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r
GRAMMAIRE
«
DE LA LANGUE EHMÈRE
(CAMBODGIEN)
-^ï-: ^ ^^i'^ciz^*.
0 *.- • > ^?**-. -. j" «-♦*.iv*« - >- »-.
OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LE PATKONiGE
DE L'ÉCOLE FRANÇAISE D'EXTRÊME-ORIENT
GRAMMAIRE
DE LA LANGUE KHMÈRE
(CAMBODGIEN)
PAR
GEORGES MASPERO
ll^KIRIgTBlTItll DB 1» CLASSE DES SEBTICES CIVILS DE L'INDO-CHIKB
COBEESPONDANT-DfLliGUÉ
DB L'ÉGDLE FRtNÇAISB O-EXTBÉHB-OBIERT
PARIS
IMPRIMERIE NATIONALE
PL
4523
19 15
521870
» '
A LA MEMOIRE
DE MON FRÈRE
JEAN MASPERO
TOMBÉ AU CHAMP D'HONNEUR
DEVANT VAUQUOIS (ARGONNE)
LE 18 FÉVRIER 1915
INTRODUCTION.
Cette Grammaire — la première qui traite de la
langue Khmère — est le fruit de vingt années de
labeur, et, au moment de m'en séparer, non sans mélan-
colie, je me demande si elle n'eût pas gagné k rester
encore quelques années sur chantier. Mais il faut savoir
se borner: le mieux est, dit-on, Tennemi du bien. Du
moins ai-je conscience que, telle qu elle est, elle présente
une étude assez approfondie du Khmèr pour que ceux
qui viendront après moi n aient qu à la compléter et la
développer. Qu'ils aient, quand ils le feront, quelque
indulgence pour mon œuvre. Depuis mon arrivée au
Cambodge comme chancelier-stagiaire — il y a n i ans,
hélas ! — , je n'ai cessé d'en étudier la langue et de pren-
dre des notes qui ont , peu à peu , constitué les éléments
de cet ouvrage. Monsieur Louis Finot, qui en a pris
connaissance pour la première fois il y a plus de 1 3 ans ,
alors qu'il était Directeur de l'Ecole Française d'Extrême-
Orient, m'a toujours engagé à le publier et ses critiques,
renouvelées au cours des différentes lectures qu'il en a
faites, m'ont souvent obligé à de nouvelles et longues
recherches qui m'ont permis d'éclairer bien des points
obscurs. Je tiens à lui manifester aujourd'hui toute ma
reconnaissance de la patience avec laquelle il a bien
voulu relire chaque fois mon manuscrit k ses différentes
viii INTRODUCTION.
étapes et m'adresser chaque fois de nouvelles observations
dont j'ai toujours tiré grand profit. Si donc quelques
règles semblent, à première vue, contestables, quelques
propositions hasardeuses, je prie qu'on y regarde à deux
fois avant de les condamner. Je n'ai rien écrit qu'après
de longues et nombreuses recherches, rien enregistré
qui ne fût appuyé sur des exemples probants et s'il reste ,
peut-être , des points à développer, il n'en est aucun , je
crois, qui ne mérite d'être retenu.
L'Imprimerie nationale, — grâce au bon vouloir de
son Directeur, Monsieur Mouton — , a, pour l'impres-
sion de cette grammaire, composé, gravé et fondu un
caractère Khmèr. J'y ai travaillé, pendant de longs mois,
avec MM. Muller, Chef du Service de la Gravure, et
Guillaume, Chef de la Composition, et on pourra, à
l'examen de ce livre , se rendre compte du beau résultat
auquel ils sont arrivés. Leur caractère est, je crois, ce qui
peut se faire de mieux en ce genre, étant donné la
complication de l'écriture cambodgienne. Je ne saurais
trop les remercier du concours éclairé et précieux qu'ils
m'ont apporté en menantà bien l'impression d'un ouvrage
pour lequel ils avaient tout à faire et où tout était nou-
veau pour eux.
Paris , le 1 5 Septembre 1915.
Georges Maspbro.
(GRAMMAIRE
DE LA LANGUE KHMÈRE
• ■ • t • • . •
(CAMBODGIEN).
-1 r T ^^C}^ ■ ■ r .1 — — — — ^— — — — ^
CHAPITRE PREMIER.
LES pHERS : LEUR AIRE DE DOMINATION ET LEURS RAPPORTS AVEC
LES PEUPLES VOISINS. — LA LANGUE KHMERE. : SES ORIGINES ET
. PARÏNTÏS, SON DÉVELOPPEMENT HISTORIQUE.
1. La langue qui fait Tobjet de la présente étude est
parlée par les cr KhmèrsT) auxquels nous donnons le nom de
(T Cambodgiens 7)/
Les Pimërs dénomment leur patrie Uyn l9I Srok khmèr crie pays
khmèr?) ou fi fil l9î Nokir (se. Nagara) khmir crie royaume khmër^
et se disent eux-mêmes HAJ (91 mnïs khmèr frdes hommes khmèrsT).
Ce nom, d'origine inconnue, est très ancien. On ie retrouve sur
les premières inscriptions en, langue vulgaire. L'Histoire des T'ang
(608-906) le cite sous la forme Ki-Mao *$ H ^^^; et, dès le ix* siècle,
les relations des voyogeurs arabes mentionnent un roi de crComar^
pays qui produit Tâloès surnomme al eomâry (^).
^'^ Ht Mit JiTteoK rang Ckou, k 197, article Tchen-La JK JK «^ If
^ ^ Sin Tang Chou, k laa *]« , article Tchen-La, rédigés aux x* et
II* siècles.
^') Rbuiaud, Relation des voyages faits far les Arabes et les Persdns datis
VInde et à la Chine dans le ii" siècle de Vère chrétienne, Paris, Imprimerio
royale, i8&5, p. 97. — F. Alfred Macry, Examen de la route que suieaient,
au II* siècle, les Arabes et les Persans pour aller en Chine, d'après la relation
arabe traduite successivement par Renaudot et Reinaud {Bulletin de la Société Se
Géographie, avril 18&6, p. 36 et suiv. dii tirage â \âx\), — Cf. également
Georges Maspbro, L^Empire khmèr , Phnom-PeiÂ, Imprimerie du Protectorat,
t9o4, p. 76. '
OIAHHAIRI KBHiRB. 1
iHriuimaiK mnoiAU.
2 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Les peuples Yoisins font adopté. Les Ghams en ont fait Kvir,
Kmir^^^ et, aujourd'hui, J[Wr P^QP^^^ les Siamois, IVIJ Khemer,
présentement prononcé Kkàmén; les Laotiens, ^ÇX)X) Kkamen ou
<^^U^ Khom; les Annamites, Cao-Mên ft^k^^lKH^'
Notre mot ir Cambodge* vient du portugais (^) Kambaja, transcrip-
tion presque littérale de ndCll Kmf^fmeea — Ka/fimija sur les in-
scriptions — nom sous lequel les Khmirs désignent leur pays dans
le protocole oflBciel et diplomatique. Les Siamois en ont fait fimiT
Kàmphuxà,
2. Les Khmèrs sont aujourd'hui au nombre d'un million
sept cent mille environ, répartis entre le pays khmèr pro-
prement dit — r le Cambodge de nos cartes — et les pays
limitrophes : Gochinchine , Siam et Laos.
L — CiMBODGI, COCHIRCHIIIB BT LaOS.
Voici pour chacun de ces pays, et par résidence^^) ou province, le
chiiire de la population cambodgienne (kbmëre), tel qu'il est d<mné
\Y Annuaire général de T Indochine pour igiS^^^ :
<*' Forme des anciennes inscriptions. Cf. notamment : InteripiiaH ekame de
Pô-Nagar de Nha-Trmug, Tour nord , Piédroit sud R a , n* 3o de YInt)eHtaire
de$ Inscriptûms du Chaufa ef du Cambodge, par Georges CoBDks dans le Bul-
letin de PÉeolefrançaiee d'Extrême-Orient, t. VIII, n* i et 3. Cet ouvrage est
désigné par la suite sons la rubrique : In»entaire Cœdh. Le Bulktin de l'École
françaîee d'Exirimê-Orienl sera mentionné sous Fabréviation B.É.F.E.-O,
^*) C'est également sous le nom de (rKurn que les Bahnars désignent les
Cambodgiens.
(*) Sur lés premiers vojfages des Portogab au Cambodge, (Df. Georges
Maspebo, L'Enupireihmèr, p. 78.
<*) Le Cambodge est divisé, en ce qui concerne Tadministration du pro-
-^tectorat, en résidences placées sous le contrôle de fonctionnaires des Services
civils de Flndochme, rdeyant directement du résident supérieur qui repré-
dénie le gouvernement français auprès du roi; et la Cochinchine, en pro-
vinces administrées, sous la haute autorité du gouverneur de la colonie, par
des fonctionnaires du même corps.
^^) Annuaire général de F Indochine, îgtS^ Imprimerie d'Extrême-Orient,
Hanoi-ifaiphong, 191 3. Ces chiflres sont empruntés à la 9* partie : partie
administrative.
LES KHMÈRS.
a. Cambodge.
POPULATION.
Kampol'»». fiflR K'ivpit . 69,538
Kandal fifflfU Kandàl . . 2o5,i66
r ' •". -
Kompong-Cham. • • rSHti GDH Kcappcn çàm 3o6,7d&
Kompong-Chhnang. nHu Clti Katfipon çhnàû 5o,o6o
Kompong-Thom. . . nClu G Kampin thoni 97,012
.Prey-Veng. . . . . .'. l^H'ù PnivèA 987,488
Strung-Treng wb fJRb 5«ii (rèn 6,941
Takeo.c îù tnï Ta kk ,.. i83,B45
BatUmbang. ; , ... Iflî uUu Prd Daiphan. ......... . ■ 9ao,obo
Ville de .Phnom- ^^ ^ [Ç\^ Kr^ Phnhtn feU. ......... ^^J^^
Penh.
i,336,o37
• • • » r -
Ces 1, 336,087 individus ne forment pas toute la population du
Cambodge* V Annuaire y mentionne encore 288,101 étrangers dont
les trois quarts parlent le khmèr aussi couramment que leur langue
propre :
POPULATION.
r •
Annamites tUB Yuon .' 83,333
• • •
Birmans fi9p Kaulà ou fitfl Phumca 1,631
Ghams OTlH Càm 1,1 o4
Chinois 08 Cën.. . ; . . . i3o,92&
^') J^adopte ici Forlhographe officielle. La Iranscription exacte est donnée
après le nom en caractères kbmèrs.
1 .
A GRAMMAIRE KHMÈRE.
POPULATION.
Français CpflQ Bàràn ^9^79
Indiens fifa Klèfi^^) iio
Japonais tUDfi Yipun Sa
Tribus sauvages ^^^ 35,761
Laotiens ?\S)} Leav i3,6&o
Malais u) Créa i8,i9&
«
Siamois [AJjH Siem 3,i6&
988,101
b. Cochinchine,
POPOIATIOir.
Bacliéu 9n I5l Tïfc kkmaoW. . . ; ibT?©©
>. nCT)C1 lAjrn n Kwiftpap srakh frei 19,&0&
Cantho" fpn 1(11 Prèk tvsei 17,896
Chaudôc ttÎR [on Afai crfi* a3,438
Hatién fTlH P«am ; 3,646
Long-xuyén QinO Bàràç 9>937
Rach-gia [Htifi (\J Kramuon sa 33,689
Soctrang CpOTlfi Bàsak ^9,980
^*) Se. kalOiga.
(') nh pn^; ttyjb itien; db c^; HCU kuoyy etc. Le chiOre de la
population est, pour ceux-ci, plus approximatif encore que les précëdenls.
^'^ Le premier nom est celui qui désigne officiellement la province; le nom
en caractères — avec sa transcription — est celai que donnent les Khmèrs
à la région. — Tijç khmao » annamite Cà-Mau,
LES KHMÈRS. 5
POPOLATIOV.
Tân-an nflfa tfTl Kampon kou... i85
Tâyninh tDa uT Rmn iamm 7,6o3
Travinh [n: [RCTlfa Prâ frapean 66,a6o
Saigon (») IjS BRI Prei noUr 90
Vinh-Iong fufa tUTlI Ldn Wr. 46i
337,988
A ce nombre il convient d'ajouter :
a. Les métis Cambodgiens-Chinois qui parlent tous le cambodgien
et sont au nombre de 98,000 environ répartis entre les provinces de
Soctrang et Travinh;
b. 56o Malais ou Chams de Chaudôc qui s'expriment en khmër
aussi bien qu'en leur langue propre.
c. Laos.
POPULATION.
on I
Pakse OCpOnn Canipàsàk ; . . . . 1,286
Soit, pour rindochine française, un total de 1,675,31 1 ^^\
IL SlAM.
Il est assez difficile de déterminer, même approximativement , la
population khmëre du Siam. Les chiffres officiels donnés par le gou-
vernement siamois semblent établis sans contrôle sérieux et ils en-
^^^ Y compris Giadinh et Cho>-16>n.
^'^ Ces chiffres sont très approximatifs. On les a obtenus en multipliant le
nombre des inscrits aux rôles d'impôt de capitation et prestations })ar un
coefficient, — variable selon les résidences — qui représente la famille.
6 GRAMMAIRE KHMËRE.
globent sous une même rubrique Cambodgienê el AnnamUes, Graham ^^^
parie de 80,000 Khmèrs; mais je crois ce chiffre très inférieur h la
réalité.
3. L'aire de domination des Khmèrs a été beaucoup plus
étendue et a englobé, à certaines époques, tout le bassin
inférieur du Mékong à partir de Luang-Prabang et peut-
être Xieng-Sen, et du Ménam à partir de la muraille de
Kamphëng-Phet.
Les Annales de Xieng-^en^^) conservent le souvenir de la domina-
tion khmëre sous un roi nommé Suryavarman ^'), probablement le
second du nom ^^) à s'en rapporter aux Annales annamites jquijnous
le montrent attaquant le Nghé-An en 1 1 28 A. D. ^^\ Et la suprématie
de Jayavarman Yll était assez bien établie dans le Haut Laos pour
qu'il ait pu y édifier, en 1186 A.D., près de Tactuelle Vieù-Chan, un
hôpital dont la charte lapidaire est parvenue jusqu'à nou^ ^^\
Les Annales khmères (^^ disent de Prâ Barbm Nipeanbàt qu'il régnait
^') Graham, A Handbook ofpracHcal, commercial and poIUical information ^
IjOiidres» Alexandre Moring, 1919, p. 109.
t') L'École française d'Exlrême-Oiîent en possède une leçon khmèrc men-
tionnée au n"* ii3 de la Lute des manuscrits khtnèrs, publiée au Bulletin de
l'École, II, 387, sous la rubrique nijpftfl [fUn ^ Pohsàvijâ swb
Leav (T Annales du Laos?'».
^'^ 11 y est appelé Suryavamça et dit roi d'indraprasllia , qui est le nom
donné à Ankàr dans les Annales siamoises et laotiennes.
^*) Sur ce roif cf. Georges Masp^ko^ L'Empire khmèr, p. Aa et suiv.
^'^ Cf. Georges Maspbho, Le Royaume de Ckampa, dans Toung Pao ^ ^
Q\x Archives concernant l'histoire, les langues, la géographie et Vethnographie
de l'Asie orientale, lucide, Brill, vol. XIV, juillet 191 1, p. 993 et 998.
^•^ Inscnption sansciite de Say-Fon (1108 ç.), n* 368 de i Inventaire
Cœdès, Cf. FiNOT, Notes d'épigraphie : I(. L'inscription sanscrite de Sayfong
{'B.É.F.E.'O,, m, p. 18 à 33). — Georges Maspbro, Une ville morte {ibid.,-
I, p. 18). — Lunet DE LAJONQUikRB, Inventaire descriptif des monuments du
Cambodge, t. II, Paris, 1907, p. 96.
. ^'^ n: no nfapfd^ [nfa nnCfl Su Prà reac i)ihsàvidà brm kam-
pucea thipdei «rSaintes Annales royales du Royaume de Kampncea (Gam-
LES KHMERS. 7
en 1 3&0 AD^^) sur trois villes : Eiûtibât (Iiidraprastlia=-Aûkèr) ; Setanâ
konohût (Luang-Prabang), et Tep Baurei^^) (probablement le bassin
inférieur du Ménam, au sud de Kampbëng-Phet^^)). Et, au début'
du XVII* encore, Tempire khmër s'étendait jusqu'aux rapides de
Khônef*).
D'autre part» les inscriptions anciennes relevées dans le Siam
actuel (^) né permettent pas de douter que la domination khmëre a
prévalu jusqu'au xi'ou xii* siècle dans toute la partie du bassin du
Ménam qui s'étend au sud de la muraille de Kamphëng Phet. ^
Enfin, tout le pays que nous appelons aujourd'hui Gochinchine
était encore, il y a moins de deux siècles et demi, une terre unique-
ment cambodgienne. C'est en 1 658 seulement que les armées anna^'
mites y pénétrèrent pour la première fois ^^h
bodge))) , p. 3 de la Liste des manuscrits kkmèrs de f Ecole française d'Extrême-'
Orient {Bulletin de l'École, II, p. Sgi).
^*^ Cf. Georges Maspbro, L'Empire khinèr, p. 54.
W EinHbài {Indraprastha) (i^Ùfi-, Sëtanâ kinihôt fÛf)î\ST\ flBlÂR;
Tep Raureil^Ç) Vl. ~ *
^^^ Kampkéng Phet hiin>^ mii .
<*) ffLe 17 (août 16&1) nous arrivâmes à Boetjong (Cp Uu Bâ Cih, h
l'embouchure de la rivière de Strung Trèng). . . Il y a cinquante ans, les
rois du Cambodge résidèrent ici; mais, menacés d'invasion par les gens du'.
Laos, ils abandonnèrent la place, laissant l'élise (il s'agit d'un temple
khmèr) tomber en mines dans la forêt et se fixèrent dans les basses terres,,
où ils sont encore actuellemenl'> , Van-Wusthoff, Hisloires singulières qui $e .
sont passées dans les royaumes du Cambodge et au pays du Laos, aux Indes
orientes depuis l'année 1 635 jusqu'en l'année î6àà avec le voyage des Néer-'
landais, du Cambodge, en remontant la rivière de Laos, à Vinejan, la Cour de
S. M. le roi de Laos, Et enfin le cruel massacre qui a eu lieu au Cambodge pat,
les Indiens, en l'an iSiS. Haarlem, imprimé die^ Piéter Casteleyn, demeu-.
rant au marché dans la couronne impériale, 1669.
^*^ Sur les inscriptions en langue khmère relevées dans le bassin du Ménam,\
cf. Aymorier, Le Cambodge, Paris, Leroux, 1901, t II, Les provinces sia-
moises, chap. IV, L'épigraphie du Ménam; et Lunet db LAJONQUièRB, Invetitaii'è.
descriptif des monumenis du Cambodge, t. II, chap. v. Vallée du Ménam,. . ;
<*J «rEn première année ^ ^ Vînh Tho de Ijt If ^ Lé Hoàng Ton,
en automne le gouverneur de la province fronlière avec
9,900 hommes. . . parvient jusqu'à la citadelle de Moi-Xuy ^ ^ (Baria)
s GKAMMAIRE KHMÊRE.
4, Les Khmèrs — à en croire la théorie généralement
admise aujourd'hui — ne seraient pas des autochtones,
mais des immigrés venus des régions occidentales — de
rinde probablement — entraînés en une vaste migration
des peuples vers TËst.Les régions qu ils habitent aujourd'hui
auraient été, avec la Cochinchine, TAnnam — ancien
Ghampa — et les côles de Tlndochine méridionale, rhabilal
primitif des ancêtres de la race malayo-polynésienne, dont
les Ghams seraient les descendants directs et les Malais les
descendants émigrés.
"Cette thèse — soutenue pour la première fois, à ma connaissaDce
du moins, par Kern en une étude intitulée Le berceau de la race ma-
ïayo-polynésienne ^^\ développée par Kuhn^^J, Himly^'^ Niemann^*),
Brandès^^) et Blagden^^) — est établie sur des données purement
linguistiques ^'^\ et aucun fait historique n'eat encore venu la corro-
du Cambo(Igei), $ £ M S ÎÉ^ Giordink-thânh JUng-Chl, ItJ, 3 ah et
^ ^ 1^^ Cao-Min Stf^^iek, s(. .— Cf. également Georges Maspbro,
L'Empire khmèr, p. 63.
(*) Kern, Hel Stamland der MakUch-Polyneêisehe Volken {Tijdsehrift voor
Nederlaiidsch'Indié , nouv. série, i8* année, juillet 1889).
: (*^ Kdhn, Beitrôge zur Sfrachenkunde Hinteriniiens (Sttzungsherichte der
Philowphiseh-Philologiêchen und Ilistorischen Classe der koeniglichen Akademie
der Wissenschafien , Munich, 1889).
(') HiHLY, Bemerkungen ûber die Wcrthildung des Mon {ibid., 188g, H,
p. 960-977) et Ueber den Woerlerschatt des TschamSprache {ibid.),
^*) NiBMANN, Bijdrage tôt de Kennis van der Yerhmding van het Tjam tôt de
Talen van Indonésie (Bijdragentot de Taal-, Land- en Volkenhtnde van Neder-
landsch-Indiëj Leide, 1891).
^*) BRANDàs, Bijdrage tôt de Vergelijkende Klankleer der Westersche Afdee-
ling van de Maleisck-Polynesiscke Taalfamilie,
^') Blaodbii , A Malayan Elément in some of the Languages of Southern Indo-
china {Joum. Royal Asiatic Society Straits Branch, Singapore, 196a, July,
38, p. 1-97).
. ^'ï J'ai moi-même, dans L'Empire khmèr (190/1), p. 9 9-93, bien qu'igno-
rant aleps les travaux de Kern , Himiy, Niemann , Brandès et Blagden , et avant
que P. .W. Schmjdt écrivît Die Mon-Khmer Fdtter (1905), préconisé sem-
LES KHMÈRS. 9
borer. Les Chams n'ont laissé de vestiges qu'en Annam (^) ; et les débuts
de l'histoire les trouvent déjà cantonnés et refoulés sur le versant
oriental de la chatne annamitique , si tant est qu'ils Taient dépassée
vers rOuest autrement qu'en expéditions guerrières ^^K Les Annales
kbmères rapportent bien une tradition disant que les Gbams ont été
leurs prédécesseurs dans la région des Dangrëk (') et que leurs ancêtres
à eux sont venus de Tlnde conduits par un nommé Prâ Tbbn ^^^ qui
épousa une. fille Naga et procréa la lignée dès rois du Cambodge;
mais elle peut ne marquer que le lointain souvenir des premiers colo-
nisateurs hindous, dont le chef aurait épousé une reine du pays^^).
Elle est, aussi bien , en contradiction avec la légende même par laquelle
débutent ces Annales : Tancétre, la souche des souverains du Gam*
bodge n'y est plus un étranger, mais bien un gros lézard (^) qui
blable théorie, à la suite de rapprochements que j'avais établis entre le khmèr
et les peuplades que G. Gampbel [India as it may be (i853)] réunit sous la
dénomination de «rkolariennes». J'avoue cependant me sentir plutôt porté au-
JQurd'hoi i voir en les Khmàrs et les Mon des autochtones au même titre
que les Chams : Les premiers. Mon et Khmèrs, auraient habité les régions
inférieures des bassins du Mékong, du Ménam, de la Salouen et le nord de
la presqulle de Mdaoca; les seconds, la partie orientale de la Ghatne anna-
mitique.
(*) Le seul document cham qu'on ait encore trouvé en dehors du territoire
de l'Annam est l'inscription de Biênhoà, n** i de Vlntentaire Ccfdès, sur la
ficontière même — il n'est pas inutile de le rappeler — du Paç^uranga qui
formait la province la plus méridionale de l'ancien Champa. Cf. Georges
Maspero, Le Royaume de Champa {Toung Pao, mai igiS, p. 161 et 166).
.<') Sur les débuts de l'histoire chame, cf. Georges Maspero, Le Royaume
de Champa, chap. 11.
<') 0 uu lin Phnim Dan rèk, la chaîne de montagnes qui limite le
bassin du Tinle-^^ 9(6 HJIU au Nord et forme aujourd'hui la frontière
du Cambodge occidental.
p: td^fe
w [Pi: Itno Prà thih.
(*) Cf. la l^nde de Kaun^inya (Hwen l'ien JS i||) et Feuille de Saule
{LieoihYe ^ |||). P. Pelliot, Le Fou-Non {B.É.F.E.-0., III, p. 990 et suiv.).
r <*) iRntl trakttot. Gros lézard d'eau de la famille des Varanidés {Varamte
Nehuloeus Gray); en annamite eon k^ ià den.
10 ; ^'^] GRAMMAIRE KHMÈRE.
habitait Técorce d*un tlok^^^ dans la région des Dangrèk et qui, devenu
homme, fut le premier roi des Khmërs.
De sérieuses études anthropologiques seules pourront en décider i^).
Jusque là et tant que nous n^aurons comme base de discussion que
les documents publiés à [ce jour, les démonstrations ethniques ne
pourront que rester vaines^^comme il appert de la tentative de Schmidt
dans son étude^d^ensemble sur les peuples Mon-Khmèr ^^\
^^^ 9 n tl^. Pygeum êpecUs de la famille des Amygdalées. Càm en anna-
mite. Arbre abondant au Cambodge; sans grande valeur, et dont Tëconae
épaisse est sillonnée de larges anfractuosités.
(') Des fouilles raisonnées dans les stations préhistoriques déjà connues
feront certainement découvrir des crânes et squdettes qui fourniront des
bases certaines de comparaisons. On n'a guère fait jusqu'ici qu en extraire^-
ti^s superficiellement, des objets en pierre taillée. Cf. à ce sujet, D' CioREB,
Rapport sur hs objeU de Page de la pierre polie et du bronze à SomrongSem
[Cambodge] {Excuntons et ReconnaUsancet , Saigon, 1879, 1, p. 95, laS) et
Rapport sur de nouvelles recherches relatives à l'dge de la pierre polie et du
bronze en Indochine {ibid,, 1880, III, p. 36 1, 384). — Moora, Le Royaume
du Cambodge, Paris, Leroux, i883, 1, i3/i, i5i. — D' Noulbt, L'dge de
la pierre polie et du bronze au Cambodge d'après les découvertes de M, Moura,
Toulouse, Ed. Privât, 1877. — Marsuy, Stations préhistoriques de Somrong-
Seng et de Long prao (Cambodge), Hanoï, Schneider, 1903*
^^ P. W. ScHHiBT, Die MonrKhmer Volker; Ein RindegUed zwischen Vôlkem
Zentralasiens und Austronesiens, Braunschweig, Druck und Verlag von Friedrich
Vieweg und Sohn, 1906, traduit et publié dans R.E.F.E.-O,, VII, 34, 1.
Pour le Cambodge, Schmidt se sert des documents réunis par Maurel et
Zaborowski. Us paraissent des plus contestables : les mensurations données
n'ont été relevées que sur des squelettes , et il n'en est fourni aucune indica-
tion d'origine ou de localité. Or le Cambodge est éminemment un pays de
métissage, — on en peut juger^par le tableau de la population étrangère
donné au paragraphe a — et il convient de n'enregistrer d'observations que
sur des sujets nettement khmèrs et par conséquent dans certaines régions
très déterminées. Faites sur des riverains du Grand Fleuve, du Tônle-Sàp,
ou des habitants de Phuom-Penh, elles ont quatre-vingt-dix-neuf chances sur
cent d'élre fausses, le sujet étant probablement un métis. Enfin, le D' Maurel
semble doué d'une imagination des plus fantaisistes : Dans les conclusions
de son deuxième article {Bulletin de la Société d'anthropologie de Paris, VIII,
i\Vsérie)^il déclare que. les I^braèrs sont à rattacher à la race aryenne, parce
qu'on a trouvé des inscriptions sanscrites au Cambodge — ce qui est bien la
preuve d'une migration ! — mais qu'ils ont été altérés par des apports de
sang mongolique et des métissages avec les sauvages locaux I
LES KHMÈRS.
11
Quoi qu'il en soit de celte théorie, aussi bien, il n'en résulte pas
moins des données historiques recueillies jusqu'ici que, si les Khmèrs
sont venus du dehors et ont chassé les Ghams des régions qu'ils
occupent aujourd'hui — ce qui reste à prouver — , leur immigration
y est très ancienne et bien antérieure à l'époque historique. Il ne sau-
rait donc être question d'en fixer ni même discuter la date comme
Schmidt semble prêt à le faire avec Maurel ^^K
. 5. Si Fétat des éludes anthropologiques ne permet pas
encore de fixer les rapports ethniques des Khmèrs avec les
populations qui les entourent, au moins est-il possible déjà
de les rattacher llnguistiquement à un certain nombre
d'entre elles; savoir :
Sur
la rive
droite
du
Mékong
Sur
les deux
rives
du.
Mékong
les Pear
et
les Gôn
Sur
la rive
gauche
du
Mékong
les Kuoy
et les
c i Sue
les
Stieà,
Pnôù,
Krôl ,
Tiom-
Pueun et
Rman,
Brao
cautonnés dans la région des mon-
tagnes de Pursat et de rÉléphaiit;
«
qui forment en réalité une seule
tribu aujourd'hui coupée en deux
fractions : les Kuoy dans les forêts
des Dangrèk, sur la rive gauche;
les Suoy (Sue), au nord de Sara-
vane, sur la rive droite;
/ les peuplades
qui s*étendent entre 1 de langue
les plaines du Mé- 1 ^^^^i .^ .
koni; habitées par I i , .
1 ?u \ i 1 ( Ivnésienne,
les Khmèrs et les \ ^
régions occupées I '^ ^^^^^ "®^
par [ Cho-Ma
\ (Ghe-Ma);
^^^ P. W. Schmidt, Die Mon-Khmer Vdlker, p. a^g.
12
GRAMMAIRE KHMÈRE.
Sur
la rive
gauche
du
Mékong
(«mte)
I
les \
Bàhnàr,
Sedan ,
Bôiôvèn,
Kasè A ,
Àlàk,
Ve,
Kon-Tu ,
TaHoi,
Leun
qui occupent tout le ( ^^^ Annamites
pays situé entre 1 à l'Est,
les régions ha- j les Khmèrs à
bîtées par [ l'Ouest,
entre les Brao et peuplades de langue
chàme au Sud et les Suoy au Nord.
1® L'étude ethnique des peuplades de langue khmëre n'a pas en-
core été entreprise, au moins d'une façon qui mérite d'être retenue.
Seuls les Pnbn ont fait l'objet d'un travail rédigé sur les données
recueillies au cours d'une exploration effectuée par le D' Harmand^');
it constate nettement l'analogie des hommes de cette tribu avec les
l^hmèrs.
9® Par contre, il a été réuni, à ce jour, un assez grand nombre de
vocabulaires de leurs différents dialectes pour que la division que je
présente ici puisse être définitivement adoptée en ses lignes géné-
rales.
Deux d'entre eux présentent un intérêt tout spécial, moins par
eux-mêmes que par les langues qu'ils étudient : le Dictionnaire stieng
d'Azémar ^*J et le Dictionnaire bahnar-^rançais de Dourisboure ^^\
Si le stien et le bàhnàr en effet sont tous deux, à n'en pas douter,
du khmèr non évolué, le premier, de par son aire géographique, a
<^) E. T. Haut, Notice sur les Penongs Piaks [Extrait des Bulletin» de la
Société d'anthropologie de Paris (séance du 18 octobre 1877)], A. Hen-
nuyer, Paris, 1878. Cette notice, lauteur le déclare lui-même, a été ré-
digée à l'aide des notes envoyées par le D' Harmand au cours de son explo-
ration.
<') H. AziÎMAR, missionnaire apostolique, Dictionnaire Stieng, Recueil de
9,5 00 mots, fait à Broldm en 18 63 [Excursions et Reconnaissances, XII),
Saigon, imprimerie coloniale, 1886. Cf. également le vocabulaire donné
par le lieutenant Gautier dans une étude intitulée Stiengs de Brolam qui a
paru dans les Excursions et Reconnaissances, n"* i/i, p. 9/10 et suiv.
(') DouRiSBouRB, Dictionnaire hahnar-français , Hongkong, imprimerie de
la Société des Missions étrangères, 188g.
LES KHMÊRS.
moins subi l'influence étrangère que le second dont le vocabulaire se
ressent du voisinage des peuples de langues annamite et malayo-po-
lynésienne. Or les peuplades sauvages de langue khmëre peuvent être
réparties en deux types selon que le dialecte en est, comme le stien,
purement khmèr, ou qu'il a , comme le bàhnàr, subi en son vocabu-
laire rinfluence des langues annamite ou malayo-polynésienne. Nous
appellerons:
le premier : type stien ,
le second : type bàhnàr.
>
A. -^ Peuplades sauvages dont le dialecte se rapproche du type
slieà : .
Pear, Pnbn,
Côn, Krôl,
Kuoy, Tiom-Pueun'et Rman,
Suoy (Sue-So), Brao.
Stien,
B. — Peuplades sauvages dont le dialecte se rapproche du type
bàhnàr:
Bàhnir,
Ve,
Sedan avec les HàlàA,
Kon-Tu,
Bblbvèn ,
Ta-Hoi ,
Kasèà,
Leuû ").
Xlàk,
En ce qui concerne les Suoy, branche orientale de la tribu Kuoy,
il convient de remarquer que leur dialecte, bien que très semblable
au type stien dans certaines régions, s'en écarte beaucoup dans
d'autres. Les Suoy sont en effet les plus septentrionaux des sauvages
du groupe khmèr; refoulés par les Laotiens (Pou-Thaï), ils résident
encore aujourd'hui en groupes importants au Nord de Saravane; mais,
à partir de Muong Tchepou , ils sont disséminés au fond des vallées ,
mêlés à l'élément thai, et on en retrouve des villages isolés jusque
sur le versant oriental du Trfln-Ninh, sous les dénominations de Sue
^*^ Sur l'habitat de toutes ces tribus, cf. l'ouvrage de H. MaItre, Les
jungles mot, Paris, Larose, 1919, 3* partie, chap. i", Géographie, ethtuh
graphie, p. 398 et suiv.
1& GRAMMAIRE KHMÈRE.
ou Sô que leur attribuent Annamites et Laotiens. Mon frère, Henri
Maspero, m'a dit même avoir rencontré, au Nord de la région de
Gua Rao, des peuplades de langue mon-kbmèr — elles se désignent
elles-mêmes sous le nom de Pen ou Ten — qui sont probablement les
représentants les plus septentrionaux de la famille suoy.
Outre ces dictionnaires stien et bàhnir, il a été publié des vocabu-
laires cmnparés de plusieurs dialectes de langue khmère. Voici les
plus importaits:
DouDAHT DE LAGRfe et Frasck Gabnier, Vocabuîaireê Indo-Chinm.
Tableau n** i : Kuoy (qu'il appeDe cr|^hmèr ancien, sans doute à
cause de Tappellation de l9I tUlH khmer inam^ qui leur est quelque-
fois donnée), Samre, G6n, Stien, Bàhn&r, Sedaft et quelques sous-
dialectes, dans Voyage d'exploration en Indochine, Francis GâuriSR,
Paris, Hachette, 1878, II, 498-607.
MouRA, Le Royaume du Cambodge, Paris, Leroux, 188s, I, &&0-
447. Vocabulaires: Samre, Pear, Kuoy, Pn5n, Stien, Brao (Prou),
Enfin on trouvera à TÉcole française deux séries de vocabulaires
non publiés : .
Oderd'hal, Vocabulaire comparé : Kasen, Bëlbvèn et Djru (Ghuru),
Seda& (et H&Un), Bàhnàr. 0. Gabaton les a étudiés dans Dix dialectes
ind/ochinois recueillis par Prosper Odend'hal^Journ. as,, mars-avril 1908).
A. La VALLÉE, Vocabulaires de diverses IrJmsdu Sud-Est de V Indochine :
B61bvèn, Xlàk, Hàlàn, Bàhnàr, Sedan.
e. Le groupe ainsi formé des trKhraèrsfl et des cr Popu-
lations sauvages qui leur sont linguistiquement apparentées d
est entouré :
au Nord et à ) siamois,
1 Ouest par des f , . .
S ) Laotiens,
peuples ( . . . . ■ .
de lan^e thaï 1 ''"^"^ ^ dialectes siamois ou laotiens;
au Sud, au Nord et à l'Est par les Annamites;
LES KUMÈRS.
15
à
l'Est
/
par des
peuples
de
langue
malayo-
polyné-
sienne
/ Ghams proprement dits, aujourd'hui
cantonnés dans rExtrème Suid-Ëst de
la chakieannamitique;
1 qui occupent les
hautes vallées des
1
peu-
plades
. sau-
vages
Raglai ,
Churu,
Pih,
Rade,
Jarai
1
deux versants de
la chaîne annami-
tîque entre les ré-
gions occupées par
les Annamites et
les Ghams à TËst,
les Gho-Ma [Ghe-
Ma] et populations
de langue khmère
à l'Ouest et . au
1 Nord;
par l'importante tribu des Gho-Ma [Ghe-Ma]
dont le dialecte semble intermédiaire entre celui
que parlent les peuplades de langue nialayo-
polynésienne et celles de langue khnaère.
A lire Henri Maître, dans le très intéressant ouvrage qu'il a écrit
à ta suite de sa mission en Indochine Sud-Centrale (^), les Gho-Ma
(Che-Ma) seraient à classer dans le groupe des peuplades à dialecte
khmër. Je crois qu'il n'en est rien et verrais plutôt en leur langage
un intermédiaire entre le khmèr et le cham. Il convient d'ajouter,
d'ailleurs, que cette opinion — acquise à la lecture du seul ouvrage
que nous ayons sur ce dialecte, le Dictionnaire Cho-Ma qu'Oddéra a
publié en 190& dans la Revue indochinoise — est énoncée sous toutes
réBerveâ et sous bénéfice de recherches ultérieures phonétiques aussi
bien que morphologiques.
^^' Henri MaItre, Les jungles Moi, Paris, Larose, 1913.
16 GRAMMAIRE KHMERE.
1. Le khmèr et ses dialectes forment , avec la langue mon
et les dialectes sauvages à elle apparentés, un groupe qui
a reçu le nom de tr mon-kmèr».
Les Mon — q^ ou goo^ Mon y H 6 Mon en khmèr — , auxquels nous
donnons le nom de Pegouans et les Birmans celui de Talaings, étaient
les habitants du royaume de Pegu qui a occupé toute la partie infé-
rieure du bassin de Tlraouaddy, le Nord de la presqu'île de Malacca
et, probablement, partie du bassin inférieure du Ménam oïli il était
contigu du royaume khmèr. Battus et soumis par les Birmans venus
du Nord, ils ont cessé, depuis 1986 A. D., de former une nation dis-
tincte <').
Dispersés aujourd'hui sur les confins méridionaux et orientaux du
bassin de Tlraouaddy, dans les provinces de Martaban et Tenasserim ,
et le Siam où ils sont encore 80,000 environ, ils sont appelés à dis-
paraître ou du moins à se confondre dans un avenir prochain avec les
Birmans et les Siamois, leurs maîtres.
On verra, à Tétude comparée faite aux chapitres de TAlphabet et de
la Phonétique, que Tétroite parenté du mon et du khmèr n'est pas
contestable.
Les peuplades sauvages qui entourent l'ancienne aire de domina-
tion des Mon ont été peu étudiées jusqu'ici. Cependant on a pu déter-
miner d'étroits rapports linguistiques entre les dialectes palaung, wa,
riang — pariés par des tribus sauvages cantonnées dans le bassin de
la Salouen, — et la langue mon ^^\
A noter que le khmèr et le mon, les seules langues écrites du
groupe mon-khmèr, se servent toutes deux d'un alphabet indien.
^'* Cf. Sir Arthur P. Phayee, History of Burma includtng Burtna proper,
Pegu, Taungu, Tenasserim, andArakan, Lbndon, Trûbner and C% i883, et
Phaybb, On (he History of Pegu {Journal of the Asiatic Society of Bengal,
vol. XLII, part i), p. sS etsuiv., lao et suiv.
^'^ Griersor, Linguistic survey of India , vol. II, p. 1 et 38 et suiv., Mon-
Khmer and Siamese^hinese Families {including Khàsi and 7ai), Calcutta,
190&; P. W. ScHUiDT, Die Palaung {Rumai) Wa und Riang Sprachen des
Mittleren Salwin-Gebietes , appendice à Grunzûge einer Lautlehre dei* Khasi-
Sprachen {Abhandlungen der K. Bayer, Akademie der Wiss,, 1 Kl., vol. XXII,
3* partie), p. 778 et suiv.
LES KHMÈRS. 17
8. Certains philologues veulent réunir dans un même
groupe iannamite, le cham et les langues mon-khmèr. Il
y a lieu d'écarter définitivement cette théorie qui ne résiste
pas à un examen comparé approfondi de ces diverses
langues.
Imaginé par Logan ^^\ défendu par Forbes^^^ adopté définitivement
par Fr. Mâlier(') et Kuhn^^) l'existence d^un groupe mon-annam —
comprenant le mon, le khmir, Tannamite, le cham et les dialectes des
populations sauvages circon-voisines, — semble aujourd'hui tel
article de foi aux philologues que Schmidt n'a pas osé en déclarer
rinanité. Tout en reconnaissant en effet que la langue annamite «me
semble pas avoir la formation caractéristique mon-khmir due aux
infixes et préfixes?) et que «d'autre part, avec son accent tonique, elle
amène un élément étranger au groupe khmër?) , il la déclare tr indubi-
tablement k classer dans le groupe mon-khmèr?) t^). Kean cependant,
quoi qu'en disent Forbes^^) et Schmidt lui-même (''^ avait démontré
en une discussion , établie sur les données fournies par les voyageurs
français , qu'ethniquement aussi bien que linguistiquement ce groupe
ft mon-annam y> était à condamner, (r l'annamite et le khmèr appartenant
à des ordres de langage totalement différents?) (®). Il convient d'y re«
^*^ LoGiN , Ethnchgy oftke Inio-Pacific Islauds {Journal of the InHan Ar-
dUpelago, VI, i85â, p. 658).
^'^ C. J. F. S. FoRBBS, Comparative Grammar of Further Iniia, London,
Allen and C**, i88i. Cet rr essai» voulait être une réfutation de l'étude de
A. H. Kean dont il est question plus loin.
^') Fr. MÛLLBR, Grundriss der SprachwUsensehaft, t. IV, p. Sâ9, i888.
^*) E. KuHii, Beitràge zur Sprachenkunde Hinterindiens {Sitzungsber. der
K, Bayer. Akad. der Wisseruck,, Section de philosophie et d'histoire, 1889,
II, 190-936).
^*^ P. W. Sghhidt, Grundzûge einer Lautkhre der Mot^Kkmer Sprachcn,
Alfred Hôlder, Vienne, 1908, p. 3.
^*^ FoRBES, Comparative Grammar, iiA, trouve des aflSxes en annamite :
Trai et Gdi dans les expressions Con trai et Con gdi Ce sont des sufBxes ,
assure-t-il , le premier marquant le masculin , le second le féminin. On juge
à cela de la valeur des critiques qu'il oppose à Kean.
^'^ Schmidt, Die Mon-Khmer VôUcer, 3.
^*^ A. H. Kbaii, On the relation* of the Indo-Oeeanie races and Languages
(Journal of the anthropologieal Inetitute of Great Britain and Ireland) , London,
OBàMMÀIBI IHMàRB. 9
mrfttiicitic ifiTiosAti.
18 GRAMMAIRE KHMERE.
noncer'^ définitivement aujourd'hui et d'écarter l'annamite du groupe
mon-khnièr^'), pour le rapprochement du groupe thai duquel il relève
indubitablement sous sa forme actuelle.
L'annamite ^ en effet , semble formé d'un fonds primitif, — d'origine
encore mal déterminée — qui, enrichi vocaliquement par un apport
assez important de vocables mon-khmèr, a été modifié et façonné
complètement par un dialecte d'origine thai qui lui a donné son sys-
tème tonique.
Je ne saurais mieux faire d'ailleurs que reproduire les conclusions
auxquelles aboutit mon frère, Henri Maspero, dans ses &ude$ sur la
phonétique historique de la langue annamite; les Initiales ^^K Après avoir
démontré que l'annamite diffère des langues mon-khmèr, non seule-
ment par sa phonétique, mais encore par sa grammaire, et que, bien
plus, il en est séparé par une différence radicale : son système de
tons, il conclut: crDe tout ce qui précède il résulte que l'annamite
n'est pas une langue mon-khmèr. Tout, au contraire, le rapproche
des langues thai. Le système de tons annamite est thai. ... Le sys-
tème annamite suit celui des langues thai dans les moindres détails,
allant jusqu'à classer les sifflantes dans les initiales hautes. D'autre
part, le système phonétique de l'annamite et des langues thai est
identique, et les mots d'origine thai forment une forte proportion du
vocabulaire. — Faut-il en conclure que l'annamite est une langue
thai ? 11 est difficile de se prononcer tant que la connaissance des di-
Trubner, février 1880, p. 986. Je ne parle ici, bien entendu, que de ce
qui a trait au groupe Mon-Annam et non de sa répartition des po()ulations
de rindochine en familles caucasiques et mongoliques. Une partie de son
étude est à retenir cependant : sa réfutation de l'existence d'une race negri-
tos autochtone en Indochine, due à l'imagination du D' Thorel [Noies anthro-
pologiques sur rindochine {Voyage d'exploration en Indochine, Francis Gamier,
Paris, Hachette, 1878, p. aSg-SSi)]. Les voyageurs sont unanimes — et
Kean les cite fort longuement et judicieusement — à déclarer qu'il n'existe
actuellement aucun type k cheveu frisé dans le territoire du Cambodge et
de la chaîne annamitique, et je n'en ai, pour ma paît, jamais rencontré un.
Si les Negritos ont été les précurseurs des Khmèrs, des Annamites et des
Chams sur le sol que ceux-ci occupent aujourd'hui , ils en ont radicalement
clisj)aru.
^'^ Cette dénomination a été employée pour la première fois par P. VV.
ScHuiOT dans Grundzûge einer Lautlehre der MonnKhmer Sprachen, Il convient
en tous points de l'adopter définitivement.
^•) B.i.F.£.-0.,Xn, 1, 117-118.
LES KHMÈRS. 19
verses langues dlndochine et de Chine ne sera pas beaucoup plus
avancée qu'elle n'est actuellement : une famille entière, le miao-tseu ,
est presque inconnue, et malgré les nombreux travaux qui ont déjà
été faits, rétude des langues thai, mon-khmër, et même du chinois,
est encore presque à ses débuts. Certains mots annamites ne pa-
raissent être ni mon-khmèr, ni thai, ni chinois; est-ce faute d'une
connaissance assez complète de ces langues que nous ne savons à la-
quelle les rattacher, ou bien forment-ils encore un fonds nouveau ?
Cest ce qu'il est impossible de savoir actuellement. — Mais, quoi que
les études futures apportent de nouveau, il me semble acquis que
l'annamite moderne est le résultat d'un mélange très compliqué de
dialectes de toutes sortes. Ayant formé successivement, aux différentes
époques de son histoire, la limite Nord des langues mon-khmèr, la
limite Est des langues thai et la limite Sud du chinois, il a subi l'in-
fluence de toutes ces familles. Le préannamite est né de la fusion
d'un dialecte mon-khmèr, d'un dialecte thai et peut-être même d'une
troisième langue encore inconnue; et postérieurement, l'annamite a
emprunté une masse énorme de mots chinois. Mais la langue dont
l'influence dominante a donné à l'annamite sa forme moderne était
certainement, à mon avis, une langue thai, et c'est, je pense, à la
famille thai que la langue annamite doit être rattachée, y*
Pas plus que l'annamite, et quoi qu'en dise Schmidt ^^\ le cham et
les dialectes apparentés: jarai, rade, pih, raglai, churu^^), ne sont
des langues mon-khmèr : «r Malgré la présence de nombreuses racines
et d'éléments formatifs qui appartiennent en même temps au mon-
khmèr- kolarien, disent Avmonier et Cabaton ^^\ il faut décidément
avec le D' Kern, Kuhn et Niemann, rattacher le cam [chàm] à la
famille malayo- polynésienne. Il est superflu d'ajouter que l'élément
malayo-polynésien qu'il contient remonte à une époque très reculée
et ne saurait être dérivé de n'importe quelle autre langue de la même
^^^ ScHHiDT, Die Mon-Khmer Vôlker, 18 et 9 5. Il imagine un groupe mixte
irse composant des idiomes 6am, rade, djarai, sedang qui d'après leur con«
struction et leur vocabubire sont des langues mon-khmèr, mais qui ont
emprunté au malais une quantité considérable de mots, jusqii^à des pronoms
personnels et des noms de nombres. Trad. Marouzbau, B.E.F,E.'0,, VU,
aaS.
^'^ Sur l'habitat de ces tribus, cf. H. Maître, Les jungles moi, 3g8-&o5.
J'^^ E. Ayhonier et A. Caraton, Dictionnaire caM-français» PubUcation de
l'Ecole française d'Extréme^rient, Paris, Leroux, 1906, Introduction, vi.
âO GRAMMAIRE KHMËRE.
famille 7); et Kern ajoute : crOn les retrouve (ces racines et éléments
formatifs) dans les langues indonésiennes et polynésiennes jusqu'en
Nouvelle-Zélande, ce qui revient à dire que le iam est aussi loin du
mon-khmër que le tahiticn, par exemple. Abstraction faite, bien
entendu, de quelques emprunts d'un âge moins reculé, on peut dire
que la parenté qui existe entre les deux grandes familles malayo-po-
lynésienne et mon-khmëre est comparable à celle qu'on constate entre
les langues sémitiques et khamitiques. Ces langues sont d'une même
souche, ont une origine commune mais très lointaine (^^. 9)
9. On a tendance aujourd'hui à reconnaître une relation
de parenté, sinon étroite, du moins assez proche entre :
les langues mon-khmèr d une part,
khasi,
kolarienne,
.11 I nicobarienne , i j» â ±
et les Jangues ( . , j i ) d autre part.
^ ] senoi et semang de la [ ^
presqu'île de Ma-
lacca
La présence de tons, en khasi, si elle est réelle, infirme
cette proposition , en ce qui concerne cette langue.
Pour les dialectes kolariens, bien que plausible à pre-
mier examen, il convient de n'enregistrer cette parenté que
sous bénéfice d'inventaire.
Enfin, si celte théorie — qui compte autant d'adver-
saires que de partisans — peut, en ce qui concerne le ni-
cobarais, bénéficier d'un doute en raison même de l'incon-
sistance des documents que nous possédons, il semble
qu'après les études de Skeat et Blagden elle doive être dé-
finitivement écartée, sinon pour le semang, au moins pour
le seuoi.
^'^ Ibid.,M,rï. 1
LES KHMÈRS. 21
1*
Khasi. — Les Khasi , dont le nombre ne dépasse pas aujourd'hui
170,000 individus, occupent le district de «Khasi and Jaintia Hills??,
autour de l'ancienne capitale de TAssam, Shillong, dans le pays
montagneux qui sëpare la vallée du Brahmapoutre au Nord, du Ben-
gale oriental au Sud(^). Englobés entre des populations de langues
tibéto-birmané au Nord, à TEst et à TOuest, et bengali au Sud, ils
parlent un dialecte tout différent et que Logan, dès i853 ^^\ Grier-
son^^) et Schmidt en igoA^^^ et igoG^^) ont tenté de rapprocher du
groupe mon-khmèr. Or une phrase de Grierson, si elle correspond à
la réalité, ne ferait rien moins qu'anéantir leurs conclusions. II dit,
en effet : ttTons : le khasi possède des tons, comme les autres langues
de la famille mon-khmèr, tai et chinoise ^^K » Or les conclusions expo-
sées au paragraphe précédent tendent justement à écarter définitive-
ment Tannamite du groupe mon-khiïièr parce que vario-tone. Il
faudrait par suite, et pour les mêmes raisons, en exclure le khasi.
Mais possède-t-il bien des tons : Hovelacque C') ni Schmidt n'en font
nulle mention. N'ont-ils su les reconnaître ou Grierson s'est-il trompé ?
n va de soi qa'il convient d'attendre la solution d'une telle interroga-
tion avant de classer le khasi dans tel des groupes que la science re-
connaît aujourd'hui.
9® Langues kolariennes (Mundâ). — Les langues kolariennes, ou
Mundâ ^^\ sont parlées par trois millions d'individus environ habi-
tant principalement la montagne et la brousse du plateau de Chota
Nagpur, mais dont l'aire d'occupation semble avoir été autrefois beau-
'*) Cf. Major P. R. T. Gordon, The Khasis, London, 1907, in-8*.
^'^ Etknology oftke Indo-Paeijic Islande,
^^^ Gribbson, Mon-Khner and Siamese-Ckinese FamiUes [includinff Khasi
and Tai] {Linguistie Survey ofindia, vol. II, Calcutta, tgoi).
^*' P. W. Schmidt, Grundzuge einer Lautkhre der Khasi Spraehen m ihren
Beziehungen zu derjenigen der Mon^Khmer Spraehen, Mûnchen, Veiiag der k.
Akademie, 190&.
(*> Die Mon^Khmer Vôlker.
^*^ Gbierson, Mon-Khtner and Siamese^hinese Families, p. 7.
^"^ Abel HovBLACQDE , La langue khasia étudiée sous le rapport de l'évolution
des formes {Revue de linguistique et de philologie comparée, Paris, Maison-
neuve, 1881, t. XIV, n" 1, 30-58).
^') Le terme (rkolarienn , adopté par Cahpbel dans India as it tnay be,
Londres, i853, a été remplacé dans Grierson, Linguistie Survey of India,
IV, Mun4â and Dravidian Languages (D' Sten Konow), Calcutta, Gov. Press,
22 GRAMMAIRE KHMÈRE.
coup plus considérable. Étrangères aux langues indo-européennes et
dravidiennes, on tendait, depuis Logan, à les rapprocher des langues
uion-khmcr; le D'Sten Konow et Sclimidt^') ont essayé de démon-
trer cette parenté, qui, pour eux, n'est pas douteuse. Les documents
recueillis jusqu'ici semblent bien incomplets et bien sommaires pour
qu'une telle conclusion puisse être admise autrement que sous béné-
fice d'inventaire.
3° Nicoharais, semmg et senoi. — Schmidt croit pouvoir prouver
l'étroite dépendance du nicobarais (^) et des dialectes senoi (sakei)-
semang de la presqu'île de Malacca ^^) avec le groupe mon-khmèr. La
question semble bien indécise, en ce qui concerne le nicobarais,
étant donné surtouti'absence de documents sérieux. Pour les dialectes
semang et sakei, elle parait phitdt résolue par la négative, et l'ou-
vrage de Skeat et Blagden^^) démontre qu'ethniquement tout au
moins les Semang et les Sakei ne sauraient être classés dans une
même famille; les premiers sont des Negritos aux cheveux crépus,
les seconds ont des cheveux ondulés, et se rapprocheraient plutôt du
type dravidien. Il convient donc d'attendre une étude philologique
et morphologique sérieuse des langues parlées par ces peuplades,
avant de se prononcer définitivement.
10. Le plus ancien document khmèr aujourd'hui connu
remonte à Tannée 699 de notre ère.
Les inscriptions et manuscrits en notre possession per-
mettent de suivre le développement progressif de celte
langue depuis cette époque jusqu'à nos jours.
1906, et SciiHiDT, Die Mon-Khmer Vôlker, par celui de «rMuççlân , sans né-
cessité apparente ni raison valable qui autorise la substitution d'un mot
nouveau à un terme consacré par cinquante années d'usage.
^') Mundà and Dravidian Languages^ et Die Mon-Khmer Vôlker.
^*^ P. W. Schmidt, Die Mon-Khmer Vôlker.
^') P. W. Schmidt, Die Sprachen der Sakei und Semang ouf Malacca und ihr
Verhàltnis zu den Motir-Khmer Sprachen (Bijdragen tôt de Taal-, Landr en
Volkenkunde van flederi, Indie, 6* série, VHP pailie).
(*) William Skeat and Otto Blagdbn, Pagan Races ofthe Malay Penimula,
Londres, Macmillan and C% 1906, a volumes.
LES KHMÈRS. 23
Le plus ancien document daté de la langue khmëre, aujourd'hui
connu, est un texte de douze lignes, gravé sur une stële et dont le
contexte sanscrit nous donne comme année de rédaction 629 de
notre ëre^^^. Trois cent cinquante inscriptions déjà connues, dont
les plus récentes datent du xix* siècle (^), et un grand nombre de
textes manuscrits tracés sur oUes de latanicr, dont aucun d'ailleurs
ne parait antérieur au début du xvii* siècle ^^\ permettent de suivre
son développement et son évolution depuis cette époque jusqu'à nos
jours.
11. L'examen de ces documents permet de constater
que la langue khmère n a subi, depuis le vu® siècle de notre
ère, aucune altération de principe et n'a fait que se déve-
lopper dans le sens de son caractère initial.
En effet les modifications qu'on y constate — contraction plus fré-
quenté et régulière par groupements consonantiques, aspiration de
^'^ Inscription de Kdei-An , province de Bi-Phnom , sur stMe , comptant
6 + 1 â + 1 lignes , dont 6 et 1 rédigées en sanscrit et les 1 9 du milieu en
khmèr, datée de 55i ç.=6âgA.D., n* 5& de Y Inventaire Cœdès {B.E.F.E.-O. ,
VIII, 1 et 9). La partie sanscrite a été traduite par Barth sous la rubrique
Inscription d'Ang Chumnik IX [ 955-9 56] {Notices et Extraits des Manuscrits
de la Bibliothèque Nationale et autres Bibliothèques, t. XXVII, i~ part. , 1" fasc.,
Paris, Impr. Nat, 188 5, p. 51-61). ArMONiBR a donné dans Le Cambodge,
1 1, Paris, Leroux, igoi, p. 94i-9&3, une paraphrase de la partie khmère;
c'est le détail de donations faites k un Çivalinga par Tauteur de Tinscription
sanscrite, un certain Acârya Vidyâvinaya.
Nous possédons un certain nombre d'autres inscriptions non datées que
des raisons d'ordre paléographique permettent de croire contemporaines de
la première, mais non plus anciennes. On peut donc estimer sans grande
chance d'erreur que la langue de l'inscription de Kdei-An nous présente le
khmèr dans sa forme la plus archaïque que nous possédions aujourd'hui.
^*^ La plus récente inscription que mentionne ^Inventaire Cœdès est celle
qui est portée sous le n* 96; elle date de la 9&9i' année du Bouddha, soit
1 878 de notre ère.
^'^ Il n'y a guère que les rr Codes n à mentionner la date de leur rédaction.
Néanmoins il est permis d'espérer que les recherches menées en ce moment
par M. G. Cœdès dans les différentes pagodes de Cambodge et de Cochin-
chine amèneront la découverte de documents manuscrits assez soigneuse-
ment datés pour en rendre l'étude intéressante au point de vue philologique.
ià GRAMMAIRE KHMÈRE.
la confionne soutien dans ces groupements, pour ne mentionner que
les plus importantes — dénotent bien plutôt une évolution normale
qu'une altération du caractère originel ^^K Son vocabulaire même n'a
pas considérablement changé; si les mots déroutent par leur forme
archaïque, il suffit souvent d'en contracter les éléments suivant les
règles des groupements consonantiques pour obtenir sans grand'peine
la forme moderne (^); si d'autres ne sont plus employés, du moins en
retrouve-t-6n trace dans des dérivés encore en usage ('); si d'aucuns
enGn ont complètement disparu, c'est par suite de l'évolution des
^^) Il est k noter, comme on pourra le faire à la lecture de la partie com-
parée du chapitre de la phonétique (chap. IV), que le mon a subi une évo-
lution identique i celle du khmèr, bien que moins complète. S'il semble
aujourd'hui plus archaïque que le khmèr, c'est qu'il a, depuis longtemps
déjè, subi le contre-coup de la décadence du peuple dont il est la langue.
On sait en effet que les Pégouans, battus et soumis successivement par les
Birmans et Siamois, ont cessé depuis plusieurs siècles de former nation in-
dépendante et que l'obligation de parier la langue du maître a arrêté la leur
dans son développement normal (cf. supra, S 7).
On peut dire du mon qu'il se présente aujourd'hui à peu près dans l'état
où les inscriptions nous montrent le khmèr vers le x* siède : contraction
par groupements consonantiques moins développée, non aspiration de la
consonne soutien dans les groupes consonantiques. Ainsi, poiu* ne dter
qu'un exemple, le mot qui s'écrit en khmèr moderne tu /Anot se retrouve
sur les inscriptions avec la forme m ikai, identique k celle du mon cg j^.
On peut en condure que si le mon s'était développé normalement comme
le khmèr, il en serait aujourd'hui linguistiquement au même. point.
fftas» dans ififl vonuk; Ul phtà ttmsisonyi dans U9t hatà; tlTHm krol
frparc à bétail» dans RtnfU karoul; t^H krim «tsoust» dans HtriH
Jçaroum; etc.
^^' A dter : [uTu ciek rrpoids», qui n'est plus employé, mais qu'on
retrouve dans ufTltt ameih ou HfTHi anexii «r balancer; fTlW hàç erpu-
bliern, dont nous connaissons une forme courante : |UmriJ pra^àê
(raflSchev) , etc.
LES KHMÈRS. â5
mœurs et des coutumes : ils ont cessé de servir parce que ne signi-
fiant plus rien; le contexte en laisse deviner le sens, et si la docu-
mentation historique en pâtit au point de vue de la précision, au
moins Tétude de la langue en soi n'en souffre-t-elle pas ^^K
12. L'influence étrangère se réduit, en ce qui concerne
la langue, à Tintroduction au cours des siècles de vocables
nouveaux empruntés aux peuples qui ont colonisé ou soumis
Fempire khmèr.
L'influence sanscrite s'y traduit par un grand nombre de termes
d'administration, de jurisprudence, de géographie, de science, de
religion, dont la plupart, d'ailleurs, à la suite d'un long usage, ont
été assimilés et façonnés au génie de la langue (^).
Le bouddhisme, dans sa forme du Sud, ayant, vers la fin du xiii*'
ou le début du xiv* siècle, supplanté toute autre religion au Cam*
bodge, la langue religieuse et la littérature se sont enrichies de nom-
breux termes pâlis, qui ont, mieux que les sanscrits, conservé leur
forme originelle, parce que moins assimilés par le populaire (').
Puis les Siamois, véritables maîtres du pays pendant plusieurs
siècles, ont imposé aux Cambodgiens leur terminologie administra-
tive, judiciaire, militaire, encore en usage de nos jours (^).
^') Ces mots disparus désignent d'ailleurs, pour la plupart, des^tîtres
hiérarchiques, remplacés par de nouveaux titres empruntés de l'Inde ou
du Siam, des catégories d'esclaves, ou de terres et biens immeubles, etc.,
dont il n'est pas impossible de retrouver le sens par approximation.
^*) La section VI du chapitre IV est consacrée à l'étude phonétique de
l'assimilation en khmèr des mots d'origine sanscrite.
^'^ On trouve cependant un certain nombre de mots pâlis assimilés et
façonnés au génie de la langue khmère; quelques exemples en sont donnés
au S s la,- concordance, mte. Mais la plupart forment alors doublet avec le
mot d'origine sanscrite, qui reste le plus employé.
^*^ Dans l'administration actuelle du Cambodge, la terminologie est
presque complètement empruntée du siamois : [GuirnCIl çaovhày tr gou-
verneur de province», de W WtUI ehào Pha:ja; PP^TlR bàhit «rlieute-
^ GRAMMAIRE KHMÈRE.
lies Annamites, tard venus, sont représentés dans la langue khmère
par quelques termes concernant surtout l'industrie et le commerce ^^K
Les Français, enfin, y incorporent aujourd'hui un certain nombre
de mots scientifiques auxquels la diffusion de Tinstruction primaire
assure une prompte assimilation.
Remarque, — Nous avons vu que les éléments malayo-polynésiens
que renferme le khmër ne peuvent être considérés comme étrangers,
mais bien originels ^^\
13. Mais Tintroduction de ces mots étrangers n a modiGé
en rien le caractère de la langue : elle est, comme au pre*
mier jour, recto-tone, à racines monosyllabiques; tendante
ramener les polysyllabes, qu'ils soient indigènes (') ou étran-
gers, au monosyllabisme par contraction vocalique et grou-
nant gouverneur» , de Iltl?1 lalit; ttinnpPi youibàt ir suppléant du gou-
verneur» , de UflîS îm j6kra:htt; AJ/Tl iouphea «juge» , de 4J11 sapha; etc.
^*> On en trouvera quelques exemples au S io3 : Remarque génerak aux
diphtongues, diphtongue ie,
^*) Cf. AmoNiER et CiBATON, Dtcùomiaire cafn-français et supra, S 8.
^'^ Les polysyllabes indigènes qu*il est impossible de réduire k une racine
monosyllabique sont peu nombreux. Le Dictionnaire khmèr-Jrançais d'AvMO-
NiEB n'en compte pas deux cents. Il est k remarquer d'ailleurs que pour cer-
tains d'entre eux on en retrouve la racine , qui n'existe plus en khmèr, dans
les autres langues du groupe mon-khmèr; ce qui prouve que le polysyllabe
actuel est bien un dérivé; tel OH cram^ tth nez» =mon ^^ mftfc. La
forme actuelle de plusieurs d'entre eux n'est d'ailleurs qu'une forme inter-
médiaire tendant au monosyllabisme; comme, par exemple, le mot HfflR
andàt ff langue» , dont la forme originelle devait être fUtJlR lodàt ou lulR
rodât, si nous en croyons le mon coooo lotâk (il ne faut pas oublier, pour
saisir le rapprochement, que le no i final du mon correspond à un pÎ |
khmèr et inversement).
LES KHMÈRS. 27
pements conso)iantiques(^); agglutinante et manifestant
cette tendance à la contraction monosyllabique jusque dans
la composition des dérivés par affîxation.
^^) Cette tendance, alors môme qu^eUe n'existe pas phonétiquement,
s'exerce graphiquement : ioèk crdemainn , écrit C^H ; tnesil «rhier» , écrit
ri
HirJ; etc. Cette tendance graphique se manifeste également en mon :
cf. Blaodkn, Quelques notions sur laj^nitique du Talain et son évolution histo-
rique (Journal asiatique , 1910, XV, p. /197, note 1). Cet ouvrage sera dési-
gné par la suite sous l'abréviation : Blagobn , Phonétique au talain.
TRANSCRIPTION ET ORTHOGRAPHE. 29
CHAPITRE IL
TRANSCRIPTION BT ORTHOGRAPHE.
SECTION 1.
TRANSCRIPTION.
GÉNÉRALITÉS.
14. Le système de transcription adopté dans cette gram*
maire s'inspire des principes mêmes de la phonétique
khmère.
Il distingue typographiquement :
a. Les voyelles ouvertes des voyelles^erm^,
et, dans chacune de ces catégories :
la brève de la normale;
b. Les consonnes a des consonnes à.
L'étude grammaticale d*une langue aussi bien que sa comparai-
son philologique avec les idiomes de même famille ou simplement
apparentés nécessite impérieusement la transcription de son alphabet
en lettres latines. D'autre part, le voyageur, le cartographe, le savant
qui poursuit des études historiques, religieuses, ethniques, etc., le
fonctionnaire , le colon ou le commerçant en rapports constants avec
rindigëne éprouvent nécessairement, eux aussi, le besoin de noter en
lettres latines les mots de la langue dont ils ont à faire usage.
30 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Aussi bien, cette nécessité a provoqué l'éclosion de nombreux sys-
tèmes de transcription du khmèr (^). Bien qu'assez différents les uns
des autres, ils ont cependant ceci de commun :
a. Ils ne distinguent par aucun artifice typographique les consonnes
a des consonnes i, ce qui en rend la comparaison philologique avec
les autres langues assez pénible;
^*^ Les principaux systèmes de transcription du khmèr peuvent se répar-
tir en trois types principaux (je ne parie bien entendu que des ouvrages de
linguistique) :
a. Le type «des Pères» , qu'emploient le Dictionnaire camhodgienrfnmçm
du P. J.-B. Bernard, i vol. pet. in-8*, Hong Kong, Imprimerie de la Société
des Missions étrangères, 190s, et le Dictionnaire françaîs'Camhodgien du
P. S. Tandart, s vol. gr. in-8*, même éditeur, 1910 et 1913. Il a une ten-
dance exagérée , surtout dans le dernier ouvrage , à accepter les complica-
tions orthographiques accumulées , sans raison aucune , par des scribes igno-
rants et i compliquer, par conséquent, la notation en caractères latins de
signes dont Tutilité est au moins contestable et de lettres qui ne se pro-
noncent pas.
b. Le type dit généralement crAymoniem — bien que proposé par
G. Jauneau dans son Manuel pratique de langue cambodgienne, édité à la presse
lithographique par rimprimerie impériale de Saigon en avril 1870 et pu-
blié à nouveau en 1 898 , selon le même procédé , par Timprimerie du pro-
tectorat à Pnom-Penh — a été employé successivement et avec différentes
modifications peu importantes par E. Athonibr dans son Dictionnaire fran-
çais-cainbodgien publié en 187 4 à la presse lithographique parles soins de
rimprimerie nationale de Saigon, et dans son Dictionnaire khmir-français
autographié à Saigon, en 1878, par So>n Diép; par M. Modra dans son
Vocabulaire français-cambodgien et cambodgien-français, imprimé à Paris en
1878 chez Challamelatné, rue Jacob, n* 5, et par le Protectorat; parle
D' A. Pannbtibr dans son Lexique français^ambodgien, édité en 1907 à Avi-
gnon, chez H. Auzac et J. Augier, place de THorloge, n*" la.
c. Le type de TEcole française d'Extrême-Orient, dont M. Finot, qui l'a
créé , a exposé le principe dans Notre transcription du cambodgien {B.E,F.E,'0. ,
II, 1 ài5).
Il convient de citer encore la transcription adoptée par P. W. Sghjiidt
dans son étude intitulée Grundzûge einer Lautkkre der Mon-Khtner Sprachen,
La notation de la palatale sonore par g, de la nasale palatale par n, de la
semi-voyelle y par j, de Fanusvara parle I, l'attribution aux consonnes i
de la valeur sonore correspondante en sanscrit, donnent aux mots un aspect
si différent de la prononciation réelle qu on peut la déclarer inapplicable en
TRANSCRIPTION ET ORTHOGRAPHE. 31
b. Ils emploient pour marquer les voyelles des signes diacritiques si
nombreux que l'impression, dans les maisons d'édition autres que
celles de Tlndochine, en devient presque impossible (').
C'est pour remédier à ce double inconvénient que j'ai adopté le
mode de transcription dont je me sers ici et qui a pour objet le khmèr
moderne ^^\
Il reste bien entendu, cela va de soi, que cette transcription doit
rester un matériel d'étude et de comparaison, d'usage pratique, et
ne jamais prétendre à substituer l'alphabet latin au caractère kbmër
dans la publication des textes cambodgiens, pas plus qu'à remplacer
la transcription littérale en usage dans le sanscrit lorsqu'il s'agira
d'inscription ou de vocables empruntée aux langues de l'Inde.
pratique. U est juste d'ajouter aussi bien que, dans Dîe Mon-Khmer Vôlker,
p. 78 du tirage à part , il est revenu à une ti*anscription plus rationnelle ,
au moins pour le lecteur français. Cf. la critique qu'en fait G. Cœdès dans
B,É.F.E.-0., Vin, 369,362.
^*) Le système «rFinoti) est le seul qui permette de reconstituer, laborieu-
sement, mais sûrement, le caractère khmèr. Cependant, comme ce n'est
pas la consonne a qu'il distingue de la consonne à, mais la voyelle a de la
voyelle i, son système présente cette anomalie d'être précisément établi sur
un principe diamétralement opposé à celui de l'écriture khmère. D'autre
part, la nécessité de noter différemment un grand nombre de voyelles qui,
en français, sont représentées par une même lettre, l'a enti*ainé à l'adoption
d'une quantité de signes diacritiques qui rendent l'impression de sa tran-
scription très difficile en France.
^*^ Dans sa critique de l'ouvrage de P. W. Schhidt intitulé Grundzûge
einer Lautlehre der Mon-Khmer Sprachen, G. Cœdès écrit {B.E.F.E.-O.,
VIII, aSi) : ffll nous semble qu'en bonne méthode, il faudrait prendre
parti pour une de ces deux alternatives : ou bien se contenter du khmèr
moderne , tel qu'on le parle aujourd'hui au Cambodge et adopter une tran-
scription rendant, autant que faire se peut, toutes les nuances de la pronon-
ciation; ou bien remonter au khmèr ancien en se basant alors sur les docu-
ments épigraphiques , dont l'étude est la première tâche qui s'impose pour
quiconque veut entreprendre l'étude comparative des parlers indochinois. . .1
Il va de soi que daps une grammaire qui a pour objet l'étude du khmèr
moderne , c'est à la première alternative qu'il convenait de s'arrêter. Ce que
j'ai fait. J'estime aussi bien que l'élude du khmèr ancien est encore trop peu
avancée pour qu'il soit possible dès maintenant d'en faire la base d'une
transcription.
32 GRAMMAIRE KHMËRE.
NOTATION DES VOYELLES.
15. La voyelle est transcrite par une seule lettre.
16. La voyelle ouverte est distinguée de la fermée par
un accent grave :
Voyelles fermées : a e o
Voyelles ouvertes \ à è à
17. La brève est marquée par le signe :l^ qui la dis-
tingue de la normale :
Normale : a à
Brève : a à
m
18. D*où résulte que chaque voyelle peut être repré-
sentée par quatre transcriptions différentes :
la lettre sans accent, a, pour la normale )
la lettre avec laccent bref, a, pour la brève j
la lettre avec l'accent grave, à y pour la normale
la lettre avec l'accent grave et l'accent bref, a, pour \ ouverte
la brève
19. Le tableau donné au S iâ présente la série com-
plète des transcriptions établies pour les voyelles conformé-
ment aux principes exposés ci-dessus.
«V ««
Bien que les caractères H, fj aient, en réalité, deux prononcia-
tions différentes, ï et û>, i et u>, je n'ai pas cru devoir adopter pour
TRANSCRIPTION ET ORTHOGRAPHE. 33
chacun d'eux une double transcription, qui aurait pu entraîner con-
fusion phonétique fâcheuse dans une grammaire. Dans la pratique,
cependant, on pourra s'en servir avec avantage et écrire :
m et tihk li et kù>
sans qu'il soit besoin pour cela d'adopter l'orthographe préconisée
par le P. Tandart (cf. S /Î7).
NOTATION DES DIPHTONGUES.
20. La diphtongue est transcrite par deux voyelles ren-
dant, autant qu'il est possible, les sons vocaliques qui la
constituent.
21. Le tableau donné au S/iS présente la série com-
plète des transcriptions établies pour les diphtongues con-
formément aux règles exposées ci-dessus.
PRINCIPE COMMUN AUX VOYELLES ET DIPHTONGUES.
22. La série à laquelle appartient la voyelle «ou la
diphtongue est marquée par la transcription de la consonne
à laquelle elle est unie.
Dans ke^ la voyelle e appartient à la série a, parce que la consonne
k qui précède est marquée du signe diacritique de la série a.
Dans to, la voyelle i appartient à la série 0, parce que la consonne
^qui précède n'est marquée d'aucun signe diacritique et ressort par
conséquent de la série i.
Pour la voyelle ou diphtongue isolée, la question ne se pose pas,
puisqu'en vertu de la règle exposée au S 89 , elle appartient toujours
à la série a,
OBIMMAIBB KBMèllE. 3
MPtllIIftlB 9ATI0XALB.
3à GRAMMAIRE IÇHMÈRE.
NOTATION DES CONSONNES.
23. La consonne a est transcrite par une lettre marquée
d'un trait souscrit j qui la distingue de la consonne à :
ka ko
ta eo;
Cette notation marquera la consonne a, que la série soit donnée
par le caractère même :
ça « 0 ba = \î
ou par le satn^p :
n .fi
fiMi=T=H ra=I
Par contre, quand le caractère ressortant de la série a par nature
sera transposé en la série o par le satplap, on le transcrira par la
lettre simple sans le signe diacritique de la consonne a :
CÔ sa \fï hè
Note. — La consonne a a été choisie plutôt que la consonne o
parce que moins fréquente.
24. On trouvera aux tableaux donnés aux S kS, 69,
5i à 55 la série des transcriptions des consonnes établies
conrorniément aux règles énoncées ci-dessus.
Voici, à titre de spécimen, le début du conte intitulé tr Histoire de
Taveugle et du paralytique^, par lequel débutent les Textes khmers
d'Aymonier^*) :
(an: tîîfe Ki9in msa
u ^ ^
(m ffLH: Ife fitinj tftrm tiruTiru n mm t[nfa hb bij
mm 4 m tÏÏH bu/ij r w m hh tfi tîjfa Btinj tjnfa \t\
^'^ E. Aynonibb, Textes khmen publiés avec une traduction sommaire, auto-
graphie, Saigon, 1878. L'orthographe en a été coiTÎgée conformément aux
principes énoncés plus loin.
TRANSCRIPTION ET ORTHOGRAPHE. 35
«( ' «
frira n mH Hfi ^\ aie hbw m hh hî hh tnjm: snn Ht
m lOm: 58 tfil tfl 5 Qfi Çlis HI HH HW Hfi ElH tR tUTl
Kishn fnsB ûfon Hcnt\j ttfiî sa rnshn tel àh qb g': hî
K15B tffi Bfa OB g': Hî H(nt\J llflî 98 tt?l£U g': ofîî fil ^
fnshn insfi tun m tfi futrumn ^
iVe retioil Akhvàk Akhvèn.
Krea nS tiJin niyeay datfmeu darfinàlpi kàl pren mun neay cSs tuip at^pi
éeum niyeay ta ta knea mok cea reuon niyeay preh fAà : kàl pi deum mûn
neay mean monûs pir nâk; muy nâk no khvak, muy nàk no khvën; non cea
khmtfi çën teaii pir nàk; as nàk nvk ke iao àkhvak àkvën; pon^ mocà% doy
kUuon; àkhvak nou nïn çën pktâ muy; àkvën nou nïû çën phtà muy; moçàs
doy khbwn ieuy phtà ctt knea, È àkvak àkhvën yok knea cea saifilen.
SECTION IL
ORTHOGRAPHE.
r r
GENERALITES.
26. Les principes exposés à celle section ont pour but :
a. Par la comparaison avec les formes anciennes ou ori-
ginelles, la rectification à^% altérations orthographiques,
adoptées par Tusage, mais que ne justifie aucune règle pho-
nétique ou grammaticale;
h. Par la suppression des lettres inutiles, la condamna-
lion de toutes les formes d'un même mot dont l'existence
ne repose que sur de simples différences orthographiques;
3.
36 GRAMMAIRE KHMÈRE.
e. Par lobservation des règles phonétiques exposées au
chapitre iv, ladopiion d'une orthographe raisonnée conforme
au génie de la langue.
L^orthographe, jamais fixée jusqu'ici, est restée soumise aux fan-
taisies des scribes qui constituent au Cambodge la classe lettrée. Infa-
tués d'une prétendue science du sanscrit ou du pftli, qu'ils ignorent
à vrai dire profondément, ils se complaisent en Tabus de lettres
prétendues étymologiques, mais fautives en réalité dans la plupart
des cas et toujours inutiles. N'ayant d'autre part aucune notion de la
phonétique de leur langue , ils sont incapables de corriger, par rai-
sonnement, les fautes auxquelles les entraînent leur manque de mé-
moire et leur ignorance.
Aymonier, d'ailleurs guidé par un des rares lettrés que le Cam-
bodge ait possédé dans ces dernières années, avait su, dans ses
ouvrages de linguistique, sinon arriver à donner h l'orthographe
du khmër la cohésion et la régularité requises, la débarrasser du
moins de la plus grande partie des lettres inutiles. Ses successeurs
n'ont malheureusement pas suivi son exemple. Tout au contraire, le
dernier venu, le P. Tandart s'est <f attaché. . • à maintenir ces mêmes
caractères qui seuls, dit-il, peuvent indiquer la filiation des mots et
constituent par là même une véritable richesse linguistique n(').
Les principes exposés ci-dessous permettront l'adoption d'une
orthographe rationnelle à laquelle une étude plus approfondie des
inscriptions en vieux khmèr et des sources étymologiques apportera
par la suite une exactitude toujours plus complète.
RECTIFICATION DES ALTÉRATIONS ORTHOGRAPHIQUES
NON JUSTIFIÉES.
26. Toute altération orthographique, lorsquelle n'est
justifiée par aucune règle phonétique ou grammaticale,
doit être rectifiée dans le sens de la forme ancienne ou ori-
ginelle.
-■ ■ ■■... ■ ■ I..,. ■ — — — — B^fc— — ^iM^i*.— »— i— *
^'^ s. Tanoabt, Dictionnaire fi-af^çm-eambo^en, avant-propod.
TRANSCRIPTION ET ORTHOGRAPHE. 37
Ainsi le mot «rmonter» s'écrit aujourd'hui t9îu hun sans raison
aucune ('). C'est en effet un dérivé par suffixation de ia racine (fU
ku irsur?) qui a formé, par ie même procédé, les mots trUfl leuk
ir lever )», tnitU kus crpIusT» etc. Il y a donc lieu de revenir à la forme
originelle et d'écrire :
tnjfa leuH et non tîjts kun.
27. Par contre, raltération, bien que contraire h la
forme originelle, sera maintenue si elle est motivée par
une règle phonétique.
Ainsi, le mot « ancien t), dérivé du se. purâna, devrait s'écrire et
s'écrit encore quelquefois UDCUI bauràny qui est la transcription
étymologiquement régulière. Mais la règle exposée au S 1 5 1 interdi-
sant à la nasale fUI n d'être à la finale , il conviendra d'adopter défi-
n
nitivement l'orthographe UDS bauràn (cf. la corollaire S 36).
CONDAMNATION DES FORMES D'UN MÊME MOT
DONT L'EXISTENCE NE REPOSE
QUE SUR DE SIMPLES DIFFÉRENCES ORTHOGRAPHIQUES.
28. Toute lettre orthographique dont la présence n'est
justifiée par aucune règle phonétique sera supprimée.
Les scribes tendent aujourd'hui à n'admettre plus à la finale abso-
lue que la voyelle ffl à et les diphtongues tHi ao [Kl ou et inclinent
à faire suivre toute autre finale vocalique d'une semi-voyelle, de la
^*) Le mot a passé m siamois où il s'écrit lYI^^ lumff.
S8 GRAMMAIRE iÇHMÈRE.
liquide f ou de Taspirée \S) dont aucune règle phonétique ne justifie
la présence. C'est ainsi qu^ils écriront :
La semi-voyelle CU après une finale en t :
^«^ Bj*i, %cm9 !nj*«-.
La semi-voyelle i après « :
0
La liquide f après toute finale vocalique autre que » ou « :
UI bar m aur PI puor tÏÏl deur lÙ éer tmi Ur.
a
L'aspirée UI après la voyelle inhérente à la gutturale fi ou la
labiale H, les voyelles e,i,i,les diphtongues en, ou:
nin kai Hin mn tdtn ceh t^U) khèh tntn peuh.
Ces lettres étant purement orthographiques, il n'y a pas lieu de les
conserver et on écrira :
mui.ÏÏrffi l^crei hkai;
9 tu;
u
\J ba M au Ç\ puo (ÏÏ deu tC) de tITl ^;
V Ci
h ha H m^ td ce b khi \f\ peu.
peu.
De même on supprimera avec avantage
Vm après Yanuivàra;
n
Le reamûi après H o et H «;
TRANSCRIPTION ET ORTHOGRAPHE 39
et on écrira :
on çàifi et non GTIH;
u iS et non ut;
1
J ni et non Q l.
1 I
29. Toute lettre étymologique qui ne se prononce pas
et dont la présence na d autre but que donner Tapparence
sanscrite ou pâlie aux mots tirés de ces langues devra être
bannie.
On écrira donc :
thhr Gî et non Gf (se. dhaTma)\
trop 171 n et non 191 flT (se. draviia)\
iuar rtJI et non AJIfî (se. svarga).
30. On ne conservera que les muettes qui , après avoir
fait partie intégrante du mot, ont cesséjd'être pronoucées :
CUn yàk prononcer yo;
HH mik prononeer nw;
ni pir prononcer pi;
ffll àr prononcer à (*).
^'^ ni pir irdeuxi» , en mon ancien : ®lcs| bàr; stieng , bahnar ; har — ffll
àr ff scier»; stieng : àr.
AO GRAMMAIRE IsHMÈRE.
31. Ainsi ne seront conservées » poar au même mot, qae
les formes qui marquent différence :
a. D origine:
IH(\J mnïi, mon SuS nmik;
Hfi(\J inoittU, se. manusa.
I
IKim ofma, se. âtman;
MR: afidf, pâli atta.
^b. De formation :
( formation savante UI(\J &ar&;
Homme, mâle, se. ^nirufa | ^p^
( formation populaire hj(\J jm$.
c. D'évolution :
L'un ayant conservé sa forme originelle et Tautre évolué conformé^
ment aux principes de la phonétique khmère.
Ombre
forme originelle HrUH motip;
forme évoluée HH H atnlàp.
d. De sens :
Se. mra ir temps,! Ill vear «rjouru;
moment « | fTl I pear tt moment ».
A noter que le premier est de formation savante, le second de for-
mation populaire.
e. D'emploi:
ififil Nokor, royaume;
Htil Ankor, reserve a la capi-
^ laie par excellence.
Le premier est la forme originelle, le second la forme évoluée.
TRANSCRIPTION ET ORTHOGRAPHE. 41
ADOPTION DUNE ORTHOGRAPHE RAISONNÉE
CONFORME AU GÉNIE DE LA LANGUE.
32« L'orthographe doit se conformer exactement aux
règles de la phonétique khmère.
On condamnera dès lors l'orthographe (lUlH preuh, contraire à la
règle phonétique exposée au S 1S9 et on écrira tlU preu.
De même, dans le dérivé, par préfixation nasale, de^\i ^ : nèp,
la finale/? se rendra par D et non U comme dans le mot racine, par
application de la règle du S 1 /Î7 i 1® et on écrira :
IfiÇ] nip ei non mU n^.
33. Elle doit s'y conformer alors même que ces règles
semblent facultatives.
Ainsi, bien qu'en principe avec une gutturale ou la liquide T
comme souscrite Taspiration de la consonne-soutien ne soit pas obli-
gatoire (S 196), il a paru préférable, dans cette grammaire, de tou-
jours employer la consonne affectée de l'aspiration — la règle du
S 195, conforme au génie de la langue khmère, tendant à se géné-
raliser de plus en plus — etd'écrire :
5 kïei et non R kleH^l
Quel que soit d'ailleurs le parti adopté en ce cas, il est indispen-
sable de s'y tenir d'une façon constante et de ne pas écrire, lorsqu'il
^'^ Par contre, on écrira U pdei et non G phdei en vertu de la régie
exposée au S 197.
42 GRAM|MAIRE KHMÈRE.
s'agit par exemple de donner les différentes façons de dire ir au-
dace»^*)
d'une part : ffl klea,
et de Tautre : Utlfi 91 iean kkka;
le mot ainsi représente avec une double orthographe étant le même,
qu'il soit employé simple ou en composition.
34. L'orthographe conforme aux règles phonétiques
prévaudra sur Torthographe étymologique.
Ainsi on écrira :
[HH mek et non (Hm mekk (S iÂ&);
DG reae et non DD reatf(Si&6);
Uflfi bauràn et non Uflfin hauràn (S i5i);
ÎH rup et non ÎU rup (S 1&7);
(VnU i^iJ et non fUIH |ip (81/17).
Cf. la corollaire S 37.
36. Ci-dessous la liste des principales règles phonétiques
auxquelles il conviendra de se référer pour atteindre à une
orthographe rationnelle du khmèr.
I. Aucun mot ne peut se terminer par plus d'une consonne
(Si 38).
(»)
S. Tandaat, Dictionnaire français-eambodffien, au motcraudaceie* .,, ,j
TRANSCRIPTION ET ORTHOGRAPHE.
&3
IL Ne sont jamais
finales
lU. L'occlusive!
labiale jti^
à la finale,
s'écrit (S 1/17)
U
S)
Tocclusive aspirée (S i&&);
Tocclusive à autre que la labiale (S 1&6);
Tocclusive labiale après la semi-voyelle de son
ordre (Si 48);
Tocclusive mixte (S i5o);
la nasale a rUI na (S i'5i);
la liquide a 9j ia (S i56);
Taspirée (S 169).
1® Lorsque la syllabe a une voyelle comme ini-
tiale;
3"^ Après une consonne ou un groupe conso-
nantique a;
3"^ Après une consonne ou un groupe conso-
nantique 0 accompagné de la seule voyelle
inhérente, et la liquide PU l, quelle que soit
la voyelle ou diphtongue subséquente, de
préférence au H ;
&"" Quand elle transcrit un p sanscrit (encore
vaut^il mieux ici se conformer à la règle pho-
nétique, S 97 et 34)*
1® Après une consonne ou un groupe conso-
nantique 0 affecté de toute autre voyelle que
rinhérente ou d'une diphtongue;
on /i n ( '* labiale sonore,
y" .. < la semi -voyelle \ du sanscrit,
transcrit i - , . , ^ '
f labiale
IV. L'aspirée ou la consonne affectée de l'aspiration ne peuvent
être employées comme initiale que dans un monosyllabe (S 167).
V. Dans un groupe consonantique médial la nasale s'assimile à la
consonne qui lui est souscrite (S 173).
VI. Subséquente
au iatfâeu
a. La nasale s'écrit (XD si la voyelle initiale du
mot racine appartient à la série a; fi si elle
appartient à la série 0 (S 176);
b. La liquide l s'écrit 9] si la voyelle qui lui
échoit appartient k la série a (S 1 78).
&& GRAMMAIRE KHMÈRE.
VIL Ne peuvent ( deux consonnes de même ordre (S 189);
former groupe < deux aspirées, deux nasales , deux semi-voyelies
consonantique ( ou deux liquides (S 1 83 ).
VIII. Les semi-voyelles et liquides ne peuvent être que souscrites
dans un groupe consonantique (S 187).
IX. Un groupe consonantique initial ne peut comporter comme
soutien, parmi les nasales, que la labiale et à condition que la sous-
crite soit une liquide (S 190).
X. Toute occlusive non affectée de l'aspiration qui entre dans un
groupe consonantique comme consonne -soutien prend l'aspiration
(S 195).
XL Cependant, si la souscrite est une semi-voyelle ou la liquide
m /| l'aspiration est facultative [S 196] (il vaudra mieux cependant
écrire la consonne affectée de l'aspiration, S 33).
XII. L'aspiration n'a jamais lieu avec une occlusive mixte ou la li-
quide r r (S 197).
XUL Lorsqu'une occlusive proprement dite a entre comme con-
sonne-soutien dans un groupe consonantique dont la souscrite est
une nasale, une semi-voyelle ou une liquide et que, par conséquent,
la dominante du groupe appartient à la série a (S 909 i), mais que
par application de la règle énoncée au S 9o5 la dominante du groupe
doit être à la série i, cette occlusive a se mue en occlusive i (S 900).
formé de deux occlu-
sivps iSqo3i*
XIV. Dans un / a. la consonne-souscrite J dont la consonn™-
groupe conso- l pour tout groupe \ r * ^1
°,. *^,,.l '^ or I tien est une nrasale
nantique la domi- ] f /e \
nante, c'est-à-dire/ \ (S909a);
la consonne qui j ^* "^ consonne-soutien pour tout groupe dont la
en détermine f souscrite est une nasale, une semi-voyelle ou
la série, est \ une liquide (S 909 b).
XV. Lorsque par application des principes déterminant la forma-
tion des dérivés, la dominante doit être autre que celle qui ressort
des règles phonétiques normales, on affecte le groupe du MUj^ap
(S90/Î).
L'ALPHABET. 45
CHAPITRE III.
L'ALPHABET
(1)
SON ORIGINE.
36. Ualphabet khmèr est originaire de Tlnde du
Sud.
Le plus ancien spécimen que nous en possédions, l'inscription de
Hàn Cei ^^\ ne parait pas antérieur au ti* siècle de notre ère. Il est
à peu près certain cependant qu'au n* siècle déjà l'écriture indienne
avait pénétré en Indochine.
Dès cette époque en effet, la civilisation hindoue s'y faisait sentir :
Plolémée, qui écrivait vers i5o A. D., y mentionne des localités dont
les noms tout sanscrits ne laissent aucun doute à cet égard; l'inscrip-
tion de Çrî Mira ^^\ à laquelle des raisons paléographiques ne per-
^*^ fr Alphabet» est rendu en khmèr par le premier mot de la salutation
dont maitres et âèves font toujours précéder Ténumération des lettres : 8 IV)
n?lCU (\Î9 Nimùu Pûtikeayo SitAi^, pâli: Namo Buddkaya Settho aQue
soit loué le Buddha».
^*) Hàn Cei, province de Kompong>Siem, inscription sanscrite, n* 8i de
finventaire Cœdis, Sur la date de sa rédaction cf. Barth, Inscriptions sans-
crites du Cambodge (/• as,, iSSa, p. i à 3 du tirage à part, et Notices et
extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et autres Bibliothèques,
t. XXVII, fasc. i); Inscriptions sanscrites du Cambodge, Paris, Imprimerie
nationale , 1 885 , p. i a .
^'^ Inscription de Vo Can, province de Khanh Hoa, rédigée en sanscrit,
n* &o de VInventaire Cœdès.
46 GRAMMAIRE KHMÊRE.
mettent pas d'attribuer une date postérieure au u* siècle ^^\ prouve
qu'en ce temps déjà le Campa, i'Annam actuel, était fortement im-
prégné de culture sanscrite. Enfin, nous le savons par les auteurs
dbiiiois, le royaume de Fou-Nan, qui englobait Tactuel Cambodge,
éUil e& rapport constant avec Tlnde dont il avait adopté tout à la
fois récriture (^ et h littérature ^^\
L'examen deA preinîins inscriptions khmores dénote aussi bien la
coexistence, à Tépoque où (lies furent tracées, de deux types d'écri-
ture assez différents : l'un archaïque reproduisant fidèlement un pi*o-
totype hindou déterminé, l'autre évolué déjà, et trahissant une longue
adaptation au génie khmèr.
Il parait assez difficile aussi bien de déterminer exaciraftent l'al-
phabet hindou qui a servi de prototype à l'écriture khoière ^^K En
^*) Cf. Georges MAgpsBO, Le Royaume de Champa, vol. XI, n* 3,
p. 3ai.
^') Le Tsin Chou, compilant des documents récoltés entre les années a65
et &19 A. D., nous rapporte que les hommes du Fou-Nan iront des livres et
des dépits d'archives i» et que (rieurs caractères d'écriture ressemblent à ceux
des Hou» c'e8t4-dire à ceux qui sont employés dans TAsie centrale et dans
rinde. En &84 A. D., Jayavarman adresse à Tempereur Kao des Ts'i une
supplique écrite que le Nan u'i Chou nous rapporte en entier. Le Fou-Nan-
Ki, dont l'auteur avait voyagé dans les mers du Sud vei*s la fin du v* siècle,
déclare que les gens du Touen-Siun, dépendant du Fou-Nan, «ne font que
lire les livres brahmaniques n. L^Leang Chou, enfin, qui use de renseigne-
ments datant de la première moite du vi* siècle (&o 3-556), dit que vie roi
du Fou-Nan sait aussi écrire les textes hindous n. Cf. P. Pelliot, Le Fou-Nan
{B.É.F.E.O., m, a54, 267, aôi, 379).
^') Georges Maspbro, Le royaume de Champa, vol. XI, n* s , p. ai g.
^*^ Kbrn, Indian AnUquary, X, 107-171, et Barth, Notices et extraits des
manuscrits de la Bibliothèque nationale, 1 a , comparent l'écriture de l'inscrip-
tion de Hàn Cei à celle des plus vieilles inscriptions du temple de Pâpa-
nâtha à Pattadakal. Babtu, ibid,, 34 , dit de celle de Bayan, n* i3 de l'/n-
ventaire Cœdès, que les rr types dont elle se rapproche peut-être le plus sont
l'inscription de Mangalîça à Bâdâmi 578 A. D., et cdle de Vikramâditya h
Pattadakal, milieu du viii* siècle^. Enfin il est bon de rappeler que celui que
nous offre l'inscription de Çrî Mâra au Champa vest comparable à beaucoup
d'égards, à celui de la célèbre inscription de Rudradâman à Gimar, datée
de l'an 73 d'une ère qui parait éti^e l'ère çaka, ou de l'inscription contempor
raine de Sâtakarçi Vâsisthîpulra à Kanherii) Notices et extraits des tnanuserits
de la Bibliothèque nationale, t. XXVII, i** partie, fasc. a. Albert Bbrgâigtïb,
L'ALPHABET. 47
relations étroites et constantes avee les pc^lations du Dekkan occu-
pant la cftte orientale de Tlnde entre la Mahfinadi au Nord et la Ki-
vêrî au Sud('), les Khmërs ont connu tous les types d'écriture ^^^
successivement employés par les différentes dynasties qui y ont régné,
Pallavas ou Gâlukyas orientaux ^^\ Mais, dès Torigine, ils surent
donner & leur écriture une élégance, un caractère monumental qui en
est la marque la plus caractéristique (^^
Ce caractère monumental de l'écriture khmère provient principa-
lement :
d'un calibrage de plus en plus parfait des lettres qui tendent toutes
à s'inscrire exactement dans un carré égal;
d'un développement, quelquefois exagéré, de la tête du caractère
— du cheveu comme disent les Cambodgiens , — qui arrive & oc-
cuper le tiers de ce carré;
enfin d'une tendance à la forme carrée toujours plus accentuée
pendant l'époque des inscriptions et qui se manifeste de façon la plus
sensible au xii' siècle.
Les inscriptions sanscrites du Champa, Pai'is, Imprimerie nationale, 1893,
p. 19a.
^^^ A noter qu'au Cambodge les Hindous sont encoi*e appelés Hu kl^h
9u khiëh, se. kah'hga, du nom du royaume qui, du temps d*Açoka déjà,
occupait la région comprise entre la Mahânadi et la Godâvari.
^*) Cf. A. C. BmifBiL, Eléments of South Indian Palœography from the
fourth to the seventeenth eentury A, D., second édition, London, TrDbncr
and C\ 1887.
^'^) C'est aux rois pallavas que les rois khmèrs empruntèrent leurs noms
en (rvarmann. Cf. Vincent A. Smitq, The early History of India, Oxford,
Clarendon Press, 190&, p. 353.
^*) Barth, Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationcJe, 1 s,
écrit à propos de l'inscription de Hàn Cei : ffLe travail même, dirait-on, a
ici quelque chose d'hindou. Il est exécuté d'une main sûre et hardie; mais il
n'a rien de la parfaite régularité, du fini et de l'élégance qui distinguent la
plupart des produits de l'épigraphie cambodgienne. L'ouvrier ne s'est donné
la peine ni de bien préparer la surface de la pierre, ni de calibrer exacte-
ment ses letti^, en cda imitant ses conûires de l'Inde qui, tout en laissant
de très bealix spécimens d'écriture lapidaire, ne paraissent guère s'être
doutés qu'une inscription, même d'une certaine étendue, peut servir do
motif décoratif.»
A8 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Le tableau ci-joint, .dont chacun des types est emprunte à une
seule inscription considérée comme la plus caractéristique en son
genre, permettra une étude paléographique comparée de cette écri-
ture depuis ses origines jusqu'à Tépoque actuelle.
Type I. Inscription de Hàn C!ei, n® 81^'); la plus archaïque qui
soit connue h ce jour, vi* siècle ^^^ environ ^^K
Type II. Inscription de Val Kantel, n® 869; fin du Tf' ou commen-
cement du vu* siècle.
Type IIL Inscription d'An Ghumnïk, n"* 53 de V Inventaire Cœii$
qui la dénomme Inscription de Kdëi An; 667.
Type IV. Inscription de Prah Einkésel, n" 963; 970 ^^\
Type V. Inscription de Prah Kév, n*" 376 de Ylnoenkire Ccsdès qui
la dénomme inscription de Ta Kév; looa.
Type VI. Inscription de Prrfh Nôk, n* 289; 1066.
Type VII. Inscription de Bantay Ghmar, n® 337; fin du xti* ou
commencement du xiii' siècle.
Type VIII. Inscription d'Ankor Vat, n® 3oo; un* siècle.
Type IX. Grande Inscription d'Ankor, n^ 3oi; 1703.
Type X. Ecriture actuelle.
(^^ Ce numéro est celui de V Inventaire Ccsdès, Je reproduis, en ce qui
concerne la dénomination des inscriptions, Torthographe adoptée dans cet
ouvrage.
^*) Il s'agit ici, et pour les inscriptions suivantes, de l'ère chrétienne.
^'^ On trouvera fac-similé de ces inscriptions, — à l'exception de cdle de
Bantây Ghmar (type VII) et d'Ankor Vat (type IX), qui, à ma connaissance,
n'ont pas été reproduites , — dans les deux albums de planches qui accom-
pagnent le premier et le second fascicules du tome XXVII des Notices et
extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale. Pour l'écriture du type
VIII on en trouvera un spécimen dans la traduction de la Stèle de Ta-Prohm ,
donnée par Gobdès dans B.É.F.E.-O., VI, 1, 60, et pour celle du type IX
dans tous les manuscrits en aksar mut {infra, S 80).
^*) Bien que ¥r y ait généralement la forme simple, comme il est indiqué
au tableau, on l'y trouve cependant quelquefois encore avec la forme double.
8AH8CUT '\ ^ ^^ ^ ^ ma ya ra la va ça fa ta ha
Vâlkob m
■BK VODBBIIB.
I ka kka pi phà ma yà rà U va takà saba $a ka
ypel
ype II.
ype ni. . .
ype
ype
IV
ype VI
ype Vil.
ype Vm
ype IX
ypeX.
Î
efi
â
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^^§)ll
7T ê
I o a g gj(fl rtr § « a3 ai a
3^
<9S
»
aijm
«)
^ PTjr ^^ ^ ijj tr^tf)
L'ALPHABET. 49
PRINCIPES GÉNÉRAUX.
37. Dans l'écrilure khmère (*) tout signe simple ou com-
plexe vaut une syllabe W.
C'est un principe commun à tous les alphabets dérivés de l'écriture
indienne.
38. Chaque consonne y porte donc en soi une voyelle
sans laquelle elle ne se peut énoncer quand elle est isolée
et qui ne s'élimine qu'en certains cas bien déterminés.
Cette voyelle ne s'écrit pas : elle est fonction de la consonne; d'où
le nom d'inhérente qui lui est généralement attribué.
30. Cette voyelle est tantôt un a tantôt un à; et les con-
sonnes sont réparties, de ce fait, en deux séries dont la
première comprend toutes les consonnes à inhérente a et
la seconde toutes les consonnes à inhérente à.
Est dite :
Consonne a toute consonne à voyelle inhérente a
Consonne à toute consonne à voyelle inhérente à.
^*^ Écriture khmère : Hnîl l9I ahar khmer, se. aksara. On trouve
aussi la forme HHIî akkharà empruntée du pâli akkaram. Ahar signifie
plus expressément rrcaractère, lettre en tant que signe graphique».
Il
^'^ Syllabe : C\S\Ç] sap [ flTlU «ap], se. çabda. On trouve aussi la forme
6BAMMAIRB KHMÈRK.
IIIPRIUCaiE «liTtOXALe.
^0 GRAMMAIRE KHMÈRE.
En sanscrit, kawi et birman, cette voyelle inhérente est toujours
un a; en siamois et laotien toujours un o; d'oà résulte que chaque
articulation consonantique n'y forme qu^un seul phonème :
ka en sanscrit, kawi et birman
ko en siamois, laotien, etc.
En khmër, au contraire, une même articulation consonantique
forme deux phonèmes distincts, Tun qui s'énonce avec la voyelle a,
Tautre avec la voyelle i : ka ko.
Il en est de même en mon , mais V6 du khmèr y est remplacé par
un ef*î : ka ke,
Haswell donne à la série des consonne$ a le nom de ckuse cr> et è
celle des consonne$ e celui de classe o. Blagden les désigne respective-
ment par les termes de premihre et seconde série.
Voici le tableau des consonnes du mon réparties en classes ou séries ,
avec la correspondance du khmèr.
L CLAS8B CONSONNE CLAS8R CONSONNE
m . a, oo • a.
(D ka n ka oo (Aa Q (^
^ kha 9 kha
o ça . G ça
3o çha Z çha
^ da U da
en na XXS] na
œ ffl ^ ta
(^) (TA 08 in laiev dit Haswell, Grammatical Notes and Vocabulary ofthe
Peguan Language, Rangoon, American Mission Press, C. Bennet, 187&, p. 3
et 3. Et il ajoute plus Join, ihid., 5 : «rOn notera aussi que le son de la voyelle
inhéi'ente de o [ke] est représenté avec le même a queco {kh). Cependant le
son en est plus léger {Ughter),y> — Blagden, Phonétique du Talain, 485,
attribue à la voyelle inhérente des consonnes de la seconde série [série i du
u
pa
U
pa
0
pha
a'
pk
oo
sa
ru
ta
oo
ba
tn
ba
8
la
9î
u
h
0
ba
u
ba
L'ALPHABET. 51
IL CLASSE G0N80NNB CLASSE CONSONNE
O, 0. o« 0,
O jtè n fci ^ ne 6 no
VD m tn kho o pê n p6
c
«S^
ti
ne
oo
ptë
n
phi
(S
c?
■
a
d
Q
me
H
mo
®J
ehS
au
cho
m
OO
ye
m
y^
ep
ne
m
Ai
s
r?
I
ro
•3
iS
9
to
co
Rf
fU
la
e
thd
G
Ihà '
o
t)?'
i'
vo
On remarquera que la réparlilion entre ces catégories est absolu-
ment identique dans lés deux langues. Il convient d'ajouter toutefois
& la classe o du mon la lettre g bhe qui n'a pas d'équivalent en
khmèr.
Il n'est pas tenu compte des cacuminales khmères H 9 fU et
mon Ç g ^ dont il n'est plus fait usage dans aucune des deux langues.
40. Goroliairement les voyelles se trouvent elles aussi
distribuées en deux séries dont la première comprend toutes
les voyelles aptes à s'unir à une consonne a et la -seconde
toutes le$ voyelles aptes à s*unir à une consonne d.
Est dite :
voyelle a toute voyelle apte à s'unir à une consonne a
voyelle à toute voyelle apte à s'unir à une consonne à.
khmèr] un son qui, «r intermédiaire entre notre « cl notre e a Pégou et à IV,
se diphtongue en een à Martabnn et Maulmain^.
6.
52 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Ces deux séries vocaliques existent également en mon.
Pour faciliter la comparaison nous les donnons, dans chaque
langue, avec la première consonne de la classe & laquelle elles
peuvent être unies.
CLASSE SÉRIE CLASSE SÉRIE
no. a, o. 0,
co ka n ka o ke t) ko
roo kà ffl kà oo kè ffl kea
r8. ki ri kë 8 këi n ki
œ , ki n kei o kei R ki
1
H
1
jiâ
?l
ku
V
ihi
co
kè
tn
ke
h
kttue
!n
kei
en kû n ko
cjf ku n kau
Qcn ke \T\ ke
en koe \T\ kai
Gcno ko tm ko 6o:> keu [^ kou
cri kao tm kao (i kèeu tffl kou
Haswein*^ ajoute que, lorsque deux voyelles de séries différentes
ont même transcription, le son est plus doux — softer — avec o
qu'avec no.
J'ai adopté la prononciation de Pégou. On trouvera dans Blagden ^^^
celle de Martaban-Maulmain et Yé.
I
41. Sont dites dès lors :
l 1® les voyelles a
Séné a la série comprenant i „ ,
^ f 3^ les consonnes a
(*^ Haswell, op. laud,, 5.
t*> Phonétique du Tahin, 486 et suîv.
L'ALPHABET.
. . I i® les voyelles à
Série à la série comprenant \ ^ i ,
^ / 2** les consonnes à
53
VOYELLES ET DIPHTONGUES^'^.
42. Voyelles.
Fermées
Ouvertes
Voyelles
Fermées
Ouvertes
Brèves H Hî H
a
e
■
Longues P) H
m
•
a
e
Brèves
K\K\l
(h:
H [m:
a
e
^'l^
Longues
Kl
\n
tm
à
è
a
Brèves
n n
H:lfi:
n
ï3
••
H
»
a
t
1i
Longues
Hi
n
n
M
H
a
«
•
1
u
Brèves
e
( n
0
Longues
n
è
H
^*^ Les Khmèrs ont un seul mot pour désigner voyelles et diphtongues :
AJt |fidf^ pâli saro, se. «vara.
' ^*) Les Khmèrs n*ont pas de mot propre pour désigner la longue ni la
(rêve pas plus que pour exprimer qu'une lettre est ouverte ou fermée. Dans
e
5^1 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Remarques communes aux deux sériée.
1. Les voyelles a, e, t, o, te ont, en khmër, même yaleur qu'en
français à l'exception :
a. de t qui se prononce :
tantôt comme notre t français 9 CTl (Sfn
tantôt comme IV annamite dit « harbu 9n twk[infra^%^^ );
h, de u qui se prononce comme Vu italien ou allemand , soit eu en
français.
2. D'une façon générale lorsqu'une voyelle est commune aux deux
séries le timbre en est plus ferme dans la série b que dans la série a
(infrayi gS et loi).
Remarques particulières à chaque série.
Série a :
11*
1. Sur l'emploi respectif de H,ffl, H: Hit, cf. infra, S 97 B.
2. On trouve souvent H 0 final écrit H« par fausse application de
la règle exposée au S 97. Cette orthographe n'a pas de raison d'être
H 0 étant déjà bref et l'adjonction du rea mûJe constituant superféta*
tlon pour le moins inutile.
3. Sur l'emploi respectif de H [K\l 0, cf. infra, 8 98.
VAbhtdhànaçabda cependant on trouve les mots 9tIJ tikhi, pâliefi^io^ou
ni kiru, pâli garu, comme ëquivaientji de «rbrefn (9 ihki en langage vul*
gaire) et I AJT ràssa, pâli rasso, ou niLT) lohau, pâli lahu, comme équivalent
de (rlongn (UD vèh en langage vulgaii-e). — VAbhtdhànaçabda, rédigé U y
a une quarantaine d'années, est, à ma connaissance, le seul ouvrage khmèr
Bui; ralphabet. Il n'en existe pas sur la grammaire proprement dite*
L'ALPHABET. 55
Série o :
1. Sur remploi irrégulier du rea mûk pour donner au caractère
H 6 le son à et du sankàt pour donner au caractère Hl le son a, cf.
infra, 8 70, 7a, 94 et^gS.
2. L'emploi du caractère IJ pour représenter Ti bref ï semble
avoir aujourd'hui généralement disparu. Néanmoins, comme Yi bref
subsiste, Thabitude s'est imposée de le transcrire, comme cela se fait
pour a à série a, par i long }j affecté :
du sankat quand il est suivi d'une consonne finale ^= Tj
du rea mûk quand il est lui-même final »» Tjt
Cette orthographe est fautive et il vaut mieux revenir, comme l'a
fait judicieusement le P. Tandart, à l'emploi de
ÎJ pour ï
fj pour i
f •
et écrire
r\l VS\ et non m
ndï H et non Ht
• n
3. Sur l'emploi respectif de H et H 0, cf. infra, S 96.
43. Diphtongues.
Fermées H H
au et
Diphtongues a ^
Ouvertes tHi tH tH tHJ H
00 a% eu te uo
56 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Fermées H1 [H\ tH tH tHj H
TV. 1 . .1 ea ou ei eu ie uo
Diphtongues ô
Ouvertes tH»
au
Protumciation. — D'une façon générale le timbre de la série o est ,
pour les diphtongues comme pour les voyelles, plus fermé que celui
de la sériea(tn/ra, S io3 et io&).
Série a.
1 . H au. Conformément à notre principe de transcrire toute di-
phtongue par les voyelles dont elle est formée , nous avons écrit celle-
ci par aUf comme Tout fait avant nous Jeanneau (^^, Aymonîer^^^,
Bernard ^^i,Pannetier^*\ Tandart ^^^ plutôt que par o comme Moura ^^^
ou 0 comme Finot ^''K Voici d ailleurs ce qu'en dit Jeanneau : «f H serait
assez bien représenté en français par l'orthographe figurée âou en
observant de prononcer cette diphtongue d'une seule émission de voix
et en tenant compte de la nature de 1'^ fermé, qui est ce que nous
appelons en français un â long. Cette particularité, jointe à l'altéra-
tion légère que subit dans certains mots la prononciation de la
t') Œuvres de G. Jeanneau, réimprimées à rimprimcrie du Protectorat,
Phnom-Penh, 1898, p. a8.
^*^ E. AmoNiBR, Dictionnaire khmèr-français , autographié à Saigon j 187a,
préface, p. v.
^^^ J.-B. Bernard, Dictionnaire cambodgien-français, Hong-Kong, Impri-
merie de la Société des Missions étrangères, 1 90a , p. 8,
^*^ A. Panketibr, Lexique français-cainbodffien , Avignon, Auzac et Augier,
1907, p. XXIX.
^*^ S. TkffDAXiT^ Dictionnaire français-catnbogdien, Hong-kong, imprimerie
de Nazareth. Transcription (suite à Tavanl-propos, pages non numéro-
tées).
^•^ MouRA, Vocabulaire français-cambodgien, et cambogdien-français , Paris,
Challamel, 1878.
^'^ FiNOT, Notre transcription du cambogdien {B.E. F. E.-O., II, 1, 7).
: L'ALPHABET. 57
tliphtongue au, fait qu'elle a presque, parfois, la valeur d'un o, et
xju'on a pu la confondre avec cette voyelle au point de la transcrire
quelquefois par o au lieu de du.ji
2. Im flo. Va est très ouvert; la voix doit traîner sur cette lettre et
énoncer Yo assez rapidement d'une façon quasi-élidée.
Série o.
i. K) ea. Finot transcrit cette diphtongue par à et en donne ainsi
les raisons (') : tt{kh)â est une transcription un peu insolite, qui a
besoin d'être justifiée. Dans Talphabet sanscrit, SLD ghà est la longue
de tl) gha; en khmèr cette voyelle est devenue une diphtongue, qu^on
note communément par éa, quelquefois par ée (par exemple Siem
Réep). Ni Tune ni Tautre de ces graphies n'est satisfaisante : la di-
phtongue en question se compose d'un son intermédiaire entre é et i,
suivi d'une voyelle indécise qui est plutôt e que a : on entend plutôt
éé ou ié que ia. Dans l'impossibilité de noter exactement cette di-
phtongue, nous croyons devoir, par exception, la transcrire au
moyen d^un signe purement conventionnel, qui se trouve dans toutes
les imprimeries de l'Indochine.^
■• • - . « . ■ • y
« 1
H1 affecté du sankat : Kl sert aujourd'hui à transcrire l'a fermé
de la série o qui n'est plus représenté par aucun caractère spécial
depuis que K) est devenu une diphtongue. Puisqu'aussi bien une
convention est indispensable, la transcription ea, adoptée par la
grande majorité des auteurs, semble la plus rationnelle. En effet elle
marque nettement la diphtongue et représente suffisamment sa pro-
nonciation si on se rappelle que, en raison du timbre fermé de la
série 0, l'e a tendance à se confondre avec Yi (S g 5).
n
2. tHI ou. Cette diphtongue a été transcrite de façons assez diffé-
rentes. Jeanneau, Aymonier et Pannetier écrivent ou; Moura et les
missionnaires u ou ti. Finot seul adopte Yô. Pour les mêmes raisons
que précédemment il m'a paru plus rationnel de la rendre par les
^'^ Finot, op. laud,, ii.
58 GRAMMAIRE KUMÈRE.
voyelles qui la composent. Jeanneaa dit d'elle qu^elle a «la pro-
nonciation d'an ô long français suivi d^un ti allemand (on fran-
çais) ^*U.
3 tm ou cr diffère du précédent en ce qu'il est plus ouvert (')«•
Remarque, — Il convient de ne pas confondre avec les diphtongues
les groupements formés par les semi-voyelles dJ et f placées après
certaines voyelles ou consonnes finales. Dans ce cas, en effet, la
voyelle ou diphtongue finale et la semi-voyelle qui la suit se pro-
noncent bien distinctement et séparément. 11 est à noter d'ailleurs
que, si le CU garde alors sa valeur, le fse prononce :
comme un o après une voyelle ou diphtongue a
comme un u après une voyelle ou diphtongue 6.
Ainsi :
K\ïà9 HÏaw tnïh injfiev
et mïeav i}jï h tHj/îfo
se prononcent respectivement :
ào auo h iev
et eau eu ieu
44. Unies à la consonne , la voyelle et la diphtongue se
soudent graphiquement à elle.
Les caractères des voyelles et diphtongues tels qu'ils sont donnés
aux paragraphes /ia et &3 sont formés graphiquement :
^^) jBAifNEAu, op. laud,, s8.
^'^ JiANNBAD, op. laud., a8.
L'ALPHABET. 59
1. du caractère H a employé seul ou affecté de Tindlce iL^'^ dit
saffilSp (2) : H ,
le premier M servant à former les voyelles et diphtongues de la
série a
ti
le second H les voyelles et diphtongues de la série i.
2. de signes additionnels placés au-dessus ou au-dessous de ce
caractère, à sa gauche, ou soudés intimement à sa droite, et employés
seuls ou concurremment.
On les appelle 9igne9-^eUe$,
Ces signes-voyelles peuvent être classés en catégories de par la
place qu'ils occupent par rapport au caractère auquel ils sont joints :
a, signes qui se placent aurdessus du caractère :
1" 2. ^^^ i^^ «aminci 7)
!i
a* IL f^jfiJ Hj kbiet muy (t aminci (à) un trait»
^'^ Le trait représente le corps du caractère.
Au point de vue graphique le caractère khmèr^comporte trois éléments :
a. le corps 96 khluon qui est le caractère lui-même;
(. le cheveu tUn iâi qui surmonte le corps du caractère;
e, le pied tu u eeuh qui s'écrit sous le corps du caractère.
Certains caractères ne possèdent que le corps : 9 iha;
D'antres compoiient le corps et le cheveu :f\ki;
D'autres enfin ont les trois éléments : G ca.
f'ï rLI9pU «ojpl^ veut dire «tueri». Cet indice agit en effet, au dire des
indigènes, comme s'il tuait le caractère, puisqu^il le dépouille de sa valeur
propre pour lui en atti'ibuer uoe nouvelle {if\fra, S 65 à 68).
60 GRAMIiAIRE kHMÈRE.
b. signes qui se placent mhJe$ams et m gtmike du caractère :
Ci
4- L. nr. t« rdénouéti
r. signe qui se place a gtai€he du caractère :
5* [ — Q^.â [TJJ Uiî cifii «arbre qui abrite^
d, signes qui se soudent à la dniie du caractère :
6* ^1 CLD yea e appendices
7* ^l tin DR [PJÛ ''• yf a tM|&tfii ff appendice à paraphe
montants
f . signes qui se placent au-dessous du caractère :
8* — in [Dû rûk eeun cr paraphe pieds
9* — m [D Û H rûk cfun au «r paraphe pied ativ
10* — in [Dû Um 0 rûk cfun bancuc .
Pour épeler ^^^ le caractère H ^ on dira :
H tniiriJ tnj a kbles leu «f (caractère) a surmonte du kbiest
^'> On écrit gënëralement aujourd'hui t9Ja kuh. Cette orthogi'apfae est
fautive puisque ce mot est un dérivé, par opposition du suffixe u n, de la
racine [HJ ku nstivr^ qui a formé, également par dérivation suffixale, les
mois tfUn ieuk élever?», tfUAJ leus frplusn,etc.
j
^'J Épeler se Hit en khmèr U[H|n HRII hamhèk aksar.
t i
L'ALPHABET. 61
le caractère tH ai :
H pfliS tfUJ nn a bàn cheii lea tr (caractère) a (avec) bàn cheu (et)
kaji
le caractère tm ou :
H t\I9pU qifa tfLU tin liîl tàlfa a ?am% fcàn cAeu yea va|
kun cr (caractère) a (avec) samUip bàn cheu et yea (À) paraphe
remontant 7)
Unies à une consonne, la voyelle ou la diphtongue sont représen-
tées par ces signes-voyelles qui se soudent au caractère de la con-
sonne.
Ainsi :
kai n + fH s'écrira [R
(feu Cl + tH s'écrira tCl
pou Ç] + IH] s'écrira tfTi
45. Certaines voyelles et diphtongues s'écrivent encore,
lorsqu'elles sont isolées ou initiales de syllabe, avec la
forme directement empruntée de l'alphabet indien, savoir :
Voyelles
/ Brèves
•
H
ù
Fermées (
a
e
( Normale
H
a
/ Brèves
ffl
Ouvertes <
a
( Normales
H]
^
0
?
62 GRAMMAIRE KHMËRE.
Fermées K ^ 8
Diphtongues ( et au
Ouvertes tH ?f Sf
ai 00
Ces graphismes tendent à Tarchaïsme et on écrit plus volontiers
aujourd'hui :
HH que !^U
hm que ÎIHO)
par contre , certains mots tels que :
(s| oy donner
f) 6 Ein Indra
ne se rencontrent presque jamais sous la forme moderne.
46. L'alphabet khmèr a conservé les voyelles U |*u
U n*> n /tt n lu de l'alphabet indien.
V
Mais, dans la pratique, on écrit plus volontiers aujourd'hui :
lAJ rUei que UAl imsei
ou fU li que H lu
(*^ A remarquer que ce mot s'écrit en siamois IflJJ ew.
L'ALPHABET. 63
VAbhidhànaçahda dit des lettres
U et î U et ï
n et ài n et nj
qu^elles seat intercbaflgeaUes : U tTt cm kma et admet qu'on puisse
écrire :
I(\J (^) aussi bien que UAJ
• IfUn aussi bien que IDR
47. Enfin, tout récemment on y a introduit :
brève H ie
la voyelle
(longue H u»
et la diphtongue tHJ euo
Leur introduction serait due au dernier Pra sokin^'^'f mort en
1894.
La diphtongue seule mérite d'être conservée pour la transcription
d'un certain nombre de mots d'origine siamoise tels que :
[ nîu kreuaû outils, instruments; siamois lfi;(l>I hhripâng;
[Tm reuon fable, conte; siamois ixf|>l ripâng.
^*^ On écrit aujourd'hui plus souvent It\J rigei; mais cette forme, con-
Iraire à l'étymologie , n'est pas r^ulière.
^^ IpiÎ tMRfi , se. sugandhi tr vertueux, pieux t».
64 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Pour ce qui concerne les voyelles u» et ic il n'y a pas lieu de les
maintenir, au moins grammaticalement; et il convient d'écrire :
9fi et non ÎH
R et non R
Les mots siamois eux-mêmes — dont la présence dans la langue
semble avoir motivé l'introduction de ces nouveaux caractères dans
l'alphabet khmèr — peuvent se transcrire et se transcrivent par de
simples voyelles khmères sans qu'il soit besoin de se servir de gra-
phismes supplémentaires.
Ainsi dfl fi'k exercer, que Tandart donne sous la forme în , s'écrit
normalement en khmër ITin , orthographe qui répond d'ailleurs mieux
au 2J /siamois puisque c'est précisément le groupe que les lettrés
cambodgiens emploient aujourd'hui pour rendre notre / français.
CONSONNES'".
48. Occlusives proprement dites :
a 0
Gutturales ^ 5 IP^^
ka kha kà khà
Palatales 0 E c/ fm
ça çha co cho
Dentales Fi Q 9 D
ta [ha td thd
Labiales ' \J d H R
pa pha pd phd
La palatale a le son du c italien devant î. Ainsi [Gfi çao se pronon-
cera à peu près tchao.
^*^ ^LpnOP^* Py^^^^^^^f se. vyahjana.
L'ALPHABET. 65
49. Occlusives mixtes :
Dentale Û
Labiale tJ
(fa
A noter que le caractère U transcrit :
1* Tocclusive proprement dite labiale a pa
3® Tocclusive mixte labiale ha
L^observation rigoureuse de la rè^e énoncée ci-dessous permettra
de lui attribuer, sans erreur possible, sa véritable valeur en composi-
tion :
60. Le caractère U s'énonce :
a. avec valeur d'occlusive proprement dite labiale a pa
quand il est :
1 ** affecté du samtap : tj(3 pah
^^ soutien dans un groupe consonantique : UH prah
fUH pam
3** final : PTlU Ihp
h. avec valeur d'occlusive mixte ha quand il est :
1^ initial de syllabe : Ufi hah ItifU rohàs
a** souscrit dans un groupe consonantique : npfU kbàl
OHIu çambah
«■ÂHHÂIMft IKHèll. 5
66 GRAMMAIRE ^HMÈRE.
51. Nasales :
a
d
Gatlurale
fa
M
Palatale
nd
Dentale OD 6
na nd
Labiale H
md
La palatale (Tl a la valeur du n espagnol (n mouillé ou gn du
français); ainsi [(TlETl vieil se prononcera à peu près gniegne,
62. Semi-voyelles :
Labiale
-tu
yd
Dentale
i
vd
53. Liquides :
J
rd
'J
fU
h
là
64. Sifflante :
Dentale
sa
L'ALPHABET. 67
56. Aspirée i'
Gutturale tfl
Remarques généraJee aux eomannei.
1*" n it^ et il la ne difi^rent que par la dimension de la boucle du
jambage gauche plus grosse dans le second que dans le premier
caractère.
3"^ Dans C cha le jambage droit ne monte pas aussi haut que le
gauche et se termine par une boucle fermée; dans Q tkà les deux
jambages sont égaux.
3^ Le paraphe ou «r cheveu tv du U co a la boucle tournée vers le
bas , celui de U ^ est dirigé vers le haut.
4* u pka se distingue de u d par la boucle qui termine son jam-
bage droit.
5® Les caractères G ça et U ba affectés du 1 yea se confondent
facilement; on y remédie en marquant le second d'une virgule accro-
chée à la droite inférieure du caractère U ba.
Orirà ^\ba
[G1 çao tCjl bao
56. L'alphablet khmèr a conservé certaines consonnes
de l'indien dont remploi, jamais courant dans la pratique,
a cessé complètement aujourd'hui :
1 . Occlusives cacuminales du sanscrit :
^ a nj .
fh d dh
2. Sifflantes :
Palatale ç du sanscrit t:^ appelée sa ba en khmèr
Linguale s du sanscrit fV appelée sa kd en khmèr
5.
68 GRAMMAIRE I^HMÈRE.
67. Il n'existe pas dé caractère pour les nasales a à {ex-
ception de la dentale nPl tia; les semi-voyelles a; la liquide
a ra; la sifflante et l'aspirée à. On y remédie en marquant
du mrp&p le caractère correspondant :
1® Nasales :
Gutturale S
ta
Palatale (tl
fia
Labiale H
ma
a* Semi-voyelles :
Palatale dj
Dentale f
va
3® Liquide :
I
m
br Sifflante :
Dentale AJ
$à
5° Aspirée :
Gutturale tf)
hà
L'ALPHABET.
69
Les occhisives mixtes ne s'énoncent jamais avec la voyelle inbé-
rente è.
VAbhidhànaçabda divise les consonnes en deux catégories :
les caractères ertués?) au nombre de i3 , savoir :
fi m ' fi û n H tû î m f rir tn
m na m fa fa ma ya ra la va se . hà
les caractères qui ne peuvent être crtués?) au nombre de trente-
cinq.
Il y a lieu de réduire la première catégorie à neuf caractères :
CtltJHtUÎffLriri,fi Hetrij n'ayant pas de raison d'être
m
puisque respectivement équivalents à riD U et 91
58. Tableau des consonnes réparties en séries :
siniB a
n
ka
U
ùa
5
bha
m
U
pa
(5
ia
d'
pha
0
ca
H
ma
c
çha
m
tu
ya
11
Ha
m
ra
d
da
^1
(a
h
n
la
Y
va
t^ ,
^
j\j
sa
on
m
m
ha
S^BIE à
n
kd
m
m
n
pd
fa
M
n
phà
ri
cà
u
ma
nu
ehà
tu
yà
m
I
rà
•
•
fU
là
9
ta
if
vd
Q .
thd
n
fà
S
nà
t/i
hà
70 GBAHMAIBE KHMERE.
Seafe» le» occbisÎTes mixtes ae paniâsent que daas luw des deux
94^ne9 {mjra, S f 96).
NASAUSATIO^.
69. La nasalisation est marquée par le signe jl ou
dàtpleu placé au-dessus de la Toyelle on diphtongue nasa-
lisée*
Le nombre des graphismes ainsi obtenus se réduit & six :
Voyelles a
•
H
fn
m
H
1
am.
•
àtn
•
om
Voyelles à
•
•
dm
Diphtongue è
1
H]
If
/
eam
■
H
1
um
Il convient de citer, pour mémoire, le graphisme 1 eah dont les
Khmèrs font une lettre. Il n'a plus aujourd'hui de valeur spéciale et
se confond avec la diphtongue ta suivie de la nasale gutturale u
(8i33):
6/
GROUPEMENTS DE CARACTÈRES.
60. Lorsque deux consonnes se suivent sans voyelle
intermédiaire on les écrit Tune au-dessous de l'autre, la
• *
seconde énoncée se plaçant sous la première.
L'ALPHABET. 71
Ces cr groupements n de consonnes qui se fondent pour «former une
unité complexe» constituent une des caractéristiques des alphabets
dérivés de l'écriture indienne ^^\
La notation de la consonne qui se place au-dessous de la premier
est alors fort abrégée. On la représente généralement par un gra-
phisme simplifié du corps du caractère dépouillé du «cheveu?) le cas
échéant.
Voici le tableau de ces graphismes simplifiés auxquels le khmèr
donne le nom de «pied» {mpra, i &&, note x) :
n
0
0/
>
€>
J
î\
C)
A
A
et-
k
m
k
t
ri
ç
c
t
n
•r
d
th
i
T
t
n
h f m y T l V s h
Cf. dans Haswell t^) le tableau, sous leur forme simplifiée, des con
sonnes qui se peuvent souscrire.
61. La consonne qui conserve la place et la forme ordi-
naire est nommée soiUien; celle qui s'écrit sous la pre-
mière , avec la forme simplifiée , est appelée souscrite.
On dénomme aussi iuscriie la première des deux consonnes par oppo-
sition au nom de la eeconde : sauscrùe; mais la similitude de ces deux
appellatifs produisant souvent confusion il a paru préférable de sub-
stituer au premier le terme soutien qui ne présente pas le même incon-
vénient.
^*) Cf. Philippe Berger, Hieknre de f écriture dans fanUquiié, Paris, Impri-
merie Nationale, mdgccxci, p. aai. Il fait remarquer d*autre part, iiid,
tiSs, quVunedes causes de l'aspect très particttHer qn*oflre lalphabet in-
dien doit être cherchée dans la facilité qu'il a toujours eue de créer des con-
sonnes combinées par la superposition de lettres formant grappe «» et il note
que cette earactéristîque se retrouve déjà dans Talf^iabet indchbacirieB.
^' Haswell, op. laud,, 6.
73 GRAMMAIRE KHMERE.
62. On joint à la consanne-soutien les signes voyelles qui
s'écrivent au-dessus ou sur la ligne des caractères. Ceux
qui se placent sous la ligne se mettent à la droite de la
souscrite.
63. Cependant quand la souscrite est ~î ~TÎ ®^ ~I ^^
soude le yea 1 et le yea vat leun ^1 à la partie remontante
de la souscrite.
9fl hhyà til\3j\ iambao G^ phsà
64. Par analogie, lorsqu'une syllabe à initiale voyelle
s'unit à une syllabe purement consonantique, mais dont
Tinhérente subsiste, l'initiale voyelle se souscrit à la con-
sonne dans les mêmes conditions que plus haut.
[QI caao
SIGNES ACCESSOIRES'^
1. LE SAMLAP JL.
66. Les consonnes à : Vi nd ÇTi nd U md Qi yà i va
affectées du samlap JL se lisent avec l'inhérente a :
/« Il w * ï/
u na CTï m H ma t3J ya 1 ya
^') On désigne sous les noms génériques de
fiJHIfU fomib/ ftindice» de tyifU ikal «connaître*,
• • •
ou Orun carufiàm irmarquen de CD çàm «se souvenirs,
les accents, signes ou correctifs et marques de ponctuation employa en
écriture.
L'ALPHABET. 73
66. Les consoDiies a ; AJ $a et Ul 6a se lisent avec Tin-
hérente à :
Tout récemment on a substitué au iot/dSp, pour les consonnes a, le
signe ^ dit M ki tUH tl. Comme il est inconnu de VAhkidhàna-
çabda, il n^a pas paru utile d'adopter ici une innovation qui ne répond
à aucune nécessité.
67. Par analogie on lit avec valeur série à le caractère
M a affecté du sati^Wp [mpra, S /iâ et S /i3) :
H û
1
68. Le caractère U se lit pa quand il est affecté de ce
signe :
U pa
• w
2. LE SANKAT !..
68* La voyelle affectée du sankat L s'énonce avec le son
bref.
Les voyelles qui se rencontrent marquées de ce signe sont :
Sériea }\ à m à
Série à ^8
70. La diphtongue ea devient a fermé long série à : a
H) ea ^} a
7& GRAMMAIRE KHMÈRE.
3. LE REAMUK ^A.
71. La voyelle finale suivie du reamûk ^ s'énonce avec
le son bref.
Seules sont suivies du reamûk les voyelles :
Série a Ht à . H1: « IHt i lH)l S
Série à [H: ë IH: è
NoTi. — Au sujet du AJ final tenant lieu du reamAk, cf. S i&8.
72. La voyelle H ^ et la diphtongue Kl ea suivies du
reamûk deviennent a fermé bref série à : à
H: Ktflf
Cf. itigifra, S&3, et injra, S 98.
4. LE SAK RÔ IL.
73. Le sàk rd (\JT\ I : L placé sur une consonne finale
ou isolée indique que celle-ci doit s'énoncer avec sa voyelle
inhérente.
nn cho '
b [C] n tri hhiiùni deutatou
SIGNES DE PONCTUATION*'».
74. Généralement, dans les textes khmèrs, les mots se
suivent sans autre interruption que des blancs, soiivent très
L'ALPHABET. 75
espacés» qui marquent la terminaison d'un paragraphe ou
la chute d'une période ; et les signes de ponctuation n'y sont
guère employés que pour marquer la fin d'un chapitre ou
d'un récit.
Cependant, de nos jours, l'habitude s'établit chez les
Cambodgiens de séparer les roots, à notre exemple, et de
multiplier les signes de ponctuation.
Les plus employés sont :
^ et ^Ijo au commencement et en tête d*un chapitre ;
^ et 0 à la fin d'un chapitre.
D'autres, d'un usage moins fréquent, sont placés à la fin d'une
phrase ou d'une période sans rè^e déterminée :
On s'en sert surtout dans les textes en vers.
75. Quand un mot a été oublié, on Téçrit au-dessus de
la ligne et on indique la place qu'il doit occuper par le
signe tracé au-dessous de la ligne.
® . • -
tojfa i9l m Dfunn cû Hn için
yeuh thu riik iamnàk çhcf ^^^ è mûk tiet
Nous allons cherdier un gîte plus loin encore.
<'^ L'orthographe de çhSp est des plus variables. Aymonier et Tandart
écrivent nUU ek^, Bernard CU c^- Cette dernière orthographe — à
condition de supprimer le sahifiat qui est ici fautif (la voyelle M ? est brève
par elle-même , cf. infra, S 97 A) et d'écrire CtJ ch^ — me parait la meilleure.
En ce qui concerne la première H faudrait régulièrement un (1 final au lieu
duU: flUn {infra, %xk^).
76
GRAMMAIRE KHMÈRE.
76. Quand deux ou plusieurs substantifs ou adjectifs se
suivent dans une énumération , quand deux verbes ont
même sujet, on les écrit les uns au-dessous des autres et
on les fait suivre d'une accolade — ràt^^"^ — ; en lisant, on
répète devant chacun d'eux le mot qu'ils déterminent ou le
sujet qui leur est commun.
n
iy miçâi sah slëk sahphlè sah pklçâ
tflO
tù tnfi [m fun li m
10
6i
t9l''(\I Kll'
m
beu mean kau nà veadàcvea rSt wa ruoc tiu si srouv ke
S*il arrive qu'un bceuf brise son lien, se sauve, sVnfuie (et) aille manger
le paddy d'autmi. . .
77. Quand un mot est répété, on ne Técrit pas deux
fois, mais on le fait suivre du chiffre ^sD deux et ce, même
quand il y a répétition d'une phrase à une autre.
friR fin HahR pu mn ^e di tpij ^
kt^nJ^ànëtlçra!^ kai, katyimkfiy ^''^
Il eut pillé de son buffle et se mit h se lamenter derrière la pierre (m. à m. :
lui avoir pitié le buffle de lui, /ta se mit à se lamenter. . .)..
<^) Tifi râi — siamois Tfi rât, embrasser, réunir plusieurs choses en-
semble — signifie exactement ft faire une accolades. On dit aussi CrUTl
L'ALPHABET. 77
78. A ia fin dune phrase le mot thà tn cr parler d tient
lieu de nos deux points :
nia imfi fitinj Sfa ^rie &i
Kih hean niyeay nXh frapdn fU
K6n le brave dit i sa femme :
79. Le khmèr s'écrit au-de9sou$ de la ligne et non sur la
ligne :
?3 Hinfî [/i Hft biifa fiin HiB nji'u ilbfi
PRINCIPAUX TYPES DÉGRITURE
ACTUELLEMENT EMPLOYÉS.
80. Il existe aujourd'hui en khmèr deux principaux
types d'écriture couramment employés :
l'écriture penchée Hnil tbjfa ofaor çnek (i),
l'écriture ronde Hfjll HfJ àk$wrmd^\
La première est récriture courante, celle dont on se sert aujour-
d'hui dans les livres imprimés (type X du tableau).
La seconde est réservée aux textes religieux, aux livres savants, etc.
Les caractèros en sont identiques à ceux de la grande inscription
d'Ankbr que reproduit le type IX du tableau.
On désigne sous le nom A^aksar hkam HRîI 9H ^) l'écriture dite
<*> [ Oîu fnew ir incliné, penché'» de tQJQ çieh troblique^.
<•> HfU md «rondi».
^'^ 9 H fçkam du siamois HOU hkôm ir cambodgien?». Les Siamois disent
f)Q HOU tuakhomon l1U>lâO HfiJJ itofutrÂriom, les «caractères kbmèrs«.
78 GRAMMAIRE KHMÈRE.
irpili cairén autrefois usitée au Cambodge et au Siam pour les copies
des textes empruntés à cette langue.
CHIFFRES.
81. Les chiffres khmèrs sont, de o à 9 :
0 Q )e> co ' é ^ ^ ri cs t/
01 93456789
Ainsi on écrit :
^od^ 6o5
c^éc\ri 8.417
PHONÉTIQUE. 79
CHAPITRE IV.
PHONETIQUE.
SECTION L
PHOniriQUB SIMPLB.
VOYELLES.
82. Toul son vocalique est, en khmèr :
ouvert ou fermé au regard du timbre
bref on long au regard de la quantité.
J'entends par tinAre du son sa qualité due à la forme de la vibror-
tion, et par quantité la durée de la période vibratoire,
Daos son Étude de Valpkahet cambodgien^^K Jeanneau insiste avec
raison sur la nëcessité de distinguer en khmër «la quantité affectant
la durée des sonsv» du ff degré d!ouverture qui en affecte la nature
intime?}.
L'étudiant, aussi bien, ne saurait trop s^appliquer à percevoir cette
distinction qui est primordiale et il devra s'attacher à la rendre
fidèlement quand il parlera, faute à lui de n arriver îamais à se faire
nettement comprendre.
TIMBRE DE LA VOYELLE.
83. Le timbre est fonction :
de la voyelle
de la série.
^) Publiée en tète des œuvres de Jeanneau réimprimées à rimprimerie
du protectorat, Phnom-Penh, 1898.
80 GRAMMAIRE KHMÈRE.
r TIMBKE FONCTION DE LA VOYELLE.
84. Seules les voyelles de la série a ont uû timbre
propre ; celui des voyelles de la série d n'existe qu'en fonc-
tion de cette série.
Seule la voyelle a se rencontre isolée ou initiale de syllabe. La
voyelle è, jamais isolée non plus qu'initiale de syllabe, est toujours
précédée d'une consonne i. On peut donc avancer qu'en fait seule la
voyelle a existe et que la voyelle 6 n'est que la voyelle a altérée par
la consonne 6 à laquelle elle se trouve momentanément accolée.
Il en est de même en mon. tt Une des particularités (de cette
langue) dit Hasweli^^), est la valeur différente des voyelles quand
combinées avec les différentes classes de consonnes «. Et Blagden :
ffOn divise les consonnes talaines en deux séries, suivant leur in-
fluence sur les voyelles. . . Cette division des consonnes en deux
séries est le point capital de l'orthographe et de la phonétique de la
langue t^J.i»
Observation. — Le dictionnaire khmèr^français d'Aymonier donne
un certain nombre de mots qui semblent contrevenir à la règle. Il
n'en est rien. En effet :
1^ les formes fjlO^ ^^^^ ^^^ ^^^ corruption toute populaire
de UG trUTlt, uG [runt dauc ni, iauç no qui se prononcent plus
régulièrement, et plus communément aussi, ë(^ ëço que ïçi ïço.
3« 5tl !|9fi !|înm !|H1 !|9jn 5 mfa se prononcent géné-
ralement audatf^, atUïn, aumàl, aumà, autèk, aulûri (cf. les dictionnaires
Besnard, Tandart, Pannetier) et semblent presque tous d'origine
étrangère : au4am (et sa forme populaire ^Uu auiofi) du sanscrit
uttama; autïn, de l'annamite hi ckink; aulëk du siamois tjHfi iÛU... etc.
^'^ HiswBLL, op, laud.f introduction, xii.
(^^ Blaqdbn, op. laud., k'jS-^'j^,
PHONÉTIQUE. 81
85. Les voyelles de la série a sont a e o.
86. Le timbre normal de a est ouvert : à.
Le timbre fermé : a semble secondaire et de nature mal
déterminée.
1. à ouvert.
C'est Ya normal en khmèr et il a valeur conslante quelle que soit
sa position.
ffl à ceci (péjoratif) ffl (o ancêtre
HIC àroser UinU^^J dàràp sans cesse
OT) n çàk palmier d'eau ffl t1 kiàt rave
2. a fermé.
11 a valeur éminemment instable : .
Suivi d^une conêonne il semble Taltération toute récente :
a. d'un 0 initial qui se retrouve dans :
les langues du groupe mon-kbmèr^^) :
Hfi an diminution mon eooo^ on
uu ^nmancbe stieng ton
^'^ La consonne initiale de la syllabe appartenant à la série a : I ra, la
finale doit s'écrire en U et non en H {infra, 8 liy).
^^ On trouve aussi les correspondances eu ai[è]:
Khmèr UJU d(in puiser • stieng deun
— un bâk é\enier mon vo^ pèk
D'après Blagdbn, op, laud,, igi, ooS devrait se prononcer ]m/i; avec une
l^ère tendance vers (k)^k) (kck, Yc étant muet).
OIAMMAim KDMKRB. G
iiirHiur.Ti:K tatiosaili.
83 GRAMMAIRE KHMERE.
f
les inscriptions (*î :
Uu phaû ensemble ttflu phon
\f\^ haû particule finale (UTli!) ^
une orthographe toujours en usage bien qu'archaïque :
tfflU op pour HU ap embrasser f^J
tulu 4on pour uu 4an manche
(imb ion pour IDu ^n particule finale
et se trahit dans la transcription de certains ipots empruntés du
siamois :
<
^t ckù année du chien G ça
M1\ dSk fleur uT\ dak
mu hôh étouffé \f]\i hàp
h, plus rarement d'un et ainsi quHl appert des formes
uPi eit pour Mtl ^| sans
tirtJ m pour HrtJ as tous
qui sont bien, quoi qu'en puisse dire Schmidt^'), les plus anciennes
puisque paraissant sur les vieilles inscriptions l^hmères^^) et se re-
trouvant en mon :
9^ flil^*) tous
^*) On le trouve sur les plus modernes comme sur les anciennes inscrip-
tions. Cf. notamment Anhèr-VaHy Siem-Beap, 53 lignes, l^hmère, i6si3 A. D.,
n* 3oi de \lnv%ntavn Cœdiê.
^*^ A noter HU /fp «r parfum n qui forme en composition pHU kraatg^
(rqui sent bon r.
^''î ScHMiDT, Gmnitûgé einerjMUtUkn Jer Um-Khmer Spraehen, Alfred
Hôlder, Wien, igoS, S i83; tirage à part, p. lya.
^*) Cf. notamment Tinseription de Bahêatf Chmar, Battambang, Piédroit
Sud, ^9 lignes, kbmère, m' siècle, n* 997 de V Inventaire Cœikê.
<•> D'après Blacden, op. laud., 498, fl faudrait prononcer ki {et, avec •
muet) avec tendance vera 0 (en ).
PHONÉTIQUE. 83
Voyelk étun groupe eonamanlique mtoî Jtune cimtonne il se rapproche
«61 bien d'un e fermé qu'Aymonier a cru pouvoir le rendre par cette
leltre dans sa transcription :
ln9pU hralap transcrit par Aymonier kreJdp
[GCpH çrabàm transcrit par Aymonier chrebam etc. . .
Suivi tun gfùupe eonamantiqui dont la consonne-soutien est une
nasale, il est à peine sensible et pourrait presque se rendre par
une apostrophe :
\i^^ ,bandéA = bm4èni^)
Il a si peu de valeur en ce cas qu'il remplace Vo inhérent d'une
consonne o initiale tombée par application de la règle énoncée au
Si63 ;
HBJtU aiifày = 9BJtU tonsày lièvre
En mm, Va ouvert seul est normal et Ta fermé ne se rencontre
que dans la classe oo et en certains cas particuliers. Il est alors beau-
coup plus proche de IV que de ïa.
En stieng, Azémar ne signale que Va ouvert (^). Il est à remarquer
cependant que lorsquHl suit une sonore il correspond toujours à un a
fermé du jihmèr :
•tieng gap assez khmèr ffl H kap
— dàh frapper — 7\t ta
— bât entourer — fTlR pat
'*) En mon il en est de même pour la \'oyclic inhérente des consonnes
dasse o. Cf. Haswill, op, Uiud,, 5.
^) Avertissement au Dictionnaire stieng, op, laud.
6.
8'i GRAMMAIRE kHMERE.
En bahmoTy Va est généralement ouTert. Va fermé y est rare et de
nature assex indéterminée pour se confondre ,
tantôt arec la diphtongue eu :
flrsoUiciteri} écrit al et eul
ir bourrer» écrit «Jet eeul
crboutv écrit ternirai et toireul
tantôt avec Ye fermé :
crrirole de pipe^ écrit aky et oiey.
Il correspond cependant d^une façon assex constante à un a fermé
en khmèr :
bahnar gàp assex khmër {flD hof
— iàk piège — Tlfl %ak
— hâr entourer — fTlfi pan
87. Le timbre de e est tantôt ouvert j tantôt fermé. Cest,
en khmèr, la senle voyelle à posséder normalement les
deux timbres.
Cependant, lorsqu'il est fermé, son timbre semble mani-
fester une tendance à se muer en un a très fermé.
Cette tendance apparaît surtout chez IV fermé bref. Voici ce
qu^écrit Jeanneau'^^ à ce sujet : «Dans un grand nombre de mots é^se
prononce a. Cest (alors) un a fermé de même nature que Va long
français, mais légèrement assourdi et très bref, comme durée. II est
presque identique à VA annamite dans les mots Aàn, tkdt. . . :
flr DUn dabât parce que
cr91tJ th$âp murmurer
^' ' CEux rcs , op. latid. ,99*
PHONETIQUE. 85
truflJ pklAl petit vase hémisphérique en bronze ou en
cuivre {cdio des annamites), ^i
Elle a été également signalée plus haut à propos des doubles formes
fin eit et \\f\ ât
flfarif et HfJdff
A noter, au point de vue graphique, que IV fermé (long) s'écrit
aujourd'hui (M, alors que la forme H, à laquelle les inscriptions
attribuaient cette valeur, se lit ei^^K
La langue mon'estJparticuUèrement riche en e; non seulement elle
possède, comme le khmër,
Ye fermé e
et Ye ouvert è
mais encore un e très fermé «qui équivaut presque u IV muet fran-
çais dans des mots tels que je, me^^h.
Si la coexistence de IV ouvert et de IV fermé est nettement établie
en itieng par Azémar(^), il nen est pas de mdme malheureusement
pour le bahnar, le dictionnaire de Dourisboure ne donnant aucune
indication précise à ce sujet,
88. à est toujours ouvert.
A noter que le caractère îj = H, qui servait autrefois h écrire o,
a aujourd'hui le son diphtongue au et que o se rend aujourd'hui
par [H).
^*' Cf. AiTMOiiiBR, Quelques notions sur les inscriplions en vieux khmir {J.A.^
i883 ), p. & du tirage k part.
<*) Blaodcn, op. laud,, & 89-4 8 3.
^^ Aziiua dans son Dietionnai}^ stieng rend
e par ê è par e
ë par c ? par ê
86 GRAMMAIRE KHMÈRE.
En mm, comme en khmèr, Yo ouvert est seul normal : Gcm ho;
mais certaines voyelles ont tendance, en composition, à se muer en
un 0 fermé : telles par exemple les voyelles inhérentes a et e suivies
d'une consonne finale autre que la gutturale :
uoo pot uo p^
QGO moi Q^ mofi^^}
Le stieng et le baknar possèdent un o fermé, mais il convient de
noter que :
a. ïo fermé du stieng se rencontre généralement dans des mots
qui ne se retrouvent pas en khmèr. Quand par hasard ils existent
simultanément dans les deux langues cet o fermé du stieng est repré-
senté en khmèr
soit par un a fermé :
stieng prok khmèr tun pràk couvrir
«
— ot — HR iï| manquer de
soit par la diphtongue (tu :
stieng ion khmèr H fi ^oioi enfant ^^^
h. pour le baknar la concordance avec le khmèr est si imprécise
qu^il est permis de se demander si le son que Dourisboure représente
par 0 a bien toujours le timbre fermé qu'il lui impute :
bahnar wêoH khmèr HQ M«r plonger
— oi _ IHtU euy exclamation
— j6 —Dm aigre
n
— rom — tîTlH kroM sous
^*' Bligdci* op. hiud., &()3> attribue à la voyelle inhérente suivie d*one
ct>3S4>nne autre que la gutturale erun son qui ressemble asset à Ymm du mot
ang^iais late tout en étant, à ce quil me semble, plus ouvert que ceini-ci
et lu^me peut-être que ïo dans Tanglais t¥>t^,
*' En mon c'est au contrain* un n ouvert '^"):>3^ Ivn.
PHONETIQUE. 87
RivàaQvi oarao6iiAPHiQi}i. — Dans quelques mots, généralement
empruntés du siamois (cf. S 98), To est écrit
tKi: ou fifa
11
â® TIMBHB FONCTION DE LA S^BIE.
89. Les voyelles de la série à n existe at qu'en fonction
des consoones è.
Elles ne sont jamais employées seules ni comme initiales de syllabes;
on ne les rencontre donc jamais que précédées de la consonne 0 qui
en détermine le timbre.
90. Elles se divisent en deux catégories :
a. celles qui n existent pas dans la série a :i. u
b. celles qui sont communes aux deux séries et qui dif-
fèrent seulement par le timbre : a.e.o.
I. — t. En mon le son de ïi parait asseï mal déterminé. Cest
ainsi que, s'il est bien employé pour transcrire Vi sanscrit :
coqS çeii se. cetya monument funéraire
cS^o tO — tah vertu
il sert, d^autre part, à rendre un a siamois :
iS çià siamois 1^ xang éléphant
8^ çiçûiii — HttlIU xà:xàn parfait
11 convient de remarquer d'autre part quon ne le rencontre
guère qu^avec les consonnes classe 00 et qu*il correspond alors à un e
khmèr :
S^ çin cuit à point khmèr G fi çaèn
ç8^ fui jouer en pinçant les^^cordes à — ^u f^n
un instrument de musique
88 GRAMMAIRE KHMÈRE.
cS pm connaître — uu don
co ^ terre — u dei
co sim sang — fliTlH cheam^^^
Avec les consonnes classes o on ne le trouve que suivi d'une finale
gutturale.
En stteng on trouve bien quelques exemples d'un t après une
sourde (consonnes a), mais ils sont très rares et il faut remarquer que
presque toujours, en ce cas :
1. la sourde du stieng correspond à une consonne mixte du khnièr :
stieng tik khmèr UlH dêk conduire par la bride
2. Yi stieng correspond en khmèr, soit à le ouvert, soit à la di-
phtongue ai :
stieng pik khmèr ftTJin jWJt peau
— ti — tu dai main
En bahnar on ne trouve Yi avec les sourdes que dans un petit
nombre de vocables :
xin cuit h point G fi çaen
(}' main [U dai
et phisieurs semblent provenir d'une langue étrangère :
ckih tracer des signes avec un pinceau annamite chî
^'^ Noter que dans les deux derniers mots :
a. i mon correspond aux diphtongues ci et ea;
h, OD s (c!assc ^^) du won correspond à un fUJ ch khmèr (consonnes à).
PHONETIQUE. 89
II. — tt. Dans les trois langues u semble commun aux deux
classes de consonnes bien que plus rare dans la classe m (sourdes)
que dans la classe o (sonores); mais il reste à définir
a. pour le mon, la différence exacte entre u classe oq et ti
classe o .
b, pour le stieng et le bahnar, si u a bien le même son dans les
deux cas.
91. I et u, qui n'existent qu en fonction des consonnes à,
ont toujours timbre fermé.
t est quelquefois si fermé quUl donne à Toreille Timpression de Yu
barbu annamite =wei que certains auteurs ont cru devoir, alors,
le transcrire par cette lettre. Le P. Tandart même , adoptant les carac-
tères récemment introduits dans l'écriture {iupra, S 67) semble y voir
deux voyelles :
H et sa longue H qu'il transcrit t
H et sa longue H qu'il transcrit tp
C'est cependant une seule et même voyelle et la nuance est si
faible entre Vi dans 9 H et 9^0 que Finot, par exemple, s'est tou-
jours refusé à la reconnaître et l'enregistrer.
Tout en la reconnaissant d'une façon générale, il parait inutile de
la marquer graphiquement; et cette voyelle sera toujours, dans cette
grammaire, rendue par un t. La règle suivante, qui n'a d'ailleurs
rien d'absolu , permettra de les distinguer à la lecture.
92. En principe la voyelle i a :
a. toujours son t dans un polysyllabe, qu il soit purement
khmèr ou d'origine étrangère ;
a 5 Pi «oiîfl obscur
fi m 6 nipcrn se. nirmna
90 GRAMMAIRE KHMERE.
sauf dans les dérivés des mots où il a généralement le
son u :
n6Fi kifpnU de nPi kît (ità>f) se prononce itomnJN
b. généralement le son i dans les monosyllabes , à I ex-
ception d une quinzaine de mots — dont voici les plus em-
ployés — où il a le son ii* :
1 . fj[ = ti> et transcrit fj par le P. Tandart
ntl Jrlt penser stieng^vut bahnar^^^^
9 n tïh eau mon ^S dàk stieng iàk bahnar iak
9 AJ <i« région, orientation se. <%; se prononce aussi A
fin nfÂr penser siamois uf\ fMc
fia nïfi avec; se prononce aussi souvent avec f
nn prïk matin
f
nrU/Hf/ grêle
nn phUk crainte
Hfi mlh ne, ne pas
I n tïk brasser
2. H = a» et transcrit }j par le P. Tandart
n ki savoir, c'est4-dire; fréquent sur les anciennes inscrip-
tions où il s'écrit t1 comme nous le faisons ici
4^
<') A noter cpie le mot existe également en siamois : flV) khSt, penser.
PHONÉTIQUE. 91
rUJ et (1) malade
G Q thmin flilencieux
W] pri frisson
n phli clarté
T(\J ou Ut\J riê ou rw racine mon ^oS rtiA
Dans la pratique on pourra d'ailleurs écrire if et tb - 1 et fp è condi*
lion toutefois de se souvenir que cette double transcription rend une
seule lettre khmère.
83. D'une façon générale » pour les voyelles communes
aux deux séries : a ^ o, le timbre fonction de la série est
plus fermé que le timbre fonction de la voyelle. Ce qui
revient à dire, en d'autres termes, que le timbre des
voyelles a e o série à est plus fermé que le timbre
des voyelles a e o série a.
n est en réalité assez difficile à un Cambodgien, même lettré, de
définir bien explicitement une différence de timbre qu'il perçoit
cependant si nettement que son omission amène confusion avec la
voyelle série a et par conséquent erreur de mot; et c'est encore plus
difficile à un Européen qui, lui, ne la perçoit pas la plupart du
temps. La distingue-t-il même, il trouve une grande difficulté à la
noter exactement en transcription française.
Il en est de même en mon. Haswell s'en exprime ainsi ^'^ : «The
Sound of the vowels, when combined with letters of . . • the second,
or o class, is always modified though the modification cannot always
be represented by English letters. Sometimes the sound is quite
changed . . . It will as well be noticed that several of the combina-
tiens with o are represented with the same English characters
as with no, but in ail thèse cases the sound is softer with o than
^^) Stieng et bahnarjt.
^^ Haswell, op. laui,, 5.
9â GRAMMAIRE KHMÈRE.
with no.)) Blagden^^) de son cAté écrit : (r...Ies consonnes dites
sonores^, gh,j,jh, d, dh, b et bk se prononcent quant au son actuel
comme des sourdes, k, kk, etc. Mais leur énonciation est accompa-
gnée par une action de la glotte qui les distingue assez nettement
des consonnes de la première série et qui donne à la voyelle qui
suit une modification profonde, difficile parfois à décrire, mais qui
me semble en certains cas avoir une qualité plutôt gutturale, tenant
de la cavité postérieure de la bouche, v
Je vais cependant essayer de définir cette différence de timbre
pour chacune des voyelles communes aux deux classes.
94. a fonction d'une consonne à est toujours fermé.
Il est plus fermé que Va fermé de la série a, Jcanneau le dit fr suivi
d'une sorte d'aspiration presque insensible, mais qui suffit pour
modifier le son parfaitement distinct pour les indigènes )» et il le
transcrit par dk; ainsi il écrit :
nn {rap)rdkp
nCfin (konicap) korfickâkp
Le P. Bernard et après lui le P. Tandart transcrivent cette
lettre, le premier ëd^ le second èa, trompés sans doute par ce double
fait
1** que le yea ^ avec une consonne o se lit ea
3® que le _i. sankat indique normalement la brève.
Cette transcription est fautive. Va ici n'est pas bref mais bien,
comme le dit Jeanneau(^), crlong au point de vue de la quantité)».
Aussi bien, du moment oh cette lettre H) est longue, si on la lisait
ea, elle ne différerait en rien de la lettre Kl qui est la diphtongue
ea et on comprendrait mal l'utilité de deux graphismes : Kl et f(l
pour un même son ea.
^'^ 6LAGDEN,op. laud,, A 7 9.
^'^ Op. laud,, QQ.
PHONETIQUE. 93
La réalité est tout autre; et ici le Mûkat n'a pas valeur commune
de brève mais, par une exception déjà notée au S 70, il donne au
caractère H1, qui représente ordinairement la diphtongue ea, le son
d*un a très fermé, Va fermé de la série 0 qui n'a plus aujourd'hui de
caractère pour la représenter.
n
L'étude des modifications de valeur de Kl est, à ce sujet, très
instructive. H a certainement eu son a à une époque, impossible à
déterminer, mais pas très ancienne; la régularité de la transcription
par cette lettre de tous les mots où l'a sanscrit se trouve après une
sonore prouve que l'hésitation n'était pas possible à cette époque. S'il
y avait eu hésitation il y aurait eu dualité de transcription, erreurs
nombreuses , doublets, ce qui ne se trouve jamais, même pas pour des
mots devenus populaires :
MmflJ se. lâàgala charrue
rinn loi — lâkfà laque
Cntn ^*î — dhàrana garantir
tTiR — wc parole
Mais la lettre H) acquérant par la suite la valeur de diphtongue
ea, certains mots dérivés du sanscrit furent prononcés avec la di-
phtongue, tandis que d'autres gardaient leur prononciation originelle :
il y eut désormais deux sons pour une même lettre : un son voyelle a
dans les mots aàkai et cat, un son diphtongue ea dans les mots
ikeanea eipeak. C'est alors sans doute que les lettrés éprouvèrent le
besoin de différencier la double valeur de ce caractère par un signe
diacritique, et ils marquèrent le son a parle saÀkat :
Kl =* a ex. : HtfltV ankal
•» fj
ohîi hk
^'^ La transcription exacte du sanscrit voudrait CfirUTl, mais US) ayant
longtemps cessé d^étre employé , on a pris l'habitude de donner à la voyelle
a qui suit if> le son ea conformément à la série de la lettre 6 ; rroii résulte
que la prononciation actuelle tkeanea impose Torthographe OH 61 .
m GRAMMAIRE KHMERE.
n
K]=^ea ex.: CTlfTl theanea
fnn peak
et toute confusion fut évitée ainsi qu'il appert du tableau suivant :
fDtl ikeol attacher serré
mil iotvous
U) fi eeat naissance
tri Pi cat verser
91 fi tean aumône
1
91 fi ianh temps
?)n ÈtÊf bas
1
91 fl top ^rmée
mn fmkfÊÊÊkt
'^1
fnn j^fli enfiler
nn reap uni
1
nfl ràp compter
an 11 fcal s'étendre
nht! fccntrousser
En stieng et en hahnar on retrouve un a, rendu en khmèr
par fp a tantôt par H1 ea ;
■AWil*
•TIKMQ.
KIIIK9.
^P
geuna ou j:eiMo
da
dan
banal
fflD kap convenable
m knea ensemble
fDD ik^p tenailler
91 tea canard
91fi tan opportun
m flJ /^Aital parier
cependant on trouve quelquefois un o :
«etfito/
Ail ru <ilïi/ connatli'e
PHONÉTIQUE. 95
96. e fonction dune consonne d est tantM fermé IH
tantAt ouvert m •
m
t* e fermé tH. — Le son en est beaucoup plus fermé que celui
de e fermé série a. li est même si fermé qu*il donne l'impression
d'un î(^). Casi fat csfti» kàkm aatiî himt ^ ne k transcrivent généra-
(Test une voyeffe asseï rare, d'ailleurs — le ^ictiùmmàm Af»
flMmier en fournit seulement une vingtaine d'exemples, déduefim
faite des mots purement sanscrits ou siamois où il tient Umjaun lieu
de ¥e long — et la diversité d'orthographes de ces mots montre assex
Tindécision de sa nature; en effet, lorsqu'elle a valeur e série a,
on récrit également à l'aide de la voyelle H on de la voyelle (H jointes
à la consonne 6 surmontée du é^^j'* Quand elle a valeur t on l'écrit
avec la voyelle ï] t :
ntuG kaneç ou HqG kanee torticolis
nta kaévê ou p Iq juiltw croc à éléphant
tmn Itrep ou nn knp tnivauK d'aiguillé
Sur les anciennes inieriptions, on trouve écrits par A les mois
qui le sont aujourd'hui par (Ht :
m k on y est écrit H
La correspondance avec les langues mon-khmèr est tantôt un i
tantôt un e :
ilhmër IH fo il, on, celui mon oco k^h slieng^eul bahnar
l^hmer [fîG feç esquiver mon aoœ ket
'^ l\i me mère — 8 m^'
^'^ Cf. JiAiHBADt op' laui,, 33*
^ Ces formes , anciennes et modernes , démontrent combien sont fantai-
sîstes les formes tf|î tRJ qu*ont adoptées certains auteui*s.
96 GRAMMAIRE KHMÈRE.
2* e ouvert tH è. — Il est moins ouvert que IV ouvert è de la
série a, mais la nuance est bien tenue et je ne crois pas qu'un Euro-
péen soit aple à la percevoir. Elle existe cependant puisque les khmèrs
ne s'y trompent pas.
En mon on retrouve Yè dans la classe o; il diff&re de Yè ouverl de
la classe en en ce qu'il est (rsofter?) au dire de HaswelK
En stieng Yè ouvert se retrouve aussi bien avec les. sourdes que les
sonores et il n est pas possible de déterminer s'il diflf^rc selon que la
consonne est sourde ou sonore.
e consonne o du khmèr concorde en stieng avec è ou et suivant une
consonne sonore :
khmèr tin prè soie stieng brci
— t nn prèk rivière torrentueuse — brck
En bahnar, il n'est pas possible, avec la transcription Douriaboure,
d'établir la comparaison.
96. 0 fonction de la consonne à est un o ouvert : à.
La voyelle o n'est pas, dans la série o, une voyelle de nature bien
définie. Elle n'y est même pas très ancienne. L'o normal en effet est
actuellement la voyelle inhérente des voyelles en o : les formés an-
ciennes :
Hfi pour tflfi tnn pour lîl
ttnn pour HH tflp pour HJ ("
teinn pour tun
semblent prouver — puisque, pour rendre fà, il fallait k Tépoque
écrire [Jl et que Hfi pouvait se lire avec un son plus près de a {ea)
que de o, ~t- que l'inhérente des consonnes o n'était pas un o, mais
une voyelle plus proche de a que de o.
''^ On retrouve les mêmes formes en mon : o? = coo^.
PHONÉTIQUE. 97
* li csl à remarquer qu*eii mon révolution de la voyelle inhérente
des sonores du sanscrit (classe o, consonne o du khmèr) s'est faite
non pas du c6té de Vo mais du c6té de IV.
Noter enfin la confusion de caractères H et H :
" 1
nru ou nru tô/ souche
CjR ou un coi fermer
t
9n ou 9n top boucher.
Htl ou HR mH convenir
lu ou lu rin gomme-gutte
qui permettent de supposer que les deux leltres onl eu même valeur
vocale.
Tandart écrit toujours o série o par Tj, réservant exclusivement H
pour transcrire la voyelle â, et il é^mble qu^on puisse suivre son
exemple. Il n^en reste pas moins vrai que les deux formes existent et
que H doit se lire lantdl û Iant6t o dans des mots identiques. Celte
dualité n*est d'ailleurs pas ici une résultante phonétique, mais éty-
mologique : dans les mots venus du sanscrit , H se lit toujours û que
le sanscrit ait un u ou un a :
nfi kûn mérite se. guna
%
RR hrui — garuda
un cuk toupet des enfants — jtUaka
U n cûp incantations — jap
»
n9 put — buddha
Dans ceux où il se lit o on ne trouve aucune racine sanscrite.
■ r r
De même, parmi les mots ou M se lit o, on ne constate aucune cor-
GBAHMAIIE KHMKBE. 7
98 GRAMMAIRE KHMÈRE.
respbndance avec le stieng ou le mon, tandis que dans ceux où il se
lit û on en rencontre un certain nombre où la voyelle correspon-
dante est généralement un u :
mon coco kûk Hn Icûk prison
stieng Mùk khmër fi H phluk ivoire, défense
Il est donc à présumer que la lecture de H = H o est récente,
mais une sérieuse étude historique de la langue pourra seule en
donner la preuve.
Dans cette grammaire la forme H préconisée par le P. Tandarl a
n
été adoptée comme plus rationnelle que la forme H.
QOANTITÉ DE LA VOYELLE.
97. Tout son vocalique peut être en khmèr affecté des
quantités longue et brève.
Graphiquement la brève est marquée :
A. tantôt par un caractère propre
B. tantôt par un signe qui s^ajoute au caractère de la longue.
■
A. Sont marquées par un caractère propre les brèves :
Fermée H Ù
Série ai «
Ouverte H S
1 ^
O
Série o Fermées H H
1
ï û
1® Nous avons vu plus haut qu'on écrit quelquefois la brève ouverte
série o : o par H, mais que, pour éviter confusion avec H u, nous
PHONÉTIQUE. 99
préférions adopter exclasivement l'orthographe }j d'ailleurs bm-
ployëe par les Cambodgiens et préconisée par le P. Tandart
9* Il a passé dans ThabiUide, à une époque d'ailleurs très reculée,
de ne pas se servir du caractère }j i pour écrire Tt bref, mais de le
rendre par Tt long M marqué des signes de la brève comme il est dit
au S &3.
Ainsi on écrira
9{Tl«ii; 9CTn
Vl d : 3k
Celte notation ne s'explique pas et nous l'abandonnerons pour re-
venir à la tradition rationnelle comme le fait Tandart dans son dic-
tionnaire.
S"" Nous condamnerons également les orthographes
H: o et H: tt
1 t
n
défectueuses puisque les caractères H et H sont brefs par eux-mêmes
et que le reamUk ne leur ajoute rien.
Nous écrirons donc
fô frapper de la pointe : U et non Ul
pu bouillonner : D et non fît
B. Les signes qui servent k donner la quantité brève au caractère
de la longue sont :
le Màkat 1. lorsque la voyelle est suivie d'une consonne finale,
le reamùk _l lorsque la voyelle est elle-même finale.
Mbn ahkâk secoué Ulfl 4àk poser
9: khà sec^i) qi: pà rapiécer
^'^ 9î s'écrit aussi avec l'ouverte 91î kha mon ooo5 kah
l>ahnar kàh stieng kah»
100 GRAMMAIRE KHMÈRE.
; La sifflante C\J est souvent, comme en sanscrit, employée aux lieu
et place du reamuk. Il semble préférable, tout en reconnaissant la
parfaite correction d'une telle orthographe^ d'en proscrire Tusage qui
lénd à confusion et ne répond k aucune nécessité.
98. Lorsque la brève De possède dans Talphabet aucun
caractère propre, elle est marquée à Taide du caractère de
la longue surmontée
du sankat quand elle est suivie d'une consonne finale
du reamuk quand elle est elle-méine finale.
La valeur de la brève est absolument la même. Seulement, dans
le premier cas, elle est marquée par une brusque énonciation de la
consonne qui la suit, tandis que, dans le second, elle est traduite par
une brusque suspension du son dans renonciation de la voyelle elle-
même.
A noter que a série a et o série o, seuls aptes à être suivis d'une
consonne, pourront seuls marquer la brève alternativement par le san-
kai ou le reamâk.
Les brèves ë série o, e série a, eto série a écrit par [Kl, jamais
suivie d'une consonne, ne pourront jamais être marquées par le reor-
mûk.
Dans un petit nombre de mots, généralement empruntés du sia-
mois, 0 série a est écrit IK]1 :
., ( siamois mit kot
île J ^ r
( mon œno Ikak ou çom tkàk
ITUI ko 1. ^j^^ siamois mt kot
;gl:
gésier
gronder (chien)
kro côte de maille siamois Ifin:; krot
tGTlî ço percer, trouer siamois liir cht)t
PHONÉTIQUE. 101
rHi« iCS i ^^^ ^^^ ^^^ foA (■) bahnar et stieng toh
\ dégager bahoar tko stieng doh
[dit ^W année du lièvre siamois ittit tiôî
[Cs: Mfè^') détente , luxation
tm* io i ®'*'''*"^''
^ * ~ ( égrener du coton mon cJluS bok
et leurs dérivés.
n convient de conserver cette orthographe que Tusage a imposée.
DIPHTONGUES.
99, Une même diphtongue peut varier en qualité non
en quantité.
Une même diphtongue peut avoir tantôt timhre ouvert et tantôt
timbre fermé; elle est toujours longue et par conséquent invariable au
point de vue de la quantité.
TIMBRE DE LA DIPHTONGUE.
100. Le timbre de la diphtongue est, comme pour ]a
Yoyelie, fonction
• >
de la diphtongue
de la série.
^^^ Quand une consonne de la dasse no dépourvue de signe-voyelle est
suivie d^une consonne finale autre que la gutturale , sa voyelle inhérente
prend le son o fermé.
«•î S'écrit aussi ^(M ^s.
^*> Écrit encore GtM ^lâs.
102 GRAMMAIRE KHMÈRE.
1° TIMBRE FONCTION DB LA DIPHTONGUE.
101. Ont un timbre propre les diphtongues série a :
au et et sont fermées
ai 00 eu ie uo sont ouvertes.
On les trouve isolées ou initiales de syllabe :
n 9|J eijauv actuellement [Htl eut lever la tète
H au ruisseau [Hjfi t^ penaud
n ai en, dans HR uot se vanter stieng uot
[Hl ao vêtement annamite ao
d^ TIMBRE FONCTION DE LA SI^RIB.
102. Les diphtongues de la série à ne s'emploient ja-
mais qu*en fonction de la consonne à.
On ne les trouve jamais isolées pas plus qu'initiales de syllabes.
103. D'une façon générale les sons communs aux deux
séries ont timbre ouvert dans la série a y fermé dan$ la série
dy ou plus^mn^ dans la première que daiis la seconde s'ils
sontTun et l'autre /ermrf.
A la vérité la différence entre eu ie uo série a .et eu ie uo série o
est assez ténue. Les Khmërs la distinguent cependant et la notent sans
hésitation.
. En ce qui concerne la diphtongue ea , elle est si fermée qu'elle a
souvent son ûi ou ie. Cf. Faraut et Raguet qui écrivent fUl lia^^K
^'^ FisAtiT et Raguet, Le cambodgim tel qu'on /cprtrfe,'Phnom-Penh, Gou-
durier et Montégout, 1906.
PHONÉTIQUE, 103
Bemar^ générale aux diphumgue$.
Au point de vue historique, "les diphtongues peuvent se diviser en
deux catégories :
Les diphtongues primitwes
Les diphtongues pa$téneure$ k l'introduction de Talphabet sanscrit
au Cambodge.
Nous appelons diphtongyes primuiveê celles qui, correspondant à
peu près exactement aux diphtongues du sanscrit, ont é^té, dès Tin-
trpduction de Talphabet au Cambodge,, transcrites par les caractères
correspondants du sanscrit et ont, depuis lors, conservé d'une façon
générale leur valeur primitive; ce sont :
Série a : ai )^ ,J^^, . «o 1^/ rj ,.^J.
Série è : «• Î9 (tW) ««• « i« î^l 0" 8 i^^) ^- ««
La diphtongue ai ei traduit généralement aya du sanscrit :
Im prai se. traya trois, écrit aussi
tu cei se. jaya victoire
R pri
Elle correspond à so àe du mon :
t(j |*nm mon cg t^ jour
[ d crei — (^ croe banian
t ou ei du stieng et du bahnar :
tu iai — fi (mon oà tèe) main
n prei stieng et bahnar in (siamois IviT j^Arot forêt)
La diphtongue ao m correspond aux diphtongues
au du stieng et du bathnàr.i
tel çao petit-fils mon é çao stieng et Eahnaj:* sau
tO& GRAMMAIRE KHMÈRE.
On trouve cepeodaiit 9S «('^ (classe o) en mon :
[ CjI crou=' mon (^00 cmi profond^^)
Un grand nombre des mots khmèrs qui renferment cette di-
phtongue sont empruntés du siamois :
[Ail $ao siamois il1 «no jeune fille
dltrUTl fo^pipao — iilltll â^tmiub minute (d*un écrit)
Les Hpkumguei poêtérieur$$ k Tintroduction de Talphabet sanscrit
au CSambodge sont de deux sortes :
a. Les diphtongues qui, k cette époque, étaient, semble-t-il, des
voyelles et ont été transcrites par des caractères qui représentent en
sanscrit des voyelles (ou des diphtongues simples qui, si elles pro-
cèdent au moins théoriquement de la contraction respective de deux
voyelles, sont dans la pratique de simples voyelles longues); savoir :
Série a: au ^ (H) se. « et u (H) se. ï
m
Série 0 : ea H) se. â ou IH) se. 0
au correspond en num quelquefois à 9^ mais plus souvent à C9oo :
Hn aut » mon 9?oo ut chameau
Il ^
fifi kaun — ccT>^ k^ enfant
RO tauc — GP^ dit
La correspondante en sheng et hahnar semble être la voyelle 0 :
enfant : bahnar et stieng kôn
(^) 98 avec les consonnes classe o à (rnearly the sound of u in puU, as
800 kuhtt, Haswbll, op. laud., 8.
^'^ D'après Blagokn, op. laud-, igS, il faudrait, avec une oonsonae de la
seconde série et la finale aspirée, lire cruih et non eruh.
PHONETIQUE. 105
mais il faudrait chercher si cette transcription est bien conforme à ia
prononciation réeiie.
n
Sur H) ea, cf. supra, S 9&.
Il est à remarquer que les voyelles elles-mêmes n'ont pas disparu
de la phonétique khmëre; elles sont représentées par des caractères
différents :
Série a : 6 anciennement H
u
écrit
aujourd'hui IH)
e
H
— m
Série d : a
—
n
Kl
^^
1
0
n
IKI
n
H
Ces modifications graphiques marquent certainement une évolu-
tion phonétique dont Tétude des inscriptions en vieux khmèr nous
apportera probablement la preuve. '^
b. Les diphtongues qui n'existaient pas à Tépoque de l'introduc-
tion de l'alphabet au Cambodge et sont transcrites par des graphismes
récents dans l'écriture, savoir :
uoy eu, ie
uo (série a ; ou H, série o : tio H) résulte de la contraction de la
semi-voyelle v, qui prend alors le son u, avec la voyelle inhérente
de la consonne à laquelle elle est souscrite :
se. 9va$H'=sua8iei fiJdi bonheur
imrga^==9Uor {kea) C\i\[f\\\ ciel
yavana^^ywm CUfi barbare, annamite.
110 n'existe pas en nwn mais se retrouve en stieng et en bahnar :
U6 bwm mon of p<m ^^^ stieng puàn bahnar jmon
^*) Suivie d*une consonne finale autre que la gutturale, Tinbérente a se
mue en un o fermé.
106 GRAMMAIRE KHMÈRE.
eu (série a : eu [M, série o : eu CM), altération toute moderne de
Ve fermé. Sur les anciennes inscriptions en khmèr, les mois qui
s*écrivent aujourd'hui à Taide de ces graphismes sont transcrits par
le ca'raictère IH qui a aujourd'hui valeur de voyelle fermée e :
tfUu leuû écrit autrefois tnjQ monter
un batfireu — UtI serviteui:
tOIEU km, — tOJtU explétif etc.
Cette diphtongue correspond à -^ et -^ du num et à eu du stieng
et du bahnar :
. [uH deum mon ôr> fom stieng et bahnar teum tronc
tub ceun — ^L ^" — i^** P*^^
n
ie (série a : tHT ie, série 6 : tHÎ ie) semble la contraction de deux t
longs. La grande majorité des mots oh se rencontre cette diphtongue
sont d'origine siamoise; elle y transcrit la lettre l — ù :
tOjFi çiet siamois liUfl chiët amulette
t9jl5 tien — mtî^î thièng vrai
tUîR biet — lîiSfl We^ molester etc.
Quelques-uns viennent de l'annamite :
tHTH iem annamite yÀn cache-sein
ttJÎH éiem • — dièm marquer
t9îB tien — tiin bougie
Néanmoins il en est un certain nombre qui paraissent purement
khmèrs^. tel ^r exemple Ifîju phUen pluie^ je n'id. pales rencon-
"lJ
trer jusqu'ici dans les anciennes inscriptions et il m'est impossible de
dire comment ils s'écrivaient anciennement. •
PHONÉTIQUE. 107
n est à noter cependant que cette diphtongue existe en stieng :
tnît\J kies stieng kiét racler, graller
tfiîn kiep — giep serrer avec une pince
En bahnar elle est rare et on Irouve plus volontiers ut ou ne que ie
comme correspondants de la diphtongue khmëre :
tRît\J kies bahnar akuih ou akueh, racler-
En mon elle n'exisie pas et c'est goo qui semble en tenir lieu i
Utuîn dankiep ^^^ ^= mon OGcou l^kep tenailles :
t Oîn Ç^b — €000 rek fendre
REMARQUE. COMMUNE
AUX VOYELLES ET AUX DIPHTONGUES.
104. On peut conclure de ce qui précède que
ie timbre ouvert est caractéristique de la série a
le timbre fermé caractéridtique de la série d.
En effet
1
o
(8 voyelles et diphtongues ouvertes
la série a ] ^ *
j l contre
( i voyelles et diphtongues fermées;
1 0 voyelles et diphtongues fermées
la série 6 l contre
3 voyelles et diphtongues ouvertes.
^*^ L'orthographe usuelle est tujU et UtajU mais la racine étant injCI
108 GRAMMAIRE KHMÈRE.
a"* Lorsqu^un son vocalique est commun aux deux séries le timbre
en est
ouvert dans la série a ei fermé dans la série i
ou fins fermé dans la série o que dans la série a si le timbre est
déjà fermé dans Tune et Tautre série.
106. Il convient de noter cependant que par dérogation
à cette règle générale
rinhérente des consonnes a est fermée
rifUiérente des consonnes à est ouverte.
Cette anomalie est assez difficilement explicable.
On peut remarquer cependant que Tinbérente n^a pas une valeur
bien définie puisque :
a. lorsque la consonne à laquelle elle adhère est isolée ou suivie
d'une consonne finale, le son de Va inhérent aussi bien que de Vo in-
hérent semblent se rapprocher d'un o auquel une transcription iden-
tique parait attribuer une origine commune :
9t\J=t91t\J <M=rM[ aujourd'hui prononcé tous ]
Cette prononciation o, commune à Tinhérente a et à Tinhérente 6^
est certainement la plus ancienne si nous nous en rapportons à Téty-
mologie :
un = tCJiu correspond au stieng toA
9 tu =a [91t\T correspond au se. dùga
b, lorsque cette consonne est suivie d'un groupe consonantique à
dominante nasale, l'inhérente de l'une et l'autre série se prononce
à peine et pourrait se rendre par une apostrophe :
Ufiu baniëà prononcez Veniëh
nS fimUi prononcez p'n/t
9J
PHONÉTIQUE. 109
c. lorsqu'cnfîn Tinhérente s'unit à ud groupe consonantique suivi
d'une consonne, elle emprunte, dans Tune et l'autre série, un son si
voisin du e^que certains auteurs le transcrivent couramment par cette
lettre :
GpU çhbap écrit par Aymonier chebap
9 fi trinorn écrit par Aymonier trenoni
CONSONNES.
106. La valeur phonétique de la consonne dépend, non
seulement de la nature de Tarticulation consonantique
quelle comporte, mais encore de la voyelle qui lui est in-
hérente.
Ainsi ka et kha n'ont pas même valeur phonétique; la seconde
ayant Vartieulation consonantique affectée de f aspiration ne peut, comme
la première, servir^de finale (S i &/i). Il en est de même de ka et ko;
la seconde, parce que consonne à, ne devra jamais être employée comme
finale (S iA6).
II en est de même en mon.
NATURB DE L'ARTICULATION CONSONANTIQUE.
OCCLUSIVES.
107. Les occlusives se divisent en
1 ^ Occlusives proprement dites
3^ Occlusives mixtes.
Cette même division se manifeste également en mon.
110 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Occlusives proprement dites.
108. Classées en ordres, selon l'organe qui les émet, les
occlusives proprement dites sont
gutturale k
palatale c
dentale t
labiale p
L^occlusive palatale n'est pas, en khmër, une occlusive proprement
dite. Elle est de la nature de la palatale anglaise et italienne oà quel-
ques-uns ont voulu voir une consonne double ^^l On pourrait lui ap-
pliquer le nom de consonne-diphtongue, comme le propose Max Mûller
pour les consonnes dont il est question plus haut. Elle donne en effet
à Toreille l'impression d'une dentale (momentanée) suivie d'une chuin-
tante (continue) ou d'une dentale mouillée; et nombre d'Européens, en
Indochine, la transcrivent parle graphismes*, orthographe si répan-
due aujourd'hui que les documents ofiù^iels l'ont adoptée :
nriu CD H &om/^ ràm écrit Kompong-Tiam
e
ntOt Aroc? écrit Kratié
En mon la palatale semble avoir un son assez indéterminé. Dans
son tableau des consonnes, Haswell la transcrit $ et ts et il ajoute :
cro 30 (^ o] ont souvent un son très proche du ch doux {soJiy^\y>
Blagden, qui la rend par c,j, écrit : «r Le c (et en talain moderne
le j, ainsi que, mutaùs mtUandis, le ch et le jA) se prononce d'une
façon fine, c'est-à-dire comme c, entre ti et ts. Probablement le n
aussi a la même prononciation. Pourtant il me semble suffisant
d'écrire c et û^^^ji
^*) Brugkb, Grundzûge der Physiologie und Systematik der Sprachlauie,
Wien, i856, p. 63 et suiv., voit une double letti'^ dans les lettres çh de
l'anglais (church) et c de l'italien (cielo).
^'^ Haswell, op. laud., 3 et 4.
(^) Blagdbn, op. laud,, 679.
PHONETIQUE. 111
Azémar dit du ch stieng : cr Cette JlaMe lettre n^est nuflement sif-
flante comme en français; elle est an contraire très douce, très mouil-
lée, comme le e en haiien, comme cette même lettre en annamite
d'après Fortkogniphe adoptée. Tout le monde sait le bruit qui se pro-
duit âasB la Bouche en mangeant un peu avidement une bonnc.poire
OQ oe pomme bien juteuse. Eh bien! voilà le son que représente ch
dans récriture de la langue stieng ^'^^
Et du y : «Lettre mouillée, non sifflante. Se prononce en appliquant
la langue au palais et en faisant passer un souffle léger en ouvrant la
bouche au moment où la langue se détache du palais ^^K v
Dourisboure écrit du ch bahnar : cr (II) est le même absolument que
le ch annamite, et diffère considérablement .du ch français. Il suffit de
l'entendre une fois pour le bien saisir, mais il est difficile de l'expli-
quer; c'est quelque chose comme tch^^Kji
Et duj : ff(il) est le même que le dj des Arabes, ou lej des Bretons
ou des Basques «f du Labour^ ^*^.d
109. La cacuminale n'existe pas en khruèr.
L'alphabet a conservé les caractères Û H 9 fU qui tran-
scrivent, en sanscrit, les occlusives cacuminales. Mais trois d'entre
elles n S (U ont disparu de l'usage (S 56) et la première U,
perdant sa valeur primitive, est devenue la mixte dentale i (S &9
et m).
L'étude des anciennes inscriptions démontre nettement d'ailleurs,
par la rareté de leur emploi et les erreurs fréquentes auxquelles il
donne lieu, qu'elles ne correspondaient, dès cette époque déjà, à
aucun son du khmèr.
Il n'y a donc pas lieu de s'en servir aujourd'hui dans l'écriture —
sauf, naturellement, en ce qui concerne u avec sa nouvelle valeur
d'occlusive mixte i. Les scribes qui y tendent le font d'ailleurs d'une
^^^ Az^MAR, op. laud., lâS.
^^ Az^HAR, op. laud., 99.
^'^ DoURISROURE , op. laud. , VII.
^*^ Dourisboure, op. laud., vi.
112 GRAMMAIRE KHMÈRE.
façon généralement fautive et écrivent par exemple II (U vada le mot
sanscrit vafa cr pagodes» dont l'orthographe actuelle fin v(U(a) {val)
est la seule correcte depuis que, changeant de valeur, U — que
rétymologie exigerait — a cessé d'être employée comme finale
(Si5o).
Haswell dit^^^ des cacuminales en mon : «rLes caractères g g ete^
ayant le même son que oo cx) et o ne sont plus jamais employés,
mais on les a conservés dans l'écriture . . . pour maintenir la division
en cinq (ordres) en psalmodiant Talphabet comme il est coutume de
le faire en rapprenant. 7) EtBlagden : «fDans Tusage actuel, on ne se
sert pas des lettres ^ /, g f&, o ^A'et g /, sauf pour quelques mots
d'origine pâlie; mais en récitant l'alphabet ces lettres gardent pour-
tant leur ancienne place ^^^t>
En sHeng et bahnar la dentale seule existe, autant qu'on puisse en
juger du moins de la transcription adoptée par Azémar et Douris-
boure.
110. Toutes les occlusives proprement dites sont
sourdes.
11 en est de même en mon.
Pour les langues non écrites du groupe mon-khmèr, il est plus
difficile d'en décider d'une façon définitive. Ceux qui en ont recueilli
Jes vocabulaires en ont transcrit les sons par des notations qui dif-
fèrent non seulement de l'un à l'autre, mais encore dans un même
ouvrage. Finot cite le cas du mot enfant transcrit tantôt hùn, tantôt
kon, ou encore kun, bien qu'il n'existât aucune différence de voca-
lisme entre ces trois phonèmes. De tels exemples ne sont que trop
fréquents : le vocable stieng qu'Azémar entend ^jangr» avec une
sonore, est transcrit chez Etoudart de Lagrée par une sourde
fxchoungfi'^ en bahnar il est écrit ^jongv par Dourisboure et Kgiongv
ou Kcheunii par Doudart de Lagrée. Odend'hal, pour citer un dernier
exemple, donne un même mot, — signifiant t acide, aigre r» — avec
l'initiale tantôt sonore :jo, tantôt voyelle , m.
Des différences de transcription aussi radicales, non seulement
^'^ Haswell, op, laud,, 6.
<^) Blagden, op, laud,, 678.
PHONÉTIQUE. 113
entre auteurs, mais chez même auteur, tiennent certainement, pour
une grande part, k la difficulté que présente la notation des sons
d'une langue étrangère; mais on peut les attribuer également, dans
une certaine mesure, aux variations mêmes de la prononciation indi-
gène, bien plus fréquentes en une langue orale qu'en une langue
écrite. Un simple changement de tribu souvent suffit k y faire ressor-
tir des dissemblances très caractéristiques.
Puisque ces dialectes varient à tel point dans l'espace , combien
plus ont-ils dû le faire dans le temps. Et s'il parait possible que le
mon et le khmèr, depuis que l'écriture les a fixés , aient subi Une
altération phonétique telle que la disparition des sonores, combien
plus admissible, en des langues où la tradition orale intervient seule,
la mutation des sourdes en sonores (^). Il faudrait donc, après avoir
prouvé que les sonores existent bien aujourd'hui dans les langues
non écrites du groupe mon-khmèr, démontrer qu'elles n'y sont pas le
résultat d'une évolution moderne.
Or, il est des exemples qui semblent démontrer précisément que
cette évolution n'est pas très ancienne : les Stiengs prononcent avec
un b : kanJfung, le mot malais kampong qui a dû leur parvenir .par le
Cambodge. Or en khmèr, comme en malais, la labiale a son sourd,
et si elle est transcrite en khmèr par la consonne o (sonore du san-
scrit) nnb kampoU, c'est que la voyelle subséquente est un o en
malais. Il semble donc qu'ici la sonorisation de la labiale, en stieng,
soit postérieure à l'introduction de ce mot dans la langue.
Enfin, en admettant même que le g, le j, le d, et le b se trouvent
bien dans les langues non écrites, quelle en est la valeur exacte?
Sont-ce bien de réelles sonores? Il ne semble pas qu'on ait eu jus-
qu'ici grand souci de s'en enquérir. Azémar et Dourisboure, pour
prendre un exemple, marquent :
par une seule lettre b deux mots dont
l'un ba ffégrener?) s'écrit en khmèr tCflt ho par un U
<
et l'autre ba « porter un enfanta en khmèr Cl po par un H
^^^ En annamite il apparaît bien que certaines sourdes ont passé à la
sonore correspondante — plus particulièrement en ce qui concerne les den-
tales et labiales — et que rocciusive gutturale sonore n'existait pas dans
cette langue vers le x* siècle. Cf. Henri Maspbro, Etude sur la phonétique de
la langue annamite: les initiales (B,E.F,E.O,, XII, 1-19-3 1).
OBAMMAIBB KUMàBE. 8
mrUlIKBil «ATtOIALK
u
11& GRAMMAIRE KHMÈRE.
et par un même d
(iopif arranger 7) qui se transcrit en khmèr ulU àoLf par un U
et àa tr canard 19, en khmër 91 Xta par un 9
La confusion tient-elle aux dialectes mêmes, en raison de la muta-
tion des sourdes en sonores, ou aux auteurs qui n'ont su distinguer
une nuance phonétique qui existe réellement? Les deux hypothèses
sont plausibles; et on peut dès lors se demander, comme nous Tavons
fait, si la valeur des sons qu'ils transcrivent g",/, à y b est bien telle
qu'ils l'ont donnée.
n nous est permis de noter aussi bien un point commun aux
langues non écrites du groupe mon-khmèr et au khmèr, à savoir que
toutes les voyelles ne s'adjoignent pas indifféremment à toutes les con-
sonnes. Il semble bien en effet qu'en stieng, par exemple, la voyelle
tne s'unisse jamais qu'à g,j, donb qui correspondent aux consonnes
0 du khmèr, et Vu ai rarement qu'on se demande si les exemples
n'en sont pas d'origine étrangère. Il parait en être de même en
bahnar.
Enfin, en admettant — ce qui reste à prouver — que primitive-
ment les langues mon-khmèr possédaient bien l'occlusive sonore,
doitron admettre que l'évolution qui a transformé , en mon aussi bien
qu'en khmèr, les sonores en sourdes soit postérieure à la fixation du
langage par l'écriture? Si je comprends bien Schmidt, qui préconise
cette doctrine, et Finot, qui semble l'avoir adoptée î^^, leur conviction
en ceci s'établit sur la correspondance constante entre
la sourde du sanscrit et la consonne a du khmèr
la sonore du sanscrit et la consonne 6 du khmèr
sauf à la finale et pour les raisons que nous dirons plus bas. Ils en
concluent qu'à l'origine, les Khmèrs distinguaient la sonore de la
sourde et que c'est après l'adoption de l'alphabet sanscrit seulement
que la sonore s'est assourdie et la voyelle modifiée.
Or, si cette proposition est vraie du khmèr, elle l'est du mon. Il
semble bien extraordinaire alore que deux langues, d'origine com-
^'^ Cf. Schmidt, Mon-Khmer Spracken, introduction, p. &; Fikot, Transcrip-
tion, p. 3.
PHONÉTIQUE. 115
mune sans doute, mais qui ont interrompu toute relation depuis les
débuts mêmes de l'introduction de récriture, aient, chacune de son
côté, évolué parallèlement dans un sens absolument identique et
presque symétrique. Gela suppose tout au moins que l'évolution
était, dès cette époque, sinon terminée, au moins fortement des-
sinée ^^î.
Estr-il bien nécessaire, aussi bien, pour expliquer l'exactitude
avec laquelle les anciens Khniërs ont transcrit, dans les mots em-
pruntés du sanscrit, la sourde et la sonore de cette langue de suppo-
ser qu'ik possédaient eux-mêmes Tune et l'autre? Il n'en est rien.
Saisir une nuance entre deux sons d'une langue étrangère sans dis-
tinguer en quoi elle consiste et s'efforcer à la rendre par les moyens
phonétiques dont il dispose est pour l'homme une expérience fré-
quente. C'est ce qui s'est passé, j'imagine, en mon et en khmèr pour
les sons du sanscrit ^^^ '
En sanscrit, l'occlusive de chaque classe comprend deux articula-
tions consonantiques de timbre différent : l'une sourde, c'est-à-dire,
comme l'ont reconnu empiriquement les grammairiens sanscrits et
expérimentalement le professeur HelmholtzJ^^ prononcée la glotte
largement ouverte et empêchant toute vibration des cordes vocales;
l'autre sonore, énoncée la glotte fermée et permettant par conséquent
la résonance de ces cordes; chacune d'elles s'adjoint indifféremment
tous les sons vocaliques de la langue.
.*<_
^^^ n résulte d'ailleurs des études de Henri Maspbbo, Etude sur la phoné-
tique de la langue annamite : les initiales {B.E.F.E,0., XII, i-Qi) que déjà
vers le i* siècle de notre ère la gutturale H était sourde. En effet (H ke
(tou'), bahnar gi, a donné en annamite kè dont le ton semble démontrer que
rinitiale mon-khmèr était sourde à cette époque (comme en cham du reste)
\ihid., p. sa].
^*^ Les Siamois, qui n'ont pas non plus d'occlusive sonore, ont cependant
distingué eux aussi la sonore du sanscrit. Mais la différence s'est traduite
pour eux pai* une aspiration :
ga se. = f) kho siamois
(in _ =«îf| tho —
âa T- ^y\ iho —
ha - = W pho —
^^^ Cf. MaxMiJLLER, Science ofLanguage, second séries, p. i3o.
8.
ka
sC.
= fl
ko
Siamois
ta
•
—
-il
do
ta
—
=fi
to
—
pa
—
fl
po
116 GRAMMAIRE KHMÊRE.
En khmèr et en mon l'occlusive proprement dite de chaque classe
ne possède qu'une articulation consonantique; mais par contre la
phonétique y dispose de deux séries vocaliques qui, d'une façon
générale, difl^rent par le timbre, ouvert chez Tune, fermé chez
l'autre.
Naturellement, dès lors, la différence entre la sonore et la sourde
du sanscrit, de nature eonsofumiique , s'est traduite vocaUquement en
mon et khmèr; et, au lieu d'être rendue par une vibration subjective
de l'articulation consonantique , elle l'a été par une variatùm objective
de la voyelle subséquente.
Ce qui semble le prouver, d'ailleurs, c>est que dès que la consonne
est finale, c'estrà-dire privée de voyelle subséquente, le khmèr ne
sait plus reconnaître, dans les mots venus du sanscrit, la sonore de
la sourde, commet, dès Vorigme, des fautes nombreuses et finit par
ne plus noter que la sourde.
Il parait donc prématuré, quant à présent, d'arguer de la présence
des consonnes g^j, d^b dans les vocabulaires, dressés par des Fran-
çais, des langues non écrites du groupe mon-khmèr, pour soutenir que
les sonores ont existé en khmèr et en mon et à plus forte raison pré-
tendre qu'elles y ont subsisté après l'introduction de l'écriture. La
seule conclusion qui se puisse tirer aujourd'hui de l'étude phonétique
de ce groupe est que les deux seules langues écrites qu'il renferme
nont pas, en l'état actuel de leur phonétique, d'occlusive propre-
ment dite ionore et que rien ne prouve qu'elles en aient jamais pos-
sédé.
11 est à remarquer d'ailleurs que la division des consonnes en
sourdes et sonores^^\ si elle est conservée dans VAbUdhànaçabda, ne
répond à rien de précis pour les Cambodgiens d'aujourd'hui. Celle
qu'ils en font est tout autre : ils les répartissent, selon qu'elles
^*) Sonore se rend en khmèr par le mot se. ghôsa ttlTltU kkou^a
ou Texpression fUt^îu 91 u jmmleh Içklàh «rson fortt) ,
<
et sourie par le mot se. aghôsa HCSLDtU akhoui^
ou l'expression (\î[9|u FI G ^mleh téç trson faible n.
PHONÉTIQUE. 117
s'énoncent avec semi-aspiraiion, pleine aspiration ou sans aspiration, en
trois catégories :
i*^ catégorie. — Consonnes qui s'énoncent avec semi-aspiraiion.
(les occlusives série a affectées 9 C u U
de l'aspiration) : kha çha ^ pha
(les occlusives série ^ non affec- H tJ 9 H
tées de l'aspiration) : ko c6 to po
û* catégorie. — - Consonnes qui s'énoncent avec pleine aspiration.
(ies occlusives série i affectées
m
nu
G
n
de Taspiration) :
m
ehà
thi
pkà
(l'aspirée) :
in
ha
d* eaUgorie. — Consonnes qui i
l'énoncent
tan$ oijnratim.
(les occlusives série a non affec-
n
G
d
ri
U
tées de l'aspiration) :
ka
ça
da
ta
ba-pa
(les nasales) :
fa
m
fUl
8
y
ni
ai
na
ni
mi
(les semi-voyelles) :
tu
i
v6
(les liquides) :
I
ro
m
(la siEBante) :
m
$a
m
«Cette distinction en trois catégories est très importante, t\J91fi
nxnm samkhàn nàs, dit VAbhidhànaçabda^^l L'étudiant(^) qui s'exer-
^*) Manuscrit de TÉcoie française d'Extrême-Orient, op. laud., p. 6.
(*} rirUU|ri fin mry:] io<b^(r<a)n^&|é^a,motàmot:l'étudîantfik
de famille, du se. kulaputra et çaikra. En langue vulgaire ^^ i^ià a
fait tlJn {4; étudiant.
118 GRAMMAIRE KHMÈRE.
cera à la prononciation devra s'attacher à la bien saisir. S'il énonce H
OU G qu'il se garde bien d'émettre en même temps la moindre aspi-
ration — je moindre son ITl ^a -7- et il les prononcera bien. S'il
énonce 9 ou 9 il doit faire entendre une légère aspiration — *un
léger son U) ha — pour les prononcer convenaMement. S'il énopce
?U ou D qu'il émette une aspiration très prononcée — un son tfl ha
très fort — et sa prononciation sera correcte ^^K r»
Cette division ne correspond plus du tout -à celle du sanscrit
puisque chaque catégorie y comprend à la fois des sourdes et des
sonores, Elle confirme même ce que nous disions plus haut : t^que
cette division en sourdes et sonores ne répond à aucune réalité dans la
phonétique actuelle du khmèrTî.
En mon cette division en sourdes et sonores ne correspond égale-
ment plus à la réalité. D'après Blagden, cries consonnes dites sonores
g'gh, y-jhy drdh, h et hh se prononcent quant au son actuel comme
des sourdes, fc, hhy etc. Mais leur énonciation est accompagnée par
une action de la glotte qui les distingue assez nettement des con-
sonnes de la première série et qui donne à la voyelle qui suit une
modification profonde, difficile parfois à décrire, mais qui semble,
en^ certains cas, «voir une qualité plutôt gutturale , tenant de la cavité
postérieure de la bouche r)^^).
^^î S'il paraît facile de marquer les deux dernières catégories dont l'une
se traduit par une forte aspiration et l'autre par absence totale d'aspiration ,
il lest beaucoup moins pour la première dont les consonnes doivent être ,
dit notre texte, énoncées avec une semi-asptration. En quoi consiste cette
semi-aspiration pour une lettre qui , comme le 9 , en implique déjà une par
elle-même, ou le 9 qui, en principe, n'en comporte pas? La plupart des
GâmliodgfenS' quej'ai consultés m'ont répondu qu'elle se manifeste par un
>s^irfBe^'-9|nj itAya/w. M. -Coedès m'assure qu'elle se traduit, à son oreille,
«-. en ce qui- concerne du -moins les consonnes qui ne renferment pas -d'as-
piratioâ en ellçç-inêmes : Î1 U 9 H — par un léger son vaguement semi-
voyel, quelque chose comme un rrvr) , et qu'on peut le rendre par k", c", £*,
|}\ Pour moi je préfère en laisser l'appréciation à l'étudiant.
/'! B1JL6DBN, op. îaud., 479, .
PHONÉTIQUE. 119
Occlusives mixtes.
111. Les occlusives mixtes sont
dentale d
labiale b
La qualification de consonnes mixtes donnée à ces occlusives résulte
de ce qu'appartenant, par leur voyelle inhérente, à la série a elles
se comportent phonétiquement , en composition , comme les consonnes
à voyelle inhérente è (S 197, i5o et 909).
Elles sont actuellement transcrites par les caractères
1* Dentaki UI.
tJ est, en sanscrit, le caractère de la cacuminale sourde. Gomme
tel, il a cessé d'être en usage en khmèr depuis le début même de
Tintroduction de Talphabet au Cambodge. C'est tout récemment qu'il
y a été rétabli, avec sa valeur nouvelle, par l'avant- dernier Prà
Saukèn, dit-on ('), sous le règne du roi An Duoù, père de Nbroudaip.
Doit-on en conclure que le son da n'existait pas avant cette époque et
que le mot f\ H par exemple, tel qu'il est écrit k la U* avant-der-
nière ligne de la grande inscription d'Ankor, dut nécessairement au
xvu* siècle se lire tamrei parce qu'écrit avec R |? Il n'est pas possible
de donner, en l'état des connaissances actuelles , de réponse ferme à
ce sujet. 11 parait d'ailleurs que les sons ^ et | n'ont jamais été bien
distingués dans la langue khmère ; les formes doubles — telles que
U et R erqui, que?» — en sont une preuve manifeste. Aujourd'hui
encore, dans nombre de provinces, Thpèn par exemple, on ne pro-
nonce pas le ^ et on y dit jomrt le mot qui s'énonce iomrei à Phnbip-
Pen. D'autre part, à la capitale même, la prononciation en est
encore de nos jours si imprécise que certains auteurs ont, par
0)
ScHHiDT, Op. laud,, p. 5.
120 GRAMMAIRE KHMÈRE.
• I
exemple, pu transcrire dâmiop un mot qui s'écrit 90/10; ce qui
montre la confusion du d non seulement avec f\ mais encore avec ? .
11 semble d'ailleurs que cette articulation consonantique ne soit
pas, dans nombre de cas, une consonne proprement dite mais une
altération du j. Il est à remarquer en effet :
1® que toutes les fois que le | se nasalise il prend le son i :
Ibf] fiikiep dtbtn iaOkiep
ntl kat dilîtl dafikai
RfTl tflaun ÛHfin datfiaun
9n tap dfiU dandâp
et comme le son d n'est transcrit que par un seul caractère on écrira :
Ututn aussi bien que UfJU
bien que, dans les mots-racines,
le premier soit un H : tu ÎD
et le second un 9 : 90
9^ que le son 4 se mue en | quand il entre dans un groupe comme ,
souscrit :
tjR dot RÎR jtfôi
Sur les inscriptions de la galerie d'Ankbr ce mot se trouve écrit
1
Hn RR U9: HH
nak^^Uot hatà nak
Ceux qui bmlent la maison d'autrui.
^^^ Je ne sais poui^quoi Thabitude a été prise de lire HH anak quand il
s'agit des inscriptions aloi*8 que ce mot , écrit encore aujouixl'hui sous cette
même forme, se prononce n/l^.
PHONÉTIQUE. 121
ft^ Labiak b U.
L'étude de cette occlusive mixte est plus délicate encore que celle
de la dentale 4, puisqu'un seul et même caractère U sert aujourd'hui
à transcrire deux occlusives de nature très distincte :
l'occlusive proprement dite pa
l'occlusive mixte ha
et que rien n'est venu jusqu'ici nous donner la véritable prononciation
de ce caractère sur les inscriptions.
11 n'est pas possible, en effet, de dire si, dans la phrase de l'in-
scription d'Ankbr citée plus haut, U9t s'énonçait batâ comme on le
ferait aujourd'hui en l'absence du MOfJàp, ou si le U s'y lisait déjà
p comme le voudraient l'orthographe et la prononciation actuelle
dl phtâ.
De même dans l'inscription de Pràsàt Rolûh(') un même mot se
trouve, à quelques lignes de distance, sous deux formes différentes :
utmra w
tmfu w
n
d'où il est logique de supposer que les deux orthographes avaient
alors même valeur et même lecture.
Il n'en est plus ainsi aujourd'hui
dans UtfDrU, U étant initial de syllabe se lit h : b{a)kol
dans [OnnJ, tJ étant ((soutient) dans le groupe consonantique se lit
P : phàL
<*) Pràsàt Rolûh, Battamban, Piédroit Sud, a 6 lignes, khmire, 978 ç.
1070 A.D., n* a 19 de VInventaire Cœdès.
^*' i3* ligne : canvàt (ou bahvài) simâ vathi phumi ne — purvatara bkii
^'^ 1 8* ligne : Nai mattyo tflra blçiL A remarquer que dans les deux ortho-
graphes la voyelle inhérente de l'initiale a disparu , dans le premier cas à
cause du virâma, dans le second parce que la consonne est soutien dans un
groupe consonantique.
122 GRAMMAIRE KHMÈRE.
La comparaison avec les langues du groupe mon-khmër n'apporte
aucun élément nouveau dans la détermination de la nature de ces
deux lettres d et h.
En mon elles existent avec le même caractère mixte : on ne les voit
jamais ni finales ni soutien et cependant elles appartiennent à la
classe oo.
Elles sont transcrites par d'autres caractères qu'en khmèr :
d est rendu par celui de la cacuminale sonore d du sanscrit ?;
b par un caractère forgé de toute pièce ®.
Il y a à noter d'autre part, au point de vue du vocabulaire, qu'il
n'y a pas •concordance entre les deux langues. On s'attendrait en efl'et
à ce que les mots où existent ces consonnes mixtes y soient les
mêmes. 11 n'en est rien. Je n'ai pu retrouver écrits en mon avec ^ que
trois des mots khmèi* où paraisse le U 4 :
^o^ dàn tilB dàn piste
(joo dàp diU iàp imbiber, prendre l'eau avec un linge
S oS deuk Qn 4ék conduire
Les autres sont écrits en khmèr tantôt avec R tantôt avec 9 :
^o dà bas 910 tap guéable
:^ ) ioA eau 9/1 tïk
93 dàm véritable fHH tàm suivant, conforme
c^ooD 4ot petit RO piuç
Mais le plus grand nombre ne permet aucun rapprochement avec les
mots de cette langue.
Par contre certains mots qui s'écrivent en khmèr par lé U n'ont
pas le ^ en mon mais la sourde classe ro ou classe o :
dif dàv ou luït dov sabre 008 ftw
di G 4àç interruption oco% tekah
Du 4^ savoir œ thn
PHONÉTIQUE. 123
D dei terre cS |ï ' . ' . ,
uG ^aur. semblable !?sSco tahçaii
V
' main oo foe
llidai—--
tCht do sein cooo toh -
La confusion est plus grande encore pour \e b. . .
La généralité des mots qui , en mon , ont un b ne se retrouvent pas
en.khmèr. Rares sont. ceux qui présentent une origine commune^ et,
parmi eux, il n'en est qu'un où le b soit employé dans Tune et l'autre
langue :
©oo boh cueillir lUi lie;
dans les autres mots, il y a confusion :
©^ bon enrouler m fi pan
©I bà deux fll/wr
• G®\ bao canne à sucre Htfïl atr^u . .
8oS beuh^^^ bouillir Ç)l pU
La comparaison avec les langues non écrites est difficile. On peut
dire cependant que d'une manière générale elles ne présentent
aucune concordance avec le khmër :
trrl kdao chaud bahnar tô
u) n dàk arracher stieng dek
tdjfi dàû manche — ton
u)U dàp creuser — tàp
* m
U iei terre bahnar tek stieng tik
^') D'après Blaodbn , op. laud., ^96, 3 faudrait prononcer ^irt^.
ii^ GRAMMAIRE KHMÈRE.
(u ^atmain bahnar fî stieng ti
Ittïliosem — ioh — toh
U ha conduire — ba
UR bàk éventer — peuk
UftJ bas ou tCflt W pulvériser — pah — paM
Par contre il parait y avoir plus de similitude entre le mon et les
langues non écrites :
N ^\
main mon oo foe bahnar et stieng ti
deux mon ®) ba(r) bahnar et stieng bar etc.
Aspiration.
112. Les occlusives proprement dites sont les seules con-
sonnes qui puissent être affectées de l'aspiration.
L'aspiration semble résulter de l'adjonction de Taspirée h à l'arti-
culation consonantique^'). En effet, quand un dérivé polysyllabe est
formé, par infixation nasale ou nasalisation interne, d'un mot racine
monosyllabe commençant par une consonne aspirée, l'aspiration se
disjoint de l'articulation consonan tique et, sous forme de l'aspirée U) ,
devient l'initiale de la seconde syllabe :
b m nfb kanbi
in
C chau Gtn camhau
Il est bon de noter cependant qu'affectée de l'aspiration larticula-
tion consonantique acquiert valeur phonétique différente non seule-
('^ ScHMioT arrive k la même conclusion , Grunizûge einer Lautlehre der
MonrKhmer Spraeken, S 1&7, p. lââ.
PHONÉTIQUE. 135
ment de locchisive, mais encore de i'aspirée. Ainsi Tocciusive as-
pirée
ne se nasalise jamais par iiOfileu (S 1 3 1 )
ne peut être initiale d'un polysyllabe (S 167)
et ne se souscrit qu'à la nasale (S 1 85)
bien que Tocclusive proprement dite non aspirée et Taspirée ID en
soient parfaitement capables.
L'aspiration d'ailleurs n'intervient dans certains cas, plus particu-
lièrement dans les groupements de consonnes, que comme équivalent
de la voyelle tombée :
G!l fhelt oiijJte^^ b{a)e (de ^V\ )
CnrU^ne^où tk=i{o)n{de T\<\J)
et c'est ce qui explique, comme le fait très justement remarquer
Schmidl, «que dans la composition : consonne -j- ** il n'entre pas
d'aspirée. . . parce que cette composition est facile à prononcer sans
leur aide^'U.
113. Les occlusives mixtes ne prennent jamais l'aspira-
tion.
En mon 9 ^ ne prend jamais l'aspiration; mais on trouve le b
aspiré — il s'écrit alors g — dans un petit nombre de mots si rares
qu'il y aurait lieu de rechercher s'ils ne sont pas d'origine étran-
gère.
^'^ ScHNiDT, ibid., introchiction , p. 5.
136 GRAMMAIRE KHMÈRE.
• 1
NASALES.
114. Classées en ordres, les nasales sont
gutturale n
palatale n
dentale n
labiale m
La cacuminalé n n existe pas en khmèr et le caractère
nn marque uniquement la dentale a nu-
La nasale, pas plus que Tocclusive, ne comporte de cacuminalé en
khmèr; fin n'est plus actuellement qu'une dentale; elle en marque
la consonne a=na comme fi en désigne la consonne o = no. Il n'y a
donc pas lieu de transcrire PlT) par n qui indique la cacuminalé.
II en est de même en mon où
• no na marque la classe ch
et ^ ne marque la classe o .
SEm-VOYBLLES.
115. Les semi-voyelles sont .
la palatale y
la labiale v
Leur nature est en khmèr assez indéterminée. Si elles conservent,
comme initiales, un caractère nettement consonantique , elles em-
pruntent, lorsqu'elles sont finales, une valeur presque uniquement
vocalique.
Il est à remarquer que YAbhuUianaçabda fait de ces deux semi-
voyelles des gutturales, comme d'ailleurs des liquides r et /.
Il en est de même en num.
Dans les langues non écrites du groupe mon-khmèr, l'étude en est
assez difficile, les auteurs de vocabulaires s'étant peu appliqués a en
PHONETIQUE. 127
définir la véritable valeur. On peut avancer cependant, en ce qui.
concerne au moins le utieng et le bahnar :
a. que le y s'y distingue mal du t^^^,
h, que le v n'y existe pas^^^
LIQUIDES.
116. Le khmèr ne comprend effectivement que deux
liquides : I r et rU {. 9î marque uniquement la liquide l
avec voyelle inhérente a dont OJ est la transcription lors-
qu elle comporte l'inhérente à.
En mon il en est de même :
g est la liquide classe cr> la
et co la liquide classe n le.
En stieng et bahnar on retrouve les deux liquides r et / avec valeur
identique ^'J.
SIFFLANTE.
117. La sifflante dentale fU s est la seule qui corres-
ponde à un son effectif de la langue khmère.
En sanscrit il y a trois sifflantes :
palatale ç
cacuminale §
dentale s
^'^ Az^MAR, op. laud.f 10 1, écrit : cr Quand t est suivi d^une voyelle il
prend le son de Vy : uieh==ouyelin (?)» et Dourisbours , op. lautL, vi : ^L'y^
toujours placé à la fin d'une syllabe , équivaut à Vi fortement accentué ; tan-
dis que Vi lui-même, à la fin d'une syllabe et précédé d'une voyelle, est à
peine sensible k Toreille. Ainsi, par exemple, dai, lent, et ddy, avoir : dans
ai, Vi se fait moins sentir encore que dans le mot bail; tandis que dans dy,
Vy doit se £aire sentir comme dans Bayonne. »
^'^ Azémar n'en parle pas et Doorisbourb, op. laud,, v, dit «r qu'on n'en
fait pas usager.
^^) Azémar, op. laud , 99 et 100. Dourisboure, op, laud,, v.
138 GRAMMAIRE KHMÈRE.
En khmèr il n'en est qu'une : la dentale 5. Le saba et le sqko qui
correspondent respectivement au p et à IV n'y représentent aucun son
réel. UAbhidhàtiaçabda d'ailleurs ne reconnaît aucune différence entre
ces trois lettres et dit d'elles : trLe son principal semble sortir étranglé
du gosier en même temps qu'un souffle parait suivre la racine des
dents. Ji
En mon une seule sifflante a subsisté : od sa.
En stieng il n'en existe également qu'une dont Azémar^'^ dit
qu'elle se prononce comme dans le français $age.
En baknar on n'en trouve aucune s'il faut en croire Dourisboure^^l
ASPIREE.
118. L'aspirée ID h est une gutturale en khmèr.
Aussi l'iniixe nasal s^écrit-il en n devant un h :
i9 khi nfb kanhè
in " "
L'aspirée h — en mon od — se retrouve dans toute les langues
du groupe mon-khmèr.
CONSONNES A ET CONSONNES 0.
119. Les articulations consonantiques se classent au
point de vue de leur aptitude à s'adjoindre l'une ou l'autre
des voyelles inhérentes, en trois catégories :
Première catégorie, — Celles qui sont normalement aptes
à s'adjoindre l'une et l'autre des voyelles inhérentes;
Deuxième catégorie. — Celles qui ne sont normalement
aptes à s'en adjoindre qu'une seule et ne peuvent adopter'
la seconde que dans certaines conditions bien déterminées;
^^'' kziuÂVi , op, hud. , 100.
''^ DOURISBODRE, Op. Ittud,, V.
PHONÉTIQUE. 129
Troisième catégorie. — Celles qui ne s'adjoignent jamais
qu une d'entre elles.
CONSONNES DE LA PREMIÈRE CATEGORIE.
120. Seules les articulations consonantiques occlusives
proprement dites — simples et aspirées — s'adjoignent nor-
malement l'une et l'autre voyelle inhérente*
La consonne à voyelle inhérente a, simple et affectée de l'aspira-
tion, est marquée par la sourde correspondante du sanscrit;
la consonne à voyelle inhérente o par Insonore (cf. supra, S iio,
i9t et le tableau du SsiS).
121. Ce qui donne le tableau complet suivant des oc-
clusives proprement dites réparties en consonnes a et con-
sonnes à :
CONSONNES a.
Gutturales H ka se. ka 9 kha se. klia
Palatales G ça - éa Z cita - cha
Dentales V\ {a -ta u tha - tha
Labiales Mpa - pa upha - pha
CONSONNES 0.
Gutturales ^ kà se. ga tlJ khd se. gha
Palatales ^ cd - ja ?\U chd - jha
Dentales 9 lo - da G ihà - iha
Labiales ^ po - ha ,T\ phà - bha
'iRAMMAlBK KUHÈRB. Q
130 GRAMMAIRE KHMÈRE.
. En mon comme en khmër, les occlusives proprement dites sont les
seules à s'adjoindre normalement Tune et Tautre voyelle inhérente :
Gutturales m ka se. ha j kha se. kha
Palatales o ça - èa ^>o çha - èha
Dentales oo|a - ta oo l)m - tka
Labiales o pa t- pa o pha - pha
Gutturales o kt se. ga ex) khe se. gha
Palatales <» c? - ja oj) che - jha
Dentales o te - da o the - dha
Labiales o pe - ba oo phê - bha
CONSONNBS DE LA DEUXIÀMB CATEGORIE.
122. Les articulations consonantiques nasales, serai-
voyelles, sifflante et aspirée ne s'adjoignent normaleraent
qu'une des voyelles qui est
a pour la sifflante et Taspirée
0 pour les nasales et semi-voyelles.
123. Cependant, depuis une époque qui semble ré-
cente, elles peuvent, grâce au sarntSp JL, et dans un
nombre assez restreint de vocables d'origine étrangère
pour la plupart, s'adjoindre la voyelle autre que celle qui
leur est normalement adhérente; savoir
à pour la sifflante et laspirée
a pour les nasales et semi-voyelles.
Cette aptitude des nasales, semi-voyelles, sifflante et aspirée à
s'adjoindre k Taide du sandup Isx voyelle autre que celle qui leur est
normalement adhérente, semble assez récente. Je n'en ai jamais
trouvé graphiquement la trace dans les inscriptions, même les plus
récentes, et l'étude du vocabulaire montre que les vocables où elle se
manifeste àont d'introduction relativement moderne.
PHONÉTIQUE. 131
En effet, sur les soixante-quinze vocables du Dictionnaire khmèr^
français d'Aymonier qui offrent l'exemple d'une natale, semi-voyelle,
sifflante ou aspirée, affectées du Mttfdip, les neuf dixièmes sont d'ori-
gine siamoise ou annamite :
Nasales.
Qu ilÀv miaulement annamite ngoao
fThfi nàn rictus — nhàn
)
nnS na\m soutien siamois TIUU nùn
u ' • ■ • 1
[Hlh moû taché
— MU M mong
n •,
Semi-voyelles.
Clhul yàiàni aloës annamite nhadam
ï)f\ ràt faire une accolade siamois Vf) rêU
9J n lëk petit — l^n lék
In çéfi ( ou t/l fi ) exercer — m/S^k
SifflmUe.
n
njfi 8ok introduire — *n sûk
Aspirée.
inn Ai*/ souffler — t<f\ hût
Pour le reste, bien qu'il m'ait encore été impossible d'en retrouver
l'étymologie, l'origine étrangère ne semble pas douteuse; tels les mots :
fTnb fiàû guêpe ii\J ras sorte de poisson
rLmt\J nos très UTlB Aîn crapaud-buffle etc..
tin fin î mnaur arsenic
0-
133 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Je ne vois guère que les mots
ty «î, du mot G cet qui a disparu du langage courant mais s'est
maintenu en poésie;
H ma chasseur d'éléphant mon coo hmè
qui soient d'origine khmëre.
La comparaison avec le mon affirme encore, s'il en est besoin,
l'exactitude des données fournies par Tétude des inscriptions en vieux
khmër et da vocabulaire. Si en effet Tocclusive peut indifféremment
s'énoncer avec la voyelle inhérente ao\x e [6 du khmèr) :
a=^cnka
'+i.i-.«
il n'apparatt pas que les nasales et semi^-voyeUes , normalement com-
prises en mon dans la classe o ke (série o du khmèr) ni la tifflante et
Vaspirée normalement affectées h la classe o:) ka (série a du khmèr)
puissent être affectées d'une inhérente autre que celle de la classe
h laquelle elles appartiennent normalement.
124. Les caractères
nn n du sanscrit
91 / du pâli
ayaiit perdu en khmèr toute valeur cacuminaie servent à
transcrire aujourd'hui
nn la dentale a na
9Î la semi-voyelle liquide a la;
ils sont ainsi les équivalents des graphismes g na et HJ h
qui tendent à disparaître de Técriture et dont i) est préfé-
rable de ne plus faire emploi. (Cf. S 1 1& et 1 16.)
PHONÉTIQUE. .133
125. D'où résulte le tableau comme suit des consonnes
de la deuxième catégorie :
■ ■ ' . ■
CONSONNES a. CONSONNES i.
Nasales.
Gutturales ^ m
faiu)
Palatales fïl wa
k
* ■
Dentales fin na
0
fi nd
i r
i -
•
Labiales H ma
\3mà
■ > • < ' f
r.
Semi-voyelles 'proprement dites.
dj ya tn yd
f m • i vd .'
Liquides.
.< < • *
^J
/a fÙ W
« \
Dentale fU «a r AJ «<) .
I • "i »
Gutturale U) ha m hd.
é- T
. • ' -Wt'i • î:i
'i
Il ne semble pas qu^en mon ces articulations con8ondnii<}ues
soient aptes à s^adjoindre la voyelle inhérente autre que celle dotit
elles sont normalement affectées (cf. 9upraj 8 laS).
lS4i GRAMMAIRE KHMÈRE.
A noter d^ailleurs que cette inhérente normale est la méine en
mon qu*en khmàr :
t{i) pour les nasales et semi-voyelies
a pour la sifflante et Taspirée.
GON80RHB8 DS LA TROlSlillB GAliCORIB.
126. Les occlusives mixtes sont les seules aujourd'hui à
ne s*énoncer qu*avec une voyelle inhérente qui est tou-
jours a.
En mon, comme en khmër, ces consonnes conservent toujours la
même voyelle inhérente :
? (fa (ti rfa)
® ba (\i ha)
Mais Tocclusive mixte aspirée du mon g, qui n'existe pas en khmèr,
est toujours affectée d un e {6) : bkX.
VALEUR PHONÉTIQUE DE LA CONSONNE
AU REGARD DE SA VOYELLE INHlÎRENTE.
127. Toutes les consonnes ayant même voyelle inhé-
rente ont même valeur phonétique au regard de cette
voyelle, à Texçeption des seules occlusives mixtes qui, bien
quaffectées toujours de Tinhérente a, se comportent pho-
nétiquement comme si elles étaient des consonnes à voyelle
inhérente d.
Bien qu'en raison de leur inhérente a les consonnes 4a et ha appar-
tiennent Yocaliquement h la série a, elles ne peuvent pas, au con-
traire dés consonnes a mais conformément aux lois phonétiques qui
régissent les consonnes 6, être finales de syllabe, ni dominante d'un
groupe consonantique (S i5o et 909).
PHONÉTIQUE. 135
NASALISATION.
128. La nasalisation — datpieu — n*affecte que :
a. les voyelles .
Série a
m
( fermé long (inhérent) H a
( ouvert long Ffl à
0 ouvert bref H Ô
Série à
0 ouvert long (inhérent) H à
u fermé bref H û
h. la diphtongue série à ffl ea
129. Dans un monosyllabe^ la nasalisation affecte indiffé-
remment chacune de ces voyelles, quelle que soit la posi-
tion de la consonne qu'elle accompagne :
G çofj^ ranger
m dàifi planter
n j7tti^ ne pas
130. Dans un polysyllabe, la nasalisation n'affecte :
a. Va fermé (inhérent) long H a
\o ouvert bref H o
l'o ouvert long (inhérent) H à
\u fermé bref H u
que s'ils accompagnent la consonne initiale;
136 GRAMMAIRE KHMÈRE.
b. Ya ouvert long Ffl à
la diphtongue Kl ea
que s'ils accompagnent la consonne finale :
Ulî hoffireu
• •
Drûn dot!lnaff^
131. La nasalisation n affecte jamais la voyelle jointe :
à une occlusive comportant Taspiration
à Taspirée.
Quand le ^atgileu vient & affecter une initiale aspirée , Taspiration :
a. tombe {infira, S 1 68) :
fUJ cki malade U u eimni maladie
b. ou se reporte & la syllabe suivante :
2lh{1 i^Aa/ défendre nUTltl iM^I obstacle
riU eho se tenir droit Qui cotfJto stature (cf.* infra, S 169).
Les exceptions k la règle sont :
1* des mots racines :
4
9 ffhani s'efforcer
y
thûifi sentir
•
9 1 khàffi mordre
•
thèffi grand
•
tu khûffi détenir
phdàf/i prescrire
ïo\ çhnàtfi année
«t*
1
phloffi souffler
Cl (in^fr^ médecine, tabac fi pAnom montagne
PHONÉTIQUE. 137
[| est probable, d'ailleurs, si nous en croyons l'exemple de
in çknàsft en mon odo màfn
et fi phnàffi en vieux khmèr ï vnàtii
({ue Taspiration de la consonne est, ici, de date relativement récente,
et a été amenée, au moins pour ceux d'entre eux qui comportent un
groupe consonantique, par application de la règle des groupements
consonantiques qui veut que toute consonne non aspirée qui inter-
vienne comme soutien dans un groupe consonantique prenne l'aspira-
tion;
9® des mots étrangers :
ID him voiler complètement siamois ViU hum
i^ des dérivés par préfixation ou infixation oA l'aspiration de la
consonne n'existe qu'en vertu de la règle phonétique des groupements
consonantiques précitée :
91 kheeoffi à plein bord de Ul ceatfi imbibé et préfixe H k
El çhmàtgt gardien de Cfl çàm garder et infixe H m
U phiSm amasser de tJ daqi, morceau et préfixe U h
132. La nasalisation ne parait jamais non plus sur la
voyelle jointe à une semi-voyelle.
Une seule exception :
tu ycnfi pleurer
133. D'une façon générale, la nasalisation est labiale;
cependant, si elle affecte un a ouvert long ffl à ou la di-
phtongue ffl ea et qu'ils soient à la finale, la nasalisation
peut être gutturale.
138 GRAMMAIRE KHMÈRE.
En réalité la nasalisation, qu'elle soit labiale ou gutturale, ne change
pas de nature; ce qui diffère, c'est Tarticulation consonantique dont
on la fait suivre et qui a tantôt valeur labiale m, tantôt valeur guttu-
rale n. Il semble en être de même, en sanscrit, de Vanwvâra et de
Yanunàsika ^^\
Pour marquer la nasalisation gutturale on écrit la nasale gutturale
sous Va ouvert long ou la diphtongue ea qui en sont affectés :
o
K) an se chauffer
e/
91 trean palmier latanier
En ce qui concerne la nasalisation labiale, il ne semble pas néces-
saire de faire suivre la voyelle finale qui en est affectée du caractère
de la nasale labiale; il est plus simple et aussi régulier d'écrire
en que on H
SECTION IL
FINALES BT INITIALES.
VOYELLES.
134. Le khmèr n'élimine jamais les voyelles ou di-
phtongues en hiatus, pas plus dans l'intérieur d'un vocable
que de la finale à l'initiale de deux mots consécutifs.
Deux voyelles ne se contractent ni ne s'élident; chacune s'énonce
d'une façon distincte , avec sa valeur propre :
nn kaak tousser
tfOjfa fôien penché
inU çhaàp odeur des mets
^') V. Hbnry, Éléments de sanscrit classique (Publications de TÉcoie fran-
çaise d'Extrême-Orient, Paris, Leroux), p. 3.
PHONÉTIQUE. 139
j
lAin $aèk demain
H " ~
Him ffUlDG mohii obbareac se. maka-Mparaja grand vice-roi
(Tl HhCU «ni an% va (t>sseoir
1
Cette règle est commune a toutes les langues du groupe mon-
khmër.
VOYELLES miTLlLES ET ISOLÉES.
135. Seules les voyelles et diphtongues a sont aptes à
être employées isolément ou comme initiales de syllabes.
Les voyelles 6 n'existant qu'en fonction d'une consonne o (S 89) ne
peuvent être employées isolément ou comme initiales de syllabes.
Nous avons vu plus haut que les quelques mots , assez rares d'ailleurs,
du Dicdmnaire Ichmèr-françaii d'Aymonier, où apparaisse une voyelle 0
comme initiale de syllabe, ont une origine étrangère et sont écrits par
les missionnaires avec une voyelle ou diphtongue a,
VOYELLES FINALES.
136. Toutes les voyelles longues et les diphtongues
peuvent être finales.
137. Parmi les brèves :
^ fermé H tH: n'est jamais à la finale,
ô H (ÏH1:) et û H le sont rarement,
i.„'dl ,„. . .«v'ert („:, fq: s, rencontre aor»,l..nen..
1. enfermé. On trouve quelques exemples de ë série 6 à la finale,
mais ils sont si rares qu'ils confirment la règle plutôt qu'ils ne la dé-
truisent. Il n'en est par contre aucun de Vë série a employé en cette
place.
2. L'habitude est courante aujourd'hui de faire suivre H 0 et H û,
lorsqu'ils sont à la finale, du reamûk. Cette pratique, à proscrire
UO GRAMMAIRE KHMÈRE.
(S 97), semble dénoter cependant chez les Khmèrs une certaine répu-
gnance à mettre la brève à la finale absolue.
En mon, il n'y a que Ve fermé c^o e qui* ne puisse être employé
comme finale.
CONSONNES.
CONSONNES FINALES.
GlSN^RALlTis.
138. Aucun mot ne peut se terminer par plus d'une
consonne.
Certains mots empruntés du sanscrit ou du pfili ont conservé, dans
la forme écrite, deux consonnes finales; mais la seconde, qui, dans la
langue parlée, est tombée depuis longtemps, tend aujourd'hui à dis-
paraître même de l'écriture :
< '
Qî thir{m) loi se. dharma = QI thor
fLTR sâ^v) animal se. saiva = fUR sàt
Hu a^) corps se. anga = Hu an
139. Toute consonne finale perd la voyelle inhérente :
uH ihèm ajouter
• •
un il 6ai7iréit séparer violemment
j
t9fî tW| province
140. Lorsqu'elle doit la conserver, on l'affecte du mk
rà ± :
kun »raka{r) du même âge
kuy srama{r) arbre à fruits amers
UU paba{r) bouillie de riz
PHONÉTIQUE. Ul
Certains scribes aujourd'hui , au lieu de marquer du $àk ri la con-
sonne finale, la font suivre du caractère I lui-même et écrivent
g
AJni ElHI ÛUI
La première notation est plus conforme à la tradition et mérite
d'être retenue.
En mon, la consonne finale se lit avec sa voyelle inhérente si elle
n'est marquée d'aucun signe diacritique; si elle est marquée du signe
il on la prononce sans cette voyelle :
oo-xo kàH temps ' cn^:)^ klon travailler
141. Lorsque la consonne Bnale conserve sa voyelle
inhérente, pour quelque cause que ce soit, c est celle-ci qui
devient la véritable finale et la consonne, dès lors, échappe
à la règle des consonnes finales.
< P< . . . . ,
Ainsi dans le mot HîT ou n9j qui signifie «? jarre à goulot étroite ,
la semi-voyelle dentale conservant sa voyelle inhérente : kala ou krala,
?î n'est pas à la finale et ne contrevient pas a la règle exposée au
Si56.
142. La consonne finale conserve sa valeur à rexcep-
tion de la semi-voyelle qui forme son-diphtongue «nvec la
voyelle précédente.
Le EU y se mue alors en t;
, j ( 0 après une voyelle a,
le I v en un i \ n »
l u après une voyelle o.
Cf. S 43 et i54.
Observation. — Dans quelques mots d'emploi courant : H H mok
venir, tUfî yok saisir, IH rok chercher, le k final ne se prononce pas
CM
et on dit : mo, yo, ro. Il en est de même du I de Dî, qui se pro-
nonce pi, et de ffll qui se prononce à (S 3o).
1A2 GRAMMAIRE KHMÈRE.
143. La consonne (inaie n in£ue jainais sur la voyelle
qui précède.
Il est loin d*en être de même en mon où la consonne finale a une
grande influence sur la voyelle précédente. C'est ainsi que la voyelle
inhérente, à la finale, se prononce avec sa valeur propre :
o pa faire
COQ îome chasseur
Suivie d'une consonne finale elle perd sa valeur et prend un son
qui diffère selon la nature de la consonne :
oœpot^^ presser avec la main
cS pin^^^ soutenir
L'inhérente classe o va jusqu'à se muer en une diphtongue si la
consonne finale est une gutturale :
o jp? suffoquer
o^ p(m embrasser
oco peufç (pc-wt) ^'J suivre
Il en est de même pour nombre d'autres voyelles et diphtongues :
f&) ftip ^*) pécher à la nasse
ffino irati^^) digue
^^) Blaodbn, op. laud., p. /i83 et igS, qui transcrit ce son a, dit qu'il
(r ressemble assez à Vaw du mot anglais trlaw) tout en étant, à ce qu'il
semble, plus ouvert que celui-ci (et même peut-être que Yo dans l'anglais
«rnoti»)»>.
^) Blaodbn, op. laud,, p. Ago, transcrit ce son par a.
^') Blaodbn, op. httid., /igù , rend ces deux sons par une seule transcrip-
tion diphtonguée : ëa.
^*) Blaodei?, ibid., p. &g3 transcrit ce son par â et ajoute qu'il manifeste
<r tendance vers ô; on pourrait presque écrire {k)aô(t)'n.
^*^ Blagden, ibid., p. 4g i, donne a «ravec légère tendance vers {fc)à{k)y) et
il écrit en note : tr Haswell (éd. Stevens) donne les deux valeurs {k)e{k) et
{k)ai{k) ou {k)ai{k) , ou peut-être {k)âi{k) , car il ne fait pas de distinction
entre ces diphtongues, n
PHONÉTIQUE. 143
Mou a sembk bien qu'il ne iagUse ici que d^une influence birmane invé-
léricy étrangère au génie même de la langue mon.
OCCLUSIVES PROPRBMEliiT DITES.
144. Une occlusive aspirée n'est jamais finale, quelle
appartienne à la série a ou à la série d.
Un certain nombre de mots, d'origine étrangère, ont cependant
conservé la finale aspirée originelle; mais ce n'est plus aujourd'hui
qu'un pur graphisme qu'ignore la langue parlée :
IHSU mekh ciel du se. mêgha se prononce mek
îltj kutk cul du se. gudha se prononce kul
HISU meakh onzième mois lunaire du se. màgha se prononce meak
eu G yiitk lutte se. yuddha se prononce yût
Conformément à la règle exposée au S 3/i, il semble préférable de
ne pas maintenir cette orthographe et d'écrire [HH mek H SI kut
Hin meak U]f\ yut.
En mon, pas plus qu'en stieng ni en bahnar, on ne trouve d'occlu-
sive aspirée employée comme finale.
145. Toute occlusive a non aspirée peut être finale :
Hfi ai avaler
f\G tëc peu
Qk
UR bët appliquer sur
En mon la palatale n'est jamais finale; et, dans les mots d'origine
étrangère, le c final s'est généralement gutturalisé :
se. marica poivre khmèr HtIO moreç mon |^o mrak
\¥i GRAMMAIRE RHMÈRE.
146. Par contre, à l'exception de la labiale D pd^ au-
cune occlusive d ne peut èlre finale.
Les seub exemples en sont des mots d*origine étrangère, pour les-
quels il est préférable , conformément à la règle exposée aux $99 et
3& , de remplacer la finale consonne 0 par la consonne a correspondanle :
D U reac roi se. raja et ses composés ; écrire H 0 reaç
IÇ]U pec diamant se vajra; écrire tHO peç
nriU leac riz mouillé se. ïàja; écrire flDO ïeaç
CflU pràc^^^ intelligent se. prajna; écrire CpQ pràç
IlDu rompec est une faute, pour îtClG rompec que le P. Tandart a
corrigée ;
de même îlu est fautif et doit s'écrire fiO tîïç puisque dérivant
du se. guèa.
En mon on ne trouve jamais de consonne de la seconde série comme
finale fût-ce même le o ^ qui correspond au D p khmèr.
11 est à remarquer d'ailleurs qu'en sanscrit comme en khmèr, aucun
mot ne peut se terminer, à la finale absolue, par une sonore. Si, en
khmèr, on en trouve des exemples en des mots venus du sanscrit, c'est
qu'il y a eu apocope de la voyelle subséquente; et encore, même en
ce cas , la sonore s'assourdit-elle le plus souvent :
se. vivâda TjIÎ mW querelle
se. afûdha K) ÙSi D àsàth &* mois lunaire
Au contraire des occlusives, toutes les autres consonnes 0 : nasales.
o
^'^ On trouve aussi
11
CflCTl pràcnà.
PHONÉTIQUE. 145
semi-YoyelIes, liquides, aspirée, peuvent être finales {ù^, S i5i,
i59, i55, i58).
147. Uocclusive labiale finale, toujours sourde ('), quel
que soit le caractère employé :
a. s'écrit en U
1® lorsque la syllabe a une voyelle comme initiale :
HU ap soutenir ÎJU èp près
HÎU àp obscurilé ^U 6p embrasser
â® après une consonne ou un groupe consonantique a :
nV kâp enfouir ulU éàp atteindre
mU klèp pistil QîU pluap remplir
GTlU eaàp odeur de victuaille lUU bip modèle
' ICjU çAtep douleur lancinante UIU bip boite
IfDU piSip imiter
3^ après une consonne ou un groupe consonantique à
accompagné de la seule voyelle inhérente, et la liquide
ru / quelle que soit la voyelle ou diphtongue subséquente,
de préférence au H :
nu fôp massue 9U kl^p alluvion
nUU chop s'arrêter fUlî ïop furtivement
('Ml nest question ici, est-il besoin de le dire, que de Tocdusive labiale
proiirement dite : p, et non de roccliisive mixte Ij dont il est question au S i5o.
6IA1IIIA1IIE kUMEIE. 10
U6 GRAMMAIRE KHMÈRE.
. k^ enfin quand elle transcrit un ^ p sanscrit, la règle
du khmèr exigerait-elle un D :
IU9U pratip lampe se. Jl^\n pradipa
P
lU rup forme se. TJÎ rtq^a
Pour les mêmes raisons que plus haut, il semble prér<érable d^écrire
U9n pratip in rup.
h. s'écrit en H
1^ après une consonne ou un groupe consouantique à
affecté de toute autre voyelle que l'inhérente ou d'une di-
phtongue :
uin Aapmovi 01(1 (ftJop habituer
[ni fi ibrop noyau 19 fi teup récent
nn rap compter (fi fi pep moue des lèvres
B fl mip cornes avortées •
»'
Le mot ^U èp et son dérivé ififl n^ sont, à cet ^gard, particu-
lièrement instructifs. En effet, dans le premier, Tinitiale étant une
voyelle, la labiale s'écrit en U; lorsqu'au contraire, par préfixation
d'une nasale, l'initiale devient une consonne o, la labiale s'écrit
en fi,
U faut noter d'autre part :
que le mot TU rëp ne fait pas exception à la règle puisque l'initiale
est ici une consonne en a î ra;
PHONÉTIQUE. 147
qu'avec la diphtongue et uo, {a labiale finale semble s'écrire plus
volontiers en U, même si l'initiale est une consonne o.
Ex. î
nu kuop joindre
JU ruop réunir
a"" quand elle transcrit :
la labiale sonore ) ,
, . 11 I I.* ] i du sanscrit :
le semi-Yoyeiie labiale )
nnn kap gain se. làhhà fid nop neuf se. nava
[rm D hup être avide se. UAhà m D pheap existence se. hhâoa
njin êàp bruit, mot se. çahda AJn sâp tout pâli sahba
rnn kàp versifier se. kâvya [fUD tep fréquenter se. sëv
[^Ç] tep divin se. dêva
Les mots riTin kap et [nTlD loup présentent un exemple de la
déaspiration de Taspirée finale originelle. On écrit d'ailleurs quel-
quefois nnn kt^k et crin fi Umpk.
Conformément à la règle du S3&, il sera préférable d'écrire:
fou sàp, mu kàp, ftju sâp, tnru sep.
148. L'occlusive labiale n'est jamais finale après la
semi-voyelle de son ordre.
Même règle en mon.
149. L^ocdusive finrfçr ne subit i'inftffence~dH ia coir-
sotine précédente, — ou, quand c'est un groupe conso-
nantique, de la consonne dominante, — quavec les la-
biales.
10.
1&8 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Schmidt (^) qui a mai compris les règles exposées sommairement
par Finot ^'^^ et qui font l'objet des S soo , 9o i et suivants croit pouvoir
établir que-: «avec Tinitiale explosive sourde -j- nasale, liquide ou
semi-voyelle, la première consonne détermine le choix de la voyelle et
de la terminale consonantiqueii. Cette règle, vraie jusqu'à un certain
point pour le choix de la voyelle (cf. S 9o9 i), est erronée pour celui
de la terminale consonantique sauf le cas où il s'agit de Tordre des
labiales.
Tout aussi inexact ce qu'il écrit de la finale palatale .: nie ç ne se
place pas api^s une aspirée ou une nasale suivie d'une voyelle, à l'ex-
ception de l__ è^^^v. On trouve au contraire de nombreux exemples
de la palatale finale après une aspirée, comme
9 G khauc abîmer
tf ■ *
9 G khuoçûole
ID G ime sifBer
ou un groupe consonantique à dominante aspirée tels que
91 G jrAnàç bourbier 91) G khtaçsfkhle
[91 G khmoc cadavre • [G G tkmeç fermer l'œil
sans compter les dérivés :
91 G jrftfiàr bâtonnets servant à compter (de fflG kàc)
uG pUëç immerger (de HiG ftç) etc.
.j
et pour la nasale :
nfUlG kamnaç méchanceté (de m G kàc)
nrUlG jraiiuitioc nœud (de H G kuoc)
(^^ ScHiiiDT, Grundtûge einer Lautlehre der Mon-Kkmer Sprachen, S a , 9* et
33, a-. ,
^*^ FmoT, A^o/iie irmucription du cambodgien, B.E.F,E,0,, II, p. 9, n. 1.
(^^ Schmidt, iUd., S 33 , 3*.
PHONÉTIQUE. H9
e
HHIG kramàç houffon
P ^
lOfLriQ çranuoç broche (de
GO cmoc)
OCCLUSIVES MIXTES.
150. L occlusive mixte n'est jamais finale.
* * »
D'où résulte que U final n'ia pas valeur d'occlusive mixte b mais
bien d'occlusive proprement dite i'.
Les occlusives mixtes du mon ^ ia ®ha g hhe ne se' rencontrent
jamais à la finale.
• • •
NASALES.
191. Toutes les nasales à peuvent être finales :
Ifù vèn long nfi ^atmfils
Cfl fn Wn tirer lu H ^lem s'accroître
La consonne finale perdant sa voyelle inhérente (S 189)^ il n'y aura
jamais lieu de se servir des caractères de la nasale afiectés du satfMp,
la seule utilité de ce signe étant précisément d'attribuer à ces carac-
tères une inhérente autre que celle dont ils jouissent normalement.
Le caractère nxi n'est jamais employé à la finale, puis-
qu'il sert uniquement à transcrire la nasale dentale quand
elle comporte l'inhérente a: m.
La nasale palatale dd ne n'est jamais finale en mon, pas plus que la
nasale dentale a 00 na.
SEMl-VOYELLBS.
152. Une même semi-voyelle ne peut être à la fois ini-
tiale et finale de syllabe.
150 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Une seule exception : tlfl Cil y^y (^) grand'mère.
Même règle en moii avec une seule exception :
8S écrit encore 8
encore y a-t-il lieu de remarquer que — le o final après une voyelle
autre que Tinhërente ou une diphtongue ne se prononçant pas — ce
mot s^énonceJoN et que l'exception est dès lors toute graphique.
. 153. La semi-voyelle tll yd a a de raison d'être 6nale
qu'après les voyelles autres que i et les diphtongues qui ne
comportent pas dV :
ICll riy cent siamois iscj rot
mCll kiy creuser
GCll ^ couvrir (se dit du mâle chez les animaux)
0 Cil euoy aider
[ C6 Cil #iy selon
Son emploi après la voyelle t et les diphtongues ai et ei constitue
une redondance qu'il convient d'éviter.
On écrira donc :
n këi métier à tisser et non H Cil
U ci Seigneur et non u Cil
r^
t
n irm très et non înCU
et non IlTil
9!? (tïadiffétent et non 9t9CU
Rbmabqub. — Dans les diphtongues t_J te et t_J euo le __J est
purement graphique et n'a nulienient valeur de semi-voyelle.
^*^ Mon co^ yai.
PHONÉTIQUE. 151
En mon la eemii- voyelle oo ye iTest pas employée comme finale,
sauf dans quelques cas assez rares où elle tient lieu d^ailleurs du
symbole -^- et n'a par conséquent plus valeur de semi-Toyellc. '
164. La semi-voyelle I^ vd ne s'emploie qu'après les
• - ' ■
voyelles et diphtongues :
Série a H) à m è }^ au [W te
, « . u
Série à H] ea t^è . fHÎ •^
et se prononce alors
comme un o après une voyelle ou diphtongue a
. . . » . . . ,.-
"' comme un' Il après une voyelle ou diphtongue d. •
Série a :
u)ï dàv prononcez îao sabre (Ur trauv prononces^ srao riz
Inï kèv prononcez keo cristal ^^^ [fUTf siev prononcez sieo lance
Sérié ^ .• /
mi keav prononcez keau tratneai;
'[.*'. ' .■ '. • r. : ■ ' . ^ . . • • _ ■
;• friirièv prononcez feu bouton
[9Tr tiev prononcez tieu geai bleu
» ■ •
Par contre son emploi est à condamner comme purement redon^
dant après la voyelle o u; et on écrira :
t) ku dessiner et non Hj 9 hi armoire et non 9r
V 0 V V
u eu acide ^t non uf CU yu longtemps et non Cllj
^^^ Mon Gcno ke clair, transparent.
t.
■ ' î^ î,. 7.:
152 GRAMMAIRE KHMÈRE.
o comme finale en mon n'a jamais Yaleur de semi-Yoyelle :
a. après une consonne simplement affectée de Tinhérente il a la
valeur d'un o :
oS pao s'envoler
b. après toute autre voyelle ou diphtongue il ne se prononce pas :
Qœo ke clair, transparent khmèr [fît kev cristal
coooo Ao espèce de frelon
^o tu montagne
LIQUIDES.
155. Une même liquide ne peut être à la fois initiale
et finale.
ninj glisser, comportant deux syllabes : la-^d, ne fait pas excep-
tion à la règle.
156. Si ru 2^ peut être finale, 9j n'est jamais employée
comme telle et ce pour les raisons énoncées au S 1 5 1 à
propos du caractère fUI . Elle ne transcrit en effet la liquide
/ que dans les cas restreints où elle est affectée de Tinhé-
rente a : la.
En mon les liquides <^ r et co ne sont jamais employées comme
finales, sauf naturellement par raison étymologique :
Toœoo^ ahâr aliments se. àkàra khmèr fflUTlI àkàr
Même règle en mon. Les mots comme cocS leli ne font pas excep-
tion à la rè^e puisque le second co n'est pas à la finale absolue.
157. D'autre part î n'est jamais finale d'une syllabe
ayant (IT pour initiale.
PHONÉTIQUE. • 153
Il n'y a pas d'exception à cette rëgle.
Même règle en mon.
SIFFLANTE.
158. D'une manière générale, et exception faite des cas
où elle est étymologique, la sifflante finale équivaut au
reamûk.
Il en est de même du sanscrit où Vs final se réduit à un simple vi-
sàrga.
De ce que la sifflante finale, quand elle n'est pas étymologique,
équivaut au reàmik, il résulte naturellement que son emploi, comme
tel, doit être limité aux seuls cas où la présence du reamûk, tenant
lieu de marque de la brève (S 71), est autorisé, c'est-à-dire après les
voyelles :
Sériea na }î) à f H è lH\i
Série è m e in è
n
A noter que, même lorsqu'elle est étymologique, la sifflante finale
ne se prononce pas ou du moins n'est pas perceptible à l'oreille :
9(11 Hs contrée se. diç luC\J ces troisième mois se. jyeêtha
f\(\J pis poison se. vifa iH AJ kès chevelure se. hêça
( 9 AJ fe» contrée se, deçà fAJAJ ?i« reste se. çêsa
Étant donné que :
en num la sifflante n'est jamais finale,
en khmh elle ne se prononce pas quand elle est étymologique ou
équivaut, dans les mots d'origine indigène, à un simple reamûk^
en bahnar elle n'existe pas ^n tant que son,
«
en stieng elle n'est jamais finale,
on peut avancer qu'à proprement parler la sifflante n'est pas ^ dans les
langues mm-khmères, une finale normale.
15& GRAMMAIRE KHMÈRE.
« ASPIB^K.
^ 169. L'aspirée ITl haf pas plus que les consounes affec-
tées de Taspiration, ne peut être finale.
Les scribes cependant se plaisent aujourd'hui à IVçrire à la suite
d'un certain nombre de Voyelles ou dipfatimgues finales : - ' '
nin hak cou
t UID preuh employer
Purement redondant, son emploi contraire à la' règle doit ^re ri-
goureusement proscrit et on écrira t
n ka cou
t
U preu employer
En num Taspirée se rencontre souvent comme finale; mais elle y
tient lieu du reamûk qui n'existe pas dans cette langue.
Il en est de mâme en stieng et bahnar.
A noter que, dans presque tous les mots de ces langues où Vh final
n'est pas rendu en khmèr par le reamûk , il Test par un AJ; ce qui dér.
montre bien dès lors qu'ici t: = t\J.
» • f - •
».
»• • •
CONSONNE INITIALE.
m
1IL60, Il nest question, ici, que de la consonne loifiale
simple.
Pour la consonne appartenant à un groupe consonantique initial
cf. tf^a, S 189 et 190.
f • • • • • ■ '.
, .•. ► ....
* ■ . * *
161. La consonne initiale suivie d'une voyelle autre que
l'inhérente ou d'une diphtongue ne varie jamais;
# •
162. NoH plus que la consonne initiale d'un monosyt:
labe. . •
PHONÉTIQUE. 155
Les règles exposées aux S i63, i6&, i65, 166 ne peuvent donc
leur être appliquées.
163. Dans un polysyllabe, il y a tendance à Vaphérèse
de l'initiale.
a. Si Tinitiale est *
1, une occlusive proprement dite ^^^^^ syivie
2. une nasale , . , • ... j j^^j^j^ \ d:une
31 •nn 4 I nasale
. la sitllante ...,..,]
à. la liquide I suivie d'une dentale ou d'une nasale
5. la liquide ru suivie d'unenasalc^ ou <fun6 autre li-
quide,
on la remplace par un H a qui fait l'office dé soutien voca-
lique de la nasale subséquente :
1. ntuU kaàk^ HmU ank^ grenouille
utmîfi coricten Htmîfi an«^ balances
98JtU lànsày HfiJtU amày lièvre
2. OQR. nonH , H5R oilï| obscur
mCTlI ^uor Hmi anttormarteau àforser
fiOm niwi HOm anà qui, lequel
On trouve Taphérèse de Tn 6 remplacée par une nasalisation assi-
milée à la consonne de la deuxième syllabe dans le mot
HttI fxhlwr de fi RI niokir ville royaume, se. nagara
• » .
3. rUlfilH ianmim HtfiîH ameum rosée
156 GRAMMAIRE KHMÈRE.
4. ihi ri^ nUl ati voiture (»
Ifil rinlea H^ antea échafaudage
5. nJÏÏIG Meaç HiTlG oiieaç soir
mrun fôfô^ nrun «fôjt tourterelle
b. Si Finitiale est la liquide I suivie d'une semi-voyelle,
on fait suivre TH qui la remplace d'une nasale qui s'assi-
mile à la consonne subséquente :
Ilu rMA Hua aàvin orbite
c. Si l'initiale est l'occlusive mixte labiale U & ou la li-
quide I r et qu'elle soit affectée de la nasalisation, celle-ci
persiste seule :
Ûdu bmfipàà HClu atfifùn iuhe
UCTir haifipeav HÎTlf ampeao invoquer en criant
• • ^^
iniAJ ro^peoê MCT)AJ afftpeoê abondant
164. Lorsqu'un vocable commence par la nasale labiale
on a tendance à faire précéder celle-ci d'un a qui semble lui
servir de soutien :
trifll ffuîi* devient Htilfll amcàs
& ~ - ^
HH mlttp devient HHd anJ&ù
^*) Cette déformation, jugée défectueuse par quelques lettrés cambod-
giens, n*en est pas moins courante dans la classe moyenne et générale dans
le peuple.
PHONÉTIQUE. 157
li y a sans doute ici influence de la règle précédente.
Il est d'usage aujourd'hui d'écrire le da^deu au-dessus de TH. Mais,
comme il est inutile , en raison même de l'existence de la nasale la-
biale, il n'y a pas lieu d'adopter cette orthographe.
165. Il n y a jamais aphérèse :
de rocclusive proprement dile labiale
de rocclusive mixte dentale
de rocclusive mixte labiale à moins qu'elle ne soit affec-
tée de la nasalisation
des semi-voyelles tU y eli v.
Rbm ARQUB GéMRRALE. — Cette tendance à l'aphérèse de la consonne
initiale, qui se manifeste dans la formation des mots dérivés du san-
scrit : se. îaûgala, charrue, devenu MuirU aiikal, est bien plus nette
encore dans le langage populaire; elle a certainement pour cause la
tendance du khmèr au monosyllabisme. Il faut remarquer en effet que
l'H a, ou la nasalisation — qu'elle soit représentée par la nasalisation
écrite avec oii sans l'H m subséquent, ou par la nasale assimilée à la
consonne subséquente — ne compte pas pour une syllabe , mais de-
vient partie intégrante de la deuxième syllabe. Gela est si vrai que
dans ce mot HuirU l'a long qui suivait l'initial a passé tout naturel-
lement à la consonne de la première syllabe, c'est-à-dire au H Ad, le
graphisme Mu représentant seulement la nasalisation.
166. Lorsque la liquide I r ne tombe pas devant une
dentale (occlusive ou semi- voyelle), elle tend à se muer en
un l :
I9fa ràtin OJîfa Mû effilé (doigt)
irUltU rokay fUflfltU loleay se dissoudre
158 GRAMMAIRE KHMÈRE.
167. L'aspirée ou la consonne affectée de Taspiration
ne peuvent être employées comme initiale que dans un
OMtfiûsyUabe.
Les polysyllabea dont rmtîaie est affectée de l'aspiration sont tous
d'origine étrangère :
in in çhàm çhà sapin cantonnais tdk^mmchûu :J^ ^
en 61 theanea cautionner se. dhàrana
016 (A^am capitale se. dh&ni
rimUîl phoprabot 6* mois se. bhàJrapada
Unitf) hàdo carte annamite hoa di
0
Il en est de même en bahnar et en stieng, .
En mon, au contraire, le cas se rencontre fréquemment, mais il est
à remarquer que les aspirées classe o : zx> hhe et oi cKt ne sont jamais
employées comme initiales, que oojp&^Test rarement, et que o ihe
seul Test couramment aussi bien dans un polysyllabe que dans un
monosyllabe.
168. Aussi, quand un monosyllabe à initiale affectée de
laspiration se polysyllabise , cette aspiration disparaît.
Cette polysyllahisation doit toujours provenir, pour que l'initiale du
mot racine reste celle du dérivé , d'une dérivation par épenthèse in-
terne d'une nasalisation :
9n hhçakhoi\j&r H OH kan/j^ak ho\i<&\xx
te tu çhleuy répondre Ot9îtU çarfdeuy réponse
ultD tfivày oSvir Ulultr) danyày offrande
fi phli lumière Ufi banU clarté
PHONÉTIQUE. 159
MR. Cepenâast, knrsqiie fiofixe msai est DMtrqvé
1^ par la gutturale u n
fk^ ou par la nasalisation non accompagnée d'une nasale
subséquente ,
Taspiration, au lieu de tomber complètement, se reporte
sous la forme de laspirée U) ha k Tinitiale de la syllabe
suivante.
Elle se souscrit au u m dans le premier cas; s'écrit purement et
simplement en tête de la i^yliabe suivante dans le second :
19 JM mois niQ ^n^ saison
CTlfi r^ manger (bonzes) Qu6 çan&àn aliments (des
bonzes)
• «
Sin khSk expectorer fiUTiri kof^iak crachat
fUJ cko se tenir droit UÙ) cimio statue
• 1
Cnn tkai gras 9irpri totfJiai embonpoint
SECTIOi\ III.
PHONIÎTIQUE INTERNE.
170. La phonétique interne n'intéresse que la nasale.
Seules de toutes les consonnes, la nasale interne est soumise a
Tassimilation phonétique.
171. Encore la nasale n'est-elle sujette à variation pho-
nétique que comme soutien d'un groupe consohantique.
L'infixé nasal souscrit à Tinitial du mot-racine ne s'assimile jamais
à la consonne qui suit, quelle soit-elle. CVst toujours la dentale fi n,
sauf de très rares exceptions qui présentent la labiale H m ;
160
GRAMMAIRE KHMÈRE.
1' infixe fi
on coil boucher
1 ■ ■
en çhtiSk bouchon
1
no kuoc nœud
1
90 khnuoc liens
*
f\\V\ kat décider
1
ffin kap presser
1
SLTin khnap pressoir
U iau troquer
0 l&natf troc
UU} iàl parvenir à
VF
é'aj (Alto/ digue d'accès
fnnj ià| sap^ue
9IAJ kknàs enfiler
a"* infixe H
on çàtn veiller
êl çimàm garder
fn B ian tenir
1
91 fi khman qui tient
tJ m cuon commercer
nU(T) chmuùn commerce
tu ieu marcher
lu ^meu marcheur
172. Elle s'assimile alors à la consonne qui lui est sous-
crite :
tnPi ket4 naître et préfixe U h avec nasale subséquente = Uttt R
bankeup procréer
n
OU çàp fin et préfixe m s avec nasale subséquente = fUfTîU
san^p conclure
9 fi ton doux et préfixe U h avec nasale subséquente = Ufifi
banion adoucir
tCjl bao téter et préfixe U b avec nasale subséquente =» UtHfl
batnbao allaiter
PHONÉTIQUE. 161
Cette règle est certes une des plus importantes de la phonétique
khmcre puisque intervenant dans la formation de la plupart des dé-
rivés par af&xation. Cependant elle est la moins régulièrement appli-
quée de nos jours.
Les scribes en effet ont tendance , à Theure présente :
è ne plus écrire la nasale devant une palatale qu'en dentale fi fi ;
k toujours la remplacer par le dmfdeu devant une labiale.
Ainsi ils écriront :
1
njQU sançàp au lieu de AIHIU sancàp
nCpri kanMk au lieu de HUpH kamhSk
Il y a lieu de revenir strictement à l'observation de la règle pho-
nétique, comme Ta tenté, incomplètement d^ailleurs, le P. Tandart
dans son IHeUoimaireJrançaii'Cambodgien.
Il n*y a, à proprement parler, en moriy comme groupes consonan-
tiques médiaux, que ceux qui sont formés avec la nasale labiale o m
comme soutien.
o^ t&i|(0 tuer ^^oS kamçH mort
^^2^ klot voler ro^ kandoi voleur
On trouve bien la dentale comme soutien d*un groupe médial dont
la souscrite est une dentale , mais les exemples en sont si rares qu'il
n'y a pas lieu d*en tenir compte.
Enfin, lorsque la syllabe initiale est purement vocalique, on trouve
des exemples de groupes consonantiques médiaux formés avec une
occlusive comme soutien. Ils sont d'ailleurs ti*ès peu nombreux et
semblent d'origine étrangère :
9^:) akrà à travers
^:[^ ùcrûn chaud
r
oic^o asnMV sous .
(') Pour la transcription selon le système Blajden, cf. supra, S i/i3
note.
GAAHHAIAB KUMKHE. 11
162 GRAMMAIRE KHMERE.
173. Lorsque la consonne souscrite est la liquide I ro
ou la semi-voyelle labiale T t^, la nasale s'écrit en gutturale
fa nt
nn reap plan et préfixe U h avec nasale subséquente = U ulH
baàreap aplanir
inj rus limer et préfixe H a avec nasale subséquente = HJu AJ
anntê lime
un rèk porter en balance et préfixe (\J s avec nasale subséquente
= fUlIbn sanrek cordes et plateaux de Tinstrument
Snn khvak cécité et infixe nasal = Huin kanvak aveuffle
^ - - j - - - o
174. U en est de même lorsque c'est une voyelle ou
l'aspirée U) ha :
ttfl fU hèl nager et préfixe U b avec nasale subséquente = Ul Q fU
hanhèltaire nager
dU chaàp odeur des mets et infixe nasal = QulU çanàp mets
H ri
176. Si c'est la sifflante, la nasale, au lieu de s'assimiler
régulièrement en dentale, s'écrit quelquefois en gutturale :
upU phsàm unir et infixe nasal = UuHH bansàm s'harmoniser
t\n 9a inconstant et préfixe AJ s nasalisé = AJuri sansà de
mœurs légères
176. Subséquente à la nasalisation — dainleu — la
nasale ne s'assimile plus à la consonne qui suit mais à la
voyelle de la syllabe initiale du mot-racine dont elle se
trouve affectée dans le dérivé ainsi formé.
PHONÉTIQUE. 163
Elle s'écrit alors
en riXl na pour la série a
en fi fu) pour la série d.
Série a > flTl na
ntl ^1 fixer et infixe nasalisation avec nasale subséquente
«= nrinri j^ot^i fixation
G m manger et infixe nasalisation avec nasale subséquente
B OrUfl cabinet aliments
[utrU ^\ blâmer et infixe nasalisation avec nasale subséquente
» âtrmjru (^wiiv/ bUme
CpQ fràr prendre et infixe nasalisation avec nasale subséquente
• ^^
. = UfUnO haifuiïhç peine prise
fintl MMi propre et infixe nasalisation avec nasale subséquente
= ftJrUTlîl saiytnÂI nettoyer
Série 0 >• fi no
^t1 lf| penser et infixe nasalisation avec nasale subséquente
= flfiR Iroifinil pensée
uH cwïp rencontrer et infixe nasalisation avec nasale subsé-
quente = U 8 n comnmp rencontre
^n tûk conserver et infixe nasalisation avec nasale subséquente
= 9fin tomnûk conserver
ntl pït vrai et infixe nasalisation avec nasale subséquente
= nBR pi^nït vérité
177. Dans un mot-racine à initiale vocalique l'infixé
nasal s'écrit en (Ul na :
H]] àr scier Mlfimi^(inàr scie
• 11 .
IM GRAMMAIRE KHMÈRE.
Il coDTÎeDt de se rappeler qu*au\ tenues du $ i3d seules les
voyelles et diphtoogues a sont aptes à être employée^ romme initiale
de svUabe.
178* Pour les mêmes raisons qu^il est dit au S 176,
lorsque par infixalion nasale la liquide rJ se trouve affectée
d'une voyelle a on Técrit par le caractère 9] :
en: (US détente et infixatioo nasale = ^'*^T^ damlS détendre
VnU dap mourir ^iB'f^p tM^pu tuer
SECTION IV.
610UPBS 00118011AKTIQUES.
COMPOSITION.
179. Un groupe cousonanlique ne peut comporter plus
d*une. voyelle ou diphtongue.
Aussi bien, le groupe consonantique ne compte que pour un pied
dans la métrique khmère.
La voyelle ou diphtongue du groupe consonantique s'énonce après
rémission consonantique formée par la contraction des deux con-
sonnes dominante-souscrite. Elle n'appartient pas à Tune ou Tautre
des consonnes du groupe, mais au groupe lui-même (cf. infra,
S so5).
Cette règle est d'importance capitale et condamne les orthographes :
fin prononcez tt-W ouvert
n
m B — kanàn oie
[fTin — hanok paon etc.,
universellement adoptées aujourd'hui, et par le P. Tandart lui-même.
PHONÉTIQUE. 165
Ajoutez que les graphismes fflfi Iffin sont doublement fautifs
puisque contrevenant également à la règle exposée au S 189.
Elle condamne les graphismes tels que :
fftjn $aik
mais comme Tusage en est très ancien et aujourd*hui général on les
conservera tout en se souvenant qu'en réalité ils ne forment pas
groupe.
180. Ni plus de deux consonnes.
En mon, comme en khmèr, un groupe consonantique ne peut
comporter plus d'une voyelle ou diphtongue et plus de deux con-
sonnes.
En ce qui concerne le haknar et le sUeng, il ne saurait être ques-
tion de groupe consonnantique, puisque ces langues ne possèdent
pas d'écriture. Il est certain néanmoins que, phonétiquement, les
consonnes s'y groupent dans les mêmes conditions qu'en mon et
khmèr.
181. Cependant, si la consonne -soutien est une nasale,
le groupe peut en comprendre trois à condition que la
troisième soit la liquide I r :
nîE
kanprai ciseaux
fi
(\J uhH Mhkram combat, se. sangràma
Il faut remarquer que le Cil y ne compte pas comme consonne dans
les diphtongues [ — ^î te [ — ^T tio dont il est partie intégrante {supra,
Si53):
GiuîfU ç(7n^{ instrument de curage ([Io|fU chkiel curer)
La nasale labiale mon q qui, d'une façon générale {supra, S 179),
peut seule entrer comme consonne-soutien dans un groupe consonan-
166 GRAMMAIRE KHMÈRE.
tique pennettrait seule un {groupement de Crois consonnes dans les
conditions où il se rencontre en khmèr. Je n*en ai jamais encore irouyé
d'exemple.
182. Deux consonnes de même ordre ne peuvent former
groupe consonantique.
1* L*orthographe :
Il ■
fDfi htiàim oie [fTlfl kanok paon
est, de ce chef, aussi défectueuse que le fait la règle du S 179. Il
faut écrire :
nirifi bMm oie ntihl kaàik paon
9* Étymologiquement les mots :
un ^mâk poche de uH 4àk empocher
tu ime couture de tu ^ coudre
0 imau échange de U 4ou change
V
td^fU imol gatte de \[f]UJ dol pousser à la gaffe
n échappent pas à la règle puisque la dentale aspirée fiia tient lieu
ici de la cérébrale (iïi dk dont Tusage s'est perdu;
3^ Font seuls exception à la règle quelques mots d'origine étran-
gère :
u fiinu arc se. dhanû
t
183. De même deux aspirées, deux nasales, deux semi-
voyeiles ou deux liquides ne peuvent constituer groupe
consonantique.
PHONÉTIQUE. 167
Les graphismes :
o
fUI prononcez lo-yotn
ffUfa — lo^vin etc.
sont défectueux tant en vertu de cette régie que de celle qui est
exposée au S 179; il convient donc d'écrire : '
rUEÛ liyàm mfl^fa livH
Il en est de même en mon. Seul le groupe g échappe à la rëgle ;
encore n'en trouve-t-on que deux exemples dans Haswell :
• ...
@oo mftfi homme ^* mnà toi
et doilH)n remarquer que le premier est l'équivalent du mot khmèr
Hfini monïs dont l'orthographe Hni mnïs doit être condanmée en
vertu de la règle exposée ici.
A noter que dans le composé œj, >-j| n'a pas valeur de semi-
voyelle , mais de signe purement diacritique : il attribue à cû la série a.
184. Une consonne 0 ne peut prendre place comme
soutien en un groupe consonantique que si la souscrite en
est une nasale, une liquide ou une semi-voyelle :
[u thveu faire H H phluk ivoire
D'où résulte que seules les nasales, liquides et semi - voyelles
peuvent concourir à la formation des dérivés par infixe d'un mot
racine à initiale en 6 :
SLDn kknetq} pressoir de fTlH keap serrer et infixe fi n
l tin crèk s'enfoncer dans de lui fi cèk pénétrer et infixe I r
En mon, les occlusives proprement dites classe o sont soumises à
la même règle, à l'exception de la labiale o pe qui peut entrer comme
168 GRAMMAIRE KHMÈRE.
consonne-soutien dans un groupe dont la souscrite est elle-même une
occlusive proprement dite :
^ phop retourner kh. ulU pkkap même sens de fTIU iàp
c^uo pkei faire tourner autour de qoco lut tourner autour
S^ J'çop joindre kh. u] D phcap même sens de Cfl CI cap
g^ pli sable kh. (u phtei surface
§ pU toucher kh. U tl phJë^ même sens de Q fî #| toucher
A remarquer d^ailleurs que le o intervient ici comme préfixe.
185. Une consonne affectée de Taspi ration ne peut se
souscrire qu*à la nasale.
Il y a alors assimilation de la nasale :
tJiDfi bankhàn retarder de 916 khàn retard et préfixe U h
avec nasale subséquente
ninTin kanekot imbécile de (Ciri çhot sot et préfixe H k avec
nasale subséquente
UfiCU ban^y diminuer de util |ftay reculer
La consonne affectée de Taspiration n'est jamais souscrite en mon,
186. Uaspirée U) ha ne peut faire partie d*un groupe
comme souscrite que si la consonne -soutien est la nasale
gutturale :
nfu ka^ saison de l9 J^A^mois et infixe nasal
in -
UonJ ianjé^/ émousser de tTinJ Aéî user et préfixe U 4
avec nasale subséquente
Pour fs khè nfb kanhè, cf. supra, S 169,
PHONÉTIQUE, 169
L'aspirée, quand elle est souscrite, perd en mon sa valeur conso-
nantique pour n*étre plus qu'un signe diacritique qui. fait passer dans
ia classe cr> la consonne classe o qu'elle affecte :
co U grand-père ^ ki feuille [kh. (VJfl slek]
187. Les semi-voyelles et liquides ne peuvent être que
souscrites.
Conformément à cette règle et à celle qui est exposée au S 1 83, les
graphismes :
run prononcez lo^k dans le cas où
fU — lo-^i sésame
sont défectueux; il convient d'écrire :
funn mk ruâ mè
On trouve aussi en mon ces graphismes qui paraissent défectueux.
En ce qui concerne la semi-voyelle palatale on trouve un curieux
exemple de groupement consonantique où elle intervient comme
soutien; mais elle n'est alors que l'affaiblissement de la consonne pa-
latale so cha jamais employée comme soutien.
^ ymii nom kh. [fUJI cknwu ancienne orthographe tCfl enùm^^K
ORDRE DES ELEMENTS.
188. L'ordre dans lequel les consonnes peuvent con-
courir à former un groupe varie selon qu'il est initial ou
médial.
^*^ On écrit généralement aujourd'hui tflint forme fautive qui, à n'en
pas douter, tend à transcrire la valeur brève que le mot emprunte aujour-
d'hui. Il vaudrait mieux, dès lors, revenir à Torthographe flU chmû qui
serait, si nous en croyons le mon, conforme à l'étymologie.
170 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Groupe initial.
189. Un groupe initial doit être formé des consonnes
énoncées ci-dessous et dans Tordre indiqué :
a. deux occlusives proprement dites d*ordre différent
tsni ^dçal soulever
n
u H phUm ajuster
b. occlusive proprement dite a et occlusive mixte
fflS k4an cerf
ojiu çbàp ioi
c. occlusive proprement dite et nasale d'ordre différent
cru cknal s'étonner
fnn phnèk œil
d. occlusive proprement dite et semi- voyelle
9m khyari coquillage
[Q ^iveu faire
j
e. occlusive proprement dite et liquide
[ GQ çreun nombreux
Ufi plan piraterie
f. gutturale et sifflante
fdj khsk corde
Qn phsà souder
PHONÉTIQUE. 171
g. sifflante et occlusive proprement dite
(\Ju ^uh repiquer le riz
»i
h. sifflante et occlusive mixte
fiJJR «iaf jurer
t. sifflante et nasale
*
tlTlH snàm trace, cicatrice
y. sifflante et semi-voyelle
fintU wfly mangue
k. sifflante et liquide
llrtJ «ri rizière
nnU alap mourir
Cette rëgle est applicable au mon.
190. Un groupe consonantique initial ne peut com-
porter comme soutien, parmi les nasales, que la labiale et
à condition que la souscrite soit une liquide :
plH mream doigt [H* mlë ainsi
m
Par contre tout groupe initial formé d'une nasale quelle soit-elle
et d'une consonne autre qu'une liquide est défectueux :
tnra
prononcez
meçàs
tHO
meieç
4-
menU
173 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Néanmoins, cette orthographe étant usuelle aujourd'hui, on pourra
la conserver tout en se rappelant que les lettres ainsi unies gra-
phiquement ne forment pas groupement phonétique.
La règle est identique en mon.
Groupe médial.
191. En principe tout groupe consonantique médial a
pour conaonne-aoutien une nasale :
Mfiu anlM gouffre creusé par les eaux, de flJu lûn creuser et
préfixe H a avec nasale subséquente
ntinn kaàtfak aveugle, de 91 fi khvàk cécité et infixe nasal
Um î baûeko dresser, de (lU cho se tenir debout et préfixe U b
avec nasale subséquente
UÔI dan^àifi faire cuire, de m dàffi et préfixe U d avec nasale
subséquente
Hfiu arduA maillet
u
fJuhfi sauvât s'efforcer
UQHS bansS guérir, de (\S)l «a guérison et préfixe. i avec nasale
subséquente.
192. Cependant, si la souscrite est une semi-voyeile ou
la sifflante, la consonne -soutien peut être autre qu une
nasale :
•
nt/Dt kaffiphlo sarbacane
M[Un at/ipleuk mouvement incessant
Rt fil WPi'ao naucléa-spécies (rubiacées)
PHONÉTIQUE. 173
1
nnp raksà garder se. rakf
^tMni saksei témoin se. sakfin
Les exceptions sont' d'origine étrangère :
Fflul àcûà ordre royal se. àjnà
ALTERATION DES ELEMENTS.
193. En général, toute consonne qui concourt à la for-
mation d'un groupe comme soutien subit une altération;
tandis que, dans la majorité des cas, celle qui intervient
comme souscrite ne se modifie pas.
194. Toute consonne-soutien perd sa voyelle inhérente.
Les deux consonnes s'énoncent en une seule émission de voix —
souscrite après soutien — sans aucun son vocaiique intermédiaire
{êupra, S 179).
195. Toute occlusive non affectée de Taspiration qui
entre dans un groupe comme consonne-soutien prend Fas-
piration.
Celle régie intervient aussi bien dans la formation
1® des mots d'origine étrangère :
se. gopaïa, en khmèr SLDnj khveal garder les troupeaux
se. dvar. en khmèr Cfl thvea porte
9° que des dérivés
soit le mot fflQ kan tenir, joindre
a. rinitiaie forme groupe, en qualité de consonne -sou tien, avec
i'infixe et prend l'aspiration :
91 H khman qui tient
17& GRAMMAIRE KHJMÈRE.
6. le préfixe fi t forme groupe, comme consonne-soutien, arec Tini-
tiale et prend l'aspiration :
(jlfi |AHn joindre
On trouve quelquefois, dans un groupe dont la souscrite est une
nasale, la consonne-soutien sans aspiration :
fTlG knàç bâtonnet (de fTlG) au lieu de 91 G kknaç
Bien que cette orthographe ne soit pas absolument irrégulière, il
vaut mieux Tabandonner et adopter la forme régulière avec l'aspira-
tion (cf. S 33).
Cette règle, absolue aujourd'hui, ne se manisfeste pas, au moins
d'une façon courante, sur les inscriptions. Gomme d'autre part elle
n'existe pas en mon on peut supposer que la tendance qu'elle marque
est récente en phonétique khmère.
Pour Schmidt l'aspiration intervient ici <r comme équivalent de la
voyelle brève de secours e, 6, qui, dans d'autres langues du groupe
mon-khmèr, se place entre les deux consonnes; il ressort de le, ajoute-
t-il , que dans la composition : consonne -|- r, il n'entre pas d'aspirée ,
cette composîtîoB étant facile à prononcer sans aide de la voyelle de
secours comme de l'aspirée ^^U. Cette théorie, juste pour le khmèr,
Test moins en ce qui concerne le mon o&, bien que l'aspiration n'in-
tervienne pas, la présence de la voyelle de secours parait très con-
testable.
196. Cependant, si la souscrite est une senii- voyelle ou
la liquide (U l, l'aspiration est facultative :
fin tu leay mêler et préfixe fi t « ffl tU kkay ^^) mélange
tmb ion courbe et infixe fU / = 191 fa khlon cintre
^^^ Sghmidt, Lautlehre der Mon-Khmer Sprachen, 5.
^^^ Le préfixe fi se mue ici en fl par application de la règle exposée au
S QOO.
PHONÉTIQUE. 175
Néanmoins la règle exposée au S igB tendant à devenir générale ,
il y aura lieu d'écrire de préférence la consonne-soutien avec l'aspi-
ration :
VDW kkkay et non mCH kUay
197. Elle n'a jamais lieu avec une occlusive mixte ou la
liquide I r :
UfU iuol tomber et préfixe H 1: =» Hni kduol abattement
p ^
Çî)n peak mot et infixe I r = CTlR preak commère
Cni car planter en rang et infixe U 6 = OpI ç6àr jardin
Dès lors, les mots cr tisser» et «f joyau d devront s'écrire respective-
ment :
npfjl Mn fijfa ^auû et non tjhflTl ^àn C^fa ^haun
et époux,, du se. ptUi, U pdei et non Cl phdei
198. Aussi lorsque, par dérivation inGxale, rocclusive
mixte se trouve en position de prendre l'aspiration , elle se
mue en Tocclusive proprement dite correspondante :
UAl buos entrer en religion et infixe 6 n = U AJ phnuos
ordre religieux ^
Seule exception : UÎR dbët parce que , écrit d'ailleurs RÎR ^t
dans les manuscrits. Il est à i-emarquer que , ce mot se prononçant
iabëti il devrait être orthographié UUÎl (cf. S aïo).
199. Par^ contre rocclusive dentale proprement dite' a
se mue en Tocclusive mixte correspondante quand elle se
souscrit :
{IH téim s'abstenir et préfixe U b avec nasale subséquente «»
U6H bandâm mettre au régime
176 GRAMMAIRE KHMÈRE.
fîu t^ tendu et préfixe U b avec nasale subséquente = Ufia
baniih tendre etc.
200. Lorsqu'une occlusive proprement dite a cny;c
comme consonne- soutien dans un groupe consonantique
dont ia souscrite est une nasale, une. semi-voyelie ou une
liquide, et que, par conséquent, la dominante du groupe
appartient à la série a (S sos 6), mais que, par applica-
tion de la règle énoncée au paragraphe âo5 la dominante
du groupe doit être à la série o, cette occlusive a se mue
en occlusive à.
Sur la valeur du terme ce dominante ?), cf. le S suivant.
\u\T\ nouk se pencher en avant et préfixe G ç = tniDn chnouk
regarder en bas
H1Q mean avoir et préfixe H ^ « fTlQ hnan ou 2ID& hkmean
ne pas avoir
\V\ ruot pile et préfixe {1 | => 9Vi iruot empiler
nn Ua abandonner et préfixe îl i = ÎID khlea quitter
Les exceptions à cette règle ne portent guère que sur des voyelles
où la distinction entre les séries est peu sensible :
tlTB rien étudier et préfixe U 6 == t UîB prien enseigner
201. La dominante d'un groupe consonantique est la
consonne qui en détermine la série.
Si la dominante du groupe consonantique est une consonne a le
groupe appartiendra à la série a; si c'est une consonne o il appar
tiendra à la série o.
202. Seule une occlusive peut être dominante d'un
groupe consonantique.
PHONÉTIQUE. 177
D'où résulte que :
a. dans tout groupe consonantique dont la consonne
soutien est une nasale, la consonne souscrite est la domi-
nante :
Ufn banda tous UfilCU banteay ciladeilc
b. dans tout groupe consonantique donl la consonne
souscrite est une nasale, une semi-voyelle ou une liquide, la
consonne-sou lien est la dominante :
G ri çraut couper h la faucille Cl H cruk porc
203. Dans un groupe consonantique formé de deux
jcciusives, la souscrite est toujours dominante :
Clu chkàn étendre latéralement Cb chkiû déplaisir
n " ' n " *
91 {1 khtàt chant de la poule qui 9) fi khteat ssiuier
couve
204. Lorsque, par application des principes détermi-
nant la formation des dérivés, la dominante doit être autre
que celle qui ressort des règles phonétiques exposées ci-
dessus, on affecte le groupe du mmUp.
Soit le mot 91 H hhvàk tr cécités et son dérivé par infixation nasale
V\u\T\ kanyàk cr aveugle)?. La dominante du groupe consonantique
médial — dominante nasale o et souscrite semi-voyelle o — devrait
appartenir à la série o conforn^ément h la règle phonétique exposée
au $303 a. Mais la règle du paragraphe suivant exigeant la voyelle
a : à du mot-racine, on affecte le groupe du samlap qui lui attribue
la série autre que celle qui lui échoit régulièrement de par la domi-
nante.
OnABlMAlRE KliyÈRE. 19
IWI>KINI.fill. «ATlOSALiL.
178 GRAMMAIRE KHMÈRE.
205. Tout groupe consonantique résultant d'une affixa-
tion a pour voyelle la voyelle du mot-racine :
ÏÏ{1 dit coller et préfixe U 6 =» Ùtl pdët collé
CTlR pat entourer et infixé I r = fTDR prat courroie
lu thè soigner et préfixe U b avec nasale subséquente = Ulfi
ban^ soigner
m kéà forer et infixe nasal 6 n «= flQl kanéà vrille
DISSOLUTION.
206. Lorsqu'un groupe consonantique se dissout, la
consonne-soutien :
1^ si elle est affectée de l'aspiration, perd son aspira-
tion :
69'
4a»ldeu
[Ioî(\J chines curer et infixe nasal : OtuTAJ canidés curette
nj - - - nj
Cnn thlak tomber et infixe dandeu : 90/1 H tiiidak précipiter
^^
UlAJ phlàs changer et infixe nasal : UrUTlAJ banlàs change-
ment
â^ si c'est une occlusive mixte, se mue en occlusive
proprement dite :
Imt tre penser et infixe iatfileu : U lît iàffwi intelligence
(j u ^dan sourd et infixe daifUmi : u91u iaffdaà surdité
[ U preu ordonner et infixe iatfileu : Ull ba$iMreu serviteur
t) phli lumière et infixe nasai : Ufi banli clarté
PHONÉTIQUE. 179
207. La voyelle du groupe suit la dominante :
• «
GpU çbap loi et infixe impleu : GCpU carfibap
[91: £Uo jeune et infixe dandeu: rit9p: kant^
[tyiar sràl léger et infixe daifUeu: ÙJUU] Mtfiràl
GROUPE \ YOYSLLB SOUSCRITS.
208. Le graphisme : consonne et voyelle souscrite ne
forme pas, à proprement parler, groupe phonétique puis-
qu'il vaut deux syllabes. Mais un long usage, relevé déjà
sur les inscriptions en vieux khmèr, en a imposé aajourd*hui
l'adoption bien que contraire aux principes de la phoné-
tique khmère (^supra, S 179) :
$aik demain devrait s'écrire ftJlHR et non f(\JR
lia beau devrait s'écrire fUH et non fU
H
phaoun frère cadet devrait s'écrire uHB et non uB ^*J etc.
V
LES OCCLUSIVES MIXTES.
209. L'occlusive mixte ne peut être que :
«
a. initiale de syllabe :
du iauà coco
rUCf) Idéà liane se. latà
^*> Auti*e foime UB .
H
19
1H0 GRAMMAIRE IÇHMÈRE.
un bak peler
t
IUt\I robds chose
h. souscrite en un groupe consonautiquc :
»
nSim kandaû emhromWé
taitM ph4à» commun
/ npra l'bài tête
Rjfa ifcottJt télc
• En tnon, comme en khmër, l'occlusive mixte ne se rencontre
jamais k la finale et, dans un groupe consonantique, seulement
comme souscrite.
210. Par conséquent elle se mue en Tocclusive propre-
ment di(e correspondante, quand elle entre comme con-
sonne-soutien dans un groupe consonantique :
tflfU rfrt/ piler le riz RptU |6à/ mortier
[tfirU ^0/ pousser à la gaffe [Q^OJ ^nol gaffe
UrU baul augurer urU phnaul auspices
u
Seule exception Ujtl 4^i (cf. S 198).
211. Gomme corollaire de la règle exposée au S 198,
elle s'assourdit avant d'entrer dans un groupe comme con-
sonne-soutien soumise c^ l'aspiration :
D dau troquer (j ^tiau troc
Uti bal plier Ufi phmU pli
PHONÉTIQUE.
181
SECTION V.
•aitavia du sahsckit.
GÉNÉRALITÉS.
• t »
212. Bien que loin d'avoir toujours été régulière, la
formation^ des dérivés du sanscrit a cependant obéi à un
certain nombre de règles qui, si elles n ont rien d'absolu,
sont assez générales pour former une sorte de phoné-
tique et permettre, tout au moins, de remonter assez faci-
lement du mot khmèr à la forme sanscrite dont il est
dérivé.
Il ne s'agit ici , bien entendu , que des dérirés passés dans le lan-
gage courant et non des mots savants (^). Ceux-ci ne sont, en général ,
que la translitération pure et simple de yocableâ sanscrits, ils n'ont
pas ét^ adoptés par l'usage et le vulgaire les ignore.
Aussi bien les doublets sont-ils fréquents, parmi les dérivés du
ôanscrit, Tun représentant la formé originelle, l'autre la forme
dérivée.
SANSCBIT.
oAga corps sacré, moi
Indra le roi dés Dieux
garhha matrice
ièoatâ divinité
FOIHB
FORME . .
SAVANTE.
POPULAIRE^
■
HîTl afikea
Hfa^A"-
f(
%\ Einirea
4
f(B Ein
ÎTin Jtea(r)pA .
ffll kear
t9
Ytfl ievidà
19 m tepéà
o
^*) Les indigènes les appdient : peai iàtrà Çî) H C\S] f\) . Sâtrà , du se.
çàitra, écrit aussi t\J î\\ iotrà est un terme générique servant à désigner
tout traité de théologie, morale, science, etc. ' ■■ \
18S GRAMMAIRE KHMÈRE.
8AH8G1IT.
POUII
BAYAHTB.
FOBME
POPULAIBB.
furu§a mâle
uifJMf
\jCii ffii
fwqif a raee
ffap t^a
h via
lo&Aa cupidité
[finn itmpA
toxin hif
çèama religion
OnfLn »àinà
fmnjâii
tvarga ciel
AJim nforka
fUÎ nior
vae (nomin. vâk) mot,
^ -.
parole TW) veaçà ÇDn peak
On trouve même, dans le langage commun, des dérivés d'un même
mot sanscrit formés régulièrement selon des règles différentes : '
nagaro royaume fi fil nàkir Haï aàkàr
H faut se défier, enfin, de certaines fausses sanscritisations, intro-
duites par des scribes aussi ignorants que prétentieux, qui se mani-
festent par Tadjonction au dérivé populaire de lettres — cacuminales,
Bouvent, dont ils ignorent la valeur — doublement inutiles puisqu'à
la fois dépourvues de valeur phonétique et de valeur étymolc^que
cf. S loo).
-r . -
se. èitta cœur GIR çètr(a) au lieu de Gtl cet
— vafa monastère jR votha ou }Ç)J votho au lieu deuVi vat
— hkvtia poème fflUt karbphya au lieu de fTltJ Jçàp
Tandart donne G m qui est une faute et Gtl cé^n(a) qui est correct
La première orthographe a probablement été adoptée par fausse ana-
logie avec cUra^
De même on trouve généralement tt\j|R£ fi fiwlmçAji^- parasol
blanc, où le premier mot est une fausse sanscritisation de çveta,
blanc.
NoTB. — Pour ce qui est des mots empruntés de Tlnde sous leur
forme pâlie, il n'a pas paru nécessaire d'en faire mention spéciale.
PHONÉTIQUE.
183
Tard venus dans la langue {mpra, S i s), ils y ont généralement con-
servé leur forme originelle; quand ïa langue courante lesn assimilés,
elle Ta fait selon les règles exposées ici à propos des mots sanscrits.
pâli êàmanera ÙllUS) sqmnè novice
— kketta
— thàna
[9 Fi khèt province
Ulfi M^n lieu, demeure
— auama FflAlHÂfom ermitage
CONCORDANCE DES LETTRES DU SANSCRIT ET DU KHMÂR.
213. En principe le khmèr reproduit fidèlement les
consonnes du sanscrit qu'il a conservées.
TABLEAU D'EQUIYAI^NCE DES CONSONNES
DU SANSCRIT ET DU KHMÂR.
Occlusives.
Gutturales. .
Palatales . . .
Gacuminales.
Dentales. . . .
Labiales. . . .
( ha
kha
l fir«
gha
( êa
êha
\ja
jha
i ^
iha
( da
dka
■
( ta
tha
\ da
dha
ipa
pha
{ ba
pha
ha
kè
ça
cd
da
(ta
ta
td
hha
hhà
cha
chè
[tha]
tkà)
tha
thà
pa ba pha
pà phà
Nasales.
Gutturale. . .
Palatale ....
Gacuminale. .
Dentale ....
Labiale. . . .
na
na
na
na
ma
nà
nd
na
nd
SANSCRIT.
KHMER.
Semi-voyelles.
Palatale. . . .
y«
yà
Labiale
va
vè
Liquides.
Gacuminale. .
ra
r6
Dentale ....
la
là
la
Sifflantes.
Palatale.. . .
ça ]
Gacuminale. .
sa
^ ia
Dentale ....
•a *
Aspirée.
ha
ha
18A GRAMMAIRE KHMÈRE.
214. Il convient de se rappeler cependant
1® que les occlusives sonores du sanscrit sont devenues
sourdes en khmèr [supray S i lo),
â^ que toutes les sonores du sanscrit ont pris, en khmèr,
la voyelle adhérente è [iupray S 1 1 o).
D'où résulte que le mot fi HT, qui se lit suivant la transcription
nagar{a)y se prononcera en khmèr nikàr, Tocclusive sonore ^ du sans-
crit s'étant assourdie et les deux sonores n et j^ ayant, en khmèr, pris
0 comme inhérente.
216. D'autre part, certaines articulations consonantiques
du sanscrit n'existant pas en khmèr et les caractères corres-
pondants ayant disparu de l'écriture, elles sont rendues
aujourd'hui par la consonne dont l'articulation est la plus
voisine de celle du sanscrit.
216. Ainsi r est transcrit phonétiquement par la semi-
voyelle r ;
se. fiu iu} r64auv saison
— frakrd )ppu frakraiei naturel
et si on écrit encore quelquefois UtÎJ r^uëi (bambou), on écrit plus
fréquemment encore lÂJ rèsei.
A noter d'ailleurs que la voyelle r du sanscrit disparaît quelque-
fois et se traduit en khmèr par un allongement de la voyelle précé-
dente : '
se. hfdaya cœur =Lfnt9 hàui
i ■•■.'. .
217. Les sifflantes : palatales p, cacuminale ?, dentale $
sont toutes écrites indistinctement DJ s : '
I
I
se. akfara caractère HRII ak$qr
PHONETIQUE. 185
se. këça chevelure înrU kk
— karpàsa coton flCpftJ krabàs
— çabda mot (tDU iàp
— saûgrnmacomh^it (UlulH santcram
218. Pour les cacuminales (cérébrales), à l'exception
de la nasale transcrite assez exactement, elles sont généra-
lement rendues par la dentale correspondante :
se. vaia Y\fi mt monastère
— gfhtita en ifiët résider
— èandêda G^HJ canteal de basse extraction
— mdhi Ç)9 pitthi formule
t ««
A remarquer dans H 9 pitthi ce redoublement défectueux déjà noté
par Barth sur les anciennes inscriptions, CI. 3; et dans uV\ thët
Taphérëse de Vs initial du sanscrit.
219. Enfin il faut noter que le v sanscrit initial ou in-
r
terne :
1^ est rendu en khmèr aussi souvent par l'occlusive la-
biale à que par la semi-voyelle i va :
se. vatfKça lu v^ lignée
— jftn/a Q fR cmt vie
. < ■ • \ '■
se. visa nnj pU poison
— 'pavitra Ufltl haupït purifiant
186
GRAMMAIRE KHMÈRE.
â® est transcrit par H ph lorsqu*ii est suivi de i ou y :
ST. vimàna nHIQ pkimean palais
— Varuna Hlfi pUrûn
— vyoêona ïlîtU phyii faute
220. Et que, souscrit à la semi-voyelle palatale y ou à
une sifflante, le v sanscrit est, en khmèr, généralement de-
venu une diphtongue, au uo :
se. yaoana tUfi yuon barbare (annamite)
— Içvara titM fûau le Seigneur (Giva)
— $varga (UT vuor le ciel
— ivasti nJt\I 9Uos4ei bonheur
221. Les voyelles du sanscrit sont plus fidèlement repro-
duites encore en khmèr que les consonnes.
TABLEAU D'iQUlVALBNGB DES VOYELLES ET DO^HTONGDES
DU SANSCRIT ET DU KHldR.
iHMÀR
iHMiR
SANSCRIT.
SANSCRIT.
aiuE a.
siiii à.
siuE a.
siui à.
a
a
à
fi
au
u
à
à
M
ê
è
è
t
i
i
m
m
■
m
m
$1
i
ei
m
t
0
à
OU
u
0
Û
au
ao
d»
PHONÉTIQUE. 187
Sous cette réserve toutefois que, la voyelle sui-
vant toujours la série de la consonne qu'elle affecte [supra y
S /io), elle sera, en khmèr, tantôt en a, tantôt en dy selon
que cette consonne sera, en sanscrit, une sourde ou une
sonore.
II suffira donc pour retrouver la forme sanscrite, de chercher
réquivalent du signe vocalique en lui-même , sans égard à sa valeur
en khmër.
Ainsi :
fini (nikir) se lira nagara parce que la voyelle adhérente est, en
sanscrit, toujours a,
. \ donneront tous deux comme voyelle « =/wr(mimâ)
j ^J .ûwr I ^|. hhûihll})^ parce que l'équivalent sanscrit du signe
«jtt 1 ( vocalique — est toujours i*, qu'il ait, en khmèr,
^ / valeur au (série a) ou u (série o)[«upra, S 991].
223. L'habitude qui s*est introduite dans l'écriture de
ne pas se servir du caractère f^ pour rendre l't bref a amené
la plus grande confusion dans la transcription de cette
voyelle du sanscrit en khmèr. Elle est rendue :
1^ tantôt par la brève ë de la série a :
se. iàrùra = GD I Fi çàrët mœurs
n
et rien n'explique ici le MtfdSp que le désir de conserver la brève du
sanscrit;
a^ tantôt, et plus fréquemment, par la longue t de la
série à :
se. Uàga (\jb lia phallus
— uifa Ç)(\3 pis poison
188 GRAMMAIRE KHMERE.
Il est préférable de revenir à la transcription rationnelle, comme
le fait Tandart {supra, S 97 3") :
NoTi. -— Pour la série a, il est transcrit régulièrement par la
brève ë :
se. ^fm<= GJ çër long, en parlant du temps
8c. ftfyas ÀJ(\I iés écolier (des bonzes)
Le mot écrit autrefois OI(:A'restaujourd*huitOîr«';deménie AJftJ
9ès est devenu [ÀJfU seus;
■
ou , s'il est final par la longue ei :
se. rfi=U^ rwêei ou înj r^et anachorète «
— sâkfin= fUint sàkm témoin
sans doute pour conserver la valeur f du sanscrit.
224. La finale aya du sanscrit se transcrit par la di-
phtongue i_ ai ei :
se. fflfaya ==Jlf\l\ visai{y) état, objet sensible
— jaya =« (ul ç«(y) victoire
— hhaya = ifiî phei{jj) peur
L On rencontre cependant un très grand nombre dé
transcriptions vocaiiques irrégulières : .
se. purùhita = UtniTlR iarouft^f chapelain
— pavitra=iUÇ)T\ haupït, pur
— êamaya =« t\J(H| <au*|wi(y) temps propice
PHONÉTIQUE. 189
Finot^^) dit à propos de baujnt et «attmet(y) : ((Il se peut que ~- ait
été ajoutée pour noter la prononciation i du sanscrit a. n
IfODB DE FORMATION.
226. La tendance du khmèr au monosyilabisme Ta
amené, d'une manière générale, à contraction des vocables
sanscrits que la langue usuelle a adoptés.
227. Cette contraction s'est généralement opérée :
a. par élimination,
b. par groupement.
Élimination.
228. L'élimination la plus fréquente est celle de la
voyelle finale :
se. angàra HulT ankear (la planète) Mars, Mardi
— kâla fflfU iff/ temps, époque
— jàti Uin ceat naissance
-rrdofa [71 t\I totM faute
«
. — velà [nfU/>W moment
. Puis vient celle de la syllabe finale :
se. tnantra Hfi min formule d'incantation
— yaçoê tU(\I yoi dignités
— çukra (Mfi 8ok{h planète) Vénus, Vendredi
^*) Notre transcription du QimbodffieH {B.E.t.E.O., II)
190 GRAMMAIRE KHMÈRE.
8C. êoUva AIR (') êâi animal
«
— hasta UTIR ^ coudée
— iravya W\(D trap biens
On trouve les formes intermédiaires : H
m(l| tnÊfij/i^^ le f tenant lieu du v.
fi iiiOfilr(a); AJH fn^a);
230. Cette élimination s'opire quelquefois, non seule-
ment sur la syllabe Gnale, mais eMore surla pénultième ou
tout au moins sur sa voyelle :
Indra tlfi Ein Indra
harana T?H JUracte
dèçanà 1^{\J tes prêche, lecture religieuse.
On trouve la forme de transition l9C\f\te8nà. •
231. Il peut encore y avoir élimination d'une consonne
ou syllabe médiale.
Cette élimination s'opère plus particulièrement sur la semi-voyelle
cérébrale :
se. dhàrana CTlfil theanea garantir, cautionner
— çàstra (\S\ f\) sàtrà traité (de philosophie , etc. )
On trouve la forme DDI^ tea{r)nea.
^'^ S'émt aussi ti'ès couiamment dUPi ^t.
PHONÉTIQUE. 191
232. Ou, enfin, de la consonne initiale ou d'une con-
sonne du groupe initial.
(Test afers la semi-voyeffe o« la sifllaiile qci tottdbe :
se. langala H^ CU aûkal charrue
233. Laphérèse de la consonne initiale peut s'opérer
dans les conditions exposées au S 1 63 :
se. nagara capitale Mfiî ahkor
— mrga quadrupède H Hfl aïfirïk
6 et H sont ici plutôt la nasalisation assimilée à la consonne sous-
crite que la nasale du mot primitif.
GroufemevU.
234. Le groupement ne s'opère guère que sur deux con-
sonnes séparées par la seule voyelle adhérente à la pre-
mière. Cette voyelle tombe et le groupe prend la première
consonne comme soutien et la seconde comme souscrite.
Ces groupes consonantiques se conforment aux règles ordinaires :
garuda
V\V\ krût oiseau de Visnu
1
dhanu Q dinu arc
u
purusa Ut\I pros mâle
pati \i p4ei maître, époux
pi:
êaras |nJ2 srà étang
On trouve les formes de transition : UlfU baros et
nin kruthà.
ui
193 GRAMMAIRE KHMÈRE.
. Dans l'exemple
se. karpâsa HCfltM krabàs coton
il semble qu'il y ait plutôt métathëse que groupement.
236. GependaDt on trouve aussi des grouperoenls de
consonnes séparées par une voyelle autre que Tinhérente :
se. g(tpàla 2innj kkveal faire pattre
Allongement wcaUque.
236. La contraction que le khmèr fait subir aux vocables
sanscrits qu'il adopte a généralement pour conséquence un
allongement vocalique.
237. La brève du sanscrit, devenue finale par élimina-
tion consonantique ou apocope, s'allonge :
se. djjoê ^dl ocea saveur
— âiman KIPTl àpnà moi
.-4
— êampaka OCp çatfipà miehelia ehampaka
— svâmin (\DH svàmi amant
238. Cet allongement, aussi bien, affecte également la
finale brève du sanscrit :
se, r$i J(\Jro«ei anachorète
— rofcsa nnri ràhà garder
239. Lorsque, par élimination de la voyelle finale, la
voyelle pénultième devient initiale de la dernière syllal)o,
elle s'allonge :
Tl
se. aranija HrifTl anin forêt
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 193
CHAPITRE V.
FORMATION DES D^RIV^S ET DES COMPOSAS.
240. Le khmèr emploie simultanément les racines » leurs
dérivés et des mots composés.
SECTION I.
D^Riris.
DÉRIVÉS PAR AFFIXATION.
241. Les dérivés par affixation ne s'obtiennent plus au-
jourd'hui qu'à l'aide des préfixes et infixes.
Cependant les suffixes ont été utilisés et on en trouve encore quel-
ques-uns:
la gutturale H ^ et sa nasale u no
la liquide T ro
la sifflante (U sa
dont il est impossible, aussi bien, de déterminer exactement la
valeur.
ta) hu sur [alfa kuà (^) monter
trun ïeuk lever CClItM leus plus, plus que
<^) Sur Torthographe t9ju leuh généralement employée aujourd'hui,
cf. êi^fra, p. 6o , n. 1 .
OmiHAllI KHHill. i3
19^1 r.RAMMAIRB KHMÈRE.
fu bi s^éc«rter fuh bin diviser
lUn bèk se séparer lUlU ièt cueillir un k un
on eà graver à la pointe
Onn ràlr percer
Oni car buriner
Ce mode de formation de dérivés étant entièrement perdu aujour-
d'hui, et même insoupçonné des Cambodgiens, nous n'entrerons pas
plus avant dans la question.
PRÉFIXES.
242. Le khmèr emploie comme préfixes :
a. la voyelle H a
Sur la voyelle comme préfixe, cf. S 3/17 i* et aBo 1".
b. Focciusive proprement dite a de chaque ordre
gutturale H ka
palatale G ça
dentale H ta
labiale U pa
c. les occlusives mixtes
dentale tJ (Ja
labiale U ba
d. la liquide I rà
e. la sifflante t\J sa.
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS.
195
Il y a souvent confusion des préfixes H a et I ro par application du
principe exposé au S i63.
I&fU ronkël
fifU J:éi déplacer légèrement \
HttfU ankèl
déplacer par petits
mouvements
n
iu van globe, disque {
Hûtt
roAvon
orbite
• 1 •
anvon
La consonne liquide I se muant quelquefois en fU, il arrive que
cette lettre, bien que n'étant pas apte par elle-même à servir de pré-
fixe, se trouve, par suite de cette mutation, amenée à en tenir lieu.
[Qjt do crdégagern
et préfixe I r
ou
s'échapper
243. Il n utilise jamais, à cet office :
a. f occlusive proprement dite à
h. la nasale
c. les semi-voyelles
d. la liquide HJ l
e. Taspirée.
Remarque gehbralb. — Il ne faut pas confondre redoublement /ré-
quentaûf et affixation par préfixe. Le premier s'effectue quelle que soit
la consonne initiale (S 980) :
I ^^ t^
Cmn nak mouvement nerveux fTirPTlR noAak frissonner
9n ftk eau
fUn loi vendre
99n toliA; mouillé
njfUfl \iMk commercer
i3.
196 GRAMMAIRE KHMÈRE.
a. Par application de la règle exposée au S i63 Tocclusive i
semble quelquefois tenir lieu de préfixe. Il n'en est rien; ce n'est
qu'une mutation entraînée par la série vocalique de la syllabe initiale
du mot-racine.
b. Quelques mots, très rares d'ailleurs, semblent faire exception
k la règle en ce qui concerne les nasales :
r^n mrik charge k double faix de lin f^ porter k double faix
Ht/ni moéul aiguille de t/OJ àd coudre k l'aiguille
HtJ ffiom fruits acides servant
de condiments de U oi aigre
Le premier n'est que la déformation de HlpH amrèk [même sens),
encore en usage, qui n'est lui-même, fort probablement, que la con-
traction d'un dérivé par préfixe nasalisé {it^a, SS a&g-aSo), aujour-
d'hui disparu, et contracté conformément au principe exposé au
Si63.
Pour les deux autres, l'explication est , fort probablement, la même,
quoique les formes intermédiaires aient disparu.
Reste le mot [fin nip, près, qui semble bien dériver de V\3 ip
(même sens) par préfixation de la nasale dentale. Je ne saurais don-
ner d'explication k cette exception.
c. En ce qui concerne la liquide (11 lo tenant Heu de préfixe, par
mutation de T, cf. supra, S 166.
d. Comme je n'ai trouvé qu'un seul mot où l'aspirée initiale pa-
raisse comme préfixe :
tni ^tir couler de HI ourruisseau (7)
je crois pouvoir classer cette consonne parmi celles qui ne servent
pas à cet office; d'autant que les mots cot hà cr débordera du mon et
*hor (T ruisseau, couler)) du stieng permettent de supposer que tJ)I et
HI ne sont qu'une double forme d'un mot unique.
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 197
244. Le préfixe est employé : *■
a. simple
. ,. . (en nasale subséguente
v% nasalisé \
\ en damleu affectant le préfixe
c. saîvi de la liquide T rà.
En principe, une même racine pourrait donc former trois dérivés
par affixation du même préfixe. En pratique, on n^en rencontre que
deux (S 373).
Hfi en diminution, ( simple ==06 màn humiliation
humiliation | , ,
et préfixe ça ( nasalisé en dai|iIeu«=GHfi çaxfian moquerie
Ijjfi n«i enrouler et ( 8i«»ple=I|jfi Mw>n enroulé en hélice
préfixe fi ta ( suivi de la liquide Ir=
ntlîB kravien s'enrouler
Schmidt(^) qualifie celte formation des dérivés : préjixation à deux
degrés, le premier consistant en Taffixation du préfixe au mot-racine,
le second en la nasalisation de ce préfixe ou l'adjonction de la liquide
I à sa suite :
Racine HH aj; avaler u^ iët adhérant
i" degré t\JR mdk enroué u R pMH adhérer
a' degré AJHfî mtj^ak rauque lUuR praiët serrer de près
^*^ Die Mon-Khmer Vôlker, 38 et suiv. Dans Die Sprachen der Sakei und
Semang, 568, il désigne cette formation des mots dérivés par nformationfi à
iroiê degrés^ le premier étant constitué par le mot- racine lui-même, le
deuxième et le troisième, respectivement, par le premier et le second degrés
énoncés ci-dessus.
198 (iRAMMAlRE KHMÈRË.
PR1ÎFIXE SIMPLE.
245. Le préfixe simple se combine en un groupe conso-
nantique avecTinitiale du mot racine qui se souscrit à lui.
Il se conforme alors aux règles générales de formation des groupes
consonantiques; cVst-à-dîre :
qu'il perd sa voyelle inhérente (S 19^)
prend Taspiration le cas échéant (S 196, 196, 197)
se mue en occlusive proprement dite 0 dans les conditioos expo-
sées au S 900.
UfU duol toniher et préfixe fi Afl^= nfU kduol abattement
u ctti^ réunir et préfixe U tfl= U phcûm rassembler
1
tfUti len jouer el préfixe \J ha= luD phleri orchestre
Par analogie — et contrairement à la rfeg^e exposée au S 179
la voyelle initiale du mot-racine se souscrit au préfixe :
ÎJH èm doux et préfixe U ia= tUH paèm sucré
246. Cependant, le préfixe 1 r ne pouvant, en sa qua-
lité de liquide, entrer comme dominante dans un groupe
consonantique (S 187), s'écrit purement et simplement à
la gauche du mot-racine.
U datfi frapper à coups secs et préfixe I r= lU roiaitfi choc
247. Tout préfixe peut être employé simple, à Texcep-
tion :
1** de la voyelle H a qui se nasalise toujours
fflfU hhl quand et préfixe H a = HtD fU ankal quand
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 499
IR ml pécher avec une nasse et préfixe H a *= H tt fî anrtil la nasse qui
sert à cet effet.
On peut se demander, d'ailleurs, si ce préfixe existe bien réelle-
ment ou s^il n*a pas tout simplement remplacé un préfixe T r tombé
(Si63).
â^ des occlusives mixtes :
tj ^ se nasalise toujours
i nasalisé
SUIVI de la liquide J r.
tUTlî Jiy formule d'appel et préfixe U ^ = U t mî dankoy appeler en
criant
tiiB cait fouler aux pieds et préfixe U ia = UrrnB bancan faire fouler
aux pieds
u iatu marteler et préfixe \J ba = iXJu pradatfi choc
248. £n principe tout préfixe simple peut former dérivé
avec tout mot-racine dont Tinitiale est autre qu'une con-
sonne de sa classe.
Dans la pratique il ne semble pas que cette règle soit absolu-
ment générale : certains préfixes, en effet, ne se rencontrent jamais
devant certaines initiales. Comme il n'est pas possible d'établir une
règle déterminant exactement les conditions de ces exceptions, il a
paru plus simple d'énoncer les initiales devant lesquelles l'emploi de^
chacun des préfixes a été constaté.
1** Occlusives.
a. Le préfixe guttural fi ka est d'un emploi général,
ul n cap adhérer 91 D khcap adhérent
UflJ ^iio{ tomber fini icluol abattement
200 GRAMMAIRE KHMÈRE.
I I
9n top barrer 9n khtSp fermer
Ùtl M( détour HJtl j^( trahison
r>
irn ruoft contracter
n nn irifo^ s'aplatir en se recroquevillant
nn ka quitter SLD ÂrAfea quitter
uîfi vien enroulé t9|fi Uvten enroulé en hélice
(Ulfi 1^ paix 9pfi j:Af^ paisible
trin ^ détour ntrin j^aè^i mentir
Sur Tocclusive proprement dite a préfixe se muant en occlusive o,
cf. S 900.
b. Le préfixe G ^ ne se rencontre guère que devant :
1 • une Toyelle
H 6 dfn diminution G fi ca^n humiliation
H
2. une gutturale
mb kàn déployer latéralement iTlu çhkèû crucifier
3. une labiale
Ub baà aîné Glu cbaû frère aîné
4. la semi-voyelle labiale
tljfU viel couper en rond tfllJînj chmel creuser en rond
5. les liquides
T]i reav chercher à tâtons Idif crfao tâtonner
run lak inciser niDn chlak sculpter
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS.
c. La dentale R ta seulement devant :
201
QrU iUM soutenir
n
9 fi iruot empiler
1. une gutturale
nOJ iaa caler
2. la liquide î
1{1 mot pile
3. Taspirée
inU hàp essouflBé G^U Mp étouffer
d. La labiale U buy comme la gutturale, est d'un emploi
général.
wH èm doux lUH pahn sucré
fib kon placé sur uu phkon placer sur
Ul cuor sillon ul phcuor labourer
9(11 fol supporter uni ph&l soutenir
ilw rW cribler ifo w /wièil crible
9n fn jàil ravagé ^ fTl |?Wà^ ^^J ravagé
AJIT «ày diffusion Cpt f My diffusion
a* Liquide I r.
La liquide r, qui se rencontre même devant une con-
(*) 9J , ne pouvant se souscrire, est i*emplacé par flJ sans changement de
voydle puisque dans un groupe consonantique formé d'une occlusive et
d'une liquide c'est l'occlusive qui est la dominante (S aoa b).
202 GRAMMAIRE KHMÈRÊ,
sonne de sa classe , ne semble pas être employée devant la
dentale, la labiale, ni la sifflante.
uin ^p mort ibin m^op s'éteindre
tJU cûc cassure sans rupture ID U rodk se casser sans rupture
U iaffi frapper à coup sec lu ri4affi choc
run Up effacer irUd r^ûp s'effacer
Le mot f\ù p(h araignée n'est fort probablement pas la racine de
IHu TùpHn, mais au contraire une contraction par aphérèse de ce
poIysyUabe,
3° La sifflante, d'ailleurs très rare comme préfixe simple,
ne se trouve guère que devant :
1 ® la voyelle
fflU ap obscurité t\JU $aap obscur
â"" la dentale
V^ tendu t\Ja siëfi allongé
Pour la mutation du R en tJ , cf. S 199.
PR1ÎFIXE NASALISÉ.
249. Le préfixe nasalisé se place :
a. à la gauche du mot-racfine si la nasalisation est mar-
quée en damleu :
[fflb houh «intrer et préfixe Q ç nasalisé en daqileu = Gtfflu çan^"
kouh arquer, se courber
fflG j:à!ç casser et préfixe I nasalisé» Iffl G roi^i^ débris
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 203
b. Si la nasalisation est marquée en nasale, celle-ci
forme groupe consonantique avec Tinitiale du mot-racine
qui se souscrit à elle et il y a assimilation de la nasale à la
souscrite (8 172).
En pratique, elle est marquée :
a. par la nasale gutturale u n devant :
1 . une voyelle
Mn aj; avaler et préfixe U h nasalisé» Uu H baAak faire avaler
2. une gutturale, c'est-à-dire devant la muelte de sa
classe
Imfi hràn foyer et préfixe G ç nasalisé «» G mfi çankràn foumenu
3. la semi-voyelle labiale i vd
f\î\] val mesurer et préfixe I r nasalisé = ImfU roAval mesure de
capacité
4. la liquide T
• o
ItM rut limer et préfixe H a nasalisé = H
b tu anruê lime
5. Taspirée
lin ii cortège et préfixe u i nasalisé = U IQ 4ahhh accompagnei
le roi
6. la sifl9ante AI s, concurremment avec l'assimilation
régulière dentale (8 lyS)
nn 9a inconstant et préfixe AJ « nasalisé = CuùTi sansà de mœurs
, légères
t\lH «^ alors et préfixe AJ s nasalisé = AJnlH MMm peu à peu
20& GRAMMAIRE KHMÈRE.
b. par la nasale palatale (D n devant une palatale
cru çaul entrer et préfixe U h nasalisé = Umni baâcaul faire en-
trer ^
uT cuoy secousse et préfixe (\] s nasalisé » AJ(TlCIJ saficuay agiter
U Ci
On a tendance, aujourd'hui, en ce cas, â écrire la nasale en den-
tale fi n :
il est préférable de se conformer â la règle phonétique.
c. par la nasale dentale fi n devant une dentale
[mR (fô| enfiler et préfixe H a nasalisé =» HtfilR andif pal
[9Tt^ tie\ autre et préfixe H j; nasalisé «> H Ifijt^ jrantief étranger
mO /iç s'immerger et préfixe U h nasalisé =Ufi G km/iç immerger
[(MH feum humide et préfixe H a nasalisé = H [fiTH anseum rosée
d. par la nasale labiale H devant :
1 . une labiale
Lpu 6Àri cacher et préfixe H jk nasalisé = H Hpu kambàn secret
un bauk bosse des bœufs et préfixe U d nasalisé =■ uHjn dambauk
monticule conique
UfU 65/ prêter à usure et préfixe U b nasalisé = UHîfU bamhol
faire Tusure.
2. la liquide î
in ro| courir et préfixe I r nasalisent) HR ftantrSl faire fuir
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 205
Devant une labiale ou la liquide I, on écrit aujourd'hui la nasali-
sation plus volontiers en daipleu qu'en nasale H. Il semble préférable
de revenir, comme le propose le P. Tandart dans son Dictionnaire
françaiê-cand)odgien, k Torthographe rationnelle et écrire :
nepfa au lieu de ncpfa
ujen au lieu de ÙIR
250. La nasalisation est obligatoire :
1^ pour les préfixes qui ne peuvent s'employer simples,
savoir (8 2/17) :
la voyelle H a
les occlusives sonores u ^fa et U ba,
â^ pour tout préfixe placé devant une consonne de sa
classe.
Le cas ne se présente guère que pour le préfixe labial U b :
ti^tl pKot fin et préfixe U i » UHQ^tl bamphot terme
tnfn pen plein et préfixe U J = UIHfTTl bampen comble
PRÉFIXE SUIVI DB LA LIQUIDE î r.
251. Le préfixe suivi de la liquide I s'écrit à la gauche
du mot racine.
TfU vïl tourner sur soi-même et préfixe fi h suivi de la liquide
r
fifnj kravïl nœud coulant, anneau
206 GRAMMAIRE KHMÈRE.
262. Peuvent être suivies de la liquide T lorsqu'elles
sont employées comme préfixe :
a. les occlu- ] ., i «c ? \ ( une labiale non aspirée
/ fifutluraie n A *5 i i • n v *^
sivea pro- f " i - i n f S ) la semi-voyelIe I v
^ . > palatale 0 Ç } > d i- m nt i
premeot (s x i «« . ( <» i la liquide lu /
K.. \ dentale R | ] ^ Iv - jl
dites fl / ' ^ 1 aspirée
rnti pai enlacer et préfixe H k smvi de la liquide I = flCTltl
iropat croiser (les bras, les jambes)
HD mûç se baigner el préGxe G ç suivi de la liquide I «» IGHG
çramûc plonger dans Teau
[la fM large et préfixe V\ t suivi de la liquide I =» muQ trovèn
en largeur
[PiriFi btfl bondir et préfixe G c suivi de la liquide iB^lGCnfltl
çrahut bondir
llDu A«n sec et préfixe H k suivi de la liquide T s» Inftnu
/rra^ crevasse dans la terre desséchée
b. la labiale dans tous les cas
11 est à remarquer que, le préGxe étant toujours formé par Tocclu-
sive a y on emploie le caractère U qui a ici valeur d'occlusive propre-
ment dite a : pa, et non de consonne mixte : ha,
nm &a/ soutenir et préfi;Le U b suivi de la liquide î =^ UHrU
prakal lever en posant au-dessous (des coins, des pi-
lotis)
lEî çKe brûler et pi-éfixe U b suivi de la liquide I = lUlIot
pracKê mèche
fTTlU nàp redoublé et préfixée U b suivi de la liquide I «=«= lUflfTlU
pranàp se presser
Çl m iean tii*er et préfixe U b suivi de la liquide I == kj91 tTJ
pratean tirer
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 207
lui phi cendre et préfixe U ( suivi de la liquide I = lufQt
jmpAtf couleur de cendre
tfltl mat bouche et préfixe U b suivi de la liquide I » lUtiltl
framat insulter
irUu M laisser et préfixe U b suivi de la liquide 1 = lUinJa
fralin abandonner
Il b vih long et préfixe U b suivi de la liquide I = lUU u pravèh
dimension
AJfi sin un peu et préfixe U b suivi de la liquide T *» lUAJfi
proêën dans le cas où
un H heam bord, orée et préfixe tl b suivi de la liquide I *
lUUTlH praheam aurore
,.«,., , ( les occlusives
c. la sifflante devant < . n nt i
( la semi-voyelle lu /
91 n teap bas et préfixe (M s suivi de la liquide I r «=» lAJ9in
srateap couche
H m mul ensemble et préfixe AJ $ suivi de la liquide î r =
AJHni rramul se réunir
nn: là quitter et préfixe AJ s suivi de la liquide I r =» iTUrLD:
fro/df libre
253. L occlusive mixte ne pouvant paraître comme sou-
tien dans un groupe consonantique ne s'emploie jamais
seule ni suivie de la liquide î. Elle est toujours oasa-
Usée.
lin iè suivre en procession et préfixe U 4 =^ tjlu ian^i accom-
pagner (le roi)
208 GRAMMAIRE KHMÈRE.
lTïi\J Um châtiment et préfixe U & — UtfiDtM haïUoiu imputer
k faute
Dans le groupe iïJ, U est Tocclusive proprement dite a : pa; et le
groupe se lit fra.
INFIXES.
254. Les dérivés par infixation sont formés par :
infixe proprement dit
nasalisation de la consonne initiale du mot-racine.
INFIIATION PAB IIIFIU PBOPRBMBIIT DIT.
265. Peuvent itre employés comme infixe :
a. Focclusive proprement dite a de chaque ordre
gutturale H ka
palatale G ça
dentale Pi ta
b. Tocclusive mixte
dentale u da
labiale U ha
c. la semi-voyelle labiale I vd
d. les liquides
a. la sifflante.
256. Ne sont jamais employés à cet effet :
a. la voyelle H a
b. l'occlusive proprement dite labiale aUpa
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 209
c. la semi-voyelle palatale tU yo
d. l'aspirée tfl ha.
257. L'infixé proprement dit se souscrit à la consonne
initiale du mot-racine conformément aux règles des groupes
consonantiques.
C'est4-dire que la consonne initiale du mot-racine devenue con-
sonne dominante du groupe initial :
1. prend l'aspiration le cas échéant (S igB, 196, 197) :
9 hho tort, faute et infixe G c = 9 hhco défaut
- ^ - -
\1V\ hët couvrir, appliquer sur et infixe U ^ = UR pAet coller
n pu bouillonner, pétiller et infixe R |= u phiû pétiller, faire
explosion
QTlI çhr planter en rang et infixe U 6 == QîJ çhàr parterre,
jardin
Q1 fà rapiécer, réparer et infixe t\J « = On phsà souder,
braser
tCTlR coi pente rapide et infixe \ r = tItDîl croi abrupt, es-
carpé
fflH hhn varié, assorti et infixe fU / « [9H kMêm mêlé
nb hO''h cercle et infixe 1 1?= 5 a khmn recourbé
2. se mue en Tocclusive proprement dite correspondante si c'est
une occlusive mixte (S a 1 o) :
uflJ ^/ frapper droit, décortiquer et infixe U t=« RJfU ^l
mortier à décortiquer
258. Cependant, lorsque l'initiale du mot-racine est une
semi-voyelle ou une liquide, qui ne peuvent entrer dans
GRAHMAIBB KHHàBB. lA
IMVBUICaiB lATlOIAtl.
aïO GRAMMAIRE KHMBRB.
un groupe consonantique comme wutiea (S 187), Tiiifixe
se place à sa suite au lieu de se combiner avec elle.
L'infixé s'adjoint alors la voyelle ou la nasalisation qui affectait la
semi-voyelle initiale dans le mot racine.
Cil yoîfi pleurer et infiie \J b^ CUtJ tfèUitft (') pleurer
tJîfi rien étudier et infixe U & = îtUjfi rolnm étude
fUn ISk dormir et infixe U j^ «> ^^^ ^^If somme
n n rtap plan et infixe fU l ^ IflD (1 fiiMf de niveau
ri g rean clore et infixé I r =» \l\u rieeaA se garder
259. De ces infixesi J r est le seul que Ion rencontre
suivi d'une nasale subséquente. Celle-ci prend alors la
voyelle du radical.
□n dlk creuser et infixe î r nasalisé = [G fi fi etm^ pioche
lUn bèk se Traciurer et infixe I r nasalisé » (UfrUln frwMç
éclat
IISFIXATION PAR NASALISATION
D« LA G0190NNB INITtALB ftU IIOf*'llA0tll«.
260. La nasalisation inftxale de la consonne initiale du
mot-racine s'opère :
a. par nasale assimilée à la consonne subséquente
h, par damlm.
(*) Autre forme tCintJ y^Mm qtti ne sV^que par auetine raison Ay
mologique ni phonétique.
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 311
Nasaïisatian infumlê
par nMoU ammUée à lé oimêonM iubêéqtéente.
261. La formation d'un dérivé par infination d'ane na-
sale assimilée à la consonne subséquente varie selon que la
consonne initiale du mot-racine est :
a. une voyelle
b. une occlusive proprement dite on ta siÛlante
c. une semi-voyelle.
262. Avec une voyelle initiale, la nasale est toujours la
dentale a rU) tMi«
HU tf soutenir et nasale influe » HinHU ànap tuteur
ffll ar scîer et nasale infixe = fTlfUTlI à^àr scie
Remarquer l'allongement de Va initial.
963. Avec une occlusive proprement dite ou la sifflante,
rinfixation de la nasale s'opère de façon différente selon
que cette initiaie :
n. fait partie d'tm groupe coiisonantique
b. ne fait pas partie d un groupe consonantique.
264* Lorsque Foccioaive proprement dite ou la sifflante
initiale ne fait pas partie d'un groupe eonsonantiqoe, la
naaale se souscrit à elle et s'écrit en dentale.
i4.
212 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Le groupe consonantique ainsi formé : initial et infixe, obéit aux
règles des groupes consonantiques.
on coÀ; boucher et nasale infixe == GH cnok bouchon
tu 4e coudre et nasale infixe = tu ^ne couture
tJtl bât f lier et nasale infixe = uVi phnàt pli
AJU sàp pomper et nasale infixe = AJU snàp pompe
Sauf quelques exceptions rares où on la trouve écrite en
labiale.
m fi Isàn tenir et nasale infixe = 91fi khmàn qui tient
CD çàm garder et nasale infixé «= QD çffi^n gardien
[u 4^ marcher et nasale infixe = IG ifmeu marcheur
£n ce cas, siTinitiale est elle-vmème une labiale, l'infixé,
ne pouvant se combiner avec elle (S 1 8â), s'écrit à sa droite
et la voyelle de l'initiale passe à Tinfixe.
Ij n phék boire et nasale infixe labiale = U^H paniëk buveur
n «
Cp rn ban chasser et nasale infixe labiale «» U^ CD paman
chasseur
n I
Observer dans les mots Uljn et UtflfTl le double emploi du
satgJiap : il assourdit la sonore U ba et attribue à la consonne o H mo
la série a.
265. Lorsque Tocclusive ou siflSante initiale fait partie
d'un groupe consonantique, la nasale infixe se combine avec
la souscrite de ce groupe en un nouveau groupe, médial
celui-ci, dont elle devient la consonne-soutien. Elle sassi-
DERIVES ET COMPOSES. 313
»
mile alors à la consonne qui lui est souscrite (S 17a) et
le groupe prend pour voyelle celle du groupe primitif du
mot-racine (S ao5).
L^assimiiation se réduit en réalité aux formes suivantes :
La nasale infixe s'écrit :
a. en gutturale tt n devant :
1 . une voyelle
01 U çaàp odeur des mets et nasale infixe = GulU ca^àp mets
ri rf
2. une gutturale
UlU ikkàp tenailler et nasale infixe » U ulU 4ankàp tenailler
3. la semi- voyelle labiale I vd
IDî çhvày enrouler et nasale infixe «= Oolî çaûvày écheveau
lAlb 9viû explorer attentivement et nasale infixe = njfuQ
saûvèA fureteur, rAdeur
à. la liquide îr
ICptJ prap avertir et nasale infixe = tJj mU baûrap proclamation
5. l'aspirée
l9 khè mois et nasale infixe = Hlu kanhè
saison
in ~ ■
b. en palatale (D n devant une palatale
on rûffct*) enlever et nasale infixe = flfTlfl kaûcâk ravir par
violence
^'^ Autre forme EH châk.
%lh GRAMMAIRE ^HMÈRE.
e. en dentale 6 n devant une dentale
m kdà forer et nasale infixe «> nfil kanià vrille
fi " fi '
finU sJap mourir et nasale iafiw == fUfiîpU iontap évanouis-
sement
nnU »éàp écouter et nasale infixe»» ^?IU ioniXp enseigne-
ment
266. Lorsque l'initiale est une liquide, la nasale infixe,
ne pouvant se souscrire à elle (8 187), s'écrit à sa droite,
et toujours en dentale.
n(\l rof herser et nasale infixe »» îfiKM riiuM bene
ISasulisalian par damleu.
S)67. Le d^mhi infixé est employé avec ou sans nasale
subséquente selon que l'initiale du mot dont il s'agit de
former le dérivé est simple ou combinée.
268. Lorsque l'initiale du mot-racine est simple, on fait
suivre le damleu de la nasale dentale qui prend la voyelle
de l'iniliale et s'écrit tii) m on f^ nd suivant que cette
voyelle est a ou à.
en a mn ^^) kip versifier et imj^ infixé avec nasale subsé-
quente == H fUTl H kmfmhp versifier
^') Se. kâvya. Si le mot était d'origine khmère, il faudrait HIU kàp
(S 1&7); il y aurait intérêt, d'ailleurs, k adopter cette orthographe (S 3 A).
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. SIS
an A mn k^ convenable et d(mku infixe avec nasale subsé-
quente i«- (Ifîiri Jdmnap convenance
en a [uU ffbtçp sentir et darfileu infixé avec nasale subséquente
== utfulU daffineup exhaler une odeur
en 0 t9n teup récent et darfileu infixe avec nasale subséquente
» ?[â(1 ^n»^ nouveauté
269. Cependant, si cette initiale, bien que simple, est
une liquide, le darpleu s'écrit sans nasale subséquente.
irUu ralon au delà et infixe iwifdeu = IDJu romloh franchir
fUltn Iblh repos et inGxe darfileu = fUttn fôwiW apaiser
970. Il 8*enf)pIoie également sans nasale subséquente
lorsque le mot-racine commence par un groupe consonan-
tique. Le groupe se dissout et la consonne soutien, devenue
initiale I reçoit fa nasalisation tandis que la voyelle du groupe
passe à la souscnte qui forme la seconde syllabe du dérivé.
■
ylB Mrdï répandre et infixe datgJeu= f)&\f\ kamrXt disperser
à-
e
niAJ hthi épais et infixe itufJUu » flDA) ham^LM épaissir
Gpu c^il combattre et infixe irni^ku «»• GCpQ îWf^n combat
\uu tkkeun élevé et infixe damieu =» UlH Q datfikeu^ élever
CD n tUak tomber de haut et infixe iarfiïeu = 9 US) H tàrgdak
. jeter de haut en bas
[0 preu ordonner et infixe ianiku =^UU bainreu délégué
tVHR ébat prêter serment et infixe damieu = (Utj t1 «ajyiJdff ser-
ment.
216 GRAMMAIRE KHMÈRE.
271. Qaelquefois cependant on écrit H m subséquent
au damleuy et la souscrite du groupe initial du niot-racinc
se souscrit à cet m qui prend la voyelle. Cette exception
parait réservée au cas où la souscrite est la nasale gutturale
u n ou la liquide I r.
In a tra* tresser — nfâtt kamran
ts'S (Aitun lourd» 4H6 tiffinûn
FORMATION DES DIFFERENTS DERIVES D'UNE llftlfE RACINE.
Dérivés par pré/ixation,
272. Un même mot-racine peut en principe former au-
tant de dérivés qu'il existe de préfixes. En pratique il n en
forme généralement guère plus dé deux.
En principe une môme racine pourrait former un aussi grand
nombre de dérivés qu'il existe de préfixes, autant du moins que les
règles de la phonétique n'en interdisent pas l'emploi eu égard à son
initiale. En pratique il n'en est rien ; et les exemples de deux dérivés
d'un même mot-racine formé par deux préfixes sont en somme assez
rares.
D'ailleurs, les préfixes eux-mêmes sont loin d'être tous également
usités. Le préfixe labial M b on p est de beaucoup le plus employé.
Viennent ensuite par ordre d'importance : la liquide I r, la gutturale
n k, la sifflante AJ s, la palatale G ç, la dentale U ^ ou Si | et enfin
la voyelle H a.
273. En principe également un même moirracine peut
former avec un même préfixe quatre dérivés, selon que
celui-ci est employé :
a. seul
y
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 217
h. nasalisé en nasale subséquente
c. nasalisé en nasalisation damleu affectant le préfixe
d. suivi de la liquide î r
Mais en pratique il nen forme guère plus de deux
(cf.8a4/i).
On rencontre cependant quelques exemples de trois dérivés for-
més d'un même mot-racine à Taide d'un seul préfixe :
1 . Racine Hfi «fn diminution
«
a. Préfixe simple Gfi caàn humilié
b. Préfixe nasalisé en nasale subsé-
quente G u fi çaûàn diminuer
M
c. Préfixe nasalisé en (fai^tleu .... GHfi çatfiân moquerie
2. Racine Hu &on placé sur
a. Préfixe simple u Q phkon placer sur
b. Préfive nasalisé en nasale subsé-
quente tJub baûkon perchoir
d. Préfixe suivi de la liquide r. . . VJTiu prakon se placei
1
3. Racine ffU toi s'appuyer, supporter
a. Préfixe simple ulfU phtol appuyer contre,
soutenir
b. Préfixe nasalisé en nasale subsé- ,
quente Ufi (U bantol support ^
d. Préfixe suivi de la liquide r. . . UffU pratol càte i côte
318 GRAMMAIRE I^HMàRE.
La formation de deux dérivés du même mot-racine à Taide d*un
même préfixe est très fréquente :
1. Racine. . . : , ; 9 kkwp s'efforcer
b. Préfixe nasalisé en nasale subsé-
quente \3u baàkhaifi forcer
d. Préfixe suivi de la liquide r. . . IU9 pral^atfi avec force
2. Racine uin p(y mort
a. Préfixe simple Juin rHap sVteindre
c. Préfixe nasalisé eu 4^niiieu .... îbhH r^nap tuer
3. Racine ulG^ interruption, définitif
a. Préfixe ample ulG phiac rompre
h. Préfixe nasalisé en nasale subsé- ,
queute UCHG haniXe dernier, extrême
ti. Racine [U (Tl ^ chassa*
h. Préfixe nasalisé en nasale UtB (Tl hanirik expulsion
d. Préfixe suivi de la liquide r. . . lUtD m fraieii poursuivre
5. Racine \u\l io dégager
a. Préfixe simple îtOit roio s'échapper
c. Préfixe nasalisé en doipku ICCflt rAff^ sauver^ préserver
• *
6. Racine uf\ phot fin
e. l^réfixe nasalisé en iwfJUu Uutl hampK&i terme
d. Préfixe suivi de la liquide r. • . lUun prupMl sur le point de
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. S19
Dérivée par infia^otion.
274. En principe on ne forma pas un dérivé par in-
fixe d'un dérivé par préfixe, pas pins d'ailleurs qu'on
n'ajoute un préfixe à un dérivé par infixe.
Une même racine peut former à la fois plusieurs dérivés par pré-
fixes et par infixes, mais il nVst pour ainsi dire pas dVxemple de
dérivé par infixe formant un 9OU8* dérivé par préfixe ou inverse-
ment.
275. Par contre» et bien que les exemples en soient
rares, un dérivé par infixe peut former un sous-dérivé par
nouvelle infixation nasale.
Racine. , HQ kaà anneau, faisceau
Infixe liquide r [fia kmà tresse
Infixe nasal en datfdeu riïu katpraû tresses.
276f L'infixation par nasale en d^mleu est, de toutes
les formes de dérivation • la seule qui soit encore couram-
ment employée de nos jours.
Les chanteurs remploient fréquemment et pour former le vers, au
court de Timprovisation, font souvent suivre le mot- racine da son
dérivé ainsi formé.
m • »
• • « m «
VALEUR DBS PREFIXES ET INFIXES
AU POINT DE VUE DU SENS DES D^RIV^S.
277. Les préfixes et infixes nont pas, â proprement
parler, de valeur propre par eux*mèmes et le sens du dérivé
230 GRAMMAIRE KHMÈRE.
dépend moins du préfixe ou infixe qui a servi à le former
que du sens du mot-racine dont il est dérivé.
Le même préBxe ou le même infixe formera des dérivés à sens dif-
forents selon que les mots*racines auxquels il sera successivement
aflSxé auront sens substantif ^ adjectif, verbal, etc.; ainsi :
Le même préfixe H ka
«
aifixé au verbe 9(1 t^ boucher formera un dérivé à sens verbal
9(1 kh^ obstruer
affixé au verbe 7)1 ta frapper de la paume de la main formera un dé-
rivé à sens substantif 91t khtà contre-coup
Le même infixe imfdeu
aflixé à Tadverbe {1(1 krûp assez formera un dérivé à sens verbal
ni(1 koij^p suffire
«dixé au substantif H kru maître formera un dérivé à sens substantif
ni komru modèle
Il faut ne pas perdre de vue, aussi bien, que la valeur propre des
vocables khmèrs étant assez variable, un même dérivé peut avoir à la
fois sens substantif et sens verbal , sens adjectif et sens substantif, etc. ,
quel que soit le préfixe ou infixe qui ait servi à le former.
278. Cependant, d'une façon générale et toutes choses
égaies d'ailleurs, chaque préfixe ou infixe parait avoir,
dans la détermination du sens du dérivé formé par lui, une
tendance propre qui peut se caractériser comme suit :
A. Préfixes.
La gutturale k forme l'adjectif ou le participe
Cpfa Wn cacher HCpu taiyiian secret
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 221
La labiale \3 boxip :le causatif
tfTlt io citer UtfTlî pra^ faire arrêter
La sifflante AJ s, la palatale G ç, les dentales u delfi t :
le substantif
fil R ia| couper AJuTlR sankat division
tni ^r couler Gui ran^tir rigole
V
PTJR ia| couper ulR (A^af douleur physique
Le préfixe suivi de la liquide I r : le réfléchi, la récipro-
cité
91 khàtfi mordre U91 prakkàfn s'entre-mordre
[? m teus obstacle ^[? AJ prateus se gêner.
B. Infixes.
Ils forment généralement Tinstrumental
tCtnj chktel curer Toreille Gtuinj caïkjrîel cure-oreille
à Texception de Tinfixe labial H m qui sert plus particuliè-
rement à désigner Tagent
tu d^ marcher lu fiimeu le voyageur
COMPARAISON DU MODE DE FORMATION DES DlÎRlVÉS
PAR AFFIXATION DANS LES LANGUES DU GROUPE MON-KHMER.
279. D'une façon générale, un peut dire que le mode
de formation des dérivés par affixjation est identique dans
les langues du groupe mon-khmèr qu'il est aujourd'hui
S93 GRAMMAIRE KBMÈRfi.
possible d'éludier; le préfixa Mal est de bMocoap le plus
fréquemment employé; et Yin/ixena$al, d'usage courant, est
surtout rendu par la dentale.
On trourera ci-dessous un ensemble d'exemples qui donneiTHit,
|iour le mon et le hahnar, une idée très nette de la formatiOA de ces
dérirés :
MOU.
rT€fUC€$»
To«tes les occlusires proprement dites peuvent être employées
comme préfiies» quelles appartiennent k la classe o ou k la classe no.
Cependant la palatale semble rare.
Le préfiie hMal est le pins fréquent On le trouve sous la forme
classe m : o j9a ou sous la forme classe o : o ^. Il indique générale-
ment le causatif (;ni en mon signifie cr faire t»).
uo yam être malade ixà pttyêue rendre malade, persécuter
6O03 \Ai tourner autour Q^fn fièt faire tourner autour
Devant la consonne mixte, il semble qu'au lieu de se sonoriser, comme
en khmèr ou en bahnar, il prenne l'aspiration.
6^ 4in fatigué oc^oc fikaéàk fatiguer
^cS #atj; (^) plein «s^œ pkajaik fardeau
Les liquides, surtout Tco, et la sifflante sont d'un usage courant.
^ fui ^*) jeter c6^ k/mi un jet de pierre
6000 ke peser g^ ike poids
Les occlusives miites ^ e g , les semwToyelles et Taspirée ne sont
jamais employées comme préfixes.
^*) Pour la tranicriptioii selon le système Blagden, cf. iupra, S i&3, note.
^*) Blaodbn , Phonétique du talain, 699 , transcrit ttkàk avec une nuance
vers k^n et ajoute (note &) : «r Selon Haswell (éd. Stevens)^ la voyelle ui
Avec consonne initiale de la Seconde série se prononce qotïô, par exemple
^ ffuih»»kSh ou peut-être AaM. Tai noté que ^ jitik m M jêk (presque
À^) ^^ ^ i^^ ^ prononce gUk dans le dlalede de Martabaa-Maeimaia.t
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. iU
On trouve également le préfixe suivi de la liquide q.
c8 itM savoir [?£e8 ht^tun comprendre
On ne trouve guère que Tinfixe naaal^ éerit généralement en labiale ,
plus rarement en dentale.
o^oS Uol v(rier oo^ kamihi voleur
lAlIRAR.
Pri/ixe.
pyky Isont les seuls préfixes couramment employés. Le premier,
p, est le plus firéquent; il se sonorise quelquefois devant le J ou le 6.
C'est le causatif (ici comme en mon , fe signifie : faire).
iok éclater ptioh ou hedoh faire éclater
h marque le passif, et tla réciprocité, le réfléchi.
dàp couvrir hedàp être couvert
ImA aimer khiU s'entraîner
fik casser tepàk se rompre
Infixé,
L'infixé nasal, écrit généralement en dentale, est le plus commun.
gàp enserrer gtnÀp bandes pour enserrer
LHnfixe à se rencontre dans les mots qui commencent par un des
groupes hr, tr, br,pr.lly est certainement appelé par la liquide.
* hroî rouler de haut en bas kedrol cas(iade
trëk pousser tedrëk nouvelles pôusSea
bran noir bedraà suie
prân amorcer f^iràn amorce
Il est assex difficile d'étudier la formation des dérivés par affixation
en stieng étant donné l'insuffisance du dictionnaire d'Azémar. On peut
avancer cependant qu'elle y est semblable à celle du khmèr avec cette
(Hfférence que fe pr^e tahiat suivi de la liquide r y semble d^un
usage plus commun.
22& GRAMMAIRE KHMÈRE.
DÉRIVES PAR REDOUBLEMENT FRÉQUENTATIF.
280. Le fréquentatif est formé par redoublement de la
coUvSonue initiale du mot-racine.
mj Aày gratter Hmi kakày gratteier (comme les
poules)
U do frotter tf [f jado frotter énergiquement
lîifa dèl de même \illiuj Jadèl toujours de même
91: ta frapper de la paume de la 991: totâ frapper à coups redou-
main bl^
U bo piquer UU habo picoter
njn BA vendre ajfLJR fôfôt commercer
fjn |r4 dégoutter ftJJAJn «aw-^fi tomber goutte à
goutte
nriR mk mouvement nerveux ÇTi HTin nànak frissonner
Les semi-voyelles ni la liquide I ne paraissent aptes au redouble-
ment fréquentatif.
281. Il n'y a jamais redoublement frequentatif.de l'ini-
tiale aspirée.
SECTION IL
COMPOSifs.
t. Tout vocable, simple ou dérivé, peut concourir à
la formation des mots composés.
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 225
I. Il conserve sa forme primitive, quelle que soit sa
place dans le composé, le mode de formation de celui-ci,
et le nombre de termes qu il comprend.
En général, les termes qui concourent à la formation d'un composé
restent semblables à eux-mêmes, indépendants, ne alunissent ni gra-
phiquement ni phonétiquement, sauf, cependant, en ce qui concerne
les composés phonétiques , lorsque le second terme n'est que Talléra-
tion phonétique du premier.
Pour certaines expressions analytiques très courantes , les mots qui
les composent ont été réunis graphiquement en une forme contractée
qui leur donne l'apparence de mots composés. Elle est en réalité fau-
tive bien que consacrée^ par l'usage, et n'agit en rien sur la nature
même des rapports des mots entre eux :
nOni reaçkàr = DO mi reaç kàr service royal se. râjakârya
284. La formation des composés n'est, de ce fait, sou-
mise à aucune loi ni règle phonétique. Elle est uniquement
régie par des règles de position.
L'altération phonétique que subit le second terme du composé
euphonique n'intéresse en rien les rapports de chacun des termes du
composé qui sont tout simplement juxtaposés.
Les règles de position ne s'appliquent évidemment qu'aux seuls
composés séparables : les copiposés déterminatifs.
Les composés euphoniques y échappent {infra, S 986).
285. Les composés peuvent être divisés en deux classes
principales :
1^ les composés euphoniques
â^ les composés déterminatifs.
286. Les composés déterminatifs sont seuls soumis aux
règles de position.
OBAHHAIll KHHill. l5
IHrMMia» MATIOWALI.
226 GRAMMAIRE KHMÈRE.
COMPOSÉS EUPHONIQUES. ,
287. Le composé phonétique est fomïé de deux
termes dont le premier seul a, d'ordinaire, un sens précis.
Le second est tantôt un synonyme, tantôt une altération
phonétique du premier, et ne s'emploie généralement pas
isolé, soit pour avoir disparu du langage courant, soit qu'il
n'ait jamais eu de sens propre bien déterminé.
Il est assez difficile d'établir nettement le mode de formation
phonétique employé pour ces composés que les chanteurs et diseurs
publics varient et renouvellent constammeitt. Quelques indications
générales, dont il conviendra de ne point exagérer Timportance, pa-
raissent cependant pouvoir être énoncées sans grande chance d'erreur.
Cette altération phonétique se traduit :
a. par allongement de la dernière voyelle accompagné quelquefois
de modification de la consonne finale ou d'adjonction d'une consonne
finale si le premier terme n'en comporte pas :
5 y\ khto khtea retentir
4 4'
9 91 1 khça khçày se répandre
b. par changement de la voyelle ou diphtongue de la dernière
syllabe dans les mêmes conditions que ci-dessus :
t9R tlîlR tref /rout vacillant
ntîîn ntîfl irafcfc jtra/ao regarder fixement
HfflU Htfflî andàpanioy suite
UtI un m baipreu banfiràs serviteurs
c. enfin par simple modification ou suppression de la consonne
finale; la semi-voyelle tU yo intei^vient alors fréquemment:
SIR STJ khçàt Ifhçày se répandre
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 227
L Cependant , dans quelques cas assez rares , c'est le
second terme du composé qui est le vocable primitif, le
premier ayant été formé phonétiquement dans les condi-
tions énoncées ci-dessus.
tu m uini phdesphiàs commun
Ûfon Uanm banmè baninol dette
(ît9AJ (Î9fi irdtes tritàn aexihk
COMPOSÉS DÉTERMINATIFS.
L Dans un composé déterminatif, le déterminé se
place toujours le premier.
290. Les composés déterminalifs se répartissent en
A. Composés verbaux
B. Composés prépositifs
C. Composés conjonctifs
D. Composés adverbiaux.
COMPOSAS V£RBAUX.
291. Les composés verbaux sont formés de deux verbes.
Le verbe itératif, formé en français à Taide du préGxe re, est
rendu en khmèr par le verbe indiquant l'action exprimée suivie de
Tadverbe ffTl tHfn, ou tnJÛ JfTi Uun vin, sans cependant que l'ex-
pression forme «rmot composé ?) proprement dit.
HH Im mok trtfn revenir
j
tirU tnjfa îfTi reu8 leun vïn ressusciter
t5.
228 GRAMMAIRE KHMÈRE.
9Briî mm nn iplTm ne m
àniày fen m^j: k^oo vUî p6m rmoç
le lièvre ne put (en) ressortir
292. Ils se répartissent en deux catégories distinctes
selon que le second terme :
précise l'action indiquée par le premier
marque le résultat cherché par le premier.
Nous qualifions :
les premiers de comparés à terme auxiliaire
les seconds de composés à terme conclusif.
293. Dans les composés à terme auxiliaire, le second
verbe ajoute généralement au sens indiqué par le premier
une idée exprimée en français par les préfixes ap, st^, em,
in y re.
CUn un yok mok apporter
tUn 191 yoA t(m emporter
9 9 ru tu n totwÀ yok recevoir
tnU tOtn cap çen extraire
Le nombre de verbes qui peuvent être employés comme termes
auxiliaires dans ces composés est, en somme , assez restreint. Voici les
plus fréquents :
tfil nàu indique immobilité, fixité
un mok — rapprochement
[?1 lott — éloignement, continuité
DÉRIVÉS ET COMPOSÉS. 229
trub*{mil indique ascension, accroissement, reprise
G ci — descente, diminution, cessation
GfU çaul — introduction, groupement
IGCTï eeii — sortie, dissociation
51 oy — attribution, don
tUn yèk — reprise, réception, etc.
294. Dans les composés à terme conclusif , le second
terme seul doit être traduit, le premier exprimant une idée
généralement sous-entendue en français.
tHfU IttlfTl iw«/ tA«<n apercevoir (regarder + voir)
in Ittirn rokkheuû trouver (chercher -(-voir)
rtJlU fU »4Sp li entendre (écouter + entendre)
fi tint [QIU niyeay prap avertir (dire -j- avertir)
296. Les composés à terme auxiliaire et les composés à
terme conclusif sont séparables; c est-à-dire qu'ils peuvent
être dissociés et séparés par un des éléments de la proposi*
tion.
C'est en général le régime qui se place entre les deux termes du
composé, et la négation quand la phrase en comporte une (S SAS).
tun d^m fin un Hm
yik thâs slà m^ ah
apporte-moi le plateau (à) arec
230 GRAMMAIRE KHMÈRE.
li in nùn ihoj ùfi làim
vea rilf Içambëi meul mhi
il chercha le couteau et ne le trouva pas.
COMPOSAS PIIIÎFOSITIFS.
296. Les composés prépositifs sont, pour la plupart,
formés :
ide lieu
ou
de temps
précédée
a. de {'auxiliaire [fil nôu
9lfa khàn
b. d'une des prépositions / Qj
[Rfa tran
Im HH non muk devant
^l
mj èkriy
derrière
COMPOSÉS GONJONGTIFS.
297. Les composés conjonctifs sont assez rares. Ils sont
formés presque exclusivement de deux verbes.
Cp fi di bàn cea c'est pourquoi
DERIVES ET COMPOSES. 231
COMPOSES ADVERBIAUX.
298. Les composés adverbiaux sont généralement for-
més d'un verbe et d'un adjectif.
Les verbes les plus particulièrement employés à cet effet sont :
61 oy donner
tn eea être :
BT CDU oy çhap rapidement
di lUnjlU ceapramp rapidement
299. En style élevé, ou les forme quelquefois à laide de
la particule U bei placée devant un adjectif ou un adverbe.
U uH bei fyiatn soigneusement
LE SUBSTANTIF. 233
CHAPITRE VI.
LE SUBSTANTIF.
GÉNÉRALITÉS.
300. En khmèr, les parties du discours ne sont déter-
minées par aucune caractéristique propre.
Rien ne distingue la forme substantive de la forme adjective, ver-
baie, adverbiale, etc.. L'aspect morphologique d'un vocable ne
permet pas de déterminer s'il est substantif, adjectif, verbe, adverbe,
préposition, conjonction, etc.
Pour les dérivés mêmes, cette distinction est, en pratique, rare-
ment possible, puisque le sens en dépend moins du préfixe ou de
l'infixé qui sert à les former que de la valeur du mot-racine dont ils
sont dérivés (S 377).
301. Un même vocable peut posséder valeur intrin-
sèque multiple.
A proprement parler, les vocables de la langue n'appartiennent
pas, pour la grande majorité, à telle ou telle partie du discours,
mais possèdent intrinsèquement plusieurs valeurs : tantôt substantif,
tantôt adjectif, verbe, adverbe etc. . . C'est la généralité pour les
mots-racines; les dérivés, quoique plus stables, possèdent souvent
double valeur. Seuls les composés ont une affectation bien définie.
nto &an, peut avoir valeur substantive: faisceau, cohorte; ou
valeur vethak : convoquer, rassembler
dl cea, valeur adjective : bon, bien; ou valeur verbale : être,
exister
Cil G dâç, valeur substantive : rupture^ interruption; ou valeur
adjective : définitif, absolu
23& GRAMMAIRE KHMÈRE.
tjin cap, valeur verbale : adhérer; ou valeur adverbiale : soli-
dement
o
l
m H krom, valeur préposiHve : sous; ou valeur adjeetive : in-
férieur
10 ruoç, valeur verbale : échapper; valeur adjeetive : fini; ou
valeur adverbiale : ensuite
Bû nïÂ, valeur cmjonctive : avec; valeur adjeetive : stable; ou
valeur iubstaniive : stabilité
tu lA/ot, YdleuT êubstantive : prix, valeur; ou valeur adjeetive:
cher, chéri
• I
nnnCl kan^mty valeur subetarUive : note, décret; ou valeur t^er-
bak : fixer, déterminer, etc . . .
302. Sa valeur relative dans la proposition est alors
déterminée par la place qu'il y occupe.
Les règles de position ont donc grande importance en khmèr.
303. Tout vocable, racine, dérivé ou composé, con-
serve toujours et en toutes circonstances sa forme inva-
riable quelles que soient les relations grammaticales aux-
quelles il est soumis et les circonstances de Taction à
laquelle il participe.
Qu^un substantif soit au singulier ou au pluriel, sujet ou complé-
ment, il conservera toujours sa forme invariable ainsi que Tadjectif
qui le détermine. (Jn verbe de même gardera son aspect primitif
quels que soient la personne, le nombre, le t^mps, le mode. . . etc.
Quelques rares mots, dans la langue littéraire, ont une forme dif-
férente au masculin et au féminin. Ce sont des formes empruntées
directement au sanscrit qui ne font pas exception à la règle (cf.
S 3o8).
LE SUBSTANTIF. 235
LE SUBSTANTIF.
NOM PROPRE.
304. Le nom propre ne se distingue pas du nom com-
mun.
Les majuscules sont inconnues et les noms propres ne sont pas, de
ce fait, distingués graphiquement des noms communs.
305. La plupart des noms propres sont d ailleurs cm*
pruntés langage courant où ils ont conservé leur emploi et
leur sens commun.
AjrU Suoê bonheur se. Svaid
Noms d'homme ( ^
ADDI Sàrày petite plante aquatique
Nom de femme : Hm Malî jasmin se. malli
nH [Rniu fUin phutfi Trapem chuk le village (de la) Mare
(aux) Lotus
[wn t[n BRI frgi Prei mkor la ville (de la) Forêt royale
(Saigon)
306. Le nom propre se place toujours après le substan-
tif ou le pronom qu'il détermine.
|njn f 5r srSk Khmèr le Pays Khmèr
tfuin HH ?nnti jnçptunH rin Louk nàk zhnà hraiàUm
Pok Monsieur rèknà Kralàhbm Pok
Hn AJAJ Nàk Sms Monsieur Suos
et- A» - "
236 GRAMMAIRE KHMÈRE.
NOM COMMUN.
LE GENRE.
307. La désignation du genre n^intervient en khmèr
que pour les êtres animés et certains végétaux dioîques.
Le khmèr n'imagine le genre que comme marque des sexes. Si
donc il éprouve le besoin de distinguer, parmi les êtres animés, le
mâle de la femelle ou, pour les végétaux dioîques, la plante à fleurs
mâles de la plante à fleurs femelles, Tidée ne lui viendra jamais de
donner un genre à un nom de choses, asexué par définition.
308. Certains substantifs, assez rares d'ailleurs, com-
portent un genre par définition.
La langue alors comprend deux termes pour un même être, Tun
désignant le masculin, Tautre le féminin.
^ n n ipûi (1) père HCfl tU moiày mère
uni fras^^^ garçon ÂJ srei fille
f\) ta aïeul, ancêtre ufi iaun aïeule, ancêtre féminin
U piei époux uns prapSn épouse
tfUnnJ chmaul mâle fh ni femelle
-* /
Quelquefois les deux termes ne sont qu'un seul mot sanscrit sûus
ses deux formes du masculin et du féminin.
Cfimn bàsàk dévot se. vpà$aka - Cfirum biMçà dévote se.
upàsikà
^*) Couramment : Hinn àpùk,
1
^"^ Se. purusa.
LE SUBSTANTIF. 237
nnn nota homme se. nara - CUII nari^^^ femme se. nan
fu/in \t\ in ÎRonT
eUai^^^ eea rup ratnari
Sculpté en forme de précieuse femme.
309. Lorsque le substantif désignant un être animé ne
comporte aucun genre par lui-même et qu il y a lieu d'en
déterminer le sexe , on l'indique à laide :
a. d'un des substantifs dont il est question au para-
graphe précédent qui se placent après le nom dont ils
marquent le sexe :
pour les hommes :
HBni uni monus^^^ pros homme UBAJ AJmonitf grei femme
u ffl ci ta ancêtre masculin U Ufi et daun ancêtre féminin
tAJO tfim: (h tnfi HB luoj hib fn hb Ê hî
sdec no iJûtn tMan kaan prvs mean ti boun «ret muy
Ce roi n'avait pas de fils, il n'avait qu'une fille
pour les animaux et les plantes dioïques c'est toujours :
[ninrU chmotU pour le mâle et CTl ni pour la femelle.
tfn lainrU it(m(*) chnuml bœuf, IfTl m faw m' vache
n 1 ittt»
(*) La transopiption étymologique exacte exi^rait BD, BI.
^*) De rUn /a& inciser. La forme ITIH fAiilf^ est par conséquent fautive.
'^^ Se. manusa (?). On écrit aussi H C\S mnàs ou \3C\J mnii.
<•> Se. gô.
338 GRAMMAIRE KHMÈRE.
[9\)t\ tninrU tnkelmioul palmier à suci-e mâle, [ffltl (Tl |rô{
fU palmier à sucre femelle
b. des appellatifs pronomiuaux
Hfi nàk pour les hommes
fiflb nean pour les femmes
qui se j^ceot devant le substantif qu'ils déterminent.
HH llnj nâ^ 9ri le pnjasii {Du [[AJ nean 9rè la paysanne
HH t\G nàk Uiuç le petit fiflh FiO mm» |kM$ U petite
HH tu çtifA; çleu le promeneur ^u [Q nean deu la p
romemwcc
LE NOMBRE.
310. Le singulier n'est déterminé qu à funité absolue.
Il est marqué alors :
Soit par Tadjectif numéral un — seul ou suivi du déter-
minatif spécifique — qui se place après le substantif;
Soit par un des adjectifs indéfinis marquant Tunité, le
singulier.
iC çkkè le chien, un chien (indéterminé)
IZ HT çhkè muy, tm chien (un seul chien)
tintij trun: îhn tne ne Kh hî m m rumm
yeay ^ kat mean iaun iramim muy nâjç Ida nSs
Cette vieille avait un$ fille très jolie
LE SUBSTANTIF. 239
tfmn Kjtiio E: funfi oftiH k ifunfu hî m no
loulç Momdeç prà soukin sënçëm chiè chmoul muy ampi lavf
Le Seigneur Évéque nourriasait un chien depuis le bas âge.
311. Le pluriel général n'est, la plupart du temps, pas
indiqué; le contexte seul peut alors déterminer le nombre.
mnj tfun: tne 9jh nfa (fimfa toxm i^ ahn ^ •
Aiefsleffeoqiifflages qui étaient dans la mare (l'en) empêchèrent en disant :
312. U en est de même lorsque ce nombre ne peut être
Tobjet d'aucun doute.
(miriH ÛHfu mn Eun t9l nu
preakam pamaul thaUi^^^ yik tàu kàp
Le brahmane recueillit les ossements et (les) alla enterrer
313. Lorsqu'il est nécessaire de préciser, le pluriel esl
marqué :
<i. par Tadjectif numéral — seul ou suivi du délermina-
tif spécifique — placé après le substantif;
uim UB fin [9l tiiB njfu fthru tîfu nm] Hun eni
u
baros buon nâk tin rien sël m dàl Taknlà mika Nikir
Les quatre hommes étaient allés étudier les règles de la vertu dans la grande
ville de Taksflàt')
«•î Se. dkàtu.
<•) Rnj9p r4wW se. TaksaçUâ, pâli Takkha»ilâ. Ville du Penjab fameuse
par renseignement qu'on y donnait et où accouraient en foule les étudiants
de toutes dasses.
2&0 GRAMxMAIRE KHMÈRE.
Segn ^*) yok meag pir pan damlik dSi him Aaà
Le richard jdaça deux mille onces d*or dans un sac
b. par un des adjectifs indéGnis marquant idée de plu-
ralité placé :
i'' s'il est simple : avant le substantif ou le pronom au
pluriel ;
HfU Uia UB WU 5
as bah paaun gdàp kkmm
Frères, ëcoutez-moi (mot à mot : tous frères aînés frères cadets, écoulez-moi).
tfijo ô' HAJ omtHB nju un h
^eç pkcûm as nàmem sàp muk mirUrei
Le roi réunit les fonctionnaires de toutes catégories
â'' après le substantif ou le pronom s'il est composé de
deux ou plusieurs termes.
«t- et- Li L
hao nàk tean ai knea ieahptvi teah irei
Appelle les tous, garçons et filles
A fexception toutefois de l'expression :
HAJ îlfa as tean
dont le premier terme se place avant et le second après le
substantif au pluriel.
^*) ^^^ Se^ se. çre§^kin, pâli Htûd, chef de corporation, riche mar-
chand.
LE SUBSTANTIF. 241
^pro« C0an n? çah sanisàipra^nâ nêah miniBav ki ceaprapon àtma^^^ èh
Tous ces garçons, de toute leur force, désiraient Mônteav Ki comme femme
3® Cependant s'il est formé de H(\J as ou ?1u tean et
d'un autre adjectif indéfini composé de plusieurs termes,
H(\J 09 ou 91 Q tean se placent avant et le composé après le
substantif ou pronom déterminé.
tjufu HAJ fihn 5 t9îR îf\ tloB HiB Tifa tjT pû tm imnj
itiifa ma tlura [îitu oon nn pn fihîi nfa Ht\i
A L L ^ ui
pafiMol àsifliè ùet eea çreun mean tean damrei Igralfei kou rimeas romean kdàn
preus treay casai p)à krùp $a| tean ai
Il réunit tous les autres animaux en grand nombre; savoir : éléphant,
buffle, bœuf, rhinocéros, cerf élan, cerf porcin, cerf, grand cerf, chacal,
singe, tous les animaux
c. par un des adverbes de quantité placé après le sub-
stantif ou le pronom au pluriel.
f(9j ffui: K)(rr) |Ju nt\j m
eilau ne an pràp reas^^ knea
Maintenant j^avertis tous les gens du peuple
SYNTAXE DU SUBSTANTIF,
314. Le complément déterminatif, quel qu'il soit, se
place après le substantif qu'il détermine.
^'^ Se. âlitian.
^*^ Mon Qs rà.
GBAMMAIRB KUMiRE. iG
IHFKlMtBiB SATIOSALI
2/iiâ GRAMMAIRE KHMÈRE.
315. Lorsqu'il marque la matière, l'espèce, la destina-
tion, l'emploi, il n'est désigné par aucune particule ni
vocable auxiliaire;
u
çahkaum ne thveu dan kambëi
Ce croc-ci fera le manche (du) couteau
m nia \n ir ofu nia lia tfûj
nàk Kôh phei rdt caul knoh ruh cheu
Le sieur Kôn effrayé courut s'introduire dans le creux (de ¥)arbre
fnoj n [^H triB [wo hî [nt nia irmî no tfil Cin niaon
61 {/ u U 1
kàl pi deum mean sdeç muy prà ah soy reac niu srûk kançàk
Auti*efois il y avait un roi qui régnait au pays (de) Kahçàk
si ce n'est, dans certains cas, par le verbe cea qui doit
alors se traduire par de.
m 98 fîin Hiio nia ômr ?iia Hm sî d8 fthu Itj \t\ Imn
OOOO [IJfU
nàk Ton lok mirée knoh çamkàr teah as iy çën sap d^tai cea prtk mmy pan riel.
Le sieur Ton vend le poivre de toutes ses plantations au chinois SKp au prix
de 1 ,000 piastres
316. Cependant, lorsqu'il marque possession, le com-
plément déterminatif est indiqué quejquefois à l'aide des
mots :
lÙfir robâs
uia phan
LE SUBSTANTIF. 2^i3
et de reipression :
ItifJ Q^il rôbàs phan
qui signifient cr chose den et se placent entre le déterminé
et le détenninant.
Ces vocables ont même valeur; il semble cependant que lUrU
robàs soit plus particulièrement employé pour les personnes et Qu
pKaà pour les choses.
Cette forme est également employée dans le sens du à possessif
français : k moi.
Kom ne robàs pkah kkndm
Ce bœuf est k moî
317. En style littéraire et en poésie , le complément
déterminatif est fréquemment indiqué par les particules :
ta net
Om lia
qui se placent entre le substantif et le déterminatif.
Le déterminatif, en poésie, ne se place pas nécessaii*emont après
le déterminé. Mais quelle que soit leur place respective, la parti-
cule, quand elle est employée, est toujours placée entre les deux.
ij]H [fi mm
tfl 9 fiii [fi WR
Riem nei àh
Ceatipih nei mt v
0 mon frère atnë (frère alnë de moi)
Qui êtes le refuge des êtres
lO.
L'ADJBGTIF. S&5
CHAPITRE Vil
L'ADiRCTIF.
I
ADIECTIF QUAUnCATIF.
SYNTAXE.
318. L'adjectif qualificatif se place t^ès le substantif
qu'il qualifie.
îfi fan: tnfi ^f\ ô amw
à nf metm frâehÀ Aim^St
Cet être a une intelligence très vive
li m 5) om tfiB ajîi' wr
vearikè nà mean ibauv ikmt
n chercha un endroit où il y avait de l'herbe sèche
HH nfa éi lufifi Hû ni t9l mi ufa ub t^ Kin cntu
tt4t Kih neam prapan tean ptr tim mtor han paaun niu irvi çkhây
Le sieur K6n mena ses deux femmes visiter ses parents dans un pays
lointain
319. Lorsqu'il y a, dans une même proposition dépour-
vue de verbe, deux adjectifs qualificatifs ou deux groupes
3/I&
GRAMMAIRE KHMÈRE.
d'adjectifs dont Tun explétif, le second adjectif, ou le
second groupe d'adjectifs, a valeur d'attribut.
L L M
ncan Ti^ ]^ëm prei Ioq fHiei^P ceah ke teah as
\jes déesses chéries (étaient) plus belles que toutes les autres
320. L'adjectif qualificatif qui suit un adjectif détermi-
natif, dans une proposition sans verbe, est toujours attribut.
Ainsi
se traduira :
tandis que
se rendra par :
j M
. srei ne Ida '
Cette femme (est) belle
oifu frm:
H
srei lia ne
Cette belle femme
UfilEU [tint Q
hanteay ne thom
Celle citadelle (est) vaste
321. L'adjectif, qualificatif complément du verbe em-
prunte valeur adverbiale.
tniçàs preu by deu sruol
AJfU.
Le maiti'c ordonna de marcher tranquillement
^'! Se. vichia, •
à •
L'ADJECTIF. 247
Nous avons vu (S 998) que l'adjectif qualificatif précédé des
verbes di cea ou ST iy forme avec eux un composé adverbial :
nm tud^ tfùfa tfi ciu
/ T n
ieah yûthkà leuh cea çhap
Lève l'ancre rapidement
322. L'adjectif qualificatif qui suit un adjectif employé
adverbialement marque généralement le comparatif ou le
superlatif et doit être traduit par un adverbe.
vea oy dk kaiây dei khsâç crou thom
Il fit creuser le sable très profondément
323. Le complément de l'adjectif qualificatif se place
après lui.
taùm un ffih [hh foji: wr ru lôfu
kkeuh mùk neah kramàm n? slaut lia meul. . .
Voyant le visage de cette fille doux et joli à regarder. . •
II
ADJECTIF D^TERMINATIF.
ADJECTIF DÉMONSTRATIF.
324. Les adjectifs démonstratifs sont :
a.
tfvnt ne pour les personnes ou choses proches
[firriî no pour les personnes ou choses éloignées
qui se placent après le substantif qu'ils déterminent;
iUS GRAMMAIRE KHMÈRE.
ffim onm (Jd^ sfa hud tttrnj (rui: ttriT
an sànpràçhâ nïh mohà sestei n^heuy
J'ai déjoué l'intelligence de ce grand richard
uifU
c/n [fun: é tfîifa
ç^<2/ cruk no thim leuh
Lorsque ce porciut grand
à moins que ce substantif ne soit déjà accompagné d'un
numéral, d'un adjectif indéfini marquant le pluriel ou de
l'un et l'autre; l'adjectif démonstratif se place alors à leur
suite.
i\S)] nfi çifa u [ftmtîtiîi |ud^ iut\i An fnnn d^ m
U U L * 1 et-
heuy kavn tean hei no viveat pratknà rdbàs ampt âpûk phah knea
Alors ces trois fils se disputèrent les biens de leur père
î) . . . tflflî è . . .ne pour les personnes ou choses proches
?3 . . . trUTl: è. . .no pour les personnes ou choses éloignées;
Kl . . . iflflt à. . .ne pour les personnes ou choses proches
JTl . . . [PUTlt à. . .no pour les personnes ou choses éloignées;
le substantif déterminé se place entre le premier et le
second terme du composé.
fiiu 9fu G^ î) (nirin frmt tne m vs\S)\iib
kràp tul^ è krahàk ne mean khuon nàu è phtà ikhom
(il) se prosterna (et) dit : Ce menteur a un traité (qui) est chez moi.
L'ADJECTIF. 249
cintu iriAJ tnjn î) çfiptu tam: tftn nfa ^
yeay £^ fen^ ^ làntàg tiS dUk htHk liei
La vieille ramassa ce lièvre (et le) mit dans (son) panier
fnm m tio uttio Sfa qpB ki Km (an: Ô9îfa mçn thn
àlk titwii ^otif m^éfef nl^ Mn à krapeu ne ((^rnfan an d^freuy
Comment faire pour que ce crocodile me traverse sur i*autre rive?
ADJECTIF POSSESSIF.
325. Uadjectif possessif n existe pas à proprement par-
ler en khmèr. 11 est rendu :
a. par le pronom personnel placé après le substantif
déterminé, c est-à-dire par le pronom personnel au génitit*.
îlfa ofa qiB ne mm (ne T t9
èh çah bân iaun àii mèn ri te
Veux-tu obtenir notre fille ou non?
oea Ie«n i^wthatim phtà èh vin
11 monta à cheval (et) fit guide vers sa maison
mtfui'&fa D^ if] tcni ofa tun itim 9B
Àlev dëh tka cea ehr Qah yik robàs khluon
«^
Àlev savait que c'étai^t des voleurs qui voulaient lui ravir ses aiTaires.
tû oh qiB HB [Ellil [f] ^RB
beu çah hàn kaun yeuh cea prapën . . .
Si (tu) veux obtenir notre fille pour épouse. . .
250 GRAMMAIRE KHMÈRE.
m HB 6j nfi tn cfi pris
ke tnhi 6y kaun ke cea prapon
Vs ne (lui) donnèrent pas leur 611e pour femme
On emploie aussi de la même façon ie pronom démonstratif pré-
cédé d*un des motsmarquant possession (S 3/i5-3&8).
b. par le verbe m cea être devant un substantif en appo-
sition.
pria [Ajoi tun triu tri ufanfn trunj t/i u
u ç^ in / CI fil
frap^ Ht^ yik hép tiu hanhâh idlei cea pdei
La femme du richard prit la caisse et alla (la) montrer (au) richard «on
mari
08 t/i Hcnra (ot fti tlu îins (uah fnahn
£éln cea m^(» ce tè preu kkmean pranei ânit
Le Chinois son maître ne savait que lui donner^ des ordres sans en avoir la
moindre pitié
SYNTAXE DES ADJECTIFS POSSESSIFS.
326. Lorsque plusieurs substantifs de la même phrase
sont déterminés par un même adjectif, celui-ci ne se répète
pas en kbmèr, mais se place à la fin de Ténumération.
fntrui" rm iï dfi fifa |unfi gî tri mi Htfiî fnnn li
Alev lea ci daun nïn prapon tkà tiu suor midày àpàk vea
Alev prit congé de (son) aïeule et de (sa) femme disant qu'il allait rendre
visite à sa mère et à son père
Les quatre adjectifs possessifs sont ici rendus par le seul pronom
au possessif placé à la fin de la phrase.
L'ADJECTIF. 251
III
ADJECTIF INTERR06ÀTIF.
327. Les adjectifs interrogatifs les plus fréquemment
employés sont :
nm nà
K\f àvei
HtU oy
qui se placent après le substantif qu'ils déterminent.
fin Sb tel Ein run
nàk èh niu iivk nâ
(Dans) quel pays demeures-tu?
neah deu ehmous oy
Jeune fille qui passe, quel (est ton) nom?
IV
ADJECTIF INDl^FINI.
328. Il n'y a guère comme adjectifs indéfinis marquant
le singulier, Tuuité que :
ftJU mp 1
I chaque
nOJ rai )
qui se placent avant le substantif qu'ils déterminent.
Encore ne le marquent-ils que très imparfaitement puis-
qu'ils peuvent être souvent traduits par ce tous tj {infra^
8 33o). .
252
GRAMMAIRE KHMÈRE.
329. De même il n'est pas en khmèr d'équivalent à
notre adjectif indéfini «cnul«. On ne peut le rendre que
par les composés :
fi UST) ndvà
accompagnés d'une négation.
n H18 ifao î} run un liàfa
1 fil A
pte mean id$ç è nâ mik dandik
Il n^y avait nul roi qui vint la demander en mariage
amfi H8(M îl run fifa pirin do ana
Icmean monûi è nânXh yrakài ^oiq? ibneofi
n n*y a nul homme pour mentir ainsi, il n'en est pas
330. Par contre, les adjectifs marquant pluralité, quan
l i lé , sont fort nombreux.
Les plus employés sont :
a.
HÙ] as \
Tlh tean
rifU roi
ftJU §àp
HtpfU arnbâl
Ufîl banda
qui se placent avant le substantif.
tous
L*ADJEGTIF. 353
b. t^Q ^wn plusieurs, nombreux
rifa HC\i fù tean as knea
Hù 9ptU tean Jày
Çlfa nfa teanpuon
Jnn ^ krûp knea
rifU m ra/ knea
tous
rifU 9 rdtuo
qui se placent «pr^ le substantif.
et-
Hfir.. .yifa à«. . .tean
H(\J. . .O'fa â«. . .phan
HftJ. . . 9lia nh a« . . . teon ptioii
HAJ. . .Ijis yifa nfa ô?. . .|?Aan teanpumï
HftJ. . .O'h ?lfa 9p£U â«. . .j?A«n tean lày
dont le premier terme précède et le second suit le substantif.
tijn ilttj mu HAJ Hfira fuifu tcfn rifa Htu tomt tri
yak veatf ilap as min&i dèldek tean âif^tim
Vogre frappa et lua tous ceux qui donnaient
S5& GRAMMAIRE KHMÈRE.
if) oîb G]C\J HÂJ m D'b
ul iJ «t-
eea cban ebàs as puim phan
Elle était véritablement Tatoée des femmes du harem
i
1
I
331. Lorsque lé substantif est déterminé par un adjectif
déterminatif ou numéral, ladjectif indéfini marquant plu-
ralité :
a. s'il est simple, se place entre le substantif et ladjectif
déterminatif ou le numéral :
, ID tfl tfî'fa ?lfa U8
ifaev CM MMÎ IM» iuon
Ils formèrent les ({oatre pieds
oah Hru fan: hib CLhfci qie cfi m tijn çn tel font.
f amnet <Xs n^ m^ofi yon ^ c«a kê riep tvi niu ni
Ces aliments, on dirait que quelqu^un les a déposés ici
b. s'il est composé de plusieurs termes, le premier se
place avant le substantif et le second entre le substantif et
Tudjectif déterminatif ou le numéral.
Hfu icni nb m itu tùru fntrui'Hfi [aim
i4« çir teah prâm riy meut àlev fiiin Uteuh
Ces cinq cents voleurs ne virent pas Àlev
Par redondance, il arrive de renouveler en fin de phrase Tadjectif
indéfini marquant pluralité; les règles de position énumérées ci-
dessus n^en sont pas moins observées en ce qui concerne Tadjectif
qui accompagne le substantif.
Hitfui'utfu tcni ih (Ji itu sj [m nin îiis haj
Àlev bahkap çor teah pràtn riy iy ki sâi teah ai
Aiev ordonna aux cinq cents voleurs dé se raser la tête
L'ADÎEGTIF. 255
332. Les principaux adjectifs indéfinis marquant indif-
féremment le singulier et le pluriel sont :
9(9 titei chacun, différent
iG^b phsèn
} autre, différent
^ î) t9JR è tiei
qui se placent : •
tantôt après le substantif
tantôt en^ de pn^xtsition.
Hfu [unj ih {omt ch mifiîî |ut3^ mb emi' n ai prifi
Ui «* L. * 4 Ij
(U pros teah no cah sahvài pralhnà neah Monteav Ki cea prapon âtfnd eh titei
titei
Chacun de ces garçons désirait ardemment Mônteav Ki et voulait en faire sa
propre femme
m [fun: n m: k to mi nb Kjtnl do aï ne stu î) t9iîi
et- <^ cfe U U ^ U
nâk no ka ce ^ thveu kàr knoh sampiu dauc cea tçaun khmuoy è tiet
Celui-ci ne faisait que travailler dans le bateau comme s'il eât été un autre
neveu
DB6R< DB COMPARAISON.
COMPARATIF.
333. Le comparatif d'égalité s'exprime à l'aide des
adverbes
tlo dauç comme, autant, aussi, semblable
S56 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Ûfi pon comme, autant, aussi, semblable
tt\T Bfa mm ma égal à, comme
mH îr^ égal , juste
RH tt\T îrm $iiieu égal à
qui se placent «nlr^ les termes de comparaison (cf. S /i63 a).
ai UB i9m
H 1 A
lia fSn titpia,
Bdle comme une déesse
334. Le comparatif de supériorité , à laide des adverbes
Chfa cean plus
\ plus, plus que, mieux
tàirj irafa fow? Un
qui occupent la même place que le comparatif d*égalilé
(S 463 6).
[fi tfiLnrj îd tom: îlfa tfi ô tfifa haj tnjuYU c'fa
ifce cAmoiM cet no M cea lUm éheak àt chmous pkan ,
Ceux qui portent ce nom de Chei (le Victorieux se. jaya) sont plus grands
que ceux qui portent tous autres noms
cpfi cfi [fujH to: ôfon: K\7^ injrj fsi ?ifa fîm
^àfi CM Stem fe çamne asei àvei leuê Khmèr teak âf
C'est pourquoi les Siamois possèdent les connaissances de toutes sortes
mieux que les IÇhmèrs
L*ADJECT1P. 257
ffifa tom: t^H m tnjtir fnjfa |â "fifa 9paj
neah nS nown ^ hu* lin {ret (ean /ày
Cette Me est p/us jolie que toutes les autres femmes
Hcfieu cpfi (\jnri u c'a (ntu inR tmm efa fnnn
midày hàn^^^ stksâ^*^ bei^^^ ihnam prmy hài leus itm àpiJç
La mère qui a âevé soigneusement (l'enfant) a été plus absorbée que le
père
Dans le peuple on emploie les mots IG et HA) ruoç et as qui sont
fautifs.
335. Le comparatif d'infériorité n'existe pas à propre-
ment parler en khmèr.
On le rend :
a. à l'aide des adverbes (cf. 8 /i 6 3 c)
HB an .
\ moins
B^EU ihay
n HB fUJ
vea an chi
U est moins malade
Ce sont en réalité des verbes qui n'empruntent qu'accidentellement
cette valeur adverbiale.
^*^ Cfl fi bàn marque ici le passé.
^*^ Se. çtk8a(yami) instruire , élever.
^^^ u 6et forme, avec Tadjectif suivant, un adverbe.
6IAHHAIU KBliu. 1 7
258 GRAMMAIRE KHMÈRE.
b. par un comparatif de supériorité dont les termes sont
retournés (S Û63 b).
1
Ainsi, pour dire i7 est tnmns grand que moi on dira : je suis plus
grand que hd.
c. par un comparatif d'égalité précédé de la négation
(8 463 a).
khmean ke smeu
Il n*a pas (Fégal
Certaines locutions telles que HB UfU tnïn dâl, RO mû |^ eean
peuvent, dans certains cas, être rendues par le comparatif d^infé^
riorité :
ïï fini ttùfa tffî Hfi tffu D (nfa ofi
jièi noA^ yeun Khmèr tnïn dâl dei kroh Çën
Notre royaume Khmèr est moins étendu que Tempire Chinois.
SUPERLATIF.
336. Le superlatif relatif ne s'emploie pas en khmèr.
il est toujours ramené à un comparatif dont le deuxième
terme est un pronom indéfini désignant la généralité de
l'espèce.
Ainsi pour dire k cette femme est la plus belle n^ on s'exprimera par la
phrase ^cette femme estplus belle que toutes (les autres femmes)^
t9n 9 G^ 9fi 5 tiriFi tp fmfa tciîi
^etfp khnom ihà khbum khnom çhbi krai lèh çhèt
Alors je me dis que j'étais de beaucoup le plus stupide (des hommes)
L'ADJECTIF. 259
337. Le superlalif absolu se rend :
a. à Taide d un des adverbes marquant le superlatif qui
se place après le terme du substantif (cf. S /i63 d).
ah iraleh neân krai pei nfn deu cm
Je t'aime trop pour m'en aller
b. par la répétition de Tadjectif.
L Très employé dans la langue courante, le superla-
tif Test bien plus encore dans la poésie. 11 constitue même ,
en bien des cas, la seule caractéristique du style poé-
tique.
Innombrables sont les termes qui, en poésie, marquent le super-
latif absolu; voici quelques-uns de ceux qui se rencontrent le plus
souvent :
[QH tknemn Hul mo4à supérieur à
HUptil makimà {Dî neay au delà de, supérieur a, etc. .
et les expressions :
(iVi ^H injCU eitphiïm letty etc...
n
"7-
â60 GRAMMAIRE KHMÈRE.
9n t9n Hup
^kc mean Mik^
naum neay hâk grei
tip tep apsà^^^
gras grec as ah
Le roi avait une reine
Belle comme
Les déesses Apsaras
Jolie plus que toutes
neak ar pek krax
Elle en fui très heureuse
ttyo tnfi (n: ntfi ur
Cl U 1
Mfei? m^an frà reacea bot
pros pistin pwe* krai
Le roi avait un fils
Très excellent
fU <if\ D% tnjtu
^t) muy n«aft euy
lôa e%t phttm leuy
Ce cristal , o femme ,
Est beau hors de comparaison
^'^ Se. apêarâ.
LE PRONOM. 261
CHAPITRE VIII
LE PRONOM.
I
PRONOH PERSONNEL.
339. Les pronoms personnels sont :
Pour la première personne
9 hhmm (d'inférieur à supérieur) ) indistincte- [ ^^"8""^^
^^ J < ou
Htn an (de supérieur à inférieur) ) ^^^"^ ^^ ( pluriel
lài^ yeun
m knea [
•*"^ ^ > toujours au pluriel
[CÎlfa 9 yeun khnom i
ttîlfa fn yeun knea
L'orthographe ffl îTl in est également courante.
Pour la seconde personne
Sfa en (de supérieur à inférieur) ) indistincte- ( ^^^S"*^^**
. } < ou
^) bà (n est guère usité qu en poésie) ) ^a^i^t »" 1 pluriel
Pour la troisième personne
r\vea ) . . (singulier
[ indistinctement au < ou
58 khluon ) j pluriel
Àjh §én toujours au pluriel
262 GRAMMAIRE KHMÈRE.
deuxième j
Enfin pour la | et > personne
tramème ]
i singulier
ou
pluriel
9 criB nb m Ein -m t/tu tnn tis o mn i lo
khhom bân pHh nàk srok ke euoy riep bàn ço kkmie ao ruoc
J'ai demandé aux habitants du pays de venir m'aider à préparer la fête de
descente du corps de mon père
m
m
Hm tâùm 9fi m tel nnfe tam:
J J 0
ah kheuh tiJç ke niu kampdh nd
J'ai vu une barque à cette rive
ttîjfa nqin rurim fifa (?i tel tfi 9 ob tan:
yeuh pibài nà$ nXn trecan niu cea ihnom cin ne
Nous pâtissons beaucoup à nous résigner à demeurer esclaves de ce Chinois
tù îlb 510 îlfa gî ntfmn: un Hm
ev/ U «^ J
beu h'i kklàc èh iy kanlo ^^^ mik an
Si tu as peur, donne-moi la corde
ji (?9îu t9l îmn m li 9io tub
t^ea Ira/f]^ tiu vin ihët vea kkldç yeuh
Il s'en est retourné parce qu'il nous craint
{'^ ntfUTlî kanlo est la coixle que l'on passe dans le nez des bœufs et
buffles pour les conduire; de IfHl kkW percer la cloison nasade d*an bovidé
pour y passer une corde.
LE PRONOM. 263
9am et daun kai rilç khnom mïn kheuh kat mh lout t\k samlHp khiuon
Mon aïeule me cherchera ; ne me voyant pas , elle se jettera à Teau et se
noiera
340- Us ne représentent qu'une faible partie des vo-
cables employés pour désigner la personne qui parle et
celle à qui ou de qui on parle.
En effet les Khmèrs, selon le sexe, Tâge, le titre ou la
fonction de celui qui parle et de celui à qui ou de qui on
' parle, font usage de termes qui, en eux-mêmes, n'ont au-
cun caractère pronominal mais deviennent de véritables
pronoms personnels par la façon dont on les emploie.
Nous les appellerons appellatxfs pronominaux.
Les plus employés sont :
a. Pour la première personne :
1® employés indistinctement au singulier ou aux pluriel :
je, moi, nous.
9 CTlFi ^^^ khiiom bàl (se. pada pied) \ „. ^, .
^» J^ ■ - -V ^ ^ / J d inférieur
9 \i)t CpFi khnoTftprà bàl > à
J p ,, , \ supérieur
9 n; CpFi HCntU Mnoçi prà bat mèçàs /
(*> CpSl ^est fréquemment usité par les inférieurs parlant à un supé-
rieur dans le sens de notre adverbe (rparfaitement^ mais sans signifier pour
cela approbation, comme le croient nombre de Français. Ainsi un Cambod-
py
gîen dira parfaitement Cp^ Vit hâi trauv parfaitement, c*est cela; Cpîl
u
2in6 bât khmean, parfaitement, ce n*est pas.
26/i (.RAMMAIRE KHMÈRE.
HOinr moràs (maître, seigneur) une femme à un supérieur
tCpQ bon (frère aîné) un mari à sa femme
en fi çhàn^') )
> un laïque à un bonze
9 £18 khnom çhàn )
nifun A-awrwàP) ] I au roi
' f un lai ue \
b nirUTi khnom kaurnà > , , ^ ^ < à un bonze
)v u l s adressant j
IDfi nifun çhÀn kaurnà ] \ à un ministre
H1 Sn àtmà (^' un bonze à un laïque
^ n ^ MeiViTL bonze parlant à un laïque du commun
HIPn fnn àtmàpheap^^^ )
"* ^ [un bonze parlant au roi
Hlfn n àlmâ kdei \
9 nifim TtAJrU khnom kaurnà vises
9fU Utifi tul bankon f un Khmèr
^ pP > parlant
9fU [n: Ufifi tulprà bankon [ au roi
9runîUl3BCfl9 tul prà bankon cea khnom
rufa ZrMon le roi parlant de lui-même
3** toujours au pluriel
fn knea (ensemble) )
'^'^ I de supérieur à inférieur
Itîjfa fD yeunknea )
^^^ Peut-être du se. chandan désir : nh votre bon plaisir 9).
^'^ Se. karunâ, miséricorde.
^'^ Se. âtman,
^*^ Se. bhâva.
LE PRONOM. â65
Sans chercher à donner un exemple pour chacun de ces appella-
tifs, nous nous bornerons à en fournir quelques-uns des plus typiques :
pqpR yfa tonn m ^nm [tiriHno
khhom prà iât miçàs s^um thveu cea 4amneu tâm çamnàm neam mlJç kràp pra-
nihàt pdëh louk nàk bkûâ youmreaç ^'^
Moi, infime, implore (raiitorisation) de faire une démarche selon la yénié
et de venir me prosterner aux pieds de son Excellence VOk'ijà Youmreaç
nfa (^u prie en tcpfa hb Sh lù m tô do utuio
Km prap prapon {hà hin mïn dëh heu hït thveu doue rnodeç
Koi'i dit à (sa) femme : Je ne sais comment faiœ .
r^ r^
fntaji" ficmî fib tonn euh cpu g^ 9 niorn ah si ni
[fun: Hn
Alev niyeay nïh louk sah prt^ thd khnom kaurnâ nïh neatn xret no mok
Alev dit au bonze : J'ai amené cette femme
WH gî twQ tun tom îd un cfi: si Kim mn njn or
saum iy sdeç yok Thmeh Gei mhk cûmrà oy àtmà pheap sok cet
Je demande au roi de faire appréhender Thmen Cei et le juger pour que
je sois satisfait
Èjm tûîî injo
u n
cpu ^ [Qm td fuh tns (n: uBm sî iutI
1
c)^/ ^u^ Ifilef prap thà Thmeh Cei : Luoh mean prà bantul oy hao
Lorsqu'il fut arrivé le roi lui dit : Thmen Cei je t ai fait appelei*
b. Pour la detiœième personne :
Indistinctement au singulier ou au pluriel : tu, toi, vous.
^*^ Se. Yamaraj{?). C'est, au Cambodge, le ministre de la justice.
266 GRAMMAIRE KHMÈRE.
i'' Âppellatifs pronominaux généraux
HH vàk d'égal à égal
tniin huk à un égal ou un supérieur
[tri çao pour ceux dont on ignore le nom et la situation
m tun mTfon m nj d'b
4- -^ -4
1 1
nàk yhk khtnûm ri çèk khmûm siphah
0 vous (qui) prenez le miel, partageon&-ie et mangeons
toi îlfa t9l am n tÈi un fe hî m îlfa
çao èh tiu nà ka ieu milç |è tnuy nàk en
Où allez-vous, que vous veniez tout seul?
[Ql çao correspond aussi à notre mot : sieur, et comme tel, est très
employé dans les écrits.
2^ En s*adressant aux enfants jusqu'à la nubilité
HB kaun les parents à leurs enfants, en général
ffl à pour les garçons
[H me pour les filles
fi va _
pour les tout petits enfants
fnn àvà '
K) ViG à tauc pour les enfants
D^ n ci va pour les garçonnets
[\î T\ mevà pour les fillettes
LE PRONOM. 267
do Htuio qpB tfi ne lo n nju ttjîî
dauç midec hàn cea kaun ruoç pt |â[p heuy
Comment se fait-jl que tu aies échappe à la mort?
3"^ Aux jeunes gens, à partir de la nubilité
U ci pour les garçons
SDu neaà pour les jeunes filles et les très jeunes femmes
[Q ç^ réservé aux jeunes filles métisses de Chinois et Cam-
bodgiennes
Htfitu fnnn eifa ajw uionfa t^ Hfn àfa ofa rai qr 5
midày âpûi neah Suas dandéh ^ an lAh can fuor §ët ci
Le père et la mère de la jeune Suos dirent (au jeune homme qui deman-
dait leur fille) : «Nous voulons interroger ton cœur.»
tù 6lb tnfi fmn m t&H do tam: ttriî «nfa an Hm sfa
^ V u J
beu neah mean ivâmi ^^^ ampi ieum iauç no heuy neah ka an nîh tèu
Si tu as eu un amant auparavant, prends congé et va-t-en
li^ Aux parents
t( et terme général; c'est aussi Tappellatif pronominal
qu'emploient les ascendants à l'égard des membres
de leur famille qui portent la robe de bonze.
tQlw hàn (aîné) frères et sœurs à l'égard de leurs aînés;
très employé entre égaux.
— ^ — -, -
^^' Se. svàmtn.
368 GRAMMAIRE KHMÈRE.
U6 paaun (cadet) frères et sœurs à l'égard de leurs cadets
[H me les enfants à leur mère
!} au les enfants à leur père
truin m Umk ta les enfants à leurs parents (cérémonieux);
les serviteurs à leur maître
PTl /à à l'égard des parents âgés, des grands parents et gé-
néralement de tous les vieillards du sexe masculin
tint yeay à l'égard des parents âgés, des grands parents et
généralement de tous les vieillards du sexe féminin
lù tcfifa îlfa cftu itt)t b ST 10 tom n Hèin ht tjb fan: b
tçl tinjifa HB pH tn fu ninm 8î cfi |unB tcpfa îlh
« (/ U H U L ^
^eu Mn en ctioy ^ khnom oy ruoç Qeh pi atitai muy d^n ne khiiSm tiu Jandéh
k'aun kramim ke lia tuU 6y cea prapon bih èh
Si vous m aidez à sortir du piège cette fois-ci , j'irai demander en mariage
une très jolie iilie pour en faire votre femme
A remarquer que, dans cette phrase, le pronom personnel et le pronom
possessif sont exprimés par un même composé et différenciés seulement par
la position,
tonn ffi m sj in sj fn <riB tw: tnnn m
loujç (à piàm iy rviiy te tan se louk fà
Vous m'avez dit seulement de coui'ir et suivre votre cheval
5° Aux esclaves et gens méprisables
H1 à pour les hommes
(H nie pour les femmes, principalement les filles publiques
Iflu ban pour les femmes
LE PRONOM. 269
fn 9G ifi t9l î) am
à l^auc â lou è nà
Méchant, où es-tu allé?
H1 to' tHj fn HH î) frm: '
â Cet euy à mib i U^
Cei , viens ici I
6° Aux patrons, chefs militaires, etc.
BG)(\3 mdçàs ]
tOnn HOnW Imk màçàs I ^" "^***^^
filtU neayaixx gradés, patrons, etc.
7** Aux fonctionnaires, magistrats, dignitaires
tfinn louk
tonn Honra louk mdçàs
tnXin h: qiR HCntU loukyrà bai inàvà»
HCriAJ ft3 w^c(i8 thlai
«^ - - -
g
■;^ ' Voire Excellence
61
[n: Wfa prâ 8rf«i
truin louk est également employé en parlant des dieux,
à la deuxième et troisième personne.
î) nfi tOJTi: HfTlj'HAJ t9m G: filfi ST tonn t/î 8T 10
è kaun no ampeav an tepdàprà Eintri oy louk cuoy oy ruoç
Aloi-8 cet enfant invoqua toutes les divinités (et) Indra pour qu'ils lui
vinssent en aide et le délivrassent
270 GRAMMAIRE KHMÈRE.
également employé en parlant des anciens , des anonymes
c|tii oat ëtal>li les coutumes et écrit les lois.
finn tann d^ sj cptu il <y sj tp n^pfa li ttfitu t\jm
hë( kmk Aâ iy bây vea si iyprem iamUk vea Jiy gam kuor
(ÎVst pourquoi ib (les anciens, ceux qui ont fait ia loi) ont dit : C'est à
celui qui donne (au prévenu) du riz à manger à emjdojer sa force dans
la mesure du possible
8"^ Aux bonzes
trinn Umk
trinn HCDAJ loukmoçàs
HCnfU [{^ mdcàs thlai
^ - - -
bî Èfn fl: flB prà dëk prà kun
tù tio tfun: trifi fn tfmn wn mm
U J
heu Joue no tnean (è louk ièk sen
S*il en est ainsi , il faut que vous quittiez la robe
1° Au roi
fufa luaà
tnnn HtritU STr huk moçàs civU
0^ A des auditeurs, des fidèles
HfflfU mdnal
HÊhnJ (n: mfa mdndpràsden
UIAJ bo^ro» (les bonzes aux fidèles)
LE PRONOM. 271
Hïfifif G: àïb Hun im ?ifa ub im\ ei tftfîh tûjon K:
un ^j u nu
(mfa tam: do Htiio
ifi^na/ prà sdéh mdhà ràsei teah buon yeuy nea damneu ieclçdei frà sdèh no
dauç midec
Vous, les quatre ascètes, quelle est votre affaire ?
c. Pour la troisième personne :
Tous les appellatifs nominaux de la deuxième personne.
341. Souvent même la personne qui parle emploie , pour
se désigner, lappellatif pronominal par lequel les autres
ont coutume de la désigner.
fn critu tEj 0^ n tnfi nujB hi tihfa \^ cno Ci9jfa
jà çài çhleuy Aâ ta mean robien muy yàh thlai sâm si^p damlëh
Le vieillard répondit : cr/'ai (je rendu par î\) ta appeliatîf pronominal des
vieillards) une recette dune espèce qui vaut 3o damlëh. n
342. L'emploi de Tun de ces appellatifs personnels pro-
nominaux à la première personne entraîne de la part de
celui qui parie l'emploi forcé de tel appellatif des autres
personnes et réciproquement.
Si la personne qui parle emploie, pour se désigner, le pronom
personnel de supérieur à inférieur, il ne pourra user, pour désigner
la personne à qui il parle, que d'un pronom impliquant supériorité
de celui qui l'emploie.
Ainsi on ne dira pas :
Hm nJH trUin tO an saum lauk timu
j u ^ — " — 1.
mais 9 AJH [flfin [Q khûom saum louk thveu
ou fnim t
J
u TJu [Q an preu èû thveu
372 GRAMMAIRE KHMÈRE.
K) 9fiptu îlfa Htcio n un è'n 9n c'fa Hm
à rinidy èh modeç ka mikpkëk dlç phak aà
Espèce de lièvre, comment peux-tu venir boire mon eau?
343. De même Temploî de tel de ces proDoms implique,
de la part de celui qui répond, Tusage de tel autre, imman-
quablement.
tcpfa tun Ênb m &jr tqifa pi9jim sih rurinj
bih yik neah mok dhH hin srMh neak no*
Je vous ai amené parce que je vous aime beaucoup
Ici, le jeune homme se qualifie de Jrhre atné e\ appelle la jeune
fille nean. La jeune fille, en lui répondant, emploiera, pour le dési-
gner, ce même appellatif pronominal bàn, frère aine.
De même un enfant à qui il est dit ff) à ne pourra employer du à
à regard de celui qui Tinterpeile ainsi, et réciproquement.
Hcn 9*in î)h 5fi fih ifî t9l îl nm lo do ttint
o lAvàk in l^vin nln fo| f^ è tui ruoç Jauc ne
Je suis aveug;ie, tu es paralytique, comment pourrions-nous nous enfuir?
L'emploi judicieux des pronoms et appellatifs pronominaux est une
des difficultés de la langue khmère, non pas tant grammaticalement
qu'au point de vue des convenances. Le Khmèr, en effet, y porte
grande attention; et ce serait froisser profondément un gouverneur
de province indigène, par exemple, que lui dire Vu en devant ses
administrés. L'Européen, s'il veut passer pour un homme connaissant
la loi — OpU çbàp — fera bien de se borner à l'emploi des pro-
noms et appellatifs ci-dessous, qui, s'ils ne rendent pas toutes les
nuances désirables, ne pourront au moins froisser les susceptibilités
d'aucun indigène.
En parlant de lui, il dira 9 khiwm; le roi lui-même, s'adressant à
un Français, emploie ce terme qui, comme pronom, ne garde nulle-
LE PRONOM. 273
ment le sens péjoratif qu'il a comme substantif. {Il est des cas où il
pourrait dire Hm an, mais la distinction étant difficile il fera mieux
de s'en abstenir.
En parlant au roi ou du roi, il dira nJu hun.
En parlant à un mandarin, à un bonze, d'un mandarin ou^d'un
bonze, il emploiera le mot [flfiri huk; il devra veiller à ce que les
indigènes lui donnent ce même titre (qu'ils feront souvent suivre des
mots H on fJmocà*, tCflm çaophvà).
Un notable, un lettré, il l'interpellera en lui disant MH nàk.
En parlant à un indigène du commun , il lui dira (T) {1 hat toi , vous.
A un vieillard, il pourra dire m ta et CITIT yeay à une vieille
femme.
A une femme mariée, il donnera du HH nàk ou du ^ti nean selon
l'âge ; mais il devra se rappeler que l'on doit adresser le plus rare-
ment possible la parole à une femme; c'est marque de bonne éduca-
tion.
A l'égard d'un gradé, il conviendra se servir du mot ^CIJ neay.
SYNTAXE DU PRONOM PERSONNEL.
344. Devant le verbe, on rappelle souvent le sujet par
un pronom personnel, surtout si ce sujet est un composé,
sll est déterminé, ou si enfin il est séparé du verbe par un
vocable quelconque.
Les pronoms les plus fréquemment employés à cet effet
sont :
t\ vea
le second étant plus particulièrement réservé aux per-
sonnes.
OBAMMAIBB EHMkRB. l8
mritVBRIB «ATtOIAlB.
37& GRAMMAIRE KHMÈRE.
Hm âahn tel nb ômi tom: im pu li 6 H(\j
as iamnàm niu knSn camkàr no hm krahei vea cet as
Toutes les plantations du jaixlin , les bœufs et buffles les mangèrent
Mais les autres sont également usités.
saum ci iaun kai r^ khiiom
Mon aïeule me cherchera
On emploie également d'ailleurs, dans ce cas» le pro-
nom indéfini tn ke on.
Ht\J HH
1 ^ ^
et-
âs nâk srvk ke hao àkhvak àkkvin
Tous les habitants du pays les appelaient Àtkffàk et Àywén
II
PBOROM oéHONSTIUTIF.
*
345. Le pronom démonstratif est le plus généralement
formé d'un appellatif personnel pronominal et des adjectifs
démonstratifs
ton: m
tom: no
L'appellatif personnel varie alors selon la personne qui
parle et celle à qui ou de qui on parle.
ffi tnxir tfiB |qidi D njnw
à ne mean pràçhâ thim nSs
Celui-ci est très intelligent
LE PRONOM. 275
Neah Piu hx^ tul thà nàk ne hh
NeaA P6u se prosterna et dit : Cesi celui-ci même
m fan: èfa eifa tom: n oar or id G pne
nàk n? filit furan no Jça çml cet Aveu pjeifrapdn
Celui-ci et celle-U consentent à devenir mari et femme
346. Mais on emploie également, avec sens prono-
minal :
a. ladjectif démonstratif précédé d un appellatif prono-
minal;
nj ôton tri tne [miriH u fin tnm: tffi nfa sm trim:
/d f amne tiu mean preaham bei nàk no niu knm nikir no èh
longtemps après il y eut trois brahmanes : ceux<i résidaient dans ce même
royaume •
h. le pronom personnel, ou un appellatif personnel.
Le pronom personnel de la 3" personne II vea est particulièrement
employé pour exprimer le pronom démonstratif ced^ cela.
9 no il ppHu An g^aj CiS\
khhom khldç vea crû praâp ampi thâs slà
Je crains que cela ne fasse tomber la boite du plateau à bétel
triAj fin o'is nu tsio nfa nn m
totis nâkphah hap khmèc knoh phum ke
La peine de ceux qui enfouiront un cadavi*e dans la terre d'autrui
i8.
276 GRAMMAIRE KHMÈRE.
347. Celui qui, celle qui se traduisent par Hfi mm yak
ièl fnfa fuifU neaxi 4èl.
tt\jo 8j m m ttinj ÂJ9pu EÛn
sjec by rdk nàk dil iam^ yak
Le roi ordonne de rechercher celui qui a tué l*ogre
III
PRONOM POSSESSIF.
348. Le pronom possessif se forme à l'aide des mots Ûu
phaAy lùt\j rdbàSy etc., exprimant uile idée de possession et
d'un pronom personnel.
C'est en somme un pronom personnel au génitif.
IV
■
PBONOM RiPL^GHI.
349. Le pronom réfléchi s'exprime :
a. à l'aide des pronoms
I l smguiier
98 khluon [ qui s'emploient au | ou au
mm a^ma ( pï^^iei
m knea toujours au pluriel^ lorsqu'il y a réciprocité;
?3h en perd alors le sens péjoratif
et ffl ST) àlmà le sens spécial qu'ils ont comme pronom per-
sonnel (8 3ûo);
LE PRONOM. 277
tO ne n m sî îina kiû^ rLnîpîîfa tom fin mfa tom:
ietc kaun Mei rik iy khmean àçhâ sâlâ èh fan frai swth no
Si les enfants (da prévenu) ne peuvent trouver (d^argent), l'huissier du
Tribund lui-même paiera à la place de celui-ci (du prévenu)
ru En tnjfa n toi trunt mn n t&mim tîl ûtî ffînn
I U U 9^ J I
mn t9jR
tt pHi feMÂ £a çao n? rûp M^n (^u ^en f^ j^mreif ipfi^ i^^ (tel
Lorsque vint le matin, dors celui-ci se prépara encore à aller servir de do-
mestique à son beau-père
ttrij fntwi^n an tS t9l g: insp rim
hewf âkv kaha deu titt phtà àtmà tfh
Alors Àlev 8*en retourna dans sa propre maison
b. par le pronom personnel précédé de 96 khltum
96 9 khluon khnom moi-même
9fi ^b khluon en tol-mème
96 t\ khliwnvea lui-même, soi-même
•6
î) 98 9 HH 8î tfl Ôoh tlin
è khluon khnom mik iy eea ^amnet yak
Moi-même suis venu m'offrir en pâture à Togre
e. par l'appellatif pronominal suivi de ^u M ou 96
khltum;
n
278 (;rammaire khmere.
d. par le pronom, oa le substantif suivi de H(T1 miît,
même.
5 ùm Hfi Où [Çl
kknoM m& anfji cak tbm
Je ne veux (y) aller iDoî-méme
360. Le pronom réfléchi se place immédiatement aiprèt
le verbe.
Hrj HH ûum m [[db
€%• ^ et- U
ib nij: pahuol knea çrem»
Tous se sont réunis en grand nombre
Ht\j itni tjufu m uriR hq 9n
^1 çirfohiÊol knea kai wt&ç ^
Tous les voleurs s'eicitèrent à s'exercer à plonger dans Teau
tevy niyeay k^êm mkprapon oy nep M/non
Alors il chuchota à sa femme de se préparer
itrij fil m t& t9l HB Hfii
heuy neam knea ieu tm mini motiea
Alors ils s'en allèrent en hâte
PRONOM RELATIF.
851. Les pronoms relatifs sont :
tuifU dèl
ïi dà
LE PRONOM. 379
li tHî8 înw HW runtôfi ftiru Hbtu t^ t? onçn tfi Ht m
u -* n iJ V 4-
œa t'en jrAnwî; ils nàmeun iil emkùy niu teu jôla eea tauy keuea
n eut honte devant tous les mandarins qui étaient réunis dans la saile
tçn p: Hb fuh Hw (Sn Tifa Hqifu to^h fc: torri: aS
tettp pvl an ièh as trap tean ambàlfhleuh çke no cea pHeak bei
Alors le saint partagea toutes les choses que le feu avait brûlées en trois par-
ties
ttriî tun ne (àftiaj tmnfa mnj
i^Jf yik koun srei ikl chmous Suoi.
Alors (ils) prirent la fille dont le nom (était) Suos
■
Le P. J.-B. Bernard [Dictionnaire cambodgien-français, Hong-Kong,
1 903, p. 3o) écrit : trSi le pronom relatif est régime du verbe, on se
sert de préférence de la particule l U HJ ièl. n
362. Mais le khmèr emploie également, dans ce sens,
la plupart des pronoms personnels et des pronoms indé-
finis.
mru 9 tel Gin & hib HBfu hî m rns fLJ9n(m 9 do
kàl khhSm niu troi irè mean mônûs muy nàk kaf sralàh khhdm iauc cea kauh
kat
Quand je demeurais à la campagne, il y avait un homme qui m'aimait comme
son fils
mB tH fil fil fin njfa tnB nB tio m
mean me srei pir nàk sëh mean iaun dans knea
Il y avait deux femmes qui avaient chacune un fils
280 GRAMMAIRE KUMÈRE.
^ fthu m pnn Htfitu mnn tn uiain o^ tfo tfun: ttni
6) I n 0 J
è â^ /t peak midây âpûk ke hankap dui daus no keuy • . .
Lorsqu'il eut entendu le père et la mère ^t lui donnaient cet ordre. . .
Les pronoms personnels Ii vea et ÙJu $ën placés devant le verbe
pour rappeler le sujet (S3&A) peuvent souvent se traduire par le
relatif.
VI
PRONOM INTBBR06ATIF,
353. Le pronom interrogatif est formé d un pronom
personnel suivi du mot fUTl m W.
HR Om nàknà
ÉTlfa fun neannà
infUTI ànà etc.
Nonà qui est très employé n'est fort probablement que la contrac-
tion de HR om nâk nà.
ctr - - -
Bom ÙR m nnînHm
ndnà bit Atea |à/à ah
Qui a fermé la porte de ma sala?
On trouve cependant flXl nà employé seul.
(û fiiia truiR 9R m9nu 98 cio trimt m ob qpfi om m
tfi |ur
une
(eu nean fe«| fA samUip Jfhhton dauç no teu çah bàn nà thveu eea prapSn
Si tu te jettes dans Teau et te noies ainsi, qui trouverai-je pour être ma
femme?
^*^ Souvent écrit fautivement fil.
LE PRONOM. 281
364. Lorsqu'il s agit d'une chose inanimée ou d'un ani-
mal on emploie le mot K\f àvei quoi (qui sert également
d'adjectif interrogatif, SSay) employé seul ou précédé de
nriR «tf^ chose; (m. à m.) chose quelle? « C&ïfi KlT »St avet.
â^ivàlf çhkuy ikà iklàe âvei ^ojr nS
Àkhvik répondit : Craindre quoi? Cet ogre?
Populairement ffljT àvei se prononce et s'écrit Ht oy.
VII
PRONOM INDtfPINI.
355. Les principaux pronoms indéfinis sont :
tn i^ on, quelqu'un
9(9 iùei chacun
fin ^ fUn nàk à nà qui que ce soit qui
fnî àvei quoi que ce soit;
titei se place à la fin de la proposition ;
tn tUTi Bî HH 9n DOJ HH
U 1 0 (I
ke hao iyamtuk soûl mik
On (les) appela pour amener la barque à la rame
mean ke mii yèk khmUm
II y a quelqu'un (qui) vient prendre le miel
283 GRAMMAIRE KHMÈRE.
FitM HH îlfa Ufi tfUD: CftOTlH ÎTl fife EUR fflh Cfl nTcUl
€*- 4J « et-
919 9t9
as nàk teah iuon no dandeum knea nJtk yilç neah cea phiriyea Htei Htei
Tous les quatre se disputèrent, chacun voulant la prendre pour femme
HH îl fun (\J9nu djn tam: nju two èfa bî ne pô- tfi
et- ul 8^ SI u u U
lune
P'
n4 jr è nà MiMf yak no $£!fp sdeç idh hy Içaun kramim cea prapon
Quel que soit celui qui a tué cet ogre, le roi lui donnera sa fille comme
épouse
îl H)m d) Hfim m n ntrùiR hb fo: no kiT
i àj;At>ai cea minus kkvàk pi kamneut tt^n ç? ^las àvei
Comme Akhvak était aveugle de naissance, il ne savait craindre quoi que ce
soit ^
â^ ceui qui marquent une idée de pluralité
(\jh s^ tous
(\jU sàp chaque » tous.
366. Un grand nombre, également, sont formés de lad-
jectif indéfini et d'un pronom personnel.
ttùfa tD tîîfa tpfa fan: ST HAJ Hn fi'fa ftlfu HiB ne Kh
^ U U U «t- V U
yeuh tkveu reuoh prin ne iy as nâk pkah dèl mean ktmn (çramim
Nous avons fait ce conte pour tous ceux qui ont une fille à marier
U HR uit9 un dtohH
et- 6)
hêi nâk datei mii dandeum
S un autre vient (le) réclamer
LE PRONOM. 283
finj fin nru m irhfi ub ts
* ctr fv/
à^ nài real knea hean flan ke
Tous, vous osez attaquer les gens (pour les voler)
367. Ou encore du pronom personnel suivi :
du mot run nà qui perd ici sa valeur interrogative
ou du mot composé ?3 fUTl è nà.
8î m fim ftifu tel îl en tam: têt tnjfa
U et ' •U
iy nàk nà del niu è mûi nS çhkuy kuh
Que celui qui est en face, réponde
itj ràm HH î) am tftjfa nnufij tîl rùn si ir tri turl
.^ €%. V U
tftJAJ
(eu kheuh nàh hni$èh^^^ mdehua tiu W^iy rottiu kao ^eUfii
Si tu vois (des gens) quels qu'ils soient porter un cercueil pour Tadler
vendre, cours appeler le richard
358. Le pronom indéfini crTun l'autre , les uns les
autres 7) est exprimé :
a. au singulier par le pronom personnel précédé du nu-
méral Hî muy;
tnfi HBfu nr m hî m tom: m m m trun: se
VMan mbvAi^ ptr nài muy nâk no khvHk muy nàk no khvën
n y avait deux hommes, Tun était aveugle Tautre paradytique
(*) itUu fM voulant dire «r porter à deut)» entraine nécessairement le
pluriel.
28& GRAMMAIRE KHMÈRE.
Hj HH muy nàk se rencontre souvent sous la forme HKH
mdnàk;
h. au pluriel par le composé précédent suivi du mot ffl
knea qui se place à la fin de la phrase
triB tH |m nr fin mfa tne nsi tio m 5 tH hî ne nhu î)
iH Hî nfi im
itean me mi pir nâi sfh mean iaun Joue knea i me muy kaun Mp, è me muy
iaun rSi
D était denx femmes qui avaient chacune un fils; Pune avait (vu) mourir le
nen ; cdui de Poutre vivait encore
ou quelquefois encore par le mot composé H(\J Hîl *" fa «l
nàkiën;
c. par le pronom 91: khlà répété.
9)1 â'mrî ^u tfîîfa Tit cfmn S itu si: tftnn ub rtu
jpAffif cùmpeak dàp datnlëh JslM dkmpeak pràm riy kkU eUn^ai huon riy
damlëh
Les uns empruntèrent dix onces, les autres 5oo , les autres hoo
yi: tn 8J H| ijlR 9)1 tn SJ fîl U CpR
IsUà ke iy muy bâi ihlâ ke iy pir bei bai
Les uns donnèrent un bdi ^^\ les autres donnèrent deux ou trois bài
Le pronom CH ke est employé ici en vertu de la règle exposée au
S 344.
^*) I^e Cflfî bât ëtait une pièce dWgent monnayé vidant quatre ligatures.
LE PRONOM. 285
359. Le pronom indéfini privatif s'exprime par le pro-
nom indéfini précédé du mot composé SUIQ khmean cri! n'y
apasD.
()<ivf font nqin rurinr a/ie Bfun èfa tfnjrriH qicii ty
eilauv n? p^S^ n& Ufitean ninà fAh dandâm bây si kkmean ke thveu ^mji^i
Maintenant c^est très dur, il n*y a personne pour faire cuire le riz, personne
pour tisser le pagne qae vous porterez
mm fun tmn: (ci: nren hîb Hutn Ajnn ams emn
fifa sj tfmtu ne Âjcpn
^/ nà no prd{ saniùp Atnrïn apsob saukot khmean nonâ nln iy «^ reo^ Mtnbàt
Alors le Prft Santûp Amiln mourut et il n*y eut personne à qui donner le
gouvernement du royaume
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 287
CHAPITRE IX.
LES NUM^RAUI ET D^IBRIIINATIFS SPECIFIQUES.
SECTION I.
LES NUMERAUX.
360. La numération khmère compte aujourd'hui par
cinq.
Il ne semble pas qu'il en ait toujours été ainsi. En effet, toutes les
langues du groupe mon-khmër dont il m'ait été donné de comparer
les vocabulaires ont la numération déciniale; et les nombres six, sept^
huit, neuf y sont exprimés par des mots tellement îdenttqnes qu'ils
ne peuvent avoir qu'une origine commune ^*^ :
MON 8T1IN BAHHAII SBDAlf BOLOVBN
Six .... oo(^ pireèu prou tedra tedru tero
Sept. . . oooS Adpah poh tepeuh tepeu poh
Huit. . . ^So teçàm pam tehngam^^^ tehicam tham
Neuf. . . oç çah sert tecin tecin cin
Il convient de remarquer d'ailleurs que les Khmèrs possèdent,
aujourd'hui encore, les restes d'une numération par quatre :
Ht UUI tnuy daifibar î^) quatre
^*^ Ce sont les mêmes en annamite. C'est d'ailleurs uniquement sur cette
conmiunauté des termes de numération que Logan d'abord et Kuhn apiès
lui {d. supra, S 8) ont cru pouvoir établir l'existence d'un groupe mon-
annam.
^*^ Odeud'hal, Vocabulaire comparé (supra, S 5), dit tehicam.
^'l UUI damhar paraît être un dérivé du mot ffdeuxT) , tel qu'il se reti'ouve
dans les autres langues du groupe mon-khmèr, par préfixation de la dentale
nasalisée en dftmleu. Ce qui semblerait donner à ce mot une signification
proche de irdeux paires n.
288 GRAMMAIRE KHMERE.
H| u fi muy fhlaun quarante
HT AJn muy $lëk quatre cents
Ainsi on dira :
fifxJ ni uUI puapir ia$fibar «rdeux (jeux de) quatre colonnes?)
pour : erhuit colonnes t).
Mais cette façon de compter, particulièrement en ce qui concerne
les deux derniers nombres, ne s'emploie plus guère que pour les
fruits, les légumes , le mais, etc. On ne peut donc guère en faire état.
I?'
tltÛri HT U6 trasâk muy phlaun t\o concombres
jpinjn HT
fUn prasàk muy dëk &oo concombres
361. Les numéraux qui expriment les cinq premiers
nombres sont :
HT muy un U6 b^on quatre
ni pir deux Ql pràrfi cinq
U J«* trois
Les quatre premiers sont communs à toutes les langues du groupe
mon-khmër. Ils s'écrivent respectivement en mon :
^ mvè un S pi trois
®\ bà deux o^ pon quatre
Par contre le nombre cinq, s'il se retrouve sous la tormepedam en
stien, bahnar, sedan, boloven, pear, kuoy, etc. ^^\ se dit qod^ mmm
ou ocxf^ pasûn en mon, ou sous les formes contractées wn, seun du
kon4u et du sue et san du khasi ^^l
^^) On le trouve sous les formes pàn, hpan, pôn, hpôn en palaung et en
wa. ScHHiDT, Die Palaung Wa und Riang Sprachen des Mittleren Salwin-Ge-
bietes, 781.
^^ ScHMiDT, Grundzûge einer Lautlehre der Khasi Sprache, p. 758.
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 289
Deux s'écrit souvent aujourd'hui sans I final. Cette lettre est ce-
pendant étymologique puisque se retrouvant dans toutes les autres
langues mon-khmères qui disent bar. En mon seul on ne rencontre
plus ce numéral que sous la forme ®1 bà; mais à Torigine il s'écrivait
bien o)q bàr ainsi qu'il appert de l'inscription de Myazedi, où il se
trouve sous cette forme à la ligne 3 (^).* 11 est à remarquer d'ailleurs
que, d'une façon générale, (^a disparu en mon comme finale.
362. Les nombres six , sept, huit, neuf sont respective
ment exprimés par Cp pràiriy cinq, suiyi de l'unité complé-
mentaire.
Q1 H| pràm muy six m\ U pràm hei huit
Ql nm pràm pil sept Cp UB pràm buon neuf
A noter que lorsqu'il se joint au mot pràm pour exprimer sept la
finale liquide I r se mue en la liquide HJ /.
363. Le nombre dix s'exprime à l'aide du numéral Hu
dàp qui se place après le chiffre des unités de la dizaine
dont il est séparé par la particule 9 fi ton.
HT 9 fi u U muy ton dâp onze
m 9 fi du pir ton dàp douze
g1 U 9fi tfU pràm bei ton dâp dix-huit
[Ôl Ufi 9fi uU pràrfi buon ton iàp dix-neuf
^*^ Blagdbn, a further note on the Inscriptions of the Myatedi Pagoda
(Pof an), dans Joum, Roy. As. Soc,, 1910, p. 800. Cf. Blaoden, Quelques
notions sur la phonétique du talaih, Joum, ox.^ XV (1910), p. /199.
GRAIIMAIRK KIlMKni. ig
290 GRAMMAIRE KHMÈRE.
UU ààf ni ?fi im^\ ma connaissance, ne se retrouvent dans au-
cune des langues mon-khmères et je n'en ai pu discerner Torigine.
Dix se dit oS ço& en mon, et ;a oujî^ dans les langue3 non écrites
du groupe.
364. Le nombre vingt s'exprime à laide du numéral
\T\ phei qui ne s'emploie jamais que précédé du numéral
H| muy un et se place avant le chiffre des unités de la ving-
taine.
Hj in U mtty;?A«t6et vingt-trois
" ' p -
H| tfi Cp nrU muypheipràriipilyingi-sefi
Vingt se dit ©) coloS î^) bà çoh en mon et bar ja, jit ou jet dans les
autres langues du groupe.
365. Tous les autres numéraux employés aujourd'hui
en khmèr sont empruntés du siamois.
Ce sont :
(IDH (\IU ^àm 8^ siamois ^iou Su sdm stb trente
[ AJ AJU se 8^ — 3 Su «t 8tb quarante
un AJU hà sep — m Su hà stb cinquante
Uin AJU hoks^ — Wfi Su hok 8tb soixante
on ÂJU cet sg? — w?i Su ch& 8ib soixante-dix
(^) A noter que dix s^ëcrit oc^ quand il signifie dix et coloo quand il
exprime une dizaine supériem*e. Dans les deux cas d ailleurs la prononcia-
tion est la mémo : coh.
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 291
fûtl nJU pèt s^ siamois uiJ?i fin pè't M quatre-
vingts
tfii ftJU kao 8^ — iffi Su kào 8ib (*) quatre-
vingt-dix
iUJ rày — «u rçi cent
fhfi pan — wii pAan mille
[Hfi meun — mu mûti dix mille
it\J8 «Al — uiu sén cent mille
nnfi fean — thti /an un million
La valeur numérique précise attribuée aux mots [Hfi meun, injfi
$in et njlfi /ean comme au mot [fTlSI ^o|, emprunté du se. koti, dix
millions, est des plus conventionnelles. En réalité ces numérales ne
représentent rien à Tesprit de la plupart des Cambodgiens et ne dé-
signent pour eux qu'une pluralité innombrable.
L'introduction de ces mots siamois dans la langue khmère ne peut
guère être antérieure à la fin du xiii* siècle.
Dans les langues du groupe mon-khmèr, les dizaines s'expriment,
d'une façon identique, à l'aide du mot dix suivi de l'unité indiquant
le nombre de la dizaine.
Ainsi (T trente 7) se dit :
en mon 8 coloS pï çoh
en êtieng peijet, en bahnar jveit^ jit.
Le nombre cent, par contre, possède deux vocables distincts :
riasig, korienfy herang en stien, bahnar, sedan, etc.
ctS kïin, Uam en mon, taren, kasen, etc.
Mille se dit cS &fm en mon; ce nombre ne représente rien aux
populations sauvages.
<*) En siamois âlU «aw = 3, S «t=A, v(l ^«-5, V\f\ /i8à:-6, l'S?!
«9-
292 GRAMMAIRE KHMÈRE.
366- Ceux qui expriment les centaines, milliers, etc.,
sont toujours précédés d'un numéral indiquant le nombre
de la centaine, du millier, etc.
H| ItU tnn fUU UB muy rày Kok »êp hum cent soixante-quatre
ICp nnj ItU tm AJU prhm pU rày kao «ejp sept cent quatre-vingt-
dix
Ht fflB [qi UB ItU foR nJU ^ nfU muy pan prànt bum rèy cet
^ ê^P pràm pU mille neuf
cent soixante-dix-sept
A lioter que HT se prononce alors : mo; on dit mo rèy cent, mopan
mille, etc.
367. Les uns et les autres s^énoncent avant le numéral
indiquant l'unité correspondante.
lAJ AJU Qiy 0 tès^prim ^'quarante-huit
H| ICU Ufi ffluy roy buon cent quatre
Hî ItUU
U mfi m ItU Uin fUU bd pan pW roy hok sëp trois mille deux
cent soixante
Cette règle de position, conforme au génie de la langue siamoise
dont ils sont empruntés, si elle est la même que pour le numéral
exprimant crvingt^ [supra, S 36/t), est contraire à celle qui détermine
la place des unités après le numéral signifiant crdix» [supra y S 363).^
368. Le numéral ordinal n'est la plupart du temps pas
marqué en khmèr.
Cependant, en style élevé, il peut être indiqué par le
mot Rin huijirup placé avant le nombre et précédé du
verbe tfl cea être. .
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 293
Hîl
fretf montSl sauriyà pnX a/^if cea kûmr&p pràm fil n? ^eu| f en mo^ . . .
Lorsque le globe du septième soleil parut . . .
On rindique aussi, dans le style moins soutenu, par le mot t9în
lek^^^ qui veut dire «f chiffre, numéro tj, placé avant le nom de nombre.
nu I9în Hj krap lekmuy premier volume
. 369. Le numéral se place après le substantif qu'il dé*
termine.
uT [Ql d(nfirei prà^fi cinq éléphants
370. Lorsque le substantif est accompagné d'un des
pronoms indéfinis marquant le pluriel, le numéral se place
après ce dernier.
■ Hru tcni tIù ^ itu t&n m 9n tnjfa m têtu Kitaji"
as çôr teah pràm rày heup ampi A^ leuh rok tneul àkv
Les 5oo voleurs ayant relevé la tête après avoir plongé cbercbèrent Àlev
^des yeux
Il est à remarquer ici que l'adjectif indéfini HAJ 91tt as iean s'est
dissocié, Hm as précédant le substantif, et Tiu tean le numéral qui
le détermine.
^^) Siamois : ItlH lèk.
S9/> GRAMMAIRE KHMÈRE.
371. Mais il se place avant tous autres adjectifs.
Hfim tIù u tam: tjum m m i7\ lo
1 6J et a
tnon&i tean bei nopabuol knea rot ton ruoc
Ces trois hommes s'excitèrent mutuellement à s'enfiiir
SECTION IL
LES DÉTERHINATIFS SPECIFIQUES.
372. Le numéral est généralement suivi d'un détermi-
na tif spécifique rappelant la nature, l'espèce, la catégorie
de la personne ou de la chose qui fait l'objet de l'énuméra-
tion.
373.^Ce déterminatif, quel soit-^il, se place toujours
immédiatement après le numéral.
Ces déterminatifs spécifiques sont très nombreux et leur emploi ,
principalement en ce qui concerne les personnes, est aussi délicat
que le choix judicieux de Tappellatif pronominal.
Pour dire «un bonze?) , en effet, on ne doit pas dire :
tann rufa HÎ HR louksanmuy nàk
mais bien :
tfinfl Ajb Ht Hb louk saû tnuy an
D'autre part
tua HI JD pUen muy von
et mti HÎ t\Jnn phlen muy satnrap
désigneront
le premier : l'ensemble des musiciens de l'orchestre
le second : l'ensemble des instruments de l'orchestre
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 295
le déterminatif spécifiant bien nettement, pour chacun de ces cas,
la qualité de la personne ou la nature de Tobjet dont il est ques-
tion.
374. Les plus fréquemment employés sont
1® pour les personnes :
Hfl nàk pour les humains en général
truin lauk (se. lokdy les hommes) pour les dignitaires et
fonctionnaires , les hauts personnages
Hu an (se. anga, corps) pour les rois, les princes et les
bonzes
nfa Kin ffin: tne toni ub hh
Ifnon sr^i ne mean Qor hwm nài
Dans ce pays, il y avait quatre voleurs
mm n tDn tne two hi (n: Hfa tontu no td Clin nfa
cnn
kâl pt ieum mean sdeç muy prà ah soy reaç nôu srok Kah-cak
Autrefois, il y avait un roi qui règ^aait au royaume de Kan-cak
â® pour les dignitaires, les honneurs :
I» 1
^^ [ pour les honneurs supérieurs
ffifi pan
n I
intjirî hupak pour les honneurs inférieurs
^*) Siamois flQ VIU huâphàn, qui commande mille hommes.
2% GRAMMAIRE kHMERE.
lo (milliers I dlKHinems '^)
3* pour les groupements, les corporatioos :
IC: von pour les orchestres, les corps de ballet, troupes
théâtrales, etc.
rjI^S H] iâ lèlim an^ ton une troupe de danseuses
U"" pour les statues , les images :
;n n^ image, forme
5"* pour les troupeaux , les paires d*animaui :
tnb (^^ hvaun troupeau , essaim
T) ku paire
QH fum attelage
[nu HT n Iraheirnuy ku une paire de buffles
SU (ÎI IDu kkiÊuam pir kvam deux essaims d^abeiiles
u
lùJl UQ &H f? buan fifm quatre attelages de chevaux
'•* Les dignitaires et fonctionnaires khmèrs sont répartis en dix catégo-
ries; la première comprenant ceux qui ne comptent qu*un millier d'hon-
neurs : rUfl HT IJ1 CTlfi Màk Mary Aa^paa; la dernière et plus élevée, confé-
rant à ses titulaires dix milliers d'honneurs : AJn U-U inCTlfi 9dk iàp
kupan.
^'' Iflâ koaun du siamois cJ'l fiung; se prononce /on.
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 297
6"* pour les végétaux :
t&H deum arbre, tronc
Se dit des arbres et plantes qui poussent séparément.
tfUJ ÇirU kao tBfH cheu tealmuyphei ieum^ vingt cheu teàl^^^
7® pour les choses :
Kjrin Mmrap assortiment, jeu
tun HT AJnn pUeû rnuy saijÊrap un orchestre (en parlant des in-
r • • ^ , struments)
U^l Ht Ajnn ro& muy sarprap une voiture et tous ses accessoires
• I
CjpEU m (îinn Wy pir satu^ap deux déjeuners (pour deux per-
sonnes différentes)
m qiB mù d': hî tûrin ic ttritu
b iàn kreuùh phtà muy samrap ruoç heuy . . .
Ayant réuni tous les matériaux (pour faire) une maison . . .
H n mûk espèce , unité
HtflU U HH fnaiaup bei mûk trois plats, trois mets
VJÇ) X:Auop période
Sert au décompte des années pour les enfants, les animaux, les sa-
laires.
m m
CI ni tu n çhnàtii pir khuop deux ans
^'î Le îl nj teal, Dipterocarpus alatus, est un grand et bel arbre fréquent
au Cambodge. Les Khmèrs en tirent de Thuile et se servent de son bois pour
la charpente des maisons.
S98 GRAMMAIRE KHMÈRE.
t/l (?wor rangée, série, ligne
ut ri AJ U fi Cil phtà Uua btum cuar une maison à quatre rangs de co-
lonnes
n \Ani touffe, buisson, pied
Se dit des arbres et plantes qui poussent en buissons par touffes
comme le bambou,
ai •
TAJ Ht n rbm muy hotfi une touffe de bambous
Gfih çanldn échalas
Se dit des plantes cultivées que l'on fait grimper le long d'un
tuteur.
HtlG HT Gfib màreç muy çanbh un pied de poivre
OtfcriH çaàkàm bouquet, grappe, touffe
Se dit des fleurs et fruits qui poussent en bouquet, en grappe, en
touffe.
lu UQ H| GtmH fhJk daun muy çankim une grappe de cocos
n kuo épi, gousse
AJf Hî n ^auo muy huo un épi de riz
HnrU î*) Cl R ampU muy kuo une gousse de tamarin
nfi kdmnd tas, monceau
u e\ f\ft ^ma muy Id^nè un tas de pierre
<') En stien bit.
LES NUMERAUX ET DETERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 299
il dotn morceau , paquet compact
Se dit d'un morceau de viande, d'une pépite d'or, d'une motte de
terre, d'un paquet de tabac, d'un pâté de maisons, etc.
*
nrUTlR karpmt morceau , fragment
Se dit de tout ce qui se divise en morceaux, fragments, etc.
roi cheu pir bei kammt moi kol rote phah
Cherche deux ou trois morceaux de bois et cale la voiture
cfnn cûmreaè ou cftlin cûrnriek lameWe ^ lanière
Se dit de tout ce qui se découpe en tranches, en lanières.
(Vf) G [C ç\ utnn fSg çhaeumuy cumriek une lanière de viande bou-
o canée
ITi \u\V\ et Ufin Ireî nt^l muy ctti^ea^ une tranche de poisson salé
mDU hrap noyau, pépin, balle
Se dit de tous objets en boule, en forme de balle.
ffin fi^nàfn ktdïkà^^^ muy hrap une pilule
Ô^. ROIfTI çs
4- U
tnfa bon pelote, peloton
Se dit de tout ce qui est roulé en pelote.
[G AJ HT inb ces muy Kon un peloton de fil
^*) nnjni vient sans doute du se. guli (féminin de gula) balle, boule,
boulette.
300 GRAMMAIRE KHMÈRE.
nnh katpràn tvQBse
Se dit de tout objet tressé, natté.
di ^ niiu phkà beikiogirXn trois guirlandes de fleurs '
(\Jri Cl nnb mu^ muy kmfkràn une tresse de soie
nttM loMi brin, fil
Se dit de tout ce qui est filiforme, des veines, des nerfs, etc.
IC\J] Cl ni AJ mao tnuy {a«ay un brin d'herbe
tun hd paquet, boîte
Se dit d'objets divers en paquet, en boite.
Cfir Cl [Un bàrei muy hi un paquet de cigarettes
tnU nt\J te tUn ckeu kuspirbo deux paquets d'allumettes
m fi phèn galette , tablette , rondelle
Se dit des choses plates et rondes.
AJ tuin Cl lu fi ska Anot muy phèn une galette de sucre de palme (')
UPUTlU (\nCU o lu fi iamnap çvày muy phèn une tablette de pâte
sèche de mangues
^^' Les Cambodgiens donnent au sucre qu'ils obtiennent par préparation
du suc de palme (produit par le palmier à sucre : borassus flabelliformis) la
forme ronde et la grandeur de nos petits fromages de chèvre.
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 301
n flinU kandap botte , gerbe
Pour toutes choses liées en botte, en gerbe ou réunies par un lien.
AJn tultl Cl nninU m ^motmuy kaniSp une paillotte de palmier
a sucre
(1)
8** pour les écrits, les livres, les papiers, les cartes :
tnU çhàp pour tous les écrits en général
8j tijtarri ajuîi fan: «n oju
6y samnao so^mtot nef bel çbàp^
Faites copier cette lettre en trois expéditions
du çàp exemplaire, édition
t\J îfl m ou satràpir çàp deux exemplaires d'un ouvrage
AJtl ni QU sautpràmpU çàp réciter sept fois la même stance
îTl n kàffîfn P) recueil
Se dit dés livres enroulés dans une étoffe.
P • ^
nilfn ç\ mn lalrârnuy^^f^t un recueil
[91 khsè Gcelle, lien
Se dit des livres reliés par un cordon.
(tl|în fufuia kî fjj satrà lobèni^)pirhhsJ deux livres de contes
^*^ La paillotte, dans la plus grande partie du Cambodge, est faite de
plusieurs feuilles de palmier à sucre assemblées par un lien cousu.
^'^ Du pâli kippo, chapitre ou section d'un livre, se. kalpa.
('} Un t\l[rn rufuh satrâ ïdbèh (de [(Uh leh s'amuser) est un Uvre
populaire, un recueil de contes amusants.
30â GRAMMAIRE KHMÈRB.
friB i'fln'*) cahier, volume
AJlPlI t9AJ ci' PflB sa^à tespràrgibeikàn^^^ huit volumes rituels
InU brap couverture
Se dit des livres brochés ou reliés.
lAJtrri Cl [nu salphèu muy krap un volume
finfU kbàl tête , exemplaire
[AJIfil Cl npfU saiphiu muy kbèl un exemplaire
tfnn cdmpuk chapitre, article
(\3fi saut (se. 8ut7*a) stance récitée à haute voix, oraison
tjfn dampea ou FifT) Uimpea page
9 triB tHfU m
Hitom 6àn meu/ «a|m muy phei dampear
J'ai lu 90 pages du saii*à
n pum moule , type , exemplaire
ndltM Cl n kradàs muy pûm une feuille de papier
rurthn sanUk feuille
Inuinj ^ AJfinn kraià$ bd satdëk trois feuilles de papier
^^^ Du Bc. kanda, chapitre, section d'un livre.
^*) fJlfn t9t\I M/rtt tes (se. deçana) est un livre religieux, ordinaire-
ment en langue pâlie, que les bonzes lisent à haute voix devant les fid^es.
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 303
9^ pour les quantités, chaque spécifique déterminant
nettement l'unité de transaction sur le marché :
La plupart de ces déterminatifs spécifiques constituent de véritables
unités de mesures universellement adoptées dans tout le Cam-
bodge.
Les dictionnaires ne les donnant généralement pas, j'ai cru devoir
les énumérer plus complètement peut-être que le nécessiterait une
grammaire.
«
ri hu paire pour les animaux et les choses en général
npflJ hbàl qui désigne le jeu de cornes, bois, défenses qu'on
trouve sur une même tête
fin Cl npfU pUûk muy kbàl une paire de défenses
ifUB c» npnj min muy kbàl une paire de cornes
nni feÔZ 1 . ( ^"^ grume
> bille de bois <
inU h^ ) ( équarrie
tfil Kin îG fini to' ttûj nn «^ tnu [uftnm h trûj nm d
■ dm
nou irok Prei Nokor ^^^ thlai cheu koki muy kop prakèl ihïai eheu ieal buon k^l
A Prei N6k6r le prix d'une bille de bois de kôki ^'^ équarrie (équivaut) à
peu près à celui de quatre billes de bois de tesd en grume
^*ï lin BÎ1I Prei Nokor «la forêt royade», nom cambodgien de Saigon.
^î îin koki, Hopea dealbata Hafice, diptérocarpée ; très grand ai'bre de
belle allure, dont le bois, assez semblable, comme grain et couleur, au
chéné, est très recherché pour la charpente et la menuiserie.
30& GRAMMAIRE KHMÈRE.
[Cni çhddr désigne lunité de poids pour les lingots d or
61
tnt\T CI [Cni meas muy çhiir un lingot d'or (du poids de lo taëls
environ, soit 60 1)
{y^ùJ çanteas^^"^ un paquet de dix (rotins généraiemeut)
repliés en forme de pince
[Crj \c3 G 61 m phdao pir çantea$ deux paquets de rotins repliés, soit
en tout 30 rotins
^]G bàç faisceau , fagot de 3 o unités
lAJ Cl CpG risei muy hoc trente rotins liés en faisceau
mt\J en CpO kàsbei bac trois faisceaux de 3o mtCUTlR fraiiol liga-
tures <^J
t{
u CD dën paquet de dix
Se dit des ligatures seulement.
PTlAJ Cl UfTl hàs muy dën un paquet de dix ligatures (une gueuse)
^)i bàv sac à coton formé d'une grande natte cousue
Contient environ dix livres.
nCpt\J ^ ^]] krabàs pràni bàv cinq sacs de coton (soit environ
5o livres)
p^^^.^— ^^
^'^ OÇIAJ canteas signifie proprement : pince épilatoire.
^^ Dans une ligature RtCUTlFi iranot il y avait 600 kas, sapèques.
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 305
mUn Irabak (*' un paquet de vingt feuilles de bétel
HCy cika [RUn molu pir ton iâp prabak c'est-à-dire : aia feuilles de
bétel en douze paquets
Cfim hàn de Tannamite hành, pain, paquets de so
Désigné la quantité cfe tabac (environ 4oo grammes) contenue
dans la galette repliée en quatre que vendent les Annamites : hânh
thuéc.
HH kaam petite cruche dans laquelle on renferme le sucre
de palme sirupeux poiir le vendre; contient environ
225 grammes (six BlfU neal, cf. infray S 875)
tinn srâk désigne un paquet de dix to'fi phèn ou rondelles
de sucre de palme, enveloppées dans une feuille
de bananier
*
en fi çàn tasse, pain en forme de la tasse, toujours de même
dimension, dans laquelle on recueille la cire
uJfiu praàp boîte, réunion de deux pains appliqués Tun sur
l'autre par leur plus grande face
IflHB uU lUHU kramwm dâp praàp vingt pains de cire
n kei^^^ la pièce d'étoffe de longueur ordinaire (16 mètres:
quatre fijb tbaun, cf. tn/ra, § 875)
^*^ iRUn Iraio^ signifie proprement cr pétale 7).
^'^ Signifie proprement «r métier à tisser ?).
gbaiiiiairIi KHM&RB. 90
mrBIIISIIIK HATIOIAtl.
306 GRAMMAIRE KHMÈRE.
ÎT19J kaki un paquet de ao langoutis (t\JfiR sampSi)
Dm tu ra/iwiy écheveau
Se dit des cordes, des fils, des soies.
ffin ak (') quantité de fil que contient la bobine de la na-
vette
Pour le riz, la principale denrée d'échange, les détermi-
natifs spécifiques les plus fréquemment employés sont :
tflfU ceal corbeille
n[fi kanceu panier
nih karon sac en paille tressée
qui indiquent respectivement la quantité de riz ou de paddy
que contiennent, ou sont admis t^ontenîr, les récipients
qu'ils désignent;
et
on dek charge
J[9: rd^^ voiture
qui sont censés représenter la charge que peut trans-
porter
un homme
une voiture.
^*î Hin ai signifie « dévider».
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 307
Bien que de contenance très variable, on peut cependant
admettre que
le tfinj ceal^un demi tSfî lao
le ntfi kanceu^^àenx tfinj ceal ou un tffl tao
le nîfa iaro« trois Rtfi Aranc^ ou tPïl too
le S^n (féfc = vingt Ô^ts ^Aàn
le n9: n)f?= quatre Sh ^A:
Pour les poissons salés, qui sont, après le riz, la base de
Talimentation , les spécifiques les plus usuels sont :
nfitU hmtuy^^^ qui désigne la pièce, le poisson ouvert et
étalé en deu^ parties retenues seulement par la
queue
ÛUFi damhbt la brochette comportant, enfilés, 8, lo ou
1 3 poissons selon l'espèce ou la grosseur
Enfin, pour la viande boucannée, on se sert du mot
ofchn çaikkak^'^^ qui désigne la quantité de viande, de poids
à peu près constant, que supporte la broche ordi-
naire.
375. Les noms de mesures et de poids se placent immé-
diatement après le numéral, comme le déterminatif spéci-
fique.
^^^ Signifie rr queue t).
^^ Signifie ir broche «.
90 .
308 GRAMMAIRE KHMÈRE.
On dira donc :
t\Jj CIO UnU rrauv iâp iàp dix piculs de riï
C-
nèit tAom muy datnhûn dàp damlëh pir et
Une grande barre d'argent pèse dix damlëh deux et (environ 617 grammes)
Il ne parât ira pas inutile, à cette occasion, de donner, d'une façon
succincte et aussi approximative que le permet l'imprécision du khmèr
en cette matière, la liste des principaux poids et mesures avec leur
équivalent en notre système métrique.
Mesures de poids :
UnU hàp=^ 100 neai= 60 kgr. U'jU
Multiples j 0(3 çSn = 5o neal^io kgr. 287
tHjB i«i= 10 ««a/=6 k^. oi7Û
Unité fil ni neal livre = 6o4 gr. 7Û
tj9m d^9iilën= i/io de neal= 60 gr. U'jli
Sous-multiples | D ri == 1/100 de neal ^6 gr. 6474
n
tnfi Afin =» 1/1000 de nw2==ogr. 604.74
Mesures de capacité :
ulQ thàn = lio neal = 24 kgr. 18g. 60
fÇ] 00= 1/2 |Aàn= 12 kgr. 094.80
Il y a deux thàn et un pw au picul.
Mesures de longueur :
(\J8 8èn=* i 00 hàt^^Ui m.
Multiples / riju |A6aun= 10 ^6(1= 4 m. 10
fin H phyeam brasse = 5 Ja|= 3 m. o5
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 309
Unité tn n ^1 coudée (D == o m. 4 1
0H1H çamàm empan = 1/2 hat= 0 m. 2o5
Sous-multiples ( Ar-i i . j j • . / 1 ^
j ulbl thnap travers de doigt = 1/12 du catiian «
0,017
Ces équivalences ne sont' que très approximatives et varient selon
les régions, les provinces, les marchés. Cependant elles tendent à
prévaloir à mesure que Tiniluence française s'étend dans le pays.
376. Il en est de même des unités monétaires.
trmn d
louk ^akrex ^^ hàn fin damrei ne ^lai muy phei pràm nhi pir ton dàp riel
Le ministre des âéphants a acheté cet éléphant au prix de 9 5 barres
19 piastres (&00 piastres environ)
è kà iniSh muy kkè cea hàs pràm ion dàp tranoi
L'intérêt sera, par mois, de i5 ligatures
Les anciennes monnaies du Cambodge étaient :
le [finfi nèn lingot d'argent long =100 ligatures ou i5^5o (pèse
dix iaifJéh deux 01 = 617 gr.)
le Cpfî bat on tnrU fUtt rteZ/Man = 4 ligatures ou 0^62 (il y en a
26 au nèn)
^^^ Du se. htuta, pâli Aa/to = coudée, du coude au bout du doigt du mi-
lieu. Il y a d'ailleurs trois coudées au Cambodge : la grande, celle que nous
indiquons ici, du coude à l'extrémité du doigt du milieu; la moyenne, du
coude à l'extrémité de l'annulaii^e; h petite, du coude à l'extrémité du petit
doigt.
^'^ Se. cakrtn erqui va en char». Le çakrei est, au Cambodge, le ministre
chargé des éléphants.
310 (iinAMMAIRE KHMÈRE.
le AJu slënou AJfi D slën thiiii gremà sléû ^ i ligature ou o|i55
le (\Ju t^G sîën tauç petit 8lën= 1/9 ligature ou 0 ^ 07.96
les trois dernières monnayées sous le roi An Duon ^^\ père du feu roî
Nbroudam ^^î et du roi actuel : S. M. Si Sovat (^) ;
plus deux multiples fictifs du Cptl bat :
le CJ 9jia ianJén ==^U bàtou ù^kS
le Hnin ancin = 80 bâton &9I60
Enfin la ligature annamite ItltrUTltl tranot composée de 600 sa-
pèques ou fî) AJ Icàs a longtemps circulé au Cambodge.
A rheure actuelle, ces monnaies ont disparu, la barre seule sub-
siste, et on emploie :
la piastre [nfU riel
et ses sous -multiples dont les noms AJ8 sën, etc. ne sont que la
translittération des termes français.
• I
La 1/3 barre se dit Hî nrUTlR muy kamnai une coupure
La 1/3 piastre Hî OtîJlÎQ muy çaffihien
et on dira :
ni l fin fi Cl nrUTlR pn* nhn muy kamnat une barre et demie
Ht tnfU HI Ott/lm muy riel muy çamhien une piastre et demie
<») Hh Ulfa Ah Duon,
t'î fitntj Nôroudam se. Nara uttama.
«'
(') AJ rum Si ssvat.
LES NUMÉRAUX ET DÉTERMINATIFS SPÉCIFIQUES. 311
377. Le déterminatif spécifique s*emploie également
après l'adverbe de quantité.
HiB trmn wfa b m Bfa tjfimfi h(5
mean bmb sah ihhom nUn iëh ponmân ah
U y avait je ne sais combien de bonzes
LE VERBE, 313
CHAPITRÉ X,
LE VERBE.
SECTION I.
LE NOMBRE ET LA PEBSONNE.
378. Le nombre et la personne sont marqués par le
sujet.
tAJO Q HAJ fUntHfi
S) 1
sdeç eûm à$ nàmeun
Le roi réanit tous les dignitaires
Hfj m fûtcn G^ m
às nàk sampiu thà eu
Tous les sampaniers dirent oui
en mlJç tea pr&k ampi an
Tu viens me réclamer de l'argent
tEÙia fifa iR tri 9n
yeuh fûh rot tin tuk
Nous nous sauverons en bateau
314 GRAMMAIRE KHMÈRE.
SECTION IL
LE TEMPS.
379. Le khmèr ue connaît à proprement parier que
trois temps :
le présent
le passé
le futur.
380. Il ignore les temps secondaires du passé et du
futur et se borne à indiquer, quelquefois, que Taction est
complètement terminée, ou quelle est encore en cours
(cf. S 390-399).
381. Les temps sont marqués :
a. par le contexte
b. à Taide d'une particule marquant le passé ou le
futur
c. à l'aide d'un adverbe de temps.
382. Lorsque le contexte exprime suflBsamment le temps
de l'action, on se dispense généralement de le préciser
explicitement.
nàk ne mean k&n ^hûn nUs
Cdui-ci a un puissant mérite
mm 9 tffl
LE VERBE. 315
mn ffi tDB HBm m hh fnR Ei9nm b do
^1 U 1 «1**- Lul^^iy
jrà/ khnom niu srik srh mean minus tnuy nàk kat sralàh khhom dauç cea kaun
kat
Lorsque je demeurais à la campagne, il y avait un homme qui m'aimait
comme son fils
tu tB n çiB tmo tun tnt\j cifu rtnu
beu Aveu p&m tan sdec yib tous dàl slàp
Si ce n'est pas terminé, le roi (me) punira de mort
383, Souvent, d'ailleurs, une proposition incidente,
généralement elliptique, aide à déterminer le temps de
Faction.
qflB ç)o Id' 9 îfU HH îm
bàn dàp Anai khnom M mik vin
Passé dix jours, je reviendrai
cpe o^ fs 9 Et cpR fin tom un t^ m tfi fn9nn fufa
hàn hei khè khnom prà hàt lea çeh mok niu Aveu cea éUak luoh
Après trois mois, je le quittai et vins servir comme secrétaire royal
On remarque qu'ici le mot Cpfi'feàn, passé, après, marque moins
une idée de passé, que Taccomplissement d'une action, aussi bien
dans le futur que dans le passé.
Hn le' tan: tîl b frufa lîl Kin 9 te trun: im ttntu
ampi thhai ne tiu khhom lèh iiu srok tinîe no tiet heuy
A partir d'aujourd'hui je cesserai d'aller dans la région du Grand fleuve
316 GRAMMAIRE KHMÈRE.
384. Lorsqu'il y a lieu de préciser le temps de laction ,
sans toutefois le déterminer exactement, on emploie une
particule indiquant le passé ou le futu^.
Il n'existe pas de particule marquant explicitement le présent. Le
khmèr emploie bien quelques particules ou locutions prépositives qui
indiquent l'action en cours et peuvent se traduire en français par
ff en train de, occupé à?» , savoir : [61 non, t) (lu kafppim, qui se placent
entre le sujet et le verbe (cf. S Sgsi); mais elles n'indiquent pas le
présent absolu : elles indiquent seulement que l'action se fait ou se
faisait ou se fera au moment dont il est question , de même que l'auxi-
liaire Cp6 bàn marque que l'action est terminée au moment, passé,
présent ou futur dont s'agit (cf. S 3 90).
385. Les particules marquant le passé sont :
10 ruoç
tthtU heuy
UinO ?raç qui s'écrit aussi f fJO ^reç
et leurs composés :
10 lîTlEU ruoç heuy
10 R]
10 t\nO ttXltU ruoç sràe heuy
tri tthtU tdu heuy
qui se placent à la fin de la proposition, à moins que le
verbe ne soit un composé séparable conclusif auquel cas
elles se placent immédiatement avant le deuxième terme
rejeté en fin de proposition ou, en l'occurrence, devant le
négatif qui l'accompagne.
ttno ruoç sràç
LE VERBE. 317
m t9l mu %(\j twn ttîitu
ta tiu kap oi îeu phnim heuy
Le vieillard est allé couper des fagots sur la montagne
nîi tEio tun im an tri t^fu o: tuni
Àrt| $rèç y^ tien thuk tou dàl phtà hor
Ces réflexions faites , il prit des baguettes d'encens et des cierges et alla chez
le devin
fu tfnt\j m nnaj lo ttrieu fntaji" [mu d^tu ufan on
tann tîl
Ai iis eàk kbâl moc heuy alev kràp ^ày iaàkim ka loyi tiu
Lorsqu'il se fut rasé la tête, Alev prit congé du bonze et s'en alla
08 trjn wfp 20 (îno n fin tîl
çën riep sahrèi ruoç irUs b^ rèk tiu
Le chinois ayant préparé sa charge la prit et s'en alla
ttritu n [m Eun [tfi iv\ ofa txiu lo tEîo ttriEU tun tiin
tfnru tçl tcp fo'H tçjn
fcetiy ia <ret yii phdao tiu çah h^ ruoc srèç heuy yik dik koul tiu hi (ièm
tiei
Alors la femme ayant, avec du rotin, lié la caisse prit des dous et la doua
par surcroît
Placées en tête de la proposition , ces particules ont valeur adver-
biale et signifient : après, ensuite, puis.
Rfi tAJAJ t9i AJI |unB toi tfui IQ [tTltU TfU tîl ta: Tm
iaun leitfii tiu suor prapon çao sao ruoe heuy vïl tiu phtà vîh
Le fils du richard alla rendre visite à la femme de Sao, puis revint à la
maison
318 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Les expressions, t9n teup, tÇfl fia teup nïû, 1961 u^U teup
eilauv, qui signifient cr récent, récemment, h l'instant 19, marquent le
passé immédiat, qui se rend en français par la tournure « venir den.
triB ÂJtÉTl 6b t9(n fib tim un n
mean sampou cén teup nîh dàl mik pi Srok Qën
Il y a une jonque chinoise qui vient d'arriver de Chine
386. Les particules marquant le futur sont :
fih ni A
t9n teup
rUH ou t\î saum ou nàm
ù
Cl çàm
qui se placent entre le sujet et le verbe;
et t\JH ^ém
qui se place en tête de la proposition.
<;; u
w)na n\h cuoy eh tiei
Qui t'aidera encore?
r^
tmb t9l OR AJîi'iQ ttritu t\jH ttîifa ns mb d:
^6tin /ou çmu/ sbatw ruoç heuy sëm yeuh kït sah phtà
Lorsque nous aurons coupé du chaume , nous songerons à bâtii* une maison
«t frày ruoç ihnom saum thveu iàr
Le repas fini, j'irai travailler
LE VERBE. 319
5 H8 Sis m te' fim Sfa tpfi mn tmon
f« ^i I o
n 11
khnim tmn dëh cç» ihàai lui ii^ 6àfi iâf| sesMei
Je ne sais pas quel jour on pourra juger cette affiiire
387. fifa nrn se traduira souvent en français par Je verbe
allei^ marquant le futur.
tù h6 99n fife pntu tmfu \^
nu ef
heu ahka totik nih sfày hâl ^hai
Si le riz est mouillé, nous allons Tétalcr à sécher au soleil
pi font Bis Buntu n tîjfa t[nfa
krea ne tiih niyeay pi reuoh preh
Maintenant nous allons parler d^une histoire d'autrefois
388. £n6n, lorsqu'il y a lieu de déterminer exactement
le moment de Faction, on emploie un adverbe de temps.
M pu Hm [fffa tÈf n jo
eUauv krabei à$ ceuh deu pùm ruoç
Maintenant les buffles sont à bout et ne peuvent plus maixher
tfun ttîifa tîl mi ifinn wfa t^ f\v\ (ïmfe riun
H ^ U U
«0^^ ^eun tiu suor huk San niu vat Trapeah Chui
Demain nous irons rendre visite aux bonzes à la pagode de la crMare aux
Lotus?)
389. L'emploi des particules et des adverbes peut
d'atlleurà être simultané.
(y qieu q [pitu njH Buntu m
si hày ço krhy sëm niyeay knea
Mange, ensuite nous parlerons
320 GRAMMAIRE KHMERE.
390. Lorsqu'il s'agit de déterminer si l'action se fait ou
est terminée au moment dont il est question , qu'il soit dans
le passé ou le futur, on emploie les deux verbes
t^ ndu CpB bàn
le premier indiquant que l'action est en train de s'exécuter,
le second qu'elle est complètement terminée.
08 dîu qi8 pRfu sî [îl Hn 9B tfi Hfi iG [iritu c^oo mm
«^ ^ L U «*- \ 6i u
çën Slap bàn prakU hy iou nàk TSn cea màn ruoç heuy prâm riy riel
Le chinois Slap a remis avant tout au sieur Ton 5oo $ ,
%
391. Quand Cp8 hàn se trouve dans une proposition au
passé, il y a lieu généralement de traduire par le parfait
ou le parfait défini.
PABFAIT :
mm li un i^ êfa [tîjfa tam: Hm cpfi mi li
kàl vea mok niu nm yeuh no an bàn iuor vea . . .
Lorsqu'il est venu demeurer avec nous, je lui ai demandé. . .
PARFAIT DÉFINI :
m mfim: qifi ty cptu Hch tîn9p ^ i/çp ^ï |uah sj
beu kamno bàn si bày açhà Sàlà muy pir velà irauv pranei oy cea tean
Si le prévenu (n')a mangé le riz de Thuissier du tribunal (qu')à un ou deux
repas, celui-ci doit lui en faire l'aumône
392. Les prépositions nnb kampun et nnh lf\ katnpùn
ièy qui signifient l'une et l'autre : ce en train dei), placées
LE VERBE. 321
entre le sujet et le verbe, tiennent le même office que la
particule (Si nôu.
tmm Htjin trum tmn: nnfa m m U8
Meun mihà sesiei no iatnpùh tè thveu bon
(II) vit le grand richard en train de célébrer une fête
Il en est de même du verbe lifU rivol : «occupé kn.
SECTION III.
LE MODE.
303. A l'exception de Timpératif, qui peut être marqué
explicitement, les modes ne sont jamais indiqués en
khmèr.
Aussi tien, l'intérêt de leur distinction n'existe pour le traducteur
que dans le cas où deux ou plusieurs verbes se suivent dans la propo-
sition. Lorsqu'elle n'en comporte qu'un, il est aisé de discerner, à sa
nature (principale, subordonnée, conditionnelle) le mode qui con-
vient au verbe. Lorsqu'elle en comprend plusieurs, il est essentiel de
pouvoir discerner si deux d'entre eux forment composé verbal dépen-
dant du troisième ou si , au contraire , ils sont indépendants les uns
des autres.
394. Lorsqu'il y a lieu d'indiquer formellement le mode
impératif, on emploie :
la particule Q co qui se place à la fin de la proposition;
« 0
1
nfi t9i CDU Ko [çl \i\ \
Içaun tiu cap krabei tiu phcuorsrè co
Enfant, va attraper les buffles pour aller labourer
ORAHMAIRB KHM&RB. 31
nirmmnii vatiovau.
32â GRAMMAIRE KHMÈRE.
tCpfcl îlfa D9îfa Hm If] t
1
bih èh çandah ah tiu treuy neay ^
Frère aîné, transporte-moi sur Tautre rive
la particule fUH satim qui se place en tète de la propo-
sition.
AJH ttmn mahîi h
ioum loui ànëi bhhom
Ayez pitié de moi
On pourrait à la rigueur traduire nJH saum par : «rje vous prio.
Ayez pitié de moi, je vous prie
395. Dans certains cas, la proposition khmère à Timpé-
ratif comporte un pronom sujet qui n'est pas traduisible en
français.
ai
ca ifim: G
1
tù Hn îlfa H5 iiï\ m t\ji
heu nàlç èh mïn ceuo nàk 9uor srei no £0
Si tu ne me crois pas, (toi) inteiToge cette femme
396. En poésie, dans les récits scandés, on se sert de la
particule GI çaur qui se place :
a. immédiatement devant le verbe;
GI fiTlU
u s\
çaur s4^p
Écoute
LE VERBE. 323
b. et, lorsque la proposition comporte un substantif au
vocatif, immédiatement devant celui-ci.
01 ffifa m î) fan:
• _ »
çaur nean çam e ne
Fillette, attends ici
On écrit souvent cette particule fautivement GfU çauï.
397. L'impératif prohibitif se marque à Taide de lad-
verbe fi kSrn, «ne pas, gardez-vous de^, qui se place de-
vant le verbe.
.q fjran Htrut tn BtinEU hb qiB .
^om srèk mile ke niyeay^ mïn bân
Ne crie pas ainsi , on ne peut pas parler
SECTION IV-
LA VOIX.
398. Le khmèr ignore la voix passive.
11 emploie toujours la voix active, et notre forme passive doit se
traduire par la voix active en intervertissant Tordre des termes :
Je suis aimé traduire : oa m'aime.
b t9l [G ncfii fsR G'ti fan: tnfn rumAJ
khh^ tou Aveu reackàr khei Thpoh ne çah nos
Je suis allé administrer la province de Thpèù et (suis) tombé très malade
de la fièvre
91 .
32/1 GRAMMAIRE KHMÈRE.
A moins que l'on ne puisse tourner :
a. par : tr mériter, être digne deT», ou bien : irétre atteint de 9,
auquel cas le sujet de la phrase reste le même et le verbe cr mériter,
«™ digne d..,««d.i,p„gl' »v^:
■^i^
tfltU
veapraitv Um
il est coupable = il mérite punition
ne Ri'â'H
kaun prauv cimhi
Tenfant est malade » Tenfent est atteint de maladie
b. par : ef recevoir, subir, supporter ?>, qui se rend par la proposi-
tion gardant le même sujet :
ftjiQ tAJîH 99nj ènm
sdàg Stem totuol ^h
Le roi (de) Siam a été vaincu » a subi la défaite
Ces formes sont d'ailleurs assez rares.
399. Par contre la voix causative est fréquemment
employée.
AOO. Elle se marque :
a. par altération morphologique du mot-racine
b. par adjonction d'un auxiliaire.
401. La voix causative par altération morphologique du
mot-racine se forme :
a. par préfîxation de la consonne mixte labiale U t
ttnrU bel nager UlfafU banhèl faire nager
in
LE VERBE. 325
155 fvt courir, fuir UIR batfirot faire fuir
u tu jilay reculer Ufi tU haniiay faire reculer
et, accidentellement, de la dentale u d;
u dam cuire uQH àandam faire cuire
h. par infixation nasale en damleu.
\(\3G ijruoç pointu ÂJIG satnruoç appointer
Itin R frai nu tÙD 51 sarpràt mettre à nu
lu crU tomber ul cw^ faire tomber
• • • . • •
402. La voix causative par adjonction d'un verbe auxi-
liaire se forme :
a. à Taide du verbe gî dy qui prend pour complément
la proposition înfinitive. Il peut se traduire par notre verbe
(rfaireD (S /ii3 et /ïsB);
tn sj li tmfa t9l a':
ke iy vea kuh tiu phtà
(On fit lui monter à la maison)
On le fit monter à la maison
b. plus rarement à laide du verbe [Q thveu qui se place
alors devant le verbe déjà mis à la voix causalive par alté-
ration morphologique ou adjonction de l'auxiliaire gî dy.
lufifi tam: n tnn fiiis tri ub m m gî t?1 to u gî rmu
prapdn no ka riep eivàn tou bon tjàk ià oy tiu thveu pdei oy slap
Cette femme prépara des offrandes et alla implorer les génies de faire mourir
son mari
336 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Voici un exemple des différents causatifs qui peuvent être formés
avec le verbe 9 G khauç abimer (voix active)
UuG baàkhauc abîmer (voix causative, S Aoi)
V
BT 9G oy khauç abtmer (voix causative, S &03 a)
-^ • - - - I abîmer
tQ Uu G Aveu baûkhauc
9
U
m sj ufao (iw« ^ khauç \ (^*»'^ «'"«**'^«' ^ '^'^^ *)
V
403. La voix réfléchie se reconnaît à Femploi du pro-
nom réfléchi (cf. 8 3^9 et suiv.).
HtUHn pin (giu o1 Hm cfUHm fûrinj
ai nâk sf^prap thâ anchhal an nSs
Tous les habitants dirent : Nous nous en étonnons beaucoup
404. Certains verbes, bien que possédant valeur intrin-
sèque active, peuvent, par le contexte, emprunter valeur
réfléchie.
m èntu ATitti omAj
ià ^as sdày nos
Le vieillard s'(en) affligea grandement
t\pEU »iày signifie proprement : «f regretter, déplorer w.
405. Il existe, en khmèr comme en français, des verbes
qui ne peuvent avoir de complément direct.
mu «fôp mourir tulH iek dormir
LE VERBE. 327
Mais certains verbes, intransitifs en français, sont transitifs en
khmër.
• «
AjnrU HQ samral kaun accoucher (accoucher [d']un enfant)
406. Un verbe intransitif peut être transformé en verbe
transitif par infixation de la nasalisation en damleu.
m f
AJU slàp mourir rLl9nU satfiULp tuer
Mais ce procédé n'est pas général. Ainsi :
tufl iek dormir et infixe nasal en iaqdeu ne fait pas un verbe in-
transitif, mais un substantif :
utrUin datfinek couche
407. La voix impersonnelle se rend en khmèr par les
mots :
ml^ |raw il faut, on doit
ST ^ il faut, on doit, il y a lieu de
Hlifi meantè il faut, il est nécessaire de
n kuo il faut, il convient de
AJU sambeiil faut, il importe de
placés immédiatement devant le sujet de la proposition
relative subséquente.
tù qpiB 9n fuif fil tnm un run Sï [fuin mfa tom: triR
ne tntu m 9n fini'
V
beu hàn fulç Leav neam meas tnik lok trauv îouk sah no haut pdn meas ampi tuk
Leav
Si un bateau laotien vient vendre de i'or, il faut^que ce bonàse prélève Timpôt
en or sur ce bateau laotien
328 GRAMMAIRE kHMERE.
[7\ù] HH G'b rmiUTl D'n tm pu tm fii' tn sî nie cfi
et- Li Lv u
tous ndlç pkaà sâhao dèk kou krabei leu trauv ke ôy pinei cea pràk prâm huoH
damlëh . . .
Si quelqu'un, méchamment, conduit ses bœufs et buffles sur le paddy
d'autnii, il faut lui infliger une amende de neuf damlén. . .
tù tri î) tpitu 12 tîriR ffiT sj tîni n sj sib
beu tiu è kriy crû mt ivei oy reus kom oy kkân
Si, par la suite, il tombe quoi que ce soit, il faut le ramasser sans tarder
tnt8 ttùfa fifa nn m m
meantè yeun vin kit knea rot
n faut que nous songions à nous enfuir
ni teùfa tri tio uéi Htfitu
kuar yeuh tou doue hattdàm mbdày
n faut que nous partions suivant la recommandation de noti*e mère
Aussi bien, beaucoup de verbes impersonnels en français ont, en
khmèr, un sujet personnel.
-*> /.
[tua fUHH SJ ne
yeuh Ihmhn èy kaun
(n faut [lui] donner notre enfant)
Il est convenable que nous (lui) donnions notre enfant.
SECTION V.
SYNTAXE DU YBRBB.
408. Le fréquent usage de composés verbaux, l'emploi
de certains verbes comme prépositions ou conjonctions,
provoquent la présence simultanée dans une même propo-
LE VERBE. 329
sition de plusieurs vocables auxquels, à l'ordinaire, il est
attribué valeur verbale. Aussi bien il est souvent difficile de
reconnaître s'ils forment composé verbal , s'ils sont indépen-
dants l'un de l'autre, si au contraire une relation gramma-
ticale les réunit, ou enfin s'ils sont employés comme
prépositions ou conjonctions.
Nous avons essayé d'établir ici quelques règles qui per-
mettent de faire celte distinction. Elles sont loin cependant
d'être générales, étant donné l'imprécision de la langue
khmère, son amour des redondances et sa tendance à in-
tercaler des vocables dans la phrase bien plus pour la symé-
trie phonétique que pour la régularité grammaticale.
409. Lorsque deux verbes synonymes se suivent, le
français n'en traduit qu'un seul.
ttritu irin En cfi mnfa uçitu siti fsfa bri Kî ntuon
• ^t<y çA/ajr Màh cea kampeii banteay hhvàt khvèh Nikir Sri Aiyûthyà
Alors on couvrit de sculptures les enceintes, se croisant en tous les sens, de
la ville de Sri Aiyûthyà
410. Il en est de même, généralement, de deux verbes
qui, se suivant, forment composé auxiliaire (cf. 8 sgS) ou
composé à terme conclusif (cf. § 294).
[triEu [H tojTi: toim HH [pi
heuy me no £eh mii krao
Alors cette femme sortit au dehors
li un m ATifi R ^ tD en âî tS cfa tviB
1 61 n
j 6\/ n
vea hok Ma spean krom krim thveu cea datnrei deu çhlah spean
Il frappa les planches du pont, kr6m ki^ôm, comme si un éléphant le traver-
sait
330 GRAMMAIRE KHMÈRE.
ttjitu tun iriu un tùn tùm ràfn mut? mm nfa triu
Aeuy ^(ié^ i^p mik b^ui meut kheuh sambot pen jn^ hép
Alors (elle) prit la malle, l'ouvrit et (la) vit pleine d'écrits
411. Cependant, si le second verbe possède en propre
un complément qui ne puisse s'appliquer ni au premier
verbe ni au composé qu'ils formeraient par leur réunion,
chacun se traduira séparément et les propositions qu'ils
formeront respectivement seront :
coordonnées l'une à l'autre,
à sujet commun ,
et séparées par la conjonction et.
iù)tn uînr tam: an t9l otîtji
ieuy iar^ noleadu pAltf rifn
Alors cet homme prit congé (et) retowma chez lui
Au contraire , dans la phrase suivante :
tmo tom: om t9l nfa hb Tm
sdeç no gaul Mu knlih monti vin
Le roi, alors, rentra dans ses appartements
les deux verbes çaul et tàu se traduiront par un seul vocable non seu-
lement parce que le second est auxiliaire du premier, mais que le
complément s applique à leur composé et non spécialement à Tun
d'eux.
On remarquera d'autre part que le mot ffTl vJfn forme composé :
dans la première phrase avec le second verbe,
dans la seconde avec le composé de deux verbes.
412- Si les deux verbes ne peuvent former composé ni
constituer reispeclivement propositions coordonnées l'une à
LE VERBE. 331
l'autre, le second est complément du premier et se tra-
duira :
par l'infinitif;
îiriB Bom utifi tHfu un tmo tam: tmtu
-4 1 6)
kmean nmâ hean meul mâk ides no kuy
Il n''y avait personne qoi osât regarder ce roi
uiAj tfunt t9l 5 Sfe traoi
(aro$ no titi thcei dèh gestei
Cet homme alla emprunter rherminetté du richard
ou par le participe présent.
uiAJ 5 îf9:"tn un u
barvs khsei rhfe Ice mik ha
L'homme emprunta la voiture et vint la conduisant
413. Lorsque le premier est le verbe 8î dy, le second se
traduit toujours séparément et à l'infinitif, oy tenant lieu de
causatif (S /ioâ et /iâ5).
t?n tAJO Sî tfîin HAJ çiutiB
6) u
ieup sdeç iy leuk à$ teahean
Alors le roi fit mobiliser tous les'soldats
Il en est de même lorsque le second verbe est un composé , sépa-
rable ou non :
tAJo Sî tun m t9l m^nu
SI u 4- ul
sdes iy yoh nàk ton iamlàp
Le roi (le)y!t c<mduire à la mort .
33â GRAMMAIRE KHMÈRE.
414. Lorsque trois verbes se suivent,
a. si les deux premiers forment composé verbal,
le troisième
i"" reste indépendant et forme une proposition coor-
donnée à la première ;
çh^ bil tiu den krabei
Le chien bondit (et) chassa les buflBes
â® sert de complément infinitif au composé auxiliaire
formé par les deux premiers ;
è kandàl kklum iy tne^ yii tiu banlat siilç
Quant au milieu du [corps il ordonna à la petite Et d'aller (en) dépouiller la
peau
3" a valeur prépositive, conjonctive ou adverbiale;
teup mohd sesifii sradei pràp îhà, , ,
Alors le richard dit
b. si les deux derniers forment composé verbal,
le premier
1^ se traduit par un participe présent qui forme :
complément circonstanciel au verbe- composé formé par
les deux derniers;
î) nm mfa nfa ai ttritu n fus tom un
è pis keh kan li heuy ka lun çeh mik
Alors le serpent Tayant entendu, sortit en bondissant
LE VERBE. 333
proposition incidente à la proposition principale dont lé
composé sert de verbe;
heuy rèb deu tiu dàl handàl phlam
Alors, portant (le faix), il atteignit la''moitié du chemin
n tjum m tun tn cfe &n tun
d; * iJ
ka pabuol knea yiik &M ^ 4^ yH
Alors ils conviûrent^de prendre une corde (et), Tayant attaché, de le con-
duire en laisse
»
a^ sert de verbe à la proposition ,
et c'est le composé verbal formé par les deux autres
qui devient complément circonstanciel ou proposition inci-
dente;
èfe qifi nnp sm n sj 9ife mlnfî) am ôpfe liiBH
tnn am ttîjfe cpe
nfn iàn reaksà tMcir kûtn iy Içhmàh satrauv è nâ chah dandeum yiJç
nHkhr yeuh idh.,
pour garder le royaume et empêcher que des brigands quelconques
ne vinssent attaquer notre pays (pour) s'en emparer
e. s'ils ne forment entre eux aucun composé,
1® le troisième perd son sens verbal et doit être tenu
pourune^préposition, un adverbe ou une conjonction;
6fa H tnjfe fjnfa tR pnn t9l
prih om huh irèh Ice tàm tiu
Efforçons-nous à ramer plus vite de peur qu'on ne ûous atteigne
33/1 GRAMMAIRE KHMÈRE.
3^ à moins que le premier ne soit un causatif , auquel
cas le troisième peut :
rester indépendant du second et former proposition
coordonnée à la première , ou servir de complément infi-
nitif au second ;
former avec le second un composé verbal régi par le
causatif.
t9n HH Htm sj un tun pn ni du
teup nàk M^kà iy tnik ybis <rà fir dap
Alors le Grand le ût venir prendre deux bouteilles d*alcool
415. Lorsqu'il y a plus de trois verbes qui se suivent, il
y a lieu généralement de les grouper conformément aux
règles précédentes.
dfi tiiB àîn tn tnjn m ônd tun enr
euon mean sëk ke leuk mok çbàh yhk ttikor
Survienne une rebdlion, les] gens se soulèveront, viendi*ont attaquer le
royaume et s'en emparer
bàn bei khè kkhom prà iàt lea çeh tn^ nou thveu cea âUik luoh
Au bout de trois]^|mois , je le quittai et vins occuper l'emploi de secrétaire
royal
S nr\ui m tîl ki tmm tftàn trûj hî
Il ^ ^ V
è tonsày rvî tiu tiu kheuh dankot cheu muy . . .
Alors le lièvre prit la fuite; fuyant, il aperçut une souche d'arbre. . .
416- Lorsque le verbe gî ày se trouve parmi eux et
LE VERBE. 335
intercalé entre eux, il se traduit par de et celui qui suit est
complément de celui qui précède.
^ m nh irhfi m tmo fiim ilu sî t9l ônfa tîrn cio tam:
Ifi amra
é nd^ jfdn Aean li sdeç iras preu hy tiu çbân sëk daus no phei nos
Lorsque Koa le brave entendit le roi lui ordonner d'aller combattre la rébel-
lion, il eut 1res peur
417. Une même proposition peut comporter non seule-
ment un ou plusieurs verbes qui se suivent mais encore un
ou plusieurs verbes séparés du ou des premiers par un ou
plusieurs termes de la proposition.
Ainsi le verbe rr pouvoir tî se rejette à la fin de la phrase et c'est son
complément infinitif qui occupe en khmèr la place qui lui serait
affectée en français (S Ai 9 et ^99).
Le composé auxiliaire reporte volontiei's son second terme en fin
de la proposition (S 996 et 5/17 a).
Le composé conclusif se dissocie également et rejette son second
terme à la fin de la proposition (S 996); de plus, lorsqu'il est ac-
compagné d'une négation, celle-ci se place entre les deux termes
(S 5/18).
Nous nous bornons ici à ne donner que les règles nécessaires pour
reconnaître la valeur dans la proposition de ces verbes séparés.
418- Lorsque le verbe rejeté en fin de proposition peut
servir de terme auxiliaire à celui qui y occupe la place
normale, il forme avec lui composé verbal et il n'y a pas
lieu de le traduire par un vocable distinct.
tçn fifa min mi o'mfi m [?1
LI -« S) 4-
teup nifn riep kdr thmei bandeu knea iàu
A peine les préparatifs de la noce terminés, ils partirent ensemble
336 GRAMMAIRE KHMERE.
419. Lorsque ce verbe est un de ceux qui servent à
exprimer cr pouvoirs, il se traduit par ce mot mis à la per-
sonne exprimée par le sujet, et le vocable qui occupe dans
la proposition khmère la place normale du verbe se rend
par Tinfinitif (§ 55 1).
Ceci , que le verbe à l'infinitif soit simple ou composé.
9firiEU tom HnTfn ffi id
iànsày ceh mik t>{n pùm ruoç
Le lièvre ne put ressortir
li RH td HtflJ CpB
vea tam ce màiày hàn
Il put se retenir de proférer des injures (m. à m. injurier sa mère)
bàn placé dans le corps de la proposition à la place normale du
verbe, c'est-à-dire entre le sujet et le complément, signifie obtenir
(S 438).
420. Le verbe auxiliaire placé entre le complément
direct et un infinitif ne doit pas se traduire s'il forme com-
posé avec le verbe qui occupe la place normale dans la
proposition.
Hn îih utiB ffi (uns shfa ni tîl fui ufa ua
nàk kih hean neam prapon teah pir tdu suor iah paaun
Kèn le brave mena ses deux femmes visiter ses parents
421. 11 en est de même s'il se trouve devant une pré-
position marquant complément circonstanciel.
m îifa u[8 pria îib ni tîl tjfu nfa tp ô hî
et- fil b et) U 1/
nàk kih bandeu prapon teah pir tiu dàl knoh prei thim muy
Le sieur Kèn accompagna ses deux femmes jusqu'au milieu d'une grande
forêt
LE VERBE. 337
Aeuy rè& dm tiu handàl phlauv
Alors, portant le faix, il marcha jusqu'à la moitié du chemin
422. Dans certains cas, d'ailleurs difficiles à déterminer
exactement, ce verbe auxiliaire doit être considéré comme
terme auxiliaire du verbe précédent ou comme élément
d'un composé prépositif dont il formerait le premier terme
et la proposition suivante — ou les propositions suivantes
le cas échéant — le second terme.
ÎAJîiis UB gî tun tfiAj tfUTit t?1 9n tffl fim neiai ffiRi
^ U U 61 U
risei^^^ teah buon oy yhk meas no tou tuk nou nà kandàl àmim^^'^
Les quatre anachorètes firent prendre cet or pour Taller déposer au milieu
de Termitage
423. Les verbes HH màk, [Çl tdu, t6l ndu, gj dy, placés
entre le complément direct et le complément indirect ou
le complément circonstanciel de lieu non précédé d'une
autre proposition, jouent dans la proposition le rôle d'une
préposition plutôt que d'un auxiliaire (S 446).
toi [n rriR tmon t/i & gî piriB trun: t?1 tn
fiao hrim iài seçkdel |&à trauv oy prapon ni tou ke
Le juge décida qu'il fallait donner cette femme à (cet) individu
K] î)b gî tm mm m tçl HtriAj tn Tm
u ^ J
à èh oy kou rèbas ke tiu micài ke v(n
Rends les bœufs d'autrui à leur maître
^*J Se. ni; autre orthographe : ItM rosei.
^*^ Se àçnuna*
«BAMMAIRE KHMEnE. 9 21
IHPftlIICmil MATIOIALK.
338 GRAMMAIRE KHMÈRE.
nâk Ton thveu samiot t&lç niu dai cën mp
Le »icur Ton a fait (cette) lettre (et) Ta remise aux mains da Chinois Sap
Hn 98 fùn Htio nfa ômi ?ifa haj sj oa fihu îd^ cfi pin
■
OOOO tlîfU.
ndiil* Ton fôA: mirée hnm camkâr tean iU iy cén S&p Alai cea prSk rnuy pan
riel
Le sieur Ton vend tout ie poivre de ses plantations au Cliinois Sap au prix
de 1,000 piastres
SECTION VI.
DB QUELQUES TERBBS A TALBURS MULTIPLES.
Note. — Certains verbes empruntant, suivant la place qu'ils
occupent dans la proposition, des valeurs très différentes, il a sem-
blé commode, bien que déjà exposées aux différents paragraphes de
cette grammaire (indiqués ici entre parenthèses), de les énoncer h
nouveau en un seul bloc sous une même rubrique affectée à chacun
d'eux.
LE VERBE gj OY.
424. Lorsque le verbe gî dy précède le sujet, ou, à dé-
faut de sujet, le verbe de la proposition, on doit générale-
ment le traduire par le verbe impersonnel «tï faul-n
(§ 4o7).
î) ffin faxi: tû fifa tijB gj HO nfa 9n
è àkHm ne heu n\h rien iy m&Q Jçn^h tlk
Ma science magique, pour l'apprendre, il faut se plonger dansTeau
LE VERBE. 330
425. Lorsqu'il est placé en tète d'une proposition infi-
nitive il a, ordinairement, valeur causative (§ lio^ et /ii3).
ttxitu (antu Kjmtu tnai fp tom sî hoVî mm ffifa mt\r
U U U ^ U U 1 ^
Aetfy «rày iampeay haut prè çeh iy tnddây àpHk neah Suoi kheuh
Alors il dénoua le paquet (des soies) baul et pi'è, les sortit et les fit voir à
la mère et au père de Nean Suos
tù ufe îlfa t/tu n: 9 Sî 10 tom n Hffin
beu iah èh cuoy kà^^^ kknom iy ruoc sm pi antak, • .
Frère, si tu m*aides à me dégager et me fais sortir de ce piège. . .
fiife Qo 17] m m 8î td^ tfLTl ofu nfe g':
Neah Pèç (iu beuk tkvea iy çao Sao çaul knm pktà
Nean Pêç alla ouvrir la porte (et) fit entrer cao Sao dans la maison
426. Lorsqu'il précède un infinitif Complément du
verbe de la proposition il perd sa valeur verbale et doit se
traduire par crdfe^ (8 /ti6).
û m nfa uti8 S] ônfa wn
Sdes tràs preu nâk koh hean oy çbàn sëk
Le roi ordonna à Kôn le brave de combattre la rébellion
fu [^n tnjfa [Ql trui t^ (une gj t?1 m cm fifie
/tt priA* /eim coo Sao preu prapon iy tbu rik tih eivan
Lorsque le matin se leva , cao Sao ordonna à sa femme d'aller acheter quelque
chose
^*) Du siamois 1^1 1 kho:* La transcription [fflt est doublement fautive
et doit être corrigée.
r
B
340 GRAMMAIRE KHMÈRE.
427. Placé devant un adjectif il en fait un adverbe
(S 998 et 468).
finjTi chn Hf^n tel tnj ans tun mm sj ciu
wmâ dak amrhk n^u leu spean yiîk s^n iy Mp
Qui a place une charge sur le pont? Enlève (-la) vivement
Noter également l'expression adverbiale ri 6| 91 fi fô^» oy khàn,
sans retard.
LE VERBE CpB bIn.
428. Placé dans le corps de la proposition, à la place
normale du verbe, c'est à dire entre le sujet et le complé-
ment, Cp^ 6ân signifie ^obtentm.
ttrl m9p: tan: ofe qifi na itîifa
çao Içamlo ne çah iân h^un yeith
Ce jeune homme veut obtenir notre fille (en mariage)
429. En fin d'une proposition qui comprend déjà un
verbe à la place normale, il signifie ^ pouvoir v et se rend
au mode personnel indiqué par le sujet tandis que l'autre
verbe lui sert de complément infinitif.
/->> /--N
tH tmfa 0ifu tu îlfa t|ù tnjQ qiB hhi èfa 8j |cnn lù ^îfa
t
r^ -
Ù HB CpB îlfa 8J ohR HtU ttÙfa
eu, yeuh phnal beu èh preu sdec bàn ah nïh iy prài ^eti èh preu mïn ban en ojf
iàt oy yeuh
Oui, nous parions. Si tu peux commander au roi, nous te donnerons de
Targent. Si tu ne peux pas lui commander, que nous donneras-tu?
430. La règle reste la même si, bien que ne se trouvant
LE VERBE. 3/il
pas en (in de proposition, le ou les mots qui le suivent sont
des explétifs tels que t9îtU fewy, t^ te^ etc. . .
ttîlfa fifa ^ t^ Cfl 9 ÔB ton: Hfi Cpfi t9
yeun nïh tream nèu cea kknom çën ne mïn bân te
Nous né pouvons supporter de rester esclaves de ce Chinois
■
431. Placé devant le verbe de la proposition, il marque
que Faction indiquée par lui est accomplie, par opposition
au verbe tffl ndu qui annonce qu'elle est en train de se
faire (S 390).
^ fini fuDtHB cpB ohu ttritu n tçl tun twon fiiu 9fu
rafe
è as nàtneun bân sdàp heuy Jça tim y6k sesid^ b^àp tul luoh
Lorsque les dignitaires l'eurent entendu , ils allèrent rapporter raffaire au roi
t\ lùn tmfa t9l HAJ c^ tun Cl h cpB tfru tçl Imn ht
vea ieuk hdih tiu ai muy yûp muy thhai bân dàl tiu stvk muy
Il fit voile toute une nuit et un jour et atteignit un pays habité
tçl tun ifiB in ^^ un tfiru fifa tnB Hm sj qiB un
f(9y fan: 93fa
tàu yilç man à èh tn^ dàl nïh man ah iy bân mik eikiuv ne èh
Va chercher ton coq et amène-le combattre avec le mien ; et sois revenu à
rinstant même
Dans certaines locutions, bien que placé devant un autre verbe,
il ne marque pas le temps mais seulement une espèce d'affirma-
tion de Taction énoncée par ce verbe et n'est pas traduisible en fran-
çais.
342 (GRAMMAIRE KHMÈRE.
Ainsi celle-ci qui est commune à tous les débuts de suppliques,
lellras, pétitions officielles :
fin Qî^m Hiim ra&iH mn cfrin nn m Et ^èn tjitrn
njH qpfi pfi
n^A: d&^ aràn lanAram saum eûmreap mèk nàk prà phinït Vùuhâ saum hân
creap
L'Ûknà Aràâ Sankram ^^^ adresse (cette) i*eqiiéte au Prâ Phinït Vouhà (et) le
prie d'en prendre connaissance (m. à m. prie pouvoir prendre connais-
sance)
On dit également (MH lÛi D saum creap.
432. EnGn, placé en tète d'une proposition incidente
elliptique indiquant une période, une durée, il signifie
^ passée après V.
qpB oo It^ b Tm un îm
\àn iàp thhai khhom vïl mhk rfn
Passé dix jours je reviendrai
criB en t9 9 jn: cpn nn mm un tel m tfi fn9pn mfe
^Àn ^pt ihi khnam prà hât ka çeh mèk niu thveu cea à&k Iwm
Après trois mois, je le quittai et vins servir comme secrétaire royal
A remarquer que cette phrase elliptique marque Taction accomplie
aussi bien dans le futur que dans le passé.
t^^ Hn m aràh se. aranya, pâli arahha forêt — fU
grâma combat, défenseur.
ulH sankram se. sah-
LE VERBE. 343
LE VERBE tf] CEA.
433. Le verbe ^ cea ne s emploie guère dans son sens
attributif que :
devant un substantif,
fDSÎn KISB if] HBftr HB ÎGt H 9n
Àkhvak Akhvën cea minus mïn ce om tuk
Àkhvak et Akhvën étaient des hommes qui ne savaient pas pagfayer
toi tam: 0^ HBÎII fifa 9
çao no cea aniikar^^^ nih khnotn
Ce garçon est mon amant
OU, lorsque sa présence est nécessaire, pour affirmer cet
attribut quel qu'il soit.
tîn 8î 9fu Hî tfi î) m njfa tfunttr 9aj îm
teup iy Tuol muy cea h keut sûn ehmous TuolRakà
Alors (il) donna à un plateau qui était à TEst du fleuve le nom de (^Plateau
duBakà^*^
434. Devant un adjectif attribut il est généralement
soufr-entendu.
U^tU tom: G
ianteay n^ thim
Cette place forte (est) vaste
^*' Se. andhakara rr obscurité, ténèbres^?
^'^ Le raid est une sorte de cotonnier arborescent à grosses fleurs rouges.
344 GRAMMAIRE KHMÈRE.
é kûk no èh traedk nos
Or cette prison était très froide
436- Lorsqu'il est employé au mode intransitif il signi-
fie (r élre guéri ^ se bien porter y aller bien v .
^1 V
khhom mïn iauv cea
Je ne vais guère
436. Placé devant un substantif, complément détermi-
natif d'un autre substantif suivi d'un numéral, il devra se
traduire par (Tcfe 7).
HH 98 njn Htio Ris ômi îiis HAJ gj 6b t\hu h tfi Igin
OOOO tijfu
nài Ton lôJs mirée knoh çamkàr teah à$ oy çën mp ^lai cea prHi muy pan riel
Le sieur Ton vend tout le poivre de ses plantations au Chinois Sap pour le
prix de i,ooo piastres
437. Devant un substantif en apposition il équivaut à
noire adjectif possessif ^son, sa, ses-n.
]ceuh sdeç eea àp6k thveu kdr pûm trauv ...
Lorsqu'elle vit le roi son père commettre (cet) acte criminel. . .
J 3- 4
riep khluon monî mônea tiu phtâ Neah Ne cea midày
Il se prépara en hâte à aller chez Nean Ne sa mère
LE VERBE. 345
438. Lorsqu'il se trouve après le verbe tQ thveuy tx faire v^
il doit se rendre :
tantôt par Tarticie ^Ujhj lesn;
njHw nfci tnfi ttritu to cfi au ~
u J
si as pin man heuy Aveu eea eki
Tous les œufs mangés, il fit le malade
tantôt par l'expression conjonctive tx comme siri.
î) U tfun: ràm ttritu n Kjïï m tfi hb tmfn
è pdei no kkeutt heuy p&m iraiei thveu eea mtn kheuh
Le mari Tayant vu ne dit rien et fit conune s'il n'avait pas vu
Ilaalorsméme valeur que la conjonction uO Ul dauçcea, ftctnnmeeiyi.
mm t9n èfci ^n m dib tio tfi Sï
Jkàl teup filn |>A^iSr m»y çàn iaue eea trauv
Lorsqu'il (en) eut bu une tasse, (ce fut) comme si cela allait mieux
439. Lorsqu'il suit immédiatement le verbe de la pro-
position il équivaut à Tad verbe f^comms, en qualité dev.
tt&fci fifa p Ifil tfl 5 Qfi tfUI: Hfi Cpfi 19
yeuh nïh tream niu eea khnom çën n? m\n hàn te
Nous ne pouvons supporter de rester comme esclaves de ce Chinois
ï uinj fo: tuni 9n t/i v\i
1 u
ri haros ce hor tûk eea kruv
L'homme qui sait tirer l'horoscope sera considéré comme son maître
3A6 GRAMMAIRE KHMÈRE.
4k40. Lorsqu'il est placé entre une proposition principale
et sa relative, il se traduit par ((quen.
toi tfui n ûfe 0^ pris tnfi Afiuntu
Cao Sao pùm dëh cea pmpSn mean ^ihày
Le sieur Sao ne savait pas que sa femme avait un amant
441. Placé immédiatement après tfifi bàwen tète d'une
proposition, il forme avec ce mot un composé qui signiGe :
^ c est pourquoi n.
qrifi tfi Hru ^rifi HB n qrifi iïfci (h rmfu ftitfTl fan:
bdn eea as prapon kaun pUm iàn dëh p&m ikal sampiu n?
C'est pourquoi femmes et en&nts ne savaient rien, ne connaissaient pas ce
bateau
442. Enfin, précédant un adjectif qualificatif , il forme
généralement avec lui composé adverbial (S 998 et 468).
loi mn 5 i& cf) iriu
1
Cao 5oi kham deu eea shàp
Le sieur Sok s'efforçait de marcher rapidement
SECTION VIL
VERBES «AUXILIAIRES??.
443. Les verbes qui servent généralement de termes
auxiliaires (S 298) ne conservent leur sens et valeur propre
qu'employés isolément comme verbe de la proposition,
LE VERBE. 3^7
qu elle soit principale ou subordonnée, au mode personnel
ou àTinfinitif.
toi run 17] nri toi trui
Cao S5k ton Suor £ao Sao
Cao Sok alla rendre visite à Cao Sao
ÉTifa ÙQ tri tùn m sî toi njn toi tml om nfa c":
n^an £^ç (ou fcetiA: ihvea iy cao Sok coo Sao çaul ktion phlà
La femme Péç alla ouvrir la porte et fit entrer cao Sok et cao Sao dans la
maison
tfiB tiin fsh Hn m nem tel fm9n
" 1 ul
mean yak {An mii si mènûs niu Sâjâ
n y avait un ogre qui s'apprêtait à venir manger des hommes dans la mai-
son de passage
444. Termes auxiliaires, ils sont généralement intra-
duisibles en français.
tmo ora 19] nfa hb
Sdeç caul ton ktion monti
Le roi entra dans le jardîa (m. à m. entra aller)
H][usï tÈî tmfci G^ îf î)fa n Eeu or
Àlev chleuy leuh ^â i èh kotn pruoy cet
Alev répondit : Père, ne te chagrine pas (m. à m. répondit monter)
446. Cependant ils nécessitent souvent, pour la traduc-
tion du composé qu'ils contribuent à former, l'emploi d'un
verbe français à préfixe (8 agS).
là dàl iandâl phlauv dài mrèk co
Arrivé au milieu du chemin , il déposa sa charge
348 GRAMMAIRE KHMÈRE.
446. Placés devant le complément indirect ou le com-
plément circonstanciel, les verbes auxiliaires HH màk, [9l
tàUf t6l nàUf 6T ày, bien que concourant à la formatioa
d'un composé avec le verbe de la proposition , sont en réa-
lité de véritables prépositions et doivent être traduits en
conséquence.
fin 98 m ÂJUR 9n tri îri oe m
nâi TSn tkveu iamhot tùk niu dai cën S&p
Le sieur Ton a fait (cette) lettre (et) Ta remi$e aux mains da Chinois Sap
KH 9fi fùn Htm nfa 6mi rifa Hra 8î oe nju !d tfi Bn
et- c|| U «^ 1/
oooo tlJfU
nàk Ton loi mireç biSh çamkàr lean as iy sën S&p tfdai cea prSk muy pan
riel.
Le sieur Ton vend tout le poivre de ses plantations au Chinois Sap au prix de
1,000 piastres
iqi: gm tîl ri glft .?1 B
69 pral tiu vea ^kak tiu dei
(Elle) lança la navette qui tomba à terre
Kitri tun i/inj fin un Hm
Àeei yik Màf |U m^ oÂ
Acei , apporte-moi le plateau à arec
Dans cette dernière phrase, le verbe H H mok tient nettement les
deux rôles :
a. d'auxiliaire dans le composé Clin HH yok mok qui doit se
rendre par apporter;
b. de la préposition à, sous-entendue en français, devant le com-
plément indirect.
L'ADVERBE. 349
CHAPITRE XL
L'ADVERBE.
I
▲DTERBB DB LIBU.
447. Les principaux adverbes de lieu sont :
KlEDdy
^tU neay
trUTl: no
ci (près)
ci (loin)
fim fia où
fî'fi cil
UtStU bankeuy ) près
^HR prakët
Uffin 6anré]y après (au deuxième rang)
A
t:]m çnày hin
\ih rf^ ailleurs
ffTfn cufTivin autour, alentour
350 GRAMMAIRE KHMËRE.
n^ kmii en, dedans
t
ffi hrao hors, dehors
nfflfU kandàl en, au milieu
t ÎTIH krom dessous
tfÎJAJ leus dessus
HH mûk devant
imtU Ar()y derrière
ofe çoii au bout, en dernier.
448. ils ne sont guère employés sous cette forme isolée
que lorsqu'ils accompagnent :
a. un des verbes HH mdk, [?1 tdu, tSi ndu ou un composé
dont ils constituent le terme auxiliaire;
b. un verbe indiquant (c mouvement, directioniî.
ufci
fnnri irl am
bah trei kràn tou nà
Frère poisson Kràn, où vas (tu)?
[9 Hfi tfil iïVi t9
7e mifn non cït te
Non , il ne demeure pas près , certes
[îl tJfU lifU li [CpfU t9l HB
t^u dài veal vea hol thu mûn
Arrivé à la plaine, il courut devant
L'ADVERBE. 351
K\ tojTi: n tqnm t&'fa é îtih tpim
à no ia bil ceuh buon ^àm kriy
Cdui-ci, courant à quatre pattes, suivit par derrière
4k49. Le plus souvent ils entrent en compoâitioa avec le
verbe auxiliaire t6l ndu ou les prépositions ^ è, 7)q khàn,
\f\ï trauv, Ifîb &àny ainsi qu il est dit pour les prépositions
au 8 497.
ttrimn tun m cfin Kh nmm
6) U 61
Amiy ia yik kdà dàb pràn iandâl
Alors (il) prit la planche et la plaça au milieu
.«0 lom «n nfa ist .Ri
« ^ 1 u
f çlef ^ m^ k&h niu Jçrao
Le roi vint s'asseoir au dehors
. ..tàim c/i iR fTiH fi tlrnaj
) ^ Lr
. . . kheuh cvea rot tàm pi krhy
. . .(il) vit le Malais qui le suivait à la course par derrière
450. L'adverbe de lieu se place :
soit immédiatement après le verbe dont il complète le
sens,
soit en fin de proposition.
08 tHfu i9l nh mis ràm tann wfa Hfatu 99 S'ni tel
tam:
^in meul tiu knoh rouh kheuh louk sah ahkûy tôtu cipor^^^ niu no
Le Chinois regarda dans la salle et vit le bonze qui y était assis la tête cou-
verte de sa robe.
^^^ Se. eivara
352 GRAMMAIRE KHMÈRE.
m tm tîl cieu
lu rik tàu cndy
Lorsqu'il l'eut porté loin
HB cpfi n fun ^n tfun:
kaun hân pi nà prak no
Fils, d'où as-tu cet argent?
m ffa: ptfun tHfu Hn t(mj
nàk Ife kralei meul miis kriy
Le sieur Ne jeta an regai*d en arrière
451. Lorsque le verbe est un composé auxiliaire dont
les deux termes sont séparés dans la proposition, Tadverbe
de lieu se place à la suite du deuxième terme.
eun 9n tu un t9l tpij
yok tuk hi tnuk tiu Içrèy
Tourne i^avant de la barque en arrière
II
ADVERBE DE TEMPS.
452. Les principaux adverbes de temps sont :
H 6 ntûn avant, auparavant
1961 <^ip alors, récemment, dernièrement
H m mîn récemment, à l'instant
n ka alors
L'ADVERBE. 353
ii^Vi eihiuv maintenant
HttJfU mdiël hier
[AJn saèA: demain
fui fU dèl déjà
H 6 mm mn dèl jamais
tfinU dàràp
, } toujours
tittim Mèl
Hmts anvài > longtemps
^^ ^^* / etc.
453. La langue khmère compte en outre un nombre
considérable de composés adverbiaux :
n H6 pt mûn autrefois
n Urifi fi hauràn jadis
n t^H pt c^^ au commencement
to' tfLTlt {hnai ne aujourd'hui
Pn iflD: hrea ne maintenant, présentement
uiis [fin: dm ne alors
î) tlrntU ^ ArJy par la suite, dorénavant
î3 HH è mtîA: à l'avenir
t/fi m fU cuon kàl quelquefois
mra tnmt ia/ no alors etc.
ORAHHAIRK ERMillI. 93
IMPIUHEUB RATIOIALB.
35/i GRAMMAIRE KHMÈRE.
454. Ainsi qu'une grande quantité de locutions adver-
biaies telles que :
ru fufa tîl lu lûn tdu longtemps après
1 1
UJÏ to' tt?l tu yuv ihnai heuy il y a longtemps
qia RG t9îR bàn tëç tiethientàl etc.
et généralement toutes celles qui sont formées dun sub-
stantif indiquant une époque, un moment, et des adverbes
trun wo, H m ^ïn, etc.
455. L'adverbe de temps, et plus particulièrement lors-
qu'il est exprimé par un composé ou une locution, se
place généralement en tête de la proposition.
fi9îl'tflJl: ttîjfa fifa m IG uiD HttjQ fifa G^O Cpfi
J ^ U 61 ^
u
eiljiuv ne y euh nïh kit Aveu dauQ modeç nïh phdàc hân
Maintenant, comment allons nous faire pour rompre?
ofu tijfu t9l ttritun tjsfa G^
çaul dàl tiu heuy (ça dandëh ifià
S'ëtant approché, alors il demanda
fu fufa tn fnuiH tfun: Toj un t^ru hud îaj Tk\ é
y 1 u
lu lûn tiu preaham no vil mhk dàl mohà risei teah hwm
Longtemps après ce brahmane revint vers ces quatre grands ascètes
t9n toi S fhR tmof? t/i
u Si
teup cao kratn JM seçkdei thà. , .
Alors les juges décidèrent que . . .
L*ADVERBB. 355
456. Lorsqu'il est simple il suit généralement le verbe
dont il complète le sens, ou se rejette en fin de propo-
sition.
19] Kin OB tel eiîi'nju t9l ttrieiî
iiu srôi cèn nou yuv slàp tou heuf/
(II) est alië en Chine, y a séjourné longtemps et y est mort
toi B G^ tH njmeiînjB
çao kram ihà eu si hdy sën
Les jages dirent oui , mangeons d'abord
ah çëh lou leh prêt sàek
J'irai me promener en forêt demain
457. Les adverbes fdOJ dèl déjà et H fi ttifU min dèl
jamais, s'énoncent entre le sujet et le verbe de la propo-
sition.
a J
à nd dèl mhk suor ah pir dan
n est déjà venu me (le) demander deux fois
Le mol t9n tmfj placé entre le sujet et le verbe, doit générale-
ment se traduire par vmr de.
aï
tea teup mèk min
Il vient d'arriver à l'instant
23.
356
GRAMMAIRE KHMÈRE.
En tête de' la proposition il a valeur adverbiale et signifie ahn.
teup prà ah mean prà l/antul iy {,% meas nô eea pAeoj:^') iei
Alors le Saint ordonna de partager Tor en trois parts
III
ADVERBE DE QUANTITE.
458. Les adverbes de quautilé les plus usités sont :
RQ téç
UfiG bantëe
tnji ton sd sd .
fUHH Wmom
fUH fUHH Idmi làmom
fUtnn fUHH Idmak làmom
fUHH fî làmom kuo
\C\S\V\ ^àî (poétique)
t9JR <w^
peu
si peu que ce soit
seulement
assez
encore, en plus
''^ Se. bhâga, portion, part.
L'ADVERBE.
357
§
tOfi çreun
mAJ tnm peas pm
ÂJUI sambaur en abondance
liïinj rànkeal en masse
H mi en foule ^^^
rUTlAJ nos
fLîfi «tin
rie inn ponpek
m krai (poétique)
mn nfi Ip /^/c pon Jlrai
Htlritfl mahtîpÀ (poét.) (^).
fÛtfîfn Wwten /
t(\IAJ fotis plus
beaucoup
très , trop
assez
«>> Ou tfl H cea mi
^) Se. moAiman.
358 GRAMMAIRE KHMÈRE.
459. L'adverbe de quantité se place généralement après
Tadjectif , le verbe ou ladverbe dont il complète le sens.
fnia d^ no axnftj
kmèh Aàtécnàê
L*enfant dit : (3 y en a) trop peu
fiifa pfiB Hun tftjty^u ui Hnm sj tjofi
neahprapSn mèkâ seitei pràp ^an iy creun
La femme du grand richard lui dit : Je f en donnerai beaucoup
5 8J H| ntfi li G^ 19 tjoB t9J5î
kkiiom hy tnuy kanceu vea^hâ te creun ùet
Je lui en ai donne une corbeille; il ne bit que dire : beaucoup encore
460. Cependant, et principalement en poésie, on le
rejette après les compléments du verbe.
tHfu tnfi Rfu y(Sn trixin
meut mean Icôl bauprtt ^'^ sit
Il vit encore une souche de bauprit
tcpfa tun ffifa Hn BjR tcpfci pi9pni mfe njnnj
iih yik neah m^ dbëi Mh sralàn nean nUê
Je l'ai enlevée parce que je t'aime beaucoup
î)i5 mm Hm ttritu î)fa m n (cpn m Htri t9jn
èh banshit ah heuy èh mik tea prUls ampi ah Uet
Tu m'as trompé el tu viens me réclamer de l'argent encore
(»)
Se. pavitrâ, le basilic sacré, ocymum sanetum.
L'ADVERBE. 359
461- Lorsque l'adverbe de quantité est pourvu d'un
complément, ce dernier se place après lui.
tom îd §fa EÎJ 91 tv\ Hun t
08
Thmeh eei khëh yim tea tfi ambÔi creun
Thmen Gei en colère pleura et ne fit qu'exiger beaucoup de gâteau de
462. Les adverbes signifiant ce seulement t) se placent
devant le moi dont ils aiïectent le sens à l'exception de
9 19 tote qui se place après.
li tel tt) m tun
vea nèu |é pir yûp
D resta seulement deux nuits
deu prêt pratà séh sS|
Parcourant à pied la forêt (il) rencontra seulement des animaux
On pourra également traduire :
11 ne resta que deux nuits
n ne rencontra que des animaux.
(*^ HUn amidk, sorte de gâteau, fait avec du riz gluant gonflé et crevé à
la poêle puis pilé, que Ton fait dans les familles à l'occasion de toute fête ou
cérémonie.
360 GRAMMAIRE KHMÈRE.
IV
ADYBRBB DE COMPARAISON.
463. Les principaux adverbes de comparaison sont :
a. do dauç
u
n
UB pon
m H trém
p ^ ) aussi, autant, etc.
mH tAJ frém smeu
(AJ 6b smeu nïn
ifhn W* /
qui servent à former le comparatif d'égalité (S 333) ou,
s'ils sont précédés de la négation, le comparatif d'infério-
rité (S 335c);
^* tflfa cean
ttlIt\J leus \ plus
tnjnj fnjfa feti« Un
qui concourent à la formation des comparatifs de supério-
rité (S 334) d'infériorité (8 335 b) et du superlatif relatif
exprimé en khmèr par un comparatif (S 336);
^' HB an
moins
G'î ihay
exprimant le comparatif d'infériorité (8 335 a);
L'ADVERBE. 361
d. les adverbes de quantité signifiant trtrès, trop^
(8 458) qui servent à rendre le superlatif absolu (S SSy).
« •• ^ w
vea mean pracna nos
Il est très intdligeiit
* T
464. Les adverbes de comparaison servant à marquer
le comparatif (S 333 et &63 a) et le superlatif relatif, ex-
primé en khmèr par un comparatif (S 336 et /Ï63 b), se
placent entre les termes de comparaison.
lù 9jfe îlfa finru tnjj8 tfife nm k) sns ^n çn nis jSmfe
tfun:
iev ihyan en ^/ /euon ^^^ cean ah m ^hàn plU^ tïk knoh trapeah no
Si toi, coquillage, ta nages plus vite que moi, je cesserai de boire dans cette
mare *
î) tum n fifa tm cpfi t9jeu
neah rup nS naum loa kus lèh srei teah lày ^*^ eit srei è nà ka nifn smeu hàn
leuy
Cette fiUe avait le corps plus beau que toutes les autres femmes , il n'était
pas possible de trouver autre femme aussi belle qu^elle
465. Les adverbes marquant le superlatif absolu (§ 337,
658 et /ï 63 éj) se placent après Tadjectif qu ils déterminent
<*) Siamois lUflU li^en,
^' Siamois Htl^U iâû
362 GRAMMAIRE KHMÈRE.
conformément à la règle générale des adverbes de quantité
(S 459).
nju Hfn frm: ru nrnra
) M
|d|p ah n? Ua nài
Mon rêve est très beau
V
▲DTBRBB DE MAlfliRB.
466. Les principaux adverbes de manière sont :
liGdauç
HtfUî mdlg
\ ainsi
do tnTitdauç ne
u
do ttimt^w no w
0
n ka } aussi
irauv
bien
jufn prapei
G^h m j'Aan X^t^a ensemble (en même temps)
ftifj fn sm ÀTi^a ensemble (d'un commun accord)
^'^ Dans le langage populaire uO iCint et ÛO tCUTlt empruntent les
fonnes AfO: ëi^, MtOI: #£o (<tf|>ra, S 8&).
L'ADVERBE. 363
HfJ as complètement
tf\^ tèn constamment, habituellement, d'ordinaire
p [ environ, presque, à peu près
^lintMprahèl
t^ tVi ndutè
tpl fe krao tè
, } excepté, sauf
tdjnj In des tè
9n fn tûk tè
triD: sd complètement, absolument
467. D'une façon générale, d'ailleurs, tous les adjectifs
peuvent être employés comme adverbes de manière.
tD do frm: Hfi m t9
du M
Aveu dauQ ne min Ua te
Agir ainsi (n'est) pas bien
nifa fan: ois triR hb chn
harbh ne çah ma{ mïn cap
L'ouverture de ce sac n'est pas liée solidement
468. Ils peuvent également, par adjonction des verbes
tî] cea{% ûûa) et Sî dy (8 /Ï27), former des composés adver-
biaux de manière (8 Û27).
trinn AJb eun (Jin ht cpR gj tri Kitm/cfilunxiu
louk iah yit prUi muy bât dy tdu Alev cea pranap
Le bonze prit un bât d'argent et le donna à Alev en hâte
36& 'GRAMMAIRE KHMÈRE.
469. L'adverbe de manière se place, tantôt après le
mot dont il complète le sens, tantôt en fin de proposition.
m tiin tiu inn çhap te
ïy retournerai vite certes
470. Cependant, si la proposition est négative, Tad-
verbe de manière se place immédiatement après la néga-
tion qui s'énonce elle même après le verbe, ainsi qu'il se
passe pour Tadverbe de quantité (S ^Bg).
471. Cependant ffih tènet les composés signifiant cr ex-
cepté i» (S U66) s'énoncent généralement en tète de la pro-
position ;
ftîis rriH Htfi 0Î1
tèh tàm ampeu sit
D*ordinaire il suivait Timpulsion de son cœur
ou tout au moins devant le verbe de la proposition.
8lfa OfU 9 ifi'ù [Un
0
neah Qoid U tèh dejç
La jeune fille entra dans Tendroit (où) elle couchait habituellement
472. Et certains adverbes tels que luitTinJ prahèl blflS
pramàriy etc., se placent immédiatement devant le verbe.
iGl In n Gftnru tùn bî io mm
u L u ^
fiou tram ia prahèl heui dy ruoa tous
Lea juges avaient pres<iue consenti à lever la peine
L'ADVERBE.
365
473. Le complément de Tad verbe de manière s'énonce
après lui.
EÛn mn tn hh piinfu ajuw îg" nju tun
L*ogre ëtait accoutmnë de venir presque chaque jour et chaque nuit
VI
ADVERBE D'AFFIRMATION OU DE DOUTE.
474. Les adverbes daffirmation ou de doute les plus
employés sont :
n ka
n [^ kate
mefi
fnfi f9B mèn tèn
f\f\ ftJB fit mèn
^Hk prakàt
(uHr [mai prakàt heuy
fufi priR mèn prakàt
m trauv
wiïïf trauv rauv
certes
certainement, véritablement
positivement
oui, parfaitement, bien
(»)
Se. iarva, pâli, soiio. On écrit ordinairement tMD |il^.
366 GRAMMAIRE KHMÈRE.
ftî te )
, \ cependant
me poniè )
n convient d'y ajouter la particule
*
qui, bien que n'ayant aucun sens précis, et ne jouant qu'un rAle pu-
rement phonétique, ne saurait être comprise dans aucune autre
classe.
tttro (îifij 8î m un tamt n tàim t9îtu
61 U U » î ; U
idée trâs iy rih hak^\Q fSm kkeuh huy
Le roi fit chercher le Baku (mab) on ne le trouva pas
47B. Bien qu'énoncés généralement à la fin de la pro-
position , ces adverbes peuvent la précéder ou même y oc-
cuper toute autre place plus apte à bien marquer Taffirman
tion ou le doute qu'ils expriment.
il tfunnj ^ tcrl [u(\n li hb im toi [urm s t9
vea chmous ci çao prasà vea mîn tnèn cao prasà khnom le
Il s'appelle tr Seigneur Gendre n mais il n*est pas véritablement mon gendre,
certes
Hn
ct-
LpU G^ (m t9 fojiî
ijàk srob prap thà srei te ne
Les villageois dirent : (ce sont) des femmes, certes, celles-ci
[0 (hb pHrî cio î)fa \t) do tfun: hîti sj gin 5)b hî
Cpîî
beu tnèn prakàt dauç bh thà dauQ no ah iy pràk en tnuy 6i|
S'il (en est) véritablement comme tu le dis, je te donnerai un bat 'd'argent
L'ADVERBE. 367
kit tntà» Mi eea gni min
D crut que c'ëtait vëritableoient une femme
an n^ iy èhie
Je ne te le doQDerai certes pas
476. Lorsque Taffirmation est marquée par un adverbe
autre que [9 te> H ^a, H t? ka te, et que la proposition
comporte une négation , il se place immédiatement après la
négation ainsi quil est dit au S tiSt.
477. L*adverbe affirmatif (foui?) s'exprime en khmèr
d un grand nombre de façons, qui varient selon la qualité
de la personne qui Ténonce et de celle à qui elle s'adresse.
Ainsi
De supérieur à inférieur il est d'usage de répondre
[H eu oui
ou de répéter le verbe de la proposition interrogative , seul ou suivi,
selon l'occurrence, de :
tin eu b^y oui (c'est fait) Ulu tlTltU ^ heuy oui (je sais)
Qlfi bin oui (tu peux) tOfi mean oui (il y a) etc.
uu dën oui (je sais)
D'ëgal à égal :
iHB mèn Bu nïn
Rf p-auv fitl tlTltU nm heuy
i
368 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Un supérieur enfin emploiera les mêmes termes qui servent d'é-
gal à égal , mais les fera précéder de :
m bat , . , ^ .
( SI c est un homme
[n: ^fi prâbàt
t3n(\j çà« si c'est une femme.
En parlant
au Roi crouiT) se dira :
niamTfmAJt*) kaurnàmè$
0 - . - .
ou [n: mam Ttf\J<\J prà kaurnà mis
et aux bonzes :
nifUn kaumà
et enfin un bonze répondra :
0 tifi m çatnreun par ^^) je vous bénis.
478. Il n'y a, d'une façon absolue, que
HB min
Ç) pûm I ne , ne pas
fi kam
qui soient par eux-mêmes de véritables adverbes de néga-
tion.
Ces mots tiennent lieu également de la conjonction disjonctive m
(8 Boi).
Les autres mots, que les dictionnaires donnent comme tels : (9
te, 9 19 tote, tftTlî so, etc. , n'impliquent pas par eux-mêmes une idée
<*> nifUn kaurnâ se. karuna; tlClJiM vi^èi se, viçesa.
^J m par 8C. vara.
L'ADVERBE. 369
de négation, pas plus que le mot (trient en français; ils doivent pour
rexprimer, être précédés de la négation ou du verbe.
Hfi 19 mïn te
Hfi lant mïns^
ÎITlB 9t9 hnean tote, rien
Encore, dans la plupart des cas, 19 te en fin de proposition doit-il
être traduit par une aflSrmation : certes.
b niam hb fmis tnnn t9
J) 0
ihnom iaurnà mïn lèh hui te
Je ne vous tiendrai pas quitte certes
D'autre part Hfi tttTlt mïn so a bien plus souvent le sens de notre
adverbe ff guère ?> que d'une véritable négation.
479. Ces adverbes se placent immédiatement devant le
verbe dont ils modifient le sens.
b Hfi fot ûfi HH t& m m n t9
khmm mïn £e plan nàk deu rok si ka te
Je ne sais pas attaquer ceux qui voyagent pour gagner leur vie
n 8î ffi Ifun: ofu nis G: no liâ
1 U V ctf u
kom oy à no saul knoh prà reaç veah
Ne le laisse pas entrer dans le Palais royal
480. Ou, lorsque ce verbe est précédé d*une marque de
temps, devant cette dernière.
m d^n m Hfi cpfi chn Biin thn mh
et
ï
i
ke dak kùk mïn hàn dUk cravah dàk khneah
On le mit en prison mais on ne lui mit ni les fers ni la cangue
GRAHMAIRB KHIlàRB. 3^
IMfMlMKll lATIOlALB.
370 GRAMMAIRE KHMÈRE.
481. Cependant lorsque la proposition comporte un
adverbe de quantité, de manière ou d'affirmation, ce n*est
plus devant le verbe que s'énonce la négation, mais devant
ladverbe (cf. 8/176).
îlfa tun (Jin HB HAJ
èh yik pràk mf a as
Tu n as pas pris tout rargent
nifa irui: ofa tnti hb chn
karihn^çanmatnancap
L'ouverture de ce sac n'est pas liée solidement
482. Lorsque le verbe est un composé conclusif, Tad-
verbe de négation précède le second terme de ce composé.
li m nùR iHfu hb tmm
j
vea rhtç kamièi meul mXn lAeuh
Il chercha le couteau et ne le trouva pas
483. De même lorsque la proposition comporte le verbe
ff pouvoir 7) suivi d'un complément infinitif, la négation se
place devant ce verbe qui , en kbmèr, est rejelé en fin de
proposition (8 Û29).
tjiB m tdm tam: fs ht m îlfa Bis diu n cpB
poniè ndljt deH fw iè muy nàk èh nth ^p p&m hàn
Mais comme ce poursuivant est seul , il ne pourra l'attraper
9fiptu tom enî'm nio
iJ j f y a
tlm^ày ceh mii vin pûm roue
Le lièvre ne put ressortir
L'ADVERBE. 371
484. Lorsque la proposition est attributive et ne com-
prend pas le verbe (t être n , l'adverbe de négation se place
immédiatement devant l'attribut.
b H8 trinj 19
kknom min sas te
Je ne (suis) pas vieux, certes
485. Il est à noter que dans nombre de cas le verbe SLAS
khmean trne pas avoir?) ne peut être traduit en français que
par ladverbe de négation, ou par un pronom précédé de
cet adverbe.
Hfn ma f(nb Htu t9 itritu
ah khmean krèh oy te heuy
Je ne craius quoi que ce soit, certes
HAJ fUntHB Hfi H
8 tuifi Bfun uns tnfu un trao tel
(1 ^ 1 S)
t9JtU
as nâmeun tnàk mitUrei^^^ khmean ninà hean tneul mûlç sdeç, iwu leuy
De tous les fonclionnaires et dignitaires, il Q*en ëtait aucun qui osât regaitler
le visage d»roi
486. A noter que, dans certains cas, et plus particulière-
ment quand il sert de réponse à une interrogation, (6l nou
doit se traduire par a pas encore tî.
Kinn î)i3 cpB un rfTiîi9? tel
àpôlç èh hàn miilç vin ri te f nou
Ton père est-il déjà rentré ? Pas encore
r>
0) H
6 montrei se. mantrin, conseiller ministre,
fi
9/i.
372 GRAMMAIRE KHMÈRE.
I
487. L'adverbe de négation crnoni), comme celui d'affir-
mation (roui 7) (S ^77)9 varie selon la qudité de celui à qui
il est répondu.
De supérieur à inférieur et d'égal à égal ce sera :
t9 t$ non
Hfi IH6 mïn min non.
Un inférieur se servira du mot [9 (e en le faisant précéder des
mêmes mots qu'il emploie pour dire croui^ :
Cflt^ t? batte (un homme)
OriAJ t9 çà$te (une femme)
ou de Texpression :
fJH 913 saum tean
V
ou d'une façon plus abrégée, 916 tean qui répond à notre : «pardon,
excusez?).
• » • • • ■
VII
ADVERBE D^INTERROGATION.
488. Les principaux adverbes d'interrogation sont :
fui wà où *
HblfU aàkàl
^ \ quand?
hiar om kàinà
uio Htdo dauçmddeç
u
tQ HiT thveu àvei
tifil K\^frààvei \ pourquoi? comment?
n t[fn HiT pi prd àvei
iu)f\ mf hèt àvei
L'ADVERBE.
373
avec leurs formes populaires :
[HG mdeç
un Htll bêtoy
pourquoi ? comment ?
et les composés de tflQ màn :
tJB tflB vSnmàn
HCpfU tna air^bàlmàn
{^ tiÎ6 Û^mà màn
combien ?.
quand? etc.
489. fUT) nà se place immédiatement après le verbe dont
il modifie le sens.
pn Dira mi toi î)b t9l am'
0 cas suor sao èh tiunâ
Le vieSSard demanda : Où allez-vous?
«
Quand il suit un substantif, il est pronom interrogatif (S 353).
tel Kin om
ndu srok nà
En quel pays?
490- HinfU aAkàl et fflfU Om kàl nà se placent toujours
après le verbe de la proposition, soit immédiatement, soit
après lea compléments.
374 GRAMMAIRE KHMÈRE.
Placés en tête de la proposition, ils sont conjonctions et n'ont plus
valeur interrogative (S 5i i).
ah iy yhk iài^"^ tiu yilç pralç ampi reas ankàl
Quand f ai-je autorise à prendre un vase k aumône et aller exiger de Targent
des populations?
491. Les adverbes signifiant tr pourquoi, comment?) se
placent :
tantôt en fin de proposition
tantôt, au contraire, tout à son début
tantôt enfin, mais plus rarement, immédiatement après
le verbe.
tù do tfun: làjfa fiia nn m do Htdo
u u
heu dauQ no yeuh nïh kit tvt daue mèdec
S*il en est ainsi, comment faire pour nous sauver?
m
ilo Htdo n cpB cri Tnj hh Tm
dauç mideç ka hàn eea vïl mik vin
Comment se fait-il que vous reveniez?
9fiptu nji c^ 6' qifi n cpfi tfi m
tonsày mor fAà ihvei bân ka bàn cea ycm
Le lièvre demanda : Pourquoi pleurez-vous ?
(') ^\V\ hài se. fatra. Le vase que portent les bonzes durant la quête et
où les fîdèles déposent leur aumAne, toujours en nature: riz, légumes,
piments, etc.
L'ADVERBE. 375
on mn ràn tfûj ta kiT
çàm trop slèk eheu Aveu àvei
Pourquoi prenes-vous soin d'étendre des feuilles d*arbres?
im tHD 8J 918
rèk mec iy tan
Comment le porter à temps ?
492. La place de ladverbe cr combien d est déterminée
dans la proposition par celle de son complément qu'il pré-
cède ou suit sans règle bien définie.
ÛB tflB ttnfa t9JR n HH tffU
poH mân mouh tiet ia f^ dàl
Dans combien d'heures viendra-t-il ?
itîl \ov\ mmfa 9fa tne fin tjfi tne
0 1
nlm ihèi Samrtmh Tin mean fkum ^'^ pin mdn f
Dans la province de Samroun Tèn combien y a-t-il de villages?
mm i9l fUG (nu tn t9l în m tne nn
hâl iiu hoQ brab^ ke tiu knea pon mân nâk
Lorsque vous êtes allés voler le buffle, combien ëliez-vous?
493. Les adverbes :
tn teu qui se place en tète de la proposition
et [9 te qui se place en fin de proposition
(^) nH pkum se. bhumi village.
376 GRAMMAIRE KHMÈRE.
lui donnent le tour interrogatif sans qu il soit besoin, la
plupart du temps, de les traduire par un mot spécial.
«« •
tu 9 tira (SfU 8J tR 8J njR HtU 9
beu Içhnom reus tr^l hy {eu iy sàt oy khnim
Si je ramasse la navette et vous ia donne, que me donnerex-vous?
m m tel faxi: his (tu t?
nâi paaun niu tûl mean grei te
Frère cadet, ici, y a4-il des femmes?
494. tn pBu s'emploie d'ailleurs conjointement aux pro-
noms ou adverbes interrogatifs et aux autres formules d'in-
terrogation.
fitinj tn Bom tshn
niyeay |e« riAnà kkai
Parle, qui t*en empêche?
tfJG ttinn tn tins fnr
Si «
sdeç ^ tfiu hèt âvei
Pourquoi le roi est-il afflige?
ttsm tri oai t9l nu mi g^ nfa fcn tant ir hib (m î t?
7%men Cet eaul tiu phum suor |Aà knJSn sro^ m |eii meon fret ri te
n entra dans le village et demanda : Dans ce pays-ci , y a-t-il des feounes ?
Dans les deux derniers exemples, la forme interrogative est donnée
non seulement par Tadverbe t^ teu, mais encore par la conjonction
alternitive I ri seule et suivie de t9 te, conformément aux termes
du S 5so.
LA PREPOSITION. 377
CHAPITRE XII
LA PROPOSITION.
I
PRlfpOSITION DE LIEU ET DE TEMPS.
495. Les principales prépositions de lieu et de direction
sont :
nb knon dans, au dedans de
\
p] hroùo hors, au dehors de
nSIfU hmdàl dans, au milieu de, à la moitié de
t(Tî leu sur, au dessus de
I
IfflH hràm sous, au dessous de
un mak devant
tIrntU krày derrière
cf cum \
' ^ > autour de
c/ îfTl cum vm \
rUTl nà en, chez, à, dans (sans mouvement)
Q 01 I
\^ [en, dans (en poésie)
GRAMMAIRE KHMÈRK.
à, vers, chez, du cAté de» jusque
de (avec mouvement)
378
fiÛ tràn
9lb khàn
n pi
An ampi
DR eît
Ut&tU bankeuy
[tJU jwop
pHR prakét
G^n phu^
ten nep
U6În ^antop après (au second rang)
CI tu çhnày loin de.
fiib tîTl tffl nfa m
neah Pou mu knoh sko
La jeane P6u était dans le tambour
tun Suis t9l ahn tlrriH otè
yoi dambah tou lai irom çand^
(II) prit le biton (et) alla le cacher sous Tescalier
> près de, à côté de, voisin de, contigu à
LA PREPOSITION. 379
triftj tm ptj tel fun l(fî n
tous km krabet non nàprei kdei. . .
Soit que les bœufs (et) buffles se tiennent dans la forêt. . .
Hfatu Hî m ^ nnai 9n hî hh îI hIbi çn
CI (M et- uJ U U\ <*r il U
ank&y muy nàk è hhàl tuk muy nàk è kansai tuk
(Ds) s'assirent Tun à Tavant, Tautre à Tarrière du bateau
toi taxn: Hù é m t?l tijB Kin tel gÊ nnj9p Hun bri
çao no teah buon nàlç tou rien àkûm nàu aida Taksilà tnohà nàkor
Ces quatre jeunes gens allèrent étudier la magie dans la grande viUe de
Taksilà
n rmn tfin Afin ttîi mb
j» cA()|p ^a& amrèj: leu spean
Il s'arrêta (et) déposa sa charge sur le pont
u
ieu tou Jàl kanddl phlauv
Il marcha jusqu'à moitié du chemin
fntmn: tci un n mtu un m mb
À n? ^ mo^ pi neay beuk kdà spean
Celui-ci approcha d'une certaine distance en frappant les planches du
pont
tun tc'is ciR mi cf Atin
j^dA: pkleuh Joi sbauv cûm amrèk
n prit du feu et alluma la paille autour de la charge
380 GRAMMAIRE KHMÈRE.
U)nqae le fea brâla llierbe sèche tout autour
496. Celles de temps et de durée sont :
H8 mun avant
[jrnCU krày après
fi pi
An ampi I depuis, dès
n tio pi duoe
jusque
HîTlfU oçiAi/ I pendant, durant
nnfcl kampun
i9jn ^ûy
tinjU At^ > près de, sur le point de
Le peuple emploie volontiers le verbe Gu çan wmioir pour exprimer
la préposition : prhi de, iur le point de.
Gu (inU ran «lap sur le point de mourir
C'est une forme défectueuse et à éviter.
LA PREPOSITION. 381
497. Prépositions de lieu et de temps sont souvent em-
ployées en composition avec
l'auxiliaire t6l nàu
9lfa khàn
et les prépositions / n ,
^ ^ j nr p-auv
qui forment le premier terme du composé.
Lorsqu'ils Be sont suivis d'aucun complément, ces composés
tiennent lieu d'adverbe (S A/ig).
Il n'y a guère qu'une différence de nuance entre les composés for-
més avec l'auxiliaire t6l nàu, et ceux qui commencent par l'une des
prépositions )J è, 91 u khàà, etc. : les premiers devront se traduire
plutôt par à et les seconds par du coti de. Encore, en nombre de cas,
ne convient-il pas d'en faire état.
Hisfi tD it\ tH ôffmn m iuaj m cfin tel hh sb tîAj
itifa fefu fonn tfin ifil hh Hisîn ttritu mi iîI
fnsin îf\ îlfa tun itim sife hh îlfa T tun itim sib
àkhvën Aveu cea me catnnèk reus rihâs làa dàk nàu mûk khhum reus ràbâi ièl
t^çràk dàjç nàu m&k âkhvài I^euy guor ieou âyivàk thà en yoh robài khâh mûk
ih ri yèk rôbài khàn mûk ah.
Le paralytique se chargea de la distribution; il plaça les jolies choses devant
lui et les vilaines devant l'aveugle, puis dit à l'aveugle : ir Prends-tu ce qui
est devant toi ou ce qui est devant moi?»
382 GRAMMAIRE KHMKRE.
II
PROPOSITION MARQUANT LA CAUSE, LE MOYEN, LE BUT.
498. Les prépositions marquant la cause, le moyen, le
but, la manière sont :
f b nïn pour, afin de, par, avec
ttfltU dèy par, au moyen de, seloii, suivant
RIH iàm suivant, selon
'^
f\i prauv
^ I par (marque l'ablatif)
înb tàn
pour, à la place de, au lieu de
6)
n pi au sujet de, à
tiPi e»V(^J sans
nîfa %nan à la place de
Hm Dim (qiD^ àfa tïtm tnimton:
ah çah prÙQua mh mohâ ^stei n?
J'ai été joué par ce richard
li cnu tcni & Ici
f ea çap çor trauv i(d
Il saisit le voleur par ie bras
«'> Ou HR rï/.
LA PREPOSITION. 383
tonsây tôu can antalç cap è ceuh
Le lièvre alla marcher sur le piège qui le saisit pai* le pied
ttùfa fitintu fi tgfa n tjnis t&H
yeuti ntyeay pt reuoh pi prth deum
Nous parions d'une histoire du temps passé
uira tom: (qiu mu tftah mu En pmi
6aro« no pràp tàm damneu iàp krup prakàr
Cet homme le lui expliqua selon sous ses détails
tù ne § m 8j ?irifi fnai rm9p îlfa tom ^n mis tnjn:
^tt ^otfft kdei rok oy khmean àçhâ sali èh çeh pruk snah no
Si la partie ne peut se la procurer, Thuissier lui-même payera cette somme
à la place lie la partie
Le langage populaire se sert beaucoup du mot MAJ as, cesser,
finir y pour exprimer : sans :
Ht\I ICpn àsprak sans argent
forme fautive ou tout au moins peu régulière.
Note. — En khmèr, comme en français, les mêmes mots tiennent
indifféremment lieu de préposition ou d'adverbe.
III
VERBES AUXILIAIRES TENANT LIEU DE PROPOSITION.
499. Il convient d'y ajouter les verbes auxiliaires HH
mdk venir, t9l tdu aller, tSi ndu demeurer, BT dy donner
qui, bien que conservant valeur verbale, jouent tout en
même temps, lorsqu'ils sont placés devant le complément
38& GRAMMAIRE KHMERE.
indirect ou le complément circonstanciel, le rôle de véri-
tables prépositions (S 666).
Lorsqu'un de ces verbes concourt à la formation d*un composé
verbal, il est tout à la fois auxiliaire et préposition; lorsqu'au con-
traire il suit un composé, on peut le tenir pour une simple préposi-
tion.
tù fi9y frm: tt&fa gj m ^ tmfa lîl fntrui"
heu enfkmv ne yeuk 6y hmn erei yeuk Aw Àleo. . .
Si maintenant nous donnions notre fille à Alev. . •
Hn fan: pnnj (5in cno ôîjia 8j tîl tn cnm
nâk no prakol prak gâm êjêp damlik oy fini fà fS|
Cette femme remit une somme d'argent de 3o damlik an vieillard
500. En tant que prépositions ils signifient respective-
ment :
[fil nàu à , par (sans mouvement)
un màk^ (avec mouvement de rapprochement)
[?] /ou à (avec mouvement d'éloignement)
gj oy à, pour (pour donner, remettre, etc.).
pris li fuj tfil tnn m
pnipofi teaekànoumal Avea
Sa femme se tenait au seuil de la porte
06 t\hu Cflfi pHfU gJ tîl HH 9fi teoo tgoj
çën Mfp hàn prakol dy tàu nàk Ton prdm roy rid
Le Chinois Sap a remis au sieur Ton 5oo piastres
gî fin nxn fil" 01 nn
6y nâk nà nuv çàtn slâ
A qui de surveiller la soupe?
LA PRÉPOSITION. 385
m î)h g] o^m AJi un Hm
àehôy Aâs slâ tnèk an
Donne-moi le plateau à arec
tcbh m tjrih îns)t sj haj hh ^fa fîifu yiB ne jnê
yetih thvett preh ne oy as nâi phah dèl mean kaun kramom
Nous avons fait ce conte pour tous ceux qui ont des filles à niaiier
IV
LOCUTIONS PIliPOSITITES.
501. II existe en outre un certain nombre de locutions,
qui sont indifféremment préposition, conjonction et adverbe,
dont le contexte seul permet de déterminer la valeur.
Les plus employées sont :
lÙ fifa heu nm pour, afin de
t9în fifcl iiep nm près de, sur le point de
f(î1 8 fa eitnm sans, dépourvu de
ttntU (in doy m par, au moyen de
?nH ({1 iàm tè suivant, selon
{f\ fifa thà ntn afin de. . . etc.
Ainsi la phrase
î) KIR 9 fan: tù fifa m st ho nfa 9n
y j) u u 1 4i
è àkôm khom ne beu nïtï rien oy mûç knoh ûk
peut se traduire aussi bien :
Quant à ma science, pour Tétudier il faut se plonger dans Teau;
que :
Quant à ma science, si on Tétudie, on doit se plonger dans Teau.
ORAMMAIRB KHMèRB. sS
mPVIlIKail RATIOIALI.
386 GRAMMAIRE KHMÈRE.
îBptu q tn nfa priiia o d^ sfa en 9n
foiufày ço fou jnon prapean muy |Aà filn pAâS: ti
Le lièvre descendit dans une mai^e afin de se désaltérer
STNTiXB DE LA PROPOSITION.
502. La proposition se place toujours immédiatement
devant le complément qu'elle détermine.
9BptU CfU tn Ris t(n
tingày caul ton knoh prei
Le lièvre entra dans la forêt
tjî trin li 8ia nn
» 9^
1
damrei c^jç vea nSh phlûk
L*éléphant le frappa de ses défenses
9 510 li B luHU An G^ra nn
1
1^
O
khttom y^lâs vea crû praâp atnpi [hàs ilà
Je crains que cela ne (fasse) tomber la boite du plateau à arec
RR CiG t&O ttritU tdf {?1 uifU û': Hd^tU fODR
kU dauQ irec heuy deu tou dàl phtà modày àptfs
Ayant ainsi réfléchi, il se rendit chez ses parents
LA CONJONCTION. 387
CHAPITRE XIII
LA CONJONCTION.
503. Tiennent lieu de conjonctions copulatives les mots :
n ka tfil ndu f^'
tfUTlî n no ka Q^b phaii
ih tean ttTltU heuy
fifa nïn J ri
lïlSDi no l^riè
qui peuvent tous se traduire par f^etn.
504. Les principales conjonctions disjonctives sont :
î n'W t91(\J. . . n tom. . . kdei
i
ITi CÛ tous tû. . . n beu. . . kdei
n kdei n tCfltU Ara %
qui signifient ou^ soit, soil que, que (alternatif).
La conjonction disjonctive ni n'existe pas à proprement parler en
khmèr. Ëlie est rendue par Tadverbe de négation (S &78).
<*) En style élevé 6f nw.
^î Ou U ru\
95.
388 GRAMMAIRE KHMÈRE.
505. tvi te ] ^
I mais, quoique, cependant, pourtant
UlB ponte )
sont les conjonctions adversatives communément employées.
506. Enfin les conjonctions car et donc sont les mêmes
que les conjonctions de subordination parce que et ceà pour-
quoi (cf. infraj 8 Boy).
507. Les conjonctions :
Ôjn dhët
n t[îTl AJ pi prous
tlfTlflî f\ prous pi
tfPTlflî ^n prous dhët
\\S\V\ fan: hèt ne
ftriR ciQ tmn: Rf ^i«^ no '
ttriR te Rf té
\\S\V\ CpB d1 A^f idn cea
ufO ttim: ou do tfUlt dauc no ou dauç ne
ont tantôt sens causatif : parce que, puisque, comme, tantôt
sens conclusif : cest pourquoi.
Elles s'emploient également, en nombre de cas, avec le
sens coordinatif : car et donc.
LA CONJONCTION. 389
508. Le causatif gî dy et son composé 6Î Qlfi oy hàn
tiennentiieu de la conjonction afin que, pour que.
509. Les conjonctions conditionnelles sont :
jÔ beu
mnn idkik
fUnn lÙ Id^ beu
p^ ) si, dans le cas où
jUtÙB prasin
p(Ù8 fUn pram nà
tÙ ^tÎTB fUn beuprasën nà
ffUb fe Wii tè
\ pourvu que
8J f R ày tè
[0 JUAJQ run leu i^rofén n^ signifie plus particulièrement $i par
hasard.
510. Enfin il convient de mentionner encore les con-
jonctions :
unn bàk
Unn tfO WA; fiîawiî } comme si
unn tu W* beu
et mb iti j?f^ ^^de crainte que, de peur que.
L'expression [Q u) thveu eea, m. à m. (r faire être», tient souvent
lieu de la conjonction tt comme si c'était v.
390
GRAMMAIRE KHMÈRE.
(O
Il mfi tfûj o Q tû Hn n mtu un m a/ib n wj m o^ ôT
tS Cfa MB
rea ^an ekeu nmy thom deu mok fi neay Wç idà gpean krêm krom thwu eea
damrei deu chlah spean.
H prit un gros morceau de bois (et), venant de quelque distance, frappa les
planches du pont krom, krom, comme si cVtoif un éléphant (qui) traversait
le pont
près de , sur le point de
511. Les principales conjonctions de temps sont :
ttnju bù^
ÏÏR ttnjU cît hiep
t9jn tiep
t9jn ttnjU iiep hiep
t9jn fifa tiep nîh
&'r fifa citnm
lAJ Bteu
moj kài
Hfcnm ankàl
n
OJ lu
î
nnO kaiîipûn
tu nrifU OJTl heuhàlvà
quand, lorsque, pendant que
LA CONJONCTION. 391
H fi fnûn avant que
t fritU broy après que
rihu [R §ràp fê aussitôt que, dès que
n pi
• «I
Hn atjipt
fU An lu arfipi
S) tiG pidwc
CfnH damràm
ÇÎfU \f\ tal tè
nj lï ru lu m
depuis que
1
•y
urU mnj nm dal Ml m ) jusqu'à ce que.
nj \v\ lu tè
m (?) te fô trà tè
^ te trà tè
512. La conjonction que^ rarement employée, na pour
ainsi dire pas de correspondant en khmèr; cependant dans
certains cas les mots :
V\ hi ^ ihà dire (verbe)
U hei [tlfU dèl
u da ^ cea
en tiennent lieu, ou du moins ne peuvent être traduits en
français que par cette conjonction.
392 GRAMMAIRE kHMÈRE.
^^K Iw nà i'4 am ^«Â iaov jrnkî
Ou e»-to allé, que tu n'aies pas chassé les hœab et baflks?
:f:Aj fin D'à fnu omi n u m tih un liîfiH
Si quelqu'un défiiche on jardin (et; que quelqu'un autre vienne le reren*
diquer. . •
:3i do Hdo n ùa çîs Hm
Il I
dtm doMç WÊodee ka wiSk tOM mm
Cr>mroent as-tu marché, ^ tu ne sois pas arrivé en même tenqw que moi?
lol trjl n 5â tn -uns ms finuntu
Cao Sao pùm dëk cea prtfom WÊeam sikiy
Cao Sao ne savait pas que (sa) femine avait un amant
fnifui'&û d^ m tmi ob us tun lùtu 9B
Alev den thà cea cor çak plan yok robâs kUmom
Alev savait qme c'étaient des voleurs (qui) voulaient le voler (pour) praidre
ses affaires
ràm in fc'ai tm
r^u li 0 fim
kheuh tè dil kou krabei vea çkei it
(D ) ne vit que les boeufs et buffles (qui) avaient tout mange
513. Les conjonctions H ka et l?\SÎ\i n «o ka sont prin-
cipalement employées pour anir les propositions.
A vrai dire H ka a plus souvent valeur phonétique et explétive que
conjonctive.
'
_. -■ * ■-■
tri in tpn: nmm
61
LA CONJONCTION. 393
AJHR tmm tfnt ç, tnfi ch sno m
tàu ràk ho kandàl mmat kheuh ko muy mean phnauk khsâe lia
(II) alla chercher (une) tle au milieu de la mer et en vit une (qui) avait une
jolie dune de sable
514. Les autres conjonctions copulatives, au contraire,
servent surtout, dans les énumérations, à joindre plusieurs
substantifs entre eux.
m m Bi'tnB Eh m
pAe ak nuv man pràm knea
Ia louti*e, Taigle et la poule y consentirent
ffitaji" tfin nfe G^ra rm tam: 9iaj fe mm itritu tBf îtih
Àlev dik inoh ^uu slâ no tal th peh heuy deu tàm krôy ton
Alev (les) mit sur le plateau à bétel jusqu'à ce qu'il fut plein, et (alors)
marcha par derrière
515. La conjonction î ri (u rw) se place entre les sub«
stantifs ou propositions qu elle coordonne.
Elle ne s'emploie guère, à vrai dire, que pour exprimer ralierna-
tive d'interrogation.
nfnxn fuifu teiifa â^ tù li d tnjfa ru tom: tR ns njn tn
l M
(lamnàm dèl yeuh dàtn beu vea do leuh lôa no ieu kît Wi ke ri «t kluon en
Si ies légumes que nous plantons poussent bien, faut-il les vendre à autrui ou
les manger soi-même?
La conjonction ou, purement alternative, est la plupart du temps
sous-entendue en khmèr.
39& GRAMMAIRE KHMÈRE.
516. Au contraire H bdei et fittflCIl kadây se placent
après chaque terme de l'énumération, ou même simple-
ment après son dernier terme.
triAJ m fojh tm (nu sj § Eii' tn g fmfa tm pu sj 6
g
mi'fii'fmuni'n
U U Si
tous ke lèh hou krabei ày eei srauv ke Içdei lèh km kratei 6y cet irauv nuv sàkàv
kdei. . .
Si quelqu'un laisse, par inadvertance, ses bœufs et buffles manger le riz d^au-
trui, ou les laisse, par méchanceté, manger le riz d*autrui. . .
517. Le cas est fréquent, d'ailleurs, de Faltemative
marquée , à la fois , par î ri et par H bdei.
tù tonn BHB tri mn HB n î tri UB çifi î) fun \fi) R
heu huk nimon tàu saut màn idei ri tàu Ifon iean hnàhnà kdei* . .
Si le bonze allait réciter des litanies ou aUait quêter où que ce soit. . .
518. Les autres conjonctions se placent en tète de la
proposition qu'elles régissent.
5 qiR fiiin tîra fins qnB cfi tij
khhom bàl chop reus hèt bân cea yu
Je me suis arrêté pour (les) ramasser, c'est pourquoi j'ai tardé
?3 ntfn ftnn m d) otir cr ruHB njTim m 9fiptu
n n u
Btintu n nB m tio tam: m usnùj
è kihkok hèt tè cea ^t çhkuot lomôm nos U tônsày niyeay pi iaun Içramom dauç
n<5 ar nos
Comme le crapaud était un animal très stupide, lorsqu^il entendit le lièvre
parler ainsi d'une jeune fille, il fut très joyeux
LA CONJONCTION. 395
ttj HiB 9ib njEi'î) fun m tmn m ûm tun em
(eu meAn ArAmÀfi satrauv ènâke leuk mok vay yok nokor. . .
S'il y a des bandits quelque part qui viennent attaquer et prendre le
royaume. . .
Knu \f\ tàjm tintu citu uinm Afin ttritu (Ju o^
srâp tè kheuh yeay ^a$ bahkàn amrèk heuy prnp thà
AussîtAt qu'elle (le) vit, la vieille lui montra la charge et lui dit :
nfi Q^i tïm mnj run g' snfa tKi truD: tir tnï tnï
iaun pheuor dàl kàl nà ^ma khàh srè no yèm kèv ih
Enfant, laboure jusqu'à ce que cette pierre sur le côté du champ gémisse
kèv, kèv
5 pfi tm (li
(inu
«^/
Içhndm krûn steu ilap
Pai la fièvre (et suis) siu* le point de mourir
fu tàf dEu UBo un t/n efa wtcn aufp ^
} e/ Çi 6J -« /
ftt ^eu shhày hantëç moi cuop nXh sampdu chtnuoh muy
lorsqu'il eut avancé un peu plus loin , il rencontra une jonque de commerce
519. Cependant les conjonctions :
[Ù n beu kdei
t?lt\I n tous kdei
se disjoignent, le premier terme se plaçant au commence-
ment et le second à la fin de la proposition subordonnée.
tçiftj fife rm n t?it\j lia c\h\j n 5 hb nR 5B 5 tmtu
tous nih chi kdei tous nïh slap kdei khhom mïn kït Içkluon ihhotn leuy
Que je doive tomber malade, que je doive moiu*ir, je ne pense pas à moi*-
même
396 GRAMMAIRE KHMÈRE.
520. La conjonction alternative 7 n ou est souvent em-
ployée, en khmèr :
soit seule à sa place ordinaire
soit en fin de proposition suivie des mots (9 te et l^ nàu
pour exprimer la forme interrogative.
Gfu tn rai tn oi Krn fôn: me (â î t9
caul ton suor ke thà vroh ne mean irei ri te
(D) entra demander : Dans ce pays y a-t-il des femmes?
- «nia S1G ï vm sic t9
neah khlàc ri khmean khlâç te
Avei-Yous peur? (Vous avez peur ou vous n^avez pas peur?)
fin lififa G^ tne Sîtffl tmtu
nâk dandéh tfià mean pdei ri nàu kuy
Vous m'avez demandé : Avez-vous déjà un mari?
L'INTERJECTION. 397
CHAPITRE XIV.
L'INTERJECTION.
521. Les interjections vocatives les plus usitées sont :
a. a d
IStimUJmànàl
qui se placent devant le substantif désignant la personne
ou la chose interpellée ;
b. 8J dy ' ttÙtU yeuy
tTtU ou î veuy ou vei tHtU euy
qui se placent tantôt avant tantôt après lui.
Il est à remarquer que les interjections*^ vocatives qui se placent
après le substantif au vocatif se combinent généralement avec la con-
sonne finale de ce substantif.
Hfunm Kt ffjfa tun tsio uira tam: t9l ïin ttîi d: minn
HtfitU
mànàl prà sdèh yok ^moç barôs no tiu dSi hu jktà àpûk màdày
' 0 tous, prenez le cadavre de cet homme et dlez le porter ches ses parents
n 4-
ihà vei yeuy knea chi poui
H dit : 0 vous, j*ai mal au ventre
ffi h ttùtu Hi un î3 ffin:
à cet yeuy à mai i ue
0 Àcei, viens ici
398 GRAMMAIRE KHMÈRE.
522. Elles peuvent être employées simultanément.
d^ 8 Hn tHtu HAj m n mm d^rm
ihà 0 nàk euy as knea kom àl phdàiâ
D dit : 0 vous tous ne vous hAtez pas de me maudire
m tHtu cpB fnTracfituT
ke euy bàn àvei si bây vei
Hola. Qu'avex-Yous à manger?
8 § tîtu ^0 HttiG n Hfi f^n (Jiu b
0 6 veuy doue modeç ka mtn srik prap l^mom
0 papa, pourquoi n'as-tu pas crié pour m'avertir?
523. Lmterjection 6 nâ est tantôt vocative, tantôt iu
dicative.
H tu B oytioici, tiens.
524. Les principales interjections cxclamatives sont :
t iï cm
[Ûi yea
qui s'énoncent généralement en tèle de la proposition.
i^ Bon irhB u ûT intu Htin Hm mn t9l nfa Çn 99n
" ^ «^ 4-,
n
ceu nom hean ba damrei chày amvèk ah thlak tou knoh tïk totïk anka as
Hélas I Qui a osé mener un éléphant pousser du pied ma charge, la faire
tomber dans Teau et mouiller tout mon riz ?
\m Sb tHO n Hn on 9n Hcn
yen èh mes ka môk phèk tïk ah
Eh bien I Comment peux-tu venir boire mon eau?
LA SYNTAXE. 399
CHAPITRE XV.
LA SYNTAXE.
SECTION I.
525. Uordre normal des termes de la proposition
khmère — absolue, principale ou complétive — est,
comme en français :
sujet verbe attribut.
La nature de la proposition n'influe pas sur l'ordre de ses termes ;
qu'elle soit indépendante, principale, subordonnée ou incidente, elle
se construit de façon identique dans la généralité des cas. Aussi bien ,
les exceptions proviennent des mots eux-mêmes — composé verbal
par exemple qui rejette un de ses éléments entre les complémenls
direct et indirect {supra, S &9 3) — et non de la proposition dont ils
font partie. Les dérogations voulues pour la clarté du style ou le
mouvement de la phrase sont assez rares et n'infirment pas la règle
générale.
526. Les compléments ou déterminatifs du sujet et de
Tattribut se placent généralement après le sujet ou Tattribut
dont ils complètent ou déterminent le sens.
Il n'y a guère que les adjectifs indéfinis qui échappent à celte
règle (cf. S 33o et suiv.).
527. L'écriture khmère ne séparant les mots par aucun
signe de ponctuation et la langue négligeant souvent les
AOO GRAMMAIRE KHMÈRE.
termes de conjonction et de relation , la clarté de la phrase
nécessite l'emploi d'un certain nombre de particules qu'il
convient de bien posséder pour comprendre exactement la
phrase cambodgienne. Elles la découpent comme fait notre
ponctuation, la balancent phonétiquement et y jouent un
rôle des plus importants en même temps que très difficile
à déterminer, par suite de la difficulté de leur attribuer une
valeur grammaticale définie.
Cf. if^ay S 565 et suiv.
SECTION IL
LE SUJET.
528. Le sujet — simple, multiple ou complexe — pré
cède généralement le verbe.
R mn tonîî tri nb 9n
. . 1 complément
sujet verbe . ^ , . i
* circonstanciel
&s trei iampeu loui l6u knoh tïk
Toutes les crevettes sautèrent dans l'eau
529. Le pronom sujet se sous-entend souvent, d'où
nombre de propositions sans sujet
dam rosei cïk snàm cûtn tïn
(On) planta (des bambous), (on) creusa (des) douves tout autour
530. Lorsque le sujet est un pronom indéfini à termes
multiples, le premier terme précède bien le verbe mais
LA SYNTAXE. 40t
les autres sont généralement rejetés en fin de proposi-
tion.
tùfe HiB m tfiiH m fin
fin mean rtip noum lia kr&p
Ils avaient tous de jolies figures
C'est d'ailleurs une tournure usitée en français.
531. Lorsque le pronom indéfini à termes multiples est
placé tout entier avant le verbe, on le fait suivre d'un pro-
nom personnel (li vea pour le singulier et t\jfa sëà pour le
pluriel, le plus souvent), qui précède immédiatement le
verbe.
' Ht\i ?ifa tfun: njfa sî tififa tj'fu nfifiTiH S cfi fnnn
âs teah no sëh 6y dandëh dàl kinsvàmi da cea àpùk
Tous ceux-ci (ils) la faisaient demander en mariage à Kinsvàmi son père
632. L'adjectif indéfini composé, qui détermine le sujet
de la proposition, se dissocie; le premier terme s'énonce
avant le sujet et les autres termes se rejettent en fin de
proposition.
âs phikiu satnne kaun seus sralàn krûp knea
Tous les moines, novices, écoliers ^')almaient (tous ensemble)
633. Lorsqu'un sujet composé comporte une apposition,
celle-ci se place volontiers en fin de proposition.
En m
u'
ৠnàmeun cumpeai prak teah nàmeun thèm nàmeun [auc
Tous les mandarins (lui) empruntèrent de l'argent , tous grands et petits
mandarins
OIAMMAIIB KHMèRB. 96
mrsivnii rittovali.
&0â GRAMMAIRE KHMÈRE.
534. Quand ie sujet se trouve en apposition ou qu'il est
accompagné d'une interjection vocative, on le fait suivre d'un
pronom qui précède immédiatement le verbe.
î) 9fiîtu li t^H 56 jntfi ojnnAJ
h timsày vea khpeum kkluon krapeu nSs
Quant au lièvre, il se (sentit) ti'ès dégoûté du crocodile
Cesl également une tournure française.
ffitd ttùj ffi un î) fan;
âeei yeuy à môk i ne
0 Aceî , viens ici
535. Il en est de même lorsque le sujet est multiple ou
complexe.
tù Hcnm
rai" tn sfe
V
J
beu môçàs srauv ke khëh
Si le propriétaire du riz (il) se met en colère
în onra tam: friR tt\ pnmn
ta cas no kai dam tàsài^^"^
Ce vieillard (il) plantait des concombres
Ce pronom n'est pas indispensable :
în chra trun: sb axnra
îà s^ no khëh na$
Ce vieillard était très en colère
<*) On écrit aussi jRÀjri troiàk*
LA SYNTAXE. 403
536. Le sujet commun à plusieurs propositions coor-
données ne se répète généralement pas.
li tcîife & friJ: U t9i C: Sfa Tim
A J
vea leuh et se ha tàu phtâ èh vïh
fl monta à cheval (et) fit guide à nouveau vers sa demeure
537. Ou du moins ne se répète pas devant chaque
proposition.
tu HtriAJ
c^ïit) 9fa tn tqi: qninn thn fhu tm (nu
beu micas srauv he khéh he bo bah çak kap hou krabei . . .
Si le propriétaire du riz se met en colère tue à coups de pierre, s'il tue
d'un coup de feu (ou) tue d'un coup de pique (ou) tue avec un instru-
ment tranchant les bœufs ou buffles
C'est ici le pronom, et non le sujet même, qui est répété la pre-
mière fois.
538. De même, lorsque le sujet d'une proposition prin-
cipale est commun aux propositions coordonnées, subor-
données ou incidentes qui en dépendent et que cette propo-
sition principale est précédée d'une incidente, ce sujet ne
s'écrit 'qu'une fois et se place directement en avant de la
proposition incidente.
Kitrui" fu tqit tuiji lo tinjo ttxitu n tun Sf ({j fib m
fiUB tom un tpi ttxitu R f\(\i triu cmu
àlev lu ho yutkkà ruoQ sreç heuy ka yoh dei sa nïh kdà chnuon çeh mok krao
heuy ku vas çap yeam
Alev, lorsqu'(il) eut jeté l'ancre, (alors) (il) prit de la craie et une ardoise,
sortit, prit des mesui'es (et) tira l'horoscope
90.
UOU GRAMMAIRE KHMËRE.
639. Lorsque le sujet de la proposition est le complé-
ment de la proposition immédiatement précédende, il ne
s'énonce pas de nouveau ni ne se remplace par un pronom.
mm tam: tne ptn ht finru q tuifu tïîib
kâl no mean krapeu muy hèl ço hèl leuk
A ce moment il y avait un crocodile; (il) nageait en descendant (le cou-
i*ant), (il) nageait en remontant (le courant)
* 640. Bien plus, il arrive même qu'un récit néglige
d'exprimer le sujet de la proposition, serait-elle le début
d'une phrase, d'un paragraphe, voire d'un chapitre, si c'est
)e héros du conte ou du récit qui constitue ce sujet.
Ainsi ce commenéement d'alinéa :
iR n fife t9l ofu t9l nfa omi m mra hî fin
(/ et, i;J «t-
ro| pi nth tou çaul tôu knoh carn^îr ià cas muy nàk
Sorti de là, (il, le juge lièvre, héros du récit) entra dans le jardin d'un
vieillard
SECTION III.
LE VERBE.
641. Le khmèr n'exprimant , d'une façon générale, le
verbe <rètre7) que devant un attribut substantif (S 633), la
proposition ne comporte la plupart du temps aucun verbe
lorsque l'attribut est un adjectif (S 3âo).
ù}]ï (fin: m
(jl H
'siauv s? làa
Cette herbe (est) bdle
LA SYNTAXE. 405
fini Rn bi mm m m q tô'fa rmcptu
nokor rr^ jçkmèr kàl ampi deutn thotn àikeuh sàbây
Le Royaume khmèr, autrefois (était) grand, florissant (et) prospère
542. Le khmèr tend alors à le remplacer phonétique-
ment par la particule fi ka qui se met à la place du verbe
absent.
t^n n DB fin tuo 8j m
mrik ka thnàn rèi mec oy tan
La charge (est) lourde, comment la porter à temps (utile)
Le français emploie cette tournure elliptique pour les proverbes
tournure qui, d'ailleurs, se retrouve en khmèr.
inm !ti ta" foîi
roph dal phtei çhaèt
A main diligente, ventre rassasié
543. Le verbe simple se place entre le sujet et le com-
plément.
f)[§ Hî Bl'tmt KlHR
fi « « u î
eintri muy nuv ko iramot
Un aigle habitait (une) lie de la mer
544. Il en est de même du composé verbal inséparable.
toiQ fou [îiH HAJ nnj tÎB tflfi \û G^
sdes prip pràm as reas pon màn pSn màn îhâ. . ,
Le roi avertit toute la popidation que . . .
&06 GRAMMAIRE kHMÈRE.
(n: Hi3 (îh tfiufa tufujifa |n: no \mh
prà ah trdh ^*^ chveh yol ktioh prà reac luitei ^*^
Le Saint comprit dans son cœur
645. Dans une phrase interrogative, le verbe se place
quelquefois en tête de la proposition, suivi alors de l'ad-
verbe interrogatif (8 689 et suiv.).
fin tHO sj îîfi
rèh mes ày tan
Comment le porter à temps?
546. Si les éléments du composé verbal séparable —
auxiliaire ou conclusif — ne se dissocient pas, ils se placent
à la suite les uns des autres et dans Tordre, à la place nor-
male du verbe da.ns la proposition.
HAJ nt\j mfa tn oai tri tùm ratsiB
V
as reas séh ke çaul tàu tneul Idkhôn
Tout le monde entra voir les danseuses
frj: tfunt n
mn t9l
<e no kantràk ton
Ce cheval recula violemment
uinj îifa U8 m tfmnî iri tum tuiEU 9nj 9t9 k
baros teah huon nàjç no çàm meul doy ^ titei tiiei
Ces quatre hommes veillèrent chacun de son c4té
^*) 9 u trôh se place devant les vei'bes indiquant une action royale.
^'^ tJTlt9 fuitei se, hfdaya trcœur».
LA SYNTAXE. 407
647. Si le composé verbal auxiliaire séparable a un
complément, il se dissocie? son premier terme se place entre
le sujet et le complément direct et son second terme après
ie complément direct.
a. Si la proposition ne comprend qu'un complément direct, ie
second terme se trouve en fin de proposition.
: tUTl |un
uim tam: tun |unfi un
hasfoè n$ fcoo p^apon màk
Cet homme appda (sa) femme
Cependant lorsque le temps ou le mode du verbe comporte une
particule dont la place soit en fin de proposition, l'auxiliaire se place
immédiatement devant cette particule.
ta rvt leuh deum cheu iou heuy . . .
Lorsqu'il s'en fut monté sur Tarbre. . .
n en est de même lorsque la proposition se termine par un adverbe
de manière.
tù Hm }ti 0 un n ttù tfnn àfe cpe çim eugI tnmt tàjfe
heu m r^t co mai pi tcu ièk nïh bàn teah yûfikâ no leuh cea çkàp
Si je descends en courant de la berge, il faudra hftler Tancre rapidement
fO^n fn|fi 5 H 9R t9l t9JÎ1
àihvàk àihvën khatn om tuk iàu Het
L'aveugle et le paralytique s'efforcèrent de pgayer encore
b. Si la proposition possède un complètement indirect ou un com-
plément circonstanciel de lieu, le second terme se place généralement
kO% GRAMMAIRE KHMÈRE.
entre le complément direct et le complément indirect ou circonstan-
ciel de lieu.
Kl î3fa 8Î tS^m M HH Hm
u «^ /
À èh ày ^âs slâ màk ah
Toi, apporte4noi le plateau (à) bétd
HitfUj'Gfa 9n tçl nçira tcni
Àlev eaul tui tàu haniàl çèr
Alev conduisit le bateau au milieu des voleurs
< •
4
me et ka neam pas tou phtà
La petite Et alors conduisit le serpent à la maison
Dans le dernier exemple, Tauxiliaire séparable joue en même
temps le rôle de proposition (S446et&99).
Cependant on le rejette quelquefois après le complément circon-
stanciel de lieu.
«
(ùh mm 9n n nnb tçl
sëh ceh tuk pi kamphh tou
Ils éloignèrent le bateau de la rive
548. Lorsque le verbe composé couclusif est au mode
négatif, le second terme, précédé de la négation, se rejette
immédiatement après le complément direct.
as cor teah prâtn roy meul àletf mïn kkeuh
Les 5 00 voleurs n'aperçurent pas Alev (m. à m. : regarder Alev pas voir)
LA SYNTAXE. /i09
649. Le verbe suivi de plusieurs compléments directs se
répète volontiers devant chacun des compléments.
10 EiriEU 9m B 9m En
ruùç yeay &h nom t(h ira
Ensuite la vieille acheta des gâteaux et de Talcool
550. Si cest un composé auxiliaire, on ne répète que le
verbe auxiliaire.
î3 5 tîi Hî m î3fa UB tun u^ fîi Ht hîi î3fa
'' ''J * ^ BRI "J *
è khnom |è muy ndh en flàn yok sroh yih ndkàr le mut nàk èh
C'est moi seid (qui) ai pris le pays (et) le royaume, moi tout seul
(m. à m. : pillé pris le pays pris le royaume)
Sur Taccolade tenant lieu de répétition du vocable précédent , cf.
iupra, S 76.
551. Le verbe «rpouvoin) suivi — en français — d un
infinitif se rejette à la fin de la proposition et c'est cet infi-
nitif qui se place entre le sujet et l'attribut.
tù HR ofa mB 5 ufcnm r cpB
heu nàlç çah rien khhom banhàn ka hdn
Si vous voulez étudier, je puis vous instruire
toi t9n IR HR iTlfil n CpB
çao Tep ri>h nàk theanea pûm hàn
Le sieur Tep n'a pu trouver de caution
AlO GRAMMAIRE KHMÈRE.
Quand le verbe Cp6 ban signifie (robtenirv, les règles ci-dessus ne
lui sont pas applicables.
nton: ni nn li tmm tîi m tam: ois cne
itomfô jnr nâk vea kkeuh irei Ua nd cah ^n
Les deux jeunes gens ayant vu cette jolie fille voulurent Tobtenir (en ma-
riage)
Quand il se trouve dans le corps de la proposition, il marque le
temps et ne doit pas se traduire (S 390 et 43 1).
9 HB Sffe rfi to' om fifa qpfi îtiîi tmon
ihnom min dih cea fihai nà nJfh iân kàt seMei
Je ne sais quel jour on jugera Taffidre
552. Lorsque la proposition co apporte une négation,
celle-ci se place immédiatement devant le verbe «(pou-
voir Ti.
9Bfitu tom Hnîm nio
ij J } y 6i
tônsày çeh màk mh pûm ruoe
Le lièvre ne put ressortir
(m. k m, : ressortir ne put)
553. Cependant si cette négation est un composé ren-
fermant le mot 19 te y celui-ci se place après le verbe «pou-
voir Ti.
H) î3fa utnmîi HPn hb cpB t9
à èh hahçot ah mïn bàn te
0 toi, tu ne peux me tromper
n en est de même des formules explétives [9T kuy, tUDu hàn, etc.
LA SYNTAXE. 411
554. Les particules indiquant le temps du verbe se
placent :
soit avant le verbe
soit en fin de proposition.
a. Les particules indiquant le passé se placent en fin de proposi-
tion, à moins que le verbe ne soit un composé séparable ou le verbe
ff pouvoir?» suivi d'un infinitif, auquel cas les particules se placent
immédiatement devant le verbe rejeté à la fin de la proposition ou ,
en Toccurence, devant la négation qui l'accompagne.
tttifa cifu nffifa Hfifa Hn ttritu
1
yeuh dàl kanlèh anlûh ak heuy
Nous avons atteint Tendroit (appelé) fosse de Taigle
b. Les particules indiquant le futur se placent devant le verbe, h
l'exception de AJH setn qui se met devant le sujet de la proposition.
tù fifun sî mm td om nfa lifa Hm àfa tun tçiru sni
U -^ J U f^ J 1
m faifa t9jtu
heu nànâ ôy thmeh cet çaul knoh veah ah nih yhh tous Içhos mïn lèh huy
Si quelqu'un fait entrer Thmen Cei dans le palais, je lui infligerai une
punition sans rémission.
m tlfu fufcno njH 5 sî tu ihr hh ttrrl
1 ^1 u
lu dàl liheaç sëm ihnom ày me et màJs kao
Le soir venu, je dirai à Et de venir (t')appeler
Les particules [m nou et Cfl 3 bàn y indiquant que l'action se fait
ou est faite, se placent devant le verbe de la proposition.
fu (nt toi njBU hTs oib ^n ^o tam: ttritu (îb sj mu
VûL Prà Cao Santûp Amrïn hàn creap dauc no heuy irhn iy cap fret pheum màh
Samlap
Lorsque Prâ Cao Santûp Amrln eut été ainsi averti , il fit mettre à mort
toutes les femmes enceintes
A12 GRAMMAIRE KHMÈRE.
555. La seule particule usitée pour marquer le mode —
la particule impérative — se place en fin de proposition.
nifu fifa Htp q
pknal tiXh an c^
Parie avec moi
9BptU ifi 191 D
tànsây rot tàu s^
Lièvre, cours
SECTION IV.
LE COMPLEMENT.
556. L*attribut se place après le verbe substantif, ex-
primé, sous-entendu, ou remplacé phonétiquement par la
particule H ka.
Nous avons vu que le verbe substantif est généralement :
sous-entendu lorsque l'attribut est un adjectif (S Sao)
exprimé lorsque Tattribut est un substantif (S AS 3).
Lorsqu'il est sous-entendu, on le remplace phonétiquement, très
souvent, par la particule H fca (S B&a ).
Ki^n fn|fi tHtu ncpn fuînm
akhvak àkhvën euy pibâk nài
L'aveugle et le paralytique (étaient) très las (et) très malheureux
557. Le complément direct se place immédiatement
après le verbe.
LA SYNTAXE. 413
Que ce soit un substantif ou un infinitif, qu'il soit simple , com-
posé ou complexe.
dàm riêei dk if^àm jiklou cdm vfh
(On) planta des bambous, (on) creusa des doubles douves tout autour
m 98 njn Htio nfa ômi çib haj
nàk T^n Wb mores hnoh c(nnkàr teah â^
Le sieur Ton vend tout le poivre de (son) jardin
558. Cependant, il peut y avoir inversion du complé-
ment direct lorsque le narrateur entend le mettre en va-
leur.
On ne le rappelle pas alors, comme il est fait en français, par un
pronom personnel placé après le verbe.
(ron ?ifci en tnîi fam: ai m mm 9 etintu ptal m ttîl
feak teah b^ mat ne U ke çai tàm tUyeay pradao iaun çao
Ces trois proverbes, on entend les anciens les enseigner à (leurs) petits-en-
fants
559. Le complément indirect se place après le complé-
ment direct.
S'il est marqué par une préposition ou un verbe auxiliaire en te-
nant lieu, il se place immédiatement après cette préposition ou ce
verbe auxiliaire qui se placent eux-mêmes après le complément di-
rect.
ufcnm ifin tîrru onm firn iciib lîm m
iahhàh àkûm iél los as yeuh rai knea
Montre ta science magique à nous tous
ilA GRAMMAIRE KHMÈRE.
fin tfun: prifu mn <no ûîito tsi m mm
nàk no prakol pralç sàm ^ip damlih tou ta cas
Ceiui-Ià remit 3o onces d'argent au vieillard
560. Bien qu'assez rare, Tinversion du complément in-
direct se rencontre quelquefois. Le complément direct se
rejette alors complètement en fin de proposition.
çên mp hàn prakol oy tou nàk ton eea mun ruoç heuy prâm roy riel
Le Chinois Sap a déjà remis à Nak Ton auparavant 5oo piastres
561. Lorsque le complément direct est une proposition
infinitive, le complément indirect se place directement
après le verbe, avant le complément direct.
mtruj' uirin tini îlfa (S'oo sj tm njn îifa firu
àlev hahJcap £or leah pràm roy oy ko sâk teah as
Aiev oiflonna aux 5oo voIeui*s de se raser tous les cheveux
562. Le complément circonstanciel de temps se met
généralement avant le verbe, et principalement en tête de
la proposition.
nia mm mn fans ah hib (mtu nnra (îtfaira tiritu KriR
i\jm IR tîl nia û':
knoh pel yûp ne mh mean preay khàl tranoul heuy xrai mmpot tvt çaul knoh
phtà
Celte nuit, des revenants, tétc rasée et corps nu, se précipiteront dans la
maison
LA SYNTAXE. 415
fu tifu ^ tfmtn nfi pria n cpa Sfa cfi u a^ mm se
& dàl è iroy iaun prapon ka tàn dëh cea pdei cea àpûk khluon
Par la suite , enfants et femmes apprirent que c'étaient leurs pères et leurs
maris
Cette règle comporte de nombreuses exceptions :
fim ^n h: mm m tSy 6 toh ancfitu
nàkor ifvk ihmèr hàl ampi deum Aàm thkeuh sabày
Le royaume Khmèr, autrefois, était grand, florissant et prospère
u fifa un tjoj nia tG" tmn irmt
61 4| c/ H
pdei nxn mok dàl knoh ^hai saèk ne
(Votre) mari reviendra demain
563. Le complément circonstanciel de lieu se place gé-
nérdement après le verbe, et, en l'occurrence, après les
autres compléments.
pm tnjfa tîl tdn ttîj tmn
krapeu leuh tou dek leu kok
Le ci-ocodiie monta dormir sur la terre ferme
ta ify thveu cea antak dak kàl 0sàk muy
Le vieiflard fit un piège (qu')il plaça (près) d'un pied de concombre
Cependant on le trouve fréquemment en tête de la proposition.
î) t(m
[rriH mH 9n trunt tnfi 9po m ra
è Jsrom deum tlok no mean kkmç sa loa
Sous cet arbre tlôk , il y avait du beau sable blanc •
aie GRAMMAIRE KHMËRE.
t —
564. Deux compléments circonstanciels se suivent rare-
ment. En générai, iun, celui de temps, se met en tète de
la proposition, et l'autre, celui de lieu, se met après les
autres compléments. .
mm lamt tne 9jl3 nfa [?mfa tnm:
kàl no mean khyah knoh Irapeah no
A cette époque, il y avait des coquillages dans celte mare
SECTION V.
DES PROPOSITIONS.
565. L'absence de signes de ponctuation, Thabitude
d'écrire les mots et même les propositions à la suite, sans
intervalle ni blanc, oblige à noter très exactement la valeur
des particules conjonctives et phonétiques souvent intra-
duisibles, mais qui ne sauraient être négligées sous peine
des pires erreurs.
Depuis l'occupation française, depuis que les scribes. sont employés
dans les bureaux de nos administrations, ils ont, à notre imitation,
pris rhabitude, qui se répand de plus en plus, de séparer les roots
par de petits blancs, les phrases par des blancs plus larges et les para-
graphes par des signes de ponctuation. Mais dans tous les écrits anté-
rieurs, les blancs marquent, non pas des mots, ni même des propo-
sitions, mais les périodes phonétiques qui n'ont souvent aucun
rapport avec le sens.
566. Ces particules manquent souvent, elles-mêmes, et
il n'est plus que l'analyse précise de chacun des mots pour
en découvrir la nature et la fonction, distinguer le rapport
qui les ëïichaîne et séparer les propositions.
LA vSYNTAXE.
417
li ttîih iï fm:
u l<f]
vea
lem d
ne
ba tou
A
compl. du
conipl.
circonstan-
ciel de iîcu
^htà èh
im
sujet com- verbe de la complé- verbe de la compi. circoost. de
mun aux première ment de la deuiième lieu de la a' prop.
deux pro- proposi- première proposî-
positions tion proposi- tion
coordon- tion
nées
11 monta à cheval (et) revint chez lui
vïn
verbe sépa-
rable for-
mant com-
posé avecle
verbe de la
9* propos.
567. Cependant, la plupart du temps, la phrase ren-
ferme une ou plusieurs particules, conjonctive ou phoné-
tique, qui en permettent l'analyse, comme font nos signes
de ponctuation et nos conjonctions.
B68. Les adverbes t9 te, n 19 ka te, t9]tU leuy, tUTlfa
hon, qui se placent en fin de proposition, après tous
autres mots, indiquent généralement la fin de la proposi-
tion.
9 Hfi Dfa 8î îtriRiriEun m t9
khnom mïn çah 6y kkUat chnày pi nâk te
Je ne veux pas me laisser séparer loin de vous, certes
tmfa n n ni pH fiiH fîfa ûfi: mi trun: t9]cu
yeuh ka pum kuor prèm iàm trih damre kàr no leity
Il ne convient certes pas que nous nous soumettions à cette décision
royale
GBAimAIBB KHNiRB.
a?
IMI'RIIII.HIC hatiosals.
hiS
GRAMMAIRE KHMÈRE.
m fo: mm tfn sî Im tam: Hn cfn eiia sî im tmb
4- I U I U
tunfe
nàk se sël^^^ cûp ^^ ôy rvsno mok cûp neah ày roê letth hoh
Celui qui connaissait la vertu des incantations pour ressusciter vint pro-
noncer ses incantations et ramena la jeune fille à la vie
569. La particule phonétique fi ka répétée marque en
général autant de propositions coordonnées.
Cette particule se place en tête delà proposition; chacune d'elles
régit donc la proposition qui suit.
do Htdo n sî mn |uhu rim n h6 tîm ttîife Tm
dauç modes ka ày tkkak pradp à^ Iça mïn reus leithvin
Comment (et) avoir fait tomber toutes les boites (et) ne pas les avoir ra-
massées ?
î) lunj MU ttriEU n m ora t9l tt?itu n wfn
Li
è proê sdàp heuy ka deu çaul tèu heuy ka $ampea
Ce garçon ayant entendu (et) entra (et) salua
570- H en est de même de n bdei et H ttflEU ka ddy.
Mais ceux-ci régissent la proposition qui précède.
mtinri
tçiru fin c'b tj'ra 9 tun fngim
funrt
tn tri ttritu te s? tnfa
(') WrU «tf se. pîfa et vertu iî.
<') dn cup sc.jap (f incantations T).
l.A SYNTAXE. /il9
fc: mm mm tu n sî 9bo 9Ôo mo ma lûitu m^
I
Eun cpfi n
tou^ L'f^& j)&an ctco/ khçei yok sampôu ybk kàpàl yok nàm ^^^ ke ton heuy thveu
oy pUeuh çke roui roiàs ke kdei 6y tohkûk tofikfç lie lûh heuy sdà yok hàn
kdei
Quiconque ayant loué la barque, le bateau, l'embarcation d*autrui, la laisse
détruire par le feu et brûler ainsi le bien d'autrui , l'ayant fait couler, h
la suite d'un choc la renflouera
ils sont également usités dans les énumérations et se placent après
chaque terme de Ténumération.
571. Lorsqu'il y a apposition du sujet qui se trouve dès
lors placé en tête de la proposition subordonnée ou inci-
dente — ou inversion du complément qui se trouve devant
le sujet — on les marque généralement — qu'ils forment
proposition ou non — par la particule î) è; et la proposi-
tion principale est marquée par tfUTl: nô.
^ 9BfiEU mm in n nh nn tfun: om tîl nia tp
è totiiày kâl rot pi krioh phum no caul tou knonprei
Pour le lièvre, quand il se fut enfui du village , a/ors il entra dans la forél
II y a ici double relation : trUTlî no correspond à la fois à w è du
sujet en apposition et à mCU kàlde la proposition incidente.
î) tjfûn tfil nb Gpni trun: ajr tm (nu li 6 Hm
^
è damnàm nôu knon camkàr no sàt kou krabei vea çei as
Pour les^plantes qui sont dans le jardin , alors les animaux , bœufs et buiBos ,
les ont mangées toutes
''^ fô\i nava crbaleau^.
27
4^0 GRAMMAIRE kHMKRE.
572. La proposition subordonnée précède généralement
la principale, surtout lorsqu'elle est circonstancielle ou
conditionnelle. Le rapport de l'une à l'autre est alors
marqué :
a. par iruTi: no, iruTi: H no ka, mfU Om H faU
nà ka (pour le dernier, le sujet s'insère entre les deux
termes)
qui marquent la proposition principale par correspon-
dance avec l'adverbe marquant l'incidente;
b. par les corrélatifs
tù ll?)tU beu heuy
tÙ lOmt beu r m
6jR Cpfi Ui dbet bàncea
Cpfi Ql truTlt BjFi bàn cea ... no dbët
dont l'un se place devant la proposition conditionnelle et
l'autre devant la principale.
imoi
lu dàl thhai è kroy vth tiet no Tkmeh Cet itin 0m Mohâ les^
Lorsque revint le jour suivant, alors Thmefi Cei suivit le Mobà Sestei
fil ^n ifijfa mra om miuiïn tcj'9n t9jR
lu pnk leuh hàl nà âlev ka çèv tuk tiet
Lorsque le malin se leva, en ce moment Alev dors se i*emit à ramer
LA SYNTAXE. 421
tù ffim uirin twon [on: sî sn onm ttritu tir sn tam: li
; n 61 U e^ / ev/
mufnm
H /
&eu an bankap seçkdei ne oy khlà çâh heuy sam khlâ no vea saap an
Si je tranche ce différend (en) donnant tort au tigre, alon ce tigre me haïra
fu îifa Htm tfunj tS t9l tùru ômi trun: n hb tmm hib
fînin ffiT t9jEU
te ç^^/ AfdAà «ei|6t dm Xiu meul çamkàr r^ ka nàn kheun mean damnam àvei
Ijuy
Lorsque le Mèbà Sestei dia visiter le jardin, alors il ne vit plus une plante
qpfi cfi 9 cpfî n cpa Sm tm pu li 6 ûnJn lam: Bjr
ifinn m HB cpa gi gj &m tm pu
$à» eea bhhom bai p^fn ban dèh hou Jcrabei vea Qei damnàm m dbët îouk ta mïn
bàn pdàm 6y dën hou krabei
Si je n'ai pas chassé bœufs (et) buffles qui ont mangé les plantes, (c'est)
parce que vous ne m'aviez pas ordonné de chasser bœufs et buffles
cfifi tfi 9 tS[ HB 916 itinn tfun: BjR 5 cpB njbn lînj ho
ban eea khh^ deu mîn tan lotik no dbët khhoin bàn chop reus àc se
Si je n'ai pu vous suivre, (c'est) parce que je me suis arrêté pour ramasser
le crottin de cheval
573. Ces marques de relation, d'ailleurs, ne sont pas
indispensables.
lùii
□ fuR Htu n rojn trm tîîEU
beu vea crû sat oy kom chop reus leuy
S'il tombe quelque chose, ne t'arrête pas pour le ramasser
t9îEU leuy marque ici la fin de la proposition.
li^li GRAMMAIRE KHMÈRE.
574. La proposition incidente se place en général à ]a
suite du mot ou de ia proposition qu'elle détermine; mais,
au contraire de la proposition subordonnée, elle n'est re-
liée à la proposition principale par aucun corrélatif, alors
même qu elle n est pas marquée par un relatif.
î) HBm ih ni m ihoj t?l ràm haj ajr cne ïn t\jTu
fnm mm tio trun: uura m fnr tun nno tm îifa
nr HH tri
et-
h rmin&i teah pir nàlç — meul ton kkeuh as sài ean hnea dap peag pen dau£ no
— pobuol knea àr yôlç mq rhJs teah pir nàk ton
Alors les deux hommes — apercevant tous ces animaux morts de s'être foulés
mutuellement aux pieds — s'efforcèrent de les dépecer et emportèrent cha-
cun une double charge de viande
576. Nous donnons ci-dessous, à titre d'exemple, l'ana-
lyse logique et grammaticale de deux phrases à propositions
multiples.
I. î) mm tb t3 p tjfu Hfi 9ÎB m Hun tmoi ^ im: èfa
tSÙB 918 cpB d) Hun inrnj t/i
^ Thmeh Cei deu kra dàl m\n tan dhët Môhâ Sestei d se nHn deu mïn tan hàn
cea Mohà Sestei thâ
I V è conjonction corrélative de CpB ui ban cea.
comme
[Qm lu nom propre, sujet commun aux deux
i"" proposition | .. i r m, •> . îf-*
subordonnée < propositions coordonnées. Thmefi Cei - lU
coordonnée 1 == ^^' J^V^ "" victoire tî
[U (fru verbe, marchait à pied
[Ti Ira adverbe de manière, difficilement
LA SYNTAXE.
/i23
3* proposition
subordonnée
coordonnée
i'" proposition
incidente
3* proposition
incidente
Proposition
principale
dru dàl verbe, arrioatt
HS mXn adverbe de négation, pas
91fi tan adverbe complément circonstanciel de
manière, à temps
uTtl dbët conjonction corrélative de ^u ntn. parce
que
HUT) mo^ adjectif 1 sujet de la proposition su-
^ > bordonnée. le grand
irjAJ seHei substantif ) richard
U df verbe. ehevaudutU
ICiSt I? substantif complément direct, (un) che-
val
fia nia conjonction corrélative de UjFi dbét* (et)
que
lï} deu participe présent, en marchant à pied
[
sujet sous entendu, il, Thmen Cet]
Hfi mïn. ne pas
916 tan. sweait à temps
en fi hàn 1 ^™P^^® conjonctif corrélatif de ÛÎR
^ } ... fiïS . . . 4b^' . .wtt. c'e«ï pour-
en cea )
' quoi
HUn Mihà
0 - -
(j1 I&à verbe, dit.
sujet, te ^an(I richard
Comme Thmen Cei marchait difficilement et n^arrivait pas h temps, parce
que le grand richard était à cheval, et qu^eu marchant à pied il [Thmen
Cei] ne suivait pas à temps, c'est pourquoi le grand richard dit s
/i2/i
GRAMMAIRE KHMÈRE.
t&H mm tel im tri t9|aj m «nfa rmu i9l ttjitu ci
tna OR fmtam: fniçp: hiIçî n mo m Bifa trun:
tîJEU
é preaham teah bei no hèt tè sralàh neah no ampi deum Jçàl mu tm mu leuy
lu neah slâp tou heuy da mem çèl trano àlo àlai pûm phks rup neah no
leuy
V è particule marquant le sujet en ap-
position de la proposition princi-
pale
iGTlinH preaham substantif, brahmanes
Sujet en apposition |
de la proposition/ Tiu teah adjectif qualificatif détermi-
principale nant brahmanes, tous
çn bei adjectif numéral déterminant
brahmanes, trois
trUTl: no adjectif démonstratif déter-
minant brahmanes, ces
I , > composé conjonctif. comme
tR tè )
( sujet sous-entendu, ils)
riJ9nni sra^n verbe, aimaient
\
i^pro-
position
subor-
donnée,] 1 fila neanappellatif pronom. \ complé-
circons- personnel, elle I ment
/ direct,
tfimt no adjectif démonst. i celle-ci,
déterra., celle-^i ;
tancielle
de cause
• ««
l
HH ampi prép. depuit
compl.
cire, de
tdH 4eum adverbe, autre- ( temps, oit-
y^i, ) paravant.
.^
LAISYNTAXE.
/i25
i" pro-
position
suboi>
donnée ,
circons-
tancielle
de cause
{suite)
Proposition
subordon-
née circons-
tancielle à
sujet sons-
entendu
dépendant
de la propo-
sition subor-
donnée
2* pro-
position
subor-
donnée,
circons-
tancielle
de temps
I fflflJ kàl conjonction, lorsque
( sujet sous-entendu, elle)
Im nou verbe, demeurait 1
, \ vivait
IrtJ ros verbe, vivre )
t6l nou j
^ } adverbe, encore
t9JtU kuy )
rJ lu conjonction, lorsque
61 Q n^an appellatif pronom, personnel.
eUe
(\flU «fôjp terme prin-
cipal
com-
posé
3* pro-
position
subor-
donnée,
circons-
tancielle
de cause
t9l tou terme auxi- [ verbal ( J^ ^
... \ l morte
liaire
tUI eu jteuxj marque du passé
U ia conjonction, comme
( sujet sous-entendu. Us)
tnS mean verbe, avaient
Gtl cet subst. complém. direct, le cœur
kltrUTi: adjectif verbal, i
regrettant i P^^
f^^tP'^-® I adjectif composé. K^"
àlai
regrettant
Verbe de la proposi-
tion principale.".
Jflt9J
n piim adverbe de négation affectant
le verbe de la proposition princi-
pale, ne pas
tnC phleç verbe de la proposition prin-
cipale, oublièrent
A26 GRAMMAIRE ^HMÈRE.
' ICI ntp complément direct, le vitage
m'a neoA pronom appel, j . îj^^jl;
Compléments de la personnel, «/fc Iducomol
proposition prin- / (fUTl: no adjectif démonst. ) dir
«>«ï« 1 ta [decelÙ-là
[9jtll jiniy particule euphonique finale,
marque la fin de la période.
Tous ces trois brahmanes, comme ils aimaient cette femme auparavant,
lorsqu'dle fut morte, comme ils avaient le cœur plein de i*egret8, ils
n'oublièrent pas son visage.
RACINES ET DÉRIVÉS.
427
TABLEAU
DES
PRINCIPALES RACINES ET DE LEURS DÉRIVÉS
LES PLUS EMPLOYÉS.
HH ak, avaler^
UuH btmHilf, fiùre iopirgiter.
Hti âj$, sans, dénué de.
Un tl ianràt, priver de.
M
HPintl amenai, privation.
H6 an, diminution.
G 6 ça-ân, hunûlië.
Uu8 han-^, diminuer.
H
OHB çanhàn, moquerie.
HU flp, soutenir.
HlfUnU afi4i>, tuteur.
HI ar, joie.
H fini amn-ar^ allégresse.
HAJ &, fini.
UqAJ ianrâi, fin, dernier.
H10 dç, oser.
UïDtj hah-^, téméraire.
ri
HrunO atnn-àç, autorité.
«
fOU àp, obscurité.
ADU soràp, obscur.
ri
Uïîntl iah-àp, obscurcir.
H
Hlldr, scier.
fTlfUnr à»^r, scie.
428
GRAMMAIRE KHMÈRE.
<i(\5èi§, fin.
• «I
HfinrtJ atnn-eii, fin, après.
îJrtJ oi, bois à brûler.
f\J^([J $am-S|, chauffer.
Hî auTy ruisseau.
UIT A-aur, couler.
Gtiî (on^^wr, rigole.
Uuî iah-kaur, rigole.
in
V
HR uoty se vanter.
^j
Uuil ^n-iio|. vanter.
HPintl amnHiot, vanterie.
Hnj uoL étouffement.
flUfU chruol, être asphyxié.
tUÎQ j)o-ien
ou tuju pha-ieh
incliné.
[Tîu ri-ten. incliné.
[rLJtb U-Mfî, incliné.
fUtHTu Um^eh^ indiner.
î3u èp, près.
[6 n n^, près.
^H èm^ doux.
m H pAa4m, doux.
UluH hahrhn, douceur,
sucre-
rie.
U
[î)fU èl]
infU ht^hly crasse de la peau.
ntHm iam-èl, crasse.
g 6 ()n, se courber.
nj6 /^^. 8*incliner.
Uu 6 ^an^, faire incliner.
ru S fi lofjh-in, slncliner.
^*) Les radicaux entre parenthèses ont aujourd'hui disparu. On en retrouve
quelques-uns sur les anciennes inscriptions (cf. S ii).
RACINES ET DÉRIVES.
/i29
gî dy, donner.
HtfUnî amn-iy, don.
n ka.
n ka, commencer, -ement.
In k-r-a, pénible, difficile.
• n
• flî h-amr-a, difficile.
n huy COU.
Ub hah-ka, jeter nég^gem-
ment autour du cou.
nn kak, nettoyage de la
tête.
Ufin Jan-fcïi, laver la télé.
nfe km, faisceau, anneau.
tresse.
[H fa i-r^h,
5Û ihrihah, recourbé.
iTi f Q i-raiHih, s'enrouler.
nitt i-amjMm, tresses.
rifa Hn,
morceau.
Uuu banr-kah, poutrelle du
toit.
n
|Hfa i-t^n,
roue.
rifî kàly fixer, dresser les
rôles d'impôt.
i\Juf\ sah-kàt, opprimer,
presser.
n,
Untl prorkàty sûr, certain.
• f
nrinri ^-amn-^l^ fixation.
nu kapj avoir, connexe.
^^
UnU pra-kap, doué de con-
nexion.
nu kàpy enfouir, couvrir.
UtiU hftnrkàp, enfouir, cacher.
9U kk-ç-ép, envelopper, em-
paqueter.
nfiU i-ano^p, paquet.
• I
nfinU k-anm-^p, chose en-
fouie, trésor.
nnj kàly caler, soutenir.
OifU ^-kàl, soulever, élever.
430
GRAMMAIRE KHMÈRE.
^'
[Unnj pronlfàl, placer sous,
élever en posant au-
.- dessous.
JfU khnàl, étaî, coussin.
• I
nflDfU k^mn-àl, point d'ap-
pui.
m kà, parer, préserver.
UlTl ban-kà, préserver, proté-
ger.
fTlQ (fàn, déployer latérale-
ment.
Elu ch'kàh, crucifier (en atta-
chant).
ru mû sam-kdh, déployer
(ailes, bras).
TTïG kàç, méchant.
UiTlO Jfln-iàf, corrompre.
SI 0 hh-l-àQ, craindre
UhsIO M-H/flf, effrayer.
«v/
nrunC k-amn-àç, méchanceté.
rhO kaç, casser.
IfnO rom^iaç, parcelle, débris.
1
510 kh-n-àc, petits bâtonnets
pour compter les anit^
de mesure.
ftlR kàty tailler, décider.
Ol R th-kaiy douleur physique.
tVnPi i-kàty barrer, couper.
Umîî hah-kàty tailler, couper.
nJuIR sah-kàty rangée, divi-
sion.
Umîî da»4çtti, douleur phy-
sique.
9}Pi kh-n-ut, règle, mesare.
• t
n fim R k-amn-àt , tranche ,
fragment.
frifi kàriy tenir, joindre.
Gl8 /A-JS-^n^ i*ejoindre.
UulB bah'kàn, donner à tenir,
tendre.
KJrflB pra-kàn, maintenir, ac-
cuser.
91 B M-m-An^ qui tient.
• >
nnJDw ^-amii-^n^ apanage,
attribution.
fhu kap, trancher d'un
coup, abattre.
u)\i fh-knp, renverêer.
RACINES ET DÉRIVÉS.
un
I »
ttJfnU |ira-j:ap^ couper, tailler.
SnU kk-^o-àp, numéral des coups
de rotin.
mu (rnn) faip, versifier.
nrUnU k-amn-ap, poésie.
fTlI kàvy affaire, acte.
\iu)ï itth-^r, emprunter à in-
^ térét.
KlfflJ jint-Aàr.arlide, manière.
fflfU kàly temps, lorsque.
HlïlfU an-kâl, quand.
rriAJ kàsy sapèque.
y)i\] kh-urài, enfiler, cheviller.
fifU kély déplacer légère-
ment.
H§fU an^kël - ,, ,
n I déplacer par
• «^
in m ràm-kèl, déplacer légère-
ment.
no ktwç, nœud.
90 ^A-itp4fDf^ liens, compter les
^ unités divisionnaires
(marquées par des
nceuds).
nfinO k-amn-ms, nœud.
[HR huU naître.
Ulu R han-lçeuty créer, engen-
drer.
1 5 R yk-nncut, période de la lune
croissante.
ntfiriR Jf-amn-euty naissance.
tntU keuy, appuyer la tête.
UttitU hah-keuy, près, léte à
^ tête.
1 9 EU kh-n-euy, oreiller.
tnjn kteky passer un bras
autour de.
tinjn k-r-iek, amarrer en en-
roulant Tamarre à un
pieu.
injU kî^y saisir avec des
pinces.
lu 10 ih'itep, pincer, saisir.
UtulU ^an-AiVji , pinces.
/i3î2
GRAMMAIRE KHMÈRE.
tnjAJ ktesy racler.
tEjnJ C'kiei, moucher (une
J torche), enlever.
Olu|fLJ ç-airiiei, instrument
u de curage.
IinjnJ ro-kie^y irrité (par frot-
tement).
tn: ke, enlever en grat-
tant P).
Ulul (/an-^. tique.
m fi hèn, réquisitionner.
t5B kh-ihèn, exercé.
nffinfi
^-amn-èit^ réquisition.
fnH kèmy assorti.
iRH k'I-èm, mêlé.
tîYlt Â:o, citer.
Utmt pror-ko, faire arrêter,
saisir.
I^t 4*-ii-o, prévenu.
nifUTlî k-amn-d, prévenu.
tfTla kàùy cintre, courbe.
re-
UllTltt hah-kàh, courber,
courber.
Gtniti çam-kôh, arquer, se
courbei\
tSIa kh'V-m, cintre, dessus
d*une porte monumen-
tale.
tfTi kdy raser..
nirun ^-amn-^, rasé.
tfTlAJ kdSj racler.
[51 m kh-n-08, radoir.
îTl kàniy barre, câble.
Uffl pra-kàm, câble en peau
de buffle servant d'en-
trave aux éléphants
capturés.
^^^ Les mots t^^ çh^kem rr enlever en grattant légèrement^ et Otu fU
C'ùh-keui (T baguette tenant lieu de fouixrheltei) , sont des dérivés altérés de
fnt.
fflU Map, fermer la main,
poignée.
HfflU i-aiirdàp, poingt, boUe,
gerbe.
fn kdà, forer, percer.
Hffl k-anrdà, vrille, tarière.
fTlh kban, joindre les deux
mains en forme de
coupe.
nUu jr-ami-an, contenaace des
deux mains jointes.
RACINES ET DÉRIVÉS.
/i33
r^
fn krày épais.
• n
nn i-am-rà, épaisseur.
mTlB kràn, foyer, fourneau.
0 Oflfi çan-krân, fourneau
por-
^U kràpy se prosterner.
U cfltJ banr^p, réprimer,
^ dompter.
^fU kràly étendre.
• n
nnnj &-am-m/^ tapis.
GRAMMAIRE KUHÀRK.
l
^f krievy châtrer.
nrntiCir i-ms-rtev, ms pei^
J uu
çanls.
9klia.
yin khàky expectorer.
51 n hk-ç-^, cracher.
• I
nUnn Js-^m-KSh, crachat.
SIR hhàty perdre.
UHriR bah-khâi, répandre, dis-
perser.
51 R M-ç-à|> répandre, disper-
ser.
•
flOTlPÎ k-amç-âi, disperser, ré-
pandre.
51 fi khàuy interruption.
UcHB hah-kkàn, retenir, i*e-
tarder.
51 fi hhariy récompense.
• I
AJSIfi $am-^Aiifn^ gratifié d'une
récompense.
sb khéhy furieux.
nui a k-atnh-éh, fureur.
a8
IMPBIXtKIK XATI09ALB.
hU
GRAMMAIRE KHMÈRE.
911 khët, fixer, arrêter.
• ^
fltnri jr-ai}i-i4, délai, époque.
9 khoy tort, faute.
UQ bah-kho, i tort, à bux.
1
ntn JNuM^jf^i faute, erreuf.
9 G ArAau^. gâter.
(/ - "
UQO ftan-^Aanf, corrompre,
abîmer.
i;
[9 M^, mois.
Hm k-an-hè, saison.
9 Mami s'eiïorcer.
U u bah-kham , contraindre ,
forcer.
P
U9 prorkham, avec force.
ÎTI A^A^wi, mordre.
U ul hah-khàm , mors (ii cheval).
?^
USn pro-jAdi^i lutter en se
mordant.
Shfe ^Aàn, enfermer.
Um» iaii-tUA> enfermer •
9n iAcnJ?» botter.
non k-am-eay, boiteux.
9 ru khdl, paresseux.
flufU k-am-cUf paresse.
9nj khpSs, haut.
.• I
fi n AI j>-£Km-p8(|, hauteur.
9t khlà, en partie*
nan:4^n-ftf,demi.
91(T) ^A/ein, graisse.
Ub9ini ^an-ii2tin, faire frire
de la graisse.
191: khWf jeune, vigoureux.
n 1 9ni &-am-^> jeune , vigueur.
tSlC UWç, brûlé.
nt9pG ^^i^}i-|d$, matières car
bonisées.
I9i khlaoy Btupide,
«v/
n[9|1 JHMfHoo^ itupide.
RACINES ET DÉRIVÉS.
A35
91 b khlàn, fort.
n9no i-am-iàn, force.
91 n khvàk, cécité.
ncTlfi i^-^ihrvâk, aveugle.
S
|fi AAt^, cul-de-jatte.
n^fi b^m^ën, perdus.
9IR A:A$aj[, se. io^fo, indi-
gent.
• 1
n (\TÎ1 i-anhuài, mlsèi^e.
n ko.
nfa fcdii, placé sur.
U o fhnkàh, placer aur, mettre
en place,
tluQ 6an^^, perchoir.
[Ufîa frorkiny se placer sur.
[fîu fc-f^, 80%iier, gouver-
ner* régir.
ntl hot^ jUBle.
U R j»A4o|, ajuster.
tlOR iaàJat, ceinture, rênes.
U g {1 iah-Mt, Bouche ( coupée
au ras du soi), moi-
gnon.
ni kdr, entasser.
nfil k-èmnriry tas.
fnn keap, serrer, tenailler.
[UlDn pra4cêap, enfourchure.
2^ri kk-tireap, pressoir, presse.
Hffin ft-omiMop, étau, instru-
ment de toi*ture.
ÎTin %>> convenable.
Gl ri ph-Jcap, convenable.
UiTlbl banrkap, prescrire, or-
donner.
• I
nSl PI k-àm-nap, convenance.
fTlI keaVy matrice.
rUfni McMt, copoler.
ÎTinj kalf assister à l'au-
dience royale.
• 1
nfilflJ k-ànuHil, audience
royale.
38.
&36
GRAMMAIRE KHMÈRE.
fnt\J few, godiller (marine).
JuiÙJ rinrkas, branlant.
nR Hî, penser.
fUnR sam-Mt, penser de
même.
RR .kûky petits coups de
poing de massage.
uQR dah-kûk, choc, heurter.
RB kûriy bienfait, se. guna.
Uttftn fran-^ân^ grâce royale.
1
RD fcwp, rencontrer.
fURH sam-kup, se fréquenter.
RD A'ttp^ massue.
lud ?iài'i-iâp, trappe qui as-
1 somme (poar le gros
gibier).
c
R Â-w, couple.
U ph-liu, appai'eiiler, accepter.
R ku, dessiner, tirer une
ligne.
Rfi h-^fhu, tableau, trait
tracé.
RD kuapy joindre.
u n ph4cuop, unir, assortir.
RfiD fc-<}miMfop^ réonioD.
R kuoy convenable.
^
Uu banrkuo, digne.
R fi A-omn-tto . éducation.
tmfU faw/, poteau.
UttrifU ian-iteii/, pieu.
R kûtjiy garder rancune.
• •
Rfi k-âmn-ûm, rancune, ini-
mitié.
RD keaffi^ soutenir.
u1 ph-keam, collier, enfilade de
grains soutenus par un
même fil.
RH kropf couvrir. V
Upn bah-krdp , coxxwir.
RACINES ET DÉRIVES.
437
ÎTIH kream, souffrance, dou-
leurs.
nriH JWw-ream, effrayer.
m,
\
nn Jfcrup, assez, suffisant.
r^
U
u n bah-krûp, compléter.
nin k-om-rûp, compléter, suf-
fire.
r^
R fcrti, se. guruy précep-
teur, maître.
ni k-iv^ru, modMe, type.
r^
t
fn kroù, accident, malheur.
ntn k-om-rm, effrayer (en
paroles).
m khô.
îlhR hh4ity prohiber dé-
fendre.
• 1
nUyiS Ww-Aa/, obstacle.
dl khûmy garder, détenir.
u ph-kûm, réimîr.
îinfi khleatiy affamé, faim.
«^
finnâ Anim-feafi, faim.
ajfe khlûn, lèpre.
fiOlfa *-<;m-fen, lèpre.
9^
1
îinnj Hrea/, se. gopaldy
faire paître.
nfcnfU k-m-veal, faire paître.
bnô.
fann napy mort.
IlSin n>-»flp
s^apaiser, s'étein-
dre.
tempérer, dé-
truire, tirer.
fan nûÂ?, baisser la tête.
fin ph^hûk, branler, secouer
^1 la télc.
fan nûpy s'incliner.
nn phr-hûp, indiner (la tête).
fan nût, se baigner.
nn ph-hut, faire prendre un
^1 bain.
4.18
GRAMMAIRE KHMÈRE.
[Sou Aeuy, lever, détourner
la tète.
ptff
tu prorneuy, indifférence.
tfann lïoi/A-, se pencher la
têle en avant, os-
ciller.
ff^f^ ch-noui, regarder en
bfifl.
iâ n/)wi, chaleur conservée.
fi jpA-nom, iajre cuire à petit
fea.
G ca.
Ow panjier» faire composer.
G a ph-cah, soin,
ment.
OflDu f-amn-an, lien.
soigneuse-
ofa fâii, vouloir, désirer.
UfTlb hah-çàh, paré, digne
d'envie.
OR çfl/, stationner, mouiller.
ftJOR iaffi-^at, Blalionner, sta-
tion.
OU cap, fin, fini.
«
rtJfnU iaà-€àp, condnre.
&\r\ çàky percer, perforer.
[Udn R prorçSk, lutter avec des
armes aiguës.
QDfp r4n, être balta.
u^ ÉTI pk^çin, vaincre, en dé-
faut.
ÔfUTlfTl
Jj Ç-omhàa, défaite.
Onu (?^, saisir, commencer.
OnU ç-b^p, prindpes, lois,
• I
OQItJ ç-amlfàp, lutte corps à
corps.
ÔamU t-(mn-fy, saisie,
étreinte, admirable.
01 tu çàyy user, dépenser.
ÎQtU bh-^if, di^pmer, i^
papdi-e,
OfimtU ç-amn-^y, dépenses.
ÛTII càr^ planter en rang, en
palissade.
Op^ C-i-àr, prlerrç, jwdin
d^agrements.
RACINES BT DÉRIVÉS.
&S9
Ônmi s-^n^r, rangée de
pieux*
tnfJ çàl, corrigé, châtié.
ClfU pk-aàlf Qorriger, châtier.
CnfU çàl, afflux d'eau.
Offinj ^<-ç3/, tendre, dis-
tendre.
tnw fdj, vieux,
nnriAJian-^fll, vieux, usé.
OrUTlAJ c-anm^, vieillesse,
antiquité.
on çëky becqueter,
nJOn prorçëk, lutter à coups
de bec.
OR cet y tailler, peler.
QfVntl iHimnrëf, parodie, tran-
sie.
OR cet y ca»ur, sentiments,
POR oro-cft» triste^sç, ificjuié-
tude.
q ço, descendre.
Urn (a»-£9. faire descendre.
Onn £-atii»-9, descente.
on çoÂ?, boucher, obstruer.
UtTlfl hai^k, inffurgîter,
^ donner la becquée.
en çh-tholf, bouchon.
ois e?an, -extrémité, fin.
y
Uu phsoh, terminer.
OfU cmlf entrer.
UfTlfU bah-çaul, introduire,
u faire entrer.
ÔruTlfU c-amn-^ul, entrer.
tOÎ w, éviter, décliner.
UtfJlJ i«wt^, détourner, écar-
tOtn ç^, sortir.
QtfLflfp ^<iiW9-«ft, sortie.
(G 0f , longtemps.
QtfVn MJ?!»-^, Ippgtemps,
ftppès.
tOt ç?, savoir.
UtîTiî 6aîï-cy, engager, con-
^ seiller.
OlfVn* Ç-i^fflU-^^ connaissance.
/i40
GRAMMAIRE KHMÈRE.
ton çèky partager.
• j
OtriTlR ç-amn-èk, part, parue.
ton: ro, percer, trouer.
fOp* f-M> pieux enfonces en
terre.
tOIR çdtf escarpé.
ulluTIP)' ç-amn-ôt, escarpe-
ment.
tOIR çdtf poser une ques-
tion, une énigme.
tClR çh-n-àî, sort, loterie.
UinJTlîî ç-amii-o^^ question.
ton H çônif entourer.
uiruDa ç-ami'Om, entourage.
tOni çoTy voleur, prostituée.
UtfJTlI bah-cor, insulter une
femme.
tOlfU rr)/, jeter, abandonner,
quitter.
tOpfir r-M/, à moitié fait,
sommairement.
GD çànty attendre, veiller,
garder.
tînri ôan-fàin, attendre, veil-
ler, garder.
[UGn pror^m, 8 attendre, se
surveiller.
ffl sh-^-^tn, gardien.
• •
0 rUT) çHimn-àm, avoir coutume,
habitudlement
on çàffif se souvenir.
àum .^m^, témoignage.
Onb ^n, grossir, équarrir.
ôfunfa
ç-^imn-ah, copeau.
on H çbàfny prendre à poi-
gnée.
lOCpH s-^Yhiàm, prendre à
poignée.
Ôpfa çWn, se battre.
0 Lp Q ç-am-bàh , guerre.
OR çraJçy enfourner, char-
ger.
Oin ç-am-ralç, contenu , charge.
RACINES ET DERIVES.
âAl
§
Gi çrOy dru.
• n
GI c-^m-ro, pknter dro.
m fa çraun, dru et serré.
GJQ f^-am-rauhy piquets for-
mant palissade ou pa-
lanque.
Gfî çrautj couper à la faux,
moissonner.
V
• n
OIR i?-am-r^> récolte, mois-
son.
OG çruoçy verser un liquide.
6J
n
fTlG iah-çruoQy seringue,
-» pompe , jet d'eau.
GO cruoçj pointu, aigu.
GriTlG çr-m-^àoç, broche, em-
brocher.
r\
Ofi çreuuj beaucoup.
G [Jfi ç-am-reun, multiplier,
faire prospérer.
tiGîin çriehy chanter.
Otitu ç-am-rieh, chant, chan-
iGÎI çreky fendre (des objets
longs).
• n
G [in ç-ûm-rek, tranche, la-
melle.
GItU çvàtfy enrouler.
(otfitu
ÇHMrvày, écheveau.
C cha.
en çhaky enlever violem-
ment.
nmn kan-chàk, enlever vio-
lenoiment
Cin çhaky couper avec le
couteau.
inri çh4-ak, sculpter.
Gîpn c-amlnak, sculpture.
ihB çhany manger (se dit
des bonzes).
Gui 6 e-^-Mn, aliment des
bonzes.
A4S
GRAMMAIRE KHMÈRE.
S (') f Am, manger.
Ofin c-am»-ei, aliments.
ZVi çhoty exact.
Oins s-^nhfwt, exactitade.
u
çhau, filouter, revendi-
quer à tort.
OUI ç-am-hau, revendiquer k
tort
CR chaut y tracer une raie.
u
ÇB {h-nHÊUt, wde, lëbrare.
t
[Cîb chien y oblique.
Utn^JD iah^hieh, oblique,
u indirect.
tCm çh-nhieh, se toprqer poqr
u regarder.
(I^ çhi^, douleur lanci-
nante.
nCîU rô-chiep, démao^aison.
tC: çhe, brûler.
[U rCS prarcMj, mècjie calcinée.
[Ct i?A-a-?, odeur fikide (do
lampe qui s*éteint).
tCIR çhdty 80t, stupide.
UtnriR Joîh^Mf, berner,
tromper.
JU
tel çAoo, cru.
(Cl çhrOritOf couleur de viande
crue.
glU chaéipt odeur dea mets.
OmU ça-nràf, mets.
» *
fctl ^i^l, rassasié.
M
GmJl eo-m-è/, rassasié.
[Ct ^Ao^, odeur répugnante.
ôfm
sa-m^, odeur fétide.
n
cri çhkuoty fou, insensé.
G^fî ç=(m^^| folie.
ORR £-am-iltio|^ folie.
cJ
^*^ Ecrit aussi G cet.
RACINES ET DÉRIVÉS.
443
tC(\J çhkêu»^^\ prendre avec
des baguettes.
G [Q AJ e-nihlmii baguettes te-
nant lieu de four-
ebtttet.
CI] chmyj loin.
0 uiCIl c-^nhnày, distance, éloi-
^ement.
ch ehktày traverser.
Q9|Q ^-anhlah, traverser, com-
muniquer, copier.
C çhlo, éolairer.
0(Vn: ^aç^B, torche.
[CI çhleuyy répondre.
GC9ÎCU ç-atfhleuy, réponse.
tfoô.
dfg dlfn, inondation torreni
tiejle.
Cffifi
j „ v^
c-cmn-on, crue torren-
tielle.
cfni cHly ehoo, combat d*ani-
maux.
UfTlfU han-coL faire battre
(des animaux).
g'
d^fU |>«k^/, lutte (d'an!-,
maux).
tf) c^a^ bon, bien, en bonne
santé, sûr, certain.
pd^
prorcea, connu, mani-
festOf
Ufil e-dmn-ea, bonté, biep-élre.
tflfa
ceaii, ouvrier.
ufilu e-()mii-€an, ouvri
ouvner.
cfi6 6a;»« fouler aux pied^*
UfTTlfi ian-can, faire fouler
aux pied^.
nui fi c-hn-an ( co qui est foulé
aux pieds), étriers.
u6i6 e^fHm, choses foulées
aux pieds.
t()Ç) cap^ adhérer.
Cfi n fhrcap, coller, joindre.
J*) C*e8t un dérivé altéré de mt lâs, «renlever en gnittant»; cf. p. &3s.
444
GRAMMAIRE KHMÈRE.
Snn l^reap, ferme, solide.
nCnn i-om-cop^ fixer, arrêter.
c/ cif, monter à, monter sur.
UfTlS taihH, placer, porter à
cheval.
tjfi c-omii4^ monture, vëhi-
cale.
un cïky creuser.
p
Ufin e-rtb^;^, pioche.
City près.
GR jpA-^r/^ mettre près, appli-
quer.
1j B R <Hbmi4^ proximité.
un d|p, contraction circu-
laire.
5n thrdp, qui se rétrécit en
se desséchant.
^
d^Q ctM?, cassure sans rup-
' ture.
lu G r6-<ûc, se casser sans rup-
ture.
UCT) G btÔM^, casser sans
' rompre.
c/ni rà/) coudre à Taiguille.
^rU ph-cAl, paîllottes blanches
1
cousues.
Ht/m md<àl, aiguille.
niinj e-kn4il, grande aiguille
* à Iresaer les filets.
t/fi cun, offrir, conduire,
accompagner.
tJrnfi iiMkcim, oondoire.
V
ufifi c^fMm, présent, of-
frande.
d cUf aigre, acide.
HO'
□ mo-€u, sac, jus des firnifs
acides servant de condi-
ment
t/cn
cuon, commercer.
nil(Tl e4m-iio», commerce.
U6 fTl c-imnrwm, conmierce.
t3^R CMO/, ceindre la tête.
nilR e-ivnrwîy turban.
4-
c/n oMfy rencontrer.
^j
cfen
R n c-ômtHiop, rencontre.
RACINES ET DÉRIVÉS.
UUb
t/l cfwry rangée, sillon.
u î pi^tfor, labourer.
c/fU cuoly louer.
6)
fUJfll c-hnrml, salaire.
t/tti (Jtioy, aider.
U fi en c-èmiiHUoy, aide.
AJ fTî EU $ah-cmy, agiter, ëbran-
'^ ier.
lu eu ronh-cmy, agité, ébranlé.
tfhj CU08, remplacer.
UBAJ c-Aww-iioi, remplace-
ment.
éj
lâ'tEU ceuoy, croire.
CjtfiîtU c-omn-euoy, remplace-
ment.
id cBy injurier, gourmander.
toi cduy monter (se dit de
la mer).
u[fil c-ùmfhitt, marée mon-
tante.
à^ ceanij livide, noirci, im-
prégné , trempé.
91 kh-eeam, imbibé.
Ul c-r-eam, boue, vase des
eaux de cuisine.
a cura, réunir, rassembler.
D ^hrcûmy rassembler, réunir.
1
%
Uu pm-dtoi, réunion, convo-
cation.
g>
•
n creapj apprendre, pren-
dre connaissance.
unn e-èm-reafy informer, ap-
prendre respectueuse-
ment.
u[fi e-èmn^y insulte.
t dîn criek, fendre un objet
long.
Utnn c-oiimeifc, lamelle.
mn crèh, fendre, s'enfoncer
dans. ;
t/fin e-^rhh, fendre, s'en-
foncer dans.
àà6
[|q1 €ràu, profond.
Uin c-èfhfom, profoodeor.
GBAMMAIRE KHMÈRB.
aUchA.
t\U ehd, se tenir deiiont.
VÇptitî tan-ekS, dresser,
mettre deboot
• •
Qtn c^m4é, tuile, stature
fui&Toa.
niin ehgp, arrêt.
Ufj^fl 4ww%, arrtter.
rUJH ekàm, vis-à-vis.
lyriJUH pnnMm, vi»4-vi>, en
fiiee.
fUJIB chean, faire an pas.
• H
tlfTlB «-4^-Aeafi, pas, enjam-
JMOt
(Ûjb ehin, fralchear.
[R fUJQ ircHihih, ombi-age.
fUriî cAna, vaincre.
[(UnAf dUoiff , dttpote«
ptrunnj
â'tnxi;
^ditpDle
, dispute.
(T)Q non, d*Qne façon gra-
cieuse.
mntifa
=— # gnaeax,
souple.
fpnn »fl^, a^ter, secouer.
1er.
•
t^^n homMuà, (ûre treasaB-
lir, frayer.
fjTpU «4p> redoublé, répété.
presser, i k hâte.
I
nriCU ^4^) ^D8 cesse.
pnhttJ jw»^,, 4 renvi.
fjhrtJ «of , édore.
Ô^AJj»i4«f,fainéclore.
RACINES BT DÉRIVÉS.
447
Ifhffi neuâp Victm.
t\J[(T)(T) lOiHtetâA, dents sali-
^ ^ lanles.
fîTlfa n«n, agréable à la vue.
wffnfa
iam4îèh, montrer.
d^.
ufl dakf arracher.
lun n>-(^aj?i se déplanter.
tïn rfo/?, empocher (dans le
nœud du langouti).
u n A-Hràk, poche fermée par
'^ le nceud du langouti.
\iu dan, puiser de Teau.
ik^iHiih, inatniment de
pèche en forme d'épni-
sette.
dfru dM, arriver, parvenir à.
u ru fk^àl^ amener^ complé-
ter.
mU ^riràl, chaussée, digue
d*accès.
t^n dâkf poser, stationner.
Ufilfl ban-dàk, placer, place-
ment, vente à crédit.
UiH ^-nik, soigner, veiller.
ufUTlfi çhKmn-â^(et,par cor-
ê I
ruption, ftJfUTlfi
i^um^), étape.
tflG daç y interruption, rup-
ture , dénnitif.
ylG ph^àCf rompre, définitif.
tJSIO ianrdàc, dernier, ex-
^ tréme.
uPUTlO d-amn-àç, dépense,
fin.
u^U dàp, creuser, perforer,
sculpter.
ptflU
prordUp, orner, décorer.
unmU ç^mn-^i^^encastrure,
mortaise.
Chru itU, se reproduire, se
propager.
UfilflJ hanrdàl, créer, causer.
Q^rU dalf frapper droit.
bcflflJ l^ffl^/, boxe.
ft&8
GRAMMAIRE KHMÈRE.
RpfU t'b^i, mortier à décoi^
tiquer.
ufi dèky conduire en tenant
par la bride.
^n thnnrék, dressé.
ufa deày
savoir, connaître.
Uu ph-dën, faire savoir, porter
plainte.
UBu hanrdéhy faire connaître,
plainte écrite, requête.
UlfiriB d-amn-én, nouvelle,
rensei^ement
DR déty coller, toucher.
UR j>M4> coHer, toucher.
[UQR protêt, serrer de près.
u flîo, germer, pousser,
croître.
tJB ianrdo, planter, feire ger-
1 mer.
X\V\ doty brûler.
RÎR ffr^l, placer dans les pin-
ces pour griller an feu.
IjUPÎ dromi-ot, pinces en bois
pour gnller au Cbq.
do ^ti^5 semblable, comme.
pClO
prordatis, comparer.
ri dw«, troquer, échanger.
y p-dau, troquer, échanger.
^ tii^iHm,
u
troc
c^
UG duoç, collé, adhérent.
d flp 0 c^anm-tiof ^ goutte d'eau
au repos.
ufni £^1^/. tomber.
" yflJ p4ml, renverser, cuibu-
*» ter.
nrU i-4w>l, abattement, cha-
61 .
** gnn.
[B^H deum, commencement,
principe.
(UH p^eum, commencer, en-
treprendre.
tBi deuj marcher.
UtBI iathdeu, conduire, ac-
compagner.
tul th-m-eu, marcheur, voya-
geur.
utfLTlI d-atm^-eu, marche, af-
Eadre.
RACINES ET DÉRIVÉS.
&/i9
tlijfa dtel, blâmer.
CftfLhjOJ d-amn4el, blâme.
tun dek, dormir.
tyn p^ek, coucher, étendre.
U [ fUI n d-amnrek, couche ,
dortoir.
ttifTl den, chasser, pour-
suivre.
UtBtCTl haurdeh, chasser, ex-
pulsion.
ptufp pni-^, poursuivre.
l^ de, coudre.
[^ th-fhe,
couture.
[dru dèlf au même endroit.
tjffinnj d^mn-il, là où, ce
qui appartient à.
[tfl: ^, dégager.
nd^î ou ratd^îiHyxouftM»,
s'échapper.
(CflS p^, dégager.
tîtfflt ian-dS, dégager, faire
ou laisser échapper.
ORAMMAIRI KHlàu.
sauver, préserver, épar-
gner.
U tfuTlî d-amn-^, excuse , déga-
gement.
lu) fJ dàly pousser à la gaffe.
tmfU |*-jMi/, gaffe (en bam-
bou).
tCflR c?^f, embrocher.
RtflJTlP) l-ratfrot, brochée.
tthtU dàtfy selon, par.
UtKltU hathdôy, longueur,
laisser faire, favo-
nser.
e
daffiy marteler, frapper
des coups secs et durs.
lu rà-iam, choc, se heurter.
^
froriam, choc.
uflXl d-^tmn-Hm, coup, dou-
leur.
tf\ dàm^ planter.
Urun d-amn-âm, plantation.
39
mVMHniB «ATIOITAU.
450
« Jv
GRAMMAIRE KHMÈRE.
U ^1^, morceau, masse.
y p-dom, roula* en boole,
. 1 groaper, amasser.
nn na.
am wd, quel?
-fflOm a-nii,qudî
tl ta.
ri (adjoindre.
fU6 ian-da, planches exhaus-
sant le bord d^une
barque.
^
UfUI dHitm-a, jointure, suc-
cession.
fin (àk, bruit de l'eau qui
tombe goutte à goutte.
0/ 1
^y
UPUin d-amn-àk, goutte (qui
tombe).
RH làm, se priver, s'abste-
nir.
U6H ian-4àm, mettre au ré-
gi r '
gime.
P .
riftnH i-rafirâm, abstinence.
mh tàuj au lieu de, rem-
placer.
UfirriQ 4^amn-àn, remplace-
ment
tlh !èn, tendre raide.
(^b tdëh, allongé.
U6q i^fi-^, tendre, presser,
filet de chasse.
RG ti^, peu.
Ufi G iaihiéQ, un peu.
tRb téîi, préparer, com-
poser.
UinXlQ çt-omn-^n ^ préparatib,
attributions.
[Cnb tàAy se cramponner, se
hisser.
nilfi^u ia»r4àn, remorquer.
P'
UtPriu pra4^, se crampon-
ner^ ^fe haler. . ^
■ I « >
fnfa fdn, ériger, fixer.
d nJn a ^-am9-<in, enjeu , gage.
RACINES ET DÉRIVÉS.
&51
RÎT) taaun, gémir.
u
uH(n ({o^-fiMiim^ gémir.
{Tjfa éam, tête, principe.
uUu d-am-bauh, premier,
^ commencement*
[fifa tràn, droit.
Qju d-am-ràn, dirij^er, viser,
directement, droit.
m Ira, cachet, sceau.
Uli iHun-rà, cachet, traité,
inscription.
filtl ^'àpy imiter, contre-
faire.
Ul^U i-am-nify exemple.
[în tu îrÀy, se frayer un che-
min au coupe-coupe.
UlItIJ.çtflwi-rày, chemin frayé
au coape-coupe.
gn(\î fnii, parler, ordonner
(se dit du roi).
on ni d-anHrâs, ordre, parole
royale.
RH treniy égal, ajusté, pré-
cis.
uTH drotthrëm, égaliser, ajus-
ter.
REU îroy, jalonner, repérer.
ulCU d^im-roy, repère, jalon.
Vilf trauv, il faut, il con-
vient.
uir d-am-mtfv, fixer, décider.
i
RR frwoî, superposer.
ÛIR ç{-ani-n(o|^ empiler, empilé.
RîU trt^, en foule, serré.
UtITU d-am-riep, garnir.
[ R: tre, réfléchir, penser.
• j«?
Q lïl dHtm-re, intelligence , pen-
see*
n\
fç\ p'àm, tremper, macérer.
uT] d-am-ràm, choses trem-
pées.
39.
&53
GRAMMAIRE KHMÈRE.
tj'tha.
u£U ffuiy, reculer.
U fi Cil bathfiuu/, diminaer.
t^U thet^, flairer, baiser.
• /
Û [ rUIU d-imm-eup , exhaler ane
oideur violente.
[[^ Uièy suffisant, soigner.
Ul6 bat^-^, soigner avec soin.
iG'h îA^, accessible, aug-
menter.
UmH ^fH^èm^ ajouter, aug-
menter.
(G^b thkeuày élevé, Qorissant.
n
D'n
1
UiniU d-am-keuh, élever, célé-
brer, se vanter.
thpûk, décrocher, tirer
à soi à faide d'un
croc.
ânn d^H^^P^y ^^'^^^ crochet.
IC'q [hpeç, carder,
Û [ n 0 d-aïK-^^ec , carde à colon.
mn ^fèkf chauve.
ûfnn
d-anhp^, chauve.
G^b thlaùf sourd.
Êj9jb dr^im-lan, surdité.
d^ 1^, limpide.
U 9p d-4mMy se rasséréner.
S^b dftn, peser (actif).
u9Ja d-anhUk, once, unité
de poids.
[t/ ^kl, prix.
ut 91 d-am4ai, prix, valeur.
t(/i: t&/o, détente.
Ô[9J1:e{Him4af, détendre.
tj^tU tAwdy, offrir (à Dieu,
aux bonzes).
UmCU ef-an-tMiy, ofiande(aux
bornes, à Di^).
RACINES ET DÉRIVÉS.
U5Z
9tô.
9 fi tdn, doux, flexible.
Ufifi i<m-<^, adoucir, amollir.
f'
99fi fni-fdn, doux, souple,
flexible (fréquentatif).
m 9 fi srortàn, flexible.
9n top, barrer, supporter,
boucher.
uTl phriop, appliquer, 8out^
nir.
Sn kh-ûip, feimer, obstruer.
s
9fU toi, s'appuyer, suppor-
ter.
ufU ph'^l, appuyer contre,
soutenir.
Ufi flî ianriol, support.
|U9fU prorm, cAte à côte, en
face.
91: ta, frapper de la paume
de la main.
91: yt'tày contre-coup.
91fi taky prendre (au filet,
appeau , lacet).
|U91fi pra-tak, s'accrocher, se
croiser, entrelacer.
Onn ^fMi^^ appeau.
91 m tean, tirer, tendre.
j
Ufildn i^oii-tean^ tressé, engin
^ ^ tressé.
91î^ tat, donner un coup sec,
renvoyer en frappant.
V
CTlPi ph'tat, frapper légère-
ment, donner une chi-
quenaude.
SnPÎ ih'tat, rejaillir, ricocher.
UfilFî ban-tai, règle, ligne ob-
tenue en frappant un
fil noirci.
9Îfi ton, à temps, atteindre,
opportun.
m fi phrtan, reprendre, répri-
mander.
91fi tean, se. dana^ don, au-
mône.
d
|U91fi pra-tean, don, aumône.
91 n teap, bas.
Ufiin han-teap, abaisser.
[91 n t-r^ap, étendre sous, sup*
porter.
asft
GRAMMAIRE KHMÈRE.
|96^n t-ràtheap, tapis, ce qui
est étendu dessous.
•
96in t-àmtireap, bas-fonds.
91 tu teay, prédire, deviner.
9 fil tu t-àmn^ay, oracle, pré-
diction.
9iriJ te/, retenu, gêné, ar-
rêté, à court.
UlfU ph-tal, près, acculé,
contre.
• t
9Bnj t-imn-al, arrêt, gêne,
obstacle.
91(11 tas, s'opposer, résister.
(\S)C[] H«> barrer, boucher.
A
SnftJ kh-toê, boutonner, bar-
rer, verrouiller.
Ufil (\J ban-toi, barre , verreu.
A
01 (M th-n-as, barrage.
9n ttkj eau.
99n tà-nk, humide (fi-équen-
tatif).
9.0 tiçy piquer (avec le
^'
dai'd), pincer (se dit
d'un insecte).
9BD t-ràn^c, piquer ou pin-
cer (insecte).
9fiG $4nmr4s, pkjAre de 1>ête
portant daitl ou pince.
9ÎT1 ^n, acheter.
j
96 ^ t-àmn-ih, marchandise.
9H tm, atteler, placer de
front.
U H ph-0m, ajuster, comparer.
9 fi tûk, conserver, lacer,
laisser.
ufi phriâi, charger, déposer
^^ sur.
Ufi fi ban-mk, charge.
•
9 fi fi f-oiBM^fi^. conserver.
1
9n tûp, boucher.
l9Bri t-ron-4ip, barrage, bar-
ricade.
9 fi n t-èmthûp, barrage, digue.
9nj tulf porter sur la tête.
V
9
9 fi nj t-ràn-^l, ce qui est porté
sur la tête.
RACINES ET DÉRIVÉS.
455
9(D tuon, se lamenter.
il j
m ^^ ~
9 6 m t-inm^ium, cémisse-
ments.
[9 teu, déposer, placer sur.
tltfi haorteu, placer sur.
P
9 [6 t-rônreu, support, daie,
étage.
t9n teup, récent.
9 In H t-^n-eup, noayeaaté.
9fLj teus, gène, obstacle,
arrêt.
|Ut9riJ pra-teui, gêner, se gê-
ner.
l^^Ç) tiep, près.
9[6|n t-èmnriep, pavillon k
proximité de la mai-
son.
t9 te, en pente, incliné.,
■N
tu pk'te, transvaser, trans-
mettre.
t9 te, vide, rien, négation.
0
9(6 HMitn-e^ vide, inaction.
l^f\J tes, pays étrangers.
|UI9nJ prthtei, pays étran-
gers. <
tÇlftJ touSf peine, châtiment.
U[61t\J han-toui, imputer à
^ Ceiute, blâmer, re-
procher.
9 tàifhy percher.
[96 t-rôthàm, perchoir, g^te.
9 tum. mur.
1
Ufi han-t&m, (tùre mûrir.
[9b trdny porter, doué de.
[96b trà-nU, dignité, fierté,
arrogance.
9|R triei, penché, incliné.
r^
m
fitR han-iriet, faire pen-
^J cher.
G thô.
k\f\ thuty gras, obèse.
0 1
9tiTlî^ t-ôm-hat, embonpoint.
/i56
^•RAMMAIRE KHMÈRE.
tnCU thleay, briser, crever.
90/1 EU t-^m-leay, trouer, cre-
ver.
Qfi thnûn, lourd,
1
4(58
Jw t-ànhiiûn, lourd, peser.
Ù]fi tklakf tomber.
• I
9nnn t-cm-lak, précipiter.
dnn thlap, habituer, accou-
tumer.
• I
9B)n t-on-iap ou 9ann
i-om-lap, habitude.
D thlû, percer, traverser de
' part en part.
9fy /Hifit-te^ perforer.
6 nô.
tffi w()«, habiter, résider.
njtffi lom-nàu, habitation, ré-
sidence.
Uba.
tl ba, conduire, pousser.
UU hatihba, exiler, expulser.
un bak, agiter.
UUn i^o-io^^ remuer (fréquen-
tatif).
Uis ban, aîné.
Ojti fi4«», aîné.
OUu çam-bah, aine.
ÙR ifl|, détour.
Rjn A-irfr, trahison.
UB Aan, faire un vœu.
• I
UfUI B i-amn^n, vœu , ex-voto.
i\ll pây rapiécer.
UrUTtt 6-amR-^^ rapiécer.
Cpn Aa^, casser, diviser.
UCpn batfhiàk, casse.
UBpn ^«Mi-ai, chevffle.
RACINES ET DÉRIVÉS.
457
CpG tôp, prendre la peine de.
• t
UnmG 6-amii*2(^ peine prise.
CpfTl bàn, tirer, chasser.
n n
Utfl (T) p-ism^n, chasser.
KJtfl tp p-ram-^h, chasseur.
t\]f\ pàty ammcir.
• n
rtJCpR t^m-pàt, aplali.
qpR fôf, perdre.
• I
UCpR hamrhài, faire dispa-
raître.
^)<^J bàsy rebeUion.
UCp ftj iam-bds, comploter.
ÙR A^f, couvrir.
UUR kam-bët, cacher.
U Ao, frapper de la pointe.
n t
UU pa-td, tapoter (fréquenta-
' tif).
UfU iolf prêter à usure.
UUfU bam-iSl, faire l'usure.
UanfU b-anm-Sl, dette.
1 - . - *
un baukf bosse du bœuf.
uUn dam-bauk, monticule,
bosse.
u n ph-fHmi, monceau.
0
Urinri b-<mn-aui, tas.
UR boutf faire rouler.
Urintl i^mn-aut, boulette.
UfU Aatt/, augurer.
u
u ru ph-^^ul, auspices.
t
Uu ru pra-ph-nraul , présages.
ufa iîioii, nouer les cheveux.
u u ph-n-uoh, chignon.
6)
UfU Atiou, entrer en religion.
u eu >|>A*fi^t(ai, les ordres.
*
D
ft58
GRAMMAIRE KHMÈRE.
tùfa beun, flotter au vent
tUîR hiety serrer, se faufiler.
[rT||{1 i-iiet, tenir serré sous
u Taissdle ou entre les
jambes.
dtUJfi pihbiet, se fauffler (fré-
quentatif).
itlttnfî pra^i, s'entasser.
tu W, tourner, s'écarter.
ifTT JH^, bord, lisière.
Ûfu pa^, sur le bord (fré-
quentatif).
itU p-n^, retourner.
lUn bèk^ se fracturer, explo-
sion.
ni lUfi prorhèi, se diviser.
UlUn bam-kèk, fracturer.
mtin ibam-iè^, cassé.
lUn p4-èiy changé.
Id'fl ph-nrii, part.
UtCLBn Jnawïi^i, fragments.
fufa W», partager, diviser.
Ûfufa iam4ih, distrait ^
Hfufa
M^ffM, fragment, dé-
bris.
tCfl: A5, lancer.
:§15>»^,
semer à.la volée.
fCfl: A5, égrener (le coton)<
ty) |)&-ii-S> carde à coton»
tCflfU bdl, courir (quadru-
pède).
tftCprU iom^/, galoper.
tCpnJ Ws, bdayer.
balai.
[(T) ^, te ter.
UtQi ^m-^/ allaiter.
^is fedii, cacher.
[UÔfl H proriàh, se cacher
RACINES ET DÉRIVÉS.
459
Uplu hamiàh, cacher, j
» -•
)
UR prat, avec vélocité.
ÛUtl 6am-pYti|, rapide.
CpU pràp , dompter.
• n
UnU b-am-ràp, réprimer.
CpH prànhy prohiber.'
• •
UDH b-nm^ràm, prohibition.
o
Cp: prUy renverser.
• n
un fr-om-rS^ séparer violem-
ment
ÙO prëç, cligner des yeux.
tJtJG pdnpric (fréquentatif).
ÔH jwm, chéri.
U UH parftim (fréquentatif).
Û preUf ordonner.
' Ul
UtI i-am-reu, délégué.
du pratf salé.
• îO ■
Utp ft-om-prm^ saler.
fûb j>ï^, déguisement.
UlUh bam-pWi, masquer.
Ui9Ju p-rthVkh, changer.
Ul6b ^«-âfî, divertissement.
G^pha.
t^EU j>Ady, grand galop.
UultU b-^tm-phây, grand- ga-
lop.
&h jiA^A;, boire.
Ôuh bam-phêk, faire boire.
UlHn p-aim-ik, buveur.
hM
GRAMMAIRE KHMÈRE.
O'tl phot^ fin.
[Uu R frorfkoU SOT le point de.
Utîtî ham-pMi, terme.
l^ phau, frais, fisse.
Uu porphau, frais, lisse (joues)
[fréquentatif].
[G'h pheum, pleine (femelle).
UtuH ftam-pAeion^ engrosser.
m: phe, cendres.
Uluî pa-phë, cendré (fréquen-
tatif).
jUlDî prorpKê, cendi*é, gris
cendré.
\^\C\S^ phÀà^à, maudire.
UfilAJl i-an-dàsà, malédiction.
61
G^tT) phUAy dévaster.
UCTlfTl fram-|»Wn^ dévaster.
^ phUj changer.
UfUn l^n-lâ, changement.
U9n h-am-li, de rechange.
^ phU, lumière.
UGtU bam-phU, édairer.
UOn t^n^li, clarté.
m phlèf fruit.
Ufon b-a^lè, légame.
Gjp phsà, braser.
Ufifl fr^ifi^à, souder.
GViH phsàm, unir.
UfiriH ^»-fàm^ s'harmoniser.
n.pô.
n pd, tenir embrassé.
9 kh-pd, étrave.
DB pdii, enfler.
UDu iam-fxin, faire gonfler.
DR po?, courber.
• 1
Unîl bam-pdt, se courber.
RACINES ET DÉRIVÉS.
&61
m pea, (ouler.
m
Urn iam-pea, afironter.
ÎTlfi pak, mettre (un vête-
ment).
lUrnn prarpak, superposer.
• I
Umn iamiMk, vétîp.
mn peaky se. vaCy parole.
fTin p-r-eo^^ commerce.
ffjPi /wi|, entourer.
fîDPÎ p-r^fl|, courroie.
rnfi /wwi, ceindre.
UdTlfi frorpan, eidacer.
fTldl peaSf beaucoup.
nj(T)fiJ limrpeas, abondance.
•
M m m am-peoiy abondant
fib ptùy se réfugier vers.
Hfi u p^ihm'ïh, abri.
fiR pï|, vrai.
• ^
jHhmMT;
n pà^ bouillonner, pétiller.
9 ik-pû, se rincer la bouche.
1
^ pk-14, pétiUer.
1
rifU /m/, poison.
un m bam^pûl, empoisonné.
DR pt*|, rouler.
nQR p-âmfMif, boulette.
Dfi /mn^ amasser.
pn6 prorfun, entasser.
CIB /luon, cacher.
a
uns ^m-ptfo>t> cacher.
tntT) feuy plein.
• ^^
UtnCp iam^peSi, combler.
triB ^en, rouler.
UtDB ^m-pen^ lover.
&62
GRAMMAIRE KHMÈRE.
fdfi fm^ 8 asseoir les jambes
sons m.
ffifi
}i4-ii-^, ffiTMi formé par
les jambes craMes.
krifa prem, indistinct.
dessein.
njO prtaî, se dissimuler.
Ut
Clîb (oNi-prtMî^ se dissima-
"^ 1er.
tin /wvi, forêt.
Ut in pa^prei, chasser en forêt
(frëquentatif).
r?s
Ç] frànfl , asperger.
• i •
U[in ^m^»t»M, aspei^ légè-
rement
fi phô«
m tu /lAeay, s'exhaler.
• • • •
TA1CU rim^fheay, brisé.
T\V\ phiU^ mentir.
î^nVi ka$^pkui, mentir.
In fheij se. phaya, frayeur.
• ^
Utfl hnp^&^t^ efltayer.
t/lh pUeun, feu.
n t/^u katft-vUetm, arme k fea.
tri G j^Alep, oublier.
Ut/1 G ^at;»-pU^,Cuire oublier.
Hmô.
tflfi meouy avoir.
ÎUIfi M-Mean, ne pas avoir.
H mu, rouler.
H rà-mu, paquet, rouler.
HfU muL ensemble.
0
UHj pormul, réunir.
IftJHrU snhtnul, se réunir.
UrU muol, torche.
^
îHfU rô^muol, torsion.
tf
9t\J ilMÊmd, toréa.
RACINES ET DÉRIVÉS. 463
injis rdlàà, au delà.
tU'yô.
tUfU ydlf comprendre.
Ufijnj batir^ol, faire compren-
dre.
EID6 yean, pendant, feston.
1 9 tîS) 6 trà-yean, suspendre
en festons.
EUR yut, lutte.
lUCUtl pnhyût, combat
Ir6.
9
JR rôt, fuir.
UTd iam-rySt, faire fuir.
IftJ ros, vivre.
uni p-r^, ressusciter, afiî*an-
chirt^).
UlfU 6amr9^, afirancbi <').
îfUu rinhUn, franchir.
Ifinn rdleaky brûlure.
irUin rimnieai, bràler, fla-
cboir.
injfa r^Kn, lisse.
inJtt rd^ftn^ lisse.
iffUfi rdWi, repartir.
ifrUn rd-in-Ai, partager.
IfU rdWm, s'abattre.
• •
• 1
TfU r^-m-fôffi. abattre.
IttTlj ràheuyy fraîcheur.
. îttDT rj-m-Acvy, rafratcbir.
nimn ràhàk, à jour..
itimn r^-m^,àjour.
<■> Écrit eneore t CptU jm^.
o Écrit aoBsi ÛtHfU^iaqHr^.
&64
GRAMMAIRE I^HMÈRE.
i) fi rat y réquisitionner.
IfTlFî p-ra|, séparer (malp*é
soi).
• 1
UT) fi bam^rat, séparer violem-
ment
nn reap, plan.
lîTlU f-reap, égaliser ^^\
Ulu) n btthrreap, aplanir.
IfLfin rà-l-eap, de niveau.
î^ n rd-Urcap, trefflis formant
plancher.
ntU reay, étendre.
fntU p-reay, disperser. •
irintU rà-lreay, se dissoudre.
inntU rè-m-leaif, éparpiller.
Irt/ltU rà-i-^y, se détacher,
épais <*).
nnj r«û/, se propager.
UlfU e-reiU, en pente douce.
riïreaà), chercher à tâtons.
iCfir c-reav, chercher à tllons.
flftj ras, herser.
Ifîl AJ n}-ft-af> herse.
H: râ, ramener en arrière.
un: ia^, se n>dcr.
îfa fin, dur.
iriu fft^HK^ dureté.
Tu r^y confisquer.
lUU ro^f^p, confiscalion.
îfU rfl, user.
U
&fU bah-fH,
emousser.
infU nJ-jMÏ, trouble (vue).
I ru y ahattre.
g
c-fift, tomber.
^*î Forme fautive : CflU. .
^*^ Régulièrement ce dérité devrait être lATIClî rjns-eay.
RACINES ET DÉRIVÉS.
^65
ul eo-m-rû, faire tomber.
in rûk, donner un coup
droit.
t\lin sam-rûi, pénétrer.
18 n ro-r^, barre à coulisse,
verrou.
ifa riin, brillant.
imfa
rà-lUn, brillant.
ifa rwn, grand.
injfa ro-l-ùh, ample.
Ifp rwn, ramassé, courtaud.
Û'fp fH'âh, billot.
IPi rw|, pêcher avec une nasse
manœuvrée à la main.
H fa R ah-rûi, la
nasse qui sert
À cet effet.
IR rw|, glisser.
inR (>) n)-p-ttf, détacher.
lAJ rus, limer.
H
fam
ahrrus, lime.
IR rMof, se réunir, pile.
HR p-ruol, s'entr'aider.
>^
2 R t-ruoU empiler.
IfTl rtion, contracter.
6i f .■
U pp c-ruoft^ ridé.
Ci / •
nSTl jp-ruon, contraction.
nfTl k-ruoh, s'aplatir en se re-
croquevillant.
U fi pp bah-ruoh, rétrécii*.
in ruop, réunir.
U
fi n bah-ruop, condenser.
IH ruom, s*unir.
^
U
fi H bah-ruom, condenser.
ra
fi H sah-
4J
san-ruom, résumer.
AJIH sam-ruom, contraction.
6J
^*^ Autre forme : lUR rô-lhaut.
' u " "
GBlMMAinR EHMBRB.
3o
IlirBlllERII KATIO!(ALe.
466
QRAMMAIRB KHMÊltB.
Ùfû reus, choisir.
t^(M c-mv) etwisif.
0 U(\S c-am-nus, de choix.
éôUtintt.
[ flm p-riehf voisin.
tnfi mn, étudier.
t flîB p-rien, apprendre.
UtpB ftan-rten, enBeigner.
tnn rt^, disposer.
ntn p-rtep, comparer.
nU]U ro-Afe|>, dtdre.
tl rc, se détourner.
r>
d c-re, dévié.
fin r^^, porter en baknces.
[[Hn m-rèir 1 1^ ^hal^ qu'on
• j / porte ainsi.
Htm am^fc)
njtfen sahrrèk, corde et plA-
leau de l'insti'ument.
lluti e-rèn, crible.
tlh rèn^ lier des lames de
bambou formant sup-
port.
U reiy réquisitionner.
nu ro-t-ei, chose réquisition-
née.
tnC roue 9 se. rocana? nutné-
ral du quantième de
la lune décroissante.
ft^G rè-th^uç, ouantt^me de
iâ liihë aiici^tâsante.
tDH rotiwi, 8*attrouper.
[ImH ç-roum, s^amnuter.
f] ream, danser.
RAGINBS ET DÉRIVÉS.
467
i rûyi, envelopper en rou-
lant.
ItJ rri-lhjfm^ pelote.
nfa reaùy clore.
iriu rà-fheah, se garder.
ïfTiu ro-n-$ah^ stores.
raiô.
ru M, essayer.
Ofi catirlà, taire le simulacre
•^ do.
/1t |iMK, eoiiper ett doux.
rUr fô, quitter.
fUUt M^i^i lipie de pouetilâ-
tioD.
rUfi /<)A, rayer le bois.
fUUri 4^M, rainure.
njfi fô*, sommeil.
raÙn «-h», somme.
njR fôA:, vendre.
nrS |iA-^, goûter.
fuub
essai.
Id-bahy eisai.
t ï
njR fô/, éteindre.
injîî rô^tëi, s'èieihdre.
îfllM n>iji-fô/, éteindre.
run Wp, furtivement.
fUin cA-Wp, épier furtivement.
njn i^jp, effacer.
Iran f*j«-% effiicer.
njftn WA^, repos.
fUtin ^H^Hk^i apaisert
n/1 /^, quitter.
2Ip kh-lêa, quitter.
riri: fô, écorcher.
Uffi: i»fi^, découper.
3o.
&68
GttAMMÂIRE KHMÈRE.
?\S)n lak, inciser.
rÙnri «Uajr, sculpté.
I
U^n ian4ak, dseau à froid.
t
nSin htm-lak, rebord sculpté,
•^ arête.
rUCfin It^%, Baiilie sculptée.
fin fa leahy laver.
irUlb ni»»-/ean, faire dispa-
raître.
fLflfi fefll, s'étendre.
ffl tl ph-leat, g^sser.
aUlfi tA-feaf, 8*éIoigner.
UfflR hatn-^hkat, détourner.
fUCflfi lo-hài, explorer, faire
des rondes.
firiR lal^ retrousser.
ItinR ro-lai, s'écorcher (en re-
troussant la peau).
UfilR fca»-fa|> écorcher.
9nfTl |àw, ravagé.
dl m ph-làh, ravager.
lin fi lean, gronder.
mnfi ehrkan, parier k tort et
à traTers.
nnn ^p, enduire.
rUCptl lè-iàp, a&uvion, vase.
nnH leam, allonger.
UfilH (afi-feom^ à perte de vue.
9ptll %, tous.
Ip eu ii4âtf, de plus en plus.
Ufil tu borfirlày, prolonger.
nnCU 2eay, mélanger.
inn tu ràm4eay, faire fondre.
rUCptU A^^y, mélange.
nJlAJ /«w, paraître (bour-
geons).
ninW c*-fc«, alerte.
nJCp(\J fô4^, frais poussé,
tendre.
njO Uçy plonger.
/1G ph-^, immerger.
RACINES ET DÉRIVÉS.
â69
UfiG $an-£fc> noyer.
IfUG rom-Ue, submerger.
9|H lem, indistinct, vague.
n
fUfi H ianrlëm, à perte de vue.
11
HwH anrlëm, à perte de vue.
riJ9|H iafthiëm, très loio, à
perte de vue.
(ÎI /«•, entendre.
nJU là-t-^, renommée?
m lu y jusqu'à.
irU rà-lû, de part en part.
rufa luày creuser.
HB u afi-Iâh, goufire dans une
rivière.
1
îfufa
rom-lùn, fosse.
fufa ton, longtemps.
B l^f^^f longtemps.
1
HfUQ am4&h, espace de temps.
fUîî /ûf , fléchir le genou.
ut\Jf\ co^-te|y fléchir le genou.
fUn /up, effacer.
irUn nWôp, s'effacer.
injn rom-lûp, effacer.
PUR /tit, pousser.
u
irUn rom-luî, faire avorter.
fufa /t((m, caresser.
4J
caresser.
fUO /tw, voler.
rUHO lô-m-uœ, voleur.
twn leuky élever.
ItfUn rành-leuk, reprocher.
fUtÙn là-lheuk, édification.
tfîjfa leuHy monter,
nfUo mti'leuh, déraciner.
470
GRAMMAIRE KHMÊRE.
tnjfu Im» plus.
t^nj pk-kufi, amplifier.
• ^
Ut^AJ 6aiiipA-J!eii$, augmenter.
ratHAJ U^m^, abiif.
ru h Inouy rapide.
nJUtt là-b-uoh, rapidité.
tnj leUy sur.
HtB an-leu, endmit.
tfUO leçy sortir.
UtfiQ 6aii*JM, Aire passer à
travers.
nnJO rùm4ec, faire sortir.
tmis hfi, jouen
^n P^'l^9 orchestre.
tfLTl ru /otis, réduction, inter-
mittence,
nnJlAJ ro-lou8, réduire.
G [61 (M Mw^ioitf , inlâFvaOe.
JtrUirU rQi^-4out, diminuer.
tunfi hut, bondir,
tîTlfi jhhui, bomlir,
n
UtrriR pfl-p-fon/ (fréquentatif).
[Hnn fottp, avide.
U[^n ^an-bnp, insolence.
ru làa, beau«
ri
fUH l6-m-a, beauté.
fùn Idaky trouble (eau).
fÛHn K-wi^, trouMer(l'eau).
fufa Idaày pouMière fine.
ruHu lo-nMih, poussière fine.
fui fi loàriy trace.
njfi Idët. termite.
H
fUHR là-m-^, poussière.
tîlfu loèlf g^lisser.
RACINES ET DÉRIVÉS.
471
j'vô.
HÛtS an-^vàh
ijrcait, orbite.
il va, entailler,
9t kh-^, manqne, déficit
Mat ^fftj, coupure dans un
talus de rizière pour
laisser écoule;^ Teau.
il tu veaif, frapper (da ver-
ges).
pjieu
fvorvetk^, nxe,
lifU vealj plaine.
lUnrU pra-veal, étendu dans
tous les sens.
f\Ç]i wli mesurer (cftpftcité).
ItipfU rôh-val, mesure de ca-
pacité.
flfj «OS, mesurer (lon-
peor).
luVU nw-i7a{, mçfure d# lon-
gueur.
Tn vëk. dresser.
n - - ^
n
Uuifl bah-vëk, dresser (ani-
maux).
Tm vtly tourner.
Un m hah-ifîl, faire tourner.
t/îfi visuy enroulé.
[ 9|fi M-DÎ^H, enroulé en forme
u d'hélice.
n tllB ira-vien, se rquler.
t/îfU vtelf couper en rond.
tflUîfU ch-viel, creuser en
^ rond.
t/o veçy empaqueter.
UtfiG hanses, paquet.
Ut ve, esquiver.
Utut han-vë, se détourner.
j
lin vèky entrouvrir.
472
GRAMMAIRE KHMÈRE.
t/b vèn, long.
fuf/fa AJ-f^te, lointain.
l9u kk-pèh, en longueur.
Utfiû 6ait-vè», égarer.
Mtuiu an^èn, très longtemps.
lu [lu prorîwi, longueur.
m
mn fioky muer.
t\in ti-ak, avorter (paddy),
njnnn ia-«in-ajr^ vieille peau.
rub son y rendre.
QjQ i-n-ah, rendre Téquiva-
lent,
fUrUlfi sa-mn-ah, restitution.
fljru sa/, reste.
fJfU s4-^l, satiété.
n
AJflDfU §a-mn-al, surplus.
rm «d, rechute.
Dfl pA-«/î, cuisanle douleur.
(\S\t «5, guérison.
UfiriS iaihM, guérir.
ftnfa |fln, édifier, acquérir
(du mérite).
AJfUntS io-mn^, bonheur.
(\nCTl «an, filet.
•
(MfUTlfTl M-mn-an^ épervier
^ (filet).
flDR «a|, flotter.
• I
AJ fUTlR iOrmnSt, ce qui flotte.
finfi |ân, paix.
9nfi jiA-fàn^ paisible.
n nn fi ^-a-m-fàn^ apaiser.
rmu sàpy innocuité.
UfipU ban-sàp, guérir (d'un
empoisonnement).
tinU sop, semer (à la volée).
, njADU sormp, secouer poui»
étendre (fréquen-
Utif).
AJrunU m-mn-ap, semis. ,
RACINES ET DÉRIVÉS.
473
AJitJ »àp, manque, néant.
(\ntJ i4-àp, mourir.
*
U61U sortirlàp, évanouisse-
ment
• f
AJ9nU sik-ndràp, luer.
rUICU Ȉy, diffusion.
ufltU fhr§ây, difiusion.
ftjn sèk, usé. •
• ^
AJnnn lo-Am-^, usage.
tlin §èk, quitter les ordres.
Oïn pk-^, dëfroquer.
Wfi ^if peigner.
AJAJfi êoriëi, s'épiler (fré-
quentatif).
AJR »-»-^/, peigne-.
(tfb «^, dormir (bonzes).
njfintS iartjm^, couche
' ^ (bonxe).
t\IB 8eii, un moment.
• 5lfi *-i^,tantAt.
f\JH «m, alors.
(*U6IH «aiH^> ensuite.
f\J sOy vide.
ru fin sarmnro, vide (nid
* d'abeille).
(MH «Ôi, bonheur.
[fuarin ^rm-^, volupté.
AJn «««4, suborner.
u
AJftnn sa-mn-a«i^9 prix de la
corruption.
AJH «aum, prier.
nirUIH iOr-nm-^Êum, prière.
(MB snoUj orné.
njflXlB sa-mn-uon, suffisance.
AJI «tior, marcher en lon-
^
géant.
fUAJl soriuor, marcher avec
précaution (fréquen-
tatif).
AJI «fior, visiter.
fUnni M-f7tn*ifor. visite.
474
GRAMMAIRS KHMÈRK.
• ■
tflJJR stetj insérer i
AJ{t\Jjff êth§kl, 86 faufiler
dans (frëquenta-
tîf).
tt\Jjn i^ei, fiche.
tAJî «*^, avancer avec pré-
caution.
AJ[(\^ êtMiêi QNlfQb^r avee
précaution (fréquen-
tatif).
t(VO f^W, rire.
• ^
nitnnO io-mn-^uc, nre.
[t\fH sêum, humide.
HtBIH an-feum
rosée.
fftjfa «Ai, porter à deux.
^fVb «-iMit, boifi i porter à
ttinn sdA:, pleurer.
Wfrmin iarm-àk, dmiknir.
Kj tm, hkm, convenable,
AlfiJH
Ajn §aakf rauque.
AJHfi fMH||r^ ran^e.
(\TU 9êi^f aversion.
H
• I
fUfinU la-imMlp, nversioii.
finis $aàh, parer.
(\nR 8ad|, propre.
PI
Kjomn ftHnHi, p«tfa>y«r.
AJHUJ 142^, puer.
AJnXlCtl n^-mn-cy, puanteur.
(\ttî sAm^, maigre.
<uRy fll^-^> maigre.
n/ifU ifte/| çonnaîtrci. .
• t
rtJfnm «MM^«tAM(N.
RACINES BT DÉRIVÉS.
476
flDR snaty isolé*
ft/lC sdàç. roi.
AJdlO sa-^9hdâc, roi.
rmu «^^, écouter.
61
(\JB1U iflrn^af, . enseigne*
ment.
nJulU sor-m-dàp, enseigne-
ment
ty sdeiy parler,
iWd ^ordét, parier,
tMfl ^^tiA;^ rigide.
njBfl 8an-4-ouk, étendre (les
u membres).
s\
Ifljfa sdèrï^ notoire.
Âjfdb ittm^, nmit^vtBv,
tMî êdSy cracher.
(Utult itHn-do, salive.
fin steuy recouvrir.
A
AJtp $iM^-4$ai parement.
<yb dlim, repiquer.
AJ^n tf(t-ii'/iiff, repiquage.
(\J9u fo-^ftin, repiquage.
ftJO sft<^, pêchar à la ligne.
AJfi 0 sa-firtiic, ligne à pécher.
i
tt\lî sto«, perçants (cris).
ftJt9î iéMn-tie, déchirer (les
oreiliw).
OrifU §nàl, amieal
AinmrU mh»^/, amlfal.
tùi
i sne, amour.
«foriii
Mthtgi-ne, amical.
(VD ifiàffiy trace.
4- " '
• •
AJfUTl sa^-^àm, cieatnfio*
fLTjFi i6ôf, germent,
• 1
njUn i»-fHki(^ g«rmtDt.
476
GRAMMAIRE KHHÈRB.
rtjDtU npeay, porter en ban-
doulière.
n
fafntu
io^m-feay, fardeau
Eortë en bandon-
ère.
IaJ: srà, barrer (avec des
abatis).
• ti
pifi «ràky dégoutter.
ru [Ain ^Hiràk, goutte à goutte
(fréquentatif).
njin lo-m-rA^, Cutter.
Iftjn «roA, dégonfler.
ÙJ]f\ iorm^rak, d^nllement.
kjU »rapy du même côté.
É^P
1AJ|AJU sorirap, battante
(piuie) [fréquen-
tatif].
kÙU «rop, se reposer à lom-
bre.
I(\J9JU STOri-dp, ombreux.
fUin ^ràky apaiser.
• n
rUnn sa-m-ràk, adoucir.
^0 iràç, fini.
• m
(\JnO sthm-riç, terminer.
[AXIR $nb, à nu.
« •
(\jnn M-m-nil^ déshabiller.
pilU fr^9 disposé à.
• «
mnu
usage.
AJltU «niy, dénouer.
• •
fUnCU iOr-n^rây, exjrfication.
[nJlfU «nW, léger.
• n
AJDrU ithm-ràl, alléger, ac-
coucher.
1
ttrinj «ni/, faire choix.
• n
Ajn fU ga-m-râl, de choix.
r ^
|t\IPi «r^/, nettoyer leria (au
pilon).
fUIfî ffl-m-r^, décortiqué et
. pilé.
RACINES ET DÉRIVÉS.
477
(\ji3 sron, ajustement.
ÂJIu io-m-r^, ajuster.
r^
(\JR srôtf s'affaisser.
• n
rUIfî ^irm-rot, abaisser.
f\jf\ srauty glisser.
• n
nJItl io-nhraui, faire glisser.
r>
AJQ sruoçy pointu.
f\lIG ithm-ruoç, effiler.
o
smayy
m M
(MI eu {o-^HÎMoy, fragilité.
(\JfU sruo/, agréable.
• t*
rUirU sa-m-ruol, s'amuser.
; rtjn «rc^, assoiffé.
• tt
ru [in i&-rnrek soif.
<»> Cf. finn W, inciser.
t (\Jt5 «r^^, fini.
AJdG jo-m-ref^ accompli.
t t\in sr^A;, crier.
mfin
iO^rè^f crier.
rtJlfa «rdn, choisir.
• n;
dJIiu sa-m-ràh, faii*e choix.
(\J sla. cuire à la sauce.
^^ S<H9i-^a^ sauce.
finn «Ki, rayer W.
«^
AJfiin ia-»-|0(^> jointure.
(\î9nrt itHu-Uk, trace.
ftjfa sféii, regarder en haut.
(\J9ÎQ sa-m-Uh, regarder fiu*-
tivement *
AJt^ slaut, douceur.
W9Jfî «iHw-laitf, douceur.
m
OftAMMAtRB KRMËRK.
Iftjjri sUelf, se vêtir.
rtJt9tîn ià^!^k, vêtements.
^
m
ITiti bat y s*exercer.
Uttifi ianMt,
exercer.
tnU y^y essoufflé.
OU t•^^, étouffer.
un bà, ouvrir.
nJUn BhW, ouTert.
Uhn bài, tour, retoiu^t
nutin fci-M*, mentir.
H Un fi Ifom-Uk, vlensotïge.
trifa ft*i, aaiourdir.
(?trifa
ftu^t huriontttiti
ÙlB beuy abject.
Uu fi ianrkën, dilapider.
t?ifU Wl> user.
Ulfi bout y tirer, faire sortir.
u
Uu tl tanrhavl, Cure couler.
in
u
Uin bmi^96fiAy desséché.
ty tl ihrwoi^ MIC, d
KJq R mmàriu^, fim iMier.
tntU &im, dépasser.
in
Al
i
G tu ^r-iiof^ excès.
[GOitU (rW-noff, exagérer.
ixryfhm, déborder.
Uttijr ian-kiev, faire déborder.
ttriH beum, gonfler.
u [Q H dah-heum, expiration.
tUl tu beuy, terminer.
ItUlI r»4éwyy quiétude, repos.
UtgeU frH^eiii» Unir.
RACINES ET DÉRIVÉS.
479
ntnj rim-heuy, calmer.
l\S\ heu y voler.
Utu baiirheu, faire voler.
fin hè, suivre en procession.
Ulutn danrhè, accompagner
ie roi.
lUin bèky désirer.
ifuin rd-WA, se déchirer.
finfU bel, nager.
mbcu
in
ttm hà, cri de guerre.
Rttm iro-ko^ gémir.
tUntU hdy, formule d appel.
d[untU iainrkèy, appeler en
Ul " 4
cnant
TABLE DES MATIÈRES.
biTioDucnoN m
CHAPITRE PREMIER.
Lu KHMftBS : LIITB AIII DB DOMIHATIOR ST UDB8 RAPP01T8 ATM LIS PEUPLES
▼oisim. — La lavgui KoMiii : sis oiionras ir PASBinris, soh détblop-
PIMINT HI8T0BIQUB 1
Les Khmèn ou Cambodgiens i
Gomment Os dénomment leur patrie . . . • i
Le nom « J[%m^9 dans l^histoire i
Fonne qu^ emprunte chez les peuples voisins 9
Ori^e du mot « Cambodge 9 9
Chiffre de la population Khmère 9
Gomment eQe est répartie au Cambodge 3
Gomment elle est répartie en Cockinehin$ k
Gomment elle est répartie au Laos 5
Gomment elle est répartie au Siam 5
Aire de domination des Khmèrs ' 6
Leur origine ethnique. 8
Tahlean des populations saurages linguistiquement apparentées aux
Kbmèrs 11
Lenrs voisins tk
Lé groope Mon^Ptmèr. t6
Les Mons, leur aire de domination 16
VAnnamiiê ni le Cham ne font partie du groupe Mon-tJimèr 17
Relations de parenté des langues du groupe MonShmèr avec les
langues Khasi, Kolariennes, Nicobarimne, Senoi et S&mang de la
presqu*fle malaise so
Le Khasi si
Langues Kolariermês ' ai
Nicobarais, Semang et Senoi st
Date du plus ancien document Khmèr ta
Modifications subies par la langue Shn>^ra depuis ses origines tS
Traces des influences étrangères sur la langue (bmère 96
Caractère de la langue iPimère 96
CHAPITRE IL
Tbabsoiiption bt Obthosbaphb 99
Section I. 7aAivscAfPr/ojr 99
Généralités 99
Différents systèmes de transcription du iPimèr employés
jusqu ici 3o
GBAMMAIBB IHMEBB. il
imnOBKÊU IMlOtAU.
U6i GRAMMAIRE KHMÈRE.
Notation des Yoyeiief Ss
Notation des dii^tongaes 33
Principe commun an Toydles et diphtongues 33
Notation des consonnes 34
Spécimen de transcription du Khmir 34
Section II. Outbogmâphm 35
Génëraiitës 35
Rectification des altérations orthographiques non 'justi-
fiées. 36
Condamnation des fonnes d'un même mot dont Tem-
tence ne repose que sur de simples différeoees ortho-
graphiques. 37
Adoption d^une orthographe raisonnée conforme au génie
de b langue ht
liste des principales règles phonétiques k%
CHAPITRE m.
L^Alphâbbt U^
Son oH|^'fi« 45
Tahlean comparatif des différents types d'écritures relevés sor les
încriptions en face de la page &8
iVtnctjpfs générmttx,. •••••••• 69
Tableau des consonnes do Mon avec la correspondance du flmtèr, • . 5o
Tableau des séries vocaliques du Mon avec la correspondance du punir. 59
Voyellu $t diphtonguei • • • 53
Tableau des voyelles ; 53
Tableau des diphtongues 55
liste des rignes-voyelies 1 59
Composition graphique du caractère Khmèr 59
Tableau des voyelles et diphtongues sous leur forme archaïque 61
Comonnei *.....•.... 64
Tableau des Ocdusives proprement dites • • . 64
Occlusives mixtes. • 65
Différentes lectures du caractère \J 65
Nasales ....••.. 66
Semi-voyelles 66
Liquides 66
Sifflante 66
Aspirée * 67
Consonnes conservées de Talphabet indien mais sans valeur réelle
dans falphabet Shmèr « • 67
Tableau des consonnes affectées du Samllfp • • • 68
Division des consonnes dans rAbhîdhènaçabda 69
Tableau des consonnes réparties en séries 69
Nasalisation • 70
Tableau des nasalisations 70
TABLE DES MATIÈRES. 483
Groupements de caractères.. 70
Tableau des caractères dans leur forme simpfifiëe appelée «pied» en
Shmèr «yi
Gonsonn»-soalien et consonne-soascrite 71
Sîgneê accêtêoim 79
Le Sanpdl^ — 79
Le SaùkHt -U 73
Le reamûl^ — î • 7/1
Le sik r6 — 7A
Signes de ponctuation 7/1
Principaux types d^écriture actu^ement employés 77
Chiffres 78
CHAPITRE IV.
PaoïiiTiQui. 79
Section I. Pbohétiqve simple 7g
Voyelkê 79
Timbre de là voyelle 79
Timbre fonction de la voyelle 80
Timbre fonction de la série 87
Différentes valeurs de la voyelle t : t et ti^ .* u> 89
Quantité de la voydle 98
DiphUmguêê ICI
Timbre de la diphtongue : 0 1
Timbre fonction de la diphtongue loa
Timbre fonction de la série lot
Remarque générale aux diphtongues io3
Remarque commune aux voyelles et diphtongues 1 07
Coruoimes 109
Nature de Farticulalion consonantique 109
Occlusives 109
Ocdorives proprement dites 110
Division des consonnes dans rAbhidhànaçabda 116
Occlusives mixtes. 119
Aspiration 1 9/1
Nasales 196
Semi-voyelles 196
Liquides 197
Sifflante 197
Aspirée 198
Cansormei A et Coruonnet 0 198
Consonnes qui s'adjoignent normalement Tune et Tautre
voyelle inhérente ( i** catégorie) 199
Consonnes qui ne sont normalement aptes à s'en adjoindre
qu^une seule et ne peuvent adopter la seconde que
dans certaines conditions bien déterminées (9* caté-
gorie) 1 3o
3i.
484
GRAMMAIRE KHMÈRE.
Consonnes qui ne s^adjoignent jamais qu*ane d*eiitre
eiles (3* catégorie)
Valeur phonétique de la consonne au regard de sa Yoyelle
inhérente
Nasalisation
Section IL Finales et Ikitulms
VoyeUêM
Voyelles initiales et isolées. .
Voyelles finales
C(m$onn$$
Consonnes finales
Généralités
Occlusives proprement dites.
Occlusives miites
Nasales
Liquides
Sifflante
Aspirée
Consonne initiale
Section IlL Phosétiçve ieteree . . .
Section IV. Gkoopes consonàntiques
Compoêition
Ordre des Éléments
Groupe initial
Groupe médial
Altération des Éléments. .
DUêolulion
Groupe à voyelle toutcrile
Leê occluêiveê mixteê
Section V. DéBtrés du Sànschit
Généralités
Concordance des lettres du sanscrit et du khmèr
Tableau dMqiiivalence des consonnes du sanscrit et du
khmèr
Tableau d'équivalence des voyelles et diphtongues du san-
scrit et du khmèr
Mode déformation
Élimination
Groupement
Allongement vocalique
i3&
3&
35
38
38
39
&o
ho
ho
&3
49
49
5a
53
bh
bh
59
64
64
69
70
73
78
79
79
81
81
83
83
86
89
B9
9*
9»
CHAPITRE V.
FOIM ATIOH DBS DlÎBIvés ET DBS CoMPOSÉS 1 93
Section I. Dénivés i gS
Dérivés par aflixation 193
TABLE DES MATIÈRES. 485
Pr^êê 1 9^
Préfixe ample 1 98
Préfixe nasalisé aoa
Préfixe suivi de la liquide I r 9o5
It^ùce» S08
Infixation par infixe proprement dit ao8
Infixation par nasalisation de la consonne initiale du mot
racine aie
Nasalisation infixaie par nasale assimilée à la consonne
subséquente 911
Nasalisation par damleu s 1 A
Formation deê différents dérivée d'une même racine s 1 6
Dérivés par préfixation 916
Dérivés par infixation 919
Valeur des préfixes et infixés au point de vue du sens des
dérivés.. 919
Comparaison du mode de formation des dérivés par affixa-
tion dans les langues du groupe mon-khmèr 9a 1
Dérivés par redoublement fréquentatif. 99^
Section II. Composés 29&
Compotes euphonique» aa6
Compotéi déterminalifs 997
Composés verbaux. . . 997
Composés prépositifs 93o
Composés conjonctifs 980
Composés adverbiaux 93 1
CHAPITRE VI.
Li SuBSTAmr 933
GénéraUtéê 933
Le êttbetanlif 935
Nom propre 935
Nom conminn ^ 936
Le genre a36'
Le nombre 988
Syntaxe du substantif. 9/11
CHAPITRE Vn.
L*AiftfvcTip 9^5
L Adjectif quaUficalif 9^5
Syntaxe 9/i5
IL Adjeettf déterminatif, 9^7
Adjectif démonstratif 9^7
Adjectif possessif. 9^9
Syntaxe des adjectifs possessîft 95o
&86 GRAMMAIRE KHMÈRE.
m. AdjêcUf intêtrogatif. s5 1
IV. Adjectif indéfini i5i
y. Degré de eomparaiion .' sS5
Comparatif tSS
Saperlaiif s58
CHAPITRE VIII.
Le Pboiiom 961
I. Pronom perumnel 961
Appdlatifs pronominaux 963
Syntaxe da pronom personnel 978
II. Pronom démonêtratif 97^
III. Pron&m poêeeêeif, 976
IV. Pronom refiéchi 976
V. Pronom relatif, 978
VI. Pronom interrogatif. 980
VII. Pronom indéfini s8i
CHAPITRE IX.
Le3 NDMiBAOx ST DinaMiHiTirs spiciriQUBS 987
Section I. Lks NaMiBAVi 987
Section 11. Les Détekmiuatifs spécifiqvks 996
Unités de transaction 3o3
Noms de mesures et de poids 807
Mesures de poids 3o8
Mesures de capacité 3o8
Unités monétaires 809
CHAPITRE X.
Lk Vebbb 3i3
Section I. Le Nombbe et la Pbhsonhe 3i3
Section 11. Le Temps .^ 3i &
Particules marquant le passé 3i6
Particules marquant le futur 3i8
[^ nbu indiquant que Taction est en train de s^exécuter 3 90
Cpfi bàn indiquant que Taction est complètement ter-
minée 390
Cp fi ban dans une proposition au passé doit se traduire
par le parfait ou le parfait défini 890
TABLE DES MATIÈRES. â87
HDu [t1 kampûft tè exprimant Texpression 9 en train
dêj) 3ao
Section III. Lb Mode , v 3s 1
Impératif Sa 1
Section IV. La Voix 333
Voix passive SaS
Yoix camative 3a&
Voix réfléchie 390
Voix inCransitive 3s6
Voix impersonndie 327
Scclioa V. Syntaxe du Verbb 338
Section VI. Db çvblqvbs tbmbbs 1 tàlbum mvitiplb 338
Le verbe Sî oy 338
Doit se traduire par frt7 fautn 338
A valeur causative 339
Doit se traduire par fsdeit 339
Sert à former un adverbe 34o
Le verbe ^] B bàn 3/io
Signifie vobtemrif 3âo
Signifie fxpouvoirn 3âo
Marque que Taetion est accomplie par opposition à [61 nôu. 3 4 1
Signifie crjMua^v , ftaprèen 3Âa
I.e cerbe uï cea 3/i3
I)u:i8 son sens attributif. 363
Au mode intransitif , signifie ftéire guérin , vtee bien portera ,
daller bienn 3â&
Equivaut à notre adjectif possessif veon, «a, eeen 364
Gomment il doit se traduire après le veii>e (Q thven,
faire 345
Équivaut k Tad verbe t comme d , 9 en qualité den 345
Doit se traduire par ^quen 346
En compositionavec Qlfi bin, signifie 9 c'est pourquoi^, 346
Section Vil. Vbrbbs âuxniâiRMs.
Verbes auxiliaires HH mok, 191 t5u, [Bl n&u, Sf ^y ,
ayant valeur de prépositions .^ 348
CHAPITRE XI.
L^Advbhb 349
I. Adverbe de Ueu 349
II. Adverbe de tempe 35s
488 GRAMMAIRE KHMÈRE.
IIL Ad99rb$ de ^winUté 356
IV. Adaêrbê éê compurmiêon 36o
Y. Aioerbe dé manière 369
YI. Aéoerbe fft^firmatùm ou éê dauU, 365
Des différentes façons de dire « ont'n 367
Adverbe n%atif 368
N6u servant de réponse à une interrogation 37 1
Des différentes façons de dire vnonn 379
VU. Advirbe d'itUart^adon 379
CHAPITRE XII.
La PaiposiTioH 377
I. Préfontion de lieu et de tempe 377
Préposition de lien et de direction 377
Préposition de temps et de durée 38o
II. Frépoeilium morfiiaiil la cause, le moyen, le but 389
m. Verbeê auxiliaireê tenant lieu de prépoeition 383
Significalion de [m nou en tant que préposition 384
Signification de Hfl mèk en tant que préposition, 384
Signification de [91 tou en tant que préposition 384
Signification de BI ôy en tant que préposition 38&
IV. Loeutione prépœitiveê 385
V. Syntaxe de la prépoeition 586
CHAPITRE XIII.
Li CoirioHGTioH 387
Conjonctions copuiatives 387
Coujonctions disjonclives 388
Conjonctions causatives et condusives 388
S] oy et ST Q16 ôy bàn signifiant teafin quei>, ftpour quen 389
Conjonctions conditionnelles 389
Conjonctions de temps 390
Conjonction «^9 391
n kaet irUTtn n»ka 399
Conjonctions aJtematÎTes 393
CHAPITRE XIY.
L'ilTSMIGTION 397
Interjections vocatives • 397
TABLE DES MATIÈRES. 489
B ni 398
Interjections exclamatives 398
CHAPITRE lY.
Section L GiniEALnis 399
Section II. Le Sujet hoo
Section III. Le Vehee Uok
La particule fi ka tenant lieu du verbe absent Âo5
Traduction du verbe ffjMmvoir» suivi d*un infinitif 609
Section IV. Le CoMPiiMEET &19
Section Y. Des PEoPosmoNs âi6
Particules indiquant la fin de la proposiliun 417
Particule fi ka employée pour séparer des propositions
coordonnées hiS
Même usage des particules H kdei et fî [ul CU ka doy. hiS
Emploi de la particule ?J è, ?J . . . CrUTlft è . . . n)!f . . . 619
<
Emploi des particules [fUTlft no, trUTl^ fi nX ka,
fnfUrLm...fi kàlna... ka Ato
Exemples d^analyses logique et grammaticale de phrases
khmères âsa
TaBLIÂD dm PbINGIPÂLBS RaCIHBS BT SB LBDRS DÏ^RIVis LBS PLUS BMPLOlés &95
.^
nx 001 lai 7*13