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Full text of "Histoire abrégée des insectes : dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique"

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IS85_I©56 


HISTOIRE 


ABREGEE 


DES     INSECTES, 


TOME     RR  E  M  I  E  B. 


HI  s  T  O 


M. 


ABREGEE 

DES    INSECTES. 

Daîis    laijudh   ces  Animaux  font  rangés  fiiivant   un 
ordre  méthodique^ 

Par  M.  GEOFFROY,  Dodeur  en  Médecine. 

Adnàranda  tibi  levium  fpe£lacula  reriim.  Virg.  Georg,  iy. 

TOME      PREMIER. 


A     PARIS, 
Chez  DURAND,  neveu ,  rue  S.  Jaques ,  à  la  Sageffe. 


M.    DCC.   LXIV. 

^vEc  Approbation  et  F riv île  ce  du  Roi, 


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DISCOURS- 

PRÉLIMINAIRE. 

JU-EP  U  I  S    quelques  années    ,    l'ëtude.  de 
l'Hifloire    naturelle    eft    plus    cultivée    qu'elle 
ne    Ta    jamais   été.   De    grands     hommes    ont 
défriché  avec  foin  ce  vafte  champ  ,    qui  offre 
tous  les  jours  tant  de  merveilles  aux  yeux  d'un 
exa6t  Obfervateur.  On  eft  parvenu  à  connoître 
cette   immenfe   quantité  de  végétaux  ,  dont  la 
furface  de  la  terre  eft  couverte  ,  &  l'étude  de 
la  Botanique  ,  lî  confufe  autrefois  ,  eft   deve- 
nue   facile   par  les  travaux  des  favans   qui   s'y 
font   appliqués  ;   ils    ont    débrouillé    ce    chaos 
en  rangeant  les  végétaux  &  les  diftribuant  par 
claftes  &  par  genres.  Quoique  leurs  méthodes 
foient  différentes  ,  elles  tendent  toutes  plus  ou 
moins  direélement  au  même  but,  &  les  plus  dé- 
feciueufes  ont  préparé  la  voie  à  d'autres  plus  par- 
faites. Quelques  Botanifte?  ont  confidéré  le  régne 
végétal ,  fous  un  afpecl  aiiféenc  ;  la  Phyfique 
des  plantes ,  leur  ftruélure  intérieure  ,  leur  ana- 
comie  leur  ont  fourni  la  matere  d'une  infinité 

a 


îj  DISCOURS 

de  découvertes ,  toutes  également  curleufes  &  ' 
fouvent  utiles. 

Quoique  la  compofition  des  minéraux  foit  plus 
grofliere  Se  moins  organifée  que  celle  des  végé- 
taux, l'étude  de  cette  partie  n'a  pas  paru  moins 
curieufe  &  moins  néceiTaire.  L'utilité  que  nous 
retirons  des  métaux  &  des  autres  minéraux,  étoic 
une  raifon  pour  engager  les  Naturalises  à  ne  pas 
négliger  ce  régne  :  leur  travail  n'a  pas  été  infruc- 
tueux ,  &  fans  parler  des  Ouvrages  de  plusieurs 
excellens  Minéralogiftes  ,  il  fuffit  de  jetter  les 
yeux  fur  celui  de  Valérius  ,  dont  une  main  habile 
nous  a  enrichi  depuis  peu  d'années. 

Mais  parmi  les  difFérens  corps  naturels ,  il  n'en 
eft  aucuns  qui  femblent  plus  mériter  notre  atten- 
tion que  les  animaux.  Les  mieux  organifés  de 
toute  la  nature  ,  ils  ont  droit  de  nous  intéreiîer 
plus  particulièrement  5  eux  qui  approchent  davan- 
tage de  l'homme ,  qui ,  malgré  la  fupériorité  que 
fon  ame  lui  donne,  n^'eft  que  le  chef  (5c  le  pre- 
mier des  animaux.  Aufîi  le  régne  animal  a-t-il 
été  examiné  avec  le  plus  grand  foin  :  mais  com- 
me il  eft  plus  nombreux  ,  que  fon  étude  eft  plus 
difficile  par  la  quantité  des  efpéces  qu'il  renfer- 
me ,  &  par  la  délicatefle  des  corps  qui  le  com- 
pofent ,  la  plupart  des  Naturaliftes  fe  font  atta- 
chés "à  des  branches  &  des  divifions  de  cette 
îmmenfe  partie.  Les  poifîbns ,  les  oifeaux ,  les 
quadrupèdes  ont  fourni  autant  d'objets  différens 


PRELIMINAIRE.  îij 

de  travail  y  capables  feuls  d'occuper  d'excellens 
Obfèrvateurs  :  quelques-uns  même  fe  font  bor- 
nés à  quelques  animaux  particuliers ,  &  fouvent 
ils  n'ont  pas  encore  épuifé  la  matière  qu'ils  trai- 
toient. 

Les  infe6les ,  qui  font  une  partie  confidérable , 
8c  la  plus  nombreufe  du  régne  animal,  ne  font 
pas  moins  dignes  de  nos  regards  &  de  notre  at- 
tention. Quelque  vils  que  paroiffent  ces  petits 
animaux  aux  yeux  d'un  homme  peu  inflruit ,  un 
Philofophe  ne  les  confidére  pas  avec  moins  d'ad- 
miration :  leur  petitelfe  même  ,  la  finelfe  &  la 
délicateife  des  organes  qui  \qs  compofent  ,  les 
rendent  encore  plus  merveilleux.  Jufqu'ici  ce- 
pendant la  claife  des  infeéles  ,  ell  celle  du  régne 
animal ,  8c  j'ofe  dire  de  tous  les  corps  naturels  , 
qui  a  été  la  moins  travaillée.  Ce  n'eft  pas  que  l'on 
n'ait  examiné  les  infectes ,  &  que  l'on  n'ait  écrit 
fur  CQ.^  animaux  ;  mais  tout  ce  qu'on  nous  a  don- 
né fur  cet  article  ,  ou  manque  par  un  défaut  d'or- 
dre <&  de  méthode  ,  ou  n'embralfe  que  quelques 
efpéces  du  nombre  immenfe  que  renferme  cette 
claife. 

Je  ne  dis  rien  de  ce  que  les  anciens  ont  écrit 
fur  cette  matière.  Le  défaut  d'obfervations  fuivies 
a  empêché  Ariflote  Se  Pline  de  donner  rien  de 
détaillé  fur  les  infeélcs.  Ils  s'en  font  tenus  à  des 
généralités  fouvent  fautives  &  fabuleufes  ,  & 
quant  aux  remarques  qui  regardent  les  différentes 

a  ij 


iv  DISCOURS 

efpéces ,  nous  nous  trouvons  fouvent  hors  d'état 
d'en  profiter  ,  le  défaut  de  caradleres  fpécifiques 
nous  empêchant  de  diftinguer  les  efpéces  dont  ils 
ont  voulu  parler. 

Parmi  les  modernes ,  MoufFet  efl  un  des  pre- 
miers qui  ait  écrit  fur  les  infetles  en  particulier. 
Son  Ouvrage ,  qui  d'ailleurs  contient  plulieurs 
bonnes  obfervations  Se  defcriptrons  ,  pêche  tel- 
lement par  le  défaut  de  méthode  &  de  caradleres, 
que  fans  les  planches  qu'il  y  a  joint ,  il  feroit  im- 
poflîble  de  deviner  les  efpéces  différentes  dont  il 
traite ,  Se  même  malgré  ces  planches ,  il  y  en  a 
plufîeurs  qu'on  ne  peut  reconnoître  ^  d'après  fes 
figures  qui  font  grofheres  &  en  bois.  On  en  peut 
dire  autant  d'Aldrovande  cet  infatigable  com- 
pilateur, &  de  Jonfton  qui  a  fouvent  copié  Al- 
drovande  &  Mouffet.  Les  defcriptions  de  Raj  font 
plus  exaéles  &  plus  détaillées  &  peuvent  fouvent 
caraclérifer  aiTez  bien  l'animal  dont  il  parle.  Mais 
comment  retrouver  un  infeéle  dans  un  Ouvrage 
où  ces  animaux  ne  font  rangés  fuivant  aucune 
méthode  ,  Se  où  les  defcriptions  feules  peuvent 
en  donner  quelque  connoiiTance  l  Lifter  ,  autre 
Auteur  Angîois  ,  ainfi  que  Rnj  &  Mouffet,  a  don- 
né peu  de  chofes  fur  les  infeéles ,  Si.  fes  Ouvra- 
ges peuvent  être  mis  dans  le  rang  de  ceux  de 
Raj. 

Je  ne  parle  point  ici  de  ceux  qui  fe  font  con- 
tentés de  donner  des  figures  d'infeéles ,  tels  que 


PRÉLIMINAIRE,  V 

Robert ,  Goedarc ,  Mademûifelie  Merlan  ,  Albi- 
nus  ,  &c.  ces  colle6tions  utiles  en  elles-mêmes  , 
&  dont  on  doit  favoir  beaucoup  de  gré  à  ceux 
qui  les  ont  données ,  ne  font  que  des  matériaux 
fournis  aux  Naturaliftes  par  de  bons  Peintres  , 
tels  qa'étoient  ces  Auteurs.  Ils  y  ont  joint  quel- 
ques obfervations  quelquefois  bonnes  ,  plus  fou- 
vent  fautives ,  telles  en  un   mot  qu'on  les  pou- 
voit  attendre  de  perfonnes  peu  verfées  dans  l'Hif- 
toire  naturelle ,  que  les  apparences  trompoient , 
&  qui  ne  pouvoient  s'aider  de  l'analogie  ôc  des 
connoilfances  qui  leur  manquoient.  Si  Goedart 
eût  connu  la  nature ,  il  n'auroit  jamais  imaginé 
qu'une  mouche  pût  fortir  d'une  chenille  ou  de  fa 
coque ,  Se  il  auroic  jugé  que  la  mouche  mère  de- 
voit  avoir  confié  fes  œufs  à  fune  ou  à  l'autre.  Je 
ne  dis  rien  ici  de  Frifch  ,  dont  les  figures  paroif- 
fent  très-bonnes ,  mais  dont  l'Ouvrage  confidé- 
rable,  étant  écrit  en  Allemand  ,  fe  trouve  hors  de 
ma  portée.  Il  en  eft  de  même  de  Roefeh  qui  a 
furpaffé  par  la  beauté  de  Ces  figures  exademenc 
enluminées  ,  tout  ce  qui  avoit  été  fait  jufqu'ici  fur 
les  infedes.  Il  feroit  à  fouhaiter  que  quelqu'un 
voulût  mettre  les  Naturaliftes  François  en  état  de 
profiter  de  ce  que  ces  deux  Ouvrages  paroillent 
contenir  de  bon. 

Un  autre  genre  d'Auteurs  qui  ont  écrit  fur  les 
infeéles ,  comprend  ceux  qui  fe  font  appliqués  à 
examiner  leur  intérieur ,  leur  ftruélure ,  leurs  ma- 


vj  DISCOURS 

nœuvres  8c  leurs  mœurs,  parties  nécefîâîres  tou- 
tes à  l'hiftoire  de  ces  petits  animaux  ,  Se  qui  méri- 
tent bien  d'être  confidérées.  Aufîî  devons-nous 
beaucoup  aux  Naturaliftes  qui  fe  font  chargés 
de  ces  obfervations.  Rhedi ,  un  des  plus  habiles 
qu'ait  produit  Tltalie  ,  parmi  beaucoup  de  remar- 
ques excellentes  ,  eft  le  premier  qui  ait  détruit 
l'erreur  tranfi-nife  par  les  anciens,  qui  penfoient 
que  des  corps  aufîi  parfaits  Se  aulîl  organifés  que 
les^infeiSles,  dévoient  leur  exiftence  à  la  pourritu- 
re :  erreur  grolîiere  ,  qui  cependant  a  été  reçue 
unanimement  j  Se  que  Bonani,  malgré  les  obfer- 
vations qu'il  avoit  faites  ^  a  encore  foutenue.  Rhe- 
di ,  après  un  examen  judicieux  &  des  expériences 
très-exaéles ,  a  démontré  que  les  infeéles  naif- 
foient ,  ainfî  que  les  autres  animaux ,  d'autres  in- 
fe<5les  fécondés  par  Taccouplement.  Après  Rhe- 
di ,  Swammerdam  ,  Malphighi  Se  Vallifnieri  ont 
enrichi  cette  partie  de  l'Hiftoire  naturelle  ,  d'ob- 
fervations  curieufes  Se  intéreifantes:  nous  fommes 
redevables  à  Malphighi  d'une  excellente  dififerta- 
tion  fur  le  ver- à-foie,  dont  il  a  donné  l'anato- 
mie  la  plus  exade ,  Se  qui  peut  auffi  fervir  pour 
les  différentes  chenilles ,  dont  le  ver-à-foie  n'eft 
qu'une  elpéce.  Swammerdam  a  examiné  avec  le 
plus  grand  foin  différens  infedles ,  il  a  dévelop- 
pé avec  adreife  leurs  organes  intérieurs  les  plus 
délicats ,  Se  à  cette  defcription  anatomique ,  fe 
prouvent  jointes  plulieurs  remarques  très  -  bien 


PRELIMINAIRE  vij 

faites  fur  les  diftérentes  manœuvres  de  ces  ani- 
maux. C'eft  à  peu  près  la  même  méthode  qu'a 
fuivi  Vallifnieri  à  l'égard  d'autres  infetfles. 

Sur  les  traces  de  Swammerdam  Se  de  Vallif- 
nieri,  un  illuftre  Cbfervateur  François,  dont  le 
nom  fera  toujours  cher  à  THiftoire  naturelle  ^  a 
entrepris  des  Mémoires  pour  fervir  à  Vhijîoire  des 
infeâies.  Malheureufement  cet  Auteur  n'a  donné 
qu'une  partie  de  ces  Mémoires ,  où  l'on  trouve 
une  fuite  de  faits  intérelîàns  ,  obfervés  par  un  Na- 
turalifte  qui  favoit  très-bien  voir.  Il  a  fait  plus  ;  il 
a  établi  quelques  caraéleres  généraux  j  quelques 
diftributions  fommaires  de  ferlions  &  de  genres. 
Mais  ces  commencemens  de  méthode  font  trop 
fuperficiels  Se  trop  peu  fyftêmatiques  pour  être 
mis  en  ufage  ,  &  on  a  beaucoup  de  peine  à  diftia- 
guer  dans  ce  grand  Ouvrage  de  M.  de  Reaumur, 
l'animal  dont  il  traite ,  faute  de  caraéleres  fuffifans 
&  d'une  bonne  defcription  :  fouvent  il  faut  par- 
courir fx  gros  volumes  j  pour  trouver  ce  que  l'on 
cherche.  Malgré  ce  grand  défaut ,  on  peut  regar- 
der ce  que  cet  habile  Naturalifte  a  donné ,  com- 
me les  meilleurs  matériaux  dont  puiflent  fe  fervir 
ceux  qui  travaillent  à  l'hifloire  des  infectes ,  Se 
l'Ouvrage  de  M.  de  Reaumur  remplit  au  moins 
le  titre  modefte  dont  il  s'eft  fervi.  Je  crois  pou- 
voir mettre  à  côté  de  cet  excellent  infeéîologifte,. 
M.  de  Geer,  le  Reaumur  de  Suéde,  qui  a  déjà 
enrichi  l'hiftoire  des  infe(5les^  de  plulieurs  diiîèT~ 


yiij^  DISCOURS 

rations  particulières ,  toutes  frappées  au  bon  coin  , 
&  qui  a  déjà  publié  le  premier  volume  d'un  grand 
Ouvrage  qu'il  commence  précifément  dans  le 
goût  de  celui  de  M.  de  Reaumur. 

Par  ce  détail  des  differens  Auteurs  qui  ont  écrit 
jufqu'ici  fur  les  infedles ,  on  voit  que  tous  peuvent 
fe  rapporter  à  trois  claiTes  différentes.  Les  uns 
n'ont  envifagé  que  l'extérieur  des  infeétes  ,  com- 
me feroit  un  Botanifle  qui  ne  donneroit  qu'une 
fimple  defcription  des  plantes,  fans  parler  de  leurs 
ufagesjdu  tems  de  lesfemer^  de  les  planter,  &c. 
Pour  que  l'Ouvrage  de  ces  premiers  eût  été  par- 
fait en  fon  genre  ^  il  eut  fallu  qu'outre  les  defcrip- 
tions ,  ils  euffent  établi  des  cara<5leres  exa6ls  pour 
reconnoître  les  infeétes ,  à  peu  psès  comme  les 
Botaniftes  le  pratiquent  à  l'égard  des  plantes  ,  & 
ç'eft  à  quoi  tous  ont  manqué,  ce  qui  rend  leurs 
Ouvrages  défedueux  Se  fouvent  inutiles.  Les  au- 
tres ont  confidéré  les  infecfles ,  par  rapport  à  leurs 
mœurs  ,  à  leurs  manèges  ou  à  leur  ftruélure  inté- 
rieure ,  mais  fans  donner  de  defcriptions  ni  de  ca- 
raderes  des  animaux  dont  ils  parlent,  ou  en  ne 
donnant  que  des  defcriptions  trop  infuffifantes 
pour  les  reconnoître.  Us  relfemblent  aux  Botanif- 
tes qui  ont  détaillé  les  vertus  &  les  propriétés  de 
différentes  plantes,  fans  décrire  ces  fimples  ,  en- 
fprte  qu'on  eft  fouvent  très-embarraffé  de  favoir 
quelle  eft  la  plante  qu'ils  ont  traitée.  Au  relie,  ce 
«jiie  ces  Obfervateurs  ont  publié,  eft  fouvent  très- 

exadl 


PRELIMINAIRE.  îx 

exa6l  Se  peut  devenir  utile  lorfqu'on  parvient  à 
découvrir  i'infe6ie  qui  fait  le  fujet  de  leurs  obfer- 
vations.  Enfin  la  troifiéme  Se  dernière  clafîe  d'Au- 
teurs ,  la  moins  nombreufe  de  toutes  ,  comprend 
ceux  qui  ont  réuni  les  deux  genres  de  travail  , 
qui  ont  examiné  l'extérieur  des  inre<5î:es  j  ainfi  que 
leurs  mœurs  &  leurs  manœuvres,  &  dont  l'hif- 
toire  Te  trouve  ,  par  ce  moyen,  plus  complette. 
Mais  ces  derniers  Auteurs  {ont  tombés  dans  le 
défaut  des  premiers  :  leurs  defcriptions  font  im- 
parfaites ,  il  n'y  a  point  de  cnraéteres  pour  diftin- 
guer  les  infeéles,  leurs  ouvrages  enfin  manquent 
de  méthode  ,  vice  eiïentiel  fur-tout  en  fait  d'Hif- 
toire  naturelle. 

Ce  défaut  paroît  venir  de  ce  que  l'on  n'imagi- 
noit  pas  pouvoir  ranger  méthodiquement  les  ani- 
maux Se  leur  affigner  des  caraéleres  diftinélifs.  Il 
eft  étonnant  que  les  Zoologifles  ne  crullent  pas 
pouvoir  exécuter  ce  qu'avoient  fait  les  Botaniftes, 
qui  étoient  parvenus  à  diflribuer  avec  ordre  cette 
foule  de  plantes  ,  bien  plus  nombreufe  que  les 
corps  qucTenferme  le  régne  animal  ;  Sc  qui  ont 
tiré  des  caraéleres  génériques  de  parties  beaucoup 
plus  petites  dans  les  végétaux  que  dans  les  ani- 
maux. L'exemple  de  la  Botanique  j  cette  branche 
confidérable  de  l'Hiftoire  naturelle ,  auroit  cepen- 
dant dû  inftruire  les  Naturaliftes  Sc  les  Zoolo- 
giftes  en  particulier  :  ils  auroient  dû  remarquer 
combien  l'étude  des  niantes ,  confufe  ,  fans  ordre 

b 


X  DISCOURS 

Se  très-difficile  jufqu'alors ,  étoit  devenue  plas 
facile  j  plus  claire  Se  plus  lumineufe  ,  depuis 
qu'on  y  avoit  joint  un  .efprit  d'ordre  Se  de  fyf- 
tême. 

Cependant  l'hiftoire  des  animaux ,  &  fur-  tout 
celle  des  infe^les ,  eft  reliée  jufqu'à  nos  jours  dans 
cette  efpéce  de  confufion ,  &  c'eft  à  M.  Linnœus , 
cet  infatigable  Naturalifte  Suédois ,  que  nous  de- 
vons le  premier  Ouvrage  méthodique  fur  cette 
matière.  Il  a  cherché  à  jetter  fur  cette  partie  de 
l'étude  de  la  nature  ,  le  même  efprit  d'ordre  ,  de 
clarté  &  de  méthode  qu'il  a  répandu  fur  les  au- 
tres branches  de  l'Hiftoire  naturelle ,  &  fi  fon 
Ouvrage  eft  encore  éloigné  de  la  perfeélion  ,  au 
moins  doit-on  lui  favoir  gré  d'avoir  montré  la  rou- 
te qu'il  faut  fuivre. 

Je  fais  que  quelques  favans  de  nos  jours  ne 
conviendront  pas  de  ce  que  j'avance  ici.  Ennemis 
des  fyftêmes  &  des  ordres  méthodiques  ,  ils  fem- 
blent  vouloir  faire  retomber  les  fciences  dans 
cette  efpéce  de  confufion  dont  elles  ont  eu  tant 
de  peine  à  fortir ,  &  ce  qui  paroît  encore  plus 
étonnant ,  c'eft  que  dans  un  fiécle  aufil  éclairé  , 
de  pareils  paradoxes  trouvent  des  feélateurs.  Il  ne 
faut  cependant  pas  de  grandes  connoilfances ,  ni 
un  effort  de  génie  fupérieur  pour  juger  de  l'utili- 
té des  fyftêmes  Si.  des  méthodes.  Qu'on  parle  d'une 
plante  ,  qu'on  la  décrive  auffi  exaélement  qu'il 
fera  pofîible ,  comment  veut-on  qu'entre  neuf 


PRÉLIMINAIRE.  xj 

ou  dix  mille  efpéces  de  végétaux  ,  je  puifTe  dif- 
cerner  celle  donc  il  s'agit ,  fi  je  n'ai  aucun  carac- 
tère diflinélif  qui  me  la  faiïe  reconnoître;  il  faut 
nécelTairement  que  je  confronte  ces  dix  mille 
efpéces  avec  la  defcripcion  que  je  lis,  &  fi  mal- 
heureufement  la  culture  ou  le  climat  ont  altéré 
le  port  ou  la  figure  de  celle  que  je  cherche  ,  tout 
ce  long  travail  devient  inutile:  que  fera-ce  fi  la 
defcription  fe  trouve  imcomplette  Sc  mal-faite, 
enforce  qu'elle  puilTe  convenir  à  plufieurs  efpéces 
différentes  l  Je  me  trouve  alors  dans  un  autre  em- 
barras plus  grand  que  le  premier.  Il  en  eft  des 
infeéles  comme  des  plantes  :  fi  je  manque  de  ca- 
ra6teres ,  je  ferai  obligé  d'examiner  deux  ou  trois 
mille  efpéces  d'infeéles  j  toutes  les  fois  que  je 
voudrai  trouver  un  animal  donc  je  lis  la  defcrip- 
tion. C'eft  l'inconvénient  où  nous  nous  trouvons 
tous  les  jours ,  par  rapport  aux  Ouvrages  des  an- 
ciens Naturaliftes.  Aulîi  ne  favons-nous  point 
quelles  font  les  plantes  ,  quels  font  les  animaux 
qu'ils  ont  connus  ôc  défignés  par  tels  &  tels  noms. 
Les  méthodes ,  même  les  moins  bonnes,  corri- 
gent un  fi  grand  inconvénient.  Je  trouve  une 
plante  qui  m'eft  inconnue  ,  il  n^ell  plus  nécefiaire 
pour  la  connoître  de  la  confronter  avec  plufieurs 
milliers  de  defcriptions ,  il  fufïît,  fuivant  les  dif- 
férens  fyflêmes  :,  d'examiner  quelques  parties  ca- 
raélériftiques  qui  déterminent  la  cîafie,  la  fe6i:ion 
de  le  genre  de  ce  végétal.  Prenons  pour  exemple 

b  ij 


xîj  DISCOURS 

la  méthode  de  M.  Linnceus,  fondée  fur  le  nombre 
àes  étamines  &  des  piftilles.  Je  veux  trouver  le 
nom  &  le  genre  d'une  planée  :  je  compte  le  nom- 
bre de  £qs  étamines.  Il  s'en  trouve  cinq  :  voilà 
déjà  cette  plante  rapportée  à  celles  de  la  cinquiè- 
me claiTe  dont  les  fleurs  ont  cinq  étamines.  Pour 
lors  j'examine  le  nombre  des  pillilles ,  j'en  trouve 
deux  ;  je  range  cette  plante  dans  la  féconde  fec- 
iion  de  la  cinquième  claffe.  Il  ne  me  refte  plus 
qu'à  examiner  le  calyce  ôc  la  graine  pour  trouver 
le  genre  de  cette  même  plante  parmi  celles  de  la 
.féconde  fe61:ion  de  la  cinquième  claiTe  ,  &  je  par- 
viens par  dégrés  'à  connoître  le  nom  d'un  iimpie 
que  je  n'avois  jamais  vu. 

A  l'aide  d'un  ordre  méthodique  ,  nous  prati- 
querons la  même  chofe  fur  les  infei5les  ,  comme 
je  le  ferai  voir  dans  la  fuite  de  cet  Ouvrage  ,  8z 
l'on  pourra  trouver  le  nom  Si  l'eipéce  d'un  in- 
fedle  inconnu  auparavant. 

Cet  exemple  fuffit  pour  faire  voir  à  tout  liom- 
me  ,  je  ne  dis  pas  verfé  dans  l'Hiiloire  naturelle, 
mais  feulement  un  peu  intelligent  ,  l'utilité  ck.  la 
néceflité  des  fyftêmes  méthodiques.  Je  fais  qi/on 
peut  varier  ces  méthodes  à  l'infini  j  qu'on  peut 
tirer  Ces  cara6leres  de  telles  ou  telles  parties,  que 
la  plupart  des  fyftêmes  pèchent  en  quelques 
points  ,  ôc  que  ceux  qui  approchent  le  plus  de 
l'ordre  qui  paroît  naturel ,  s'en  éloignent  en  plu- 
lieurs  endroits.  Je  veux  même  que  toutes  ces 


PRÉLIMINAIRE.  xiij 
Gîftln6i;ions  de  clalTes  j  de  genres  &  d'efpéces 
foicnt  arbitraires  ,  ôc  nuilcmenc  établies  par  la 
nature  y  que  tous  les  corps  naturels  ;,  depuis 
1  homme  jufqu'au  caillou  le  plus  brut  ,  ne  foiei^;!: 
qu^une  fuite  d'un  feul  êc  unique  genre  ,  qui 
décroît  par  des  nuances  infenfibles ,  il  n'en  fera 
pas  moins  vrai  que  les  ryllêmes  font  au  moins 
néceiTaires  pour  faciliter  Tétude  de  la  nature  ^ 
qui  fans  cela  devient  impraticable.  Sans  cette 
efpéce  de  clef,  il  efi:  auQi  impofhble  de  pénétrer 
dans  cette  fcience  j  que  de  vouloir  étudier  les 
langues  fans  favoir  l'alphabet  ,  l'arithmétique 
fans  connoître  les  chiifres  ,  &  les  mathérriatiques 
fans  géométrie.  Chaque  fcience  a  Ces  élémens ,  Se 
ceux  qui  veulent  les  profcrire  ,  donnent  lieu 
de  foupçonner  qu'ils  ne  les  connoiiTent  pas. 

Nous  fbmmes  donc  infiniment  redevables  à 
M.  Linnseus  d'avoir  cherché  le  premier  à  ranger 
méthodiquement  les  infeéles  ,  Se  à  trouver  des 
caraéleres  génériques  qui  Iqs  filfent  plus  aifé- 
ment  connoître.  Sa  méthode  efl:  la  feule  que  nous 
ayons  jufqu'ici  fur  cette  clalTe  des  animaux.  Son 
fyftême  à  la  vérité  eil  encore  défeélucux  ,  com.me 
il  arrive  ordinairement  aux  ouvrages  de  ceux  qui 
les  premiers  ébauchent  une  matière  neuve.  Ses 
caraéleres  ne  font  pas  aifez  fùrs  j  aifez  clairs 
(&  aifez  diftincls  :  fou  vent  on  ne  peut  trouver  par 
leur  moyen  le  genre  ou  Tefpéce  d'un  infeéle  qae 
l'on  cherche  ,.&  de  pIqs  ftis  eenres  qui  ne  fonc 


xiv  DISCOURS 

pas  aiîèz  caradlérifés ,  réunifTenc  fouvent  des  ani- 
maux de  genres  diflérens  ,  Se  que  l'on  voit  au  pre- 
mier coup  d'œil  devoir  être  féparés  les  uns  des 
autres.  C'eft  ce  dont  s'apperçoivent  tous  les  jours 
ceux  qui  étudient  cette  partie  de  l'Hiftoire  natu- 
relle ,  en  fe  fervant  de  cette  méthode  ,  la  feule 
que  nous  ayons.  Je  fentis  cet  inconvénient  en 
voulant  ranger  ces  animaux  d'après  ce  Tyllême. 
Je  voyois  que  les  cara6leres  que  donne  M.  Lin- 
nieus  ne  quadroient  point  avec  ceux  que  font 
voir  les  infe6les.  Plufieurs  d'entr'eux  tout-à-faic 
femblables ,  fe  trouvoient  fuivant  cet  ordre  éloi- 
gnés Se  féparés  les  uns  des  autres.  Je  cherchai 
donc  de  nouveaux  cara6leres  que  tout  le  monde 
pût  aifément  faiiir  ,  &  qui  me  ferviffent  à  ranger 
cette  claffe  plus  clairement  Se  avec  plus  de  mé- 
thode. Le  grand  nombre  d'infeéles  que  j'avois 
amafTés  me  facilita  cette  recherche  ,  &  à  l'aide 
de  ces  caractères  y  je  fuis  parvenu  à  mettre  en 
ordre  environ  deux  mille  efpéces  ,  au  lieu  de  huit 
ou  neuf  cent  que  renferme  l'Ouvrage  de  M. 
Linnseus, 

Le  fyftême  que  je  donne  n'eft  point  un  Jyjîême 
naturel.  Pour  en  former  un  ,  il  faudroit  connoître 
tous  les  individus  que  peut  renfermer  la  clalfe 
que  l'on  traite ,  tant  ceux  du  pays  ,  que  les  étran- 
gers ,  ce  qui  paroît  impofîible.  il  eft  vrai  qu'avec 
cette  connoilîance  on  approcheroit  beaucoup  de 
Tordre  naturel ,  fi  on  n'y  parvenoit  pas.  En  effet , 


PRÈLIMIJSIAIRE.         xv 

la  nature  n'a  point  établi  parmi  les  corps  qu'elle 
renferme  cette  diftinélion  de  régnes ,  de  genres  Se 
d'efpéces  qu'ont  imaginé  les  Naturaliftes  ,  elle 
femble  avoir  fuivi  des  dégradations  ,  des  nuances 
infenfibles  ,  par  lefquelles  on  fe  trouve  naturelle- 
ment conduit  d'un  règne  à  un  autre  ,  &  d'un  c;en-. 
re  au  genre  fuivant.  C'eft  ce  que  peuvent  apper- 
cevoir  ceux  qui  jettant  un  coup  d'œil  philofophe 
fur  la  nature  ,  examinent  en  grand  Ces  différentes 
produélions. 

Rien  ne  paroît  plus  différent  au  premier  afpeél 
qu'un  animal  &  une  plante.  Cependant  le  paÂàge 
d'un  de  ces  régnes  à  l'autrejn'efï  pas  fubit  &  ne  fe 
fait  pas  tout  à  coup.  Nous  voyons  des  animaux  , 
les  derniers  de  ce  régne,qui  femblent  tenir  beau- 
coup de  la  plante  ^  tandis  que  certaines  plantes 
paroilTent  approcher  de  l'animal.  Les  vers ,  donc 
Torganifation  paroît  aufîi  limple  que  celle  de 
quelques  plantes  ,  croilfent  &  pouffent  prefque 
comme  des  végétaux.  On  fait  que  les  polypes  , 
ces  animaux  finguliers  découverts  depuis  quel- 
ques années ,  «&  qui  font  privés  de  prefque  tous 
les  fens  ,  ont  la  faculté  de  végéter  comme  les 
plantes.  Si  on  les  coupe  en  plufieurs  morceaux , 
chaque  partie  pouffe  ,  végète  ,  ôc  femblable  à  une 
bouture ,  forme  enfuite  un  animal  entier.  Au  con- 
traire i  parmi  les  plantes ,  la  fenfitive  &  quelques- 
autres,  femblent  douées  de  la  faculté  de  fentir^, 
g^ui  paroît  refufée  à  plufieurs  animaux. 


xvj  DISCOURS 

Il  en  efl  de  même  du  paflage  du  régne  végétal 
au  règne  minéral.  La  ftrudlare  des  minéraux  pa- 
roîc  bien  fimple  ,  fi  on  la  compare  à  ror^-anifation 
d'une  plante.  Cependant  quelques  plantes ,  telles 
que  les  champignons  &  les  likens  différent  telle- 
ment des  autres  ,  qu'elles  approchent  de  l'orga- 
nifation  fimple  des  pierres.  Je  ne  parle  pas  ici  du 
corail  ôc  de  plufieurs  plantes  marines  qui  imitent 
la  dureté  Si.  la  nature  de  la  pierre.  On  fait  aujour- 
d'hui que  ces  prétendues  plantes  ne  font  que 
des  ouvrages  de  polypes.  Mais  il  y  a  encore  parmi 
les  corps  marins  de  véritables  végétaux  ,  comme 
les  corallines  &  quelques  coralloïdes  ,  qui  fem- 
blent  plus  tenir  de  la  pierre  que  de  la  plante.  Au 
contraire  ,  entre  les  pierres^  nous  en  voyons  quel- 
ques-unes ,  comme  les  fcalaélites  ,  qui  tous  les 
jours  s'accroiiTent  Se  fembient  végéter. 

Ce  qu'on  obferve  par  rapport  au  pafTage  d'un 
régne  à  l'autre  ,  n'efl  pas  moins  vrai  à  l'égard  des 
genres  différens  de  chaque  régne.  Les  premières 
eipéces  approchent  beaucoup  des  dernières  d'un 
genre  précédent ,  &  les  dernières  de  ce  même 
genre  tiennent  des  premières  du  fuivant. 

La  nature  n'a  donc  point  établi  cette  divifion 
que  Ton  TuppoTe  de  régnes  &  de  genres.  Tous  les 
corps  naturels  font  autant  d'efpéces  particulières 
d'un  feul  Se  unique  genre  ,  qui  peu  à  peu  change , 
s'altère  Se  conduit  des  animaux  aux  plantes  , 
Se  des  plantes  aux  minéraux.  Mais  pour  fuivre 

cette 


PRÉLIMINAIRE  xvij 
cette  marche  de  la  Nature  ,  il  faudroitconnoîcre 
parfaitement  tous  les  corps  qu'elle  a  formés ,  voir 
&  étudier  leurs  dififérens  rapports  enfemble,  &  fi 
quelqu'un  de  ces  corps  nous  eft  inconnu  ,  il 
fë  trouvera  un  vuide  qui  femblera  produire  une 
divifîon  &  un  changement  fubit  d'un  genre  en  un 
autre.  Comme  une  pareille  connoiiTance  eft  au- 
delTus  de  notre  portée  ,  on  peut  aflurer  qu'un 
ordre  véritablement  naturel  &  méthodique  eft 
une  de  ces  chimères  qu'on  cherchera  aulîi  inutile- 
ment que  la  pierre  philorophale ,  ou  la  quadrature 
du  cercle.  Il  faut  donc  néceftairement  que  nous 
ayons  recours  à  des  ordres  ÔL  à  des  fyftêmes  artifî-  • 
ciels  j  feulement  nous  pouvons  approcher  plus  ou 
moins  de  l'ordre  naturel  j  en  examinant  avec 
attention  \qs  différens  rapports  des  corps  en- 
tr'eux.  De  -là  on  peut  conclure  que  plus  on  fera 
entrer  de  rapports  &  de  caradleres  dans  une  mé- 
thode artificielle ,  moins  on  s'éloignera  de  l'ordre 
naturel. 

C'eft  le  plan  que  j'ai  tâché  de  fiiivre  dans  l'ar- 
rangement méthodique  des  infeétes  que  je  donne 
aujourd'hui.  J'ai  cherché  à  rapprocher  ceux  que  la 
nature  femble  avoir  réunis.  Pour  cet  effet ,  j'ai 
augmenté  le  nombre  des  rapports  caraélériftiques 
dont  je  me  fuis  fervi ,  &  je  n'ai  pas  cru  ne  devoir 
tirer  les  caraéleres  que  d'une  feule  partie.  C'eft 
aux  Naturaliftes  à  juger  fi  j'ai  rempli  le  plan  que  je 
me  fuis  propofé  ,  &  à  réformer  ce  qu'ils  trou- 

c 


xviij  DISCOURS 

veront  de  répréhenfible  dans  cet  Ouvrage.  La 
découverte  de  nouvelles  efpéces  Se  même  de 
nouveaux  genres  pourra  conduire  à  perfe(5lionner 
aufîî  ce  travail.  J'efpere  au  moins  que  le  Public- 
Naturalifte  me  faura  gré  des  efforts  que  j'ai  faits 
pour  lui  applanir  l'étude  des  infeéles  ,  quand 
même  je  n'aurois  pas  réuffi  dans  cette  entreprife  ; 
&  j'invite  ceux  qui  trouveront  quelques  nou- 
velles efpéces  à  les  communiquer  pour  augmen- 
ter cette  Colle(Slion, 

Quoique  les  figures  ne  foient  pas  du  goût 
de  tous  les  Naturaliftes  ,  nous  avons  cependant: 
'  cru  devoir  les  ajouter  à  cet  Ouvrage  ,  &  joindre 
aux  defcriptions  la  gravure  d'un  infeéle  de  chaque 
genre.  Chaque  figure  eft  accompagnée  des  parties 
qui  conflituent  le  caraélere  ,  fouvent  beaucoup 
aggrandies  :  pour  Tinfeéle^il  ell  de  grandeur  natu- 
relle ;  ou  ,  lorfqu^il  eft  grofCi ,  comme  il  arrive 
fouvent  j  nous  avons  eu  foin  de  mettre  à  côté  une 
échelle  de  la  grandeur  de  l'animal.  Nous  efpé- 
rons  que  ces  planches  faciliteront  beaucoup  l'in- 
telligence de  l'Ouvrage  ,  &  nous  n^avons  pas 
penfé  devoir  négliger  un  pareil  fecours  ,  à  l'aide 
duquel  on  voit  clairement,  Se  d'un  coup  d'œil,  ce 
•qu'une  longue  defcription  n'explique  fouvent 
qu'imparfaitement.  On  trouvera  quelquefois  , 
quoique  rarement,  deux  ou  trois  figures  pour  un 
feul  genre  ^  lorfque  nous  y  avons  été  engagés  par 
la  fingularité  de  certaines  efpéces.  Il  auroit  été 


PRELIMINAIRE.        xlx 

à  fouliaiter  que  l'on  eût  pu  rendre  Iqs  planches 
encore  plus  nonibreufes  ,  Se  repréfenter  toutes  les 
efpéces  qui  ont  des  différences  fpécifiques  bien 
marquées.  La  crainte  d'augmenter  la  cherté  de 
l'Ouvrage  nous  a  détournés  de  ce  projet ,  &  nous 
nous  fommes  bornés  aux  figures  qui  ont  paru 
abrolument  nécefîàires. 

Il  ne  me  relie  plus  qu'à  répondre  à  quelques 
reproches  que  l'on  pourroic  me  faire.  Un  pareil 
Ouvrage,  de  pur  amulement,  &  qui  paroît  avoir 
demandé  une  longue  fuite  d'obfervations ,  fem- 
blera  peut  -  être  à  quelques  perfonnes  rouler  fur 
àes  matières  trop  étrangères  à  ma  profefîion  , 
dont  le  travail  immenfe  &  l'exercice  épineux  & 
difficile ,  ne  doivent  prefque  lailfer  aucun  inftant 
de  loifir.  D'autres  mépriferont  un  Ouvrage  qui 
ne  traite  que  des  inledles  ,  Se  s'applaudiront  fe- 
crettement  dans  la  fphere  étroite  de  leur  petit 
génie ,  lorfqu'ils  fe  feront  égayés  fur  l'Auteur ,  en 
le  traitant  de  iijjequeur  de  mouches  ,  nom  donc 
une  efpéce  de  petits  Philosophes  a  déjà  décoré  un 
des  Naturaliftes  qui  a  fait  le  plus  d'honneur  à 
notre  Nation.  N'envions  point  aux  derniers  le 
plaifir  de  s'applaudir  à  eux  -  mêmes  ;  lailfons  -  les 
méprifer  ce  qu'ils  ne  connoilTent  pas  ,  &  n^en 
admirons  pas  moins  l'Auteur  de  la  Nature  ,  qui 
.développant  les  plus  grands  refibrts  de  fa  puiilan- 
ce  dans  le  plus  vil  infeéte  ,  s'eft  plu  à  confondre 
i'orgueii  &  la  vanité  de  l'homme. 

cij 


XX  DISCOURS 

Quant  au  tems  que  j'ai  employé  à  cec  Ouvrage, 
on  pourroit  me  faire  de  juftes  reproches   s'il   eût 
été  pris  aux  dépens  d'un  travail  plus  férieux  & 
nécefTaire.  Mais  obligé  par  état  de  travailler  à 
l'étude  des  plantes,  de  les  examiner,  &  de  les  re- 
cueillir ,  il  ne  m'étoit  guères  poffible  de  ne  pas 
obferver  en  même  tems  les  infeé^es  qui  en  font 
leur  domicile  &  leur  nourriture.  J'ai  mis  peu 
à  peu  fur  le  papier  ce  que  j'obfervois  fur  ces 
petits  animaux ,  Se  c'efl  cette  CollecSlion  de  diffe- 
rens  mémoires  que  je  mets  aujourd'hui  en  ordre. 
On  n'eft  point  étonné  qu'une  perfonne  dont  la 
profefllon  demande  de  la  contention  d'efprit  & 
de  la  fatigue  ,  prenne  quelques  inilans  à  la  dé- 
robée pour  fe  délafler.  J'ai  cru  ne  devoir  donner 
ces  momens  qu'à  cet  agréable  amufement.  Le 
fpe6lacle  admirable  que  nous  fournit  le  grand 
livre  de  la  Nature,  m'a  paru  un  délaffement  aflor- 
ti  à  la  profefllon  de  quelqu^'un  ,  dont  l'état  eft  d'é- 
tudier la  Nature  &  la  phyfique  de  l'homme. 

Au  refte  ,  il  m'auroit  été  impoiîible  de  finir 
cette  Hiftoire  ,  toute  abrégée  qu'elle  eft  ,  fans 
les  fecours  qui  m'ont  été  donnés  de  tous  côtés. 
Hors  d'état  de  pouvoir  recueillir  les  infecfles^de- 
puis  nombre  d'années  ,  j'en  ai  reçu  de  la  plupart 
des  jeunes  gens  qui  fuivent  les  herborifations. 
M.  Bernard  de  Juflieuj  cet  oracle  en  fait  d'Hiftoi- 
xe  naturelle  ,  que  l'on  ne  peut  trop  confulter ,  <Sc 
qui  fe  fait  un  plaifir  de  faire  part  de  Cqs  vaftes  con- 


PRELIMINAIRE.       xxj 

noifTances ,  a  daigné  me  commiiniquer  plufieurs 
obfervations  ,  &  jeter  un  coup  d'oeil  fur  cet  EfTai. 
Enfin  je  dois  infiniment  à  un  Gentilhomme  de 
Champagne  ,  M.  du  Piefîîs ,  qui  s'appliquant  uni- 
quement depuis  quelques  années  à  l'Hiftoire  natu- 
relle ,  a  bien  voulu  m'aider  dans  la  plus  grande 
partie  de  ce  travail.  Je  lui  fuis  redevable  d'un 
nombre  infini  d'obfervations }  toutes  curieufes , 
&  faites  par  une  perfonne  accoutumée.àbien  voir: 
&  parmi  les  infeéles  dont  je  parle  ,  il  y  en  a  beau- 
coup qui  ne  fe  voyent  que  dans  la  riche  &  nom- 
breufe  Colle6lion  qu'il  pofTede. 

C'efl  avec  ces  différens  fecours  que  je  fuis 
parvenu,  dans  mes  heures  de  loifir,  à  donner  cette 
Hiftoire  des  infeéles  qui  fe  trouvent  à  deux  ou 
crois  lieues  aux  environs  de  Paris  ,  Se  que  l'on 
peut  rencontrer  dans  les  différentes  promenades 
que  l'on  fait  autour  de  cette  grande  Ville.  Peut- 
être  cet  abrégé  pourra- 1 -il  donner  plus  de  goût 
pour  obferver  les  manèges  merveilleux  &  fin- 
guliers  de  ces  petits  animaux  ,  dont  la  perfeélion 
doit  nous  faire  admirer  la  grandeur  de  celui  qui 
les  a  créés. 

0  Jehova,  quam  magna  func  ojiera  tuai 


»xg, 


TABLE  ALPHABETIQUE 

Des  Auteurs    cités  dans  cet  Ouvrage. ,  avec 
l'explication  de  leurs  noms  abrégés. 

Aa.  Acad,  Reg.  Scient.  JVlÉMOiRES  de  l'Académie  Royale  des 

Sciences,  l^aris ,  in-^°. 

Ad.  nat.  cur.    V    Ephemerides  medico-phifica:  Academis  na- 

EtaâAipC.      /"•••         turse  curioforum  ,  feu  Germanise,  franco-. 

furti  Se  Lipfi.-e  ,  1684. 

Aft.  Stoch.   ■) AdaSocietatisRegisScientiarumUpfalienfis. 

Aâ.  Upf.      i  Stockolmia  .1736. 

Albin,  inl Eleazar  albinus  Hiftoria  naturalis  infeftorum 

anglicanorum.  Lond.   ijio,  in-^°.  tab. 
100. 
Aldrovand.  inl UlifTes  Aldrovandus.  Libri  7  ,  de  animalibus 

infedis.  Bononice ,  1638,  in-fol. 
Baker  micr Baker  employment  for  rhe  microfcope.  Lon- 

ion,  175-5     in-S°.fy. 
Barthol.  aft... ........  Thomse  Bartholini  Ada  medica  &  philofo- 

phica  Hafnienfia  ,  figuris  seneis  illuftrata. 

Haffni(Z  167^, 
J.  Bauh.  hift Joannis  Bauhini  Hiftoria  plantarum.  Ehroduni, 

I  660  ,  in-fol. 
C.  Bauh.  pin Cafpari  Bauhini  Pinax  theatri  botanici.  Bajî- 

lea: ,  1623  &  1671  ,  in-^°. 
Biblioth.  regia Recueil   d'infedtes   peints  en  miniature  ,  par 

Robert ,  Aubriet  &  autres  ,  confervé  à  la 

Bibliothèque  du  Roi ,  à  Paris. 
Blanc,  belg Stephanus  Blancard.  fchou-burg  der  Rupfen, 

Wormen  ,  Maden.  Amjîerd.  1688,  Belgi- 

ce  ,  tab.  17. 
Bonan.  microgr Bonanni  Micrographia  ,  feu  Animalia  viva  in 

vivis.  Romcc,  \6^i  ,  in-^°, 
^radl. nat...., Richard  Bradley.  Philofophical  account  of 

)S'orks  of  natur.  London,  i']2ï,  in-^°. 


xxul 

Breyn.aifl.pIiyflmed.N.C.  Joannîs  Breynii  Hiftoria  naturalis  cocci  radi- 
cum  tindlorii.  Norimberg.  17  j  3  ,  in  appen- 
dice ephemeridum  naturse  curioforum. 

Camer.  epit.^ Joachimi  Camerarii ,  de  planris  epitome  uti- 

liffima  matthioli.  Francofuni ,  i  j"  S  8  ,  in- 

^°- 
Charlet.  onom Gualteri  Charleton;  Onomalticon  Zoolcum. 

Londini,  1668  ,  in-,^°. 

Charlet. exercit.. ......  Ejufdem exercitationes  de  difFeren- 

tiis  &  nominibusAnimalium.  Oxonii,  i  ^77* 
in-^°. 

Clus.  pann. Caroli  Clufil  atrebatis  variorum  aliquot  flir- 

pium  per  pannoniam,  auftriam  &c.  Obfer- 
vatorum  Hiftoria.  Antuerpix  ,  i  JS  5. 

Clut.  hemerob Augerius  Clutius  ,  de  Hemerobio  &  Verme 

maiali.  Amfteloàami,  16^^,  m- 4°. 

Colum.  ecphr Fabii  columns  lincsi,  minus  cognirarum  flir-r 

pium  ecphrafis.  Romœ,  1606  ,  in-^°. 

Dale  pharmac Samuelis  Dalei  Pharmacologla.  Lugduni  bata-^ 

vorum  175^. 

Derrham.  phyf.  theol...  Théologie  phyfique  ,  ou  démonflration  de 
l'exiftence  &  des  attributs  de  Dieu  ,  tirée 
des  œuvres  de  la  création  ,  par  Derrham»- 
Eoterdam,ij26  ,  fn-8°. 

îph.  nat.  cur Vide  fupra  ,  aEl.  nat.  cur. 

Fior.  lapp Caroli  Linnsi  flora  lapponlca,  exhibens  plan- 
tas perLapponiam  crefcentes  ,  lecundum 
fyftema  fexuale.  Amj}elœdam,i rj ^j ,  in-%°o 

Frlfch.  germ .••  Joanh  Léonard  Frifch.   Befchreibeng  voû 

infeflen  in    teutfchland.  Berlin,  1720  y 

De Geer.  mem.     \,,.  De  Geer  mémoires  pour  fervir  à l'hifloire  des 
De  Geer  hift.  inf.    /  '  inieéles  ,  in-:^". 

De  Geer  ad.  holm Voyez  ci-delîus  Aél.  UpC 

•Goed.  inf. Joannis   Goedart ,  Metamorphofis  naturaîls- 

feu  de  infedlis.  Latinitate  donata  a  Paula 

Veczaerdt.  Meàioburgi ,  in-12  ,  3  roL 
Goed.  belg...^.:. La  même   en    Hollandois,  Aliddelb.   3   vol, 

in-8°. 
Goed.  gall Hiiloire  des  infeéles  p*  Goedart.  Amjîerdam 

1700  ,  in-S°.  ^.l'oL 
Goed,  lifl... Joannes  Goedarcius  de  infeélis  jin  methoduni 


redaflus  ;  opéra  Martini  Liflerî.  Londini  ; 

Grew.  mul... MuiiEum  Regiae  Societaris  Lonclinenfis  ,  def- 

criptum  a  nehemia  grew.  (  anglice  )  Lon- 
dini,   i6p>. 

Hoefn.  inf Joannes  hoefnagel  ;  icônes  infeélorum  volatil 

lium.  Francojurn,  i  692  ,  in-^°. 

Hoftm.  flor.  aldt jvlauritii  Hoffmann!  florse  Altdorffins  deliciae 

fylveflres,  fiveCatalogusplantarum  in  agro 
Altdorffino  fponte  nafcencium.  AUdorJjii  , 
i  Ôj-J  ,  in--}°. 

Hoock.  micograph Hoock  Micrograpbia  feu  Phyfiologica;  Def- 

criptiones  minutorum  corporum  taftse  per 
vitra  majorativa.  (anglice  )  Londini, i66jf 
in-fol. 

Jnc.  ramir.  inf. Infedes  gravés  en  manière  noire ,  par  Jacob 

l'Amiral  le  jeune,  avec  l'explication  des 
planches  en  Hollandois.  v3  planch.  in-fol. 

Imperat Ifloria  naturale  di  ferrante  imperato  Neapoli- 

tano.  Neapoli,  i  ^pt,'  ,  in-fol. 

It.  oeland Itinerarium  (Elandicum,  ou  voyage  de  Scanie. 

Par  M.  Linnsus.  S.o  kolm  ,  1  7^0. 

Jonft.  hift.  nat Joannis  Jonftoni  M.  D.  Hjftoria  naturalis  de 

exanguibus  aquaticis ,  deinfeélis,  de  f.r- 
pentibus  &c.  ,-<irjielodami,  1  657  ,  in-fol. 
Lechenov. Inf.  fpec... .  Nov£E  infeélorum  fpecies  ,  quas  diflertationis 
AcademicEE  loco  ,  prsefide  Joanne  Lèche, 
proponit  liaacus  Uddman.  ^to^,  ^713» 
in -4°. /g. 
Lewenhoeck.arc.nat...  Antonii  van  LeWenhoeck  arcana  naturse  de- 
tefta  ope  microfcopiorum  ;  ex  Belgico 
Latine  verfa.  Delphis  1  65)  5  ,  jVz-^o. 

Linn.faun.  fuec Caroli  Linnsi  fauna  Suecica,  fiflens  animalia 

Suecice.  Stockolmiûrjij^é,  in-8°. 
Linn.  fyft.  nat.  edit.  10,  Linnœi  fyftema  natura: ,  editio  décima,  in-8°. 

2  i'ol. 

Linn.  mat.  med Ejufdem  fpecimen  materise  medicae  in  regno 

animali.  Stockolmix ,  in-8°. 

Linn.  amœnitt  acad....  Caroli  Linnsei  amœnitates  Academicas ,  feu 
diflertationes  variée  phyficse  ,  medicae  , 
botanicas.  Holmi(X  &  Lipfix ,  ij^^  ,  in- 

â°. 

Lift- 


XXV 

Lift.  aran.  ") Martini  Lifleri  Hiftoria  animaliumAngli^,  i  • 

Lift.  angl.  J  de  Araneis.  i°.  De  Cochleis  tum  terreftri- 

bus  ,   tum  fiuviatilibus.  3°.  De  Cochleis 

marinis,  LomUni ,  i  6 7  8  ,  i/z-^,". 

Lift,  append Ejutdem  Hiflorix  pars  poflerior. 

Lift,  goed Vid.  Goed.  lift. 

^'fl-  «i"t Tables  d'infedles  fans  explications ,  du  même 

Lifter  ,  à  la  fin  de  fon  édition  latine  de 
.  Goedart. 

Merlan. InfT^*  } Marix  Sibyll2Merian,Erucarum  ortus  &  para- 

.     '      '  doxa  metamorphofis.  Amftel  in-  •J'.  17,0. 

Merian.  g;ill Hiftoire  des  infedes  de  l'Europe  de  Mademoi- 

lelle  Merian  ,  traduite  du  HoUandois  en 

François  par    Jean    Marret.  j^mjîerdam  ^ 

1730  ,  in- fol. 
Merret.  pin Chrift.  Merret  Pinax  rerum  naturalium  Britan- 

nicarum.  l  ondini,i6o'j  ,  in-8°. 
MoufFet.  inf. Thomx  MoufFeti  theatrum  infedorum.  Lon~ 

ciiiii  ,  i6j4,  in-fol. 
Olear.  muf. Adami  Olearii  Mufeum.  germanice.  SlefariT , 

I  '■  6  j  ,  in-4°' 
Pduli.  quadrip ^in^onis    PauUi    quadripartitum  Botanicum. 

Arfyentoraii ,  166^  ,  in-^°. 
Petiv.  muf. Jacobi  Petiver.  Centurije  mufei  petiveriani. 

l  oi'd.  I  ôpj- ,  in-a°. 
Petiv.  gazoph Ejufdem  ;  gazophylacii  nature  &  artis  Déca- 
des. Lond.  1702  ,  i«-4°. 
Raj.  cantabrig Joan.  Raij  Catalogus  plantarum  circa  Canta- 

bngiam  nalcentium.  Cantabiigix ,  1660  , 

in-ii°. 
Raj.  inf. Ejufdem  Hiftoria  infeûorum.  Lond.   1710  , 

i/z-4°. 
Reaum.  inf. Mémoires  pour  fervir  à  l'hifloire  des  infedles , 

par  M.  de  Reaumur.  Paris,  173';  ,  in-j^°. 

Rhed.  exper Francifci  Rhedi  Expérimenta  circa  generatio- 

nem  inleclorpm.  .nnfielodairi,  1  6',    ,  in-i  2. 
Rhed.  anim Ejufdem  animalia  in  animalibus  vivis.  Floren- 

tiœ  ,  1  C)8^,in-^°. 
Rivin.  differt Augufti  Quirini  Rivini  diflertationes  medica:. 

Lipfice,  1710 ,  in-^°. 
Robert,  icon Nicolai  Robert  fpecies  florum  varice  ,  tabtflis 

seneis.  Parif.  in-J'oî, 

d 


Roftl  ini<«rr»rf  t .  i  •-.•'  Colleiîllon  des  infefles  de  tous  les  mois,  gravés 
&  enluminés  par  Augufte-Jean  Rofel, 
en  Allemand.  A  Nuremberg,  i']^6,  in- 

4  •  , 

Sachs  gamniar Philippi  Jacobi  fachs  gammarologia.  Franco- 

fiirti,  l66^  ,  in-S°. 
Scaliger  exercit Ariftotelis  Hiftoria  de  animalibus  graeco-lati- 

na ,  Julio  Csfare  Scaligere  interprète  ,  cum 

ejufdem  commentariis.  £olofce,ï  615). 
Scheuz.  itin.  alp Joannis  Jacobi  Scheuchzeri  itinera  per  Helve- 

tiae  alpinas  regiones.  Lugduni-Batav.  1 725, 

in-4°. 
SchaflF.  difTert Schoeffer  dilTertat.   die  fattelfliege  ;   in  -  4.", 

Scrod. pharm ..<  Joannis  Schroderi  Pharmacopseia.  UlmcefuC' 

vorum,  1649. 

Sloan,  hift >>  Joannis  Sloane  Hiftoria  naturalis  infularum 

Jamaicae,  Maderas,  Barbadis  &c.  (  anglice  ) 
Loni.  1707. 

Swamm.  bibl.  nat.  ......  Joannis  Svrammerdam  Biblia  naturae.  Lugdu- 

„  •      ^   ->  ni-Batavorum ,  il^'è,  in-fol. 

Swamm.  gall.    / Hiltoire   générale    des .  inleCtes,,   par  Jean 

Swammerdam.  Utrecht,  l6S2,in-i^°. 

Tranfaft.  philofoph Tranfadtions   philofophiques  de   la  Société 

Royale  de  Londres ,  depuis  1 65j  &  fuiv. 
(  en  Anglois  )  Londres  ,  2/1-4°. 

Vallifn.  inf. t . .  Antonii  Vallifnieri  obfervationes  &  expéri- 
menta circa  Hiftoriam  naturalem  &  medi- 
am.  Patavii ,  1^26  ,in-^°    . 

Worm,  mul Mufseum  Wormianum  ,   feu  Hiftoria  rerum 

rariorum  tam  naturalium  quam  artificialium 
&c,  quœ  hafniaeDanorum  in  aedibus  autho- 
ïis  fervantur,  adornata  ab  Olao  Wormio, 
Lugduni-Batavonim, l6s $,  in-fol. 

Uddm.  diflèrt. Vide  fupra.  Lèche  nov.  inf.  fpec. 

Zinann»  obferv..,,,.,.  Olfervaïioni  fopra  le  cavallette  dal  Conte 
Giufeppe  Zinanni.  Venet.  iJSJ  3!^-^°^ 

Fin  de  la  Table  des  Auteurs, 


XXVl 


EXPLICATION 

Des  termes  les  moins  familiers ,  qui  fe  trouvenî 
dans  cet  Ouvrage. 

,/T.  NTE  NNES.  Les  antennes  font  ces  efpéces  de  petites  cornes  mobiles» 
qui  Ce  voyent  à  la  tête  de  tous  les  infedes.  Elles  prennent  différentes  dénomi- 
nations, fui  van  t  leurs  diverfes  formes.  Les  unes  font  fimples,  en  filet  ou 
filiformes.  D'autres  font  en  majfue  ou  terminées  par  un  bouton,  les  autres  font 
prijinadques  ,  quelques-unes  en  peigne  ou  barbues  fur  les  côtés. 

Antennules  ou  barbillons, font  les  efpéces  de  petites  antennes  qui  accompagnent 
les  côtés  de  la  bouche  d'un  grand  nombre  d'infeftes. 

,<4pterM:  fans  ailes.  C'efî  le  nom  qu'on  donne  aux  infedes  qui  n'ont  point  d'aîles, 
comme  le  cloporte,  la  puce, &c. 

Btilanciers.  On  donne  ce  nom  à  des  petits  filets  mobiles ,  terminés  par  un  bou- 
ton, qui  fe  trouvent  à  l'origine  des  ailes  des  mouches  &  de  tous  les  infedes 
à  deux  allés. 

Barbillons.  Voyez  ci-defllis  antennules. 

Chryfalide.  C'eft  le  fécond  état,  pat  lequel  paflent  les  infedes  à  métamorphofes  , 
avant  que  de  devenir  infedes  parfaits.  On  lui  donne  aufli  le  nom  de 
nymphe.  Celle  du  ver  -  à  -  foie  &  de  quelques  chenilles  s'appelle  aulfi 
fève. 

Coléoptères.  Sont  les  infedes  dont  les  ailes  font  recouvertes  d'étuis  durs  & 
écaiileux,  tels  que  les  fcarabés,  le  hanneton  ,  &c. 

Corcelet.  Partie  du  corps  de  l'infede  qui  répond  à  la  poitrine  des  grands 
animaux. 

Cuilleron.  On  appelle  de  ce  nom  une  petite  écaille  blanche  contournée  , 
repréfentant  une  efpéce  de  cuillier  qui  fe  trouve  fous  l'origine  de? 
ailés  des  mouches  &  de  quelques  autres  infedes  à  deux  ailes. 

Diptères,  Sont  les  infedes  qui  n'ont  que  deux  ailes. 

Ecujfon.  C'eft  une  petite  pièce  triangulaire ,  qui  fe  trouve  an  haut:  de 
la  réunion  des  éuis  dès  infedes  coléoptères  ,  à  leur  naifllince  du 
corcelet  ,  ou  d'étuis  à  moitié  mois. 

Elytres  ,  étuis ,  fourreaux  ,  font  ces  plaques  dures  &  ccailleufes  ,  qui  re- 
couvrent les  ailes  des  coléoptères  ou  inledes  à  étuis,  comme  on  le  voit 
dans  le  hanneton. 

Filiformes  ou  en  filet ,  c'eft  le  nom  ^u'on  donne  à  toutes  les  antennes  /impies  , 
qui  reiTcmblent  à  un  fil  ou  filet. 

H-mipteres.  Infedes  dont  les  aîles  ne  font  recouvertes  que  de  demi- étuis  durs  & 
écaiileux,  ou  d'étuis  à  moitié  mois. 

Hsxiï/iOi^M.  In(èdes  qui  ont  fix  pattes. 

Larfe  On  défigne  par  ce  nom  les  infedes  à  métamorphofes,  lorsqu'ils  font 
dans  leur  premier  état  au  fortir  de  Tceuf.  La  chenille  eft  la  larve  dm 
papillon. 


xxviij  EXPLIC.   DES  TERMES. 

Métamorphofe  ou  changement.  On  appîile  inlèftes  à  métamorpliofes  ceux  qui 
changent  de  figure  avant  que  d'être  parfaits.  Le  papillon  a  é'abord  été  che- 
nille ,  puis  chrylaliiie  ;  c'eft  donc  un  inléde  à  niét.imorphofes. 

Mulsts.  Les  mulets  font  des  inicâes  qui  n'ont  aucun  fexe.  On  en  trouve  dans 
quelques  genres.  Par  exemple  ,  les  abeilles  ouvrières  qui  font  le  plus 
grand  nombre  de  la  ruche  ,  n'ont  point  de  fexe  ,  ce  font  des  mulets. 

Kymphs.  Voyez  plus  haut  Chrjfalide. 

Siigi!  ates.  Les  fligmates  font  des  ouvertures  ordinairement  ovales  Se  relTem- 
blant  à  des  efpéces  de  boutonnières  ,  qui  fe  voyentfurles  côtés  des  in;câes> 
&  par  lefquelles  ils  refpirent. 

Suture  des  étuis.  C'eft  cette  cfpsce  de  fillon  que  forme  la  réunion  des  four- 
reaux des  coleopteies,  tant  entr'eux,  qu'avec  le  corcelet. 

Tarfe  ou  pied,  eft  la  troiliénie  &  dernière  partie  de  la  patte  d'un  infcde  , 
qui  ordinairement  eft  compofée  de  plufieurs  articles  mobiles, 

Te't.  C'eft  cette  efpéce  d'écaillé  ou  croûte  Jure  qui  recouvre  le  corps  de  la 
plupart  des  infcftes. 

Tetrapteres.  Infedes  à  quatre  ailes. 

Zoologîfies,  Auteurs  qui  oht  traité  l'iuftoire  des  animaux. 

Fin  de  l'explication  des  termes. 


HISTOIRE 


HISTOIRE 


ABRÉGÉE 


DES  INSECTES. 

3.  OUS  les  corps  de  la  nature  ont  été  rangés  par  les 
Phyficiens  fous  trois  chefs  de  divifions ,  auxquels  ils 
ont  donné  le  nom  de  Règnes  :  fçavoir  le  règne-  miné- 
ral ,  le  règne  végétal ,  &  le  règne  animal.  C'eft  à  ces 
trois  règnes  que  fe  rapportent  toutes  les  fubftances 
fimples  &  naturelles  ;  ôc  chacun  d'eux  a  été  divifé  en 
plulieurs  grandes  ferions ,  que  l'on  a  appellées  claffes. 
Le  règne  animai ,  celui  auquel  appartienent  les  in- 
fettes  ,  dont  nous  allons  traiter ,  renferme  fix  grandes 
claffes  :  les  quadrupèdes  ,  les  oifeaux  ,  les  poilfons  ,  les 
amphibies  ,  les  infetles  ôc  les  vers.  Les  infetbes  forment 
donc  une  claffe  particulière  du  régne  animal.  Ce  nom 
d'infeftes  ,  infecta,  a  été  donné  à  ces  petits  animaux  à 
caufe  de  la  forme  de  leur  corps ,  qui  eft  compofé  de 
plufieurs  ferions ,  ou  parties  jointes  enfemble  par  des 
Tome  I.  *   A 


a  Histoire    abrégée 

cfpeces  d'étranglemens ,  ou  interférions  ;  ôc  cette 
figure  ,  qui  leur  eft  eflentielle  ,  a  fervi  à  les  dénommer. 
■  Parmi  ces  infe£l:es ,  les  uns  font  compofés  d'anneaux , 
ou  de  lames  écailleufes  ,  qui  rentrent  les  unes  fous  les 
autres ,  &  ce  font  ceux  qu'on  peut  appeller  in/ècles pro- 
prement dits ,  puifque  leur  corps  eft  réellement  com- 
pofé  de  plufieurs  portions  :  les  autres ,  qu'on  pourroit 
appeller  infectes  te/lacés ,  n'ont  point  de  pareils  anneaux, 
mais  font  recouverts  d'une  efpece  de  croûte  entière  , 
ferme ,  fouvent  aflez  dure  ,  comme  on  le  voit  dans 
les  crabes,  les  araignées,  &c.  On  remarque  néanmoins, 
dans  ces  derniers  ,  quelques  interférions  ou  étrangle- 
mens  femblables  à  ceux  qui  fe  rencontrent  dans  les  au- 
tres infedes. 

Un  caraftere  des  animaux  de  cette  claffe ,  eft  donc 
d'avoir  leur  corps  divifé,  ôc  comme  féparé  en  plufieurs 
parties,  par  des  étranglemens  minces.  Mais  ce  cara£lere 
n'eft  pas  unique ,  il  en  eft  un  autre  qui  n'eft  pas  moins 
eflemiel  dans  les  infedes  ,  &  qui  eft  confiant  dans  tous, 
c'eft  d'avoir  à  la  tête  ces  efpeces  de  cornes  mobiles , 
compofées  de  plufieurs  pièces  articulées  enfemble ,  plus 
ou  moins  nombreufes ,  que  les  Naturalifles  ont  appel- 
lées  les  antennes.  Ces  antennes  varient  infiniment  pour 
ia  grandeur  &  pour  la  forme.  Leurs  figures  nous  fer- 
viront  beaucoup  à  déterminer  les  différens  genres. 
Mais  quelque  variée  que  foit  leur  conformation ,  elles 
ne  manquent  dans  aucun  infede,  &  les  infeûes  font  les 
feuls  animaux ,  dans  lefquels  on  les  obferve.  C'eft  par 
ce  caractère  que  la  claffe  des  vers  peut  aifément  fe  dif- 
tingaer  de  celle  des  infeâes  ,  dont  elle  paroît  appro- 
cher. Quelqu'un  qui  n'a  aucune  idée  de  l'Hiftoire  natu- 
relle ,  peut  facilement  parvenir  à  connoître  ces  antennes, 
en  examinant  quelque  papillon  ;  il  verra  que  la  tête  de 
cet  infede  eft  ornée  de  deux  filets  mobiles,  aflez  longs, 
plus  gros  à  leur  extrémité  :  ce  font-là  les  antennes  du 
papillon. 


DES    Insectes; 


CHAPITRE    PREMIER, 

Dejcription  générale  des  Infères, 

J_j  E  S  infetSles ,  dont  nous  venons  de  donner  le  carac- 
tère eflcntiel,  font  tous  compofés  de  trois  parties  princi- 
pales ,  la  tête  j  le  corcelet ,  thorax ,  qui  répond  à  la  poitri- 
ne des  autres  animaux ,  ôc  le  ventre. 

C'eft  à  la  tête ,  comme  nous  l'avons  dit ,  que  fe  trou- 
vent les  û:/zfé/2/ztfj ,  ordinairement  au  nombre  de  deux, 
une  de  chaque  côté ,  dans  quelques-uns  au  nombre  de 
quatre,  comme  on  le  voit  dans  l'afelle,  qui  eft  une  ef- 
pece  d'infetle  aquatique  femblable  au  cloporte  :  nous 
ne  déterminerons  pas  ici  l'ufage  de  cette  partie ,  qui  fe 
trouve  conftamment  dans  tous  les  infeftes.  D'autres  Na- 
turaliftes,  plus  habiles  que  nous,  n'ont  pu  parvenir  à  le 
découvrir.  Peut-être  pourroit-on  foupc^onner  que  les  in- 
fedes  s'en  fervent  comme  de  mains  pour  tâter  &  exa- 
miner les  corps.  Lorfque  ces  petits  animaux  marchent , 
ils  étendent  leurs  antennes  en  avant ,  les  font  mouvoir 
prefque  continuellement,  &  femblent,  avec  cette  partie, 
fonder  le  terrein  &  toucher  les  différens  corps  qui  les 
environnent. 

Outre  les  antennes ,  on  remarque  à  la  tête  des  infecles 
plufieurs  parties  confidérables.  Celles  qui  frappent  le  plus 
font  les  yeux.  Quelques  infeftes,  femblables  aux  cyclo- 
pes  de  la  Fable ,  n'ont  qu'un  œil ,  ou  s'ils  en  ont  réelle- 
ment deux,  ils  font  tellement  proches  &  confondus  en- 
femble  ,  qu'ils  paroifTent  n'en  former  qu'un  feul.  C'eft 
ce  que  l'on  verra  dans  le  genre  des  monocles.  La  plu- 
part des  infeûcs  en  ont  deux ,  un  de  chaque*  côté  de  la 
tête  ;  d'autres  en  ont  davantage  :  on  compte  fur  les  arai- 
gnées jufqu'à  huit  yeux  ;  qui  varient  pour  la  pontion. 

A  ij 


4  Histoire    abkI ciE 

Dans  prefque  tous  les  infe£tes ,  ces  yeux  font  durs ,  con- 
.vexes ,  compofés  d'une  efpece  de  cornée  qui  paroît  iifle  : 
mais  fi  on  les  regarde  de  près  avec  une  loupe  j  on  voit 
que  cette  cornée  eft  divifée  en  une  infinité  de  petites 
facettes ,  qui  forment  un  joli  réfeau  *.  Cette  conforma- 
tion eft  très-utile  ,  &  même  nécefiaire  à  l'infefte.  Ses 
yeux  font  immobiles,  il  ne  peut  les  tourner  &  les  di- 
jiger  vers  les  objets.  S'ils  eufl"ent  refiemblé  aux  yeux 
des  quadrupèdes, beaucoup  d'objets  extérieurs  auroient 
échappé  à  la  vue  de  l'infeâe.  Au  moyen  de  ce  nombre 
prodigieux  de  facettes ,  qui  forment  le  refeau  de  fa  cor- 
née ,  les  objets  font  réfléchis  de  tous  côtés ,  il  les  peut 
voir  dans  tous  les  fens.  Bien  plus,  chaque  œil  vaut  plu- 
fieurs  centaines  d'yeux ,  il  répète  &  multiplie  les  objets 
une  infinité  de  fois  ,  de  même  que  ces  verres  taillés  à 
facettes ,  à  travers  lefquels  on  apperçoit  l'objet  que  l'on 
regarde  autant  de  fois  multiplié,  qu'il  y  a  de  facettes  dif- 
férentes dans  le  verre.  Peut-être  fera-t-on  porté  à  croire 
que  cette  multiplicité  doit  nuire  à  la  vue  de  l'animal  ; 
que  les  objets,  au  lieu  de  lui  paroître  fimples,  doivent 
être  centuplés  à  fes  yeux.  Mais  il  peut  fort  bien  fe  faire 
que  l'infefte ,  malgré  cette  conformation  ,  voye  les  cho- 
fes  telles  qu'elles  font  dans  l'état  naturel.  Nous  avons 
deux  yeux,  deux  nerfs  optiques  qui  y  répondent  ;  cepen- 
dant les  difterens  corps  ne  nous  paroifTent  pas  doubles. 
Il  en  eft  de  même  de  l'infede  ;  il  a  des  centaines ,  des 
milliers  d'yeux ,  ôc  ce  nouvel  argus  peut  ne  voir  qu'ua 
feul  &  fimple  objet ,  feulement  il  le  verra  mieux  &  plus 
diftinftement ,  de  même,  qu'en  général,  nous  voyons 
mieux  avec  nos  deux  yeux,  qu'avec  un  feul.  Il  paroît 
même  que  c'eft  à  ce  deffein  que  la  nature  a  donné  ces 
^£ux  à  refeau  aux  infetles ,  puifqu'on  ne  les  obferve  que 

*  Le  nombre  de  ces  facettes  eft  fouvent  prodigieux.  Lewenhoeek  en  a 
compté  fur  la  cornée  d'un  fcarabé  3181,  &  fur  celle  d'une  mouche  8000, 
M.  Puget  a  été  plus  loin ,  &  aflure  en  avoir  diftingué  .«Ti^î  Tm^  l'œil  d'un 
papillon. 


DÊSÏNSECTES<  5 

dans  ceux  qui  ont  deux  yeux  ;  au  lieu  que  les  înfe£les  qui 
en  ont  davantage  ,  comme  les  araigndes  ,  paroiflent  les 
avoir  tout  -  à  -  tait  lifles  ôc  fans  aucun  veftige  de  refeau 
fur  la  cornée  j  du  moins  n'en  ai-je  point  obfervé.  Ainfi 
ces  derniers  qui  femblent  mieux  partagés  de  ce  côtéj  ne 
le  font  réellement  pas. 

Mais  il  y  a  plufieurs  infedes  auxquels  la  nature  paroît 
avoir  prodigué  l'organe  de  la  vue  :  de  ce  nombre  font 
les  mouches  &  beaucoup  d'infedes  à  deux  aîies ,  les 
guêpes  ,  les  abeilles  ôc  la  plupart  des  infettes  à  quatre 
aîles  nues ,  les  cigales  &  quelques  autres  de  cette  fec- 
tion.  Dans  ces  animaux,  on  voit  fur  la  partie  poftérieure 
de  la  tête,  entre  les  deux  grands  yeux  à  refeau,  de  pe- 
tits points  élevés ,  lifles,  au  nombre  de  deux  dans  quel- 
ques-uns, ôc  de  trois  dans  la  plupart,  qui  reffemblent 
tout- à -fait  à  des  yeux.  AuflTi  plufieurs  Naturaliftes  les 
regardent  -  ils  comme  de  véritables  yeux ,  qui  ne  diffé- 
rent des  grands,  qu'en  ce  qu'ils  ne  font  point  taillés  à 
facettes ,  ôc  M.  de  la  Hire ,  qui  les  a  découverts  le  pre- 
mier, s'étoit  même  imaginé  qu'ils  étcient  les  feuls  ôc  les 
véritables  yeux  de  Finfede  :  ces  efpeces  d'yeux  ne  fe 
trouvent  dans  aucun  infeâe  à  étui,  &  manquent  dans  un 
grand  nombre  d'autres.  Dans  l'impofllbilité  où  nous  fom- 
mes  de  décider  fi  ce  font  de  véritables  yeux,  ôc  s'ils  fer- 
vent réellement  à  la  vue ,  nous  avons  fuivi  la  conjeâure 
de  plufieurs  Auteurs,  qui  paroît  au  moins  probable,  ôc 
nous  leur  avons  confervé  le  nom  àç.  petits  yeux  liffes. 

Après  les  yeux  vient  la  bouche  de  FinfeCle  ,  qui  eïl 
encore  une  partie  confidérable  de  la  tête.  Cette  bouche 
eft  conftruite  d'une  manière  très-différente ,  fuivant  les 
différons  infedes;  audi  nous  fert-elle  de  caradere  dans 
plufieurs.  Les  uns  ont  une  bouche  armée  de  fortes  mâ- 
choires qui  leur  fervent  à  broyer  ôc  déchirer  les  matières 
dont  ils  fe  nourriffent  ;  d'autres  ont  une  trompe  tantôt 
mobile,  tantôt  immobile,  avec  laquelle  ils  pompent  les 
fucS;  qui  leur  fervent  de  nourriture  :  enfin  quelques-uns 


'6  Histoire    ABRécéE 

paroiflent  ne  pouvoir  prendre  aucun  aliment,  ils  n'ont 
qu'une  trompe  fi  courte ,  qu'elle  ne  peut  être  d'aucun 
ufage  ,  telle  efl:  celle  de  quelques  phalènes ,  ou  bien  ils 
n'en  ont  point  du  tout ,  ôc  l'endroit  de  la  bouche  n'eft 
marqué  que  par  une  fente  le'gere  ôc  fort  petite,  comme 
dans  les  oeftres.  Ces  animaux  ne  peuvent  avec  cet  or- 
gane prendre  de  nourriture ,  &  du  refte  ils  n'en  ont  pas 
befoin.  Lorfque  ces  infetles  font  devenus  animaux  par- 
faits ,  lorfqu'ils  ont  achevé  leurs  métamorphofes  ,  lorf- 
qu'un  papillon,  par  exemple,  après  avoir  vécu  fous  la 
forme   de  chenille  ,  ôc  après  avoir  paffé  par   l'état  de 
chryfalide ,  eft  forti  de  fa  coque,  ôc  eft  devenu  animal 
parfait,  il  ne  lui  refte  plus  que  de  travailler  à  la  propaga- 
tion de  fon  efpece,  il  n'a  plus  à  croître  ni  à  grodir,  ôc 
i'afte  de  la  génération  eft  fouvent  fini  en  fi  peu  de  temps  , 
que  i'infede  n'a  pas  befoin  fous  cette  dernière  forme  de 
prendre  d'alimens.  Bien  des  papillons,  après  être  fortis 
de  leurs  coques,  s'accouplent,  pondent  leurs  œufs,  ôc 
périflent  peu  après ,  fans  avoir  fucé  une  feule  goutte  de 
liqueur.  Il  n'eft  donc  pas  étonnant  que  plufieurs  infec- 
tes, fous  leur  dernière  forme,  n'ayent  point  de  bouche; 
ou  du  moins  n'ayent  qu'une  bouche  inutile.  La  nature 
n'en  a  pourvu  que  ceux  qui  font  plus  long-temps  à  faire 
leur  ponte ,  ou  qui  doivent  fubfiftec  encore  quelque  temps 
après  l'avoir  faite. 

Outre  les  mâchoires  ôc  la  trompe ,  la  bouche  des  in-; 
fe£les  a  fouvent  une  autre  partie  facile  à  remarquer.  Ce 
font  des  appendices,  comme  des  efpeces  de  petites  an-, 
tennes,  au  nombre  de  deux  ou  de  quatre  ,  qui  accom- 
pagnent la  bouche  de  plufieurs  infeûes.  Les  Naturaliftes 
ieur  ont  donné  le  nom  d'ante/muàs ,  qui  leur  convient 
afiez.  Ces  antennules  font  ordinairement  beaucoup  plus 
petites  que  les  antennes,  quoiqu'elles  fe  trouvent  plus 
grandes  dans  le  genre  des  coccinelles.  Elles  font  com- 
pofées  de  trois  ou  quatre  articulations  ou  anneaux,  au 
lieu  que  les  antennes  en  ont  ordinairement  davantage. 


desInsectes.  «y 

Enfin ,  elles  font  placées  au-deflbus  6c  aux  côtés  de  la 

bouche.  Leur  ufage  paroît  être  de  fervir  comme  d'ef- 

peces  de  mains ,  pour  retenir  les  matières  que  mange 

l'infefte  6c  qu'il  tient  à  fa  bouche. 

La  féconde  partie  du  corps  de  l'infecte  ,  celle  qui 
vient  après  la  tête,  eft  le  corcelet.  Cette  partie  répond 
à  la  poitrine  des  grands  animaux ,  elle  tient  à  la  tête  par 
devant ,  6c  par  derrière  au  ventre ,  par  le  moyen  d'un 
étranglement  fouvent  fort  étroit.  C'eft  au  corcelet  que 
font  attachées  les  pattes  ou  une  partie  des  pattes  de 
l'infefte.  C'eft  encore  au  corcelet  que  tiennent  les  aîles, 
6c  les  fourreaux  des  ailes  dans  les  infedles  aîlés.  Enfin  on 
Voit  fur  ce  même  corcelet  quelques-uns  des  organes  qui 
fervent  à  la  refpiration  de  l'animal.  Examinons  mainte- 
nant ces  parties  plus  en  détail. 

On  peut  divifer  le  corcelet  en  partie  poftérieure  ou 
dos  ,  ôc  en  partie  antérieure.  Les  ailes  des  infectes ,  qui 
en  font  pourvus ,  tiennent  au  dos ,  à  la  partie  poftérieure 
du  corcelet.  Parmi  ces  infeftes ,  plufieurs  ont  quatre 
ailes ,  deux  de  chaque  côté ,  tantôt  égales  en  grandeur 
comme  dans  les  demoifelles ,  tantôt  inégales  comme 
dans  les  abeilles  ,  les  guêpes  6c  beaucoup  d'autres,  qui 
ont  les  deux  ailes  fupérieures  plus  grandes  ,  ôc  deux  au- 
tres plus  petites  pofées  en-deiïbus.  La  forme  ôc  la  flruc- 
ture  de  ces  ailes  varient  aufli  infiniment.  Les  unes  font 
formées  d'une  efpece  de  lame  tranfparente ,  liffe,  avec 
quelques  nervures ,  comme  celles  des  abeilles  :  d'autres 
font  chargées  d'une  infinité  de  nervures  ,  qui  en  forment 
une  efpece  de  refeau  >  comme  celles  des  demoifelles , 
du  fourmilion ,  ôcc.  quelques-unes  font  parfemées  de  ta- 
ches ,  d'autres  n'en  ont  point.  Mais  toutes  ces  efpeces 
d'ailes  font  nues  ôc  tranfparentes.  Il  y  a ,  au  contraire, 
d'autres  infettes ,  tels  que  les  papillons  ôc  les  phalènes , 
dont  les  ailes  font  chargées  des  deux  côtés  d'une  ef- 
pece de  pouffiere  colorée  ,  qui  fe  détache  de  1  aile  ,  ôc 
s'attache  aux  doigts  lorfqu'on  y  touche.  Cette  pouffiere 


■Ç  Histoire    abrégée 

vue  au  microfcope  n'eft  rien  moins  qu'une  erpece  de 
farine  ,  comme  elle  le  paroît  à  la  vue.  Ce  font  des  écailles 
pointues  par  le  bout  où  elles  font  attachées  à  1  aîle  ,  plus 
larges  &  dentelées  à  l'autre  extrémité.  Quelques  Natu- 
ralirtes  les  ont  improprement  nommées  des  plumes.  Ces 
écailles  étant  enlevées  des  deux  côtés,  l'aile  du  papillon 
refte  tranfparente ,  &  eft  feulement  entrecoupée  par  des 
nervures  affez  fortes.  Mais  Ci  on  regarde  à  la  loupe  cette 
aîle  ainfi  dépouillée,  on  apperçoit  des  filions  rangés  régu- 
lièrement ,  dans  lefquels  étoient  implantées  les  égailles  > 
pofées  par  bandes  les  unes  fur  les  autres  ,  à  peu  près  com- 
me les  rangées  de  tuiles  fur  un  toit  fe  recouvrent  mu- 
tuellement. Ce  font  ces  écailles  colorées  qui  enrichiifent 
les  aîles  des  papillons  de  couleurs  fi  belles  &  fi  éclatantes. 
D'autres  infe£tes  n'ont  que  deux  aîles  au  lieu  de  quatre  ; 
tels  font  les  mouches ,  les  coufins  ,  les  tipules  ,  &c.  ces 
aîles  font  nues  ,  tranfparentes ,  &  ont  feulement  quel- 
ques nervures.  On  voit  cependant  fur  les  aîles  des  cou- 
fins  quelques  écailles  femblables  à  celles  des  aîles  des 
papillons  ,  rangées  feulement  à  côté  des  nervures  ;  mais 
pour  les  appercevoir ,  on  a  befoin  d'une  loupe  un  peu 
forte.  Ces  infeftes  ,  qui  n'ont  que  deux  aîles  ,  femblent 
en  avoir  été  dédommagés  par  une  petite  partie  ,  qui  leur 
eft  propre  &  eflentielle  ,  &  qui  femble  tenir  lieu  des 
deux  autres  aîles  qui  leur  manquent.  C'eft  une  efpece 
de  petit  balancier ,  un  filet  mince  &  court,  terminé  par 
une  boule  ou  bouton  arrondi ,  qui  fe  trouve  de  chaque 
côté  du  corcelet  fous  l'attache  de  l'aîle.  Ce  balancier  fe 
peut  voir  dans  les  mouches ,  où  cependant  il  eft  un  peu 
caché  par  une  efpece  d'appendice  ou  de  cueilleron  fem- 
blable  à  un  commencement  d'aîie  tronquée  ,  qui  fe  trou- 
ve dans  ces  infeftes  :  mais  on  voit  très-bien  ôc  très-dif- 
tin£lement  ces  balanciers  dans   les  grandes  efpeces  de 
tipules.  Leur  ufage  feroit-il  véritablement  de  fervir  de 
contrepoids  à  ces  infedes  ,  lorfqu'ils  volent,  à  peu  près 
comme  nos  danfeurs  de  corde  fe  fervent  d'un  long  bâton 

avec 


D  E  s    I  N  s  E  C  T  E  s:  § 

avec  des  poids  aux  deux  bouts  ?  C'eft  ce  que  la  petitefle 
de  ces  parties  nous  empêche  de  penfer.  Ce  qu'il  y  a  de 
certain  ,  c'eft  que  ces  balanciers  font  très-mobiles  ,  &  que 
les  infe£tes  les  font  mouvoir  fort  agilement  ,  lorfqu'ils 
volent. 

C'eft  auffi  au  corcelec  que  tiennent  les  ailes  fortes  ÔC 
nerveufes  des  infedes  à  étuis  ,  ainfi  que  les  fourreaux 
écailleux  ôc  durs  qui  recouvrent  ces  aîles ,  &  qui  font  arti' 
culés  avec  le  corcelet  ferme  &  folide  de  ces  infe£tes.  Mais 
avant  que  de  quitter  les  aîles  ,  il  nous  refte  à  dire  un  moc 
de  leur  ftruûure  ,  qui  eft  des  plus  admirables.  Ces  aîles  Ci 
minces  dans  la  plupart  des  infetles ^  &  qui  font  aufli  tranfpa- 
rentes  que  l'eau ,  font  cependant  compofées  de  deux  lameS 
fines  ,  entre  Icfquelles  rampent  les  nervures ,  qui  por- 
tent la  nourriture  ,  l'adion  ,  ôc  la  vie  à  cette  partie.  Il 
ne  feroit  pas  poflTible  de  féparer  ces  deux  lames  minces  y 
qui  font  il  fortement  ôc  fi  intimement  appliquées  l'une 
contre  l'autre  ,  quelque  dextérité  que  l'on  employât  ;  ÔC 
l'on  ne  pourroit  connoître  cette  ftruclure  particulière  des 
aîles  j  fi  le  hazard  ne  la  découvroit  quelquefois.  Lorfque 
les  infedes  fortent  de  leurs  coques ,  toutes  leurs  parties 
font  molles  ôc  comme  abreuvées  de  liqueur ,  elles  ont  be- 
foin  de  s'étendre  peu  à  peu  ôc  de  fe  fécher  ;  c'eft  ce  qui  fe 
fait  aflez  vîte.  Les  aîles  font  dans  le  même  cas  que  les  au* 
très  parties  :  repliées  ôc  comme  chifonnées  dans  la  coque  5 
elles  fe  déployent  ,  s'étendent  ôc  fe  féchent  par  degrés. 
Pendant  que  cette  adion  fe  paffe ,  quelquefois  il  s'épanche 
de  l'air  dans  le  tiflu  mince  qui  eft  entre  les  deux  lames  des 
aîles.  Cet  air  les  tient  écartées  :  faîle  refte  épaiffe  ,  groffe; 
difforme  ôc  véritablement  emphyfematique.  Cet  état  de 
maladie  nous  fait  appercevoir  toute  la  ftrudure  intérieure 
de  l'aîle.  L'air  a  été  fourni  en  trop  grande  abondance  par 
les  vailTeaux  aériens  ,  qui  font  le  long  des  nervures  ,  ôc  qui 
accompagnent  les  nerfs  6c  les  vailTeaux  nourriffiers. 

Nous  avons  dit  que  les  pattes ,  ou  du  moins  une  partie 
des  pattes  étoit  attachée  à  la  partie  antérieure  du  corcelet. 

Tome  I,  B 


î  O  H  I  s  T  O  I  R  E     A  B  R  É  G  f  E 

Pour  concevoir  cette  différence  ,  il  faut  faire  attention 
que  le  nombre  des  pattes  n'eft  pas  le  même  dans  tous  les 
infeéles  :  beaucoup  en  ont  fix  ,  d'autres  huit  comme  les 
araignées  &  les  tiques  ;  dans  quelques-uns  il  y  en  a  dix  , 
comme  on  le  voit  dans  les  crabes  ;  enfin  certains  infe£les 
font  pourvus  d'un  beaucoup  plus  grand  nombre  de  pattes  : 
on  en  compte  feize  dans  les  cloportes  ,  ôc  certaines  efpé- 
ees  de  fcolopendres  &  d'iules  en  ont  jufqu'à  foixante  & 
dix  &  cent  vingt  de  chaque  côté.  Parmi  ces  infedes  ,  tous 
ceux  qui  n'ont  que  fix ,  huit ,  ou  dix  pattes  ,  les  portent 
attachées  au  corcelet  ;  mais  dans  ceux  où  il  y  en  a  davanr 
tage,  une  partie  de  ces  pattes  tire  fon  origine  du  corcelet, 
&  les  autres  naiffent  des  anneaux  du  ventre.  Dans  ces  der* 
niers ,  les  pattes  qui  fe  trouvent  le  long  de  leur  corps  ,  ne 
pouvoient  pas  toutes  partir  du  corcelet. 

Ces  pattes  font  ordinairement  compofées  de  trois  par- 
ties ;  la  première  qui  naît  du  corcelet  ou  du  corps  ,  eft  or- 
dinairement la  plus  groiïe  j  on  peut  l'appeller  la  cuijje  i  la 
féconde  eft  jointe  à  celle-ci  ,  &  eft  affez  fouvent  plus 
grefle  &  plus  longue  ;  nous  l'appellerons  la  jambe:  enfin 
après  cette  partie  ,  vient  la  troifiéme  ,  qui  termine  la 
patte  ,  ôc  qui  elle  -  même  eft  compofée  de  plufieurs  petits 
anneaux  articulés  les  uns  avec  les  autres  ,  &  que  l'on  peut 
appeller  h  tarfk  ou  le  pied.  Ces  anneaux  varient  pout 
le  nombre  ,  fuivant  les  différens  infeâes  ;  on  en  trouve 
dont  les  tarfes  ont  depuis  deux  ,  jufqu'à  cinq  parties  , 
&  quelquefois  davantage.  Ce  nombre  d'anneaux  fouvent 
confidérable  ,  fert  à  multiplier  les  mouvemens  de  la  patte 
de  linfedle ,  à  peu  près  comme  le  grand  nombre  d'os  ,  qui 
compofent  le  tarfe  des  pieds  des  grands  animaux.  Enfin  le 
pied  de  l'infede  eft  terminé  par  deux  ,  quatre  &  quelque- 
fois fix  petites  griffes  crochues  &  fort  algues,  qui  fervent  à 
cramponer  l'animal ,  &  qui  tiennent  au  dernier  anneau  du 
tarfe.  Souvent ,  outre  ces  griffes  ou  ongles  ,  le  deffous  des 
articulations  du  pied  de  l'infette  eft  encore  garni  en  tout 
ou  en  partie  de  petites  broflès  ou  pelottes  fpongieufes  ^ 


desInsectes.  it 

qui  s'appliquant  intimement  contre  la  furface  des  corps 
les  plus  lifles  &  les  plus  polis  ,  fervent  à  foutenir  l'infeàe 
dans  des  pofitions  ,  où  il  paroîtroit  devoir  tomber.  C'eft  ce 
que  l'on  voit  tous  les  jours  dans  les  appartemens  où  les 
mouches  montent  aifément  le  long  d'une  glace  &  s'y  fou- 
tiennent.  Toutes  ces  parties  des  pattes  de  l'infede  font 
articulées  enfemble  ,  de  façon  qu'elles  fe  meuvent  aifé- 
ment ;  mais  le  mouvement  qu'elles  exécutent  n'eft  pas 
toujours  le  même.  En  général ,  la  cuiffe  dans  l'endroit  où 
elle  eft  articulée  avec  le  corps  ,  fiiit  dans  la  plupart  des 
infeâes  le  mouvement  de  genou  ou  de  pivot ,  fe  remuant 
en  tout  fens.  Cette  atlion  eft  aidée  par  une  efpéce  de 
pièce  intermédiaire  fouvent  arrondie  ,  qui  fe  trouve  à 
l'origine  de  la  cuiffe  ,  &  dont  la  tête  eft  reçue  dans  la 
cavité  de  l'articulation.  Cependant  dans  quelques  infeftes, 
comme  les  dytiques  ^  la  cuiffe  ne  peut  exercer  que  le 
mouvement  de  charnière  ,  celui  de  flexion  ôcd'extenfion, 
étant  retenue  par  des  efpéces  d'appendices  ou  de  lames 
dures  :  l'articulation  de  la  jambe  avec-ia  cuiffe  ne  peut 
faire  non  plus  que  le  mouvement  de  charnière  dans 
prefque  tous  les  infeûes. 

Lesfiigmates  ,  qui  nous  reftent  à  examiner  dans  le  cor- 
celet  ,  font  des  ouvertures  oblongues  ,  ou  ovales  ,  en 
forme  d'efpéces  de  boutonnières  ,  par  lefquelles  l'infecle 
refpire  l'air  extérieur.  Ces  ftigmates  ne  font  pas  propres  & 
particuliers  au  corcelet  ;  au  contraire ,  il  y  en  a  moins  dans 
cette  partie  j  que  fur  le  ventre  ,  dont  prefque  tous  les 
anneaux  en  portent  chacun  deux  ,  un  de  chaque  côté 
latéralement  ^  au  lieu  que  le  corcelet  n'a  que  deux  ou 
quatre  ftigmates.  On  en  voit  diftinftement  quatre ,  deux 
de  chaque  côté  ,  un  plus  haut  ,  l'autre  plus  bas  ,  dans 
les  infères  à  deux  &  à  quatre  ailes  nues  ;  il  y  en  a  pareil 
nombre  dans  les  papillons^  dont  les  poils  ne  les  laiffent 
pas  appercevoir  aifément  ;  dans  les  infe£les  à  étuis  ,  on  ne 
trouve  que  deux  ftigmates  fur  le  corcelet ,  un  de  chaque 
côté.  Nous  parlerons  bientôt  des  ftigmates  qui  fe  voyent 

Bij 


;ia  H  I  s  T  O  I  R  E    A  E  R  e'  G  É  E 

fur  les  atineaux  du  ventre  ,  en  examinant  cette  partie. 
Peut-être  fera-t-on  furpris  que  le  corcelet  ait  beaucoup 
moins  de  lîigmates  que  le  ventre,  d'autant  que  cette  partie, 
répondant  à  la  poitrine  des  grands  animaux  ,  fembleroic 
devoir  contenir  feule  les  organes  de  la  refpiration  :  mais  on 
n'en  fera  plus  étonné  ,  lorfqu'on  aura  examiné  la  ftrudurs 
intérieure  de  l'infeûe  ,  &  qu'on  aura  vu  que  fes  poumons 
différent  iniiniment  de  ceux  des  autres  animaux.  Les 
poumons  des  infetles  ne  font  que  de  longs  tuyaux  blancs  , 
des  efpéces  de  longues  trachées  ,  qui  à  droite  &  à  gauche 
parcourent  prefque  toute  la  longueur  de  leurs  corps  :  de 
ces  trachées  partent  de  difîancc  en  diftance  des  ramifica- 
tions ,  qui  vont  aboutir  aux  fligmates  pour  y  pomper  Tair  , 
que  d'autres  divifions  de  vaiffeaux  très-fins  portent  & 
djftribuent  par  tout  le  corps  de  l'infede.  Il  n'eft  pas  poflTi- 
ble  de  fe  tromper  fur  l'ufage  de  ces  trachées  &  de  ces 
fllgmates  j  une  expérience  fort  aifée  démontre  leur  ufage. 
Qu'on  bouche  exadement  chacun  de  ces  ftigmates  avec 
une  goutte  d'huile  ,  par  le  moyen  d'un  pinceau  ,  l'infede 
qui  ne  peut  fe  paffer  d'air  ,  ainfi  que  les  plus  grands  ani- 
maux ,  entre  en  convulfion  &  périt  bientôt  :  fi  l'on  ne  bou- 
che les  ftigmates  que  d'un  côté  du  corps  ,  ce  côté  devient 
paralytique.  Nous  n'entrerons  pas  dans  un  plus  grand 
détail  fur  les  trachées  &  les  ftigmates  des  infeftes ,  n'ayant 
pas  deffein  de  toucher  à  la  defcription  anatomiquc  de  ces 
petits  animaux ,  qu'on  peut  voir  en  détail  dans  les  Ouvra-. 
ges  de  Swammerdam  ,  Malpighi  ôc  Valifnieri.  Notre 
plan  n'eft  que  de  décrire  leurs  parties  extérieures  &  leuc 
genre  de  vie  ,  ainfi  nous  paflbns  à  l'examen  de  la  troi- 
fiéme  ôc  dernière  partie  du  corps  de  ]'infe6te  ,  qui  eft  fon 
ventre. 

Le  ventre  dans  les  infe£tes  proprement  dits ,  eft  compofd 
de  plufieurs  anneaux  ou  demi -anneaux  ,  enchaffés  les  uns 
dans  les  autres  ^  par  le  moyen  defquels  il  peut  s'étendre ,  fe 
raccourcir ,  &  fe  porter  en  différens  fens.  Dans  les  infedes 
teilacés ,  comme  les  tiques  ^  les  poux  j  les  araignées  ôç 


DES    Insectes.  '33 

d'autres  înfe£tes  fans  ailes ,  on  ne  voit  point  de  femblables 
anneaux  ,  leur  ventre  paroît  formé  d'une  feule  pièce.  Les 
crabes  font  aufîi  dans  le  même  cas  ,  mais  au  moins  ils  ont 
une  queue  compofée  d'anneaux.  Ce  ventre  tient  antérieu- 
rement au  corcelet  ;  fouverit  il  n'y  efl  attaché  que  par 
un  filet  fort  mince.  En  général ,  il  eft  plus  gros  dans  les 
femelles ,  que  dans  les  mâles ,  ce  qui  n'efl  pas  étonnant  y 
puifque  dans  celles-là  il  doit  contenir  une  quantité  con-" 
fidérable  d'œufs. 

C'ell  ordinairement  à  l'extrémité  du  ventre  que  l'on 
trouve  /es parties  de  la  génération  des  infedes.  Quelques- 
uns  cependant  ,  comme  les  mâles  des  demoifelles  ,  les 
ont  à  la  partie  fupérieure  du  ventre  ,  ôc  les  mâles  des  arai- 
gnées ,  encore  plus  finguliers ,  les  portent  à  la  tête.  Nous' 
examinerons  ces  parties  plus  en  détail  dans  le  Chapitre' 
fuivant. 

Le  ventre ,  a  ,  comme  nous  l'avons  dit ,  plufieurs  ftig- 
Imates.  On  en  obferve  deux  fur  chaque  anneau  y  un  de 
chaque  côté  j  excepté  fur  les  derniers  anneaux. 

Enfin ,  c'eft  auffi  à  la  partie  poftérieure  du  ventre  j  que' 
jplufieurs  infe£tes  portent  les  aiguillons  dont  ils  font  armés. - 
Ces  aiguillons ,  qui  partent  de  delTous  le  dernier  anneau  , 
font  de  différentes  formes  ôc  d'un  ufage  différent  :  les  uns 
font  aigus  &  pointus  ,  les  autres  font  faits  en  une  efpéce 
de  fcie  ,  d'autres  en  tarière  ;  il  y  en  a  qui  ne  fervent  à  l'in- 
fede  qu'à  fe  défendre  &  à  bleffer  fes  ennemis ,  d'autres  au 
contraire  ne  peuvent  nuire  ,  leur  ufage  eft  feulement 
de  percer  les  endroits  où  les  infeQes  dépofent  leurs^ 
$eufsa 


t4  Histoire     abrégée 


CHAPITRE   II. 

De  la  génération  des  InJeSes. 

J__j  E  S  anciens  Philofophes  s'étoient  imaginés  que  les 
înfeQes  naiflbient  de  la  pourriture  >  &  que  des  corps 
organifés  ,  vivans  &  aufli  bien  compofe's  ,  dévoient  leuc 
exiftence  à  une  efpéce  de  hazard.  Cette  erreur  tranfmife 
d'âge  en  âge  &  foutenue  par  de  grands  Naturaliftes  ,  a 
duré  jufques  dans  le  dernier  fiécle.  Rhedi,  l'un  des  plus 
habiles  obfervateurs  qu'ait  produit  l'Italie  ,  fut  un  des  pre- 
miers qui  fit  voir  l'abfurdité  de  cette  opinion  ,  oc  le  dé- 
montra par  des  expériences  inconteftables  :  il  prouva  que 
tous  les  infeftes  nailToient ,  comme  les  autres  animaux, 
d'autres  infe£tes  de  même  efpéce ,  fécondés  par  un  accou- 
plement qui  avoit  précédé. 

La  génération  des  infeâes  eft  donc  femblable  à  celle 
des  autres  êtres  animés  :  ils  s'accouplent ,  ils  font  diftin- 
gués  par  le  fexe ,  èc  tous  les  individus  parmi  ces  petits 
animaux  font  ou  mâles  ou  femelles  ;  il  faut  cependant 
en  excepter  quelques  genres  d'infedes ,  tels  que  les  abeil- 
les ,  les  fourmis  ôcc.  dans  lefquels  outre  les  individus  mâles 
&  femelles  >  il  y  en  a  encore  d'autres  en  plus  grand  nom- 
bre qui  n'ont  aucun  fexe ,  &  que  plufieurs  Naturaliftes  ont 
appelles  les  mulets  ,  parce  qu'ils  ne  font  pas  propres  à 
la  génération  :  mais  ces  efpéces  de  mulets  proviennent 
eux-mêmes  des  mâles  &  des  femelles  du  même  genre  quî 
fe  font  accouplés  ,  ainfi  ils  rentrent  dans  la  régie  générale 
que  nous  avons  établie. 

On  peut  donc  affurer  que  tous  les  infeftes  font  ou  mâ- 
les ,  ou  femelles ,  ou  enfin  mulets ,  ce  qui  ne  fe  rencontre 
que  dans  quelques  genres  ;  &  que  l'aftion  réciproque  du 
mâle  &  de  la  femelle ,  eft  nécelfaire  pour  la  produ6tio» 
de  aouveaux  individus. 


DES    Insectes;  i^ 

Les  parties  qui  diftinguent  les  mâles  d'avec  les  femelles , 
font  de  deux  fortes  :  les  unes  n'ont  point  de  rapport  à  la 
géne'ration ,  &  les  autres  font  abfolument  néceflaires  pour 
la  produire.  Parmi  celles  ci ,  les  unes  font  extérieures  6c 
les  autres  font  intérieures  ;  nous  ne  décrirons  que  les  pre- 
mières ,  ne  voulant  point  entrer  dans  le  détail  anatomique 
desinfeâes. 

En  général ,  quelqu'un  qui  connoît  un  peu  les  infe£les  y 
diftingiie  fouvent  à  la  première  vue  ,  un  mâle  d'avec  une 
femelle  ,  par  plufîcurs  marques  extérieures  qui  ne  dépen- 
dent point  des  parties  du  fexe  &  n'y  ont  aucun  rapport. 
Premièrement  la  groffeur  du  corps  &:  particulièrement 
celle  du  ventre  eft  différente.  Dans  les  grands  animaux  les 
mâles  font  aflez  ordinairement  plus  gros  que  leurs  femel- 
les ;  dans  les  infedes  c'ell  tout  le  contraire  ,  les  mâles 
font  prefque  toujours  plus  petits  :  il  y  a  même  certains 
mâles  qui  font  d'une  petiteffe  énorme  par  rapport  à  leurs 
femelles.  J'ai  vu  des  fourmis  accouplées  ,  dont  le  mâle 
étoit  fi  petit  qu'il  ne  faifoit  pas  la  fixiéme  partie  de  la  grof- 
feur de  fa  femelle  ;  il  eft  de  même  des  cochenilles  & 
des  kermès  ;  la  femelle  eft  aflez  grofl^e ,  tandis  que  le  mâle 
reflemble  à  un  très-petit  moucheron  ^  qui  court  &  fe  pro- 
mené fur  le  corps  immobile  de  fa  femelle  ,  comme  fur  un 
vafte  champ.  La  difproportion  n'eft  pas  à  beaucoup  près  iî 
grande  dans  beaucoup  d'autres  infeftes ,  mais  au  moins  les 
femelles  ont  le  ventre  beaucoup  plus  gros  que  leurs  mâ- 
les j  ce  qui  étoit  néceflaire  ,  puifqu'il  doit  être  capable  de 
contenir  une  quantité  prodigieufc  d'œufs.  Une  autre  diffé- 
rence fouvent  alfez  notable  dans  les  infedes  de  différens 
fexes  f  confifte  dans  la  forme  &  la  grandeur  de  leurs  anten- 
nes ;  elles  font  ordinairement  plus  grandes  dans  les  mâles  : 
qu'on  examine  un  hanneton  mâle ,  &  fa  femelle;  celle-ci  a 
les  feuillets  qui  terminent  fes  antennes  ,  courts  &  petits  , 
tandis  que  le  mâle  les  a  grands  &  apparens  :  la  même 
chofe  s'obferve  dans  prefque  tous  les  infedes  à  étuis,  mais 
dans  beaucoup  d'autres  genres  >  il  y  a  une  autre  diitéreuce 


-i'^  Histoire    a  b  r  1é  g  is  e 

encore  plus  fenfibie  dans  les  antennes  :  c'eft  particulière* 
•ment  dans  certaines  phalênes^plufieurs  tipules  &  quelques 
autres  infedes ,  dont  les  antennes  font  barbues  comme  les 
côtés  d'une  plume ,  qu'on  peut  obferver  cette  différence  : 
leurs  mâles  ont  leurs  antennes  à  plumes  ou  à  barbes  gran- 
des ,  larges  &  belles  ,  imitans  une  efpéce  de  panache ,  tan-; 
dis  que  celles  des  femelles  ont  des  oarbes  fi  étroites ,  que 
fouvent  même  elles  ne  paroifient  pas  ^  ôc  qu'on  les  croiroit 
compofées  d'un  feul  &  limple  filet. 

Une  troifiéme  différence  de  certains  infc£tes  mâles  &C 
femelles  ,  dépend  des  cornes  ou  appendices  de  la  tête  ,  on 
du  corcelet  ;  par  exemple  le  fcarabd  ^  appelle  moine  ou  ca- 
pucin ,  le  boufier  qui  lui  reffemble  ,  &  d'autres  infe£les 
fèmblables,  ont  des  cornes,  ou  à  la  tête,  ou  au  corcelet; 
qui  ne  fe  trouvent  que  dans  les  mâles  ,  &  qui  manquent 
abfolument  aux  femelles  :  c'eft  à  peu  près  confme  les  cor- 
nes des  béliers  que  la  nature  a  refufées  aux  brebis.  On  voit 
dans  le  petit  comme  dans  le  grand  ,  que  les  mâles  des 
animaux  ont  reçu  plufieurs  parties  qui  leur  fervent,  ou  de 
parure ,  ou  de  défenfe  ,  tandis  que  les  femelles  en  font 
privées. 

C'eft  ce  qu'on  obferve  encore  par  rapport  à  une  qua« 
triéme  différence  ,  qui  fe  remarque  entre  certains  infeftes 
inâles  &  femelles  :  cette  dernière  confifte  dans  les  ailes  ," 
qui  manquent  à  plufieurs  femelles  ,  tandis  que  les  mâles 
en  font  pourvus.  Dans  la  plupart  des  ferions  d'infe£les,oil 
peut  obferver  quelques  efpéces  qui  font  dans  ce  cas* 
Parmi  les  infeftes  à  étuis ,  le  vers  îuifant  femelle  n'a  ni 
ailes  ni  étuis,  les  uns  ni  les  autres  ne  manquent  point  à  foni 
mâle  :  les  hémiptères  ou  infeftes  à  demi  étuis  nous,offrent 
un  pareil  exemple  dans  les  kermès  6c  les  cochenilles. 
Il  en  eft  de  même  des  infeâes  à  ailes  couvertes  d'écaillés  : 
quelques  phalènes  ont  des  femelles  qui  n'ont  point  d'ailes^ 
ou  qui  n'en  ont  tout  au  plus  que  des  moignons  informes  ," 
comme  la  phalène  de  la  chenille  à  broffe  &  quelques 
.^Utfes  j  quelques  ichneumons  dans  lafedion  des  infedes  à 

quatre 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  sr  1-7 

quatre  aîles  nues,  ont  des  femelles  fans  aîles,  qui  reffem- 
blent  à  des  mulets  de  fourmis  à  la  première  vue  :  il  n'y 
a  guères  que  parmi  les  infedes  à  deux  aîles ,  qu'on  ne 
remarque  aucune  efpéce  où  cette  différence  fe  trouve. 

Mais  toutes  ces  différences  ne  font  point  effentielles  à  la 
génération  ,  elles  ne  fe  rencontrent  que  dans  un  certain 
nombre  d'efpéces  :  la  véritable  diflinttion  des  mâles  d'a- 
vec les  femelles  ,  confifte  dans  les  parties  du  fëxe.  Ces 
parties  font,  comme  nous  l'avons  dit,  affez  ordinairement 
placées  à  l'extrémité  du  ventre  :  dans  la  plupart  des  infec-. 
tes  mâles ,  fi  l'on  preffe  le  ventre,on  fait  fortir  par  l'ouverr 
ture  qui  efl  à  fon  extrémité  deux  efpéces  de  crochets  fou-*! 
vent  bruns  ,  affez  durs ,  &  en  preffant  encore  plus  fort  pat 
gradation  ,  ces  deux  crochets  s'entrouvrent  ,  &  on  voit 
paroître  entr'eux  une  partie  oblongue  ,  qui  efl  la  véritable 
partie  du  mâle  :  les  crochets  fervent  à  l'infefte  à  s'accro- 
cher &  à  fe  cramponer  après  fa  femelle ,  &  lorfqu'une  fois 
il  l'a  faifie^  la  véritable  partie  néceffaire  à  la  génération  fait 
fon  office  :  dans  l'état  ordinaire  ces  parties  paroilfent  peu, 
il  faut  comprimer  le  ventre  pour  les  découvrir  ;  mais 
lorfque  le  mâle  preffé  par  des  mouvemens  amoureux  , 
veut  careffer  fa  femelle ,  il  pouffe  lui-même  au  dehors  ces 
parties ,  qui  font  enflées  &  tendues. 

Il  en  eft  de  même  de  la  femelle  ,  dont  les  organes  font 
cachés  dans  l'intérieur  du  ventre  :  lorfqu'on  le  preffe ,  on 
ne  voit  point  fortir  les  deux  crochets  qui  s'apperçoivent 
dans  le  mâle  ,  on  ne  fait  paroître  tout  au  plus  qu'une 
efpéce  de  canal  ou  conduit ,  qui  lui  fert  comme  de  vagin  , 
dans  lequel  le  membre  du  mâle  s'introduit ,  &  par  lequel 
les  œufs  fortent ,  lorfqu'ils  font  dépofés  dans  le  tems  d^ 
la  ponte. 

Telles  font  les  parties  du  fexc  qui  fe  voyent  au-dehors 
&  par  lefquelles  on  peut  aifément  reconnoître  les  infec- 
tes mâles  &  les  femelles. 

Dès  que  l'on  voit ,  en  comprimant  le  ventre ,  deux  cro- 
chets avec  une  efpéce  de  membre  au  milieu  ,  on  peut 

Tome  /,  C 


'f8  Histoire    abrégée 

affurer  que  cet  infede  eft  un  mâle  ;  Ci  au  contraire  il  ne  fort 
rien  ,  ou  qu'il  n'y  ait  qu'un  limple  conduit  ,  c'eft  une 
femelle.  Nous  n'entrons  point  dans  le  détail  des  parties 
intérieures  beaucoup  plus  nombreufes  &  plus  admirables. 
On  peut  confulter  fur  cet  article  Swammerdam  ,  Malpi- 
ghi  &  d'autres ,  qui  ont  traité  à  fond  Panatcmie  des  infec-» 
tes.  Pour  nous ,  nous  ne  décrivons  que  leur  figure  extérieu- 
re ,  leur  vie ,  leurs  moeurs  :  nous  nous  bornons  à  écrire  leur 
hiftoire  ,  &  un  Hiftorien  n'eft  pas  obligé  de  donner  une 
defcription  anatomique  des  peuples  dont  il  parle. 

Les  parties  que  nous  venons  de  décrire ,  fe  trouvent 
dans  tous  les  infeâes ,  excepté  dans  les  mulets  de  certains 
genres ,  qui  n'ont  point  de  fexe.  Ces  derniers  font  inutiles 
pour  la  propagation  de  lefpéce.  Quant  aux  autres  ,  un 
de  leurs  premiers  foins  eft  de  la  multiplier  ,  en  s'accou- 
plant  mutuellement  :  cet  accouplement  s'opère  au  moyen 
des  crochets  dont  le  mâle  eft  pourvu  affez  ordinairement  : 
le  mâle  comme  le  plus  lafcif ,  monte  amoureufement  fur 
2a  femelle  ,  l'agace  ,  va  &  vient  autour  d'elle  ;  celle-ci 
commentant  à  participer  aux  mouvemens  qui  agitent  le 
mâle  ,  étend  fon  ventre  ,  entr'ouvre  la  fente  qui  eft  à  l'ex- 
trémité ,  en  fait  fortir  le  canal  de  la  matrice  ,  que  le  mâle 
faifit  avec  fes  crochets  :  pour  lors  le  refte  de  l'accouple- 
ment eft  aifé ,  il  confifte  dans  l'introduâion  de  la  partie 
mâle.  Dans  quelques  infe£tes  cet  accouplement  eft  long  , 
ils  reftent  quelquefois  des  journées  entières  unis  enfem- 
ble  ;  ils  marchent ,  ils  volent  même  dans  cette  attitude  f 
faos  que  le  mâle  lâche  la  femelle  ,  comme  on  le  voit  tous 
les  jours  dans  les  papillons  blancs  des  jardins  ;  dans  d'au- 
tres ,  comme  les  mouches ,  il  eft  plus  court  ;  fouvent  ces 
accoupiemens  ne  font  pas  uniques  ;  un  mâle  a-t-il  quitté 
une  femelle  ,  quelquefois  un  autre  la  reprend  &  l'attaque 
de  nouveau.  Certains  infeftes  même  qui  ne  font  pas  leur 
ponte  tout  de  luite  ,  s'accouplent  dans  l'intervalle  de 
chaque  ponte. 

Outre  cette  manière  de  s'accoupler ,  qui  .eft  la  plus 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s;  ip 

eommufte  parmi  les  infetles  ;  ii  y  en  a  encore  quelques 
autres  ,  que  pratiquent  certains  genres  d'infeftes  ,  dont 
quelques  unes  paroifTent  fort  finguliéres  &  dépendent  de 
la  polition  &  de  la  fituation  des  parties  du  fexe.  Nous  ver^ 
rons  par  exemple  dans  la  fuite  en  parlant  des  demoifelles , 
que  leur  mâle  a  les  crochets  fitués  à  l'extrémité  du  ventre 
comme  la  plupart  des  infedes ,  mais  que  la  partie  la  plus 
néceflaire  à  la  génération  eft  placée  à  l'origine  de  ce  même 
ventre  proche  le  corcelet ,  tandis  que  fa  femelle  a  l'orifice 
du  vagin  vers  la  queue.  Cette  conftru£tion  rend  l'accou* 
plement  fort  différent  :  le  mâle  fe  fert  à  la  vérité  de  fes 
crochets  pour  faifir  la  femelle ,  mais  il  ne  la  prend  point  à 
la  queue ,  jamais  il  ne  pourroit  faire  parvenir  à  cet  endroit 
le  haut  de  fon  ventre  ou  eft  la  partie  de  fon  fexe  ;  il  accro- 
che la  tête  de  la  femelle  j  il  la  faifit  au  col  avec  l'extré-; 
mité  de  fa  queue  ,  mais  lorfqu'il  la  tient  atnfi ,  il  n'en 
paroît  pas  plus  avancé  ;  il  femble  que  l'accouplement 
ne  pourra  jamais  fe  faire  ,  &  réellement  il  ne  fe  feroit 
point ,  fi  la  femelle  ne  faifoit  le  refte  de  l'ouvrage  :  celle-ci 
ainfî  ferrée  &  fatiguée  par  le  mâle  qui  ne  la  quitte  point ,  & 
peut-être  charmée  de  fe  voir  ainfi  prévenue ,  condefcent  à 
les  défirs  :  elle  recourbe  en  devant  fon  ventre  qui  efl  fort 
long  &  en  fait  parvenir  l'extrémité  jufqu'au  defibus  du 
corcelet  du  mâle  ,  à  l'endroit  où  fe  trouvent  fes  parties  : 
pour  lors  l'accouplement  eft  parfait.  La  femelle  refte  ac- 
crochée par  un  double  lien  :  fa  tête  eft  prife  par  l'extré- 
mité du  ventre  du  mâle  ,  tandis  que  fa  queue  eft  unie 
à  l'origine  de  ce  même  ventre  ;  elle  forme  une  efpéce  de 
cercle.  Il  en  eft  de  même  des  araignées  dont  l'accouple- 
ment a  fait  jufqu'ici  un  point  d'hiftoire  naturelle  difficile 
à  connoître.  Ces  infe£l:es  portent  leurs  parties  mâles  à  la 
tête  &  leurs  femelles  les  ont  fous  le  ventre  :  ce  font  donc, 
dans  leurs  accouplemens ,  ces  efpéces  de  bras  des  mâles 
qui  vont  chercher  la  partie  des  femelles.  Nous  explique- 
rons cet  article  plus  en  détail ,  en  traitant  les  genres  des 
infedes  en  particulier. 

Ci; 


flO  Histoire    X  b  r  f  g  é  e 

Lorfque  l'accouplement  eft  accompli  ,  fouvent  les  mâ- 
les des  infe£tes  périflent  très-peu  de  tems  après  ;  ils  font 
épuifés  &  languilfans  :  la  nature  ne  les  avoit  deftinés  qu'à 
féconder  leurs  femelles  ;  dès  qu  elle  a  pourvu  à  la  propa- 
gatio'.i  de  l'cfpéce  ,  ces  mâles  deviennent  inutiles  ;  il  n'en 
cft  f'is  de  même  des  femelles ,  elles  vivent  affez  ordinairci- 
meat  un  peu  plus  que  leurs  mâles  ;  il  faut  qu'elles  falTent 
leur  ponte  ,  muis  lorfqu'eile  eft  faite  ,  elles  périffent  aufîi 
bien  1 6t. 

Cette  ponte  dans  la  plupart  des  infe£tes  ,  confifte  à  dér- 
pofer  leurs  œufs.  Je  dis  dans  la  plupart  des  infedes  ,  car  il 
y  en  a  quelques-uns  ,  qui  ne  font  pas  des  œufs  ,  mais  des 
petits  tous  vivans  :  ces  infcdes  font  vivipares.  Cette  diffé- 
rence paroît  d'abord  aflez  fmgulicre.  Toute  la  claffe  des 
animaux  quadrupèdes  eft  vivipare  ,  ces  animaux  font  tous 
des  petits  femblables  à  eux  ôc  vivans  :  les  oifeaux  au  con- 
traire font  tous  ovipares  ,  tous  pondent  des  œufs  &  aucun 
ne  fait  des  petits  vivans.  Il  fembleroit  donc  que  la  nature 
devroit  être  uniforme  dans  les  autres  clalTes  d'animaux  j 
anais  c'eft  tout  le  contraire  :  parmi  les  poiflbns ,  le  grand 
nombre  fait  des  œufs ,  mais  quelques-uns  font  des  petits , 
tels  que  tous  les  poilTons  qui  approchent  des  baleines.  Il 
eft  vrai  que  ce  genre  de  poiflbns  tient  beaucoup  des  qua- 
drupèdes ,  qu'il  en  a  tous  les  caraâeres,  enforte  qu'il  n'eft 
pas  étonnant  qu'il  leur  reffemble  en  cet  article  comme 
dans  beaucoup  d'autres.  Mais  fi  nous  fuivons  les  autres 
clafles  ,  nous  verrons  que  dans  toutes  il  y  a  des  animaux 
qui  mettent  leurs  petits  au  monde  de  l'une  &  de  l'autre 
façon  ;  que  dans  toutes  il  y  a  des  animaux  ovipares  & 
vivipares  ;  ôc  pour  commencer  par  les  reptiles  ou  amphi- 
bies ,  la  plupart  font  des  œufs ,  mais  la  vipère  eft  vivipare , 
&  c'eft  pour  cette  raifon  qu'on  lui  a  donné  le  nom  de 
<yij:ere.  Les  vers  font  une  claffe  compofée  d'animaux  pref- 
que  tous  ovipares  ,  quelques-uns  néanmoins  font  vivipa- 
res tels  que  la  came  des  rivières  ,  une  coquille  turbinée  3 
qui  porte  le  nom  de  vivipare  ;  &.  quelques  autres. 


DES    Insectes.  "ift 

Les  mfe£l:es  ne  font  donc  pas  les  feuls  animaux  qui  ren- 
ferment dans  leur  clafle  des  efpéces  ovipares  &  d'autres 
vivipares.  Il  eft  vrai  que  les  dernières  font  en  petit  nombre  ; 
nous  n'avons  que  les  cloportes  ,  les  pucerons ,  &  quelques 
efpéces  de  mouches ,  qui  faffent  des  petits  vivans  :  tous  les 
autres  infeâes  font  ovipares.  Les  oeufs,que  pondent  ces  in- 
fedes ,  varient  beaucoup  pour  la  figure  i  il  y  en  a  de  ronds, 
d'oblongs  ôc  de  toutes  fortes  de  formes  ;  quelques-uns  font 
aigrettes  ,  ou  bien  ornés  d'une  efpéce  de  couronne  de 
poils  :  ils  varient  auffi  pour  les  couleurs.  Nous  dirons  quel- 
que chofe  de  tous  ces  œufs  difFérens  ,  dont  quelques-uns 
font  admirables  ,  en  traitant  les  infedes  en  détail.  Nous 
remarquerons  feulement  ici  que  ces  œufs  font  fouvent 
C'n  très-grand  nombre  ,  par  centaines  ,  par  milliers  ,  & 
qu'en  général  les  infettes  font  très-féconds  ;  il  femble  que 
plus  les  animaux  font  petits ,  plus  la  nature  les  a  multipliés. 
Les  grands  animaux  ne  font  qu'un  petit  à  la  fois  ,  &  le 
|>ortent  long-tems  :  une  vache  ne  fait  qu'un  veau  par  an  ; 
d'auTes  quadrupèdes  plus  petits  multiplient  davantage.  La 
fécondité  des  lapins  paroît  finguliere,  mais  elle  n'approche 
pas  de  celle  de  la  plupart  des  infetles.  Suivant  les  calculs 
qu'en  ontfaitplufieurs  Auteurs, une  feule  abeille  femelle, 
celle  que  l'on  appelle  la  reine  ,  donnera  elle  feule  naiffan- 
ce  à  deux ,  trois  ,  &  quatre  eiïaims  dans  une  année  ,  ôc  le 
moindre  de  ces  effaims  eft  fouvent  compofé  de  quinze  ou 
feizc  mille  abeilles.  Les  papillons  &  nombre  d'autres 
infedes  ne  multiplient  guères  moins.  Une  pareille  fécon- 
dité étoit  néceffaire  pour  conferver  ces  efpéces  d'ani- 
maux ,  qui  ,  fervant  de  nourriture  à  plulieurs  autres, 
font  continuellement  expofés  à  devenir  la  proie  d'un  nom- 
bre infini  d'ennemis.  Nous  verrons  ,  en  parlant  de  la  nour- 
riture des  infetles  ,  que  ces  petits  animaux  fe  tendent  des 
pièges  ,  fe  dévoren'  les  uns  &  (es  autres ,  tandis  qu'ils  font 
expofés  à  être  dévorés  par  les  oifeaux ,  les  reptiles ,  les 
poiffons,  &  nombre  d'autres  animaux. 

le^orfque  les  infedçs  depofçnt  leurs  œufs  ;  la  plupart  le 


ae  Histoire    Abrégée 

font  avec  un  foin  qui  fembleroit  demander  la  plus  grande 
intelligence ,  Ci  l'on  ne  f(çavoit  qu'ils  font  conduits  6c  diri-, 
gés  par  une  intelligence  fupérieure  ,  qui  prend  autant  do 
foin  des  plus  petits  infettes ,  que  de  l'animal  le  plus  grand 
&  le  plus  paifait.  En  général  ,  la  mère  a  ia  précaution' 
de  placer  fes  œufs  dans  un  endroit  où  ks  peûts  naiffans 
feront  fûrs  de  trouver  la  nourriture  qui  leur  conviendra.; 
L'infeâe  fe  nourrit-il  d'une  plante  particulière  ,  c'ell  fut 
cette  plante  que  fe  trouvent  fes  œuls  :  s'il  fe  nourrit  de  ra- 
cines ou  de  bois  ,  les  œufs  font  dépofcs  dans  la  terre  on 
fous  les  écorces  des  arbres  ,  quelquefois  même  dans  ia 
fubftance  du  bois. 

Les  matières  les  plus  fales  &  les  plus  dégoûtantes  four-. 
nilTent  la  nourriture  de  quelques  infe£tes  ,  lorfqu'ils  font 
jeunes  :  leur  mare  ,  qui  depuis  long  tems  a  quelquefois 
abandonné  ce  fale  domicile  ,  va  le  chercher  de  nouveau  y 
lorfqu'elle  veut  faire  fa  ponte  ,  inftruite  que  fes  petits 
y  trouveront  un  aliment  convenable.  Beaucoup  d'infedtes," 
qui  après  avoir  pafîe  une  partie  de  leur  vie  dans  l'eau ,  font 
devenus  enfuite  habitans  de  l'air ,  vont  retrouver  les  bords 
ou  la  furface  de  Peau ,  pour  y  dépofer  leurs  œufs  :  enfin ,  il 
y  a  des  infe£les  dont  les  peti:s  fe  nourriffent  d'autres  in-; 
fe£les  dans  leur  jeunefle  &  fous  leur  première  forme  ;  la 
.mère  3  qui  depuis  fa  transformation  ,  ne  peut  nuire  à. ces 
mêmes  infedes ,  qui  ne  leur  touche  feulement  point,  fçait 
aller  dépofer  fes  oeufs  au  milieu  d'eux  j,  fou  vent  fut 
leur  corps  ,  &  même  quelquefois  dans  leur  intérieur ,  afin 
que  fes  petits  puiflent  trouver  en  naiflànt  l'aliment  que 
la  nature  leur  a  deftiné. 

Une  autre  prévoyance  que  femblent  avoir  les  infe£les  J 
c'eft  de  mettre  leurs  œufs ,  autant  qu'il  eft  poflible ,  à  l'abrî 
du  froid  &  des  ennemis  qui  pourroient  les  dévorer.  Nous 
avons  dit  que  quelques-uns  les  enfonçoient  en  terre f 
d'autres  les  dépofent  dans  le  parenchyme  des  feuilles  des 
arbres  &  des  plantes  ,  entre  les  deux  membranes  qui  com- 
DQÏçm  ces  feuilles.  Quelques-uns  comme  les  araignées  f 


DÈS    Insectes.  à^ 

les  enveloppent  d'un  tiflu  foyeux  très-fin  ôc  délicat ,  que 
plufieurs  portent  avec  elles  :  d'autres  comme  certaines 
phalènes  les  recouvrent  de  poils  qu'ils  détachent  de  leur 
propre  corps  ,  &  qui  les  dérobant  à  la  vue ,  les  défendent 
du  froid  extérieur  :  d'autres  enfin  les  cachent  entre  les 
poils  des  grands  animaux  ,  dont  la  chaleur  les  fait  éclore. 
Tant  d'induftrie  de  la  part  de  ces  petits  animaux  ,  doit 
nous  faire  admirer  de  plus  en  plus  la  grandeur  du  Créateur, 
dbnt  la  fageffe  infinie  ne  brille  pas  moins  dans  les  corps  de 
la  nature  les  plus  petits  &  les  plus  vils  à  nos  yeux ,  que  dans 
ceux  qui  nous  paroiffent  les  plus  furprenans  &  les  plus 
dignes  de  notre  attention. 


CHAPITRE    III. 

X)4S  mttamorphofes  ou  du  développement  des  Infectes. 

XJ  ES  animaux  de  claffes  différentes  de  celle  des  infec- 
tes ,  naifTent  tous  ou  prefque  tous  avec  la  même  forme 
qu  ils  auront  toute  leur  vie. 

Un  quadrupède  au  fortir  du  ventre  de  fa  mère  j  eft  un: 
vrai  quadrupède ,  dont  tous  les  membres  bien  développés 
Confervent  la  même  figure  jufqu'à  la  plus  grande  vieil- 
lefTe  :  s'il  lui  arrive  quelques  changemens  ,  ils  ne  con- 
fident que  dans  la  grandeur  Ôc  la  proportion ,  &  nullement 
dans  la  conformation  des  parties.  Il  en  eft  de  même  des  oi- 
feaux  ,  qui  au  fortir  de  l'oeuf  paroiffent  fous  la  même  for- 
me qu'ils  conferveront  jufqu'à  la  mort.  Quelques  infe£les 
font  dans  le  même  cas  ,  mais  ce  n'eft  pas  le  plus  grand 
nombre.  En  général  ,  tous  les  infettes  qui  n'ont  point 
d'aîles  ,  à  l'exception  de  la  puce  feule ,  naiffent  avec  la 
même  figure  qu'ils  doivent  avoir  toute  leur  vie  :  le  clopor-- 
te ,  par  exemple ,  qui  eft  vivipare ,  fort  du  ventre  de  fa  mè- 
re avec  toutes  les  parties  qui  conftituent  un  véritable  clo- 
j>orte  i  l'aiaignée  qui  vient  d'un  œuf  ^  fort  de  cet  œuf  avec 


st4  H  r  S  Tr  d  I  R  E    a  b  r  É  g  i?  e 

le  corps  ,  les  pattes  &  toutes  les  autres  parties  qui  fe  fon^ 
voir  dans  les  grandes  araignées  :  il  en  eft  de  même  des 
tiques ,  des  poux ,  des  fcolopendres  &  des  autres  infedes 
dépourvus  d'aîles  que  nous  avons  désignés  au  commence-; 
ment ,  par  le  norn  d'infectes  cruftacés  :  tous  ne  différent 
de  leur  mère  que  par  la  grandeur ,  à  cela  près  ils  confer- 
vent  la  même  figure  dans  la  Jeunefle  &  dans  leur  âge, 
parfait. 

Mais  les  autres  infedes ,  ceux  qu'on  peut  appeller  infec- 
tes proprement  dits^  ne  font  pas  dans  le  même  cas.  Sou- 
vent lorfqu'ils  paroifTent  au  jour  ,  lorsqu'ils  percent  l'oeuf 
dans  lequel  ils  étoient  renfermés  j  ils  ne  refîemblent  nulle-» 
ment  à  ceux  qui  leur  ont  donné  le  jour.  Avant  même  que 
de  parvenir  à  cette  dernière  forme ,  ils  pafTent  par  plufieurs 
autres  :  ce  font  ces  différens  changemens  des  infedes 
auxquels  on  a  donné ,  peut-être  fans  trop  de  fondement ,  le 
nom  de  métamorphofes.  Nous  allons  d'abord  en  rappoçtei; 
quelques  exemples. 

Que  l'on  prenne  les  œufs  que  dépofe  un  papillon;, au 
bout  de  quelque  tems  ,  les  œufs  éclofent  ,  il  en  fort  un 
animal  ;  mais  ce  n'eft  pas  un  papillon  femblable  à  ctlui  qui 
a  donné  naiffance  à  l'œuf,  c'eft  une  chenille  qui  paroît  er» 
difFéi;er  beaucoup.  Cette  chenille  eft  donc  la  première 
forme  j  fous  laquelle  paroît  à  nos  yeux  le  papillon  au  fortic 
de  l'œuf  ;  c'eft  fous  cette  forme  que  cet  infedte  croît  & 
groflit,  c'eft  fous  cette  forme  qu'il  change  plufieurs  fois  de 
peau  ,  avant  que  de  parvenir  à  fa  dernière  grofleur  ;  lorfH 
qu'une  fois  il  y  eft  parvenu  ,  pour  lors  il  fe  fait  un  fécond 
changement ,  cet  infede  change  encore  de  peau  ,  il  fe 
dépouille ,  non  plus  comme  les  premières  fois ,  pour  paroî-: 
tre  fous  la  fîgurede  chenille ,  mais  fous  celle  de  nymphe  ou 
de  chryfalide.  C'eft  le  fécond  état  du  papillon^dans  lequel  il 
refte  pendant  quelque  tems  ,  fans  pouvoir  marcher ,  pref< 
que  fans  mouvement  ;  &  fans  prendre  de  nourriture  j  juC-j 
qu'à  ce  que  de  cette  nymphe  il  forte  un  papillon.  Dans  ce 
^oiliéme  &  dernier  état ,  l'animal  reffemble  à  celui  qui  lui 


DES    Insectes;  25: 

a  donne  naiflance  ;  il  n'a  plus  de  changemens  à  fobîr  ;  il  eft 
propre  à  la  génération  ;  en  un  mot  il  a  acquis  toute  fa 
perfetlion  ,  c'eft  un  animal  parfait  ,  au  lieu  que  dans 
les  deux  premiers  états  qui  avoient  précédé  ,  il  ne  faifoit 
que  croître ,  prendre  de  la  nourriture  &  fe  développer  fuc- 
celTivement. 

Qu'on  obferve  les  mouches ,  on  verra  les  mêmes  chan- 
gemens ,  ou  au  moins  des  métamorphofes  très-approchan- 
tes. Une  JTiouche  ,  par  exemple  ,  dépofe  fes  œufs  fur  la 
viande ,  ce  qui  n'arrive  que  trop  fouvent  j  &  la  fait  corrom- 
pre ;  obfervons  l'œuf  qu'elle  a  dépofé ,  au  bout  de  quelques 
jours,  nous  en  verrons  fortir  une  efpece  de  vers,  qui  ré- 

t)ond  à  la  chenille  du  papillon  ,  c'eft  le  premier  état  de 
a  mouche.  Ce  vers  fe  nourrit  ,  groffit ,  &  lorfqu'il  eft 
parvenu  à  fa  dernière  grandeur ,  il  pafTe  à  l'état  de  nym- 
phe ,  au  fécond  état  des  infeftes  à  métamorphofes.  Il  eft 
vrai  que  cette  nymphe  diffère  de  celle  du  papillon ,  l'in-» 
fede  ne  quitte  point  fa  peau  ,  mais  cette  peau  fe  durcit  f 
forme  une  efpéce  de  coque  j  dans  laquelle  eft  la  véritable 
nymphe  ,  qui  rcfte  dans  cet  état  fans  prendre  de  nourriture 
&  fans  mouvemens.  Enfin  à  ce  fécond  état,  fuccéde 
au  bout  de  quelques  jours  le  troifiéme  ;  de  cette  nymphe, 
de  cette  efpéce  de  coque  fort  une  mouche  parfaite  , 
femblable  à  la  mouche  mère.  La  mouche  fous  fa  première 
forme  a  pris  tout  fon  accroiffement ,  lorfqu'cUe  fort  de  fa 
coque  elle  n'a  plus  à  croître  ,  c'eft  un  infecfe  parfait.' 
Tels  font  les  changemens  ou  métamorphofes  que  tout  le 
naonde  peut  aifément  obferver  dans  les  infefles. 
-  Ainfi  ceux  d'entre  ces  animaux  ,  qui  font  fujets  à  ces 
changemens ,  paffent  par  trois  états  différens. 

Le  premier  eft  celui  qu'ils  ont  au  fortir  de  l'œuf:  l'in- 
fefte  pour  lors  reffemble  à  une  efpéce  de  vers  ,  &  réelle- 
ment on  lui  donne  fouvent  ce  nom.  On  appelle  vers  de 
mouches  ceux  qui  fe  trouvent  dans  la  viande  ,  vers  de 
chair  pourrie ,  ou  vers  de  bouze  de  vache  ,  plufieurs  qui 
donnent  des  infedes  à  étuis.  Mais  comme  le  nom  de  vers 
Tome  I,  D 


a6  Histoire     ABRécéE 

appartient  plus  particulièrement  à  une  clafle  d'infeSes  , 
qui  relient  toute  leur  vie  fous  la  même  forme ,  comme  les 
vers  de  terre  ôcc.  nous  croyons  devoir  donner  un  autre 
nom  aux  infeftes  ,  pendant  ce  premier  état  de  leur  vie  : 
celui  de  chenille  a  déjà  été  donné  à  quelques-uns  ;  mais  il 
eft  confacré  principalement  aux  papillons  ôc  aux  pha- 
lènes. Quelques  Auteurs  ont  appelle  ces  vers  d'infe£les 
larva  ,  comme  qui  diroit  mafqite ,  parce  que  fous  cette 
figure  l'infefteefl  comme  mafqué.  Nous  traduirons  ce  mot 
par  un  mot  François ,  &  nous  appellerons  les  infedes  dans 
ce  premier  état ,  Jarres.  On  eft  fouvent  obligé  d'employer 
des  exprefTions  nouvelles  ,  lorfqu'on  a  à  traiter  des  fujets 
neufs  ôc  fur  lefquels  on  a  peu  écrit.  Ces  infeâies  dans 
ce  premier  état ,  ces  larves  varient  beaucoup  ,  fuivant  les 
différens  genres  d'infedes  :  en  général  cependant ,  elles 
ont  toutes  le  corps  compofé  d'un  nombre  d'anneaux.  Quel- 
ques-unes ont  des  antennes  ,  beaucoup  d'autres  n'en  ont 
point  ;  beaucoup  ont  leur  tête  dure  &  écailleufe  ,  comme 
les  chenilles  &  les  larves  d'infedes  à  étuis  ;  d'autres  , 
comme  celles  des  mouches  ont  des  têtes  molles ,  dont 
la  forme  eft  changeante  &  variable  :  dans  plufieurs ,  on 
diftingue  aifément  la  tête  ,  le  corcelet  &  le  ventre  ;  dans 
d'autres  ,  il  n'eft  pas  aifé  d'alTigner  la  diftinftion  de  chacu- 
ne de  ces  parties ,  elles  femblent  continues  ôc  confondues 
enfemble  ;  dans  certaines ,  on  ne  diftingue  pas  aifément  la 
réparation  du  corcelet  d'avec  le  ventre.  La  plus  grande 
partie  de  ces  larves  a  des  pattes  :  les  unes  n'en  ont  que  fix, 
placées  vers  leur  corcelet ,  telles  que  les  larves  de  tous  les 
infe£tes  à  étuis  ôc  plufieurs  autres  :  d'autres  en  ont  davan- 
tage ,  comme  les  chenilles  ,  qui  ont  dix  ,  douze  ôc  plus  or- 
dinairement jufqu'à  feize  pattes ,  ÔC  les  larves  des  mou- 
ches à  fcie  ,  que  M.  de  Reaumur  a  nommées  fauffes  che- 
nilles ,  à  caufe  de  leur  reflemblance  avec  les  chenilles , 
qui  ont  toutes  plus  de  feize  pattes ,  fouvent  jufqu'à  vingt- 
deux.  Mais  parmi  ce  nombre  de  pattes  ,  il  n'y  a  que  les  C\x 
premières  q»i  foient  dures  ôc  écaiileufes.  Ce  font  ces  fix 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s,  o.f 

pattes  qui  répondent  à  celles  que  doit  aVoîr  par  la  fuite 
rinfe£te  parfait ,  les  autres  font  mollaffes  &  reffembient  à 
des  mamelons^bordées  ordinairement  en  tout  ou  en  partie 
d'un  nombre  confidérable  de  petits  crochets  \  d'autres 
larves  au  contraire  ,  telles  que  celles  des  mouches  & 
d'autres  animaux  approchans  ^  n'ont  point  de  pattes ,  elles 
rampent  comme  les  vers ,  ce  qui  leur  a  fait  donner  par  plu- 
fieurs  Naturaliftes  le  nom  de  vers  :  enfin  différentes  larves 
ont  des  aigrettes  ,  des  tuyaux  qui  leur  fervent  à  refpiier  , 
&  qui  en  même  tems  femblent  leur  fervir  d'ornemens. 
C'eft  ce  qu'on  obferve  principalement  dans  les  larves 
aquatiques.  Nous  entrerons  dans  tous  les  détails  de  ces 
différences ,  en  parlant  des  larves  de  chaque  genre  d'in-. 
fe£te  en  particulier. 

C'eft  fous  cette  première  forme  que  l'infeÊte  prend  toufî 
fon  accroiffement.  On  voit  tous  les  jours  la  larve  groflîr  ; 
auffi  l'infefte  dans  cet  état  mange-t-il  beaucoup.  Qu'on 
examine  un  vers  à  foye  ,  qui  n'eft  que  la  larve  d'une 
efpéce  de  phalène  ,  qu'on  l'examine  ,  dis-je  ,  au  fortir  de 
l'œuf,  ôc  qu'on  le  confidere  de  nouveau  huit  ou  dix  jours 
après ,  on  auroit  peine  à  croire  que  c'eft  le  même  animal , 
tant  il  eft  groffi.  Mais  comme  la  peau  de  la  hrve  ne  pour- 
roit  pas  fe  prêter  à  un  accroiffement  fi  fubit ,  ôc  fe  diften- 
dre  affez  facilement ,  la  nature  femble  avoir  enveloppé 
l'infede  de  plufieurs  peaux  les  unes  fur  les  autres.  Lorfque 
l'infeâe  eft  un  peu  grofli  ,  il  quitte  fa  première  peau , 
fa  peau  extérieure  ,  &  pour  lors  ,  il  paroît  enveloppé  de 
celle  qui  étoit  deffous.  Cette  féconde  étoit  probablement 
pliée  &  refferrée  fous  la  première  i  il  la  garde  jufqu'à 
ce  que  l'accroiffement  de  fon  corps  la  rende  trop  étroite  ; 
pour  lors  elle  fe  fend  comme  la  première,  il  s'en  débarrafle 
&  paroît  avec  la  troifiéme  ,  qui  étoit  cachée  fous  cette 
féconde  ,  &  qui  refferrée  &  pliffée  fous  elle  ,  fe  développe 
&  s'étend  lorfqu'il  en  eft  débarraffé.  Ces  changemens  de 
peau  s'obfervcnt  aifément  dans  les  vers  à  foye  :  la  plupart 
des  larves  l'exécutent  de  même  &  le  répètent  quatre  ou 


aS       ^  Histoire     abriégée 

cinq  fois  &  même  davantage  dans  quelques  genres.  Lorf- 
que  l'infede  eft  prêt  à  fubir  ce  changetneut ,  qu'il  va  quit- 
ter fa  peau ,  il  refte  pendant  quelque  tems  fans  manger  ;  il 
,eft  prefqu "immobile  ;  il  paroît  malade  ,  &  réellement 
il  doit  l'être  ;  ce  n'eft  pas  une  petite  opération  pour  lui , 
fouvent  même  il  y  périt.  Quand  il  eft  refté  quelque 
tems  dans  cet  état  ^  la  peau  commence  à  fe  fendre  fur 
le  dos ,  un  peu  au-deflbus  de  fa  tête  i  il  femble  que  pour 
ia  faire  fendre  ,  l'infetle  fe  gonfle  &  fe  rétrécit  alternati- 
vement à  cet  endroit  :  lorfqu'une  fois  la  fente  a  commencé 
à  fe  faire  ,  il  eft  plus  aifé  à  l'infede  de  l'augmenter ,  & 
enfin  il  parvient  à  retirer  fa  tête  &  enfuite  fon  ventre 
de  l'intérieur  de  l'ancienne  peau  ,  ôc  à  s'en  débarrafler  en- 
tièrement. On  concevra  aiTément  combien  une  telle  opéra- 
tion doit  coûter  de  peine  &  de  travail  à  l'infede  ,  fi  Ton 
confidere  la  peau  qu'il  vient  de  quitter  &  qu'on  l'étende. 
On  verra  que  non-îeulement  fon  corps  a  mué  ,  mais  que 
chaque  partie  jufqu'aux  plus  petites  ,  tout  en  un  mot  a 
changé  de  peau. 

Les  pattes  de  l'infetie  paroifîent  dans  la  peau  qu'il  a 
quittée  ,  mais  creufes  &  vuides  ;  il  en  eft  de  même  des 
antennes  ,  des  différentes  appendices ,  tubercules  &c.  il  a 
fallu  que  l'infede  retirât  &  dégageât  toutes  ces  parties  de 
l'ancienne  peau ,  à  peu  près  comme  nous  tirons  la  main  de 
dedans  un  gant.  Tout,  jufqu'au  poil  de  l'infede  ,  s'eft  tiré 
de  dedans  fon  fourreau  :  bien  plus  les  ftigmates  auxquels 
aboutiffent  les  canaux  aériens  qui  font  dans  l'intérieur  du 
corps  de  l'infede  ,  ces  ftigmates  qui  fe  trouvent  dans 
les  larves  comme  dans  les  infedes  parfaits  ,  quoique  fou- 
vent  différemment  placés  &  conftruits  ,  paroiffent  dans  la 
dépouille  que  quitte  l'animal ,  mais  ils  n'y  font  point  d'ou- 
verture ;  il  fe  détache  de  delTus  le  ftigmate  une  pellicule 
mince  ,  qui  tient  au  refte  de  la  peau  ;  enfin  les  yeux  même 
fe  font  dépouillés  avec  le  refte  ;  il  n'eft  aucune  partie 
du  corps  qui  en  foit  exempte.  Il  y  a  cependant  des  chenil- 
les velues  dont  les  poils  ne  muent  pas  avec  le  refte  du 


DES    Insectes.     '  29 

corpè.  On  trouve  bien  tous  les  poils  attachés  à  la  dépouille 
de  1  infede  ,  &  lorfqu'il  a  mué  ,  il  paroît  aulTi  velu  qu'au- 
paravant :  mais  ces  nouveaux  poils  n'étoient  pas  renfermés 
dans  ceux  que  l'infefte  a  quittés  ,  comme  dans  des  gai- 
nes ,  ainfi  que  les  autres  parties  :  ils  étoient  exiftans  & 
couchés  fous  la  première  peau  ,  ôc  dès  que  cette  peau  eft 
dépofée  5  ils  fe  redrefient  &  paroiflTent  à  la  place  des  an- 
ciens :  probablement  ces  infedes  doivent  avoir  un  peu 
plus  de  facilité  à  changer  de  peau  ;  ces  poils  doivent  aider 
l'ancienne  dépouille  à  s'enlever. 

Nous  avons  dit  que  cette  opération  fi  difficile  &  fi  labo- 
rieufe  fe  répétoit  plufieurs  fois  ,  jufqu'à  ce  que  l'infeâe 
fût  parvenu  à  fa  dernière  groffeur  ;  pour  lors  ,  il  palTe 
àfon  fécond  état  que  nous  allons  examiner. 
•  Pour  opérer  cette  métamorphofe  ,  la  larve  change  une 
dernière  fois  de  peau  ,  elle  fe  dépouille  à  peu  près  de 
ia  même  manière  qu'elle  a  déjà  fait  ;  mais  au  lieu  de 
paroître  fous  la  même  forme  ,  elle  en  prend  une  qui  ne 
reflemble  guères  à  celle  qu'elle  avoit.  Les  Naturaliftes  ont 
appelle  les  infedes ,  lorfqu'ils  font  fous  cette  féconde  figu- 
re ,  nymphes ,  peut-être  parce  que  plufieurs  de  ces  nym- 
phes femblent  emmaillotées  ôc  comme  chargées  de  bande- 
lettes. Parmi  ces  nymphes  ,  quelques-unes  font  dorées 
&  brillantes ,  ce  qui  les  a  fait  appeller  chryjalides  (  chry-^ 
falis  ,  aurelia  ).  Ces  nymphes  varient  beaucoup  pour 
la  forme  ,  la  couleur,  le  mouvement  j  ou  le  défaut  d'ac- 
tion ,  ôc  mille  autres  circonftances.  Quelques  Auteurs 
même  ont  voulu  fe  fervir  de  ces  différences  de  nymphes  , 
pour  ranger  les  infectes  en  différens  ordres.  De  ces  nym- 
phes ,  les  unes  n'ont  aucun  mouvement ,  les  autres  vont  , 
viennent  ôc  marchent  comme  les  larves  ;  les  unes  ne- 
reffemblent  prefqu'en  aucune  façon  à  un  infede  ,  mais 
repréfentent  feulement  un  corps  oblong  ,  dans  lequel  on- 
apperçoit  quelques  anneaux  &  différentes  éminences  ôc 
cavités ,  ce  qui  leur  a  fait  donner  en  François  par  quelques 
Auteurs  le  nom  defa-'e:  dans  d'autres  au  contraire  ;  on 


5©  HiSTOÎRE      ABRlSCfE 

diftingue  tous  les  membres  ôc  toutes  les  parties  deTinfecte. 
Nous  ne  nous  arrêterons  point  aux  noms  différens  qu'ont 
reçus  ces  différentes  formes  de  nymphes  ,  ôc  pour  éviter 
la  confufion,  nous  appellerons  indiftindtement  tous  les  in-; 
feâies  qui  font  dans  ce  fécond  état ,  nymphes  ou  chry* 
Jaiides. 

Nous  diftinguerons  en  général  quatre  différentes  formes 
de  ces  nymphes  ou  chryfalides. 

La  première  qui  s'obferve  dans  les  papillons,  les  phalè- 
nes ôc  quelques  autres  infe£les  ,  reffemble  peu  à  un  ani- 
mal :  on  ne  diftingue  prefqu'aucune  de  fes  parties  ,  oa 
n'apperçoit  que  quelques  anneaux  qui  forment  le  bas  de  la 
nymphe  ,  ôc  dans  le  haut ,  on  voit  fur  l'extérieur  de  cette 
chryfalide ,  les  imprefTions  fouvent  peu  diflinftes  des  an- 
tennes ,  des  pattes  ôc  des  ailes.  Cette  efpéce  de  nymphe 
n'a  de  mouvement  que  celui  que  peuvent  produire  les 
anneaux  de  fon  ventre  ,  qui  eft  léger  ôc  ne  peut  guères 
la  faire  changer  de  place.  La  peau  de  cette  première  efpéce 
de  chryfalide  efl  ordinairement  dure  ,  épaiffe ,  féche  ÔC 
comme  cartilagineufe. 

Dans  la  féconde  efpéce  de  nymphe  ,  il  n'en  eft  pas 
de  même  :  on  diftingue  aifément  toutes  les  parties  de 
l'infede  ;  elles  ne  font  point  recouvertes  d'une  peau  dure 
ôc  coriace  ,  mais  d'une  fimple  pellicule,  qui  enveloppe 
les  parties  féparément  :  audi  cette  chryfalide  eft -elle 
molle ,  ôc  fi  on  la  touche  j  on  la  bleffe  aifément.  Cette 
féconde  efpéce  n'a  guères  plus  de  mouvemens  que  la  pre^ 
miere.  On  en  voit  des  exemples  dans  les  infedes  à  étuis, 
dans  beaucoup  d'infeâes  à  quatre  aîles  nues  ,  tels  que 
les  abeilles  ,  les  ichneumons  ,  les  guefpes  ,  ôc  dans  les 
infeftes  à  deux  aîles  ,  comme  les  mouches ,  ôcc. 

La  troiliéme  efpéce  de  nymphe  diffère  des  précéden- 
tes ,  en  ce  que  fes  parties  font  affez  développées  ôc  paroif^ 
fent  aux  yeux,  ôc  que  de  plus  la  nymphe  va  ôc  vient ,  ôc  a 
même  fouvent  des  mouvemens  fort  vifs  :  telles  font  \ç.s^ 
,nymphes  des  coufms  ôc  de  quelques  efpéces  de  tipules  , 


DES      InSEC  te  s.  3 1 

qui  reflemblent  beaucoup  aux  coufins.  Ces  fortes  de  nym- 
phes ne  fe  voyent  guères  que  parmi  les  infeftes  qui  paffent 
ie  premier  &  le  fécond  état  de  leur  vie  dans  l'eau.  Elles 
reflemblent  aux  deux  premières  efpéces,  en  ce  que  les  in- 
feftes  fous  cette  forme  ne  prennent  aucune  nourriture  j  & 
elles  n'en  différent  que  parce  que  ces  nymphes  ont  la 
faculté  de  fe  mouvoir. 

Enfin  la  quatrième  &  dernière  efpéce  de  nymphe  eft 
celle  qui  s'éloigne  le  plus  des  précédentes.  Ces  efpéces  de 
nymphes ,  outre  la  faculté  de  fe  mouvoir  &  de  marcher  , 
ont  encore  celle  de  prendre  de  la  nourriture  ;  elles  reffem- 
blent  plus  à  des  infedes  parfaits  ,  ou  à  des  larves  ,  qu'à  de 
véritables  nymphes  ;  elles  ont  des  antennes  ,  des  pattes  , 
&  beaucoup  d'autres  parties  femblables  ,  bien  dévelop- 
pées ,  dont  elks  font  ufage.  Telles  font  plufieurs  nymphes 
aquatiques ,  telles  que  celles  des  demoifelles ,  des  éphé- 
mères &  d'autres  infe£tes  ;  telles  font  parmi  les  nymphes 
terreftres ,  celles  des  punaifes  ,  des  fauterelles  ,  des  gril- 
ions  ,  6c  nombre  d'autres  ,  qui  ne  différent  prefque  de 
nnfe£tè  parfait  ,  que  par  le  défaut  daîles.  Leurs  aîles 
ire  font  point  développées  ,  elles  font  entalfées  ,  pliffées  , 
&  forment  des  efpéces  de  boutons  ,  ou  moignons  d'aîles 
attachés  au  corcelet  :  à  cela  près  ,  ces  nymphes  reffem- 
blent  tout-à-fait  à  l'infeOe  parfait  :  mais  quoique  ces  der- 
nières nymphes  foient  beaucoup  plus  formées  que  les  pré- 
cédentes ,  ces  infedtes  ne  peuvent  cependant  fous  cette 
forme  s'accoupler  ,  ni  travailler  au  grand  ouvrage  de  la 
génération ,  pas  plus  que  les  larves  ôc  les  autres  nymphes  ; 
il  faut  pour  cela  que  l'infede  foit  pafTé  à  fon  état  de  per- 
feÊlion. 

On  voit  par  ce  que  nous  venons  de  dire  ,  combien  peu 
fe  reffemblent  les  différentes  efpéces  de  nymphes.  Plufieurs 
d'entr'elles  font  prefque  fans  mouvemens  ,  tandis  que  les 
autres  en  ont  un  fort  vif:  ces" dernières  peuvent  fuir  ÔC 
éviter  les  dangers  ôc  les  ennemis  auxquels  elles  feroient 
expofées  ;  mais  il  n'en  eft  pas  de  mê»ie  des  premières;  qui 


52  Histoire     abrégée 

font  immobiles.  Aufîi  la  plupart  des  nymphes  ,  qui  font 
dans  ce  cas  ,  font-elles  pourvues  d'une  efpe'ce  de  rempart 
qui  les  met  à  l'abri.  Une  grande  partie  de  ces  nymphes  fe 
file  des  coques  d'un  tiffu  foyeux  ôc  ferré  ,  qui  les  garantit 
du  froid  ôc  des  périls  qui  les  environnent  ,  ôc  d'autres 
fe  logent  dans  la  terre  ,  où  après  avoir  pratiqué  un  efpace 
affez  fpacieux  pour  y  être  à  l'aife  ,  elles  le  tapiffent  d'un 
tiffu  de  foye ,  fouvent  fine  ôc  délicate  ,  qui  empêche  l'inté- 
rieur de  leur  habitation  de  les  bleffer  pendant  leur  meta- 
morphofe  ,  ôc  en  même  tems  foutient  ces  mêmes  parois  , 
qui  fans  cette  précaution  pourroient  s'écrouler.  Nous 
voyons  des  exemples  de  ces  coques  dans  les  vers  à  foye  , 
plufieurs  efpéces  de  phalènes  ,  les  ichneumons  ôc  d'autres 
infectes  ,  ôc  quant  aux  coques  que  les  infeâes  pratiquent 
dans  la  terre  ou  dans  le  fable  ,  nous  en  avons  une  infinité 
d'exemples ,  que  nous  fourniffent  les  infeûes  à  étuis  ,  les 
mouches  à  fcie  ,  plufieurs  efpéces  de  phalènes ,  le  four-; 
milion  ôc  grand  nombre  d'infedes  différens.  Les  larves  de 
tous  les  infeûes^avant  que  de  fe  transformer  en  nymphes, 
filent  ces  coques  où  elles  doivent  enfuite  achever  leurs^ 
métamorphofes  :  la  nature  les  a  pour  cet  effet  pourvues  d'ua 
réfervoir  de  matière  femblable  à  un  verni  des  plus  fecs 
ôc  des  plus  beaux  ,  qui  fait  la  fubflance  de  leur  fil.  Pour 
le  mettre  en  œuvre  ,  elles  ont  à  la  lèvre  inférieure  de  leuc 
bouche  une  petite  ouverture,  une  filière ,  par  où  fort  cette 
matière  qui  fe  féche  aifément,  ôc  qu'elles  conduifent  de 
côté  ôc  d'autre  ,  pour  en  former  un  tiffu  ferme  ôc  ferré,; 
Mais  il  y  a  d'autres  coques  beaucoup  plus  fingulieres  :  ces 
dernières  ne  font  point  filées  ,  elles  ne  font  point  compo- 
fées  comme  les  autres  ,  d'un  tiffu  foyeux  ,  c'eft  la  peau 
même  de  f  infede  qui  les  forme  en  fe  durciffant.  Lorfque 
les  autres  larves  veulent  fe  transformer  en  nymphes  ,  elles 
quittent  leur  dernière  peau  ,  fous  laquelle  la  nymphe  efi: 
cachée  :  celles-ci  ne  quittent  point  leur  peau  y  elles  en. 
.débarraffent  leurs  différentes  parties  ^  mais  relient  dedans 
^cpmme  dans  un  fac  ,  à  peu  près  comme  une  perfonne  qui 

retireroit 


DES    Insecte  s.  55 

retireroit  fes  bras  de  ceux  d'une  large  robe  de  chambre  6c 
refteroit  enveloppée  deflous.  Cette  peau  ,  dont  tous  les 
membres  font  dégagés  ,  fe  durcit  &  prend  fouvent  des 
formes  aflez  fingulieres  ,  fuivant  les  diftérens  infedes  ; 
mais  quelque  forme  qu'elle  prenne  ,  elle  eft  dure  ôc  a 
toute  la  confiftance  d'une  coque.  Si  on  ouvre  cette  coque , 
on  trouve  en  dedans  une  nymphe  ou  chryfalide  de  la 
féconde  efpéce  ,  de  celles  où  toutes  les  parties  de  l'infeûe 
fe  peuvent  reconnoître  ;  c'eft  de  cette  manière  que  la 
plupart  des  mouches  6c  quelques-autres  infedes  à  deux 
ailes  fe  métamorphofenr.  On  obferve  aufll  de  femblables 
coques  dans  quelques  infettes  à  étuis  :  différentes  efpéces 
de  charanfons  ôc  de  chryfomeles  en  fourniffent  des  exem- 
ples. Nous  ne  finirions  pas  ,  lî  nous  voulions  entrer  dans 
le  détail  de  toutes  les  particularités  qui  fe  rencontrent  dans 
les  nymphes  des  infettes.  Nous  réfervons  cet  examen  pour 
les  articles  particuliers  de  chaque  genre,  ôc  nous  n'ajoute- 
rons plus  ici  qu'un  feul  mot  fur  les  ftigmates. 

En  parlant  des  larves  ,  nous  avons  expliqué  ce  que  l'on 
entendoit  par  les  ftigmates  :  ces  parties  fe  trouvent  fur  les 
nymphes  comme  fur  les  larves.  Ces  nymphes  fouvent 
immobiles  ,  qui  la  plupart  n'ont  pas  befoin  de  prendre  de 
nourriture  ,  ces  corps  qu'on  auroit  fouvent  peine  à  pren- 
dre pour  des  êtres  animés  ,  ne  peuvent  fe  paffer  d'air  : 
leurs  ftigmates  ,  par  lefquels  elles  le  refpirent ,  font  fou- 
vent placés  à  peu  près  comme  dans  la  larve  ,  le  long  des 
anneaux  du  ventre  :  mais  quant  à  ceux  du  corcelet ,  ôc 
même  quant  aux  deux  derniers  ftigmates  du  ventre  ,  il  y  a 
fouvent  des  fingularités  qui  rendent  la  figure  6c  la  pofition 
desiligmates  de  la  nymphe ,  bien  différentes  de  ce  qu'elles 
font  dans  la  larve  ôc  dans  l'animal  parfait.  Souvent  les 
ftigmates  du  corcelet ,  au  lieu  d'être  à  fleur  de  la  peau  ,  à 
laquelle  ils  aboutiffent  ,  fe  terminent  à  de  petites  éléva- 
tions ,  à  de  petites  cornes  qui  font  pofées  au  haut  de 
ia  nymphe, ôc  lui  donnent  une  figure  finguliere.  Tantôt  au 
lieu  de  cornes ,  ce  font  des  efpéces  de  petits  cornets ,  ou 

Tome  I,  E 


34  Histoire    abrégée 

bien  leur  figure  reffemble  à  des^  oreilles  :  il  en  eft  de 
même  des  deux  derniers  ftigmates  du  ventre ,  qui  dans 
plufieurs  infectes  fe  terminent  à  des  efpcces  de  cylindres  , 
ou  tuyaux  allongés  &  prominens.  Enfin  quelques  nymphes 
aquatiques  ,  qui  font  celles  qui  fourniffent  les  variétés  les 
plus  fingulieres ,  ont  au  lieu  de  ftlgmates  ,  des  efpéces 
d'ouies  femblables  à  celles  des  poiiTons  ,  des  panaches 
auxquelles  aboutiffent  les  vaiffeaux  aériens  ,  &  qu'elles 
font  jouer  prefque  continuellement  avec  une  légèreté 
furprenante. 

Telles  font  en  abrégé  les  principales  efpéces  de  nym- 
phes ,  que  l'on  obferve  en  examinant  les  infeûes.  Ces  pe- 
tits animaux  reftent  fous  cette  féconde  forme ,  les  uns  plus 
de  tems ,  les  autres  moins  ,  jufqu'à  ce  qu'ils  la  quittent 
pour  prendre  celle  d'infcLtes  parfaits  ,  ce  qui  eft  leur  troi- 
fiéme  &  dernier  état ,  qui  nous  refte  à  examiner. 

Nous  avons  dit  que  les  larves  ,  avant  que  de  devenir 
nymphes  ,  avoient  acquis  toute  leur  groffeur  :  il  femble 
qu'elles  devroient  prendre  tout  de  fuite  la  forme  d'infedes 
parfaits  ,  fans  paffer  par  l'état  de  nymphes.  Pourquoi  donc 
la  nature  les  a-t-elle  conduites  à  cet  état  moyen  ,  pendant 
lequel  le  plus  grand  nombre  des  infedes  refte  dans  l'inac- 
tion ,  ne  prend  point  de  nourriture  ,  ôc  femble  comme 
endormi  ?  Pour  en  concevoir  la  raifon  ,  il  faut  remonter 
plus  haut ,  &  examiner  de  nouveau  la  larve.  Cette  larve 
qui  paroît  fi  différente  de  l'infefle  qu'elle  doit  produire  y 
qui  fouvent  eft  fi  lourde  &  fi  péfante  ,  tandis  qu'il  en  doit 
fortir  un  infede  agile  &  pourvu  d'ailes  ,  cette  chenille 
rampante  ,  qui  doit  donner  naiflance  à  un  papillon  léger  , 
n'eft  que  le  même  animal ,  mais  caché  fous  plulieurs  enve- 
loppes ,  qu'il  doit  dépofer  fucceflivement. 

Cette  propofition  paroîtra  peut-être  d'abord  un  para- 
doxe aux  perfonnes  peu  verfées  dans  l'Hiftoire  Naturelle  ; 
cependant  rien  de  plus  vrai.  La  larve  a  plufieurs  peaux 
qu'elle  dépofe  l'une  après  l'autre  ,  &  fous  ces  peaux  eft 
l'infeûe  parfait ,  niol  à  la  vérité  ôc  non  développé  ;  mais 


DES     Insectes.  5^ 

dont  on  peut  avec  un  peu  de  foin  diftinguer  les  différentes 
parties.  Qu'on  prenne  une  chenille  ,  qui  ne  foit  pas  même 
parvenue  encore  à  toute  fa  groffeur  ,  qu'on  en  diffeque 
avec  foin  ôc  précaution  la  peau  ,  on  diftinguera  déjà  une 
partie  des  membres  du  papillon  ou  de  la  phalène ,  qui  en 
doit  fortir  un  jour.  Si  la  chenille  eft  prête  à  fe  mettre  en 
chryfalide  ,  qu'elle  foit  parvenue  à  fa  groffeur  ,  ces  mêmes 
parties  feront  beaucoup'  plus  difiinûes  ,  &  avec  de  la  pa- 
tience ,  on  pourra  parvenir  à  tirer  de  l'intérieur  d'une  che- 
nille un  papillon  prefque  tout  formé  ,  mais  dont  les  parties 
feront  molles  &z  prefque  gelatineufes.  La  larve  n'ell  donc 
point  un  infefte  différent  de  celui  qui  en  doit  un  jour  fortir 
dans  toute  fa  perfetlion ,  c'eft  précifément  le  même  infede 
jeune  ,  mol ,  prefque  fluide  qui  fe  trouve  enveloppé  de 
plufieurs  peaux  ,  qui  le  cachent  à  nos  yeux  &  lui  donnent 
une  figure  différente.  Il  efl  dans  ce  premier  état  mafqué, 
c'eft  pour  cela  qu'on  lui  donne  le  nom  de  lan'e.  Lorfqu'il 
a  quitté  les  différentes  peaux  dont  il  étoit  couvert ,  lorf- 
qu  il  eft  parvenu  à  fa  grandeur ,  &  qu'il  ne  lui  refte  plus  que 
fa  dernière  enveloppe ,  il  s'en  débarraffe  &  paroît  fous  la 
forme  de  nymphe  ;  la  nymphe  n'eft  donc  autre  chofe  que 
l'infede  parfait  parvenu  à  fa  grandeur  ,  mais  encore  trop 
mol ,  ôc  dont  toutes  les  parties  ont  befoin  de  prendre  de  la 
confiftance  :  c'eft  ce  qui  leur  arrive  pendant  ce  fécond  état  : 
au  lieu  des  peaux  dont  l'infede  étoit  recouvert  fous  fa 
forme  de  larve ,  il  ne  lui  refte  plus  qu'une  membrane  j 
qui  fouvent  prend  une  confiftance  affez  ferme  .  &  qui  s'in- 
troduifant  entre  les  différentes  parties  de  finfefte  ,  les 
tient  emmaillottées  &  couchées  le  long  de  fon  ventre  : 
c'eft  fous  cette  membrane  que  tous  les  membres  de  1  infede 
fe  durciffent  &  fe  fortitient.  Qu'on  prenne  une  nymphe 
nouvellement  formée  >  il  n'eft  pas  difficile  de  diftinguer 
les  antennes  ,  les  pattes  ,  les  aîles  ôc  prefque  tout  le  corps 
de  finfeâie  ;  mais  fi  on  veut  le  développer ,  il  eft  fi  mol 
qu'on  a  beaucoup  de  peine  à  y  parvenir.  Au  bour  de  quel- 
que tems ,  fi  on  examine  une  fembiabie  chryfalide  ,  on 

Eij 


3^  Histoire     ABRécéE 

trouve  l'infefte  prefque  parvenu  à  fa  perfeftion  :  l'dtat  de 
nymphe  elt  donc  nécelTaire  aux  infec'.es  pour  acquérir  la 
fermeté  &  la  confiftaiice  de  toutes  leurs  parties ,  qui  fous 
les  enveloppes  de  la  larve  exiftoient  déjà  ,  mais  fous  une 
forme  prefque  fluide.  Lorfqu'une  fois  ces  mêmes  parties 
ont  acquis  toute  la  force  nécelTaire  ,  pour  lors  l'infede 
ne  demande  qu'à  fe  débarrafTer  de  la  membrane  extérieure 
qui  le  tenoit  enveloppé  fous  la  forme  de  nymphe  ,  &  il  le 
fait  à  peu  près  de  la  même  manière  dont  il  a  fubi  fa  pre- 
mière métamorphofe  :  il  enfle  &  défenfle  fucceffivement 
fon  corcelet  &  fa  tête  ,  qui  font  encore  affez  mois  pour  fe 
prêter  à  cette  adion  ^  &  parvient  à  faire  éclater  en  pièce  la 
membrane  extérieure  de  fa  nymphe  ,  que  l'air  a  rendu 
féche  &  caffante  ;  fouvent  même  cette  membrane  dans 
plufieurs  infectes,  a  dans  fa  partie  fupérieure  deux  efpéces 
de  rainures  ,  une  de  chaque  côté  ,  où  la  peau  eft  plus  ten- 
dre &  plus  niince  ,  enforte  que  la  membrane  de  la  nymphe 
fe  déchire  aifément  en  cet  endroit.  Ce  premier  ouvrage 
fait ,  l'infede  s'aide  de  fes  pattes  qui  font  libres  &  déga- 
gées ,  6c  tire  aifément  le  refte  de  fon  corps  de  fon  enve- 
loppe de  nymphe ,  comme  d'un  fourreau.  Lorfque  l'infede 
vient  de  fortir  de  cette  prifon  ,  fes  parties  font  encore  un 
peu  molalfes  ,  fes  couleurs  peu  vives  ,  &  fouvent  fes  aîles 
font  comme  chifibnnées  :  H  paroît  même  plus  gros  qu'il 
ne  fera  par  la  fuite  ,  mais  au  bout  de  quelque  tems  ,  l'air 
extérieur  fortifie  ôc  durcit  tous  fes  membres  ,  fon  corps  en 
acquérant  plus  de  confiftance  ,  diminue  de  volume  ,  &  fes 
aîles  en  quelques  minutes  fe  déployent  ôc  fe  développent: 
bientôt  il  prend  fon  eflbrt  &  devient  habitant  d'un  élé- 
ment, qui  jufques-là  lui  étoit  inconnu. 

Ce  développement  fi  prompt  des  aîles  de  l'infetle  ,  qui 
au  fortir  de  la  nymphe  étoient  épaifles ,  humides  ôc  comme 
chiff"onnées  ,  paroît  d'abord  étonnanr  à  un  obfervateur  qui 
ie  fuit  ôc  l'examine.  Un  pareil  développement  n'eft  cepen- 
dant dû  qu'à  l'air.  Tandis  que  l'air  extérieur  féche  les  fur- 
faces  de  l'aîle  de  l'infeiSle  ;  l'air  intérieur  poufle  par  les  tra- 


DES     Insectes.  37 

chées  qui  rampent  dans  le  tiflu  de  cette  même  aîlc ,  l'dtcnd 
ccnfidérablement ,  &:  lorfqu'une  fois  elle  s'eft  tout- à -fait 
étendue  ,  les  pellicules  minces'dont  elle  eft  forme'e ,  fe 
trouvant  féclies,  ne  fe  plifïent  plus  &  reftent  dans  le  même 
état.  Cette  adion  de  lair  intérieur  des  trachées  eft  prouve'e 
par  l'accident  que  nous  avons  dit  arriver  quelquefois  à  des 
aîles  d'infedes ,  qui  reftent  bourfoufflées  Ôc  véritablement 
emphyfématiques  ,  lorfque  l'air  intérieur  s'épanche  entre 
les  deux  lames  de  ces  aîles. 

Par  tout  ce  que  nous  venons  de  dire ,  on  voit  que  l'in- 
fedc  parfait ,  avant  que  de  parvenir  à  ce  dernier  état  de 
perfedion  ,  doit  pafTer  par  plufieurs  opérations  difficiles  ôc 
îaborieufes  ,  dans  lefquelles  il  lui  arrive  quelquefois  de 
périr  :  ce  font  pour  lui  autant  d'états  de:  fouffrances  ôc  de 
maladies  quoique  naturelles.  Quelques  infedes  ont  cepen- 
dant encore  un  travail  de  plus  à  foutenir  ,  ce  font  ceux 
dont  les  chryfalides  font  renfermées  dans  des  coques  ;  ils 
faut  qu'ils  percent  ces  coques  ,  lorfqu'ils  font  fortis  ,  ou 
iorfqu'ils  fortent  de  leurs  nymphes.  Ce  dernier  ouvrage  ne 
paroît  pas  difficile  pour  les  infedes  qui  ont  des  mâchoires 
dures  ôc  aiguës.  Ces  mâchoires  qui  fouvent  taillent ,  cou- 
pent ôc  déchirent  le  bois  ,  peuvent  alfément  percer  uti 
tiffu  de  fils  foyeux  :  mais  il  y  a  quelques  infedes  qui  n'ont 
point  de  pareilles  mâchoires  ôc  qui  font  renfermés  dans^ 
des  coques  ;  auffi  la  nature  leur  a-t-elle  facilité  leur  ouvra- 
ge. Un  des  bouts  de  leur  coque  eft  foible  ,  fouvent  même 
.ce  bout  refte  ouvert  ôc  feulement  clos  par  des  fils  placés  en 
longueur  ,  dont  les  bouts  fe  touchant  ,  empêchent  bien 
l'entrée  de  la  coque  aux  autres  infedes  ,  mais  permettent 
à  celui  qui  y  eft  renfermé,  de  for  tir  aifé  ment  :  en  forçant 
légèrement  avec  fa  tête ,  il  fait  écarter  ces  fils  les  uns  des 
autres  ,  ôc  fe  procure  une  ifTue  très-facile. 

Telles  font  en  général  les  principales  circonflances 
qu'on  obferve  dans  les  changemens  des  infedes  ,  depuis 
leur  fortie  de  l'œuf,  jufqu'à  leur  état  de  perfedion.  On 
yoit  par  ce  détail  abjrégé  ;  que  ces  prétendues  métamor-; 


38  Histoire     ABRécéE 

phofes  ne  font  qu'un  développement  fuccelTîf ,  qui  nous 
fait  voir  l'infede  fous  des  formes  différentes.  Ce  dévelop- 
pement offre  fouvent  une  infinité  de  manœuvres  fm£i:ul;e- 
res  ,  différentes  fuivant  les  différentes  efpéces  de  ces  ani- 
maux. Nous  en  détaillerons  plufieurs ,  en  traitant  chaque 
genre  en  particulier ,  &  nous  le  ferons  d'autant  plus  volon- 
tiers ,  que  ce  détail  araufant  fera  voir  la  grandeur  &  la  fa- 
geffe  du  Créateur  dans  fes  plus  petits  ouvrages. 


CHAPITRE   IV. 

De  la  nourriture  des  Infectes. 

J_>  E  S  trois  règnes  fous  lefquels  font  renfermés  tous  les 
corps  naturels ,  il  n'y  en  a  que  deux  ,  le  règne  végétal  &  le 
règne  animal ,  qui  contiennent  une  matière  propre  à  fervir 
de  nourriture.  Quant  aux  minér?ux  ,  ces  corps  font  trop 
fecs,  &  manquent  prefqu'entiérement  de  cette  partie  mu- 
cilagineufe  ,  qui  feule  eft  capable ,  après  une  préparation 
préliminaire  j  de  s'identifier  ,  pour  ainfi  dire  ,  avec  les 
libres  du  corps  :  les  infedes  par  rapport  à  cet  article  ,  font 
dans  le  même  cas  que  les  autres  animaux  :  ils  fe  nourriflent 
ou  de  plantes  ,  ou  de  parties  d'animaux  ,  foit  de  leur 
clafle  j  foit  de  clalfes  différentes. 

Parmi  ceux  qui  rirent  leur  nourriture  du  règne  végétal  y 
les  uns  s'enfonçant  dans  la  terre  ,  rongent  &  mangent  les 
racines  y  &  font  fouvent  un  tort  confidérable  aux  jardins  : 
c'eft  ainfi  que  la  larve  des  hannetons  ,  que  les  Jardiniers 
connoiffent  fous  le  nom  de  vers  blanc  ,  parvient  fouvent  à 
détruire  en  peu  de  tems  un  potager  entier,  lorfque  ces  in- 
fedes  font  nombreux  :  il  en  eft  de  même  du  taupe  grillon, 
ou  courtilliere  ,  qui  porte  un  préjudice  confidérable  aux 
.couches,&  d'un  nombre  infini  d'autres  infecles.  La  nour- 
riture de  quelques  autres  eft  encore  plus  féche  &  plus 


DES    Insectes.  39 

dure  ;  ils  percent  le  bois  ,  le  réduifent  en  poufTiere  ôc  fc 
nourriiTent  de  fes  parcelles  ;  c'eft  ce  que  font  plufieurs 
larves  d'infetlcs  à  dtuis ,  &  particulièrement  de  ces  vril- 
lettes ,  qui  rongent  jufqu'aux  tables  des  maifons  ,  &  les 
différens  meubles  de  bois  qu'ils  convertiffent  en  poudre  : 
c'eft  encore  de  cette  manière  que  les  larves  des  capricor- 
nes &  la  chenille  d'une  certaine  phalène  ,  que  quelques 
Auteurs  nomment  le  coffus  ,  détruifent  ôc  attaquent  les 
arbres  :  les  faules  fur-tout  font  fujets  à  être  ainfi  dévorés 
dans  leur  intérieur  par  un  nombre  prefqu'infini  d'infecles. 
D'autres  fe  nourriiTent  de  parties  plus  délicates  :  les  feuilles 
des  plantes  ôc  des  arbres  font  leur  nourriture  ordinaire  :  de 
ce  nombre  font  les  chenilles  ôc  beaucoup  d'autres  infedes, 
mais  tous  n'attaquent  pas  les  feuilles  de  la  même  manière  ; 
les  uns  rongent  toute  leur  fubftance  ,  d'autres  fe  conten- 
tent du  parenchyme  de  la  feuille  contenu  entre  fes  mem- 
branes ,  entre  lefquelles  ils  fe  logent ,  formant  ainfi  dans 
l'intérieur  de  cette  feuille  des  fentiers  ôc  des  galleries  ; 
fouvent  ces  mêmes  infetles  ne  fe  contentent  pas  des  feuil- 
les ,  les  fleurs  leur  offrent  un  met  encore  plus  délicat 
qu'ils  n'ont  garde  d'épargner.  On  ne  fçait  que  trop ,  com- 
bien les  jardins  ont  fouvent  à  fouffrir  de  la  part  de  ces  pe- 
tits animaux  ;  mais  toutes  ces  différentes  fortes  de  nourri- 
tures paroilfent  encore  trop  grofTieres  à  quelques-uns  , 
il  leur  faut  une  matière  plus  douce  ,  qui  fe  trouve  fur  les 
fleurs  :  c'eft  cette  liqueur  mielleufe  ,  que  fourniffent  les 
glandes  de  plufieurs  fleurs ,  ôc  que  les  Botaniftes  modernes 
ont  décorée  du  nom  de  ne£lar.  La  plupart  des  papillons  ôc 
des  phalènes  ,  plufieurs  efpéces  de  mouches  ôc  d  autres 
infedes  fe  nourriffent  de  ce  ne£lar  ,  ôc  quelques-uns, 
comme  les  abeilles  ôc  d'autres  genres  approchans  ,  en 
compofent  la  fubftance  du  miel  ,  après  lui  avoir  fait  fubir 
une  dernière  préparation  dans  leur  corps.  Enfin  les  fruits  , 
les  graines ,  le  bled  même  ne  font  point  à  l'abri  des  infec- 
tes ;  ils  partagent  avec  nous  ces  différens  alimens  ,  ôc  fou- 
Vent  nous  en  enlèvent  une  grande  partie.  On  trouve  tous 


40  Histoire    "abriîgise 

les  jours  des  larves  de  mouches  ôc  d'autres  infe£tes  dans 
les  poires  ,  les  prunes ,  les  bigarreaux  &  d'autres  fruits  ;  les 
greniers  font  infedés  par  plulieurs  efpéces  de  charanfons  , 
qui  fe  logent  dans  l'intérieur  du  grain  &  en  mangent 
la  farine,  &  les  différentes  graines  renferment  fouvent  des 
infettes  qui  les  rongent. 

Il  n'y  a  donc  aucune  partie  des  plantes ,  qui  ne  ferve  de 
nourriture  à  diffcrens  infecles  ,  &  prefque  toutes  les  plan- 
tes font  attaquées  par  quelques  efpéces.  Cependant  tous 
les  infetles  ne  fe  nourriflent  pas  indifféremment  de  toutes 
les  plantes.  Il  y  a  bien  quelques  infecles  plus  voraces  que 
les  autres ,  auxquels  toutes  fortes  de  plantes  font  prefqu'é- 
galement  bonnes.  Quelques  efpéces  de  chenilles  ,  ÔC 
parmi  les  infeSes  à  étuis  ,  quelques  fcarabés,  le  hanneton, 
par  exemple  ,  défolent  prefque  tous  les  arbres  indifférem- 
ment :  d'autres  efpéces  ,  fans  attaquer  toutes  les  plantes  , 
s'accommodent  de  plufieurs  ;  mais  un  grand  nombre  d'in- 
fedes  ne  fe  nourriffent  que  d  une  efpéce  de  plante ,  ou  tout 
au  plus  de  quelques  autres  qui  en  approchent  :  c'efl;  fur  ces 
•mêmes  plantes  qu'on  trouve  toujours  ces  animaux  ,  &  on 
a  beau  leur  en  préfenter  d'autres  ,  quoique  preffTés  de  la 
•faim  ,  ils  n'y  toucheront  pas.  Souvent  la  même  plante  fert 
de  nourriture  à  plufieurs  efpéces  :  les  chênes  &  les  faules 
•font  particulièrement  de  ce  nombre  ;  il  y  a  peu  d'arbres  fur 
"iefquels  on  trouve  autant  d  infedes  differens  ôc  en  aufîi 
•grand  nombre.  C'efl:  ce  que  l'on  pourra  remarquer,  lorfque 
•îious  traiterons  des  infedes  en  particulier,ôc  que  nous  avec- 
tirons  des  plantes  ou  autres  endroits  où  l'on  peut  ordinai- 
rement trouver  chaque  efpéce. 

Le  règne  végétal ,  n'eft  pas  le  feul ,  comme  nous  l'avons 
•déjà  dit  ,  qui  fourniff!e  aux  infedes  les  alimens  qui  leur 
font  convenables.  Un  grand  nombre  de  ces  petits  animaux 
rejette  une  pareille  nourriture  ;  ceux-ci  plus  carnafliers  , 
recherchent  des  fubftances  tirées  du  règne  animal  :  plu- 
•fieurs  n'attaquent  &  ne  dévorent  que  les  animaux  mores  ÔC 
^ont  les  chairs  commencent  déjà  à  fermenter.  Ces  fubftan- 
ces 


DE  s      In  SE  C  T  E  s.  41 

ces  înfei3:es  font  ordinairement  remplies  de  différentes 
larves  de  mouches  6c  d'infeftes  à  étuis  ,  qui  par  leurs 
excrémens  &  l'humidité  qu'elles  communiquent ,  accélè- 
rent encore  la  pourriture.  D'autres  infedes  plus  fales  fe 
plaifent  dans  des  matières  beaucoup  plus  dégoûtantes  :  les 
excrémens  des  animaux  &  même  de  l'homme  font  leur 
domicile  ordinaire.  Une  nourriture  qui  femble  il  rébutan- 
te ,  fait  l'aliment  de  plufieurs  belles  mouches  ,  d'un  très- 
grand  nombre  d'infedes  à  étuis  ,  comme  le  pillulaire  ,  les 
bouziers  &  beaucoup  d'autres.  Il  eft  peu  de  matières  au(îi 
peuplées  de  ces  animaux  ,  que  les  bouzes  de  vaches  ;  elles 
en  fourmillent ,  &  une  feule  de  ces  bouzes  devient  une 
efpéce  de  tréfor  pour  un  Naturalifte  curieux  ôc  qui  n'cfl: 
pas  trop  dégoûte. 

Les  poils ,  les  plumes  ,  les  peaux  de  différens  animaux ,' 
font  la  pâture  d'autres  efpéces  d'infeftes.  On  fçait  combien 
les  pelleteries  font  endommagées  par  ces  petits  ennemis  : 
différentes  teignes  en  particulier  ôc  quelques  dermeftes  les 
attaquent  j  ainfi  que  les  étoffes  de  laine ,  fans  qu'on  puiffe 
les  mettre  à  l'abri  de  leurs  dents. 

Mais  tous  ces  infeftes  ,  quoique  nuifibles  ,  ne  fe  nour- 
riffent  que  de  parties  d'animaux  ,  qui  ne  font  point  vivans  ; 
moins  cruels  &  moins  voraces  que  certaines  efpéces ,  qui 
tirent  leur  nourriture  des  fucs  d'animaux  en  vie.  L'homme 
même  n'eft  pas  exempt  de  leurs  atteintes.  On  connoît  affez 
les  différentes  vermines  qui  s'attachent  ordinairement  à 
lui.  D'autres  efpéces  fatiguent  également  les  différens  ani- 
maux, tant  grands  que  petits  :  les  infedes  ont  eux-mêmes 
leurs  poux  qui  les  dévorent  ,  tandis  qu'ils  en  déchirent 
d'autres.  Quelques-uns  ,  comme  les  taons  ,  les  œflres  , 
s'infèrent  fous  la  peau  des  boeufs  ôc  des  cerfs,  &  y  font  une 
efpéce  d'ulcère  où  ils  fe  logent  ;  d'autres  vont  pénétrer 
dans  le  nez  des  moutons  ôc  dans  ^'anus  des  chevaux ,  qu'ils 
mettent  fouvent  en  fureur  ,  c'eft-là  que  ces  infedes  pom- 
pent à  leur  aife  les  humeurs  du  grand  animal  dont  ils  fe 
no.urriffent  :  d  autres  infedes  plus  petits  font  Ig  même  ma- 

Tome  I.  F 


42  Histoire     abri^gée 

nege  fur  des  infettes  plus  grands.  Les  chenilles  font  fujet- 
tes  à  être  piquées  oar  des  ichneumons  qui  cépofent  leurs 
œufs  fous  leur  peciu  :  !a  larve  nailTante  de  ces  ichneumons 
dévore  inrérieuremerit  la  chenille  ,  qui  fouvert  ne  périt  , 
que  lorfqu'une  multitude  étonnante  de  ces  latves  la  perce 
de  tous  coiés  ,  pour  faire  enfuite  leurs  coques. 

Enfin  beaucoup  d'infeâes  carnaflîers  ne  vivent  qve 
d'autres  infedes  ;  ils  fe  dévorent  les  uns  les  autres ,  n'épar- 
gnant pas  même  ceux  de  leur  propre  efpéce  :  le  nombre  de 
ces  derniers  eft  très-confidéraLle  ,  comme  on  le  verra  dans 
le  détail  particulier.  C'eft  parmi  ces  i  letles  qu'on  voit  le 
plus  de  rufes  &  d'indultrie  ,  foit  pour  attaquer  ,  foit  pour 
le  défendre.  Quelques-uns  à  la  vérité  y  vont  de  vive  force , 
mais  plulieurs  autres  employentl'adrefle  pour  fuppléeràia 
force  qui  leur  manque.  Tout  le  monde  a  pu  obferver  avec 
admiration  les  filets  que  les  araignées  tendent  aux  mou- 
ches :  beaucoup  de  perfonnes  connoifTent  aujourd'hui  le 
fourmilion  ,  ôc  les  embufcades  qu  il  tend  aux  fourmis  f 
caché  au  fond  d'un  cône  qu'il  a  pratiqué  avec  beaucoup 
de  travail  dans  le  fable  :  plufieurs  autres  infedes  n'em- 
ployent  pas  moins  d'art  pour  faire  tomber  dans  leurs 
pièges  la  proie  que  la  nature  leur  a  deftinée.  Ces  différen- 
tes rufes  ne  font  pas  une  partie  des  moins  intéreffantes  de 
i'Hiftoire  des  Infedes. 

Nous  n'entrerons  pas  aduellement  dans  un  plus  grand 
détail ,  par  rapport  à  cet  article  ;  nous  nous  contenterons 
feulement  de  remarquer ,  avant  que  de  finir,  que  les  infec- 
tes ne  reftent  pas  toujours  conftamment  attachés  à  la  même 
nourriture  pendant  toute  leur  vie.  Souvent  leurs  goûts 
changent  fuivant  les  différens  états  par  lefquels  ils  paflent  : 
les  mouches  ,  qui  dans  leur  état  de  perfedion ,  fe  nourrif- 
fert  la  plupart  de  fucre  &  du  nedar  des  plantes  ,  ont 
vécu  d'abord  de  chair  pourrie  &  corrompue  ,  lorfqu'elles 
étoient  fous  la  forme  de  larves.  Les  chenilles  rongent  les 
plantes ,  &  les  papillons  qui  en  proviennent ,  fuccent  feu- 
lement les  fleurs  ;  il  en  eft  de  même  de  beaucoup  d'au^ 


DES    Insectes.  45 

très  infe£les  ,  qui  en  changeant  d'état  ,  changent  aufli 
de  nourriture  ,  comme  quelques-uns  changent  d'élément. 


C  H  A  P  I  T  Pv  E    V. 

Divi/Io/i   dei  Infectes  en  fections. 

./\  PRÉ  S  avoir  examiné  les  infettes  ôc  leurs  différentes 

f>arties  ,  ôc  les  avoir  fuivis  depuis  leur  naiffance  jufqu'à 
eur  état  de  perfettion ,  il  ne  nous  refte  plus,  pour  terminer 
ce  que  nous  avons  à  donner  de  général  fur  ces  animaux  , 
qu'à  les  ranger  par  leurs  caraderes  ,  fuivant  un  ordre  ôc  ua 
fyflême  méthodique  :  c'eft  le  feul  moyen  de  faciliter  la 
connoiffance  de  cette  partie  de  l'Hiftoire  Naturelle. 

Toute  cette  claffe  des  infetles  peut  être  divifée  en  fix 
grandes  ôc  principales  fedions  ,  dont  les  caraderes  font 
principalement  tirés  des  ailes. 

La  première  renferme  tous  les  coléoptères  ou  infeûes  à 
étuis.  Ce  font  ceux  dont  les  aîles  font  recouvertes  d'efpé- 
ces  de  fourreaux  ,  ou  étuis  plus  ou  moins  durs  :  le  hanne- 
ton ,  par  exemple  ,  les  fcarabés  font  de  cette  première 
fedion.  Un  de  leurs  caraderes  ,  outre  les  étuis  de  leurs 
aîles ,  eft  d'avoir  leur  bouche  armée  de  mâchoires  dures  ÔC 
aiguës. 

La  féconde  fedion  comprend  les  hémiptères  ou  infedes 
à  demi  étuis.  Nous  avons  confervé  ce  nom  à  cette  fedion, 
parce  que  cesinfedesn'ont  pas  tout-à-fait  des  étuis  comme 
dans  la  fedion  précédente  ,  mais  quelque  chofe  qui  en; 
3pproche.  Dans  les  uns  ,  comme  dans  les  procgales  ,  les 
aîles  fupérieures  font  plus  épaifles  ôc  fouvent  colorées 
comme  des  étuis  ;  dans  d'autres  comme  dans  les  punaifes 
de  bois  ,  la  moitié  inférieure  des  aîles  de  defius  eil  mem- 
braneufe  ôc  tranfparente  comme  une  véritable  aîle  ,  tandis 
(jue  la  moitié  fupérieure  eft  dure  ^  épaifle  ,  colorée ,  fcm-t 

Fij 


44  Histoire    abrégée 

blable  à  un  véritable  étui  :  mais  le  caradere  eflentiel  de 
cette  fedion^confifte  dans  la  trompe  longue  ôc  aiguë  de  la 
bouche  ,  qui  eft  repliée  en  delTous  ,  s'étend  entre  les  pat- 
tes ,  &  Ibu.vent  même  part  de  l'intervalle  qui  fe  trouve 
entre  ces  mêmes  pattes  ,  au  lieu  de  prendre  naiffance 
de  l'extrémité  de  la  tête. 

Dans  la  troifiéme  fe£tion ,  font  tous  les  infe£tes  tetrap- 
teres  à  ailes  fari  neuf  es  ,  ou  les  infe£tes  à  quatre  ailes  cou- 
vertes de  cette  pouiriere  écailleufe  qu'on  apperçoit  fur  les 
ailes  des  papillons  :  cette  feftion  eft  la  moins  nombreufe  , 
les  infettes  qu'elle  renferme  ont  une  trompe  plus  ou  moins 
longue  ,  fouvent  recourbée  en  fpirale. 

Nous  renfermons  dans  la  quatrième  fedion ,  tous  les 
tetrapteres  ou  infeftes  à  quatre  ailes  nues.  Celle-ci  eft  une 
des  plus  nombreufes  :  la  plupart  des  infeiStes  qu'elle  con- 
tient ont  la  bouche  armée  de  mâchoires  ,  plus  grandes 
dans  les  uns  ,  plus  petites  dans  les  autres  &  ordinairement 
accompagnées  dans  ces  derniers  d'appendices  femblables 
à  des  antennules  ;  les  demoifelles  ,  les  abeilles ,  les  guef-, 
pes  ,  &c.  font  de  cette  fe£tion. 

La  cinquième  eft  compofée  des  diptères  ,  ou  infe£les 
qui  n'ont  que  deux  ailes  j  tels  que  les  mouches ,  les  taons , 
les  tipules  ,  les  confins  ,  ôcc.  Tous  ces  infettes  ont  à  la 
bouche  des  trompes  diverfement  figurées  ,  fuivant  les 
difFérens  genres  :  tous  ont  auffi  un  caraâere  efl'entiel  ôc 
particulier  à  cette  feule  fedion  ;  c'eft  d'avoir  fous  l'origine 
de  leurs  aîles^,  les  petits  balanciers  dont  nous  avons  parlé 
dans  le  premier  chapitre. 

Enfin  nous  avons  rangé  fous  la  fixiéme  &  dernière  fec- 
tion ,  tous  les  infeftes  aptères ,  o\i/àns  ailes  :  les  araignées, 
les  fcolopendres ,  la  puce ,  le  poux  ,  ôcc.  y  trouvent  leur 
place. 

Telles  font  les  fix  grandes  fe£tions  qui  compofent  toute 
la  clafTe  des  infedes  :  mais  comme  quelques-unes  de  ces 
fedions  font  très -nombreufes ,  pour  faciliter  la  recherche 
.des  infedes  qu'elles  renferment  ^  nous  les  avons  foust 


V-  desInsectes.  45- 

divifées  en  plufieurs  articles  &  en  différens  ordres  fubor- 
donnés  -à  ces  articles  :  c'efl  ce  que  l'on  verra  à  la  tête 
de  chaque  feâion  :  fous  ces  articles  ôc  ces  ordres ,  feront 
renfermés  les  genres- 

Actuellement  ,  avant  que  d'entrer  dans  le  de'tail  de 
chaque  fection  ,  nous  allons  réunir  dans  une  feule  Table 
générale  les  fix  grandes  fe6\ions  qui  compofent  toute  la 
clafle  des  infeftes. 


4^  Histoire     ABRÉGÉE 

TABLE   GÉNÉRALE 

DES     SECTIONS 

dont  ejl  compofee  la  clajje.  des  Infeâles. 

1 0.  J_j  ES  Coléoptères  ou  infectes  à  émis. 

CaraSiere . . .  Aîles  couvertes  d'étuis  ou  de  fourreaux  J 
bouche  armée  de  mâchoires  dures. 

2°.  Les  Hémiptères  eu  injectes  à  demi  étuis. 

CaraBere  . . .  Aîles  fupérieures  prefque  femblables  à 
des  ccuis  ;  bouche  armée  d'une  trom- 
pe ajgue  ,  rephée  en  deflous  le  long 
du  corps. 

3^.  Les  TETRAPTERESà  aîksfarineufes. 

CarjLciere . . .  Quatre  aîles  chargées  de  poufllere 
écailleufe. 

4°.  LesTETRAPTEREsà  ci/es  nues  ou  injectes 
à  quatre  aîles  nues. 

CaraSiere . . .  Quatre  aîles  membraneufes  nues  & 
lans  poufllere. 

c°.  Les  DiPTERES  ou  injectes  à  deux  aîles. 

CaraHere  . . .  Deux  aîles. 

Un  petit  balancier  fous  l'origine  de 
chaque  aîle. 

6^°.  Les  A  P  TE  R  E  s  ou  infectes  fans  aîles. 

CaraEtere  . . .  Corps  fans  aîles. 


DES    Insectes.  47 

SECTIONES    GENERALES    SEX 

tx  qiàbiLs  confiât  Infiâlcrum  clajjïs. 

Infe<5ta.  CaraBeres. 

1  °.  V^  OLEOPTERA.  Alae  coleoptris  feu  elytris  tec- 

tïe  i  os  maxillofum. 

2".  He  M  I  PTE  R  A.  Alae  fuperîores    elytris   acce- 

dentes;  os  fub  thorace  inflexum, 

3".  TetraPTERA  alis  fa-       AIz quatuor fquammulis tedx. 
rinaceis. 

4**.  TetraPTERA  alis  nu-      Ala:  quatuor  nudae ,  roembra- 
dis.  naceae. 

5°.  D I  P  T  E  R  a.  A\x  duîc. 

Haltères  fub  alarum  origine. 

^°.  AptERA.  AlsnuUae. 


KtyMxy.xy 

1^ 


4-8  Histoire    abrégée 

SECTION    PREMIERE. 

Injecles  à  étuis  ,  ou  Coléoptères, 

X-<  E  S  infefles  à  étuis  ,  ou  infeûes  coléoptères  ,  cokopté-^ 
fa  infecta  ,  forment  notre  première  fedion.  Nous  donnons 
ce  nom  aux  infedes  qui  ont  leurs  ailes  recouvertes  d'efpé- 
ces  d'étuis  ou  de  fourreaux  ,  fouvent  durs  ,  colorés  ôc 
opaques.  Tel  eft  ,  par  exemple  ,  le  hanneton  que  tout  le 
monde  connoît ,  dont  les  ailes  font  cachées  fous  de  pareils 
fourreaux.  La  plupart  des  Auteurs  ont  donné  à  ces  infedes 
le  nom  de  fcarabés  ,  mais  comme  ce  nom  a  été  appliqué 
plus  particulièrement  à  un  des  genres  de  cette  feîtion  , 
nous  croyons  que  celui  d'infedes  à  étuis  eft  plus  naturel  ôc 
plus  convenable. 

Le  carazlere propre  de  cette  fedlion,  efl  donc  d'avoir  des 
étuis  ou  efpéces  d  écailles  ,  qui  recouvrent  le  corps  de 
l'infede  ,  &  fous  lefquels  on  trouve  ordinairement  deux 
ailes  :  je  dis  ordinairemeflt  ,  car  il  y  a  quelques  genres 
&  même  quelques  efpéces  particulières  de  certains  genres 
qui  n'ont  point  d'ailes  fous  ces  étuis.  Qu'on  prenne  un 
hanneton  ordinaire  ,  qu'on  enlevé  ces  deux  étuis  durs  qui 
recouvrent  fon  ventre  ,  on  trouvera  en  deffous  deux  gran-'" 
des  ailes  tranfparentes  plus  longues  que  les  étuis  &  que  le 
corps  de  l'infede  ,  mais  qui  fe  replient  en  deffous  au 
moyen  des  nervures  fortes  qui  les  font  agir.  L'infed:e,lorf- 
qu'il  veut  voler  ,  déployé  ces  ailes  ôc  relevé  les  étuis  , 
ôc  lorfqu'il  veut  fe  pofer  &  s'arrêter  quelque  part ,  il  les 
replie  &  les  fait  rentrer  aifément  fous  leurs  fourreaux.  On 
peut  obferver  la  même  chofe  dans  un  très  -  grand  nombre 
d'infectes  de  cette  fedion  :  mais  il  en  eft  d'autres,  tels,  par 
exemple  ,  que  ces  bupreftes  dorés  qu'on  voit  courir  dans 
!es  champs ,  qui  n'ont  point  d'ailes  fous  leurs  étuis  :  qu'on 

levé 


t)  Ë  s      I  N  s  E  C  T  E  s:  4^ 

levé  ces  ëtuîs ,  on  voit  les  anneaux  du  ventre  de  ces  infec- 
tes à  nud.  AufTi  ces  animaux  ne  peuvent-ils  voler,  mais  en 
récompenfe  ils  courent  fort  vite.  Il  eft  d'autres  infetles 
dans  lefquels  non-feulement  les  aîles  manquent  entière- 
ment y  mais  dont  les  deux  dtuis  font  même  re'unis  enfem- 
ble  ôc  n'en  forment  qu'un  feul.  Ces  infectes  femblent  à  la 
première  vue  avoir  deux  étuis  ,  parce  que  la  future  formée 
ordinairement  par  la  réunion  des  deux,  fe  trouve  marquée 
&  exprimée  fur  le  milieu  de  ce  feul  étui ,  mais  li  on  l'exa- 
mine de  près  ,  on  voit  qu1l  efl:  d'une  feule  pièce.  Pluileurs 
même  d'entr'eiix  ont  cet  étui  unique  tellement  conftruit  , 
qu'il  eft  tout  à- fait  immobile  ;  l'es  côtés  font  recourbés 
&  enveloppent  une  partie  du  deffous  du  corps  :  c'eft  ce 
que  l'on  peut  voir  aifément  dans  certaines  efpéces  de  cha- 
renfons  ,  dans  une  efpéce  de  chryfomele  &  dans  quelques 
ténébrions.  Ainfi  il  n'eft  point  efientiel  aux  infe£tes  à  étuis 
d'avoir  des  aîles ,  quoique  la  plupart  en  foient  pourvus ,  ni 
d'avoir  deux  étuis  ,  ou  un  feul  qui  paroiffe  en  former  deux, 
à  caufe  de  la  raie  qui  fe  trouve  au  milieu.  Leur  cara<Slerc 
eft  d'avoir  des  étuis  qui  recouvrent  le  ventre  &  qui  diffé- 
rent des  ailes  par  la  dureté  de  leur  conllftance.  Tel  eft  la 
marque  carattériftique  de  toute  la  fe£iion.  On  peut  ajou- 
ter à  ce  premier  caraftere  un  deuxième  ,  qui  quoiqu'accef- 
foire  ,  n'eft  pas  moins  conftant.  Ce  font  les  mâchoires  laté- 
rales dures  &  d'une  confiftance  approchant  de  celle  de  la 
corne  ,  qui  garnilTent  à  droite  &  à  gauche  la  bouche  de 
ces  infedes. 

Mais  comme  les  étuis  varient  entr'eux  par  leur  grandeur 
&  par  le  plus  ou  moins  de  dureté  ,  nous  en  avons  tiré 
-des  carachrâs  fecondaires  pour  divifer  cette  fetlion  ea 
trois  articles.  Le /^r^f/n/*?;- article  comprend  tous  les  infedtes 
dont  les  étuis  font  durs  ,  é.ailleux  &  couvrent  tout  le 
ventre.  Le  hanneton  fe  trouve  dans  cet  article  :  les  four- 
reaux de  fes  aîles  s'étendent  depuis  fon  corceiet  jufquà 
l'extrémité  de  fon  ventre  6c  le  recouvrent  entièrement  , 
&  de  plus  cçs  étuis  font  durs ,  écaiileux ,  épais  ôc  d'une 

Tome  L  Q 


'^6  Histoire     a  b  r  if  g  i?  e 

matiefe  femblable  à  la  corne.  Les  infetles  contenus  dans 
le/econJ  article  ont  pareillement  des  étuis  durs  ôc  écaii- 
leux,  mais  ces  étuis  ne  couvrent  qu'une  partie  de  la  lon- 
gueur du  ventre ,  dans  les  uns  la  moitié  ,  dans  d'autres  en- 
core moins ,  comme  on  le  voit  dans  le  ftaphylin  ,  dont  les 
étuis  font  extrêmement  courts.  Enfin  nous  avons  rangé 
fous  le  trolfiéme  articlejles  infedes  dont  les  étuis  font  mois 
&  prefque  membraneux ,  tels  que  les  blattes  ,  les  faute- 
relles  ,  ôcc.  mais  il  eft  bon  de  remarquer  que  quoique  ces 
étuis  ne  foient  point  durs  &  écailleux  comme  ceux  des  in- 
fetles dont  nous  avons  parié  ci-deffus  ,  ils  font  néanmoins 
plus  durs  ,  plus  épais  &  moins  tranfparens  que  les  ailes  , 
jcf  qui  fait  ranger  ces  infedes  dans  cette  feâion  ,  &  non 
•point  dans  celle  des  infe£les  à  quatre  ailes  nues  ou  décou- 
;Vertes.  Que  l'on  examine  une  fauterelle  ,  on  verra  deux 
iongs  étuis  étroits  ,  mois  ,  prefque  membraneux  ,  mais 
colorés  &  plus  épais  que  les  ailes  qu'ils  recouvrent  :  de 
plus  ces  ailes  font  grandes  &  repliées  en  tout  ou  en  partie 
fous  ces  étuis. 

Tel  eft  l'ordre  que  nous  avons  fuivi  pour  la  divifion 
principale  de  cette  première  fedion  :  mais  comme  les  in- 
îeftes  qu'elle  renferme  font  en  très-grand  nombre  ,  nous 
avons  cherché  des  caratteres  qui  pulTent  former  une  fé- 
conde fous-divifion  de  ces  mêmes  infeâes,  ôc  divifer  cha- 
que article  en  plufieurs  ordres  avant  que  de  paffer  aux 
genres.  Ces  carafteres  demandoient  à  être  tirés  de  quelque 
partie  fenfible  &  confiante ,  qui  fût  aulTi  aifée  à  être  apper- 
■çue^que  la  grandeur  &  la  conliftance  des  étuis  ;  c'eft  ce  que 
nous  ont  fourni  les  pattes  de  ces  mêmes  infedles.  Nous 
avons  dit  plus  haut  que  les  pattes  étoient  compofées 
de  trois  parties  ;  la  première  qui  tient  au  corps  de  l'infede 
ôc  qui  efl:  la  cuiffe ,  la  féconde  que  nous  avons  appellée  la 
jambe  ,  ôc  la  troificme  qui  eft  le  pied  ou  le  tarfe  ôc  qui  eft 
elle-même  compofée  de  plufieurs  petits  anneaux.  C'eft  du 
nombre  de  ces  anneaux  que  nous  avons  formé  les  cara£te- 
res  de  ces  fous-divifions ,  ou  de  ces  ordres  qui  font  fub- 


DES    Insectes!"  f  t 

ordonnées  à  chaque  article.  Ce  nombre  des  articulations 
du  pied  n'eft  pas  le  même  dans  tous  les  infedes  à  étuis  : 
les  uns  en  ont  trois  ,  d'autres  quatre  ,  beaucoup  en  ont 
cinq  à  toutes  les  pattes  ,  enfin  quelques-uns  n'en  ont  pas 
le  même  nombre  à  toutes  les  paires  de  pattes  :  de  leurs  fix 
pattes  ,  les  quatre  premières ,  ou  les  deux  premières  paires 
ont  cinq  divifions  aux  tarfes  ou  aux  pieds  ,  tandis  que 
les  deux  dernières  pattes'  n'en  ont  que  quatre.  De  pareils 
earaâieres  font  aifés  à  appercevoic  ,  il  ne  s'agit  que  de 
compter  ,  &  il  eft  pour  lors  aifé  de  ranger  les  infeftes  que 
l'on  trouve,  dans  leur  ordre  naturel  :  il  ne  relie  plus  à  trou- 
ver dans  cet  ordre  que  le  genre  auquel  ils  appartiennent. 
C'eft  ce  que  l'on  fait,en  examinant  enfuite  le  caraftere  gé- 
nérique qui  eil  toujours  tiré  ,  ou  des  antennes  feules ,  ou 
des  antennes  &  de  quelqu'autre  partie  caraûériftique ,  telle 
qu'eft  fouvent  le  corcelet  :  par  ce  moyen  on  vient  à  bout 
de  connoître  le  genre  de  l'infede  que  l'on  cherche ,  ôc  il 
ne  refte  plus  qu'à  examiner  les  différentes  efpéces  de 
ce  genre  ,  pour  trouver  à  laquelle  fe  rapporte  l'infede  que 
l^on  tient. 

Pour  fentir  toute  la  facilité  que  donne  cette  méthode  , 
donnons-en  un  exemple.  Prenons  Ci  l'on  veut  un  charan- 
fon.  Je  ne  connois  point  cet  infetle  :  je  commence  par 
examiner  s'il  a  des  ailes  nues  ou  recouvertes  par  des  étuis  ; 
cette  première  différence  fe  fait  aifément  appercevoir  ,  ÔC 
les  fourreaux  des  ailes  me  font  d'abord  ranger  le  charanfoii 
dans  la  première  fedion  parmi  les  infeftes  à  étuis  :  pour 
lors  j'examine  fi  ces  étuis  font  durs  ou  mois  ,  s'ils  recou- 
vrent tout  le  ventre  ,  ou  feulement  une  partie.  Je  vois 
qu'ils  font  extrêmement  durs  ôc  écailleux  ,  ôc  qu'ils  cou- 
vrent entièrement  le  ventre.  Je  range  cet  infette  parmi  les 
infectes  à  étuis  qui  compofent  le  premier  article  de  cette 
feiStion  &  qui  ont  leurs  fourreaux  tels  que  nous  venons  de 
les  dépeindre  ;  enfuite  ,  pour  ttouver  dans  quel  ordre  de 
cet  article  je  dois  ranger  le  charanfon  ,  j'examine  de  com- 
bien d'articulations  eil  coinpofé  le  pied  de  cet  infefte  ;  s'H 


f2  Histoire    ABRécÉE 

en  a  trois ,  ou  quatre ,  ou  cinq  ,  ou  bien  fi  le  nombre  varie 
dans  les  différentes  paires  de  pattes.  Je, vois  que  cet  in- 
fe£le  a  par-tout  quatre  divifions  aux  tarfes  ,  ce  qui  me  fait 
ranger  ce  petit  animal  dans  le  fécond  ordre  du  premier 
article  des  infeftes  à  étuis.  Refte  à  trouver  à  quel  genre  de 
cet  ordre  il  appartient.  J'ai  à  chercher  parmi  une  vingtaine 
de  genres  le  carattere  générique  :  j'examine  en  même 
tems  les  antennes  de  l'infeâe  ;  ces  antennes  font  pofées 
fur  une  longue  trompe  j  plus  groffes  à  leur  extrémité  & 
coudées  dans  leur  milieu.  Ce  caractère  que  je  trouve  attri- 
bué au  charanfon  me  détermine  le  genre  de  l'infede. 
Cette  gradation  par  laquelle  je  fuis  parvenu  à  le  connoî- 
tre;m'a  épargné  la  peine  de  chercher  parmi  tous  les  autres 
ordres  &  les  autres  genres  des  infeftes  en  général  ôc  des  in- 
ie£les  à  écuis  en  particulier ,  ôc  m'a  conduit  à  examiner  feu- 
lement les  cara£teres  génériques  d'un  très-petit  nombre  de 
genres  :  pour  lors  i'efpéce  fe  peut  trouver  aifément  en 
confrontant  l'infeâe  avec  les  phrafes  ôc  les  defcriptions 
des  différentes  efpéces  de  ce  genre.  Je  me  fuis  étendu  un 
peu  au  long  fur  cette  partie  de  notre  méthode  à  la  tête 
de  cette  première  fedion  ,  tant  afin  de  n'avoir  pas  à  y 
revenir  en  parlant  des  fe£lions  fuivantes  ,  que  parce  que 
celle  -  ci  qui  comprend  les  infedes  à  étuis  ,  eft  une  des 
plus  nombreufes  &  nous  a  obligé  de  former  plus  de  divi- 
sions ôc  de  fous  -  divifions  pour  y  mettre  plus  d'ordre  ôc 
de  méthode. 

Examinons  maintenant  en  général  les  infe£les  à  étuis ,  ôc 
voyons  en  peu  de  mots  ce  qui  eft  commun  à  tous  les  infec- 
tes de  cette  fedion.  D'abord  quant  à  leur  forme  ,  tous  ces 
infeftes  ont  leur  corps  dur  ôc  couvert  d'une  efpéce  de  cui- 
raffe  femblable  à  de  la  corne  pour  la  confiftance.  Cette 
enveloppe  fi  ferme  des  infetles  à  étuis  femble  tenir  lieu 
des  os  qui  foutiennent  la  charpente  des  grands  animaux  ; 
mais  au  lieu  que  les  os  font  dans  l'intérieur  ,  ici  c'eft  la 
peau  ,  l'écaillé  extérieure  de  l'infede  qui  en  fait  l'office  : 
elle  foutient  tout  fon  corps ,  c'eft  à  elle  que  vont  s'attacher 


DES    Insectes.  5*3 

les  principes  des  mufcles  ,  par  l'aftion  defquels  il  exécute 
fes  difFérens  mouvemens,  ôc  en  même  tems  cette  efpéce 
de  peau  ofleufe  le  met  à  l'abri  d'un  grand  nombre  d'acci- 
dens.C'eft  une  cuirafle  qui  lui  fertà  parer  les  coups  qu'il 
pourroitrecevoir  :  elle  recouvre  également  les  trois  parties 
dont  font  compofés  tous  les  infeîtes  à  étuis ,  fiçavoir  la 
tête ,  le  corcelet  &  le  ventre. 

La  première  de  ces  parties  efl  ordinairement  la  plus 
petite.  On  y  remarque  premièrement  les  antennes  ,  com- 
pofées  dans  la  plupart  des  infedes  à  étuis,  de  onze  anneaux, 
rarement  de  moins  ,  ôc  dans  quelques-uns  d'un  plus  grand 
nombre  :  le  premier  anneau  de  ces  antennes ,  celui  qui 
tient  à  la  tête^eft  ordinairement  plus  gros  &  même  fouvent 
plus  long  que  les  autres  ,  6c  le  fécond  qui  fuit  immédiate- 
ment ce  premier  ,  efl:  le  plus  court  de  tous.  La  pofition  de 
ces  antennes  n'efl:  .pas  la  même  dans  tous  les  genres. 
Quelques  infe£tes  ,  comme  les  fcarabés  ,  les  portent  en 
devant  &  un  peu  au-deffous  des  yeux  ;  d'autres  les  ont 
prefque  fur  le  fommet  de  la  tête  entre  les  deux  yeux  ; 
quelques-uns  les  ont  pofées  plus  finguliérement ,  les  an- 
tennes de  ces  infeftes  femblent  partir  du  milieu  de  l'œil  : 
celui-cijau  lieu  d'être  ovale,forme  une  efpéce  de  croiflant, 
qui  enveloppe  ôc  entoure  l'origine  de  l'antenne.  Nous 
examinerons  dans  chaque  genre  en  particulier  ces  diffé- 
rentes pofitions  des  antennes  ,  ainfi  que  leur  figure. 

La  bouche  de  ces  infettes  efl:  armée  de  deux  mâchoires 
dures  ,  une  à  droite  ,  l'autre  à  gauche  :  elles  fe  recourbent 
en  demi  cercle ,  fe  terminent  en  pointe  fouvent  trèsaigue , 
ôc  leur  côté  intérieur  efl:  fouvent  armé  de  quelques  dente- 
lures plus  ou  moins  fortes.  Entre  ces  mâchoires  ,  font 
quelques  mamelons  qui  entourent  l'ouverture  de  la  bou^ 
che  de  l'infede ,  ôc  fort  fouvent ,  il  y  a  au-deffus  ôc  au- 
defTous  de  ces  mamelons  ,  des  efpéces  de  lèvres  dures , 
placées  auflTi  entre  les  mâchoires.:  enfin  au-deflbus  de  tou- 
tes ces  parties  de  la  bouche  ,  font  pofées  les  antennules  , 
au  nombre  de  quatre  ;  deux  plus  grandes  Ôc  deux  plus 


J4  Histoire     ABRi  GiE 

petites  j  compofées  ordinaire  aient  de  trois  ou  quatre  artl-^ 

culations  aflez  diftin£tes. 

Quant  aux  yeux  ,  ces  infe£les  n'ont  la  plupart  que  les 
deux  grands  yeux  à  refeau  ,  dont  nous  avons  détaillé  la 
flruiSture  ,  en  parlant  des  parties  des  infectes  en  général  ;  il 
n'y  a  que  quelques-uns  des  derniers  genres,  dont  les  étuis 
font  plus  mois  ,  tels  que  les  fauterelles  ,  les  grillons  ,  &c- 
qui ,  outre  ces  yeux  à  refeau  ,  ont  encore  les  trois  petits 
yeux  lifles  ,  dont  nous  avons  aufîî  parlé  ,  &  qui  font  com- 
muns dans  les  infectes  à  quatre  ailes  &  à  deux  ailes  nues. 
Ces  derniers  genres  femblent  faire  une  efpéce  de  nuance 
ou  paflage  de  la  fediou  des  infectes  à  étuis  j  aux  ferions 
fuiv:n  es. 

Le  corcelet  des  infectes  à  étuis  ,  eft  de  toutes  leurs  par- 
ties celle  qui  femble  la  moins  à  remarquer  :  il  n'eft  com- 
pofé  que  d'une  efpéce  d'anneau  écailleux  ,  d'une  feule 
pièce  dure  &  entière  ,  fur  laquelle  on  apperçoit  deux 
ftigmates  ,  un  de  chaque  côté.  Mais  ce  même  corcelet 
varie  beaucoup  quant  à  fa  forme  ;  dans  les  uns  il  eft  large  j 
dans  d'autres  il  eft  plus  long  :  fouvent  toute  fa  partie  fupé- 
rieure  eft  bordée  par  une  efpéce  de  repli  ,  il  a  un  rebord 
qui  forme  comme  une  goutiere  ,  &  d'autres  fois  il  eft  tout 
uni  ;  dans  quelques  infectes  il  eft  chargé  d'éminences 
niouffes  ,  dans  d'autres  il  eft  hérifle  de  pointes  aiguës.  Ces 
formes  différentes  entreront  fouvent  dans  les  cara£teres 
des  genres  :  de  plus  c'eft  à  la  partie  inférieure  du  corcelet,' 
à  celle  qui  fe  préfente  lorfqu'on  renverfe  l'infedte  fur  le 
dos ,  que  font  attachées  les  pattes.  Ces  pattes  font  tou- 
jours au  nombre  de  fix  dans  les  infeftes  à  étuis ,  excepté 
dans  un  feul  genre  ,  oii  les  antennes  figurés  finguliére- 
ment  ,  femblent  tenir  lieu  des  deux  pattes  qui  leur  man- 
quent ;  elles  n'ont  rien  de  particulier  ,  ni  de  différent  de  ce 
que  nous  en  avons  dit  en  parlant  des  infectes  en  général  :  la 
plupart  des  infeftes  à  étuis  s'en  fervent  pour  marcher  , 
quelques-uns  cependant  comme  les  altifes  ,  les  fauterel- 
îes  &  quelques  efpéces  de.charanfons  ,  fautent  afTez  vive- 


DES    Insectes.  yj 

ment ,  à  l'aide  de  la  dernière  paire  de  pattes  j  qui  dans  ces 
infedes  eft  plus  longue  ôc  plus  forte  :  la  cuifle  fur-tout 
de  ces  dernières  pattes  eft  fouvent  fort  groffe.  D  autres  in- 
feâes  de  cette  fed;ion  qui  vivent  dans  l'eau  &  qui  nagent 
très-bien  ,  ont  leurs  pattes  ôc  fur-tout  le  pied  figuré  un  peu 
diffe'remment  de  ce  qu'on  obferve  dans  les  autres.  Ce  pied 
eft  applati  ôc  bordé  vers  l'intérieur  d'une  rangée  épaifle  de 
poils  courts ,  qui  lui  donnent  la  figure  d'une  efpéce  de  na- 
geoire un  peu  allongée. 

Le  ventre  de  ces  infedes  eft  compofé  de  pîufieurs  lames 
dures  ,  fouvent  au  nombre  de  dix  ,  qui  forment  des  an- 
neaux ^  ou  des  demi-anneaux  écailleux  en  deflbus ,  plus 
mois  en  deffus  :  mais  cette  partie  fupérieure  plus  molle , 
eft  défendue  par  les  ailes  &  les  étuis  ,  qui  ordinairement  la 
recouvrent  ;  c'eft  le  long  du  ventre  qu'on  peut  obferver  les 
ftigmates.  Ces  ftigmates  font  au  nombre  de  feize  fur  cette 
partie  ,  huit  de  chaque  côté  :  on  en  peut  appercevoir 
diftinûement  deux  fur  chaque  anneau  ,  a  l'exception  des 
deux  derniers  qui  n'en  ont  point.  Quant  aux  étuis  de  ces 
infeâes  j  nous  en  avons  déjà  parlé,  en  traitant  de  la  divifion 
de  cette  fedion.  Nous  ajouterons  feulement  ici  qu'entre 
ies  étuis  _,  vers  leur  attache  au  corcelet ,  au  haut  de  la  future 
que  forme  leur  réunion  ,  on  apperc^oit  dans  beaucoup  d'in- 
ïe£tes  à  étuis  une  pièce  triangulaire  ,  plus  grande  dans  les 
uns  &  plus  petite  dans  d'autres.  Cette  efpéce  de  pièce  que 
.les  Auteurs  ont  appellée  Pécujfon  [Jcutellum  )  ,  regarde 
par  fa  bafe  le  corcelet ,  &  par  fon  fommet  \z  future  des 
étuis.  Ce  nom  de  future  a  été  donné  à  cette  ligne  produite 
par  la  réunion  des  deux  étuis  y  parce  qu'elle  femble  for-- 
mer  une  efpéce  de  couture. 

Tous  ces  infedes  font  du  nombre  de  ceux  qui  paflent 
fuccefîivement  par  dlfférens  états  ,  ou  différentes  meta' 
morpkofes,  Dabord  tous  naiftent  d'un  œuf ,  aucun  n  eft 
vivipare  :  de  cet  œuf  fort  la  laïve  de  linfede  à  étuis.  En 
général  cette  larve  reflemble  à  un  efpéce  de  vers.  Sa  tête 
eft  écailleufe  ;  dure  &  un  peu  brune  :  on  y  remarque  deux 


^6  Histoire    à  b  r.  é  g  ié  e 

grands  yeux ,  des  mâchoires  afiez  fortes  qui  lui  font  très- 
iiécefTaires  ,  puifque  c'eft  fous  cette  forme  que  linfette 
mange  le  plus  ,  &  fouvent  deux  courtes  antennes  compo- 
fées  de  plufieurs  pièces  ^  mais  bien  différentes  de  celles 
que  l'infede  doit  avoir  par  la  fuite.  Le  refte  du  corps  de  la 
larve  eft  mol  ,  afTez  fouvent  blanchâtre  ,  quelquefois  rou- 
geâtre  ou  bleuâtre  &  compofé  de  plufieurs  anneaux ,  fou- 
vent au  nombre  de  treize.  Les  premiers  de  ces  anneaux 
renferment  la  partie  qui  fera  par  la  fuite  le  corcelet  de 
l'infede  parfait  :  auffi  eft-ce  à  ces  anneaux  que  font  atta- 
chées les  lix  pattes  dont  font  fournies  ces  efpéces  de  larves.' 

Leurs  ftigmates  font  fort  apparens  ;  ils  font  au  nombre 
de  dix  huit  5  neuf  de  chaque  côté.  On  en  obferve  ordinai- 
rement deux  fur  le  premier  anneau  qui  fuit  immédia- 
tement la  tête  :  le  fécond  &  le  troiiiéme  anneau  n'en  ont 
point ,  mais  tous  les  autres  en  ont  deux  ,  à  l'exception  des 
deux  derniers  anneaux.  Ces  premiers  ftigmates  du  premier 
anneau  ,  répondent  à  ceux  qui  feront  dans  la  fuite  au  cor- 
celet de  l'infede  parfait  ,  &  les  autres  plus  éloignés 
qui  font  fur  les  huit  autres  anneaux  ,  formeront  un  jour 
les  ftigmates  du  ventre  de  l'infede  à  étuis. 

Ces  larves  font  fouvent  lourdes  ôc  pareffeufes  ,  mais  en 
récompenfe  elles  mangent  &  dévorent  confidérablement. 
11  y  en  a  cependant  de  plus  adives  :  ce  font  celles  qui 
vivent  dans  l'eau  :  ces  dernières  courent  avec  agilité  ,  ce 
qui  leur  étoit  néceffaire  pour  attraper  leur  proie  ,  ôc  fe  fai- 
fir  des  autres  infedes  dont  elles  font  leur  nourriture  ;  au 
lieu  que  les  premières  qui  mangent  les  racines  &  les  plan- 
tes, naiflent  ordinairement  au  milieu  de  l'aliment  qui  leur 
€ft  convenable. 

Toutes  ces  larves  changent  plufieurs  fois  de  peau  & 
reftent  fous  cette  forme  plus  ou  moins  de  tems.  On  a 
obfervé  que  quelques-unes  ,  comme  celles  des  hannetons 
•&  de  quelques  autres  fcarabés  ,  reftent  dans  cet  état  pen- 
dant trois  ans  entiers  ,  ôc  que  ce  n'eft  que  la  quatrième 
Sinnée  qu'elles  achèvent  leurs  métamorphofes. 

Lorfque 


DES     Insectes.  '^-j 

Lorfque  ce  tems  ell  venu  ,  elles  quittent  leur  dernière 
peau  &  paroiflent  fous  la  forme  d'une  nymphe.  Cette 
nymphe  efl  du  nombre  de  celles  dans  lefquelles  on  apper- 
çoit  diffindement  toutes  les  parties  de  l'infede  qui  en  doit 
fortir  i  fa  tête  ,  fes  antennes  ,  fes  yeux  ,  fes  pattes  ,  foti 
ventre  ,  tout  eft  très-reconnoiiïable.  Seulement  les  ailes  & 
leurs  étuis  font  courts ,  chiffonnés ,  &  au  lieu  d'être  éten- 
dus fur  le  dos  comme  Ils  le  feront  par  la  fuite  ,  ils  font 
repliés  vers  le  devant  ou  le  deffous  de  l'infede.  Cette 
nymphe  dans  les  commencemens  eft  tendre  ,  molle  ôc 
blanche  ;  peu  à  peu  elle  acquiert  de  la  confiftance  & 
une  couleur  plus  brune  ,  &  enfin  lorfqu'elle  eft  parvenue  à 
fa  perfedion  ,  elle  fe  tire  d'une  enveloppe  tranfparente  , 
dans  laquelle  toutes  fes  parties  étoient  renfermées  ,  com- 
me la  main  &  les  doigts  le  font  dans  un  gant  ,  ôc  elle 
paroît  fous  la  figure  d'un  infede  parfait. 

Comme  ces  infedes  ne  font  point  de  coques  ,  ils  ont 
foin  de  mettre  leurs  nymphes  à  l'abri ,  foit  en  terre  ,  foit 
dans  des  troncs  d'arbres  ,  foit  fous  des  écorces  :  leurs  lar- 
ves qui  font  tendres  &  délicates  ,  font  auflî  très-fouvent 
cachées  dans  de  pareils  endroits  ;  c'eft  pour  cette  raifon 
qu'on  ne  rencontre  pas  fréquemment  les  larves  &  les 
nymphes  des  infedes  a  étuis  qui  font  cependant  très-com- 
muns. 

Quoique  nous  donnions  cette  métamorphofe  comme 
celle  des  infedes  à  étuis  en  général ,  il  en  faut  excepter 
quelques-uns  dont  les  étuis  font  mois  ôc  qui  femblent 
tenir  le  milieu  entre  les  infedes  de  cette  fedion  ôc  ceux 
de  la  fuivante.  Ce  font  les  grillons  ,  les  fauterelles  ôc  quel- 
ques infedes  qui  en  approchent  :  ceux-ci  reffemblent  aux 
punaifes  pour  la  forme  de  leurs  larves  ,  qui  ne  différent 
des  infedes  parfaits  qu'en  ce  qu'elles  n'ont  point  d'aîles. 
Leurs  nymphes  tiennent  le  milieu  entre  ces  deux  états  ; 
elles  ont  des  boutons  dans  lefquels  les  ailes  futures  font  en- 
veloppées ,  des  efpéces  de  moignons  d'aîles  qui  fe  déve- 
loppent par  la  fuite  lorfque  l'animal  devient  infede  parfait. 

Tome  I.  li 


çg  Histoire     abrégée 

Cette  gradation  par  laquelle  la  fedion  des  coléoptè- 
res fe  rapf^roche  de  la  fuivante  ,  eft  une  preuve  de  ce  que 
nous  avons  avancé  dans  le  Difcours  préliminaire  ,  &  tait 
voir  de  plus  en  plus  que  tous  les  corps  de  la  nature  ne 
forment  qu'un  feul  genre  ,  qui  s'éloigne  peu  à  peu  par  des 
nuances  infenfibles,  qui  confondent  &  joignent  enfemble 
les  règnes ,  les  clafll-s  ôc  les  genres  différens,  &  les  rappro* 
chent  le-  uns  des  autres. 

Nous  allons  maintenant  expofer  dans  une  feule  Table  i 
Tordre  méthodique  fous  lequel  font  rangés  tous  les  genres 
des  infectes  à  étuis  qui  forment  cette  première  feclion  ; 
après  quoi  nous  entrerons  dans  le  détail  de  chaque  genre 
en  particulier. 


INSERT  FOLDOUT  HERE 


INSERT  FOLDOUT  HERE 


DES    Insectes. 


S9 


ARTICLE     PREMIER 

DE     LA     PREMIERE     S  E  C  T  I  O  N. 

Infectes  à  étuis  durs  ,  qui  couvrent  tout  le  ventre. 


Ordre     premier. 
Injectes  qui  ont  cinq  articles  à  toutes  les  pattes, 

PLATYCERUS.    Scarabxi  fpec.  litin. 
LE    CERF-VOLANT. 

Antennce  in  extremo  uno     Antennes  en  peigne  à  Tex-^ 
yer/iipectinatœ.  trémité ,  d'un  feul  côté. 

Familia  i".  AnîznnlsfraElis.  i".  Famille  à  antennes  cou- 

dées. 


2".  Antennu  integris.         2°, à  antennes  entie'- 


JLi  E  nom  de platycerus  a  été  donné  à  ce  genre ,  à  caufe 
de  ces  grandes  cornes  mobiles  &  branchues  ,  que  porte  à 
fa  tête  la  première  efpéce  de  ces  infe£les.  On  l'a  appellée 
platycerus  ,  infefte  à  larges  cornes  :  c'eft  par  la  même 
raifon  qu'en  fran(^ois  on  a  nommé  ces  infedes  cerfs  vo- 
lans ,  à  caufe  de  la  reflemblance  que  ces  cornes  paroiffent 
avoir  avecles  boisfdes  cerfs. 

Le  caradere  eflentiel  de  ce  premier  genre  d'infe£l:es 
à  étuis,  eft  d'avoir  le  bout  des  antennes  formé  en  peigne  , 
mais  feulement  d'un  côté.  Ces  antennes  font  compofées 
de  onze  articles  ;  dont  les  quatre  derniers  ont  fur  le  côté 

Hij 


6o  Histoire    abrégée 

un  prolongement ,  ce  qui  repréfente  aficz  bien  les  dents 
d'un  peigne.  Ces  quatre  derniers  articles  font  plus  gros 
que  les  autres  ,  enforte  que  l'extrémité  de  l'antenne  qui  en 
eft  formée  ,  eft  plus  groffe  que  le  refte  de  fon  corps ,  ôc  que 
fa  Hgure  approche  de  celle  d'une  maffe  ou  maltue  ,  dont 
le  bout  eft  plus  gros. 

Nous  avons  diftingué  &  divifé  ce  genre  en  deux  famil- 
les par  rapport  à  la  forme  des  antennes.  La  première  com- 
prend ceux  de  ces  infedes  ,  dont  les  antennes  forment  un 
coude  ôc  font  pliées  dans  leur  milieu.  Dans  ces  cerfs- 
volans  ,  la  première  pièce  de  lantenne  eft  fort  longue  , 
elle  en  forme  à  elle  feule  la  moitié.  Au  bout  de  ce  long  ar- 
ticle, l'antenne  fe  coude,  &  les  autres  anneaux  beaucoup 
plus  courts  ,  forment  avec  le  premier  un  angle  obtus. 
La  féconde  famille  comprend  les  cerfs-vclans  ^  dont  les 
antennes  font  droites  &  ne  forment  point  un  angle  dans 
leur  milieu  :  dans  ces  derniers ,  la  première  pièce  des  an- 
tennes n'eft  guères  plus  longue  que  les  autres.  Nous  n'a- 
vons autour  de  Paris  qu'un  febl  infede  de  cette  féconde 
famille  ,  c'eft  le  dernier  de  ce  genre  que  nous  avons 
appelle  la  cAeweite  brune. 

Tous  ces  infedes  viennent  d'une  groffe  larve  hexa- 
pode ,  blanche ,  à  tête  brune  ,  écailleufe  ,  telle  que  celle 
que  nous  avons  décrite  ,  en  parlant  des  infeftes  à  étuis  en 
général.  Cette  larve  fe  loge  dans  l'intérieur  des  vieux 
arbres  ,  les  ronge  ,  les  réduit  en  une  efpéce  de  tan ,  dans 
lequel  elle  fe  transforme  ,  devient  chryfalide  ,  &  enfin 
animal  parfait.  On  trouve  quelquefois  ces  larves  dans  les 
creux  d'arbres  pourris  ôc  percés  de  tous  côtés  ,  ôc  c'eft 
autour  de  ces  mêmes  arbres  qu'on  voit  roder  ôc  voler, 
particulièrement  fur  le  foir  ,  linfeète  parfait ,  qui  va  y  dé- 
pofer  fes  oeufs. 

Les  efpéccs  de  ce  genre  font  les  fuivantes. 

#  •    ■        ^ 


desInsectes.  €l 

Première     Famille^ 

kPLATYCERUS  fii/cus  ,  cornubus  duohus  mohili- 
bus ,  apice  bifurcls  ,  iatùs  ratno  dendculi/que  inflruclisi 
planch.  1  ,  ng.  i. 

Mouffet,  îheatr. -pag.  14S.  Cervus  volans, 

Aldrov.  inf.  pag.  45  (.  fig.  i. 

Jonfl.  inf.  tab.  13.  Scarabïus ,  i.  f.  t.  i. 

Charlet.  onom.  46.  Cervus  volans  platyceros. 

Msrret.  pin.  p.  loi.  Cervus  volans. 

Olear.  rnuf.pjg.  17  ,  tab.  16  ,/•  ?.  Taurus  volans. 

Dal.  pharmacop.  pag.  jii^.  Scaribxus  cornmus. 

Raj.  inf. pag.  74,  n.  1.  Scarabïus  maximus  platyceros,  taurus  nonnullis  aliîs 

cervus  volans. 
Linn.  faun.  fuec.  n.  337.  Scarabzus  cornibus  duobus  mobilibus  a^qualibus  apice 

bifurcis  :  introrfum  ramo  denticulifque  inftruftis. 
Linn.  fyfi.   nat.  Edit,   10  ,    n.   58.  Scarabaus    maxillofus  ,  maxillis   exfcrtli 

apice    bifurcatis. 
^  Rofel  inf.   vol.  1 ,  tab.  4.  &-  tab.  ^  >  fg-  7  ,  9'  Scarab.  tcrreftr.  claflls.  i. 

v'  ■Le  grand  cerf-volant. 

Longueur  1 1  lignes.     Largeur  7  lignes.  " 

Cet  infeâe  le  plus  grand  de  tous  ceux  de  ce  Pavs-ci ,  6i 
le  plus  fingulier  pour  fa  forme  ,  eft  très-reconnoilîable  par 
deux  grandes  cornes  mobiles  ,  qu'il  porte  à  fa  tête  ,  ôc  qui 
lui  ont  fait  donner  fpécialement  le  nom  de  cerf-volant. 
Ces  cornes  larges  &  applaties  qui  font  le  tiers  de  la  lon- 
gueur de  l'infede  ,  ont  au  milieu  ,  vers  leur  partie  inté- 
rieure ,  une  petite  branche  ,  &  à  leur  extrémité  elles  fe  bi- 
furquent &  fe  divifent  en  deux  :  elles  ont  outre  cela 
plulieuts  petites  dents  dans  toute  leur  longueur.  La  tête 
qui  foutient  ces  cornes  eft  fort  irréguliere  ,  très-large  ÔC 
courte  :  le  corcelet  eft  un  peu  moins  large  que  la  tête  &  le 
corps  j  &  il  eft  bordé  à  fa  circonférence  :  les  étuis  font  fort 
unis  ,  fans  ftries  ni  raies.  Tout  l'animal  eft  d'une  couleur 
brune  foncée  :  on  le  trouve  communément  fur  le  chêne  :  il 
eft  aflTez  rare  autour  de  Paris  ,  &  quoique  ce  foit  le  plus 
grand  des  infedes  à  étuis  que  l'on  trouve  ici  ,  il  eft 
bien  plus  petit  que  ceux  de  la  même  efjpéce  qui  fe  rencon- 


67.  Histoire     ABRécfE 

trent  dans  les  Pays  où  il  y  a  beaucoup  de  bois  :  cet  animal 
eft  fort  &  vigoureux  ,  ôc  l'on  doit  éviter  fes  cornes  avec 
lefquelles  il  pince  fortement. 

2.  PLATYCERUS  ^£/c«^  ,  elytris  Icevibiis  ,  capitt 
IjÊvi. 

Raj.  inf.pag.  t;  ,  n.  3.  Scarabaîus  platyceros  totus  niger  ,  cornibus  brevibus  « 
uniciim  tantum  ramum  emittentibus  ,  corpore  oblongo  &  velut  parallelo-, 
grammo. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  338.  Scarabxus  maxillis  lunulatis  prominentibus  denta- 
tis  ,  thorace  inerini. 

Rofel,  inf.  vol.  i  ,  tab.  j  ijig.  8.  Scarab.  terreflr.  clafT.  i- 

La  grande  biche. 

Loiigusur  16  lignes.    Largeur  6  lignes. 

Cet  animal  reflemble  beaucoup  au  précédent  ;  quel- 
ques perfonnes  même  ont  cru  qu'il  n'en  différoit  que  par 
le  fexe  ,  prenant  celui-ci  pour  la  femelle  ,  ôc  le  cerf- 
volant  pour  le  mâle  :  mais  quoiqu  ils  fe  reffemblent  beau- 
coup pour  la  forme  ,  la  grandeur  &  la  couleur  ;  il  eft  prou- 
vé que  ces  infeftes  font  de  différentes  efpéces  ,  &  ne  dif- 
férent pas  feulement  par  le  fexe ,  ayant  rencontré  plufieurs 
fois  des  biches  accouplées  enfemble  ,  ôc  jamais  avec  des 
cerfs-volans.  D'ailleurs  ,  outre  ces  grandes  cornes  qui  leur 
manquent  ,  la  forme  du  corcelet  n'eft  pas  la  même  dans 
les  uns  ôc  les  autres  ,  il  eft  plus  large  dans  les  biches  :  mais 
fur-tout  ces  dernières  différent  du  genre  précédent  parla 
conformation  de  leur  tête.  La  larve  de  la  grande  biche  fe 
trouve  dans  les  troncs  des  vieux  frênes  à  demi  pourris  ,  ÔC 
c'eft  aux  environs  de  ces  arbres  qu'on  rencontre  fouvent 
cet  infecte. 

5.PLATYCERUS  niger  t  elytris  lavibus  ,  capids 
piuiclo  duplici  prominente. 

Linn.  jyjl,  nat.  edit.  \o,  n.  6i.  Scarabsus  maxillofus  depreffus  niger  ,  m*> 
xillis  dente  laterali  elevato. 

La  petite  biche. 

l^ongi^iur  9  lignes.     Largeur  4  lignes.  ^ 


desInsectes,  ^j 

La  petite  biche  reiTemble  beaucoup  à  la  grande  ,  ôc  je 
l'ai  prlfe  pendant  long-tems  pour  une  variété  ;  elle  paroit 
feulement  plus  petite  d'environ  moitié.  :  mais  outre  la 
couleur  qui  efl  noire  &  marte  dans  celle-ci  ^  tandis  qu'elle 
eft  brune  dans  la  précédente  ,  j'ai  enfin  obfervé  une  autre 
marque  fpécifique  de  cet  infefle  :  ce  font  deux  points 
élevés ,  lilFes  ,  qui  fe  trouvent  à  côté  l'un  de  l'autre  fur  le 
milieu  de  la  tête  dans  les  mâles  feulement ,  &  qui  ne  font 

f)oint  dans  la  grande  biche.  Cet  animal  fe  trouve  comme 
es  précédens  dans  les  troncs  d'arbres  pourris  :  il  n'elt  pas 
rare. 

4.  PLATYCERUS  vlolaceo-cœrulais  ,  elytris  layl- 
bus. 

Linn.  fyft.  nat.  edit.  10  ,  n.  ($.  Scarabseus  maxHlofos ,  tnaxillis  lunuktis, 

thorace  marginato. 
yai!m.  Dijferc.  n.  40.  carabus  coerulefcens. 

La  chevrette  bleue. 

Longutur  5  IL  tus.     Largeur  z  lignes. 

Ce  joli  cerf-volant  eft  tout  bleu  ,  tirant  un  peu  fur 
le  violet  :  fes  antennes  font  les  mêmes  en  petit  que  celles 
des  efpéces  précédentes  :  fes  mâchoires  avan(jent  &  dé- 
bordent la  tète  ,  &  leur  côté  intérieur  eft  dentelé  :  fon  cor* 
celet  a  un  rebord  bien  marqué  :  fes  étuis  font  allongés  & 
de  la  même  forme  que  ceux  du  grand  cerf-volant  :  ils  font 
chagrinés  &  le  corcelet  vu  à  la  loupe  ,  paroît  pondue. 

JV.  B.  Nous  avons  une  variété  de  cette  efpéce  qui  erî 
diffère  par  quelques  endroits  ;  \°.  elle  eft  un  plus  large  j 
2".  fa  couleur  eft  verte  en  deffus  ;  30^  le  deftbus  eft  d'un 
brun  fauve  ainfi  que  les  pattes.  Tout  le  refte  eft  fem-^ 
blable  :  on  pourroit  Tappeller  la  chevrette  verte. 


^^  HlSTOlREABRÉGéE 

Seconde     Famille, 

5.PLATYCERUS fufcus  ,  elytris firiaùs. 

La  chevrette  brune. 

Longueur  j  \  ligne.  ■  Largeur  i  -j-  ligne. 

Cette  petite  efpéce  de  cerf- volant  eft  toute  brune  :  fes 
mâchoires  font  fort  prominentes  &  divifëes  à  leur  bout  en 
deux  petites  pointes  aiguës ,  outre  une  dent  peu  faillante 
qu'elles  ont  dans  leur  milieu  :  fon  corcelet  large  ,  peu 
bordé  ,  eft  terminé  quarrément  vers  la  tête  6c  arrondi  du 
côté  des  étuis  ,  ce  qui  lui  donne  une  forme  affez  fin- 
gtiliere.  Vu  à  la  loupe  ,  il  paroît  pondue ,  ainfi  que  la  tête , 
au  lieu  que  les  étuis  font  ponctués  &  ftriés  ,  ce  qui  eft  par- 
ticulier à  cette  efpéce  :  elle  commence  à  s'éloigner  un 
peu  des  précédentes ,  en  ce  que  fes  antennes  ne  font  point 
coudées  dans  leur  milieu  ôc  n'ont  point  la  première  pièce 
allongée  comme  dans  les  autres  cerfs-volans  &  que  de 
plus  les  feuillets  latéraux  du  bout  de  l'antenne  font  moins 
longs  ôc  moins  marqués.  Les  tarfes  paroiffent  à  la  première 
vue  n'avoir  que  quatre  pièces  ,  la  première  qui  eft  fort 
courte  ,  étant  prefqu'entiérement  cachée  dans  l'articu- 
jation  de  la  jambe. 

P  T  I  L  I  N  U  S.    * 

LA      PANACHE. 

Antennit  feciindum  tot.7m       Antennes  en  peigne  tout 
longitudinem  uno  ver/ù  pec-    du  long  d'un  feul  côté. 
tiiiatœ, 

La  panache  a  été  ainfi  nommée  à  caufe  de  la  forme 
de  fes  antennes  ,  qui  repréfentent  une  efpéce  de  panache  : 
c'eft  auiïi  ce  que  fignifie  le  nom  hx\w ptilinus.  Ces  anten- 
nes font  compofées  de  onze  articles  ^  dont  les  deux  pre- 
miers f 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  '6<;, 

miers ,  les  plus  proches  de  la  tête  font  (impies ,  tandis  que 
les  neuf  autres  ont  chacun  fur  le  côté  une  longue  appendi- 
ce ,  enforte  que  toute  l'antenne  femble  garnie  de  longues 
dents  d'un  côté  ,  ôc  imite  la  forme  d'un  peigne ,  ou  pour 
mieux  dire  d'une  panache. 

Les  larves  de  ces  infectes  fe  logent  dans  le  bois  ,  dans 
les  troncs  d'arbres  ,  où  elles  forment  des  petits  trous 
ronds  &  profonds.  C'eil  dans  ces  mêmes  trous  qu'elles 
fubiffent  leurs  métamorphofes  ,  jufqu'à  ce  que  devenues 
infeûes  parfaits  ,  elles  en  fortent ,  prennent  leur  effor  & 
aillent  voler  fur  les  fleurs  où  on  rencontre  quelquefois  la 
panache. 

Nous  ne  connoiflbns  autour  de  Paris  que  deux  efpéces 
de  ce  genre ,  fçavoir  : 

1.  PTILINUS  atro'fufcus  ,  thorace  convcxo ,  pedihus, 
antennjf'qm  pallldis. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  n.  4-  Dermeftes»  fufcus ,  antennis  luteis pennatis.' 

La  panache  Brune. 
Longueur  z  lignes.    Largeur  i  ligna 

Cette  efpéce  a  beaucoup  de  rapport  avec  certains  der- 
meftes ôc  encore  plus  avec  les  vrillettes  :  elle  eft  oblon' 
gue  ,  noirâtre  ,  à  l'exception  des  pattes  &  des  antennes 
qui  font  pâles  :  fes  antennes  font  fort  jolies ,  branchues 
&  comme  en  peigne  ,  mais  d'un  feul  côté  :  fon  corcelet  eft 
en  bofle  ,  &  cet  animal  retire  fa  tête  fous  fon  corcelet ,  ôC 
fes  pieds  fous  fon  ventre  ,  dès  qu'on  le  touche  ,  reftant  tel- 
lement immobile  qu'on  le  croiroit  mort.  Il  fait  fa  demeure 
ordinaire  dans  les  vieux  troncs  de  faule  ,  qu'il  perce  d'une 
quantité  de  petits  trous  ronds  :  c'eft  dans  ces  endroits 
qu'il  faut  le  chercher  :  on  y  trouve  ,  ou  l'animal  parfait 
prêt  à  fortir  ,  ou  la  larve  qui  le  doit  produire  ,  fuiyant 
la  faifon. 


Tome  I, 


'66  Histoire     ABRÉcéE 

•2.  PTILINUS  niger ,fubvillofus  ,  thorace piano  mar^ 
ginato  ,  elytris  flavls  molUonbus,  plancli.  i  ,  Jfig.  2. 

'Xa  panache  jaune. 

Longueur  1  5  lignes.     Largeur  i   ligne. 

On  feroit  d'abord  tenté  de  prendre  cet  infe£te  pour  une 
eicindele  ,  Ci  ce  n'étoit  la  forme  de  fes  antennes.  Je  crois 
même  que  c'eft  lui  que  M.  Linnœus  a  voulu  dél;gner , 
pag.  403  ,  n.  2(5  j  de  fa  dixième  e'dition  de  fon  SjJ'cma 
Naturœ  ,  parmi  fes  cantharides.  Tout  fon  corps  eft  noir ,  à 
l'exception  des  écuis  qui  font  jaunes  :  fon  corcelet  n'eft 
guères  plus  long  que  large  &  eft  un  peu  marginé ,  ce  qui , 
joint'  à  la  flexibilité  de  fes  étuis  ,  lui  donne  un  faux  air 
de  notre  eicindele  :  mais  outre  les  antennes  qui  font  très- 
difFcr^ntes,il  n'a  point  un  autre  caradere  de  cette  dernière, 
ce  font  les  efpéces  de  papilles  que  forment  les  côtés  du 
ventre  des  cicindeles  ,  &  qui  ne  fe  voyent  point  dans 
la  panache  jaune.  Tout  l'infede  eft  un  peu  velu  ,  on 
le  trouve  affez  communément  fur  les  fleurs. 

SCARAByEUS. 

LE  SCAKA^iÈ. 

' Antennœ  clavata  ,  clavâ  Antennes  à  mafTe  en  feuil- 
lamdlatâ  ;  fcutellum  inter  lets  j  écuffon  entre  les  étuis. 
elytrorum  origines. 

Familia    i",  Antennarum  la^        1".  Famille:  à  fept  feuillets  aux 

mellisfcptem.  antennes. 

• ■  2".  /antennarum    la-        2°. •  à  trois  feuillets  aux 

mdlis  tribus.  antennes. 

Nous  avons  appliqué  &  réduit  à  ce  feul  genre  le  nom  de 
fcarabé  ,  que  plufieurs  Auteurs  ont  autrefois  donné  in- 
diftinrtement  à  tous  les  infeftes  à  étuis.  Le  cara£lere  eiïen- 
tiei  de  ce  genre  eft  d'avoir  les  antennes  en  maffe  ,  c'eft-à- 


DES     Insectes.  ^j 

dire  terminées  par  un  bout  plus  gros  que  le  refte  de  l'an- 
tenne. Cette  ma(îe  ou  extrémité  ,  eft  compofce  de  plu- 
lieurs  lames  ou  feuillets  ,  que  l'infede  peut  reflérrer  ou 
ouvrir ,  à  peu  près  comme  les  feuillets  d'un  éventail.  Uti 
autre  caractère  eft  d'avoir  entre  leurs  étuis  ,  à  leur  origine  j 
cette  petite  partie  triangulaire  que  nous  avons  appellée 
l'écufTon  ;  &  c'eft  par. ce  caratlere  que  ce  genre  diffère 
du  fuivant  ,  qui  a  des  antennes  femblables  ,  mais  dans 
lequel  l'écufiTon  manque.  Nous  aurions  pu  réunir  ces  deux 
genres  qui  différent  peu  ,  mais  comme  celui-ci  fe  trouve 
déjà  chargé  d'un  grand  nombre  d'efpéces  ,  nous  avons 
mieux  aimé  les  féparer  pour  faciliter  l'ordre  &  la  méthode. 
Nous  avons  de  plus  divifé  le  genre  des  fcarabés  en  deux 
familles  ,  fuivanc  le  nombre  des  feuillets  qui  compofentla 
maffe  des  antennes.  Dans  la  première  famille  font  les  fca- 
rabés qui  ont  fept  feuillets  aux  antennes  ;  cette  famille 
eft  la  moins  nombreufe.  La  féconde  renferme  tous  les 
autres  qui  ont  feulement  trois  feuillets  aux  antennes. 

Les  larves  de  ces  infedes  reffemblent  toutes  à  ces  gros 
vers  blancs  dont  nous  avons  déjà  parlé  ,  qui  donnent  le 
moine  &  le  hanneton  ,  deux  des  efpéces  de  ce  genre  ,  & 
que  l'on  trouve  dans  le  tan  &  dans  la  terre  :  mais  toutes 
ces  larves  n'habitent  pas  les  mêmes  endroits.  Les  unes  , 
comme  nous  le  difons  ,  viennent  dans  la  terre  ,  c'eft  le 
plus  grand  nombre  ;  d'autres  vivent  dans  les  bouzes  de 
vache  ôc  les  autres  excrémens  d'animaux  ;  quelques-unes 
font  aquatiques  &  fe  trouvent  dans  les  eaux.  C'eft  dans  ces 
différens  endroits  que  ces  larves  croiffent  ôt  fubiffent  leurs 
métamorphofes.  Quelques-unes  des  plus  groffes  ,  telles 
que  celles  du  hanneton  ,  du  moine ,  &c.  font  deux  ans  en- 
tiers &  même  trois  fous  cette  forme  de  larve  ,  avant  que 
de  prendre  celle  de  chryfalide  &  de  devenir  animal  par- 
fait, d'autres  plus  petites  achèvent  tous  leurs  changemens 
dans  le  cours  de  la  même  année. 

Parmi  ces  infedes  devenus  parfaits  ,  quelques  -  uns 
offrent  des  particularités  digues  de  remarque.  Trois  efpé- 


^8  Histoire    abrisgée. 

ces  de  fcarabés ,  fçavoir  le  foulon  ,  le  fcarabë  h  tarricre  6c 
i'écailleux  violet ,  ont  le  corps  chargé  d'écaiiles  farineufes 
femblables  à  la  pouiïiere  qu'on  obferve  fur  les  ailes  des 
papillons  &  des  phalènes.  Ces  écailles  diverlèment  colo- 
rées ,  forment  des  taches  de  différentes  couleurs  fur  l'in- 
fe6te  ,  &  non-  feulement  fur  fon  corps  ,  mais  fur  fes  étuis 
&  toutes  fes  autres  différentes  parties.  Une  de  ces  trois 
efpéces  ,  le  fcarabé  à  tarriere  a  une  autre  particularité  ; 
c'eft  une  longue  tarriere  fine  pofée  à  l'extrémité  du  ventre, 
qui  ne  fe  trouve  que  dans  les  femelles  &  qui  leur  fert 
à  dépofer  leurs  œufs  dans  les  vieux  bois. 

Une  autre  efpéee  appellée  le  moine  ,  a  au  con- 
traire une  corne  à  la  tête  qui  ne  fe  voit  que  dans  les 
mâles  ,  &  dont  il  n'eft  pas  aifé  de  découvrir  Fufage.  Enfin 
une  dernière  efpéee  ,  connue  fous  le  nom  de  phalangifte, 
a  de  longues  pointes  au  corcelet ,  qui  fe  trouvent  égale- 
ment dans  les  mâles  &  dans  les  femelles.  Toutes  ces  fm- 
gularités  rendent  ces  différentes  efpéces  remarquables  & 
inréreffantes  ,  &  dédommagent  en  partie  un  curieux  du 
tort  que  plufieurs  fcarabés  font  aux  fleurs ,  aux  feuilles- 
&  aux  racines  des  arbres. 

Première    F  a  m  \  -l  -l  z. 

I.  SCARAB^US  capite  unicorni  recurvo  )   thoract 
glbbo ,  abdomine  h'ujuto.  Linn.faun.Juec.  n.  340. 

Linn.fyjtema  nat.  eâit.  lo  ,  n.  7-  Scarabxus  thorace  tubercule  triplici  ,  capiti» 

cornu  recurvato. 
Olear.  muf.  17,  f.  16,/.  4.  Scarabatus  naficornis. 
Jonfl.  inf  t.  Ti  ,  n.  i  î.  Scarabsus  buceros  naficornif. 
Impnat.  ah.  p.  694.  Scarabseus  rhinocéros,  f.  i  ,  i  ,  3. 
Barrhol.  unie.  p.  54.  Scaraba.'us  monoceros. 
Frifi.  V.  T,,p.  (\  ,t.  i ,  f.  \.  Scarabsus  naficornis. 
Swamerd.  bibl.  nat.  t.  17  ,  f.  i  ,  1. 
Rofel.  inf.  vol.  2. ,  tab.  6  &-  7.  Scarab.  terreflr.  clafl".  r. 

ie  moine. 

Longueur  1 5  lignes.    Largeur  9  lignes. 

.Cette  première  efpéee  de  fcarabé  fe  reconnoît  aifément 


DES    Insectes.  d'p 

par  la  corne  qu'elle  porte  fur  fa  tête ,  &  qui  l'a  fait  nommet- 
par  plulleurs  Auteurs  rhinocéros.  Son  corcelet  n'eft  pas 
moins  fingulier  ôc  irrégulier  :  il  s'élève  fur  le  derrière 
ôc  forme  une  éminence  tranfverfe  à  trois  angles.  Cette 
^minence  eft  bien  moins  confidérable  dans  la  femelle ,  qui 
n'a  point  non  plus  la  corne  de  la  tête.  Tout  le  corps 
de  l'animal  eft  d'un  brun  châtain  ,  fes  étuis  font  lilTes  ôc 
fon  ventre  eft  un  peu  velu.  On  trouve  en  grande  quantité 
dans  les  couches  des  jardins  &  potagers  ôc  dans  le  bois 
pourri  cet  infede  ,  ainfi  que  fa  larve ,  qui  reffemble  tout-à- 
fait  à  celle  du  hanneton  connue  fous  le  nom  de  vers  blanc. 

2.  SCARAB^^US    antennarum    lameUls   maximis  ,. 
eorpore  nigro  ,Jqii.amis  albis  ,  varie  macula to. 

Charlet.  onom.  46,  fullo. 

Mouffet.  inf.  p.  ï6o,f.  4.  fullo. 

A6l.  n.  curiof.  dec.  i,  ann,  6 ,  obfer.  259.  Scarabxus  pifliis.' 

Frifch.  v.  1 1  ,  f .  11 ,  t.  i  j  /.  I .  Scarabxus  julii ,  albo  maculatus. 

Raj.  inf.p.  pj.Scarabxus  fullo  plinii. 

Linn.  faun.  fuec.  n-  34.3.  Scarabxus  antennarum  iamellis  feptenis  ^equalibus  i 

eorpore  nigro ,  elytris  maculis  albis  (parfis. 
Linn.  jyjl.  nat.  edit.  10  ,  n.  46.  Scarabarus  muticus ,  antennarum  Iamellis  fepte»- 

nis  arqualibus  ,  eorpore  nigro  ,  albedine  irrorato. 
Roef.  inf.  tûm.  4 ,  tab.  30. 

Le  foulon. 

Longueur  1 7  lignes.    Largeur  7  lignes. 

Ce  fcarabé  un  des  plus  gros  &  des  plus  beaux  de  ce  gen- 
re ,  a  la  tête  &  le  corcelet  noir  ,  ôc  les  étuis  un  peu  moins 
foncés  ôc  bruns  :  mais  ce  qui  le  rend  plus  agréable  à  la 
vue  ,  c'eft  la  couleur  blanche  qui  tranche  fur  ce  fond  ÔC 
forme  des  taches  irrégulieres.  Ces  taches  blanches  con- 
fidérées  à  la  loupe  ,  repréfentent  un  fpedacle  fort  joli  : 
elles  font  compcfées  ôc  formées  par  quantité  de  petites 
écailles  blanches  qui  s'implantent  dans  des  cavités  des 
étuis  ôc  du  corjelet ,  ôc  qui  reflemblent  à  ces  écailles  qui 
fe  trouvent  fur  les  ailes  des  papillons.  Au  refte  ce  fcarabé 
n'ed  pas  le  feul  dont  le  corps  foit  ainfi  parfemé  de  ces 
écailles  ;  nous  en  verrons  plufieurs  autres  exemples.  Une 


70  Histoire    ABRéG^E 

autre  particularité  du  foulon  ,  ce  font  les  feuillets  de  fes 
antennes  qui  font  très-longs  ôc  qui  égalent  la  longueur  de 
la  tête  &  du  corcelet  réunis  enfemble  ,  du  moins  dans  les 
mâles  ,  car  ils  font  plus  courts  dans  les  femelles  :  le  refte 
de  l'antenne  ell  fore  court ,  6c  compofé  feulement  de  trois 
articles  :  le  delîous  de  l'animal  efl  velu. 

Quoique  je  n'aye  point  trouvé  ce  fcarabé  autour  de 
Paris  ,  j'ai  cru  devoir  le  rapporter  ici ,  tant  parce  qu'on  le 
trouve  communément  dans  des  Provinces  qui-n'en  font 
pas  éloignées ,  que  parce  qu'il  fe  voit  dans  prefque  tous  les 
cabinets  d'hiftoire  naturelle  :  ceux  que  j'ai  ,  me  viennent 
du  Languedoc. 

3.  SCARAByEUS  tejlaceus  ,  thorace  vlllofo  ,  ahdoml~ 
nis  incifuris  lateralibiLS  albis  ,  cauda  i/iflexa.  Liniu 
faun.fuec.  34.5". 

Linn.jyfl.  nat.  edit.  lo  ,  77.  4;.  ,•.-■, 

Aldrov.  inf.  p.  454  ,  t.  fupfrior.f.  1. 

Mouffet.  theatr.  p.  160  ,  /.  1.  Scarab^eus  ai'boreus  vulgaris. 

Merlan-  ht.  v.  i ,  p.  z  ,/.  4. 

Goed.  belg  v.  \  ,  p.  17S  ,  /.  78.  Gall,  tom.  z  ,  tah.  78. 

Goed  lijl  p.  i6uf-  3- 

hifi.  loq.  p.  }7i> ,  n.  I.  Scarabxus  maxiinus  rufus,  urhopygio  deorfum  infiexo, 

LiJÎ.  mut.  t.  18  ,  /.  16. 

Albin,  inf.  t.  60. 

L?u'enhoec.  arc.  natur.  169%  ,  r.  i ,  p.  14  ,  /.  14.  Molitor. 

Petiv.  gazoph.p.  19,  t.  19  ,/.  2.  Scarabxus  arboreus  major  caftaneus, 

R.tj.  inf.  p.  104  ,  n,  I.  Scarabxus  arboreus  vulgaris  major. 

Frifch. germ.  4,  p.  10,  t.  i^,fig.  mala.  Scarabxus  julii  feu  vitis, 

Jonfl.  inf.  70  C/  Charleton  onom.  46.  Scarabxus  arboreus. 

Ephemer.  nat.  car.  decur.  z  ,  ann.  i  ,  p.  14X.  Scarabarus  majalis  foliaceus, 

Rofel,  inf.  vol.  z  ,  tah.  i  ,  Scarab.  terreft.  clalT.  i. 

Le  hanneton. 

Longueur  i  pouce.    Largeur  6  lignes. 

Tout  le  monde  connoît  affez  le  hanneton  ,  ainfi  nous  ne 
nous  étendrons  pas  beaucoup  fur  fa  defcription.  Sa  tête  , 
fon  corcelet  6c  tout  fon  corps  font  d'un  brun  noirâti^  ,  un 
peu  velus  ;  fes  étuis  font  d'un  brun  plus  clair  ,  avec  quatre 
flries  élevées  &  luifantes  :  mais  ce  qui  caradérife  ce  fcara- 
bé ,  ce  font  ces  marques  blanches  triangulaires  qui  font 


DES    Insectes.  71 

aux  côtés  de  fon  ventre  ,  une  fur  chaque  anneau ,  &  fa 
queue  longue  ôc  recourbée.  Roefel,dans  fon  ouvrage  inti- 
tulé ,  Amufement phyfique  fur  les  Jn/ecles  ,  prétend  établir 
deux  efpéces  de  hannetons  ,  l'une  à  corcelet  noir  ,  1  autre 
à  corcelet  brun  ,  mais  ces  différences  de  couleurs  ne  font 
que  de  fimples  variétés.  L'infetle  parfait  fe  trouve  com- 
munément au  printems  &  gâte  les  feuilles  &  les  fleurs  des 
arbres.  Souvent  on  rencontre  les  mâles  ôc  les  femelles 
accouplés  enfemble.  Lorfque  la  femelle  a  été  ainfi  fécon- 
dée j  elle  creufe  un  trou  dans  la  terre  à  l'aide  de  fes  jambes 
antérieures  qui  font  larges  ;,  fortes  ôc  armées  de  pointes  fur 
leur  bord  ,  elle  s'y  enfonce  à  la  profondeur  d'un  demi- 
pied  ôc  y  dépofe  des  œufs  oblongs  d'un  jaune  clair.  On 
rencontre  quelquefois  ces  oeufs  en  terre  rangés  les  uns 
à  côté  des  autres.  Après  cette  ponte  la  femelle  fort  de 
terre  ôc  fe  nourrit  encore  quelque  tems  avant  que  de 
périr  :  des  œufs  qu'elle  a  dépofés  ,  naiffent  des  larves  hexa- 
podes ,  blanches  ,  connues  par  les  Jardiniers  fous  le  nom 
de  vers  blancs  ,  qui  rongent  les  racines  des  plantes  ôc 
même  des  arbres  ôc  les  font  périr.-  Ces  larves  ont  des 
antennes  compofées  de  cinq  pièces  ô^  neuf  ftigmates  de 
chaque  côté ,  pofés  de  la  manière  que  nous  avons  expli- 
quée dans  le  Difcours  qui  eft  à  la  tête  de  cette  feftion. 
Elles  reftent  fous  cette  forme  pendant  près  de  quatre  ans, 
ôc  chaque  année  elles  changent  au  moins  une  fois  de  peau  : 
pendant  l'hiver  elles  senfoncent  en  terre  à  une  grande 
profondeur  pour  fe  mettre  à  l'abri  du  froid  ^  ôc  demeurent 
jufqu'au  printems  fans  prendre  de  nourriture  :  mais  à 
l'approche  de  la  belle  laifon, elles  remontent  vers  la  furface 
de  la  terre.  Ce  n'ell  que  fur  la  fin  de  leur  quatrième  année 
que  ces  larves  fe  méramorphofent  :  pour  Icrs  vers  l'au- 
tomne elles  s'enfoncent  en  terre  ,  quelquefois  à  la  pro-« 
fondeur  d'une  braffe  ,  ôc  là  elles  fe  cohfiruifent  chacune 
une  loge  liffe  ôc  unie  ,  dans  laquelle  ,  après  avoir  quitté 
leur  dernière  peau  ;  elles  fe  mettent  en  chryfalides.  La 
chryfalide  relte  fous  cette  forme  tout  l'hiver  ,  jufqu'au 


72  H'iSTOIRE       ABRÉGéE 

mois  de  février  ;  alors  elle  devient  un  hanneton  parfait  ,* 
mais  mol  ôc  blanchâtre.  Ce  n'eft  qu'au  mois  de  mai  que 
fes  parties  étant  affermies  ,  elle  fort  de  terre  &  paroît 
au  jour  :  aufli  trouve-t-cn  fouvent  en  terre  fur  la  fin  de 
l'hiver  des  hannetons  parfaits  ,  ce  qui  a  fait  croire  à 
quelques  perfonnes  que  ces  infeftes  vivoient'd'uné  année 
à  l'autre  &  paffoient  leur  hiver  en  terre  pour  fe  mettre  à 
l'abri  du  froid.  On  diftingue  aifément  les  mâles  d'avec  les 
femelles  par  les  feuillets  des  antennes  ,  qui  font  beaucoup 
plus  grands  dans  les  premiers  &  par  la  pointe  poftérieure 
du  ventre  ,  qui  forme  une  efpéce  de  queue  plus  courte 
dans  les  femelles. 

£>  E  u  X  I  E  ^J  E     Famille. 

4.  SCARAByEU  S-niger  ,  elytris  Jlriatis  ,  thorace  ani 
trorfum  tricorni.  planch.  1  ,  fig.  3. 

Mouff.  theatr.  p.  ift.  /Ba'icjfoç  vel  rav^cm^ci;.  Jîg-  t.  ,_; 

Raj.  inf.p.  103.  ScarabïEus  ovinus  fetundus  Willergby. 

Frifch.  germ.  4  ,  tab.  8. 

Eetiv  gazopk.  tab.  13  ,fg.  j.       - 

Le  phalangijle. 

J.ongaeuT  8  lignes.     Largeur  4  f  lignes. 

La  forme  de  cet  infede  ,  qui  n'eft  pas  commun  ici ,  eli 
tout-à-fait  fmguliere.  Son  corps  eft  affez  large  &  court ,  fes 
étuis  ont  des  ftries  longitudinales  qui  s'effacent  peu  à  peu 
fur  les  côtés  ,  fa  tête  avance  affez  &  fes  antennes  font  très-^ 
apparentes.  Tout  le  corps  de  Tinfeâe  eft  noir  ,  à  l'ex- 
ception de  quelques  poils  bruns  qui  fe  trouvent  au-def- 
fous  du  corps  :  rnais  ce  qui  rend  cet  animal  fingulier  , 
c'eft  la  forme  de  fon  corcelet ,  dont  les  deux  pointes  laté-- 
raies  s'avancent  ôc  débordent  la  tête  ,  ayant  une  petite 
éminence  fur  le  côté  ,  tandis  que  la  pointe  du  milieu 
eft  plus  courte  &  s'élève  un  peu.  Ces  longues  cornes  avan- 
cées ,  femblent  avoir  été  données  à  cet  inlefte  comme  une 
atm^  offenfive  ,  quoiqu'elles  ne  puiffent  faire  aucun  mal  : 

leur 


DES    Insectes.  75 

leur  fefremblance  avec  les  longues  piques  des  foldats  de  la 
phalange  macédonienne  ,  a  fait  appeller  cette  efpéce  ,  /,* 
phalangi/le..  On  trouve  fa  larve  dans  les  bouzes  de  vaches  : 
j'y  ai  aulB  rencontré  l'infecte  parfait  qui  probablement 
alloit  y  dépofer  fes  œufs. 

5.  SCARAB./EUS  vlrldi-anaus  j  thoracis  parte  prona 
antice  prominente, 

Bauh.  ballon,  p.  zu  ,f.  3.  Bupreflis. 

IVorm,  muf.  p.  342.  Scarabsus  chlorochryfos. 

Merret.  pin.  p.  zot.  Smaragdulus  vel  viridulus. 

Frifck.  germ.  i/.  1 1 ,  p.  ij ,  t.  3 ,  /.  i.  Scarabxus  arboreus  viridis ,  feu  (carabarus 

auratiis  diftus. 
R.y.  inf.  p.  76  ,  n.  7.  Scarabxus  major  ,  corpore  breviore  ,  alarum  elytris; 

&  thoracis  tegmine  cruftaceo  ,  colore  viridi  ferici  inftar  fplendentibus. 
Linn.  faun.  fuse.  n.  344.  Scarabauis  corpore  viridi-xneo. 
Linn.f^'jl.  nat.  edit.  10  ,  n.  f  i.  Scarabius  muticus  auratus  fegmento  abdomlnle 

fecundo  latere  unidentato. 
yrRofel.  inf.  vol.  1 ,  tab,  i  ,f.  6,7.  Scarab. terreftr.  clafT,  i, 

'  U  émeraudine. 

Longueur  9  lignes.     Largeur  j  lignes. 

La  larve  de  ce  fcarabé  attaque  les  racines  des  arbres  & 
des  plantes ,  &  l'infette  parfait  qu'elle  donne  ,  fe  trouve 
très-communément  dans  les  jardins  fur  les  fleurs  ,  ôc  parti- 
culièrement fur  celles  de  la  rofe  ôc  de  la  pivoine.  Tout 
fon  corps  eft  vert  ,  bronzé  ,  luifant  ,  mêlé  fur -tout  en 
deffous  d'une  teinte  de  rouge ,  femblable  à  du  cuivre  bien 
poli.  On  voit  quelques  taches  blanches  tranfverfales  fur 
les  étuis.  Il  reffemble  affez  pour  la  forme  au  hanneton  : 
mais  ce  qui  le  diftingue  particulièrement  des  autres  fcara- 
'^bés ,  c'efi;  une  avance  que  forme  le  corcelet  en-deffous  du 
côté  de  la  tête.  On  peut  regarder  cet  infede  comme 
un  des  plus  beaux  des  environs  de  Paris. 

6.  S  C  AK  AB  JEU  S  viridis  nitens  ,  thorace  infra  œqua* 
Il ,  non  prominente. 

Linn,  fyjl.  nit.  edit.  10  ,  n.  54.  Scarabius  muticus  Isvis  opacus ,  abdomins 
poftice  nlbo  punftato. 
^  Kûfel.  inf.  vol  z  ,  tab.  3  ,  /.  4  >  î.  Scarab,  terreftr.  dalT,  i. 

Tome  I.  Ki 


<74  Histoire    ABRécfE 

Xtf  ver  Je  t. 

Longueur  7  lignes:    Largeur  4  lignes. 

Cette  efpéce  reffemble  beaucoup  à  la  précédente  :  la 
feule  différence  qu'on  apperçoive  d'abord  ,  eft  celle  de 
la  couleur ,  qui  eft  verte  fans  mélange  de  rouge  cuivreux, 
ce  qui  ne  futfiroit  pas  pour  conftituer  une  efpéce  diffé- 
rente :  du  refte  fa  forme  eft  la  même  ,  fi  ce  n'eft  qu'il  eft: 
un  peu  moins  grand  ,  &  il  a  ,  comme  Témeraudine  ,  quel- 
ques petites  taches  blanches  fur  les  étuis  :  mais  ce  qui 
conftitue  la  différence  de  ces  deux  efpéces  ,  c'eft  cette 
avance  à  la  partie  inférieure  du  corcelet  qui  fe  trouve  dans 
la  précédente  &  qui  manque  dans  celle-ci.  Le  verdet  fait 
donc  une  efpéce  très-diftinde  de  1  émeraudine  :  ce  fcarabé 
m'a  été  donné  ,  &  je  ne  connois  pas  la  plante  fur  laquelle 
il  fe  trouve. 

7.  SCAR  AB^US  teflaceus  ,  thorace  rilîofo  ,  elytrU 
luuo pallidis  ,  lineis  tribus  devatis paUidioribiis. 

I^riuff.  inf.  p.  \6o,f.  3.  Scarabsus  lanuginofuf  arboreus  ,  altêri  affinis. 

Lift.  tab.  mut  t.  18  ,/.  17. 

Lifl.  loq   p.  x-o ,  n.  1.  Scarabïus  alter  ex  flavo  cinereus. 

Petiv.  ga'^oph.  p,  36  ,  r.  11  ,  /.  9.  Scarabxus  pe<Sinaius  minor  villofuî. 

Frifik   g.Tm.  y  ,  p.  30  ,  t.  i?  ,  /.   3.  Scarabsus  junii  (tu  lolftitialis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  346.  Scarabaîus  teftaceus ,  thorace  villofo  ,  elytris  luteo- 

pallidis  Kneis  iribus  albis  longiiudinalibus. 
Linn.  fyfl.  nat.  edic,   10  ;  n.  4'i« 

Le  petit  hanneton  d  automne. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  3  |  lignes. 

Le  petit  hanneton  reffemble  beaucoup  au  grand  ,  mails 
il  eft  plus  petit  de  moitié  :  de  plus  fon  corcelet  Se  tout  fon 
corps  font  d  un  brun  plus  clair,  &  fes  étuis  font  d'un  jaune 
ambré  ôc  un  peu  tranfparent  :  il  eft  auHi  plus  velu  que  le 
grand  :  les  poils  qui  font  fur  les  côtés  du  ventre  font 
un  peu  blanchâtres  ,  ce  qui  femble  au  premier  coup  d'œil 
former  des  marques  approchantes  de  ces  taches  trian- 
gula'res  qui  fe  trouvent  fur  le  grand  hanneton  :  ma"s 
la  priacipaie  différence  fpécirique  de  ces  inftCteS;  confifte 


DES    Insectes.  7^ 

dans  la  forme  de  la  queue  .,  qui  dans  cette  efpéce  n'a 
point  de  prolongement  comme  dans  l'autre.  Ce  petit 
hanneton  paroît  fur  la  (in  de  l'dté  ,  on  le  voit  quelquefois 
voler  en  très-grande  quantité  fur  le  foir  autour  des  arbres, 

N.  B.  J'en  ai  une  variété  qui  eft  toute  d'un  beau  vert 
luifant. 

8.  SCARAB^US  'capite  thoraceque  cotruieo  pilofo  j 
elytris  rufis. 

I.i(i.  append.  î8o.  n.  3.  Scarabius  ex  nigro  virefcens  ,  pennarum  thccis  rufîs. 
Liiin.  faun.  fuec.  n.  351.  Scarabxus  capite  thoraceque  cœrulco  pilofo  ,  elytris 

grifeis  ,  pedibus  nigris, 
Linn.  aâi.  upf.  173 f^.  p-  16  ,  n.  3.  Scarabxus  médius  ,  capite  collarique  cœ^ 

ruleo  ,  pedibus  nipris  ,  elytris  pallidis ,  ftriatis,   . 

,  ,  ^^.^  e^yo.A<  M. 

Le  petit  hanneton  a  corcelet  vert. 

l'Orly  ueur  4  lignes.     Largeur  i  -  lignes. 

On  trouve  aflez  communément  cette  efpéce  dans  les 
bouzes  de  vaches.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  d'un  vert 
luifant  &  un  peu  velus.  Le  corps  en  deffous  eft  noir,  mêlé 
d  un  pju  de  vert  ;  fes  étuis  font  d'un  canelle  clair  & 
fes  pieds  font  noirs  :  il  eft  plus  petit  de  moitié  que  le  petit 
hanneton  d  automne. 

p.  SCARAB^US  ater  y  dorfo  glabro  ,  elytris  fui' 
cat'is  y  capitis  clypeo  rhomboïde  centra prominulo.  Linn. 
faun.  fiiec.  n.  34>p. 

lÀnn.  fjji.  nat.  edit.  to  ,  n.  30.  Scarabsus  muticus  ater  glaber  ,  elytris  fui-; 

catis ,  capite  rhombïo  ,  vertice  prominulo. 
Mouffet.  inf  p.  153.  Pillularius  ,  fig.  ultima.  jonjl,  inf.  70.  Charlet  onom.  4^, 

Aldrov.  17^. 
Bauh.  hidon.  p.  iii  , /.  ult. 
Lijl.  tab.  mut.  t.  17  ,  /.  M. 
Lifl.  Inq  p.  380  ,  n.  4.  Scarabrus  magnus  ex  purpura  niger ,  tibiis  omniulU 

pedum  ferratis. 
Raj.  inf.  p.  74  ,  n.  i.  Scarabxus  magnus  niger  vulgatiflimus  ,  antennis  ar^r 

ticulatis. 
Raj.  inf.  p.  90  ,  n.  7.  Scarabseus  major  niger  vulgatiflimus  ,  antennis  globo^ 

fis  ,  eivrris  la;vibus. 
Frifck-  gfrm    v.  j,  ,  p.  13  ,  tr,  6.  Scarabsus  ftercorarius  niger  major, 
Merret,  pin,  p.  101,  ilcarabxus  ftercorarius  vel  fimarius. 

Kij 


7?  Histoire    abrégée 

^Le  grand  pillulaire. 

Longueur  i  o  lignes.    Largeur  5  lignes, 

y 

Le  grand  pillulaire  efl  noir  &  lifle  en  deiïus ,"  quelque- 
fois un  peu  verdâtre  ,  en  deffous  il  y  a  quelques  poils 
clairfemés.  Sa  tête  reflemble  à  un  chaperon  formé  en 
lozange,  dont  le  milieu  ell  élevé  &  les  bords  font  faillans  : 
fes  mâchoires  débordent  fa  tête  :  fon  corcelet  eft  très-liffe , 
arrondi  ,  bordé  dans  fon  contour  ,  ayant  dans  fon  milieu 
une  légère  rainure.  Ses  étuis  font  rayés  d'un  grand  nombre 
de  ftries  longitudinales  :  en  deflbus  tout  l'animal  eft  fort 
brillant ,  tantôt  bleu  ôc  tantôt  vert ,  &  ces  couleurs  péné- 
trent quelquefois  jufqu'aux  bords  du  corcelet,  &  des  étuis 
en  delfus.  On  remarque  furies  cuifles  antérieures  une  tache 
formée  par  des  poils  roux  ,  qui  cependant  manque  quel- 
quefois :  les  tarfes  de  toutes  les  pattes  p^roiffeut  foibles  6c 
bien  grêles  par  rapport  aux  cuifles. 

Ce  fcarabé  fait  fa  demeure  ordinaire  dans  les  immon- 
dices ôc  les  matières  les  plus  fales.  C'eft  cette  efpéce  ,  qui 
autrefois  a  été  fi  renommée  ,  particulièrement  parmi  les 
Egyptiens  chez  lefquels  on  la  revéroit  ,  ôc  on  la  regardoit 
comme  confacrée  au  foleil.  On  croyoit  que  cet  animal 
étoit  toujours  maie  ,  qu  il  produifoit  fes  petits  fans  accou- 
plement avec  aucune  femelle  ,  en  dépofant  fes  œufs  dans 
des  boules  de  bouzes  ,  ou  d'autres  femblables  matières 
qu  il  roule  continuellement  avec  fes  pieds  de  derrière. 
Aujourd'hui  on  fçait  qu'une  pareille  produftion  eft  impof- 
fible  j  ôc  que  ce  fcarabé  ne  fréquente  les  endroits  où  on  le 
trouve  ,  que  pour  y  dépofer ,  après  l'accouplement ,  des 
œufs  d'où  fortent  des  larves  qui  fe  tran-sfcrment  enfuite 
en  cQt  animal. 

Un  infette  auflî  célèbre  ne  pouvoir  manquer  d'avoir 
bien  des  propriétés  ,  fur-tout  en  médecine  :  aufFi  lui 
êu  a-t-on  attribué  beaucoup.  Sans  compter  les  vertus  apo- 
criphes  qu'on  a  cru  lui  trouver  ,  en  le  tenant  fufpendu  au 
col ,  ou  porté  en  amulette  i  Pline';  Ayicenne  ^  Lanfranc 


DES    Insectes.  77 

&  plufieurs  autres,  l'ont  regardé  comme  un  très-bon  re- 
mède pour  la  guérifon  des  hémorroïdes  ,  des  douleurs 
d'oreille ,  de  celles  du  bas  ventre  &  même  pour  la  pierre  : 
mais  la  plus  fure  de  toutes  les  qualités  qui  lui  font 
attribuées,  eft  celle  de  pouffer  les  urines  ôc  les  évacuations 
du  fexe.  Tous  les  infectes  à  étuis  en  général  ont  plus 
ou  moins  cette  vertu  ,  que  l'on  remarque  en  un  degré 
j(i  éminent  dans  les  cantKarides. 

On  a  donné  à  cette  efpéce  le  nom  de  pillulaire ,  à  caufe 
de  ces  boules  creufes  de  fiente  qu'elle  forme  pour  dépofer 
fes  œufs  dans  leur  intérieur  :  d'autres  Naturaliftes  l'ont 
appellée  le  fouille-merde. 

[10.  SCARAB^US  cceruhfcens  ,  dor/o  elytrifque  gla- 
bris  lœvijjîmifqiie  ,  capitis  clypeo  rhomboïde  ,  centro 
prominuio.  Liiin.  faun.fuec.  n.  3  5'0. 

'Uim.-fyjl.  nat.  edit.  lO  ,  n.  3f.  Scarabsus  muticus  ,  elytris  gîabris  Isvîflï-; 
mis  ,   capitis  clypeo  rhombieo  ,  vertice  prominuio. 

Le  petit  pillulaire. 

Longaeixr  7  lignes.     Largeur  f  lignes,' 

Le  petit  pillulaire  rëffemble  extrêmement  au  grand ,  il 
n'en  paroit  différer  d'abord  que  par  fa  grandeur  ,  &  fa  cou- 
leur qui  êft  partout  d'un  bleu  foncé  &  brillant  ,  tant 
en  deffus  qu  en  deffous  :  mais  Ci  on  compare  ces  deux  in- 
fedes  ,  on  voit  que  celui  -  ci  a  les  étuis  liffes  fans  aucunes 
ftries  ,  ce  qui  le  dillingue  du  précédent.  Tout  le  refte 
cft.de  même,;  ils  ont  l'un  &  l'autre  ce  chaperon  en  lozan- 
ge  ,  qui  forme  le  deffus  de  la  tête  ,  &  cette  tache  de  poils 
bruns  fur  la  première  paire  de  cuiffes ,  quoique  M.  Lin- 
nccus  prétende  qu'elle  ne  fe  rencontre  point  dans  le  petit 
pillulaire.  Cet  animal  fe  trouve  dans  les  bouzes  ,  la  fiente 
&  les  immondices  ,  comme  le  précédent  ,  mais  on  ne 
le  rencontre  guères  qu'au  printems. 


7Î  Histoire    ABRécfE 

ir.  SCARAB-(î^US  ater , punclis  elnaùs  ,  perjlrias> 
digejiis. 

g^/  fA/c.^.ii.  i^  fçarahé  perlé. 

. .  ■     ^     honvueur  3  |  lignes.    Largeur  z  liants. 

^,^^.  A  la  première  vue  ,  on  prendroit  ce  fcarabé  pour  le 

tériébrion  àjlries  dentelées  ,  n°  7.  Il  eft  tout  noir  &  matte  y 
fes  antennes  font  courtes  de  la  longueur  environ  de  la 
tête  ,  ôc  on  y  voit  très-bien  les  trois  lames  ou  feuillets  :  fa 
tête  bordée  à  fa  circonfe'rence  ,  a  deux  éminences  en 
defTus  1  une  à  côté  de  l'autre.  Le  corcelet  a  plufieurs 
boffes  ,  longues  ,  irrégulieres ,  &  outre  cela  il  efî:  pointillé  : 
les  étuis  ont  chacun  cinq  rangs  longitudinaux  de  gros 
points  élevés  &  lilfes  j  &  entre  ces  rangs  cinq  autres  de 
points  fembiables  ,  mais  plus  petits  de  moitié.  Ces  points 
gros  &  lifTes  fur  un  fond  matte  ,  font  un  très-bel  efîec 
&  reffemblent  à  des  perles.  On  trouve  rarement  ici  ce  bel 
infecte  ,  mais  il  eft  afiez  commun  à  Fontainebleau. 

î  2.  S  C  ARA  B  vE  U  S  ater  deprejjus  SCfquamofus,  maculis 

albis  variegatus }  elytrls  abdomine  brevioribus  yjtxmina 

aculeo  ani. 

» 
Linn.  fyft.  nat.  edit.  10,  m.  4T.  Scarabseus  muticus  ,  thorace  tomentofb  rugis 
duabuslongitudina.ibus  marginaio  ,  elytris  abbreviatis. 

Lefcarabé  à  tarriere. 
Longueur   4  lignes.     Largeur  i  lignes. 

Ce  joli  fcarabé  fe  trouve  fouvent  dans  les  troncs  d'ar- 
bres pourris ,  ôc  fous  les  écorces  des  vieux  arbres  ;  il  eft 
plat ,  ôc  lorfqu'on  le  prend  ,  il  retire  fes  pattes  fous  fon 
corps,  ôc  refte  li  parfaitement  immobile,  qu  on  le  croiroit 
mort.  Tout  fon  corps  eft  d'un  fond  noir  ôc  couvert  de  pe- 
tites écailles  fembiables  à  celles  que  nous  avons  reinar- 
quées  fur  le  foulon  ;  mais  dans  le  foulon  on  ne  voit  ces 
écailles  que  fur  les  taches  blanches  de  cet  infefte  ,  au  lieu 
que  dans  celui-ci  tout  le  corps  généralement  en  eft  cou- 


DES     Insectes.  ^p 

vert  ;  feulement  elles  font  noires  dsns  beaucoup  d'en- 
droits, &  blanches  dans  d'autres,  ce  qui  produit  de  jolies 
taches.  La  tête  de  l'animal  eft  petite  ôc  allongée  ;  fon  cor- 
celet  l'eft  auili ,  ôc  femble  avoir  cinq  angles.  L  es  étuis  font 
courts  &  ne  couvrent  guéres  plus  de  la  moitié  du  ventre. 
Tout  le  corps  de  l'animal  eft  applati.  On  voit  de  plus,  à 
l'extrémité  du  ventre  de  la  femelle ,  une  pointe  ou  tarriere 
longue  d'une  ligne  ,  qui  ne  fe  trouve  point  dans  les  mâles. 
Il  paroît  que  lufage  de  cette  partie  eft  de  fervir  à  loger  & 
dépofer  les  œufs  de  cet  infede  dans  le  bois  pourri  où  on  le 
trouve. 

[ij.SCARAB^US  violaceus  SC  fquamofus  fjquamis 
Jubtus  argenteis. 

JJ écailhux  violet. 

Longueur  -i  lignes.     Largeur  i  |  ligne. 

Il  eft  tout  violet ,  fur-tout  en  defliis ,  &  fon  corps  eft 
couvert  par-tout  d'écaillés  ,  comme  celui  du  précédent. 
Ces  écailles  font  en  deflus  de  la  même  couleur  que  le  fond 
du  corps,  c'eft-à  dire  violettes,  mais  en  deflbus  elles  font 
argentées,  plus  dans  quelques  uns  ,  moins  dans  d'autres. 
Jai  trouvé  cet  infede  dans  des  troncs  darl  res  pourris. 
J'en  al  reçu  d'Orléans  ,  il  y  a  quelques  années  ,  dont  les 
couleurs  étoieiit  extrêmement  vives  ;  le  deffus  étoit  du  plus 
beau  violet ,  &  le  deffous  d'une  belle  couleur  argentée. 
Je  les  remis  à  M.  de  Reaumur.  Ceux  que  j'ai  trouvés  ici 
font  d'une  couleur  beaucoup  plus  terne. 

14.  SCARAByEUS  nigro  -  cœrulcfcens-:  macidis  albis 
/parfis  ,  ordine  macularum  abdominaiium  longitudinali, 

Baj.  inf.p.  104,  n.  8. 
J^e  drap  mortuaire. 

Longueur  s   lignfs.     Largeur  3  lignes. 

La  f  rme  de  cet  infeîte  eft  la  même  que  celle  du  han- 
neton i  il  eft  ea  deffus  ôc  en  deffous  d'une  couleur  noire 


8o  Histoire     abrogée 

un  peu  bleuâtre  ,  &  varié  de  marques  ôc  de  raies  blancîies.' 
Ces  points  blancs  font  difpofés  fur  le  corcelet  en  deux 
tandes  longitudinales  de  trois  points  chacune  ,  outre  quel- 
ques autres  plus  petits  ;  mais  ce  qui  caraile'rife  particuliè- 
rement cet  infede ,  c'eft  une  raie  longitudinale  de  points 
blancs  ,  quife  trouve  fous  le  ventre ,  chacun  de  ces  points 
étant  placé  au  milieu  d'un  des  anneaux  de  cette  partie. 
On  trouve  cet  animal  l'été  fur  les  fleurs ,  particulièrement 
fur  celles  des  plantes  ombelliferes. 

1 5 .  S  C  A  R  A  B  ^  U  S    niger  >  elytrls  croceis  marginc. 
iiigro. 

Lejcarabé  à  bordure. 

Jjongutur  3  lignes.     Largeur  i  §  Ugnf. 

La  tête ,  le  corcelet  &  le  deflbus  de  cet  infette  font 
noirs ,  &  de  plus  ,  le  corcelet ,  ainli  que  la  tête  ,  font  char- 
gés de  points.  Ses  étuis  font  jaunes  ,  bordés  de  noir ,  ftriés 
$c  pondues. 

16.  SCARAByïUS   nzger ,   hirfude  flavus  ,   elytris, 
luteis  ,fafciis  tribus  nigris  intcrrupns, 

Mouj^et.  theatr.  p.   léi./.  ?• 

Linn.  faun.  fuse.  n.  348.  Scarabxus  niger  hirfutie  flavus ,  elytris  fafciis  dua-5 

bus  luteis  coadunatis. 
Linn.  fyfl.  nat.  eàii  ro,n.  47.  Scarabsus  muticus  niger,  tomentofo-flavus i 

elytris  fafciis  diiabus  luteis  coadunatis. 

La  livrée  d'ancre. 

Longueur  4  \  lignes.    Largeur  3  lignes. 

Cette  belle  efpéce  fe  trouve  communément  fur  les  fleurs. 
Tout  fon  corps,  fa  tête  ôc  fon  corcelet  font  noirs,  mais 
couverts  de  poils  jaunes  en  grande  quantité  ;  fes  étuis  i 
qui  ne  font  point  velus  ,  font  d'un  jaune  plus  pâle ,  ayant 
chacun  trois  bandes  tranfverfales  noires ,  qui  commencent 
au  côté  extérieur  ,  mais  qui  ne  vont  pas  jufqu'au  milieu. 
Ils  ont  auffi  un  rebord  noir  un  peu  relevé.  Le  bout  du  ven- 
tre de  l'infede  n  eft  pas  recouvert  par  les  étuis ,  ce  qui  eft 
commun  à  beaucoup  de  fcarabés, 

■  N.B. 


bÈs  Insectes;  g^f 

T^.  B.  Otl  trouve  des  variéte's  de  cet  animal  un  peu 

<3ifFérentes  pour  la  couleur.  J'eniai  un  dont  les  poils,  au  lieu 

d'être  jaunes ,  font  rouges ,  ôc  dont  ics  étuis  ont  auili  une 

teinte  de  rouge. 

[1 7.  S  C  A  R  A  B  ^  U  S  villofus  albo ,  nigro  ,Jlavoque  irrej 
gidariter  variegatus, 

■%^ arlequin  velu, 

-f.ongueur  4  lignes.     Largeur  z  lignes^ 

Tout  le  corps  de  cette  efpëce  eft  velu ,  &  même  cou^ 
vert  de  poils  affez  longs.  Ces  poils  font  un  peu  blanchâtres 
en  deflus  ,  &  jaunes  en  deflbus.  Le  corps,  fous  ces  poils, 
eft  noir,  à  l'exception  des  étuis  ,  qui  font  bigarés  de  jaune. 
On  peut  regarder  le  jaune  comme  faifant  le  fond  de  la 
■couleur  des  étuis,  dont  les  bords  ,  tant  extérieurs  qu'inté- 
rieurs ,  font  noirs  ,  avec  une  tache  quarrée  noire  autouc 
de  l'écufTon,  &  plus  bas  deux  bandes  noires  tranfverfes  _, 
mais  irréguliéres  ôc  déchiquetées.  Les  antennes  fontcouj;-" 
tes,  ôc  n'ont  gueres  que  la  longueur  de  la  tête. 

-  [18.  S  C  A  R  A  B  ^  U  S  capite  thoraceque  nigro  ,  antennis 
elytrifque  rubris.    Linn,  jaun.fuec.  n.  355'. 

"LiTin.  fyjl.  nat.  edit.  ic  ,  n.  ti.  Scarabsus  thoracc  inermi ,  capite  luberculato  j 
elytris  rubris  ,  corpore  nigro. 
^  JRû/ei.  inf.  tom.  1 ,  fcarab.  tab.  A.fîg.  j. 
Trifch.germ.  v.  4  >  p.  3  5  >  f-  i5  5  fg-  i-  Scarabjeus  equlnus  médius ,  coleoptrîj 
rubris,  collari  nigro. 

'Lefcarabè  bedeau. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  t  2  ligne. 

La  tête  de  cet  infede  eft  noire  ôc  formée  en  chaperoit 
avancé  ,  fur  lequel  on  remarque  trois  points  ou  élévations 
rangés  tranfverfalement.  Les  antennes,  qui  (ont  fous  ce 
chaperon,  font  rouges.  Le  corcelet^qui  eft  arrondi;  eft  d'un 
noir  luifant;  il  a  feulement  fur  les  côtés  ,  vers  la  partie  an- 
térieure ,  une  marque  rouge.  Enfin  tout  le  refte  du  corps 
jÇft  noir,  à  l'exception  des  étuis,  qui  font  d'un  beau  r^u-; 
Tome  I,  L»  ■ 


g^2  Histoire    abrégée 

ge.  Ces  étuis  ont  des  ftries  longitudinales  ;  on  en  peut 
compter  neuf  fur  chacun  :  vues  à  ia  loupe  ,  elles  paroillent 
çompofées  ôc  formées  de^  points  rangés  (ur  une  même 
ligne.  La  larve  de  ce  fcarabé  fe  trouve  dans  la  fiente  ôC 
les  bouzes  de  vaches  :  on  y  trouve  aulli  1  infede  parfait, 
principalement  au  commencement  de  l'été. 

ip.  SCARABtEUS  capite  thoraceque  nigro  glahro ^ 
elytris  grlfeis  ,  pedibus  palliais,  Linn.  Jaun,/uec.  n» 
3S3' 

Jiaj   inf.  p.  ic6.  Scarabi'us  pilhilaris  decimns. 

Le  fcarabé  gris  des  bou:;js. 

LongUi-ur  1,1,  3 ,  lignes.    Largeur  |-  i.  i  f  U^ne. 

Ce  petit  fcarabé  fe  trouve  dans  les  bouzes  de  vaches; 
dont  fa  larve  fe  nourrit.  Sa  grandeur  varie  beaucoup,  de- 
puis une  ligne  jufqu'à  trois  de  long.  Sa  tête  eft  noire  en 
forme  de  chaperon  avancé  &  bordé.  Son  corcelet  eft  aulîi 
d'un  noir  luifant,  mais  fes  bords  font  d'une  couleur  pâle 
&  tranfparente.  Ses  étuis  rayés  chacun  de  neuf  ftries  lon- 
gitudinales ,  font  d'une  couleur  grife ,  jaunâtre,  chargés 
chacun  de  trois  ou  quatre  taches  noires  ,  qui  forment  fur  le 
corps  deux  ou  trois  raies  tranfverfales.  Tout  le  deffous  de 
l'infefte  paroît  noir,  à  l'exception  des  pattes;  qui  font  de 
la  couieur  des  étuis.  Cet  animal  eft  très-' commun  au  prin- 
tems. 

20.  SCARABtEUS  /otus  ni ger  i/pinulis  tribus  capitls 
tranj\erjim  pq/itis. 

Linn.  fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  n.  î  i.  Scarabsus  thorace  Inermi  fubretufo  ,  capite  tvr, 

berculo  triplici ,  meJio  fubcornuto. 
Unn.faun.  fuec.  n.  351.  Scarabius  ovatus  ater  glaber. 

JLa  tête  armée. 

Longueur  1 ,  3 ,  4,5  lignes     Largeur  i  ,  1 ,  j  §  lignes. 

Cette  efpéce  ,  qui  reffemble  beaucoup  au  fcarabé  be- 
deau, à  la  couleur  près,  6c  qui  le  trouve,  ainfi  que  lui> 


t>  ES      I  N  s  E  C  TE  s;  8^ 

dans  les  bouzes ,  eft  toute  noire  &,  fort  lu'ifante.  Sa  tête 
porte,  ainfi  que  la  Tienne,  trois  petites  pointes  pofées 
tranfverfalement.  Ses  étuis  font  noirs  ôc  chargée  de  neuf 
ftries  longitudinales.  Cet  animal  varie  beaucoup  pour  la 
grandeur  :  on  en  trouve  qui  ont  depuis  deux  lignes  jufqu'à 
cinq  lignes  de  long. 

'AI  SCARA-ByEUS  totus  nîger,  capite inermi. 
Le  Je  arabe  jay  et. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  1  lignes. 

On  trouve  cette  efpéce  dans  les  bouzes,  avec  la  précé- 
dente ,  dont  elle  approche  beaucoup.  Elle  ne  paroît  d"a- 
bord  en  différer  que  parce  que  fa  tête  n'eft  point  chargée 
de  petites  pointes  ,  ce  qui  m'avoit  d'abord  fait  regarder 
cette  efpéce  comme  une  limple  variété  de  fexe.  Mais  fi 
on  l'examine  à  la  loupe  ,  on  voit  que  ces  étuis  j  qui  font 
ftriés  comme  ceux  du  précédent ,  ont  une  différence  bien 
fpécitique.  C'eft  que  fefpace  qui  fe  trouve  entre  ces  flries 
n'efl:  pas  liffe,  mais  chargé  de  points  ,  ce  qui  eft  propre  au 
fcarabé  jayet. 

3  2.  se  A  R  AB  ^US /ii/v«j  ,   ociiUs  ni  gris  y  thorace 
glabro. 

Le  fcarabé  fauve  aux  yeux  noirs. 

Longueur  3  §  lignes.    Largeur  i  f  ligne, 

La  forme  &  la  figure  de  ce  fcarabé  approchent  beau- 
coup de  celles  du  petit  hanneton  ;  il  en  diffère  ,  1  °.  en  ce 
qu'il  eft  tout  entier  de  couleur  brune  rougeâtre ,  à  l'ex- 
ception des  yeux ,  qui  font  noirs;  2°.  en  ce  que  fon  cor- 
celet  eft  liffe  &  non  pas  velu  ;  ^°.  par  les  feuillets  de  fes 
antennes ,  qui  font  aftez  longs  proportionnément  à  fa  gran- 
deur ;  4°.  enfin  par  la  grandeur  de  fon  corps ,  qui  n'a  que 
trois  ou  quatre  lignes  de  long.  J'ai  trouvé  cet  infecte  fur 
les  arbuftes  &  les  brouffailles. 


i?^  Histoire    ï  b  r  é  g  f  ï 

fej.SCARAB^EUS  niger  hir/utusl 

X<?  velours  noir. 

Longueur  z  lignes.     Largeur  i  4  ligne. 

Son  corps  ,  qui  eft  tout  noir,  eft  arrondi ,  &  le  corcelet 
iSc  les  étuis  font  chargés  de  poils.  Ces  derniers  font  un 
peu  mois  ,  &  on  compte  fur  chacun  de  ces  étuis  neuf 
Itries  longitudinales,  j'ai  trouvé  cette  efpéce  dans  le  Jar-: 
din  Royal. 

2^.  SCARAB^US  ater  ,  thorace  fuhvillofo  ;  elytris 
Jiifcis  Jlrlads. 

Le  f  carabe  couleur  de  fuie. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  1  \  ligne. 

Je  ne  me  rappelle  plus  en  quel  endroit  j'aî  trouvé  cette 
efpéce.  Sa  tête ,  dont  le  chaperon  eft  bordé ,  &  fon  cor- 
celet font  d  un  noir  matte.  On  voit  fur  le  corcelet  quel-] 
ques  poils  clairiemés.  Les  étuis  ont  chacun  neuf  ftries 
longitudinales  ;  ils  font  d'une  couleur  brune,  obfcure  j 
approchant  de  celle  de  la  fuie,  ainfi  que  les  pattes.  Le 
deffous  du  corps  eft  noirâtre. 

ia^'  SCARAByEUS  atro-fufcus ^ Jiipra  velud  cineraf- 

cens  ,  antennis pedibusque  fufcis ,   lamellis  antennarum 
longis  ,  elytris Jîriads, 

Lejcarabé  brun  chagrine'. 

Longuiur  4  lignes.     Largeur  2  lignes, 

La  couleur  de  cette  efpéce  eft  brune ,  mais  cette  cou- 
îeur  ,  plus  noire  en  deilus,  paroît  comme  couverte  d'une 
légère  teinte  bleuâtre  ou  cendrée ,  femblable  à  cette  fleur 
que  l'on  voit  fur  les  prunes.  La  tète ,  le  corcelet  &  les 
étuis  vus  à  la  loupe ,  paroilTent  chagrinés  &  couverts  d'une 
infinité  de  petits  points.  Outre  cela,  les  étuis  ont  chacun. 
neuf  ftries  longitudinales.  Les  pieds  ôcle  deffous  du  corps 
font  d'un  brun  plus  luifant,  Les  feuillets  des  antennes  font 


îD  E  s  Insectes.  '8/ 

'diftinfls  ÔC  grands  proportionnément  à  la  grandeur  de  la- 
nimal.  Je  ne  me  fouviens  point  de  l'endroit  où  je  l'ai 
trouvé. 

'ii6.  se  A.^k^  JE\5S piceus.  Linn.  faun.fuec.  n.  ^^7- 

Linn,  Jjjl. nat.  edit.  io,  n.  56.  Scarabxus muticus piceus j  elytris ftriaiis 5 antenj 
iiis  flavelcentibus  filiformibus._ 

1.6  fcarahé  noir  des  marais, 

Ziongueur  deux  lignes.  Largeur  1  ligne,  ' 

Ce  petit  fcarabé  fe  trouve  dans  les  mares  &  les  eaux 
dormantes  j  il  eft  tout  noir  en  deflus.  Sa  tête  reflemble 
tout-à-fait  à  celle  da  fcarabé  bedeau  ^  6c  elle  forme  un  cha- 
peron^ fur  lequel  on  apperçoit  de  même  trois  éminences 
rangées  fur  une  ligne  tranfverfale.  Le  corcelet  &  les  étuis 
font  iuifans ,  &  fur  chacun  des  étuis  on  compte  dix  ftries 
longitudinales.  En  defTous  l'infeâe  eft  d'un  noir  plus  clair^ 
approchant  de  la  couleur  brune. 

'^j.  SCARABiEUS  totus  rufo-niger )  maculis  nigrio^ 
rièus. 

JLefcarahi  nageur. 

Lçngueur  z  lignes.     Largeur  1  5  Ugne^ 

On  a  de  la  peine  d'abord  à  reconnoître  cette  efpéce.' 
Elle  vit  dans  l'eau ,  où  on  la  voit  nager ,  ce  qui ,  joint  à  fa 
forme ,  porte  à  la  prendre  pour  un  ditique  ;  mais  lorfqu'on 
regarde  cet  infede  de  près  ,  on  apperçoit  que  fes  pattes  ne 
font  pas  faites  en  nageoires ,  comme  celles  des  ditiques  , 
mais  armées  de  deux  griiïes.  Si  on  examine  enfuite  fes  an- 
tennes ,  on  ne  voit  d'abord  que  les  antennules  de  la  bou- 
che ,  qui  font  fort  longues  dans  cet  animal ,  proportionné- 
ment à  fa  grandeur  :  pour  les  antennes ,  elles  font  Ci  peti- 
tes ,  qu'elles  échapent  à  la  vue.  Ce  n'efl:  qu'avec  la  loupe 
qu'on  parvient  à  les  découvrir  ,  &  pour  lors,  on  voit  que 
cetinfetle  eft  du  genre  des  fcarabés.  Sa  tête  ,  fon  corcelet 
^fes  étuis  font  d  ua  brun  caneiie^  yarié  de  taches  naireâ 


8(5?  Hl  STOI  R  E    A  B  RÉ  Gif  E 

irrégulî^res ,  qui  cependant  forment  fur  les  étuis  des  ftries 
longitudinales  plus  marquées.  Le  deflcus  eft  de  la  même 
.couleur,  ôcles  pattes  font  brunes. 

28.SCARAB/EU  S/îibrotundus  lucidus ,capiu  thorace-^ 
que  nigro  ,  elytris  pallidis  pellucidis. 

La  perle  aquatique. 

Longueur  1  ligne.     Largeur  \  ligne, 

C'eft  dans  l'eau  que  nage  cette  efpéce ,  avec  la  précé"^ 
dente  ;  elle  a  ,  comme  elle,  les  antennules  longues  ;  mais 
les  antennes  extraordinairement  petites  ,  ce  qui  rend  fon 
genre  difficile  à  déterminer.  Cet  infedte  eft  hémifphérique 
&  luifant  j  ce  qui  le  fait  reffembler  à  une  petite  perle.  La 
tête  ,  le  corcelet  &  le  deffous  du  ventre  font  noirs.  Les 
étuis  qui ,  vus  à  la  loupe,  paroiflent  couverts  de  ftries  for- 
mées par  une  infinité  de  petits  points  ,  font  d'une  couleuf 
brune  pâle ,  ainfi  que  les  pieds.  Les  bords  du  corcelet 
tiennent  aufli  allez  fouvent  de  la  même  couleur. 

2p.  SCARAB./EUS  nlger , pedibus  rufis  f  elytris jpro^^ 
funde  Jlriatis. 

Le  petit  /carabe  noirjlrié. 

JuOngueur  \  lignes.    Largeur  f  ligne.  ^ 

La  couleur  de  cette  petite  efpéce  eft  toute  noire  ,  à 
l'exception  des  pattes  qui  font  brunes  :  fon  corps  eft  alTess 
iuifant  ,  ôc  fes  étuis  ont  chacun  neuf  ftries  longitudinales 
&  profondes.  J'ai  trouvé  cet  infetle  dans  des  tas  de  plan- 
.tes  pourries. 

30.  SCARAB^US  nigro- cœrulefcens.  Linn.  Jauni 
Juec.n.  3Jp. 

Le  petit  fcarabè  des  fleurs. 

Longueur  ^  ligne. 

Cette  efpéce  la  plus  petite  de  celles  que  je  connoiffe ,  eft 
m  deffus  d'uu  noir  bleuâtre  ,  quelquefois  un  peu  vert ,  ea 


DES    Insectes.  g^ 

yeffons  elle  eft  noire.  On  la  trouve  fouvent  en  quantité  fur 
les  fleurs  avec  un  autre  petit  infeûe  dont  nous  parlerons 
dans  la  fuite. 

C  O  P  R  I  S.    Scarabxi  fpec.  linnî 

LE    BOUSIER, 

Antennœ^  clavata  ,  clava  Antennes  en  maffe  à  feuil-- 
lamdlata.  lets. 

Scutellum  inter  elytrorum  origi-  Point  d'écuffon  entre  les  étuis; 
nés  nidlum, 

C'eft  dans  les  bouzes  de  vaches,  les  fientes  d'animaux  & 
les  immondices  les  plus  fales,  que  l'on  trouve  les  infedes 
qui  compofent  ce  genre  ,  ainfi  que  le  portent  leurs  noms  , 
tant  en  latin  qu'en  trançois.  Ce  genre  n'efl:  qu'un  démem- 
brement de  celui  des  fcarabés  ,  auxquels  ces  infedes 
reflemblent  tout- à-fait  pour  les  antennes  ,  6c  dont  ils  ne 
différent  que  par  le  défaut  d'écuffon  entre  les  deux  étuis ,  à 
l'endroit  de  leur  origine  ou  de  leur  attache  avec  le  cor- 
celet.  Cette  pièce  triangulaire  que  l'on  voit  dans  les  fcara- 
bés ,  manque  abfclument  dans  les  boufiers.  Outre  ce 
carattere  particulier ,  tous  les  infeâes  de  ce  gerre  ont  un 
certain  port ,  que  leur  donnent  leurs  longues  pattes  :  celles 
fur-tout  de  la  dernière  paire  font  fort  longues  ,  enforte 
qu'il  femble  que  ces  petits  animaux  foient  montés  fur 
des  échaffes. 

Parmi  les  différentes  efpéces  de  ce  genre  ,  la  première 
eft  remarquable  par  une  corne  qu'elle  porte  fur  fa  tête  ,  ÔC 
qui  eft  toute  femblable  à  celle  à\ijcarahé  moine.  D'autres 
efpéces  ont  à  la  pa-tie  poftérieure  de  la  tête  une  ou  deux 
cornes  affez  lingulieres ,  qui  font  très- longues  dans  Pefpéce 
que  nous  avons  appellée  le  boujier  à  cornes  retronjfées. 
L'ufagc  de  toutes  ces  cornes  n'cft  pas  aifé  à  déterminer  : 
peut-otre  ^ervent-elles  à  ces  infeâes ,  pour  s'enfoncer  plus 
aifément  dans  les  bouzes  où  on  les  trouve  ordinairement. 


S8"  H  I  s  T  0  I  R  E    À  B  R  Tf  G  É  E 

;C'eft  dans  ces  mêmes  bouzes ,  qu'ils  dépofent  leurs  œufs^ 
que  leurs  larves  éclofent ,  croiflent  ôc  fe  métamorphofent , 
précife'ment  de  la  même  façon  que  celles  des  fcarabés 
auxquelles  elles  reflemblent  tout-à  fait. 

i.  C  O  P  R I S  capltis  clypeo  lunulato  ,  margine  elevato  \ 
cornicuh  denticulato. 

Linn.  faun.  faec.  n.  541.  Scarabsus  capitis  clypeo  lunato,  margine  elevato; 

corniculo  emarginato. 
Linn.  jjjl.  nat.  edit.  10,    n.  8.  Scarabsus  thoracc  tricorni  ,  intermedio  oi>-l 

tufo  bifido  ,  capitis  cornu  eredo. 
Rtzj.  inf.  pag.  103.  Scarabaeus  ovinus  tertius  feu  capite  operto  Willugby, 
Frifch.  germ.  4  ,  tab.  7. 
^Rofel  inf.  vol.  j. ,  tab.  B.  fig.  z.  Scarab.  tecteftr.  prxfat.  clafT,  x, 
Petiver.  gazoph.  t.  8  ,  fg.  4. 

Le  boujier  capucin. 

Longueur  8  lignes.     Largeur  4  j  llgnea 

Cet  infe£te  qui  reflemble  aux  fcarabés  pillulaîres  9 
n°.  p  ,  10,  a  un  rebord  confidérableà  fa  tête  ,  fous  lequel 
font  cachées  fes  antennes  &  fa  bouche.  Sur  cette  efpéce 
de  ch.apeau;,  s'élève  une  corne  femblabis  à  celle  du/carw, 
bé moine ,  n°.  i  ,  mais  plus  effilée,  à  la  bafe  de  laquelle 
on  voit  une  petite  dent ,  qui  femble  être  le  principe  d'une 
,9.utre  corne.  Dans  la  femelle  le  chaperon  de  la  tètQ  eft 
plus  petit ,  &  la  corne  petite,  courte,  tronquée  fie  fouvent 
comme  échancrée  ,  enforte  qu'il  femble  que  M.  Linnœus! 
ti'a  connu  que  la  femelle ,  que  fa  phrafe  paroît  défigner  : 
le  corcelet  eft  large  ,  irrégulier  en  devant  &  comme  tron- 
qué ,  formant  au  milieu  une  avance  confidérable  ,  &  deux 
autres  moindres  fur  les  côtés.  Ces  éminences  paroiffent 
beaucoup  moins  dans  la  femelle.  On  voit  dans  ces  der- 
nières comme  dans  les  mâles  ,  une  ligne  longitudinale, 
qui  divife  le  corcelet  en  deux  :  les  étuis  font  larges ,  courts  , 
luifans  ôc  fiUonnés  chacun  de  huit  raies  longitudinales» 
Tout  i'infede  eft  d'un  brun  foncé  &  luifant  ,  il  a  feule- 
..ment  en  deflbus  quelques  poils  d'un  brun  plus  clair.  On 
prouve  afîez  rarement:  ici  cette  efpéce  de  poufier. 


t>  E  s    Insectes;  g"p 

'2.  C  OP R IS  niger  /  capite  clypeato ,  marglne  fèrrato  ^ 
thorace  lato  Icsvi  ,  elytrlsfiriatis, 

Raj.  inf-  pag.  lof  ,  n.  4t  Scarabxus  pillularis. 

'ie  hottentot. 

'Longueur  7  lignes.    Largeur  J  lignes. 

Le  hottentot  efl:  noir  ôc  luifant  ;  il  a ,  comme  le  boufieC 
capucin  ,  la  tête  couverte  par  une  efpéce  de  chapeau 
avancé  ,  mais  dont  les  bords  font  dentelés  &  forment 
fix  dentelures  grandes  &  marquées.  Son  corcelet  eft  large, 
bien  arrondi  ÔC  uni  :  fes  étuis  font  afTez  courts  &  ont  cha- 
cun fix  canelures  longitudinales  peu  profondes  :  il  femble 
que  cet  infeiSle  foit  prefque  auffi  large  que  long  :  fa  larve 
fe  nourrit  dans  les  bouzes  de  vaches  où  fe  trouve  l'infette! 
parfait ,  qui  eft  rare  dans  ce  Pays-ci. 

3.  COV^Ï  S  fh/co-niger  ,  capite  clypeato  cngidato  J 
pane  cornuto  y  elytris  ferrugineo-nebulojls  ,  breribus  ^ 
jlriatis. 

Linn.  j)Jl.  nat,  edit.  10  ,  n.  17.  Scarabjeus  thorace  Inermi ,  occipite  fpina 

ereiSii  armato. 
Linn.faun.fuec,  n.  5^4.  Scarabsus  capite  thoraceque  atro  opaco  ,  elytrîs  clneà 

reis  nigro  nebulofis. 
Rofel.  inf.  tom.  z  ,  tab.  A  ,  f.  ^.  Scarab,  terreflr.  prjefat.  clalT.  n 
Raj.  inf.  p,  108  ,  n.  12. 

Le  petit  bou/ler  noir  cornu. 
Longueur  3  §  i  f  lignes.    Largeur  1 ,  i  j  lignesi 

^.  C  O  P  R I  S.  fa/co  n'ger  ,  capite  clypeato  anguLzto  J 
non  cornuto  ,  elytris  brevibus  ,  Jlriatis. 

Le  petit  boufier  noir  fans  cornes. 

Longueur  i ,  i  f  lignes.     Largeur  i  »  1  f  lignes. 

Je  foupçonne  beaucoup  ces  deux  infeôes  de  n'être 
qu'une  variété  l'un  de  1  autre  ,  ou  de  ne  différer  que  par  le 
fexe.  On  les  trouve  enfemble  dans  les  bouzes  de  vaches, 
untôt  plus  ,  tantôt  moins  grands  :  leur  tête  ferme  une 

Tome  L  Pvï 


pd  Histoire    abrogée 

efpéce  de  chaperon  avancé  ,  dont  la  partie  poflérîeure  fe 
prolonge  dans  les  uns  &  forme  une  pointe  ou  corne  un 
peu  relevée.  Tous  ceux-là  m'ont  paru  être  des  mâles  : 
dans  les  autres  la  pointe  &  le  prolongement  manquent 
totalement  :  ils  n'ont  point  de  corne.  Leur  corcelet  eft 
large  ,  affez  convexe  ,  uni  ,  &  vu  à  la  loupe  il  paroît 
comme  chagriné  :  les  étuis  font  courts  ,  ôc  leur  longueur  j 
ainfi  que  celle  du  ventre  qu'ils  recouvrent  ,  ne  fait  pas  la 
moitié  de  la  longueur  de  1  infeâe.  On  apperçoit  fur  ces 
étuis  fept  ou  huit  ftries  longitudinales  peu  profondes  ,  & 
en  fe  fervant  de  la  loupe  ,  on  voit  que  ces  ftries  font 
formées  par  des  bandes  de  points  ,  &  que  les  intervalles 
qui  font  entr'elles  en  font  aufli  parfemés. 

5.  C  O  P  R  I S  ohfcure  tznœus  ,  capitc  pone  bicorni  ,  tho-^, 
race  antice  prominente  ,  elytrls  rufis  nigro  maculatis* 

Le  hoiijier  à  deux  cornes. 
'Longueur  4  lignes,    Lurgeur  i  5  lignes. 

La  tête  de  ce  boufier  eft  marginée  ,  &  fe  termine  pofte- 
rleurement  en  deux  petites  pointes  ou  cornes.  Son  cor- 
celet a  fur  le  devant  une  éminence  qui  s'avance  entre  les 
deux  cornes  poftérieures  de  la  tête  :  il  eft  divifé  au  milieu 
par  une  raie  longitudinale  ,  qui  le  fépare  ,  ainfi  que  fou 
éminence  antérieure  en  deux  parties.  La  tête  &  le  corcelet 
font  d'un  noir  bronzé  ,  le  delîous  de  l'animai  eft  pareille- 
ment noir  &  un  peu  bronzé  ,  mais  fes  étuis  qui  font 
firiés  longitudinalement  ,  font  bruns  Ôc  femés  de  taches 
noires.  On  trouve  cet  infede  dans  les  bouzes  avec  les 
précédens. 

6.  C  O  P  R I S  fiilvus  ,  capite  itnceo  j  thoracis  utrlnque 
cavitate  laterali  fufca. 

Le  boufier  fauve. 

•Longueur  1 ,  1  f  lignes.    Largeur  i  §  i  lignetf 

Tout  le  corps  de  cetce  efpéce  eft  roux  ;  à  l'exception  de 


DES    Insectes.  pi 

la  tête  qui  eft  d'une  couleur  brune  bronzée  :  le  corcelet  efl: 
auiïi  un  peu  bro'.izé  fur  fes  bords  ;  mais  ce  qu'il  a  de 
remarquable  ,  ce  ibnt  deux  cavités  ,  une  de  chaque  coté 
fur  ("es  borJs  latéraux.  Ces  cavités  font  beaucoup  plus  ccn- 
fiuérables  dans  cette  efpéce  que  dans  les  autres  ,  où 
cependant  on  en  apperçoit  quelques  veftiges  ,  ôc  elles 
fe  fjnt  principalement  remarquer  dans  ce  boulier  par  leur 
couleur  brune  ,  femblable  à  celle  de  la  tête.  On  trouve 
cet  infecte  dans  les  bouzes. 

7.  C  O  P  R  I  S  /ziger  nitidiis  ,  thorace  antice  glbbo  duplicl  i 
elytro  Jingiilo  macula  duplicl  rubra. 

Le  boufîer  à  points  rouges. 
Longueur  3  .ignés.     Largeur  1  |  ligne. 

La  tête  6c  le  corcelet  de  ce  boufier  font  d'un  noir  lui-; 
fant.  Sa  tête  a  un  rebord  ,  &  fon  corcelet  en  devant  eft 
irrégulier  ,  ayant  deux  éminences ,  une  de  chaque  côté  à 
fa  partie  antérieure  :  fes  étuis  qui  font  noirs  ,  font  ftriés 
longitudinaîement  ,  &  on  remarque  fur  chacun  deux 
taches  rouges  oblongues  ,  une  vers  l'origine  au  côté  exté- 
rieur ,  l'autre  vers  le  bout  :  fes  pattes  font  aulli  rougeâtres. 
On  trouve  cette  efpéce  avec  les  précédentes. 

8.  COPRIS  niger  ,   capite  clypeato  ,  elytris  margine 
exteriore  Jlnuads. 

Lt  boufier  à  couture. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  4  lignes. 

Ce  boulier  eft  noir  :  fa  tête  repréfente  une  efp'ce  de 
.chaperon  formé  en  lozange  ,  comme  celles  de  plulieurs 
efpéces  de  ce  genre.  Son  corcelet  eft  large  ;  fon  ventre  ÔC 
fes  étuis  font  plus  courts  que  la  tête  &  le  corcelet  pris  en- 
femble  ,  qui  font  plus  de  la  moitié  de  la  longueur  du  corps 
de  l'infede.  Ses  pattes  de  derrière  font  p'us  longues  que  les 
autres  :  mais  ce  qui  fait  le  caractère  fpécirique  de  cette 
efpéce,  c'eft  une  échancrure  qui  fe  trouve  à  la  partie  laté- 

Mij 


pi  H  I  s  t  6  i  R  E      ABRÉGÉE 

raie  extérieure  des  étuis  ,  &  qui  eft  remplie  pai?  liHê  avan- 
ce que  forme  le  ventre  ,  que  Ion  prendroit  d'abord  pour 
un  repli  ou  une  couture  des  c'tuis.  Tout  l'animal  eft  affez 
lifTe  :  il  habite  les  mêmes  endroits  que  les  prccédens. 

5?.  C  O  P  R  I  S  niger  ,  pedibus  longis  ,  femorum  pojleno^ 
rum  bqfl  daiticulata  ,  eiytris  pojlice  gibbis. 

Le  boujîer  araignée. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  1 1  lignes. 

La  couleur  de  ce  boufier  eft  noire.  Il  refiemble  z^tt 
aux  autres  pour  la  forme  de  fa  tête  ôc  de  fon  corcelet  :  ce 
qui  le  diftingue  ,  c'eft  la  longueur  extraordinaire  de  fes 
pattes  j  fur-tout  de  celles  de  derrière  ,  &  la  forme  de  fes 
étuis  qui  vont  en  fe  retréciffant ,  ôc  qui  ont  chacun  un  ren- 
flement qui  fait  une  éminence  vers  le  bout  de  l'étui  : 
de  plus  cet  infede  a  un  cara£lere  fpécifique ,  qui  confifte 
en  une  épine  ou  petite  dent ,  qu'il  a  à  l'origine  des  cuifTes 
poftérieures ,  outre  une  autre  épine  plus  petite  ôc  moins 
confidérable  encore  que  la  première ,  qui  le  trouve  près  de 
l'articulation  de  la  cuifle  avec  la  jambe. 

.10.  C  O  P  R I  S  niger  ,  capité  pone  bicorni  ,  cornicidis 
tenuibus  arcuatis  j  longitudine  thoracis  j  thorace  utririz 
que  finuato. 

Le  boiifier  à  cornes  retraujje'es. 
Longueur  4  f  lignes.     Largeur  i  ^  lignes. 

Sa  couleur  eft  noirâtre  ,  ôc  fa  forme  femblable  à  celle 
des  précédens  ,  mais  il  eft  très-aifé  à  diftinguer  par  deux 
longues  cornes  qui  partent  de  chaque  coté  de  la  partie 
poftérieure  de  fa  tête.  Ces  cernes  font  minces  j  fe  coudent 
ôc  fe  contournent  pour  envelopper  le  corcelet ,  ôc  fe  pro- 
longent jufqu'aux  étuis.  A  l'endroit  où  ces  cornes  font  cou- 
chées fur  le  corcelet ,  celui  -  ci  a  de  chaque  côté  un  fiUon 
affez  profond  ,  comme  pour  les  recevoir  :  les  étuis  font 
ftriés  longitudinalement.  Cetie  efpéce  fe  trouve  avec  les 
précédentes. 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.-  pj 

A  T  T  E  L  A  B  U  S.  Hijîer.  linn.fyft.  nat, 

L'  E  S  C  ARB  OZ 

Antennœ  clavatct  ,  clava  Antennes  en  mafTe  folide  \ 
intégra  ,  in  medio  fraclce.        coudées  dans  leur  milieu. 

Capa  intra  thoracem.  Tête  renfoncée  dans  le  ce?-; 

celet. 

Il  eft  étonnant  qu'un  genre  dont  le  caraélere  eft  û 
difcindif  ,  ait  pu  échapper  jufqu'ici  aux  Naturaliftes.  Ce 
caradere  confifte  dans  la  forme  aflez  linguliere  des  an- 
tennes :  ces  antennes  de  l'efcarbot  font  en  mafTe  ,  c'eft-à- 
dire  terminées  par  un  bout  pius  gros  ,  mais  ce  bout  oU 
extrémité  de  l'antenne  ,  n'efl:  point  divifé  en  feuillets 
comme  dans  les  fcarabés  ,  ou  perfolié ,  comme  celui  des 
dermeftes  ,  il  eft  folide  ,  ôc  paroît  compofé  d'une  feule 
pièce.  Il  eft  vrai  que  fi  on  l'examine  avec  une  forte  lou- 
pe }  fa  ftru£lure  paroît  un  peu  différente  de  ce  que  l'on 
apperçoit  à  la  vue  fimple.  Ce  bouton  folide  paroît  alors 
compofé  de  plufieurs  anneaux  fortement  ferrés  les  uns 
contre  les  autres  ,  qui  ne  peuvent  fe  féparer  ,  &  qui  ont  à 
leur  circonférence  des  petits  points  liffes  élevés  &  bril- 
lans  :  mais  l'affemblage  ferré  de.  ces  anneaux  forme  tou- 
jours un  bouton  folide  qui  termine  l'antenne.  De  plus  les 
antennes  de  l'efcarbot  font  coudées  ôc  forment  un  angle 
dans  leur  milieu  :  enfin  un  autre  caradere  de  ce  genre,' 
mais  qui  n'eft  qu'accelfoire  ,  c'eft  la  manière  dont  il  tient 
fouvent  fa  tête  renfoncée  dans  fon  corcelet  ,  de  fàçoa 
qu'on  le  croiroit  décapité  ,  ôc  qu'on  n'apperçoit  tout  au 
plus  que  fes  mâchoires  qui  font  grandes  &  faillantes.  On 
voit  combien  ce  genre  diffère  des  dermeftes  ôc  encore 
plus  des  coccinelles  ,  auxquelles  quelques  Auteurs  ont 
rapporté  ces  infedes. 

i^cus  avons  donné  à  ce  nouveau  genre  le  nom  ancien 


54  Histoire     abréc.  éE 

à'attelalus  ,  &  en  françois  le  nom  d'efcarbot  ,  qui  n'é- 
toient  attribués  a  aucun  infede  en  particulier.  Quant  aux 
larves  des  infectes  de  ce  genre  ,  je  ne  les  connois  pas  : 
peut-être  vivent-elles  dan^  les  charognes  &  les  extrémens 
des  chevaux  ôc  des  vaches  j  ou  1  on  trouve  affez  fou- 
Vent  l'infede  parfait. 

.1.  ATTELABUS  toms  niger  ,  elytris  lœvibus  nort", 
nihiljlriatls.  planch.   i  ,  fig.  4. 

lÂnn.  faan-  fuic.  n.  iio.  Coccinella  atra  glabra  ,  elytris  abdomine  brevioribus 

niargine  inflexis. 
'AB..  upf.  i7}6  ,  n.  10.  Dfrmeftes  fubrotundus  ater  nitidus  ,  elytris  brevibuî* 
Linn.  fjjl.  nat.  edit.  lo  ,  i7z,n.  i.  Hifter  totus  ater  ,  elytris  ftriatis. 

JUefcarbot  noir. 

Longueur  1,3,4  lignes.     Largeur  i ,  i ,  3  lignes. 

M.  Linnxus  avoit  fait  de  cet  infede  une  coccinelle 
dans  fa  Fauna  fuecica  ,  néanmoins  il  en  ell-  tout-à-fait 
différent  pour  le  caradere  ,  mais  la  defcription  qu'il  en 
donne  eft  très-bonne.  Le  corps  de  cet  animal  eft  noir  , 
poli  ôc  fort  luifant  :  il  a  une  forme  prefque  quarrée  :  fon 
corcelet  eft  grand  ,  très-poli  ,  avec  un  petit  rebord  qui 
le  termine  à  l'entour.  Ce  corcelet  en  devant  eft  échancré, 
&  dans  cette  échancrure  ell  logée  la  tête  ,  dont  on  n'ap- 
perçoit  fouvent  la  pofition  que  par  les  mâchoires  qui  avan- 
.cent  :  car  cette  tête  fe  retire  tellement  la  plupart  du  tems 
fous  le  corcelet ,  qu'il  femble  que  1  efcarbot  n'en  ait  point. 
Les  étuis  font  larges  ,  courts  .  coupés  prefque  quarrément 
vers  le  bout ,  ôc  ne  couvrent  pas  l'extrémité  du  ventre  :  ils 
font  très-polis  ôc  n'ont  que  quelques  ftries  imperceptibles  y 
pofées  principalement  vers  leur  côté  extérieur  :  enfin  la 
partie  poftérieure  du  ventre  ,  qui  déborde  les  étuis  ,  efl: 
arrondie  ôc  moufle.  On  voit  par  les  dimenfions  que  nous 
donnons  de  cet  infede  ,  qu'il  varie  prodigieufement  pour 
la  grandeur.  On  le  trouve  quelquefois  dans  les  bouzts  ,  & 
fouvent  fur  le  fable. 


DES    Insectes.  "p^ 

&.  ATTELABUS  niger  ,  elytro  fcngulo  macula  /■«- 
hra, 

Linn.fyjî.  nat.  eâit.  lo,  n.  3.  Hifter  ater,  elytris  poflice  rubrîs. 

Uddm.  dijf.  20.  Coccinella  atra  glabra  ,  elytris  abdomine  brevioribus  ,  maculù 

duabus  rubiis. 
Raj.  inf.p.  108  ,  n.  14. 

JJefcarbot  à  taches  rouges, 
■Longueur  1,15  ligne.     Largeur.  '  >  i  4  ligne. 

Cette  efpéce  eft  fort  femblable  à  la  première  :  elle  etS 
diffère  en  ce  que  fa  tête  paroît  un  peu  moins  renfoncée 
fous  le  corcelet ,  ôc  la  partie  poftérieure  de  fon  ventre  un 
peu  plus  allongée  :  de  plus  on  voit  fur  chacun  de  fes  étuis  , 
qui  font  noirs  ôc  fort  liifes ,  une  tache  d'un  rouge  brun  :  du 
refte  tout  l'animal  eft  noir  &  luifant ,  ôc  fes  étuis  ont  quel" 
ques  légères  ftries  longitudinales.  On  le  trouve  avec  l'ef-; 
péce  précédente. 

3.  ATTELABUS  nigro-cupreus  y  capite  nonnihil pro^^ 
minulo. 

JJefcarbot  bron-^é. 

Longueur  1  lignes.    Largeur  i  ligne. 

La  couleur  de  cet  infe£le  eft  brune  ,  obfcure  ,  noirâtre  j 
mais  en  même  tems  il  eft  bronzé  ,  fort  liffe  ôc  brillant. 
Sa  tête  avance  un  peu  ôc  eft  moins  enfoncée  fous  le  corce- 
let que  dans  les  efpéces  précédentes  :  aufîi  fon  corcelet 
n'eft-il  pas  fi  échancré  en  devant ,  ôc  on  n'apperçoit  pas  de 
rebords  à  fon  contour.  Les  étuis  font  courts  ^  femblables  à 
ceux  des  efpéces  ci  -  deffus  ,  mais  on  y  voit  encore  moins 
de  ftries  ;  feulement  leur  bord  extérieur  eft  chargé  de 
beaucoup  de  petits  points  ,  tandis  que  leur  milieu  elt  très- 
liffe  :  le  ventre  eft  plus  allongé  dans  les  mâles  ôc  plus 
arrondi  dans  les' femelles  :  dans  les  uns  ôc  les  autres  ,  il 
déborde  beaucoup  les  étuis.  Cet  infede  fe  trouve  dans  les 
.mêmes  endroits  que  ceux  du  même  genre. 

N.B.  J'ai  une  variété  de  cette  efpéce  toute  noire  p 


$<?  Histoire     abrégée 

qui  du  refte  lui  reflemble  tout-à-fait ,  enforte  que  je  n'aî 

pas  cru  devoir  en  faire  un  article  féparé. 

DERMESTES. 

LEDERMESJE. 

■Anténnct  clavatœ perfolla-      Antennes  en  maiïe  perfo'^. 
fœ  ,  ultimo  artlciUo  Jolido   liée  (  ou  compofée  de  iames 
^ibbofb.  enfilées  dans  leur  milieu  )  6c 

dont  le  dernier  article  formç 
un  bouton. 

Elytra  non  marginata.  Etuis  fans  rebords. 

Le  cara£tere  du  derniefte  fe  voit  aifément  dans  les  deuxl 
:premieres  efpéces  de  ce  genre  ,  qui  font  fortgrofles ,  mais 
dans  les  autres  ,  qui  la  plupart  font  alfez  petites  , 
il  faut  fouvent  Taide  de  la  loupe  pour  l'appercevoir.  Ce 
carattere  confifte  dans  la  forme  des  antennes  qui  font 
.en  maffe  ,  ou  beaucoup  plus  grofles  à  leur  extrémité ,  & 
dont  la  malle  ou  le  gros  bout  eft  formé  par  plufieurs  lames  ^ 
au  nombre  de  trois  ou  quatre  ,  poféçs  tranfverfalement ,  & 
enfilées  par  leur  milieu  ,  à  peu  près  comijie  on  voit  encore 
des  ifs  taillés  dans  quelques  jardins  anciens.  Cette  maffe 
sànCi  compofée  de  feuillets  ou  lames  percées  dans  leur, 
milieu  ,  eft  terminée  au  bout  par  un  dernier  article  folide  ,; 
qui  forme  un  bouton  irrégulier. 

Les  larves  de  ces  infettes  ont  fix  pattes  ôc  une  tête  écail- 
leufe  ,  comme  celles  des  autres  infedes  à  étuis  ;  mais  plu- 
fieurs d'entr'elles  font  un  peu  velues.  Quelques  -  unes 
rnême^jt^Ues  que  celles  du  dermefte  du  lard  &  du  dermefle 
à  deux  points  blancs  ,  ont  à  leur  extrémité  ,  ou  à  leur 
queue  ,  une  quantité  afîez  confidérable  de  ces  poils  ,  plus 
longs  &  plus  fournis  que  les  autres  ,  qui  forment  une 
'  .efpéce  de  pinceau.  C'eft  ordinairement  dans  les  charognes" 
.-gif.on  trouve  la  plupart  de  ces  larves  :  quelques  -  unes 

néanmoins 


DES    Insectes.'  py 

iiëanmoîns  habitent  des  endroiti.  moins  infeds  ,  mais  en 
général  elles  fe  plaifent  à  ronger  des  parties  d'animaux  : 
c'eft  ce  qu'éprouvent  tous  les  jours  les  curieux  d'hilloire 
naturelle  ,  qui  ont  beaucoup  de  peine  à  défendre  contre 
les  dents  des  dermeftesJes  différentes  préparations  d'ani- 
maux défféchés  qu'ils  veulent  conferver.  Les  pelleteries 
font  audi  défolées  par  ces  petits  infedes  ,  qui  en  rongent 
les  poils  &  attaquent  enïuite  la  peau  elle-même  :  enfin  le 
lard  ,  les  plumes  même  qu  on  laifTe  long-tems  dans  quel- 
que tiroir,  font  déchirés  par  ces  petits  animaux.  Il  n'y  a 
que  deux  efpéces  moins  carnafTieres  :  l'une  habite  le  fu- 
mier ,  fur-  tout  ancien  ôc  à  moitié  pourri  ;  l'autre  fe  trouve 
dans  l'eau.  Cette  dernière  eft  le  dermefte  à  oreille  dont 
nous  allons  parler  tout-à-l'heure.  C'efl  dans  ces  différentes 
matières  que  les  larves  des  dermeftes  fe  métamorphofent  j 
qu'elles  deviennent  chryfalides  ,  &  enfin  infsdes  parfaits  : 
pour  lors  ces  animaux  devenus  habitans  de  l'air ,  volent  fur 
les  fleurs,  qui  en  font  quelquefois  couvertes,  6c  entrent  dans 
nos  maifons  ,  fans  cependant  abandonner  tout-à-fait  leur 
premier  domicile ,  auquel  ils  retournent  de  tems  en  tems  , 
probablement  pour  y  dépofer  leurs  œufs.  Ces  infedes 
devenus  parfaits ,  ont  une  particularité  qui  mérite  de  n'être 
pas  oubliée  :  c'eft  qu'ils  retirent  leurs  antennes  &:  leurs 
pattes  dès  qu'on  les  touche ,  &  qu'ils  reftent  tellement  fans 
aucun  mouvement^qu'on  les  croiroit  morts.  Souvent  même 
on  ne  peut  les  exciter  à  fortir  de  cet  état  d'inaclion  en 
les  piquant  &  les  déchirant  :  il  n'y  a  que  la  chaleur  un  peu 
forte  qui  les  oblige  de  reprendre  leur  mouvement  pour 
s'enfuir. 

Parmi  les  différentes  efpéces  de  ce  genre ,  il  y  en  a  une 
qui  diffère  des  autreS;par  une  fingularité  affez  remarquable  : 
c'eft  le  dermefle  à  oreilles.  Cet  infede  a  au-devant  de 
fa  tête  deux  petites  appendices  mobiles ,  coudées  dans  leur 
•milieu ,  ôc  différentes  des  antennes  auxquelles  elles  reifeni- 
blent  ôc  au-deffus  defquelles  elles  font  placées.  Il  n'eft  pas 
gifé  de  déterminer  l'ufage  de  ces  deux  petites  cornes  on 

Tome  I,  N 


S>S  Histoire    abrégée 

oreillettes  fingulieres ,  qu'on  ne  voit  point  dans  les  autres 
dermeftes  ,  ni  même  dans  aucun  infede  à  étui.  Comme 
cette  efpéce  vit  dans  l'eau  ,  peut-être  que  ces  petits  corps 
ont  le  même  ufage  que  les  ouies  dans  les  polirons  ,  6c 
qu'ils  lui  fervent  à  pomper  lair.  Ce  que  j'avance  n'eft 
qu'une  conjecture  ,  qui  pourroit  paroître  plus  vraifembla- 
ble  ,  fi  ces  appendices  étoient  placées  au  corcelet  ,  où 
font  deux  grands  ftigmates  ,  au  lieu  que  la  tête  en  eft 
dépourvue. 

l-.es  efpéces  de  ce  genre  font  les  fuivantes  : 

;i.  D  E  R.  M  E  S  T  E  S  thorace  marginato  ;  efytris  ahjcif- 
Jls  1  nigrls  ,  fafclis  duabiis  tranfverjîs  undulatis  luteis. 
Planch.  1.  fig.  ^ 

"Llnn.  fvfl.  nat.  edh.  lo  ,  p.  3  fp  ,  n.  2.  Silpha  oblonga  ,  clypeo  orbiculato  ina»; 

cjuali  ,  elytrisfalcia  djplici  ferruginea. 
'^llrov.  inf  p.  4'i^,  tab.  inffrior  ,  fig.  5. 

M-nff.  inf.  p.  H9,  lin.  7  ,fg-  i.  Perpendkul.Çf  tab.  ult.  Cantharus  tertius. 
hjjl.  tab.  mut.  tab.  17  ,Jîg.  5. 
Lifi.  loq.pag.  ^ï*! ,  n.  X.  Scarabxus  majujculus  riger ,  duabus  luteis  fafcUs  uu* 

dulatJs  traiifverfîm  di:Ais  fupra  alarum  thccns. 
Frifih.  germ.  1 1  ,  p.  i8  ,  t.  5  ,fg.  z.  Scarabarus  mofchi  odore, 
Raj.  inf  p.  '  "«i.  Scarabxus  fœiidus  primus  aldrovandi. 
Linn.  faun.  fuec  n.  :47.  Scarabxus  clypeo  marginato  ,  elytris  nigris ,  fafciis  Ju^J 

bus  tranlVerlis  rubris. 
Rofel.  inf.  tom.  4  ,  rai.  r  ,jlg.  i ,  i , 

Le  dermefle  à  point  cP Hongrie. 

Longueur  9  lignes.     Largeur  4  lignes. 

J'ai  toujours  trouvé  ce  dermefle  dans  la  fiente  &  les  cha- 
rognes. Lifter,  qui  en  parle,  l'a  trouvé  dans  les  mêmes  en- 
droits ,  &  jamais  on  ne  le  rencontre  furies  fleurs  ,  que  M. 
LinnoEus  lui  alTigne  pour  domicile  ordinaire.  Sa  tête  n'a 
pointcette  efpéce  de  chapeau  que  l'on  voit  fur  celle  des  fca- 
rabés  ou  des  boufiers  ;  elle  reflemL  le  un  peu,  pour  fa  fc  rme 
&  f;^s  mâchoires  avancées  ,  à  celle  d  une  guêpe.  Ses  an- 
tennes font  auffi  fort  différentes  de  celles  des  fcarabés: 
elles  ont  à  leur  extrémité  unemafîe  rougeâtre  formée  par 
quatre  petites  plaques  enfilées  l'une  fur  l'autre  par  leur 
jttilicu^  ÔL  dont  la  dernieice ,  plus  épallfe  ;  forme  un  petit 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.  p<) 

bouton  îrrégulier  ôc  pointu.  Ce  caractère  efl:  celui  des  der- 
meftes,  &  m'a  fait  ranger  cet  in rcfte  dans  ce  genre  ,  quoi- 
que plufieurs  Naturalises  lui  euiTent  donné  le  nom  de  fca- 
rabé.  De  plus ,  la  forme  allongée  de  fon  corps ,  &  la  ma- 
nière dont  il  le  recourbe  en  baiflant  fon  corcelet  &  faifant 
rentrer  fa  tête  en  dedans,  lui  donnent  encore  une  autre 
reflemblance  avec  les  dçrmeftes.  Sa  tête  ,  fon  corcelet  & 
fon  corps  font  noirs,  chargés  de  quelques  poils  jaunâtres. 
La  forme  de  fon  corcelet  mérite  attention; il  efl  afiez  rond, 
forme  quelques  éminences  ,  fur-tout  une  au  milieu  ,  qui 
eft  divifée  en  deux  par  une  rainure  longitudinale  ,  ôc  tout 
fon  contour  efl:  terminé  par  un  bord  large  &  plat.  Ses  étuis 
font  courts,  comme  coupés tranfverfalement  au  bout,  ÔC 
laiffent  un  tiers  du  corps  a  découvert;  ils  font  noirs,  avec 
deux  bandes  jaunes,  tranfverfes,  dont  les  bords  font  ter- 
minés irrégulièrement,  à  peu  près  coÊÊffie  ceux  des  points 
d'Hongrie.  Je  ne  fçais  pourquoi  M.  Linnceus  dit  que  ces 
bandes  font  rouges  :  je  ne  les  ai  jamais  vues  que  jau- 
nes. Enfin  un  dernier  cara£lere  fpécifique  de  cet  infeûe, 
fe  tire  de  la  groffeur  de  fes  dernières  cuifres,qui  ont  à  leur 
origine  une  appendice  ou  épine  'alTez  confidérable.  Cet  in- 
fede  eft  affez  grand. 

2.  DERMESTES  thorace  marginato ,  e  (y  tris  ahjcijjisy 

toius  nlger.    ^^.  .^,  ^,  ^^  ,..  ^/■J^^f^Z^^^^^''^^^ 

AlitYov.inf.p.^^i,  tah.infenor,fg.  z.'^^^t^'^'  -^'^^  '"".  /  ''_/  ^'^^  ^ 

Ljjl.  loq.p.  -^Si.  ut fupra.  Idem  ex  toto  niger.  ^y^i'»*^^'*^^^- 

Le  grand  dermejle  noir. 

Longueur  14  lignes.     Largeur  6  lignes. 

Cette  efpéce  eft  tout-à-fait  femblable  à  la  précédente , 
&  Lifter  ne  l'a  regardée  que  comme  une  variété.  La  forme 
du  corcelet ,  des  étuis  ôc  de  tout  le  corps  efl  la  même  ,  ÔC 
cette  efpéce  a  auffi  cette  épine  aux  cuifTes  poftérieures , 
que  l'on  voit  dans  la  précédente;  elle  n'en  diffère  que  par  fa 
couleur,  qui  eft  toute  noire  ,  fans  mélange  d'aucune  au- 
tre j  ôc  par  fa  grandeur,  qui  furpaife  d'un  tiers  celle  de  lin- 

Nij 


■106  Histoire     ABRéofE 

fe£i:e  précédent.  Cette  différence  confiante  m'a  déterminé 
à  féparer  ces  deux  infedes,  quoiqu'ils  approchent  beau- 
coup Tun  de  l'autre.  Ils  fe  trouvent  tous  les  deux  dans  les 
mêmes  endroits  ;  mais  celui-ci  eft  moins  commun. 

5.  DERMESTES  niger 3 co/eoptrispunÛis rubris  bin'is* 
Linn.faun./uec.  n.  ^6^, 

Linn.  fyjl,  nat.  edit.  io,p,  ^^p ,  n.  j.  Silpha  oblonga  nigra  ,  elytiis  Cwgulls 
punâo  unico  rubro. 

JLe  dermejle  à  deux  points  rouges. 
Longueur  i  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes  font  longues  &  minces,  terminées  par  une 
mafTe  ronde  &  perfoliée.  Son  corcelet  eft  large  &  bordé. 
Ses  étuis  font  aufli  afTez  larges.  Tout  le  corps  de  i'infede 
eft  noir,  à  l'exception  de  deux  points  rends,  de  couleur 
rouge  i  fçavoir,unÉfc  milieu  de  chaque  étui.  On  trouve 
ce  dermefte  dans  l^^harognes. 

^.  DERMESTES  nigér ,  coleoptrispunclis  albis  binis, 
Llnn.faun.fiiec.  n,  ^62. 

lAnn.fyfi.  nat.  edit-  10  ,  n.  3  ,p.  555  ,  Pelllo. 
Frifch.  germ.  j  ,  fag.  zi  ,t.  y. 

JLe  dermejle  à  deux  points  blancs. 
Longueur  i  ,  i  §  lignes.  Largeur  i  \  ligne. 

Cet  animal  varie  pour  la  grandeur.  Sa  larve ,  qui  eft  ve- 
lue ,  ôc  formée  d'anneaux  jaunâtres  &  bruns ,  fe  trouve 
dans  les  charognes  &  les  pelleteries,  auxquelles  elle  fait 
beaucoup  de  tort.  L'infede  parfait  qui  en  vient ,  fe  trouve 
fouvent  dans  les  maifons,  &  fe  rencontre  auffi  dans  les  jar- 
dins ,  fur  les  fleurs.  Tout  l'animal  eft  brun  ,  noirâtre  >  lui- 
fant,  ayant  feulement  fur  chaque  étui  un  point  blanc, 
formé  par  des  petits  poils  de  cette  couleur.  On  voitaufliau 
milieu  du  corcelet,  près  de  l'éculfon,  &  àfes  deux  côtés, 
près  de  l'origine  des  étuis,  trois  autres  petits  points  blancs 
moins  confidcrables  &  moins  marqués.  Cet  infefte,  com- 
me la  plupart  des  efpéces  de  ce  genre ,  retire  fa  tête,  fes  pat- 


DES    Insectes.  ioi 

tes  &  fes  antennes,  6c  contrefait  le  mort  dès  qu'on  le  touche. 

'5,  DERMESTES  niger ,  elytris  antice  cinerds.  Lin  tu 
fauiu  fuec.  n.  3  5o. 

Linn.  Cyfl.  nat-  edit-  \o ,  n.  i.  Lardarius. 

Msrian-  inf.  i ,  r.  31. 

Goed.  Belg.  i  ,  p.  Hî  ,fg-  4-  Dermeftes.  Gall.  tom.  3 ,  tab.  4i'' 

Lijf -goed. p.  17 6,  fig.i'i.  ■  .        ,     .    .  ,       ,.  -^ 

Raj.  inf.  p.  107,  n.  4.  Scarabaeus  atitennis  clavaus  ,  clavis  in  angiilos  diviii* 

quartuf. 
Frifch  germ.  ï,  p.  15 ,  r.  p.  Scarabsus  lardi  parvus ,  fafcia  tranfvcrGUi  elytro- 

rum  nigto-fufcorum  albida. 

Le  der méfie  du  lard, 
'Longueur  3  lignes. 

Cette  efpéce  n'eft  que  trop  commune  pour  ceux  qui  font 
des  colledions  d'animaux  féchés  ôc  confervés.  Sa  larve  ,• 
qui  eft  allongée  ,  un  peu  velue  &  divifée  en  anneaux  bruns 
&  clairs  alternativement,  ronge  &  détruit  les  préparations 
d'animaux  ,  que  l'on  conferve  dans  les  cabinets ,  ôc  fe 
nourrit  même  des  infe£les  ;  elle  fe  trouve  auffi  dans  le 
vieux  lard.  L'infetle  parfait  qui  en  vient,  eft  de  forme  allon- 
gée ,  &  d'une  couleur  noire  obfcure ,  ôc  il  eft  très-recon- 
noiffable  par  une  bande  grife,  qui  occupe  tranfverfalemcnt 
prefque  toute  la  moitié  antérieure  des  étuis.  Cette  couleur 
dépend  de  petits  poils  gris  ,  qui  font  à  cet  endroit.  Cette 
bande  eft  irréguliere  fur  fes  bords  ôc  coupée  dans  fon  mi- 
lieu par  une  petite  raie  tranfverfale  de  points  noirs,  au 
nomore  de  trois  fur  chaque  étui,  dont  celui  du  milieu  eft 
un  peu  plus  bas  que  les  autres  ,  ce  qui  donne  à  cette  raie 
noire  une  forme  de  zigzag. 

6.  DERMESTES  nigrofufcus  ,  elytris  antice  palll- 
dioribus  nebulofis. 

Le  dermejîe  effacé. 

Longueur  1  §  ligne.    Largeur  4  ligne» 

Il  reftemble  beaucoup  au  précédent  pour  la  forme ,  mais 
il  en  diffère  beaucoup  pour  la  grandeur.  Sa  couleur  eftbrune 


102  Histoire     ACRéofE 

noire:  feulement  les  bords  de  fon  corcelet  font  plus  clairs; 
&  le  devant  des  étuis,  a  une  bande  traverfe  pâle  ,  un  peu 
jaunâtre,  picotée  de  noir  &  mal  terminée  j  comme  fi  la 
couleur  étoit  effacée  en  cet  endroit.  Cette  bande  occupe 
la  moitié  de  la  longueur  des  étuis.  On  trouve  cette  efpécc 
avec  les  précédentes. 

7 .  D  E  R  M  E  S  T  E  S  lavis  niger  ,  cînereo  -  nebulofus  y 
Jcutello  luteo.  Linn.faun.fuec.  n.  ^6$, 

Linn.  fyft.  nu.  edit.  lo  ,  «.  17.  Dermefles  murlnus. 

Frifch-  germ.n,  p.  34>  t.  18.  Scarabxus  erucr  pinguis  nigr«  glabriB, 

Le  dermejle  à  écujfon  jaune. 

Longueur  2,3  lignes.     Largeur  i  ligne. 

On  trouve  ce  dermefte  dans  les  charognes  &  les  boîs 
pourris.  Le  fond  de  fa  couleur  en  deffus  eft  noir,  mais  il 
a  des  plaques  de  petits  poils  gris,  qui  le  font  paroître  de 
couleur  cendrée.  Sur  l'écuiTon,  ces  poils  font  jaunes.  Jl  y 
en  a  auffi  quelques-uns  de  même  couleur  fur  le  corcelet. 
En  deffous ,  l'infecle  paroîttout  blanc.  Il  varie  quelquefois 
beaucoup  pour  la  grandeur. 

S.DERMESTE  S  Jlavejcens  pllofus  ^  ocuîis  nigris, 

JLe  velours  jaune, 
jLongusur  î  lignes. 

Cette  petite  efpéce  a  le  corps  &  le  corcelet  bruns , 
mais  couverts  de  petits  poils  jaunes.  Ses  étuis  font  d'un 
■jaune  châtain  ,  couverts  de  femblables  poils.  Ses  antennes 
font  compofées  de  onze  articles ,  dont  les  trois  derniers 
font  plus  gros.  De  ces  trois  ,  deux  font  en  feuillets  tranf- 
verfes,  enfilés  par  leur  milieu  &  entourent  le  troiliéme  ou 
dernier  ,  qui  forme  un  petit  bouton.  Ces  articles  du  bout 
de  l'antenne  font  un  peu  ferrés  les  uns  contre  les  autres, 
.ce  qui ,  à  la  première  vue  ,  feroit  croire  qu'ils  ne  forment 
qu'une  feule  mafle  folide.  11  faut  les  examiner  à  la  loupe, 
pour  voir  diftinctement  leur  fîrufture.  Les  yeux  de  Tin- 
i'ç-d,ç  foïuc  noirs ,  &  foa  corcelet  eft  bordé.  Tout  le  corps 


DES    Insectes.  103 

cle  ce  petit  animal  eft  oblong  :  il  fe  trouve  dans  les  bois 
vieux  ôc  pourris. 

9.DERMESTES  oBlongiis fufcus ,  elytrisjlriatls. 

Le  dermejle  lévrier  àjlries. 

Longueur  i  ligne.      Largeur  \  ligne. 

Ce  petit  infede  a  le  corps  long  &  éfilé.  Sa  couleur  eft 
brune  châtain.  Son  ccrcelet,  plus  long  que  large  ,  eft  bordé 
fur  les  côtés  ,  &  fes  étuis  font  chargés  de  beaucoup  de 
ftries  longitudinales.  On  le  trouve  fouvent  dans  les  mai- 
fons  ,  où  il  ronge  les  bois. 

10.  DERMESTES.    ohlongus  Jerruglneus  ,    elytris 
punctato-firiatis. 

Le  dermejle  lévrier  ponctué  SC  Jlrié. 

'Cette  efpéce  eft  un  peu  plus  petite  que  la  précédente; 
&  fes  antennes  forment  une  maffe  plus  marquée  à  leur 
extrémité.  Sa  couleur  imite  celle  de  la  rouille.  Son  covce- 
let  eft  allongé,  &  fes  étuis  fon:  chargés  de  ftries  formées 
par  des  rangées  de  petits  points.  On  trouve  cet  infede 
avec  le  précédent. 

11.  DERMESTES  tentaculis  ante  oculos  antennl-- 
J'ormibus  moBilibus. 

Le  dermejle  à  oreilles. 
Longueur  2  lignes.    Largeur  f  lignes. 

La  couleur  de  cette  finguliere  efpéce  eft  d'un  gris  brnn, 
fans  ftri  "S  ni  points  fur  les  étuis.  On  voit  feulement  quel- 
ques p^ils  courts  fur  fon  corps. 

Le  deffous  de  cet  animal  eft  d'une  couleur  un  peu  plus 
cbire ,  ôc  fes  yeux  font  noirs.  Mais  ce  qui  fait  aifément 
reconnoître  cet  infecte;  ce  font  deux  appendices  femblables 
à  deux  petites  cornes  ou  oreilles  coudées  dans  leurmilieu  , 
&  femblables  à  des  anrennes  qu'il  porte  au  devant  de  fa 
tête  ôc  qu'il  remue  en  marchant.  Les  véritables  antennes 


■Ï04  Histoire     abr^gise 

de  la  même  longueur;  que  ces  appendices  font  moins  gref- 
fes ôcfouvent  cache'es  en  deffous  ,  ce  qui  peut  tromper  à 
la  première  vue  :  outre  cette  fingularité,  cet  infetle  en  a 
encore  une  autre.  Le  deflbus  de  fon  corcelet  a,  en  de- 
vant, fur  les  cotés ,  deux  pointes  noires  afiez  remarquables, 
dirigées  vers  la.tête  ,  6c  entre  ces  deux  pointes ,  deux  autres 
moins  fenfibles.  On  trouve  ce  joli  infede  dans  l'eau  dès  le 
commencement  du  printem?.  Il  fort  quelquefois  de  l'eau^i 
mais  il  ne  s'en  éloigne  pas  beaucoup. 

12.  DERMESTES  oblongus  ,  glaher ,  tejlaceus  j  ocii-, 

lis  nigris.  Linn.faun.fuec.n.  S7S- 
L'inn.  fjijl.  nat.  edit.  io,n.  14.    Dermeftes flercorarius; 
JLe  dermejle  du  fumier. 

Longueur  5  ligne, 

La  longueur  de  ce  petit  infe£te  n'eft  que  d'une  decgi-" 
ligne  ,  comme  nous  le  marquons  ,  &  quelquefois  encore 
moindre.  Tout  fon  corps  efl  d'un  brun  clair  ,  à  l'exception 
de  fes  yeux ,  qui  font  noirs.  Sa  couleur  eft  cependant  quel- 
quefois plus  ou  moins  foncée.  Son  corcelet  eft  boVdé ,  & 
cet  infede  a  tout  le  port  d'un  fcarabé ,  mais  fes  antennes 
ont  le  caradere  de  celles  des  dermeftes.  On  trouve  ce  pe- 
tit animal  dans  le  fumier.  Il  entre  aufli  affez  fouvent  dans 
•les  maifons. 

jj.  DERMESTES  nigro  fuf coque  nehulofus ,  elytris 

vixjlrlads. 
B-tij-  inf.  pag. 90 ,  n.  i\. 

Le  dermejle  panaché. 

hongueuT  1  lignes.     Largeur  i  ligne. 

C'eft  fous  l'écorce  des  vieux  arbres  que  l'on  rencontre 
fouvent  cette  efpéce.  Son  corps  eft  un  peu  oblong ,  fes  an- 
tennes font  de  couleur  fauve  en  mafle  &  perfoiiées.  Sa 
itête  eft  affez  faillante.  Le  corcelet  eft  bordé  ,  &  les  étuis 
pçiiêmes  le  font  un  peu.  Leur  fond  eft  de  couleur  fauve  , 

avec 


DES    Insectes;  i  o  f 

avec  des  taches  longitudinales  noires ,  &  quelques-unes 
plus  pâles,  ce  qui  rend  cetinfette  finguliéremenr  panai^hé. 
Le  corcelet  eft  un  peu  raboteux ,  &  les  étuis  vus  à  la  loupe 
paroifîent  flriés ,  mais  peu  profondément. 

14.  DERMESTES  nigro fufcoque  nebulofus ,  thorace 
elytrifque  profundè  Jlriaùs  éC punclatis. 

Le  dermejle  à  côtes. 
Longueur  i  j  ligne.    Largeur  \  ligne. 

A  la  première  vue,  cet  infefte  paroît  femblable  au  pré- 
cédent ;  fa  couleur  eft  à  peu  près  la  même  ,  feulement  il  a 
moins  de  taches  noires  ;  mais  fi  on  l'examine  de  près,  on 
voit  que  le  rebord  des  étuis  &  du  corcelet  eft  moins  confi- 
dérable  ,  ce  qui  donne  à  tout  l'animal  une  forme  moins 
large  &  plus  effilée.  De  plus ,  un  caraftere  fingulier  de  cette 
efpéce ,  ce  font  des  ftries  profondes  fur  le  corcelet  &  les 
étuis  ,  qui  les  font  paroître  comme  divifés  par  côtes.  Il  y 
a  fept  de  ces  côtes  relevées  fur  le  corcelet ,  &  quatre  fur 
chaque  étui.  Ces  côtes  font  bordées  des  deux  côtés  de 
points ,  qui  les  rendent  comme  dentelées.  Ce  joli  infecte 
fe  trouve  avec  le  précédent ,  mais  plus  rarement. 

i^. DERMESTES  viridi-anccus ,  thorace faf dis  qua- 
tuor elevatis ,  elytris puncLato-firiatis. 

Linn.fyji,  nat.edit.  10,  p.  ^6i ,  n.  11.  Silpha  cinasrea  elytris  fubftriatis ,  tho- 
race marginato  ,  longitudinaliter  rugofo  ,  virefcente. 

L  e  dermejle  hronje. 

Longueur  1  i,  3 i  lignes.    Largeur  7  >  i  f  ligne. 

Cette  efpéce  tient  beaucoup  des  deux  précédentes.  Elle 
varie  extrêmement  pour  la  grandeur  ,  depuis  une  ligne  ôc 
demie  jufqu'à  trois  lignes  &  demie  de  long.  Sa  forme  eft 
plus  allongée.  Sa  couleur  eft  brune ,  bronfée  &  un  peu 
brillante.  Son  corcelet  eft  fort  peu  bordé,  &  les  étuis  le 
font  encore  moins.  On  remarque  fur  le  corcelet  cinq  en- 
foncemens  finueux,  fuivant  fa  longueur,  entre  lefquels 
Tome  I.  O 


io5  Histoire     ABRÉoéE 

s'élèvent  quatre  côtes.  Il  y  a  fur  chacun  des  étuis  dix  firies 
longitudinales  ferrées ,  formées  par  des  raies  de  points.  En- 
fin les  antennes  font  en  maffe  ,  &  perfoliées  au  bout.  On 
trouve  cette  jolie  efpéce  de  dermefte  dans  l'eau ,  parmi 
le  conferva. 

i6.  DERMESTES  niger  .  cleoptris  punciis  rubris  qua- 
ternis ,  elytnsjlnads ,  oblongus. 

Linn.faun  fwc.  n.  3(^4.  Dermeftes  niger,  coleoptris  punâis  rubris  quaternis. 
Frij-  h. germ.  9,  p.  ^6  ,  t.  19  ,  Scarabïus  parvus ,  luteo  maculatus  ,  eruca  lani- 

gerse. 
L  an.  fyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  JJ?  ,  n.  4.  Silpha  oblonga  riigra  ,  elytris  pundis 

duobus  ferrugineis. 

Le  derme/le  à  quatre  points  rouges  ,Jlrié. 
Longueur  i  ^  lignes.    Largeur  1  ligne. 

Sa  couleur  eft  noire  ,  &  fon  corps  eft  aflez  étroit.  Ses 
étais  font  ftriés  longitudinalement  ,  &  fur  chacun  il  y  a 
deux  points  ,  ou  marques  rouges  prefque  quarrées  ,  l'une 
en  haut ,  l'autre  vers  le  bas  :  lorfque  les  étuis  font  en  place 
fur  lanimal  ,  ces  quatre  points  forment  par  leur  politicn 
une  efpéce  de  quadrille.  Cet  infede  eft  affez  rare  ;  on 
le  trouve  quelquefois  fur  les  arbres. 

17.   DERMESTES  niger  ,    coleoptris  punciis   rubris 
quaternis  j.  elytris  laevibus  ,  fubrotundus. 

Le  dermejle  à  quatre  points  rouges  >  fans  Jiries. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  1 1  ligne.  -  ■  :  ■ 

On  voit  fur  cet  infe£te  quatre  points  ou  taches  rouges 
comme  fur  le  précédent  :  mais  il  en  diffère  par  fa  forme  , 
fa  grandeur  &  le  poli  de  fes  étuis  ;  il  eft  plus  grand  ,  fon 
€orps  eft  ovale ,  un  peu  arrondi ,  &  fes  étuis  n'ont  point  du 
tout  vC  ftries ,  mais  font  unis  ôc  luifans.  Les  quatre  taches 
rouges  font  pofées  comme  dans  lefpéce  précédente ,  deux 
fur  chaque  étui  ,  mais  elles  font  longues  ôc  obliques  :  les 
antennes  de  cet  infeûe  font  affez  fingulieres.  La  première 
pièce ,  qui  part  de  la  tête  ,  eft  longue  ôc  cambrée ,  les  trois 


DES    Insectes.  107 

dernières  font  en  lames  tranfverfes  bien  marquées  &  ter- 
minées par  un  bouton ,  &  celles  du  milieu  font  petites , 
courtes  ôc  très-ramaffées.  Ce  petit  animal  eft  aflez  rare,  on 
le  trouve  fur  les  arbres  dans  les  bois  &  les  parce,    i^'i  ', 

18.  DERMES  TES  niger  fubrotundiis  ,  elytris  lavi- 

bus. 

Le  dermejlejayet.  ^ 

Longueur  i  -  ligne.    Largeur  |  ligne.  '.  00  nol  3Lfp 

ip.  DERMESTES  niger Jubrotundus  ,  elytris Jlriar\ 
ils. 

Linn  fzun.  fuec.  n.  371.  Dermeftes  ater,  pedibus  rufis. 

Z,e  dermejle  en  deuil. 
Longueur  i  \  ligne.     Largeur  j  ligne. 

20.  DERMESTES    niger  fubrotundus  ,  elytris  Idsvi- 
bus  y  antennis  thorace  longioribus. 

Le  dermejle  noir  à  longues  antennes. 

Longueur  i  ligne.    Largeur  §  ligne. 

Ces  trois  efpéces  ont  beaucoup  de  reffemblance  en- 
tr'elles  ,  ainfi  qu'avec  celle  qui  les  précède.  Toutes  les 
trois  font  noires  ,  luifantes  &  ont  le  corps  aflez  arrondi  : 
mais  elles  ont  quelques  différences  qui  ne  permettent  pas 
de  les  confondre  enfemble.  Le  dermejle  en.  deuil  a  quel- 
ques ftries  peu  profondes  fur  fes  étuis  ,  au  nombre  de 
neuf  fur  chacun  ,  &  il  fe  rencontre  fur  les  plantes  aqua- 
tiques ,  ce  qui  prouve  que  c'eft  cette  efpéce  que  M.  Lin- 
nœus  a  voulu  défigner.  Quant  aux  deux  autres  efpéces  , 
elles  n'ont  point  de  ftries  &  font  très-lifles  &  très -polies  : 
mais  la  dernière  a  les  antennes  fort  longues  pour  un  der- 
mefte.  Ces  antennes  font  prefque  de  la  longueur  de  la 
tête  &  du  corcelet  pris  enfemble.  Ou  trouve  ces  deux 
efpéces  fur  les  plantes. 

Oij 


io8  Histoire    abrégée 

21.  DERMESTES  niger  oblongus  j  eîytris punciatis , 
pedibus  J'ulvis. 

Le  derme/le  noir  à  pattes  fauves. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  toute  noire  »  à  l'exception  de  fes 
antennes  &  de  fes  pattes  qui  font  fauves  :  elle  paroît  lifle  à 
la  vue  ,  mais  en  la  regardant  avec  la  loupe  ,  on  voit 
que  fon  corcelet  &  fes  étuis  font  finement  ponûués  ,  fans 
que  les  points  forment  aucunes  ftries.  On  trouve  cet  in- 
fe£le  fur  les  fleurs  ,  mais  plus  rarement  que  les  précé- 
dens. 

22.  DERMESTES  elytris  corneis  pellucidls  ,  thora~ 
ce  obfcuriore. 

Le  dermejle  à  étuis  tranfparens. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Ses  étuis  font  de  la  couleur  de  corne  blonde ,  luifans  & 
tranfparens  ,  fes  antennes  font  de  la  même  couleur  ,  ainfi 
que  fes  pattes  :  le  corcelet  qui  eft  large  ,  eft  de  couleur  un 
peu  plus  foncée  ,  &  fes  yeux  font  prefque  noirs.  Tout  fon 
corps  eft  arrondi.  On  trouve  ce  petit  dermefte  fur  les 
plantes  ,  ôc  particulièrement  fur  les  fleurs  en  ombelle 
ou  parafol. 

B  Y  R  R  H  U  S.  Dermepsfpec.  linn. 

LA      VRILLETTE. 

'^Antennœ  articuUs  tribus  Antennes  prefqu'en  malTe , 
iiltimis  longijjîmis  ,  Jèmi  dont  les  trois  derniers  2s~ 
clavatœ.  ticles    font   beaucoup   plus 

longs  que  les  autres. 

La  vrillette  n'a  point  été  connue  jufqu'ici ,  ou  fi  l'on 
a  remarqué  quelques-unes  des  efpcces  de  ce  genre  ,  elles 
ont  été  confondues  avec  les  derraeftes  :  cependant  le 


desInsectes.  lop 

cara£tere  de  ces  deux  genres  eft  très-différent,  comme  on 
peut  s'en  convaincre  ,  en  jettant  les  yeux  fur  leurs  anten- 
nes ,  ôc  conlîdérant  leur  forme.  Celles  de  la  vriliette  un 
peu  plus  groffes  par  le  bout ,  forment  une  efpéce  de  maffe , 
mais  beaucoup  moins  marquée  que  dans  les  genres  précé- 
dens  :  elles  font  compofées  de  onze  anneaux  ,  dont  les 
huit  premiers  font  courts  ôc  grenus  ,  &  les  trois  derniers 
plus  grands  &  plus  longs  que  les  autres  ,  forment  à  eux 
feuls  la  moitié  de  la  longueur  de  l'antenne. 

Nous  avons  donné  à  ce  nouveau  genre  le  nom  ancien 
de  byrrhus ,  qui  n'étoit  appliqué  à  aucune  efpéce  particu- 
lière ,  à  laquelle  on  pût  le  rapporter,  &  en  françois  nous 
l'avons  appelle  vriliette  ,  parce  que  ces  infefles  percent  le 
bois  5  ôc  y  font  des  trous  ronds  ,  comme  feroit  une  vrille. 
On  voit  tous  les  jours  les  vieilles  tables  dans  les  maifons  , 
les  vieux  meubles  de  bois  percés  d'une  infinité  de  petits 
trous  ronds  ,  &  tous  vermoulus  par  ces  infetles.  Si  l'on 
apperçoit  à  l'ouverture  d'un  de  ces  petits  trous  un  amas  de 
pouffiere  de  bois  fine  ,  femblable  à  une  fciure  de  bois 
fraîche  ,  on  peut  conjedurer  que  la  larve  de  Tinfede 
^eft  dans  ce  trou  :  cette  poufliere  n'eft  que  le  débris  du  bois 
qu'elle  perce  &  déchire  acluellement  ,  6c  qu'elle  jette 
à  mefure  hors  de  fon  trou.  Si  on  coupe  peu  à  peu  le 
bois  par  lames ,  pour  découvrir  le  fond  de  ce  trou  ,  ou  de 
ce  canal  que  l'infefte  a  percé  ,  on  trouvera  la  larve.  Cette 
larve  reffemble  à  un  petit  vers  blanc ,  mol ,  qui  a  fix  pattes 
écailleufes  ,  la  tête  brune  &  pareillement  écaiiieufe  , 
&  deux  fortes  mâchoires  avec  lefquelles  elle  déchire  le 
bois  dont  elle  fe  nourrit ,  &  qu'elle  rend  enfuite  par  petits 
grains  fort  fins  ,  qui  formera  cette  poufliere  de  bois  ver- 
moulu dont  nous  avons  parlé.  Ainfi  cette  larve  en  prenant 
fa  nourriture  fe  creufe  en  même  tems  un  logement  qui  lui 
eft  néceflaire  ,  pour  mettre  à  l'abri  fon  corps  ,  qui  eft 
mol  ôc  tendre.  Ce  n'eft  pas  feulement  dans  nos  maifons 
que  \t^  bois  font  percés  par  les  vrillettes  :  d'autres  efpéces 
attaquent  les  arbres  verds  ôc  fur  pied  dans  les  campagnes 


iio  Histoire     asrégée 

&  les  jardins ,  &  elles  y  font  de  pareils  trous.  Enfin  il  y  en 
a  une  efpéce  qui  travaille  fur  une  matière  moins*  dure  : 
le  pain,  la  farine  ,  la  colle  de  farine  lui  fervent  d'alimens. 
Qu'on  laiffe  traîner  long-tems  dans  un  tiroir  des  pains 
à  cacheter,  on  les  trouvera  déchirés  ôcmis  en  pièces  par  ce 
petit  infeiSte  ,  qui  y  forme  des  filions  &  des  canaux  ,  com- 
me les  autres  efpéces  de  vrillettes  en  font  dans  le  bois. 

Lcrfque  ces  larves  ont  acquis  toute  leur  grandeur  & 
qu'elles  ont  changé  plufieurs  fois  de  peau  ,  elles  fe  méta- 
iTiorphofent  au  fond  du  canal  qu'elles  ont  creufé  :  mais  au- 
paravant quelques  unes  tapiffent  le  fond  de  ce  canal  de 
quelques  fils  de  foie  qu'elles  filent  avec  leur  bouche  :  pour 
lors  elles  prennent  la  forme  de  chryfalide ,  &  enfuite  celle 
d'un  infede  parfait  ,  qu'on  furprend  quelquefois  à  la  fortie 
du  trou  qu'il  abandonne  ,  dès  qu'il  a  fubi  fa  dernière  mcta- 
morphofe.  Ces  infetles  ont  une  particularité  ,  qui  cepen- 
dant leur  eft  commune  avec  les  d^rmeftes  ,  c'eft  de  refter 
immobiles  &  comme  morts  dès  qu'on  les  touche. 

Parmi  les  efpéces  de  ce  genre  ^  la  première  mérite  notre 
attention  ,  moins  par  fes  couleurs  qui  font  ternes  ,  &  fa  fi- 
gure qui  n'a  rien  de  bien  remarquable  ,  que  par  un  petit  « 
bruit  fingulier  qu'elle  excite  ,  &  qui  fouvent  a  pu  inquiéter 
quelques  perfonnes.  Qu'on  refte  parfaitement  tranquille 
dans  un  appartement ,  on  entend  quelquefois  ,  principale- 
ment du  coté  des  fenêtres  ,  un  petit  bruit  régulier  & 
fouvent  continué  aifez  long-tems  ,  femblable  au  mouve- 
ment d'une  montre. Les  uns  ont  attribué  ces  petites  pul- 
fations  aux  araignées  ,  d'autres  à  une  efpéce  de  petit  poux 
qui  fe  trouve  dans  les  vieux  bois  ôc  auquel  ils  ont  donné 
le  nom  de  pedlculus  pulfatorius.  Quelques-uns  enfin, 
fans  connoître  ou  défigner  l'infetle  qui  fait  le  bruit ,  l'ont 
fimplement  qualifié  du  nom  lugubre  à! horloge  de  la.  mort  ^ 
horologlum  mords.  Mais  ni  les  araignées  ,  ni  les  poux 
de  boii  ne  peuvent  produire  ces  pulfaticns  :  elles  font 
dues  à  la  vriilette  qui  frappe  à  coups  redoublés  le  vieux 
bois  pour  le  percer  &  s'y  loger  :  en  examinant  l'endroit 


DES    Insectes.  m 

d'où  part  le  bruit ,  il  efl;  rare  de  ne  point  trouver  un  petit 
trou  dans  lequel  travaille  un  de  ces  infedes  :  il  eft  vrai  que 
le  bruit  ceffe  fouvent  dès  qu'on  s'approche  ,  probablement 
parce  que  le  mouvement  que  l'on  fait  intimide  le  petit 
animal  ,  mais  fi  on  refte  immobile  ,  il  fe  remet  bientôt 
à  l'ouvrage  ,  les  pulfations  recommencent ,  ôc  on  peut 
parvenir  à  furprendre  l'infefte  dans  fon  travail. 

1.  BYRRHUS  tejîaceo  -  niger  ,  thorace  fubhirfuto. 
planch.  1  ,  fig.  6. 

Linn.faun.ftifC.  n.  jéS.  Dermeftes  niger  ,  elytris  grifeis  margine  nigris. 
Jia  vrillette  des  tables. 

Longueur  i  §  i  lignes.    L:irgeur  -  |  ligne. 

Cet  infefte  varie  beaucoup  de  grandeur  ôc  de  couleur. 
On  en  trouve  qui  font  d'un  brun  foncé  ,  &  d'autres  d'une 
couleur  beaucoup  plus  claire  :  fa  forme  eft  oblongue  ôt 
prefque  cylindrique  ;  fes  étuis  font  ftriés  ,  fon  corcelet  eft 
épais  &  un  peu  en  boffe  :  lorfqu'on  touche  ce  petit  animal , 
il  retire  fa  tête  fous  fon  corcelet  &  fes  pieds  fous  fon  ven- 
tre ,  &:  refte  tellement  immobile,  qu'on  le  croiroit  mort. 
C'eft  lui  qui  fait  aux  meubles  de  bois  ces  petits  trous 
ronds  qui  les  réduifent  en  poudre  :  il  n'efl:  que  trop  com- 
mun dans  les  maifons. 

2.  BYRRHUS  tejlaceus  glaber  ociills  nigris. 

Linn.fyfl.  nat.  edit.  lo,  n.^;  Dermefles  ferrugineus  ,  oculis  rufis. 

La  vrillette  de  la  farine.  ^ 

Longueur  i  ligne.    Largeur  -j-  ligne. 

La  forme  de  fon  corps  eft  la  même  que  celle  de  la  pre- 
mière efpéce  i  mais  celle-ci  eft  plus  petite  ,  &  fa  couleur 
eft  brune  -,  rougcâtre  ,  luifante  ,  au  lieu  que  la  première  eft 
terne.  On  trouve  cet  infetle  dans  la  farine  qu'il  mange , 
fouvent  môme  il  ronge  ôc  met  en  poufliere  le  pain  à  cache- 
ter dans  les  tiroirs. 


112  Histoire     abrégiée 

3.  B  Y KKHU S  fuh'us  obfcurus  ^  oculis  nigris. 

Linn.fyji.  nat.  edit.  10  ,  n.  7.  Dermefles  teftaceus ,  oculis  fufcis ,  antennîs  fili- 
formibus. 

La  vnllette  fauve. 

Longueur  i  f  lignes.     Largeur  i  Ugnt. 

Cette  efpéce  approche  infiniment  de  la  précédente  pour 
la  forme  6c  pour  la  couleur  ,  elle  eft  feulement  d'un  brun 
plus  foncé ,  mais  elle  eft  beaucoup  plus  grande  :  fes  yeux 
font  noirs  :  elle  vit  dans  l'intérieur  des  arbres  ,  que  fa  larve 
ronge  ôc  déchire.  J'ai  trouvé  celle-ci  dans  un  pin  au  Jardin 
Royal. 

4..  BYRRHUS  totus  nigro fufcus. 

Linn,  faun.  fuec.  n,  J84.  Caflîda  nigra  ,  antennis  fetaceîs  ,  corpore  teretiufculo. 
ASl.  Vpf.  i7}6  ,  p.  17,  n.  5,  Dermefles  corpore  oblongo  ,  elytris  ftriatis  ,  capite 

clypeato. 
Linn.jyji.  nat.  edit.  lOy  n.  6.  Dermefles  fufcus  antennis  filiformibus. 

La  vrlllette  Javoyarde. 

Longueur  x  §  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Sa  forme  eft  précifément  la  même  que  celle  des  efpéces 
précédentes.  Son  corcelet  fait  une  bofîe  fous  laquelle  l'ani- 
mal retire  fa  tête  lorfqu'il  contrefait  le  mort  :  fes  étuis  font 
longs  &  ferrés.  Tout  l'infede  eft  d'une  couleur  brune  , 
matte  ,  obfcure  ôc  prefque  noire  j  mais  en  deffus  il  a 
des  taches  irrégulieres  d'un  jaune  fale  ,  qui  vues  à  la 
loupe  ,  paroiffent  formées  par  des  petits  poils  courts.  On 
trouve  fouvent  cet  infecte  dans  les  maifons  :  fa  larve  habite 
dans  les  charognes  6c  les  bois  pourris.  Je  lui  ai  donné 
le  nom  de  vrillette  favoyarde  ,  parce  que  le  brun  6c  le 
jaune  obfcur  qui  fe  voyent  fur  fon  corps  ^  imitent  la 
couleur  de  la  fuie. 

5.  BY RKHU  S  fh/cus  ,  fafciis  elytromm  tranfverjîs 
cinerels. 

La  vnllette  brune  à  Bandes  gn/es. 
Longueur  i  ^  ligne.     Largeur  f  ligne. 

Elle 


DES      I  N  S  E  Ê  T  E  s;  I  T  j' 

■'  Elle  eft  de  couleur  brune  ,  liffe  ,  avec  trois  bandes  tranf- 
Verfes  griles  fur  fes  étuis.  Ces  bandes  paroiflent  velues 
&  formc'e^par  des  petits  poils  gris.  La  forme  de  l'infère 
reflembli  à  celle  des  précédens.  Il  femble  cependant 
commencer  à  en  différer  un  peu  par  fes  antennes  ,  dont 
toutes  les  pièces  font  prefqu'également  allongées,  au  lieu 
que  dans  lès  autres  les  trois  dernières  pièces  font  fort  lon.'- 
gues  ;  &  les  autres  très-courtes. 

ANTHRENUS.  Coccindlxfpec  Unn. 

L'  A    N  T  H  R    É  N  E. 

Antenne  clavata  inte^rra ,      Antennes  droites  en  maiïe' 
clavâfoiidd  comprejfd,  folide  ,  un  peu  applatie. 

Nous  avons  donné  à  ce  nouveau  genre  le  nom  d'an.^ 
threniis  ,  parce  qu'on  trouve  fouvent  cet  infetle  par  mil- 
liers fur  les  fleurs  ,  (  anthos  )  &  particulièrement  fur  les 
fleurs  en  ombelle  j  ôc  les  fleurs  compofèes  ôc  à  fleurons. 
Quelques  Auteurs  ont  confondu  ces  infefles  avec  les  coc- 
cinelles ,  dont  ils  femblent  approcher  par  la  ferme  de  leur 
corps  ,  mais  dont  ils  différent^  tant  par  le  nombre  des  arti- 
cles de  leurs  tarfes ,  que  par  le  caraciere  des  antennes.  Ces 
antennes  font  en  maffe ,  c'eft-à-dire  termioèes  par  un  bout 
bu  extrémité  plus  greffe  ,  &  ce  bout  n'eft  formé  que 
par  une  feule  pièce  folide  un  peu  applatie.  Ce  caractère 
paroît  approcher  de  celui  de  l'efcarbot,  mais  dans  l'efcara 
bot  les  antennes  font  coudées  ôc  plièes  dans  leur  miliel^ 
où  elles  forment  un  angle  ,  6c  dans  i'anthrêne  elles  font 
toutes  droites ,  Inugriz. 

Ces  infedes.font  fort  jolis  &  habitent  ,  comme  nous 
l'avons  dit  j  fur  les  fleurs.  Leurs  larves  qui  font  un  peu 
velues  ,  comme  celles  de  certains  dermefies  ,  ont  pour 
demeure  des  endroits  moins  propres' &  moins  fenfuels  : 
elles  fe  logent  dans  des  corps  ou  des  parties  d'aniniaux 

Tome  /.  P 


fi  14  Histoire    AB^fcéE 

morts  ,  dans  des  plantes  à  moitié  pourries  ,  &  fouVent 
elles  détruifent  les  collerions  d"infedes  de'fléchés  ,  s'in« 
troduifant  dans  les  corps  de  ces  petits  animaux  qu'elles 
font  tomber  en  poulTicre  :  c'eft-là  qu'elles  ie  nourriflent } 
qu'elles  croilTent  ôc  qu'elles  fe  métamorphofent. 

j.  ANTHRENUS  fquamofus  nîger ,  fafcia  punclif- 
que  cohcptrorum  albis  ,JutunsfuJcis.  Planch.  i  ,  fig.  7. 

Limi.  lyjf,  nat.  edit.  10  ,  n.  lo.  Dermeftcs  tomentofus  maculatus. 

Linn-  Jaun.  fuec.  n.  411.  Coccinella  villofa  ,  cokoptrorum  margine  inflexo, 

futuris  rubris. 
Raj.  inf.p.  Sj  ,  n.  37.  Scarabxus  par  vus ,  corpore  fubrotundo  ,  collo  oblongo  , 

alarutn  elyiris  nigris  binis  pundis  albicantibus  iiotatis. 

%'ant/irê/ze  à  broderie . 

Longueur  1  ligne.    Largeur  5  ligne. 

Cet  infeÊle  qui  eft  tris-commun  fur  les  fleurs  ,  efl  très- 
idifficile  à  bien  décrire.  Son  corps  efl:  prefqu'ovale  :  le  fond 
de  fa  couleur  eft  noir ,  mais  le  dellbus  du  ventre  paroît 
prefque  tout  blanc ,  à  caufe  d'une  infinité  de  petites  écail- 
les de  cette  couleur  qui  le  couvrent.  Les  antennes  font 
courtes  ,  en  mafle ,  terminées  par  une  palette  applatie  qui 
ne  fe  divife  point  en  feuillets  :  la  tête  eft  petite  &  fouvent 
renfoncée  fous  le  corcelet  :  celui-ci  eft  large  ,  couvert  d'é- 
caillcs  blanches  &  rougeâtres ,  qui  laiffent  paroître  par  en- 
droits le  fond  noir.  Les  étuis  font  recourbés  &  envelop- 
pent même  un  peu  les  côtés  &  le  deffous  du  corps  :  ils 
îbnt  noirs  avec  des  écailles  blanches  &:  rougeâtres  qui 
forment  une  efpéce  de  broderie.  On  voit  d'abord  une 
Junde  tranfverfe  blanche  affez  large  au  haut  des  étuis  :  au 
wfs  des  mêmes  étuis  ,  il  y  a  deux  points  blancs  difiin£ls 
près  la  future  ,  un  fur  chaque  étui.  La  couleur  rougeâtre 
occupe  principalement  le  bas  de  la  future  des  étais ,  ôc  le 
haut  de  cette  même  partie  près  de  leur  jonâion  avec 
le  corcelet.  Cette  efpéce  eft  très-commune  dans  les  jardins 
fur  les  fleurs  :  (i  on  la  frotte ,  fes  petites  écailles  colorées 
s'euleyent  ôc  elle  paroît  prefque  toute  noire. 


•  _ 
bES    Insectes.  h^ 

i.  A  N  T  H  R  E  N  U  S  fquamofus  niger  ,  dytris  fufcis  ^ 
fajcia  trlpàci  uiidulata  alba, 

Jj  amourette. 

Longueur  I  ligne.     Largeur  ^  ligne; 

L'amourette  a  beaucoup  de  rapport  avec  l'infede  précè- 
dent .  mais  elle  eft  bien  plus  petite  ;  du  refte  fa  ligure  &  fa 
forme  font  les  mêmes:  elle  eft  pareillement  toute  couverte 
d'écaillés  ,  6c  elle  fe  trouve  communément  avecluifur  les 
fleurs  :  feulement  les  écailles  qui  recouvrent  fes  étuis^font 
plus  noml-.reufes  &  plus  ferrées  ,  enforte  que  la  couleur 
noire  qui  fa't  le  fond  des  étuis  ne  paroît  pas.  Ces  écailles 
forment  trois  banjes  blanches  tranfverfales  &  ondées  , 
entre  lefquelles  il  y  a  des  bandes  rougeâtres  brunes  de 
même  forme.  Si  l'on  touche  cet  infe£le  ou  qu'on  le  frotte  j 
on  emporte  les  petites  écailles  colorées  qui  le  recouvrent, 
fa  couleur  difparoît,  enferre  que  l'animal  refte  noir  &  lui- 
fant.  On  en  trouve  quelquefois  qui  font  ainfi  dépouillés 
d'une  partie  de  leurs  écailles  ,  ce  qui  les  rend  prefque 
méconnoiftabies.  Les  larves  de  cet  infecie  ^  ainfi  que 
■celles  de  l'efpéce  précédente ,  font  très-voraces ,  ôc  reflem- 
blcnt  beaucoup  à  celles  des  dermeftes.  Ceux  qui  font  des 
cabinets  d'hiftoire  naturelle,  en  font  trcs-incommodés  ,  ÔÇ 
ne  les  connoiiTent  que  trop. 

C  I  S  T  E  L  A. 

LA     C   I  S   T  E    L   E. 

Anttnnce  extrorCiim  crajjio-      Antennes  plus  grofles  ôc  un 
res  non  nihilperfoliatx.  peu  p^rfoliées  par  le  bout. 

Thorax  conicus  non  marginatus .        Corcelet  conique  &  fans  re-* 

bords. 

Nous  avons  donné  à  ce  nouveau  genre  le  nom  ancien 
de  ci/ie/a  ,  qui  n'étok  attribué  à  aucun  infefte  en  parti-^ 

Pij 


fjK?  Histoire    abrégée 

culier.  Son  cara£tere  confiûe  dans  la  forme  de  fes  an- 
tennes ,  qui  vont  en  grofTiffant  de  la  bafe  à  l'extrémité  ,  ÔC 
dont  les  articles  ou  anneaux  en  approchant  de  cette  extré- 
mité ,  deviennent  de  plus  en  plus  perfoliés,  ou  compofés 
de  lames  applaties  ,  tranfverfes  ôc  percées  ou  entilées  par 
leur  milieu.  Une  autre  partie- de  fon  caradere  eft  tirée  de 
la  forme  de  fon  corcelet  fans  rebords  &  conique  ,  ou. 
allant  un  peu  en  diminuant  vers  le  devant  :  ceft  en  quoi  ce 
genre  diffère  du  fuivant  qui  lui  reflemble  pour  la  figure 
des  antennes  ,  mais  dont  le  corcelet  eft  aiTcz  plat  Ôt  avec 
de  grands,  rebords.  Nous  ne  dirons  rien  de  l'hiftoire  de  ce 
genre  ,  dont  nous  ne  connoifTons  ni  la  larve  ,  ni  la  chry- 
falide  ,  &  dont  nous  n'avons  trouvé  que  l'infette  parfait. 
Les  efpéces  qu'il  renferme  fe  réduifent  aux  fuivantes. 

1.  CI  ST  El^  A /uàiii/oja  ri  ri  de/cens  j  fafciis  longiti^"^ 
dinahhus fnfcis  inwnipùs.  planch.  i  )  tig.  8. 

La  cijlele  fatinée. 

Longueur  4  lignes,     L:irgeur  i  -}  lignes. 

Le  corps  de  cet  infccle  eft  ovale  :  fa  tête  fe  retire  aiïeZ 
volontiers  fous  fon  corcelet  ,  comme  celle  des  vrillettes. 
Le  corcelet  eft  conique  ,  plus  étroit  du  côté  de  la  tête  y 
réfléchi  en  deffous  par  les  côtés  :  fes  étuis  enveloppent 
aufîî  un  peu  le  corps  en  deffous.  Le  deffous  de  cet  infeûe 
eft  noir  &  liffe  ,  le  deffus  eft  foyeux  ,  faiiné  &  comme 
couvert  de  petits  poils  très-courts  :  fa  couleur  eft  fingulie- 
re  :  elle  eft  brune  ,  claire  ,avec  une  nuance  verdâtre  ,  &  de 
plus  le  corcelet  &  les  étuis  ontdes*  bandes  longitudinales, 
au  nombre  de  cinq  ou  fix  de  chaque  côté  de  couleur 
brune  ,  noire  ,  mais  inte;;rompue  de  tems  en  teras  par  des 
taches  de  la  couleur  du  fond.  J'ai  trouvé  cet  infede  dans 
ie  fable  le  long  des  chemins. 

2.  CIST 'Eh A /ïi!>vi//q/a  atra)fafcia  dytrorum  tmnj^^ 
rerfà  aurato-fu/ca. 


DES    Insectes.  ny 

'La  cijlele  à  hande. 

Longueur  i  |  lignes.    Largeur  1 1-  lignt. 

Sa  forme  ne  diffère  pas  de  celle  de  la  précédente  ,  elle 
eft  feulement  un  peu  plus  ovale.  Sa  couleur  eft  noire: 
le  deifous  de  l'infecte  eft  d'un  noir  liffe  ,  ôc  le  deffus  d'un 
noir  matte  ôc  velouté  ,  à  caufe  des  petits  poils  courts  dont 
il  eft  couvert.  Sur  le  milieu  des  étuis  il  y  a  une  bande 
tranfverfc  large  ,  un  peu 'ondée  ,  de  petits  poils  d  un  jaune 
fauve  ôc  comme  doré  :  le  corcelet  ôc  la  tête  ont  aufîi 
de  femblables  poils ,  qui  forment  des  defleins  fur  le  fond  • 
noir  de  linlede. 

5.  CISTELA  nigTa  nitcns  j  glabrUr. 

La  cijlele  noire  liffe. 
Longueur  i  \  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Elle  reffemble  aux  deux  précédentes  pour  la  forme  de 
fon  corps  ,  mais  elle  eft  beaucoup  plus  petite.  Sa  couleur 
eft  noire  partout.  Son  corcelet  ôc  fes  étuis  font  très-lilTes  ôc 
luifans  ,  ôc  en  regardant  de  près  ,  on  voit  qu'ils  font  poin-' 
cillés  finement  ôc  irrégulièrement. 

P  E  L  T  I  S.     Caffldcefpec.  Unn.  ■ 
LEBOUCLIER. 

Antennct  extrorfum  cra/-      Antennes  plus  groffes  ôc  un  ' 
Jîores  nonnihil perfoliatœ.        peu  perfoliées  par  le  bout. 

Thorax  &  clytra  marginata,  Corcelet  &  étuis  bordés. 

Les  efpéces  de  ce  genre  avoient  été  jointes  par  quel"" 
ques  Auteurs  avec  celles  de  la  calîlde  ,  genre  que  nous 
examinerons  par  la  fuite.  Mais  quoique  ces  deux  genres  fe 
reffemblent  un  peu  par  les  antennes  ,  ils  différent  fun  de 
l'autre  par  beaucoup  d'autres  endroits  ;  d'abord  le  nombre 
des  pièces  du  tarfe  efl  différent;  ce  qui  les  éloigne  l'un  de 


tx8  Histoire    abrégiée 

l'autre  ,  &  même  les  fait  ranger  dans  des  ordres  dlffërens  : 
de  plus  la  caflide  ,  comme  nous  le  verron?  ,  a  fa  tête 
tout -à- fait  cachée  fous  le  ccrcelet ,  au  lieu  que  celle  du 
bouclier  le  déborde  &  parcît  au  dehors.  Nous  avens  donc 
dû  faire  un  genre  particulier  de  ces  infetles  ,  &  nous  leuc 
avons  donné  le  nom  de  peltis  ,  en  françois  bouclier  ,  à 
caufe  de  leur  forme  qui  imite  affez  celle  des  boucliers  des 
anciens. 

Le  caraêlere  de  ce  genre  eft  en  premier  lieu  d'avoir  les 
antennes  de  plus  en  plus  greffes  ,  en  avançant  de  la  bafe 
vers  l'extrcmité^  &  en  même  tems  perfoliées  ,  ou  conipo- 
fées  de  lames  tranfverfes  enfilées  par  leur  milieu  ,  en  quoi 
ce  genre  reffemble  à  celui  de  Ja  cifiele  ,  qui  vient  de  pré- 
céder ;  &  en  fécond  lieu  d'avoir  le  ccrcelet  affez  plat  & 
bien  bordé ,  ainfi  que  les  étuis ,  ce  qui  le  diftingue  du  genre 
précédent. 

Les  larves  des  boucliers  font  ordinairement  brunes  ," 
dures  ,  prefqu'écailleufes  ,  applaties  ,  &  plus  étroites  vers 
la  queue  ,  qu'à  la  tête  :  elles  font  affez  vives  ôc  courent 
à  Taide  de  leurs  fix  pattes.  On  les  trouve  dans  les  corps 
d'animaux  morts  ôc  à  moitié  gâtis  :  c'efl-là  qu'elles  fe 
nourriffent  ,  qu'elles  croifient  ôc  qu'elles  fe  métamorpho- 
fent.  C'ell:  auffi  dans  les  mêmes  endroits  que  l'on  trouve 
fouvent  l'infeêle  parfait  ,  qui  fe  nourrit  de  ces  charo- 
gnes ôc  y  dépofe  fes  œufs. 

I .  PELTIS  nigra  ,  elytris  lineis  tribus  elevaùs  ,  Jpar 
do  interjéclo  punclato  ,  thorace  Iccvi. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  38?.  Caffida  nigra  ,  elytris  lireis  tribus  elevatis  larvibiis  , 

fpatio  interjedo  pundato  ,  clypeo  antice  intrgro. 
■Linn.  fjft.  nat.  edit.  10  ,  p.  3C10  ,  n.  12.  Silpha  atra,  elytris  fubpiinftatis  ,  linei« 

elevatif  tribus  livibiis  ,  clypeo  antice  integro. 
Jla/.  in[.  p.  84  ,  H.  3J.  Scarabxus  minor  ,  è  rufo  fordide  •higricans  ,  elytri» 

flriatis. 

Le  boudiernolr  à  trois  raies  SC  corcelct  Hj^e- 

X'Ongueur  4,5,6  lignes.     Largeur  1,3,4  lignes. 

Cet  infcde  eft  affez  grand  ,  le  mâle  a  quatre  ou  cin<^ 


DES     Insectes.  np 

lignes  de  long  ,  ôc  fa  femelle  en  a  environ  fix  :  l'un  ôc  l'au- 
tre font  tout  noirs  ,  mais  ce  noir  eft  plus  matte  dans  la 
femelie  &  plus  brillant  dans  le  mâle.  Leurs  antennes 
font  compofées  de  onze  articles  qui.  vont  en  groflifTant 
vers  l'extrémité  de  l'antenne  ,  &  dont  les  derniers  plus 
larges  que  les  autres  ,  font  perfoliés  &  enfilés  par  leur  mi- 
lieu. Le  corcelet  eft  large ,  applati  &  bordé  :  la  tête  avance 
&  déborde  quand  l'infede  marche  ,  mais  quand  on  le  tou- 
che ,  il  la  replie  en  defTous  Ôc  la  cache.  Les  étuis  ont 
un  rebord  grand  ôc  relevé  en  gouttière  ;  on  voit  fur  chacun 
d'eux  trois  lignes  élevées  ,  longitudinales  ôc  lifles  ,  ôc 
i'efpace  qui  eft  entre  ces  lignes,eft  chargé  d'une  infinité  de 
petits  points  ,  enforte  qu'il  paroît  comme  chagriné.  C'eft 
dans  les  bois  qu'on  trouve  cette  efbéce  ,  parmi  les  ma- 
tières pourries  ôc  les  corps  d'animfhx  morts  :  elle  varie  ' 
beaucoup  ,  ôc  parmi  le  grand  nombre  de  variétés  qu'elle 
donne,  voici  les  principales  que  nous  avons  obfervées. 

A.  Eadem  jpatio   intcrjecto  punctato  ,  thorace  lœvi  , 
mrinque/idco  arcuato.  Elle  a  deux  filions  longitudinaux  un  - 
peu  en  arc  fur  fon  corcelet,  un  de  chaque  coté  :  les  lignes 
élevées  de  fes  étuis  font  plus  luifantes  que  le  refte  de  fon 
corps. 

B.  Eadem  Jpatio  interjecio  punclato  ,  thorace  lavl  uhique 
aquaii.  Son  corcelet  n  a  point  de  filions  ,  mais  il  eft  tout 
uni ,  les  lignes  élevées  de  fes  étuis  ne  font  pas  luifantes. 

C.  Eadem  f patio  interjecio  punclato  ,  thorace  lœvi  ,  pzinc- 
tis.  duobiLs  imprejjis.  Son  corceiet  a  deux  points  enfoncés 
proche  l'un  de  l'autre  dans  fon  milieu  :  fes  étuis  ôc  leurs 
lignes  élevées  font  afTez  brillans. 

D.  Eadem  f  patio  interjecio  punclis  latis  inœqualihus  , 
thorace  lœvi.  Les  points  des  étuis  entre  les  lignes  élevées, 
font  large.N  ôc  inégaux  ,  au  lieu  que  ceux  des  précédens 
font  petits  fer.-és  &  égaux. 

2.  P  E  L  T  î  S  nigra  ,  elytris  lineis  tribus  elevatis ,  Jpatio 
interjecio  mi nutijjime punclato  ;  thorace  Jcabi  o. 


:î2d  Histoire    ab  ké  ciÉ 

JLe  houclier  noir  à  corcdet  raboteux. 

Longueur  j  ,  6  lignes.     Largeur  z  ,  3  lignes, 

La  couleur  de  cette  efpéce  efl:  noire  partout.  Ses  anteiir 
nés  reflemblent  à  celles  de  la  précédente.  Sa  tête  déborde 
le  corcelet ,  qui  eil  raboteux  &  inégal.  Jses  étuis  ont  cha- 
cun trois  lignes  longitudinales  relevées ,  outre  la  gouttière 
de  leur  rebord  qui  eft  bien  marquée.  Ces  étuis  font  plus 
longs  que  le  ventre  :  ils  ont  quelquefois  à  leur  extrémité 
une  efpéce  d'appendice  ,  qui  fouvent  manque  :  l'efpace 
qui  efl  entre  les  trois  lignes  des  étuis  paroit  lifTe  à  la  vue  j 
mais  fi  on  le  regarde  à  la  loupe  ,  on  y  voit  une  infinité  de 
petits  points  menus.  Cet  infette  fe  trouve  avec  le  précé- 
dent, mais  un  peu  plus  rarement. 

3.  PELTÎS  nigra  ,  e (y tris  Uneis  tribus  elevatis  y  primer 
6C  feciinda  gibbojitate  connexis  p  thorace  lavi. 

Le  bouclier  à  bojjles. 
Longueur  9  lignes.    Largeur  4  lignes. 

Il  eft  tout  noir  j  fes  antennes  font  plus  grolTes  par  le 
tout  &:  joliment  feuillées  :  leur  extrémité  eft  un  peu  fau- 
ve. Son  corcelet  eft  lilTe  ,  brillant ,  &  vu  à  la  loupe  paroît 
un  peu  ponâué.  Ses  étuis  ont  trois  lignes  longitudinales  , 
îifies  ,  élevées  ,  dont  la  première  ôc  la  féconde  en  com- 
mençant à  compter  par  le  côté  extérieur ,  font  jointes  en- 
femble  par  une  boffe  ,  qui  eft  pofée  un  peu  plus  bas  que  le 
milieu  des  étuis  :  l'efpace  entre  ces  lignes  eft  finement 
ponctué.  Cette  efpéce  a  une  particularité  ,  c'eft  que  fon 
ventre  déborde  d'un  bon  tiers  fes  étuis.  On  trouve  cet  in- 
fe£ie  dans  les  charognes,. 

4.  PELTIS  nigra  ,  elytris  lineis  tribus  ehvatis  acuûs } 
/patio  interjecio  veluti  compiicato  ,  llioracejcabro. 

Le  bouclier  noir  chiffonné  à  corcelet  raboteux. 

Jjonguear  î  §  lignes.     Z,ar|-c;ur  z  lignes 

Cette  eipéce  reilemble  beaucoup  à  l'avant-cemiere 

pour 


DEsInSECTES.  121 

^our  la  grandeur  ôc  la  forme.  Son  corcelet  efl:  un  p^u 
raboteux.  Les  étuis  ont  chacun  trois  lignes  relevées;  dont 
l'extérieure  eft  extrêmement  aiguë  ^  6c  paroît  comme  rom- 
pue vers  le  bas  :  l'efpace  qui  eft  entre  ces  lignes  ,  eft 
tout  plifTé  &  comme  chiffonné.  Cet  infetle  a  le  corcelet 
large  &  bordé  ,  ôc  les  étuis  terminés  par  une  efpéce  de 
gouttière  comme  le  premier.  On  le  trouve  dans  les  mêmes 
endroits. 

5.  P  E  LT I S  nlgra  ,  elytris  l'ineis  tribus  elevatls  acutls  j 
/patio  interjecto  veluti  complicato  >  thorace  lavi. 

Le  bouclier  noir  chiffonné  à  corcelet  Hffe. 

Longueur ,  Largeur  idem. 

On  n'apperçoit  d'autre  différence  entre  cette  efpéce  ôC 
la  précédente  ,  que  celle  de  fon  corcelet  qui  eft  liffe  & 
nullement  raboteux.  Sa  couleur  noire  eft  affez  matte  & 
point  du  tout  brillante. 

6.  P  E  L  T  I  S  nigra ,  lineis  tribus  elevatis  acutis ,  thorace 
ferrugineo. 

Linn  faun.  fuse.  n.  i%6.  Caflida  nigra  ,   clypeo  ferrugineo  ,  elytris  linea 

elevaia. 
Linn.  fyft.  nat.  eih.  lo,  ;;.  560  ,  ?i.  tj.  Silpha  nigra  elytris  obfcuris  ,  linea  ele-i 

Vdta  unica  ,  clypeo  retulb  teftaceo. 
Ra'j.  in',  p.  90  ,  n.  10.  Scarabxus  primo  fimilis ,  parum  canaliculatus  1  fcapulis 

croceis. 

Le  bouclier  à  corcelet  jaune. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  z  §  lignes. 

Cette  belle  efpéce  reffemble  beaucoup  aux  précédentes 
pour  la  forme.  Ses  antennes  font  noires  :  leur  dernier  arti- 
cle forme  un  bouton  allongé  ,  ôc  les  trois  d'enfuite  font 
affez  larges  ôc  enfilés  par  leur  milieu.  Le  corcelet  eft  d'un 
jaune  couleur  de  rouille  ,  ôc  avec  le  fecour^  de  la  loupe  , 
cette  couleur  paroît  due  à  beaucoup  de  petits  poils  jaunâ- 
tres fort  courts.  Ce  corcelet  eft  large  ,  bordé  ,  raboteux  ÔC 
un  peu  échancré  en  devant  pour  laiffer  paroitre  la  tcte. 
Les  étuis  font  noirs  ,  bordés  à  l'extérieur  par  une  gouttiè'- 
Tome  /.  Q 


12  2  Histoire     a  b  r.  é  g  é  e 

re ,  &  ont  au  milieu  trois  lignes  longitudinales  élevées  , 
principalement  1  extérieure ,  qui  parole  interrompue  vers  la 
fin.  Tout  l'animal  eft  ovale  )  oblong  &  applati.  On  le 
trouve  dans  les  charognes  &.  les  endroits  les  plus  fales. 

7.  P  E  L  T I  S  nigra  ,  thorace  elytr'ifque  teflacels  ,  t/iora- 
cis  macula  coleoptrorumque  punciis  quinque  nigris, 
Planch.  2  ,  Hg.  1 . 

Le  bouclier  jaune  à  taches  noires. 
Longueur  6  lignes.     Largeur  5  Lignes. 

Ce  bouclier  eft  une  des  plus  jolies  efpéces  de  ce  genre. 
Sa  tête  ,  fes  antennes ,  fon  corps  ôc  fes  pattes  font  noirs.  Le 
eorceiet  eft  large  ,  bordé  ,  noir  au  milieu  ,  jaune  pâle 
fur  les  bords  ;  en  devant  il  a  une  échancrure  qui  laifle 
la  tête  à  découvert.  Les  étuis  font  du  même  jaune  ,  &  por- 
tent chacun  deux  points  ronds  noirs,  luifans  ,  ôc  tellement 
placés  ,  que  ces  quatre  points  forment  un  quarré  lojrfque 
les  étuis  font  fermés  :  de  plus  l'écuffon  efl:  noir ,  ainfi  que 
les  bords  des  étuis  qui  lui  font  contigus  ,  ce  qui  forme  ea 
tout  cinq  taches  noires.  Ces  étuis  font  bordés  d'une  gout- 
tière ôc  ont  chacun  dans  leur  milieu  trois  lignes  longitudi- 
nales peu  faillantes.  Cet  infetle  eft  affez  rare  ;  on  le  trouve 
dans  les  bois  avec  les  précédens. 

8.  PELTIS  nigra  iota  ,  elyîris  Ictvihus  ,  punciis  mini- 
mis  excavatis. 

Raj.  inf.  p,  PO ,  n.  9.  lis.  Scarabxus  prxcedetiti  nmilis  ,  f?d  paulo  major  , 
nigrior  ,  elytris  l«vibus. 

La  gouttierei. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  3  lignes. 

Cet  infede  eft  tout  noir  ôc  tout  uni ,  fans  lignes  élevées  j 
ni  ftries.  Ses  antennes  vont  en  grofiiftant  vers  le  bout ,  6c 
leurs  derniers  anneaux  ne  font  que  légèrement  perfoliés. 
La  tête  déborde  le  eorceiet,  qui  eft  large,  bordé,  mais 
fans  échancrure  en  devant.  Les  étuis  vus  de  près  paroiifent 


DES      I  N  S  E  C  T  B[  s;  1*23 

Chagrinés  d'une  infinité  de  petits  points  :  du  refte  ils  font 
unis ,  &  ont  feulement  pout  rebord  une  efpéce  de  gouttière 
bien  marquée  ,  ce  qui  a  fait  donner  le  nom  de  gouttière  à 
cette  efpéce.  On  la  trouve  dans  les  bois  humides  6c 
pourris. 

p.  P  E  L  T I S  tota  teflacea. 
Le  bouclier  fauve. 

JLongueur  1  f  lignes.     Largeur  i  |  ligne, 

^on  corps  eft  partout  de  couleur  teftacée  ou  fauve  ï 
à  l'exception  du  haut  des  antennes  qui  eft  noir.  Son  corce- 
let  &  fes  étuis  font  ponctués  finement  &  irréguliérenieut. 

lo.  PELTIS  /ligro -fufca  fubvilloja. 
Le  bouclier  brun  velouté. 

Longueur  1  §  ligne.      Largeur  ~  ligne. 

L'air  &  le  port  de  cette  efpéce  la  feroient  d'abord  pren- 
dre pour  une  mordelle  ,  mais  fes  antennes  &  fes  tarfes , 
ainfi  que  la  forme  de  fon  corcelet  1  éloignent  de  ce  genre  j 
&  la  rapprochent  de  celui-ci  La  couleur  de  cet  infecte  eft 
la  même  partout ,  brune  ,  un  peu  noire  ,  mais  elle  paroît 
changeante  à  caufe  des  petirs  poils  courts  dont  fon  corps 
eft  couvert.  Son  corcelet  eft  larg'=; ,  &  prefque  point  bor- 
dé ,  en  quoi  il  diffère  de  celui  des  autres  boucliers.  Ses 
étuis  ne  font  ni  (triés  ,  ni  pointillés.  Son  allure  reffemble  à 
celle  des  mordelles  ,  c  eft-a-dire  qu'il  a  de  1  ngues  patres 
avec  lefquelles  il  marche  comme  en  boitant.  JNous  l'ayons 
trouvé  à  terre  dans  le  fable. 

C  U  C  U  J  U  S.   Buprefiis  linn, 

LE      RICHARD. 

Antennce  ferratœ.  brèves.         Antennes  co'.irtes  en  fcie. 

Thorax  fubtus  nudus.  Corcelet  uni  &  fimple  en  def- 

fous. 


124  Histoire   ABRÉcéE 

Caput  dîmidium  intra  thora-  Grofl'e  tcre  renfoncée  à  moitié 
çcm  ,  crajj'um.  dans  le  corcelet. 

Nous  avons  ôté  à  ce  genre  le  nom  de  buprefte  ,  qui  lui 
avoit  été  donné  par  quelques  Natur;ilifies  modernes  ,  & 
qui  a  toujours  défigné  parmi  les  anciens  un  autre  genre 
auquel  nous  l'avons  reftitué.  A  la  place  de  ce  nom  nous  lui 
avons  donné  celui  de  cucujus  employé  par  les  anciens 
pour  défigner  un  infefte  d'un  vert  doré  ,  tel  que  font 
la  plupart  des  efpéces  de  ce  genre. 

Le  caradere  eirentiel  de  ce  genre  eft  d'avoir  des  anten- 
nes compofées  d'articles  triangulaires  ,  qui  reflemblent  à 
des  dents  de  fcie  ,  ce  qui  donne  à  l'antenne  qui  eft  aflez 
courte  ,  la  figure  d'une  fcie  :  de  plus  le  corcelet  de  ces  in- 
feftes  efi:  uni  en  deffous  ,  &  dénué  d'une  efpéce  de  pointe 
que  l'on  remarque  dans  le  genre  fuivant  ,  qui  d'ailleurs 
reflemble  afTez  à  celui-ci  pour  la  forme  des  antennes-. 
Un  autre  caractère  accelToire  &  moins  eflentiel  fe  tire 
de  la  pofition  de  la  tête  ,  qui  quoiqu'affez  greffe  ,  eft  à 
moitié  renfoncée  dans  la  partie  antérieure  du  corce->. 
ict. 

Je  ne  connois  ni  la  larve  ,  ni  la  chryfalide  de  ces  infec- 
tes ,  qui  font  tous  affez  rares  dans  ce  Pays-  ci.  Quant  aux 
înfeÊles  parfaits  ,  à  l'exception  du  richard  triangulaire  , 
dont  la  partie  antérieure  plus  large  ,  donne  à  l'animal  une 
forme  approchant  de  celle  d'un  triangle  ,  tous  les  autres  , 
tant  d'ici  que  des  Pays  étrangers  ,  ont  un  corps  allongé  en 
forme  d'olive.  On  peut  dire  que  ce  genre  renferme  les 
plus  belles  efpéces  d'infedes.  Parmi  celles  que  nous  Trou- 
vons autour  de  Paris  ,  il  y  en  a  trois  très-belles  ,  à  qui  il  ne 
manque  que  la  grandeur  pour  les  faire  remarquer  davan- 
tage ,  mais  les  Pays  étrangers  en  fourniffent  de  très -gran- 
des &  très-brillantes  :  c'ett  ce  qui  nous  a  por:é  à  donner  le 
nom  de  richard  à  cet  infe£le  ,  fur  lequel  en  voit  briller 
l'or  &c  la  couleur  de  rubis  la  plus  éclatante  :  du  refte  ces 
infeftes  font  rares ,  &  d'autant  plus  difficiles  à  trouver  , 
que  dès  qu'on  en  approche  j  ils  fe  laiiTent  tomber  à  terre 


DES    Insectes.  12^ 

&  rouler  le  long  des  feuilles  des  arbuftes  fur  lefquels  ils 
étoient* 

I.  CUCUJUS  aureus  ,  elytrorumfojfidis  quatuor  im-, 
prejjis  ni  tenu  bus. 

Linn.frjl.  nat.  edit.  lo,  p.  409  ,  n.  7.  Bupreftis  clytris  ferratis  longitudinallteï 

fulcatis,  maculis  duabus  aureis  impreflis  ,  thorace  pundato. 
Liiin.fuun.  fuec.  n.  556.  Bupréfiis  fulco-xnxa  ,  elytris  nwculis  sneis  impreffis. 

Le  richard  à  fojfettes. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  z  lignes. 

Cette  belle  efpéce  eft  d'une  couleur  dorée  ,  un  peur 
brune  6c  foncée.  Ses  antennes  font  un  peu  plus  courtes 
que  fon  corcelet.  Ses  yeux  font  gros  comme  ceux  de  routes 
les  efpéces  de  ce  genre  ,  &c  s'approchent  beaucoup  l'un  de 
l'autre  par  derrière.  La  têts  e(t  large  ,  courte  &  a  moitié 
cachée  &  enfoncée  fous  le  corcelet.  Celui-ci  auffi  large 
que  les  étuis  ,  a  moitié  moins  de  longueur  que  de  largeur, 
&  paroît  bordé  fur  les  côtés.  Les  étuis  allongés  &  un 
peu  bordés  fe  terminent  en  pointe.  On  obferve  fur  chacun 
d'eux  trois  lignes  longitudinales  élevées  ,  dont  les  deux 
intérieures  plus  marquées  que  l'extérieure  fe  joignent  vers 
le  bas  :  ma's  de  plus  chaque  étui  a  deux  enfoncemens 
ou  foffettes  ,  une  plus  haut  vers  le  tiers  de  l'étui ,  l'autre 
un  peu  plus  bas.  Ces  foffettes  répondent  à  celles  de  l'autre 
étui ,  &  les  quatre  enfemble  paroiffent  difpofées  en  quarré  ; 
elles  font  encore  plus  brillantes  que  \i  refte  du  corps  ,  & 
femblent  d'une  couleur  d'or  vif.  Les  pattes  &  le  deffous  du 
corps  de  l'infede ,  font  d'un  or  plus  brun.  Ce  n'eft  que 
■depuis  une  couple  d'années  que  Ton  a  trouvé  ce  bel 
animal  autour  de  Paris.  Il  s'eft  rencontré  dans  les  Chantierâ 
de  bois  ,  fur-tout  dans  flfle  Louvier  où  on  en  a  pris 
plufieurs  :  peut-être  nous  vient -il  de  quelqu'endrôit  plus 
éloigné  :  fa  larve  qui  probablement  vit  dans  les  troncs  d'ar- 
bres ,  aura  été  tranfportée  ici  avec  le  bois  dans  lequel  elle 
étoit  renfermée  ;  ce  qui  nous  aura  enrichi  de  cette  belle 
efpéce. 


'izê  Histoire    ab  ké  ci  e. 

2.  CUCUJUS  viiidi  -  a.neus  ,  pzincils  quatuor  imprejjls 
albis. 

.Linn.  fyfl.  nat.  edh.  lo  ,  p.  408  ,  n.  i.  Bupreflis  elytris  fafligiatis  muticis  macit; 

lis  quatuor  albis  ,  corpore  cœruleo. 
J^eche  nov.  inf.fpec.  p.  11  ,  n.  41. 

Le  richard  à  points  blancs. 

Longueur  ï  Ihnes.    Largeur  i  j-  ligne. 

Cetre  efpéce  eft  une  des  plus  allongées.  Tout  fon  corps 
eft  d'un  verc  doré  un  peu  bleuâtre  en  deflbus  :  mais  ce  qui 
la  difîingue  ce  font  quatre  foflettes  blanches  ,  ou  quatre 
points  blancs  enfoni.cs  qu'on  voit  fur  fes  éruis  ,  deux 
fur  chacun.  Un  de  ces  points  eft  fur  le  bord  extérieur 
de  l'étui ,  fur  le  milieu  de  ce  bord  ,  proche  le  ventre,  c  eft: 
le  plus  grand  :  l'autre  fe  trouve  au  bord  intérieur  ,  atte- 
nant la  future  vers  les  trois  quarts  de  cette  future  en 
defcendant ,  &  tout  vis-à-vis  Ion  pareil  (itué  fur  l'autre 
étui  :  ce  dernier  eft  le  plus  petit.  Tout  le  deffus  de  finfecle 
vf]  à  la  loupe  paroît  finement  pointillé.  Cette  efpéce  a  été 
trouvée  dans  des  Chantiers  de  bois, 

3.  CUCUJUS  viriJi  -  aura  tus ,  oblongus  y  thorace  puncr. 
tato  ,  elytrisjlriatis.  Planch.  2  ,  fig.  2. 

Li'^n.f^un.  ftcec.  n.  $^^.  Bupreflis  viridi-.^nea  immaculata. 
Linn.  Jjji.  nat.  edit.  10  ,  p.  40?  ,  n.  S.  Bupreftis  r.uftiça. 

X^  richard  doré  àjîries. 
Longueur  7  lignes.     Largeur  i  lignes. 

Sa  couleur  eft  par  tout  fon  corps  d'un  vert  doré  &  très- 
brillant.  Sa  tête  ôc  fon  corceletfonr  ponctués.  Ses  yeux  font 
de  couleur  rouge  ,  un  peu  brune.  5ur  la  partie  inférieure 
de  fon  corcelet ,  immédiatement  avant  l'écuffon  ,  il  y  a 
un  enfoncement  arrondi ,  bien  marqué.  Les  étuis  allon- 
gés ,  étroits  ,  ôc  qui  n'ont  point  de  rebords  ,  font  chargés 
chacun  de  dix  ftries  longitudinales  ,  formées  par  autant  de 
rangées  de  points.  Ce  bel  infetle  m'a  été  donné.  Il  a  été 


D  ES    I  N  s  E  C  T  E  s.  '127 

trôuvd  à  Paris   même,  clans  ie  jardin  des  Apcticaires, 
&  autour  de  Paris  ,  fur  des  buiffcns. 

4.    CUCUJUS  aneus  ,   dytrls  fitjcis  ^  thorace  rubro 
fafciis  jujcii'  Fianch.  2 ,  lig.  3 . 

Le  richard  rubis, 

honguear  ■>,  lignes .    Largeur  i  cligne. 

Le  deflbus  du  corps  de  cet  infetle  ,  ôc  fes  cu'.fTes  font 
d'un  beau  rouge  cuivreux  ,  brillant  &  éclatant, qui  imite 
la  couleur  du  rubis.  Ses  jambes  font  d'un  noir  verdâtrcj 
ainli  que  fes  antennes.  Sa  tête  eft  d'un  beau  rouge  brillant^ 
fes  yeux  feulement  font  noirs.  Le  corcelet  eft  de  même 
couleur  que  la  tête,  mais  il  a  deux  bandes  brunes  longi-- 
tudinales  ,  une  de  chaque  côté  ,  qui  divifent  la  couleur 
rouge  en  trois  bandes.  Les  étuis  font  bruns  ôc  un  peu  cui- 
vreux, chargés  de  points  ferrés,  qui  les  font  paroître  com- 
me ridés.  Les  antennes  font  un  peu  plus  longues  que  la- 
îête.  Ce  bel  infeûe  a  été  trouvé  fur  un  rofier. 

j;.  CUCUJUS  viridi-cupreiis  ,  lisvis  oblongiis. 
Le  richard  vert  allongé. 

Longueur  i  §  lignes.    Largeur  §  ligne. 

On  voit  par  les  dimenfions  que  nous  donnons  de  cette' 
efpéce,  quelle  eft  étroite  &:  affez  allongée.  Sa  largeur  eft 
à  peu  près  la  même  par- tout,  feulement  l'extrémité  pofté- 
rieure  va  un  peu  en  fe  rétréciffant.  Quant  à  la  couleur ,  cet 
infede  eft  tout  vertj  un  peu  doré  ;  il  n'y  a  que  fes  yeux 
qui  foient  d'un  brun  clair.  Les  antennes  font  courtes  ,  n'é- 
galant pas  la  longueur  du  corcelet.  Elles  font  figurées  en' 
fcie.  La  tète  eft  large  &  applatie.  Le  corcelet  eft  prefque 
quarré,  aufli  long  que-large,  applati  en  deffus  ,  un  peu 
inégal,  avec  des  rebords  fur  les  côtés.  L'infede  vu  à  la 
loupe  ,  paroît  tout  parfemé  en  deffus  d'un  nombre  infini  de 
petits  points  rangés  fans  aucun  ordre  ,  qui  le  rendent  com- 
me chagriné,  On  trouve  affez  fouyer^t  ce  petit  animal  fu* 


•128  Histoire   ABRécéE 

Jes  feuilles  des  charmilles  ,  mais  il  elt  diPncilc  à  attrapée  > 

fe  laifîant  glifler  à  terre  dès  qu'on  veut  le  prendre. 

<S>  C  UC  U  J  U  S  fufco-cupreus ,  tnangiilaris ,fafciis  un.', 
dulatis  vlllojo-albidls. 

Le  richard  triangulaire  onde. 

Longueur  i  ^  Hjne.     Largeur  i  ligne, 

La  plus  grande  largeur  de  cet  infeSe  _,  eft  à  la  jondion 
du  corcelet  avec  les  étuis ,  qui  vont  en  fe  rétiéciiïant  & 
iîniiïent  en  pointe  ;  enferre  que  cet  animal  étant  prefque 
auffi large  que  long,  a  une  forme  triangulaire.  Sa  tête  eft 
:très-applatie  :  fes  antennes  font  courtes  ,  égalant  à  peine 
la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  eft  aufti  fore -court  & 
comme  écrafé,  mais  large  ,  avec  des  rebords  furies  côtés. 
Poftérieurement,  ilfeteimine  irrégulièrement.  Tout  i'in- 
fede  eft  d'un  brun  noirâtre,  cuivreux.  Ses  étuis  font  parfe- 
xnés  de  quelques  points ,  d'où  partent  des  poils  blancs.  Ces 
petits  poils  forment  fur  les  étuis  quatre  ou  cinq  bandes 
tranfverfes  ,  mais  ondées,  &  comme  en  zigzag.  Ontrou- 
ve  cet  infefte  furies  feuilles  d'orme.  Il  fe  laifte  tomber, 
/comme  le  précédent ,  dès  qu'on  veut  le  prendre. 

iV.  B.  Les  Pays  étrangers  fourniffent  beaucoup  d'efpé- 
ces  de  ce  genre  ,  dont  nous  ne  pouvons  faire  mention  ici, 
6c  que  l'on  voit  dans  les  cabinets  des  curieux.  La  France 
en  fournit  aulTi  quelques-unes.  J'en  ai  rt-çuune  entr'autres 
de  Languedoc  ,  que  ma  envoyée  M.  l'Abbé  de  SauvageSj, 
dont  je  ne  donnerai  ici  que  le  nom  ôc  les  dimenfions. 

C  U  C  U  J  U  S  ater  ,    thorace  fcabro  ,  pulverc  albicants 

confperf'o  ,  elytris  obfoletejlriatis, 
jLon^ueur  9  lignes.    Largeur  3  §  lignes. 


.Su-'. 


ELATER. 


DES    Insectes;  'i  a;»' 

E  L  A  T  E  R. 

LE    T  A  U  P  I  N. 

Antenne  ferratit  velfill-  Antennes  en  fcie  ou  à  fî- 
formes  iritra  capitis  cavlta-  lets ,  qui  fe  logent  dans  une 
temfubtus  recepta.       •  rainute  formée  en  defîbus  de 

la  tête. 

Thorax  fuhtus  aculeo  intra  cari-  Corcelet  terminé  en  deffous  par 
tatan  abdominis  ncepto.  une  pointe  reçue  dans  une  cavité 

du  ventre. 

Le  cara£tere  efTentiel  de  ce  genre,  efl  d'abord  d'avoir  les 
antennes  ou  en  forme  de  fcie,  femblables  à  celles  du  genre 
précédent ,  ce  qui  fe  remarque  dans  les  individus  mâles  , 
ou  en  fimples  filets  ,  ce  qui  efl  ordinaire  aux  femelles:  de 
plus ,  dans  les  uns  ôc  les  autres ,  ces  antennes  fe  logent 
dans  une  longue  rainure  ,  qui  eft  creuféc  en  deffous  de  la 
tête  ôc  même  du  corcelet.  Le  fécond  cara£tere  particulier 
anx  taupins  fe*  tire  de  la  forme  du  corcelet,  qui  en  deffous, 
fe  termine  par  une  longue  pointe  ,  qui  entre  comme  par 
reffort  dans  une  cavité  pratiquée  dans  la  partie  fupérieure 
du  deffous  du  ventre. 

G'eft  par  le  moyen  de  cette  efpéce  de  relTort,  que  ces 
infedes ,  lorfqulls  font  renverfés  fur  le  dos ,  parviennent  à 
fauter  affez  vivement  en  l'air,  ce  qui  leur  a  fait  donner  le 
nom  âiélater  ,  ôc  par  d'autres  Naturaliftes ,  celui  de  nota- 
peda,  d'où  l'on  a  tiré  le  nom  François  taupin.  Pour  conce-; 
voir  ce  méchanifme  ,  qui  eft  allez  fingulier,  il  faut  pren- 
dre un  de  ces  infeftes ,  ôc  le  pofer  renverfé  fur  le  dos.  Ce 
taupin  qui  ne  peut  aifément  fe  retourner  ,  redreffe  fa  tête 
ôc  fon  corcelet ,  ôc  retire  par  ce  mouvement  la  pointe  inr 
férieure  de  fon  corcelet  de  la  cavité  du  bas  ventre  ,  dans 
laquelle  elle  étoit  logée.  Cette  pointe  eft  dure  ôc  très-lifle. 
La  cavité  du  ventre  n'eft  pas  moins  lifle,  ôc  fon  entrée  a 
Tome  L  R 


I30  Histoire     ABRÉcéE 

un  peu  d'élévation.  Pour  lors  ,  le  taupin ,  qui  étoit  très- 
redrefTéj  fe  replie  un  peu  ,  ôc  la  pointe  de  fon  corcelet 
rentrant  dans  la  caviré  du  ventre  ,  retombe  comme  un  ref- 
fort ,  dès  qu'elle  a  pafTé  l'élévation  de  l'entrée ,  ce  qui  fait 
faire  à  l'infecte  un  foubrefaut  afiTez  confidérable.  La  partie 
du  milieu  de  fon  corps  ,  le  corcelet  &  le  haut  des  étuis 
allant  frapper  vivement  le  plan  fur  lequel  l'infetle  eft  pofé, 
il  eft  élancé  &  pouffé  en  l'air  ,  &  en  retombant ,  fouvent  il 
fe  trouve  retourné  fur  fes  pieds. 

Outre  cette  pointe  finguliere  du  taupin ,  on  doit  encore 
faire  attention  à  la  forme  particulière  de  cet  infeéle.  Tout 
fon  corps  eft  affez  allongé  &  fe  termine  poftérieurement  en 
pointe.  Son  corcelet  forme  une  efpéce  de  quatre  long, 
dont  les  deux  angles  poftérieurs  finiifent  aufli  en  pointes  , 
quelquefois  affez  aiguës. 

Quant  aux  larves  de  ces  infeâes,  elles  fe  trouvent  dans 
les  troncs  d'arbres  pourris ,  où  elles  vivent  ôc  fe  métamor- 
phofent.  C'eft  aufli  dans  les  mêmes  endroits ,  où  l'on  trou- 
ve fouvent  une  partie  desefpéces  de  ce  genre ,  tandis  que 
d'autres  fe  rencontrent  fur  les  fleurs. 

ï .   E  L  A  T  E  R  thorace  elytrisque  rubris,  Planch.   2  j 

Le  taupin  rouge. 

Longueur  8  lignes.    Largeur  3  lignes. 

Le  corcelet  de  cet  efpéce  eft  rouge  &  finement  pondue. 
Les  étuis  font  de  la  même  couleur  &  ftriés  ,  outre  beau- 
coup de  petits  points ,  d'où  partent  quelques  poils  courts. 
Les  antennes  font  noires  ôc  bien  formées  en  fcie.  Quant  au 
refte  de  la  couleur,elle  varie.  Lorfque  l'animal  eft  jeune  & 
nouvellement  métamorphofé,  le  deffous  de  fon  corps^fa  tê- 
te ôc  fes  pattes  font  d'un  rouge  couleur  de  chair;  mais  quand 
il  eft  un  peu  plus  vieux,  au  bout  de  quelques  jours  ,  tout 
ie  deffous  de  f  infeâe  ôc  fa  tête  font  noirs  ^  ainfi  que  l'écuf- 
fon  ,  qui  eft  bien  marqué  dans  cette  efpéce.  Je  l'ai  trouvé 
dans  des  troncs  de  faules  pourris. 


DES    Insectes.  131 

£.  E  L  A  T  E  R  niger ,  elytrls  rubrls.  Linn.  faun.  fuec» 

574- 

Linn.  fjjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  40)  ,  n.  n.  Elater  fanguineus- 
[Le  taupln  à  étuis  rouges. 

Longueur  î  lignes.     Largeur  i  §  ligne. 

Il  varie  pour  la  grandeur  ;  on  en  trouve  qui  n'ont  pas  à 
beaucoup  près  les  dimenfions  que  nous  donnons.  Tout 
l'infede  eft  noir ,  à  l'exception  des  étuis  ,  qui  font  rouges. 
Ces  étuis  ont  quelquefois  la  pointe  un  peu  noire  ,  ôc  un 
pointnoir  chacun  vers  le  haut,  ce  qui  cependant  n'eft  pas 
confiant.  Les  antennes  font  en  fcie,  fur-tout  dans  les  mâ- 
les. Le  corcelet  eft  luifant ,  poli ,  &  vu  à  la  loupe ,  il  paroît 
chargé  de  quelques  poils  noirs.  Les  étuis  ont  chacun  dix 
ftries  ferrées  ,  formées  par  autant  de  rangées  de  petits 
points.  On  trouve  cet  infefte  dans  les  bois ,  fous  les  écor- 
ces  des  arbres. 

3.  ELATER  niger,  elytris  flavis. 

Le  taupin  à  étuis  jaunes  êC  corcelet  lijje. 
Longueur  5  lignes.     Largeur  1  ^  ligne. 

Cette  efpéce  donne  les  variétés  fuivantes. 

a.  Elater  niger ,  elytris  omniiio  flavis. 

b.  Elater  niger  ^  elyirisflavis  api  ce  ni  gris, 

c.  Elater  niger  ^  elytris  tejlaceofu/cis. 

On  voit  que  ce  taupin  varie  infiniment,  &  peut-être 
n'eft-ii  lui-même  qu'une  variété  de  Tefpéce  précédente. 
Il  lui  reffemble  beaucoup-pour  la  forme,  la  grandeur ,  les 
flries  des  étuis,  &  même  les  couleurs.  Il  n'y  a  que  la  cou- 
leur des  étuis  qui  foit  différente.  Dans  tous ,  elle  eft  jaune  ; 
mais  ce  jaune  eft  quelquefois  clair  ôc  couleur  de  paille; 
d'autres  fois  il  eft  brun  &  rougeâtre  ,  ce  qui  l'approche  en- 
core davantage  de  1  efpéce  précédente.  De  plus,  une  au- 
tre relfemblance  avec  le  taupin  à  étuis  rouges ,  c'eft  que 


132  Histoire     ABRéG^E 

celui-ci  a  quelquefois  fur  le  haut  des  étuis  les  deux  points 
noirs ,  dont  nous  avons  parlé  ,  ainfi  que  l'extrémité  des 
étuis  noirs,  ce  qui  fouvent  audî  ne  fe  rencontre  pas.  On 
trouve  cette  efpéce  avec  la  précédente  ,  dans  les  bois 
pourris. 

^.  E  L  A  T  E  R  thoracz  villofà ,  elytris  tejlaceis  api  ce  ni"^ 
gris.  Llnii.faun.fuec.  «.  yyj. 

JÀ^.  loq.  f .  387  5  n,  18.  ScarabjBus  ex  fufco  rufefcens  five  caftaneiis. 

Raj.  inf.p.  sz.  n.  6.  Scarabsus  amennis  aniculatis  quaiito  &  quimo  a:qualJs. 

Le  taupin  à  corcelet  velouté, 

'Longueur.  Largeur  idem. 

Il  donne  les  variétés  fuivantes. 

7k,  Elater  thorace  villqfo ,  elytris  flavefcentihus  aplct 

ni  gris. 
h.  Elater  thorace  villqfo ,  elytris  rubefcentibus  apicô 

nigris. 

On  feroit  encore  porté  à  prendre  cette  efpéce  pour  une 
variété  des  deux  précédentes.  Elle  leur  reffemble  par- 
faitement ;  feulement  fon  corcelet,  qui  eft  noir,paroît 
jaune ,  à  caufe  des  poils  jaunes  un  peu  bruns  ,  dont  il  eft. 
chargé.  Ses  étuis  ftriés  comme  ceux  des  précédens,  ont 
une  pointe  noire  ,  ôc  varient  pour  la  couleur,  qui  eft  tan- 
tôt d'un  jaune  clair,  tantôt  d'un  brun  rougeâtre.  On  trou- 
ve cet  infede  avec  les  précédens. 

'5.  ELATER  niger ,  thorace  ruhro.  Linri.faun./iiec.  n', 

Linn.fyft.  nat.  edit.  lo,  p.  4oy  ,  n,  S.  Elater  thorace  rubro  nitido  antice  nrgro> 
elytris  corporeque  nigris. 

Le  taupirmoira  corcelet  rouge. 
Longueur  3  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Cette  jolie  efpéce  eft  toute  noire  ,  à  l'exception  du  cor- 
celet ,  qui  eft  rouge.  Les  étuis  cependant  tirent  un  peu 
Iwf  le  bleu.  On  voit  fur  chacun  4'eux  huit  flries ,  formées 


D  E  s      I  N  s  E  C  T  E  s.-  75^ 

par  des  rangées  de  points.  Quant  au  corcelet ,  M.  Lin- 
ncEus  dit  qu'il  a  les  bords  antérieurs  &  poftérieurs  noirs  ^ 
ce  qui  formeroit  comme  une  bande  rouge  au  milieu.  Le 
mien  a  bien  le  bord  poftérieur  un  peu  noir,  mais  tout  le 
refle  eft  rouge.  Peut-être  cette  différence  vient -elle  du 
fexe,  ce  que  je  ne  puis  décider  ,  n'en  ayant  qu'un  feul. 

6.  Eh  AT  E.^  i^orace'nigro  ,  ci rcu/o  rnbro  ^  elytris  fui' 
ris  y  cruce  nigra. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  10,  p.  404,  n.  6.  Elater  thorace  nigro  lateribusfcrrugineis, 
coleoptris  flavis  cruce  nigra  ,  margineque  nigro. 

Le  taiipin  porte-croix. 

Longueur  $  lignes.    Largeur  i  ^  ligne.' 

Sa  tête,  fes  antennes,  fes  pattes  &  le  deiïbus  de  fon 
corps  font  d'un  brun  noir ,  avec  un  peu  de  jaune  cependant  ' 
furies  bords  du  ventre  &  du  corcelet  en  deffous.  Par  def- 
fus ,  le  corcelet  eft  noir ,  avec  un  cercle  rouge  interrompu- 
en  devant,  ou,  fi  l'on  aime  mieux,  le  corcelet  eft  rouge 
bordé  de  noir ,  avec  une  grande  tache  noire  au  milieu  , 
qui  fe  confond  avec  le  bord  antérieur  ;  enforte  qu'il  ne 
refte  qu'une  bande  rouge  prefque  circulaire.  Ce  corcelet 
;VÛ  de  près  paroît  finement  pointillé.  Les  étuis  ont  chacun 
dixftries  longitudinales  formées  par  des  points  ferrés.  Le 
fond  de  leur  couleur  eft  d'un  jaune  fauve ,  avec  une  efpé- 
ce  de  croix  noire.    Cette  croix  eft  formée  par  la  future 
longitudinale  des  étuis,  qui  eft  noire,  &  une  large  bande 
tranfverfale  de  même  couleur ,  qui  fe  trouve  fur  le  milieu 
des  étuis.  Outre  cette  croix,  les  étuis  ont  encore  chacun. - 
en  haut,  vers  leur  angle  extérieur,  une  bande  noire  lon- 
gitudinale courte,  qui  ne  parcourt  guères  que  le  tiers  de  ' 
leur  longueur.  Les  antennes  font  légèrement  en  fcie.  Ce  - 
bel  infefte  m'a  été  donné. 

7.  E  L  A  T  E Vi.fuJcQ-viridi-aneus.  Linn. faun.fliec.  /z. 5'75'«  • 

ÎÀnn.  Jyjl.  nat.  edit.  rc  ,  p.  40$  ,  n,  ii,  El.uer  pedinicornis.  • 
Xi/Z.  tab,-mut,  t,  ij ,  f,  14, . 


154  Histoire    a  b  r  é  g  é  e 

Z,iji.  loq.  p.  587  ,  n.  i').  Scarabius  c  nigro  virens,  coriiiculis  altero  tantuns 

verfu  peftinatis.  (  Maf.  ) 
Aâ.Upf.  17^6,  p.  iî,/2.  3.  Notopcda  nigro  -  aenea,  antennis  fimplicibus. 

Le  taupiri  brun  cuivreux. 

J^ongueur  6  lignes.     Largeur  i  lignes. 

Cet  infede  eft  d'une  couleur  brune ,  tirant  fur  le  vert  ôc 
un  peu  cuivreufe.  Ses  étuis  ont  chacun  neuf  ftries  ôcfont 
chargés  de  petits  points,  du  fond  defquels  partent  des  poils 
courts,  que  l'on  découvre  avec  la  loupe.  Ces  étuis  font 
aulfi  un  peu  bordés  ,  fur-tout  vers  le  bas  ,  ce  qui  ne  fe 
rencontre  que  très  -  rarement  dans  les  efpéces  de  ce  genre. 
Les  antennes  formées  en  fcie  ,  font  plus  courtes  que  le 
corcelet  :  les  dents  de  la  fcie  font  beaucoup  plus  marquées 
dans  les  mâles.  Ceux-ci  font  plus  verdâtres,  ôcles  femelles 
plus  noires  ôc  plus  cuivreufes.  J'ai  trouvé  cet  infeiSte  cou- 
rant à  terre ,  dans  les  brouffailles. 

8.  EL  A  T  E  R  nigro  fuf eus  cinereo-nebulofus, 

TJinn-  f.iun.  fuec-  n.  577.  Elater  totus  nigro-fufcus. 
Linn.  fyjl.  nat.  edit.  10, p.  406,  n.  ij.  Elater  niger. 

Raj.  inf.  p.  78  ,  n.  14.  Scarabseus  minor  longo  &  angufio  corpore,  totus  ni- 
ger,  faltattix. 

1.  Raj.  inf.  p.  91  ,  n,  u  Scarabxus  antennis  articulatis  primus,  maxime  vulgarisa 
AEl-Upf   i7]6,p.  15  ,  n.  4.  Notopeda  atra  ,  antennis  fimplicibus. 

2.  Raj  inf  p.  9z,n.  }.  Scarabxus  antennis  articulatis  tertius. 

A6Î.  Ûpf.  i;jé  ,  p.  lî  ,  n.  5.  Notopeda  futca  ,  antennis  fimplicibus, 
Lijl.  lab.  mut.  t.  17  ,/•  '4. 

Le  taupin  brun  nébuleux. 

Longueur  5  lignes.    Largeur  1  lignes. 

Cette  efpéce ,  une  des  grandes  de  ce  genre ,  eft  plus 
large  ôc  moins  allongée  que  les  autres.  EJle  eft  toute  d'un 
brun  noir  ,  couverte  de  poils  gris  très-courts  ,  qui  la  ren- 
dent nébuleufe.  La  quantité  plus  ou  moins  confidérable 
de  ces  poils  fait  varier  fa  couleur ,  ce  qui  a  induit  Raj  ÔC 
l'Auteur  des  Aftes  d'Upfal  en  erreur;  ils  ont  fait plufieurs 
efpéces  d'un  feul  ôc  même  infeûe.  Sous  les  poils  ,  les  étuis 
ont  des  ftries ,  mais  difficiles  à  voir,  parce  qu'elles  font  ca- 
jchées.  Les  antennes  brunes  font  plus  courtes  que  le  corce- 


DES    Insectes.  1-5  ^ 

let,  &  mëdîocrement  formées  en  fcie.  Cette  efpéce  a  une 
particularité  très-remarquable  :  ce  font  deux  veficules  qui 
paroilTent  aux  deux  côtés  de  l'anus ,  pour  peu  qu'on  prelTe 
le  ventre.  On  trouve  très-communément  cet  animal  cou- 
rant dans  les  bleds. 

5).  EL  A  TER  niger,  villofo-undulatus\ 

Le  taupln  à  plaques  veilles. 
Longueur  î  lignes.     Largeur  i  j  lignes. 

Le  fond  de  la  couleur  de  cet  infe£le  eft  noir;,  mais  il  eu 
chargé  de  poils  fauves,  un  peu  verdâtres  ,  &  comme  do- 
rés,  qui  forment  des  taches  &  des  ondes  fur  fon  corps. 
Ses  étuis  font  llriés.  On  le  trouve  à  terre ,  dans  les  champs, 

iio.ELATER  niger  j  elytris  viJloJo-murinis, 

Le  taupin  gris-de-fouris. 

Longueur  4  »  î  ^  lignes.     Largeur  i  §  ligne. 

Il  varie  ,  comme  on  le  voit ,  pour  fa  grandeur  :  il  en  eft 
de  même  de  fa  couleur.  En  général  elle  eft  noire  ;  mais  il 
efl  couvert  de  petits  poils  gris-de-fouris  en  plus  ou  moins 
grande  quantité  ,  &  quelquefois  fi  épais  ,  qu'on  ne  peut 
diftinguer  hs  (Iries  qui  font  fur  fes  étuis.  Les  mâles  font 
plus  petits  &  plus  velus  5  les  femelles  font  plus  lifTes  ôc  par 
conféquent  plus  noires.  Elles  font  aufTi  plus  grandes  que 
les  mâles. 

11.  ELATER  niger ,  elytris  fufcis  yjingulofafcia  loiV' 
gitudinali fuira. 

Raj.  inf.p.  78  ,  n.  15.  Scarabœus  minor  longo  &  angufto  corpore ,  elytris  bico-j 
loribns  è  fulvo  &  nigro ,  faltatrix. 

Le  taupin.  bedeau. 
Longueur  4  ùgnes.     Largeur  i  ligne- 
Il  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Sa  tête,  fon  corcelet^ 
&  le  deffous  de  fon  corps  font  noirs;  fes  pattes  font  de  cou- 
leur fauve,  &  fes  étuis  ont  des  ftries  ponàuées.  Ils  font  d'un  ' 
beau  noir  ;  avec  une  bande  longitudinale  fauve ,  affez  lar- 


ri3^  Histoire    abrogée 

ge ,  pofée  dans  leur  milieu.  Leur  bord  extérieur  efl:  auffi  uri 

peu  fauve.  Cet  infefle  eft  très  -  commun  dans  les  champs» 

J2.  ELATER  nîger ,  elytrisfufcls. 

Le  taupin  noir  à  étuis  bruns. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  pourroit  bien  n'être  qu'une  variété  de  là 
précédente  ,  dont  elle  ne  paroît  abfolument  différer  que 
parce  que  fes  étuis  font  d'un  brun  maron^fans  bandes  fau- 
ves. On  les  trouve  fouvent  enfemble. 

'1 3.  ELATER  totus  niger  nitidus. 
Le  taupin  en  deuil. 

Longueur  î  lignes.     Largeur  i  |-  ligne. 

Il  eft  tout  noir,  à  l'exception  de  fes  tarfes  ou  pieds ,  qui 
font  bruns.  Ses  étuis  font  finement  ftriés  &  foncorcelet  eil 
Juifant  6c  pondue.  Tout  l'animal,  vu  à  la  loupe,  paroît 
parfemé  d'un  petit  duvet  de  poils. 

i-j.  ELATER  niger  pedibus  rujis. 
Le  taupin  noir  à  pattes  fauves. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  f  ligne. 

Celui-ci  eft  tout  noir ,  comme  le  précédent ,  mais  fes 
pattes  font  de  couleur  fauve  rougeâtre  :  fon  corcelet  efl: 
liffe  ôc  un  peu  ponûué  ,  &  fes  étuis  font  très  -  finement 
ftriés.  On  trouve  ce  petit  infeâe  fous  les  éçorces  des  vieux 
arbres. 

15.  ELATER  niger  elytrorum  hqfi maçuUs  rubrisi 

Le  taupin  noir  à  taches  rouges. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Il  eft  noir  comme  le  précédent ,  auquel  il  reffemble  in- 
finiment )  fes  pattes  font  pareillement  fauves  ;  fon  corce- 
let eft  liffe  ,  &  fes  étuis  font  ftriés  ;  mais  on  voit  fur  cha- 
■cun  des  étuis,  àleurbafe,  du  côté  extérieur,  une  tache 

d'un 


DES     Insectes.  137 

d'un  rouge  brun ,  qui  ne  fe  voit  pas  dans  l'efpëce  précé- 
dente. Celle-ci  fc  trouve  dans  les  mêmes  endroits  que 
les  autres  de  ce  genre. 

\6.  E  L  A  T  E  KJiiJcus  )  antennls  ferrato-clavads. 

Le  taiipin  à  antennes  en  majfe. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  §  ligne. 

Ceft  la  plus  petite  efpéce  de  celles  que  nous  connoiïïbns 
de  ce  genre.  Elleeft  toute  brune.  Ses  étuis  lont  ftr'és  6c  un 
peu  velus.  Le  corps  eft  plus  large  ôcmcins  allongé  que  dans 
les  autres  efpéces  précédentes.  Ce  qui  paroîtroit  1  élo'gner 
encore  davantage  des  autres  taupins ,  ce  font  fes  anten- 
nes ,  dont  les  trois  derniers  articles  plus  gros  ,  forment  une 
mafle  ,  comme  dans  les  dermeftes.  Néanmoins  les  anten- 
nes en  fcie,  la  rainure  du  defibus  de  la  tête,  dans  laquelle 
elles  font  reçues  ,  la  pointe  du  deffous  du  corcelet ,  qui  lui 
fert  à  fauter  ,  prouvent  que  cet  infefle  ne  peut  être  rap- 
porté qu'à  ce  genre.  Ce  petit  anim.al  eft  affez  rare  ;  on  le 
trouve  dans  les  bois. 

BUPRESTIS.   Carabus  Iwn.  cicindela  linn. 

LE     BUPRESTE. 

'Antennce filiformes.  Antennes  filiformes. 

Trochanter  magniLS  feiL  np-        Appendice  conlidérr.ble  à 

pendix   ad  bafim  j'emorum  la    bafe  des    cuiffes    pofté- 

pojîerlorum.  rieures. 

Familia.  \  ".  Tkorace  coriato  ,      Famille  l  °.  A  corcelet  en  cœur, 
cafitz  latiore  ^  elytris  angujliore.        plus  large  que  la  tête,  plus  ctroit 

que  les  étuis. 

■ z^.Thorace  capite  elytris-    :i°.  A  corcelet  plus  uroic 

que  angujliore.       '  que  la  tête  &  les  étuis. 

" ^-'..Tk'oracecapiteJ.aiiorc, 3".  A  corcelet  plus  large 

elytrorum  latitudine.  que  la  tête ,  &  de  la  largeur  des 

étuis. 

Les  anciens  ont  donné  à  ces  infeîles  le  nom  du  buprefte, 
(Buprejiis  /eu  buprejles\  formé  de  deux  mots  grecs,  qui 
Tome  I,  S 


13  8  Histoire     abrogée 

fig  irie  faire  crever  les  bœufs  ,  s'étant  imaginé  que  ces  pe- 
tits animaux  faifoient  périr  les.bœufs  qui  en  mangeoient 
par  mégarde  dans  les  prés ,  où  ils  fe  trouvent  fouvent. 
Quoique  cette  propriété  de  ces  infettes ,  d'ailleurs  aflez 
dangereux  &  malfaifans  ,  ne  foit  pas  bien  avérée  &  prou- 
vée ,  nous  leur  avons  reftitué  ce  nom  fous  lequel  ils  ont 
été  c>.nnus,  &  que  M.  Linnxus  avoit  attribué  à  un  autre 
genre  fort  différent ,  donnant  à  celui-ci  le  nom  de  cara- 
bus  ,  qui  n'cll  que  le  mot  âe  /carabaus  défiguré. 

Quant  au  caraftere  ;  premièrement ,  ces  infecles  ont 
k-urs  antennes  filiformes ,  c'eft-à-dire  prefque  d'égale  grof- 
feur  par-tout,  diminuant  feulement  un  peu  vers  leur  poin- 
te;, &  compofées  d'anneaux  ou  articles  qui  ne  font  pas  fort 
gros  &  fort  faillans.  Cette  forme  d'antennes  efl  commune 
à  plulieurs  genres  d'infedtes,  comme  nous  le  verrons.  Se- 
condement ,  un  autre  caraflere  particulier  &  effentiel  à 
ce  genre,  eft  une  grande  appendice,  qui  fe  trouve  à  la 
bafe  des  cuiffes  poftérieures  ,  femblable  à  un  moignon 
d'autre  cuiffe. 

On  peut  ajouter  à  ces  carafteres  quelques  autres  parti- 
cularités de  ce  genre  ,  communes  à  la  plupart  des  efpéces 
qu'il  renferme  ;  i°.  la  forme  des  mâchoires,  qui  font  plus 
greffes  &  débordent  davantage  la  tête  que  dans  la  plupart 
des  infedes  à  étuis.  Aufli  quelques  efpéces  les  plus  greffes 
pincent-elles  vivement;  2°.  la  longeur  des  pattes  de  ces 
infectes  ,  &  la  légèreté  avec  laquelle  ils  courent  ;  3".  leur 
odeu''  puante  &  fétide  ,  qui  eft  due  à  une  efpcce  de  li- 
queur brune  &  caufiique  ,  que  jettent  par  la  bouche  ôc 
l'anus  la  pliipart  des  bupreftes ,  lorfqu'on  veut  les  pren- 
dre. Cette  odeur  approche  de  celle  du  tabac ,  mais  elle  eff 
fétide  &  difgracieufe  ;  4°.  le  manque  d^ailes  dans  le  plus 
grand  nombre  d'efpéces.  Ces  infetlas  ont  à  la  vérité  deux 
étuis  féparés  &  mobiles  ;  mais  fous  ces  étuis  on  ne  trouve 
point  d'ailes.  Ils  ne  peuvent  donc  voler,  mais  la  nature  les 
en  a  en  quelque  façon  dédomnnagés ,  en  leur  accordant 
une  grande  légèreté  pour  courir. 


nïs    Insectes.  135 

Comme  ce  genre  ell  afl'ez  nombreux ,  nous  l'avons  di- 
vifé  en  trois  familles  ,  d'après  la  forme  &  la  grandeur  du 
corcelet.  La. première  comprend  ceux  de  ces  infedes, 
dont  le  corcelet  eft  plus  large  que  la  tête ,  &  plus  étroit 
que  les  é.uis.  Dans  cette  première  famille  ,  le  corcelet  eft 
ordinairement  figuré  en  cœur ,  dont  la  pointe  feroit  tron- 
qué". La  féconde  renferme  les  bupreftes ,  dont  le  corCelet 
ell  plus  étroit  que  la  tête  ôc  les  étuis.  La  tête  de  ceux-ci 
eft  large  ;  leurs  yeux  font  fort  gros,  &  leur  corcelet  pref- 
que  cylindrique  eft  inégal  &  raboteux.  Déplus,  au  lieu 
que  la  plupart  des  autres  bupreftes  n'ont  point  d'ailes  , 
ceux  de  cette  famille  en  ont  tous  ,  ôc  s'en  fervent  pour 
voler,  quoi  ju'i!s  courent  auili  très-légérement.  M.  Lin- 
n«us  avoit  fait  de  ces  bupreftes  un  genre  particulier,  fous 
le  nom  à.?.  cicindeh\  mais  ils  ont  toub  les  caraderes  des 
autres  bupreftes  ,  les  antennes  ,  l'appendice  des  cuiflTes  & 
même  la  létéreté  ,  &  la  grandeur  des  mâchoires  :  ce  qui 
nous  a  p^rcé  à  les  remettre  dans  leur  véritable  genre.  En- 
fin nous  rapportons  à  la  troiliéme  famille  les  bupreftes 
dont  le  corcelet  eft  plus  large  que  la  tête  ,  ôc  de  la  même 
largeur  que  les  étuis.  Dans  ces  efpéces ,  le  corcelet  eft 
grand  ôc  prefque  quarré. 

Les  larves  de  ces  infetles  vivent  en  terre  ,  Ôc  c'eft  pro- 
bablement ce  qui  fait  qu  elles  font  difficiles  à  rencontrer. 
Au  moins  les  infede.s  parfaits  courent  dans  les  champs  fur 
terre  ,  ôc  c'cft  aufti  en  terre  que  j'ai  trouvé  les  larves  de  la 
féconde  famille  de  ce  genre  ,  dont  les  autres  doivent  ap- 
procher. Ces  larves  font  longues,  cylindriques,  molles, 
blanchâtres ,  armées  de  fix  pattes  brunes  écailleufes.  Leur 
tête  eft  de  même  de  couleur  brune.  Elle  a  en  defTus  une  ef- 
péce  de  plaque  ronde  ,  brune  ôc  écailleufe,  au  devant  de 
laquelle  eft  la  bouche  ,  accompagnée  de  deux  fortes  mâ- 
choires. Cette  larve  fe  creufe  en  terre  des  trous  cylindri- 
ques profonds  ,  dans  lefquels  elle  fe  loge.  L'ouvertire  de 
ces  trous  eft  parfaitemert  ronde.  Quelquf^s  "fpéctrs  les 
font  dans  les  terreins  fecs  ôc  arides,  d  autres  dans  des  tetr 

S  ij 


140  Histoire     ABRÉcéE 

res  plus  humides  au  bord  des  ruiffeaux.  C'eft  au  fond  de 
ces  trous  qu'on  rencontre  fouvent  Ja  larve  du  buprefte. 
Pour  la  trouver  ,  il  faut  creufer  peu  à  peu  le  terrein  dans 
lequel  ce  trou  eft  pratiqué.  Mais  comme  fouvent,  dans 
cette  opération ,  la  terre ,  en  s' écroulant,  remplit  le  trou  ôc 
empêche  de  le  reconnoître  &  de  le  fuivre  ,  il  eft  nécef- 
faire  d'ufer  d'une  première  précaution  ,  c'eft  de  commen- 
cer par  enfoncer  dedans  une  paille  ou  un  petit  morceau 
d-  bois ,  qui ,  pénétrant  jufqu'au  fond  ,  fert  à  conduire  &  à 
empêcher  de  perdre  la  fuite  de  ce  conduit.  Lorfqu'on  eft 
parvenu  au  fond,  on  trouve  la  larve  en  queftion,  qui, 
tirée  hors  de  terre  ,  fe  replie  volontiers  en  zigzag.  Ces  ou- 
vertures que  pratique  dans  la  terre  cette  larve ,  ne  lui  fer- 
vent pas  feulement  à  fe  loger  &  à  mettre  à  l'abri  fon 
corps  qui  eft  mol  ôc  tendre  ,  mais  encore  à  fe  cacher  pour 
drcfler  des  pièges  aux  infectes  dont  elle  fe  nourrit.  Cette 
lar  e  fe  tient  en  embufcade.  précifément  à  l'ouverture  ron- 
de de  ce  trou.  Sa  tête  eft  à  fleur  de  terre  ,  &  l'ouverture  eft 
exadement  remplie  par  cette  plaque  ronde,  écailleufe, 
que  la  larve  a  au-deffus  de  fa  tête.  C'eft  dans  cet  état  que 
fe  tient  patiemment  cette  larve  ,  à  moins  que  quelqu'al- 
larme  ne  la  faffe  enfoncer  au  fond  de  fa  retraite.  Les  in- 
fedes  qui  fe  promènent  fur  ce  terrein ,  venant  à  pafîer 
fur  l'ouverture  du  trou  que  ferme  la  tête  de  la  larve ,  ou 
font  faifis  par  fes  mâchoires  ,  qui  font  fortes,  ou  bien  ,  s'ils 
ne  font  pas  arrêtés  fur  le  champ  par  ces  fortes  pinces,  ils 
font  précipités  dans  le  trou  par  un  mouvement  que  fait  la 
tête  de  la  larve  ,  précifément  comme  celui  d'une  baffe- 
cule.  Pour  lors,  la  larve  du  buprefte  les  dévore  à  loifir. 
Rien  n'eft  plus  amufant  que  dobferver  le  manège  de  cet 
infede  ,  qui ,  fans  fortlr  de  fa  retraite  ,  trouve  moyen  de 
faire  tomber  dans  fes  pièges  les  autres  infedes  ,  dont  il  fe 
nourrit.  Quant  aux  larves  des  autres  familles  de  bupreftes, 
elles  ne  font  pas  probablement  moins  carnaffieres,  mais 
elles  ne  fe  fervent  pas  des  mêmes  manèges  pour  faifir  leur 
proye.  Je  ne  connois  qu'un  petit  nombre  de  ces  larves , 


DES     Insectes.  14.1 

mais  la  plupart  faUlflent  de  vive  force  les  infe£les  qu'elles 
dévorent.  On  trouve  fouvent  dans  les  nids  des  chçnilles 
qui  vivent  en  focie'té  ,  &  que  M.  de  Reaumur  a  appellées 
chenilles procejjionaires  ,  une  larve  grofle ,  longue  ,  noire  , 
un  peu  molle  ,  à  fix  pattes  écailleufes.  Cette  larve  ,  qui 
donne  le  buprejle  quarré  couleur  d'or ,  attaque  ôc  dévore  ces 
chenilles  j. qui  n'ont  aucunes  défenfes. 

Ces  différentes  larves  ,  après  leur  métamorphofe  ,  lorf- 
qu'elles  font  devenues  infeàes  parfaits  ,  ne  font  pas  moins 
carnalTieres.  En  général ,  les  bupreftes  font  des  infedes 
très-voraces  ,  qui  mangent  &  dévorent  impitoyablement 
tous  les  autres  ,  &  même  ceux  de  leur  genre  &  de  leur 
efpéce.  On  rencontre  fréquemment  ces  infedes  à  terre, 
dans  les  jardins  6c  les  campagnes.  Ils  courent  tous  fort 
Vite.  Plufieurs  de  leurs  efpéces  font  fort  belles  &  très-bril- 
lantes, mais  la  plupart  font  fort  venimeufes  ôc  très-caufti- 
ques;  cnforte  qu'on  pourroit  très-bien  fubftituf^rcet  infede 
aux  cantharides  ,  dans  l'ufage  de  la  mé  lecine.  Peut-être 
même  les  cantharides  ont-elles  moins  de  caufticité  que  lui. 
Ayant  un  jour  pris  unp  des  grandes  efpéces  dorées  de  ce 
genre ,  &  lui  ayant  preffé  le  ventre  un-peu  fortement ,  pour 
faire  paroître  les  parties  de  la  génération,  il  en  fortit  un 
jet  d'une  liqueur  acre  &  brillante  ,  qui  rejaillit  fur  1  œil 
d'un  de  mes  amis,  qui  obfervoit  cet  infede  avec  moi.  II 
y  fentit  pendant  quelques  momens  une  douleur  très  vio- 
lente. Pour  moi,  je  n'en  reçus  que  deux  gouttes  imper- 
ceptibles fur  les  lèvres,  ôc  j'y  éprouvai  une  cuifTon  très- 
confidérable.  Cette  obfervation  peut  faire  foupçonner, 
avec  fondement ,  qu'un  infede  auiïï  cauftique,  .pris  inté- 
rieurement, feroit  un  poifon  très-vif  ôc  très-dangereux. 

Première    Famille, 

I.  BUPRESTIS  afer ,  elytris  rugojîs. 

Linn,  fyfl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  415.,».  i.  Carabus  apterus  ater  opacus ,  ely- 
tris pundis  intricatis  fubrugofîs. 


142  Histoire     abrégée 

Le  bùprejle  noir  chagriné. 

Longugur  ■.'^lignes-     Largeur  t>  Lignes, 

Cette  efpéce  eft  la  plus  grande  de  toutes  celles  que 
nous  connoiffons  dans  ce  Pays -ci.  Sa  couleur  eft  toute 
noire  ,  lifle  ôc  luifante  en  deflbus  ,  opaque  &  terne  en 
delTus.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  pointillés  irréguliè- 
rement. Les  étuis  le  font  aufîi  ,  mais  les  points  font  plus 
gros  &  fe  confondent  les  uns  dans  les  autres  ,  ce  qui  rend 
ces  étuis  comme  chagrinés  Le  corcelet  eft  en  cœur  ,  plus 
étroit  du  coté  des  étuis  ,  avec  des  bords  faillans  &  relevés 
&  un  fiUon  longitudinal  dans  fon  milieu  ,  ce  qui  fe  remar- 
que dans  tous  les  bupreftes  de  cette  première  famille.  Les 
étuis  ont  aufli  des  rebords  ;  ma's  moins  faillans.  Les  quatre 
antennules  font  grandes  ,  les  mâchoires  avancées  &  les 
yeux  éminens  ,  ce  qui  fe  voit  dans  tous  les  i'-:f^«Ses  de 
ce-genre.  Cet  infede,ainfi  que  plu(ieu:s  autres  bupreftes  , 
n'a  point  d'ailes  fous  fes  étuis  :  en  récompenfe  il  couit  fort 
vite.  On  le  trouve  dans  les  orlures  humides  des  jardins 
&  fous  les  pierres  à  la  campagne. 

2.  BUPRESTIS  viridis  ,  elytris  ohtufe  fiilcatis  ,  non. 
punclatis  ,  pedibus  antennijque  ferrugineis.  Flanch.  2  , 

fig-  ;• 

Linn.faun.fuec.  n.  ri 7.  Carabus  viridis ,  elytris  obtufe  fulcatis  abfque  pundis  , 

pcJibus  antennifque  ferrugineis. 
L'inn.  Ijfl.  nat.  enit.  10  ,  p.  414  j  n.  4.  Carabus  apterus  ,  elytris  porcatis  , 

fulcis  fcabriufculis  inauratis. 
Raj.  inf.  96  ,  n.  6.  Cerambyx  dorfo  in  longas  régulas  divifo ,  omnium  pul- 

chcrrimus. 
A^.  Upf.  i7j6  ,p.  19  ,  n.  3.  Carabus  viridis,  elytris  fulcatis ,  lœvibus, 

Le  bùprejle  doré  âC Jillonné  à  larges  bandes. 
Longueur  11  lignes.     Largeur  4  lignes. 

Ce  buprefte  eft  t^rès-commun  dans  nos  jardins ,  ce  qui  l'a 
fai:  nomrner  par  quelques  perfonnes  le  jardinier.  Sa  tête  & 
fon  corcelet  font  d'un  vert  dori  ainfi  que  fes  étuis  :  ceux-ci 
ont  chacun  trois  larges  filions  ,  entre  lefqueis  fe  trouvent 


DES    Insectes.  14,5 

des  élévations  ou  côtes  aiïez  grofles.  Le  fond  des  filions  eft 
plus  doré  de  même  que  le  rebord  des  étuis ,  6c  les  côtes  ou 
élévations  font  plus  vertes.  Le  corcelet  bien  formé  en 
coeur  avec  un  rebord  ,  a  dans  fon  milieu  un  lillon  longitudi- 
nal peu  enfoncé.  Les  yeux  font  bruns  ,  les  antennes  ôc 
les  pattes  font  d'une  couleur  fauve,  &  le  deffous  du  corps 
eft  d'un  noir  verdâtre  un  peu  doré.  Cet  infe£le  n'a  point 
d'aîles  fous  fes  étuis  ,  mais  il  court  fort  vite.  On  le  rencon- 
tre très  -  communément  dans  les  endroits  humides  des  jar- 
dins ,  fous  les  pierres  &  les  tas  de  plantes  pourries. 

5.  BUPRESTIS  /ziger ,  elyiris  amis  ,  convexç  punc- 
tatis  Jlriatijque. 

Linn.  faurt.  fuse.  n.  513.  Carabus  niger  ,  elytris  jeneis,  convexe  punftatis  flria- 

tifqiie. 
Unn.fyfl.  nat.  edit.  10  ,  p.  4r  j  ,  n.  i.  Carabus  apterus  elytris  longitudinaliter 

piinflatis. 

•  Le  buprejle  galonné. 

Longueur  1 1  lignes.    Largeur  5  lignes. 

Cette  efpéce  ,  une  des  plus  belles  &  des  plus  brillan- 
tes de  ce  Pays-ci  ,  reffemble  à  la  précédente  pour  la  forme 
ôc  pour  la  grandeur  ;  elle  eft  feulement  un  peu  plus  large.. 
Sa  tête  ,  fon  corcelet  Ôc  fes  étuis  font  d'un  vert  cuivreux. 
Les  étuis  ont  trois  rangées  longitudinales  de  points  oblongs 
&  élevés  ,  ôc  entre  ces  rangées  ,  des  lignes  longitudinales 
élevées  j  accompagnées  chacune  de  deux  autres  petites 
lignes  femblables  fur  les  côtés.  Tout  le  deflous  de  finfetle 
eft  noir  :  il  n'a  point  d'ailes  fous  fes  étuis  ôc  court  fort 
vite.  On  le  trouve  avec  le  précédent ,  mais  moins  commu-  • 
nément  :  il  varie  quelquefois  pour  la  couleur  ôc  donne  la 
variété  fuivante. 

Buprpjlis   totus    violaceus  ,   elytris  convexe  punclatis 
Jlriaùfque. 

Cette  variété  eft  plus  rare  que  fefpéce  ci-deffus  ,  ç\\q 
n'en  diffère  que  par  fa  couleur ,  qui  eft  partout  d'un  beau 
violet. 


144  Histoire     abrégée 

4.  BUPRESTIS  toms  nlgro-vlolaceus  ,  elytris  den/e 
firlads. 

Le  buprejle  aiuré. 

Il  donne  les  variétés  fuivantes. 

a, Elytrofingulo  flriis  xvj  ,  oris  aureo-cupreis. 

b.  —  E ly  tro Jlngido Jlnis  xvj  ,  tribus  intzrruptis. 
C. ElytrofinguLojlriis  xxij  ,  tribus  iiiterruptis. 

Je  joins  enfemble,  comme  variétés  ,  ces  trois  infedes, 
attendu  qu'ils  fe  reffemblent  extrêmement  ,  fur-tout  les 
deux  premiers.  Quant  au  troilïéme ,  peut-être  pourroit-il 
faire  une  efpéce  ,  le  nombre  des  firies  de  fes  étuis  étant 
diftérent.  Leur  grandeur  n'eft  pas  la  même  :  le  premier 
a  plus  d'un  pouce  de  long  fur  quatre  lignes  de  large  , 
le  fécond  a  un  quart  de  moins  pour  fa  grandeur  ,  &  le  troi- 
fiéme  n'a  guères  que  la  moitié  de  la  longueur  du  premier 
&  les  trois  quarts  de  fa  largeur.  Tous  trois  font  partout 
d'un  noir  violet ,  avec  des  ftries  fines  fur  les  étuis  ,  fur-tout 
fur  ceux  du  troifiéme.  Leur  principale  différence  confifie 
en  ce  que  les  bords  du  corcelet  &  des  étuis  dans  le  pre- 
mier font  d'un  rouge  cuivreux  ,  &  que  le  fécond  &  le  troi- 
fiéme ont  chacun  trois  des  ftries  de  chaque  étui  interrom- 
pues par  des  petits  points  enfoncés.  On  trouve  ces  infettes 
dans  les  ordures  des  jardins  :  ils  n'ont  point  d'aîles  fous 
leurs  étuis  ,  mais  ils  courent  fort  vite. 

5.  BUPRESTIS  nigro-violacev.s  .  elytris  latis  aneis 
é  riridi  purpineis  ,JingiiloJîriis  Jexdecim. 

Linn.fyfl.  nat.  edir.  10  ,  p.  414  ,  n.  p.  Car;  bus  acieo-nitens ,  thorace  cœruleo  , 

elytris  ai;reo-viridibus  firiatis  aldomine  fubatro. 
Lèche  noi'ce  inf.fpec,  n.  37.  Cariibus  parallelepipedus  viridi-ïneus  ,  elytrorum 

ftriis  moniliformibiis  ,  pundifque  excavatis  trium  ordinum. 
A6L  fuec.  1750,/).  ^9^.  Car.ibus  ulatus,  viridi-sneus,  elytris  convexe  pundatis 

iViatJi'que  ,  pedibus  aiitennif^ue  nigris. 
Reaum.  infeB.  tom.  z  ,  ub.  }7  ,fig  i!i. 

Le  buprejle  quarrè couleur  d'' or. 
Longueur  7  lignes.    Largeur  3  lignes. 

.  La 


DES    Insectes-.  14; 

La  forme  de  cet  infeâe  ePc  plus  large  &  plus  quarrée 
que  celle  des  autres  efpéces.  Sa  grandeur  varie  beaucoup. 
J'en  ai  de  beaucoup  plus  petits  que  celui  dont  j'ai  donné 
les  dimenfions  :  mais  tous  ont  également  leurs  étuis 
très-larges  proportionnément  à  leur  grandeur.  Sous  ces 
étuis  Pinfèâe  a  des  ailes  :  la  tète  }  le  corcelet ,  les  an- 
tennes ,  les  pattes  &  le  deffous  du  corps  font  d'un  noir 
violet  j  tirant  en  quelques  endroits  fur  le  vert.  Le  corcelet 
eft  court ,  avec  des  rebords  faillans  &  bronzés ,  ôc  il  eft 
très-étranglé  à  fa  partie  pofcérieure.  Les  étuis  font  d'une 
belle  couieur  dorée  .  verte  du  côté  intérieur,  rougeâtre  du 
côté  extérieur  :  ils  ont  chacun  feize  ftries  fines ,  qui  font 
formées  par  des  points  ferrés. 

Les  bandes  élevées  de  ces  flries  font  lifies  ,  à  l'ex- 
ception de  la  quatrième  ,  de  la  huitième  ôc  de  la  douziè- 
me ,  qui  font  interrompues  par  des  points  pofés  fur  leur 
longueur  de  diftance  en  difîance.  Je  ne  fçais  pourquoi  M: 
Lèche ,  dans  la  Differtation  citée  ,  ne  compte  que  douze 
ftries  au  lieu  de  feize  fur  chaque  étui  ,  à  moins  qu'il 
ne  compte  point  celles  qui  font  interrompues  par  des 
points.  M.  de  Reaumur  dit  avoir  trouvé  cet  infede  fur 
le  chêne  ,  qui  mangeoit  des  chenilles  :  fa  larve  qui  efl: 
noire ,  n'eft  pas  moins  carnaffiere  &  dévore  pareillement 
les  chenilles  &  autres  iafecles. 

^.  BUPRESTIS  totus  è  fujco - vir'idl  cupreus  ,  elytris 
lads  i  fingulo  finis  Jexdecim. 

Le  buprefie  quarré  couleur  de  bronze  antique. 
Longueur  6  lignes.    Largeur  3  lignes. 

C'eft  précifément  la  même  forme  que  celle  de  l'efpéce 
précédente  ,  dont  celle-ci  approche  beaucoup  :  elle  n'en 
diffère  que  pour  la  grandeur  6c  la  couleur.  Cette  dernière 
efl:  partout  d'un  brun  cuivreux,  femblable  à  la  couleur  des 
bronzes  antiques  ,  auxquels  le  tems  a  donné  une  ef['èce  de 
vernis.  Le  deffous  du  corps  a  cependant  un  peu"  de  vert. 
Les  étuis  ont  chacun  feize  ilries  un  peu  raboteufes ,  dont 

Terne  I,  T 


<i/^6  Histoire    abrégée 

la  quatriémeja  huitième  &  la  douzième  font  entrecoupées 
de  points  ,  comme  dans  l'efpéce  précédente.  On  croiroit 
que  cet  infecle  n'en  eft  qu'une  variété,  s'il  n'étoit  conftam- 
xnent  de  la  même  grandeur  ôc  de  la  même  couleur. 

7.  BUPRESTIS  a/er  i  elytro  fingido  jlriis  oclo  lavli 
bus ,  pedlbus  nigiis. 

JLinn.faun.  fuec.  n.  jij.  Carabus  ater  elytro  fingiilo  flriis  oflo. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  10  »  p.  413  ,  n,  3.  Carabus  apterus ,  elytris  lïvibus ,  firiiS 

_  obfoletis  odonis. 
I.ijl.  loq,  390.  Scarabseus  ex  toto  niger ,  alarum  thecis  cruftaceis  fukatis. 

Le  biLp7-eJle  tout  noir. 

Longueur  8  lignes.     Largeur  3  |  lignes. 

Sa  couleur  eft  noire  partout ,  tant  en  deflus  qu'en  def- 
fous  :  chacun  de  fes  étuis  a  huit  ftries  bien  marquées. 
Sa  tête  eft  très -lifte  ainfi  que  fon  corcelet ,  qui  a  un  fiUon 
longitudinal  &  enfoncé  dans  le  milieu  :  en  examinant  de 
très-près  cet  infefte ,  on  apperçoit  fur  la  troifiéme  ftrie ,  en 
commençant  à  compter  de  la  future  ,  deux  petits  points 
enfoncés  ,  ce  qui  fait  en  tout  quatre  points  fur  le  dos. 

8.  BUPRESTIS  niger ,  elytrofingulo Jlriis oclopunci 
tatis }  pedibus  Jerrugineis. 

Le  buprejle  noir  à  pattes  roiigeâtres. 

Longueur  <) ,  5  lignes.     Largeur  2  lignes. 

Cette  efpécc  reffemble  à  la  précédente  pour  la  couleur 
ôc  le  nombre  des  ftries  :  mais  elle  en  diffère  par  plufieurs 
endroits  :  d'abord  par  fa  grandeur  qui  eft  moindre  ;  fecon- 
dément  par  la  forme  de  fon  corcelet ,  qui  eft  encore  plus 
en  coeur  ;  troifiémement  par  la  ftruQure  des  ftries  des 
étuis ,  qui  font  formées  par  des  points  petits  ôc  ferrés  ,  au 
lieu  que  dans  le  précédent  elles  font  liftes  :  de  plus  on  ne 
voit  point  fur  la  troifiéme  ftrie  les  petits  points  enfoncés 
qui  fe  remarquent  dans  l'efpéce  précédente  :  enfin  les 
pattes  de  celui-ci  font  rougeâtreS;  au  lieu  que  celles  du 
précédent  font  noires. 


DES  Insectes;        '147 

^.  BUBRESTIS  niger i  elytro Jlngulo Jlrlis  oclo  la-- 
vibus  y pedibiis  Ihidls. 

Le  biiprejle  noir  à  pattes  jaunes. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  lignes 

Tout  fon  corps  eft  noir  &  lifle ,  à  l'exception  des  antetl- 
nules  ,  des  antennes  &  des  pattes  qui  font  entièrement 
d'un  jaune  pâle  :  le  noir  des  étuis  eft  moins  foncé ,  &  leurs 
ftries  au  nombre  de  huit  fur  chacun  ,  font  lifles ,  fans  qu'on 
y  découvre  de  points ,  même  à  l'aide  de  la  loupe. 

10.  BUPRESTIS  nigro  -  vlridis  ,  elytro  fingulo  finis 
ocio  y  punclis  tribus  imprefiis, 

Linn.faun.fuec.  n.  Jio.  Carabus  fupra  jeneus  ,  coleoptrls  punâisfex  excavatis  i 

tibii's  rufis. 
'A61.  Upf.  173^ ,  p.  10  ,  n.  8.  Bupreflis  capite  nigro ,  coUari  elytrifque  nigrO'^ 

a:neis. 

'Le  buprefiâ  àfix  points  enfonces. 
Longueur  3  lignes.     Largeur  i  ^  ligne. 

Sa  couleur  eft  partout  d'un  noir  verdâtre  ,  feulemeot  le 
deflTous  de  fon  corps  eft  d'un  noir  plus  foncé  &  le  bout  des 
pattes  eft  plus  clair.  Chaque  étui  a  huit  ftries  formées  par 
des  petits  points ,  &  de  plus  trois  enfoncemens  rangés 
perpendiculairement  fur  fon  milieu ,  ce  qui  fait  en  tout  fix 
endroits  creufés  pour  les  deux  étuis.  Le  corcelet  a  un  fillon 
longitudinal  dans  fon  milieu ,  &  de  chaque  côté  un  enfon- 
cement conddérable  à  l'endroit  de  fa  jonction  avec  les 
étuis.  On  voit  aufïi  fur  la  tête  ,  entre  les  antennes  ,  deux 
points  enfoncés.  Ce  buprefte  a  des  aîles  fous  fes  étuis.  On 
remarque  aux  premiers  anneaux  qui  forment  la  bafe  de  fes 
antennes  j  quelques  poils  allez  longs  :  il  varie  pour  la 
grandeur  ,  &  les  ftries  des  étuis  qui  font  plus  ou  moins 
marquées. 

[11.  BUPRESTIS  viridis  puncl.2tus  )  elytro  finguh 
firiis  oclo  ,  pedibus  pallidis. 

Tij 


;i4S  Histoire    abrégée 

Le  huprejle  vert  pointillé  a  huitjirits  SC  pattes  fauves,- 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  ■§  ligne. 

Il  eft  d'un  vert  doré ,  pointillé  fur  tout  le  corps ,  avec 
huit  ftries  fur  chaque  étui  ;  fes  antennes  ôc  fes  pattes  font 
de  couleur  fauve  pâle  ,.  ainfi  que  les  mâchoires ,  6c  fouvenc 
les  bords  du  corcelet  &  des  étuis. 

12.  BUPRESTIS  virldis  nitidus  ,  elytrojlngiitojlriis 

o^o  ,  pedlbus  pallldis  ,  punclis  tribus  imprejjis. 

Le  huprejle  vert  lijje ,  à  huitjlries  êC  pattes f^J't'fs. 

Ge  biiprefte  eft  de  la  grandeur  du  précédent  à  peu  da 
chofe  près ,  ôc  il  eft  précifément  de  même  couleur  ,  fi  ce 
n'eft  que  fes  pattes  font  un  peu  plus  foncées.  Toute  leur 
différence  confule  ,  premièrement  dans  \ts  petits  points 
qui  couvrent  le  précédent ,  &  qui  manquent  dans  celui-ci 
qui  eft  tout-à-fait  lifTe  :  fecondement  dans  trois  points 
rangés  longitudinalement  près  la  future  des  étuis ,  comme 
dans  le  buprejle  à  Jïx points  enfoncés ,  mais  plus  petits  que 
dans  cette  efpéce, 

("13.  BUPRESTIS  viridis  ,  elytro fingiilo  ftriis  oclo  y 
pedibus  clytrorumque  antica  parte  êC  margine  fulvis, 

Le  buprejle  a  étuis  verts  SC  bruns. 

Longueur  J  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

La  tête  &  le  corcelet  de  cet  inre£l:e  font  verts  :  ce  der- 
nier eft  allongé  ôc  étroit.  Les  antennes  ,  les  pattes  &  les 
yeux  font  d'un  fauve  rougeâtre  :  les  étuis  font  à  huit  ftries 
iiïfes  ,  fans  points  :  ils  font  fauves  vers  leur  partie  an- 
térieure ou  leur  bafe^  ôc  verts  à  leur  partie  pofiérieure  ,  det. 
façon  cependant  que  tout  le  bord  de  l'étui  eft  fauve  ,, 
enforte  que  la  couleur  verte  femble  faire  une  grande  tache 
ifolée.  Cet  infedte  pourroit  bien  n'être  qu'une  variété  de 
îjuelqu'une  des  efpéces  précédentes. 


DES    Insectes; 


145' 


:i4.  BUPRESTIS  nitens  ,  capUe  thoraceque  virldi  ; 
elytris  cupreis  punciulls  duodecim. 

"Linn.  faun.  fuec.  n.  î  i?.  Carabus  nitens ,  capite  thoraceque  cyaneo  >  elytris 

purpiireis.  /^.  Jf^. 

Linn.  fyjl.  nat,  edit.  lo  ,  p.  4i6.^Carabus  fubyneus  ,  elytris  pundis  longitudina-; 

libus  fex  impreflls. 
■A6i.  Upf.  173  s, p.  10,  n.  6.  Biipreftis  capite  coUarique  cœruleo  ,  elytris  rubro^ 


xneis. 


Bauh.  ballon,  p.  zii ,  /.  4.  Cantharis  auricolor, 
J3oed,  belg.  îom.  i  >  p.  ii6 ,  f.  31. 

'Le  buprejle  à  étuis  cuivreux» 
Longuâur  4  lignes.      Largeur  i  i  ligne. 

Sa  tête  &  fou  corcelet  font  d'un  beau  vert  brillant  ;  fes"' 
'étuis  font  d'un  rouge  -éclatant  cuivreux  ,  chargés  de  ftries 

Î)eu  enfoncées  &  peu  apparentes  :  entre  la  féconde  & 
a  trôifiéme  (trie  en  commenc^ant  à  compter  de  la  future  , 
on  voit  fur  chaque  étui  iix  points  rangés  longitudinale- 
ment  :  les  bords  extérieurs  des  étuis  font  verts  :  le  deffous 
de  l'infetle  èc  fes  pattes  font  d'un  brun  cuivreux.  On 
ie  trouve  fur  le  fable  au  bord  des  ruiffeaux. 

I^.  BUPRESTIS  nitens  ,  capite  elytrifque  viridièusj 

tllOracc  cufTCO  ,  functccU x  Aiiodprim. 

%e  buprefle  à  corcelet  cuivreux. 

Sa  grandeur  efl  prefque  la  même  que  celle  du  précé-; 
Hent ,  dont  je  crois  qu'il  eft  une  variété  :  il  eft  moins  bcii- 
lant  &:  moins  beau  ,  &  il  en  diffère  en  ce  que  la  tête  &  les 
étuis  font  d'un  beau  vert ,  &  que  le  rouge  cuivreux  fe 
crouve  fur  le  corcelet. 

;i5.  BUPRESTIS  capite  elytrifque  coeruleis  ,  thorac& 
rubro. 

Lmn.faun.fuec.  n.  ^if.  Carabus  capite  elytrirque  cœruleis ,  thoràce  rubro. 
Linn.fifl.  nar.  edit,  10, p.  415  ,  n,  14.  Carabus  thoracepedibufque  ferrugineisj 

eiytris  capiteque  cyaneis, 
Raj.inf  pag.  s .;,  n.  i  Cantharis  feu  fcarabœus  exiguus ,  elytris  &  capite  cœru- 

lejs ,  f«apulis  ei  oçeis, . 


(ïj-o  Histoire    abrégé^ 

'Li  Buprejle  hîeu  à  cqrcelet  rouge. 

Longueur  3  lignts.     Largeur  i  5  ligne^  " 

Sa  tête  eft  bleue  ,  ainfi  que  fes  étuis  ^  qui  n'ont  que  des 
petites  ftries  très  -  fuperficielles.  Le  corcelet  &  la  bafe  des 
antennes  font  rouges  :  les  pattes  font  variées  de  noir  &  de 
rouge.  Tout  Tanimal  eft  allez  brillant  Ôc  luifant. 

17.  BUPRESTIS  niger ,  thorace  atro ,  elytris  ruhris y 
cruce  nigrâ. 

'Xtf  chevalier  noir. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  1 1  lignes 

Cette  efpéce  eft  toute  noire  ,  à  l'exception  de  fes  étuis.' 
Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié  de  fon 
corps.  Son  corcelet  eft  noir  ,  chagriné  ,  taillé  en  cœur  y 
fort  rétréci  en  haut  ôc  en  bas  &  prefque  rond.  Ce  corcelet 
a  des  points  irréguliers  profondément  gravés.  Les  étuis 
ont  chacun  neuf  ftries  formées  par  des  rangées  de  points 
très-diftinds  :  ils  font  d'un  rouge  de  brique  ,  mais  fur  leur 
milieu  ils  ont  une  large  bande  tranfverfe  noire  ,  qui  fe 
trouvant  coupée  par  la  future  des  étuis  pareillement  noire 
ôc  plus  large  en  haut  &  en  bas  ,  forme  une  efpéce  de  croix 
de  chevalier  fur  les  étuis.  Cet  infefte  eft  rare  ici  ,  on 
le  trouve  alTez  communément  à  Fontainebleau. 

18.  BUPRESTIS  niger  ,  thorace pedibufque  ruhris  1 
elytris  rubris  cruce  nigra. 

Xînn.JjyJf.  nat.  edit,  10  ,  p.  416  ,  n.  i8.  Carabus  thoracc  Capitequc  liigro» 
rubefcente ,  coleoptris  fenugineii  cruce  nigra. 

Le  chevalier  rouge. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  1  ■§  lignes 

Il  approche  beaucoup  du  précédent  pour  la  taille  ôc  les 
couleurs  ;  il  porte  de  même  fur  fes  étuis  une  efpéce 
de  croix  fermée  par  une  bande  tranfverfe  noire ,  qui  coupe 
la  future  des  étuis ,  qui  eft  auiïi  de  couleur  noire.  Mais  cet 
infecte  diffère  du  précédent ,  premièrement,  en  ce  que  fou 


DES     Insectes.  i  y  i 

COfcelct  &  fes  pattes  font  d'un  fauve  rougeâtre  ;  féconde- 
ment ,  en  ce  qu'il  eft  plus  large  &  plus  quatre ,  &  enfin 
par  la  forme  des  ftries  de  fes  étuis  ,  qui  ne  font  pas  compo- 
fées  de  points  :  de  plus  fon  corcelet  eft  large  &  court. 
Tout  l'infeâc  eft  lilfe  ,  &  fa  tête  ,  ainfi  que  le  deflbus 
de  fon  corps  ,  eft  noire.  Je  ne  connois  point  la  demeure  de 
ce  buprefte  qui  xn'a  été  donné. 

♦ 
■15.BUPRESTIS  caplte  ,  thorace  ',  pedihiifque  riibris  ; 
elytris  cotrako-nigris, 

Linn.  fyjl.  nat.  eàit.  10  ,  p.  414  ,  n.  11.  Carabus  thorace  ,  capîte  pedibufque 
ferrugineis  ,  elytris  nigris.  -■ 

AB.Jiock.  i7îo,p.  ii)i ,  t.  7,/.  i.  Cicindela  capite,  thorace pedibufque  rufis,' 
elytris  nigro-cœruleis- 

Le  buprejle  â  tête  ,  corcelet  SC pattes  rouges  êC  étuis  bleus. 

Cet  infefte  eft  de  la  grandeur  des  deux  ou  trois  précé-' 
dens.  Sa  tête ,  fes  antennes ,  fon  corcelet  &  fes  pattes  font 
d'un  rouge  brun ,  fes  yeux  font  noirs  ,  &  le  ventre  ÔC 
ies  étuis  font  d'un  bleu  noirâtre.  Ces  étuis  ont  des  ftries 
larges  ,  mais  peu  profondes.  On  trouve  cet  infefte  fous  les 
pierres. 

20.  BUPRESTIS  iiiger ,  thorace  ovato , nigro , elytris 
Jlriatis  ,  tnaculis  quatuor  lividis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  518.  Carabus  niger  ,  coleoptris  pone  fafcia  ferruginea  ,' 

lateribus  macula  ferruginea. 
JJnn.  fyfl.  nat.  edit.  10 ,  p.  416  ,  n.  17.  Carabus  thorace  nigricante  ,  elytris  obf-, 

cuiis  bifafciatJs. 

Le  buprejle  quadrille  à  corcelet  rond  éC  étuis  Jlriés. 
Longueur  i  5  j  i  i  >  J  lignes.     Largeur  ,  f  »  i  ligne, 

La  grandeur  de  cet  infefle  varie  confidérablement.  Sa 
tête  &  fon  corcelet  font  noirs.  Ce  corcelet  eft  arrondi 
&  prefqu'hémifphérique.  Les  pieds  &  la  bafe  des  antennes 
font  bruns.  Les  étuis  ont  huit  ftries  formées  par  des  petits 
points  :  ils  font  noirâtres  avec  quatre  taches  fauves ,  une  à 
fa  bafe  de  chaque  étui  aflez  ronde  ;  ôc  une  oblongue  vers 


15:2  Histoire     âbrïgée 

le  bas.  Ces  deux  dernières  fe  touchent  &  le  joignent  quel- 
quefois ,  ce  qui  forme  une  efpéce  de  Lande.  On  trouve 
cet  infede  fur  les  borde  des  rivières  ôc  des  ruifîeaux. 

21.  BUPRESTIS  niger  ,  thorace  piano  ferrugi.neo  ; 
elytris  Iccvibus  ,  macidis  quatuor  lividis. 

JJinn  faun.  fuec.  n.  î3 1.  Carabus  niger ,  thorace  ferrugineo  ,  elytrorum  macu- 

lis  qualuor  lividis. 
L.innâfyjl.  nat.  edlt.  10,  p.  41^  ,  n.  Jo.  Carabus  t!iorace  flavo  ,  elytris  obtufif? 

Cmisfufcis,  maculis  duabus  alùis. 

'Le  huprejle  quadrille  à  corcelet plat  SC  étuis  lijfes. 

Longueur  ,    Largeur  ideuu 

Il  y  a  beaucoup  de  reflemblance  entre  cet  infede  &  le 
précédent ,  il  paroît  feulement  un  peu  plus  petit.  Sa  tête  eft 
noire  ;  fon  ccrcelet  eft  fauve  ,  applati ,  avec  des  rebords 
faillaiis  ôc  bien  marqués  ,  en  quoi  il  diffère  de  l'efpéce 
précédente  :  de  plus  fes  étuis  font  liffes  &  fans  aucunes 
îlries  :  le  refte  eft  affez  fembk.ble  :  car  ces  étuis  font  ncirs 
avec  quatre  taches  fauves  pâles  ,  placées  comme  dans 
i'infecte  ci-de(fus  ,  &i  fes  pattes  font  de  la  même  couleur 
que  les  taches  ,  ainfi  que  les  antennes.  On  trouve  cet 
animal  avec  le  précédent. 

22.  BUPRESTIS  /liger  ,  thorace  piano  ferrugineo  y 

elytris Jlriati s  ,  macuiis  quatuor  hvidis. 

'Le  huprejle  quadrille  à  corcelet  plat  brun  âC  étuis Jiriés. 

Longueur ,    Largeur  idem. 

Cette  efpéce  ne  diffère  abfolument  de  la  précédente  5 
que  par  les  ftries  peu  enfoncées  ,  qui  fe  voyent  fur  fes 
étuis  ,  au  nombre  de  huit  fur  chacun  :  elle  pourroit  bien 
n'être  qu'une  variété. 

25.  BUPRESTIS  niger ,  thorace  piano  nigro  ,  elytris 
Jlriatis ,  maculis  quatuor  lividis. 

j^e  buprejlc  quadrille  à  corcelet  plat  SC  noir  6C  étuis  Jiriés» 

Il  y  a  encore  très  -  peu  de  différence  entre,  cet  infede  ôc 

les? 


DES    Insectes.  ijj 

les  pfëcédens  j  feulement  fcn  corcelet  eft  noir  &  fes  étuis 
font  ftriés.  Tout  l'animal  paroît  auiTi  un  peu  plus  brun  :  du 
relie  fa  couleur,  fa  forme  6c  fa  grandeur  font  les  mêmes. 

24.  BUPRESTIS  nlger  ,  elytris  Jlrlatis  ^  maculls  oclo 
lividls. 

Le  buprejle  noir  a  huit  taches  fauves. 
Longueur  i  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Cette  petite  efpéce  a  la  ttte ,  le  corcelet  &  le  deflbus 
du  corps  noirs  ôc  les  pattes  fauves.  Le  corcelet  eft  en  cœur 
ôc  prefqu'hemifphérique.  Les  étuis  ont  des  ftries  formées 
par  des  rangées  de  petits  points  quelquefois  interrompues. 
Le  fond  de  leur  couleur  eft  noir  ,  mais  i!s  ont  chacun  qua- 
tre taches  fauves  livides  ,  dont  les  deux  fupérieures  font 
comme  partagées  chacune  en  deux  fuivant  leur  longueur  , 
&  les  deux  inférieures  font  plus  larges.  On  trouve  cet 
infeûe  courant  dans  le  fable. 

2j.  BUPRESTIS  tejlaceus  ,  capite  nigro. 

Le  hnprejle  f'am  e  à  tête  noire. 

Longueur  z  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Cet  infeiSle  a  la  tête  noire  ;  le  refte  de  fon  corps  eft 
d'une  couleur  fauve  pâle  ,  à  l'exception  du  corcelet  qui  eft 
un  peu  plus  rougeâtre  :  fes  étuis  font  légèrement  ftriés. 

a 5.  BUPRESTIS  totus  niger ,  lœvis. 
Le  buprejle  noir  fans Jlries. 

Longueur  i  ligne.    Largeur  \  ligne. 

C'eft  de  toutes  les  efpéces  de  ce  genre  la  plus  petite  que 
je  connoifle  :  elle  a  au  plus  une  ligne  de  long  :  elle  eft  toute 
noire  fans  ftries ,  ni  points  ôc  fans  aucunes  taches. 

J'econde     Famille, 

3.1.  BUPRESTIS  inauratus  ^fupra virldis , cokoptris 
punciis  duodecim  albis. . 
Tome  /.  V 


154  Histoire     abrégée 

Mmffet.  theat.p.  14?  ,/.  infim,  Cantharis  quarta. 

Jonji.  inf.  tab.  if.  Cantharis  Moufteti  minor  quarta. 

Lijl.  tab.  mut.  tab.  i,f.  11. 

Lijl.  loq.  p.  386  ,  72.  17.  Scarabxus  viridis  ,  cui  decem  macula;  albae  fupra 

alarum  thecasfunt. 
Linn.  faun.  fuec.  n.  nS.  Cicindela  fupra  viridis ,  coleopteris  pundh  decem 

albis. 
L'.nn.  fjjl.  nat.  edit,  10  ,  p.  407  ,  n.  i.  Cicindela  campeflris. 

Le  velours  vert  à  dou^e  points  blancs. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  z  |  lignes. 

Cet  infede  ,  l'un  des  plus  beaux  de  ceux  que  nous 
ayons  ,  varie  un  peu  pour  fa  grandeur  :  le  deffus  de  ion 
corps  eft  d'une  belle  couleur  verte,  matte,  un  peu  bleuâ- 
tre :  le  deflbus ,  ainfi  que  les  pattes  &  les  antennes ,  font 
d'une  couleur  dorée  rouge  ,  un  peu  cuivreufe.  Les  yeux 
font  très-faillans  &  font  paroître  la  tête  large.  Le  corcelet 
eft  anguleux  &  plus  étroit  que  la  tête  ,  ce  qui  fait  le  carac- 
tère des  bupreftes  de  cette  feâion  ou  famille  :  il  eft 
chagriné  ôc  d'un  vert  un  peu  doré ,  ainfi  que  la  tête  :  les 
étuis  font  finement  &  irrégulièrement  pointillés  :  chacun 
d'eux  a  fix  taches  blanches,  fçavoir  une  au  haut  de  l'étui  à 
fon  angle  extérieur  ;  trois  autres  le  long  du  bord  extérieur , 
dont  celle  du  milieu  forme  une  efpéce  de  lunule  ;  une  cin- 
quième fur  le  milieu  des  étuis  vis-à-vis  cette  lunule  ; 
celle  -  la  eft  plus  large  &  affez  ronde  :  enfin  une  fixiéme  & 
dernière  au  bout  des  étuis.  On  voit  aufti  quelquefois  un 
point  noir  fur  le  milieu  de  chaque  étui ,  vis-à-vis  la  fécon- 
de tache  blanche.  La  lèvre  Supérieure  eft  pareillement 
blanche  ,  ainfi  que  le  deffus  des  mâchoires,  qui  font  très- 
faillantes  Ôc  aiguës.  Cet  infedle  court  fort  vite  &  vole  aifé- 
ment.  On  le  trouve  dans  les  endroits  fecs  &  fablcnneux , 
lur-tout  au  commencement  du  printems.  C'eft  dans  les 
mêmes  endroits  qu'on  rencontre  fa  larve  ,  qui  reffemble 
à  un  ver  long  ,  mol ,  blanchâtre  ,  armé  de  fix  pattes  & 
d'une  tête  brune  écailleufe  ,  qui  fait  un  trou  perpendi- 
culaire &  rond  dans  la  terre  ,  ôc  tient  fa  tête  au  bord  de  ce 
trou  pour  attraper  les  infedcs  q;ii  y  tombent.  Quelque- 


DES    Insectes.  i  j-j- 

fois  la  terre  efl:  criblée  de  ces  trous  qui  font  très-ronds.  J'ai 
fouvent  pris  de  ces  larves  pour  les  voir  fe  métamorpho- 
fer  chez  moi ,  mais  elles  font  toujours  péries  fans  fe  chan- 
ger ,  foit  que  j'aye  trop  humedé  ,  ou  laillé  trop  fécher 
la  terre  où  je  les  avois  mifes. 

J28.  BUPRESTIS  inauratus  ,  fupra  fujco  -  viridis  , 
coleoptris  fajciis  feoç  uiidulatis  albis. 

Le  buprejle  à  broderie  blanche» 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  f  lignes. 

Ce  beau  buprefte  eft  tout-à-fait  femblable  au  précédent 
pour  la  grandeur  ,  la  forme  &  même  en  partie  pour 
les  couleurs  :  ii  n'en  diffère  que  par  deux  endroits.  Premiè- 
rement ie  deifus  de  fon  corps  n'eft  pas  d'un  beau  vert  clair, 
mais  d'un  brun  verdâtre  un  peu  cuivreux.  Secondement  il 
a  trois  banJes  blanches  &  ondulées  fur  chaque  étui  ,  la 
premie  e  en  haut  à  l'extérieur  ,  formant  un  G  ,  dont  les 
pointes  regardent  la  future  des  étuis  :  la  féconde  tranfverfe 
&  très-ondulée  placée  au  milieu  ;  la  troifiéme  en  bas 
&  oblique.  Toutes  ces  bandes  font  affez  larges.  Malgré  ces 
différences  ,  je  fuis  tiès  -  porté  à  regarder  cet  in(e£te  com- 
me une  fimple  variété  du  précédent.  La  couleur  du  fond 
des  étuis  ne  peut  conftituer  une  efpéce  ,  puifqu'elle  varie 
aifément ,  &  quant  aux  bandes ,  elles  paroifTent  n'être  que 
les  fix  points  des  étuis  du  buprefte  précédent ,  dilatés  & 
joints  enfemble.  Le  point  de  l'angle  extérieur  de  l'étui 
avec  le  premier  du  même  bord  réunis  enfemble  ,  forment 
la  première  bande  perpendiculaire  :  le  point  du  bord  figu- 
ré en  lunule  ,  avec  celui  du  milieu  de  l'étui  qui  eft  vis-à- 
vis  ,  forment  la  féconde  bande  tranfverfe.,  entin  le  dernier 
point  du  bord  avec  celui  du  bout  de  l'étui  ,  produifent 
par  leur  jonâion  la  dernière  bande  oblique.  On  trouve  cet 
infede  dans  les  mêînes  endroi;s  que  le  précédent. 

2p.  BUPRESTIS  inauratus  ,  Jupra  fufco  -  viridis  y 
coleoptris  punclis  Jex  albis. 


1^6  Histoire     abrégée 

Linn-jyji-  nat.  edit.  lo  ,  p.  407  >  n.  j.  Cicindela  viridis  ,  elytris  pundis  duobus 
albis  cum  lineola  apicuin. 

JLe  biiprejie  vert  à  Jix  points  blancs. 

Longueur  clignes.     Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  eft  encore  tout- à  fait  femblable  aux  deux 
précédentes  ,  feulement  elle  eft  conftamment  plus  petite 
&  plu.s  étroite  :  elle  eft ,  comme  les  deux  autres  ,  dorée  & 
cuivreufe  ,  mais  le  délTus  de  fon  corps  eft  d'un  vert  doré 
brun  ,  encore  plus  foncé  que  dans  la  précédente.  Sur  cha- 
que étui  il  y  a  trois  points  blancs  ,  un  en  haut  à  l'angle  ex- 
térieur de  l'étui  ,  un  vers  le  milieu  du  bord  extérieur  , 
&  un  dernier  plus  long  &  oblique  vers  la  pointe  des  étuis. 
C'eft  dans  les  terreins  fablonneux ,  près  des  rivières  &  des 
ruiffeaux  ,  qu'on  trouve  cet  infede. 

30.  BUPRESTIS  vindi  -  ceneus  ,  elytris  pun^is  lads 
excavatis  mammillojls. 

Lijl-  loq.p,  585  ,  n.  11.  Scarabsus  parvus  inauratus. 

Linn.faun  fuec.  n.  jjo.  Gicindela  viridi-snea  ,  elytris  punflis  latis  excavatis, 

Linn.f.ft.  nat.  edit.  10,  p.  407  ,  n.  6.  Cicindela  riparia, 

A6l.  Ûpf.  1736  ,  p.  19  ,  n.  3.  Cicindela  xnea  ,  pundis  excavatis. 

Le  biiprejle  à  mammelons. 

Longueur  2  |- ,  3  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Quoique  cette  efpéce  paroifle  moins  brillante  que  les 
précédentes  ,  vue  de  près  6c  fur  -  tout  à  la  loupe  ,  elle  n'eft 
pas  moins  belle.  Sa  tête  ,  fon  coicelet  ,  fon  ventre  ,  fes 
cuiffes  ôc  fes  pieds  font  d'un  vert  doré  matte  &  un  peu 
brun.  Les  jambes  feules  font  brunes.  Les  yeux  font  noirs 
&  faillans.  Le  corcelet  plus  étroit  que  la  tête, eft  anguleux 
&  inégal.  Les  étuis  font  couverts  de  larges  points  ronds  & 
enfoncés  y  du  milieu  defquels  s'élève  un  petit  mammelon  : 
comme  ces  étuis  font  d'un  vert  matte  ôc  pointillés  ,  ôc  que 
les  mammelons  font  d'un  rouge  cuivreux  ,  ce  mélange 
forme  une  couleur  finguliere.  Ces  larges  points  font  ran- 
gés Lngitudinalement  ,  ôc  joints  enfemble  par  une  rai 


DES    Insectes.  ij7 

élevée  de  couleur  plus  foncée.  On  trouve  ce  bel  jafe£le 
dans  les  endroits  fablonneux  &  humides. 

31.BUPRESTI  ?>fufco-(cncus  5  capite  profundcjlriato  , 
elytrorum  firia  prima  remotijjima. 

Linn.faun.  fuec.  n.  y 5  8.  Bupreflis  fufco-snea  ,  glabra  ,  nitida  ,  thoracc  fub-_ 

marginato. 
Linn.fyjl.  nat.  edh,  to  ,  p.  408  ,  n.  7.  Cicindela  aquatica. 
A61.  Upf.  17  j6  ,  p,  19  ,  n.  10,  Cicindela  miiiima  aurca  Ixvis, 
Lijl,  tab.  mut.  t.  Il  ,f.  13. 

Le  buprejîe  â  tête  cannelée. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  ^  ligne. 

Les  cara£teres  fpécifiques  de  cette  efpéce  font  très-dif- 
tinftifs  ,  &  il  feroit  à  fouhaiter  que  toutes  en  euflent  de 
pareils.  Sa  couleur  eft  d'un  noir  bronzé.  Ses  yeux  font  fail- 
lans  ,  comme  dans  l'efpéce  précédente  ,  &  entre  les  yeux 
on  voit  fur  la  tête  des  ftries  longitudinales  ,  ou  canelures 
profondes.  Les  antennes  font  fines,  &  les  mâchoires  avan- 
cent &  forment  une  efpéce  de  bec.  Le  corcelet  efl  large  , 
marginé  ,  un  peu  taillé  en  cœur  ,  plus  étroit  cependant 
que  la  tête  :  il  eft  chargé  de  petits  points.  Les  étuis  ont  des 
ftries  formées  par  des  rangées  de  points  fort  petits.  La  pre- 
mière de  ces  ftries  eft  proche  la  future  des  étuis  ,  enfuite 
fe  trouve  un  grand  efpace  lifle  ,  formant  près  de  la  moitié 
de  la  largeur  de  l'étui  ,  puis  la  féconde  ftrie  &  les  autres 
qui  font  aflcz  ferrées  ;  fur  la  troifiéme  fe  trouve  un  point 
enfoncé  aflez  prc-fondément.  M.  Linnxus  avoit  rangé  cet 
infefte  parmi  nos  richards  (  cucujus  )  auxquels  il  avoit 
donné  le  nom  de  baprejles  :  mais  cet  infe£le  n'en  a  point  les 
carafteres  ;  il  doit  être  rapporté  à  ce  genre  comme  on 
le  voit  par  la  forme  de  fes  antennes  &  l'appendice  de  fes 
cuiffes  poftérieures.  Ce  petit  animal  fe  trouve  dans  le- 
fable  humide. 

32.  BUPRESTLS  cupreo  vlridique  varie gatus  j punc- 
tis  quatuor  imprécis  ^pedibus  palUdis, 


ijS  Histoire     abrégée 

Le  biiprejleci  quatre  points  enfoncés. 

Longueur  i  f  ?  3  lignes.     Largeur  ^  ,  1  ligne. 

Sa  grandeur  varie  beaucoup.  Sa  couleur  efi:  d'un  bronzé 
rougeâtre  ,  avec  des  taches  vertes  dorées  ;  le  defTous  de 
fon  corps  eft  d'un  noir  bronzé  ,  les  pattes  &  les  antennes 
font  fauves.  On  voit  fur  chaque  étui  deux  points  enfoncés 
proche  la  future,  un  plus  haut,  l'autre  plus  bas,  ce  qui 
fait  quatre  en  tout.  On  trouve  cet  iafecle  dans  le  fable 
près  de  l'eau. 

53.  BUPRESTIS  fu/co-aneus  ,  e^.j'tris  Jliiatls  ,  punc- 
tls  duobus  Imprcjfls. 

Linn.  faun.  Juec.  n.  530.  Carabusater,  pedibas  antennifque  nigris. 
Le  buprejle  bron-^é  à  deux  points  enfoncés. 

Longueur  2  lignes.     Largeur  ^  ligne. 

Sa  couleur  efl:  d'un  noir  bronzé  ,  quelquefois  un  peu 
bleuâtre  ,  car  elle  varie.  Son  corcelet  èft  plus  étroit  que  la 
tête  avec  un  fillon  dans  fun  milieu  ,  les  étuis  font  chargés 
chacun  de  huit  ftries  formées  pir  des  points  :  il  y  a  de 
plus  fur  chaque  étui  un  enfoncement  fur  la  troilléme  ftrie 
en  commençant  à  compter  de  la  future.  Cet  enfoncement 
eft  placé  à  peu  près  au  tiers  de  l'étui ,  ce  qui  fait  deux 
creux  ,  un  fur  chaque  côté.  Le  corcelet  eft  quelquefois 
lifle  &  quelquefois  pointillé.  Cette  feule  &  petite  diffé- 
rence qu'on  rencontre  entre  les  individus  de  cette  efpéce, 
ne  m'a  pas  paru  alfez  co^fidérable  pour  féparer  des  infec!;es 
tout- à -fait  femblables  d'ailleurs  ,  &  pour  conftituer  r'eux 
efpéces  différentes.  On  trouve  cet  infette  avec  les  précé- 
dens ,  mais  il  eft  un  peu  plus  rare  qu'eux. 

Troisième    Famille. 

Tous  les  bupreftes  de  cette  dernière  famille. ont  certains 
caracleres  communs  ,  qui  les  rendent  fort  femblables  les 
uns  aux  autres.  i°.  Leur  corcelet  a  un  iillon  longitudinal 


DES    Insectes.  ijp 

clans  fon  milieu,  &  deux  points  enfoncés  à  fa  partie  pofté- 
rieure ,  attenant  les  étuis ,  un  de  chaque  côté.  2".  Tous 
ont  huit  ftries  fur  leurs  étuis  ,  &  de  plus ,  vers  la  bafe 
des  étuis  ,  le  commencement  d'une  neuvième  ftrie  ,  entre 
la  première  &la  féconde,  en  commençant  à  compter  de 
la  future. 

54.  BUPRESTIS  ater ,  thorace  lato  ,  elytrorum  Jlriis 
pun6latLS. 

Le  buprejle  parejjeux. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  3  lignes. 

J'appelle  ce  buprefte  le  parcfleux ,  parce  qu'il  marche 
doucement,  au  lieu  que  prefque  tous  ceux  de  ce  genre 
courent  fort  vite.  Il  eft  alfez  large  ,  &  fon  port  extérieur 
le  fait  prendre  d'abord  pour  un  ténébrion ,  cependant  il  a 
tous  les  caraderes  des  bupreftes.  Il  ell  tout  noir,  à  l'ex- 
ception des  appendices  des  cuiffes  ,  qui  font  brunes.  Son 
corcelet  eft  au  moins  auffi  large  que  les  étuis,  nullement 
taillé  en  cœur  garni  à  fa  circonférence  d'un  large  rebord, 
avec  deux  enf^ncemens  à  fa  partie  poftérieure,  un  de  cha- 
que côté.- Les  étuis  ont  huit  ftries  chacun  ,  ce  qui  fe  ren- 
contre dans  tous  les  infeftes  de  cette  famille.  En  regardant 
de  près  ces  ftries  ,  on  voit  dans  leur  enfoncement  des 
points,  ce  qui  fait  le  cara£lere  diftindif  de  cette  efpéce. 
On  trouve  cet  infetle  dans  les  terres  féches  &  arides  ;  il  a 
des  aîles  fous  fes  étuis. 

3J.  BUPRESTIS  totus  viridis ,  thorace  lato. 

Le  buprejle  ver  Jet. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Il  reflemble  beaucoup,  pour  fa  forme,  au  précédent, 
feulement  fon  corcelet  n'a  pas  des  rebords  tout-à-fait  fi 
confidérables  ,  &les  ftries  des  étuis,  qui  font  au  nombre 
de  huit,  font  Mes  &  fans  aucuns  points.  Toutrinfcde  eft 


i(^o  Histoire     abrégée 

vert  Ô.C  luifant ,  à  l'exception  des  pattes  &  des  antennes, 
qui  font  brunes. 

^5,   BUPRESTIS    infra  niger ,  fiiprci  nigro  -  itncuSy 
t/iorace  lato. 

L'nn.fauii.  fuec.  n.  ^t7-  Carabus  nigro- xneus,  antennis  pedibufque  nign's. 
Liiin.  JyJ}.  nat,  edit-  lo,  p.  415,  n.  10.  Carabus  vulgaris. 

Le  buprejle  rqfette. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  §  ligne. 

Il  eft  moins  grand  que  les  prccédens;  du  refte  ^  il  rel"- 
femble  fi  fort  au  dernier ,  que  je  croirois  qu'il  n'en  eft 
qu'une  variété  ;  il  n'en  diffère  que  par  fa  couleur  ,  qui  eft 
noire  en  deffous,  &  en  deftus  d'un  noir  bronzé,  un  peu 
rougeâtre^  comme  le  cuivre  rofette.  La  bafe  des  anten- 
nes eft  un  peu  fauve,  ôc  la  ftrie  extérieure  des  étuis  eft  légè- 
rement ponduée.  On  trouve  cet  infe£ie  avec  les  précédenr. 

37.  BUPRESTIS  toius  nigér ,  thorace  lato  lœvi  ,  ely- 
trorumjlrils  lctvibu,s. 

Le  biiprefle  en  deuil. 

Longueur  5  lignes.    Largeur  t  |  ligne. 

Cette  efpéce  eft  plus  allongée  que  les  précédentes  ;  elle 
eft  toute  noire.  Son  corcelet  eft  large  ^  moins  cependant 
que  dans  ceux  qui  précédent ,  ôc  il  n'excède  pas  la  lar- 
geur des  étuis.  Ce  corcelet  eft  lifle  ,  fur-tout  dans  fon 
milieu.  Les  étuis  ont  chacun  huit  ftries  liffes.  Dans  quel- 
ques individus,  les  jambes  6c  les  antennes  font  brunes  : 
dans  d'autres ,  elles  font  feulement  d'un  noir  moins  foncé. 
On  trouve  ces  animaux  fous  les  pierres. 

38.  BUPRESTIS  ater fubvillofus  ,  antennis  ped'ibuf- 
quifertuglneis. 

Le  buprefid  noir  velouté. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  z  lignes. 

Son  corps  eft  affez  allongé.  Sa  couleur  eft  noire  j  feule- 
ment 


DES     Insectes.  i6t 

ment  fes  pattes  ôc  fes  antennes  ,  fur-tout  à  leur  bafe  ,  font 
d'un  brun  rougeâtre.  Son  corcelet  eft  lifle  ,  &  fes  étuis  font 
chargés  d'un  petit  duvet  gris,  jaunâtre,  6c  font  très-line- 
ment  pon£tués.  Du  fond  de  chaque  point ,  part  un  des 
petits  poils,  dont  les  étuis  font  couverts.  On  trouve  cet 
infede  avec  les  précédens. 

5<?.  BUPRESTIS  ater,   /avis  y  pedibus  antennarum.' 
que  bajl  ferruginds. 

Lt  buprejle  noir  à  pattes  brunes. 

Sa  grandeur  eft  la  même  que  celle  du  précédent.  Sa 
couleur  eft  auffi  femblable  à  la  fienne.  La  principale  dif- 
férence confifte  dans  fes  étuis  ,  qui  font  rafes  ,  fans  aucun 
poil  ni  duvet.  Une  autre  différence  à  remarquer  ,  c'eft  que 
la  troifiéme  &  la  cinquième  (Irie  ,  en  commençant  à  comp- 
ter de  la  future  ,  ont  des  points  enfoncés,  ainli  que  la  der- 
nière ,  tandis  que  les  autres  font  liffes ,  fi  ce  n'eft  le  bas  de 
la  féconds,  où  l'on  voit  quelquefois  un  ou  deux  points. 

40. BUPRESTIS  totus  viridl  cupreus ,  antennis  nigris> 
Le  buprefle  perroquet. 

Lon^u'MT  5  ,  3  lignes.     Largeur  i ,  i  lignes. 

Il  y  a  peu  d'efpéces  qui  donnent  autant  de  variétés  pour 
la  grandeur  &  la  nua  ice  des  couleurs.  On  peut  juger  des 
différentes  grandeurs  par  les  dimenfions  que  nous  donnons. 
Quant  à  la  couleur  ,  elle  eft  verte  ,  tantôt  claire,  tantôt 
brune  ,  toujours  plus  ou  moins  cuivreufe.  Dans  tous  ,  le 
deffous  du  corps  eft  plus  noir.  Les  antennes  font  noires  ,  à 
l'exception  de  leur  bafe  ,  qui  eft  brune  ;  l'extrémité  des 
pattes  ou  les  tarfcs  font  bruns.  Le  corcelet  eft  à  peu  près 
delà  largeur  des  étuis,  avec  un  fiilon  longitudinal  "dans 
fon  milieu  ,  &  deux  points  enfoncés  &  oblongs  près  de  fa 
jonètion  avec  les  étuis.  Ceux-ci  font  chargés  chacun  de 
huit  ftries  liftes  &  fans  aucuns  point?.  Cet  infede  eft  com- 
mun dans  les  jardins  &.  les  campagnes. 

Tome  I.  5^ 


«(S'ji  Histoire     abrogée 

4.1.BUPRESTIS  viridis , psdièits  elytrorumque  mar~ 
gine  exteriore  pallide  tejlacels. 

Le  huprejle  vert  à  bordure. 

Longueur  4  -j  lignes.     Largeur  1  lignes. 

l.a  tête  &  le  corcelet  de  cette  belle  efpéce  font  d'un 
vert  cuivreux.  Ce  dernier  eft  parfemé  de  petits  points. 
Les  étuis  r  nt  d'un  vett  matte  ,  chargés  de  huit  ftries  cha- 
cun ,  &  ornés  de  pet'ts  points  ferrés  ,  du  fond  de  chacun 
defquels  part  u'^  petit  poil.  Le  deflTous  de  l'infefte  eft  noir. 
Les  antennes  font  de  couleur  fauve  pâle  ,  aififi  que  les 
pattes  ôc  le  bord  extérieur  des  étuis.  On  voit  fur  le  corce- 
let le  fillon  longitudinal  du  milieu,  &  les  deux  points  ou 
enfoncemens  poftcrieurSj  qui  font  communs  à  toutes  les 
efpéces  de  cette  famille. 

42.  BUPRESTIS  niger ,  thorace ,  antennis^edlbufque 
Jerrugimls. 

Linn.  faun.  fuec,  n.  jj4,  Carabus  niger,  thorace  ,  antennis  pedibufque  ferru- 

gineis. 
Linn.fyft.  nat.  edic.  lo,  p.  41? ,  n.  if.  Carabus  melanocephalus. 

le  buprejle  noir  à  corcelet  rouge. 
Longueur  3  lignes.    Largeur   1  ^  ligne. 

Le  deflous  de  fon  corps  >  fa  tête  &:  fes  étuis  font  noirs  ; 
les  antennes ,  les  pattes  &  le  corcelet  font  d'un  rouge 
brun.  Sa  forme  eft  femblable  à  celle  des  précédens  ,  &  fes 
étuis  font  rafes  ,  avec  huit  ftries  liffes  ôc  unies  fur  chacun. 

43.  BUPRESTIS  ferruglneo  -  llvldus  ,  elytris  punc- 
tato  -Jlriatis. 

Le  buprejle  fauve. 

Longueur  z  lignes.    Largeur  ^  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  par- tout  de  la  même  couleur, 
brune,  rougeâtrej  un  peu  livide  :  fes  yeux  feuls  font  d'un 
brun  plus  noir.  Les  huit  ftries  de  fes  étuis  font  pon£luécs 


DES    Insectes.  ig^ 

dans  leut  fond  ,  &  ne  font  point  unies.  Tout  le  refte  de 
linfede  efl:  lifle  ôc  poli. 

B  R  U  C  H  U  S. 

LA     BRUCHE. 

Antennx  filiformes.    .  Antennes  filiformes. 

1h.ora.x  fubrotundus  gihbus,  Corcelet  arrondi  en  bofle. 

Corpus  Jphxrouiœum ,  dorfo  COU'  Corps  fpheroïde  ,  convexe  en 
vexo,  deffus. 

Le  cara£lere  de  ce  nouveau  genre ,  confifie  première- 
ment ,  dans  fes  antennes  filiformes  ,  prefque  par-tout  d'é- 
gale groffeur;  fecondement,  dans  la  forme  de  fon  corce- 
let ,  qui  eft  prefque  fphérique  ôc  comme  boffu  en  deffus. 
Un  troifiéme  caradere  moins  effentiel,  eft  la  figure  de  ce 
petit  animal ,  dont  le  ventre  eftaffcz  arrondi  ôc  fphérique, 
ôc  dont  le  dos  eft  très-convexe. 

C'eft  dans  les  tas  de  feuilles  féches,  dans  le  foin  ,  dans 
les  herbiers  qu'on  trouve  ces  infeâes.  Leur  larve  paroît 
fe  nourrir  de  ces  feuilles;  qu'elle  déchire  ôc  détruit. Ceux 
qui  ont  des  colietlions  de  plantes  ,  n'ont  que  trop  fouvent 
occalion  de  les  connoître.  Lorfque  cette  larve  veut  fe  mé- 
tam.orphofer  en  chry  falide  ,  elle  fe  fait  une  enveloppe  d'un 
tiffu  iaij  foyeux  ôc  très-bianc.  C'eft  de  cette  efpéce  de 
coque  ou  enveloppe,  que  fort  i'infecle  parfait ,  qu'on  trou- 
ve fouvent  dans  les  maifons. 

La  féconde  efpéce  de  ce  genre  eft  remarquable  par  fa 
forme  prefque  ronde  ,  ôc  par  fes  étuis  qui  font  réunis  en- 
femble  ,  qui  fe  recourbent  affez  avant  en  deffous ,  ôc  fous 
lefquels  on  ne  trouve  point  d'ailes.  Cette  efpéce  eft  moins 
commune  que  la  première.  Nous  avons  donné  à  ce  nou- 
veau genre  le  nom  ancien  de  bruche  {bruchus)  par  le- 
quel les  Naturalifles  ont  autrefois  défigné  un  infede  qui 
dévoroit  ôcrongeoit  les  plantes  ;  ce  qui  convient  très-bien 
à  ceux  de  ce  genre. 

Xij 


ï($'4  Histoire     ab  k  i  et  e 

Les  efpéces  que  nous  avons  trouvées  autour  de  Paris, 
fe  réduifent  aux  deux  luivantes. 

1.  RRUCHUS  teflaceiLS  >   elytrorum  fafcia  duplici  al' 
b'ida.  Pianch.  2  ,  Hg.  6. 

Linn-  faun  fuec.  n.  487.  Cerambix  teftaceus ,  elytrorum  fafcia  duplici  albida, 

thor,if  e  fpinolb. 
Linn.  p'Ji-  nai.  eiit.  10, p.  393  ,  n.  33.  Cerambyx  fur, 

La  bruche  à  bandes. 

Longueur  i  §  ligne.    Largeur  \  ligne. 

Les  antennes  de  ce  petit  infe£te  font  plus  longues  que 
fon  corps.  Sa  tête  elt  large  ,  un  peu  applatie  ,  avec  les 
yeux  faillans.  Son  corcelet  eft globuleux  ,  affez petit,  plein 
de  tubérofités  irrcgulieres  ,  cependant  fans  pointes  fur  les 
côtés,  quoique  M.  Linnxus  lui  en  attribue.  Ce  qui  fem- 
bleroit  en  former ,  ce  font  des  petites  touffes  de  poils , 
qui  font  fur  les  côtés  ôc  un  peu  fur  le  deffus  du  corcelet. 
Ces  poils  font  blanchâtres  :  l'écuffon  eft  pareillement  cou- 
vert de  poils  blan:s.  Les  étuis  font  convexes,  avec  des 
ftries  formées  par  des  points  ,  ôc  ils  font  chargés  de  deux 
bandes  tranfverfes  de  poils  blancs,  l'une  proche  le  corce- 
let,  l'autre  plus  bas,  toutes  deux  interrompues  dans  leur 
milieu.  Souvent  l'infede  retire  fa  tête  Ôc  fes  pattes  en  def- 
fous ,  ôc  contrefait  le  mort,  principalement  quand  on  le 
touche.  La  couleur  de  cet  animal  eft  brune ,  mais  elle  varie 
pour  la  nuance  ,  qui  eft  tantôt  plus  ôc  tantôt  moins  claire. 
Cet  infette  eft  vorace  ôc  carnaffier:  il  ronge  ôc  détruit  les 
animaux  ôcles  plantes  que  l'onconfervc  dans  les  cabinets, 
ôcles  réduit  en  poudre. 

2.  BRUCHUS  totus  tejlaceus ,  elytris  coadunatls. 

La  bruche  fans  ailes. 
Longueur  1  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Rien  n'eft  plus  fingulier ,  pour  la  forme  ,  que  ce  petit 
infede  ;  ilreffemble  à  un  globe  brun  ôc  iiffe,  por^é  fur  des 


DES    Insectes.  k^j 

pattes.  Sa  tête  fait  feulement  une  petite  pointe  d'un  côté. 
Cette  tète  eft  tcè^-petite  ,  &  il  en  fort  des  antennes  pref- 
qu'auili  longues  que  le  corpi  &  placées  au  devant  des 
yeuxj  qui  font  très- petits.  Le  corcelet  eft  large  &  fort 
court.  Les  étuis  font  convexes  ,  liffes  ,  polis  ôc  d'une  cou- 
leur de  maron  ;  ils  font  joints  ôc  réunis  enfemble,  &  de 
plus  ,  ili  envelopent  une  grande  partie  du  dell'ous  du  corps, 
enforte  que  l'infe6l;e  eft  tout  cuiraflé.  Sous  ces  étuis  réu- 
nis &  immobiles  ,  il  n'a  point  d  aîles.  Ses  pattes  &  fes  an- 
tennes font  un  peu  velues  &  d'une  couleur  claire  ;  le  refte 
de  fon  corps  eft  brun  ôililTe.  J'ai  trouvé  plufieurs  fois  chez 
moi  ce  petit  animal,  dans  des  endroits  eu  Ton  n'avoit  pas 
touché  depuis  long-tems.  On  le  trouve  aulll  dans  le  vieux 
foin.  Je  ne  fçais  point  dans  qutl  endroit  fe  rencontre  fa 
larve. 

LAMPYRIS  Camhandisfpec.  linn. 

LE     VER. LUISANT. 
Antennce filiformes.  Antennes  filiformes, 

Cajut  clypeo  ihoracis  inarginalo  Tête  cachée  par  un  large  rebord 

teâum.  du  corcelet. 

Abdominis  laterapUcato-papU-  Côtés  du  ventre  plies  en  pa- 

lofa.  pilles. 

Pendant  long-tems,  on  n'a  connu  que  la  femelle  delà 
première efpéce de  ce  genre ^  qui^  n'aya^it  peine  d'aîles  ni 
d'étuis ,  reffemble  à  u  le  efpéce  de  ver ,  ce  qui  a  fait  don- 
ner à  ce  genre  !e  nom  de  ler  ù/i/a/zt ,  à  caufe  de  la  lueur 
&  de  h  clarté  que  cet  amiral  jette  pendant  la  nuit.  Nous 
lui  avons  confervé  le  nom  de  lampyiis  ,  qui  lui  avoit  été 
donné  anciennement. 

Ce  genre  a  plufieurs  rsraderes  très-dif^ip£l?.  i  °.  La  for- 
me de  fes  antennes  ,  qui  font  (impies  ,  &  qui  vont  en  di- 
minuant infeniiblemt-nt  de  la  baie  à  la  pointe,  ce  qui  lui 
eft  commun  avec  quelques-auîreS  genres.  2°.  1  a  figure  de 
fon.  corcekt  qui  eft  gtanJ,  avec  de  larges  rebords  ;  fous 


i66  Histoire     A'BRécfE 

lequel  fa  tête  eft  cachée.  Cette  tête  rentre  dans  une  large 
ouverture ,  pratiquée  dans  le  deflbus  de  ce  corcelet.  3°. 
Enfin  la  forme  des  côtés  des  anneaux  du  ventre ,  qui  font 
plifTés  &  repréfentent  des  efpéces  de  papilles  molalTes.  La 
réunion  de  ces  trois  caraderes  fuffit  pour  reconnoitre  cet 
infefte  ,  &  diftingucr  ce  genre  de  tous  les  autres. 

Nous  ne  connoilfons  dans  ce  Pays  que  trois  efpéces  de 
vers-luifans  ;  encore  la  féconde  pourroit  elle  bien  n  être 
qu'une  variété  de  la  première  ;  mais  les  Pays  étrangers  en 
fourniffent  quelques-autres ,  qui ,  comme  les  nôtres ,  ont  la 
Hnguliere  propriété  de  luire  pendant  la  nuit.  Les  femel- 
les ,  qui  font  dépourvues  d'ailes  &  qui  rampent  fur  terre  , 
ont  cette  propriété  à  un  degré  beaucoup  plus  confidérable 
que  les  maies,  qui  n'ont  que  quelques  points  lumineux. 
11  paroît  que  cette  lueur  a  été  acccrdée  à  la  femelle  ,  qui 
ne  peut  voler,  pour  être  apperçue  des  mâles  ,  qui  la  cher- 
chent en  voltigeant.  En  effet ,  fi  l'on  prend  le  foir  dans  fa 
main  des  vers-luifans  vers  la  fin  de  Juin,  qui  eft  le  temps 
de  leur  accouplement ,  on  voit  quelquefois  le  mâle  qui 
vient  voltiger  autour  de  fa  femelle  ,  &  par  ce  moyen  on. 
parvient  à  le  prendre.  Cette  lumière  que  jettent  les  fe- 
melles ,  eft  fouvent  fi  vive,  qu'on  la  prendroit  pour  un 
charbon  ardent.  La  matière  qui  la  produit  paroît  être  un 
véritable  phofphore  ,  femblable  à  la  matière  lumineufe 
que  donnent  certains  poifTons  &  les  vers  qui  habitent  quel- 
ques coquilles.  Plus  l'infetle  eft  en  mouvement ,  plus  l'é- 
clat de  ce  phofphore  eft  vif  &  brillant,  &  lorfqu'il  com- 
mence à  diminuer  ,  on  n'a  qu'à  agiter ,  irriter  1  infeQe  & 
le  faire  marcher ,  auffi-tôt  la  clarté  augmente  ôc  reprend  fa 
première  vivacité. 

Jene  connois  point  la  larvedu  mâle  du  ver-luifant.  M. 
de  Geer,dans  les  Mémoires  Etrangers  de  l'Académie, 
donne  la  figure  de  celle  de  la  femelle.  Quant  aux  efpéces 
de  ce  genre ,  elles  fe  réduifent  aux  trois  fuivantes. 

H.  L  A  M  P  Y  R  I  Sfœminâ  apterâ,  Planch.  2  ,  fig.  7." 


desInsectes.  i6-j 

Linn.  faan,  fuec.  n.  584.  Cantharisfxmina  aptera. 

Linn.fyft.  nat.  edit,  10  ,  p.  400  ,  n,  1.  Cantharis  oblonga  nigra;  thorace  tefla- 

ceo  ,  margine  laterali  nigro. 
Aldrov.  inf.  p.  'if^.fg-  1 5  1. 
Colum.  ecphr.  i  ,p.  38  ,  t.  36.  Nodiluca  terreflris. 
Jonjl.  inf.  t.  15  ,  fig.  %.  Cicindela  Mouff, 
Charleton.  exercit,  p.  4'7.  Cicindela. 
Merret.  pin,  p.  îoi.  Cicindela. 
Mouffet.  lat,  p.  109  ,  /.  I.  Maf.  1  fajmina. 
Bradl.  nat.  1. 16  ,fg.  3.  A.  Fœmina.  B.  Maf. 
Raj.  inf.  p.  78  ,  n.  15.  Scarab.-eus  lampyris  fordide  nigricans,  corporelongo 

&  angu^o  ,  feu  cicindela  maf. 
Raj.  inf.  p.  79.  Cicindela  impennis  feu  fsmina. 
Lijl.  tab.  mut.  tab.  1 ,  fg.  11. 
Dd.  phxrmac.  p,  39 1,  Cicindela. 
Lcche  nov.  infeâl.f^ec.  p.  ij  ,  n.  47.  Cantharis  mas  coleoptcrui; 

Z,e  ver  •  luifant  à  femelle  fans  ailes. 
Le  mâle.  Longueur  3  \  lignes.  Largeur  1  \  ligne. 
La  femelle.  Longueur  6  lignes.     Ltirgeur  \  f  lignes. 

On  connoit  affez  le  ver -luifant  femelle  ,  mais  peu  de 
perfonnes  connoifTent  le  mâle.  Nous  allons  commencer 
par  décrire  celle-là ,  &  nous  donnerons  enfuite  la  defcrip- 
tion  de  fon  mâle. 

Le  ver -luifant  femelle  varie  beaucoup  pour  la  gran- 
deur. Sa  couleur  eft  brune.  On  n'apperçoit  point  d'abord 
fa  tête  :  la  plaque  du^  corcelet  qui  eft  large ,  applatie ,  de- 
mi-circulaire, Ôc  qui  déborde  beaucoup,  la  couvre  entiè- 
rement ,  à  peu  près  comme  dans  les  cajfides ,  que  nous 
examinerons  par  la  fuite.  Mais  fi  on  regarde  en  deflbus ,  on 
voit  une  efpéce  de  fourreau  évafé ,  dans  lequel  fe  retire 
cette  tête,  qui  eft  fort  petite.  Les  antennes  qui  font  fili- 
formes ,  affez  unies ,  font  à  peine  de  la  longueur  du  cor- 
celet ,  &  lorfque  la  tête  eft  retirée  ,  elles  font  cachées  en 
partie.  Le  refte  du  corps  de  l'infefte  eft  nû  ,  fans  ailes  ni 
étuis,  ôc  compofc  de  dix  anneaux,  unis  en  deflus,  mais 
qui  en  deflbus  ont  fur  lecrs  bords  de  chaque  coté  un  repli 
moîafle.  Lorfque  l'animal  eft  en  vie ,  les  trois  derniers  an- 
neaux font  jaunâtres,  6c  dans  l'obfcurité  ,  ils  répandent 
une  lumière  aflez  vive  pour  pouvoir  lire,  fur-tout  fi  l'en  a 
trois  ou  quatre  de  ces  vers.  Cette  lumière  s'apperçoit  fcu' 


1(58  Histoire     abrégée 

vent  le  foir,  pendant  Tété,  dans  lesjardins  &  le?  campâmes. 
Le  mâle  e!t  plus  petit  que  fa  femelle.  Sa.  tête  eft  figu- 
rée précifcment  de  même,  &  recouverte  pareillement  pat 
la  plaque  du  corcelet  ;  feuletiient  elle  paroit  un  peu  plus 
greffe  que  celle  de  la  femelle  ;  elle  eft  noire,  ainfi  que  les 
antennes.  Le  ventre  de  ce  mâle  ,  moins  gros  &  moins  long 
que  celui  des  femelles  ,  a  les  plis  &  les  papilles  des  cotés 
bien  moins  marques.  Mais  la  plus  grande  différence  qui 
fe  trouve  entre  les  deux  fexes  ,  c  eft  que  le  mâle  eft  cou- 
vert d  étuis  bruns  ,  chagrinés  ,  chargés  de  deux  lignes  lon- 
g'tudinal.'s  relevées,  plus  longs  que  le  ventre  ,  &  fous 
lefqu&ls  font  les  ailes.  Les  dernier:,  anneaux  du  ventre  ne 
font  pas  audi  lumineux  que  ceux  de  la  femelle  ;  on  voit 
feulement  quatre  points  de  lumière  ;  deux  fur  chacun  des 
deux  detniers"  anneaux. 

2. LA  MP  Y  RIS  hemlptéra. 

Le  ver  -  lui  fa  nt  à  demi- fourreaux. 

Longueur  i  y  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Sa  couleur  eft  brune  ,  comme  celle  de  l'efpéce  précé- 
dente. Il  en  dffére  ;  premièrement  -  prr  fes  antennes,  qui 
font  affcz  grofîes  &  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps: 
fecondement  ,  par  le  corcelet  ,  dont  la  plaque  eft  plus 
allongée,  avec  une  élévation  longitudinale  dans  fcn  mi- 
lieu: troifiémement,  par  fes  fourreaux  ou  étuis,  qui  font 
courts  ,  &  ne  couvrent  que  la  moitié  de  fon  corps.  Celui 
que  j'ai,  eft  un  mâle.  Je  croirois  volontiers  qu  il  n'eft 
qu'une  variété  "de  lefpéce  précédente  ,  ou  peut  -  être  le 
même  infede  mal  développé.  Néanmoins  les  différences 
que  jai  rapportées  ,  m'ont  engagé  à  mettre  ici  cet  in- 
fette  ,  jufqu'à  ce  que  l'en  foit  certain  qu'il  ne  diffère  pas 
du  précédent ,  d'autant  que  les  deux  derniers  anneaux  de 
fon  corps  étoient  lumineux. 

3.  LAMPYRIS  e/j^iris  rubrls ,  thorace  ruBro ,  nigra. 
macula, 

Linn. 


t)ES    Insectes;  15^ 

tinn.  faun.  fuec.  n.  <Î7.  Cantharis  elytris  rubris  ,  thornce  rubro  nigra  macula. 
^Linn.fyji.  nat.  edit.  lo,  p.  401  ,  n.  13.  Cantharis  fanguinea, 
Frifch.  germ.  ii , p.  4^  t  t.  2  ,  ic.  7,fg.  1.  Scarabxus  arboreus  parvus  ruber, 

elytris  longis  ,  clypeo  peâorali  linea  riigra. 
Raj.  inf,  p.  \ot  ,  n.  4-  Cantharis  prioribus  fimilis  quarta, 
Aâl.  Upf.  1736,  p.  ly  ,  n.  3.  Cantharis  elytris  ruberrimis. 

Le  ver  -  luifant  rouge. 

Longueur  4  i  lignes.    Largeur  1 1  ligne. 

Ses  antennes ,  fes  pattes  &  tout  fon  corps  font  noirs ,  à 
l'exception  de  fon  corcelet  &  de  fes  étuis ,  qui  font  d'un 
beau  rouge.  Sur  le  milieu  de  fon  corcelet ,  eft  une  tache 
longitudinale  noire,  qui  en  occupe  plus  d'un  tiers,  &  qui 
s'étend  jufqu'au  petit  écuffon ,  qui  eft  pareillement  noir. 
Ses  étuis  ont  des  ftries  fines  &  légères.  La  tête  eft  toute 
cachée  fous  le  corcelet,  dont  les  rebords  font  grands  6c  lar- 
ges. Les  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié  de  l'in- 
lette,  ôc  fes  étuis  débordent  fon  corps.  Cette  jolie  efpéce  a 
été  trouvée  par  M.  Mallet ,  mon  confrère ,  qui  me  l'a  com- 
muniquée. 

CICINDELA.    Cantharis.  linn. 

LA     CICINDELE. 

Antennœ  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Thorax  planas  >  marginatus.  Corcelet  applati  &  bordé. 

Caput  deteSium,  Tcre  découverte. 

Elytrajlexilia.  Etuis  flexibles. 

La  cicindele  a  été  confondue  avec  la  canthariJe  par 
quelques  Auteurs  ;  mais  fon  cara£lere  l'éloigné  beaucoup 
de  la  vraie  cantharide  des  boutiques  ,  qui  fe  trouve  même 
placée  dans  un  ordre  tout -à  -fait  différent ,  ayant  cinq  piè- 
ces aux  tarfes  des  deux  premières  paires  de  pattes ,  &  qua- 
tre feulement  aux  tarfes  de  la  dernière  paire  ,  au  lieu  que 
le  genre  que  nous  traitons  ,  a  cinq  pièces  à  tous  les  tarfes, 
tant  des  jambes  poftérieures  ,  que  des  pattes  antérieures. 
Nous  trouvant  donc  obligés  de  féparer  ce  genre  des  can- 

Tome  I.  Y 


170  Histoire   abrégée 

tharideSjnous  lui  avons  donné  le  nom  ancien  At,  clcindele'f 
qui  autrefois,  étoit  celui  d'un  genre  approchant  du  ver-lui- 
fant ,  &  peut-être  de  ce  même  genre  auquel  nous  le  refti- 
tuons  aujourd'hui. 

Le  caradere  'des  cicindeles  confifte  ^  i°.  dans  leurs  at> 
tennes;  qui  font  filiformes,  comme  celles  du  genre  pré- 
cédent ,  2".  dans  la  forme  de  leur  corceiet ,  qui  eft  un 
peu  applati  &  bordé  ,  mais  qui  ne  couvre  point  la  tête  de 
Tinfede  ;  5".  dans  la  flexibilité  de  leurs  étuis  ,  qui,  fans  être 
membraneux,  font  cependant  beaucoup  plus  mois  que 
ceux  de  la  plupart  des  autres  infedes  à  étuis. 

Les  efpéces  de  ce  genre  font  communes,  &  fe  trouvent 
ordinairement  fur  les  fleurs.  Je  ne  connois  point  leurs 
larves.  Quant  aux  infecles  parfaits,  ily  en  a  quelques-uns 
qui  ont  une  fingularité  qui  mérite  d'être  remarquée.  Ces 
cicindeles  ont  de  chaque  côté  deux  veficules  rouges  , 
charnues  ,  irréguliéres ,  &  à  plufieurs  pointes  ,  qui  partent 
des  côtés  du  corceiet  ôc  du  ventre ,  un  peu  en  defTous  ,  ÔC 
que  l'infede  fait  enfler  &  défenfler.  Ces  efpéces  d'appen- 
dices rouges  à  plufieurs  pointes ,  ont  été  appellées  par 
quelques  amateurs  d'hiftoire  naturelle  à^s  cocardes ^  ôcles 
cicindeles  qui  en  font  pourvues ,  portent  le  nom  de  cicin- 
deles à  cocardes.  J'en  ai  remarqué  autour  de  Paris  trois  ef^ 
péces  ;  fçavoir  ,  la  cicindele  bedeau ,  la  cicindele  verte  à 
points  rouges,  &  la  cicindele  verte  à  points  jaunes ,  dont  il 
y  a  deux  variétés.  Quel  peut  être  l'ufage  de  cette  partie 
fmguliere,  qui  n'a  point  certainement  été  donnée  à  ces  in- 
lecies  fans  quelques  raifons  ?  C'eft  ce  qull  eft  difficile  de 
décider.  J'ai  quelquefois  mutilé  ces  cicindeles  ;  je  les  ai 
privées  d'une  ou  de  toutes  ces  veficules,  fans  "qu'elles 
ayent  paru  moins  agiles  ôc  moins  vives.  Peut-être  quel- 
que hazard  heureux ,  ou  quelqu'obfervation  fuivie  donne-i- 
ront-ils  plus  de  lumière  fur  l'ufage  de  ces  parties. 

[i.CICINDELA  elytris  nigricandbus ,  thorace  ruhro^ 
nigra  macula^  Planch.  2  y  flg.  8» 


Ti  E  s    InSE  CT  ES»  171 

'Linn.fyji.  nat,  edit,  10,  p.  401  ,  n.  10.  Cantharis  fufca. 

Linn.  f.iun.  fuec,  n.  586.  Cantharis  elytris  nigricunubus  ,  tliorae    rubro  ,  nigra 

m.icula. 
Raj.  inf.  p-  S4  ,  n.  i^.  Cantharus  fepiarius  major  ,  elytris  nigrjcantibus  >  dorfo» 

feu  tliorace  fupino  obfcure  rjfo. 
Raj.  inf.  p.  ICI  ,  /z.  2.  Cantharis  fêmiunciam  longa. 
Aâi.  Upf.  1736,  p.  19  ,n,  z.  Cantharis  elytris  fufcis, 

La  cicuidde  noire  à  cotcekt  maculé. 

Longueur  j  lignes.     Largeur  1  j  ligne. 

Cet  infefte  a  la  tête  noire ,  mais  fes  mâchoires  font  rou- 
ges. Ses  antennes  ,  qui  font  un  peu  applaties  ,  vont  en  di- 
minuant par  le  bout ,  &  ont  une  longueur  égale  à  celle  de 
la  moitié  du  corps.  Elles  font  noires  &  leur  bafe  efl  rou- 
geâtre.  Le  ccrcelet  élevé  dans  Con  milieu  avec  des  rebords 
larges  &  plats,  eft  d'un  rouge  fauve ,  &  a  fur  le  devant 
une  tache  noire  prefque  ronde.  Les  étuis  font  affez  larges  : 
leur  couleur  eft  noire  ,  &  ils  font  mois  ,  flexibles  ,  un  peu 
chagrinés  &  comme  foyeux.  Les  cuiffes  font  rouges,  mais 
leurs  extrémités,  ainfi  que  les  jambes  &  les  taries  ,  font 
noires.  Le  deffous  de  l'animal  eft  tout  noir  ,  à  l'exceptioa 
des  derniers  articles  du  ventre,  qui  font  d'un  jaune  rou- 
geâtre  :  les  côtés  font  aufli  de  ki  même  couleur  jaune  ,  ôc 
forment  des  replis  papillaires.  On  trouve  cet  infetle  tiès-; 
communément  fur  les  fleurs. 

^.  CICINDELA  thorace  ruhro  immaculato )  genuhus, 
pojlicis  3  ni  gris. 

%hn.  fyjl.  nat,  edit.  10,  p.  401 ,  n,  11.  Cantharis  liviHa. 

Elle  donne  les  variétés  fuivantes. 

a.  Cicindela  elytris  tejlaceis ,  thorace  rubro  ImmacUn 
lato  f  genubus  pojlicis  ni  gris. 

Raj.  inf.  p.  84  ,  n.  lî.  Cantharus  fepiarius  major,  è  rufo  flavicans,  elyttli 

non  maculatis. 
'jâSl-  Upf.  17 16, p.  19  ,71.  I.  Canthafis  elytris  tefiaceis. 
Linn.  faun.  fuec.  n.  jSj.  Catuhatis  elytris  teftaceis,  thorace  rubro  îmma-î 

culato. 

Yij 


1^72  Histoire     abrégée 

b.  Cicindela  elytris  nigricantibus ,  thorace  ruhro  im* 
maculato ,  genubus  pojlicls  ni  gris. 

Raj.  inf-  p.  loi ,  n.  3.  Cantharis  prxcedcnti  Cmilis  &  squalis. 

[La  cicindele  à  corceht  rouge. 

Longueur  5  ,  6  lignes.     Largeur  î  f  ligne. 

On  voit  que  cet  infede  varie  pour  la  couleur  des  étiûsj 
qui  font  tantôt  noirs  &  tantôt  de  couleur  jaunâtre.  On  en 
trouve  de  noirs  qui  font  accouples  avec  des  jaunes  ,  & 
d'autres  fois  des  noirs  accouplés  enfemble^  ce  qui  prouve 
très-certainement  que  ce  ne  font  que  des  variétés.  D'ail- 
leurs les  uns  &  les  autres ,  à  la  couleur  près  de  leurs  étuis  , 
fe  reflemblent  parfaitement.  Ils  refTemblent  aufli  beau-, 
coup  à  l'efpéce  précédente.  Leurs  antennes  noires,  ap- 
platies  &  jaunâtres  à  leur  bafe ,  font  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  corps.  La  tête  eft  toute  d'un  jaune  rouge  ,  avec 
les  yeux  noirs.  Le  corcelet  figuré  comme  dans  la  précé- 
dente efpéccj  eft  entièrement  d'un  rouge  fauve  ,  fans 
tache  noire.  Les  étuis  flexibles  &  foyeux  ,  font  ou  noirs  ou 
d'un  jaune  pâle.  Les  pattes  font  de  cette  dernière  cou- 
leur, à  l'exception  des  geaoux  &  des  jambes  des  pattes 
poftérieures,  &  quelquefois  de  celles  du  milieu  ,  qui  font 
noirs.  Le  deiïbus  de  l'animal  eft  noirâtre ,  mais  les  cotés 
&  les  derniers  anneaux  du  ventre,  font  jaunes.  On  trouve 
cet  infede  fur  les  fleurs,  avec  le  précédent. 

3.  CICINDELA  elytris  nigricantibus ^  thorace  rubro 
immaculato ,  genubus  omnibus  rubris. 

La  petite  cicindele  noire. 

Longueur  2  ^  lignes.    Largeur  1  ligne. 

Les  antennes  de  cette  efpéce  font  de  la  longueur  de  la 
moitié  du  corps;  elles  font  fauves,  plus  noires  vers  l'ex- 
trémité. La  tête  eft  de  même  fauve  en  devant ,  mais  fa 
partie  poftérleure  eft  noire  ,  ainfi  que  les  yeux  ,  ce  qui  for- 
me une  longue  bande  tranfyerfe.  Le  corcelet  eft  louge^. 


DES    Insectes.  ly? 

fans  aucune  tache.  Les  étuis  font  d'un  noir  un  peu  cendré 
&  matte.  les  pattes  font  rougeâtres,  ôc  n'ont  point  du  tout 
de  noir,  fi  ce  n'eft  un  peu  au  milieu  des  pattes  poftérieu- 
res  ,  dans  les  mâles  feulement.  C'eft  par  -là  qu'on  peut 
plus  fùrement  diftinguer  cette  efpéce  des  précédentes, 
dont  elle  diffère  beaucoup  pour  la  grandeur.  Le  delTous 
du  ventre  eft  noir ,  avec  des  anneaux  rouges.  On  trouve 
cet  infeâe  avec  les  précédens. 

4..  CICINDELA  elyiris  tejlaceis  ,  thorace  ruhro  imr 
maculato  ,  genubus  omnibus  rubris. 

La  petite  cicindele  pâle, 

langueur  3  lignes.     Largeur  ^  ligne, 

C'eft  précifément  la  même  forme  que  celle  des  précé- 
dentes ,  peut-être  même  n'eft-ce  qu'une  variété  de  quel- 
qu'une de  ces  efpéces  :  elle  a  les  yeux  noirs  ,  la  tête  & 
le  corcelet  rouges  fans  aucune  tache  ,  les  étuis  pâles , 
le  defTous  du  corps  cendré  ôc  les  pattes  fauves  ,  fans 
que  les  jambes  poftérieures  foient  noires. 

5.  CICINDELA  rubra  f  elytris  tejlaceis  j  apice  nii 
gris. 

La  cicindele  à  étuis  tachés  de  noir. 
Longueur  4  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Celle-ci  eft  toute  rouge  ,  à  l'exception  des  antennes  & 
des  pieds  ,  ou  bouts  des  pattes  qui  font  noirs.  Le.«  étuis 
qui  font  de  couleur  fauve ,  ont  aufli  un  peu  de  noir  à 
leur  extrémité  ;  du  refte  elle  reffemble  beaucoup  aux  pré- 
cédentes. 

6.  CICINDELA  nigra  ,  elytris  pedibiifque  pallidls.  • 

Elle  varie  pour  la  couleur  du'corcelet. 

a.  Cicindela  nigra  ,  thorace  omnino  nigro  ,  elytris  ■ 
pedibu/que  paUidis, 


174  Histoire    ABRisGifE 

b.  Cicindda  nigra  ,  thoracis  margine  Jlavo  ]  elytns 
pedibiifque  palUdis. 

La  clclndeie  noire  à  étuis  jaunes, 

■Longueur  i  ,  »  §  lignes.    Largeur  j  ligne. 

Il  y  a  encore  beaucoup  de  reflemblance  entre  cette 
efpe'ce  &  les  précédentes  :  elle  varie  pour  la  couleur  du 
corcelet  :  dans  les  unes  ,  la  tête  ,  le  corcelet  &  le  ventre 
font  noirs,  &  les  pattes  ainfi  que  les  étuis,  font  d'une  cou--, 
leur  fauve  pâle  :  dans  les  autres ,  la  tête  ôc  le  ventre  font 
noirs  ;  le  corcelet  eft  auiïi  noir  ,  mais  bordé  de  jaune  ; 
enfin  les  cuilTes  font  noires  ,  &  les  pattes  ainfi  que  les 
étuis  ,  d'un  jaune  pâle  :  dans  les  unes  &  les  autres  la  bafe 
des  antennes  eft  de  la  couleur  des  étuis, &  leur  extrémité  eft 
noire  :  le  corcelet  eft  un  peu  plus  applati  dans  celles  où. 
il  eft  bordé  de  jaune.  Cet  infetle  fe  trouve  avec  les  précér 
dens. 

7.  CICINDELA.  viridi-anea,  elytrls  extrorjum  ruhrisl 

Linn.faun.fuec.  n.  588.  Cantharis  viridi-xnca  ,  elytris  extrorfum  rubn's. 

Linn.  fyft.  nat.  eàit.  10,  p  401  ,  n.  16.  Cantharis  ^nea. 

fiaj.  inj.  77,  72.  iz.  Scarabsus  minor,  corpore  longiulculo  ,  elytris  rubicundisi. 

La  cicindele  hedeau. 

Longueur  5  lignes.    Largeur  i  f  ligne, 

La  tête  de  cette  efpéce  eft  verte  ,  6c  fes  mâchoires  font 
d'un  jaune  citron  ,  ainft  que  les  trois  ou  quatre  premiers 
^.nneaux  de  fes  antennes.  Ces  antennes  font  verdâtres  à 
leur  extrémité  ,  elles  iont  prefqu'aufli  longues  que  la  moi- 
tié du  corps  ,  &  elles  ont  une  particularité  remarquable  ; 
c'eft  que  leur  fécond  anneau  a  une  appendice  formée  en 
pointe  ,  &  le  troifiéme  une  autre  qui  fait  le  crochet. 
Le  porcelet  liiTe  6c  prefqu'applati  avec  des  rebords  ,  eft 
vert  ;  il  a  feulement  un  peu  de  rouge  fur  les.  côtés.  Le 
ventre  &  les  pattes  font  verts.  Les  étuis  le  font  auftî  à 
leur  bafe  ,,&  le  long  du  côté  intérieur  qui  forme  la  future, 
fans  cependant  que  cette  couleur  aille  jufqu'au  bas  de  h 


DES    Insectes.  tj<-' 

i'uture.  Tout  le  refte  de  Tétui  qui  en  fait  plus  des  deux 
tiers  ,  fçavoir  le  côté  extérieur  &  le  bas ,  font  rouges. 
Quand  l'infeûe  efi;  en  vie  ,  on  voit  deux  veficules  rouges 
comme  charnues  ,  terminées  par  deux  pointes  ,  placées 
aux  deux  côtés  du  corcelet ,  qui  s'enflent  ôc  fe  défenflent 
alternativement.  Il  y  a  deux  femblables  veficules  aux  deux 
côtés  du  ventre  :  c'eft  à  caufe  de  ces  veficules  à  pointes 
qui  reifemblent  à  des  cocardes  ,  que  l'on  a  donné  à  cette 
cicindele  &  à  fes  femblableSj  le  nom  de  cicindeles  à  cocar-. 
des.  On  trouve  cet  infe£te  fur  les  fleurs, 

8.  CICINDELA  aneo-viridis  ,  elytris  apice  ruhrisl- 

Linn.  fdun.fuec.  n,  589.  Cantharis  sneo-viridis ,  elytris  apice  rubris. 
Aâl.Upf.  i73<5  5  P'  19  j".  5.  Cantharis  elytris  viridi-2eneis  apice  rubris»  • 
Linn.  J)Ji.  nat.  edit.  10  ,  p.  401 ,  n,  1 7.  Cantharis  bipuftulata. 

\La  cicindele  verte  à  points  rouges<. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  |  ligne. 

Ses  antennes  font  un  peu  moins  longues  que  la  moitié 
'de  fon  corps  :  elle  a  ,  comme  la  précédente  ,  des  crochets 
aux  premiers  anneaux  de  fes  antennes ,  ce  qui  eft  commun 
aux  cicindeles  à  cocardes  :  aufll  celle-ci  a-t-elle  des  veficules 
rouges  tricufpidales  aux  côtés  du  corcelet  &  du  ventre  , 
comme  la  précédente  ;  quant  à  la  couleur,  elle  eft  partout 
d'un  vert  bronzé ,  feulement  le  bout  de  fes  étuis  fe  termine 
par  une  tache  ponceau.  Le  deflus  du  ventre  caché  par  les 
ailes  &  les  étuis  ,  eft  aufli  rouge.  Cet  infede  fe  trouve  fur- 
ies fleurs  avec  le  fuivant. 

y.  CICINDELA  aneo-viridis  elytris  apice  jZavis. 

Raj.  tnf.  p.  101 ,  n.  7.  Cantharis  vix  très  odavas  uncix  longa. 

Elle  donne  les  deux  variétés  fuivantes, 

a.  Cicindela  totà  ceneo  -  viridis  ,  elytris  apice  flavis. 

b.  Cicindela  ccetuleo- viridis  ythoracis  margine  rubrù\ 

elytris  apice flavis. 

X«  cicindele.  verte  à  points  jaunes^ 


1 7<?  Histoire    abrégée 

Sa  grandeur  eft  Ja  même  que  celle  de  la  précédentes 
dont  elle  pourroit  bien  n'être  qu'une  variété  :  elle-même 
varie  pour  la  couleur.  Tantôt  elle  eft  toute  verte  avec  des 
points  jaunes  à  l'extrémité  de  fes  étuis  ;  tantôt  on  trouve 
d'autres  individus  qui  font  bleuâtres  ,  &  qui  outre  les 
taches  jaunes  du  bout  des  étuis  ,  ont  encore  le  rebord 
de  leur  corcelet  rouge  :  leè  unes  &  les  autres  ont  les  cocar- 
des ou  veficules  rouges  aux  côtés  du  corcelet  &  du  ventre. 

.10.  CICINDEL  Kfufca  >  elytris  apice  flav'is  ,  thoracc 
rubro  nigra  macula. 

Linn,fau!f.fuec.  h.  ypx.  Cantharis  fufca  ,  elytris  apice  flavis ,  thorace  rufo. 
Linn.Jyfi.  nat.  eàit.  io,p. 4oî>n.  !'•  Cantharis  minima. 

JLa  cicindele  noire  à  points  jaunes  êC  corcelet  rouge. 

Longueur  t  ~  ligne.    Largeur  §  ligne. 

Cette  petite  efpéce  a  la  tête  ôc  les  antennes  noires.  Son 
..corcelet  eft  rougeâtre  avec  une  tache  noire  au  milieu.  Les 
étuis  font  d'un  brun  foncé  ,  lifles ,  avec  un  point  jaune  à 
l'extrémité  de  chacun.  Les  pattes  font  aflez  longues  &  noi- 
râtres j  ainfi  que  le  delTous  de  l'animal.  Je  n'ai  pu  m'aflurec 
fi  cette  cicindele  avoit  des  cocardes  ou  veficules.  On  la 
trouve  fur  les  fleurs  avec  la  fuivante. 

N.  B.  Une  chofe  qui  me  paroît  fingulîere  ,  c'eft  que 
M.  Linnccus  dans  fa  dixième  édition  du  Syjlema  Naturœ ^ 
donne  pour  fynonime  à  cette  cicindele  ,  &  joigne  avec 
elle  la  deuxième  efpéce  de  necydale  qui  en  diffère  beau- 
coup &  qu'il  avoit  féparée  dans  fa  Fauna  Suecica  ;  il  faut 
qu'il  y  ait  au  moins  un  de  ces  deux  infeQes  qu'il  n'ait 
pas  vu. 

II.  CICINDELA  fufca ,  elytris  apice  faris ,  thoracè 
fufco.  ■ 

JAnn.faun  fuec.  n.  f  91.  Cantharis  elytris  nigris ,  apice  flavis ,  thorace  atro. 
JJnn.fyfl.  nat.  eàit,  10, y.  401 ,  n.  10.  Cantharis  biguttata. 

L,a  cicindele  noire  à  points  jaunes  éC  corcelet  noir. 

Sa 


DES    Insectes.  177 

Sa  grandeur  ne  diffère  pas  de  celle  de  l'efpéce  précé- 
dente. Quant  à  la  couleurjelle  cft  partout  d'un  brun  noirâ- 
tre un  peu  vert  ,  fans  aucune  couleur  rouge  fur  le  ccrce- 
let  :  feulement  fes  étuis  font  terminés  par  deux  points 
jaunes  un  peu  rougeâtres,  ôc  fes  jambes  font  jaunes. 

12.  CICINDELA.  elytris  ni  gris  ;  fa/ciis  duabus  mi 
bris. 

Linn.faurr.  fiiec.  n.  î90.  Cantharis  elvtris  nigris ,  fafciis  duabus  rubris. 
Linn.  fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  40Î  ,  n.  i>).  Cantharis  fafciata. 
Raj.  inf.  p.  101  ,  72.   11. 
Aâi.  Upf.  1 73 ^  ,  p.  19  ,n,  6^ 

La  cicindeU  à  bandes  rouges. 

Cette  efpéce  eft  femblable  à  la  précédente  pour  la  gran- 
deur. Ses  antennes  ôc  fes  pattes  font  noires  ,  fes  pieds  feu- 
lement font  un  peu  pâles.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  d'un 
vert  un  peu  bleuâtre.  Ses  étuis  font  noirs  ,  chargés  de  deux 
bandes  tranfverfes  d  un  beau  rouge  ,  l'une  au  haut  ou  à 
la  bafe  de  l'étui ,  quelquefois  interrompue  dans  fon  milieu  , 
l'autre  placée  à  la  pointe  ,  où  elle  termine  l'étui  fans  être 
interrompue  :  la  largeur  de  ces  bandes  varie  ,  enforte  que 
tantôt  le  noir  6c  tantôt  le  rouge  domine  fur  les  étuis  : 
le  deifous  de  l'infede  eft  noir. 

15.  CICINDELA  viridis ,  thorace  rubro  immaculatdl 
La  cicindde  vei'te  à  corcelet  rouge. 

Longueur  i  ^  ligne.    Largeur  |  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  toute  noire  ,  à  l'exception  du 
corcelet  qui  eft  rouge  ,  fans  taches  noires.  Les  étuis  qui 
font  très-liffes  ,  font  entièrement  de  couleur  verte  ,  fans 
aucuns  points  à  leur  extrémité  ,  comme  dans  les  efpéces 
précédentes.  Les  antennes  font  de  la  longueur  du  corce- 
let &  les  pattes  font  jaunâtres.  On  trouve  cet  infede  fuc 
les  fleurs. 

1^.  CICINDELA  viridi - cxrulea. 

Tome  I,  Z 


;i78  Histoire    abrégée 

Elle  donne  les  variétés  fuivantes. 

a.  Cicindela  vlridis. 

b.  Cicindela  cœriilea. 

c.  Cicindela  viridi-  ccerulea* 

'La  cicindele  verdutre. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  1  ligne. 

Cette  cicindele  plus  allongée  que  les  précédentes  ,  efl 
partout  de  là  même  couleur  ,  mais  cette  couleur  varie  : 
dans  les  unes  elle  efl  verte  >  dans  d'autres  bleue  ,  ôc  dans 
quelques  autres  elle  tient  le  milieu  entre  le  vert  &  le  bleu. 
Les  antennes  ont  leurs  anneaux  moins  applatis  ,  moins 
allongés  &  un  peu  plus  ronds  :  elles  n'égalent  pas  la  lon- 
gueur du  corcelet.  Ce  corcelet  eft  convexe  avec  des  re- 
bords ,  moins  applati  que  dans  la  plupart  des  autres  efpé-r 
ces  :  il  eft  pointillé  ainlî  que  les  étuis. 

ly.  CICINDELA  plumbeo-nigra, 

La  cicindele  plombée. 
Longueur  z  lignes.     Largeur  w  ligne. 

C'eft  précifément  la  même  forme  que  dans  l'efpéce 
précédente  j  enforte  que  je  croirois  qu'on  pourroit  ne  la 
regarder  que  comme  une  variété ,  fi  elle  n'étoit  conftam- 
ment  plus  petite.  Celle-ci  a  aulTi  une  particularité  ,  c'eft 
que  les  antennes  dans  les  mâles  font  courtes  comme  dans 
l'efpéce  précédente  ,  égalant  à  peine  le  corcelet  ,  & 
qu'elles  font  compofées  d'anneaux  affez  arrondis  ,  au  lieu 
que  dans  les  femelles  les  antennes  font  formées  d'articles 
plus  longs  ,  plus  triangulaires  ,  qu'elles  approchent  de 
celles  des  autres  cicindeles  &  qu'elles  égalent  la  moitié  de 
ia  longueur  du  corps.  Tout  l'infefte  eft  de  couleur  noire 
luifante ,  un  peu  plombée  ôc  fans  aucune  tache. 

[16.  CICINDELA  rillo/o  -  cinerea. 

La  cicindele  cendrée. 

Longueur  i  ligne.   Largeur  i  ligne. 


DES    Insectes.  179 

Celle  -  cl  difféte  un  peu  des  autres  par  fa  forme.  Ses  an- 
tennes font  courtes  ,  d  un  tiers  moins  longues  que  fon 
corcelet ,  &  vont  un  peu  en  groffiirant  vers  le  bout  ;  elles 
font  de  couleur  brune  tirant  fur  le  maron  ,  ainfi  que  les 
pattes.  Le  corcelet  eft  plus  convexe  &  a  des  rebords  moins 
marqués  que  dans  les  autres  cicindeieles.  Tout  l'animal  eft 
noirâtre  ,  mais  paroît  cendré  à  caufe  des  petits  poils  ferrés 
&  blanchâtres  ,  qui  le  recouvrent  partout  :  les  yeux  font 
noirs  Ôc  affez  faillans. 

17.  CICINDELA  plumbeo - cuprea  ,  tihils  pallldis  y 
abdomine  Jiibroturido. 

La  cicindele  broif^e. 

Longueur  ;   ligne. 

Cette  petite  cicindele  eft  moins  allongée  &  plus  arron- 
die que  les  précédentes  :  fes  étuis  n'ont  ni  points ,  ni  ftries?; 
Tout  fon  corps  eft  de  couleur  plombée  ,  à  Texception  de$ 
jambes  feules ,  qui  font  d'un  jaune  ou  fauve  pâle. 

OMALISUS. 

L'  0   M  A  L  l  S  E. 

Arumnœ  filiformes.  Antennes  filiformes; 

Thorax  planas  tetragonus .  an-  Corcelet  applati  à  quatre  an- 
guUs  pofterioribus  in  fpinam  pro-  gles ,  dont  les  deux  poftérieurs 
du5iis.  finiflent  en  pointes  aiguës. 

J'ai  donné  à  ce  genre  inconnu  jufqu'îci  le  nom  d'oma- 
life  j  qui  veut  dire  applati  ,  a  caufe  de  la  forme  platte 
de  la  feule  efpéce  qu'il  renferme. 

Son  caractère  confifte  premièrement  dans  la  figure  de 
fes  antennes  qui  font  filiformes  ,  fecondement  &  particu- 
lièrement dans  la  forme  finguliere  de  fon  corcelet  qui  eft 
applati  &  repréfente  un  quatre  long  ,  dont  les  angles  pof- 
térieurs  qui  regardent  les  étuis  fe  prolongent  en  pointes 

Zij 


"i8o  Histoire    ABRÉcéE 

longues  &  aiguës.  Cette  forme  a  quelque  léger  rapport 
avec  celle  du  corcelet  des  taupins ,  dont  les  omalifes  difFi^ 
rent  par  les  antennes  &  par  le  deflbus  de  leur  ccrcelet  qui 
eft  nud  ,  limple  ,  &  qui  n'a  point  cette  efpéce  de  pointe 
que  nous  avons  fait  remarquer  dans  les  taupins.  Nous  n'a- 
vons encore  trouvé  quune  feule  efpéce  de  ce  genre  ,  qui 
paroît  même  aflez  rare  6c  difficile  à  rencontrer  j  &  nous  ne 
connoiifons  point  fa  larve. 

[1 .  O  M  A  L I S  U  S.  Planch.  2  ,  fig.  5>, 

'JDomaliJe. 

Longueur  z  ^  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Le  corps  de  cet  infede  eft  applati.  Ses  antennes  font 
noires  &  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps  :  il  les  porte 
droites  en  avant  &  parallèlement  l'une  à  l'autre.  Son  cor- 
celet  eft  quatre  applati  ,  avec  deux  échancrutes  poftérieu- 
.rement ,  ôc  fes  angles  poftérieurs  font  aigus  &  fe  terminent 
en  pointe.  Les  étuis  font  applatis  ôc  le  courbent  fur  le 
côté  ,  en  formant  une  efpéce  d'angle  ou  d'équerre.  Ils  ont 
chacun  neuf  ftries  longitudinales  formées  par  des  points  , 
fçavoir  fix  depuis  la  future  jufqu'à  l'angle  ou  courbure  ,  & 
trois  depuis  cette  élévation  anguleufe  jufqu'au  bord  exté- 
rieur. Tout  l'infede  eft  noir  ,  à  l'exception  du  bord  exté- 
rieur &  de  l'extrémité  des  étuis  ,  qui  font  d'un  rouge 
fafrand.  Ce  rare  infede  seft  trouvé  à  Fontainebleau. 

HYDROPHILUS.   Dyûfcus  linnl 

L'  H   Y  D    R    0    P    H  I  L  E. 

Antennce  clavatœ perfolia-  Antennes  en  mafle ,  perfo- 
tie  aiueniiulis  breviores,  liées  ,  plus  courtes  que  les 

antennules. 

Vides  natatorii.  Pattes  en  nageoires. 

L'hydrophile  approche  beaucoup  des  deux  genres  fui- 


DES    Insectes.  i-gi 

vans  pour  fa  forme  &  le  lieu  où  on  le  trouve  ;  mais  il  eft 
aifé  de  l'en  diflinguer  par  fes  antennes.  Dans  cet  infetle 
elles  font  en  mafle  ,  ou  terminées  par  un  bout  plus  gros 
que  le  refte  de  l'antenne  ,  ôc  qui  eft  compoié  d'articles 
applatis  ,  minces  ôc  enlilés  parleur  milieu.  Une  efpéce  de 
bouton  allongé  termine  cette  malTe  &  toute  l'antenne.  On 
voit  que  cette  conformation  des  antennes  reHemble  beau- 
coup à  celle  des  dermeftes  que  nous  avons  décrite  ,  ôc 
i'hydrophile  pourroit  prefque  fe  rapporter  à  ce  genre  , 
ii  deux  autres  caractères  ne  l'en  éloignoient.  Le  premier 
eft  la  longueur  des  antennules  qui  furpaffe  celle  des  anten- 
nes qui  font  affez  courtes.  Le  fécond  fe  tire  de  la  forme 
des  tarfes  ,  qui  dans  les  hydrophiles  font  larges  ,  plats 
&  minces  ,  bordés  du  côté  intérieur  de  poils  ferrés  ÔC 
femblables  à  des  nageoires.  Ces  tarfes  étoient  nécef- 
faires  à  des  infettes  qui  font  leur  féjour  ordinaire  dans 
l'eau. 

On  rencontre  fouvent  les  larves  des  hydrophiles  dans  les 
eaux  :  elles  font  allongées  ôc  ont  fix  pattes  écailleufe?. 
Leur  corps  eft  compofé  de  onze  anneaux.  Leur  tête  eft 
grofle  ,  avec  quatre  barbes  ou  antennes  »n  filets  ôc  de 
fortes  mâchoires.  Les  derniers  anneaux  de  leur  corps  ont 
des  rangées  de  poils  fur  les  cotés  ,  ôc  le  ventre  fe  termine 
par  deux  pointes  chargées  de  femblables  poils  ,  qui  for- 
ment des  efpéces  de  panaches.  Ces  larves  font  fouvent 
d'un  brun  verdâtre  panaché  :  elles  font  vives  ,  agiles  ÔC 
«rès-voraces  ;  elles  mangent  ôc  dévorent  les  autres  infetles 
aquatiques -j  -ôc  fouvent  fe  détruifent  ôc  fe  déchirent  les 
unes  les  autres.  L'infe6\e  parfait  n'eft  guères- moins 
vorace  que  fa  larve  ,  ma's  il  ne  peut  attaquer  que  les 
larves  ,  lesin'edes  parfaits  comme  lui  ,  fe  trouvant  à 
labri  des  coups  p?r  le  moyen  de  cette  efpéce  de  cuirafle 
écailleufe  dont  leur  corps  eft  revêtu.  Il  faut  prendre  cet  in- 
fetle  avec  précaution  :  outre  que  fes  maciicires  pei-vent 
pincer  ,  il  a. encore  fous  le  corcelet  une  autre  defenfe  : 
ç'eft  une  longue- pointe  aigye  ôc  très  -  piquante  ;  qu  il  fqait 


ig2  Histoire    abrégée 

enfoncer  dans  les  doigts  en  faifant  des  efforts  pour  mar- 
cher en  reculant. 

Les  œufs  des  hydrophiles  font  alTez  gros  ;  ils  les  renfer- 
ment dans  une  efpéce  de  coque  foyeufe  blanchâtre  ,  un 
peu  grife ,  alfez  forte  &  épaifle  ,  de  forme  ronde ,  6c  qui  fe 
termine  par  une  longue  appendice  ,  ou  queue  mince  de 
même  matière.  On  rencontre  affez  fouvent  ces  coques 
dans  l'eau.  C  eft  dans  leur  intérieur  qu'éclofent  les  œufs 
&  que  naiffent  les  petites  larves  des  hydrophiles.  Ces  fortes 
coques  fervent  probablement  à  ces  infeâes  à  défendre 
leurs  œufs  contre  la  voracité  de  plufieurs  autres  infedes 
aquatiques ,  &  même  contre  leurs  femblables  qui  ne  les 
épargneroient  pas. 

1.  HYDROPHILUS  niger ,  elytris/iUcans j  anteai 
nis  fiifcls.  Planch.  5  ,  fig.  \. 

Linn.faun.fuec.  n.  ^6i.  Dytifcus  antennis  perfoliatis  furds. 
Linn.  fyfl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  41 1 ,  n.  i.  Dytifcus  piceus. 
Frifch.  germ,  tom.  x,  tah.  6. 

Le  grand  hydrophile. 

Longueur  17  lignei.     Largeur  9  lignes» 

Ce  grand  infeûe  eft  tout  noir  ôc  affez  luifant.  Sa  tête  tû. 
un  peu  applatie  ,  munie  de  grandes  mâchoires ,  ôc  les  yeux 
font  placés  fur  fes  côtés  poftérieurement.  Les  antennes 
pofées  en  deffous  &  immédiatement  devant  les  yeux  j  font 
brunes  &  compofées  de  neuf  articles  :  fçavoir  un  long  , 
courbe  &  applati ,  qui  tient  à  la  tête  ,  un  fécond  plus  court 
&  rond  ,  trois  autres  très-courts  ,  enfuite  quatre  qui  for- 
ment la  maffe  ou  le  gros  de  l'antenne  ,  comme  dans  les 
dermeftes.  Le  premier  de  ces  quatre  eft  évafé  en  enton- 
noir 5  les  deux  d  enfuite  font  applatis  &  enhiés  par  leur 
milieu ,  ce  que  nous  appelions  perfoliés  ,  le  dernier  qui 
termine  l'antenne ,  forme  une  efpéce  de  cône ,  qui  finit  en 
pointe.  Ces  antennes  font  de  la  longueur  de  la  tête.  Les 
quatre  antennules  font  de  la  même  couleur  que  les  anten- 
nes i  mais  deux  des  quatre  furpaffent  les  antennes  en  lonr 


D  î:  s    Insectes.  183 

gueur.  Le  corcelet  eft  uni  &  poli  :  les  ëtuis  le  font  aufîî  ; 
on  y  apperçoit  feulement  quelques  filions  fuperficieîs  , 
dont  trois  font  plus  apparens.  Scus  le  corcelet  de  l'infecte 
efi:  une  élévation  longitudinale,  confidérablej  qui  formant 
une  efpéc'e  de  fternum ,  paffe  entre  fes  pattes  ôc  fe  termine 
du  côté  du  ventre  par  une  pointe  forte  &  aiguë  aiïez  fail- 
iante.  Le  bout  des  jambes  a  deux  épines  aiguës  ,  &  les 
tarfes  de  Tinfede  font  applatis  avec  des  barbes  de  poils  du 
côté  intérieur  ,  ce  qui  les  fait  reffembler  à  des  nageoires  : 
auffi  l'infede  nage-t-il  très-bien.  Les  pièces  des  tarfes  qui 
font  au  nombre  de  cinq ,  font  difficiles  à  diflinguer.  Enfin  le 
pied  fe  termine  par  des  onglets  courbes  ou  efpéces  de 
griffes  au  nombre  de  quatre  ,  comme  dans  la  plupart  des 
infe£les  à  étuis  ,  quoique  quelques  Auteurs  prétendent  le 
contraire.  C'eft  à  l'aide  de  ces  crochets  que  l'animal  mar- 
che fur  terre  ôc  hors  de  l'eau  ,  quoique  fa  démarche  foit 
irréguliere  ,  fes  pattes  n'ayant  pas  le  mouvement  de  rota- 
tion ou  de  genou,  comme  celles  de  la  pKipart  des  infedes  ^ 
mais  feulement  celui  de  charnière. 

2.  HYDROPHILUS  niger  ^  elytrorum  piinctis  per 
firlas  dlgejlis  ,  antenriis  iiigris, 

î^inn.  faun.  fuec.  n.  y6i.  Dytifcus  antennis  perfoliatis  nigris,  elytn's  Isvibus; 
Linn.jyjl,  nat.  edit.  io,p.  411  ,  n.  i,  Dytifcus  caraboides, 

^U  hydrophile  noir  picoté. 

Longueur  7  lignes.    Lurgeur  j  lignes. 

Il  eft  d'un  noir  luifant ,  moins  allongé  &  plus  arrondi 
poftérieurement  que  le  précédent  ,  qui  le  furpaffe  beau- 
coup pour  la  grandeur.  Un  de  fes  principaux  carafteres 
diftindifs  fe  tire  de  la  forme  des  étuis  ,  qui  au  lieu  d'être 
iîUonnés  comme  dans  la  première  efpéce  ,  ont  feulement 
des  points  rangés  en  ftries  fur  leur  milieu  ôc  pofés  irré-. 
guliérement  fur  leur  bord  extérieur.  La  pointe  du  corcelet 
ou  dujier/mm  en  deffous  eft  peu  faillante  :  er^n  les  anten- 
nes &  antennules  font  noires. 


ï84  Histoire     abrégiée 

5.   HYDROPHILUS  niger  y  elytris  Uvihus  denfe 
ptinclatis. 

L'hydrophile  lijfe  à  points. 

Longueur  1  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  eft  noire  ,  aflez  arrondie  ,  liffe  &  fanS 
ftries  ;  mais  en  la  regardant  à  la  loupe^on  voit  que  fon  cor- 
celet  ôc  fes  étuis  font  chargés  d'un  nombre  infini  de  petits 
points.  On  la  trouve  dans  1  eau  avec  les  précédentes. 

4.  HYDROPHILUS  niger ,  elytris  Jlriads  ,  pedi-. 
bus  fufcis, 

Linn.  faun.  fuec.  n.  J63.  Dytifcus  antennis  perfoliatis  nigris  ;  pedibus  fufcis  | 

elytris  ftriatis. 
Linn.  fyfl.  nat.  eàit.  10  ,  p.  411  ,  n.  3.  Dytifcus  fufcipes, 

L' hydrophile  noir  firié. 
Longueur  3  |  lignes.      Largeur  i  j  ligne. 

Il  eft  noir  :  fes  pattes  &  fes  antennules  font  brunes  :  les 
antennes  font  noires  ;  le  corcelet  eft  pon£lué  ,  ôc  les  étui? 
ont  des  ftries  formées  par  des  points  ferrés. 

;.  H  Y  D  R  O  P  H I L  U  Sfulvus. 

U  hydrophile  fauve. 

Longiuur  2.  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Le  deflbus  de  fon  corps  eft  noir ,  &  fes  pattes  fotif 
de  couleur  fauve  ,  ainii  que  la  tête  ,  le  corcelet  &  les 
étuis.  Sur  ces  derniers  on  voit  un  peu  de  noir  difpofé  pat 
bandes  longitudinales  ,  mais  peu  terminées  &  peu  diftinc- 
tes.  Les  œufs  de  cet  infecte  font  de  couleur  blanche  :  il  les 
porte  à  l'extrémité  de  fon  corps  )  où  ils  font  difpofés  en 
paquets  de  forme  ovale. 


DYTICUS.' 


^' 


Des    Insectes»  "iS^ 

D  Y  T  I  C  U  S.  Djtifcus  Vmn. 

LE      D   I  T  I   Q  U  E. 

Antenme  filiformes  i  c  api  te  Antennes  filiformes  plus 
Zongiores.  longues  que  la  tête. 

Tzizi  natatorii.  ■  Pattes  en  nageoires. 

Le  ditique  ,  comme  qui  diroit  le  plongeur ,  que  quel- 
ques modernes  ont  appelle  ditifque,  reffemble  tout- à-fait 
pour  la  forme  extérieure  au  genre  précédent  :  il  eft  comme 
lui  de  forme  ovale  ,  allongée  &  terminé  poftérieurement 
en  pointe  moufle ,  mais  il  en  diffère  par  fon  caradere. 

Ce  caractère  confifte  ;  i°.  dans  la  figure  de  fes  antennes 
filiformes  ,  qui  vont  en  diminuant  infenfiblement  de  la 
bafe  à  la  pointe  ,  ôc  qui  font  plus  longues  que  la  tête  de 
l'infe£te  6c  que  fes  antennules  ;  2".  dans  la  figure  de  fes 
pieds ,  qui  font  en  forme  de  nageoires  ,  bordées  de  poils , 
comme  dans  le  genre  précédent. 

Quant  à  la  larve  de  ces  infetles  ,  elle  approche  infini- 
ment de  celle  des  hydrophiles  :  elle  vit  comme  elle  dans 
l'eau  ,  &  c'eft  pareillement  dans  l'eau  qu'elle  fe  métamor- 
phofe ,  ayant  loin  néanmoins  de  s'enfoncer  dans  la  terre 
qui  eft  au  fond  de  l'eau  pour  y  faire  fa  coque  :  l'infede 
parfait  qu'elle  produit  ,  fe  trouve  fréquemment  dans  les 
ruifleaux  &  les  mares.  On  trouve  ces  animaux  en  grande 
quantité  ,  lorfqu'on  vuide  des  badins  ,  ou  qu'on  pêche  des 
étangs  :  les  poiffbns  en  détruifent  &  en  mangent  beau- 
coup. Les  efpéces  de  ce  genre  font  : 

lî.DYTICUS  fufcus ,  margine  coleoptrorum  thoracijqiu 
Jlavo, 

Frifc.  germ.  1 3  ,  f .  i  ,  /•  7. 
..  Rofel.  inf.  vol.  1.  Infeft.  aquat.  clafH  i ,  tab,  t; 

Le  ditique  brun  à  bordure. 

Longueur  8  lignes.     Largeur  4  lignes,  , 

Tome  I.  A  a 


j8(?  Histoire     ABRécéE 

Le  deflous  du  corps  de  cet  infede  eft  noir  ,  aînfi  que  fa 
tête  &  fon  corcelet,  feulement  le  delTus  des  mâchoires  eft 
rougeâtre.  Sur  la  partie  fupérieure  de  la  tête  on  voit  deux 
enf.)nceaiens  lun  à  côté  de  l'autre.  Les  côte's  du  corcelet 
font  jaunes.  Les  étuis  f^nt  très-  lifTcs  ,  chargés  feulement 
chacun  de  deux  ftries  longitudinales  de  points  très-fuper- 
ficiels  j  &  moins  apparens  fur  les  femelles  que  fur  les 
mâles.  Si  on  regarde  ces  étuis  à  la  Icupe  ,  on  voit  qu'ils 
font  finement  ftriés  tranfverfalement,  en  quoi  cette  efpéce 
diffère  de  la  fuivante  ,  ainfi  que  par  la  couleur.  Cette  cou- 
leur des  étuis  eft  d'un  gris  brun  ,  avec  une  bordure  jaune 
fur  les  côtés , .principalement  dans  le  haut  &  un  peu  vers  le 
bas.  Le  fternum  en  deffous  fe  termine  par  une  efpéce  de 
fourche.  Les  pattes  n'ont  que  l'articulation  de  charnière. 
Les  antennes  font  de  la  longueur  du  corcelet  &  de  couleur 
fauve.  On  trouve  ces  infedes  dans  les  eaux  dormantes  ÔC 
tranquilles. 

a.  DYTICUS  niger  ,  margine  coleoptrorum  thoracif'^ 
quejlavo. 

Linn.  fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  411  )  ».  f.  Dytifcus  marginalis. 

Li»n.  faun.  fuec.  n.  5Ê5.  Dytifcus  niger  ,  margine  coleoptrorum  thoracifqafi 

flavo. 
Moujfst ,  lat. pag.  ur  ,  /|-.  I  ,  3. 
Mouff.  apptnd.  tab.  i.  Hydrocantharus, 
Ra'j.  inf.  p.  sij  ,  n.  i.  Hydrocantharus  noflra?. 
Lijt.  lah.  mut.  t.  ^  ,f.  z, 
■ —  Rofel.  inf.  vol.  1.  Infed.  aquatil.  clafT.  i  ,  tab.  i  ,Jîg.  9,  1 1- 

"'r'  Le  ditlque  noir  à  bordure. 
Longueur  i  pouce.     Largeur  6  lignes. 

Sa  couleur  en  deffus  eft  très-noire  ,  à  l'exception  dû 
bord  extérieur  du  corcelet  &  des  étuis ,  &  d'une  raie  fauve 
tranfverfe  placée  fur  la  lèvre  fupérieure  au-devant  de  la 
tête.  Le  delTous  du  corps  eft  mêlé  de  jaune  &  de  brun.  Les. 
étuis  font  très-liffes  ,  &  n'ont  que  quelques  points  enfon- 
cés ,  éloignés  les  uns  des  autres  ,  formant  deux  bandes 
longitudin.iles  fur  chaque  étui.  Le  fternum  en  deffous  fe 


DES    Insectes.  18-7 

termine  par  une  fourche  moufTe.  Les  pattes  n'ont  que 
Varticulation  de  charnière.  Les  quatre  antérieures  font 
figurées  fmguliérement  dans  les  mâles.  Les  quatre  pre- 
mières pièces  de  leurs  tarfes  font  très-courtes  ,  larges , 
avec  des  broffes  en  deffous  ,  ce  qui  forme  une  palette 
ronde  dont  cet  infecte  fe  fert  pour  accrocher  fa  femelle. 
La  dernière  pièce  de  ces  mêmes  tarfes  eft  longue  6c  fou- 
tient  les  onglets.  Les  pattes  poftérieures  ont  leurs  tarfes 
applatis  ,  barbus ,  formés  en  nageoires  ,  &  les  onglets  de 
ces  pattes  droits  &  nullement  crochus.  Les  antennes  & 
antennules  font  de  couleur  fauve.  Cette  efpéce  vit  dans 
i'eau  comme  la  précédente.  Je  n'ai  jamais  trouvé  que  des 
mâles  de  cet  infede ,  mais  je  foupçonne  beaucoup  l'efpéce 
fuivaiite  d'être  fa  femelle. 

3,DYTICUS  elytrisfiriis  viglntl  dimidlatis.  Planch.  ^f 
fiff.  2. 

o 

Linn.fjurf.faec.  n.  ftf/.Dytifcus  elytrisfiriis  viginti  dimidiatîs, 
Linn.  Jjli.  nat,  edit.  lo  ,  p;  411  ,  n,  ?.  Dytifcus  femiftriatus. 
Frifch,  germ.  2  ,  tah.  7  tfig.  4  ,  p.  3î. 
Bradley ,  nat.  tab.  z6  ,  /.  i.  A. 

Raj.  inf.  p.  S14  ,  n.  2.  Hydrocantharus  elytris  flriatis  feu  canaliculatiî.' 
-^   HofeL  inf,  vol.  z.  Infeft.  aquatil.  claff,  i ,  tab.  i ,/.  5  >  6  ,  7  ,  10. 

.Jr-    Xf  ditique  demi-Jillonné, 

Longueur  14  lignes.    Largeur  7  lignes. 

Ce  grand  ditique  eft  noir  en  deïïus ,  mais  fa  tête  ,  fes 
antennes ,  le  tour  de  fon  corcelet  &  les  bords  extérieurs 
des  étuis  font  jaunes  ,  en  quoi  il  reffemble  beaucoup  aux 
ditiques  à  bordure  ,  qui  font  plus  petits  que  lui.  Le 
deflbus  de  fon  corps  &  fes  pattes  fonr  prefqu'entiérement 
jaunes.  Les  étuis  ont  chacun  dans  le  haut  dix  ftries  pro- 
fondes ,  mais  qui  ne  defcendent  que  jufqu'aux  deux  tiers  ; 
le  tiers  inférieur  de  l'étui  eft  liffe.  On  trouve  cet  infette 
dans  l'eau  avec  les  autres  de  ce  genre  :  ceux  que  j'ai 
trouvés  étoient  tous  femelles. 


A  a  ij 


j88  Histoire     ABRÉcfE 

^.  DYTICUS  cinereus  ,  marginc  coleoptrorum  flavo  \ 
thoracis  medietate  fla\  a. 

'Hnn.  fyjl  nat.  edit.  lO,  p.  411 ,  n.  S.  Dytifcus  cinereus. 

JLinn.  faun.  fuec  /!•  î6h.  Dytifcus  cinereus  ,  margine  coleoptrorum  flavO  >  tho- 

.    racis  medietate  flava. 

L«;?.  fab  mut.  t.  f  ,f.  I*. 

Rofe'.  inf.  vol.  x  ,  tah.  3  ifg.  ^  ,  ^,  ^  ,  6  ,  î,  Infed,  aquatili.  claff.  i, 

Petiv.  gi^nph.  tab.  70  ,fig,  j. 

Le  ditiqiie  à  corcelet  à  handes. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  4  lignes. 

Le  fond  de  la  couleur  de  fa  tête  eft  noir  ,  mais  la  partie 
antérieure  eft  jaune  ,  &  il  y  a  de  plus  cinq  taches  jaunes  ; 
fçavoir  une  en  devant  en  équerre  ,  dont  l'angle  regarde  la 
partie  poftérieure  ;  deux  autres  aux  côtés  de  celle-là, 
oblongues  ,  obliques  ,  &  fe  réunifiant  avec  le  jaune  du 
devant  de  la  tête  ,  &  enfin  deux  poftérieures  à  côté  l'une  de 
l'autre  ,  figurées  en  lunules  ,  dont  les  pointes  regardent  le 
corcelet.  Celui-ci  eft  noir  ,  mais  tous  fes  bords  ,  tant 
en  devant  ôc  en  arrière  que  fur  les  côtés  ,  font  jaunes.  Il 
a  de  plus  dans  fon  milien  une  large  bande  tranfverfe  de  la 
même  couleur  ,  qui  fe  termine  à  chaque  bout  par  une 
tache  ronde  fans  fe  réunir  à  la  bordure  jaune.  Les  étuis 
font  d'une  couleur  cendrée  ,  formée  par  le  mélange  de 
jaune  &  de  noir  dont  ils  font  pointillés  :  leurs  bords 
font  jaunes.  Le  deflous  de  l'infe£te  eft  noir ,  à  l'exception 
dès  côtés  des  anneaux  du  ventre  qui  ont  des  taches  jaunes. 
Les  pattes  de  devant  font  variées  de  jaune  &  de  noir, 
&  celles  de  derrière  font  noires  ,  à  l'exception  des  cuiHes 
qui  font  jaunes.  Les  antennes  font  pareillement  jaunes. 
Tous  ceux  que  j'ai  de  cette  efpéce,font  des  mâles  qui  ont 
iaux  quatre  pattes  de  devant  les  broffes  dont  nous  avons 
parlé  ,  en  décrivant  la  féconde  efpéce  :  peut-être  leurs 
femelles  font- elles  différentes.  Je  foupconnerois  l'efpécqi 
fuivante  d'être  la  femelle  de  celle-ci  ,  n'en  ayant  trouve 
que  des  femelles  ,  mais  jamais  je  ne  les  ai  rencontrés 
accouplés  p  ce  qui  fait  que  je  n'ofe  affuier  ce  fait. 


t)Es    Insectes.  18  j> 

"§-.   BYTICUS   elytiis  Julcis  decem  longitudinallhus. , 
thoracis  nîedletatejlava. 

Linn.fatin.fuec.  n.  5^9.  Dytifcus  elytris  fulcis  decem  longitudinalibus, 
Linn.JyJî.nat.  edit.  io,p.  411  ,  n.  10.  Dytifcus  fulcatus. 
'Raj.  inf.  p.9^,n-  3 .  Hydrocantharus  minor  ,  corpore  rotundo  piano, 
Rofel.  inf.  vol.  1 ,  tab.  3  ,fig.  7.  Inled.  aquatil.  claff,  i, 

^Le  ditique  fdlonné. 
Longueur  6  lignes.     Largeur  4  lignes. 

Ce  ditique  paroît  être  la  femelle  de  l'efpëce  précéden- 
te ;  quelques  perfomies  même  m'ont  afluré  les  avoir  vus 
accouplés  enfemble  ,  &  je  n'ai  jamais  trouvé  que  des 
femelles  parmi  ceux-ci  :  cependant  dans  1  incertitude  j'ai 
féparé  ces  infefles  qui  paroifTent  fort  difïerens.  La  tête  ÔC 
le  corcelet  de  ceux-  ci  font  bien  femblables  à  ceux  de  l'ef- 
péce  précédente  ,  mais  leurs  étuis  ne  le  font  aucunement* 
Ces  étuis  dans  cette  efpéce  font  noirs  avec  quatre  filions 
enfoncés  fur  chacun  &  cinq  élévations  entre  ces  filions  : 
le  creux  des  filions  eft  tarni  de  poils  grifâtres  un  peu 
fauves.  Le  deffous  de  l'animal  eft  précifément  de  même 
que  dans  le  précédent.  Toutes  ces  refi^emblances  femblent 
prouver  que  ces  deux  infeûes  ne  différent  que  par  le  fexe  : 
le  dernier  n'a  point  à  fes  pattes  de  devant  les  broifes  qui 
ne  fe  trouvent  que  dans  les  mâles. 

6.  D  Y  T  I C  U  S  ioius  niger  lavis. 

Le  ditique  en  deulL 
Longueur  4  lignes.  _  Largeur  2  lignes. 

Il  eft  tout  noir  ,  feulement  fes  antennes  font  un  peu 
brunes  ,  de  fes  pattes  moins  noires  que  le  refte  du  corps^ 
Ses  étuis  n'ont  ni  ftries  ,  ni  points.  On  voit  feulement  vers 
le  haut  le  commencement  de  deux  filions  fuperficiels  ,  qui" 
difparoilfent  avant  que  de  pary-enir  au  milieu  de  l'étui. 

7.  D  Y  T  I  C  U  S  fuir  us  ,  macuUs  /parfis  aigris. 

Le  ditique  fauve  à  taches  noires. 
Longueur  ^  lignes.     Largeur  1  5  ligne. 


;ipo  Histoire    a  b  r  lé  g  if  e 

En  deflbus  cet  infede  eft  noir ,  à  l'exception  des  pattes 
&  des  antennes  ,  qui  font  de. couleur  fauve  ou  brune 
claire.'  Sa  tête  eft  de  même  couleur  fauve  ,  ainfi  que  fon 
corcelet  oc  fes  étuis  ;  il  n'y  a  que  fes  yeux  qui  font  noirs.  Le 
corcelet  a  une  bande  tranfverfe  plus  brune  dans  fon  mi- 
lieu ;  &  les  e'tuis  qui  font  affez  lifles  &  feulement  chargés 
de  quelques  points  enfoncés  rangés  en  ftcies  ,  ont  quantité 
de  petits  points  noirs  ôc  ronds  ,  qui  fe  tiennent  la  plupart 
les  uns  avec  les  autres. 

S.  D  Y  T I C  USfîi/cus ,  elytris  antlcc  êC  externe  Jlavis. 

Le  dltiqiie  à  bordure  panachée. 
Longueur  z  lignes.     Largeur  i  ligne. 

La  tête  de  cet  infe£le  eft  jaune  &  fes  yeux  font  noirs: 
Son  corcelet  eft  brun  avec  les  bords  jaunes.  Les  étuis  font 
pareillement  bruns  6c  chargés  de  quatre  taches  d'une  cou- 
leur jaune  pâle  ,  difpofées  vers  le  bord  des  étuis  ,  ce 
qui  rend  ces  bords  comme  panachés.  Il  y  a  au^Ti  fur  le 
milieu  des  étuis  deux  petites  taches  longues  ,  femblables 
aux  précédentes  ,  mais  moins  marquées.  Le  deffous  de 
i'infe£le  eft  d'un  jaune  un  peu  brun.  On  trouve  cet  animal 
dans  l'eau  comme  tous  ceux  de  ce  genre  ,  ôc  il  paroît 
iuifant  quoiqu'un  peu  velu.  Cet  infede  a  une  particularité  : 
c'eft  que  les  quatre  pattes  antérieures  femblent  n'avoic 
que  quatre  pièces  aux  tarfes  ,  la  première  pièce  qui  s'arti- 
cule avec  la  jambe  ,  étant  fort  petite  ,  prefqu'impercepti-: 
ble  ôc  cachée  dans  l'articulation. 

5>.  DYTICUS  ater ,  elytris  fufcis. 

Linn.faun.fuec.  n.  y68.Dytifcus  fuprafufcus  jTubtus  ater« 
Le  ditlque  noir  à  étuis  bruns. 

Longueur  i,  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Sa  tête  5  fon  corcelet  ôc  le  deffous  de  fon  corps  font  noirs. 
On  voit  cependant  une  perite  raie  brune  qui  termine  la 


DES    Insectes.  i^i 

tèté  poftérieufement.  Les  étuis  font  bruns.  Tout  Pinfede 
eft  iiffc  i  mais  peu  brillant. 

10.  DYTICUS  ovatus Jufcus  ,  caplte  thoraceque  riibi-i 
cundisi 

Linn.fauri.  fuec.  n.  î7i.  Dytifcus  ovatus  fufcus  ,  capite  thoraceque  nibris. 
Ail.  Upf,  1736  ,  p.  ly  >  n,  5.  Dj'tifcus  ovatus,  collari  ventrique  rubro  ,  aliï 
fufcis. 

'ie  dltique  fphérique. 

Longueur  1  lignes.     Largeur  i  |  lignes 

La  grandeur  de  cette  efpéce  varie  ,  les  dîmenfions  que 
nous  donnons  font  celles  du  plus  grand  nombre  des  indi- 
vidus :  en  général  ces  infedes  font  gros  ,  renflés  &  prefq.ue 
fphériques  :  leur  couleur  eft  partout  d'un  brun  rougeâtre  j 
pli^  brun  fur  les  étuis  ,  plus  rouge  fur  la  tête  ,  le  ccrcelet 
&  le  ventre  :  leui;g  yeux  font  noirs.  Ces  infeûes  font  lilTes, 
&  ont  un  certain  air  foyeux  ôc  comme  fatiné  ,  fans  cepen- 
dant être  velus. 

ill.  DYTICUS  Jlavo  -fujcus  ,  oculis  nigrîs  j  elytris. 
leevibus. 

Le  ditlque  aux  yeux  noirs. 
Longueur  i  5  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Le  deffous  du  corps  de  ce  petit  infe£le  eft  jaunâtre.  Sa 
tête  ÔC  fon  corcelet  font  de  la  même  couleur.  Ses  yeux  font 
noirs.  Ses  étuis  font  lifTes ,  fans  points  ni  flries ,  &  d'une 
Couleur  brune  formée  par  le  mélange  du  jaune  ôc  du  noir. 

.12.  DYTICUS  cinereus  ,  capite  nigro  5  thorace  luteo y 
elytris  nigro-  macula tis  ,  puncLato - Jlriatis. 

Le  âitique  flrié  à  corcelet  jaune. 

Longueur  1  ligne.     Largeur  ~  ligne. 

,La  tête  de  ce  petit  ditique  eft  noire  j  ainfi  que  le  deffous? 
de  fon  corps.  Son  corcelet  eft  jaune  &  fes  pattes  font 
de  couleur  fauve.  La  couleur  de  fes  étuis  eft  cendrée  ,  ôs 


19  2  Histoire    abrogée 

Ws  font  charges  de  ftries  formées  par  des  points  ôc  de  quel- 
ques taches  noires.  Mais  un  carattere  particulier  de  cette 
efpéce  ,  c'eft  que  le  deffous  du  corcelet  où  le  Jlernum 
fe  termine  en  formant  deux  larges  plaques  qui  couvrent 
l'articulation  des  pattes  poftérieures  ôc  la  moitié  de  leurs 
cuifl'es  y  ce  qui  les  empêche  de  fe  mouvoir ,  fi  ce  n'eft 
horifontalement  :  aufTi  cet  infede  nage-t-ii  très-bien  par  ce 
mouvement,  mais  il  ne  peut  marcher  fur  terre  :  les  onglets 
de  fes  pattes  poflérieures  font  courts  ôc  droits. 

15.  DYTICUS  niger  ,  thorace fiavo  ,  e {y tris  IccvibiiSy 
maculis  limboque  lutels. 

Le  dltique  panaché  fans  ftries» 

Longueur  1  lignes.     Largeur  i  ^  ligne. 

Sa  tête  eft  jaune  ôc  fes  yeux  font  noirs.  Le  corcftlet 
eft  aufïi  jaune  ,  fi  ce  n'eft  antérieurement  à  l'endroit  oi^i  il 
touche  la  tête  où  il  eft  noir.  Les  étuis  font  noirs  ,  lifles  , 
fans  points  ni  ftries  ,  avec  quatre  taches  jaunes  le  long  du 
bord  extérieur  ,  ôc  deux  autres  qui  forment  chacune  un 
quar-ré  long  fur  le  milieu  des  étuis ,  l'une  plus  haut  ôc  l'au- 
tre plus  bas.  Ces  deux  taches  avec  les  deux  correfpondan-i 
tes  de  l'autre  étui ,  forment  enfemble  une  efpéce  de  quar- 
ré.  Le  deffous  du  corps  eft  mêlé  de  noir  ôc  de  brun  ,  ôc  les 
antennes  ainfi  que  les  pattes  font  jaunes.  On  trouve  cette 
efpéce  avec  les  autres. 

,14..  DYTICUS  niger  y  elytris  maculis  ^  limbo  lutels  y 
flria  unie  a. 

Lé  dltique  à  une  feule  (Irlel 

/Longueur  1  ligne.    Largeur  ]■  lign;. 

Ce  petit  infeâe  eft  tout  noir ,  à  l'exception  des  côtés  du 
corcelet ,  où  l'on  voit  un  peu  de  jaune ,  ôc  des  étuis  qui 
font  tachés  de  jaune  avec  leur  bord  de  même  couleur  : 
il  n'a  fur  chaque  étui  qu'une  feule  ftrie  proche  la  future  , 
le  refte  eft  lilTe  fans  ftriçs  ni  points. 


DES    Insectes. 


^^i 


ly.  VYTÎCUS  fu/cus,  capite  thoraceque  fulvo  ,  ari~ 
tennis fubclavatis ,  JcutMo  nullo. 

Le  di tique  à  grojfes  antennes. 
Longueur  i  lignes.     Largeur  i  ligne. 

La  couleur  de  cetinfede  eft  brune.  Sa  tête  &  fon  cor- 
celet  font  d'un  brun  plus  clair  &  rougeatre  ■■,  fes  yeux  font 
noirs  ,  &  fes  étuis  font  lifTes.  Une  fingularité  affez  remar- 
quable de  cette  efpéce ,  c'eft  que  les  fept  dernières  piè- 
ces des  antennes  font  beaucoup  plus  grofles  que  les 
quatre  premières  ,  ce  qui  donne  à  l'antenne  une  forme 
apparente  de  maffe  ou  maffue  j  mais  ces  antennes  font 
plus  longues  que  la  tête,  ce  qui  rapproche  cet  infefte  de 
ceux  de  ce  genre.  Il  fert  comme  de  pafTage  pour  conduire 
au  genre  fuivant.  Une  autre  particularité  de  ce  même  ani- 
mal ;  c'eft  de  n'avoir  point  d'écuffon  entre  les  étuis. 

G  Y  R  I  N  U   S.  Vyùfcus.  Linn. 

LE     TOURNIQUET. 

Antennce^  rigida  ,  capite  Antennes  roi  les,  ôc  plus 
breviores.  courtes  que  la  tête. 

Pedes  natatoriï.  Pattes  en  nageoires. 

OcuU  quatuor.  Quatre  yeux. 

Ce  genre ,  auquel  nous  avons  donne  le  nom  de  Tourni- 
quet, à  caufe  de  la  manière  dont  il  tourne  dans  l'eau  & 
des  cercles  qu'il  décrit,  s'approche  beaucoup  des  deux 
genres  précédens.  Ses  pattes  font  en  nageoires ,  comme  les 
leurs  ;  mais  li  en  diffère  i°.  par  la  figure  de  fes  antennes  j 
qui  font  alTez  gtolTes  ,  courtes  ,  roides,  à  anneaux  ferrés, 
moins  longues  que  la  tête  ,  ôc  qui  ont  à  leur  bafe  une  ap- 
pendice latérale  ;  2'^  en  ce  que  cet  infecte  a  quatre  grands 
yeux  ,  ce  qui  ne  fe  remarque  point  dans  les  autres  infeâes 
à  étuis  ,  qui  n'en  ont  que  deux.  Je  ne  connois  qu'une  ef- 

Tome  1.  B  b 


ip4  Histoire     abrégée 

péce  de  ce  genre ,  dont  je  n'ai  obfervé  ni  la  larve  ,  ni  la 

ehryfalide. 

i.  G  YRINUS.  Planch.  3  ,  fig.  3. 

Linn.faun.fuec.n,  571.  Dytifcus  ovatus  glaber ,  antennis  capite  brevioribuj 

obtufis. 
Linn.fyjî.  nat.  dit.  10  ,  p.  4ri ,  n.  14.  Dytifcus  nataior. 
Merr.  pin.  îoj.  Piilcx  aqiiaticus. 
Petiv,  ga?^.  p.  2 1 ,  î.  13  ,fg.  $.  Scarabœus  niger  noftras  fupra  aquam  velociter 

circum  natans. 
Raj.  in]',  p.  87  ,  n.  to.  Scarabaus  aquaticus  fubrotundus  è  cjeruleo-viridi  fplea»; 

dente  colore  undiquo  tincftu;. 
Rofel,  inf.  fupplem.  1 ,  tom,  3  ,  tah,  31, 

Xe  tourniquet. 

Ziongueur  z  ~  lignes.    Largeur  1  j  ligne. 

Ce  petit  animal  eft  un  des  plus  finguliers  infe£les  que 
nous  ayons.  Il  eft  d'un  noir  lifle  &  biiliant ,  comme  du 
jayet  ,  fes  pattes  feules  font  jaunes.  Ses  étuis  ont  des 
ftries  fines  de  petits  points^qu'on  n'apperçoit  guères  qu'avec 
la  loupe.  La  première  fingularitéde  cet  infede  ,  c'eft  qu'il 
a  quatre  yeux ,  deux  en  delTus ,  à  la  place  ordinaire ,  &:  deux 
en  deflbus,  un  peu  plus  en  arrière.  Tous  quatre  font  gros 
&  apparens.  La  féconde ,  c'eft  que  fur  la  partie  poftérieure 
des  bords  de  fes  étuis,  on  voit  de  petites  éminences  portées 
fur  des  pédicules  ,  qui  s'enlèvent  aifément ,  quand  l'animal 
eft  mort  ;  il  faut  les  voir  fur  l'iofecte  vivant.  La  troifiéme 
confifte  dans  la  forme  de  fes  pattes  ,  fur-tout  des  pattes- 
poftérieures ,  qui  font  courtes  ,  ramaflees^  applaties  &  fort 
larges.  L'infefte  nage  très-bien  avec  ces  pattes.  Souvent 
il  court  à  la  furface  de  l'eau ,  oia  on  le  voit  briller ,  l'eau 
ne  s'attachant  pas  à  fes  étuis,  qui  font  très-liffes.  Il  décrit 
des  cercles  en  courant  fur  la  furface  de  l'eau  avec  une  très- 
grande  vîtefTe  ,  enforte.  qu'on  a  peine  à  l'attraper ,  &  lors- 
qu'on veut  le  prendre ,  il  fe  plonge  au  fond ,  pour  revenir 
bientôt  au  deffus. 


DES    Insectes.  "ip'j 

Ordre    second. 
Infectes  qui  ont  quatre  articles  à  toutes  les  pattes. 

MELOLONTHA.  Ch-yfimda.  Linn. 
L  A    M.E  L  0  L  0  NT  E, 

Antennce  ferratct  ante  ocii-  Antennes  en  fcie  pofées 
los pojîtce.  au  devant  des  yeux. 

V_jE  genre  efl:  le  premier  de  ceux  qui  renferment  les  infec- 
te? du  fécond  ordre  ^  qui  ont  quatre  pièces  ou  articulations 
aux  tarfes  de  toutes  les  pattes.  La  forme  de  la  melolonte 
approche  de  celle  d'un  genre  nombreux ,  que  nous  exa- 
minerons bientôt,  &  qui  efl:  connu  fous  le  nom  de  chry- 
fomele  ;  elle  lui  reffemble  encore  par  un  autre  endroit , 
c'efl:  par  la  configuration  des  tarfes ,  dont  toutes  les  piè- 
ces ont  en  deffous  des  efpéces  de  brofies  ou  éponges  ,  fur 
lefquelles  l'infede  pofe  ôc  appuyé  en  marchant.  Ces  brof- 
fes  font  compofées  de  petits  poils  fort  drus  &  fore  courts  , 
fouvent  de  couleur  brune. 

Le  cara£lere  générique  de  la  melolonte  j  efl: ,  i®.  d'avoir 
les  antennes  en  forme  de  fcie  ,  comme  dentelées  d'un 
côté ,  &  compofées  d'anneaux ,  qui  approchent  de  la  figuré 
triangulaire  ;  2°.  d'avoir  ces  mêmes  antennes  pofées  à  la 
partie  antérieure  de  la  tête  ,  au  devant  des  yeux.  C'efl:  par 
-cette  pofition  que  la  melolonte  diffère  du  genre  fuivant^ 
dont  les  antennes  font  pareillement  en  forme  de  fcie. 

i.M  ELOLONTHA  coleoptris  ruhrls,  maculis  quatuor, 
nigri-s  ,  thorace  nlgro.  Planch.  5  ,  fig.  4. 

Linn.  faun.  fuse.  n.  431.  Ghryfomela  oblonga  nigra,  coleopteris  rubris,  ma^ 
culis  quatuor  nigris. 

B  bij 


ir,'4  Histoire     abri^gee 

Linn.fjfi.  nat.  eâit.  lo  ,  p.  574  >  n-  fo.  Chryfomela  cylindrka  ,  thorace  nigro; 
elytris  rubris  ,  punâis  duobus  nigris ,  antennis  brevibus. 

La  melolonte  quadrille  à  corcelet  noir. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  lignes. 

En  deffous ,  cette  melolonte  eft  noire  &  charge'e  de 
quelques  petits  poils,  qui  vus  dans  un  certain  jour,  pa- 
roiflent  foyeux  ôc  un  peu  blancs.  Ses  pattes  ,  fes  ailes ,  fa 
tête  ,  fes  antennes  ,  fon  corcelet  &  l'ccufibn  font  noirs  ÔC 
un  peu  luifans.  Les  étuis  feuls  font  d'un  rouge  un  peu  jau- 
ne, avec  deux  taches  noires  fur  chacun  ;  l'une  plus  pe- 
tite ôc  plus  ronde  vers  le  haut  de  l'étui ,  à  fon  angle  exté- 
rieur ;  1  autre  plus  grande  ôc  comme  tranfverfale,  prefque 
au  milieu  de  l'étui ,  tirant  un  peu  vers  le  bas.  Les  antennes 
formées  en  fcie  font  affez  courtes  ,  ôc  n'égalent,  guères 
que  le  corcelet  en  longueur.  J'ai  trouvé  cet  infede  fur 
le  prunellier  fauvage. 

2.  MELOLONTHA  coleoptrls  rubris ,    maculis  qua-, 
tuor  ni  gris  ,  thorace  rubro  nigra  macula. 

ha  melolonte  quadrille  à  corcelet  rouge. 

Longueur  t  lignes.    Largeur  1  ligne. 

Cet  infefte  femblable  au  précédent ,  eft  plus  petit.  II  eft 
tout  noir  en  deflbus  :  fa  tête  eft  de  la  même  couleur.  Son 
corcelet  eft  rouge  ,avec  un  point  noir  dans  le  milieu.  Ses 
étuis  font  pareillement  rouges  ôc  chargés  de  quatre  points 
ou  marques  noires  ,  deux  fur  chaque  étui ,  placées  comme 
dans  l'efpéce  précédente.  Ces  étuis  ont  des  petits  points 
affez  peu  réguliers.  Cet  infeûe  eft  plus  rare  que  le  précé- 
dent. 

3.  MELOLONTHA  nigro  -  viridis  ,  elytris  luteo 
palUdis, 

'La  melolonte  lifette. 

Longueur  z  lignes.     Largeur  i  ligne. 

La  couleur  de  cet  infede  eft  par-tout  d'un  vert  foncé;; 


DES    Insectes.  i^y 

à  l'exception  des  antennes ,  qui  font  noires ,  &  des  étuis  , 
qui  font  d'une  couleur  pâle  un  peu  jaune.  Tout  l'animal 
eft  aflez  petit.  Ses  antennes  font  compofées  de  onze  piè- 
ces j  qui  imitent  très-bien  les  dents  d  une  fcie.  Elles  e'ga- 
lenc  la  moitié  du  corps  en  longueur.  Cette  efpéce  a  été 
trouvée  à  Saint-Cloud ,  dans  le  Parc. 

4.  MELOLONTHA   cccmlea  ,  thorace  pedibufque 
J'irrugineis.  ■ 

Lînn.fyjl.  nat.  fait.  10  ,  p.  374 ,  n-  <;.  Chryfomela  cylindrica  ,  thorace  cœru- 
leo  nitiJo  ,  elytriâ  cœruleis ,  pedibus  teftaceis. 

La  melolonte  bleuette. 

Longueur  i  \  ligne.    Largeur  ^  ligne. 

Le  deffous  de  fon  corps  &  fa  tête  font  d'un  bleu  noir: 
fes  étuis  font  d'un  bleu  plus  clair.  Les  pieds  &  le  corcelet 
font  d'un  rouge  brun,  &  les  antennes  font  noires,  un  peu 
brunes  à  leur  bafe.  Les  étuis  font  parfemés  de  points  irré- 
guliers. 

5".  MELOLONTHA  viridi-ccendea  j  thorace  riihra 
cœrulea  macula  j  tibils  furrugincis. 

'L,a  melolonte  mouche. 

Longueur  i  \  lignes.     Largeur  i  ligne. 

La  forme  de  cet  infeiSte  a  quelque  chofedefingùlier.  II  a 
la  tête  fort  grofle  ôc  le  corcelet  affez  large ,  enforte  que 
ces  deux  parties  font  la  moitié  de  la  longueur  du  corps. 
Les  étuis  au  contraire  font  courts.  Le  deifous  du  corps  , 
la  tête  &  les  étuis  font  bleus  :  les  cuifTes  &  la  bafe  des  an- 
tennes font  de  couleur  fauve  >  tandis  que  l'extrémité  de 
ces  mêmes  antennes  ôc  lestarfes  font  noirs.  Enfin  le  corce- 
let eft  rouge  ,  une  peu  fauve ,  avec  une  tache  bleue  au 
milieu.  Les  mâchoires  de  cette  melolonte  font  grandes  ÔC 
avancées  ;  les  antennes  font  courtes  ,  ôc  égalent  au  plus  le 
quart  de  la  longueur  du  corps ,  ôc  les  étuis  font  chargés  de 
points  irréguliers ,  avec  des  rebords  affez  marqués. 


i^t  Histoire     ABRécéE 

P  R  I  O  N  U  S.  Ceramhyx.  Lim.  Raj.  B-ei 

LEPRIONE. 

Aiitenn(e Jerràtce  in  oculo  Antennes  en  fciej  dont 
■pofux.  l'œil  entoure  la  bafe. 

Le  prione  a  été  ainfl  appelle,  à  caufe  de  la  forme  de  fes 
antennes,  qui  repréfentent  une  fcie.  C'eft  ce  que  fignifie 
fon  nom  latin ,  dérivé  du  mot  grec.  Le  caraftere  de  ce 
genre  confifte  donc  d'abord  à  avoir  les  antennes  en  forme 
de  fcie  ,  comme  dans  le  genre  précédent  ;  mais  il  diffère 
des  melolontes  par  un  fécond  caraftere ,  c'eft  la  pofition  de 
ces  antennes,  dont  l'œil  entoure  tellement  la  bafe,  qu'elles 
femblent  implantées  au  milieu  de  l'œil.  Je  ne  connois  en- 
core  qu'une  feule  efpéce  de  ce  genre  autour  de  Paris  ,  en- 
core eft-elle  rare  ;  &  je  n'ai  rencontré  ni  fa  chryfalide  ni 
fa  larve.  Je  foupçonne  cependant  beaucoup  cette  dernière 
d'habiter  dans  les  troncs  d'arbres. 

I.  P  R  I  O  N  U  S.  Planch.  3 ,  fig.  ;. 

lÀnn.  faun.  fuec.  n.  480.  Cerambyx  niger  ,  thorace  planiurculo ,  margiiMr 

utrinque  tridcntato,  coleopteris  piceis. 
L'inn.fyft.  nat.edu.  10,  p.  5S9  ,  n.  4.  Cerambyx  thorace  marginato-dentato  ,■ 

corpore  piceo,  elytris  imicronatis,  antennis  corpore  brevioribus. 
Frifch. germ.  i\ ,  p.  iç  ,  tab.  $.  Cerambyx  niger  antennis  ferratis. 
Raj.inf.  9$.  Cerambyx  niaxima ,  cornibus  magnis  articulatjs  &  reflexis.' 
Rofel.  inf.  tom,  i.  Scarab»  terreftr.  pra;fat.  claff.  a.  tab.  i.fig.   i  ,  z. 

Le  prione. 

Z,ongueur  i  s  lignes.    Largeur  6  lignes. 

On  peut  regarder  cet  infe£te  comme  un  des  plus  fingù- 
liers  pour  la  forme  ;  il  eft  fort  grand ,  comme  on  le  voit 
parles  dimenfionsque  je  donne;  elles  ont  même  étéprifes 
fur  un  mâle  que  j'ai ,  ôc  fa  femelle  eft  encore  plus  gran- 
de. Tout  fon  corps  eft  aflez  luifant  &  d'une  couleur  brune 
tirant  fur  le  noir.  Sa  tête  a  des  mâchoires  fortes  ,  au  delTous 
defquelles  on  voit  quatre  antennules ,  deux  plus  grandes. 


DEsInSECTES.  Ijjp 

conipofdes  de  quatre  pièces ,  &  deux  plus  petites ,  qui 
n'en  ont  que  trois.  Les  antennes  font  composées  de  onze 
articles,  dont  les  neuf  derniers  font  prefque  triangulaires, 
ayant  cependant  leur  angle  extérieur  plus  allongé  ôc  plus 
pointu ,  ce  qui  donne  à  l'antenne  la  figure  dune  fcie.  Ces 
antennes  égalent  prefque  la  moitié  de  la  longueur  du  corps. 
Leur  pofition  a  quelque  chofe  de  particulier ,  c'eft  que  leur 
bafe,  à  l'endroit  de  fon  infertion  avec  la  tête,  eft  envi- 
ronnée par  l'œil ,  au  moins  en  partie  ,  enforte  que  l'œil  fe 
trouve  par-là  rétréci  dans  fon  milieu  &  prend  la  figure  d'un 
rein,comme  on  le  voit  dans  la  planche3 ,  ^g-  ?•  Cette  infer- 
tion de  l'antenne  fait  différer  cet  infe£te  des  melolontes  j 
qui  lui  reflemblent  par  leurs  antennes  en  fcie ,  ôc  le  rappro- 
cheroit  des  capricornes  &  des  lepturès  ;  mais  les  antennes 
de  ceux-ci  font  autrement  figurées.  Le  corcelet  eftlargé  , 
aflez  appiati  ;  fes  côtés  font  aigus  &  garnis  chacun  de  trois 
pointes  aiguës.  Les  étuis  ont  des  rebords  bien  marqués  ; 
ils  font  luifans  &  comme  chagrinés  ,  fans  aucunes  Âries, 
Je  n'ai  trouvé  qu'une  feule  fois  cet  infedle  par  terre ,  au 
bois  de  Boulogne ,  dans  le  mois  d'août. 

CERAME  Y  X. 

LE     CAPRICORNE. 

Antennct  à  bafîad  apicem       Antennes  qui  vont  en  di- 
decrefcentes  ,  in  oculo pojitcc.    minuant  de  la  bafe  à  la  poin- 
te 5  &  dont  l'œil  entoure  la 
r  ,  bafe. 

'^'■^'ïhorax  acxàtatiis.  Corcelet  armé  de  pointes. 

Ce  genre  eft  un  de  ceux  qui  fourniflent  les  plus  beaux 
infeftes  ;  il  a  trois  caractères  génériques ,  qui  le  font  aifé- 
ment  reconnoître.  Le  premier  de  ces  caractères  confifte 
dans  la  forme  de  fes  antennes,  qui  font  fort  longues  ,  dont 
les  articulations  font  bien  marquées,  &  qui  vont  en  dimi- 
nuant infenfiblement  d'articles  en  articles  ;  depuis  leu^: 


20O  Histoire    ABRécéE 

bafe  jufqu'à  la  pointe.  Le  fécond  dépend  de  la  pofitlort 
finguliere  de  ces  mêmes  antennes,  dont  l'œil  entoure  la 
bafe,  de  même  que  dans  le  genre  précédent,  enforte  que 
l'antenne  femble  fortir  du  milieu  de  l'œil.  Enfin  le  ccrce- 
let  fournit  le  troifiéme  caradere.  Dans  ces  infedes,  il  eft 
armé  de  chaque  côté  d'une  pointe  latérale,  fouvent  aiïez 
aiguë.  C'eft  par  ce  dernier  caradere  que  ce  genre  des  ca- 
pricornes fe  diftingue  du  genre  fuivant ,  qui  lui  refTemble 
beaucoup.  Il  y  a  cependant  encore  une  autre  petite  diffé- 
rence entre  ces  deux  genres  i  elle  dépend  de  la  manière 
dont  les  capricornes  portent  leurs  antennes  ;  ils  les  tien- 
nent recourbées  en  arrière,  de  façon  qu'elles  forment  un 
arc  ,  à  peu  près  comme  les  cornes  de  bélier. 

La  larve  qui  produit  ces  infedes,  reffemble  àunvermol, 
allongé  &  affez  érîlé ,  dont  la  tête  eft  écailleufe ,  ôc  la  par- 
tie antérieure  armée  de  fix  pattes  dures.  Ces  larves  font 
fouvent  de  couleur  blanche  ;  elles  fe  trouvent  dans  Tinté- 
rieur  des  arbres  qu'elles  percent ,  fe  ncurriffant  de  la  fub- 
ftance  du  bois,  qu'elles  réduifent  en  poudre. 

C'eft  dans  ces  mêmes  trous  qu'elles  fe  métamorphofent 
en  chryfalides  ,  dont  fort  l'infede  parfait,  qu'on  furprend 
quelquefois  à  la  fortie  du  trou ,  dans  lequel  il  s'eft  méta- 
morphofé.  L'infede  parfait  eft  de  forme  allongée  :  fes  pat- 
tes font  longues  ôc  leurs  tarfes  font  garnis  en  deffous  d'ef- 
péces  de  broffes  ou  pelottes  fouvent  jaunâtres.  Plufieurs 
efpéces  répandent  une  odeur  forte  affez  agréable,  que  l'on 
fent  de  loin.  Quelques-unes  ,  lorfqu'on  les  prend  dans  la 
main,  font  une  efpéce  de  cri ,  produit  par  le  frotement  du 
corcelet  fur  le  haut  du  ventre  ôc  des  étuis.  Du  refte ,  ces 
infedes  ne  font  aucun  mal. 

j.  CERAMBY  y^fufco-niger ,  elytris  riigojls  ,  apice  in- 
terlorefp'uiojïs  ,  a/uennis  çorpore  longiojibus, 

Frijch.  germ.  13,  tab.  8. 

Xe  grand  capricorne  noir, 
fjongueur  1  §  pouce.    Largeur  6  lignes. 


bES    Insectes.  zoi 

^.  CêRAMBYX  ater,  elytris  nigofis  integrls  ,  antsn-^ 
nis  cor  pore  longionbus. 

Le  petit  capricorne  noir. 

Longueur  y  Lignes.     Largeur  3  l  lignes^ 

Ces  deux  infetles  font  fi  femblables,  qu'on  feroît  porté 
d'abord  à  n'en  faire  qu'une  feule  efpéce.  Ils  femblent  ne 
différer  que  par  la  couleur  ,  qui  eft  beaucoup  plus  foncée 
dans  le  fécond  ,  &  par  ^a  grandeur  ;  mais  fi  on  les  examine 
avec  foin  ,  on  voit  que  ce  font  réellement  deux  efpéces 
diiférentes.  Le  grani  capricorne  répand  une  odeur  de 
rofe  aflezforre  ,  que  ne  donne  point  le  petit.  De  plus^  011 
remarqua  à  l'angle  intérieur  de  l'extrémité  des  étuis  da 
grand  capricorne  ,  des  petites  pointes  épineufes  ,  une  ef- 
péce d'appendice  ,  qui  manque  aux  étuis  de  la  petite  ef- 
péce. A  cela  près  ,  ces  deux  infedes  fe  reflemblent:  tous 
deux  font  noirâtres.  Leur  corcelet  a  des  rugofités  confi- 
dérables  ,  ôc  une  épine  aiguë  de  chaque  coté  ;  leurs  étuis 
font  chagrinés  ôc  leurs  antennes  ont  une  fois  ôc  demi  la 
longueur  de  tout  le  corps.  Elles  font,  comme  dans  tous 
les  infe£tes  de  ce  genre ,  compofées  de  onze  articles  ou 
anneaux ,  dont  le  premier  eft  gros  ôc  le  fécond  forr  court. 
On  trouve  ces  infedes  autour  des  arbres,  où  ils  cherchent 
h.  dépofer  leurs  oeufs.  Leurs  larves  habitent  dans  les  troncs 
des  vieux  arbres  qu'elles  mangent  ôc  détruifent. 

Nota.  Je  ne  fçais  fi  ce  feroit  une  de  ces  deux  efpéces  que 
M.  LinncEUS  auroit  voulu  désigner  faun.  /uec.  n.  4S2  ;  il 
lui  donne  des  taches  jaunes  ,  qui  ne  fe  trouvent  pomt 
dans  les  nôtres  ,  ce  qui  me  fait  croire  que  1  efpéce  qu'il  a 
défignée  eu  différente  de  celle-ci. 

'3.  CERAMBYX  ater  ,  elytris punctis  ehvatis  f  aa- 
tennis  corpore  bre^ioribus» 

J^e  capricorne  noir  chagrinée 
l^Qngwmr  I  Tpju.ce,   Largeur  j  lignes^ 

Tome  I,  Çc 


soi  Histoire     a  b  r  ié  g  f  e 

Cet  infe£te  eft  plus  raccourci  &  pius  gros  que  les  préc^- 
dens.  Sa  couleur  eft  noire  partout.  Ses  antennes  font  afiez- 
grofles  &  plus  courtes  que  dans  la  plupart  des  autres  efpé- 
ces  ,  elles  n'égalent  gucres  que  les  deux  tiers  de  la  lon- 
gueur du  corps.  Le  corcelet  a  deux  pointes  aiguës ,  une  de 
chaque  côté  ôc  eft  ridé  ;•  niais  les  lillcns  de  cette  partie 
font  aflcz  tins  ,  ce  qui  rend  fa  couleur  matte.  Les  étuis 
font  ovales  ,  larges  ,  &  comme  chagrinés  &  parfemés  de 
petits  points  ronds  élevés.  Les  pattes  font  groffes.  Cet  in- 
fe£te  m'a  été  donné  ;  on  l'ayoit  trouvé  fur  les  vieux  bois 
d'un  chantier. 

4.  C  E  R  A  M  B  Y  X  cinereo-cœrulefcens  ,  elytronim  mX" 

cidis  fixfufcis.  Planch.  3  ,  lig.  6. 

Linn.  fyjl.  nat.  eàit.  10,  p.  391,72.  z;.  Cerambyx  thorace  fpinofo,  coleoptri* 

obtiifis,  fafcia  maculilque  quatuor  atris  ,  antennis  longis. 
It.  fcan.  ^60.  Cerambyx  lubcœrulefcens  ,  fafiria  maculilque  quatuor  nigris. 
B.ohen ,  ic.  8. 

Petiv. gazopit.  tab.  6^  ^fg,  j. 
Scheuier.  irin.  alpin,  it.  i  ,  tah,  z  ,  f.  <;  ,  pag.  87,  vnL  i.  Capricornus  feu 

Ki^ay.lio^  prlmus  moufFcti  ,  coloris  fere  cinc rei  ,  ciijus  venter  ,  crura  ,   & 

cornua  dilute  ,  imo  déganter  cœrulea  ,  aniculis  nigris  interjiinila  >  fcapula:  % 

cauJa  Se  elytra ,  nigris  quibufdam  niiiculis  variegata. 
'Jonjl-.  inf.  tab.  1 4  ,  ord.  i  ,  /.  9. 
Mouff.  i)if. pag.  150,/.!. 

La  rofalle. 

Longueur  i  ;  lignes.     Largeur  4  lignesi 

Cet  infefte  eft  un  des  plus  beaux  de  ce  Pays-ci.  Sa  tête 
eft  d'un  bleu  cendré  ,  avec  les  mâchoires  plus  noires.  Ses 
antennes  font  grandes  ,  elles  ont  une  fois  &  demi  la  lon- 
gueur de  tout  le  corps  :  elles  font  du  même  bleu  ,  ayant  à 
l'extrémité  de  chaque  article  une  touffe  de  duvet  brun ,  ce 
qui  entrecoupe  la  couleur  bleue  &  rend  ces  antennes  très- 
belles.  Le  corcelet  eft  bleu ,  avec  une  tache  brune  de  cou- 
ïeur  de  fuie  fur  le  devant.  Les  étuis  font  de  la  même  cou- 
leur  cendrée  bleuâtre  ,  chargés  chacun  de  trois  taches  , 
une  en  bas  plus  petite  ,  une  au  milieu  fort  grande  ,  tenant 
toute  la  krgeur  de  letui  ôc  une  jcaoyenne  en  haut.  Ces 


DES    Insectes.  203 

taches  font  brunes  de  couleur  matte  &  comme  veloutées  : 
elle  font  entourées  ainfi  que  celle  du  corcelet ,  par  une  raie 
de  couleur  plus  claire  que  le  refte  du  corps.  Tout  le 
dellous  de  l'animal  efl  d'un  beau  bleu  ,  les  jointures  des 
pattes  font  feulement  plus  brunes.  Cet  in-ede  fe  trouve 
dans  les  troncs  d'arbres  pourris  comme  le  précédent.  On  le 
rencontre  quelquefois  dans  les  chantiers. 

5.CEaAMBYX  viridi - cœmlefcens. 

Linn-  fiiun.  face.  n.  478.  Cerambyx  viridi- cœrulefcens  ,   antennis  corpus 

fubxquiintibus. 
A6l.  Upf.  175(5  ^  p.  Tio  ,  n.  I.  Cerambyx  vîridi    l'neu?. 
Linn.  fjijl.  nue.  edit.  10  ,  p.  591  ,  n.  ii.  Cerambyx  mofch.itus. 
Mûuff.p.  149  ,/.  lût.  Cerambyx  tertius.  p.  150. 
làfi.  bq.  p.  584  ,  n.  11.  Scirabseus  magnus  fuaviter  olens. 
Raj.  inf.  pag.  S  i,  n.  17.  Scarabxus  capricornus  didus  major  ,  viridis  odoratUJi 
Frifclù gertn.  13  ,  p.  17  ,  tab.  1 1.  Scarabïus  arboreus  coeruleo  -  viridis. 

itf  capricorne  vert  à  odeur  de  roje. 

Longueur  i  pouce.     Largeur  3  -j  lignes. 

Tout  le  corps  de  ce  beau  capricorne  efl:  d'un  vert  tirant 
un  peu  fur  le  bleu  ,  iuifant ,  brillant  ôc  doré  ,  quelquefois 
il  eft  d'un  bleu  doré  &  azuré.  La  defcription  que  M.  Lin- 
nxus  en  donne ,  eft  allez  exafte.  Le  ventre ,  dit-il ,  eft  bleu 
en  deffus  ;  les  ailes  font  noires ,  les  jambes  bleues  ,  ainfi 
que  les  tarfes  qui  font  velus  en  deffous.  Le  corcelet  a 
de  chaque  côté  une  pointe  ,  &  entre  ces  pointes  fur  le  bas 
du  corcelet  proche  les  étuis  ,  fe  trouvent  trois  tubercules, 
&  quelques  autres  plus  petits  fur  le  devant  du  corcelet,  ce 
qui  le  fait  paroître  raboteux.  Les  étuis  font  longs  ,  un  peu 
mois  &  flexibles  &  finement  chagrinés  :  ils  ont  chacun 
deux  raies  longitudinales  un  peu  élevées.  M.  Linnxus  en 
marque  trois  ,  il  n'y  en  a  cependant  que  deux.  Je  ne  fçais 
pas  non  plus  pourquoi  il  trouve  les  antennes  autrement 
•conformées  que  dans  les  autres  capricornes  :  elles  font  pré- 
cifément  de  même  ,  fi  ce  n'eft  que  l'extrémité  des  articles 
ou  anneaux  eft  un  peu  moins  renflée.  Ces  antennes  font  au 
;pioins  de  la  longueuc  du  corps.  On  trouve  cet  infei^e 

Ce  ij 


■604  Histoire    At  Ri  ci^ 

fur  le  faule  ,  où  il  répand  une  odeur  fort  femblatle  à  celfe 
de  la  rofe.  Cette  odeur  fe  fait  fentir  au  point  de  fe  répan- 
dre dans  des  prés  où  il  y  a  des  faules  chargés  de  quelques-- 
uns de  ces  inlecles  :  ils  font  affez  communs. 

'(.  C  E  R  A  M  B  Y  X  niger  ,  elytris  tkoracifque  latcribuS 
rubris. 

Le  capricorne  rouge. 

Longu.-ur  8  lignes.     Largeur'^^  lignes.'  • 

Il  eft  d'iin  noir  matte  &  velouté  pfefque  partout ,  il  n'y 
a  que  fes  étuis  ôc  les  bords  de  fon  corcelet  qui  foient  d'ua 
beau  rouge.  Ses  antennes  font  à  peu  près  de  la  longueur  de 
fon  corps.  Le  corcelet  a  deux  pointes  latérales  peu  faillan- 
tcS',  mais  fenfibles  ôc  aiguës.  Tout  le  corps  eft  un  peu 
velu  ,  à  l'exception  des  étuis  qui  font  lifTes  ,  mais  chargés 
de  points  pofés  irrégulièrement.  On  obferve  entre  les  mâ- 
les &  les  femelles^  une  différence  affez  fenfible  :  outre  que 
les  premier^  fo'.it  plus  petits  ,  comme  il  eft  ordinaire  parmi 
les  infedes ,  leur  corcelet  de  plus  eft  tout  noir,  orné  feule- 
ment de  deux  taches  latérales  ,  rondes  ,  de  couleur  rouge , 
une  de  chaque  côté  &  tout  à-fait  ifolées  ;  au  lieu  que  dans 
les  femelles ,  ces  taches  rouges  ne  font  point  ifolées  ,  mais 
communiquent  enfemble  par  une  bande  de  même  cou- 
leur ,  qui  borde  le  devant  du  corcelet.  On  trouve  cet 
infecte  dans  les  vieux  bois ,  où  fa  larve  fait  fon  domicile  :  ii 
n'eft  pas  fort  commun  autour  de  Paris, 

y.  CERAMBYX  nîger ,  elytris  i  eilere  cinereo  marmori 
ratis  ,  antennis  pedibufiiue  cinereo  interjeclis, 

^Le  capricorne  noir  marbré  de  gris^ 

JjmguiUT  3  \  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  eft  beaucoup  plus  petite  que  jes  précéderi»; 
tes.  Ses  antennes  ont  environ  le  double  de  la  longueur  de 
ion  corps.  Leurs  anneaux  font  entrecoupés  de  noir  &  de 
gris.  Le  corps  de  i'iafette  eft  noiç^  fes  étuis  ôc  fon  corcelet 


t>ES    Insectes."  20^ 

font  poîntîlle's  par  ftries  longitudinales  ,  &  de  Ces  points 
fortent  des  petits  poils  gris  ,  qui  forment  fur  i'inlede  des 
taches  grifes.  Cette  couleur  grife  forme  principalement 
fur  le  milieu  des  étuis  une  large  bande  tranfverfe  ,  bordée 
en  haut  ôc  en  bas  par  des  bandes  irréguliéres  plus  noires 
que  le  rcfte  des  e'tuis.  Les  cuifTes  de  1  infefle  font  larges  f 
jcou'rtes  &  ovales  :  les  jambes  ,  ainfi  que  les  tarfes  ,  font 
grifes  vers  le  haut  ,  noires  vers  le  bas.  Ce  petit  infetle  a 
cté  trouvé  fur  des  faules.. 

8.  CERAMBYX  ater  ovattis  ,  antennis  corporè  dimi: 
dio  brevioribus  ,  elytris  vellere  clnereo  albidis. 

t^.B.'Idem  elytris  fuf ci  s  vellere  cinereo  Ja/ciatis,  Va* 
rietas. 

Trifch.  germ.  13  ,  f.  rp. 

Le  capricorne  orale  cendré. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  1  §  lignes, 

La  forme  de  ce  capricorne  diffère  de  celle  des  précé- 
idens  :  il  eft  plus  ovale  &  moins  allongé.  Ses  antennes  font 
courtes  ,  elles  n'égalent  que  la  moitié  de  la  longueur  de 
tout  le  corps.  La  tête  eft  pointillée  ainfi  que  le  corcelet. 
Tout  l'animal  eft  noir ,  à  Texccption  des  étuis.  Ces  étuis 
font  ovales  ,  arrondis  &  couverts  de  petits  poils  drus ,  qui 
Tarient  pour  la  couleur.  Tantôt  ils  font  d'un  gris  cendré 
^gal  &  uniforme  partout  ,  ce  qui  fait  paroître  les  étuis 
blanchâtres  ôc  de  couleur  cendrée  :  tantôt  ce  gris  eft  moins 
clair  ,  mais  il  y  a  trois  bandes  longitudinales  plus  blanches 
fur  chaque  étui ,  une  au  milieu  &  une  de  chaque  côté  ,  de 
façon  cependant  qu'il  ne  paroît  que  cinq  raies  fur  l'infede  , 
parce  que  les  raies  blanches  qui  font  fur  le  bord  intérieuE 
des  deux  étuis  proche  la  future  ,  fe  joignent  ôc  ne  forment 
qu'une  feule  bande  :  tantôt  enfin  le  duvet  des  étuis  eft 
brun  ,  ôc  les  bandes  feules  font  de  couleur  cendrée  ;  ce 
qui  fait  des  variétés  qui  fe  multiplient  encore  par  les  diffé- 
rentes nuances  de  couleur.  J'ai  trouydaffez  fréquemment 


zo6  Histoire     ABRécéE 

cet  infe£le  fur  les  haies  ôc  les  buiflbns  ,  particulièrement 

fur  l'aubépine. 

p.  CERAMBYX  ovams fufcus  ,  elytris  antice  clne* 
reis  ,  api  ce  bidentatis. 

Linn.  fyji.  nat.  edit.  lo  ,  p.  301  ,  n.  18.  Cerambyx  thorace  fpinofo  ,  elytrig 
fubprxmorfîs ,  punflifqiie  tribus  trifpidis ,  anteiinis  liirtis  !ong{oriLi;5. 

Liiin.faun.fuec-  n.  484-.  Cerambyx  cinereus ,  elytris  piamerfis  nigris ,  puniSis 
facifique  alba  ,  antennis  corpore  fefqui-longioribus. 

Riij.  inf.  -p.  57.  Scarabxus  antennis  articulatis  longis  4"^. 

Le  capricorne  à  étuis  dentelés. 

Longueur  3  Ugms.    Largeur  i  f  ligne. 

On  peut  regarder  cette  efpéce  de  capricorne  comme  une 
des  plus  iînguliéres  de  ce  Pays-ci.  Sa  couleur  eft  brune 
plus  ou  moins  foncée  en  difFérens  endroits.  Ses  antennes 
furpaflent  d'un  bon  tiers  la  longueur  de  fon  corps:  elles 
font  compofées  d'anneaux  moitié  bruns ,  moitié  gris  ^  avec 
un  anneau  tout  à-faic  blanc  vers  leur  milieu.  Le  corcelet 
outre  les  épines  latérales  ,  a  deux  tubercules  confidéra*» 
blés  en  deffus  ,  un  de  chaque  côté.  Les  étuis  font  bruns  > 
ornés  d'une  large  bande  grife  tranfverfale  proche  de.  leur 
bafe.  Cette  bande  eft  f  rrnée  par  des  petits  poils  cendrés  j 
&  elle  n'eft  pas  partout  du  même  blanc ,  mais  elle  paroît 
comme  panachée  de  différentes  nuances.  On  voit  lur  les 
étuis  deux  ou  trois  ftries  longitudinales  élevées  ,  chargées 
de  quelques  poils  gris  ôc  de  plufîeurs  touffes  de  poils 
bruns.  L'extrémité  Je  chacun  des  deux  étuis  a  deux  poin- 
tes aiguës  ,  une  extérieure  plus  longue  ôc  une  intérieure 
plus  courte.  On  trouve  cet  infefte  dans  les  prés. 

10.  CERAMBYX  ovams  fufcus  ,  elytris  Integris, 

Le  capricorne  brun  de  forme  ovale. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  |  ligni'. 

Ce  capricorne  approche  beaucoup  du  précédent  ;  îl  efl 
un  peu  plus  petit.  Sa  couleur  eft  brune  ,  plus  foncée  en 
quelques  endroits  &  plus  claire  en  d'autres.  Ses  antennes 
jfurpaffent  d'un  tiers.la  longueur  de  fon  corps  ;  ôc  leurs  anr 


DES    Insectes;  207 

fléaux  font  d'une  couleur  un  peu  plus  claire  vers  leur  bafe. 
Le  corcelet  eft  garni  de  pointes  latérales  ,  &  les  e'tuis  ont 
deux  ftries  longitudinales  élevées  ,  qui  vers  le  bout  font 
chargées  de  petites  touffes  de  poils.  Ces  étuis  n'ont  point 
de  bande  grife  comme  dans  le  précédent. 

L  E  P  T  U  R  A. 

LA     L  E  P  T  U  R  E. 

'Antenna.  a  laji  ad apicem       Antennes  qui  vont  en  di- 
decrefcentes ,  in  oculo pojîta,    minuant  de  la  bafe  à  la  poin- 
te ^  &  dont  l'œil  entoure  la 
bafe. 
Thorax  inermis.  Corcelet  nud  &  fans  poin-> 

tes. 

Familia  i".  Thorace    cylindra-         Famille  i°.  A  corcelet  cylin-. 
teo.  drique. 

■              2^.  Thorace  glohofo.            •  2°.  A  corcelet  globu-  ' 

leux. 
3".   Thorace   inaquali 3°.  A  corcelet  inégal 


'fçahrp.  &  raboteux. 

On  voit  par  le  cara£tere  que  nous  donnons  ,  que  ce 
genre  approche  infiniment  du  précédent  ,  &  nicoie  dans 
l'ordre  naturel  on  pourroir  joindre  les  leptures  aux  capri- 
cornes ,  dont  elles  ne  différent  que  par  leur  corcelet ,  qui 
n'ell  point  armé  de  poiates  comme  celui  des  infedes  pré- 
cédens  :  auiïi  n  avons-nous  féparé  ces  deux  genres  ,  que 
pour  faciliter  la  méthode  &  éviter  d'en  furcharger  un  feul 
d'un  trop  grand  nombre  d'efpéces.  Nous  avons  encore  fait 
plus,  comme  les  efpéces  de  leptures  font  nombreufes  , 
nous  les  avons  diftribuées  en  trois  familles  ,  d'après  les 
formes  différences  de  leur  corcelet. 

Pour  tout  Je  relie  ,  les  leptures  reffemblent  tour  -  à  -  falc 
aux  capricornes  ,  tant  pour  la  forme  du  corps  ,  que  pour 
leurs  larves ,  leurs  chryfalides  ôc  feudroit  où  elles  fe  trou- 


£0?  Histoire    abriégée 

venr  :  a'infi  il  ne  nous  refte  qu  a  décrire  les  efp^ces  que 
renferme  ce  genre  &  qui  font  prefquauffi  belles  que 
celles  du  genre  précédent. 

Première      Famille. 

1.  LEPTURA  cinerea  ^  nigro  -  punciata  ,  thorace  cy-' 
Uiidraceo. 

Linn.faun.  fuec.  n,  493.  Cerambvx  grifeus  ,  nigro  -  pucfiatus  ,  tliorsce  inermi; 
Petiv.  ga-^oiph.  5  ,  f.  1 ,/.  i.  Capricornus  norvegicus  nigretcens  >  vaginis  punci 
tatis ,  maculifque  pallidi:,  afper/îs. 

La  lepture  chagrinée. 

Longueur  i  pouce.     Largeur  4  lignes. 

Cette  grande  lepture  eft  toute  couverte  de  petits  poils  ^ 
qui  la  font  paroître  d'un  gris  cendré  un  peu  jaunâtre.  A. 
travers  cette  couleur  on  voit  des  points  noirs,  liiTes,  élevés. 
Les  antennes  font  de  la  longueur  du  c^  rps  ,  compofées  de 
onze  articles  ,  dont  la  bafe  eft  grife  ôc  le  fommet  noir  ,  en 
quoi  M.  Linna'us  s'eft  trompé  ,  marquant  précifément  le 
contraire.  Le  corcelet  eft  cylindrique  avec  un  petit  fiilon 
élevé  dans  fon  milieu, 

2.  LEPTURA  tota  cœruleo-atra  j  caplte  thorace^ug 
Jubvlllofo. 

La  lepture  ardoifee. 

Longueur  4  5  lignes.     Largeur  i  ^  lignel 

La  forme  de  cet  infede  eft  la  même  que  celle  du  précé- 
dent ;  il  eft  feulement  beaucoup  plus  petit.  Il  eft  partout 
d'une  couleur  noire  ,  bleuâtre  ardoifée.  Ses  antennes  font 
de  la  longueur  de  fon  corps.  Sa  tête  ôc  fon  corcelet  font  un 
peu  velus  ,  &  fes  étuis  Ibnt  pointillés  ,  mais  irrégulière- 
ment. On  voit  fur  ces  étuis  deux  raies  longitudinales  plug 
élevées.  J'ai  trouvé  cet  infede  fur  les  fleurs, 

5.  LEPTURA  Tiigra  ,  thoracis  l'ineis  trlhiis  ',  e(ytro* 
rumque  macidis  villofo  -Jîavis  ,  thorace  cylindraceo  , 
.ç.nttnn.is  corpus  (£quaiitibi(s. 


DES   Insectes;  s.ùf 

'La  leptnre  à  corcelet  cylindrique  êC  taches jatines. 

Longueur  4  >  J  ,  6  lignes.    Largeur  i  ,  i  f  lignes^ 

Nous  avons  marqué  dans  la  phrafe  de  cette  efpéce^que 
fon  corcelet  eft  cylindrique ,  pour  la  diftinguer  d  une  autre 
lepture  à  taches  jaunes ,  mais  dont  le  corcelet  efl  globu- 
leux ,  dont  nous  ferons  mention  inceffamment  en  exami- 
nant les  ieptures  de  la  féconde  famille.  Celle-ci  varie 
beaucoup  pour  la  grandeur ,  comme  on  en  peut  juger  pat 
les  dimenrtons  que  nous  donnons.  Sa  tête  eft  noire  ,  ornée 
de  trois  lignes  de  poils  jaunes  ,  qui  partent  de  l'intervalle 
des  antennes ,  &  defcendent  vers  le  corcelet  en  s'éloi-; 
gnant  les  unes  des  autres.  Le  corcelec  eiLnoir&  pointillé, 
chargé  de  trois  bandes  longitudinales  ,  qui  font  la  fuite  de 
celles  de  la  tête  ,  fçavoir  une  au  milieu  &  une  fur  chaque 
côté.  Les  étuis  font  noirs,  pointillés ,  couverts  de  petits 
poils  jaunâtres  ,  qui  forment  dans  différens  endroits  des 
plaques  plus  jaunes  ,  dont  on  diflingue  quatre  ou  cinq 
paires  plus  marquées,  rangées  longitudinalement,  outre 
lécufTon  qui  eft  jaune.  Les  pattes  font  noires  ôc  un  peu 
velues.  Les  antennes  font  de  la  longueur  du  corps  ,  &c 
la  bafe  de  chacun  de  leurs  anneaux  eft  grifc  ,  ce  qui 
rend  les  antennes  entrecoupées  de  gris  &  de  noir.  On 
trouve  cet  infede  au  commencement  de  l'été  fur  le 
bouleau. 

4.   LEPTURA  nigra  ;  elytris Jlavis  }  apice  nigrisi 
Linn.^faun.  fiiec.  n.  $06. 

La  lepture  noire  à  étuis  jaunes» 

Longueur  1  lignes.    Largeur  f  ligne. 

Cette  efpéce  a  en  petit  la  même  forme  que  les  pré- 
cédentes. Sa  couleur  eft  noire  ;  il  n'y  a  que  les  étuis  qui 
font  jaunes  avec  l'extrémité  noire  ,  &  les  pattes  de  devant 
qui  font  auflTi  jaunes.  Les  antennes  font  un  peu  plus  courtes 
que  le  corps.  Les  étuis  font  pointillés  irrégulièrement ,  & 
plus  mois  que  ceux  des  autres  efpéces  de  ce  genre.  Tout 

Tome  /,  D  d 


aie  Histoire    ÀBRiciE 

l'animal  vu  à  k  loupe  ,  paroît  couvert  d'un  petit  duvet  de 

poils.  On  le  rencontre  alTez  communément. 

5.  LEPTURA  nigro-  clnerea  ,  thorcce  elytrifque  ma- 
culis  ocuhferis  atris  ,  clrculo  cinereo  ,  thorace  Jubcy- 
Undraceo. 

La  lepture  aux  yeux  de  paon. 

Longueur  j  lignes.  Largeur  z  -i  lignes. 

Elle  eft  de  couleur  noire ,  cendrëe  ,  un  peu  bleuâtre.  Ses 
antennes  font  panachées  alternativement  de  gris  ôc  de 
noir  ;  le  gris  occupe  la  bafe  de  chaque  article ,  &  le  noir  eft 
à  l'extrémité.  Sur  le  corcelet  on  voit  quatre  taches  ,  deux 
de  chaque  côté  ,  dont  la  fupérieure  eft  plus  grande  que  l'in- 
férieure. Ces  taches  font  d'un  noir  matte ,  velouté ,  èc  elles 
font  entourées  d'un  petit  cercle  gris.  Chaque  étui  a  deux 
taches  femblables  ,  une  plus  haut  &  plus  petite  ,  l'autre 
plus  bas.  Ces  taches  reflemblent  à  des  yeux  dont  l'iris 
feroit  gris  &  la  pupille  noire.  11  y  a  outre  cela  fur  les  étuis 
quelques  taches  &  lignes  cendrées  peu  marquées.  Les 
étuis  &  le  corcelet  vus  de  près  paroifîent  pondues.  Cette 
lepture  eft  rare.  Celle  que  j'ai ,  a  été  trouvée  au  Jardin  du 
Roi  &  m'a  été  donnée  par  M.  Bernard  de  Juflieu. 

6.  LEPTURA  tota  nlgi-o-ferruginea  ,  thorace fuhcy-» 
llndraceo. 

La  lepture  roulUée. 

Longueur  17  lignes.     Largeur  J  lignes. 

Cette  efpéce  la  plus  grande  de  ce  genre  ,  approche 
beaucoup  pour  fa  forme  du  grand  capricorne  noir.  Sa 
couleur  eft  d'un  bnm  noirâtre  vers  le  haut  ,  fçavoir  fur 
les  antennes  ,  la  tête  &  le  corcelet  :  mais  les  étuis  font 
d'un  brun  clair  couleur  de  rouille.  Les  an!ennes  pkis  lon- 
gues que  le  co^rps  &  compofées  de  onze  anneaux  ,  ont 
une  particularité  :  c'eft  que  les  premiers  anneaux  ^  fur-tout 
le  troiliéme  font  très  -  longs  j  &  les  derniers  vont  en  dimi- 


DES    Insectes.  sir 

nuant  confidérablement  de  longueur.  Les  mâchoires  font 
fort  prominentes  ôc  avance'es  ,  &  les  étuis  paroifient  cha- 
grinés. Les  pattes  font  longues.  On  trouve  cet  infe£te 
dans  les  bois. 

Seconde    Famille. 

7.  LEPTURA  nigra ,  macidls  villofo  -Jlavis  ,  thorace 
globofo  ,  antennls  corpore  dlmldlo  brevioribus, 

La  lepture  à  corcelet  rond  SC  taches  jaunes. 

Longueur  6  5  lignes.    Largmr  z  lignes. 

Le  fond  de  la  couleur  de  cet  infe£le  eft  noir ,  &  foii 
corps  eft  couvert  de  petits  points  ,  du  fond  defquels  par- 
tent quelques  poils  jaunâtres  qui  forment  des  taches.  11  y 
en  a  deux  oblongues  fur  la  tête  entre  les  antennes  ,  plu- 
fleurs  fur  le  corcelet  rangées  en  deux  lignes  tranfverfales , 
&  nombre  d'autres  fur  les  étuis  grandes  &  petites  ,  dont 
les  plus  grandes  font  au  nombre  de  cinq  fur  chaque  étui 
&  de  formes  différentes.  Les  antennes  font  courtes  ,  éga- 
lant à  peine  la  moitié  de  la  longueur  du  corps  ,  &  le  cor- 
celet eft  large  &  fphérique  :  les  pattes  font  noires. 

JV.  B.  J'ai  vu  une  variété  de  cette  efpéce  ,  où  les  poils 
jaunâtres  du  corcelet  formoient  quatre  raies  longitudina- 
les ,  6c  les  taches  velues  des  étuis  repréfentoient  des  figu- 
res d'U  en  différens  fens. 

8.  LEPTURA  nigra,  villofo  -flava  j  maculis  duabuS 
in.  elytro  Jîrigulo  glabris  nigris, 

La  Upture  velours  jaune. 

Longueur  y  lignes.    L.irgeur  i  lignes.     • 

Son  corps  eft  noir  ,  mais  il  paroît  jaune  ,  à  caufe  des  pe- 
tits poils  de  cette  couleur  qui  couvrent  la  tête,  le  corcelet 
&  les  étuis.  Ses  antennes  font  noirâtres  ;  leur  longueur 
n'excède  pas  la  moitié  de  celle  du  corps.  Les  yeux  font 
noirs.  11  y  a  fut  les  étuis  quatre  taches  noires  lifles  ,  deux 

Dd  ij 


iî2  Histoire     a  b  r  f  g  i^  e 

fur  chrque  étui  ,  formées  par  le  fond  de  la  couleur  de  ra- 
nimai ,  qui  paroît  en  ces  endroits  où  le  poil  jaune  manque. 
Le  deflbus  de  l'infeûe  &  fes  pattes  font  noirs.  J'ai  trouvé 
ce  petit  animal  fur  les  fleurs  ,  mais  il  n'eft  pas  fort 
commun. 

tf.  LEPTURA  nigricans  \  cdpîte  thoraceque  rulro  J 
'    punclis  nigris. 

^La  lepture  à  corceht  rouge  ponctué. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes  font  à  peu  près  de  la  longueur  de  for» 
corps.  Sa  tête  eft  d'un  rouge  terne  ,  avec  un  point  noir 
entre  les  deux  antennes  ,  ôc  trois  autres  à  fa  jondion  aves 
le  corcelet.  Celui-ci  eft  noir  en  deflbus  ,  &  en  deflus  de  la 
même  couleur  que  la  tête  ,  avec  fept  points  noirs  ,  fçavoir 
un  au  milieu  proche  les  étuis  &  trois  de  chaque  côté.  Les 
étuis  font  noirâtres  ,  un  peu  ardoifés  &  chargés  de  petits 
points.  Le  ventre  en  deflous  eft  de  la  même  couleur ,  rou- 
geâtre  feulement  vers  le  bout.  Les  pieds  font  roux  avec 
les  jointures  noires. 

10.  LEPTURA  nigra  ,  elytronim  l'inels  quatuor  ari 
cuatis  ,  puncLiJque  flavis  ,  pedibus  tejlaceis, 

F^tiv.  ea^o^'A.  fa,''.  63  .Jîy.  7. 

Linn.  jyjî.  nat.  edit.  10..  p.  3?c  ,  n.  iji.  Leptura  thorace  globofo  nigro  ,  elytrîi 

nigris  ,  fdfciù  linearibus  fl-ivis  ,  tribus  retrorliim  arcuatis  ,  pedibus  ferru- 

gineis. 
Lèche,  nov.  inffpec.  dijf.  do,  n.  30.  Ceranibyx  nigoj,  elytris  fafciis  quatuor  fla^ 
'    vis  arcuatis. 
Jiaj.  inf.  p.  83  ,  «.  23.  Scarabœus  ma-or ,  corpore  longo  angufto  niger  ,  cum 

tribus  in  utravis  ala  lincis  tranlveriis  lutefcentibus. 
frifch.  g'rm.  1  i  ,  p.  3  t  ,  t.  3  ,  /.  4.  Scaiabsus  guarta:  magniiudinis  nigtr  , 

carafteribus  fiavisi 

La  lepiure  aux  croijfans  dorés. 
Longutur  s  ,  «  ,  8  lignes.     Largeur  13,1  lignes. 

Cette  belle  efpéce  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Le 
f  nd  de  fa  couleur  eft  d'un  brun  noratre,  matte  &  comnne 
yelouté.  Ses  pattes  &  fes  antennes  font  d'une  couleur 


DES    Insectes.  213 

fauve  claïfe  j  ces  dernières  font  à  peu  près  de  la  longueur 
du  corps.  Sur  la  mâchoire  fupérieure,  il  y  a  une  raie  tranf- 
verfale  d'un  jaune  citron  ,  une  autre  pareille  fur  la  tête 
entre  les  antennes  ,  &:  enfin  la  bafe  de  ia  tête  eft  entourée 
d'une  raie  ou  bande  de  même  couleur.  Le  corcelet  qui  eft 
rond  &  large  ,  eft  de  même  terminé  en  haut  &  en  bas  par 
une  femblable  ligne ,  qui  ne  fe  voit  qu'en  deffus  &  non  en 
deifous ,  ôc  de  plus  au  milieu  du  corcelet ,  il  y  a  encore 
une  bande  jaune  tranfverfe  ,  mais  fouvent  interrompue 
dans  fon  milieu.  L'écufifon  qui  eft  entre  les  étuis  vers  leur 
bafe  ,  eft  jaune.  Sur  chaque  étui  aux  deux  côtés  de  l'écuf- 
fon  ,  il  y  a  une  tache  ou  point  jaune.  Sur  la  future  ,  plus 
bas  que  l'écuffon  ,  fe  trouve  une  grande  tache  ronde  ,  jau- 
ne ,  commune  aux  deux  étuis  :  enfuite  en  defcendant ,  on 
voit  fur  chaque  étui  trois  bandes  tranfverfales  en  arc  ou 
croifTant ,  dont  les  pointes  regardent  le  bas  de  l'infede.  La 
première  de  ces  bandes  ne  va  pas  tout-à-fait  jufqu'à  la 
future ,  les  deux  autres  y  vont  ôc  fe  joignent  aux  corref" 
pondantes  de  l'autre  étui  :  enfin  l'étui  eft  terminé  par  une 
quatrième  ôc  dernière  bande  ou  tache  longue  ,  qui  partant 
'de  l'angle  extérieur, remonte  vers  ia  future.  Toutes  ces  ta- 
ches &  raies  font  formées  par  des  petits  poils  d'un  beau 
jaune  doré  :  en  deflous  l'animal  eft  noir  avec  quelques 
poils  jaunes  ,  &  quatre  raies  tranfveifes  jaunes  fur  les  an- 
neaux du  ventre.  On  trouve  ce  bel  infede  dans  les  troncs- 
d'arbres  pourris. 

N.B.  J'ai  vu  une  variété  afTez  finguliere  de  cette  efpéce' 
'de  lépture.  La  différence  ne  confiftoir  que  dans  les  étuis» 
lis  étoient  bruns  au  lieu  d'être  noirs.  Vers  leur  bafe  il  n'y 
avoit  qu  une  feule  bande  jaune  ,  tout  le  refie  de  l'étui  juf- 
ques  vers  le  milieu  de  fa  longueur,n'avoir  point  de  jaune  : 
au  contraire  toute  la  moitié  inférieure  de  ces  mêmes  étuis 
éroit  jaune  ,  à  l'exception  de  deux  bandes  brunes  tranfver- 
fes  ,  placées  à  peu  près  à  diflances  égales.  Ces  étuis  éroient 
alTcz  lifles  ôc  nullement  veloutés  comme  dans  1  efpéce  ci- 


214  Histoire     abrégée 

cieffus  :  du  refie  la  tête  ,  le  corcelet  &  les  pattes  n'avoîent 

aucune  différence. 

Une  autre  variété  qui  n'étoit  pas  moins  finguliere,  diffé- 
roit ,  &;  par  le  corcelet ,  &  par  les  étuis.  Le  corcelet  étoit, 
comme  dans  l'efpéce  ci-defliis  ,  terminé  par  une  bande 
jaune  en  haut  6c  en  bas  ;  mais  ces  deux  bandes  étoient 
larges ,  enforte  que  le  noir  du  milieu  du  corcelet  ne  faifoit 
qu'une  bande  tranfverfe  affez  étroite.  Les  bandes  j.iunes 
étoient  pâles ,  à  l'exception  de  l'endroit  où  elles  bcrdoient 
la  bande  noire,  qui  étoit  plus  foncé.  Les  étuis  liffes  &  noi- 
res avoient  cinq  bandes  jaunes  tranfverfes  ,  à  l'exception 
de  celle  du  milieu  qui  éroit  un  peu  oblique.  La  dernière 
de  ces  bandes  terminoit  les  étuis  qui  n'avoient  pas  d'autres 
taches  ou  points  ifolés. 

II.  LEPTURA  nigra  ,  elytrorum  l'ineis  trihus  trarip 
verjis  puncllfque  fiavis  ,  pedibus  tejlaceis. 

Linn.  faun.  fuie.  n.  507.  Leptura  nigra  ,  elytrorum  lineis  tranfyertîs  flavis  i 

pedibus  teftaceis. 
Linn.  fvfl.nat.  edir.  10  ,  p.  399  1  n.  10,  Leptura  thorace  plobofo  nigro  ,  elytris 

nigris ,  fafciii  llavis ,  (ecunda  antrorfum  arcuata  ,  pedibus  ferrug.nf  is. 
Kaj.  inf.  p.  81  ,  «    2i.  Scarabrus  médius  ,  abdomine  iongo  ,  anguilo  ,  niger  ,; 

lineolis  &  maculis  luteis  pulchre  variegatus. 
Frifch.  grm.  li  ,  p.  51 ,  t.  3  ,/.  5. 
Li/î.  ni.  mut.  t.  1 ,  /.  i. 
Lifi-  loq    p.  585  ,  n.  14.  Scarabxus  niger  ,  lineolis  quibufdam  luteis  diflinc- 

tus  ,  fubcroceis  pedibus. 
Petiv  giyo-ph.  tah,  63  ,fig.  6. 
Acl.  Upf.  1736  ,  p.  10,  77.  8.  Leptura  elytris  nigris ,  lineis  flavls^i 

La  lepture  a  trois  bandes  dorées, 
hongueur  5  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Cet  infede  approche  infiniment  du  précédent  pour  là 
forme  &  les  couleurs.  Il  en  diffère  pour  la  grandeur  ,  qui 
cependant  varie  beaucoup.  Sa  couleur  eft  d'un  noir  brun 
velouté  ,  comme  celle  de  Perpéce  précédente.  Sur  la  tête 
on  ne  voit  point  de  taches  jaunes.  Le  corcelet  eft  bordé  de 
jaune  en  haut  &  en  bas  ,  mais  fans  raie  tranfverfe  au 
milieu.  L'écuffon  eft  jaune.  A  fes  côtés  font  deux  raies 
oblongues,  une  fur  chaque  étui ,  qui  ne  vont  point  jufqu'à 


desInsectes.  -ai; 

îa  future  :  enfuite  viennent  deux  autres  raîes  fur  chaque 
étui  i  la  première  en  arc  ,  dont  les  extrémités  regardent 
ia  tête  de  l'animal ,  la  féconde  tout-à-fait  tranfverl'e  ,  joi- 
gnant fa  correfpondante.  L'étui  eft  terminé  par  une  der- 
nière tache  ou  raie  oblongue  en  arc  ,  qui  fuit  le  bord 
de  cette  partie.  L'animal  en  deflous  eft  noir  avec  deux 
points  jaunes  de  chaque  côté  de  la  poitrine  ,  &  quatre 
bandes  femblables  fur  les  anneaux  du  ventre.  Les  pattes 
&  les  antennes  font  fauves.  Celles-ci  égalent  la  moitié  de 
la  longueur  du  corps  ,  ôc  font  quelquefois  plus  brunes 
à  l'extrémité.  On  trouve  cet  infede  communément  fur  les 
fleurs. 

112.  LEPTURA  niora  ,   elytrorum  lineis  tranfverfts 
punclifque  albls, 

R(!J.  inf.  p.  83  ,  n.  If.  Scsrabxus  parvus  oblongus  niger  ,  elytris  diiabiis  lineis 

albiî  traniverfis  dillinftus. 
Petiv.  gaioyh,  tab,  63  ,Ji^.  y. 

\La  lepture  d  raies  blanches. 

Longueur  i  §  )  4  lignes.     Largeur  i  ,  i  f  lignt. 

Cette  efpéce  encore  femblable  aux  précédentes  ,  varie 
aufîi  pour  la  grandeur.  Elle  eft  noire ,  fes  cuilfes  antérieu- 
res font  renflées  en  maffue  ,  &  fes  antennes  égalent  la 
moitié  de  la  longueur  de  fon  corps.  La  tcte  eft  noire  ,  ainli 
que  le  corcelet ,  qui  a  feulement  en  bas  un  petite  bordure 
fouvent  prefqu'imperceptible  de  poils  blancs.  L'écufl'on 
eft  blanc  :  du  Las  de  l'éculTon  partent  deux  raies  blanches, 
qui  secartant  l'une  de  l'autre  ,  defcendent  obliquement 
tnacune  fur  un  étui ,  &  fe  terminent  bientôt  au  milieu  de" 
la  largeur  de  cec  étui.  A  cet  endroit ,  eft  un  point  blanc 
rond  ,  6c  en  dehors  en  remontant  une  tache  longue  de 
même  couleur:  plus  bas  eft  une  raie  blanche  tranfverfe  un 

f)eu  en  arc  ,  dont  la  pointe  intérieure  remonte  le  long  de 
a  future  :  enfin  l'étui  fe  termine  par  une  tache  blanche 
©blongue.  En  defl^ous  fanimal  eft  noir  ,  avec  deux  taches 
blanches  fur  chaque  côté  de  la  poitrine  ;  ôc  trois  raies 


2i6  Histoire     abrégée 

tranfverfales  femblables  fur  les  anneaux  du  ventre.  J'ai 

trouvé  cet  infefte  fur  les  fleurs  des  plantes  en  ombelle. 

15.  LEPTURA  w'gra  ,  elytris pnllido -fu/cis  ,  Jignti'^ 
turis  Jlavis. 

La  leptiire  noire  cl  étuis  gris  tachés  de  jaune. 
Longueur  4  f  lignes.     Largeur  i  |  ligne. 

Sa  tête  eft  noire  ,  avec  deux  raies  jaunes  longues  entre 
les  antennes  ,  qui  defcendent  jufqu'aux  mâchoires.  Ses 
antennes  pareillement  noires  ,  ne  font  guères  plus  longues 
que  le  corcelet.  Celui-ci  eft  auffi  noir ,  avec  quatre  bandes 
jaunes  longitudinales^  étroites  &  peu  marquées.  Les  étuis 
font  d'une  couleur  brune ,  pâle ,  un  peu  grife  &  afiez  fingu-- 
liere.  Ils  ont  plufieurs  taches  jaunes  ,  fçavoir  d'abord  à 
leur  bafe  deux  points,  qui  fouvent  fe  réunifient  6c  forment 
une  bande  :  enfuite  une  bande  étroite  en  arc  ,  dont  les 
pointes  regardent  l'extrémité  de  l'infedle  ;  plus  bas  deux 
points  ou  une  bande  interrompue  dans  fon  milieu  ,  qui 
defcend  du  bord  extérieur  vers  le  bord  intérieur  :  enfuite 
une  bande  tranfverfe  en  zigzag ,  qui  fe  prolongeant  le  long 
de  la  future ,  va  gagner  le  bas  de  l'étui  &  former  à  fori 
bord  une  dernière  bande.  Les  pattes  font  brunes. 

,14..  LEPTURA  villofo-flava  i  elytris  Unels  trihM 
tranfverjis  aigris. 

La  lepture  jaune  à  bandes  noires. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Le  fond  de  la  couleur  de  cette  lepture  ell  noir  ,  maïs 
elle  paroît  jaune  ,  à  caufe  des  petits  poils  de  cette  couleuc 
-dont  elle  eft  couverte  en  deflus  &  en  delTou?.  Les  antenr 
nés  égalent  en  longueur  la  moitié  du  corps  :  elles  font  noi- 
râtres ,  ainfi  que  les  pattes.  Les  étuis  ont  trois  bandes  noi- 
res tranfverfes  formées  par  le  défaut  des  poils  jaunes  :  la 
première  de  ces  bandes  ne  va  pas  jufqu'à  la  future  ,  mais 
ïemonte  ^  fe  recourbe  ;  faifant  un  double  coude  ,  qui 

imite 


DES    Insectes.  217 

Imite  la  figure  d'un  G  :  les  deux  autres  font  droites ,  bien 
tranfverfes  ,  &  fe  joignent  aux  correfpondantes  de  l'autre 
étui.  L'étui  eft  terminé  par  la  couleur  jaune.  Les  yeux 
de  l'infede  font  noirs.  Cette  efpéce  eft  très-jolie. 

jr.  LEPTURA  nigra  ,  elytris  maculls  tejlaceis  ,  ni- 
gris  )  albidis  i  limi/que  ni  gris  SC  albicantibus  variegatis. 

Raj.  inf.p.  83  ,  n.  iG.  Scarabsus  parvus  ,  corpore  anguflo  longo,  elytris  trî- 

plici  colore  rufo,  albo,  nigroque  pulchre  dirtindis. 
Llji.  append.  386,  n.  ij.  Scarabsus  niger,  fiimmis  alarum  thecis  flavercenti- 

bus  ,  iifdem  que  imis albicantibus,  pixter  alias  quafdain  lineolas  albidas. 

La  lepture  arlequine. 

Conguiur  î  lignes.    Largeur  i  ^  Ugm^ 

■  Il  y  a  peu  d'infeftes  dont  les  couleurs  foientaufîi  difficiles 
à  décrire  que  celles  de  celui-ci.  Sa  tète  &  Ion  corcelet  font 
noirs.  Ses  antennes  font  noires  à  la  bafe ,  blanchâtres  au  mi- 
lieu.brunes  au  bout,&  prefque  de  lalongueur  du  corps.  L'é- 
cuffbneft  jaunâtre.  Les  étuis  font  d'abord  d'un  brun  rougeâ- 
tre  en  haut.  Cette  couleur  eft  terminée  par  une  raie  blan- 
châtre, qui,  partant  du  bord  extérieur,  remonte,  en  fai- 
fant  l'arc  ,  jufques  vers  la  future  ,  fans  cependant  y  tou- 
cher ,  enforte  que  cette  raie  ne  fe  joint  point  à  fa  corref- 
pon  Jante.  Suit  une  raie  noire  de  même  forme ,  qui  va  juG- 
qu  à  la  future  ,  puis  une  raie  blanche  ,  &  une  autre  noire 
femblable  ,  mais  qui  l'une  &  l'autre  n'occupent  que  le 
delTus  de  l'étui ,  dont  le  bord  extérieur  efi:  brun.  Enfin 
vient  une  raie  blanchâtre  en  zigzag  ,  qui  termine  tout-à-' 
fait  la  couleur  brune  ,  &  après  laquelle  cft  une  gr-înde  tache 
noire  arrondie.  Après  cette  tache  en  vient  une  blanchâtre , 
grande  &  velue,  qui  termine  l'étui.  En  de(rouS;l'animal  eft 
noir  ,  avec  des  taches  jaunes  fur  les  cotés  de  la  poitrine  ^ 
&  des  bandes  tranfverfes  de  même  couLur  fur  les  anneaux 
du  ventre.  Cet  infefte  eft  rare  :  je  ne  1  ai  trouvé  qu'une 
feule  fois  au  Jardin  Roy.l. 

j6.  LEPTURA  CisruUa ,  tibiis  riifis  ,  thorace  fubglo~ 
bofo. 
Tome  /.  E  e 


ai8  Histoire     ABRfcfE  ''- 

La  lepture.  lieue. 

Longutur  3  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Elle  eft  en  deflbus  noirâtre ,  un  peu  dorée.  Sa  couleur  en 
deffus  eft  d'un  beau  bleu  foncé,  à  l'exception  des  antennes 
&  des  jambes.  La  bafe  des  antennes  eft  fauve  ,  ôc  l'extré- 
mité eft  noirâtre.  Quant  aux  pattes ,  les  cuifTes  font  groffes 
&  bleues^  comme  les  étuis ,  mais  les  jambes  font  fauves, 
ainfi  que  les  tarfes.  Le  corcelet,  &  fur-tout  les  étuis  ,  font 
pondues  irrégulièrement  ôc  comme  chagrinés.  On  trouve 
cet  infede  dans  les  Chantiers. 

Troisième    Famille. 

[IJ.  LEPTURA  tejlaceo-fufca  y  thoraçe  rhomhoïdall 
yiilojo  j  elytrorum  maculis  quatuor  albidis  tran/ver/îm 
pojîtis. 

La  lepture  Brune  à  corceJet  romhoïdale. 

Longueur  f  ~  lignes.     Largeur  z  lignes. 

Les  antennes  de  cette  lepture  font  courtes ,  &  n'ont 
guéres  que  le  tiers  de  la  longueur  du  corps.  Le  corcelet 
eft  comme  quarré  ,  raboteux  ,  ayant  deux  tubercules  en 
deflus  un  de  chaque  côté  ;  il  eft  un  peu  velu  ,  ainfi  que  la 
tête.  Les  étuis  font  finement  chagrinés.  La  couleur  de 
l'infecle  eft  par -tout  d'un  brun  obfcur  j  feulement  vers  le 
tiers  des  étuis  ,  en  defcendant^  on  voit  quatre  points  blan- 
châtres formés  par  des  petits  poils  &  rangés  tranfverfale- 
ment  au  nombre  de  deux  fur  chaque  étui.  De  ces  deux 
points ,  celui  qui  eft  proche  de  la  future,  eft  le  plus  large. 
Le  deffous  de  l'animal  eft  de  la  même  couleur  que  le  deffus, 

l8. LEPTURA  teftacea ,  thorace glabro, 

Linn.jyfi.  nat.edit.  lo,  p.  ^96  ,  n.  47.  Cerambyx  teftaceus. 

Linn  faun.  fuec.  77.  491.  Cerambyx  teflaceus,  thorace  glabro. 

A6i.  Upf.  17^6, p.  zo,  n.  3.  Bupreftis coUari  glabro  ,  elytris  teflaceis» 

La  lepture  livide  à  corcelet  lijje. 

Longueur  4  4  lignes.    Largeur  i  ^  ^'*gne. 


DES    Insectes.  2ip 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  fort  corps ,  à  peu  de 
chofe  près.  Son  corcelet  eft  raboteux  &  inégal.  Ses  étuis 
font  pointillés  finement,  fans  raies  ni  ftries.  Quant  à  la 
Couleur,  les  antennes,  la  tête,  le  corcelet  &  les  pattes 
font  d'une  efpéce  de  rouge  fade  ,  ou  de  couleur  fauve 
brune.  Les  yeux  feulement  font  noirs  ,  &  dans  quelques- 
uns  les  jointures  des  cuiffes  :  ces  derniers  font  les  mâles. 
Les  étuis  font  d'une  couleur  fauve  plus  claire.  Le  deffous 
du  corps  eft  jaune  un  pe.u  livide  ôc  mêlé  de  noir.  On  trouve 
cet  infetle  fur  les  fleurs.  A  la  première  vue,  on  eft  tenté  de 
le  prendre  pour  la  cicindele  à.  corcelet  rouge.  Ciclndda 
n.  2.  a. 

ip.  L  EP  T  URA  atra  f  thorace  tejlaceo  ,  femoriSus 
crajjîs. 

La  lepture  noire  à  corcelet  rougeâtre. 

Cette  efpéce  eft  femblable  à  la  précédente  pour  la  for-i 
me  &  la  grandeur  ;  elle  n'en  diffère  que  par  la  couleur 
noire  de  la  tête  &  des  étuis.  Le  corcelet ,  par  ce  contrafte 
de  couleur,  paroît  un  peu  plus  rouge.  Le  deffous  du  ven- 
tre eft  femblable  à  celui  de  l'efpéce  précédente,  &  les 
pattes  font  de  même  couleur  fauve ,  avec  leurs  articula- 
tions noires.  J'aurois  été  fort  tenté  de  regarder  ces  diffé- 
rences comme  de  fimples  variétés  de  fexe ,  fi  je  n'eûffe 
trouvé  des  mâles  ôc  des  femelles  de  chacune  de  ces  deux 
efpéces.  On  les  trouve  toutes  deux  dans  les  mêmes  en-j 
droits. 

20.LEPTURA  atra ,  femorlhus crajjls  rufis. 

La  lepture  noire  à  greffes  cuijfes  brunes. 

Je  ne  vois  aucune  différence  entre  cette  lepture  &  la 
précédente  ;  elles  fe  reffemblent  pour  la  forme ,  la  gran- 
deur &  la  couleur;  feulement  ie  corcelet  de  celle-ci  eft 
noir ,  comme  fes  étuis.  Elles  pourroient  bien  n'être  que 
variétés  l'une  de  l'autre. 

Eeij 


à2(5  Histoire     ABRÉGfE 

iar.  LEPTURA  nigra  ,  thorace   coleoptrifqiie  fericeo* 
rubris. 

Z.inn.  fyjl.  nat.  eàit.  lo ,  -p.  ^96  ,  n.  î  i.  Cerambyx  tliomce  mutico  fubrotundo  , 
elytrifque  faxiguineis  ,  corpore  nigro ,  antennis  mediocribus, 

%a  lepture  veloutée  couleur  de  feu.- 
Longueur  j  lignes.     Largeur  1  ^  ligne. 

Les  antennes  de  cette  belle  efpéce  font  de  la  longueur 
'des  deux  tiers  du  corps  ;  elles  font  noires  ,  ainfi  que  la  tête 
&  tout  l'animal ,  à  Texception  du  corcelet  &  des  étuis  ,, 
qui  font  d'un  beau  rouge  couleur  de  feu  ,  &  qui  paroiiTent 
foyeux,  à  caufe  des  petits  poils  dont  l'infefte  eft  couvert. 
On  voit  auiïi  un  peu  de  rouge  au  dernier  anneau  du  ven- 
tre, en  deflbus.  Le  corcelet  eft  très  raboteux,  &  on  feroit 
tenté  de  le  croire  épineux  ,  &  de  faire  de  cet  infefte  un  ca- 
pricorne ;  mais  quand  on  regarde  de  près  ,  on  voit  que  ces 
efpéces  de  pointes,  qu'on  apperçoit  dans  quelques-uns  j 
ite  font  que  des  touffes  du  petit  poil  qui  couvre  le  corce- 
let. Cet  infette  vient  dans  les  vieux  bois.  On  le  trouve 
dans  les  Chantiers  ,&  fouvent  dans  les  bûchers  des  mai-r 
fons. 

saLEPTURA  nigra ,  elytris  pedlbufque  ruhefcentibus. 
lividis  )  coleoptris  attenuatis. 

La  lepture  a  étuis  étranglés. 

Longueur  4  lignes.    Largeur   1  ligne. 

Cette  efpéce  eft  une  des  plus  fingulieres  de  ce  genre.  Sa 
tête  eft  toute  noire,  ainfi  que  les  antennes,  qui  égalent 
les  deux  tiers  de  la  longueur  du  corps.  Le  corcelet  eft  ra- 
boteux ,  un  peu  velu  ,  chagriné ,  avec  un  tubercule  lifie 
fur  chaque  coté,  &  un  plus  petit  au  milieu.  Ce  corcelet, 
dans  quelques-uns,  eft  tout  noir;  dans  d'autres  ,  il  eft  bor* 
dé  de  jaune  citron  en  haut  &  en  bas.  L'écuftbn  eft  du  mê-- 
me  jaune.  Les  étuis  larges  par  en  haut ,  fe  trouvent  rétrécis 
&  étranglés  vers  le  milieu  ,  &  n'ont  vers  le  bas  que  moitié 
de  la  largeur  qu'ils  ont  en  haut  i  vers  cette  extrémité  ;  ainfi 


DES    Insectes.  221 

retrécie  ,•  ils  s'éloignent  l'un  de  l'autre ,  ce  qui  leur  donne 
une  (igure  cambrée.  Leur  couleur  eft  d'un  fauve  rougeâtre 
&  livide,  avec  un  peu  de  noir  feulement  en  haut.Les  pattes 
font  de  la  couleur  des  étuis  ;  il  n'y  a  que  les  quatre  cuiffes 
de  devant  qui  font  arrondies  &  formées  en  mailé ,  dont  le 
gros  bout,  proche  l'articulation,  foit  teint  en  noir.  Tour 
le  delfous  de  1  infede  eft  noir.  On  voit  feulement  aux  côtés 
du  ventre  les  bords  des  anneaux  colorés  de  jaune.  Cet  in-- 
fede  fe  trouve  communément  fur  les  fleurs. 

ST     ENOCORUS.  Leptura  Lin.  Ceramlycisfp,  linn, 
LE     STENCORE. 

Antennce  à  hafl  ad  apicern       Antennes  qui  vont  en  di-- 

dtcrefcentes  j  ante  oculos  po-    minuant  de  la  bafe  à  la  poin- 

^ttx.  te ,  pofces  devant  les  yeux. 

Elytra  apice  angnjllora.  Etuis   plus   étroits  par  le' 

bout. 

Tamilia.  i  ".  Thorax  armatus  fpi-  Famille  1  °.  Corcelet  armé  d'une 
navel  tuhercuh  lateraii.  pointe  ou  d'un  tubercule  latéral. 

Ml   -'     ■  a".  Thorax  inermis.  ■  2°.  Corcelet  nud. 

Les  antennes  du  ftencore  relfemblent  tout- à-fait  à  celles^ 
des  deux  genres  précédens  ;  mais  il  en  diffère  par  deux 
caractères  particuliers  à  ce  genre  ,  ôc  qui  nous  ont  engagé- 
à  le  féparer  des  leptures  ôc  des  capricornes.  Le  premier 
confifte  dans  lapoiiticn  des  antennes,  qui  font  devant  les 
yeux  &  féparés  d'eux  ,  au  lieu  que  celles  des  capricornes 
&  des  leptures  font  comme  implantées  dans  l'oeil  même. 
Le  fécond  fe  tire  de  la  forme  des  étuis  ,  qui ,  dans  ces  in- 
fedes  ,  vont  en  fe  retrécilThiit  vers  le  bout  plus  ou  moins. 
Ce  dernier  caradere  n'eft  pas  aulîî  effentiel  que  le  pre- 
inier.  C'eft  cette  forme  d  étuis  rétrécis  parle  bout,  qui  a 
fait  donner  à  ce  nouveau  genre  le  nom  àe  Jie/iocorus ^ 
comme  qui  diroit  rétréci ,  anguflatus. 

Parmi  ces  ftencores  ^  quelques-uns  ont  le  corcelet  armé. 


222  Histoire    abrégée 

de  pointes  latérales,  comme  les  capricornes,  ou  de  tuLer- 
cules  mouffes ,  &  non  pointus  i  d'autres  ont  le  corcelet  uni, 
comme  les  leptures. 

Nous  aurions  pu,  d'après  cette  diverfité  de  corcelet, 
réparer  ce  genre  &  le  divifer  en  deux ,  puifque  ce  n'eft 
que  par  un  pareil  cara£lere  que  les  capricornes  &  les  lep- 
tures différent  entr'eux  ;  mais  comme  ce  genre  n'eft  pas  à 
beaucoup  près  aufTi  nombreux  ,  nous  nous  fommes  con- 
tenté d'en  former  deux  familles  :  la  première  comprend  leS 
ftencores,  qui  ont  au  corcelet  des  pointes  ou  des  tubercu- 
les fur  les  côtés  :  dans  la  féconde ,  font  les  autres  infedcs 
de  ce  genre,  qui  ont  un  corcelet  nud  ôc  uni. 

Les  larves  de  ces  infedes  ,  ainfi  que  leurs  chryfalides, 
reffembient  à  celles  des  deux  genres  précédens.  Plufieurs 
d'entr'elles  habitent  auffi  dans  l'intérieur  des  arbres.  Il  y  a 
cependant  un  ftencore  dont  la  larve  pourroit  bien  être 
aquatique  ;  c'eft  la  dernière  efpéce.  On  la  trouve  toujours 
aux  bords  des  ruifleaux  ,  fur  les  flambes  ou  iris  oui  y  croif- 
fent.  Ces  plantes  font  couvertes  de  ces  infeftes ,  dont  la 
larve  ,  que  je  ne  connois  pas  ,  doit  probablement  fe  nour- 
rir des  feuilles  ou  même  des  racines  d  iris ,  qui  viennent 
dans  l'eau.  Cette  efpéce  eftune  des  plus  belles. 

PremiereFamille. 

I.  STENOCORUS  glaber ,  èfufco  niger ,  elytrojln.* 
gulo  lineis  tribus  eUvatis  ^  maculis  duabus  luteis ,  tho^. 
raceJpinq/6. 

t-inn.  faun.  fuec.  n.  486.  Cerairtbyx  cinereus ,  coleopterorum  fafciis  duabu^ 
flavis,  antennis  corpore  dimidio  brevioribus  »  thorace  (pinofo. 

Le  Jlencofe  lijfe  à  bandes  jaunes» 
Longueur  » ,  9  lignes.     Largeur  z  5  lignes. 

La  tête  de  cet  infede  ,  ainfi  que  celle  de  prefque  tous 
ceux  de  ce  genre  ,  eft  allongée  ,  avec  les  anrennules  affez 
grandes  &  bien  marquées.  Les  antennes ,  qui  n'égalent 
que  la  longueur  de  la  moitié  du  corps  ^  font  pofées  devant 


DES    Insectes;  223 

les  yeux  ,  en  quoi  cet  infe£le  diffère  des  capricornes.  Le 
corcelet  eft  allongé ,  étroit  &  cylindrique  ,  avec  une  épine 
bien  marquée  fur  chaque  côté.  La  couleur  de  la  tête  &  du 
corcelet  eft  noire  ,  avec  quelques  petits  poils  gris.  Les 
étuis  font  affez  larges  ,  lilîes ,  luifans ,  &  ils  ont  chacun 
trois  raies  longitudinales  plus  élevées  ;  ils  font  de  plus 
pointillés.  Leur  couleur  eft  d'un  noir  rougeâtre  ,  fur-  tout 
vers  le  bas ,  entre-coupée  par  deux  taches  jaunes  ,  l'une 
vers  le  haut  de  l'étui,  qui  defcend  obliquement  en  s'appro- 
chant  de  la  future  ■■,  l'autre  plus  bas ,  formée  en  croillant, 
dont  les  pointes  regardent  le  bout  de  l'étui.  L'écuffon  eft 
jaune  :  les  pattes  font  noires  &  les  cuiffes  d'un  brun  rou- 
geâtre. On  trouve  cet  infeûe  dans  les  bois. 

2t  STENOCORUS  niger ,  vellere flavo  variegatuSy 
elytris  lineis  duabus  ekvatls ,  thorace  fpinofo. 

Linn.jyjl.  nat,  edit,  lo  ,  p.  30?  ,  n.  51.  Cerambyx  inquifitor. 

Linn.  faun.  ftiec.  n.  485.    Cerambyx  cinereus  ,  nigro-nebulofus  ,  antennis 

corpore  dimidio  brevioribus ,  thorace  fpinofo. 
^6i.  Upf.  17^6  ,  p.  2.0,  n.  I.  Necydalis  cinereo-maculata  ,  fulcata, 

I^e  Jlencore  noir  velouté  de  jaune. 
Longueur  6  §  lignes.    Largeur  z  lignes, 

Ce  ftencore  approche  beaucoup  du  précédent.  Il  eft  tout 
noir  ,  chargé  de  points  ôc  couvert  de  petits  poils  jaunes  , 
qui  fouvent  forment  différentes  plaques  fur  les  étuis.  Sa 
tête  eft  allongée  ;  les  antennules  font  bien  marquées  ,  ôc 
ies  antennes  placées  devant  les  yeux  &  courtes ,  n'égalent 
que  le  tiers  de  la  longueur  du  corps.  Derrière  les  yeux  ,  il 
y  a  une  tache  noire  oblongue  ,  &  entr'eux  un  fillon  affez 
profond  ,  ainfi  que  dans  Tefpéce  précédente.  Le  corcelet - 
eft  affez  cylindrique,  avec  une  pointe  aiguë  de  chaque 
côté.  Les  étuis  ont  chacun  deux  lignes  longitudinales  éle-' 
vées ,  &  en  regardant  de  près  ,  il  fembie  qu'on  apperçoiv© 
le  commencement  d'une  troifiéme, 

3.  STENOCORUS  é  fufco  niger ,  femoribus  rujts j 
articuUs  nigris. 


2  24  Histoire   abrégée 

Le  Jlencore  à  genoux  noirs. 

Longueur  7  ,  S,  lo  lignes.     Largeur  i  ^ ,  l 'i  i   4»   lignes. 

Celui  ci  eft  long  &  étroit.  Sa  grandeur  varie.  Sa  tête  efl: 
noire  ,  femblable  pour  la  forme  à  celle  des  efpéces  précé- 
dentes. Ses  antennes  font  environ  de  la  longueur  du  corps  , 
noires  en  haut ,  fauves  vers  leur  bafe.  Lecorcelet  eft  pa- 
reillement noir,  avec  une  peinte  moufTe  de  chaque  coté. 
Il  eft  couvert ,  ainfi  que  la  tcte  &  le  deftbus  de  la  poi- 
trine ,  de  petits  poils,  qui,  vus  à  un  certain  jour,  paroif- 
fent  dorés.  Les  étuis  vont  en  fe  retréciflant  vers  leur  extré- 
mité. Ils  font  parfemés  de  petits  points ,  &  font  d'un  brun 
fauve  à  leur  bafe  &  noirs  au  bout.  La  loupe  y  fait  décou- 
vrir quelques  poils.  Les  cuiffes  &  les  jambes  font  de  la 
même  couleur  fauve  ,  mais  leurs  articulations  ,  ainfi  que 
les  tarfes ,  font  noirs.  J'ai  trouvé  cet  infetle  fur  les  fleurs. 

4.  STENOCORUS  ru&er ,  ocuUs  aigris  j  elytris  vio* 

iaceis. 

Le  Jlencore  rouge  à  étuis  violets. 

Longueur  ^  lignes.     Laigeur  i  \  lignes. 

Cette  efpéce  eft  grande  ôc  belle.  Ses  antennes ,  qui  éga- 
lent les  trois  quarts  de  la  longueur  de  fon  corps,  font  rou- 
ges à  leur  lafe  ,  noires  à  leur  extrémité.  La  tête  &  le 
çorcelet  ont  fur  le  milieu  un  iillon  profond  ,  ce  qui  fait  pa- 
roître  ces  parties  comme  raboteufes  ,  fur-tout  le  çorcelet , 
qui  femble  formé  de  deux  tubercules  hémifphériques.  Ce 
çorcelet  a  de  chaque  côté  une  efpéce  de  tubercule  mouffe, 
nullement  pointu.  Les  étuis  font  liffes  &  finement  poin- 
tillés. Tout  l'animal  eft  d'un  rouge  un  peu  terne  ,  à 
l'exception  du  bout  des  antennes,  des  yeux  ,  des  étuis  ÔC 
de  la  partie  fupérieure  du  ventre  ,  qui  font  d'un  bleu  vio- 
let ,  un  peu  noir.  Les  étuis  font  feulement  bordés  d  un  peu 
de  rouge.  J  ai  trouvé  cetinfeûç  fur  un  orme. 

^,  STENOCORUS  niger  ,  elytris  t2jlaceo -Jlavis y 
punctis  duobus  ,  cruce  fajciijque  nigris, 

Liniu 


DES     Insectes.  3.2  f 

Lînn.  faun.  fuse.  n.  f08,  Leptura  nigra,  elytris  teflaccis,  pundis  duobus,  ctu- 
ce ,  fdlciiique  nigris. 

Le  Jlencore  jaune  à  bandes  noires, 

Loiuuiur  6  lignes.    L.irgeur  i  4  ligne. 

Les  antennes,  qui  font  placées  devant  les  yeux,,  éga- 
lent la  lougLieur  du  corps  de  cet  infede.  li  les  p.rte  fou- 
vent  couchées  fur  le  dos  ,  comme  plulieurs  efpéces  de  ce 
genre.  Leur  couleur  elt  noire  ,  mais  entrecoupée  debruii 
fauve  ,  qui  fe  trouve  à  la  bafe~de  chaque  articulation.  La 
tête  eft  noire ,  mais  les  antennules ,  qui  font  aflez  appa- 
rentes ,  font  de  couleur  fauve  ,  ainfi  que  deux  touffes  de 
poils  ,  qui  font  proche  des  mâchoires.  Le  corcelet  eft 
noir,  allongé  &  figuré  en  cône  ,  dont  la  bafe  pofe  fur  les 
étuis  ;  il  a  de  chaque  coté  un  tubercule  moufle.  Les  étuis 
font  jaunes  &  un  peu  pâles ,  chacun  a  d'abord  en  haut  deux 
points  noirs  détachés  ,  un  en  defl"us  ,  l'autre  lur  le  côté, 
tenant  au  bord  extérieur.  Entre  ces  points ,  un  peu  plus 
bas ,  fe  trouve  une  tache  commune  aux  deux  étuis ,  ôc  qui 
tient  à  la  future  ,  qui  eft  noire.  Plus  bas,  vers  le  milieu  des 
étuis,  fe  trouve  une  grande  tache  noire  ,  qui  part  du  bord 
extérieur,  ôcvafe  joindre  à  la  future  en  diminuai, t  un  peu, 
ce  qui  forme  la  croix.  En  dcï'cendant ,  vient  une  large  bande 
noire  tranfverfe  ,  &  enfin  les  étuis  font  terminés  par  une 
tache  noire  confidérable.  Ces  étuis  vont  en  fe  retr/ciffant 
vers  le  bas  ,  ôc  leur  bout  paroît  comme  éch?ncré  à  l'angle 
intérieur,  qui  eft  beaucoup  moins  allcngé  que  l'cxiérieur. 
Le  deflbus  de  Tanimal  eft  noir  :  les  deux  paires  de  pattes 
antérieures  font  jaunes ,  &  leurs  tarfes  noirs  :  les  cuiifes 
&  les  jambes  poftérieures  font  noires ,  avec  un  peu  de  jau- 
ne feulement  à  leur  bafe.  On  voit  à  ces  dernières  cuifîes 
une  épine  ou  appendice  vers  leur  milieu  ,  mais  dans  les 
mâles  feulement.  Cet  infede,  qui  eil  allez  beau,  fe  trouve 
fréquemmer\t  fur  la  ront:e. 

^^ 

Tome  I.  F  f 


aaS  Histoire     ABRifcéE 

Seconde     Famille. 

d.  STENOCORUS  niger j  elytris ruhefcenùbus } apics 
Juturœque  medletate  nigris. 

Linn.faun.fuec.  n.  498.  Lepiura  nigra  ,  elytris  nigricante  Hvidoque  variis. 

Linn.  fyfl.  nat.  edh.  10,  p.  391  ,  n.  16.  Ceratnbyx  ihorace  fpinofo  pubd^ 
centê  ,  elytris  faftigiatis  iividis ,  fafcia  obfcura  longitudinali  flexuofa  ,  an- 
tennis  brevioribus. 

Le  Jl encore  bedeau. 

La  forme  de  cette  efpéce  &  des  trois  fuivantes  ,  eft  fem- 
biable  à  celle  de  la  précédente.  Quant  à  la  grandeur ,  elle 
varie  beaucoup.  Les  plus  grands  individus  ont  plus  de 
demi-pouce  de  long,  fur  deux  lignes  ôc  demi  de  large  ; 
d'autres  la'ont  guéres  que  moitié  de  cette  grandeur.  Les  an- 
tennes font  de  la  longueur  du  corps  j  prefqu'auffi  groffes  à 
leur  extrémité  qu'à  leur  bafe.  Le  corcelet  eft  en  cône  > 
comme  dans  le  précédent ,  plus  arrondi  cependant ,  & 
fans  pointes  ni  tubercules  latéraux.  Tout  le  corps  eft  noir, 
à  l'exception  des  étuis ,  qui  font  d'un  rouge  brun  ,  fi  ce 
n'eft  à  leur  extrémité j  où  ils  font  noirs,  &  fur  la  moitié 
poftérieure  &  un  peu  plus  de  la  future  ,  qui  a  une  bande 
noire  affez  large.  Cette  bande  eft  plus  large  en  haut  &  va 
en  fe  retréciflTant  à  mefure  qu'elle  defcend  ,  jufqu'à  ce 
qu'elle  fe  joigne  à  la  partie  noire,  qui  termine  les  étuis. 

7.  STENOCORUS  niger  ,  elytris  rubejcentibus  Iivi- 
dis. Planch.  4.  ,  fig.  i. 

Stenocorus  niger ,  elytris  rubefcentiius  Stenocorus  niger ,  elytris  rulefcentiîia 
Iividis ,  apice  nigris.  Mas.  Iividis ,  apicefimili.  F  œ  m  i  n  a. 

Linn.faun.fuec.  n.  499.  Leptura  nigra  ,  elytris  rubefcentibus  Iividis. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  397  ,  n.  i.  Leptura  melanura. 

ÂSl.  Upf.  1736  ,p.  10,  n.  J.  Leptura  elytris  teftaceis  ,  apice  nigris.  (qua:  maf.] 

n.  4  Leptura  elytris  rubris. 
Raj.  inf.  p.  97  ,  n.  6.  Cerambyx  capite  ,  fcapulis  ,  antennis  nigris  ;  elytris 

fl.ivis ,  extremitatibus  nigris, 
Jrifch.  germ.  u  ,  p.  38  ,  t.  6  ,  /.  5.  Scarabxus  arboreus  major  ,  violacco; 

ruber. 


DES    Insectes.  z^f 

Lejlencore  noir  à  étuis  rougeatres. 

Il  en  efl  de  cette  efpéce  comme  de  la  précédente  i 
à  laquelle  elle  reffcmble  extrêmement  :  elle  varie  infini- 
ment pour  la  grandeur  :  en  total  cependant ,  elle  efl  plus 
petite  que  le  [Lencore  bedeau.  Tout  fon  corps  efl:  noir  , 
a  l'exception  des  étuis  ,  qui  font  tantôt  rouges  ,  ceux-là 
font  les  femelles  ;  tantôt  rougeatres  avec  le  bout  noir  ,  ÔC 
quelquefois  les  bords  inférieurs  des  étuis  ,  ôc  ceux-là  font 
les  mâles.  Les  étuis  font  rétrécis  vers  le  bout ,  ôc  vus  à  lai 
loupe  ils  patoiflent  ponftués  &  couverts  de  poils.  Il  y  a 
auflTi  des  poils  fur  Je  corcelet  &  le  ventre  ,  qui  à  un  certain 
jour  luifent  &  paroifTent  blanchâtres  ou  un  peu  jaunes.  On 
trouve  cet  infecle  furies  brouffailles  ,  principalement  fur 
les  ronces. 

8.  STENOCORUS  niger  y  elytris  luteis  j  apice  ni-i 
gris. 

Lejlencore  noir  à  étuis  jaunes. 

Cette  efpéce  reflemble  aux  deux  précédentes  pour  la 
forme  ,  la  grandeur  &  les  couleurs  ,  feulement  fes  étuis 
font  d'un  jaune  pâle  ,  ôc  noirs  à  leur  extrémité  :  peut-être 
n'elt-ce  qu'une  variété  :  elle  fe  trouve  audl  fur  la  ronce. 

p.  STENOCORUS  niger  nitidus  ^  abdomine  fu/co^ 
rubente.  . 

Le  flencore  noir  à  ventre  rouge âtre. 

Longueur  j  lignes.    Largeur  i  ligne. 

On  retrouve  encore  dans  cette  efpéce  la  même  forme 
que  dans  les  précédentes,  elle  efl:  feulement  plus  petite.  Sa 
couleur  efl:  par-tout  d'un  noir  iuifant ,  fon  ventre  feul  efl: 
d'un  brun  rougeâtre. 

lo.  STENOCORUS  niger ,  fèmoribus  ciavatis  mi 
Jis  i  apice  nigris, 

Ffij 


222  Histoire    abr^giée 

Le  Jlencore  noir  à  cuijfes  rouges. 

Longueur  i  ^  lignes.     Largeur-^  ligne. 

Les  antennes  de  ce  ftencore  font  de  la  longueur  de  fort 
corps.  Sa  tcte  ,  fcii  ccrcelet  &  fes  étuis  font  noirs,  mais  la 
couleur  n'en  eft  pas  matte  ,  à  caufe  des  petits  poils  gris 
dont  ils  font  couverts  ,  &  qu'on  voit  à  l'aide  de  la  loupe 
fortir  d'autant  de  petits  trous  ou  points.  Le  deffous  du 
corps  eft  pareillement  noir  ,  ainfi  que  les  tarfes  &  les  jam- 
bes poftérieures  :  mais  les  cuiffes  &  les  quatre  jambes  an- 
térieures font  d'un  rouge  brun  ,  &  noires  feulement  à  leur 
extrémité  ;  de  plus  les  cuilTes  vont  un  peu  en  grolîiffant  & 
forment  la  malTe. 

*;>STENOCORUS  tonis  rÛger. 

Longueur  }  %  lignes.     Largeur  i  y  ligne. 

,  Cette  variété  eft  toute  noire  &  paroît  un  peu  veloutée  _, 
à  caufe  de  quelques  petits  poils  noirs  ;  du  refte  elle  eft  pré- 
cifément  femblable  à  la  précédente ,  à  la  couleur  des  cuif- 
fes ôc  la  grandeur  près. 

il.STENOCORUS  mger  ,  tAorace  vuhro. 

Linn.faun.fuec.  n.  jp.  Cicindela  ati'a  ,  thorace  rufo  ,  elytris  nigro-cœruleis; 

Le  Jlencore  noir  à  corcelet  ronge. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  5  ligne. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  des  trois  quarts  de  fon 
corps  :  elles  font  noires  ,  ainfi  que  la  tête  &  les  pattes.  Le 
corcelet  eft  d'un  rouge  foncé  ,  lifTe  ,  &  parfemé  feulement 
de  quelques  points  éloignés  les  uns  des  autres.  Les  étuis 
font  d'un  noir   bleuâtre  ,  fortement  &  irrégulièrement 

f)ointillés.  Ils  font  moins  rétrécis  vers  le  bas  ,  que  dans 
a  plupart  des  efpéces  de  ce  genre.  Le  deflous  du  corps  eft 
noir ,  à  l'exception  du  ventre  qui  eft  jaunâtre.  Cet  infede 
fe  trouve  à  Fontainebleau. 


DES    Insectes.  asp 

12.  STENOCORUS  dcauratus  ,  femonhiis  poflicis 
dentatis. 

Linn.ftiun.fueC.  n.  yop.  Leptura  deaurata  ,  antcnnis  nigris ,  femoribus  poflicis 

dentatis. 
Frifih.  germ,  ïi ,  p-  35  ,  tab.  6  ,  f.  1.  Scarabxus  arboreus ,  purpuro-aureus 

médius. 
Linn.fyjl.nat.  eiit.  10,  p.  397  ,  n.  t.  Leptura  aquatica. 

Il  donne  les  variétés  fuivantes. 

a.  Stenocorus  rubro  -  œneus  ,  femoribus  poflicis  dert" 
taùs. 

'A6l.  Upf.  1736  ,p.  zo,  n.  3.  Leptura  rubro  -  senea.' 

j8.  Stenocorus  viridi-aneus  ,  femoribus  pojlicis  den-' 
tatis, 
4.^.  Upf.  i7}é  ,  n,  1.  Leptura  viridi  -  ïiiea. 

y.  Stenocorus  fiavo  -  œneus  ,  femoribus  poflicis  den- 
tatis. 

J^.  Stenocorus  violaceo'  aneus  )  femoribus  poflicis  den- 
tatis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  yro.  Leptura  fubxneo-violacea  ,  femoribus  pofticis  ilen- 

tatis. 
Ad,  Upf.  1736,?;.  I.  Leptura  coeruleo-nigra. 

t.  Stenocorus  tiigro  •  œneus  ,  femoribus  pq/licis  den- 
tatis, 

Le  f  encore  dorer 

Longueur  1  f ,  3,4  lignes.     Largeur  y ,  i  ligne. 

Les  deux  efpéces  que  donne  M.  Linnceus,  ne  font  que' 
des  variétés  ,  ainfi  que  toutes  celles  que  j'ai  rapportées  , 
qui  ne  différent  que  par  la  couleur  rouge ,  verte  ,  jaune  , 
violette- &  noire  ,  mais  toujours  dorée.  Cet  infe£le  varie 
aufiTi  beaucoup  pour  la  grandeur  ,  comme  pour  la  couleur. 
C'efi:  un  des  plus  beaux  que  nous  ayons ,  fur-tout  quand  on 
le  regarde  de  près.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  des 
deux  tiers  du  corps  ,  &  moins  dorées  que  le  refte.  Elles 
font  pofées  comme  dans  les  autres  efpéces  de  ce  genre.  Le 


ajo  Histoire    ABRiîGfE 

corcelet  eft  cylindrique  avec  un  tubercule  de  chaque  côte 
vers  le  haut  &  un  fiilon  dans  fon  milieu.  La  tête  ^  le  corce- 
let &  tout  le  corps  font  parfemés  de  petits  points  ,  qui 
font  plus  grands  fur  les  étuis  &  y  furment  des  efpéces 
de  flrics  au  nombre  de  dix  ,  qui  néanmoins  dans  quelques- 
uns  ne  font  pas  bien  diftindes.  Ces  étuis  vont  en  fe  retré- 
cifiant  ,  moins  cependant  que  dans  les  efpéces  précéden- 
tes ,  ce  qui  donne  à  l'infeiSte  un  air  un  peu  difîérent  de 
ceux  de  ce  genre  ,  quoique  la  pofition  de  fes  antennes, 
ainfi  que  la  grandeur  de  fes  antennules  l'en  rapprochent. 
Les  cuilfes  poftérieures  font  plus  larges  ôc  plus  longues 
que  les  autres ,  &  ont  une  épine  ou  pointe  aiguë  au  coté 
intérieur  ,  ce  qui  fait  la  note  fpécifique  de  cet  infede.  On 
le  trouve  au  bord  des  ruiffeaux  ôc  dans  les  prés  fur  la  flam- 
be ou  iris  qui  en  eft  quelquefois  toute  couverte. 

L  U  P  E  R  U  S. 

LE      L   U  P   E  R  E. 

Antennce filiformes  arùcii-  A  ntennes  filiformes  à  longs 
lis  longls.  articles. 

Thorax planus ,  mar ginatus.  Corcelet  plat  &  bordé. 

Les  infedes  de  ce  genre  ,  dont  la  figure  approche  afi^ez 
de  celle  de  la  chryfomele  ,  ont  une  démarche  lourde  ,  pe- 
fante  &  qui  femble  avoir  quelque  chofe  de  trijle ,  ce  qui 
leur  a  fait  donner  le  nom  de  luperes  ,  liiperus  ,  /ri/lis. 

Leur  caradere  confifte  ,  premièrement  dans  la  forme 
de  leurs  antennes  aiï'ez  longues  ,  dont  les  articles  font  de 
même  allongés  ,  &  qui  font  femblables  à  des  fils  d'égale 
grofleur  à  leur  bafe  &  à  leur  extrémité  :  fecondement  dans 
la  forme  de  leur  corcelet  qui  eft  afifez  applati ,  ou  du  moins 
très-peu  convexe  ,  ôc  dont  le  contour  eft  garni  de  rebords. 
C'eft  par  ce  dernier  caradere  que  ce  genre  fe  diftingue  du 
.fuivant ,  qui  lui  refiTemble  tout-à-fait  pour  la  forme  des 


DES    Insectes.  251 

antennes.  Les  larves  des  luperes  font  aflez  groiïes  ,  cour- 
tes ,  de  forme  ovale  :  elles  ont  fix  pattes  &  une  petite  tête 
écailleufe.  Le  refte  de  leur  corps  eft  mol  &  d  un  blanc 
fale.  On  trouve  ces  larves  fur  l'orme  ,  dont  elles  mangent 
les  feuilles.  Je  ne  connois  que  deux  efpéces  de  ce  genre. 

1.  LUPERUS   niger  ,    thorace  pedibufque  rufis, 
Pianch.  4. ,  fig.  2. 

Le  lu j> ère  noir  à  corcelet  êC  pattes  rouges» 

2.  LUPERUS  niger  ,  pedibus  rufis. 
Le  lupere  noir  à  pattes  rouges. 

Longueur  15,1  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Ces  deux  infetles  font  de  même  grandeur  &  fe  reflem- 
blent  parfaitement.  Tous  les  deux  font  noirs  avec  les  pat- 
tes fauves  ôc  leurs  antennes  fort  longues  :  feulement  les 
uns  ont  leur  corcelet  rouge  ôc  les  autres  l'ont  noir.  Ces 
derniers  font  ordinairement  mâles  ,  &  leurs  antennes  font 
plus  longues  que  leur  corps  ;  pour  les  autres  leurs  antennes 
font  plus  petites  j  ils  font  plus  grands ,  &  tous  ceux  que  j'ai 
trouvés  étoient  femelles  ,  enforte  que  ces  deux  infedes 
pourroient  bien  n'être  qu'une  fimple  variété  de  fexe.  Leurs 
étuis  font  fort  brilians  ôc  mois  comme  ceux  des  cicin-i 
deles  ,  dont  ils  approchent  pour  la  forme  du  corcelet  ÔC 
des  antennes  ,  mais  dont  ils  différent  par  leurs  tarfes  qui 
n'ont  que  quatre  pièces.  Ces  infedes  fe  trouvent  enfemble 
fur  l'orme  ôc  plufieurs  autres  arbres. 

CRYPTOCEPHALUS.  Chryfomelœfpec  lïnn. 
LEGRIBOURL 

Antennce filiformes  articu-  Antennes  filiformes  à  longs 
lis  longis.  articles. 

Corcelet  hémifphérique  &  en 
Thorax  gibbus  hxmifphxricus,       bofle. 

Le  gribouri ,  cet  infeâe  fi  connu  ôc  fi  redouté  des  culti- 


2^2  Histoire   ABROGÉE 

vateurs  ,  ou  n'ctoit  point  décrit  par  les  Auteurs  méthodi- 
ques d'hiftoire  naturelle  ,  ou  ,  s'ils  en  connoifioient  quel- 
ques efpéces  ,  ils  les  confondoient  avec  la  chryfQmele  , 
dont  cependant  ce  genre  diffère  beaucoup  ,  comme  on 
s'en  apperçoit  aifcment  en  examinant  les  caraderes  de 
l'un  &  de  l'autre.  Celui  du  gribouri  confifte  premièrement 
dans  la  figure  de  fes  antennes  longues  ,  filiformes  ,  com- 
pofées  d'articles  allongés  ôc  d'égale  grofleur  par-tout.: 
iecondement  dans  la  forme  de  fon  corcelet  hémifphéri- 
que ,  qui  imite  le  dos  rond  d'un  bofTu  ,  ôc  fous  lequel  eft 
cachée  en  partie  la  tête  de  l'infede  ,  ce  qui  lui  a  fait  don- 
ner le  nom  de  cryptocephalus  ,  comme  qui  dircit  têts 
cachée. 

Les  larves  de  ces  infetles  affez  femblables  à  celles  du 
genre  précédent ,  rongent  ôc  défolent  les  différentes  plan- 
tes fur  lefquelles  elles  fe  trouvent  ;  mais  celle  qui  fait 
le  plus  de  tort  eft  la  larve  du  gribouri  de  la  vigne  ;  elle  dé- 
truit les  jeunes  pouffes  de  vigne  ^  elle  en  fait  périr  les 
fleurs  ,  ôc  lorfque  ces  infeèles  font  nombreux  ,  ils  caufent 
un  très-grand  dommage  dans  les  Pays  de  vignobles.  Les 
infeiles  parfaits ,  que  produifent  ces  larves  ,  font  de  forme 
ovale  :  leurs  pattes  font  affez  longues  ,  ôc  leur  tête  eft 
petite  ôc  cachée  en  partie  par  la  rondeur  du  corcelet.  Plu- 
fieurs  efpéces  de  ce  genre  font  affez  belles. 

i.CRYPTOCEPHALUSî  iolaceus  ,  punais  inor-. 
dinatis. 

L'inn.  faun.  faec.  n.  416.  Cliryfoniela  nigro-purpurea  ,  pundis  excaratis  aC" 

perfa. 
Linn.  fyfl.  nat.  edit.  10  ,  .p.  J69  »  n.  6,  Chryfomela  ovata  violacca  ,  elytrit 

pundis  excavatis  Iparfis. 
pnfch. germ.  7  ,  p.  i  ;  ,  f.  S.  Scarabjeus  alni  cœruleus. 

Le  gribouri  bleu  de  faune. 
Longueur  4  lignes.    Largeur  3  lignes. 

Ce  gribouri  ,  le  plus  grand  de  tous  ceux  que  nous 
avons  ,  efl  d'un  beau  violet ,  tant  en  deffus  qu'en  deffous. 

Ses 


DES    Insectes»  âjj 

Sas  ^tuis  ,  vus  à  la  loupe  ,  paroilTent  parfem^s  de  ttès-pc 
tits  points  irréguliers.  La  forme  de  fon  corcsltt  fous  lequel 
reiKre  fa  têt-e  ,  le  range  parmi  les  infedes  de  ce  genre.  Ou 
le  trouve  ordinairement  fur  l'ciûne  &  quelquefois  fur  d'au* 
très  arbres  ,  mais  toujours  dans  des  endroits  humides. 
Il  vient  au  printems. 

2.  CRYPTOCEPHALUS  niger ,  dytris  ruhrisi 
Le  griboiui  de  la  vigne. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cet  infeâie  n'efl:  que  rrop  connu  dans  les  Pays  où  il  fait 
du  ravage.  Sa  tête  eft  noire  &  renfoncée  fous  fon  corceîet , 
comme  dans  tous  ceux  de  ce  genre.  Ses  antennes  font  noi- 
res /longues  &  filiformes.  Son  corceîet  eft  noir  ,  luifant  &Z 
comme  bolTu  ,  renflé  dans  fon  milieu.  Son  ventre  eft  large 
&  quarré.  Les  étuis  qui  le  recouvrent  font  d'un  rouge  fan- 
guin  ôc  couverts  de  plufieurs  petits  poils  ,  ainfi  que  le  cor- 
ceîet. L'animal  en  deffous  eft  noir  &  a  les  pattes  fort 
allongées.  La  larve  de  ce  gribouri  fe  trouve  fur  la  vigne. 

3.  CRYPTOCEPHALUS  viridl-auratus fericeus. 

lÀnn.  faun,  fuec.  o.  418.  Chryfomela  viridis  nitida  ,  thorace  squali  ,  elyiris 

punâis  excavatis  contiguis  ,  pone  dehilcentibus. 
A6l.  Upf.  175S  ,f.  17  ,  n.  z.  Chryfomela  viridis  nitida. 

Le  velours  vert. 

Lonjueur  3  ,  4.  lignes.     Largeur  i  lignes. 

La  forme  de  fon  corps  eft  un  peu  allongée.  Il  eft  par-tout 
d'un  beau  vert  brillant  &  foyeux.  Son  corceîet  eft  un  peu 
bombé  ôc  couvert  de  petits  points  féparés  les  uns  des 
autres.  Les  antennes  ôc  les  taries  font  noirâtres.  Les  étuis 
font  couverts  de  points  qui  fe  touchent  les  uns  aux  autres, 
ce  qui  rend  l'animal  moins  liffe ,  ôc  fait  paroitre  fa  couleur 
plus  riche.  On  trouve  ce  gribouri  fur  le  faule  ;  il  n'eft  pas 
abfolument  bien  commun  ici. 

4    CRYPTOCEPHALUS   niger  ,    elytro  fingulo 
duplici  linea  lo/igitudinali  Jïava» 
Tome  I,  G  g 


234  Histoire     ABRÉcfE 

Le  gribourl  a  deux  bandes  jaunes. 
Longueur  i  i  ^  t  lignes.  ■  Lwgeur  \  ligne, 

La  grandeur  de  cet  infede  varie  ,  principalement  fui- 
vant  la  diverfité  de  fexe.  Sa  couleur  eft  noire  par- tout  ôc 
aflez  brillante  ,  il  n'y  a  que  fes  étuis  qui  foient  chargés  de 
deux  bandes  longitudinales  jaunes  ,  l'une  plus  étroite  fut 
le  bord  extérieur  de  l'étui,  l'autre  plus  large  fur  fon  milieu. 
Le  bord  intérieur  eft  noir,  enforte  que  la  future  du  milieu 
des  étuis  forme  \\n^  large  bande  noire.  La  bande  jaune  la 
plus  large  ,  ne  va  que  jufqu'aux  deux  tiers  de  l'étui  , 
au  lieu  que  celle  du  bord  extérieur  s'étend  en  bas  ,  & 
embrafle  tout  le  rebord  de  l'étui  jufqu'à  l'angle  ,  fans 
cependant  fe  joindre  tout-à-fait  à  celle  de  l'autre  côté. 
Les  étuis  font  ftriés  ;  tout  le  refte  de  l'animal  n'a  ni  points , 
ni  flrJes.  Je  l'ai  trouvé  à  la  Hn  de  juin  dans  les  prés  ôc  aux 
environs  des  prés  fur  les  buiffons. 

5.  CRYPTOCEPHALUS  nîger ,  capite  thoraceqiie 
antice  luteis ,  elytrojlngulo  externe  macula  duplicijlava. 

Le  gribourl  à  deux  taches  jaunes. 

Cet  infecte  reffemble  beaucoup  au  précédent  pour  la 
forme  ,  la  grandeur  &  les  couleurs  ,  ôc  fe  trouve  dans  les 
mêmes  endroits ,  ôc  dans  le  même  tems.  Il  eft  tout  noir  en 
delTous  ,  à  l'exception  de  fes  pattes  de  devant  qui  ont 
un  peu  de  jaune  à  leur  partie  intérieure.  La  tête  eft  noire  , 
avec  une  tache  jaune  fur  le  devant  ,  qui  fe  divife  en  deux 
branches  ôc  forme  l'Y-grec.  Le  corçelet  eft  pareillement 
noir,  bordé  de  jaune  fur  le  devant  ôc  les  cotes.  Les  étuis 
qui  font  ftriés  ,  font  aulTi  no'rs ,  ayant,  fur  leur  bord  ex- 
térieur ôc  fur  l'inférieur  deux  taches  jaunes  aflez  larges 
&  féparées  l'une  de  l'autre. 

Ç.    CRYPTOCEPHALUS  nlger  ,    elytrls   nthrls 
Jlrlatls  ,  macuUs  quatuor  Ilmboque  ni  gris.  Planch.  .^  , 


DES    Insectes;  sj  y 

'Le  grîhonrl  rouge Jîrlé  à  points  noirs» 

Longueur  2.  ^  ligms.     Largeur  1  i  ligne. 

Le  deflTous  de  fon  corps  ,  Ces  pattes  ,  fes  antennes ,  fa 
tête  ôc  fon  corcelet  font  noirs  6c  luifans ,  fans  qu'on  apper- 
çoive  aucun  point  fur  le  corcelet.  Les  étuis  feuis  font  rou- 
ges &  ftriés  iongitudinalement.  Leurs  bords  ,  tant  exté- 
rieurs qu'intérieurs  font  noirs  ,  ôc  de  plus  chaque  étui  a 
deux  taches  noires  ,  l'une  grande  ôc  ronde  ,  placée  infé* 
rieurement  un  plus  bas  que  le  milieu  de  l'étui  ,  l'autra 
petite  ôc  allongée  ,  placée  vers  fon  angk  fupérieur  ôc  exté- 
rieur. Les  antennes  égalent  la  longueur  du  corps  de  1  ani- 
mal. Jai  trouvé  ce  gribouri  fur  le  cirfmm. 

7.  CRYPTOGEPHALUS  niger  ,  thorace  l'uieis 
Jlavis  ,  elytris  rubris  pundads  ,  maculis  quatuor  ilm-^ 
boque  aigris. 

Le  gribouri  rouge  fans  Jlries  à  points  noirs» 

On  feroit  porté  à  faire  de  cette  efpéce  une  variété  de  la 
précédente  ,  tant  elle  lui  reffemble  pour  la  grandeur  ôc  les 
couleurs  :  elle  en  diffère  cependant  par  deux  endroits.  Pre- 
miérement/on  corcelet  a  trois  bandes  longitudinales  jau- 
nes ,  une  de  chaque  côté  affez  large  ,  ôc  une  au  milieu 
plus  étroite ,  fouvent  interrompue  dans  le  bas ,  au  lieu  que 
dans  l'efpéce  précédente  le  corcelet  eft  tout  noir.  La  fé- 
conde différence  beaucoup  plus  e(Tentielle  ,  c'eft  que  dans 
cette  efpéce  les  étuis  font  pondues  ôc  chagrinés  fans  Hmé- 
trie  ,  au  lieu  que  dans  la  précédente  il  y  a  des  ftries  longi- 
tudinales bien  marquées  :  du  reftc  la  couleur  ôc  les  taches 
font  les  mêmes ,  fi  ce  n'eft  que  dans  celle-ci  la  tache  noire 
inférieure  eft  moins  arrondie  ,  mais  allongée  tranfverfale- 
ment ,  ôc  que  le  bord  noir  des  étuis  eft  un  peu  moins  mar- 
qué. Le  bouc  inférieur  des  cuilTes  a  auiïi  un  peu  de  jaune. 

a.  CRYPTOGEPHALUS  cxndeo-violaceus , punc- 
tis  perjlrias  dig3jlis, 

Ggij 


33^  Histoire     abrégée 

'Xf  grihouri  hleii  Jlrié^ 
Longueur  z  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Ce  petit  infefte  eft  en  deffous  d'un  noir  un  peu  bleuâ- 
tre ,  le  defTus.eft  d'un  bleu  plus  brillant.  Sa  forme  eft  affez 
quarrée  ,  comme  celle  de  tous  ceux  de  ce  genre.  Ses 
antennes  minces  font  de  la  longueur  des  trois  quarts  du 
corps.  Le  corcelet  renflé  &  élevé  ,  cache  une  partie  de  la 
tête  :  il  eft  poli  ôc  luifant.  Les  étuis  ont  des  ilries  longitu- 
"dinales  au  nombre  de  onze  fur  chacun  ,  formées  par  des 
bandes  de  points.  Tout  l'animal  eft  lifle  &  luifant. 

p.  CRYPTOCEPHALUS  cœrukus  ,  puncils  fpari 
Jîs  ,  tibiis  antlcis  ferrugineis. 

Le  griboiirl  bleu  à  points. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  i  ^  li^ne. 

Cette  efpéce  eft  de  la  même  couleur  que  îa  précédente  ; 
fon  corcelet  eft  autll  fort  liffe  ,  &  fes  étuis  font  pondues  , 
mais  les  points  des  étuis  font  fsmés  irrégulièrement  fans 
former  de  ftries  :  de  plus  les  jambes  des  pattes  antérieures 
font  de  couleur  fauve  ,  ce  qui  ne  fe  voit  point  dans  le  pré- 
cédent. On  remarque  de  plus  dans  cette  efpéce  une  petite 
tubérofité  au  haut  des  étuis  attenant  le  corcelet. 

lio.  CRYPTOCEPHALUS  mgerjlriams  , pedihu^. 
rujis. 

Le  gribouri  noir  Jlrié. 

Longueur  i  \  ligne.     Largeur  \  ligne,- 

Il  eft  tout,  noir ,  à  l'exception  des  tarfes  &  de  la  bafe: 
des  antennes  :  du  refte  fa  forme  reffemble  tout-à-fait  à 
celle  des  précédens.  Son  corcelet  eft  liffe  &  fes  étuis  font 
couverts  de  ftries  formées  par  des  points  :  il  a  ,  comme  le 
précédent  j  une  petite  tubérofité  vers  le  haut  des  étuis. 

:u.  CRYPTOCEPHALUS  nigcr Jiriams ,  thoract 
pedibujque  riifis. 


DES    Insectes;  257 

Le  gnhouri  noir  à  corcelet  rouge. 

Langueur  i  f  ligne.     Largeur  |  Ligne. 

Sa  couleur  eft  noire  ,  mais  fes  pattes  font  fauves ,  ainfi' 
que  fon  corcelet  qui  eft  même  rougeâtre.  Ses  étuis  ont  des 
ftties  longitudinales  de  points ,  ôc  au  haut  de  leur  bord  ex- 
térieur ,  on  voit  une  petite  raie  longitudinale  jaune.  A  cette 
différence  près ,  ainli  qu'à  la  couleur  du  corcelet ,  cet  in-, 
féde  reffemble  beaucoup  au  précédent. 

[12.  CRYPTOCEPHALUS  capàe  thoraceque ful-^. 
vo ,  elytris  pallidis, 

'Le  gribouri  fauve. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  j  lignée 

En  deflbus  ce  gribouri  eft  d'un  brun  noirâtre.  Sa  tête  5, 
fon  corcelet  &  fes  pattes  font  d'une  couleur  fauve  rougeâ- 
tre. Ses' antennes  font  noires  ,  &  fes  étuis  ,  donc  la  couleur 
eft  d'un  jaune  pâle  ,  font  ftriés.  Son  corcelet  eft  fans  ftries  5 
ni  points,  ôc  fort  luifant. 

CRIOCERIS.   Chryfomdx  fpec.  linn, 
LE      C  R   I  0    C  E  R  E. 

Ahtennœ  cyliitdraceœ  ar-  Antennes  cylindriques  à 
deuils  globojls.  articles  globuleux. 

Thorax  cylindraceus.  Corcelet  cylindriquCo 

.-  Deux  cara£leres  diftînguent  effentiellement  ce  genre  de" 
tous  les  autres  &  en  particulier  de  celui  des  chryfonieles- 
avec  lefquelles  on  l'avoit  confondu.  Le  premier  confifte 
dans  la  forme  des  antennes  qui  font  affez  greffes ,  mais  d  é- 
gale  groffeur  par-tout ,  &  dont  les  articles  courts  &  ronds 
les  font  relfembler  à  une  efpéce  de  cordonnet ,  d'où  a  été 
tiré  le  nom  de  ce  genre.  Le  fécond  caractère  confifte  dans- 
la  figure  du  corcelet  qui  eft  cylindrique  Ôc  allongé;  ainli 
que  le  corps. 


ijS  Histoire    a  b  r  é  g  é  e 

Les  larves  de  ces  infedes  font  grofTes ,  courtes  >  ramaf- 
fées  &  lourdes.  Leur  corps  efl:  moi  &  couvert  d  une  peau 
aiïez  fine.  Elles  ont  une  tête  écailleufe  &  ilx  patres  pareil- 
lement dcailleufes.  Ces  larves  vivent  fur  différentes  plan- 
tes ,  m^is  c'eft  en  terre  qu'elles  fe  métamorphbfent.  Elles 
s'y  forment  une  efpéce  de  coque  dont  les  parois  font  en- 
duits en  dedans  d'un  vernis  brillant  &  argenté'.  Ce  vernî 
n'eft  point  produit  par  des  fils  de  foie  ,  comme  il  arrive  à 
plufieurs  autres  coques  d'infe£les  :  la  larve  du  criocere  ne 
file  point ,  elle  jette  feulement  une  efpéce  de  bave ,  qui  fe 
fécbe  ,  fe  durcit ,  &  enduit  tout  fintérieur  de  la  coque  ou 
,  cavité  dans  laquelle  elle  eft  renfermée.  Ces  coques  ne  font 
pas  aifées  à  trouver  ,  &  fouvent  on  ne  les  dillingue  pas  , 
parce  qu'elles  reflemblent  à  des  petites  mottes  de  terre. 
Lorfqu'on  les  ouvre  ,  on  y  apperçoit  la  chryfalide  ,  dans 
laquelle  on  reconnoît  aifément  toutes  les  parties  qui  doi- 
vent compofer  linfecle  parfait. 

Quelques-uns  de  ces  infe£i:es  ont  quelques  particularités 
qui  méritent  d'être  remarquées.  La  larve  de  la  première 
efpéce  qui  fe  trouve  fur  le  lys  ,  eft  une  des  plus  lourdes  : 
aufll  outre  les  fix  pattes  écailleufes  ,  elle  a  à  la  queue  deux 
mammelons  membraneux  qui  l'aident  à  marcher.  On  voit 
fur  les  cotes  de  fon  corps  une  fuite  de  points  noirs,  qui 
font  les  ftigmates  de  l'infeîle  ,  au  nombre  de  deux  fur  cha- 
que anneau  ,  un  de  chaque  côté  ,  excepté  fur  le  fécond 
anneau.  Mais  ce  que  cet  in'ede  a  de  plus  fingulier ,  c'eft 
que  fa  peau  qui  eft  très-  fine  ôc  délicate  ,  fe  trouve  mife  à 
l'abri  du  foleil  &  des  injures  de  l'air  par  fes  excrémens 
dont  il  eft  toujours  couvert.  Pour  cet  effet ,  l'anus  de  cet 
animal  n'eft  point  pofé  en  deffous ,  comme  dans  la  plupart 
des  autres  infetles  ,  mais  en  deffus  entre  le  dernier  & 
l'avant-dernier  anneau  ,  &  il  fe  trouve  tellement  difpofé, 
que  les  excrémens  en  fortant ,  ne  peuvent  prendre  d'autre 
diredion  ,  que  celle  de  remonter  fur  le  corps  de  l'infeâe. 
Arrivés  en  cet  endroit,  ils  font  pouffes  plus  haut  par  ceux 
(qui  les  fuivent  ôc  que  rend  fuccellivement  l'animal  i  ils 


DES    Insectes.  "ajp 

parviennent  aînfi  jufqu'à  fa  tête.  Ce  mouvement  progrelîif 
ell  encore  aidé  par  les  ondulations  que  l'infede  exécute 
avec  fa.peau ,  qui  pouffent  ces  excrémens  vers  le  haut  :  de 
cette  fa<jon  l'animal  fe  trouve  couvert  d'un  enduit  fale  & 
mal  propre  ,  qui  met  fa  peau  à  l'abri  de  la  trop  grande 
fécherefle.  Sa  tête  feule  paroît  à  l'extérieur  ôc  n'en  eft  pas 
couverte  ,  ainfi  que  le  deffous  de  fon  corps  ,  qui  eft  pofé 
contre  la  feuille  fur  laquelle  eft  f  infedte.  Cette  couverture 
d'excrémens ,  lorfqu'elle  eft  fraîche ,  reffemble  à  un  paquet 
de  feuilles  broyées  ,  parla  fuite  elle  devient  plus  brune  , 
elle  fe  durcit  ôc  fe  féche  :  pour  lors  l'infefte  s'en  débarraffe 
aifément  par  un  léger  frottement  contre  quelque  feuille  , 
&  fe  recouvre  d'un  nouvel  enduit  plus  frais.  Quand  ces 
infectes  font  parvenus  à  leur  grandeur  ,  ils  font  moins 
couverts  de  cette  ordure  ,  ils  font  auffi  moins  lourds  ,  ils 
marchent  plus  vite ,  leur  corps  prend  une  teinte  un  peu 
rougeâtre  ,  ôc  ils  vont  fe  retirer  &  s'enfoncer  en  terre  ,  où 
ils  fe  métamorphofent,  comme  nous  l'avons  dit.  D'autres 
larves,  comme  celles  du  criocere porte-croix  de  l'afperge , 
font  plus  propres  :  elles  font  aulfi  plus  allongées  ,  mais 
prefqu'au/Ii  lourdes. 

Enfin  un  des  infetles  de  ce  genre  des  plus  finguliers ,  eft 
celui  de  la  dernière  efpéce.  Je  ne  connois  point  la  larve  de 
cet  animal  qui  eft  rare  :  pour  ce  qui  eft  de  Tinfé^e  parfait , 
je  l'ai  trouvé  plufieurs  fois  ôc  toujours  fur  le  grame/z.  Tout 
le  corps  de  ce  petit  animal  eft  hériffé  de  pointes  ,  dont 
plufieurs  même  font  fourchues  ,  enforte  qu'il  reffemble 
a  une  coque  de  châteigne  ,  auffi  l'avons-nous  nommé  /a 
chatdgne  noire  ,  à  caufe  de  fa  couleur. 

1.  CRIOCERIS  rubra. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  42?.  Chryfomela  rubra  ,  thorace  cylinJraccO  >  utrinque 

imprefTo. 
Linn.£yjt.  nat.  eiït.  JO,p.  J75  ,  n.  61,  Chryfomela  merdigera, 
Menan.  euro  p.  2  ,  tah.  2r. 
Reaum.  inf.  vol.  5  ,  t.  17  ,  /.  t  ,  i. 

Le  criocere  rouge  du  lys. 
Longueur  3  lignes.    Largeur  i  j  lignei 


240  Histoire    à  b  r  ié  g  ï  e 

Cet  infe£le  dont  la  couleur  eft  très  -  belle  ,  varie  pour  la 
grandeur.  Nous  avons  donné  les  dimenlions  de  ceux  que 
l'on  trouve  le  plus  ordinairement  ;  mais  il  y  en  a  de  plus 
petits.  Le  deflbus  du  corps ,  les  pattes ,  la  tête  &  les  anten- 
nes font  noires  ;  le  corcelet  &  les  étuis  font  à  un  beau 
rouge  vermillon  ,  &  fur  ces  derniers  en  voie  des  ftries  for- 
mées par  des  rangées  longitudinales  de  petits  points.  La 
larve  ,  qui  donne  cet  infede  ,  efl:  molafle ,  allez  groffe  ,  de 
couleur  de  chair  ,  avec  fix  pattes  au-devant  d-e  fon  corps. 
On  la  trouve  fur  les  plantes  iiliacées  qu'elle  ronge  ÔC 
détruit.  Elle  eft  toujours  couverte  de  fes  ordures  qu'elle 
fait  remonter  fur  fon  dos,&:  fous  lefquelles  elle  eft  à  l'abri. 
Souvent  les  lys  fonr  tous  mangés  par  ces  efpéi-es  de-larves, 
L'infede  aufli  beau  &  aulTi  propre  que  fa  larve  eft  fale  6c 
dégoûtante  ,  fe  trouve  pareillement  fur  le  lys.  Lorfqu  on  le 
prend  ,  il. fait  une  efpéce  de  cri  produit  par  le  frottement 
des  jointures  du  corcelet  avec  la  tête  &c  le  corps.  La  nym- 
phe tient ,  pour  ainli  dire  ,  le  milieu  entre  la  larve  &  l'in- 
lc£te  parfait  :  on  y  voit  très-diftindement  toutes  les  parties 
de  l'animal  qui  en  doit  fortir.  L'accouplement  de  ces  crio- 
ceres  eft  long  ,  il  dure  plulieurs  heures.  La  femelle  après 
avoir  ^^téfecondéç  ,  dépofe  fes  œufs  irrégulièrement  les 
uns  auprès  des  autres  fur  la  partie  inférieure  de  quelque 
feuille  de  lys.  Ces  œufs  font  difpofés  par  tas  de  huit 
ou  dix  ,  &  font  enduits  d'une  liqueur  qui  les  colle  à  la 
feuille.  Ils  font  oblongs  ,  de  couleur  rougeâtre  lorfqu'ils 
font  nouvellement  dépofés  ,  mais  en  fe  féchant  ils  de- 
viennent bruns.  Au  bout  de  quinze  jours  ,  on  en  voit 
fortir  les  petites  larves  qui  fe  répandent  fur  les  feuilles 
.des  lys. 

a.   C  R  I  O  C  E  R  LS  riSra  ,  panels  tredecim  nîgrisi 

Planch.  4.  ,  lig.  j. 

(Fri/f.  g&rm.  13 ,  rai.  18. 

JLe  criocere  rouge  à  points  noirs. 

Longueur  2  §  lignes.   Largeur  1  f  ligne. 

n 


DES    Insectes."'  241 

'  Il  y  a  beaucoup  de  refremblance  entre  cet  înfefle  ôc  le 
jjrécédent  pour  la  forme  ,  la  grandeur  ôc  même  la  couleur. 
6a  tète  eft  rouge  avec  les  yeux  &  les  antennes  noirs.  Le 
corcelet.eft  rouge  en  deffus  ,  noir  en  deffous.  Ses  étuis 
.font  rouges  ,  ftriés  ôc  chargés  chacun  de  fix  points  ou  mar- 
ques noires  qui  forment  deux  efpéces  de  triangles  j  l'un 
fupérieur  dont  la  bafe  regarde  l'intérieur  j  l'autre  inférieur, 
■dont  la  bafe  eft  tournée  vers  le  rebord  extérieur  de  l'étui  : 
outre  ces  douze  points  des  étuis ,  il  y  en  a  un  treizième  en 
haut  à  la  jonttion  des  deux  étuis ,  pofé  fur  lécuflon.  Les 
pattes  de  1  animal  font  rouges  avec  les  jointures  ôc  les 
pieds  ou  tarfes  noirs  :  enfin  les  anneaux  du  ventre  font 
rayés  tranfverfalement  de  rouge  ôc  de  noir.  C'eft  fur  l'af- 
perge  que  l'on  trouve  ce  joli  infede  avec  le  fuivant ,  mais 
•moins  fréquemment  que  lui. 

3.  CRIOCERIS  thorace  riibro  punciis  duohus  aigris  y 
cohoptris  fiavis ,  cruce  cxruleo-nigra. 

Linn.faun.fuec.  n.  4?o.  Chryfomela  thorace  rubro  cylindraceo  pundis  àno-* 

bus  nigris ,  coleopteris  flavis  cruce  nigra. 
Frifch.  germ.  i  ,  p.  Z7  ,  t.  6.  Scarabïus  cruciatus,  erucse  arparagî. 
Linn.fyjl.  nat,  edit.  lo,  p.  576  ,  n.  7?.  Chryfomela  afparagi. 
•     Rofel.  inf.  vol.  z.  Scarab.  terreflr.  clalT,  j  ,  tab.  4. 

Le  criocere  porte-croix  de  l  a/perge.  ^ 

Longueur  z  j  lignes.     Largeur  1  ligne, 

C'efl:  encore  fur  l'afperge  que  l'on  trouve  communé- 
ment cet  infede  ,  un  des  plus  joliment  habillés  que  i  on 
puifle  voir.  Il  eft  aflez  allongé.  Tout  le  deffous  de  fon 
corps  ,  ainfi  que  fes  pattes  ôc  fa  tête  ,  font  d'un  noir  bleuâ- 
tre :  les  antennes  font  noires.  Le  corcelet  eft  rouge  ,  ayant 
fur  fon  milieu  deux  points  noirs  ordinairement  aflez  mar- 
qués ,  mais  fî  petits  dans  quelques-uns ,  qu'à  peine  les 
voit-on.  Les  étuis  font  longs,  ftriés,  d'une  couleur  fauve 
vers  le  rebord  extérieur ,  ôc  variés  diverfement  pour  la  cou- 
leur. Le  jaune  paroît  faire  le  fond  ;  fur  ce  fond  ,  efl:  une  ef- 
péce  de  croix  de  couleur  noire  bleuâtre  ,  dont  la  branche 
du  milieu  aflez  large,  eft  fur  le  bord  intérieur  de  l'un  ô; 
Tome  I.  H  h 


242  Histoire     abrégée 

de  l'autre  étui,  ôc  commune  à  tous  les  deux.  Les  bras  de 
la  croix  font  au  milieu  :  ils  font  larges  ôc  courts ,  &  ne  vont 
point  jufqu'au  bord  extérieur  des  étuis.  Au  haut  de  ce  bord 
extérieur,  eft  une  marque  ou  tache  bleue  ,  qui  ordinaire- 
ment eft  féparée  de  la  croix  ,  ôc  quelquefois  y  eft  jointe. 
.Vers  le  bas  des  étuis ,  font  deux  femblables  taches  rondes, 
qui  tiennent  au  pied  de  la  croix.  Quelquefois  ces  taches 
&  ces  couleurs  varient ,  ôc  j'ai  quelques-uns  de  ces  infec- 
tes 011  les  branches  de  la  croix  manquent  tout-à-fait ,  ÔC 
font  fiippléées  par  les  taches  du  haut  &  du  bas.  La  larve 
de  cet  infede ,  eft  d'un  brun  gris  ôc  de  forme  allongée. 
On  la  trouve  fréquemment  fur  l'afperge  ,  ainfi  que  f  in- 
fette  parfait. 

4.  CRIOCERIS  cœruleo-yindis ,  thorace  femorihufqut 
.rujis, 

Linn.  faun.  fuec.  n.  44o-  Chyfomela  coeruleo-viridis ,  thorace  femoribufque 

rufis. 
'Aii-Upf,  173e  ,  p.  ip  ,  Aitelabus  fubrotundus ,  cxruko  - nigricans  ,  coUad, 

teftaceo. 
Raj.  inf.p.  100.  Scarabxus  antennis  clavatis  quartus, 
Reaum.  inf.  tom.  3  ,  t.  17./.  i  j. 

Le  criocere  bleu  à  corceht  rouge. 

Longueur  i  lignes.    Largeur  |  ligne. 

Le  deflbus  du  corps  de  ce  criocere  j  ainfi  que  fa  tète 
èc  fes  étuis  ,  eft  de  couleur  bleue.  Son  corcelet  ôc  fes 
cuiffes  font  rouées  :  les  tarfes  ôc  les  antennes  font  noirs. 
Ses  étuis  font  ftriés ,  ce  qui  me  feroit  prefque  douter  que 
ce  fût  cet  infedeque  M.  Linnxus  eût  voulu  dé/igner  par 
la  phrafe  que  je  cite  ,  parce  qu'il  ne  parle  point  des  ftries  ; 
cependant  tout  le  refte  de  fa  defcription  quadre  très- bien 
avec  notre  efpéce.  La  larve  qui  la  produit,  eit  femblable 
à  celle  du  criocere  rouge  du  lys  ,  mais  plus  petite.  Elle  eft 
tantôt  couverte  ,  comme  elle  ,  de  fes  excrémens,  ôc  tan- 
tôt d'une  fimple  matière 'gluante  ôc  tranfparente.  Elle  fait 
auffi  fa  métamorphofe  en  terre.  On  trouve  cette  larve  fur 
les  feuilles  de  l'orge  ôc  de  l'ay-oine. 


Des    Insectes.  '241 

5.  CRIOCERIS  tota  cxmko-viridis. 

Linn.  fyH.  nat.  edit.  lo  ,  p.  376  >  »».  66.  Chryfomela  oblonga  cœrulea,  tho; 
race  cylindrico,  lateribus  gibbis. 

^JLe  criocere  tout  bleu. 

Longueurs  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  reflemble  tout-à-fait  a  la  prc^cédente ,  fi  ce 
n'eft  qu'elle  eft  toute  bleue.  Ses  étuis 'font  ftriés:  fes  an- 
tennes &  fes  pattes  tirent  fur  le  noir  pour  la  couleur. 

6.  CRIOCERIS  pallida  ,  oculis  ni  gris. 
Le  criocere  aux  yeux  noirs, 

Longui-ur  z  ^  lignes.     Largeur   1   lignes 

Sa  tête  ,  fes  pattes  &  fes  antennes  font  d'une  couleur 
fauve  pâle  :  fes  étuis  font  d'un  jaune  encore  plus  pâle  ,  ÔC 
chargés  de  points  irréguliers.  Ses  yeux  font  noirs.  Les  an- 
tennes font  auili  longues  que  la  moitié  du  corps.  Tout  le 
corps  de  ianimal  eft  allongé,  comme  celui  des  infedes  de 
ce  genre. 

7. CRIOCERIS  tota  atra  ,  Jpinis  horrida, 

La  châteigne  noire. 

Longueur  1  -  ligne.    Largeur  |  ligne. 

Cette  jolie  &  finguliere  efpéce  eft  toute  noire  ^  &  fa 
couleur  eft  matte  &  foncée.  Tout  fon  corps  eft  couvert 
en  delTus  de  longues  ôc  fortes  épines  ,  ce  qui  la  rend  hé- 
riffée  ,  comme  une  coque  de  châteigne.  Il  y  a  même  une 
épine  à  la  bafe  des  antennes.  Le  corcelet  en  a  un  rang 
pofé  tranfverfalement  :  ces  dernières  font  fourchues.  En- 
fin fes  étuis  en  ont  une  très-grande  quantité ,  qui  font  fim- 
ples.  Ces  pointes  font  dures  &  roides.  J'ai  trouvé  plufieurs 
fois  ,  quoiqu'aflez  rarement  ,  ce  petit  infetle  furie  haut 
des  tiges  du  gramen.  Il  eft  difficile  à  attraper  ,  &  il  fe  laifie 
tomber  à  terre  ,  dans  le  gazon,  dès  qu'on  en  approche.  Il 
porte  fes  antennes  droites  devant  lui.  Je  ne  connois  point 
fa  larve. 

Hhij 


i2^^  Histoire    abrégée 

A  L  T  I  C  A   Morddla.  Linn: 

UALTISE. 

Antennœ  iiUque  œquaks.       Antennes  d'égale  groffeut 
tout  du  long. 

Femora  pojïica  crajfafuhglobofa.        Cuiffes  poftérieures  greffes  ; 

prefque  Iphériques. 

Une  particularité  des  infe£les  de  ce  genre  ,  c'eft  de  fau- 
ter vivement  en  l'air ,  aufTi  agilement  que  des  puces,  ce 
qui  leur  a  fa,t  donner  le  nom  latin  de  aliica  ,  comme  qui 
diroit  en  ù àt) cois  /auteurs ,  au  lieu  du  nom  de  mor délies  ^ 
fous  lequel  ils  étoient  décrits  par  quelques  Auteurs 
jnodernes.  Nous  avons  réfervé  ce  dernier  nom  à  quel- 
ques infe£tes  ,  qui  font  un  genre  très  -  différent  de  celui- 
ci  ,  quoiqu'on  eût  confondu  les  uns  &  les  autres  en? 
fembîe. 

Pour  exécuter  ce  faut  fi  vif  ôc  fi  confidérable,  la  nature 
a  donné  aux  altifes  les  pattes  de  derrière ,  plus  grandes  & 
plus  fortes  que  les  autres.  Les  cuilTes  de  ces  pattes  font 
fur- tout  remarquables.  Elles  font  dans  prefque  tous  ces 
infectes  déméfurément  greffes  ,  ôc  fouvent  prefque  fphéri- 
ques  ,  ce  qui  fait  qu'ils  marchent  mal  &  lentement ,  mais 
auffi  ces  greffes  cuiffes  renferment  des  mufclcs  affez  forts, 
pour  exécuter  un  mouvement  auffi  violent  que  celui  que 
font  ces  animaux  pour  fauter.  Nous  avons  tiré  le  cara£iere 
de  ce  genre  de  ces  greffes  cuiffes ,  &  de  la  forme  des  an- 
tennes ,  qui  font  affez  longues  &  de  la  même  groffeur  par- 
tout. Les  aitifes  font  toutes  affez  petites.  On  les  trouve  en 
grande  quantité  fur  les  plantes  potagères ,  fur-tout  au  prin- 
tems.  Elles  les  criblent  &  les  rongent.  J'ai  trouvé  aullî  fur 
ces  mêmes  plantes  quantité  de  petites  larves,  qui  pour- 
roient  bien  être  celles  de  ces  altifes,  ce  que  je  n'ofe  ce-.^r 
pendant  affurer ,  n'ayant  pas  fuivi  leur  changement»  ^  _: 


DES    Insectes:  a^j 

j.  ALT  ICA  vlrldi-cœrulea. 

Linn.£yjl.  nat,  edit,  lo  ,  p.  571,  n.  35.  Chryromeln  faltatoria,  corpore  viref^ 

centi-cœruleo. 
Linn.faun.fuec.  n.  f  J9.  Mordella  fubrotunda  atro-Knca, 

V aldfi  bleue. 

I^ongueur  i  lignes.    Largeur  i  lignt. 

Cette  altife  eft  bleue  en  deflus  &  en  deflbus ,  &  quel- 
quefois un  peu  verdâtre.  Sa  tête  eft  aflezquarrée  ;  fes  yeux 
font  faillans ,  6c  fes  antennes  de  la  moitié  de  la  longueur 
de  fon  corps.  Le  corcelet  eft  quarré  ,  un  peu  large ,  liffé, 
avec  un  enfoncement  tranfverfale  à  fa  partie  poftcrieure. 
Ses  étuis  font  lifTes  ,  ôc  vus  à  la  loupe ,  ils  paroilfent  parfe- 
més  de  petits  points  irréguliers.  Cet  infede  faute  très  bien, 
&  a  les  cuifles  poftérieures  grofles^  comme  tous  ceux  de 
ce  genre.  Il  fe  trouve  communément  dans  les  jardins. 

•2.  AL  TIC  A  nigra  ^  eij'tris  cœrulds  y  thorace  pedibiif- 
que  rubris. 

U altife  de  la  mauve. 

3 .  A  L  T  I  C  A  nïgra ,  elytrïs  nigr'o  -  ceneis  Jliiatis  j  tho-^. 
race  rubro  ,  pedibus  nigris.  Planch.  -j  >  fig.  4. 

^U altife  bedaude. 

Longu':ur  1  f  ligne.     Largeur  i  ligne. 

Ces  deux  efpéces  fe  reflembleftt  beaucoup  pour  la  figu- 
le  ,  la  grandeur  ôc  les  couleurs.  Toutes  deux  font  noi- 
res ,  &  ont  le  corcelet  &  la  tête  rouge  ,  avec  les  yeux  noirs. 
Mais  la  première  a  les  étuis  bleuâtres  ,  l'autre  les  a  d'un' 
noir  bronfé.  De  plus  ^  les  pieds  de  la  féconde  font  noirs  y, 
&  ceux  de  la  première  font  rouges.  EnHn  cette  première  a 
îes  éruis  prefqu'unis  ,  ôc  la  féconde  les  a  chargés  de  points 
rangés  par  ftiies.  La  première  de  ces  deux  cfpéccs  fe  trou- 
ve en  quantité  fur  la  mauve  ôc  les  plantes  riialvacées  ,  ôc 
Vautre  habite  fur  les  choux. 


2/^.6  Histoire     abrégée 

4.  A  L  T I  C  A  nigro-anea  )  elytris  [Iriatis  yj>edlbus ferru* 
gineis. 

L'altije  noire  dorée. 
Longueur  i  ligne.    Largeur  §  ligne. 

Cette  altife  eft  par -tout  d'un  noir  un  peu  doré,  à  l'ex- 
ception de  la  bafe  des  antennes  &  des  pattes  ,  qui  font 
d'une  couleur  roufle.  Il  faut  cependant  remarquer  que  les 
groffes  cuifles  de  derrière  font  de  la  même  couleur  que  le 
corps,  &  qu'il  n'y  a  que  leurs  jambes  qui  foient  de  cou- 
leur rougeâtre.  Les  étuis  font  chargés  de  flries  formées 
par  des  points.  Cetinfede  eft  très -commun  dans  les  jar- 
dins. 

J.  A  L  T I C  A  nigro-œnea  ,  ovata  j  pcdibus  nigrls, 

Uahije  noire  ovale. 
Longueur  i  |  ligne.     Largeur  i  ligne. 

Elle  eft  par-tout  d'un  noir  verdâtre  un  peu  bronzé.  Ses 
étuis  font  chargés  de  points  irréguliers ,  en  quoi  elle  diffère 
de  la  précédente,  ainfi  que  par  fes  pattes,  qui  font  de  la 
même  couleur  que  le  refte  defon  corps. 

6.  A  L  T  I  C  A  nigro-œnea  ,  oblonga ,  pedibus  ni  gris, 

U altife  noire  allongée  des  crucifères. 

Longueur  1  ligne.     Largeur  |  ligne. 

Elle  eft  de  la  même  couleur  que  la  précédente ,  maïs 
bien  plus  allongée  &  plus  petite.  Je  l'ai  trouvée  en  quan- 
tité fur  les  plantes  crucifères  ,  &  fur-tout  fur  le  crambe  ou 
choux-marin  à  feuilles  découpées. 

7.  A  L  T  I C  A  nigra ,  ovata ,  pedibus  rufîs  j  elytris  non 
ftriatis. 

JJ  altife  noire  à  pattes  fauves. 

Longueur  1  -^  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Elle  eft  ovale  j  toute  noire  ,  finement  chagrinée,  fans 


DES    Insectes.  247 

aucunes  ftrîes ,  avec  les  pattes  un  peu  fauves.  Si  on  re- 
garde fes  étuis  à  la  loupe  ,  on  voit  qu  ils  font  parfemés  de 
petits  points ,  d'où  partent  de  très-petits  poils.  A  la  vue 
iimple ,  ces  étuis  paroiffent  liffes. 

S.  A  L  T  I  C  A  nigra  ,  fubrotunda ^  tlbiis  ferrugineis, 
JJaltife  noire  à  jambes  jaunes. 

Longueur  ^  ligne.     Largeur  {  ligne. 

Cet  infe£le  eft  très -petit.  Il  efl:  par-tout  d'un  noir  aflez 
liffe  ,  à  l'exception  des  jambes  j  qui  font  de  couleur  fauve. 
Ses  antennes  font  noires  ,  6c  fes  étuis  n'ont  point  de  ftries. 
5a  petiteffe  &  l'agilité  avec  laquelle  il  faute  ,  le  feroient 
prendre  pour  une  puce.  Il  diffère  principalement  du  pré- 
cédente, en  ce  que  fes  pattes  font  noires  ,  ôc  qu'il  n'y  a 
que  fes  jambes  qui  foient  de  couleur  fauve.  De  plus,  il 
eft  beaucoup  plus  petit. 

j).  A  L  T  I  C  A  atra,  elytris  longltudlnaluer  in  medio 
Jîavefcentibus. 

Linn.faun.  faec  n.  541,  Mordclla  oblonga  atra  ,  elytris  longitudinaliter  in 

medio  ilavelcentibus. 
Linn.fyji.  nat.  eàit,  10 ,  p.  373  ,  n.  4z.  Ckryfomela  faltatoria  ,  corpore  atro  > 

elytris  linea  flava  ,  pedibus  pallidis. 
Lift.tah.  mut.  t.  i  ,f.  ip. 
A6l.  Upf.  1736  , p.  18  ,  n.  6.  Gyrinus  niger,  utrinquc  albus. 

JJaltife  à  bandes  Jaunes. 

Longueur  §  ,  1  ligne.     Largeur  ^ ,  f  ligne. 

Cet  infe£le  eft  un  des  plus  jolis  &  des  plus  petits  de 
ce  genre.  Sa  grandeur  varie  cependant  quelquefois  de 
moitié.  Tous  ont  tout  le  corps  noir ,  à  l'exception  de  la 
bafe  des  antennes  >  qui  eft  un  peu  fauve  ,  ainfi  qu'une 
partie  des  pattes  poftérieures.  Sur  chaque  étui  règne  une 
bande  longitudinale  jaune  ,  que  le  noir  borde  de  tous  cô- 
tés. Ces  étiis  font  chargés  de  points  noirs  ,  mais  irrégu- 
liers &  fans  ftries.  Cette  altife  eft  commune  dans  les  jar- 
dins ;  fur-tout  fur  les  plantes  odorantes. 


24.8  Histoire     abrégée 

,10.  A  L  T  I C  A  nigra  ;  tkorace  ely tri/que  Jlavis  ,  ori^ 
nigiis. 

JJaltife  à  bordure  noire. 

Longueur  i  ^  ligne.     Largeur  \  ligne. 

On  trouve  à  la  première  vue  une  grande  reflemblancé 
entre  cet  infede  ôc  l'altife  à  bandes  jaunes;  mais  outre 
que  celui-ci  eft  plus  grand,  la  forme  de  fon  corps  eft  plus 
arrondie.  D'ailleurs  les  bandes  jaunes  font  plus  larges  ,  ôC 
couvrent  tout  Ictui ,  à  l'exception  du  bord  ,  qui  ell:  noir: 
elles  font  d'un  jaune  pâle,  &  le  corcelet  eft  pareillement 
jaune  ,  au  lieu  que  dans  l'altife  à  bandes ,  il  eft  noir.  Celle- 
ci  a  donc  les  pattes ,  les  antennes  ,  la  tête  &  tout  le  deffous 
du  corps  noirs.  Son  corcelet  eft  d  un  jaune  pâle  ,  avec  un 
peu  de  noir  aux  côtés.  Ses  étuis  font  jaunes  bordés  de  noir, 
tant  intérieurement ,  qu'extérieurement ,  de  façon  cepen- 
dant qui  cette  bordure  fe  termine  un  peu  avant  la  baie  de 
l'étui,  &  ne  va  pas  jufquau  corcelet,  laiilant  le  haut  tout 
jaune. 

II.  A  L  T I  C  A   cœrulea  ,  elytris  Jlriads  ,  tibiis  ferru^ 
gineis. 

Linn.faun.fuec.n.  î40.  Mordclla  ovata ,  cœrulea,  nitida,  tibiis  ferrugineîs; 
Linn.  fjjl.  nat.  eâit.  lo  ,  p.  57:  ,  n.  37.  Chryfomela  falcatoria  ,  corpore  vi- 

relcenti-coerulco  ,  pedibu   teftaceis ,  femoribus  pofticis  violaceis. 
Raj.inf.  p.  9S  ,  n.9.  Scarabius  antennis  articulatis  longis ,  feu  capricornuj 

exiguus  faltatrix. 
Af^l.  Upf.  1736,  p.  18  ,  n.  f.  Gyrinus  cceruleus  nitidus. 

JJahifedu  choux. 
Longueur  i  ligne.     Largeur  •§  ligne. 

En  deffus  ce  petit  infe£l:e  eft  d'un  beau  bleu  brillant  5 
avec  des  ftries  de  points  fur  fes  étuis.  Ses  pattes  font  de 
couleur  de  rouille ,  à  l'exception  des  cuifles  poftérieures. 
La  bafe  des  antennes  eft  de  la  même  couleur.  On  trouve 
cet  infefle  en  grande  quantité  fur  les  choux  ^  qu'il  ronge 
&  dévore. 

xz: 


DES  Insectes;        24^^ 

12.  'ALTIC  A  cœruka  ,  elytris  punctls  fpar/is ,  tibics 
ferruginds. 

Laltife  bleue  fansjlnes. 

'Longueur  i  ^  ligne.     Largeur  |  ligne. 

Cette  altife  eft ,  comme  la  précédente,  d'un  beau  bleu ,' 
mais  fes  étuis  font  chargés  de  points  placés  irrégulière- 
ment, qui  ne  forment  point  de  ftries  ,  en  quoi  elle  diffère 
de  l'altife  du  choux.  De  .plus  ,  la  bafe  des  antennes  &  les 
pattes  font  d'une  couleur  de  rouille  ,  mais  plus  foncée  que 
dans  l'efpéce  précédente-  A  ces  deux  circonftances  près  j, 
ces  efpéces  fe  reffemblent  beaucoup. 

,15.  ALT  ICA  nigro'  aurata  i  thorace  aureo  femorlbus 
ferruglneis. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  io,p.  373  ,  n.  m.  Chryfomela  faltatoria , elytris Cfleruleis^ 
.  capite  thoraceque  aureo  ,  pedibus  ferrugineis. 

Ualûfe  rubis. 

JjOngueur  i .  ligne.     Largeur  f  lignes 

Ce  joli  infede  efl  d'une  belle  couleur  bronfée.  Son  cor- 
<celet  eft  d'un  rouge  doré  ,  vif,  éclatant,  &  imitant  la  cou- 
leur du  rubis.  Il  eft  chargé  de  points  irréguliers  ,  &  fes 
étuis  ont  des  ftries  régulières.  Les  pattes  6c  la  bafe  des 
antennes  font  de  couleur  fauve.  On  trouve  communément 
cet  infe£te  fur  le  faule. 

I4.ALTICA  aurea  j  pedibus flavis, 
'JLe  plutus. 

Longueur  i  }  ligne.    Largeur  -j  ligne. 

Tout  le  defTus  de  cet  infedSe  eft  d'une  belle  couleuï 
d'or  ;  en  deflbus  il  eft  d'un  noir  bronfé.  Ses  antennes  &  fes 
pattes,  à  l'exception  des  cuiffes  poftérieures,  font  d'un 
jaune  un  peu  fauve.  Ses  étuis  font  ftries.  Il  fe  trouve  dans 
les  jardins. 

Tome  L  II 


z^o  Histoire     ÀBRicÉE 

ly.  ALTICA  nigra,  coleoptris punclis  quatuor  ruhris. 

Valtife  à  points  rouges. 

Longueur  i  f  iig,ne.    Largeur  ^  ligne. 

Il  eft  aifé  de  reconnoître  ce  petit  infe£te  par  les  quatre 
points  rouges  ou  plutôt  fauves  ,  dont  il  eft  chargé.  En 
deffus  ,  il  eft  d'un  noir  luifant  ,  ôc  chacun  de  fes  étuis  a 
deux  points  rougeatres;  l'un  vers  l'extrémité  inférieure, 
l'autre  en  haut ,  vec,s  la  partie  extérieure.  Les  pattes  ,  à 
l'exception  des  cuifles  poftérieures  &  la  bafe  des  anten- 
nes ,  font  de  la  même  couleur  que  les  points  des  étuis. 
Ceux-ci  vus  à  la  loupe  ;  paroiffent  finement  ôc  irrégulière- 
ment piqués. 

16.  ALTICA  oblonga ,  f'erruginea  ,  elytrisjlriatis, 
L'ahije  fauve  àjlries, 

17.  ALTICA  ovata,ferriigiriea)  ely  tris  punclis  /parfis, 

JJaltiJe  fauve Jans  flries. 

Ces  deux  infectes  font  affez  femblables.  Ils  varient  pour 
la  grandeur  ,  &  ils  ont  l'un  &  l'autre  depuis  une  ligne  juf- 
qu'à  deux  lignes  de  long.  Le  fécond  eft  ovale  &  plus  large 
que  le  premier ,  qui  eft  allongé.  Tous  deux  font  d'une  cou- 
leur fauve,  à  l'exception  de  leurs, yeux,  qui  font  noirs. 
Mais  ce  qui  conftitue  la  principale  différence  de  ces  deux 
efpéces  ,  c'eft  que  les  étuis  de  la  première  font  ftriés  ré- 
gulièrement ,  au  lieu  que  ceux  de  la  féconde  n'ont  que  des 
petits  points  irréguliers. 

j8.  ALTICA ^.zi^vz. 

Linn.fdun.fuec.  n.  îjï-  MordcUa  flava. 

Linn.fyfi.  nat.  edit.  10  ,  p.  373  ,  n.  40.  Chryfomela  faltatoria  ,  corpore  flavef- 
cente,  p«dibus  teftaceis. 

L!  altife  jaune. 

■Longutur  I  I  ligne.     Largeur  i  ligne. 

La  différence  de  grandeur  me  feroit  prefque  douter  que 


DES     Insectes.  25*1 

cet  infe^le  fut  le  même  que  celui  que  M.  Linnarus  a  voulu 
dcligner ,  fi  tout  le  rerte  n'étoit  femblable.  Tout  le  corps 
tle  notre  efpéce  efl:  jaune.  Cette  couleur  efl  plus  pâle  fur 
le  corcelet ,  l'i  tête  &  les  "étuis  ;  6c  plus  fauve  aux  pattes  , 
aux  antennes  &  fur  le  delfous  du  corps:  les  yeux  feuls  fonç 
bruns.  Cet  infeâe  eftaffez  commun  dans  les  jardins. 

[ip.  A  L  T  I  C  A  elytris  paUldc-jlavis  i  capite  nigro. 

La  paillette. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Ce  petit  infeÊle  eft  noir  en  delTous  :  fa  tête  eft  de  la 
même  couleur  ;  mais  fes  étuis  ,  fon  corcelet ,  la  bafe  de 
fes  antennes  &  fes  pattes ,  à  l'exception  des  cuifTes  pofté- 
rieures  ,  font  d'une  couleur  jaune  pâle  ,  imitant  la  couleur 
de  la  paille.  Les  points  ,  dont  fes  étuis  font  chargés  ^  font 
irréguliers,  &  ne  forment  aucunes  ftries.  On  trouve  fou-; 
vent  cet  infede  dans  les  jardnis. 

GALERUCA  Chryfimda.  Linn. 

LA    GALERUQUE. 

Antennes  iihlque  œquales ,  Antennes  d'égale  grolTeuc 
articiUis Jubglobojls .  par-tout ,  à  articles  prefque 

globuleux. 

Thorax  inœqualis  ^  fcaber^  mar-        Corcelet  raboteux  &  bordé. 
ginatus. 

Les  deuxcarafteres  que  nous  donnons  ,  &  qui  confiftent 
dans  la  forme  des  antennes  &  du  corcelet  de  ce  genre, 
fuffifent  pour  le  diftinguer  de  tous  les  autres  genres  de 
cet  ordre,  &  en  particulier  de  celui  de  la  chryfomeley 
dont  il  approche  le  plus.  Les  antennes  de  cette  dernicre 
Vont  en  groiliffant  vers  le  bout,  au  lieu  que  celles  delà 
galeruque  font  par- tout  d'égale  groffeur  :  de  plus,  elle 
a  le  corps  plus  allongé  que  la  chryfomele,  qui  eft  tout-àr 
fait  hémifphérique, 

liij 


s.$2  Histoire    abrogée 

Les  larves  de  ces  infedes  font  allongées ,  &  ont  fix  pat- 
tes ,  qui  font  dcailleufes ,  ainfi  que  leur  téte.On  les  trouve 
fur  les  feuilles  de  plufieurs  arbres.  Mais  il  y  en  a  une  fin-« 
guliere,  qui  vit  dans  l'eau  ^  c'eft  celle  de  la  galeruque 
aquatique.  Cette  larve ,  qui  eft  noire  ,  fe  trouve  fur  les 
feuilles  à\i  potamogeton  ,  dans  le  fond  même  de  l'eau.  Sou- 
vent en  tirant  ces  feuilles  de  l'eau  dansl  certain  tems  de 
l'année  ,  on  les  trouve  toutes  chargées  des  ces  infedes  , 
qui  les  dévorent.  Quoique  tirées  de  l'eau ,  ces  larves  ne 
font  point  mouillées.  Il  paroît  qu'il  tranfpire  de  leur  corps 
quelque  matière  graffe,,  qui  ne  permet  pas  à  l'eau  de  s'y 
attacher ,  de  même  que  les  plumes  des  canards  &  autres, 
oifeaux  aquatiques  ,  font  enduites  d'une  efpéce  d'huile, 
qui  les  empêche  d'être  mouillées  par  l'eau  dans  laquelle 
ces  oifeaux  vivent  ordinairement. 

il,    GALERUCA    atro-fujca  j  elytris    Ilneis   tribus 
elevads  ,piinclis  numerojis.  Planch.  ^  ,  tîg.  6. 

Linn,  faun.  fuec.  n.  413.  Chyfomela  atra  ,  punftis  excavatis  contiguis. 
Linn.fyjL  nat.  edit.  10  ,  p.  j6?  ,  /!.  2.  Chryfomela  ovata  atra  punâata  ,  antfîï; 
nis  pedibufque  nigris. 

'La  galeruque  brunetti. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Cette  efpéce  eft  par-tout  d'un  brun  noir ,  tantôt  plus  J 
tantôt  moins  foncé.  Ses  antennes  compofées  de  onze  arti- 
cles ,  comme  celles  de  tous  les  infedes  de  ce  genre  ,  éga- 
lent environ  la  moitié  de  fon  corps.  Sa  tête  eft  prefque 
quarrée,  avec  les  yeux  faillans.  Son  corcelet  eft  aufli 
quarré  j  avec  des  bords  faillans  ,  une  imprelïîon  ou  finuo- 
fité  au  milieu  ,  &  des  enfoncemens  fur  les  côtés ,  ce  qui 
rend  ce  corcelet  inégal  &  raboteux  ;  il  eft  de  plus  chargé 
de  beaucoup  de  points.  Les  étuis  un  peu  allongés  en  font 
pareillement  chargés,  &  ont  chacun  quatre  lignes  longi- 
tudinales élevées  ,  dont  les  deux  qui  font  les  plus  proches 
de  la  future,  font  plus  marquées  &  plus  apparentes.  Cet 
infede  eft  affez  commun  dans  les  prés. 


DES      I  N  S  E  C  T  E  Si  2^^ 

3SI.  B.  Galeruca,  fufca ,  elytris  lineis  ehvatis  interruptisi 

Celle-ci  eft  une  variété  de  la  précédente ,  à  laquelle 
elle  reflemble  tout-à-fait  pour  la  figure  ,  la  forme  ôc  la 
grandeur  ;  elle  n'en  diffère  que  par  fa  couleur,  qui  eft  d'un 
brun  moins  foncé  ,  ôc  par  les  lignes  élevées  des  étuis  ,  qui 
font  interrompues  en  plufieurs  endroits ,  ce  qui  forme  plu- 
fieurs  points  longs.' 

■  a.  G  A  L  E  R  U  C  A.Jangidneo  -  rubra. 

^La  gaUruque  fangiùne. 

Longueur  i  f  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

Tout  le  delfous  de  cette  galeruque  eft  noir ,  &  le  deflus 
efl.  d'un  rouge  couleur  de  fang.  Sa  tête  &  fon  corcelct  ont 
des  filions  ou  enfoncemens  longitudinaux.  Ses  yeux  font 
noirs,  ôc  le  corcelet,  ainfi  que  les  étuis,  font  patfemés 
de  petits  points.  Cet  infede  approche  beaucoup  pour  la- 
forme  des  précédens, 

N.  B.  Il  y  a  une  variété  de  cette  efpéce  plus  petite  d'un 
bon  tiers ,  ôc  d'une  couleur  rouge  plus  foncée,  du  refte"" 
tout-à-fait  femblable.' 

5.  GALERUC  Kpaliida  ,  thorace  nigro  variegato  j  cly-\ 
tris  fafcùs  duabus  longimdinallbus  nigrls, 

L.a  galeruque  à  Bandes  de  Porme. 

Longueur  z  ,  j  lignes.    Largeur  1  f  ,  2  lignes. 

On  trouve  communément  fur  l'orme  cet  infede,  qui 
varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Sa  forme  eft  affez  allon- 
gée, comme  celle  de  tous  ceux  de  ce  genre.  En  defîbus 
il  eft  noir  ,  avec  les  pattes  d'une  couleur  jaunâtre  pâle. 
Le  delfus  eft  de  la  même  couleur  jaune.  Ses  yeux  font 
noirs,  ôc  il  y  a  au  milieu  de  fa  tête  une  petite  tache  noire.- 
Le  corcelet ,  qui  eft  renfoncé  tranfverfalement  dans  fon 
înilieu;  a  trois  taches  noijres;  une  au- milieu^plus  allongée  ^ 


'^<;-^  Histoire    abrégiée 

&  deux  autres  rondes ,  une  fur  chaque  coté.  Enfin  chaque 
étui  a  une  bande  noire  affez  large  vers  fon  bord  extérieur^ 
outre  une  autre  petite  &  courte  que  ion  rencontre  fou- 
vent  vers  le  haut  de  1  erui ,  plus  intcrieuremeiit.  Les  feuil- 
les de  l'orme  font  quelquefois  toutes  rongées  &  piquées 
par  les  larves  de  cet  infede.  On  y  rencontre  aulli  en  grande 
quantité  leurs  œufs  ,  qui  font  blancs,  oLlongs  ,  pointus 
par  le  haut  &  rangés  par  bandes  affez  feirées,  qui  forment 
des  groupes  fur  ces  feuilles. 

4.  GALERUCA  palllda  ,  thorace  nigro  variegatoy 
elytris  luiicoloribus  palLdis. 

^JLa  galenique  aquatique. 
Longueur  i  lignas.     Largeur  i  j  ligne. 

Il  y  a  très-peu  de  différence  entre  cette  efpéce  ôc  la  pré- 
cédente. La  feule  que  j'aie  obfervée  ,  ceft  que  fes  étuis 
font  d'une  feule  couleur  jaunâtre  &  paie  ,  fans  avoir  de 
bandes  longitudinales  noires.  On  trouve  cette  galeruque 
au  bord  de  l'eau ,  fur  le potamogeton.  La  larve  qui  la  pro- 
duit vient  fur  les  feuilles  de  cetje  plante ,  dans  l'eau  même  : 
elle  eft  toute  noire.  ^.  ^ 

5".  GALERUCA  mgra ,  thorace  eiy  tri/que  luteo'llvlHlsi 

La  galeruque  grifette. 
Longueur  i  f  lignes.     Largeur  1  §  ligne. 

Elle  reffemble  encore  beaucoup  aux  deux  précédentes. 
Sa  tête  efl  noire  ,  ain(i  que  le  deffous  de  fon  corps  &.  fes. 
antennes  ,  dont  cependant  la  bafe  eft  un  peu  jaunâtre.  Les 
pattes  ont  aufli  une  pedte  teine  de  jaune  à  leur  extrémi- 
té. Le  corcelet  eft  pâle  ,  varié  de  quelques  points  noirs 
rangés  tranfverfalement ,  comme  dans  la  galeruque  de 
l'orme. Les  étuis  font  pâles,  d'une  feule  couleur,  &  parfe- 
més  de  points ,  ainfi  que  le  corcelet.  On  trouve  cette  gaJe*- 
ruque  fur  le  bouleau. 

<Si  GALERUCA  nlgro'violacea. 


6es    Insectes;  ayj 

La  gaUruque  violette. 

Longueur  j  lignes.  Largeur  i  §  ligne. 

Ce  joli  animal  eftd'un  violet  foncé,  plus  noir  en  def? 
fous  &  plus  clair  en  deffus.  Il  rcflemble  par  la  couleur  à 
la  chryfomele  du  faule  ,  mais  il  en  diffère  par  le  caractère 
jÔc  la  grandeur.  Sa  tête  eft  quarrée  ,  ôc  Tes  yeux  font  fail- 
ians.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié  du 
corps.  Son  corcelet  eft  bordé ,  un  peu  quarré ,  avec  un  lé- 
ger fillon  dans  fon  milieu:  fes  étuis  ont  aufïi  des  rebords. 
Ils  font  chargés  de  points,  ainfi  que  le  corcelet.  Je  ne  con- 
nois  point  la  larve  de  cette  galeruque. 

CHRYSOMELA. 

L  A     C  HRY  S  OM  ELE. 

Antennes  a  hafiad  apicem  Antennes  plus  groiïes  vers 
crefcentes ,  articuLis  globojis.    le  bout,  à  articles  globuleux. 

Thorax  œqualis  marginatus.  Corcelet  urà  &  borde. 

Les  couleurs  brillantes ,  dont  font  parées  plufieurs  efpé- 
ces  de  chryfomeles ,  fur  lefquelles  on  croit  voir  reluire 
i'or  &  l'airain  ,  ont  fait  donner  à  ce  genre  le  nom  qu'il  por- 
te ;  mais  fon  caradere  n'avoit  point  été  affez  examiné  juf- 
qu'ici ,  enforte  que  l'on  rapportoit  à  ce  genre  plufieurs  in- 
feûes  qui  en  différent  beaucovp.Deux  caractères  cependant 
peuvent  faire  fûrement  diftinguer  les  chryfomeles  des  au- 
tres infectés  ,  qui  en  approchent.  Le  premier  conlifte  dans 
la  forme  de  leurs  antennes ,  qui  vont  en  augmentant  de 
groffeur  vers  le  bout,  ôc  dont  les  articles  font  courts  & 
prefque  ronds.  Le  fécond  fe  tire  de  leur  corcelet ,  qui  efl 
uni ,  large  ôc  bordé  fur  fes  côtés.  On  peut  ajouter  à  ces 
caraderes  une  troifiéme  marque  ,  mais  qui  neft  pas  à  beau- 
coup prèi  aulfi  effentielle ,  c  eft  la  forme  du  corps  de  ces 
infectes ,  qui  font  ordinairement  hémifpiiériques.  Il  y  a 


2f  ^  Histoire     abrégée 

cependant  une  efpéce,  c'eft  la  dernière  de  ce  genre  Jqm 

n'a  point  cette  forme,  &  qui  eft  de  figure  allonge'e. 

Les  larves  de  ces  infe£les  ont  en  général  un  corpsovaley 
un  peu  allongé,  mol ,  à  la  partie  antérieure  duquel  font 
fix  pattes  écailleufes  ,  ainfi  que  la  tête.  Une  de  ces  larves 
s'efi:  changée  chez  moi  en  chryfalide  ,  dans  laquelle  la 
chryfomele  eft  reftée  informe  &  a  péri  :  peut-être  cet  in- 
fefte  at-il  befoin  de  faire  fa  transformation  dans  la  terre. 
Quant  à  l'infette  parfait ,  outre  fa  forme  arrondie  ôc  les 
autres  caraâeres  que  nous  avons  rapporrés  ci-deffus  ,  fes 
pattes  méritent  encore  une  attention  particulière  ;  elles 
font  toutes  terminées  par  des  pieds  ou  tarfes  compofés  de 
quatre  articles,  qui  tous  ont  en  deflous  des  efpéces  de 
pelottes  brunes  ou  fauves ,  beaucoup  plus  fenfibles  que 
dans  h  plupart  des  autres  infedes.  AulTi  les  articles  des 
tarfes  font-ils  larges  ôc  applatis. 

Parmi  les  efpéces  que  renferme  ce  genre  ,  plufieurs 
font  très-belles  ;  mais  on  doit  fur-tout  admirer  la  chryfo" 
mêle  à  galons  ÔC  Parlequin  do?'è ,  (\viy  iont  ornées  des  plus 
riches  couleurs.  Ces  deux  efpéces,  aini;  que  plufieurs  au- 
tres ,  ont  encore  un  autre  ornement ,  qui  ne  paroît  que 
lorfque  ces  infedes  volent  :  c'eft  la  couleur  de  leurs  ailes, 
qui  font  d'un  tr.cs  beau  rouge.  Une  autre  efpéce  ,  c'eft 
l'avant-derniere  ,  eft  remarquable  par  une  aurre  particula- 
jité;elle  n'a  point  d'ailes  fous  fes  étuis,  ôc  de  plus,  les 
deux  étuis  font  réunis  ôc  n'en  forment  qu'un  feul.  On  fent 
<îu'un  infede  ainfi  conformé  n'avoitpas  befoin  d'aîleS;  qui 
lui  feroient  devenues  inutiles. 

Les  efpéces  du  genre  des  chryfomeles  font  : 

ï.  CHRYSOMELA.  nigro - cœrulea  ,  elytris  ruhris 
apice  nigris.  Linn.Jaun.juec.  n.  4.28. 

''L'mn.fy[l.  nat.  eiit.  10  ,  p.  370  ,  n.  20.  Chryfomela  populi.  . 

■Merlan,  inf.  14.  t.  17. 

Alhin.inf.éi.f.C. 

J^a  grande  chryfomele  rouge  à  corcdét  bleui 
ILon^ueur  j ,  6  lignes.     Largeur  4  lignes. 

.Cette 


b  E  s   TnS  E  C  T  E  s.  2^7 

Cette  efpéce  eftune  des  plus  grandes.  La  forme  de  fon 
corps  eft  ovale  &  arrondie.  Sa.  tête  &  fon  corcelet  font  d'un 
bleu  un  peu  verdâtre.  Tout  le  delTous  du  corps  eft  de  Ja  mê- 
Ine  couleur ,  ainfi  que  les  pattes.  Ses  antennes  font  noires  , 
compofées  de  onze  articles,  qui  vont  fenfiblement  en 
grolliffant.  Il  y  a  fur  le  corcelet  deux  foflettes  ou  impref- 
iions  oblongues  pofe'es  fur  fes  côtés.  Les  étuis  font  rou- 
ges ,  avec  un  peu  de  noir  à  leur  pointe  inférieure.  Leur 
bord  eft  élargi  &  embrafle  le  corps.  On  trouve  cet  infede 
fur  le  peuplier ,  dont  fa  larve  ronge  &  mange  les  feuilles. 
Souvent  on  voit  ces  feuilles  toutes  rongées  ôcdifféquées, 
à  l'exception  des  nervures  ,  que  laifle  cet  animal.  Cette 
larve  eft  très-puante ,  &  lorfqu'onla  touche;  il  tranfude  de 
fon  corps  une  efpéce  d'huile  jaunâtre. 

'N.  B.  Eadem  elytris  omnino  riibris. 
La, petite  chryjomele  rouge  ci  corcelet  bleiC, 

Longueur  3  lignes.     Largeur  1  lignes. 

Cette  variété  eft  plus  petite  d'un  tiers  :  fon  corcelet  eff 
d'un  bleu  un  peu  plus  vif,  &  elle  n'a  point  de  taches  noi- 
res à  l'extrémité  de  fes  étuis  ;  du  refte  elle  eft  parfaite- 
ment femblable  à  la  précédente  ,  tant  pour  fa  forme  6c 
fes  couleurs  ,  que  pour  fa  larve  &  l'endroit  où  on  la 
trouve. 

2.  CHRYSOMELA  viridi-œnea.  ,  elytris  nibicun* 
dis  ,  punclis  Jparjîs. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  4'-7.  Chryfomela  viridi  -«nea  ,  elytris  rubicundis. 
Linn.  fyjl.  nac.  eàit.  10  ,  y.  370  ,  n.  18.  Chryfomela  ovata  ,  thorace  aurato  j 
elytris  rufis, 

%a  chryfomele  rouge  à  corcelet  doré. 

Longueur  3  §  lignes.     Largeur  z  -5  lignes. 

Cette  chryfomele  en  delTous  eft  d'un  vert  bronzé.  Sa 
tête  &  fon  corcelet  font  d'une  couleur  br.ilante  cuivreufe 
&  dorée.  Ses  étuis  font  d'un  rouge  terne  de  couleur  de 
jbrique  ,  parfemés  de  points  placés  irrégulièrement.  Les 

Tome  I,  _K,k 


2jS  Histoire     ABRécÉE 

ailes  qui  font  fous  ces  étuis  font  rouges  ^  les  antennes  feur 

les  font  noires. 

3.  CHRYSOMELA  nigra  ,   elytris  ruhris  jlriads  \ 

Jliiis  punclatls. 

La  chryfomele  rouge  à  corcelet  noir. 

Longueur  2,  5  lignes.     Largeur  i  5  ligne. 

Tout  fon  corps  eft  noir  )  à  l'exception  de  fes  étuis  qui 
font  rouges.  Sur  ces  étuis  font  des  flries  longitudinales  de 
points  très-régulieres.  Le  corcelet  eft  lifle  ,  mais  peu  bril- 
lant. 

4,.  CHRYSOMELA  ni5ra  ,  e/ytro  Jlngu/o  macu/is- 
qid/ique  nlgris.  Liiin,  faïui.  fuec.  n.  I35'4. 

La  chryfomele  rouge  à  points  noirs, 

Longueur  3  lignes.     Largeur  z  lignes. 

Les  antennes  de  cette  belle  efpéce  font  rouges  à  leur 
bafe  ,  noires  à  leur  extrémité  &  de  la  longueur  du  corce- 
let. La  tête  eft  noire.  Le  corcelet  cft  rouge  y  mais  fa  partie 
poftérieure  qui  touche  les  étuis  eft  noire.  Cette  marque 
noire  n'eft  qu'au  milieu  &  n'eft  pas  égale  dans  toute  fa 
longueur ,  car  fes  extrémités  font  plus  larges.  L'écufTon  eft 
auffi  noir.  Les  étuis  affez  lilfes  &  luifans ,  ont  chacun  neuf 
ftries  longitudinales  compofées  de  points.  Ils  font  rouges 
avec  cinq  taches  noires  fur  chacun  ,  fçavoir  trois  taches 
rangées  longitudinalenient  fur  le  bord  extérieur  de  l'étui^ 
&  deux  proche  la  future.  Le  deflbus  du  ventre  eft  noir  & 
les  pattes  font  rouges.  Cette  chryfomele  fe  trouve  fut 
le  faule. 

5 .  C  H  R  Y  S  O  M  E  L  A  /o/^  violacea. 

Linn.f)Jl.  nat.  edit,  10  ,  y.  36?  ,  n.  8.  Chryfomela  ovata  violacea  alis  rubris, 

La  chryfomele  violette. 

Longueur  3  7  lignes.    Largeur  3  lignes. 

Cette  efpéce  eft  grande  ;  bien  ronde  ,  &  par-tout  d'un 


DES     Insectes.  a^p 

beau  violet  :  elle  eft  lifie  &  pelle  en  deiïus  :  fes  aîies 
qui  font  cachées  fous  fes  étuis ,  font  rouges. 

6.  CHRYSOMELA  cœmlea ,  thorace  riolaceo, 
La  chryfomde  bleue  à  corcelet  violet. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  \  lignes. 

Elle  eft  toute  d'un  bleu  noirâtre  ,  à  l'exception  du  corce- 
let qui  eft  violet.  Ce  dernier  eft  très-lifle  &  brillant  :  les 
étuis  font  d'une  couleur -plus  matte  &  pondues  irréguliè- 
rement. Les  aîles  fous  les  étuis  font  rouges  &  les  an- 
tennes noires. 

N.  B.  Eadzm.  thorace  nigro - violaceo'. 

Le  corcelet  de  cette  variété  eft  plus  noir  &  plus  foncé: 

7.  C  H  R  Y  S  O  xM  E  L  A  /o/a  nigra, 
ha  chryfomele  noire  à  aiLs  rouges. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  2.  lignes. 

Elle  eft  toute  noire  ,  fes  aîles  feules  qui  font  cachées 
fous  fes  étuis  ,  font  rouges  :  les  étuis  font  pondues. 

8.  CHRYSOMELA    nigro-cœraUa  ,   elytris  atris 
punctatis  ,  margine  exteriore  rubro.  Pianch.  4. ,  fig.  7. 

Ijnn.  jyji.  nat.  edit.  lo  ,  p.  371  ,  n.  2.6.  Chryfomela  ovata  nigra  ,  elytris  mar- 
gine languineis. 

\La  chryfomele  noire  à  bordure  rouge. 

Longueur  5  lignes.    Largeur  4  lignes. 

Elle  eft  ovale  &  aftez  large.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font 
bleus  ,  ainfi  que  le  delTous  de  fon  corps  ,  ce  qui  femble  la 
rapprocher  de  la  première  efpéce.  Elle  lui  reflemble  enco- 
re par  une  impreftion  qu'on  remarque  fur  les  côtés  du  cor- 
celet ,  qui  le  rend  comme  bordé.  Mais  les  étuis  font  d'un 
noir  foncé  ,  chargés  de  points  ,  qui  les  font  paroître  cha- 
grinés. Ils  font  bordés  fur  les  côtés  jufqu'au  bas  dune 

Kk  ij 


2^6  Histoire    'ÀBRécéE 

bande  aflez  large  d'un  rouge  clair.  Les  ailes  font  rougeS. 

On  trouve  dans  les  bois  ce  joli  infefte. 

^.  CHRYSOMELA  idgro-cœrulea  ,   elytris  lucid'ts^ 

punclatis  ,  margine  extenore  6C  anteriore  rubris, 

La  chiyfomele  bleue  à  bordure  rouge.. 
Longueur  3  f  lignes.    Largeur  3  lignes. 

Il  y  a  beaucoup  de  reflemblance  entre  cette  efpéce 
&  la  précédente  :  elle  eft  aflez  arrondie.  Tout  fon  corps 
eft  d'une  couleur  bleue  foncée.  Sa  tête  ,  fon  corcelet  &  fes 
étuis  font  chargés  de  petits  points.  Ces  derniers  font  lui- 
fans  &  ne  font  point  noirs  comme  dans  la  précédente 
efpéce,  mais  de  la  même  couleur  que  le  refte  du  corps,  & 
de  plus  ils  ont  une  large  bordure  rouge  ,  non-f'^ulement 
fur  les  côtés  ,  mais  en  devant  à  leur  jonÊtion  avec  le  cor- 
celet. J'ai  trouvé  cet  infefle  une  feule  fois  à  Bondy ,  dans 
une  prairie  près  de  la  forêt  ;  il  étoit  à  terre  dans  le  gazon. 
Je  ne  connois  point  fa  larve. 

!io.  CHRYSOMELA  viridi  -  cœrulea,  Linn.  faun, 
fiiec.  n.  41p. 

'ASl.  Upf.  i73(< ,  p.  17  ,  n.  I.  Cliryfomela  viridi-cœrulea  nitida. 
Linn.  fyji.  nat.  edit.  i  o ,  p.  3  é?  ,  «,  4,  Chryfomela  ovata  viridis  nitida ,  antennis 
pedibuique  concoloribus. 

Le  grand  vertubleu. 
Longueur  4  lignes.    Largeur  3  lignes. 

Ce  bel  infe£le  eft  ovale  &  fort  convexe.  Sa  couleur  eff 
par-tout  d'un  beau  vert  glacé  d'un  peu  de  bleu -ce  qui  pro- 
duit de  très-beaux  reflets.  Il  n'y  a  en  tout  que  fes  yeux  qui 
foient  jaunâtres.  Son  corcelet  eft  échancré  en  devant  à 
l'endroit  de  la  tête.  11  eft  parfemé  ,  ainfl  que  les  étuis  , 
de  petits  points  qui  ne  fe  touchent  pas  &  qui  font  quel- 
ques ftries  ,  mais  peu  régulières.  On  trouve  cette  chryfo- 
niele  fur  le  gakopjîs  ,  le  lamium ,  la  mentke  ôc  les  autres 
plantes  labiées. 


DES    Insectes.  ^iSi 

[il.  CHRYSOMELA  virUis  niddai  thorace  antice 
cequall ,  elytris pone  condguis,  Linn.faun.fiiec,  n,  ^21, 

^La  chryfomele  dorée. 

Longueur  2. ,  3  lignes.   Largeur  i  f ,  i  lignes.' 

,12.  CHRYSOMELA  viridis  nidda  )  thorace  andcâ 
excavato  yfafcus  elytrorum  longituduialibiis  cœruieis, 

Linn.  fciun,  fuec.  n.  410.  Chryfomela  viridis  nitida  ,  thorace  antice  excavato» 
jLinn.fyJl.  nat,  edit.  10 ,  p.  369  ,  /z.  J.  Chryfomela  jenea. 

Le  pedt  vertiibleu. 

Longueur  2  |  lignes.    Largeur  1 1  ligne. 

Je  joins  ces  deux  efpéces ,  qui  ont  beaucoup  de  reflem- 
blance  entr'elles  ,   ainfi  qu'avec  l'efpéce  lo  :  elles  font 
aflez  ovales  ,  la  première  paroît  feulement  un  peu  plus 
allongés  :  toutes  deux   font   par- tout  d'un  beau  vert 
doré  ,  ôc  ont  le  corcelet  &  les  étuis  parfemés  de  points. 
Quant  aux  différences  qui  fe  rencontrent  entr'elles  ,  la 
'dernière  a  le  corcelet  affez  échancré  en  devant  ,  au  lieu 
que  l'autre  l'a  plus  uni  :  les  points  de  celle-ci  font  plus  fer- 
rés fans  former  aucunes  llries ,  ceux  de  la  dernière  font  un 
peu  plus  éloignés  &  forment  quelques  ftries.  Enfin  la 
différence  la  plus  remarquable  à  la  première  vue,  c'eft  que 
iz  première  efpéce  eil  toute  du  même  vert ,  au  lieu  que 
<îans  l'autre  le  vert  doré  eft  entrecoupé  par  une  bande  d'uft 
Jbeau  bleu  qui  fe  trouve  le  long  de  chaque  étui  au  milieu  ^ 
outre  la  future  longitudinale  de  ces  étuis  qui  efl  de  la 
inême  couleur  ,  ce  qui  divife  tout  le  deffus  des  étuis 
€n  fept  bandes  ou  raies  longitudinales  ,  dont  quatre  font 
d'un  vert  doré  ,  &  trois  bleues^  audi  un  peu  dorées.  On 
trouve  ces  deux  infedes  fur  les  plantes  labiées  avec  la 
dixième  efpéce.  Les  aîles  de  ces  deux  chryfomeles  font 
rouges. 

(1.5.   CHRYSOMELA  viridis  nidda  ,  Jlriis  decem 
-    f^preis ,  puncloriim  duplici /erie  divifis.-' 


2^2  Histoire    AB^ècÉÉ 

La  chryfomele  à  galons. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  j  lignes. 

Ce  magnifique  infedte  eft  ovale.  Son  corps  en  defTous 
eft  d'un  vert  doré  ,  ainfi  que  fa  tête  ôc  fon  corcelet ,  qui 
n'ont  aucuns  points  &:  font  très-lilTes.  On  voit  fur  la  tête  ÔC 
aux  deux  côtés  du  corcelet,  quelques  taches  d'un  r-  ug& 
cuivreux  :  mais  ce  qu'il  y  a  de  plus  beau  dans  cet  infecte  y 
ce  font  fes  étuis.  Le  fond  de  leur  couleur  eft  d'un  vert 
brillant.  Ce  vert  eft  entrecoupé  par  dix  bandes  longitu- 
dinales d'un  beau  rouge  cuivreux  très-éclaiant  ;  il  y  en  a 
cinq  fur  chaque  étui.  Entre  chacune  de  ces  bandes  il  y 
a  deux  rangées  de  points  en  ftries  qui  font  fur  la  bande 
verte  &  forment  comme  un  galon  ,  tandis  que  la  bande 
cuivreufe  eft  très-lifle.  Pour  voir  encore  mieux  toute  la 
beauté  de  cet  animal ,  il  faut  le  regarder  avec  la  loupe.  On 
le  trouve  ,  comme  les  précédens  ,  fur  les  plantes  labiées. 
Ses  ailes  font  rouges. 

14.  CHRYSOMELA  aurea  ,  fa/cils  caruUis  ,  eu* 
preifliiie  altérais  ,  funélls  inordinatis. 

U arlequin  doré. 

Longueur  }  j  3  |  lignes.     Largeur  r  ,  i  f  lignes. 

Cette  chryfomele  approche  infiniment  de  la  chryfomelt 
àgalons.  Chacun  de  fes  étuis  a  quatre  belles  bandes  longi- 
tudinales d'un  rouge  cuivreux  ,  entrecoupées  par  autant 
de  bandes  bleues  ,  &  fur  les  bords  des  unes  &  des  autres 
font  d'autres  bandes  d'un  vert  jaune  &  brillant  fort  étroi-, 
tes.  Cet  affemhlage  produit  les  plus  belles  couleurs.  Le 
corcelet  eft  pareillement  couvert  de  trois  bandes  cuivreu- 
fes  5  entrecoupées  par  quatre  bandes  bleues  ,  bordées  aufli 
de  jaune  un  peu  vert.  La  tête  eft  ornée  des  mêmes  cou- 
leurs. Le  deiTous  de  l'infetle  ,  fes  antennes  ôc  fes  pattes 
font  de  couleur  violette  ,  en  quoi  il  diffère  de  l'efpéce 
précédente  :  mais  leur  principale  différence  confifîe  en  ce 
que  dans  celle-ci  les  étuis  font  chargés  de  points  irré- 


DES    Insectes;  2  ^3' 

guliers  ,  au  Heu  que  dans  la  ehryfomele  à  galons ,  il  y  a  des 
liries  fuigulieres  bien  marquées.  Les  ailes  de  cette  ehryfo- 
mele font  rouges.  On  la  trouve  dans  les  ejadroits  arides  ôç 
élevés. 

i^.    CHRYSOMELA  fupra  ruhro  -  cupna  ,  înfri^ 
nigra  nitens. 

Ha  ehryfomele  hriquetée. 

Longueur  4  f  lignes.    Largeur  3  Ugnts» 

Je  ne  fçais  fi  cette  ehryfomele  feroît  celle  que  M.  Lin- 
nceus  a  voulu  défigner  ,  n°.  ^zô  du  Taun.  Suecic.  fous 
le  nom  de  Chryfomela  anei  coloris.  La  nôtre  en  deffoua 
eft  d'un  noir  verdâtre  &  bronzé  :  fa  tête  efl  d'un  vert  doré, 
&  fon  corcelet  eft  d'un  rouge  cuivreux  fort  brillant.  Ses 
étuis  font  d'un  rouge  brun  un  peu  bronzé  ,  que  jie  ne  puis 
mieux  comparer  qu'à  ces  médailles  de  bronze  antique  ,  à 
qui  le  tems  a  fait  acquérir  une  efpéce  de  vernis.  Son  cor- 
celet ,  ainfi  que  fes  étuis,  font  parfemés  de  petits  points  , 
qui  forment  quelques  ftries  irréguliéres.  Les  ailes  que 
cachent  ces  étuis,  font  d'un  beau  rouge.  Cet  infe6te  a  été 
trouvé  autour  de  Paris ,  mais  comme  il  m'a  été  donné ,  je 
ne  puis  dire  fur  quelle  plante  il  fe  trouve, 

N.B.W  y  ■&  une  autre  variété  de  cette  efpéce ,  qui  n'en 
diffère  qu'en  ce  que  le  corcelet  eft  de  la  même  couleur 
que  les  étuis  :  du  refte  elles  font  toutes  deux  abfolument 
femblables. 

il  5.  CHRYSOMELA  nigra ,  elytris  cœruleo-viridi-^, 

eus  ,  thorace  ,  pedibus  ântennarumque  bajî  riifis, 
Reaum,  inf.  tom.  3  ,  t.  î  , /.  1 8. 
La  cfiryfomele  verte  à  corcelet  rouge. 

Longueur  i  | ,  i  §  Ugne.     Largeur  i  ligne. 

:  Le  corps  de  cette  ehryfomele  eft  noir  :  fa  tête  eft  d'un 
noir  verdâtje  ;  ainfi  que  fes  antennes  dont  la  bafe  eil 


'B.'64  Histoire    X  b  r  if  g  é  e 

rougeâtfe.  Son  corcelet  eft  large  &  de  couleur  rouge.  Ses 
étuis  font  verdâtres  ,  un  peu  bleus ,  parfemés  ,  ain(i  que 
le  corcelet,  de  petits  points  ferrés.  Les  pattes  font  rouges, 
à  l'exception  des  tarfes  qui  font  no'rs.  J  ai  trouvé  cette 
chryfomele  fur  la  mauve  ,  la  guimauve  &:  les  autres  plan- 
tes malvacées. 

[ij.  CHRYSOMELA  nigro  -purpurea  ,  punclis  excOr. 
vatisjlriata.  Lina.Jaun  Juec.  n.  -jiy. 

Ri7;  90,  n.  f. 

Ad.  Upf.  i7}6  ,  p.  19  ,  n.  3.  Attelabus  cœruleus  nitidus  oblongiurculus  ,  fubtu^ 

niger. 
Linn.f)JI.  nat.  edit.  10  ,  p.  169  ,  n.  7.  Chryfomela  betulx. 
E.ofel,  inf.  vol.  1.  Scarab.  terreftr.  clafT.  3.  tab.  i, 

La  chryfomch  bleue  du  faille. 
Longueur  1^,1  lignes.     Largeur  1  5  '  7  lignes 

La  larve  qui  produit  cet  infe£te  ,  reflemble  beaucoup 
à  celle  des  coccinelles.  Sur  chacun  de  fes  anneaux  il  y  a 
une  ba.ide  de  petites  pointes  qui  font  paroître  cette  larve 
comme  hérifl'ée.  Lorfqu'on  examine  ces  pointes  à  la  loupe  t 
on  voit  qu'elles  font  un  peu  velues  à  leur  extrémité  ,  ôc 
il  en  fuinte  un  peu  d'humeur.  On  trouve  fouvent  les  feuil- 
les du  faule  &  celles  du  bouleau  toutes  chargées  en  deifous 
de  ces  petites  larves  qui  rongent  le  parenchyme  des  feuil- 
lues ,  fans  toucher  aux  nervures  &  à  la  pellicule  fupérieure. 
Lorfqu'elles  veulent  fe  métamorphofer ,  elles  s'attachent 
fortement  à  la  feuille  par  l'extrémité  poftérieure  de  leur 
corps,  &  reftent  immobiles  &  comme  arrondies  pendant 
une  quinzaine  de  jours.  Au  bout  de  ce  tems ,  la  peau  de 
cette  efpéce  de  chryfalide  fe  fend  vers  le  corcelet,  &  on 
en  voit  Ibrtir  linfeâe  parfait,  ou  la  chryfomele.  Celle  -  ci 
eft  affez  arrondie  ,  de  couleur  pourpre  imitant  la  couleur 
de  violette,  quelquefois  bleue  ou-verdâtre,  rarement  noi- 
re ,  car  fa  couleur  varie  beaucoup.  Sa  tête  ,  fon  corcelet  ÔC 
fes  étuis  font  chargés  d'une  infinité  de  petits  points ,  qui 
regardés  à  la  loupe  ,  paroilfent  former  fur  les  étuis  des 
curies  aflez  régulières.  On  trouve  pendant  une  partie  de 

l'été  I 


DES    Insectes.  z6^ 

Vété.  beaucoup  de  ces  infedes  fur  les  faules  &  les  bou- 
leaux. 

;.i8.  CHRYSOMELA  mbra ,  thorace  punciis  duohiis 
ni  gris  ,  cohoptrorum  fiitura  iiigra» 

'La  cfiryfomeU  à  fiitiire  noire, 

l,ongu<:ur  \  \  ligne.     L.irgeur  \  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  noire  en  deflbus  avec  les  pattes 
fauves  ;  en  delTus  elle  efl.  rouge.  A  la  bafe  du  corcelet ,  il 
y  a  deux  points  noirs  qui  touchent  aux  étuis.  La  jon£tion 
des  deux  étuis  forme  aufTi  une  future  noire  ,  leur  bord 
intérieur  fe  trouvant  de  couleur  noire.  Sur  chaque  étui  il  y 
a  onze  flries  longitudinales ,  formées  par  des  points  rangés 
régulièrement ,  à  l'exception  néanmoins  de  deux  ftries  fut 
le  milieu  de  chaque  étui  ,  qui  ne  font  pas  régulières  &  fe 
confondent  eafemble.  Les  yeux  de  i'infede  font  noirs. 

[ip.  CHRYSOMELA  atro-purpurea  ^  elytris  coadui, 
nads  j  alis  nidlis. 

Linn.  fiiun,  fuec.  n.  f9j.  Tenebrio  atra  ,  coleoptris  pone  rotundatis  ,  ma^ 

xillis  proniinentibuf. 
Linn.  Jjjt.  nat.  edit.  lo  ,p.  418  ,  n.  i4.  Tenebrio  caraboïdes. 
Frifch.  germ.  13  ,  p.  27  ,  t.  21. 

La  ckryfomele  à  un  Jeul  étui.  1 

Longueur  3,6,7  lignes. 

Quoique  M.  Linnccus  faffe  de  cet  înfe£te  un  ténébrîon  j 
c'cft  cependant  une  vraie  chryfomele  j  qui  a  tous  les 
carafteres  des  efpéces  de  ce  genre.  Ses  antennes  ,  fes  pat- 
tes avec  les  petites  éponges  bien  marquées  ,  enfin  jufqu'à 
fa  forme  arrondie  ;  tout  le  rapproche  des  chryfomeles.  Ce 
petit  animal  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Les  plus  pe- 
tits font  ordinairement  les  mâles,  &  les  plus  gros  font  des  fe- 
melles. Les  uns  ôc  les  autres  font  d'un  noir  foncé ,  fouvent 
un  peu  violet ,  plus  matte  dans  les  femelles  ,  &  plus  lui- 
fant  dans  les  mâles.  Le  corcelet  eft  large  ,  un  peu  pJus 
(étroit  vers  fa  bafe.  Les  pattes  ont  leurs  petites  éponges. 

Tome  L  L  i 


26^  Histoire    abri?g]^e 

jaun: très  :  mais  ce  qui  cara£l:drife  cet  infede ,  c'efl:  que  fes 
étuis  font  réunis  enfeinble  ,  &  ne  forment  qu'un  feul  four- 
reau ,  dont  le  rebord  extérieur  embraffe  le  corps  &  fous 
lequel  il  n'y  a  point  d'aîles.  Cette  particularité  avoit  fait 
ranger  cet  infeâe  parmi  les  ténébrions  j  mais  s'il  falloir  y 
avoir  égard  ,  on  devroit  auffi  ranger  dans  le  même  genre 
plufieurs  charanfons ,  &  des  bupreftes  dans  lefquels  elle  fe 
trouve.  Cette  chryfomele  fe  rencontre  communément 
dans  les  jardins  &  les  bois.  Sa  larve  habite  fur  le  caille-lait 
dont  elle  fe  nourrit. 

20.  CHRYSOMELA  oblonga  nigra ,  clytrorum  lineis 
duabiis  longitudinalibus  luteis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  438.  Chryfomela  nigro-snea  ,  elytrorum  lineis  duabui 
luteis. 

La  chryfomele  a  handes  jaunes. 

Longueur  z  f  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Cette  chryfomele  diffère  de  toutes  les  autres  j  en  ce 
qu'elle  eft  très-allongée  :  en  deffous  elle  eft  noire  ;  mais  fes 
cuiffes  font  bariolées  de  jaune  un  peu  brun.  Sa  tête  eft 
toute  noire.  Son  corcelet  eft  large  ,  quarré  ,  noir,  avec  des 
rebords  jaunes  fur  les  côtés  ,  &  parfemé  de  points  pofés 
irrégulièrement.  Ses  étuis  font  longs  ,  avec  des  ftries  de 
points  bien  marquées.  Ils  font  iiffes  ,  &  fur  chacun  il  y 
a  deux  bandes  longitudinales  jaunes  ,  fçavoir  une  au  bord 
extérieur  ,  &  une  approchant  du  bord  intérieur  :  entre  ces 
deux  dernières  bandes  ,  eft  la  future  noire  des  étuis.  Les 
deux  bandes  jaunes  communiquent  &  fe  joignent  enfem- 
ble  par  le  bas.  Les  antennes  vont  en  grcfhflant  par  le  bout 
&  font  de  la  longueur  du  corcelet.  On  trouve  cet  infede 
(dans  les  prés. 

M  Y  L  A  B  R  I  S. 

LE     M  Y  L  A  B  R  E. 
Ariunncefcnfim  crefcentes,      Antennes  plus  greffes  vers 


DES    Insectes.  2,^1 

artlculis hamijphœncls,  ro/~   le  bout  ^  à  articles  Infmifphé- 
tro  brevi piano  iiijlderites.        riques ,  pofées  fur  une  trom- 
pe courte  ôc  large. 

Antinnuliz  quatuor  in  extremo  Quatre  antennules  à  l'extrémité 
roflri.  de  la  trompe. 

Le  mylabre  femble  tenir  le  milieu  entre  le  genre  précé- 
dent &  les  deux  fuivans  ;  fon  caradere  approche  de  celui 
des  uns  &  des  autres.  Ses  antennes  reflemblent  à  celles  de 
la  cbryfomele  ,  étant  plus  grofles  vers  le  bout,  ôc  compo- 
fe'es  d'articles  hémifphériques  un  peu  triangulaires  ,  mais 
elles  font  pofées  fur  une  efpéce  de  trompe  ,  qui  ne  diffère 
de  celle  des  genres  fuivans  ,  qu'en  ce  qu'elle  eft  large 
&  courte.  Un  autre  carattere  ,  c'eft  que  la  bouche  de  l'in- 
fefte  &  les  quatre  antennules  qui  l'accompagnent ,  font 
pofées  à  l'extrémité  de  cette  trompe.  On  peut  encore  à 
ces  cataderes  en  ajouter  un  moins  effentiel ,  c'eft  la  forme 
des  étuis  qui  font  prefque  ronds  &  fi  courts  ,  qu'ils  laif- 
fent  toute  la  partie  poftérieure  de  l'infede  à  découvert.  Je 
ne  connois  point  les  larves  de  ces  infedes  qu'on  trouve 
affez  communément  fur  les  fleurs. 

1.  MYLABRIS  fufccL ,  cinereo  -  nebidofa  ;  ahdomlnis 
aplce  cruce  alba.  Pianch.  -j  ,  lig.  ^. 

'Le  mylabre  à  croix  blanchi. 
Longueur  z  lignes.   Largeur  i  ligne. 

Ses  antennes  font  de  la  longueur  du  tiers  de  fon  corps. 
Leurs  fept  derniers  anneaux  vont  en  groiriffant.  Elles  font 
placées  devant  les  yeux  ,  fur  une  efpéce  de  petite  avan- 
ce ,  ou  trompe  platte  &  courte  ,  au  bout  de  laquelle  font 
les  antennules.  Ses  yeux  font  aflez  faillans.  Le  corcelet  eft 
large  &  uni  fans  rebords.  Les  étuis  ont  des  ftries  longitu- 
dinales affez  ferrées.  Ils  font  courts  &  laifTent  au  moins  le 
quart  du  ventre  à  découvert.  Tout  l'infede  eft  brun  ,  mais 
chargé  par  endroits  d'un  duvet  cendré  qui  forme  fur  le. 

Llij 


2^8  H  I  s  T  0  I  R  E     *A  Ë  R  ï  G  f  E 

corcelet  6c  les  étuis  des  taches  nébuieufes.  L'écuïïbn  &  le 
bout  du  corcelet  qui  y  touche ,  font  ordinairement  plus 
blancs.  Le  bout  du  ventre  qui  déborde  les  étuis,  cft  d'un 
gris  blanc  avec  deux  taches  noires  ,  une  de  chaque  côté  , 
ce  qui  partage  le  blanc  en  trois  raies  qui  fe  coupenr  & 
ferment  une  efpéce  de  croix  d'autant  plus  remarquable  y 
que  l'extrémité  des  étuis  eft  brune.  Les  cuifles  de  linfeiSle 
ont  chacune  une  petite  appendice  en  forme  de  dent  ou 
d'épine.  On  trouve  ce  petit  animal  fur  les  fleurs. 

-2.  M YL ABRIS  totafafca, 

^Le  mylabre  brun. 

Longueur  }  lignes.     Largeur  i  f  Ugne^ 

Cette  efpéce  approche  fi  fort  de  la  précédente ,  que  je 
penferois  volontiers  qu'elle  n'en  eft  qu'une  variété  :  néan- 
moins outre  la  groffeur  &  la  couleur  qui  font  différentes  , 
on  peut  encore  les  diftinguer  par  un  autre  endroit ,  ce  qui 
m'a  engagé  à  les  féparer  :  c'eft  que  dans  cette  efpéce 
les  étuis  couvrent  prefqu'entiérement  le  ventre ,  ce  qui  ne 
fe  remarque  pas  dans  les  deux  autres  efpéces  de  ce  genre, 
où  les  étuis  font  fort  courts  :  du  refte  elles  fe  reffemblent 
pour  la  forme  ,  les  antennes  ,  la  tête  ,  le  corcelet ,  les 
cuifles  qui  ont  une  petite  dent  ou  épine  latérale  ,  &  les 
ftries  des  étuis  ,  qui  dans  leurs  enfoncemens  font  ponc- 
tuées :  feulement  le  ventre  ne  déborde  point  les  étuis  ,  ÔC 
on  ne  voit  point  fur  le  corps  cette  efpéce  de  duvet  blan- 
châtre qu'on  appercoit  dans  l'efpéce  précédente.  Cet  in- 
fede  m'a  écé  donné  ôc  je  ne  connois  point  fa  larve. 

3.  MYLABRIS  nigra  }  ahdomine  albo  fericço^ 

Lz  mylabre  fadnê. 

Longueur  i  ligne.    Largeur  |  lignes 

Ce  petit  infefle  eft  tout  noir  &  luifant.  Ses  étuis  font 
ftriés  ôc  fouvent  chargés  d'un  petit  duvet  foyeux  &  un 
peu  blanc.  Le  ventre  déborde  ces  étuis  ,  &  eft  beaucoup 


DES      I  N  S  E  C  T  E  SV  2^P 

plus  chargé  du  même  duvet ,  qui  le  fait  paroître  blanc. 
Cet  infeâe  fe  trouve  fur  les  fleurs  très-communément. 

RHINOMACER.  CunuUoJinn, 
LE    B  E  C  M  A  R  E. 

Antennœclavatx  intégra  f.  Antennes  en  mafle  touteS 
Xojlro  lôngo  infidélités,  droites ,  pofées  fur  une  lon- 

gue trompe. 

On  voit  par  le  cara£lere  que  nous  donnons  de  ce  genre  , 
(8c  celui  que  nous  donnerons  du  genre  fuivant ,  que  ces 
deux  genres,  le  becniare  &  le  charanfon^  approchent  beau- 
coup l'un  de  l'autre  :  auiïi  ne  les  aurions-nous  pas-féparés-, 
fi  le  genre  des  charanfons  n'eût  pas  déjà  été  furchargé  d'un 
grand  nombre  d'efpéces.  Tous  deux  ont  leurs  antennes 
avec  une  extrémité  fort  grofle  ,  formant  une  efpéce  de 
jnafle  ,  en  quoi  ils  différent  déjà  du  genre  précédent  ;  tous 
deux  ont  leurs  antennes  pofées  fur  une  trompe  fouvent 
fort  longue  ,pi  quelquefois  afiez  fine.  Mais  ces  antennes 
dans  le  becmare  font  toutes  droites  ôc  leurs  articles  font 
prefque  tous  auiïi  longs  les  uns  que  les  autres  ,  au  lieu  que 
les  antennes  du  charanfon  font  coudées  &  ployées  dans 
leur  milieu  ,  &  que  leur  première  moitié  eft  prefque  toute 
formée  d'une  feule  pièce  beaucoup  plus  longue  que  les 
autres.  Au  bout  de  la  trompe  (ur  laquelle  les  antennes  font 
.pofées ,  on  obferve  les  mâchoires  de  l'infede  qui  font  fort 
petites  ,  ôc  qui  ne  font  point  accompagnées  de  quatre 
antennules  comme  dans  le  mylaWe.  Quant  aux  larves 
'&  aux  chryfalides  des  becmares ,  elles  font  précifément  les 
mêmes  que  celles  des  charanfons ,  que  nous  détaillerons 
dans  un  inftant.  Les  efpéces  de  ce  genre  font  : 

.1»  RHINOMACER  corpore  angujlo  longo  niger-y 
thorace  fa/ciis  quatuor  albicantibus, 

%.e  hecmare  levrette. 
Longueur  j.  lignes.    Largeur  f  ligrie. 


jtyo  Histoire     abrogée 

Ce  becmare  eft  très  -  allongé.  Sa  grandeur  varie  un  peu. 
Sa  trompe  eft  de  la  longueur  de  fon  corcelet.  Ses  étuis  ont 
des  ftries  longitudinales  formées  par  des  rangées  de  points. 
Tout  l'infeiSle  eft  noir  :  feulement  on  voit  fur  fon  corcelet 
quatre  raies  longitudinales  blanchâtres  ,  formées  par  des 
petits  poils  ,  fçavoir  deux  fur  le  dos  du  corcelet ,  &  une  de, 
chaque  coté.  J'ai  trouvé  cet  infede  fur  les  chardons, 

2.  RHINOMACER  tams  riridl -fericeus. 
Le  becmare  vert. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  ^  lignes^ 

Ce  bel  infe£te  eft  par-tout  d'un  vert  doré.  Sa  trompe  efi: 
de  la  longueur  de  fon  corcelet  &  fort  dorée.  Sa  tête  &  fon 
corcelet  font  verts  ,  quelquefois  dorés  ,  chargés  de  petits 
points.  Les  étuis  qui  font  de  la  même  couleur  ôc  de  forme 
un  peu  quarrée  ,  font  chargés  de  points  qui  forment  des 
ftries  affez  ferrées ,  mais  peu  régulières. 

3.  RHINOMACER  vlridl'aur.Jtus  ^fubtus  nigro* 

violaceus. 

[Le  becmare  dore'. 

^Longueur  2  lignes.     Largeur  1  f  ligntl 

Cette  efpéce  reifemble  affez  à  la  précédente.  Le  deflbuS 
de  fon  corps  eft  d'un  noir  violet  ;  fes  antennes  &  fes  pattes 
font  aulfi  noires.  Le  delfus ,  fçavoir  la  trompe  ,  le  corcelet 
&  les  étuis  font  d'un  beau  vert  doré.  Ces  derniers  font 
.chargés  de  ftries  formées  par  des  points  :  parmi  ces  infec- 
tes ,  il  y  en  a  quelques-uns  ,  qui  ont  de  chaque  côté  du 
corcelet  une  épine  latérale  drelfée  en  devant  &  fort  aiguë  : 
mais  cette  pointe  n'eft  pas  conftante  &  ne  fe  trouve  pas 
dans  tous. 

4.  RHINOMACER  niger ,  elytrls  rubris  ',  caplts 
thoraceque  auras  ,  probofcide  longitudine  fere  corporis» 

Le  becmare  doré  à  étuis  rouges. 

longueur  i  ^»  î  lignes.    Largeur  f  i  lignei 


DES    Insectes.  '271' 

La  grandeur  des  individus  de  cette  efpéce  varie.  Les 
petits  font  les  mâles  ,  &  les  gros  les  femelles.  Ces  der- 
nières portent  une  trompe  de  la  longueur  de  leur  corps,  les 
autres  l'ont  moins  longue  d'un  grand  tiers.  Les  uns  &  les 
autres  ont  la  trompe  ,  les  pattes ,  les  antennes  ôc  le  deflbus 
dii  corps  noirs ,  les  étuis  rouges  avec  des  ftries ,  ôc  la  tête 
ainfi  que  le  corcelet  d'un  bronzé  rougeâtre  ôc  un  peu  obf- 
cur.  Souvent  les  étuis  vus  à  la  loupe  paroifTent  un  peu 
velus. 

5.RHINOMACER  fuhvUlofus  cœruUus. 
'Le  hecmare  bleu  à  poil. 

Longueur  i ,  1 1 ,  1 1  lignes.     Largeur  f  >  i  j  i  ^  ligne. 

Ce  becmare  varie  finguliérement  pour  la  grandeur  6c 
même  pour  les  couleurs  ,  enforte  qu'on  feroit  tenté  d'en 
faire  plulieurs  efpéces.  La  plupart  font  par-tout  d'un  bleu 
foncé  noirâtre  uniforme  ,  tandis  que  quelques-uns  ont  le 
corcelet  d'un  vert  affez  brillant  :  du  refle  ,  tous  vus  à 
la  loupe  ,  paroiflent  couverts  de  petits  poils  aflez  drus  : 
tous  ont  une  trempe  allongée  de  la  longueur  du  quart 
de  leur  corps  ,  fur  le  milieu  de  laquel'e  font  pofées  les 
antennes.  Tous  enfin  ont  les  étuis  quarrés  ôc  allez  forte- 
ment ilriés.  Cet  infede  fe  trouve  fur  les  fleurs. 

<r.  RHINOMACER  nigro-fufcus ,  glaber ,  punclato^ 
Jlrlatus. 

Le  hecmare  noirjlrié. 

Il  y  a  peu  de  différences  entre  cette  efpéce  ôc  la  précé- 
dente, il  eft  vrai  quelle  eft  parfiiitement  lifTe  ôc  qu'on 
n'apperqoit  fur  fon  corps  aucuns  petits  poils  ,  mais  fa 
forme  eft  la  même.  Les  étuis  ont  aulli  des  ftries  formées 
par  des  points.  Quant  à  îa  couleur ,  elle  eft  par-tout  d'un 
brun  noir  ôc  aflez  foncé  ;  quelquefois  le  noir  eft  un  peu 
bleuâtre  ôc  luifant.  Cet  infede  fe  trouve  avec  le  précé-; 
dent. 


ij2  Histoire   ABRiïGfÈ 

7.  RHINOMACER  nigro  -  vlridefcens  ;   ohlongus  , 
Jlriatus. 

Le  becmare  allongé. 

Longueur  1  j  ligne,     L.irgeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  diffère  beaucoup  de  la  plupart  des  précé-î 
dentés  :  premièrement  elle  efl:  petite  ,  aUongée  ,  enforte 
que  l'animal  ,  loin  d'avoir  une  forme  quarree  ,  efl  fort 
étroit.  Sa  couleur  efl  uniforme  ,  noire  ,  bronzée  d'un  peu 
de  vert,  ou  plutôt  feinblable  à  l'iris  de  lacier  qui  a  paflé  au 
feu  :  de  plus  les  firies  longitudinales  de  fes  étuis  font 
unies ,  ôc  ne  font  point  formées  par  des  rangées  ce  points  ^ 
ce  qui  fait  une  diftinttion  fpécilique  très -marqué.  Cet 
infe£le  fe  trouve  fur  les  fleurs  des  plantes  ombelliferes. 

8.  RHINOMACER  fubglobofus ,  niger  ^  Jlriatus  l 
femorlbus  riifis. 

Le  becmare  noir  à  pattes  fauves. 

Longueur  i  ligne.    Largeur  3  ligne. 

Ce  petit  infe£le  efl  de  la  groffeur  d'une  puce.  Sa  trompe 
fine  &  aiguë  efl  prefque  de  la  longueur  de  fon  corps.  Ses 
étuis  ont  des  ftries  éloignées  &  diflintles ,  ôc  font  renflés  , 
enforte  que  le  corps  a  une  figure  ronde  un  peu  ovale.  Tout 
l'animal  efl  d'un  noir  liiifant ,  à  l'exception  des  cuilTes  qui 
font  rougeâtres.  On  le  trouve  fur  les  fleurs. 

p.  RHINOMACER  fubglobofus  ,  villofus ,  niger  i 
,,  .  -pedibus  elyttifque  rufs. 

i 

Le  becmare -puce. 

Longueur  }  ligne.     Largeur  |  ligne. 

Cet  infeÊle  efl  encore  plus  petit  que  le  précédent.  I! 
a ,  comme  lui ,  le  ventre  affez  renflé ,  ôc  le  devant  du  corps 
éfilé.  Sa  trompe  affez  fine  ,  efl  plus  longue  que  fon  cor- 
celet  ;  fa  tête  efl  noire ,  ainfî  que  fon  corcélet  :  fes  pattes  ÔC 
ffes  étuis  font  bruns.  Ces  étuis  font  flriés.  Tout  le  corps  eft 

couvert 


DES    Insectes.  275 

•couvert  de  petits  pvoi':.  Cet  animai  varie  pour  la  couleur  , 
qui  efl:  plus  ou  moins  claire.  J'en  ai  auffi  une  variété,  où 
les  ftries  des  étuis  font  moins  marquée.-;  :  p^ut-êtr.^  fait-elle 
une  efpéce  dificrente  ;  mais  cet  infetle  efl  fi  petit ,  qu'on 
n'y  peut  découvrir  de  caraderes  fpécifiques. 

'xo.RHINOMACER  niger, thorace eiy tri/que rubris y 
probofcidâ  longliudlne  capitis. 

Le  becmare  laque. 

Longueur  i  §  i  3  lignes.     Largeur  7514  ^igie. 

<2uant  à  la  forme  ,  cet  infecte  eft  arrondi  &  comme 
boffu.  Il  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Sa  trompe  eft 
large  &  courte  ,  égalant  feulement  la  longueur  de  la  tête. 
Tout  l'infede  efl:  noir  ,  à  l'exception  du  corcelet  &  des 
étais  qui  font  rouges.  On  voit  fur  ces  étuis  qui  font  liffes, 
quelques  flries ,  mais  peu  apparentes.  Il  y  a  une  certaine 
conformité  de  ligure  entre  cet  infeâe  &  le  gribouri  de 
la  vigne  ,  quoiqu'ils  pa roi  dent  très -différens  y  en  les  regar-^ 
dant  l'un  auprès  de  l'autre. 

11.   RHINOMACER  nlger  y  thorace  elytrîfqut 
rubris  .  capite  porte  elongato. 

Linn.  fdun.  fuse.  n.  ^76.  Curculio  niger ,  elytris  rubris  ,  capite  pone  elon-j 

gitO. 

t,inn.  lyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  387  »  n.  i-  Attelabus  niger  ,  elytris  rubris. 
jiâî.  Up]'.  1756  ,p,  15» ,  n,  4.  Necydalis  rubra  ,  capite  minimo  rubro, 

La  tête  écorchie. 

Longuïur  3  ligner.     Largeur  i  §  ligne. 

.j;  Cette  erpéce  efl:  la  plus  finguliere  de  ce  genre  ,  fur-tout 
pour  \-\  fi.'^ure  de  fa  tête.  Elle  paroît  d'abord  approcher  de 
la  précédente  pour  la  grandeur  ôc  les  couleurs  ,  elle  efl: 
feulement  ordinairement  un  peu  plus  grande.  Sa  trompe 
qui  efl:  greffe  &  courte  ,  n'égale  pas  la  moitié  de  la  lon- 
gueur de  fa  tête.  Les  auennes  pofées  fur  le  milieu  de 
cette  trompe  ,  font  auffi  affez  courtes  ,  &  ne  furpaffent 
guères  la  longueunde  la  tête.  Celle-ci  eu  longue  ôc  prefque 
Tome  I.  JM  m 


;274  Histoire     ABRécéE 

d'une  forme  triangulaire  allongée  ,  dont  la  pointe  tîen^ 
droit  au  corcelec ,  ôc  dont  la  baie  donneroit  naifTance  à  la 
trompe  ,  ayant  à  fes  deux  angles  les  deux  yeux.  Cette 
forme  de  tête  ,  dont  l'articulation  avec  le  corcelet  eft' 
comme  étrangle'e  ,  &  qui  va  enfuite  en  s'élargiflant  , 
la  fait  reffembler  à  un  fquelette  ,  ou  à  une  tête  écorchée. 
Le  defTous  du  corps  eft  noir  ,  ainfi  que  la  tête  ,  les  anten- 
nes ,  le  devant  du  corcelet ,  rdcuflbn  &  les  jambes.  Les 
cuifTes  ,  les  étuis  &  les  deux  tiers  poftérieurs  du  corcelet' 
font  d'un  beau  rouge.  On  voit  fur  les  étuis,  des  ftries  for- 
mées par  des  points.  Cet  infede  fe  trouve  fur  les  charmes 
dans  les  bois. 

CURCULIO. 

LE     CHARANSON. 

Aritennœ.  clavatœ  fractœ  ,  Antennes  en  mafle  >  cou- 
rojlro  longo  corneo  injldcii-  dt'es  dans  leur  milieu  jôcpo- 
tes.  fées  fur  une  longue  trompe. 

Familia.  i  ".  Femorthus  inermi-        Famille  i  °.  A  cuifles  fimples.  - 


-»  2".  Femoribus  dmiku-        • *  2.°-  A  cuifles  dentet 


latis.  lées. 

Le  caraftere  du  genre  des  charanfons ,  eft  un  des  plus 
aifés  à  appercevoir  du  premier  coup  d'œil.  Il  approche 
beaucoup  de  celui  du  becmare.  Ses  antennes  font  termi"^ 
nées  comme  celles  de  ce  genre  par  un  bout  plus  gros ,  for- 
mant une  efpécé  de  maffe  ,  ôc  elles  font  pofées  fur  une 
trompe  longue  ,  fouvent  élilée  :  mais  il  y  a  une  différence 
très-fenfible  entre  ces  deux  genres.  Les  antennes  du  bec- 
mare  font  droites  ,  &  compofées  d'anneaux  ou  articles 
prefqu'égaiix  entr'eux  ,  au  lieu  que  celles  du  charanfon 
font  coudées  dans  leur  milieu,  &  comme divifées  en  deux 
parties  ,  dont  la  première  ,  fçavoir  celle  qui  tient  à  la 
itrompe ,  eft  compofée  d'un  feul  article  très-long ,  qui  à  lui 


DES      InSECT-ES.  275- 

feul^gale  prefque  tous  les  autres.  Cette  différence  nous  a 
porté  à  réparer  le  genre  des  becmarcs  de  celui  des  charan- 
fo'is  ,  dont  les  efpéces  font  en  grand  nombre.  Nous  avons 
fait  plus  :  pour  faciliter  encore  la  connoiiTance  du  genre 
nombreux  des  charanfons  ,  nous  l'avons  divifé  en  deux 
familles.  La  première  comprend  ceux  de  ces  infedes  , 
dont  les  cuiffes  font  fimples  &  unies  ,  comme  dans  la  plu- 
part des  autres  infettes  :  dans  la  féconde,  font  renfermés  les 
charanfons  ,  qui  ont  à  _leurs  cuiffes  une  efpéce  de  pointe, 
ou  de  dent ,  une  appendice  épineufe.  Ce  caraftere  efl:  aifé 
à  appercevûir  &  nous  a  fervi  à  diftinguer  d'une  façon  natu- 
relle ces  infedes. 

Les  larves  des  charanfons  ne  différent  pas  de  celles  de 
•la  plupart  des  infedes  à  étuis.  Elles  reffemblent  à  des  vers 
allongés  &  mois  ;  elles  ont  en  devant  fix  pattes  écailleufes, 
&  une  tête  pareillement  écailleufe.  Mais  les  endroits  où 
habitent  ces  larves  &  leurs  métamorphofes ,  préfentent 
quelques  particularités.  Certaines  efpéces,  que  l'on  re- 
doute par  les  défordres  qu'elles  font  dans  les  greniers  , 
trouvent  moyen  de  s'introduire  dans  les  grains  de  bled, 
lorfqu'elles  font  encore  petites  :  c'eft-là  leur  domicile. 
Cachées  dans  le  grain,  il  eft  très- difficile  de  les  y  découvrir; 
elles  y  croiffent  à  leur  aife,  &  aggrandiflent  leur  demeure 
à  mefure  qu'elles  croiffent,  aux  dépens  de  la  farine  inté- 
rieure du  grain  dont  elles  fe  nourriffent.  Les  greniers  font 
fouvenr  défolés  par  ces  infedes  ,  qui  quelquefois  font  en 
fi  grand  nombre  ,  qu'ils  dévorent  &  detruifent  tous  les 
grains.  Lorfque  l'infede  ,  après  avoir  mangé  toute  la  fari- 
ne ,  eft  parvenu  à  fa  groffeur  ,  il  refte  dans  fintérieur  du 
grain  ,  caché  fous  l'écorce  vuide  ^  qui  fubfifte  feule  ,  il  s'y 
métamorphofe  ,  y  prend  l'état  de  chryfalide  ,  &  n'en  fort 
que  fous  la  forme  d'infede  parfait ,  en  perçant  la  peau 
extérieure  de  ce  grain,  dont  tout  le  dedans  eft  vuide.  On. 
ne  peut  guéres  reconnoître  à  la  vue  les  grains  de  bled  qui 
font  ainfi  attaqués  &  vuidés  par  ces  infedes  ;  ils  paroiffent 
extérieurement  gros  ôc  rebondis  j  mais  l'état  oli  le  charan- 

M  mi/ 


ii-fS  Histoire    a  b  r  if  g  é  e 

fon  les  a  mis ,  les  rend  beaucoup  plus  légers  ;  &  fi  ort  jettfe 
dans  l'eau  du  bled  attaqué  par  ces  infetlesj  tous  les  grains 
gâtés  nagent  au  deflus  de  l'eau  ,  tandis  que  les  autres 
tombent  au  fond.  D'autres  larves  de  charanfons  ne  font 
pas  auiTi  friandes  du  bled  ,  mais  elles  attaquent  plufieurs 
autres  graines  de  la  même  manière.  Les  fèves,  les  pois, 
les  lentilles ,  que  l'on  conferve  après  les  avoir  fait  fécher  ^ 
font  expofés  à  être  gâtés  par  ces  petits  animaux ,  qui  ron- 
gent 1  intérieur  de  ces  graines  ,  dans  lefquelles  ils  fe  font 
logés,  &  n'en  fortent  qu'après  avoir  ache\'é  leur  tranf- 
formation  ,  en  perçant  la  peau  extérieure  de  ces  mêmes 
graines.  C'eft  ce  que  l'on  peut  reconnoître  en  jettant  ces 
graines  dans  l'eau.  Celles  qui  furnagent ,  font  ordinaire- 
ment piquées  par  les  charanfons.  Quelques  autres  efpé- 
ces  fe  logent  dans  l'intérieur  des  plantes  :  les  tctes  des  ar- 
tichaux,  des  chardons,  font  fouvent  piquées  &  rongées  in- 
térieurement par  des  larves  de  charanfons  affez  grands. 
Une  autre  efpéce  plus  petite  ,  mais  {inguliere ,  perce  & 
mine  intérieurement  les  feuilles  d'ormes.  Souvent  pref- 
que  toutes  les  feuilles  d'un  orme  paroiffent  jaunes  ôc  com- 
me mortes  vers  un  de  leurs  bords  ;  tandis  que  tout  le  refte 
de  la  feuille  eft  verd.  Si  on  examine  ces  feuilles^  on  voit  que 
cet  endroit  mort  forme  une  efpéce  de  fac.ou  veficule.  Les 
deux  lames  ou  pellicules  extérieures  de  la  feuille,  tant  en 
deffus  qu'en  deffous,  font  entières  ,  mais  éloignées  &  fé-^ 
parées  l'une  de  l'autre  ,  ôc  le  parenchyme  qui  eft  entr'elles, 
a  éré  rongé  par  plufieurs  petites  larves  de  charanfons  , 
qui  fe  font  formé  cette  demeure  ,  dans  laquelle  on  les 
rencontre.  Après  leur  transformation ,  elles  en  fortent  en 
perçant  cette  efpéce  de  veficule  ,  &  il  en  vient  uncharan- 
fon  ,  qui  eu  brun ,  petit  ôc  difficile  à  attraper  ,  à  caufe  de 
l'agilité  avec  laquelle  il  faute.  Cette  propriété  de  fauter  ,^ 
qu'a  cette  feule  efpéce^  dépend  de  la  forme  ôc  de  la  lon- 
gueur de  fes  partes  poftérieures.  Nous  lui  avons  donné. 
le  nom  de  charan/bn  fauteur. 

Il  fcroit  trop  long  d'entrer  ici  dans  le  détail  des  diffé- 


"DES    Insectes.  2277 

tentes  efpëces  de  charanfons ,  qui  attaquent  prefque  tou- 
tes les  parties  de  plufieurs  plantes  :  nous  ne  pouvons  ce- 
.ppndant  nous  difpenfer  de  dire  encore  un  mot  des  cha.- 
lanfons  de  la  fcrophulaire.  Ces  petits  animaux  ,  ranigré 
ieur  grandeur  médiocre  ,  font  au  nombre  des  plus  jolies 
efpéces  de  ce  genre  ,  par  le  travail  fmgulier  de  leurs  étuis. 
JMais  ce  n'eff  pas  encore  ce  qui  les  rend  le  plus  remarqua- 
bles. Lorfque  leurs  larves,  après  avoir  rongé  les  feuilles 
^de  la  fcrophulaire  ,  font  parvenues  à  leur  groffeur  &  font 
çxêtesà  fe  traiTsformeir,  elles  forment  au  haut  des  tiges 
iirie  efpéie  de  veffie  à  moitié  tranfparenre  ,  dans  laquelle 
elles  s'enferment  ôc  fe  métamorphofent.  Cette  veflie  ron- 
^e  &  aflezdure,paroît  produite  par  une  humeur  vifqueufe, 
•dont  on  voit  la  larve  couverte.  Comment  linfede  peut* 
il ,  avec  cette  efpéce  de  glu  ,  former  cette  veiîcule  ron- 
<le  ?  C'eft  ce  que  je  n'ai  pu  parvenir  à  appercevoir.  J'ai 
ieulement  trouvé  les  larves  nouvellement  renfermées 
dans  cette  veûcule  ;  je  les  y  ai  vues  fous  la  forme  de  nym- 
phes ,  &  enfin  l'infecte  parfait  en  eft  forci  fous  mes  yeux; 
|Ces  veficules  font  de  la  groffeur  des  coques  qui  renfer- 
jment  les  graines  de  la  fcrophulaire,  6c  fouvent  mêlées  avec 
elles  ;  mais  on  les  diftingue  aifément  parleur  tranfparence 
&  leur  forme  ronde  ,  qui  diffère  du  fruit  de  la  fcrophulai- 
re, qui  fe  termine  en  pointe. 

Parmi  les  infedes  parfaits  que  renferme  ce  genre,  nous 
pourrions  en  faire  remarquer  plufieurs  qui  ont  différentes 
Çar.iculafiiés.  La  longue  trompe  du  charanjon  ttompene , 
les  écailles,  qui  recouvrent  les  étuis  de  plufieurs  efpéces, 
&  fur-tout  du  beau  charan/on  à  ècailks  vertes  &  dorées  y 
îe  défaut  d  ailes  du  charan/on  caitljanne ,  &  des  charan- 
fons  gris ,  dont  les  étuis  font  réunis  ôc  comme  fondés  en- 
femble  ,  enforte  qu'ils  n'en  forment  qu'un  feul  ;  enfin  les 
pointes  ou  épines  ,  qili  arment  le  corcelet  ou  même  les 
étuis  de  quelques-uns ,  font  autant  de  finguiarités  qui-fe- 
ront  décaillées  dans  l'examen  que  nous  allons  faire  des  ef^ 
péces  de  ce  genre. 


lyS  Histoire    àbriégèe 

Première      Famille^ 

\t.  CURCULIO  ai6o  nigroque  varias ,  prohofcide  p'ia^ 
niujculâ  carînatâ  ,  thoracis  longitudine.  Linii.' faun-, 
Jiiec.  n.  4.4.8.  Flanch.  4  ,  lig.  8. 

Frifch.  germ.  11,  p.  iz  ,t.  23  ,fg,  5.  Curculio  brevi-roflris. 
Le  charanfori  à  trompe  fillonnés. 

Longueur  6  lignes.     Largeur   •- lignes. 

La  trompe  de  ce  charanfon  eft  grofîe  j  de  la  longueut 
du  corcelet,  portant  un  fiilon  creux  en  defTus  dans  toute 
fa  longueur,  iille  cil  de  couleur  noire  ,  avec  des  bandes 
longitudinales  grifes.  Le  corcelet  eft  chagriné  ôc  parfemé 
de  points  noirs  élevés.  Le  fond  de  fa  couleur  eft  noir  , 
mais  il  eft  couvert  de  petits  poils  qui  le  font  parcître  gris  : 
de  plus  y  on  voit  fur  ce  corcelet  cinq  bandes  grifes  longi- 
tudinales plus  claires  que  le  refte  ,  une  au  milieu  ,  &  deux 
de  chaque  côté.  Les  étuis  font  pareillement  noirs  &  cha- 
grinés ,  mais  ils  paroiifent  gris  ôc  comme  nébuleux  ,  à 
caufe  des  petits  pcils  de  cette  couleur  qui  les  recouvrent» 
Les  patres  font  grifes  ,  ainfi  que  le  defîbus  de  l'animal.  Qm 
trouve  cet  infede  fur  les  arbres. 

2.  CURCULIO  totusfu/cus rugofusÀ 

Le  charanfon  ride'. 

Longueur  11  lignes.     Largeur  z  lignes. 

Ce  charanfon  eft  par-tout  de  couleur  brune.  Sa  trompe 
affez  grofte  ,  eft  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  &  les 
étuis  font  ridés  irrégulièrement;  il  y  a  cependant  fur  le 
bord  extérieur  des  étuis  ,  deux  ou  trois  ftries  longitudina-; 
les  élevées.  Cet  infette  fe  trouve  dans  les  prés. 

3.  CURCULI  Ofufco  -  nebulo/iis ,  thorace  fulcato\ 
elytris  JlriatLS. 

Le  charanfon  à  corcéletfdlonné. 

Longueur  3  Clignes,     Largeur  z  lignes. 


DES     Insectes.  ayp 

La  longueur  de  cet  infecte  eft  la  même  à  peu  près  que 
celle  du  précédent  ;  il  eft  feulement  un  peu  moins  allongé. 
Sa  trompe  eft  groffe  ,  quarrée  ,  fillonnée  en  deiïus  ,  ôc  de 
ta  longueur  du  corcelet.  Ses  yeux  font  noirs  &  fa  tête  bru- 
ne ,  avec  quelques  bandes  longitudinales  plus  foncées  en 
couleur.  Le  corcelet  eft  brun ,  fillonné  profondément.  Les 
étuis  font  bruns ,  chargés  de  taches  plus  claires  :  ils  ont  des 
ftries  larges  formées  par  des  points  enfoncés  aflez  grands, 
ce  qui  fait  paroître  ces  ftries  comme  noueufes.  Les  pattes 
ôc  le  deffous  du  corps  font  d'un  gris  plus  clair.  L'animal  n'a 
point  d'ailes  fous  fes  étuis.  Je  l'ai  trouvé  avec  l'efpéca 
précédente.  • 

';j.  C  U  R  C  U  Ij  I  O  oblongiis  j  elytris  villojo-cînereh  ; 
Jutura  nigra. 

1,'tnn- faun.fuec,  n.  m^.  Curculio  fufciis  oblofigus  ,  elytris  reiSîs  acumlnatisi 
Aâl.  Ûpf.  17^6  , p.  i6  ,  n.  I.  Curculio  acuminatus  Ipngus  fufcus. 

Le  charanfon  à  future  noire. 
Longueur  5  lignes.     Largeur  i  §  Ligne, 

Cet  infefte  eft  allongé  &  de  couleur  noire.  Sa  trompe 
eft  groffe  ,  de  la  longueur  du  corcelet ,  un  peu  évafée  par 
îe  boutôc  chargée  fur  fes  côtés  d'un  peu  de  gris.  Le  der- 
nier article  des  antennes  eft  un  peu  moins  gros  que  dans 
la  plupart  des  efpéces  de  ce  genre.  On  voit  fur  fon  corce- 
iet  quatre  bandes  longitudinales  grifes  un  peu  ondées  , 
deux  de  chaque  côté,  formées  par  des  petits  poils.  Les 
étuis  font  pareillement  d'un  gris  cendre,  excepté  le  long 
âe  la  future  du  miheu  ^  qui  eft  noire  ;  de  plus  ,  il  y  a  fur  la 
partie  grife  des  étuis  de  chaque  côté,  deux  taches  plus  obf- 
cures  ,  l'une  plus  haut ,  l'autre  plus  bas.  Ces  étuis  fe  ter-- 
minent  affezen  pointes  ,  &  ils  ont  des  ftries  de  points  qui 
fe  téuniffent  en  formant  des  angles  aigus, 

■5.CURCULI  O  fufcus ,  fulvo  maculatus'-,  eiytris 
Jlriatis  ,flriis  alteriiaùm  lûgro  maculans . 


iSo  Histoire   âbrïgéb' 

Le  charanfon  à  côtes  tachetées. 

Longueur  3  \  lignes.     Largeur  i  -jj  ligne. 

Le  deffus  de  cette  efpéce  efi:  d'un  brun  noirâtre  >  6c  1^ 
deffous  de  fon  corps  eft  fauve.  Sa  trompe  affez  grofle  efi 
un  peu  moins  longue  que  le  corcelet.  Celui-ci  a  trois  ban- 
des longitudinales  fauves.  Les  étuis  font  un  peuvelouiésy 
ôc  ont  cliacun  neuf  ftries  ponduées.  Les  efpaces  entre  ces 
flries  font  ponctue's  &  font  alternativement  noirâtres  ôC 
d'un  brun  clair.  Sur  ces  derniers  endroits,  font  des  taches 
noires  formées  par  un  duvet  court  de  cette  couleur.  La 
femelle  eft  un  peu  plus  greffe" que  le  mâle  ,  &  fa  couleur 
eft  plus  claire.  On  trouve  communément  cette  efpéce  dans 
les  lieux  arides  au  printems. 

6.  CURCULIO  ohlongiis  ,  fiifcus ,  thoracis  laterlbus. 
.  albldis ,  elytrisfirifitis  ,  punclo  a  Ibo, 

Le  charanfon  à  deux  points  blancs. 
Longueur  4  lignes.   Largeur   t  \  ligne. 

La  forme  de  cet  infeâe  eft  allongée.  Sa  couleur  eft  brune 
yn  peu  noirâtre.  S^  trompe  affez  forte  &  plus  groffe  à  fors 
extrémité ,  eft  au  moins  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui- 
ci  a  fur  cliacun  de  fes  côtés  une  raie  longitudinale  d'urt 
blanc  un  peu  fauve ,  formée  par  des  petits  poils.  Il  y  a  uri 
femblable  point  blanc  au  milieu  de  chaque  étui ,  &  quelH 
ques  poils  vers  le  bas ,  fur  les  côtés.  Ces  étuis  ont  des  flries 
formées  par  des  points  ,  qui  ne  font  pas  contigus. 

7.  CURCULIO  nigro-fufcus ,  thorace  lUrinque  fafclà. 
longitudinaii  j  elytris  duplici  tranfverja  citierea. 

Le  charanfon  à  deux  bandes  tranfrerfes. 

Longueur  9  lignes.     Largeur  4  lignes. 

En  deffous  ce  grand  charanfon  eft  de  couleur  cendrée  i 
en  deffus  ,  fa  tête  eft  noire.  Sa  trompe  eft  large  &  courte. 
§on  corcelet  eft  chagriné  de  couleur  noire  ,  avec  les  côtés 
.de  couleur  cendrée.  Ses  étuis  qui  font  noirâtres»  ont  pa- 
reillement 


'des     Insectes.  281 

teillemeiit  chacun  deux  bandes  grifes  nanfverfes  ;  la  pre- 
mière pofée  un  peu  plus  haut  que  le  milieu  de  l'étui,  pa- 
nachée dans  foa  milieu  par  différentes  taches  nuageufes  & 
noirâtres  ;  la  féconde  fur  la  partie  poftcrieure  de  ces  mêmes 
étuis.On  trouve  cet  infette  fur  les  chardons,  avec  le  fuivant. 

S.  CURCULIO  .niger,  Jlriatus ,  maculis  villo/o-* 
Ju/cis  mbulofus. 

Le  charanf'ori  tacheté  des  têtes  de  chardon, 

longueur  i  j  ,  4  lignes.    Largeur  i  i|  >  i  lignes. 

On  voit  que  la  grandeur  de  cet  infe£le  varie  beaucoup/ 
Le  fond  de  fa  couleur  efl:  d'un  brun  noir.  En  defious  ,  il  eft 
tout  couvert  de  petits  poils  gris,  courts  ,  qui  le  font  paroître 
gris  ,  quand  on  le  regarde  à  un  certain  jour.  En  delfus  ,  il 
eft  parfemé  d'un  grand  nombre  de  taches  d'un  gris  roux, 
formées  pareillement  par  des  petits  poils.  Les  mâles  en 
ont  plus  que  les  femelles ,  qui  font  plus  greffes  6c  plus 
noires.  La  trompe  eft  grofle  &  de  la  longueur  de  la  tête  ÔC 
du  corcelet.  Ce  dernier  eft  chagriné  &  les  étuis  font  firiés. 
La  larve  de  ce  charanfon  habite  dans  les  têtes  des  char- 
dons ôc  dans  celles  du  cir/Ium ,  qu'elle  ronge.  On  recon- 
noît  ces  têtes  lorfqu'elles  font  piquées  par  ces  infedes, 
parce  qu'elles  ont  un  endroit  noir  &  defféché.  Lorfque  la 
larve  eft  parvenue  à  fa  grolTeur ,  elle  fait  fa  coque  dans  ces 
jmêmes  têtes,  d'où  fort  l'animal  parfait. 

S?.   CURCULIO   /ziger  ,  thorace  punclato  j    elytris. 
alternatlmjlnatis  éC  punctatis. 

Le  charanfon  brode, 

Longueur  j  \  lignes.     Largeur  i  \  lignei 

Ce  charanfon  eft  noir,  &  refTemtle  à  la  première  vue  a 
beaucoup  d'autres  efpéces  de  ce  genre  ;  mais  fon  caraclere 
fpécifique  confifte  dans  les  ftries  de  fes  étuis.  Il  y  en  a 
neuf  fur  chacun  ,  &  entre  chaque  ftrie  fe  trouvent  deux 
rangées  de  points ,  qui  quelquefois  fe  confondent.  La 

Tome  /,  N  A 


sSf  -Histoire    ABRiÉofE 

trompe  eft  à  peu  près  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui-" 
ci  eft  long ,  ponâué ,  environ  de  la  longueur  des  trois 
quarts  des  étuis* 

,10.  CURCULIO  cinereus  y/quamojlis ,  alis carens\ 
élyirls  fit  lads. 

Linn.faun.  fuec.  n.  4fî'  Curculio  cinereus  ,  oblongus ,  elytris  obtu/îufculisi 
ii/?.  loq.  p.  394-  ,  n,  jo.  Scarabxus  fufcus ,  lanugine  incanus. 

JLe  charanfon  gris  ^  Jlriè  SC  fans  ailes, 

liOng-ieuT  2  f  ,  4  lignes.    Largeur  i  5- ,  2  ^  lignes. 

Cette  efpéce  eft  une  des  plus  communes  ,onIa  rencon- 
tre par-tout  dans  les  jardins  &  dans  les  bois.  Elle  varie 
aiî'ez  confidérablement  peur  la  grandeur.  Quant  à  fa  for-« 
me  ,  fa  trompe  eft  très  -  courte  ,  n'égalant  pas  la  longueur 
du  corcelet.  Son  corps  eft  aflez  renflé ,  rond  &  obtus  par  le 
bout.  Ses  étuis  font  larges  &  fe  recourbent ,  en  envelop- 
pant une  partie  du  ventre.  Cette  configuration  les  empê- 
che d'agir  ôc  de  fe  lever  :  auffi  n'en  eft-il  pas  bcfoin  ;  car  il 
n'y  a  point  d'aîles  fous  ces  étuis.  Le  corps  de  Tinfede  eft: 
brun ,  mais  il  eft  tout  couvert  d'écaillés  grifes  plus  ou  moins 
foncées,  qui  donnent  à  cet  animal  une  couleur  grife, 
comme  marbrée.  La  tête  &  le  corcelet  font  chagrinés ,  ÔC 
les  étuis  ont  chacun  dix  ftries  formées  par  des  rangées  de 
points. 

[11.  CURCULIO  ohlongus ,  totus  nlger ,  thoract 
punclato  )  elytris  fulcads. 

Le  charanfon  noir  a  filions» 

Longueur  2  lignes.   Largeur  7  ligne, 

La  couleur  de  cette  petite  efpéce  eft  noire  par-tout ,  à 
l'exception  des  pattes  ,  qui  font  un  peu  fauves.  Son  corce- 
let eft  pondue,  &  fes  étuis  ont  des  filions  profonds  formés 
par  des  points. 

[\2.  CURCULIO fquamofo - virldis ,  roflro  thorace 
breviorc  ;  pcdibus  rufis. 


DES    Insectes;  ^g j 

Linn.fxun.fuec.  n.  44).  Curculio  a;neo-fucus ,  roftro  thorace  breviore. 
/iôl.  Upf.  1736.  p.   16,   n.  2.  Curculio  acuminatus,  oblongiufculus ,  aeneo» 
fufcus. 

Le  charanfon  à  écailles  vertes  SC pattes  fauves. 

Longueur  i ,  3  ligms.    Largeur  ^  >  i  }  Hg'is- 

La  grandeur  de  ce  charanfon  varie  ;  en  général,  il  eft 
aflez  alJongé.  Sa  couleur  eft  brune ,  mais  tout  fon  corps  eft 
parfemé  de  petites  écailles  d'un  vert  bronfé  ,  ce  qui  le  fait 
paroître  d'une  couleur  très-brillante.  Ces  écailles  fe  déta- 
chent parle  frotement.'Les  pattes,  qui  quelquefois  font 
couvertes  des  mêmes  écailles  ,  font  d'une  couleur  plus 
claire  que  le  refte  du  corps.  Quant  à  la  forme,  la  trompe 
de  cet  infefte  eft  courte  &  n'égale  guéres  que  les  deux 
:tiers  du  corcelet.  Celui-ci  eft  chagriné  ,  &  les  étuis  ont 
chacun  environ  dix  ftries.  On  trouve  très -communément 
ce  charanfon  fur  les  arbres  &  fur  les  plantes. 

15. CURCULIO  ro/lro  thoracis  longltudlne  )  thorace 
tribus  jlrds  pallidiorihuSi 

Le  charanfon.  à  corcelet  rayé. 

Longueur  i  f  lignes.    Largeur  1  §  ligne. 

Cette  efpéce  approche  infiniment  du  charanfon  qu*a 
décrit  M.  Linnœus ,  n.  450  de  fa  Fauna  fuecica  ;  mais  la 
différence  de  grandeur,  jointe  à  celle  de  la  longueur  de  la 
trompe  ,  me  font  beaucoup  douter  que  ce  foit  la  même 
efpéce.  Quoi  qu'il  en  foit ,  le  mien  eft  par-  tout  de  la  mê- 
me couleur  grife  un  peu  fauve  ,  feulement  fes  yeux  &  les 
côtés  de  fa  trompe  font  noirs.  Son  corcelet  a  aufli  quatre 
bandes  longitudinales  brunes,  entrecoupées  par  trois  ban- 
des plus  claires.  Les  étuis  ont  chacun  neuf  ftries  _,  au  lieu 
♦ue  celui  de  M.  Linnacus  n'en  a  que  quatre  fur  chaque 
étui ,  ce  qui  fait  encore  une  nouvelle  différence.  On  trouve 
cet  infeûe  fur  les  arbres  &  les  buiffons.  Vu  à  la  loupe ,  il 
paroît  couvert  d'un  petit  duvet  de  poils. 

.0 

Nn  iji 


284  Histoire    a  b  r  i?  c  é  É 

;i4..    CURCULIO    rojlro    thorace  breviore ,  fquamîs 
nitendhus ,  thoracis  eljy  trorumque Jadis  longitudinahbus. 

Le  charanfoii  écaïlleux  à  bandes., 

Ijungusur  1  lign?s.     Largeur  j  ligne. 

On  feroit  d'abord  tenté  de  prendre  cet  infecte  pour  une 
fini  pie  var'été  d'.i  précèdent ,  mais  il  y  a  plufieurs  différen- 
ces f^cciiiques  qui  l'en  diftinguent.  Premièrement,  il  efl 
•plus  petit.  Secondement ,  fa  trompe  eft  greffe  &  courte  j 
égalant  à  peine  la  moitié  de  la  longueur  du  ccrcelet.  Trol- 
fiémement,  tout  l'animal  eft  brun,  mais  couvert  d'écailles 
un  peu  cuivreufes.  Ces  écailles  forment  trois  bandes  lon- 
gitudinales fur  le  corcelet ,  une  au  milieu  &  une  fur  cha- 
cun des  côtés.  Les  étuis  ont  des  ftries  de  points  ,  &  font 
auffi  couverts  d'écailles  ,  qui  forment  quatre  bandes  lon- 
gitudinales fur  chaque  étui  ,  mais  moins  diftin£les  que  fu* 
le  corcelet..  J'ai  trouvé  cet  infe£te  fur  les  fleurs, 

.1^.  CURCULIO rufas ifuhvillofus , capite nlgrlcantef 
rojîro  thorace  breviore. 

'Le  charanfon  grifette. 
Longueur  1  f  lignes.    Largeur  |  Ugnei 

Cette  petite  efpéce  eft  par-tout  d'un  roux  pâle  ,  à  Tex^ 
ception  de  fa  tête,  qui  eft  noirâtre.  Sa  trompe  eftgroffe 
&  courte  )  environ  de  la  moitié  de  la  longueur  du  corce- 
let. Celui-ci  eft  pointillé  irrégulièrement,  ainfi  que  la  tête. 
I_,es  étuis  ont  chacun  dix  ftries  longitudinales  formées  par 
'des  points.  Tout  l'animal  vu  à  la  loupe  ,  paroît  couvert  de 
poils  clair-femés. 

ii5.    CURCULIO  cœruleo  -  virîdis  nitens  ,  thorack 

punclato ,  elytris  Jlriatis. 
Tetiv-  ga\oph-  p.  77  ,n.  6,  Curculio  parvus  fplendide  viridij, 

Le  charanfon  fatifi- vert. 

longueur  i  f  ligne.    Largeur  §  ligni^ 


DE  s      InSE  C  TE  s.'  'aSj 

iLa  couleur  de  cet  infefte  varie  :  quelquefois  il  eft  d'un 
beau  vert  brillant. &  bronzé  ;  d'autres  fois  fa  couleur  eft 
plus  obfcure  &  bleuâtre.  Quant  à  fa  grandeur  &  fa  forme 
allongée  ,  il  approche  beaucoup  du  charanfon  brun  des 
bleds  j  feulement  fon  corcelet  n'eft  pas  fi  allongé.  Ce  cor- 
celet  eft  chargé  de  points  ,  &  les  étuis  font  ftriés.  La  cou- 
leur des  pattes  ôc  des  antennes,  eft  un  peu  plus  obfcure 
que  celle  du  refte  du  corps.  J'ai  trouvé  aflez  commune- 
iment  cet  infe£le  fur  les  plantes  crucifères  ,  au  printems. 

17.CURCULIO  oblonguS) niger; abdominejquamojo^ 
lateribus  albis, 

Lapleureuje. 

Je  foupçonneroîs  cet  infefte  de  n'être  qu'une  variété  diî 
précédent ,  fans  les  écailles  dont  fon  ventre  eft  chargé; 
il  a  la  même  forme  allongée  ,  la  même  grandeur,  fon 
corcelet  eft  de  même  pondue  ,  ôc  fes  étuis  chargés  de 
ilries ,  entre  chacune  defquelles  fe  trouve  une  rangée  de 
points.  Seulement  l'animal  eft  noir  &  luifant  :  fon  ventre 
eft  couvert  d'écaillés  blanches  ,  qui  étant  en  plus  grande^ 
quantité  fur  les  côtés ,  les  rendent  très-blancs. 

1^1 8.  eu  R  CUL  I  O  rufo-tejîaceus  oblongns ,  thoracâ 
elytrorumfere  longitudine.  Linii.  faun.  Jiiec.  /i.^62. 

ILinn.jyjl.  nat.  edit.  10,  f.  378  ,  n.  11.  Curculio  longi-roftris  piceus  oblon- 

gus ,  thorace  punâato  longitudine  elytrorum. 
ïl«;'.  inf.-p-  8  S.  Scaraba!iis  parvus  corpore  breviore  fordide  feu  obfcure  fulvus, 

probolcide  longa,  deorfum  arcuata. 

■Le  charanfon  brun  du  bled. 

Longueur  1  §  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Les  perfonnes  qui  ont  des  greniers  ne  connoiffent  que 
trop  ce  petit  animal ,  qui  fait  de  grands  ravages  dans  les 
bleds.  Toutf  infecle  eft  affez  allongé  ;  fa  trompe  eft  mince 
Ôc  longue.  Sa  couleur  eft  par-tout  d'un  brun  noirâtre;  fa 
tête  ôc  fon  corcelet  font  chargés  de  points  ,  ôc  fes  éfuis  ont 
•des  ftries  longitudinales  ^  dans  iefqueiles  h  loupe  fait  dé- 


a8(^  Histoire     abrégée 

couvrir  des  petits  points.  Ce  qui  fait  le  caraflere  fpëcifi-i 
que  de  cet  infette  ,  c'eft  fon  corcelet ,  dont.h  longueur 
égale  prefque  celle  des  étuis.  Cette  efpéce  approche  beau- 
coup, à  la  grandeur  près  ,du  grand  cbaranfon,,  que  donne 
le  ver  palmifte.  Il  dépofe  fes  œufs  dans  les  grains  de  bled.' 
C'ell-là  que  croît  fa  larve,  qui  ronge  la  farine  du  grain  6c 
n'en  laifTe  que  l'écorcc ,  que  l'animal  parfait  perce  pour  en, 
fortir  après  fa  transformation. 

ip.  CURCULIO  nifus  ^femoribus  pqfllcls  crajjiorl-i 
bus ,  elytris  rujvs. 

Le  char  an/on /auteur  hrun, 

20.  CURCULIO  rufus ,  femorihïis poJUcls  crajffiorii 
bus ,  elytris  maculls  quatuor  nigris. 

JJnn.fa.un.fuec.  n.  47}.  Curculio  lividus,  coleoptris  maculis   quatuor   obft 

curis. 
Liitn.fyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  3S1  ,  n.  34.  Curculio  alni, 

%e  chai-aiif on  fauteur  a  taches  noires» 

Longueur  i  f  ligne.   Largeur  j  ligne. 

Je  ferois  fort  porté  à  regarder  ces  deux  înfe£les  commtf 
variétés  l'un  de  l'autre.  Ils  fe  reflemblent  parfaitement ,  à 
l'exception  des  points  noirs ,  qui  font  fur  le  fécond ,  &  qui 
ne  fe  trouvent  pas  fur  le  premier.  Tous  deux  font  de  la 
même  grandeur.  Tous  deux  ont  leur  tête  ,  leur  trompe  & 
ledeffous  de  leur  corps  noirs,  &  le  deflusde  couleur  fau- 
ve. Les  pattes  font  de  cette  dernière  couleur,  à  i'excep-; 
tion  cependant  des  cuiffes ,  qui  dans  la  féconde  efpéce 
font  noires  ,  ce  qui  n'eft  pas  fuffifant  pour  conftituer  une 
efpéce  différente.  Leurs  étuis  à  tous  deux  font  ftriés.  Leurs 
cuiffes  poftérieures  font  fort  greffes  &  leur  fervent  à  fau- 
ter. La  plus  grande  différence  qu'on  remarque  entre  ces 
deux  infedes ,  c'eft  que  ceux  de  la  féconde  efpéce  ont  deux 
taches  noires  fur  chaque  étui ,  l'une  plus  petite  à  la  bafe , 
î'autre  plus  large,  un  peu  plus  bas  que  le  milieu  de  l'étui. 
J'ai  des  mâles  &  des  femelles  de  chacune  de  ces  deux  cC-^ 


DES    Insectes;  23-7 

péces,  enfo'rte  qu'on  ne  peut  pas  les  regarder  comme  des 
yariétés  de  fexe. 

Ces  infe£les  font  aflez  communs ,  principalement  fur 
les  buiffons.  Leurs  larves  viennent  fur  l'orme ,  où  elles 
forment  ces  cavités  que  l'on  trouve  entre  les  membranes 
des  feuilles  de  cet  arbre,  qui  paroifTent  renflées  &  deffé-, 
chées. 

^i.  CURCULIO  cinenus  j  elytrorum  piinclo  quadrii* 
pUcl  nigricante ,  probofcide  thorace  hreviore. 

Le  charanfon  quadrille  à  courte  trompe. 
Longueur  i  §  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Ce  petit  infe£le  eft  afîez  allongé.  Il  eft  tout  gris  ;  maïs  le 
milieu  de  fa  tête  eft  plus  brun  ,  ôc  il  a  deux  bandes  longi- 
tudinales plus  obfcures  fur  le  deflus  du  corcelet.  Ces  deux 
bandes,  à  leur  bafe,  fe  terminent  par  deux  taches  plus 
noires.  Les  étuis  font  ftriés  6c  de  la  même  couleur  que  le 
refte ,  à  l'exception  de  deux  points  noirs  fur  chaque  étui, 
féparés  par  un  point  blanc,  l'un  plus  haut,  l'autre  plus  bas, 
placés  chacun  vis-à-vis  fon  correfpondant  de  l'autre  étui , 
enforte  que  ces  quatre  points  forment  une  efpéce  de 
qiiarré. 

s  2.  CURCULIO  cinereus  ,  elytrorum  pun^o  quadru.-^ 
pllcl  albo  ,  probofcide  thorace  longiore. 

t-inn.  fyjî.  nau  edit.  lo ,  ;;,  3S0  ,  n.  ly.  Curculio  longi-roftris  grifeus ,  côleop-4 
tris  macùlis  quatuor  albidis. 

Le  charanfon  quadrille  à  longue  trompe. 
Longueur  i  lignes.    Largeur  1  ligne. 

Il  reflemble  beaucoup  au  précédent ,  dont  il  diffère  5 
"1°.  par  fa  trompe,  qui  eft  fine  ,  longue  ,  &  dont  la  lon- 
gueur excède  d'un  bon  tiers  celle  du  corcelet  ;  2°.  parce 
que  chaque  étui  eft  chargé  de  deux  points  blancs  pofés  au- 
deffus  l'un  de  l'autre ,  6c  féparés  par  un  point  noir,  ce  qui 
eft  tout  le  contraire  de  1  efpéce  précédente.Tout  le  refte  eft 
femblable  ;  à  la  grandeur  près ,  6c  fes  étuis  font  auffi  ftriés» 


âSS  Histoire    abrjégiée 

25.CURCULIO  niger ,  ovatiis  ,Jlnatus ,  totus  vUlôfo» 
clnereus ,  thorace  iiierml. 

Le  char anf on  fatin- gris. 

Longueur  i  f  ligne.     Largeur  i  ligne. 

Cet  infeiSte  paroit  tout  gris  6c  comme  foyeux  ,  à  caufe 
des  petits  poils  dont  il  eft  couvert ,  quoique  le  fond  de  fa 
couleur  foit  noir.  Il  efl:  affez  ovale  :  fes  e'tuis  ont  des  firies 
qui  ne  font  point  formées  par  des  points ,  mais  chaque 
petit  poil  part  du  fond  d'un  point  entre  ces  ftries. 

24.  CURCULIO  ovatus  ,   nigro  -  clnereus  ,  thoract 
iitrinque  dcnticiilato. 

Le  charanfon  à  corcelet  épineux. 

Ce  charanfon  eft  de  la  groffeur  d'un  grain  de  millet  ^ 
affez  ovale  ,  ôc  d'une  couleur  noire  cendrée.  Son  carac- 
tère fpéclfique  ,  eft  d'avoir  aux  deux  côtés  du  corcelet  une 
épine  ou  pointe  médiocrement  faillante,  prefque  comme 
les  capricornes.  Ses  étuis  font  ftriés  avec  deux  rangs  da 
points  entre  les  ftries.  Le  fond  de  la  couleur  de  l'animal 
eft  noir,  ôc  la  teinte  cendrée  vient  d'un  duvet  de  petits 
poils  blanchâtres,, 

S)'.  CURCULIO  Jiihrotundus  ,  niger  ,  Jquamojus  2 
■     'elytris  Jîi  iads  ;  thorace  utrinque  aculeato  ,  latcribnJ^ 

llneaque  média  albis. 

Le  charanfon  à  bandes  blanches. 

On  peut  regarder  ce  charanfon  comme  un  des  plus  pe- 
tits. 11  égale  à  peine  la  groffeur  d'un  grain  de  millet.  Il  eft 
ovale  ,  prefque  rond  ,  &  fon  corps  eft  tout  couvert  d'écail-i 
les.  Sa  trompe  eft  affez  longue.  On  voit  fur  le  dos  de 
fon  corcelet  une  ligne  blanche  dans  le  milieu  ,  &  fur  les 
^côtés  de  larges  bandes  de  la  même  couleur  ;  elles  font  for- 
.i^ces  par  les  écailles  ;  qui  dans  ces  endroits  font  blanches 


DES    Insectes."  2  S  <j 

fur  un  fond  noir.  Les  étuis  font  ftriés ,  ôc  les  Arles  font  foc- 
'mèes  par  des  points  qui  fe  touchent. 

26.  CURCULIO  fubglobofhs  ,  cimreo  atcr ,  Jliiaius i^ 
probofcide  thoracis  longitiidlne. 

Le  chararifon  noirjlnê. 
Longueur  i  ligne.     Largeur  f  ligne. 

Ce  petit  animal  eft  tout  noir  ,  feulement  en  deflous 
;il  paroît  cendré.  Cette  couleur  vient  de  quelques  écailles 
-dont  il  eft  couvert  en  déffous.  Sa  tête  ôc  fcn  corcciet  font 
pointillés ,  &  fes  étuis  font  chargés  de  ftries  ferrées.  Sa 
trompe  eft  longue  ,  élilée  ,  6c  fouvent  il  la  recourbe  en 
delTous.  On  trouve  cet  infede  fur  les  fleurs. 

2.y.  CURCULIO  globofus  rufus ,  elj/tris  Jlnads  )fci/^. 
cla  tranfverfa  alba. 

Le  chararifon  roux  à  bande  tranfl-erfale  blanche. 

'Longueur  i  ligne.    Largeur  7  ligne. 

Il  eft  par-tout  de  couleur  fauve ,  un  peu  roufle.  Ses  étuis 
font  ftriés  avec  une  bande  tranfverfs  blanchâtre  au  milieu, 
qui  eft  fort  apparente  ,  6c  deux  autres  peu  fenfibles  ,  l'une 
plus  haut ,  l'autre  plus  bas ,  qui  fouvent  ne  paroifl'ent  poiut 
du  tout.  Ces  bandes  font  formées  par  des  petits  poils 
blancs. 

28.  CURCULIO  globofus  niger ,  elytris Jlriatis ifaf-. 
cla  tranfx-erfa  alba. 

Le  charanfon  noir  à  bande  tranfverfale  blanche. 

Celui-ci  pourroit  bien  n'être  qu'une  variété  du  pré-; 
cèdent.  Il  lui  reffemble  pour  tout ,  la  grandeur  ,  la  forme, 
les  taches  ,  à  l'exception  de  la  couleur  du  fond  ,  qui  eft 
rouffe  dans  le  précédent ,  6c  noire  dans  celui-ci.  11  fem- 
bleroit  cependant  que  le  corcelet  de  celui-ci  feroit  plus 
étroit ,  6c  la  loupe  y  fait  appercevoir  quelques  petits  poils 
blancs.  On  trouve  cette  efpéce  fur  le  faule  dont  fe  nourrie 
fa  larve. 

Tcms  L  P  G 


ijpo  Histoire     abrégée 

25.  C  U  R  C  U  L I  Ofubvillofo-miirinus  ^fcutello  albicantei  ■ 

^JLe  charanfon  fonris. 
i^ongueur  i  ligne.     Largeur  f  ligne. 

Le  fond  de  la  couleur  de  ce  charanfon  eft  noir,  mais  il 
eft  tout  couvert  de  poils  de  couleur  de  gris-  de-fouris.  Sa 
trompe  eft  allez  Hne  j  ôc  de  la  longueur  de  fon  corcelet. 
L'extrémité  de  ce  corcelet  près  de  l'éculTon  ,  ainfi  que  l'é- 
cufTon  ,  eft  blanchâtre  ,  ce  qui  fuffit  pour  reconnoître  cet 
infede  ,  dont  la  couleur  varie  un  peu  ,  tantôt  plus  &  tan- 
tôt moins  foncée. 

50.  CURCULIO  totus  fujcus fpinofus  ,  elytrisjlrils 
elevatis  rillojo  -fplnojis. 

-Le  charanfon  à  côtes  épinenfes. 

Longueur  i  §  ligne.    Largeur  |  ligne. 

Il  eft  tout  brun  &  obfcur.  Sa  trompe  eft  grofle  ,  de  la 
longueur  du  corcelet.  Ses  étuis  ont  neuf  ftries  longitudi- 
nales ,  ôc  fur  leur  élévation  font  des  petits  poils  courts  ÔC 
loides  comme  des  épines.  Il  y  a  aufli  de  femblables  épines 
fur  le  corcelet. 

31.  CURCULIO  niger ,  fcutcUo  albicante  ,  elytrortmi, 

Jlriis  utrinque  dentlculads. 

Le  charanfon  noir  à  côtes. 
Longueur  i  ligne.     Largeur  f  ligne. 

Cet  infeâie  eft  d'un  noir  de  Jayet  ',  liffe  ôc  luifant.  Sa 
trompe  eft  plus  longue  que  fon  corcelet.  Celui-ci  eft  cha- 
griné ,  ôc  les  étuis  ont  des  ftries  bien  marquées.  Si  on  les 
examine  à  la  loupe ,  on  apperçoit  qjje  ces  ftries  font  dente- 
lées ,  à  caufe  des  points  élevés  qui  font  dans  le  creux  qui 
forme  un  intervalle  entr'elles  ,  ôc  qui  fouvent  fe  joignent 
à  la  cirête  élevée  de  la  ftrie. 

52.  CURCULIO pyriformis  nigro - cœrulefcens  abio* 
mine  ovato% 


bES     iNSECTrS.  ipi 

i'Linn.faun.fuec,  n.  4^3  •  Curculio  piceus ,  abdomine  ovato; 
.Linn.  jyji.  nat.  edit.  lo,  p.  37g  ,  n.  9-  Curculio  acridulusi 

Le  ckaranjon  pyriforme. 
Longueur  i  |  ligne.    Largeur  |  ligne. 

La  forme  de  ce  charanfon  eft  affez  finguliere.  II  a  le 
ventre  gros  &  ovale  ;  fon  corcelet  va  en  diminuant ,  &  fa 
tête  fe  termine  en  devant  par  une  trompe  affez  fine  /ce 
qui  lui  donne  une  figure  de  poire  ou  de  cucurbite.  Tout 
fon  corps  eft  d'un  noir  .bleuâtre.  Sa  tête  &  fon  corcelet 
font  pointillés.  Ses  étuis  font  fortement  ftriés  ôc  dans  Je 
fond  des  ftries  on  apperçoit  des  points  enfoncés.  On  trou^ 
ve  communément  fur  les  fleurs  ce  charanfon  qui  varie 
beaucoup  pour  la  grandeur. 

Q 

35.  CURCULIO  lividus  9  colcoptris  fafcïis plurimis. 
objcurls. 

%e  charanfon  marbré  à  bandes» 

Longueur  }  ligne.     Largeur  -7  ligne. 

Cette  efpéce  eft  la  plus  petite  de  celles  de  ce  genre  que 
;'aye  ramaffées.  Le  brun  paroît  dominer  dans  fa  couleur.  Sa 
tête  ,  fon  corcelet  &  fes  cuiffes  font  noirs  ;  fes  antennes  & 
fes  pieds  font  roux.  L'écuffon  eft  un  peu  blanchâtre.  Les 
étuis  font  ftriés ,  &  d'une  couleur  rouge  brune ,  mais  variés 
par  bandes  tranfverfes  qui  defcendent  un  peu  obliquement 
du  côté  extérieur  de  l'étui  vers  la  future ,  où  elles  forment 
un  angle  avec  celles  de  l'autre  côté  :  de  plus  chaque  étui  a 
une  petite  raie  noire  longitudinale  proche  la  future.  La 
trompe  eft  fine  &  de  la  longueur  du  corcelet.  J'ai  trouvé 
ce  petit  infefte  fur  les  fleurs ,  il  eft  fur-tout  en  très-grande; 
quantité  fur  les  fleurs  de  la  falicaire. 

Seconde     F  a  m  j  l  l  e2 

^4..  CURCULIO  niger  apte  rus ,  thorace  larlnque  piincté 
duplicijulvo  ;  baji piiis  julvis  coronata. 

Ooij 


api  Histoire     abrégée 

Le  charanfon  à  corcelet  couronné. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  z  f  lignes. 

Ce  charanfon  efl  tout  noir  &  luifant.  Sa  trompe  eft  grofle 
&  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  eft  lifle  ôc  pondue. 
Il  a  fur  les  côtés  quatre  taches  fauves  ,  deux  de  chaque 
côté  ,  formées  par  des  petits  poils  de  cette  couleur ,  ÔC 
toute  la  bafe  du  corcelet  eft  ornée  d'une  rangée  de  fem- 
blables  poils ,  qui  forment  une  bande ,  dont  le  bas  du  cor- 
celet fe  trouve  comme  couronné.  Les  étuis  font  chagrinés, 
affez  fortement  réunis  enfemble  ,  &  leur  courbure  recou- 
vre une  partie  du  deffous  du  ventre.  Sous  ces  étuis  l'animal 
n'a  point  d'ailes. 

5 y.  CURCULIO  nigerymaculis  rillofo -flavis  ,  elytris 
JiibTUgofis, 

Le  charanfon  tigré. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  5  lignes. 

Il  eft  noir  ;  fa  trompe  eft  grofle  fur-tout  par  le  bout ,  &C 
aufli  longue  que  le  corcelet.  Celui-ci ,  ainfi  que  les  étuis  , 
eft  comme  ridé  finement  &  chagriné.  Les  uns  &  les  autres 
font  parfemés  de  taches  fauves  formées  par  des  petits 
poils.  Cet  infeiSte  eft  très-rare  ici ,  mais  on  le  trouve  com- 
munément plus  loin  de  Paris  du  côté  de  la  Normandie. 

^6.  CURCULIO  cinereus  ,  fquamofus  ,  alis  carens  jj 
elytris  riigojîs. 

Le  charanfon  gris  à.  étuis  réunis  êC  chagrinés. 
Longueur  6  lignes.     Largeur  z  §  lignes. 

A  peine  pourroit-on  diftinguer  cette  efpéce  du  charan-^ 
Jon  gris  ,  Jîrié SC  fans  ailes  du  n*^.  1  o  ,  fans  les  petites  épi- 
nes des  cuiffes  de  celui-ci.  Il  paroît  feulement  beaucoup 
plus  grand  :  du  refte  il  eft  précifément  de  même  pour  la 
forme  &  la  couleur.  Sa  trompe  eft  greffe  ôc  courte  ,  ôc 
n'égale  pas  la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  eft  chagriné 
&  afiez  rond.  Les  étuis  ne  font  point  ftriés  ,  mais  feu- 


DES    Insectes.  âpj 

lement  chagrinés ,  en  quoi  ils  différent  de  ceux  de  l'efpéce 
du  n".  lO.  Ces  étuis  font  larges  ,  &  fe  recourbent  en 
enveloppant  une  partie  du  deffous  du  corps.  Ils  font  aflez 
fortement  réunis  enfemble  ,  &  fous  ces  étuis  Tinfeûe 
n'a  point  d'aîles.  Tout  l'animal  eft  brun  ,  mais  recouvert 
d'écaillés  grifes. 

37.  CURCULIO  fufcus  ,  ûpterus  ,  elytris  rugofo- 
Jlriatis. 

Le  charanfon  cartljannè. 

Longueur  j  ,  4  f  lignes.     Largeur  1  f  ,  1  §  lignes. 

La  grandeur  de  cet  infede  varie  confidérablement  : 
pour  fa  forme  ,  il  reffcmble  aux  deux  précéciens.  Sa  ccu-- 
îeur  eft  d'un  brun  obfcur  ,  plus  rougeâtre  vers  les  patres. 
Sa  trompe  eft  courte  ,  moitié  moins  longue  que  le  cor- 
celet ,  mais  large  ôc  groffe.  Le  corcelet  eft  chagriné  &  les 
étuis  ont  chacun  environ  onze  ftries  affez  marquées.  Ces 
ftries  font  larges  &  paroiffent  raboteufes  ,  à  caufe  des 
points  ou  tubercules  ,  dont  elles  font  chargées  ,  tant  dans 
leur  fond  ,  que  fur  leur  crête  élevée.  Les  étuis  font  forte-- 
ment  réunis  enfemble ,  ils  fe  recourbent  fous  le  ventre,  ôc 
l'animal  n'a  point  d'aîles  deffous. 

38.  CURCULIO  fquamofus  ,  riridi-aurauis. 

Linn.faun.fuec.  n.  459,  Curculio  femoribus  omnibus  denticulo  notatis  ,  cor- 
pore  viridi  oblongo. 
Linn.fyft.  nat.  edit.  10  ,  p.  384  ,  n.  j?.  Curculio  argentatus, 

Jie  charcnfon  à  écailles  vertes. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  -j  ligne. 

Ce  charanfon  reffemble  beaucoup  au  charanfon  à  écailles 
dorées ,  il  eft  feulement  plus  grand  :  du  refte  il  eft  de  même 
d'une  couleur  brune  noirâtre,  mais  tout  couvert  d  écailles, 
qui  le  font  paroitre  d'une  couleur  verte  bronzée.  Ses 
antennes  &  fes  pattes  font  plus  brunes.  Sa  trompe  eft 
à  peu  près  de  la  longueur  de  fon  corcelet.  Ce  dernier 
eft  chagriné  ,  ainfi  que  la  tête  ;  &  les  étuis  font  chacun 


2<)4  Histoire     ÀBRéG.fE 

chargés  de  dix  ftries  formées  par  des  rangées  de  points  : 
mais  ce  qui  conftitue  la  différence  fpécifique  de  cet  infeûe 
&  du  charanfon  à  écailles  dorées  ,  c'elt  que  toutes  les 
cuifles  de  celui-ci  ont  des  petites  dents  ou  épines  ,  qui  ne 
fe  trouvent  point  dans  l'autre.  On  rencontre  commune-; 
ment  cet  infede  dans  les  jardins  fur  les  arbres. 

^c).  CURCULIO  ohlongus  f  nlger ,  clytris pedlbiijque. 
tejlacels. 

Le  charanfon  à  étuis  fauves. 

Longueur  z  ■§  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Jl  eft  tout  noir ,  à  l'exception  des  pattes  ,  des  antennes 
&  des  étuis  ,  qui  font  de  couleur  fauve.  Sa  trompe  efl:  plus 
courte  que  fon  corcelet.  Celui-ci  eit  étroit  ôc  chagriné  , 
ainfi  que  la  tête.  Les  étuis  font  luifans ,  chargés  chacun  de 
fept  ftries  formées  par  des  points  enfoncés.  On  trouve 
ce  charanfon  fur  les  arbres. 

IV.  B.Jly  3.  une  variété  de  cette  efpéce ,  dont  le  corce-" 
îct  eft  de  la  même  couleur  que  les  étuis. 

40.  CURCULIO  fuhglobofus y  n'igro -fufcus  ,  fijuamo-{ 
fus  ,  lineoUs  albis  variegatus. 

JLe  charanfon  géographie. 

Longueur  z  lignes.     Largeur  1  y  lignée 

La  forme  de  ce  charanfon  efl:  afîez  ovale.  Je  mefure  fa 
[longueur  fans  compter  fa  trompe  ,  qui  eit  ordinairement 
repliée  fous  fa  tête  >  ôc  dont  la  longueur  furpaffe  celle 
de  la  tête  &  du  corcelet  pris  enfemble.  Le  fond  de  la  cou- 
leur de  l'infede  eft  d'un  brun  noir  ,  mais  il  eft  orné  de  pe- 
tites écailles  blanches  ,  femblables  à  celles  des  ailes  des 
papillons  ,  qui  couvrent  fon  corps  en  différens  endroits  , 
tant  en  deffus  qu'en  deffous.  Ces  écailles  en  defTus  for- 
ment plufieurs  lignes  blanches  fur  le  fond  noirâtre  de  l'a- 
nimal. Sur  le  corcelet  on  apperçoit  en  deffus  trois  de  ces 
lignes  blanches  longitudinales  ,  une  au  milieu  ôc  deux  aux 


DES    Insectes.  2p; 

cotés.  Elles  font  coupées  par  trois  autres  tranfverfales 
moins  marquées,  dont  la  dernière  plus  apparente ,  occupe 
le  bord  poftérieur  du  corcelet.  Les  étuis  ont  plufieurs  raies 
longitudinales  femblables  ,  moins  diltindes  ,  ôc  quelques 
tranlverfales  :  del'écuiron  principalement,  partent  deux  li- 
gnes ,  une  de  chaque  côté ,  qui  defcendant  obliquement  ÔC 
extérieurement  vers  le  bas ,  coupent  les  raies  longitudina- 
les à  angles  aigus.  Le  deffous  de  l'infeûe  eft  encore  plus 
chargé  de  ces  mêmes  écailles  blanches ,  qui  forment  fur  le 
corps  de  l'animal  des  figures  irréguliéres  ,  comme  celles 
d'une  carte  de  géographie.  Les  pattes  font  auflî  variées  de 
femblables  taches  blanches.  Les  étuis  font  ftriés ,  &  toutes 
les  cuilTes  ont  chacune  une  dent  ou  épine  très-marquée. 
J'ai  trouva  ce  charanfon  au  bois  de  Vincennes  fur  la  vipé- 
rine. 

4.1.  CURCULIO  fufcus  ,  elytris Jlrlatis j  macularum 
albarumfajcia  triplici  tranfverfa. 

Le  chararifon  brun  à  bandes  tranfverfès  de  taches  blanches. 

Longueur  4  lignes.  ■  Largeur  i  |  ligne. 

Ce  charanfon  eft  tout  brun  :  fa  trompe  affez  grofTe  ,  eft 
de  la  longueur  du  corcelet  environ.  Ce  corcelet  eft  comme 
chagriné.  Les  étuis  font  chargés  chacun  de  dix  bandes 
longitudinales  de  points  affez  marqués.  L'écuffon  eft  taché 
d'un  point  jaune  formé  par  des  poils  de  cette  couleur , 
ainfi  que  l'angle  extérieur  de  la  bafe  de  chaque  étui  : 
de  plus  les  étuis  ont  trois  bandes  tranfverfès  de  taches 
blanchâtres  ,  formées  par  des  petits  poils  blancs  un  peu 
jaunâtres. La  fupérieure  eft  prefque  au  milieu  des  étuis, & 
l'inférieure  fort  proche  de  leur  pointe. 

^2.  CURCULIO  rufb  -  marmoratus  ,  fcutello  cordaîo 
albo  ,  probo/cide  fubulata  longljjîma. 

lÀrm.fyJi.  nat.  edit.  10  ,  p.  383  ,  «.  ïi.  Curculio  longiroflris ,  femoribus  den- 
,    tatis  ,  corpore  grifeo  longitudine  roftri. 

Uddm.  dijfert.  z^,  Curculio  ovaius  grifcus ,  roflro  filiformi  longitudine  cor° 
porisj 


2Çi6  Histoire    abrégée 

Rofel,  inf.  tom.  3  ,fuppl.  585 ,  r.  67 ,/.  y ,  6. 
Le  charanfon  trompette. 

Longueur  1 ,  3 ,  3  §  Lignes.     Largeur  i ,  i  | ,  i  j  ligne. 

Il  cft  aifé  de  reconnoître  cet  infecte  aux  deux  marques 
énonce'es  dans  la  phrafe  ,  fçavoir  fon  écuflbn  blanc  ,  &  fa 
trompe  allonge'e  en  alêne.  Cette  trompe  varie  pour  la 
grandeur.  Ordinairement  elle  égale  la  longueur  du  corps 
de  l'animal  j  fouvent  elle  la  furpafle  d'un  bon  tiers. Elle  eft 
fine  j  mince  &  déliée.  Quant  a  la  grandeur  de  l'infedle  , 
elle  varie  beaucoup.  Sa  couleur  eft  d'un  roux  foncé.  Son 
corps  fe  termine  en  pointe.  Ses  étuis  font  légèrement 
ftrics  &  chargés  d'un  duvet  roux  fort  court ,  mais  diiîribué 
par  plaques  ,  ce  qui  rend  le  corps  bariolé  &  comme  mar- 
bré. Les  pattes  font  grandes  &  longues  pour  le  corps.  J'ai 
trouvé  cet  infede  à  Meudon.  Il  attaque  les  noix. 

4.5.  CURCULI  O  flavcfcens  j  dytris  luteo  SC  rufo 
tejjelatis. 

Le  charanfon  damier. 
Longueur  z  lignes.    Largeur  i  lignée 

Ce  petit  infefte  a  beaucoup  de  reffemblance  avec  le 
charanfon  trompette.  Sa  trompe  eft  aflez  longue  ,  égalant 
près  de  la  moitié  du  corps  :  elle  eft  noire  &  liffe  ,  ainfi  que 
les  yeux  ;  le  refte  du  corps  eft  d'un  jaune  un  peu  roux.  Les 
étuis  font  d'un  jaune  plus  clair,  flriés ,  &  chargés  de  ta-< 
ches  plus  brunes  un  peu  quarrées  ,  ce  qui  les  fait  refTem--; 
bler  à  un  damier  à  jouer. 

J'ai  vu  un  autre  individu  plus  brun  ,  qui  me  paroît 
cependant  de  la  même  efpéce  :  peut-être  n'eft-ce  qu'une 
différence  de  fexe ,  mais  ce  charanfon  étant  fec  ,  je  n'ai  pu 
m'en  afTurer. 

4.4..  CURCULIO  fubglobofus  niger  ,  punclis  diiobus 
atris  future  longitiidinalis  coleoptrorum  ,  thorace  exaU 
.bido. 

Linn, 


DES  Insectes;         2^7 

'Linn.  faun.  fuec.  n.  4(?o.  Curculio  fubglobofus  ,  pundis  duobus  nigris  futur» 

longitudinalis  coleoptrorum  ,  thorace  cxalbido. 
Linn.  [yjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  380  ,  n.  17.  Curculio  longi-roflris  fubglobofus  , 

coleôptris  inaculis  duabus  atris  dorfilibus. 
Reatim.  inf.  v.  3  ,  t.  i ,/.  n. 

'Aâl.  Upf.  i7>6  ,  p.  16  ,  ».  f.  Curculio  globofus,  probofcide  reflexa. 
Lijl.  append.  3  s  î.  Scarabarus  exiguus  cinereus  ,  duabus  ma«ulis  iiigris  in  alarutn 

thecis  infîgnitus. 

'JLe  char  an  fort  à  lo-^ange  de  la  fcrofulaire. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  1  f  ligne. 

La  forme  du  corps  de  cet  infeûe  efl:  arrondie.  Sa  trompe 
eft  noire  6c  luifante ,  aflez  fine  ôc  plus  longue  que  le  corce- 
let  :  lorfqu'il  fent  qu'on  veut  le  prendre  ,  il  la  retire  fous 
lui,  ainfi  que  fes  pattes,  &  il  contrefait  le  mort.  Son  corce- 
let  plus  étroit  que  fes  étuis  ,  efl:  couvert  de  petits  poils 
d'un  blanc  jaunâtre.  Les  étuis  font  d'yn  brun  ncirâtre  , 
chargés  chacun  de  cinq  flries  ,  entre  lefquelles  font  des 
lignes  noires  élevées  ,  entrecoupées  de  points  blancs  ^ 
formés  par  des  petits  poils  ,  ce  qui  rend  l'animal  aflez  joli. 
Mais  ce  qu'il  a  de  particulier  ,  &  qui  conftitue  fcn  carac- 
tère fpéciiîque  ,  c'eft  une  tache  noire  affez  confidérable  au 
milieu  du  dos  ,  fur  la  future  même  des  étuis  ,  moitié 
fur  l'un  &  moitié  fur  l'autre  ,  dont  la  figure  imite  un  lo- 
zange  ,  ôc  qui  eft  formée  par  l'écartement  que  fouffrent  en 
cet  endroit  les  llries  les  plus  proches  de  la  future.  Derrière 
cette  tache  noire  fe  trouve  une  tache  blanche  affez  mar- 
quée ,  &  une  autre  pareillement  blanche  à  quelque  dillan- 
ce  ,  plus  près  de  l'extrémité  des  étuis.  Les  pattes  font  noi- 
res ôc  les  tarfes  de  couleur  fauve. 

Cet  animal  fe  trouve  en  quantité  fur  la  fcrofulaire.  On  y 
rencontre  d'abord  fa  larve.,  qui  eft  de  couleur  pale  ,  avec 
la  tête  noire.,  &  dont  le  corps  efl  couvert  d'un  endui|: 
gluant.  Elle  ronge  les  feuilles  de  la  plante.  Cette  larve 
forme  à  l'extrémité  des  branches  proche  les  boutons  des 
fleurs  ,  une  coque  ronde  reflemblant  à  une  vefïie  ,  oii  elle 
fe  métamorphofe  ,  ôc  de  laquelle  ,  au  bout  de  quelques 
fours  ,  j'ai  VLi  fortir  1  i^feCie  parfait.  Je  n'ai  jamais  rencon-. 
Tome  /.  P  p 


2p8  Histoire     abrégée 

tré  cet  înfe£te  fur  le  bouillon  blanc  ,  comme  le  difent 
Lifter  ôc  M.  de  Reaumur ,  ce  qui  me  feroit  prefque  dou- 
ter que  ce  fût  le  même  animal  qu'ils  euffent  connu  ,  lî 
leurs  defcriptions  &  leurs  figures  ne  démontroient  que 
c'eft  celui  de  la  fcrofulaire. 

^5".  CURCULIO  Jubglobofiis  t  cinereus  ,  punËb 
duobus  ni  gris  futur  (S  longitudiiialis  coleoptrorum. 

Le  charanfon  gris  de  la  fcrofulaire, 

Longu.'ur  I  5  li^ne.    Largeur  5  ligne. 

Il  approche  infiniment  du  précédent  j  dont  il  diffère 
d'abord  par  fa  couleur  ,  qui  eft  grife.  Sur  le  haut  ôc  fur 
je  bas  de  la  future  des  étuis  ,  font  deux  taches  noires  , 
qui  ne  font  point  accompagnées  de  marques  blanches^ 
comme  dans  lefpéce  précédente.  Le  fond  de  la  couleur 
des  étuis  eft  gris  avec  des  ftries  élevées ,  qui  font  ornées  ÔC 
variées  de  points  blancs  &  bruns.  Je  foupçonnerois  cette 
efpéce  de  n  être  qu'une  variété  de  celle  qui  précède  ,  fi  fa 
grandeur  n'étoit  pas  conftante.  Elles  fe  trouvent  toutes 
deux  fur  la  fcrofulaire. 

^6.  CURCULIO  fuhglobofus  ,  fufco-  nebulofus  ; 
macula  cordata  alba  in  medio  dorfo.  Linn.  faun.  fiiec, 
n,  451. 

linn.fyji.  nat.  edit.  10,  p.  380  ,  n.  i^.  Curculio  pericarpius. 
A6i.  Upf.  173e  ,  p.  16  ,  n.  7.  Curculio  minimus  ,  cinereus  «  lubiotundos» 
obtufus. 

Xtf  charanfon  porte- cœur  de  la  fcrofulaire. 

'Longueur  1  li^ne.     Largeur  j  ligne. 

La  forme  de  ce  charanfon  approche  de  celle  des 
deux  précédens  ,  mais  il  eft  beaucoup  plus  petit.  11  eft 
noirâtre  ,  Ôc  fa  trompe  ell  affez  longue  ôc  déliée.  Ses  étuis 
font  ftriés  avec  quelques  petits  poils  gris.  Au  haut  de  la 
future  des  étuis  ,  proche  le  corcelet ,  on  voit  une  tache 
blanche  un  peu  formée  en  cœur.  Quelquefois  il  a  auffi  fur 
les  étuis  d'autres  petites  taches  de  même  couleur.  Cet  in- 


DES    Insectes.  s.g^ 

feStc  fe  trouve  fur  la  fcrofulaire ,  comme  les  précédens. 
Les  épines  de  fes  cuiffes  font  difficiles  à  voir  à  caufe  de  fa 
petiteiTe. 

47.  C  U  R  C  U  L  I  Q>  Jîibglobofiis  ^ /quamofiis  ,  cinereoz 
fufcus  ,  clytroium  maculis  tribus  éC  aj?ice  albis. 

Le  charanfon  brun  à  points  blancs. 

Ce  charanfon  eft  prefque  rond  ,  très -petit ,  de  la  grof- 
feur  d'un  grain  de  millet.  Sa  trompe  eft  éfilée  ,  menue  , 
une  fois  6c  demi  auffi  longue  que  le  corcelet.  Celui-ci  eft 
chagriné  ,  affez  large  ,  brun  en  deflus  ,  ôc  gris  en  deffous ,  à 
caufe  des  petites  écailles  de  cette  couleur ,  dont  il  eft  cou- 
vert. Les  étuis  font  larges ,  affez  courts ,  bruns  ,  chargés  de 
ftries  ferrées  ,  ayant  chacun  une  tache  blanche  dans  leur 
milieu ,  &  une  commune  à  la  bafe ,  formée  par  la  réunion 
-des  deux  étuis.  La  pointe  de  ces  mêmes  étuis  a  auffi  affez 
Souvent  une  tache  blanche.  Toutes  ces  taches,  ainfi  que  la 
couleur  grife  qui  couvre  le  deffous  du  ventre  de  l'infede, 
viennent  des  petites  écailles  dont  il  eft  chargé.  Ce  charan- 
fon reffemble  beaucoup  pour  fa  forme  à  celui  de  la  fcrofu- 
laire ,  il  eft  feulement  beaucoup  plus  petit.  On  le  trouve 
dans  les  prés. 

48.  CURCULIO  niger  ^  thorace  utrinque  dentato* 

l.£  charanfon  noir  à  corcelet  arme', 
Longueur  i  lignes.     Largeur  i  Ligne. 

Cet  infefte  eft  tout  noir  :  fa  trompe  eft  de  la  longueur  de 
fon  corcelet.  Celui-ci  eft  oblong  ,  formé  en  quarré  long  , 
avec  une  pointe  ou  épine  affez  apparente  fur  chaque  coté. 
Les  étuis  ont  des  ftries  bien  marquées  ,  formées  par  des 
points.  Les  aîles  font  variées  de  noir. 

4p.  CURCULIO  fu/co -  niger  ,  thorace  inermi, 

JLe  charanfon  noir  à  corcelet  fans  pointes. 
Lottguiur  I  ligne.    Largeur  |  ligne. 


'30Ô  Histoire     a  b  r  3f  g  f  e 

Il  eft  par-tout  d'une  couleur  brune  noirâtre.  Son  corps 
eft  aflez  allongé  ,  fa  trompe  égale  prefque  la  moitié  de 
la  longueur  de  tout  fon  corps,  &  fes  étuis  ont  des  ftries 
formées  par  des  points. 

50.  CURCUL-T O fufcus  ,  fciudlo punclo  albo ,  elytrU 
macula  rubefce/ite. 

Le  chàranjoiï  brun  à  écuffon  blanc. 

Longueur  1  5  ligne.    Largeur  \  ligne. 

Celui-ci  approche  des  deux  précédens  ,  &  n'a  pas  de 
pointes  au  corcelet.  il  eft  tout  brun  ,  feulement  il  a  un 
■petit  point  blanc  fur  l'écuffon  ,  à  la  commiffure  des  étuis  y 
•&  de  plus  on  voit  fur  ceux-ci  une  tache  d'un  brun  rougeâ- 
tre  ,  plus  claire  ,  placée  plus  bas  que  leur  milieu  ,  qui  for- 
me une  efpéce  de  bande  tranfverfale  fur  l'un  &  1  autre 
étui.  La  trompe  eft  fine  &  plus  longue  que  le  corcelet. 
Celui-ci  eft  chagriné,  &  les  étuis  ont  des  ftries  formées  par 
des  bandes  de  points.  Les  épines  des  cuifTes  antérieures 
font  fort  vifibles  &  très-aigues. 

j;i.  CURCULIO  firruglneus  ,  eljtris  Jli  iatis  ,  oculls. 
nigns. 

Le  charanfort  CQuUur  de  rouille. . 

Lon'^  iKUi*  I  ^  Ligne.     Largeur  ^  ligne: 

11  eft  par -tout  d'une  couleur  rougeâtre  approchant  de 
celle  de  la  rouille,  il  n'y  a  que  fes  yeux  qui  foient  noirs.  Sa 
trompe  plus  brune  ,  égale  la  moitié  de  la  longueur  du 
corps ,  &  les  étuis  ont  des  ftries  formées  par  des  rangées 
de  points. 

52.  CURCULIO  obfcure  ntfiis ,  villis  clnereis  afperfusi 
rojlro  thorace  brevlore. 

Le  charanjon  velouté. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  i  ligne. 

La  trQmpe  de  ce  charànfon  eft  groiTe  &c  courte  ;  n'égalant 


ft  E  s    Insectes.'  501 

^uères  que  la  moitié  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui  -  ci 
elt  aflez  long.  Les  étuis  ont  des  ftries  formées  par  des 
rangées  de  points.  Tout  l'animal  eft  d'un  brun  noir  ,  mais 
le  deflus  de  fon  corps  eft  couvert  de  petits  poils  gris,  qui  le 
font  paroîcre  un  peu  cendré. 

^5.  CURCULIO  oblongus j  villis  cinereis  afperfus \ 
rojlro  thoracl  œquall, 

'Le  charanfon  vierge. 

Longueur  i  ligne.    Largeur  \ligjiel 

Le  fond  de  la  couleur  de  ce  petit  infefte  eft  d'un  brun 
•  foncé  &  noirâtre ,  mais  il  paroît  d'un  gris  blanc ,  à  caufe 
des  petits  poils  de  cette  couleur  ,  dont  tout  fon  corps 
eft  chargé  ;  il  n'y  a  que  les  pattes  6c  la  trompe  qui  en  foient 
.  moins  couvertes  ,  &  qui  paroiflent  d'un  brun  plus  clair. 
La  trompe  eft  fine  ,  déliée  ,  &  de  la  longueur  du  corce- 
let  pour  le  moins.  Les  yeux  font  noirs  ,  &  les  étuis  font 
ûrics.  On  trouve  ce  petit  charanfon  fur  les  fleurs. 

BOSTRICHUS* 

LE      BOSTRICHE, 

Antennœ  clavatcs  j  clavâ  Antennes  en  mafle  com- 
6X  aiticalis  tribus  compqfîtâ,  pofée  de  trois  articles^  pofées 
capid  i/i/îdentes.  l'ur  là  tète. 

Rojlrum  nullum.  Point  de  trompe. 

Thorax  cuhicus  caput  intra  fe  Corcelet  cubique  dans  lequel 
rccondens.  eft  cachée  la  tête. 

Tarji  nudijpinoji.  Tarfes  nuds  &  épineux. 

Ce  genre  &  le  deux  fuivahs  fe  reffemblent  tout-  à- fait 
pour  les  antennes.  Dans  tous  les  trois  elles  font  en  maffe  j 
a  peu  près  comme  celles  du  becmare  ,  fi  ce  n'eft  que 
le  gros  bout  de  l'antenne  ,  ou  la  mafle ,  eft  compofée  de 
trois  articles  très-diftinds  ,  6c  que  ces  antennes  font  pofées 
fur  la  tête  immédiatement  ^  au  lieu  que  dans  le  becmare  ôc 


302  Histoire     ÀBRÉcéÉ 

le  charanfon  ,  elJes  naiflent  d'une  longue  trompe  qui 
manque  dans  ce  genre  &  les  deux.fuivans.  Nous  aurions 
donc  réuni  enfemble  le  boftriche  ,  Je  clairon  &  Tantribe  , 
d'autant  que  ces  genres  renferment  peu  d'efpéces  ,  fi  la 
forme  différente  du  corcelet  ôc  des  tarfes  ne  les  eût  trop 
éloignés  les  uns  des  autres.  Le  boftriche  a  un  corcelet 
gros ,  quarré  ,  de  forme  cubique ,  en  devant  duquel  eft  un 
enfoncement ,  où  la  tête  eft  reçue  comme  dans  un  capu- 
chon ou  un  camail ,  en  quoi  il  diffère  des  genres  fuivans. 
Il  en  diffère  encore  par  la  forme  de  fes  tarfes ,  qui  font 
fimples  ,  nuds  &  épineux  ,  au  lieu  que  ceux  du  clairon  ÔC 
de  l'antribe  ont  en  deffous  des  petites  pelottes  ou  épon-« 
ges  :  peut-être  trouvera-t-on  dans  Ja  fuite  quelqu'efpéce  à 
réunir  à  la  feule  que  renferme  ce  genre.  J'en  ai  vu  quel- 
qu es-unes ,  qui  venoient  du  Sénégal.Quant  au  nôtre,il  eft 
affez  rare  ,  &  je  ne  connois  ni  fa  larve  ,  ni  fa  chryfalide  ;  je 
foupçonne  cependant  fa  larve  de  vivre  dans  le  bois  ^ 
autour  duquel  on  trouve  l'infeÉte  parfait  :  d'ailleurs  la  for-r 
me  fmguliere  de  cet  animal  le  rapproche  affez  des  vrillet- 
tes  ,  qui  vivent  pareillement  dans  le  bois.  Nous  lui  avons 
donné  le  nom  de  bojlrichus ,  à  caufe  de  fon  corcelet  qui  eft 
velu ,  ôc  chargé  de  petits  poils ,  qui  à  la  loupe  paroiffent 
frifés. 

1.  BOSTRICHUS  niger  i  elytrîs  riibris.  Planch,  j-jj 

fig.  I. 

Le  bojlrlche. 

Longueur  î  lignes.     Largeur  ^  lîgnesi 

Sa  tête  eft  affez  petite  ôc  noire  :  fes  antennes  font  petites 
ôc  compofées  de  onze  articles  ,  dont  les  huit  premiers 
font  courts  ÔC  ferrés  ,  ôc  les  trois  derniers  beaucoup  plus 
gros  ,  faifant  à  eux  feuls  près  des  deux  tiers  de  la  longueur 
de  l'antenne.  Le  corcelet  eft  gros  ,  rond  ,  cependant  un 
peu  anguleux  ôc  quarré  ,  chagriné  ôc  finement  velu.  La 
tête  fouvent  s'enfonce  toute  entière  fous  ce  corcelet ,  en- 
forte  que  l'animal  paroit  comme  décapité.  Les  étuis  font 


DES    Insectes.  505 

lifles  &  irrégulièrement  pointillés  ;  ils  font  rouges  ,  ôc  tout 
le  jrefte  de  i  animal  eft  noir. 

Ç  L  E  R  U  S.  Dermejîisfpec.  linn, 
LE     CLAIRON. 

Antenna  clavata  ,  clavâ  Antennes  en  mafle  com- 
ité articulis  tribus  compojîtay  pofée  de  trois  articles ,  po- 
çapitl  injldentes.  '        lées  fur  la  tête. 

Foflrum  nullum.  Point  de  trompe. 

Thorax  fubcylindraceus  ,  non  Corcelec  prefque  cylindrique  j 
marginatus.  fans  rebords. 

^^^Ji  Jpongiojï.  Tarfes  garnis  de  pelottes. 

Le  clairon ,  auquel  nous  avons  donné  le  nom  de  clerus^ 
par  lequel  les  anciens  ont  défigné  une  efpéce  d'infede 
inconnue  aujourd'hui ,  a  précifément  le  même  caractère 
d  antennes  que  le  boftriche.  Il  en  diffère  par  la  forme 
de  fon  corcelet ,  qui  eft  prefque  cylindrique  ,  fans  avoir 
des  rebords  fur  les  côtés ,  ôc  par  les  pelottes  ou  éponges 
dont  fes  tarfes  font  garnis. 

Les  larves  de  ces  infedes  n'ont  rien  de  remarquable  i 
mais  les  lieux  difFérens  qu'elles  habitent ,  méritent  notre 
attention. Celles  de  la  première  efpéce  font  d'une  belle  cou- 
leur rouge  &  font  très-carnaflîeres.  Elles  s'inrroduifent  dans 
les  nids  des  abeilles  maçonnes,  trouvent  moyen  de  percer 
leurs  cellules  ,  &  fe  nourriffent  de  leurs  larves  &  de  burs 
chryfalides  ,  fans  craindre  l'éguiilon  des  abeilles  ,  tandis 
qu'elles  font  à  l'abri  dans  ces  cellules.  C'eft  dans  ce  même 
endroit  qu'elles  fe  métamorphofent ,  &  elles  n'en  fortent 
que  fous  la  forme  d'un  infede  parfait ,  que  fes  étuis  &  la 
dureté  de  fes  anneaux  défendent  alors  fuffifamment  contre 
les  piqûres  des  abeilles.  Cet  infefte  parfait  ,  dont  les  cou- 
leurs font  vives  &  éclatantes  ,  n'habite  plus  ces  nids ,  on  le 
trouve  fur  les  fleurs  ôc  les  plantes.  La  larve  de  la  féconde 


5  04  Histoire     abrégée 

efpéce ,  femblable  à  celle  de  la  première ,  mais  plus  petite  'y 
fe  trouve  dans  des  endroits  plus  fales.  Les  charognes  ,  Tes 
peaux  d'animaux  défféchées  font  fon  domicile  ordinaire. 
Enfin  la  quatrième  ôc  dernière  ,  qui  eft  fort  petite  ,  fe  trou- 
ve dans  les  fleurs  d'une  plante  qui  eft  très  -  commune  à  la 
campagne.  Le  refeda  fait  fa  demeure  ,  ôc  on  l'y  rencontre 
par  bandes  fouvent  fort  nombreufes. 

1.  C  L  E  R  U  S  nigro-violaceus  ,  hlrfutus  ,  elytrls  fafcia. 
tripUcl  coccinea.  Planch.  y  ,  fig.  4. 

Linn.fyp.  nat.  edit.  10  ,  j>.  388  ,  ».  7»  Attelabus  cœrulefcens ,  elytris  rubris « 

fafciis  tribus  nigris. 
Swamerd.  hibl.  nat,  tom.  2  ,  tab.  i6  y  fig,  j. 

Raj.  inf.  p.  1 08  ,  n.  1 1.  i 

Reaum,  inf.  vol.  6  ,  tai,  8  ,fig.  p ,  10. 

Le  clairon  à  bandes  rouges. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  lignes. 

Cet  infe£te  le  plus  beau  de  ceux  de  ce  genre  ,  eft 
oblong.  Son  corcelet  eft  de  forme  un  peu  cylindrique. 
Il  eft  d'un  beau  bleu  brillant  &  chargé  de  poils.  Ses  étuis 
font  de  même  couleur  ,  Ôc  chargés  chacun  de  trois  bandes 
d'un  beau  rouge  de  lacque  :  ou ,  pour  mieux  dire, on  en  peut 
compter  quatre  ;  fçavoir,  une  en  haut,  qui  defcend  un  peu 
obliquement ,  en  partanr  de  l'angle  fupérieur  ôc  extérieur 
des  étuis  ;  une  plus  bas,  plus  droite  ôc  plus  large  ;  enfin,  une 
troifiéme  plus  étroite  ,  qui  fe  prolongeant  au  coté  exté- 
rieur ,  en  forme  une  quatrième.  La  larve  de  cet  infede 
fe  loge  dans  les  nids  d'abeilles  maçonnes  ,  fe  nourrit  de 
leurs  larves  ,  ôc  y  croît  enfermée  dans  ce  nid  ,  qu'elle 
ouvre  enfuite  lorrqu'elle  a  fubi  fa  métamorphofe. 

2.  CLE  RUS  ni gro  -  cxruhns . 

Linn.faun.  fuec.  n.  373.  Dermeflej  nigro-crenileus, 
B-^j.  inf.  ICO.  Scarabïu's  antcnnis  clavatis  iz. 

Le  clairon  bleu. 

Longueur  i  -j  ,  i ,  i  i  lignes.     Largeur  |-,  i ,  i  ^  ligne. 

Cette  efpéce  varie  beaucoup  pour  la  grandeur.  Elle  eft 

très- 


DES    Insectes.  50J 

très-femblable  pour  la  forme  à  la  précédente  ,  mais  elle  eft 
toute  bleue  &  un  peu  velue.  L'une  &  l'autre  eft  allongée 
ôc  fe  replie  en  renfonçant  fa  tête  &  cachant  fes  pattes.  On 
trouve  cet  infecl:e  fur  les  fleurs  ôc  fouvent  dans  les  maifons. 
Sa  larve  mange  les  charognes. 

3,  C  L  E  R  U  S  fufcus  j  rlllofus  ,  elytris  fiavis  cruct 
fufca. 

Le  clairon  porte  croix. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ligne,   • 

La  forme  de  cet  infeâe  eft  la  même  que  celle  du  claironi 
à  bandes  rouges  ,  ôc  il  a  tous  les  caracleres  des  autres  efpé- 
ces  de  ce  genre  ,  à  l'exception  néanmoins  d'une  petite 
différence  ;  c'eft  que  leurs  antennes  ,  flgurées  en  maffe  > 
ont  leurs  trois  derniers  articles  plus  gros  ,  au  lieu  que  dans 
celui  -  ci  cela  eft  moins  marqué  ,  ôc  il  n'y  a  prefque  que 
le  dernier  article  qui  forme  la  maffe.  La  tête  de  ce  clairon 
eft  d'un  brun  clair ,  ainfi  que  fes  antennes.  Ses  yeux  font 
noirs  :  fon  corcelet  eft  d'un  brun  plus  foncé  que  la  tête. 
Les  étuis  font  d'un  jaune  pâle  avec  deux  bandes  brunes, 
l'une  plus  haut  ôc  étroite  ,  l'autre  plus  bas  ôc  large.  La 
future  des  étuis  eft  de  même  couleur  ,  ôc  joint  enfemble 
ces  bandes  ,  ce  qui  forme  fur  le  dos  de  l'infede  la  figure 
d'une  croix.  Les  pattes  font  pâles  avec  leurs  articulations 
plus  brunes.  Les  étuis  ont  des  ftries  de  points  enfoncés ,  ÔC 
tout  l'animal  eft  velu. 

4.  C  L  E  R  U  S  niger  ,Jubovatus ,  villis  cinereis. 

Le  clairon  fadné. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  |-  ligne. 

Il  eft  fort  petit  ,  plus  court  ôc  plus  ovale  que  les  pré- 
cédens ,  avec  un  corcelet  un  peu  plus  large  ,  fur-tout  vers 
le  bas.  Sa  couleur  eft  noire  ,  mais  il  paroît  gris ,  à  caufe 
des  petits  poils  de  cette  couleur  ,  dont  il  eft  couvert , 
.&  qui  le  rendent  comme  fatiné.  Ses  pattes  font  brunes. 
On  le  trouve  en  quantité  dans  les  fleurs  du  refeda. 

Tome  /.  Q  9 


3o5  Histoire     abrégée 

ANTHRIBUS.  Dermejïlsfp.  îlnn. 
V  ANTRI  B  E. 

'Antennœ.  clavarlt ,  clava  Antennes  en  maiïes  com— 
ex  a; tlcidis  tribus  compojïta  pofée  de  trois  articles,  po-' 
capitl  uijldentis.  fées  iur  la  tcte. 

Fojlrum  nulluiv.  Point  de  trompe. 

Thorax  'a.us  ivarginatus.         .  Corcelet  large  &  bordé. 

Tarjlfpjiigbji.  'i  aries  garnis  de  pelottes. 

Ce  genre  a  le  même  caradere  d'antennes  que  les  deux 
précédcns.  Il  diffère  du  boiiriche  &  reflemLle  au  clairon 
par  les  pelottes  ,  dont  fes  tarfes  font  gamis  ;  &  enfin  il 
aiffcre  de  ce  dernier  par  lon  ccrcekt  ,  qui  eft  large  ÔC 
bordé  à  l'entour,  au  lieu  que  celui  du  clairon  eft  prefque 
cylindrique  &  fans  aucuns  lebcrds.  On  trouv  e  ces  infectes 
fur  les  fleurs ,  qu  )ls  rongent  &  paroifTert  hacher  en  mor- 
ceaux, ce  il  ce  qui  les  a  fa't  appeller  antribe  ,  anthribus  , 
flores  commi/uio.  Pour  ce  qui  regarde  l'hiftcrique  de  ce 
genre  ,  la  forme  de  fes  larves  ,  leurs  métamorphofes  ,  je 
ne  puis  rien  avancer  à  ce  fujet,  ne  lesconnoiflant  pasaffez. 
Je  me  contenterai  de  décrire  les  efpéces. 

,1.   ANTHRIBUS  ovatus  ,  niger  ,  elytris  Jlrlads  y 
rubro  nigroqiie  marmoratis,  Planch.  y  ,  fig.  3. 

JJantrlbe  marhré. 

Longueur  i  -j  ligne.     Largeur  i  -f  ligne. 

On  voit  par  les  dimenficns  de  cet  infefte  ,  qu'il  eft  aflez 
quarrée  &  peu  allongé.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  noirs  , 
avec  quelques  petits  poils  gris  ,  fans  points  ni  ftries  ,  du 
moins  bien  marqués.  Les  étuis  ont  des  ftries  longitudi- 
nales formées  par  des  points.  Leur  fond  eft  d'un  rouge 
brun  ,  fur  lequel  on  voit  des  points  &  des  marques  noi- 
res ,  les  unes  plus  grandes  ,  les  autres  plus  petites  ,  ran- 
gées en  long  _,  fuiyant  la  diredion  des  ftries.  Le  long  de 


DES    Insectes.  507 

Jces  tandes ,  font  quelques  taches  grifâtres  entré  les  pr  ints 
noirs.  Au  milieu  de  chaque  étui,  le  noir  domine  &  forme 
une  tache  quarrée  plus  grande.  La  future  des  étuis  ell  auili 
de  couleur  noire.  Les  pattes  font  noires  variées  d'un  peu 
de  gris ,  &  le  deffous  du  ventre  eft  aufli  noir,  avec  un  peu 
de  rouge  brun  ,  femblable  à  celui  des  étuis.  Le  corcelet 
de  cet  animal  e^  affez  large  ,  renflé  &  bordé,  &  fes  an- 
tennes ,  comme  celles  de  tous  ceux  de  ce  genre  ,  font 
bien  formées  en  maffue ,  ayant  les  trois  derniers  articles 
beaucoup  plus  gros  que  les  autres.  On  trouve  cet  infede 
fur  la  jacée. 

2.ANTHRIBUS  ovatiis  fubvillofus  ,  è  fujco  ciaet 
reoque  variegatus. 

JJantribe  minime. 

Longueur  i  j  ligne.     Largeur  |  ligne. 

Cette  efpéce  eft  affez  quarrée.  Elle  'eft  brune ,  mais 
couverte  par  endroits  de  petits  poils  gris  ,  qui  la  rcnJent 
bigarrée  ,  principalement  fur  Ls  étuis  ,  où  l'on  voit  pref- 
qu'alternativement  des  taches  brunes  &  grifes.  Ces  étuis 
font  fttiés.  J'ai  trouvé  cet  infetle  fur  les  fleurs. 

5.  ANTHRIBUS  ater,  elytris apice  ciiurafcendhus, 
Planch.  y  ,  flg.  2. 

Uantribe  noir  Jlrié. 

Longueur  6  ,  7  lignes.     Largeur  i  -j-  lignes. 

Il  n'y  a  aucune  des  parties  de  cet  infecte  qui  ne  foit 
noire,  à  l'exception  de  l'extrém.té  de  (es  étuis  Sa  tête  eft 
longue  &  platte  depuis  les  yeux  jufquà  fon  extrémité,  où 
elle  eft  armée  de  deux  fortes  mâchoires.  Les  yeux  font 
fort  faillans  &  placés  fur  les  côtés.  Le  corcelet  eft  plus 
large  dans  le  milieu  qu'à  fes  extrémités.  Deux  émmences 
fur  fes  côtés  ,  avec  quelques  inégalités  en  forme  de  rides 
fur  le  dos,  lui  donnent  la  flgure  du  corcelet  d'un  capri- 
corne. Sa  partie  antérieure  eft  relevée  dun  petit  bourrelet. 


3oS  Histoire     abrégée 

Les  étuis  ont  chacun  dix  ftries,  formées  par  des  points^ 
creux  j  réparés  les  uns  des  autres.  Entre  la  féconde  &  la. 
troifiéme  llrie^  eft  une  côte  relevée  ,  principalement  dans 
une  petite  inflexion  ,  qu  elle  fait  proche  le  corcelet.  Les 
étuis,  à  leur  extrémité  poftérieure  ,  font  un  peu  cendrés 
&  le  recourbent  pour  couvrir  le  ventre.  Dans  les  dix  ftries 
des  étuis,  je  n'en  ai  point  compris  une,  oui  eft  proche  la 
future  ,  6c  qui  n'eft  compofée  que  de  huit  ou  dix  points. 

4. AN  THRIBUS  nlger,  elytris  abdomine  brevioribus. 

Lirin-  faun.  fuec.  n.  370.  Dermeftrs  niger  oblorgiis,  abdomine  aciito. 

Aâl.  Upf.  175'^,  p.  16  ,11.  7.  Scarabïus  miiiirr.us  ater ,  florilegus. 

Raj.  inf.  p.  108  ,  n.  1$.  Scarabœus  antennis  clavatis,  clavis  in  annules  divitîs, 

Uantrihe  des  fleurs. 
Longuur   1  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  noire  par- tout.  Sa  forme  eft 
ovale  ,  un  peu  quarrée.  Ce  qui  la  rend  très-  aifée  à  recon- 
lîôître  ,  c'eft  que  fes  étuis  font  plus  courts  que  fon  ventre, 
&  n'en  recouvrent  que  les  deux  tiers  ;  mais  le  bout  de  fon 
ventre  n'eft  pas  en  pointe ,  comme  le  dit  M.  Linnœus,  ce 
qui  me  feroit  prefque  douter  que  ce  fût  cette  efpéce  qu'il 
eût  voulu  déllgner.  On  trouve  ce  petit  animal  en  très- 
grande  quantité  fur  les  fleurs  j  fur-  tout  fur  les  plantes  en 
ombelles. 

y.  ANTHRIBUS  niger  ovatus  ,  elytris  apice  piinciis 
diiobus  riibris. 

L'antribe  à  deux  points  rougis  au  bout  des  étuis, 

LonguHir  i  ligne.      Largeur  f  ligne. 

Cette  antribe  eft  ovale.  Ses  étuis  font  noirs  ,  lifles, 
oblongs ,  brillans ,  avec  deux  points  rouges  affez  grand* 
vers  leur  extrémité  inférieure  ,  un  fur  chaque  étui.  On 
trouve  fur  les  fleurs  ce  petit  animal,  qui  relfemble  à  une 
coccinelle. 

6.  ANTHRIBUS  niger ,  ovatus ,  elytris  abdomen 
tegintibus. 


bES    Insectes,  5op 

Vantrihe  noire  lijfe. 

Longueur  \  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Cette  efpéce  ne  diffère  de  la  précédente  ;  que  parce 
qu'elle  n'a  point  de  taches  rouges  ,  ôc  qu'elle  eft  encore 
plus  petite.  Du  refte ,  elle  eft  de  même  ovale,  ôc  fes  étuis 
font  liiïes.  Je  la  croirois  volontiers  fmiple  variété  de  la 
cinquième. 

7.  ANTHRIBUS  oblongiis ,  totus  rufiis. 

^Uantribe  fauve . 

Longueur  i  ligne.     Largeur  |  ligne. 

Sa  couleur  eft  par-tout  d'un  brun  fauve.  La  forme  de 
fon  corps  eft  affez  étroite  &  allongée.  Ses  antennes  font 
auffi  longues  que  fa  tête  ôc  fon  corcelet  pris  enfemble ,  ôc 
leurs  trois  derniers  articles,  font  plus  gros,  très-diftinds  , 
&  forment  la  malfe.  Le  corcelet  ôc  les  étuis  font  pointillés 
irrégulièrement.  On  trouve  fouvent  cette  petite  efpéce- 
furie  vieux  bois. 

S  C  O  L  Y  T  U  S. 

LE     S  C  0  L  IT  E. 

Antennce  clavatce  ,  clava  Antennes  en  maffe  foli-dc 
folida.  d'une  feule  pièce. 

Roflrumnidliim.  Tête  fans  trompe. 

Le  caradtere  du  fcolite  eft  aifè  à  voir  j  ôc  le  diftinguc 
très-bien  de  tous  les  autres  genres  de  cette  feiStion.  Ses  an- 
tennes font  à  la  vérité  terminées  par  une  efpéce  de  malfe, 
comme  celles  du  charanfon  ;  mais  outre  qu'elles  ne  font 
point  pofées  fur  une  trompe  ,  elles  font  configurées  de 
manière  à  ne  pas  s'y  méprendre.  On  peut  voir  dans  la 
figure  cette  ftrutture  finguliere  ,  qui  s'apperçoit  mieux 
qu'on  ne  peut  la  décrire.  On  verra  le  peu  d'articles  dont 
ces  antennes  font  compofées  ;  la  forme  bizarre  d'un  de 


510  Histoire     ABRécfE 

ces  articles  &  la  grofTe  malTe  que  forme  feule  la  dernière 
pièce  des  antennes.  Nous  n'avons  qu'une  feule  efpéce  de 
ce  genre,  encore  eft-elle  allez  rare.  Je  ne  connois  ni  fa 
'  larve  ni  fa  chryfalide.  Quant  à  l'infette  parfait,  on  le  trou- 
ve affez  communément  dans  les  chantiers  ,  ce  qui  me  fait 
croire  que  fa  larve  doit  habiter  dans  les  vieux  bois, 

1.  S  C  O  L  Y  T  U  S  Planch,  ;  ,  fîg.  ;. 
'Le  /colite. 

Longueur  1 1  ligne.    Largeur  }  ligne. 

Ce  petit  infefte  approche  dès  becmares  &  des  der- 
meftes.  Il  diffère  de  ceux-ci  par  fes  tarfes  ;  de  ceux-là, 
parce  qu'il  n'a  pas  de  trompe,  &  des  uns  &  des  autres,, 
parce  que  la  maiïe  de  fes  antennes  eft  folide  ,  compofe'e 
d'une  fpule  pie'ce ,  fans  qu'on  y  puifle  appercevoir  la  moin- 
dre féparation.  La  forme  de  fon  corps  reffemble  à  celle 
des  fcarabés.  Il  eft  un  peu  allongé.  Sa  tête  &  fon  corcelet 
font  d'un  noir  liffe  ôc  brillant ,  &  vus  à  la  loupe ,  ils  paroif- 
fent  pondues.  Ses  étuis  fcnt  bruns ,  courts ,  ftriés.  Si  on  les 
regarde  de  près  ,on  voit  dans  le  creux  des  ftries^  des  points  ; 
&  fur  leur  delTus ,  ou  entre  les  ftries  ,  une  autre  rangée  de 
points  peu  enfoncée.  Les  étuis  ne  font  pas  la  moitié  de  la 
longueur  du  corps ,  &  la  tête  &  le  corcelet ,  qui  eft  fort 
long  ,  en  font  plus  de  moitié.  Les  pattes  ôc  les  antennes 
font  brunes.  On  trouve  cet  infefte  fous  ks  écorces. 

C  A  S  S  I  D  A. 

LA.CASSIDE. 

Antennx  extrorfum  craf-      Antennes  plus  groffes  vers 
Jiores  ,  noJqfœ.  le  bout ,  ôc  à  gros  articles. 

Thorax  &  elytra  marginata,  Corcelet  &  étuis  bordés. 

Caput  thorace  te^um.  Tête  cachée  fous  le  corcelet; 

Ce  genre  eft  un  des  plus  aifés  à  reconnoître.  Son  caracr 


DES    Insectes.  511 

tere  le  plus  eflentiel  eft  la  forme  de  fon  corclet ,  qui  eft 
grand  ,  &  dont  les  rebords  allongés  antérieurement  ca- 
chent la  tête  de  Tinfede  ôc  la  furpafTenc.  Ce  caradere 
générique  ,  joint  à  la  Bgure  des  antennes  ,  diftingue  la 
callide  de  tous  les  autres  infetles  à  étuis,  ôc  fur-tout  des 
boucliers  [peltis)  que  quelques  Auteurs  avoient  confondus 
avec  la  callide.Ces  deux  genres  font  fi  éloignés  l'un  de  l'au- 
tre ,  qu'ils  font  même  d'ordres  différens,  la  caflide  n'ayant 
que  quatre  pièces  ou  articulations  aux  tarfes  ,  au  lieu  que 
le  bouclier  en  a  cinq.  L'a  forme  de  ces  infedes  ,  dont  la 
tête  eft  cachée  fous  les  larges  rebords  du  corcelet,  leur 
a  fait  donner  le  nom  de  cafîide  ,  comme  qui  diroit  cafqm. 
Les  larves  de  ces  infetles  font  encore  bien  plus  iingu- 
lieres  que  l'animal  parfait.  Elles  ont  fix  pattes  ,  &  leur 
corps  ell:  large  ,  court,  applati  ;  bordé  fur  les  côtés  d'ap- 
pendices épineufes  ôc  branchues.  Leur  queue  fe  recourbe 
en  deflus  de  leur  corps  ,  &  fe  termine  en  une  efpéce  de 
fourche  ,•  entre  les  deux  fourchons  de  laquelle  fe  trouve 
lanus.  Par  ce  moyen  ,  les  excrémens  que  rend  l'infetle  , 
en  fortant  de  fon  corps  ,  reftent  foutenus  (ur  cette  efpéce 
de  fourche,  oiJ  ils  s'amaffent  ôc  forment  comme  un  para- 
fol  ,  qui  met  fon  corps  à  fabri  :  ainfi  cette  larve  foutient 
toujours  en  i'air,  au  delTus  de  fon  corps  ,  un  tas  d'excré- 
mens.  Lorfqu  ils  font  trop  defféchés,  elle  s'en  débarraffe, 
&  de  nouveaux  plus  frais  prennent  la  place  des  anciens. 
Cette  larve  fe  défait  plufieurs  fois  de  fa  peau,  dont  on 
trouve  quelquefois  la  dépouille  (ur  fon  parafol ,  avec  les 
excrémens.  Ç)?^  rencontre  fouventces  infedes  furleb  char- 
dons ,  les  plantes  verticillées  ôc  une  efpéce  d'aunée  d  au- 
tomne. C'eft  aulfj  fur  ces  mêmes  plantes  qu'on  trouve  la 
chryfalide  finguliere  de  ces  mêmes  infedes ,  qui  ne  s'en- 
foncent point  en  terre  pourfe  métamorphofer.  Cette  chry- 
falide 5  qui  fuccéde  à  la  larve ,  après  qu  elle  seft  c'épouillée 
de  fa  dernière  peau  ,  eft  large  ,  platte  ,  prefque  ovale  j, 
ornée  dan-,  fon  conrour  d'appendices  à  plufieurs  pointes  j 
femblables  à  des  efpéces  de  feuillages,  ôc  en  devant, 


312  Histoire    ÀBRéofE 

d'une  efpéce  de  bandelette  ou  corcelet  terminé  eti  arc  dé 
cercle ,  &  chargé  de  pareilles  pointes.  Elle  reflemble  en 
quelque  façon  à  un  écuflon  d'armoirie  couronné  ,  &  on  la 
prendroit  a  peine  pour  un  animal.  En  deffous  ,  on  apper- 
çoit  prefque  toutes  les  parties  de  l'infette  parfait ,  contenu 
fous  les  enveloppes  de  la  chryfalide  ,  fa  tête  ,  fes  antennes, 
qui  font  brunes ,  ôc  fes  pattes.  Cette  finguliere  nymphe 
eft  d'un  vert  pâle  ;  elle  a  quelques  taches  brunes  fur  fon 
corcelet ,  &  les  épines  ou  lames  latérales  font  blanclies. 
Au  bout  de  quinze  jours  ,  on  voit  fortir  de  cette  chryfa- 
lide Tinfetle  parfait ,  par  la  rupture  qui  fe  fait  à  la  partie 
.antérieure  de  la  peau  de  deffus.  Nous  avons  cru  dévoie 
donner  la  figure  de  la  larve  &  de  la  chryfalide  >  dont  la 
forme  finguliere  s'apperçoit  plus  aifément  &  mieux  qu'on 
ne  peut  la  décrire.  L'infeâe  parfait  dépofe  fur  les- feuilles 
fes  œufs ,  qui  font  rangés  les  uns  auprès  des  autres ,  ÔC 
forment  des  plaques  fouvent  couvertes  d'excrémens. 

Quant  aux  efpéces  de  caflides ,  nous  n'en  avons  pas  un 
grand  nombre  dans  ce  pays-ci;  elles  fe  réduifent  à  cinq, 
fans  compter  quelques  variétés.  Les  pays  étrangers  en  four- 
niffent  plufieurs  autres  belles  efpéces.  Celles  des  environs 
de  Paris  ,  font  les  fuivantes.. 

I.CASSIDA  viridis,  corpore  nigro,  Acl.  Upf.  iJS^^i 
f.  ij,  n.  I. 

Linn.  jyft.  n.it.  edit.  lo  ,  p:  361  ,  n.  i.  Caffida  viridiî. 

Linn.faun.  fuec.  n.^77,  Caffida  viridis ,  ovata,  Isvis;  clypeo  caput  tegent* 

integro. 
Raj.inf.  p.  107,  n.  <;.  Scarabsus  antennis  clavatis,  clavis  in  annvilos  divifis» 
Reaum.  inf.  vol.  3  ,  t.  18  ,  fig.  omnes. 
Blank.  leîg.  89  ,  lib.  1 1  î  J%-  F.  Tefiudo  viridis. 
Goei.  helg.  vol.  1  ,  p,  94  .  t.  43.  Teftudo  viridis. 
Lift.  goed.  186  ,  £.  116. 
Merian.  europ.  3  ,  tab-  14. 

frifc.  germ.  iî,p>  3î  jt.  ip.  Coccionella  clypeata  viridisi 
Rofel.  inf.  vol.  1,  tab.  6,  Scarab.  terreftr.  clalT.  3. 

La  cajjîde  verte. 

Longueur  i  j  i  f  ligne.    Largeur  -r  ,  I  ligne. 

hd.  gran4euE  dç  cet  infecte  varie.  Son  corcelet  eft  large, 


t>Es  Insecte  s;  ^T^ 

tiii  peu  applatl,  &  a  des  rebords  plats,  fort  failkns ,  en- 
forte  que  la  tête  de  l'animal  eft  tout-à-fait  cachée.  Les 
étuis  ont  des  ftries  de  points  ,  ôc  débordent  pareillement 
de  beaucoup  ie  corps.  Cette  conformation  donne  à  l'in- 
fefte  l'air  d'une  petite  tortue.  Tout  le  deffus  de  l'infede 
eft  uni  &  de  couleur  verte.  En  deffous,  on  voit  le  corps 
de  ranimai  plus  petit  &  plus  étroit  que  fes  étuis  &  tout 
noir,  à  l'exception  des  pattes,  qui  font  d'une  couleur 

f)âle.  Cet  infefte  fe  trouve  fur  les  plantes  verticillées  ôc  fur 
es  chardons.  Sa  larve  reffembie  a  celle  des  autres  infec- 
tes de  ce  genre.  On  peut  voir  la  figure  que  nous  en  ayons 
donnée. 

2.  CAS  SIDA  nehiilofa ,  paliida  i  corpore  nigro. 

Linn,  faun.  fuec,  n.  378.  Caffida  nebulofa  ,  pallida  ,  ovalis  j   clypeo  caput 

tegente  integro. 
Linn.fyjl.  nM.  edit.  10  ,  p.  }«3  ,  n.  i.  Caffida  nebuloHi. 
ila;.  inf,  p.  88  ,  n.  £;.  Scarabxus  minor  ,  fordiJe  fulvus,  pundis  &  maculif 

aliquot  nigris  temere  fparlîs  notatus. 
Goed.  belg.  i  ,  p.  96  ,t,  44, 
Lijî.  goed.  zSr  ,t.  117' 
Lijî.  tab.  mut.  1. 17  ,f.  10, 

JLa  cajjide  brune* 

Longueur  z  ,  3  lignes.    Largeur  1  |  lignei 

Cette  caffide  reïïemble  tout-à-fait  à  la  précédente.  Sort 
corcelet  &  fes  étuis  débordent  extrêmement  la  tête  &  tout 
le  corps  j  qui  font  entièrement  cachés  deffous.  Le  corps 
efl  noir.  La  feule  différence  entre  ces  deux  efpéces  de 
caffides  ,  efl  celle  de  la  couleur  du  deffus  de  fanimal, 
qui ,  au  lieu  d'être  vert ,  comme  dans  l'efpéce  précédente, 
eft  dans  celui-ci  d'une  couleur  brune  claire  ,  parfemé  de 
quelques  petites  taches  noires.  Les  pattes  font  auffi  de  la 
même  couleur.  On  trouve  cet  infede  dans  les  bois  ôc  fur 
les  mêmes  plantes  que  le  précédent, 

5.  CASS  IDA  pai/ida  i  llnea  dupUcl  longitudinall  ^ 
viridi-deaurata. 
Tome  I,  Ri; 


■^i^  Histoire     ABRécÉE 

Linn.  fjjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  jéj  ,  n.  3.  CafTida  grifea,  elytrls  linea  cserulea 
nitldillïma. 

La  ccjjide  à  bandes  d'or. 

Longueur  i  \  lignes.     Largeur  i  5  ligne. 

Il  y  a  erccre  peu  de  différence  entre  cette  efpéce  Ôcles 
deux  préce'dentes:  elle  approche  fur-tout  inliniment  de  la 
féconde;  mais  fa  couleur  eft  pâle  d'un  jaune  terne  ,  tirant 
un  peu  fur  le  fauve.  Ses  e'tuis  ont  des  ftries  longitudinales 
de  points,  mais  la  troifiéme  ftrie,en  commençant  à  comp- 
ter de  la  future,  eft  écartée  des  deux  premières,  &  le  long 
de  cet  endroit,  eft  une  belle  raiq  longitudinale  d'un  verc 
doré  ,  mais  qui  ne  fe  voit  que  fur  l'infefte  vivant  :  car  lorf- 
qu'il  eft  mort ,  elle  difparoit  à  mefure  qu'il  fe  defféche» 

4.CASSIDA  virldis  ,  thorace  ferrugineo. 

La  cajjide  verte  à  corcelet  brun. 

Longueur  1  5  lignes.     Largeur  i  j  lignes.. 

Ses  étuis  font  d'un  beau  vert  &  ftriés  de  points.  Son 
corcelet  eft  d'un  brun  rougeâtre,  quelquefois  en  entier; 
d'autres  fois  dans  fa  partie  poftérieure  feulement.  L'écuf- 
fon  &  le  bord  des  étuis  qui  le  touchent ,  font  auflî  d'un 
rouge  brun  ,  ce  qui  forme  une  efpéce  de  triangle  brun  ,. 
tandis  que  le  refte  des  étuis  eft  vert.  J'ai  trouvé  cette  ef- 
péce avec  la  fuivante  fur  l'année  des  prés.  After pratenfis 
autumnalis cony^œ  jolio.  injl.  R.  j. 

^.    CA    SSIDA  viridis  macuils  nlgrls  var'ugata» 
Planch.  j  ,  fig.  6. 

Càjfida  riibra ,  macuils  aigris  variegata. 

La  ca'Jide  panachée. 
Longueur  }  5  lignes.    Largeur  z  lignes. 

Je  joins  enfemble  ces  deux  variétés  ,  qui  font  tout-â-^  ' 
fait  femblables  ,  &  qui  ne  différent  que  pour  le  fond  de 
la  couleur.  L'une  aie  corcelet  &  les  étuis  rouges  ;  l'autre 
les  a  d'un  beau  vert.  Toutes  deux  ont  les  pattes  ,  les  an- 


DES     Insectes.  ^i<ç 

tennes  ôcledefTous  du  corps  noirs.  Toutes  deux  ont  fur 
leurs  étuis  des  ftries  longitudinales  formées  par  des  points 
enfoncés.  Toutes  deux  enfin  ont  les  mêmes  taches  noires 
fur  les  étuis.  Ces  taches  font  d'abord  au  nombre  de  cinq 
ou  fix  le  long  de  la  future  longitudinale  qu'elles  touchent, 
fe  joignant  fouvent  avec  les  correfpondantes  de  l'autre 
étui ,  ce  qui  fait  pour  lors  une  bande  longue  ,  noire  ,  den- 
telée ôc  feftonnée.  Enfuite  il  y  a  deux  grandes  &  longues 
taches  vers  l'angle  extérieur  du  haut  des  étuis  ;  ôc  enfin 
deux  ou  trois  petits  points  noirs  fur  le  milieu  de  l'étui.  On 
trouve  ces  deux  infectes  enfcmble^  en  grande  quantité  au 
bord  des  étangs^  fur  l'aunée  des  prés.  'Leurs  larves  ref- 
fembient  à  celle  de  la  caflîde  verte.  Elles  font  applaties, 
épineufes ,  fur-tout  fur  les  côtés,  ôc  ont  une  queue  four- 
chue ^  avec  laquelle  elles  foutiennent  leurs  excrémens. 
Elles  rongent  les  feuilles  de  l'aunée.  J'en  ai  nourri  plu- 
fieurs  ,  qui  m'ont  toujours  donné  des  cafiîdes  vertes  pana- 
chées, ce  qui  m'a  fait  foupçonner  que  les  rouges  ôc  les 
vert;es  ne  différoient  que  par  l'âge ,  les  dernières  étant  les 
plus  jeunes  ,  ôc  les  autres  les  plus  vieilles.  Pour  m'enalTu- 
rer  encore  ,  jai  nourri  des  caflides  de  couleur  verte.  Le 
vert  de  leurs  étuis  a  pris  peu  à  peu  une  teinte  d'abord 
jaune  ,  puis  de  plus  en  plus  rouge  ;  ce  qui  prouve  que  la 
différence  de  couleur  rie  vient  que  de  l'âge  plus  ou  moins 
avancé. 

A  N  A  S  P  I  S. 

L'  A  N  A  SP  E. 

Antenncefillf ormes, fènfim        Antennes  filiformes,  qui 
cre/centes,  vont  en  gtoffiffant  vers  le 

bout. 

Scutellum  vix  apparens.  EcufTon  imperceptible. 

Thorax  planus ,  Ixvis  non  mar-        Corcelet  plat ,  uni  &  fans  re- 
ginatus.  bords. 

Les  infcdes  de  ce  genre;  qui  font  affez  rares  ,  refleni- 

R  r  i; 


^i6  Histoire    abrégée 

blent  beaucoup  pour  la  forme  à  ceux  d'un  autre  genre  j 
que  nous  examinerons  plus  bas ,  qui  eft  celui  des  mor- 
délies.  Ils  font  allongés ,  rétrécis  vers  le  bout ,  ôc  plus  larges 
en  devant  ;  mais  ce  quilesdiftingue,  ce  font,  i°.  leurs  an- 
tennes filiformes  ,  qui  vont  en  augmentant  un  peu  &  pref- 
qu'infenfiblement  vers  leur  extrémité;  2°.  &  fur-tout  leur 
écufibn  j  qui  eft  fi  petit ,  qu'il  eft  imperceptible ,  &  qu'on 
ne  peut  guéres  l'appercevoir  qu'à  l'aide  d'une  loupe  ,  en- 
core eft-il  fouvent  tout- à- fait  caché  fous  le  corcelet^ 
Cette  particularité  a  fait  donner  à  ce  genre  le  nom  d'anaf- 
■^Q  i  anaf'pis  .,  conwwQ  qui  diroit  fans  éciiffon  ,  parce  qu'à 
la  première  infpecli&n  ,  ces  infeûes  paroiffent  en  man- 
quer. Je  ne  connois  ni  les  larves  ni  les  chryfalides  des 
anafpes.  Les  infeûes  parfaits  fe  trouvent  fur  les  fleurs  ôc 
fouvent  dans  les  fleurs. 

i.  A  N  A  SPI  S  tota  nîgra.  Planch.  $  ,  fig.  7. 

JJanafpe  noire. 

Longusur  /i ,  i  j  ligne.    Largeur  § ,  ligne. 

Ses  antennes ,  qui  font  filiformes ,  vont  un  peu  en  grof- 
lîflTant  vers  l'extrémité ,  ôc  font  placées  fur  le  deflîis  de  la 
tête  devant  les  yeux.  Elles  font  un  peu  plus  longues  que  le 
tiers  du  corps.  La  tête  eft  applatie.  Toute  fa  bafe  pofe  fur 
le  corcelet ,  qui  eft  large  ,  un  peu  convexe ,  &  qui  va  en 
s'élargifTant  du  coté  qtai  regarde  les  étuis.  Ceux-ci  font 
.  allongés  &  vont  en  fe  retréciffant  vers  leur  extrémité,  ce 
qui  donne  à  l'infetle  une  figure  un  peu  pointue.  Tout  l'a- 
nimal eft  noir,  liffe,  fans  points  ni  ftries.  Ses  patres  feu- 
lement font  un  peu  jaunâtres,  fur -tout  les  quatre  anté- 
rieures. Cet  infede  fe  trouve  far  les  fleurs. 

2.ANASPIS  nigra ,  elytrofingido  antice  macula  Jlav  a, 

J^anafpe  à  taches  jaunes. 

Cette  efpcce  eft  tout-à-fait  femblable  à  la  précédente 
four  la  forme  ôc  pour  la  grandeur;  elle  n'en  diffère  que  par 


DESÏNSECTES.  517 

deux  grandes  taches  jaunes ,  qui  font  à  la  partie  antérieure 
des  étuis-j  6c  qui  en  occupent  près  d'un  tiers.  Ces  taches 
ne  vont  pas  tout-à-fait  jufqu'à  la  future  ,  qui,  étant  noire, 
fépare  ces  marques  jaunes  l'une  de  l'autre.  On  trouve  cet 
infecte  avec  le  précédent. 

5.ANASPIS  nlgrai  thorace  lateo. 
L'anajpe  à  co:  ce  le  t  jaune. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  |  ligne. 

Cet  infefte  eft  encore  tout-à-faît  femblable  aux  deux 
précédens.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié 
du  corps,  jaunes  à  la  bafe,  noires  à  l'extrémité.  La  tête  eft 
noire  ,  ainfi  que  le  ventre  &  les  étuis.  Le  corcelet  eft  jaune 
un  peu  fauve.  Les  cuiffes  font  du  même  jaune,  &  le  refle 
des  pattes  eft  noir.  Cet  animal  fe  trouve  avec  les  précé- 
dens ,  mais  moins  fréquemment. 

4.  ANASPIS  villofo-Jlarefcens ,  coleoptrorum  macuUs 
tribus  obfcuris.- 

'Uanajpe  fauve. 

Longueur  \  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Sa  couleur  eft  par-tout  fauve ,  jaunâtre  ,  &  l'infefte  pa- 
rok  un  peu  foyeux ,  à  caufe  des  petits  poils  dont  il  eft  cou- 
vert. Son  corcelet  eft  d'une  couleur  un  peu  plus  foncée 
ijueles  étuis.  Sur  ceux-ci,  on  voit  trois  taches  plus  bru- 
nes ,  une  fur  le  milieu  de  chaque  étui ,  &  une  troifiéme 
pofée  un  peu  plus  bas  ,  fur  la  future ,  ôc  commune  aux 
deux  étuis.  Le  deffous  de  l'infefte  eft  de  couleur  plombée 
&  obfcure.  Dans  cette  efpéce  ,  on  apperçoit  un  peu  Té- 
cuffon ,  qui  ne  paroît  point  dans  les  précédentes. 


3i8  Histoire     abrégée 


Ordre     Troisième. 
Infectes  qui  ont  trois  articles  à  toutes  les  pattes. 


COGCINELLA. 

LA     COCCINELLE. 

Antennœ.  extrorfum  craf-  Antennes  à  gros  articles  , 
flores  ,  nodofœ  )  antenmUis  plus  grofles  vers  le  bout ,  & 
èreviores.  plus  courtes  que  les  anten- 

nules. 

Corpus  hœmifphœricum.  Corps  hémifphérique. 

X-;  A  coccinelle  eft  un  de  ces  infedes  communs  j  que  tout 
le  monde  connoît ,  &  que  les  enfans  même  recherchent 
fous  le  nom  de  bête-à-dien  ou  vache-à-dieu.  Néanmoins 
fon  caradere ,  quoiqu'aifé  à  diftinguer ,  n'a  pas  été'  apperçu 
jufqu'icî  des  Naturalifles.  Le  nombre  des  pièces  qui  corn- 
pofentfes  tarfes,  eft  un  premier  caradere  eflentiel  à  ce 
genre  &  au  fuivant,  &  qui  les  diftingue  tellement  de  tous 
les  autres  infetles  à  étuis ,  que  nous  en  avons  fait  un  ordre 
particulier.  Mais  de  plus,  les  antennes  de  la  coccinelle, 
compofées  de  gros  arcicles  noueux  ,  qui  vont  en  grofliflant 
vers  le  bout  ;  en  un  mot ,  prefque  femblables  en  petit  à 
celles  de  la  chiyfomele  ,  6c  en  même-tems  plus  petites 
que  les  antennules  ,  forment  un  caradere  générique  bien 
remarquable.  Dans  la  plupart  des  autres  infedes  à  étuis, 
les  antennules  ou  barbillons ,  qui  accompagnent  la  bouch& 
&  les  mâchoires ,  font  beaucoup  plus  petites  que  les  an- 
tennes ,  que  l'on  voie  placées  fur  la  tête ,  aux  environs  des 
yeux.  Ici  c'eft  précifément  le-  contraire  :  les  antennules 
font  beaucoup  plus  grandes  que  les  antennes  :  ce  font  elles 
que  l'on  apperçoit  d'abord ,  &  il  faut  chercher  les  antennes 


DÈS    Insectes.  jip 

pour  les  voir.  AuiTI  quelques  Naturaliftes  modernes  ont- 
ils  pris  les  antennules  de  la  coccinelle ,  pourles  véritables 
antennes.  Cette  figure  des  antennes ,  la  forme  du  corps 
des  coccinelles,  qui  eft arrondi,  ôc  le  nombre  des  articles 
des  tarfes,  font  aifément  ôc  fûrementreconnoître  ce  genre. 

Les  larves  des  différentes  efpéces  de  coccinelles ,  ne 
font  pas  moins  communes  que  les  infectes  parfaits.  Dans 
l'été ,  on  voit  les  feuilles  de  plufieurs  arbres  couvertes 
d'un  nombre  infini  de  ces  larves  ,  qui  fe  nourriffent  de  pu- 
cerons ;  elles  font  allongées ,  plus  larges  à  leur  partie  anté- 
rieure, oii  font  leurs  fix  pattes,  ôcleur  partie  poftérieure 
fe  termine  en  pointe.  Elles  marchent  lentement  &  d'un 
pas  lourd.  La  plupart  font  noirâtres,  bariolées  de  quelques 
taches  jaunes  ,  fauves  ou  blanchâtres.  Lorfqu'elles  veu- 
lent fe  métamorphofer ,  elles  s'appliquent  contre  une 
feuille  parla  partie  poftérieure  de  leur  corps  ,  elles  fe  re- 
courbent ,  fe  gonflent  &  forment  une  efpéce  de  boule  , 
dont  la  peau  s'étend  &  fe  durcit.  Au  bout  d'une  quinzaine 
de  jours  ,  la  peau  de  cette  chryfalide  fe  fend  fur  le  dos, 
ôconen  voit  fortir  l'infecte  parfait,  dont  les  couleurs  font 
d'abord  pâles  ôcles  étuis  fort  mois  ;  mais  en  peu  de  tems 
ceux-ci  fe  durcilTent  &  prennent  une  belle  couleur  vive  ôc 
brillante.  Les  œufs  des  coccinelles  font  oblongs  ôc  de 
couleur  d'ambre  jaune. 

Les  efpéces  de  ce  genre  ,  qui  efl  nombreux,  ne  font 
pas  fort  grandes  ,  mais  elles  font  toutes  lifles  ôc  brillantes» 
Parmi  ces  efpéces  ,  il  pourroit  y  avoir  beaucoup  de  varié- 
tés. J'en  ai  déjà  marqué  quelques-unes ,  que  j'ai  apperçues; 
mais  je  fuis  perfuadé  qu  un  obfervateur  exa£t  en  pourroit 
encore  découvrir  plufieurs  autres.  J'ai  trouvé  plufieurs  de 
ces  efpéces  accouplées  avec  d'autres  ,  qui  paroilTent  très- 
différentes.  Que  réfulte-t  il  de  cet  accouplement  ?  En 
vient-il  une  variété  qui  tienne  de  l'un  ôc  de  l  autre  indi- 
vidu ,  une  efpéce  de  mulet ,  ou  bien  ces  deux  individus 
accouplés  ,  quoique  différens  ,  nefnt  ils  que  des  varié- 
tés l'un  de  1  autre  l  C'elt  ce  qu'il  faudroit  fuivre  ôc  exa^-- 


^20  Histoire    abrégée 

miner.  En  attendant,  nous  allons  détailler  les  efpéces  dd 

ce  genre  ,  que  nous  connoiffons,  &  qui  paroiflent  les  plus 

coniîantcs. 

I.  COCCINELLA  coleoptris  rubris  ,punctis  duobus. 
nigris.  Linn.  faun.Juec,  n.  388. 

Linn.fyJ}.  nat.  edit.  lo,  p.  q64,  n.  1.  Coccinellu  bipundata. 

Mcrian.  europ.  3  ,;>.  58  ,  tah.  35 ,/.  infima. 

Lifl.  lo(j.  p.  3S;  ,  n.  S.  Scnrabxus  alter  niger  exiguus,  pennarum  cruftis  mî« 

niatiilis',  in  quibus  mediis  aux  tantum  macula;  nigra:. 
Raj.  inf.  p.  86  ,  n.  i.  Scarab.-eus  hïmifphxricus  minor ,  elytris  è  flavo  ruben- 

tibus ,  lîngulis  maculis  feu  punftis  nigris  média  parte  notatis. 
Petiv.  ga^oph.-^.  34j.r.  H)/.  4.  Coccinella  anglica  bimaculata ,  feu  minor 

rubra. 
Reaum.  inf.  j ,  tab.  3 1 5  /•  ié. 
Frifch.  germ.  9  ,p-  Il  it.  16  ,/.  4.  Coccinella  fecundïe  magnitudinis ,  punâjs 

coleoptrorum  duobus. 
Bradl,  natur,  t,  27  ,/.  4. 

jLa  coccinelle  rouge  à  deux  points  noirs, 

'Longueur  ^  -  lignes.  Largeur  i  lignes. 

Tout  le  deffous  de  cet  infede  eft  noir.  Son  corcelet  cû. 
de  la  même  couleur ,  avec  deux  grandes  taches  blanches 
fur  les  cotés ,  &  une  petite  en  cœur  à  fa  partie  poftérieure, 
qui  touche  à  l'écuflbn.  On  voit  aufli  deux  petits  points 
blancs  fur  la  tête  ,  qui  eft  noire.  Les  étuis  font  rouges  ÔC 
ont  chacun  un  point  noir  confiderable  dans  leur  milieu. 
Tout  l'infede  eft  hémifphérique:  fon  corcelet  &  fes  étuis 
ont  à  leur  contour  un  rebord,  qui  fe  voit  en  deflbus.  On 
trouve  cette  coccinelle  fur  les  plantes  &  fur  plufieurs  ar- 
bres. La  larve  qui  la  produit ,  eft  allongée ,  noire  &  variée 
de  jaune.  Elle  fe  trouve  principalement  fur  l'aune,  où  elle 
vît  de  pucerons.  J'ai  quelquefois  trouvé  cette  efpéce  ac- 
couplée avec  d'autres  )  qui  paroifTent  fort  différentes. 

2.  COCCINELLA   coleoptris    rubris  f  punclis 
quinque  nigris,  Linn.  faun.fuec.  «.35)2. 

Linn.fyll.  nat.  edit.  10  ,  p.  ^6'; ,  n.  $.  Coccinella  quinque-pundata, 

La  coccinelle  rouge  à  cinq  points  noirs ^ 

Cette 


DES    Insectes.  ^^^i' 

Cette  coccinelle  reflemble  à  la  précédente  pour  fa  for^ 
me  ôc  fa  grandeur.  Son  corps  eft  noir  :  fa  tête  &  fon  cor- 
celet  le  font  aulli ,  mais  il  y  a  fur  la  tête  deux  points  blancs, 
&  fur  les  côtés  du  corcelet,  deux  taches  blanches.  Les 
étuis ,  qui  font  rouges  ,  ont  chacun  vers  leur  milieu  un 
point  noir  confidérable ,  ôc  un  autre  plus  peut,  placé  plus 
tas  6c  plus  extérieurement.  De  plus,  il  y  a  un  autre  point 
à  l'origine  des  étuis,  commun  à  tous  les  deux ,  ce  qui  fait 
en  tout  cinq  points  noirs.  L'jnfede  eft  hémifphérique,  ÔC 
fes  étuis  font  bordés  ,  comme  ceux  des  autres  efpéces  de 
ce  genre.  Celle-ci  fe  trouve  dans  les  jardins,  mais  plus  ra- 
rement que  la  précédente.  Sa  larve  a  fix  pattes  ,  ôc  fe  mé« 
tamorphofe  comme  les  autres  du  même  genre. 

5.  COCCINELLA  coleoptris  ruhris  ,  punctis  feptem, 
nigrls.  Linn.  faun.  fuec.  n.  3pi4  Planch.  6  ,  fig.  i. 

Linn.JyJl,  nat.  edit.  10, p.  365 ,  n,  8.  Coccinella  feptem-pundata. 

Jlbin.  inf.  t.  61  ,'f.C. 

Cosd.  belg.  1 ,  p.  58  ,  r.  18 ,  Gall.  tom.  3  ,  tah,  18. 

Lijl. goed. p.  z6>i,f.  112. 

Lijl.  loq.  p.   ]Si  ,  n.  7. 

Lift.  mut.  t.  3  ,/.  î. 

Reaumur.  inf,  j  ,  t.  j  l  , /.  l  S. 

Merian.  eurnp.  i ,  p.  24. ,  t.  1 1. 

Fetiv.  gaT^oyh.  p.  ;  5 ,  1. 1 1 , /.  3 .  Cochinella  anglica  vulgatiflima  S.  rubra ,  fep- 
tem nigris  macuiis  punftata. 

Ray.  inf-  p.  86  ,  n.  i.  Scarabïus  fubrotundus  feu  hemifphsricus  rubens  major 
vulgatiffimus. 

Frifch.  germ.  4  ,p.  i ,  î.  i ,/.  4.  Coccionella  major. 
yRofel.  inf.vol.  z  ,  tah.  i  ,  Scarab.  terreftr.  clafT.  3. 

La  coccinelle  rouge  àjept  poinfs  noirs. 

Longueur ^■^  ,  4  lignes.     Largeur  i  |.  3  lignes. 

Cette  coccinelle  eft  la  plus  commune  de  toutes  6c  une 
des  plus  grandes  de  ce  Pays-ci.  Sa  tête  eft  noire  avec  deux 
.petits  points  blancs.  Son  corcelet  eft  pareillement  d'un 
noir  foncé  ôc  brillant ,  avec  une  marqije  d  un  blanc  jaunâ- 
tre fur  chaque  côté.  Chacun  de  fes  étuis  a  trois  points 
noirs  difpofés  en  triangle  ,  ôc  de  plus  il  y  en  a  un  à  l'or'gine 
des  étuis ,  commun  à  tous  les  deux  ,  ce  qui  fait  en  tout 

Tome  L  S  £ 


^li  Histoire    abrogée 

fept  points  noirs.  La  larve  qui  produit  cet  infe£le ,  eft  lon- 
gue j  a  fix  pattes  en  devant  &  eft  tour-à-fait  femblable 
à  celle  de  refpéce  pre'cédente  ,  fi  ce  n'eft  qu'elle  eft  plus 
grande.  Elle  eft  de  couleur  grife  avec  des  taches  noires  ôc 
blanches.  On  la  trouve  fur  tous  les  arbres  ,  mais  fur-touc 
fur  le  tilleul ,  où  elle  fe  nourrit  de  pucerons  :  pour  cet  effet 
fa  tête  eft  armée  de  mâchoires  aiguës.  Lorfqu'cUe  veut  fe 
transformer  ,  elle  s'attache  à  une  feuille  par  l'anus  &  fe 
gonfle  :  fa  peau  devient  roiJe  ôc  firme  une  eipéce  de 
coque,  de  laquelle  fort  la  coccin-^Ue  parfaite,  par  une 
ouvercure  ou  fente  qui  fe  fait  fur  le  dos  de  cette  chry-; 
faiide. 

4.  COCCINELLA  cohoptris  mbris  ,  punctls  novem 
nigris ,  thoraa  nigro  ,  latzrlbus  albis. 

Linn.  fyjl  nat.  ed'ii.  10  ,  p.  367  ,  n.  9.  Coccinella  coleoptrls  nigris  pundij 
rubris  fex. 

La  coccinelle  rouge  à  neuf  points  noirs  SC  corcelet  noir. 

LongUiur  i  \  iignss.     Largeur  z  lignes. 

Il  y  a  tant  de  relTemblance  entre  cette  coccinelle  &  la 
précédente  ,  qu'on  la  prendroit  volontiers  pour  une  fimple 
variété  ;  fa  grandeur  eft  cependant  un  peu  moindre  :  du 
refte  la  tête  &  le  corcelet  font  la  même  chofe  ,  il  n'y  a 
de  différence  que  dans  les  points  noirs  des  étuis.  Ces 
pointi  danb  cette  efpéce ,  font  au  nombre  de  neuf  6c  pref- 
que  de  onze.  Il  y  a  fur  chaque  étui  trois  grands  points 
noirs  ,  ôc  un  quatrième  plus  petit  vers  le  bas  ,  ce  qui ,  avec 
le  point  commun ,  qui  fe  trouve  à  l'origine  des  deux  étuis  , 
fait  en  tour  neuf  points  :  de  plus  on  voit  au  bord  la-éral  des 
étuis  ,  un  petit  endroit  noir  de  chaque  côté  ,  qui  reffemble 
encore  à  une  tache.  Cette  marque  paroît  particulière  à 
cette  efpéce.  On  rencontre  cet  infede  fur  les  arbres  &' 
les  charmilles  :  il  n'eft  pas  bien  commun. 

5.  COCCINELLA  coleoptris  rubris  ,  punclis  novem 
nigiis  )  tliorace  nigro  ,  antice  albo. 


bEs    Insectes.  525 

Z^  coccinelle  rouge  à  neuf  points  noirs  êC  corcelet  varié, 

6.  COCCINELLA  coleoptris  rubris  j  punciis  tredecim 
nigris.  Linn.  faun,  fiiec.  n.  3^5". 

ASl.  Upf  1736 ,  j7. 18  ,  n,  j.  Coccinella  pundis  duodecim. 
Reaum.  inf.  3  ,  tab.  31 ,/.  i?. 

jLa  coccinelle  rouge  à  treize  points  noirs  éC  corcelet  jaune 
varié. 

"Longueur  i  lignes.    Largeur  1 1  ligne. 

Je  joins  enfemble  ces  deux  coccinelles ,  qui  pourroient 
bien  n'être  que  variétés  l'une  de  l'autre  ,  comme  on  le  va 
voir  par  la  defcription.  Toutes  deux  font  de  même  gran- 
deur. Leur  tête  eft  jaunâtre  en  devant ,  &  irrégulièrement 
bordée  de  noir  en  arrière.  Leur  corcelet  eft  noir  ,  mais  la 
partie  antérieure  &  les  côtés  font  tachés  de  blanc ,  qui 
s'avançant  dans  le  noir  ,  y  forme  un  deffein  fort  joli.  Ainfi 
par  rapport  à  la  tête  ôc  au  corcelet ,  ces  deux  infedes  font 
tout- à-fait  femblables.  La  feule  différence  qui  fe  rencontre 
entr'eux  ,  efl  dans  le  nombre  des  points  noirs  des  étuis. 
Ces  étuis  dans  tous  les  deux  font  rouges.  Dans  la  cocci- 
nelle à  treize  points  ,  il  y  en  a  fix  fur  chaque  étui ,  fçavoir 
trois  petits  en  haut  difpofés  en  triangle  ,  &  trois  autres  en 
bas  audî  en  triangle  ,  de  façon  que  les  bafes  des  triangles 
fe  regardent.  Les  deux  points  fupérieurs  du  triangle  d'en 
bas  font  les  plus  grands  &  prefque  cont'gus.  Outre  ces 
douze  points  ,  il  y  en  a  un  treizième  à  l'origine  des  étuis  , 
commun  à  tous  les  deux.  Dans  la  coccinelle  à  neuf  points, 
on  voit  le  même  arrangement ,  à  l'exception  que  les  deux 
points  inférieurs  du  triangle  d'en  haut  manquent  fur  cha- 
cun de  fes  étuis  ,  ce  qui  fait  en  tout  quatre  points  de 
moins.  On  voit  même  dans  quelques-unes  tous  les  trois 
points  du  triangle  fupérieur  manquer  abfolument,  enforte 
qu'il  n'y  a  que  fept  points  en  tout ,  ce  qui  fait  encore  une 
variété  :  mais  le  caraâere  fpécifique  confifte  dans  les  deux 
points  d'en  haut  du  triangle  inférieur  ;  qui  font  conftam- 

Sfij 


5*4  Histoire    a  b  r  îé  g  f  é 

ment  plus  grands  ,  &  dans  la  couleur  du  corcelet.  Oa 

trouve  ces  infe£tes  fur  les  charmilles. 

7.COCCINELLA  cohoptris  nibris panclls  'tredeclrft 
nigris  ;  thorace  rubro ,  medio  nigro. 

La  coccinelle  rouge  à  treize  points  noirs  ;  éC  corcelet  rougi 
à  bande. 

'Longueur  1  -  lignes.    Largeur  1  lignes. 

Cet  infede  feaible  d'abord  n'être  qu'une  variété  de  l'ef- 
péce  précédente  ,  qui  a  le  même  nombre  de  points  ,  mais 
en  l'examinant,  on  voit  que  c  eft  une  efpéce  véritablement 
différente.  Sa  tête  eft  toute  noire  ,  première  différence. 
En  fécond  lieu  fon  corcelet  eft  rouge  ,  avec  une  bande 
noire  longitudinale  au  milieu  ,  &  deux  points  noirs  ,  un  de 
chaque  côté  ,  ce  qui  le  diftingue  effentielleraent  du  der- 
nier. Quant  aux  étuis,  ils  font  oblongs  ,  rouges,  chargés 
chacun  de  fix  p.Tints  noirs  ,  formant  deux  triangles  ,  ôc 
un  treizième  point  commun  à  la  jonclion  des  étuis.  On 
trouve  cette  coccinelle  fur  les  plantes, 

8.  COCCINELLA  cohoptris  ruhris  fpiinclis  iindecim 
nigris  ;  thorace  luteo  ,  nigro punSato. 

La  coccinelle  rouge  à  on-^e  points  SC  corcelet  jaune. 

Longueur  I  j  j  î  lignes.     Largeur  i  »  1  f  ligne, 

La  grandeur  de  ce  petit  infefte  varie.  Ses  yeux  font 
noirs  ;  fa  tête  eft  jaune  ,  bordée  feulement  en  arrière  d'un 
peu  de  noir.  Son  corcelet  eft  pareillement  jaune  avec  cinq 
points  noirs  à  fa  partie  poftérieure ,  dont  quatre  font  rangés 
en  demi-cercle  ,  &  le  cinquième  eft  au  milieu  de  cet 
efpace.  Chacun  des  étuis  a  cinq  points  noirs  ,  un  en  haut , 
un  en  bas ,  ôc  trois  au  milieu  rangés  fur  une  ligne  tranf- 
verfale  :  de  plus  il  y  a  un  autre  point  noir  à  l'origine  des 
étuis ,  commun  à  tous  les  deux,  ce  qui  fait  en  tout  onze 
points  noirs.  Cet  infeête  fe  trouve  fur  l'orme. 

iV.  B.  Cette  efpéce  varie  quelquefois ,  ôc  au  lieu  de 


DES     Insectes.  325' 

onze  points ,  elle  en  a  treize ,  le  bas  de  chaque  étui  fe  trou- 
vant chargé  de  deux  points  noirs  ,  au  lieu  d'un  feul. 

<?.  COCCINELLA  rubra  ,  punctls  tindecim  nigrls  î 
thorace  ruhro  Immaciilato, 

La  coccinelle  argus. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  2  j  lignes- 

On  peut  regarder  cette  coccinelle  comme  une  des  plus 
grandes  de  ce  Pays-ci.  Elle  eft  toute  rouge  ,  tant  en  deffus 
qu'en  delTous.  Ses  yeux  feulement  font  noirs  :  du  refte  la 
tête  &  le  corcelet  n'ont  aucune  tache.  Sur  chacun  des 
deux  étuis ,  on  voit  cinq  grands  points  noirs  ,  ronds  & 
égaux,  ce  qui  fait  dix  points ,  &  un  onzième  à  l'origine  des 
étuis  j  commun  à  tous  les  deux  :  mais  ce  qui  fait  recon- 
noître  au  premier  coup  d'œil  cet  infeâe  ,  c'eft  que  ces 
points  noirs  &  ronds  font  entourés  d'un  cercle  jaunâtre  , 
différent  de  la  couleur  rouge  des  étuis  ,  ce  qui  les  fait 
paroître  comme  autant  d'yeux  femés  fur  le  corps  de  l'ani- 
mal :  c'eft  par  cette  raifon  qu'on  lui  a  donné  le  nom  d'ar- 
gus. Cet  infede  fmgulier  eft  rare  ,  je  l'ai  trouvé  fur  des 
buiflbns  à  la  campagne. 

10.  COCCINELLA  coleoptris ruhns ,punclis novem.' 
decim  ntgris. 

La  coccinelle  rouge  à  dix- neuf  points  noirs. 

Longueur  1  lignes.     Largeur  i  5  ligne. 

Sa  tête  eft  rouge  ,  excepté  vers  fa  partie  poftérieure  ,  ou 
elle  a  une  bordure  noire,  mais  déchiquetée  &  irréguiiere. 
Le  corcelet  eft  auiïi  rouge ,  chargé  de  fix  points  noirs , 
trois  de  chaque  côté ,  rangés  en  triangle.  Les  étuis  font  de 
la  même  couleur  rouge  ,  ayant  chacun  neuf  points  noirs  , 
outre  un  point  commun  aux  deux  étuis  ,  placé  au  haut  de 
la  future  ,  ce  qui  fait  en  tout  dix-neuf  points.  Les  neuf 
points  de  chaque  étui  font  rangés  trois  à  trois  ,  &  forment 
fur  chacun  des  étuis  trois  triangles  i  un  fupérieur  ;  dont 


52<?  Histoire     abrogée 

la  pointe  eft  tournée  en  haut  ;  un  au  milieu  pareillement 
la  pointe  en  haut  ;  6c  un  inférieur ,  dont  la  pointe  regarde 
le  bas. 

ii.COCCINELLA  co/eoptris  ruBris  ,  punctls  vlgintl' 
quatuor  aigris  ,  quibufdam  connexis.  Liiiiu  faun.  Jiiec» 
n.  402. 

Linn'_l}Jî.  nar.  eiiî.  10  ,  p.  ^66  ,  n.  17,  Coccinella  vîginti-quatuor  pundata, 
La  coccinelle  rayée. 

Longueur  i  f  ligne.    Largeur  i  ligne. 

On  peut  regarder  cette  coccinelle  comme  une  des  plus 
petites  de  ce  Pays-ci ,  où  elle  eft  affez  rare.  Sa  couleur  eft 
rouge  ,  feulement  fes  mâchoires  &  fes  yeux  font  noirs ,  ôc 
il  y  a  aufïï  une  petite  tache  de  même  couleur  fur  fon  cor- 
celet.  Quant  à  fes  étuis  ,  la  defcription  qu'en  donne  M, 
Linnœus  eft  jufte.  Ils  font  rouges  ,  ôc  on  voit  fur  chacun 
douze  points  noirs  ,  fçavoir  trois  en  haut  féparés  &  dif- 
tinfts  ,  enfuite  quatre  autres  ,  dont  les  deux  du  milieu 
tiennent  enfemble  ;  plus  bas  trois  autres  qui  font  joints  & 
forment  une  efpéce  de  raie  ;  ôc  enfin  deux  au  bas  plus  pe- 
tits ôc  féparés  l'un  de  l'autre.  On  trouve  ce  petit  infede  fur 
les  fleurs. 

12.    COCCINELLA   coleoptrls  mhris  ,  punêtis 

plurimis  ni  gris  ,  quibufdam  connexis  fiaurd  longitudl- 
nali  nigra.  Linn.faua.Ju.ec.  n.  405. 

Linn.fyfl.  nat.  edit.  ic ,  p.  36*  ,  n.  19.  Coccinella  conglobata. 

Ra'}.  inf.  87  ,  n.  5.  Scarabzus  liêmifphxricus  flavus ,  maculis  nigris  varias  figura 

depidus. 
Lifl.  loq.  3S3  ,  n.  9.  Scarabaîiis  lutcus  ,  nigris  maculis  diftinfius. 
Frifch.  germ.  9  ,  p.  i^  ,  t.  17  ,  f.  6. 

La  coccinelle  à  bordure. 

Longueur  1  lignes.    Largeur  1  f  ligne. 

Le  corps  de  cette  coccinelle  eft  noir  ôc  fes  pattes  font 
jaunes.  Sa  tête  eft  jaune ,  bordée  d'un  peu  de  noir  à  fa 
partie  poftérieure.  Ses  yeux  font  noirs.  Le  corcelet ,  qui  eft 


DES    Insectes.  527 

jaune ,  eft  orné  de  fept  points  noirs  :  quatre  de  ces  points 
font  plus  grands  &  rangés  en  demi  cercl'» ,  autour  d'un 
cinquième  qui  eft  plus  petit  ;  les  deux  autres  points  font 
fur  les  côtés  du  corceler.  Les  étuis  font  rouges  ,  chargés 
cliacun  de  huit  points  ;  fçavoir  deux  en  haut  tantôt  fépa- 
rés  ,  &  tantôt  joints  enfemble  ;  trois  au  milieu  ,  dont  l'in- 
térieur efl:  uni  à  une  raie  noire  qui  borde  le  côté  intérieur 
des  étuis  ;  ôc  trois  en  bas  ,  dont  les  deux  extérieurs  font 
unis  enfemble.  Cette  raie  noire  ,  que  Ton  voit  au  bord  in- 
térieur de  chaque  étui  ,  forme  ,  lorfqu'ils  font  réunis,  une 
efpéce  de  future  ou  bande  noire.  Ce  petit  infede  efl  com- 
mun dans  les  jardins  Ôc  à  la  camprgne. 

13.  COCCINELLA  coUoptris  rubrls  ,  punclis  qiia- 
tuordecim  albis.  Linn.  faun.  Juec.  n.  5P7. 

"Linn.  I}'J{.  nat.  edit.  10, p.  367  ,  n   ir.  Coccinella  quatuordecim  guttata. 

Aél,  Upf.  I7}t  ,  p.  jS  ,  n    5.  Coccione  la  punâis  quatuordecim. 

Raj.  inf.  p.  Se  ,  n.  j.  Scarabxus  hemiipha-'riLUs  ,  elytris  fulvis  ,  maculis  albij- 

Lifl  loq.  383  ,  n.  10.  Scarabseus  fubrufus  ,  cui  in  humeris  binx  macula:  »  in^ue 
fingulit  alarum  thecis  rcpcem  maculx  albs  funt. 

La  coccinelle  à  quatorze  points  blancs. 

Longueur  1,2^  lignes.     Largeur  i  f  j  1  lignes. 

Sa  tête  eft  blanche  6c  fes  yeux  font  noirs.  Son  corcelet  efl: 
rouge  ,  avec  du  blanc  fur  les  côtés  ôc  un  peu  au  milieu  qui 
n'eft  guères  diftinft.  Sur  chacun  des  étuis  qui  font  rouges  , 
il  y  a  iept  points  blancs ,  fçavoir  un  feul  en  haut  près  de  la 
jonction  des  étuis  ,  enfuite  une  rangée  tranfveriale  de 
trois  ,  après  cela  une  autre  de  deux ,  ôc  eniin  un  feul  à  l'ex- 
trémité inférieure.  Quelquefois  ces  points  varient  un  peu 
pour  leur  arrangement.  Cet  infede  fe  trouve  dans  les  bois 
ôc  les  jardins. 

l^.  COCCINELLA  coleoptris  rubris  ,  punclis  qua- 
tuordecim. limboque  albis. 

La  coccinelle  à  points  SC  bordure  blanche., 
Longueur  1 1  lignes.     Largeur  i  lii^nss. 


328  Histoire     abrégée' 

Cette  efpéce  a  beaucoup  de  refTemblance  avec  la  pré- 
cédente. Sa  tête  eft  de  même  ,  &  fon  corcelet  ne  diffère  , 
qu'en  ce  qu'on  peut  y  compter  cinq  taches  blanches  ,  fça- 
voir  trois  poftérieurement  ,  dont  une  au  milieu  &  deux 
aux  côtés  ,  &  deux  autres  antérieurement ,  une  de  chaque 
côté.  On  compte  fur  chaque  étui  fept  points  blancs  , 
fçavoir  trois  rangées  de  deux  ôc  un  impair  à  l'extrémité  in- 
férieure :  outre  cela  les  étuis  font  bordés  extérieurement  & 
même  intérieurement  de  blanc  ,  en  quoi  cetinfecle  diflére 
effentiellenient  du  précédent.  On  le  trouve  dans  les  mêmes 
endroits.. 

15".  COCCINELLA  coleoptris  flavis  j  puncils  qua-^ 
dratls  iiigrls ,  quibiifdam  connatis. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  396.  Coccinella  coleoptris  flavis  j  pundis  qiiatuordecim 

nigris ,  quibufdam  connatis. 
Linn.  Fjji-  nat.  edk.  10,  p.  566  ,  n.  13.  Coccinella  quatuordecim  puniSata, 
Frifch.  germ.  9  ,  tab.  17  ,  /.  5  >  4» 

La  coccinelle  à  P échiquier. 

Longueur  1  f  lignes.     Largeur  i  ^  ligne. 

La  coccinelle  à  l'échiquier  approche  beaucoup  de  la 
précédente  pour  la  grandeur  ôc  les  couleurs.  Sa  tête  ell 
jaune  de  même  que  fon  corcelet ,  qui  eft  noir  à  fa  partie 
poilérieure.  Sur  les  étuis  ,  on  voit  quatorze  points  noirs 
&  quarrés ,  fept  fur  chacun  ,  outre  la  future  du  milieu  des 
étuis  ,  qui  forme  une  bande  noire.  Cet  infede  varie  beau- 
coup. Quelquefois  les  points  noirs  font  fort  grands ,  & 
tiennent  enfemble .,  ainfi  qu'à  la  bande  du  milieu  ,  enforte 
qu'il  ne  refte  que  très-peu  de  jaune  fur  les  étuis  ,  &  ce 
jaune  eft  diftribué  par  taches  quarrées  :  d'autres  fois  le  jaune 
domine  ,  ôc  même  tellement  dans  quelques-uns  ,  que  les 
points  noirs  quarrés  font  très  -  petits ,  féparés  &  difîans  les 
uns  des  autres.  Il  eft  aifé  ,  malgré  ces  variétés  ,  de  recon- 
noître  cet  infe£le  par  la  forme  de  fes  points  qui  font  quar- 
rés. On  le  trouve  très-conjmunément  dans  la  campagne  ôç 

^es  jardins. 

16, 


DES    Insectes."  '329 

16.  COCCINELLA  cohoptrls  flavis  ,  punciis  fexde-^ 
cim  ni  gris  ,  plurimis  connexis  ,  Jiuura  iiigra. 

La  coccinelle  jaune  à  future. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  coccinelle  efl:  petite  :  fon  corps  eft  noir  &  fes 
pattes  font  jaunes.  Sa  rête  eft  d'un  jaune  clair  avec  les 
yeux  noirs  ,  ôc  quelquefois  une  tache  noire  dans  le  milieu. 
Le  corcelet  eft  de  même  jaune  avec  fix  taches  noires  , 
fçavoir  quatre  au  milieu  en  demi-cercle  ôc  deux  plus  peti- 
tes aux  côtés.  La  couleur  des  étuis  eft  auffi  jaune,  mais  les 
bords  par  lefquels  ils  fe  touchent  font  noirs  ,  ce  qui  fait 
une  raie  longitudinale  fur  le  corps  de  cet  infecle.  On 
compte  fur  chacun  des  étuis  huit  points  noirs  ,  fçavoir 
quatre  diftindts  &  féparés  les  uns  des  autres  près  de  la  raie 
du  milieu  ,  ôc  quatre  autres  ,  dont  trois  fe  touchent  ôc  font 
fouvenr  unis  enfemble  près  du  bord  extérieur ,  ce  qui  fait 
en  tout  feize  points.  Ce  petit  infefte  eft  fort  joli.  On  le 
trouve  fur  les  arbres  ôc  fur  les  plantes. 

17.  COCCINELLA  coleoptris  flavis  ,  puncLis  vigintl 
nigris. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  401.  Coccinella  coleoptris  flavis  ,  punâis  viginti-tluobus 

."'^'■'■• 
Linn.fyjl.  ncit.  edit.  10  ,  p.  $66,  n.  ï(.  Coccinella  viginti-duo pundata, 

La  coccinelle  jaune  fans  future. 
Longueur  i  f  ligne.     Largeur  1  ligne.- 

A  la  première  vue  on  prendroit  cette  coccinelle  pour  la 
précédente.  Elle  eft  à  peu  près  de  même  grandeur ,  ôc  de 
plus  elle  eft  jaune  marquée  de  points  noirs  :  néanmoins 
elle  en  diffère  par  plufieurs  marques  bien  ca  ;  dér^ftiques. 
Premièrement  fa  tête  eft  prefque  noire  ,  aydnt  feulement 
un  peu  de  jaune  à  fa  partie  poftérieure.  Son  corcelet  eft 
jaune  avec  fept  points  noirs  ,  fçavoir  trois  grands  pofté- 
rieurement ,  deux  moindres  en  devant ,  ôc  deux  très-  petits 
proche  les  yeux.  Chaque  étui  a  dix  points  noiri  fur  un  fond 

Tome  /,  T  t 


3  30  Histoire     abr]pgée 

d'un  jaune  citron  :  fçavoir  trois  points  à  la  bafe  rangés 
prefque  tranVerfalement ,  dont  quelquefois  deux  fe  tou- 
chent ;  plus  bas  &,  fort  près  un  autre  r  .ngce  tranfverfale 
dç.  trois  :  enfuite  ircs  autres  plus  éloignés  ,  formant  un 
triangle  ,  ôc  enfin  un  à  l'extrémité  des  étuis.  Outre  ces 
points  5  il  y  en  a  encore  un  de  chaque  côté  fur  le  milieu  du 
rebord  latéral  des  étuis  ,  qui  ne  fe  voit  qu  en  regardant 
l'infefte  en  deffous.  apparemment  que  M.  Linnxus  compte 
ces  deux  points ,  puifqu  il  parle  de  vingt-deux  dans  fa  phra- 
fe.  Cette  note  diftingue  fur -tout  cette  efpéce  de  la  précé- 
dente j  ainfi  que  la  future  de  fes  étuis  qui  n'eft  pas  noire. 
On  trouve  cet  infecte  fur  les  buiffons. 

18.  COCCINELLA  coleoptrls  ni  gris  ,  punctis  qua-^ 
tiLordecimJla\  ■efàentibus. 

Linn.  faun.  fuec.  n,  406.  Coccinella  coleoptris  nigris ,  pundis  quatuordecinj 

rubris. 
Linn.fyjl,  nat,  edit.  10 ,  p.  ^6î,n.  51. 

La  coccinelle  noire  à  quatorze  points  jaunes. 

Longueur  i  j  ligne.     Largeur  i  ^  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  noire  ,  avec  les  pattes  jaunâtres. 
Sa  tête  eft  jaune  ,  ainfi  que  le  devant  &  les  côtés  de  fon 
corcelet.  On  compte  fept  points  jaunes  fur  chacun  de  fes 
étuis  ,  rangés  deux  à  deux  ,  fçavoir  trois  paires  ,  &  un 
impair  à  l'extrémité  inférieure.  Quelquefois  ces  points  jau- 
nes font  un  peu  rouges ,  ce  qui  forme  une  variété  que 
M.  Linnaeus  a  apparemment  voulu  défigner  dans  fa  phrafe  : 
mais  cette  variété  eft  moins  commune  que  celle  à  points 
jaunes.  Cette  coccinelle  eft  très-commune  ;  on  la  trouve 
fou  vent  dans  les  jardins  fur  les  arbres. 

jp.  COCCINELLA  coleoptris  nigris  ,  punctis  aecem 
flavefcentibiis  aut  iiibris. 

La  coccinelle  noire  à  dix  points  jaunes. 

Cette  efpéce  eft  de  la  grandeur  de  la  précédente  >  ou 
très-peu  plus  grande.  Elle  varie  beaucoup  pour  les  cou- 


DES    Insectes.  571 

leur.  Sa  tête  eft  jaune ,  ain(i  que  fon  cpr  jelet  -,  fur  lequel  il 
y  a  quatre  pi;incs  noirs  rangi.s  en  demi  cercle  à  la  partie 
poltérieue.  Les  étuis  font  noirs ,  chargés  chacun  de  cinq 
points  jaunes  :  f<javoir  deux  points  en  haut  à  tô'é  l'un  de 
î'ajtre  ,  qui  fouvent  font  unis  enfcmile  ,  deux  autres 
en  uite  Téparés  6c  jiltinds ,  &  un  impair  à  1  angle  inférieur 
des  étuis,  'v.cs  points  q'.elqnefo  s  font  rouges  au  lieu  d'être 
jaunes  ,  &  d  autres  io.s  font  blancs.  J  ai  aulîi  trouvé  quel- 
ques-unes de  ces  mêmes  coccinelles  ,  dont  la  couleur  du 
fond  des  étuis  étoit  d'un" brun  rouge  ,  au  lieu  dêtre  noire, 
&  leurs  ponts  étoient  d  un  jaune  paie  :  mais  ces  points 
dans  toutes  ces  variétés  font  rangée  de  même.  Cet  infecte 
fe  tiou/e  luu^ent  dans  les  jardins. 

20.  COCClNELLA  ovaia  ,  coleo^trls  ni  gris  ,  puncils 
fex  rubris. 

lÀnn-fiun.  faec  n-  4:17.  Coccinella  colroptris  nigris  ,  punflis  fcx  ribrij. 
Linu  hjl.  nat.  edït.  10  ,  p.  567 ,  n.  30.  Coccineil.i  (.olco^cris  nigris  ,  punâls 

rubns  fex. 
'B.aj.  inf.  p.  87  ,  ».  4.  Scarabïus  hcmiff  hi-ricus  miiiof  >  elytris  nigris  rubris 

m^culis  pidis. 

N.  E.  a.  Eadem  punctis  quatuor  ruhris, 
b.  Eadcm  punclis  dwjhus  rubris, 
C.  Kadem  puriclis  duobus  Lads. 

La  coccineîie  noire  à  points  rouges. 

Longueur  '  i- .  i  li^n  s.     Logeur  i  ligne. 

Ces  quatre  différentes  coccinelles  ne  font  que  des  varié- 
tés l  une  de  l'a  irre.  La  tête  dans  toutes  efl  noire  avec  deux 
points  jauges.  Le  corcelet  eft  de  même  noir,  ave»^  un  peu 
de  jaune  fur  les  côtés.  Quant  aux  étus  ,  ils  font  oblongs  ÔC 
n^ir^  dans  toutes  ,  mais  leurs  taclies  f  uit  différentes.  .  ans 
la  première  il  y  a  fix  taches  rouges  ,  trois  fur  chaque  étui, 
fçavoir  une  en  haut  à  l'angle  ex'érieur  ,  une  moindre 
au  m  li,u  plus  proche  du  bori  intérieur  ,  &  une  en  bas 
vc'-s  la  pointe  de  l'étui.  Dans  celle  à  quatre  points  ,  c  efl:  la 
tache  d'en  bas  qui  manque  i  dans  celle  à  deux  points  , 

Tt  ij 


3  32  Histoire    abrégée 

il  n'y  a  que  la  tache  d'en  haut  qui  fe  trouve  ,  les  deux  der- 
nières n'y  font  point.  Enfin  celle  à  deux  points  jaunes 
ne  diffère  que  par  la  couleur  des  taches ,  de  celle  à  deux 
points  rouges.  Elles  fe  trouvent  toutes  affez  fouvent  dans 
les  jardins.  Cependant  la  première  &  les  deux  dernières 
font  plus  rares  que  celle  à  quatre  points  rouges ,  qui  efl:  la 
plus  commune. 

P.I.  COCCINELL  k  fubvillofa  nigra  ,fafcus  duabiis 
tranfverjîs  l'ubris. 

La  coccinelle  relue  à  bandes. 
Longueur  i  ligne.    Largeur  f  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  oblongue  ,  luifante  &  cependant 
un  peu  velue.  Le  fond  de  fa  couleur  eft  noir  ,  &  les  ban- 
des rouges  qui  font  deffus  ,  font  d'un  brun  obfcur,  qui  ne 
fe  voir  qu'en  regardant  de  près.  La  tête  eft  rougeâtre  avec 
les  yeux  noirs.  Le  corcelet  eft  mêle  de  noir  ôc  de  rouge. 
Les  étuis  ont  deux  bandes  tranfverfales  rouges  affez  larges , 
qui  divifent  le  fond  noir  en  trois  autres  bandes  plus  étroi- 
tes. Ce  petit  infede  fe  trouve  affez  fouvent  fur  les  fleurs. 

22.  COCCINELL  A/iibvillq/a  nigra  ^punctis  quatuor 
luteo  -  rubris. 

La  coccinelle  velue  à  points. 

Longueur  i  \  ligne.     Largeur  j  ligne. 

Celle-ci  feroit-elie  une  variété  de  la  précédente  ?  La 
grande  reffemblance  de  l'une  &  de  l'autre  le  feroit  croire. 
On  apperçoit  cependant  entr'elles  plufieurs  différences  , 
comme  on  va  le  voir  par  la  defcription  de  celle-ci.  Sa  tête 
eft  noire  :  fon  corcelet  eft  pareillement  noir  ,  avec  des 
points  rougeâtres  fur  les  côtés.  Ses  étuis  font  luifans  ,  un 
peu  velus  &  noirs ,  chargés  chacun  de  deux  points  rouges , 
l'un  plus  grand  placé  au  milieu  de  l'étui  &  très-rond  » 
l'autre  plus  petit  vers  la  pointe  de  l'étui.  Cette  efpéce  eft 
moins  commune  que  la  précédente. 


DES    Insectes.  355 

25..  COCCINELLA  fubvillofa  nigra  ,  cokoptromm 

bafifa/cia  tranjverfa  nibra  interrupta. 
ReaUm.  inf.  3  ,  pL  j  i  ,  /.  lo  ,  19. 

La  coccinelle  velue  à  bande  interrompue. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  i  ligne. 

Je  regarderois  encore  celle-ci  comme  variété  des  deux 
précédentes  :  elle  leur  reflemble  pour  la  forme  ôc  la  gran- 
deur. Elle  eft  noire  ,  avec  une  bande  rouge  tranfverfe  à  la 
bafe  de  fes  étuis  ,  mais  interrompue  dans  fon  milieu.  Vue 
de  près  ,  on  voit  qu'elle  eft  couverte  d'un  peu  de  duvet  ^ 
comme  les  deux  précédentes.  Ses  pattes  font  jaunâtres. 
L'efpéce  de  larve  qui  la  produit  eft  iinguliere.  On  la  trou- 
ve aflez  communément  fous  les  vieilles  écorces  &  fur  les 
feuilles  de  prunier ,  où  elle  vit  de  pucerons.  Elle  eft  tou- 
jours couverte  dun  long  duvet  blanc  ,  comme  le  poil  d'un 
chien  barbet  ,  ce  qui  l'a  fait  appeller  le  barbet  blanc  des' 
écorces  ;  ce  duvet  s'enlève  aifément  en  touchant  l'infefte. 

24,  COCCINELLA  fubvillofa  nigra  ,  thorace  utria- 
que  macula  rubra. 

La  coccinelle  velue  à  taches  rouges  au  corcelet. 

Longueur  \  ligne.     Largeur  ~  ligne. 

Elle  eft  noire  ,  lifte  ,  un  peu  velue  ,  ce  qui  donne  à  fes 
étuis  dans  une  certaine  pofition ,  ôc  vus  de  côté ,  une  teinte 
blanchâtre.  Le  corcelet  a  de  chaque  côté  une  tache  rouge , 
aflez  grande  pour  la  petitefle  de  cet  infetle.  Onle  trouve 
fur  les  fleurs  avec  les  précédens  auxquels  il  refl^emble. 

sy.  COCCINELLA  rotunda  nigra  ,   coleoptrorum 
margine  reflexo  ,  punctis  quatuor  rubris. 

Linn.  faun  fuec.  408.  Coccinel'a  coleopterîs  nigris  ,  puiidis  quatuor  rubn's, 
Linn.  fyft.  nat.  edit.  10  ,p.  367  ,n.  19.  Coccinella  coleopterîs  nigris,  pundis 
rubris  quatuor ,  interionbus  longioribus. 

La  coccinelle  tortue  à  quatre  points  rouges. 
Longueur  1  2  ligne.     Largeur  j  j  ligne. 


* 


534  Histoire     ABRfcéE 

26.  COCCINEl.  LA  rotitnda  nigra  ,  coleoptrorurn 
margine  riflexo  ,  fajcia  tranjverja  rubra. 

Linn-  f.iun  fuec.  n.  4->').  CoccincUa  coleojJtris  nigris  ,  purlft"s  duobus  rulirfs, 
irijch.  ^rrm.  ->  ,  p.  j-i,  t.  lo  ,  /.  0.  Coccineila  média  n.gra,  puntt.s  duobus  ru- 

ouj  liorl.iliLiiiy. 
Linn.  lyji.  nat-  edir.  10  ,  p.  ^f-j  ,  n  28.  Coccinella  coleoptris  nigrii ,  punàis  ru- 

Liii   ducbu.- ,    bJomine  fiinguitito 
Roj'el    inf.  roi.  i  ,  lab.  j.  itarab.  terreftr  «chn".  3, 

La  cQCcineUe  toi  tue  à  bande  rouge.  • 

J.o/i^utur  I  ti^ne-    Largeur  i  ligne. 

Je  ferois  fort  poité  à  ne  faire  qu'une  feule  efpéce  ^e  ces 
deux  coccinelles  ,  tant  elles  fe  reiiemblf  nt.  i  eûtes  deux 
ont  un  c:  ratière  diftintt  f .  qui  eli  d  ttre  |.lui;  coi.rtes  ,  plus 
élevées ,  plus  arrondies  que  les  autres  efpe'ces  .  &  d'a\  o'r  à 
leurs  e'tuis  un  rebcrJ  fal.lant  ôc  aigu  ,  ce  qui  leur  donne 
l'air  de  petites  tcrtues.  D.ms  1  une  &  lautre  ,  la  léte  &  le 
corcelet  lont  noirs  fans  aucune  tache.  Elles  cnt  aulli  leurs 
étuis  noirs  ,  mais  eiles  différent ,  &  j^  ar  les  taches  rouges  <:e 
ces  étuis,  &  par  leur  grandeur.  Sur  les  et  >  s  de  la  pr  mirre, 
il  y  a  quatre  poinis  rouges  ,  ceux  (ur  chacun  :  fçavoir  ,  un 
plus  gnhd  en  haut  vers  lan^Je  extérieur  .  &  un  plus  petit 
&  plus  bas  vers  le  bord  intérieur  Sur  la  féconde  au  con- 
traire ,  on  ne  voit  qu'une  raie  rouge  tranfverfe  fur  le  milieu 
des  étuis  ,  qui  vue  de  près,  p'.r^it  formée  per  deux  ou  trois 
points  allongés.  On  trouve  ces  deux  infjcies  très-fouvent 
fur  les  plantes  .  les  arbres  &  les  fleurs  ,  &  en  p^rr'culier  fur 
l'or  ie.  Leurs  l  :r/es  ont  fix  pattes  ,  ôc  différent  auifi  un  peu 
de  celles  des  autres  coccin.lks,  en  es  qu'elles  ne  font  pas 
liffes ,  mais  hérilfées. 

27.  COCCINELI.A  rctunda  nigra  ,  coleoptrorurn 
mar  ine  reflexo  ,  thoicce  utiinque  macula  nigra. 

La  coccinelle  noire  à  points  rcuges  au  corcdet. 

Ily  a  très  p=u  de  diBérence  enrre  cette  coccinelle  &  les 
coccinelles  tortues.  Elles  fe  reffemblent  l'une  ôc  l'autre 


DES    Insectes.  555- 

pour  la  grandeur  &  pour  la  forme.  Les  étuîs  de  celle-ci 
ont  j  areiUement  un  rebord  faillant  ,  &  tout  l'inleCLe  eft 
arrondi  &  élevé,  bile  diffère  feulement  en  ce  que  fcs 
étuis  font  tous  noirs  fans  aucune  tache,  &  que  le  corcelet 
a  deux  taches  rouges  &  rc^ndes ,  une  de  chaque  côté.  Cette 
efpéce  fe  trouve  avec  les  coccinelles  tortues  ,  mais  beau-, 
coup  plus  rarement. 

T  R  l'T  O  M  A. 

LA      T  R  I  T  O  M  E. 

Antennœ  extrorfumfenjim.  Antennes  plus  groffes  vers 
crajjlores  ,  antennuUs  Ion-  le  bout ,  &  beaucoup  plus 
giores.  longues  que  les  antennules. 

Corpus  oblongum.  Corps  allongé. 

Il  efl  aifé  de  diftinguer  ce  genre  du  précédent ,  parla 
forme  de  fon  corps  qui  efl;  allongé,  &  par  celle  des  anten- 
nules  qui  font  plus  petites ,  ôc  plus  cources  de  beaucoup 
que  les  antennes  ,  en  quoi  ce  genre  reffemble  à  la  plu- 
part des  autres  infedes  :  du  jefte  il  efl:  jufqu'ici  le  feul, 
avec  la  coccinelle  ,  du  moins  parmi  les  infedes  à  étuis 
entiers  ,  qui  n'ait  que  trois  pièces  ou  articulations  aux  tar- 
fes.  Cet  infede  eft  rare.  Je  n'en  ai  vu  qu'un  feul  qu'on  m'a 
confié  pour  en  faire  le  deffein  &  la  defcription ,  enforte 
que  je  ne  connois  ni  fa  larve  ,  ni  fon  genre  de  vie  ,  ni 
fes  différentes  métamorphofes. 

1.  T  RIT  O  M  A.  Planch.  6  ,  fig.  2; 

La  trhôme. 

Longueur  i  ~  lignes.    Largeur  1 1  ligne. 

Cet  infede  qui  eft  rare ,  eft  en  deiïbus  de  couleur  fauve. 
Sa  tête  eft  de  la  même  couleur.  Ses  antennes .  qui  font 
à  peu  près  de  la  longueur  de  fon  corcelet ,  vont  en  groffif- 
fant  infenfiblement  par  le  bout»  Çlles  font  composes  de 


555  Histoire     ABRéofE 

onze  articulations  prefque  triangulaires  &  courtes.  La  cou- 
leur des  antennes  eft  noire  dans  leur  milieu  ,  &  fauve  à 
leurs  deux  extrémités.  Les  antennules  font  très-ce  urtes  ôc 
fauves  ,  &c  les  yeux  font  noirs.  Le  corcelet  eft  noir  ,  aflez 
large  ,  pondue  irrégulièrement  &  légèrement ,  &  un  peu 
biordé  fur  les  côtés.  Au  bas  on  apperçoit  deux  enfonce- 
mens,  un  de  chaque  côté,  à  peu  près  comme  dans  certains 
bupreltes.  Les  étuis  font  noirs  ,  chargés  de  (tries  longitudi- 
nales ,  6c  ils  ont  chacun  deux  grandes  taches  fauves  ,  l'une 
alfez  ronde  vers  la  partie  fupérieure  &  extérieure  ,  i  au- 
tre plus  tranfverfe  &  moins  grande  ,  un  peu  avant  le  bas 
de  l'étui  extérieurement.  Ces  quatre  taches  formerit  en- 
femble  les  coins  d'un  quarré  un  peu  long.  Tout  l'animal 
eft  allongé  ôc  reffemble  alTez  pour  le  port  à  un  buprefte. 
Ses  pattes  font  de  couleur  fauve  ,  ôc  ont  aux  tarfes  trois 
articles  ,  mais  nuds  ôc  un  peu  épineux  ,  en  quoi  la  tritôme 
diffère  encore  de  la  coccuielle.  Cet  infeîle  a  été  trouvé  j 
au  commencement  du  printems,  fous  l'écorce  d'un  vieux 
faule  ,  du  côté  de  Vitry  près  Paris.  On  l'a  appelle  tritôme  , 
^  caufe  des  trois  pièces  qui  compofent  fes  tarfes. 


Ordre 


DES    Insectes.  5^7 


Ordre     Quatrième. 

Injecles  qui  ont  cinq  articles  aux  deux  premières  paires  -de 
pattes  ,  êC  quatre  feulement  â  la  dernière. 


D  I  A  P  E  R  I  S.  j 

LADIA-PERE. 

Antennce  taxiformes  ,  ar-  Antennes  en  forme  d'if," 
ticulis  hntiformibus per  cen-  à  articles  femhlables  à  des 
trumperfoliatis.  lentilles    enfilées   par    leur 

centre. 

Thorax  convexus ,  marginatus,         Corcelet  convexe  &  bordé.    1 

iN  O  U  s  avons  donné  à  ce  nouveau  genre  le  nom  de  dia-» 
père  ,  comme  qui  diroit  enfilé ,  à  caufe  de  la  forme  fingu- 
iiere  de  fes  antennes  ,  qui  font  compofées  d  anneaux  len- 
ticulaires applatis  ôc  enfilés  les  uns  avec  les  autres  par  leur 
centre.  Ce  carattere  f.iit  aiféaient  reconnoitre  ce  genre 
parmi  tous  ceux  de  cet  ordre.  Nous  n'en  connoiiTons 
qu'une  feule  efpéce  ,  encore  l'avons  -  nous  unique  ^  ôc  fa 
larve  nous  eft  inconnue. 

I.  DIAPERIS.  Pianch.  <î,  fig.  3. 

La  diapere. 

Longueur  3  lignes.     Largeur   i  1  ligne. 

Cet  infefle  reffemble  beaucoup  à  une  chryfomele ,  mais 
il  en  diffère  par  le  nombre  des  pièces  de  fes  tarfes  & 
par  fes  antennes  ^  qui  font  tout- à-  fait  fmgulieres.  Elles 
font  courtes  ,  de  la  longueur  du  corcelet  tout  au  plus  ,  ÔC 
comporées  d'anneaux  lenticulaires  ,  applatis  ôc  enhlés  ,  à 
peu  près  comme  on  voit  les  anciens  ifs  taillés  dans  quel^ 
Tome  I.  V  V 


338  Histoire    abrégée 

ques  jardins.  Il  n'y  a  cependant  que  les  huit  dernières  piè- 
ces des  antennes  qui  ont  cette  forme  ,  les  trois  premières 
font  courtes  &  fphériqiies  ,  ce  qui  donne  à  l'antenne 
ia  forme  d'une  mafllie  allongée.  Tout  Tinfede  eit  très- 
liffe  j  brillant ,  noir ,  à  l'exception  des  étuis  ,  qui  ont  cha- 
cun huit  ftries  longitudinales  formées  par  des  points  ,  & 
trois  bandes  tranfverfales  jaunes.  La  première  de  ces  ban- 
des placée  au  haut  de  Tétui ,  eft  large  &  terminée  par  un 
bord  onde.  La  féconde  qui  eft  au  milieu  de  l'étui,  eft  plus 
étroite  ,  &  Tes  bords ,  tant  en  haut  qu'en  bas ,  font  pareille- 
ment ondulés.  Enfin  la  trcifiéme  eft  à  l'extrémité  de  l'étui 
&  ne  forme  guères  qu'une  large  tache  à  l'extrémité  de 
chaque  étui.  Cet  infede  a  été  trouvé  à  Fontainebleau  % 
dans  le  cœur  pourri  d'un  chêne  :  il  paroît  très-rare. 

PYROCHROA. 

LA     CARDINALE. 

Antennœ  uno  verju  pecli-  Antennes  en  peignes  d'uM 
natce.  côté. 

Thorax  inû:quaUs  ,  fcaber  ,  non  Corcelet  raboteux  ,  &  non 
marginatus.  bordé. 

Rien  n'eft  plus  beau  que  la  couleur  de  cet  infeûe  ;  c'eft 
proprement  celle  que  l'on  appelle  couleur-de-feu  ,  nom 
que  nous  avons  rendu  par  le  mot  latin  pyrochroa.  Ce  bel 
infede  diffère  des  cicindeles  par  le  nombre  des  articles 
qui  compofent  fes  tarfes  ,  ce  qui  l'a  fait  ranger  dans  cet 
ordre  ,  &  il  fe  fait  remarquer  par  fes  antennes  pedinées  , 
ou  garnies  d'efpéces  de  barbes  d'un  feul  côté  ,  ce  qui 
lui  forme  des  efpéces  de  panaches,  qui  contribuent  encore 
à  fa  parure.  Nous  ne  connoiffons  qu'une  feule  efpéce  de  ce 
genre  ,  dont  nous  n'avons  jamais  trouvé  la  larve. 

I.  PYROCHROA.  Planch.  5,fig.  4. 

La  cardinale. 

Longueur  5  lignes.    Largeur  z  ligneSi 


DES     Insectes.  33^ 

.Les  antennes ,  les  pattes  &  le  deflbus  du  corps  de  cet 
înfe£le,font  noirs.  La  tête ,  le  corcelet  &  les  étuis  font  d'un 
beau  rouge  couleur -de -feu.  Les  antennes  ont  leurs  trois 
derniers  articles  pe£tinés  d'un  côte.  Cet  infede  fe  trouve 
en  automne  fur  les  haies. 

CANTHARIS. 

LA     CANTHARIDE. 

Antennœ  filiformes.  '  Antennes  filiforn1e# 

Thorax  inœquaUs  ,Jcaber,  Corcelet  raboteux ,  ÔC  no». 
non  marginatus.  bordé. 

Familia  i  °,  Tarforum  articuUs        Famille  i  ".  A  tarfes  nuds. 
nudis. 

■  2'.  Tarforum  articuUs        2.°.  A  tarfes  garnis  de 

fpongiojîs.  pelottes.    . 

La  cantharide  eft  un  des  infeâes  les  plus  anciennement 
connus  ;  aufli  avons-nous  reftraint  ce  nom  à  ce  genre  feul, 
dans  lequel  font  compris  les  infedes  que  la  médecine  em- 
ploie depuis  long-tems  fous  le  nom  de  cantharides.  Leur 
caratlere  les  fait  aifément  diftinguer  de  tous  les  autres 
genres  de  cet  ordre.  Leurs  antennes  font  filiformes  ,  & 
vont  en  décroiffant  infenfiblement  vers  le  bout  ,  comme 
celles  de  quelques  genres  fuivans  ;  mais  ils  en  différent  par 
leur  corcelet  qui  eft  raboteux  &  n'a  point  de  rebords  , 
&  qui  eft  femblable  à  celui  de  la  cardinale.  Ce  qu'il  y  a 
d'aflez  fingulier  ,  c'eft  que  ces  infectes  étant  affez  com- 
muns ici ,  je  n'ai  jamais  pu  parvenir  à  trouver  leurs  larves, 
quelques  recherches  que  j'aie  faites  :  du  refte  leurs  méta- 
morphofes  doivent  être  femblables  à  celles  des  autres  in-« 
fe£tes  à  étuis. 

On  voit  parmi  les  efpéces  qui  compofent  ce  genre  ,  une 
petite  différence  ,  qui  m'a  engagé  à  les  partager  en  deux 
familles.  Dans  les  infettes  de  la  première  famille ,  les  arti- 
eulations  des  tarfes  font  nues ,  &  n'ont  point  ces  petites 

Vvij 


540  Histoire     abrïgise 

brofles  ou  pelotées  ,  telles  que  nous  les  avons  remniquêet 
dans  les  capricornes  ,  les  chryfomeles  &c.  leurs  pieds  font 
comme  ceux  des  fcarabcs,  des  dermeftes&c.  c'eft-à-dire 
que  les  articulations  des  tarfes  (ont  nues ,  figurées  toutes 
de  même ,  &  vont  en  décroiflant  vers  le  bout.  11  n'en  eft  pas 
de  même  dans  les  infedes  qui  compofent  la  féconde  fa- 
mille ;  ils  ont  aux  pièces  ou  articles  de  leurs  tarfes  ,  ces 
efpéces  d'épongés  ou  de  pelottes  ,  &  les  articles  font 
de  plu^^n  plus  larges  &  fendus  dans  leur  milieu  ,  jufqu'à 
lavant- dernier  inclufivement  :  de  plus  les  efpéces  de  la 
première  famille  ont  le  corcelet  plus  étranglé  vers  le  haut, 
&  enfuite  élargi  fur  les  côtés. 

La  première  famille  ne  contient  que  deux  efpéces  ,' 
dont  1  une  eft  la  fameufe  cantharide  que  l'on  emploie 
en  médecine  ,  &  l'autre  eft  remarquable  par  l'étrangle- 
ment de  fes  étuis'j  qui  vont  en  fe  retréciffant  vers  le  bas. 
Les  efpéces  de  la  féconde  famille  font  plus  nombreufes.  Il 
y  en  a  deux  qui  font  remarquables  par  la  grolTeur  de  leurs 
cuifles  pofiérieures  ,  qui  font  prefque  globuleufes.  Les 
premières  fois  que  j'ai  vu  ces  infedes  ,  je  penfois  d'abord 
que  ces  groffes  cuiiîes  leur  avoient  été  données  pour  fau- 
ter. En  examinant  ces  infedes  ,  je  me  fuis  détrompé.  Ils  ne 
fautent  point  ,  &  marchent  même  aiTez  bien  malgré  la 
gro fleur  de  ces  cuifTes.  Une  autre  chofe  qui  me  furprit , 
ce  fut  la  variété  de  la  cantharide  verte  à  grofles  cuiifes  , 
dans  laquelle  cette  groffeur  ne  fe  trouve  point.  En  la 
voyant,  on  cherche  d'abord  ces  cuilTes  enflées,  &  on  eft 
étonné  de  les  trouver  à  l'ordinaire  ^car  du  refte  ces  deux 
înfedes  fe  reffemblent  tout-à-fait ,  6c  dans  l'un  ôc  l'autre 
les  étuis  vont  en  fe  retréciffant.  La  dernière  efpéce  de 
ce  genre  eft  aufti  remarquable  par  une  autre  raifon.  Sou 
air  &  fon  p  jrt  la  font  refïembler  tout-à-fait  à  une  fourmi. 
Je  n'ai  prefque  jamais  trouvé  cet  infe£te ,  que  je  ne  m'y 
fois  d'abord  trompé. 


6e  s    Insectes.  341 

Première     Famille. 

i.  CANTHARIS  viric/i  '  aurata  ,  antennis  nlgrls, 
Planch.  <^  j  lig.  5. 

hinn.  mat.  medic.  Cantharis  cœruleo-viridis ,  thorace  teretîufculo, 

Linn.fyji.  nat.  edit.  lo  ,  p.  4'9  ,  n.  3.  Meloe  alatus  viridif^mus. 

Raj.  inf.  p.  \oi ,  n.  ï,  Cantharides  vulgares  ofiîcinatum, 

Aldrov.  inf.  p.  476. 

Jonfi.  76.  Cantharis  major. 

ClurlA.  47.  Cantharis  diofcoridis. 

Mouff^îhait.  144. 

Tiale  pharm.  jS?. 

JLa  cantharidd  des  boutiques. 

Longueur  4,5,8,9  lignes.    Largeur  i  f ,  î  ,  3  lignes. 

La  cantharide  varie  prodigieufement  pour  la  grandeur* 
Tout  fon  corps  efl:  d'un  beau  vert  doré  ,  à  l'exception 
de  fes  antennes  qui  font  uoires.  Ces  antennes  font  placées 
devant  les  yeux  ,  un  peu  fur  le  deffus  de  la  tête.  Leur  pre- 
mier anneau  feul  eft  vert  ,  ôc  les  autres  font  noirs.  Les 
mâchoires  font  faillantes  ,  &  couvertes  par  une  petite 
lame  ,  comme  dans  les  fcarabés.  Le  corcelet  eft  inégal , 
fort  étranglé  proche  la  tête,  fe  dilatant  enfuite^  ôc  formant 
une  pointe  moufle  de  chaque  côté.  Vu  à  la  loupe  ,  il  pa- 
roît  un  peu  pointillé  ,  ainfi  que  la  tête.  Les  étuis  font  d'un 
beau  vert  ,  un  peu  mois  ,  flexibles  ,  comme  chagrinés , 
à  caufe  des  petits  filions  irréguliers  qui  fe  joignent  ôc  fc 
confondent.  On  diftingue  fur  chacun  deux  raies  longitudi- 
nales affez  apparentes.  Les  aîies  font  brunes  ,  ôc  le  deffous 
de  la  poitrine  a 'quelques  poils.  On  trouve  ces  infectes  fur 
les  frênes  ,  fur-tout  vers  le  mois  de  juin,  où  ils  font  accou- 
plée. Lorfqu'ils  font  en  aflez  grande  quantité ,  ils  répandent 
une  odeur  défagréable  ,  qui  fe  fait  fentir  quelquefois  fort 
au  loin.  Tout  le  monde  connoît  leur  ufage  en  médecine. 
Ils  ont  éminement  la  propriété  ,  qui  fe  trouve  encore  dans 
plufieurs  autres  infecles  ,  d'exciter  des  veficules  ôc  de  ron- 
ger la  peau  lorfqu'on  les  applique  fur  le  corps  :  pris  in- 
téfieureaient ,  ils  font  diurétiques ,  ôc  agiffeiu  même  fi 


342  Histoire   abrogée 

vivement  fur  les  organes  qui  fe'parent  l'urine  j  qu'ils  font 

rendre  par  cette  voie  jufqu'au  fang. 

2.  CANTHARIS  nigra  ,  clytris  attenuatis  ,  anticc 
lu  tels. 

La  cantharide  à  bande  jaune. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  1  j  ligne. 

Elle  eft  toute  noire ,  à  l'exception  du  haut  de  fes  étuis 
qui  eft  jaune.  Cette  couleur  jaune  fe  termine  tranfverfale- 
ment.  Tout  le  corps  eft  finement  ,  mais  irrégulièrement 
pondue.  Les  étuis  vont  en  fe  retréciflant  vers  le  bout , 
ôc  s'éloignant  l'un  de  l'autre  ,  ils  tournent  leur  pointe  vers 
l'extérieur.  Les  ailes  font  noirâtres.  Cet  infeâe  n'eft  pas 
fort  commun  ici.  Celui  que  j'ai ,  m'a  été  donné. 

Seconde     Famille. 

3.  CANTHARIS  riridi-cœru/ea,  elj'tris  attenuatis  , 
femorlbus  poflicis  globojis. 

Raj.  inf.  p.  100.  Cantharis  arundines  frequentans  tertia. 
La  cantharide  verte  a  grojfes  cuijfes. 

Longueur  5  f  lignes.     Largeur  j  ligne. 

Cet  infecle  affez  fingulier ,  eft  par- tout  de  la  même  cou- 
leur verte,  tirant  fur  le  bleu.  Il  eft  très-aifé  à  reconnoître 
par  la  forme  ôc  la  grofTeur  prodigieufe  de  fes  cuiifes 
poftérieures.  Ses  antennes  font  de  la  longueur  de  fon  corps, 
ôc  compofées  d'articles  allongés.  Elles  font  plus  brunes 
que  le  refte  de  l'animal ,  ôc  pofées  fur  le  haut  de  la  tête  , 
immédiatement  devant  les  yeux.  Le  corcelet  eft  raboteux, 
prefque  cylindrique  ôc  comme  étranglé  dans  fon  milieu. 
Il  eft  pontiué ,  ainfi  que  la  tête.  Les  étuis  vont  en  fe  retré- 
ciffant ,  ôc  font  parfemés  de  petits  points  ,  qui  fe  confon- 
dent. Ils  ont  chacun  deux  raies  longitudinales  élevées , 
mais  qui  ne  parviennent  pas  jufqu'au  bout  de  l'étui.  Les 
aîles  font  brunes.  On  trouve  cet  infede  dans  les  prés. 


DES    Insectes.  ^^^ 

N.  B.  Cantharls  viridi-cœruleai  elytris  attenuatls. 

Raj.  inf.  p.  101 ,  n.  14. 

Celle-ci  n'eu  qu'une  fimple  variété  de  la  précédente  ,  à 
laquelle  elle  reffemble  en  tout  ;  il  n'y  a  de  différence  que 
dans  les  cuilTes  poftérieures  ,  qui  ne  font  pas  plus  groffes 
que  les  autres.  La  couleur  eft  auiïi  un  peu  moins  bleuâtre. 

4.  CANTHARIS  nigra  ,  elytris  attenuads  fulvis , 
jemorlbus  pojllcis  globojls. 

La  cantharide  fauve  à  gro(fes  cuijjes. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  eft  toute  femblable  à  la  précédente  pour 
fa  forme  ;  elle  n'en  diffère  que  pour  fa  couleur.  Sa  tête  , 
fon  corcelet  &  le  deffous  de  fon  corps  ,  font  d'un  noir  un 
peu  verdâtre  :  fes  pattes  &  fes  étuis  font  d'une  couleur 
fauve  ,  pâle  ôc  matte.  Les  cuilTes  poftérieures  font  fort 
groffes  :  leurs  genoux  font  noirs  ôc  leurs  tarfes  bruns.  Cette 
cantharide  fe  trouve  dans  les  fleurs;  mais  elle  eft  affez  rare. 

5. CANTHARIS  fiavefcens ,  fubvillofa ,  elytris 
tatenuads. 

La  cantharide j aune  r cloutée. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i   ligne. 

La  tête  de  cette  efpéce  eft  noirâtre ,  avec  un  peu  de 
jaune  en  deffus  :  fes  yeux  &  fes  antennes  font  noirs.  Celles- 
ci  font  un  peu  moins  longues  que  le  corps  ,  &  font  com- 
pofées  d'articles  allongés.  Le  corcelet  eft  affez  cylindrique, 
un  peu  bordé  en  haut  &  en  bas ,  mais  nullement  fur  les 
côtés:  il  eft  jaune  ,  couvert  de  poils  courts  j  ainfi  que  les 
étuis.  Ceux-ci,  de  même  couleur  que  lecorceiet,  font 
allongés,  un  peu  rétrécis  vers  leur  extrémité,  bordés  fut 
les  cotés ,  &  chargés  de  deux  lignes  longitudinales  élevées, 
qui ,  partant  du  haut ,  ne  vont  pas  jufqu'au  bout ,  mais  fe 
terminent,  l'une  yers  le  tiers,  l'autre  vers  le  milieu  de 


544  Histoire     ABRÉcéE 

l'étui.  On  voit  par-là  que  cet  infecte  reflemble  beaucoup 
à  la  cantharide  verte-  à  grojjes  cuijfes.  Je  l'ai  trouvé  une 
feule  fois  fur  les  fleurs. 

6.  CANTHARI  S  Jiibvillofj. ,  nigra ,  elytrisflavis  f 
extremo  antennarum  artlculo  reliquis  triplo  majore^ 

La  cantharide  noire  à  étuis  jaunes. 

Longueur  3  §  lignes.    Largeur  :  ligne. 

Elle  eft  toute  noire ,  à  l'exception  de  fes  étuis,  qui  font 
jaunes  &  tranfparens.  Son  corcelet  &  fes  étuis  font  un  peu 
velus,  &  le  delTous  de  fon  corps  eft  lifle.  En  deffus ,  fe 
trouvent  de  petits  points  defquels  partent  les  poils.  Mais 
ce  qui  fait  le  caractère  fpécifique  de  cette  cantharide  ,  c'eft 
la  longueur  du  dernier  anneau  de  fes  antennes,  qui  eft  au 
moins  trois  fois  plus  long  que  les  autres.  On  trouve  fré- 
quemment cet  infe£le  dans  les  bois. 

7.  CANTHARIS  tejlacea ,  elytris  apice  ni  gris. 
La  cantharide  fauve  avec  la  pointe  des  étuis  noire. 

Longueur  j  lignes.    Largeur  i  4  ligne. 

Sa  tête ,  fon  corcelet,  fes  étuis,  fes  antennes  &  fes  jam-^ 
bes  font  de  -couleur  fauve  ,  matte  &  nullement  brillante. 
Les  yeux ,  l'extrémité  des  étuis  &  le  deflbus  du  ventre, 
font  noirs  ,  ainfi  que  la  plus  grande  partie  des  cuifTes.  Le 
corcelet  eft  aftez  cylindrique  &  prefque  uni.  Les  étuis  font 
mois  ,  flexibles  ,  &  aufii  larges  en  bas  qu'en  haut.  Les  an- 
tennes font  de  la  longueur  de  la  moitié  du  corps. 

,8.  CANTHARIS  fufca  ,  elytris  antice ,  thoracequt 
elongato  rubris. 

La  cantharide  fourmi. 
Longueur  i  %  ligne.     Largeur  \  ligne. 

La  couleur  &  la  forme  de  cette  petite  efpcce ,  lui  don- 
nent,  à  la  première  vue,  l'air  d'une  fourmi.  Sa  tête  eft 
brune ,  aflez  grofle.  Ses  antennes  font  affez  rouges ,  éga- 
lent 


DES    Insectes.   "  54^ 

lent  au  plus  la  longueur  de  la  moitié  de  fon  corps,  &  font 
compofées  d'anneaux  aflez  courts.  Le  corcelet  eft  cy- 
lindrique &  allongé.  Sa  couleur  eft  d'un  rouge  foncé  , 
un  peu  plus  brun  en  devant.  Les  étuis  fontlilTes  ,  finement 
pointillés,  de  couleur  brune,  tirant  fur  le  rouge  dans  leur 
partie  antérieure.  Les  pattes  font  d'un  brun  médiocre- 
ment foncé. 

T  E  N  E  B  R  I  O. 

LE    TÉ  NÉ  BRIO  N. 

Antenncc filiformes.  Antennes  filiformes. 

Thorax planus  marglnatus.        Corcelet  uni  ôc  bordé. 

Familia.  i".  Antennx  articuUs        Famille  i°.  Antennes  à  artî- 
glohojîs ,  extrorfum  crajjîores.  clés  globuleux ,  un  peu  plus  groC: 

fes  vers  le  bout. 
'  2",  Antennx  articiiUs 2°.  Antennes  à  artl- 


longis^  uhique  œquale^.  clés  longs  ,  égales  par-tout. 

Le  genre  des  ténébrions  n'eft  pas  difficile  à  reconnoî- 
tre.  Parmi  tous  les  infedes  de  cet  ordre  ,  qui  ont  cinq  ar- 
ticulations auxtarfes  des  deux  premières  paires  de  pattes, 
&  quatre  à  ceux  de  la  dernière ,  il  n'y  a  que  trois  genres 
dont  les  antennes  foient  filiformes  ;  tous  les  autres  les  ont 
figurées  ou  en  peigne  ou  en  maflue  ,  &c.  Ces  trois  genres, 
dont  les  antennes  fe  reflemblent ,  fe  diftinguent  enfuite 
aifément  par  la  forme  de  leur  corcelet.  Le  ténébrion  eft 
le  feul  des  trois ,  dont  le  corcelet  foit  uni  &  garni  d'un  re- 
bord. Ainfi  ce  dernier  caraCiere  ,  joint  à  la  figure  des 
antennes ,  rend  le  ténébrion  très-reconnoiflable.  Nous  ne 
joignons  point  à  ces  marques  caraclériftiques  ,  un  autre 
caraûerc  que  quelques  Auteurs  ont  admis  ,  quoiqu'il 
foit  fautif.  C'eft  d'avoir  les  deux  étuis  réunis  enfemble  , 
fans  qu'il  y  ait  d'ailes  fous  ces  étuis.  On  remarque  à  la 
vérité  cette  particularité  dans  quelques  ténébrions  ,  mais 
non  pas  dans  tous  ,  comme  on  le  yerra  aifément  dans  le 
détail  des  efpéces.  De  plus,  d'autres  infe£les,  quoique 

Tome  /.  Xx 


34i5  Histoire     abrégée 

fort  diff^rens  des  ténébrions ,  ont  ce  caradere.  Nous  l'a- 
vons déjà  obfervé  dans  quelques  charanfons  &  dans  d'au- 
tres. Ainii ,  en  n'employant  que  ce  feul  caraftere  ,  il  fau- 
droit  réunir  tous  ces  infedes  avec  les  ténébrions.  C'eft 
auffi  ce  qui  a  induit  en  erreur  ôc  a  fait  rapporter  à  ce  genre, 
par  difïérens  Naturaliftes ,  quelques  chryfomeles ,  parce 
que  leurs  étuis  font  réunis  enfemble.  Cette  marque  peut 
doncfervir  feulement  de  note  fpécifique,  mais  nullement 
de  caradere  générique. 

Les  ténébrions,  je  veux  dire  ceux  qui  ont  le  véritable 
cara6lere  de  ce  genre  ,  volent  peu  la  plupart ,  plufieurs 
même  manquent  d'aîles  ôc  ne  volent  point  du  tout ,  mais 
en  récompenfe  ,  ils  courent  aflez  vite.  Les  larves  qui  les 
produifent ,  fe  trouvent  difficilement ,  étant  cachées  ÔC 
enfoncées  dans  la  terre,  oîi  elles  fe  métamorphofent. 

Nous  avons  été  obligés  de  partager  ce  genre  en  deux 
familles ,  à  caufe  d'un  feul  infeûe  ,  qui  s'éloigne  un  peu 
des  autres.  Tous  les  ténébrions  ,  à  l'exception  de  celui-là, 
ont  leurs  antennes  un  peu  plus  groffes  vers  le  bout ,  ÔC 
compofées  d'articles  ronds  ôc  globuleux  :  nous  en  avons 
compofé  la  première  famille.  La  féconde  ne  renferme  que 
le  feul  ténébrion  jaune  ,  dont  les  antennes  égales  ôc  de  mê- 
me grofî'eur  par-tout,  font  compofées  d'articles  allongés. 

Première    Famille. 

î.TENEBRIO  atra ,  apura ,  coleoptris  Icvibus^  pone 
acuminatis, 

Linn.Jj'Jt,  nat.  eàit.  lo,  p.  418  ,  n,  10.  Tenebrîo  apterus  coleoptris  mucro- 

natis. 
Linn.  faun.  fuec  n,  ^91.  Tenebrio  atra ,  coleopteris  pone  acuminatis. 
Aldrov.  inf.  p.  499. 
Mouffet ,  p.  139.  Blatta  fœtida  tertia. 
Charlet.  exercit.  p.  48.  Blatta  fœtida. 
Merret.  pin,  p.  îoz.  Blatta  fœtida, 

Pctiv.  gaioph.  p.  58  , 1. 14 ,/.  7.  Scarabxus  impennis  tardîpes. 
Lijl.  loq.  p.  38S  ,  n.  II.  Scarabxus  è  toto  niger  ,  minime  nitcns  ,  fœtidusi 
Raj.  inf.  p.  80  ,  n.  4.  Scarabsus  niger  rotundus  Ixvis  ,  antcnnis  globcfis. 
frifck. genn,  ij ,  p.  1;,  t.  ij.  Scarabxus  terreftris  &  ftercorarius  niger  j  fœ, 

l'idus. 


DES    Insectes. 


3i7 


Dde pharm.  p.  pi.  Blatta  ofHcinarum. 
Iter.  oel  6i.  Tenebrio  primus. 

Xtf  tenebnon  liffe  à  prolongement}^ 

Longueur  lo  lignes.    Largeur  4  lignes. 

Cette  efpéce  de  téncbrion,"qui  eft  aflez  grande  ^  varie 
un  peu  pour  la  grandeur.  Sa  couleur  eft  d'un  noir  foncé ,  ÔC 
peu  luifant.  Sa  tête  eft  aflez  allongée.  Ses  antennes  font 
compofées  de  onze  articles  ,  dont  les  derniers  font  lenti- 
culaires. Elles  font  placées  devant  les  yeux  ,  qui  font  fore 
petits  pour  un  infecte  de  cette  grandeur.  Ces  antennes 
égalent  le  tiers  de  la  longueur  de  l'animal.  Le  corcelet  eft 
aflez  lifl"e ,  avec  des  rebords  furies  côtés  ,  &  fa  partie  pofté- 
xieure  eft  un  peu  retrécie  ,  prefque  comme  dans  les  bu- 
preftes.  Les  éiuis  font  lifles  ,  recourbés  en  deflbus,  &  re« 
couvrent  une  partie  du  ventre.  Ils  font  joints  enfemble, 
comme  s'ils  n'en  formoient  qu'un  feul.  On  voit  cependant 
la  marque  de  la  future  ,  qui ,  vers  le  bout,  eft  enfoncée  ÔC 
forme  une  canelure.  Ces  étuis  fe  prolongent  &  forment  , 
vers  leur  extrémité,  une  pointe  femblabie  à  une  queue. 
On  voit  par  leur  conformation ,  qu'ils  ne  peuvent  ni  s'ou- 
vrir ,  ni  fe  lever ,  aufll  cela  n'eft-il  point  nécefl!aire ,  puif- 
que  l'infecle  n'a  point  d'ailes.  L'articulation  des  pattes 
avec  le  corps',  a  quelque  chofe  de  fingulier.  C'eft  une  ef- 
péce  de  globe,  qui  roule  dans  une  cavité,  ce  que  l'on  ap- 
pelle articulation  de  genou.  Ces  pattes  font  aflTez  longues. 
On  trouve  communément  cet  infede  ,  qui  fent  mauvais  , 
dans  les  campagnes  &  les  jardins ,  parmi  les  ordures. 

2.  TENEBRIO  atra)  aptercy  coleoptris  rugo/îs^ 
pone  acuminatis,  Planch.  6 ,  fig.  6» 

Le  tènebrion  ridé. 

Longueur  j  lignes.  Largeur  3  lignes. 

Cette  efpéce  eft  moins  allongée  que  la  précédente.  Elle 
eft  par- tout  de  la  même  couleur  matte  ,  noire  &  nulle- 
ment luifante,  Ses  étuis  ont  quelques  rides  élevées ,  lor^t: 

Xx  ij 


54^  Histoire    ABRécfE 

gitudinales ,  tortueufes ,  &  ils  fe  terminent  par  une  pointe 
ou  un  prolongement ,  mais  bien  moins  marqué  que  dai>s 
la  première  efpéce.  Sa  tête  &:  Ton  corcelet  vus  à  la  loupe  , 
paroiffent  trè^-j  viment  chagrinés.  J'ai  trouvé  cet  infetle 
a  terre  ,  dans  le  fable. 

5.  TENEBRIO  n'igra,  aptera,  elytrorum  Jlriis  oclo 
pimclatis  per paria  dijpojlns. 

Le  ténébtion  à  Jlries  jum elles. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  ^  lignes. 

Il  eft  par-tout  d'un  noir  luifant.  Son  corcelet  efl:  grand  , 
large,  peu  bordé  &  fort  liffe.  Ses  étuis  font  chargés  chacun 
de  huit  ftries  ,  formées  par  des  points  peu  enfoncés.  Ces 
ftries  ont  un  arrangement  fmgulier.  Elles  font  difpofées 
par  paires ,  ou  deux  à  deux  ,  l'une  à  côté  de  l'autre,  ayant 
les  intervalles  qui  les  féparent  ,  alternativement  plus  Sc 
moins  larges.  Les  étuis  font  arrondis  par  derrière  ,  fans 
prolongement.  Ils  font  unis  &  foudés  enfemble  ,  &  il  n'y 
a  point  d'ailes  dcflbus  )  ainfi  que  dans  les  deux  premières 
efpéces. 

4..  TENEBRIO  nigro  -fi/Jca  ovata  ,  elytro  Jîngula 
Jlriis  oclo  lœvihus. 

Le  tènèbrion  à  huit  Jlries  lijjes. 

Longueur  ;  j  lignes.     Largeur  l  5  ligne. 

Tout  fon  corps  eft  de  couleur  brune,  noirâtre ,  un  peu 
plus  claire  cependant  en  deffous.  Ses  antennes  ,  d'un  quart 
plus  longues  que  le  corcelet ,  font  compofées  de  onze 
articles  triangulaires  ,  affez  courts  ,  fur-tout  vers  le  bout. 
Les  antennules  font  faiilantes  ôc  terminées  en  mafle.  Le 
corcelet  convexe  ,  uni  ôc  bordé ,  paroît  à  la  loupe  finement 
pointillé.  Les  étuis  le  font  auiïi ,  ôc  ont  chacun  huit  ftries 
longitudinales,  peu  profondes  ,  dans  le  fond  defquelles 
font  des  points.  Les  quatre  pattes  de  devant  ont  cinq  arti- 
culations aux  tarfesj  f^voic;  les  trois  premières  larges  ;eq 


DES    Insectes;  ^/^^ 

coeur  6c  ornées  de  pelottes  en  deffous  ;  la  quatnéme,petite, 
courte,  peu  apparente  &  aulli  en  cœur  ;  &  la  cinquième, 
quifoutientles  onglets,  longue  ,  étroite  ôc  lifle.  Les  tarfes 
des  pattes  de  derrière  ,  n'ont  que  quatre  articles  longs  6c 
étroits ,  àlex-ception  de  Favant-dernier ,  qui  eft  beaucoup 

Elus  court:  Cet  infede,à  la  première  vue,  reffemble  à  un 
uprefte.  On  le  trouve  courant  à  terre ,  dans  les  campa^ 
gnes, 

5.  TENEBRIO  ni^To  -  aiprea  ,  elytro  JingiiioJïriU 
oclo  ,  cokoptris  porte  acuminatls, 

Le  téiiébrion  bron\_é. 

Longueur  5  5-  Jignes.     Largeur  i  lignes. 

La  couleur  de  celui-ci  efl:  noire  ;  mais  en  deiTus  il  e(î 
bronzé.  Les  articles  de  fes  antennes  font  un  peu  plus  allon- 
gés que  dans  les  précédens.  Son  corcelet  eft  pointillé , 
convexe,  avec  des  rebords  bien  marqués.  Les  étuis  font 
aufii  linement  pointillés,  &  ont  chacun  huit  ftries  ,  for- 
mées par  des  points  allongés.  Leur  bout  ou  extrémité  a  un 
prolongement  formé  par  le  rebord. 

6.  TENEBRIO  atra  ,  ohlonga ,  elytris  Jlnïs  novem 
Icevibiis. 

X,inn.fyjl.  nat.  edit.  10,  p.  417  ,  n.  i.  Tenebrio  niger  totus. 

Linn.faun.  fuec.  n.  547.  Mordeila  antennarum  articulis  lentiformibus,  ultime 

globolb. 
'^ôl.Upf.  i7!6  ,  p.  19  ,  n.  I.  Attelabusater  ,  oblongus ,  depreiTus, 
Mouff-.t  lat.p.  î-i.  Vermis  farinarius.  1    j 
Jlaj.  i/;/p.  4.  Vermisfarinarius.  j       '^''    * 

Xe  ténébrion  à  neufjîries  lijfes. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  z  j  lignes.- 

On  voit  par  les  dimenfions  que  nous  donnons  ,  que  cet 
înfede  eft  fort  allongé.  Sa  largeur  eft  à  peu  près  ia  même 
par-tout.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font  lifles  ,  &.  reffemblent 
pour  la  forme  ,  à  ceux  de  la  première  e'^pcce.  Les  anten- 
nes font  auflicompofées  d'articles  lenticulaires  ,  mais  elles 
font  aiTez  courtes  ;  &  n'égaient  pas  la  longueur  du  corcei 


5fo  Histoire     abrégée 

Jet.  Les  étuis  font  longs ,  charge's  chacun  de  neuf  ou  dix 
ftries,  qui  paroillent  lllfes ,  quoique  la  loupe  falfe  décou- 
vrir une  infinité  de  petits  points  fur  les  étuis.  Les  cuif- 
fes  font  articulées  avec  le  corps  ,  par  le  moyen  d'une  tête 
ronde,  qui  forme  le  genou,  comme  nous  l'avons  dit  de 
la  première  efpéce.  Tout  i'infette  eft  noir  en  defTus  ,  ÔC 
d'un  brun  fouvent  noirâtre  en  defTous.  On  le  trouve  dans 
les  ordures  des  maifons.  Sa  larve,  qui  eft  liflc,  longue, 
de  couleur  jaune,  avec  fix  pattes  à  fa  partie  antérieure, 
fe  trouve  dans  la  farine  ôcdans  la  pouffiere  des  bois  pour- 
ris &  vermoulus.  L'infede  parfait  a  des  ailes  fous  fes 
étuis. 

7.  TENEBRIO  atra,)  elytrls  Jlrils  quinque  u  trinqua 
dentatis. 

Linn.faun.fuec.  n.  382.  Caffida  nigra  ,  elytris  firlis  quinque  utrinque  dentatis» 

clypeo  emarginato. 
AU.    Upf.  1756.  p.  17-    Cafîîda  nigra  ,   clypeo  emarginato,  elytris  punc- 

tatis. 
l^inn.fyft.  nac.  edit.  10  ,  p.  361  ,  ».  16.  Silpha  fufca,  elytris  lineis  élevât» 

tribus  utrinque  dentatis ,  thorace  fubemarginato, 

JLe  ténébîion  àjlries  dentelées, 

Longueur  3  lignes.    Largeur  1  lignes. 

Cet  infede  eft  noir,  ainlî  que  les  précédens.  Sa  tête 
efl:  courte ,  &  bordée  :  il  la  retire  en  partie  fous  fon  corce- 
let.  Les  yeux  font  petits  &  placés  poftérieurement.  Les 
antennes  font  compofées  d'articles  globuleux,  plus  gros 
vers  l'extrémité  ;  elles  font  courtes  &  n'égalent  que  la 
moitié  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  eft  large  ,  uni 
&  bordé.  Les  étuis ,  qui  font  aflez  courts ,  ont  cinq  ftries 
longitudinales ,  élevées  ,  dont  il  n'y  en  a  que  trois  qui 
foient  bien  marquées.  Des  deux  côtés  de  ces  ftries,  font 
des  points  élevés  ,  qui  fe  confondent  avec  elles  ,  &  les 
rendent  dentelées.  Sous  les  étuis ,  font  des  ailes  courtes, 
dont  il  ne  paroît  pas  que  l'infeâe  fafîe  ufage.  On  trouve 
ordinairement  cet  animal  par  terre ,  &  quelquefois  dans 
les  charognes ,  qui  font  le  domicile  ordinaire  de  fa  larve. 


bEs  Insectes.  ^^f 

8.TENEBRIO  nigra  )  tota  lavis ,  coleoptris  ponc 
rotundatis , 

Le  ténèbrion  noir  lijfe. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  i  f  ligne. 

Celui-ci  eft  tout  noir  &  lifle  ,  au  moins  à  la  vue  fim" 
pie  ;  car  la  loupe  le  fait  paroître  un  peu  pointillé  _,  avec 
quelques  commcncemens  de  ftries.  Son  corcelet  eft  large 
éc  grand  ,  ôc  fes  étuis  font  arrondis  par  le  bout ,  fans  au- 
cun prolongement.  Il  fe  trouve  avec  les  précédens;  dans^ 
les  terres  fabloneufes. 

p.  TENEBRIO  tota  ferrugineafubvillofa. 

Le  ténèbrion  fauve  velu. 
Longueur  i  ^  ligne.     Largeur  ^  ligne. 

Les  antennes  de  cette  efpéce ,  font  compofées  d'articles 
lenticulaires  ,  fort  courts  ,  &  plus  gros  vers  l'extrémité.- 
Eiles  ne  font  que  de  la  longueur  du  corcelet.  Celui-ci  eft 
allez  grand  &  convexe.  Tout  l'infeâe  eft  de  couleur  ma- 
ron-clair  :  fa  tête ,  fon  corcelet  &  fes  étuis ,  font  légère- 
ment velus.  Il  eft  arrondi  par  le  bout  poftérieur. 

,10.  T  ENEBRIO  totaferruginea lœvis. 
Le  ténèbrion  fauve  lijje. 

Longueur  i  \  ligne.    Largeur  4-  lignes. 

Cette  efpéce  ne  diffère  de  la  précédente ,  que  par  la 
grandeur  ,  &  parce  qu'elle  eft  très-liffe ,  fans  aucuns  poils. 
Du  refte ,  fa  couleur  eft  la  même ,  feulement  un  peu  plus 
claire.  Ses  yeux  feuls  font  noirs.  Ses  antennes  font  com- 
pofées d'anneaux  courts  &  lenticulaires  ;  elles  font  plus 
grolTes  vers  le  bout ,  qui  eft  prefque  formé  en  maflue. 
'Tout  l'infefte  eft  moins  allongé  que  le  précédent. 

Seconde     Famille, 

m.  TENEBRIO/«/^tf. 


s  s  2  Histoire    abrégés 

\Le  téfïéhrion  jaune. 

Longueur  3  |-  lignes.     Largeur  i  |  ligne. 

Sa  couleur  eft  par -tout  d'un  jaune  clair.  Sa  tête  efl  urt 
peu  allongée ,  avec  les  mâchoires  avancées  Ôcles  antennu- 
les  Taillantes.  Les  yeux  font  noirs.  Les  antennes  font  com- 
pofées  d'articles  allongés ,  en  quoi  cette  efpéce  diffère 
des  précédentes.  Elles  font  plus  longues  que  la  moitié  du 
corps ,  ôc  un  peu  noires  vers  leur  extrémité.  Le  corcelet 
oblong  ôc  rétréci,  a  des  rebords  fur  les  côtés,  &  reffem- 
ble  à  celui  des  bupreftes.  Les  étuis  ont  chacun  neuf  ftries 
longitudinales  peu  enfoncées.  On  trouve  cet  infetle  affez 
fouvent  fur  les  fleurs. 

La  différence  de  fes  antennes  &  de  celles  des  efpéces 
précédentes  ,  m'auroit  engagé  à  en  faire  un  genre  à  part, 
fi  leur  pofition  ,  la  forme  des  yeux,  celle  du  corcelet,  ÔC 
rarticulation  des  pattes ,  ne  l'euffent  pas  rapporté  aux  té- 
nébrions.  D'ailleurs  ,  cette  efpéce  eft  la  feule  de  fa  fa- 
mille. C'eft  la  raifon  pour  laquelle  je  l'ai  jointe  à  ce  gen- 
re ,  me  contentant  d'en  faire  une  famille  à  part. 

iV.  B.  On  peut  ajouter  aux  ténébrions  de  la  première 
famille ,  une  belle  efpéce ,  qui  approche  des  deux  pre- 
mières ,  ôc  que  je  n'ai  point  trouvée  aux  environs  de 
Paris  ,  mais  qui  m'a  été  envoyée  du  Languedoc  ,  par  M. 
l'Abbé  de  Sauvages. 

*TENEBRIO  aï/a  ,  aptera  ^  rotundata  y  elytris. 
Julcis  tribus  elevads. 

Le  ténébrion.  canelé.  ' 

Longueur  7  lignes.     Largeur  4  f  lignes. 

Cette  efpéce  n'a  point  d'aîles ,  ôc  fes  étuis  font  fondés 
enfemble  ,  ôc  n'en  forment  qu'un  feul.  Trois  canelures 
élevées  régnent  fur  chaque  étui  ,  fans  compter  celles  des 
bords.  L'intervalle  qui  cil  entr'elles,  eft  parfemé  de  points 
élevés,  ôc  comme  chagriné. 

AIORDELLA, 


-DES     Insectes.  jy^ 

M  O  R  D  E  L  L  A. 

LA     M  0  R  D  E  L  L  E. 

Antennx  Jiihferratœ ,  ard-        Antennes  un  peu  en  fcîe  ^ 
culls  triangularibus,  à  articles  triangulaires. 

Thorax  antice  attenuatus .  coh-  Corcelet  convexe ,  plus  étroit 
vexus.  en  devant. 

Nous  avons  confervé  à  ce  genre  le  nom  de  mordelle,' 
nom  qui  lui  avoir  déjà  été  donné ,  mais  en  y  faifant  entrer 
beaucoup  d'autres  infeftes  d'un  genre  très-différent ,  que 
nous  avons  décrit  plus  haut ,  fous  le  nom  d'altifes.  La 
mordelle  dont  il  s'agit  ici ,  fe  diftingue  aifément  des  au- 
tres genres  de  cet  ordre ,  par  fes  antennes ,  dont  les  arti- 
cles triangulaires  repréfentent  les  dents  d'une  fcie.  Ce 
feul  caradere  auroit  pu  fuffire.  Nous  y  avons  encore  ajou- 
té un  autre  cara£lere  acceffoire  ,  c'eftla  forme  de  fon  cor- 
celet ,  qui  eft  convexe  &  rétréci  fur  le  devant  ,  ce  qui 
forme  encore  une  autre  diftindion  particulière  à  ce  genre. 
Les  efpéces  qui  le  compofent ,  fe  trouvent  ordinairement 
fur  les  fleurs  ;  mais  je  ne  connois  point  leurs  larves. 

I.  MORDELLA  atra  ,  caudata ,  un'icolor. 
Planch.  6  j  fig.  7. 

lAnn.  faun.  fuec.  n.'  J34.  Mordella  oblonga  atra ,  cauda  aculeo  terminata; 
Linn.  fyji.  nat.  edit.  lo  ,p.  410 ,  n.  1.  Mordella  aculeata. 
A6i.  Upf.  173e  ,  p.  ij  ,  ».  1.  Mordella  cauda  aculeata, 

La  mordelle  noire  à  pointe. 

Longueur  2.  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Cette  mordelle  ell  toute  noire.  Sa  tête  eft  liffe.  Ses  an- 
tennes ,  placées  devant  les  yeux ,  font  compofées  de  onze 
articles,  dont  les  quatre  premiers  font  ronds  &  globuleux, 
&  les  fept  derniers  font  triangulaires  &  forment  un  peu 
la  fcie.  Ces  antennes  font  de  la  longueur  du  corcelet. 

Tome  L  Y  y 


5  74  Histoire     ABRiciE 

Celui-ci  efl:  convexe  ;  uni ,  fans  que  fes  bords  foient  rele- 
vés. Les  étuis  font  aufTi  très-lifles ,  &  moins  longs  que  le 
ventre ,  qui  fe  termine  en  pointe  aflez  a'gue  &  longue  , 
mais  qui  ne  pique  point.  Les  pattes  font  longues  ,  ainfi 
que  les  tarfes  ,  dont  les  articles  font  allongés  ,  &  vont  en 
décroilTant  ;  enforte  que  le  premier  eft  le  plus  gros  ,  ôc  le 
dernier  j  qui  termine  la  patte  ,  le  plus  petit.  Je  ne  fais  fi 
cet  infede  faute;  je  l'ai  cependant  trouyé  fouvent  furies 
fleurs. 

JV^.  B.  J'ai  auffi  obfervé  une  variété  toute  femblable, 
mais  plus  petite  des  deux  tiers  ,  &  dont  les  antennes  font 
moins  en  fcie.  Peut-être  ne  diffcre-t-elle  que  par  le  fexe. 

fi.MORDELLA  atra  f  caudata  ,  fa/cils  viliq/b^ 
aureis. 

La  tnordelh  veloutée  à  pointe. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  %  ligne. 

Sa  grandeur  varie  ;  il  y  en  a  de  plus  grandes  &  de  plus 
petites.  Du  refte  ,  elle  eft  tout-à  fait  femblable  à  la  pré' 
cédente  pour  la  forme ,  mais  -elle  en  diffère  par  les  poils, 
dont  elle  eft  joliment  ornée.  Ces  poils  couvrent  prefque 
tout  le  delfous  du  corps,  quiparoît  jaune  &  comme  doré, 
vu  à  un  certain  jour.  Le  tour  du  corcelet  a  de  femblables 
poils.  Les  étuis  ont  deux  larges  bandes  tranfverfes  de 
femblables  poils  ,  qui  paroiffent  d'un  jaune  dcré,  &  donc 
la  couleur  forme  l'iris ,  &  change  fuivant  qu'on  tourne 
l'animal  en  différens  fens.  On  trouve  cet  infe£le  avec  le 
précédent. 

3.  MORDELLA  nigra  ,  elytris  fulvis  Jlriatis. 

La  mordelle  à  étuis  jaunes  flriés. 

Longueur  4  lignes.     Largeur   i  }  ligne. 

Cet  infe£le  eft  beau  &  affez  fïngulier.  Ses  antennes  j 
bien  formées  en  fcie  ,  ôc  compofées  d'articles  triangulaires 
allongés ,  ont.  au  moins  les  deux  tiers  de  la  longueur  du 


DES    Insectes.  ^y^ 

corps.  Elles  font  placées  devant  les  yeux.  Les  antennules 
font  conipofées  de  trois  pièces ,  dont  la  dernière  eft  fort 
groffe.  Les  yeux  font  aflez  faillans.  Le  corcelet  convexe 
&  lifle  ,  va  en  fe  retrccifîant  par-devant,  enforte  que  fon 
articulation  avec  la  tête ,  paroît  comme  étranglée.  Par 
derrière,  il  eft  coupé  tranfverfalement ,  de  façon  cepen- 
dant que  fes  côtés  forment  des  angles  un  peu  pointus. 
Tout  l'infette  eft  noir ,  à  l'exception  des  étuis,  qui  font 
d'un  jaune  fauve.  Ces  étuis  font  affcz  liffes  &  ont  chacun 
huit  ftries  longitudinales  ,  formées  par  des  points.  On 
trouve  cet  infecte  dans  les  bois^  fur  les  arbres. 

4..  MORDELLA  nigra ,  elytrls  fulvis  lavibus» 

La  mordelle  à  étuis  jaunes  fans  Jlries. 
Longueur  j  lignes.     L.irgeur  i  f  ligne. 

Elle  reffemble  tout-à-fait  à  la  précédente  pour  la  forme, 
mais  elle  aplufieurs  différences.  Ses  antennes  ,  qui  égalent 
les  deux  tiers  de  la  longueur  de  fon  corps ,  font  beaucoup 
moins  en  fcie  ;  à  peine  leurs  articles  paroiffent-ils  trian- 
gulaires. Ces  antennes ,  fur-tout  à  leur  bafe  ,  font  de  cou- 
leur maron  ,  ainfi  que  les  antennules ,  les  mâchoires,  les 
pattes  &  les  étuis  :  le  refte  de  l'animal  eft  noir.  Les  yeux 
font  faillans  ,  moins  cependant  que  dans  l'efpéce  précé- 
dente. La  tête  ôc  le  corcelet  font  d'un  noir  affez  matte. 
Les  étuis  font  unis  ,  fans  ftries  ,  ôc  vus  à  la  loupe,  ils  pa- 
roiffent  couverts  d'un  duvet  court.  On.  trouve  cet  infede 
avec  le  précédent. 

5.MORDELL  kfufca  ,  pedlbus  ferrugineis. 
La  mordelle  brune  à  pattes  fauves. 

Longueur  3  \  ligne.    Largeur  i  ^  ligne. 

On  remarque  encore  dans  cette  mordelle  ,  la  même 
forme  que  dans  les  deux  efpéces  précédentes,  entre  lef- 
quelles  celle-ci  femble  tenir  le  milieu.  Ses  antennes , 
prefque  aulli  longues  que  le  corps ,  font  moins  formées  en 

Yyij 


^<;è  Histoire     àbrÉgiée 

fcie  que  dans  la  troifiéme  efpéce,  &  plus  que  dans  la  fuî- 
vante.  Leurs  baies  ,  ainll  que  les  antennules  &  les  pattes  , 
font  de  couleur  fauve -.  le  refte  de  l'infede  eft  brun.  Les 
yeux  font  faillans.  Le  corcelet  &  les  étuis  font  femds  de 
petits  points  preiqu'imperceptibles  à  la  vue,  avec  un  petit 
duvet  ciair-femé  &  court.  Sur  les  étuis,  on  voit  quel- 
ques ftries  peu  enfoncées  &  peu  apparentes,  prii  ciple- 
ment  vers  les  bords.  Les  ailes  ,  qui  font  fous  les  étuis , 
font  noirâtres.  Cet  infette  varie  beaucoup  pour  la  gran- 
deur. On  le  trouve  avec  les  précédens. 

N  O  T  O  X  U  S. 

LA     eu  eu  L  L  E. 

Antennœ filiformes.  Antennes  filiformes. 

Thorax  cucullatus ,  dente  acuto,        Corcelet  armé  d'une  appendi- 
ce ,  qui  revient  en  devant ,  en 
'  forme  de  coqueluchon. 

Nous  avons  donné  le  nom  de  notoxus  à  cet  infe£le  ,  qui 
n'a  point  encore  été  décrit ,  à  caufe  d'une  pointe  qu'il  porte 
à  fon  corcelet,  du  côté  du  dos  ,  ce  qui  lui  rend  le  dos  pointu 
&  aigu ,  ainfi  que  le  porte  le  nom  de  l'infede.  Ce  caradere 
fingulier  diftingue  aifément  ce  genre  ,  dont  les  antennes 
font  fimples  ôc  filiformes.  Comme  cette  efpéce  de  pointe, 
qui  revient  en  devant ,  forme  une  figure  approchante  de 
celle  d'un  coqueluchon ,  nous  avons  tiré  de -là  le  nom 
françois  de  Tinfede  ,  &  nous  l'avons  appelle  la  cuculle. 
Nous  n'avons  trouvé  qu'une  feule  efpéce  de  ce  genre  ,  en- 
core eft- elle  rare,  ôc  nous  ne  connoiflbns  point  la  larve 
qu'.  la  produit. 

1.  N  O  T  O  X  U  S.  Planch.  6 ,  fig.  8. 

La  cuculle. 

Longueur  1  lignes.     Largeur^  %"'• 

La  forme  finguliere  de  cet  infede,  le  rend  très-  remar^ 


ôEs   Insectes*  ^^y 

^uable.  Sa  couleur  eft  jaunâtre  :  fes  yeux  font  noirs  &  fort 
gros  :  fee  antennes  font  de  la  longueur  de  la  moitié  de  fou 
corps ,  &  filiformes.  Le  corcelet  a  en-defTus  une  greffe 
pointe ,  qui  revient  en  devant ,  ôc  recouvre  la  tête  dans  fon 
milieu  ,  s'avançant  jufqu'à  fa  partie  antérieure.  Cette 
pointe  forme  une  efpéce  de  cuculle  ou  coqueluchon  :  fon 
extrémité  eft  un  peu  noire  :  le  refte  du  corcelet  eft  d'un 
jaune  fauve.  Les  étuis  font  de  la  même  couleur ,  jau- 
nes, avec  quatre  taches  noires,  deux  fur  chaque  étui, 
une  en  haut ,  l'autre  en  bas  ,  un  peu  avant  l'extrémité  de 
l'étui.  Outre  cela ,  la  future  des  étuis  eft  noire ,  &  forme 
une  bande  ,  qui  commençant  à  l'écuffon  ,  par  une  tache 
affez  large  ,  devient  plus  étroite  ,  &  defcend  pour  fe  con- 
fondre avec  les  deux  taches  inférieures  ,  qui  par  cette  jonc- 
tioH;  forment  une  large  bande  tranfverfale  fur  les  étuis,  au 
lieu  que  les  taches  fupérieures  font  ifolées.  Les  pattes  ôc 
tout  le  deffous  de  l'inietle  font  d'un  jaune  fauve.  On  trou- 
ve cet  infette,  mais  très-rarement ,  fur  les  fleurs  des  plan- 
tes ombelliferes. 

CEROCOMA. 

LA    C  È  R  0  CO  ME. 

Antenna.  ultimo  articido  Antennes  dont  le  demies' 
ciavato : {ma/cidis complica'  article  ,  plus  gros  ,  forme  la 
iapinmedio  peclinatis).  maffe  :  (  pliées  6c  pedinées 

dans  leur  milieu  ,  dans  les 

mâles.  ) 

Ce  genre  eft  encore  plus  fingulicr  que  le  précédent ,  oe- 
il a  un  caradere  qui  le  diftingue  de  tous  les  autres  infedes 
à  étuis.  Ses  antennes  font  compofées  de  onze  anneaux, 
dont  les  dix  premiers  font  fort  courts,  ôc  le  dernier  plus 
gros  que  les  autres,  forme  lui  feulle  tiers  de  la  longueur 
de  l'antenne  ,  ce  qui  donne  à  cette  antenne  la  figure  d'une 
maffue.  Les  antennes  des  mâles  font  encore  plus  fingu- 
iieres.  Outre  ce  dernier  anneau  fort  gros  ;  elles  font  re~ 


^jS  Histoire     ÀBRécéE 

pliées  en  forme  de  S,  6c  de  la  plupart  des  anneaux  j par- 
tent des  appendices,  qui  les  rendent  pettinées  dans  leur 
milieu.  Cette  firigularité  ,  d'avoir  des  antennes  en  même- 
tems  en  peigne  &  en  maffue  ,  mérite  d'être  remarquée. 
Aufli  l'infede  qui  les  porte,  a-t-il  quelque  chofe  qui  frap- 
pe. Il  femble  que  fa  tête  fbit  ornée  de  panaches  ,  &  c'efl 
de-là  que  nous  avons  tiré  fon  nom.  Je  ne  conncis  point  la 
larve  de  ce  rare  infede  ,  dont  nous  n'avons  encore  qu'une 
feule  efpéce. 

I.  CEROCOMA.  Planch.  (?,  fig.  p. 

J^inn.  fyjl.  nat,  eâit,  lo,  p.  410  ,  n.  7.  Meloe  alatus  viridis,  pedibus  luteis,  an* 
tennis  abbreviatis  clavatis  brevibus  irregularibus. 

La  cerocome. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  ligne, 

La  cerocome  reffemble  afTez  à  la  cantharide  des  bouti- 
ques pour  la  forme  de  fon  corps  ,  elle  eft  feulement  plus 
petite.  Sa  couleur  eft  d'un  vert  affez  brillant,  à  l'exception 
des  antennes  &  des  pattes  ,  qui  font  d'un  jaune  citron  , 
encore  les  cuifles  font- elles  vertes  en  tout  ou  en  partie 
dans  la  femelle.  Son  corcelet  eft  arrondi ,  n'a  aucun  re- 
bord j  6c  eft  un  peu  raboteux  ,  fur -tout  celui  du  mâle.  Ce 
corcelet  eft  finement  pointillé  ,  ainfi  que  les  étuis  :  mais  ce 
qui  rend  cet  infede  fingulier  6c  très-aifé  à  reconnoître  ,  ce 
font  fes  antennes.  Nous  n'avons  qu'une  feule  efpéce  de 
genre  fingulier.  Je  la  dois  à  M.  Duplelîis  ,  qui  l'a  trou- 
vée en  automne. 


DES    Insectes.  ^^p 

A  R  T  I  C  L  E    II 

DE      LA     PREMIERE      S  E  C  T  I  O  N. 

Infectes  à  étuis  durs  qui  ne  couvrent  qu  une  partie  du  ventre; 


Ordre     premier. 
Injectes  qui  ont  cinq  articles  à  toutes  les  pattes, 

STAPHYLINUS. 

LE     STAPHYLIN. 

Antennes  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Alx  teBx.  Allés  cachées  fous  les  étuis. 

Abdomen  inerme.  Extrémité  du  ventre  nue   & 

fans  défenfe. 

X-<  E  ftaphylin  efl:  aifë  à  reconnoître  ,  &  de  plus  il  a  beau- 
coup de  caraderes  qui  le  diftinguent.  D'abord  parmi  tous 
les  genres  renfermés  dans  ce  fécond  article  ,  celui-ci  efl. 
le  feul  qui  ait  cinq  pièces  aux  tarfes  de  toutes  les  pattes  f 
enforte  qu'il  confliitue  à  lui  feul  un  ordre  particulier  :  de 
plus  fes  antennes  fimples  ôc  filiformes  le  diftinguent  du 
profcarabé  ;  fes  aîles  cachées  fous  fes  étuis, empêchent  de 
le  confondre  avec  la  necidale  ;  &  1  extrémité  de  fon  ven- 
tre qui  eft  nue  ,  diffère  de  celle  du  perce-oreille  ,  qui 
efl:  armée  de  pinces.  Le  corps  des  flaphylins  eft  fort  allon- 
gé du  moins  dans  la  plupart  des  efpéces.  Leurs  étuis  font 
fort  courts  ,  ôc  dans  quelques-uns  ils  font  li  petits  ,  qu  en 
les  regardant  avec  peu  d'attention;  on  ne  les  apperçoit  pas 


5(?o  Histoire    ABRéG^E 

d'abord  ,  ôc  qu'on  eft  tenté  de  les  prendre  pour  des  larves  t 
aufli  les  larves"  de  ces  infetles  différent  -  elles  peu  de  l'ani- 
mal parfait  :  elles  n'ont  point  d'étuis ,  &  leur  corcelet  n'eft 
point  écailleux  ,  à  cela  près  ,  la  figure  de  Pun  &  de  l'autre 
eft  très-reflemblante.  Ces  infeâies  ont  une  particularité  qui 
fe  rencontre  dans  prefque  toutes  les  efpéces  de  ce  genre  : 
c'eft  qu'ils  relèvent  fouvent  en  l'air  leur  queue  ou  l'extré- 
mité de  leur  ventre  ;  fur-tout  fi  on  vient  à  les  toucher ,  on 
Vûit  aufiitôt  k  queue  fe  relever  ,  comme  fi  l'infette  vou- 
loit  fe  défendre  &  piquer.  Ce  n'eft  point  cependant  à  cet 
endroit,  que  font  les  armes  offenfives  de  cet  infecte.  Sa 
queue  ne  pique  point  ,  mais  en  récoinpenfe  il  mord  & 
pince  fortement  avec  fes  mâchoires ,  &  on  doit  y  prendre 
garde  ,  fur-tout  en  prenant  les  grofîes  efpéces.  Leurs  mâ- 
choires font  fortes  y  débordent  leur  tête,  &  cet  animal  s'en 
fert  pour  prendre  &  pour  dévorer  fa  proie.  Il  fe  nourrit  des 
autres  infe£tes  qu'il  peut  attraper  ;  fouvent  même  deux 
ftaphylins  de  même  efpéce  fe  mordent  ôc  fe  déchirent 
réciproquement.  Quoique  cet  infe£le  ait  des  étuis  très-pe- 
tits ,  fes  aîles  cependant  font  grandes  ,  mais  elles  font 
jartiftement  repliées  &  cachées  fous  les  étuis.  L'infefte  les 
déployé  ôc  les  étend  lorfqu'il  veut  voler  ,  ce  qu'il  fait  fort 
légèrement.  Parmi  les  petites  efpéces  de  ce  genre  ,  il  y  en 
a  plufieurs  dont  les  couleurs  font  vives  ôc  finguliérement 
entrecoupées  :  nous  allons  entrer  dans  le  détail  de  ces 
efpéces. 

1.  STAPHYLTNUS  ater ,  extremo  antennarum 
ardculo  lunidato.  Planch.  7  ,  fig.  i. 

Linn.faiin.  fuec.  n.  éoj.  Staphylinus  ater  gbber  ,  maxillis  longitudine  çapitis,' 

Linn.  jj'ft.  nat.  edit.  lo  ,  p.  411  ,  n.  3.  Staphylinus  maxillofus. 

Jonft.  inf.  t.  16.  ord.  infim.f.  1,1,3.  Staphylinus. 

Mouffet.  lat.  p.  197.  Staphylinus. 

Li[l.  loii-P'  391 ,  n.  2.  Scarabzus  majufciilus  nigcr  ,  forcipibus  infeftis. 

Raj.  inf.  p.  loj  ,  n.  i,  Staphylinus  major ,  totus  niger. 

A£l.  Upf.  1736.  p.   lî  ,  n.  i  ,  3.  Forficula  coUari  nigro  ,  elytris  nebulo/îs. 

Le  grand Jlaphy lin  noir  lijfe. 

Longueur  1 1  lignes.    Largeur  1  ^  lignes. 

Ce 


DES    Insectes.  ^6i" 

Ce  ftaphylin  ,  le  plus  grand  de  ceux  de  ce  Pays-  ci ,  eft 
tout  noir,  tant  en  deffus  qu'en  deflbus.  Sa  tête  ,  fcn  corce- 
let  &  fes  étuis  font  d'un  noir  matte.  Ses  mâchoires  font  ai- 
guës ,  dures  ôc  de  la  longueur  de  la  tête  pour  le  moins.  Ses 
antennes  implantées  fur  le  delTus  de  la  tête  ,  font  compo- 
fées  de  onze  anneaux  ,  dont  le  premier  eft  long  ,  droit 
&  double  des  autres  ,  ce  qui  eft  commun  à  tous  ceux  de  ce 
genre  ,  ôc  fait  paroître  leurs  antennes  comme  coudées. 
Pans  cette  efpéce,  elles  vont  en  diminuant,  fe  terminent 
en  pointe  ,  &  leur  dernier  article  eft  échancré  6c  comme 
taillé  en  croiflant ,  dont  un  des  côtés  eft  plus  long.  Ces  an- 
tennes font  d'un  tiers  plus  longues  que  la  tête.  Le  corcelet 
eft  uni  ,  convexe  ôc  un  peu  bordé.  Les  étuis  couvrent  le 
tiers  du  ventre*  Celui-ci  eft  un  peu  velu  fur  les  côtés ,  Ôc  eft 
fouvent  terminé  par  deux  touftés  de  poils.  Les  pattes  font 
aflez  longues  ,  ôc  leurs  pieds  ou  tarfes  font  compofés  de 
cinq  articles  qui  vont  en  diminuant  également ,  tous  en 
général  alfez  courts  Ôc  chargés  de  broffes  ou  de  pelottes  en 
delTous.  On  trouve  cet  infetle  dans  les  bois  ôc  les  jardins. 
Il  eft  fort  vorace  ,  ôc  mange  les  autres  infedes  ôc  même 
fes  femblables. 

2.  STAPHYLINUS  atro  -  cœrulefcens  }  extremo 
antennaruin  articulo  lunulato. 

Le  ftaphylin  bleu. 

Longueur  7  lignes.     Largeur  i  §  ligne. 

Cette  efpéce  reffemble  beaucoup  à  la  première  ,  à  la 
grandeur  ôc  à  la  couleur  près.  Sa  tête  ,  fon  corcelet  ôc  fes 
étuis  font  pointillés  ôc  bleuâtres.  Ses  antennes  ,  fes  pattes 
ôc  fon  ventre  font  noirs. 

3.  STAPHYLINUS  ater  ,  extremo  antennarutn, 
articulo  fubglobofo  ,  elytris  thorace  brevioribus. 

Le  petit  Jlaphy  lin  noir. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  i  |  ligne. 

Celui-ci  eft  tout  noir.  Sa  tête ,  fon  corcelet  ôc  fes  étuis 
Toms  I,  X  z 


'5^2  Histoire     abrégée 

font  pointillés.  Ses  antennes  qui  font  prefque  de  la  lon- 
gueur de  la  tête  ôc  du  corcelet  ^  n'ont  point  le  dernier  arti- 
cle formié  en  lunule  ,  comme  dans  les  deux  efpéces  précé- 
dentes ,  mais  arrondi. 

<^.  STAPHYLINUS  ater ,  elytris  thorace  duph 
longioribus. 

Lejîaphylln  noir  à  longs  étuis. 

Longueur  z  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Il  eft  par- tout  de  couleur  noire  ,  ur\  peu  brune.  Ses  an- 
tennes fort  déliées ,  font  prefque  de  la  longueur  de  la  moi- 
tié de  fon  corps.  Sa  tête  eft  applatie  :  fon  corcelst  arrondi 
&  un  peu  bordé.  Les  étuis  qui  font  alTez  longs  ,  couvrent 
ies  deux  tiers  du  ventre.  Ces  étuis  ,  ainfi  que  le  corcelet , 
font  finement  pointillés. 

5.  STAPHYLINUS  niger ,  elytris  ahdomineque 
cinereo  -  nebulojîs. 

Le  Jlaphylin  nébuleux. 

Longueur  8  lignes.    Largeur  z  lignes. 

Sa  tète  6c  fon  corcelet  font  noirs  ,  lifles ,  &  un  peu  lui- 
fans.  Les  étuis  ont  une  bande  tranfverfale  velue  &  comme 
nébuleufe  ,.  formée  par  des  poils  gris.  Sur  chaque  étui  , 
il  y  a  quelques  points  enfoncés  rangés  longitudinale- 
ment.  Le  ventre  en  deflous  eft  prefque  tout  couvert  de 
poils  gris  5  &  en  deffus  il  a  plufieurs  plaques  de  fembla- 
bles  poils  5  fur-tout  fur  les  côtés.  Les  tarfes  font  femblables 
à  ceux  de  la  première  efpéce,  mais  il  n'en  eft  pas  de  même 
des  antennes.  Elles  ont  à  la  vérité  de  même  une  première 
pièce  fort  longue  ,  qui  fait  le  tiers  de  la  longueur  de  toute 
l'antenne ,  mais  les  autres  articles  font  très-courts ,  &  vont 
en  groffiffant  vers  l'extrémité  de  l'antenne  ,  qui  eft  plus 
greffe  que  fon  commencement.  On  trouve  cet  infedte  dans 
les  bouzes  de  vache. 

6.  STAPHYLINUS  vitlofus  ,  èfufco  cinereociue 
vindl-teffdlatus*_ 


DES    Insectes,  '^^^ 

'Leflaphylin  velouté. 

Longueur  5  |  lignes.   Largeur  i  j  ligne. 

Cette  efpéce',  fans  être  fort  brillante  ;  eft  très- jolie 
ôc  bien  travaillée.  Sa  tête  ,  fon  corcelet  ,  fes  étuis  ,  & 
même  le  deffus  de  fon  ventre,font  couverts  d'un  duvet  fin 
ôc  ferré ,  dont  le  fond  eft  d'un  gris  verdâtre  ,  avec  des  ta-^ 
ches  ôc  des  raies  brunes  qui  forment  plufieurs  quarrés.  L'é- 
cuflbn  eft  enfoncé ,  ôc  a  une  tache  noire  en  fornne  de  cœur. 
Le  deffous  de  l'infede  eft  noir ,  les  pattes  font  brunes , 
avec  leurs  genoux  ou  articulations  plus  claires.  La  bafe 
des  antennes  eft  de  couleur  fauve  ,  &  leur  extrémité  noire. 
Ces  antennes  vont  en  grofliffant  vers  le  bout  ,  un  peu 
moins  cependant  que  dans  l'efpéce  précédente  ;  elles  font 
d'un  bon  tiers  plus  longues  que  la  tête. 

7.  STAPHYI^INUS  niger  vlllofus  ,   capiu  t  ho  race 
anoqiie  pilis  fulvo  -  aureis, 

Lejlaphylin  bourdon. 

Longueur  10  lignes.    Largeur  3  lignes. 

Ce  beau  ftaphylin  eft  velu  &  reflemble  au  premier  afpe£t 
à  un  bourdon.  Sa  tête  ,  fon  corcelet ,  &  les  trois  derniers 
anneaux  de  fon  ventre ,  font  couverts  de  poils  d'un  jaune 
doré  5  le  refte  du  corps  en  deffus  eft  chargé  de  poils  noirs. 
Ces  poils  colorés  ,  joints  à  la  manière  dont  cet  infe£te 
relevé  fa  queue,  comme  les  autres  de  ce  genre ,  lui  don- 
nent tellement  l'air  d'un  bourdon  ,  qu'on  n'ofe  d'abord 
le  prendre  avec  la  main.  En  deffous  cet  animal  eft  d'un 
noir  bleuâtre  ,  &  moins  velu  qu'en  deffus.  Ses  antennes 
font  alfez  courtes  ,  &  égalent  à  peine  la  longueur  de  la 
tête.  Il  a  été  trouvé  par  terre  du  côté  de  Bondy.  Il  eft 
rare  aux  environs  de  Paris. 

8.  STAPHYLINUS  pubefcens  ,  capite  flavo  ,  tAorace 
elytrlfque  fufco  nigroque  nebulojls  ;  punclis  imprejjîs*^ 

Le  Jlaphylln  à  tête  jaune. 

Longueur  5  |  lignes.   Largeur  i  |  ligne. 

Zz   ij 


3<Î4  Histoire     abrégée 

La  tête  de  ce  ftaphyiin  eft  jaune  avec  les  yeux  noirs.  Le 
bout  des  mâchoires  &  l'extrémité  des  antennes  font  audi 
noirâtres.  Ces  antennes  vont  en  groflilTant  vers  le  bout. 
Le  corcelet  ôc  les  étuis  font  d'un  noir  matte  ,  avec  quel- 
ques taches  de  poils  roux.  On  voit  fur  les  uns  &  les  autres 
de  larges  points  enfoncés.  -Le  ventre  a  auffi  quelques 
poils  roux  en  delTus  ,  &  en  delTous  il  eft  tout  velouté 
&  chargé  de  poils  gris  ,  comme  argentés.  L'écufTon  a  une 
tache  noire  en  forme  de  cœur.  J'ai  trouvé  plufieurs  fois  cet 
infede  à  terre  :  il  court  vite  ôc  vole  très-bien. 

5».  STAPHYLINUS    ater  non  nitens  ,  elym's 
pedibufque  rufis. 

Linn.faun.fuec,  n.  604.  Staphylinus  ater  elytris  pedibutque  rufis. 
Linn.fyjl.  nat,  edit.  10,  p:  411 ,  n.  4.  Staphylinus  erytropterus. 
Ail.  Upf.  1736  ,  p.  15  ,  n.  6é  Forficnla  collari  nigro  ,  ventre  atro,  elytris 

teflaceif. 
Trifck.  germ.  f  ,  p.  49 ,  f.  if.  Scarabœus  rapax  ,  elytris  brevibas. 

Le  flaphylin  à  étuis  couleur  de  rouille. 
Longueur  6  5  lignes.    Largeur  1  §  ligne. 

Sa  tête  ôc  fon  corcelet  font  d'un  noir  matte.  Le  ventre 
eft  pareillement  noir  ,  ôc  a  fur  chaque  anneau  deux  taches 
triangulaires  ,  une  de  chaque  côté  ,  formées  par  quelques 
poils  dorés.  On  voit  quelques  poils  femblables  fous  le  ven- 
tre. Les  étuis  font  d'une  couleur  rouffe  ,  matte  ,  ainfi  que 
les  pattes  ,  les  antennules  ,  &;  les  antennes  fur  tout  à  leur 
bafe.  L'écufTon  eft  tout  noir. 

10. STAPHYLINUS  niger  nitens  ,pedil>us  t  elytrifqiie 
licvibus  tejlaceis. 

Le  ftapfiylin  noir  à  étuis  fauves  éC  liffes. 
Longueur  j  »  3  ,  3  i  lignes.    Largeur  §  ,  |  ligne. 

Il  y  a  plufieurs  différences  confidérables  entre  cette 
cfpéce  ôc  la  précédente  ,  quoique  leurs  couleurs  appro- 
chent un  peu  ;  i".  celle-ci  eft  beaucoup  plus  petite ,  ôc 
n'approche  pas  de  l'autre  ,  quoiqu'elle  varie  pour  la  gran- 
deur 3  2".  Tefpéce  précédeiîte  eft  d'une  couleur  matte  j 


DES    Insecte  Sj.  5  «îy 

celle-ci  eft  liffe  &  brillante.  Sa  tête  &  fon  corcelet  font 
d'un  noir  de  jayet ,  fon  ventre  eft  aulli  noir  &  luifant.  Les 
étuis  font  lifles  ,  d'une  couleur  fauve  brillante  &  comme 
dorée.  Les  pattes  font  brunes  ,  ainfi  que  les  antennes  : 
enHn  on  ne  voit  point  fur  celle  -  ci  les  poils  dorés  qui  font 
fur  le  ventre  de  l'efpéce  précédente. 

N.  B.  Staphylinus  niger ,  nitens  ,  pedibiis  elytrifque  lœvl" 
bus  tejlaceis  ,  thoracls  punztis  per  Jlrias  digejlis. 

Le  Jlaphylin  noir  à  étuis  fauves  éC  corcelet  fine. 

Cette  variété  eft  tout-à-fait  femblable  à  l'efpéce  ci-def- 
fus  ,  elle  n'en  diffère  que  parce  que  le  haut  de  fes  antennes 
eft  noir  ,  ôc  que  le  corcelet  eft  chargé  de  points  ,  qui 
par  leur  arrangement  forment  quatre  ftries  longitudinales. 
Elle  eft  plus  petite  que  l'efpéce  ci  -  deffus  prefque  de 
moitié» 

11.  STAPHYLINUS   nïger  ,   nitens  ,  pedihus 
coleoptrifqiie  tefiaceis  ,  elytris  punciatis. 

Le  fiaphylin  à  étuis  marons  pointillés. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  j  lignât 

Cette  efpéce  a  la  tête  &  le  corcelet  d'un  noir  très-IifT?. 
Ses  antennes  ,  fes  pattes  &  fes  étuis  font  de  couleur 
maron.  Ses  étuis  font  pointillés,  en  quoi  principalement 
cette  efpéce  diffère  de  la  précédente.  Le  ventre  eft  d'un 
noir  brun. 

12.  STAPHYLINUS   niger  ,   nitens  ,  pedihus 
elytrifque  fufcis  punciatis  ,  thorace  piano  marginato^ 

Le  fiaphylin  à  étuis  très-courts. 
Longueur  3  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Cette  efpéce  eft  moins  allongée  &  plus  large  que  la  plu- 
part des  autres  ftaphylins.  Ses  antennes  font  greffes  ôc 
courtes  ,  &  n'égalent  pas  la  longueur  du  corcelet.  Elles 
font  compofées  d'anneaux  larges  ôc.  triangulaires.  Le  coc- 


f66  Histoire     abrogée 

celet  eft  large  ,  un  peu  convexe  ,  avec  des  rebords  aigus. 
Les  étuis  font  extrêmement  courts.  Vus  à  la  loupe  ,  ils 
paroiffent  pointillés,  ainfi  que  le  corcelet.  Ces  étuis  &  les 
pattes  font  de  couleur  brune ,  le  relie  du  corps  eft  noir. 

15.  STAPHYLINUS  niger  ,  nhens  ,  antennis  f 
pedibus  )  elytris  ^  anoque  tejlaceis  ,  thorace  marginato. 

Le  flaphylui  applatl  à  étuis  bruns. 
Longueur  i  ligne.    Largeur  \  ligne. 

Ce  petit  infetle  eft  liffe  &  luifant.  Sa  tête  eft  noire  > 
mais  les  mâchoires  &  les  antennes  font  de  couleur  fauve  , 
un  peu  brune.  Le  corcelet  eft  auiïi  noir  ,  avec  les  rebords 
fauves.  Les  étuis  font  d'une  couleur  fauve  claire  ,  avec 
quelques  taches  longues  de  couleur  brune.  Le  ventre  eft 
noirâtre ,  à  l'exception  des  deux  derniers  anneaux,  qui  font 
d'un  jaune  fauve.  Cette  couleur  eft  aufti  celle  des  pattes. 
Ce  qui  cara£lcrife  cette  efpéce  ,  eft  fa  forme  applatie  ; 
ôc  les  rebords  affez  faiilans  de  fon  corcelet. 

N.B.  Idem  ;  antennis  clavatis. 

Celui-ci  paroît  n'être  qu'une  variété  du  précédent.  Il  lui 
refiemble  pour  la  forme  6c  les  couleurs  ;  feulement  il  eft 
moitié  plus  petit  ,  ôc  les  fept  derniers  anneaux  de  fes 
antennes ,  qui  font  beaucoup  plus  gros  que  les  quatre  pre- 
miers ,  forment  une  maffue  très-aifée  à  appercevoir.  C'eft 
\ç^  plus  petit  ftaphylin  que  je  connoiffe  :  peut-être  que 
s'il  étoit  plus  grand  ,  on  pourroit  découvrir  quelque  carac- 
tère qui  en  conftitueroit  une  efpéce  particulière  ÔC  diffé- 
rente de  la  précédente. 

14.  STAPHYLINUS  niger  )  punclatus  ,  antennis 
pedibu/que  ferrngineis. 

Lejlaphylin  noir  à  pattes  fauves  êC  étuis  pointillés. 

Longueur  3  y  lignes.     Largeur  y  ligne. 

Il  eft  noir  ;  à  l'exception  des  pattes  ôc  des  antennes  qui 


*         DES    Insectes.  5  57 

font  de  couleur  fauve.  Son  corcelet  eft  allongé  ,  &  vu  à  la 
loupe  ,  il  paroît  finement  6c  irrégulièrement  pointillé ,  ainfi 
que  la  tête  &  les  étuis  :  en  regardant  ces  étuis  de  près , 
on  y  découvre  quelques  taches  brunes  qui  fe  confondent 
avec  la  couleur  noire. 

ij-,   STAPHYLINUS    niger  ,    thorace  marglnato 
IcEvl  ,  pedlbus  rufis. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  lo,  p.  415  5  n.  18.  Staphylinus  ater  glaber ,  pedibus  rufiî. 
Linn.faun.fuec.  n.  605?. 

he  Jlaphylin  noir  à  corcelet  lijfe  SC  bordé. 
Longueur  1  §  ligne-     Largeur  5  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  noire  &  liffe.  Ses  antennes  plus 
groffes  vers  l'extrémité  ,  font  un  peu  brunes  ,  principale-, 
ment  vers  leur  bafe.  Les  pattes  font  rougeâtres.  Le  corce- 
let a  un  rebord  affez  marqué.  Il  eft  un  peu  convexe  ,  &  vu 
à  la  loupe ,  il  paroît  finement  pointillé ,  ainfi  que  les  étuis. 

,1(5.  STAPHYLINUS  niger ,  thorace  marglnato 
Julcato  ,  pedibus  rufis. 

JLeJlaphylin  noir  à  corcelet Jltlonné  SC  bordé. 
Longueur  i  |  ligne.  Largeur  §  ligne. 

Il  reffemble  beaucoup  au  précédent  pour  la  forme  & 
la  grandeur.  Il  eft  tout  noir ,  à  lexception  des  patte^ui 
font  rougeâtres  ,  enforte  cependant  que  les  cuifles  font 
plus  foncées  &  les  jambes  plus  pâles  &  plus  claires.  Les 
antennes  femblables  à  celles  de  Fefpéce  précédente  ,  font 
toutes  noires.  Le  corcelet ,  qui  eft  applati  avec  des  rebords 
affez  faillans  ,  a  de  plus  quatre  canelures  longitudinales 
élevées ,  entre  lefquelles  font  des  filions  profonds.  On 
trouve  cet  infeûe  dans  le  fable  avec  le  précédent. 

,17.  STAPHYLINUS  niger ,  elytris  nigro-œnàs. 

Le fiaphylin  à  étuis  bronzés. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  1  ligne. 

Ce  ftaphylin  eft  tout  noir  &  luifant  :  fes  étuis  font  bron'^' 


5<8  .Histoire     abriég^e    * 

zés  ,  &  vus  à  la  loupe ,  ils  paroiflent  finement  chagrinés; 
On  découvre  au/Ti  à  Taide  de  la  loupe,dix  points  enfoncés 
fur  le  corcelet  ;  ce  qui  fe  voit  au/li  dans  plufuurs  autres 
efpéces  ,  &  ne  conftitue  point  un  caractère  fpécifique  par- 
ticulier ,  comme  le  prétend  M.  Linnxus  ,  au  fujet  d'une 
eipéce  ,  n°.  dcj  ,  Faun/àec. 

iS.   STAPHYLINUS   niger  ,  thorace  ,  elytris  , 
pcaibufque  Jubtejîaceis.  Linn.  faun.Juec.  n.  6i^. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  lo,  p.  4iJ  »  n.  ij-  Staphylinus  chryfomelinus. 

Le  flaphylln  couleur  de  paille. 

Longueur  i   ligne.     Largeur  y  ligne. 

La  figure  &  le  port  de  cet  infe£le  font  différens  de  ceux 
des  autres  efpéces  de  ce  genre.  Il  eft  court  &  ovale. 
Sa  tête  efl:  noire  ,  &  fes  antennes  ,  qui  vont  en  grofîifiant , 
font  de  couleur  brune  ôc  de  la  longueur  du  corcelet. 
Celui-ci  eft  large,  lifTe,  br'llant,  de  couleur  jaune  ,  claire, 
un  peu  fauve.  Les  étuis  font  de  la  même  couleur,  il  y  a 
feulement  un  peu  de  noir  fur  le  devant.  Le  ventre  eft  lar- 
ge ,  court ,  de  couleur  no're ,  &  couvert  de  quelques  poils. 
Ce  qui  fait  le  caradere  d:Ilu-idif  de  cette  efpéce  ,  c'eft  la 
forme  de  fon  corcelet  ,  qui  eft  aufli  large  pour  le  moins 
qi^g|es  étuis ,  qui  eux-  mêmes  ont  beaucoup  de  largeur ,  ce 
qui  do'nne  à  l'infecle  une  forme  ovale  ,  au  lieu  que  les  au- 
tres font  allongés.  On  trouve  ce  ftaphylin  très-fouvent 
dans  le  fable  ôc  le  long  des  murs. 

ip.  STAPHYLINUS  niger  ,  elytris  fufcis  margine 
Jlavo. 

Lejlaphylin  à  étuis  hordes  de  jaune. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  i  ligne. 

La  forme  de  cette  efpéce  approche  alTez  de  celle  de  la 
précédente.  Ses  antennes  ,  qui  vont  un  peu  en  groffiffant 
vers  l'extrémité  ,  font  de  la  longueur  du  corcelet.  La  tête , 
le  corcelet  ôc  le  ventre  font  noirs.  Les  pattes  ôc  les  étuis 

font 


b  E  s    Insectes.  ^<^^ 

ïbttt  bruns,  mais  tous  les  bords  de  ceux-ci?  principalement 
à  la  partie  poftérieure  ,  font  jaynes.  Je  ne  fçais  ii  ce  feroit 
cette  efpéce  que  M.  Linnarub  auroit  voulu  défigner ,  Taun. 
Juec.  n°.  6\o  :  en  tout  cas  ,  la  Tienne  feroit  beaucoup  plus 
petite  que  la  nôtre  ,  ce  qui  donne  lieu  de  douter  que 
ce  foit  la  même.  Tout  l'infede  eft  affez  lifle,  fans  points  ni 
ftries. 

20.  STAPHYLINUS  niger  ;  thorace  utrinque, 
Jînguloque  elytro  ,  macula  flav a. 

'Lejlaphylin  noir  à  taches  jaunes, 

Lon^ueitr  i  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Celle-ci  approthe  encore  des  deux  précédentes  pour  la 
forme  large  de  fon  corcelet.  Elle  eft  pareillement  courte  » 
lamaffée  ,  ôc  fes  étuis  font  longs  ôc,  couvrent  prefque 
les  deux  tiers  de  fon  ventre.  Sa  tête  eft  noire.  Son  corcelet 
eft  de  la  même  couleur  ,  mais  fes  bords  de  chaque  côté 
font  jaunes.  Les  étuis  font  pareillement  noirs  &  ont  cha- 
cun à  l'extérieur  une  longue  tache  jaune  de  la  largeur 
de  celle  du  corcelet  ,  dont  elle  paroîtroir  être  une  con- 
tinuation. Cette  tache  fe  prolonge  &  defcend  jiifqu'aux 
deux  tiers  de  l'étui.  Le  ventre  eft  noir  &  les  pattes  font 
brunes.  Tout  l'animal  eft  d'un  lifTe  affez  brillant  ,  fans 
points  ni  ftries. 

31.  STAPHYLINUS  rufus  ,  e  (y  tri  s  cœruleis  , 
capite  abdominifque  apice  nigris.  Linn.  Jaun,  Juec, 
n.  6oj. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  ^ii  ,  n    7.  Stapliylinus  riparius. 

Leftaphylin  rouge  à  tête  noire  êC  étuis  bleus. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  ■-  ligne. 

Le  fond  de  la  couleur  de  ce  joli  ftaphylin  eft  d'un  rouge 
tirant  fur  le  brun.  Sa  tête  &  les  deux  derniers  anneaux 
de  fon  ventre  font  noirs  ,  &  fes  étuis  font  bleus.  Ces  étuis 
vus  à  la  loupe  ,  font  finement  pointillés.  Les  articulations 

Tome  l.  A  a  a 


370  Histoire    ABRécéE 

des  pattes ,  ainfi  que  les  antennes ,  font  noires.  Ces  anten- 
nes font  à  peu  près  d'égale  grofleur  par-tout ,  mais  les  an- 
tennules  fe  terminent  en  mafTe.  Le  corcelet  a  quelques 
points  enfoncés  ,  qui  par  leur  arrangement  forment  quatre 
ftries  longitudinales.  On  trouve  cet  infede  dans  le  fable 
humide. 

22,  STAPHYLIKUS  Jlavus  ,   capite  ,  elytris 
abdomineque  pone  nigris, 

Linn,  faun.  fuec.  n.  606.  Staphylinus  rufus ,  capite  elytris  abdomineque  pone 

nigris. 
Linn.  fyji.  nat.  edit.  10  ,  p-  4ii  ,  n.  6.  Staphylinus  rufus. 
yl£î.  Upf.  173s  ,  p.  rj  ,  n.  S.  Forficula  eollari  teftaceo  ,  elytris  ventrequç 

teftaceis ,  apicibus,  nigris. 

Le Jlaphy  lin  jaune ,  à  tête  j  étuis  âC  anus  noirs. 
Longueur  3  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Les  antennes  de  cette  efpéce  font  très- jolies  y  elles  vont 
en  groiïiffant  vers  le  bout  ôc  font  découpées  en  if.  Leur 
couleur  eft  jaune.  La  tête  eft  noire  &  eft  munie  de  longues 
mâchoires.  Le  corcelet  eft  jaune  ,  ainfi  que  le  haut  des 
étuis,  mais  leur  partie  poftérieure  eft  noire,  &  cette  couleur 
noire  en  couvre  les  deux  tiers.  Ces  étuis  ont  dans  leur  mi- 
lieu deux  bandes  longitudinales  pointillées  &  enfoncées  , 
qui  font  pofées  à  côté  l'une  de  l'autre.  Le  refte  eft  irrégu- 
lièrement pointillé.  Le  ventre  eft  jaune  ,  mais  l'anus  ou 
fon  extrémité  eft  noire  :  enfin  les  pattes  font  jaunes. 

23.  STAPHYLINUS  atro-cœrulejcens ,  thoracc 
rubro. 

Le  Jlaphy  lin  noir  à  corcelet  rouge. 

Longueur  3  j  lignes.    Largeur  -^  ligne. 

Ce  ftaphylin  eft  par-tout  d'un  noir  plus  ou  moins  bleuâ- 
tre ,  à  l'exception  du  corcelet  qui  eft  rouge.  Ce  corcelet  eft 
très-lilfe  &  les  étuis  font  pointillés.  Les  antennes  ne  vont 
point  en  grofîifiant ,  mais  font  égales  par -tout.  Elles  font 
de  la  longueur  de  la  tôte  ôc  du  corcelet  pris  enfemble. 


DES    Insectes.  571 

24.  STAPHYLINUS  ater  ,  oculis  prominenùbus 
crajjis. 

N.  B.  Idem  elytro Jîngiilo  piinclo  flavo. 

Linn.  fjift.  nat.  edit,  lo  ,  p.  411  ,  n.  11.  StaphylJnus  niger  ,  elytris  punflo 
fulvo. 

Le  Jlaphylin  junon . 

Longueur  1  §  lignes.    Largeur  -j-  ligne. 

Cette  efpéce  a  un  air  un  peu  différent  des  autres.  Sa 
couleur  eft  pir  tout  d'un  noir  matte.  Quelquefois  cepen- 
dant le  haut  de  fes  cuiffes  &  de  fes  jambes  a  un  peu 
de  fauve.  La  tête ,  le  corcelet ,  ôc  les  étuis  vus  à  la  loupe  , 
paroiffent  chagrinés.  Mais  ce  qui  diftingue  cet  infecte 
de  tous  les  autres  ftaphylins  ,  ce  font  fes  yeux  ,  qui  font 
gros  ,  faillans  ,  &  qui  occupent  les  deux  tiers  de  la  tête  ,  au 
lieu  que  les  autres  efpeces  les  ont  très-peu  apparens.  Cette 
conformation  des  yeux  rend  la  tête  fort  large.  Le  corcelet 
eft  beaucoup  plus  étroit  &  allongé.  Les  étuis  font  larges  ÔC 
courts.  On  trouve  fouvent  un  point  rond  de  couleur  citron 
fur  le  milieu  de  chaque  étui.  Ceux  qui  ont  ce  point ,  ont 
ordinairement  deux  petites  éminences  un  peu  liffes  fur  le 
corcelet.  Je  crois  que  ce  font  les  mâles.  Le  corps  de 
ces  ftaphylins  eft  allongé  &  fe  termine  en  pointe.  Leurs 
antennes  font  de  la  longueur  du  corcelet ,  ôc  ont  leurs  qua- 
tre derniers  anneaux  plus  gros  ôc  plus  courts  que  les  autres. 
On  trouve  ce  petit  infede  dans  le  fable  :  il  vole  très- bien. 

âjf.  STAPHYLINUS  antennis fubclavatis. 
'Lé  jlaphylta  à  antennes  en  demi  -  majfues. 

Longueur  \  ligne.    Largeur  7  ligne. 

Ses  antennes  vont  en  grofliiïant  vers  le  bout  >  ôc  leur 
dernier  article  eft  gros  ôc  globuleux  ,  enforte  qu'elles  for- 
ment prefque  la  maffue.  La  couleur  de  l'infeûe  eft  noire  , 
à  l'exception  des  étuis  qui  font  bruns  ,  de  couleiw:  matte  , 
renflés  ôc  chargés  de  deux  ftries  ou  filions  longitudinaux, 

A  aa  ij 


372  Histoire     abrégée 


Ordre     Second. 
Infectes  qui  ont  quatre  articles  à  toutes  les  pattes. 

N  E  C  Y  D  A  L  I  S. 

LA      N   E    C   Y   D  A   L   E. 
Antennce  filiformes.  Antennes  filiformes, 

■  Alœ  nudx,'  Aîlesnu^s,  • 

JL(  A  necydale  eft  rare  autour  de  Paris  ,  &  jufqu'ici  nous 
n'en  avons  rrouvé  qu'une  feule  efpéce  ,  qui  fournit  deux 
variétés.  Ce  petit  inléile  rélTemble  affez  à  quelques  -  unes 
de  nos  cicindeles  ,  &  je  1  uurois  rapporté  à  ce  genre  f 
s'il  n'en  différoit  par  le  nombre  des  articles  de  fes  taries  ,  & 
par  la  forme  de  fes  étuis  qui  font  beaucoup  plus  courts 
que  fon  corps  ,  ce  qui  l'a  fait  mettre  dans  ce  fécond  ar* 
ticle  des  infedes  à  étuis.  Ces  étuis  fcnt  cependant  moins 
courts  ôc  moins  durs  que  ceux  du  ftaphylin  ,  &  les  ailes  de 
la  necydale  ne  font  point  cachées  delfous  ,  mais  les  débor- 
dent ôc  recouvrent  tout  fon  ventre.  Ses  antennes  font  fim- 
ples  &  Hiiformes, 

1.  NECYDALIS  elj^tris  ayice  punclo  flavo.  Linnl 
faun.  Ju-ec.  n,  j^iS.  Planch.  7  ,  fig.  2, 

a.  Necydalis  elytris  apice  puncioflaro  ,  thorace  luteo. 

b.  I\/ecydalis  elytris  apice puncLofiavo  ,  thorace  nigrù\ 

La  necydale  à  points  jaunes. 

Longue uf  ^  lignes.     Largeur  -^  li^ne. 

Sa  t%e.  eft  noire  ,  fes  yeux  font  gros  &  faillans  ,  fes 
mâchoires  font  d'un  brun  noirâtre.  Ses  antennes  placées 


DES    Insectes;  575 

fur  le  haut  de  la  tête  entre  les  yeux ,  ont  leur  première  arti- 
culation  qui  eft  longue  ,  &  s'élève  droit ,  enfuite  les  autres 
fe  courbent  &  vont  de  côté.  Ces  antennes  varient  pour 
la  longueur  &  la  couleur.  Dans  les  individus  à  corcelet 
jaune  >  elles  font  brunes  ,  &  n'ont  que  les  deux  tiers  de  la 
longueur  du  corps.  Dans  ceux  au  contraire  qui  ont  le  cor- 
celet noir  ,  elles  font  noires  aulTi  ,  &  un  peu  plus  lon- 
gues que  le  corps.  Le  corcelet  a  un  rebord  ,  il  eft  jaune 
dans  les  uns  &  plus  long  ,  noir  dans  les  autres  ,  plus  court 
&  bordé  feulement  d'un  peu  de  jaune.  Les  étuis  font 
noirâtres,  un  peu  plus  clairs  dans  leur  milieu  ,  &  terminés 
par  un  point  de  couleur  jaune  citron.  Les  ailes  noirâtres  f 
un  peu  plus  longues  que  le  corps  ,  débordent  les  étuis  d'un 
tiers  ôc  font  croifées  l'une  fur  l'autre.  Dans  ceux  qui  ont  le 
corcelet  jaune ,  les  pattes  6c  le  deffous  du  ventre  le  font 
aulTi  ;  dans  les  individus  à  corcelet  noir,  les  pattes  font 
noires  ,  ainfi  que  le  ventre  ,  qui  a  feulement  un  peu  de 
jaune  fur  les  côtés.  Je  foupçonne  ces  derniers  d'être  les 
mâles  ,  &  les  autres  les  femelles.  Je  n'en  ai  qu'un  feul 
de  chaque  façon  ,  cet  infefte  n'étant  pas  bien  commun 
ici.  Je  l'ai  trouvé  voltigeant  fur  le  chêne. 


M^\fé: 


374:  Histoire     abrégée 

—    ■  .i-i  . — ■■■  '  ■ "       '  "— ■    '  ■    • «n 

Ordre     Troisième. 
Infectes  qui  ont  trois  articles  à  toutes  les  pattes. 

FORFICULA. 

LE    PERCE-OREILLE. 

Antenna filiformes.  Antennes  filiformes. 

Aloc  uB(z.  Allés  cachées  fous  les  étuis. 

Ahàomzn  jorjicihm  armatum.  Extrémité  du  ventre  armée  de 

pinces. 

V^  E  genre  d'infe£tes  eft  un  des  plus  connus  ,  ôc  les  pin- 
ces qu'ils  portent  à  l'extrémité  de  leur  ventre^  forment  un 
caractère  bien  diftindif.  C'eft  cette  armure  qui  a  fait  don- 
ner à  ces  infeâes  le  nom  deforficula ,  &  en  françois  le 
nom  redoutable  de  perce  oreille ,  parce  qu'on  s'eft  imaginé 
que  cet  infefte  s'introduifoit  dans  les  oreilles  ,  que  de-là 
il  pénétroit  dans  le  cerveau  6c  faifoit  périr.  Ceux  qui 
fçavent  Tanatomie  ,  connoiffent  l'impolTibilité  d'une  pa- 
reille introdudion  dans  l'intérieur  du  crâne  ,  attendu  qu'il 
n'y  a  point  d'ouverture  qui  y  communique  ;  mais  la 
frayeur  de  quelqu'un ,  à  qui  un  de  ces  infedes  fera  par 
hafard  entré  dans  le  conduit  de  l'oreille  ,  aura  pu  donner 
lieu  à  cette  fable  :  du  refte  ces  pinces  que  le  perce-oreille 
porte  à  fa  queue  ,  &  avec  lefquelles  il  paroît  vouloir 
fe  défendre  ,  ne  font  pas  aufli  formidables  qu'elles  le 
paroiffent  d'abord  ;  elles  ne  font  pas  allez  fortes  pour  pou- 
voir produire  la  moindre  impreflion  fenfible.  Je  ne  fçais  ii 
cet  animal  en  fait  ufage  pour  fe  défendre  contre  d'autres 
infectes  ,  mais  fouvent  j'ai  vu  des  perce-oreilles  au  milieu 
d'une  fourmilliere  ,  chercher  à  s'enfuir  ,  fans  fe  fervir 


DES     Insectes.  57^ 

<3e  leurs  pinces  contre  les  fourmis.  La  larve  du  perce- 
oreille  diffère  très-peu  de  l'infeûe  parfait. 

^1.  FORFICULA  antennarum  aràculis  quatuordecim, 
Planch.  7,  fig.  3. 

Linn.faun.fuec  n.  ^99-  Forficula  alis  apîce  macula  alba. 

Linn.  f\Jl.  nat.  eiit.  \o,f,  413  ,  n.  i.  Forficula  auricularia. 

Muuffët.  lat.p.  I7I'/-  infima.  Forficula  S.  auricularia  vulgatior,  Jv 

JonJ}.  inf.  t.  16  ,  /.  z.  Forficula. 

Merian.  europ.  i ,  I.  30. 

Lift.  mut.  î.i,f.  4. 

Z,i/2.  loq.  p.  391  >  n,  l'y.  Scarabxus  fubrufus,  cau3a  forcipata. 

Fetiv.  ga\oph.  t,  74,/.  î.  Forficula  vulgaris. 

Frifch.  germ.  8  ,p.  3 1  ,  t.  i  j  , /.  i.  ra.it.  f.  i.  fœmina.  Vermis  auricularis. 

Le  grand  perce  -  oreille. 

Longueur  7  lignes.    Largeur  z  lignes. 

Tout  le  monde  connoît  aflez  cette  efpéce  de  perce- 
oreille  ,  qui  eft  très-commune  ici.  Sa  grandeur  varie  beau- 
coup ,  tant  au-defTus  qu'au  defibus  des  dimeniions  que 
nous  donnons  ,  qui  font  les  plus  ordinaires.  Sa  tête  eft 
de  couleur  brune  ,  ainfi  que  fes  antennes  ,  qui  égalent  la 
moitié  de  la  longueur  du  corps  &  qui  font  compofées 
de  quatorze  anneaux.  Le  corcelet  eft  plat ,  noir  j  avec  des 
rebords  élevés  de  couleur  pâle.  Les  étuis  font  d'un  gris  un 
peu  fauve  ,  ainfi  que  le  bout  des  aîles  qui  déborde  les 
étuis.  On  voit  fur  les  bouts  d'aîles  une  tache  blanche 
arrondie  ,  quelquefois  peu  marquée.  Le  ventre  eft  brun,  & 
fon  dernier  anneau  eft  large  avec  quatre  éminences  ,  une 
fur  chaque  côté  ,  &  deux  au  milieu.  Ce  dernier  anneau 
foutient  deux  longues  pinces  dures  ,  formées  en  arc  ,  dont 
les  pointes  fe  touchent ,  &  qui  font  de  couleur  jaunâtre  , 
mais  plus  brunes  à  leur  extrémité.  Ces  pinces  font  ap- 
platies  à  leur  bafe ,  &  ont  à  cet  endroit  dans  leur  côté  inté- 
rieur plufieurs  dents  ,  dont  deux  font  phis  inférieures  & 
plus  faillantes  que  les  autres.  Dans  quelques  individus. ces 
dents  nefe  rencontrent  pas.  On  trouve  cet  infefte  par-tout 
à  la  campagne  &  dans  les  jardins.  La  longueur  de  fes  pin-^ 
ces  varie  confidérablement. 


3  7  (5  Histoire    ABRfcfE 

2.  FORFICULA  antennarum  anicuHs  undeclm: 

Linn.  faun.  fuec.  n.  6oo.  Forficula  alis  elytro  concoloribus- 

Linn.jyjl.  nat.  edit.  lo ,  p.  4^3  ,  n.  »•  Forficula  elytris  teftaceis  immaculatis. 

Le  petit  perce  -  oreille. 

Longueur  3  dgnes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  beaucoup  plus  petite  que  la  précédente  y 
eft  par  tout  de  couleur  jaune  un  peu  fauve  ,  plus  claire  en 
defîous  ,  plus  brune  en  defTus.  Ses  antennes  n'ont  que 
onze  articles  ,  dont  la  bafe  mince  eft  pâle  ,  ce  qui  rend  les 
antennes  joliment  entrecoupées  &  panachées.  Les  aîies 
font  de  la  couleur  des  étuis ,  ôc  n'ont  pas  la  tache  blanche 
que  l'on  voit  dans  l'efpéce  précédente.  Une  autre  diffé- 
rence fe  tire  de  la  forme  des  pinces  qui  font  affez  courtes, 
&  formées  par  deux  crochets  réunis  ,  fans  aucune  appen- 
dice ni  dent  à  leur  côté  intérieur.  L'animal  relevé  fou- 
vent  ces  pinces  en  haut.  Quant  au  refte  ,  cette  efpéce 
reffemble  à  la  grande.  On  trouve  cet  infette  à  terre  dans 
le  fable  humide  proche  les  mares  &  les  ruilfeaux.  11  fe  ren- 
contre plus  fréquemment  au  printems. 


Ordre 


îDES    Insectes;  '377 


Ordrb     Quatrième. 

^Injeâes  qui  ont  cinq  articles  aux  deux  premières  paires  de 
pattes  ,  âC  quatre  feulement  à  la  dernière. 


M  E  L  O  E. 

LE    PROSCARABÈ. 

Antennœhmedioadbajîm        Antennes  grofles  au  mî- 
êC  apicem  decrefcentes,  lieu ,  qui  vont  en  diminuant 

vers  la  bafe  &  vers  le  bout. 

A\(z  nullte.  Point  d'aîles. 

J_j  E  S  antennes  du  profcarabé  font  figurées  finguliére- 
ment.  Elles  font  compofées  d'anneaux  ronds  ,  plus  gros 
vers  le  milieu  de  l'antenne  ,  plus  petits  vers  les  deux  extré- 
mités. Au  milieu  ,  où  ils  font  plus  gros  ,  l'antenne  forme 
une  efpéce  de  coude.  C'eft  fur-tout  dans  les  mâles  que 
l'on  voit  mieux  cette  figure  finguliere  ,  qui  fait  paroître  les 
anneaux  du  milieu  applatis  en  difFérens  fens.  Ce  caradere 
eft  particulier  à  ce  genre.  On  peut  encore  y  ajouter  le  dé- 
faut d'aîles ,  qui  empêche  cet  infeûe  de  voler  :  auffi  mar- 
che-t-il  affez  lourdement  dans  les  terres  labourées  ,  où  on 
le  rencontre  dès  le  commencement  du  printems.  La  lar\  e 
de  cet  infefle  refiemble  beaucoup  à  l'animal  parfait.  Elle 
eft  de  même  couleur ,  greffe  ,  lourde  ,  n'ayant  que  la  tête 
écailleufe  &  tout  le  refte  du  corps  mol.  On  la  trouve 
enfoncée  dans  la  terre  ,  où  elle  fait  fa  métamorphofe. 

I.  ME  LO  E.  Linn.faun.fuec.  n.  ^96.  Planch.  7  ,  fig  4. 

Linn.  ffji.  nat.  edit,  lo  ,  p.  419  ,  n.  i.  Meloe  apterus  corpore  violaceo. 
Mo-.iffet.  inf.  léi./.  média.  Profcarabariis. 
Jonjt.  inf.  p.  74  ,  t,  i+.  Profcarabîci  iœmina. 

Tome  I,  B  b  b 


578  Histoire     a  BKt  ctn 

Chtrlet,  exercit.  p.  46.  Profcarabasus  S.  anti-cantharus. 

Hoffh.  inf.  ■•-  tt  9- 

Merret  pin.  p.  ioi.  Profcarabsus. 

Goed.  belg.  1 ,  p.  1  $  i  >  f-  4  •  &•  gcdl.  tom.  J  ,  tah.  42. 

Lift.  g^ed.  p.  i9ï  ,  f.  iio. 

Lifi.  toq.  19:  ,n.  1,7.  Scarabïus  mollis  ex  nigro  viola  njtens» 

Frifch.  germ.  6  ,  p.  14  ,  t.  6  y  f.  %. 

Dde  pharmic.  p.  39 1.  Profcarabxus. 

Schrod.  pharm.  ?  ,  p.  345.  Cantharus  unduofus. 

Le  profcarahé. 

Longueur  .0,11  lignes.    Largeur  î  lignes. 

Cet  infe£te  ell  tout  noir  ôc  molafle  ,  &  Icrfqu'on  le  tou- 
che ,  il  fait  fortir  de  toutes  fes  articulations  une  humeur 
gralTe  &  brune  ,  ce  qui  la  fait  appeller  par  quelques-uns 
f carabe  onctueux.  Sa  couleur  noire  n  eft  nullement  brillan- 
te ,  elle  eft  cepeiidant  entre-mélée  d'un  peu  de  violet,  fur- 
tout  vers  le  deffous  du  corps.  Ses  antennes  font  placées 
devant  les  yeux  ,  qui  font  alTez  petits.  La  tête  qui  eft 
groffe  ,  eft  pointill  e  ,  ainfi  que  le  corcelet  qui  eft  plus 
étroit  ,>  arrondi  &  fans  rebords.  Les  étuis  font  mois  com- 
me un  cuir,  chagrinés,  &  ils  ne  couvrent  qu'une  partie  du 
ventre.  Ils  font  comme  coupés  obliquement  du  dedans 
au-dehors ,  plus  courts  du  côté  de  la  future  ,  plus  longs  fur 
les  côtés.  Sous  ces  étuis  il  n'y  a  point  d  ailes.  Le  ventre 
eft  gros  fur  tout  dans  la  femelle  ,  où  il  déborde  de  beau- 
coup les  étu^s.  On  trouve  cet  infefte  au  printems  dans 
la  campagne  &  les  jardins  par  terre  dans  les  endroits 
expofés  au  foleil.  L'huile  que  répand  cet  infefte  ,  le  rend 
utile  pour  l'ufage  de  la  médecine.  Les  mâles  font  beau- 
coup plus  petits  que  les  femelles. 


DES    Insectes.  37^ 


ARTICLE    III. 

Infectes  à  étuis  mois  âC  comme  membraneux. 

Ordre    Premier. 

In/èctes  qui  ont  cinq  articles  aux  deux  premières  paires 
de  pattes  ,  éC  qu'atre  Jeulement  à  la  dernière. 

B  L  A  T  T  A. 

LA      BLATTE. 

Antenna  filiformes.  Antennes  filiformes. 

Ad.  ani  latera  appendices  vejîcu-        Deux  longues  veficules  pofées 
lojî  tranfverfnn  fulcati.  aux  côtés  de  l'anus  &  ridées  tranf- 

verfalement. 

■  j  A  blatte  efï  un  de  ces  infeûes  domeftiques  ,  qui  font 
bien  connus  dans  les  cuiflnes  &  les  boulangeries.  Eilc 
eft  large  >  applatie  &  lilTe.  Son  caradcre  confifte  dans 
la  forme  fimple  de  fes  antennes  ,  qui  font  longues  &  fili- 
formes ,  ôc  fur- tout  dans  deux  appendices  en  fjnne  de 
longues  veficules  ,  placées  à  l  extrJmi  é  de  fon  corps  ,  aux 
deux  côtés  de  l'anus  ,  ôc  qui  font  chargées  de  rides  ÔC 
de  ftries  tranfverfales.  Cet  inietle  affez  hideux-  à  la  vue  , 
court  affez  vite  ;  quelques  efpéces  outre  cela  volent ,  mais 
je  n'ai  jamais  vu  voler  la  première  ,  au  moins  fa  femelle 
eft-elle  incapable  de  voler  ,  puifqu'elle  n'a  que  des  moi- 
gnons d'ailes  fort  courts  ,  qui  ne  peuvent  lui  être  d'aucune 
utilité.  La  larve  des  biafes  ne  diffère  guères  de  l'infede 
parfait ,  que  par  le  défaut  total  d'aîles  ôc  d'étuis  ;  à  cela 
près  elle  lui  reffemble  parfaitement.  Cette  hrve  fe  nourrit 

B  bb  ij 


«S- 


5?  o  Histoire     K^Kicit 

de  farine  ,  donc  elle  eft  très-vorace.  A  fon  défaut  ,  elle 
ronge  à  la  campagne  les  racines  des  plantes,  C'efl  de  cô 
même  genre  qu  e!i  le  fameux  kakkerlac  des  Ifles  d'Amé- 
rique ,  qui  dévore  fi  av'demment  les  provifions  des  habi- 
tans.  Cet  infette  ,  ainfi  que  nos  blattes  ,  fuit  le  jour  6c 
la  lumière  ,  ôc  tous  ces  infeftes  fe  t'ennent  cachés  dans 
des  trous  ,  dont  ils  ne  fortent  que  pendant  la  nuit. 

,1 .   B  L  A  T  T  A  ferrugineo  -fufca  ,  elytr'is  fidco  ovato 
imprej/is  ,  ab domina  bre ^'lorlbus .  Planch.  7  ,  lig.  j. 

lÀnn  faun.  fuec.  n.  617.  Blatta  ferruginro-ftifca  ,  elytris  fulco  ovato  impreflîs; 

lu-nn    lyfi.  nat.  edit.  'O  ,  p.  414  ■>  n.  7.  Blatt.i  orientalis. 

Mouffet.  inf.p.  i^v  ,fg.  i  ,  3.  Blatta  molendinaria  &  pifirina. 

Column  ecphr.  x  ,  p.  4-j  ,  t.  36.  Scarabsus  alter  tefiudinatus  miner  atque  alatus; 

Jonji.  inf  t.  rj  ,/  A.  Grylli. 

Lill.  rah.  mut  t.  i  ,/,  i.  Fœmina. 

Burthl.  a5i.  1671  ,  p.  107  ,  f.   108.  Gryllus  alatus  (  &  repens  )  vermis  iiî- 

facchiro. 
Kaj  inf.  p.  68.  Blatta  prima  (îve  mollis  mouffèti. 
Frifck.  germ.  ?  ,  p.  1 1  ,  t.  3 .  Blatta  lucifuga  five  molendinaria, 

JLa  blatte  des  cuifines. 

Longueur  9  lignes     Largeur  4  f  ligms. 

Cet  infe£te  eft  par-tout  de  couleur  brune  ,  comme  brû- 
lée. Ses  antennes  longues  &  unies  ,  furpafTent  d'un  tiers  la 
longueur  du  corps.  Elles  font  compofées  d'un  nombre  in- 
fini d  anneaux  courts.  J'en  ai  compté  dans  une  jufqu'à 
quatre-vingt  quatorze.  La  tête  eft  petite  &  prefqu'entiére- 
ment  caciiée  fous  la  platine  du  corcelet  qui  eft  large 
&  ovale.  Les  étuis  de  la  même  couleur  que  le  refte  du 
corps  ,  font  tranfparens  ,  membraneux  &  plus  courts 
d'un  tiers  que  le  ventre.  Du  haut  de  chacun  ,  partent  trois 
ftries  principales  ,  préfque  toutes  trois  du  même  point. 
Celle  du  milieu  eft  élevée  dans  une  partie  de  fa  longueur, 
&  va  en  ferpentant  jufqu'au  bout  de  lerui  vers  l'angle  ex- 
térieur. L'extérirure  eft  enfoncée  ,  tire  fur  le  côté  ,  & 
apr^s  un  chemin  fort  court ,  fe  termine  vers  le  milieu  du 
bord  extérieur  de  l'étui.  L  intérieure  pareillement  enfon- 
cée ,  forme  une  courbure ,  ôç  va  prendre  fin  au  bord  inté- 


DES      InS^ECTES.  ^St 

rîenr  de  l'ëtuî ,  un  peu  plus  bas  que  le  milieu  ,  vis-à-vis  fa 
ccrrel pondante  fur  l'autre  étui.  Les  efpaces  que  renfer- 
ment entrelL'S  ces  deux  ftries  femblables  fur  les  deux 
étuis ,  forment  une  efpéce  d  ovale.  On  voit  outre  cela  fur 
ïes  étuis,  beaucoup  de  ftries  ferrées  &  diverfement  arran- 
gées ,  qui  fuivent  la  diredion  de  ces  trois  principales.  La 
femelle  n'a  ni  étuis  ,  ni  ailes ,  mais  feulement  deux  moi- 
gnons ou  cpmmencemens  des  uns  &  des  autres.  Aux  deux 
côtés  du  dernier  anneau  du  ventre  ,  font  des  appendices 
veliculaires  pointues  j  débordant  le  ventre  ,  longues  d'une 
ligne  ,  qui  paroiffent  ftriees  tranfverfalement ,  à  caufe  des 
anneaux  dont  elles  font  compofées.  Les  jambes  font  très- 
épineufes.  On  trouve  communément  cet  infede  dans  les 
cuifines  autour  des  cheminées  ,  &  dans  les  fours  des  bou- 
langers ,  dont  il  mange  la  farine  ÔC  la  pâte. 

2.  B  L  A  T  T  A  fu/co  -flavefceris  ,   elytris  fulco  ovato 
imprejjls  ,  abdomine  longioribus.- 

La  grande  blatte. 

Longueur  1 5  lignes.     Largeur  î  lignes. 

Sa  couleur  eft  brune  ,  mais  d'un  brun  plus  jaune  que 
'dans  l'efpéce  précédente  ,  fur-tout  fur  les  pattes  &  le  cor- 
celet.  L'animal  eft  aufTi  beaucoup  plus  grand  ,  comme  on 
voit  par  les  dimenfions  que  nous  donnons  ;  du  refte  fa  for- 
me eft  la  même.  Seulement  les  appendices  de  la  queue 
font  plus  longues  &  recourbées  en  dehors  ,  &  les  aîles 
&  les  étuis  débordent  le  corps  ,  au  lieu  que  dans  l'efpéce 
précédente  ils  ne  le  couvrent  pas  en  entier.  Cet  infe£le 
fe  trouve  rarement  ici.  Ceux  que  j'ai ,  ont  été  trouvés  à 
Orléans. 

3.  BL  AT  T  A  ^ave/cens  ,  elytris  ad  angulum  acutum 
Jlriatis. 

Linn.faun.  fuec.  n.  618.  Blatta  flavefce^s  ,  elytris  nigro-maculatis. 
Linn.fyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  41$  ,  n.  x.  Blatta  lapponica. 
^£l.  Upf.  1736  ,  f .  35 ,  n,  î.  Lampyris  alis  fuperioribus  ad  angulum  acutum 
iiiiac|s. 


5Si  Histoire     abriégéë 

Raj.  inf.  p.  6}.  Blatta  parva  alata. 

La  blatte  jaune. 

Longueur  3  t  >  4 1  lignes.    Largeur  1  lignes. 

Les  antennes  de  celle  ci  font  de  la  longueur  du  corps  au 
plus.  Ses  yeux  font  noirs.  Son  corcelet  eft  large  ,  membra- 
neux &  diaphane.  Ses  étuis  font  pareillement  tranfparens , 
d'une  couleur  jaune  pâle  ,  avec  une  feule  ftrie  longitu- 
dinale élevée  dans  leur  milieu,  de  laquelle  partent,  comme 
d'une  arrête,  nombre  de  ftries  obliques,  qui  vont  en  def- 
cendant  fe  terminer  aux  deux  côtés'  de  l'étui.  Ces  ftries 
obliques  qui  partent  de  la  ftrie  du  milieu  ,  repréfentent 
à  peu  près  les  barbes  d'une  plume  ,  qui  naifTent  de  fon 
tuyau.  On  voit  quelquefois  différens  points  noirs  irréguliè- 
rement femés  fur  les  étuis ,  fouvent  auiïi  il  n'y  en  a  pas. 
Quant  à  la  couleur  ,  les  femelles  ,  à  l'exception  des  yeux  , 
font  d'une  feule  couleur  jaunâtre  ;  les  mâles  au  contraire 
ont  leur  corcelet  noir  bordé  de  jaune ,  les  étuis  plus  bruns  , 
les  pattes  &  le  ventre  noirs.  Une  autre  diftinttion  ,  c'eft 
que  les  étuis  débordent  le  ventre  d'ua  bon  tiers  dans  les 
mâles  ,  &  ne  le  débordent  poinÈ  du  tout  dans  les  femelles. 
Les  ailes  font  tranfparentes  &  membraneufes  ;  les  jambes 
font  épineufes  ,  ôc  cette  blatte  a  ,  comme  les  précédentes , 
deux  appendices  aux  côtés  de  l'anus^qui  ne  débordent  que 
de  moitié  le  dernier  anneau.  On  trouve  cet  infefte  dans 
les  boulangeries.  Il  eft  vorace  ,  ôc  mange  très -bien  la 
farine. 


I 


DES    Insectes.  -3^5 


Ordre     Second. 
Infectes  qui  ont  deux  articles  à  toutes  les  pattesl 


T  H  R  I  P  S. 

LE     T  R  I  P  S. 
Antennee filiformes.  Antennes  filiformes. 

Os  rimula  longitudinali.  Bouche  formée  par  une  fimple 

fente  longitudinale. 
Tarjî  vejïculoji.  'i  arles  garnis  de  veficules. 

JLiES  infe£tes  de  ce  genre  font  les  plus  petits  de  tous 
les  iafedes  à  étuis  ;  quelques-uns  femblent  même  échap- 
per à  la  vue  :  auiïî  eft  -il  difficile  de  bien  diflinguer  le  vrai 
caradere  de  ces  infedes  ,  ôc  j'ai  été  long  -  tems  incertain 
pour  fçavoir  à  quelle  fedion  je  les  rapporterois.  Le  prin- 
cipal caradere  des  infectes  à  étuis  ,  eft  d'avoir  la  bouche 
garnie  de  mâchoires  pofécs  tranfverfalement  ,  caradere 
que  je  n'ai  pu  découvrir.  Au  lieu  de  bouche  ,  on  ne  voit  en 
delfjus  de  ia  tète  ,  qu  un  pomt  long,  une  petite  fante  lon- 
gitudinale ,  dan^  laquelle  les  mâchoires  pourroient  bien 
être  renfermées.  Néanmoins  ,  quoiqu'on  ne  voye  point  de 
mâchoires  aux  infedes  de  ce  genre  ,  la  forme  de  leurs  an- 
tennes ,  leur  pofition  ,  celle  des  pattes  ,  dont  les  deux  pre- 
mières tiennent  au  corcelet ,  &  les  quatre  autres  au-  def- 
fous  de  la  poitrine  ,  &  la  ct-nfiftence  des  étuis  qui"  font 
moms  flexibles  que  les  ailes  ,  m  ont  porté  à  les  ranger 
parmi  les  infedes  à  étuis.  C'eft  une  de  ces  nuances  .  qui 
font  le  paflage  d'une  fection  à  une  autre.  Les  irips  tien- 
nent une  elpéce  de  milieu  entre  les  inlecies  à  étuis  ôc 
la  fection  fuivante. 
Outre  le  caractère  que  fournit  la  bouche  du  trips  j  {es 


■5S4!  Histoire    abrégée 

tarfes  ,  qm  font  compofés  feulement  de  deux  pièces  Jl  etî 
fourniflent  encore  un  autre.  Le  fécond  article  de  ces  t.  r  es 
forme  une  veficule  affez  groffe  ,  que  Bonani  a  remarquée 
dans  fes  obfervations  fur  les  infedes. 

Les  trips  vivent  dans  les  fleurs  &  fous  les  écorces.  C'eft 
dans  ces  endroits  que  l'on  rencontre  aulTi  les  larves  de  ces 
infedes  ,  qui  n'en  différent  que  par  le  manque  d'aîles 
&  d'étuis  :  du  refte  ,  il  n'eft  pas  aifé  d'obferver  ces  diffé- 
rences dans  ces  petits  animaux  ,  qu'on  prendroit  plutôt 
pour  des  atomes  ,  que  pour  des  êtres  vivans  :  ainfi  ,  fans 
nous  arrêter  davantage  ,  nous  allons  examiner  les  diffé». 
rentes  efpéces  de  trips. 

I .  T  H  R I  P  S  elytris  albidis  ,  corpore  nigro  j  abdomi'i 
nalijeta.  Planch.  7  ,  fig.  6. 

Linn.JjJi.  nat.  edit,  10  ,  p.  4J7,  n,  3.  Thrips  elytris  niveis ,  corpore  fufco; 

Le  trips  à  pointe. 

Longueur  i  ligne.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce ,  la  plus  grande  de  ce  genre  ,  eft  noire  ôc 
luifante.  Ses  antennes  font  jaunâtres  ,  &  compofées  de 
fept  articles  ,  trois  plus  longs  oc  d'une  couleur  plus  claire, 
&  les  quatre  derniers  plus  courts  ôc  plus  foncés.  Sa  tête 
eft  allongée.  On  voit  en  deffous  une  petite  fente  longitu- 
dinale qui  forme  la  bouche.  Le  corcelet  eft  noir ,  ainfi  que 
\z  ventre  qui  eft  allongé  ,  ôc  qui  fe  termine  par  une  pointe 
affcz  vifible.  Les  ailes  &  étuis  font  blanchâtres  ,  étroits  , 
un  peu  croifés  vers  le  bout ,  &  chargés  vers  la  pointe  de 
quelques  petits  poils.  Le  ventre  des  deux  côtés  déborde 
ces  ailes  ôc  ces  émis.  Les  pattes  ont  leurs  cuiffes  ôc  leurs 
jambes  noires  ,  ôc  leurs  tarfes  jaunâtres  ,  comme  les  an- 
tennes. Ces  tarfes  ont  deux  articles  ,  un  long  ,  l'autre 
gros  ,  formant  une  veficule.  Ce  trips  ne  vole  guères ,  mais 
ii  Court  affez  vite.  On  le  trouve  fous  les  écorces  des  vieux 
arbres. 

2. 


DES    Insectes;  '38;- 

2.  T  H  R  I  P  S  elytris  glaucls ,  corpore  atro,  Linn.jaurtt 
Jiuc.  n   126. 

Linn.  fyjl.  nat .  edit.  lo  ,  p.  4^7  »   n.  i.  Tlirips  pliyfapus. 

Bonani  nùcrog.  car  fi\  3  >< . 

De  Giér.  aSl,  Stockk.  1744  ,  p.  ^  ,  t.  4/.  t-  Phyfapus  ater,  alis  albis. 

Le  trips  noir  des  fleurs. 

Longueur  5  ligne,     Lj-rgiur  rz  ligne. 

La  forme  de  ce  petit  infedle  fefTemble  sflez  à  celle  c^U 
précédent.  Il  eft  noir  :  {ts  étuis  font  bleuâtres  ,  ou  couleur 
de  gorge  de  pigeon,  &  il  n'a  poirt,  à  lextréinité  du  ven-. 
tre  ,  cette  pointe  qu'on  remarque  dans  celui  que  lious 
avons  décrit.  On  trouve  très  -  commune'mert  cette  petit© 
efpéce  furlesfleufS,  principalement  fur  les  fleurs  compoT 
fées  &  à  fleurons. 

3.  T  H  R  I  P  S    clytrh  albis  nigri/qae  fa/ciis }  corporS 
atro.  Linn.  faufi.  Juec.  n.  ~li~. 

Linn-  fjjl.  nat.   edit.  10,  p,  457  ,  n.  4.  Thrips  fafciata. 
Le  trips  à  bandes. 

Cette  efpéce  reflemble  à  la  précédente  pour  la  gran- 
deur :  elle  n'en  Hifi"ére  que  far  la  cou'eur  des  é'uis,  qui 
ont  trois  bandes  blanches  tranfverfes  ,  fur  un  fmd  no:r, 
favoir ,  une  en  haut ,  une  au  milieu  &  une  au  bas  de  l'étui. 
Qïi  trouve  ce  trips  fur  les  fleurs,  avec  le  précédent. 


Tome  L  Ccc 


38^  Histoire    a  è  Ri  ci  t 


mc^  iiiiii  Mil  II  inim  HWII  II 


Ordre    Troisième. 
Infeclis  qui  ont  trois  articles  à  toutes  les  pattes, 

G  R  Y  L  L  U  S. 

LE     GRILLON. 

.   Antenntz filiformes^  Antennes  filiformes. 

Cauda  hifeta.  Deux  filets  à  la  queue. 

Ocdli  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 

JL/E  grillon  e(l  appelle  dans  quelques  endroits  cri-cri ,  à 
caufç  du  bruit  ou  efpéce  de  cri  que  fait  cet  infede.  On  le 
diltingue  aifément  par  un  caraâere  efTentiel;  ce  font  les 
deux  Iiie'S  qui  font  à  fa  queue.  On  peut  joindre  à  ce  ca- 
ractère la  forme  de  fes  antennes  j  qui  font  fimples ,  fili- 
formes &  affez  longues  ,  &  ces  trois  petits  yeux  liffes  , 
dont  nous  avons  parlé  dans  la  defcription  générale  desin- 
fèdes ,  qui  ne  fe  trouvent  que  dans  très- peu  d'infeftes  à 
étuis  ,  au  lieu  qu'ils  font  fort  communs  dans  les  infecles 
à  deux  &  à  quatre  ailes  nues.  Le  grillon  dont  il  s'agit  ici^ 
a  ces  y£ux  liffes  placés  entre  les  grands  yeux  à  refeau.  Ces 
trois  petits  yeux  font  pofés  tranfverfalement,  &  forment 
une  efpéce  de  bande  ,  dont  l'œil  du  milieu  eft  plus  allongé 
de  gauche  à  dcoite,  que  les  autres.  Nous  donnerons  un 
détail  des  espèces  que  renferme  ce  genre,  dans  les  def- 
criptiuns  particulières  que  nous  en  ferons.  Il  nous  fuffit  de 
dire  ici,  cjuc  ces  infedes  vivent  ordinairement  fous  terre, 
dans  des  trous  qu'ils  fe  forment.  C'eft-là  qu'ils  fubiffent 
leur  métamorphofe ,  qui  eft  rffcz  fimple.  La  larve  ne  diffère 
de  l'inieèle  parfait,  que  par  le  défaut  d'ailes  &  d "étuis  ;  du 
refîe,  elle  faute  oc  coure  aufli  aifément,  Ainfi;  quand  cette 


DES    Insectes.  ^7 

larve  j  qui  eft  d'abord  fort  petite  ,  a  acquis  toute  fa  gran- 
deur, il  ne  lui  refte,  pour  parvenir  au  dernier  degré  de 
perfedion,  qu'à  acquérir  ces  ailes  &  ces  étuis.  C'eft  ce 
qui  lui  arrive  dans  le  développement  que  produit  la  meta- 
morphofe.  Pour  lors ,  le  grillon  eft  en  état  de  s'accoupler 
&  de  pondre  fes  œufs.  Il  les  dépofe  dans  la  terre ,  dans  les 
trous  qu'il  a  pratiqués  ,  ôc  qui  doivent  fervir  de  retraite  aux 
pe'its  qui  naitront.  Ces  jeunes  grillons  fe  trouvent  dans  cet 
endroit,  à  portée  des  racines  ,  dont  ils  doivent  fe  nourrir; 
ils  les  déchirent  &  les  dévorent ,  ôc  fouvent  ils  caufent 
beaucoup  de  dégât.  La  première  efpéce  fur-tout,  qu'on. 
nomme  taupe- grillon  ou  courtilliere ,  eft  redoutée  dans  les 
potagers. 

Vers  le  coucher  du  foleil ,  les  grillons  fortent  plus  vc- 
Jontiers  de  leurs  habitations  fouterraines  ,  ôc  c'eft  ■  là  le 
tems  où  les  prairies  retentiflent  le  plus  de  leur  cri ,  fur-tout 
dans  les  beaux  jours  de  l'été.  Quant  aux  grillons  domefti- 
ques ,  qui  fe  font  adonnés  à  nos  maifons  ,  ils  choififlent 
ordinairement  pour  leurs  demeures  ,  les  fours  &  les  envi- 
rons des  cheminées  des  cuifines  ,  où  la  chaleur  les  attire, 
ôc  fouvent  ils  font  fort  incommodes  ,  par  leur  cri  continuel 
ôc  ennuyeux.  Malgré  cette  incommodité,  un  préjugé  po- 
pulaire empêche  fouvent  de  les  chaiTer  ôc  de  les  aétruire. 
jLe  peuple  s'imagine  que  leur  préfence  porte  un  certain 
bonheur  à  la  maifon  dans  laquelle  ils  fe  trouvent ,  ôc  penfe 
qu'il  y  auroit  du  rifque  à  les  faire  périr  ;  tant  il  eft  vrai  que 
les  chimères  les  plus  abfurdes  trouvent  des  ledateurs  par- 
nii  lesefprlts  foib'.es  ou  ignorans. 

;I.  GRYLLUS  pedibus  anticls  palinatis.  Linii.  faun. 
Juec.  n.  <5i(?.  Planch.  8,  lig.  i. 

Linn.fyjl.nar.  edit,  io,p.  41S  ,  n.  19..  G  vllo-ta!p,i ,  feu  g--y' lus- acheta  ,  tho-. 

race  rotunddto  ,  alis  cauddtis  elytro   longiotibus ,  pejibus  anticis  palmatis 

tomentofîs. 
Im-pr-r.  ah.  p.  691.  Talpn  infedum. 
Aldr  inf.  p.  ç?-.  Talpa  ferraïuis  imperati. 
Mouff:t.  inf.  p.  i?4.  Grvllo  t.ilpa. 
Jonji.  inf.  :,  li  ,/.  uldm.  Gryllo- talpa, 

C  ce  ij 


5  8  s  Histoire   a  b  r  é  g  f  è 

Goed.  belg.  r  ,  p.  1^8  ,  t.  t6.  Gryllo-talpz.  Et  Gall.  rom.  z  ,  tah.  y6, 

Lijt.goed.p.  iSs,/.  ii;/.  Gryllo-taJpa. 

Barth.  aSl.  4  .  p.  9  >/•  i-  Gryllo-talpa. 

Chariet.  exercii  p.  44.  Giyllo  talpa. 

Raj.  inf-  p.  6,  ,  67.  Grylio- talpa  mouffeti. 

Frifch.  gcrin.  1 1 ,  p,  18  ,  t.  5.  Gryllus  campeftns ,  pedibus  talpae. 

Ho/è/.  z/t/".  vol.  i ,  rai.  M  ,  15.  Locufta  gcrmanica. 

La  courtiUicre ,  ou  le  taupe- grillon. 

Longueur  li  lignes.     Largeur  4  lignes. 

On  peut  regarder  cet  infe£i;e  comme  un  des  plus  hideux 

6  des  plus  finguliers.  Sa  tête  ,  proporticnnémenc  à  la  gran- 
deur de  fon  corps  ,  eft  pefite,  allonge'e ,  avec  quatre  an- 
tennules  grandes  &  groiïes  ,  &  deux  longues  antennes 
minces  comme  des  fils.  Der.iere  ces  antennes,  font  les 
yeux  ;  ôc  entre  ces  deux  yeux ,  on  en  voit  trois  autres 
liffes  &  plus  petits,  ce  qui  fait  cinq  en  tout  j  range's  fur  une 
niême  ligne  tranfverfale.  Le  corcelet  forme  une  efpéce  de 
euirafle  allongée  ,  prefque  cylindrique,  qui  paroît  comme 
veloutée.  Les  étuis,  qui  font  courts,  ne  vont  que  juf- 
qu'au  milieu  du  ventre;  ils  font  croifés  l'un  fur  l'autre, 
&  ont  de  groffes  ner^^ures  noires  ou  brunes.  Les  aîles  re- 
pliées fe  terminent  en  pointes  ,  qui  débordent  non-feule- 
ment les  étuis ,  mais  même  le  ventre.  Celui-ci  eft  mol , 
&  fe  termine  par  deux  pointes  ou  appendices  affez  longues. 
Mais  ce  qui  fait  la  principale  fingularité  de  cet  infetle  ,  ce 
font  fes  pattes  de  devant,  qui  font  très- groffes,  applaties, 
&  dont  les  jambes  très  -  larges ,  fe  terminent  en  dehors  par 
quatre  groffes  griffes  en  fcie  5  &  en  dedans ,  par  deux  feu- 
lement: entre  ces  griffes,  eft  fitué,  &  fouvent  caché  ,  le 
tarfe  ou  le  pied.  Tout  l'animal  eft  dune  couleur  brune  ÔC 
obfcure.  î!  vit  fous  terre ,  principalement  dans  les  couches, 
où  il  fait  fouvent  beaucoup  de  ravage,  en  coupant  &  ron- 
geant les  racines.  Ses  pattes  de  devant,  qui  font  dente- 
lées en  fcie ,  lui  fervent  à  cet  ufage.  Les  Jardiniers  le 
connoiffent  fous  le  nom  de  courtilliere ,  &  plufieurs  au- 
teurs l'ont  nommé  taupe-gryllon ,  (  gril  le -talpa)  parce  qu'il 
reffemble  aux  autres  grillons^  ôc  qu'il  fouit  la  terre  ayec 


b  E  s    I  N  s  E  C  T  E  s.  38^ 

fes  pattes  j  comme  les  taupes.  Tout  foii  corps  cfl  un  peu 
velu. 

2.  GRYLLUS  pedihus  anticis Jlmpliclhus. 

'Linn.  faun.  fuec.  n.  610.  G.yllus  cauda  bifèta ,  alis  inferioribus  acutninatîs ^ 

longioribus,  pedibus  fimplicibus. 
Linii.  fyjl.  nat,  edit.  10,  p.  4iS,/ï.  lo  &<  11, 
MoufFet.  in}  p.  13?.  Gryllus  domefticus. 
Jon'i.  inf.  t.  li.Grylli  moufFeii. 
Frijll!.  germ.  tom.  i  ,  tab.  i. 
Charlet.  fXirck.p.  44.  Gryllus  domefliciis. 
hoffn.  inf.  p.  1 1  ,  f.  4. 
Rij.  inf.  p.  éj.  Gryllus  domefticus. 
Rnfel.  inf.  vol.  i ,  tab.  iz.  Domeflicus.  &  13  Sylveftris.tocuflagermanlcai 

Le'  grillon. 

Longueur  i  pouce.    Largeur- 4  lignes. 

Le  grillon  domeftique  &  celui  des  champs  ,  ne  font  que 
la  memeefpéce  ,  quoique  le  premier  foit  plus  pâle  Ôc  plus 
jaune  ,  ôc  le  fécond  plus  brun.  Ses  antennes,  minces  com- 
me un  fil,  font  prefque  de  la  longueur  de  fon  corps.  Sa 
tête  eft  groffe ,  ronde  ,  avec  deux  gros  yeux  ôc  trois  autres- 
plus  petits ,  jaunes  ôc  clairs  ,  placés  plus  haut ,  fur  le  bord 
de  renfoncement ,  du  fond  duquel  partent  les  antennes^ 
Le  corcelet  eft  large  ôc  court.  Dans  les  mâles ,  les  e'tuis 
font  plus  longs  que  le  corps,  veinés,  comme  chiffonnés 
en  deilus ,  cruifés  l'un  fur  l'autre  ,  enveloppant  une  partie 
du  ventre ,  avec  iîn  angle  faillant  fur  les  côtés  ;  ils  ont 
aufli  à  leur  bafe,  une  bande  pâle.  Dans  la  femelle  au  con- 
traire, les  étuis  laiifent  un  tiers  du  ventre  à  découvert,  ne 
croifent  prefque  point  1  un  fur  l'autre  ;  ils  font  par-tout  de 
la  même  couleur  ,  veinés  ,  fans  être  chiffonnés  ,  ôc  ils  en- 
veloppent moins  le  deffous  du  ventre.  De  plus,  la  femelle 
porte  ,  à  l'extrémité  de  fon  corps  ,  une  pointe  dure ,  pref- 
qu'aufTi  longue  que  le  ventre,  plus  grolfe  par  le  bout, 
compofée  de  deux  gaines,  qui  enveloppent  deux  lames. 
Cet  inllrumentlui  fert  à  enfoncer  ôc  dépofer  fes  œufs  dans 
la  terre.  Le  mâle  ôc  la  femelle  ont  tous  les  deux,  à  l'extré- 
piité  du  yentre  ^  deux  appendices  pointues  ôc  molles. 


590  Histoire    ABRfôÉE 

Leurs  pattes  pofiérieures  font  beaucoup  plus  greffes  ôg 
plus  longues  que  les  autres ,  &  elles  leur  fervent  à  fauter. 
Ces  infedes  vivent,  ou  dans  les  trous  des  maifons  ,  prin- 
cipalement dans  les  murs,  proche  les  cheminées,  ou  ils 
habitent  la  campagne  ,  s'enfonçant  dans  des  trous  fous 
terre.  11  font  un  cri  fort  incommode ,  qui  eft  produit  paç 
le  frottement  de  leur  corcelet. 

ACRYDIUM  Gryllus. Linn.faun.fuec. Locujîa aliorumi 
LE     CRIQUET. 

Anientiit  filiformes  corpo-       Antennes  filiformes ,  plus 
re  dimidio  bnvlores,  courtes  de   moitié   que   Iç 

corps. 

Ocdli  très.  Trois  petits  yeux  liffes. 

Le  criquet  approche  infiniment  de  la  fauterelle  ,  qui 
forme  le  genre  fuivant,  &  jufqu'ici  ces  infedes  avoient 
été  confondus  enfemble  ;  mais  malgré  leur  grande  refiTem- 
blance  ,  nous  avons  cru  devoir  les  féparer ,  à  caufe  de  deux 
caratleres  difl^érens  &  très-fenfibles.  Le  premier  confifte 
dans  la  quantité  des  pièces  qui  compofent  les  tarfes.  Ces 
pièces  font  au  nombre  de  trois  dans  le  criquet,  &  de  qua- 
tre dans  la  fauterelle.  Le  fécond  fe  rire  de  la  forme  des 
antennes  ,  qui  ,  dans  le  criquet ,  font  grofîes  &  courtes, 
n'égalant  pas  en  longueur  la  moitié  du  corps  ,  au  lieu  que 
les  antennes  de  la  lauterelle  font  minces  6c  beaucoup  plus 
longues  que  fon  corps.  Du  refte  ,  la  forme  &  les  métamor-» 
phofes  de  ces  infedes,  font  les  mêmes  ;  enforte  que  ce  que 
nous  dirons  de  l'un  ,  peur  s'entendre  de  lai'tre.  à  très  pea 
de  chofes  près.  Le  criquet  a  encore  un  caradcre  qui  lui  eft 
commun  avec  la  fauterelle  ;  c  eft  d'avoir  ,  outre  les  deur 
grands  yeux  à  refeau  ,  trois  petits  yeux  lifTes  ,  dont  deux 
font  placés  entre  les  grands  ytux  &  les  antennes ,  ôcle  troi- 
fiéme ,  plus  fur  le  devant. 


DES    Insectes.  5Pi 

Cet  infe£l:€  faute  très-bien.  Ce  mouvement  s'exécute  au 
moyen  de  fes  pattes  de  derrière  ,  qui  font  beaucoup  plus 
grandes  que  celles  de  devant.  La  cuifle  6c  la  jambe  ,  qui 
font  fléchie5  à  l'articulation  qui  les  joint  enfemble  ,  s'éten- 
dent vivement ,  &  ce  mouvement  eft  fi  vif,  que  tout  le 
corps  pofant  dans  cet  inftant  fur  les  pieds  ou  tarfes  des 
pattes  de  derrière  ,  fe  trouve  élancé  très  -  haut  en  l'air.  On 
îent  qu'il  faut  une  prodigieufe  force  pour  exécuter  un 
pareil  mouvement  d'extenfion  :  auflTi  les  pattes  de  ces 
infectes  font -elles  garnies  de  mufcles  forts,  que  renfer- 
ment les  cuifles  qui  font  très-groffes.  Outre  cette  efpéce 
de  faut ,  que  font  ces  infettes  ,  &c  qui  leur  eft  commun 
avec  les  grillons  ,  ils  marchent  fur  terre  ,  quoique  mal  & 
lourdement ,  à  caufe  de  la  longueur  de  leurs  pattes  pollé- 
rieures  qui  paroiffent  les  embarraffer  ;  mais  plufieurs  ef- 
péces  en  récompenfe ,  volent  allez  bien.  Les  ailes  qui 
leur  fervent  à  ce  dernier  ufage  ,  font  repliées  fous  leurs 
étuis  ,  qui  font  fort  étroits.  Lorfque  l'infedie  déploie  ces 
ailes  ,  on  eft  étonné  de  leur  grandeur.  Quelques-unes  font 
en  outre  ornées  de  couleurs  vives  &  brillantes  ,  qu'on 
n'apperçoit point  lorfqu'elles  font  repliées,  ôc  quiferoient 
prendre  volontiers  ces inledes ,  lorfqu'ils  volent,  pour  de 
beaux  papillons. 

La  larve  du  criquet  eft  dans  le  même  cas  que  celle  du 
grillon  ;  elle  ne  diffère  de  l'infette  parfait ,  que  par  le  dé- 
faut d'ailes  &  d'étuis.  A  leur  place  ,  on  voit  deux  efpéces 
de  boutons,  fouslefquels  font  renfermées,  com.me  dans- 
un  étui ,  ces  parties  qui  doivent  un  jour  fe  développer. 
C'eft  dans  le  tems  de  la  métamorphofe  ,  lorfque  la  larve  a 
acquis  tout  fon  accroiffement ,  que  fe  fait  ce  développe- 
ment. Pour  lors  ,  l'infede  devient  un  animal  parfait.  Aupa- 
ravant il  marchoit  &  fautoit  ;  aduellement  '1  fait  plus,  il 
vole  ôc  enfin  il  eft  en  état  de  travailler  à  multiplier  fon  ef- 
péce. Pour  cet  effet ,  il  dépofe  fes  œufs  en  terre ,  où  la  cha- 
leur les  fait  éclore.  Ces  petites  larves  ,  ainfi  que  l'infecte 
parfait ,  fe  nourrilTeut  des  herbes  &  des  feuUies ,  donc  elle§ 


5p2  HiSTOTRE       ABRJ^GÉE 

font  très-voraces  ,  &  fouvent  ces  infectes  font  beaucoup 
de  dégât  dans  les  campagnes. 

1.  ACRYDIUM  elytris  fufcis  ,  alis  fubcœiulds^ 

Rofei.  inf.  vol.  i  ,  tab.  ii  ,  fg.  5.  Loculk  gcrmanica, 

l^e  criquet  a  ailes  bleues. 
Longueur  I  pouce.     Largeur  1  f  lignes. 

Les  antennes  de  cette  grande  efpéce  font  égales  p?.r- 
tout ,  &  ont  environ  quatre  lignes  de  long,  tiles  lont  pla- 
cées devant  les  yeux  ,  qui  fonr  aflez  gros.  La  couleur  de 
tout  la  >imal  efl:  d  un  brun  rougeatre  ,  couleur  de  rouille. 
Les  étuis  ,  outre  cela  ,  ont  fouvent  trois  ou  quatr.  bandes 
tranfverfales  irréguliere"  plus  brune?.  On  voit  aufli  deux 
ou  rrois  bande.s  femb  abl.  s  fur  lescuiifes  poftérieures.  Les 
ailes  font  grandes,  veinées,  tranfparentes  ,  preique  fans 
couleur  du  coté  extérieur ,  &  lavées  d  un  bleu  clair  du  côté 
intérieur,  qui  regarde  le  corps.  Les  janibes  poflérieures 
ont  auffi  un  peu  de  bleu.  Les  tarfes  font  compofés  de 
trois  articles  ,  dont  le  premier  &  le  dernier  f  nt  fort  longs, 
tandis  que  celui  du  milieu  eft  très-court.  On  trouve  cet 
hifetle  dans  les  endroits  fecs  ,  arides  &  fablonnt  ux. 

2.  A   CRY   DIUM  eljytris  nebulojls ,  alis  cœrulels. 
extimo  nigro. 

Raj.  inf.  p.  60.  Locufta  vulgari  (îmilis ,  fed  paulo  major. 

Frifck  germ.  9  ,  tah.  3. 

Hofei.  inf.  vol.  1.  tiib.  11  ,fg-  4-  Locufta  germanica. 

Le  criquet  à  ailes  bleues  SC  noires. 

Longueur  1  puuce.     Largeur  3  lignes. 

Ses  antennes  font  à  peine  auffi  longues  que  la  moitié 
de  fon  corps, un  peu  renflées  dans  leur  milieu  ,  noirâtres 
à  l'extrémité,  &  dans  tout  le  refte,  de  couleur  de  rouille 
inatte  ,  ainfi  que  le  ccrcelet  &  le  corps  de  1  infede.  Ce  cor- 
celet  efl:  raboteux  ,  avec  une  élévation  aiguë  ,  longitudi- 
nale dans  le  mil'eu  ,  ôc  deux  autres  fur  les  côtés  .  qui  pofté- 
rieurcment  s'éloignent  lune  de  l'autre.  Les  étuis  font  aufîî 

de 


il  ■DE  s    Insectes.   '  59? 

'de  couleur  de  rouille  ,  avec  trois  larges  bandes  tranfverfës 
îrrégulieres  plus  obfçures.  Ils  font  plus  longs  que  le  crrps 
&  fort  étroirs.  Les  aîles  ployées  fous  les  étuis ,  font  bleues 
du  côté  intérieur,  noires  du  côté  extérieur  ,  avecla  pointe 
prefque  fans  couleur.  Les  pattes  poftérieures  fort  longues, 
&  l'animal  s'en  fert  pour  fauter.  Leurs  cuiffes  fonr  larges, 
fauves ,  avec  quelques  taches  noires  du  côté  intérieur  ;  & 
leurs  jambes  garnies  d'un  double  rang  de  pointes ,  comme 
une  double  fcie ,  font  un  peu  bleues.  Les  pattes  de  devant 
font  plus  noires.  On  trouve  cet  infede  dans  les  prés  &  les 
bois. 

3.  ACRYDIUM  eîytris  nehulojîs ,  alis  rubris  exùmo 
nigris. 

Linn.  faun.  fuec.  n,  éiU  Gryllus  elytris  nebulofîs  ,  alis  rubris  extimo  nigrîï, 

Linn.  Cyjl.  nat.  edit.  lo  ,p.  457  ,  n.  ço.  Gryllus-locufta  ftridulus. 

Ail.  Upf  173e  ,  p.  54  ,  n.  4.  Gryllus  alis  fuperioribus  umbrofis .  inferioribus 

rubris  ,  apicibus  nigris. 
Frifck.  'germ.  ^  ,  p.  ^  ,t.  1.  Locufta:  fecunda  fpecies. 
Lèche  nov.  inf.fpec.  Gryllus  elytris  celore  cinnamomeO;  alis  coccineis  apice 

nigris.  (  Fœmina  ). 
Zinanni  obferv.  t.  i  ,  i  ,6. 
Alirov.  inf.  lié.  4  ,  t.  7  »  ord.  i  »  /!  i  r. 
Rofel.  inf.  vol.  1 ,  tab.  zi ,  jrg.  z.  Locufl.  german.^ 

Le  criquet  à  ailes  rouges. 

Je  ne  vois  aucune  autre  différence  entre  cette  efpé- 
ce  ôc  la  précédente  ,  que  la  couleur  des  aîles  ■  fur  lef- 
quelles  tout  ce  qui  eft  bleu  dans  la  précédente  efpéce  ,  eft 
d'un  beau  rouge  dans  celle-ci.  On  trouve  volontiers  cette 
dernière  dans  les  vignes. 

■^.  A  G  R  Y  D  I  U  M.  femorihus  fangùmeis  'y  aîis  fuhfufcis 
■  ''reticulads.  Planch.  8  >  tig.  2.    '  ~    —  »  -       .., 


Linn- faun.  fuec.  n.  617.  Gryllus  incarnatus  ,  femoribus  fangulneis  ,,  clytrîs 
virefcenti-fubfufcis ,  antennis  cylindricis.  ■■'     .  •ii:'...'. 

_  Linn.fjft.  nat.  edit,  10  ,  p-  4j8  •  «.  î8.  Gryllus- Iticuftagr^ffuj^  îir^gjjif'f 
Frifch, gerin>.9 if.  <>  >î.  4.  .,.%-«'' 

Ri?;,  inf.  p.  fio'.  Locufta  anglîca  minor  Tulgatiffirha.      ^'    '.''^•rj.3  alî^IJ 
Rofel.  inf.  val.  i,  tab.  la  ,Jig.  6.y  7.I.QCuft,t  germsjB-,  .    ij  ii^j:  ^  îf.IsojO'J 

Tome  I.  "  '         I)  d  d 


5p^  Histoire    àbrégêb        "^ 

Le  criquet  enfanglanté. 

Lon^'ueur  5,10,11  lignes.    Largeur  1 1 ,  3  ligne. 

Il  y  a  peu  d'efpéces  qui  varient  autant  pour  la  grandeur 
ôcles  couleurs.  Quelques-uns  de  ces  infedes  font  le  double 
des  autres  pour  la  longueur.  Dans  tous ,  les  antennes  font 
c\lindrlques ,  compoliées  d'environ  vingt -quatre  articles, 
&  elles  ne  font  pas  plus  longues  que  le  quart  ciu  corps.  Pour 
la  couleur,  les  petits  individus  font  prefque  tous  rouges, 
tachés  de  noir,  avec  le  deffous  du  corps  feulement,  d'un 
jaune  verdâtre.  Les  grands  ont  tout  le  ccrps  verdâtre  j  & 
le  deflbus  plus  jaune,  feulement  le  dedans  des  cuifles 
poflérieures  eft  rouge.  Mais  ce  qui  caradérife  cette  efpé- 
ce  ,  c'eft  la  forme  du  corcelet,  qui  a  en  deifus  une  éléva- 
tion longitudinale,  6c  deux  autres,  une  de  chaque  côté^ 
dont  le  milieu  s'approchant  de  la  première ,  forme  une 
efpéce  d'X.  De  plus ,  entre  les  griffes  qui  terminent  les 
pattes  >  il  y  a  de  petites  éponges ,  beaucoup  plus  grofîes 
dans  cette  efpéce  que  dans  les  autres.  On  trouve  cet  in- 
fecte dans  toutes  les  campagnes. 

5.ACRYDIUM  elytris  nullis ,  tAorace  produch 
abdominl  cequali. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  613.  Gryllus  elytris  millis,  thorace  in  elytron  longitudi- 
nale exienfo  ,  macula  utringue  rhombea  njgra. 

Linn,  fyft.  nat,  p.  417  ,n.  17.  Gryllus- bnlla,  thoracîs  fcutello  abdominls  Ion-» 
gitudine. 

Raj.  inf.  p.  60.  Locnftaminor  fufcefcens,  cucuUo  longo  rhomboïde. 

£l'  Vpf,  1 73e  ,  p.  34 1  n-  9.  Gryllus  alis  iuperioribus  nullis  >  collari  produâO 
ad  longitudinem  abdomiTiis. 

'Le  Cliquet  à  capuchon. 
Longueur  4  lignes.    Largeur  1  §  ligne. 

Ses  antennes  font  courtes  &  n'égalent  pas  le  quart  de  la 
longueur  de  fon  corps.  Sa  couleur  eft  brune  &  obfcure^ 
femblable  à  la  couleur  de  capucin  ;  quelquefois  cependant 
l'infedle  eft  parfemé  de  taches  plus  claires.  Mais  ce  qui  rend 
cette  efpéce  très-aifée  à  diftinguer ,  c'eft  la  forme  de  fon 
corcelet,  qui  fe  prolonge,  couvre  tout  le  corps ;^  ya  en 


bES      InS£CTES.  5PJ 

diminuant  jufqu'au  bout  du  ventre.  Ce  prolongement  du 
corcelet  tient  lieu  des  étuis,  qui  manquent  à  cet  animal  ; 
il  a  feulement  des  aîles  fous  cette  avance  du  corcelet.  La 
tache  du  corcelet ,  dont  parle  M.  Linnxus ,  dans  fa  phrafe, 
n*eft  pas  confiante ,  &  manque  fouvent.  Cet  infe£te  ,  ainfi 
que  le  fuivant ,  fc  trouve  par  -  tout ,  dans  les  champs  6c 
les  bois. 

(f.  ACRYDIUM  elytris  nulUs ,  thorace  productif 
abdomine  lon^ore. 

Unn.  faun.  fuec,  n.  6i^.  Gryllus  elytris  nullis ,  thorace  produâo,  abdomine 
longiore. 

Linn.jyjl.  nat.eiit.  io,p.  4»»»  n.  i8.  Gryllus-bulla  thoracis  fcuteUo  abdo- 
mine longiore. 

Le  criquet  à  corcelet  allongé. 
Longueur  5  lignes.    Largeur  t  5  ligne. 

Ses  antennes  font  à  peu  près  de  la  longueur  du  quart  de 
fon  corps.  Elles  font  compofées  de  douze  ou  treize  arti- 
cles. Sa  couleur  eft  noirâtre  Ôc  obfcure  :  quelquefois  il  y  a 
un  peu  de  clair  fur  le  deflus  du  corps  ,  avec  des  taches 
rhomboïdales  fur  les  côtés ,  mais  ces  taches  ne  font  pas 
confiantes.  Ce  qui  caraclérife  principalement  cet  infede, 
c'eft  fon  corcelet ,  qui ,  de  même  que  dans  l'efpéce  précé- 
dente, fe  prolonge,  &  tenant  lieu  d'étuis,  dent  cet  ani- 
mal manque ,  couvre  les  aîles  qui  font  deflfous.  Ce  prolon- 
gement du  corcelet,  efl  plus  long  que  le  corps  de  rinfefle 
de  près  d'un  quart,  en  quoi  cette  efpéce  fe  diflingue  de  la 
précédente ,  »utre  que  cet  allongement  du  corcelet  en 
forme  d'étui ,  eft  plus  étroit  que  dans  le  criquet  à  capu- 
chon. 


Ddd 


3P<?  H  I  s  T  01  tt      ABRÉGÉE 


O  .R  b  R  E.     Q,U  A  T   R  I  É  M  E. 

^^''''I/z/è^èi'^ùîontyùaé^è articles  à  toutes  les  pattes.         " 

L  O  C  U  S  T  A.  GrjZ/i  y^ec.  linn- 
£  ^     S^  l/TE  iî  £  LL  E, 

Antennix  filiformes  cor-  Antennes  filiformes^ plus 
pore  longiores.-  longues  que  le  corps, 

Ocdli  très.  Trois  petits  yeux  lifles. 

\J  N  a  via  dans  la  defcrîptlon  du  genre  précédent ,  en 
quoilafauterelle  diffère  du  criquet,  auquel  elle  reffemble 
beaucoup.  Son  principal  caraftere  confifte  dans  la  forme 
de  fes antennes,  qui  font  fimples,  filiformes  ôc  beaucoup 
plus  longues  que  fon  corps.  On  pourroit  ajouter  à  ce  ca- 
ractère ,  une  note  acceifoire ,  ce  font  les  appendices  qui  fe 
trouvent  à  la  queue  des  femelles.  Du  refte  ,  la  fauterelle 
à  les  trois  petits  yeux  lifles ,  dont  nous  avons  fait  mention^ 
dans  les  genres  précédens. 

Ces  infetles  fautent,  comme  le  criquet,  à  l'aide  de 
leurs  pattes  poftérieures  ,  qui  font  fortes  &  beaucoup  plus 
longues  que  les  antérieures  ;  ils  marchent  lourdement  & 
volent  affez  bien.  Leurs  femelles  dépofeftt  leurs  œufs 
d'ans  la  terre  ,' par  le  moyen  des  appendices  qu'elles  por- 
tent à  leur  queue ,  qui  font  compofécs  de  deux  lames. 
L'œuf,  au  fortir  de  l'ovaire  ,  glifle  entre  ces  deux  lames  , 
&  s'enfonce  en  terre.  Les  fauterelles  pondent  un  allez 
grand  nombre  d'œufs  à  la  fois,  ôc  ces  œufs  réunis  dans 
une  membrane  mince  ,  forment  une  efpéce  de  groupe. 
Les  petites  larves  qui  en  naiflent,  font  tout-à-fait  fembla- 
bles  ;  à  la  grandeur  près  ^  à  l'infede  parfait ,  fi  ce  n'eft 


DES    Insectes.  397 

qu'elles  n'ont  nî  aîles  ni  étuis ,  mais  feulement  des  efpé- 
çes  de  boutons  ,  au  nombre  de  quatre ,  où  font  contenus 
les  uns  &  les  autres,  non  développés.  Ce  développement 
n'arrive  que  dans  le  tems  de  la  métamorphofe ,  lorfque 
l'infede  a  pris  tout  fon  accroiflement.  L'infede  parfait  fe 
trouve  fréquemment  dans  les  prairies,  ainfi  que  la  larve. 
L'un  ôc  l'autre  eft  vorace  6c  mange  les  herbes.  Les  faute- 
relles  ont  plufieurs  eftomacs,  ce  qui  a  fait  penfer  à  plu- 
lieurs  auteurs,  qu'elles  ruminoient  comme  plufieurs  grands 
animaux.- 

I.  LOCUSTA  cauda  enjifera  curva. 

Unn.  faun-  fuec.  n.  6ii.  Gryllus  cauda  enfifera  recurvata. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  430  ,  n.  37. 

Goed.  ielg.  1  ,p,  kîj,  t.  4.  Sprinckhanen. 

i,i/?.  goed.  p.  301  ,  f.  m.  Acrigoneus. 

Frifch.  germ.  ix  ,  tab.  i ,  n.  z  ,Jïg.  4. 

Aldrov.  inf.  lib,  4  ,•  t.  7  ,  ord,  i ,  n.  7, 

Zinanni  obferv.  t.  7  >  /".  7. 

Rofel,  inf.  vol,  1 ,  tab,  8.  Locuft.  german» 

Lafauterelle  àfabre. 
Longueur  1 1  lignes.     Largeur  t  §  ligne, 

La  couleur  de  cette  efpéce  eft  par- tout  d'un  vert  un  peu 
pâle.  Ses  antennes,  qui  font  filiformes ,  vont  en  diminuant 
vers  l'extrémité ,  ôc  font  plus  longues  que  le  corps.  Le 
corcelet  a  en  deffus  une  furface  applatie,  qui  va  ens'élar- 
giflant  du  coté  des  étuis.  Ceux-ci  font  un  peu  nébuleux  > 
&  les  aîles  font  réticulées.  Les  aîles  &  les  étuis  débordent 
le  corps  d'un  bon  tiers.  La  femelle  porte ,  à  l'extrémité  du 
ventre,  une  efpéce  de  pointe  applatie  ôc  large ,  recourbée 
en  haut ,  ôc  compofée  de  deux  lames  ,  qui  rëpréfentent 
par  leur  figure  la  lame  d'un  fabre.  Ces  la^mes  lui  fervent 
a  enfoncer  fes  œufs  profondément  dans  la  terre.  Le  mâle 
n'a  point  de  pareille  appendice  à  la  queue.  Les  cuifles 
poftérieures  de  cetinfefte  font  fort  grandes,  ôc  aufli  lon- 
gues que  les  étuis ,  en  quoi  on  peut  dillinguer  cette  efpéce 
de  la  fuivante. 


3tp^  Histoire    ABRÉcfB 

a.  L  O  C  U  S  T  A  caiida  enfifera  re3:a.  Planch  8 ,  fîg.  j^ 

Lirm.  faun.  furc.  n.  6ii.  Gryllus  cauda  enfifera  reâa,  corporefubviridù 

Linn.  jyji.  nat.  (dit.  lo  ,  p.  43  «  »  «•  }«• 

^idrav.  inf.  p,  404.  Locufta  offic. 

Mouffet.  inf.  p,  1 17  >  /•  5« 

Jonjt.  inf  p.  6i,  t.  Il  ,f.  IfX,  }.  Locuftai 

Roi.  icon.  f.  17. 

Merun-  europ.  t.  176, 

Eph.  nat.  cur.  dec.  i ,  ann.  1 ,  oJ/I  i  y  ,  p.  40» 

Raj.inf.p.6t.  Locufta  viridis  major. 

Frifh .  ^erm.  1 1 ,  p.  j ,  tab.  i  ,  ic.  z  ,  fg.  i.  Locufta  major  yindlsi 

Charlet.  exercit.  p.  44- 

hofel,  inf.  vol.  X,  tab.  10  ù"  it.  Locufi.  german, 

Lafauterellc  à  coutelas. 

Longueur  11  lignes.   Largeur  j  lignes. 

Cette  grande  efpéce  eft  d'un  beau  vert.  Ses  antennes 
font  déliées,  très-longues,  furpaflant  la  longueur  du  corps, 
&  compofécs  d'un  nombre  infini  d'anneaux.  Le  corcelet 
applati  par  deflus ,  fc  courbe  par  un  angle  aigu  ,  vers  les 
côtés  ,  &  s'avance  au  milieu ,  un  peu  plus  bas  fur  les  étuis. 
Ceux-ci  font  d'un  beau  vert,  &  d'un  tiers  plus  longs  que 
le  corps.  La  femelle  porte  ,  à  l'extrémité  du  ventre ^  une 
efpéce  de  coutelas  applati ,  droit ,  long  ,  formé  de  deux 
lames  plattes  ,  qui  lui  fert  à  dépofer  fes  œufs.  Cette  appen- 
dice va  jufqu'au  bout  des  étuis.  Le  mâle  n'a  point  cette 
queue  ;  mais  on  voit  à  la  bafe  de  fes  étuis ,  en  deffous  y 
une  large  ouverture  ,  fermée  par  une  pellicule  mince  , 
femblable  à  la  peau  d'un  tambour,  6c  qui  produit  le  bruic 
que  fait  entendre  cet  infede  dans  les  campagnes.  Les 
cuiffes  poftérieures ,  quoique  longues ,  ne  vont  qu'aux  deux 
tiers  des  étuis  ,  au  lieu  que  dans  l'efpéce  précédente  ;  elles 
font  aulli  longues. 


'f^^^ 


6es    Insectes,  gpjjf 

Ordre    Cinquième. 
Infères  qui  ont  cinq  articles  à  toutes  lespattest 

MANTES. 

L  A    M  A  N  T  E. 
Antenna  filiformes.  Antennes  filiformes. 

J_j  E  cara£lere  de  la  mante  eft  ttès-fimple  &  facile.  C'eft 
le  feul  de  tous  les  infctles  de  cet  ai;ticle ,  qui  ait  cinq  piè- 
ces à  tous  les  tarfes  de  fes  pattes.  De  plus ,  la  mante  a  des 
antennes  fimples  &  filiformes.  Je  ne  m'étendrai  pas  beau- 
coup fur  cet  infedte,  ne  l'ayant  jamais  trouvé  autour  de 
Paris,  ôc  ayant  reçu  ceux  que  j'ai,  de  l'Orléannois. M.  de 
Jufîieu  m'a  alTuré  qu'on  en  avoir  trouvé  des  œufs  dans  ce 
pays-ci,  ôc  quelques  autres  perfonnes  m'ont  dit  avoir  trou- 
vé quelquefois  l'animal  affez  près  de  Paris  :  c'eft  ce  qui 
m'a  déterminé  à  en  parler.  On  verra  dans  la  defcription 
de  cette  feule  efpéce  ,  les  particularités  qui  la  concernent. 
On  l'a  appellée  mantes  ou  mantisi  comme  qui  diroit  devin, 
parce  qu'on  s'eft  imaginé  que  cet  infeûe ,  en  étendant  fes 

flattes  de  devant ,  devinoit  ôc  indiquoit  les  chofes  qu'on, 
ui  demandoit. 

!i .  M  A  N  T  E  S.  Planch  8  ,  fig.  4. 

Aldrov.  inf.  Zii.  4  ,  f.  3  ,  /.  lo ,  edit,  lonon,  &  eàiu  Francofr.  r.'  7>  /«  i  i.  2» 

Mouffet.  inf.  p.  1 1 8  ,  /.  3 . 

Rofel.  inf.  vol.  i ,  tab.  z  yfig.  6.  Locuft.  indic.  prsefat; 

Linn.  fyjl.  nau  edit.  10 ,  p.  41e  ,  n.  4.  Gryllus  mantis,  thorace  ciliato ,  femori-' 

bus  anticis  fpina  terminatis  ,  reliquis  lobo. 
Linn.  amanit.  acad.  i ,  p.  Î04.  Gryllus  thorace  lineari  alarum  lpngitudine| 

inargine  denticulis  ciliato. 

ia  mante. 

Longueur  i  pouces.   Largeur^,  6  ligncsi 


4CO  Histoire   a  b  Kicit 

La.  figure  de  cet  infede  eft  finguliere;  il  eft  étroit  8c 
allongé.  Sa  tête  eft  petite  ,  applatie ,  avec  deux  antennes 
tiliformes  affez  courtes.  Aux  deux  côtés  de  la  tête  ,  font 
deux  gros  yeux  à  refeau  _,  ôc  en  deflus ,  deux  petits  yeux 
lifles;  çç  qui  fait  quatre  en  total.  Le  corcelet  eft  long, 
étroit ,  bordé  ,  avec  une  élévation  longitudinale  dans  fon 
milieu ,  ôc  une  impreflion  tranfverfe  au  tiers  de  fa  lon- 
gueur. Les  étuis  qui  couvrent  les  deux  tiers  de  i'infede  , 
font  veinés  ,  réticulés  ,  croifés  l'un  lur  l'autre ,  &  cou- 
vrent  des  ailes  tranfparentes  &  veinées.  Les  pattes  de  der- 
rière font  très -longues  :  celles  du  milieu  le  font  un  peu 
moins,  ôc  celles  de  devant  font  fort  larges  &  plus  courtes. 
L'infede  s'appuie  aflez  fouvent  fur  fes  quatre  pattes  de 
derrière  feulement,  ôc  tenant  lesdeuxde  devant  élevées, 
il  les  joint  l'une  contre  l'autre ,  ce  qui  l'a  fait  appeller  par 
les  habitans  du  Languedoc  ,  où  il  eft  très-commun  ,prega- 
dioiiy  comme  s'il  prioit  Dieu.  Les  payfans  prétendent  de 
plus ,  que  cet  animal  montre  les  chemins  qu'on  lui  deman- 
de, parce  qu'il  étend  ces  mêmes  pattes  de  devant,  tantôt 
à  droite,  tantôt  à  gauche.  Aufti  le  regarde-t-on  comme 
un  infefte  prefque  facré^auquelilne  faut  faire  aucun  mal. 
Sa  couleur  eft  par-tout  d'un  vert  un  peu  brun.  Les  jeunes 
font  plus  verts ,  ôc  les  vieux  plus  bruns.  Il  dépofe  fes  œufs 
.  raraafTés  en  paquet  hémifphérique  ,  plat  d'un  côté.  11  y  a 
dans  ce  paquet  deux  rangs  d'œufs  oblongs ,  pofés  tranfver- 
falement ,  avec  une  rangée  longitudinale  d'écaillés ,  pofées 
en  toit  les  unes  fur  les  autres  ,  qui  couvrent  la  jonftion  des 
deux  rangs  d'œufs.  Tout  ce  paquet  eft  léger  ôc  comipç 
çompofé  de  parchemin  très-mince. 


^ 


SECTION 


Ces    Insectes. 


401 


SECTION     SECONDE. 

Infectes  à  demi  -  étuis ,  ou  hémiptères, 

J_j  E  S  infedes  coléoptères  ouinfeftes  à  étuis,  ont  formé 
la  première  feîftion  de  cette  Hiftoire.  La  féconde  renfer- 
me de  petits  animaux,  qui  en  approchent  par  quelques- 
uns  de  leurs  caractères.  'Nous  appelions  ces  infedes  hé- 
miptères, à  caufe  de  la  forme  des  étuis  ou  fourreaux  de 
leurs  ailes.  Ces  efpéces  de  fourreaux,  dans  la  plupart  des 
genres  de  cette  fedion,  reffemblent  beaucoup  à  des  ailes, 
feulement  ils  font  un  peu  moins  mois  &  plus  colorés  ;  il 
femble  que  l'infette  ait  quatre  ailes,  dont  les  fupérieures 
ont  plus  de  confiftence  &  moins  de  tranfparence.  La  for- 
me de  ces  fourreaux  ,  qui  ont  prefque  la  confiftence  des 
ailes,  qui  font,  pour  ainfi  dire  ,  moitié  ailes  &  moitié  four- 
reaux ,  ôc  qui  tiennent  le  milieu  entre  les  uns  &  les  autres  ; 
a  fait  donner  aux  infetles  qui  les  portent ,  le  nom  d'Z-e- 
miptères ,  comme  qui  diroit  demi- aîlès.  il  y  a  néanmoins 
dans  cette  fection  quelques  genres,  qui  femblent  s'écarter 
de  cette  forme  d'ailes.  Le  kermès  &  la  cochenille  n'ont  que 
deux  ailes,  encore  ces  ailes ;ne  fe  trouvent-elles  que  dans 
les  mâles  ,  &  les  femelles  n'en  ont  point.  Le  puceron  & 
la  pfylle  font  ditférens  ;  ils  ont  l'un  &  l'autre  quatre  ailes , 
mais  ces  quatre  ailes  paruifl'ent  femblables;  on  ne  voit  point 
ide  différences  entre  les  fupérieures  &  les  inférieures  ;  ces 
dernières  ne  font  pas  plus  tranfparentes  que  les  premières. 
Au  contraire,  la  punaife,  qui  efl:  un  des  premiers  genres 
de  cette  fedion  ,  porte  dans  fes  fourreaux ,  le  caradere 
d'hémiptère  ,  trè-s- marqué  &  très- diftind  Ses  fourreaux 
font  plus  durs  &  plus  écailleux  que  dans  la  plupart  des  au- 
j;i-es  genres ,  mais  il  n'y  a  que  leur  moitié  fupérieure  qui 
foit  ainfi  opaque  :  toute  leur  moitié  inférieure  eft  mem- 
:braneufe  &  tranfparente ,  ôc  a  la  confiftence  d'une  aile  \ 
Tomi  I.  E  e  e 


402  Histoire     abrégée 

enforte  que  ces  étuis ,  moitié  écailleux  &  moitié  membra- 
neux, font  véritablement  des  demi-ades.  (  Hemiptra.  ) 

Ces  variétés  dans  la  forme  des  ailes  &  des  étuis ,  font 
voir  que  ce  n'eft  point  dans  ces  parties  que  l'on  doit  cher- 
cher le  caraftere  diftinctif  des  infedes  de  cette  fedion  , 
quoique  nous  en  ayons  tiré  le  nom,  que  nous  avons  cru  le 
plus  convenable  pour  les  diltinguer.  Un  caradere  doit  être 
uniforme  &  conilant  dans  tous  les  genres. 

On  peut  tirer  un  caratiere  de  cette  nature  de  la  bouche 
de  ces  infedes.  Nous  avons  déjà  remarqué  dans  la  pre- 
mière fedion  ,  qui  renferme  les  coléoptères,  qu'outre 
le  caradere  tiré  de  la  forme  de  leurs  étuis  ;  ils  en  ont  un 
autre  qui  n'eft  guéres  moins  effentiel ,  &  qui  dépend  de  la 
ftrudure  de  leurs  bouches.  La  bouche  des  coléoptères  eft 
armée  de  mâchoires  dures,  écaiileufes ,  pofées  latérale- 
ment. L,es  hémiptères  ont  aufTi  une  forme  de  bouche  ,  qui 
leur  eft  particulière ,  &  qui  eft  effentielle  à  leur  fedion.  Cet- 
te bouche  eft  une  efpéce  de  trompe-  qui  tire/a  naiffance 
du  deffous  du  corcelet,  ou  qui  ejî prolongée  le  long  de  la  par- 
tie inférieure  du  même  corcelet.  C'eft  dans  cette  forme  de 
trompe,  que  confifte  le  caradere  diftindif  des  hémiptères. 

On  voit  parce  caradere,  que  les  infettes  de  cette  fec- 
tion  ont  deux  formes  de  bouche  un  peu  différentes ,  quoi- 
que fort  approchantes  l'une  de  l'autre.  Dans  les  uns,  la 
trompe  prend  fa  naiffance  de  la  tête,  comme  dans  la  plupart 
des  infedes;  ces  petits  animaux  ont ,  comme  les  grands  , 
la  bouche  placée  à  la  tête,  &  cette  bouche  eft  formée  par 
une  trompe  fouvent  aflez  longue ,  quelquefois  plus  courte  , 
mais  toujours  courbée  en  deflbus.  Telle  eft  la  forme  de  la 
bouche  de  la  plupart  des  infedes  de  cette  fedion,  mais  noa 
pas  de  tous.  Celle  de  quelques-autres ,  eft  bien  plus  fingu- 
liere.  C'eft  une  efpéce  de  trompe  courte,  qui  ne  prend  point 
fon  origine  de  la  tête,  mais  du  corcelet,  entre  la  première 
&  la  féconde  paire  de  pattes.  Qu'on  fe  figure  un  quadrupè- 
de ,  dont  la  bouche  feroit  placéedans  la  partie  antérieure 
de  la  poitrine;  entre  les  pieds  de  devant.  Telle  eft  à  peu 


DES    Insectes.  40  j 

jirès  la  pofitioti  de  la  bouche  de  la  pfylle ,  du  kermès  &  de 
la  cochenille  :  animaux  (înguliers  ,  par  plus  d'un  endroit. 

Cette  différente  conformation  de  bouche  parmi  les  infec- 
tes de  cette  fedion-nous  auroit  engage  à  la  partager  en  deux 
ordres  ,  Ci  elle  eût  été  plus  nombreufe  &  plus  chargée  d.e 
genres;  mais  nous  avons  cru  qu'une  pareil  e  divifion  deve-' 
nuit  inutile  ,  vu  le  petit  nombre  de  genres  quelle  renferme. 
Les  différentes  parties  qui  compofent  le  ccrps  des  in- 
fe£tes  hémiptères,  approchent  allez  de  celles  que  nous 
avons  remarquées  en  décrivant  les  infecles  à  étuis.  Tous 
ont  drs  an'ennes  ,  qui ,  en  général ,  ne  manquent  dans  au- 
cun genre  d'infedes  ;  mais  dans  quelrues-uns  de  ceux  de 
cette  fedion  ,  elles  font  très-petites  ,  &  quelquefois  un  peu 
diffic.les  à  appercevoir.  La  punaife  ,  la  pfylle  &  quelques- 
autres  ,  en  ont  qui  font  affez  grandes  ôc  très-vifibles;  mais 
celles  de  la  cigale  font  très-petites  ,  ce  ne  font  que  de  lim- 
ples  iilets  très-courts.  Celles  de  la  naiicore  ,  de  la  punaife  à 
avirons  ,  de  la  corlfe  ,  font  encore  moins  aifées  à  tri^uver. 
Outre  leur  petiteffe  ,  elles  font  fituées  en  deflous  &  plus 
bas  que  les  yeux  ;  enforte  qu'on  a  de  la  peine  à  les  apper- 
cevoJr,  à  moins  que  de  renverfer  l'anin^al.  Le  fcorpion 
aquatique  a  au  contraire  de  très-grandes  antennes,  figurées 
en  forme  de  pinces  de  crabe  ou  d  écreviffe  ,  &  qui  lui 
tiennent  lieu  en  même-temsde  pattes  &  d'ant.^nnes  :  aufli 
la  nature  n'a-t-elle  donné  à  cet  infede  que  quatre  pattes  , 
au  lieu  de  fix  ,  qui  fe  voyenr  dans  tous  les  autres  de  cette 
fedion.  Outre  les  yeux  à  refeau  ,  qui  font  au  nombre  de 
deux  dans  tous  les  infedes  hémiptères  ,  quelques  -  uns  ont 
encore  les  petits  yeux  liffes  ,  dont  nous  avons  parlé  en  trai- 
tant le  général  des  infedes  ;  mais  le  nombre  de  ces  petits 
yeux  n'eft  pas  uniforaie  :  la  cigale  ou  procigale  en  a  deux, 
ainfi  que  plufieurs  efpéces  de  punaifes  ;  la  pfylle  au  con- 
traire en  a  trois  :  tous  les  autres  genres  en  manquent  abfo- 
lument,  au  moins  je  n'ai  pas  pu  leur  en  découvrir.  Quant 
à  la  bouche  de  ces  infedes    elle  efl:  ordinairement  figurée 
&  terminée  en  pointe,  de  Jaquelle  fort  une  trompe  plus 

Eee  ij 


404  Histoire     ab  Ricin 

ou  moins  longue.  Cette  trompe  ,  dans  quelques  infères  J 
déborde  de  beaucoup  la  partie  poftérieure  de  leur  corps, 
fous  laquelle  elle  èft  reployée  ;  ils  la  traînent  après  eux.  Les 
autres  infedes  au  contraire  ,  dont  la  trompe  part  &  prend 
naiiTance  du  deflous  du  corcelet ,  n'ont  à  la  partie  anté- 
rieure de  la  tête  ,  que  quelques  tubercules  placés  à  l'en» 
droit  où  la  bouche  fembleroit  devoir  fe  trouver. 

Le  corcelet ,  cette  féconde  partie  du  corps  de  ces  infe6tes, 
eft  dans  plufieurs ,  tout  d'une  venue  avec  la  tête ,  &  aulfi  lar- 
'ge  qu'elle.  C'eft  fur-tout  dans  les  premiers  genres  de  cette 
fe£lion,  dans  la  cigale  ,  la  naucore  ,  la  corilè  ôc  la  punaife 
à  avirons  ,  que  l'on  peut  remarquer  cette  forme  de  corce- 
let. Mais  dans  la  pfylle,  le  puceron  &  les  mâles  des  coche- 
nilles &  des  l?:ermès  ,  le  corcelet  eft  plus  diilinfl: ,  &  fépa- 
ré  de  la  tête  par  un  étranglement  fenfible.  C'eft  de  la  par- 
tie fupérieure  &  pofiérieure  de  ce  corcelet,  que  prennent 
naiffance  les  ailes ,  qui  varient  beaucoup  dans  cette  feflion. 
Plufieurs  genres  en  ont  quatre  ,  ou  du  moins  ils  ont  deux 
ailes,  ôc  par-deffus  deux  étuis  plus  ou  moins  mois.  Dans 
les  punaifes ,  la  partie  fupérieure  de  ces  étuis  efl;  affez  du- 
re ,  prefque  écailleufe  :  la  punaife  à  avirons  a  des  étuis 
femblables.  D'autres  genres  ont  les  étuis  fi  mois,  qu'ils  ne 
paroiffent  pas  différensdes  véritables  ailes.  Parmi  ces  der- 
niers ,  les  uns  ont  ces  quatre  ailes  couchées  ôc  croifées  fuc 
leur  corps  ;  d'autres,  comme  la  pfylle  ,  les  portent  pofées 
latéralement  ôc  en  forme  de  toit.  Quelques-uns,  comme 
le  puceron ,  les  portent  droites  &  élevées.  D'autres  infec- 
tes, au  lieu  de  quatre  ailes,  n'en  ont  que  deux.  La  coche- 
nille ôc  le  kermès  font  feuls  de  ce  nombre  ;  mais  ces  deux 
genres  ont  encore  une  autre  fingularité  ,  c'eft  que  leurs  fe- 
melles n'ont  point  d'ailes  ,  ôc  femblent  même  n'avoir 
guères  de  rapport  à  des  infedles  ôc  à  des  animaux ,  com- 
me nous  le  verrons  en  parlant  de  ces  genres.  A  la  fuite  du 
corcelet,  fe  trouve  l'écuffon,  ou  cette  efpéce  d'appendice, 
qui  fe  trouve  dans  la  plupart  des  infedes  ,  entre  l'origine 
.de  leuts  aîles.  Cet  écuffon  manque  dans  quelques  genfes; 


DES    Insectes.  405* 

comme  dans  la  corife  :  dans  d'autres  il  eft  très-petit.  Quel- 
ques efpéces  au  contraire  ont  un  écuffon  mcnlirueux  ,  qui 
couvre,  ou  la  plus  grande  partie  du  ventre  ,  ou  même  le 
ventre  en  entier,  ainfi  que  les  ailes  ôc  les  e'tuis.  C'efi:  ce 
qu'on  remarquera  dans  quelques  efpéces  de  punaifes. 

Le  ventre  des  hémiptères  n'a  rien  de  remarquable  ,  que 
la  manière  dont  fon  extrémité  poftérieure  eft  conformée 
dans  quelques-uns.  La  cigale  porte  au  bout  du  ventre  ,  une 
efpéce  de  pointe  cachée  entre  des  écailles  ,  qui  lui  fert  à 
dépofer  fes  œufs.  Le  puceron  a  fur  le  bout  poftcrieur  du 
ventre  ,  tantôt  deux  pointes  ou  cornes ,  tantôtdeux  tuber- 
cules ,  que  nous  examinerons  par  la  fuite  ;  enfin  la  coche- 
nille &  le  kermès  ont  cette  partie  ornée  de  filets  plus  ou 
moins  longs.  Quant  aux  pattes  ^  le  fcorpion  aquatique  efl: 
le  feul  infecte  de  cette  feîtion  ,  qui  n'ait  qye  quatre  pattes, 
tous  les  autres  en  ont  fix.  ?vlais  ces  différens  animaux  va- 
rient beaucoup  entr'eux  pour  le  nombre  des  articles,  dont 
.efl:  compofé  le  tarfe  ouïe  pied,  qui  termine  la  patte.  Dans 
les  uns  ,  ce  tarfe  confifte  en  une  feule  pièce  ;  le  puceron ,  la 
corife,  Icfcorpion  aquatique,  font  de  ce  nombre  :  d'au- 
tres ,  comme  la  pfylle  ,  la  naucore  &  la  punaife  à  avirons  , 
ont  deux  pièces  aux  tarfes  ,  tandis  que  la  cigale  ôc  la  pu- 
naife ont  jufqu'à  trois  articles  à  cette  même  partie. 

Toutes  ces  différences  nous  ont  fervi  à  former  des  ca- 
racleres  de  ces  infe^leSj  plus  étendus,  ôc  en  même-  tems 
plus  fùrs  ôc  plus  diftindifs.  Elles  nous  avoient  porté  à 
.divifer  la  fedion  précédente  en  ordres  ôc  en  articles  diffé- 
rens, afin  de  diftribuer  avec  plus  de  méthode  la  quantité 
nombreufe  d'infedcs  qui  la  compofent.  Nous  aurions  pu 
faire  dans  celle-ci  les  mêmes  divifions  ôc  fous-divifions  ; 
mais  une  pareille  méthode  n'étoit  pas  néceffaire  pour  ran- 
ger ôc  caradérifer  dix  genres  ,  qui  feuls  compofent  la  fec- 
tion  des  hémiptères;  maii  le  nombre  des  articles  des  tar- 
fes ,  qui  entre  dans  leurs  caraderes ,  fera  diftinguer  avec 
plus  de  certitude  ces  différens  genres ,  fouvent  confon- 
dus enfemble  par  les  auteurs  ;  ôc  dont  la  plupart  ont  un 


j^o6  Hi<;toire     abrogée 

certain  air  de  famille  ,  qui  les  raj:j:rcche  les  uns  des  arfes. 
Ces  infedes  (e  mdtamorpholent  tou^  ,  c'efl-à-dire  paf- 
fent  fuccedivement  par  les  diffcrms  états  de  larves  ,  de 
nymphes  ôc  d  infectes  parfaits  ,  dont  nous  avons  parlé  plus 
haut ,  en  traitant  des  infedes  en  généra.  ;  mais  la  manière 
dont  s  accomplit  &  s  exécute  ce  changemen-  ,  efl;  diffé- 
rente de  celle  que  nous  avons  remarquée  dans  les  coléop- 
tères, à  l'exception  cependant  des  derniers  infecles  de  la 
première  fedion  .  qui  approchent  beaucoup  des  hém'ptè- 
res  ,  &  dont  la  métamcTpofe  eft  à  peu  près  la  même.  Ces 
infedes  for'tis  de  l'oeuf,  paroiflent  d'abord  Icus  la  forme 
de  larves;  mais  ces  larves  ne  fent  point  des  efpéces  de 
vers  fouvent  lourds  &  pefans  ;  comme  celles  des  infedes 
à  étuis.  I  es  larves  des  hémiptères  font  femblables  à  1  in- 
fecte parfait,  qifi  leur  a  d(  nné  naiflance  ;  elles  paroifent 
d'abord  n'en  différer  que  par  la  grandeur.  Qu'en  examine 
de  petites  punaifes  ,  ou  de  petites  cigales   au  fortir  de 
l'œuf,  ce  font  de  véritables  punaifes  ou  de  vraies  ciga- 
les ,  feulement  elles  font  très-petites  :  fi  on  les  examine  à 
la  loupe  ,  on  y  voit  toutes  les  parties  qui  ccmpofent  le 
corps  de  ces  infedes  devenus  parfaits.  Ces  krves  <  nt  ce- 
pendant une  différence  effentielle,  qui  les  diftingue  des 
infedes  parfaits  ;  elles  n'ont  ni  ailes  ni  étuis  ,  leur  corps 
eft  nud  ,  ôc  elles  reftent  dans  cet  état  jufqu'à  ce  quelles 
ayent  acquis  toute  leur  grandeur.  Sous  cette  forme  de  lar- 
ves, ces  infedes  vent  &  viennent  .courent ,  quelques-uns 
même  fautent.   Ainfi  la  feule  différence  confifie  dans  le 
défaut  d'ailes  &  d'étuis.  A  ce  premier  état,  fuccéde  celui 
de  nymphe.  Ces  larves  y  parviennent  par  un  dépouille- 
ment de  leur  peau  ;  elles  en  changent  ;  elles  muent.  Pour 
lors  elles  reparoiffent  encore  fous  la  même  forme  qu'elles 
avoient ,  à  une  petite  différence  près  ;  elles  ont  fur  le  dos  , 
au  bas  du  corcelet ,  à  l'endroit  précifément  où  les  étuis  & 
les  ailes  doivent  prendre  leur  origine  ,  deux  elpéces  de 
tubercules  ou  boutons.  Ces  tubercules  étoient  cachés  fous 
la  peau  de  la  larve  ,  ils  ne  paroiifoient  point  alors.  C'eû 


PROPERTY  OF 

%.  P.  METCAL»^ 

DES    Insectes.  407 

dans  ces  mêmes  tubercules,  que  font  cachés  les  aîles  &  les 
étuis,  qui  paroîtront  développes  fur  le  corps  de  i'infetle 
parfait.  Aituellement  ces  parties  font  repliées  &  comme 
cliiifonnées  dans  les  tubercules  de  la  nymphe.  Lorfque 
celle-ci  quittera  fa  peau ,  pour  devenir  infefte  parfait ,  les 
ailes  fe  développeront  ôc  paroîtront  dans  toute  leur  éten- 
due. C'eft  dans  ce  changement,  que  confifte  la  dernière 
métamorphofe  de  ces  infectes.  On  doit  cependant  en  ex- 
cepter quelques-uns,  ce  font  ceux  qui  n'ont  point  d'aîles, 
comme  les  femelles  des  cochenilles  ,  des  kermès  &  la 
punaife  des  lits ,  ainfi  que  plufieurs  pucerons.  Tout  le  chan- 
gement que  fubiiïenc  ces  derniers  infe6les,  ne  confifte  que 
dans  différentes  mues,  dans  plufieurs  changemens  de  peau. 

Au  refte ,  l'accroiffement  de  tous  ces  infeîles  fe  fait 
tout  entier  fous  leur  première  forme  ,  de  même  que  dans 
les  infeftes  coléoptères.  Avant  que  les  larves  fe  transfor- 
ment en  nymphes  ,  elles  ont  acquis  toute  leur  grandeur: 
de[)uis  ce  premier  changement ,  elles  ne  grandifTent  plus; 
mais  leurs  nymphes  ont  une  particularité  que  n'ont  pas 
celles  des  coléoptères ,  c'eft  qu'elles  marchent  &  qu'elles 
ne  font  point  immobiles  ;  aulTi  prennent-elles  de  la  nour- 
riture ,  au  lieu  que  les  premières  n'en  prennent  point  pen- 
dant tout  le  tems  qu'elles  font  dans  cet  état. 

Telles  font  les  métamorphofes  que  fubiiTent  les  infectes 
hémiptères.  Nous  verrons  dans  le  détail  particulier  de 
chaque  genre,  les  fingularités  que  fourniffent  ces, petits 
animaux ,  dont  les  uns  habitent  l'eau ,  d'autres  volent  dans 
Pair,  tandis  que  quelques-uns,  qui  femblent  plus  mal 
partagés,  ou  rampent  &:  marchent  lentement  fur  la  terre, 
ou  ne  s'en  élèvent  que  par  des  fauts  réitérés.  Nous  aurons 
lieu  d'admirer  auffi  l'utilité  de  quelques-uns  de  ces  in- 
fedes,  qui  fourniffent  des  remèdes  pour  la  médecine,  ou 
des  couleurs  brillantes  pour  les  teintures. 

Mais  avant  que  d'entrer  dans  ce  détail,  nous  allons 
mettre  fous  un  feul  point  de  vue,  dans  une  table,  tous 
les  genres  dont  eft  compofée  cette  fedion;  avec  les  carac- 
tères '^ui  les  diftinguent. 


:jo8  Histoire    abrégée 


*?- 


SECONDE     SECTION 
De  la  clajfe  des  Infeâïes. 


INSECTES    HÉMIPTÈRES 

0  u 

A    D  E  M  I  -  É  T  U  I  S. 


GENRES.  CARACTERES. 

-'Trois  articles  aux  tarfês. 
\  Antennes  plus  courtes  que  la  tête. 
La    Cigale.  <  Deux  petits  yeux  lifTes. 

i  Trompe  courbée  en  deflous. 

V  Quatre  ailes,  celles  de  deffous  croifées.; 

Trois  articles  aux  tarfes. 

.Antennes  plus  longues  que  la  tête  ,  compofées  de 
_  p  J      quatre  ou  cinq  articles. 

i^A    rUNAISE.  \  Trompe  courbée  en  deiïbus. 

'  Quatre  ailes ,  celles  de  deflus  partie  écailleufes ,  par» 
tie  membraneufes. 

Deux  articles  aux  tarfes. 

Antennes  très-courtes ,  fîtuées  au-deffbus  des  yeux. 
I  Trompe  courbée  en  deffous. 
•La   N  A  U  CO  R  E.  <;  Quatre  ailes  croifées. 

I  Six  pattes  ,  les  premières  en  forme  de  pinces  d'écre^' 

viffes. 
,  Ecuflon. 

■  Deux  articles  aux  tarifs. 
y  p  ■»  Antennes  très  courtes ,  (îtuées  au-deffous  des  yeux; 

•L'A    jrUNAISE    )  Trompe  courbée  en  deffous. 
<  ■      „(.  \  Quatre  ailfs  croifées. 

jf  Si;;  pattes  en  forme  de  nageoires. 
Ecuilon. 


DBS     Tn  S.  PC  TE  S,. 


'4^Sî 


Un  fe«l  article  aux  taitfes. 

Antennes  très-  courtes ,  fiiuées  au-<îeiïbus  des  yeux» 
I Trompe  courbée  en  defTous» 

Quatre  ailçs  cvoifcçs. 

j  Six  pattes .  les  deux  premières  en  foïmç  de  pîace»  g 
les  dernières  en  nageoireso 

Point  déculTon. 

•  Un  feul  article  aux  tarfès. 
Antennes,  en  forme  de  pinces  de  crabes. 
Trompe  courbée  en  dedgiis. 
Quatre  aileacfcdrées» 
Quatre  pattes, 

'  Deux  articles  aux  tarfes. 

^Trompe  naitTant  du  corcelet  entre  U  preuvîare  jj 
la  féconde  paire  de  pattes. 

Quatre  ailes  pofées  latéralement  St  formant  k  toît» 
(Pattes  propres  à  fauter. 

Ventre  terminé  en  pointe. 

Trois  petits  yeux  lifles. 

Un  feul  article  aux  taries. 
Trompe  courbée  en  delTous; 
[Quatre  ailes  droites  élevées»  ou  manquant  tout-à<' 

fait. 
I  Pattes  propres  à  marcher. 

Extrémité  du  ventre  garnie  de  deux  pointes  ou  tu»- 
hercules. 

y- Trompe  fortant  du  corcelet  entre  la  première  & 
'k      la  féconde  paire  de  pattes. 
Le    Kermès.   <  Deux  aîles  droites  élevées,  dans  les  mâlet  feulement» 
f  Extrémité  du  ventre  garnie  de  filets. 
V  Femelle  qui  prend  la  figure  d'une  graine  ou  goulTe. 

^Trompe  fortant  du  corcelet  entre  la  première  St 
1      la  féconde  paire  de  pattes. 
Deux  ailes  droites  élevées ,  dans  les  mâles lèulemcnti 
'  Extrémité  du  rentre  garnie  de  filets. 
.  Femelle  qui  conferve  la  figure  d'infeâe* 


La  C 0 r  1  s e. 


Le  Scorpion 

aquatlqus. 


La  Psylle. 


Le  Puceron. 


La  Cochenille. 


^ 


Tome  I, 


Fff 


^ta 


Histoire    ABRéGÉsr 


SECTIO    SÈCUNDA 

Clajfis  Infeâiorurn. 

INSECTA    HEMIPTERA. 


GENERA.. 

C  I  C  A  D  A. 

La  cigale. 
Cl  M  E  X. 

ha  punaije. 

N  A  U  C  O  R.  I  s. 
La  naucore. 


NOTONECTA. 

La  punaife  à 

avirons. 


Cor  IX  A. 
La  corije. 


CARACTERES. 

^  Articiili  tarforum  très. 

I  Antennx  capite  breviorcj» 

J  Ocelli  duo. 

f  Roflrum  inflexum. 

V  Alarquatuor  ,  inferiores  cruclats. 

^Articuli  tarforum  très.  J- 

VAntcnnje  capite  longiores  ,  articulls  quatuor   veP» 

<     quinque. 

/Roftrum  inflexum. 

VAlï  quatuor,  fuperlores  femi  -  elytra. 

'  Articula  tarforum  duo. 

Antennï  breviiTima:  infra  oculos  pcflta. 
'  Roflrum  inflexum. 
I  Air  quatuor  cruciat.-e. 

Pedes  fex  ,  primi  cheliformes. 

Scutellum  prœfens. 

Articuli  tarforum  duo. 

Aiusnn*  breviffimx  infra  oculos  poiîîs,- 
I  Roftrum  inflexum. 
,  Ala:  quatuor  cruciata?. 

Pedes  fex  natatorii. 

Scutellum  prsefens. 

r  Articulus  tarforum.  unicus. 

\  Antenna:  breviflimx  infra  oculos  pofïti'i 

j  Roftrum  inflexum. 

"N  A1<b  quatuor  cruciata;. 

/Pedes  fex  ,  primi  cheliformes,  poftici  natatorii. 

V.  Scutellem  niillum. 


H  E  P  A» 


Leifc 


corpion-acjua-' 
tique. 


Ps  YL  L  A, 

LapfjlU- 

Aphi  s, 
Ls  puceron. 

Ch  E  RME  s. 

Le  kermès^ 


C  o  c  c  u  s. 
La  cochenille» 


OIS     lNlSté:TtS*  ^u 

,  Artîculus  tarforunj  uoicus* 
l  Antemia:  choliforrnes, 
/  Roltrum  itifl?5i;um, 
/  A's  ouatuor  cruciat»!, 

V  PeJes  Quatuor, 

ArticuU  tarforum  duo; 

Roftrup.1  pctlorale  iatcr-  primunx  &  fccaaduHV  pat 

femorum, 
'  Ai.-ç  <.]imtuor  latérales, 

i?ecies  nvltiitoriù 
Abdomen  acuminatum» 
Ocelli  très, 

^  Articulus  tarforum  omcus* 
\  Roftrum  inflexum. 
^  Aise  quatuor  ereci^ç  vel  nuUs* 
/  Pedes  ambulatorii. 

V  Abdomen  bicorne. 

/-  Roftrum  pectorale  inter  primam  ^  fèc«ndum  paî 

\      femorum. 

<  Ala:  dus  tnafculis ,  erçfts?. 

/  Abdomen  sppendicifaus  fetaceîs. 

^  Feemina  foUiculi  fgrmam  înduens» 

ç  Roftrum  pe<aorale  inccr  primura  â:  fecundum  pao? 

1      femorum, 

^  Alœ  duac  mafculis ,  ereô«= 

)  Abdomen  appendicibus  fetaceîs. 

\  Fœmina  inlèfti  formain  fervans» 


Fffii 


CICA1>A„ 

LA    CIGALE. 

Arùculi  tarforum  tres^  Trois  articles  aux  tarfes» 

Antennx  capite  breviores,,  Antennes  plus  courtes  que  la 

tête. 
Ocelli  duo.  Deux  petits  yeux  liffes. 

Rojîriim  injîexum.  Trompe  courbée  en  deflbus. 

Alœ  quatuor ,  inferiores  critciatcc.         Quatre  aîles  j  celles  de  deflbus 

croifées. 

Les  cigales  de  ce  pays-ci  ont  été  appellées  par  quelques 
auteurs  procigales  ,  pour  les  diftinguer  des  véritables  ci- 
gales dont  elles  approchent  infiniment  ,  mais  dont  elles 
différent  cependant  par  quelques  endroits  ,  comme  nous 
le  ferons  obferver  dans  les  remarq^ues  ajoutées  à  la  fin  de 
ce  genre. 

Le  cara£lerc  de  nos  cigales  fe  tire  de  la  réunion  de  cinq 
parties;  i°.  elles  ont  trois  pièces  aux  tarfes,  ce  qui  ne  leur 
eft  commun  qu'avec  les  punaifes  feules  ,  parmi  tous  les 
genres  ^  dont  eft  compofée  cette  feftion  ;  2°.  leurs  anten- 
nes fort  courtes  ne  font  compofées  que  de  deux  parties  ; 
la  première  eft  grofle  ,  courte  ,  &  forme  comme  un  gros 
bouton  qui  part  de  la  tête  ;  la  féconde  eft  mince  &  reflem-? 
ble  à  un  petit  poil ,  qui  part  du  milieu  du  bouton  ;  5°.  ces- 
infefles  ont  les  petits  yeux  liffes  qu'on  remarque  dans  les 
mouches  ,  ôc  dans  les  infe£les  à  deux  ôc  à  quatre  ailes  : 
mais  au  lieu  que  ces  petits  yeux  font  au  nombre  de  trois, 
dans  les  mouches  ôc  dans  les  grandes  cigales  de  Provence, 
en  n'en  apperçoit  que  deux  dans  nos  petites  cigales  des 
environs  de  Paris  ;  4°.  un  quatrième  caractère  qui  leur  eft 
commun  avec  beaucoup  de  genres  de  cette  fedion  _,  eft 
d'avoir  à  la  bouche  une  trompe  recourbée  en  deffous  ;  y", 
enfin  ces  iufettes  ont  quatre  aîles  ^  dont  les  fupérieures 
font  plus  ou  moins  colorées ,  tandis  que  les  inférieures  ^ 


DES    Insectes.  415 

prefque  fans  couleur  &  diaphanes  ,  font  croifées  l'une 
fur  l'autre.  C'eft  de  la  réunion  de  ces  cinq  caraîteres  , 
que  fe  tire  le  caraftere  générique  de  notre  cigale  ,  ce 
genre  étant  le  fcui  dans  lequel  ils  fe  trouvent  tous 
réunis. 

La  larve  qui  produit  ces  infe£les  y  refîemble  à  un  ver  à 
fix  pattes.  On  la  rencontre  quelquefois  fur  les  plantes. 
Quelques-unes  de  ces  larves  ont  une  fingularité  ,  c'eft  de 
rendre  par  l'anus  &  les  pores  de  leur  corps ,  des  petites 
bulles  ,  qui  j  réunies ,  forment  une  écume.  On  feroit  tenté 
de  prendre  cette  écume  pour  de  la  falive  que  quelqu'un 
en  pafiant  auroit  jettée  fur  les  plantes.  On  eft  feulement 
étonné  d'en  trouver  une  fi  grande  quantité.  C'eft  fous 
cette  écume  qu'eft  cachée  la  larve  de  la  cigale  ,  probable- 
ment pour  être  à  l'abri  de  la  recherche  d'autres  animaux 
dont  elle  deviendroit  la  proie.  La  nature  a  accordé  cette 
cfpéce  de  défenfe  à  cet  infeâe  ,  dont  le  corps  nud  &  mol 
pourroit  être  très- facilement  bleffé  :  peut-être  aufli  cette 
écume  humide  lui  fert-eile  à  le  défendre  de  la  chaleur  &  des 
rayons  du  foleil.  Si  on  écarte  cette  écume,  on  découvre 
la  larve  qui  eft  cachée  deflbus ,  mais  elle  ne  refte  pas  long^ 
tems  à  nud  ,  elle  rend  bientôt  de  nouvelle  écume  qui 
la  cache  aux  yeux  de  l'Obfervateur.  C'eft  au  milieu  de. 
la  même  matière  écumeufe ,  que  cette  larve  fe  métamor-  - 
phofe  en  nymphe  &  en  infe£te  parfait.  D'autres  larves  ;, 
dont  le  corps  eft  moins  mol ,  courent  fur  les  plantes  fans 
aucune  défenfe  ,  ôc  n'échappent  aux  infeftes  qui  pour- 
roient  leur  nuire  ,  que  par  l'agilité  de  leur  courfe  &  fur-r 
tout  de  leurs  fauts. 

Les  nymphes  qui  proviennent  de  toutes  ces  larves  j, 
n'en  différent  pas  beaucoup  ;  feulement  elles  ont  des  com.- 
mencemens  d'aîles,  des  efpéces  de  boutons  à  l'endroit  oà 
feront  les  ailes  dans  l'infede  parfait  :  du  refte  ,  ces  nym- 
phes marchent ,  fautent  &  courent  fur  les  plantes  &  les 
arbres  ,  comme  la  larve  ôc  la  cigale  qu'elles  doivent  pro- 
duire. Enfin  elles  quittent,  leur  enveloppe  de  nymphes  j, 


^14  Hl-STOIRE      ABR^GilE 

cïlcs  ■cfearagenr  d'mïs  dsinirere^pssu  ,  <8c  jpoiîr  !©rs  TînlciSe 

eH  dans  (on  dernier  état  de  perïeîlion. 

Ces  cigales  ont  ordinairement  une  tète  prefque  trian- 
gulaire ,  un  corps  allongé  ,  les  aîles  pofées  en  toîc ,  &  fix 
pattes  avec  lefqueiles  elles  marchent  &  fautent  aflez  vive- 
ment. A  l'extrémité  du  ventre  de  leurs  femelles  ,  on  voit 
deux  grofles  lames  ,  entre  lefqueiles  eft  renferme'e  ,  com- 
me d:ins  un  étui ,  un?  pointe  ou  lame  un  peu  en  fcie  ,  qui 
leur  fert  à  dépofer  leurs  œufs  ,  ôc  probablement  à  les 
enfoncer  dans  la  fubftance  des  plantes  ,  dont  les  petites 
larves  doivent  fe  nourrir. 

Les  efpéces  que  renferme  ce  genre  j  font  affez  nom- 
breufes ,  &  plufieurs  d'entr'elles  méritent  d'être  remar- 
quées ,  les  unes  pour  leur  couleur  ,  d'autres  pour  leur 
forme.  La  cigale  à  aîles  tranfparentes  relfemble  en  petit 
aux  grandes  cigales  de  Provence  :  la  cigale  à  taches  rouges 
eft  un  des  plus  beaux  infetles  de  ce  pays-cî  ,  6c  fi  elle  étoit 
plus  grande  ,  elle  pourroit  le  difputer  aux  infeûes  les  plus 
brillans  que  nous  tburniflTent  les  pays  étrangers.  La  cigale 
flamboyante  ,  quoiqu'elle  foit  des  plus  petites  _,  n'eft  pas 
moins  remarquable  par  cette  belle  bande  en  ferpentant  de 
couleur  de  cerifc  ,  dont  fes  étuis  font  ornés.  La  cigale  des 
charmilles ,\:l  cigale-  moiLcheron ,  &  quelques  autres  peti- 
tes qui  volent  légèrement  &  plus  aifément  que  les  grandes 
efpéces  ,  reïïemblent  d'abord  à  des  petites  mouches  ,  ou  à 
des  petites  teignes  volantes  ;  il  faut  regarder  de  près 
ces  petits  animaux  ,  pour  reconnoître  que  ce  font  de 
vraies  cigales. 

Quant  à  la  forme  extérieure  5  il  y  a  fur-tout  trois  efpéces 
de  cigal.:s  tout-à-fait  remarquables  par  leur  fingularité.  Le 
grand  diable  porte  fur  fon  corcelet  deux  efpéces  d'ailes  , 
ou  larges  cornes  arrondies  ,  qui  lui  donnent  une  figure 
hideufe.  Le  petit  diable  eft  encore  plus  fmgulier  :  outre 
deux  cornes  pointues  dont  les  côtés  de  fon  corcelet  font 
armés ,  il  en  a  une  troifiéme  au  milieu ,  qui  va ,  en  ferpen- 
tant ,  gagner  l'extrémité  de  fon  corps.  Cette  dernière  cor- 


DES     Insectes.  4  i.y 

ne  fe  trouve  ,  mais  toute  droite  dans  le  dem't-diahU  ,  qui 
n'a  point  de  cornes  latérales  fur  fon  corcelet. 

Toutes  ces  diverfités  de  formes  &,  de  couleurs,  rendent 
ce  genre  un  des  plus  inréreflans.  Nous  allons  entrer  dans  le 
détail  des  efpéces  qu'il  contient. 

1.  C I C  A  D  A  fiifca ,  alis  aquels  fufco  maculaûs ,  nervis 
punclatis,  Liiin.  faun.  fiiec.  n.  6^2, 

Linn.fyjl.  nat-  eiit.  io_,  n.  îy,  Cicada  nervofa. 

La  cigale  à  ailes  tran/parentes. 
Longueur  3  lignes.    Largeur  i  5  ligne. 

La  couleur  de  cette  cigale  eft  brune.  Sa  tête  eft  jau- 
nâtre ,  avec  deux  points  noirs  fur  le  haut  :  elle  eft  large  ôc- 
fort  courte ,  un  peu  faillante  en  devant  vers  fon  milieu.  Le 
corcelet  auflî  jaunâtre  eft  fi  court  ,  qu'il  femble  n'être 
qu'une  petite  écaille  tranfverfale  pofée  derrière  la  tête  i 
mais  récuffon  eft  large  &  tient  la  place  du  corcelet.  Il  eft 
d'un  brun  noirâtre  j  avec  une  raie  ou  ligne  longitudinale 
élevée  ,  formant  une  crête  aiguë  fur  le  milieu  de  cet  écuf- 
fon.  Aux  deux  côtés  de  cette  crête  ■,  on  en  voit  deux 
autres  un  peu  obliques  ,. qui  s'éloignent  en  defcendant ,  ce 
qui  fait  trois  en  tout.  Les  étuis  font  blancs  ,  tranfparens  ,• 
avec  des  points  fur  toutes  les  nervures  ,  &  de  plus  quel-' 
Oues  taches  brunes  qui  forment'deùx  bandes  tranfverfes  , 
une  à  la  bafe  ,  l'autre  vers  le  milieu  de  l'étui  ;  mais 
ces  bandes  ne  font  pas  conftantes  ,  car  j'ai  quelques-unes" 
de  ces  cigales  où  elles  manqùeiit.  Dans  celles  là  les  pattes 
font  blanchâtres ,  dans  les  autres  elles  font  brunes.  Dans 
toutes  le  ventre  eft  brun  ,  &  les  aîles  font'  tranfparentes  & 
veinées.  Ces  ailes  font  plus  courtes  que  les  étuis  ,  ce  qui 
iv'eft  pas  ordinaire  dans  les  autres  efpéces  ,  &  qui  rappro- 
che celle-ci  des  vraies  cigales  de  Provence  auxquelles  elle^ 
reffemble  un  peu. 

2.  CICADA  fufca  ;  elytris  fajcia  duvlicl  intémipta^ 
tranfverfa  albi-da. 


4I(ï  HrSTOïRE      ABRÉGÉE 

Una.  faun.  fuse-  n.  6^6.  Cicaiîa  fu(ca  ,  elytrîs   maculis  biais  albîs  tatenK- 

bu5  ,  fafcia  duplici  interrupta  tratUVerfa  albida. 
Lwn.fyjf.  nat.  edit.  ta  ,p,  4}7  ,  n.  i^.  Cicada  fpumaria. 
Raj.  inf.  p.  67.  Locufta-pulex  Twammerdamio  ,  nobis  cicadula. 
Raj.  can'.abrig.  1 1 1. 
S'MCLmm.  quart,  p.  83.  Locufta-pulex. 
Swamnierd.  galL  p.  86. 
Swamm.  bib.  nat.  t  ,  p.  n  j, 
Pou\.aTt.  a6l-  acad.  R.  S.  170^  ,  p.  léi. 

Petiv.  ga'^opk- 1.  6t  ,fg.  p.  Ranatra  bicolor,  capite  nigrîcante. 
Frlfck.  germ.  S  ,  p.  i"  , /.  11.  Vermis  fpumans. 
De geer.  aâ.Jlockk,  1741,  p.  121  ,  t.  7.  Cicada  fufca  >  alis  Hif  eriotibus  oiaculîs 

albis  ,  in  fpumâ  quadam  vivens. 
Rofel.  inf.  vol.  i ,  toi.  z  j.  Locufta  germanica. 

La  cigale  hedeaude. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  1  f  ligne. 

Parmi  les  efpéces  de  ce  pays-ci ,  celle-ci  eft  une  des 
plus  grandes.  Elle  eft  d'une  couleur  brune ,  fouvent  un  peu 
verdâtre.  Sa  tête  ,  fon  corcelet  &  fes  étuis  font  finement 
pointillés.  Sur  ces  derniers  on  voit  deux  taches  blanches  , 
oblongues  ôc  tranfverfes  ,  qui  partent  du  bord  extérieur 
des  étuis  ,  l'une  plus  haut  ,  1  autre  plus  bas  ,  mais  qui 
ne  vont  pas  tout-à-fait  jufqu'au  bord  intérieur  ,  enforte 
que  les  bandes  qu'elles  forment  fur  les  étuis  ,  font  inter- 
rompues dans  leur  milieu.  Le  delTous  de  linfede  eft  d'ua 
brun  clair. 

Avant  que  l'infefle  ait  fubi  fa  métamorphofe ,  la  larve 
qui  le  doit  produire ,  habite  fur  les  plantes ,  mais  on  ne  la 
voit  point  ,  à  moins  qu'on  ne  fâche  où  elle  eft.  Elle  rend 
par  l'anus  ôc  par  tout  fon  ccrps ,  des  bulles  écumeufes,  qui 
produifent  une  écume  femblable  à  la  falive  ,  que  l'on  voit 
fouvent  dans  les  prés  fur  les  plantes  ,  &  qu'on  n'imagine- 
roit  Jamais  être  le  féjour  d'un  infede.  Si  l'on  écarte  cette 
écume  ,  on  voit  au  milieu  la  larve  de  couleur  verte  ,  qui 
bientôt  fe  recouvre  d'une  nouvelle  écume. 

5 .  C  I  C  A  D  A  nigra  ,  elytromm  lateribus  albis.  Linrt, 

faun.  Juec.  n.  6'j^.  ■  ^ 

hinn,  fvfi.  nat.  edit.  10  ,  p.  437  ,  n,  19.  Cicada  lateraliî, 

M, 


DES    Insectes.  ^ij 

ASl.  Upf.  I7i6.  p.  3î  ,  n.  ij.  Gryllus  fufcus  ,  alarum  margine  albo. 
Raj.  inj'.  f-  68  ,  n.  i.  Locufta-pulex  fufca. 

La  cigale  à  bordure. 
Longueur  3  lignes.     Largeur  i  |  ligne. 

Celle  ci  eft  toute  noire  en  defîus  ,  à  l'exception  du  bord 
extérieur  des  étuis  ,  qui  a  une  bordure  blanche  aflez  large. 
Les  yeux  font  aufli  un  peu  blanchâtres  :  prefque  tout  le 
deflbus  du  corps  eft  blanc  ,  il  n'y  a  que  le  milieu  du 
ventre  qui  foit  noir. 

^.  C  I  C  A  D  A  fufco  -pallida  ,  elytris  membranaceis 
venojis  ,  Jcutello  macula  duplici  triangulari. 

La  cigale  à  ailes  membraneujes. 

Longueur  i  |  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Sa  tête  eft  large  ,  applatie  ,  avec  les  yeux  à  refeau  gros 
&  faillans  fur  les  côtés.  Le  deffus  de  la  tête  eft  pâle ,  &  on 
y  remarque  les  deux  petits  yeux  lifles  de  couleur  noire. 
Le  corcelet  eft  large  ,  aflez  court ,  de  couleur  fauve  pâle  , 
avec  deux  points  noirs  à  fa  partie  antérieure.  L'écuflbn 
aflez  apparent ,  eft  de  la  même  couleur  ,  ôc  a  aufli  an- 
térieurement deux  taches  triangulaires  noires.  Les  étuis 
font  membraneux  ,  tranfparens  ,  peu  colorés  ,  avec  quel- 
ques veines  un  peu  fauves  vers  le  bas.  Sous  ces  étuis  font 
les  aîles  aufli  tranfparentes.  Le  deflTous  du  corps  &  les  pat- 
tes font  un  peu  fauves. 

5.  C  I  C  A  D  A  elytris  viridibus  ,   capitc  fiavo  puncLls 
nigris.  Linn.faiin.Jiiec.  n.  6^0. 

Linn.  lyji.  nat.  edit.  10  ,p.  438  ,  n-  38.  Cicada  viridis. 

A6i.  Vpf.  1736  ,  p.  34  ,  n.  II.  Gryllus  alis  fuperioribus  viridibus  »  inferloribus 

fufcis ,  capite  flavo. 
Petiv.  ga\opk.  73  ,  f.  47 ,/.  *•  Ranatra  viridefcens. 
Raj.  inf.  p.  68  ,  n.  3.  Locufta-pulex  tertia. 

La  cigale  verte  à  tête  panachée. 

Longueur  1 1  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Ses  étuis  font  d'un  vert  foncé  ,  mais  leur  extrémité  eft 
fouvent  tranfparente.  Le  corcelet  ôc  l'écuflon  font  verts. 
Tome  L  G  §  g 


A 


'k.// 


4x8  Histoire     abrégée 

La  tête  efl:  jaune  ,  avec  deux  points  noirs  bien  marqués 
fur  le  defliis  ôc  quelques  petits  fur  les  côtés.  On  voit  aufTî 
deux  points  noirs  fur  l'écuflon.  Les  aîles  font  de  couleur 
obfcure  plombée,  ainfi  que  le  deflus  du  ventre. Les  pattes 
font  jaunâtres  ôc  le  deiTous  du  ventre  a  des  bandes  jaunes, 

6.  C  I  C  A  D  A   nigra  ,   e/ytris   maculis  Jex  rubrls^. 
Planch.  8  ,  fig.  y. 

La  cigale  à  taches  rongés. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  z  lignes. 

Cette  efpéce  ,  la  plus  belle  de  toutes  celles  que  nous 
avons  ,  eft  d'un  noir  luifant ,  tant  en  deflus  qu'en  deflbus. 
Ses  étuis  feuls  ont  chacun  trois  grandes  taches  d'un  beau 
rouge  ponceau  ;  favoir ,  une  à  la  bafe ^  attenant  l'écuflon, 
qui  eft  demi-circulaire  ;  une  autre  ronde  ,  placée  plus  bas 
près  du  bord  extérieur  ;  ôc  une  troifiénie  fituée  un  peu 
avant  la  lin  des  étuis  ,  ôc  formant  une  efpéce  de  croiffant 
dont  les  pointes  regardent  le  haut.  Cette  dernière  s'unit' 
avec  fa  correfpondante  fur  l'autre  étui.  Le  bout  des  étuis 
eft  noir  ,  ôc  les  aîles  font  noirâtres  ,  lavées  d'un  peu  de 
rouge  à  leur  bafe.  Cet  infeûe  faute  peu  ôc  fe  prend  aifé- 
ment  ,  mais  il  eft  rare  autour  de  Paris.  Il  varie  un  peu 
pour  la  grandeur  de  fes  taches  rouges. 

7.  C  I  C  A  D  A  /ù/co  -  viridis  redculata  y  alarum  bajl 
dilatata. 

ha  cigale  bojfue. 

Longueur  3  f  lignes.    Largeur  i  f  ligne. 

Sa  couleur  eft  la  même  par-tout  fon  corps  :  elle  eft  bru- 
ne ,  avec  une  légère  teinte  de  vert.  Sa  tête  eft  aflez  groflfe , 
avec  les  yeux  faillans.  Ses  aîles  ont  beaucoup  de  nervures , 
tant  longitudinales  que  tranfverfes ,  ce  qui  fait  une  efpéce 
de  refeau  à  mailles  ferrées.  Ces  aîles  à  leur  partie  anté- 
rieure proche  leur  bafe  j  font  une  efpéce  de  boflfe  ou 
de  dilatation  vers  le  bord  extérieur  ,  ôc  vont  enfuite  en  fe 
ïetréciflTant  des  côtés  vers  le  bout ,  mais  cja  s'élevant  dans. 


DES      INSECTES.  ^}^ 

ileur  milieu  ,  ce  qui  rend  l'extrémité  du  corpj,  arrondie. 
Cette  cigale  eft  aifée  à  reconnoître  par  cette  forme  fingu- 
iiere.  Elle  n'eft  pas  commune  ici. 

8.    C  I  C  A  D  A  fiavo-palUda  ,   thorace  punoiis  Jex 
imprejjls. 

Elle  donne  les  variétés  fuivantes. 

a.  C'icadaflavO'paUida  ,  ocidis  iiigricantibus. 

b.  Cicadaflavo- pallida  /  dorfi  llnea  longitudinal 

nigra. 
C.  Clcada  Jlavo  -  pallida  j  thoracls  pojllca  yjcutelii 
antlca  parte ,  fujcls, 

'La  cigale  pâle. 

Longueur  J  lignes.     Largeur  i  j  ligne. 

Cette  cigale  eft  par  -  tout  de  la  même  couleur  jaunâtre 
pâle.  Il  y  a  des  variétés  qui  ont  les  yeux  noirâtres  ;  d'autres 
ont  une  raie  brune  longitudinale  ,  qui  partant  de  la  tête  j 
traverfe  le  milieu  du  corcelet  ,  ôc  defcend  le  long  du 
milieu  du  corps  de  l'infefte  :  dans  ceux-là  l'écufTon  & 
le  côté  intérieur  des  étuis  qui  fe  trouvent  dans  le  chemin 
de  cette  ligne,  font  bruns  :  enfin  d'autres  variétés  ont  une 
tache  brune  fur  la  partie  poftérieure  du  corcelet  &  le 
devant  de  l'écuflbn.  Dans  toutes  ,  la  tête  ,  le  corcelet 
&  les  étuis  font  très-finement  pointillés.  Le  devant  du 
corcelet  eft  chargé  de  fix  points  enfoncés  ,  pofés  tranfver- 
falement  ôc  rangés  par  paires  ;  favoir ,  deux  au  milieu  & 
deux  à  chaque  côté.  Les  ailes  font  membraneufes ,  fans 
couleur ,  fi  ce  n'eft  à  la  bafe  qui  eft  d'un  brun  noirâtre.  Les 
pieds  ou  tarfes  font  aufli  noirs. 

p.   C  I  C  A  D  A  elytrls  flavls  ,  llnea  ahrupta  dupllci 
longltudlnall  nlgra.  Llnn.  fana,  fiiec.  n.  5ji. 

Linn.  fyjl,  nat.  edit.  lo,  p.  438,  n.  jz.'^Cicada  interrupta. 

Petiv.  gcv^oph.  61,/.  10.  Ranatra  bicolor  ex  fufco  &  pallido  ftriata, 

La  cigale  jaune  à  raies  noires  obliques. 
Longueur  1  lignes.    Largeur  i  ligne% 

G  g  g  ij 


'4'2o  Histoire    aèri^gée 

Sa  tête  eft  noire  avec  quelques  taches  jaunes ,  &  le  bori 
poftérieur  de  même  couleur.  Le  corcelet  eft  aufli  noir , 
terminé  poftérieurement  par  une  raie  jaune  ,  dont  le 
milieu  un  peu  plus  large  forme  une  tache.  L'écuffon  jaune 
au  milieu  eft  noir  fur  les  côtés.  Les  étuis  font  jaunes.  Da 
haut  de  chacun  ,  part  une  raie  noire ,  qui  en  defcendant 
obliquement  ,  s'étrécit  ôc  finit  en  pointe  vers  les  deux 
tiers  de  l'étui  près  la  future.  Du  bas  de  l'étui  ,  part  une 
autre  raie  noire  qui  fe  rétrécit  en  montant  ,  &  s'appro- 
chant  du  bord  extérieur  ,  fe  termine  en  pointe  vers  la 
moitié  de  l'étui ,  enforte  qu'entre  ces  deux  raies  noires  ,  le 
fond  forme  une  raie  jaune  oblique.  Le  deffous  de  l'in- 
fe£le  eft  jaune ,  feulement  le  ventre  a  un  peu  de  noir  au 
milieu. 

10.  C  I  C  A  D  A  fujca  i  capitis  thoracifque  fafcia. 
tranfverfa  flava. 

La  cigale  à  diadème. 

hongueur  z  \  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Cet  infefle  eft  d'un  jaune  brun.  Sa  tête  &  fon  corce- 
îet  ont  chacun  une  bande  tranfverfe  jaune  un  peu  fmuée  > 
&  terminées  l'une  &  l'autre  à  leurs  bords  par  des  lignes 
un  peu  plus  brunes  que  le  refte  du  corps. 

11.  C  I  C  A  D  A  fufco  -  nehulofa  ,  fcutelli  cavitate 
rotunda  ,  thorace  punolis  luteis  imprejfis  tranfverjînu 
pojîds. 

La  cigale  à  collier  jaune. 

Longueur  i  3  lignef.     Largeur  1  y  lignée 

Tout  le  corps  de  cette  efpéce  eft  fineme.nt  varié  de 
brun  &  de  jaune  ,  ce  qui  forme  une  efpéce  de  couleur 
brune  ,  quand  on  ne  voit  pas  l'infefte  de  près.  Le  corcelet 
û  cependant  quelques  taches  jaunes  enfoncées  plus  mar- 
quées ,  fur- tout  on  en  diftingue  cinq  ou  Çn  pofées  tranfver- 
faJement  à  fa  partie  antérieure.  Les  étuis  à  leur  bord  infé- 


DES    Insectes.  4'2i' 

rîeur ,  ont  audl  trois  taches  pâles  un  peu  marquées.  Les 
pattes  font  de  couleur  pâle.  On  voit  fur  l'écuffon  un 
enfoncement  ou  une  cavité  ronde  afTez  grande  ,  qui  peut 
fervir  à  diftinguer  cette  efpéce  de  la  fuivante. 

12.  C  I  C  A  D  A  fiifco  -  nebulofa  ,  fcutello  tranfverflm 
fulcato  ,  tibiis  pojlicis  ,  ely trorumque  limbo  è  Jlavo 
fufcoque  variegatis. 

La  cigale  à  pattes  bigarées. 

Longueur  3  |  lignes.     Largeur  1  f  ligne, 

La  couleur  de  celle-ci  refTemble  beaucoup  à  celle  de  la 
précédente  ;  mais  cette  efpéce  en  diffère  par  fa  tête  qui  eft 
moins  aiguë  ,  par  l'écuffon  qui  a  un  fillon  tranfverfai 
enfoncé  ,  mais  dont  les  côtés  vont  un  peu  obliquement  en 
defcendant  ,  par  fon  corcelet  qui  n'a  point  les  taches  jau- 
nes de  l'efpéce  précédente  ,  &  par  le  bord  extérieur  du  bas 
des  étuis  ,  qui ,  de  même  que  les  jambes  poflérieures  ,  eft 
varié  de  jaune  &  de  brun.  On  voit  aufTî  fur  les  étuis,  deux 
taches  un  peu  blanchâtres ,  l'une  vers  le  milieu ,  l'autre  un 
peu  plus  haut. 

15.  CICADA  fiifco-nehuloja  ,'  caplte  ,  tkoracis  antica 
parte  ,  elytrorumque  limbo  fiavis, 

La  cigale  à  tête  êC  bordure  jaune. 
Longueur  i  §  lignes.     Largeur  1  ligne. 

On  trouve  encore  dans  celle-ci  la  même  couleur  que 
dans  les  précédentes.  Sa  tête  eft  d'un  jaune  fale  ,  ainfi  que 
le  devant  de  fon  corcelet.  Lapartie  poftérieure  de  ce  même 
corcelet  ôc  l'écuffon  font  d'un  brun  finement  panaché 
de  jaune.  Les  étuis  font  de  cette  même  couleur  brune  i 
mais  leurs  bords  ont  une  affez  large  bordure  jaune.  Le 
deffous  de  l'infede  eft  jaunâtre. 

14.  CICADA  fu/co  -  nebulofa  punolata.  ,  nervis 
tlytrorum  albidis. 

La  cigale  à  veines  blanches. 
Longueur  1 1 ,  i  lignes.     Largeur  j  ligne^. 


422  Histoire    abrégée 

La  couleur  de  celie-ci  eft  brune  par-tout ,  &  formde  pnr 
un  amas  de  points  noirs  fur  un  fond  jaunâtre.  Ce  qui  la 
dillingue  ,  ce  font  les  nervures  des  étuis  qui  font  blanches. 
Elle  varie  un  peu  pour  la  grandeur  &  encore  plus  pour 
la  nuance  des  couleurs.  Quelquefois  elle  eft  fort  brune  , 
d'autres  fois  fort  pâle  ,  ôc  pour  lors'les  nervures  font  plus 
blanches  ,  plus  grandes  ,  plus  apparentes  ,  ôc  ce  qui  eft  en- 
tre ces  nervures  forme  des  efpéces  de  petits  deffeins  , 
dont  le  contour  eft  brun  ôc  le  milieu  plus  pâle.  L'animal  eft 
brun  en  defTous  ,  varié  cependant  d'un  peu  de  jaune  ,  fur- 
tout  aux  pattes. 

O     ;i5.  CICADA  tota  nigra. 
La  cigale  noire. 

Longueur  2.  lignes.     Largeur  i  7  ligne. 

Je  ne  fais  fi  ce  feroit  cette  efpéce  que  M.  Linnxus 
auroit  voulu  défigner  ,  n".  538  du  Tauna  Juecica.  La 
mienne  eft  toute  d'un  brun  noir  ôc  luifant  ,  ôc  fes  yeux 
qui  ne  font  point  faillans  ,  font  d'un  brun  noirâtre.  En 
la  regardant  de  près  ,  on  voit  fur  l'écuflbn  quelques  points 
enfoncés.  Je  l'ai  trouvée  allez  communément  dans  les 
bois  fur  le  châteigniet.  Elle  eft  très-difficile  à  attraper, 

0    1 5.  C  I  C  A D  A  nigra  ,  thorace  elytrifqué  fafcïa  crocea', 
La  cigale  noire  à  bande  jaune  fur  le  corcelet. 

Longueur  1  lignes.     Largeur  1  ligne. 

La  couleur  ÔC  la  figure  de- cette  efpéce,  reflemblent à 
celles  de  la  précédente.  Celle-  ci  a  furie  corcelet  une  large 
bande  tranfverfe  d'un  jaune  fauve  ,  ôc  fur  les  étuis  une  au- 
tre bande  plus  pâle  ôc  moins  marquée  pareillement  tranf- 
verfe ,  ôc  placée  vers  le  milieu  de  l'étui.  Tout  le  refte 
de  rinfe£te  eft  noir. 

y^    17.  C I C  A  D  A  thorace  ohmfe  hicorni.  Planch.  p  y  fig.  i. 

Linn.  fyf[.  nat.  edit.  10  ,  p.  4ît  ,  n.  11.  Cicada  thorace  biaurito  ,  capitis 
clypeo  antrorfum  dilatato  rotundato. 


DES    Insectes.  ,;^25 

Le  grand  diable. 

Longueur  7  lignes.    Largeur  i  lignes. 

Cette  efpéce  &  les  deux  fuivantes  ont  des  figures 
tout-à-fait  fingulieres  &  hideufes.  Celle-ci  eft  d'une  cou- 
leur brune  verdâtre ,  pointillée  de  noir  ôc  lavée  d'un  peu 
de  rouge  :  les  nervures  des  étuis  fur-tout  font  pointillées 
d'un  peu  de  rouge  brun.  Sa  tête  eft  applatie  ,  faillante  en 
devant ,  en  pointe  moufle ,  avec  trois  élévations  ,  une  au 
milieu ,  ôc  deux  fur  les  côt-és.  Son  corcelet ,  qui  eft  fingulié* 
rement  conformé,  a  deux  efpéces  de  cornes  ou  ailes  larges^ 
qui  s'élevant  de  chaque  côté  ,  fe  portent  un  peu  oblique- 
ment en  dehors ,  ôc  fe  terminent  par  une  crête  arrondie. 
Les  pattes  font  verdâtres  ôc  les  yeux  font  noirs.  Cet  in- 
fe£le  eft  très-rare. 

'18.  CICAD  A  thorace  acute  bicorni  ,  pom  jirodiwlo^ 
Planch.  p  i  fig.  2 . 

Linn,  faun.fuec.  n.  ^41.  Cicada  thorace  bicorni ,  pone  produdo,  alis  nudis, 
Linn.  jyfl.  nat.  edit.  10  ,  p.  43?  ,  n.  10.  Cicada  cornuta. 
Fetiv,  gazopk.  t.  47  >  /•  i  »  3-  Ranatra  cornuta. 

Le  petit  diable. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  f  ligne. 

Le  petit  diable  eft  d'une  couleur  brune  j  noirâtre  ÔC 
obfcure.  Sa  tête  eft  écrafée  ,  peu  faillante  ,  ÔC  comme 
recourbée  en  deffous.  Son  corcelet ,  qui  eft  affez  large  ,  a 
deux  cornes  aiguës,  qui  fe  terminent  en  pointes  affez  lon- 
gues fur  les  côtés.  Sur  le  milieu  du  corcelet ,  eft  une  crête, 
qt^^fe  prolongeant  en  une  efpéce  de  corne  finuée  ôc  tor-- 
tue  ,  va  fe  terminer  en  pointe  fort  aiguë  ,  un  quart  avant 
l'extrémité  des  étuis.  Sous  cette  corne ,  eft  l'écuffon.  Les 
étuis  font  obfcurs ,  veinés  de  brun  ,  ôc  les  aîles  plus  cour- 
tes que  les  étuis ,  font  affez  tranfparentes.  On  trouve  c^t  - 
înfefte  dans  les  bois  ,  arrêté  furies  hautes  tiges  de  fougè- 
re ,  de  cirfLum  ôc  d'afclepias.  Il  faute  très-bien ,  ôc  il  n'eft: . 
pas  aifé  de  le  prendre»' 


^2^  Histoire     abrégée 

ip.  CICADA  thorace  inermi  pone  produ3.o.   ■ 

Le  demi-diable. 

Longueur  z  lignes.    Largeur  7  ligne. 

Cette  efpe'ce  reffemble  beaucoup  à  la  précédente ,  par- 
ticulièrement pour  la  couleur.  Elle  efl ,  comme  elle  ,  bru- 
ne &  obfcure.  Elle  en  diffère  d'abord  par  fa  grandeur  qui 
eft  un  peu  moindre  ,  &  fur-tout  par  la  forme  de  fon  cor- 
celet.  Ce  corcelet  affez  large,  eft  liffc  ,  n'a  point  de  cornes 
latérales  ,  6c  la  pointe  algue  allez  longue  qui  le  termine 
poftérieurement ,  eft  droite  ,  ôc  non  pas  finuée  ôc  ondée  , 
comme  celle  du  petit  diable.  Cet  infecte  eft  très-rare 
autour  de  Paris.  On  le  trouve  affez  communément  en 
Champagne^ 

20.    CICADA    elytris   albido   nigroque  Jîriatis    ad 
angulum  acutum  futur œ  dorfalis.  Liim.  faun.  fuec.  n. 

Linn.fyjl.  nat.  edit.  10 ,  p.  437  »  n.  30.  Cicada  flriata. 
Raj.  inf.p.  68  ,  n,  i.  Locufta-pulex  prima. 

La  cigale  rayée. 

Longueur  i  f  ligne.     Largeur  j  ligne. 

La  tête  de  cette  cigale  eft:  d'un  vert  pâle  ,  avec  deux 
points  noirs  tout  à  la  painte  ,  fur  le  devant ,  &  quatre  au- 
tres plus  en  arrière.  Le  corcelet  eft  de  la  même  couleur 
que  la  tête  ,  avec  quelques  points  noirs  fouvent  peu  rfiar- 
qués  ,  mais  fur  l'écuffon  ,  on  en  voit  deux  très-  diftinds  , 
enfoncés  ,  entourés  d'un  cercle  pâle ,  ce  qui  forme  comsue 
deux  yeux  féparés  l'un  de  l'autre  par  une  ligne  noire  longi- 
tudinale qui  fe  dilate  aux  deux  bouts.  Sur  les  étuis  , 
on  apperçoit  des  raies  alternativement  noirâtres  ôc  blan- 
châtres ,  qui  defcendent  obliquement  de  dehors  en  de- 
dans ,  ôc  vont  fe  terminer  au  bord  intérieur  des  étuis.  Le 
deffous  de  l'infeûe  eft  brun  ,  ôc  fe3  pattes  font  tantôt  noi- 
res ôc  tantôt  pâles. 

21. 


DES    Insectes.'  42  j 

il.  C  I  C  A  D  A  fufca  i  elytris  albidis  ,  fa/cils  tribus 
tranfverjîs  fufcis. 

La  cigale  à  trois  bandes  brunes- 

Longueur  1  I  ligne.    Largeur  f  ligne. 

Sa  tête  ,  fon  corcelet  ôc  fon  écuflon  font  d'un  brun  jau- 
nâtre. Sur  le  derrière  de  la  tête  ,  on  voit  les  deux  petits 
yeux  liffes  noirs.  Au  devant  du  corcelet  ,  fe  trouve  une 
bande  tranfverfe  de  points  noirs  interrompue  dans  fon  mi- 
lieu. Sur  l'écuffon  ,  font  deux  points  noirs  ,  &  derrière  ces 
points  deux  taches  blanches.  Les  étuis  font  blaiics  ,  tranf- 
parens  ,  avec  deux  bandes  tranfverfes  brunes  ,  &  une  troi- 
fiéme  qui  termine  l'étui ,  de  plus  les  nervures  des  étuis 
font  un  peu  brunes. 

N.  B.  Eadem  elytris  unicoloribus  ,  thorace  antice  punc 
torum  nigrorum  fafcia  tran/verja. 

Cette  variété  de  Pefpéce  précédente  ,  paroît  approcher 
beaucoup  de  la  cigale  à  ailes  membraneu/és. 

22.  CICADA  Jlava  ,  eljtrorum  fafciis   duabus. 
tranjrerfis  fufcis. 

La  cigale  à  deux  bandes  brunes. 

Longueur  i  |  ligne.      Largeur  \  ligne. 

Ses  yeux  font  noirs ,  tout  le  refte  de  fon  corps  eft  jaune  ; 
feulement  fes  étuis  font  d'un  jaune  verdâtre.  Ils  font  char- 
gés de  deux  bandes  brunes  tranfverfes  affez  larges  ,  l'une 
vers  le  milieu  de  l'étui ,  l'autre  tout  au  haut  à  fa  bafe.  Le 
.bord  inférieur  du  corcelet  eft  auffi  un  peu  brun  ,  &  fa  cou- 
leur brune  fe  confond  avec  la  bande  fupérieure  des  étuis. 
Je  l'ai  trouvée  en  automne  fur  les  charmilles. 

25.  CICADA  flava  y  comprejfa  ,  oculis  ni  gris. 

La  cigale  jaune  aux  yeux  noirs% 
Longueur  i  \  ligne.     Largeur  \  ligne., 

Jome  L  '  H  h  h 


*^2?  Histoire    'A  b  k  îf  g  ?  r 

Cette  cigale  eft  d'un  jaune  pâle  :  les  yeux  feuls  font  noi- 
râtres ,  ainlî  que  le  deflus  du  ventre.  i 

24.  C I C  A  D  Kflava  ,fafcia  duplicl  longitudinaîl  ruhra^ 

undulata, 

La  cigale  flamboyante. 

Longueur  1  ~  ligne.    Largeur  1  Ugnei 

Ce  petit  infe£te  eft  charmant.  Il  eft  par-tout  d'une  cou- ■ 
leur  foufrée  ou  jaune  pâle  ,  à  l'exception  de  l'écuffon  qui 
eft  un  peu  brun.  Au  milieu  de  fa  tête  &  de  fon  corcelet ,  eft 
une  raie  longitudinale  d  un  rouge  couleur  de  cerife.  Le 
long  de  chaque  étui  dans  le  milieu  ,  eft  une  bande  de" 
îa  même  couleur  qui  va  en  ferpentant.  Les  ailes  font  blan- 
châtres ,  faifant  l'iris  ou  la  gorge  de  pigeon.  Je  n'ai  trouvé 
qu'une  feule  fois  dans  ma  chambre  ce  joli  animal. 

2^.    CICADA  viridi  -flava  ,  elytris  punciis  tribus: 
nigris  ,  apice  fufcis. 

La  cigale  verte  à  points  noirs. 

Pour  la  grandeur  ,  elle  eft  femblable  à  la  précédente  & 
à  la  fuivante.  Sa  tête  ,  fon  corcelet  ,  fon  écuffon  ôc  fes 
étuis  font  d  un  vert  jaunâtre  ;  fur  la  tête  ,  on  voit  deux  ta- 
ches noires  à  côté  l'une  de  l'autre  entre  les  yeux.  Il  y  en  a 
deux  femblables  aux  côtés  du  corcelet  vers  le  haut.  L'é- 
cuffon a  pareillement  vers  fa  partie  antérieure  deux  points 
noirs  quarrés.  Enfin  chaque  étui  a  trois  petites  taches  de 
même  couleur  pofées  en  triangle  ;  favoir  ,  deux  fur  le' 
bord  extérieur  ,  &  une  vers  le  bord  intérieur.  Le  bout  des 
étuis  eft  brun.  Le  ventre  de  l'infede  eft  noir  j  &  fes  pattes 
font  jaunes. 

A^.  B.  J'en  ai  une  variété  où  la  tête  &  le  corcelet  font 
tous  noirs  ,  &  l'écuffon  eft  jaune  vers  la  pointe.  Cet  in- 
fefte  voltige  fur  les  feuilles.  On  y  rencontre  au/ïï  fa 
larve. 


CES  Insectes;        •^2y 

J26.  CICADA  vlridis 3  elytris  maculis pliirimis  fiifcis 
ovatis, 

La  cigale  géographie. 

Cette  petite  efpéce  eft  de  la  grandeur  des  précédentes 
&  fe  trouve  de  même  fur  les  feuilles.  Sa  tête  eft  jaune  , 
avec  deux  points  noirs  l'un  à  côté  de  l'autre  fur  le  devant, 
&  un  troifiéme  plus  en  arrière  &  plus  gros  ,  qui  quel- 
quefois eft  à  moitié  divifé  en  deux.  Le  corcelet  a  quatre 
taches  pareilles",  rangées  de  front  à  fa  partie  antérieure, 
mais  celles-ci  fe  prolongent ,  &  vont  fe  perdre  dans  une 
tache  brune  affez  grande  qui  eft  à  la  partie  poftérieure 
du  corcelet.  L'écuffon  a  auflî  fur  le  devant  deux  taches 
noires.  Les  étuis  ont  fur  le  milieu  du  bord  extérieur  deux 
petits  points  noirs  placés  à  côté  l'un  de  l'autre  ,  &  de  plus 
nombre  de  taches  brunes  ovales  ,  pofées  dans  les  interval- 
les qui  font  entre  les  nervures.  Ces  taches  ont  les  bords 
plus  bruns  ,  &  le  milieu  plus  pâle.  II  y  a  quelques  endroits 
des  étuis  qui  en  font  peu  chargés.  Ces  efpéces  de  taches  & 
de  figures  reffemblent  un  peu  aux  deffeins  irréguliers 
d'une  carte  de  géographie.  Le  ventre  eft  brun ,  &  les  pattes 
font  d'un  vert  pâle.  Les  étuis  ôc  les  aîles  font  prefque 
de  moitié  plus  longs  que  le  ventre, 

27.  CICADA  alis  viridl-liUôis  ,  apiclhu-s  ni gricandbus 
deaiiratls,  lJ.nn.faua.fuec.  n,  644. 

Linn.fyjl.  nat.  eiit.  10 ,  p.  439  >  n.  41-  Cicada  ulmi. 

La  ci  gale- moucheron  verte. 

Elle  relTemble  aux  précédentes  pour  la  grandeur.  Sa 
tête  ,  fon  corcelet  &  fes  étuis  font  d'un  vert  pâle  un 
peu  jaunâtre.  Le  bout  des  étuis  eft  un  peu  brun  ,  &  à  un 
certain  jour  paroît  doré.  Les  pattes  ôc  les  étuis  font  jaunâ- 
tres. On  trouve  fouvent  cette  efpéce  voltigeant  fur  les 
feuilles  des  arbres, 

Hhhij 


428  Histoire     abrÉgÏe 

28.  ClC  kT) h  /lava ,  alis  albls  apicihus  memhranacels» 
Linn-  faïui.  Jucc,  n.  6'4.5'. 

Linn.fyft.  nat.  edit.  10  ,  p.  439  ,  ».  4^-  Cicada  toGe. 
Frifih.  germ.  11  ,  p-  13  ,  r.  io.  Pulex  foliorum. 
Reaum.inf.  j  ,  t.  20,/.  10,  11,  13  ,  14.  Procigale. 

I.a  cigale  des  charjnilles. 
Longueur  1  §  ligne.     Largeur  ^  lignei 

Cette  efpéce ,  la  plus  petite  de  toutes  nos  cîgaîes ,  eu 
fort  femblable  aux  trois  ou  quatre  précédentes.  Elle  eft 
toute  jaune  ,  quelquefois  un  peu  verdâtre  ,  d'autres  fois 
prefque  blanche  ,  mais  toujours  d'une  feule  couleur  fans 
aucune  tache.  Sa  forme  eft  allongée  &  prefque  cylin- 
drique 5  parce  que  fes  étuis  qui  font  croifés  enveloppent  le 
corps.  On  la  trouve  prefque  par-tout  ,  fur-tout  fur  les 
charmilles  qu'on  ne  peut  toucher  ,  fans  voir  une  quantité 
de  ces  petites  cigales  fauter  ou  voltiger.  Elle  dépofe  fes 
œufs  fur  les  rofiers  j  où  on  la  trouve  aulli  alTez  fréquem- 
iiient. 

Rem  A  R^u  E.Nous  n'avons  point  parlé  ,  parmi  les 
cigales  que  nous  avons  décrites  ,  de  la  grande  cigale  fi 
commune  en  Provence  ,  en  Languedoc  ,  ôc  dans  le  midi 
de  la  France  ,  parce  que  nous  ne  l'avoiîs  jamais  trouvée 
autour  de  Paris.  Quelques  perfonnes  afi'urent  cependant 
qu'on  l'y  a  rencontrée.  Dans  ce  cas  j  on  pourroit  la  rappor- 
ter à  ce  genre.  Elle  en  diffère  cependant  par  deux  en- 
droits :  le  premier  ,  c'ert  que  fes  antennes  font  compofées 
de  cinq  articles ,  qui  vont  en  diminuant  proportionnément, 
au  lieu  que  les  antennes  de  nos  petites  cigales  ne  font 
compofées  que  de  deux  ,  le  premier  gros  ôc  fort  court, 
femblable  à  un  bouton  ,  &  le  fécond  mince  ,  repréfentant 
un  poil  qui  fortiroit  de  ce  bouton.  La  féconde  différence  j 
c'eii  que  les  grandes  cigales  ont  fur  le  derrière  de  la 
tête  les  trois  petits  yeux  liffes  qui  fe  trouvent  dans  les 
infeftes  à  quatre  ailes  ôc  à  deux  ailes  ,  tandis  qu'on  n'en 
trouve  que  deux  dans  nos  petites  cigales.  Si  ces  différen- 


DÉS    Insectes.  429 

'èes  parol/Tent  aïïez  confidérables  pour  fépatrer  ces  infec- 
tes &  en  former  deux  genres  ,  on  pourra  conferver  aux 
grandes  cigales  le  nom  de  cicada ,  &  appeller  les  petites 
tetïgonia  ,  nom  que  leur  ont  donné  quelques  auteurs  ,  & 
en  fran<^ois  procigales  ,  comme  les  a  appellées  M.  de 
Reaumur  :  pour  lors  on  aura  ces  deux  genres  avec  les 
caradteres  fuivans. 

CICADA.  '^tetïgonia. 

■LA   CIGALE.     •  LA     FROCIGALE. 

Antenntz  capité  breviores  Antennœ  capite  breviores , 
Jetacea  y  artlculis  quinque.       articulls  duobus  globofb  êC 

fetaceo. 

Ocelli  très.  Ocelli  duo. 

Roftnim  inflexum.  •       Rofirum  injîexum. 

Alx  quatuor  latérales,  Alx quatuor,  inferiores  cruciatx, 

Articuli  tarforum  très.  Articuli  tarforum  très. 

Les  deux  efpéces  les  plus  communes  en  France  du 
genre  des  cigales  ,  feront  les  deux  fuivantes,  qu'on  trouve 
fouvent  en  Provence. 

il .  cicada  fiijca  j  thoracis  SC  fcutelll  margine  flavo  j 
alis  nervojls, 

La  cigale  à  bordure  jaune. 

2.  C I C  A  D  k-fufca ,  thoracefcutelloque flavo  variegatis  } 
alis  nerx'ofb  -punclatis. 

La  cigale  panachée. 

Quant  aux  procigales  j  il  y  en  a  beaucoup  d'étrangères 
qui  ont  des  formes  tout-à-fait  fingulieres.  Parmi  celles  de 
notre  pays  ,  nous  n'avons  que  le  grand  diable  ,  le  petit ,  ôc 
le  demi-diable  >  dont  la  figure  foit  extraordinaire  ;  mais  les 
pays  étrangers  fourniffent  la  mouche  porte  -  lanterne  ,  le 
lucifer  de  la  Chine  ^  ôc  nombre  d'autres.  En  général ,  ce 


4?o  Histoire     abrégée 

genre  eft  un  de  ceux  dont  les  efpéces  ont  les  formes  les 

plus  bizarres  ôc  les  plus  finguliercs. 

C  I  M  E  X. 

LA     PUNAISE. 

yirticuii  tarforum  très.  Trois  articles  aux  tarfes.  '^ 

Antennce  capite  longiores        Antennes    plus    longues 

articulis  quatuor  vel  quin-    que  la  tête  ,  compofées  de 

que.  quatre  ou  cinq  articles. 

Rojlrum  i/iflexum*  Trompe  courbée  en  def- 

fous. 
Ala  quatuor  ,  Jup^riores       Quatre  aîles  ,  celles  de 
femi-elytra.  deffus    partie    écailleufes  y 

partie  membraneufes. 

Familia  i  ^  Antennarum  arti-  Famille  i  «.  Quatre  articles  aux 

tuUs  quatuor.  antennes. 

2",  Antmnamm  ard'        2.°.  Cinq  articles  aux 

culis  quinque.  antennes. 

Le  feul  nom  de  punaife  prévient  contre  les  infedes  qui 
le  portent.  On  ne  regarde  qu'avec  une  certaine  répugnan- 
ce ces  petits  animaux  ,  &  on  ne  peut  concevoir  comment 
un  Naturalifte  peut  s'en  occuper.  La  raifon  de  cette  répu- 
gnance vient  principalement  de  la  mauvaife  odeur  que 
répandent  ces  infeftes  ;  on  n'eft  frappé  que  des  efpéces 
qui  font  les  plus  incommodes  par  leur  puanteur  ;  la  pu- 
naife des  lits  ,  quelques  punaifes  des  bois  nous  indifpo- 
fent  contre  le  genre  nombreux  des  punaifes  ,  dont  le  plus 
grand  nombre  ne  pue  point ,  &  dont  plufieurs  méritent 
iiotre  attention  par  leurs  fingularités.  Eflayons  donc  de 
•réconcilier  les  letleurs  avec  ces  infectes ,  après  que  nous 
aurons  détaillé  le  caraftere  de  ce  genre. 

Ce  carattere  des  punaifes  fe  tire  ;  i°.  du  nombre  des 
pièces  des  tarfes  qui  eft  le  même  que  dans  les  cigales.  Ces 
.deux  genres  font  les  feuls  de  toute  cette  fedion  ,  qui 


DES    Insectes;  4,5  f 

ayent  tiols  places  à  cette  partie  du  pied  ;  2*.  de  la  forme 
des  antennes  des  punaifes ,  par  laquelle  on  les  diftingue 
aifément  des  cigales  ,  &  de  la  plupart  des  autres  genres 
qui  en  approchent.  Ces  antennes  font  ordinairement  allez 
minces ,  beaucoup  plus  longues  que  la  tête  ,  &  compofées 
ou  de  quatre  ou  de  cinq  pièces  ,  qui  fouvent  forment 
entr'elles  des  coudes  &  des  angles.  Cette  différence,  par 
rapport  au  nombre  de  pièces  qui  compofent  les  antennes  , 
nous  a  fourni  un  caradere  bien  naturel  ,  pour  divifer  ce 
genre  déjà  très-nombreux  en  deux  familles  ,  dont  l'une 
renferme  les  punaifes  dont  les  antennes  font  compofées  de 
quatre  pièces  ,  tandis  que  celles  qui  ont  cinq  pièces  aux 
antennes  ,  font  renfermées  dans  la  féconde  famille  ;  3°.  le 
troifiéme  cara£tere  des  punaifes  confifte  dans  leur  trompe 
qui  eft  recourbée  en  deffous  ,  comme  celle  de  beaucoup 
d'infeâes  de  cette  fe£lion  ;  4".  enfin  la  forme  de  leurs  ailes 
nous  a  fourni  le  dernier  caratlere.  Ces  aîles  font  au  nom- 
bre de  quatre.  Les  inférieures  font  ordinairement  membra-' 
neufes  &  peu  colorées  ;  mais  celles  de  deffus  dans  la' 
plupart  font  compofées  de  deux  parties  différentes.  La 
partie  fupérieure  eft  dure  ,  colorée,  femblable  aux  étuis 
des  infedes  coléoptères  ,  tandis  que  le  bas  de  l'aile  eft 
membraneux  &  peu  coloré.  Dans  quelques  efpéces  néan- 
moins ,  comme  dans  la.  punaije '  mouc/ie  ,  on  n'apperçoit 
pas  cette  dernière  différence  aufîi  bien  marquée.  Quelques- 
autres  ,  comme  la  punaife  des  lits  n'ont  point  d'ailes  : 
mais  ces  différences  ne  nous  empêchent  pas  de  réunir  ces 
efpéces  à  ce  genre.  Le  principal  caradere  confifte  dans  la 
réunion  des  trois  premiers  ;  favoir  ,  les  pièces  des  tarfes  au 
nombre  de  trois  ;  la  forme  des  antennes  ;  &  celle  de  la 
trompe.  Ce  font  ces  caraderes  que  l'on  trouve  conftam- 
ment  dans  toutes  les  punaifes.  Le  dernier  qui  confifte 
dans  les  aîles  &  dans  leur  conformation  ,  n'eft  pas  auftî 
conftant ,  &  peut  être  regardé  comme  furabondant. 

Les  larves  des  punaifes  font  comme  celles  des  autres 
infedes  de  cette  fedion ,  c'eft-à-dire  ;  que  ces  larves  ne 


4^2  Histoire     abrégée 

différent  de  l'infede  parfait ,  que  par  le  défaut  d'aîles.  Oii 
voit  tous  les  jours  les  plantes  couvertes  de  ces  petites 
punaifes  naiflantes  ôc  fans  aîles  ,  qui   d'ailleurs  ont  la 
forme  ,  les  couleurs  &  même  tous  les  caraderes  des  punai- 
fes parfaites.  Ces  petites^'larves  courent  fur  les  plantes  ,  y 
croilTent  &  paflent  à  l'état  de  nymphes  fans  paroître  chan- 
ger beaucoup.  On  voit  feulement  le  commencement  de 
leurs  aîles  parokre.  Enfin  un  dernier  changement  déve- 
loppe ces  ailes  ,  &  i'infefte  devient  animal  parfait  :  du  refte 
la  larve  ôc  la  nymphe  courent  &  fe  nourriffent  ,  comme 
la  punaife  parvenue  à  fon  dernier  état  de  perfection  ;  feu- 
lement dans  ces  deux  premiers  tems  de  leur  vie  ,  elles  ne 
peuvent  s'accoupler  ôc  travailler  à  la  propagation  de  leur 
efpéce  :  mais  lorfqu'elles  font  devenues  punaifes  parfaites, 
elles  s'accouplent  ôc  pondent.  Cet  accouplement  du  mâle 
ôc  de  la  femelle  fe  fait  de  deux  manières  différentes  :  tan-« 
tôt  le  mâle  eft  monté  fur   fa  femelle  ,   ôc  d'autres  fois 
ils  font  pofés  fur  le  même  plan  ,  ayant  leurs  têtes  oppofées  , 
ôc  ne  fe  touchant  que  par  leurs  parties  poftérieures  qui 
font  accouplées  enfemble.  Les  femelles  ainfi  fécondées  , 
pondent  une  très  grande  quantité  d  œufs  ,  que  l'on  trouve 
fouvent  fur  les  plantes  pofés  les  uns  à  côté  des  autres  ,  ôc 
dont  plufieurs  ,  vus  à  la  loupe  ,  offrent  des  variétés  de 
figure  fingulieres.  Les  uns  font  couronnés  en  haut  pat 
un  rang  de  petits  poils*,  d'autres  ont  une  bordure  en 
cercle  ',  prefque  tous  ont  une  partie  qui  forme  une  efpéce 
de  calotte  ,  ôc  que  la  petite  punaife  naiffante  fait  fautec 
pour  fortir  de  l'œuf;  c'eft  une  efpéce  de  couvercle  qui 
femble  légèrement  fondé  au  refte  de  l'œuf.  A  peine  ces 
petites  punaifes  font -elles  nées  ,  que  toutes  ces  larves 
fe  répandent  fur  la  plante  dont  elles  doivent  fe  nourrir ,  ÔC 
en  tirent  le  fuc  qui  leur  convient ,  par  le  fecours  de  la 
trompe  aiguë  dont  leur  bouche  eft  armée.  Toutes  cepen- 
dant ne  font  pas  auQî  paifibles.  Plufieurs  efpéces  font  car- 
fiaffieres  ôc  voraces  ;  elles  fe  nourriffent  du  fang  ôc  des 
fucs  d'autres  animaux.  Nous  ne  connoiffons  que  trop  l'hu- 

meui; 


DES     Insectes.  4jj 

ineur  fanguînaire  de  la  punaife  commune  ,  dont  la  piqûre 
nous  importune  ,  ainfi  que  fa  mauvaife  odeur.  Plulieurs 
punaifes  des  bois  ne  font  pas  moins  avides  de  fang.  Elles 
tuent  &  fuccent  avec  leur  trompe  des  chenilles,  des  mou- 
ches ôc  d'autres  infectes.  J'ai  même  vu  des'punaifes  qui 
étoient  parvenues  à  percer  avec  leur  trompe  les  étuis 
durs  &  écailleux  de  quelques  infedes  coléoptères ,  qu'elles 
avoient  fait  périr  ôc  qu'elles  fuccoient.  On  n'en  fera  pas 
étonné  ,  fi  on  confidere  la  dureté  de  cette  trompe  &  la 
fineffe  de  fon  extrémité ,  que  ces  punaifes  font  quelquefois 
reffentir  aux  Naturaliftes  qui  ne  les  prennent  pas  avec  affez 
de  précaution. 

Les  efpéces  que  renferme  ce  genre  ,  font  très-nombreu- 
fes  :  nous  ne  nous  arrêterons  ici  qu'aux  plus  fingulieres.  La 
punaife  des  lits  diffère  de  la  plupart  des  autres, par  le  man-^ 
que  d  ailes.  Quelques  perfonnes  ont  prétendu  que  cette 
punaife  devenoit  ailée  ,  ôc  qu'il  n'y  avoit  que  les  larves 
qui  n'eulfent  point  d'aîles.  Ce  fait  demanderoit  une  exafte 
obfervation  pour  être  confirmé.  D'ailleurs  fi  ces  punaifes 
n'étoient  que  des  larves  ,  avant  que  de  devenir  mfeâes 
parfaits  ,  elles  pafferoient  par  l'état  de  nymphes  ,  ôc  nous 
trouverions  fouvent  quelques  -  unes  de  ces  nymphes  qui 
auroient  des  commencemens  d'ailes  ôc  d'étuis  ,  fans  ce- 
pendant pouvoir  encore  voler  ;  c'eft   ce   que  perfonne 
n'a  obfervé  :  peut-être  aulli  fe  pourroit  il  faire  qu'elles 
ne  devinflent  que  rarement  ailées  ,  à  peu  près  comme 
la  punaife  rouge  des  jardins  ,  qu'on  trouve  fouvent  fans  ai- 
les &  feulement  avec  des  efpéces  de  demi-étuis  ,  ou  des 
étuis  qui  manquent  abfolument  de  la  partie  inférieure 
membraneufe  ,  ôc  qui  cependant  font  parfaites  ôc  s'accou- 
plent fous  cette  forme  ,  qui  eft  celle  qu'elles  offrent  le  plus 
ordinairement.    D'autres   punaifes   préfente nt  une   autre 
fmgularité.  Elles  ont  des  aîles  Ôc  des  étuis  mois  ôc  mem- 
braneux qui  pourroient  bien  leur  être  inutiles.  Les  uns 
ôc  les  autres  font  recouverts  par  l'écuffon  qui  couvre  tout  le 
deffus  du  ventre  de  i'infede  ;  Ôc  qui  paroit  devoir  empê-. 
Tome  L  1  ii 


454  Histoire    abrégée 

cher  les  aîles  d'agir  ôc  de  fe  de'ployer.  On  Voit  cette 
conformation  dans  h^punaife  cuiraffe ,  &  dans  \z  pimaife 
tortue.  Dans  d'autres  ,  cet  écuflbn  qui  tient  lieu  d'étui ,  eft 
un  peu  plus  étroit  ;  il  s'étend  bien  jufqu'à  l'extrémité  du 
ventre  ,  mais  des  deux  côtés  il  laifie  appercevoir  une  por- 
tion des  aîles  ôc  des  étuis  ,  comme  on  le  voit  dans  les 
punaij es  porte- chappes  &  dans  \z.Jiamoife,  Au  contraire  , 
les  punaifes  mouches  ont  leurs  étuis  prefqu'auiîi  délicats 
&  tranfparens  que  leurs  aîles  ;  aufli  volent -elles  avec 
agilité.  Ces  dernières  piquent  aufiî  très-fort.  Nous  avons 
une  efpéce  de  punaife  qui  faute  légèrement  :  c'eft  la  feule 
de  ce  pays  qui  m'ait  paru  avoir  cette  propriété.  Je  l'ai 
appellée  par  cette  raifon  la  punaife  fauieufe.  Quelques- 
autres  ont  des  formes  fingulieres.  Une  des  plus  remar- 
quables ,  eft  la  punaife  leviathan ,  dont  la  tête  eft  armée 
de  pointes  ôc  le  corcclet  garni  d'efpéces  d'aîlerons.  On 
verra  auffi  dans  le  détail  des  efpéces  ,  la  punaife  à  bec , 
la  punaife  a  pattes  de  crabe  ,  Xz  punaife  à  fraife  antique  ,  la 
punaife  cuUciforme  ,  ÔC  plufieurs  autres  qu'il  feroit  trop 
long  de  décrire  ici.  Nous  finirons  par  faire  remarquer  que 
ce  genre  fournit  quelques  infeâes  d'eau.  La  punaife 
ïiayade  ôc  la  punaije  aiguille ,  font  l'une  ôc  l'autre  aqua- 
tiques ,  fans  cependant  vivre  dans  l'eau  ,  mais  fur  fa 
furface.  Ces  infedes  courent  légèrement  fur  les  eaux  dor- 
mantes ,  comme  fur  un  corps  folide  ,  fans  s'enfoncer 
dans  l'eau  ,  ôc  fouvent  on  les  voit  accouplées  fur  cette 
même  fuperficie. 

Première    Famille. 

1.  CIMEX  apterus.  Linn.faun.fuec.  n,  6^6, 

Â'huffet.  inf  th.p,  i6?,  F.  rupcriorcj.  Cimex  domeflicus, 

Matth.  diof.  p   157  ,  t.  157.  CJmices. 

Merret.  pin.  p.  toi.  Cimex  ledularius. 

Bonan.  micro,  t.  6f . 

Rcij.  iitf.p.  7.  Cimex. 

Charlet.  exerc.  p.  49.  Cimex. 

Aidrov.  inf.  p.  jii.  Cimex. 

Jonjî,  inf.  p,  8?.  Cimex, 


DES  Insectes,         ^jj 

'Lapiinaife  des  lits. 

Nous  ne  nous  arrêterons  pas  à  décrire  cette  punaife  , 
qui  n'efl.  que  trop  commune  dans  les  maifons  &  que  l'on 
connoît  fuffifamment.  On  peut  cependant  regarder  cette 
efpéce  comme  fort  finguliere  ,  puifque  c'eft  la  feule  de 
tout  ce  genre  ,  qui  n'ait  ni  ailes  ni  étuis.  Quelques  perfon- 
nes  ont  foupçonné  que  peut-être  elle  pouvoit  dans  certains 
tems  de  Tannée  devenir  ailée  ,  &  que  celle  que  nous 
trouvions  fans  ailes  ^  étoit  encore  imparfaite.  L'analogie 
porteroit  à  le  croire  ,  mais  lobfervation  H  néceffaire  dans 
î'hiftoire  naturelle  n'a  point  encore  prouvé  ce  fait. 

2.  C  I M  E  X  hemlfphœricus  nlgro  -  aneics  ^  Jcuiello  totiim 
abdomen,  tegente ,  amplljjimo. 

L,a  punaife  cuirajje. 

Longueur  i  §  ligne.    Largeur  i  f  lignes 

Cette  finguliere  punaife  eft  hémifphérîque  j  elle  paroît 
ïnême  un  peu  plus  large  que  longue  ,  fur-tout  vers  le  ven- 
tre. Sa  couleur  eft  par-tout  d'un  noir  bronzé.  Ce  qui  la 
caradérife  ,  c'eft  fon  éculTon  qui  eft  fi  grand  ,  qu'il  couvre 
tout  le  corps  ,  faifant  en  même  tems  l'office  des  étuis. 
Ceux-ci  font  cachés  deffous  l'écufTon  &  font  tout-à-fait 
membraneux  ôc  veinés.  Plus  en  deffous  encore  font  les 
ailes  blanches  &  courtes.  Ses  antennes  ont  réellement- 
cinq  pièces  ,  ainfi  cette  efpéce  devroit  être  mife  dans 
la  féconde  famille  ,  mais  le  fécond  article  eft  fi  court  &  i\ 
petit ,  qu'il  eft  prefqu'impofiible  de  l'appercevoir  ,  &  que 
fouvent  on  n'en  compte  que  quatre.  C'eft  à  Fontainebleau, 
fur  la  vece  {vicia  multiflora)  ^o^ç.  s'eft  trouvé  ce  finguliec 
infeâ:c. 

5.  C  I  M  E  X  fufcus  ,  fcutdlo  totum  abdomen  ugente  \ 
amplijjimo. 

La  punaife  tortue  brune. 
Uangueur  3  Ugnes,    Largeur  2  ^  l'tgneSê 


45 1^  Histoire     abr^G]^? 

Elle  reffemble  beaucoup  à  la  précédente  j  dont  elle 
diffère  d'aboi'd  par  fa  couleur  qui  efî  toute  brune  &  livide , 
fecondement  par  fa  forme  qui  efl'  ovale  .  plus  allongée 
&  moins  large  gue  celle  de  h.  punaif'e  cuirajfe  :  du  refte 
fon  écuffon  couvre  de  même  tout  le  ventre  ,  &  fi  on 
tire  les  étuis  qui  font  deffous  ,  on  voit  qu'ils  font  membra- 
neux comm?  les  ailes.  Cet  infetl:e  a  été  trouvé  dans  le 
parc  de  S.  Maur. 

■4.  C  I  M  E  X  oblongus  niger  >  rojlro  arcuato  >  antennis 
apicecapillaceis tèlytris membranaceis. Planch. p ,  fig,  5. 

"Linn.  faun.  fuec.  n.  (^47.  Cimex  roftio  arcuato  ,  antennis  apice  capillaceis  ,' 

corpore  oblongo  nigro. 
lÀnn.  fyjl.  nat  edit.  lo,  p.  446  ,  n.  48.  Cimex  perfonatus. 
Frifch.  germ.  10 , p.  îî  ,  f.  lo.  Cimex  ftercorarius  major  oblongusj- 
Ha'j.  inf.p.  56,  n.  3.  Mufca  cimiciforrois  terti.i  graviter  olens. 
Lift.  loq.  p.  597  ,  n,  38.  Cimex  maximus  pullus  feu  atratus  ,  alis  nudis  ex  totQ 

membranaceis. 

JLa  piiitàije  mouche, 

Longueur  7  ,  8  lignes.     Largeur  1  lignes^ 

La  tête  de  cette  efpéce  eft  petite  ,  occupée  pour  la  plus- 
grande  partie  par  deux  yeux  gros  &  ronds.  Sur  le  devant ,  fe 
voit  une  trompe  grofTe  ,  courbée  en  arc  &  réfléchie  en 
deffous  avec  laquelle  cet  animal  pique  très  -  fort.  Devant 
les  yeux  font  les  antennes  compofées  de  quatre  articles, 
tous  les  quatre  aflez  longs.  Le  premier  efl;  le  plus  gros  ;  le 
fécond  eft  plus  mince  ,  &  les  deux  derniers  font  comme 
des  filets  très  -  déliés  ,  dont  on  a  même  peine  à  reconnoître 
l'articulation.  Sur  le  derrière  de  la  tête  ,  un  peu  après 
les  gros  yeux  réticulés  ,  font  deux  yeux  lifi^es  très'  appa- 
rens.  Il  y  a  très-peu  d'efpéces  de  ce  genre  où  ces  petits 
yeux  liffes  fe  trouvent.  Le  corcelet  inégal  6c  prefque 
triangulaire ,  a  fur  le  devant  deux  gros  tubercules ,  &  va  en 
s'élargiffant  poftérieurement.  Les  étuis  tout-à-fait  mem-- 
braneux  font  fort  croifés  l'un  fur  l'autre  &  recouvrent 
les  ailes.  Le  ventre  déborde  un  peu  fur  les  côtés  comme 
dans  la  plupart  des  punaifes.  Les  pattes  font  longues  ôc 


DES    Insectes;  457 

Tes  pi?emlefes  font  plus  courtes  que  les  autres.  Tout  l'in- 
fede  eft  lifle  &  noir  par-tout  ;  il  vole  très-bien  ôc  on  le 
trouve  fouvent  dans  les  maifons.  Il  a  de  l'odeur  &  pique 
vivement.  Lorfqu'on  le  tient  dans  les  doigts  ,  il  tait  un 
bruit  qui  reflemble  à  une  efpéce  de  cri  ;  ce  bruit  s'exé- 
cute par  le  frottement  de  fon  corcelet  fur  fon  corps. 

C'eft  auffi  dans  les  maifons,  que  Pon  rencontre  la  larve 
qui  produit  cet  infe£te.  On  ne  fait  d'abord  ce  que  c'eft. 
Couverte  de  pouffiere  ôc  d'ordures  ,  elle  reffemble  à  une 
araignée  mal -propre  ,  ou  à  une  petite  motte  de  terre 
qui  marcheroit.  Cependant  fes  antennes  ôc  fa  trompe  , 
femblables  à  celles  de  l'infetle  parfait ,  aident  à  la  recon-- 
noître.  Si  enfuite  on  la  touche  avec  une  plume  ,  la  pouf- 
fiere  ôc  les  ordures  tombent  aifément  ,  ôc  on  reconnoît 
toute  la  forme  ôc  les  parties  de  notre  punaife,  aux  ailes 
ôc  aux  étuis  près.  Les  pattes  font  auOi  un  peu  plus  greffes 
que  dans  l'infetle  parfait.  Cet  animal  eft  vorace  ,  il  mange 
les  autres  infedes  qu'il  rencontre  ,  ôc  même  les  punaifes 
des  lits. 

y.  C  I  M  E  X  oblongus  niger  ,  rojlro  arcuato  ,  elytris- 
membranaceis  ,  pedibus  abdomineque  riibro  nigr-oque 
variegans. 

Linn.  fyjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  447  ,  n.  49.  Q'mex  roftro  arcuato  ,  antennis  apice 
capillaribus  ,  coipore  oblongo  ,  fubtus  fanguineo  maculato. 

J^a  punaife- mouche  à  pattes  rouges. 

Longueur  5  |  lignes.     Largeur  i  5  ligne. 

i  II  n'y  a  de  différence  entre  cette  efpéce  ôc  la  précédente; 
que  dans  la  couleur  ôc  les  antennes.  Ces  antennes  ont  les 
deux  derniers  articles  moins  fins  ôc  moins  déliés.  Quant  à 
la  couleur ,  cette  efpéce  eft  noire  comme  la  précédente  , 
mais  fon  ventre  eft  varié  de  rouge  ôc  de  noir ,  fur-tout  aux 
côtés  qui  débordent  les  étuis.  Il  en  eft  de  même  des  pattes 
où  le  rouge  ôc  le  noir  font  diftribués  alternativement  par 
anneaux  ,  fur-tout  fur  les  cuiffes  ,  car  les  jambes  font  tou- 
tes rouges ,  à  l'exception  de  leurs  extrémités  :  les  pieds  ou- 


4j8  Histoire   abrogée 

tarfes  font  noirs.  Cette  efpéce  fe  trouve  dans  les  bois. 
Elle  eft  belle  &  aiïez  rare  ;  elle  vole  très -bien  &  pique^. 
très -fort ,  d'autant  que  fa  trompe  pointue  eft  encore  plus 
forte  ôc  un  peu  plus  longue  que  dans  l'efpéce  précédente. 

6.  C  I  M  E  X  longus  ,  fufcus  j  rojlro  arcuato  y  thorace 
Jiibtus  antice  bidcntato, 

La  punaifk  porte -épine. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  eft  allongée  j  étroite  ,  brune  6c  de  cou- 
leur obfcure.  Sa  trompe  eft  recourbée  comme  celle  des 
deux  efpéces  précédentes  :  mais  il  y  a  bien  des  fingularités 
dans  cette  efpéce  qui  la  font  facilement  reconnoître  ;  i°. 
le  corcelet  en  deffous  a  deux  pointes  aiguës  dreflées  en 
devant ,  une  de  chaque  côté  ;  2°.  le  deffous  de  la  tête 
a  des  appendices  ramifiées  ôc  branchues  fort  fingulieres. 
On  trouve  cette  punaife  fur  les  plantes  ;  mais  elle  eft 
ïare. 

7.  C  I  M  E  X  ohlongiis ,  fufco  -  niger  ,  pedihus  pallldis  % 
elytrls  pdlucidis  apicefufcom 

La  punaife  brune  à  étuis  tranfparens. 

Longueur  2  lignes.    Largeur  5  ligne,  ■ 

Sa  tête  eft  noire ,  ronde  ,  avec  deux  gros  yeux  rougeâ- 
tres.  Le  corcelet  a  deux  boffes  fur  le  devant,  &  eft  relevé 
en  arrière  ,  comme  celui  de  la  punaife- mouche.  Ses  étuis 
font  tranfparens ,  prefque  membraneux ,  avec  une  petite 
tache  noire  au  bout  de  la  partie  ,  qui  doit  être  écailleufe. 
Le  deffous  de  l'infeâe  eft  noir ,  ainfi  que  fes  antennes  :  fes 
pattes  font  jaunâtres. 

S,  CI  M  EX  ohlongus,  luteo  nigroque  marmoratus  j  ocuHs 
çrajfijjimis, 

La  punaife  marbrée  aux  gros  yeux» 
f^ongueur  i  J  lis;ne.    Largeur  J  tigne^ 


DES    Insectes,  4jp 

Les  yeux  de  cette  petite  efpéce  font  fingulîers  ;  ils  font 
fï  gros  ,  qu'ils  rendent  fa  tête  beaucoup  plus  large  que  fou 
corcelet,  ôc  comme  anguleufe.  Ses  antennes  font  fi  fines  , 
qu'à  peine  les  voit-on,  quoiqu'elles  ayentprès  d'une  ligne 
de  long.  Le  corcelet,  la  tête  &  les  étuis,  ibnt  marbrés  de 
jaune  ôcde  brun  noir;  mais  le  brun  domine  beaucoup  fur 
le  corcelet ,  au  lieu  que  les  étuis  font  plus  clairs.  Ce  cor- 
celet eft  fort  rétréci  en  devant ,  &  dilaté  en  arrière ,  pref- 
que  comme  celui  de  \\piinaife  -  mouche.  Les  pattes  font 
pâles,  tachetées  d'un  peu  de  brun.  Pour  la  figure ,  cette  pu- 
naife  repréfente  un  ovoïde  pointu  par  un  bout,  qui  efl 
Textrémité  poftérieure  ,  tandis  que  l'autre  pointe  feroit 
enfoncée  dans  une  bande  tranfverfe  ,  que  forme  la  tête. 

51.  C  I  M  E  X  planus  ,  fufcus ,  thorace  elytr'ifque  alads  , 
capite  andce  cornuto ,  antennis  brevibus  crajjîs, 

La  punaife  kviatan. 

Longueur  z  lignes.    Largeur  t  ligne. 

C'eft  dommage  que  cet  infe£le  foit  fi  petit  ;  car  il  eft 
un  des  plus  finguliers  de  ce  j)ays-ci.  Ses  antennes  noires 
font  compofées  de  quatre  gros  articles  courts.  Sa  tête  ,  qui 
eft  brune  ,  large  ôc  quarrcc  ,  a  fur  les  côtés  ,  des  yeux  fail- 
lans  qui  femblent  en  fortir  ;  en  devant,  elle  a  une  trompe 
grofi'e  &  afiTez  courte  placée  entre  les  deux  antennes ,  ôc 
fur  les  deux  côtés,  des  pointes  aiguës.  Le  corcelet  brun 
ôc  applati ,  a  fur  les  côtés  ,  des  angles  redrefles  ôc  obtus , 
qui  forment  des  ailerons,  prefque  comme  dans  Tefpéce 
de  cigale  ,  que  nous  avons  appellée  le  grand  diable.  Ce 
corcelet  a  outre  cela  cinq  canelures  profondes  dans  fa 
longueur.  Les  étuis  nébuleux  ôc  parfemés  de  taches  bru- 
nes ,  fur  un  fond  moins  obfcur  ,  ont  fur  le  côté  ,  vers  le 
haut,  une  appendice  en  forme  d'aile,  qui  déborde  le  corps. 
Les  pattes  font  d'un  brun  plus  clair^  que  le  refte  de  l'animal. 

10.  C  I  M  E  X  oblongus  niger  ,  thoTace  elytrijque  rubris  y 
elyjrorum  extremo  macula  triangularl  nigra. 


440  Histoire     ABRécÉE 

La  punalje  rouge  à  taches  triangulaires. 

Longueur  3  |  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Cette  efpéce  a  le  deflbus  du  corps  ,  la  tête ,  récuffon  i 
les  antennes  &  les  pattes  noires ,  à  l'exception  des  jambes, 
dont  le  milieu  tire  fur  le  brun,  &  cft  moins  noir.  Lecorce- 
let  eft  rouge ,  avec  une  bande  noire  tranfverfe  &  comme 
feftonnée  fur  le  devant.  Les  étuis ,  qui  font  auffi  rouges  , 
ont  un  peu  avant  leur  extrémité,  une  efpéce  d'étrangle- 
ment ,  où  l'on  voit  une  tache  noire  triangulaire  ,  dont  une 
des  pointes  regarde  la  tête.  Les  ailes  font  noires,  fans  au- 
cune tache.  J'ai  trouvé  cette  efpéce  fréquemment  furie 
charJon-roland. 

,1 1 .  C  I  M  E  X  ohlongus  ,  ruhro  nigroque  variegatus , 
eiytris  macula  rotunda ,  punctuloque  nigris.  Planch.  p  j 

Linn.J}'Jl.  nat.  eiHt.p.  447»  n.  ï?.  Cimex  oblongus  rubro  nigroque  variusj 

elytris  rubris  pundis  duûbus  nigris. 
Jbid.  Cimex  apterus, 
Raj.  inf.  jj.  55,  h.  3. 

La  punaije  rouge  des  jardins. 
Longueur  3  \  lignes.     Largeur  i  -j  ligne. 

On  trouve  cette  punaife  en  quantité  &  par  tas  dans  les' 
jardins,  aux  pieds  des  arbres.  Ce  qu'il  y  a  de  fingulier\ 
c'eft  que  parmi  ce  grand  nombre  ,  il  eft  rare  d'en  trouver 
qui  ayent  des  ailes.  Cette  partie  manque  à  prefque  toutes, 
ainfi  que  la  portion  membraneufe  des  étuis  ;  elles  ont  feu- 
lement la  partie  écailieufe.  Malgré  cette  défe£luolité  , 
elles  font  parfaites  pour  la  forme  &  la  grandeur,  puif- 
qu'elles  s'accouplent.  C'eft  ce  qui  m'a  fait  croire  pendant 
longtems,  que  cette  efpéce  manquoit  toujours  d'ailes, 
jufqu'à  ce  que  j'en  aye  trouvé  quelques-unes  ailées.  Il 
paroît  donc  que  c'eft  une  variété,  mais  des  plus  fingulie- 
res.  La  tête  de  cet  infe£te  eft  noire  ,  ainfi  que  les  anten- 
nes ,  les  pattes  &  l'écuffon.  Le  corceiet  eft  rouge  dans 
tout  fon  contour ,  ôc  noir  au  milieu  ,  par  le  moyen  d'une 

grande 


h  ES  Insectes.  44îi 

grande  tache  de  cette  couleur,  qui,  dans  fa  partie  infé- 
rieure, eft  à  moitié  divifée  en  deux,  par  un  trait  rouge. 
Les  étuis  font  rouges ,  avec  une  tache  noire  ,  grande  & 
très- ronde  dans  leur  milieu ,  ôc  un  point  noir  vers  le  haut: 
Les  ailes,  quand  elles  fe  rencontrent,  font  noires.  Le 
deflbus  de  l'infede  eft  noir,  bordé  de  rouge,  outre  un  peu 
de  rouge  qui  fe  trouve  à  l'origine  des  pattes  &  à  l'anuSg 
Cette  punaife  ne  fent  point  mauvais. 

12.   C  I  M  E  X  ohlongiis ,  rubro  nigroqus  variegatriM } 
Jcutdll  nigri  aplce  rubro. 

Linn.fmn.  fuec.  n.  66^.  Cimex  oblongus,  rubro  nigroque  variegatus»  alis 

fufcis  immaculatis. 
Linn.fyjl.  nat,  edit,  lo  ,  p:  447  ,  n,  y  5.  Cimex  hyorciami. 
Bauk.  hellon  p.  iiz,f,  4.  Scarabxus  parvus. 

Petiy.  ga-^oph.  t.  61,  f.  z.  Cimex  hyofcyamoides  ruber,maculls  nigrisi 
lÀfi.  tab.  mut.  1. 1 ,  /.  z  i . 
Lijî.  loq.  p.  J97  ,  n.  33.  Cimex  miniatus  nigris  niaculis  notatus  liyofclamo 

fere  gaudens. 
Raj.  inf.  p.  jf.  Cimex  Sylveftris  minor,  corpore  oblongo  angufto  ,  colore 

defuper  rubro  nigris  maculis  pido. 

La  punaife  rouge  à  croix  de  Chevalier, 

Longueur  4  lignes.     Largeur  1  y  ligne. 

Celle'-  ci  a  la  tête  rouge ,  avec  les  yeux  noirs  &  deux  ta-^ 
ches noires  derrière  les  yeux,  fur  lefquelles  font  placés  les 
petits  yeux  JifTes.  Ses  antennes  &  fes  pattes  font  noires. 
Son  corcelet  eft  rouge,  avec  une  bande  tranfverfe  noire 
fur  le  devant,  &  deux  taches  noires  affez  grandes  &  quar* 
rées  fur  le  derrière ,  une  de  chaque  côté.  L'écuflbn  anté- 
rieurement ,  eft  noir  ;  mais  fa  pointe  poftérieure  eft  rouge. 
Les  étuis  font  rouges,  avec  une  grande  tache  ovale  ,  quel- 
quefois un  peu  angulaire,  fur  leur  milieu,  &  deux  petits 
points  noirs  en  haut ,  proche  l'écufTon.  Les  ailes  font  tou- 
tes brunes.  Les  taches  des  deux  étuis  réunis ,  femblent 
former  une  croix  de  Chevalier.  Le  deffous  de  l'infefte  eft 
rouge,  avec  un  peu  de  noir  vers  l'origine  des  pattes  ,  & 
trois  points  noirs  fur  chaque  anneau  du  ventre.  On  trouve 
Tome  L  Kkk 


^^2  Histoire    abrégée 

cette  punaife  fur  les  feuilles  des  plantes  j  &  en  particulier 

fur  celles  de  la  jufquiame. 

13.  C  I  M  E  X   ohlongns  y  ruhro  nîgroqiie  varlegatus  l 
centra  cruels  albo. 

Raj.  inf.  p.  5î,  m.  t. 

'Lapiuiaife  rouge  à  haje  des  ailes  blanches  * 

Longueur  4  lignes.    Largeur  i  f  ligne. 

Sa  tête  eft  toute  noire,  ainfi  que  l'écuflon,  les  antennes 
£c  les  pattes.  L'écuflbn  eft  noir ,  mais  fon  bord  en  devant  ôc 
fes  côtés  font  rouges,  ôc  il  y  a  fur  fon  milieu,  une  raie 
longitudinale  de  même  couleur.  Les  étuis  font  rouges  & 
n'ont  qu'une  grande  tache  noire  dans  leur  milieu,  qui  par- 
tant du  bord  extérieur  ,  s'avance  prefque  jufqu'à  l'inté- 
rieur. Les  ailes  font  noires.  A  la  jon£lion  de  la  partie  mem- 
braneufe  ôc  de  la  partie  écailleufe  des  étuis,  dans  l'endroit 
qui  fait  le  centre  de  la  croix  fur  l'infette  ,  on  voit  une  ta- 
che blanche  triangulaire.  Le  deflbus  de  l'animal  eft  rouge^ 
avec  quelques  taches  noires  ;  il  y  a  trois  de  ces  taches  fur. 
chaque  anneau  du  ventre.  On  trouve  cet  infe£le  dans  lc&-> 
jardins. 

14.   C  I  M  E  X  ohlongus  ,  ruhro  nlgroque  varlegatus, 
elytrlsfafcla  nlgra  ,  ails  fujcls  maculis  albls. 

Linn.  faun.  fuec,  n.  664,  Cimex  oblongns  ,  rubro  nigrogue  varlegatus,  alis 

fufcis  maculis  albis. 
Linn.  fyfl.  nat.  edit.  10  ,  p.  447  »  n.  u-  Cimex  equeftris. 
It.  oelàni.  155.  Cimex  ohlongus  &c.  Idem. 

La  punalfé  rouge  à  bandes  noires  âC.  taches  blanches. 

Longueur  5  lignes.    Largeur  i  ^  ligne, 

La  tête  de  celle-ci  eft  rouge  ;  les  yeux  feulement  font- 
noirs,  avec  quelque  peu  de  noir  derrière  ces  yeux.  Les  an-* 
tennes  ôcles  pattes  fontauffi  noires.  Le  corceleteftrouge,- 
fi  ce  n'eft  fur  le  devant ,  où  il  a  une  aflez  large  bande  noire 
tranfverfe,  terminée  poftérieurement  par  deux  appendices 
de  même  couleur.  Les  étuis  font  rouges,  avec  une  bande 


DES    Insectes;  ^^j 

noire  tranfverfe  &  finude  dans  leur  milieu.  Cette  bande  eft 
d'un  noir  plus  foncé  vers  le  bord  extérieur  de  l'étui^  &  fe 
prolonge  vers  le  bord  intérieur  ,  jufqu'à  une  tache  noire  , 
qui  eft  un  peu  plus  haut  vers  l'écuffon,  La  partie  membra- 
neufe  des  étuis  eft  chargée  de  plufieurs  taches  blanches  ; 
favoir,  une  ronde  vers  le  milieu,  ôc  plufieurs  oblongues 
vers  le  haut ,  qui  partent  de  la  jon£tion  de  cette  membra- 
ne ,  avec  la  partie  écailleufe.  En  deflbus ,  Tinfede  eft  noie- 
vers  le  haut.  Son  ventre  feul  efl rouge,  avec  quatre  points 
noirs  fur  chaque  anneau.  • 

l^.   C  I  M  E  X  ohlongus  i  ruhro  nigroque  varlegatus } 
elytris  punclulo  nigro  y  alis  fufcis  maculis  aibls. 

Raj.  inf,  p.  îj  ,  n.  4. 

Lapunalfe  rouge  h  point  noir  éC  taches  blanches. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  1  ^  ligne. 

Sa  tête  eft  toute  noire  ,  les  petits  yeux  lifTes  paroiflent 
feulement  un  peu  rougeâtres.  Les  antennes  &  les  pattes 
font  noires  ,  ainfi  que  l'écuffon.  Le  corcelet  eft  rouge  , 
avec  deux  larges  taches  noires  en  demi-cercle  ,  qui  par- 
tent du  bord  poftérieur,  &  s'avançant  vers  le  devant  & 
l'intérieur,  ne  font  féparées  l'une  de  l'autre  que  par  une 
petite  raie  rouge.  Les  étuis  font  tous  rouges ,  avec  un  petit 
point  noir  feulement  vers  leur  milieu.  Les  ailes  font  noi- 
res. La  partie  membràneufe  des  étuis  eft  chargée  de  quel- 
ques taches  blanches ,  une  ronde  fur  le  milieu  ,  &  une 
longue  fur  le  côté  ,  qui  part  de  la  partie  écailleufe.  Le 
deffôus  de  l'infeûe  eft  noir ,  feulement  le  milieu  de  fon 
ventre  eft  rouge. 

1 5.  C  I  M  E  X  ohlongus ,  thorace   nigro  lineis  tribus 
rubris  ,  elytris  rubro  nigroque  tejjelatis  ,  limbis  nigrist 

La  punaije  rouge  à  damier. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  f  ligne. 

Sa  tête  eft  noire,  avec  une  bande  rouge  dans  fon  milieu. 

Kkkij 


444  Histoire    abr^giIq 

Ses  antennes  ôcfes  pattes  font  noires.  Le  corceîet  eu  noîTi 
avec  trois  raies  rouges  longitudinales,  une  au  milieu  ôc  une 
fur  chaque  côté.  L'écuffon  efi  noir.  Les  étuis  font  variés  de 
taches  noires  ôc  rouges.  En  haut ,  aux  deux  côtés  de  l'é- 
cuffon, font  deux  longues  taches  rouges,  &  à  côté,  vers 
le  bord  extérieur  de  chaque  étui,  eit  une  tache  triangu- 
laire noire.  A  la  pointe  de  l'écuffon  ,  eft  une  grande  tache 
noire,  pareillement  triangulaire ,  moitié  fur  chaque  étui  , 
&  aux  côtés  de  celle-là,  vers  l'extérieur,  eft  une  tache 
quacrée  rouge.  Plus  bas  ,  au  deffous  de  celle-là  ,  vers  le 
bord  extérieur ,  il  y  a  une  tache  quarrée  noire,  ôc  vers  Tin» 
térieur ,  une  rouge.  Enfin  les  étuis  fe  terminent  par  une 
tache  rouge,  à  l'intérieur  de  laquelle  il  y  en  a  une  autre 
noire.  Tout  le  bord  des  étuis  eft  noir.  Les  ailes  font  bru- 
nes ,  fans  aucune  tache  blanche.  Le  deffous  de  l'infede 
eft  pareillement  varié  de  noir  ôc  de  rouge  ,  fur-tout  vers 
le  ventre  ,  qui  eft  rouge,  avec  une  bande  ôc  trois  points 
noirs  fur  chaque  anneau.  Cette  belle  punaifc  eft  fort  rare 
ici ,  mais  elle  eft  très-commune  en  Champagne» 

17.  C  I  M  E  X  croceus ,  elytromm  apice  ruhro  ^  alis  nigris^ 
antennarum  articula  Jdcundo  clavato^ 

Elle  donne  les  variétés  fuivantes.. 

a.  Cimex  nlger,  pedibus  rufis  ,  antennarum  articulo 
Jecundo  clavaio. 

b.  Cimex  niger ,  capite  îhorace pedihujque  rujis ,  ante  g- 
narum  articulo  Jecundo  çlavato. 

La  punaift  fafranée. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  1  j  lignes 

Cette  punaife  eft  par-tout  d'une  couleur  affez  uniforme 
jaune  ôc  fafranée.  Les  anneaux  de  fes  antennes  font  mi- 
partie  de  cette  couleur  ôc  de  noir.  Le  fécond  de  ces  an- 
neaux eft  fort  long  ÔC  fe  termine  en  maffe ,  ôc  les  deux  der- 
nières pièces  font  fort  fines.  Les  bords  de  l'écuffon  font  un 


DES    Insectes.  ^^^ 

peu  noirâtres,  &  les  extrémités  des  étuis  ont  une  tache 
plus  rouge  que  le  relie  ,  précédée  &  fuivie  d'un  peu  de 
noir.  La  partie  membraneufe  des  étuis  eft  noire ,  ainfi  que 
les  yeux.  Le  defîbus  du  corps  a  auflî  du  noir  en  quelques 
endroits:  tout  le  refte  eft  d'une  couleur  de  fafran. 

18.  C I  M  E  X  oblongus  ,  fufco-ruher ,  elytris  apicefan-i 
giùneis ,  anîennarum  articula  Jecundo  longijjimo  incar-^ 
nato, 

Linn.  fyfi.  nat.  eiit.  10  ,  p.  447 1  «•  f  i.  Cimex  antennis  apice  capillarlbus,  COï^ 
pore  oblongo  iiigro  ,  fcutello ,  elytrorumque  apicibus  coccineij, 

•Lapunaife  rougeâtre  à  antennes  incarnat. 

Longueur  3  f  lignes.     Largeur  i  ^  lignes. 

En  defTus ,  cette  punaife  eft  d'un  rouge  brun ,  feulement 
le  bout  de  fes  étuis  a  une  tache  d'un  rouge  fanguin.  Le 
deftbus  de  l'infeûe  ôc  les  pattes  font  d'un  jaune  un  peu 
verdâtre  ;  mais  ce  qui  la  caradérife ,  ce  font  les  anten- 
nes ,  dont  la  première  pièce  plus  grofle  ,  eft  d'un  rouge 
brun  ,  &  la  féconde  fort  longue  ,  qui  à  elle  feule  fait  les 
deux  tiers  de  l'antenne  ,  eft  d'un  rouge  incarnat,  excepté 
vers  le  bout ,  où  elle  eft  noire.  La  troifiéme  &  la  quatriè- 
me ,  plus  courtes  de  beaucoup ,  font  jaunes  vers  leur  ori- 
gine i  ôc  noixes  vers  le  bout» 

ip.  CIMEX  oèlongiLS  niger,  thoracis  lateribusfciitelloque 
Jlavis  ■)  elytris  antennis  pedibuf que flavo  variegatis. 

La  punaife  à  brocard  jaune. 

Longueur  4  ^  lignes-    Largeur  1  lignes. 

Sa  tête  eft  petite ,  avec  les  yeux  faillans  ;  elle  eft  noire  , 
à  l'exception  de  la  bafe  de  la  trompe.  Cette  trompe  eft 
auflî  longue  que  la  tête  ,  le  corcelet  &  l'éculTon  pris  en- 
femble.  Le  corcelet  eft  noir  ,  bordé  de  jaune  des  deux 
côtés.  L  ecuflfon  eft  petit  &  tout  jaune.  Les  étuis  font 
variés  de  noir  &  de  jaune.  D'abord,  le  bord  extérieur  des 
étuis,  vers  la  bafe,  eft  jaune ^  ôc  cette  bordure,  vers  la- 


445  Histoire   ABRÉcifi 

milieu'de  l'étui,  communique  à  une  bande  tranfverfe  jaune 
irre'guliere ,  qui  s  étend  vers  le  bord  intécieur.  Enliiite  , 
après  une  large  &  grande  bande  noire  ,  fuit  une  grande  ta- 
che jaune,  prefque  triangulaire  ;  puis  vient  une  autre  tache 
noire  ,  qui  termine  l'étui.  Le  premier  anneau  des  anten- 
nes eft  court  ôc  de  couleur  jaune  ;  le  fécond  efl:  fort  long, 
jaune  à  fa  bafe ,  noir  vers  l'autre  extrémité,  qui  eft  un  peu 
renflée.  Les  deux  derniers  anneaux  font  noirs  &  fort  courts^ 
•Les  cuifles  font  noires ,  Ôc  les  jambes  ont  des  anneaux 
noirs  &  jaunes  alternativement.  Tout  le  deflus  de  l'in- 
fede  eft  finement  &  irrégulièrement  pointillé. 

20.  C  I M  E  X  ohlongus ,  fufciis  ,  immaculatus  ,  thoract 
utrinque  oh  tuf  e  angidaîOi  capite  prope  antennas  externe  ^ 
denticulaio. 

Linn.  fyft.  nat.  edit.  lo ,  p.  445  ,  n.  îo.  Cîmex  oblongo-ovatus  grifeus  ,  tho- 

race  obtufe  fpinofo,  antennis  medio  rubris. 
Linn.  faun.  fuec.  n,  66z.  Cimex  oblongus  rufus  immaculatusj  thorace  utria- 

que  angulato. 
A61,  Uj}f.  1736  ,  p.  3y  ,  K.  I.  Cimex  alîs  teflaceis,  abdomine  rubro« 

Lapunaife  à  ailerons. 

Longueur  6  lignes.    Largeur  z  f  ligne!. 

La  couleur  de  cette  punaife  eft  par-tout  d'un  brun  rou- 
geâtre,  matte  ,  plus  foncé  en  defTus,  un  peu  plus  clair  en 
deffous.  Ses  antennes  font  compofées  de  quatre  articles  , 
dont  le  dernier  eft  plus  gros  ,  ainfi  que  le  premier;  il  y  a 
des  efpéces  de  pointes  ou  épines  placées  au-devant  de  la 
tète ,  près  la  bafe  des  antennes ,  du  côté  extérieur.  Le  cor- 
celet  eft  large ,  avec  des  rebords  relevés ,  formant  des  an- 
gles faillans,  mais  arrondis  ,  qui  imitent  des  moignons 
d'ailes.  L'écuflbn  n'eft  pas  grand.  Le  ventre  eft  aflez  large 
ôc  déborde  fur  les  côtés  ,  les  étuis. 

21.  CIMEX  ohlongiis  ,  fujciis  immacidatiis ,  tkorace 
utrinque  obtufe  angulato,  caplte  i/iter  antennas  bldentato^ 

La  punaife  à  bec. 

Longueur  y  §  lignts.    Largeur  1  i  lignes. 


DES    Insectes,  447 

Je  ne  vois  d'autre  différence  entre  cette  punaife  &  la 
précédente,  que  la  forme  du  devant  de  la  tête.  Celle-ci  a 
la  tête  terminée  en  devant  par  deux  petites  dents  placées 
entre  l'origine  des  antennes,  qui  fe  touchent  par  le  bout, 
au  lieu  que  la  précédente  a  deux  dents  femblables,  mais 
pofées  au  côté  extérieur  des  antennes.  Celle-ci  eftaufïï 
un  peu  plus  large ,  ôc  les  angles  de  fon  corcelet  font  moins 
failians. 

32.  G  I  M  E  X  ohlongus  rufus  Immaculatus  ,   thorace 
utrinque  acute  angulato  ,  margine  lavi, 

La  punaife  hnine  à.  corcelet  pointu  SC  Hjfs, 

Longueur  6  lignes.     Largeur  i  lignes, 

La  couleur  de  celle  -  ci  eft  un  peu  plus  rougeâtre  que 
celle  de  la  précédente.  Du  refte,  elle  lui  relfemble  beau' 
coup,  mais  les  angles  de  fon  corcelet  ne  font  pas  fi  rele- 
vés ,  ôc  font  beaucoup  plus  pointus. 

23 .  CI  M  E  X  ohlongiis  rufus  immaculatus ,  thorace  uîrin^ 
que  acute  angulato  ,  margine  fpinofo. 

^La  punaife  brune  à  corcelet  pointu  6C  épineux. 
Longueur  3  §  lignes-    Largeur  i  §  ligne. 

Je  regarderois  celle-ci  comme  la  même  que  la  précé- 
dente, à  laquelle  elle  relfemble  en  tout,  fi  fon  corcelet- 
n'étoit  pas  raboteux ,  avec  les  bords  très-épineux  &  comme 
frangés.  Les  pattes  ,  principalement  les  cuifles  ,  font  auffi 
(épineufes ,  &  les  antennes  font  un  peu  plus  groffes  &  plus 
courtes  que  dans  l'efpéce  précédente.  Celle-ci  eft  auffi - 
plus  petite. 

24.  C  T  M  E  X  ohlongus  fufcus  ,  pedibus  priml  pcrls 
cheliformiblts. 

'La  punaife  à  pattes  de  crabe. 

Longueur  j  lignes.    Largeur  i  f  ligne. 

On  ne  peut  rien  voir  de  plus  fingulier  que  cette  efpéce. 


44S    '  Histoire     ABRéofE 

Sa  couleur  eft  brune  ,  femblable  à  celles  des  dernières.  Sa 
tête  eft  petite ,  avec  des  antennes  compofées  de  quatre 
articles;  le  premier  très -court,  &  le  dernier  gros,  ce  qui 
fait  paroître  les  antennes  comme  figurées  en  mafle.  Le 
corcelet  eft  large ,  avec  des  rebords  élevés  ;  il  va  pofté- 
rieurement  en  s'évafant.  On  y  voit  des  cannelures  au 
nombre  de  cinq,  élevées  ôc  enfoncées  alternativement, 
&le  bord  où  elles  aboutiffent,  eftgodronné  ;  enforte  que 
ce  corcelet ,  vu  de  près ,  refl'emble  à  ces  coquilles  des  pèle- 
rins de  S.  Jacques.  Le  ventre  enfoncé  &  courbé  en  na- 
celle, avec  des  rebords  élevés,  eft  beaucoup  plus  large 
que  les  étuis  ;  mais  la  plus  grande  fmgularité  de  cet  in- 
feûe ,  confifte  dans  fes  pattes  de  devant ,  qui  font  courtes, 
larges  ,  avec  un  crochet  ou  une  pince  au  bout  ,  fans  on- 
glets ,  femblable  aux  pattes  de  crabe.  Ce  feui  caraftere 
fuffit  pour  reconnoître  cette  punaife ,  qu'  on  trouve  dans 
les  bois. 

25.  C I  M  E  X  ohlongus ;  viridl  -fufcus  )  elytrorum  nervis 
punclads ,  aritennis  rujis. 

La  punaife  à  nervures  polntlllées. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Cette  efpéce  varie  beaucoup  pour  la  grandeur  &  pour 
la  couleur.  Cette  couleur  eft  obfcure  ,  brune ,  un  peu  ver- 
dâtre ,  tantôt  plus  ,  tantôt  moins  claire.  La  tête  &  le  cor- 
celet ont  ordinairement  quelques  raies  longitudinales  peu 
diftin£les  &  un  peu  plus  claires.  Ce  qu'il  y  a  de  plus 
conftant,  c'eft  que  les  antennes  font  de  couleur  fauve, 
avec  le  dernier  article  en  fufeau ,  plus  gros  que  les  autres. 
Tout  le  deifous  de  l'infeûe  eft  finement  pointillé ,  &  les 
nervures  des  étuis  font  tachetées  de  noir,  ce  que  l'on  voit, 
en  les  regardant  de  près.  La  partie  membraneufe  des 
étuis  ,  eft  tout-à-fait  tranfparente  &  fans  couleur.  Le  def- 
fous  de  l'infede  &  fes  pattes ,  font  de  la  même  couleur 
que  le  deflus;  mais  un  peu  plus  clairs, 


DES    Insectes;  44,9 

2<î.  C  ï  M  E  X  ohlongus ,  fufcus  •■,   antennîs  ^  pedibus  f 
abdominifque  marginibus  nlgro  luteoque  variegads. 

La  punai/e  brune  à  antennes  âC  pattes  panachées. 

Longueur  5  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Elle  eft  par -tout  de  couleur  brune  ,  tant  en  deflus 
qu'en  delTous  ;  il  y  a  feulement  un  très -petit  point  jaune  à 
l'extrémité  de  la  pointe  de  l'ccufTon ,  &  deux  au  bout  de 
chaque  étui ,  à  la  jontlion  de  la  partie  écailleufe  avec  la 
niembraneufe  ;  mais  les  antennes  ,  les  pattes  &  le  bord 
du  ventre ,  font  alternativement  tachés  de  noir  &  de  jaune. 
Le  corcelet  eft  de  forme  triangulaire  allongée,  fans  poin- 
tes ni  avances  fur  les  côtés.  Cette  efpéce  varie  un  peu  pour 
la  grandeur. 

27.  C  I  M  E  X  oblongus  ,  cinereo  nigroque  variegatus y 
ails  glaucis. 

La  punai/e  g^if^  panachée  de  noir, 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Sa  tête  eft  toute  noire  :  fon  corcelet  eft  noir  antérieure- 
ment ;  ôc  poftérieurement ,  il  eft  d'un  gris  verdârre.  L'é- 
cuflbn  eft  noir,  avec  la  petite  pointe  grife.  Les  étuis  font 
gris  ,  avec  une  petite  tache  noire  vers  l'extrémité.  Les  ailes 
&  la  partie  membraneufe  des  étuis  ,  font  de  couleur  d'eau 
un  peu  bleuâtre.  Le  deffous  de  l'infetle  eft  noir ,  mais  fes 
antennes  ,  fes  pattes  &  les  bords  de  fon  ventre  font  tachés 
alternativement  de  noir  ôc  de  gris.  Cette  couleur  grife  eft 
un  peu  verte  ,  ôc  le  deffus  du  corps ,  vu  à  la  loupe ,  paroît 
finement  ponflué.  On  trouve  cet  infefle  fur  pkifieurs  plan- 
tes à  fleurs  labiées  ,  ôc  fur  -  tout  fur  la  grande  efpéce 
à' herbe  à  chat.  (  Cataria  major.  ) 

28 .  C  I  M  E  X  oblongus  niger  ,  thorace  pojlice  cinereo  f 
elytris  clnereis ,  macula  nigra ,  alifque  nigris. 

La  punalfc  grife  porte  •  croix» 

Tomel  '  LU 


45:0  Hi<;TOIRE      ABR^GfE 

Sa  grandeur  eil  la  même  que  celle  de  l'efpëce  précé- 
dente ,  dont  elle  approche  beaucoup  ;  elle  z,  comme  elle  ,• 
la  tête  Ôc  le  devant  ducorcelet  noirs  :  la  partie  poftérieure 
de  ce  corcelet  elt  grife.  L'écuffcn  eft  noir ,  avec  la  pointe 
grife.  Les  étuis  font  gris ,  avec  une  tache  noire  ovale  fur 
îeur  milieu.  Ces  deux  taches  des  étuis  ^  avec  le  noir  de 
ieculfon,  ôcles  aîles^  qui  font  noirâtres  fcrm^ent  une  ef- 
péce  de  croix  noire,  derrière  laquelle  le  bout  de  l'étui  eft 
quelquefois  blanc  ou  gris.  Le  delTous  de  i'infefte  ,  fes  an- 
tennes 6c  fes  pattes  font  noirs,  feulement  les  jambes  an- 
térieures font  brunes.  J'ai  toujours  trouvé  cette  efpéce 
dans  les  endroits  fecs  ôc  arides. 

2.9.  C  I  M  E  X  ohlongiis  niger  ,  thorace  pojlice  cinereo  , 
elytris  fufcis  aplce  albo. 

La  punai/è  brune  à  pointe  des  étuis  blanche. 

Longueur  i  iignc-s.     Largeur  ^  ligne. 

II  y  a  beaucoup  de  reflemblance  entre  cette  efpéce  & 
les  deux  précédentes.  Sa  tête  ôc  le  devant  de  fon  corcelet 
font  d'un  noir  liiïe  ,  &  la  partie  poftérieure  de  ce  corcelet, 
eft  grife.  L'écuilon  eft  tout  noir.  Les  étuis  font  d'un  brun 
fauve ,  avec  une  petite  tache  blanche  triangulaire  à  la 
pointe  de  leur  partie  écailleufe.  Les  ailes  font  brunes,  & 
le  deftbus  de  l'infetle  eft  noir.  Ses  pattes  font  jaunâtres , 
avec  les  genoux  noirs.  Enfin  fes  antennes  font  fauves  ôc 
noires  vers  leur  extrémité. 

30.  C  I  M  E  X  oblongus  ,  pallidc-  riridefcens ,  femoribus 
nigro  -punctatis. 

La  punai/è  rerdâtré  à  cuijfes pointi liées. 

Longueur  i  |  ligne.     Largeur  |  ligne. 

Sa  tête  ,  fon  corcelet,  fon  écufibn,  fes  étuis  ôc  fes  pat- 
tes font  d'une  couleur  pâle  ,  tirant  fur  le  vert.  Ses  ailes 
font  tranfparentes  Ôc  claires.  Le  deffous  de  fon  corps  eft 
plus  brun.  Les  cuiiTes  feules  font  pointillées  de  noir. 


DES    Insectes, 


4SI 


31   C  I M  E  X  oblongus ,  niger ,  elj'tris  antice  rufis  ,  ails 
albo  maculatls. 

La  punaife  noire  à  taches  fauves  SC  ailes  panachées. 

Longueur  i  \  ligne.     Largeur  y  ligne. 

Cette  efpéce  eft  fort  petite  ;  elle  eft  noire  &  luifante. 
La  partie  antérieure  de  fes  étuis  eft  fauve  ,  de  même  que 
les  genoux  ou  articulations  des  cuiffes  avec  les  jambes. 
La  partie  membraneufe  des  étuis  eft  brune ,  avec  trois 
taches  blanchâtres;  une  en  haut ,  vers  l'angle  ,  ôc  deux  un 
peu  plus  bas  ,  fur  les  côtés.  On  trouve  affez  fouvent  cette 
petite  punaife  fur  les  troncs  d'arbres  ,  courant  fur  l'é- 
corce. 

32.  C  I  M  E  X  oblongus  j  atro-fufcus  pun3.atus  ^  ails 
venojis. 

La  punaife  hruiu  ponctuée. 

Longueur  i  ligne,  *  Largeur  j  ligne, 

La  couleur  de  cette  petite  efpéce  ,  eft  d'un  brun  foncé,' 
,  matte  &  obfcur  ;  elle  eft  parfemée  de  petits  points  ferrés. 
Ses  aîles  ont  des  nervures  un  peu  blanchâtres. 

33.  C  I  M  E  X  grl/eus ,  fcutello  macula  cordata  flava  f 
elytrls  aplce  punclo  fufco,  Linn.  faun.  fuec.  n.  666. 

Linn.jyji.  nat,  edit.  10  ,  ;;.  448  ,  n.  s?.  Cimex  pratenfis, 

La  punaife  gris  fauve  porte  -  cœur. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  i  li^ne. 

Sa  tête  &  fon  corcelet  font  gris,  entre-mêlés  de  couîeuc 
fauve  &  verdâtre.  *:  ur  le  derrière  de  fa  tête ,  on  voit  une  pe- 
tite raie  tranfverfe  noire.  L'écuflbn  a  une  tache  d'un  jaune 
citron,  bien  formée  en  cœur  ,  ôc  entourée  de  noir.  Les 
étuis  font  de  la  même  couleur  que  le  corcelet  ;  mais  ils 
ont  un  peu  plus  bas  que  leur  milieu  ,  en  tirant  vers  le  bout,  ' 
une  tache  fauve  ,  plus  ou  moins  grande  &  plus  ou  moins 
marquée,  après  laquelle  eft  une  tache  jaunâtre ,  &  enfuite 

Llli; 


'4?2  Histoire     abrîégi^e 

la  pointe  de  1  étui ,  qui  eft  brune.  Les  ailes  font  aufîi  utti 

peu  brunes.  Le  deffous  de  l'infede  eft  jaunâtre  ,  avec  un 

peu  de  fauve.  Ses  pattes  &  fes  antennes ,  font  de  la  même 

couleur. 

34.  C  I  ME  X  oblongus ,  viridis  ^fcutello  macula  corda  ta 
viridi  ,  elytris  macula  Jerruginea.  Liiiii.  jauii.  Jucc. 
n.  66-]. 

Linn.£yjl.  nat.  edit.  lo  ,  p.  448  ,  n.  60.  CImex  campefttis. 

I^a  punaife  verte  porte-cœur. 

Longueur  I  ~  ligne.     Largeur  |  ligne. 

Le  vert  jaunâtre  domine  dans  cette  efpf^ce.  Sa  tête  ôc 
fon  corcelet  font  de  cette  couleur,  avec  un  peu  de  brun, 
fur-tout  vers  la  partie  poftér:eure  du  corcelet.  L'dculTon 
a  une  tache  d'un  jaune  vert ,  figurée  en  cœur  ,  &  bien  ter- 
minde  par  un  peu  de  brun,  qui  eft  fur  les  bords  des  étuis, 
qui  touchent  cet  écuflbn.  Ces  étuis  font  verdâtres  ,  avec 
une  tache  brune  bien  marquée,  un  peu  plus  bas  que  leur 
milieu,  tirant  vers  la  pointe.  Les  antennes  font  un  peu 
brunes.  Les  pattes  &  le  deffous  de  l'infeéle  font  jaunes.  - 
Cette  efpéce  ,  qui  eft  très-commune  fur  les  fleurs  ;  donne 
la  variété  fuivante. 

N.  B.  Cimex  oblongus ,fa''co-ruteiLS\fcutello  macula  cordata 
riridl ,  elytris  fa/cia  duplicl  jujca. 

Sa  tête  &  fon  corcelet  ont  peu  de  jaune  vert,  mais 
font  plus  ou  moins  bruns.  Il  y  a  fur  les  étuis  ,  deux  larges 
bandes  tranfverfes  brunes;  l'une  aux  côtés  de  lécuffon  , 
qui  tient  lieu  de  ce  peu  de  brun ,  qui  dnns  l'efpéce  précé- 
dente ,  accompigne  lécuffon  ;  1  autre  plus  bas ,  à  la  place 
de  la  tache  brune  des  étuis.  Outre  cela  ,  il  y  a  encore 
fouvent  un  petit  point  brun,  tout  à  la  pointe  des  étuis. 
"Le  deffous  de  celle-  ci  a  un  peu  de  brun  ,  fur-  tout  au 
ventre ,  &  fa  couleur  jaune  ne  tire  point  fur  le  vert  y  mais 
fur  le  fafran. 


DES    Insectes.  ^y^ 

3^.  C  I  M  E  X  oblongus  i  fufco-ruber  ifcutello  macula 
cordata  lutea  ,  elytris  apice  liiteis. 

La  punaife  porte  ~  cœur  à  tacAes  Jaunes  au  bout  des  étuis, 

Longueur  i  i  lignes.     Largeur  f  ligne. 

On  voit  par  les  dimenfions  de  celle-ci,  qu'elle  eft  fort 
étroite  &  allongée.  Ses  antennes  font  auflTi  fort  longues, 
furpaflant  un  peu  la  longueur  de  fon  corps  ;  elle  les  porte 
en  devant  :  leur  couleui:  eft  noire  ,  à  l'exception  du  pre- 
mier anneau ,  qui  eft  de  couleur  fauve.  La  tête  eft  noire  ,. 
avec  un  petit  point  jaune  fur  le  derrière,  au  milieu.  Le 
corcelet  a  une  bande  jaune  ,  étroite  fur  le  devant  ;  fon 
milieu  eft  noir  ,  &  fa  partiq  poftérieure  eft  fauve.  L'ét  uifon 
noir  en  devant ,  a  une  tache  faune  en  coeur  bien  marquée 
fur  fa  pointe.  Les  étuis  font  d'un  fauve  rougeâtre.  Leur 
origine  eft  un  peu  noire,  avec  un  petit  point  jaune  peu 
fenfible  ,  fur  le  bord  extérieur;  mais  à  leur  extrémité  ,  il 
y  a  une  tache  jaune  triangulaire  bien  marquée.  Le  deflous 
de  finfede  eft  noir,  &  Tes  pattes  font  fauves,  fi  ce  n'eft 
vers  leur  naiffance  ,  où  elles  font  jaunes. 

3  5.  CIMEX  oblongus ,  flavefcens jthorace  fafciis  duaBus 
nigris  yjcutello  maculis /lavis  ,  antsnnis  aiitice  por-, 
reclis, 

La  punaife  jaune  à  antennes  droites, 

Longueur  3  §  lignes.    Largeur  1  ligne. 

La  forme  de  celle-ci  approche  de  celle  de  la  précé- 
dente ;  elle  eft  pareillement  fort  allongée.  Ses  antennes 
font  noires  &  aufTi  longues  que  fon  corps  ;  elle  les  porte 
droites  en  devant  l'une  contre  l'autre.  Sa  tête  eft  nuire, 
avec  cinq  taches  jaunes  ;  une  en  devant ,  une  à  côté  de 
chaque  œil ,  &  deux  derrière  ces  dernières.  Les  yeux  font 
bruns  le  corcelet  eft  jaune ,  &  a  deux  torges  bandes  noires 
ibngitudinales ,  qui  prennent  naiffance  derrière  les  yeux, 
&  vont  jufqu'à  l'écuflbn.  Celui  -  ci  eft  noir  fur  les  côtés  y 


4>4  Histoire     abrégée 

ôc  cette  couleur  femble  être  la  fuite  des  bandes  noires  du 
corcelet.  Le  milieu  de  cet  dcuflbn  a  une  petite  raie  jaune, 
qui  fe  termine  à  la  pointe  par  une  tache  affez  large.  Quel- 
quefois il  y  a  aulli ,  fur  les  côtés  de  l'écufion  ,  deux  pe- 
tits points  jaunes ,  qui  ne  font  pas  confîans.  Les  étuis, 
plui  longs  de  beaucoup  que  le  corps  ,  font  a'un  jaune  un 
peu  fauve  >  avec  une  bande  longitudinale  affez  large , 
pofée  dans  leur  milieu  ,  &  plus  ou  moins  brune.  Quelque- 
fois cette  bande  ne  paroît  prefque  pas.  Les  ailes  font  obf- 
cures.  Le  dellous  de  1  infecte  eft  entre-niêlé  de  jaune  ôc  de 
noir ,  &  fes  pieds  font  noirâtres. 

37.  C  I  M  E  X  oblongiLs  niger  t  thorace  fafciis  'tribus 
Jlavis  ,  fciuello  elytrorumqut  apiçe  maculis  luteis. 

La  punaife  à  trois  taches. 

Longueur  3  lignes.     Largeur  1  j  ligne. 

Cette  efpéce  ,  qui  reffemble  beaucoup  à  la  fuivante  ,  a 
la  tête  noire  ,  avec  deux  petites  raies  jaunes  proche  les 
yeux.  Son  corcelet ,  qui  eft  noir  ,  a  le  bord  antérieur  jau- 
ne ,  &  trois  bandes  jaunes  longitudinales  ;  une  fur  le  mi- 
lieu, les  autres  furies  côtés.  L'écufTon  eft  de  même  noir, 
avec  une  tache  en  lofange,  mi-partie  de  jaune  &  de  cou- 
leur fafranée.  Les  étuis  noirs  ont  leur  bord  extérieur  jau- 
ne ,  &  fur  leur  pointe  ,  une  tache  jaune  triangulaire  ,  quel- 
quefois en  partie  fafranée.  Les  antennes,  les  pattes  j  les 
ailes  ôc  le  defibus  de  l'infede  font  noirs. 

38.  C  I  M  E  X  oblongus   niger ,  thorace  fafciis  tribus 
Jlavis  ^fcutello  nigro  ,  elytris  lineis flavis  ,  apice fnlvo. 

Linn.  faun.  fucc.  n.  680.  Cimex  oblongus  niger ,  elytris  luteo  furcoque  variis , 

pedibus  rubris. 
Linn.  fyjl.  nat.  edit.  10  ,  p.  44s  ,  n.  70.  Cimex  ftriatus. 

La  punaife  rayée  de  jaune  SC  de  noir. 

Longueur  5  lignes.     Lar^^  1  ligne. 

Sa  tête  &  fes  antennes  font  noirs  ,  &  fes  yeux  bruns.  Son 
corcelet  eft  noir,  avec  trois  bandes  jaunes  longitudinales  j 


DES    Insectes.  4;^ 

nne  au  milieu  ,  &  deux  furies  côtés.  Outre  cela  ,  le  bord 
poftcrieur  du  corcelet ,  &  fouvent  fon  bord  antérieur , 
font  un  peu  jaunes.  L'écuffon  eft  noir.  Les  étuis  ont  des 
bandes  longitudinales  ,  un  peu  obliques  ,  jaunes  &  noires , 
ôcfurleur  pointe  ,  eft  une  tache  jaune  triangulaire.  Le  def- 
fous  du  corps  eft  noir,ôc  les  pattes  font  d  un  brun  rougeâtre. 

5p.  C  I  M  E  X  oblongiLS  viridl  -flavus  t  capite  thoraceque 
nigro  macidads  )  elytris  viridibus. 

La  punaife  jaune  à  corcelet  tacheté  SC  étuis  verts. 
Lon^uiur  3  lignes.    Largeur  1  ligne. 

Ses  antennes  font  noires.  Sa  tête  eft:  jaune  ,  avec  une 
tache  noire  oblongue  dans  fon  milieu ,  &  quelques  petits 
points  noirs ,  d'où  partent  des  poils.  Le  corcelet  a  fur  le 
devant ,  deux  taches  noires  un  peu  en  croiflant  j  placées  à 
côté  l'une  de  l'autre  ,  dont  les  pointes  regardent  la  tête , 
&  quatre  poftérieurement  pofées  fur  la  même  ligne ,  dont 
les  deux  du  milieu  forment  aulTi  un  peu  le  croiffant,  mais 
dont  les  pointes  regardent  la  partie  poftérieure  du  corps. 
L'^écufTon  eft  auiïi  jaune ,  avec  deux  petits  points  noirs  fur 
le  devant,  &  deux  taches  oblongues  fur  les  côtés.  Les 
étuis  font  verts,  fans  aucune  tache.  Les  pattes  &  le  deflbus 
de  l'infeÊte  ,  font  d'un  jaune  vcidâtre. 

40.  C  I  M  E  X  oblongus  viridis  ,  elytrorum  macula  fujca, 

La  punaije  verdâtre  à  tache  brune. 

Longueur  z  §  lignes.    Largeur  i  ^  ligne. 

Sa  couleur  eft  par -tout  d'un  vert  pâle.  Ses  yeux  font 
bruns  ,  ôc  fes  étuis  ont ,  vers  leur  milieu  tirant  vers  le  bas , 
une  tache  brune.  Leur  pointe  eft  aufïï  un  peu  brune  ,  de 
même  que  le  bord  qui  touche  l'écufibn. 

41.  C  I  M  E  X  oblongus  viridis ,  elytrorum  apice  albido  y 
fcutello  Uneola  fufca. 

La  punaije  verdâtre  à  tache  blanche. 
Longueur  3  lignes.    Largeur  1  ligne. 


^^6  Histoire    ABRécéE 

Elle  eft ,  comiiie  la  précédente  ,  d'un  vert  pâle.  Ses  yeux 
font  bruns.  Son  corcelet  a  un  peu  de  brun  &  de  fauve  au 
bord  poftérieur.  Sur  l.e  milieu  de  TécufTon ,  il  y  a  une  petite 
ligne  longitudinale  brune  ,  qui  paroît  compofée  de  deux 
petites  raies  fituées  l'une  à  côté  de  l'autre.  Les  étuis  font 
verts ,  avec  leur  extrémité  blanche ,  qui  forme  comme  une 
efpéce  d'appendice.  Quelquefois  il  y  a  fur  les  étuis ,  une 
petite  nuance  en  longueur  plus  brune.  Le  deffous  du  corps, 
les  pattes  6c  les  antennes  font  verdâtres.  Les  pattes  font 
fort  longues. 

42.  C  I  M  E  X  ohlongiLS  vir'idls  i  thorace fcutdloque  linà^ 
quatuor  ni  gris ,  elytris  interne  J'ufcis. 

La  punaifc  verdâtre  à  bande  brune. 
Longueur  3  f  ligne.     Largeur  1  ligne, 

La  figure  de  cette  efpéce  eft  aflez  allongée.  Sa  tête  anté- 
rieurement, eft  noire;  poftérieurement ,  elle  efi:  verte, 
avec  trois  bandes  noires  longitudinales.  Le  corcelet  eft  un 
peu  anguleux  fur  les  côtés  :  fa  co\ileur  eft  verte  :  il  a  furie 
milieu,  quatre  raies  longitudinales  noires ,  fans  en  compter 
une,  qui  fe  trouve  de  chaque  côté.  L'écuficn  a  pareille- 
ment quatre  bandes  noires,  qui  font  la  fuite  de  celles  du 
corcelet.  Les  étuis  font  verts,  mais  leurs  bords,  proche  la 
future  3  font  bruns  ,  ce  qui  forme  une  bande  brune  furie 
dos  de  finfecle.  Les  antennes,  les  pattes  &  le  deflbus  du 
corps ,  font  d'un  vert  pâle.  Les  antennes  cependant  font  un 
peu  brunes  à  leur  baie  &  à  leur  extrémité.  Les  pattes  font 
fort  longues. 

f  7.  C  I  Aï  E  X  oblongus ,  totus  viridis ,  oculis  fufcis, 

La  punaife  verte  aux  yeux  bruns. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  i  \  ligne. 

La  grandeur  ôc  la  couleur  de  celle  ci  varient.  Elle  eft 
quelquefois  d'un  beau  vert;  d'autres  fois  ,  d'un  vert  plus 
fa).e.  Ses  yeux  font  bruns  plus  ou  moins  foncés.  Sa  tête 

ÔC 


DES    Insectes.  ■45-7 

iSc  les  bords,  tant  antérieurs  que  poftérieurs  de  fon  corce- 
let  font  ou  pâles  ou  jaunes.  Tout  le  refte  ell  vert. 

44.  C  I  M  E  X  oblongus  viridis  j  elytrorum  lineis  Jan- 
guinds. 

Lapunalje  verte  enfanglantée. 

Longueur  3  5  lignes.     Largeur  i  l  ligne. 

Elle  eft  verte ,  ôc  fes  yeux  font  de  la  même  couleur.  Le 
corcelet,  qui  ell  affez large,  a  deux  bandes  longitudinales 
rougeâtres ,  qui  partent  des  yeux  ôc  defcendent  jufqu'aux 
<5tuis.  L'écuffon  eft  tout  vert.  Il  y  a  fur  chaque  étui  atte- 
nant l'écuffon ,  une  raie  rouge  couleur  de  fang  ,  &  plus 
bas ,  deux  autres  petites  raies  longitudinales  de  même  cou- 
leur, allez  courtes,  placées  l'une  à  côté  de  l'autre.  Les 
pattes  font  vertes  ,  mais  le  bout  des  cuifles  eft  rougeâtre. 
Pour  la  forme  ,  celle-ci  reflemble  beaucoup  à  la  précé- 
dente. 

45 .  C  I M  E  X  oblongus yjialiido-vindis ,  antennis  fetacels 
rufis. 

La  piinaife  verte  à  antennes  fauves. 

Longueur  a  |-  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Celle-ci  eft  longue  ,  pâle ,  verdâtre  ,  fans  mélange  d'au* 
cune  autre  couleur  :  fes  yeux  font  aufii  verdâtres.  Ses  an- 
tennes feules  font  de  couleur  plus  ou  moins  fauve.  Elles 
font  très-déliées  &  auffi  longues  que  le  corps. 

45.  C  I  M  E  X  longiis  albldus  ,  oculis  ni  gris. 

'Linn.faun.fuec.  n.  679.  Cimex  oblongus  exalbidus,  lateribus  albis. 
A61,  Upf.  i73(î  j  p.  35  ,  /!.  9.  Cimex  oblongus  albus. 

Lapunaife  blanchâtre  aux  yeux  noirs. 
Longueur  3  f  lignes.    Largeur  y  ligne. 

Cette  punaife  eft  très-allongée  ;  elle  eft  par-tout  de  la 
même  couleur,  pâle,  blanchâtre,  tirant  un  peu  fur  le 
vert.  Ses  yeux  font  noirs.  Son  çorcelct  a  fouvent  deux  ban- 

Tomc  I,  M  m  m 


4J8  Histoire     abrogée 

des  longitudinales  brunes  fur  les  côtés,  qui  prennent  naif. 

fance  derrière  les  yeux. 

^7.  C  I  M  E  X  longus  totus  viiidls  ,  antennis  antict 
porreclis. 

'Lapiuiaife  verte  à  antennes  droites. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Celle  -  ci  eft  très -allongée  &  par-tout  de  la  même  cou- 
leur verte ,  en  delTus  ,  en  deffous  ,  aux  yeux  ,  aux  antennes 
&  aux  pattes.  Ce  vert  eft  pâle.  Ses  antennes ,  qu'elle  porté 
droites  en  avant ,  l'une  à  coté  de  l'autre  ,  font  au  moins  de 
la  longueur  de  fon  corps.  Ses  pattes  font  aufli  fort  longues. 

48.  C  I  MEX  longus  ,  albldus  ^  ociUis  fufcis  y  fcutdlo 
macula  nigra. 

La  piinaifè  pâle  à  tache  noire  fur  réciijfon. 
Longueur  3  |  lignes.     Largeur  -j  ligne. 

Sa  couleur  eft  pâle  &  blanchâtre  :  fes  antennes  font  très- 
déliées  ,  &  fes  yeux  font  bruns.  Sur  le  milieu  de  fa  tête  , 
eft  une  bande  longitudinale  noire  ,  au  bout  de  laquelle 
font  les  deux  petits  yeux  lifles  rougeâtres.  Le  corcelet  a 
fur  le  devant  trois  raies  longitudinales  noires  ;  mais  de  ces 
trois ,  il  n'y  a  que  celle  du  milieu  qui  aille  jufqu'au  bout 
■du  corcelet  ;  les  deux  des  côtés  finiflent  à  une  efpéce  de 
fiUon  finué  &  crénelé,  qui  traverfe  le  corcelet  d'un  côté  à 
l'autre.  L'écuffbn  a  dans  fa  longueur  une  bande  noire, 
qui  eft  la  fuite  de  la  raie  du  milieu  du  corcelet ^  qui ,  dans 
cet  endroit ,  eft  plus  large  &  forme  une  tache.  Les  pattes., 
le  deffous  du  ventre  &  les  étuis  ,  font  d'une  couleur  pâle, 
égale  par- tout  j  ôc  fans  aucune  tache. 

^5?.  C  I  M  E  X  oblongus  conicus  ,fuJco  -  cinereus  ,  oculis 
prominentibus ,  elytns  nervqJJs. 

'La  punaife  grije  conique. 
Longueur  j  lignes.    Largeur  1  ligne. 

Cette  efpéce  fort  commune  ,  eft  d'un  brun  pâle ,  tirant 


DES     Insectes.  ^.^^ 

fur  le  gris.  Sa  tcte  eft  longuette ,  avec  deux  yeux  bruns 
très-faillans.  Le  corcelet  eft  long,  étroit  antérieurement, 
plus  large  poftérieurement.  Ses  étuis  ont  des  nervures  for- 
tes. Sei  pattes  font  un  peu  jaunâtres,  &  fes  antennes  font 
très-rines. 

50.  C  I  M  E  X  oblongiis  niger  y  capite,  elytrorum  apicc^ 
genubujque  fer  rugi  nto-rubris. 

La  punaije  noire  à  pointe  des  étuis  rouge. 

longueur  3  lignes.    Largeur  i.y  ligne. 

Sa  tête  eft  d'un  jaune  rcuge  ,  avec  les  yeux  bruns  ,  & 
une  tache  noire  longue  fur  le  milieu.  Ses  antennes  font 
noires.  Le  corcelet  eft  tout  noir  ôc  lifle.  L'écuflbn  a  un 
petit  point  rougeâtre  à  fa  pointe.  Les  étuis  ont  une  grande 
tache  rouge  à  leur  extrémité  ,  &  un  peu  de  rouge  en 
haut,  fur  le  bord  extérieur  Le  deflbus  de  l'infede  eft 
noir  ,  ainfi  que  fes  patres  ,  dont  les  articulations  font  rou- 
geâtres.  Le  defTus  de  l'animal,  vu  à  la  loupe  ,  paroit  fine- 
ment pondue. 

5*  I .  C I M  E  X  oblongiis  atro-fufcus ,  alarum  macula flava. 

La  punaife  couleur  de  fuie  à  aï  les  jaunes. 

Longueur  }  lignes.     Largeur  i  ligne. 

Elle  eft  toute  noire  ,  mais  d'un  noir  matte ,  brun ,  obfcur 
&  nullement  luifant.  Son  corcelet  eft  aflez  large  &  quarré. 
La  portion  membraneufe  de  fes  étuis  a  dans  fa  partie  fu- 
périeure ,  une  grande  tache  jaune.  Cette  efpéce  eft  très- 
aifée  à  reconnoître. 

J2.   C  I  M  E  X  oblongiis  nigcr,  pedibus  viridi  nigroqut 
variegatis. 

La  punaife  noire  à  pattes  panachées. 

Longueur  1  y  lignes.     Largeur  y  ligne. 

Cette  petite  efpéce  eft  en  deflus  d'un  noir  luifant.  Ses 
aîles  font  aulli  noires.  Ses  pattes  font  panachées  &  entre- 
coupées de  noir  &  de  yert  pâle. 

M  m  m  ij 


4<5'ô  Histoire    abrogée 

53.  C  I  M  E  X  oblongiLS  totus  ater,  alis  atrisl 
La  punaife  toute  noire, 

Longulur  3  lignes.     Largeur  1  -j  ligne. 

Sa  couleur  eft  par-tout  d'un  noir  matte  ,  même  fur  les 
aî!;'S.  Son  corcelet  eft  large  ,  plat  ,  prefque  quarré  & 
écLancrd  fur  le  devant. 

54.  C  I  M  E  X  oblongus  ater  ,  antennis  fcta  terminatis. 
Linn.  faun.fuec.  n.  677. 

lÀnn.  fyjî.  nat.  eâix.  10  ,  p.  447  ,  n.  îo.  Ciincx  antennis  apice  cjpillaribus 
corpore  oblongo  nigro. 

La  punaife  à  grojfes  antennes  terminées  par  un  fil. 

Longueur  2.  7  lignes.     Largeur  j  l  gne. 

Sa  forme  eft  allongée.  Tout  fon  corps  eft  noirâtre ,  à 
l'excepti.în  des  pattes  ,  qui  font  d'un  jaune  pâle.  Mais  ce 
qui  fait  le  caradére  diftindif  de  cette  espèce  ,  ce  font  fes 
antennes  ,  d unt  les  deux  premiers  articles  font  fort  gros, 
fur-tout  le  fécond,  qui  eft  confidérable  &  allongé  en  fu- 
feau,  tandis  que  les  deux  derniers  articles  font  plus  Hns 
que  des  cheveux  &  de  couleur  jaunâtre.  On  trouve  cette 
efpéce  affez  fréquemment  dans  les  bois. 

'^J.  C  I  M  EX  oblongus  ,  infra  niger  ^Jupra  alho-lacteus y 
antennis  crajjïs  a/uice  porreclis  y  capite  pedibus  anteri^ 
nijque  nigris, 

La  punaife  chartreufe. 

Longueur-!,  lignes.     Largeur  \  ligne. 

Cette  pente  efpéce  eft  noirâtre  en  deffous.  Tout  le 
deffus  de  fon  corps  eft  finement ôc  irrcgiiliértment poin- 
tillé ,  fi:  il  eft  d'un  bl  inc  de  lait ,  à  lexception  de  fa  tète, 
qui  eft  noire.  Snr  le  corcelet,  on  apperçoit  trois  filions 
longitudinaux  élevés.  De  plus  ,  on  ne  voit  aucune  dif- 
tindion  entre  le  corcelet  &  l'écuffon  ,  qui  font  tout-à- 
fait  joints  enfemble.  Les  pattes  font  noires:  les  anten-; 


Des    Insectes.  ^sv 

nés  pareillement  noires  ,  ont  près  de  la  moitié  de  la  lon- 
gueur du  corps.  Elles  font  groiles ,  compofées  de  qu:itre 
articles  ;  les  deux  premiers  courts ,  &  le  troifiéme  fort  long. 
On  trouve  cette  punailb  quelquefois  en  grande  quantité 
fur  le  chardon  -  roiand. 

5 6.  C  I  M  E  X  ex  albo  fiifcoqut  clnereus  ,  elytrorum  3 
t/ioracî/ijue  margine puucl.ito    a^'Uennis  Jubclavatis. 

Linn,  faun.  fuec.  n.  6S7.  Ciniexantennis  clavatis ,  elytris  thoracifque  margina 

reticiilato-pundatis. 
Linn.  fyjt.  nat.  edit.  lo,  p.  441,  n.  ii.  Cimex  elytris  abdomen  occultantibuî 

redculato-pundatis  antennis  clavatis. 
Reaum.  inf.  ;  ,  tab.  34  ,  fg.  1,1,3,4. 

La punaife  tigre ^ 

Longueur  1  \  lignes.     Largeur  \  ligne. 

La  forme  de  celle-ci  approche  de  celle  de  la  précédente; 
mais  fes  antennes  font  très-différentes-  Sa  tête  &  le  deffous 
de  fon  corps  font  noirs  ,  &  fes  pattes  font  brunes.  Le  cor- 
celet.eft  noir  au  milieu  ,  &  blanc  fur  les  côtés.  Outre  cela, 
on  voit  fur  .a  longueur  de  ce  corcelet,  trois  filions  élevés, 
comme  dans  l'efpéce  précédente  ;  mais  les  deux  des  côtés 
jie  vont  pas  jufqu'à  la  tête.  Les  éruis  font  blancs  ,  diapha- 
nes ,  imitans  le  refeau ,  avec  leurs  bords  pondues  de  noir. 
Les  antennes  ont  leurs  deux  premiers  articles  courts  ;  le 
troifiéme  très  -  long,  &  le  quatrième  court  &  fort  gros, 
ce  qui  donne  à  lantenne  la  figure  d'une  mafiTue.  La  larve 
de  cette  punaife  habite  l'intérieur  des  fleurs  du  chama-' 
drys ,  qui  avant  de  s'ouvrir,  paroifi!ent  plus  grofiTes  &  plus 
gonflées  qu'à  l'ordinaire  ,  lorfque  cette  larve  y  eft  renfer-» 
mée. 

,^7.  C I M  E  X  antennis  clavatis ,  thorace  elytrifque  corpore 
multo  latioribus  ,  diaphanis  ,  reticulatis  ,fajcia  dupiici 
tranjverfa. 

■La  punaife  à  fraije  antique,' 

'Longueur  1 1  ligne.     Largeur  i  ligne. 

Rien  n'eft  plu&fingulier  que  cette  efpéce  j  qui  approche 


^52  Histoire     abriég^e 

un  peu  des  précédentes.  Sa  tête  eft  brune  &  petite.  Son 
corcelet .  femblable  à  celui  de  la  précédente  ,  a  des  rebords 
larges  ,  diaphanes,  membraneux  ,  réticulés  ,  qui  forment 
des  ailerons  fur  les  cô  es  ,  ôc  vont  même  recouvrir  la  tête. 
Les  étuis  pareillement  larges,  débordent  dulîiie  corps, 
&  font  de  même  membraneux,  réticulés  ,  &de  plus  char- 
gés de  deux  bandes  brunes  tranfverfes.  Le^s  antennes  ref- 
femblent  à  celles  de  l'efpéce  précédente,  fi  ce  n'eft  qu'elles 
font  plus  fines  ôc  plus  longues  ,  égalant  au  moins  les  deux 
tiers  du  corps.  Les  appendices  des  étuis  de  cet  infe£le  ,  ÔC 
fur-tout  ceux  de  fon  corcelet ,  forment  une  efpéce  de 
fraife  autour  du  col  de  l'animal ,  telles  que  nous  en  voyons 
dans  les  anciens  tableaux  de  femmes. 

58.  CIMEX  linearis pedibus  antlcis  brevijjimis  ,  cœte- 
ris  antennifque  JiLiformibus  longijjimis  ,  albo  Juf coque 
variis. 

Liiin.faun.  fuec.  n.  685.  Cimex  linearis ,  pedibus  quatuor,  antennifque  lon- 

gilFimis ,  albo  fufcoque  variis. 
Linn.  fyjl.  nat.  edit.  10  ,p.  4^0  ,  «.  8j.  Cimex  linearis  ,  pedibus  anticis  bre» 

villimis  crallis  inflexis. 
Frifch.  germ.  7  ,  p.  1 1  ,  t.  6.  Cimex  arborum  oblongus,  alarum  fignatura  alba,' 

La  punaije  ciilici  forme. 

Longueur  1  lignes.    Largeur  j  ligne. 

Cette  punaife  a  l'air  d'un  coufm  ou  d'une  petite  tipule.^ 
Son  corps  eft  long  &  très-étroit.  Sa  tête  eft  affez  grande, 
avec  une  trompe  un  peu  en  arc  recourbée  en  deffous.  Son 
corcelet  efl  allongé  &  cylindrique.  Les  étuis  ,  qui  font  fort 
longs ,  ont  leur  partie  écailleufe  fort  petite ,  ôc  la  partie 
membraneufe  très  grande.  Les  pattes  de  devant  font 
courtes  &  plus  groffes  que  les  autres.  Les  quatre  de  der- 
rière ôc  les  antennes  ,  font  plus  Hnes  qu'un  fil  de  foie,  ÔC 
très-longues ,  ayant  deux  fois  la  longueur  du  corps.  Tout 
l'infede  efl:  entrecoupé  ôc  panaché  de  blanc  ôc  de  brun. 
Cette  efpéce  fe  trouve  fur  les  arbres ,  où  elle  vacille  ôc  fe 
balance  perpétuellement ,  comme  les  tipules ,  à  caufe  de 


DES    Insectes;  '4(f j 

ïa  finefle  de  fes  pattes ,   qui  femblent  pouvoir  à  peine 
porter  fon  corps. 

5p.  C  I  M  E  X  linearis  fiipra  nîger ,  pedihus  antîcis  hrt-i 
vijjlmls.  Llnn.  fauii.  Jiiec.  n.  684.. 

Linn.fyjl.  nat.  edit,  10  ,  p.  4^0  ,  77.  8 1.  Cimex  lacuflris,' 

Frifch,  g'rm.  7  ,  f.  10. 

Bradi.  na'.ur.  t.- 26  ,/.  2.  D. 

Bauh.  ballon,  p.  213  ,/.  i.  InfeiSum  tipula  didum.  ' 

Lift.  tdh.  mm.  t.  4^  /•  4-  " 

Ra'j,  inf.  p.  57  ,  n.i.  Cimex  aquaticus  figurs  longioris» 

La  piinaife  noyade. 

Longueur  4  lignes.    Largeur  •*  ligne. 

Ses  antennes  noires  font  prefque  de  la  longueur  de  la 
moitié  de  fon  corps.  Ses  yeux  font  gros  Ôc  faillans.  Son 
corceiet  eft  allongé ,  avec  trois  filions  un  peu  élevés  en 
deffus.  11  efl:  d'un  noir  matte  ,  ainfi  que  les  étuis.  En  re- 
gardant l'infette  à  la  loupe,  on  voit  un  peu  de  pouffiere 
jaune  fur  ces  étuis.  Le  deffous  de  l'infede  ,  vu  à  un  certain 
jour,  paroît  blanchâtre.  Les  pattes  de  devant  font  cour- 
tes, &  les  quatre  autres  fort  longues.  On  voit  cet  infede 
courir  fort  vite  fur  la  furface  des  eaux  tranquilles  des  ma- 
res &des  baffins.  Ce  qu'il  y  a  de  fingulier ,  c'eft  qu'il  s'ac- 
couple fouvent  avant  que  d  être  parfait,  n'ayant  encore  ni 
aîles  ni  étuis. 

60.  CIMEX  linearis  nigricans  compreJJïiS)  capite  cylui" 
draceo  fpedibus  anticis  brevijfimis, 

Linn.  faun.  fuec.  n.  68?.  Cimex  linearis  nigricans ,  comprefTus  ,  pedibus  an-' 

ticis  breviflimis. 
Linn.fyjl,  nat.  edit.  10  ,  p.  45°  5  n.  81.  Cimex  ftagnorum. 
Petiv.  ga.\,  15  ,  t.  9  ,  /.  II.  Tipula  londineniis  anguftiflîma. 

La  punaife  aiguille. 
Longueur  s  lignes.    Largeur  j  ligne. 

On  voit  par  les  dinienfions  de  cette  punaife  ,  qu'elle 
eft  longue  &  très- étroite  ;  elle  reffemble  à  une  aiguille 
un  peu  groffe.  Sa  tête  ,  qui  fait  prefque  le  tiers  de  fa  Ion-. 


^^^  Histoire     abrégée 

gueur ,  eft  étroite ,  cylindrique  ,  un  peu  plus  grofTe  fexilc^ 
ment  vers  les  deux  bouts ,  avec  des  yeux  affez  petits,  fail- 
lans  fur  les  côtés ,  &  pofés  vers  le  milieu  de  fa  longueur; 
Les  antennes  ,  auffi  longues  que  la  tête  ,  font  très-  fine». 
Il  en  eft  de  même  des  pattes  toutes  aflez  longues,  à  l'ex- 
ception des  premières,  qui  font  courtes,  moins  cependant 
que  dans  l'efpéce  précédente.  Le  ventre  long  ,  ôc  un  peu 
plus  large  que  le  refte  du  corps  j  eft  applati.  Tout  l'infecle 
eft  d'un  brun  noirâtre  ;  on  voit  feulement  des  petits  points 
blanchâtres  de  diftance  en  diftance  fur  les  côtés  du  ventre. 
Cette  punaife  marche  fur  l'eau  comme  la  précédente^  mais 
elle  coure  moins  vite. 

Seconde     Famille. 

6l.  C  I  M  E  X  fubrotundus  viridis. 

lànjt.faun.fuec.  «.  ^48.  Cimex  fubrotundus  viridis,  margine  undique  flavo; 
Linn.fyji.  nat.  eâit.  10  ,p.  44^  ,  n.  37.  Cimex  juniperinus. 
Raj.  inf.p,  55.  n.  i.  Cimex  fylveflris  viridis. 

La  punaife  lerte. 

'  Longueur  5  j  lignes.     Largeur  3  |  lignes, 

La  forme  de  cette  punaife  eft  ovale.  Quant  à  fa  couleur; 
elle  eft  toute  verte ,  mais  le  deflus  de  fon  corps  eft  d'un 
beau  vert,  &  le  deffous  d'un  vert  jaunâtre.  Ses  antennes 
font  compofées  de  cinq  articles  ,  dont  le  premier  eft  très- 
court  ,  &  les  quatre  autres  font  affez  longs.  Le  dernier 
article  eft  d'une  couleur  un  peu  fauve  ,  les  autres  font 
d'un  vert  pâle.  La  trompe  éfilée  &  pointue ,  eft  couchée 
fous  le  ventre ,  entre  les  pattes  ,  ôc  va  jufqu'à  la  der- 
nière paire.  Elle  eft  formée  de  deux  filets  ,  compofés 
chacun  de  quatre  pièces ,  &  entre  ces  deux  filets ,  vers 
ie  haut,  fe  trouve  la  langue  de  l'animal,  plus  courte  des 
deux  tiers  que  la  trompe.  La  tête  eft  platte,  plus  longue 
que  large  ,  avec  les  deux  yeux  à  refeau  fur  les  côtés  ,  ^ 
poftérieurement,  deux  petits  yeux  liffes.  Ce  corcelet  eft 
large  ,  avec  des  angles  obtus ,  qui  avancent  fur  les  côtés. 
L'écuffon  eft  grand;  &  fa  pointe  déborde  le  côté  intérieur 

de 


"des    Insectes.  45j' 

de  la  partie  écailleufe  des  étuis.  La  tête ,  le  corcelet ,  Té- 
cufiToti  ôc  les  étuis  font  finement  &  irrégulièrement  poin- 
tillés ,  &  le  fond  de  ces  points  eft  noirâtre.  La  partie 
membraneufe  des  étuis  eil  tranfparente  ôc  fans  couleur.Les 
aîles  font  plus  brunes ,  fur-tout  au  côté  extérieur.  Le  defîus 
du  ventre,  fous  les  aîles,  eft  brun.  Tout  le  deffous  ,  ainfî 
que  les  pattes ,  eft  d'un  vert  jaunâtre.  On  apperçoit  audi 
un  peu  de  cette  môme  couleur  fur  les  bords  du  corcelet 
&  à  la  pointe  de  l'écuiïon.  Cet  infecte  pue  très-fort.  On  le 
trouve  à  la  campagne  ôc  dans  les  jardins,  fur-tout  fur  les 
grofeliers. 

62.  C  I  M  E  X  ovams  j  thorace  obtufe  angidato  y  è  viridl 
rubroque  nebidojus. 

La  punaife  verte  lavée  de  rouge. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  j  f  lignes. 

Ses  antennes  font  toutes  noires.  Sa  tête  eft-alîongée ,  &C 
fon  corcelet  eft  large ,  avec  des  angles  faillans  ,  moufles  à 
leur  extrémité.  L'écuflbn  eft  auffi  long  que  les  étuis.  Ceux* 
ci,  ainfl  que  le  corcelet,  lecuflbn  ôc  la  tête  font  verts, 
lavés  plus  ou  moins  de  rouge.  Le  deflbus  de  l'infecle  eft 
d'un  vert  pâle  ,  ôc  fes  pattes  font  rougeâtres. 

6^.  CÏM.E.yL  Jubovams  viridis  ^  angulis  thoracis  aciitis 
rubris  aplce  nigris  ,  abdomine  fubtus  acuto. 

Raj.  inj.  p.  î4  ,  n.  3.  Cimex  fylveflrls  leucophEus ,  corpore  paulo  longiore  Si 
anguftiore  ,  fcapulis  acutioribus  ,  macula  in  centro  crucis  pallidiore. 

La  punaife  verte  à  pointes  du  corcelet  rouges. 

Longueur  6  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Elle  approche  de  la  précédente  ;  elle  eft  cependant  plus 
allongée ,  ôc  fa  couleur  eft  d'un  vert  plus  pâle.  De  plus ,  fa 
tête  5  fon  corcelet,  fon  écuffon  ôc  fes  étuis  ,  font  pondues 
plus  fortement.  Le  corcelet  de  celle-ci  eft  large ,  avec  des 
angles  aigus ,  faillans  ôc  très-pointus  fur  les  côtés.  Ces 
pointes  font  d'un  beau  rouge,  ôc  leur  extrémité  eft  noire. 

Tome  /.  N  n  n 


^66  Histoire     ab  kié cf.E 

L'ccuïïbn  eft  grand;  il  ne  va  cependant  que  jufqu'au  cor». 
mencement  de  la  partie  membraneufe  des  étuis.  Le  def- 
fous  de  l'infeâe  elî  jaunâtre  ,  lavé  en  quelques  endroits 
d'un  peu  de  rouge  ;  mais  le  deffus  du  ventre  eft  affez  char- 
gé de  cette  dernière  couleur  ,  qui  paroît  à  travers  les  ailes 
&  la  membrane  des  étuis.  Sur  la  tête  ,  on  apperçoit  très- 
diftindement  deux  petite  yeux  lifles  j  outre  les  yeux  à  re^ 
feau. 

<Î4.  C  î  M  E  X  fufcus  ,  antennls  abdominifque  marglne 
nigro  croceoquè  variegads. 

hinn.  faun,  fuec.  n.  (?5o.  Cimex  grifeus  ,  abdominis  margine  nigro  maculato; 

Linn.jyjl.  nat,  edit.  lo, p.  445  .  n.  54.  Cimex  haccarum, 

Raj.   inf  p.  54,  n,  z.   Cimex  fylveflris ,  corpore  breviori ,  fulciis ,  fcapulis 

magis  extaniibus ,  macula  è  flavo  rubcnte  in  centro  crucis  dorfalis. 
Jonjl.  inf.  t.  17  ,/.  9. 
Lift,  tab.  mut.  t.  2  ,/.  19. 
Lijl.  loq.  p.  ^9É  ,  n,  $6.  Cimex  è  luteo  virefcente  inf'jfcatus  ,  corniculis  macu-- 

latis  fimilicer  ad  alvi  margines  nigris  maculis  eleganter  interflinâvs. 

La  punaife  brune  à  antennes  âC  bords  panachés. 
Longueur  6  lignes.     Largeur  3  lignes. 

La  couleur  &  la  grandeur  de  cette  efpéce  varient  ;  elle 
eft  fouvent  un  peu  plus  petite  que  nous  ne  l'avons  mar- 
quée. Quant  à  la  couleur  ,  le  brun  y  domine.  Quelquefois 
ce  brun  eft  un  peu  jaunâtre  &  uniforme  :  d'autres  fois  l'in- 
fecle  paroît  d'un  brun  nébuleux,  par  un  mélange  de  taches 
jaunes  &  brunes.  Les  aîles  ôc  la  partie  mejnbraneufe  des 
étuis  varient  auffi,  tantôt  elles  font  tranfparentes  &  nulle- 
ment colorées  ,  tantôt  elles  font  parfemées  détaches  noi- 
res; mais  ce  qui  eft  confiant  dans  toutes,  c'eft  que  les  an- 
tennes j  ainfi  que  les  bords  du  ventre ,  qui  paffent  les  étuis, 
font  variés  ôc  panachés  alternativement  de  deux  couleurs, 
noire  &  jaune  fauve.  Le  bout  du  corcelet,  qui  eft  affez 
long  ,  eft  aufli  ordinairement  un  peu  jaunâtre.  Le  deffous 
de  Tinfedc  eft  pâle  ,  fouvent  tacheté  de  noir.  Le  corcelet 
eft  large  ,  quelquefois  un  peu  bronzé ,  &  fe  termine  fur  les 
cotés ,  par  des  angles  moufles.  Cette  punaife  pue  très-fort. 


DES    Insectes.  ^gj 

Elle  vient  fur  les  arbres  &  fouvent  fur  les  grofeliers.  Elle 
mange  les  autres  infedes,  mêniie  les  cole'optères,  dont  elle 
perce  les'étuis  avec  fa  trompe^  les  fucçant  enfuite.  Ses  pat- 
tes font  brunes,  ôcon  voit  fur  fa  tête  deux  petits  yeux  lilTes. 

6^.  C I M  K^Ju/cus  ;  pedlbus  abdomiidfiiue  limho  luU9 
Jhfcoque  variegatis. 

La  punaîfe  Brune  à  pattes  panachées» 

Longueur  3  lignes.     Largeur  j  y  ligne, 

La  couleur  de  cet  infede  eft  la  même  que  celle  du  pré- 
cédent ,  fi  ce  n'eft  qu'il  eft  plus  brun  ;  il  n'y  a  que  le 
milieu  de  fon  corcelet  qui  ait  un  peu  de  jaune.  Ce  corcc- 
iet  eft  grand ,  ainfi  que  l'écuffon.  Les  antennes  font  noi- 
res j  &  le  deffous  de  finfeûe  eft  un  peu  moins  brun  que  le 
deflus  :  mais  ce  qui  caraftérife  cette  efpéce  ,  c'eft  la  cou- 
leur du  bord  de  fon  ventre  &  de  fes  pattes.  Le  ventre  a  le 
petit  bord  panaché  de  jaune  &  de  brun  ,  ôc  les  pattes 
paroiflent  aufti  panachées  ,  quoique  le  noir  y  domine.  Le 
commencement  ou  le  haut  des  cuiffes  eft  jaune  ,  ainfi  que 
le  milieu  des  jambes ,  qui  a  un  anneau  de  cette  couleur. 

€6.  C I M  E  X  nigro -ferrugineus  >  Jcutello  ad  anu'm  njqut 
produclo. 

La  punalfe  porté  -  chappe  brune. 

Longueur  î  ^  lignes.    Largeur  3  ^  lignes. 

Cette  punaife  eft  par-tout  d'un  brun  couleur  de  fuie, 
fes  pattes  feules  font  jaunâtres.  Ce  qu'elle  a  de  particu- 
lier ,  c'eft  que  fon  écuflbn  eft  fort  long ,  &  va  jufqu'au 
bout  de  fon  corps  ,  qu'il  déborde  même  un  peu  par  le  bas. 
Sur  les  côtés  ,  il  eft  étroit  ôc  laiife  voir  une  portion  des 
étuis  qui  eft  de  couleur  pâle  ,  ôc  le  bord  du  ventre  qui  eft 
noir.  On  trouve  cette  efpéce  fur  les  feigles  ,  vers  le  mois 
de  juillet. 

JV.  B.  Il  y  en  a  une  plus  petite  que  je  croîs  fimple 
yariété  de  celle-ci  ;  &  qui  n'en  diffère  qu'en  ce  que  ;  i". 

N  n  n  i  j 


'^6i  Histoire     abrégée 

elle  eft  un  peu  plus  petite  ;  2".  fa  couleur  eft  plus  claire  ; 
3°.  les  bords  du  corps  ,  au  lieu  d'être  noirs  ,  font  entrecou- 
pés de  brun  &c  de  couleur  pâle  :  du  refte  elle  reffemblc 
parfaitenaent  à  i'efpéce  ci-deiTus. 

idy.  C  I  M  E  X  ater  punclatus  ,  fcutello  ad  anum  ufqiit 
producio. 

La  punaifè  porte  -  chappe  noire. 

Longueur  j  j  lignes.      Largeur  3  lignes. 

Sa  couleur  eft  noire  par  -  tout  &  paroît  matte  ,  à  caufe 
des  petits  points  qui  font  en  deflus  ,  &  qui  la  rendent 
comme  chagrinée;  du  refte  cette  efpéce  relTemble  tout-à- 
fait  à  la  précédente  pour  la  grandeur ,  la  forme  ,  ôc  en  par^- 
ticulier  pour  le  volume  de  fon  écufton  qui  eft  aufli  long 
que  fon  corps  ,  mais  plus  étroit.  Celle-ci  a  été  trouvée  au 
milieu  de  la  ville. 

63.  CIMEX  rotiindatus  niher  ^  fiipra  fafciis  longitudl- 
naiihus  ,  infrapunàls  nigris  ^Jçut^llo  amplo  touimferç 

abdomen  tcge/ue. 

'J^a  pu/zai/e  Jlamoifé. 
"Longueur  4  lignes.    Largeur  ylignesi 

C'eft  une  des  plus  belles  &  des  plus  fingulieres  efpéces 
de  ce  genre.  Sa  tête  ,  fon  corcelet  &  fon  écufion  ,  font 
rayés  dans  leur  longueur  ,  par  des  bandes  alternativement 
rouges  &  noires  ,  comme  l'étoffe  que  l'on  appelle  fiamoi- 
fe.  Le  corcelet  eft-  large  &  un  peu  boffu,  L'écuffon  eft 
très -grand  ;  il  va  jufqu'au  bout  du  ventre  ,  &  couvre 
ies  étuis  dont  il  ne  paroît  que  le  bord.  Les  étuis  font  rou- 
ges 5  avec  leur  partie  membraneufe  brune.  Le  deffous  de 
l'infede  eft  rouge  ,  ponftiié  de  taches  noires  ,  &  les  bords 
du  ventre  font  panachés  de  taches  alternativement  noires 
&  rouges.  Les  antennes  font  noires.  La  même  couleur 
domine  fur  les  pattes  qui  ont  un  peu  de  rouge  ,  principa- 
lement aax  jambes. 


DES    Insectes.  ^6g 

3'p.  C  I  M  E  X  rotundato  -  ovatiis  ,  nlgro  ruiroqiie 
variegatus  ,  capite  aUJque  nigris,  Linn.  faun,  Juec, 
n.  66 i. 

Linn.JyJi-  nat.  eàit.  lo^p.  44e  ,  n,  43.  Cimex  ornatus. 
La  punaije  rouge  du  choux. 

Longueur  4  5  lignes.    Largeur  3  Lignes. 

Ses  antennes  font  noires  ,  ainfi  que  fa  tête  ,  qXii  a  quel- 
quefois un  peu  de  rouge  devant  les  yeux.  Le  corcelet  efi: 
rouge  ,  avec  quatre  taches  noires  prefque  quarrées  ,  pofées 
i'une  à  côté  de  l'autre  vers  le  milieu  de  fa  longueur.  Ces 
quatre  taches  s'avançant  vers  le  devant ,  fe  réunillent  fou- 
vent  en  deux  proche  la  tête.  L  ecuffon  eft  noir  ,  avec  une 
tache  rouge  ,  longue  ,  fourchue  du  côté  du  corcelet ,  &  il 
eft  terminé  par  une  tache  plus  large  du  côté  de  la  pointe. 
Les  étuis  font  rouges  ,  avec  trois  taches  ou  plaques  noires 
fur  chacun  ;  favoir  ,  une  petite  &  ronde  vers  la  pointe 
des  étuis  ,  une  plus  grande  &  ovale  fur  le  bord  extérieur, 
&  une  troifiéme  quarrée  ,  plus  grande  que  les  deux  au- 
tres ,  placée  fur  le  bord  intérieur  de  l'étui ,  s'avanc^ant  en- 
tre les  deux  autres  taches  ,  ôc  repréfentant  avcc  celle 
de  l'autre  étui  une  lar'ge  bande  tranfverfe  placée  fur  le 
milieu  de  l'infefte.  Outre  cela  ,  les  bords  de  fétui  qui 
touchent  lécuffon  font  noirs.  La  partie  membraneufe  des 
étuis  eft  noire  ,  de  même  que  le  deffous  de  l'inlede  ôc  les 
pattes.  Les  bords  du  ventre  font  panachés  alternativement 
de  noir  &  de  rouge.  Cette  punaife  fe  trouve  très-commu- 
nément fur  le  choux  &  la  plupart  des  plantes  crucifères. 
Ses  œufs  font  en  quantité  confidérable  fur  les  feuilles  de 
ces  plantes.  Ils  y  font  rangés  par  bandes  ferrées  ,  ôc  en  les 
examinant  de  près  ,  ils  paroifTent  très -jolis.  Ils  imitent 
pour  la  forme  un  petit  baril ,  dont  le  haut  6c  le  bas  feroient 
entourés  de  bandes  brunes  ,  tandis  que  le  milieu  de  l'œuf 
eft  gris  ,  avec  des  points  bruns  très-roaids.  La  face  in- 
férieure j  ou  le  fond  de  l'œuf  eft  collé  fur  la  feuille  ,  6c  fa 
îàce  fupérieure  eft  brune  ,  avec  un  cercle  gris  étroit;. 


470  Histoire     abrégée 

&  un  point  gris  dans  fon  centre.  Cette  partie  fupérîeure  fe 
levé  ,  comme  un  couvercle  ,  quand  la  petite  punaife  fort 
de  fon  œuf. 

70.  C  I M  E  X  ovatus  j  totus,  nlger ,  alis pallidis. 

La  punaife  noire. 

Longueur  4  lignes.     Largeur  i  \  ligne. 

Cette  punaife  eft  par -tout  d'un  noir  foncé  ;  fes  aîles 
feules  font  pâles  ,  &  les  extrémités  membraneufes  de  fes 
étuis  j  blanches  ôc  tranfparentes.  Ses  jambes  font  très-épi- 
neufes. 

71.  C I M  E  X  ovatus  ,  fufco  -  niger  alis  pallidis. 
La  punaife  Brune  luijante. 

Longueur  i  §  ligne.     Largeur  i  ligne. 

Je  ne  vois  d'autres  différences  entre  celle-ci  &  la  pré- 
cédente ,  que  la  grandeur  qui  eft  beaucoup  moindre  ,  &  la 
couleur  qui  n'eft  pas  abfolument  noire  ,  mais  d'un  brun 
foncé  &  luifant,  au  lieu  que  l'efpéce  ci-deffus  eft  d'un  noir 
plus  matte.  L'éculTon  eft  aufli  proportionnément  plus 
grand  dans  celle  -  ci  :  du  refte  les  -autres  parties  font  fem-; 
blables. 

72.  C  I  M  E  X  ovatus  niger ,  elytrorum  limbo  exteriortt 

albo. 

La  punaife  noire  a  bordure  blanche. 

Longueur  i  lignes.    Largeur  1  ligne. 

Celle  -  ci  encore  femblable  aux  précédentes  ,  eft  toute 
noire  6c  luifante  ;  il  n'y  a  que  les  étuis  qui  font  bordés 
extérieurement  d'un  peu  de  blanc.  Leur  partie  mem- 
braneufe  eft  pâle  &  blanchâtre  ,  ôc  l'éculTon  eft  affez 
grand.  _  • 

75.  C I  M  E  X  ovatus  niger ,  thoracis  lateribiis  ;  eljytro* 
rumine  maculis  quatuor  albis. 


DES     Insectes.  471 

ÎÀnn.faun.Jïiec.  n.  ii^.  Cimex  ovatus  niger  ,  elytris  nigro  alboque  variegatis> 

alisalbis. 
Linn.  fyft.  nat.   eâit,  lo,  p.  44^  •>  n.  41.  Cimex  bicolor. 
Periv.  gaioph.  p.  11  ,  t.  <4  >/•  7-  Cimex  niger  noRras  albo  maculatus. 
Lijl-  loi/,  p.  196  ,  n.  37-  Cimex  niger  Tnaculiî  candidis  notatus. 
Kaj.  inf.p.  54,//.  î.Cimexfylveltris  parvus ,  corpore  rotundiore,  colore  nigro 

fpiendente  ,  maculis  albis  pido, 

La  punaije  noire  à  quatre  taches  blanches» 

Longueur  3  lignes.    Largeur  1  lignes. 

La  couleur  de  celie-çi  eft  d'un  noir  bleuâtre.  Les  bords 
de  fon  corcelet  font  terminés  fur  les  côtés  par  une  bande 
blanche.  Les  étuis  ont  chacun  deux  taches  de  même  cou- 
leur, l'une  oblongue  ôc  irréguliere  placée  en.  haut ,  l'autre 
plus  bas  à  la  pointe  de  la  partie  écailleufe ,  moins  longue  , 
mais  auflTi  peu  régulière  que  l'autre.  La  partie  membra- 
neufe  des  étuis  eft  brune.  Le  deffous  du  corps  eft  tout 
noir.  Les  pattes  le  font  auffi-avec  un  peu  de  blanc  aux 
articulations. 

74..  CIMEX  ovatus  )  Cisrulefcenti-  aneus  j  thorace 
iineola  ■,  fcuteUl  apice  ,  clytrifqu.e  punclo  albo  rubrove, 
Linn,  jaun.  fuec.  n.  6^'j.. 

Linn.  fyfl.  nat.  eâit.  10  ,  p,  446  ,   n.  40.  Cimex  oleraceus. 

Raj.  inf.  p.  54,  "•  ^.  Cimex  fylveftris  Raj.  i,if.  p.  54  ,  n.  7.  Cimex  fylveftris 

cœruleîcens ,  paulo  reliquis  minor  ,  coerulefcens  paulo  reliquis  minor  Se 

&  magis  depreffus.  magis  depreffus  ,  area  fcapularuna 

Shan,  hift.  1  ,  p.  zoj  ,  f.  13,7  ,  /.  3e  ,  rubra. 

37.  Cimex  jiiinor  cœruleus  ,  lineis 

albis  varius ,  teftudinis  forma. 

La  punaije  verte  à  raies  êC  taches  rouges  ou  blanches. 

Longueur  3  lignes.    Largeur  z  lignes. 

Tout  le  deffus  de  cette  efpéce  eft  d'un  noir  bleuâtre  ou 
Verdâtre  ,  un  peu  cuivreux  ,  avec  différentes  taches  ou 
raies  ,  tantôt  blanches  ,  tantôt  rouges.  Il  y  a  d'abord  une 
raie  longitudinale  fur  le  milieu  du  corcelet ,  une  tache  fur 
la  pointe  de  l'écuffon  ,  &  une  fur  chaque  étui  à  côté  de  la 
précédente  ;  enfin  une  petite  bande  fur  les  bords  extérieurs 
du  corcelet  ôc  des  étuis.  Le  corps  en  deffous  eft  noir  ; 


^.72  Histoire     abrégée 

ainfi  que  les  pattes  &  les  antennes.  M.  Linnœus  prétend 
que  la  différence  de  la  couleur  des  taches  vient  du  fexe  , 
que  les  mâles  portent  ces  taches  blanches  ,  tandis  qu'elles 
font  rouges  dans  les  femelles.  Il  eft  vrai  qu'on  trouve 
quelquefois  des  mâles  tachés  de  blanc  ,  &  des  femelles 
avec  les  points  rouges  ;  mais  j'ai  aufTi  trouvé  précifémeni: 
le  contraire.  J'ai  vu  aufTi  des  mâles  oc  des  femelles  accou- 
plés enfemble  ,  les  uns  ôc  les  autres  avec  des  taches 
rouges  :  ainfi  c'eft  une  fimple  variété  de  couleur  ,  qui  ne 
dépend  point  de  la  différence  du  fexe. 

75'.  C 1 M  E  X  Qvatus  ,  viridl  -  cœruleus  œneus. 

Linn.fjjl.  nat.  edit.  io,p.  44^  ,  n.  38.  Cimex  ovatus  cœruleus  immaculatus. 
La  punaife  verte  bleuâtre. 

Longueur  i, lignes.     Largeur  i  j  ligne. 

Ses  antennes  &  fes  pattes  font  noires  ,  tout  le  reftc 
de  fon  corps  eft  d'un  bleu  verdâtre  ,  bronzé  &  brillant.  Ses 
étuis  j  Ton  corcelet  ôc  fon  écuffon  font  pondues ,  &  fes 
ailes  font  brunes. 

'  7  (5.  CIMEX  rotundato  -  ovatus  niger ,  caplte  genubufc^ue 
ferrugineis  ,  pedibus  faltfitoriis, 

La  punaife  Jauteuje. 

Longueur  i  -1  ligne.   Largeur  i  ligne. 

Sa  tête  eft  ovale  ,  d'une  Couleur  Jaune  fougeâtre  en 
deffus  ,  avec  les  yeux  6c  les  mâchoires  brunes  ;  fes  anten- 
nes font  longues  ,  fines  ôc  jaunâtres;  Ses  pattes  de  devant 
font  de  la  même  couleur.  Le  corcelet  affez  cylindrique  ôC 
noir.  Le-refte  du  corps  eft  rond  ôc  tout  noir  ,  feulement  les 
genoux  des  pattes  poftérieures  font  d'un  rouge  brun.  Les 
dernières  pattes  ôc  fur -tout  leurs  cuiffes  font  plus  greffes 
que  les  autres ,  ôc  fervent  à  l'infede  à  fauter. 

77.  CIMEX  ovatus  ,  antic»  attenuatus  ,  fafclis  longi. 
tudinalibus  cinereo  -  e.xalbidis  ,  anteanls  extremo  rujis, 

Linn, 


DES    Insectes. 


475 


Linn.  faun.fuec.  n.  6<;6.  Cimex  ovatus ,  antice  attenua£us ,  cinereo  -  exalbw 

dus  ,  antennis  incarnatis. 
Lifi.  tah.  mut-  t.z  ,f.  lo, 
Kaj.  inf.  p.  ^6  y  n.  6.  Mufca  cimlformis  fexta  willughby. 

L,a  punaije  à  tête  allongée. 
Longueur  3  f  lignes.    Largeur  1  -j  ligne. 

Cette  efpéce  n'a  rien  de  bien  fingulier  pour  fa  couleur  j 
qui  eft  d'un  jaune  pâle  &  blanchâtre  ,  mais  fa  forme 
eft  extraordinaire.  Sa  tête  eft  allongée  ,  6c  finit  en  pointe 
comme  un  coin  ,  ou  comme  la  trompe  d'une  des  groiles 
efpéces  de  charanfons.  Le  corcelet  eft  large  ,  &  fait 
une  fuite  continue  avec  la  tête  ,  allant  en  s'élargiflant  vers 
fa  partie  poftérieure.  Le  refte  du  corps  eft  ovale.  L'écufTon 
eft  affez  grand.  La  tête  ,  le  corcelet  &  les  étuis  ,  font  cou- 
verts de  petits  points  noirs.  Du  fommet  de  la  tête ,  partent 
deux  raies  brunes ,  qui  parcourent  le  corcelet  dans  fon  mi- 
lieu ,  &  qui  ne  font  féparées  l'une  de  l'autre  que  par 
une  petite  raie  jaunâtre.  Ces  mêmes  raies  vont  jufques  fur 
l'écufTon,  vers  le  milieu  duquel  elles  difparoiffent.  Les  an- 
tennes font  compofées  de  cinq  articles ,  dont  les  deux  pre-, 
miers  font  fort  courts.  Les  deux  derniers  font  les  plus 
longs  &  leur  couleur  eft  d'un  rouge  brun. 

NAUCORIS.    Nepœfpec.  linm 

LA      N  A   U  C   O   R   E. 

Articidl  tar/brum  duo.  Deux  articles  aux  tarfes.' 

Antennx  brevijjimce  infra  oculos  Antennes  très-courtes  ,  fituées 

pojitoe.  au-defibus  des  yeux. 

Roflrum  injiexum.  Trompe  courbée  en  delTous. 

/llx  quatuor  cruciatot.  Quatre  ailes  croifces. 

Pedesfex  ,  primi  chelifonms.  Six  pattes,  les  premières  e» 

forme  de  pinces  d'écreviffes. 

Scutellum  prœftns.  Ecuflon. 

La  naucore  a  bien  de  la  reffemblance  avec  les  punaifes , 
dont  cependant  elle  diffère  par  beaucoup  d'endroits,  com-  ■ 
Tome  l,  O  o  o 


474  Histoire    a  b  r  f  g  ï  e 

me  le  fait  voir  la  différence  de  fes  carafleres.  Ils  con- 
fiftent  ;  i°.  dans  la  forme  de  fes  tarfes  ,  qui  n'ont  que  deux 
pièces  ,  ce  qui  ne  fe  rencontre  que  dans  la  punaife  à 
avirons  &  dans  la  pfylle  ,  parmi  tous  les  infetles  4f  cette 
fe£tion  ;  2°.  dans  la  forme  de  fes  antennes  qui  font  très- 
courtes  ,  &  tellement  cachées  fous  les  yeux  ,  qu'elles  font 
difficiles  à  appercevoir ,  en  quoi  elle  diffère  de  la  punaife  ; 
3".  dans  fes  pattes ,  au  nombre  de  fix  ,  dont  les  premières 
ont  la  figure  fmguliere  de  pinces  ,  caratiere  qui  lui  efl 
commun  avec  la  corif;  feule  ;  4°.  dans  fon  écuffon  ,  qui  la 
diffingue  de  la  corife  qui  n'en  a  point  ;  j°.  &  6°.  enfin 
dans  la  forme  de  fes  quatre  ailes  croifées  &  de  fa  trompe 
recourbée  en  deffous.  La  réunion  de  ces  fix  caraQeres 
empêche  de  c^  nfon  "'re  la  naucore  avec  tous  les  autres 
genres  de  cette  fedicn. 

Les  difTire'ntes  métamorphofes  de  cet  infeâ:e  appro- 
chent beaucoup  de  celles  des  punaifes.  On  voit  courir  dans 
l'eau  fa  lar/e  ôc  ^a  nymphe.  C'cft  aufîi  dans  l'eau  que 
la  naucore  devient  infede  parfait.  Ce  petit  animal  cû 
vorace  ;  il  fe  nourrit  d'autres  infedes  aquatiques  ,  qu'il 
perce  avec  fa  trompe  ,  dont  1  extrémité  eft  très -aiguë. 
Nous  ne  connoiffons  qu'une  feule  efpéce  de  ce  genre.-   . 

I.  NAUCORIS.  Planch.  9,  fig.  S- 

Linn.faun.  fu;c.  n.  691.  Nepa  abdominis  margine  ferrato. 
Lmn.  IjJ}.  nat.  edit.  10  ,  p.  440,  n.  6,  Nepa  cimicoides. 
Frifch.  germ,6  ,  p    ji  ,  f.   14,  Cimex  aquaticus  latior, 
Rofel.  inf.  vol.  5  ,fupplem.  tab.  28.  Cimex  aquaticus. 

La  naucore. 

Longueur  4 ,  5  lignes.     Largeur  3  lignes. 

Cet  infede  eft  ovale  ,  &  fon  dos  eft  arrondi.  Sa  couleur 
eft  verte  ,  panachée  de  brun.  Sa  tête  eft  large  ,  applatie  , 
avec  une  efpéce  de  bec  pointu  recourbé  en  defibus.  Aux 
deux  côtés  de  cette  pointe  ,  font  les  antennes  ,  placées  en 
defibus  proche  les  yeux.  Elles  font  très-  courtes  ,  difficiles 
à  voir,  &  elles  paroiffent  compofées  de  trois  pièces.  Le 
corceiet  eft  large.  Son  fond  eft  verdâtre  ,   avec  quatre 


DES    Insectes.  4,7'f 

ou  cinq  bandes  brunes  longitudinales.  L'dcuflbn  eîl  aflez 
grand.  Les  étuis  font  larges ,  flexibles  &  croifés  l'un  iuc 
l'autre.  Le  ventre  eft  applati  &  forme  prefque  le  rond. 
Ses  bords ,  qui  débordent  les  étuis ,  comme  dans  les  punai- 
fes  ,  font  entrecoupés  de  vert  ôc  de  brun  ,  &  paroilTeiit 
figurés  en  fcie  ,  parce  que  les  anneaux  débordent  6c  avan- 
cent les  uns  fur  les  autres.  Les  pattes  font  au  nombre  de 
fix.  Les  premières  naiflent  du  corcelet  en  deflbus  ,  &  font 
finguliérement  figurées.  Il  y  a  d'abord  un  gros  moignon 
court  qui  tient  lieu  de  cuifle  ;  enfuite  une  pièce  large  y 
applatie  ôc  aflez  courte  ,  qui  tient  la  place  de  la  jambe  ;  & 
enfin  une  troifiéme  ,  compofée  de  deux  articles  minces ,. 
crochue  &  pointue  ,  femblable  aux  pinces  des  crabes  , 
qui  eft  le  tarfe.  Les  quatre  autres  pattes  font  plus  minces- , 
plus  longues  ,  de  couleur  verte  ,  &  elles  n'ont  rien  de 
fingulier.  Cet  infecte  vit  dans  l'eau.  Il  pique  très  -  fort  avec 
fa  trompe  aiguë. 

NOTONECTA. 

LA    PUNAISE  A  AVIRONS. 
^rtlcidl  tar/brum  duo.  Deux  articles  aux  tarfes. 

Antennx  hrevijjimai  infra  oculos  Antennes  très-courtes  ,  fituées 

pojitcv.  au-dcfibus  des  yeux. 

-  Rofinim  inflexum.  Trompe  courbée  en  defibus.  • 

Alx  quatuor  craciatce.  Quatre  aîles  croilees. 

Pedes  fex  natatorii.  Six  pattes  en  forme  de  n?.geoi-i 

res. 

ScuteUum  prûsfens.  Ecufîbn. 

La  punaife  à  avirons  a  été  ainfi  nommée  ,  parce  qu'elle 
reflemble  beaucoup  aux  punaifes  ,  6c  qu'en  nageant  dans 
l'eau  ,  elle  fe  fert  de  fes  pattes  ,  principalement  de  celles 
de  derrière,  comme  d'avirons  pour  fe  conduire.  La  ma-, 
niere  dont  nage  cet  in  feue  eft  alfez  finguîiere  ;  il  eft  fur 
le  dos  ôc  préfente  en  haut  le  deffous  de  fon  ventre.  C'eft 
par  cette  raifon  qu'on  lui  a  donné  le  nom  latin  de  notoiUila.  - 

O  o  o  ij 


^7^  Histoire     ab  KiciÉ 

Les  fix  articles  qui  compofent  le  caradere  de  ce  gen^ 
re,  le  font  aifément  reconnoître  ôc  diftinguer  de  tous  les 
autres  infedes  de  cette  fedion.  Celui  dont  il  approche 
le  pluSj  eft  le  genre  précédent ,  dont  il  ne  diffère  que  par  la 
forme  de  fes  pattes  ,  qui  font  toutes  figurées  en  nageoi- 
res ,  applaties  ôc  bordées  de  petits  poils-  fur  un  de  leurs 
côtés. 

j.NOTONECTA  capiie  luteo. ,  elytiisfufco  croceoqiie- 
vajiegads  ,/cutello  atro  Planch.  p  ,  Hg.  6. 

Unn.  faun^  fuse.  n.  6t>8.  Notoneda  grifea  ,  elytris  grifeis  ,  margine  fufi;0 

pund.uis. 
"Bradl.  narur.  t.  i6  ,  /.  i.  E. 

£ir:n.  Ijjl.  nit.  eiit.  j:-  ,  p.  459  ,  n.  t.  Notoneda  glauca. 
Mouftt.  inj.  ;>.  3  - 1  -.fg.  ord.  j. 
.Wi)^/;.  inf.  t.  II,/.  19. 

Pttiv.  ga^oph.  t.  71  ,/.  6.  Notoneda  vulgarîs  nigro  pallidoque  mixta, 
Frifck.  germ.  6 ,  p.  zS  ,  t.  I  J.  Cimex  aquaticus  anguftior. 
Rofei  inf  vol.  3  ,  fupplem,  tab,  27.  Cimex  aquaticus, 

J^a  grande  piinaife  à  avirons. 

Longueur  o  lignes.     Largeur  1  ligner. 

Cet  infede  a  une  tête  aflez  arrondie  ,  dont  fes  yeux 
paroifiTent  former  la  plus  grande  partie.  Ces  yeux  font 
brur.s  &  fort  gros  ,  &  le  refte  de  fa  tête  eft  jaune.  Au-de- 
vant ,  elle  a  une  trompe  pointue  ,  qui  defcend  &  fe 
recourbe  entre  les  premières  jambes.  Sur  les  côtés  ,  on 
apperçoit  les  antennes  ,  qui  font  fort  petites  ,  jaunâtres  ,  & 
qui  partent  du  deffous  de  la  tête.  Le  corcelet  qui  eft 
large  j  affez  court  &  liffe  ,  eft  jaune  antérieurement  & 
noir  à  fa  partie  poftérieure.  L'écuffon  eft  grand  ,  d'un  noir 
m:nte  &  comme  velouté.  Les  étuis  affez  grands  &  croifés, 
font  mêlés  de  couleur  brune  &  jaune  ^  femblable  à  la 
rouille  ,  ce  qui  les  rend  nébuleux.  Le  deffous  du  corps  eft 
brun  ,  &  au  bout  du  ventre  ,  on  voit  quelques  poils.  Les 
partes  au  nombre  de  lix  ,  font  d'un  brun  clair.  Les  deux 
poftérieures  ont  à  la  jambe  6c  au  tarfe  ,  des  poils  qui  leur 
donnent  la  forme  de  nageoires ,  &  elles  n'ont  point  d'on- 
glets au  bout.  Les  quatre  antérieures  font  un  peu  appla- 


DES    Insecte  S.  47-7 

ries  &  fervent  à  l'animal  pour  nager  ,  mais  elles  ont 
au  bout  des  onglets  &  n'ont  point  de  poils.  On  voit  cet 
infede  dans  les  eaux  tranquilies  ,  où  il  nage  fur  le  dos.  Ses 
deux  pattes  de  derrière  ,  plus  longues  que  les  autres  ,  lui 
fervent  d'avirons.  Il  eft  très  -  vif  &  s'enfonce  quand  on 
veut  le  prendre  ,  après  quoi  il  remonte  à  la  furface  de 
l'eau.  Il  faut  le  prendre  avec  précaution  pour  n'en  être  pas 
piqué  ,  car  la  pointe  aiguë  de  fa  trompe  pique  très-fort.^ 

2.  NOTONECTA  -cinerea  anelytra. 

Linn.  faun.  Jitec.  n.  6$o.  Notoneda  arenulx  magnitudine, 

JLinn.fyJl.  nat.  edit.. lo  ,  p.  439  »  «•  3.  Not&neâa  eiytris  cinereîs ,  maculis  fviC- 

cis  longitudinalibus. 
A6i.  Upf.  1736  ,  p.  37  ï  "•  3'  Notonedà  cinerea  vix  confpicua. 

Xa petite puna'ife  à  avirons. 

Longueur  1  iigne.     Largeur  §  ligne. 

A  peine  apperçoit-on  dans  l'eau  ce  petit  infe£le  ,  qui 
paroît  comme  un  point  gris.  Ses  yeux  font  bruns  ,  le  delTus 
de  fon  corps  Teft  auffi  un  peu  ;  tout  le  relie  eft  d'un 
gris  cendré.  Ce  qu'il  y  a  de  fingulier  ,  c'eft  qu'on  trouve 
toujours  cet  infede  fans  étuis  &  fsns  aîles  ,  enforte  qu'il 
reflemble  plutôt  à  une  nymphe  qu'à  un  infedte  parfait  :  du 
refte  fa  forme  eft,  en  petif ,  précifément  la  même  que  celle 
de  l'efpéce  précédente  ,  &  il  nage  pareillement  fur  le  dos. 

C  O  R  I  X  Aé  Notone5îxfpec.  linn, 
LA     C  0  R  I  S  E. 
ùirtlculus  tarfonim  unicus.        Un  feul  article  aux  tarfes; 

Antennx  breviffimx.  infra  oculos        Antennes  très-  courtes ,  fituécS' 

pofitce.  au-deflbus  des  yeux. 

Rojîrum  inflexum.  Trompe  courbée  en  deflbus. 

Alx  quatuor  cruciatce.  Quatre  aîles  croifées. 

Pedes  fex  ,  primi  cheliformes  ,        Six  pattes  ,  les  deux  premières 

pojîici  natatorii.  en  forme  de  pinces ,  les  dernières 

en  nageoires. 

Scutellumnullum.  Point  décuflbn. 

La  corife  a  été  confondue  par  quelques  auteurs  avec  la 


478  Histoire    abrégée 

piinaife  à  avjrqns.  Il  efl;  vrai  qu'elle  vit  dans  l'eau  comme 
elle  ,  ôc  qu'elle  lui  reffemble  allez  pour  la  forme  &  le  port 
extérieur  :  mais  fes  difFérens  caraderes  font  voir  qu'elle  en 
diffère  beaucoup  ,  ôc  que  ces  genres  ne  doivent  pas  être- 
confondus.  Les  antennes  ,  la  bouche  ,  les  ailes  font  à 
la  vérité  les  mêmes  que  dans  la  plupart  des  genres  précé- 
4ens  ,  mais  outre  que  la  corife  n'a  qu'une  feule  pièce 
aux  tarfes  ,  en  quoi  elle  diffère  de  la  punaife  à  avirons  ,  ou-- 
tre  qu'elle  n'a  point  d'écuflbn ,  ce  qui  la  diftingue  encore 
de  ce  genre  &  du  fuivant ,  fes  pattes  fourniffent  de  plus  un. 
caradere  effentiel.  Elles  font  au  nombre  de  fix  ,  dont 
les  deux  premières  font  figurées  comme  îes  pinces  des 
écrevilTes  ,  à  peu  près  comme  celles  de  la  naucore  ,  &  les 
quatre  dernières  repréfentent  des  nageoires ,  comme  celles 
de  la  punaife  à  avirons.  Toutes  ces  différences  obligent  de 
faire  un  genre  particulier  de  la  corife. 

Nous  ne  connoiflbns  qu'une  feule  efpéce  de  ce  genre  ,; 
qui  vit  dans  l'eau  comme  les  infetles  précédens  ,  ôc  fe 
métamorphofe  comme  eux. 

I.  CORIXA.  Planch.  9  ,  fig.  7. 

Lbrn.fyjl.  itat.  edit.  lo  ,  p.  435  ,  n.  z.  Noton^a  ftriata. 

Linn-faun.fuec,  n.  6S9.  Notoneda  elytris  pallidis ,  lineoHs  tranfverlîs  undulatli 
,  ftriata. 

Petiv.  gazoph.  t.  72  ,  /.  7.  Notoneâa  vulgaris  comprefTa  fufca. 
Rofst,  inf.  vol.  3 ,  fupplem.  :ab.  19. 

La  corife. 

Longueur  J  5  lignes.     Largeur  i  lignes. 

Le  corps  de  cet  infeûe  eft  aiTez  applati.  Sa  tête  efl  large 
&  courte  ,  &  elle  eft  de  couleur  jaune  ,  à  l'exception^ 
des  yeux  qui  font  bruns.  Sa  trompe  eft  aiguë  &  recourbée 
endelTous.  Son  corcclet  eft  noir  &  luifant  ,  chargé  de 
beaucoup  de  raies  t.ranfverfalcs  d'un  jaune  pâle.  Ses  étuis 
font  flexibles  ,  liffes,  &  finement  travaillés  pour  la  cou- 
leur. Quand  on  les  regarde  de  près ,  on  voit  des  raies  noirçs 
ôc  jaunes  un  peu  pâles  /ondulées  ,  ôc  la  plus  grande  partie 
tmiifvecfales  qui  les  recouvrent.  Les  pattes  font  jaunes ,  6c 


DES     Insectes;  4-7^ 

îe  deffous  du  ventre  eft  d'un  brun  jaunâtre.  Ces  pattes 
font  très- iîngulieres.  Les  premières  font  très -courtes  & 
compofées  de  trois  parties  ,  une  platte  qui  fert  de  cuilTe  , 
une  féconde  grofle  &  longuette  ,  qui  eft  la  jambe  ,  6c  une 
troificme  courte  ôc  globuleufe  qui  repréfente  le  tarfe. 
Cette.dcrniere  foutient  deux  onglets  longs  ,  pofés  l'un  fur 
l'autre  ,  dentele's  du  côté  par  lequel  ils  fe  regardent  , 
&  pointus  par  le  bout  ,  comme  les  pinces  des  crabes. 
Les  fecohdes  pattes  plus  longues  n'ont  rien  de  fingulier, 
fi  ce  n'eft  que  leurs  onglets  font  délies,  longs  &  parallèles  : 
mais  les  dernières  pattes  font  larges  6c  plus  longues  que 
les  autres.  Leur  dernière  pièce  ou  tarfe  ,  6c  l'onglet  lui- 
même  ,  font  barbus  des  deux  côt^s  ,  6c  repréfentent  une 
nageoire  large  :  auflr  cet  infetle  nage-t-il  très-bien  dans 
};'eau  ,  mais  fouvent  fur  le  ventre  ;  ceque  ne  fait  pas 
}a  punaife  à  avirons  ,  qui  nage  toujours  fur  le  dos.  On 
trouve  la  corife  dans  les  ruiffeaux  ôc  fes  mares  :  elle  fent 
puauvais  &  pique  très -fort. 

"HE  P  A. 

LE   SCORPION  JQ_UATIQ_UE. 

'-  Aniculus  tarforum  unicus.  Un  feul  article  aux  tarfes. 
,-   ■  I 

r  AntenuK.  clielijormcs.  Antennes  en  forme  de  pinces 

de  crabes. 

îiojîrùm  inflexum.  Trompe  courbée  en  deffous. 

''  Alœ  quatuor  ctuciatce.  Quatre  aîles  croifées. 

"  'Vedes  quatuor.  Quatre  pattes. 

',  Le  feorpion  aquatique  a  été  ainfi  appelle  ,  à  caufe  de  la 
forme  finguliere  de  fes  antennes  ,  qui  reifemble  à  des  pin- 
ces de  crabe  ou  de  feorpion.  Parmi  les  caraderes  de  ce 
genre  qui  le  diftinguent  des  autres  de  cette  fedion  ,  cette 
forme  d'antennes ,  ainfi  que  le  nombre  de  fes  pattes  ,  fer- 
vent principalement  à  le  reconnoître.  La  plupart  de^  in- 
fedes  ont  fix  pattes ,  ôc  ce  nombre  eft  confiant  dans  tous 


4So  Histoire     ab  Kici  e 

les  autres  genres  de  la  fe£tion  que  nous  traitons.  Le 
fcorpion  aquatique  eft  le  feul  qui  n'ait  que  quatre  pattes, 
II  eft  vrai  que  fes  antennes  en  forme  de  pinces  ,  lui  fervent 
en  quelque  façon  de  pattes  ,  &  lui  tiennent  lieu  de  celles 
qui  lui  manquent  ;  il  s'en  aide  pour  marcher  :  auffi  quel- 
ques Naturaliftes  les  ont -ils  pris  pour  de  véritables  pat- 
tes. Mais  ce  qui  prouve  qu'ils  fe  font  trompés ,  c'eft  que 
.ces  prétendues  pattes  ne  partent  point  du  corcelet ,  comme 
Jes  véritables  ,  mais  naiiïent  de  la  tête  ,  comme  les  anten- 
nes. D'ailleurs  ,  11  on  les  regardoit  comme  des  pattes  , 
où  feroient  les  antennes  de  cet  infefte  ?  Le  fcorpion  aquati- 
que feroit  le  feul ,  qui  manqueroit  de  cette  partie  fi  elTen-; 
tielle  à  tous  les  infedes. 

Nous  n'avons  que  deux  efpéces  de  ce  genre ,  qui  toutes 
deux  fe  trouvent  dans  l'eau  ,  où  elles  vivent ,  ainfi  que 
leurs  larves  &  leurs  nymphes  ,  qui  font  femblables  en 
tout  à  celles  des  genres  précédens.  C'eft  aufti  dans  l'eau 
que  fe  trouvent  les  œufs  des  fcorpions  aquatiques.  Ces 
œufs  qui  font  allongés ,  ont  à  une  de  leurs  exttémités  deux 
ou  plufieurs  fils  ou  poils.  L'infeéte  enfonce  fon  œuf  dans 
la  tige  d' U.B Jcirpiis }  ou  de  quelqu'autre  plante  aquatique,' 
de  façon  que  l'œuf  y  eft  caché  ,  ôc  qu'il  n'y  a  que  ces  poils 
ou  fils  qui  fortent  &  qu'on  apperçoive.  On  peut  aifément 
conferver  dans  l'eau  ces  tiges  chargées  d'œufs  ,  ôc  l'on 
voit  éclore  chez  foi  les  petits  fcorpions  aquatiques  ,  ou  du 
moins  leurs  larves.  Ces  infeftes  font  voraces  ,  &  fe  nour- 
rilTent  d'autres  animaux  aquatiques  ,  qu'ils  percent  ÔC 
déchirent  avec  leur  trompe  aiguë  ,  tandis  qu'ils  les  retien- 
nent avec  les  pinces  de  leurs  antennes.  Ils  volent  très- 
bien  ,  principalement  le  foir  ôc  la  nuit ,  ôc  ils  vont  d'une 
mare  à  une  autre  ,  fur-tout  quand  celle  où  ils  font  com- 
mence à  fe  fécher. 

ï.  HEP  A  corpore  ïineari.  Planch.  lo  j  fig.  i. 

Ihnn.  Jjjî.  nat.  edit.  lo  j  p.  441  >  n.  7.  Nepa  linearis  ,  manibus  (pîna  laterali 

poUicatis. 
Mouffit,  inf.  p.  3  z  I ,  /.  Superior, 


DES    Insectes,  481 

Haj.  inf.  p.  5'9.  tocufta  aquatica  moufFeti. 

Frifch.  germ,  7  ,  tab.  16, 

Swiimerd.  bib.  nat.  t  ,  r.  3 ./.  9. 

Jonfi.  inf.  t.  i5.  Locutla  moufFet.  &  cantharis  aquatica  aldrovand. 

Rofel.  inf.  vol.  3  ,fupplem,  tab.  13.  Cimex  aquaticus. 

Le  fcorpion  aquatique  à  corps  allongé. 

Longueur  13  lignes.     Largeur  i  ligne. 

On  voit  par  les  dimenfions  de  cet  infcde ,  qu'il  eft  fort 
allongé  &  très-étroit.  Il  le  paroît  encore  davantage ,  ayant  à 
l'extrémité  de  fon  corps ,  deux  appendices  longues  de  neuf 
lignes ,  ce  qui  fait  près  de  deux  pouces  de  longueur  en  tout, 
fur  une  feule  ligne  de  largeur.  Sa  couleur  eft  brune ,  un  peu 
verdârre.  Sa  tête  eft  fort  petite  ,  uniquement  compofée  de 
deux  yeux  ronds  ,  fort  faillans^  6c  d'une  trempe  pointue  ÔC 
foct  aiguë  ,  qui  n'eft  pas  longue  ,  6c  que  l'infefte  recourbe 
fouvent  en  deffous.  Le  corcelet  eft  fort  long ,  cylindrique  , 
cependant  un  peu  plus  rétréci  vers  fon  milieu  ,  6c  plus 
renflé  proche  les  étuis.  De  la  jon£lion  du  corcelet  avec  la 
tête  ,  partent  deux  efpéces  d'antennes  ,  qui  font  en  même 
tems  1  office  de  pattes  ,  compofées  de  trois  pièces,  dont  la 
dernière  eft  courte  ,  crochue  ,  6c  fe  replie  comme  les 
pinces  des  crabes.  Les  étuis  longs  6c  étroits ,  font  croifés  ÔC 
couvrent  les  deux  tiers  du  ventre  ;  fous  ces  étuis  font  les  ai- 
les. Le  ventre  en  deflus  eft  rouge.  Les  pattes  au  nombre  de 
quatre  ,  partent  de  deffous  le  corcelet,  proche  les  unes  des 
autres.  Elles  lont  fore  longues  ,  minces ,  comme  celles  des 
faucheurs  ,  très-unies  ,  ôc  compofées  de  trois  pièces  ,  la 
cuiffe  ,  la  jambe  6c  le  tarfe  ou  pied ,  qui  eft  terminé  par  deux 
petites  griifes.  On  trouve  cet  infecte  dans  les  mares. 

2..  H  E  P  A  corpore  ovato, 

Linn.faan.fuec.  n.  69  \,  Nepa  abdominis  margine  integro. 

Linn.  Ijfi.  nat.  edit.  lo ,  p.  44c ,  n.  5.  Nepa  cinerea ,  thorace  inaïquali  >  corporé 

ovato. 
Bauh-  ballon,  p,  lit ,  f.  i.  Araneus  aquaticus. 
Mouffët.  inf.p.  ;ii.  Scorpio  aquaticus. J?jg^.  ord,  z. 
Hoffii.  inf.  t.  Il  ,  /.  1 ,  edit.  ah.  3  ,  f.  4. 

Jonjl.  inf.  t.  if ,  /.  I ,  i.  Scorpiones  aquatiçi  mouffetJ.  &  lab.  itf. 
Bi'adl.  natur.  t.  16  ,/.  2.  C. 

Tome  I,  P  P  P 


482  Histoire     abrÎegée 

PiftzV.  j'a^opA.  f.  74  ,/.  4.  Scorpio  vulgaris  aquaticus. 

Frifch. germ.  7  ,  t.  i^- 

Raj.  inf.  5 S.  Scorpio  paluftris  ad  cimices  referendus. 

Swamerd.  lib.  i',î.  j  ,/.  4-  Oya.fg.  7  >  S. 

Rofcl,  inf.  vol.  3  ,  fiiyplem.  tab.  xz,  Cimex  aquaticus. 

t^efcorploii  aquatique  à  corps  ovale. 

Longueur  8  ,  y  lignes.     Largeur  3  lignes.  ^ 

Sa  couleur  efl;  brune  j  noirâtre  ,  quelquefois  un  peu  jau-- 
nâtre.  Sa  tête  efl;  petite  ,  femblable  en  tout  à  celle  de  t'ef- 
péce  précédente ,  mais  comme  enfoncée  dans  les  épaules'^ 
étant  placée  dans  une  échancrure  du  corceler.  Celui  -  ci  eft 
large  ,  .prefque  quarré  ,  un  peu  plus  étroit  cependant 
antérieurement.  A  cette  partie  antérieure  ,  font  comme 
deux  gros  moignons  ,  qui  s'avancent ,  débordent  la  tête  , 
&  foutiennent  des  antennes  applaties  larges  ,  qui  fe  terrjii- 
nent  par  un  crochet  replié  comme  dans  les  pattes  de 
crabes.  L'écuffon  efl:  grand  6c  brun.  Les  étuis  larges 
fe  croifent  ôc  couvrent  prefque  tout  le  ventre ,  à  îer.ception 
d'une  petite  partie.  Dans  les  femelles  feulement ,  le  ventre 
efl:. terminé,  par  .deux .appendices, ,  qui  égalent  les  trois 
quarts  de  fa  longueur.  Les  .pattes  au  nombre  de  quatre, 
font  plus  groffes  ôc  moins  longues  que  dans  l'efpéce  pré-- 
eédente.  Cet  infetle  efl.  commun  dans  l'eau. 

P  S  Y  L  L  A.  Chermcs  linn. 
L  A    P  S  Y  L  L  E. 

ArùcuH  tarforiim  diLQ.  Deux  articles  aux  tarfes. 

Rojîritm  pefiorale  inter  primum  ■  Trompe  naiiTant -du  corcelet 
^  fecundum par fanorum.  entre  la  première  ôc  la  féconde 

paire  de  pattes. 

.Alx  quatuor  latérales.  Quatre   aîies   pofées  latérale- 

ment &  formant  le  toît. 

Pedes  faltatorii.  Psttes  propres  à  fauter. 

Abdomen  acuminatum.  Ventre  terminé  en  pointe. 

Ocellitres.  Trois  petits  yeux  Ijfles. 

La  pfylle  a  été  ainfi  appellée ,  à  caufe  de  la  propriété  de 


DES    Insectes.  485 

jauter  qu'ont  la  plupart  des  efpéces  qui  compofent  ce 
genre.  Elle  fe  diflingue  aifément  des  infe£les  précédens 
par  la  forme  de  fa  bouche ,  donfla  trompe  ne  part  point 
de  la  tête  ,  mais  fort  du  corcelet  ,  entre  la  première  ôc 
la  féconde  paire  de  pattes.  De  tous  les  genres  qui  compo- 
fent cette  ieîîlion  ,  il  n'y  a  que  le  kermès  &  la  coche- 
iiilie  qui  ayent  ce  carailere  commun  avec  la  pfylle  :  maiâ 
celle-ci  fe  fait  affez  reconnoître  par  fes  ailes  qui  font  au 
nombre  de  quatre  ,  au  lieu  que  le  kermès  &  la  coche- 
nille n'en  ont  que  deux.  De  plus  ,  la  pfylle  a  encore  un 
autre  caraftere  qui  lui  eft  particulier  ;  ce  font  les  trois  petits 
yeux  liffes  qu'on  remarque  fur  le  derrière  de  fx  tête.  Laî 
cigale  ôc  quelques  efpéces  de  punaife  ,  font  les  feuls  in- 
fectes de  cette  feâion  oii  l'on  trouve  Içs  mêmes  petits 
yeux  ,  encore  ce$  punaifes  &  les  cigales  de  notre  Pa-ys 
n'en  ont-elles  que  deux  ,  au  lieu  que  la  pfylle  en  a  trois. 
Tous  ces  différens  caradeires  donnent  la  facilité  de  recon- 
noître furement  ôc  fans  fe  tromper  les  différentes  efpéces' 
de  pfylles. 

La  larve  de  cet  infe£le  a  fix  pattes.  Elle  reflemble  à 
l'infede  ailé  ,  elle  eft  allongée  &  marche  afiez  lentem.ent. 
Sa  nymphe  en  diffère  par  deux  boutons  applatis  >  qui  par- 
tent du  corcelet ,  &  qui  renferment  les  aîies  qu'on  voit  par 
la  fuite  fur  l'infeèle  parfait.  On  rencontre  fouvent  fur  les 
plantes  ces  nymphes,  auxquelles  les  deux  plaques  de  leur 
corcelet  donnent  une  figure  large  ,  finguiiere  &  un-  air 
lourd.  Lorfque  ces  petites  nymphes  veulent  fe  métamor- 
phofer  ,  elles  relient  immobiles  fous  quelques  feuilles  , 
auxquelles  elles  s'attachent  :  pour  lors  leur  peau  fe  fend  fur 
la  tête  &  le  corcelet,  &  l'infetlc  parfait  fort  avec  fes  aîies, 
lalffant  fur  la  feuille  la  dépouille  de  fa  nymphe  ouverte  & 
déchirée  dans  fa  partie  antérieure.  On  trouve  fouvent 
de  femblables  dépouilles  fous  les  feuilles  du  figuier. 

L'inTeêle  parfait  a  quatre  ailes,  grandes  pour  fon  corps, 
veinées  &  pôfées  en  toît ,  avec  lefquelles  il  vole.  De  plus  , 
ii-a'ia  propriété  de  fauter  affez  vivement,  par  le  moyen  de 

P  p  p  ij 


484  Histoire     abrégée 

fes  pattes  poftérieures  ,  qui  jouent  comme  une  efpcce  de 
reflort.  Lorfqu'on  veut  prendre  la  pfylle  ,  elle  s'échappe 
plus  volontiers  en  fautanr  qu'en  volant. 

Quelques-uns  de  ces  infeftes  ont  des  manœuvres  dignes 
'de  remarque.  Plulieurs  efpéces  font  pourvues  à  l'extrémité 
de  leur  corps  ,  d'un  petit  inftrument  pointu  ,  mais  caché  , 
qu'elles  tirent  pour  dépofer  leurs  œufs  ,  en  piquant  la 
plante  qui  leur  convient.  C'eft  par  ce  moyen,  que  la  pfylle 
du  fapin  produit  cette  tubérofité  monPirueufe  &  écail- 
leufe  ,  qu'on  trouve  aux  fom mités  des  branches  de  cet 
arbre  ,  ôc  qui  eft  formée  par  l'extravafation  des  fucs  que 
caufent  les  piqûres.  Les  petites  larves  fe  trouvent  à  l'abri 
dans  les  cellules  que  contient  cette  tubérofité.  11  paroît; 
que  c'eft  à  peu  près  de  la  même  manière  qu'eft  produit 
le. duvet  blanc  ,  fous  lequel  on  trouve  ordinairement  les 
larves  de  la  pfylle  du  pin.  Celle  du  buis  ne  produit  point 
de  pareils  tubercules  ,  mais  fes  piqûres  font  courber  & 
creufer  en  calotte  les  feuilles  de  cet  arbre  ,  ce  qui  ,  par 
la  réunion  de  ces  feuilles  recourbées  ,  produit  à  l'extré- 
mité des  branches  des  efpéces  de  boutons  dans  lefquels 
les  larves  de  cet  infede  fe  trouvent  à  l'abri.  Cette  pfylle  du' 
buis ,  ainfi  que  quelques-autre-s ,  a  encore  une  autre  fingula- 
rité  ;  c'eft  que  fa  larve  ôc  fa  nymphe  rejctier.t  par  1  anus^ 
une  matière  blanche  fucrée  ,  qui  s'amollit  fous  les  doigts 
&  qui  reffemble  en  quelque  forte  à  la  manne.  On  trouve 
cette  matière  en  petits  grains  blancs  dans  ces  boules  que 
ferment  les  feuilles  de  buis ,  &  fouvent  on  voit  un  filet  de 
cette  même  matière  au  derrière  de  1  infetle. 

1 .   P  S  Y  L  L  A  fufca  j  antennis  crajjîs  pilojîs  y  alariim 

nervis  fuf ci  s.  Planch.  10,  fig.  2. 
Reaum.  inj.  3  ,  f.  251 ,/.  17,  —  14. 

La  pjylle  du  figuier. 

Longueur  i  lignes.     Largeur  |  ligne. 

Cette  efpéce  ,  une  des  plus  grandes  de  ce  genre ,  eft' 
brune  en  delfus  ;  yerdâtre  en  deffous.  Ses  antennes  pareil-  , 


DÉS      r  N  S  È  C  t  E  s;  48  y 

lement  brunes ,  font  erofTes  ,  velues  ,  &  furpafTent  d'un 
tiers  la  longueur  du  corcelet.  Ses  pattes  font  jaunâtres.  Ses 
ailes  font  grandes  ,  deux  fois  aulïï  longues  que  fon  ven- 
tre. Elles  lont  placées  Verticalement  fur  les  côtés,  un  peu 
inclinées  &  forment  enfemble  un  toit  aigu.  Leur  mem- 
brane eft  claire  oc  fort  tranfparente  >  mais  elles  ont  des 
veines  brunes  bien  marquées  ,  fur-tout  vers  le  bout.  Là 
trompe  de  cette  pfylle  eft  noire  ôc  prend  nailfance  de  la 
partie  inférieure  du  corcelet  entre  la  première  ô;  la  fecon^ 
de  paire  de  pattes. 

On  trouve  cet  infede  en  grande  quantité  fur  le  figuier. 
Il  fautCw  très-bien.  On  voit  aulTi  fur  les  feuilles  du  même 
arbre  la  larve  qui  le  produit.  Elle  eft  large  ,  fur -tout  vers  le 
ventre  qui  eft  ovale.  Son  corps  qui  eft  applati ,  a  fix  pattes  , 
&  fa  couleur  eft  verte.  Sur  les  côtés  de  fa  poitrine ,  on  voie 
deux  appendices  rondes, dans  lefquelles  font  renfermées  les" 
ailes  de  l'infede  qui  en  doit  fortir.  Sa  tête  a  deux  petites' 
antennes  ,  qui  fouvent  font  cachées  fous  les  fourreaux 
des  ailes.  Cette  tête  paroît  peu  ,  étant  recourbée  fous  le 
corcelet,  6c  en  devant  elle  fe  termine  par  une  pointe  fine> 
d'où  part  la  trompe  ,  qui  s'étend  plus  loin  que  les  jambes' 
de  la  première  paire.  De  cette  trompe  ,  fort  un  filet  que 
l'infede  dirige  où  il  veut ,  ôc  dont  il  fe  fert  pour  piquer  ôC 
fuccer  les  feuilles.  Cette  larve  change  plufieurs  fois  de 
peau.  Lorfqu'elle  eft  devenue  nymphe  ôc  qu'elle  veut  fe 
métamorphofer  pour  la  dernière  fois  ,  elle  s'attache  à  une 
feuille  ,  où  elle  refte  immobile  ,  ôc  a:u  bout  de  quelques 
jours  ,  la  pfylle  fort  de  cette  efpéce  de  chryfalide,  comme 
d'un  fourreau.  C'eft  dans  les  mois  de  mai  ôc  de  juin, 
que  fe  fait  cette  dernière  transformation. 

2.  PS  Y  L  L  A  riridis  ,  antennis  Jetaceis  ,  alh  fufco-j 
Jlavejcendbus. 

ReàUm.  inf:  3  ,  t.  29 ,/.  i  >  —  13'. 

La  pfylle  du.  huis. 

Longueur  z  lignes.    Largeur  |  li'gne. 


48^  Histoire   abrégée 

Sa  couleur  eft  verte  ,  mais  fes  yeux  font  bruns  ,  &  les 
petits  yeux  lifTes  font  faillans  &  rougeâtres  ,  comme  dans 
i'efpéce  précédente.  Sur  le  corcelct  ^  il  y  a  aufli  quelques 
taches  rouges.  Ses  ailes  ,  d'un  grand  tiers  plus  longues  que 
le  ventre  ,  forment  un  toit  aigu  ,  ôc  font  d'une  feule  cou- 
leur roulfe  claire.  Elles  laiffent  la  partie  aniérieure  du  ven-^ 
tre  à  découvert  ,  ne  fe  rencontrant  &  ne  fe  touchant  que 
vers  leur  milieu.  Les  femelles  ont  à  la  queue  une  pointe 
greffe  ôc  affez  longue. 

Cette  pfylle  qui  faute  très-bien ,  fe  trouve  fur  le  buis  ,  le 
fîlaria  ôc  les  arbres  toujours  verds.  La  larve  qui  la  produit, 
habite  ces  feuilles  concaves  ôc  creufes  qui  forn\ent  des 
efpéces  de  boutons  au  bout^ies  branches  du  buis.  Quand 
on  fépare  ces  feuilles  ,  il  eft  aifé  de  trouver  ces  larves 
au  nombre  d'environ  une  vingtaine  à  la  fois  ,.dans  un 
duvet  blanc.  Les  plus  petites  font  rougeâtres  avec  la  tête 
ôc  les  jambes  noires.  Elles  deviennent  enfuite  ambrées  , 
avec  la  tête  ,  les  antennes  ,  les  jambes  ,  &  deux  rangs  de 
points  noirs  fur  le  corps.  Enfin ,  quand  elles  ont  pris  la  for- 
me de  nymphes ,  elle  font  vertes  avec  les  fourreaux  des 
ailes  rougeâtres. 

3.  PSYLLA  f'indis  ,  antennls  fetacels  ,  alis  aqueis. 
La  pjyllii  de  Paâne. 

Je  rcgarderois  volontiers  celle  -  ci  comme  une  fimple 
variété  de  la  précédente  ,  tant  elle  lui  reffemble.  Ses  a;ies 
font  plus  claires.  Les  taches  du  ccrcelet  ne  paroiflent 
prefque  point  :  du  refie  ,  elle  eft  tout-à-fait  femblable  à  la 
pfylle  du  buis.  Les  femelles  ont  la  pointe  de  la  queue 
un  peu  plus  brune.  C'eft  fur  i'aûne  que  j'ai  trouvé  cette 
efpéce. 

^.  PSYLLA  nigro  ,  liiîcoque  variegata  j  alarum  orls 
in  ap'tce fufcis . 

Linn.faun.  fuse.  n.  70^.  Chcriacshayilni, 


DES    Insectes,  ^87 

La  pjylle  du  frêne. 

Longueur  i  7  ligne.     Largeur  |  ligne. 

Sa  tête  eft  brune  &  fcs  antennes  font  fines  &  fétacées. 
Le  corcelet  eft  brun,  un  peu  noirâtre  ^  avec  une  bande 
tranfverfe  jaune  antérieurement  ,  &  dans  le  milieu  une 
raie  jaune  longitudinale  ,  coupée  par  plufieurs  petites  raies 
ou  points  tranfverfes ,  aufTi  de  couleur  jaune.  Le  ventre  efi: 
noirâtre.  Les  pattes  font  entre-mêlées  de  brua&  de  jaune. 
Les  ailes  ont  leur  bord  fupérieur  un  peu  brun  ,  mais  vers  le 
bout ,  tout  le  bord  eft  de  cette  couleur  ,  de  même  que 
quelques  taches  qui  viennent  s'y  joindre.  Ces  ailes  font  au 
moins  de  la  moitié  plus  longues  que  le  ventre.  On  trouve 
cet  infede  communément  fur  le  frêne. 

5".    P  S  Y  L  L  A  pallide  flavefcens  ,  ocidis  fufcis  ,  alis 
aqueis. 

Linn.  faun,  fuec.  n.  700.  Chermes  abietis. 

Trifch.  germ.  ii,p.  10,  f.  2, ,/.  3.  Infeftum  tuberculi  muricati  arboris  taxi\ 

Flor.  lapp. p.  ii8  ,  n.  547.  E. 

Ciuf.  pannon.-p.  10  ,  ii.  Picea  piimila. 

hliffman.Jl.  altd-  i.  Picea  pumila. 

La  pjyllii  du  Japin. 

Longueur  1  }  ligne.     Largeur  -j  ligne, 

'  Sa  couleur  eft  jaunâtre  ,  fes  yeux  font  bruns  ,  &  entre 
les  deux  yeux  ,  on  voit  un  petit  point  noir.  Ses  antennes 
font  longues  &  fétacées.  Ses  aîles ,  vues  à  un  certain  jour  ^ 
paroifTent  de  couleur  bleuâtre  plombée. 

On  trouve  cet  infefte  fur  le  fapin.  Il  produit  au  bout 
des  branches  de  cet  arbre  une  monftrofité  particulière.  Le 
bout  de  la  branche  piqué  par  l'infedle  mère  qui  y  a  dépofé 
fes  œufs  ,  s'étend  ôc  forme  une  tubérofité  écaiileufe  , 
comme  une  petite  pomme  de  pin.  Sous  les  écailles  de 
cette  pormme  ,  font  des  cellules  ,  dans  lefquelles  fe  trou- 
vent les  petits  infedes  qui  doivent  produire  l'animal  par- 
fait &  aîlé.  Ils  font  enveloppés  d'un  duvet  blanc  qui  fore 
de  leur  anus.  On  trouve  fouvent  ces  tubérofités  fur  les 


488  Histoire    abrégée 

fapins ,  mais  il  n'eft  pas  auffi  aifé  d'avoir  l'infeâe  parfait^ 

qui  faute  ôc  vole  très-bien. 

6.  P  S  Y  L  L  A  lanata  pini, 
Linn.  faun,  fuec.  n.  69ii-  Chermes  pifti. 
LapfylU  du  pin. 

Je  n'ai  point  trouvé  l'infeÊte  aîlé  ;  mais  fouvent  j'ai 
rencontré  les  feuilles  du  pin  couvertes  de  touffes  d'un 
duvet  blanc  ,  &  fous  ce  duvet  la  larve  de  cettepfylle.  Elle 
a  fix  pieds  ,  en  deffous  elle  eft  liffe  ,  fa  couleur  eft  brune  j 
&  de  fon  dos  fort  ce  duvet  blanc.  Quoique  j'aye  confer- 
yé  plulieurs  branches  chargées  de  ces  larves ,  je  n'ai  jamais 
pu  avoir  l'animal  parfait  ôc  aîlé. 

7.  P  S  Y  L  L  A  fiifca  ,  nigro  punciata  ,  antennis  corport 
longiorihTLs  ,  alis  nervojîs  fujco  maculatis, 

La  pfyllé  des  pierres. 

Longueur  1  ^  ligne.     Largeur  j^  ligne. 

Elle  eft  par -tout  d'une  couleur  brune  claire ,  avec  quel- 
ques points  noirs  en  deflus.  Ses  pattes  font  longues ,  &  fes 
antennes  qui  font  fines  &  déliées  ,  le  font  encore  davanta- 
ge. Elles  furpaffent  la  longueur  de  fon  corps  ,  ôc  égalent 
prefque  celles  des  ailes  ,  qui  ,  elles-mêmes  ,  font  d'un 
tiers  environ  plus  longues  que  le  corps.  Ces  aîles  font 
claires  ,  tranfparentes  ,  chargées  de  nervures  noires  ÔC 
de  plufieurs  taches  brunes.  Il  y  a  fur-tout  trois  de  ces 
taches  plus  grandes  ôc  plus  remarquables  ;  favoir  j  deux 
pofées  le  long  du  bord  intérieur  ôc  fupérieur  de  l'aile  ,  une 
en  haut  ,  l'autre  en  bas  ,  ôc  une  autre  lituée  au  bord  exté- 
rieur vers  le  bas  ,  vis-à-vis  la  dernière  des  deux  précé- 
dentes. Ces  taches  font  oblongues. 

On  trouve  cet  infecte  en  très-grande  quantité,  pendant 
l'automne  ,  fur  les  vieilles  pierres  des  maifons.  11  paroît 
qu'il  fe  nourrit  d'un  petit  lichen  qui  couvre  ces  pierres 
<^  les  rend  vertes.  Souvent  elles  font  couvertes  de  cçs 

ïnfeûes 


CES    Insectes.  489 

infe£les  &  de  leurs  larves  ,  qui  ne  différent  de^l'infedc 
parfait ,  que  par  le  défaut  d'ailes. 

8.  P  S  Y  L  L  A  fufca  ,  antennls  fetacds  Ixvibus  ,  alis 
nen'ojîs. 

Lapjylk  brune  à  antennes fétacées  âC  ailes  nerveufes. 

Longueur  \  §  ^igis.     Largeur  \  ligne. 

Cette  efpéce  eft  toute  d'un  brun  châtain.  Ses  antennes 
fines  &  déliées ,  ont  les  deux  tiers  de  la  longueur  de  fon 
corps.  Ses  aîles  font  jaunâtres ,  avec  quelques  nervures  un 
peu  brunes  ;  elles  font  pofées  en  toit  aigu  ,  ôc  elles  ont 
trois  fois  la  longueur  du  ventre.  Je  ne  fais  quel  arbre 
ou  quelle  plante  habite  cet  infe£te  ,  l'ayant  trouvé  errant 
en  plufieurs  endroits. 

çj.  p  s  Y  L  L  A  rubra  ,  ails  nervq/is, 
La  pfylh  rouge. 

Longueur  i  f  ligne.     Largeur  }  ligne. 

Cette  jolie  efpéce  a  tout  le  corps  rouge  ,  ainfi  que 
les  pattes.  Si  on  la  regarde  à  la  loupe  ,  on  voit  que  fa  tête , 
fon  corcelet  ôc  fon  éculTon  ont  des  bandes  longitudinales 
encore  plus  rouges.  Les  aîles  font  très-diaphanes  ,  avec 
des  nervures  bien  marquées.  Je  ne  fais  fur  quelle  plante 
vient  cette  efpéce. 

A  P  H  I  S. 

LE     PUCERON. 

Articulus  ta? forum  unlcus.       Un  feul  article  aux  tarfes. 

Roftrum  infiixian.  Trompe  courbée  en  deflbus. 

Alie  quatuor  ereUce.  vd  nullœ.  Quatre  aîles  droites  élevées  ou 

manquant  tout-à-fait. 
■   Pedes  ambulatorii.  Pattes  propres  à  marcher. 

Abdomen  bicorne.  ^'  Extrémité  du  ventre  garnie  de 

deux  pointes  ou  tubercules. 

Parmi  les  différens  caratleres  qui  font  reconnoître  le 
Tome  I,  Q  ^  ^ 


j^ço  Histoire     ABRÏGéE 

genre  d#s  pucerons  ,  il  y  en  a  un  qui  ne  lui  eu  commun 
qu'avec  la  corife  &  le  fcorpion  aquatique  ;  c'eft  de  n'avoir 
qu'un  feul  article  aux  tarfes.  Un  autre  caradere  effentiel  à 
ce  genre  &  qui  eft  propre  à  lui  fcul ,  eft  d'avoir  fur  l'extré- 
mité du  ventre  deux  efpéces  de  pointes  ou  cernes  plus  ou 
moins  longues.  Dans  quelques  efpéces  ,  ces  cornes  font 
longues ,  droites  ,  dures  ;  dans  d'autres,  elles -fonfgrofles^. 
courtes  &  femblables  à  des  tubercules  :  mais  elles  fe  trou- 
vent dans  toutes  les  efpéces. 

Il  y  a  peu  d'infeftes  aufll  communs  que  ces  animaux. 
On  les  trouve  fur  un  grand  nombre  de  plantes ,  prefque 
toujours  en  fociété  ,  &  fouvent  en. nombre  très-conhdéra- 
ble.  Ces  petits  infeftes  ont  tous  fix  pattes  greiles  &  me- 
nues. Leur  corps  eft  gros  -,  maifif  &  lourd  ,  &  ils  ne  mar- 
chciit  qu'avec  peine- Beaucoup  relient  très-long-tems  im- 
mobiles fur  les  tiges  &  les  feuilles  des  plantes  ,  &  quelque- 
fois cachés  fous  ces  mêmes  feuilles  recourbées  &  comme 
figurées  en  calotte.  Les  ailes  de  ceux  qui  en  ont,font  gran- 
des 6c  plus  longues  que  leur  corps.  Leur  trompe  fouvent 
très-longue ,  prend  fon  origine  du  corcelet  entre  les  pattes 
de  la  pren?.;ere  paire  ,  mais  il  y  a  fouvent  un  fl:ilet  qui  part 
de  la  tête  ,  &  qui  eft  couché  fur  la  bafe  de  cette  trompe  , 
enforte  qu'elle  paroît  naître  de  la  tête  ;  peut-être  ce  .ftilet 
conduit-  il  à  la  tête  une  partie  de  la  nourriture  que  prend 
cet  infeâe. 

Le  puceron  ,  quoique  très -commun  ,  eft  cependant  un 
des  infetles  qui  offrent  le  plus  de  finguiarités  furprenantes 
pour  un  Naturalifte.  On  en  trouve  qui  font  ailés  ,  6c  d'au- 
tres qui  n'ont  point  d'ailes.  On  eft  tenté  d'abord  de  pren- 
dre ceux  qui  font  ailés  pour  les  mâles ,  ôc  les  autres  pour  les 
femelles  ,  comme  nous  l'avons  déjà  vu  dans  plufieurs 
autres  infedes.  Il  eft' vrai  que  les  mâles  en  fe  métamor- 
phofant  ,  deviennent  ailés  ,  maj^  ils  ne  font  pas  feuls  ; 
on  trouve  aufTi  des  femelles  ailées  ,  tandis  que  d'autres 
femelles  reftent  toujours  fans  ailes  ôc  font  cependant  par- 
faites ,  puifqu'elies  s'accouplent  &  font  des  petits.  D'ail- 


DES    Insectes.  4^1 

leurs ,  îl  eft  aifé  de  diftinguer  les  larves  &  les  nymphes  des 
pucerons  qui  doivent  devenir  aîlcs  ,  d'avec  les  pucerons 
fans  aîles.  Ces  larves  ont  de  chaque  côté ,  à  la  partie  poOé^ 
rieure  du  corcelet ,  un  bouton  ou  paquet  qui  renferme  les 
aîles  qui  doivent  fe  développer  par  la  fuite.  Ces  individus 
font  imparfaits  ,  on  ne  les  voit  point  engendrer  :  mais  pour 
les  autres  ils  s'accouplent  &  font  des  petits  ,  foit  qu'ils 
foient  aîlés  ou  non.  Voilà  donc  une  première  fingularité 
dans  ce  genre  .d'avoir  des  femelles  ailées  &  fans  ailes  , 
également  parfaites  les  unes  &  les  autres.  Une  féconde 
fingularité  ,  ceft  que  ces  infe£tes  font  ovipares  &  vivipares 
tout- à-la- fois  :  tantôt  ils  rendent  des  œufs  oblongs ,  oros 
pour  leur  corps  ,  d'où  fortent  par  la  fuite  des  petits  ,  tan- 
tôt ôc  plus  fouvent ,  on  les  voit  faire  des  petits  vivans.  Il 
paroît  que  ces  animaux  font  vivipares  pendant  tout  l'été  , 
ôc  qu'ils  ne  pondent  des  œufs  que  dans  l'automne  ,  tems 
ou  fe  fait  l'accouplement.  Ces  animaux  périfTiuit  l'hiver,  il 
étoit  nécelTaire  qu'il  reftât  àcs  œufs  fécondés  pour  perpé- 
tuer leur  efpéce.  Les  petits  qui  naiflent  vivans  ,  fortent  du 
ventre  de  la  mère  le  derrière  le  premier ,  ôc  quelquefois  la 
même  mère  en  fait  quinze  ôc  vingt  en  un  jour  fans  paroî- 
tre  moins  groffe  qu'auparavant.  Si  on  prend  une  de  ces 
nieres  ôc  qu'on  la  prefTe  doucement  ,  on  fait  fortir  de  fon 
ventre  encore  un  plus  grand  nombre  de  pucerons  de  plus 
en  plus  petits  ,  qui  filent  comme  des  grains  de  chapelet. 
Enfin  ,  une  dernière  particularité  ôc  la  plus  (inouliere  de 
toutes  ,  c'eft  qu'il  femble  qu'un  feul  accouplement  fécon- 
de les  femelles  pour  plufieurs  générations.  Qu'on  prenne 
un  petit  puceron  dans  l'inflant  qu'il  fort  du  ventre  de 
fa  mère  ,  qu'on  l'enferme  en  particulier  ,  a^ant  foin  feule- 
ment de  lui  fournir  la  nourriture  qui  lui  convient ,  ce  pu- 
ceron ,  s'il  eft  femelle  ,  fera  bientôt  des  petits.  On  peut  de 
même  prendre  un  de  ces  petits  venus  de  ce  puceron  non 
accouplé ,  de  ca  puceron  vierge ,  s'il  eft  permis  de  fe  fervir 
de  ce  terme  ,  ôc  en  répétant  la  même  expérience  ,  on  voit 
ce  petit  en  faire  encore  d'autres.  Quelques  Naturaliftes 

.Q  q  q  i; 


4p2  Histoire     ABRéc^E 

ont  répëtë  la  même  obfervation  jufqu'à  la  troifiëme  6c 
quatrième  géne'ration  de  ces  infetles  ;  &  Bonnet  en  a' 
obfervé  jufqu'à  neuf  confécutives ,  toutes  de  cette  nature, 
dans  l'elpace  de  trois  mois.  Un  pareil  fait  paroîtroit  in- 
croyable ,  s'il  n'étoit  artefté  par  les  meilleurs  obfervateurg 
&  par  des  perfonnes  les  plus  dignes  de  foi.  Commciit  ex- 
pliquer un  fait  auiTi  fmgulier  ?  Nous  avons  vu  jufqu  ici  que 
les  infetles  ,  ainfi  que  les  grands  animaux,  ne  peuvent  pro- 
duire qu'après  un  accouplement  du  mâle  &  de  la  femelle. 
Cette  loi.paroît  confiante  dans  la  nature  pour  tous  les  ani- 
maux parfaits.  Le  puceron  feroit-il  excepté  de  cette  loi^ 
Engendreroit  il  fans  s'être  accouplé  ?  Ou  feroit-il  fécondé 
fans  accouplement  ?  Tout  ce  que  Pon  peut  dire  de  plus 
probable  fur  cet  article  ,  c'eft  que  la  fécondation  que  pro- 
duit l'accouplement  fe  tranfmet  à  plufieurs  générations  de 
fuite  ,  qui  produifent  jufqu'à  ce  que  cette  vertu  prolifique 
s'épuife  peu  à  peu  dans  les  générations  fuivantes. 

Tous- les  pucerons,  tant  aîlés  que  fans  ailes,  changent 
plufieurs  fois  de  peau.  C'eft  à  la  fuite  de  ces  changemens , 
que  les  ailes  fe  développent  dans  les  premiers.  Sous  leur 
forme  de  lan'e,  à  peine  diftinguoit-on  les  endroits  où  les 
aîles  dévoient  paroître,  tandis  que  dans  leur  état  de  nym- 
phes ,  on  voit  de  chaque  côte  une  efpéce  de  bouton  qui 
renferme  les  aîles  futures.  Il  n'en  eft  pas  de  même  des  pu- 
cerons, qui  reftent  toujours  fans  aîles:  toutes  leurs  méta- 
inorphofes  fe  terminent  aux  changemens  différens  de  peau: 
du  refte  ,  la  forme  de  la  larve  ,  de  la  nymphe  ôc  de  lin- 
fefte  parfait,  eft  précifément  la  même ,  ôc  il  eftimpolTible 
de  les  diftinguer. 

Plufieurs  de  ces  infedes  font  couverts  d'une  poudre 
blanche  ,  &  quelques-uns  même  d'une  efpéce  de  duvet 
cotoneux  ôc  blanc.  L'un  ôc  l'autre  eft  plus  abondant,  lorf- 
que  l'infefte  eft  prêt  à  changer  de  peau.  Cette  poudre  ôc  ce 
duvet  ne  tiennent  que  légèrement  à  l'infecle  ôc  paroifTent 
tranfpirer  de  fon  corps.  Outre  ce  duvet ,  fouvent  on  voit 
des  petites  gouttes  d'eau  à  l'extrémité  des  deux  cornes^ 


DES    Insectes;  4p  5 

que  le  puceron  porte  fur  fon  derrière.  Cette  eau  fuinte  ôc 
fore  de  ces  cornes ,  qui  font  creufes  en  dedans.  Elle  eft 
douce  &  fucrée.'  Les  pucerons  en  rendent  aufli  une  affez 
grande  quantité  par  Textrémité  de  leur  corps.  C'eft  cette 
eau  mielleufe  qui  attire  unTi  grand  nombre  de  fourmis  fur 
les  arbres  chargés  de  pucerons ,  ce  que  quelques  anciens 
Naturalifles  avaient  attribué  à  une  certaine  amitié  &  fym- 
pathie  .,  que  la  fourmi  avoir  pour  le  puceron.  Ils  croyoient 
qu'elle  le  recherchoit  6c  qu'elle  lui  faifoit  des  careffes  , 
n'ayant  pas  approfondi  la  caufe  phyfique  de  -cette  efpéce 
de  fympathie,  qui  efl  towte  fmiple. 

Nous  avons  déjà  dit  qu'on  trouvoit  ces  infe£tes  en  grand 
nombre  fur  les  tiges ,  les  feuilles  &  même  fur  les  racines 
de  plufieurs  arbres  &  plantes.  Les  arbres  les  plus  chargés 
de  ces  infe£les  ,  en  fouifrent  beaucoup.  Les  pucerons  en- 
foncent leur  trompe  aiguë  dans  la  fubftance  de  la  feuille, 
peur  en  tirer  leur  nourriture  ,  ce  qui  fait  contourner  les 
tiges  &  les  feuilles  ,  &  caufe  dans  ces  dernières  des  cavi- 
tés endeffous,  des  tubérofités  en  deffus,  &  même  dans 
quelques-unes  ,  des  efpéces  de  galles  creufes,  remplies  de 
ces  infetStes ,  comme  on  le  voit  fouvent  fur  les  feuilles 
d'orme  ,  ainfi  que  nous  le  ferons  remarquer  dans  le  détail 
des  efpéces.  Il  paroît  étonnant  que  la  piqûre  légère  d'un 
fi  petit  animal ,  puiile  autant  défigurer  une  plante.  Mais 
il  faut  fe  fouvenir  que  les  pucerons  font  toujours  en  gran- 
de compagnie  ,  qui  croît  même  à  vue  d'œil ,  par  la  fécon- 
dité prodigieufe  de  ces  infeftes.  Ainli,  quoique  chaque 
piqûre  foit  légère ,  le  nombre  en  eft  fi  grand  ,  il  répété, 
qu'il  n'eft  plus  étonnant  que  les  feuilles  en  foient  défigu- 
rées. Aulfi  les  amaftursdu  jardinage  6c  des  plantes  ,  cher- 
chent-ils à  délivrer  6c  à  nétoyer  les  arbres  de  cette  v>er- 
mine  ;  mais  fouvent  leurs  foins  font  inutiles  ,  cet  infede 
eft  fi  fécond  ,  qu'il  reproduit  bientôt  une  autre  peuplade. 
Le  meilleur  6c  le  plus  fur  moyen  de  l'externuner  ,  c'eft  de 
mettre  furies  arbres  qui  en  font  attaqués ,  quelques  larves 
,du  lloa  des  pucerons  ,  ou  des  mouches  aphidivores ,  doue 


494-  Histoire     abrégée 

nous  parlerons  plus  bas.  Ces  larves  voraces  détruîfent  tous 
les  jours  une  grande  quantité  de  ces  infectes ,  d'autant  plus 
facilement,  que  ceux-ci  reftent  tranquilles  &  iniriiobiles 
auprès  de  ces  dangereux  ennemis,  qui  fe  promenent/ur 
les  tas  de  pucerons,  qu'ils  diminuent  peu  à  peu. 

1.  A  PHI  S  ulmi.  Linn.fauri.  fciec.  n.  70;.  Planch.  lo; 
fig-  5- 

Reaum.  inf.  3  ,  r.  i  î  ,  /.  4  »  5  >  ^  >  7i 
Le  puceron  de  L'orme, 

Ce  puceron  de  la  groiïeur  d'uff  grain  de  millet ,  e(l  bruit 
ôc  couvert  d'un  petit  duvet  blanc.  Son  corps  eft  allongé. 
Ses  antennes  font  groffes  pour  fa  grandeur ,  ôc. les  deux 
pointes  de  fa  queue  ,  font  fort  courtes.  Entre  ces  deux 
pointes  ,  on.  voit  fouvent  une  petite  veficule  ,  qui  fort  de 
l'anus.  Ses  ailes  ont  le  triple  de  la  longueur  de  tout  le  corps. 
Elles  font  claires  y  tranfparentes  ,  avecTine  petite  tache 
brune  au  milieu  de  leur  bord  extérieur. 

On  trouve  ce  puceron  en  grande  quantité  fur  l'orme  ;  il 
pique  la  fubfîance  des  feuilles  ,  pour  y  dépofer  fes  œufs, 
&  le  fuc  venant  à  s'extravafer ,  forme  des  veficules  fouvent 
très-grofles  ,  creufes  en  dedans  ,  qui  tiennent  à  la  feuille 
par  un  pédicule  quelquefois  aflez  étroit.  Au  bout  de  quel- 
que tems,  les  petits  pucerons  éclofent  dans  l'intérieur  de 
cette  efpéce  de  nid  ,  ôc  après  être  groffis,  ils  font  une  ou- 
verture a  la  veficule ,  dont  ils  fortent.  Si  on  ouvre  ces 
veficules  avant  qu'elles  foient  percées ,  on  les  trouve  rem- 
plies déjeunes  pucerons  enveloppés  dans  un  duvet  blan- 
châtre. Ces  petits  font  verts,  mais  en^rolnflant,  ils  chan-, 
gent  de  couleur  ôc  deviennent  bruns. 

2.  A  P  H  I  S  fraxlni  ,  nigro  viridique  variegata. 

Le  puceron  du  frêne. 

Le  mâle  a  la  tête  ôc  le  corcelet  noir.  Le  ventre  eft  vert,' 
avec  des  anneaux  noirs.  Les  antennes  ôc  les  pattes  font 


DES    Insectes.  4^^ 

panachées  de  vert  pâle  &  de  noir.  Les  aîles  font  grandes, 
diaphanes  ,  fans  aucune  autre  couleur-  Ce  puceron  a  les 
deux  appendices  du  bout  du  ventre  bien  marquées.  Sa  fe- 
melle efl:  toute  noire. 

5 .  A  P  H  I  S  fambucl  tota  cœndeo-atra, 

Linn.  faun,  fuec.  n.  707.  Aphit  fambuci. 
Frifch.  germ.  11  ,p.  14 ,  t.  iS. 
Reaum.  inf.  j  ,  t.  1 1  ,  /.  j ,  i  f . 

Lijl.  loq.  p.  597  ,  rt.  40.  Cimex  exiguus  cœfius  >  cui  zlx  ex  toto  membranaccœ 
prxgrandes. 

Le  puceron  dujureau,  ' 

Cette  efpéce  efl  toute  d'un  noir  matte  bleuâtre.  Setî- 
tent  les  tiges  du  fureau  en  font  couvertes. 

4..  A  P  H  I  S  quercus  atro  -fufca, 
■*  Le  puceron  du  chêne. 

Celui-ci  eft  affez  gros.  Sa  couleur  eft  d'un  brun  noirâtre 
&  matte.  Les  appendices  de  fon  ventre  font  courtes  &  ne 
paroiffent  prefque  point.  Ses,pattes  font  £ort  longues ,  & 
celles  de  devant  font  d'un  brun  un  peu  plus  clair  que  le 
refîe  du  corps.  Je  n'en  ai  point  trouvé  d'ailés. 

5.  A  P  H  I  S  aceris  y  viridls ,  maculls  ni  gris,  . 

Linn.  faun.  fuec.  n.  709,  Aphis  aceris, 
Reaum.  inf,  3,1.  zi  ,f,  7, 

Le  puceron  de  P  érable. 

Ce  puceron  eft  grand  &  large.  -Sa  couleur  eft  verte; 
mais  le  milieu  de  fa  tête  ôc  de  fon  corcelet  font  noirs.  Le 
delTus  du  ventre  a  quelques  tubérofités ,  &  fur  fa  partie 
pdftérieure  ,  on  voit  une  tache  brtine  formée  en  cœur ,  di- 
vifée  en  deux  antérieurement.  Les  appendices  de  fon  ven- 
tre font  fort  courts  ,  cène  font  que  deux  boutons.  Les  an- 
tennes font  déliées.  On  trouve  cet  infecte  fous  les  feuilles 
d'érable. 

6.  APHIS  dlicE.  j  alis  )  antennis  ;  pedibufque  nigro 

punclatis.   ■ 


4p5  Histoire     abrégée 

Linn.  faun.fuec,  n.  712.  Apliis  tilia. 

Frifch.  g:rm.  1 1  ,  p.  1 3  ,  f.  i  ?■  Pediculus  arboreus  in  tilia, 

Reaum.  inf.  3  ,  r.  13  ,/.  7  >  8. 

I^ puceron  du  tilleul. 

Le  corps  de  cette  efpéce  eft  allongé.  Sa  couleur  efl  ver- 
dâtre  ;  mais  des  deux  côtés  de  fon  corcelet ,  on  voit  des 
raies  noires.  Le  deffus  du  ventre  a  auiïi  quatre  raies  lon- 
gitudinales de  points  noirs.  Les  antennes  &  les  pattes  font 
entrecoupées  de  blanc  ôc  de  noir ,  ôc  les  ailes  bordées  de 
noir  ont  outre  cela,  vers  le  bord  extérieur,  fept  ou  huit 
taches  ou  points  noirs. 

7.  A  P  H  I  S  betulce  ,  marginibus  inc'ifurarum  abdominls 
punctis  nigrls, 

Linn.  fcun.fuec.  n.  717.  Aphis  betulje. 
Reaum.  inf.  3  ,  f.  11 ,  /.  1, 

Le  puceron  du  bouleau. 

Ce  puceron  ^ft  un  des  plus  petits.  Sa  couleur  eft  verdâ- 
tre.  On  voit  fur  les  bords  des  anneaux  de  fon  ventre ,  des 
points  noirs.  La  loupe  peut  à  peine  faire  découvrir  les  ap- 
pendices de  fa  queuc;  J'ai  toujpurs  trouvé  cette  efpéce 
fans  ailes, 

8.  APHIS    tanacetl  Jufca  ,  abdomine.   nïgro  -  cœrulea 
antice  vlridl. 

Le  puceron  de  la  tanaijîe. 

La  couleur  de  la  plus  grande  partie  de  fon  corps,  eft 
brune ,  fon  ventre  eft  d'un  noir  bleuâtre;  maisen  devant,  il 
eft  vert.  Les  deuxpointes  de  fa  queue  font  affez  marquées. 

p.  A  P  H  I  S  acetofœ ,  atra  ^fafcia  tranfverfa  viridi. 

Reaum,  inf.  3  ,  p.  z8tf. 

Le  puceron , de  Vofellh' 

Il  eft  tout  noir ,  à  l'exception  d'une  large  bande  verte 

tranfyerfalc  j 


DES     Insectes.  ^py 

tranfverfale  ,  qui  eft  fur  le  milieu  de  fon  corps. 

to.  A  P  H I  S  pruni, 

Reaum.  inf.  3  ,  p-  ^96. 

Lé  puceron  du  prunier. 

Il  1.  A  P  H  I  Spopull  nigra  lanata. 

Reaum.  i/:/.  j  ,  m6  , f.  8  ,  j; ,  r.  17 ,  /.  <> ,  10  ^  1 1 ,  (.  iS ,/.  J  ,  4; 

Le  puceron  du  peuplier  noir. 

Ce  puceron  eft  couvert  d'un  duvet  cotonneux  blanc  i 
fort  long,  dont  il  eft  comme  hérifle.  Lorfqu'on  l'a  dé- 
pouillé de  ce  duvet ,  fon  corps  paroît  vert.  Il  dépofe  fes 
■œufs  fur  les  tiges,  les  pédicules  des  feuilles,  &  même 
dans  la  fubftance  des  feuilles  du  peuplier  noir.  Le  fucs'ex- 
travafant  autour  de  ces  œufs,  produit  des  excroiflances 
allongées,  pointues  comme  des  petits  cornets  roulés  , 
qui  ont  fur  le  côté,  une  fente  qu'on  ne  voit  qu'en  les 
preffant. 

12.  A  P  H  I  Sfagi  lanata. 

Reaum,  inf.  3  ,  f.  16  ,/.  i. 

Le  puceron  du  hêtre. 

Celui-ci reflemble  beaucoup  au  précédent;  il  eft  pareil-" 
lement couvert  d'un  duvet  cotonneux  fort  long  ,  dont  on 
peut  le  dépouiller,  ôc  pour  lors,  il  paroit  vert.  Quoiqu'il 
le  trouve  fur  un  arbre  différent ,  il  pourroit  bien  être  le 
même  que  celui  du  peuplier  noir. 

13.  AP  H  I  S  Jonchi  caudata> 
Reaum.  inf.  3 ,  r.  11 ,  /.  3 ,  4  ,  j. 

Lé  puceron  du  laiteron.  ' 

La  couleur  des  pucerons  de  cette  efpéce  varie  ;  il  y  en  a 
de  noirs  &  d'autres  bronzés.  Ces  derniers  fe  trouvent  moins 
fréquemment  que  les  autres  ;  &  il  pouroit  fe  faire  que  leur 

Tome  /.  R  r  r 


^^8  Histoire    abrégée 

couleur  différente  ne  vînt  que  de  maladie.  En  effets  j'ai 
fouvent  obiervé  que  ces  pucerons  bronzes  périfioient ,  ôc 
que  de  leurs  corps  fcrtoient  des  petites  mouches  à  tarières, 
qui  y  avoient  dépofé  leurs  oeufs.  Nous  parlerons  dans  la 
fuite  de  ces  mouches.  Ce  que  cette  efpéce  a  de  particu- 
lier j  c'efl  qu'entre  les  deux  appendices  du  ventre  ,  qui  font 
grandes,  elle  porte  une  petite  q.ueue  recourbée  vers  le 
haut. 

[i^.  A  P  H  I  Sfufca  yprohofcide  corpore  tilplo  longiore, 

Heaum.  inf.  3  ,  t.  iS  ,/  j  —  10.  t 

JLe piicej-on  des  écorccs  à  longue  tronrpe. 

C'eft  fous  les  écorces  des  arbres  j  que  l'on  trouve  ce  pu- 
ceron. Sa  couleur  brune  approche  de  ccWq  du  cafFé.  On 
n'apperçoit  point  les  appendices  de  fon  ventre.  Mais  ce 
qu'il  y  a  de  fingulier ^  c  eft  la  longueur  de  fa  trompe,  qui 
eft  trois  fois  au  moins  plus  longue  que  fon  corps.  L'infede 
la  fait  paffer  entre  fes  jambes,  &  elle  déborde  de  beau- 
coup par  derrière.  Il  peut  cependant  la  raccourcir  ôcla  re- 
tirer quand  il  veut. 

C  H  E  R  M  E  S.    Coccvj.  linn. 

LE    KERMÈS. 

'Kojlrum pectorale  interpri-  Trompe  fortant  du  corce- 
mum  êC J ecundum  par  femo-  let,  entre  la  première  &  la 
mm,  féconde  paire  de  pattes. 

Alx.  àu(z  jnacuUs  ^  ereHx.  Deux  aîles  droites  clevces,  mais 

dans  les  mâles  feulement. 
Abdomen  appendicibusjetaccis.         Extrémité  du  ventre  garnie  de 

filets. 
Fœmina  folliculi  formam    in-        Femelle   qui   prend  la    figure 
fMens.  d'une  graine  ou  goufTe. 

Nous. avons  rendu  à  ce  infefte  le  nom  de  chermès,  fous 
lequel  il  eft  connu,  le  kermès ,  qui  fert  à  la  teinture  ,  ôc 


î)  E  s   Jn-sectes.     '  459 

que  l'on  nomme  aufli  graine  d'écarlate ,  étant  de  ce  genre. 
•  Je  ne  fais  pourquoi  quelques  auteurs  avoient  voulu  tranf- 
férer  ce  nom  à  la  pfylle  que  nous  avons  décrite  plus  haut. 
Divers  auteurs  françois  ont  aufli  appelle  les  infedes  de  ce 
génie  galle  •  in/ècles , 'ç'àr^cQ  que  ces  petits  animaux ,  lorf- 
qu'ils  l'ont  immobiles  &  attachés  aux  arbres  ,  ainfi  que 
nous  le  dirons  j  reflemblent  à  ces  excroiflances  connues 
fous  le  nom  de  galles  ou  noix  de  galles.  Le  caractère  de  ce 
genre  eft  aifé  à  reconnoître.  La  pofition  finguliere  de  fa 
trompe  ne  lui  ell  commune  qu'avec  la  cochenille  &  la 
pfylle,  &  le  kermès  fe  diftingue  aifément  de  la  dernière 
par  tous  fes  autres  caraderes  ,  &  principalement  par  les 
filets  qui  font  à  l'extrémité  de  fon  ventre.  Il  n'y  auroit  donc 
que  la  cochenille ,  avec  laquelle  on  pourroit  confondre  le 
kermès.  Tous  les  caraderes  de  ces  deux  genres  font  les 
mêmes  ,  à  l'exception  d'un  feul.  Auiïi  quelques  Natura- 
liftes  ont-ils  joint  enfemble  ces  infedes.  Nous  ayons  ce- 

Î)endant  cru  devoir  les  diftinguer  ,  moins  à  caufe  des  ma- 
es  ,  qui  font  difficiles  à  trouver  &  encore  plus  à  exami- 
ner, qu'à  caufe  des  femelles.  Ces  dernières  font  fort  diffé- 
rentes dans  ces  deux  genres.  Cette  différence  fe  tire  de  la 
forme  que  prennent  ces  femelles.  Lorfqu'eîles  font  jeu- 
nes ,  elles  font  femblables  dans  les  deux  genres ,  elles  cou- 
rent fur  les  feuilles  &  les  tiges  j  ôc  elles  reffemblent,  pour 
la  figure  ,  à  des  petits  cloportes  blancs ,  qui  auroient  fix 
pattes  ;  mais  au  bout  de  quelque  tems,  la  femelle  du  ker- 
mès fe  fixe  à  un  endroit  de  l'arbre  ou  de  la  plante,  far  lef- 
quels  elle  vit;  elle  refte  dans  ce  même  endroit,  y  devient 
•parfaitement  immobile;  enfin  fon  corps  parvient  à  fe  gon- 
fler, fa  peau  fetend,  devient  liffe  ;  elle  fe  féche,  les  an- 
neaux s'effacent  &  difparoiffent  ;  en  un  mot,  elle  perd  tout- 
à-fait  la  forme  &  la  figure  d'un  infede  ,  &:  elle  reflemble 
aux  galles  ou  excroiffances  ,  qu'on  trouve,  fur  les  arbres. 
C'eft  de-là  qu'on  lui  a  donné  le  nom  de  galle-infede.  La 
peau  du  kermès  ,  ainfi  féchée ,  ne  fert  plus  que  de  coque 
eu  couverture  ;  fous,  laquelle  font  renfermés  les  œufs  de 

Rrrij 


yoo  Histoire    A'^Kicii 

ce  petit  animal,  comme  nous  l'expliquerons  plus  bas.Ii 
n'en  eft  pas  de  même  de  la  cochenille.  Outre  que  les  fe- 
melles des  infeftes  de  ce  genre  fe  fixent  beaucoup  plû' 
tard  fur  les  plantes  ;  lorfqu'elles  fe  font  fixées  &  arrêtées  , 
elles  ne  changent  point  de  forme  :  on  reconnoît  toujours 
la  figure  de  l'infecte  ;  fes  anneaux  ôc  fes  différentes  parties 
font  encore  reconnoiffables  ,  lors  même  qu'il  n'eft  plus 
vivant ,  &  qu'il  a  péri  dans  l'endroit  qu'il  s'étoit  fixé. 

Exam.inons  maintenant  les  kermès,  &  voyons  en  détail 
les  parties  dont  font  compofés  les  mâles  &  les  femelles.  Ces- 
dernieres  ,  les  plus  aifées  à  trouver ,  6c  fouvent  très-com- 
munes fur  certaines  plantes ,  reffemblent  dans  leur  jeunefle 
à  des  petits  cloportes,  comme  nous  l'avons  déjà  dit.  Elles 
Ont  deux  antennes  ,  fix  pattes^  &  leur  corps  qui  eft  blan- 
châtre &  comme  poudreux  ,  eft  compofé  de  cinq  anneaux. 
Leur  bouche  part  du  corcelet  en  deffous  ,  entre  la  pre- 
mière piaire  de  pattes.  Elle  eft  compofée  d'un  mamelon  où 
tuyau  charnu  fort  court ,  duquel  naît  un  filet  blanc  &  dé- 
lié ,  plus  long  fouvent  que  la  moitié  du  corps  de  linfedTte. 
C'eft  par  ce  tuyau  ou  lilet,  que  le  petit  animal  pompe  fa 
nourriture,  en  l'enfonc^ant  profondément  dans  l'écorce. 
A  l'extrémité  du  ventre ,  font  des  filets  blancs  au  nombre 
•de  quatre  ou  de  fix  ,  fuivant  les  différentes  cfpéces  ;  mais 
ces  filets  ne  s'apperçcivent  aifément,  qu'en  preffant  un 
peu  le  corps  de  l'infede  pour  les  faire  fortir.  Pendant  les 
premiers  tems,  ces  petites  femelles  nouvellement  éclofes, 
courent  avec  agilité  fur  les  plantes ,  où  on  les  trouve  fou^ 
vent  en  très-grand  nombre;  mais  bientôt  après  ,  elles  fe 
fixent  &  s'arrêtent  fur  un  endroit  de  la  plante.  Alors  elles 
reftent  immobiles  ^  &  ne  quittent  plus  cette  place ,  où  elles 
doivent  pondre  &  terminer  enfuite  leur  vie.  Ce  n'eft  pas 
que  dans  le  commencement  ces  infeftes  foient  Hors  d'état 
de  marcher  ;  ils  pourroient  encore  le  faire  pendant  plu- 
fieurs  mois  après  s'être  fixés,  comme  on  peut  s'en  affurer, 
en  les  détachant  légèrement  ;  mais  ces  infcdes  ne  le  peu- 
vent plus  au  bout  d'un  certain  tems.  Si  on  détache,  vers 


DES    Insectes.  5:01' 

la  fin  de  l'hiver,  ceux  qu'on  a  vus  fe  fixer  pendant  l'au- 
tomne ,  on  ne  les  voit  plus  marcher  ni  faire  de  mouve- 
ment >&  ils  périffent  fans  donner  aucun  figne  de  vie.  Lorf- 
que  ces  femelles  font  ainfi  fixées  ,  elles  tirent  leur  nourri- 
ture de  l'endroit  de  la  plante ,  où  elles  font  attachées,  par 
le  moyen  du  fiiet  de  leur  trompe  ,  qu'elles  y  ont  introduit. 
Pour  lors ,  elles  changent  de  peau  ;  elles  \a.  quittent  par 
morceaux  ,  fans  pourtant  paroître  faire  aucun  mouve- 
ment. C'eftaulTi  ,  dans  ce  même  tems  ,  après  que  ces  in- 
feftesfont  devenus  immobiles,  qu'ils .croilfent  beaucoup  ; 
ils  étoient  auparavant  très-  petits,  en  peu  de  tems  ils  ac- 
quièrent la  groffeur  d'un  grain  de  poivre  &c  davantage,  ôc 
môme  dans  quelques  efpéces  ,  celle  d'un  pois.  Leur  peau 
s'écend,  devient  liffe  &  brune ^  de  blanche  qu'elle  étoit 
auparavant,  &  ils  reffemblent  à  des  tubercules  de  i'écorce 
de  l'arbre.  Aulli  quelques  Naturaliftes  les  cnt-ils  pris  pour 
de  véritables  tubercules ,  ne  penfant  pas  qu'un  corps  im- 
mobile ,  qui  paroît.infenfible  ,  &  qui  reffemble  11  peu  à  un 
animal,. pût  être  un  infede.  La  figure  de  ces  efpéces  de 
tubercules  ou  galles ,  que  repréfente  l'infede ,  varie  fui- 
vant  les  différentes  efpéces.  Les  unes  font  plus  arrondies 
&  figurées  en  demi-boules;  d'autres  font  oblongues  &  ref- 
femblent à  une  nacelle  renverice.  Lorfque  les  femelles 
ont  pris  cette  forme,  au  bout  de  quelque  tems,  elles  pon- 
dent. Leurs  œufs  fortent  de  la  partie  poftérieurc  de  leur 
csorps  par  une  ouverture  placée  de  façon  que  ces  œufs,  en 
forçant  du  derrière ,  repafifent  fous  le  ventre  de  la  mère 
qui  les  couve.  Avant  la  ponte  ,  le  ventre  du  kermès  étoic 
immédiatement  appliqué  contre  I'écorce.  A  mefure  que 
ces  œufs  fortent,  le  ventre  efl moins  tendu  ;  les  œufs  pouf- 
fes entre  l'infefte  ôc  I'écorce  de  l'arbre  ,  repoufîent  la  peau 
inférieure  du  ventre  contre  celle  de  defius ,  enforte  que 
lorfque  toute  la  ponte  eft  faite  ,  6c  que  le  ventre  eft  tout- 
à-fait  vuide  ,  les  deux  membranes  de  cette  partie  fe  tou- 
chent ;  la  mère  en  mourant  ne  forme  plus  qu'une  efpéce 
<lç_  cotjue  folide  ,  fous  laquelle  les  œufs  font  renfermés. 


'yoz  Histoire     a  b  r  f <s  é  e 

On  trouve  fouvent  en  été  les  arbres  chargés  de  ces  coques: 
Si  on  les  levé,  on  trouve  deflbus  une  grande  quantité 
d'œufs.  D'autres  coques  font  creufes  &  vuides  ,  ce  font 
celles  dont  les  petits  font  écios.  Ces  coques,  foit  féches, 
foit  fraîches  ,  ne  reflemblent  nullement  à  des  infeftes. 
Dans  ces  kermès ,  qui  font  fixés  ôc  qui  vivent  encore  ,  on 
n'apperçoit  ni-antennes  ni  jambes  ,  ni  anneaux  ;  mais  lors- 
qu'on les  prefTe  légèrement,  on  fait  encore  très-bien  fortir 
les  filets  de  Textrcmité  du  ventre. 

Lorfque  les  petits  font  fortis  de  leurs  œufs,  ils  reftent 
d'abord  quelque  tems  après  être  écIos,  fous  la  coque  for- 
mée par  le  cadavre  de  leur  mère,  &  enfuite  ils  en  fortent 
par  une  fente,  qui  efl:  à  la  partie  poftérieure  de  cette  co- 
que, C'eft  ordinairement  dans  le  commencement  de  l'été. 
Ils  fe  fixent  fur  la  fin  de  cette  faifon ,  refient  immobiles 
pendant  l'hiver ,  &  pondent  ôc  meurent  dans  leprintemsj 
enforte  que  ces  infetles  vivent  envirçn  pendant  un  an. 

Le  mâle  de  cette  finguliere  femelle  ne  lui  reffemble  gué- 
res  que  dans  les  commencemens  ,  lorfqu'il  eft  encore  fous 
fa  première  forme.  Pour  lors ,  on  ne  peut  diftinguer  ce  mâle 
d'avec  fa  femelle.  Bientôt  après  il  fe  fixe  comme  elle  ;  il 
devient  immobile',  mais  fans  grandir  &  prendre  d'accroif- 
fement.  La  peau  de  cette  petite  larve ,  ainfi  fixée,  fe  durcit 
&  forme  une  efpéce  de  coque ,  fous  laquelle  vient  la  nym- 
phe. Lorfque  cette  nymphe  eft"métamorphofée ,  &  qu'elle 
eft  devenue  infede  parfait ,  l'animal  fort  de  fa  coque,  le 
derrière  le  premier,  en  foulevant  fa  partie  ou  peau  fupé- 
rieure.  Cet  animal  parfait  eft  très-différent  de  fa  femelle. 
C'eft  un  animal  aîlé ,  fort  petit ,  dont  le  corps  &  les  fix  pat- 
tes font  rougeâtres ,  &  couverts  fouvent  d'une  farine  ou 
poudre  blanche.  Il  a  deux  aîles  fort  grandes  pour  fa  taille, 
de  couleur  blanche",  &  bordées  d'un  rouge  vif  femblable 
à  du  carmin ,  du  moins  dans  plufieurs  efpéces.  A  fa  queue  , 
on  voit  deux  filets  blancs ,  quelquefois  du  double  de  la  lon- 
gueur des  aîles;  &  entre  ces  fiJets^  une  efpéce  d'aiguillon 
un  peu  courbe  ;  moins  long  qu'eux  au  moins  des  deux 


DES    Insectes.  5-05 

tiers.  Les  larves  de  ces  mâles  avoient  des  trompes  fcm- 
blables  à  celles  que  nous  avons  décrites'  dans  les  femelles  ; 
mais  les  infeâes  aîlés  ôc  parfaits  ,  qui  fortent  de  leurs  co- 
ques &  de  leurs  nymphes ,  n'en  ont  point  ;  on  voit  feule- 
ment à  la  place  de  la  trompe,  deux  grains  ou  mamelons 
hémifphèriques-,  qui  femblent  en  tenir  lieu.  Peut-être  lin- 
fede  prend  t-il  fa  nourriture  par  le  moyen  de  ces  mame- 
lons :  peut-être  auffi  n'a-t-il  pas  befoin  de  bouche  ni  de 
trempe,  femblable  en  cela  à piufieurs  autres infetles, qui, 
lorfqu'ils  font  devenus  parfaits,  ne  prennent  aucune  nour- 
riture ,&  ne  vivent  fous  cette  dernière  forme  ^  que  le  tems 
qui  eft  néceffaire  pour  féconder  leurs  femelles.  Celte  fé- 
condation parcît  être  le  principal  but  de  la  nature  dans  fes 
ouvrages  ;  elle  prend  toutes  les  voies  propres  à  la  facili- 
ter. C'eft  pour  cette  raifon,  qu'elle  a  accordé  aux  mâles  des 
kermès ,  des  ailes,  pour  qu'ils  pufTent  chercher  &  trouver 
leurs  femelles  immobiles ,  qui  les  attendent  patiemment 
dans  TendroJ!  où  elles  fe  font  fixées. 

A  peine  le  mâle  s'eft-il  métamorphofé ,  qu'il  fe  fert  de 
fes  aîies  pour  voler  vers  les  femelles.  Ces  dernières  font 
beaucoup  plus  grandes  que  lui  :  il  fe  promené  plufieurs 
fois  fur  quelqu'une  d'elles ,  va  de  fa  tête  à  fa  queue  ,  peut- 
être  pour  l'exciter  à  entr'ouvrir  la  fente,  defiinée  à  rece- 
voir la  partie  du  mâle.  Cette  femelle,  qui  paroit  immo- 
bile &  fans  vie  ,  n'eft  pas  cependant  infenfible  à  ces  C3m 
refles  ;  elle  paroît  y  répondre ,  &  pour  lors  le  mâle  intro- 
duit dans  la  fente  ,  qui  eft  à  la  partie  poflérieure  de  la  fe- 
melle ,  cet  aiguillon  courbe ,  que  nous  avons  dit  fe  trouver 
entre  les  filets  de  l'extrémité  du  ventre. 

Peu  de  tems  après  cet  accouplement,  la  femelle  pond 
des  milliers  d'œufs,  qui  paffent  fous  fon  ventre  à  mefure 
qu'ils  fortent  de  fon  corps.  Ces  œufs  font  durs,  luifans, 
rougeâtres ,  fouvent  enveloppés  fous  le  corps  de  la  mère 
dans  une  efpéce  de  duvet  cotonneux ,  qui  fuinte  à  travers 
la  peau  de  i'infede;  fous  la  forme  d'une  poudre  blanche 
&  gluante. 


% 


J04  Histoire    abrégée 

On  verra  dans  le  détail  des  efpe'ces  que  nous  allons 
donner,  que  plufieurs  plantes  de  ce  pays  font  habitées  par 
des  kermès.  Peut-être  en  aurions -nous  trouvé  un  plus 
grand  nombre  ,  fi  nous  enflions  pu  rencontrer  aifément  les 
mâles  j  dans  lefquels  nous  aurions  remarqué  plus  de  diffé- 
rences fpécifiques  que  dans  les  femelles  ,  qui  toutes  fe 
reffemblent  beaucoup.  Les  pays  étrangers  donnent  aufii 
plufieurs  kermès  ;  mais  celui  qui  mérite  le  plus  d'atten- 
tion ,  efl;  le  kermès  ou  la  graine  d'écarlate ,  qui  fert  à  la 
teinture  ,  ôc  dont  on  tire  une  belle  couleur  rouge  ,  la  plus 
cftimée  autrefois  ,  avant  qu'on  fe  fervît  de  la  cochenille. 
Ce  kermès  vient  fur  le  chêne  verd ,  où  on  le  ramafle  avec 
foin.  Outre  fon  ufage  pour  la  teinture,  on  s'en  fert  audi 
dans  la  médecine,  &  il  entre  dans  la  compofition  d'un 
firop  cordial ,  connu  fous  le  nom  d'allcerme.  Les  Polo- 
nois  ont  aufîi  une  efpéce  de  kermès  ^  commun  dans  leur 
pays ,  niais  rare  autour  de  Paris ,  qui  fert  pareillement  dans 
la  teinture;  on  l'appelle  coccus  polonicus  ■>  conçus  infecto- 
rius.  Nous  en  parlerons  dans  un  inftant.  L'utilité  de  ces 
infe£les  &  de  quelques -autres  ,  fait  voir  qu'on  peut  fou- 
v-ent  retirer  des  avantages  de  la  connoiffance  de  ces  petits 
animaux ,  &  que  cette  étude  ,  qui  ne  paroît  d'abord  qu'un 
funple  amufement,  n'eft  pas  cependant  à  négliger. 

1^  C  H  E  R  ME  S  radïcum purpureus. 

Linn.  faun.  fuec.  n.  7»o.  Coccus  radicum  purpureus. 
Cornai:  dinfcor.  l.  ^  ,  c.  39.  Granum  zfchinbitz. 
Scaliger.  exercit.  ?iV>n.  13. 
Camer.  epit.  ési.Polj'gcmum  coccifenim. 
C.  Bauhin. -pin.  181.  Polygonum  cocciferum. 
J.  Biuhin.  hifl.  3  ,  p.  378.  Polygonum  polon;c-jrn  coccifirun», 
Pau'in.  quadrip.  113.  Ova  infeâi  incogniti. 
Raj.hïft.  pi.  186.  Polygonum  polonicum  cocciferum. 
Rufpi.  jen.  S6.  Knawel  folio  &  flore  albicante. 

Brej'n-  aH.  fkyfico-medic,  N.  C.  vol.  3,  app.  5  ,  t.  i.  Coccus  tindorius  radicum.' 
Frifih.  germ.  5  ,  p.  6  ,  t.  i.  Cochinella  germanica. 

Reaum.  inf.  4  ,  mem,  i ,  }>.  i ,  n.  143.  Progali-infefte  de  la  graine  d'ccarlattc  de 
Pologne. 

JLe  kermès  des  racines. 

Je 


DES  Insectes.  yof 

Je  n'ai  jamais  trouvé  cet  infetle  autour  de  Paris  ,  où  il 
eft  fort  rare  ,  mais  j'en  ai  vu  quelques-uns  qu'on  )  avoit 
rencontrés  ôc  ramaffes.  Il  fe  trouve  à  la  racine  d'une  efpéce 
de  polygonum  ,  appelle  kitawel ,  où  il  forme  un  grain 
rond  de  couleur  brune  rougeâtre.  On  le  trouve  aulTi  à 
la  racine  de  quelques-autres  plantes. 

2.CHERMES  hefpcridum. 

Unn.  faun.  fuec.  n.  711.  Coccus  hefperidum. 

l.a  Hire.  aU.  ac.  R.  Je.  1 6?  z ,  p.  14  >  r.  14. 

Frifck.  germ.  iz  ,  p.  ii. 

Reaum.  inf.  4  ,  r.  i  ,  /•  omnes. 

ASl.  Upf.  173^  j  ?•  37  >  "•  9-  PeJiculus  clypeatus. 

Xiî  kermès  des  orangers. 

On  trouve  fouvent  les  orangers  tout  couverts  de  cetin- 
fe£te  ,  que  quelques-uns  ont  appelle  la  punaife  des  oran- 
gers. Il  eft  ovale  ,  oblong ,  de  couleur  brune  ,  &  couvert 
d'une  efpéce  de  vernis  qui  le  rend  luifanc  ;  il  a  fix  pattes 
en-deffous  ,  &  une  échancrure  à  fa  partie  poftérieure. 
C'eft  un  peu  avant  cette  échancrure  que  font  les  rilets  au 
nombre  de  quatre ,  qui  fortent  pour  peu  que  l'on  preffe 
l'infecle  ,  ces  filets  font  blancs.  Celui  que  nous  venons  de 
décrire  eft  la  femelle.  Son  mâle  doit  être  ailé  ,  mais  je 
ne  l'ai  jamais  trouvé.  Lorfque  la  femelle  eft  jeune  j  elle 
court  fur  l'oranger,  mais  bientôt  elle  fe  fixe  à  une  place  où 
elle  s'attache  ,  ôc  elle  grofiit  en  fucçant  le  fuc  de  la  feuille , 
par  le  moyen  de  fa  trompe  qui  eft  en-deffous.  Enfin  , 
à  mefure  que  fon  corps  augmente  ,  elle  perd  tout  mouve- 
ment &  même  la  forme  dlnfetle  ,  fes  anneaux  s'effacent , 
ce  n'eft  plus  qu'une  efpéce  de  pellicule  feche  formée 
en  calotte  ,  attachée  fur  la  feuille ,  fous  laquelle  eft  renfer- 
mé un  nombre  infini  d'œufs.  Le  corps  de  la  mère  leur 
fait  une  enveloppe  ,  de  deffous  laquelle  fortent  les  petits 
lorfqu'ils  éclofent.  Les  orangers  ,  les  citroniers  ,  les  li- 
mons &  les  autres  arbres  de  cette  famille  ,  font  également 
attaqués  par  ces  infetles ,  dont  le  nombre  confidérable  les 
fait  quelquefois  languir. 

Tome  I,  S  f  f 


^oS  Histoire     abrégée 

5.  CHER  M  ES  clematitis  ohlongus. 

Le  kermès  de  la  clématite. 

Il  eft  plus  grand  que  le  précédent ,  auquel  il  reflemble 
pour  fa  forme  allongée  ôc  fa  couleur  brune.  Je  foupçonne- 
rois  beaucoup  qu'il  ne  diffère  pas  de  celui  des  orangers  > 
d'autant  qu'il  porte  auffi  quatre  filets  à  fa  queue  :  mais 
pour  en  être  affuré  ,  il  faudroit  connoître  les  mâles  de 
l'une  &  de  l'autre  efpéce. 

4..  CHERMES  jPtf^c^  oblongus.  Planch.  10 ,  fig.  4. 

Reaum.  inf.  4 ,  f.  i  ,/.  i ,  i. 

Le  kermès  oblong  du  pêcher. 

Le  mâle  a-deux  aîles.  Son  corps  eft  d'un  rouge  couleur 
de  rofe  ,  ou  même  couleur  de  chair.  Ses  aîles  font  d'un 
blanc  gris ,  bordées  d'un  peu  de  rouge.  Il  porte  à  l'extré- 
mité du  ventre  quatre  filets  longs.  La  femelle  eft  oblongue 
&  brune  j  &  elle  approche  des  précédentes. 

N.B.  Cette  efpéce  &  les  deux  précédentes  fe  reft!em- 
blent  infiniment  ,  &  pourroient  bien  n'être  que  des  va- 
riétés ,  quoiqu'elles  fe  trouvent  fur  des  plantes  diffé- 
rentes. 

5.  CHERMES  perficce  rotundus. 

Reaum.  inf.  4  ,  f-  1  >  /•  4  j  î» 

Le  kermès  rond  du  pêcher. 

Celui-ci  eft  arrondi  ôc  brun.  Il  porte  quatre  filets  à  fa 
queue. 

6.  CHERMES  vitls  oblongus. 
Reaum.  inf.  4 ,  pag.  10. 

Le  kermès  de  la  vigne. 

C'eft  fur  le  tronc  &  les  branches  de  la  vigne  que  fe 
trouve  cette  efpéce  ,  &  jamais  fur  les  feuilles.  Elle  eft 


DES    Insectes.  J07 

oblongue  ,  ovale ,  de  couleur  canelle  bryne  ^  avec  un  peu 
de  duvet  blanc  en  deiïbus  6c  Cur  les  côtés.  Elle  porte  à 
fa  queue7?.v  (îlets  blancs  ,  qui  fortent  fouvent  d'eux-mê- 
mes ,  mais  encore  plus  quand  on  prefle  un  peu  l'animal.  Ce 
kermès  s'attache  de  bonne  heure  à  la  vigne  ,  groffit  6c 
périt  ,  renfermant  une  grande  quantité  d'oeufs  fous  fon 
corps.  Les  petits  qui  en  fortent  font  d'abord  d'un  brun 
clair  ôc  fort  pâle.  Je  n'ai  jamais  trouvé  le  mâle. 

7.  CHERMES  alneds  rotundus. 

Le  kermès  dujapin. 

Il  eft  tout-à-fait  rond  ôc  fphérîque.  Sa  couleur  eft  ma- 
ron  foncé.  On  le  trouve  fur  les  branches  de  fapin  ,  prin- 
cipalement vers  les  bifurcations  de  ces  branches. . 

8.  CHERMES  ulmi  rotundus. 

Le  kermès  de  Vorme. 

Il  eft  rond  ,  fphérique  ,  brun ,  de  la  groffeur  ôc  de  la 
couleur  des  bayes  de  genièvre.  Il  s'attache  aux  petites 
branches  de  l'orme  ,  qui  quelquefois  en  font  fi  chargées, 
qu'elles  reffembient  à  des  grappes. 

p.  CHERMES  dlice.  hemifphcericus. 

Reaum.inf.  4  »?•  43. 

Le  kermès  du  tilleul. 

Il  reffemble  à  celui  de  l'orme  :  il  eft  feulement  un  peu 
moins  gonflé  ôc  moins  rond. 

10.  CHERMES  coryll  hemifphcericus. 

Reaum.  inf-'i  ,  p.  43. 

Le  kir  mes  du  coudrier. 
Il  eft  tout-à-fait  femblable  au  précédent. 

11.  CHERMES  quercâs  rotundus  fufcus. 
RfauTO.  in/.  4  i  ^  5  >/.  i. 

Sffij 


jo8  Histoire    abrégée 

Le  kermès  rond  éC  brun  du  chêne.  ,' 

Il  ne  paroît  pas  différer  de  celui  de  l'orme. 

12.  CHER  M  ES  quercûs  rotundus  ^  ex  albojlavefcenu 
nigrnque  variegatus. 

Reaum.  inf.  4  i  f-  î  »  /•  3  >  4. 

Le  kermès  du  chêne  rond  SC  de  couleur  -panachée. 

La  couleur  de  celui-ci  eft  finguliere.  Le  fond  eft  d'un 
blanc  jaunâtre  ,  fur  lequel  font  trois  raies  noires  tranfver- 
fes.  Entre  ces  raies  ,  dans  les  intervalles  ,  il  y  a  des  points 
noirs  dlftribués  aufli  tranfverfalement. 

13.  CHERMES  quercûs  reniformls. 
Reaum,  inf.  4  ,t.  6,f.  t. 

Le  kermès  renifbrme  du  chêne. 

Sa  forme  diffère  de  celle  de  tous  les  autres  j  elle  ap- 
proche de  la  figure  d'un  rein.  Quant  à  fa  couleur  ;  elle 
eft  brune. 

1^.  CHERMES  quercûs  oblongus  ferico  albo. 

Le  kermès  ovale  éC  cotonneux  du  chêne. 

Il  eft  de  couleur  brune ,  foncée  ôc  piquée  d'un  brun 
plus  clair. 

15.  CHERMES  carpini  ferico  albo. 
Reaum.  inf.  4,p,  6i ,  t.  6,fg.  5  ,  j» ,  11. 

Le  kermès  cotonneux  du  charme. 

Sa  couleur  eft  d'un  rouge  brun.  En-deffous  &  fur  les 
côtés  j  il  a  un  duvet  cotonneux  blanc  affez  confidérable. 

1 5.  CHERMES  mefpill  ferico  albo. 

Le  kermès  cotonneux  du  néflier. 

Il  ne  paroît  pas  différer  du  précédent. 


DES    Insectes.  yop 

"17.  CHERMES  arborum  limaris. 

Rsaum.  inf.  4>  t.  î  »  /•  ï  >  6 ,  7. 

Le  kermès  en  écaille  de  moule. 

Celui-ci  vient  fur  les  arbres.  Il  eft  long,  dtroit  &  for- 
mé prefque  comme  une  écaille  de  moule. 

18.  CHERMES  aceris  ovatus. 

Le  kermès  ovale  de  Pérable. 

Cette  petite  efpéce  eft  affez  applatie  &  ovale.  Elle  eft 
d'un  brun  clair  j  &  a  dans  fori  milieu  une  bande  longitu- 
dinale brune  foncée,  aux  deux  côtés  de  laquelle  font  des 
bandes  de  couleur  blanche  cendrée.  Elle  fe  trouve  fur  les 
feuilles  de  l'érable  du  côté  du  revers  de  la  feuille. 

N.  B.  On  peut  ajouter  à  ces  efpéces  le  kermès  du  chêne 
vtn i  chermes  iiicis  ,  appelle  aulîi  graine  de  kermès  ou 
graine  d'écarlatte  &  qui  s'employe  dans  la  teinture.  Mais 
cette  belle  ôc  utile  efpéce  ne  fe  trouve  pas  aux  environs 
de  Paris. 

C  O  C  C  U  S. 

LA     COCHENILLE. 

Rojlrumpeâorale  Interprl-  Trompe  fortant  du  corce- 
mum  éC  fècundum  parfemo-  let ,  entre  la  première  ôc  la 
rum.  féconde  paire  de  pattes. 

Alx  iuiz  mafmlis  j  ereElœ.  Deux   aîles   droites  élevées  , 

dans  les  mâles  feulement. 

Abiomm  appendicihus  fetaais.        Extrémité  du  ventre  garnie  de 

filets. 

Fœmina  infeSli  formam  fervans.        Femelle  qui  conferve  la  figure 

d'infeéle. 

Nous  avons  vu,  en  parlant  du  kermès  ,  que  la  coche- 
nille en  approche  infiniment,  que  fes  caraderes  font  fem- 
blables  ,  &  qu'elle  paroit  n'en  différer  que  par  la  forme 
de  la  femelle.  Celle  du  kermès  prend  la  figure  d'une  ef- 


jio  Histoire     abrégée 

péce  de  tubercule  ,  au  lieu  que  la  cochenille  conferve 
toujours  celle  d'un  véritable  infe£le ,  dans  lequel  on  dif- 
tingue  les  anneaux  &  les  autres  parties  de  l'animal.  Cette 
refTemblance  de  la  cochenille  avec  le  kermès ,  auquel 
quelques  perfonnes  ont  donné  le  nom  de  galle-infede,  l'a 
fait  appeller  par  ces  mêmes  auteurs  ,  pw-galie-in/ecle" 
Nous  avons  mieux  aimé  lui  conferver  le  nom  de  coche- 
nille fous  lequel  elle  eft  connue. 

La  forme  &  la  manière  de  vivre  de  la  cochenille  ., 
reffemblent  aufTi  beaucoup  à  celles  du  kermès  ,  enforte 
que  nous  nous  étendrons  peu  fur  cet  articles,  pour  ne  pas 
tomber  dans  des  redites  inutiles. 

Les  femelles  des  cochenilles  font  oblongues,  elles  ont 
deux  antennes  &  fix  pattes.  Leur  corps  eft  blanchâtre  à 
caufe  d^une  efpéce  de  farine  blanche  dont  il  eft  couvert. 
Leur  trompe  eft  pofée  fous  le  corcelet,  entre  la  première 
paire  de  pattes  ,  comme  celle  du  kermès.  Leur  corps  eft 
compofé  de  plufieurs  anneaux  ;  j'en  ai  compté  jufqu'à 
quatorze  fur  quelques  efpéces.  A  la  queue  font  quatre 
filets  blancs  ,  qu'on  ne  voit  guères  ,  qu'en  preffant  un  peu 
le  corps  de  finfeàle.  Cette  femelle  ,  après  avoir  d'abord 
couru  fur  les  plantes,  fe  fixe  ôc  devient  immobile,  com- 
me celle  du  kermès ,  mais  fans  changer  de  forme  ;  feule- 
ment elle  groiïit  beaucoup  &  de  fon  corps  fort  un  duvet 
cotonneux  blanchâtre ,  qui  lui  fert  comme  de  nid ,  pour 
faire  fa  ponte. 

Le  mâJe  de  cette  femelle  eft  beaucoup  plus  petit.  Dans 
les  commencemens  il  lui  reflemble  ,  mais  par  la  fuite  il 
devient  aîlé  en  fe  métamorphofant.  Il  a  deux  antennes 
aflez  longues  ;  fon  corps  &  fes  pattes  font  rougeâtres  ,  & 
couverts  d'une  farine  blanche.  A  fa  queue  font  quatre 
filets  ,  &  il  a  deux  ailes  fort  grandes  pour  fon  corps. 

Ces  infedles  m'ont  tous  paru  ovipares  ,  quoique  quel- 
ques auteurs  ayent  afluré  qu'ils  étoient  vivipares.  Je  n'en 
ai  trouvé  que  peu  d'efpéces  dans  ce  pays-ci  ,  encore  la 
première  que  je  décris  ,  quoique  commune  dans  nos  fer- 


DES    Insectes.  yii 

tes  j  eft-elle  originairement  étrangère.  Les  autres  pays  en 
fourniflent  auffi  ,  mais  l'Amérique  fur-tout ,  nous  donne 
l'efpéce  de  cochenille  qui  vient  fur  \ Opuntia  ou  la  raquet- 
te, avec  laquelle  on  fait  la  belle  teinture  d  écarlatte  infi- 
niment fupérieure  pour  l'éclat  à  celle  des  anciens.  Feut- 
être  pourrions-nous  tirer  audl  quelque  belle  couleur  de 
la  cochenille  de  l'orme  ,  qui  eft  très-commune  dans  ce 
pays-ci,  &  qui  reflemble  iniiniment  à  celle  d'Amérique. 
C'eft  ce  que  les  curieux  pourroient-efTayer. 

1.  C  O  C  C  U  S   adonidum  corpore  rojeo  ,  farinaceo ,  ails 
Jetifque  niveis, 

Linn.  faan.  fuec.  n.  1169.  PeJiculus  adonidum. 

Ail,  Uyf,  17J6,  p-  37  ,  n,  8.  Pediculus  hypernaculorum  arboreus  villofus. 

La  cochenille  des  ferres. 

Cette  cochenille,  étrangère  à  ce  pays-ci,  ne  fe  trouve 
point  à  la  campagne  ,  mais  ayant  été  apportée  des  pays 
chauds  avec  les  plantes  de  ces  climats ,  elle  s'eft  natura- 
lifce  dans  nos  ferres  chaudes,  où  elle  couvre  quelquefois 
tous  les  arbufles ,  fans  qu'on  puiffe  la  détruire ,  quelque 
foin  que  l'on  prenne. 

Le  mâle  eft  petit ,  fes  antennes  font  longues  pour  fa 
grandeur  ;  fes  pattes  &  fon  corps  font  rougeâtres ,  prefque 
de  couleur  de  rofe  ,  ôc  couverts  d'un  peu  de  farine  blan- 
che. Ses  de^jx  ailes  &  les  quatre  filets  de  fa  queue  font 
d'un  blanc  de  neige.  De  ces  quatre  filets  ,  deux  font  plus 
longs  ,  ôc  les  deux  autres  un  peu  plus  courts.  Sa  femelle 
n'a  po-int  d'aîlesôc  reffemble  pour  la  forme  à  un  petit  clo- 
porte. C'eft  ce  qui  l'a  fait  ranger  au  nombre  des  poux  par 
M.  Linn^us,  qui  ne  connoilToit  point  le  mâle.  Cette  fe- 
melle ovale  oblongue  ,  eft  toute  couverte  d'une  farine 
blanche  ;  elle  a  des  antennes  un  peu  moins  grandes  que 
celles  du  mâle.  En-deflbus  elle  a  lix  pieds.  Son  corps  eft 
compofé  de  quatorze  anneaux,  qui  ont  fur  les  côtés  des 
appendices, dont  les  deux  dernières  qui  terminent  la  queue, 
font  plus  longues  que  les  autres,  enforte  que  cette  queue 


^la  H  1  b' T  O  I  R  E       ABRÏGÉE 

paroît  comme ^DÏiW^ Liée.  C'efl:  entre  ces  deux  dernières 
appendices  plus' longues  ,  que  font  les  quatre  filets  de  la 
femelle,  plus  courts  que  ceux  du  mâle  ,  peu  apparens  & 
que  l'on  ne  voit  guères  fans  prefler  un  peu  le  corps  de  l'a- 
nimal. Cette  femelle  court  fur  les  plantes,  jufqu'à  ce  que 
étant  prête  de  dépofer  fes  œufs,  elle  s'arrête  &  forme  un 
nid  qui  reflemble  à  un  petit  floccon  de  coton  blanc,  dans 
lequel  elle  s'enveloppe  pour  faire  fa  ponte.  Très-peu  de 
tems  après ,  on  voit  les  petits  fcrtir  de  cette  efpéce  de 
nid ,  dans  lequel  la  mère  a  péri.  Pour  lors  tous  font  fans 
aîles  ,  mais  peu  après  les  mâles  deviennent  ailés.  Les 
ferres  du  Jardin  du  Roi  font  pleines  de  ces  infe£les,  qui 
font  très- communs  dans  nos  liles  &  au  Sénégal. 

2.  C  O  C  C  U  S  graminis  cor-pore  rojeo.  Planch.  i  o  ,  fig.  y, 
Linn.  faun.  fusc.M.  71  :•  Coccus  phalaridis. 

Z,a  cochenille  du.  chiendent. 

Je  ne  connois  que  la  femelle  de  cette  efpéce,qui  reffemble 
beaucoup  à  celle  des  ferres.  Elleeftde  même  blanchâtre^ 
un  peu  couleur  de  chair  ;  couverte  d'une  pouffiere  fari- 
neufe ,  avec  deux  antennes  courtes  &  fix  pattes  en-defibus. 
On  la  trouve  fur  l'efpéce  de  gramen  que  M.  Linnceus  ap- 
pelle/'Aa/ar/j.  Elle  forme  le  long  des  tuyaux  de  ce  chien- 
dent ,  des  petits  nids  de  matière  cotonneufe  blanche , 
dans  lefquels  elle  dépofe  fes  œufs.  Les  petîls  filets  de  fa 
queue  ne  paroiflent  prefque  point.  Son  mâle  doit  beau- 
coup reOTembler  à  celui  de  l'efpéce  précédente. 

3.  COCCUS  ulmi  ,  corpore  fufco  ,  ferico  albo. 
Reaum.  inf.  4  ,  r.  7  >/•  i  »  ^  >  6  ,  9. 

La  cochenille  de  l'orme, 

C'eft  fur  les  branches  de  l'orme,  que  l'on  trouve  com- 
munément cette  cochenille  ,  qui  eft  fort  femblable  à  la 
belle  cochenille  de  ropuntia,donton  tire  la  précieufe  cou- 
leur du  carmin.  Celle-ci  eft  brune  ,  ovale  &  fe  termine 

en 


DES    Insectes.  p? 

en  pointe  par  les  deux  bouts.  Elle  fefixe  de  bonne  heure  fur 
l'arbre,  ôc  forme  en-deflbus  &  fur  les  côtés  ,  un  duvet 
blanc  &  cotonneux  dans  lequel  elle  paroît  enfoncée.  Elle 
conferve  jufqu'à  la  fin  fa  forme  d'infette  ,  &  l'on  diftingue 
toujours  les  anneaux  de  fon  corps ,  quoiqu'elle  meure  fut 
la  place.  M.  de  Reaumur  prétend  qu'elle  eft  vivipare  ,  & 
qu'on  trouve  des  petits  fous  fon  corps  ,  mais  en  petit 
nombre  ,  parce  qu'ils  s'échappent  à  mefure  qu'ils  éclofent. 
Il  établit  même  cette  différence  entre  la  cochenille  ou 
pro-gaile-infe£te  ,  &  le  kermès  ou  galle-infette  ,  regardant 
comme  un  caradere  de  la  première ,  d'être  vivipare ,  & 
du  fécond,  d'être  ovipare.  Pour  moi  j'avoue  que  je  n'ai 
jamais  trouvé  de  petits  ,  mais  des  œufs  fous  le  corps  de 
cette  cochenille,  enforte  qu'elle  eft  ovipare ,  comme  les 
deux  premières  efpéces  de  ce  genre  que  M.  de  Reau- 
mur n'a  point  connues  ,  ou  du  moins  ,  dont  il  ne  parle 
pas.  Quant  au  mâle  de  cette  efpéce ,  je  ne  l'ai  point 
trouvé. 

Fin  du  Tome  premier. 


TomeL  Ttt 


;i4. 


.TABLE  ALPHABETIQUE 

Des  noms  françois  des  Iî^secteSj  contenus 
dans  le  premier  Volume. 

Les  noms ^a  eaiaCleiet  romains  font  ceux,  des  genres,  &  ceux  des  erpéces 
;    ■    'jli-n-jrbo'j  J  '.r'•^°'".^'"^"1"^-• 


J^'altise  p.  244.  — 3/0. 
L'amourette ,  ip,  Mf. 
L'anafpe  ,  p.  ^  i^  —  317. 
L'anthrêne ,  p.  1  ij  —  1  i  y. 
L'anmbc,^,  ^06  ^■^'^■^  -jii-^ 
V arlequin  ,  ^.  26"  i    .    /        ; 
Le  becmare  ,  r.  2i 9  —  27;. 
La  biche  ,p.  62. 
La  blatte ,  r-  379  —  382. 
Le  boftriche,/-.  301  ,  302. 
Le  bouclier ,  p.  1 1 7  —  ^  2  j . 
Le  boufier  ,  p.  87 — -^2. 
La  bruche  ,  p.  163  ,   i6<^. 
Le  buprefle  ,  /".  i  37  —  1  52. 
La  cantharide  ,  S39  —  3 44- 
Le  capricorne  >  f  •  i  pp  —  io5. 
La  cardinale,  p.  338. 
La  caffide  ,  f.  3  10  —  314. 
Lacerocome  ,  p.  3  5'7,  35"?. 
Le  cerf- volant  5f.jp  —  6^;. 
Le  charanfon  ,  p.  274  —  301. 
La  châtaigne  ^p.  245 . 
La  chevrette,  p.  63  ,  54. 
La  chrylomele ,  p.  2^  j  —  266. 
La  cicindele  ,  p.  1 6p  —  17^. 
La  cigale  ,  /-.  4  1  2  —  42p. 
La  ciftele  ,  p.  1 1 5"  —  117. 
Le  clairon  ,  p.  303  —  305". 
La  coccinelle  ,  f .  3  1 8  —  334. 
La  cochenille  ,  p.  50P  —  j  1 2. 


'La  corife,  jp.  47-7  ,47?. 

La  counilliere  ,  p,  38  8. 

Le  criocere  ,'/~.  :j  3  7  —  24". 

Le  crtquet ,,  f .  3^0—  j^;.'' 
:;La  cucule  ,  p.   3  î<^. 

le  dernBefïe,;3;.  (;6 -,  10?. 

Le  diaMe^  p.  4  2  J  . 

La  diapere  ,p.  337. 

Le  dityque  , /?.  i  8  J  —  ipr. 

Vémeraudine  ,  p.  7  ? . 

L'efcarbot,/7.  p3  — ^j-. 

Le  foulon  ,  p,  6p. 

La  gal|ruque ,  ;?.  2jr  —  2;  5-. 

La  gouttière ,  p.  122. 

Le  gribouri ,  z^.  2  5  i  —  237. 

Le  grillon  ,p.  ^86  —  3 8p. 

Le  hanneton  ,  p.  7c. 

Le  hottentot ,  p.  8p. 

L'hydrophile  ,/7.  1  go  —  1  ?4, 

Le  kermès,^.  4^8  —  jop. 

La  lepture  ,/>.  207  —  220. 

Le  lupere,  p.  230  ,  23  i. 

La  mante,  p.  3pp. 

La  melolonte  ,  p.  ip  j  —  197. 

Le  moine  j,  p.  68. 

La  mordelle ,  p.  3  j  3  —  3  5"  î« 

Le  mylabre  ,  p.  u66  —  208. 

La  naucore  j  p-  47  j  ,  47  -•'. . 

La  necydale  ,p.  ^72. 

L'omalife,/.  i7p,  180. 


T    A    B 

La  caillette  ^  p.  zji. 

La  panache  ,  p.  64  —  66. 

Le  perce-oreille,/".  -974.  —  37^. 

Le  f'halangijh,  p.  72. 

Le  f  illulairc  ,p.  jô-,  77. 

La  jleureufe  ,  p.  28J. 

Le  pluius  j  p.  249. 

Le  prione  ,  p.  15)8. 

Lu  procigale  ,  p.  42p. 

.Le  profcarabé  ,  f..  377,  378. 

La  pfylle  ,  p.  ^02  —  489. 

Le  puceron,;;.  489  — 4i)8. 

La  punaife  ,  p.  4  ^  o  —  47  3- 

La  punaife-à  avirons,;?.  473:  — 

477- 
Le  richard,  p.  123  —  128. 


3P8. 


L    E. 

La  rofalie  ,  p.  202. 

La  fauterelle,p.  35)^ 

Le  fcarabé,;?.  66  —  8é. 

Le  fcolyte,;;.  305)  ,  3  10. 

Le  fcorpion-aquatique  ,  p.  47^ 

—  482. 
Le  ftaphylin ,  p.  3  yp  —  3  7  '  • 
Le  ftencore  ,  p.  sai  —  2  2^. 
Le  taupin  ,p.  i  29  —  1 37- 
Le  tenebrion  ,  p.  345'  —  35*2. 
Le  tourniquet  j  p.  193,  19^. 
Le  tripf,  f.  383  —  38J. 
La  tritome,  p.  S  S  S' 
Le  ver-luifant  ,p.  1 65"  —  J  6^. 
Le  rertubleu .  p.  260  ,261, 
La  vrillette ,  p.  1 08 112. 


Fin  de  la  Table  des  noms  français. 


TABLE  ALPHABETIQUE 

Des  noms  latins   des  Insectes  ,    commm 
dans  h  premier  Volume. 


Les  noms  italiques  font  ceuK  des  citatioft. - 


y\ ,  eihnfcDoO 


^< 


citiGONjS.us,  pag.  3  5)  7. 
Acrydiunn  ,  p.  5po  —  3^5'. 
Altica  ,  p.  244  —  2y  I. 
Anafpis ,  p.  3  I  y  —  317. 
Anthrenus  ,p.  113  —  1 1 y. 
Anthribus  ,p.  50,6  —  305). 
Aphis,;;.  489  —  498. 
Araneus  j  p.  48  i. 
Attelabus ,  p.  ÇS  —  P  T* 
Anelabus ,  p.  264  ,  273  ■>  3°4  » 

34p. 
Blatta  ,p.  37P  —  382. 
B/ar£a,p.  346,  347. 


Boflrichus  ,  f .  301  —  302. 
Bruchus ,  ;;.  1 63  —  1 6j. 
Bupreftis  ,  p.  1 3  7  ,-^  i  ^3. 
Bupreftis .  p.  7  3  ,  j  3  j  ,-^  ,1 2^ , 

147,  I4p,  2  1:8- 
Byrrhus  ,  j?.  108  -r—  iiia.    ■  nO 
Cantharis ,  p.  ^39  —  S 44-  - 
Cantharis  .p.  1  4P  ,  i  ;4, 11.57^ 

i6p,  I7J  —  177  ,   341  , 

342. 
Canthar.us  ^  p.  378. 
Capricornus  ,-j^.  202  ,  2p8. 
Carab.usj/7..J37_,  141  .^  jyjz, 
T  1 1   \] 


U^  T  A 

1  yS  j  i6o,  162. 
Caflîda  ,  p.  ^  10  ,  314. 
.Cajjida,  p.  112,  117 —  12  1  , 
^?ï2,  513,  5;o. 
Cerambyx  ,  ;^.  ipp  —  20  5. 
Cerumhyx  ,-ç.  1-^2  ,  J  6^  ,  ip8  , 

2 02, 20 j, 206, 206,212, 

218  ,  220,  222,  22J,  226. 
Cerocoma ,  ;;.  5  5'7  ,  5/8. 
Cervus-vûlans  ^  p.  (5i. 
Chermes ,  />.  45)8  —  jop. 
Chermes  ^  p,  486  —  488. 
Chryfomela  ,  /».  2  y  y  —  26*^. 
Chryfomda  .  p.    19 y—   ,5)7  , 

252  ,  235  ,  2jf)  ,  241  — 
243  '  247  ,  2JI  ,  252  , 

21 6  ,  261  ,  264,  266. 
Cicada  ,  p.  4*2  ■ —  425» 
Cicindela  ,  p.  i6$- —  1 7  fJ. 
Cicindela  ,  g.  1 3  7  ,  i  j  i  ,  15-4, 

15-5,   iy7  ,  167,  228. 
Cimex  ,  ;?.  4  j  o  —  473. 
Cimex  ,  p.  4.74,  ^7^  ,  481  , 

482,  45? y. 
Ciftela  ,  ;?.  1 1  j  . —  117. 
Clerus,p.  503  —  30J. 
Coccinella ,  p.  j  i  8  —  3  54' 
Coccinella  j  p,  ^4  ,  5)5  ,    114, 

320—334. 
Coccionella,  p.  312,  321,  32 7. 
Coccus,;?.  1,09  —  y  12. 
Copris,/?.  87  —  92. 
Corixa  ,;?.  ^77  ,  478. 
Crioceris  ,p.  237  —  245. 
Cryptocephalas  ,    p.    231  — 
237. 

CUCUJUS,/?.  123  12%, 

Curculio  ,p.  274  —  301. 
Curculio  ,  p.  269 ,  273  ,  278  , 

279  ,  282  —  287  5  293  , 

^9S  ^  ■^91,  298. 
Dermeftes  5  ;?.  96  —  108. 


BLE 

Dermejhs  ,  p.  ^y  ,94,  10  r  , 
IQ2  ,  104  ,  106  ,  107  , 
111  —  ii-^,  304,  J08. 

Dmpens,p.  3:57. 

Dytic.us  ,  p.  1 8  J  —  193. 

Dyiifcus  .  p..  I  80  —  1 9  I  ,  1  9^. 

Elater,;;,  129  —  137. 

Elater  ,  p.  i  3  i  —  13^. 

Forficula,/j.  374—  375. 

Forficula,Tp.  3'^4  >  37°  .  377  > 

375. 
Galeruca  ,  p.  2;r—  2yf. 
Crillo-talpa  ,  p.  587  ,  388. 
GrylJus,p.  386 —  jj^9. 
Grj//ia,p.  380,  393_  J9J, 

«97  — 35'9  »  4'7' 
Gyrinus,/7.  193,  19^. 

Gyrinus  ,  p.  2,1.7. 

liepa,;;.  479  —  482. 

Hydrocantharus  ,  p.  1 85  ,  187, 
189. 

Hydrophilus ,  ;?.  180—  184. 

Lampyris  ,p.i6j  —  168. 

Lampyris  ^  p.  381. 

Leptura  ,  p.  207  —  220. 

Leptura  ,  p.  212  ,  2ï'i. ,  227, 
226,  229. 

Locufta  ,  p.  ^ç6  —  398. 
Locujia.'p.  392 — 3945481. 

Locufta-pukx  ,  p.  416,  417  , 

424. 
Luperas,;».  230  ,  23  i. 
Mantes,/?.  ^S^$, 
Meloe,/?.  377,373- 
Melolontha  ,p.  19  j  —  197. 
Molitor  j  p.  70. 
Mordella,f.  3y3  —  3; y. 
Morddla  ^  p.  244  ,  24y  ,  ^47  , 

248,  2yo,  349,  353. 
Mylabris,/?.  2b 6  —  268. 
Naucorjs ,  p.  475  ,  474. 


T    A 

Necydalis,f.  372. 
Nccydalis .  p.  225  ,  273. 
Nepa.  p.  474  ,  481. 
Nn^ihica..^.  167. 
Notoneda  ,  T*  47  î  —  477> 
NoioneBa.  p.  478. 
Notopeda^  p.  134. 
Notoxus  , p.  3  5'6. 
Omalifus  ,  /?.  1  79  ,  1 8c. 
l-ediculits  ,  p.  496. 
Peltis  ,  p.  1  17  —  123. 
rhyfapus  ^  p.  >  Sy, 
P illularius ,  p.  7^. 
Platycerus ,  ;?.  fp  —  ^4. 
Prionus  ,  ;?.  1  <)8. 
Trofcarahixus  jTf.  377  »  378» 
Pfylla,;^.  482  —  485». 
Ptilinus ,  p.  64  —  66. 
Pu^AT^  p.  428. 
Pyrochroa,;?.  338. 
Ranatra.  p.  416  ,  4IP  ,  423. 
Rhinomacer  ,77.  26p       273. 
ScarabcEUSj/î.  66 — 85. 
Scarabxus  ,  p.  ^i  —  63  ,  <58  — 


BLE.  ;i7 

8p ,p8,  loi ,102,  114, 
1  ig,  121 ,  122, 132,1  34, 
135.  •S'4>  203  ,  206,  212 
—  21J, 217,  232,241 , 
242  ,  304  ,  308  ,  312  , 
313  ,  ^20  ,  321  ,  ^26  , 
327j33»>54^>36o,364, 
37;  >  378,3^0,441. 

Scolytus,/;.  3op  ,  510. 

Scorpio  ^  p.  <j.8i  ,  482. 

Silpha  ,  p.  98  ,  100  ,  loy, 
1 1 8  ,  1 2 1 ,  3  yo. 

Staphylinus  ,p.  3  yp  —  3  7  '  • 

Staphylims  .  p.  560  ,  364,  3  6-] 

5tenocorus ,  p.  22.1  —  22p. 
Talpa  ,  p.  387. 
Taurus-volans  ^  p.  5l. 
Tenebrio,;-.  34J-  — 3J2. 
Tenebrio,  p.  265-,  346,  34p. 
Teftudo  ^  p.  312. 
Thrips,/;.  383  — 38 J. 
Tipula,/».  463. 
Tritoma ,  Z'.  3  j  J. 


Fin  <fe  /«  Table  des  noms  latins. 


EXPLICATION 

Des    Planches  contenues  dans  le  premier 
Volume. 


PLANCHE     PREMIERE. 


rig.  I'       T     E  Cerf- VOLANT, 

J   j  de  grandeur  naturelle. 

On  en  trouve  quelquefois 

qui  font  encore  beaucoup 

plus  grands. 

a.  Antenne  du  cerf- volant 
feparéa. 

Tig-  II-  l^  panache. 

b.  La  panache  de  .grandeur 
naturelle. 

c.  La  mênae,  vue. au  microf- 
cope. 

•d.  Sa    patte    féparée    pour 
faire  voir  le  nombre  des 
articles  des  tarfes. 
Fig.  III.      Le  fcarabé  phaîangijle. 

e.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

/.  Son  antenne  féparée  , 
dont  la  mafTe  eft  compo- 
fée  de  trois  feuillets. 

n.  Antenne  féparée  du-  fca- 
rabé/ou/on  ,  dont  la  mat 
fe  eft  compofée  de  fept 
feuillets  très  longs. 

g.  Antenne  féparée  du  han- 
neton ,  dont  la  maffe  eil 
pareillement  compofée 
de  fept  feuillets  ,  mais 
plus  courts. 
Fig,  IV.        L'efcarbot. 

g.  L'animal  de  grandeur 
naturelle,   vîi  en-deflus. 

h.  Le  même,  vu  en-deffous. 

').  L'efcarbot  vd  cn-deflbus  & 
plus  grand  que  le  naturel. 


h.  Patte  de  l'infcAe  féparée. 

1.  Sa  tête  féparée  pour  faire 
voir  (es  mâchoires  &  la 
pofition  des  fes  antennea. 

m.  Antrnne  de  l'efcarbot  , 
groffie  à  la  loupe. 

Fig.  y.  Le  dermefte  i  point  de 
hongrie. 

p.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

q.  r.  Son  antenne  féparée  8c 
plus  grolTe  que  le  natu- 
rel. 

Fig,  VI,      La  vtillette. 

s.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

t.  Le  même  ,  groiTi  à  la 
loupe. 

u.  Son  antenne  aggrandie. 

)(■  Sa  patte  féparée. 

Fig.  FIL     L'anthrêne. 

y.  L'animal  dans  fa  grofTeur 
naturelle. 

2.  Le  même  ,  groflï  au  ms- 
crofcope. 

&•.  Le  même,  groiïi  &  vu 
en  -  defTous. 

a  a.  Son  antenne  féparée. 

b  b.  Sa  patte  féparée  &  grof- 
fie, 

Fig.  Vlll.  ce.  La  ciftele  de  grandeur 
naturelle. 
dd.  Son  antenne  féparée. 
ee.  Sa  patte  féparée  &  vue 
au  microfcope. 


Explication  DES   Planches  du  Tome  T.  yij 


PLANCHE      II. 


fia-,  [.       T     EBoucLirn. 

J_/  a.  L'animal  de  gran- 
deur naturelle. 

b.  Sa  patte  groflîe  à  la  loupe. 

c.  Son  antenne. 

d.  La  patte  ercore  plus  grof- 
fîc  ,  que  dans  la  Figure  b. 

Fig,  II.   e.  Le  richard  doré  à  Jlries. 

f.  Sa  patte. 

g.  Son  antenne. 

Fig.  III-  h.  le  richard  rutis ,  vii  à  la 
loupe. 
j.  Le  même,  de  grandeur 

naturelle. 
h.  Son  antenne, 

Fig.  IV.       Le  taupin. 

l.  L'in'ede  grofli  &  vu  cn- 
defTous. 

m.  Le  mêtne,  en-deiïus, 

n...  Son  antenne. 

0.  Une  de  fes  pattes. 
A   côté  de  la  figure ,  eft 
l'échelle   de    la  grandeur 
naturelle  de  l'infede. 

Fig.  V.         le  buprefte. 

p.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle ,  vîi  en  deffus. 


q.  Le  même  grofll ,  &  va 
en  •  deiïbus  ;  on  appcr- 
çoit  dans  cette  figure , 
l'appendice  qui  eft  à  l'ori- 
gine de  fes  pattes  ,  fur- 
tout  des  dernières. 
Fig.  VI.      La  bruche. 

r.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

/.  Le  même ,  vii  à  la  loupe. 

t.  Sa  patte  féparée. 
Fig.  VIL      Le  ver-luifant. 

u.  La  femelle,  vue  en-deffus. 

X.  La  méme,vûeen-delTous. 

j.  Le  mâle. 

j.  L'antenne  du  ver-  luifatit 
féparée  &  groffie. 

G".  Sa  patte. 
Fig.  VlII.     La  cicindele. 

A.  L'animal  grofll  ,  l'é- 
chelle de  fa  grandeur  na- 
turelle eft  à  côté. 

B.  Sa  patte  (?parée, 
Fig.  IX,       L'omalift. 

C.  L'infede  de  grandeur  na- 
turelle. 

D.  Le  même  ,  groflî  au 
microscope. 


PLANCHE    HL 


F'i-  J-       X    'HvçROPHrLE. 

I  j  a,  L'infe(S€  de  gtaji'r 
deur  naturelle  ,  vu  en- 
delTus, 

b.  Le  même,  vii  en  deiïbus. 

c.  Son  antenne  féparée. 

Fig.  IL        Le  ditiqi'e. 

Fig.  III.     l.e  tourpiquet. 

d.  L'animal  grolfi  &  \i\  en- 
deffus. 

e.  Le  même,  fn-defTcus. 
/.  Son  antenne  féparée. 
g.  Sa  çatte  fép;irée. 


Fig.  IV.       La  melolonte. 
A.  L'infede  groffi. 
;'.  Son  antenne  féparéç. 
k.  5a  patte. 

Fig,  V,  Le    prione   de   grandctit 

naturelle. 
Fig.  Jri%       Le  capricorne  rofalie. 

l,  L'aninjal  de  grandeur  na- 
turelle. 
m.  Sa  lête  &  foo  ccrcelet 
féparés ,  pour  faire  voir 
fes  mâchoires  ^  la  pofî- 
tipn  d.e  fes  ^t^nnesi 


fto 


XPLIC      ATIOM 


PLANCHE       IV. 


Fig.  I. 


LE  Stencore. 
a.  L'animal  vu  de  côté. 
0.  Le  même,  en-dciliis. 

c.  Sa  tête  &  Tes  antennes  ré- 
parées. 

d.  Sa  patte  grofTie. 

Fig.  II.        Le  liipere. 

e.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

/.  Le  même  ,  grofli. 

Fig.  III.     Le  gribouri. 

g.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle, &  vu  en-deiïus. 

h.  Le  même  ,  grofli  &  vu 
de  côté. 

j.  Sa  patte  féparée. 

k.  Son  antenne  féparée. 

Fig.  IV.       L'altife. 

Z.  L'infede  grofli  ;  l'échelle 

de  fa  grandeur  naturelle 

eft  à  côté. 
m.  Son  antenne, 
n.  Sa  patte  poftérieure,dont 

la  cuiffe  eft  fort  grofTe  & 

ronde. 

Fïg.  V.         Le  ctiocere. 

0.  L'infede  de  grandeur  na-     Fïg.  IX. 
turelle. 

f.  Sa  tête  &  Son  antenne  fé- 
parés.  s 


Fig.  VI. 


Fig.  FIL 


Fig.  VIII. 


q   L'antenne  feule  S;  groflîe. 
r.  Sa  patte  féparée. 
/.  La  même  patte  groflîe. 

La  galeruque. 
L'infede  un  peu  grofli. 
Son  antenne. 
Sa  patte. 

La  chryfomele. 
j.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

\.  Sa  patte. 

6-.  Son  antenne  &  fa  tête. 

Le  charanfon. 
Le    charanfon    un  peu 
grofli. 

B.  Son  antenne  féparée. 

C.  La  tète  &    les  antennes 
du  becmare. 

Nous  n'avons  fait  graver 
que  ces  parties  de  cet  in- 
fede  ,  qui  reffemble  au 
charanfon  ,  &  n'en  diffère 
que  par  la  forme  de  fes 
antennes ,  comme  on  le 
voit  par  cette  figure. 

D.  La  patte  du  charanfon. 

Le  mylabre. 

E.  L'infede  grofli, 

F.  Son  antenne. 

G.  Sa  patte. 


pig-r- 


Fig.  II. 


PLANCHE 


LE    BOSTRICHE. 
a.  L'infede  de   gran- 
deur naturelle  ,  vu  en- 
deflus. 

b.  Le  même ,  grofli  &  vît  en- 
deflbus. 

c.  Son  antenne. 

d.  Sa  patte. 

L'antribe  noirjhié, 

e.  L'animal  grofli. 
/s  Son  antenne. 


g.  Sa  patte. 
Fig,  III.     L'antribe  marbré, 

h.  L'animal  grolTi. 

j.  Son  antenne, 

le.  Sa  patte, 

l.  Le  tarfe  féparé. 
Fig.  IV,      Le  clairon. 

m.  L'infede  de  grandeur  na- 
turelle. 

R.  Son  antenne. 

0.  Sa  patte. 

Fig.  F. 


DES    PtA'nCHES    DU 

fig.  V.         Le  (colite. 

f.  L'infede  grofll. 
q.  Son  antenne. 
r.  Sa  p.itte  groflle. 
/.  Le  tarfe  féparé. 

Fig.  yl.      La  calTide. 

r.  L'infefte  de  grandeur  na- 
turelle. Fig.  VIL     L'anafpe. 
u.  Le  même  ,  groflî.  .   C.  L'infede  grofli. 
X.  Son  antenne.  D.  Sa  patte  féparce. 


Tome  I.  ^ii 

y.  Sa  patte.  

z.  Sa  larve  de  grandeur  na- 
turelle. 

A.  Sa  nymphe  de  grandeur 
naturelle,  vue  en-defTus, 

B.  La  même  nymphe'',  groP- 
fie  &  viàe  en-deflbus. 


PLANCHE      VI. 


Fig.  I. 


Fig.  IL 


Fig.V. 


LA    COCCINEILE. 
a.  L'infede   de  gran- 
deur naturelle, 

h.  Sa  tête  groflîe ,  pour  faire 
voir  les  antennes  &  les 
antennules. 

c.  Son  antenne  féparée, 

à.  Sa  patte. 
La  tritôme. 

e.  L'infede  grolTi. 

/.  Sa  patte. 
IIL     La  diapere. 

g.  L'animal  de  grofleur  na- 
turelle. 

h.  Le  même  ,  aggrandi. 

i.  Son    antenne  feparée   & 
groffie. 
IV.      La  cardinale. 

h.  L'animai  groflî ,  on  voit 
à  côté  réchelle  de  fa 
grandeur  naturelle. 

l.  Son  antenne  féparée. 

m.  Une  de  &s  pattes  anté- 
rieures, dont  le  tarfe  eft 
compofé  de  cinq  arti- 
cles. 

n.  Une  des  pattes  poflérieu- 
res ,  qui  n'a  que  quatre 
articles  au  tarfe. 

La  cantharide. 

0.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 

p.  Sa  tcte  féparée ,  pour  faire 
voir  les  antennes. 

Tome  L 


q.  Une  des  pattes  poftérieu- 
res. 

r.  LTne  dès  pattes  antérieu- 
res. 
Fig.   VL       Le   ténébrion. 

/.  L'animal  très-peu  grofïi, 

t.  Son  antenne. 

u.  Une  des  pattes  poflérieu- 
res. 

X.  Une  des  patres  antérieu- 
res. 
Fig.  VIL    La  mordelle. 

j.  L'infede  groflî,  l'échelle 
de  fa  grandeur  eft  à  côté. 

j.  Son  antenne,"  vue  au  mi- 
crofcope. 

A.  Une  de  fes  pattes  anté- 
rieures. 

B.  Une  des  pattes  poftérieu- 
res. 

Fig.  VIIL     La  cuculle, 

C.  L'animal  grofli  &  vii  pal: 
le  dos. 

D.  Le  même,  vu  de  côté. 
Fig.  IX.      La  cerocome. 

E.  L'animal  m.île,  de  gran- 
deur naturelle. 

F.  Son  antenne  groflîe. 

G.  Tête  de  la  femelle,  dont 
les  antennes  différent  de 
celles  du  mâle. 

H.  Une  des  pattes  antérieu- 
res. 

J.  Une  des  pattes  poftérieu; 
res. 

Vvy 


Si* 


ExTtlCATIOK 


PLANCHE      VIL 


ïî?c    Xi       T      E    S  T  A  P  H  y  t  I  N. 

J[_^  a.    L'irifède    un    peu 
groiïi. 

b.  Son  antenne. 

c.  Sa  patte  féparée. 

Tig.  IL    La  necydale. 

d.  L'animal  groffi. 

e.  Son  antenne. 
/.  Sa  patte, 

Fig.  IIL     Le  perce- oreille. 
..•  —  ^  g.  L'infciftq  très- groffi. 

h.  Soiî  antenne  vue  au  mi- 
crofcope. 

i.  Sa  p.irte. 


Fig,  IV.     Le  profcarabé. 

k.  L'infefte  vîi  a  la  loupe. 
l.  Son  anter.ne. 

Fig.  ¥•         La  blatte. 

m.  L'infeâe  mâle. 
n.  L'infede   femelle  ,  tous 
deux  aggrandis. 

Fig.  VI.      Le  trips. 

c.  L'infeâe  de  grandeur  na- 
turelle. 

p.  Le  même,  aggrandi, 

q.  Sa  tête  féparée  &  gvoffie; 

r.  Sa  patte  féparée  &  vue  au 
microfcope. 


PLANCHE.    VIII. 


%..■./■ 


Fig. 


LE    Grillon,   ap- 
pelle la  courtilliere. 
a.  L'animal  de  grandeur  na- 
turelle. 
h.  Sa  tête  féparée  pour  faire 
Toir  les  antennes  &  les 
petits  yeux  liilès. 

IL  c.  Le  criquet  de  grandeur 
naturelle. 
d.  Sa  patte  féparée. 
e  e  e.  Le  tarfe  féparé. 


/.la  dernière  pièce  du  tar- 
fe, celle  qui  foutient  les 
onglets. 
Fig,  IIL  g,  "La.  fauterelle. 
Fig.  IV.h.Li  mante. 
Fig-    V.      La  cigale  ,  ou  procigale. 
z.  L'infeâe  de  gritndeur  na- 
turelle. 
h.  Le  même ,  groffi  &  vu 

en-  deffus. 
l.  Le  même  ,  vu  en-delTous. 


PLANCHE      IX. 


V  -- 


Yig,    I.     T     ACiGAiE,  appelléé 

I   j  le  grand  diable. 
a.  L'inftâe  de  grandeur  na- 
turelle ,  vu  en    deffus. 
h.  Le  même ,  vu  de  côté. 
c.  Le  même,  en-dellous. 

Fig.  1 L       La    cigale  ,    appelléé    le 
petit  dial-le. 
g.  L'anim.il  d?  grandeur  na-     Fig.  IF. 
turelle,  vu  par  deffus. 


e.  Le  même ,  vu  de  côté , 
pofé  fur  une  branche  de 
cirjium. 

Fig.  IIL     La  punaife- mouche. 

f.  L'infeâe  vîi  en -deffus. 

g.  Sa  tête  &  fon  corcélet  fé- 
parés. 

/;.  La  larve  de  cet  infeâe. 
La     punaife    rouge    des 
Jardins, 


DES   PlAHCHÎS    du 

î,  L'r.nimal  de  grandeur  na-     Fief. 

turelle ,  vu  par  dciFus. 
i-,  I  e  même,  vii  cn-defibus. 

Fig,    V.       La  naucore. 

l.  L'infede  de  grandeur  na- 
turelle, vu  en-deiïus. 

77!.  Le  même,  vu  en-def-     Fig, 
fous. 

n.  La  tête  groffie  &  féparée, 
pour  faire  voir  les  anten- 
nes qui  font  en-delTous. 


5M 


ToMF    I. 

yi.  la  pur.aife  à  aviron? 

0.  l'infede  de  grandeur  na- 
turelle, vu  cn-dciïiis. 

p.  le  même,  vu  en-deiïbus. 

q.  Sa  tcte  féparée  &  vue 
par  deflbus. 

VIL     La  corife. 

r.  L'infede  de  grandeur  na- 

tiirfUe,  vu  en  dffîus. 
/.  Le  même,  vu  en  defTons. 
t.  Sa  tête  féparée. 


X. 


PLANCHE 


Fi.T.     /, 


L 


Scorpion  agiia- 

.»__v  "que. 

a.  L'infede  de  grandeur  na- 
turelle. 

h.  Morceau  de  jonc  dans  le- 
quel 1  infede  place  hi  dé- 
pofe  fes  oeufs  ,  dont  on 
voit  les  aigrettes  paroî- 
tre. 

c.  Le  même  morceau  de 
jonc  ouvert  en  deux  , 
pour  faire  voir  dans  la 
coupe  ,  la  pofîtion  des 
œufs. 

â.  L'infede  petit,  nouvelle- 
ment   éclos    &    forti    de 
l'oeuf. 
Fig.  IL       La  pfylle. 

e.  L'mfede  de  grandeur  na» 
turelle  &  vu  de  côté. 

/.  Le  même  ,  groffi  &  vii 
en    deffus. 

g.  Le  même  ,  vu  en-delTous. 

h.  La  patte  féparée. 

Ff^.  IIL     Le  puceron. 


i.  L'infede  de  grandeur  na- 
turelle. 

h.  Le  même  grofli  &  non 
ailé. 

l.  Le  même  allé ,  &  vu  en- 
delTus, 

m.  Le  même  j  vu  de  côté. 

77.  La  tête  féparée  &  grofîle , 
pour  faire  voir  la  trompe 
qui  rft  pofée  en-defîous. 
Fig.  IF.      Le  kermès. 

0.  L'animal  petit  &  nai/Tant. 

p.  Le  même  ïorfqu'il  efi  par- 
venu à  ft  grandeur  &  s'eft 
fixé,  vu  en-deflus. 

ç.  Le  même  ,  via  en-deflbus. 

r.  La  figure  du  mâle  qui  efl: 
allé  ,  de  grandeur  natu- 
relle.   • 
/.  Le  même  mâle  ,  groflî  & 
vu  tn  -  de/Tous. 
Fig.    V.      La  cochrniUe. 

t.  Le  petit  animal  fur  le 
gramen  ,  où  on  le  trouve. 

u.  L'animai  féparé. 


Fin  de  rexpUcation  des  Planches  du  Tome  r 


y/./. 


PI.  II. 


Fu,  7/1 


Pl-C-.'C;t    Ji-À. 


PL   JJI 


Fu/.  //. 


yy.  IV. 


G  </V/i  rt  à'cdt 


M.  V. 


Fi^.  II. 


Fiç.  m. 


A 


Fi^.  V7. 


^^      1»1 


F,',/.  VU. 


Dtf:hrf:  f,:. 


PI.    VI. 


F/^.I. 


Fu/.  y/. 


litif'-krt.ï?. 


ri .  17/. 


// .  rr//. 


Fiii.Jf. 


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