  «rMuççlân ,  sans  né- 
cessité apparente  ni  raison  valable  qui  autorise  la  substitution  d'un  mot 
nouveau  à  un  terme  consacré  par  cinquante  années  d'usage. 

^')  Mundà  and  Dravidian  Languages^  et  Die  Mon-Khmer  Vôlker. 

^*^  P.  W.  Schmidt,  Die  Mon-Khmer  Vôlker. 

^')  P.  W.  Schmidt,  Die  Sprachen  der  Sakei  und  Semang  ouf  Malacca  und  ihr 
Verhàltnis  zu  den  Motir-Khmer  Sprachen  (Bijdragen  tôt  de  Taal-,  Landr  en 
Volkenkunde  van  flederi,  Indie,  6*  série,  VHP  pailie). 

(*)  William  Skeat  and  Otto  Blagdbn,  Pagan  Races  ofthe  Malay  Penimula, 
Londres,  Macmillan  and  C%  1906,  a  volumes. 


LES  KHMÈRS.  23 

Le  plus  ancien  document  daté  de  la  langue  khmëre,  aujourd'hui 
connu,  est  un  texte  de  douze  lignes,  gravé  sur  une  stële  et  dont  le 
contexte  sanscrit  nous  donne  comme  année  de  rédaction  629  de 
notre  ëre^^^.  Trois  cent  cinquante  inscriptions  déjà  connues,  dont 
les  plus  récentes  datent  du  xix*  siècle  (^),  et  un  grand  nombre  de 
textes  manuscrits  tracés  sur  oUes  de  latanicr,  dont  aucun  d'ailleurs 
ne  parait  antérieur  au  début  du  xvii*  siècle  ^^\  permettent  de  suivre 
son  développement  et  son  évolution  depuis  cette  époque  jusqu'à  nos 
jours. 

11.  L'examen  de  ces  documents  permet  de  constater 
que  la  langue  khmère  n  a  subi,  depuis  le  vu®  siècle  de  notre 
ère,  aucune  altération  de  principe  et  n'a  fait  que  se  déve- 
lopper dans  le  sens  de  son  caractère  initial. 

En  effet  les  modifications  qu'on  y  constate  —  contraction  plus  fré- 
quenté et  régulière  par  groupements  consonantiques,  aspiration  de 


^'^  Inscription  de  Kdei-An ,  province  de  Bi-Phnom ,  sur  stMe ,  comptant 
6  +  1  â  +  1  lignes ,  dont  6  et  1  rédigées  en  sanscrit  et  les  1 9  du  milieu  en 
khmèr,  datée  de  55i  ç.=6âgA.D.,  n*  5&  de  Y  Inventaire  Cœdès  {B.E.F.E.-O. , 
VIII,  1  et  9).  La  partie  sanscrite  a  été  traduite  par  Barth  sous  la  rubrique 
Inscription  d'Ang  Chumnik  IX  [ 955-9 56]  {Notices  et  Extraits  des  Manuscrits 
de  la  Bibliothèque  Nationale  et  autres  Bibliothèques,  t.  XXVII,  i~  part. ,  1"  fasc., 
Paris,  Impr.  Nat,  188 5,  p.  51-61).  ArMONiBR  a  donné  dans  Le  Cambodge, 
1 1,  Paris,  Leroux,  igoi,  p.  94i-9&3,  une  paraphrase  de  la  partie  khmère; 
c'est  le  détail  de  donations  faites  k  un  Çivalinga  par  Tauteur  de  Tinscription 
sanscrite,  un  certain  Acârya  Vidyâvinaya. 

Nous  possédons  un  certain  nombre  d'autres  inscriptions  non  datées  que 
des  raisons  d'ordre  paléographique  permettent  de  croire  contemporaines  de 
la  première,  mais  non  plus  anciennes.  On  peut  donc  estimer  sans  grande 
chance  d'erreur  que  la  langue  de  l'inscription  de  Kdei-An  nous  présente  le 
khmèr  dans  sa  forme  la  plus  archaïque  que  nous  possédions  aujourd'hui. 

^*^  La  plus  récente  inscription  que  mentionne  ^Inventaire  Cœdès  est  celle 
qui  est  portée  sous  le  n*  96;  elle  date  de  la  9&9i'  année  du  Bouddha,  soit 
1 878  de  notre  ère. 

^'^  Il  n'y  a  guère  que  les  rr  Codes  n  à  mentionner  la  date  de  leur  rédaction. 
Néanmoins  il  est  permis  d'espérer  que  les  recherches  menées  en  ce  moment 
par  M.  G.  Cœdès  dans  les  différentes  pagodes  de  Cambodge  et  de  Cochin- 
chine  amèneront  la  découverte  de  documents  manuscrits  assez  soigneuse- 
ment datés  pour  en  rendre  l'étude  intéressante  au  point  de  vue  philologique. 


ià  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

la  confionne  soutien  dans  ces  groupements,  pour  ne  mentionner  que 
les  plus  importantes  —  dénotent  bien  plutôt  une  évolution  normale 
qu'une  altération  du  caractère  originel  ^^K  Son  vocabulaire  même  n'a 
pas  considérablement  changé;  si  les  mots  déroutent  par  leur  forme 
archaïque,  il  suffit  souvent  d'en  contracter  les  éléments  suivant  les 
règles  des  groupements  consonantiques  pour  obtenir  sans  grand'peine 
la  forme  moderne  (^);  si  d'autres  ne  sont  plus  employés,  du  moins  en 
retrouve-t-6n  trace  dans  des  dérivés  encore  en  usage  (');  si  d'aucuns 
enGn  ont  complètement  disparu,  c'est  par  suite  de  l'évolution  des 


^^)  Il  est  k  noter,  comme  on  pourra  le  faire  à  la  lecture  de  la  partie  com- 
parée du  chapitre  de  la  phonétique  (chap.  IV),  que  le  mon  a  subi  une  évo- 
lution identique  i  celle  du  khmèr,  bien  que  moins  complète.  S'il  semble 
aujourd'hui  plus  archaïque  que  le  khmèr,  c'est  qu'il  a,  depuis  longtemps 
déjè,  subi  le  contre-coup  de  la  décadence  du  peuple  dont  il  est  la  langue. 
On  sait  en  effet  que  les  Pégouans,  battus  et  soumis  successivement  par  les 
Birmans  et  Siamois,  ont  cessé  depuis  plusieurs  siècles  de  former  nation  in- 
dépendante et  que  l'obligation  de  parier  la  langue  du  maître  a  arrêté  la  leur 
dans  son  développement  normal  (cf.  supra,  S  7). 

On  peut  dire  du  mon  qu'il  se  présente  aujourd'hui  à  peu  près  dans  l'état 
où  les  inscriptions  nous  montrent  le  khmèr  vers  le  x*  siède  :  contraction 
par  groupements  consonantiques  moins  développée,  non  aspiration  de  la 
consonne  soutien  dans  les  groupes  consonantiques.  Ainsi,  poiu*  ne  dter 

qu'un  exemple,  le  mot  qui  s'écrit  en  khmèr  moderne  tu  /Anot  se  retrouve 

sur  les  inscriptions  avec  la  forme  m  ikai,  identique  k  celle  du  mon  cg  j^. 

On  peut  en  condure  que  si  le  mon  s'était  développé  normalement  comme 
le  khmèr,  il  en  serait  aujourd'hui  linguistiquement  au  même. point. 

fftas»  dans  ififl  vonuk;  Ul  phtà  ttmsisonyi  dans  U9t  hatà;  tlTHm  krol 

frparc  à  bétail»   dans  RtnfU  karoul;    t^H  krim  «tsoust»  dans  HtriH 
Jçaroum;  etc. 

^^'  A  dter  :   [uTu  ciek  rrpoids»,  qui  n'est  plus  employé,  mais  qu'on 

retrouve  dans  ufTltt  ameih  ou  HfTHi  anexii  «r balancer;  fTlW  hàç  erpu- 

bliern,  dont  nous  connaissons  une  forme  courante  :    |UmriJ   pra^àê 
(raflSchev) ,  etc. 


LES  KHMÈRS.  â5 

mœurs  et  des  coutumes  :  ils  ont  cessé  de  servir  parce  que  ne  signi- 
fiant plus  rien;  le  contexte  en  laisse  deviner  le  sens,  et  si  la  docu- 
mentation historique  en  pâtit  au  point  de  vue  de  la  précision,  au 
moins  Tétude  de  la  langue  en  soi  n'en  souffre-t-elle  pas  ^^K 


12.  L'influence  étrangère  se  réduit,  en  ce  qui  concerne 
la  langue,  à  Tintroduction  au  cours  des  siècles  de  vocables 
nouveaux  empruntés  aux  peuples  qui  ont  colonisé  ou  soumis 
Fempire  khmèr. 

L'influence  sanscrite  s'y  traduit  par  un  grand  nombre  de  termes 
d'administration,  de  jurisprudence,  de  géographie,  de  science,  de 
religion,  dont  la  plupart,  d'ailleurs,  à  la  suite  d'un  long  usage,  ont 
été  assimilés  et  façonnés  au  génie  de  la  langue  (^). 

Le  bouddhisme,  dans  sa  forme  du  Sud,  ayant,  vers  la  fin  du  xiii*' 
ou  le  début  du  xiv*  siècle,  supplanté  toute  autre  religion  au  Cam* 
bodge,  la  langue  religieuse  et  la  littérature  se  sont  enrichies  de  nom- 
breux termes  pâlis,  qui  ont,  mieux  que  les  sanscrits,  conservé  leur 
forme  originelle,  parce  que  moins  assimilés  par  le  populaire  ('). 

Puis  les  Siamois,  véritables  maîtres  du  pays  pendant  plusieurs 
siècles,  ont  imposé  aux  Cambodgiens  leur  terminologie  administra- 
tive, judiciaire,  militaire,  encore  en  usage  de  nos  jours  (^). 


^')  Ces  mots  disparus  désignent  d'ailleurs,  pour  la  plupart,  des^tîtres 
hiérarchiques,  remplacés  par  de  nouveaux  titres  empruntés  de  l'Inde  ou 
du  Siam,  des  catégories  d'esclaves,  ou  de  terres  et  biens  immeubles,  etc., 
dont  il  n'est  pas  impossible  de  retrouver  le  sens  par  approximation. 

^*)  La  section  VI  du  chapitre  IV  est  consacrée  à  l'étude  phonétique  de 
l'assimilation  en  khmèr  des  mots  d'origine  sanscrite. 

^'^  On  trouve  cependant  un  certain  nombre  de  mots  pâlis  assimilés  et 
façonnés  au  génie  de  la  langue  khmère;  quelques  exemples  en  sont  donnés 
au  S  s la,- concordance,  mte.  Mais  la  plupart  forment  alors  doublet  avec  le 
mot  d'origine  sanscrite,  qui  reste  le  plus  employé. 

^*^  Dans  l'administration  actuelle  du  Cambodge,   la  terminologie  est 

presque  complètement  empruntée  du  siamois  :  [GuirnCIl    çaovhày  tr  gou- 
verneur de  province»,  de  W  WtUI  ehào  Pha:ja;  PP^TlR  bàhit  «rlieute- 


^  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

lies  Annamites,  tard  venus,  sont  représentés  dans  la  langue  khmère 
par  quelques  termes  concernant  surtout  l'industrie  et  le  commerce  ^^K 

Les  Français,  enfin,  y  incorporent  aujourd'hui  un  certain  nombre 
de  mots  scientifiques  auxquels  la  diffusion  de  Tinstruction  primaire 
assure  une  prompte  assimilation. 

Remarque,  —  Nous  avons  vu  que  les  éléments  malayo-polynésiens 
que  renferme  le  khmër  ne  peuvent  être  considérés  comme  étrangers, 
mais  bien  originels  ^^\ 


13.  Mais  Tintroduction  de  ces  mots  étrangers  n  a  modiGé 
en  rien  le  caractère  de  la  langue  :  elle  est,  comme  au  pre* 
mier  jour,  recto-tone,  à  racines  monosyllabiques;  tendante 
ramener  les  polysyllabes,  qu'ils  soient  indigènes  (')  ou  étran- 
gers, au  monosyllabisme  par  contraction  vocalique  et  grou- 


nant  gouverneur» ,  de  Iltl?1  lalit;  ttinnpPi  youibàt  ir suppléant  du  gou- 
verneur» ,  de  UflîS  îm  j6kra:htt;  AJ/Tl  iouphea  «juge» ,  de  4J11  sapha;  etc. 

^*>  On  en  trouvera  quelques  exemples  au  S  io3  :  Remarque  génerak  aux 
diphtongues,  diphtongue  ie, 

^*)  Cf.  AmoNiER  et  CiBATON,  Dtcùomiaire  cafn-français  et  supra,  S  8. 

^'^  Les  polysyllabes  indigènes  qu*il  est  impossible  de  réduire  k  une  racine 
monosyllabique  sont  peu  nombreux.  Le  Dictionnaire  khmèr-Jrançais  d'AvMO- 
NiEB  n'en  compte  pas  deux  cents.  Il  est  k  remarquer  d'ailleurs  que  pour  cer- 
tains d'entre  eux  on  en  retrouve  la  racine ,  qui  n'existe  plus  en  khmèr,  dans 
les  autres  langues  du  groupe  mon-khmèr;  ce  qui  prouve  que  le  polysyllabe 

actuel  est  bien  un  dérivé;  tel  OH  cram^  tth  nez»  =mon  ^^  mftfc.  La 
forme  actuelle  de  plusieurs  d'entre  eux  n'est  d'ailleurs  qu'une  forme  inter- 
médiaire tendant  au  monosyllabisme;  comme,  par  exemple,  le  mot  HfflR 

andàt  ff langue» ,  dont  la  forme  originelle  devait  être  fUtJlR  lodàt  ou  lulR 

rodât,  si  nous  en  croyons  le  mon  coooo  lotâk  (il  ne  faut  pas  oublier,  pour 

saisir  le  rapprochement,  que  le  no  i  final  du  mon  correspond  à  un  pÎ  | 
khmèr  et  inversement). 


LES  KHMÈRS.  27 

pements  conso)iantiques(^);  agglutinante  et  manifestant 
cette  tendance  à  la  contraction  monosyllabique  jusque  dans 
la  composition  des  dérivés  par  affîxation. 

^^)  Cette  tendance,  alors  môme  qu^eUe  n'existe  pas  phonétiquement, 
s'exerce  graphiquement  :  ioèk  crdemainn ,  écrit  C^H  ;  tnesil  «rhier» ,  écrit 

ri 

HirJ;  etc.  Cette  tendance  graphique  se  manifeste  également  en  mon  : 

cf.  Blaodkn,  Quelques  notions  sur  laj^nitique  du  Talain  et  son  évolution  histo- 
rique (Journal  asiatique ,  1910,  XV,  p.  /197,  note  1).  Cet  ouvrage  sera  dési- 
gné par  la  suite  sous  l'abréviation  :  Blagobn  ,  Phonétique  au  talain. 


TRANSCRIPTION  ET  ORTHOGRAPHE.  29 


CHAPITRE  IL 


TRANSCRIPTION  BT   ORTHOGRAPHE. 


SECTION  1. 


TRANSCRIPTION. 


GÉNÉRALITÉS. 

14.  Le  système  de  transcription  adopté  dans  cette  gram* 
maire  s'inspire  des  principes  mêmes  de  la  phonétique 
khmère. 

Il  distingue  typographiquement  : 

a.  Les  voyelles  ouvertes  des  voyelles^erm^, 

et,  dans  chacune  de  ces  catégories  : 
la  brève  de  la  normale; 

b.  Les  consonnes  a  des  consonnes  à. 

L'étude  grammaticale  d*une  langue  aussi  bien  que  sa  comparai- 
son philologique  avec  les  idiomes  de  même  famille  ou  simplement 
apparentés  nécessite  impérieusement  la  transcription  de  son  alphabet 
en  lettres  latines.  D'autre  part,  le  voyageur,  le  cartographe,  le  savant 
qui  poursuit  des  études  historiques,  religieuses,  ethniques,  etc.,  le 
fonctionnaire ,  le  colon  ou  le  commerçant  en  rapports  constants  avec 
rindigëne  éprouvent  nécessairement,  eux  aussi,  le  besoin  de  noter  en 
lettres  latines  les  mots  de  la  langue  dont  ils  ont  à  faire  usage. 


30  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Aussi  bien,  cette  nécessité  a  provoqué  l'éclosion  de  nombreux  sys- 
tèmes de  transcription  du  khmèr  (^).  Bien  qu'assez  différents  les  uns 
des  autres,  ils  ont  cependant  ceci  de  commun  : 

a.  Ils  ne  distinguent  par  aucun  artifice  typographique  les  consonnes 
a  des  consonnes  i,  ce  qui  en  rend  la  comparaison  philologique  avec 
les  autres  langues  assez  pénible; 


^*^  Les  principaux  systèmes  de  transcription  du  khmèr  peuvent  se  répar- 
tir en  trois  types  principaux  (je  ne  parie  bien  entendu  que  des  ouvrages  de 
linguistique)  : 

a.  Le  type  «des  Pères» ,  qu'emploient  le  Dictionnaire  camhodgienrfnmçm 
du  P.  J.-B.  Bernard,  i  vol.  pet.  in-8*,  Hong  Kong,  Imprimerie  de  la  Société 
des  Missions  étrangères,  190s,  et  le  Dictionnaire  françaîs'Camhodgien  du 
P.  S.  Tandart,  s  vol.  gr.  in-8*,  même  éditeur,  1910  et  1913.  Il  a  une  ten- 
dance exagérée ,  surtout  dans  le  dernier  ouvrage ,  à  accepter  les  complica- 
tions orthographiques  accumulées ,  sans  raison  aucune ,  par  des  scribes  igno- 
rants et  i  compliquer,  par  conséquent,  la  notation  en  caractères  latins  de 
signes  dont  Tutilité  est  au  moins  contestable  et  de  lettres  qui  ne  se  pro- 
noncent pas. 

b.  Le  type  dit  généralement  crAymoniem  —  bien  que  proposé  par 
G.  Jauneau  dans  son  Manuel  pratique  de  langue  cambodgienne,  édité  à  la  presse 
lithographique  par  rimprimerie  impériale  de  Saigon  en  avril  1870  et  pu- 
blié à  nouveau  en  1 898 ,  selon  le  même  procédé ,  par  Timprimerie  du  pro- 
tectorat à  Pnom-Penh  —  a  été  employé  successivement  et  avec  différentes 
modifications  peu  importantes  par  E.  Athonibr  dans  son  Dictionnaire  fran- 
çais-cainbodgien  publié  en  187  4  à  la  presse  lithographique  parles  soins  de 
rimprimerie  nationale  de  Saigon,  et  dans  son  Dictionnaire  khmir-français 
autographié  à  Saigon,  en  1878,  par  So>n  Diép;  par  M.  Modra  dans  son 
Vocabulaire  français-cambodgien  et  cambodgien-français,  imprimé  à  Paris  en 
1878  chez  Challamelatné,  rue  Jacob,  n*  5,  et  par  le  Protectorat;  parle 
D'  A.  Pannbtibr  dans  son  Lexique  français^ambodgien,  édité  en  1907  à  Avi- 
gnon, chez  H.  Auzac  et  J.  Augier,  place  de  THorloge,  n*"  la. 

c.  Le  type  de  TEcole  française  d'Extrême-Orient,  dont  M.  Finot,  qui  l'a 
créé ,  a  exposé  le  principe  dans  Notre  transcription  du  cambodgien  {B.E,F.E,'0. , 
II,  1  ài5). 

Il  convient  de  citer  encore  la  transcription  adoptée  par  P.  W.  Sghjiidt 
dans  son  étude  intitulée  Grundzûge  einer  Lautkkre  der  Mon-Khtner  Sprachen, 
La  notation  de  la  palatale  sonore  par  g,  de  la  nasale  palatale  par  n,  de  la 
semi-voyelle  y  par  j,  de  Fanusvara  parle  I,  l'attribution  aux  consonnes  i 
de  la  valeur  sonore  correspondante  en  sanscrit,  donnent  aux  mots  un  aspect 
si  différent  de  la  prononciation  réelle  qu  on  peut  la  déclarer  inapplicable  en 


TRANSCRIPTION  ET  ORTHOGRAPHE.  31 

b.  Ils  emploient  pour  marquer  les  voyelles  des  signes  diacritiques  si 
nombreux  que  l'impression,  dans  les  maisons  d'édition  autres  que 
celles  de  Tlndochine,  en  devient  presque  impossible  ('). 

C'est  pour  remédier  à  ce  double  inconvénient  que  j'ai  adopté  le 
mode  de  transcription  dont  je  me  sers  ici  et  qui  a  pour  objet  le  khmèr 
moderne  ^^\ 

Il  reste  bien  entendu,  cela  va  de  soi,  que  cette  transcription  doit 
rester  un  matériel  d'étude  et  de  comparaison,  d'usage  pratique,  et 
ne  jamais  prétendre  à  substituer  l'alphabet  latin  au  caractère  kbmër 
dans  la  publication  des  textes  cambodgiens,  pas  plus  qu'à  remplacer 
la  transcription  littérale  en  usage  dans  le  sanscrit  lorsqu'il  s'agira 
d'inscription  ou  de  vocables  empruntée  aux  langues  de  l'Inde. 


pratique.  U  est  juste  d'ajouter  aussi  bien  que,  dans  Dîe  Mon-Khmer  Vôlker, 
p.  78  du  tirage  à  part ,  il  est  revenu  à  une  ti*anscription  plus  rationnelle , 
au  moins  pour  le  lecteur  français.  Cf.  la  critique  qu'en  fait  G.  Cœdès  dans 
B,É.F.E.-0.,  Vin,  369,362. 

^*)  Le  système  «rFinoti)  est  le  seul  qui  permette  de  reconstituer,  laborieu- 
sement, mais  sûrement,  le  caractère  khmèr.  Cependant,  comme  ce  n'est 
pas  la  consonne  a  qu'il  distingue  de  la  consonne  à,  mais  la  voyelle  a  de  la 
voyelle  i,  son  système  présente  cette  anomalie  d'être  précisément  établi  sur 
un  principe  diamétralement  opposé  à  celui  de  l'écriture  khmère.  D'autre 
part,  la  nécessité  de  noter  différemment  un  grand  nombre  de  voyelles  qui, 
en  français,  sont  représentées  par  une  même  lettre,  l'a  enti*ainé  à  l'adoption 
d'une  quantité  de  signes  diacritiques  qui  rendent  l'impression  de  sa  tran- 
scription très  difficile  en  France. 

^*^  Dans  sa  critique  de  l'ouvrage  de  P.  W.  Schhidt  intitulé  Grundzûge 
einer  Lautlehre  der  Mon-Khmer  Sprachen,  G.  Cœdès  écrit  {B.E.F.E.-O., 
VIII,  aSi)  :  ffll  nous  semble  qu'en  bonne  méthode,  il  faudrait  prendre 
parti  pour  une  de  ces  deux  alternatives  :  ou  bien  se  contenter  du  khmèr 
moderne ,  tel  qu'on  le  parle  aujourd'hui  au  Cambodge  et  adopter  une  tran- 
scription rendant,  autant  que  faire  se  peut,  toutes  les  nuances  de  la  pronon- 
ciation; ou  bien  remonter  au  khmèr  ancien  en  se  basant  alors  sur  les  docu- 
ments épigraphiques ,  dont  l'étude  est  la  première  tâche  qui  s'impose  pour 
quiconque  veut  entreprendre  l'étude  comparative  des  parlers  indochinois. .  .1 
Il  va  de  soi  que  daps  une  grammaire  qui  a  pour  objet  l'étude  du  khmèr 
moderne ,  c'est  à  la  première  alternative  qu'il  convenait  de  s'arrêter.  Ce  que 
j'ai  fait.  J'estime  aussi  bien  que  l'élude  du  khmèr  ancien  est  encore  trop  peu 
avancée  pour  qu'il  soit  possible  dès  maintenant  d'en  faire  la  base  d'une 
transcription. 


32  GRAMMAIRE  KHMËRE. 


NOTATION  DES  VOYELLES. 

15.  La  voyelle  est  transcrite  par  une  seule  lettre. 

16.  La  voyelle  ouverte  est  distinguée  de  la  fermée  par 
un  accent  grave  : 

Voyelles  fermées  :     a     e     o 

Voyelles  ouvertes  \    à     è     à 

17.  La  brève  est  marquée  par  le  signe  :l^  qui  la  dis- 
tingue de  la  normale  : 

Normale  :     a     à 
Brève  :  a     à 

m 

18.  D*où  résulte  que  chaque  voyelle  peut  être  repré- 
sentée par  quatre  transcriptions  différentes  : 

la  lettre  sans  accent,  a,  pour  la  normale       ) 
la  lettre  avec laccent bref,  a,  pour  la  brève  j 

la  lettre  avec  l'accent  grave,  à  y  pour  la  normale 
la  lettre  avec  l'accent  grave  et  l'accent  bref,  a,  pour  \  ouverte 
la  brève 


19.  Le  tableau  donné  au  S  iâ  présente  la  série  com- 
plète des  transcriptions  établies  pour  les  voyelles  conformé- 
ment aux  principes  exposés  ci-dessus. 


«V    «« 


Bien  que  les  caractères  H,  fj  aient,  en  réalité,  deux  prononcia- 
tions différentes,  ï  et  û>,  i  et  u>,  je  n'ai  pas  cru  devoir  adopter  pour 


TRANSCRIPTION  ET  ORTHOGRAPHE.  33 

chacun  d'eux  une  double  transcription,  qui  aurait  pu  entraîner  con- 
fusion phonétique  fâcheuse  dans  une  grammaire.  Dans  la  pratique, 
cependant,  on  pourra  s'en  servir  avec  avantage  et  écrire  : 

m  et  tihk        li  et  kù> 

sans  qu'il  soit  besoin  pour  cela  d'adopter  l'orthographe  préconisée 
par  le  P.  Tandart  (cf.  S  /Î7). 


NOTATION  DES  DIPHTONGUES. 

20.  La  diphtongue  est  transcrite  par  deux  voyelles  ren- 
dant, autant  qu'il  est  possible,  les  sons  vocaliques  qui  la 
constituent. 

21.  Le  tableau  donné  au  S/iS  présente  la  série  com- 
plète des  transcriptions  établies  pour  les  diphtongues  con- 
formément aux  règles  exposées  ci-dessus. 


PRINCIPE  COMMUN  AUX  VOYELLES  ET  DIPHTONGUES. 

22.  La  série  à  laquelle  appartient  la  voyelle  «ou  la 
diphtongue  est  marquée  par  la  transcription  de  la  consonne 
à  laquelle  elle  est  unie. 

Dans  ke^  la  voyelle  e  appartient  à  la  série  a,  parce  que  la  consonne 
k  qui  précède  est  marquée  du  signe  diacritique  de  la  série  a. 

Dans  to,  la  voyelle  i  appartient  à  la  série  0,  parce  que  la  consonne 
^qui  précède  n'est  marquée  d'aucun  signe  diacritique  et  ressort  par 
conséquent  de  la  série  i. 

Pour  la  voyelle  ou  diphtongue  isolée,  la  question  ne  se  pose  pas, 
puisqu'en  vertu  de  la  règle  exposée  au  S  89 ,  elle  appartient  toujours 
à  la  série  a, 

OBIMMAIBB  KBMèllE.  3 

MPtllIIftlB    9ATI0XALB. 


3à  GRAMMAIRE  IÇHMÈRE. 

NOTATION  DES  CONSONNES. 

23.  La  consonne  a  est  transcrite  par  une  lettre  marquée 
d'un  trait  souscrit j  qui  la  distingue  de  la  consonne  à  : 

ka         ko 
ta  eo; 

Cette  notation  marquera  la  consonne  a,  que  la  série  soit  donnée 
par  le  caractère  même  : 

ça  «  0  ba  =  \î 

ou  par  le  satn^p  : 

n  .fi 

fiMi=T=H        ra=I 

Par  contre,  quand  le  caractère  ressortant  de  la  série  a  par  nature 
sera  transposé  en  la  série  o  par  le  satplap,  on  le  transcrira  par  la 
lettre  simple  sans  le  signe  diacritique  de  la  consonne  a  : 

CÔ  sa  \fï  hè 

Note.  —  La  consonne  a  a  été  choisie  plutôt  que  la  consonne  o 
parce  que  moins  fréquente. 

24.  On  trouvera  aux  tableaux  donnés  aux  S  kS,  69, 
5i  à  55  la  série  des  transcriptions  des  consonnes  établies 
conrorniément  aux  règles  énoncées  ci-dessus. 

Voici,  à  titre  de  spécimen,  le  début  du  conte  intitulé  tr Histoire  de 
Taveugle  et  du  paralytique^,  par  lequel  débutent  les  Textes  khmers 
d'Aymonier^*)  : 

(an:  tîîfe  Ki9in  msa 

u  ^  ^ 

(m  ffLH:  Ife  fitinj  tftrm  tiruTiru  n  mm  t[nfa  hb  bij 
mm  4  m  tÏÏH  bu/ij  r  w  m  hh  tfi  tîjfa  Btinj  tjnfa  \t\ 


^'^  E.  Aynonibb,  Textes  khmen  publiés  avec  une  traduction  sommaire,  auto- 
graphie,  Saigon,  1878.  L'orthographe  en  a  été  coiTÎgée  conformément  aux 
principes  énoncés  plus  loin. 


TRANSCRIPTION  ET  ORTHOGRAPHE.  35 


«(       '   « 


frira  n  mH  Hfi  ^\  aie  hbw  m  hh  hî  hh  tnjm:  snn  Ht 

m  lOm:  58  tfil  tfl  5  Qfi  Çlis  HI  HH  HW  Hfi  ElH  tR  tUTl 

Kishn  fnsB  ûfon  Hcnt\j  ttfiî  sa  rnshn  tel  àh  qb  g':  hî 

K15B  tffi  Bfa  OB  g':  Hî  H(nt\J  llflî  98  tt?l£U  g':  ofîî  fil  ^ 

fnshn  insfi  tun  m  tfi  futrumn  ^ 


iVe  retioil  Akhvàk  Akhvèn. 

Krea  nS  tiJin  niyeay  datfmeu  darfinàlpi  kàl  pren  mun  neay  cSs  tuip  at^pi 
éeum  niyeay  ta  ta  knea  mok  cea  reuon  niyeay  preh  fAà  :  kàl  pi  deum  mûn 
neay  mean  monûs  pir  nâk;  muy  nâk  no  khvak,  muy  nàk  no  khvën;  non  cea 
khmtfi  çën  teaii  pir  nàk;  as  nàk  nvk  ke  iao  àkhvak  àkvën;  pon^  mocà%  doy 
kUuon;  àkhvak  nou  nïn  çën  pktâ  muy;  àkvën  nou  nïû  çën  phtà  muy;  moçàs 
doy  khbwn  ieuy  phtà  ctt  knea,  È  àkvak  àkhvën  yok  knea  cea  saifilen. 


SECTION  IL 


ORTHOGRAPHE. 


r        r 


GENERALITES. 

26.  Les  principes  exposés  à  celle  section  ont  pour  but  : 

a.  Par  la  comparaison  avec  les  formes  anciennes  ou  ori- 
ginelles, la  rectification  à^%  altérations  orthographiques, 
adoptées  par  Tusage,  mais  que  ne  justifie  aucune  règle  pho- 
nétique ou  grammaticale; 

h.  Par  la  suppression  des  lettres  inutiles,  la  condamna- 
lion  de  toutes  les  formes  d'un  même  mot  dont  l'existence 
ne  repose  que  sur  de  simples  différences  orthographiques; 

3. 


36  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

e.  Par  lobservation  des  règles  phonétiques  exposées  au 
chapitre  iv,  ladopiion  d'une  orthographe  raisonnée conforme 
au  génie  de  la  langue. 

L^orthographe,  jamais  fixée  jusqu'ici,  est  restée  soumise  aux  fan- 
taisies des  scribes  qui  constituent  au  Cambodge  la  classe  lettrée.  Infa- 
tués d'une  prétendue  science  du  sanscrit  ou  du  pftli,  qu'ils  ignorent 
à  vrai  dire  profondément,  ils  se  complaisent  en  Tabus  de  lettres 
prétendues  étymologiques,  mais  fautives  en  réalité  dans  la  plupart 
des  cas  et  toujours  inutiles.  N'ayant  d'autre  part  aucune  notion  de  la 
phonétique  de  leur  langue ,  ils  sont  incapables  de  corriger,  par  rai- 
sonnement, les  fautes  auxquelles  les  entraînent  leur  manque  de  mé- 
moire et  leur  ignorance. 

Aymonier,  d'ailleurs  guidé  par  un  des  rares  lettrés  que  le  Cam- 
bodge ait  possédé  dans  ces  dernières  années,  avait  su,  dans  ses 
ouvrages  de  linguistique,  sinon  arriver  à  donner  h  l'orthographe 
du  khmër  la  cohésion  et  la  régularité  requises,  la  débarrasser  du 
moins  de  la  plus  grande  partie  des  lettres  inutiles.  Ses  successeurs 
n'ont  malheureusement  pas  suivi  son  exemple.  Tout  au  contraire,  le 
dernier  venu,  le  P.  Tandart  s'est  <f  attaché. .  •  à  maintenir  ces  mêmes 
caractères  qui  seuls,  dit-il,  peuvent  indiquer  la  filiation  des  mots  et 
constituent  par  là  même  une  véritable  richesse  linguistique n('). 

Les  principes  exposés  ci-dessous  permettront  l'adoption  d'une 
orthographe  rationnelle  à  laquelle  une  étude  plus  approfondie  des 
inscriptions  en  vieux  khmèr  et  des  sources  étymologiques  apportera 
par  la  suite  une  exactitude  toujours  plus  complète. 


RECTIFICATION  DES  ALTÉRATIONS  ORTHOGRAPHIQUES 

NON  JUSTIFIÉES. 

26.  Toute  altération  orthographique,  lorsquelle  n'est 
justifiée  par  aucune  règle  phonétique  ou  grammaticale, 
doit  être  rectifiée  dans  le  sens  de  la  forme  ancienne  ou  ori- 
ginelle. 

-■  ■ ■■...  ■  ■  I..,.  ■      — — — — B^fc— — ^iM^i*.— »— i— * 

^'^  s.  Tanoabt,  Dictionnaire fi-af^çm-eambo^en,  avant-propod. 


TRANSCRIPTION  ET  ORTHOGRAPHE.  37 

Ainsi  le  mot  «rmonter»  s'écrit  aujourd'hui  t9îu  hun  sans  raison 

aucune  (').  C'est  en  effet  un  dérivé  par  suffixation  de  ia  racine  (fU 

ku  irsur?)  qui  a  formé,  par  ie  même  procédé,  les  mots  trUfl  leuk 

ir lever )»,  tnitU  kus  crpIusT»  etc.  Il  y  a  donc  lieu  de  revenir  à  la  forme 
originelle  et  d'écrire  : 

tnjfa  leuH     et  non     tîjts  kun. 

27.  Par  contre,  raltération,  bien  que  contraire  h  la 
forme  originelle,  sera  maintenue  si  elle  est  motivée  par 
une  règle  phonétique. 

Ainsi,  le  mot  «  ancien t),  dérivé  du  se.  purâna,  devrait  s'écrire  et 
s'écrit  encore  quelquefois  UDCUI  bauràny  qui  est  la  transcription 
étymologiquement  régulière.  Mais  la  règle  exposée  au  S  1 5 1  interdi- 
sant à  la  nasale  fUI  n  d'être  à  la  finale ,  il  conviendra  d'adopter  défi- 

n 

nitivement  l'orthographe  UDS  bauràn  (cf.  la  corollaire  S  36). 


CONDAMNATION  DES  FORMES  D'UN  MÊME  MOT 

DONT  L'EXISTENCE  NE  REPOSE 

QUE  SUR  DE  SIMPLES  DIFFÉRENCES  ORTHOGRAPHIQUES. 

28.  Toute  lettre  orthographique  dont  la  présence  n'est 
justifiée  par  aucune  règle  phonétique  sera  supprimée. 

Les  scribes  tendent  aujourd'hui  à  n'admettre  plus  à  la  finale  abso- 
lue que  la  voyelle  ffl  à  et  les  diphtongues  tHi  ao  [Kl  ou  et  inclinent 
à  faire  suivre  toute  autre  finale  vocalique  d'une  semi-voyelle,  de  la 


^*)  Le  mot  a  passé  m  siamois  où  il  s'écrit  lYI^^  lumff. 


S8  GRAMMAIRE  iÇHMÈRE. 

liquide  f  ou  de  Taspirée  \S)  dont  aucune  règle  phonétique  ne  justifie 
la  présence.  C'est  ainsi  qu^ils  écriront  : 

La  semi-voyelle  CU  après  une  finale  en  t  : 

^«^  Bj*i,  %cm9  !nj*«-. 


La  semi-voyelle  i  après  «  : 


0 


La  liquide  f  après  toute  finale  vocalique  autre  que  »  ou  «  : 
UI  bar     m  aur     PI  puor     tÏÏl  deur     lÙ  éer     tmi  Ur. 

a 

L'aspirée  UI  après  la  voyelle  inhérente  à  la  gutturale  fi  ou  la 
labiale  H,  les  voyelles  e,i,i,les  diphtongues  en,  ou: 

nin  kai  Hin  mn   tdtn  ceh  t^U)  khèh  tntn  peuh. 


Ces  lettres  étant  purement  orthographiques,  il  n'y  a  pas  lieu  de  les 
conserver  et  on  écrira  : 


mui.ÏÏrffi     l^crei     hkai; 


9  tu; 

u 


\J  ba     M  au     Ç\  puo     (ÏÏ  deu     tC)  de     tITl  ^; 


V  Ci 


h  ha     H  m^     td  ce     b  khi     \f\  peu. 


peu. 


De  même  on  supprimera  avec  avantage 
Vm  après  Yanuivàra; 

n 

Le  reamûi  après  H  o  et  H  «; 


TRANSCRIPTION  ET  ORTHOGRAPHE  39 

et  on  écrira  : 

on  çàifi     et  non     GTIH; 
u  iS        et  non     ut; 


1 


J  ni        et  non     Q  l. 

1  I 


29.  Toute  lettre  étymologique  qui  ne  se  prononce  pas 
et  dont  la  présence  na  d  autre  but  que  donner  Tapparence 
sanscrite  ou  pâlie  aux  mots  tirés  de  ces  langues  devra  être 
bannie. 

On  écrira  donc  : 

thhr  Gî        et  non     Gf  (se.  dhaTma)\ 

trop  171  n    et  non     191  flT  (se.  draviia)\ 

iuar  rtJI      et  non     AJIfî  (se.  svarga). 

30.  On  ne  conservera  que  les  muettes  qui ,  après  avoir 
fait  partie  intégrante  du  mot,  ont  cesséjd'être  pronoucées  : 

CUn  yàk  prononcer  yo; 
HH  mik  prononeer  nw; 
ni  pir  prononcer  pi; 
ffll  àr  prononcer  à  (*). 


^'^  ni  pir  irdeuxi» ,  en  mon  ancien  :  ®lcs|  bàr;  stieng ,  bahnar  ;  har  —  ffll 
àr  ff scier»;  stieng  :  àr. 


AO  GRAMMAIRE  IsHMÈRE. 

31.  Ainsi  ne  seront  conservées  »  poar  au  même  mot,  qae 
les  formes  qui  marquent  différence  : 

a.  D origine: 

IH(\J  mnïi,  mon  SuS  nmik; 
Hfi(\J  inoittU,  se.  manusa. 
I 

IKim  ofma,  se.  âtman; 
MR:  afidf,  pâli  atta. 

^b.  De  formation  : 

(  formation  savante  UI(\J  &ar&; 
Homme,  mâle,  se.  ^nirufa  |  ^p^ 

(  formation  populaire  hj(\J  jm$. 
c.  D'évolution  : 

L'un  ayant  conservé  sa  forme  originelle  et  Tautre  évolué  conformé^ 
ment  aux  principes  de  la  phonétique  khmère. 


Ombre 


forme  originelle  HrUH  motip; 
forme  évoluée  HH  H  atnlàp. 


d.  De  sens  : 

Se.  mra  ir temps,!  Ill  vear  «rjouru; 
moment  «       |  fTl  I  pear  tt  moment  ». 

A  noter  que  le  premier  est  de  formation  savante,  le  second  de  for- 
mation populaire. 

e.  D'emploi: 

ififil  Nokor,  royaume; 
Htil  Ankor,  reserve  a  la  capi- 
^      laie  par  excellence. 

Le  premier  est  la  forme  originelle,  le  second  la  forme  évoluée. 


TRANSCRIPTION  ET  ORTHOGRAPHE.  41 


ADOPTION  DUNE  ORTHOGRAPHE  RAISONNÉE 
CONFORME  AU  GÉNIE  DE  LA  LANGUE. 

32«  L'orthographe  doit  se  conformer  exactement  aux 
règles  de  la  phonétique  khmère. 

On  condamnera  dès  lors  l'orthographe  (lUlH  preuh,  contraire  à  la 

règle  phonétique  exposée  au  S  1S9  et  on  écrira  tlU  preu. 

De  même,  dans  le  dérivé,  par  préfixation  nasale,  de^\i  ^  :  nèp, 
la  finale/? se  rendra  par  D  et  non  U  comme  dans  le  mot  racine,  par 
application  de  la  règle  du  S  1  /Î7  i  1®  et  on  écrira  : 

IfiÇ]  nip  ei  non  mU  n^. 

33.  Elle  doit  s'y  conformer  alors  même  que  ces  règles 
semblent  facultatives. 

Ainsi,  bien  qu'en  principe  avec  une  gutturale  ou  la  liquide  T 
comme  souscrite  Taspiration  de  la  consonne-soutien  ne  soit  pas  obli- 
gatoire (S  196),  il  a  paru  préférable,  dans  cette  grammaire,  de  tou- 
jours employer  la  consonne  affectée  de  l'aspiration  —  la  règle  du 
S  195,  conforme  au  génie  de  la  langue  khmère,  tendant  à  se  géné- 
raliser de  plus  en  plus  —  etd'écrire  : 

5  kïei  et  non  R  kleH^l 

Quel  que  soit  d'ailleurs  le  parti  adopté  en  ce  cas,  il  est  indispen- 
sable de  s'y  tenir  d'une  façon  constante  et  de  ne  pas  écrire,  lorsqu'il 


^'^  Par  contre,  on  écrira  U  pdei  et  non  G  phdei  en  vertu  de  la  régie 
exposée  au  S  197. 


42  GRAM|MAIRE  KHMÈRE. 

s'agit  par  exemple  de  donner  les  différentes  façons  de  dire  ir  au- 
dace»^*) 

d'une  part  :  ffl  klea, 

et  de  Tautre  :  Utlfi  91  iean  kkka; 

le  mot  ainsi  représente  avec  une  double  orthographe  étant  le  même, 
qu'il  soit  employé  simple  ou  en  composition. 


34.  L'orthographe  conforme  aux  règles  phonétiques 
prévaudra  sur  Torthographe  étymologique. 

Ainsi  on  écrira  : 

[HH  mek         et  non  (Hm  mekk  (S  iÂ&); 

DG  reae         et  non  DD  reatf(Si&6); 

Uflfi  bauràn  et  non  Uflfin  hauràn  (S  i5i); 

ÎH  rup  et  non  ÎU  rup  (S  1&7); 

(VnU  i^iJ      et  non  fUIH  |ip  (81/17). 
Cf.  la  corollaire  S  37. 

36.  Ci-dessous  la  liste  des  principales  règles  phonétiques 
auxquelles  il  conviendra  de  se  référer  pour  atteindre  à  une 
orthographe  rationnelle  du  khmèr. 

I.  Aucun  mot  ne  peut  se  terminer  par  plus  d'une  consonne 

(Si  38). 


(») 


S.  Tandaat,  Dictionnaire  français-eambodffien,  au  motcraudaceie* .,,  ,j 


TRANSCRIPTION  ET  ORTHOGRAPHE. 


&3 


IL  Ne  sont  jamais 
finales 


lU.  L'occlusive! 
labiale  jti^ 
à  la  finale, 

s'écrit  (S  1/17) 


U 


S) 


Tocclusive  aspirée  (S  i&&); 

Tocclusive  à  autre  que  la  labiale  (S  1&6); 

Tocclusive  labiale  après  la  semi-voyelle  de  son 

ordre  (Si 48); 
Tocclusive  mixte  (S  i5o); 
la  nasale  a  rUI  na  (S  i'5i); 

la  liquide  a  9j  ia  (S  i56); 
Taspirée  (S  169). 

1®  Lorsque  la  syllabe  a  une  voyelle  comme  ini- 
tiale; 

3"^  Après  une  consonne  ou  un  groupe  conso- 
nantique  a; 

3"^  Après  une  consonne  ou  un  groupe  conso- 
nantique  0  accompagné  de  la  seule  voyelle 
inhérente,  et  la  liquide  PU  l,  quelle  que  soit 
la  voyelle  ou  diphtongue  subséquente,  de 
préférence  au  H  ; 

&""  Quand  elle  transcrit  un  p  sanscrit  (encore 
vaut^il  mieux  ici  se  conformer  à  la  règle  pho- 
nétique, S  97  et  34)* 

1®  Après  une  consonne  ou  un  groupe  conso- 
nantique  0  affecté  de  toute  autre  voyelle  que 
rinhérente  ou  d'une  diphtongue; 

on      /i    n    (  '*  labiale  sonore, 

y"       ..      <  la  semi  -voyelle  \  du  sanscrit, 
transcrit      i      -  , .  ,       ^         ' 
f      labiale 


IV.  L'aspirée  ou  la  consonne  affectée  de  l'aspiration  ne  peuvent 
être  employées  comme  initiale  que  dans  un  monosyllabe  (S  167). 

V.  Dans  un  groupe  consonantique  médial  la  nasale  s'assimile  à  la 
consonne  qui  lui  est  souscrite  (S  173). 


VI.  Subséquente 
au  iatfâeu 


a.  La  nasale  s'écrit  (XD  si  la  voyelle  initiale  du 
mot  racine  appartient  à  la  série  a;  fi  si  elle 
appartient  à  la  série  0  (S  176); 

b.  La  liquide  l  s'écrit  9]  si  la  voyelle  qui  lui 
échoit  appartient  k  la  série  a  (S  1 78). 


&&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

VIL  Ne  peuvent   (  deux  consonnes  de  même  ordre  (S  189); 
former  groupe     <  deux  aspirées,  deux  nasales ,  deux  semi-voyelies 
consonantique     (      ou  deux  liquides  (S  1 83  ). 

VIII.  Les  semi-voyelles  et  liquides  ne  peuvent  être  que  souscrites 
dans  un  groupe  consonantique  (S  187). 

IX.  Un  groupe  consonantique  initial  ne  peut  comporter  comme 
soutien,  parmi  les  nasales,  que  la  labiale  et  à  condition  que  la  sous- 
crite soit  une  liquide  (S  190). 

X.  Toute  occlusive  non  affectée  de  l'aspiration  qui  entre  dans  un 
groupe  consonantique  comme  consonne -soutien  prend  l'aspiration 

(S  195). 

XL  Cependant,  si  la  souscrite  est  une  semi-voyelle  ou  la  liquide 
m  /|  l'aspiration  est  facultative  [S  196]  (il  vaudra  mieux  cependant 
écrire  la  consonne  affectée  de  l'aspiration,  S  33). 

XII.  L'aspiration  n'a  jamais  lieu  avec  une  occlusive  mixte  ou  la  li- 
quide r  r  (S  197). 

XUL  Lorsqu'une  occlusive  proprement  dite  a  entre  comme  con- 
sonne-soutien dans  un  groupe  consonantique  dont  la  souscrite  est 
une  nasale,  une  semi-voyelle  ou  une  liquide  et  que,  par  conséquent, 
la  dominante  du  groupe  appartient  à  la  série  a  (S  909  i),  mais  que 
par  application  de  la  règle  énoncée  au  S  9o5  la  dominante  du  groupe 
doit  être  à  la  série  i,  cette  occlusive  a  se  mue  en  occlusive  i  (S  900). 

formé  de  deux  occlu- 

sivps  iSqo3i* 

XIV.  Dans  un     /  a.  la  consonne-souscrite  J  dont  la  consonn™- 

groupe  conso-     l  pour  tout  groupe        \      r        *        ^1 

°,.  *^,,.l  '^  or  I      tien  est  une  nrasale 

nantique  la  domi-  ]  f       /e  \ 

nante,  c'est-à-dire/  \      (S909a); 

la  consonne  qui    j  ^*  "^  consonne-soutien  pour  tout  groupe  dont  la 

en  détermine      f  souscrite  est  une  nasale,  une  semi-voyelle  ou 

la  série,  est       \  une  liquide  (S  909  b). 

XV.  Lorsque  par  application  des  principes  déterminant  la  forma- 
tion des  dérivés,  la  dominante  doit  être  autre  que  celle  qui  ressort 
des  règles  phonétiques  normales,  on  affecte  le  groupe  du  MUj^ap 
(S90/Î). 


L'ALPHABET.  45 


CHAPITRE  III. 


L'ALPHABET 


(1) 


SON  ORIGINE. 

36.  Ualphabet  khmèr  est  originaire  de  Tlnde  du 
Sud. 

Le  plus  ancien  spécimen  que  nous  en  possédions,  l'inscription  de 
Hàn  Cei  ^^\  ne  parait  pas  antérieur  au  ti*  siècle  de  notre  ère.  Il  est 
à  peu  près  certain  cependant  qu'au  n*  siècle  déjà  l'écriture  indienne 
avait  pénétré  en  Indochine. 

Dès  cette  époque  en  effet,  la  civilisation  hindoue  s'y  faisait  sentir  : 
Plolémée,  qui  écrivait  vers  i5o  A.  D.,  y  mentionne  des  localités  dont 
les  noms  tout  sanscrits  ne  laissent  aucun  doute  à  cet  égard;  l'inscrip- 
tion de  Çrî  Mira  ^^\  à  laquelle  des  raisons  paléographiques  ne  per- 


^*^  fr  Alphabet»  est  rendu  en  khmèr  par  le  premier  mot  de  la  salutation 
dont  maitres  et  âèves  font  toujours  précéder  Ténumération  des  lettres  :  8 IV) 

n?lCU  (\Î9  Nimùu  Pûtikeayo  SitAi^,  pâli:  Namo  Buddkaya  Settho  aQue 

soit  loué  le  Buddha». 

^*)  Hàn  Cei,  province  de  Kompong>Siem,  inscription  sanscrite,  n*  8i  de 
finventaire  Cœdis,  Sur  la  date  de  sa  rédaction  cf.  Barth,  Inscriptions  sans- 
crites du  Cambodge  (/•  as,,  iSSa,  p.  i  à  3  du  tirage  à  part,  et  Notices  et 
extraits  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale  et  autres  Bibliothèques, 
t.  XXVII,  fasc.  i);  Inscriptions  sanscrites  du  Cambodge,  Paris,  Imprimerie 
nationale ,  1 885 ,  p.  i  a . 

^'^  Inscription  de  Vo  Can,  province  de  Khanh  Hoa,  rédigée  en  sanscrit, 
n*  &o  de  VInventaire  Cœdès. 


46  GRAMMAIRE  KHMÊRE. 

mettent  pas  d'attribuer  une  date  postérieure  au  u*  siècle  ^^\  prouve 
qu'en  ce  temps  déjà  le  Campa,  i'Annam  actuel,  était  fortement  im- 
prégné de  culture  sanscrite.  Enfin,  nous  le  savons  par  les  auteurs 
dbiiiois,  le  royaume  de  Fou-Nan,  qui  englobait  Tactuel  Cambodge, 
éUil  e&  rapport  constant  avec  Tlnde  dont  il  avait  adopté  tout  à  la 
fois  récriture  (^  et  h  littérature  ^^\ 

L'examen  deA  preinîins  inscriptions  khmores  dénote  aussi  bien  la 
coexistence,  à  Tépoque  où  (lies  furent  tracées,  de  deux  types  d'écri- 
ture assez  différents  :  l'un  archaïque  reproduisant  fidèlement  un  pi*o- 
totype  hindou  déterminé,  l'autre  évolué  déjà,  et  trahissant  une  longue 
adaptation  au  génie  khmèr. 

Il  parait  assez  difficile  aussi  bien  de  déterminer  exaciraftent  l'al- 
phabet hindou  qui  a  servi  de  prototype  à  l'écriture  khoière  ^^K  En 


^*)  Cf.  Georges  MAgpsBO,  Le  Royaume  de  Champa,  vol.  XI,  n*  3, 
p.  3ai. 

^')  Le  Tsin  Chou,  compilant  des  documents  récoltés  entre  les  années  a65 
et  &19  A.  D.,  nous  rapporte  que  les  hommes  du  Fou-Nan  iront  des  livres  et 
des  dépits  d'archives i»  et  que  (rieurs  caractères  d'écriture  ressemblent  à  ceux 
des  Hou»  c'e8t4-dire  à  ceux  qui  sont  employés  dans  TAsie  centrale  et  dans 
rinde.  En  &84  A.  D.,  Jayavarman  adresse  à  Tempereur  Kao  des  Ts'i  une 
supplique  écrite  que  le  Nan  u'i  Chou  nous  rapporte  en  entier.  Le  Fou-Nan- 
Ki,  dont  l'auteur  avait  voyagé  dans  les  mers  du  Sud  vei*s  la  fin  du  v*  siècle, 
déclare  que  les  gens  du  Touen-Siun,  dépendant  du  Fou-Nan,  «ne  font  que 
lire  les  livres  brahmaniques n.  L^Leang  Chou,  enfin,  qui  use  de  renseigne- 
ments datant  de  la  première  moite  du  vi*  siècle  (&o 3-556),  dit  que  vie  roi 
du  Fou-Nan  sait  aussi  écrire  les  textes  hindous n.  Cf.  P.  Pelliot,  Le  Fou-Nan 
{B.É.F.E.O.,  m,  a54,  267,  aôi,  379). 

^')  Georges  Maspbro,  Le  royaume  de  Champa,  vol.  XI,  n*  s ,  p.  ai  g. 

^*^  Kbrn,  Indian  AnUquary,  X,  107-171,  et  Barth,  Notices  et  extraits  des 
manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale,  1  a ,  comparent  l'écriture  de  l'inscrip- 
tion de  Hàn  Cei  à  celle  des  plus  vieilles  inscriptions  du  temple  de  Pâpa- 
nâtha  à  Pattadakal.  Babtu,  ibid,,  34 ,  dit  de  celle  de  Bayan,  n*  i3  de  l'/n- 
ventaire  Cœdès,  que  les  rr  types  dont  elle  se  rapproche  peut-être  le  plus  sont 
l'inscription  de  Mangalîça  à  Bâdâmi  578  A.  D.,  et  cdle  de  Vikramâditya  h 
Pattadakal,  milieu  du  viii*  siècle^.  Enfin  il  est  bon  de  rappeler  que  celui  que 
nous  offre  l'inscription  de  Çrî  Mâra  au  Champa  vest  comparable  à  beaucoup 
d'égards,  à  celui  de  la  célèbre  inscription  de  Rudradâman  à  Gimar,  datée 
de  l'an  73  d'une  ère  qui  parait  éti^e  l'ère  çaka,  ou  de  l'inscription  contempor 
raine  de  Sâtakarçi  Vâsisthîpulra  à  Kanherii)  Notices  et  extraits  des  tnanuserits 
de  la  Bibliothèque  nationale,  t.  XXVII,  i**  partie,  fasc.  a.  Albert  Bbrgâigtïb, 


L'ALPHABET.  47 

relations  étroites  et  constantes  avee  les  pc^lations  du  Dekkan  occu- 
pant la  cftte  orientale  de  Tlnde  entre  la  Mahfinadi  au  Nord  et  la  Ki- 
vêrî  au  Sud('),  les  Khmërs  ont  connu  tous  les  types  d'écriture  ^^^ 
successivement  employés  par  les  différentes  dynasties  qui  y  ont  régné, 
Pallavas  ou  Gâlukyas  orientaux  ^^\  Mais,  dès  Torigine,  ils  surent 
donner  &  leur  écriture  une  élégance,  un  caractère  monumental  qui  en 
est  la  marque  la  plus  caractéristique  (^^ 

Ce  caractère  monumental  de  l'écriture  khmère  provient  principa- 
lement : 

d'un  calibrage  de  plus  en  plus  parfait  des  lettres  qui  tendent  toutes 
à  s'inscrire  exactement  dans  un  carré  égal; 

d'un  développement,  quelquefois  exagéré,  de  la  tête  du  caractère 
—  du  cheveu  comme  disent  les  Cambodgiens ,  —  qui  arrive  &  oc- 
cuper le  tiers  de  ce  carré; 

enfin  d'une  tendance  à  la  forme  carrée  toujours  plus  accentuée 
pendant  l'époque  des  inscriptions  et  qui  se  manifeste  de  façon  la  plus 
sensible  au  xii'  siècle. 


Les  inscriptions  sanscrites  du  Champa,  Pai'is,  Imprimerie  nationale,  1893, 
p.  19a. 

^^^  A  noter  qu'au  Cambodge  les  Hindous  sont  encoi*e  appelés  Hu  kl^h 

9u  khiëh,  se.  kah'hga,  du  nom  du  royaume  qui,  du  temps  d*Açoka  déjà, 

occupait  la  région  comprise  entre  la  Mahânadi  et  la  Godâvari. 

^*)  Cf.  A.  C.  BmifBiL,  Eléments  of  South  Indian  Palœography  from  the 
fourth  to  the  seventeenth  eentury  A,  D.,  second  édition,  London,  TrDbncr 
and  C\  1887. 

^'^)  C'est  aux  rois  pallavas  que  les  rois  khmèrs  empruntèrent  leurs  noms 
en  (rvarmann.  Cf.  Vincent  A.  Smitq,  The  early  History  of  India,  Oxford, 
Clarendon  Press,  190&,  p.  353. 

^*)  Barth,  Notices  et  extraits  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationcJe,  1  s, 
écrit  à  propos  de  l'inscription  de  Hàn  Cei  :  ffLe  travail  même,  dirait-on,  a 
ici  quelque  chose  d'hindou.  Il  est  exécuté  d'une  main  sûre  et  hardie;  mais  il 
n'a  rien  de  la  parfaite  régularité,  du  fini  et  de  l'élégance  qui  distinguent  la 
plupart  des  produits  de  l'épigraphie  cambodgienne.  L'ouvrier  ne  s'est  donné 
la  peine  ni  de  bien  préparer  la  surface  de  la  pierre,  ni  de  calibrer  exacte- 
ment ses  letti^,  en  cda  imitant  ses  conûires  de  l'Inde  qui,  tout  en  laissant 
de  très  bealix  spécimens  d'écriture  lapidaire,  ne  paraissent  guère  s'être 
doutés  qu'une  inscription,  même  d'une  certaine  étendue,  peut  servir  do 
motif  décoratif.» 


A8  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Le  tableau  ci-joint,  .dont  chacun  des  types  est  emprunte  à  une 
seule  inscription  considérée  comme  la  plus  caractéristique  en  son 
genre,  permettra  une  étude  paléographique  comparée  de  cette  écri- 
ture depuis  ses  origines  jusqu'à  Tépoque  actuelle. 

Type  I.  Inscription  de  Hàn  C!ei,  n®  81^');  la  plus  archaïque  qui 
soit  connue  h  ce  jour,  vi*  siècle  ^^^  environ  ^^K 

Type  II.  Inscription  de  Val  Kantel,  n®  869;  fin  du  Tf'  ou  commen- 
cement du  vu*  siècle. 

Type  IIL  Inscription  d'An  Ghumnïk,  n"*  53  de  V Inventaire  Cœii$ 
qui  la  dénomme  Inscription  de  Kdëi  An;  667. 

Type  IV.  Inscription  de  Prah  Einkésel,  n"  963;  970  ^^\ 

Type  V.  Inscription  de  Prah  Kév,  n*"  376  de  Ylnoenkire  Ccsdès  qui 
la  dénomme  inscription  de  Ta  Kév;  looa. 

Type  VI.  Inscription  de  Prrfh  Nôk,  n*  289;  1066. 

Type  VII.  Inscription  de  Bantay  Ghmar,  n®  337;  fin  du  xti*  ou 
commencement  du  xiii'  siècle. 

Type  VIII.  Inscription  d'Ankor  Vat,  n®  3oo;  un*  siècle. 

Type  IX.  Grande  Inscription  d'Ankor,  n^  3oi;  1703. 

Type  X.  Ecriture  actuelle. 


(^^  Ce  numéro  est  celui  de  V Inventaire  Ccsdès,  Je  reproduis,  en  ce  qui 
concerne  la  dénomination  des  inscriptions,  Torthographe  adoptée  dans  cet 
ouvrage. 

^*)  Il  s'agit  ici,  et  pour  les  inscriptions  suivantes,  de  l'ère  chrétienne. 

^'^  On  trouvera  fac-similé  de  ces  inscriptions,  —  à  l'exception  de  cdle  de 
Bantây  Ghmar  (type  VII)  et  d'Ankor  Vat  (type  IX),  qui,  à  ma  connaissance, 
n'ont  pas  été  reproduites ,  —  dans  les  deux  albums  de  planches  qui  accom- 
pagnent le  premier  et  le  second  fascicules  du  tome  XXVII  des  Notices  et 
extraits  des  manuscrits  de  la  Bibliothèque  nationale.  Pour  l'écriture  du  type 
VIII  on  en  trouvera  un  spécimen  dans  la  traduction  de  la  Stèle  de  Ta-Prohm , 
donnée  par  Gobdès  dans  B.É.F.E.-O.,  VI,  1,  60,  et  pour  celle  du  type  IX 
dans  tous  les  manuscrits  en  aksar  mut  {infra,  S  80). 

^*)  Bien  que  ¥r  y  ait  généralement  la  forme  simple,  comme  il  est  indiqué 
au  tableau,  on  l'y  trouve  cependant  quelquefois  encore  avec  la  forme  double. 


8AH8CUT       '\     ^     ^^       ^     ^    ma     ya     ra      la     va      ça       fa     ta     ha 
Vâlkob  m 


■BK  VODBBIIB. 


I      ka     kka      pi     phà    ma     yà     rà       U     va     takà    saba    $a     ka 


ypel 


ype  II. 


ype  ni. . . 


ype 


ype 


IV 


ype  VI 


ype  Vil. 


ype  Vm 


ype  IX 


ypeX. 


Î 

efi 


â 


O 


^^§)ll 


7T  ê 


I  o  a  g  gj(fl  rtr  §  «  a3  ai  a 


3^ 

<9S 


» 


aijm 


«) 


^  PTjr  ^^  ^  ijj  tr^tf) 


L'ALPHABET.  49 


PRINCIPES  GÉNÉRAUX. 

37.  Dans  l'écrilure  khmère  (*)  tout  signe  simple  ou  com- 
plexe vaut  une  syllabe  W. 

C'est  un  principe  commun  à  tous  les  alphabets  dérivés  de  l'écriture 
indienne. 

38.  Chaque  consonne  y  porte  donc  en  soi  une  voyelle 
sans  laquelle  elle  ne  se  peut  énoncer  quand  elle  est  isolée 
et  qui  ne  s'élimine  qu'en  certains  cas  bien  déterminés. 

Cette  voyelle  ne  s'écrit  pas  :  elle  est  fonction  de  la  consonne;  d'où 
le  nom  d'inhérente  qui  lui  est  généralement  attribué. 

30.  Cette  voyelle  est  tantôt  un  a  tantôt  un  à;  et  les  con- 
sonnes sont  réparties,  de  ce  fait,  en  deux  séries  dont  la 
première  comprend  toutes  les  consonnes  à  inhérente  a  et 
la  seconde  toutes  les  consonnes  à  inhérente  à. 

Est  dite  : 

Consonne  a  toute  consonne  à  voyelle  inhérente  a 

Consonne  à  toute  consonne  à  voyelle  inhérente  à. 


^*^  Écriture  khmère  :  Hnîl  l9I  ahar  khmer,  se.   aksara.   On    trouve 

aussi  la  forme  HHIî  akkharà  empruntée  du  pâli  akkaram.  Ahar  signifie 

plus  expressément  rrcaractère,  lettre  en  tant  que  signe  graphique». 

Il 
^'^  Syllabe  :  C\S\Ç]  sap  [  flTlU  «ap],  se.  çabda.  On  trouve  aussi  la  forme 


6BAMMAIRB  KHMÈRK. 


IIIPRIUCaiE     «liTtOXALe. 


^0  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

En  sanscrit,  kawi  et  birman,  cette  voyelle  inhérente  est  toujours 
un  a;  en  siamois  et  laotien  toujours  un  o;  d'oà  résulte  que  chaque 
articulation  consonantique  n'y  forme  qu^un  seul  phonème  : 

ka  en  sanscrit,  kawi  et  birman 
ko  en  siamois,  laotien,  etc. 

En  khmër,  au  contraire,  une  même  articulation  consonantique 
forme  deux  phonèmes  distincts,  Tun  qui  s'énonce  avec  la  voyelle  a, 
Tautre  avec  la  voyelle  i  :  ka  ko. 

Il  en  est  de  même  en  mon ,  mais  V6  du  khmèr  y  est  remplacé  par 
un  ef*î  :  ka  ke, 

Haswell  donne  à  la  série  des  consonne$  a  le  nom  de  ckuse  cr>  et  è 
celle  des  consonne$  e  celui  de  classe  o.  Blagden  les  désigne  respective- 
ment par  les  termes  de  premihre  et  seconde  série. 

Voici  le  tableau  des  consonnes  du  mon  réparties  en  classes  ou  séries , 
avec  la  correspondance  du  khmèr. 

L      CLAS8B      CONSONNE  CLAS8R      CONSONNE 

m .  a,  oo  •  a. 

(D  ka  n  ka  oo   (Aa  Q        (^ 

^  kha  9  kha 

o  ça       .    G  ça 

3o  çha  Z  çha 

^  da  U  da 

en  na  XXS]  na 

œ  ffl  ^  ta 


(^)  (TA  08  in  laiev  dit  Haswell,  Grammatical  Notes  and  Vocabulary  ofthe 
Peguan  Language,  Rangoon,  American  Mission  Press,  C.  Bennet,  187&,  p.  3 
et  3.  Et  il  ajoute  plus  Join,  ihid.,  5  :  «rOn  notera  aussi  que  le  son  de  la  voyelle 
inhéi'ente  de  o  [ke]  est  représenté  avec  le  même  a  queco  {kh).  Cependant  le 
son  en  est  plus  léger  {Ughter),y>  —  Blagden,  Phonétique  du  Talain,  485, 
attribue  à  la  voyelle  inhérente  des  consonnes  de  la  seconde  série  [série  i  du 


u 

pa 

U 

pa 

0 

pha 

a' 

pk 

oo 

sa 

ru 

ta 

oo 

ba 

tn 

ba 

8 

la 

9î 

u 

h 

0 

ba 

u 

ba 

L'ALPHABET.  51 

IL      CLASSE      G0N80NNB  CLASSE      CONSONNE 

O,  0.  o«  0, 

O     jtè  n        fci  ^     ne  6        no 

VD  m     tn    kho  o  pê      n    p6 


c 

«S^ 

ti 

ne 

oo 

ptë 

n 

phi 

(S 

c? 

■ 

a 

d 

Q 

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H 

mo 

®J 

ehS 

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OO 

ye 

m 

y^ 

ep 

ne 

m 

Ai 

s 

r? 

I 

ro 

•3 

iS 

9 

to 

co 

Rf 

fU 

la 

e 

thd 

G 

Ihà  ' 

o 

t)?' 

i' 

vo 

On  remarquera  que  la  réparlilion  entre  ces  catégories  est  absolu- 
ment identique  dans  lés  deux  langues.  Il  convient  d'ajouter  toutefois 
&  la  classe  o  du  mon  la  lettre  g  bhe  qui  n'a  pas  d'équivalent  en 
khmèr. 

Il  n'est  pas  tenu  compte  des  cacuminales  khmères  H  9  fU  et 
mon  Ç  g  ^  dont  il  n'est  plus  fait  usage  dans  aucune  des  deux  langues. 

40.  Goroliairement  les  voyelles  se  trouvent  elles  aussi 
distribuées  en  deux  séries  dont  la  première  comprend  toutes 
les  voyelles  aptes  à  s'unir  à  une  consonne  a  et  la  -seconde 
toutes  le$  voyelles  aptes  à  s*unir  à  une  consonne  d. 

Est  dite  : 

voyelle  a  toute  voyelle  apte  à  s'unir  à  une  consonne  a 

voyelle  à  toute  voyelle  apte  à  s'unir  à  une  consonne  à. 


khmèr]  un  son  qui,  «r intermédiaire  entre  notre  «  cl  notre  e  a  Pégou  et  à  IV, 
se  diphtongue  en  een  à  Martabnn  et  Maulmain^. 

6. 


52  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Ces  deux  séries  vocaliques  existent  également  en  mon. 

Pour  faciliter  la  comparaison  nous  les  donnons,  dans  chaque 
langue,  avec  la  première  consonne  de  la  classe  &  laquelle  elles 
peuvent  être  unies. 

CLASSE        SÉRIE  CLASSE        SÉRIE 

no.  a,  o.  0, 

co  ka  n  ka  o  ke  t)  ko 

roo  kà  ffl  kà  oo  kè  ffl  kea 

r8.  ki  ri  kë  8  këi  n  ki 

œ ,  ki  n  kei  o  kei  R  ki 


1 

H 

1 

jiâ 

?l 

ku 

V 

ihi 

co 

kè 

tn 

ke 

h 

kttue 

!n 

kei 

en  kû  n  ko 

cjf  ku  n  kau 

Qcn  ke  \T\  ke 

en  koe  \T\  kai 

Gcno  ko  tm  ko  6o:>   keu  [^    kou 

cri  kao  tm  kao  (i       kèeu  tffl    kou 

Haswein*^  ajoute  que,  lorsque  deux  voyelles  de  séries  différentes 
ont  même  transcription,  le  son  est  plus  doux  —  softer  —  avec  o 
qu'avec  no. 

J'ai  adopté  la  prononciation  de  Pégou.  On  trouvera  dans  Blagden  ^^^ 

celle  de  Martaban-Maulmain  et  Yé. 

I 

41.  Sont  dites  dès  lors  : 

l  1®  les  voyelles  a 

Séné  a  la  série  comprenant  i    „  , 

^  f  3^  les  consonnes  a 


(*^  Haswell,  op.  laud,,  5. 

t*>  Phonétique  du  Tahin,  486  et  suîv. 


L'ALPHABET. 


.  .  I  i®  les  voyelles  à 

Série  à  la  série  comprenant  \    ^  i  , 

^  /  2**  les  consonnes  à 


53 


VOYELLES  ET  DIPHTONGUES^'^. 


42.  Voyelles. 


Fermées 


Ouvertes 


Voyelles 


Fermées 


Ouvertes 


Brèves       H  Hî     H 


a 

e 

■ 

Longues  P)    H 

m 

• 

a 

e 

Brèves 

K\K\l 

(h: 

H  [m: 

a 

e 

^'l^ 

Longues 

Kl 

\n 

tm 

à 

è 

a 

Brèves 

n           n 

H:lfi: 

n 

ï3 

•• 

H 
» 

a 

t 

1i 

Longues 

Hi 

n 

n 

M 

H 

a 

« 

• 
1 

u 

Brèves 

e 

(       n 

0 

Longues 

n 

è 

H 

^*^  Les  Khmèrs  ont  un  seul  mot  pour  désigner  voyelles  et  diphtongues  : 

AJt  |fidf^  pâli  saro,  se.  «vara. 

'    ^*)  Les  Khmèrs  n*ont  pas  de  mot  propre  pour  désigner  la  longue  ni  la 
(rêve  pas  plus  que  pour  exprimer  qu'une  lettre  est  ouverte  ou  fermée.  Dans 


e 


5^1  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Remarques  communes  aux  deux  sériée. 

1.  Les  voyelles  a,  e,  t,  o,  te  ont,  en  khmër,  même  yaleur  qu'en 
français  à  l'exception  : 

a.  de  t  qui  se  prononce  : 

tantôt  comme  notre  t  français  9  CTl  (Sfn 

tantôt  comme  IV  annamite  dit  «  harbu  9n  twk[infra^%^^ ); 

h,  de  u  qui  se  prononce  comme  Vu  italien  ou  allemand ,  soit  eu  en 
français. 

2.  D'une  façon  générale  lorsqu'une  voyelle  est  commune  aux  deux 
séries  le  timbre  en  est  plus  ferme  dans  la  série  b  que  dans  la  série  a 
(infrayi  gS  et  loi). 

Remarques  particulières  à  chaque  série. 

Série  a  : 

11* 

1.  Sur  l'emploi  respectif  de  H,ffl,  H:  Hit,  cf.  infra,  S  97  B. 

2.  On  trouve  souvent  H  0  final  écrit  H«  par  fausse  application  de 
la  règle  exposée  au  S  97.  Cette  orthographe  n'a  pas  de  raison  d'être 

H  0  étant  déjà  bref  et  l'adjonction  du  rea  mûJe  constituant  superféta* 
tlon  pour  le  moins  inutile. 

3.  Sur  l'emploi  respectif  de  H  [K\l  0,  cf.  infra,  8  98. 


VAbhtdhànaçabda  cependant  on  trouve  les  mots  9tIJ  tikhi,  pâliefi^io^ou 

ni  kiru,  pâli  garu,  comme  ëquivaientji  de  «rbrefn  (9  ihki  en  langage  vul* 
gaire)  et  I AJT  ràssa,  pâli  rasso,  ou  niLT)  lohau,  pâli  lahu,  comme  équivalent 

de  (rlongn  (UD  vèh  en  langage  vulgaii-e).  —  VAbhtdhànaçabda,  rédigé  U  y 

a  une  quarantaine  d'années,  est,  à  ma  connaissance,  le  seul  ouvrage  khmèr 
Bui;  ralphabet.  Il  n'en  existe  pas  sur  la  grammaire  proprement  dite* 


L'ALPHABET.  55 

Série  o  : 

1.  Sur  remploi  irrégulier  du  rea  mûk  pour  donner  au  caractère 

H  6  le  son  à  et  du  sankàt  pour  donner  au  caractère  Hl  le  son  a,  cf. 
infra,  8  70,  7a,  94  et^gS. 

2.  L'emploi  du  caractère  IJ  pour  représenter  Ti  bref  ï  semble 

avoir  aujourd'hui  généralement  disparu.  Néanmoins,  comme  Yi  bref 
subsiste,  Thabitude  s'est  imposée  de  le  transcrire,  comme  cela  se  fait 

pour  a  à  série  a,  par  i  long  }j  affecté  : 

du  sankat  quand  il  est  suivi  d'une  consonne  finale  ^=  Tj 

du  rea  mûk  quand  il  est  lui-même  final  »»  Tjt 

Cette  orthographe  est  fautive  et  il  vaut  mieux  revenir,  comme  l'a 
fait  judicieusement  le  P.  Tandart,  à  l'emploi  de 

ÎJ  pour  ï 

fj  pour  i 


f    • 


et  écrire 


r\l  VS\  et  non  m 


ndï  H  et  non  Ht 


•  n 

3.  Sur  l'emploi  respectif  de  H  et  H  0,  cf.  infra,  S  96. 


43.  Diphtongues. 


Fermées         H    H 

au   et 


Diphtongues  a  ^ 

Ouvertes        tHi  tH  tH  tHJ  H 


00  a%  eu   te  uo 


56  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


Fermées   H1  [H\  tH  tH  tHj  H 

TV.  1  .  .1  ea   ou  ei  eu  ie  uo 

Diphtongues  ô 

Ouvertes        tH» 

au 

Protumciation.  —  D'une  façon  générale  le  timbre  de  la  série  o  est , 
pour  les  diphtongues  comme  pour  les  voyelles,  plus  fermé  que  celui 
de  la  sériea(tn/ra,  S  io3  et  io&). 

Série  a. 

1 .  H  au.  Conformément  à  notre  principe  de  transcrire  toute  di- 
phtongue par  les  voyelles  dont  elle  est  formée ,  nous  avons  écrit  celle- 
ci  par  aUf  comme  Tout  fait  avant  nous  Jeanneau  (^^,  Aymonîer^^^, 
Bernard  ^^i,Pannetier^*\  Tandart  ^^^  plutôt  que  par  o  comme  Moura  ^^^ 

ou  0  comme  Finot  ^''K  Voici  d  ailleurs  ce  qu'en  dit  Jeanneau  :  «f  H  serait 

assez  bien  représenté  en  français  par  l'orthographe  figurée  âou  en 
observant  de  prononcer  cette  diphtongue  d'une  seule  émission  de  voix 
et  en  tenant  compte  de  la  nature  de  1'^  fermé,  qui  est  ce  que  nous 
appelons  en  français  un  â  long.  Cette  particularité,  jointe  à  l'altéra- 
tion légère  que  subit  dans  certains  mots  la  prononciation  de  la 


t')  Œuvres  de  G.  Jeanneau,  réimprimées  à  rimprimcrie  du  Protectorat, 
Phnom-Penh,  1898,  p.  a8. 

^*^  E.  AmoNiBR,  Dictionnaire  khmèr-français ,  autographié  à  Saigon  j  187a, 
préface,  p.  v. 

^^^  J.-B.  Bernard,  Dictionnaire  cambodgien-français,  Hong-Kong,  Impri- 
merie de  la  Société  des  Missions  étrangères,  1 90a ,  p.  8, 

^*^  A.  Panketibr,  Lexique français-cainbodffien ,  Avignon,  Auzac  et  Augier, 

1907,  p.  XXIX. 

^*^  S.  TkffDAXiT^  Dictionnaire  français-catnbogdien,  Hong-kong,  imprimerie 
de  Nazareth.  Transcription  (suite  à  Tavanl-propos,  pages  non  numéro- 
tées). 

^•^  MouRA,  Vocabulaire  français-cambodgien,  et  cambogdien-français ,  Paris, 

Challamel,  1878. 

^'^  FiNOT,  Notre  transcription  du  cambogdien  {B.E.  F.  E.-O.,  II,  1,  7). 


:     L'ALPHABET.  57 

tliphtongue  au,  fait  qu'elle  a  presque,  parfois,  la  valeur  d'un  o,  et 
xju'on  a  pu  la  confondre  avec  cette  voyelle  au  point  de  la  transcrire 
quelquefois  par  o  au  lieu  de  du.ji 

2.  Im  flo.  Va  est  très  ouvert;  la  voix  doit  traîner  sur  cette  lettre  et 
énoncer  Yo  assez  rapidement  d'une  façon  quasi-élidée. 

Série  o. 

i.  K)  ea.  Finot  transcrit  cette  diphtongue  par  à  et  en  donne  ainsi 

les  raisons  (')  :  tt{kh)â  est  une  transcription  un  peu  insolite,  qui  a 
besoin  d'être  justifiée.  Dans  Talphabet  sanscrit,  SLD  ghà  est  la  longue 
de  tl)  gha;  en  khmèr  cette  voyelle  est  devenue  une  diphtongue,  qu^on 
note  communément  par  éa,  quelquefois  par  ée  (par  exemple  Siem 
Réep).  Ni  Tune  ni  Tautre  de  ces  graphies  n'est  satisfaisante  :  la  di- 
phtongue en  question  se  compose  d'un  son  intermédiaire  entre  é  et  i, 
suivi  d'une  voyelle  indécise  qui  est  plutôt  e  que  a  :  on  entend  plutôt 
éé  ou  ié  que  ia.  Dans  l'impossibilité  de  noter  exactement  cette  di- 
phtongue, nous  croyons  devoir,  par  exception,  la  transcrire  au 
moyen  d^un  signe  purement  conventionnel,  qui  se  trouve  dans  toutes 
les  imprimeries  de  l'Indochine.^ 

■•  •  -  .     «  .  ■  •  y 

«  1 

H1  affecté  du  sankat  :  Kl  sert  aujourd'hui  à  transcrire  l'a  fermé 
de  la  série  o  qui  n'est  plus  représenté  par  aucun  caractère  spécial 

depuis  que  K)  est  devenu  une  diphtongue.  Puisqu'aussi  bien  une 

convention  est  indispensable,  la  transcription  ea,  adoptée  par  la 
grande  majorité  des  auteurs,  semble  la  plus  rationnelle.  En  effet  elle 
marque  nettement  la  diphtongue  et  représente  suffisamment  sa  pro- 
nonciation si  on  se  rappelle  que,  en  raison  du  timbre  fermé  de  la 
série  0,  l'e  a  tendance  à  se  confondre  avec  Yi  (S  g 5). 

n 

2.  tHI  ou.  Cette  diphtongue  a  été  transcrite  de  façons  assez  diffé- 
rentes. Jeanneau,  Aymonier  et  Pannetier  écrivent  ou;  Moura  et  les 
missionnaires  u  ou  ti.  Finot  seul  adopte  Yô.  Pour  les  mêmes  raisons 
que  précédemment  il  m'a  paru  plus  rationnel  de  la  rendre  par  les 


^'^  Finot,  op.  laud,,  ii. 


58  GRAMMAIRE  KUMÈRE. 

voyelles  qui  la  composent.  Jeanneaa  dit  d'elle  qu^elle  a  «la  pro- 
nonciation d'an  ô  long  français  suivi  d^un  ti  allemand  (on  fran- 
çais) ^*U. 

3    tm  ou  cr diffère  du  précédent  en  ce  qu'il  est  plus  ouvert  (')«• 

Remarque,  —  Il  convient  de  ne  pas  confondre  avec  les  diphtongues 
les  groupements  formés  par  les  semi-voyelles  dJ  et  f  placées  après 
certaines  voyelles  ou  consonnes  finales.  Dans  ce  cas,  en  effet,  la 
voyelle  ou  diphtongue  finale  et  la  semi-voyelle  qui  la  suit  se  pro- 
noncent bien  distinctement  et  séparément.  11  est  à  noter  d'ailleurs 
que,  si  le  CU  garde  alors  sa  valeur,  le  fse  prononce  : 

comme  un  o  après  une  voyelle  ou  diphtongue  a 
comme  un  u  après  une  voyelle  ou  diphtongue  6. 

Ainsi  : 

K\ïà9  HÏaw         tnïh  injfiev 

et      mïeav  i}jï  h  tHj/îfo 

se  prononcent  respectivement  : 

ào  auo  h  iev 

et  eau  eu  ieu 

44.  Unies  à  la  consonne ,  la  voyelle  et  la  diphtongue  se 
soudent  graphiquement  à  elle. 

Les  caractères  des  voyelles  et  diphtongues  tels  qu'ils  sont  donnés 
aux  paragraphes  /ia  et  &3  sont  formés  graphiquement  : 


^^)  jBAifNEAu,  op.  laud,,  s8. 
^'^  JiANNBAD,  op.  laud.,  a8. 


L'ALPHABET.  59 

1.  du  caractère  H  a  employé  seul  ou  affecté  de  Tindlce  iL^'^  dit 
saffilSp  (2)  :  H , 

le  premier  M  servant  à  former  les  voyelles  et  diphtongues  de  la 
série  a 

ti 
le  second  H  les  voyelles  et  diphtongues  de  la  série  i. 

2.  de  signes  additionnels  placés  au-dessus  ou  au-dessous  de  ce 
caractère,  à  sa  gauche,  ou  soudés  intimement  à  sa  droite,  et  employés 
seuls  ou  concurremment. 

On  les  appelle  9igne9-^eUe$, 

Ces  signes-voyelles  peuvent  être  classés  en  catégories  de  par  la 
place  qu'ils  occupent  par  rapport  au  caractère  auquel  ils  sont  joints  : 

a,  signes  qui  se  placent  aurdessus  du  caractère  : 
1"  2.  ^^^  i^^  «aminci 7) 


!i 


a*  IL  f^jfiJ  Hj  kbiet  muy  (t aminci  (à)  un  trait» 


^'^  Le  trait  représente  le  corps  du  caractère. 

Au  point  de  vue  graphique  le  caractère  khmèr^comporte  trois  éléments  : 

a.  le  corps  96  khluon  qui  est  le  caractère  lui-même; 

(.  le  cheveu  tUn  iâi  qui  surmonte  le  corps  du  caractère; 

e,  le  pied  tu  u  eeuh  qui  s'écrit  sous  le  corps  du  caractère. 
Certains  caractères  ne  possèdent  que  le  corps  :  9  iha; 
D'antres  compoiient  le  corps  et  le  cheveu  :f\ki; 

D'autres  enfin  ont  les  trois  éléments  :  G  ca. 

f'ï  rLI9pU  «ojpl^  veut  dire  «tueri».  Cet  indice  agit  en  effet,  au  dire  des 

indigènes,  comme  s'il  tuait  le  caractère,  puisqu^il  le  dépouille  de  sa  valeur 
propre  pour  lui  en  atti'ibuer  uoe  nouvelle  {if\fra,  S  65  à  68). 


60  GRAMIiAIRE  kHMÈRE. 

b.  signes  qui  se  placent  mhJe$ams  et  m  gtmike  du  caractère  : 

Ci 

4-  L.  nr.  t«  rdénouéti 

r.  signe  qui  se  place  a  gtai€he  du  caractère  : 

5*  [ —  Q^.â  [TJJ  Uiî  cifii  «arbre  qui  abrite^ 

d,  signes  qui  se  soudent  à  la  dniie  du  caractère  : 
6*  ^1  CLD  yea  e appendices 

7*  ^l  tin  DR  [PJÛ ''•  yf a  tM|&tfii  ff appendice  à  paraphe 

montants 

f .  signes  qui  se  placent  au-dessous  du  caractère  : 
8*  —  in  [Dû  rûk  eeun  cr paraphe  pieds 
9*  —  m  [D  Û  H  rûk  cfun  au  «r paraphe  pied  ativ 

10*  —  in  [Dû  Um 0  rûk  cfun  bancuc  . 


Pour  épeler  ^^^  le  caractère  H  ^  on  dira  : 


H  tniiriJ  tnj  a  kbles  leu  «f (caractère)  a  surmonte  du  kbiest 


^'>  On  écrit  gënëralement  aujourd'hui  t9Ja  kuh.  Cette  orthogi'apfae  est 
fautive  puisque  ce  mot  est  un  dérivé,  par  opposition  du  suffixe  u  n,  de  la 

racine  [HJ  ku  nstivr^  qui  a  formé,  également  par  dérivation  suffixale,  les 

mois  tfUn  ieuk  élever?»,  tfUAJ  leus  frplusn,etc. 

j 
^'J  Épeler  se  Hit  en  khmèr  U[H|n  HRII  hamhèk  aksar. 


t     i 


L'ALPHABET.  61 


le  caractère  tH  ai  : 


H  pfliS  tfUJ  nn  a  bàn  cheii  lea  tr (caractère)  a  (avec)  bàn  cheu  (et) 
kaji 

le  caractère  tm  ou  : 

H  t\I9pU  qifa  tfLU  tin  liîl  tàlfa  a  ?am%  fcàn  cAeu   yea   va| 

kun  cr (caractère)  a  (avec)  samUip  bàn  cheu  et  yea  (À)  paraphe 
remontant  7) 

Unies  à  une  consonne,  la  voyelle  ou  la  diphtongue  sont  représen- 
tées par  ces  signes-voyelles  qui  se  soudent  au  caractère  de  la  con- 
sonne. 

Ainsi  : 

kai    n  +  fH    s'écrira  [R 

(feu    Cl  +  tH   s'écrira  tCl 

pou   Ç]  +  IH]  s'écrira  tfTi 

45.  Certaines  voyelles  et  diphtongues  s'écrivent  encore, 
lorsqu'elles  sont  isolées  ou  initiales  de  syllabe,  avec  la 
forme  directement  empruntée  de  l'alphabet  indien,  savoir  : 


Voyelles 


/  Brèves 

• 
H 

ù 

Fermées  ( 

a 

e 

(  Normale 

H 
a 

/  Brèves 

ffl 

Ouvertes  < 

a 

(  Normales 

H] 

^ 

0 


? 


62  GRAMMAIRE  KHMËRE. 

Fermées      K      ^    8 

Diphtongues  (  et        au 

Ouvertes      tH     ?f     Sf 

ai       00 

Ces  graphismes  tendent  à  Tarchaïsme  et  on  écrit  plus  volontiers 
aujourd'hui  : 

HH  que     !^U 

hm         que     ÎIHO) 
par  contre ,  certains  mots  tels  que  : 


(s|  oy       donner 


f)  6  Ein     Indra 


ne  se  rencontrent  presque  jamais  sous  la  forme  moderne. 


46.  L'alphabet  khmèr  a  conservé  les  voyelles   U  |*u 
U  n*>    n  /tt    n  lu  de  l'alphabet  indien. 

V 

Mais,  dans  la  pratique,  on  écrit  plus  volontiers  aujourd'hui  : 


lAJ  rUei     que     UAl  imsei 
ou     fU  li  que     H  lu 


(*^  A  remarquer  que  ce  mot  s'écrit  en  siamois  IflJJ  ew. 


L'ALPHABET.  63 

VAbhidhànaçahda  dit  des  lettres 

U    et   î  U    et  ï 

n  et  ài     n   et  nj 

qu^elles  seat  intercbaflgeaUes  :  U  tTt  cm  kma  et  admet  qu'on  puisse 
écrire  : 

I(\J  (^)     aussi  bien  que     UAJ 
•    IfUn      aussi  bien  que     IDR 


47.  Enfin,  tout  récemment  on  y  a  introduit  : 


brève     H    ie 


la  voyelle 

(longue  H    u» 

et  la  diphtongue      tHJ  euo 

Leur  introduction  serait  due  au  dernier  Pra  sokin^'^'f  mort  en 
1894. 

La  diphtongue  seule  mérite  d'être  conservée  pour  la  transcription 
d'un  certain  nombre  de  mots  d'origine  siamoise  tels  que  : 

[  nîu  kreuaû  outils,  instruments;  siamois  lfi;(l>I  hhripâng; 
[Tm  reuon  fable,  conte;  siamois  ixf|>l  ripâng. 


^*^  On  écrit  aujourd'hui  plus  souvent  It\J  rigei;  mais  cette  forme,  con- 
Iraire  à  l'étymologie ,  n'est  pas  r^ulière. 

^^  IpiÎ  tMRfi  ,  se.  sugandhi  tr vertueux,  pieux t». 


64  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Pour  ce  qui  concerne  les  voyelles  u»  et  ic  il  n'y  a  pas  lieu  de  les 
maintenir,  au  moins  grammaticalement;  et  il  convient  d'écrire  : 

9fi     et  non     ÎH 
R       et  non     R 

Les  mots  siamois  eux-mêmes  —  dont  la  présence  dans  la  langue 
semble  avoir  motivé  l'introduction  de  ces  nouveaux  caractères  dans 
l'alphabet  khmèr  —  peuvent  se  transcrire  et  se  transcrivent  par  de 
simples  voyelles  khmères  sans  qu'il  soit  besoin  de  se  servir  de  gra- 
phismes supplémentaires. 

Ainsi  dfl  fi'k  exercer,  que  Tandart  donne  sous  la  forme  în ,  s'écrit 

normalement  en  khmër  ITin ,  orthographe  qui  répond  d'ailleurs  mieux 

au  2J  /siamois  puisque  c'est  précisément  le  groupe  que  les  lettrés 
cambodgiens  emploient  aujourd'hui  pour  rendre  notre  /  français. 


CONSONNES'". 

48.  Occlusives  proprement  dites  : 

a  0 

Gutturales     ^       5  IP^^ 

ka       kha  kà  khà 

Palatales        0         E  c/  fm 

ça       çha  co  cho 

Dentales        Fi         Q  9  D 

ta       [ha  td  thd 

Labiales    '     \J        d  H  R 

pa      pha  pd  phd 

La  palatale  a  le  son  du  c  italien  devant  î.  Ainsi  [Gfi  çao  se  pronon- 
cera à  peu  près  tchao. 


^*^  ^LpnOP^*  Py^^^^^^^f  se.  vyahjana. 


L'ALPHABET.  65 

49.  Occlusives  mixtes  : 

Dentale         Û 

Labiale         tJ 

(fa 

A  noter  que  le  caractère  U  transcrit  : 

1*  Tocclusive  proprement  dite  labiale  a  pa 

3®  Tocclusive  mixte  labiale  ha 

L^observation  rigoureuse  de  la  rè^e  énoncée  ci-dessous  permettra 
de  lui  attribuer,  sans  erreur  possible,  sa  véritable  valeur  en  composi- 
tion : 


60.  Le  caractère  U  s'énonce  : 

a.  avec  valeur  d'occlusive  proprement  dite  labiale  a  pa 
quand  il  est  : 

1  **  affecté  du  samtap  :  tj(3  pah 

^^  soutien  dans  un  groupe  consonantique  :    UH   prah 
fUH  pam 

3**  final  :  PTlU  Ihp 

h.  avec  valeur  d'occlusive  mixte  ha  quand  il  est  : 

1^  initial  de  syllabe  :  Ufi  hah  ItifU  rohàs 

a**  souscrit  dans  un  groupe  consonantique  :  npfU  kbàl 

OHIu  çambah 

«■ÂHHÂIMft  IKHèll.  5 


66  GRAMMAIRE  ^HMÈRE. 


51.  Nasales  : 

a 

d 

Gatlurale 

fa 

M 

Palatale 

nd 

Dentale         OD  6 

na  nd 

Labiale  H 

md 


La  palatale  (Tl  a  la  valeur  du  n  espagnol  (n  mouillé  ou  gn  du 
français);  ainsi  [(TlETl  vieil  se  prononcera  à  peu  près  gniegne, 

62.  Semi-voyelles  : 


Labiale 

-tu 

yd 

Dentale 

i 

vd 

53.  Liquides  : 

J 

rd 

'J 

fU 

h 

là 

64.  Sifflante  : 

Dentale 

sa 

L'ALPHABET.  67 

56.  Aspirée  i' 

Gutturale      tfl 

Remarques  généraJee  aux  eomannei. 

1*"  n  it^  et  il  la  ne  difi^rent  que  par  la  dimension  de  la  boucle  du 
jambage  gauche  plus  grosse  dans  le  second  que  dans  le  premier 
caractère. 

3"^  Dans  C  cha  le  jambage  droit  ne  monte  pas  aussi  haut  que  le 
gauche  et  se  termine  par  une  boucle  fermée;  dans  Q  tkà  les  deux 
jambages  sont  égaux. 

3^  Le  paraphe  ou  «r  cheveu  tv  du  U  co  a  la  boucle  tournée  vers  le 
bas ,  celui  de  U  ^  est  dirigé  vers  le  haut. 

4*  u  pka  se  distingue  de  u  d  par  la  boucle  qui  termine  son  jam- 
bage droit. 

5®  Les  caractères  G  ça  et  U  ba  affectés  du 1  yea  se  confondent 

facilement;  on  y  remédie  en  marquant  le  second  d'une  virgule  accro- 
chée à  la  droite  inférieure  du  caractère  U  ba. 

Orirà  ^\ba 

[G1  çao  tCjl  bao 

56.  L'alphablet  khmèr  a  conservé  certaines  consonnes 
de  l'indien  dont  remploi,  jamais  courant  dans  la  pratique, 
a  cessé  complètement  aujourd'hui  : 

1 .  Occlusives  cacuminales  du  sanscrit  : 

^      a       nj  . 

fh         d  dh 

2.  Sifflantes  : 

Palatale  ç  du  sanscrit  t:^  appelée  sa  ba  en  khmèr 
Linguale  s  du  sanscrit  fV  appelée  sa  kd  en  khmèr 

5. 


68  GRAMMAIRE  I^HMÈRE. 

67.  Il  n'existe  pas  dé  caractère  pour  les  nasales  a  à  {ex- 
ception de  la  dentale  nPl  tia;  les  semi-voyelles  a;  la  liquide 
a  ra;  la  sifflante  et  l'aspirée  à.  On  y  remédie  en  marquant 
du  mrp&p  le  caractère  correspondant  : 

1®  Nasales  : 

Gutturale      S 

ta 

Palatale         (tl 

fia 

Labiale         H 

ma 

a*  Semi-voyelles  : 

Palatale         dj 

Dentale         f 


va 


3®  Liquide  : 


I 
m 


br  Sifflante  : 

Dentale  AJ 

$à 

5°  Aspirée  : 

Gutturale  tf) 

hà 


L'ALPHABET. 


69 


Les  occhisives  mixtes  ne  s'énoncent  jamais  avec  la  voyelle  inbé- 
rente  è. 

VAbhidhànaçabda  divise  les  consonnes  en  deux  catégories  : 
les  caractères  ertués?)  au  nombre  de  i3 ,  savoir  : 

fi   m  '  fi   û   n   H   tû  î   m  f  rir  tn 

m    na    m    fa    fa    ma    ya    ra     la     va    se  .  hà 

les  caractères  qui  ne  peuvent  être  crtués?)  au  nombre  de  trente- 
cinq. 

Il  y  a  lieu  de  réduire  la  première  catégorie  à  neuf  caractères  : 
CtltJHtUÎffLriri,fi   Hetrij  n'ayant  pas  de  raison  d'être 

m 

puisque  respectivement  équivalents  à  riD  U  et  91 


58.  Tableau  des  consonnes  réparties  en  séries  : 


siniB  a 


n 

ka 

U 

ùa 

5 

bha 

m 

U 

pa 

(5 

ia 

d' 

pha 

0 

ca 

H 

ma 

c 

çha 

m 

tu 

ya 

11 

Ha 

m 

ra 

d 

da 

^1 

(a 

h 

n 

la 

Y 

va 

t^ , 

^ 

j\j 

sa 

on 

m 

m 

ha 

S^BIE  à 


n 

kd 

m 

m 

n 

pd 

fa 

M 

n 

phà 

ri 

cà 

u 

ma 

nu 

ehà 

tu 

yà 

m 

I 

rà 

• 

• 

fU 

là 

9 

ta 

if 

vd 

Q   . 

thd 

n 

fà 

S 

nà 

t/i 

hà 

70  GBAHMAIBE  KHMERE. 

Seafe»  le»  occbisÎTes  mixtes  ae  paniâsent  que  daas  luw  des  deux 

94^ne9  {mjra,  S  f  96). 


NASAUSATIO^. 

69.  La  nasalisation  est  marquée  par  le  signe  jl  ou 
dàtpleu  placé  au-dessus  de  la  Toyelle  on  diphtongue  nasa- 
lisée* 

Le  nombre  des  graphismes  ainsi  obtenus  se  réduit  &  six  : 


Voyelles  a 

• 
H 

fn 

m 

H 

1 

am. 

• 

àtn 

• 

om 

Voyelles  à 

• 

• 
dm 

Diphtongue  è 

1 

H] 

If 
/ 

eam 

■ 

H 

1 

um 


Il  convient  de  citer,  pour  mémoire,  le  graphisme 1  eah  dont  les 

Khmèrs  font  une  lettre.  Il  n'a  plus  aujourd'hui  de  valeur  spéciale  et 

se  confond  avec  la  diphtongue  ta  suivie  de  la  nasale  gutturale  u 
(8i33): 

6/ 


GROUPEMENTS  DE  CARACTÈRES. 

60.  Lorsque  deux   consonnes  se  suivent  sans  voyelle 
intermédiaire  on  les  écrit  Tune  au-dessous  de  l'autre,  la 

•  * 

seconde  énoncée  se  plaçant  sous  la  première. 


L'ALPHABET.  71 

Ces  cr groupements n  de  consonnes  qui  se  fondent  pour  «former  une 
unité  complexe»  constituent  une  des  caractéristiques  des  alphabets 
dérivés  de  l'écriture  indienne  ^^\ 

La  notation  de  la  consonne  qui  se  place  au-dessous  de  la  premier 
est  alors  fort  abrégée.  On  la  représente  généralement  par  un  gra- 
phisme simplifié  du  corps  du  caractère  dépouillé  du  «cheveu?)  le  cas 
échéant. 

Voici  le  tableau  de  ces  graphismes  simplifiés  auxquels  le  khmèr 
donne  le  nom  de  «pied»  {mpra,  i  &&,  note  x)  : 


n 

0 

0/ 

> 

€> 

J 

î\ 

C) 

A 

A 

et- 

k 

m 

k 

t 

ri 

ç 

c 

t 

n 

•r 

d 

th 

i 

T 

t 

n 

h     f     m      y     T      l      V       s     h 

Cf.  dans  Haswell  t^)  le  tableau,  sous  leur  forme  simplifiée,  des  con 
sonnes  qui  se  peuvent  souscrire. 

61.  La  consonne  qui  conserve  la  place  et  la  forme  ordi- 
naire est  nommée  soiUien;  celle  qui  s'écrit  sous  la  pre- 
mière ,  avec  la  forme  simplifiée ,  est  appelée  souscrite. 

On  dénomme  aussi  iuscriie  la  première  des  deux  consonnes  par  oppo- 
sition au  nom  de  la  eeconde  :  sauscrùe;  mais  la  similitude  de  ces  deux 
appellatifs  produisant  souvent  confusion  il  a  paru  préférable  de  sub- 
stituer au  premier  le  terme  soutien  qui  ne  présente  pas  le  même  incon- 
vénient. 


^*)  Cf.  Philippe  Berger,  Hieknre  de  f écriture  dans  fanUquiié,  Paris,  Impri- 
merie Nationale,  mdgccxci,  p.  aai.  Il  fait  remarquer  d*autre  part,  iiid, 
tiSs,  quVunedes  causes  de  l'aspect  très  particttHer  qn*oflre  lalphabet  in- 
dien doit  être  cherchée  dans  la  facilité  qu'il  a  toujours  eue  de  créer  des  con- 
sonnes combinées  par  la  superposition  de  lettres  formant  grappe «»  et  il  note 
que  cette  earactéristîque  se  retrouve  déjà  dans  Talf^iabet  indchbacirieB. 

^'  Haswell,  op.  laud,,  6. 


73  GRAMMAIRE  KHMERE. 

62.  On  joint  à  la  consanne-soutien  les  signes  voyelles  qui 
s'écrivent  au-dessus  ou  sur  la  ligne  des  caractères.  Ceux 
qui  se  placent  sous  la  ligne  se  mettent  à  la  droite  de  la 
souscrite. 

63.  Cependant  quand  la  souscrite  est  ~î  ~TÎ  ®^  ~I  ^^ 

soude  le  yea 1  et  le  yea  vat  leun ^1  à  la  partie  remontante 

de  la  souscrite. 

9fl  hhyà         til\3j\  iambao        G^  phsà 

64.  Par  analogie,  lorsqu'une  syllabe  à  initiale  voyelle 
s'unit  à  une  syllabe  purement  consonantique,  mais  dont 
Tinhérente  subsiste,  l'initiale  voyelle  se  souscrit  à  la  con- 
sonne dans  les  mêmes  conditions  que  plus  haut. 

[QI  caao 

SIGNES  ACCESSOIRES'^ 
1.  LE  SAMLAP  JL. 

66.  Les  consonnes  à  :  Vi  nd  ÇTi  nd  U  md  Qi  yà  i  va 
affectées  du  samlap  JL  se  lisent  avec  l'inhérente  a  : 

/«  Il  w  *  ï/ 

u  na    CTï  m    H  ma    t3J  ya    1  ya 

^')  On  désigne  sous  les  noms  génériques  de 

fiJHIfU  fomib/ ftindice»  de  tyifU  ikal  «connaître*, 

•    •  • 

ou  Orun  carufiàm  irmarquen  de  CD  çàm  «se souvenirs, 

les  accents,  signes  ou  correctifs  et  marques  de  ponctuation  employa  en 
écriture. 


L'ALPHABET.  73 

66.  Les  consoDiies  a  ;  AJ  $a  et  Ul  6a  se  lisent  avec  Tin- 
hérente  à  : 

Tout  récemment  on  a  substitué  au  iot/dSp,  pour  les  consonnes  a,  le 

signe  ^  dit  M  ki  tUH  tl.  Comme  il  est  inconnu  de  VAhkidhàna- 

çabda,  il  n^a  pas  paru  utile  d'adopter  ici  une  innovation  qui  ne  répond 
à  aucune  nécessité. 


67.  Par  analogie  on  lit  avec  valeur  série  à  le  caractère 
M  a  affecté  du  sati^Wp  [mpra,  S  /iâ  et  S  /i3)  : 

H  û 

1 

68.  Le  caractère  U  se  lit  pa  quand  il  est  affecté  de  ce 
signe  : 

U  pa 


•    w 


2.  LE  SANKAT  !.. 

68*  La  voyelle  affectée  du  sankat  L  s'énonce  avec  le  son 
bref. 

Les  voyelles  qui  se  rencontrent  marquées  de  ce  signe  sont  : 

Sériea     }\  à       m  à 

Série  à  ^8 


70.  La  diphtongue  ea  devient  a  fermé  long  série  à  :  a 

H)  ea         ^}  a 


7&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


3.  LE  REAMUK  ^A. 

71.  La  voyelle  finale  suivie  du  reamûk  ^  s'énonce  avec 
le  son  bref. 

Seules  sont  suivies  du  reamûk  les  voyelles  : 

Série  a    Ht  à     .    H1:  «         IHt  i         lH)l  S 

Série  à     [H:  ë        IH:  è 
NoTi.  —  Au  sujet  du  AJ  final  tenant  lieu  du  reamAk,  cf.  S  i&8. 


72.  La  voyelle  H  ^  et  la  diphtongue  Kl  ea  suivies  du 
reamûk  deviennent  a  fermé  bref  série  à  :  à 

H:  Ktflf 

Cf.  itigifra,  S&3,  et  injra,  S 98. 

4.  LE  SAK  RÔ   IL. 

73.  Le  sàk  rd  (\JT\  I  :  L  placé  sur  une  consonne  finale 

ou  isolée  indique  que  celle-ci  doit  s'énoncer  avec  sa  voyelle 
inhérente. 

nn  cho       ' 


b  [C]  n  tri  hhiiùni  deutatou 


SIGNES  DE  PONCTUATION*'». 


74.  Généralement,  dans  les  textes  khmèrs,  les  mots  se 
suivent  sans  autre  interruption  que  des  blancs,  soiivent  très 


L'ALPHABET.  75 

espacés»  qui  marquent  la  terminaison  d'un  paragraphe  ou 
la  chute  d'une  période  ;  et  les  signes  de  ponctuation  n'y  sont 
guère  employés  que  pour  marquer  la  fin  d'un  chapitre  ou 
d'un  récit. 

Cependant,  de  nos  jours,  l'habitude  s'établit  chez  les 
Cambodgiens  de  séparer  les  roots,  à  notre  exemple,  et  de 
multiplier  les  signes  de  ponctuation. 

Les  plus  employés  sont  : 

^  et  ^Ijo  au  commencement  et  en  tête  d*un  chapitre  ; 
^  et  0  à  la  fin  d'un  chapitre. 

D'autres,  d'un  usage  moins  fréquent,  sont  placés  à  la  fin  d'une 
phrase  ou  d'une  période  sans  rè^e  déterminée  : 

On  s'en  sert  surtout  dans  les  textes  en  vers. 

75.  Quand  un  mot  a  été  oublié,  on  Téçrit  au-dessus  de 
la  ligne  et  on  indique  la  place  qu'il  doit  occuper  par  le 

signe tracé  au-dessous  de  la  ligne. 

®     .     •  - 

tojfa  i9l  m  Dfunn  cû  Hn  için 

yeuh  thu  riik  iamnàk  çhcf  ^^^  è  mûk  tiet 
Nous  allons  cherdier  un  gîte  plus  loin  encore. 

<'^  L'orthographe  de  çhSp  est  des  plus  variables.  Aymonier  et  Tandart 
écrivent  nUU  ek^,  Bernard  CU  c^-  Cette  dernière  orthographe  —  à 
condition  de  supprimer  le  sahifiat  qui  est  ici  fautif  (la  voyelle  M  ?  est  brève 

par  elle-même ,  cf.  infra,  S  97  A)  et  d'écrire  CtJ  ch^ — me  parait  la  meilleure. 

En  ce  qui  concerne  la  première  H  faudrait  régulièrement  un  (1  final  au  lieu 
duU:  flUn  {infra,  %xk^). 


76 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


76.  Quand  deux  ou  plusieurs  substantifs  ou  adjectifs  se 
suivent  dans  une  énumération ,  quand  deux  verbes  ont 
même  sujet,  on  les  écrit  les  uns  au-dessous  des  autres  et 
on  les  fait  suivre  d'une  accolade  —  ràt^^"^  — ;  en  lisant,  on 
répète  devant  chacun  d'eux  le  mot  qu'ils  déterminent  ou  le 
sujet  qui  leur  est  commun. 

n 
iy  miçâi  sah  slëk  sahphlè  sah  pklçâ 


tflO 


tù  tnfi  [m  fun  li  m 


10 

6i 


t9l''(\I  Kll' 


m 


beu  mean  kau  nà  veadàcvea  rSt  wa  ruoc  tiu  si  srouv  ke 

S*il  arrive  qu'un  bceuf  brise  son  lien,  se  sauve,  sVnfuie  (et)  aille  manger 
le  paddy  d'autmi. . . 

77.  Quand  un  mot  est  répété,  on  ne  Técrit  pas  deux 
fois,  mais  on  le  fait  suivre  du  chiffre  ^sD  deux  et  ce,  même 
quand  il  y  a  répétition  d'une  phrase  à  une  autre. 

friR  fin  HahR  pu  mn  ^e  di  tpij  ^ 

kt^nJ^ànëtlçra!^  kai,  katyimkfiy  ^''^ 
Il  eut  pillé  de  son  buffle  et  se  mit  h  se  lamenter  derrière  la  pierre  (m.  à  m.  : 
lui  avoir  pitié  le  buffle  de  lui,  /ta  se  mit  à  se  lamenter. . .).. 


<^)  Tifi  râi  —  siamois  Tfi  rât,  embrasser,  réunir  plusieurs  choses  en- 
semble  —  signifie  exactement  ft faire  une  accolades.  On  dit  aussi  CrUTl 


L'ALPHABET.  77 

78.  A  ia  fin  dune  phrase  le  mot  thà  tn  cr parler d  tient 
lieu  de  nos  deux  points  : 

nia  imfi  fitinj  Sfa  ^rie  &i 

Kih  hean  niyeay  nXh  frapdn  fU 
K6n  le  brave  dit  i  sa  femme  : 

79.  Le  khmèr  s'écrit  au-de9sou$  de  la  ligne  et  non  sur  la 
ligne  : 

?3  Hinfî  [/i  Hft  biifa  fiin  HiB  nji'u  ilbfi 

PRINCIPAUX  TYPES  DÉGRITURE 
ACTUELLEMENT  EMPLOYÉS. 

80.  Il  existe  aujourd'hui  en  khmèr  deux  principaux 
types  d'écriture  couramment  employés  : 

l'écriture  penchée  Hnil  tbjfa  ofaor  çnek  (i), 

l'écriture  ronde      Hfjll  HfJ   àk$wrmd^\ 

La  première  est  récriture  courante,  celle  dont  on  se  sert  aujour- 
d'hui dans  les  livres  imprimés  (type  X  du  tableau). 

La  seconde  est  réservée  aux  textes  religieux,  aux  livres  savants,  etc. 
Les  caractèros  en  sont  identiques  à  ceux  de  la  grande  inscription 
d'Ankbr  que  reproduit  le  type  IX  du  tableau. 

On  désigne  sous  le  nom  A^aksar  hkam  HRîI  9H  ^)  l'écriture  dite 

<*>  [  Oîu  fnew  ir incliné,  penché'»  de  tQJQ  çieh  troblique^. 

<•>  HfU  md  «rondi». 

^'^  9 H  fçkam  du  siamois  HOU  hkôm  ir cambodgien?».  Les  Siamois  disent 
f)Q  HOU  tuakhomon  l1U>lâO  HfiJJ  itofutrÂriom,  les  «caractères  kbmèrs«. 


78  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

irpili  cairén  autrefois  usitée  au  Cambodge  et  au  Siam  pour  les  copies 
des  textes  empruntés  à  cette  langue. 


CHIFFRES. 

81.  Les  chiffres  khmèrs  sont,  de  o  à  9  : 

0  Q         )e>       co    '   é        ^       ^        ri       cs        t/ 

01  93456789 


Ainsi  on  écrit  : 


^od^  6o5 

c^éc\ri       8.417 


PHONÉTIQUE.  79 


CHAPITRE  IV. 

PHONETIQUE. 


SECTION  L 

PHOniriQUB  SIMPLB. 


VOYELLES. 

82.  Toul  son  vocalique  est,  en  khmèr  : 

ouvert  ou  fermé  au  regard  du  timbre 
bref  on  long  au  regard  de  la  quantité. 

J'entends  par  tinAre  du  son  sa  qualité  due  à  la  forme  de  la  vibror- 
tion,  et  par  quantité  la  durée  de  la  période  vibratoire, 

Daos  son  Étude  de  Valpkahet  cambodgien^^K  Jeanneau  insiste  avec 
raison  sur  la  nëcessité  de  distinguer  en  khmër  «la  quantité  affectant 
la  durée  des  sonsv»  du  ff  degré  d!ouverture  qui  en  affecte  la  nature 
intime?}. 

L'étudiant,  aussi  bien,  ne  saurait  trop  s^appliquer  à  percevoir  cette 
distinction  qui  est  primordiale  et  il  devra  s'attacher  à  la  rendre 
fidèlement  quand  il  parlera,  faute  à  lui  de  n arriver  îamais  à  se  faire 
nettement  comprendre. 

TIMBRE  DE  LA  VOYELLE. 

83.  Le  timbre  est  fonction  : 

de  la  voyelle 
de  la  série. 


^)  Publiée  en  tète  des  œuvres  de  Jeanneau  réimprimées  à  rimprimerie 
du  protectorat,  Phnom-Penh,  1898. 


80  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


r    TIMBKE  FONCTION  DE  LA  VOYELLE. 

84.  Seules  les  voyelles  de  la  série  a  ont  uû  timbre 
propre  ;  celui  des  voyelles  de  la  série  d  n'existe  qu'en  fonc- 
tion de  cette  série. 

Seule  la  voyelle  a  se  rencontre  isolée  ou  initiale  de  syllabe.  La 
voyelle  è,  jamais  isolée  non  plus  qu'initiale  de  syllabe,  est  toujours 
précédée  d'une  consonne  i.  On  peut  donc  avancer  qu'en  fait  seule  la 
voyelle  a  existe  et  que  la  voyelle  6  n'est  que  la  voyelle  a  altérée  par 
la  consonne  6  à  laquelle  elle  se  trouve  momentanément  accolée. 

Il  en  est  de  même  en  mon.  tt  Une  des  particularités  (de  cette 
langue)  dit  Hasweli^^),  est  la  valeur  différente  des  voyelles  quand 
combinées  avec  les  différentes  classes  de  consonnes  «.  Et  Blagden  : 
ffOn  divise  les  consonnes  talaines  en  deux  séries,  suivant  leur  in- 
fluence sur  les  voyelles. . .  Cette  division  des  consonnes  en  deux 
séries  est  le  point  capital  de  l'orthographe  et  de  la  phonétique  de  la 
langue  t^J.i» 

Observation.  —  Le  dictionnaire  khmèr^français  d'Aymonier  donne 
un  certain  nombre  de  mots  qui  semblent  contrevenir  à  la  règle.  Il 
n'en  est  rien.  En  effet  : 

1^  les  formes  fjlO^    ^^^^  ^^^  ^^^  corruption  toute  populaire 

de  UG  trUTlt,  uG  [runt  dauc  ni,  iauç  no  qui  se  prononcent  plus 
régulièrement,  et  plus  communément  aussi,  ë(^   ëço  que  ïçi   ïço. 

3«  5tl  !|9fi  !|înm  !|H1  !|9jn  5 mfa  se  prononcent  géné- 
ralement audatf^,  atUïn,  aumàl,  aumà,  autèk,  aulûri  (cf.  les  dictionnaires 
Besnard,  Tandart,  Pannetier)  et  semblent  presque  tous  d'origine 

étrangère  :  au4am  (et  sa  forme  populaire  ^Uu  auiofi)  du  sanscrit 
uttama;  autïn,  de  l'annamite  hi  ckink;  aulëk  du  siamois  tjHfi  iÛU...  etc. 


^'^  HiswBLL,  op,  laud.f  introduction,  xii. 
(^^  Blaqdbn,  op.  laud.,  k'jS-^'j^, 


PHONÉTIQUE.  81 

85.  Les  voyelles  de  la  série  a  sont  a  e  o. 

86.  Le  timbre  normal  de  a  est  ouvert  :  à. 

Le  timbre  fermé  :  a  semble  secondaire  et  de  nature  mal 
déterminée. 

1.  à  ouvert. 

C'est  Ya  normal  en  khmèr  et  il  a  valeur  conslante  quelle  que  soit 
sa  position. 

ffl  à  ceci  (péjoratif)  ffl  (o  ancêtre 

HIC  àroser  UinU^^J  dàràp  sans  cesse 

OT)  n  çàk  palmier  d'eau  ffl  t1  kiàt  rave 

2.  a  fermé. 

11  a  valeur  éminemment  instable  : . 

Suivi  d^une  conêonne  il  semble  Taltération  toute  récente  : 

a.  d'un  0  initial  qui  se  retrouve  dans  : 
les  langues  du  groupe  mon-kbmèr^^)  : 

Hfi  an  diminution  mon  eooo^  on 

uu  ^nmancbe  stieng  ton 


^'^  La  consonne  initiale  de  la  syllabe  appartenant  à  la  série  a  :  I  ra,  la 
finale  doit  s'écrire  en  U  et  non  en  H  {infra,  8  liy). 
^^  On  trouve  aussi  les  correspondances  eu  ai[è]: 

Khmèr  UJU  d(in  puiser     •    stieng  deun 

—      un  bâk  é\enier        mon  vo^  pèk 

D'après  Blagdbn,  op,  laud,,  igi,  ooS  devrait  se  prononcer  ]m/i;  avec  une 
l^ère  tendance  vers  (k)^k)  (kck,  Yc  étant  muet). 

OIAMMAim  KDMKRB.  G 

iiirHiur.Ti:K   tatiosaili. 


83  GRAMMAIRE  KHMERE. 

f 

les  inscriptions  (*î  : 

Uu  phaû  ensemble  ttflu  phon 

\f\^  haû  particule  finale  (UTli!)  ^ 

une  orthographe  toujours  en  usage  bien  qu'archaïque  : 
tfflU  op        pour     HU  ap  embrasser  f^J 

tulu  4on      pour     uu  4an  manche 

(imb  ion     pour     IDu  ^n  particule  finale 

et  se  trahit  dans  la  transcription  de  certains  ipots  empruntés  du 

siamois  : 

< 
^t  ckù  année  du  chien  G  ça 

M1\  dSk  fleur  uT\  dak 

mu  hôh  étouffé  \f]\i  hàp 

h,  plus  rarement  d'un  et  ainsi  quHl  appert  des  formes 

uPi  eit   pour  Mtl  ^|  sans 

tirtJ  m  pour  HrtJ  as  tous 

qui  sont  bien,  quoi  qu'en  puisse  dire  Schmidt^'),  les  plus  anciennes 
puisque  paraissant  sur  les  vieilles  inscriptions  l^hmères^^)  et  se  re- 
trouvant en  mon  : 

9^  flil^*)  tous 

^*)  On  le  trouve  sur  les  plus  modernes  comme  sur  les  anciennes  inscrip- 
tions. Cf.  notamment  Anhèr-VaHy  Siem-Beap, 53 lignes,  l^hmère,  i6si3  A.  D., 


n*  3oi  de  \lnv%ntavn  Cœdiê. 

^*^  A  noter  HU  /fp  «r  parfum  n  qui  forme  en  composition  pHU  kraatg^ 

(rqui  sent  bon  r. 

^''î  ScHMiDT,  Gmnitûgé  einerjMUtUkn  Jer  Um-Khmer  Spraehen,  Alfred 
Hôlder,  Wien,  igoS,  S  i83;  tirage  à  part,  p.  lya. 

^*)  Cf.  notamment  Tinseription  de  Bahêatf  Chmar,  Battambang,  Piédroit 
Sud,  ^9  lignes,  kbmère,  m'  siècle,  n*  997  de  V Inventaire  Cœikê. 

<•>  D'après  Blacden,  op.  laud.,  498,  fl  faudrait  prononcer  ki  {et,  avec  • 
muet)  avec  tendance  vera  0  (en ). 


PHONÉTIQUE.  83 

Voyelk  étun  groupe  eonamanlique  mtoî  Jtune  cimtonne  il  se  rapproche 
«61  bien  d'un  e  fermé  qu'Aymonier  a  cru  pouvoir  le  rendre  par  cette 
leltre  dans  sa  transcription  : 

ln9pU  hralap  transcrit  par  Aymonier  kreJdp 

[GCpH  çrabàm  transcrit  par  Aymonier  chrebam  etc. . . 

Suivi  tun  gfùupe  eonamantiqui  dont  la  consonne-soutien  est  une 
nasale,  il  est  à  peine  sensible  et  pourrait  presque  se  rendre  par 
une  apostrophe  : 

\i^^  ,bandéA  =  bm4èni^) 

Il  a  si  peu  de  valeur  en  ce  cas  qu'il  remplace  Vo  inhérent  d'une 
consonne  o  initiale  tombée  par  application  de  la  règle  énoncée  au 
Si63  ; 

HBJtU  aiifày  =  9BJtU  tonsày  lièvre 

En  mm,  Va  ouvert  seul  est  normal  et  Ta  fermé  ne  se  rencontre 
que  dans  la  classe  oo  et  en  certains  cas  particuliers.  Il  est  alors  beau- 
coup plus  proche  de  IV  que  de  ïa. 

En  stieng,  Azémar  ne  signale  que  Va  ouvert  (^).  Il  est  à  remarquer 
cependant  que  lorsquHl  suit  une  sonore  il  correspond  toujours  à  un  a 
fermé  du  jihmèr  : 

•tieng  gap  assez  khmèr  ffl  H  kap 

—  dàh  frapper  —     7\t  ta 

—  bât  entourer  —     fTlR  pat 


'*)  En  mon  il  en  est  de  même  pour  la  \'oyclic  inhérente  des  consonnes 
dasse  o.  Cf.  Haswill,  op,  Uiud,,  5. 

^)  Avertissement  au  Dictionnaire  stieng,  op,  laud. 


6. 


8'i  GRAMMAIRE  kHMERE. 

En  bahmoTy  Va  est  généralement  ouTert.  Va  fermé  y  est  rare  et  de 
nature  assex  indéterminée  pour  se  confondre  , 

tantôt  arec  la  diphtongue  eu  : 

flrsoUiciteri}  écrit  al  et  eul 
ir bourrer»    écrit  «Jet  eeul 
crboutv         écrit  ternirai  et  toireul 

tantôt  avec  Ye  fermé  : 

crrirole  de  pipe^  écrit  aky  et  oiey. 

Il  correspond  cependant  d^une  façon  assex  constante  à  un  a  fermé 
en  khmèr  : 

bahnar  gàp  assex  khmër  {flD  hof 

—  iàk  piège  —      Tlfl  %ak 

—  hâr  entourer  —     fTlfi  pan 


87.  Le  timbre  de  e  est  tantôt  ouvert j  tantôt  fermé.  Cest, 
en  khmèr,  la  senle  voyelle  à  posséder  normalement  les 
deux  timbres. 

Cependant,  lorsqu'il  est  fermé,  son  timbre  semble  mani- 
fester une  tendance  à  se  muer  en  un  a  très  fermé. 

Cette  tendance  apparaît  surtout  chez  IV  fermé  bref.  Voici  ce 
qu^écrit  Jeanneau'^^  à  ce  sujet  :  «Dans  un  grand  nombre  de  mots  é^se 
prononce  a.  Cest  (alors)  un  a  fermé  de  même  nature  que  Va  long 
français,  mais  légèrement  assourdi  et  très  bref,  comme  durée.  II  est 
presque  identique  à  VA  annamite  dans  les  mots  Aàn,  tkdt. . .  : 

flr  DUn  dabât  parce  que 


cr91tJ  th$âp  murmurer 


^'  '  CEux  rcs ,  op.  latid.  ,99* 


PHONETIQUE.  85 


truflJ  pklAl  petit    vase   hémisphérique   en   bronze    ou  en 
cuivre  {cdio  des  annamites),  ^i 

Elle  a  été  également  signalée  plus  haut  à  propos  des  doubles  formes 

fin    eit       et       \\f\    ât 

flfarif       et       HfJdff 

A  noter,  au  point  de  vue  graphique,  que  IV  fermé  (long)  s'écrit 

aujourd'hui   (M,  alors  que  la  forme  H,  à  laquelle  les  inscriptions 
attribuaient  cette  valeur,  se  lit  ei^^K 

La  langue  mon'estJparticuUèrement  riche  en  e;  non  seulement  elle 
possède,  comme  le  khmër, 

Ye  fermé  e 

et  Ye  ouvert  è 

mais  encore  un  e  très  fermé  «qui  équivaut  presque  u  IV  muet  fran- 
çais dans  des  mots  tels  que  je,  me^^h. 

Si  la  coexistence  de  IV  ouvert  et  de  IV  fermé  est  nettement  établie 
en  itieng  par  Azémar(^),  il  nen  est  pas  de  mdme  malheureusement 
pour  le  bahnar,  le  dictionnaire  de  Dourisboure  ne  donnant  aucune 
indication  précise  à  ce  sujet, 

88.  à  est  toujours  ouvert. 

A  noter  que  le  caractère  îj  =  H,  qui  servait  autrefois  h  écrire  o, 
a  aujourd'hui  le  son  diphtongue  au  et  que  o  se  rend  aujourd'hui 

par  [H). 


^*'  Cf.  AiTMOiiiBR,  Quelques  notions  sur  les  inscriplions  en  vieux  khmir  {J.A.^ 
i883  ),  p.  &  du  tirage  k  part. 
<*)  Blaodcn,  op.  laud,,  & 89-4 8 3. 
^^  Aziiua  dans  son  Dietionnai}^  stieng  rend 

e  par  ê  è  par  e 

ë  par  c  ?  par  ê 


86  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

En  mm,  comme  en  khmèr,  Yo  ouvert  est  seul  normal  :  Gcm  ho; 
mais  certaines  voyelles  ont  tendance,  en  composition,  à  se  muer  en 
un  0  fermé  :  telles  par  exemple  les  voyelles  inhérentes  a  et  e  suivies 
d'une  consonne  finale  autre  que  la  gutturale  : 

uoo  pot  uo  p^ 

QGO  moi  Q^  mofi^^} 

Le  stieng  et  le  baknar  possèdent  un  o  fermé,  mais  il  convient  de 
noter  que  : 

a.  ïo  fermé  du  stieng  se  rencontre  généralement  dans  des  mots 
qui  ne  se  retrouvent  pas  en  khmèr.  Quand  par  hasard  ils  existent 
simultanément  dans  les  deux  langues  cet  o  fermé  du  stieng  est  repré- 
senté en  khmèr 

soit  par  un  a  fermé  : 

stieng  prok  khmèr  tun  pràk  couvrir 

« 

—  ot  —     HR   iï|  manquer  de 

soit  par  la  diphtongue  (tu  : 

stieng  ion  khmèr  H  fi  ^oioi  enfant  ^^^ 

h.  pour  le  baknar  la  concordance  avec  le  khmèr  est  si  imprécise 
qu^il  est  permis  de  se  demander  si  le  son  que  Dourisboure  représente 
par  0  a  bien  toujours  le  timbre  fermé  qu'il  lui  impute  : 

bahnar  wêoH  khmèr  HQ  M«r  plonger 

—  oi  _     IHtU  euy  exclamation 

—  j6  —Dm  aigre 

n 

—  rom  —      tîTlH  kroM  sous 


^*'  Bligdci*  op.  hiud.,  &()3>  attribue  à  la  voyelle  inhérente  suivie  d*one 
ct>3S4>nne  autre  que  la  gutturale  erun  son  qui  ressemble  asset  à  Ymm  du  mot 
ang^iais  late  tout  en  étant,  à  ce  quil  me  semble,  plus  ouvert  que  ceini-ci 
et  lu^me  peut-être  que  ïo  dans  Tanglais  t¥>t^, 

*'    En  mon  c'est  au  contrain*  un  n  ouvert  '^"):>3^  Ivn. 


PHONETIQUE.  87 

RivàaQvi  oarao6iiAPHiQi}i.  —  Dans  quelques  mots,  généralement 
empruntés  du  siamois  (cf.  S  98),  To  est  écrit 

tKi:         ou         fifa 

11 
â®    TIMBHB  FONCTION  DE  LA  S^BIE. 

89.  Les  voyelles  de  la  série  à  n  existe  at  qu'en  fonction 
des  consoones  è. 

Elles  ne  sont  jamais  employées  seules  ni  comme  initiales  de  syllabes; 
on  ne  les  rencontre  donc  jamais  que  précédées  de  la  consonne  0  qui 
en  détermine  le  timbre. 

90.  Elles  se  divisent  en  deux  catégories  : 

a.  celles  qui  n  existent  pas  dans  la  série  a  :i.  u 

b.  celles  qui  sont  communes  aux  deux  séries  et  qui  dif- 
fèrent seulement  par  le  timbre  :  a.e.o. 

I.  —  t.  En  mon  le  son  de  ïi  parait  asseï  mal  déterminé.  Cest 
ainsi  que,  s'il  est  bien  employé  pour  transcrire  Vi  sanscrit  : 

coqS  çeii  se.      cetya  monument  funéraire 

cS^o  tO  —      tah  vertu 

il  sert,  d^autre  part,  à  rendre  un  a  siamois  : 

iS  çià  siamois  1^  xang  éléphant 

8^  çiçûiii  —     HttlIU  xà:xàn  parfait 

11  convient  de  remarquer  d'autre  part  quon  ne  le  rencontre 
guère  qu^avec  les  consonnes  classe  00  et  qu*il  correspond  alors  à  un  e 
khmèr  : 

S^  çin  cuit  à  point  khmèr  G  fi  çaèn 

ç8^  fui  jouer  en  pinçant  les^^cordes  à        —     ^u  f^n 
un  instrument  de  musique 


88  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

cS  pm  connaître  —     uu  don 

co  ^  terre  —     u  dei 

co  sim  sang  —     fliTlH  cheam^^^ 

Avec  les  consonnes  classes  o  on  ne  le  trouve  que  suivi  d'une  finale 
gutturale. 

En  stteng  on  trouve  bien  quelques  exemples  d'un  t  après  une 
sourde  (consonnes  a),  mais  ils  sont  très  rares  et  il  faut  remarquer  que 
presque  toujours,  en  ce  cas  : 

1.  la  sourde  du  stieng  correspond  à  une  consonne  mixte  du  khnièr  : 

stieng  tik  khmèr  UlH  dêk  conduire  par  la  bride 

2.  Yi  stieng  correspond  en  khmèr,  soit  à  le  ouvert,  soit  à  la  di- 
phtongue ai  : 

stieng  pik  khmèr  ftTJin  jWJt  peau 

—     ti  —    tu  dai  main 

En  bahnar  on  ne  trouve  Yi  avec  les  sourdes  que  dans  un  petit 
nombre  de  vocables  : 

xin  cuit  h  point  G  fi  çaen 

(}'  main  [U  dai 

et  phisieurs  semblent  provenir  d'une  langue  étrangère  : 

ckih  tracer  des  signes  avec  un  pinceau  annamite  chî 


^'^  Noter  que  dans  les  deux  derniers  mots  : 

a.  i  mon  correspond  aux  diphtongues  ci  et  ea; 

h,  OD  s  (c!assc  ^^)  du  won  correspond  à  un  fUJ  ch  khmèr  (consonnes  à). 


PHONETIQUE.  89 

II.  —  tt.  Dans  les  trois  langues  u  semble  commun  aux  deux 
classes  de  consonnes  bien  que  plus  rare  dans  la  classe  m  (sourdes) 
que  dans  la  classe  o  (sonores);  mais  il  reste  à  définir 

a.  pour  le  mon,  la  différence  exacte  entre  u  classe  oq  et  ti 
classe  o . 

b,  pour  le  stieng  et  le  bahnar,  si  u  a  bien  le  même  son  dans  les 
deux  cas. 


91.  I  et  u,  qui  n'existent  qu  en  fonction  des  consonnes  à, 
ont  toujours  timbre  fermé. 

t  est  quelquefois  si  fermé  quUl  donne  à  Toreille  Timpression  de  Yu 
barbu  annamite  =wei  que  certains  auteurs  ont  cru  devoir,  alors, 
le  transcrire  par  cette  lettre.  Le  P.  Tandart  même ,  adoptant  les  carac- 
tères récemment  introduits  dans  l'écriture  {iupra,  S  67)  semble  y  voir 
deux  voyelles  : 

H  et  sa  longue  H  qu'il  transcrit  t 
H  et  sa  longue  H  qu'il  transcrit  tp 

C'est  cependant  une  seule  et  même  voyelle  et  la  nuance  est  si 

faible  entre  Vi  dans  9 H  et  9^0  que  Finot,  par  exemple,  s'est  tou- 
jours refusé  à  la  reconnaître  et  l'enregistrer. 

Tout  en  la  reconnaissant  d'une  façon  générale,  il  parait  inutile  de 
la  marquer  graphiquement;  et  cette  voyelle  sera  toujours,  dans  cette 
grammaire,  rendue  par  un  t.  La  règle  suivante,  qui  n'a  d'ailleurs 
rien  d'absolu ,  permettra  de  les  distinguer  à  la  lecture. 

92.  En  principe  la  voyelle  i  a  : 

a.  toujours  son  t  dans  un  polysyllabe,  qu  il  soit  purement 
khmèr  ou  d'origine  étrangère  ; 

a  5  Pi  «oiîfl  obscur 

fi  m  6  nipcrn  se.  nirmna 


90  GRAMMAIRE  KHMERE. 

sauf  dans  les  dérivés  des  mots  où  il  a  généralement  le 

son  u  : 

n6Fi  kifpnU  de  nPi  kît  (ità>f)  se  prononce  itomnJN 

b.  généralement  le  son  i  dans  les  monosyllabes ,  à  I  ex- 
ception d  une  quinzaine  de  mots  —  dont  voici  les  plus  em- 
ployés —  où  il  a  le  son  ii*  : 

1 .  fj[  =  ti>  et  transcrit  fj  par  le  P.  Tandart 

ntl  Jrlt  penser         stieng^vut         bahnar^^^^ 

9  n  tïh  eau       mon  ^S  dàk      stieng  iàk      bahnar  iak 

9  AJ  <i«  région,  orientation      se.  <%;  se  prononce  aussi  A 

fin  nfÂr  penser       siamois  uf\  fMc 

fia  nïfi  avec;  se  prononce  aussi  souvent  avec  f 

nn  prïk  matin 


f 


nrU/Hf/ grêle 
nn  phUk  crainte 
Hfi  mlh  ne,  ne  pas 
I  n  tïk  brasser 

2.  H  =  a»  et  transcrit  }j  par  le  P.  Tandart 

n  ki  savoir,  c'est4-dire;  fréquent  sur  les  anciennes  inscrip- 
tions  où  il  s'écrit  t1  comme  nous  le  faisons  ici 


4^ 

<')  A  noter  cpie  le  mot  existe  également  en  siamois  :  flV)  khSt,  penser. 


PHONÉTIQUE.  91 

rUJ  et  (1)  malade 

G  Q  thmin  flilencieux 

W]  pri  frisson 

n  phli  clarté 

T(\J  ou  Ut\J  riê  ou  rw  racine       mon  ^oS  rtiA 

Dans  la  pratique  on  pourra  d'ailleurs  écrire  if  et  tb  - 1  et  fp  è  condi* 
lion  toutefois  de  se  souvenir  que  cette  double  transcription  rend  une 
seule  lettre  khmère. 

83.  D'une  façon  générale  »  pour  les  voyelles  communes 
aux  deux  séries  :  a  ^  o,  le  timbre  fonction  de  la  série  est 
plus  fermé  que  le  timbre  fonction  de  la  voyelle.  Ce  qui 
revient  à  dire,  en  d'autres  termes,  que  le  timbre  des 
voyelles  a  e  o  série  à  est  plus  fermé  que  le  timbre 
des  voyelles  a  e  o  série  a. 

n  est  en  réalité  assez  difficile  à  un  Cambodgien,  même  lettré,  de 
définir  bien  explicitement  une  différence  de  timbre  qu'il  perçoit 
cependant  si  nettement  que  son  omission  amène  confusion  avec  la 
voyelle  série  a  et  par  conséquent  erreur  de  mot;  et  c'est  encore  plus 
difficile  à  un  Européen  qui,  lui,  ne  la  perçoit  pas  la  plupart  du 
temps.  La  distingue-t-il  même,  il  trouve  une  grande  difficulté  à  la 
noter  exactement  en  transcription  française. 

Il  en  est  de  même  en  mon.  Haswell  s'en  exprime  ainsi ^'^  :  «The 
Sound  of  the  vowels,  when  combined  with  letters  of . .  •  the  second, 
or  o  class,  is  always  modified  though  the  modification  cannot  always 
be  represented  by  English  letters.  Sometimes  the  sound  is  quite 
changed . . .  It  will  as  well  be  noticed  that  several  of  the  combina- 
tiens  with  o  are  represented  with  the  same  English  characters 
as  with  no,  but  in  ail  thèse  cases  the  sound  is  softer  with  o  than 


^^)  Stieng  et  bahnarjt. 
^^  Haswell,  op.  laui,,  5. 


9â  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

with  no.))  Blagden^^)  de  son  cAté  écrit  :  (r...Ies  consonnes  dites 
sonores^,  gh,j,jh,  d,  dh,  b  et  bk  se  prononcent  quant  au  son  actuel 
comme  des  sourdes,  k,  kk,  etc.  Mais  leur  énonciation  est  accompa- 
gnée par  une  action  de  la  glotte  qui  les  distingue  assez  nettement 
des  consonnes  de  la  première  série  et  qui  donne  à  la  voyelle  qui 
suit  une  modification  profonde,  difficile  parfois  à  décrire,  mais  qui 
me  semble  en  certains  cas  avoir  une  qualité  plutôt  gutturale,  tenant 
de  la  cavité  postérieure  de  la  bouche,  v 

Je  vais  cependant  essayer  de  définir  cette  différence  de  timbre 
pour  chacune  des  voyelles  communes  aux  deux  classes. 


94.  a  fonction  d'une  consonne  à  est  toujours  fermé. 

Il  est  plus  fermé  que  Va  fermé  de  la  série  a,  Jcanneau  le  dit  fr  suivi 
d'une  sorte  d'aspiration  presque  insensible,  mais  qui  suffit  pour 
modifier  le  son  parfaitement  distinct  pour  les  indigènes  )»  et  il  le 
transcrit  par  dk;  ainsi  il  écrit  : 

nn  {rap)rdkp 

nCfin  (konicap)  korfickâkp 


Le  P.  Bernard  et  après  lui  le  P.  Tandart  transcrivent  cette 
lettre,  le  premier  ëd^  le  second  èa,  trompés  sans  doute  par  ce  double 
fait 

1**  que  le  yea  ^  avec  une  consonne  o  se  lit  ea 

3®  que  le  _i.  sankat  indique  normalement  la  brève. 

Cette  transcription  est  fautive.  Va  ici  n'est  pas  bref  mais  bien, 
comme  le  dit  Jeanneau(^),  crlong  au  point  de  vue  de  la  quantité)». 

Aussi  bien,  du  moment  oh  cette  lettre  H)  est  longue,  si  on  la  lisait 

ea,  elle  ne  différerait  en  rien  de  la  lettre  Kl  qui  est  la  diphtongue 

ea  et  on  comprendrait  mal  l'utilité  de  deux  graphismes  :  Kl  et  f(l 
pour  un  même  son  ea. 


^'^  6LAGDEN,op.  laud,,  A 7 9. 
^'^  Op.  laud,,  QQ. 


PHONETIQUE.  93 

La  réalité  est  tout  autre;  et  ici  le  Mûkat  n'a  pas  valeur  commune 
de  brève  mais,  par  une  exception  déjà  notée  au  S  70,  il  donne  au 

caractère  H1,  qui  représente  ordinairement  la  diphtongue  ea,  le  son 

d*un  a  très  fermé,  Va  fermé  de  la  série  0  qui  n'a  plus  aujourd'hui  de 
caractère  pour  la  représenter. 

n 

L'étude  des  modifications  de  valeur  de  Kl  est,  à  ce  sujet,  très 

instructive.  H  a  certainement  eu  son  a  à  une  époque,  impossible  à 
déterminer,  mais  pas  très  ancienne;  la  régularité  de  la  transcription 
par  cette  lettre  de  tous  les  mots  où  l'a  sanscrit  se  trouve  après  une 
sonore  prouve  que  l'hésitation  n'était  pas  possible  à  cette  époque.  S'il 
y  avait  eu  hésitation  il  y  aurait  eu  dualité  de  transcription,  erreurs 
nombreuses ,  doublets,  ce  qui  ne  se  trouve  jamais,  même  pas  pour  des 
mots  devenus  populaires  : 

MmflJ      se.  lâàgala  charrue 
rinn  loi  —  lâkfà  laque 
Cntn  ^*î      —  dhàrana  garantir 
tTiR         —  wc  parole 

Mais  la  lettre  H)  acquérant  par  la  suite  la  valeur  de  diphtongue 
ea,  certains  mots  dérivés  du  sanscrit  furent  prononcés  avec  la  di- 
phtongue, tandis  que  d'autres  gardaient  leur  prononciation  originelle  : 
il  y  eut  désormais  deux  sons  pour  une  même  lettre  :  un  son  voyelle  a 
dans  les  mots  aàkai  et  cat,  un  son  diphtongue  ea  dans  les  mots 
ikeanea  eipeak.  C'est  alors  sans  doute  que  les  lettrés  éprouvèrent  le 
besoin  de  différencier  la  double  valeur  de  ce  caractère  par  un  signe 
diacritique,  et  ils  marquèrent  le  son  a  parle  saÀkat  : 

Kl  =*  a  ex.  :  HtfltV  ankal 

•»  fj 

ohîi  hk 


^'^  La  transcription  exacte  du  sanscrit  voudrait  CfirUTl,  mais  US)  ayant 
longtemps  cessé  d^étre  employé ,  on  a  pris  l'habitude  de  donner  à  la  voyelle 
a  qui  suit  if>  le  son  ea  conformément  à  la  série  de  la  lettre  6  ;  rroii  résulte 
que  la  prononciation  actuelle  tkeanea  impose  Torthographe  OH  61 . 


m  GRAMMAIRE  KHMERE. 

n 

K]=^ea  ex.:  CTlfTl  theanea 

fnn  peak 
et  toute  confusion  fut  évitée  ainsi  qu'il  appert  du  tableau  suivant  : 


fDtl  ikeol  attacher  serré 

mil  iotvous 

U)  fi  eeat  naissance 

tri  Pi  cat  verser 

91  fi  tean  aumône 

1 
91  fi  ianh  temps 

?)n  ÈtÊf  bas 

1 
91  fl  top  ^rmée 

mn  fmkfÊÊÊkt 

'^1 

fnn  j^fli  enfiler 

nn  reap  uni 

1 
nfl  ràp  compter 

an  11  fcal  s'étendre 

nht!  fccntrousser 

En  stieng  et  en  hahnar  on  retrouve  un  a,  rendu  en  khmèr 
par  fp  a  tantôt  par  H1  ea  ; 


■AWil* 


•TIKMQ. 


KIIIK9. 


^P 


geuna  ou  j:eiMo 

da 

dan 

banal 


fflD  kap  convenable 
m  knea  ensemble 
fDD  ik^p  tenailler 
91  tea  canard 
91fi  tan  opportun 
m  flJ  /^Aital  parier 


cependant  on  trouve  quelquefois  un  o  : 

«etfito/ 


Ail  ru  <ilïi/ connatli'e 


PHONÉTIQUE.  95 

96.  e  fonction  dune  consonne  d  est  tantM  fermé  IH 
tantAt  ouvert  m  • 

m 

t*  e  fermé  tH.  —  Le  son  en  est  beaucoup  plus  fermé  que  celui 

de  e  fermé  série  a.  li  est  même  si  fermé  qu*il  donne  l'impression 
d'un  î(^).  Casi  fat  csfti»  kàkm  aatiî  himt  ^ ne  k  transcrivent  généra- 

(Test  une  voyeffe  asseï  rare,  d'ailleurs  —  le  ^ictiùmmàm  Af» 
flMmier  en  fournit  seulement  une  vingtaine  d'exemples,  déduefim 
faite  des  mots  purement  sanscrits  ou  siamois  où  il  tient  Umjaun  lieu 
de  ¥e  long  —  et  la  diversité  d'orthographes  de  ces  mots  montre  assex 
Tindécision  de  sa  nature;  en  effet,  lorsqu'elle  a  valeur  e  série  a, 

on  récrit  également  à  l'aide  de  la  voyelle  H  on  de  la  voyelle  (H  jointes 
à  la  consonne  6  surmontée  du  é^^j'*  Quand  elle  a  valeur  t  on  l'écrit 

avec  la  voyelle  ï]  t  : 

ntuG  kaneç  ou  HqG  kanee  torticolis 

nta   kaévê    ou  p  Iq  juiltw  croc  à  éléphant 

tmn  Itrep     ou  nn  knp  tnivauK  d'aiguillé 

Sur  les  anciennes  inieriptions,  on  trouve  écrits  par  A  les  mois 
qui  le  sont  aujourd'hui  par   (Ht  : 

m  k  on  y  est  écrit  H 

La  correspondance  avec  les  langues  mon-khmèr  est  tantôt  un  i 
tantôt  un  e  : 

ilhmër  IH  fo  il,  on,  celui      mon  oco  k^h      slieng^eul      bahnar 
l^hmer  [fîG  feç  esquiver       mon  aoœ  ket 
'^    l\i   me  mère  —  8  m^' 


^'^  Cf.  JiAiHBADt  op'  laui,,  33* 

^  Ces  formes ,  anciennes  et  modernes ,  démontrent  combien  sont  fantai- 

sîstes  les  formes  tf|î     tRJ  qu*ont  adoptées  certains  auteui*s. 


96  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

2*  e  ouvert  tH  è.  —  Il  est  moins  ouvert  que  IV  ouvert  è  de  la 

série  a,  mais  la  nuance  est  bien  tenue  et  je  ne  crois  pas  qu'un  Euro- 
péen soit  aple  à  la  percevoir.  Elle  existe  cependant  puisque  les  khmèrs 
ne  s'y  trompent  pas. 

En  mon  on  retrouve  Yè  dans  la  classe  o;  il  diff&re  de  Yè  ouverl  de 
la  classe  en  en  ce  qu'il  est  (rsofter?)  au  dire  de  HaswelK 

En  stieng  Yè  ouvert  se  retrouve  aussi  bien  avec  les.  sourdes  que  les 
sonores  et  il  n  est  pas  possible  de  déterminer  s'il  diflf^rc  selon  que  la 
consonne  est  sourde  ou  sonore. 

e  consonne  o  du  khmèr  concorde  en  stieng  avec  è  ou  et  suivant  une 
consonne  sonore  : 

khmèr  tin  prè  soie  stieng  brci 

—     t  nn  prèk  rivière  torrentueuse  —     brck 

En  bahnar,  il  n'est  pas  possible,  avec  la  transcription  Douriaboure, 
d'établir  la  comparaison. 


96.  0  fonction  de  la  consonne  à  est  un  o  ouvert  :  à. 

La  voyelle  o  n'est  pas,  dans  la  série  o,  une  voyelle  de  nature  bien 
définie.  Elle  n'y  est  même  pas  très  ancienne.  L'o  normal  en  effet  est 
actuellement  la  voyelle  inhérente  des  voyelles  en  o  :  les  formés  an- 
ciennes : 

Hfi        pour    tflfi  tnn       pour    lîl 

ttnn     pour    HH  tflp      pour    HJ  (" 

teinn  pour  tun 

semblent  prouver  —  puisque,  pour  rendre  fà,  il  fallait  k  Tépoque 

écrire  [Jl  et  que  Hfi  pouvait  se  lire  avec  un  son  plus  près  de  a  {ea) 

que  de  o,  ~t-  que  l'inhérente  des  consonnes  o  n'était  pas  un  o,  mais 
une  voyelle  plus  proche  de  a  que  de  o. 


''^  On  retrouve  les  mêmes  formes  en  mon  :  o?  =  coo^. 


PHONÉTIQUE.  97 

*  li  csl  à  remarquer  qu*eii  mon  révolution  de  la  voyelle  inhérente 
des  sonores  du  sanscrit  (classe  o,  consonne  o  du  khmèr)  s'est  faite 
non  pas  du  c6té  de  Vo  mais  du  c6té  de  IV. 

Noter  enfin  la  confusion  de  caractères  H  et  H  : 

"        1 

nru  ou   nru  tô/  souche 

CjR     ou     un     coi  fermer 

t 
9n     ou     9n    top  boucher. 

Htl      ou     HR    mH  convenir 

lu       ou     lu       rin  gomme-gutte 

qui  permettent  de  supposer  que  les  deux  leltres  onl  eu  même  valeur 
vocale. 

Tandart  écrit  toujours  o  série  o  par  Tj,  réservant  exclusivement  H 

pour  transcrire  la  voyelle  â,  et  il  é^mble  qu^on  puisse  suivre  son 
exemple.  Il  n^en  reste  pas  moins  vrai  que  les  deux  formes  existent  et 

que  H  doit  se  lire  lantdl  û  Iant6t  o  dans  des  mots  identiques.  Celte 
dualité  n*est  d'ailleurs  pas  ici  une  résultante  phonétique,  mais  éty- 

mologique  :  dans  les  mots  venus  du  sanscrit ,  H  se  lit  toujours  û  que 
le  sanscrit  ait  un  u  ou  un  a  : 

nfi      kûn  mérite  se.  guna 


% 


RR     hrui  —  garuda 

un      cuk  toupet  des  enfants     —  jtUaka 

U  n     cûp  incantations  —  jap 

» 

n9     put  —  buddha 

Dans  ceux  où  il  se  lit  o  on  ne  trouve  aucune  racine  sanscrite. 

■  r  r 

De  même,  parmi  les  mots  ou  M  se  lit  o,  on  ne  constate  aucune  cor- 

GBAHMAIIE  KHMKBE.  7 


98  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

respbndance  avec  le  stieng  ou  le  mon,  tandis  que  dans  ceux  où  il  se 
lit  û  on  en  rencontre  un  certain  nombre  où  la  voyelle  correspon- 
dante est  généralement  un  u  : 

mon      coco      kûk      Hn  Icûk     prison 

stieng  Mùk     khmër  fi  H  phluk  ivoire,  défense 

Il  est  donc  à  présumer  que  la  lecture  de  H  =  H  o  est  récente, 

mais  une  sérieuse  étude  historique  de  la  langue  pourra  seule  en 
donner  la  preuve. 

Dans  cette  grammaire  la  forme  H  préconisée  par  le  P.  Tandarl  a 

n 

été  adoptée  comme  plus  rationnelle  que  la  forme  H. 

QOANTITÉ  DE  LA  VOYELLE. 

97.  Tout  son  vocalique  peut  être  en  khmèr  affecté  des 
quantités  longue  et  brève. 

Graphiquement  la  brève  est  marquée  : 

A.  tantôt  par  un  caractère  propre 

B.  tantôt  par  un  signe  qui  s^ajoute  au  caractère  de  la  longue. 

■ 

A.  Sont  marquées  par  un  caractère  propre  les  brèves  : 

Fermée         H         Ù 
Série  ai  « 


Ouverte  H         S 

1  ^ 


O 


Série  o      Fermées  H  H 

1 


ï  û 

1®  Nous  avons  vu  plus  haut  qu'on  écrit  quelquefois  la  brève  ouverte 
série  o  :  o  par  H,  mais  que,  pour  éviter  confusion  avec  H  u,  nous 


PHONÉTIQUE.  99 

préférions   adopter  exclasivement  l'orthographe  }j  d'ailleurs  bm- 
ployëe  par  les  Cambodgiens  et  préconisée  par  le  P.  Tandart 

9*  Il  a  passé  dans  ThabiUide,  à  une  époque  d'ailleurs  très  reculée, 

de  ne  pas  se  servir  du  caractère  }j  i  pour  écrire  Tt  bref,  mais  de  le 

rendre  par  Tt  long  M  marqué  des  signes  de  la  brève  comme  il  est  dit 
au  S  &3. 

Ainsi  on  écrira 

9{Tl«ii;  9CTn 

Vl  d  :         3k 

Celte  notation  ne  s'explique  pas  et  nous  l'abandonnerons  pour  re- 
venir à  la  tradition  rationnelle  comme  le  fait  Tandart  dans  son  dic- 
tionnaire. 

S""  Nous  condamnerons  également  les  orthographes 

H:   o       et       H:  tt 

1  t 

n 

défectueuses  puisque  les  caractères  H  et  H  sont  brefs  par  eux-mêmes 
et  que  le  reamUk  ne  leur  ajoute  rien. 

Nous  écrirons  donc 

fô  frapper  de  la  pointe  :  U     et  non    Ul 

pu  bouillonner  :  D     et  non     fît 

B.  Les  signes  qui  servent  k  donner  la  quantité  brève  au  caractère 
de  la  longue  sont  : 

le  Màkat  1.  lorsque  la  voyelle  est  suivie  d'une  consonne  finale, 

le  reamùk  _l  lorsque  la  voyelle  est  elle-même  finale. 

Mbn  ahkâk  secoué  Ulfl    4àk     poser 

9:       khà     sec^i)  qi:     pà       rapiécer 

^'^   9î  s'écrit  aussi  avec  l'ouverte  91î  kha     mon  ooo5  kah 

l>ahnar         kàh     stieng         kah» 


100  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

;  La  sifflante  C\J  est  souvent,  comme  en  sanscrit,  employée  aux  lieu 
et  place  du  reamuk.  Il  semble  préférable,  tout  en  reconnaissant  la 
parfaite  correction  d'une  telle  orthographe^  d'en  proscrire  Tusage  qui 
lénd  à  confusion  et  ne  répond  k  aucune  nécessité. 


98.  Lorsque  la  brève  De  possède  dans  Talphabet  aucun 
caractère  propre,  elle  est  marquée  à  Taide  du  caractère  de 
la  longue  surmontée 

du  sankat  quand  elle  est  suivie  d'une  consonne  finale 

du  reamuk  quand  elle  est  elle-méine  finale. 

La  valeur  de  la  brève  est  absolument  la  même.  Seulement,  dans 
le  premier  cas,  elle  est  marquée  par  une  brusque  énonciation  de  la 
consonne  qui  la  suit,  tandis  que,  dans  le  second,  elle  est  traduite  par 
une  brusque  suspension  du  son  dans  renonciation  de  la  voyelle  elle- 
même. 

A  noter  que  a  série  a  et  o  série  o,  seuls  aptes  à  être  suivis  d'une 
consonne,  pourront  seuls  marquer  la  brève  alternativement  par  le  san- 
kai  ou  le  reamâk. 

Les  brèves  ë  série  o,  e  série  a,  eto  série  a  écrit  par  [Kl,  jamais 
suivie  d'une  consonne,  ne  pourront  jamais  être  marquées  par  le  reor- 
mûk. 

Dans  un  petit  nombre  de  mots,  généralement  empruntés  du  sia- 
mois, 0  série  a  est  écrit  IK]1  : 

.,      (  siamois  mit  kot 

île    J  ^  r 

(  mon   œno  Ikak  ou   çom  tkàk 

ITUI      ko      1.  ^j^^    siamois  mt  kot 


;gl: 


gésier 
gronder  (chien) 

kro        côte  de  maille     siamois  Ifin:;  krot 


tGTlî      ço  percer,  trouer    siamois   liir   cht)t 


PHONÉTIQUE.  101 

rHi«      iCS      i  ^^^        ^^^  ^^^  foA  (■)  bahnar  et  stieng  toh 

\  dégager  bahoar  tko     stieng  doh 

[dit     ^W     année  du  lièvre  siamois  ittit  tiôî 
[Cs:       Mfè^')    détente ,  luxation 

tm*    io     i  ®'*'''*"^'' 

^  *      ~        (  égrener  du  coton     mon  cJluS  bok 
et  leurs  dérivés. 

n  convient  de  conserver  cette  orthographe  que  Tusage  a  imposée. 

DIPHTONGUES. 

99,  Une  même  diphtongue  peut  varier  en  qualité  non 
en  quantité. 

Une  même  diphtongue  peut  avoir  tantôt  timhre  ouvert  et  tantôt 
timbre  fermé;  elle  est  toujours  longue  et  par  conséquent  invariable  au 
point  de  vue  de  la  quantité. 

TIMBRE  DE  LA  DIPHTONGUE. 

100.  Le  timbre  de  la  diphtongue  est,  comme  pour  ]a 

Yoyelie,  fonction 

•  > 

de  la  diphtongue 
de  la  série. 


^^^  Quand  une  consonne  de  la  dasse  no  dépourvue  de  signe-voyelle  est 
suivie  d^une  consonne  finale  autre  que  la  gutturale ,  sa  voyelle  inhérente 
prend  le  son  o  fermé. 

«•î  S'écrit  aussi  ^(M  ^s. 
^*>  Écrit  encore  GtM  ^lâs. 


102  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

1°    TIMBRE  FONCTION  DB  LA  DIPHTONGUE. 

101.  Ont  un  timbre  propre  les  diphtongues  série  a  : 
au  et  et  sont  fermées 

ai  00  eu   ie  uo  sont  ouvertes. 

On  les  trouve  isolées  ou  initiales  de  syllabe  : 
n  9|J   eijauv  actuellement  [Htl   eut  lever  la  tète 

H  au  ruisseau  [Hjfi    t^  penaud 

n    ai  en,  dans  HR   uot  se  vanter     stieng  uot 

[Hl   ao  vêtement     annamite  ao 

d^    TIMBRE  FONCTION  DE  LA  SI^RIB. 

102.  Les  diphtongues  de  la  série  à  ne  s'emploient  ja- 
mais qu*en  fonction  de  la  consonne  à. 

On  ne  les  trouve  jamais  isolées  pas  plus  qu'initiales  de  syllabes. 

103.  D'une  façon  générale  les  sons  communs  aux  deux 
séries  ont  timbre  ouvert  dans  la  série  a  y  fermé  dan$  la  série 
dy  ou  plus^mn^  dans  la  première  que  daiis  la  seconde  s'ils 
sontTun  et  l'autre /ermrf. 

A  la  vérité  la  différence  entre  eu  ie  uo  série  a  .et  eu  ie  uo  série  o 
est  assez  ténue.  Les  Khmërs  la  distinguent  cependant  et  la  notent  sans 
hésitation. 

.  En  ce  qui  concerne  la  diphtongue  ea ,  elle  est  si  fermée  qu'elle  a 
souvent  son  ûi  ou  ie.  Cf.  Faraut  et  Raguet  qui  écrivent  fUl  lia^^K 


^'^  FisAtiT  et  Raguet,  Le  cambodgim  tel  qu'on  /cprtrfe,'Phnom-Penh,  Gou- 
durier  et  Montégout,  1906. 


PHONÉTIQUE,  103 

Bemar^  générale  aux  diphumgue$. 

Au  point  de  vue  historique, "les  diphtongues  peuvent  se  diviser  en 
deux  catégories  : 

Les  diphtongues  primitwes 

Les  diphtongues  pa$téneure$  k  l'introduction  de  Talphabet  sanscrit 
au  Cambodge. 

Nous  appelons  diphtongyes  primuiveê  celles  qui,  correspondant  à 
peu  près  exactement  aux  diphtongues  du  sanscrit,  ont  é^té,  dès  Tin- 
trpduction  de  Talphabet  au  Cambodge,,  transcrites  par  les  caractères 
correspondants  du  sanscrit  et  ont,  depuis  lors,  conservé  d'une  façon 
générale  leur  valeur  primitive;  ce  sont  : 

Série  a  :  ai  )^  ,J^^,  .       «o  1^/  rj  ,.^J. 

Série  è  :  «•  Î9  (tW)  ««•  «      i«  î^l   0"   8  i^^)  ^-  «« 

La  diphtongue  ai  ei  traduit  généralement  aya  du  sanscrit  : 


Im     prai     se.  traya  trois,  écrit  aussi 
tu   cei     se.  jaya  victoire 


R  pri 


Elle  correspond  à  so  àe  du  mon  : 

t(j    |*nm      mon     cg    t^  jour 
[  d  crei         —     (^    croe  banian 

t  ou  ei  du  stieng  et  du  bahnar  : 

tu      iai  —  fi  (mon  oà  tèe)  main 

n    prei     stieng  et  bahnar  in  (siamois IviT  j^Arot  forêt) 

La  diphtongue  ao  m  correspond  aux  diphtongues 

au  du  stieng  et  du  bathnàr.i 
tel     çao  petit-fils     mon  é  çao  stieng  et  Eahnaj:*  sau 


tO&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

On  trouve  cepeodaiit  9S  «('^  (classe  o)  en  mon  : 

[  CjI    crou='     mon  (^00  cmi  profond^^) 

Un  grand  nombre  des  mots  khmèrs  qui  renferment  cette  di- 
phtongue sont  empruntés  du  siamois  : 

[Ail    $ao  siamois   il1       «no  jeune  fille 

dltrUTl  fo^pipao  —      iilltll    â^tmiub  minute  (d*un  écrit) 

Les  Hpkumguei  poêtérieur$$  k  Tintroduction  de  Talphabet  sanscrit 
au  CSambodge  sont  de  deux  sortes  : 

a.  Les  diphtongues  qui,  k  cette  époque,  étaient,  semble-t-il,  des 
voyelles  et  ont  été  transcrites  par  des  caractères  qui  représentent  en 
sanscrit  des  voyelles  (ou  des  diphtongues  simples  qui,  si  elles  pro- 
cèdent au  moins  théoriquement  de  la  contraction  respective  de  deux 
voyelles,  sont  dans  la  pratique  de  simples  voyelles  longues);  savoir  : 

Série  a:    au    ^  (H)  se.  «        et   u  (H)  se.  ï 

m 

Série  0  :    ea    H)   se.   â  ou  IH)  se.  0 

au  correspond  en  num  quelquefois  à  9^  mais  plus  souvent  à  C9oo  : 

Hn    aut  »  mon    9?oo     ut  chameau 
Il  ^ 

fifi    kaun     —     ccT>^    k^  enfant 
RO    tauc      —     GP^    dit 

La  correspondante  en  sheng  et  hahnar  semble  être  la  voyelle  0  : 

enfant  :  bahnar  et  stieng     kôn 


(^)  98  avec  les  consonnes  classe  o  à  (rnearly  the  sound  of  u  in  puU,  as 
800  kuhtt,  Haswbll,  op.  laud.,  8. 

^'^  D'après  Blagokn,  op.  laud-,  igS,  il  faudrait,  avec  une  oonsonae  de  la 
seconde  série  et  la  finale  aspirée,  lire  cruih  et  non  eruh. 


PHONETIQUE.  105 

mais  il  faudrait  chercher  si  cette  transcription  est  bien  conforme  à  ia 
prononciation  réeiie. 

n 

Sur  H)  ea,  cf.  supra,  S  9&. 

Il  est  à  remarquer  que  les  voyelles  elles-mêmes  n'ont  pas  disparu 
de  la  phonétique  khmëre;  elles  sont  représentées  par  des  caractères 
différents  : 


Série  a  :  6  anciennement  H 

u 

écrit 

aujourd'hui  IH) 

e 

H 

—       m 

Série  d  :  a 

— 

n 

Kl 

^^ 

1 

0 

n 

IKI 

n 

H 

Ces  modifications  graphiques  marquent  certainement  une  évolu- 
tion phonétique  dont  Tétude  des  inscriptions  en  vieux  khmèr  nous 
apportera  probablement  la  preuve.  '^ 

b.  Les  diphtongues  qui  n'existaient  pas  à  Tépoque  de  l'introduc- 
tion de  l'alphabet  au  Cambodge  et  sont  transcrites  par  des  graphismes 
récents  dans  l'écriture,  savoir  : 

uoy  eu,  ie 

uo  (série  a  ;  ou  H,  série  o  :  tio  H)  résulte  de  la  contraction  de  la 

semi-voyelle  v,  qui  prend  alors  le  son  u,  avec  la  voyelle  inhérente 
de  la  consonne  à  laquelle  elle  est  souscrite  : 

se.     9va$H'=sua8iei         fiJdi    bonheur 
imrga^==9Uor  {kea)   C\i\[f\\\  ciel 
yavana^^ywm  CUfi    barbare,  annamite. 

110  n'existe  pas  en  nwn  mais  se  retrouve  en  stieng  et  en  bahnar  : 
U6    bwm     mon  of  p<m  ^^^     stieng  puàn     bahnar  jmon 


^*)  Suivie  d*une  consonne  finale  autre  que  la  gutturale,  Tinbérente  a  se 
mue  en  un  o  fermé. 


106  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

eu  (série  a  :  eu  [M,  série  o  :  eu  CM),  altération  toute  moderne  de 

Ve  fermé.  Sur  les  anciennes  inscriptions  en  khmèr,  les  mois  qui 
s*écrivent  aujourd'hui  à  Taide  de  ces  graphismes  sont  transcrits  par 
le  ca'raictère  IH  qui  a  aujourd'hui  valeur  de  voyelle  fermée  e  : 

tfUu    leuû         écrit  autrefois       tnjQ     monter 
un    batfireu  —  UtI  serviteui: 

tOIEU    km,  —  tOJtU  explétif  etc. 

Cette  diphtongue  correspond  à  -^  et  -^  du  num  et  à  eu  du  stieng 
et  du  bahnar  : 

.    [uH    deum     mon    ôr>    fom     stieng  et  bahnar  teum  tronc 
tub     ceun        —     ^L  ^"  —  i^**  P*^^ 

n 

ie  (série  a  :  tHT  ie,  série  6  :  tHÎ  ie)  semble  la  contraction  de  deux  t 

longs.  La  grande  majorité  des  mots  oh  se  rencontre  cette  diphtongue 
sont  d'origine  siamoise;  elle  y  transcrit  la  lettre  l — ù  : 

tOjFi    çiet         siamois    liUfl    chiët  amulette 
t9jl5    tien  —         mtî^î     thièng  vrai 

tUîR    biet  —        lîiSfl    We^  molester  etc. 

Quelques-uns  viennent  de  l'annamite  : 

tHTH    iem     annamite  yÀn  cache-sein 

ttJÎH    éiem  •     —         dièm  marquer 

t9îB     tien         —         tiin  bougie 

Néanmoins  il  en  est  un  certain  nombre  qui  paraissent  purement 
khmèrs^.  tel  ^r  exemple  Ifîju  phUen  pluie^    je  n'id. pales  rencon- 


"lJ 


trer  jusqu'ici  dans  les  anciennes  inscriptions  et  il  m'est  impossible  de 
dire  comment  ils  s'écrivaient  anciennement.    • 


PHONÉTIQUE.  107 

n  est  à  noter  cependant  que  cette  diphtongue  existe  en  stieng  : 

tnît\J    kies        stieng  kiét  racler,  graller 
tfiîn     kiep         —  giep  serrer  avec  une  pince 

En  bahnar  elle  est  rare  et  on  Irouve  plus  volontiers  ut  ou  ne  que  ie 
comme  correspondants  de  la  diphtongue  khmëre  : 

tRît\J    kies     bahnar  akuih  ou  akueh,  racler- 

En  mon  elle  n'exisie  pas  et  c'est  goo  qui  semble  en  tenir  lieu  i 
Utuîn    dankiep  ^^^  ^=  mon  OGcou  l^kep  tenailles    : 

t  Oîn       Ç^b  —   €000  rek  fendre 


REMARQUE.  COMMUNE 
AUX  VOYELLES  ET  AUX  DIPHTONGUES. 

104.  On  peut  conclure  de  ce  qui  précède  que 
ie  timbre  ouvert  est  caractéristique  de  la  série  a 
le  timbre  fermé  caractéridtique  de  la  série  d. 


En  effet 


1 


o 


(8  voyelles  et  diphtongues  ouvertes 

la     série    a  ]  ^  * 

j   l  contre 

(  i  voyelles  et  diphtongues  fermées; 

1 0  voyelles  et  diphtongues  fermées 

la     série     6  l  contre 

3  voyelles  et  diphtongues  ouvertes. 


^*^  L'orthographe  usuelle  est  tujU  et  UtajU  mais  la  racine  étant  injCI 


108  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

a"*  Lorsqu^un  son  vocalique  est  commun  aux  deux  séries  le  timbre 
en  est 

ouvert  dans  la  série  a  ei  fermé  dans  la  série  i 

ou  fins  fermé  dans  la  série  o  que  dans  la  série  a  si  le  timbre  est 
déjà  fermé  dans  Tune  et  Tautre  série. 

106.  Il  convient  de  noter  cependant  que  par  dérogation 
à  cette  règle  générale 

rinhérente  des  consonnes  a  est  fermée 

rifUiérente  des  consonnes  à  est  ouverte. 

Cette  anomalie  est  assez  difficilement  explicable. 
On  peut  remarquer  cependant  que  Tinbérente  n^a  pas  une  valeur 
bien  définie  puisque  : 

a.  lorsque  la  consonne  à  laquelle  elle  adhère  est  isolée  ou  suivie 
d'une  consonne  finale,  le  son  de  Va  inhérent  aussi  bien  que  de  Vo  in- 
hérent semblent  se  rapprocher  d'un  o  auquel  une  transcription  iden- 
tique parait  attribuer  une  origine  commune  : 

9t\J=t91t\J    <M=rM[  aujourd'hui  prononcé  tous  ] 

Cette  prononciation  o,  commune  à  Tinhérente  a  et  à  Tinhérente  6^ 
est  certainement  la  plus  ancienne  si  nous  nous  en  rapportons  à  Téty- 
mologie  : 

un      =  tCJiu     correspond  au  stieng  toA 
9  tu    =a  [91t\T    correspond  au  se.  dùga 

b,  lorsque  cette  consonne  est  suivie  d'un  groupe  consonantique  à 
dominante  nasale,  l'inhérente  de  l'une  et  l'autre  série  se  prononce 
à  peine  et  pourrait  se  rendre  par  une  apostrophe  : 

Ufiu    baniëà  prononcez  Veniëh 
nS      fimUi  prononcez  p'n/t 


9J 


PHONÉTIQUE.  109 

c.  lorsqu'cnfîn  Tinhérente  s'unit  à  ud  groupe  consonantique  suivi 
d'une  consonne,  elle  emprunte,  dans  Tune  et  l'autre  série,  un  son  si 
voisin  du  e^que  certains  auteurs  le  transcrivent  couramment  par  cette 
lettre  : 

GpU    çhbap  écrit  par  Aymonier  chebap 
9  fi    trinorn  écrit  par  Aymonier  trenoni 


CONSONNES. 

106.  La  valeur  phonétique  de  la  consonne  dépend,  non 
seulement  de  la  nature  de  Tarticulation  consonantique 
quelle  comporte,  mais  encore  de  la  voyelle  qui  lui  est  in- 
hérente. 

Ainsi  ka  et  kha  n'ont  pas  même  valeur  phonétique;  la  seconde 
ayant  Vartieulation  consonantique  affectée  de  f aspiration  ne  peut,  comme 
la  première,  servir^de  finale  (S  i  &/i).  Il  en  est  de  même  de  ka  et  ko; 
la  seconde,  parce  que  consonne  à,  ne  devra  jamais  être  employée  comme 
finale  (S  iA6). 

II  en  est  de  même  en  mon. 


NATURB  DE  L'ARTICULATION  CONSONANTIQUE. 

OCCLUSIVES. 

107.  Les  occlusives  se  divisent  en 
1  ^  Occlusives  proprement  dites 
3^  Occlusives  mixtes. 

Cette  même  division  se  manifeste  également  en  mon. 


110  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Occlusives  proprement  dites. 

108.  Classées  en  ordres,  selon  l'organe  qui  les  émet,  les 
occlusives  proprement  dites  sont 

gutturale  k 

palatale  c 

dentale  t 

labiale  p 

L^occlusive  palatale  n'est  pas,  en  khmër,  une  occlusive  proprement 
dite.  Elle  est  de  la  nature  de  la  palatale  anglaise  et  italienne  oà  quel- 
ques-uns ont  voulu  voir  une  consonne  double  ^^l  On  pourrait  lui  ap- 
pliquer le  nom  de  consonne-diphtongue,  comme  le  propose  Max  Mûller 
pour  les  consonnes  dont  il  est  question  plus  haut.  Elle  donne  en  effet 
à  Toreille  l'impression  d'une  dentale  (momentanée)  suivie  d'une  chuin- 
tante (continue)  ou  d'une  dentale  mouillée;  et  nombre  d'Européens,  en 
Indochine,  la  transcrivent  parle  graphismes*,  orthographe  si  répan- 
due aujourd'hui  que  les  documents  ofiù^iels  l'ont  adoptée  : 

nriu  CD  H    &om/^  ràm  écrit  Kompong-Tiam 


e 


ntOt    Aroc?  écrit  Kratié 


En  mon  la  palatale  semble  avoir  un  son  assez  indéterminé.  Dans 
son  tableau  des  consonnes,  Haswell  la  transcrit  $  et  ts  et  il  ajoute  : 
cro  30  (^  o]  ont  souvent  un  son  très  proche  du  ch  doux  {soJiy^\y> 
Blagden,  qui  la  rend  par  c,j,  écrit  :  «r Le  c  (et  en  talain  moderne 
le  j,  ainsi  que,  mutaùs  mtUandis,  le  ch  et  le  jA)  se  prononce  d'une 
façon  fine,  c'est-à-dire  comme  c,  entre  ti  et  ts.  Probablement  le  n 
aussi  a  la  même  prononciation.  Pourtant  il  me  semble  suffisant 
d'écrire  c  et  û^^^ji 


^*)  Brugkb,  Grundzûge  der  Physiologie  und  Systematik  der  Sprachlauie, 
Wien,  i856,  p.  63  et  suiv.,  voit  une  double  letti'^  dans  les  lettres  çh  de 
l'anglais  (church)  et  c  de  l'italien  (cielo). 

^'^  Haswell,  op.  laud.,  3  et  4. 

(^)  Blagdbn,  op.  laud,,  679. 


PHONETIQUE.  111 

Azémar  dit  du  ch  stieng  :  cr  Cette  JlaMe  lettre  n^est  nuflement  sif- 
flante comme  en  français;  elle  est  an  contraire  très  douce,  très  mouil- 
lée, comme  le  e  en  haiien,  comme  cette  même  lettre  en  annamite 
d'après  Fortkogniphe  adoptée.  Tout  le  monde  sait  le  bruit  qui  se  pro- 
duit âasB  la  Bouche  en  mangeant  un  peu  avidement  une  bonnc.poire 
OQ  oe  pomme  bien  juteuse.  Eh  bien!  voilà  le  son  que  représente  ch 
dans  récriture  de  la  langue  stieng  ^'^^ 

Et  du  y  :  «Lettre  mouillée,  non  sifflante.  Se  prononce  en  appliquant 
la  langue  au  palais  et  en  faisant  passer  un  souffle  léger  en  ouvrant  la 
bouche  au  moment  où  la  langue  se  détache  du  palais  ^^K  v 

Dourisboure  écrit  du  ch  bahnar  :  cr  (II)  est  le  même  absolument  que 
le  ch  annamite,  et  diffère  considérablement  .du  ch  français.  Il  suffit  de 
l'entendre  une  fois  pour  le  bien  saisir,  mais  il  est  difficile  de  l'expli- 
quer; c'est  quelque  chose  comme  tch^^Kji 

Et  duj  :  ff(il)  est  le  même  que  le  dj  des  Arabes,  ou  lej  des  Bretons 
ou  des  Basques  «f  du  Labour^  ^*^.d 


109.  La  cacuminale  n'existe  pas  en  khruèr. 

L'alphabet  a  conservé  les  caractères  Û  H  9  fU  qui  tran- 
scrivent, en  sanscrit,  les  occlusives  cacuminales.  Mais  trois  d'entre 

elles  n    S    (U  ont  disparu  de  l'usage  (S  56)  et  la  première  U, 

perdant  sa  valeur  primitive,  est  devenue  la  mixte  dentale  i  (S  &9 
et  m). 

L'étude  des  anciennes  inscriptions  démontre  nettement  d'ailleurs, 
par  la  rareté  de  leur  emploi  et  les  erreurs  fréquentes  auxquelles  il 
donne  lieu,  qu'elles  ne  correspondaient,  dès  cette  époque  déjà,  à 
aucun  son  du  khmèr. 

Il  n'y  a  donc  pas  lieu  de  s'en  servir  aujourd'hui  dans  l'écriture  — 

sauf,  naturellement,  en  ce  qui  concerne  u  avec  sa  nouvelle  valeur 
d'occlusive  mixte  i.  Les  scribes  qui  y  tendent  le  font  d'ailleurs  d'une 


^^^  Az^MAR,  op.  laud.,  lâS. 

^^  Az^HAR,  op.  laud.,  99. 

^'^  DoURISROURE ,  op.  laud. ,  VII. 

^*^  Dourisboure,  op.  laud.,  vi. 


112  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

façon  généralement  fautive  et  écrivent  par  exemple  II (U  vada  le  mot 

sanscrit  vafa  cr pagodes»  dont  l'orthographe  actuelle  fin   v(U(a)  {val) 

est  la  seule  correcte  depuis  que,  changeant  de  valeur,  U  —  que 
rétymologie  exigerait  —  a  cessé  d'être  employée  comme  finale 
(Si5o). 

Haswell  dit^^^  des  cacuminales  en  mon  :  «rLes  caractères  g  g  ete^ 
ayant  le  même  son  que  oo  cx)  et  o  ne  sont  plus  jamais  employés, 
mais  on  les  a  conservés  dans  l'écriture .  .  .  pour  maintenir  la  division 
en  cinq  (ordres)  en  psalmodiant  Talphabet  comme  il  est  coutume  de 
le  faire  en  rapprenant. 7)  EtBlagden  :  «fDans  Tusage  actuel,  on  ne  se 
sert  pas  des  lettres  ^  /,  g  f&,  o  ^A'et  g  /,  sauf  pour  quelques  mots 

d'origine  pâlie;  mais  en  récitant  l'alphabet  ces  lettres  gardent  pour- 
tant leur  ancienne  place  ^^^t> 

En  sHeng  et  bahnar  la  dentale  seule  existe,  autant  qu'on  puisse  en 
juger  du  moins  de  la  transcription  adoptée  par  Azémar  et  Douris- 
boure. 


110.  Toutes  les  occlusives  proprement  dites  sont 
sourdes. 

11  en  est  de  même  en  mon. 

Pour  les  langues  non  écrites  du  groupe  mon-khmèr,  il  est  plus 
difficile  d'en  décider  d'une  façon  définitive.  Ceux  qui  en  ont  recueilli 
Jes  vocabulaires  en  ont  transcrit  les  sons  par  des  notations  qui  dif- 
fèrent non  seulement  de  l'un  à  l'autre,  mais  encore  dans  un  même 
ouvrage.  Finot  cite  le  cas  du  mot  enfant  transcrit  tantôt  hùn,  tantôt 
kon,  ou  encore  kun,  bien  qu'il  n'existât  aucune  différence  de  voca- 
lisme  entre  ces  trois  phonèmes.  De  tels  exemples  ne  sont  que  trop 
fréquents  :  le  vocable  stieng  qu'Azémar  entend  ^jangr»  avec  une 
sonore,  est  transcrit  chez  Etoudart  de  Lagrée  par  une  sourde 
fxchoungfi'^  en  bahnar  il  est  écrit  ^jongv  par  Dourisboure  et  Kgiongv 
ou  Kcheunii  par  Doudart  de  Lagrée.  Odend'hal,  pour  citer  un  dernier 
exemple,  donne  un  même  mot,  —  signifiant  t acide,  aigre r»  —  avec 
l'initiale  tantôt  sonore  :jo,  tantôt  voyelle  ,  m. 

Des  différences  de  transcription  aussi  radicales,  non  seulement 

^'^  Haswell,  op,  laud,,  6. 
<^)  Blagden,  op,  laud,,  678. 


PHONÉTIQUE.  113 

entre  auteurs,  mais  chez  même  auteur,  tiennent  certainement,  pour 
une  grande  part,  k  la  difficulté  que  présente  la  notation  des  sons 
d'une  langue  étrangère;  mais  on  peut  les  attribuer  également,  dans 
une  certaine  mesure,  aux  variations  mêmes  de  la  prononciation  indi- 
gène, bien  plus  fréquentes  en  une  langue  orale  qu'en  une  langue 
écrite.  Un  simple  changement  de  tribu  souvent  suffit  k  y  faire  ressor- 
tir des  dissemblances  très  caractéristiques. 

Puisque  ces  dialectes  varient  à  tel  point  dans  l'espace ,  combien 
plus  ont-ils  dû  le  faire  dans  le  temps.  Et  s'il  parait  possible  que  le 
mon  et  le  khmèr,  depuis  que  l'écriture  les  a  fixés ,  aient  subi  Une 
altération  phonétique  telle  que  la  disparition  des  sonores,  combien 
plus  admissible,  en  des  langues  où  la  tradition  orale  intervient  seule, 
la  mutation  des  sourdes  en  sonores (^).  Il  faudrait  donc,  après  avoir 
prouvé  que  les  sonores  existent  bien  aujourd'hui  dans  les  langues 
non  écrites  du  groupe  mon-khmèr,  démontrer  qu'elles  n'y  sont  pas  le 
résultat  d'une  évolution  moderne. 

Or,  il  est  des  exemples  qui  semblent  démontrer  précisément  que 
cette  évolution  n'est  pas  très  ancienne  :  les  Stiengs  prononcent  avec 
un  b  :  kanJfung,  le  mot  malais  kampong  qui  a  dû  leur  parvenir  .par  le 
Cambodge.  Or  en  khmèr,  comme  en  malais,  la  labiale  a  son  sourd, 
et  si  elle  est  transcrite  en  khmèr  par  la  consonne  o  (sonore  du  san- 
scrit) nnb  kampoU,  c'est  que  la  voyelle  subséquente  est  un  o  en 

malais.  Il  semble  donc  qu'ici  la  sonorisation  de  la  labiale,  en  stieng, 
soit  postérieure  à  l'introduction  de  ce  mot  dans  la  langue. 

Enfin,  en  admettant  même  que  le  g,  le  j,  le  d,  et  le  b  se  trouvent 
bien  dans  les  langues  non  écrites,  quelle  en  est  la  valeur  exacte? 
Sont-ce  bien  de  réelles  sonores?  Il  ne  semble  pas  qu'on  ait  eu  jus- 
qu'ici grand  souci  de  s'en  enquérir.  Azémar  et  Dourisboure,  pour 
prendre  un  exemple,  marquent  : 

par  une  seule  lettre  b  deux  mots  dont 

l'un  ba  ffégrener?)  s'écrit  en  khmèr  tCflt  ho  par  un  U 

< 
et  l'autre  ba  «  porter  un  enfanta  en  khmèr  Cl  po  par  un  H 


^^^  En  annamite  il  apparaît  bien  que  certaines  sourdes  ont  passé  à  la 
sonore  correspondante  —  plus  particulièrement  en  ce  qui  concerne  les  den- 
tales et  labiales  —  et  que  rocciusive  gutturale  sonore  n'existait  pas  dans 
cette  langue  vers  le  x*  siècle.  Cf.  Henri  Maspbro,  Etude  sur  la  phonétique  de 
la  langue  annamite:  les  initiales  (B,E.F,E.O,,  XII,  1-19-3 1). 

OBAMMAIBB  KUMàBE.  8 

mrUlIKBil    «ATtOIALK 


u 


11&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

et  par  un  même  d 
(iopif  arranger 7)  qui  se  transcrit  en  khmèr  ulU  àoLf  par  un  U 
et  àa  tr  canard  19,  en  khmër  91  Xta  par  un  9 

La  confusion  tient-elle  aux  dialectes  mêmes,  en  raison  de  la  muta- 
tion des  sourdes  en  sonores,  ou  aux  auteurs  qui  n'ont  su  distinguer 
une  nuance  phonétique  qui  existe  réellement?  Les  deux  hypothèses 
sont  plausibles;  et  on  peut  dès  lors  se  demander,  comme  nous  Tavons 
fait,  si  la  valeur  des  sons  qu'ils  transcrivent  g",/,  à  y  b  est  bien  telle 
qu'ils  l'ont  donnée. 

n  nous  est  permis  de  noter  aussi  bien  un  point  commun  aux 
langues  non  écrites  du  groupe  mon-khmèr  et  au  khmèr,  à  savoir  que 
toutes  les  voyelles  ne  s'adjoignent  pas  indifféremment  à  toutes  les  con- 
sonnes. Il  semble  bien  en  effet  qu'en  stieng,  par  exemple,  la  voyelle 
tne  s'unisse  jamais  qu'à  g,j,  donb  qui  correspondent  aux  consonnes 
0  du  khmèr,  et  Vu  ai  rarement  qu'on  se  demande  si  les  exemples 
n'en  sont  pas  d'origine  étrangère.  Il  parait  en  être  de  même  en 
bahnar. 

Enfin,  en  admettant  —  ce  qui  reste  à  prouver  —  que  primitive- 
ment les  langues  mon-khmèr  possédaient  bien  l'occlusive  sonore, 
doitron  admettre  que  l'évolution  qui  a  transformé ,  en  mon  aussi  bien 
qu'en  khmèr,  les  sonores  en  sourdes  soit  postérieure  à  la  fixation  du 
langage  par  l'écriture?  Si  je  comprends  bien  Schmidt,  qui  préconise 
cette  doctrine,  et  Finot,  qui  semble  l'avoir  adoptée î^^,  leur  conviction 
en  ceci  s'établit  sur  la  correspondance  constante  entre 

la  sourde  du  sanscrit  et  la  consonne  a  du  khmèr 
la  sonore  du  sanscrit  et  la  consonne  6  du  khmèr 

sauf  à  la  finale  et  pour  les  raisons  que  nous  dirons  plus  bas.  Ils  en 
concluent  qu'à  l'origine,  les  Khmèrs  distinguaient  la  sonore  de  la 
sourde  et  que  c'est  après  l'adoption  de  l'alphabet  sanscrit  seulement 
que  la  sonore  s'est  assourdie  et  la  voyelle  modifiée. 

Or,  si  cette  proposition  est  vraie  du  khmèr,  elle  l'est  du  mon.  Il 
semble  bien  extraordinaire  alore  que  deux  langues,  d'origine  com- 


^'^  Cf.  Schmidt,  Mon-Khmer Spracken,  introduction,  p.  &;  Fikot,  Transcrip- 
tion, p.  3. 


PHONÉTIQUE.  115 

mune  sans  doute,  mais  qui  ont  interrompu  toute  relation  depuis  les 
débuts  mêmes  de  l'introduction  de  récriture,  aient,  chacune  de  son 
côté,  évolué  parallèlement  dans  un  sens  absolument  identique  et 
presque  symétrique.  Gela  suppose  tout  au  moins  que  l'évolution 
était,  dès  cette  époque,  sinon  terminée,  au  moins  fortement  des- 
sinée ^^î. 

Estr-il  bien  nécessaire,  aussi  bien,  pour  expliquer  l'exactitude 
avec  laquelle  les  anciens  Khniërs  ont  transcrit,  dans  les  mots  em- 
pruntés du  sanscrit,  la  sourde  et  la  sonore  de  cette  langue  de  suppo- 
ser qu'ik  possédaient  eux-mêmes  Tune  et  l'autre?  Il  n'en  est  rien. 
Saisir  une  nuance  entre  deux  sons  d'une  langue  étrangère  sans  dis- 
tinguer  en  quoi  elle  consiste  et  s'efforcer  à  la  rendre  par  les  moyens 
phonétiques  dont  il  dispose  est  pour  l'homme  une  expérience  fré- 
quente. C'est  ce  qui  s'est  passé,  j'imagine,  en  mon  et  en  khmèr  pour 
les  sons  du  sanscrit  ^^^  ' 

En  sanscrit,  l'occlusive  de  chaque  classe  comprend  deux  articula- 
tions consonantiques  de  timbre  différent  :  l'une  sourde,  c'est-à-dire, 
comme  l'ont  reconnu  empiriquement  les  grammairiens  sanscrits  et 
expérimentalement  le  professeur  HelmholtzJ^^  prononcée  la  glotte 
largement  ouverte  et  empêchant  toute  vibration  des  cordes  vocales; 
l'autre  sonore,  énoncée  la  glotte  fermée  et  permettant  par  conséquent 
la  résonance  de  ces  cordes;  chacune  d'elles  s'adjoint  indifféremment 
tous  les  sons  vocaliques  de  la  langue. 


.*<_ 


^^^  n  résulte  d'ailleurs  des  études  de  Henri  Maspbbo,  Etude  sur  la  phoné- 
tique de  la  langue  annamite  :  les  initiales  {B.E.F.E,0.,  XII,  i-Qi)  que  déjà 
vers  le  i*  siècle  de  notre  ère  la  gutturale  H  était  sourde.  En  effet  (H  ke 
(tou'),  bahnar  gi,  a  donné  en  annamite  kè  dont  le  ton  semble  démontrer  que 
rinitiale  mon-khmèr  était  sourde  à  cette  époque  (comme  en  cham  du  reste) 
\ihid.,  p.  sa]. 

^*^  Les  Siamois,  qui  n'ont  pas  non  plus  d'occlusive  sonore,  ont  cependant 
distingué  eux  aussi  la  sonore  du  sanscrit.  Mais  la  différence  s'est  traduite 
pour  eux  pai*  une  aspiration  : 

ga  se.  =  f)  kho  siamois 
(in    _  =«îf|  tho       — 

âa    T-  ^y\  iho        — 
ha   -  =  W  pho       — 

^^^  Cf.  MaxMiJLLER,  Science  ofLanguage,  second  séries,  p.  i3o. 

8. 


ka 

sC. 

=  fl 

ko 

Siamois 

ta 

• 

— 

-il 

do 

ta 

— 

=fi 

to 

— 

pa 

— 

fl 

po 

116  GRAMMAIRE  KHMÊRE. 

En  khmèr  et  en  mon  l'occlusive  proprement  dite  de  chaque  classe 
ne  possède  qu'une  articulation  consonantique;  mais  par  contre  la 
phonétique  y  dispose  de  deux  séries  vocaliques  qui,  d'une  façon 
générale,  difl^rent  par  le  timbre,  ouvert  chez  Tune,  fermé  chez 
l'autre. 

Naturellement,  dès  lors,  la  différence  entre  la  sonore  et  la  sourde 
du  sanscrit,  de  nature  eonsofumiique ,  s'est  traduite  vocaUquement  en 
mon  et  khmèr;  et,  au  lieu  d'être  rendue  par  une  vibration  subjective 
de  l'articulation  consonantique ,  elle  l'a  été  par  une  variatùm  objective 
de  la  voyelle  subséquente. 

Ce  qui  semble  le  prouver,  d'ailleurs,  c>est  que  dès  que  la  consonne 
est  finale,  c'estrà-dire  privée  de  voyelle  subséquente,  le  khmèr  ne 
sait  plus  reconnaître,  dans  les  mots  venus  du  sanscrit,  la  sonore  de 
la  sourde,  commet,  dès  Vorigme,  des  fautes  nombreuses  et  finit  par 
ne  plus  noter  que  la  sourde. 

Il  parait  donc  prématuré,  quant  à  présent,  d'arguer  de  la  présence 
des  consonnes  g^j,  d^b  dans  les  vocabulaires,  dressés  par  des  Fran- 
çais, des  langues  non  écrites  du  groupe  mon-khmèr,  pour  soutenir  que 
les  sonores  ont  existé  en  khmèr  et  en  mon  et  à  plus  forte  raison  pré- 
tendre qu'elles  y  ont  subsisté  après  l'introduction  de  l'écriture.  La 
seule  conclusion  qui  se  puisse  tirer  aujourd'hui  de  l'étude  phonétique 
de  ce  groupe  est  que  les  deux  seules  langues  écrites  qu'il  renferme 
nont  pas,  en  l'état  actuel  de  leur  phonétique,  d'occlusive  propre- 
ment dite  ionore  et  que  rien  ne  prouve  qu'elles  en  aient  jamais  pos- 
sédé. 

11  est  à  remarquer  d'ailleurs  que  la  division  des  consonnes  en 
sourdes  et  sonores^^\  si  elle  est  conservée  dans  VAbUdhànaçabda,  ne 
répond  à  rien  de  précis  pour  les  Cambodgiens  d'aujourd'hui.  Celle 
qu'ils  en  font  est  tout  autre  :   ils  les  répartissent,  selon  qu'elles 


^*)  Sonore  se  rend  en  khmèr  par  le  mot  se.  ghôsa  ttlTltU  kkou^a 

ou  Texpression  fUt^îu  91  u  jmmleh  Içklàh  «rson  fortt) , 

< 
et  sourie  par  le  mot  se.  aghôsa  HCSLDtU  akhoui^ 

ou  l'expression  (\î[9|u  FI  G  ^mleh  téç  trson  faible n. 


PHONÉTIQUE.  117 

s'énoncent  avec  semi-aspiraiion,  pleine  aspiration  ou  sans  aspiration,  en 
trois  catégories  : 

i*^  catégorie.  —  Consonnes  qui  s'énoncent  avec  semi-aspiraiion. 

(les  occlusives  série  a  affectées  9        C        u         U 

de  l'aspiration)  :  kha      çha      ^      pha 

(les  occlusives  série  ^  non  affec-  H        tJ        9        H 

tées  de  l'aspiration)  :  ko        c6        to       po 

û*  catégorie.  — -  Consonnes  qui  s'énoncent  avec  pleine  aspiration. 


(ies  occlusives  série  i  affectées 

m 

nu 

G 

n 

de  Taspiration)  : 

m 

ehà 

thi 

pkà 

(l'aspirée)  : 

in 

ha 

d*  eaUgorie.  —  Consonnes  qui  i 

l'énoncent 

tan$  oijnratim. 

(les  occlusives  série  a  non  affec- 

n 

G 

d 

ri 

U 

tées  de  l'aspiration)  : 

ka 

ça 

da 

ta 

ba-pa 

(les  nasales)  : 

fa 

m 

fUl 

8 

y 

ni 

ai 

na 

ni 

mi 

(les  semi-voyelles)  : 

tu 

i 

v6 

(les  liquides)  : 

I 

ro 

m 

(la  siEBante)  : 

m 

$a 

m 

«Cette  distinction  en  trois  catégories  est  très  importante,  t\J91fi 
nxnm  samkhàn  nàs,  dit  VAbhidhànaçabda^^l  L'étudiant(^)  qui  s'exer- 

^*)  Manuscrit  de  TÉcoie  française  d'Extrême-Orient,  op.  laud.,  p.  6. 

(*}  rirUU|ri  fin  mry:]  io<b^(r<a)n^&|é^a,motàmot:l'étudîantfik 
de  famille,  du  se.  kulaputra  et  çaikra.  En  langue  vulgaire  ^^  i^ià  a 
fait  tlJn  {4;  étudiant. 


118  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

cera  à  la  prononciation  devra  s'attacher  à  la  bien  saisir.  S'il  énonce  H 
OU  G  qu'il  se  garde  bien  d'émettre  en  même  temps  la  moindre  aspi- 
ration —  je  moindre  son  ITl  ^a  -7-  et  il  les  prononcera  bien.  S'il 
énonce  9  ou  9  il  doit  faire  entendre  une  légère  aspiration  —  *un 
léger  son  U)  ha  —  pour  les  prononcer  convenaMement.  S'il  énopce 
?U  ou  D  qu'il  émette  une  aspiration  très  prononcée  —  un  son  tfl  ha 
très  fort  —  et  sa  prononciation  sera  correcte  ^^K  r» 

Cette  division  ne  correspond  plus  du  tout -à  celle  du  sanscrit 
puisque  chaque  catégorie  y  comprend  à  la  fois  des  sourdes  et  des 
sonores,  Elle  confirme  même  ce  que  nous  disions  plus  haut  :  t^que 
cette  division  en  sourdes  et  sonores  ne  répond  à  aucune  réalité  dans  la 
phonétique  actuelle  du  khmèrTî. 

En  mon  cette  division  en  sourdes  et  sonores  ne  correspond  égale- 
ment plus  à  la  réalité.  D'après  Blagden,  cries  consonnes  dites  sonores 
g'gh,  y-jhy  drdh,  h  et  hh  se  prononcent  quant  au  son  actuel  comme 
des  sourdes,  fc,  hhy  etc.  Mais  leur  énonciation  est  accompagnée  par 
une  action  de  la  glotte  qui  les  distingue  assez  nettement  des  con- 
sonnes de  la  première  série  et  qui  donne  à  la  voyelle  qui  suit  une 
modification  profonde,  difficile  parfois  à  décrire,  mais  qui  semble, 
en^ certains  cas, «voir  une  qualité  plutôt  gutturale ,  tenant  de  la  cavité 
postérieure  de  la  bouche  r)^^). 


^^î  S'il  paraît  facile  de  marquer  les  deux  dernières  catégories  dont  l'une 
se  traduit  par  une  forte  aspiration  et  l'autre  par  absence  totale  d'aspiration , 
il  lest  beaucoup  moins  pour  la  première  dont  les  consonnes  doivent  être , 
dit  notre  texte,  énoncées  avec  une  semi-asptration.  En  quoi  consiste  cette 
semi-aspiration  pour  une  lettre  qui ,  comme  le  9 ,  en  implique  déjà  une  par 
elle-même,  ou  le  9  qui,  en  principe,  n'en  comporte  pas?  La  plupart  des 
GâmliodgfenS' quej'ai  consultés  m'ont  répondu  qu'elle  se  manifeste  par  un 

>s^irfBe^'-9|nj  itAya/w.  M.  -Coedès  m'assure  qu'elle  se  traduit,  à  son  oreille, 
«-.  en  ce  qui- concerne  du -moins  les  consonnes  qui  ne  renferment  pas -d'as- 

piratioâ  en  ellçç-inêmes  :  Î1  U   9   H  —  par  un  léger  son  vaguement  semi- 
voyel,  quelque  chose  comme  un  rrvr) ,  et  qu'on  peut  le  rendre  par  k",  c",  £*, 
|}\  Pour  moi  je  préfère  en  laisser  l'appréciation  à  l'étudiant. 
/'!  B1JL6DBN,  op.  îaud.,  479,       . 


PHONÉTIQUE.  119 


Occlusives  mixtes. 

111.   Les  occlusives  mixtes  sont 

dentale  d 
labiale  b 

La  qualification  de  consonnes  mixtes  donnée  à  ces  occlusives  résulte 
de  ce  qu'appartenant,  par  leur  voyelle  inhérente,  à  la  série  a  elles 
se  comportent  phonétiquement ,  en  composition ,  comme  les  consonnes 
à  voyelle  inhérente  è  (S  197,  i5o  et  909). 

Elles  sont  actuellement  transcrites  par  les  caractères 

1*  Dentaki  UI. 

tJ  est,  en  sanscrit,  le  caractère  de  la  cacuminale  sourde.  Gomme 
tel,  il  a  cessé  d'être  en  usage  en  khmèr  depuis  le  début  même  de 
Tintroduction  de  Talphabet  au  Cambodge.  C'est  tout  récemment  qu'il 
y  a  été  rétabli,  avec  sa  valeur  nouvelle,  par  l'avant- dernier  Prà 
Saukèn,  dit-on  ('),  sous  le  règne  du  roi  An  Duoù,  père  de  Nbroudaip. 
Doit-on  en  conclure  que  le  son  da  n'existait  pas  avant  cette  époque  et 

que  le  mot  f\  H  par  exemple,  tel  qu'il  est  écrit  k  la  U*  avant-der- 

nière  ligne  de  la  grande  inscription  d'Ankor,  dut  nécessairement  au 
xvu*  siècle  se  lire  tamrei  parce  qu'écrit  avec  R  |?  Il  n'est  pas  possible 
de  donner,  en  l'état  des  connaissances  actuelles ,  de  réponse  ferme  à 
ce  sujet.  11  parait  d'ailleurs  que  les  sons  ^  et  |  n'ont  jamais  été  bien 
distingués  dans  la  langue  khmère  ;  les  formes  doubles  —  telles  que 

U  et  R  erqui,  que?»  —  en  sont  une  preuve  manifeste.  Aujourd'hui 
encore,  dans  nombre  de  provinces,  Thpèn  par  exemple,  on  ne  pro- 
nonce pas  le  ^  et  on  y  dit  jomrt  le  mot  qui  s'énonce  iomrei  à  Phnbip- 
Pen.  D'autre  part,  à  la  capitale  même,  la  prononciation  en  est 
encore   de  nos  jours  si  imprécise   que   certains  auteurs  ont,  par 


0) 


ScHHiDT,  Op.  laud,,  p.  5. 


120  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


•         I 


exemple,  pu  transcrire  dâmiop  un  mot  qui  s'écrit  90/10;  ce  qui 

montre  la  confusion  du  d  non  seulement  avec  f\  mais  encore  avec  ? . 
11  semble  d'ailleurs  que  cette  articulation  consonantique  ne  soit 
pas,  dans  nombre  de  cas,  une  consonne  proprement  dite  mais  une 
altération  du  j.  Il  est  à  remarquer  en  effet  : 

1®  que  toutes  les  fois  que  le  |  se  nasalise  il  prend  le  son  i  : 

Ibf]  fiikiep         dtbtn  iaOkiep 

ntl  kat  dilîtl  dafikai 


RfTl  tflaun  ÛHfin  datfiaun 

9n  tap  dfiU  dandâp 


et  comme  le  son  d  n'est  transcrit  que  par  un  seul  caractère  on  écrira  : 

Ututn  aussi  bien  que  UfJU 

bien  que,  dans  les  mots-racines, 

le  premier  soit  un  H  :  tu ÎD 

et  le  second  un  9  :         90 


9^  que  le  son  4  se  mue  en  |  quand  il  entre  dans  un  groupe  comme  , 
souscrit  : 


tjR  dot        RÎR  jtfôi 


Sur  les  inscriptions  de  la  galerie  d'Ankbr  ce  mot  se  trouve  écrit 


1 


Hn  RR  U9:  HH 

nak^^Uot  hatà  nak 
Ceux  qui  bmlent  la  maison  d'autrui. 


^^^  Je  ne  sais  poui^quoi  Thabitude  a  été  prise  de  lire  HH  anak  quand  il 
s'agit  des  inscriptions  aloi*8  que  ce  mot ,  écrit  encore  aujouixl'hui  sous  cette 


même  forme,  se  prononce  n/l^. 


PHONÉTIQUE.  121 


ft^  Labiak  b  U. 

L'étude  de  cette  occlusive  mixte  est  plus  délicate  encore  que  celle 
de  la  dentale  4,  puisqu'un  seul  et  même  caractère  U  sert  aujourd'hui 
à  transcrire  deux  occlusives  de  nature  très  distincte  : 

l'occlusive  proprement  dite  pa 
l'occlusive  mixte  ha 

et  que  rien  n'est  venu  jusqu'ici  nous  donner  la  véritable  prononciation 
de  ce  caractère  sur  les  inscriptions. 

11  n'est  pas  possible,  en  effet,  de  dire  si,  dans  la  phrase  de  l'in- 
scription d'Ankbr  citée  plus  haut,  U9t  s'énonçait  batâ  comme  on  le 
ferait  aujourd'hui  en  l'absence  du  MOfJàp,  ou  si  le  U  s'y  lisait  déjà 
p  comme  le  voudraient  l'orthographe  et  la  prononciation  actuelle 

dl  phtâ. 

De  même  dans  l'inscription  de  Pràsàt  Rolûh(')  un  même  mot  se 
trouve,  à  quelques  lignes  de  distance,  sous  deux  formes  différentes  : 

utmra  w 
tmfu  w 

n 

d'où  il  est  logique  de  supposer  que  les  deux  orthographes  avaient 
alors  même  valeur  et  même  lecture. 
Il  n'en  est  plus  ainsi  aujourd'hui 

dans  UtfDrU,  U  étant  initial  de  syllabe  se  lit  h  :  b{a)kol 

dans  [OnnJ,  tJ  étant  ((soutient)  dans  le  groupe  consonantique  se  lit 
P  :  phàL 


<*)  Pràsàt  Rolûh,  Battamban,  Piédroit  Sud,  a 6  lignes,  khmire,  978  ç. 
1070  A.D.,  n*  a  19  de  VInventaire  Cœdès. 

^*'  i3*  ligne  :  canvàt  (ou  bahvài)  simâ  vathi phumi  ne  —  purvatara  bkii 
^'^  1 8*  ligne  :  Nai  mattyo  tflra  blçiL  A  remarquer  que  dans  les  deux  ortho- 
graphes la  voyelle  inhérente  de  l'initiale  a  disparu ,  dans  le  premier  cas  à 
cause  du  virâma,  dans  le  second  parce  que  la  consonne  est  soutien  dans  un 
groupe  consonantique. 


122  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

La  comparaison  avec  les  langues  du  groupe  mon-khmër  n'apporte 
aucun  élément  nouveau  dans  la  détermination  de  la  nature  de  ces 
deux  lettres  d  et  h. 

En  mon  elles  existent  avec  le  même  caractère  mixte  :  on  ne  les  voit 
jamais  ni  finales  ni  soutien  et  cependant  elles  appartiennent  à  la 
classe  oo. 

Elles  sont  transcrites  par  d'autres  caractères  qu'en  khmèr  : 
d  est  rendu  par  celui  de  la  cacuminale  sonore  d  du  sanscrit  ?; 
b  par  un  caractère  forgé  de  toute  pièce  ®. 

Il  y  a  à  noter  d'autre  part,  au  point  de  vue  du  vocabulaire,  qu'il 
n'y  a  pas  •concordance  entre  les  deux  langues.  On  s'attendrait  en  efl'et 
à  ce  que  les  mots  où  existent  ces  consonnes  mixtes  y  soient  les 
mêmes.  11  n'en  est  rien.  Je  n'ai  pu  retrouver  écrits  en  mon  avec  ^  que 

trois  des  mots  khmèi*  où  paraisse  le  U  4  : 
^o^  dàn  tilB  dàn  piste 

(joo  dàp  diU  iàp  imbiber,  prendre  l'eau  avec  un  linge 

S  oS  deuk  Qn  4ék  conduire 

Les  autres  sont  écrits  en  khmèr  tantôt  avec  R  tantôt  avec  9  : 
^o  dà  bas  910  tap  guéable 

:^  )  ioA  eau  9/1  tïk 

93  dàm  véritable  fHH  tàm  suivant,  conforme 

c^ooD  4ot  petit  RO  piuç 


Mais  le  plus  grand  nombre  ne  permet  aucun  rapprochement  avec  les 
mots  de  cette  langue. 

Par  contre  certains  mots  qui  s'écrivent  en  khmèr  par  lé  U  n'ont 
pas  le  ^  en  mon  mais  la  sourde  classe  ro  ou  classe  o  : 

dif  dàv  ou  luït dov  sabre         008  ftw 
di G  4àç interruption  oco%  tekah 

Du  4^  savoir  œ  thn 


PHONÉTIQUE.  123 

D  dei  terre  cS  |ï  '     .     '    .  , 

uG  ^aur. semblable  !?sSco  tahçaii 


V 

'  main  oo  foe 


llidai—-- 


tCht  do  sein  cooo  toh  - 

La  confusion  est  plus  grande  encore  pour  \e  b.  . . 

La  généralité  des  mots  qui ,  en  mon ,  ont  un  b  ne  se  retrouvent  pas 
en.khmèr.  Rares  sont. ceux  qui  présentent  une  origine  commune^  et, 
parmi  eux,  il  n'en  est  qu'un  où  le  b  soit  employé  dans  Tune  et  l'autre 
langue  : 

©oo  boh  cueillir  lUi  lie; 

dans  les  autres  mots,  il  y  a  confusion  : 

©^  bon  enrouler  m  fi  pan 

©I  bà  deux  fll/wr 

•   G®\   bao  canne  à  sucre  Htfïl  atr^u .      . 

8oS  beuh^^^  bouillir  Ç)l  pU 

La  comparaison  avec  les  langues  non  écrites  est  difficile.  On  peut 
dire  cependant  que  d'une  manière  générale  elles  ne  présentent 
aucune  concordance  avec  le  khmër  : 

trrl  kdao  chaud  bahnar  tô 

u) n  dàk  arracher  stieng    dek 

tdjfi  dàû  manche  —       ton 

u)U  dàp  creuser  —       tàp 

*  m 

U  iei  terre  bahnar  tek  stieng  tik 

^')  D'après  Blaodbn ,  op.  laud.,  ^96,  3  faudrait  prononcer  ^irt^. 


ii^  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

(u  ^atmain  bahnar  fî  stieng  ti 

Ittïliosem  —  ioh  —  toh 

U  ha  conduire  —  ba 

UR  bàk  éventer  —  peuk 

UftJ  bas  ou  tCflt  W  pulvériser  —  pah  —  paM 

Par  contre  il  parait  y  avoir  plus  de  similitude  entre  le  mon  et  les 
langues  non  écrites  : 


N    ^\ 


main       mon  oo  foe         bahnar  et  stieng  ti 
deux        mon  ®)  ba(r)      bahnar  et  stieng  bar  etc. 

Aspiration. 

112.  Les  occlusives  proprement  dites  sont  les  seules  con- 
sonnes qui  puissent  être  affectées  de  l'aspiration. 

L'aspiration  semble  résulter  de  l'adjonction  de  Taspirée  h  à  l'arti- 
culation consonantique^').  En  effet,  quand  un  dérivé  polysyllabe  est 
formé,  par  infixation  nasale  ou  nasalisation  interne,  d'un  mot  racine 
monosyllabe  commençant  par  une  consonne  aspirée,  l'aspiration  se 
disjoint  de  l'articulation  consonan tique  et,  sous  forme  de  l'aspirée  U) , 
devient  l'initiale  de  la  seconde  syllabe  : 

b  m      nfb  kanbi 

in 
C  chau         Gtn  camhau 

Il  est  bon  de  noter  cependant  qu'affectée  de  l'aspiration  larticula- 
tion  consonantique  acquiert  valeur  phonétique  différente  non  seule- 


('^  ScHMioT  arrive  k  la  même  conclusion ,  Grunizûge  einer  Lautlehre  der 
MonrKhmer  Spraeken,  S  1&7,  p.  lââ. 


PHONÉTIQUE.  135 

ment  de  locchisive,  mais  encore  de  i'aspirée.  Ainsi  Tocciusive  as- 
pirée 

ne  se  nasalise  jamais  par  iiOfileu  (S  1 3 1  ) 

ne  peut  être  initiale  d'un  polysyllabe  (S  167) 

et  ne  se  souscrit  qu'à  la  nasale  (S  1 85) 

bien  que  Tocclusive  proprement  dite  non  aspirée  et  Taspirée  ID  en 
soient  parfaitement  capables. 

L'aspiration  d'ailleurs  n'intervient  dans  certains  cas,  plus  particu- 
lièrement dans  les  groupements  de  consonnes,  que  comme  équivalent 
de  la  voyelle  tombée  : 

G!l  fhelt  oiijJte^^  b{a)e     (de  ^V\  ) 
CnrU^ne^où  tk=i{o)n{de  T\<\J) 

et  c'est  ce  qui  explique,  comme  le  fait  très  justement  remarquer 
Schmidl,  «que  dans  la  composition  :  consonne -j- **  il  n'entre  pas 
d'aspirée. . .  parce  que  cette  composition  est  facile  à  prononcer  sans 
leur  aide^'U. 


113.  Les  occlusives  mixtes  ne  prennent  jamais  l'aspira- 
tion. 

En  mon  9  ^  ne  prend  jamais  l'aspiration;  mais  on  trouve  le  b 
aspiré  —  il  s'écrit  alors  g  —  dans  un  petit  nombre  de  mots  si  rares 
qu'il  y  aurait  lieu  de  rechercher  s'ils  ne  sont  pas  d'origine  étran- 
gère. 


^'^  ScHNiDT,  ibid.,  introchiction ,  p.  5. 


136  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


•  1 


NASALES. 

114.  Classées  en  ordres,  les  nasales  sont 

gutturale  n 
palatale  n 
dentale  n 
labiale        m 

La  cacuminalé  n  n  existe  pas  en  khmèr  et  le  caractère 
nn  marque  uniquement  la  dentale  a  nu- 

La  nasale,  pas  plus  que  Tocclusive,  ne  comporte  de  cacuminalé  en 
khmèr;  fin  n'est  plus  actuellement  qu'une  dentale;  elle  en  marque 
la  consonne  a=na  comme  fi  en  désigne  la  consonne  o  =  no.  Il  n'y  a 
donc  pas  lieu  de  transcrire  PlT)  par  n  qui  indique  la  cacuminalé. 

II  en  est  de  même  en  mon  où 

•  no  na  marque  la  classe  ch 

et     ^    ne  marque  la  classe  o . 

SEm-VOYBLLES. 

115.  Les  semi-voyelles  sont  . 

la  palatale  y 
la  labiale    v 

Leur  nature  est  en  khmèr  assez  indéterminée.  Si  elles  conservent, 
comme  initiales,  un  caractère  nettement  consonantique ,  elles  em- 
pruntent, lorsqu'elles  sont  finales,  une  valeur  presque  uniquement 
vocalique. 

Il  est  à  remarquer  que  YAbhuUianaçabda  fait  de  ces  deux  semi- 
voyelles  des  gutturales,  comme  d'ailleurs  des  liquides  r  et  /. 

Il  en  est  de  même  en  num. 

Dans  les  langues  non  écrites  du  groupe  mon-khmèr,  l'étude  en  est 
assez  difficile,  les  auteurs  de  vocabulaires  s'étant  peu  appliqués  a  en 


PHONETIQUE.  127 

définir  la  véritable  valeur.  On  peut  avancer  cependant,  en  ce  qui. 
concerne  au  moins  le  utieng  et  le  bahnar  : 

a.  que  le  y  s'y  distingue  mal  du  t^^^, 

h,  que  le  v  n'y  existe  pas^^^ 

LIQUIDES. 

116.  Le  khmèr  ne  comprend  effectivement  que  deux 

liquides  :  I  r  et  rU  {.  9î  marque  uniquement  la  liquide  l 

avec  voyelle  inhérente  a  dont  OJ  est  la  transcription  lors- 
qu  elle  comporte  l'inhérente  à. 

En  mon  il  en  est  de  même  : 

g    est  la  liquide  classe  cr>  la 
et     co  la  liquide  classe  n    le. 

En  stieng  et  bahnar  on  retrouve  les  deux  liquides  r  et  /  avec  valeur 
identique  ^'J. 

SIFFLANTE. 

117.  La  sifflante  dentale  fU  s  est  la  seule  qui  corres- 
ponde à  un  son  effectif  de  la  langue  khmère. 

En  sanscrit  il  y  a  trois  sifflantes  : 
palatale       ç 
cacuminale  § 
dentale        s 


^'^  Az^MAR,  op.  laud.f  10 1,  écrit  :  cr  Quand  t  est  suivi  d^une  voyelle  il 
prend  le  son  de  Vy  :  uieh==ouyelin  (?)»  et  Dourisbours  ,  op.  lautL,  vi  :  ^L'y^ 
toujours  placé  à  la  fin  d'une  syllabe ,  équivaut  à  Vi  fortement  accentué  ;  tan- 
dis que  Vi  lui-même,  à  la  fin  d'une  syllabe  et  précédé  d'une  voyelle,  est  à 
peine  sensible  k  Toreille.  Ainsi,  par  exemple,  dai,  lent,  et  ddy,  avoir  :  dans 
ai,  Vi  se  fait  moins  sentir  encore  que  dans  le  mot  bail;  tandis  que  dans  dy, 
Vy  doit  se  £aire  sentir  comme  dans  Bayonne.  » 

^'^  Azémar  n'en  parle  pas  et  Doorisbourb,  op.  laud,,  v,  dit  «r qu'on  n'en 
fait  pas  usager. 

^^)  Azémar,  op.  laud  ,  99  et  100.  Dourisboure,  op,  laud,,  v. 


138  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

En  khmèr  il  n'en  est  qu'une  :  la  dentale  5.  Le  saba  et  le  sqko  qui 
correspondent  respectivement  au  p  et  à  IV  n'y  représentent  aucun  son 
réel.  UAbhidhàtiaçabda  d'ailleurs  ne  reconnaît  aucune  différence  entre 
ces  trois  lettres  et  dit  d'elles  :  trLe  son  principal  semble  sortir  étranglé 
du  gosier  en  même  temps  qu'un  souffle  parait  suivre  la  racine  des 
dents.  Ji 

En  mon  une  seule  sifflante  a  subsisté  :  od  sa. 

En  stieng  il  n'en  existe  également  qu'une  dont  Azémar^'^  dit 
qu'elle  se  prononce  comme  dans  le  français  $age. 

En  baknar  on  n'en  trouve  aucune  s'il  faut  en  croire  Dourisboure^^l 


ASPIREE. 

118.  L'aspirée  ID  h  est  une  gutturale  en  khmèr. 

Aussi  l'iniixe  nasal  s^écrit-il  en  n  devant  un  h  : 

i9  khi  nfb  kanhè 

in  "     " 

L'aspirée  h  —  en  mon  od  —  se  retrouve  dans  toute  les  langues 
du  groupe  mon-khmèr. 

CONSONNES  A  ET  CONSONNES  0. 

119.  Les  articulations  consonantiques  se  classent  au 
point  de  vue  de  leur  aptitude  à  s'adjoindre  l'une  ou  l'autre 
des  voyelles  inhérentes,  en  trois  catégories  : 

Première  catégorie,  —  Celles  qui  sont  normalement  aptes 
à  s'adjoindre  l'une  et  l'autre  des  voyelles  inhérentes; 

Deuxième  catégorie.  —  Celles  qui  ne  sont  normalement 
aptes  à  s'en  adjoindre  qu'une  seule  et  ne  peuvent  adopter' 
la  seconde  que  dans  certaines  conditions  bien  déterminées; 


^^''  kziuÂVi ,  op,  hud. ,  100. 

''^    DOURISBODRE,  Op.  Ittud,,  V. 


PHONÉTIQUE.  129 

Troisième  catégorie.  —  Celles  qui  ne  s'adjoignent  jamais 
qu  une  d'entre  elles. 


CONSONNES  DE  LA  PREMIÈRE  CATEGORIE. 

120.  Seules  les  articulations  consonantiques  occlusives 
proprement  dites  —  simples  et  aspirées  —  s'adjoignent  nor- 
malement l'une  et  l'autre  voyelle  inhérente* 

La  consonne  à  voyelle  inhérente  a,  simple  et  affectée  de  l'aspira- 
tion,  est  marquée  par  la  sourde  correspondante  du  sanscrit; 

la  consonne  à  voyelle  inhérente  o  par  Insonore  (cf.  supra,  S  iio, 
i9t  et  le  tableau  du  SsiS). 

121.  Ce  qui  donne  le  tableau  complet  suivant  des  oc- 
clusives proprement  dites  réparties  en  consonnes  a  et  con- 
sonnes à  : 

CONSONNES  a. 

Gutturales  H  ka  se.  ka  9  kha  se.  klia 

Palatales  G  ça  -  éa  Z  cita  -  cha 

Dentales  V\  {a  -ta  u  tha  -  tha 

Labiales  Mpa  -  pa  upha  -  pha 


CONSONNES  0. 


Gutturales  ^  kà  se.  ga     tlJ  khd  se.  gha 

Palatales  ^  cd  -  ja      ?\U  chd  -  jha 

Dentales  9  lo  -  da     G  ihà  -  iha 

Labiales  ^  po  -  ha  ,T\  phà  -  bha 

'iRAMMAlBK  KUHÈRB.  Q 


130  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

.    En  mon  comme  en  khmër,  les  occlusives  proprement  dites  sont  les 
seules  à  s'adjoindre  normalement  Tune  et  Tautre  voyelle  inhérente  : 

Gutturales  m  ka  se.  ha  j  kha  se.  kha 

Palatales  o  ça  -  èa  ^>o  çha  -  èha 

Dentales  oo|a  -  ta  oo  l)m  -  tka 

Labiales  o  pa  t-  pa  o  pha  -  pha 

Gutturales  o  kt  se.  ga  ex)  khe  se.  gha 

Palatales  <»  c?  -  ja  oj)  che  -  jha 

Dentales  o  te  -  da  o  the  -  dha 

Labiales  o  pe  -  ba  oo  phê  -  bha 

CONSONNBS  DE  LA  DEUXIÀMB  CATEGORIE. 

122.  Les  articulations  consonantiques  nasales,  serai- 
voyelles,  sifflante  et  aspirée  ne  s'adjoignent  normaleraent 
qu'une  des  voyelles  qui  est 

a  pour  la  sifflante  et  Taspirée 

0  pour  les  nasales  et  semi-voyelles. 

123.  Cependant,  depuis  une  époque  qui  semble  ré- 
cente, elles  peuvent,  grâce  au  sarntSp  JL,  et  dans  un 
nombre  assez  restreint  de  vocables  d'origine  étrangère 
pour  la  plupart,  s'adjoindre  la  voyelle  autre  que  celle  qui 
leur  est  normalement  adhérente;  savoir 

à  pour  la  sifflante  et laspirée 

a  pour  les  nasales  et  semi-voyelles. 

Cette  aptitude  des  nasales,  semi-voyelles,  sifflante  et  aspirée  à 
s'adjoindre  k  Taide  du  sandup  Isx  voyelle  autre  que  celle  qui  leur  est 
normalement  adhérente,  semble  assez  récente.  Je  n'en  ai  jamais 
trouvé  graphiquement  la  trace  dans  les  inscriptions,  même  les  plus 
récentes,  et  l'étude  du  vocabulaire  montre  que  les  vocables  où  elle  se 
manifeste  àont  d'introduction  relativement  moderne. 


PHONÉTIQUE.  131 

En  effet,  sur  les  soixante-quinze  vocables  du  Dictionnaire  khmèr^ 
français  d'Aymonier  qui  offrent  l'exemple  d'une  natale,  semi-voyelle, 
sifflante  ou  aspirée,  affectées  du  Mttfdip,  les  neuf  dixièmes  sont  d'ori- 
gine siamoise  ou  annamite  : 

Nasales. 

Qu   ilÀv miaulement  annamite  ngoao 

fThfi  nàn  rictus  —       nhàn 

) 

nnS  na\m  soutien  siamois  TIUU  nùn 

u        '  •  ■    •  1 


[Hlh  moû  taché 


—      MU  M  mong 


n      •, 


Semi-voyelles. 
Clhul  yàiàni  aloës  annamite  nhadam 

ï)f\  ràt  faire  une  accolade     siamois  Vf)  rêU 
9J  n  lëk  petit  —      l^n  lék 

In  çéfi  (  ou  t/l  fi  )  exercer  —      m/S^k 

SifflmUe. 

n 

njfi  8ok  introduire  —      *n  sûk 

Aspirée. 

inn  Ai*/ souffler  —      t<f\  hût 

Pour  le  reste,  bien  qu'il  m'ait  encore  été  impossible  d'en  retrouver 
l'étymologie,  l'origine  étrangère  ne  semble  pas  douteuse;  tels  les  mots  : 

fTnb  fiàû  guêpe  ii\J  ras  sorte  de  poisson 

rLmt\J  nos  très  UTlB  Aîn  crapaud-buffle  etc.. 

tin  fin  î  mnaur  arsenic 

0- 


133  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Je  ne  vois  guère  que  les  mots 

ty  «î,  du  mot  G  cet  qui  a  disparu  du  langage  courant  mais  s'est 
maintenu  en  poésie; 

H  ma  chasseur  d'éléphant         mon  coo  hmè 
qui  soient  d'origine  khmëre. 

La  comparaison  avec  le  mon  affirme  encore,  s'il  en  est  besoin, 
l'exactitude  des  données  fournies  par  Tétude  des  inscriptions  en  vieux 
khmër  et  da  vocabulaire.  Si  en  effet  Tocclusive  peut  indifféremment 
s'énoncer  avec  la  voyelle  inhérente  ao\x  e  [6  du  khmèr)  : 


a=^cnka 


'+i.i-.« 


il  n'apparatt  pas  que  les  nasales  et  semi^-voyeUes ,  normalement  com- 
prises en  mon  dans  la  classe  o  ke  (série  o  du  khmèr)  ni  la  tifflante  et 
Vaspirée  normalement  affectées  h  la  classe  o:)  ka  (série  a  du  khmèr) 
puissent  être  affectées  d'une  inhérente  autre  que  celle  de  la  classe 
h  laquelle  elles  appartiennent  normalement. 


124.  Les  caractères 

nn  n  du  sanscrit 

91  /  du  pâli 

ayaiit  perdu  en  khmèr  toute  valeur  cacuminaie  servent  à 
transcrire  aujourd'hui 

nn  la  dentale  a         na 

9Î  la  semi-voyelle  liquide  a         la; 

ils  sont  ainsi  les  équivalents  des  graphismes  g  na  et  HJ  h 

qui  tendent  à  disparaître  de  Técriture  et  dont  i)  est  préfé- 
rable de  ne  plus  faire  emploi.  (Cf.  S  1 1&  et  1 16.) 


PHONÉTIQUE.  .133 

125.  D'où  résulte  le  tableau  comme  suit  des  consonnes 

de  la  deuxième  catégorie  : 

■  ■  '  .  ■ 

CONSONNES  a.  CONSONNES  i. 

Nasales. 


Gutturales  ^  m 

faiu) 

Palatales     fïl  wa 

k 

*         ■ 

Dentales     fin  na 

0 

fi  nd 

i    r 
i  - 

• 

Labiales     H  ma 

\3mà 

■  >      •  <     '  f 

r. 

Semi-voyelles  'proprement  dites. 

dj  ya  tn  yd 

f  m      •        i  vd  .' 

Liquides. 


.<   <  •  * 


^J 


/a  fÙ  W 


«   \ 


Dentale      fU  «a         r    AJ  «<)  . 


I  •  "i  » 


Gutturale  U)  ha  m  hd. 


é-   T 


.  •  '  -Wt'i  •      î:i 


'i 


Il  ne  semble  pas  qu^en  mon  ces  articulations  con8ondnii<}ues 
soient  aptes  à  s^adjoindre  la  voyelle  inhérente  autre  que  celle  dotit 
elles  sont  normalement  affectées  (cf.  9upraj  8  laS). 


lS4i  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

A  noter  d^ailleurs  que  cette  inhérente  normale  est  la  méine  en 
mon  qu*en  khmàr  : 

t{i)  pour  les  nasales  et  semi-voyelies 

a       pour  la  sifflante  et  Taspirée. 

GON80RHB8  DS  LA  TROlSlillB  GAliCORIB. 

126.  Les  occlusives  mixtes  sont  les  seules  aujourd'hui  à 
ne  s*énoncer  qu*avec  une  voyelle  inhérente  qui  est  tou- 
jours a. 

En  mon,  comme  en  khmër,  ces  consonnes  conservent  toujours  la 
même  voyelle  inhérente  : 

?  (fa  (ti  rfa) 

®  ba  (\i  ha) 

Mais  Tocclusive  mixte  aspirée  du  mon  g,  qui  n'existe  pas  en  khmèr, 
est  toujours  affectée  d  un  e  {6)  :  bkX. 

VALEUR  PHONÉTIQUE  DE  LA  CONSONNE 
AU    REGARD    DE    SA    VOYELLE    INHlÎRENTE. 

127.  Toutes  les  consonnes  ayant  même  voyelle  inhé- 
rente ont  même  valeur  phonétique  au  regard  de  cette 
voyelle,  à  Texçeption  des  seules  occlusives  mixtes  qui,  bien 
quaffectées  toujours  de  Tinhérente  a,  se  comportent  pho- 
nétiquement comme  si  elles  étaient  des  consonnes  à  voyelle 
inhérente  d. 

Bien  qu'en  raison  de  leur  inhérente  a  les  consonnes  4a  et  ha  appar- 
tiennent Yocaliquement  h  la  série  a,  elles  ne  peuvent  pas,  au  con- 
traire dés  consonnes  a  mais  conformément  aux  lois  phonétiques  qui 
régissent  les  consonnes  6,  être  finales  de  syllabe,  ni  dominante  d'un 
groupe  consonantique  (S  i5o  et  909). 


PHONÉTIQUE.  135 

NASALISATION. 

128.  La  nasalisation  —  datpieu  —  n*affecte  que  : 

a.  les  voyelles  . 
Série  a 

m 

(  fermé  long  (inhérent)  H  a 

(  ouvert  long  Ffl  à 

0   ouvert  bref  H  Ô 

Série  à 

0   ouvert  long  (inhérent)  H  à 

u  fermé  bref  H  û 

h.  la  diphtongue  série  à  ffl  ea 

129.  Dans  un  monosyllabe^  la  nasalisation  affecte  indiffé- 
remment chacune  de  ces  voyelles,  quelle  que  soit  la  posi- 
tion de  la  consonne  qu'elle  accompagne  : 

G  çofj^  ranger 
m  dàifi  planter 
n   j7tti^  ne  pas 

130.  Dans  un  polysyllabe,  la  nasalisation  n'affecte  : 

a.  Va  fermé  (inhérent)  long  H  a 

\o  ouvert  bref  H  o 

l'o  ouvert  long  (inhérent)  H  à 

\u  fermé  bref  H  u 

que  s'ils  accompagnent  la  consonne  initiale; 


136  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

b.  Ya  ouvert  long  Ffl  à 

la  diphtongue  Kl  ea 

que  s'ils  accompagnent  la  consonne  finale  : 

Ulî         hoffireu 


•     • 


Drûn    dot!lnaff^ 


131.  La  nasalisation  n  affecte  jamais  la  voyelle  jointe  : 
à  une  occlusive  comportant  Taspiration 
à  Taspirée. 

Quand  le  ^atgileu  vient  &  affecter  une  initiale  aspirée ,  Taspiration  : 

a.  tombe  {infira,  S  1 68)  : 

fUJ  cki  malade         U  u  eimni  maladie 


b.  ou  se  reporte  &  la  syllabe  suivante  : 
2lh{1  i^Aa/ défendre  nUTltl  iM^I  obstacle 

riU  eho  se  tenir  droit         Qui  cotfJto  stature  (cf.*  infra,  S  169). 


Les  exceptions  k  la  règle  sont  : 

1*  des  mots  racines  : 

4 

9     ffhani  s'efforcer 

y 

thûifi  sentir 

• 
9 1    khàffi  mordre 

• 

thèffi  grand 

• 
tu  khûffi  détenir 

phdàf/i  prescrire 

ïo\   çhnàtfi année 
«t* 

1 

phloffi  souffler 

Cl   (in^fr^ médecine,  tabac  fi     pAnom  montagne 


PHONÉTIQUE.  137 

[|  est  probable,  d'ailleurs,  si  nous  en  croyons  l'exemple  de 

in  çknàsft  en  mon  odo  màfn 

et         fi  phnàffi  en  vieux  khmèr  ï  vnàtii 

({ue  Taspiration  de  la  consonne  est,  ici,  de  date  relativement  récente, 
et  a  été  amenée,  au  moins  pour  ceux  d'entre  eux  qui  comportent  un 
groupe  consonantique,  par  application  de  la  règle  des  groupements 
consonantiques  qui  veut  que  toute  consonne  non  aspirée  qui  inter- 
vienne comme  soutien  dans  un  groupe  consonantique  prenne  l'aspira- 
tion; 

9®  des  mots  étrangers  : 

ID  him  voiler  complètement     siamois  ViU  hum 

i^  des  dérivés  par  préfixation  ou  infixation  oA  l'aspiration  de  la 
consonne  n'existe  qu'en  vertu  de  la  règle  phonétique  des  groupements 
consonantiques  précitée  : 

91  kheeoffi  à  plein  bord    de  Ul  ceatfi  imbibé    et  préfixe  H  k 
El  çhmàtgt  gardien  de  Cfl  çàm  garder       et  infixe  H  m 

U  phiSm  amasser  de  tJ    daqi,  morceau    et  préfixe  U  h 

132.  La  nasalisation  ne  parait  jamais  non  plus  sur  la 
voyelle  jointe  à  une  semi-voyelle. 

Une  seule  exception  : 

tu  ycnfi  pleurer 

133.  D'une  façon  générale,  la  nasalisation  est  labiale; 
cependant,  si  elle  affecte  un  a  ouvert  long  ffl  à  ou  la  di- 
phtongue ffl  ea  et  qu'ils  soient  à  la  finale,  la  nasalisation 
peut  être  gutturale. 


138  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

En  réalité  la  nasalisation,  qu'elle  soit  labiale  ou  gutturale,  ne  change 
pas  de  nature;  ce  qui  diffère,  c'est  Tarticulation  consonantique  dont 
on  la  fait  suivre  et  qui  a  tantôt  valeur  labiale  m,  tantôt  valeur  guttu- 
rale n.  Il  semble  en  être  de  même,  en  sanscrit,  de  Vanwvâra  et  de 
Yanunàsika  ^^\ 

Pour  marquer  la  nasalisation  gutturale  on  écrit  la  nasale  gutturale 
sous  Va  ouvert  long  ou  la  diphtongue  ea  qui  en  sont  affectés  : 

o 

K)   an  se  chauffer 

e/ 

91  trean  palmier  latanier 

En  ce  qui  concerne  la  nasalisation  labiale,  il  ne  semble  pas  néces- 
saire de  faire  suivre  la  voyelle  finale  qui  en  est  affectée  du  caractère 
de  la  nasale  labiale;  il  est  plus  simple  et  aussi  régulier  d'écrire 

en  que  on  H 


SECTION   IL 

FINALES  BT  INITIALES. 


VOYELLES. 

134.  Le  khmèr  n'élimine  jamais  les  voyelles  ou  di- 
phtongues en  hiatus,  pas  plus  dans  l'intérieur  d'un  vocable 
que  de  la  finale  à  l'initiale  de  deux  mots  consécutifs. 

Deux  voyelles  ne  se  contractent  ni  ne  s'élident;  chacune  s'énonce 
d'une  façon  distincte ,  avec  sa  valeur  propre  : 

nn  kaak  tousser 

tfOjfa  fôien  penché 

inU  çhaàp  odeur  des  mets 

^')  V.  Hbnry,  Éléments  de  sanscrit  classique  (Publications  de  TÉcoie  fran- 
çaise d'Extrême-Orient,  Paris,  Leroux),  p.  3. 


PHONÉTIQUE.  139 


j 

lAin  $aèk  demain 
H       "    ~ 


Him  ffUlDG  mohii  obbareac  se.  maka-Mparaja  grand  vice-roi 
(Tl  HhCU  «ni  an%  va  (t>sseoir 


1 


Cette  règle  est  commune  a  toutes  les  langues  du  groupe  mon- 
khmër. 

VOYELLES  miTLlLES  ET  ISOLÉES. 

135.  Seules  les  voyelles  et  diphtongues  a  sont  aptes  à 
être  employées  isolément  ou  comme  initiales  de  syllabes. 

Les  voyelles  6  n'existant  qu'en  fonction  d'une  consonne  o  (S  89)  ne 
peuvent  être  employées  isolément  ou  comme  initiales  de  syllabes. 

Nous  avons  vu  plus  haut  que  les  quelques  mots ,  assez  rares  d'ailleurs, 
du  Dicdmnaire  Ichmèr-françaii  d'Aymonier,  où  apparaisse  une  voyelle  0 
comme  initiale  de  syllabe,  ont  une  origine  étrangère  et  sont  écrits  par 
les  missionnaires  avec  une  voyelle  ou  diphtongue  a, 

VOYELLES  FINALES. 

136.  Toutes  les  voyelles  longues  et  les  diphtongues 
peuvent  être  finales. 

137.  Parmi  les  brèves  : 

^  fermé  H  tH:  n'est  jamais  à  la  finale, 

ô  H  (ÏH1:)  et  û  H  le  sont  rarement, 

i.„'dl  ,„.  .  .«v'ert  („:,  fq:  s,  rencontre  aor»,l..nen.. 

1.  enfermé.  On  trouve  quelques  exemples  de  ë  série  6  à  la  finale, 
mais  ils  sont  si  rares  qu'ils  confirment  la  règle  plutôt  qu'ils  ne  la  dé- 
truisent. Il  n'en  est  par  contre  aucun  de  Vë  série  a  employé  en  cette 
place. 

2.  L'habitude  est  courante  aujourd'hui  de  faire  suivre  H  0  et  H  û, 
lorsqu'ils  sont  à  la  finale,  du  reamûk.  Cette  pratique,  à  proscrire 


UO  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

(S  97),  semble  dénoter  cependant  chez  les  Khmèrs  une  certaine  répu- 
gnance à  mettre  la  brève  à  la  finale  absolue. 

En  mon,  il  n'y  a  que  Ve  fermé  c^o  e  qui*  ne  puisse  être  employé 
comme  finale. 

CONSONNES. 


CONSONNES  FINALES. 
GlSN^RALlTis. 

138.  Aucun  mot  ne  peut  se  terminer  par  plus  d'une 
consonne. 

Certains  mots  empruntés  du  sanscrit  ou  du  pfili  ont  conservé,  dans 
la  forme  écrite,  deux  consonnes  finales;  mais  la  seconde,  qui,  dans  la 
langue  parlée,  est  tombée  depuis  longtemps,  tend  aujourd'hui  à  dis- 
paraître même  de  l'écriture  : 

<   ' 
Qî  thir{m)  loi  se.  dharma  =  QI  thor 

fLTR  sâ^v)  animal  se.  saiva  =  fUR  sàt 

Hu  a^)  corps  se.  anga  =  Hu  an 

139.  Toute  consonne  finale  perd  la  voyelle  inhérente  : 

uH  ihèm  ajouter 

•  • 

un  il  6ai7iréit  séparer  violemment 

j 

t9fî  tW|  province 

140.  Lorsqu'elle  doit  la  conserver,  on  l'affecte  du  mk 
rà  ±  : 

kun  »raka{r)  du  même  âge 

kuy  srama{r)  arbre  à  fruits  amers 

UU  paba{r)  bouillie  de  riz 


PHONÉTIQUE.  Ul 

Certains  scribes  aujourd'hui ,  au  lieu  de  marquer  du  $àk  ri  la  con- 
sonne finale,  la  font  suivre  du  caractère  I  lui-même  et  écrivent 


g 


AJni     ElHI     ÛUI 


La  première  notation  est  plus  conforme  à  la  tradition  et  mérite 
d'être  retenue. 

En  mon,  la  consonne  finale  se  lit  avec  sa  voyelle  inhérente  si  elle 
n'est  marquée  d'aucun  signe  diacritique;  si  elle  est  marquée  du  signe 
il  on  la  prononce  sans  cette  voyelle  : 

oo-xo  kàH  temps    '     cn^:)^  klon  travailler 

141.  Lorsque  la  consonne  Bnale  conserve  sa  voyelle 
inhérente,  pour  quelque  cause  que  ce  soit,  c  est  celle-ci  qui 
devient  la  véritable  finale  et  la  consonne,  dès  lors,  échappe 
à  la  règle  des  consonnes  finales. 

<        P<       .  .    .       .       , 

Ainsi  dans  le  mot  HîT  ou  n9j  qui  signifie  «? jarre  à  goulot  étroite , 
la  semi-voyelle  dentale  conservant  sa  voyelle  inhérente  :  kala  ou  krala, 

?î  n'est  pas  à  la  finale  et  ne  contrevient  pas  a  la  règle  exposée  au 
Si56. 

142.  La  consonne  finale  conserve  sa  valeur  à  rexcep- 
tion  de  la  semi-voyelle  qui  forme  son-diphtongue  «nvec  la 
voyelle  précédente. 

Le  EU  y  se  mue  alors  en  t; 

,    j  (  0  après  une  voyelle  a, 

le  I  v  en  un  i  \  n    » 

l  u  après  une  voyelle  o. 

Cf.  S  43  et  i54. 

Observation.  —  Dans  quelques  mots  d'emploi  courant  :  H  H  mok 
venir,  tUfî  yok  saisir,  IH  rok  chercher,  le  k  final  ne  se  prononce  pas 

CM 

et  on  dit  :  mo,  yo,  ro.  Il  en  est  de  même  du  I  de  Dî,  qui  se  pro- 
nonce pi,  et  de  ffll  qui  se  prononce  à  (S  3o). 


1A2  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

143.  La  consonne  (inaie  n  in£ue  jainais  sur  la  voyelle 
qui  précède. 

Il  est  loin  d*en  être  de  même  en  mon  où  la  consonne  finale  a  une 
grande  influence  sur  la  voyelle  précédente.  C'est  ainsi  que  la  voyelle 
inhérente,  à  la  finale,  se  prononce  avec  sa  valeur  propre  : 

o  pa  faire 

COQ  îome  chasseur 

Suivie  d'une  consonne  finale  elle  perd  sa  valeur  et  prend  un  son 
qui  diffère  selon  la  nature  de  la  consonne  : 

oœpot^^  presser  avec  la  main 
cS  pin^^^  soutenir 

L'inhérente  classe  o  va  jusqu'à  se  muer  en  une  diphtongue  si  la 
consonne  finale  est  une  gutturale  : 

o  jp?  suffoquer 

o^  p(m  embrasser 

oco  peufç  (pc-wt)  ^'J  suivre 

Il  en  est  de  même  pour  nombre  d'autres  voyelles  et  diphtongues  : 

f&)  ftip  ^*)  pécher  à  la  nasse 
ffino  irati^^)  digue 


^^)  Blaodbn,  op.  laud.,  p.  /i83  et  igS,  qui  transcrit  ce  son  a,  dit  qu'il 
(r ressemble  assez  à  Vaw  du  mot  anglais  trlaw)  tout  en  étant,  à  ce  qu'il 
semble,  plus  ouvert  que  celui-ci  (et  même  peut-être  que  Yo  dans  l'anglais 
«rnoti»)»>. 

^)  Blaodbn,  op.  laud,,  p.  Ago,  transcrit  ce  son  par  a. 

^')  Blaodbn,  op.  httid.,  /igù ,  rend  ces  deux  sons  par  une  seule  transcrip- 
tion diphtonguée  :  ëa. 

^*)  Blaodei?,  ibid.,  p.  &g3  transcrit  ce  son  par  â  et  ajoute  qu'il  manifeste 
<r tendance  vers  ô;  on  pourrait  presque  écrire  {k)aô(t)'n. 

^*^  Blagden,  ibid.,  p.  4g i,  donne  a  «ravec  légère  tendance  vers  {fc)à{k)y)  et 
il  écrit  en  note  :  tr Haswell  (éd.  Stevens)  donne  les  deux  valeurs  {k)e{k)  et 
{k)ai{k)  ou  {k)ai{k) ,  ou  peut-être  {k)âi{k) ,  car  il  ne  fait  pas  de  distinction 
entre  ces  diphtongues,  n 


PHONÉTIQUE.  143 

Mou  a  sembk  bien  qu'il  ne  iagUse  ici  que  d^une  influence  birmane  invé- 
léricy  étrangère  au  génie  même  de  la  langue  mon. 


OCCLUSIVES  PROPRBMEliiT  DITES. 

144.  Une  occlusive  aspirée  n'est  jamais  finale,  quelle 
appartienne  à  la  série  a  ou  à  la  série  d. 

Un  certain  nombre  de  mots,  d'origine  étrangère,  ont  cependant 
conservé  la  finale  aspirée  originelle;  mais  ce  n'est  plus  aujourd'hui 
qu'un  pur  graphisme  qu'ignore  la  langue  parlée  : 

IHSU  mekh  ciel  du  se.  mêgha  se  prononce  mek 

îltj  kutk  cul  du  se.  gudha  se  prononce  kul 

HISU  meakh  onzième  mois  lunaire  du  se.  màgha  se  prononce  meak 

eu  G  yiitk  lutte  se.  yuddha  se  prononce  yût 

Conformément  à  la  règle  exposée  au  S  3/i,  il  semble  préférable  de 

ne  pas  maintenir  cette  orthographe  et  d'écrire  [HH  mek    H  SI   kut 
Hin  meak     U]f\  yut. 

En  mon,  pas  plus  qu'en  stieng  ni  en  bahnar,  on  ne  trouve  d'occlu- 
sive aspirée  employée  comme  finale. 

145.  Toute  occlusive  a  non  aspirée  peut  être  finale  : 

Hfi  ai  avaler 
f\G  tëc  peu 

Qk 

UR  bët  appliquer  sur 

En  mon  la  palatale  n'est  jamais  finale;  et,  dans  les  mots  d'origine 
étrangère,  le  c  final  s'est  généralement  gutturalisé  : 

se.  marica  poivre     khmèr  HtIO  moreç     mon  |^o  mrak 


\¥i  GRAMMAIRE  RHMÈRE. 

146.  Par  contre,  à  l'exception  de  la  labiale  D  pd^  au- 
cune occlusive  d  ne  peut  èlre  finale. 

Les  seub  exemples  en  sont  des  mots  d*origine  étrangère,  pour  les- 
quels il  est  préférable ,  conformément  à  la  règle  exposée  aux  $99  et 
3& ,  de  remplacer  la  finale  consonne  0  par  la  consonne  a  correspondanle  : 

D  U  reac  roi  se.  raja  et  ses  composés  ;  écrire  H  0  reaç 
IÇ]U  pec  diamant  se  vajra;  écrire  tHO  peç 
nriU  leac  riz  mouillé  se.  ïàja;  écrire  flDO  ïeaç 
CflU  pràc^^^  intelligent  se.  prajna;  écrire    CpQ  pràç 

IlDu  rompec  est  une  faute,  pour  îtClG  rompec  que  le  P.  Tandart  a 
corrigée  ; 

de  même  îlu  est  fautif  et  doit  s'écrire  fiO  tîïç  puisque  dérivant 
du  se.  guèa. 

En  mon  on  ne  trouve  jamais  de  consonne  de  la  seconde  série  comme 
finale  fût-ce  même  le  o  ^  qui  correspond  au  D  p  khmèr. 

11  est  à  remarquer  d'ailleurs  qu'en  sanscrit  comme  en  khmèr,  aucun 
mot  ne  peut  se  terminer,  à  la  finale  absolue,  par  une  sonore.  Si,  en 
khmèr,  on  en  trouve  des  exemples  en  des  mots  venus  du  sanscrit,  c'est 
qu'il  y  a  eu  apocope  de  la  voyelle  subséquente;  et  encore,  même  en 
ce  cas ,  la  sonore  s'assourdit-elle  le  plus  souvent  : 

se.  vivâda  TjIÎ  mW querelle 

se.  afûdha  K)  ÙSi  D  àsàth  &*  mois  lunaire 

Au  contraire  des  occlusives,  toutes  les  autres  consonnes  0  :  nasales. 


o 


^'^  On  trouve  aussi 


11 


CflCTl  pràcnà. 


PHONÉTIQUE.  145 

semi-YoyelIes,  liquides,  aspirée,  peuvent  être  finales  {ù^,  S  i5i, 
i59,  i55,  i58). 


147.  Uocclusive  labiale  finale,  toujours  sourde  ('),  quel 
que  soit  le  caractère  employé  : 

a.  s'écrit  en  U 

1®  lorsque  la  syllabe  a  une  voyelle  comme  initiale  : 

HU  ap  soutenir  ÎJU  èp  près 

HÎU  àp  obscurilé  ^U  6p  embrasser 

â®  après  une  consonne  ou  un  groupe  consonantique  a  : 

nV  kâp  enfouir  ulU  éàp  atteindre 

mU  klèp  pistil  QîU  pluap  remplir 

GTlU  eaàp  odeur  de  victuaille  lUU  bip  modèle 

'  ICjU  çAtep  douleur  lancinante  UIU  bip  boite 


IfDU  piSip  imiter 


3^  après  une  consonne  ou  un  groupe  consonantique  à 
accompagné  de  la  seule  voyelle  inhérente,  et  la  liquide 
ru  /  quelle  que  soit  la  voyelle  ou  diphtongue  subséquente, 
de  préférence  au  H  : 

nu  fôp  massue  9U  kl^p  alluvion 

nUU  chop  s'arrêter  fUlî  ïop  furtivement 


('Ml  nest  question  ici,  est-il  besoin  de  le  dire,  que  de  Tocdusive  labiale 
proiirement  dite  :  p,  et  non  de  roccliisive  mixte  Ij  dont  il  est  question  au  S  i5o. 

6IA1IIIA1IIE  kUMEIE.  10 


U6  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

.  k^  enfin  quand  elle  transcrit  un  ^  p  sanscrit,  la  règle 
du  khmèr  exigerait-elle  un  D  : 

IU9U  pratip  lampe     se.  Jl^\n  pradipa 


P 


lU  rup  forme  se.  TJÎ  rtq^a 


Pour  les  mêmes  raisons  que  plus  haut,  il  semble prér<érable  d^écrire 


U9n  pratip    in  rup. 


h.  s'écrit  en  H 


1^  après  une  consonne  ou  un  groupe  consouantique  à 
affecté  de  toute  autre  voyelle  que  l'inhérente  ou  d'une  di- 
phtongue : 

uin  Aapmovi  01(1  (ftJop habituer 

[ni  fi  ibrop  noyau  19  fi  teup  récent 

nn  rap  compter  (fi fi  pep  moue  des  lèvres 

B  fl  mip  cornes  avortées  • 

»' 
Le  mot  ^U  èp  et  son  dérivé  ififl  n^  sont,  à  cet  ^gard,  particu- 
lièrement instructifs.  En  effet,  dans  le  premier,  Tinitiale  étant  une 
voyelle,  la  labiale  s'écrit  en  U;  lorsqu'au  contraire,  par  préfixation 
d'une  nasale,  l'initiale  devient  une  consonne  o,  la  labiale  s'écrit 
en  fi, 

U  faut  noter  d'autre  part  : 

que  le  mot  TU  rëp  ne  fait  pas  exception  à  la  règle  puisque  l'initiale 
est  ici  une  consonne  en  a  î  ra; 


PHONÉTIQUE.  147 

qu'avec  la  diphtongue  et  uo,  {a  labiale  finale  semble  s'écrire  plus 
volontiers  en  U,  même  si  l'initiale  est  une  consonne  o. 

Ex.  î 

nu  kuop  joindre 

JU  ruop  réunir 

a""  quand  elle  transcrit  : 

la  labiale  sonore  )  , 

,  .         11    I  I.*  ]    i  du  sanscrit  : 

le  semi-Yoyeiie  labiale  ) 

nnn  kap  gain  se.  làhhà  fid  nop  neuf  se.  nava 

[rm  D  hup  être  avide  se.  UAhà  m  D  pheap  existence  se.  hhâoa 

njin  êàp  bruit,  mot  se.  çahda  AJn  sâp  tout  pâli  sahba 

rnn  kàp  versifier  se.  kâvya  [fUD  tep  fréquenter  se.  sëv 
[^Ç]  tep  divin  se.  dêva 

Les  mots  riTin  kap  et  [nTlD  loup  présentent  un  exemple  de  la 
déaspiration  de  Taspirée  finale  originelle.  On  écrit  d'ailleurs  quel- 
quefois nnn  kt^k  et  crin  fi  Umpk. 

Conformément  à  la  règle  du  S3&,  il  sera  préférable  d'écrire: 

fou  sàp,  mu  kàp,  ftju  sâp,  tnru  sep. 

148.  L'occlusive  labiale  n'est  jamais  finale  après  la 
semi-voyelle  de  son  ordre. 

Même  règle  en  mon. 

149.  L^ocdusive  finrfçr  ne  subit  i'inftffence~dH  ia  coir- 
sotine  précédente,  —  ou,  quand  c'est  un  groupe  conso- 
nantique,  de  la  consonne  dominante,  —  quavec  les  la- 
biales. 


10. 


1&8  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Schmidt  (^)  qui  a  mai  compris  les  règles  exposées  sommairement 
par  Finot  ^'^^  et  qui  font  l'objet  des  S  soo ,  9o  i  et  suivants  croit  pouvoir 
établir  que-:  «avec  Tinitiale  explosive  sourde -j- nasale,  liquide  ou 
semi-voyelle,  la  première  consonne  détermine  le  choix  de  la  voyelle  et 
de  la  terminale  consonantiqueii.  Cette  règle,  vraie  jusqu'à  un  certain 
point  pour  le  choix  de  la  voyelle  (cf.  S  9o9  i),  est  erronée  pour  celui 
de  la  terminale  consonantique  sauf  le  cas  où  il  s'agit  de  Tordre  des 
labiales. 

Tout  aussi  inexact  ce  qu'il  écrit  de  la  finale  palatale  .:  nie  ç  ne  se 
place  pas  api^s  une  aspirée  ou  une  nasale  suivie  d'une  voyelle,  à  l'ex- 
ception de  l__  è^^^v.  On  trouve  au  contraire  de  nombreux  exemples 
de  la  palatale  finale  après  une  aspirée,  comme 

9  G  khauc  abîmer 

tf      ■      * 

9  G  khuoçûole 
ID  G  ime  sifBer 

ou  un  groupe  consonantique  à  dominante  aspirée  tels  que 
91 G  jrAnàç  bourbier  91)  G  khtaçsfkhle 

[91 G  khmoc  cadavre      •  [G G  tkmeç  fermer  l'œil 

sans  compter  les  dérivés  : 

91 G  jrftfiàr  bâtonnets  servant  à  compter  (de  fflG  kàc) 

uG  pUëç  immerger  (de  HiG  ftç)  etc. 


.j 


et  pour  la  nasale  : 

nfUlG  kamnaç  méchanceté  (de  m  G  kàc) 

nrUlG  jraiiuitioc  nœud  (de  H  G  kuoc) 


(^^  ScHiiiDT,  Grundtûge  einer  Lautlehre  der  Mon-Kkmer  Sprachen,  S  a ,  9*  et 
33,  a-.  , 

^*^  FmoT,  A^o/iie  irmucription  du  cambodgien,  B.E.F,E,0,,  II,  p.  9,  n.  1. 
(^^  Schmidt,  iUd.,  S  33 ,  3*. 


PHONÉTIQUE.  H9 


e 


HHIG  kramàç  houffon 

P  ^ 

lOfLriQ  çranuoç  broche  (de 


GO  cmoc) 


OCCLUSIVES  MIXTES. 


150.  L  occlusive  mixte  n'est  jamais  finale. 

*  *         » 

D'où  résulte  que  U  final  n'ia  pas  valeur  d'occlusive  mixte  b  mais 
bien  d'occlusive  proprement  dite  i'. 

Les  occlusives  mixtes  du  mon  ^  ia  ®ha  g  hhe  ne  se'  rencontrent 
jamais  à  la  finale. 

•  •  • 

NASALES. 

191.  Toutes  les  nasales  à  peuvent  être  finales  : 

Ifù  vèn  long  nfi  ^atmfils 

Cfl  fn  Wn  tirer  lu  H  ^lem  s'accroître 

La  consonne  finale  perdant  sa  voyelle  inhérente  (S  189)^  il  n'y  aura 
jamais  lieu  de  se  servir  des  caractères  de  la  nasale  afiectés  du  satfMp, 
la  seule  utilité  de  ce  signe  étant  précisément  d'attribuer  à  ces  carac- 
tères une  inhérente  autre  que  celle  dont  ils  jouissent  normalement. 

Le  caractère  nxi  n'est  jamais  employé  à  la  finale,  puis- 
qu'il sert  uniquement  à  transcrire  la  nasale  dentale  quand 
elle  comporte  l'inhérente  a: m. 

La  nasale  palatale  dd  ne  n'est  jamais  finale  en  mon,  pas  plus  que  la 
nasale  dentale  a  00  na. 

SEMl-VOYELLBS. 

152.  Une  même  semi-voyelle  ne  peut  être  à  la  fois  ini- 
tiale et  finale  de  syllabe. 


150  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Une  seule  exception  :  tlfl  Cil  y^y  (^)  grand'mère. 
Même  règle  en  moii  avec  une  seule  exception  : 

8S     écrit  encore     8 

encore  y  a-t-il  lieu  de  remarquer  que  —  le  o  final  après  une  voyelle 
autre  que  Tinhërente  ou  une  diphtongue  ne  se  prononçant  pas  —  ce 
mot  s^énonceJoN  et  que  l'exception  est  dès  lors  toute  graphique. 

.  153.  La  semi-voyelle  tll  yd  a  a  de  raison  d'être  6nale 
qu'après  les  voyelles  autres  que  i  et  les  diphtongues  qui  ne 
comportent  pas  dV  : 

ICll  riy  cent      siamois  iscj  rot 

mCll  kiy  creuser 

GCll  ^  couvrir  (se  dit  du  mâle  chez  les  animaux) 

0  Cil  euoy  aider 

[  C6  Cil  #iy  selon 

Son  emploi  après  la  voyelle  t  et  les  diphtongues  ai  et  ei  constitue 
une  redondance  qu'il  convient  d'éviter. 

On  écrira  donc  : 

n  këi  métier  à  tisser     et  non  H  Cil 

U  ci  Seigneur  et  non  u  Cil 


r^ 


t 


n  irm  très  et  non  înCU 


et  non  IlTil 


9!?  (tïadiffétent         et  non  9t9CU 

Rbmabqub.  —  Dans  les  diphtongues  t_J  te  et  t_J  euo  le  __J  est 
purement  graphique  et  n'a  nulienient  valeur  de  semi-voyelle. 


^*^  Mon  co^  yai. 


PHONÉTIQUE.  151 

En  mon  la  eemii- voyelle  oo  ye  iTest  pas  employée  comme  finale, 
sauf  dans  quelques  cas  assez  rares  où  elle  tient  lieu  d^ailleurs  du 
symbole  -^-  et  n'a  par  conséquent  plus  valeur  de  semi-Toyellc.  ' 


164.  La  semi-voyelle  I^  vd  ne  s'emploie  qu'après  les 

•  -  '  ■ 

voyelles  et  diphtongues  : 

Série  a     H)  à   m  è   }^  au    [W  te 

,      «       .     u 

Série  à     H]  ea  t^è         .     fHÎ  •^ 

et  se  prononce  alors 

comme  un  o  après  une  voyelle  ou  diphtongue  a 

.         .  .     »  .        .  .       ,.- 

"'  comme  un' Il  après  une  voyelle  ou  diphtongue  d.  • 

Série  a  : 
u)ï  dàv  prononcez  îao  sabre  (Ur  trauv  prononces^  srao  riz 

Inï  kèv  prononcez  keo  cristal  ^^^        [fUTf  siev  prononcez  sieo  lance 

Sérié  ^  .•  / 

mi  keav  prononcez  keau  tratneai; 

'[.*'.      '      .■  '.  •    r.    :     ■  '    .    ^  .        .      •      •    _   ■ 

;•  friirièv  prononcez  feu  bouton 
[9Tr  tiev  prononcez  tieu  geai  bleu 

»  ■  • 

Par  contre  son  emploi  est  à  condamner  comme  purement  redon^ 
dant  après  la  voyelle  o  u;  et  on  écrira  : 

t)  ku  dessiner  et  non  Hj  9  hi  armoire  et  non  9r 

V  0  V  V 

u  eu  acide  ^t  non  uf  CU  yu  longtemps  et  non  Cllj 


^^^  Mon  Gcno  ke  clair,  transparent. 


t. 

■    '    î^      î,.      7.: 


152  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

o  comme  finale  en  mon  n'a  jamais  Yaleur  de  semi-Yoyelle  : 

a.  après  une  consonne  simplement  affectée  de  Tinhérente  il  a  la 
valeur  d'un  o  : 

oS  pao  s'envoler 

b.  après  toute  autre  voyelle  ou  diphtongue  il  ne  se  prononce  pas  : 

Qœo  ke  clair,  transparent     khmèr  [fît  kev  cristal 

coooo  Ao  espèce  de  frelon 
^o  tu  montagne 

LIQUIDES. 

155.  Une  même  liquide  ne  peut  être  à  la  fois  initiale 
et  finale. 

ninj  glisser,  comportant  deux  syllabes  :  la-^d,  ne  fait  pas  excep- 
tion  à  la  règle. 

156.  Si  ru  2^  peut  être  finale,  9j  n'est  jamais  employée 

comme  telle  et  ce  pour  les  raisons  énoncées  au  S  1 5 1  à 
propos  du  caractère  fUI .  Elle  ne  transcrit  en  effet  la  liquide 
/  que  dans  les  cas  restreints  où  elle  est  affectée  de  Tinhé- 
rente  a  :  la. 

En  mon  les  liquides  <^  r  et  co  ne  sont  jamais  employées  comme 
finales,  sauf  naturellement  par  raison  étymologique  : 

Toœoo^  ahâr  aliments  se.  àkàra  khmèr  fflUTlI  àkàr 

Même  règle  en  mon.  Les  mots  comme  cocS  leli  ne  font  pas  excep- 
tion à  la  rè^e  puisque  le  second  co  n'est  pas  à  la  finale  absolue. 

157.  D'autre   part  î  n'est  jamais  finale  d'une  syllabe 
ayant  (IT  pour  initiale. 


PHONÉTIQUE.  •    153 

Il  n'y  a  pas  d'exception  à  cette  rëgle. 
Même  règle  en  mon. 

SIFFLANTE. 

158.  D'une  manière  générale,  et  exception  faite  des  cas 
où  elle  est  étymologique,  la  sifflante  finale  équivaut  au 
reamûk. 

Il  en  est  de  même  du  sanscrit  où  Vs  final  se  réduit  à  un  simple  vi- 
sàrga. 

De  ce  que  la  sifflante  finale,  quand  elle  n'est  pas  étymologique, 
équivaut  au  reàmik,  il  résulte  naturellement  que  son  emploi,  comme 
tel,  doit  être  limité  aux  seuls  cas  où  la  présence  du  reamûk,  tenant 
lieu  de  marque  de  la  brève  (S  71),  est  autorisé,  c'est-à-dire  après  les 
voyelles  : 

Sériea     na     }î)  à     f H  è     lH\i 
Série  è         m  e    in  è 

n 

A  noter  que,  même  lorsqu'elle  est  étymologique,  la  sifflante  finale 
ne  se  prononce  pas  ou  du  moins  n'est  pas  perceptible  à  l'oreille  : 

9(11   Hs  contrée    se.  diç  luC\J     ces  troisième  mois  se.  jyeêtha 

f\(\J  pis  poison   se.  vifa  iH  AJ     kès  chevelure  se.  hêça 

(  9  AJ  fe»  contrée    se,  deçà  fAJAJ  ?i«  reste  se.  çêsa 

Étant  donné  que  : 

en  num  la  sifflante  n'est  jamais  finale, 

en  khmh  elle  ne  se  prononce  pas  quand  elle  est  étymologique  ou 
équivaut,  dans  les  mots  d'origine  indigène,  à  un  simple  reamûk^ 

en  bahnar  elle  n'existe  pas  ^n  tant  que  son, 

« 

en  stieng  elle  n'est  jamais  finale, 

on  peut  avancer  qu'à  proprement  parler  la  sifflante  n'est  pas  ^  dans  les 
langues  mm-khmères,  une  finale  normale. 


15&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

«    ASPIB^K. 

^  169.  L'aspirée  ITl  haf  pas  plus  que  les  consounes  affec- 
tées de  Taspiration,  ne  peut  être  finale. 

Les  scribes  cependant  se  plaisent  aujourd'hui  à  IVçrire  à  la  suite 
d'un  certain  nombre  de  Voyelles  ou  dipfatimgues  finales  :   -  '   ' 

nin  hak  cou 

t  UID  preuh  employer 


Purement  redondant,  son  emploi  contraire  à  la'  règle  doit  ^re  ri- 
goureusement proscrit  et  on  écrira  t 


n  ka  cou 


t 


U  preu  employer 


En  num  Taspirée  se  rencontre  souvent  comme  finale;  mais  elle  y 
tient  lieu  du  reamûk  qui  n'existe  pas  dans  cette  langue. 

Il  en  est  de  mâme  en  stieng  et  bahnar. 

A  noter  que,  dans  presque  tous  les  mots  de  ces  langues  où  Vh  final 
n'est  pas  rendu  en  khmèr  par  le  reamûk ,  il  Test  par  un  AJ;  ce  qui  dér. 

montre  bien  dès  lors  qu'ici  t:  =  t\J. 

»  •  f      -  • 

». 

»•  •    • 

CONSONNE  INITIALE. 

m 

1IL60,  Il  nest  question,  ici,  que  de  la  consonne  loifiale 
simple. 

Pour  la  consonne  appartenant  à  un  groupe  consonantique  initial 
cf.  tf^a,  S  189  et  190. 

f  •  •    •  •  •  ■  '. 

,  .•.  ►  .... 

*  ■  .  *  * 

161.  La  consonne  initiale  suivie  d'une  voyelle  autre  que 
l'inhérente  ou  d'une  diphtongue  ne  varie  jamais; 


#        • 


162.  NoH  plus  que  la  consonne  initiale  d'un  monosyt: 
labe.  .       • 


PHONÉTIQUE.  155 

Les  règles  exposées  aux  S  i63,  i6&,  i65,  166  ne  peuvent  donc 
leur  être  appliquées. 


163.  Dans  un  polysyllabe,  il  y  a  tendance  à  Vaphérèse 
de  l'initiale. 

a.  Si  Tinitiale  est  * 

1,  une  occlusive  proprement  dite  ^^^^^  syivie 

2.  une  nasale , . ,  • ...  j    j^^j^j^    \  d:une 

31     •nn     4  I  nasale 

.  la  sitllante ...,..,] 

à.  la  liquide  I  suivie  d'une  dentale  ou  d'une  nasale 
5.  la  liquide  ru  suivie  d'unenasalc^  ou  <fun6  autre  li- 
quide, 

on  la  remplace  par  un  H  a  qui  fait  l'office  dé  soutien  voca- 
lique  de  la  nasale  subséquente  : 

1.  ntuU  kaàk^  HmU  ank^  grenouille 
utmîfi  coricten          Htmîfi  an«^  balances 
98JtU  lànsày             HfiJtU  amày  lièvre 

2.  OQR.  nonH  ,   H5R  oilï|  obscur 

mCTlI  ^uor  Hmi  anttormarteau  àforser 

fiOm  niwi  HOm  anà  qui,  lequel 

On  trouve  Taphérèse  de  Tn  6  remplacée  par  une  nasalisation  assi- 
milée à  la  consonne  de  la  deuxième  syllabe  dans  le  mot 

HttI  fxhlwr  de  fi  RI  niokir  ville  royaume,  se.  nagara 

•  »  . 

3.  rUlfilH  ianmim         HtfiîH  ameum  rosée 


156  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

4.  ihi  ri^  nUl  ati  voiture  (» 

Ifil  rinlea  H^  antea  échafaudage 

5.  nJÏÏIG  Meaç         HiTlG  oiieaç  soir 

mrun  fôfô^       nrun  «fôjt  tourterelle 

b.  Si  Finitiale  est  la  liquide  I  suivie  d'une  semi-voyelle, 
on  fait  suivre  TH  qui  la  remplace  d'une  nasale  qui  s'assi- 
mile à  la  consonne  subséquente  : 

Ilu  rMA  Hua  aàvin  orbite 

c.  Si  l'initiale  est  l'occlusive  mixte  labiale  U  &  ou  la  li- 
quide I  r  et  qu'elle  soit  affectée  de  la  nasalisation,  celle-ci 
persiste  seule  : 

Ûdu  bmfipàà  HClu  atfifùn  iuhe 

UCTir  haifipeav        HÎTlf  ampeao  invoquer  en  criant 

• •  ^^ 

iniAJ  ro^peoê       MCT)AJ  afftpeoê  abondant 


164.  Lorsqu'un  vocable  commence  par  la  nasale  labiale 
on  a  tendance  à  faire  précéder  celle-ci  d'un  a  qui  semble  lui 
servir  de  soutien  : 


trifll  ffuîi*  devient  Htilfll  amcàs 
&  ~  -  ^ 

HH  mlttp  devient  HHd  anJ&ù 


^*)  Cette  déformation,  jugée  défectueuse  par  quelques  lettrés  cambod- 
giens, n*en  est  pas  moins  courante  dans  la  classe  moyenne  et  générale  dans 
le  peuple. 


PHONÉTIQUE.  157 

li  y  a  sans  doute  ici  influence  de  la  règle  précédente. 

Il  est  d'usage  aujourd'hui  d'écrire  le  da^deu  au-dessus  de  TH.  Mais, 
comme  il  est  inutile ,  en  raison  même  de  l'existence  de  la  nasale  la- 
biale, il  n'y  a  pas  lieu  d'adopter  cette  orthographe. 


165.  Il  n  y  a  jamais  aphérèse  : 

de  rocclusive  proprement  dile  labiale 

de  rocclusive  mixte  dentale 

de  rocclusive  mixte  labiale  à  moins  qu'elle  ne  soit  affec- 
tée de  la  nasalisation 

des  semi-voyelles  tU  y  eli  v. 

Rbm ARQUB  GéMRRALE.  —  Cette  tendance  à  l'aphérèse  de  la  consonne 
initiale,  qui  se  manifeste  dans  la  formation  des  mots  dérivés  du  san- 
scrit :  se.  îaûgala,  charrue,  devenu  MuirU  aiikal,  est  bien  plus  nette 

encore  dans  le  langage  populaire;  elle  a  certainement  pour  cause  la 
tendance  du  khmèr  au  monosyllabisme.  Il  faut  remarquer  en  effet  que 
l'H  a,  ou  la  nasalisation  —  qu'elle  soit  représentée  par  la  nasalisation 
écrite  avec  oii  sans  l'H  m  subséquent,  ou  par  la  nasale  assimilée  à  la 
consonne  subséquente  —  ne  compte  pas  pour  une  syllabe ,  mais  de- 
vient partie  intégrante  de  la  deuxième  syllabe.  Gela  est  si  vrai  que 

dans  ce  mot  HuirU  l'a  long  qui  suivait  l'initial  a  passé  tout  naturel- 
lement à  la  consonne  de  la  première  syllabe,  c'est-à-dire  au  H  Ad,  le 
graphisme  Mu  représentant  seulement  la  nasalisation. 

166.  Lorsque  la  liquide  I  r  ne  tombe  pas  devant  une 
dentale  (occlusive  ou  semi- voyelle),  elle  tend  à  se  muer  en 

un  l  : 

I9fa  ràtin  OJîfa  Mû  effilé  (doigt) 

irUltU  rokay  fUflfltU  loleay  se  dissoudre 


158  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

167.  L'aspirée  ou  la  consonne  affectée  de  Taspiration 
ne  peuvent  être  employées  comme  initiale  que  dans  un 
OMtfiûsyUabe. 

Les  polysyllabea  dont  rmtîaie  est  affectée  de  l'aspiration  sont  tous 
d'origine  étrangère  : 


in  in  çhàm  çhà  sapin  cantonnais  tdk^mmchûu  :J^  ^ 

en  61  theanea  cautionner  se.  dhàrana 

016  (A^am  capitale  se.  dh&ni 

rimUîl  phoprabot  6*  mois  se.  bhàJrapada 

Unitf)  hàdo  carte  annamite  hoa  di 

0 

Il  en  est  de  même  en  bahnar  et  en  stieng,    . 

En  mon,  au  contraire,  le  cas  se  rencontre  fréquemment,  mais  il  est 
à  remarquer  que  les  aspirées  classe  o  :  zx>  hhe  et  oi  cKt  ne  sont  jamais 
employées  comme  initiales,  que  oojp&^Test  rarement,  et  que  o  ihe 
seul  Test  couramment  aussi  bien  dans  un  polysyllabe  que  dans  un 
monosyllabe. 

168.  Aussi,  quand  un  monosyllabe  à  initiale  affectée  de 
laspiration  se  polysyllabise ,  cette  aspiration  disparaît. 

Cette  polysyllahisation  doit  toujours  provenir,  pour  que  l'initiale  du 
mot  racine  reste  celle  du  dérivé ,  d'une  dérivation  par  épenthèse  in- 
terne d'une  nasalisation  : 

9n  hhçakhoi\j&r  H  OH  kan/j^ak  ho\i<&\xx 

te  tu  çhleuy  répondre  Ot9îtU  çarfdeuy  réponse 

ultD  tfivày  oSvir  Ulultr)    danyày  offrande 

fi  phli  lumière  Ufi  banU  clarté 


PHONÉTIQUE.  159 

MR.  Cepenâast,  knrsqiie  fiofixe  msai  est  DMtrqvé 

1^  par  la  gutturale  u  n 

fk^  ou  par  la  nasalisation  non  accompagnée  d'une  nasale 
subséquente , 

Taspiration,  au  lieu  de  tomber  complètement,  se  reporte 
sous  la  forme  de  laspirée  U)  ha  k  Tinitiale  de  la  syllabe 
suivante. 

Elle  se  souscrit  au  u  m  dans  le  premier  cas;  s'écrit  purement  et 
simplement  en  tête  de  la  i^yliabe  suivante  dans  le  second  : 

19  JM  mois  niQ  ^n^  saison 

CTlfi  r^  manger  (bonzes)  Qu6  çan&àn  aliments  (des 

bonzes) 


•     « 


Sin  khSk  expectorer  fiUTiri  kof^iak  crachat 

fUJ  cko  se  tenir  droit  UÙ)  cimio  statue 


•     1 


Cnn  tkai  gras  9irpri  totfJiai  embonpoint 


SECTIOi\  III. 

PHONIÎTIQUE  INTERNE. 

170.  La  phonétique  interne  n'intéresse  que  la  nasale. 

Seules  de  toutes  les  consonnes,  la  nasale  interne  est  soumise  a 
Tassimilation  phonétique. 

171.  Encore  la  nasale  n'est-elle  sujette  à  variation  pho- 
nétique que  comme  soutien  d'un  groupe  consohantique. 

L'infixé  nasal  souscrit  à  Tinitial  du  mot-racine  ne  s'assimile  jamais 
à  la  consonne  qui  suit,  quelle  soit-elle.  CVst  toujours  la  dentale  fi  n, 
sauf  de  très  rares  exceptions  qui  présentent  la  labiale  H  m  ; 


160 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


1'  infixe  fi 


on  coil  boucher 
1     ■  ■ 

en  çhtiSk  bouchon 

1 

no  kuoc  nœud 

1 

90  khnuoc  liens 

* 

f\\V\  kat  décider 

1 
ffin  kap  presser 

1 

SLTin  khnap  pressoir 

U  iau  troquer 

0  l&natf  troc 

UU}  iàl  parvenir  à 

VF 

é'aj  (Alto/  digue  d'accès 

fnnj  ià|  sap^ue 

9IAJ  kknàs  enfiler 

a"*  infixe  H 

on  çàtn  veiller 

êl  çimàm  garder 

fn  B  ian  tenir 

1 
91  fi  khman  qui  tient 

tJ  m  cuon  commercer 

nU(T)  chmuùn  commerce 

tu  ieu  marcher 

lu  ^meu  marcheur 

172.  Elle  s'assimile  alors  à  la  consonne  qui  lui  est  sous- 
crite : 

tnPi  ket4  naître  et  préfixe  U  h  avec  nasale  subséquente  =  Uttt  R 
bankeup  procréer 


n 


OU  çàp  fin  et  préfixe  m  s  avec  nasale  subséquente  =  fUfTîU 
san^p  conclure 

9  fi  ton  doux  et  préfixe  U  h  avec  nasale  subséquente  =  Ufifi 
banion  adoucir 

tCjl  bao  téter  et  préfixe  U  b  avec  nasale  subséquente  =»  UtHfl 
batnbao  allaiter 


PHONÉTIQUE.  161 

Cette  règle  est  certes  une  des  plus  importantes  de  la  phonétique 
khmcre  puisque  intervenant  dans  la  formation  de  la  plupart  des  dé- 
rivés par  af&xation.  Cependant  elle  est  la  moins  régulièrement  appli- 
quée de  nos  jours. 

Les  scribes  en  effet  ont  tendance ,  à  Theure  présente  : 

è  ne  plus  écrire  la  nasale  devant  une  palatale  qu'en  dentale  fi  fi  ; 
k  toujours  la  remplacer  par  le  dmfdeu  devant  une  labiale. 

Ainsi  ils  écriront  : 


1 
njQU  sançàp   au  lieu  de  AIHIU  sancàp 

nCpri  kanMk  au  lieu  de  HUpH  kamhSk 

Il  y  a  lieu  de  revenir  strictement  à  l'observation  de  la  règle  pho- 
nétique, comme  Ta  tenté,  incomplètement  d^ailleurs,  le  P.  Tandart 
dans  son  IHeUoimaireJrançaii'Cambodgien. 

Il  n*y  a,  à  proprement  parler,  en  moriy  comme  groupes  consonan- 
tiques  médiaux,  que  ceux  qui  sont  formés  avec  la  nasale  labiale  o  m 
comme  soutien. 

o^  t&i|(0  tuer      ^^oS  kamçH  mort 
^^2^  klot  voler  ro^  kandoi  voleur 

On  trouve  bien  la  dentale  comme  soutien  d*un  groupe  médial  dont 
la  souscrite  est  une  dentale ,  mais  les  exemples  en  sont  si  rares  qu'il 
n'y  a  pas  lieu  d*en  tenir  compte. 

Enfin,  lorsque  la  syllabe  initiale  est  purement  vocalique,  on  trouve 
des  exemples  de  groupes  consonantiques  médiaux  formés  avec  une 
occlusive  comme  soutien.  Ils  sont  d'ailleurs  ti*ès  peu  nombreux  et 
semblent  d'origine  étrangère  : 

9^:)  akrà  à  travers 
^:[^  ùcrûn  chaud 

r 
oic^o  asnMV  sous  . 


(')  Pour  la  transcription  selon  le  système  Blajden,  cf.  supra,  S  i/i3 
note. 

GAAHHAIAB  KUMKHE.  11 


162  GRAMMAIRE  KHMERE. 

173.  Lorsque  la  consonne  souscrite  est  la  liquide  I  ro 
ou  la  semi-voyelle  labiale  T  t^,  la  nasale  s'écrit  en  gutturale 

fa  nt 

nn  reap  plan  et  préfixe  U  h  avec  nasale  subséquente  =  U ulH 
baàreap  aplanir 

inj  rus  limer  et  préfixe  H  a  avec  nasale  subséquente  =  HJu  AJ 
anntê  lime 

un  rèk  porter  en  balance  et  préfixe  (\J  s  avec  nasale  subséquente 

=  fUlIbn  sanrek  cordes  et  plateaux  de  Tinstrument 

Snn  khvak  cécité  et  infixe  nasal  =  Huin  kanvak  aveuffle 

^         -        -  j        -      -    -  o 

174.  U  en  est  de  même  lorsque  c'est  une  voyelle  ou 
l'aspirée  U)  ha  : 

ttfl  fU  hèl  nager  et  préfixe  U  b  avec  nasale  subséquente  =  Ul Q  fU 
hanhèltaire  nager 

dU  chaàp  odeur  des  mets  et  infixe  nasal  =  QulU  çanàp  mets 

H  ri 

176.  Si  c'est  la  sifflante,  la  nasale,  au  lieu  de  s'assimiler 
régulièrement  en  dentale,  s'écrit  quelquefois  en  gutturale  : 

upU  phsàm  unir  et  infixe  nasal  =  UuHH  bansàm  s'harmoniser 

t\n  9a  inconstant  et  préfixe  AJ  s  nasalisé  =  AJuri  sansà  de 
mœurs  légères 

176.  Subséquente  à  la  nasalisation  —  dainleu  —  la 
nasale  ne  s'assimile  plus  à  la  consonne  qui  suit  mais  à  la 
voyelle  de  la  syllabe  initiale  du  mot-racine  dont  elle  se 
trouve  affectée  dans  le  dérivé  ainsi  formé. 


PHONÉTIQUE.  163 

Elle  s'écrit  alors 

en  riXl  na  pour  la  série  a 
en  fi  fu)    pour  la  série  d. 

Série  a  >  flTl  na 

ntl  ^1  fixer  et  infixe   nasalisation   avec   nasale   subséquente 

«=  nrinri  j^ot^i  fixation 

G  m  manger  et  infixe  nasalisation  avec  nasale  subséquente 

B  OrUfl  cabinet  aliments 
[utrU  ^\  blâmer  et  infixe  nasalisation  avec  nasale  subséquente 

»  âtrmjru  (^wiiv/  bUme 

CpQ  fràr  prendre  et  infixe  nasalisation  avec  nasale  subséquente 
•     ^^ 
.   =  UfUnO  haifuiïhç  peine  prise 

fintl  MMi  propre  et  infixe  nasalisation  avec  nasale  subséquente 

=  ftJrUTlîl  saiytnÂI  nettoyer 

Série  0  >•  fi  no 

^t1  lf|  penser  et  infixe  nasalisation  avec  nasale  subséquente 
=  flfiR  Iroifinil  pensée 

uH  cwïp  rencontrer  et  infixe  nasalisation  avec  nasale  subsé- 
quente =  U  8  n  comnmp  rencontre 

^n  tûk  conserver  et  infixe  nasalisation  avec  nasale  subséquente 
=  9fin  tomnûk  conserver 

ntl  pït  vrai  et  infixe  nasalisation  avec  nasale  subséquente 
=  nBR  pi^nït  vérité 

177.  Dans  un  mot-racine  à  initiale  vocalique  l'infixé 
nasal  s'écrit  en  (Ul  na  : 

H]]  àr  scier       Mlfimi^(inàr  scie 
•  11 . 


IM  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Il  coDTÎeDt  de  se  rappeler  qu*au\  tenues  du  $  i3d  seules  les 
voyelles  et  diphtoogues  a  sont  aptes  à  être  employée^  romme  initiale 
de  svUabe. 


178*  Pour  les  mêmes  raisons  qu^il  est  dit  au   S  176, 
lorsque  par  infixalion  nasale  la  liquide  rJ  se  trouve  affectée 

d'une  voyelle  a  on  Técrit  par  le  caractère  9]  : 


en:  (US  détente  et  infixatioo  nasale  =  ^'*^T^  damlS  détendre 
VnU  dap  mourir  ^iB'f^p  tM^pu  tuer 


SECTION   IV. 

610UPBS  00118011AKTIQUES. 


COMPOSITION. 

179.  Un  groupe  cousonanlique  ne  peut  comporter  plus 
d*une.  voyelle  ou  diphtongue. 

Aussi  bien,  le  groupe  consonantique  ne  compte  que  pour  un  pied 
dans  la  métrique  khmère. 

La  voyelle  ou  diphtongue  du  groupe  consonantique  s'énonce  après 
rémission  consonantique  formée  par  la  contraction  des  deux  con- 
sonnes dominante-souscrite.  Elle  n'appartient  pas  à  Tune  ou  Tautre 
des  consonnes  du  groupe,  mais  au  groupe  lui-même  (cf.  infra, 
S  so5). 

Cette  règle  est  d'importance  capitale  et  condamne  les  orthographes  : 

fin     prononcez  tt-W  ouvert 

n 

m  B  —        kanàn  oie 

[fTin        —        hanok  paon  etc., 
universellement  adoptées  aujourd'hui,  et  par  le  P.  Tandart  lui-même. 


PHONÉTIQUE.  165 

Ajoutez  que  les  graphismes  fflfi   Iffin  sont  doublement  fautifs 

puisque  contrevenant  également  à  la  règle  exposée  au  S  189. 
Elle  condamne  les  graphismes  tels  que  : 

fftjn  $aik 

mais  comme  Tusage  en  est  très  ancien  et  aujourd*hui  général  on  les 
conservera  tout  en  se  souvenant  qu'en  réalité  ils  ne  forment  pas 
groupe. 

180.  Ni  plus  de  deux  consonnes. 

En  mon,  comme  en  khmèr,  un  groupe  consonantique  ne  peut 
comporter  plus  d'une  voyelle  ou  diphtongue  et  plus  de  deux  con- 
sonnes. 

En  ce  qui  concerne  le  haknar  et  le  sUeng,  il  ne  saurait  être  ques- 
tion de  groupe  consonnantique,  puisque  ces  langues  ne  possèdent 
pas  d'écriture.  Il  est  certain  néanmoins  que,  phonétiquement,  les 
consonnes  s'y  groupent  dans  les  mêmes  conditions  qu'en  mon  et 
khmèr. 

181.  Cependant,  si  la  consonne -soutien  est  une  nasale, 
le  groupe  peut  en  comprendre  trois  à  condition  que  la 
troisième  soit  la  liquide  I  r  : 


nîE 


kanprai  ciseaux 

fi 


(\J  uhH  Mhkram  combat,  se.  sangràma 


Il  faut  remarquer  que  le  Cil  y  ne  compte  pas  comme  consonne  dans 

les  diphtongues  [ — ^î  te  [ — ^T  tio  dont  il  est  partie  intégrante  {supra, 
Si53): 

GiuîfU  ç(7n^{  instrument  de  curage  ([Io|fU  chkiel  curer) 

La  nasale  labiale  mon  q  qui,  d'une  façon  générale  {supra,  S  179), 
peut  seule  entrer  comme  consonne-soutien  dans  un  groupe  consonan- 


166  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

tique  pennettrait  seule  un  {groupement  de  Crois  consonnes  dans  les 
conditions  où  il  se  rencontre  en  khmèr.  Je  n*en  ai  jamais  encore  irouyé 
d'exemple. 


182.  Deux  consonnes  de  même  ordre  ne  peuvent  former 
groupe  consonantique. 

1*  L*orthographe  : 

Il  ■ 

fDfi  htiàim  oie  [fTlfl  kanok  paon 

est,  de  ce  chef,  aussi  défectueuse  que  le  fait  la  règle  du  S  179.  Il 
faut  écrire  : 

nirifi  bMm  oie  ntihl  kaàik  paon 

9*  Étymologiquement  les  mots  : 

un  ^mâk  poche   de  uH  4àk  empocher 

tu  ime  couture    de  tu  ^  coudre 

0  imau  échange  de  U  4ou  change 

V 

td^fU  imol  gatte  de  \[f]UJ  dol  pousser  à  la  gaffe 

n  échappent  pas  à  la  règle  puisque  la  dentale  aspirée  fiia  tient  lieu 
ici  de  la  cérébrale  (iïi  dk  dont  Tusage  s'est  perdu; 

3^  Font  seuls  exception  à  la  règle  quelques  mots  d'origine  étran- 
gère : 

u  fiinu  arc  se.  dhanû 

t 

183.  De  même  deux  aspirées,  deux  nasales,  deux  semi- 
voyeiles  ou  deux  liquides  ne  peuvent  constituer  groupe 
consonantique. 


PHONÉTIQUE.  167 

Les  graphismes  : 

o 

fUI     prononcez  lo-yotn 

ffUfa        —       lo^vin  etc. 

sont  défectueux  tant  en  vertu  de  cette  régie  que  de  celle  qui  est 
exposée  au  S  179;  il  convient  donc  d'écrire  :  ' 

rUEÛ  liyàm  mfl^fa  livH 

Il  en  est  de  même  en  mon.  Seul  le  groupe  g  échappe  à  la  rëgle  ; 

encore  n'en  trouve-t-on  que  deux  exemples  dans  Haswell  : 

•     ... 
@oo  mftfi  homme  ^*  mnà  toi 

et  doilH)n  remarquer  que  le  premier  est  l'équivalent  du  mot  khmèr 

Hfini  monïs  dont  l'orthographe  Hni  mnïs  doit  être  condanmée  en 

vertu  de  la  règle  exposée  ici. 

A  noter  que  dans  le  composé  œj,  >-j|  n'a  pas  valeur  de  semi- 
voyelle  ,  mais  de  signe  purement  diacritique  :  il  attribue  à  cû  la  série  a. 

184.  Une  consonne  0  ne  peut  prendre  place  comme 
soutien  en  un  groupe  consonantique  que  si  la  souscrite  en 
est  une  nasale,  une  liquide  ou  une  semi-voyelle  : 

[u  thveu  faire  H  H  phluk  ivoire 

D'où  résulte  que  seules  les  nasales,  liquides  et  semi  -  voyelles 
peuvent  concourir  à  la  formation  des  dérivés  par  infixe  d'un  mot 
racine  à  initiale  en  6  : 

SLDn  kknetq}  pressoir        de  fTlH  keap  serrer  et  infixe  fi  n 
l  tin  crèk  s'enfoncer  dans  de  lui  fi  cèk  pénétrer  et  infixe  I  r 

En  mon,  les  occlusives  proprement  dites  classe  o  sont  soumises  à 
la  même  règle,  à  l'exception  de  la  labiale  o  pe  qui  peut  entrer  comme 


168  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

consonne-soutien  dans  un  groupe  dont  la  souscrite  est  elle-même  une 
occlusive  proprement  dite  : 

^ phop  retourner     kh.  ulU  pkkap  même  sens     de  fTIU  iàp 
c^uo  pkei  faire  tourner  autour     de  qoco  lut  tourner  autour 
S^  J'çop  joindre     kh.  u] D  phcap  même  sens     de  Cfl CI  cap 
g^  pli  sable     kh.  (u  phtei  surface 

§  pU  toucher     kh.  U  tl  phJë^  même  sens     de  Q  fî  #|  toucher 

A  remarquer  d^ailleurs  que  le  o  intervient  ici  comme  préfixe. 

185.  Une  consonne  affectée  de  Taspi ration  ne  peut  se 
souscrire  qu*à  la  nasale. 

Il  y  a  alors  assimilation  de  la  nasale  : 

tJiDfi  bankhàn  retarder     de  916  khàn  retard  et  préfixe  U  h 
avec  nasale  subséquente 

ninTin  kanekot  imbécile  de  (Ciri  çhot  sot  et  préfixe  H  k  avec 
nasale  subséquente 

UfiCU  ban^y  diminuer    de  util  |ftay  reculer 
La  consonne  affectée  de  Taspiration  n'est  jamais  souscrite  en  mon, 

186.  Uaspirée  U)  ha  ne  peut  faire  partie  d*un  groupe 
comme  souscrite  que  si  la  consonne -soutien  est  la  nasale 
gutturale  : 

nfu  ka^  saison  de  l9  J^A^mois  et  infixe  nasal 

in  - 

UonJ  ianjé^/ émousser     de  tTinJ  Aéî  user  et  préfixe  U  4 
avec  nasale  subséquente 

Pour  fs  khè  nfb  kanhè,  cf.  supra,  S  169, 


PHONÉTIQUE,  169 

L'aspirée,  quand  elle  est  souscrite,  perd  en  mon  sa  valeur  conso- 
nantique  pour  n*étre  plus  qu'un  signe  diacritique  qui. fait  passer  dans 
ia  classe  cr>  la  consonne  classe  o  qu'elle  affecte  : 

co  U  grand-père  ^  ki  feuille  [kh.  (VJfl  slek] 


187.  Les  semi-voyelles  et  liquides  ne  peuvent  être  que 
souscrites. 

Conformément  à  cette  règle  et  à  celle  qui  est  exposée  au  S  1 83,  les 
graphismes  : 

run  prononcez  lo^k  dans  le  cas  où 

fU  —        lo-^i  sésame 

sont  défectueux;  il  convient  d'écrire  : 

funn  mk  ruâ  mè 

On  trouve  aussi  en  mon  ces  graphismes  qui  paraissent  défectueux. 

En  ce  qui  concerne  la  semi-voyelle  palatale  on  trouve  un  curieux 
exemple  de  groupement  consonantique  où  elle  intervient  comme 
soutien;  mais  elle  n'est  alors  que  l'affaiblissement  de  la  consonne  pa- 
latale so  cha  jamais  employée  comme  soutien. 

^  ymii  nom  kh.  [fUJI  cknwu  ancienne  orthographe  tCfl  enùm^^K 


ORDRE  DES  ELEMENTS. 

188.  L'ordre  dans  lequel  les  consonnes  peuvent  con- 
courir à  former  un  groupe  varie  selon  qu'il  est  initial  ou 
médial. 


^*^  On  écrit  généralement  aujourd'hui  tflint  forme  fautive  qui,  à  n'en 
pas  douter,  tend  à  transcrire  la  valeur  brève  que  le  mot  emprunte  aujour- 
d'hui. Il  vaudrait  mieux,  dès  lors,  revenir  à  Torthographe  flU  chmû  qui 
serait,  si  nous  en  croyons  le  mon,  conforme  à  l'étymologie. 


170  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Groupe  initial. 

189.  Un  groupe  initial  doit  être  formé  des  consonnes 
énoncées  ci-dessous  et  dans  Tordre  indiqué  : 

a.  deux  occlusives  proprement  dites  d*ordre  différent 

tsni  ^dçal  soulever 

n 

u  H  phUm  ajuster 

b.  occlusive  proprement  dite  a  et  occlusive  mixte 

fflS  k4an  cerf 

ojiu  çbàp  ioi 

c.  occlusive  proprement  dite  et  nasale  d'ordre  différent 

cru  cknal  s'étonner 

fnn  phnèk  œil 

d.  occlusive  proprement  dite  et  semi- voyelle 

9m  khyari  coquillage 

[Q  ^iveu  faire 
j 

e.  occlusive  proprement  dite  et  liquide 

[  GQ  çreun  nombreux 
Ufi  plan  piraterie 

f.  gutturale  et  sifflante 

fdj  khsk  corde 

Qn  phsà  souder 


PHONÉTIQUE.  171 

g.  sifflante  et  occlusive  proprement  dite 

(\Ju  ^uh  repiquer  le  riz 


»i 


h.  sifflante  et  occlusive  mixte 

fiJJR  «iaf  jurer 

t.  sifflante  et  nasale 

* 

tlTlH  snàm  trace,  cicatrice 

y.  sifflante  et  semi-voyelle 

fintU  wfly  mangue 

k.  sifflante  et  liquide 

llrtJ  «ri  rizière 
nnU  alap  mourir 

Cette  rëgle  est  applicable  au  mon. 

190.  Un  groupe  consonantique  initial  ne  peut  com- 
porter comme  soutien,  parmi  les  nasales,  que  la  labiale  et 
à  condition  que  la  souscrite  soit  une  liquide  : 

plH  mream  doigt  [H*  mlë  ainsi 

m 

Par  contre  tout  groupe  initial  formé  d'une  nasale  quelle  soit-elle 
et  d'une  consonne  autre  qu'une  liquide  est  défectueux  : 


tnra 

prononcez 

meçàs 

tHO 

meieç 

4- 

menU 

173  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Néanmoins,  cette  orthographe  étant  usuelle  aujourd'hui,  on  pourra 
la  conserver  tout  en  se  rappelant  que  les  lettres  ainsi  unies  gra- 
phiquement ne  forment  pas  groupement  phonétique. 

La  règle  est  identique  en  mon. 

Groupe  médial. 

191.  En  principe  tout  groupe  consonantique  médial  a 
pour  conaonne-aoutien  une  nasale  : 

Mfiu  anlM  gouffre  creusé  par  les  eaux,  de  flJu  lûn  creuser  et 
préfixe  H  a  avec  nasale  subséquente 

ntinn  kaàtfak  aveugle,  de  91  fi  khvàk  cécité  et  infixe  nasal 

Um  î  baûeko  dresser,  de  (lU  cho  se  tenir  debout  et  préfixe  U  b 
avec  nasale  subséquente 

UÔI  dan^àifi  faire  cuire,  de  m  dàffi  et  préfixe  U  d  avec  nasale 
subséquente 

Hfiu  arduA  maillet 


u 


fJuhfi  sauvât  s'efforcer 

UQHS  bansS  guérir,  de  (\S)l  «a  guérison  et  préfixe. i  avec  nasale 
subséquente. 

192.  Cependant,  si  la  souscrite  est  une  semi-voyeile  ou 
la  sifflante,  la  consonne -soutien  peut   être  autre  qu  une 

nasale  : 

• 

nt/Dt  kaffiphlo  sarbacane 

M[Un  at/ipleuk  mouvement  incessant 


Rt  fil  WPi'ao  naucléa-spécies  (rubiacées) 


PHONÉTIQUE.  173 

1 

nnp  raksà  garder      se.  rakf 
^tMni  saksei  témoin     se.  sakfin 

Les  exceptions  sont' d'origine  étrangère  : 
Fflul  àcûà  ordre  royal     se.  àjnà 

ALTERATION  DES  ELEMENTS. 

193.  En  général,  toute  consonne  qui  concourt  à  la  for- 
mation d'un  groupe  comme  soutien  subit  une  altération; 
tandis  que,  dans  la  majorité  des  cas,  celle  qui  intervient 
comme  souscrite  ne  se  modifie  pas. 

194.  Toute  consonne-soutien  perd  sa  voyelle  inhérente. 

Les  deux  consonnes  s'énoncent  en  une  seule  émission  de  voix  — 
souscrite  après  soutien  —  sans  aucun  son  vocaiique  intermédiaire 
{êupra,  S  179). 

195.  Toute  occlusive  non  affectée  de  Taspiration  qui 
entre  dans  un  groupe  comme  consonne-soutien  prend  Fas- 
piration. 

Celle  régie  intervient  aussi  bien  dans  la  formation 

1®  des  mots  d'origine  étrangère  : 

se.  gopaïa,  en  khmèr  SLDnj  khveal  garder  les  troupeaux 

se.  dvar.     en  khmèr  Cfl  thvea  porte 

9°  que  des  dérivés 

soit  le  mot  fflQ  kan  tenir,  joindre 

a.  rinitiaie  forme  groupe,  en  qualité  de  consonne -sou  tien,  avec 
i'infixe  et  prend  l'aspiration  : 

91 H  khman  qui  tient 


17&  GRAMMAIRE  KHJMÈRE. 

6.  le  préfixe  fi  t  forme  groupe,  comme  consonne-soutien,  arec  Tini- 
tiale  et  prend  l'aspiration  : 

(jlfi  |AHn  joindre 

On  trouve  quelquefois,  dans  un  groupe  dont  la  souscrite  est  une 
nasale,  la  consonne-soutien  sans  aspiration  : 

fTlG  knàç  bâtonnet  (de  fTlG)  au  lieu  de  91 G  kknaç 

Bien  que  cette  orthographe  ne  soit  pas  absolument  irrégulière,  il 
vaut  mieux  Tabandonner  et  adopter  la  forme  régulière  avec  l'aspira- 
tion (cf.  S  33). 

Cette  règle,  absolue  aujourd'hui,  ne  se  manisfeste  pas,  au  moins 
d'une  façon  courante,  sur  les  inscriptions.  Gomme  d'autre  part  elle 
n'existe  pas  en  mon  on  peut  supposer  que  la  tendance  qu'elle  marque 
est  récente  en  phonétique  khmère. 

Pour  Schmidt  l'aspiration  intervient  ici  <r  comme  équivalent  de  la 
voyelle  brève  de  secours  e,  6,  qui,  dans  d'autres  langues  du  groupe 
mon-khmèr,  se  place  entre  les  deux  consonnes;  il  ressort  de  le,  ajoute- 
t-il ,  que  dans  la  composition  :  consonne  -|-  r,  il  n'entre  pas  d'aspirée , 
cette  composîtîoB  étant  facile  à  prononcer  sans  aide  de  la  voyelle  de 
secours  comme  de  l'aspirée ^^U.  Cette  théorie,  juste  pour  le  khmèr, 
Test  moins  en  ce  qui  concerne  le  mon  o&,  bien  que  l'aspiration  n'in- 
tervienne pas,  la  présence  de  la  voyelle  de  secours  parait  très  con- 
testable. 


196.  Cependant,  si  la  souscrite  est  une  senii- voyelle  ou 
la  liquide  (U  l,  l'aspiration  est  facultative  : 

fin  tu  leay  mêler  et  préfixe  fi  t  «  ffl  tU  kkay  ^^)  mélange 
tmb  ion  courbe  et  infixe  fU  /  =  191  fa  khlon  cintre 


^^^  Sghmidt,  Lautlehre  der  Mon-Khmer  Sprachen,  5. 

^^^  Le  préfixe  fi  se  mue  ici  en  fl  par  application  de  la  règle  exposée  au 

S  QOO. 


PHONÉTIQUE.  175 

Néanmoins  la  règle  exposée  au  S  igB  tendant  à  devenir  générale , 
il  y  aura  lieu  d'écrire  de  préférence  la  consonne-soutien  avec  l'aspi- 
ration : 

VDW  kkkay  et  non  mCH  kUay 

197.  Elle  n'a  jamais  lieu  avec  une  occlusive  mixte  ou  la 
liquide  I  r  : 

UfU  iuol  tomber  et  préfixe  H  1:  =»  Hni  kduol  abattement 

p      ^ 
Çî)n  peak  mot  et  infixe  I  r  =   CTlR  preak  commère 


Cni  car  planter  en  rang  et  infixe  U  6  =  OpI  ç6àr  jardin 

Dès  lors,  les  mots  cr tisser»  et  «f joyau d  devront  s'écrire  respective- 
ment : 

npfjl  Mn    fijfa  ^auû  et  non  tjhflTl  ^àn    C^fa  ^haun 
et  époux,,  du  se.  ptUi,  U  pdei  et  non  Cl  phdei 

198.  Aussi  lorsque,  par  dérivation  inGxale,  rocclusive 
mixte  se  trouve  en  position  de  prendre  l'aspiration ,  elle  se 
mue  en  Tocclusive  proprement  dite  correspondante  : 

UAl  buos  entrer  en   religion  et  infixe   6    n  =  U  AJ  phnuos 
ordre  religieux  ^ 

Seule  exception  :  UÎR  dbët  parce  que ,  écrit  d'ailleurs    RÎR   ^t 
dans  les  manuscrits.  Il  est  à  i-emarquer  que ,  ce  mot   se  prononçant 

iabëti  il  devrait  être  orthographié  UUÎl  (cf.  S  aïo). 

199.  Par^ contre  rocclusive  dentale  proprement  dite'  a 
se  mue  en  Tocclusive  mixte  correspondante  quand  elle  se 
souscrit  : 

{IH  téim  s'abstenir  et  préfixe  U  b  avec  nasale  subséquente  «» 
U6H  bandâm  mettre  au  régime 


176  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

fîu  t^  tendu  et  préfixe  U  b  avec  nasale  subséquente  =  Ufia 
baniih  tendre     etc. 

200.  Lorsqu'une  occlusive  proprement  dite  a  cny;c 
comme  consonne- soutien  dans  un  groupe  consonantique 
dont  ia  souscrite  est  une  nasale,  une. semi-voyelie  ou  une 
liquide,  et  que,  par  conséquent,  la  dominante  du  groupe 
appartient  à  la  série  a  (S  sos  6),  mais  que,  par  applica- 
tion de  la  règle  énoncée  au  paragraphe  âo5  la  dominante 
du  groupe  doit  être  à  la  série  o,  cette  occlusive  a  se  mue 
en  occlusive  à. 

Sur  la  valeur  du  terme  ce  dominante  ?),  cf.  le  S  suivant. 

\u\T\  nouk  se  pencher  en  avant  et  préfixe  G  ç  =  tniDn  chnouk 
regarder  en  bas 

H1Q  mean  avoir  et  préfixe  H  ^  «  fTlQ  hnan  ou  2ID&  hkmean 
ne  pas  avoir 

\V\  ruot  pile  et  préfixe  {1  |  =>  9Vi  iruot  empiler 

nn  Ua  abandonner  et  préfixe  îl  i  =  ÎID  khlea  quitter 

Les  exceptions  à  cette  règle  ne  portent  guère  que  sur  des  voyelles 
où  la  distinction  entre  les  séries  est  peu  sensible  : 

tlTB  rien  étudier  et  préfixe  U  6  ==  t  UîB  prien  enseigner 

201.  La  dominante  d'un  groupe  consonantique  est  la 
consonne  qui  en  détermine  la  série. 

Si  la  dominante  du  groupe  consonantique  est  une  consonne  a  le 
groupe  appartiendra  à  la  série  a;  si  c'est  une  consonne  o  il  appar 
tiendra  à  la  série  o. 

202.  Seule  une  occlusive  peut  être  dominante  d'un 
groupe  consonantique. 


PHONÉTIQUE.  177 

D'où  résulte  que  : 

a.  dans  tout  groupe  consonantique  dont  la  consonne 
soutien  est  une  nasale,  la  consonne  souscrite  est  la  domi- 
nante : 

Ufn  banda  tous  UfilCU  banteay  ciladeilc 

b.  dans  tout  groupe  consonantique  donl  la  consonne 
souscrite  est  une  nasale,  une  semi-voyelle  ou  une  liquide,  la 
consonne-sou  lien  est  la  dominante  : 

G  ri  çraut  couper  h  la  faucille  Cl  H  cruk  porc 

203.  Dans  un  groupe  consonantique  formé  de  deux 
jcciusives,  la  souscrite  est  toujours  dominante  : 

Clu  chkàn  étendre  latéralement  Cb  chkiû  déplaisir 

n       "  '  n      "  * 

91  {1  khtàt  chant  de  la  poule  qui  9)  fi  khteat  ssiuier 

couve 


204.  Lorsque,  par  application  des  principes  détermi- 
nant la  formation  des  dérivés,  la  dominante  doit  être  autre 
que  celle  qui  ressort  des  règles  phonétiques  exposées  ci- 
dessus,  on  affecte  le  groupe  du  mmUp. 

Soit  le  mot  91 H  hhvàk  tr cécités  et  son  dérivé  par  infixation  nasale 

V\u\T\  kanyàk  cr aveugle)?.  La  dominante  du    groupe   consonantique 

médial  —  dominante  nasale  o  et  souscrite  semi-voyelle  o  —  devrait 
appartenir  à  la  série  o  conforn^ément  h  la  règle  phonétique  exposée 
au  $303  a.  Mais  la  règle  du  paragraphe  suivant  exigeant  la  voyelle 
a  :  à  du  mot-racine,  on  affecte  le  groupe  du  samlap  qui  lui  attribue 
la  série  autre  que  celle  qui  lui  échoit  régulièrement  de  par  la  domi- 
nante. 

OnABlMAlRE  KliyÈRE.  19 


IWI>KINI.fill.     «ATlOSALiL. 


178  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

205.  Tout  groupe  consonantique  résultant  d'une  affixa- 
tion  a  pour  voyelle  la  voyelle  du  mot-racine  : 

ÏÏ{1  dit  coller  et  préfixe  U  6  =»  Ùtl  pdët  collé 

CTlR  pat  entourer  et  infixé  I  r  =   fTDR  prat  courroie 

lu  thè  soigner  et  préfixe  U  b  avec  nasale  subséquente  =  Ulfi 
ban^  soigner 

m  kéà  forer  et  infixe  nasal  6  n  «=  flQl  kanéà  vrille 

DISSOLUTION. 

206.  Lorsqu'un  groupe   consonantique  se  dissout,  la 
consonne-soutien  : 

1^  si  elle  est  affectée  de  l'aspiration,  perd  son  aspira- 
tion : 


69' 


4a»ldeu 


[Ioî(\J  chines  curer  et  infixe  nasal  :  OtuTAJ  canidés  curette 

nj       -  -   -  nj 

Cnn  thlak  tomber  et  infixe  dandeu  :  90/1 H  tiiidak  précipiter 

^^ 

UlAJ  phlàs  changer   et  infixe  nasal  :  UrUTlAJ  banlàs  change- 
ment 

â^  si  c'est  une  occlusive  mixte,  se  mue   en  occlusive 
proprement  dite  : 

Imt  tre  penser  et  infixe  iatfileu  :  U  lît  iàffwi  intelligence 
(j  u  ^dan  sourd  et  infixe  daifUmi  :  u91u  iaffdaà  surdité 
[  U  preu  ordonner  et  infixe  iatfileu  :  Ull  ba$iMreu  serviteur 
t)  phli  lumière  et  infixe  nasai  :  Ufi  banli  clarté 


PHONÉTIQUE.  179 

207.  La  voyelle  du  groupe  suit  la  dominante  : 


•     « 


GpU  çbap  loi  et  infixe  impleu  :  GCpU  carfibap 
[91:  £Uo  jeune  et  infixe  dandeu:  rit9p:  kant^ 
[tyiar  sràl  léger  et  infixe  daifUeu:  ÙJUU]  Mtfiràl 

GROUPE  \  YOYSLLB  SOUSCRITS. 

208.  Le  graphisme  :  consonne  et  voyelle  souscrite  ne 
forme  pas,  à  proprement  parler,  groupe  phonétique  puis- 
qu'il vaut  deux  syllabes.  Mais  un  long  usage,  relevé  déjà 
sur  les  inscriptions  en  vieux  khmèr,  en  a  imposé  aajourd*hui 
l'adoption  bien  que  contraire  aux  principes  de  la  phoné- 
tique khmère  (^supra,  S  179)  : 

$aik  demain  devrait  s'écrire  ftJlHR  et  non  f(\JR 
lia  beau  devrait  s'écrire  fUH  et  non  fU 

H 

phaoun  frère  cadet  devrait  s'écrire  uHB  et  non  uB  ^*J  etc. 

V 
LES  OCCLUSIVES  MIXTES. 

209.  L'occlusive  mixte  ne  peut  être  que  : 

« 

a.  initiale  de  syllabe  : 

du  iauà  coco 


rUCf)  Idéà  liane     se.  latà 


^*>  Auti*e  foime  UB  . 

H 


19 


1H0  GRAMMAIRE  IÇHMÈRE. 

un  bak  peler 

t 

IUt\I  robds  chose 

h.  souscrite  en  un  groupe  consonautiquc  : 

» 

nSim  kandaû  emhromWé 
taitM  ph4à»  commun 

/  npra  l'bài  tête 

Rjfa  ifcottJt  télc 

•  En  tnon,  comme  en  khmër,  l'occlusive  mixte  ne  se  rencontre 
jamais  k  la  finale  et,  dans  un  groupe  consonantique,  seulement 
comme  souscrite. 

210.  Par  conséquent  elle  se  mue  en  Tocclusive  propre- 
ment di(e  correspondante,  quand  elle  entre  comme  con- 
sonne-soutien dans  un  groupe  consonantique  : 

tflfU  rfrt/  piler  le  riz  RptU  |6à/  mortier 

[tfirU  ^0/  pousser  à  la  gaffe  [Q^OJ  ^nol  gaffe 

UrU  baul  augurer  urU  phnaul  auspices 

u 

Seule  exception  Ujtl  4^i  (cf.  S  198). 

211.  Gomme  corollaire  de  la  règle  exposée  au  S  198, 
elle  s'assourdit  avant  d'entrer  dans  un  groupe  comme  con- 
sonne-soutien soumise  c^  l'aspiration  : 

D  dau  troquer  (j     ^tiau  troc 

Uti  bal  plier  Ufi  phmU  pli 


PHONÉTIQUE. 


181 


SECTION   V. 

•aitavia  du  sahsckit. 


GÉNÉRALITÉS. 


•         t         » 


212.  Bien  que  loin  d'avoir  toujours  été  régulière,  la 
formation^ des  dérivés  du  sanscrit  a  cependant  obéi  à  un 
certain  nombre  de  règles  qui,  si  elles  n ont  rien  d'absolu, 
sont  assez  générales  pour  former  une  sorte  de  phoné- 
tique et  permettre,  tout  au  moins,  de  remonter  assez  faci- 
lement du  mot  khmèr  à  la  forme  sanscrite  dont  il  est 
dérivé. 

Il  ne  s'agit  ici ,  bien  entendu ,  que  des  dérirés  passés  dans  le  lan- 
gage courant  et  non  des  mots  savants  (^).  Ceux-ci  ne  sont,  en  général , 
que  la  translitération  pure  et  simple  de  yocableâ  sanscrits,  ils  n'ont 
pas  ét^  adoptés  par  l'usage  et  le  vulgaire  les  ignore. 

Aussi  bien  les  doublets  sont-ils  fréquents,  parmi  les  dérivés  du 
ôanscrit,  Tun  représentant  la  formé  originelle,  l'autre  la  forme 
dérivée. 

SANSCBIT. 


oAga  corps  sacré,  moi 
Indra  le  roi  dés  Dieux 
garhha  matrice 
ièoatâ  divinité 


FOIHB 

FORME  .  . 

SAVANTE. 

POPULAIRE^ 

■ 

HîTl  afikea 

Hfa^A"- 

f( 

%\  Einirea 
4 

f(B  Ein 

ÎTin  Jtea(r)pA    . 

ffll  kear 

t9 

Ytfl  ievidà 

19  m  tepéà 

o 


^*)  Les  indigènes  les  appdient  :  peai  iàtrà  Çî) H  C\S]  f\) .  Sâtrà ,  du  se. 

çàitra,  écrit  aussi  t\J  î\\  iotrà  est  un  terme  générique  servant  à  désigner 
tout  traité  de  théologie,  morale,  science,  etc.  '        ■■   \ 


18S  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


8AH8G1IT. 

POUII 
BAYAHTB. 

FOBME 
POPULAIBB. 

furu§a  mâle 

uifJMf 

\jCii  ffii 

fwqif a  raee 

ffap  t^a 

h  via 

lo&Aa  cupidité 

[finn  itmpA 

toxin  hif 

çèama  religion 

OnfLn  »àinà 

fmnjâii 

tvarga  ciel 

AJim  nforka 

fUÎ  nior 

vae  (nomin.  vâk)  mot, 

^  -. 

parole  TW)  veaçà  ÇDn peak 

On  trouve  même,  dans  le  langage  commun,  des  dérivés  d'un  même 
mot  sanscrit  formés  régulièrement  selon  des  règles  différentes  :  ' 

nagaro  royaume         fi  fil  nàkir         Haï  aàkàr 

H  faut  se  défier,  enfin,  de  certaines  fausses  sanscritisations,  intro- 
duites par  des  scribes  aussi  ignorants  que  prétentieux,  qui  se  mani- 
festent par  Tadjonction  au  dérivé  populaire  de  lettres — cacuminales, 
Bouvent,  dont  ils  ignorent  la  valeur  —  doublement  inutiles  puisqu'à 
la  fois  dépourvues  de  valeur  phonétique  et  de  valeur  étymolc^que 
cf.  S  loo). 

-r         .     - 

se.  èitta  cœur  GIR  çètr(a)  au  lieu  de  Gtl  cet 

—  vafa  monastère  jR  votha  ou  }Ç)J  votho  au  lieu  deuVi  vat 


—  hkvtia  poème  fflUt  karbphya  au  lieu  de  fTltJ  Jçàp 

Tandart  donne  G  m  qui  est  une  faute  et  Gtl  cé^n(a)  qui  est  correct 

La  première  orthographe  a  probablement  été  adoptée  par  fausse  ana- 
logie avec  cUra^ 

De  même  on  trouve  généralement  tt\j|R£ fi   fiwlmçAji^-  parasol 

blanc,  où  le  premier  mot  est  une  fausse  sanscritisation  de  çveta, 
blanc. 

NoTB.  —  Pour  ce  qui  est  des  mots  empruntés  de  Tlnde  sous  leur 
forme  pâlie,  il  n'a  pas  paru  nécessaire  d'en  faire  mention  spéciale. 


PHONÉTIQUE. 


183 


Tard  venus  dans  la  langue  {mpra,  S  i  s),  ils  y  ont  généralement  con- 
servé leur  forme  originelle;  quand  ïa  langue  courante  lesn  assimilés, 
elle  Ta  fait  selon  les  règles  exposées  ici  à  propos  des  mots  sanscrits. 

pâli  êàmanera  ÙllUS)  sqmnè  novice 


—  kketta 

—  thàna 


[9  Fi  khèt  province 

Ulfi  M^n  lieu,  demeure 


—    auama     FflAlHÂfom  ermitage 

CONCORDANCE  DES  LETTRES  DU  SANSCRIT  ET  DU  KHMÂR. 

213.   En   principe  le  khmèr  reproduit  fidèlement  les 
consonnes  du  sanscrit  qu'il  a  conservées. 


TABLEAU  D'EQUIYAI^NCE  DES  CONSONNES 
DU  SANSCRIT  ET  DU  KHMÂR. 


Occlusives. 


Gutturales. . 
Palatales  . . . 
Gacuminales. 
Dentales. . . . 
Labiales.  . . . 


(  ha 

kha 

l  fir« 

gha 

(  êa 

êha 

\ja 

jha 

i  ^ 

iha 

(   da 

dka 

■ 

(   ta 

tha 

\  da 

dha 

ipa 

pha 

{  ba 

pha 

ha 

kè 

ça 

cd 

da 

(ta 

ta 

td 


hha 
hhà 
cha 
chè 
[tha] 
tkà) 
tha 
thà 


pa  ba    pha 
pà  phà 


Nasales. 


Gutturale. . . 
Palatale .... 
Gacuminale. . 
Dentale .... 
Labiale.  . . . 


na 
na 
na 
na 
ma 


nà 
nd 
na 
nd 


SANSCRIT. 


KHMER. 


Semi-voyelles. 


Palatale. . . . 

y« 

yà 

Labiale 

va 

vè 

Liquides. 

Gacuminale. . 

ra 

r6 

Dentale .... 

la 

là 

la 

Sifflantes. 

Palatale.. . . 

ça       ] 

Gacuminale. . 

sa 

^  ia 

Dentale .... 

•a       * 

Aspirée. 


ha 


ha 


18A  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

214.  Il  convient  de  se  rappeler  cependant 

1®  que  les  occlusives  sonores  du  sanscrit  sont  devenues 
sourdes  en  khmèr  [supray  S  i  lo), 

â^  que  toutes  les  sonores  du  sanscrit  ont  pris,  en  khmèr, 
la  voyelle  adhérente  è  [iupray  S  1 1  o). 

D'où  résulte  que  le  mot  fi  HT,  qui  se  lit  suivant  la  transcription 
nagar{a)y  se  prononcera  en  khmèr  nikàr,  Tocclusive  sonore  ^  du  sans- 
crit s'étant  assourdie  et  les  deux  sonores  n  et  j^ ayant,  en  khmèr,  pris 
0  comme  inhérente. 

216.  D'autre  part,  certaines  articulations  consonantiques 
du  sanscrit  n'existant  pas  en  khmèr  et  les  caractères  corres- 
pondants ayant  disparu  de  l'écriture,  elles  sont  rendues 
aujourd'hui  par  la  consonne  dont  l'articulation  est  la  plus 
voisine  de  celle  du  sanscrit. 


216.  Ainsi  r  est  transcrit  phonétiquement  par  la  semi- 
voyelle  r  ; 

se.  fiu  iu}  r64auv  saison 

—  frakrd   )ppu  frakraiei  naturel 

et  si  on  écrit  encore  quelquefois  UtÎJ  r^uëi  (bambou),  on  écrit  plus 

fréquemment  encore  lÂJ  rèsei. 

A  noter  d'ailleurs  que  la  voyelle  r  du  sanscrit  disparaît  quelque- 
fois et  se  traduit  en  khmèr  par  un  allongement  de  la  voyelle  précé- 
dente :       ' 

se.  hfdaya  cœur  =Lfnt9  hàui 

i  ■•■.'.  . 

217.  Les  sifflantes  :  palatales  p,  cacuminale  ?,  dentale  $ 
sont  toutes  écrites  indistinctement  DJ  s  :     ' 

I 
I 

se.  akfara  caractère  HRII  ak$qr 


PHONETIQUE.  185 

se.  këça  chevelure     înrU  kk 

—  karpàsa  coton       flCpftJ  krabàs 

—  çabda  mot  (tDU  iàp 

—  saûgrnmacomh^it  (UlulH  santcram 

218.  Pour  les  cacuminales  (cérébrales),  à  l'exception 
de  la  nasale  transcrite  assez  exactement,  elles  sont  généra- 
lement rendues  par  la  dentale  correspondante  : 

se.    vaia      Y\fi  mt  monastère 

—  gfhtita    en  ifiët  résider 

—  èandêda  G^HJ  canteal  de  basse  extraction 

—  mdhi      Ç)9  pitthi  formule 


t  «« 


A  remarquer  dans  H  9  pitthi  ce  redoublement  défectueux  déjà  noté 

par  Barth  sur  les  anciennes  inscriptions,  CI.  3;  et  dans  uV\  thët 
Taphérëse  de  Vs  initial  du  sanscrit. 

219.  Enfin  il  faut  noter  que  le  v  sanscrit  initial  ou  in- 

r 

terne  : 

1^  est  rendu  en  khmèr  aussi  souvent  par  l'occlusive  la- 
biale à  que  par  la  semi-voyelle  i  va  : 

se.  vatfKça  lu  v^  lignée 

—  jftn/a    Q  fR  cmt  vie 

.      <  ■         •  \       '■ 

se.  visa      nnj  pU  poison 

—  'pavitra  Ufltl  haupït  purifiant 


186 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


â®  est  transcrit  par  H  ph  lorsqu*ii  est  suivi  de  i  ou  y  : 

ST.     vimàna  nHIQ  pkimean  palais 

—  Varuna     Hlfi  pUrûn 

—  vyoêona  ïlîtU  phyii  faute 

220.  Et  que,  souscrit  à  la  semi-voyelle  palatale  y  ou  à 
une  sifflante,  le  v  sanscrit  est,  en  khmèr,  généralement  de- 
venu une  diphtongue,  au  uo  : 

se.  yaoana  tUfi  yuon  barbare  (annamite) 


—  Içvara  titM  fûau  le  Seigneur  (Giva) 


—  $varga  (UT   vuor  le  ciel 

—  ivasti    nJt\I  9Uos4ei  bonheur 


221.  Les  voyelles  du  sanscrit  sont  plus  fidèlement  repro- 
duites encore  en  khmèr  que  les  consonnes. 

TABLEAU  D'iQUlVALBNGB  DES  VOYELLES  ET  DO^HTONGDES 

DU  SANSCRIT  ET  DU  KHldR. 


iHMÀR 

iHMiR 

SANSCRIT. 

SANSCRIT. 

aiuE  a. 

siiii  à. 

siuE  a. 

siui  à. 

a 

a 

à 

fi 

au 

u 

à 

à 

M 

ê 

è 

è 

t 

i 

i 

m 

m 

■ 

m 

m 

$1 

i 

ei 

m 

t 

0 

à 

OU 

u 

0 

Û 

au 

ao 

d» 

PHONÉTIQUE.  187 

Sous  cette  réserve  toutefois  que,  la  voyelle  sui- 
vant toujours  la  série  de  la  consonne  qu'elle  affecte  [supra  y 
S  /io),  elle  sera,  en  khmèr,  tantôt  en  a,  tantôt  en  dy  selon 
que  cette  consonne  sera,  en  sanscrit,  une  sourde  ou  une 
sonore. 

II  suffira  donc  pour  retrouver  la  forme  sanscrite,  de  chercher 
réquivalent  du  signe  vocalique  en  lui-même ,  sans  égard  à  sa  valeur 
en  khmër. 

Ainsi  : 

fini  (nikir)  se  lira  nagara  parce  que  la  voyelle  adhérente  est,  en 
sanscrit,  toujours  a, 

.  \  donneront  tous  deux  comme  voyelle  «  =/wr(mimâ) 

j  ^J  .ûwr  I  ^|.  hhûihll})^  parce  que  l'équivalent  sanscrit  du  signe 

«jtt    1  (  vocalique  —   est   toujours  i*,  qu'il  ait,  en  khmèr, 

^  /  valeur  au  (série  a)  ou  u  (série o)[«upra,  S  991]. 

223.  L'habitude  qui  s*est  introduite  dans  l'écriture  de 

ne  pas  se  servir  du  caractère  f^  pour  rendre  l't  bref  a  amené 

la  plus  grande  confusion   dans  la  transcription  de  cette 
voyelle  du  sanscrit  en  khmèr.  Elle  est  rendue  : 

1^  tantôt  par  la  brève  ë  de  la  série  a  : 

se.  iàrùra  =  GD I  Fi  çàrët  mœurs 

n 

et  rien  n'explique  ici  le  MtfdSp  que  le  désir  de  conserver  la  brève  du 
sanscrit; 

a^  tantôt,  et  plus  fréquemment,  par  la  longue  t  de  la 
série  à  : 

se.   Uàga  (\jb  lia  phallus 
—  uifa     Ç)(\3  pis  poison 


188  GRAMMAIRE  KHMERE. 

Il  est  préférable  de  revenir  à  la  transcription  rationnelle,  comme 
le  fait  Tandart  {supra,  S  97  3")  : 

NoTi.  -—  Pour  la  série  a,  il  est  transcrit  régulièrement  par  la 
brève  ë  : 

se.  ^fm<=  GJ  çër  long,  en  parlant  du  temps 

8c.  ftfyas  ÀJ(\I  iés  écolier  (des  bonzes) 

Le  mot  écrit  autrefois  OI(:A'restaujourd*huitOîr«';deménie  AJftJ 
9ès  est  devenu  [ÀJfU  seus; 

■ 

ou ,  s'il  est  final  par  la  longue  ei  : 

se.  rfi=U^  rwêei  ou  înj  r^et  anachorète  « 

—  sâkfin=  fUint  sàkm  témoin 
sans  doute  pour  conserver  la  valeur  f  du  sanscrit. 

224.  La  finale  aya  du  sanscrit  se  transcrit  par  la  di- 
phtongue i_  ai  ei  : 

se.  fflfaya  ==Jlf\l\  visai{y)  état,  objet  sensible 

—  jaya  =«  (ul  ç«(y)  victoire 

—  hhaya  =  ifiî  phei{jj)  peur 


L  On  rencontre  cependant  un  très  grand  nombre  dé 
transcriptions  vocaiiques  irrégulières  :    . 

se.  purùhita  =  UtniTlR  iarouft^f  chapelain 

—  pavitra=iUÇ)T\  haupït,  pur 

—  êamaya  =«  t\J(H|  <au*|wi(y)  temps  propice 


PHONÉTIQUE.  189 

Finot^^)  dit  à  propos  de  baujnt  et  «attmet(y)  :  ((Il  se  peut  que  ~-  ait 
été  ajoutée  pour  noter  la  prononciation  i  du  sanscrit  a.  n 

IfODB  DE  FORMATION. 

226.  La  tendance  du  khmèr  au  monosyilabisme  Ta 
amené,  d'une  manière  générale,  à  contraction  des  vocables 
sanscrits  que  la  langue  usuelle  a  adoptés. 

227.  Cette  contraction  s'est  généralement  opérée  : 

a.  par  élimination, 

b.  par  groupement. 

Élimination. 

228.  L'élimination  la  plus  fréquente  est  celle  de  la 
voyelle  finale  : 

se.  angàra  HulT  ankear  (la  planète)  Mars,  Mardi 

—  kâla      fflfU  iff/  temps,  époque 

—  jàti       Uin  ceat  naissance 

-rrdofa    [71  t\I  totM  faute 

« 

.    — velà    [nfU/>W  moment 


.  Puis  vient  celle  de  la  syllabe  finale  : 

se.  tnantra  Hfi  min  formule  d'incantation 

—  yaçoê    tU(\I  yoi  dignités 

—  çukra   (Mfi  8ok{h  planète)  Vénus,  Vendredi 


^*)  Notre  transcription  du  QimbodffieH  {B.E.t.E.O.,  II) 


190  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

8C.    êoUva  AIR  (')  êâi  animal 

« 

—  hasta  UTIR  ^  coudée 

—  iravya  W\(D  trap  biens 


On  trouve  les  formes  intermédiaires  :  H 
m(l|  tnÊfij/i^^  le  f  tenant  lieu  du  v. 


fi  iiiOfilr(a);   AJH  fn^a); 


230.  Cette  élimination  s'opire  quelquefois,  non  seule- 
ment sur  la  syllabe  Gnale,  mais  eMore  surla  pénultième  ou 
tout  au  moins  sur  sa  voyelle  : 

Indra    tlfi  Ein  Indra 

harana  T?H  JUracte 

dèçanà   1^{\J  tes  prêche,  lecture  religieuse. 

On  trouve  la  forme  de  transition  l9C\f\te8nà.  • 


231.  Il  peut  encore  y  avoir  élimination  d'une  consonne 
ou  syllabe  médiale. 

Cette  élimination  s'opère  plus  particulièrement  sur  la  semi-voyelle 
cérébrale  : 

se.  dhàrana  CTlfil  theanea  garantir,  cautionner 

—   çàstra    (\S\  f\)  sàtrà  traité  (de  philosophie ,  etc. ) 

On  trouve  la  forme  DDI^  tea{r)nea. 


^'^  S'émt  aussi    ti'ès  couiamment  dUPi  ^t. 


PHONÉTIQUE.  191 

232.  Ou,  enfin,  de  la  consonne  initiale  ou  d'une  con- 
sonne du  groupe  initial. 

(Test  afers  la  semi-voyeffe  o«  la  sifllaiile  qci  tottdbe  : 

se.  langala  H^  CU  aûkal  charrue 

233.  Laphérèse  de  la  consonne  initiale  peut  s'opérer 
dans  les  conditions  exposées  au  S  1 63  : 

se.  nagara  capitale     Mfiî  ahkor 
—  mrga  quadrupède  H  Hfl  aïfirïk 

6  et  H  sont  ici  plutôt  la  nasalisation  assimilée  à  la  consonne  sous- 
crite que  la  nasale  du  mot  primitif. 

GroufemevU. 

234.  Le  groupement  ne  s'opère  guère  que  sur  deux  con- 
sonnes séparées  par  la  seule  voyelle  adhérente  à  la  pre- 
mière. Cette  voyelle  tombe  et  le  groupe  prend  la  première 
consonne  comme  soutien  et  la  seconde  comme  souscrite. 

Ces  groupes  consonantiques  se  conforment  aux  règles  ordinaires  : 


garuda 


V\V\  krût  oiseau  de  Visnu 

1 


dhanu    Q  dinu  arc 

u 

purusa    Ut\I  pros  mâle 
pati       \i p4ei  maître,  époux 


pi: 


êaras      |nJ2  srà  étang 


On  trouve  les  formes  de  transition  :  UlfU  baros  et 


nin  kruthà. 

ui 


193  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

.   Dans  l'exemple 

se.  karpâsa  HCfltM  krabàs  coton 
il  semble  qu'il  y  ait  plutôt  métathëse  que  groupement. 

236.  GependaDt  on  trouve  aussi  des  grouperoenls  de 
consonnes  séparées  par  une  voyelle  autre  que  Tinhérente  : 

se.  g(tpàla  2innj  kkveal  faire  pattre 

Allongement  wcaUque. 

236.  La  contraction  que  le  khmèr  fait  subir  aux  vocables 
sanscrits  qu'il  adopte  a  généralement  pour  conséquence  un 
allongement  vocalique. 

237.  La  brève  du  sanscrit,  devenue  finale  par  élimina- 
tion consonantique  ou  apocope,  s'allonge  : 

se.  djjoê       ^dl  ocea  saveur 

—  âiman     KIPTl  àpnà  moi 

.-4 

—  êampaka  OCp  çatfipà  miehelia  ehampaka 

—  svâmin    (\DH  svàmi  amant 

238.  Cet  allongement,  aussi  bien,  affecte  également  la 
finale  brève  du  sanscrit  : 

se,  r$i     J(\Jro«ei  anachorète 
—  rofcsa  nnri  ràhà  garder 

239.  Lorsque,  par  élimination  de  la  voyelle  finale,  la 
voyelle  pénultième  devient  initiale  de  la  dernière  syllal)o, 
elle  s'allonge  : 

Tl 

se.  aranija  HrifTl  anin  forêt 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  193 


CHAPITRE  V. 

FORMATION  DES  D^RIV^S  ET  DES  COMPOSAS. 

240.  Le  khmèr  emploie  simultanément  les  racines  »  leurs 
dérivés  et  des  mots  composés. 


SECTION  I. 

D^Riris. 


DÉRIVÉS  PAR  AFFIXATION. 

241.  Les  dérivés  par  affixation  ne  s'obtiennent  plus  au- 
jourd'hui qu'à  l'aide  des  préfixes  et  infixes. 

Cependant  les  suffixes  ont  été  utilisés  et  on  en  trouve  encore  quel- 
ques-uns: 

la  gutturale  H  ^  et  sa  nasale  u  no 

la  liquide  T  ro 

la  sifflante  (U  sa 

dont  il  est  impossible,  aussi  bien,  de  déterminer  exactement   la 
valeur. 

ta)  hu  sur  [alfa  kuà  (^)  monter 

trun  ïeuk  lever  CClItM  leus  plus,  plus  que 


<^)  Sur  Torthographe   t9ju  leuh  généralement  employée  aujourd'hui, 
cf.  êi^fra,  p.  6o ,  n.  1 . 

OmiHAllI  KHHill.  i3 


19^1  r.RAMMAIRB  KHMÈRE. 

fu  bi  s^éc«rter  fuh  bin  diviser 

lUn  bèk  se  séparer  lUlU  ièt  cueillir  un  k  un 


on  eà  graver  à  la  pointe 
Onn  ràlr percer 
Oni  car  buriner 

Ce  mode  de  formation  de  dérivés  étant  entièrement  perdu  aujour- 
d'hui, et  même  insoupçonné  des  Cambodgiens,  nous  n'entrerons  pas 
plus  avant  dans  la  question. 

PRÉFIXES. 

242.  Le  khmèr  emploie  comme  préfixes  : 

a.  la  voyelle  H  a 

Sur  la  voyelle  comme  préfixe,  cf.  S  3/17  i*  et  aBo  1". 

b.  Focciusive  proprement  dite  a  de  chaque  ordre 

gutturale  H  ka 

palatale  G  ça 

dentale  H  ta 

labiale  U  pa 

c.  les  occlusives  mixtes 

dentale       tJ  (Ja 
labiale        U  ba 

d.  la  liquide  I  rà 

e.  la  sifflante  t\J  sa. 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS. 


195 


Il  y  a  souvent  confusion  des  préfixes  H  a  et  I  ro  par  application  du 
principe  exposé  au  S  i63. 

I&fU  ronkël 
fifU  J:éi  déplacer  légèrement  \ 

HttfU  ankèl 


déplacer  par  petits 
mouvements 


n 


iu  van  globe,  disque  { 

Hûtt 


roAvon 


orbite 


•  1  • 


anvon 


La  consonne  liquide  I  se  muant  quelquefois  en  fU,  il  arrive  que 
cette  lettre,  bien  que  n'étant  pas  apte  par  elle-même  à  servir  de  pré- 
fixe, se  trouve,  par  suite  de  cette  mutation,  amenée  à  en  tenir  lieu. 


[Qjt  do  crdégagern 
et  préfixe  I  r 


ou 


s'échapper 


243.  Il  n  utilise  jamais,  à  cet  office  : 

a.  f  occlusive  proprement  dite  à 

h.  la  nasale 

c.  les  semi-voyelles 

d.  la  liquide  HJ  l 

e.  Taspirée. 

Remarque  gehbralb.  —  Il  ne  faut  pas  confondre  redoublement /ré- 
quentaûf  et  affixation  par  préfixe.  Le  premier  s'effectue  quelle  que  soit 
la  consonne  initiale  (S  980)  : 

I  ^^ t^ 

Cmn  nak  mouvement  nerveux  fTirPTlR  noAak  frissonner 


9n  ftk  eau 
fUn  loi  vendre 


99n  toliA;  mouillé 
njfUfl  \iMk  commercer 


i3. 


196  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

a.  Par  application  de  la  règle  exposée  au  S  i63  Tocclusive  i 
semble  quelquefois  tenir  lieu  de  préfixe.  Il  n'en  est  rien;  ce  n'est 
qu'une  mutation  entraînée  par  la  série  vocalique  de  la  syllabe  initiale 
du  mot-racine. 

b.  Quelques  mots,  très  rares  d'ailleurs,  semblent  faire  exception 
k  la  règle  en  ce  qui  concerne  les  nasales  : 

r^n  mrik  charge  k  double  faix    de  lin  f^  porter  k  double  faix 

Ht/ni  moéul  aiguille  de  t/OJ  àd  coudre  k  l'aiguille 

HtJ  ffiom  fruits  acides  servant 

de  condiments  de  U  oi  aigre 

Le  premier  n'est  que  la  déformation  de  HlpH  amrèk [même  sens), 

encore  en  usage,  qui  n'est  lui-même,  fort  probablement,  que  la  con- 
traction d'un  dérivé  par  préfixe  nasalisé  {it^a,  SS  a&g-aSo),  aujour- 
d'hui disparu,  et  contracté  conformément  au  principe  exposé  au 
Si63. 

Pour  les  deux  autres,  l'explication  est ,  fort  probablement,  la  même, 
quoique  les  formes  intermédiaires  aient  disparu. 

Reste  le  mot  [fin  nip,  près,  qui  semble  bien  dériver  de  V\3  ip 

(même  sens)  par  préfixation  de  la  nasale  dentale.  Je  ne  saurais  don- 
ner d'explication  k  cette  exception. 

c.  En  ce  qui  concerne  la  liquide  (11  lo  tenant  Heu  de  préfixe,  par 
mutation  de  T,  cf.  supra,  S  166. 

d.  Comme  je  n'ai  trouvé  qu'un  seul  mot  où  l'aspirée  initiale  pa- 
raisse comme  préfixe  : 

tni  ^tir couler  de  HI  ourruisseau (7) 

je  crois  pouvoir  classer  cette  consonne  parmi  celles  qui  ne  servent 
pas  à  cet  office;  d'autant  que  les  mots  cot  hà  cr débordera  du  mon  et 

*hor  (T ruisseau,  couler))  du  stieng  permettent  de  supposer  que  tJ)I  et 
HI  ne  sont  qu'une  double  forme  d'un  mot  unique. 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  197 

244.  Le  préfixe  est  employé  :       *■ 

a.  simple 

.  ,.  .        (en  nasale  subséguente 

v%  nasalisé        \ 

\  en  damleu  affectant  le  préfixe 
c.  saîvi  de  la  liquide  T  rà. 

En  principe,  une  même  racine  pourrait  donc  former  trois  dérivés 
par  affixation  du  même  préfixe.  En  pratique,  on  n^en  rencontre  que 
deux  (S  373). 

Hfi    en  diminution,  (  simple  ==06  màn  humiliation 
humiliation  |  ,  , 

et  préfixe  ça  (  nasalisé  en  dai|iIeu«=GHfi  çaxfian  moquerie 


Ijjfi  n«i  enrouler  et  (  8i«»ple=I|jfi  Mw>n  enroulé  en  hélice 
préfixe  fi  ta  (  suivi  de  la  liquide  Ir= 


ntlîB  kravien  s'enrouler 


Schmidt(^)  qualifie  celte  formation  des  dérivés  :  préjixation  à  deux 
degrés,  le  premier  consistant  en  Taffixation  du  préfixe  au  mot-racine, 
le  second  en  la  nasalisation  de  ce  préfixe  ou  l'adjonction  de  la  liquide 
I  à  sa  suite  : 

Racine     HH  aj;  avaler  u^  iët  adhérant 

i"  degré  t\JR  mdk  enroué  u  R  pMH  adhérer 

a'  degré  AJHfî  mtj^ak  rauque  lUuR  praiët  serrer  de  près 


^*^  Die  Mon-Khmer  Vôlker,  38  et  suiv.  Dans  Die  Sprachen  der  Sakei  und 
Semang,  568,  il  désigne  cette  formation  des  mots  dérivés  par  nformationfi  à 
iroiê  degrés^  le  premier  étant  constitué  par  le  mot- racine  lui-même,  le 
deuxième  et  le  troisième,  respectivement,  par  le  premier  et  le  second  degrés 
énoncés  ci-dessus. 


198  (iRAMMAlRE  KHMÈRË. 

PR1ÎFIXE  SIMPLE. 

245.  Le  préfixe  simple  se  combine  en  un  groupe  conso- 
nantique  avecTinitiale  du  mot  racine  qui  se  souscrit  à  lui. 

Il  se  conforme  alors  aux  règles  générales  de  formation  des  groupes 
consonantiques;  cVst-à-dîre  : 

qu'il  perd  sa  voyelle  inhérente  (S  19^) 

prend  Taspiration  le  cas  échéant  (S  196,  196,  197) 

se  mue  en  occlusive  proprement  dite  0  dans  les  conditioos  expo- 
sées au  S  900. 


UfU  duol  toniher  et  préfixe  fi  Afl^=  nfU  kduol  abattement 

u  ctti^  réunir        et  préfixe  U  tfl=  U  phcûm  rassembler 

1 

tfUti  len  jouer      el  préfixe  \J  ha=  luD  phleri  orchestre 


Par  analogie  —  et  contrairement  à  la  rfeg^e  exposée  au  S  179 
la  voyelle  initiale  du  mot-racine  se  souscrit  au  préfixe  : 

ÎJH  èm  doux  et  préfixe  U  ia=  tUH  paèm  sucré 


246.  Cependant,  le  préfixe  1  r  ne  pouvant,  en  sa  qua- 
lité de  liquide,  entrer  comme  dominante  dans  un  groupe 
consonantique  (S  187),  s'écrit  purement  et  simplement  à 
la  gauche  du  mot-racine. 

U  datfi  frapper  à  coups  secs  et  préfixe  I  r=  lU  roiaitfi  choc 

247.  Tout  préfixe  peut  être  employé  simple,  à  Texcep- 
tion  : 

1**  de  la  voyelle  H  a  qui  se  nasalise  toujours 

fflfU  hhl  quand  et  préfixe  H  a  =  HtD  fU  ankal  quand 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  499 

IR  ml  pécher  avec  une  nasse  et  préfixe  H  a  *=  H  tt  fî  anrtil  la  nasse  qui 
sert  à  cet  effet. 

On  peut  se  demander,  d'ailleurs,  si  ce  préfixe  existe  bien  réelle- 
ment ou  s^il  n*a  pas  tout  simplement  remplacé  un  préfixe  T  r  tombé 
(Si63). 

â^  des  occlusives  mixtes  : 

tj  ^  se  nasalise  toujours 

i  nasalisé 
SUIVI  de  la  liquide  J  r. 

tUTlî  Jiy  formule  d'appel  et  préfixe  U  ^  =  U  t  mî    dankoy  appeler  en 
criant 

tiiB  cait  fouler  aux  pieds  et  préfixe  U  ia  =  UrrnB  bancan  faire  fouler 
aux  pieds 

u  iatu  marteler  et  préfixe  \J  ba  =  iXJu  pradatfi  choc 

248.  £n  principe  tout  préfixe  simple  peut  former  dérivé 
avec  tout  mot-racine  dont  Tinitiale  est  autre  qu'une  con- 
sonne de  sa  classe. 

Dans  la  pratique  il  ne  semble  pas  que  cette  règle  soit  absolu- 
ment générale  :  certains  préfixes,  en  effet,  ne  se  rencontrent  jamais 
devant  certaines  initiales.  Comme  il  n'est  pas  possible  d'établir  une 
règle  déterminant  exactement  les  conditions  de  ces  exceptions,  il  a 
paru  plus  simple  d'énoncer  les  initiales  devant  lesquelles  l'emploi  de^ 
chacun  des  préfixes  a  été  constaté. 

1**  Occlusives. 

a.  Le  préfixe  guttural  fi  ka  est  d'un  emploi  général, 

ul n  cap  adhérer         91 D  khcap  adhérent 
UflJ  ^iio{  tomber  fini   icluol  abattement 


200  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

I  I 

9n  top  barrer  9n  khtSp  fermer 

Ùtl  M(  détour  HJtl  j^(  trahison 


r> 


irn  ruoft  contracter 


n  nn  irifo^  s'aplatir  en  se  recroquevillant 
nn  ka  quitter  SLD  ÂrAfea  quitter 

uîfi  vien  enroulé  t9|fi  Uvten  enroulé  en  hélice 

(Ulfi  1^  paix  9pfi  j:Af^  paisible 

trin  ^  détour  ntrin  j^aè^i  mentir 

Sur  Tocclusive  proprement  dite  a  préfixe  se  muant  en  occlusive  o, 

cf.  S  900. 

b.  Le  préfixe  G  ^  ne  se  rencontre  guère  que  devant  : 
1  •  une  Toyelle 

H  6  dfn  diminution  G  fi  ca^n  humiliation 

H 

2.  une  gutturale 

mb  kàn  déployer  latéralement  iTlu  çhkèû  crucifier 

3.  une  labiale 

Ub  baà  aîné  Glu  cbaû  frère  aîné 

4.  la  semi-voyelle  labiale 

tljfU  viel  couper  en  rond  tfllJînj  chmel  creuser  en  rond 

5.  les  liquides 

T]i  reav  chercher  à  tâtons  Idif  crfao  tâtonner 
run  lak  inciser  niDn  chlak  sculpter 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS. 

c.  La  dentale  R  ta  seulement  devant  : 


201 


QrU  iUM  soutenir 

n 


9  fi  iruot  empiler 


1.  une  gutturale 

nOJ  iaa  caler 

2.  la  liquide  î 
1{1  mot  pile 

3.  Taspirée 

inU  hàp  essouflBé  G^U  Mp  étouffer 

d.  La  labiale  U  buy  comme  la  gutturale,  est  d'un  emploi 
général. 

wH  èm  doux  lUH  pahn  sucré 

fib  kon  placé  sur  uu  phkon  placer  sur 
Ul  cuor  sillon         ul  phcuor  labourer 
9(11  fol  supporter  uni  ph&l  soutenir 
ilw  rW  cribler        ifo w  /wièil  crible 
9n  fn  jàil  ravagé  ^  fTl  |?Wà^  ^^J  ravagé 
AJIT  «ày  diffusion  Cpt  f  My  diffusion 


a*  Liquide  I  r. 

La  liquide  r,  qui  se  rencontre  même  devant  une  con- 


(*)  9J ,  ne  pouvant  se  souscrire,  est  i*emplacé  par  flJ  sans  changement  de 

voydle  puisque  dans  un  groupe  consonantique  formé  d'une  occlusive  et 
d'une  liquide  c'est  l'occlusive  qui  est  la  dominante  (S  aoa  b). 


202  GRAMMAIRE  KHMÈRÊ, 

sonne  de  sa  classe ,  ne  semble  pas  être  employée  devant  la 
dentale,  la  labiale,  ni  la  sifflante. 

uin   ^p  mort  ibin  m^op  s'éteindre 

tJU  cûc  cassure  sans  rupture  ID U  rodk  se  casser  sans  rupture 

U  iaffi  frapper  à  coup  sec       lu  ri4affi  choc 

run  Up  effacer  irUd  r^ûp  s'effacer 

Le  mot  f\ù  p(h  araignée  n'est  fort  probablement  pas  la  racine  de 

IHu  TùpHn,  mais  au  contraire  une  contraction  par  aphérèse  de  ce 
poIysyUabe, 

3°  La  sifflante,  d'ailleurs  très  rare  comme  préfixe  simple, 
ne  se  trouve  guère  que  devant  : 

1  ®  la  voyelle 

fflU  ap  obscurité  t\JU  $aap  obscur 

â""  la  dentale 


V^  tendu        t\Ja  siëfi  allongé 
Pour  la  mutation  du  R  en  tJ ,  cf.  S  199. 

PR1ÎFIXE  NASALISÉ. 

249.  Le  préfixe  nasalisé  se  place  : 

a.  à  la  gauche  du  mot-racfine  si  la  nasalisation  est  mar- 
quée en  damleu  : 

[fflb  houh  «intrer  et  préfixe  Q  ç  nasalisé  en  daqileu  =  Gtfflu  çan^" 
kouh  arquer,  se  courber 

fflG  j:à!ç  casser  et  préfixe  I  nasalisé»  Iffl G  roi^i^  débris 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  203 

b.  Si  la  nasalisation  est  marquée  en  nasale,  celle-ci 
forme  groupe  consonantique  avec  Tinitiale  du  mot-racine 
qui  se  souscrit  à  elle  et  il  y  a  assimilation  de  la  nasale  à  la 
souscrite  (8  172). 

En  pratique,  elle  est  marquée  : 

a.  par  la  nasale  gutturale  u  n  devant  : 

1 .  une  voyelle 

Mn  aj;  avaler         et  préfixe  U  h  nasalisé»  Uu H  baAak  faire  avaler 

2.  une  gutturale,  c'est-à-dire  devant  la  muelte  de  sa 
classe 

Imfi  hràn  foyer     et  préfixe  G  ç  nasalisé  «»  G  mfi  çankràn  foumenu 

3.  la  semi-voyelle  labiale  i  vd 

f\î\]  val  mesurer   et  préfixe  I  r  nasalisé  =  ImfU  roAval  mesure  de 
capacité 


4.  la  liquide  T 


•  o 


ItM  rut  limer         et  préfixe  H  a  nasalisé  =  H 


b  tu  anruê  lime 


5.  Taspirée 

lin  ii  cortège       et  préfixe  u  i  nasalisé  =  U IQ  4ahhh  accompagnei 


le  roi 


6.  la  sifl9ante  AI  s,  concurremment  avec  l'assimilation 
régulière  dentale  (8  lyS) 

nn  9a  inconstant  et  préfixe  AJ  «  nasalisé  =  CuùTi  sansà  de  mœurs 
,  légères 

t\lH  «^  alors        et  préfixe  AJ  s  nasalisé  =  AJnlH  MMm  peu  à  peu 


20&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

b.  par  la  nasale  palatale  (D  n  devant  une  palatale 

cru  çaul  entrer    et  préfixe  U  h  nasalisé  =  Umni  baâcaul  faire  en- 
trer  ^ 

uT  cuoy  secousse   et  préfixe  (\]  s  nasalisé  »  AJ(TlCIJ  saficuay  agiter 

U  Ci 

On  a  tendance,  aujourd'hui,  en  ce  cas,  â  écrire  la  nasale  en  den- 
tale fi  n  : 

il  est  préférable  de  se  conformer  â  la  règle  phonétique. 

c.  par  la  nasale  dentale  fi  n  devant  une  dentale 

[mR  (fô|  enfiler     et  préfixe  H  a  nasalisé  =»  HtfilR  andif  pal 
[9Tt^  tie\  autre       et  préfixe  H  j;  nasalisé  «>  H Ifijt^  jrantief  étranger 
mO  /iç  s'immerger  et  préfixe  U  h  nasalisé =Ufi  G  km/iç  immerger 
[(MH  feum  humide  et  préfixe  H  a  nasalisé  =  H [fiTH  anseum  rosée 

d.  par  la  nasale  labiale  H  devant  : 

1 .  une  labiale 

Lpu  6Àri  cacher      et  préfixe  H  jk  nasalisé  =  H Hpu  kambàn  secret 

un  bauk  bosse  des  bœufs  et  préfixe  U  d  nasalisé  =■  uHjn  dambauk 
monticule  conique 

UfU  65/  prêter  à  usure      et  préfixe  U  b  nasalisé  =  UHîfU    bamhol 
faire  Tusure. 

2.  la  liquide  î 

in  ro|  courir  et  préfixe  I  r  nasalisent)  HR  ftantrSl  faire  fuir 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  205 

Devant  une  labiale  ou  la  liquide  I,  on  écrit  aujourd'hui  la  nasali- 
sation plus  volontiers  en  daipleu  qu'en  nasale  H.  Il  semble  préférable 
de  revenir,  comme  le  propose  le  P.  Tandart  dans  son  Dictionnaire 
françaiê-cand)odgien,  k  Torthographe  rationnelle  et  écrire  : 


nepfa  au  lieu  de  ncpfa 

ujen  au  lieu  de  ÙIR 


250.  La  nasalisation  est  obligatoire  : 

1^  pour  les  préfixes  qui  ne  peuvent  s'employer  simples, 
savoir  (8  2/17)  : 

la  voyelle  H  a 

les  occlusives  sonores  u  ^fa  et  U  ba, 

â^  pour  tout  préfixe  placé  devant  une  consonne  de  sa 
classe. 

Le  cas  ne  se  présente  guère  que  pour  le  préfixe  labial  U  b  : 

ti^tl  pKot  fin  et  préfixe  U  i  »  UHQ^tl  bamphot  terme 
tnfn  pen  plein  et  préfixe  U  J  =  UIHfTTl  bampen  comble 


PRÉFIXE  SUIVI  DB  LA  LIQUIDE  î  r. 

251.  Le  préfixe  suivi  de  la  liquide  I  s'écrit  à  la  gauche 
du  mot  racine. 

TfU  vïl  tourner  sur  soi-même  et  préfixe  fi  h  suivi  de  la  liquide 


r 


fifnj  kravïl  nœud  coulant,  anneau 


206  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

262.  Peuvent  être  suivies  de  la  liquide  T  lorsqu'elles 
sont  employées  comme  préfixe  : 

a.    les   occlu-  ]     .,      i    «c  ?  \       (  une  labiale  non  aspirée 

/  fifutluraie  n  A  *5  i  i  •  n    v  *^ 

sivea  pro-  f  "  i  -  i    n  f  S  )  la  semi-voyelIe  I  v 

^  .   >  palatale  0  Ç  }  >  d    i-     m    nt  i 

premeot  (s    x  i   ««  .  (  <»  i la  liquide  lu  / 

K..  \  dentale  R  |  ]  ^  Iv     -  jl 

dites  fl      /  '       ^  1  aspirée 

rnti  pai  enlacer  et  préfixe  H  k  smvi  de  la  liquide  I  =   flCTltl 
iropat  croiser  (les  bras,  les  jambes) 

HD  mûç  se  baigner  el  préGxe  G  ç  suivi  de  la  liquide  I  «»  IGHG 
çramûc  plonger  dans  Teau 

[la  fM  large  et  préfixe  V\  t  suivi  de  la  liquide  I  =»  muQ  trovèn 
en  largeur 

[PiriFi  btfl  bondir  et  préfixe  G  c  suivi  de  la  liquide  iB^lGCnfltl 
çrahut  bondir 

llDu  A«n  sec  et  préfixe  H  k  suivi  de  la  liquide  T  s»  Inftnu 
/rra^  crevasse  dans  la  terre  desséchée 

b.  la  labiale  dans  tous  les  cas 

11  est  à  remarquer  que,  le  préGxe  étant  toujours  formé  par  Tocclu- 
sive  a  y  on  emploie  le  caractère  U  qui  a  ici  valeur  d'occlusive  propre- 
ment dite  a  :  pa,  et  non  de  consonne  mixte  :  ha, 

nm  &a/ soutenir  et  préfi;Le  U  b  suivi  de  la  liquide  î  =^  UHrU 

prakal  lever  en  posant  au-dessous  (des  coins,  des  pi- 
lotis) 

lEî  çKe  brûler  et  pi-éfixe  U  b  suivi  de  la  liquide  I  =  lUlIot 
pracKê  mèche 

fTTlU  nàp  redoublé  et  préfixée  U  b  suivi  de  la  liquide  I  «=«=  lUflfTlU 
pranàp  se  presser 

Çl  m  iean  tii*er  et  préfixe  U  b  suivi  de  la  liquide  I  ==  kj91  tTJ 
pratean  tirer 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  207 

lui  phi  cendre  et  préfixe  U  (  suivi  de  la  liquide  I  =  lufQt 
jmpAtf  couleur  de  cendre 

tfltl  mat  bouche  et  préfixe  U  b  suivi  de  la  liquide  I  »  lUtiltl 
framat  insulter 

irUu  M  laisser  et  préfixe  U  b  suivi  de  la  liquide  1  =  lUinJa 
fralin  abandonner 

Il  b  vih  long  et  préfixe  U  b  suivi  de  la  liquide  I  =  lUU  u  pravèh 
dimension 

AJfi  sin  un  peu  et  préfixe  U  b  suivi  de  la  liquide  T  *»  lUAJfi 
proêën  dans  le  cas  où 

un  H  heam  bord,  orée  et  préfixe  tl  b  suivi  de  la  liquide  I  * 

lUUTlH  praheam  aurore 

,.«,.,        ,  (  les  occlusives 
c.  la  sifflante  devant  <  .  n    nt  i 

(  la  semi-voyelle  lu  / 

91  n  teap  bas  et  préfixe  (M  s  suivi  de  la  liquide  I  r  «=»  lAJ9in 
srateap  couche 

H  m  mul  ensemble  et  préfixe  AJ  $  suivi  de  la  liquide  î  r  = 

AJHni  rramul  se  réunir 

nn:  là  quitter  et  préfixe  AJ  s  suivi  de  la  liquide  I  r  =»  iTUrLD: 
fro/df  libre 

253.  L  occlusive  mixte  ne  pouvant  paraître  comme  sou- 
tien dans  un  groupe  consonantique  ne  s'emploie  jamais 
seule  ni  suivie  de  la  liquide  î.  Elle  est  toujours  oasa- 
Usée. 

lin  iè  suivre  en  procession  et  préfixe  U  4  =^  tjlu  ian^i  accom- 
pagner (le  roi) 


208  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

lTïi\J  Um  châtiment  et  préfixe  U  &  —  UtfiDtM  haïUoiu  imputer 
k  faute 

Dans  le  groupe  iïJ,  U  est  Tocclusive  proprement  dite  a  :  pa;  et  le 
groupe  se  lit  fra. 

INFIXES. 

254.  Les  dérivés  par  infixation  sont  formés  par  : 

infixe  proprement  dit 

nasalisation  de  la  consonne  initiale  du  mot-racine. 


INFIIATION  PAB  IIIFIU  PBOPRBMBIIT  DIT. 

265.  Peuvent  itre  employés  comme  infixe  : 

a.  Focclusive  proprement  dite  a  de  chaque  ordre 

gutturale  H  ka 
palatale  G  ça 
dentale  Pi  ta 

b.  Tocclusive  mixte 

dentale  u  da 
labiale  U  ha 

c.  la  semi-voyelle  labiale  I  vd 

d.  les  liquides 
a.  la  sifflante. 

256.  Ne  sont  jamais  employés  à  cet  effet  : 

a.  la  voyelle  H  a 

b.  l'occlusive  proprement  dite  labiale  aUpa 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  209 

c.  la  semi-voyelle  palatale  tU  yo 

d.  l'aspirée  tfl  ha. 

257.  L'infixé  proprement  dit  se  souscrit  à  la  consonne 
initiale  du  mot-racine  conformément  aux  règles  des  groupes 
consonantiques. 

C'est4-dire  que  la  consonne  initiale  du  mot-racine  devenue  con- 
sonne dominante  du  groupe  initial  : 

1.  prend  l'aspiration  le  cas  échéant  (S  igB,  196,  197)  : 
9  hho  tort,  faute  et  infixe  G  c  =  9  hhco  défaut 

-    ^  -  - 

\1V\  hët  couvrir,  appliquer  sur  et  infixe  U  ^  =  UR  pAet  coller 

n  pu  bouillonner,  pétiller  et  infixe  R  |=  u  phiû  pétiller,  faire 

explosion 
QTlI  çhr  planter  en  rang  et  infixe  U  6  ==  QîJ  çhàr  parterre, 

jardin 

Q1  fà  rapiécer,  réparer  et  infixe  t\J  «  =  On  phsà  souder, 
braser 

tCTlR  coi  pente  rapide  et  infixe  \  r  =  tItDîl  croi  abrupt,  es- 
carpé 

fflH  hhn  varié,  assorti  et  infixe  fU  /  «  [9H  kMêm  mêlé 
nb  hO''h  cercle  et  infixe  1 1?=  5  a  khmn  recourbé 

2.  se  mue  en  Tocclusive  proprement  dite  correspondante  si  c'est 
une  occlusive  mixte  (S  a  1  o)  : 

uflJ  ^/  frapper  droit,  décortiquer  et  infixe  U  t=«  RJfU  ^l 
mortier  à  décortiquer 

258.  Cependant,  lorsque  l'initiale  du  mot-racine  est  une 
semi-voyelle  ou  une  liquide,  qui  ne  peuvent  entrer  dans 

GRAHMAIBB  KHHàBB.  lA 

IMVBUICaiB    lATlOIAtl. 


aïO  GRAMMAIRE  KHMBRB. 

un  groupe  consonantique  comme  wutiea  (S  187),  Tiiifixe 
se  place  à  sa  suite  au  lieu  de  se  combiner  avec  elle. 

L'infixé  s'adjoint  alors  la  voyelle  ou  la  nasalisation  qui  affectait  la 
semi-voyelle  initiale  dans  le  mot  racine. 

Cil  yoîfi  pleurer  et  infiie  \J  b^  CUtJ  tfèUitft  (')  pleurer 

tJîfi  rien  étudier  et  infixe  U  &  =  îtUjfi  rolnm  étude 

fUn  ISk  dormir  et  infixe  U  j^  «>  ^^^  ^^If  somme 

n  n  rtap  plan  et  infixe  fU  l  ^  IflD  (1  fiiMf  de  niveau 

ri  g  rean  clore  et  infixé  I  r  =»  \l\u  rieeaA  se  garder 

259.  De  ces  infixesi  J  r  est  le  seul  que  Ion  rencontre 
suivi  d'une  nasale  subséquente.  Celle-ci  prend  alors  la 
voyelle  du  radical. 

□n  dlk  creuser  et  infixe  î  r  nasalisé  =  [G  fi  fi  etm^  pioche 

lUn  bèk  se  Traciurer  et  infixe  I  r  nasalisé  »  (UfrUln  frwMç 
éclat 

IISFIXATION  PAR  NASALISATION 
D«  LA  G0190NNB  INITtALB  ftU  IIOf*'llA0tll«. 

260.  La  nasalisation  inftxale  de  la  consonne  initiale  du 
mot-racine  s'opère  : 

a.  par  nasale  assimilée  à  la  consonne  subséquente 

h,  par  damlm. 


(*)  Autre  forme  tCintJ  y^Mm  qtti  ne  sV^que  par  auetine  raison  Ay 
mologique  ni  phonétique. 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  311 

Nasaïisatian  infumlê 
par  nMoU  ammUée  à  lé  oimêonM  iubêéqtéente. 

261.  La  formation  d'un  dérivé  par  infination  d'ane  na- 
sale assimilée  à  la  consonne  subséquente  varie  selon  que  la 
consonne  initiale  du  mot-racine  est  : 

a.  une  voyelle 

b.  une  occlusive  proprement  dite  on  ta  siÛlante 

c.  une  semi-voyelle. 

262.  Avec  une  voyelle  initiale,  la  nasale  est  toujours  la 
dentale  a  rU)  tMi« 

HU  tf  soutenir  et  nasale  influe  »  HinHU  ànap  tuteur 
ffll  ar  scîer  et  nasale  infixe  =  fTlfUTlI  à^àr  scie 
Remarquer  l'allongement  de  Va  initial. 

963.  Avec  une  occlusive  proprement  dite  ou  la  sifflante, 
rinfixation  de  la  nasale  s'opère  de  façon  différente  selon 
que  cette  initiaie  : 

n.  fait  partie  d'tm  groupe  coiisonantique 

b.  ne  fait  pas  partie  d  un  groupe  consonantique. 

264*  Lorsque  Foccioaive  proprement  dite  ou  la  sifflante 
initiale  ne  fait  pas  partie  d'un  groupe  eonsonantiqoe,  la 
naaale  se  souscrit  à  elle  et  s'écrit  en  dentale. 

i4. 


212  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Le  groupe  consonantique  ainsi  formé  :  initial  et  infixe,  obéit  aux 
règles  des  groupes  consonantiques. 

on  coÀ;  boucher  et  nasale  infixe  ==  GH  cnok  bouchon 
tu  4e  coudre  et  nasale  infixe  =  tu  ^ne  couture 
tJtl  bât  f lier  et  nasale  infixe  =  uVi  phnàt  pli 
AJU  sàp  pomper  et  nasale  infixe  =  AJU  snàp  pompe 

Sauf  quelques  exceptions  rares  où  on  la  trouve  écrite  en 
labiale. 

m  fi  Isàn  tenir  et  nasale  infixe  =  91fi  khmàn  qui  tient 
CD  çàm  garder  et  nasale  infixé  «=  QD  çffi^n  gardien 
[u  4^  marcher  et  nasale  infixe  =  IG  ifmeu  marcheur 

£n  ce  cas,  siTinitiale  est  elle-vmème  une  labiale,  l'infixé, 
ne  pouvant  se  combiner  avec  elle  (S  1 8â),  s'écrit  à  sa  droite 
et  la  voyelle  de  l'initiale  passe  à  Tinfixe. 

Ij  n  phék  boire  et  nasale  infixe  labiale  =  U^H  paniëk  buveur 


n     « 


Cp  rn    ban  chasser  et  nasale  infixe  labiale  «»  U^  CD   paman 
chasseur 


n     I 


Observer  dans  les  mots  Uljn  et  UtflfTl  le  double  emploi  du 

satgJiap  :  il  assourdit  la  sonore  U  ba  et  attribue  à  la  consonne  o  H  mo 
la  série  a. 


265.  Lorsque  Tocclusive  ou  siflSante  initiale  fait  partie 
d'un  groupe  consonantique,  la  nasale  infixe  se  combine  avec 
la  souscrite  de  ce  groupe  en  un  nouveau  groupe,  médial 
celui-ci,  dont  elle  devient  la  consonne-soutien.  Elle  sassi- 


DERIVES  ET  COMPOSES.  313 

» 

mile  alors  à  la  consonne  qui  lui  est  souscrite  (S  17a)  et 
le  groupe  prend  pour  voyelle  celle  du  groupe  primitif  du 
mot-racine  (S  ao5). 

L^assimiiation  se  réduit  en  réalité  aux  formes  suivantes  : 

La  nasale  infixe  s'écrit  : 

a.  en  gutturale  tt  n  devant  : 

1 .  une  voyelle 

01 U  çaàp  odeur  des  mets  et  nasale  infixe  =  GulU  ca^àp  mets 

ri  rf 

2.  une  gutturale 

UlU  ikkàp  tenailler  et  nasale  infixe  »  U ulU  4ankàp  tenailler 

3.  la  semi- voyelle  labiale  I  vd 

IDî  çhvày  enrouler  et  nasale  infixe  «=  Oolî  çaûvày  écheveau 

lAlb   9viû  explorer  attentivement  et  nasale  infixe  =  njfuQ 
saûvèA  fureteur,  rAdeur 

à.  la  liquide  îr 
ICptJ  prap  avertir  et  nasale  infixe  =  tJj  mU  baûrap  proclamation 

5.  l'aspirée 

l9  khè  mois  et  nasale  infixe  =  Hlu  kanhè 


saison 
in  ~     ■ 


b.  en  palatale  (D  n  devant  une  palatale 


on  rûffct*)  enlever  et  nasale  infixe  =  flfTlfl  kaûcâk  ravir  par 
violence 


^'^  Autre  forme  EH  châk. 


%lh  GRAMMAIRE  ^HMÈRE. 

e.  en  dentale  6  n  devant  une  dentale 

m  kdà  forer  et  nasale  infixe  «>  nfil  kanià  vrille 

fi    "  fi  ' 

finU  sJap  mourir  et  nasale  iafiw  ==  fUfiîpU  iontap  évanouis- 
sement 

nnU  »éàp  écouter  et  nasale  infixe»»  ^?IU  ioniXp  enseigne- 
ment 


266.  Lorsque  l'initiale  est  une  liquide,  la  nasale  infixe, 
ne  pouvant  se  souscrire  à  elle  (8  187),  s'écrit  à  sa  droite, 
et  toujours  en  dentale. 

n(\l  rof  herser  et  nasale  infixe  »»  îfiKM  riiuM  bene 


ISasulisalian  par  damleu. 

S)67.  Le  d^mhi  infixé  est  employé  avec  ou  sans  nasale 
subséquente  selon  que  l'initiale  du  mot  dont  il  s'agit  de 
former  le  dérivé  est  simple  ou  combinée. 

268.  Lorsque  l'initiale  du  mot-racine  est  simple,  on  fait 
suivre  le  damleu  de  la  nasale  dentale  qui  prend  la  voyelle 

de  l'iniliale  et  s'écrit    tii)  m  on  f^  nd  suivant  que  cette 

voyelle  est  a  ou  à. 

en  a  mn  ^^)  kip  versifier  et  imj^  infixé  avec  nasale  subsé- 

quente  ==  H  fUTl  H  kmfmhp  versifier 


^')  Se.  kâvya.  Si  le  mot  était  d'origine  khmère,  il  faudrait  HIU  kàp 
(S  1&7);  il  y  aurait  intérêt,  d'ailleurs,  k  adopter  cette  orthographe  (S  3 A). 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  SIS 

an  A  mn  k^  convenable  et  d(mku  infixe  avec  nasale  subsé- 

quente  i«-  (Ifîiri  Jdmnap  convenance 
en  a  [uU  ffbtçp  sentir  et  darfileu  infixé  avec  nasale  subséquente 

==  utfulU  daffineup  exhaler  une  odeur 
en  0  t9n  teup  récent  et  darfileu  infixe  avec  nasale  subséquente 

»  ?[â(1  ^n»^  nouveauté 

269.  Cependant,  si  cette  initiale,  bien  que  simple,  est 
une  liquide,  le  darpleu  s'écrit  sans  nasale  subséquente. 

irUu  ralon  au  delà  et  infixe  iwifdeu  =  IDJu  romloh  franchir 
fUltn  Iblh  repos  et  inGxe  darfileu  =  fUttn  fôwiW  apaiser 

970.  Il  8*enf)pIoie  également  sans  nasale  subséquente 
lorsque  le  mot-racine  commence  par  un  groupe  consonan- 
tique.  Le  groupe  se  dissout  et  la  consonne  soutien,  devenue 
initiale I  reçoit  fa  nasalisation  tandis  que  la  voyelle  du  groupe 
passe  à  la  souscnte  qui  forme  la  seconde  syllabe  du  dérivé. 

■ 

ylB  Mrdï  répandre  et  infixe  datgJeu=  f)&\f\  kamrXt  disperser 


à- 


e 


niAJ  hthi  épais  et  infixe  itufJUu  »  flDA)  ham^LM  épaissir 
Gpu  c^il  combattre  et  infixe  irni^ku  «»•  GCpQ  îWf^n  combat 

\uu  tkkeun  élevé  et  infixe  damieu  =»  UlH Q  datfikeu^  élever 

CD  n  tUak  tomber  de  haut  et  infixe  iarfiïeu  =  9  US)  H  tàrgdak 

.  jeter  de  haut  en  bas 
[0  preu  ordonner  et  infixe  ianiku  =^UU  bainreu  délégué 

tVHR  ébat  prêter  serment  et  infixe  damieu  =  (Utj  t1  «ajyiJdff  ser- 
ment. 


216  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

271.  Qaelquefois  cependant  on  écrit  H  m  subséquent 
au  damleuy  et  la  souscrite  du  groupe  initial  du  niot-racinc 
se  souscrit  à  cet  m  qui  prend  la  voyelle.  Cette  exception 
parait  réservée  au  cas  où  la  souscrite  est  la  nasale  gutturale 
u  n  ou  la  liquide  I  r. 

In  a  tra*  tresser  —  nfâtt  kamran 
ts'S  (Aitun  lourd»  4H6  tiffinûn 


FORMATION  DES  DIFFERENTS  DERIVES  D'UNE  llftlfE  RACINE. 

Dérivés  par  pré/ixation, 

272.  Un  même  mot-racine  peut  en  principe  former  au- 
tant de  dérivés  qu'il  existe  de  préfixes.  En  pratique  il  n  en 
forme  généralement  guère  plus  dé  deux. 

En  principe  une  môme  racine  pourrait  former  un  aussi  grand 
nombre  de  dérivés  qu'il  existe  de  préfixes,  autant  du  moins  que  les 
règles  de  la  phonétique  n'en  interdisent  pas  l'emploi  eu  égard  à  son 
initiale.  En  pratique  il  n'en  est  rien  ;  et  les  exemples  de  deux  dérivés 
d'un  même  mot-racine  formé  par  deux  préfixes  sont  en  somme  assez 
rares. 

D'ailleurs,  les  préfixes  eux-mêmes  sont  loin  d'être  tous  également 
usités.  Le  préfixe  labial  M  b  on  p  est  de  beaucoup  le  plus  employé. 
Viennent  ensuite  par  ordre  d'importance  :  la  liquide  I  r,  la  gutturale 
n  k,  la  sifflante  AJ  s,  la  palatale  G  ç,  la  dentale  U  ^  ou  Si  |  et  enfin 
la  voyelle  H  a. 


273.  En  principe  également  un  même  moirracine  peut 
former  avec  un  même  préfixe  quatre  dérivés,  selon  que 
celui-ci  est  employé  : 

a.  seul 


y 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  217 

h.  nasalisé  en  nasale  subséquente 

c.  nasalisé  en  nasalisation  damleu  affectant  le  préfixe 

d.  suivi  de  la  liquide  î  r 


Mais  en  pratique  il  nen  forme  guère   plus  de  deux 
(cf.8a4/i). 

On  rencontre  cependant  quelques  exemples  de  trois  dérivés  for- 
més d'un  même  mot-racine  à  Taide  d'un  seul  préfixe  : 

1 .  Racine Hfi  «fn  diminution 

« 

a.  Préfixe  simple Gfi  caàn  humilié 

b.  Préfixe  nasalisé  en  nasale  subsé- 

quente       G  u  fi  çaûàn  diminuer 


M 


c.  Préfixe  nasalisé  en  (fai^tleu ....     GHfi  çatfiân  moquerie 


2.  Racine Hu  &on  placé  sur 

a.  Préfixe  simple u  Q  phkon  placer  sur 

b.  Préfive  nasalisé  en  nasale  subsé- 

quente    tJub  baûkon  perchoir 

d.  Préfixe  suivi  de  la  liquide  r. . .  VJTiu  prakon  se  placei 


1 
3.  Racine ffU  toi  s'appuyer,  supporter 

a.  Préfixe  simple ulfU    phtol  appuyer  contre, 

soutenir 

b.  Préfixe  nasalisé  en  nasale  subsé-        , 

quente Ufi  (U  bantol  support     ^ 

d.  Préfixe  suivi  de  la  liquide  r. . .     UffU  pratol càte  i  côte 


318  GRAMMAIRE  I^HMàRE. 

La  formation  de  deux  dérivés  du  même  mot-racine  à  Taide  d*un 
même  préfixe  est  très  fréquente  : 

1.  Racine.  . .  : , ;  9  kkwp  s'efforcer 

b.  Préfixe  nasalisé  en  nasale  subsé- 

quente    \3u  baàkhaifi  forcer 

d.  Préfixe  suivi  de  la  liquide  r. . .  IU9  pral^atfi  avec  force 

2.  Racine uin  p(y  mort 

a.  Préfixe  simple Juin  rHap  sVteindre 

c.  Préfixe  nasalisé  eu  4^niiieu ....  îbhH  r^nap  tuer 

3.  Racine ulG^ interruption, définitif 

a.  Préfixe  ample ulG  phiac rompre 

h.  Préfixe  nasalisé  en  nasale  subsé-        , 

queute UCHG  haniXe  dernier,  extrême 

ti.  Racine [U  (Tl  ^  chassa* 

h.  Préfixe  nasalisé  en  nasale UtB  (Tl  hanirik  expulsion 

d.  Préfixe  suivi  de  la  liquide  r. . .  lUtD  m  fraieii  poursuivre 

5.  Racine \u\l  io  dégager 

a.  Préfixe  simple îtOit  roio  s'échapper 

c.  Préfixe  nasalisé  en  doipku ICCflt  rAff^  sauver^  préserver 

•    * 

6.  Racine uf\  phot  fin 

e.  l^réfixe  nasalisé  en  iwfJUu Uutl  hampK&i  terme 

d.  Préfixe  suivi  de  la  liquide  r.  • .  lUun  prupMl  sur  le  point  de 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  S19 

Dérivée  par  infia^otion. 

274.  En  principe  on  ne  forma  pas  un  dérivé  par  in- 
fixe d'un  dérivé  par  préfixe,  pas  pins  d'ailleurs  qu'on 
n'ajoute  un  préfixe  à  un  dérivé  par  infixe. 

Une  même  racine  peut  former  à  la  fois  plusieurs  dérivés  par  pré- 
fixes et  par  infixes,  mais  il  nVst  pour  ainsi  dire  pas  dVxemple  de 
dérivé  par  infixe  formant  un  9OU8*  dérivé  par  préfixe  ou  inverse- 
ment. 


275.  Par  contre»  et  bien  que  les  exemples  en  soient 
rares,  un  dérivé  par  infixe  peut  former  un  sous-dérivé  par 
nouvelle  infixation  nasale. 

Racine. , HQ  kaà  anneau,  faisceau 

Infixe  liquide  r [fia  kmà  tresse 

Infixe  nasal  en  datfdeu riïu  katpraû  tresses. 

276f  L'infixation  par  nasale  en  d^mleu  est,  de  toutes 
les  formes  de  dérivation  •  la  seule  qui  soit  encore  couram- 
ment employée  de  nos  jours. 

Les  chanteurs  remploient  fréquemment  et  pour  former  le  vers,  au 
court  de  Timprovisation,  font  souvent  suivre  le  mot- racine  da  son 
dérivé  ainsi  formé. 

m  •    » 

•    •  «  m  « 

VALEUR  DBS  PREFIXES  ET  INFIXES 
AU  POINT  DE  VUE  DU  SENS  DES  D^RIV^S. 

277.  Les  préfixes  et  infixes  nont  pas,  â  proprement 
parler,  de  valeur  propre  par  eux*mèmes  et  le  sens  du  dérivé 


230  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

dépend  moins  du  préfixe  ou  infixe  qui  a  servi  à  le  former 
que  du  sens  du  mot-racine  dont  il  est  dérivé. 

Le  même  préBxe  ou  le  même  infixe  formera  des  dérivés  à  sens  dif- 
forents  selon  que  les  mots*racines  auxquels  il  sera  successivement 
aflSxé  auront  sens  substantif ^  adjectif,  verbal,  etc.;  ainsi  : 

Le  même  préfixe  H  ka 

« 
aifixé  au  verbe  9(1  t^  boucher  formera  un  dérivé  à  sens  verbal 

9(1  kh^  obstruer 

affixé  au  verbe  7)1  ta  frapper  de  la  paume  de  la  main  formera  un  dé- 
rivé à  sens  substantif  91t  khtà  contre-coup 

Le  même  infixe  imfdeu 

aflixé  à  Tadverbe   {1(1  krûp  assez  formera  un  dérivé  à  sens  verbal 

ni(1  koij^p  suffire 
«dixé  au  substantif  H  kru  maître  formera  un  dérivé  à  sens  substantif 

ni  komru  modèle 

Il  faut  ne  pas  perdre  de  vue,  aussi  bien,  que  la  valeur  propre  des 
vocables  khmèrs  étant  assez  variable,  un  même  dérivé  peut  avoir  à  la 
fois  sens  substantif  et  sens  verbal ,  sens  adjectif  et  sens  substantif,  etc. , 
quel  que  soit  le  préfixe  ou  infixe  qui  ait  servi  à  le  former. 

278.  Cependant,  d'une  façon  générale  et  toutes  choses 
égaies  d'ailleurs,  chaque  préfixe  ou  infixe  parait  avoir, 
dans  la  détermination  du  sens  du  dérivé  formé  par  lui,  une 
tendance  propre  qui  peut  se  caractériser  comme  suit  : 

A.  Préfixes. 

La  gutturale  k  forme  l'adjectif  ou  le  participe 

Cpfa  Wn  cacher    HCpu  taiyiian  secret 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  221 

La  labiale  \3  boxip  :le  causatif 

tfTlt  io  citer     UtfTlî  pra^  faire  arrêter 


La  sifflante  AJ  s,  la  palatale  G  ç,  les  dentales  u  delfi  t  : 
le  substantif 

fil  R  ia|  couper    AJuTlR  sankat  division 
tni  ^r  couler  Gui  ran^tir  rigole 

V 

PTJR  ia|  couper  ulR  (A^af  douleur  physique 

Le  préfixe  suivi  de  la  liquide  I  r  :  le  réfléchi,  la  récipro- 
cité 

91  khàtfi  mordre      U91  prakkàfn  s'entre-mordre 


[? m  teus  obstacle  ^[?  AJ  prateus  se  gêner. 

B.  Infixes. 

Ils  forment  généralement  Tinstrumental 

tCtnj  chktel  curer  Toreille    Gtuinj  caïkjrîel  cure-oreille 

à  Texception  de  Tinfixe  labial  H  m  qui  sert  plus  particuliè- 
rement à  désigner  Tagent 

tu  d^  marcher    lu  fiimeu  le  voyageur 


COMPARAISON  DU  MODE  DE  FORMATION  DES  DlÎRlVÉS 
PAR  AFFIXATION  DANS  LES  LANGUES  DU  GROUPE  MON-KHMER. 

279.  D'une  façon  générale,  un  peut  dire  que  le  mode 
de  formation  des  dérivés  par  affixjation  est  identique  dans 
les  langues  du  groupe  mon-khmèr  qu'il  est  aujourd'hui 


S93  GRAMMAIRE  KBMÈRfi. 

possible  d'éludier;  le  préfixa  Mal  est  de  bMocoap  le  plus 
fréquemment  employé;  et  Yin/ixena$al,  d'usage  courant,  est 
surtout  rendu  par  la  dentale. 

On  trourera  ci-dessous  un  ensemble  d'exemples  qui  donneiTHit, 
|iour  le  mon  et  le  hahnar,  une  idée  très  nette  de  la  formatiOA  de  ces 
dérirés  : 

MOU. 
rT€fUC€$» 

To«tes  les  occlusires  proprement  dites  peuvent  être  employées 
comme  préfiies»  quelles  appartiennent  k  la  classe  o  ou  k  la  classe  no. 
Cependant  la  palatale  semble  rare. 

Le  préfiie  hMal  est  le  pins  fréquent  On  le  trouve  sous  la  forme 
classe  m  :  o  j9a  ou  sous  la  forme  classe  o  :  o  ^.  Il  indique  générale- 
ment le  causatif  (;ni  en  mon  signifie  cr  faire  t»). 

uo  yam  être  malade         ixà  pttyêue  rendre  malade,  persécuter 

6O03  \Ai  tourner  autour    Q^fn  fièt  faire  tourner  autour 

Devant  la  consonne  mixte,  il  semble  qu'au  lieu  de  se  sonoriser,  comme 
en  khmèr  ou  en  bahnar,  il  prenne  l'aspiration. 

6^  4in  fatigué      oc^oc  fikaéàk  fatiguer 
^cS  #atj;  (^)  plein    «s^œ  pkajaik  fardeau 

Les  liquides,  surtout  Tco,  et  la  sifflante  sont  d'un  usage  courant. 
^  fui  ^*)  jeter   c6^  k/mi  un  jet  de  pierre 
6000  ke  peser       g^  ike  poids 

Les  occlusives  miites  ^  e  g ,  les  semwToyelles  et  Taspirée  ne  sont 
jamais  employées  comme  préfixes. 


^*)  Pour  la  tranicriptioii  selon  le  système  Blagden,  cf.  iupra,  S  i&3,  note. 

^*)  Blaodbn  ,  Phonétique  du  talain,  699 ,  transcrit  ttkàk  avec  une  nuance 
vers  k^n  et  ajoute  (note  &)  :  «r Selon  Haswell  (éd.  Stevens)^  la  voyelle  ui 
Avec  consonne  initiale  de  la  Seconde  série  se  prononce  qotïô,  par  exemple 

^  ffuih»»kSh  ou  peut-être  AaM.  Tai  noté  que  ^  jitik  m  M  jêk  (presque 
À^)  ^^  ^  i^^  ^  prononce  gUk  dans  le  dlalede  de  Martabaa-Maeimaia.t 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  iU 

On  trouve  également  le  préfixe  suivi  de  la  liquide  q. 

c8  itM  savoir  [?£e8  ht^tun  comprendre 

On  ne  trouve  guère  que  Tinfixe  naaal^  éerit  généralement  en  labiale , 
plus  rarement  en  dentale. 

o^oS  Uol  v(rier    oo^  kamihi  voleur 

lAlIRAR. 

Pri/ixe. 

pyky  Isont  les  seuls  préfixes  couramment  employés.  Le  premier, 
p,  est  le  plus  firéquent;  il  se  sonorise  quelquefois  devant  le  J  ou  le  6. 
C'est  le  causatif  (ici  comme  en  mon ,  fe  signifie  :  faire). 

iok  éclater    ptioh  ou  hedoh  faire  éclater 

h  marque  le  passif,  et  tla  réciprocité,  le  réfléchi. 

dàp  couvrir     hedàp  être  couvert 
ImA  aimer        khiU  s'entraîner 
fik  casser       tepàk  se  rompre 

Infixé, 

L'infixé  nasal,  écrit  généralement  en  dentale,  est  le  plus  commun. 

gàp  enserrer    gtnÀp  bandes  pour  enserrer 

LHnfixe  à  se  rencontre  dans  les  mots  qui  commencent  par  un  des 
groupes  hr,  tr,  br,pr.lly  est  certainement  appelé  par  la  liquide. 

*  hroî  rouler  de  haut  en  bas  kedrol  cas(iade 

trëk  pousser  tedrëk  nouvelles  pôusSea 

bran  noir  bedraà  suie 

prân  amorcer  f^iràn  amorce 

Il  est  assex  difficile  d'étudier  la  formation  des  dérivés  par  affixation 
en  stieng  étant  donné  l'insuffisance  du  dictionnaire  d'Azémar.  On  peut 
avancer  cependant  qu'elle  y  est  semblable  à  celle  du  khmèr  avec  cette 
(Hfférence  que  fe  pr^e  tahiat  suivi  de  la  liquide  r  y  semble  d^un 
usage  plus  commun. 


22&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


DÉRIVES  PAR  REDOUBLEMENT  FRÉQUENTATIF. 

280.  Le  fréquentatif  est  formé  par  redoublement  de  la 
coUvSonue  initiale  du  mot-racine. 

mj  Aày  gratter  Hmi  kakày  gratteier  (comme  les 

poules) 

U  do  frotter  tf  [f  jado  frotter  énergiquement 

lîifa  dèl  de  même  \illiuj  Jadèl  toujours  de  même 

91:  ta  frapper  de  la  paume  de  la    991:  totâ  frapper  à  coups  redou- 
main  bl^ 

U  bo  piquer  UU  habo  picoter 

njn  BA  vendre  ajfLJR   fôfôt  commercer 

fjn  |r4  dégoutter  ftJJAJn    «aw-^fi   tomber   goutte  à 

goutte 

nriR  mk  mouvement  nerveux        ÇTi  HTin  nànak  frissonner 

Les  semi-voyelles  ni  la  liquide  I  ne  paraissent  aptes  au  redouble- 
ment fréquentatif. 


281.  Il  n'y  a  jamais  redoublement  frequentatif.de  l'ini- 
tiale aspirée. 


SECTION  IL 

COMPOSifs. 


t.  Tout  vocable,  simple  ou  dérivé,  peut  concourir  à 
la  formation  des  mots  composés. 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  225 

I.  Il  conserve  sa  forme  primitive,  quelle  que  soit  sa 
place  dans  le  composé,  le  mode  de  formation  de  celui-ci, 
et  le  nombre  de  termes  qu  il  comprend. 

En  général,  les  termes  qui  concourent  à  la  formation  d'un  composé 
restent  semblables  à  eux-mêmes,  indépendants,  ne  alunissent  ni  gra- 
phiquement ni  phonétiquement,  sauf,  cependant,  en  ce  qui  concerne 
les  composés  phonétiques ,  lorsque  le  second  terme  n'est  que  Talléra- 
tion  phonétique  du  premier. 

Pour  certaines  expressions  analytiques  très  courantes ,  les  mots  qui 
les  composent  ont  été  réunis  graphiquement  en  une  forme  contractée 
qui  leur  donne  l'apparence  de  mots  composés.  Elle  est  en  réalité  fau- 
tive bien  que  consacrée^  par  l'usage,  et  n'agit  en  rien  sur  la  nature 
même  des  rapports  des  mots  entre  eux  : 

nOni  reaçkàr  =  DO  mi  reaç  kàr  service  royal     se.  râjakârya 


284.  La  formation  des  composés  n'est,  de  ce  fait,  sou- 
mise à  aucune  loi  ni  règle  phonétique.  Elle  est  uniquement 
régie  par  des  règles  de  position. 

L'altération  phonétique  que  subit  le  second  terme  du  composé 
euphonique  n'intéresse  en  rien  les  rapports  de  chacun  des  termes  du 
composé  qui  sont  tout  simplement  juxtaposés. 

Les  règles  de  position  ne  s'appliquent  évidemment  qu'aux  seuls 
composés  séparables  :  les  copiposés  déterminatifs. 

Les  composés  euphoniques  y  échappent  {infra,  S  986). 

285.  Les  composés  peuvent  être  divisés  en  deux  classes 
principales  : 

1^  les  composés  euphoniques 
â^  les  composés  déterminatifs. 

286.  Les  composés  déterminatifs  sont  seuls  soumis  aux 
règles  de  position. 

OBAHHAIll  KHHill.  l5 

IHrMMia»    MATIOWALI. 


226  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

COMPOSÉS  EUPHONIQUES.       , 

287.  Le  composé  phonétique  est  fomïé  de  deux 
termes  dont  le  premier  seul  a,  d'ordinaire,  un  sens  précis. 
Le  second  est  tantôt  un  synonyme,  tantôt  une  altération 
phonétique  du  premier,  et  ne  s'emploie  généralement  pas 
isolé,  soit  pour  avoir  disparu  du  langage  courant,  soit  qu'il 
n'ait  jamais  eu  de  sens  propre  bien  déterminé. 

Il  est  assez  difficile  d'établir  nettement  le  mode  de  formation 
phonétique  employé  pour  ces  composés  que  les  chanteurs  et  diseurs 
publics  varient  et  renouvellent  constammeitt.  Quelques  indications 
générales,  dont  il  conviendra  de  ne  point  exagérer  Timportance,  pa- 
raissent cependant  pouvoir  être  énoncées  sans  grande  chance  d'erreur. 

Cette  altération  phonétique  se  traduit  : 

a.  par  allongement  de  la  dernière  voyelle  accompagné  quelquefois 
de  modification  de  la  consonne  finale  ou  d'adjonction  d'une  consonne 
finale  si  le  premier  terme  n'en  comporte  pas  : 

5  y\  khto  khtea  retentir 

4     4' 

9   91 1  khça  khçày  se  répandre 

b.  par  changement  de  la  voyelle  ou  diphtongue  de  la  dernière 
syllabe  dans  les  mêmes  conditions  que  ci-dessus  : 

t9R  tlîlR  tref /rout  vacillant 
ntîîn    ntîfl  irafcfc  jtra/ao  regarder  fixement 
HfflU  Htfflî  andàpanioy  suite 
UtI  un  m  baipreu  banfiràs  serviteurs 


c.  enfin  par  simple  modification  ou  suppression  de  la  consonne 
finale;  la  semi-voyelle  tU  yo  intei^vient  alors  fréquemment: 

SIR  STJ  khçàt  Ifhçày  se  répandre 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  227 

L  Cependant ,  dans  quelques  cas  assez  rares ,  c'est  le 
second  terme  du  composé  qui  est  le  vocable  primitif,  le 
premier  ayant  été  formé  phonétiquement  dans  les  condi- 
tions énoncées  ci-dessus. 


tu  m  uini  phdesphiàs  commun 
Ûfon  Uanm  banmè  baninol  dette 
(ît9AJ  (Î9fi  irdtes  tritàn  aexihk 

COMPOSÉS  DÉTERMINATIFS. 

L  Dans  un  composé  déterminatif,  le  déterminé  se 
place  toujours  le  premier. 

290.  Les  composés  déterminalifs  se  répartissent  en 

A.  Composés  verbaux 

B.  Composés  prépositifs 

C.  Composés  conjonctifs 

D.  Composés  adverbiaux. 

COMPOSAS  V£RBAUX. 

291.  Les  composés  verbaux  sont  formés  de  deux  verbes. 

Le  verbe  itératif,  formé  en  français  à  Taide  du  préGxe  re,  est 
rendu  en  khmèr  par  le  verbe  indiquant  l'action  exprimée  suivie  de 

Tadverbe  ffTl  tHfn,  ou  tnJÛ   JfTi  Uun  vin,  sans  cependant  que  l'ex- 
pression forme  «rmot  composé  ?)  proprement  dit. 

HH  Im  mok  trtfn  revenir 
j 

tirU  tnjfa  îfTi  reu8  leun  vïn  ressusciter 

t5. 


228  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

9Briî  mm  nn  iplTm  ne  m 

àniày  fen  m^j:  k^oo  vUî  p6m  rmoç 
le  lièvre  ne  put  (en)  ressortir 

292.  Ils  se  répartissent  en  deux  catégories  distinctes 
selon  que  le  second  terme  : 

précise  l'action  indiquée  par  le  premier 
marque  le  résultat  cherché  par  le  premier. 

Nous  qualifions  : 

les  premiers  de  comparés  à  terme  auxiliaire 
les  seconds  de  composés  à  terme  conclusif. 

293.  Dans  les  composés  à  terme  auxiliaire,  le  second 
verbe  ajoute  généralement  au  sens  indiqué  par  le  premier 
une  idée  exprimée  en  français  par  les  préfixes  ap,  st^,  em, 
in  y  re. 

CUn  un  yok  mok  apporter 

tUn  191  yoA  t(m  emporter 

9  9  ru  tu  n  totwÀ  yok  recevoir 

tnU  tOtn  cap  çen  extraire 

Le  nombre  de  verbes  qui  peuvent  être  employés  comme  termes 
auxiliaires  dans  ces  composés  est,  en  somme ,  assez  restreint.  Voici  les 
plus  fréquents  : 

tfil  nàu         indique     immobilité,  fixité 

un  mok  —         rapprochement 

[?1  lott  —         éloignement,  continuité 


DÉRIVÉS  ET  COMPOSÉS.  229 

trub*{mil  indique  ascension,  accroissement,  reprise 

G  ci  —  descente,  diminution,  cessation 

GfU  çaul  —  introduction,  groupement 

IGCTï  eeii         —  sortie,  dissociation 

51  oy  —  attribution,  don 

tUn  yèk  —  reprise,  réception,  etc. 


294.  Dans  les  composés  à  terme  conclusif ,  le  second 
terme  seul  doit  être  traduit,  le  premier  exprimant  une  idée 
généralement  sous-entendue  en  français. 

tHfU  IttlfTl  iw«/ tA«<n  apercevoir  (regarder  +  voir) 
in  Ittirn  rokkheuû  trouver  (chercher -(-voir) 
rtJlU  fU  »4Sp  li  entendre  (écouter  +  entendre) 
fi  tint  [QIU  niyeay  prap  avertir  (dire -j- avertir) 


296.  Les  composés  à  terme  auxiliaire  et  les  composés  à 
terme  conclusif  sont  séparables;  c  est-à-dire  qu'ils  peuvent 
être  dissociés  et  séparés  par  un  des  éléments  de  la  proposi* 
tion. 

C'est  en  général  le  régime  qui  se  place  entre  les  deux  termes  du 
composé,  et  la  négation  quand  la  phrase  en  comporte  une  (S  SAS). 

tun  d^m  fin  un  Hm 

yik  thâs  slà  m^  ah 
apporte-moi  le  plateau  (à)  arec 


230  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

li  in  nùn  ihoj  ùfi  làim 


vea  rilf  Içambëi  meul  mhi 
il  chercha  le  couteau  et  ne  le  trouva  pas. 

COMPOSAS  PIIIÎFOSITIFS. 

296.  Les  composés  prépositifs  sont,  pour  la  plupart, 
formés  : 

ide  lieu 
ou 
de  temps 

précédée 

a.  de  {'auxiliaire  [fil  nôu 

9lfa  khàn 

b.  d'une  des  prépositions  /  Qj 

[Rfa  tran 


Im  HH  non  muk  devant 


^l 


mj  èkriy 


derrière 


COMPOSÉS  GONJONGTIFS. 


297.  Les  composés  conjonctifs  sont  assez  rares.  Ils  sont 
formés  presque  exclusivement  de  deux  verbes. 

Cp fi  di  bàn  cea  c'est  pourquoi 


DERIVES  ET  COMPOSES.  231 


COMPOSES  ADVERBIAUX. 


298.  Les  composés  adverbiaux  sont  généralement  for- 
més d'un  verbe  et  d'un  adjectif. 

Les  verbes  les  plus  particulièrement  employés  à  cet  effet  sont  : 

61  oy  donner 
tn  eea  être  : 

BT  CDU  oy  çhap  rapidement 
di  lUnjlU  ceapramp  rapidement 

299.  En  style  élevé,  ou  les  forme  quelquefois  à  laide  de 
la  particule  U  bei  placée  devant  un  adjectif  ou  un  adverbe. 

U  uH  bei  fyiatn  soigneusement 


LE  SUBSTANTIF.  233 


CHAPITRE  VI. 

LE  SUBSTANTIF. 


GÉNÉRALITÉS. 

300.  En  khmèr,  les  parties  du  discours  ne  sont  déter- 
minées par  aucune  caractéristique  propre. 

Rien  ne  distingue  la  forme  substantive  de  la  forme  adjective,  ver- 
baie,  adverbiale,  etc..  L'aspect  morphologique  d'un  vocable  ne 
permet  pas  de  déterminer  s'il  est  substantif,  adjectif,  verbe,  adverbe, 
préposition,  conjonction,  etc. 

Pour  les  dérivés  mêmes,  cette  distinction  est,  en  pratique,  rare- 
ment possible,  puisque  le  sens  en  dépend  moins  du  préfixe  ou  de 
l'infixé  qui  sert  à  les  former  que  de  la  valeur  du  mot-racine  dont  ils 
sont  dérivés  (S  377). 

301.  Un  même  vocable  peut  posséder  valeur  intrin- 
sèque multiple. 

A  proprement  parler,  les  vocables  de  la  langue  n'appartiennent 
pas,  pour  la  grande  majorité,  à  telle  ou  telle  partie  du  discours, 
mais  possèdent  intrinsèquement  plusieurs  valeurs  :  tantôt  substantif, 
tantôt  adjectif,  verbe,  adverbe  etc. .  .  C'est  la  généralité  pour  les 
mots-racines;  les  dérivés,  quoique  plus  stables,  possèdent  souvent 
double  valeur.  Seuls  les  composés  ont  une  affectation  bien  définie. 

nto  &an,  peut  avoir  valeur  substantive:  faisceau,  cohorte;  ou 
valeur  vethak  :  convoquer,  rassembler 

dl  cea,  valeur  adjective  :  bon,  bien;  ou  valeur  verbale  :  être, 
exister 

Cil  G  dâç,  valeur  substantive  :  rupture^  interruption;  ou  valeur 
adjective  :  définitif,  absolu 


23&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

tjin  cap,  valeur  verbale  :  adhérer;  ou  valeur  adverbiale  :  soli- 
dement 

o 


l 


m  H  krom,  valeur  préposiHve  :  sous;  ou  valeur  adjeetive  :  in- 
férieur 


10  ruoç,  valeur  verbale  :  échapper;  valeur  adjeetive  :  fini;  ou 
valeur  adverbiale  :  ensuite 

Bû  nïÂ,  valeur  cmjonctive  :  avec;  valeur  adjeetive  :  stable;  ou 
valeur  iubstaniive  :  stabilité 

tu  lA/ot,  YdleuT  êubstantive  :  prix,  valeur;  ou  valeur  adjeetive: 
cher,  chéri 


•     I 


nnnCl  kan^mty  valeur  subetarUive  :  note,  décret;  ou  valeur  t^er- 
bak  :  fixer,  déterminer,  etc . . . 


302.  Sa  valeur  relative  dans  la  proposition  est  alors 
déterminée  par  la  place  qu'il  y  occupe. 

Les  règles  de  position  ont  donc  grande  importance  en  khmèr. 

303.  Tout  vocable,  racine,  dérivé  ou  composé,  con- 
serve toujours  et  en  toutes  circonstances  sa  forme  inva- 
riable quelles  que  soient  les  relations  grammaticales  aux- 
quelles il  est  soumis  et  les  circonstances  de  Taction  à 
laquelle  il  participe. 

Qu^un  substantif  soit  au  singulier  ou  au  pluriel,  sujet  ou  complé- 
ment, il  conservera  toujours  sa  forme  invariable  ainsi  que  Tadjectif 
qui  le  détermine.  (Jn  verbe  de  même  gardera  son  aspect  primitif 
quels  que  soient  la  personne,  le  nombre,  le  t^mps,  le  mode. . .  etc. 

Quelques  rares  mots,  dans  la  langue  littéraire,  ont  une  forme  dif- 
férente au  masculin  et  au  féminin.  Ce  sont  des  formes  empruntées 
directement  au  sanscrit  qui  ne  font  pas  exception  à  la  règle  (cf. 
S  3o8). 


LE  SUBSTANTIF.  235 

LE   SUBSTANTIF. 
NOM  PROPRE. 

304.  Le  nom  propre  ne  se  distingue  pas  du  nom  com- 
mun. 

Les  majuscules  sont  inconnues  et  les  noms  propres  ne  sont  pas,  de 
ce  fait,  distingués  graphiquement  des  noms  communs. 

305.  La  plupart  des  noms  propres  sont  d  ailleurs  cm* 
pruntés  langage  courant  où  ils  ont  conservé  leur  emploi  et 
leur  sens  commun. 

AjrU  Suoê  bonheur  se.  Svaid 
Noms  d'homme  (    ^ 

ADDI  Sàrày  petite  plante  aquatique 

Nom  de  femme  :  Hm  Malî  jasmin  se.  malli 

nH  [Rniu  fUin  phutfi  Trapem  chuk  le  village  (de  la)  Mare 
(aux)  Lotus 

[wn  t[n  BRI  frgi   Prei  mkor   la   ville  (de  la)  Forêt  royale 
(Saigon) 

306.  Le  nom  propre  se  place  toujours  après  le  substan- 
tif ou  le  pronom  qu'il  détermine. 


|njn  f 5r  srSk  Khmèr  le  Pays  Khmèr 


tfuin  HH  ?nnti  jnçptunH  rin  Louk  nàk  zhnà  hraiàUm 

Pok  Monsieur  rèknà  Kralàhbm  Pok 

Hn  AJAJ  Nàk  Sms  Monsieur  Suos 
et-      A»        -  " 


236  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

NOM  COMMUN. 
LE  GENRE. 

307.  La  désignation  du  genre  n^intervient  en  khmèr 
que  pour  les  êtres  animés  et  certains  végétaux  dioîques. 

Le  khmèr  n'imagine  le  genre  que  comme  marque  des  sexes.  Si 
donc  il  éprouve  le  besoin  de  distinguer,  parmi  les  êtres  animés,  le 
mâle  de  la  femelle  ou,  pour  les  végétaux  dioîques,  la  plante  à  fleurs 
mâles  de  la  plante  à  fleurs  femelles,  Tidée  ne  lui  viendra  jamais  de 
donner  un  genre  à  un  nom  de  choses,  asexué  par  définition. 

308.  Certains  substantifs,  assez  rares  d'ailleurs,  com- 
portent un  genre  par  définition. 

La  langue  alors  comprend  deux  termes  pour  un  même  être,  Tun 
désignant  le  masculin,  Tautre  le  féminin. 


^  n  n  ipûi (1)  père     HCfl  tU  moiày  mère 


uni  fras^^^  garçon      ÂJ  srei  fille 

f\)  ta  aïeul,  ancêtre     ufi  iaun  aïeule,  ancêtre  féminin 

U  piei  époux      uns  prapSn  épouse 

tfUnnJ  chmaul  mâle  fh  ni  femelle 
-*  / 

Quelquefois  les  deux  termes  ne  sont  qu'un  seul  mot  sanscrit  sûus 
ses  deux  formes  du  masculin  et  du  féminin. 

Cfimn   bàsàk  dévot  se.  vpà$aka  -    Cfirum    biMçà  dévote  se. 
upàsikà 


^*)  Couramment  :  Hinn  àpùk, 

1 
^"^  Se.  purusa. 


LE  SUBSTANTIF.  237 

nnn  nota  homme  se.  nara  -  CUII  nari^^^  femme  se.  nan 

fu/in  \t\  in  ÎRonT 

eUai^^^  eea  rup  ratnari 
Sculpté  en  forme  de  précieuse  femme. 

309.  Lorsque  le  substantif  désignant  un  être  animé  ne 
comporte  aucun  genre  par  lui-même  et  qu  il  y  a  lieu  d'en 
déterminer  le  sexe ,  on  l'indique  à  laide  : 

a.  d'un  des  substantifs  dont  il  est  question  au  para- 
graphe précédent  qui  se  placent  après  le  nom  dont  ils 
marquent  le  sexe  : 

pour  les  hommes  : 
HBni  uni  monus^^^  pros  homme  UBAJ   AJmonitf  grei  femme 
u  ffl    ci  ta  ancêtre  masculin  U  Ufi  et  daun  ancêtre  féminin 

tAJO  tfim:  (h  tnfi  HB  luoj  hib  fn  hb  Ê  hî 

sdec  no  iJûtn  tMan  kaan  prvs  mean  ti  boun  «ret  muy 
Ce  roi  n'avait  pas  de  fils,  il  n'avait  qu'une  fille 

pour  les   animaux  et  les  plantes  dioïques  c'est  toujours  : 

[ninrU  chmotU  pour  le  mâle  et  CTl  ni  pour  la  femelle. 

tfn  lainrU  it(m(*)  chnuml  bœuf,   IfTl  m  faw  m' vache 


n    1         ittt» 


(*)  La  transopiption  étymologique  exacte  exi^rait  BD,  BI. 

^*)  De  rUn  /a&  inciser.  La  forme  ITIH  fAiilf^  est  par  conséquent  fautive. 

'^^  Se.  manusa  (?).  On  écrit  aussi  H  C\S  mnàs  ou  \3C\J  mnii. 

<•>  Se.  gô. 


338  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

[9\)t\  tninrU  tnkelmioul  palmier  à  suci-e  mâle,  [ffltl  (Tl  |rô{ 
fU  palmier  à  sucre  femelle 


b.  des  appellatifs  pronomiuaux 

Hfi   nàk  pour  les  hommes 

fiflb  nean  pour  les  femmes 

qui  se  j^ceot  devant  le  substantif  qu'ils  déterminent. 

HH  llnj  nâ^  9ri  le  pnjasii    {Du  [[AJ  nean  9rè  la  paysanne 
HH  t\G  nàk  Uiuç  le  petit     fiflh  FiO  mm»  |kM$  U  petite 


HH  tu  çtifA;  çleu  le  promeneur    ^u  [Q  nean  deu  la  p 


romemwcc 


LE  NOMBRE. 

310.  Le  singulier  n'est  déterminé  qu  à  funité  absolue. 
Il  est  marqué  alors  : 

Soit  par  Tadjectif  numéral  un  —  seul  ou  suivi  du  déter- 
minatif  spécifique  —  qui  se  place  après  le  substantif; 

Soit  par  un  des  adjectifs  indéfinis  marquant  Tunité,  le 
singulier. 

iC  çkkè  le  chien,  un  chien  (indéterminé) 
IZ  HT  çhkè  muy,  tm  chien  (un  seul  chien) 

tintij  trun:  îhn  tne  ne  Kh  hî  m  m  rumm 

yeay  ^  kat  mean  iaun  iramim  muy  nâjç  Ida  nSs 
Cette  vieille  avait  un$  fille  très  jolie 


LE  SUBSTANTIF.  239 

tfmn  Kjtiio  E:  funfi  oftiH  k  ifunfu  hî  m  no 

loulç  Momdeç  prà  soukin  sënçëm  chiè  chmoul  muy  ampi  lavf 
Le  Seigneur  Évéque  nourriasait  un  chien  depuis  le  bas  âge. 

311.  Le  pluriel  général  n'est,  la  plupart  du  temps,  pas 
indiqué;  le  contexte  seul  peut  alors  déterminer  le  nombre. 

mnj  tfun:  tne  9jh  nfa  (fimfa  toxm  i^  ahn  ^    • 

Aiefsleffeoqiifflages  qui  étaient  dans  la  mare  (l'en)  empêchèrent  en  disant  : 

312.  U  en  est  de  même  lorsque  ce  nombre  ne  peut  être 
Tobjet  d'aucun  doute. 

(miriH  ÛHfu  mn  Eun  t9l  nu 

preakam  pamaul  thaUi^^^  yik  tàu  kàp 
Le  brahmane  recueillit  les  ossements  et  (les)  alla  enterrer 

313.  Lorsqu'il  est  nécessaire  de  préciser,  le  pluriel  esl 
marqué  : 

<i.  par  Tadjectif  numéral  —  seul  ou  suivi  du  délermina- 
tif  spécifique  —  placé  après  le  substantif; 

uim  UB  fin  [9l  tiiB  njfu  fthru  tîfu  nm]  Hun  eni 

u 
baros  buon  nâk  tin  rien  sël  m  dàl  Taknlà  mika  Nikir 

Les  quatre  hommes  étaient  allés  étudier  les  règles  de  la  vertu  dans  la  grande 
ville  de  Taksflàt') 


«•î  Se.  dkàtu. 

<•)  Rnj9p  r4wW  se.  TaksaçUâ,  pâli  Takkha»ilâ.  Ville  du  Penjab  fameuse 

par  renseignement  qu'on  y  donnait  et  où  accouraient  en  foule  les  étudiants 
de  toutes  dasses. 


2&0  GRAMxMAIRE  KHMÈRE. 

Segn  ^*)  yok  meag  pir  pan  damlik  dSi  him  Aaà 
Le  richard  jdaça  deux  mille  onces  d*or  dans  un  sac 

b.  par  un  des  adjectifs  indéGnis  marquant  idée  de  plu- 
ralité placé  : 

i''  s'il  est  simple  :  avant  le  substantif  ou  le  pronom  au 
pluriel  ; 

HfU  Uia  UB  WU  5 

as  bah  paaun  gdàp  kkmm 
Frères,  ëcoutez-moi  (mot  à  mot  :  tous  frères  aînés  frères  cadets,  écoulez-moi). 


tfijo  ô'  HAJ  omtHB  nju  un  h 


^eç  pkcûm  as  nàmem  sàp  muk  mirUrei 
Le  roi  réunit  les  fonctionnaires  de  toutes  catégories 

â''  après  le  substantif  ou  le  pronom  s'il  est  composé  de 
deux  ou  plusieurs  termes. 

«t-  et-  Li  L 

hao  nàk  tean  ai  knea  ieahptvi  teah  irei 
Appelle  les  tous,  garçons  et  filles 

A  fexception  toutefois  de  l'expression  : 

HAJ  îlfa  as  tean 

dont  le  premier  terme  se  place  avant  et  le  second  après  le 
substantif  au  pluriel. 


^*)   ^^^  Se^  se.  çre§^kin,  pâli  Htûd,  chef  de  corporation,  riche  mar- 
chand. 


LE  SUBSTANTIF.  241 

^pro«  C0an  n?  çah  sanisàipra^nâ  nêah  miniBav  ki  ceaprapon  àtma^^^  èh 
Tous  ces  garçons,  de  toute  leur  force,  désiraient  Mônteav  Ki  comme  femme 

3®  Cependant  s'il  est  formé  de  H(\J  as  ou  ?1u  tean  et 
d'un  autre  adjectif  indéfini  composé  de  plusieurs  termes, 
H(\J  09  ou  91 Q  tean  se  placent  avant  et  le  composé  après  le 
substantif  ou  pronom  déterminé. 

tjufu  HAJ  fihn  5  t9îR  îf\  tloB  HiB  Tifa  tjT  pû  tm  imnj 
itiifa  ma  tlura  [îitu  oon  nn  pn  fihîi  nfa  Ht\i 

A         L        L  ^     ui 

pafiMol  àsifliè  ùet  eea  çreun  mean  tean  damrei  Igralfei  kou  rimeas  romean  kdàn 
preus  treay  casai  p)à  krùp  $a|  tean  ai 

Il  réunit  tous  les  autres  animaux  en  grand  nombre;  savoir  :  éléphant, 
buffle,  bœuf,  rhinocéros,  cerf  élan,  cerf  porcin,  cerf,  grand  cerf,  chacal, 
singe,  tous  les  animaux 

c.  par  un  des  adverbes  de  quantité  placé  après  le  sub- 
stantif ou  le  pronom  au  pluriel. 

f(9j  ffui:  K)(rr)  |Ju  nt\j  m 

eilau  ne  an  pràp  reas^^  knea 
Maintenant  j^avertis  tous  les  gens  du  peuple 

SYNTAXE  DU  SUBSTANTIF, 

314.  Le  complément  déterminatif,  quel  qu'il  soit,  se 
place  après  le  substantif  qu'il  détermine. 


^'^  Se.  âlitian. 
^*^  Mon  Qs  rà. 

GBAMMAIRB  KUMiRE.  iG 

IHFKlMtBiB     SATIOSALI 


2/iiâ  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

315.  Lorsqu'il  marque  la  matière,  l'espèce,  la  destina- 
tion, l'emploi,  il  n'est  désigné  par  aucune  particule  ni 
vocable  auxiliaire; 

u 
çahkaum  ne  thveu  dan  kambëi 

Ce  croc-ci  fera  le  manche  (du)  couteau 

m  nia  \n  ir  ofu  nia  lia  tfûj 

nàk  Kôh  phei  rdt  caul  knoh  ruh  cheu 
Le  sieur  Kôn  effrayé  courut  s'introduire  dans  le  creux  (de  ¥)arbre 

fnoj  n  [^H  triB  [wo  hî  [nt  nia  irmî  no  tfil  Cin  niaon 

61  {/      u  U  1 


kàl  pi  deum  mean  sdeç  muy  prà  ah  soy  reac  niu  srûk  kançàk 
Auti*efois  il  y  avait  un  roi  qui  régnait  au  pays  (de)  Kahçàk 

si  ce  n'est,  dans  certains  cas,  par  le  verbe  cea  qui  doit 
alors  se  traduire  par  de. 

m  98  fîin  Hiio  nia  ômr  ?iia  Hm  sî  d8  fthu  Itj  \t\  Imn 

OOOO     [IJfU 

nàk  Ton  lok  mirée  knoh  çamkàr  teah  as  iy  çën  sap  d^tai  cea  prtk  mmy  pan  riel. 

Le  sieur  Ton  vend  le  poivre  de  toutes  ses  plantations  au  chinois  SKp  au  prix 
de  1 ,000  piastres 


316.  Cependant,  lorsqu'il  marque  possession,  le  com- 
plément déterminatif  est  indiqué  quejquefois  à  l'aide  des 
mots  : 

lÙfir  robâs 
uia     phan 


LE  SUBSTANTIF.  2^i3 

et  de  reipression  : 

ItifJ  Q^il  rôbàs  phan 

qui  signifient  cr chose  den  et  se  placent  entre  le  déterminé 
et  le  détenninant. 

Ces  vocables  ont  même  valeur;  il  semble  cependant  que  lUrU 

robàs  soit  plus  particulièrement  employé  pour  les  personnes  et  Qu 
pKaà  pour  les  choses. 

Cette  forme  est  également  employée  dans  le  sens  du  à  possessif 
français  :  k  moi. 

Kom  ne  robàs  pkah  kkndm 
Ce  bœuf  est  k  moî 

317.  En  style  littéraire  et  en  poésie ,  le  complément 
déterminatif  est  fréquemment  indiqué  par  les  particules  : 

ta  net 
Om  lia 
qui  se  placent  entre  le  substantif  et  le  déterminatif. 

Le  déterminatif,  en  poésie,  ne  se  place  pas  nécessaii*emont  après 
le  déterminé.  Mais  quelle  que  soit  leur  place  respective,  la  parti- 
cule, quand  elle  est  employée,  est  toujours  placée  entre  les  deux. 

ij]H  [fi  mm 

tfl  9  fiii  [fi  WR 

Riem  nei  àh 

Ceatipih  nei  mt  v 

0  mon  frère  atnë  (frère  alnë  de  moi) 
Qui  êtes  le  refuge  des  êtres 


lO. 


L'ADJBGTIF.  S&5 


CHAPITRE  Vil 


L'ADiRCTIF. 


I 

ADIECTIF  QUAUnCATIF. 

SYNTAXE. 


318.  L'adjectif  qualificatif  se  place  t^ès  le  substantif 
qu'il  qualifie. 

îfi  fan:  tnfi  ^f\  ô  amw 

à  nf  metm  frâehÀ  Aim^St 
Cet  être  a  une  intelligence  très  vive 


li  m  5)  om  tfiB  ajîi'  wr 

vearikè  nà  mean  ibauv  ikmt 
n  chercha  un  endroit  où  il  y  avait  de  l'herbe  sèche 


HH  nfa  éi  lufifi  Hû  ni  t9l  mi  ufa  ub  t^  Kin  cntu 

tt4t  Kih  neam  prapan  tean  ptr  tim  mtor  han  paaun  niu  irvi  çkhây 

Le  sieur  K6n  mena  ses  deux  femmes  visiter  ses  parents  dans  un  pays 
lointain 


319.  Lorsqu'il  y  a,  dans  une  même  proposition  dépour- 
vue de  verbe,  deux  adjectifs  qualificatifs  ou  deux  groupes 


3/I& 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


d'adjectifs  dont  Tun  explétif,   le    second  adjectif,  ou   le 
second  groupe  d'adjectifs,  a  valeur  d'attribut. 

L      L    M 
ncan  Ti^  ]^ëm  prei  Ioq  fHiei^P  ceah  ke  teah  as 
\jes  déesses  chéries  (étaient)  plus  belles  que  toutes  les  autres 

320.  L'adjectif  qualificatif  qui  suit  un  adjectif  détermi- 
natif,  dans  une  proposition  sans  verbe,  est  toujours  attribut. 

Ainsi 


se  traduira  : 
tandis  que 


se  rendra  par  : 


j  M 

.  srei  ne  Ida  ' 


Cette  femme  (est)  belle 


oifu  frm: 


H 


srei  lia  ne 


Cette  belle  femme 


UfilEU  [tint  Q 

hanteay  ne  thom 
Celle  citadelle  (est)  vaste 


321.  L'adjectif,  qualificatif  complément  du  verbe  em- 
prunte  valeur  adverbiale. 


tniçàs  preu  by  deu  sruol 


AJfU. 


Le  maiti'c  ordonna  de  marcher  tranquillement 


^'!  Se.  vichia,  • 


à         • 


L'ADJECTIF.  247 

Nous  avons  vu  (S  998)  que  l'adjectif  qualificatif  précédé   des 
verbes  di  cea  ou  ST  iy  forme  avec  eux  un  composé  adverbial  : 

nm  tud^  tfùfa  tfi  ciu 

/       T  n 

ieah  yûthkà  leuh  cea  çhap 
Lève  l'ancre  rapidement 

322.  L'adjectif  qualificatif  qui  suit  un  adjectif  employé 
adverbialement  marque  généralement  le  comparatif  ou  le 
superlatif  et  doit  être  traduit  par  un  adverbe. 

vea  oy  dk  kaiây  dei  khsâç  crou  thom 
Il  fit  creuser  le  sable  très  profondément 

323.  Le  complément  de  l'adjectif  qualificatif  se  place 
après  lui. 

taùm  un  ffih  [hh  foji:  wr  ru  lôfu 


kkeuh  mùk  neah  kramàm  n?  slaut  lia  meul. . . 
Voyant  le  visage  de  cette  fille  doux  et  joli  à  regarder. .  • 

II 

ADJECTIF  D^TERMINATIF. 

ADJECTIF  DÉMONSTRATIF. 

324.  Les  adjectifs  démonstratifs  sont  : 
a. 

tfvnt   ne  pour  les  personnes  ou  choses  proches 
[firriî  no  pour  les  personnes  ou  choses  éloignées 

qui  se  placent  après  le  substantif  qu'ils  déterminent; 


iUS  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

ffim  onm  (Jd^  sfa  hud  tttrnj  (rui:  ttriT 

an  sànpràçhâ  nïh  mohà  sestei  n^heuy 
J'ai  déjoué  l'intelligence  de  ce  grand  richard 


uifU 


c/n  [fun:  é  tfîifa 


ç^<2/  cruk  no  thim  leuh 
Lorsque  ce  porciut  grand 

à  moins  que  ce  substantif  ne  soit  déjà  accompagné  d'un 
numéral,  d'un  adjectif  indéfini  marquant  le  pluriel  ou  de 
l'un  et  l'autre;  l'adjectif  démonstratif  se  place  alors  à  leur 
suite. 

i\S)]  nfi  çifa  u  [ftmtîtiîi  |ud^  iut\i  An  fnnn  d^  m 

U     U  L  *  1  et- 

heuy  kavn  tean  hei  no  viveat  pratknà  rdbàs  ampt  âpûk  phah  knea 
Alors  ces  trois  fils  se  disputèrent  les  biens  de  leur  père 

î) .  .  .  tflflî  è . .  .ne  pour  les  personnes  ou  choses  proches 
?3 .  .  .  trUTl:  è. .  .no  pour  les  personnes  ou  choses  éloignées; 

Kl . . . iflflt  à.  .  .ne  pour  les  personnes  ou  choses  proches 
JTl . . .  [PUTlt  à.  .  .no  pour  les  personnes  ou  choses  éloignées; 

le  substantif  déterminé  se  place  entre  le  premier  et  le 
second  terme  du  composé. 

fiiu  9fu  G^  î)  (nirin  frmt  tne  m  vs\S)\iib 

kràp  tul^  è  krahàk  ne  mean  khuon  nàu  è  phtà  ikhom 
(il)  se  prosterna  (et)  dit  :  Ce  menteur  a  un  traité  (qui)  est  chez  moi. 


L'ADJECTIF.  249 

cintu  iriAJ  tnjn  î)  çfiptu  tam:  tftn  nfa  ^ 

yeay  £^  fen^  ^  làntàg  tiS  dUk  htHk  liei 
La  vieille  ramassa  ce  lièvre  (et  le)  mit  dans  (son)  panier 

fnm  m  tio  uttio  Sfa  qpB  ki  Km  (an:  Ô9îfa  mçn  thn 

àlk  titwii  ^otif  m^éfef  nl^  Mn  à  krapeu  ne  ((^rnfan  an  d^freuy 
Comment  faire  pour  que  ce  crocodile  me  traverse  sur  i*autre  rive? 

ADJECTIF  POSSESSIF. 

325.  Uadjectif  possessif  n  existe  pas  à  proprement  par- 
ler en  khmèr.  11  est  rendu  : 

a.  par  le  pronom  personnel  placé  après  le  substantif 
déterminé,  c est-à-dire  par  le  pronom  personnel  au  génitit*. 

îlfa  ofa  qiB  ne  mm  (ne  T  t9 

èh  çah  bân  iaun  àii  mèn  ri  te 
Veux-tu  obtenir  notre  fille  ou  non? 

oea  Ie«n  i^wthatim  phtà  èh  vin 
11  monta  à  cheval  (et)  fit  guide  vers  sa  maison 

mtfui'&fa  D^  if]  tcni  ofa  tun  itim  9B 


Àlev  dëh  tka  cea  ehr  Qah  yik  robàs  khluon 


«^ 


Àlev  savait  que  c'étai^t  des  voleurs  qui  voulaient  lui  ravir  ses  aiTaires. 

tû  oh  qiB  HB  [Ellil  [f]  ^RB 

beu  çah  hàn  kaun  yeuh  cea  prapën . . . 
Si  (tu)  veux  obtenir  notre  fille  pour  épouse. . . 


250  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

m  HB  6j  nfi  tn  cfi  pris 

ke  tnhi  6y  kaun  ke  cea  prapon 
Vs  ne  (lui)  donnèrent  pas  leur  611e  pour  femme 

On  emploie  aussi  de  la  même  façon  ie  pronom  démonstratif  pré- 
cédé d*un  des  motsmarquant  possession  (S  3/i5-3&8). 

b.  par  le  verbe  m  cea  être  devant  un  substantif  en  appo- 
sition. 

pria  [Ajoi  tun  triu  tri  ufanfn  trunj  t/i  u 

u  ç^  in   /  CI  fil 

frap^  Ht^  yik  hép  tiu  hanhâh  idlei  cea  pdei 

La  femme  du  richard  prit  la  caisse  et  alla  (la)  montrer  (au)  richard  «on 
mari 


08  t/i  Hcnra  (ot  fti  tlu  îins  (uah  fnahn 


£éln  cea  m^(»  ce  tè  preu  kkmean  pranei  ânit 

Le  Chinois  son  maître  ne  savait  que  lui  donner^  des  ordres  sans  en  avoir  la 
moindre  pitié 


SYNTAXE  DES  ADJECTIFS  POSSESSIFS. 

326.  Lorsque  plusieurs  substantifs  de  la  même  phrase 
sont  déterminés  par  un  même  adjectif,  celui-ci  ne  se  répète 
pas  en  kbmèr,  mais  se  place  à  la  fin  de  Ténumération. 

fntrui"  rm  iï  dfi  fifa  |unfi  gî  tri  mi  Htfiî  fnnn  li 

Alev  lea  ci  daun  nïn  prapon  tkà  tiu  suor  midày  àpàk  vea 

Alev  prit  congé  de  (son)  aïeule  et  de  (sa)  femme  disant  qu'il  allait  rendre 
visite  à  sa  mère  et  à  son  père 

Les  quatre  adjectifs  possessifs  sont  ici  rendus  par  le  seul  pronom 
au  possessif  placé  à  la  fin  de  la  phrase. 


L'ADJECTIF.  251 


III 

ADJECTIF  INTERR06ÀTIF. 

327.  Les  adjectifs  interrogatifs  les  plus  fréquemment 
employés  sont  : 

nm  nà 

K\f  àvei 

HtU  oy 
qui  se  placent  après  le  substantif  qu'ils  déterminent. 

fin  Sb  tel  Ein  run 

nàk  èh  niu  iivk  nâ 
(Dans)  quel  pays  demeures-tu? 

neah  deu  ehmous  oy 
Jeune  fille  qui  passe,  quel  (est  ton)  nom? 

IV 

ADJECTIF  INDl^FINI. 

328.  Il  n'y  a  guère  comme  adjectifs  indéfinis  marquant 
le  singulier,  Tuuité  que  : 

ftJU  mp  1 

I  chaque 
nOJ  rai  ) 

qui  se  placent  avant  le  substantif  qu'ils  déterminent. 

Encore  ne  le  marquent-ils  que  très  imparfaitement  puis- 
qu'ils peuvent  être  souvent  traduits  par  ce  tous  tj  {infra^ 
8  33o).  . 


252 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


329.  De  même  il  n'est  pas  en  khmèr  d'équivalent  à 
notre  adjectif  indéfini  «cnul«.  On  ne  peut  le  rendre  que 
par  les  composés  : 

fi  UST)  ndvà 
accompagnés  d'une  négation. 

n  H18  ifao  î}  run  un  liàfa 

1  fil  A 

pte  mean  id$ç  è  nâ  mik  dandik 
Il  n^y  avait  nul  roi  qui  vint  la  demander  en  mariage 

amfi  H8(M  îl  run  fifa  pirin  do  ana 

Icmean  monûi  è  nânXh  yrakài  ^oiq?  ibneofi 
n  n*y  a  nul  homme  pour  mentir  ainsi,  il  n'en  est  pas 


330.  Par  contre,  les  adjectifs  marquant  pluralité,  quan 
l i  lé ,  sont  fort  nombreux. 

Les  plus  employés  sont  : 


a. 


HÙ]  as  \ 

Tlh  tean 
rifU  roi 
ftJU  §àp 
HtpfU  arnbâl 
Ufîl  banda 

qui  se  placent  avant  le  substantif. 


tous 


L*ADJEGTIF.  353 

b.  t^Q  ^wn  plusieurs,  nombreux 

rifa  HC\i  fù  tean  as  knea 
Hù  9ptU  tean  Jày 
Çlfa  nfa  teanpuon 

Jnn  ^  krûp  knea 
rifU  m  ra/  knea 


tous 


rifU  9  rdtuo 


qui  se  placent  «pr^  le  substantif. 


et- 


Hfir..  .yifa  à«.  .  .tean 

H(\J. .  .O'fa  â«.  .  .phan 

HftJ. .  . 9lia  nh  a« .  .  .  teon ptioii 

HAJ. .  .Ijis  yifa  nfa  ô?.  .  .|?Aan  teanpumï 

HftJ.  .  .O'h  ?lfa  9p£U  â«.  .  .j?A«n  tean  lày 

dont  le  premier  terme  précède  et  le  second  suit  le  substantif. 

tijn  ilttj  mu  HAJ  Hfira  fuifu  tcfn  rifa  Htu  tomt  tri 

yak veatf  ilap  as min&i  dèldek  tean âif^tim 
Vogre  frappa  et  lua  tous  ceux  qui  donnaient 


S5&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

if)  oîb  G]C\J  HÂJ  m  D'b 

ul       iJ  «t- 

eea  cban  ebàs  as  puim  phan 

Elle  était  véritablement  Tatoée  des  femmes  du  harem 

i 

1 

I 

331.  Lorsque  lé  substantif  est  déterminé  par  un  adjectif 
déterminatif  ou  numéral,  ladjectif  indéfini  marquant  plu- 
ralité : 

a.  s'il  est  simple,  se  place  entre  le  substantif  et  ladjectif 
déterminatif  ou  le  numéral  : 

,  ID  tfl  tfî'fa  ?lfa  U8 

ifaev  CM  MMÎ IM»  iuon 
Ils  formèrent  les  ({oatre  pieds 

oah  Hru  fan:  hib  CLhfci  qie  cfi  m  tijn  çn  tel  font. 

f amnet  <Xs  n^  m^ofi  yon  ^  c«a  kê  riep  tvi  niu  ni 
Ces  aliments,  on  dirait  que  quelqu^un  les  a  déposés  ici 

b.  s'il  est  composé  de  plusieurs  termes,  le  premier  se 
place  avant  le  substantif  et  le  second  entre  le  substantif  et 
Tudjectif  déterminatif  ou  le  numéral. 

Hfu  icni  nb  m  itu  tùru  fntrui'Hfi  [aim 

i4«  çir  teah  prâm  riy  meut  àlev  fiiin  Uteuh 
Ces  cinq  cents  voleurs  ne  virent  pas  Àlev 

Par  redondance,  il  arrive  de  renouveler  en  fin  de  phrase  Tadjectif 
indéfini  marquant  pluralité;  les  règles  de  position  énumérées  ci- 
dessus  n^en  sont  pas  moins  observées  en  ce  qui  concerne  Tadjectif 
qui  accompagne  le  substantif. 

Hitfui'utfu  tcni  ih  (Ji  itu  sj  [m  nin  îiis  haj 

Àlev  bahkap  çor  teah  pràtn  riy  iy  ki  sâi  teah  ai 
Aiev  ordonna  aux  cinq  cents  voleurs  dé  se  raser  la  tête 


L'ADÎEGTIF.  255 

332.  Les  principaux  adjectifs  indéfinis  marquant  indif- 
féremment le  singulier  et  le  pluriel  sont  : 

9(9  titei  chacun,  différent 

iG^b  phsèn 

}  autre,  différent 

^       î)  t9JR  è  tiei 

qui  se  placent  :  • 

tantôt  après  le  substantif 
tantôt  en^  de  pn^xtsition. 

Hfu  [unj  ih  {omt  ch  mifiîî  |ut3^  mb  emi'  n  ai  prifi 

Ui  «*       L.  *  4  Ij 

(U  pros  teah  no  cah  sahvài  pralhnà  neah  Monteav  Ki  cea  prapon  âtfnd  eh  titei 
titei 

Chacun  de  ces  garçons  désirait  ardemment  Mônteav  Ki  et  voulait  en  faire  sa 
propre  femme 

m  [fun:  n  m:  k  to  mi  nb  Kjtnl  do  aï  ne  stu  î)  t9iîi 

et-  <^  cfe  U  U  ^  U 

nâk  no  ka  ce  ^  thveu  kàr  knoh  sampiu  dauc  cea  tçaun  khmuoy  è  tiet 

Celui-ci  ne  faisait  que  travailler  dans  le  bateau  comme  s'il  eât  été  un  autre 
neveu 


DB6R<  DB  COMPARAISON. 


COMPARATIF. 


333.  Le  comparatif   d'égalité  s'exprime   à  l'aide  des 
adverbes 

tlo  dauç  comme,  autant,  aussi,  semblable 


S56  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Ûfi  pon  comme,  autant,  aussi,  semblable 

tt\T  Bfa  mm  ma  égal  à,  comme 

mH  îr^  égal ,  juste 

RH  tt\T  îrm  $iiieu  égal  à 

qui  se  placent  «nlr^  les  termes  de  comparaison  (cf.  S  /i63  a). 


ai  UB  i9m 

H       1  A 

lia  fSn  titpia, 
Bdle  comme  une  déesse 


334.  Le  comparatif  de  supériorité ,  à  laide  des  adverbes 
Chfa  cean  plus 

\  plus,  plus  que,  mieux 

tàirj  irafa  fow?  Un 

qui  occupent  la  même  place  que  le  comparatif  d*égalilé 
(S  463  6). 

[fi  tfiLnrj  îd  tom:  îlfa  tfi  ô  tfifa  haj  tnjuYU  c'fa 

ifce  cAmoiM  cet  no  M  cea  lUm  éheak  àt  chmous  pkan  , 

Ceux  qui  portent  ce  nom  de  Chei  (le  Victorieux  se.  jaya)  sont  plus  grands 
que  ceux  qui  portent  tous  autres  noms 

cpfi  cfi  [fujH  to:  ôfon:  K\7^  injrj  fsi  ?ifa  fîm 

^àfi  CM  Stem  fe  çamne  asei  àvei  leuê  Khmèr  teak  âf 

C'est  pourquoi  les  Siamois  possèdent  les  connaissances  de  toutes  sortes 
mieux  que  les  IÇhmèrs 


L*ADJECT1P.  257 

ffifa  tom:  t^H  m  tnjtir  fnjfa  |â  "fifa  9paj 

neah  nS  nown  ^  hu*  lin  {ret  (ean  /ày 
Cette  Me  est  p/us  jolie  que  toutes  les  autres  femmes 

Hcfieu  cpfi  (\jnri  u  c'a  (ntu  inR  tmm  efa  fnnn 

midày  hàn^^^  stksâ^*^  bei^^^  ihnam  prmy  hài  leus  itm  àpiJç 

La  mère  qui  a  âevé  soigneusement  (l'enfant)  a  été  plus  absorbée  que  le 
père 

Dans  le  peuple  on  emploie  les  mots  IG  et  HA)  ruoç  et  as  qui  sont 
fautifs. 


335.  Le  comparatif  d'infériorité  n'existe  pas  à  propre- 
ment parler  en  khmèr. 

On  le  rend  : 

a.  à  l'aide  des  adverbes  (cf.  8  /i 6 3  c) 

HB  an      . 

\  moins 

B^EU  ihay 
n  HB  fUJ 

vea  an  chi 
U  est  moins  malade 

Ce  sont  en  réalité  des  verbes  qui  n'empruntent  qu'accidentellement 
cette  valeur  adverbiale. 


^*^  Cfl  fi  bàn  marque  ici  le  passé. 
^*^  Se.  çtk8a(yami)  instruire ,  élever. 

^^^  u  6et  forme,  avec  Tadjectif  suivant,  un  adverbe. 

6IAHHAIU  KBliu.  1  7 


258  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

b.  par  un  comparatif  de  supériorité  dont  les  termes  sont 
retournés  (S  Û63  b). 


1 


Ainsi,  pour  dire  i7  est  tnmns  grand  que  moi  on  dira   :  je  suis  plus 
grand  que  hd. 

c.  par  un  comparatif  d'égalité  précédé  de  la  négation 
(8  463  a). 

khmean  ke  smeu 
Il  n*a  pas  (Fégal 

Certaines  locutions  telles  que  HB   UfU  tnïn  dâl,  RO  mû   |^  eean 

peuvent,  dans  certains  cas,  être  rendues  par  le  comparatif  d^infé^ 
riorité  : 

ïï  fini  ttùfa  tffî  Hfi  tffu  D  (nfa  ofi 

jièi  noA^  yeun  Khmèr  tnïn  dâl  dei  kroh  Çën 
Notre  royaume  Khmèr  est  moins  étendu  que  Tempire  Chinois. 


SUPERLATIF. 

336.  Le  superlatif  relatif  ne  s'emploie  pas  en  khmèr. 
il  est  toujours  ramené  à  un  comparatif  dont  le  deuxième 
terme  est  un  pronom  indéfini  désignant  la  généralité  de 
l'espèce. 

Ainsi  pour  dire  k  cette  femme  est  la  plus  belle  n^  on  s'exprimera  par  la 
phrase  ^cette femme  estplus  belle  que  toutes  (les  autres  femmes)^ 

t9n  9  G^  9fi  5  tiriFi  tp  fmfa  tciîi 

^etfp  khnom  ihà  khbum  khnom  çhbi  krai  lèh  çhèt 
Alors  je  me  dis  que  j'étais  de  beaucoup  le  plus  stupide  (des  hommes) 


L'ADJECTIF.  259 

337.  Le  superlalif  absolu  se  rend  : 

a.  à  Taide  d  un  des  adverbes  marquant  le  superlatif  qui 
se  place  après  le  terme  du  substantif  (cf.  S  /i63  d). 

ah  iraleh  neân  krai  pei  nfn  deu  cm 
Je  t'aime  trop  pour  m'en  aller 

b.  par  la  répétition  de  Tadjectif. 


L  Très  employé  dans  la  langue  courante,  le  superla- 
tif Test  bien  plus  encore  dans  la  poésie.  11  constitue  même , 
en  bien  des  cas,  la  seule  caractéristique  du  style  poé- 
tique. 

Innombrables  sont  les  termes  qui,  en  poésie,  marquent  le  super- 
latif absolu;  voici  quelques-uns  de  ceux  qui  se  rencontrent  le  plus 
souvent  : 

[QH  tknemn  Hul  mo4à  supérieur  à 

HUptil  makimà      {Dî  neay  au  delà  de,  supérieur  a,  etc. . 

et  les  expressions  : 

(iVi  ^H  injCU  eitphiïm  letty  etc... 
n 

"7- 


â60  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

9n  t9n  Hup 

^kc  mean  Mik^ 
naum  neay  hâk  grei 
tip  tep  apsà^^^ 
gras  grec  as  ah 

Le  roi  avait  une  reine 
Belle  comme 
Les  déesses  Apsaras 
Jolie  plus  que  toutes 

neak  ar  pek  krax 
Elle  en  fui  très  heureuse 

ttyo  tnfi  (n:  ntfi  ur 

Cl  U  1 

Mfei?  m^an  frà  reacea  bot 
pros  pistin  pwe*  krai 

Le  roi  avait  un  fils 
Très  excellent 

fU  <if\  D%  tnjtu 

^t)  muy  n«aft  euy 
lôa  e%t  phttm  leuy 

Ce  cristal ,  o  femme , 

Est  beau  hors  de  comparaison 


^'^  Se.  apêarâ. 


LE  PRONOM.  261 


CHAPITRE  VIII 

LE  PRONOM. 


I 

PRONOH   PERSONNEL. 


339.  Les  pronoms  personnels  sont  : 
Pour  la  première  personne 

9  hhmm  (d'inférieur  à  supérieur)  )  indistincte-  [  ^^"8""^^ 
^^  J  <       ou 

Htn  an  (de  supérieur  à  inférieur)  )    ^^^"^  ^^    (    pluriel 


lài^  yeun 


m  knea  [ 

•*"^      ^  >  toujours  au  pluriel 

[CÎlfa  9  yeun  khnom  i 


ttîlfa  fn  yeun  knea 


L'orthographe  ffl  îTl  in  est  également  courante. 

Pour  la  seconde  personne 

Sfa  en  (de  supérieur  à  inférieur)      )  indistincte-  (  ^^^S"*^^** 

.     }  <       ou 

^)  bà  (n  est  guère  usité  qu  en  poésie)  )    ^a^i^t  »"    1    pluriel 

Pour  la  troisième  personne 

r\vea  )       .   .  (singulier 

[  indistinctement  au  <       ou 
58    khluon  )  j    pluriel 

Àjh  §én         toujours  au  pluriel 


262  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

deuxième  j 
Enfin  pour  la  |       et       >  personne 

tramème  ] 

i  singulier 
ou 
pluriel 

9  criB  nb  m  Ein  -m  t/tu  tnn  tis  o  mn  i  lo 

khhom  bân  pHh  nàk  srok  ke  euoy  riep  bàn  ço  kkmie  ao  ruoc 

J'ai  demandé  aux  habitants  du  pays  de  venir  m'aider  à  préparer  la  fête  de 
descente  du  corps  de  mon  père 

m 
m 

Hm  tâùm  9fi  m  tel  nnfe  tam: 

J  J       0 

ah  kheuh  tiJç  ke  niu  kampdh  nd 
J'ai  vu  une  barque  à  cette  rive 

ttîjfa  nqin  rurim  fifa  (?i  tel  tfi  9  ob  tan: 

yeuh  pibài  nà$  nXn  trecan  niu  cea  ihnom  cin  ne 
Nous  pâtissons  beaucoup  à  nous  résigner  à  demeurer  esclaves  de  ce  Chinois 

tù  îlb  510  îlfa  gî  ntfmn:  un  Hm 

ev/  U  «^  J 

beu  h'i  kklàc  èh  iy  kanlo  ^^^  mik  an 
Si  tu  as  peur,  donne-moi  la  corde 

ji  (?9îu  t9l  îmn  m  li  9io  tub 

t^ea  Ira/f]^  tiu  vin  ihët  vea  kkldç  yeuh 
Il  s'en  est  retourné  parce  qu'il  nous  craint 


{'^  ntfUTlî  kanlo  est  la  coixle  que  l'on  passe  dans  le  nez  des  bœufs  et 

buffles  pour  les  conduire;  de  IfHl  kkW  percer  la  cloison  nasade  d*an  bovidé 
pour  y  passer  une  corde. 


LE  PRONOM.  263 

9am  et  daun  kai  rilç  khnom  mïn  kheuh  kat  mh  lout  t\k  samlHp  khiuon 

Mon  aïeule  me  cherchera  ;  ne  me  voyant  pas ,  elle  se  jettera  à  Teau  et  se 
noiera 

340-  Us  ne  représentent  qu'une  faible  partie  des  vo- 
cables employés  pour  désigner  la  personne  qui  parle  et 
celle  à  qui  ou  de  qui  on  parle. 

En  effet  les  Khmèrs,  selon  le  sexe,  Tâge,  le  titre  ou  la 
fonction  de  celui  qui  parle  et  de  celui  à  qui  ou  de  qui  on 
'    parle,  font  usage  de  termes  qui,  en  eux-mêmes,  n'ont  au- 
cun caractère  pronominal  mais  deviennent  de  véritables 
pronoms  personnels  par  la  façon  dont  on  les  emploie. 

Nous  les  appellerons  appellatxfs  pronominaux. 

Les  plus  employés  sont  : 

a.  Pour  la  première  personne  : 

1®  employés  indistinctement  au  singulier  ou  aux  pluriel  : 
je,  moi,  nous. 

9  CTlFi  ^^^  khiiom  bàl  (se.  pada  pied)  \    „.   ^,  . 

^»  J^        ■  -  -V      ^       ^      /  J  d inférieur 

9  \i)t  CpFi  khnoTftprà  bàl  >  à 

J  p  ,,  ,  \    supérieur 

9   n;  CpFi  HCntU  Mnoçi  prà  bat  mèçàs  / 


(*>  CpSl  ^est  fréquemment  usité  par  les  inférieurs  parlant  à  un  supé- 
rieur dans  le  sens  de  notre  adverbe  (rparfaitement^  mais  sans  signifier  pour 
cela  approbation,  comme  le  croient  nombre  de  Français.  Ainsi  un  Cambod- 

py 

gîen  dira  parfaitement  Cp^    Vit  hâi  trauv  parfaitement,  c*est  cela;  Cpîl 

u 

2in6  bât  khmean,  parfaitement,  ce  n*est  pas. 


26/i  (.RAMMAIRE  KHMÈRE. 

HOinr  moràs  (maître,  seigneur)  une  femme  à  un  supérieur 

tCpQ  bon  (frère  aîné)  un  mari  à  sa  femme 

en  fi  çhàn^')  ) 

>  un  laïque  à  un  bonze 
9  £18  khnom  çhàn  ) 

nifun  A-awrwàP)  ]  I  au  roi 

'  f    un  lai  ue    \ 

b  nirUTi  khnom  kaurnà  >    ,   ,     ^    ^  <  à  un  bonze 

)v  u  l  s  adressant  j 

IDfi  nifun  çhÀn  kaurnà  ]  \  à  un  ministre 

H1  Sn  àtmà  (^'  un  bonze  à  un  laïque 

^  n  ^  MeiViTL  bonze  parlant  à  un  laïque  du  commun 

HIPn  fnn  àtmàpheap^^^  ) 

"*    ^  [un  bonze  parlant  au  roi 

Hlfn  n  àlmâ  kdei  \ 

9  nifim  TtAJrU  khnom  kaurnà  vises 

9fU  Utifi  tul  bankon  f  un  Khmèr 

^       pP  >     parlant 

9fU  [n:  Ufifi  tulprà  bankon  [      au  roi 

9runîUl3BCfl9  tul  prà  bankon  cea  khnom 

rufa  ZrMon  le  roi  parlant  de  lui-même 

3**  toujours  au  pluriel 

fn  knea  (ensemble)       ) 

'^'^  I  de  supérieur  à  inférieur 

Itîjfa  fD  yeunknea  ) 


^^^  Peut-être  du  se.  chandan  désir  :  nh  votre  bon  plaisir 9). 

^'^  Se.  karunâ,  miséricorde. 

^'^  Se.  âtman, 

^*^  Se.  bhâva. 


LE  PRONOM.  â65 

Sans  chercher  à  donner  un  exemple  pour  chacun  de  ces  appella- 
tifs,  nous  nous  bornerons  à  en  fournir  quelques-uns  des  plus  typiques  : 

pqpR  yfa  tonn  m  ^nm  [tiriHno 

khhom  prà  iât  miçàs  s^um  thveu  cea  4amneu  tâm  çamnàm  neam  mlJç  kràp  pra- 
nihàt  pdëh  louk  nàk  bkûâ  youmreaç  ^'^ 

Moi,  infime,  implore  (raiitorisation)  de  faire  une  démarche  selon  la  yénié 
et  de  venir  me  prosterner  aux  pieds  de  son  Excellence  VOk'ijà  Youmreaç 

nfa  (^u  prie  en  tcpfa  hb  Sh  lù  m  tô  do  utuio 

Km  prap  prapon  {hà  hin  mïn  dëh  heu  hït  thveu  doue  rnodeç 
Koi'i  dit  à  (sa)  femme  :  Je  ne  sais  comment  faiœ  . 


r^  r^ 


fntaji"  ficmî  fib  tonn  euh  cpu  g^  9  niorn  ah  si  ni 
[fun:  Hn 

Alev  niyeay  nïh  louk  sah  prt^  thd  khnom  kaurnâ  nïh  neatn  xret  no  mok 
Alev  dit  au  bonze  :  J'ai  amené  cette  femme 

WH  gî  twQ  tun  tom  îd  un  cfi:  si  Kim  mn  njn  or 

saum  iy  sdeç  yok  Thmeh  Gei  mhk  cûmrà  oy  àtmà  pheap  sok  cet 

Je  demande  au  roi  de  faire  appréhender  Thmen  Cei  et  le  juger  pour  que 
je  sois  satisfait 


Èjm  tûîî  injo 

u     n 


cpu  ^  [Qm  td  fuh  tns  (n:  uBm  sî  iutI 

1 
c)^/  ^u^  Ifilef  prap  thà  Thmeh  Cei  :  Luoh  mean  prà  bantul  oy  hao 

Lorsqu'il  fut  arrivé  le  roi  lui  dit  :  Thmen  Cei  je  t  ai  fait  appelei* 

b.  Pour  la  detiœième  personne  : 

Indistinctement  au  singulier  ou  au  pluriel  :  tu,  toi,  vous. 

^*^  Se.  Yamaraj{?).  C'est,  au  Cambodge,  le  ministre  de  la  justice. 


266  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

i''  Âppellatifs  pronominaux  généraux 

HH  vàk  d'égal  à  égal 

tniin  huk  à  un  égal  ou  un  supérieur 

[tri  çao  pour  ceux  dont  on  ignore  le  nom  et  la  situation 

m  tun  mTfon  m  nj  d'b 

4-  -^  -4 

1  1 

nàk  yhk  khtnûm  ri  çèk  khmûm  siphah 

0  vous  (qui)  prenez  le  miel,  partageon&-ie  et  mangeons 

toi  îlfa  t9l  am  n  tÈi  un  fe  hî  m  îlfa 

çao  èh  tiu  nà  ka  ieu  milç  |è  tnuy  nàk  en 
Où  allez-vous,  que  vous  veniez  tout  seul? 

[Ql  çao  correspond  aussi  à  notre  mot  :  sieur,  et  comme  tel,  est  très 
employé  dans  les  écrits. 

2^  En  s*adressant  aux  enfants  jusqu'à  la  nubilité 
HB  kaun  les  parents  à  leurs  enfants,  en  général 

ffl  à  pour  les  garçons 

[H  me  pour  les  filles 

fi  va         _ 

pour  les  tout  petits  enfants 

fnn  àvà  ' 


K)  ViG  à  tauc  pour  les  enfants 


D^  n  ci  va  pour  les  garçonnets 
[\î  T\  mevà  pour  les  fillettes 


LE  PRONOM.  267 

do  Htuio  qpB  tfi  ne  lo  n  nju  ttjîî 

dauç  midec  hàn  cea  kaun  ruoç  pt  |â[p  heuy 
Comment  se  fait-jl  que  tu  aies  échappe  à  la  mort? 

3"^  Aux  jeunes  gens,  à  partir  de  la  nubilité 
U  ci  pour  les  garçons 

SDu  neaà  pour  les  jeunes  filles  et  les  très  jeunes  femmes 

[Q  ç^  réservé  aux  jeunes  filles  métisses  de  Chinois  et  Cam- 
bodgiennes 

Htfitu  fnnn  eifa  ajw  uionfa  t^  Hfn  àfa  ofa  rai  qr  5 

midày  âpûi  neah  Suas  dandéh  ^  an  lAh  can  fuor  §ët  ci 

Le  père  et  la  mère  de  la  jeune  Suos  dirent  (au  jeune  homme  qui  deman- 
dait leur  fille)  :  «Nous  voulons  interroger  ton  cœur.» 

tù  6lb  tnfi  fmn  m  t&H  do  tam:  ttriî  «nfa  an  Hm  sfa 

^  V  u  J 

beu  neah  mean  ivâmi  ^^^  ampi  ieum  iauç  no  heuy  neah  ka  an  nîh  tèu 
Si  tu  as  eu  un  amant  auparavant,  prends  congé  et  va-t-en 

li^  Aux  parents 

t(  et  terme  général;  c'est  aussi  Tappellatif  pronominal 
qu'emploient  les  ascendants  à  l'égard  des  membres 
de  leur  famille  qui  portent  la  robe  de  bonze. 

tQlw  hàn  (aîné)  frères  et  sœurs  à  l'égard  de  leurs  aînés; 
très  employé  entre  égaux. 

—      ^    —      -,    - 

^^'  Se.  svàmtn. 


368  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

U6  paaun  (cadet)  frères  et  sœurs  à  l'égard  de  leurs  cadets 

[H  me  les  enfants  à  leur  mère 


!}  au  les  enfants  à  leur  père 

truin  m  Umk  ta  les  enfants  à  leurs  parents  (cérémonieux); 

les  serviteurs  à  leur  maître 

PTl  /à  à  l'égard  des  parents  âgés,  des  grands  parents  et  gé- 
néralement de  tous  les  vieillards  du  sexe  masculin 

tint  yeay  à  l'égard  des  parents  âgés,  des  grands  parents  et 
généralement  de  tous  les  vieillards  du  sexe  féminin 

lù  tcfifa  îlfa  cftu  itt)t  b  ST  10  tom  n  Hèin  ht  tjb  fan:  b 
tçl  tinjifa  HB  pH  tn  fu  ninm  8î  cfi  |unB  tcpfa  îlh 

«  (/         U  H  U  L  ^ 

^eu  Mn  en  ctioy  ^  khnom  oy  ruoç  Qeh  pi  atitai  muy  d^n  ne  khiiSm  tiu  Jandéh 
k'aun  kramim  ke  lia  tuU  6y  cea  prapon  bih  èh 

Si  vous  m  aidez  à  sortir  du  piège  cette  fois-ci ,  j'irai  demander  en  mariage 
une  très  jolie  iilie  pour  en  faire  votre  femme 

A  remarquer  que,  dans  cette  phrase,  le  pronom  personnel  et  le  pronom 
possessif  sont  exprimés  par  un  même  composé  et  différenciés  seulement  par 
la  position, 

tonn  ffi  m  sj  in  sj  fn  <riB  tw:  tnnn  m 

loujç  (à  piàm  iy  rviiy  te  tan  se  louk  fà 
Vous  m'avez  dit  seulement  de  coui'ir  et  suivre  votre  cheval 

5°  Aux  esclaves  et  gens  méprisables 
H1  à  pour  les  hommes 

(H  nie  pour  les  femmes,  principalement  les  filles  publiques 

Iflu  ban  pour  les  femmes 


LE  PRONOM.  269 

fn  9G  ifi  t9l  î)  am 

à  l^auc  â  lou  è  nà 
Méchant,  où  es-tu  allé? 

H1  to'  tHj  fn  HH  î)  frm:  ' 

â  Cet  euy  à  mib  i  U^ 
Cei ,  viens  ici  I 

6°  Aux  patrons,  chefs  militaires,  etc. 

BG)(\3  mdçàs  ] 

tOnn  HOnW  Imk  màçàs  I  ^"  "^***^^ 
filtU  neayaixx  gradés,  patrons,  etc. 

7**  Aux  fonctionnaires,  magistrats,  dignitaires 
tfinn  louk 

tonn  Honra  louk  mdçàs 

tnXin  h:  qiR  HCntU  loukyrà  bai  inàvà» 

HCriAJ  ft3  w^c(i8  thlai 

«^      -  -  - 


g 


■;^  '  Voire  Excellence 


61 

[n:  Wfa  prâ  8rf«i 

truin  louk  est  également  employé  en  parlant  des  dieux, 
à  la  deuxième  et  troisième  personne. 

î)  nfi  tOJTi:  HfTlj'HAJ  t9m  G:  filfi  ST  tonn  t/î  8T   10 

è  kaun  no  ampeav  an  tepdàprà  Eintri  oy  louk  cuoy  oy  ruoç 

Aloi-8  cet  enfant  invoqua  toutes  les  divinités  (et)  Indra  pour  qu'ils  lui 
vinssent  en  aide  et  le  délivrassent 


270  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

également  employé  en  parlant  des  anciens ,  des  anonymes 
c|tii  oat  ëtal>li  les  coutumes  et  écrit  les  lois. 

finn  tann  d^  sj  cptu  il  <y  sj  tp  n^pfa  li  ttfitu  t\jm 

hë(  kmk  Aâ  iy  bây  vea  si  iyprem  iamUk  vea  Jiy  gam  kuor 

(ÎVst  pourquoi  ib  (les  anciens,  ceux  qui  ont  fait  ia  loi)  ont  dit  :  C'est  à 
celui  qui  donne  (au  prévenu)  du  riz  à  manger  à  emjdojer  sa  force  dans 
la  mesure  du  possible 

8"^  Aux  bonzes 

trinn  Umk 

trinn  HCDAJ  loukmoçàs 

HCnfU  [{^  mdcàs  thlai 
^      -  -  - 

bî  Èfn   fl:  flB  prà  dëk  prà  kun 

tù  tio  tfun:  trifi  fn  tfmn  wn  mm 

U  J 

heu  Joue  no  tnean  (è  louk  ièk  sen 
S*il  en  est  ainsi ,  il  faut  que  vous  quittiez  la  robe 


1°  Au  roi 


fufa  luaà 

tnnn  HtritU  STr  huk  moçàs  civU 


0^  A  des  auditeurs,  des  fidèles 
HfflfU  mdnal 

HÊhnJ  (n:  mfa  mdndpràsden 
UIAJ  bo^ro»  (les  bonzes  aux  fidèles) 


LE  PRONOM.  271 

Hïfifif  G:  àïb  Hun  im  ?ifa  ub  im\  ei  tftfîh  tûjon  K: 

un  ^j  u  nu 

(mfa  tam:  do  Htiio 

ifi^na/  prà  sdéh  mdhà  ràsei  teah  buon  yeuy  nea  damneu  ieclçdei  frà  sdèh  no 
dauç  midec 

Vous,  les  quatre  ascètes,  quelle  est  votre  affaire  ? 

c.  Pour  la  troisième  personne  : 

Tous  les  appellatifs  nominaux  de  la  deuxième  personne. 

341.  Souvent  même  la  personne  qui  parle  emploie ,  pour 
se  désigner,  lappellatif  pronominal  par  lequel  les  autres 
ont  coutume  de  la  désigner. 

fn  critu  tEj  0^  n  tnfi  nujB  hi  tihfa  \^  cno  Ci9jfa 

jà  çài  çhleuy  Aâ  ta  mean  robien  muy  yàh  thlai  sâm  si^p  damlëh 

Le  vieillard  répondit  :  cr/'ai  (je  rendu  par  î\)  ta  appeliatîf  pronominal  des 
vieillards)  une  recette  dune  espèce  qui  vaut  3o  damlëh. n 

342.  L'emploi  de  Tun  de  ces  appellatifs  personnels  pro- 
nominaux à  la  première  personne  entraîne  de  la  part  de 
celui  qui  parie  l'emploi  forcé  de  tel  appellatif  des  autres 
personnes  et  réciproquement. 

Si  la  personne  qui  parle  emploie,  pour  se  désigner,  le  pronom 
personnel  de  supérieur  à  inférieur,  il  ne  pourra  user,  pour  désigner 
la  personne  à  qui  il  parle,  que  d'un  pronom  impliquant  supériorité 
de  celui  qui  l'emploie. 

Ainsi  on  ne  dira  pas  : 

Hm  nJH  trUin  tO  an  saum  lauk  timu 

j      u  ^  —  "         — 1. 

mais  9  AJH  [flfin  [Q  khûom  saum  louk  thveu 


ou  fnim  t 

J 


u  TJu  [Q  an  preu  èû  thveu 


372  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

K)  9fiptu  îlfa  Htcio  n  un  è'n  9n  c'fa  Hm 

à  rinidy  èh  modeç  ka  mikpkëk  dlç  phak  aà 
Espèce  de  lièvre,  comment  peux-tu  venir  boire  mon  eau? 

343.  De  même  Temploî  de  tel  de  ces  proDoms  implique, 
de  la  part  de  celui  qui  répond,  Tusage  de  tel  autre,  imman- 
quablement. 

tcpfa  tun  Ênb  m  &jr  tqifa  pi9jim  sih  rurinj 

bih  yik  neah  mok  dhH  hin  srMh  neak  no* 
Je  vous  ai  amené  parce  que  je  vous  aime  beaucoup 

Ici,  le  jeune  homme  se  qualifie  de  Jrhre  atné  e\  appelle  la  jeune 
fille  nean.  La  jeune  fille,  en  lui  répondant,  emploiera,  pour  le  dési- 
gner, ce  même  appellatif  pronominal  bàn,  frère  aine. 

De  même  un  enfant  à  qui  il  est  dit  ff)  à  ne  pourra  employer  du  à 
à  regard  de  celui  qui  Tinterpeile  ainsi,  et  réciproquement. 

Hcn  9*in  î)h  5fi  fih  ifî  t9l  îl  nm  lo  do  ttint 

o  lAvàk  in  l^vin  nln  fo|  f^  è  tui  ruoç  Jauc  ne 
Je  suis  aveug;ie,  tu  es  paralytique,  comment  pourrions-nous  nous  enfuir? 

L'emploi  judicieux  des  pronoms  et  appellatifs  pronominaux  est  une 
des  difficultés  de  la  langue  khmère,  non  pas  tant  grammaticalement 
qu'au  point  de  vue  des  convenances.  Le  Khmèr,  en  effet,  y  porte 
grande  attention;  et  ce  serait  froisser  profondément  un  gouverneur 

de  province  indigène,  par  exemple,  que  lui  dire  Vu  en  devant  ses 
administrés.  L'Européen,  s'il  veut  passer  pour  un  homme  connaissant 

la  loi  —  OpU  çbàp  —  fera  bien  de  se  borner  à  l'emploi  des  pro- 
noms et  appellatifs  ci-dessous,  qui,  s'ils  ne  rendent  pas  toutes  les 
nuances  désirables,  ne  pourront  au  moins  froisser  les  susceptibilités 
d'aucun  indigène. 

En  parlant  de  lui,  il  dira  9  khiwm;  le  roi  lui-même,  s'adressant  à 
un  Français,  emploie  ce  terme  qui,  comme  pronom,  ne  garde  nulle- 


LE  PRONOM.  273 

ment  le  sens  péjoratif  qu'il  a  comme  substantif.  {Il  est  des  cas  où  il 

pourrait  dire  Hm  an,  mais  la  distinction  étant  difficile  il  fera  mieux 
de  s'en  abstenir. 

En  parlant  au  roi  ou  du  roi,  il  dira  nJu  hun. 

En  parlant  à  un  mandarin,  à  un  bonze,  d'un  mandarin  ou^d'un 
bonze,  il  emploiera  le  mot  [flfiri  huk;  il  devra  veiller  à  ce  que  les 
indigènes  lui  donnent  ce  même  titre  (qu'ils  feront  souvent  suivre  des 

mots  H  on  fJmocà*,  tCflm  çaophvà). 

Un  notable,  un  lettré,  il  l'interpellera  en  lui  disant  MH  nàk. 

En  parlant  à  un  indigène  du  commun ,  il  lui  dira  (T)  {1  hat  toi ,  vous. 

A  un  vieillard,  il  pourra  dire  m  ta  et  CITIT  yeay  à  une  vieille 
femme. 

A  une  femme  mariée,  il  donnera  du  HH  nàk  ou  du  ^ti  nean  selon 

l'âge  ;  mais  il  devra  se  rappeler  que  l'on  doit  adresser  le  plus  rare- 
ment possible  la  parole  à  une  femme;  c'est  marque  de  bonne  éduca- 
tion. 

A  l'égard  d'un  gradé,  il  conviendra  se  servir  du  mot  ^CIJ  neay. 


SYNTAXE  DU  PRONOM  PERSONNEL. 

344.  Devant  le  verbe,  on  rappelle  souvent  le  sujet  par 
un  pronom  personnel,  surtout  si  ce  sujet  est  un  composé, 
sll  est  déterminé,  ou  si  enfin  il  est  séparé  du  verbe  par  un 
vocable  quelconque. 

Les  pronoms  les  plus  fréquemment  employés  à  cet  effet 
sont  : 

t\  vea 

le  second  étant  plus  particulièrement  réservé  aux   per- 
sonnes. 

OBAMMAIBB  EHMkRB.  l8 

mritVBRIB    «ATtOIAlB. 


37&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Hm  âahn  tel  nb  ômi  tom:  im  pu  li  6  H(\j 

as  iamnàm  niu  knSn  camkàr  no  hm  krahei  vea  cet  as 
Toutes  les  plantations  du  jaixlin ,  les  bœufs  et  buffles  les  mangèrent 

Mais  les  autres  sont  également  usités. 

saum  ci  iaun  kai  r^  khiiom 
Mon  aïeule  me  cherchera 

On  emploie  également  d'ailleurs,  dans  ce  cas»  le  pro- 
nom indéfini  tn  ke  on. 


Ht\J  HH 


1  ^       ^ 


et- 

âs  nâk  srvk  ke  hao  àkhvak  àkkvin 
Tous  les  habitants  du  pays  les  appelaient  Àtkffàk  et  Àywén 

II 

PBOROM   oéHONSTIUTIF. 

* 

345.  Le  pronom  démonstratif  est  le  plus  généralement 
formé  d'un  appellatif  personnel  pronominal  et  des  adjectifs 
démonstratifs 

ton:  m 

tom:  no 

L'appellatif  personnel  varie  alors  selon  la  personne  qui 
parle  et  celle  à  qui  ou  de  qui  on  parle. 

ffi  tnxir  tfiB  |qidi  D  njnw 

à  ne  mean  pràçhâ  thim  nSs 
Celui-ci  est  très  intelligent 


LE  PRONOM.  275 


Neah  Piu  hx^  tul  thà  nàk  ne  hh 
NeaA  P6u  se  prosterna  et  dit  :  Cesi  celui-ci  même 

m  fan:  èfa  eifa  tom:  n  oar  or  id  G  pne 

nàk  n?  filit  furan  no  Jça  çml  cet  Aveu  pjeifrapdn 
Celui-ci  et  celle-U  consentent  à  devenir  mari  et  femme 


346.  Mais  on   emploie  également,  avec  sens  prono- 
minal : 

a.  ladjectif  démonstratif  précédé  d un  appellatif  prono- 
minal; 

nj  ôton  tri  tne  [miriH  u  fin  tnm:  tffi  nfa  sm  trim: 

/d  f amne  tiu  mean  preaham  bei  nàk  no  niu  knm  nikir  no  èh 

longtemps  après  il  y  eut  trois  brahmanes  :  ceux<i  résidaient  dans  ce  même 
royaume  • 

h.  le  pronom  personnel,  ou  un  appellatif  personnel. 

Le  pronom  personnel  de  la  3"  personne  II  vea  est  particulièrement 
employé  pour  exprimer  le  pronom  démonstratif  ced^  cela. 

9  no  il  ppHu  An  g^aj  CiS\ 

khhom  khldç  vea  crû  praâp  ampi  thâs  slà 
Je  crains  que  cela  ne  fasse  tomber  la  boite  du  plateau  à  bétel 

triAj  fin  o'is  nu  tsio  nfa  nn  m 

totis  nâkphah  hap  khmèc  knoh  phum  ke 

La  peine  de  ceux  qui  enfouiront  un  cadavi*e  dans  la  terre  d'autrui 

i8. 


276  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

347.  Celui  qui,  celle  qui  se  traduisent  par  Hfi  mm  yak 

ièl   fnfa  fuifU  neaxi  4èl. 

tt\jo  8j  m  m  ttinj  ÂJ9pu  EÛn 

sjec  by  rdk  nàk  dil  iam^  yak 
Le  roi  ordonne  de  rechercher  celui  qui  a  tué  l*ogre 


III 

PRONOM  POSSESSIF. 


348.  Le  pronom  possessif  se  forme  à  l'aide  des  mots  Ûu 
phaAy  lùt\j  rdbàSy  etc.,  exprimant  uile  idée  de  possession  et 
d'un  pronom  personnel. 

C'est  en  somme  un  pronom  personnel  au  génitif. 


IV 

■ 

PBONOM   RiPL^GHI. 

349.  Le  pronom  réfléchi  s'exprime  : 
a.  à  l'aide  des  pronoms 

I  l  smguiier 

98  khluon  [  qui  s'emploient  au  |     ou  au 

mm  a^ma  (  pï^^iei 

m  knea  toujours  au  pluriel^  lorsqu'il  y  a  réciprocité; 

?3h  en  perd  alors  le  sens  péjoratif 

et  ffl  ST)  àlmà  le  sens  spécial  qu'ils  ont  comme  pronom  per- 
sonnel (8  3ûo); 


LE  PRONOM.  277 

tO  ne  n  m  sî  îina  kiû^  rLnîpîîfa  tom  fin  mfa  tom: 

ietc  kaun  Mei  rik  iy  khmean  àçhâ  sâlâ  èh  fan  frai  swth  no 

Si  les  enfants  (da  prévenu)  ne  peuvent  trouver  (d^argent),  l'huissier  du 
Tribund  lui-même  paiera  à  la  place  de  celui-ci  (du  prévenu) 

ru  En  tnjfa  n  toi  trunt  mn  n  t&mim  tîl  ûtî  ffînn 

I         U  U  9^  J  I 


mn  t9jR 


tt  pHi  feMÂ  £a  çao  n?  rûp  M^n  (^u  ^en  f^  j^mreif  ipfi^  i^^  (tel 

Lorsque  vint  le  matin,  dors  celui-ci  se  prépara  encore  à  aller  servir  de  do- 
mestique à  son  beau-père 


ttrij  fntwi^n  an  tS  t9l  g:  insp  rim 

hewf  âkv  kaha  deu  titt  phtà  àtmà  tfh 
Alors  Àlev  8*en  retourna  dans  sa  propre  maison 

b.  par  le  pronom  personnel  précédé  de  96  khltum 


96  9  khluon  khnom  moi-même 

9fi  ^b  khluon  en  tol-mème 

96  t\  khliwnvea  lui-même,  soi-même 

•6 


î)  98  9  HH  8î  tfl  Ôoh  tlin 

è  khluon  khnom  mik  iy  eea  ^amnet  yak 
Moi-même  suis  venu  m'offrir  en  pâture  à  Togre 

e.  par  l'appellatif  pronominal   suivi  de  ^u  M  ou   96 
khltum; 


n 


278  (;rammaire  khmere. 

d.  par  le  pronom,  oa  le  substantif  suivi  de  H(T1  miît, 
même. 

5  ùm  Hfi  Où  [Çl 

kknoM  m&  anfji  cak  tbm 
Je  ne  veux  (y)  aller  iDoî-méme 

360.  Le  pronom  réfléchi  se  place  immédiatement  aiprèt 
le  verbe. 

Hrj  HH  ûum  m  [[db 

€%•  ^  et-  U 

ib  nij:  pahuol  knea  çrem» 
Tous  se  sont  réunis  en  grand  nombre 

Ht\j  itni  tjufu  m  uriR  hq  9n 

^1  çirfohiÊol  knea  kai  wt&ç  ^ 
Tous  les  voleurs  s'eicitèrent  à  s'exercer  à  plonger  dans  Teau 

tevy  niyeay  k^êm  mkprapon  oy  nep  M/non 
Alors  il  chuchota  à  sa  femme  de  se  préparer 

itrij  fil  m  t&  t9l  HB  Hfii 

heuy  neam  knea  ieu  tm  mini  motiea 
Alors  ils  s'en  allèrent  en  hâte 


PRONOM  RELATIF. 

851.  Les  pronoms  relatifs  sont  : 

tuifU  dèl 

ïi  dà 


LE  PRONOM.  379 

li  tHî8  înw  HW  runtôfi  ftiru  Hbtu  t^  t?  onçn  tfi  Ht  m 

u      -*  n  iJ  V    4- 

œa  t'en  jrAnwî;  ils  nàmeun  iil  emkùy  niu  teu  jôla  eea  tauy  keuea 
n  eut  honte  devant  tous  les  mandarins  qui  étaient  réunis  dans  la  saile 

tçn  p:  Hb  fuh  Hw  (Sn  Tifa  Hqifu  to^h  fc:  torri:  aS 

tettp  pvl  an  ièh  as  trap  tean  ambàlfhleuh  çke  no  cea  pHeak  bei 

Alors  le  saint  partagea  toutes  les  choses  que  le  feu  avait  brûlées  en  trois  par- 
ties 

ttriî  tun  ne  (àftiaj  tmnfa  mnj 

i^Jf  yik  koun  srei  ikl  chmous  Suoi. 
Alors  (ils)  prirent  la  fille  dont  le  nom  (était)  Suos 

■ 

Le  P.  J.-B.  Bernard  [Dictionnaire  cambodgien-français,  Hong-Kong, 
1 903,  p.  3o)  écrit  :  trSi  le  pronom  relatif  est  régime  du  verbe,  on  se 

sert  de  préférence  de  la  particule  l  U  HJ  ièl.  n 

362.  Mais  le  khmèr  emploie  également,  dans  ce  sens, 
la  plupart  des  pronoms  personnels  et  des  pronoms  indé- 
finis. 

mru  9  tel  Gin  &  hib  HBfu  hî  m  rns  fLJ9n(m  9  do 

kàl  khhSm  niu  troi  irè  mean  mônûs  muy  nàk  kaf  sralàh  khhdm  iauc  cea  kauh 
kat 

Quand  je  demeurais  à  la  campagne,  il  y  avait  un  homme  qui  m'aimait  comme 
son  fils 

mB  tH  fil  fil  fin  njfa  tnB  nB  tio  m 

mean  me  srei  pir  nàk  sëh  mean  iaun  dans  knea 
Il  y  avait  deux  femmes  qui  avaient  chacune  un  fils 


280  GRAMMAIRE  KUMÈRE. 

^  fthu  m  pnn  Htfitu  mnn  tn  uiain  o^  tfo  tfun:  ttni 

6)  I  n  0  J 

è  â^  /t  peak  midây  âpûk  ke  hankap  dui  daus  no  keuy  • . . 
Lorsqu'il  eut  entendu  le  père  et  la  mère  ^t  lui  donnaient  cet  ordre. . . 

Les  pronoms  personnels  Ii  vea  et  ÙJu  $ën  placés  devant  le  verbe 

pour  rappeler  le  sujet  (S3&A)  peuvent  souvent  se  traduire  par  le 
relatif. 

VI 

PRONOM  INTBBR06ATIF, 

353.  Le  pronom  interrogatif  est  formé  d  un  pronom 
personnel  suivi  du  mot  fUTl  m  W. 

HR  Om  nàknà 

ÉTlfa  fun  neannà 

infUTI  ànà       etc. 
Nonà  qui  est  très  employé  n'est  fort  probablement  que  la  contrac- 
tion de  HR  om  nâk  nà. 

ctr  -    -    - 

Bom  ÙR  m  nnînHm 

ndnà  bit  Atea  |à/à  ah 
Qui  a  fermé  la  porte  de  ma  sala? 

On  trouve  cependant  flXl  nà  employé  seul. 

(û  fiiia  truiR  9R  m9nu  98  cio  trimt  m  ob  qpfi  om  m 


tfi  |ur 


une 


(eu  nean  fe«|  fA  samUip  Jfhhton  dauç  no  teu  çah  bàn  nà  thveu  eea  prapSn 

Si  tu  te  jettes  dans  Teau  et  te  noies  ainsi,  qui  trouverai-je  pour  être  ma 
femme? 


^*^  Souvent  écrit  fautivement  fil. 


LE  PRONOM.  281 

364.  Lorsqu'il  s  agit  d'une  chose  inanimée  ou  d'un  ani- 
mal on  emploie  le  mot  K\f  àvei  quoi  (qui  sert  également 
d'adjectif  interrogatif,  SSay)  employé  seul  ou  précédé  de 
nriR  «tf^  chose;  (m.  à  m.)  chose  quelle?  «  C&ïfi  KlT  »St  avet. 

â^ivàlf  çhkuy  ikà  iklàe  âvei  ^ojr  nS 
Àkhvik  répondit  :  Craindre  quoi?  Cet  ogre? 

Populairement  ffljT  àvei  se  prononce  et  s'écrit  Ht  oy. 

VII 

PRONOM  INDtfPINI. 

355.  Les  principaux  pronoms  indéfinis  sont  : 

tn  i^  on,  quelqu'un 

9(9  iùei  chacun 

fin  ^  fUn  nàk  à  nà  qui  que  ce  soit  qui 
fnî  àvei  quoi  que  ce  soit; 
titei  se  place  à  la  fin  de  la  proposition  ; 

tn  tUTi  Bî  HH  9n  DOJ  HH 

U      1        0         (I 

ke  hao  iyamtuk  soûl  mik 
On  (les)  appela  pour  amener  la  barque  à  la  rame 

mean  ke  mii  yèk  khmUm 
II  y  a  quelqu'un  (qui)  vient  prendre  le  miel 


283  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

FitM  HH  îlfa  Ufi  tfUD:  CftOTlH  ÎTl  fife   EUR  fflh   Cfl  nTcUl 

€*-  4J  «  et- 

919  9t9 

as  nàk  teah  iuon  no  dandeum  knea  nJtk  yilç  neah  cea  phiriyea  Htei  Htei 
Tous  les  quatre  se  disputèrent,  chacun  voulant  la  prendre  pour  femme 

HH  îl  fun  (\J9nu  djn  tam:  nju  two  èfa  bî  ne  pô-  tfi 

et-  ul  8^  SI  u     u        U 

lune 


P' 


n4 jr  è  nà  MiMf  yak  no  $£!fp  sdeç  idh  hy  Içaun  kramim  cea  prapon 

Quel  que  soit  celui  qui  a  tué  cet  ogre,  le  roi  lui  donnera  sa  fille  comme 
épouse 

îl  H)m  d)  Hfim  m  n  ntrùiR  hb  fo:  no  kiT 

i  àj;At>ai  cea  minus  kkvàk  pi  kamneut  tt^n  ç?  ^las  àvei 

Comme  Akhvak  était  aveugle  de  naissance,  il  ne  savait  craindre  quoi  que  ce 
soit  ^ 

â^  ceui  qui  marquent  une  idée  de  pluralité 

(\jh  s^  tous 

(\jU  sàp  chaque  »  tous. 

366.  Un  grand  nombre,  également,  sont  formés  de  lad- 
jectif  indéfini  et  d'un  pronom  personnel. 

ttùfa  tD  tîîfa  tpfa  fan:  ST  HAJ  Hn  fi'fa  ftlfu  HiB  ne  Kh 

^       U  U  U  «t-  V         U 

yeuh  tkveu  reuoh  prin  ne  iy  as  nâk  pkah  dèl  mean  ktmn  (çramim 
Nous  avons  fait  ce  conte  pour  tous  ceux  qui  ont  une  fille  à  marier 

U  HR  uit9  un  dtohH 

et-  6) 

hêi  nâk  datei  mii  dandeum 
S  un  autre  vient  (le)  réclamer 


LE  PRONOM.  283 

finj  fin  nru  m  irhfi  ub  ts 

*  ctr  fv/ 

à^  nài  real  knea  hean  flan  ke 
Tous,  vous  osez  attaquer  les  gens  (pour  les  voler) 

367.  Ou  encore  du  pronom  personnel  suivi  : 

du  mot  run  nà  qui  perd  ici  sa  valeur  interrogative 
ou  du  mot  composé  ?3  fUTl  è  nà. 

8î  m  fim  ftifu  tel  îl  en  tam:  têt  tnjfa 

U    et  '  •U 

iy  nàk  nà  del  niu  è  mûi  nS  çhkuy  kuh 
Que  celui  qui  est  en  face,  réponde 

itj  ràm  HH  î)  am  tftjfa  nnufij  tîl  rùn  si  ir  tri  turl 

.^       €%.  V  U 

tftJAJ 

(eu  kheuh  nàh  hni$èh^^^  mdehua  tiu  W^iy  rottiu  kao  ^eUfii 

Si  tu  vois  (des  gens)  quels  qu'ils  soient  porter  un  cercueil  pour  Tadler 
vendre,  cours  appeler  le  richard 

358.  Le  pronom    indéfini   crTun  l'autre ,  les  uns  les 
autres  7)  est  exprimé  : 

a.  au  singulier  par  le  pronom  personnel  précédé  du  nu- 
méral Hî  muy; 

tnfi  HBfu  nr  m  hî  m  tom:  m  m  m  trun:  se 

VMan  mbvAi^  ptr  nài  muy  nâk  no  khvHk  muy  nàk  no  khvën 
n  y  avait  deux  hommes,  Tun  était  aveugle  Tautre  paradytique 


(*)  itUu  fM  voulant  dire  «r porter  à  deut)»  entraine  nécessairement  le 
pluriel. 


28&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Hj  HH  muy  nàk  se  rencontre  souvent  sous  la  forme  HKH 
mdnàk; 

h.  au  pluriel  par  le  composé  précédent  suivi  du  mot  ffl 
knea  qui  se  place  à  la  fin  de  la  phrase 

triB  tH  |m  nr  fin  mfa  tne  nsi  tio  m  5  tH  hî  ne  nhu  î) 


iH  Hî  nfi  im 


itean  me  mi  pir  nâi  sfh  mean  iaun  Joue  knea  i  me  muy  kaun  Mp,  è  me  muy 
iaun  rSi 

D  était  denx  femmes  qui  avaient  chacune  un  fils;  Pune  avait  (vu)  mourir  le 
nen  ;  cdui  de  Poutre  vivait  encore 

ou  quelquefois  encore  par  le  mot  composé  H(\J  Hîl  *"  fa  «l 
nàkiën; 

c.  par  le  pronom  91:  khlà  répété. 

9)1  â'mrî  ^u  tfîîfa  Tit  cfmn  S  itu  si:  tftnn  ub  rtu 

jpAffif  cùmpeak  dàp  datnlëh  JslM  dkmpeak  pràm  riy  kkU  eUn^ai  huon  riy 
damlëh 

Les  uns  empruntèrent  dix  onces,  les  autres  5oo ,  les  autres  hoo 

yi:  tn  8J  H|  ijlR  9)1  tn  SJ  fîl  U  CpR 

IsUà  ke  iy  muy  bâi  ihlâ  ke  iy  pir  bei  bai 
Les  uns  donnèrent  un  bdi  ^^\  les  autres  donnèrent  deux  ou  trois  bài 

Le  pronom  CH  ke  est  employé  ici  en  vertu  de  la  règle  exposée  au 
S  344. 


^*)  I^e  Cflfî  bât  ëtait  une  pièce  dWgent  monnayé  vidant  quatre  ligatures. 


LE  PRONOM.  285 

359.  Le  pronom  indéfini  privatif  s'exprime  par  le  pro- 
nom indéfini  précédé  du  mot  composé  SUIQ  khmean  cri!  n'y 
apasD. 

()<ivf  font  nqin  rurinr  a/ie  Bfun  èfa  tfnjrriH  qicii  ty 


eilauv  n?  p^S^  n&  Ufitean  ninà  fAh  dandâm  bây  si  kkmean  ke  thveu  ^mji^i 

Maintenant  c^est  très  dur,  il  n*y  a  personne  pour  faire  cuire  le  riz,  personne 
pour  tisser  le  pagne  qae  vous  porterez 

mm  fun  tmn:  (ci:  nren  hîb  Hutn  Ajnn  ams  emn 
fifa  sj  tfmtu  ne  Âjcpn 

^/  nà  no  prd{  saniùp  Atnrïn  apsob  saukot  khmean  nonâ  nln  iy  «^  reo^  Mtnbàt 

Alors  le  Prft  Santûp  Amiln  mourut  et  il  n*y  eut  personne  à  qui  donner  le 
gouvernement  du  royaume 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.        287 


CHAPITRE  IX. 

LES  NUM^RAUI  ET  D^IBRIIINATIFS  SPECIFIQUES. 


SECTION  I. 

LES  NUMERAUX. 

360.  La  numération  khmère  compte  aujourd'hui  par 

cinq. 

Il  ne  semble  pas  qu'il  en  ait  toujours  été  ainsi.  En  effet,  toutes  les 
langues  du  groupe  mon-khmër  dont  il  m'ait  été  donné  de  comparer 
les  vocabulaires  ont  la  numération  déciniale;  et  les  nombres  six,  sept^ 
huit,  neuf  y  sont  exprimés  par  des  mots  tellement  îdenttqnes  qu'ils 
ne  peuvent  avoir  qu'une  origine  commune  ^*^  : 

MON  8T1IN  BAHHAII  SBDAlf  BOLOVBN 

Six ....  oo(^  pireèu  prou  tedra  tedru  tero 

Sept.  .  .  oooS  Adpah  poh  tepeuh  tepeu  poh 

Huit.  .  .  ^So  teçàm  pam  tehngam^^^  tehicam  tham 

Neuf.  .  .  oç  çah  sert  tecin  tecin  cin 

Il  convient  de  remarquer  d'ailleurs  que  les  Khmèrs  possèdent, 
aujourd'hui  encore,  les  restes  d'une  numération  par  quatre  : 

Ht  UUI  tnuy  daifibar  î^)  quatre 


^*^  Ce  sont  les  mêmes  en  annamite.  C'est  d'ailleurs  uniquement  sur  cette 
conmiunauté  des  termes  de  numération  que  Logan  d'abord  et  Kuhn  apiès 
lui  {d.  supra,  S  8)  ont  cru  pouvoir  établir  l'existence  d'un  groupe  mon- 
annam. 

^*^  Odeud'hal,  Vocabulaire  comparé  (supra,  S  5),  dit  tehicam. 

^'l  UUI  damhar  paraît  être  un  dérivé  du  mot  ffdeuxT) ,  tel  qu'il  se  reti'ouve 

dans  les  autres  langues  du  groupe  mon-khmèr,  par  préfixation  de  la  dentale 
nasalisée  en  dftmleu.  Ce  qui  semblerait  donner  à  ce  mot  une  signification 
proche  de  irdeux  paires  n. 


288  GRAMMAIRE  KHMERE. 

H|  u  fi  muy  fhlaun  quarante 

HT  AJn  muy  $lëk  quatre  cents 
Ainsi  on  dira  : 

fifxJ  ni  uUI  puapir  ia$fibar  «rdeux  (jeux  de)  quatre  colonnes?) 

pour  :  erhuit  colonnes  t). 

Mais  cette  façon  de  compter,  particulièrement  en  ce  qui  concerne 
les  deux  derniers  nombres,  ne  s'emploie  plus  guère  que  pour  les 
fruits,  les  légumes ,  le  mais,  etc.  On  ne  peut  donc  guère  en  faire  état. 


I?' 


tltÛri  HT  U6  trasâk  muy  phlaun  t\o  concombres 


jpinjn  HT 


fUn  prasàk  muy  dëk  &oo  concombres 


361.  Les  numéraux  qui  expriment  les  cinq  premiers 
nombres  sont  : 

HT  muy  un  U6  b^on  quatre 

ni  pir  deux  Ql  pràrfi  cinq 

U  J«*  trois 

Les  quatre  premiers  sont  communs  à  toutes  les  langues  du  groupe 
mon-khmër.  Ils  s'écrivent  respectivement  en  mon  : 

^  mvè  un  S  pi  trois 

®\  bà  deux  o^  pon  quatre 

Par  contre  le  nombre  cinq,  s'il  se  retrouve  sous  la  tormepedam  en 
stien,  bahnar,  sedan,  boloven,  pear,  kuoy,  etc.  ^^\  se  dit  qod^  mmm 
ou  ocxf^  pasûn  en  mon,  ou  sous  les  formes  contractées  wn,  seun  du 
kon4u  et  du  sue  et  san  du  khasi  ^^l 


^^)  On  le  trouve  sous  les  formes  pàn,  hpan,  pôn,  hpôn  en  palaung  et  en 
wa.  ScHHiDT,  Die  Palaung  Wa  und  Riang  Sprachen  des  Mittleren  Salwin-Ge- 
bietes,  781. 

^^  ScHMiDT,  Grundzûge  einer  Lautlehre  der  Khasi  Sprache,  p.  758. 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.        289 

Deux  s'écrit  souvent  aujourd'hui  sans  I  final.  Cette  lettre  est  ce- 
pendant étymologique  puisque  se  retrouvant  dans  toutes  les  autres 
langues  mon-khmères  qui  disent  bar.  En  mon  seul  on  ne  rencontre 
plus  ce  numéral  que  sous  la  forme  ®1  bà;  mais  à  Torigine  il  s'écrivait 
bien  o)q  bàr  ainsi  qu'il  appert  de  l'inscription  de  Myazedi,  où  il  se 
trouve  sous  cette  forme  à  la  ligne  3  (^).*  11  est  à  remarquer  d'ailleurs 
que,  d'une  façon  générale,  (^a  disparu  en  mon  comme  finale. 


362.  Les  nombres  six ,  sept,  huit,  neuf  sont  respective 
ment  exprimés  par  Cp  pràiriy  cinq,  suiyi  de  l'unité  complé- 
mentaire. 

Q1  H|  pràm  muy  six  m\  U  pràm  hei  huit 

Ql  nm  pràm  pil  sept  Cp  UB  pràm  buon  neuf 

A  noter  que  lorsqu'il  se  joint  au  mot  pràm  pour  exprimer  sept  la 
finale  liquide  I  r  se  mue  en  la  liquide  HJ  /. 

363.  Le  nombre  dix  s'exprime  à  l'aide  du  numéral  Hu 
dàp  qui  se  place  après  le  chiffre  des  unités  de  la  dizaine 
dont  il  est  séparé  par  la  particule  9  fi  ton. 

HT  9  fi  u  U  muy  ton  dâp  onze 

m  9  fi  du  pir  ton  dàp  douze 

g1  U  9fi  tfU  pràm  bei  ton  dâp  dix-huit 

[Ôl  Ufi  9fi  uU  pràrfi  buon  ton  iàp  dix-neuf 


^*^  Blagdbn,  a  further  note  on  the  Inscriptions  of  the  Myatedi  Pagoda 
(Pof an),  dans  Joum,  Roy.  As.  Soc,,  1910,  p.  800.  Cf.  Blaoden,  Quelques 
notions  sur  la  phonétique  du  talaih,  Joum,  ox.^  XV  (1910),  p.  /199. 

GRAIIMAIRK  KIlMKni.  ig 


290  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

UU  ààf  ni  ?fi  im^\  ma  connaissance,  ne  se  retrouvent  dans  au- 
cune des  langues  mon-khmères  et  je  n'en  ai  pu  discerner  Torigine. 

Dix  se  dit  oS  ço&  en  mon,  et  ;a  oujî^  dans  les  langue3  non  écrites 
du  groupe. 


364.  Le  nombre  vingt  s'exprime  à  laide  du  numéral 
\T\  phei  qui  ne  s'emploie  jamais  que  précédé  du  numéral 
H|  muy  un  et  se  place  avant  le  chiffre  des  unités  de  la  ving- 
taine. 

Hj  in  U  mtty;?A«t6et  vingt-trois 

"  '  p  - 

H|  tfi    Cp  nrU  muypheipràriipilyingi-sefi 

Vingt  se  dit  ©)  coloS  î^)  bà  çoh  en  mon  et  bar  ja,  jit  ou  jet  dans  les 
autres  langues  du  groupe. 

365.  Tous  les  autres  numéraux  employés  aujourd'hui 
en  khmèr  sont  empruntés  du  siamois. 

Ce  sont  : 

(IDH  (\IU  ^àm  8^  siamois  ^iou  Su  sdm  stb  trente 

[  AJ  AJU  se  8^  —  3  Su  «t  8tb  quarante 

un  AJU  hà  sep  —  m  Su  hà  stb  cinquante 

Uin   AJU  hoks^  —  Wfi  Su  hok  8tb  soixante 

on   ÂJU  cet  sg?  —  w?i  Su  ch&  8ib  soixante-dix 


(^)  A  noter  que  dix  s^ëcrit  oc^  quand  il  signifie  dix  et  coloo  quand  il 
exprime  une  dizaine  supériem*e.  Dans  les  deux  cas  d  ailleurs  la  prononcia- 
tion est  la  mémo  :  coh. 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.        291 

fûtl  nJU  pèt  s^  siamois      uiJ?i    fin  pè't  M  quatre- 

vingts 

tfii  ftJU  kao  8^  —  iffi   Su  kào  8ib  (*)   quatre- 

vingt-dix 

iUJ  rày  —  «u  rçi  cent 

fhfi  pan  —  wii  pAan  mille 

[Hfi  meun  —  mu  mûti  dix  mille 

it\J8  «Al  —  uiu  sén  cent  mille 

nnfi  fean  —  thti  /an  un  million 

La  valeur  numérique  précise  attribuée  aux  mots  [Hfi  meun,  injfi 

$in  et  njlfi  /ean  comme  au  mot  [fTlSI  ^o|,  emprunté  du  se.  koti,  dix 
millions,  est  des  plus  conventionnelles.  En  réalité  ces  numérales  ne 
représentent  rien  à  Tesprit  de  la  plupart  des  Cambodgiens  et  ne  dé- 
signent pour  eux  qu'une  pluralité  innombrable. 

L'introduction  de  ces  mots  siamois  dans  la  langue  khmère  ne  peut 
guère  être  antérieure  à  la  fin  du  xiii*  siècle. 

Dans  les  langues  du  groupe  mon-khmèr,  les  dizaines  s'expriment, 
d'une  façon  identique,  à  l'aide  du  mot  dix  suivi  de  l'unité  indiquant 
le  nombre  de  la  dizaine. 

Ainsi  (T  trente  7)  se  dit  : 
en  mon  8  coloS  pï  çoh 
en  êtieng  peijet,  en  bahnar  jveit^  jit. 

Le  nombre  cent,  par  contre,  possède  deux  vocables  distincts  : 

riasig,  korienfy  herang  en  stien,  bahnar,  sedan,  etc. 
ctS  kïin,  Uam  en  mon,  taren,  kasen,  etc. 

Mille  se  dit  cS  &fm  en  mon;  ce  nombre  ne  représente  rien  aux 
populations  sauvages. 


<*)  En  siamois  âlU  «aw  =  3,  S  «t=A,  v(l  ^«-5,  V\f\  /i8à:-6,  l'S?! 

«9- 


292  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

366-  Ceux  qui  expriment  les  centaines,  milliers,  etc., 
sont  toujours  précédés  d'un  numéral  indiquant  le  nombre 
de  la  centaine,  du  millier,  etc. 

H|  ItU  tnn  fUU  UB  muy  rày  Kok  »êp  hum  cent  soixante-quatre 

ICp  nnj  ItU  tm  AJU  prhm  pU  rày  kao  «ejp  sept  cent  quatre-vingt- 
dix 

Ht  fflB  [qi  UB  ItU  foR  nJU  ^  nfU  muy  pan  prànt  bum  rèy  cet 
^  ê^P  pràm  pU  mille  neuf 

cent  soixante-dix-sept 

A  lioter  que  HT  se  prononce  alors  :  mo;  on  dit  mo  rèy  cent,  mopan 
mille,  etc. 


367.  Les  uns  et  les  autres  s^énoncent  avant  le  numéral 
indiquant  l'unité  correspondante. 

lAJ  AJU  Qiy  0  tès^prim  ^'quarante-huit 


H|  ICU  Ufi  ffluy  roy  buon  cent  quatre 


Hî  ItUU 


U  mfi  m  ItU  Uin  fUU  bd  pan  pW  roy  hok  sëp  trois  mille  deux 

cent  soixante 

Cette  règle  de  position,  conforme  au  génie  de  la  langue  siamoise 
dont  ils  sont  empruntés,  si  elle  est  la  même  que  pour  le  numéral 
exprimant  crvingt^  [supra,  S  36/t),  est  contraire  à  celle  qui  détermine 
la  place  des  unités  après  le  numéral  signifiant  crdix»  [supra y  S  363).^ 


368.  Le  numéral  ordinal  n'est  la  plupart  du  temps  pas 
marqué  en  khmèr. 

Cependant,  en  style  élevé,  il  peut  être  indiqué  par  le 

mot  Rin  huijirup  placé  avant  le  nombre  et  précédé  du 

verbe  tfl  cea  être.    . 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.       293 

Hîl 

fretf  montSl  sauriyà  pnX  a/^if  cea  kûmr&p  pràm  fil  n?  ^eu|  f en  mo^ . . . 
Lorsque  le  globe  du  septième  soleil  parut . . . 

On  rindique  aussi,  dans  le  style  moins  soutenu,  par  le  mot  t9în 
lek^^^  qui  veut  dire  «f  chiffre,  numéro tj,  placé  avant  le  nom  de  nombre. 

nu  I9în  Hj  krap  lekmuy  premier  volume 

.  369.  Le  numéral  se  place  après  le  substantif  qu'il  dé* 
termine. 

uT  [Ql  d(nfirei  prà^fi  cinq  éléphants 

370.  Lorsque  le  substantif  est  accompagné  d'un  des 
pronoms  indéfinis  marquant  le  pluriel,  le  numéral  se  place 
après  ce  dernier. 

■  Hru  tcni  tIù  ^  itu  t&n  m  9n  tnjfa  m  têtu  Kitaji" 

as  çôr  teah  pràm  rày  heup  ampi  A^  leuh  rok  tneul  àkv 

Les  5oo  voleurs  ayant  relevé  la  tête  après  avoir  plongé  cbercbèrent  Àlev 
^des  yeux 

Il  est  à  remarquer  ici  que  l'adjectif  indéfini  HAJ  91tt  as  iean  s'est 

dissocié,  Hm  as  précédant  le  substantif,  et  Tiu  tean  le  numéral  qui 
le  détermine. 


^^)  Siamois  :  ItlH  lèk. 


S9/>  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

371.  Mais  il  se  place  avant  tous  autres  adjectifs. 

Hfim  tIù  u  tam:  tjum  m  m  i7\  lo 

1  6J  et  a 

tnon&i  tean  bei  nopabuol  knea  rot  ton  ruoc 
Ces  trois  hommes  s'excitèrent  mutuellement  à  s'enfiiir 


SECTION  IL 

LES  DÉTERHINATIFS  SPECIFIQUES. 

372.  Le  numéral  est  généralement  suivi  d'un  détermi- 
na tif  spécifique  rappelant  la  nature,  l'espèce,  la  catégorie 
de  la  personne  ou  de  la  chose  qui  fait  l'objet  de  l'énuméra- 
tion. 

373.^Ce  déterminatif,  quel  soit-^il,  se  place  toujours 
immédiatement  après  le  numéral. 

Ces  déterminatifs  spécifiques  sont  très  nombreux  et  leur  emploi , 
principalement  en  ce  qui  concerne  les  personnes,  est  aussi  délicat 
que  le  choix  judicieux  de  Tappellatif  pronominal. 

Pour  dire  «un  bonze?) ,  en  effet,  on  ne  doit  pas  dire  : 

tann  rufa  HÎ  HR  louksanmuy  nàk 
mais  bien  : 

tfinfl  Ajb  Ht  Hb  louk  saû  tnuy  an 

D'autre  part 

tua  HI  JD  pUen  muy  von 

et  mti  HÎ  t\Jnn  phlen  muy  satnrap 

désigneront 

le  premier  :  l'ensemble  des  musiciens  de  l'orchestre 
le  second  :  l'ensemble  des  instruments  de  l'orchestre 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.        295 

le  déterminatif  spécifiant  bien  nettement,  pour  chacun  de  ces  cas, 
la  qualité  de  la  personne  ou  la  nature  de  Tobjet  dont  il  est  ques- 
tion. 


374.  Les  plus  fréquemment  employés  sont 
1®  pour  les  personnes  : 
Hfl  nàk  pour  les  humains  en  général 


truin  lauk  (se.  lokdy  les  hommes)  pour  les  dignitaires  et 
fonctionnaires ,  les  hauts  personnages 

Hu  an  (se.  anga,  corps)  pour  les  rois,  les  princes  et  les 
bonzes 

nfa  Kin  ffin:  tne  toni  ub  hh 

Ifnon  sr^i  ne  mean  Qor  hwm  nài 
Dans  ce  pays,  il  y  avait  quatre  voleurs 

mm  n  tDn  tne  two  hi  (n:  Hfa  tontu  no  td  Clin  nfa 
cnn 

kâl  pt  ieum  mean  sdeç  muy  prà  ah  soy  reaç  nôu  srok  Kah-cak 
Autrefois,  il  y  avait  un  roi  qui  règ^aait  au  royaume  de  Kan-cak 

â®  pour  les  dignitaires,  les  honneurs  : 


I»    1 


^^  [  pour  les  honneurs  supérieurs 

ffifi  pan 


n     I 


intjirî  hupak  pour  les  honneurs  inférieurs 


^*)  Siamois  flQ  VIU  huâphàn,  qui  commande  mille  hommes. 


2%  GRAMMAIRE  kHMERE. 


lo  (milliers I  dlKHinems '^) 

3*  pour  les  groupements,  les  corporatioos  : 

IC:  von  pour  les  orchestres,  les  corps  de  ballet,  troupes 
théâtrales,  etc. 

rjI^S  H]  iâ  lèlim  an^  ton  une  troupe  de  danseuses 

U""  pour  les  statues ,  les  images  : 

;n  n^  image,  forme 

5"*  pour  les  troupeaux ,  les  paires  d*animaui  : 

tnb  (^^  hvaun  troupeau ,  essaim 
T)  ku  paire 
QH  fum  attelage 

[nu  HT  n  Iraheirnuy  ku  une  paire  de  buffles 

SU  (ÎI  IDu  kkiÊuam  pir  kvam  deux  essaims  d^abeiiles 


u 


lùJl  UQ  &H  f?  buan  fifm  quatre  attelages  de  chevaux 


'•*   Les  dignitaires  et  fonctionnaires  khmèrs  sont  répartis  en  dix  catégo- 
ries; la  première  comprenant  ceux  qui  ne  comptent  qu*un  millier  d'hon- 

neurs  :  rUfl  HT  IJ1  CTlfi  Màk  Mary  Aa^paa;  la  dernière  et  plus  élevée,  confé- 

rant  à  ses  titulaires  dix  milliers  d'honneurs  :  AJn   U-U  inCTlfi  9dk  iàp 
kupan. 

^''  Iflâ  koaun  du  siamois  cJ'l  fiung;  se  prononce /on. 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.       297 
6"*  pour  les  végétaux  : 

t&H  deum  arbre,  tronc 

Se  dit  des  arbres  et  plantes  qui  poussent  séparément. 
tfUJ  ÇirU  kao  tBfH  cheu  tealmuyphei  ieum^  vingt  cheu  teàl^^^ 

7®  pour  les  choses  : 
Kjrin  Mmrap  assortiment,  jeu 

tun  HT  AJnn  pUeû  rnuy  saijÊrap  un  orchestre  (en  parlant  des  in- 

r  •   •  ^    ,  struments) 

U^l  Ht  Ajnn  ro&  muy  sarprap  une  voiture  et  tous  ses  accessoires 


•    I 


CjpEU   m   (îinn   Wy  pir  satu^ap  deux  déjeuners  (pour  deux  per- 
sonnes différentes) 

m  qiB  mù  d':  hî  tûrin  ic  ttritu 

b  iàn  kreuùh  phtà  muy  samrap  ruoç  heuy . . . 
Ayant  réuni  tous  les  matériaux  (pour  faire)  une  maison . . . 

H  n  mûk  espèce ,  unité 

HtflU  U  HH  fnaiaup  bei  mûk  trois  plats,  trois  mets 

VJÇ)  X:Auop  période 

Sert  au  décompte  des  années  pour  les  enfants,  les  animaux,  les  sa- 
laires. 


m  m 


CI  ni  tu  n  çhnàtii  pir  khuop  deux  ans 


^'î  Le  îl  nj  teal,  Dipterocarpus  alatus,  est  un  grand  et  bel  arbre  fréquent 
au  Cambodge.  Les  Khmèrs  en  tirent  de  Thuile  et  se  servent  de  son  bois  pour 
la  charpente  des  maisons. 


S98  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

t/l  (?wor  rangée,  série,  ligne 

ut  ri  AJ  U fi  Cil  phtà  Uua  btum  cuar  une  maison  à  quatre  rangs  de  co- 

lonnes 

n  \Ani  touffe,  buisson,  pied 

Se  dit  des  arbres  et  plantes  qui  poussent  en  buissons  par  touffes 

comme  le  bambou, 
ai  • 

TAJ  Ht  n  rbm  muy  hotfi  une  touffe  de  bambous 

Gfih  çanldn  échalas 

Se  dit  des  plantes  cultivées  que  l'on  fait  grimper  le  long  d'un 
tuteur. 

HtlG  HT  Gfib  màreç  muy  çanbh  un  pied  de  poivre 

OtfcriH  çaàkàm  bouquet,  grappe,  touffe 

Se  dit  des  fleurs  et  fruits  qui  poussent  en  bouquet,  en  grappe,  en 
touffe. 

lu  UQ  H|  GtmH  fhJk  daun  muy  çankim  une  grappe  de  cocos 

n  kuo  épi,  gousse 

AJf  Hî  n  ^auo  muy  huo  un  épi  de  riz 

HnrU  î*)  Cl  R  ampU  muy  kuo  une  gousse  de  tamarin 

nfi  kdmnd  tas,  monceau 

u  e\  f\ft  ^ma  muy  Id^nè  un  tas  de  pierre 


<')  En  stien  bit. 


LES  NUMERAUX  ET  DETERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.        299 
il  dotn  morceau ,  paquet  compact 

Se  dit  d'un  morceau  de  viande,  d'une  pépite  d'or,  d'une  motte  de 
terre,  d'un  paquet  de  tabac,  d'un  pâté  de  maisons,  etc. 

* 

nrUTlR  karpmt  morceau ,  fragment 

Se  dit  de  tout  ce  qui  se  divise  en  morceaux,  fragments,  etc. 

roi  cheu  pir  bei  kammt  moi  kol  rote  phah 
Cherche  deux  ou  trois  morceaux  de  bois  et  cale  la  voiture 

cfnn  cûmreaè  ou  cftlin  cûrnriek  lameWe ^  lanière 
Se  dit  de  tout  ce  qui  se  découpe  en  tranches,  en  lanières. 

(Vf)  G  [C  ç\  utnn  fSg  çhaeumuy  cumriek  une  lanière  de  viande  bou- 

o  canée 

ITi  \u\V\  et  Ufin  Ireî  nt^l  muy  ctti^ea^  une  tranche  de  poisson  salé 


mDU  hrap  noyau,  pépin,  balle 


Se  dit  de  tous  objets  en  boule,  en  forme  de  balle. 

ffin  fi^nàfn  ktdïkà^^^  muy  hrap  une  pilule 


Ô^.  ROIfTI  çs 

4-      U 


tnfa  bon  pelote,  peloton 

Se  dit  de  tout  ce  qui  est  roulé  en  pelote. 

[G  AJ  HT  inb  ces  muy  Kon  un  peloton  de  fil 


^*)  nnjni  vient  sans  doute  du  se.  guli  (féminin  de  gula)  balle,  boule, 
boulette. 


300  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

nnh  katpràn  tvQBse 

Se  dit  de  tout  objet  tressé,  natté. 

di  ^  niiu  phkà  beikiogirXn  trois  guirlandes  de  fleurs    ' 

(\Jri  Cl  nnb  mu^  muy  kmfkràn  une  tresse  de  soie 

nttM  loMi  brin,  fil 

Se  dit  de  tout  ce  qui  est  filiforme,  des  veines,  des  nerfs,  etc. 
IC\J]  Cl  ni AJ  mao  tnuy  {a«ay  un  brin  d'herbe 

tun  hd  paquet,  boîte 

Se  dit  d'objets  divers  en  paquet,  en  boite. 
Cfir  Cl  [Un  bàrei  muy  hi  un  paquet  de  cigarettes 
tnU  nt\J  te  tUn  ckeu  kuspirbo  deux  paquets  d'allumettes 

m  fi  phèn  galette ,  tablette ,  rondelle 

Se  dit  des  choses  plates  et  rondes. 
AJ  tuin  Cl  lu  fi  ska  Anot  muy  phèn  une  galette  de  sucre  de  palme  (') 

UPUTlU  (\nCU  o   lu  fi  iamnap  çvày  muy  phèn  une  tablette  de  pâte 

sèche  de  mangues 


^^'  Les  Cambodgiens  donnent  au  sucre  qu'ils  obtiennent  par  préparation 
du  suc  de  palme  (produit  par  le  palmier  à  sucre  :  borassus  flabelliformis)  la 
forme  ronde  et  la  grandeur  de  nos  petits  fromages  de  chèvre. 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.        301 
n  flinU  kandap  botte ,  gerbe 

Pour  toutes  choses  liées  en  botte,  en  gerbe  ou  réunies  par  un  lien. 
AJn  tultl  Cl  nninU  m  ^motmuy  kaniSp  une  paillotte  de  palmier 


a  sucre 


(1) 


8**  pour  les  écrits,  les  livres,  les  papiers,  les  cartes  : 
tnU  çhàp  pour  tous  les  écrits  en  général 

8j  tijtarri  ajuîi  fan:  «n  oju 

6y  samnao  so^mtot  nef  bel  çbàp^ 
Faites  copier  cette  lettre  en  trois  expéditions 

du  çàp  exemplaire,  édition 

t\J  îfl  m  ou  satràpir  çàp  deux  exemplaires  d'un  ouvrage 
AJtl  ni  QU  sautpràmpU  çàp  réciter  sept  fois  la  même  stance 

îTl  n  kàffîfn  P)  recueil 

Se  dit  dés  livres  enroulés  dans  une  étoffe. 

P        •   ^ 
nilfn  ç\  mn  lalrârnuy^^f^t  un  recueil 

[91  khsè  Gcelle,  lien 

Se  dit  des  livres  reliés  par  un  cordon. 

(tl|în  fufuia  kî  fjj  satrà  lobèni^)pirhhsJ  deux  livres  de  contes 


^*^  La  paillotte,  dans  la  plus  grande  partie  du  Cambodge,  est  faite  de 
plusieurs  feuilles  de  palmier  à  sucre  assemblées  par  un  lien  cousu. 
^'^  Du  pâli  kippo,  chapitre  ou  section  d'un  livre,  se.  kalpa. 

('}  Un  t\l[rn  rufuh  satrâ  ïdbèh  (de  [(Uh  leh  s'amuser)  est  un  Uvre 
populaire,  un  recueil  de  contes  amusants. 


30â  GRAMMAIRE  KHMÈRB. 

friB  i'fln'*)  cahier,  volume 

AJlPlI  t9AJ  ci'  PflB  sa^à  tespràrgibeikàn^^^  huit  volumes  rituels 

InU  brap  couverture 

Se  dit  des  livres  brochés  ou  reliés. 

lAJtrri  Cl  [nu  salphèu  muy  krap  un  volume 

finfU  kbàl  tête ,  exemplaire 

[AJIfil  Cl  npfU  saiphiu  muy  kbèl  un  exemplaire 
tfnn  cdmpuk  chapitre,  article 

(\3fi  saut  (se.  8ut7*a)  stance  récitée  à  haute  voix,  oraison 
tjfn  dampea  ou  FifT)  Uimpea  page 


9  triB  tHfU  m 

Hitom  6àn  meu/  «a|m  muy  phei  dampear 
J'ai  lu  90  pages  du  saii*à 


n  pum  moule ,  type ,  exemplaire 

ndltM  Cl  n  kradàs  muy  pûm  une  feuille  de  papier 


rurthn  sanUk  feuille 


Inuinj  ^  AJfinn  kraià$  bd  satdëk  trois  feuilles  de  papier 


^^^  Du  Bc.  kanda,  chapitre,  section  d'un  livre. 

^*)  fJlfn   t9t\I  M/rtt  tes  (se.  deçana)  est  un  livre  religieux,  ordinaire- 
ment en  langue  pâlie,  que  les  bonzes  lisent  à  haute  voix  devant  les  fid^es. 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.        303 

9^  pour   les  quantités,  chaque  spécifique  déterminant 
nettement  l'unité  de  transaction  sur  le  marché  : 

La  plupart  de  ces  déterminatifs  spécifiques  constituent  de  véritables 
unités  de  mesures  universellement  adoptées  dans  tout  le  Cam- 
bodge. 

Les  dictionnaires  ne  les  donnant  généralement  pas,  j'ai  cru  devoir 
les  énumérer  plus  complètement  peut-être  que  le  nécessiterait  une 
grammaire. 

« 

ri  hu  paire  pour  les  animaux  et  les  choses  en  général 

npflJ  hbàl  qui  désigne  le  jeu  de  cornes,  bois,  défenses  qu'on 
trouve  sur  une  même  tête 

fin  Cl  npfU  pUûk  muy  kbàl  une  paire  de  défenses 
ifUB  c»  npnj  min  muy  kbàl  une  paire  de  cornes 

nni  feÔZ    1  .    (  ^"^  grume 

>  bille  de  bois  < 
inU  h^  )  (  équarrie 

tfil  Kin  îG  fini  to'  ttûj  nn  «^  tnu  [uftnm  h  trûj  nm  d 
■    dm 

nou  irok  Prei  Nokor  ^^^  thlai  cheu  koki  muy  kop  prakèl  ihïai  eheu  ieal  buon  k^l 

A  Prei  N6k6r  le  prix  d'une  bille  de  bois  de  kôki  ^'^  équarrie  (équivaut)  à 
peu  près  à  celui  de  quatre  billes  de  bois  de  tesd  en  grume 


^*ï  lin  BÎ1I  Prei  Nokor  «la  forêt  royade»,  nom  cambodgien  de  Saigon. 

^î  îin  koki,  Hopea  dealbata  Hafice,  diptérocarpée  ;  très  grand  ai'bre  de 

belle  allure,  dont  le  bois,  assez  semblable,  comme  grain  et  couleur,  au 
chéné,  est  très  recherché  pour  la  charpente  et  la  menuiserie. 


30&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

[Cni  çhddr  désigne lunité  de  poids  pour  les  lingots  d or 


61 


tnt\T  CI  [Cni  meas  muy  çhiir  un  lingot  d'or  (du  poids  de  lo  taëls 

environ,  soit  60 1) 

{y^ùJ  çanteas^^"^  un  paquet  de  dix  (rotins  généraiemeut) 
repliés  en  forme  de  pince 

[Crj  \c3  G 61  m  phdao pir  çantea$  deux  paquets  de  rotins  repliés,  soit 

en  tout  30  rotins 

^]G  bàç  faisceau ,  fagot  de  3 o  unités 

lAJ  Cl  CpG  risei  muy  hoc  trente  rotins  liés  en  faisceau 

mt\J  en  CpO  kàsbei  bac  trois  faisceaux  de  3o  mtCUTlR  fraiiol  liga- 
tures <^J 


t{ 


u  CD  dën  paquet  de  dix 

Se  dit  des  ligatures  seulement. 
PTlAJ  Cl  UfTl  hàs  muy  dën  un  paquet  de  dix  ligatures  (une  gueuse) 

^)i  bàv  sac  à  coton  formé  d'une  grande  natte  cousue 

Contient  environ  dix  livres. 

nCpt\J   ^  ^]]    krabàs  pràni  bàv  cinq  sacs  de  coton  (soit  environ 

5o  livres) 


p^^^.^— ^^ 


^'^  OÇIAJ  canteas  signifie  proprement  :  pince  épilatoire. 


^^  Dans  une  ligature    RtCUTlFi  iranot  il  y  avait  600  kas,  sapèques. 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.       305 
mUn  Irabak  (*'  un  paquet  de  vingt  feuilles  de  bétel 


HCy  cika  [RUn  molu  pir  ton  iâp  prabak  c'est-à-dire  :  aia  feuilles  de 

bétel  en  douze  paquets 

Cfim  hàn  de  Tannamite  hành,  pain,  paquets  de  so 

Désigné  la  quantité  cfe  tabac  (environ  4oo  grammes)  contenue 
dans  la  galette  repliée  en  quatre  que  vendent  les  Annamites  :  hânh 
thuéc. 

HH  kaam  petite  cruche  dans  laquelle  on  renferme  le  sucre 
de  palme  sirupeux  poiir  le  vendre;  contient  environ 
225  grammes  (six  BlfU  neal,  cf.  infray  S  875) 

tinn  srâk  désigne  un  paquet  de  dix  to'fi  phèn  ou  rondelles 

de  sucre  de  palme,  enveloppées  dans  une  feuille 
de  bananier 

* 

en  fi  çàn  tasse,  pain  en  forme  de  la  tasse,  toujours  de  même 
dimension,  dans  laquelle  on  recueille  la  cire 

uJfiu  praàp  boîte,  réunion  de  deux  pains  appliqués  Tun  sur 
l'autre  par  leur  plus  grande  face 

IflHB  uU  lUHU  kramwm  dâp  praàp  vingt  pains  de  cire 

n  kei^^^  la  pièce  d'étoffe  de  longueur  ordinaire  (16  mètres: 
quatre  fijb  tbaun,  cf.  tn/ra,  §  875) 

^*^  iRUn  Iraio^  signifie  proprement  cr  pétale  7). 
^'^  Signifie  proprement  «r  métier  à  tisser ?). 

gbaiiiiairIi  KHM&RB.  90 

mrBIIISIIIK    HATIOIAtl. 


306  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

ÎT19J  kaki  un  paquet  de  ao  langoutis  (t\JfiR  sampSi) 

Dm  tu  ra/iwiy  écheveau 

Se  dit  des  cordes,  des  fils,  des  soies. 

ffin  ak  (')  quantité  de  fil  que  contient  la  bobine  de  la  na- 
vette 

Pour  le  riz,  la  principale  denrée  d'échange,  les  détermi- 
natifs  spécifiques  les  plus  fréquemment  employés  sont  : 

tflfU  ceal  corbeille 


n[fi  kanceu  panier 

nih  karon  sac  en  paille  tressée 

qui  indiquent  respectivement  la  quantité  de  riz  ou  de  paddy 
que  contiennent,  ou  sont  admis  t^ontenîr,  les  récipients 
qu'ils  désignent; 

et 
on  dek  charge 

J[9:  rd^^  voiture 

qui  sont  censés  représenter  la  charge  que  peut  trans- 
porter 

un  homme 
une  voiture. 


^*î  Hin  ai  signifie  «  dévider». 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.        307 

Bien  que  de  contenance  très  variable,  on  peut  cependant 
admettre  que 

le  tfinj  ceal^un  demi  tSfî  lao 

le  ntfi  kanceu^^àenx  tfinj  ceal  ou  un  tffl  tao 

le  nîfa  iaro«  trois  Rtfi  Aranc^  ou  tPïl  too 

le  S^n  (féfc  =  vingt  Ô^ts  ^Aàn 

le  n9:  n)f?=  quatre  Sh  ^A: 

Pour  les  poissons  salés,  qui  sont,  après  le  riz,  la  base  de 
Talimentation ,  les  spécifiques  les  plus  usuels  sont  : 

nfitU  hmtuy^^^  qui  désigne  la  pièce,  le  poisson  ouvert  et 
étalé  en  deu^  parties  retenues  seulement  par  la 
queue 

ÛUFi  damhbt  la  brochette  comportant,  enfilés,  8,  lo  ou 
1 3  poissons  selon  l'espèce  ou  la  grosseur 

Enfin,  pour  la  viande  boucannée,  on  se  sert  du  mot 

ofchn  çaikkak^'^^  qui  désigne  la  quantité  de  viande,  de  poids 
à  peu  près  constant,  que  supporte  la  broche  ordi- 
naire. 

375.  Les  noms  de  mesures  et  de  poids  se  placent  immé- 
diatement après  le  numéral,  comme  le  déterminatif  spéci- 
fique. 


^^^  Signifie  rr  queue  t). 
^^  Signifie  ir  broche  «. 

90  . 


308  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

On  dira  donc  : 

t\Jj    CIO  UnU  rrauv  iâp  iàp  dix  piculs  de  riï 


C- 


nèit  tAom  muy  datnhûn  dàp  damlëh  pir  et 
Une  grande  barre  d'argent  pèse  dix  damlëh  deux  et  (environ  617  grammes) 

Il  ne  parât  ira  pas  inutile,  à  cette  occasion,  de  donner,  d'une  façon 
succincte  et  aussi  approximative  que  le  permet  l'imprécision  du  khmèr 
en  cette  matière,  la  liste  des  principaux  poids  et  mesures  avec  leur 
équivalent  en  notre  système  métrique. 

Mesures  de  poids  : 

UnU  hàp=^  100  neai=  60  kgr.  U'jU 

Multiples  j  0(3  çSn  =  5o  neal^io  kgr.  287 

tHjB  i«i=  10  ««a/=6  k^.  oi7Û 
Unité  fil  ni  neal  livre  =  6o4  gr.  7Û 

tj9m  d^9iilën=  i/io  de  neal=  60  gr.  U'jli 
Sous-multiples  |  D  ri  ==  1/100  de  neal  ^6  gr.  6474 

n 

tnfi  Afin  =»  1/1000  de  nw2==ogr.  604.74 

Mesures  de  capacité  : 

ulQ  thàn  =  lio  neal  =  24  kgr.  18g. 60 

fÇ]  00=  1/2  |Aàn=  12  kgr.  094.80 
Il  y  a  deux  thàn  et  un  pw  au  picul. 

Mesures  de  longueur  : 

(\J8  8èn=*  i 00  hàt^^Ui  m. 
Multiples  /  riju  |A6aun=  10  ^6(1=  4  m.  10 

fin  H  phyeam  brasse  =  5  Ja|=  3  m.  o5 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.        309 
Unité  tn  n  ^1  coudée  (D  ==  o  m.  4 1 

0H1H  çamàm  empan  =  1/2  hat=  0  m.  2o5 

Sous-multiples  (  Ar-i     i        .  j     j  •  .         /       1  ^ 

j  ulbl   thnap  travers  de  doigt  =  1/12  du  catiian  « 

0,017 

Ces  équivalences  ne  sont'  que  très  approximatives  et  varient  selon 
les  régions,  les  provinces,  les  marchés.  Cependant  elles  tendent  à 
prévaloir  à  mesure  que  Tiniluence  française  s'étend  dans  le  pays. 

376.  Il  en  est  de  même  des  unités  monétaires. 


trmn  d 


louk  ^akrex  ^^  hàn  fin  damrei  ne  ^lai  muy  phei  pràm  nhi  pir  ton  dàp  riel 

Le  ministre  des  âéphants  a  acheté  cet  éléphant  au  prix  de  9  5  barres 
19  piastres  (&00  piastres  environ) 

è  kà  iniSh  muy  kkè  cea  hàs  pràm  ion  dàp  tranoi 
L'intérêt  sera,  par  mois,  de  i5  ligatures 

Les  anciennes  monnaies  du  Cambodge  étaient  : 

le  [finfi  nèn  lingot  d'argent  long  =100  ligatures  ou  i5^5o  (pèse 
dix  iaifJéh  deux  01  =  617  gr.) 

le  Cpfî  bat  on  tnrU  fUtt  rteZ/Man  =  4  ligatures  ou  0^62  (il  y  en  a 

26  au  nèn) 


^^^  Du  se.  htuta,  pâli  Aa/to  =  coudée,  du  coude  au  bout  du  doigt  du  mi- 
lieu. Il  y  a  d'ailleurs  trois  coudées  au  Cambodge  :  la  grande,  celle  que  nous 
indiquons  ici,  du  coude  à  l'extrémité  du  doigt  du  milieu;  la  moyenne,  du 
coude  à  l'extrémité  de  l'annulaii^e;  h  petite,  du  coude  à  l'extrémité  du  petit 
doigt. 

^'^  Se.  cakrtn  erqui  va  en  char».  Le  çakrei  est,  au  Cambodge,  le  ministre 
chargé  des  éléphants. 


310  (iinAMMAIRE  KHMÈRE. 

le  AJu  slënou  AJfi  D  slën  thiiii  gremà  sléû ^  i  ligature  ou  o|i55 

le  (\Ju  t^G  sîën  tauç  petit  8lën=  1/9  ligature  ou  0  ^  07.96 

les  trois  dernières  monnayées  sous  le  roi  An  Duon  ^^\  père  du  feu  roî 
Nbroudam  ^^î  et  du  roi  actuel  :  S.  M.  Si  Sovat  (^)  ; 

plus  deux  multiples  fictifs  du  Cptl  bat  : 
le  CJ 9jia  ianJén  ==^U  bàtou  ù^kS 

le  Hnin  ancin  =  80  bâton  &9I60 

Enfin  la  ligature  annamite  ItltrUTltl  tranot  composée  de  600  sa- 
pèques  ou  fî)  AJ  Icàs  a  longtemps  circulé  au  Cambodge. 

A  rheure  actuelle,  ces  monnaies  ont  disparu,  la  barre  seule  sub- 
siste, et  on  emploie  : 

la  piastre  [nfU  riel 

et  ses  sous -multiples  dont  les  noms  AJ8  sën,  etc.  ne  sont  que  la 
translittération  des  termes  français. 


•     I 


La  1/3  barre  se  dit  Hî  nrUTlR  muy  kamnai  une  coupure 

La  1/3  piastre  Hî  OtîJlÎQ  muy  çaffihien 
et  on  dira  : 
ni  l fin  fi  Cl  nrUTlR  pn*  nhn  muy  kamnat  une  barre  et  demie 

Ht  tnfU  HI  Ott/lm  muy  riel  muy  çamhien  une  piastre  et  demie 


<»)  Hh  Ulfa  Ah  Duon, 

t'î  fitntj  Nôroudam  se.  Nara  uttama. 


«' 


(')  AJ  rum  Si  ssvat. 


LES  NUMÉRAUX  ET  DÉTERMINATIFS  SPÉCIFIQUES.       311 

377.  Le  déterminatif  spécifique  s*emploie   également 
après  l'adverbe  de  quantité. 

HiB  trmn  wfa  b  m  Bfa  tjfimfi  h(5 

mean  bmb  sah  ihhom  nUn  iëh  ponmân  ah 
U  y  avait  je  ne  sais  combien  de  bonzes 


LE  VERBE,  313 


CHAPITRÉ  X, 


LE  VERBE. 


SECTION  I. 


LE  NOMBRE  ET  LA  PEBSONNE. 


378.  Le  nombre  et  la  personne  sont  marqués  par  le 
sujet. 


tAJO  Q  HAJ  fUntHfi 

S)  1 

sdeç  eûm  à$  nàmeun 
Le  roi  réanit  tous  les  dignitaires 

Hfj  m  fûtcn  G^  m 

às  nàk  sampiu  thà  eu 
Tous  les  sampaniers  dirent  oui 

en  mlJç  tea  pr&k  ampi  an 
Tu  viens  me  réclamer  de  l'argent 


tEÙia  fifa  iR  tri  9n 

yeuh  fûh  rot  tin  tuk 
Nous  nous  sauverons  en  bateau 


314  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


SECTION  IL 


LE  TEMPS. 


379.  Le  khmèr  ue  connaît  à  proprement  parier  que 
trois  temps  : 

le  présent 
le  passé 
le  futur. 

380.  Il  ignore  les  temps  secondaires  du  passé  et  du 
futur  et  se  borne  à  indiquer,  quelquefois,  que  Taction  est 
complètement  terminée,  ou  quelle  est  encore  en  cours 
(cf.  S  390-399). 

381.  Les  temps  sont  marqués  : 

a.  par  le  contexte 

b.  à  Taide  d'une  particule  marquant  le  passé  ou  le 
futur 

c.  à  l'aide  d'un  adverbe  de  temps. 

382.  Lorsque  le  contexte  exprime  suflBsamment  le  temps 
de  l'action,  on  se  dispense  généralement  de  le  préciser 
explicitement. 

nàk  ne  mean  k&n  ^hûn  nUs 
Cdui-ci  a  un  puissant  mérite 


mm  9  tffl 


LE  VERBE.  315 

mn  ffi  tDB  HBm  m  hh  fnR  Ei9nm  b  do 

^1        U  1         «1**-  Lul^^iy 


jrà/  khnom  niu  srik  srh  mean  minus  tnuy  nàk  kat  sralàh  khhom  dauç  cea  kaun 
kat 

Lorsque  je  demeurais  à  la  campagne,  il  y  avait  un  homme  qui  m'aimait 
comme  son  fils 


tu  tB  n  çiB  tmo  tun  tnt\j  cifu  rtnu 

beu  Aveu  p&m  tan  sdec  yib  tous  dàl  slàp 
Si  ce  n'est  pas  terminé,  le  roi  (me)  punira  de  mort 

383,  Souvent,  d'ailleurs,  une  proposition  incidente, 
généralement  elliptique,  aide  à  déterminer  le  temps  de 
Faction. 

qflB  ç)o  Id'  9  îfU  HH  îm 

bàn  dàp  Anai  khnom  M  mik  vin 
Passé  dix  jours,  je  reviendrai 

cpe  o^  fs  9  Et  cpR  fin  tom  un  t^  m  tfi  fn9nn  fufa 

hàn  hei  khè  khnom  prà  hàt  lea  çeh  mok  niu  Aveu  cea  éUak  luoh 
Après  trois  mois,  je  le  quittai  et  vins  servir  comme  secrétaire  royal 

On  remarque  qu'ici  le  mot  Cpfi'feàn,  passé,  après,  marque  moins 
une  idée  de  passé,  que  Taccomplissement  d'une  action,  aussi  bien 
dans  le  futur  que  dans  le  passé. 

Hn  le'  tan:  tîl  b  frufa  lîl  Kin  9 te  trun:  im  ttntu 

ampi  thhai  ne  tiu  khhom  lèh  iiu  srok  tinîe  no  tiet  heuy 
A  partir  d'aujourd'hui  je  cesserai  d'aller  dans  la  région  du  Grand  fleuve 


316  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

384.  Lorsqu'il  y  a  lieu  de  préciser  le  temps  de  laction , 
sans  toutefois  le  déterminer  exactement,  on  emploie  une 
particule  indiquant  le  passé  ou  le  futu^. 

Il  n'existe  pas  de  particule  marquant  explicitement  le  présent.  Le 
khmèr  emploie  bien  quelques  particules  ou  locutions  prépositives  qui 
indiquent  l'action  en  cours  et  peuvent  se  traduire  en  français  par 

ff  en  train  de,  occupé  à?» ,  savoir  :  [61  non,  t)  (lu  kafppim,  qui  se  placent 

entre  le  sujet  et  le  verbe  (cf.  S  Sgsi);  mais  elles  n'indiquent  pas  le 
présent  absolu  :  elles  indiquent  seulement  que  l'action  se  fait  ou  se 
faisait  ou  se  fera  au  moment  dont  il  est  question ,  de  même  que  l'auxi- 
liaire Cp6  bàn  marque  que  l'action  est  terminée  au  moment,  passé, 
présent  ou  futur  dont  s'agit  (cf.  S  3 90). 

385.  Les  particules  marquant  le  passé  sont  : 

10  ruoç 

tthtU  heuy 

UinO  ?raç  qui  s'écrit  aussi  f  fJO  ^reç 

et  leurs  composés  : 

10  lîTlEU  ruoç  heuy 

10  R] 

10   t\nO  ttXltU  ruoç  sràe  heuy 

tri  tthtU  tdu  heuy 

qui  se  placent  à  la  fin  de  la  proposition,  à  moins  que  le 
verbe  ne  soit  un  composé  séparable  conclusif  auquel  cas 
elles  se  placent  immédiatement  avant  le  deuxième  terme 
rejeté  en  fin  de  proposition  ou,  en  l'occurrence,  devant  le 
négatif  qui  l'accompagne. 


ttno  ruoç  sràç 


LE  VERBE.  317 

m  t9l  mu  %(\j  twn  ttîitu 

ta  tiu  kap  oi  îeu  phnim  heuy 
Le  vieillard  est  allé  couper  des  fagots  sur  la  montagne 

nîi  tEio  tun  im  an  tri  t^fu  o:  tuni 

Àrt|  $rèç  y^  tien  thuk  tou  dàl  phtà  hor 

Ces  réflexions  faites ,  il  prit  des  baguettes  d'encens  et  des  cierges  et  alla  chez 
le  devin 

fu  tfnt\j  m  nnaj  lo  ttrieu  fntaji"  [mu  d^tu  ufan  on 
tann  tîl 

Ai  iis  eàk  kbâl  moc  heuy  alev  kràp  ^ày  iaàkim  ka  loyi  tiu 
Lorsqu'il  se  fut  rasé  la  tête,  Alev  prit  congé  du  bonze  et  s'en  alla 

08  trjn  wfp  20  (îno  n  fin  tîl 

çën  riep  sahrèi  ruoç  irUs  b^  rèk  tiu 
Le  chinois  ayant  préparé  sa  charge  la  prit  et  s'en  alla 

ttritu  n  [m  Eun  [tfi  iv\  ofa  txiu  lo  tEîo  ttriEU  tun  tiin 
tfnru  tçl  tcp  fo'H  tçjn 

fcetiy  ia  <ret  yii  phdao  tiu  çah  h^  ruoc  srèç  heuy  yik  dik  koul  tiu  hi  (ièm 
tiei 

Alors  la  femme  ayant,  avec  du  rotin,  lié  la  caisse  prit  des  dous  et  la  doua 
par  surcroît 

Placées  en  tête  de  la  proposition ,  ces  particules  ont  valeur  adver- 
biale et  signifient  :  après,  ensuite,  puis. 

Rfi  tAJAJ  t9i  AJI  |unB  toi  tfui  IQ  [tTltU  TfU  tîl  ta:  Tm 

iaun  leitfii  tiu  suor  prapon  çao  sao  ruoe  heuy  vïl  tiu  phtà  vîh 

Le  fils  du  richard  alla  rendre  visite  à  la  femme  de  Sao,  puis  revint  à  la 
maison 


318  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Les  expressions,  t9n  teup,  tÇfl   fia   teup  nïû,  1961   u^U  teup 

eilauv,  qui  signifient  cr récent,  récemment,  h  l'instant  19,  marquent  le 
passé  immédiat,  qui  se  rend  en  français  par  la  tournure  «  venir  den. 


triB  ÂJtÉTl  6b  t9(n  fib  tim  un  n 

mean  sampou  cén  teup  nîh  dàl  mik  pi  Srok  Qën 
Il  y  a  une  jonque  chinoise  qui  vient  d'arriver  de  Chine 

386.  Les  particules  marquant  le  futur  sont  : 

fih  ni  A 

t9n  teup 

rUH  ou  t\î  saum  ou  nàm 

ù 

Cl  çàm 
qui  se  placent  entre  le  sujet  et  le  verbe; 

et         t\JH  ^ém 
qui  se  place  en  tête  de  la  proposition. 


<;;  u 


w)na  n\h  cuoy  eh  tiei 
Qui  t'aidera  encore? 


r^ 


tmb  t9l  OR  AJîi'iQ  ttritu  t\jH  ttîifa  ns  mb  d: 

^6tin  /ou  çmu/  sbatw  ruoç  heuy  sëm  yeuh  kït  sah  phtà 
Lorsque  nous  aurons  coupé  du  chaume ,  nous  songerons  à  bâtii*  une  maison 


«t  frày  ruoç  ihnom  saum  thveu  iàr 
Le  repas  fini,  j'irai  travailler 


LE  VERBE.  319 


5  H8  Sis  m  te'  fim  Sfa  tpfi  mn  tmon 

f«  ^i  I  o 


n  11 

khnim  tmn  dëh  cç»  ihàai  lui  ii^  6àfi  iâf|  sesMei 
Je  ne  sais  pas  quel  jour  on  pourra  juger  cette  affiiire 


387.  fifa  nrn  se  traduira  souvent  en  français  par  Je  verbe 
allei^  marquant  le  futur. 

tù  h6  99n  fife  pntu  tmfu  \^ 

nu  ef 

heu  ahka  totik  nih  sfày  hâl  ^hai 
Si  le  riz  est  mouillé,  nous  allons  Tétalcr  à  sécher  au  soleil 

pi  font  Bis  Buntu  n  tîjfa  t[nfa 

krea  ne  tiih  niyeay  pi  reuoh  preh 
Maintenant  nous  allons  parler  d^une  histoire  d'autrefois 

388.  £n6n,  lorsqu'il  y  a  lieu  de  déterminer  exactement 
le  moment  de  Faction,  on  emploie  un  adverbe  de  temps. 

M  pu  Hm  [fffa  tÈf  n  jo 

eUauv  krabei  à$  ceuh  deu  pùm  ruoç 
Maintenant  les  buffles  sont  à  bout  et  ne  peuvent  plus  maixher 

tfun  ttîifa  tîl  mi  ifinn  wfa  t^  f\v\  (ïmfe  riun 

H  ^  U  U 

«0^^  ^eun  tiu  suor  huk  San  niu  vat  Trapeah  Chui 

Demain  nous  irons  rendre  visite  aux  bonzes  à  la  pagode  de  la  crMare  aux 
Lotus?) 

389.  L'emploi   des  particules   et   des    adverbes   peut 
d'atlleurà  être  simultané. 

(y  qieu  q  [pitu  njH  Buntu  m 

si  hày  ço  krhy  sëm  niyeay  knea 
Mange,  ensuite  nous  parlerons 


320  GRAMMAIRE  KHMERE. 

390.  Lorsqu'il  s'agit  de  déterminer  si  l'action  se  fait  ou 
est  terminée  au  moment  dont  il  est  question ,  qu'il  soit  dans 
le  passé  ou  le  futur,  on  emploie  les  deux  verbes 

t^  ndu  CpB  bàn 

le  premier  indiquant  que  l'action  est  en  train  de  s'exécuter, 
le  second  qu'elle  est  complètement  terminée. 

08  dîu  qi8  pRfu  sî  [îl  Hn  9B  tfi  Hfi  iG  [iritu  c^oo  mm 

«^         ^  L  U  «*-  \      6i  u 

çën  Slap  bàn  prakU  hy  iou  nàk  TSn  cea  màn  ruoç  heuy  prâm  riy  riel 
Le  chinois  Slap  a  remis  avant  tout  au  sieur  Ton  5oo  $      , 

% 

391.  Quand  Cp8  hàn  se  trouve  dans  une  proposition  au 
passé,  il  y  a  lieu  généralement  de  traduire  par  le  parfait 
ou  le  parfait  défini. 

PABFAIT  : 

mm  li  un  i^  êfa  [tîjfa  tam:  Hm  cpfi  mi  li 

kàl  vea  mok  niu  nm  yeuh  no  an  bàn  iuor  vea .  . . 
Lorsqu'il  est  venu  demeurer  avec  nous,  je  lui  ai  demandé. . . 


PARFAIT  DÉFINI  : 


m  mfim:  qifi  ty  cptu  Hch  tîn9p  ^   i/çp  ^ï  |uah  sj 

beu  kamno  bàn  si  bày  açhà  Sàlà  muy  pir  velà  irauv  pranei  oy  cea  tean 
Si  le  prévenu  (n')a  mangé  le  riz  de  Thuissier  du  tribunal  (qu')à  un  ou  deux 
repas,  celui-ci  doit  lui  en  faire  l'aumône 

392.  Les  prépositions  nnb  kampun  et  nnh  lf\  katnpùn 
ièy  qui  signifient  l'une  et  l'autre  :  ce  en  train  dei),  placées 


LE  VERBE.  321 

entre  le  sujet  et  le  verbe,  tiennent  le  même  office  que  la 
particule  (Si  nôu. 

tmm  Htjin  trum  tmn:  nnfa  m  m  U8 

Meun  mihà  sesiei  no  iatnpùh  tè  thveu  bon 
(II)  vit  le  grand  richard  en  train  de  célébrer  une  fête 

Il  en  est  de  même  du  verbe  lifU  rivol  :  «occupé  kn. 


SECTION  III. 

LE  MODE. 

303.  A  l'exception  de  Timpératif,  qui  peut  être  marqué 
explicitement,  les  modes  ne  sont  jamais  indiqués  en 
khmèr. 

Aussi  tien,  l'intérêt  de  leur  distinction  n'existe  pour  le  traducteur 
que  dans  le  cas  où  deux  ou  plusieurs  verbes  se  suivent  dans  la  propo- 
sition. Lorsqu'elle  n'en  comporte  qu'un,  il  est  aisé  de  discerner,  à  sa 
nature  (principale,  subordonnée,  conditionnelle)  le  mode  qui  con- 
vient au  verbe.  Lorsqu'elle  en  comprend  plusieurs,  il  est  essentiel  de 
pouvoir  discerner  si  deux  d'entre  eux  forment  composé  verbal  dépen- 
dant du  troisième  ou  si ,  au  contraire ,  ils  sont  indépendants  les  uns 
des  autres. 


394.  Lorsqu'il  y  a  lieu  d'indiquer  formellement  le  mode 
impératif,  on  emploie  : 

la  particule  Q  co  qui  se  place  à  la  fin  de  la  proposition; 


«  0 


1 


nfi  t9i  CDU  Ko  [çl  \i\  \ 

Içaun  tiu  cap  krabei  tiu  phcuorsrè  co 
Enfant,  va  attraper  les  buffles  pour  aller  labourer 

ORAHMAIRB  KHM&RB.  31 

nirmmnii  vatiovau. 


32â  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


tCpfcl  îlfa  D9îfa  Hm  If]  t 


1 


bih  èh  çandah  ah  tiu  treuy  neay  ^ 
Frère  aîné,  transporte-moi  sur  Tautre  rive 


la  particule  fUH  satim  qui  se  place  en  tète  de  la  propo- 
sition. 

AJH  ttmn  mahîi  h 

ioum  loui  ànëi  bhhom 
Ayez  pitié  de  moi 

On  pourrait  à  la  rigueur  traduire  nJH  saum  par  :  «rje  vous  prio. 

Ayez  pitié  de  moi,  je  vous  prie 

395.  Dans  certains  cas,  la  proposition  khmère  à  Timpé- 
ratif  comporte  un  pronom  sujet  qui  n'est  pas  traduisible  en 
français. 


ai 


ca  ifim:  G 
1 


tù  Hn  îlfa  H5  iiï\  m  t\ji 

heu  nàlç  èh  mïn  ceuo  nàk  9uor  srei  no  £0 
Si  tu  ne  me  crois  pas,  (toi)  inteiToge  cette  femme 

396.  En  poésie,  dans  les  récits  scandés,  on  se  sert  de  la 
particule  GI  çaur  qui  se  place  : 

a.  immédiatement  devant  le  verbe; 

GI  fiTlU 
u     s\ 

çaur  s4^p 

Écoute 


LE  VERBE.  323 


b.  et,  lorsque  la  proposition  comporte  un  substantif  au 
vocatif,  immédiatement  devant  celui-ci. 

01  ffifa  m  î)  fan: 


•     _  » 


çaur  nean  çam  e  ne 
Fillette,  attends  ici 

On  écrit  souvent  cette  particule  fautivement  GfU  çauï. 

397.  L'impératif  prohibitif  se  marque  à  Taide  de  lad- 
verbe  fi  kSrn,  «ne  pas,  gardez-vous  de^,  qui  se  place  de- 
vant le  verbe. 

.q  fjran  Htrut  tn  BtinEU  hb  qiB    . 

^om  srèk  mile  ke  niyeay^  mïn  bân 
Ne  crie  pas  ainsi ,  on  ne  peut  pas  parler 


SECTION  IV- 

LA  VOIX. 

398.  Le  khmèr  ignore  la  voix  passive. 

11  emploie  toujours  la  voix  active,  et  notre  forme  passive  doit  se 
traduire  par  la  voix  active  en  intervertissant  Tordre  des  termes  : 

Je  suis  aimé         traduire  :         oa  m'aime. 

b  t9l  [G  ncfii  fsR  G'ti  fan:  tnfn  rumAJ 

khh^  tou  Aveu  reackàr  khei  Thpoh  ne  çah  nos 

Je  suis  allé  administrer  la  province  de  Thpèù  et  (suis)  tombé  très  malade 
de  la  fièvre 

91  . 


32/1  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

A  moins  que  l'on  ne  puisse  tourner  : 

a.  par  :  tr  mériter,  être  digne  deT»,  ou  bien  :  irétre  atteint  de  9, 
auquel  cas  le  sujet  de  la  phrase  reste  le  même  et  le  verbe  cr  mériter, 

«™  digne  d..,««d.i,p„gl' »v^: 


■^i^ 


tfltU 


veapraitv  Um 
il  est  coupable  =  il  mérite  punition 


ne  Ri'â'H 


kaun  prauv  cimhi 
Tenfant  est  malade  »  Tenfent  est  atteint  de  maladie 

b.  par  :  ef  recevoir,  subir,  supporter  ?>,  qui  se  rend  par  la  proposi- 
tion gardant  le  même  sujet  : 

ftjiQ  tAJîH  99nj  ènm 

sdàg  Stem  totuol  ^h 
Le  roi  (de)  Siam  a  été  vaincu  »  a  subi  la  défaite 

Ces  formes  sont  d'ailleurs  assez  rares. 

399.  Par  contre  la   voix   causative  est  fréquemment 
employée. 

AOO.  Elle  se  marque  : 

a.  par  altération  morphologique  du  mot-racine 

b.  par  adjonction  d'un  auxiliaire. 

401.  La  voix  causative  par  altération  morphologique  du 
mot-racine  se  forme  : 

a.  par  préfîxation  de  la  consonne  mixte  labiale  U  t 

ttnrU  bel  nager  UlfafU  banhèl  faire  nager 


in 


LE  VERBE.  325 

155  fvt  courir,  fuir         UIR  batfirot  faire  fuir 

u  tu  jilay  reculer  Ufi  tU  haniiay  faire  reculer 

et,  accidentellement,  de  la  dentale  u  d; 

u  dam  cuire         uQH  àandam  faire  cuire 

h.  par  infixation  nasale  en  damleu. 

\(\3G  ijruoç  pointu  ÂJIG  satnruoç  appointer 

Itin  R  frai  nu  tÙD  51  sarpràt  mettre  à  nu 

lu  crU  tomber  ul  cw^  faire  tomber 

•  •  •  .  •    • 

402.  La  voix  causative  par  adjonction  d'un  verbe  auxi- 
liaire se  forme  : 

a.  à  Taide  du  verbe  gî  dy  qui  prend  pour  complément 

la  proposition  înfinitive.  Il  peut  se  traduire  par  notre  verbe 
(rfaireD  (S /ii3  et /ïsB); 

tn  sj  li  tmfa  t9l  a': 

ke  iy  vea  kuh  tiu  phtà 

(On  fit  lui  monter  à  la  maison) 
On  le  fit  monter  à  la  maison 

b.  plus  rarement  à  laide  du  verbe  [Q  thveu  qui  se  place 
alors  devant  le  verbe  déjà  mis  à  la  voix  causalive  par  alté- 
ration morphologique  ou  adjonction  de  l'auxiliaire  gî  dy. 

lufifi  tam:  n  tnn  fiiis  tri  ub  m  m  gî  t?1  to  u  gî  rmu 

prapdn  no  ka  riep  eivàn  tou  bon  tjàk  ià  oy  tiu  thveu  pdei  oy  slap 

Cette  femme  prépara  des  offrandes  et  alla  implorer  les  génies  de  faire  mourir 
son  mari 


336  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Voici  un  exemple  des  différents  causatifs  qui  peuvent  être  formés 
avec  le  verbe  9 G  khauç  abimer  (voix  active) 

UuG  baàkhauc  abîmer  (voix  causative,  S  Aoi) 

V 

BT  9G  oy  khauç  abtmer  (voix  causative,  S  &03  a) 


-^      •  -    -      -       I  abîmer 


tQ  Uu  G  Aveu  baûkhauc 

9 
U 

m  sj  ufao  (iw«  ^  khauç \ (^*»'^  «'"«**'^«'  ^  '^'^^  *) 

V 

403.  La  voix  réfléchie  se  reconnaît  à  Femploi  du  pro- 
nom réfléchi  (cf.  8  3^9  et  suiv.). 

HtUHn  pin  (giu  o1  Hm  cfUHm  fûrinj 

ai  nâk  sf^prap  thâ  anchhal  an  nSs 
Tous  les  habitants  dirent  :  Nous  nous  en  étonnons  beaucoup 

404.  Certains  verbes,  bien  que  possédant  valeur  intrin- 
sèque active,  peuvent,  par  le  contexte,  emprunter  valeur 
réfléchie. 

m  èntu  ATitti  omAj 

ià  ^as  sdày  nos 
Le  vieillard  s'(en)  affligea  grandement 

t\pEU  »iày  signifie  proprement  :  «f  regretter,  déplorer  w. 

405.  Il  existe,  en  khmèr  comme  en  français,  des  verbes 
qui  ne  peuvent  avoir  de  complément  direct. 

mu  «fôp  mourir  tulH  iek  dormir 


LE  VERBE.  327 

Mais  certains  verbes,  intransitifs  en  français,  sont  transitifs  en 
khmër. 


•    « 


AjnrU  HQ  samral  kaun  accoucher  (accoucher  [d']un  enfant) 

406.  Un  verbe  intransitif  peut  être  transformé  en  verbe 
transitif  par  infixation  de  la  nasalisation  en  damleu. 


m     f 


AJU  slàp  mourir  rLl9nU  satfiULp  tuer 

Mais  ce  procédé  n'est  pas  général.  Ainsi  : 

tufl  iek  dormir  et  infixe  nasal  en  iaqdeu  ne  fait  pas  un  verbe  in- 
transitif, mais  un  substantif  : 

utrUin  datfinek  couche 

407.  La  voix  impersonnelle  se  rend  en  khmèr  par  les 
mots  : 

ml^  |raw  il  faut,  on  doit 

ST  ^  il  faut,  on  doit,  il  y  a  lieu  de 

Hlifi  meantè  il  faut,  il  est  nécessaire  de 

n  kuo  il  faut,  il  convient  de 

AJU  sambeiil  faut,  il  importe  de 

placés  immédiatement  devant  le  sujet  de  la  proposition 
relative  subséquente. 

tù  qpiB  9n  fuif  fil  tnm  un  run  Sï  [fuin  mfa  tom:  triR 
ne  tntu  m  9n  fini' 

V 

beu  hàn  fulç  Leav  neam  meas  tnik  lok  trauv  îouk  sah  no  haut  pdn  meas  ampi  tuk 
Leav 

Si  un  bateau  laotien  vient  vendre  de  i'or,  il  faut^que  ce  bonàse  prélève  Timpôt 
en  or  sur  ce  bateau  laotien 


328  GRAMMAIRE  kHMERE. 

[7\ù]  HH  G'b  rmiUTl  D'n  tm  pu  tm  fii'  tn  sî  nie  cfi 

et-  Li  Lv  u 

tous  ndlç  pkaà  sâhao  dèk  kou  krabei  leu  trauv  ke  ôy  pinei  cea  pràk  prâm  huoH 
damlëh . . . 

Si  quelqu'un,  méchamment,  conduit  ses  bœufs  et  buffles  sur  le  paddy 
d'autnii,  il  faut  lui  infliger  une  amende  de  neuf  damlén. . . 

tù  tri  î)  tpitu  12  tîriR  ffiT  sj  tîni  n  sj  sib 

beu  tiu  è  kriy  crû  mt  ivei  oy  reus  kom  oy  kkân 
Si,  par  la  suite,  il  tombe  quoi  que  ce  soit,  il  faut  le  ramasser  sans  tarder 

tnt8  ttùfa  fifa  nn  m  m 

meantè  yeun  vin  kit  knea  rot 
n  faut  que  nous  songions  à  nous  enfuir 

ni  teùfa  tri  tio  uéi  Htfitu 

kuar  yeuh  tou  doue  hattdàm  mbdày 
n  faut  que  nous  partions  suivant  la  recommandation  de  noti*e  mère 

Aussi  bien,  beaucoup  de  verbes  impersonnels  en  français  ont,  en 
khmèr,  un  sujet  personnel. 


-*>  /. 


[tua  fUHH  SJ  ne 

yeuh  Ihmhn  èy  kaun 

(n  faut  [lui]  donner  notre  enfant) 
Il  est  convenable  que  nous  (lui)  donnions  notre  enfant. 


SECTION  V. 

SYNTAXE  DU  YBRBB. 


408.  Le  fréquent  usage  de  composés  verbaux,  l'emploi 
de  certains  verbes  comme  prépositions  ou  conjonctions, 
provoquent  la  présence  simultanée  dans  une  même  propo- 


LE  VERBE.  329 

sition  de  plusieurs  vocables  auxquels,  à  l'ordinaire,  il  est 
attribué  valeur  verbale.  Aussi  bien  il  est  souvent  difficile  de 
reconnaître  s'ils  forment  composé  verbal ,  s'ils  sont  indépen- 
dants l'un  de  l'autre,  si  au  contraire  une  relation  gramma- 
ticale les  réunit,  ou  enfin  s'ils  sont  employés  comme 
prépositions  ou  conjonctions. 

Nous  avons  essayé  d'établir  ici  quelques  règles  qui  per- 
mettent de  faire  celte  distinction.  Elles  sont  loin  cependant 
d'être  générales,  étant  donné  l'imprécision  de  la  langue 
khmère,  son  amour  des  redondances  et  sa  tendance  à  in- 
tercaler des  vocables  dans  la  phrase  bien  plus  pour  la  symé- 
trie phonétique  que  pour  la  régularité  grammaticale. 

409.  Lorsque  deux  verbes  synonymes  se  suivent,  le 
français  n'en  traduit  qu'un  seul. 

ttritu  irin  En  cfi  mnfa  uçitu  siti  fsfa  bri  Kî  ntuon 

•  ^t<y  çA/ajr  Màh  cea  kampeii  banteay  hhvàt  khvèh  Nikir  Sri  Aiyûthyà 

Alors  on  couvrit  de  sculptures  les  enceintes,  se  croisant  en  tous  les  sens,  de 
la  ville  de  Sri  Aiyûthyà 

410.  Il  en  est  de  même,  généralement,  de  deux  verbes 
qui,  se  suivant,  forment  composé  auxiliaire  (cf.  8  sgS)  ou 
composé  à  terme  conclusif  (cf.  §  294). 

[triEu  [H  tojTi:  toim  HH  [pi 

heuy  me  no  £eh  mii  krao 
Alors  cette  femme  sortit  au  dehors 

li  un  m  ATifi  R  ^  tD  en  âî  tS  cfa  tviB 


1      61       n 


j  6\/       n 


vea  hok  Ma  spean  krom  krim  thveu  cea  datnrei  deu  çhlah  spean 

Il  frappa  les  planches  du  pont,  kr6m  ki^ôm,  comme  si  un  éléphant  le  traver- 
sait 


330  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

ttjitu  tun  iriu  un  tùn  tùm  ràfn  mut?  mm  nfa  triu 

Aeuy  ^(ié^  i^p  mik  b^ui  meut  kheuh  sambot  pen  jn^  hép 
Alors  (elle)  prit  la  malle,  l'ouvrit  et  (la)  vit  pleine  d'écrits 

411.  Cependant,  si  le  second  verbe  possède  en  propre 
un  complément  qui  ne  puisse  s'appliquer  ni  au  premier 
verbe  ni  au  composé  qu'ils  formeraient  par  leur  réunion, 
chacun  se  traduira  séparément  et  les  propositions  qu'ils 
formeront  respectivement  seront  : 

coordonnées  l'une  à  l'autre, 

à  sujet  commun , 

et  séparées  par  la  conjonction  et. 

iù)tn  uînr  tam:  an  t9l  otîtji 

ieuy  iar^  noleadu  pAltf  rifn 
Alors  cet  homme  prit  congé  (et)  retowma  chez  lui 

Au  contraire ,  dans  la  phrase  suivante  : 

tmo  tom:  om  t9l  nfa  hb  Tm 

sdeç  no  gaul  Mu  knlih  monti  vin 
Le  roi,  alors,  rentra  dans  ses  appartements 

les  deux  verbes  çaul  et  tàu  se  traduiront  par  un  seul  vocable  non  seu- 
lement parce  que  le  second  est  auxiliaire  du  premier,  mais  que  le 
complément  s  applique  à  leur  composé  et  non  spécialement  à  Tun 
d'eux. 

On  remarquera  d'autre  part  que  le  mot  ffTl  vJfn  forme  composé  : 
dans  la  première  phrase  avec  le  second  verbe, 
dans  la  seconde  avec  le  composé  de  deux  verbes. 

412-  Si  les  deux  verbes  ne  peuvent  former  composé  ni 
constituer  reispeclivement  propositions  coordonnées  l'une  à 


LE  VERBE.  331 

l'autre,  le  second  est  complément  du  premier  et  se  tra- 
duira : 

par  l'infinitif; 

îiriB  Bom  utifi  tHfu  un  tmo  tam:  tmtu 

-4  1  6) 

kmean  nmâ  hean  meul  mâk  ides  no  kuy 
Il  n''y  avait  personne  qoi  osât  regarder  ce  roi 

uiAj  tfunt  t9l  5  Sfe  traoi 

(aro$  no  titi  thcei  dèh  gestei 
Cet  homme  alla  emprunter  rherminetté  du  richard 

ou  par  le  participe  présent. 

uiAJ  5  îf9:"tn  un  u 

barvs  khsei  rhfe  Ice  mik  ha 
L'homme  emprunta  la  voiture  et  vint  la  conduisant 

413.  Lorsque  le  premier  est  le  verbe  8î  dy,  le  second  se 

traduit  toujours  séparément  et  à  l'infinitif,  oy  tenant  lieu  de 
causatif  (S  /ioâ  et  /iâ5). 

t?n  tAJO  Sî  tfîin  HAJ  çiutiB 

6)  u 

ieup  sdeç  iy  leuk  à$  teahean 
Alors  le  roi  fit  mobiliser  tous  les'soldats 

Il  en  est  de  même  lorsque  le  second  verbe  est  un  composé ,  sépa- 
rable  ou  non  : 

tAJo  Sî  tun  m  t9l  m^nu 

SI  u  4-  ul 

sdes  iy  yoh  nàk  ton  iamlàp 
Le  roi  (le)y!t  c<mduire  à  la  mort  . 


33â  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

414.  Lorsque  trois  verbes  se  suivent, 

a.  si  les  deux  premiers  forment  composé  verbal, 
le  troisième 

i""  reste  indépendant  et  forme  une  proposition  coor- 
donnée à  la  première  ; 

çh^  bil  tiu  den  krabei 
Le  chien  bondit  (et)  chassa  les  buflBes 

â®  sert  de  complément  infinitif  au  composé  auxiliaire 
formé  par  les  deux  premiers  ; 

è  kandàl  kklum  iy  tne^  yii  tiu  banlat  siilç 

Quant  au  milieu  du  [corps  il  ordonna  à  la  petite  Et  d'aller  (en)  dépouiller  la 
peau 

3"  a  valeur  prépositive,  conjonctive  ou  adverbiale; 

teup  mohd  sesifii  sradei pràp  îhà, , , 


Alors  le  richard  dit 


b.  si  les  deux  derniers  forment  composé  verbal, 
le  premier 

1^  se  traduit  par  un  participe  présent  qui  forme  : 

complément  circonstanciel  au  verbe- composé  formé  par 
les  deux  derniers; 

î)  nm  mfa  nfa  ai  ttritu  n  fus  tom  un 

è  pis  keh  kan  li  heuy  ka  lun  çeh  mik 
Alors  le  serpent  Tayant  entendu,  sortit  en  bondissant 


LE  VERBE.  333 

proposition  incidente  à  la  proposition  principale  dont  lé 
composé  sert  de  verbe; 

heuy  rèb  deu  tiu  dàl  handàl  phlam 
Alors,  portant  (le  faix),  il  atteignit  la''moitié  du  chemin 

n  tjum  m  tun  tn  cfe  &n  tun 

d;       *  iJ 

ka  pabuol  knea  yiik  &M  ^  4^  yH 
Alors  ils  conviûrent^de  prendre  une  corde  (et),  Tayant  attaché,  de  le  con- 
duire en  laisse 


» 


a^  sert  de  verbe  à  la  proposition , 

et  c'est  le  composé  verbal  formé  par  les  deux  autres 
qui  devient  complément  circonstanciel  ou  proposition  inci- 
dente; 

èfe  qifi  nnp  sm  n  sj  9ife  mlnfî)  am  ôpfe  liiBH 

tnn  am  ttîjfe  cpe 

nfn  iàn  reaksà  tMcir  kûtn  iy  Içhmàh  satrauv  è  nâ  chah  dandeum  yiJç 

nHkhr  yeuh  idh., 

pour  garder  le  royaume  et  empêcher  que  des  brigands  quelconques 

ne  vinssent  attaquer  notre  pays  (pour)  s'en  emparer 

e.  s'ils  ne  forment  entre  eux  aucun  composé, 

1®  le  troisième  perd  son  sens  verbal  et  doit  être  tenu 
pourune^préposition,  un  adverbe  ou  une  conjonction; 

6fa  H  tnjfe  fjnfa  tR  pnn  t9l 

prih  om  huh  irèh  Ice  tàm  tiu 
Efforçons-nous  à  ramer  plus  vite  de  peur  qu'on  ne  ûous  atteigne 


33/1  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

3^  à  moins  que  le  premier  ne  soit  un  causatif ,  auquel 
cas  le  troisième  peut  : 

rester  indépendant  du  second  et  former  proposition 
coordonnée  à  la  première ,  ou  servir  de  complément  infi- 
nitif au  second  ; 

former  avec  le  second  un  composé  verbal  régi  par  le 
causatif. 

t9n  HH  Htm  sj  un  tun  pn  ni  du 

teup  nàk  M^kà  iy  tnik  ybis  <rà  fir  dap 
Alors  le  Grand  le  ût  venir  prendre  deux  bouteilles  d*alcool 

415.  Lorsqu'il  y  a  plus  de  trois  verbes  qui  se  suivent,  il 
y  a  lieu  généralement  de  les  grouper  conformément  aux 
règles  précédentes. 

dfi  tiiB  àîn  tn  tnjn  m  ônd  tun  enr 

euon  mean  sëk  ke  leuk  mok  çbàh  yhk  ttikor 

Survienne  une  rebdlion,  les] gens  se  soulèveront,  viendi*ont  attaquer  le 
royaume  et  s'en  emparer 

bàn  bei  khè  kkhom  prà  iàt  lea  çeh  tn^  nou  thveu  cea  âUik  luoh 

Au  bout  de  trois]^|mois ,  je  le  quittai  et  vins  occuper  l'emploi  de  secrétaire 
royal 

S  nr\ui  m  tîl  ki  tmm  tftàn  trûj  hî 

Il  ^        ^  V 

è  tonsày  rvî  tiu  tiu  kheuh  dankot  cheu  muy . . . 
Alors  le  lièvre  prit  la  fuite;  fuyant,  il  aperçut  une  souche  d'arbre. . . 

416-  Lorsque  le  verbe  gî  ày  se  trouve  parmi  eux  et 


LE  VERBE.  335 

intercalé  entre  eux,  il  se  traduit  par  de  et  celui  qui  suit  est 
complément  de  celui  qui  précède. 

^  m  nh  irhfi  m  tmo  fiim  ilu  sî  t9l  ônfa  tîrn  cio  tam: 
Ifi  amra 

é  nd^  jfdn  Aean  li  sdeç  iras  preu  hy  tiu  çbân  sëk  daus  no  phei  nos 

Lorsque  Koa  le  brave  entendit  le  roi  lui  ordonner  d'aller  combattre  la  rébel- 
lion, il  eut  1res  peur 

417.  Une  même  proposition  peut  comporter  non  seule- 
ment un  ou  plusieurs  verbes  qui  se  suivent  mais  encore  un 
ou  plusieurs  verbes  séparés  du  ou  des  premiers  par  un  ou 
plusieurs  termes  de  la  proposition. 

Ainsi  le  verbe  rr  pouvoir  tî  se  rejette  à  la  fin  de  la  phrase  et  c'est  son 
complément  infinitif  qui  occupe  en  khmèr  la  place  qui  lui  serait 
affectée  en  français  (S  Ai 9  et  ^99). 

Le  composé  auxiliaire  reporte  volontiei's  son  second  terme  en  fin 
de  la  proposition  (S  996  et  5/17  a). 

Le  composé  conclusif  se  dissocie  également  et  rejette  son  second 
terme  à  la  fin  de  la  proposition  (S  996);  de  plus,  lorsqu'il  est  ac- 
compagné d'une  négation,  celle-ci  se  place  entre  les  deux  termes 
(S  5/18). 

Nous  nous  bornons  ici  à  ne  donner  que  les  règles  nécessaires  pour 
reconnaître  la  valeur  dans  la  proposition  de  ces  verbes  séparés. 

418-  Lorsque  le  verbe  rejeté  en  fin  de  proposition  peut 
servir  de  terme  auxiliaire  à  celui  qui  y  occupe  la  place 
normale,  il  forme  avec  lui  composé  verbal  et  il  n'y  a  pas 
lieu  de  le  traduire  par  un  vocable  distinct. 

tçn  fifa  min  mi  o'mfi  m  [?1 

LI  -«  S)    4- 

teup  nifn  riep  kdr  thmei  bandeu  knea  iàu 
A  peine  les  préparatifs  de  la  noce  terminés,  ils  partirent  ensemble 


336  GRAMMAIRE  KHMERE. 

419.  Lorsque  ce  verbe  est  un  de  ceux  qui  servent  à 
exprimer  cr pouvoirs,  il  se  traduit  par  ce  mot  mis  à  la  per- 
sonne exprimée  par  le  sujet,  et  le  vocable  qui  occupe  dans 
la  proposition  khmère  la  place  normale  du  verbe  se  rend 
par  Tinfinitif  (§  55 1). 

Ceci ,  que  le  verbe  à  l'infinitif  soit  simple  ou  composé. 

9firiEU  tom  HnTfn  ffi  id 

iànsày  ceh  mik  t>{n  pùm  ruoç 
Le  lièvre  ne  put  ressortir 

li  RH  td  HtflJ  CpB 

vea  tam  ce  màiày  hàn 
Il  put  se  retenir  de  proférer  des  injures  (m.  à  m.  injurier  sa  mère) 

bàn  placé  dans  le  corps  de  la  proposition  à  la  place  normale  du 
verbe,  c'est-à-dire  entre  le  sujet  et  le  complément,  signifie  obtenir 
(S  438). 

420.  Le  verbe  auxiliaire  placé  entre  le  complément 
direct  et  un  infinitif  ne  doit  pas  se  traduire  s'il  forme  com- 
posé avec  le  verbe  qui  occupe  la  place  normale  dans  la 
proposition. 

Hn  îih  utiB  ffi  (uns  shfa  ni  tîl  fui  ufa  ua 

nàk  kih  hean  neam  prapon  teah  pir  tdu  suor  iah  paaun 
Kèn  le  brave  mena  ses  deux  femmes  visiter  ses  parents 

421.  11  en  est  de  même  s'il  se  trouve  devant  une  pré- 
position marquant  complément  circonstanciel. 

m  îifa  u[8  pria  îib  ni  tîl  tjfu  nfa  tp  ô  hî 

et-  fil      b  et)  U  1/ 

nàk  kih  bandeu  prapon  teah  pir  tiu  dàl  knoh  prei  thim  muy 

Le  sieur  Kèn  accompagna  ses  deux  femmes  jusqu'au  milieu  d'une  grande 
forêt 


LE  VERBE.  337 

Aeuy  rè&  dm  tiu  handàl  phlauv 
Alors,  portant  le  faix,  il  marcha  jusqu'à  la  moitié  du  chemin 

422.  Dans  certains  cas,  d'ailleurs  difficiles  à  déterminer 
exactement,  ce  verbe  auxiliaire  doit  être  considéré  comme 
terme  auxiliaire  du  verbe  précédent  ou  comme  élément 
d'un  composé  prépositif  dont  il  formerait  le  premier  terme 
et  la  proposition  suivante  —  ou  les  propositions  suivantes 
le  cas  échéant  —  le  second  terme. 

ÎAJîiis  UB  gî  tun  tfiAj  tfUTit  t?1 9n  tffl  fim  neiai  ffiRi 

^  U  U  61  U 

risei^^^  teah  buon  oy  yhk  meas  no  tou  tuk  nou  nà  kandàl  àmim^^'^ 

Les  quatre  anachorètes  firent  prendre  cet  or  pour  Taller  déposer  au  milieu 
de  Termitage 

423.  Les  verbes  HH  màk,  [Çl  tdu,  t6l  ndu,  gj  dy,  placés 

entre  le  complément  direct  et  le  complément  indirect  ou 
le  complément  circonstanciel  de  lieu  non  précédé  d'une 
autre  proposition,  jouent  dans  la  proposition  le  rôle  d'une 
préposition  plutôt  que  d'un  auxiliaire  (S  446). 

toi  [n  rriR  tmon  t/i  &  gî  piriB  trun:  t?1  tn 

fiao  hrim  iài  seçkdel  |&à  trauv  oy  prapon  ni  tou  ke 
Le  juge  décida  qu'il  fallait  donner  cette  femme  à  (cet)  individu 

K]  î)b  gî  tm  mm  m  tçl  HtriAj  tn  Tm 

u  ^  J 

à  èh  oy  kou  rèbas  ke  tiu  micài  ke  v(n 
Rends  les  bœufs  d'autrui  à  leur  maître 


^*J  Se.  ni;  autre  orthographe  :  ItM  rosei. 
^*^  Se  àçnuna* 


«BAMMAIRE  KHMEnE.  9  21 

IHPftlIICmil    MATIOIALK. 


338  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

nâk  Ton  thveu  samiot  t&lç  niu  dai  cën  mp 
Le  »icur  Ton  a  fait  (cette)  lettre  (et)  Ta  remise  aux  mains  da  Chinois  Sap 

Hn  98  fùn  Htio  nfa  ômi  ?ifa  haj  sj  oa  fihu  îd^  cfi  pin 

■ 

OOOO    tlîfU. 

ndiil*  Ton  fôA:  mirée  hnm  camkâr  tean  iU  iy  cén  S&p  Alai  cea  prSk  rnuy  pan 
riel 

Le  sieur  Ton  vend  tout  ie  poivre  de  ses  plantations  au  Cliinois  Sap  au  prix 
de  1,000  piastres 


SECTION   VI. 

DB  QUELQUES  TERBBS  A  TALBURS  MULTIPLES. 

Note.  —  Certains  verbes  empruntant,  suivant  la  place  qu'ils 
occupent  dans  la  proposition,  des  valeurs  très  différentes,  il  a  sem- 
blé commode,  bien  que  déjà  exposées  aux  différents  paragraphes  de 
cette  grammaire  (indiqués  ici  entre  parenthèses),  de  les  énoncer  h 
nouveau  en  un  seul  bloc  sous  une  même  rubrique  affectée  à  chacun 
d'eux. 


LE  VERBE    gj    OY. 

424.  Lorsque  le  verbe  gî  dy  précède  le  sujet,  ou,  à  dé- 
faut de  sujet,  le  verbe  de  la  proposition,  on  doit  générale- 
ment le  traduire    par    le   verbe    impersonnel   «tï  faul-n 

(§  4o7). 

î)  ffin  faxi:  tû  fifa  tijB  gj  HO  nfa  9n 

è  àkHm  ne  heu  n\h  rien  iy  m&Q  Jçn^h  tlk 
Ma  science  magique,  pour  l'apprendre,  il  faut  se  plonger  dansTeau 


LE  VERBE.  330 

425.  Lorsqu'il  est  placé  en  tète  d'une  proposition  infi- 
nitive  il  a,  ordinairement,  valeur  causative  (§  lio^  et  /ii3). 

ttxitu  (antu  Kjmtu  tnai  fp  tom  sî  hoVî  mm  ffifa  mt\r 

U  U  U  ^        U  U  1  ^ 

Aetfy  «rày  iampeay  haut  prè  çeh  iy  tnddây  àpHk  neah  Suoi  kheuh 

Alors  il  dénoua  le  paquet  (des  soies)  baul  et  pi'è,  les  sortit  et  les  fit  voir  à 
la  mère  et  au  père  de  Nean  Suos 

tù  ufe  îlfa  t/tu  n:  9  Sî  10  tom  n  Hffin 

beu  iah  èh  cuoy  kà^^^  kknom  iy  ruoc  sm  pi  antak,  • . 
Frère,  si  tu  m*aides  à  me  dégager  et  me  fais  sortir  de  ce  piège. . . 

fiife  Qo  17]  m  m  8î  td^  tfLTl  ofu  nfe  g': 

Neah  Pèç  (iu  beuk  tkvea  iy  çao  Sao  çaul  knm  pktà 
Nean  Pêç  alla  ouvrir  la  porte  (et)  fit  entrer  cao  Sao  dans  la  maison 

426.  Lorsqu'il  précède  un  infinitif  Complément  du 
verbe  de  la  proposition  il  perd  sa  valeur  verbale  et  doit  se 
traduire  par  crdfe^  (8  /ti6). 


û  m  nfa  uti8  S]  ônfa  wn 


Sdes  tràs  preu  nâk  koh  hean  oy  çbàn  sëk 
Le  roi  ordonna  à  Kôn  le  brave  de  combattre  la  rébellion 

fu  [^n  tnjfa  [Ql  trui  t^  (une  gj  t?1  m  cm  fifie 

/tt  priA*  /eim  coo  Sao  preu  prapon  iy  tbu  rik  tih  eivan 

Lorsque  le  matin  se  leva ,  cao  Sao  ordonna  à  sa  femme  d'aller  acheter  quelque 
chose 


^*)  Du  siamois  1^1 1  kho:*  La  transcription  [fflt  est  doublement  fautive 
et  doit  être  corrigée. 


r 


B 


340  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

427.  Placé  devant  un  adjectif  il  en  fait  un  adverbe 
(S  998  et  468). 

finjTi  chn  Hf^n  tel  tnj  ans  tun  mm  sj  ciu 

wmâ  dak  amrhk  n^u  leu  spean  yiîk  s^n  iy  Mp 
Qui  a  place  une  charge  sur  le  pont?  Enlève  (-la)  vivement 

Noter  également  l'expression  adverbiale  ri  6|  91  fi  fô^»  oy  khàn, 
sans  retard. 

LE  VERBE  CpB  bIn. 

428.  Placé  dans  le  corps  de  la  proposition,  à  la  place 
normale  du  verbe,  c'est  à  dire  entre  le  sujet  et  le  complé- 
ment, Cp^  6ân  signifie  ^obtentm. 

ttrl  m9p:  tan:  ofe  qifi  na  itîifa 

çao  Içamlo  ne  çah  iân  h^un  yeith 
Ce  jeune  homme  veut  obtenir  notre  fille  (en  mariage) 

429.  En  fin  d'une  proposition  qui  comprend  déjà  un 
verbe  à  la  place  normale,  il  signifie  ^ pouvoir v  et  se  rend 
au  mode  personnel  indiqué  par  le  sujet  tandis  que  l'autre 
verbe  lui  sert  de  complément  infinitif. 


/->>  /--N 


tH  tmfa  0ifu  tu  îlfa  t|ù  tnjQ  qiB  hhi  èfa  8j  |cnn  lù  ^îfa 


t 


r^  - 


Ù  HB  CpB  îlfa  8J  ohR  HtU  ttÙfa 


eu,  yeuh  phnal  beu  èh  preu  sdec  bàn  ah  nïh  iy  prài  ^eti  èh  preu  mïn  ban  en  ojf 

iàt  oy  yeuh 

Oui,  nous  parions.  Si  tu  peux  commander  au  roi,  nous  te  donnerons  de 
Targent.  Si  tu  ne  peux  pas  lui  commander,  que  nous  donneras-tu? 

430.  La  règle  reste  la  même  si,  bien  que  ne  se  trouvant 


LE  VERBE.  3/il 

pas  en  (in  de  proposition,  le  ou  les  mots  qui  le  suivent  sont 
des  explétifs  tels  que  t9îtU  fewy,  t^  te^  etc. .  . 

ttîlfa  fifa  ^  t^  Cfl  9  ÔB  ton:  Hfi  Cpfi  t9 

yeun  nïh  tream  nèu  cea  kknom  çën  ne  mïn  bân  te 
Nous  né  pouvons  supporter  de  rester  esclaves  de  ce  Chinois 

■ 

431.  Placé  devant  le  verbe  de  la  proposition,  il  marque 
que  Faction  indiquée  par  lui  est  accomplie,  par  opposition 
au  verbe  tffl  ndu  qui  annonce  qu'elle  est  en  train  de  se 
faire  (S  390). 

^  fini  fuDtHB  cpB  ohu  ttritu  n  tçl  tun  twon  fiiu  9fu 
rafe 

è  as  nàtneun  bân  sdàp  heuy  Jça  tim  y6k  sesid^  b^àp  tul  luoh 
Lorsque  les  dignitaires  l'eurent  entendu ,  ils  allèrent  rapporter  raffaire  au  roi 

t\  lùn  tmfa  t9l  HAJ  c^  tun  Cl  h  cpB  tfru  tçl  Imn  ht 

vea  ieuk  hdih  tiu  ai  muy  yûp  muy  thhai  bân  dàl  tiu  stvk  muy 
Il  fit  voile  toute  une  nuit  et  un  jour  et  atteignit  un  pays  habité 

tçl  tun  ifiB  in  ^^  un  tfiru  fifa  tnB  Hm  sj  qiB  un 
f(9y  fan:  93fa 

tàu  yilç  man  à  èh  tn^  dàl  nïh  man  ah  iy  bân  mik  eikiuv  ne  èh 

Va  chercher  ton  coq  et  amène-le  combattre  avec  le  mien  ;  et  sois  revenu  à 
rinstant  même 

Dans  certaines  locutions,  bien  que  placé  devant  un  autre  verbe, 
il  ne  marque  pas  le  temps  mais  seulement  une  espèce  d'affirma- 
tion de  Taction  énoncée  par  ce  verbe  et  n'est  pas  traduisible  en  fran- 
çais. 


342  (GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Ainsi  celle-ci  qui  est  commune  à  tous  les  débuts  de  suppliques, 
lellras,  pétitions  officielles  : 

fin  Qî^m  Hiim  ra&iH  mn  cfrin  nn  m  Et  ^èn  tjitrn 
njH  qpfi  pfi 

n^A:  d&^  aràn  lanAram  saum  eûmreap  mèk  nàk  prà  phinït  Vùuhâ  saum  hân 
creap 

L'Ûknà  Aràâ  Sankram  ^^^  adresse  (cette)  i*eqiiéte  au  Prâ  Phinït  Vouhà  (et)  le 
prie  d'en  prendre  connaissance  (m.  à  m.  prie  pouvoir  prendre  connais- 
sance) 

On  dit  également  (MH  lÛi D  saum  creap. 

432.  EnGn,  placé  en  tète  d'une  proposition  incidente 
elliptique  indiquant  une  période,  une  durée,  il  signifie 
^  passée  après  V. 

qpB  oo  It^  b  Tm  un  îm 

\àn  iàp  thhai  khhom  vïl  mhk  rfn 
Passé  dix  jours  je  reviendrai 

criB  en  t9  9  jn:  cpn  nn  mm  un  tel  m  tfi  fn9pn  mfe 

^Àn  ^pt  ihi  khnam  prà  hât  ka  çeh  mèk  niu  thveu  cea  à&k  Iwm 
Après  trois  mois,  je  le  quittai  et  vins  servir  comme  secrétaire  royal 

A  remarquer  que  cette  phrase  elliptique  marque  Taction  accomplie 
aussi  bien  dans  le  futur  que  dans  le  passé. 


t^^   Hn  m  aràh  se.  aranya,  pâli  arahha  forêt  —  fU 
grâma  combat,  défenseur. 


ulH  sankram  se.  sah- 


LE  VERBE.  343 

LE  VERBE  tf]  CEA. 

433.  Le  verbe  ^  cea  ne  s  emploie  guère  dans  son  sens 
attributif  que  : 

devant  un  substantif, 

fDSÎn  KISB  if]  HBftr  HB  ÎGt  H  9n 

Àkhvak  Akhvën  cea  minus  mïn  ce  om  tuk 
Àkhvak  et  Akhvën  étaient  des  hommes  qui  ne  savaient  pas  pagfayer 

toi  tam:  0^  HBÎII  fifa  9 

çao  no  cea  aniikar^^^  nih  khnotn 
Ce  garçon  est  mon  amant 

OU,  lorsque  sa  présence  est  nécessaire,  pour  affirmer  cet 
attribut  quel  qu'il  soit. 

tîn  8î  9fu  Hî  tfi  î)  m  njfa  tfunttr  9aj  îm 

teup  iy  Tuol  muy  cea  h  keut  sûn  ehmous  TuolRakà 
Alors  (il)  donna  à  un  plateau  qui  était  à  TEst  du  fleuve  le  nom  de  (^Plateau 
duBakà^*^ 

434.  Devant  un  adjectif  attribut  il  est  généralement 
soufr-entendu. 

U^tU  tom:  G 

ianteay  n^  thim 
Cette  place  forte  (est)  vaste 


^*'  Se.  andhakara  rr obscurité,  ténèbres^? 

^'^  Le  raid  est  une  sorte  de  cotonnier  arborescent  à  grosses  fleurs  rouges. 


344  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

é  kûk  no  èh  traedk  nos 
Or  cette  prison  était  très  froide 

436-  Lorsqu'il  est  employé  au  mode  intransitif  il  signi- 
fie (r  élre  guéri  ^  se  bien  porter  y  aller  bien  v . 

^1  V 

khhom  mïn  iauv  cea 
Je  ne  vais  guère 

436.  Placé  devant  un  substantif,  complément  détermi- 
natif  d'un  autre  substantif  suivi  d'un  numéral,  il  devra  se 
traduire  par  (Tcfe  7). 

HH  98  njn  Htio  Ris  ômi  îiis  HAJ  gj  6b  t\hu  h  tfi  Igin 

OOOO  tijfu 

nài  Ton  lôJs  mirée  knoh  çamkàr  teah  à$  oy  çën  mp  ^lai  cea  prHi  muy  pan  riel 

Le  sieur  Ton  vend  tout  le  poivre  de  ses  plantations  au  Chinois  Sap  pour  le 
prix  de  i,ooo  piastres 

437.  Devant  un  substantif  en  apposition  il  équivaut  à 
noire  adjectif  possessif  ^son,  sa,  ses-n. 


]ceuh  sdeç  eea  àp6k  thveu  kdr  pûm  trauv ... 
Lorsqu'elle  vit  le  roi  son  père  commettre  (cet)  acte  criminel. . . 

J     3-  4 

riep  khluon  monî  mônea  tiu  phtâ  Neah  Ne  cea  midày 
Il  se  prépara  en  hâte  à  aller  chez  Nean  Ne  sa  mère 


LE  VERBE.  345 

438.  Lorsqu'il  se  trouve  après  le  verbe  tQ  thveuy  tx faire v^ 
il  doit  se  rendre  : 

tantôt  par  Tarticie  ^Ujhj  lesn; 

njHw  nfci  tnfi  ttritu  to  cfi  au  ~ 

u  J 

si  as  pin  man  heuy  Aveu  eea  eki 
Tous  les  œufs  mangés,  il  fit  le  malade 

tantôt  par  l'expression  conjonctive  tx comme  siri. 

î)  U  tfun:  ràm  ttritu  n  Kjïï  m  tfi  hb  tmfn 

è  pdei  no  kkeutt  heuy  p&m  iraiei  thveu  eea  mtn  kheuh 
Le  mari  Tayant  vu  ne  dit  rien  et  fit  conune  s'il  n'avait  pas  vu 

Ilaalorsméme  valeur  que  la  conjonction  uO  Ul  dauçcea,  ftctnnmeeiyi. 


mm  t9n  èfci  ^n  m  dib  tio  tfi  Sï 

Jkàl  teup  filn  |>A^iSr  m»y  çàn  iaue  eea  trauv 
Lorsqu'il  (en)  eut  bu  une  tasse,  (ce  fut)  comme  si  cela  allait  mieux 

439.  Lorsqu'il  suit  immédiatement  le  verbe  de  la  pro- 
position il  équivaut  à  Tad verbe  f^comms,  en  qualité  dev. 

tt&fci  fifa  p  Ifil  tfl  5  Qfi  tfUI:  Hfi  Cpfi  19 

yeuh  nïh  tream  niu  eea  khnom  çën  n?  m\n  hàn  te 
Nous  ne  pouvons  supporter  de  rester  comme  esclaves  de  ce  Chinois 


ï  uinj  fo:  tuni  9n  t/i  v\i 

1  u 

ri  haros  ce  hor  tûk  eea  kruv 
L'homme  qui  sait  tirer  l'horoscope  sera  considéré  comme  son  maître 


3A6  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

4k40.  Lorsqu'il  est  placé  entre  une  proposition  principale 
et  sa  relative,  il  se  traduit  par  ((quen. 

toi  tfui  n  ûfe  0^  pris  tnfi  Afiuntu 

Cao  Sao  pùm  dëh  cea  pmpSn  mean  ^ihày 
Le  sieur  Sao  ne  savait  pas  que  sa  femme  avait  un  amant 


441.  Placé  immédiatement  après  tfifi  bàwen  tète  d'une 
proposition,  il  forme  avec  ce  mot  un  composé  qui  signiGe  : 
^  c  est  pourquoi  n. 

qrifi  tfi  Hru  ^rifi  HB  n  qrifi  iïfci  (h  rmfu  ftitfTl  fan: 

bdn  eea  as  prapon  kaun  pUm  iàn  dëh  p&m  ikal  sampiu  n? 

C'est  pourquoi  femmes  et  en&nts  ne  savaient  rien,  ne  connaissaient  pas  ce 
bateau 


442.  Enfin,  précédant  un  adjectif  qualificatif ,  il  forme 
généralement  avec  lui  composé  adverbial  (S  998  et  468). 

loi  mn  5  i&  cf)  iriu 
1 

Cao  5oi  kham  deu  eea  shàp 
Le  sieur  Sok  s'efforçait  de  marcher  rapidement 


SECTION  VIL 


VERBES  «AUXILIAIRES??. 


443.  Les  verbes  qui  servent  généralement  de  termes 
auxiliaires  (S  298)  ne  conservent  leur  sens  et  valeur  propre 
qu'employés  isolément  comme  verbe  de   la  proposition, 


LE  VERBE.  3^7 

qu  elle  soit  principale  ou  subordonnée,  au  mode  personnel 
ou  àTinfinitif. 

toi  run  17]  nri  toi  trui 

Cao  S5k  ton  Suor  £ao  Sao 
Cao  Sok  alla  rendre  visite  à  Cao  Sao 

ÉTifa  ÙQ  tri  tùn  m  sî  toi  njn  toi  tml  om  nfa  c": 

n^an  £^ç  (ou  fcetiA:  ihvea  iy  cao  Sok  coo  Sao  çaul  ktion  phlà 

La  femme  Péç  alla  ouvrir  la  porte  et  fit  entrer  cao  Sok  et  cao  Sao  dans  la 
maison 

tfiB  tiin  fsh  Hn  m  nem  tel  fm9n 

"        1  ul 

mean  yak  {An  mii  si  mènûs  niu  Sâjâ 

n  y  avait  un  ogre  qui  s'apprêtait  à  venir  manger  des  hommes  dans  la  mai- 
son de  passage 

444.  Termes  auxiliaires,  ils  sont  généralement  intra- 
duisibles en  français. 

tmo  ora  19]  nfa  hb 

Sdeç  caul  ton  ktion  monti 
Le  roi  entra  dans  le  jardîa  (m.  à  m.  entra  aller) 

H][usï  tÈî  tmfci  G^  îf  î)fa  n  Eeu  or 

Àlev  chleuy  leuh  ^â  i  èh  kotn  pruoy  cet 
Alev  répondit  :  Père,  ne  te  chagrine  pas  (m.  à  m.  répondit  monter) 

446.  Cependant  ils  nécessitent  souvent,  pour  la  traduc- 
tion du  composé  qu'ils  contribuent  à  former,  l'emploi  d'un 
verbe  français  à  préfixe  (8  agS). 

là  dàl  iandâl  phlauv  dài  mrèk  co 
Arrivé  au  milieu  du  chemin ,  il  déposa  sa  charge 


348  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

446.  Placés  devant  le  complément  indirect  ou  le  com- 
plément circonstanciel,  les  verbes  auxiliaires  HH  màk,  [9l 
tàUf  t6l  nàUf  6T  ày,  bien  que  concourant  à  la  formatioa 

d'un  composé  avec  le  verbe  de  la  proposition ,  sont  en  réa- 
lité de  véritables  prépositions  et  doivent  être  traduits  en 
conséquence. 

fin  98  m  ÂJUR  9n  tri  îri  oe  m 

nâi  TSn  tkveu  iamhot  tùk  niu  dai  cën  S&p 
Le  sieur  Ton  a  fait  (cette)  lettre  (et)  Ta  remi$e  aux  mains  da  Chinois  Sap 

KH  9fi  fùn  Htm  nfa  6mi  rifa  Hra  8î  oe  nju  !d  tfi  Bn 

et-  c||  U  «^  1/ 

oooo   tlJfU 

nàk  Ton  loi  mireç  biSh  çamkàr  lean  as  iy  sën  S&p  tfdai  cea  prSk  muy  pan 
riel. 

Le  sieur  Ton  vend  tout  le  poivre  de  ses  plantations  au  Chinois  Sap  au  prix  de 
1,000  piastres 

iqi:  gm  tîl  ri  glft  .?1  B 

69  pral  tiu  vea  ^kak  tiu  dei 
(Elle)  lança  la  navette  qui  tomba  à  terre 

Kitri  tun  i/inj  fin  un  Hm 

Àeei  yik  Màf  |U  m^  o 
Acei ,  apporte-moi  le  plateau  à  arec 

Dans  cette  dernière  phrase,  le  verbe  H  H  mok  tient  nettement  les 
deux  rôles  : 

a.  d'auxiliaire   dans  le  composé  Clin  HH  yok  mok  qui  doit  se 
rendre  par  apporter; 

b.  de  la  préposition  à,  sous-entendue  en  français,  devant  le  com- 
plément indirect. 


L'ADVERBE.  349 


CHAPITRE  XL 

L'ADVERBE. 


I 

▲DTERBB  DB  LIBU. 


447.  Les  principaux  adverbes  de  lieu  sont  : 


KlEDdy 

^tU  neay 

trUTl:  no 


ci  (près) 


ci  (loin) 


fim  fia  où 

fî'fi  cil 

UtStU  bankeuy     )  près 
^HR  prakët 

Uffin  6anré]y  après  (au  deuxième  rang) 

A 

t:]m  çnày  hin 

\ih  rf^  ailleurs 

ffTfn  cufTivin  autour,  alentour 


350  GRAMMAIRE  KHMËRE. 

n^  kmii  en,  dedans 


t 


ffi  hrao  hors,  dehors 


nfflfU  kandàl  en,  au  milieu 
t  ÎTIH  krom  dessous 
tfÎJAJ  leus  dessus 


HH  mûk  devant 

imtU  Ar()y  derrière 

ofe  çoii  au  bout,  en  dernier. 


448.  ils  ne  sont  guère  employés  sous  cette  forme  isolée 
que  lorsqu'ils  accompagnent  : 

a.  un  des  verbes  HH  mdk,  [?1  tdu,  tSi  ndu  ou  un  composé 
dont  ils  constituent  le  terme  auxiliaire; 

b.  un  verbe  indiquant  (c mouvement,  directioniî. 


ufci 


fnnri  irl  am 


bah  trei  kràn  tou  nà 
Frère  poisson  Kràn,  où  vas  (tu)? 

[9  Hfi  tfil  iïVi  t9 

7e  mifn  non  cït  te 
Non ,  il  ne  demeure  pas  près ,  certes 

[îl  tJfU  lifU  li  [CpfU  t9l  HB 

t^u  dài  veal  vea  hol  thu  mûn 
Arrivé  à  la  plaine,  il  courut  devant 


L'ADVERBE.  351 

K\  tojTi:  n  tqnm  t&'fa  é  îtih  tpim 

à  no  ia  bil  ceuh  buon  ^àm  kriy 
Cdui-ci,  courant  à  quatre  pattes,  suivit  par  derrière 

4k49.  Le  plus  souvent  ils  entrent  en  compoâitioa  avec  le 
verbe  auxiliaire  t6l  ndu  ou  les  prépositions  ^  è,  7)q  khàn, 

\f\ï  trauv,  Ifîb  &àny  ainsi  qu  il  est  dit  pour  les  prépositions 

au  8  497. 

ttrimn  tun  m  cfin  Kh  nmm 

6)  U  61 

Amiy  ia  yik  kdà  dàb  pràn  iandâl 
Alors  (il)  prit  la  planche  et  la  plaça  au  milieu 

.«0  lom  «n  nfa  ist  .Ri 

«  ^  1  u 

f  çlef  ^  m^  k&h  niu  Jçrao 
Le  roi  vint  s'asseoir  au  dehors 

.  ..tàim  c/i  iR  fTiH  fi  tlrnaj 

)        ^  Lr 

. . .  kheuh  cvea  rot  tàm  pi  krhy 
. .  .(il)  vit  le  Malais  qui  le  suivait  à  la  course  par  derrière 

450.  L'adverbe  de  lieu  se  place  : 

soit  immédiatement  après  le  verbe  dont  il  complète  le 
sens, 

soit  en  fin  de  proposition. 

08  tHfu  i9l  nh  mis  ràm  tann  wfa  Hfatu  99  S'ni  tel 
tam: 

^in  meul  tiu  knoh  rouh  kheuh  louk  sah  ahkûy  tôtu  cipor^^^  niu  no 
Le  Chinois  regarda  dans  la  salle  et  vit  le  bonze  qui  y  était  assis  la  tête  cou- 
verte de  sa  robe. 


^^^  Se.  eivara 


352  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

m  tm  tîl  cieu 

lu  rik  tàu  cndy 
Lorsqu'il  l'eut  porté  loin 

HB  cpfi  n  fun  ^n  tfun: 

kaun  hân  pi  nà  prak  no 
Fils,  d'où  as-tu  cet  argent? 

m  ffa:  ptfun  tHfu  Hn  t(mj 

nàk  Ife  kralei  meul  miis  kriy 
Le  sieur  Ne  jeta  an  regai*d  en  arrière 


451.  Lorsque  le  verbe  est  un  composé  auxiliaire  dont 
les  deux  termes  sont  séparés  dans  la  proposition,  Tadverbe 
de  lieu  se  place  à  la  suite  du  deuxième  terme. 

eun  9n  tu  un  t9l  tpij 

yok  tuk  hi  tnuk  tiu  Içrèy 
Tourne  i^avant  de  la  barque  en  arrière 


II 

ADVERBE  DE  TEMPS. 

452.  Les  principaux  adverbes  de  temps  sont  : 

H 6  ntûn  avant,  auparavant 

1961  <^ip  alors,  récemment,  dernièrement 

H  m  mîn  récemment,  à  l'instant 

n  ka  alors 


L'ADVERBE.  353 

ii^Vi  eihiuv  maintenant 

HttJfU  mdiël  hier 

[AJn  saèA:  demain 

fui  fU  dèl  déjà 

H 6  mm  mn  dèl  jamais 

tfinU  dàràp 
,  }  toujours 

tittim  Mèl 

Hmts  anvài   >  longtemps 

^^  ^^*        /  etc. 

453.  La  langue  khmère  compte  en  outre  un  nombre 
considérable  de  composés  adverbiaux  : 

n  H6  pt  mûn  autrefois 

n  Urifi  fi  hauràn  jadis 

n  t^H  pt  c^^  au  commencement 

to'  tfLTlt  {hnai  ne  aujourd'hui 

Pn  iflD:  hrea  ne  maintenant,  présentement 

uiis  [fin:  dm  ne  alors 

î)  tlrntU  ^  ArJy  par  la  suite,  dorénavant 

î3  HH  è  mtîA:  à  l'avenir 

t/fi  m  fU  cuon  kàl  quelquefois 

mra  tnmt  ia/  no  alors  etc. 

ORAHHAIRK  ERMillI.  93 

IMPIUHEUB    RATIOIALB. 


35/i  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

454.  Ainsi  qu'une  grande  quantité  de  locutions  adver- 
biaies  telles  que  : 

ru  fufa  tîl  lu  lûn  tdu  longtemps  après 


1     1 


UJÏ  to'  tt?l  tu  yuv  ihnai  heuy  il  y  a  longtemps 
qia  RG  t9îR  bàn  tëç  tiethientàl  etc. 

et  généralement  toutes  celles  qui  sont  formées  dun  sub- 
stantif indiquant  une  époque,  un  moment,  et  des  adverbes 

trun  wo,  H  m  ^ïn,  etc. 

455.  L'adverbe  de  temps,  et  plus  particulièrement  lors- 
qu'il est  exprimé  par  un  composé  ou  une  locution,  se 
place  généralement  en  tête  de  la  proposition. 

fi9îl'tflJl:  ttîjfa  fifa  m  IG  uiD  HttjQ  fifa  G^O  Cpfi 

J  ^     U  61  ^ 

u 

eiljiuv  ne  y  euh  nïh  kit  Aveu  dauQ  modeç  nïh  phdàc  hân 
Maintenant,  comment  allons  nous  faire  pour  rompre? 

ofu  tijfu  t9l  ttritun  tjsfa  G^ 

çaul  dàl  tiu  heuy  (ça  dandëh  ifià 
S'ëtant  approché,  alors  il  demanda 

fu  fufa  tn  fnuiH  tfun:  Toj  un  t^ru  hud  îaj  Tk\  é 

y       1  u 

lu  lûn  tiu  preaham  no  vil  mhk  dàl  mohà  risei  teah  hwm 
Longtemps  après  ce  brahmane  revint  vers  ces  quatre  grands  ascètes 

t9n  toi  S  fhR  tmof?  t/i 

u  Si 

teup  cao  kratn  JM  seçkdei  thà. , . 
Alors  les  juges  décidèrent  que . . . 


L*ADVERBB.  355 

456.  Lorsqu'il  est  simple  il  suit  généralement  le  verbe 
dont  il  complète  le  sens,  ou  se  rejette  en  fin  de  propo- 
sition. 

19]  Kin  OB  tel  eiîi'nju  t9l  ttrieiî 

iiu  srôi  cèn  nou  yuv  slàp  tou  heuf/ 
(II)  est  alië  en  Chine,  y  a  séjourné  longtemps  et  y  est  mort 

toi  B  G^  tH  njmeiînjB 

çao  kram  ihà  eu  si  hdy  sën 
Les  jages  dirent  oui ,  mangeons  d'abord 


ah  çëh  lou  leh  prêt  sàek 
J'irai  me  promener  en  forêt  demain 

457.  Les  adverbes  fdOJ  dèl  déjà  et  H  fi  ttifU  min  dèl 

jamais,  s'énoncent  entre  le  sujet  et  le  verbe  de  la  propo- 
sition. 

a         J 
à  nd  dèl  mhk  suor  ah  pir  dan 
n  est  déjà  venu  me  (le)  demander  deux  fois 

Le  mol  t9n  tmfj  placé  entre  le  sujet  et  le  verbe,  doit  générale- 
ment se  traduire  par  vmr  de. 


aï 


tea  teup  mèk  min 
Il  vient  d'arriver  à  l'instant 

23. 


356 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


En  tête  de'  la  proposition  il  a  valeur  adverbiale  et  signifie  ahn. 

teup  prà  ah  mean  prà  l/antul  iy  {,%  meas  nô  eea  pAeoj:^')  iei 
Alors  le  Saint  ordonna  de  partager  Tor  en  trois  parts 

III 

ADVERBE  DE  QUANTITE. 

458.  Les  adverbes  de  quautilé  les  plus  usités  sont  : 


RQ  téç 
UfiG  bantëe 

tnji  ton  sd  sd  . 

fUHH  Wmom 
fUH  fUHH  Idmi  làmom 
fUtnn  fUHH  Idmak  làmom 
fUHH  fî  làmom  kuo 
\C\S\V\  ^àî  (poétique) 


t9JR  <w^ 


peu 


si  peu  que  ce  soit 


seulement 


assez 


encore,  en  plus 


''^  Se.  bhâga,  portion,  part. 


L'ADVERBE. 


357 


§ 


tOfi  çreun 

mAJ  tnm  peas  pm 

ÂJUI  sambaur  en  abondance 

liïinj  rànkeal  en  masse 

H  mi  en  foule  ^^^ 

rUTlAJ  nos 

fLîfi  «tin 

rie  inn  ponpek 

m  krai  (poétique) 
mn  nfi  Ip /^/c  pon  Jlrai 
Htlritfl  mahtîpÀ  (poét.)  (^). 
fÛtfîfn  Wwten  / 

t(\IAJ  fotis  plus 


beaucoup 


très ,  trop 


assez 


«>>  Ou  tfl  H  cea  mi 
^)  Se.  moAiman. 


358  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

459.  L'adverbe  de  quantité  se  place  généralement  après 
Tadjectif ,  le  verbe  ou  ladverbe  dont  il  complète  le  sens. 

fnia  d^  no  axnftj 

kmèh  Aàtécnàê 
L*enfant  dit  :  (3  y  en  a)  trop  peu 

fiifa  pfiB  Hun  tftjty^u  ui  Hnm  sj  tjofi 

neahprapSn  mèkâ  seitei  pràp  ^an  iy  creun 
La  femme  du  grand  richard  lui  dit  :  Je  f  en  donnerai  beaucoup 

5  8J  H|  ntfi  li  G^  19  tjoB  t9J5î 

kkiiom  hy  tnuy  kanceu  vea^hâ  te  creun  ùet 
Je  lui  en  ai  donne  une  corbeille;  il  ne  bit  que  dire  :  beaucoup  encore 

460.  Cependant,  et  principalement  en  poésie,  on  le 
rejette  après  les  compléments  du  verbe. 

tHfu  tnfi  Rfu  y(Sn  trixin 

meut  mean  Icôl  bauprtt  ^'^  sit 
Il  vit  encore  une  souche  de  bauprit 

tcpfa  tun  ffifa  Hn  BjR  tcpfci  pi9pni  mfe  njnnj 

iih  yik  neah  m^  dbëi  Mh  sralàn  nean  nUê 
Je  l'ai  enlevée  parce  que  je  t'aime  beaucoup 

î)i5  mm  Hm  ttritu  î)fa  m  n  (cpn  m  Htri  t9jn 

èh  banshit  ah  heuy  èh  mik  tea  prUls  ampi  ah  Uet 
Tu  m'as  trompé  el  tu  viens  me  réclamer  de  l'argent  encore 


(») 


Se.  pavitrâ,  le  basilic  sacré,  ocymum  sanetum. 


L'ADVERBE.  359 

461-   Lorsque  l'adverbe  de  quantité  est  pourvu  d'un 
complément,  ce  dernier  se  place  après  lui. 


tom  îd  §fa  EÎJ  91  tv\  Hun  t 


08 


Thmeh  eei  khëh  yim  tea  tfi  ambÔi  creun 
Thmen  Gei  en  colère  pleura  et  ne  fit  qu'exiger  beaucoup  de  gâteau  de 


462.  Les  adverbes  signifiant  ce  seulement  t)  se  placent 
devant  le  moi  dont  ils  aiïectent  le  sens  à  l'exception  de 
9 19  tote  qui  se  place  après. 

li  tel  tt)  m  tun 

vea  nèu  |é  pir  yûp 
D  resta  seulement  deux  nuits 

deu  prêt  pratà  séh  sS| 
Parcourant  à  pied  la  forêt  (il)  rencontra  seulement  des  animaux 

On  pourra  également  traduire  : 

11  ne  resta  que  deux  nuits 

n  ne  rencontra  que  des  animaux. 


(*^  HUn  amidk,  sorte  de  gâteau,  fait  avec  du  riz  gluant  gonflé  et  crevé  à 

la  poêle  puis  pilé,  que  Ton  fait  dans  les  familles  à  l'occasion  de  toute  fête  ou 
cérémonie. 


360  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


IV 

ADYBRBB  DE  COMPARAISON. 


463.  Les  principaux  adverbes  de  comparaison  sont  : 
a.        do  dauç 


u 

n 


UB  pon 

m  H  trém 

p      ^  )  aussi,  autant,  etc. 

mH  tAJ    frém  smeu 

(AJ  6b  smeu  nïn 

ifhn  W*  / 

qui  servent  à  former  le  comparatif  d'égalité  (S  333)  ou, 
s'ils  sont  précédés  de  la  négation,  le  comparatif  d'infério- 
rité (S  335c); 

^*        tflfa  cean 

ttlIt\J  leus  \  plus 

tnjnj  fnjfa  feti«  Un 

qui  concourent  à  la  formation  des  comparatifs  de  supério- 
rité (S  334)  d'infériorité  (8  335  b)  et  du  superlatif  relatif 
exprimé  en  khmèr  par  un  comparatif  (S  336); 


^'        HB   an 


moins 


G'î   ihay 
exprimant  le  comparatif  d'infériorité  (8  335  a); 


L'ADVERBE.  361 

d.  les   adverbes  de   quantité   signifiant   trtrès,  trop^ 
(8  458)  qui  servent  à  rendre  le  superlatif  absolu  (S  SSy). 


«     ••  ^        w 


vea  mean  pracna  nos 
Il  est  très  intdligeiit 


*      T 

464.  Les  adverbes  de  comparaison  servant  à  marquer 
le  comparatif  (S  333  et  &63  a)  et  le  superlatif  relatif,  ex- 
primé en  khmèr  par  un  comparatif  (S  336  et  /Ï63  b),  se 
placent  entre  les  termes  de  comparaison. 

lù  9jfe  îlfa  finru  tnjj8  tfife  nm  k)  sns  ^n  çn  nis  jSmfe 
tfun: 

iev  ihyan  en  ^/  /euon  ^^^  cean  ah  m  ^hàn  plU^  tïk  knoh  trapeah  no 

Si  toi,  coquillage,  ta  nages  plus  vite  que  moi,  je  cesserai  de  boire  dans  cette 
mare  * 


î)  tum  n  fifa  tm  cpfi  t9jeu 


neah  rup  nS  naum  loa  kus  lèh  srei  teah  lày  ^*^  eit  srei  è  nà  ka  nifn  smeu  hàn 
leuy 

Cette  fiUe  avait  le  corps  plus  beau  que  toutes  les  autres  femmes ,  il  n'était 
pas  possible  de  trouver  autre  femme  aussi  belle  qu^elle 


465.  Les  adverbes  marquant  le  superlatif  absolu  (§  337, 
658  et  /ï 63  éj)  se  placent  après  Tadjectif  qu  ils  déterminent 


<*)  Siamois  lUflU  li^en, 
^'  Siamois  Htl^U  iâû 


362  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

conformément  à  la  règle  générale  des  adverbes  de  quantité 

(S  459). 

nju  Hfn  frm:  ru  nrnra 

)  M 

|d|p  ah  n?  Ua  nài 
Mon  rêve  est  très  beau 


V 

▲DTBRBB  DE  MAlfliRB. 


466.  Les  principaux  adverbes  de  manière  sont  : 
liGdauç 


HtfUî  mdlg 

\  ainsi 
do  tnTitdauç  ne 


u 


do  ttimt^w  no w 

0 

n   ka  }  aussi 


irauv 


bien 


jufn  prapei 

G^h  m  j'Aan  X^t^a  ensemble  (en  même  temps) 
ftifj  fn  sm  ÀTi^a  ensemble  (d'un  commun  accord) 

^'^  Dans  le  langage  populaire  uO  iCint  et  ÛO  tCUTlt  empruntent  les 
fonnes  AfO:  ëi^,  MtOI:  #£o  (<tf|>ra,  S  8&). 


L'ADVERBE.  363 

HfJ  as  complètement 

tf\^  tèn  constamment,  habituellement,  d'ordinaire 

p  [  environ,  presque,  à  peu  près 

^lintMprahèl 

t^  tVi  ndutè 

tpl  fe  krao  tè 

,  }  excepté,  sauf 

tdjnj  In  des  tè 
9n  fn  tûk  tè 

triD:  sd  complètement,  absolument 

467.  D'une  façon  générale,  d'ailleurs,  tous  les  adjectifs 
peuvent  être  employés  comme  adverbes  de  manière. 

tD  do  frm:  Hfi  m  t9 

du  M 

Aveu  dauQ  ne  min  Ua  te 
Agir  ainsi  (n'est)  pas  bien 

nifa  fan:  ois  triR  hb  chn 

harbh  ne  çah  ma{  mïn  cap 
L'ouverture  de  ce  sac  n'est  pas  liée  solidement 

468.  Ils  peuvent  également,  par  adjonction  des  verbes 

tî]  cea{%  ûûa)  et  Sî  dy  (8  /Ï27),  former  des  composés  adver- 
biaux de  manière  (8  Û27). 

trinn  AJb  eun  (Jin  ht  cpR  gj  tri  Kitm/cfilunxiu 

louk  iah  yit  prUi  muy  bât  dy  tdu  Alev  cea  pranap 
Le  bonze  prit  un  bât  d'argent  et  le  donna  à  Alev  en  hâte 


36&  'GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

469.  L'adverbe  de  manière  se  place,  tantôt  après  le 
mot  dont  il  complète  le  sens,  tantôt  en  fin  de  proposition. 

m  tiin  tiu  inn  çhap  te 
ïy  retournerai  vite  certes 

470.  Cependant,  si  la  proposition  est  négative,  Tad- 
verbe  de  manière  se  place  immédiatement  après  la  néga- 
tion qui  s'énonce  elle  même  après  le  verbe,  ainsi  qu'il  se 
passe  pour  Tadverbe  de  quantité  (S  ^Bg). 

471.  Cependant  ffih  tènet  les  composés  signifiant  cr  ex- 
cepté i»  (S  U66)  s'énoncent  généralement  en  tète  de  la  pro- 
position ; 

ftîis  rriH  Htfi  0Î1 

tèh  tàm  ampeu  sit 
D*ordinaire  il  suivait  Timpulsion  de  son  cœur 

ou  tout  au  moins  devant  le  verbe  de  la  proposition. 

8lfa  OfU  9  ifi'ù  [Un 

0 

neah  Qoid  U  tèh  dejç 
La  jeune  fille  entra  dans  Tendroit  (où)  elle  couchait  habituellement 

472.  Et  certains  adverbes  tels  que  luitTinJ  prahèl  blflS 
pramàriy  etc.,  se  placent  immédiatement  devant  le  verbe. 

iGl  In  n  Gftnru  tùn  bî  io  mm 

u        L  u  ^ 

fiou  tram  ia  prahèl  heui  dy  ruoa  tous 
Lea  juges  avaient  pres<iue  consenti  à  lever  la  peine 


L'ADVERBE. 


365 


473.  Le  complément  de  Tad verbe  de  manière  s'énonce 
après  lui. 

EÛn  mn  tn  hh  piinfu  ajuw  îg"  nju  tun 

L*ogre  ëtait  accoutmnë  de  venir  presque  chaque  jour  et  chaque  nuit 


VI 

ADVERBE  D'AFFIRMATION  OU  DE  DOUTE. 

474.  Les  adverbes  daffirmation  ou  de  doute  les  plus 
employés  sont  : 

n  ka 


n  [^  kate 


mefi 


fnfi  f9B  mèn  tèn 
f\f\  ftJB  fit  mèn 
^Hk  prakàt 
(uHr  [mai prakàt heuy 
fufi  priR  mèn  prakàt 

m  trauv 

wiïïf  trauv  rauv 


certes 


certainement,  véritablement 
positivement 


oui,  parfaitement,  bien 


(») 


Se.  iarva,  pâli,  soiio.  On  écrit  ordinairement  tMD  |il^. 


366  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

ftî  te  ) 

,  \  cependant 

me  poniè  ) 

n  convient  d'y  ajouter  la  particule 

* 
qui,  bien  que  n'ayant  aucun  sens  précis,  et  ne  jouant  qu'un  rAle  pu- 
rement phonétique,  ne  saurait   être  comprise  dans  aucune  autre 
classe. 

tttro  (îifij  8î  m  un  tamt  n  tàim  t9îtu 

61  U  U  »  î  ;  U 

idée  trâs  iy  rih  hak^\Q  fSm  kkeuh  huy 
Le  roi  fit  chercher  le  Baku  (mab)  on  ne  le  trouva  pas 

47B.  Bien  qu'énoncés  généralement  à  la  fin  de  la  pro- 
position ,  ces  adverbes  peuvent  la  précéder  ou  même  y  oc- 
cuper toute  autre  place  plus  apte  à  bien  marquer  Taffirman 
tion  ou  le  doute  qu'ils  expriment. 

il  tfunnj  ^  tcrl  [u(\n  li  hb  im  toi  [urm  s  t9 

vea  chmous  ci  çao  prasà  vea  mîn  tnèn  cao  prasà  khnom  le 

Il  s'appelle  tr  Seigneur  Gendre  n  mais  il  n*est  pas  véritablement  mon  gendre, 
certes 


Hn 

ct- 


LpU  G^  (m  t9  fojiî 


ijàk  srob  prap  thà  srei  te  ne 
Les  villageois  dirent  :  (ce  sont)  des  femmes,  certes,  celles-ci 

[0  (hb  pHrî  cio  î)fa  \t)  do  tfun:  hîti  sj  gin  5)b  hî 

Cpîî 

beu  tnèn  prakàt  dauç  bh  thà  dauQ  no  ah  iy  pràk  en  tnuy  6i| 
S'il  (en  est)  véritablement  comme  tu  le  dis,  je  te  donnerai  un  bat 'd'argent 


L'ADVERBE.  367 

kit  tntà»  Mi  eea  gni  min 
D  crut  que  c'ëtait  vëritableoient  une  femme 

an  n^  iy  èhie 
Je  ne  te  le  doQDerai  certes  pas 

476.  Lorsque  Taffirmation  est  marquée  par  un  adverbe 

autre  que  [9  te>  H  ^a,  H  t?  ka  te,  et  que  la  proposition 

comporte  une  négation ,  il  se  place  immédiatement  après  la 
négation  ainsi  quil  est  dit  au  S  tiSt. 

477.  L*adverbe  affirmatif  (foui?)  s'exprime  en  khmèr 
d  un  grand  nombre  de  façons,  qui  varient  selon  la  qualité 
de  la  personne  qui  Ténonce  et  de  celle  à  qui  elle  s'adresse. 

Ainsi 

De  supérieur  à  inférieur  il  est  d'usage  de  répondre 

[H  eu  oui 

ou  de  répéter  le  verbe  de  la  proposition  interrogative ,  seul  ou  suivi, 
selon  l'occurrence,  de  : 

tin  eu  b^y  oui  (c'est  fait)  Ulu  tlTltU  ^  heuy  oui  (je  sais) 

Qlfi  bin  oui  (tu  peux)  tOfi  mean  oui  (il  y  a)  etc. 

uu  dën  oui  (je  sais) 

D'ëgal  à  égal  : 

iHB  mèn  Bu  nïn 

Rf  p-auv  fitl  tlTltU  nm  heuy 


i 


368  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Un  supérieur  enfin  emploiera  les  mêmes  termes  qui  servent  d'é- 
gal à  égal ,  mais  les  fera  précéder  de  : 

m  bat       ,  .  ,  ^   . 

(   SI  c  est  un  homme 

[n:  ^fi  prâbàt 

t3n(\j  çà«  si  c'est  une  femme. 

En  parlant 

au  Roi  crouiT)  se  dira  : 

niamTfmAJt*)  kaurnàmè$ 

0  -         .         -  . 

ou     [n:  mam  Ttf\J<\J  prà  kaurnà  mis 

et  aux  bonzes  : 

nifUn  kaumà 

et  enfin  un  bonze  répondra  : 

0  tifi   m  çatnreun  par  ^^)  je  vous  bénis. 

478.  Il  n'y  a,  d'une  façon  absolue,  que 

HB  min 

Ç)  pûm   I  ne ,  ne  pas 

fi  kam 

qui  soient  par  eux-mêmes  de  véritables  adverbes  de  néga- 
tion. 

Ces  mots  tiennent  lieu  également  de  la  conjonction  disjonctive  m 
(8  Boi). 

Les  autres  mots,  que  les  dictionnaires  donnent  comme  tels  :  (9 
te,  9 19  tote,  tftTlî  so,  etc. ,  n'impliquent  pas  par  eux-mêmes  une  idée 

<*>  nifUn  kaurnâ  se.  karuna;  tlClJiM  vi^èi  se,  viçesa. 
^J  m  par  8C.  vara. 


L'ADVERBE.  369 

de  négation,  pas  plus  que  le  mot  (trient  en  français;  ils  doivent  pour 
rexprimer,  être  précédés  de  la  négation  ou  du  verbe. 

Hfi   19  mïn te 

Hfi   lant  mïns^ 

ÎITlB 9t9  hnean tote,  rien 

Encore,  dans  la  plupart  des  cas,  19  te  en  fin  de  proposition  doit-il 
être  traduit  par  une  aflSrmation  :  certes. 

b  niam  hb  fmis  tnnn  t9 

J)     0 

ihnom  iaurnà  mïn  lèh  hui  te 
Je  ne  vous  tiendrai  pas  quitte  certes 

D'autre  part  Hfi  tttTlt  mïn  so  a  bien  plus  souvent  le  sens  de  notre 
adverbe  ff  guère  ?>  que  d'une  véritable  négation. 

479.  Ces  adverbes  se  placent  immédiatement  devant  le 
verbe  dont  ils  modifient  le  sens. 

b  Hfi  fot  ûfi  HH  t&  m  m  n  t9 

khmm  mïn  £e  plan  nàk  deu  rok  si  ka  te 
Je  ne  sais  pas  attaquer  ceux  qui  voyagent  pour  gagner  leur  vie 

n  8î  ffi  Ifun:  ofu  nis  G:  no  liâ 

1      U  V         ctf       u 

kom  oy  à  no  saul  knoh  prà  reaç  veah 
Ne  le  laisse  pas  entrer  dans  le  Palais  royal 

480.  Ou,  lorsque  ce  verbe  est  précédé  d*une  marque  de 
temps,  devant  cette  dernière. 

m  d^n  m  Hfi  cpfi  chn  Biin  thn  mh 


et 


ï 

i 

ke  dak  kùk  mïn  hàn  dUk  cravah  dàk  khneah 
On  le  mit  en  prison  mais  on  ne  lui  mit  ni  les  fers  ni  la  cangue 

GRAHMAIRB  KHIlàRB.  3^ 


IMfMlMKll    lATIOlALB. 


370  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

481.  Cependant  lorsque  la  proposition  comporte  un 
adverbe  de  quantité,  de  manière  ou  d'affirmation,  ce  n*est 
plus  devant  le  verbe  que  s'énonce  la  négation,  mais  devant 
ladverbe  (cf.  8/176). 

îlfa  tun  (Jin  HB  HAJ 

èh  yik  pràk  mf  a  as 
Tu  n  as  pas  pris  tout  rargent 

nifa  irui:  ofa  tnti  hb  chn 

karihn^çanmatnancap 
L'ouverture  de  ce  sac  n'est  pas  liée  solidement 

482.  Lorsque  le  verbe  est  un  composé  conclusif,  Tad- 
verbe  de  négation  précède  le  second  terme  de  ce  composé. 

li  m  nùR  iHfu  hb  tmm 

j 

vea  rhtç  kamièi  meul  mXn  lAeuh 
Il  chercha  le  couteau  et  ne  le  trouva  pas 

483.  De  même  lorsque  la  proposition  comporte  le  verbe 
ff  pouvoir  7)  suivi  d'un  complément  infinitif,  la  négation  se 
place  devant  ce  verbe  qui ,  en  kbmèr,  est  rejelé  en  fin  de 
proposition  (8  Û29). 

tjiB  m  tdm  tam:  fs  ht  m  îlfa  Bis  diu  n  cpB 

poniè  ndljt  deH  fw  iè  muy  nàk  èh  nth  ^p  p&m  hàn 
Mais  comme  ce  poursuivant  est  seul ,  il  ne  pourra  l'attraper 

9fiptu  tom  enî'm  nio 

iJ  j  f      y  a 

tlm^ày  ceh  mii  vin  pûm  roue 
Le  lièvre  ne  put  ressortir 


L'ADVERBE.  371 

484.  Lorsque  la  proposition  est  attributive  et  ne  com- 
prend pas  le  verbe  (t  être  n ,  l'adverbe  de  négation  se  place 
immédiatement  devant  l'attribut. 

b  H8  trinj  19 

kknom  min  sas  te 
Je  ne  (suis)  pas  vieux,  certes 

485.  Il  est  à  noter  que  dans  nombre  de  cas  le  verbe  SLAS 

khmean  trne  pas  avoir?)  ne  peut  être  traduit  en  français  que 
par  ladverbe  de  négation,  ou  par  un  pronom  précédé  de 
cet  adverbe. 

Hfn  ma  f(nb  Htu  t9  itritu 

ah  khmean  krèh  oy  te  heuy 
Je  ne  craius  quoi  que  ce  soit,  certes 


HAJ  fUntHB  Hfi  H 


8  tuifi  Bfun  uns  tnfu  un  trao  tel 
(1  ^  1     S) 


t9JtU 

as  nâmeun  tnàk  mitUrei^^^  khmean  ninà  hean  tneul  mûlç  sdeç,  iwu  leuy 

De  tous  les  fonclionnaires  et  dignitaires,  il  Q*en  ëtait  aucun  qui  osât  regaitler 
le  visage  d»roi 

486.  A  noter  que,  dans  certains  cas,  et  plus  particulière- 
ment quand  il  sert  de  réponse  à  une  interrogation,  (6l  nou 
doit  se  traduire  par  a  pas  encore  tî. 

Kinn  î)i3  cpB  un  rfTiîi9?   tel 

àpôlç  èh  hàn  miilç  vin  ri  te  f   nou 
Ton  père  est-il  déjà  rentré  ?  Pas  encore 


r> 


0)  H 


6  montrei  se.  mantrin,  conseiller  ministre, 
fi 


9/i. 


372  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

I 

487.  L'adverbe  de  négation  crnoni),  comme  celui  d'affir- 
mation (roui  7)  (S  ^77)9  varie  selon  la  qudité  de  celui  à  qui 
il  est  répondu. 

De  supérieur  à  inférieur  et  d'égal  à  égal  ce  sera  : 

t9  t$  non 

Hfi  IH6  mïn  min    non. 

Un  inférieur  se  servira  du  mot  [9  (e  en  le  faisant  précéder  des 
mêmes  mots  qu'il  emploie  pour  dire  croui^  : 

Cflt^  t?   batte  (un  homme) 

OriAJ  t9  çà$te  (une  femme) 

ou  de  Texpression  : 

fJH  913  saum  tean 

V 

ou  d'une  façon  plus  abrégée,  916  tean  qui  répond  à  notre  :  «pardon, 
excusez?). 

•    »       •        •      •  ■ 

VII 

ADVERBE  D^INTERROGATION. 

488.  Les  principaux  adverbes  d'interrogation  sont  : 

fui  wà  où  * 

HblfU  aàkàl 
^  \  quand? 

hiar  om  kàinà 

uio  Htdo  dauçmddeç 

u 

tQ  HiT  thveu  àvei 

tifil  K\^frààvei  \  pourquoi?  comment? 


n  t[fn  HiT  pi  prd  àvei 
iu)f\  mf  hèt  àvei 


L'ADVERBE. 


373 


avec  leurs  formes  populaires  : 
[HG  mdeç 

un  Htll  bêtoy 


pourquoi  ?  comment  ? 


et  les  composés  de  tflQ  màn  : 

tJB  tflB  vSnmàn 
HCpfU  tna  air^bàlmàn 

{^  tiÎ6  Û^mà  màn 


combien  ?. 


quand?  etc. 


489.  fUT)  nà  se  place  immédiatement  après  le  verbe  dont 
il  modifie  le  sens. 

pn  Dira  mi  toi  î)b  t9l  am' 

0  cas  suor  sao  èh  tiunâ 
Le  vieSSard  demanda  :  Où  allez-vous? 

« 

Quand  il  suit  un  substantif,  il  est  pronom  interrogatif  (S  353). 

tel  Kin  om 

ndu  srok  nà 
En  quel  pays? 


490-   HinfU  aAkàl  et  fflfU  Om  kàl  nà  se  placent  toujours 

après  le  verbe  de  la  proposition,  soit  immédiatement,  soit 
après  lea  compléments. 


374  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Placés  en  tête  de  la  proposition,  ils  sont  conjonctions  et  n'ont  plus 
valeur  interrogative  (S  5i  i). 

ah  iy  yhk  iài^"^  tiu  yilç  pralç  ampi  reas  ankàl 

Quand  f  ai-je  autorise  à  prendre  un  vase  k  aumône  et  aller  exiger  de  Targent 
des  populations? 


491.  Les  adverbes  signifiant  tr pourquoi,  comment?)  se 
placent  : 

tantôt  en  fin  de  proposition 

tantôt,  au  contraire,  tout  à  son  début 

tantôt  enfin,  mais  plus  rarement,  immédiatement  après 
le  verbe. 

tù  do  tfun:  làjfa  fiia  nn  m  do  Htdo 

u  u 

heu  dauQ  no  yeuh  nïh  kit  tvt  daue  mèdec 
S*il  en  est  ainsi,  comment  faire  pour  nous  sauver? 

m 

ilo  Htdo  n  cpB  cri  Tnj  hh  Tm 

dauç  mideç  ka  hàn  eea  vïl  mik  vin 
Comment  se  fait-il  que  vous  reveniez? 

9fiptu  nji  c^  6'  qifi  n  cpfi  tfi  m 

tonsày  mor  fAà  ihvei  bân  ka  bàn  cea  ycm 
Le  lièvre  demanda  :  Pourquoi  pleurez-vous  ? 


(')  ^\V\  hài  se.  fatra.  Le  vase  que  portent  les  bonzes  durant  la  quête  et 

où  les  fîdèles  déposent  leur  aumAne,  toujours  en  nature:  riz,  légumes, 
piments,  etc. 


L'ADVERBE.  375 

on  mn  ràn  tfûj  ta  kiT 

çàm  trop  slèk  eheu  Aveu  àvei 
Pourquoi  prenes-vous  soin  d'étendre  des  feuilles  d*arbres? 

im  tHD  8J  918 

rèk  mec  iy  tan 
Comment  le  porter  à  temps  ? 

492.  La  place  de  ladverbe  cr combien d  est  déterminée 
dans  la  proposition  par  celle  de  son  complément  qu'il  pré- 
cède ou  suit  sans  règle  bien  définie. 

ÛB  tflB  ttnfa  t9JR  n  HH  tffU 

poH  mân  mouh  tiet  ia  f^  dàl 
Dans  combien  d'heures  viendra-t-il  ? 

itîl  \ov\  mmfa  9fa  tne  fin  tjfi  tne 

0  1 

nlm  ihèi  Samrtmh  Tin  mean  fkum  ^'^  pin  mdn  f 
Dans  la  province  de  Samroun  Tèn  combien  y  a-t-il  de  villages? 

mm  i9l  fUG  (nu  tn  t9l  în  m  tne  nn 

hâl  iiu  hoQ  brab^  ke  tiu  knea  pon  mân  nâk 
Lorsque  vous  êtes  allés  voler  le  buffle,  combien  ëliez-vous? 


493.  Les  adverbes  : 

tn  teu  qui  se  place  en  tète  de  la  proposition 

et  [9  te  qui  se  place  en  fin  de  proposition 


(^)  nH  pkum  se.  bhumi  village. 


376  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

lui  donnent  le  tour  interrogatif  sans  qu  il  soit  besoin,  la 
plupart  du  temps,  de  les  traduire  par  un  mot  spécial. 


««  • 


tu  9  tira  (SfU  8J  tR  8J  njR  HtU  9 

beu  Içhnom  reus  tr^l  hy  {eu  iy  sàt  oy  khnim 
Si  je  ramasse  la  navette  et  vous  ia  donne,  que  me  donnerex-vous? 

m  m  tel  faxi:  his  (tu  t? 

nâi  paaun  niu  tûl  mean  grei  te 
Frère  cadet,  ici,  y  a4-il  des  femmes? 

494.  tn  pBu  s'emploie  d'ailleurs  conjointement  aux  pro- 
noms ou  adverbes  interrogatifs  et  aux  autres  formules  d'in- 
terrogation. 

fitinj  tn  Bom  tshn 

niyeay  |e«  riAnà  kkai 
Parle,  qui  t*en  empêche? 

tfJG  ttinn  tn  tins  fnr 

Si  « 

sdeç  ^  tfiu  hèt  âvei 
Pourquoi  le  roi  est-il  afflige? 

ttsm  tri  oai  t9l  nu  mi  g^  nfa  fcn  tant  ir  hib  (m  î  t? 

7%men  Cet  eaul  tiu  phum  suor  |Aà  knJSn  sro^  m  |eii  meon  fret  ri  te 
n  entra  dans  le  village  et  demanda  :  Dans  ce  pays-ci ,  y  a-t-il  des  feounes  ? 

Dans  les  deux  derniers  exemples,  la  forme  interrogative  est  donnée 

non  seulement  par  Tadverbe  t^  teu,  mais  encore  par  la  conjonction 

alternitive  I  ri  seule  et  suivie  de  t9   te,  conformément  aux  termes 
du  S  5so. 


LA  PREPOSITION.  377 


CHAPITRE  XII 

LA  PROPOSITION. 


I 

PRlfpOSITION  DE  LIEU  ET  DE  TEMPS. 

495.  Les  principales  prépositions  de  lieu  et  de  direction 
sont  : 

nb  knon  dans,  au  dedans  de 


\ 


p]  hroùo  hors,  au  dehors  de 


nSIfU  hmdàl  dans,  au  milieu  de,  à  la  moitié  de 
t(Tî  leu  sur,  au  dessus  de 


I 


IfflH  hràm  sous,  au  dessous  de 

un  mak  devant 

tIrntU  krày  derrière 

cf  cum  \ 

'  ^  >  autour  de 

c/  îfTl  cum  vm   \ 

rUTl  nà  en,  chez,  à,  dans  (sans  mouvement) 

Q  01  I 

\^  [en,  dans  (en  poésie) 


GRAMMAIRE  KHMÈRK. 


à,  vers,  chez,  du  cAté  de»  jusque 


de  (avec  mouvement) 


378 

fiÛ  tràn 
9lb  khàn 

n  pi 

An  ampi 
DR  eît 

Ut&tU  bankeuy 
[tJU  jwop 
pHR  prakét 

G^n  phu^ 

ten  nep 

U6În  ^antop  après  (au  second  rang) 
CI  tu  çhnày  loin  de. 

fiib  tîTl  tffl  nfa  m 

neah  Pou  mu  knoh  sko 
La  jeane  P6u  était  dans  le  tambour 

tun  Suis  t9l  ahn  tlrriH  otè 

yoi  dambah  tou  lai  irom  çand^ 
(II)  prit  le  biton  (et)  alla  le  cacher  sous  Tescalier 


>  près  de,  à  côté  de,  voisin  de,  contigu  à 


LA  PREPOSITION.  379 

triftj  tm  ptj  tel  fun  l(fî  n 

tous  km  krabet  non  nàprei  kdei. . . 
Soit  que  les  bœufs  (et)  buffles  se  tiennent  dans  la  forêt. . . 

Hfatu  Hî  m  ^  nnai  9n  hî  hh  îI  hIbi  çn 

CI  (M    et-  uJ  U         U\    <*r  il    U 

ank&y  muy  nàk  è  hhàl  tuk  muy  nàk  è  kansai  tuk 
(Ds)  s'assirent  Tun  à  Tavant,  Tautre  à  Tarrière  du  bateau 

toi  taxn:  Hù  é  m  t?l  tijB  Kin  tel  gÊ  nnj9p  Hun  bri 

çao  no  teah  buon  nàlç  tou  rien  àkûm  nàu  aida  Taksilà  tnohà  nàkor 

Ces  quatre  jeunes  gens  allèrent  étudier  la  magie  dans  la  grande  viUe  de 
Taksilà 

n  rmn  tfin  Afin  ttîi  mb 

j»  cA()|p  ^a&  amrèj:  leu  spean 
Il  s'arrêta  (et)  déposa  sa  charge  sur  le  pont 

u 
ieu  tou  Jàl  kanddl  phlauv 

Il  marcha  jusqu'à  moitié  du  chemin 

fntmn:  tci  un  n  mtu  un  m  mb 

À  n?  ^  mo^  pi  neay  beuk  kdà  spean 

Celui-ci  approcha  d'une  certaine  distance  en  frappant  les  planches  du 
pont 

tun  tc'is  ciR  mi  cf  Atin 

j^dA:  pkleuh  Joi  sbauv  cûm  amrèk 
n  prit  du  feu  et  alluma  la  paille  autour  de  la  charge 


380  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

U)nqae  le  fea  brâla  llierbe  sèche  tout  autour 

496.  Celles  de  temps  et  de  durée  sont  : 
H8  mun  avant 
[jrnCU  krày  après 
fi  pi 

An  ampi  I  depuis,  dès 

n  tio  pi  duoe 


jusque 


HîTlfU  oçiAi/    I  pendant,  durant 
nnfcl  kampun 

i9jn  ^ûy 

tinjU  At^         >  près  de,  sur  le  point  de 

Le  peuple  emploie  volontiers  le  verbe  Gu  çan  wmioir  pour  exprimer 
la  préposition  :  prhi  de,  iur  le  point  de. 

Gu  (inU  ran  «lap  sur  le  point  de  mourir 

C'est  une  forme  défectueuse  et  à  éviter. 


LA  PREPOSITION.  381 

497.  Prépositions  de  lieu  et  de  temps  sont  souvent  em- 
ployées en  composition  avec 

l'auxiliaire  t6l  nàu 

9lfa  khàn 
et  les  prépositions  /  n , 

^  ^  j  nr  p-auv 

qui  forment  le  premier  terme  du  composé. 

Lorsqu'ils  Be  sont  suivis  d'aucun  complément,  ces  composés 
tiennent  lieu  d'adverbe  (S  A/ig). 

Il  n'y  a  guère  qu'une  différence  de  nuance  entre  les  composés  for- 
més avec  l'auxiliaire  t6l  nàu,  et  ceux  qui  commencent  par  l'une  des 

prépositions  )J  è,  91  u  khàà,  etc.  :  les  premiers  devront  se  traduire 
plutôt  par  à  et  les  seconds  par  du  coti  de.  Encore,  en  nombre  de  cas, 
ne  convient-il  pas  d'en  faire  état. 

Hisfi  tD  it\  tH  ôffmn  m  iuaj  m  cfin  tel  hh  sb  tîAj 
itifa  fefu  fonn  tfin  ifil  hh  Hisîn  ttritu  mi  iîI 
fnsin  îf\  îlfa  tun  itim  sife  hh  îlfa  T  tun  itim  sib 

àkhvën  Aveu  cea  me  catnnèk  reus  rihâs  làa  dàk  nàu  mûk  khhum  reus  ràbâi  ièl 
t^çràk  dàjç  nàu  m&k  âkhvài  I^euy  guor  ieou  âyivàk  thà  en  yoh  robài  khâh  mûk 
ih  ri  yèk  rôbài  khàn  mûk  ah. 

Le  paralytique  se  chargea  de  la  distribution;  il  plaça  les  jolies  choses  devant 
lui  et  les  vilaines  devant  l'aveugle,  puis  dit  à  l'aveugle  :  ir Prends-tu  ce  qui 
est  devant  toi  ou  ce  qui  est  devant  moi?» 


382  GRAMMAIRE  KHMKRE. 


II 

PROPOSITION  MARQUANT  LA  CAUSE,  LE  MOYEN,  LE  BUT. 

498.  Les  prépositions  marquant  la  cause,  le  moyen,  le 
but,  la  manière  sont  : 

f  b  nïn  pour,  afin  de,  par,  avec 

ttfltU  dèy  par,  au  moyen  de,  seloii,  suivant 

RIH  iàm  suivant,  selon 

'^ 

f\i  prauv 


^  I  par  (marque  l'ablatif) 

înb  tàn 

pour,  à  la  place  de,  au  lieu  de 


6) 


n  pi  au  sujet  de,  à 

tiPi  e»V(^J  sans 

nîfa  %nan  à  la  place  de 

Hm  Dim  (qiD^  àfa  tïtm  tnimton: 

ah  çah  prÙQua  mh  mohâ  ^stei  n? 
J'ai  été  joué  par  ce  richard 


li  cnu  tcni  &  Ici 


f  ea  çap  çor  trauv  i(d 
Il  saisit  le  voleur  par  ie  bras 


«'>  Ou  HR  rï/. 


LA  PREPOSITION.  383 

tonsây  tôu  can  antalç  cap  è  ceuh 
Le  lièvre  alla  marcher  sur  le  piège  qui  le  saisit  pai*  le  pied 

ttùfa  fitintu  fi  tgfa  n  tjnis  t&H 

yeuti  ntyeay  pt  reuoh  pi  prth  deum 
Nous  parions  d'une  histoire  du  temps  passé 

uira  tom:  (qiu  mu  tftah  mu  En  pmi 

6aro«  no  pràp  tàm  damneu  iàp  krup  prakàr 
Cet  homme  le  lui  expliqua  selon  sous  ses  détails 

tù  ne  §  m  8j  ?irifi  fnai  rm9p  îlfa  tom  ^n  mis  tnjn: 

^tt  ^otfft  kdei  rok  oy  khmean  àçhâ  sali  èh  çeh  pruk  snah  no 

Si  la  partie  ne  peut  se  la  procurer,  Thuissier  lui-même  payera  cette  somme 
à  la  place  lie  la  partie 

Le  langage  populaire  se  sert  beaucoup  du  mot  MAJ  as,  cesser, 
finir  y  pour  exprimer  :  sans  : 

Ht\I  ICpn  àsprak  sans  argent 

forme  fautive  ou  tout  au  moins  peu  régulière. 

Note.  —  En  khmèr,  comme  en  français,  les  mêmes  mots  tiennent 
indifféremment  lieu  de  préposition  ou  d'adverbe. 


III 

VERBES  AUXILIAIRES  TENANT  LIEU  DE  PROPOSITION. 

499.  Il  convient  d'y  ajouter  les  verbes  auxiliaires  HH 

mdk  venir,  t9l  tdu  aller,  tSi  ndu  demeurer,  BT  dy  donner 

qui,  bien  que  conservant  valeur  verbale,  jouent  tout  en 
même  temps,  lorsqu'ils  sont  placés  devant  le  complément 


38&  GRAMMAIRE  KHMERE. 

indirect  ou  le  complément  circonstanciel,  le  rôle  de  véri- 
tables prépositions  (S  666). 

Lorsqu'un  de  ces  verbes  concourt  à  la  formation  d*un  composé 
verbal,  il  est  tout  à  la  fois  auxiliaire  et  préposition;  lorsqu'au  con- 
traire il  suit  un  composé,  on  peut  le  tenir  pour  une  simple  préposi- 
tion. 

tù  fi9y  frm:  tt&fa  gj  m  ^  tmfa  lîl  fntrui" 

heu  enfkmv  ne  yeuk  6y  hmn  erei  yeuk  Aw  Àleo. . . 
Si  maintenant  nous  donnions  notre  fille  à  Alev. .  • 

Hn  fan:  pnnj  (5in  cno  ôîjia  8j  tîl  tn  cnm 

nâk  no  prakol  prak  gâm  êjêp  damlik  oy  fini  fà  fS| 
Cette  femme  remit  une  somme  d'argent  de  3o  damlik  an  vieillard 

500.  En  tant  que  prépositions  ils  signifient  respective- 
ment : 

[fil  nàu  à ,  par  (sans  mouvement) 

un  màk^  (avec  mouvement  de  rapprochement) 

[?]  /ou  à  (avec  mouvement  d'éloignement) 

gj  oy  à,  pour  (pour  donner,  remettre,  etc.). 

pris  li  fuj  tfil  tnn  m 

pnipofi  teaekànoumal  Avea 
Sa  femme  se  tenait  au  seuil  de  la  porte 

06  t\hu  Cflfi  pHfU  gJ  tîl  HH  9fi  teoo  tgoj 

çën  Mfp  hàn  prakol  dy  tàu  nàk  Ton  prdm  roy  rid 
Le  Chinois  Sap  a  remis  au  sieur  Ton  5oo  piastres 

gî  fin  nxn  fil"  01  nn 

6y  nâk  nà  nuv  çàtn  slâ 
A  qui  de  surveiller  la  soupe? 


LA  PRÉPOSITION.  385 


m  î)h  g]  o^m  AJi  un  Hm 

àehôy  Aâs  slâ  tnèk  an 
Donne-moi  le  plateau  à  arec 

tcbh  m  tjrih  îns)t  sj  haj  hh  ^fa  fîifu  yiB  ne  jnê 

yetih  thvett  preh  ne  oy  as  nâi  phah  dèl  mean  kaun  kramom 
Nous  avons  fait  ce  conte  pour  tous  ceux  qui  ont  des  filles  à  niaiier 


IV 

LOCUTIONS  PIliPOSITITES. 

501.  II  existe  en  outre  un  certain  nombre  de  locutions, 
qui  sont  indifféremment  préposition,  conjonction  et  adverbe, 
dont  le  contexte  seul  permet  de  déterminer  la  valeur. 

Les  plus  employées  sont  : 

lÙ  fifa  heu  nm  pour,  afin  de 

t9în  fifcl  iiep  nm  près  de,  sur  le  point  de 

f(î1  8 fa  eitnm  sans,  dépourvu  de 

ttntU  (in  doy  m  par,  au  moyen  de 

?nH  ({1  iàm  tè  suivant,  selon 

{f\  fifa  thà  ntn  afin  de.  .  .  etc. 
Ainsi  la  phrase 

î)  KIR  9  fan:  tù  fifa  m  st  ho  nfa  9n 

y  j)  u       u    1     4i 

è  àkôm  khom  ne  beu  nïtï  rien  oy  mûç  knoh  ûk 

peut  se  traduire  aussi  bien  : 

Quant  à  ma  science,  pour  Tétudier  il  faut  se  plonger  dans  Teau; 

que  : 

Quant  à  ma  science,  si  on  Tétudie,  on  doit  se  plonger  dans  Teau. 

ORAMMAIRB  KHMèRB.  sS 


mPVIlIKail    RATIOIALI. 


386  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

îBptu  q  tn  nfa  priiia  o  d^  sfa  en  9n 

foiufày  ço  fou  jnon  prapean  muy  |Aà  filn  pAâS:  ti 
Le  lièvre  descendit  dans  une  mai^e  afin  de  se  désaltérer 


STNTiXB  DE  LA  PROPOSITION. 

502.  La  proposition  se  place  toujours  immédiatement 
devant  le  complément  qu'elle  détermine. 

9BptU  CfU  tn  Ris  t(n 

tingày  caul  ton  knoh  prei 
Le  lièvre  entra  dans  la  forêt 

tjî  trin  li  8ia  nn 

»  9^ 

1 

damrei  c^jç  vea  nSh  phlûk 
L*éléphant  le  frappa  de  ses  défenses 

9  510  li  B  luHU  An  G^ra  nn 


1 
1^ 


O 


khttom  y^lâs  vea  crû  praâp  atnpi  [hàs  ilà 
Je  crains  que  cela  ne  (fasse)  tomber  la  boite  du  plateau  à  arec 

RR  CiG  t&O  ttritU  tdf  {?1  uifU  û':  Hd^tU  fODR 

kU  dauQ  irec  heuy  deu  tou  dàl  phtà  modày  àptfs 
Ayant  ainsi  réfléchi,  il  se  rendit  chez  ses  parents 


LA  CONJONCTION.  387 


CHAPITRE  XIII 


LA  CONJONCTION. 


503.  Tiennent  lieu  de  conjonctions  copulatives  les  mots  : 

n  ka  tfil  ndu  f^' 

tfUTlî  n  no  ka  Q^b  phaii 

ih  tean  ttTltU  heuy 

fifa  nïn  J  ri 

lïlSDi  no  l^riè 

qui  peuvent  tous  se  traduire  par  f^etn. 

504.  Les  principales  conjonctions  disjonctives  sont  : 
î  n'W  t91(\J.  .  .  n  tom.  .  .  kdei 

i 

ITi CÛ  tous  tû.  .  .  n  beu.  .  .  kdei 

n  kdei  n  tCfltU  Ara  % 


qui  signifient  ou^  soit,  soil  que,  que  (alternatif). 

La  conjonction  disjonctive  ni  n'existe  pas  à  proprement  parler  en 
khmèr.  Ëlie  est  rendue  par  Tadverbe  de  négation  (S  &78). 


<*)  En  style  élevé  6f  nw. 


^î  Ou  U  ru\ 


95. 


388  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

505.  tvi  te         ]       ^ 

I  mais,  quoique,  cependant,  pourtant 
UlB  ponte  ) 

sont  les  conjonctions  adversatives  communément  employées. 

506.  Enfin  les  conjonctions  car  et  donc  sont  les  mêmes 
que  les  conjonctions  de  subordination  parce  que  et  ceà  pour- 
quoi  (cf.  infraj  8  Boy). 

507.  Les  conjonctions  : 

Ôjn  dhët 

n  t[îTl  AJ  pi  prous 
tlfTlflî  f\  prous  pi 
tfPTlflî  ^n  prous  dhët 
\\S\V\  fan:  hèt  ne 

ftriR  ciQ  tmn:  Rf  ^i«^  no  ' 

ttriR  te  Rf  té 

\\S\V\  CpB  d1  A^f  idn  cea 

ufO  ttim:  ou  do  tfUlt  dauc  no  ou  dauç  ne 

ont  tantôt  sens  causatif  :  parce  que,  puisque,  comme,  tantôt 
sens  conclusif  :  cest  pourquoi. 

Elles  s'emploient  également,  en  nombre  de  cas,  avec  le 
sens  coordinatif  :  car  et  donc. 


LA  CONJONCTION.  389 

508.  Le  causatif  gî  dy  et  son  composé  6Î  Qlfi  oy  hàn 
tiennentiieu  de  la  conjonction  afin  que,  pour  que. 

509.  Les  conjonctions  conditionnelles  sont  : 
jÔ  beu 

mnn  idkik 

fUnn  lÙ  Id^  beu 

p^  )  si,  dans  le  cas  où 

jUtÙB  prasin 

p(Ù8  fUn  pram  nà 

tÙ  ^tÎTB  fUn  beuprasën  nà 

ffUb  fe  Wii  tè 

\  pourvu  que 
8J  f  R  ày  tè 

[0  JUAJQ  run  leu  i^rofén  n^  signifie  plus  particulièrement  $i  par 
hasard. 


510.  Enfin  il  convient  de  mentionner  encore  les  con- 
jonctions : 

unn  bàk 

Unn  tfO  WA;  fiîawiî  }  comme  si 

unn  tu  W*  beu 

et  mb  iti  j?f^  ^^de  crainte  que,  de  peur  que. 

L'expression  [Q  u)  thveu  eea,  m.  à  m.  (r faire  être»,  tient  souvent 
lieu  de  la  conjonction  tt  comme  si  c'était  v. 


390 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


(O 


Il  mfi  tfûj  o  Q  tû  Hn  n  mtu  un  m  a/ib  n  wj  m  o^  ôT 

tS  Cfa  MB 

rea  ^an  ekeu  nmy  thom  deu  mok  fi  neay  Wç  idà  gpean  krêm  krom  thwu  eea 
damrei  deu  chlah  spean. 

H  prit  un  gros  morceau  de  bois  (et),  venant  de  quelque  distance,  frappa  les 
planches  du  pont  krom,  krom,  comme  si  cVtoif  un  éléphant  (qui)  traversait 
le  pont 


près  de ,  sur  le  point  de 


511.  Les  principales  conjonctions  de  temps  sont  : 

ttnju  bù^ 

ÏÏR  ttnjU  cît  hiep 
t9jn  tiep 

t9jn  ttnjU  iiep  hiep 
t9jn  fifa  tiep  nîh 
&'r  fifa  citnm 


lAJ  Bteu 

moj  kài 

Hfcnm  ankàl 

n 
OJ  lu 

î 

nnO  kaiîipûn 

tu  nrifU  OJTl   heuhàlvà 


quand,  lorsque,  pendant  que 


LA  CONJONCTION.  391 

H  fi  fnûn  avant  que 

t  fritU  broy  après  que 

rihu  [R  §ràp  fê  aussitôt  que,  dès  que 

n  pi 


•  «I 


Hn  atjipt 
fU  An  lu  arfipi 
S)  tiG  pidwc 
CfnH  damràm 
ÇÎfU  \f\  tal  tè 

nj  lï  ru  lu  m 


depuis  que 


1 

•y 


urU  mnj  nm  dal  Ml  m  )  jusqu'à  ce  que. 

nj  \v\  lu  tè 

m  (?)  te  fô  trà  tè 
^  te  trà  tè 

512.  La  conjonction  que^  rarement  employée,  na  pour 
ainsi  dire  pas  de  correspondant  en  khmèr;  cependant  dans 
certains  cas  les  mots  : 

V\  hi  ^  ihà  dire  (verbe) 

U  hei  [tlfU  dèl 

u  da  ^  cea 

en  tiennent  lieu,  ou  du  moins  ne  peuvent  être  traduits  en 
français  que  par  cette  conjonction. 


392  GRAMMAIRE  kHMÈRE. 

^^K  Iw  nà  i'4  am  ^«Â  iaov  jrnkî 
Ou  e»-to  allé,  que  tu  n'aies  pas  chassé  les  hœab  et  baflks? 


:f:Aj  fin  D'à  fnu  omi  n  u  m  tih  un  liîfiH 


Si  quelqu'un  défiiche  on  jardin  (et;  que  quelqu'un  autre  vienne  le  reren* 
diquer. .  • 

:3i  do  Hdo  n  ùa  çîs  Hm 
Il  I 


dtm  doMç  WÊodee  ka  wiSk  tOM  mm 
Cr>mroent  as-tu  marché,  ^  tu  ne  sois  pas  arrivé  en  même  tenqw  que  moi? 

lol  trjl  n  5â  tn  -uns  ms  finuntu 

Cao  Sao  pùm  dëk  cea  prtfom  WÊeam  sikiy 
Cao  Sao  ne  savait  pas  que  (sa)  femine  avait  un  amant 

fnifui'&û  d^  m  tmi  ob  us  tun  lùtu  9B 

Alev  den  thà  cea  cor  çak  plan  yok  robâs  kUmom 

Alev  savait  qme  c'étaient  des  voleurs  (qui)  voulaient  le  voler  (pour)  praidre 
ses  affaires 


ràm  in  fc'ai  tm 


r^u  li  0  fim 


kheuh  tè  dil  kou  krabei  vea  çkei  it 
(D  )  ne  vit  que  les  boeufs  et  buffles  (qui)  avaient  tout  mange 

513.  Les  conjonctions  H  ka  et  l?\SÎ\i  n  «o  ka  sont  prin- 
cipalement employées  pour  anir  les  propositions. 

A  vrai  dire  H  ka  a  plus  souvent  valeur  phonétique  et  explétive  que 
conjonctive. 


' 


_.  -■  *  ■-■ 


tri  in  tpn:  nmm 


61 


LA  CONJONCTION.  393 

AJHR  tmm  tfnt  ç,  tnfi  ch  sno  m 

tàu  ràk  ho  kandàl  mmat  kheuh  ko  muy  mean  phnauk  khsâe  lia 

(II)  alla  chercher  (une)  tle  au  milieu  de  la  mer  et  en  vit  une  (qui)  avait  une 
jolie  dune  de  sable 

514.  Les  autres  conjonctions  copulatives,  au  contraire, 
servent  surtout,  dans  les  énumérations,  à  joindre  plusieurs 
substantifs  entre  eux. 

m  m  Bi'tnB  Eh  m 

pAe  ak  nuv  man  pràm  knea 
Ia  louti*e,  Taigle  et  la  poule  y  consentirent 

ffitaji"  tfin  nfe  G^ra  rm  tam:  9iaj  fe  mm  itritu  tBf  îtih 


Àlev  dik  inoh  ^uu  slâ  no  tal  th  peh  heuy  deu  tàm  krôy  ton 

Alev  (les)  mit  sur  le  plateau  à  bétel  jusqu'à  ce  qu'il  fut  plein,  et  (alors) 
marcha  par  derrière 

515.  La  conjonction  î  ri  (u  rw)  se  place  entre  les  sub« 
stantifs  ou  propositions  qu  elle  coordonne. 

Elle  ne  s'emploie  guère,  à  vrai  dire,  que  pour  exprimer  ralierna- 
tive  d'interrogation. 

nfnxn  fuifu  teiifa  â^  tù  li  d  tnjfa  ru  tom:  tR  ns  njn  tn 

l  M 

(lamnàm  dèl  yeuh  dàtn  beu  vea  do  leuh  lôa  no  ieu  kît  Wi  ke  ri  «t  kluon  en 

Si  ies  légumes  que  nous  plantons  poussent  bien,  faut-il  les  vendre  à  autrui  ou 
les  manger  soi-même? 

La  conjonction  ou,  purement  alternative,  est  la  plupart  du  temps 
sous-entendue  en  khmèr. 


39&  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

516.  Au  contraire  H  bdei  et  fittflCIl  kadây  se  placent 

après  chaque  terme  de  l'énumération,  ou  même  simple- 
ment après  son  dernier  terme. 

triAJ  m  fojh  tm  (nu  sj  §  Eii'  tn  g  fmfa  tm  pu  sj  6 


g 


mi'fii'fmuni'n 

U         U  Si 


tous  ke  lèh  hou  krabei  ày  eei  srauv  ke  Içdei  lèh  km  kratei  6y  cet  irauv  nuv  sàkàv 
kdei. . . 

Si  quelqu'un  laisse,  par  inadvertance,  ses  bœufs  et  buffles  manger  le  riz  d^au- 
trui,  ou  les  laisse,  par  méchanceté,  manger  le  riz  d*autrui. . . 


517.  Le  cas  est  fréquent,   d'ailleurs,   de  Faltemative 
marquée ,  à  la  fois ,  par  î  ri  et  par  H  bdei. 

tù  tonn  BHB  tri  mn  HB  n  î  tri  UB  çifi  î)  fun  \fi)  R 

heu  huk  nimon  tàu  saut  màn  idei  ri  tàu  Ifon  iean  hnàhnà  kdei* . . 
Si  le  bonze  allait  réciter  des  litanies  ou  aUait  quêter  où  que  ce  soit. . . 

518.  Les  autres  conjonctions  se  placent  en  tète  de  la 
proposition  qu'elles  régissent. 

5  qiR  fiiin  tîra  fins  qnB  cfi  tij 

khhom  bàl  chop  reus  hèt  bân  cea  yu 
Je  me  suis  arrêté  pour  (les)  ramasser,  c'est  pourquoi  j'ai  tardé 

?3  ntfn  ftnn  m  d)  otir  cr  ruHB  njTim  m  9fiptu 

n  n  u 

Btintu  n  nB  m  tio  tam:  m  usnùj 

è  kihkok  hèt  tè  cea  ^t  çhkuot  lomôm  nos  U  tônsày  niyeay  pi  iaun  Içramom  dauç 
n<5  ar  nos 

Comme  le  crapaud  était  un  animal  très  stupide,  lorsqu^il  entendit  le  lièvre 
parler  ainsi  d'une  jeune  fille,  il  fut  très  joyeux 


LA  CONJONCTION.  395 

ttj  HiB  9ib  njEi'î)  fun  m  tmn  m  ûm  tun  em 

(eu  meAn  ArAmÀfi  satrauv  ènâke  leuk  mok  vay  yok  nokor. . . 

S'il  y  a  des  bandits  quelque  part  qui  viennent  attaquer  et  prendre  le 
royaume. . . 

Knu  \f\  tàjm  tintu  citu  uinm  Afin  ttritu  (Ju  o^ 

srâp  tè  kheuh  yeay  ^a$  bahkàn  amrèk  heuy  prnp  thà 
AussîtAt  qu'elle  (le)  vit,  la  vieille  lui  montra  la  charge  et  lui  dit  : 

nfi  Q^i  tïm  mnj  run  g'  snfa  tKi  truD:  tir  tnï  tnï 

iaun  pheuor  dàl  kàl  nà  ^ma  khàh  srè  no  yèm  kèv  ih 

Enfant,  laboure  jusqu'à  ce  que  cette  pierre  sur  le  côté  du  champ  gémisse 
kèv,  kèv 


5  pfi  tm  (li 


(inu 
«^/ 

Içhndm  krûn  steu  ilap 
Pai  la  fièvre  (et  suis)  siu*  le  point  de  mourir 

fu  tàf  dEu  UBo  un  t/n  efa  wtcn  aufp  ^ 

}  e/  Çi  6J  -«     / 

ftt  ^eu  shhày  hantëç  moi  cuop  nXh  sampdu  chtnuoh  muy 
lorsqu'il  eut  avancé  un  peu  plus  loin ,  il  rencontra  une  jonque  de  commerce 

519.  Cependant  les  conjonctions  : 

[Ù  n  beu  kdei 

t?lt\I  n  tous  kdei 

se  disjoignent,  le  premier  terme  se  plaçant  au  commence- 
ment et  le  second  à  la  fin  de  la  proposition  subordonnée. 

tçiftj  fife  rm  n  t?it\j  lia  c\h\j  n  5  hb  nR  5B  5  tmtu 

tous  nih  chi  kdei  tous  nïh  slap  kdei  khhom  mïn  kït  Içkluon  ihhotn  leuy 

Que  je  doive  tomber  malade,  que  je  doive  moiu*ir,  je  ne  pense  pas  à  moi*- 
même 


396  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

520.  La  conjonction  alternative  7  n  ou  est  souvent  em- 
ployée, en  khmèr  : 

soit  seule  à  sa  place  ordinaire 

soit  en  fin  de  proposition  suivie  des  mots  (9  te  et  l^  nàu 
pour  exprimer  la  forme  interrogative. 

Gfu  tn  rai  tn  oi  Krn  fôn:  me  (â  î  t9 

caul  ton  suor  ke  thà  vroh  ne  mean  irei  ri  te 
(D)  entra  demander  :  Dans  ce  pays  y  a-t-il  des  femmes? 

-    «nia  S1G  ï  vm  sic  t9 

neah  khlàc  ri  khmean  khlâç  te 
Avei-Yous  peur?  (Vous  avez  peur  ou  vous  n^avez  pas  peur?) 

fin  lififa  G^  tne  Sîtffl  tmtu 

nâk  dandéh  tfià  mean  pdei  ri  nàu  kuy 
Vous  m'avez  demandé  :  Avez-vous  déjà  un  mari? 


L'INTERJECTION.  397 


CHAPITRE  XIV. 

L'INTERJECTION. 

521.  Les  interjections  vocatives  les  plus  usitées  sont  : 

a.  a  d 

IStimUJmànàl 

qui  se  placent  devant  le  substantif  désignant  la  personne 
ou  la  chose  interpellée  ; 

b.  8J  dy  '    ttÙtU  yeuy 
tTtU  ou  î  veuy  ou  vei         tHtU  euy 

qui  se  placent  tantôt  avant  tantôt  après  lui. 

Il  est  à  remarquer  que  les  interjections*^  vocatives  qui  se  placent 
après  le  substantif  au  vocatif  se  combinent  généralement  avec  la  con- 
sonne finale  de  ce  substantif. 

Hfunm  Kt  ffjfa  tun  tsio  uira  tam:  t9l  ïin  ttîi  d:  minn 

HtfitU 

mànàl  prà  sdèh  yok  ^moç  barôs  no  tiu  dSi  hu  jktà  àpûk  màdày 
'  0  tous,  prenez  le  cadavre  de  cet  homme  et  dlez  le  porter  ches  ses  parents 

n  4- 

ihà  vei  yeuy  knea  chi  poui 
H  dit  :  0  vous,  j*ai  mal  au  ventre 

ffi  h  ttùtu  Hi  un  î3  ffin: 

à  cet  yeuy  à  mai  i  ue 
0  Àcei,  viens  ici 


398  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

522.  Elles  peuvent  être  employées  simultanément. 

d^  8  Hn  tHtu  HAj  m  n  mm  d^rm 

ihà  0  nàk  euy  as  knea  kom  àl  phdàiâ 
D  dit  :  0  vous  tous  ne  vous  hAtez  pas  de  me  maudire 

m  tHtu  cpB  fnTracfituT 

ke  euy  bàn  àvei  si  bây  vei 
Hola.  Qu'avex-Yous  à  manger? 

8  §  tîtu  ^0  HttiG  n  Hfi  f^n  (Jiu  b 

0  6  veuy  doue  modeç  ka  mtn  srik  prap  l^mom 
0  papa,  pourquoi  n'as-tu  pas  crié  pour  m'avertir? 

523.  Lmterjection  6  nâ  est  tantôt  vocative,  tantôt  iu 
dicative. 

H  tu  B  oytioici,  tiens. 


524.   Les  principales  interjections  cxclamatives  sont  : 

t  iï  cm 

[Ûi  yea 
qui  s'énoncent  généralement  en  tèle  de  la  proposition. 

i^  Bon  irhB  u  ûT  intu  Htin  Hm  mn  t9l  nfa  Çn  99n 

"  ^       «^  4-, 

n 

ceu  nom  hean  ba  damrei  chày  amvèk  ah  thlak  tou  knoh  tïk  totïk  anka  as 

Hélas  I  Qui  a  osé  mener  un  éléphant  pousser  du  pied  ma  charge,  la  faire 
tomber  dans  Teau  et  mouiller  tout  mon  riz  ? 

\m  Sb  tHO  n  Hn  on  9n  Hcn 

yen  èh  mes  ka  môk  phèk  tïk  ah 
Eh  bien  I  Comment  peux-tu  venir  boire  mon  eau? 


LA  SYNTAXE.  399 


CHAPITRE  XV. 

LA  SYNTAXE. 


SECTION  I. 

525.  Uordre  normal  des  termes  de  la  proposition 
khmère  —  absolue,  principale  ou  complétive  —  est, 
comme  en  français  : 

sujet         verbe         attribut. 

La  nature  de  la  proposition  n'influe  pas  sur  l'ordre  de  ses  termes  ; 
qu'elle  soit  indépendante,  principale,  subordonnée  ou  incidente,  elle 
se  construit  de  façon  identique  dans  la  généralité  des  cas.  Aussi  bien , 
les  exceptions  proviennent  des  mots  eux-mêmes  —  composé  verbal 
par  exemple  qui  rejette  un  de  ses  éléments  entre  les  complémenls 
direct  et  indirect  {supra,  S  &9  3)  —  et  non  de  la  proposition  dont  ils 
font  partie.  Les  dérogations  voulues  pour  la  clarté  du  style  ou  le 
mouvement  de  la  phrase  sont  assez  rares  et  n'infirment  pas  la  règle 
générale. 

526.  Les  compléments  ou  déterminatifs  du  sujet  et  de 
Tattribut  se  placent  généralement  après  le  sujet  ou  Tattribut 
dont  ils  complètent  ou  déterminent  le  sens. 

Il  n'y  a  guère  que  les  adjectifs  indéfinis  qui  échappent  à  celte 
règle  (cf.  S  33o  et  suiv.). 

527.  L'écriture  khmère  ne  séparant  les  mots  par  aucun 
signe  de  ponctuation  et  la  langue  négligeant  souvent  les 


AOO  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

termes  de  conjonction  et  de  relation ,  la  clarté  de  la  phrase 
nécessite  l'emploi  d'un  certain  nombre  de  particules  qu'il 
convient  de  bien  posséder  pour  comprendre  exactement  la 
phrase  cambodgienne.  Elles  la  découpent  comme  fait  notre 
ponctuation,  la  balancent  phonétiquement  et  y  jouent  un 
rôle  des  plus  importants  en  même  temps  que  très  difficile 
à  déterminer,  par  suite  de  la  difficulté  de  leur  attribuer  une 
valeur  grammaticale  définie. 

Cf.  if^ay  S  565  et  suiv. 


SECTION  IL 

LE  SUJET. 


528.  Le  sujet  —  simple,  multiple  ou  complexe  —  pré 
cède  généralement  le  verbe. 


R  mn  tonîî  tri  nb  9n 

.  .  1  complément 

sujet  verbe         .     ^ ,      .  i 

*  circonstanciel 

&s  trei  iampeu     loui  l6u        knoh  tïk 
Toutes  les  crevettes  sautèrent  dans  l'eau 


529.  Le  pronom  sujet  se  sous-entend  souvent,  d'où 
nombre  de  propositions  sans  sujet 

dam  rosei  cïk  snàm  cûtn  tïn 
(On)  planta  (des  bambous),  (on)  creusa  (des)  douves  tout  autour 

530.  Lorsque  le  sujet  est  un  pronom  indéfini  à  termes 
multiples,  le  premier  terme  précède  bien  le  verbe  mais 


LA  SYNTAXE.  40t 

les  autres  sont  généralement  rejetés  en  fin  de  proposi- 
tion. 

tùfe  HiB  m  tfiiH  m  fin 

fin  mean  rtip  noum  lia  kr&p 
Ils  avaient  tous  de  jolies  figures 

C'est  d'ailleurs  une  tournure  usitée  en  français. 

531.  Lorsque  le  pronom  indéfini  à  termes  multiples  est 
placé  tout  entier  avant  le  verbe,  on  le  fait  suivre  d'un  pro- 
nom personnel  (li  vea  pour  le  singulier  et  t\jfa  sëà  pour  le 
pluriel,  le  plus  souvent),  qui  précède  immédiatement  le 
verbe. 

'    Ht\i  ?ifa  tfun:  njfa  sî  tififa  tj'fu  nfifiTiH  S  cfi  fnnn 

âs  teah  no  sëh  6y  dandëh  dàl  kinsvàmi  da  cea  àpùk 
Tous  ceux-ci  (ils)  la  faisaient  demander  en  mariage  à  Kinsvàmi  son  père 

632.  L'adjectif  indéfini  composé,  qui  détermine  le  sujet 
de  la  proposition,  se  dissocie;  le  premier  terme  s'énonce 
avant  le  sujet  et  les  autres  termes  se  rejettent  en  fin  de 
proposition. 

âs  phikiu  satnne  kaun  seus  sralàn  krûp  knea 
Tous  les  moines,  novices,  écoliers  ^')almaient  (tous  ensemble) 

633.  Lorsqu'un  sujet  composé  comporte  une  apposition, 
celle-ci  se  place  volontiers  en  fin  de  proposition. 


En  m 


u' 


ৠ nàmeun  cumpeai  prak  teah  nàmeun  thèm  nàmeun  [auc 

Tous  les  mandarins  (lui)  empruntèrent  de  l'argent ,  tous  grands  et  petits 
mandarins 

OIAMMAIIB  KHMèRB.  96 

mrsivnii  rittovali. 


&0â  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

534.  Quand  ie  sujet  se  trouve  en  apposition  ou  qu'il  est 
accompagné  d'une  interjection  vocative,  on  le  fait  suivre  d'un 
pronom  qui  précède  immédiatement  le  verbe. 

î)  9fiîtu  li  t^H  56  jntfi  ojnnAJ 

h  timsày  vea  khpeum  kkluon  krapeu  nSs 
Quant  au  lièvre,  il  se  (sentit)  ti'ès  dégoûté  du  crocodile 

Cesl  également  une  tournure  française. 


ffitd  ttùj  ffi  un  î)  fan; 

âeei  yeuy  à  môk  i  ne 
0  Aceî ,  viens  ici 


535.  Il  en  est  de  même  lorsque  le  sujet  est  multiple  ou 
complexe. 


tù  Hcnm 


rai"  tn  sfe 


V 

J 

beu  môçàs  srauv  ke  khëh 
Si  le  propriétaire  du  riz  (il)  se  met  en  colère 

în  onra  tam:  friR  tt\  pnmn 

ta  cas  no  kai  dam  tàsài^^"^ 
Ce  vieillard  (il)  plantait  des  concombres 

Ce  pronom  n'est  pas  indispensable  : 

în  chra  trun:  sb  axnra 

îà  s^  no  khëh  na$ 
Ce  vieillard  était  très  en  colère 


<*)  On  écrit  aussi  jRÀjri  troiàk* 


LA  SYNTAXE.  403 

536.  Le  sujet  commun  à  plusieurs  propositions  coor- 
données ne  se  répète  généralement  pas. 

li  tcîife  &  friJ:  U  t9i  C:  Sfa  Tim 

A  J 

vea  leuh  et  se  ha  tàu  phtâ  èh  vïh 
fl  monta  à  cheval  (et)  fit  guide  à  nouveau  vers  sa  demeure 


537.  Ou  du  moins  ne  se  répète  pas  devant  chaque 
proposition. 


tu  HtriAJ 


c^ïit)  9fa  tn  tqi:  qninn  thn  fhu  tm  (nu 


beu  micas  srauv  he  khéh  he  bo  bah  çak  kap  hou  krabei . . . 

Si  le  propriétaire  du  riz  se  met  en  colère  tue  à  coups  de  pierre,  s'il  tue 
d'un  coup  de  feu  (ou)  tue  d'un  coup  de  pique  (ou)  tue  avec  un  instru- 
ment tranchant  les  bœufs  ou  buffles 

C'est  ici  le  pronom,  et  non  le  sujet  même,  qui  est  répété  la  pre- 
mière fois. 


538.  De  même,  lorsque  le  sujet  d'une  proposition  prin- 
cipale est  commun  aux  propositions  coordonnées,  subor- 
données ou  incidentes  qui  en  dépendent  et  que  cette  propo- 
sition principale  est  précédée  d'une  incidente,  ce  sujet  ne 
s'écrit  'qu'une  fois  et  se  place  directement  en  avant  de  la 
proposition  incidente. 

Kitrui"  fu  tqit  tuiji  lo  tinjo  ttxitu  n  tun  Sf  ({j  fib  m 
fiUB  tom  un  tpi  ttxitu  R  f\(\i  triu  cmu 

àlev  lu  ho  yutkkà  ruoQ  sreç  heuy  ka  yoh  dei  sa  nïh  kdà  chnuon  çeh  mok  krao 
heuy  ku  vas  çap  yeam 

Alev,  lorsqu'(il)  eut  jeté  l'ancre,  (alors)  (il)  prit  de  la  craie  et  une  ardoise, 
sortit,  prit  des  mesui'es  (et)  tira  l'horoscope 

90. 


UOU  GRAMMAIRE  KHMËRE. 

639.  Lorsque  le  sujet  de  la  proposition  est  le  complé- 
ment de  la  proposition  immédiatement  précédende,  il  ne 
s'énonce  pas  de  nouveau  ni  ne  se  remplace  par  un  pronom. 

mm  tam:  tne  ptn  ht  finru  q  tuifu  tïîib 

kâl  no  mean  krapeu  muy  hèl  ço  hèl  leuk 

A  ce  moment  il  y  avait  un  crocodile;  (il)  nageait  en  descendant  (le  cou- 
i*ant),  (il)  nageait  en  remontant  (le  courant) 

*  640.  Bien  plus,  il  arrive  même  qu'un  récit  néglige 
d'exprimer  le  sujet  de  la  proposition,  serait-elle  le  début 
d'une  phrase,  d'un  paragraphe,  voire  d'un  chapitre,  si  c'est 
)e  héros  du  conte  ou  du  récit  qui  constitue  ce  sujet. 

Ainsi  ce  commenéement  d'alinéa  : 

iR  n  fife  t9l  ofu  t9l  nfa  omi  m  mra  hî  fin 

(/  et,  i;J   «t- 

ro|  pi  nth  tou  çaul  tôu  knoh  carn^îr  ià  cas  muy  nàk 

Sorti  de  là,  (il,  le  juge  lièvre,  héros  du  récit)  entra  dans  le  jardin  d'un 
vieillard 

SECTION  III. 

LE  VERBE. 

641.  Le  khmèr  n'exprimant ,  d'une  façon  générale,  le 
verbe  <rètre7)  que  devant  un  attribut  substantif  (S  633),  la 
proposition  ne  comporte  la  plupart  du  temps  aucun  verbe 
lorsque  l'attribut  est  un  adjectif  (S  3âo). 

ù}]ï  (fin:  m 

(jl  H 

'siauv  s?  làa 
Cette  herbe  (est)  bdle 


LA  SYNTAXE.  405 


fini  Rn  bi  mm  m  m  q  tô'fa  rmcptu 

nokor  rr^  jçkmèr  kàl  ampi  deutn  thotn  àikeuh  sàbây 
Le  Royaume  khmèr,  autrefois  (était)  grand,  florissant  (et)  prospère 


542.  Le  khmèr  tend  alors  à  le  remplacer  phonétique- 
ment par  la  particule  fi  ka  qui  se  met  à  la  place  du  verbe 
absent. 

t^n  n  DB  fin  tuo  8j  m 

mrik  ka  thnàn  rèi  mec  oy  tan 
La  charge  (est)  lourde,  comment  la  porter  à  temps  (utile) 

Le  français  emploie  cette  tournure  elliptique  pour  les  proverbes 
tournure  qui,  d'ailleurs,  se  retrouve  en  khmèr. 

inm  !ti  ta"  foîi 

roph  dal  phtei  çhaèt 
A  main  diligente,  ventre  rassasié 

543.  Le  verbe  simple  se  place  entre  le  sujet  et  le  com- 
plément. 

f)[§  Hî  Bl'tmt  KlHR 
fi   «     «  u     î 

eintri  muy  nuv  ko  iramot 
Un  aigle  habitait  (une)  lie  de  la  mer 


544.  Il  en  est  de  même  du  composé  verbal  inséparable. 

toiQ  fou  [îiH  HAJ  nnj  tÎB  tflfi  \û  G^ 

sdes prip  pràm  as  reas  pon  màn  pSn  màn  îhâ. .  , 
Le  roi  avertit  toute  la  popidation  que . . . 


&06  GRAMMAIRE  kHMÈRE. 

(n:  Hi3  (îh  tfiufa  tufujifa  |n:  no  \mh 

prà  ah  trdh  ^*^  chveh  yol  ktioh  prà  reac  luitei  ^*^ 
Le  Saint  comprit  dans  son  cœur 

645.  Dans  une  phrase  interrogative,  le  verbe  se  place 
quelquefois  en  tête  de  la  proposition,  suivi  alors  de  l'ad- 
verbe interrogatif  (8  689  et  suiv.). 

fin  tHO  sj  îîfi 

rèh  mes  ày  tan 
Comment  le  porter  à  temps? 

546.  Si  les  éléments  du  composé  verbal  séparable  — 
auxiliaire  ou  conclusif  —  ne  se  dissocient  pas,  ils  se  placent 
à  la  suite  les  uns  des  autres  et  dans  Tordre,  à  la  place  nor- 
male du  verbe  da.ns  la  proposition. 

HAJ  nt\j  mfa  tn  oai  tri  tùm  ratsiB 

V 

as  reas  séh  ke  çaul  tàu  tneul  Idkhôn 
Tout  le  monde  entra  voir  les  danseuses 


frj:  tfunt  n 


mn  t9l 


<e  no  kantràk  ton 
Ce  cheval  recula  violemment 


uinj  îifa  U8  m  tfmnî  iri  tum  tuiEU  9nj  9t9  k 

baros  teah  huon  nàjç  no  çàm  meul  doy  ^  titei  tiiei 
Ces  quatre  hommes  veillèrent  chacun  de  son  c4té 


^*)    9  u  trôh  se  place  devant  les  vei'bes  indiquant  une  action  royale. 
^'^  tJTlt9  fuitei  se,  hfdaya  trcœur». 


LA  SYNTAXE.  407 

647.  Si  le  composé  verbal  auxiliaire  séparable  a  un 
complément,  il  se  dissocie?  son  premier  terme  se  place  entre 
le  sujet  et  le  complément  direct  et  son  second  terme  après 
ie  complément  direct. 

a.  Si  la  proposition  ne  comprend  qu'un  complément  direct,  ie 
second  terme  se  trouve  en  fin  de  proposition. 


:  tUTl  |un 


uim  tam:  tun  |unfi  un 

hasfoè  n$  fcoo  p^apon  màk 
Cet  homme  appda  (sa)  femme 

Cependant  lorsque  le  temps  ou  le  mode  du  verbe  comporte  une 
particule  dont  la  place  soit  en  fin  de  proposition,  l'auxiliaire  se  place 
immédiatement  devant  cette  particule. 

ta  rvt  leuh  deum  cheu  iou  heuy . . . 
Lorsqu'il  s'en  fut  monté  sur  Tarbre. . . 

n  en  est  de  même  lorsque  la  proposition  se  termine  par  un  adverbe 
de  manière. 

tù  Hm  }ti  0  un  n  ttù  tfnn  àfe  cpe  çim  eugI  tnmt  tàjfe 

heu  m  r^t  co  mai  pi  tcu  ièk  nïh  bàn  teah  yûfikâ  no  leuh  cea  çkàp 
Si  je  descends  en  courant  de  la  berge,  il  faudra  hftler  Tancre  rapidement 

fO^n  fn|fi  5  H  9R  t9l  t9JÎ1 

àihvàk  àihvën  khatn  om  tuk  iàu  Het 
L'aveugle  et  le  paralytique  s'efforcèrent  de  pgayer  encore 

b.  Si  la  proposition  possède  un  complètement  indirect  ou  un  com- 
plément circonstanciel  de  lieu,  le  second  terme  se  place  généralement 


kO%  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

entre  le  complément  direct  et  le  complément  indirect  ou  circonstan- 
ciel de  lieu. 

Kl  î3fa  8Î  tS^m  M  HH  Hm 

u  «^  / 

À  èh  ày  ^âs  slâ  màk  ah 
Toi,  apporte4noi  le  plateau  (à)  bétd 

HitfUj'Gfa  9n  tçl  nçira  tcni 

Àlev  eaul  tui  tàu  haniàl  çèr 
Alev  conduisit  le  bateau  au  milieu  des  voleurs 


<    • 


4 
me  et  ka  neam  pas  tou  phtà 
La  petite  Et  alors  conduisit  le  serpent  à  la  maison 

Dans  le  dernier  exemple,  Tauxiliaire  séparable  joue   en  même 
temps  le  rôle  de  proposition  (S446et&99). 

Cependant  on  le  rejette  quelquefois  après  le  complément  circon- 
stanciel de  lieu. 

« 

(ùh  mm  9n  n  nnb  tçl 

sëh  ceh  tuk  pi  kamphh  tou 
Ils  éloignèrent  le  bateau  de  la  rive 


548.  Lorsque  le  verbe  composé  couclusif  est  au  mode 
négatif,  le  second  terme,  précédé  de  la  négation,  se  rejette 
immédiatement  après  le  complément  direct. 

as  cor  teah  prâtn  roy  meul  àletf  mïn  kkeuh 
Les  5 00  voleurs  n'aperçurent  pas  Alev  (m.  à  m.  :  regarder  Alev  pas  voir) 


LA  SYNTAXE.  /i09 

649.  Le  verbe  suivi  de  plusieurs  compléments  directs  se 
répète  volontiers  devant  chacun  des  compléments. 

10  EiriEU  9m  B  9m  En 

ruùç  yeay  &h  nom  t(h  ira 
Ensuite  la  vieille  acheta  des  gâteaux  et  de  Talcool 


550.  Si  cest  un  composé  auxiliaire,  on  ne  répète  que  le 
verbe  auxiliaire. 

î3  5  tîi  Hî  m  î3fa  UB  tun  u^  fîi  Ht  hîi  î3fa 

''        ''J  *  ^  BRI         "J  * 

è  khnom  |è  muy  ndh  en  flàn  yok  sroh  yih  ndkàr  le  mut  nàk  èh 

C'est  moi  seid  (qui)  ai  pris  le  pays  (et)  le  royaume,  moi  tout  seul 
(m.  à  m.  :  pillé  pris  le  pays  pris  le  royaume) 

Sur  Taccolade  tenant  lieu  de  répétition  du  vocable  précédent ,  cf. 
iupra,  S  76. 


551.  Le  verbe  «rpouvoin)  suivi  —  en  français  —  d  un 
infinitif  se  rejette  à  la  fin  de  la  proposition  et  c'est  cet  infi- 
nitif qui  se  place  entre  le  sujet  et  l'attribut. 

tù  HR  ofa  mB  5  ufcnm  r  cpB 

heu  nàlç  çah  rien  khhom  banhàn  ka  hdn 
Si  vous  voulez  étudier,  je  puis  vous  instruire 

toi  t9n  IR  HR  iTlfil  n  CpB 

çao  Tep  ri>h  nàk  theanea  pûm  hàn 
Le  sieur  Tep  n'a  pu  trouver  de  caution 


AlO  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Quand  le  verbe  Cp6  ban  signifie  (robtenirv,  les  règles  ci-dessus  ne 
lui  sont  pas  applicables. 

nton:  ni  nn  li  tmm  tîi  m  tam:  ois  cne 

itomfô  jnr  nâk  vea  kkeuh  irei  Ua  nd  cah  ^n 

Les  deux  jeunes  gens  ayant  vu  cette  jolie  fille  voulurent  Tobtenir  (en  ma- 
riage) 

Quand  il  se  trouve  dans  le  corps  de  la  proposition,  il  marque  le 
temps  et  ne  doit  pas  se  traduire  (S  390  et  43 1). 

9  HB  Sffe  rfi  to'  om  fifa  qpfi  îtiîi  tmon 

ihnom  min  dih  cea  fihai  nà  nJfh  iân  kàt  seMei 
Je  ne  sais  quel  jour  on  jugera  Taffidre 


552.  Lorsque  la  proposition  co apporte  une  négation, 
celle-ci  se  place  immédiatement  devant  le  verbe  «(pou- 
voir Ti. 

9Bfitu  tom  Hnîm  nio 

ij  J  }      y  6i 

tônsày  çeh  màk  mh  pûm  ruoe 

Le  lièvre  ne  put  ressortir 
(m.  k  m,  :  ressortir  ne  put) 


553.  Cependant  si  cette  négation  est  un  composé  ren- 
fermant le  mot  19  te  y  celui-ci  se  place  après  le  verbe  «pou- 
voir Ti. 

H)  î3fa  utnmîi  HPn  hb  cpB  t9 

à  èh  hahçot  ah  mïn  bàn  te 
0  toi,  tu  ne  peux  me  tromper 

n  en  est  de  même  des  formules  explétives  [9T  kuy,  tUDu  hàn,  etc. 


LA  SYNTAXE.  411 

554.  Les  particules  indiquant  le  temps  du  verbe  se 
placent  : 

soit  avant  le  verbe 

soit  en  fin  de  proposition. 

a.  Les  particules  indiquant  le  passé  se  placent  en  fin  de  proposi- 
tion, à  moins  que  le  verbe  ne  soit  un  composé  séparable  ou  le  verbe 
ff pouvoir?»  suivi  d'un  infinitif,  auquel  cas  les  particules  se  placent 
immédiatement  devant  le  verbe  rejeté  à  la  fin  de  la  proposition  ou , 
en  Toccurence,  devant  la  négation  qui  l'accompagne. 

tttifa  cifu  nffifa  Hfifa  Hn  ttritu 

1 

yeuh  dàl  kanlèh  anlûh  ak  heuy 
Nous  avons  atteint  Tendroit  (appelé)  fosse  de  Taigle 

b.  Les  particules  indiquant  le  futur  se  placent  devant  le  verbe,  h 
l'exception  de  AJH  setn  qui  se  met  devant  le  sujet  de  la  proposition. 

tù  fifun  sî  mm  td  om  nfa  lifa  Hm  àfa  tun  tçiru  sni 

U      -^  J  U  f^  J  1 

m  faifa  t9jtu 

heu  nànâ  ôy  thmeh  cet  çaul  knoh  veah  ah  nih  yhh  tous  Içhos  mïn  lèh  huy 
Si  quelqu'un  fait  entrer  Thmen  Cei  dans  le  palais,  je  lui  infligerai  une 
punition  sans  rémission. 

m  tlfu  fufcno  njH  5  sî  tu  ihr  hh  ttrrl 

1  ^1     u 

lu  dàl  liheaç  sëm  ihnom  ày  me  et  màJs  kao 
Le  soir  venu,  je  dirai  à  Et  de  venir  (t')appeler 

Les  particules  [m  nou  et  Cfl 3  bàn  y  indiquant  que  l'action  se  fait 
ou  est  faite,  se  placent  devant  le  verbe  de  la  proposition. 

fu  (nt  toi  njBU  hTs  oib  ^n  ^o  tam:  ttritu  (îb  sj  mu 

VûL  Prà  Cao  Santûp  Amrïn  hàn  creap  dauc  no  heuy  irhn  iy  cap  fret  pheum  màh 

Samlap 
Lorsque  Prâ  Cao  Santûp  Amrln  eut  été  ainsi  averti ,  il  fit  mettre  à  mort 

toutes  les  femmes  enceintes 


A12  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

555.  La  seule  particule  usitée  pour  marquer  le  mode — 
la  particule  impérative  —  se  place  en  fin  de  proposition. 

nifu  fifa  Htp  q 

pknal  tiXh  an  c^ 
Parie  avec  moi 

9BptU  ifi  191  D 

tànsây  rot  tàu  s^ 
Lièvre,  cours 


SECTION  IV. 

LE  COMPLEMENT. 

556.  L*attribut  se  place  après  le  verbe  substantif,  ex- 
primé, sous-entendu,  ou  remplacé  phonétiquement  par  la 

particule  H  ka. 

Nous  avons  vu  que  le  verbe  substantif  est  généralement  : 
sous-entendu  lorsque  l'attribut  est  un  adjectif  (S  Sao) 
exprimé  lorsque  Tattribut  est  un  substantif  (S  AS 3). 
Lorsqu'il  est  sous-entendu,  on  le  remplace  phonétiquement,  très 
souvent,  par  la  particule  H  fca  (S  B&a  ). 

Ki^n  fn|fi  tHtu  ncpn  fuînm 

akhvak  àkhvën  euy  pibâk  nài 
L'aveugle  et  le  paralytique  (étaient)  très  las  (et)  très  malheureux 

557.  Le  complément  direct  se  place  immédiatement 
après  le  verbe. 


LA  SYNTAXE.  413 

Que  ce  soit  un  substantif  ou  un  infinitif,  qu'il  soit  simple ,  com- 
posé ou  complexe. 

dàm  riêei  dk  if^àm  jiklou  cdm  vfh 
(On)  planta  des  bambous,  (on)  creusa  des  doubles  douves  tout  autour 

m  98  njn  Htio  nfa  ômi  çib  haj 

nàk  T^n  Wb  mores  hnoh  c(nnkàr  teah  â^ 
Le  sieur  Ton  vend  tout  le  poivre  de  (son)  jardin 


558.  Cependant,  il  peut  y  avoir  inversion  du  complé- 
ment direct  lorsque  le  narrateur  entend  le  mettre  en  va- 
leur. 

On  ne  le  rappelle  pas  alors,  comme  il  est  fait  en  français,  par  un 
pronom  personnel  placé  après  le  verbe. 

(ron  ?ifci  en  tnîi  fam:  ai  m  mm  9  etintu  ptal  m  ttîl 

feak  teah  b^  mat  ne  U  ke  çai  tàm  tUyeay  pradao  iaun  çao 

Ces  trois  proverbes,  on  entend  les  anciens  les  enseigner  à  (leurs)  petits-en- 
fants 


559.  Le  complément  indirect  se  place  après  le  complé- 
ment direct. 

S'il  est  marqué  par  une  préposition  ou  un  verbe  auxiliaire  en  te- 
nant lieu,  il  se  place  immédiatement  après  cette  préposition  ou  ce 
verbe  auxiliaire  qui  se  placent  eux-mêmes  après  le  complément  di- 
rect. 

ufcnm  ifin  tîrru  onm  firn  iciib  lîm  m 

iahhàh  àkûm  iél  los  as  yeuh  rai  knea 
Montre  ta  science  magique  à  nous  tous 


ilA  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

fin  tfun:  prifu  mn  <no  ûîito  tsi  m  mm 

nàk  no  prakol  pralç  sàm  ^ip  damlih  tou  ta  cas 
Ceiui-Ià  remit  3o  onces  d'argent  au  vieillard 


560.  Bien  qu'assez  rare,  Tinversion  du  complément  in- 
direct se  rencontre  quelquefois.  Le  complément  direct  se 
rejette  alors  complètement  en  fin  de  proposition. 

çên  mp  hàn  prakol  oy  tou  nàk  ton  eea  mun  ruoç  heuy  prâm  roy  riel 
Le  Chinois  Sap  a  déjà  remis  à  Nak  Ton  auparavant  5oo  piastres 

561.  Lorsque  le  complément  direct  est  une  proposition 
infinitive,  le  complément  indirect  se  place  directement 
après  le  verbe,  avant  le  complément  direct. 

mtruj'  uirin  tini  îlfa  (S'oo  sj  tm  njn  îifa  firu 

àlev  hahJcap  £or  leah  pràm  roy  oy  ko  sâk  teah  as 
Aiev  oiflonna  aux  5oo  voIeui*s  de  se  raser  tous  les  cheveux 

562.  Le  complément  circonstanciel  de  temps  se  met 
généralement  avant  le  verbe,  et  principalement  en  tête  de 
la  proposition. 

nia  mm  mn  fans  ah  hib  (mtu  nnra  (îtfaira  tiritu  KriR 

i\jm  IR  tîl  nia  û': 

knoh  pel  yûp  ne  mh  mean  preay  khàl  tranoul  heuy  xrai  mmpot  tvt  çaul  knoh 
phtà 

Celte  nuit,  des  revenants,  tétc  rasée  et  corps  nu,  se  précipiteront  dans  la 
maison 


LA  SYNTAXE.  415 

fu  tifu  ^  tfmtn  nfi  pria  n  cpa  Sfa  cfi  u  a^  mm  se 


&  dàl  è  iroy  iaun  prapon  ka  tàn  dëh  cea  pdei  cea  àpûk  khluon 

Par  la  suite ,  enfants  et  femmes  apprirent  que  c'étaient  leurs  pères  et  leurs 
maris 

Cette  règle  comporte  de  nombreuses  exceptions  : 

fim  ^n  h:  mm  m  tSy  6  toh  ancfitu 

nàkor  ifvk  ihmèr  hàl  ampi  deum  Aàm  thkeuh  sabày 
Le  royaume  Khmèr,  autrefois,  était  grand, florissant  et  prospère 

u  fifa  un  tjoj  nia  tG"  tmn  irmt 

61  4|  c/       H 

pdei  nxn  mok  dàl  knoh  ^hai  saèk  ne 
(Votre)  mari  reviendra  demain 

563.  Le  complément  circonstanciel  de  lieu  se  place  gé- 
nérdement  après  le  verbe,  et,  en  l'occurrence,  après  les 
autres  compléments. 

pm  tnjfa  tîl  tdn  ttîj  tmn 

krapeu  leuh  tou  dek  leu  kok 
Le  ci-ocodiie  monta  dormir  sur  la  terre  ferme 

ta  ify  thveu  cea  antak  dak  kàl  0sàk  muy 
Le  vieiflard  fit  un  piège  (qu')il  plaça  (près)  d'un  pied  de  concombre 

Cependant  on  le  trouve  fréquemment  en  tête  de  la  proposition. 


î)  t(m 


[rriH  mH  9n  trunt  tnfi  9po  m  ra 

è  Jsrom  deum  tlok  no  mean  kkmç  sa  loa 
Sous  cet  arbre  tlôk ,  il  y  avait  du  beau  sable  blanc  • 


aie  GRAMMAIRE  KHMËRE. 

t  — 

564.  Deux  compléments  circonstanciels  se  suivent  rare- 
ment. En  générai,  iun,  celui  de  temps,  se  met  en  tète  de 
la  proposition,  et  l'autre,  celui  de  lieu,  se  met  après  les 
autres  compléments.    . 

mm  lamt  tne  9jl3  nfa  [?mfa  tnm: 

kàl  no  mean  khyah  knoh  Irapeah  no 
A  cette  époque,  il  y  avait  des  coquillages  dans  celte  mare 


SECTION    V. 


DES  PROPOSITIONS. 


565.  L'absence  de  signes  de  ponctuation,  Thabitude 
d'écrire  les  mots  et  même  les  propositions  à  la  suite,  sans 
intervalle  ni  blanc,  oblige  à  noter  très  exactement  la  valeur 
des  particules  conjonctives  et  phonétiques  souvent  intra- 
duisibles, mais  qui  ne  sauraient  être  négligées  sous  peine 
des  pires  erreurs. 

Depuis  l'occupation  française,  depuis  que  les  scribes. sont  employés 
dans  les  bureaux  de  nos  administrations,  ils  ont,  à  notre  imitation, 
pris  rhabitude,  qui  se  répand  de  plus  en  plus,  de  séparer  les  roots 
par  de  petits  blancs,  les  phrases  par  des  blancs  plus  larges  et  les  para- 
graphes par  des  signes  de  ponctuation.  Mais  dans  tous  les  écrits  anté- 
rieurs, les  blancs  marquent,  non  pas  des  mots,  ni  même  des  propo- 
sitions, mais  les  périodes  phonétiques  qui  n'ont  souvent  aucun 
rapport  avec  le  sens. 

566.  Ces  particules  manquent  souvent,  elles-mêmes,  et 
il  n'est  plus  que  l'analyse  précise  de  chacun  des  mots  pour 
en  découvrir  la  nature  et  la  fonction,  distinguer  le  rapport 
qui  les  ëïichaîne  et  séparer  les  propositions. 


LA  vSYNTAXE. 


417 


li      ttîih  iï    fm: 


u  l<f] 


vea 


lem  d 


ne 


ba  tou 


A 

compl.  du 

conipl. 
circonstan- 
ciel de  iîcu 

^htà  èh 


im 


sujet  com-  verbe  de  la  complé-  verbe  de  la     compi.  circoost.  de 

mun  aux  première  ment  de  la  deuiième       lieu  de  la  a'  prop. 

deux  pro-  proposi-  première  proposî- 

positions  tion  proposi-  tion 

coordon-  tion 
nées 

11  monta  à  cheval  (et)  revint  chez  lui 


vïn 

verbe  sépa- 
rable  for- 
mant com- 
posé avecle 
verbe  de  la 
9*  propos. 


567.  Cependant,  la  plupart  du  temps,  la  phrase  ren- 
ferme une  ou  plusieurs  particules,  conjonctive  ou  phoné- 
tique, qui  en  permettent  l'analyse,  comme  font  nos  signes 
de  ponctuation  et  nos  conjonctions. 


B68.  Les  adverbes  t9  te,  n  19  ka  te,  t9]tU  leuy,  tUTlfa 

hon,   qui  se  placent  en  fin    de    proposition,   après  tous 
autres  mots,  indiquent  généralement  la  fin  de  la  proposi- 


tion. 


9  Hfi  Dfa  8î  îtriRiriEun  m  t9 

khnom  mïn  çah  6y  kkUat  chnày  pi  nâk  te 
Je  ne  veux  pas  me  laisser  séparer  loin  de  vous,  certes 

tmfa  n  n  ni  pH  fiiH  fîfa  ûfi:  mi  trun:  t9]cu 

yeuh  ka  pum  kuor  prèm  iàm  trih  damre  kàr  no  leity 

Il  ne  convient  certes  pas  que  nous  nous  soumettions  à  cette  décision 
royale 


GBAimAIBB  KHNiRB. 


a? 

IMI'RIIII.HIC    hatiosals. 


hiS 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


m  fo:  mm  tfn  sî  Im  tam:  Hn  cfn  eiia  sî  im  tmb 

4-  I  U  I  U 

tunfe 

nàk  se  sël^^^  cûp  ^^  ôy  rvsno  mok  cûp  neah  ày  roê  letth  hoh 

Celui  qui  connaissait  la  vertu  des  incantations  pour  ressusciter  vint  pro- 
noncer ses  incantations  et  ramena  la  jeune  fille  à  la  vie 

569.  La  particule  phonétique  fi  ka  répétée  marque  en 
général  autant  de  propositions  coordonnées. 

Cette  particule  se  place  en  tête  delà  proposition;  chacune  d'elles 
régit  donc  la  proposition  qui  suit. 

do  Htdo  n  sî  mn  |uhu  rim  n  h6  tîm  ttîife  Tm 

dauç  modes  ka  ày  tkkak  pradp  à^  Iça  mïn  reus  leithvin 

Comment  (et)  avoir  fait  tomber  toutes  les  boites  (et)  ne  pas  les  avoir  ra- 
massées ? 

î)  lunj  MU  ttriEU  n  m  ora  t9l  tt?itu  n  wfn 


Li 


è  proê  sdàp  heuy  ka  deu  çaul  tèu  heuy  ka  $ampea 
Ce  garçon  ayant  entendu  (et)  entra  (et)  salua 


570-  H  en  est  de  même  de  n  bdei  et  H  ttflEU  ka  ddy. 
Mais  ceux-ci  régissent  la  proposition  qui  précède. 


mtinri 
tçiru  fin  c'b  tj'ra  9  tun  fngim 

funrt 


tn  tri  ttritu  te  s?  tnfa 


(')  WrU  «tf  se.  pîfa  et  vertu  iî. 


<')  dn  cup  sc.jap  (f incantations T). 


l.A  SYNTAXE.  /il9 

fc:  mm  mm  tu  n  sî  9bo  9Ôo  mo  ma  lûitu  m^ 

I 

Eun  cpfi  n 

tou^  L'f^&  j)&an  ctco/  khçei  yok  sampôu  ybk  kàpàl  yok  nàm  ^^^  ke  ton  heuy  thveu 
oy  pUeuh  çke  roui  roiàs  ke  kdei  6y  tohkûk  tofikfç  lie  lûh  heuy  sdà  yok  hàn 
kdei 

Quiconque  ayant  loué  la  barque,  le  bateau,  l'embarcation  d*autrui,  la  laisse 
détruire  par  le  feu  et  brûler  ainsi  le  bien  d'autrui ,  l'ayant  fait  couler,  h 
la  suite  d'un  choc  la  renflouera 

ils  sont  également  usités  dans  les  énumérations  et  se  placent  après 
chaque  terme  de  Ténumération. 


571.  Lorsqu'il  y  a  apposition  du  sujet  qui  se  trouve  dès 
lors  placé  en  tête  de  la  proposition  subordonnée  ou  inci- 
dente —  ou  inversion  du  complément  qui  se  trouve  devant 
le  sujet  —  on  les  marque  généralement  —  qu'ils  forment 
proposition  ou  non  —  par  la  particule  î)  è;  et  la  proposi- 
tion principale  est  marquée  par  tfUTl:  nô. 

^  9BfiEU  mm  in  n  nh  nn  tfun:  om  tîl  nia  tp 

è  totiiày  kâl  rot  pi  krioh  phum  no  caul  tou  knonprei 
Pour  le  lièvre,  quand  il  se  fut  enfui  du  village ,  a/ors  il  entra  dans  la  forél 

II  y  a  ici  double  relation  :  trUTlî  no  correspond  à  la  fois  à  w  è  du 
sujet  en  apposition  et  à  mCU  kàlde  la  proposition  incidente. 

î)  tjfûn  tfil  nb  Gpni  trun:  ajr  tm  (nu  li  6  Hm 


^ 


è  damnàm  nôu  knon  camkàr  no  sàt  kou  krabei  vea  çei  as 

Pour  les^plantes  qui  sont  dans  le  jardin ,  alors  les  animaux ,  bœufs  et  buiBos , 
les  ont  mangées  toutes 


''^  fô\i  nava  crbaleau^. 

27 


4^0  GRAMMAIRE  kHMKRE. 

572.  La  proposition  subordonnée  précède  généralement 
la  principale,  surtout  lorsqu'elle  est  circonstancielle  ou 
conditionnelle.  Le  rapport  de  l'une  à  l'autre  est  alors 
marqué  : 


a.  par  iruTi:  no,  iruTi:  H  no  ka,  mfU  Om H  faU 

nà ka  (pour  le  dernier,  le  sujet  s'insère  entre  les  deux 

termes) 

qui  marquent  la  proposition  principale  par  correspon- 
dance avec  l'adverbe  marquant  l'incidente; 

b.  par  les  corrélatifs 

tù ll?)tU  beu heuy 

tÙ lOmt  beu  r m 

6jR Cpfi  Ui  dbet bàncea 

Cpfi  Ql    truTlt  BjFi  bàn  cea  ...  no  dbët 

dont  l'un  se  place  devant  la  proposition  conditionnelle  et 
l'autre  devant  la  principale. 

imoi 

lu  dàl  thhai  è  kroy  vth  tiet  no  Tkmeh  Cet  itin  0m  Mohâ  les^ 
Lorsque  revint  le  jour  suivant,  alors  Thmefi  Cei  suivit  le  Mobà  Sestei 

fil  ^n  ifijfa  mra  om  miuiïn  tcj'9n  t9jR 

lu  pnk  leuh  hàl  nà  âlev  ka  çèv  tuk  tiet 
Lorsque  le  malin  se  leva,  en  ce  moment  Alev  dors  se  i*emit  à  ramer 


LA  SYNTAXE.  421 

tù  ffim  uirin  twon  [on:  sî  sn  onm  ttritu  tir  sn  tam:  li 

;  n  61  U    e^  /  ev/ 

mufnm 

H  / 

&eu  an  bankap  seçkdei  ne  oy  khlà  çâh  heuy  sam  khlâ  no  vea  saap  an 
Si  je  tranche  ce  différend  (en)  donnant  tort  au  tigre,  alon  ce  tigre  me  haïra 

fu  îifa  Htm  tfunj  tS  t9l  tùru  ômi  trun:  n  hb  tmm  hib 
fînin  ffiT  t9jEU 

te  ç^^/  AfdAà  «ei|6t  dm  Xiu  meul  çamkàr  r^  ka  nàn  kheun  mean  damnam  àvei 
Ijuy 

Lorsque  le  Mèbà  Sestei  dia  visiter  le  jardin,  alors  il  ne  vit  plus  une  plante 

qpfi  cfi  9  cpfî  n  cpa  Sm  tm  pu  li  6  ûnJn  lam:  Bjr 
ifinn  m  HB  cpa  gi  gj  &m  tm  pu 

$à»  eea  bhhom  bai  p^fn  ban  dèh  hou  Jcrabei  vea  Qei  damnàm  m  dbët  îouk  ta  mïn 
bàn  pdàm  6y  dën  hou  krabei 

Si  je  n'ai  pas  chassé  bœufs  (et)  buffles  qui  ont  mangé  les  plantes,  (c'est) 
parce  que  vous  ne  m'aviez  pas  ordonné  de  chasser  bœufs  et  buffles 

cfifi  tfi  9  tS[  HB  916  itinn  tfun:  BjR  5  cpB  njbn  lînj  ho 

ban  eea  khh^  deu  mîn  tan  lotik  no  dbët  khhoin  bàn  chop  reus  àc  se 

Si  je  n'ai  pu  vous  suivre,  (c'est)  parce  que  je  me  suis  arrêté  pour  ramasser 
le  crottin  de  cheval 

573.  Ces  marques  de  relation,  d'ailleurs,  ne  sont  pas 
indispensables. 


lùii 


□  fuR  Htu  n  rojn  trm  tîîEU 

beu  vea  crû  sat  oy  kom  chop  reus  leuy 
S'il  tombe  quelque  chose,  ne  t'arrête  pas  pour  le  ramasser 

t9îEU  leuy  marque  ici  la  fin  de  la  proposition. 


li^li  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

574.  La  proposition  incidente  se  place  en  général  à  ]a 
suite  du  mot  ou  de  ia  proposition  qu'elle  détermine;  mais, 
au  contraire  de  la  proposition  subordonnée,  elle  n'est  re- 
liée à  la  proposition  principale  par  aucun  corrélatif,  alors 
même  qu  elle  n  est  pas  marquée  par  un  relatif. 

î)  HBm  ih  ni  m  ihoj  t?l  ràm  haj  ajr  cne  ïn  t\jTu 
fnm  mm  tio  trun:  uura  m  fnr  tun  nno  tm  îifa 
nr  HH  tri 

et- 

h  rmin&i  teah  pir  nàlç  —  meul  ton  kkeuh  as  sài  ean  hnea  dap  peag  pen  dau£  no 
—  pobuol  knea  àr  yôlç  mq  rhJs  teah  pir  nàk  ton 

Alors  les  deux  hommes  —  apercevant  tous  ces  animaux  morts  de  s'être  foulés 
mutuellement  aux  pieds  —  s'efforcèrent  de  les  dépecer  et  emportèrent  cha- 
cun une  double  charge  de  viande 

576.  Nous  donnons  ci-dessous,  à  titre  d'exemple,  l'ana- 
lyse logique  et  grammaticale  de  deux  phrases  à  propositions 
multiples. 

I.  î)  mm  tb  t3  p  tjfu  Hfi  9ÎB  m  Hun  tmoi  ^  im:  èfa 
tSÙB  918  cpB  d)  Hun  inrnj  t/i 

^  Thmeh  Cei  deu  kra  dàl  m\n  tan  dhët  Môhâ  Sestei  d  se  nHn  deu  mïn  tan  hàn 
cea  Mohà  Sestei  thâ 

I  V   è  conjonction  corrélative  de  CpB  ui  ban  cea. 
comme 

[Qm   lu    nom  propre,  sujet  commun  aux  deux 

i""  proposition    |  ..  i       r       m,        •>  .       îf-* 

subordonnée    <  propositions  coordonnées.  Thmefi  Cei  -  lU 

coordonnée      1  ==  ^^'  J^V^  ""  victoire tî 

[U  (fru  verbe,  marchait  à  pied 

[Ti  Ira  adverbe  de  manière,  difficilement 


LA  SYNTAXE. 


/i23 


3*  proposition 

subordonnée 

coordonnée 


i'"  proposition 
incidente 


3*  proposition 
incidente 


Proposition 
principale 


dru  dàl  verbe,  arrioatt 

HS  mXn  adverbe  de  négation,  pas 

91fi  tan  adverbe   complément  circonstanciel  de 
manière,  à  temps 

uTtl  dbët  conjonction  corrélative  de  ^u  ntn.  parce 
que 

HUT)  mo^  adjectif      1  sujet  de  la  proposition  su- 
^  >       bordonnée.    le   grand 

irjAJ  seHei  substantif  )        richard 

U  df  verbe.  ehevaudutU 

ICiSt  I?  substantif  complément  direct,   (un)  che- 
val 

fia  nia  conjonction  corrélative  de  UjFi    dbét*  (et) 
que 

lï}  deu  participe  présent,  en  marchant  à  pied 


[ 


sujet  sous  entendu,  il,  Thmen  Cet] 


Hfi  mïn.  ne  pas 

916  tan.  sweait  à  temps 


en  fi  hàn  1  ^™P^^®  conjonctif  corrélatif  de  ÛÎR 

^             }  ...  fiïS  . . .  4b^'  .  .wtt.  c'e«ï  pour- 

en   cea     ) 

'  quoi 


HUn  Mihà 

0    -  - 
(j1  I&à  verbe,  dit. 


sujet,  te  ^an(I  richard 


Comme  Thmen  Cei  marchait  difficilement  et  n^arrivait  pas  h  temps,  parce 
que  le  grand  richard  était  à  cheval,  et  qu^eu  marchant  à  pied  il  [Thmen 
Cei]  ne  suivait  pas  à  temps,  c'est  pourquoi  le  grand  richard  dit  s 


/i2/i 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


t&H  mm  tel  im  tri  t9|aj  m  «nfa  rmu  i9l  ttjitu  ci 
tna  OR  fmtam:  fniçp:  hiIçî  n  mo  m  Bifa  trun: 

tîJEU 

é  preaham  teah  bei  no  hèt  tè  sralàh  neah  no  ampi  deum  Jçàl  mu  tm  mu  leuy 
lu  neah  slâp  tou  heuy  da  mem  çèl  trano  àlo  àlai  pûm  phks  rup  neah  no 
leuy 

V  è  particule  marquant  le  sujet  en  ap- 
position de  la  proposition  princi- 
pale 

iGTlinH  preaham  substantif,  brahmanes 
Sujet  en  apposition  | 

de  la  proposition/  Tiu   teah  adjectif  qualificatif  détermi- 
principale nant  brahmanes,  tous 

çn    bei  adjectif  numéral  déterminant 

brahmanes,  trois 
trUTl:  no  adjectif  démonstratif  déter- 
minant brahmanes,  ces 

I    ,  >   composé  conjonctif.  comme 

tR  tè       ) 

( sujet  sous-entendu,  ils) 

riJ9nni  sra^n  verbe,  aimaient 


\ 


i^pro- 
position 

subor- 
donnée,]       1  fila  neanappellatif pronom.  \  complé- 

circons-  personnel,  elle  I     ment 

/    direct, 
tfimt  no  adjectif  démonst.  i   celle-ci, 

déterra.,  celle-^i     ; 


tancielle 
de  cause 


•  «« 


l 


HH  ampi  prép.  depuit 


compl. 
cire,  de 

tdH  4eum  adverbe,  autre-  (  temps,  oit- 
y^i,  )  paravant. 


.^ 


LAISYNTAXE. 


/i25 


i"  pro- 
position 

suboi> 
donnée , 
circons- 
tancielle 
de  cause 

{suite) 


Proposition 
subordon- 
née circons- 
tancielle à 
sujet  sons- 
entendu 
dépendant 
de  la  propo- 
sition subor- 
donnée 


2*  pro- 
position 

subor- 
donnée, 
circons- 
tancielle 
de  temps 


I  fflflJ  kàl  conjonction,  lorsque 
( sujet  sous-entendu,  elle) 

Im    nou  verbe,  demeurait        1 

,  \  vivait 

IrtJ  ros  verbe,  vivre  ) 

t6l   nou       j 

^  }  adverbe,  encore 

t9JtU  kuy  ) 

rJ  lu  conjonction,  lorsque 

61 Q  n^an  appellatif  pronom,  personnel. 
eUe 


(\flU  «fôjp  terme  prin- 
cipal 


com- 
posé 


3*  pro- 
position 
subor- 
donnée, 
circons- 
tancielle 
de  cause 


t9l   tou  terme  auxi- [  verbal  (    J^  ^ 
...  \  l  morte 

liaire 

tUI  eu  jteuxj  marque  du  passé 

U  ia  conjonction,  comme 

( sujet  sous-entendu.  Us) 

tnS  mean  verbe,  avaient 

Gtl  cet  subst.  complém.  direct,  le  cœur 

kltrUTi:      adjectif    verbal,  i 

regrettant  i   P^^ 

f^^tP'^-®  I  adjectif  composé. K^" 


àlai 


regrettant 


Verbe  de  la  proposi- 
tion principale.". 


Jflt9J 

n  piim  adverbe  de  négation  affectant 
le  verbe  de  la  proposition  princi- 
pale, ne  pas 

tnC  phleç  verbe  de  la  proposition  prin- 
cipale, oublièrent 


A26  GRAMMAIRE  ^HMÈRE. 

'  ICI  ntp  complément  direct,  le  vitage 

m'a    neoA    pronom  appel,  j  .  îj^^jl; 
Compléments  de  la  personnel,  «/fc  Iducomol 

proposition  prin-  /  (fUTl:  no  adjectif  démonst.  )      dir 
«>«ï« 1  ta  [decelÙ-là 

[9jtll  jiniy  particule  euphonique  finale, 
marque  la  fin  de  la  période. 

Tous  ces  trois  brahmanes,  comme  ils  aimaient  cette  femme  auparavant, 
lorsqu'dle  fut  morte,  comme  ils  avaient  le  cœur  plein  de  i*egret8,  ils 
n'oublièrent  pas  son  visage. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


427 


TABLEAU 


DES 


PRINCIPALES  RACINES  ET  DE  LEURS  DÉRIVÉS 


LES  PLUS  EMPLOYÉS. 


HH  ak,  avaler^ 

UuH  btmHilf,  fiùre  iopirgiter. 

Hti  âj$,  sans,  dénué  de. 

Un  tl  ianràt,  priver  de. 


M 


HPintl  amenai,  privation. 


H6  an,  diminution. 

G  6  ça-ân,  hunûlië. 
Uu8  han-^,  diminuer. 


H 


OHB  çanhàn,  moquerie. 


HU  flp,  soutenir. 

HlfUnU  afi4i>,  tuteur. 


HI  ar,  joie. 

H  fini  amn-ar^  allégresse. 

HAJ  &,  fini. 

UqAJ  ianrâi,  fin,  dernier. 


H10  dç,  oser. 

UïDtj  hah-^,  téméraire. 

ri 

HrunO  atnn-àç,  autorité. 

« 

fOU  àp,  obscurité. 

ADU  soràp,  obscur. 

ri 

Uïîntl  iah-àp,  obscurcir. 


H 


Hlldr,  scier. 

fTlfUnr  à»^r,  scie. 


428 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


<i(\5èi§,  fin. 


•      «I 


HfinrtJ  atnn-eii,  fin,  après. 


îJrtJ  oi,  bois  à  brûler. 

f\J^([J  $am-S|,  chauffer. 

Hî  auTy  ruisseau. 

UIT  A-aur,  couler. 
Gtiî  (on^^wr,  rigole. 
Uuî  iah-kaur,  rigole. 


in 

V 


HR  uoty  se  vanter. 


^j 


Uuil  ^n-iio|.  vanter. 
HPintl  amnHiot,  vanterie. 


Hnj  uoL  étouffement. 

flUfU  chruol,  être  asphyxié. 


tUÎQ  j)o-ien 
ou  tuju  pha-ieh 


incliné. 


[Tîu  ri-ten.  incliné. 
[rLJtb   U-Mfî,  incliné. 
fUtHTu   Um^eh^  indiner. 


î3u  èp,  près. 

[6  n  n^,  près. 


^H  èm^  doux. 

m  H  pAa4m,  doux. 
UluH  hahrhn,  douceur, 


sucre- 


rie. 


U 


[î)fU  èl] 

infU  ht^hly  crasse  de  la  peau. 
ntHm  iam-èl,  crasse. 


g  6  ()n,  se  courber. 

nj6  /^^.  8*incliner. 

Uu  6  ^an^,  faire  incliner. 

ru  S  fi  lofjh-in,  slncliner. 


^*)  Les  radicaux  entre  parenthèses  ont  aujourd'hui  disparu.  On  en  retrouve 
quelques-uns  sur  les  anciennes  inscriptions  (cf.  S  ii). 


RACINES  ET  DÉRIVES. 


/i29 


gî  dy,  donner. 

HtfUnî  amn-iy,  don. 


n  ka. 


n  ka,  commencer,  -ement. 

In  k-r-a,  pénible,  difficile. 


•  n 


•  flî  h-amr-a,  difficile. 


n  huy  COU. 

Ub  hah-ka,   jeter    nég^gem- 
ment  autour  du  cou. 


nn    kak,   nettoyage   de   la 
tête. 

Ufin  Jan-fcïi,  laver  la  télé. 

nfe  km,  faisceau,  anneau. 


tresse. 


[H  fa  i-r^h, 
5Û  ihrihah,  recourbé. 
iTi  f  Q  i-raiHih,  s'enrouler. 
nitt  i-amjMm,  tresses. 


rifa  Hn, 


morceau. 


Uuu    banr-kah,   poutrelle    du 
toit. 


n 


|Hfa  i-t^n, 


roue. 


rifî  kàly   fixer,    dresser   les 
rôles  d'impôt. 


i\Juf\     sah-kàt,       opprimer, 
presser. 

n, 

Untl  prorkàty  sûr,  certain. 


•     f 


nrinri  ^-amn-^l^  fixation. 


nu  kapj  avoir,  connexe. 


^^ 


UnU  pra-kap,  doué  de   con- 
nexion. 


nu  kàpy  enfouir,  couvrir. 

UtiU  hftnrkàp,  enfouir,  cacher. 

9U  kk-ç-ép,  envelopper,   em- 
paqueter. 

nfiU  i-ano^p,  paquet. 


•     I 


nfinU  k-anm-^p,    chose    en- 
fouie, trésor. 


nnj  kàly  caler,  soutenir. 

OifU  ^-kàl,  soulever,  élever. 


430 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


^' 


[Unnj   pronlfàl,   placer  sous, 
élever  en  posant  au- 
.-  dessous. 

JfU  khnàl,  étaî,  coussin. 


•     I 


nflDfU  k^mn-àl,  point  d'ap- 
pui. 


m  kà,  parer,  préserver. 

UlTl  ban-kà,  préserver,  proté- 
ger. 

fTlQ  (fàn,  déployer  latérale- 
ment. 


Elu  ch'kàh,  crucifier  (en  atta- 
chant). 

ru  mû     sam-kdh,      déployer 
(ailes,  bras). 


TTïG  kàç,  méchant. 

UiTlO  Jfln-iàf,  corrompre. 

SI  0  hh-l-àQ,  craindre 
UhsIO  M-H/flf,  effrayer. 


«v/ 


nrunC  k-amn-àç,  méchanceté. 


rhO  kaç,  casser. 

IfnO  rom^iaç,  parcelle,  débris. 


1 

510  kh-n-àc,  petits  bâtonnets 
pour  compter  les  anit^ 
de  mesure. 


ftlR  kàty  tailler,  décider. 

Ol R  th-kaiy  douleur  physique. 

tVnPi  i-kàty  barrer,  couper. 

Umîî   hah-kàty  tailler,  couper. 

nJuIR  sah-kàty  rangée,  divi- 
sion. 

Umîî  da»4çtti,  douleur  phy- 
sique. 

9}Pi  kh-n-ut,  règle,  mesare. 


•     t 


n  fim  R     k-amn-àt ,     tranche , 
fragment. 

frifi  kàriy  tenir,  joindre. 

Gl8  /A-JS-^n^  i*ejoindre. 

UulB  bah'kàn,  donner  à  tenir, 
tendre. 

KJrflB  pra-kàn,  maintenir,  ac- 
cuser. 

91 B  M-m-An^  qui  tient. 

•        > 

nnJDw    ^-amii-^n^    apanage, 
attribution. 

fhu    kap,     trancher     d'un 
coup,  abattre. 

u)\i  fh-knp,  renverêer. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


un 


I        » 


ttJfnU  |ira-j:ap^  couper,  tailler. 

SnU  kk-^o-àp,  numéral  des  coups 
de  rotin. 


mu  (rnn)  faip,  versifier. 

nrUnU  k-amn-ap,  poésie. 


fTlI  kàvy  affaire,  acte. 

\iu)ï  itth-^r,  emprunter  à  in- 
^         térét. 

KlfflJ  jint-Aàr.arlide,  manière. 

fflfU  kàly  temps,  lorsque. 

HlïlfU  an-kâl,  quand. 

rriAJ  kàsy  sapèque. 

y)i\]  kh-urài,  enfiler,  cheviller. 


fifU    kély   déplacer  légère- 
ment. 


H§fU   an^kël  -   ,,  , 
n  I  déplacer    par 


•  «^ 


in  m  ràm-kèl,  déplacer  légère- 
ment. 


no  ktwç,  nœud. 


90  ^A-itp4fDf^  liens,  compter  les 
^        unités        divisionnaires 
(marquées      par      des 
nceuds). 

nfinO  k-amn-ms,  nœud. 


[HR  huU  naître. 

Ulu  R  han-lçeuty  créer,  engen- 
drer. 

1 5  R  yk-nncut,  période  de  la  lune 
croissante. 

ntfiriR   Jf-amn-euty  naissance. 


tntU  keuy,  appuyer  la  tête. 

UttitU  hah-keuy,  près,   léte  à 
^  tête. 

1 9  EU  kh-n-euy,  oreiller. 


tnjn  kteky  passer    un   bras 
autour  de. 

tinjn  k-r-iek,  amarrer  en  en- 
roulant Tamarre  à  un 
pieu. 


injU  kî^y   saisir  avec    des 
pinces. 

lu  10  ih'itep,  pincer,  saisir. 
UtulU  ^an-AiVji ,  pinces. 


/i3î2 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


tnjAJ  ktesy  racler. 

tEjnJ  C'kiei,    moucher  (une 
J  torche),  enlever. 

Olu|fLJ   ç-airiiei,  instrument 
u  de  curage. 

IinjnJ  ro-kie^y  irrité  (par  frot- 
tement). 

tn:   ke,    enlever    en    grat- 
tant P). 

Ulul  (/an-^.  tique. 

m  fi  hèn,  réquisitionner. 


t5B  kh-ihèn,  exercé. 


nffinfi 


^-amn-èit^  réquisition. 


fnH  kèmy  assorti. 

iRH  k'I-èm,  mêlé. 


tîYlt  Â:o,  citer. 


Utmt  pror-ko,    faire   arrêter, 
saisir. 


I^t  4*-ii-o,  prévenu. 
nifUTlî  k-amn-d,  prévenu. 

tfTla  kàùy  cintre,  courbe. 


re- 


UllTltt  hah-kàh,  courber, 
courber. 

Gtniti     çam-kôh,   arquer,   se 
courbei\ 

tSIa  kh'V-m,  cintre,  dessus 
d*une  porte  monumen- 
tale. 


tfTi  kdy  raser.. 

nirun  ^-amn-^,  rasé. 


tfTlAJ  kdSj  racler. 


[51  m  kh-n-08,  radoir. 


îTl  kàniy  barre,  câble. 

Uffl  pra-kàm,  câble  en  peau 
de  buffle  servant  d'en- 
trave aux  éléphants 
capturés. 


^^^  Les  mots  t^^  çh^kem  rr enlever  en  grattant  légèrement^  et  Otu  fU 
C'ùh-keui  (T baguette  tenant  lieu  de  fouixrheltei) ,  sont  des  dérivés  altérés  de 


fnt. 


fflU  Map,  fermer  la  main, 
poignée. 

HfflU  i-aiirdàp,  poingt,  boUe, 
gerbe. 

fn  kdà,  forer,  percer. 

Hffl  k-anrdà,  vrille,  tarière. 

fTlh  kban,  joindre  les  deux 
mains  en  forme  de 
coupe. 

nUu  jr-ami-an,  contenaace  des 
deux  mains  jointes. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


/i33 


r^ 


fn  krày  épais. 


•     n 


nn  i-am-rà,  épaisseur. 


mTlB  kràn,  foyer,  fourneau. 


0  Oflfi  çan-krân,  fourneau 


por- 


^U  kràpy  se  prosterner. 

U  cfltJ    banr^p,      réprimer, 
^  dompter. 

^fU  kràly  étendre. 


•     n 


nnnj  &-am-m/^  tapis. 

GRAMMAIRE  KUHÀRK. 


l 


^f  krievy  châtrer. 


nrntiCir  i-ms-rtev,  ms  pei^ 


J    uu 


çanls. 


9klia. 


yin  khàky  expectorer. 


51  n  hk-ç-^,  cracher. 


•      I 


nUnn  Js-^m-KSh,  crachat. 

SIR  hhàty  perdre. 

UHriR  bah-khâi,  répandre,  dis- 
perser. 

51 R  M-ç-à|>  répandre,  disper- 
ser. 

• 

flOTlPÎ  k-amç-âi,  disperser,  ré- 
pandre. 

51  fi  khàuy  interruption. 

UcHB    hah-kkàn,    retenir,   i*e- 
tarder. 

51  fi  hhariy  récompense. 


•    I 


AJSIfi  $am-^Aiifn^  gratifié  d'une 
récompense. 

sb  khéhy  furieux. 

nui  a  k-atnh-éh,  fureur. 


a8 


IMPBIXtKIK    XATI09ALB. 


hU 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


911  khët,  fixer,  arrêter. 


•    ^ 


fltnri  jr-ai}i-i4,  délai,  époque. 


9  khoy  tort,  faute. 

UQ  bah-kho,  i  tort,  à  bux. 

1 

ntn  JNuM^jf^i  faute,  erreuf. 


9  G  ArAau^.  gâter. 
(/     -  " 

UQO     ftan-^Aanf,   corrompre, 
abîmer. 


i; 


[9  M^,  mois. 

Hm  k-an-hè,  saison. 


9  Mami  s'eiïorcer. 

U  u     bah-kham ,    contraindre , 
forcer. 


P 


U9  prorkham,  avec  force. 


ÎTI  A^A^wi,  mordre. 

U ul  hah-khàm ,  mors (ii cheval). 


?^ 


USn  pro-jAdi^i  lutter  en  se 
mordant. 


Shfe  ^Aàn,  enfermer. 
Um»  iaii-tUA>  enfermer • 


9n  iAcnJ?»  botter. 

non  k-am-eay,  boiteux. 


9  ru  khdl,  paresseux. 

flufU  k-am-cUf  paresse. 

9nj  khpSs,  haut. 


.•  I 


fi  n AI  j>-£Km-p8(|,  hauteur. 


9t  khlà,  en  partie* 


nan:4^n-ftf,demi. 


91(T)  ^A/ein,  graisse. 

Ub9ini  ^an-ii2tin,  faire  frire 
de  la  graisse. 

191:  khWf  jeune,  vigoureux. 

n  1 9ni  &-am-^>  jeune ,  vigueur. 

tSlC  UWç,  brûlé. 


nt9pG  ^^i^}i-|d$,  matières  car 
bonisées. 


I9i  khlaoy  Btupide, 


«v/ 


n[9|1  JHMfHoo^  itupide. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


A35 


91  b  khlàn,  fort. 


n9no  i-am-iàn,  force. 

91  n  khvàk,  cécité. 

ncTlfi  i^-^ihrvâk,  aveugle. 


S 


|fi  AAt^,  cul-de-jatte. 

n^fi  b^m^ën,  perdus. 

9IR  A:A$aj[,   se.  io^fo,   indi- 
gent. 


•   1 


n  (\TÎ1  i-anhuài,  mlsèi^e. 


n  ko. 

nfa  fcdii,  placé  sur. 

U  o  fhnkàh,  placer  aur,  mettre 
en  place, 

tluQ  6an^^,  perchoir. 

[Ufîa  frorkiny  se  placer  sur. 

[fîu  fc-f^,  80%iier,  gouver- 
ner* régir. 

ntl  hot^  jUBle. 
U  R  j»A4o|,  ajuster. 


tlOR  iaàJat,  ceinture,  rênes. 

U  g  {1  iah-Mt,  Bouche  (  coupée 
au  ras  du  soi),  moi- 
gnon. 

ni  kdr,  entasser. 

nfil  k-èmnriry  tas. 

fnn  keap,  serrer,  tenailler. 

[UlDn  pra4cêap,  enfourchure. 
2^ri  kk-tireap,  pressoir,  presse. 

Hffin  ft-omiMop,  étau,  instru- 
ment de  toi*ture. 

ÎTin  %>>  convenable. 

Gl ri  ph-Jcap,  convenable. 

UiTlbl  banrkap,  prescrire,  or- 
donner. 


•    I 


nSl  PI  k-àm-nap,  convenance. 

fTlI  keaVy  matrice. 
rUfni  McMt,  copoler. 

ÎTinj  kalf   assister   à   l'au- 
dience royale. 


•  1 


nfilflJ      k-ànuHil,     audience 
royale. 


38. 


&36 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


fnt\J  few,  godiller  (marine). 

JuiÙJ  rinrkas,  branlant. 


nR  Hî,  penser. 

fUnR    sam-Mt,      penser    de 
même. 


RR  .kûky    petits    coups    de 
poing  de  massage. 

uQR  dah-kûk,  choc,  heurter. 

RB  kûriy  bienfait,  se.  guna. 

Uttftn   fran-^ân^  grâce  royale. 
1 

RD  fcwp,  rencontrer. 

fURH  sam-kup,  se  fréquenter. 

RD  A'ttp^  massue. 

lud    ?iài'i-iâp,  trappe  qui  as- 
1  somme  (poar  le  gros 

gibier). 

c 

R  Â-w,  couple. 

U  ph-liu,  appai'eiiler,  accepter. 


R   ku,   dessiner,   tirer  une 
ligne. 

Rfi     h-^fhu,    tableau,    trait 


tracé. 


RD  kuapy  joindre. 

u  n  ph4cuop,  unir,  assortir. 


RfiD  fc-<}miMfop^  réonioD. 


R  kuoy  convenable. 


^ 


Uu  banrkuo,  digne. 


R  fi  A-omn-tto .  éducation. 


tmfU  faw/,  poteau. 

UttrifU  ian-iteii/,  pieu. 

R  kûtjiy  garder  rancune. 


•  • 


Rfi    k-âmn-ûm,  rancune,   ini- 
mitié. 


RD  keaffi^  soutenir. 

u1  ph-keam,  collier,  enfilade  de 
grains  soutenus  par  un 
même  fil. 

RH  kropf  couvrir.  V 

Upn  bah-krdp ,  coxxwir. 


RACINES  ET  DÉRIVES. 


437 


ÎTIH  kream,  souffrance,  dou- 
leurs. 

nriH  JWw-ream,  effrayer. 


m, 

\ 


nn  Jfcrup,  assez,  suffisant. 


r^ 


U 


u  n  bah-krûp,  compléter. 


nin  k-om-rûp,  compléter,  suf- 
fire. 


r^ 


R  fcrti,   se.  guruy  précep- 
teur, maître. 


ni  k-iv^ru,  modMe,  type. 


r^ 


t 


fn  kroù,  accident,  malheur. 

ntn     k-om-rm,    effrayer   (en 
paroles). 


m  khô. 


îlhR    hh4ity     prohiber     dé- 
fendre. 


•    1 


nUyiS  Ww-Aa/,  obstacle. 


dl  khûmy  garder,  détenir. 


u    ph-kûm,  réimîr. 


îinfi  khleatiy  affamé,  faim. 


«^ 


finnâ  Anim-feafi,  faim. 

ajfe  khlûn,  lèpre. 

fiOlfa  *-<;m-fen,  lèpre. 


9^ 
1 


îinnj   Hrea/,    se.    gopaldy 
faire  paître. 

nfcnfU  k-m-veal,  faire  paître. 


bnô. 


fann  napy  mort. 


IlSin  n>-»flp 


s^apaiser,  s'étein- 
dre. 

tempérer,  dé- 
truire,   tirer. 


fan  nûÂ?,  baisser  la  tête. 


fin    ph^hûk,  branler,   secouer 
^1  la  télc. 


fan  nûpy  s'incliner. 

nn  phr-hûp,  indiner  (la  tête). 

fan  nût,  se  baigner. 

nn    ph-hut,  faire  prendre  un 
^1  bain. 


4.18 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


[Sou  Aeuy,  lever,  détourner 
la  tète. 


ptff 


tu  prorneuy,  indifférence. 


tfann  lïoi/A-,  se  pencher  la 
têle  en  avant,  os- 
ciller. 

ff^f^    ch-noui,  regarder  en 
bfifl. 


iâ  n/)wi,  chaleur  conservée. 

fi  jpA-nom,  iajre  cuire  à  petit 
fea. 


G  ca. 


Ow  panjier»  faire  composer. 


G  a   ph-cah,   soin, 
ment. 

OflDu  f-amn-an,  lien. 


soigneuse- 


ofa  fâii,  vouloir,  désirer. 

UfTlb    hah-çàh,    paré,    digne 
d'envie. 


OR  çfl/,  stationner,  mouiller. 

ftJOR  iaffi-^at,  Blalionner,  sta- 
tion. 


OU  cap,  fin,  fini. 

« 

rtJfnU  iaà-€àp,  condnre. 


&\r\  çàky  percer,  perforer. 

[Udn  R  prorçSk,  lutter  avec  des 
armes  aiguës. 


QDfp  r4n,  être  balta. 

u^  ÉTI  pk^çin,  vaincre,  en  dé- 
faut. 


ÔfUTlfTl 


Jj  Ç-omhàa,  défaite. 


Onu  (?^,  saisir,  commencer. 

OnU  ç-b^p,  prindpes,    lois, 


•  I 


OQItJ  ç-amlfàp,  lutte  corps  à 
corps. 

ÔamU  t-(mn-fy,      saisie, 
étreinte,  admirable. 


01  tu  çàyy  user,  dépenser. 
ÎQtU  bh-^if,    di^pmer,   i^ 

papdi-e, 
OfimtU   ç-amn-^y,  dépenses. 

ÛTII  càr^  planter  en  rang,  en 
palissade. 

Op^    C-i-àr,   prlerrç,  jwdin 
d^agrements. 


RACINES  BT  DÉRIVÉS. 


&S9 


Ônmi   s-^n^r,  rangée  de 
pieux* 

tnfJ  çàl,  corrigé,  châtié. 

ClfU  pk-aàlf  Qorriger,  châtier. 

CnfU  çàl,  afflux  d'eau. 

Offinj  ^<-ç3/,  tendre,    dis- 
tendre. 

tnw  fdj,  vieux, 

nnriAJian-^fll,  vieux,  usé. 

OrUTlAJ  c-anm^,  vieillesse, 
antiquité. 

on  çëky  becqueter, 

nJOn  prorçëk,  lutter  à  coups 
de  bec. 

OR  cet  y  tailler,  peler. 

QfVntl  iHimnrëf,  parodie,  tran- 
sie. 

OR  cet  y  ca»ur,  sentiments, 

POR  oro-cft»  triste^sç,  ificjuié- 
tude. 

q  ço,  descendre. 

Urn    (a»-£9.  faire  descendre. 
Onn  £-atii»-9,  descente. 


on  çoÂ?,  boucher,  obstruer. 


UtTlfl     hai^k,     inffurgîter, 
^  donner  la  becquée. 

en  çh-tholf,  bouchon. 


ois  e?an, -extrémité,  fin. 

y 

Uu  phsoh,  terminer. 

OfU  cmlf  entrer. 


UfTlfU    bah-çaul,   introduire, 
u  faire  entrer. 

ÔruTlfU  c-amn-^ul,  entrer. 


tOÎ  w,  éviter,  décliner. 

UtfJlJ  i«wt^,  détourner,  écar- 

tOtn  ç^,  sortir. 

QtfLflfp  ^<iiW9-«ft,  sortie. 

(G  0f ,  longtemps. 

QtfVn    MJ?!»-^,     Ippgtemps, 
ftppès. 

tOt  ç?,  savoir. 

UtîTiî  6aîï-cy,   engager,   con- 
^         seiller. 

OlfVn*  Ç-i^fflU-^^  connaissance. 


/i40 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


ton  çèky  partager. 


•  j 


OtriTlR  ç-amn-èk,  part, parue. 


ton:  ro,  percer,  trouer. 

fOp*  f-M>  pieux  enfonces  en 
terre. 


tOIR  çdtf  escarpé. 

ulluTIP)'  ç-amn-ôt,    escarpe- 
ment. 

tOIR  çdtf    poser  une  ques- 
tion, une  énigme. 

tClR  çh-n-àî,  sort,  loterie. 
UinJTlîî  ç-amii-o^^  question. 


ton  H  çônif  entourer. 

uiruDa  ç-ami'Om,  entourage. 

tOni  çoTy  voleur,  prostituée. 


UtfJTlI   bah-cor,   insulter  une 
femme. 


tOlfU  rr)/,  jeter,  abandonner, 
quitter. 


tOpfir  r-M/,   à    moitié    fait, 
sommairement. 


GD    çànty   attendre,   veiller, 
garder. 

tînri  ôan-fàin,  attendre,  veil- 
ler, garder. 

[UGn   pror^m,  8  attendre,   se 
surveiller. 


ffl  sh-^-^tn,  gardien. 


•    • 


0  rUT)  çHimn-àm,  avoir  coutume, 
habitudlement 


on  çàffif  se  souvenir. 

àum  .^m^,  témoignage. 


Onb  ^n,  grossir,   équarrir. 


ôfunfa 


ç-^imn-ah,  copeau. 


on  H  çbàfny  prendre  à  poi- 
gnée. 

lOCpH    s-^Yhiàm,  prendre    à 
poignée. 

Ôpfa  çWn,  se  battre. 

0  Lp  Q  ç-am-bàh ,  guerre. 


OR  çraJçy  enfourner,  char- 
ger. 

Oin  ç-am-ralç,  contenu ,  charge. 


RACINES  ET  DERIVES. 


âAl 


§ 


Gi  çrOy  dru. 


•  n 

GI  c-^m-ro,  pknter  dro. 


m  fa  çraun,  dru  et  serré. 

GJQ  f^-am-rauhy  piquets  for- 
mant palissade  ou  pa- 
lanque. 


Gfî  çrautj  couper  à  la  faux, 
moissonner. 


V 


•  n 


OIR  i?-am-r^>  récolte,  mois- 
son. 


OG  çruoçy  verser  un  liquide. 


6J 


n 


fTlG  iah-çruoQy     seringue, 
-»  pompe ,  jet  d'eau. 


GO  cruoçj  pointu,  aigu. 

GriTlG  çr-m-^àoç,  broche,  em- 


brocher. 


r\ 


Ofi  çreuuj  beaucoup. 

G  [Jfi     ç-am-reun,     multiplier, 
faire  prospérer. 


tiGîin  çriehy  chanter. 

Otitu  ç-am-rieh,  chant,  chan- 


iGÎI  çreky  fendre  (des  objets 
longs). 


•     n 


G  [in   ç-ûm-rek,   tranche,    la- 
melle. 


GItU  çvàtfy  enrouler. 


(otfitu 


ÇHMrvày,  écheveau. 


C  cha. 


en    çhaky    enlever  violem- 
ment. 

nmn  kan-chàk,  enlever  vio- 
lenoiment 


Cin  çhaky  couper  avec   le 
couteau. 


inri  çh4-ak,  sculpter. 
Gîpn  c-amlnak,  sculpture. 


ihB    çhany  manger  (se  dit 
des  bonzes). 

Gui 6     e-^-Mn,  aliment  des 


bonzes. 


A4S 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


S  (')  f Am,  manger. 

Ofin  c-am»-ei,  aliments. 


ZVi  çhoty  exact. 

Oins  s-^nhfwt,  exactitade. 


u 


çhau,  filouter,    revendi- 
quer à  tort. 

OUI  ç-am-hau,  revendiquer  k 
tort 


CR  chaut  y  tracer  une  raie. 

u 

ÇB  {h-nHÊUt,  wde,  lëbrare. 
t 

[Cîb  chien  y  oblique. 

Utn^JD    iah^hieh,    oblique, 
u  indirect. 

tCm  çh-nhieh,  se  toprqer  poqr 
u  regarder. 


(I^   çhi^,  douleur  lanci- 
nante. 

nCîU  rô-chiep,  démao^aison. 

tC:  çhe,  brûler. 

[U  rCS  prarcMj,  mècjie  calcinée. 


[Ct  i?A-a-?,  odeur  fikide   (do 
lampe  qui  s*éteint). 


tCIR  çhdty  80t,  stupide. 


UtnriR      Joîh^Mf,      berner, 

tromper. 


JU 


tel  çAoo,  cru. 

(Cl  çhrOritOf  couleur  de  viande 


crue. 


glU  chaéipt  odeur  dea  mets. 


OmU  ça-nràf,  mets. 


»  * 


fctl  ^i^l,  rassasié. 


M 


GmJl  eo-m-è/,  rassasié. 


[Ct  ^Ao^,  odeur  répugnante. 


ôfm 


sa-m^,  odeur  fétide. 


n 


cri  çhkuoty  fou,  insensé. 
G^fî  ç=(m^^|  folie. 


ORR  £-am-iltio|^  folie. 

cJ 


^*^  Ecrit  aussi  G  cet. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


443 


tC(\J  çhkêu»^^\  prendre  avec 
des  baguettes. 

G  [Q  AJ  e-nihlmii  baguettes  te- 
nant lieu  de  four- 
ebtttet. 

CI]  chmyj  loin. 

0 uiCIl  c-^nhnày,  distance,  éloi- 
^ement. 

ch  ehktày  traverser. 


Q9|Q  ^-anhlah,  traverser,  com- 
muniquer, copier. 


C  çhlo,  éolairer. 

0(Vn:  ^aç^B,  torche. 

[CI  çhleuyy  répondre. 

GC9ÎCU  ç-atfhleuy,  réponse. 


tfoô. 

dfg  dlfn,  inondation  torreni 
tiejle. 


Cffifi 


j  „  v^ 


c-cmn-on,   crue   torren- 
tielle. 


cfni  cHly  ehoo,  combat  d*ani- 
maux. 


UfTlfU   han-coL    faire  battre 
(des  animaux). 


g' 


d^fU  |>«k^/,   lutte   (d'an!-, 
maux). 


tf)  c^a^  bon,  bien,  en  bonne 
santé,  sûr,  certain. 


pd^ 


prorcea,   connu,   mani- 
festOf 

Ufil  e-dmn-ea,  bonté,  biep-élre. 


tflfa 


ceaii,  ouvrier. 


ufilu  e-()mii-€an,  ouvri 


ouvner. 


cfi6  6a;»«  fouler  aux  pied^* 

UfTTlfi    ian-can,  faire   fouler 
aux  pied^. 

nui  fi  c-hn-an  (  co  qui  est  foulé 
aux  pieds),  étriers. 

u6i6  e^fHm,  choses  foulées 
aux  pieds. 

t()Ç)  cap^  adhérer. 

Cfi  n  fhrcap,  coller,  joindre. 


J*)  C*e8t  un  dérivé  altéré  de  mt  lâs,  «renlever  en  gnittant»;  cf.  p.  &3s. 


444 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


Snn  l^reap,  ferme,  solide. 
nCnn  i-om-cop^  fixer,  arrêter. 

c/  cif,  monter  à,  monter  sur. 

UfTlS  taihH,  placer,  porter  à 
cheval. 

tjfi    c-omii4^    monture,   vëhi- 
cale. 

un  cïky  creuser. 


p 


Ufin  e-rtb^;^,  pioche. 


City  près. 


GR  jpA-^r/^  mettre  près,  appli- 
quer. 

1j  B  R  <Hbmi4^  proximité. 


un  d|p,    contraction  circu- 
laire. 


5n  thrdp,  qui  se  rétrécit  en 
se  desséchant. 


^ 


d^Q  ctM?,  cassure  sans  rup- 
'         ture. 

lu  G  r6-<ûc,  se  casser  sans  rup- 
ture. 

UCT)  G    btÔM^,   casser    sans 
'  rompre. 


c/ni  rà/)  coudre  à  Taiguille. 

^rU  ph-cAl,  paîllottes  blanches 


1 


cousues. 


Ht/m  md<àl,  aiguille. 

niinj  e-kn4il,  grande  aiguille 
*  à  Iresaer  les  filets. 

t/fi    cun,   offrir,    conduire, 
accompagner. 

tJrnfi  iiMkcim,  oondoire. 

V 

ufifi    c^fMm,   présent,   of- 
frande. 

d  cUf  aigre,  acide. 


HO' 


□  mo-€u,  sac,  jus  des  firnifs 
acides  servant  de  condi- 
ment 


t/cn 


cuon,  commercer. 


nil(Tl  e4m-iio»,  commerce. 
U6  fTl  c-imnrwm,  conmierce. 

t3^R  CMO/,  ceindre  la  tête. 


nilR  e-ivnrwîy  turban. 

4- 


c/n  oMfy  rencontrer. 


^j 


cfen 


R  n  c-ômtHiop,  rencontre. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


UUb 


t/l  cfwry  rangée,  sillon. 

u  î  pi^tfor,  labourer. 


c/fU  cuoly  louer. 

6) 

fUJfll  c-hnrml,  salaire. 


t/tti  (Jtioy,  aider. 

U  fi  en  c-èmiiHUoy,  aide. 


AJ  fTî  EU  $ah-cmy,  agiter,  ëbran- 
'^  ier. 

lu  eu  ronh-cmy,  agité,  ébranlé. 


tfhj  CU08,  remplacer. 

UBAJ    c-Aww-iioi,    remplace- 
ment. 


éj 


lâ'tEU  ceuoy,  croire. 


CjtfiîtU  c-omn-euoy,  remplace- 
ment. 


id  cBy  injurier,  gourmander. 


toi  cduy  monter  (se  dit  de 
la  mer). 

u[fil     c-ùmfhitt,  marée  mon- 
tante. 

à^  ceanij  livide,  noirci,  im- 
prégné ,  trempé. 


91  kh-eeam,  imbibé. 


Ul  c-r-eam,   boue,    vase    des 
eaux  de  cuisine. 


a  cura,  réunir,  rassembler. 

D    ^hrcûmy  rassembler,  réunir. 
1 


% 


Uu  pm-dtoi,  réunion,  convo- 
cation. 


g> 


• 


n  creapj  apprendre,  pren- 
dre connaissance. 

unn  e-èm-reafy  informer,  ap- 
prendre respectueuse- 
ment. 


u[fi  e-èmn^y  insulte. 


t  dîn  criek,  fendre  un  objet 
long. 

Utnn  c-oiimeifc,  lamelle. 

mn  crèh,  fendre,  s'enfoncer 
dans.     ; 

t/fin    e-^rhh,  fendre,   s'en- 
foncer dans. 


àà6 

[|q1  €ràu,  profond. 

Uin  c-èfhfom,  profoodeor. 


GBAMMAIRE  KHMÈRB. 


aUchA. 


t\U  ehd,  se  tenir  deiiont. 

VÇptitî  tan-ekS,  dresser, 
mettre  deboot 


•   • 


Qtn   c^m4é,  tuile,  stature 
fui&Toa. 


niin  ehgp,  arrêt. 

Ufj^fl  4ww%,  arrtter. 

rUJH  ekàm,  vis-à-vis. 

lyriJUH  pnnMm,  vi»4-vi>,  en 
fiiee. 

fUJIB  chean,  faire  an  pas. 


•  H 


tlfTlB  «-4^-Aeafi,  pas,  enjam- 

JMOt 


(Ûjb  ehin,  fralchear. 

[R  fUJQ  ircHihih,  ombi-age. 

fUriî  cAna,  vaincre. 


[(UnAf  dUoiff ,  dttpote« 


ptrunnj 


â'tnxi; 


^ditpDle 


,  dispute. 


(T)Q  non,  d*Qne  façon  gra- 


cieuse. 


mntifa 


=— #  gnaeax, 
souple. 


fpnn  »fl^,  a^ter,  secouer. 

1er. 


• 


t^^n  homMuà,  (ûre  treasaB- 
lir,  frayer. 

fjTpU  «4p>  redoublé,  répété. 

presser,  i  k  hâte. 

I 

nriCU  ^4^)  ^D8  cesse. 

pnhttJ  jw»^,,  4  renvi. 

fjhrtJ  «of ,  édore. 

Ô^AJj»i4«f,fainéclore. 


RACINES  BT  DÉRIVÉS. 


447 


Ifhffi  neuâp  Victm. 

t\J[(T)(T)  lOiHtetâA,  dents  sali- 
^    ^        lanles. 


fîTlfa  n«n,  agréable  à  la  vue. 


wffnfa 


iam4îèh,  montrer. 


d^. 


ufl  dakf  arracher. 

lun  n>-(^aj?i  se  déplanter. 


tïn  rfo/?,  empocher  (dans  le 
nœud  du  langouti). 

u  n  A-Hràk,  poche  fermée  par 
'^         le  nceud  du  langouti. 

\iu  dan,  puiser  de  Teau. 


ik^iHiih,  inatniment  de 
pèche  en  forme  d'épni- 
sette. 


dfru  dM,  arriver,  parvenir  à. 

u  ru  fk^àl^  amener^  complé- 
ter. 

mU  ^riràl,  chaussée,  digue 
d*accès. 


t^n  dâkf  poser,  stationner. 

Ufilfl   ban-dàk,  placer,  place- 
ment, vente  à  crédit. 

UiH  ^-nik,  soigner,  veiller. 
ufUTlfi  çhKmn-â^(et,par  cor- 

ê  I 

ruption,  ftJfUTlfi 
i^um^),  étape. 

tflG  daç y  interruption,  rup- 
ture ,  dénnitif. 

ylG  ph^àCf  rompre,  définitif. 

tJSIO    ianrdàc,   dernier,   ex- 
^  tréme. 

uPUTlO    d-amn-àç,    dépense, 
fin. 

u^U  dàp,  creuser,  perforer, 
sculpter. 


ptflU 


prordUp,  orner,  décorer. 


unmU  ç^mn-^i^^encastrure, 
mortaise. 


Chru  itU,  se  reproduire,  se 
propager. 

UfilflJ  hanrdàl,  créer,  causer. 


Q^rU  dalf  frapper  droit. 

bcflflJ  l^ffl^/,  boxe. 


ft&8 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


RpfU  t'b^i,  mortier  à  décoi^ 
tiquer. 


ufi  dèky  conduire  en  tenant 
par  la  bride. 

^n  thnnrék,  dressé. 


ufa  deày 


savoir,  connaître. 


Uu  ph-dën,  faire  savoir,  porter 
plainte. 

UBu  hanrdéhy  faire  connaître, 
plainte  écrite,  requête. 

UlfiriB     d-amn-én,     nouvelle, 
rensei^ement 


DR  déty  coller,  toucher. 

UR  j>M4>  coHer,  toucher. 
[UQR  protêt,  serrer  de  près. 


u    flîo,     germer,     pousser, 
croître. 

tJB  ianrdo,  planter,  feire  ger- 
1       mer. 


X\V\  doty  brûler. 

RÎR  ffr^l,  placer  dans  les  pin- 
ces pour  griller  an  feu. 

IjUPÎ  dromi-ot,  pinces  en  bois 
pour  gnller  au  Cbq. 


do  ^ti^5  semblable,  comme. 


pClO 


prordatis,  comparer. 


ri  dw«,   troquer,   échanger. 

y  p-dau,  troquer,  échanger. 


^  tii^iHm, 


u 


troc 


c^ 


UG  duoç,  collé,  adhérent. 

d  flp  0  c^anm-tiof  ^  goutte  d'eau 
au  repos. 


ufni  £^1^/.  tomber. 

"  yflJ  p4ml,  renverser,  cuibu- 
*»  ter. 

nrU  i-4w>l,  abattement,  cha- 

61  . 

**  gnn. 


[B^H  deum,  commencement, 
principe. 


(UH  p^eum,  commencer,  en- 
treprendre. 

tBi  deuj  marcher. 

UtBI  iathdeu,  conduire,   ac- 
compagner. 

tul  th-m-eu,   marcheur,  voya- 
geur. 

utfLTlI  d-atm^-eu,  marche,  af- 
Eadre. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


&/i9 


tlijfa  dtel,  blâmer. 

CftfLhjOJ  d-amn4el,  blâme. 

tun  dek,  dormir. 

tyn  p^ek,  coucher,  étendre. 

U  [  fUI  n    d-amnrek,     couche , 
dortoir. 

ttifTl    den,    chasser,   pour- 
suivre. 

UtBtCTl  haurdeh,  chasser,  ex- 
pulsion. 

ptufp  pni-^,  poursuivre. 

l^  de,  coudre. 


[^  th-fhe, 


couture. 


[dru  dèlf  au  même  endroit. 

tjffinnj  d^mn-il,  là  où,  ce 
qui  appartient  à. 

[tfl:  ^,  dégager. 

nd^î  ou  ratd^îiHyxouftM», 

s'échapper. 
(CflS  p^,  dégager. 

tîtfflt  ian-dS,  dégager,  faire 
ou  laisser  échapper. 

ORAMMAIRI  KHlàu. 


sauver,  préserver,  épar- 
gner. 

U  tfuTlî  d-amn-^,  excuse ,  déga- 
gement. 


lu)  fJ  dàly  pousser  à  la  gaffe. 


tmfU  |*-jMi/,  gaffe  (en  bam- 
bou). 


tCflR  c?^f,  embrocher. 

RtflJTlP)  l-ratfrot,  brochée. 


tthtU  dàtfy  selon,  par. 

UtKltU    hathdôy,     longueur, 
laisser  faire,  favo- 


nser. 


e 


daffiy   marteler,    frapper 
des  coups  secs  et  durs. 

lu  rà-iam,  choc,  se  heurter. 


^ 


froriam,  choc. 


uflXl  d-^tmn-Hm,    coup,   dou- 
leur. 


tf\  dàm^  planter. 

Urun  d-amn-âm,  plantation. 


39 

mVMHniB    «ATIOITAU. 


450 


«     Jv 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


U  ^1^,  morceau,  masse. 


y    p-dom,    roula*   en  boole, 
.  1        groaper,  amasser. 


nn  na. 


am  wd,  quel? 

-fflOm  a-nii,qudî 


tl  ta. 


ri  (adjoindre. 

fU6  ian-da,  planches  exhaus- 
sant   le    bord    d^une 


barque. 


^ 


UfUI  dHitm-a,  jointure,  suc- 
cession. 


fin  (àk,  bruit  de  l'eau  qui 
tombe  goutte  à  goutte. 


0/  1 


^y 


UPUin  d-amn-àk,  goutte  (qui 
tombe). 

RH  làm,  se  priver,  s'abste- 
nir. 


U6H  ian-4àm,  mettre  au  ré- 
gi r     ' 
gime. 

P    . 

riftnH  i-rafirâm,  abstinence. 


mh  tàuj  au  lieu  de,  rem- 
placer. 

UfirriQ  4^amn-àn,  remplace- 
ment 


tlh  !èn,  tendre  raide. 

(^b  tdëh,  allongé. 

U6q  i^fi-^,  tendre,  presser, 
filet  de  chasse. 


RG  ti^,  peu. 

Ufi  G  iaihiéQ,  un  peu. 

tRb    téîi,    préparer,    com- 
poser. 

UinXlQ  çt-omn-^n ^  préparatib, 
attributions. 


[Cnb  tàAy  se  cramponner,  se 
hisser. 

nilfi^u  ia»r4àn,  remorquer. 


P' 


UtPriu  pra4^,  se  crampon- 
ner^ ^fe  haler. .  ^ 


■  I      «  > 


fnfa  fdn,  ériger,  fixer. 

d  nJn  a  ^-am9-<in,  enjeu ,  gage. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


&51 


RÎT)  taaun,  gémir. 


u 


uH(n  ({o^-fiMiim^  gémir. 

{Tjfa  éam,  tête,  principe. 

uUu    d-am-bauh,      premier, 
^  commencement* 

[fifa  tràn,  droit. 

Qju  d-am-ràn,  dirij^er,  viser, 
directement,  droit. 

m  Ira,  cachet,  sceau. 

Uli    iHun-rà,    cachet,    traité, 
inscription. 


filtl   ^'àpy  imiter,    contre- 
faire. 

Ul^U  i-am-nify  exemple. 

[în  tu  îrÀy,  se  frayer  un  che- 
min au  coupe-coupe. 


UlItIJ.çtflwi-rày,  chemin  frayé 
au  coape-coupe. 

gn(\î  fnii,  parler,  ordonner 
(se  dit  du  roi). 

on  ni  d-anHrâs,  ordre,  parole 
royale. 


RH  treniy  égal,  ajusté,  pré- 
cis. 

uTH  drotthrëm,  égaliser,  ajus- 
ter. 


REU  îroy,  jalonner,  repérer. 

ulCU  d^im-roy,  repère,  jalon. 


Vilf  trauv,   il   faut,  il   con- 
vient. 

uir  d-am-mtfv,  fixer,  décider. 


i 


RR  frwoî,  superposer. 


ÛIR  ç{-ani-n(o|^  empiler,  empilé. 

RîU  trt^,  en  foule,  serré. 

UtITU   d-am-riep,  garnir. 


[  R:  tre,  réfléchir,  penser. 


•  j«? 


Q  lïl  dHtm-re,  intelligence ,  pen- 
see* 


n\ 


fç\  p'àm,  tremper,  macérer. 

uT]   d-am-ràm,    choses    trem- 
pées. 

39. 


&53 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


tj'tha. 


u£U  ffuiy,  reculer. 

U  fi  Cil  bathfiuu/,  diminaer. 

t^U  thet^,  flairer,  baiser. 


•  / 


Û  [  rUIU  d-imm-eup ,  exhaler  ane 
oideur  violente. 


[[^  Uièy  suffisant,  soigner. 

Ul6  bat^-^,  soigner  avec  soin. 

iG'h  îA^,    accessible,  aug- 
menter. 

UmH  ^fH^èm^  ajouter,  aug- 
menter. 

(G^b  thkeuày  élevé,  Qorissant. 


n 


D'n 


1 


UiniU  d-am-keuh,  élever,  célé- 
brer, se  vanter. 

thpûk,  décrocher,  tirer 
à  soi  à  faide  d'un 
croc. 

ânn  d^H^^P^y  ^^'^^^  crochet. 


IC'q  [hpeç,  carder, 

Û  [  n  0  d-aïK-^^ec ,  carde  à  colon. 


mn  ^fèkf  chauve. 


ûfnn 


d-anhp^,  chauve. 


G^b  thlaùf  sourd. 

Êj9jb  dr^im-lan,  surdité. 

d^  1^,  limpide. 

U  9p  d-4mMy  se  rasséréner. 

S^b  dftn,  peser  (actif). 

u9Ja    d-anhUk,   once,   unité 
de  poids. 

[t/  ^kl,  prix. 

ut 91  d-am4ai,  prix,  valeur. 


t(/i:  t&/o,  détente. 

Ô[9J1:e{Him4af,  détendre. 


tj^tU  tAwdy,   offrir  (à  Dieu, 
aux  bonzes). 

UmCU  ef-an-tMiy,  ofiande(aux 
bornes,  à  Di^). 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


U5Z 


9tô. 


9 fi  tdn,  doux,  flexible. 

Ufifi  i<m-<^,  adoucir,  amollir. 


f' 


99fi  fni-fdn,    doux,    souple, 
flexible  (fréquentatif). 

m  9  fi  srortàn,  flexible. 


9n  top,  barrer,  supporter, 
boucher. 

uTl  phriop,  appliquer,  8out^ 
nir. 

Sn  kh-ûip,  feimer,  obstruer. 

s 

9fU  toi,  s'appuyer,  suppor- 
ter. 

ufU  ph'^l,   appuyer  contre, 
soutenir. 

Ufi  flî  ianriol,  support. 

|U9fU  prorm,  cAte  à  côte,  en 
face. 


91:  ta,  frapper  de  la  paume 
de  la  main. 

91:  yt'tày  contre-coup. 

91fi  taky  prendre  (au  filet, 
appeau ,  lacet). 

|U91fi  pra-tak,  s'accrocher,  se 
croiser,  entrelacer. 


Onn  ^fMi^^  appeau. 


91  m  tean,  tirer,  tendre. 

j 

Ufildn  i^oii-tean^  tressé,  engin 
^    ^        tressé. 


91î^  tat,  donner  un  coup  sec, 
renvoyer  en  frappant. 


V 


CTlPi  ph'tat,  frapper  légère- 
ment, donner  une  chi- 
quenaude. 

SnPÎ  ih'tat,  rejaillir,  ricocher. 

UfilFî  ban-tai,  règle,  ligne  ob- 
tenue en  frappant  un 
fil  noirci. 


9Îfi  ton,  à  temps,  atteindre, 
opportun. 

m  fi  phrtan,  reprendre,  répri- 
mander. 


91fi  tean,  se.  dana^  don,  au- 
mône. 


d 


|U91fi  pra-tean,  don,  aumône. 


91  n  teap,  bas. 

Ufiin  han-teap,  abaisser. 

[91  n  t-r^ap,  étendre  sous,  sup* 
porter. 


asft 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


|96^n  t-ràtheap,  tapis,  ce  qui 
est  étendu  dessous. 


• 

96in  t-àmtireap,  bas-fonds. 


91  tu  teay,  prédire,  deviner. 

9 fil  tu  t-àmn^ay,  oracle,  pré- 
diction. 


9iriJ  te/,  retenu,  gêné,  ar- 
rêté, à  court. 

UlfU    ph-tal,    près,    acculé, 


contre. 


•  t 


9Bnj   t-imn-al,  arrêt,  gêne, 
obstacle. 


91(11  tas,  s'opposer,  résister. 

(\S)C[]  H«>  barrer,  boucher. 

A 

SnftJ  kh-toê,  boutonner,  bar- 
rer, verrouiller. 

Ufil  (\J  ban-toi,  barre ,  verreu. 

A 

01  (M  th-n-as,  barrage. 


9n  ttkj  eau. 

99n  tà-nk,  humide  (fi-équen- 
tatif). 


9.0    tiçy    piquer    (avec    le 


^' 


dai'd),  pincer  (se  dit 
d'un  insecte). 


9BD  t-ràn^c,  piquer  ou  pin- 
cer (insecte). 

9fiG  $4nmr4s,  pkjAre  de  1>ête 
portant  daitl  ou  pince. 


9ÎT1  ^n,  acheter. 

j 

96  ^  t-àmn-ih,  marchandise. 

9H  tm,  atteler,   placer  de 
front. 

U  H  ph-0m,  ajuster,  comparer. 

9  fi    tûk,   conserver,   lacer, 
laisser. 

ufi    phriâi,  charger,  déposer 
^^         sur. 

Ufi  fi  ban-mk,  charge. 

• 

9  fi  fi  f-oiBM^fi^.  conserver. 

1 

9n  tûp,  boucher. 

l9Bri  t-ron-4ip,  barrage,  bar- 
ricade. 

9  fi  n  t-èmthûp,  barrage,  digue. 

9nj  tulf  porter  sur  la  tête. 


V 


9 


9  fi  nj  t-ràn-^l,  ce  qui  est  porté 
sur  la  tête. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


455 


9(D  tuon,  se  lamenter. 
il  j 

m        ^^  ~ 

9  6  m    t-inm^ium,     cémisse- 
ments. 


[9  teu,  déposer,  placer  sur. 

tltfi  haorteu,  placer  sur. 


P 


9 [6   t-rônreu,  support,  daie, 
étage. 


t9n  teup,  récent. 

9  In  H  t-^n-eup,  noayeaaté. 

9fLj  teus,   gène,  obstacle, 
arrêt. 

|Ut9riJ  pra-teui,  gêner,  se  gê- 
ner. 


l^^Ç)  tiep,  près. 


9[6|n  t-èmnriep,  pavillon  k 
proximité  de  la  mai- 
son. 


t9  te,  en  pente,  incliné., 

■N 

tu    pk'te,    transvaser,    trans- 
mettre. 

t9  te,  vide,  rien,  négation. 

0 

9(6  HMitn-e^  vide,  inaction. 


l^f\J  tes,  pays  étrangers. 


|UI9nJ  prthtei,    pays   étran- 
gers. < 


tÇlftJ  touSf  peine,  châtiment. 

U[61t\J  han-toui,    imputer    à 
^  Ceiute,  blâmer,  re- 

procher. 

9  tàifhy  percher. 

[96  t-rôthàm,  perchoir,  g^te. 


9  tum.  mur. 

1 


Ufi  han-t&m,  (tùre  mûrir. 

[9b  trdny  porter,   doué  de. 

[96b  trà-nU,  dignité,  fierté, 
arrogance. 


9|R  triei,  penché,  incliné. 


r^ 


m 


fitR    han-iriet,   faire   pen- 
^J  cher. 


G  thô. 


k\f\  thuty  gras,  obèse. 


0    1 


9tiTlî^  t-ôm-hat,  embonpoint. 


/i56 


^•RAMMAIRE  KHMÈRE. 


tnCU  thleay,  briser,  crever. 

90/1  EU  t-^m-leay,  trouer,  cre- 
ver. 


Qfi  thnûn,  lourd, 

1 


4(58 


Jw  t-ànhiiûn,  lourd,  peser. 


Ù]fi  tklakf  tomber. 


•        I 


9nnn  t-cm-lak,  précipiter. 


dnn  thlap,  habituer,  accou- 
tumer. 


•   I 


9B)n  t-on-iap  ou  9ann 

i-om-lap,  habitude. 


D   thlû,  percer,  traverser  de 
'        part  en  part. 


9fy  /Hifit-te^  perforer. 


6  nô. 


tffi  w()«,  habiter,  résider. 


njtffi  lom-nàu,  habitation,  ré- 
sidence. 


Uba. 


tl  ba,  conduire,  pousser. 

UU    hatihba,  exiler,  expulser. 

un  bak,  agiter. 

UUn  i^o-io^^  remuer  (fréquen- 
tatif). 

Uis  ban,  aîné. 

Ojti  fi4«»,  aîné. 
OUu  çam-bah,  aine. 

ÙR  ifl|,  détour. 

Rjn  A-irfr,  trahison. 

UB  Aan,  faire  un  vœu. 


•    I 


UfUI  B  i-amn^n,  vœu ,  ex-voto. 


i\ll  pây  rapiécer. 

UrUTtt  6-amR-^^  rapiécer. 

Cpn  Aa^,  casser,  diviser. 

UCpn   batfhiàk,  casse. 


UBpn  ^«Mi-ai,  chevffle. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


457 


CpG  tôp,  prendre  la  peine  de. 


•         t 


UnmG  6-amii*2(^  peine  prise. 


CpfTl  bàn,  tirer,  chasser. 


n    n 


Utfl  (T)  p-ism^n,  chasser. 
KJtfl  tp  p-ram-^h,  chasseur. 


t\]f\  pàty  ammcir. 


•     n 


rtJCpR  t^m-pàt,  aplali. 


qpR  fôf,  perdre. 


•  I 


UCpR    hamrhài,    faire    dispa- 
raître. 


^)<^J  bàsy  rebeUion. 

UCp  ftj  iam-bds,  comploter. 


ÙR  A^f,  couvrir. 

UUR  kam-bët,  cacher. 


U  Ao,  frapper  de  la  pointe. 

n  t 

UU  pa-td,  tapoter  (fréquenta- 
'       tif). 


UfU  iolf  prêter  à  usure. 

UUfU  bam-iSl,  faire  l'usure. 


UanfU  b-anm-Sl,  dette. 
1        -    .  -     * 


un  baukf  bosse  du  bœuf. 


uUn     dam-bauk,     monticule, 
bosse. 

u  n  ph-fHmi,  monceau. 

0 

Urinri  b-<mn-aui,  tas. 


UR  boutf  faire  rouler. 


Urintl  i^mn-aut,  boulette. 


UfU  Aatt/,  augurer. 


u 


u  ru  ph-^^ul,  auspices. 


t 


Uu  ru  pra-ph-nraul ,  présages. 


ufa  iîioii,  nouer  les  cheveux. 

u  u  ph-n-uoh,  chignon. 


6) 


UfU  Atiou,  entrer  en  religion. 

u  eu  >|>A*fi^t(ai,  les  ordres. 


* 

D 


ft58 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


tùfa  beun,  flotter  au  vent 
tUîR  hiety  serrer,  se  faufiler. 

[rT||{1  i-iiet,  tenir  serré  sous 
u         Taissdle  ou  entre  les 
jambes. 

dtUJfi  pihbiet,  se  fauffler  (fré- 
quentatif). 

itlttnfî  pra^i,  s'entasser. 

tu  W,  tourner,  s'écarter. 

ifTT  JH^,  bord,  lisière. 

Ûfu  pa^,  sur  le  bord  (fré- 
quentatif). 

itU  p-n^,  retourner. 

lUn  bèk^  se  fracturer,  explo- 
sion. 

ni  lUfi  prorhèi,  se  diviser. 
UlUn  bam-kèk,  fracturer. 
mtin  ibam-iè^,  cassé. 
lUn  p4-èiy  changé. 
Id'fl  ph-nrii,  part. 

UtCLBn  Jnawïi^i,   fragments. 


fufa  W»,   partager,  diviser. 

Ûfufa  iam4ih,  distrait  ^ 

Hfufa 


M^ffM,  fragment,  dé- 
bris. 


tCfl:  A5,  lancer. 


:§15>»^, 


semer  à.la  volée. 


fCfl:  A5,  égrener  (le  coton)< 

ty)  |)&-ii-S>  carde  à  coton» 


tCflfU  bdl,  courir  (quadru- 
pède). 

tftCprU  iom^/,  galoper. 


tCpnJ  Ws,  bdayer. 


balai. 


[(T)  ^,  te  ter. 

UtQi  ^m-^/ allaiter. 

^is  fedii,  cacher. 

[UÔfl  H  proriàh,  se  cacher 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


459 


Uplu   hamiàh,  cacher,   j 

»  -• 

) 

UR  prat,  avec  vélocité. 

ÛUtl  6am-pYti|,  rapide. 

CpU  pràp ,  dompter. 


•    n 


UnU  b-am-ràp,  réprimer. 


CpH  prànhy  prohiber.' 


•  • 


UDH  b-nm^ràm,  prohibition. 


o 


Cp:  prUy  renverser. 


•    n 


un  fr-om-rS^    séparer  violem- 
ment 


ÙO  prëç,  cligner  des  yeux. 

tJtJG  pdnpric   (fréquentatif). 


ÔH  jwm,  chéri. 


U  UH   parftim  (fréquentatif). 


Û  preUf  ordonner. 


'  Ul 


UtI  i-am-reu,  délégué. 


du  pratf  salé. 

•  îO  ■ 

Utp  ft-om-prm^  saler. 

fûb  j>ï^,  déguisement. 

UlUh  bam-pWi,  masquer. 

Ui9Ju  p-rthVkh,  changer. 
Ul6b  ^«-âfî,  divertissement. 


G^pha. 


t^EU  j>Ady,  grand  galop. 

UultU  b-^tm-phây,  grand-  ga- 
lop. 


&h  jiA^A;,  boire. 

Ôuh  bam-phêk,  faire  boire. 
UlHn  p-aim-ik,  buveur. 


hM 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


O'tl  phot^  fin. 

[Uu  R  frorfkoU  SOT  le  point  de. 
Utîtî  ham-pMi,  terme. 

l^ phau,  frais,  fisse. 

Uu  porphau,  frais,  lisse  (joues) 
[fréquentatif]. 

[G'h  pheum,  pleine  (femelle). 

UtuH   ftam-pAeion^  engrosser. 

m:  phe,  cendres. 

Uluî  pa-phë,  cendré  (fréquen- 
tatif). 

jUlDî   prorpKê,   cendi*é,   gris 
cendré. 

\^\C\S^  phÀà^à,  maudire. 

UfilAJl  i-an-dàsà,  malédiction. 

61 

G^tT)  phUAy  dévaster. 

UCTlfTl  fram-|»Wn^  dévaster. 

^  phUj  changer. 

UfUn  l^n-lâ,  changement. 
U9n  h-am-li,  de  rechange. 


^  phU,  lumière. 

UGtU  bam-phU,  édairer. 


UOn  t^n^li,  clarté. 


m  phlèf  fruit. 

Ufon  b-a^lè,  légame. 

Gjp  phsà,  braser. 

Ufifl  fr^ifi^à,  souder. 

GViH  phsàm,  unir. 

UfiriH  ^»-fàm^  s'harmoniser. 


n.pô. 


n  pd,  tenir  embrassé. 

9  kh-pd,  étrave. 

DB  pdii,  enfler. 

UDu  iam-fxin,  faire  gonfler. 


DR  po?,  courber. 


•  1 


Unîl  bam-pdt,  se  courber. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


&61 


m  pea,  (ouler. 


m 

Urn  iam-pea,  afironter. 

ÎTlfi  pak,  mettre  (un  vête- 
ment). 

lUrnn  prarpak,  superposer. 


•    I 


Umn  iamiMk,  vétîp. 


mn  peaky  se.  vaCy  parole. 

fTin  p-r-eo^^  commerce. 


ffjPi  /wi|,  entourer. 

fîDPÎ  p-r^fl|,  courroie. 

rnfi  /wwi,  ceindre. 

UdTlfi  frorpan,  eidacer. 

fTldl  peaSf  beaucoup. 

nj(T)fiJ  limrpeas,  abondance. 

• 

M  m  m  am-peoiy  abondant 

fib  ptùy  se  réfugier  vers. 

Hfi  u  p^ihm'ïh,  abri. 


fiR  pï|,  vrai. 


•  ^ 


jHhmMT; 


n   pà^  bouillonner,  pétiller. 

9  ik-pû,  se  rincer  la  bouche. 
1 

^  pk-14,  pétiUer. 
1 

rifU  /m/,  poison. 

un  m  bam^pûl,  empoisonné. 

DR  pt*|,  rouler. 

nQR  p-âmfMif,  boulette. 


Dfi  /mn^  amasser. 

pn6  prorfun,  entasser. 


CIB  /luon,  cacher. 


a 


uns  ^m-ptfo>t>  cacher. 


tntT)  feuy  plein. 

•      ^^ 

UtnCp  iam^peSi,  combler. 

triB  ^en,  rouler. 

UtDB  ^m-pen^  lover. 


&62 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


fdfi  fm^  8  asseoir  les  jambes 
sons  m. 


ffifi 


}i4-ii-^,  ffiTMi  formé  par 
les  jambes  craMes. 


krifa  prem,  indistinct. 


dessein. 


njO  prtaî,  se  dissimuler. 


Ut 


Clîb  (oNi-prtMî^  se  dissima- 
"^         1er. 


tin  /wvi,  forêt. 

Ut  in  pa^prei,  chasser  en  forêt 
(frëquentatif). 


r?s 


Ç]  frànfl ,  asperger. 


•  i  • 


U[in  ^m^»t»M,  aspei^  légè- 
rement 


fi  phô« 


m  tu  /lAeay,  s'exhaler. 


•  •  •  • 


TA1CU  rim^fheay,  brisé. 

T\V\  phiU^  mentir. 


î^nVi  ka$^pkui,  mentir. 


In  fheij  se.  phaya,  frayeur. 


•  ^ 


Utfl  hnp^&^t^  efltayer. 


t/lh  pUeun,  feu. 

n  t/^u  katft-vUetm,  arme  k  fea. 


tri  G  j^Alep,  oublier. 

Ut/1  G  ^at;»-pU^,Cuire  oublier. 


Hmô. 


tflfi  meouy  avoir. 


ÎUIfi  M-Mean,  ne  pas  avoir. 


H  mu,  rouler. 


H  rà-mu,  paquet,  rouler. 


HfU  muL  ensemble. 

0 

UHj  pormul,  réunir. 
IftJHrU  snhtnul,  se  réunir. 


UrU  muol,  torche. 


^ 


îHfU  rô^muol,  torsion. 


tf 


9t\J  ilMÊmd,  toréa. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS.  463 

injis  rdlàà,  au  delà. 


tU'yô. 


tUfU  ydlf  comprendre. 

Ufijnj  batir^ol,  faire  compren- 
dre. 


EID6  yean,  pendant,  feston. 

1 9  tîS)  6     trà-yean,    suspendre 
en  festons. 

EUR  yut,  lutte. 

lUCUtl  pnhyût,  combat 


Ir6. 


9 

JR  rôt,  fuir. 

UTd  iam-rySt,  faire  fuir. 

IftJ  ros,  vivre. 

uni  p-r^,  ressusciter,  afiî*an- 


chirt^). 
UlfU  6amr9^,  afirancbi  <'). 


îfUu   rinhUn,  franchir. 


Ifinn  rdleaky  brûlure. 


irUin    rimnieai,    bràler,    fla- 
cboir. 


injfa  r^Kn,  lisse. 

inJtt  rd^ftn^  lisse. 

iffUfi  rdWi,  repartir. 

ifrUn  rd-in-Ai,  partager. 

IfU  rdWm,  s'abattre. 


•  • 


•  1 


TfU  r^-m-fôffi.  abattre. 


IttTlj  ràheuyy  fraîcheur. 

.  îttDT  rj-m-Acvy,  rafratcbir. 

nimn  ràhàk,  à  jour.. 

itimn  r^-m^,àjour. 


<■>  Écrit  eneore  t  CptU  jm^. 
o  Écrit  aoBsi  ÛtHfU^iaqHr^. 


&64 


GRAMMAIRE  I^HMÈRE. 


i)  fi  rat  y  réquisitionner. 

IfTlFî   p-ra|,  séparer  (malp*é 


soi). 


•  1 


UT)  fi  bam^rat,  séparer  violem- 
ment 


nn  reap,  plan. 

lîTlU  f-reap,  égaliser  ^^\ 

Ulu) n  btthrreap,  aplanir. 

IfLfin   rà-l-eap,  de  niveau. 

î^  n  rd-Urcap,  trefflis  formant 
plancher. 

ntU  reay,  étendre. 

fntU  p-reay,  disperser.  • 


irintU  rà-lreay,  se  dissoudre. 
inntU  rè-m-leaif,  éparpiller. 

Irt/ltU   rà-i-^y,  se   détacher, 
épais  <*). 


nnj  r«û/,  se  propager. 

UlfU  e-reiU,  en  pente  douce. 


riïreaà),  chercher  à  tâtons. 

iCfir  c-reav,  chercher  à  tllons. 

flftj  ras,  herser. 

Ifîl  AJ  n}-ft-af>  herse. 

H:  râ,  ramener  en  arrière. 

un:  ia^,  se  n>dcr. 

îfa  fin,  dur. 

iriu  fft^HK^  dureté. 

Tu  r^y  confisquer. 

lUU  ro^f^p,  confiscalion. 

îfU  rfl,  user. 


U 


&fU  bah-fH, 


emousser. 
infU  nJ-jMÏ,  trouble  (vue). 

I  ru  y  ahattre. 


g 


c-fift,  tomber. 


^*î  Forme  fautive  :   CflU.       . 

^*^  Régulièrement  ce  dérité  devrait  être  lATIClî  rjns-eay. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


^65 


ul   eo-m-rû,  faire  tomber. 

in    rûk,   donner   un    coup 
droit. 

t\lin  sam-rûi,  pénétrer. 

18 n  ro-r^,  barre  à  coulisse, 
verrou. 

ifa  riin,  brillant. 


imfa 


rà-lUn,  brillant. 


ifa  rwn,  grand. 

injfa   ro-l-ùh,  ample. 

Ifp  rwn,  ramassé,  courtaud. 

Û'fp  fH'âh,  billot. 


IPi  rw|,  pêcher  avec  une  nasse 
manœuvrée  à  la  main. 


H  fa  R  ah-rûi,  la 


nasse  qui  sert 
À  cet  effet. 


IR  rw|,  glisser. 

inR  (>)  n)-p-ttf,  détacher. 


lAJ  rus,  limer. 


H 


fam 


ahrrus,  lime. 


IR  rMof,  se  réunir,  pile. 

HR  p-ruol,  s'entr'aider. 

>^ 

2  R  t-ruoU  empiler. 


IfTl  rtion,  contracter. 

6i  f  .■ 


U  pp  c-ruoft^  ridé. 

Ci       /  • 

nSTl  jp-ruon,  contraction. 

nfTl  k-ruoh,  s'aplatir  en  se  re- 
croquevillant. 

U  fi  pp  bah-ruoh,  rétrécii*. 


in  ruop,  réunir. 


U 


fi  n   bah-ruop,  condenser. 


IH  ruom,  s*unir. 


^ 


U 


fi  H  bah-ruom,  condenser. 


ra 


fi  H  sah- 


4J 


san-ruom,  résumer. 


AJIH  sam-ruom,  contraction. 

6J 


^*^  Autre  forme  :  lUR  rô-lhaut. 

'   u  "       " 

GBlMMAinR  EHMBRB. 


3o 

IlirBlllERII     KATIO!(ALe. 


466 


QRAMMAIRB  KHMÊltB. 


Ùfû  reus,  choisir. 
t^(M  c-mv)  etwisif. 
0  U(\S  c-am-nus,  de  choix. 


éôUtintt. 


[  flm  p-riehf  voisin. 

tnfi  mn,  étudier. 

t  flîB  p-rien,  apprendre. 


UtpB  ftan-rten,  enBeigner. 

tnn  rt^,  disposer. 

ntn  p-rtep,  comparer. 
nU]U  ro-Afe|>,  dtdre. 


tl  rc,  se  détourner. 


r> 


d  c-re,  dévié. 


fin  r^^,  porter  en  baknces. 

[[Hn  m-rèir    1 1^  ^hal^  qu'on 

•  j  /      porte  ainsi. 

Htm  am^fc) 

njtfen  sahrrèk,  corde  et  plA- 
leau  de  l'insti'ument. 


lluti  e-rèn,  crible. 

tlh  rèn^  lier  des  lames  de 
bambou  formant  sup- 
port. 

U  reiy  réquisitionner. 

nu  ro-t-ei,  chose  réquisition- 
née. 


tnC  roue  9  se.  rocana?  nutné- 
ral  du  quantième  de 
la  lune  décroissante. 

ft^G  rè-th^uç,  ouantt^me   de 
iâ  liihë  aiici^tâsante. 


tDH  rotiwi,  8*attrouper. 
[ImH  ç-roum,  s^amnuter. 

f]  ream,  danser. 


RAGINBS  ET  DÉRIVÉS. 


467 


i  rûyi,  envelopper  en  rou- 
lant. 

ItJ  rri-lhjfm^  pelote. 

nfa  reaùy  clore. 

iriu  rà-fheah,  se  garder. 
ïfTiu  ro-n-$ah^  stores. 


raiô. 


ru  M,  essayer. 


Ofi  catirlà,  taire  le  simulacre 
•^      do. 


/1t  |iMK,  eoiiper  ett  doux. 

rUr  fô,  quitter. 

fUUt  M^i^i  lipie  de  pouetilâ- 
tioD. 

rUfi  /<)A,  rayer  le  bois. 

fUUri  4^M,  rainure. 


njfi  fô*,  sommeil. 

raÙn  «-h»,  somme. 


njR  fôA:,  vendre. 

nrS  |iA-^,  goûter. 


fuub 


essai. 


Id-bahy  eisai. 


t  ï 


njR  fô/,  éteindre. 

injîî  rô^tëi,  s'èieihdre. 
îfllM  n>iji-fô/,  éteindre. 

run  Wp,  furtivement. 

fUin  cA-Wp,  épier  furtivement. 

njn  i^jp,  effacer. 
Iran  f*j«-%  effiicer. 

njftn  WA^,  repos. 

fUtin  ^H^Hk^i  apaisert 

n/1  /^,  quitter. 
2Ip  kh-lêa,  quitter. 


riri:  fô,  écorcher. 

Uffi:  i»fi^,  découper. 

3o. 


&68 


GttAMMÂIRE  KHMÈRE. 


?\S)n  lak,  inciser. 


rÙnri  «Uajr,  sculpté. 

I 

U^n  ian4ak,  dseau  à  froid. 

t 

nSin  htm-lak,  rebord  sculpté, 
•^  arête. 

rUCfin  It^%,  Baiilie  sculptée. 

fin  fa  leahy  laver. 

irUlb    ni»»-/ean,   faire  dispa- 
raître. 


fLflfi  fefll,  s'étendre. 

ffl  tl  ph-leat,  g^sser. 
aUlfi  tA-feaf,  8*éIoigner. 

UfflR  hatn-^hkat,   détourner. 

fUCflfi  lo-hài,  explorer,  faire 
des  rondes. 


firiR  lal^  retrousser. 

ItinR  ro-lai,  s'écorcher  (en  re- 
troussant la  peau). 

UfilR  fca»-fa|>  écorcher. 


9nfTl  |àw,  ravagé. 

dl m  ph-làh,  ravager. 


lin  fi  lean,  gronder. 


mnfi  ehrkan,  parier  k  tort  et 
à  traTers. 


nnn  ^p,  enduire. 

rUCptl  lè-iàp,  a&uvion,  vase. 

nnH  leam,  allonger. 

UfilH  (afi-feom^  à  perte  de  vue. 

9ptll  %,  tous. 

Ip  eu  ii4âtf,  de  plus  en  plus. 
Ufil  tu  borfirlày,  prolonger. 

nnCU  2eay,  mélanger. 

inn  tu  ràm4eay,  faire  fondre. 
rUCptU  A^^y,  mélange. 


nJlAJ  /«w,  paraître  (bour- 
geons). 

ninW  c*-fc«,  alerte. 

nJCp(\J  fô4^,  frais  poussé, 
tendre. 


njO  Uçy  plonger. 


/1G  ph-^,  immerger. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


â69 


UfiG  $an-£fc>  noyer. 
IfUG  rom-Ue,  submerger. 

9|H  lem,   indistinct,  vague. 

n 

fUfi  H  ianrlëm,  à  perte  de  vue. 

11 

HwH  anrlëm,  à  perte  de  vue. 

riJ9|H  iafthiëm,  très  loio,   à 
perte  de  vue. 


(ÎI  /«•,  entendre. 

nJU  là-t-^,  renommée? 


m  lu  y  jusqu'à. 

irU  rà-lû,  de  part  en  part. 

rufa  luày  creuser. 

HB  u    afi-Iâh,  goufire  dans  une 
rivière. 


1 


îfufa 


rom-lùn,  fosse. 


fufa  ton,  longtemps. 

B     l^f^^f  longtemps. 


1 


HfUQ  am4&h,  espace  de  temps. 


fUîî  /ûf ,  fléchir  le  genou. 

ut\Jf\  co^-te|y  fléchir  le  genou. 

fUn  /up,  effacer. 

irUn  nWôp,  s'effacer. 
injn  rom-lûp,  effacer. 


PUR  /tit,  pousser. 


u 


irUn  rom-luî,  faire  avorter. 


fufa  /t((m,  caresser. 

4J 


caresser. 


fUO  /tw,  voler. 


rUHO  lô-m-uœ,  voleur. 


twn  leuky  élever. 

ItfUn  rành-leuk,  reprocher. 
fUtÙn  là-lheuk,  édification. 


tfîjfa  leuHy  monter, 

nfUo   mti'leuh,  déraciner. 


470 


GRAMMAIRE  KHMÊRE. 


tnjfu  Im»  plus. 


t^nj  pk-kufi,  amplifier. 


•   ^ 


Ut^AJ  6aiiipA-J!eii$,  augmenter. 
ratHAJ  U^m^,  abiif. 


ru  h  Inouy  rapide. 

nJUtt  là-b-uoh,  rapidité. 


tnj  leUy  sur. 


HtB  an-leu,  endmit. 


tfUO  leçy  sortir. 

UtfiQ  6aii*JM,   Aire  passer  à 

travers. 

nnJO  rùm4ec,  faire  sortir. 

tmis  hfi,  jouen 

^n     P^'l^9  orchestre. 

tfLTl  ru  /otis,  réduction,  inter- 
mittence, 

nnJlAJ  ro-lou8,  réduire. 


G  [61  (M  Mw^ioitf ,  inlâFvaOe. 
JtrUirU  rQi^-4out,  diminuer. 


tunfi  hut,  bondir, 
tîTlfi  jhhui,  bomlir, 

n 

UtrriR  pfl-p-fon/ (fréquentatif). 

[Hnn  fottp,  avide. 

U[^n  ^an-bnp,  insolence. 


ru  làa,  beau« 

ri 

fUH  l6-m-a,  beauté. 


fùn  Idaky  trouble  (eau). 

fÛHn  K-wi^,  trouMer(l'eau). 

fufa  Idaày  pouMière  fine. 

ruHu  lo-nMih,  poussière  fine. 


fui  fi  loàriy  trace. 


njfi  Idët.  termite. 

H 


fUHR  là-m-^,  poussière. 


tîlfu  loèlf  g^lisser. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


471 


j'vô. 


HÛtS  an-^vàh 


ijrcait,  orbite. 


il  va,  entailler, 

9t  kh-^,  manqne,  déficit 

Mat  ^fftj,  coupure  dans  un 
talus  de  rizière  pour 
laisser  écoule;^  Teau. 

il  tu  veaif,  frapper  (da  ver- 
ges). 


pjieu 


fvorvetk^,  nxe, 


lifU  vealj  plaine. 

lUnrU  pra-veal,  étendu  dans 
tous  les  sens. 

f\Ç]i  wli  mesurer  (cftpftcité). 

ItipfU  rôh-val,  mesure  de  ca- 
pacité. 

flfj    «OS,    mesurer    (lon- 
peor). 

luVU  nw-i7a{,  mçfure  d#  lon- 
gueur. 


Tn  vëk.  dresser. 

n         -    -  ^ 
n 

Uuifl    bah-vëk,   dresser    (ani- 
maux). 

Tm  vtly  tourner. 

Un  m   hah-ifîl,  faire  tourner. 


t/îfi  visuy  enroulé. 

[  9|fi   M-DÎ^H,  enroulé  en  forme 
u  d'hélice. 

n  tllB  ira-vien,  se  rquler. 

t/îfU  vtelf  couper  en  rond. 


tflUîfU    ch-viel,   creuser    en 
^  rond. 


t/o  veçy  empaqueter. 

UtfiG  hanses,  paquet. 

Ut  ve,  esquiver. 

Utut  han-vë,  se  détourner. 


j 


lin  vèky  entrouvrir. 


472 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


t/b  vèn,  long. 

fuf/fa  AJ-f^te,  lointain. 
l9u  kk-pèh,  en  longueur. 
Utfiû  6ait-vè»,  égarer. 
Mtuiu  an^èn,  très  longtemps. 

lu  [lu  prorîwi,  longueur. 


m 


mn  fioky  muer. 

t\in  ti-ak,  avorter  (paddy), 
njnnn  ia-«in-ajr^  vieille  peau. 

rub  son  y  rendre. 

QjQ   i-n-ah,  rendre  Téquiva- 
lent, 

fUrUlfi  sa-mn-ah,  restitution. 

fljru  sa/,  reste. 


fJfU  s4-^l,  satiété. 

n 

AJflDfU  §a-mn-al,  surplus. 


rm  «d,  rechute. 

Dfl  pA-«/î,  cuisanle  douleur. 


(\S\t  «5,  guérison. 

UfiriS  iaihM,  guérir. 

ftnfa   |fln,  édifier,  acquérir 
(du  mérite). 

AJfUntS    io-mn^,  bonheur. 


(\nCTl  «an,  filet. 

•     

(MfUTlfTl  M-mn-an^  épervier 
^        (filet). 


flDR  «a|,  flotter. 


•      I 


AJ  fUTlR  iOrmnSt,  ce  qui  flotte. 

finfi  |ân,  paix. 

9nfi   jiA-fàn^  paisible. 
n  nn  fi  ^-a-m-fàn^  apaiser. 

rmu  sàpy  innocuité. 

UfipU  ban-sàp,  guérir  (d'un 
empoisonnement). 

tinU  sop,  semer  (à  la  volée). 

,  njADU  sormp,  secouer  poui» 

étendre    (fréquen- 
Utif). 

AJrunU  m-mn-ap,  semis.  , 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


473 


AJitJ  »àp,  manque,  néant. 

(\ntJ  i4-àp,  mourir. 

* 
U61U    sortirlàp,     évanouisse- 

ment 


•    f 


AJ9nU  sik-ndràp,  luer. 

rUICU  Ȉy,  diffusion. 

ufltU  fhr§ây,  difiusion. 

ftjn  sèk,  usé.  • 


•    ^ 


AJnnn  lo-Am-^,  usage. 


tlin  §èk,  quitter  les  ordres. 

Oïn  pk-^,  dëfroquer. 


Wfi  ^if  peigner. 

AJAJfi    êoriëi,   s'épiler    (fré- 
quentatif). 

AJR  »-»-^/,  peigne-. 
(tfb  «^,  dormir  (bonzes). 

njfintS      iartjm^,      couche 
'  ^  (bonxe). 

t\IB  8eii,  un  moment. 

•  5lfi  *-i^,tantAt. 


f\JH  «m,  alors. 

(*U6IH  «aiH^>  ensuite. 


f\J  sOy  vide. 

ru  fin    sarmnro,     vide     (nid 
*         d'abeille). 

(MH  «Ôi,  bonheur. 

[fuarin  ^rm-^,  volupté. 


AJn  «««4,  suborner. 


u 


AJftnn  sa-mn-a«i^9  prix  de  la 
corruption. 


AJH  «aum,  prier. 

nirUIH  iOr-nm-^Êum,  prière. 


(MB  snoUj  orné. 

njflXlB  sa-mn-uon,  suffisance. 


AJI  «tior,  marcher  en  lon- 


^ 


géant. 

fUAJl  soriuor,  marcher  avec 
précaution  (fréquen- 
tatif). 


AJI  «fior,  visiter. 

fUnni  M-f7tn*ifor.  visite. 


474 


GRAMMAIRS  KHMÈRK. 


•  ■ 


tflJJR  stetj  insérer i 

AJ{t\Jjff     êth§kl,    86    faufiler 

dans  (frëquenta- 

tîf). 

tt\Jjn  i^ei,  fiche. 


tAJî  «*^,  avancer  avec  pré- 
caution. 

AJ[(\^  êtMiêi  QNlfQb^r  avee 
précaution  (fréquen- 
tatif). 


t(VO  f^W,  rire. 


•  ^ 


nitnnO  io-mn-^uc,  nre. 


[t\fH  sêum,  humide. 

HtBIH  an-feum 


rosée. 


fftjfa  «Ai,  porter  à  deux. 
^fVb  «-iMit,  boifi  i  porter  à 

ttinn  sdA:,  pleurer. 

Wfrmin  iarm-àk,  dmiknir. 


Kj  tm,  hkm,  convenable, 


AlfiJH 


Ajn  §aakf  rauque. 
AJHfi  fMH||r^  ran^e. 


(\TU  9êi^f  aversion. 


H 


•        I 


fUfinU  la-imMlp,  nversioii. 
finis  $aàh,  parer. 

(\nR  8ad|,  propre. 

PI 

Kjomn  ftHnHi,  p«tfa>y«r. 

AJHUJ  142^,  puer. 

AJnXlCtl   n^-mn-cy,  puanteur. 

(\ttî  sAm^,  maigre. 

<uRy  fll^-^>  maigre. 

n/ifU  ifte/|  çonnaîtrci. . 


•  t 


rtJfnm  «MM^«tAM(N. 


RACINES  BT  DÉRIVÉS. 


476 


flDR  snaty  isolé* 


ft/lC  sdàç.  roi. 

AJdlO  sa-^9hdâc,  roi. 

rmu  «^^,  écouter. 


61 


(\JB1U     iflrn^af,  .  enseigne* 
ment. 

nJulU    sor-m-dàp,    enseigne- 
ment 


ty  sdeiy  parler, 

iWd  ^ordét,  parier, 

tMfl  ^^tiA;^  rigide. 


njBfl   8an-4-ouk,  étendre  (les 
u  membres). 


s\ 


Ifljfa  sdèrï^  notoire. 


Âjfdb  ittm^,  nmit^vtBv, 


tMî  êdSy  cracher. 

(Utult  itHn-do,  salive. 

fin  steuy  recouvrir. 

A 

AJtp  $iM^-4$ai  parement. 


<yb  dlim,  repiquer. 

AJ^n  tf(t-ii'/iiff,  repiquage. 

(\J9u  fo-^ftin,  repiquage. 

ftJO  sft<^,  pêchar  à  la  ligne. 

AJfi  0  sa-firtiic,  ligne  à  pécher. 

i 

tt\lî  sto«,  perçants  (cris). 


ftJt9î  iéMn-tie,  déchirer  (les 

oreiliw). 


OrifU  §nàl,  amieal 

AinmrU  mh»^/,  amlfal. 


tùi 


i  sne,  amour. 


«foriii 


Mthtgi-ne,  amical. 


(VD  ifiàffiy  trace. 

4-       "  ' 


•       • 


AJfUTl  sa^-^àm,  cieatnfio* 


fLTjFi  i6ôf,  germent, 


•  1 


njUn  i»-fHki(^  g«rmtDt. 


476 


GRAMMAIRE  KHHÈRB. 


rtjDtU  npeay,  porter  en  ban- 
doulière. 


n 


fafntu 


io^m-feay,    fardeau 

Eortë  en  bandon- 
ère. 


IaJ:  srà,  barrer  (avec  des 

abatis). 

•  ti 

pifi  «ràky  dégoutter. 

ru  [Ain  ^Hiràk,  goutte  à  goutte 
(fréquentatif). 

njin  lo-m-rA^,  Cutter. 

Iftjn  «roA,  dégonfler. 

ÙJ]f\  iorm^rak,  d^nllement. 

kjU  »rapy  du  même  côté. 


É^P 


1AJ|AJU  sorirap,  battante 
(piuie)  [fréquen- 
tatif]. 


kÙU  «rop,  se  reposer  à  lom- 
bre. 

I(\J9JU  STOri-dp,  ombreux. 

fUin  ^ràky  apaiser. 


•       n 


rUnn  sa-m-ràk,  adoucir. 


^0  iràç,  fini. 


•      m 


(\JnO  sthm-riç,  terminer. 


[AXIR  $nb,  à  nu. 


«  • 


(\jnn  M-m-nil^  déshabiller. 


pilU  fr^9  disposé  à. 


•  « 


mnu 


usage. 


AJltU  «niy,  dénouer. 


•  • 


fUnCU  iOr-n^rây,  exjrfication. 


[nJlfU  «nW,  léger. 


•      n 


AJDrU  ithm-ràl,  alléger,  ac- 
coucher. 


1 

ttrinj  «ni/,  faire  choix. 


•       n 


Ajn  fU  ga-m-râl,  de  choix. 


r  ^ 


|t\IPi  «r^/,  nettoyer  leria  (au 
pilon). 

fUIfî   ffl-m-r^,  décortiqué  et 
.     pilé. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


477 


(\ji3  sron,  ajustement. 

ÂJIu  io-m-r^,  ajuster. 


r^ 


(\JR  srôtf  s'affaisser. 


•    n 


rUIfî  ^irm-rot,  abaisser. 


f\jf\  srauty  glisser. 


•   n 


nJItl  io-nhraui,  faire  glisser. 


r> 


AJQ  sruoçy  pointu. 


f\lIG  ithm-ruoç,  effiler. 


o 


smayy 


m    M 

(MI  eu  {o-^HÎMoy,  fragilité. 

(\JfU  sruo/,  agréable. 


•  t* 


rUirU  sa-m-ruol,  s'amuser. 


;  rtjn  «rc^,  assoiffé. 


•  tt 


ru  [in  i&-rnrek  soif. 


<»>  Cf.  finn  W,  inciser. 


t  (\Jt5  «r^^,  fini. 


AJdG  jo-m-ref^  accompli. 


t  t\in  sr^A;,  crier. 


mfin 


iO^rè^f  crier. 


rtJlfa  «rdn,  choisir. 


•     n; 


dJIiu  sa-m-ràh,  faii*e  choix. 


(\J  sla.  cuire  à  la  sauce. 


^^  S<H9i-^a^  sauce. 

finn  «Ki,  rayer  W. 


«^ 


AJfiin  ia-»-|0(^>  jointure. 
(\î9nrt  itHu-Uk,  trace. 

ftjfa  sféii,  regarder  en  haut. 

(\J9ÎQ  sa-m-Uh,  regarder  fiu*- 
tivement  * 

AJt^  slaut,  douceur. 

W9Jfî  «iHw-laitf,  douceur. 


m 


OftAMMAtRB  KRMËRK. 


Iftjjri  sUelf,  se  vêtir. 

rtJt9tîn  ià^!^k,  vêtements. 


^ 


m 


ITiti  bat  y  s*exercer. 


Uttifi  ianMt, 


exercer. 


tnU  y^y  essoufflé. 
OU  t•^^,  étouffer. 

un  bà,  ouvrir. 

nJUn  BhW,  ouTert. 

Uhn  bài,  tour,  retoiu^t 

nutin  fci-M*,  mentir. 
H  Un  fi  Ifom-Uk,  vlensotïge. 

trifa  ft*i,  aaiourdir. 


(?trifa 


ftu^t  huriontttiti 


ÙlB  beuy  abject. 

Uu  fi  ianrkën,  dilapider. 


t?ifU  Wl>  user. 

Ulfi  bout  y  tirer,  faire  sortir. 

u 

Uu  tl  tanrhavl,  Cure  couler. 


in 
u 


Uin  bmi^96fiAy  desséché. 


ty  tl  ihrwoi^  MIC,  d 

KJq  R  mmàriu^,  fim  iMier. 


tntU  &im,  dépasser. 


in 

Al 


i 


G  tu  ^r-iiof^  excès. 


[GOitU  (rW-noff,  exagérer. 

ixryfhm,  déborder. 

Uttijr  ian-kiev,  faire  déborder. 

ttriH  beum,  gonfler. 

u  [Q  H  dah-heum,  expiration. 

tUl  tu  beuy,  terminer. 

ItUlI  r»4éwyy  quiétude,  repos. 
UtgeU  frH^eiii»  Unir. 


RACINES  ET  DÉRIVÉS. 


479 


ntnj  rim-heuy,  calmer. 

l\S\  heu  y  voler. 

Utu  baiirheu,  faire  voler. 

fin  hè,  suivre  en  procession. 

Ulutn    danrhè,  accompagner 
ie  roi. 

lUin  bèky  désirer. 

ifuin  rd-WA,  se  déchirer. 


finfU  bel,  nager. 


mbcu 

in 


ttm  hà,  cri  de  guerre. 

Rttm  iro-ko^  gémir. 


tUntU  hdy,  formule  d  appel. 

d[untU   iainrkèy,   appeler  en 

Ul  "  4 

cnant 


TABLE  DES  MATIÈRES. 


biTioDucnoN m 

CHAPITRE  PREMIER. 

Lu   KHMftBS    :    LIITB   AIII  DB    DOMIHATIOR   ST   UDB8   RAPP01T8   ATM   LIS   PEUPLES 

▼oisim.  —  La  lavgui  KoMiii  :  sis  oiionras  ir  PASBinris,  soh  détblop- 

PIMINT    HI8T0BIQUB 1 

Les  Khmèn  ou  Cambodgiens i 

Gomment  Os  dénomment  leur  patrie  . . .  • i 

Le  nom  «  J[%m^9  dans  l^histoire i 

Fonne  qu^  emprunte  chez  les  peuples  voisins 9 

Ori^e  du  mot  «  Cambodge  9 9 

Chiffre  de  la  population  Khmère 9 

Gomment  eQe  est  répartie  au  Cambodge 3 

Gomment  elle  est  répartie  en  Cockinehin$ k 

Gomment  elle  est  répartie  au  Laos 5 

Gomment  elle  est  répartie  au  Siam 5 

Aire  de  domination  des  Khmèrs ' 6 

Leur  origine  ethnique. 8 

Tahlean  des  populations   saurages  linguistiquement   apparentées   aux 

Kbmèrs 11 

Lenrs  voisins tk 

Lé  groope  Mon^Ptmèr. t6 

Les  Mons,  leur  aire  de  domination 16 

VAnnamiiê  ni  le  Cham  ne  font  partie  du  groupe  Mon-tJimèr 17 

Relations   de  parenté   des  langues   du   groupe  MonShmèr   avec  les 
langues  Khasi,  Kolariennes,  Nicobarimne,   Senoi  et  S&mang  de  la 

presqu*fle  malaise so 

Le  Khasi si 

Langues  Kolariermês ' ai 

Nicobarais,  Semang  et  Senoi st 

Date  du  plus  ancien  document  Khmèr ta 

Modifications  subies  par  la  langue  Shn>^ra  depuis  ses  origines tS 

Traces  des  influences  étrangères  sur  la  langue  (bmère 96 

Caractère  de  la  langue  iPimère 96 

CHAPITRE  IL 

Tbabsoiiption  bt  Obthosbaphb 99 

Section  I.      7aAivscAfPr/ojr 99 

Généralités 99 

Différents  systèmes  de  transcription  du  iPimèr  employés 

jusqu  ici 3o 

GBAMMAIBB  IHMEBB.  il 

imnOBKÊU   IMlOtAU. 


U6i  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

Notation  des  Yoyeiief Ss 

Notation  des  dii^tongaes 33 

Principe  commun  an  Toydles  et  diphtongues 33 

Notation  des  consonnes 34 

Spécimen  de  transcription  du  Khmir 34 

Section  II.    Outbogmâphm 35 

Génëraiitës 35 

Rectification  des  altérations  orthographiques  non  'justi- 
fiées.   36 

Condamnation  des  fonnes  d'un  même  mot  dont  Tem- 
tence  ne  repose  que  sur  de  simples  différeoees  ortho- 
graphiques.   37 

Adoption  d^une  orthographe  raisonnée  conforme  au  génie 

de  b  langue ht 

liste  des  principales  règles  phonétiques k% 


CHAPITRE  m. 

L^Alphâbbt U^ 

Son  oH|^'fi« 45 

Tahlean   comparatif  des  différents  types   d'écritures   relevés   sor  les 

încriptions en  face  de  la  page  &8 

iVtnctjpfs  générmttx,. ••••••••  69 

Tableau  des  consonnes  do  Mon  avec  la  correspondance  du  flmtèr,  • .  5o 

Tableau  des  séries  vocaliques  du  Mon  avec  la  correspondance  du  punir.  59 

Voyellu  $t  diphtonguei •  •  • 53 

Tableau  des  voyelles ; 53 

Tableau  des  diphtongues 55 

liste  des  rignes-voyelies 1 59 

Composition  graphique  du  caractère  Khmèr 59 

Tableau  des  voyelles  et  diphtongues  sous  leur  forme  archaïque 61 

Comonnei *.....•.... 64 

Tableau  des  Ocdusives  proprement  dites •  • .  64 

Occlusives  mixtes. • 65 

Différentes  lectures  du  caractère  \J 65 

Nasales ....••..  66 

Semi-voyelles 66 

Liquides 66 

Sifflante 66 

Aspirée * 67 

Consonnes  conservées  de  Talphabet  indien   mais   sans   valeur  réelle 

dans  falphabet  Shmèr « • 67 

Tableau  des  consonnes  affectées  du  Samllfp • •  •  68 

Division  des  consonnes  dans  rAbhîdhènaçabda 69 

Tableau  des  consonnes  réparties  en  séries 69 

Nasalisation • 70 

Tableau  des  nasalisations 70 


TABLE  DES  MATIÈRES.  483 

Groupements  de  caractères.. 70 

Tableau  des  caractères  dans  leur  forme  simpfifiëe  appelée  «pied»  en 

Shmèr «yi 

Gonsonn»-soalien  et  consonne-soascrite 71 

Sîgneê  accêtêoim 79 

Le  Sanpdl^  — 79 

Le  SaùkHt  -U 73 

Le  reamûl^  —  î • 7/1 

Le  sik  r6  — 7A 

Signes  de  ponctuation 7/1 

Principaux  types  d^écriture  actu^ement  employés 77 

Chiffres 78 

CHAPITRE  IV. 

PaoïiiTiQui. 79 

Section  I.    Pbohétiqve  simple 7g 

Voyelkê 79 

Timbre  de  là  voyelle 79 

Timbre  fonction  de  la  voyelle 80 

Timbre  fonction  de  la  série 87 

Différentes  valeurs  de  la  voyelle  t  :  t  et  ti^  .*  u> 89 

Quantité  de  la  voydle 98 

DiphUmguêê ICI 

Timbre  de  la  diphtongue :  0 1 

Timbre  fonction  de  la  diphtongue loa 

Timbre  fonction  de  la  série lot 

Remarque  générale  aux  diphtongues io3 

Remarque  commune  aux  voyelles  et  diphtongues 1 07 

Coruoimes 109 

Nature  de  Farticulalion  consonantique 109 

Occlusives 109 

Ocdorives  proprement  dites 110 

Division  des  consonnes  dans  rAbhidhànaçabda 116 

Occlusives  mixtes. 119 

Aspiration 1 9/1 

Nasales 196 

Semi-voyelles 196 

Liquides 197 

Sifflante 197 

Aspirée 198 

Cansormei  A  et  Coruonnet  0 198 

Consonnes  qui  s'adjoignent  normalement  Tune  et  Tautre 

voyelle  inhérente  ( i**  catégorie) 199 

Consonnes  qui  ne  sont  normalement  aptes  à  s'en  adjoindre 
qu^une  seule  et  ne  peuvent  adopter  la  seconde  que 
dans  certaines  conditions  bien  déterminées  (9*  caté- 
gorie)   1 3o 

3i. 


484 


GRAMMAIRE  KHMÈRE. 


Consonnes  qui  ne  s^adjoignent  jamais  qu*ane  d*eiitre 
eiles  (3*  catégorie) 

Valeur  phonétique  de  la  consonne  au  regard  de  sa  Yoyelle 
inhérente 

Nasalisation 


Section  IL  Finales  et  Ikitulms 

VoyeUêM 

Voyelles  initiales  et  isolées. . 

Voyelles  finales 

C(m$onn$$ 

Consonnes  finales 

Généralités 

Occlusives  proprement  dites. 

Occlusives  miites 

Nasales 

Liquides 

Sifflante 

Aspirée 

Consonne  initiale 


Section  IlL  Phosétiçve  ieteree  . . . 

Section  IV.  Gkoopes  consonàntiques 
Compoêition 


Ordre  des  Éléments 

Groupe  initial 

Groupe  médial 

Altération  des  Éléments. . 

DUêolulion 

Groupe  à  voyelle  toutcrile 
Leê  occluêiveê  mixteê 


Section  V.  DéBtrés  du  Sànschit 

Généralités 

Concordance  des  lettres  du  sanscrit  et  du  khmèr 

Tableau  dMqiiivalence  des  consonnes  du  sanscrit  et  du 
khmèr 

Tableau  d'équivalence  des  voyelles  et  diphtongues  du  san- 
scrit et  du  khmèr 

Mode  déformation 

Élimination 

Groupement 

Allongement  vocalique 


i3& 


3& 
35 

38 
38 

39 
&o 

ho 

ho 

&3 

49 

49 
5a 

53 

bh 

bh 

59 

64 
64 

69 
70 

73 
78 

79 

79 

81 
81 
83 

83 

86 

89 
B9 
9* 
9» 


CHAPITRE  V. 

FOIM ATIOH  DBS  DlÎBIvés  ET  DBS  CoMPOSÉS 1 93 

Section  I.     Dénivés i  gS 

Dérivés  par  aflixation 193 


TABLE  DES  MATIÈRES.  485 

Pr^êê 1 9^ 

Préfixe  ample 1 98 

Préfixe  nasalisé aoa 

Préfixe  suivi  de  la  liquide  I  r 9o5 

It^ùce» S08 

Infixation  par  infixe  proprement  dit ao8 

Infixation  par  nasalisation  de  la  consonne  initiale  du  mot 

racine aie 

Nasalisation  infixaie  par  nasale  assimilée  à  la  consonne 

subséquente 911 

Nasalisation  par  damleu s  1 A 

Formation  deê  différents  dérivée  d'une  même  racine s  1 6 

Dérivés  par  préfixation 916 

Dérivés  par  infixation 919 

Valeur  des  préfixes  et  infixés  au  point  de  vue  du  sens  des 

dérivés.. 919 

Comparaison  du  mode  de  formation  des  dérivés  par  affixa- 

tion  dans  les  langues  du  groupe  mon-khmèr 9a  1 

Dérivés  par  redoublement  fréquentatif. 99^ 

Section  II.  Composés 29& 

Compotes  euphonique» aa6 

Compotéi  déterminalifs 997 

Composés  verbaux. . . 997 

Composés  prépositifs 93o 

Composés  conjonctifs 980 

Composés  adverbiaux 93 1 

CHAPITRE  VI. 

Li  SuBSTAmr 933 

GénéraUtéê 933 

Le  êttbetanlif 935 

Nom  propre 935 

Nom  conminn ^ 936 

Le  genre a36' 

Le  nombre 988 

Syntaxe  du  substantif. 9/11 

CHAPITRE  Vn. 

L*AiftfvcTip 9^5 

L       Adjectif  quaUficalif 9^5 

Syntaxe 9/i5 

IL     Adjeettf  déterminatif, 9^7 

Adjectif  démonstratif 9^7 

Adjectif  possessif. 9^9 

Syntaxe  des  adjectifs  possessîft 95o 


&86  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

m.   AdjêcUf  intêtrogatif. s5 1 

IV.    Adjectif  indéfini i5i 

y.     Degré  de  eomparaiion .' sS5 

Comparatif tSS 

Saperlaiif s58 


CHAPITRE  VIII. 

Le  Pboiiom 961 

I.  Pronom  perumnel 961 

Appdlatifs  pronominaux 963 

Syntaxe  da  pronom  personnel 978 

II.  Pronom  démonêtratif 97^ 

III.  Pron&m  poêeeêeif, 976 

IV.  Pronom  refiéchi 976 

V.  Pronom  relatif, 978 

VI.  Pronom  interrogatif. 980 

VII.  Pronom  indéfini s8i 


CHAPITRE  IX. 

Le3  NDMiBAOx  ST  DinaMiHiTirs  spiciriQUBS 987 

Section  I.    Lks  NaMiBAVi 987 

Section  11.   Les  Détekmiuatifs  spécifiqvks 996 

Unités  de  transaction 3o3 

Noms  de  mesures  et  de  poids 807 

Mesures  de  poids 3o8 

Mesures  de  capacité 3o8 

Unités  monétaires 809 

CHAPITRE  X. 

Lk  Vebbb 3i3 

Section  I.     Le  Nombbe  et  la  Pbhsonhe 3i3 

Section  11.  Le  Temps .^ 3i  & 

Particules  marquant  le  passé 3i6 

Particules  marquant  le  futur 3i8 

[^  nbu  indiquant  que  Taction  est  en  train  de  s^exécuter  3 90 

Cpfi  bàn  indiquant  que  Taction  est  complètement  ter- 
minée   390 

Cp  fi  ban  dans  une  proposition  au  passé  doit  se  traduire 

par  le  parfait  ou  le  parfait  défini 890 


TABLE  DES  MATIÈRES.  â87 

HDu   [t1  kampûft  tè  exprimant  Texpression  9 en  train 

dêj) 3ao 

Section  III.  Lb  Mode , v 3s  1 

Impératif Sa  1 

Section  IV.  La  Voix 333 

Voix  passive SaS 

Yoix  camative 3a& 

Voix  réfléchie 390 

Voix  inCransitive 3s6 

Voix  impersonndie 327 

Scclioa  V.   Syntaxe  du  Verbb 338 

Section  VI.  Db  çvblqvbs  tbmbbs  1  tàlbum  mvitiplb 338 

Le  verbe  Sî  oy 338 

Doit  se  traduire  par  frt7  fautn 338 

A  valeur  causative 339 

Doit  se  traduire  par  fsdeit 339 

Sert  à  former  un  adverbe 34o 

Le  verbe  ^] B  bàn 3/io 

Signifie  vobtemrif 3âo 

Signifie  fxpouvoirn 3âo 

Marque  que  Taetion  est  accomplie  par  opposition  à  [61  nôu.  3 4 1 

Signifie  crjMua^v ,  ftaprèen 3Âa 

I.e  cerbe  uï  cea 3/i3 

I)u:i8  son  sens  attributif. 363 

Au  mode  intransitif ,  signifie  ftéire  guérin ,  vtee  bien  portera , 

daller  bienn 3â& 

Equivaut  à  notre  adjectif  possessif  veon,  «a,  eeen 364 

Gomment  il  doit  se  traduire  après  le  veii>e  (Q  thven, 

faire 345 

Équivaut  k  Tad verbe  t comme d  ,  9 en  qualité  den 345 

Doit  se  traduire  par  ^quen 346 

En  compositionavec  Qlfi  bin,  signifie  9 c'est  pourquoi^,  346 

Section  Vil.  Vbrbbs  âuxniâiRMs. 

Verbes  auxiliaires  HH  mok,  191  t5u,  [Bl  n&u,  Sf  ^y , 

ayant  valeur  de  prépositions .^ 348 

CHAPITRE  XI. 

L^Advbhb 349 

I.  Adverbe  de  Ueu 349 

II.  Adverbe  de  tempe 35s 


488  GRAMMAIRE  KHMÈRE. 

IIL  Ad99rb$  de  ^winUté 356 

IV.  Adaêrbê  éê  compurmiêon 36o 

Y.   Aioerbe  dé  manière 369 

YI.  Aéoerbe  fft^firmatùm  ou  éê  dauU, 365 

Des  différentes  façons  de  dire  « ont'n 367 

Adverbe  n%atif 368 

N6u  servant  de  réponse  à  une  interrogation 37 1 

Des  différentes  façons  de  dire  vnonn 379 

VU.  Advirbe  d'itUart^adon 379 

CHAPITRE  XII. 

La  PaiposiTioH 377 

I.  Préfontion  de  lieu  et  de  tempe 377 

Préposition  de  lien  et  de  direction 377 

Préposition  de  temps  et  de  durée 38o 

II.  Frépoeilium  morfiiaiil  la  cause,  le  moyen,  le  but 389 

m.  Verbeê  auxiliaireê  tenant  lieu  de  prépoeition 383 

Significalion  de  [m  nou  en  tant  que  préposition 384 

Signification  de  Hfl  mèk  en  tant  que  préposition, 384 

Signification  de  [91  tou  en  tant  que  préposition 384 

Signification  de  BI  ôy  en  tant  que  préposition 38& 

IV.  Loeutione  prépœitiveê 385 

V.  Syntaxe  de  la  prépoeition 586 

CHAPITRE  XIII. 

Li  CoirioHGTioH 387 

Conjonctions  copuiatives 387 

Coujonctions  disjonclives 388 

Conjonctions  causatives  et  condusives 388 

S]  oy  et  ST  Q16  ôy  bàn  signifiant  teafin  quei>,  ftpour  quen 389 

Conjonctions  conditionnelles 389 

Conjonctions  de  temps 390 

Conjonction  «^9 391 

n  kaet  irUTtn  n»ka 399 

Conjonctions  aJtematÎTes 393 

CHAPITRE  XIY. 

L'ilTSMIGTION 397 

Interjections  vocatives  • 397 


TABLE  DES  MATIÈRES.  489 

B  ni 398 

Interjections  exclamatives 398 

CHAPITRE  lY. 

Section  L     GiniEALnis 399 

Section  II.    Le  Sujet hoo 

Section  III.  Le  Vehee Uok 

La  particule  fi  ka  tenant  lieu  du  verbe  absent Âo5 

Traduction  du  verbe  ffjMmvoir»  suivi  d*un  infinitif 609 

Section  IV.  Le  CoMPiiMEET &19 

Section  Y.  Des  PEoPosmoNs âi6 

Particules  indiquant  la  fin  de  la  proposiliun 417 

Particule  fi   ka  employée  pour  séparer  des  propositions 

coordonnées hiS 

Même  usage  des  particules  H  kdei  et  fî   [ul CU  ka  doy.  hiS 

Emploi  de  la  particule  ?J  è,  ?J . . .  CrUTlft  è  . . .  n)!f . . .  619 

< 

Emploi   des  particules   [fUTlft  no,  trUTl^  fi  nX  ka, 

fnfUrLm...fi  kàlna...  ka Ato 

Exemples  d^analyses  logique  et  grammaticale  de  phrases 

khmères âsa 

TaBLIÂD  dm  PbINGIPÂLBS  RaCIHBS  BT  SB  LBDRS  DÏ^RIVis  LBS   PLUS  BMPLOlés &95 


.^ 


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